Le Roman Policier
Le Roman Policier
Le Roman Policier
SOMMAIRE
- INTRODUCTION
1) Présentation
2) Place du roman policier à l’école
- Son intérêt
- Les instructions officielles
3) Les héros et les collections.
4) La place du roman policier dans la littérature pour la jeunesse.
- BIBLIOGRAPHIE
- ANNEXES
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3
INTRODUCTION
Le roman policier semble, au début tout du moins, difficile à aborder car il est indéfinissable
et multiple. Il est souvent considéré comme un genre mineur qui tombe dans la paralittérature.
C’est une littérature de genre, moderne malgré sa longue existence de plus d’un siècle. Le
policier s’adapte aux époques et comme toute littérature il a eu ses maîtres. Les nombreuses
collections consacrées au policier sont là pour témoigner de son essor.
Ce genre mérite qu’on lui porte attention pour plusieurs raisons. L’une d’entre elle est sa
structure, en effet celle-ci est très construite et s’établit selon certaines règles. Dans un roman
policier le schéma quinaire apparaît très clairement.
Ses composantes sont diverses mais toutes nécessaires à l’élaboration du récit. Les méfaits,
les personnages, les lieux spécifiques, une énigme et une enquête sont constitutifs de tous
romans policiers et contribuent à la bonne marche du récit.
Le roman policier a des sous-genres comme le roman noir qui s’attache davantage à des
problèmes de société contrairement aux récits d’énigmes.
La littérature policière que nous allons aborder, est celle qui est destinée à la jeunesse, celle
qui passe la porte scolaire. Quand nous parlons de littérature de jeunesse à l’école, ce n’est
pas le roman policier qui nous vient à l’esprit, du moins ne vient-il pas en première position.
Le policier reste assez méconnu dans le milieu de l’enseignement et son utilisation est
relativement récente. Pourtant nous allons voir qu’il permet de construire une pratique
de la littérature par ses points forts. En effet les applications du roman policier sont
nombreuses et nous verrons que les enjeux du policier sont les mêmes que ceux de la
lecture. La formulation d’hypothèses, un travail d’interprétation, un lieu de reconfiguration
personnelle et le plaisir de lire, voilà autant d’éléments applicables à la lecture de tous les
récits mais plus encore des éléments qui fondent le roman policier. La lecture et les romans
policiers ont pour points communs l’enquête. Toute lecture suppose que le lecteur suive une
piste, recueille des éléments qui lui permettent d’avancer dans l’histoire. L’enquête dans nos
lectures est certes plus abstraite que celle menée par le détective mais c’est la même notion
qui entre en jeu.
4
Le roman policier offre aussi d’innombrables sujets pour la production d’écrit notamment au
cycle III. Les enfants semblent apprécier ce genre et leur imagination est débordante quand il
s’agit de raconter un méfait mettant en scène un redoutable détective.
Donc le roman policier, de par tout ce qu’il offre, est le sujet sur lequel j’ai décidé de
travailler lors de ce stage en responsabilité. Etant en classe unique du CP au CM2 j’ai réuni le
cycle III ce qui représentait un effectif de onze élèves dont six CE2, trois CM1 et deux CM2.
Tous les élèves n’allaient pas au même rythme et il a fallu adapter les séances pour un travail
efficace à tous les niveaux. Plusieurs séances peuvent être consacrées à l’étude du roman
policier sans crainte de lasser notre jeune auditoire.
♦♦♦
5
Première partie : Définition et historique
1) Présentation
Le roman policier englobe sous son nom un univers très vaste. Ce genre littéraire est
vite devenu indéfinissable parce qu’il regroupe une multitude de formes différentes. Ainsi
plusieurs dérivés gravitent autour de ce tronc originel : le roman noir, le roman à suspens, le
roman d’énigme, le thriller etc.…Tous appartiennent plus ou moins au roman policier mais ils
acceptent tous une définition différente. Le récit policier est en perpétuelle évolution et a un
long passé de plus de 150 ans, ce qui lui a permis un développement impressionnant. Au
départ il est constitué d’emprunts aux autres genres romanesques déjà établis mais peu à peu
devient un genre autonome avec ses propres règles et une structure spécifique. Pour donner
une définition ou plutôt un essai de définition nous pourrions dire que le roman policier est «
l’élucidation d’une situation trouble. » C’est une recherche d’indices qui amène à des
déductions puis au dévoilement d’une culpabilité qui conduit au châtiment final. Ou pour
reprendre D.Fondanèche1 : « Le roman policier est donc semble t il, la trace romanesque
d’une quête ayant pour but de rétablir un équilibre qui a été rompu après une transgression
sociale ».
