Td5 Correction 4
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Introduction à la macroéconomie
Séance de TD n°5
A. Questions de cours
Les investissements de capacité et de productivité ont pour objectif d’accroître la capacité productive
de l’entreprise: ce sont des investissements nets ou nouveaux. Cependant, les investissements de
capacité correspondent à une augmentation de la production par un accroissement des capacités de
production (exemple: construction de nouvelles unités de production); en général cet investissement
est créateur d’emplois. A contrario, les investissements de productivité ont pour objectifs
d’améliorer l’efficacité des facteurs de production en réduisant les coûts de production pour une
capacité inchangée.
2) Quel est le lien attendu entre taux d'intérêt et taux d'investissement? Est-ce qu’il se vérifie
toujours dans la pratique?
L’intérêt est un coût pour l’entreprise qui diminue la rentabilité attendue d’un projet. L’entreprise
compare les recettes futures d’un investissement à son coût, l’achat d’un bien d’équipement, les frais
d’entretien et de réparation, pour en déduire son taux de rentabilité attendue (profit attendu moins
capital engagé).
Une hausse du taux d’intérêt décourage l’investissement car l’emprunt est plus coûteux et les
placements financiers deviennent plus avantageux que les placements productifs. En d’autres termes,
quand le taux d’intérêt est élevé, c’est-à-dire que le prix à payer pour emprunter est élevé, cela
renchérit le coût de financement de l’investissement et diminue donc les profits escomptés de
l’entreprise. Un taux d’intérêt élevé a donc tendance à décourager les investissements.
Si l’entreprise s’autofinance le taux d’intérêt représente le coût d’opportunité de son investissement,
c’est-à-dire le taux d’intérêt qu’elle pourrait percevoir en prêtant ses fonds.
L’influence du taux d’intérêt sur l’investissement ne doit cependant pas être surestimée. La baisse du
taux d’intérêt ne provoquera aucune hausse de l’investissement si les débouchés sont insuffisants,
c’est-à-dire s‘il existe des capacités de production inemployées. En pratique cette influence dépend
de la plus ou moins grande sensibilité (élasticité) de l’investissement par rapport au taux d’intérêt.
B. Actualisation : la décision d’investissement et rentabilité des projets d’investissement
Soit une entreprise qui doit choisir entre trois projets d’investissement. Le taux du marché est de
10%.
L’investisseur compare la valeur actualisée avec sa dépense initiale, autrement dit, ce que rapporte
l’investissement pendant sa durée de vie et son coût initial. La différence entre les deux représente la
VAN. Si elle est positive, cela veut dire que l’investissement rapporte plus qu’il ne coûte.
L’investissement est rentable. Si elle est négative cela veut dire que l’investissement rapporte moins
que ce qu’il coûte. Il n’est donc pas rentable.
VAN = VA – coût initial
3) Classer les projets selon leur rentabilité. Interpréter.
Concernant le projet 2, on constate que les revenus sont croissants à pente décroissante
(contrairement aux rendements du capital du projet qui sont constants). Il est donc de plus en plus
difficile de tirer des revenus supplémentaires à mesure que le capital est utilisé de façon intensive.
Par ailleurs, la VAN de ce projet est à peine positive. Compte tenu des risques auxquels sont exposés
les entrepreneurs, seuls les projets avec des VAN très positives seront mis en œuvre.
Concernant le projet 3, on a un équipement lourd (deux fois plus cher que celui du projet 2) et on
peut supposer qu'il sera plus long à implémenter (on constate d’ailleurs un décalage entre
l'investissement réalisé en période 0 et les premiers revenus qui ne sont générés qu’à la période 2).
Ce projet a une rentabilité négative, il n’est donc pas envisageable pour l’investisseur.
Le TRI d’un projet d’investissement est le taux d’intérêt r qui annule la VAN. C’est le taux
d’actualisation pour lequel la valeur actuelle du flux de revenus permis pour un investissement est
égale au coût initial de cet investissement. A ce taux, le profit de l’investissement est nul.
