Modélisation Hydrologique

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 26

Cours 3– Hydrologie

M1 : Sciences de la Terre, de l’Eau et de l’Environnement (ST2E)


Ingénierie des Hydrosystèmes et des Bassins Versants (IHBV)

3. Modélisation hydrologique

3.1. Principes et principaux enjeux


3.2. Structure et variables d’un modèle hydrologique
3.3. Estimation des paramètres
3.4. Validation des modèles
3.5. Exemple de modèles

Florentina Moatar
Université François Rabelais de Tours
UMR CNRS/INSU 6113 ISTO-Tours

[email protected]
Modélisation hydrologique

• une des principales méthodes :

• problématiques hydrologiques (prédétermination, prévision, impacts)

• complément à l’observation
(reconstitution, vérification des données, recherche)

• représentation simplifiée d’un système physique donné et des


différents processus explicatifs de son fonctionnement

en fonction des processus hydrologiques en jeu, le modèle prend en


compte seulement certains processus et échelles de temps

• transformation de la pluie en débit en période de crue

• évaluation (annuelle et inter-annuelle) de la ressource en eau


Le comportement d’un bassin versant et complexe

Longueur (m)
Hétérogénéité 100 101 102 103 104 105 106 107
du milieu 100 ans

108

1 an
Multitude des 107

processus
1 mois 106

105
1 jour

Échelles 104
de temps et
d’espace 1 heure
103

Temps (s)
102
1 min

101

1m 10 m 100 m 1 km 10 km 100 km 1000 km 10 000 km


Blosch et Sivapalan, Hydrological processes, 1995(9)
Structure et variables d’un modèle hydrologique

Sollicitations hydrométéorologiques Variables d’entrées X1(t), X2(t), …

Modèle hydrologique

• schématisation du milieu
• schématisation des processus
• paramètres f1, f2, ..
• variables d’état Y1(t), Y2(t) …

+
•Conditions initiales Y1(t0), Y2(t0) ..
•Conditions limites CL1(t), CL2(t) …

Réponse du système Variables de sorties Z1(t), Z2(t), ….


hydrologique

Z obs (t ) = G[ X (t ), Y (t ), CL(t ), f ] + e Z (t , f )
Hingray et al, EPFL 2009
Variables d’entrée, variables de sorties et erreurs d’un modèle

Entrée réelle Entrée observée


mesures

Système réel
Modèle

Réponse
réelle Réponse
mesures
simulée
Réponse
observée
observé
Z(t) simulé erreur

Temps (t) Hingray et al, EPFL 2009


Variables d’état et paramètres du modèle

Variables d’état ≠ variables descriptives de l’état du vrai système physique

• taux de saturation moyen du sol = état d’humidité d’un sol (profil d’humidité)

• équivalent en eau du manteau neigeux = hauteur, densité, degré de maturité …

Paramètres du modèle = constantes (grandeurs abstraites, caractéristiques


physiques du milieu …

Modèles distribués ou semi-distribués


• paramètres et variables d’état varient dans l’espace
Conditions initiales et conditions aux limites

Conditions initiales

Valeurs initiales affectées aux variables d’état, Y(t0)

Conditions aux limites

Les valeurs des variables d’état du modèle aux frontières du bassin versant
pour chaque pas de temps de la période couverte par la simulation
Principaux types de modèles

Suivant la nature des relations utilisées

Modèles empiriques, conceptuels ou à base physique

Suivant la manière de représenter le milieu

Modèles globaux, distribués, spatialisés ou semi-spatialisés

Suivant la manière de considérer les relations entre variables

Modèles déterministes ou stochastiques

Suivant la nature des périodes de temps considérés pour la simulation

Modèles « événementiels » ou « de simulation continue »

Ambroise, 1999, Revue des sciences de l’eau


Hingray et al, EPFL 2009
Les modèles conceptuels dits à réservoirs

i i

q2=f(h-h0)
h h0 Si h>h0
h q=f(h)
q1=f(h)
Capacité de
Capacité de
stockage limitée
stockage infinie

Modele Topmodel, Beven et Kirkby, 1979


Moatar et al, Geosciences, sous presse
Hingray et al, EPFL 2009
Démarche pour le développement d’un modèle hydrologique

Définir les objectifs

Données de terrain Modèle conceptuel

Sélection /
Développement d’un code

Estimation / Calibration
Comparaison avec Critères
données de terrain de performance
Evaluation/ Validation