Beaucoup font d’Edgar Poe le père fondateur du genre. Marc Lits2 quant à lui met le
roman feuilleton comme origine directe du genre. Le roman policier a donc des origines
lointaines. Dés la fin du XIX, le roman policier connaît un grand essor. Il remporte l’intérêt
massif des lecteurs appartenant aux milieux sociaux et culturels les plus divers. C’est sa
structure si spécifique qui constitue tout l’intérêt du genre.
Le genre policier n’est pas toujours perçu comme appartenant à la sphère de la
littérature dite noble et c’est ainsi que beaucoup le rangent dans la catégorie des genres
paralittéraires. C’est une littérature de genre qui a du mal à être légitimée. Depuis son origine
le roman policier fait partie « des modes de productions et de consommation de la littérature à
grand tirage. C’est un genre considéré comme mineur et hors normes. C’est seulement au
début des années soixante dix que le roman policier commence à faire l’objet de pratiques
institutionnalisées au niveau universitaire » comme le souligne A Vanoncini.3 Son statut
depuis quelques années s’améliore et il appartient aujourd’hui aux collections spécifiques du
livre de poche. Le roman policier semble osciller entre littérature et paralittérature.
1
Daniel Fondanéche : Le roman policier : Thèmes et études
2
Marc Lits : L’énigme criminelle
3
A.Vanoncini : Le roman policier.
6
De nombreux auteurs, maîtres du genre, ont offert à la littérature de grandes œuvres
policières. Parmi les plus connus, on peut citer Arthur Conan Doyle qui a fait naître de sa
plume le plus grand des détectives dans Une Etude en Rouge publiée dans le Beeton’s
christmas annual. Suivront cinquante six nouvelles et quatre romans publiés de 1887 à
1927.Autres auteurs dont les oeuvres sont devenues des classiques, Edgar Allan Poe. Il a écrit
plusieurs récits de détection dont une trilogie avec Le double assassinat dans la rue Morgue en
1841, la lettre volée en 1842, le mystère de Marie Roget en 1842/1843. Le double assassinat
dans la rue Morgue apparaît souvent comme le premier véritable roman policier. Poe a donné
à ses successeurs les éléments constitutifs du roman policier ainsi que la structure type des
romans de détection avec l’enquête, l’énigme, le raisonnement logique du détective. D’autre
part Agatha Christie avec Hercule Poirot a connu et connaît encore un immense succès. La
France a elle aussi ses grands noms que ce soit avec Gaston Leroux et son reporter détective
Rouletabille ou Maurice Leblanc et son justicier Arsène Lupin.
Ces auteurs nous le verrons, sont ceux que nous retrouvons dans les adaptations pour la
jeunesse des romans policiers. Ils ont donné aux romans policiers leur lot de grands noms :
Dupin, Sherlock Holmes et plein d’autre comme nous l’avons vu. Les héros de romans
policiers n’apparaissent pas comme des hommes ordinaires. Comme le dit Laurence
Decréau4, ce sont des surhommes. Le détective revient de récits en récits afin de rétablir
l’ordre et la justice. Ils sont mis en valeur par des personnages secondaires qui s’embourbent
dans le mystère alors que le détective a la réponse à l’énigme avant même que le
personnage qui l’accompagne ne se pose la question ! Ces héros rétablissent l’ordre au
nom du bien et combattent le mal. Ces héros sont devenus des mythes et leurs noms
sont connus de tous. De livres en livres ils nous font la démonstration de leur talent de
détection.
Tous ces personnages évoluent dans diverses collections et leur célébrité leur a valu
d’être maintes fois réédités et adaptés pour la littérature de jeunesse.