𝐹𝑡
𝑇𝑅𝐼 = ∑ − 𝑐𝑜û𝑡 𝑖𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙 = 0
((1 + 𝑟)𝑡 )
Si r>i : l’investissement est réalisé car l’investissement rapporte plus que ce qu’il coûte.
Seuls les projets 1 et 4 remplissent cette condition.
Si r<i : l’investissement n’est pas réalisé car le coût du capital est supérieur à ce qu’il
rapporte. Ce qui est le cas pour le projet 2.
On choisit le projet qui a le TRI le plus élevé. Dans l’exercice il s’agit du projet 1.
C. Investissement et principe de l’accélérateur
Considérons une économie fictive dans laquelle il faut un capital de 1000 pour produire 500 unités.
La durée de vie moyenne des équipements est estimée à 10 ans. L’investissement de remplacement
est réalisé à partir de la période 0.
1. Supposons, dans un premier temps, que les entreprises ne conservent pas de capital oisif.
Compléter, en le justifiant, le tableau suivant.
Variation
Variation Capital Investissement Investissement de Investissement
Période Demande investissement
demande requis net remplacement total
total
0 600 0 1200 0 120 120 0
1 750 150 1500 300 150 450 330
2 800 50 1600 100 160 260 -190
3 700 -100 1400 -200 140 -60 -320
4 800 100 1600 200 160 360 420
5 900 100 1800 200 180 380 20
La demande à une période t donnée est donc égale à : demande en t + variation de la demande en t-
1 : 50= 800 -750.
L’investissement net (FNCF) mesure la variation du stock de capital nécessaire. Il se calcule à partir
de la différence entre le niveau de la période et la période précédente. Donc, 1400 – 1600 = -200 ;
1600 – 1400 = 200 ; 1800 – 1600 = 200.
La variation de l’investissement total se calcule de la même manière que celle de la demande. Par
exemple, en période 1 : 330 = 450 – 120.
Variation
Variation Capital Investissement Investissement Investissement investissement Capital
Période Demande
demande requis net remplacement total total avec capital oisif
oisif
0 600 0 1200 0 120 120 0
1 750 150 1500 300 150 450 330
2 800 50 1600 100 160 260 -190
3 700 -100 1400 0 160 160 -100 200
4 800 100 1600 0 160 160 0 0
5 900 100 1800 200 180 380 220 0
A la période 3, les entreprises font face à une baisse de la demande de 100. Elles devraient réduire le
stock de capital de 200 et donc réaliser un désinvestissement net de 200. Cependant, ils anticipent
une hausse de la demande à la période suivante. Ils constituent alors un capital oisif de 200 à la
période 3. L’investissement net devient alors nul puisqu’il ne leur est plus nécessaire de réduire le
stock de capital et qu’ils ne font pas plus d’investissement. Le capital disponible à la fin de la
période 3 est de 1600.
A la période 4, l’investissement requis pour répondre à la hausse de la demande est de 1600 soit une
augmentation de 200 par rapport à la période précédente. Cependant, grâce au capital oisif de 200
de la période 3, ils n’ont plus à réaliser d’investissement supplémentaire d’où l’investissement net
égal à zéro.
L’introduction du capital oisif, i.e. on diminue le taux d'utilisation des équipements, est plus réaliste.
On voit que l’effet accélérateur est atténué (la sur-réaction est moins forte) : les dynamiques sont
notamment atténuées lors des tendances baissières. Néanmoins, la sur-réaction reste observable,
notamment entre les périodes 4 et 5 où l’on constate une hausse de l’investissement alors même que
la variation de la demande est constante.
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
-50 0 1 2 3 4 5
-100
-150
-200
-250
-300
-350
Variation demande Variation investissement total
Variation investissement total avec capital oisif