Simulation
Comparaison avec
données de terrain Post-audit

Exploitation
Composantes type d’un modèle hydrologique

Spatialisation des données


météorologiques
Gestion de la neige

Répartition des flux à l’interface


Sol-Végétation-Atmosphère

Transfert des ruissellement


Et des volumes infiltrés à l’exutoire

Propagation en rivière
Et/ou
Routage dans les réservoirs
Estimation des paramètres

• Entre 4 et 10 paramètres pour les modèles conceptuels globaux

• Plusieurs dizaines, voire plus, pour les modèles spatialisés

• méthode déterministe (valeurs optimales)

• méthode probabiliste (valeurs optimales et distribution de probabilité)

Spécification des paramètres


À sens physique

Spécification des paramètres


À l’aide de modèles régionaux

Estimation des paramètres


par calage
D’après Perrin, 2000
La procédure de calibration

• le jeu de données à utiliser pour la calibration

• un ou plusieurs critères de performance

• une méthode pour identifier les valeurs optimales


Critères de performance

1 n
CRB = å (Qobs,i - Qcalc ,i ) Critère de biais
n i =1

Critère de Nash
Calculé sur les débits

Critère de Nash
Calculé sur les racines
Carrées des débits

Critère de Nash
Calculé sur les
Logarithmes des débits
La procédure de validation

• validation croisée

• validation en transposition spatiale

• validation différentielle

• validation à l’aveugle
Erreurs et incertitudes des modèles hydrologiques

• liées au modèle (structure + paramètres)

• liées aux mesures

erreurs de mesure et faible représentativité spatiale


de certaines mesures ponctuelles

collecte et traitement des données (ex. débit et courbe de tarage)

représentativité agrégée de certaines variables (ex. pluies)

imperfection des modèles utilisés pour le calcul des données


d’entrée (ex. ETP, ETM …)

méconnaissance de certaines perturbations anthropiques


Modèle conceptuel global GR4J
• description du bassin versant
global ou semi-spatialisé dans certaines versions

• description des processus


production : réservoir à capacité de stockage limitée; 1 param.
transfert : deux hydrogrammes unitaires en parallèle : 1 param.
routage : réservoir non linéaire à capacité de stockage limitée : 2 param.

• autres caractéristiques
pas de tps journalier et aussi horaire, mensuel ou annuel
données nécessaires : précipitations, ETP et débits
estimation des paramètres : calage mais régionalisations possibles

htttp://www.cemagref.fr/webgr
Modèle conceptuel distribué : HBV

• description du bassin versant


distribué en fonction de l’altitude et du couvert végétal

• description des processus


5 réservoirs et 7 à 9 paramètres

module neige : réservoir avec accumulation


interception : réservoir de stockage sur les surfaces boisées
production : trois réservoirs en série, 6 paramètres
transfert : hydrogramme unitaire, 1 paramètre

• autres caractéristiques
pas de tps: journalier
adapté aux bassins alpins et nordiques avec forte influence neigeuse
peu consommateur en tps, moyens informatiques et humains

htttp://smhi.se/sgn0106/if/hydrologi/hbv.thm
Modèle conceptuel spatialisé : le modèle CEQUEAU

• description du bassin versant


découpé en surfaces élémentaires
« carreaux entiers » et « carreaux partiels »

• description des processus


Production : calculée sur chaque carreau entier
3 à 4 réservoirs
27 paramètres spatialisés à caler
Transfert : modèle conceptuel de transfert de « carreau partiel » à
« carreau partiel »

• autres caractéristiques
pas de tps: 1, 2, 3, 4, 6 ..12 et 24 heures
besoin important des données
interfaçage avec un SIG
consommateur de tps, moyens informatiques et humains

htttp://www.inrs-ete.uquebec.ca/activites/modeles/cequeau
Modèle à base physique spatialisé : SHE
Système Hydrologique Européen, Abbott et al, 1986

• description du bassin versant


découpé en mailles carrés régulières, MNA

• description des processus


bilan hydrique sur le BV en se basant entièrement sur des équations
physiques et des paramètres spatialisés
Neige: accumulation + fonte par bilan d’énergie
Interception
Evapotranspiration : modèle de Penman et Penman Monteith
Infiltration et percolation : équations de Richards 1D et Darcy 2D
Ruissellement : hortonien + transfert par Barré de Saint-Venant
Routage des débits : Barré de Saint-Venant 1D

• autres caractéristiques
pas de tps: flexible de la minute à la journée
à priori aucun paramètre à caler mais calibration possible
interfaçage avec un SIG
consommateur de tps, moyens informatiques et humains

Vous aimerez peut-être aussi