4
Laurence Decréau : Ces héros qui nous font lire
7
son entier. En effet la scolarisation de la littérature de jeunesse est extrêmement récente et
commence juste à être reconnue.
Les instructions officielles ont donné quelques directions depuis une dizaine d’années.
Auparavant le problème de la littérature de jeunesse était à peine abordé. On trouve des
instructions dans les programmes de 1985 où il est dit que « le maître doit avoir recours aux
meilleurs œuvres accessibles à la jeunesse, dans un but d’initiation à la qualité littéraire, il ne
néglige pas les textes courants de la vie quotidienne. »
Néanmoins c’est dans la brochure Maîtrise de la langue à l’école en 1992 qu’apparaît
les premières véritables recommandations. On peut lire qu’il est souhaitable que « les grands
textes, qu’ils appartiennent à la tradition ou qu’ils relèvent de la littérature de jeunesse
d’aujourd’hui ne puissent être ignorés au sortir de l’école élémentaire » puis un peu plus loin
que la littérature de jeunesse est « un réservoir largement sous utilisé de textes de fictions
particulièrement adaptés aux enfants d’aujourd’hui. Nous entendons, je suppose, par « grands
textes de la tradition », les classiques qui ont toujours eu le droit de cité à l’école. Mais ce qui
est nouveau, c’est la place accordée aux textes contemporains, aux textes écrits pour les
enfants.
Comme le précise Yves Reuter, les textes officiels prônent une ouverture aux différents
genres mais ce sont les contes, poésies et récits qui sont le plus souvent étudiés. Le statut que
confère l’école à la littérature de jeunesse évolue progressivement.
Ainsi dans les nouveaux programmes, la littérature de jeunesse trouve toute sa place.
En effet lire de la littérature de jeunesse, donner le goût de lire aux enfants et écrire à partir de
celle-ci devient un objectif fondamental des nouveaux programmes. On nous invite à aborder
la littérature de jeunesse sous différents angles, par la lecture qu’elle soit oralisée ou
silencieuse, par l’écriture en étant le point de départ d’un projet d’écriture. Nous pouvons lire
que l’œuvre doit s’inscrire dans la mémoire avec les personnages, la trame narrative, des
expressions. L’enfant doit être capable de reformuler ce qu’il a entendu ou lu et l’objectif
principal visé à travers la littérature de jeunesse est de faire de chaque élève un lecteur assidu.
On doit amener les enfants à devenir des lecteurs autonomes . La littérature de jeunesse se
prête à de multiples projets de lecture/écriture que l’on peut centrer autour d’un genre
spécifique par exemple. C’est ce que j’ai tenté de mettre en place lors de mon stage en
responsabilité au cycle III.Les instructions officielles nous invitent aussi à faire découvrir le
livre en tant qu’objet.
De plus, nous allons voir que la littérature de jeunesse permet de développer un grand
nombre de compétences visant à former le jeune lecteur.(annexe n°1 ).
8
• Intérêt du roman policier
Nous allons voir que l’un des intérêts du roman policier est qu’il permet de travailler la
lecture. En effet , les compétences mises en œuvres dans le roman policier sont les mêmes que
celles mises en oeuvre lors de la lecture. Ainsi , toute lecture est une chasse aux indices, une
enquête que l’on doit mener jusqu’au bout. . Les romans policiers permettent d’apprendre à
maintenir son attention jusqu’au bout car ils attisent le désir de savoir, de trouver une réponse.
Marc Lits5 nous fait remarquer que le policier est un irremplaçable outil d’apprentissage de la
lecture et de l’écriture, pour lui l’énigme et l’enquête sont constitutives de tous récits. Tous
les textes ont leurs secrets et ont des choses à dévoiler et pour lever ce voile, il faut rentrer à
l’intérieur de ce texte et on le fait par la lecture.
« Le choix du récit policier comme objet d’analyse est justifié en tant que matrice
d’apprentissage du fonctionnement de tous récits »
M Lits
Les hypothèses que nous émettons au fur et à mesure de l’enquête nous amènent à sa
résolution. Or lire c’est construire des hypothèses. Toute lecture est une enquête où l’on
récolte des indices textuels. Dans les récits, ce sont les policiers qui sont le plus à même
d’initier les enfants à construire des hypothèses, constructions dont ils auront besoin dans
leurs futures lectures. Le lecteur est actif dans le roman policier car il veut résoudre l’énigme.
Renée Léon nous dit que le roman policier représente un excellent entraînement à une
lecture intelligente. Plus le suspens est grand plus il est facile d’émettre des hypothèses.
C’est ce qu’on appelle « l’éveil suspensif » c’est à dire une lecture par dévoilement progressif.
Comme pour le roman policier, les informations nous sont données progressivement. En effet,
on découvre les indices au fur et à mesure. Tel ou tel élément vient perturber la vision qu l’on
avait des choses. La stratégie pour mener une enquête policière est la même que celle
intervenant lors de nos lectures.
Le policier permet de travailler le portrait, le genre, la description et surtout la structure
d’un texte. Finalement, détectives, nous le sommes à chaque fois que nous ouvrons un livre.
Les paramètres utilisés lors de la lecture d’un roman policier sont les mêmes que ceux utilisés
pour toute autre lecture : La collecte d’indices, les adjuvants, les opposants, une intrigue, des
hypothèses, une résolution. Il est donc un outil idéal pour faire des enfants des lecteurs
autonomes et capable de fournir une lecture efficace.
D’autre part, autre intérêt, le roman policier est un lieu de « reconfiguration
personnelle » de l’enfant. Yves Reuter6 dit : « la littérature est considérée comme le lieu par
5
Marc Lits : L’énigme criminelle
14 Yves Reuter :Le roman policier et ses personnages
9
excellence de l’expression du sujet et de sa subjectivité, de la construction du monde et du
dire indirect. Les enfants se projettent facilement dans un roman policier pour devenir les
détectives d’un jour. »
Les récits policiers de la jeunesse sont souvent des romans d’initiation où le
personnage- enfant évolue. Cela permet le parcours initiatique du héros, mais aussi et surtout
du lecteur. Les romans noirs particulièrement mettent en scène des personnages jeunes qui
cherchent une place dans la société
« Le détective est un oedipe moderne qui met sa vie en jeu pour trouver une vérité
enfouie et il se prête d’autant plus aux projections qu’il est très proche de l’élève, un maître de
l’action auquel s’identifier »
M.Lits
On éprouve de l’intérêt pour un livre parce qu’on se retrouve tel que l’on est ou tel que l’on
rêve d’être. Le roman policier permet donc de développer des compétences de lecture chez
l’élève et l’amène au plaisir de lire, ce qui est l’un des objectifs essentiels de l’école.
3) Les collections
7
Catherine Vernet :Pratique n°50
10
On trouve aussi Lune noire chez Nathan, les p’tits policiers chez Magnard et les Castors
poche policier aux éditions flammarion
Les auteurs les plus lus et les plus édités sont ceux dit classiques. On retrouve Conan Doyle,
Maurice Leblanc, Agatha Christie…
Le roman policier dans les catalogues d’édition a une place à part et est de plus en plus
présent. Depuis les années 90, la plupart des éditeurs pour la jeunesse ont crée une collection
consacrée au genre policier.
Nous avons vu que le roman policier est très présent dans les collections destinées à la
jeunesse. Souvent les héros de ces livres sont des enfants, parfois en bande et qui tiennent le
rôle d’enquêteurs. Ceux ci luttent contre le mal et font le bien. Christian Poslaniec8 nous dit
que les romans policiers ont souvent « un contenu moraliste, une tendance à l’exemplarité des
enfants. »
Durant ces vingt dernières années, le roman policier pour la jeunesse a évolué. En effet
les auteurs pour la jeunesse abordent de nouveaux thèmes que l’on ne trouvait pas jusqu’à
présent dans la littérature de jeunesse comme l’histoire de meurtres, de tueurs professionnels,
des sévices familiaux…
Néanmoins, la littérature policière de jeunesse se caractérise par l’absence de certains
délits présents dans la littérature pour adulte décrivant des scènes trop horribles ou trop crues.
La loi du 16 juillet 1949 a été créée afin de garantir une certaine protection morale de la
jeunesse.
8
Christian Poslaniec :Activité de lecture à partir de la littérature policière
11
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949.
Article premier Sont assujetties aux prescriptions de la présente loi toutes les publications
périodiques ou non qui, par leur caractère, leur présentation ou leur objet, apparaissent comme
principalement destinées aux enfants et adolescents.
♦♦♦
9
Renée Leon :la littérature de jeunesse
12
DEUXIEME PARTIE : Structure et composantes du roman policier.
Le roman policier s’établit selon certains codes, certaines règles. Cette codification est
nécessaire pour faire naître le suspens qui tiendra en haleine le lecteur assidu. Les règles sont
nécessaires afin de bien doser les ingrédients de cette recette si particulière qu’est le roman
policier. Laurence Decréau nous dit : « L’ensemble vise à un effet clairement défini : piquer la
curiosité du lecteur et développer sa sagacité en lui soumettant un problème dont la clé n’est
donnée qu’à la dernière page mais qu’il est en mesure de trouver lui-même grâce à quelques
indices judicieusement délivrés »10. Beaucoup ont pris part à l’écriture de ses règles, Simenon,
Chandler et surtout Van Dine avec ses vingt règles pour la bonne écriture du roman
policier.(annexe n°2) Cette codification est à l’usage des auteurs pour obtenir le roman
policier parfait. Ces règles visent en effet un idéal à atteindre pour satisfaire notre lecture.
Van Dine (1888-1939) comme nous l’avons dit, est l’un de ceux qui a travaillé sur la
structure du roman policier. Il veut faire naître des rapports entre les personnages en jeu dans
le roman policier. La première règle fait un rapprochement entre le détective et le lecteur : Les
deux mènent l’enquête. En effet Van Dine décrit la lecture du roman policier comme un jeu
où le lecteur devra se montrer aussi perspicace que l’enquêteur. D’autre part chaque
personnage à une place bien déterminée dans la fiction. Le détective ne pourrait être en aucun
cas le coupable. Il faut des suspects et que le coupable en fasse partie. Quant aux topoï
romanesques, ils sont complètement exclus de la fiction policière. « Le véritable roman
policier doit être exempt de toute intrigue amoureuse. Enfin Van Dine termine par ce qu’il
nomme un « credo » qui fait référence à toutes les choses auxquelles les auteurs de roman
policier ne devraient jamais avoir recours au risque de manquer d’originalité. Aujourd’hui ces
règles sont dépassées mais on peut tout de même en utiliser certaine au sein de la classe.
D’autres ont édicté des règles comme Freeman par exemple qui préconise la construction
« harmonieuse et rationnelle »du roman en quatre parties. On se rapproche du schéma narratif
classique :
- Enoncé du problème
- Présentation des éléments nécessaire à celui-ci.
- Evolution de l’enquête et aboutissement à la solution
- Explication.
2) Le schéma narratif
La structure du roman policier est aussi construite que celle des contes. Tous les récits
d’énigme policière ont le même déroulement narratif. Au début, on a la présentation du lieu,
des personnages, ce que Laurence Decréau appelle « Le quotidien quand règne encore
l’ordre. » Puis vient l’élément perturbateur qui rompt l’ordre premier et qui met en route
l’enquête du détective. Le mystère intervient brutalement et c’est au détective de le résoudre.
Sa quête contre le mal peut commencer. Il doit désormais rétablir l’ordre. Puis vient le
dénouement, avec l’explication et le retour à l’ordre. Le quotidien reprend alors sa place
jusqu’à la prochaine affaire.
Comme l’explique J.Goimard, le roman policier est « le récit d’une normalisation »dont
l’agent est le héros. Ainsi la plupart des textes policiers s’organisent autour d’un crime avec
l’enquêteur qui part de la victime vers l’élucidation du délit et à l’arrestation du coupable.
L’enquête, les pistes du détective font le plus gros de la structure des romans policiers. Nous
pouvons lire dans l’ouvrage de A.Vanoncini12 que « la tâche du récit de l’enquête est de faire
émerger au fur et à mesure, le récit du crime par le biais de la mention d’indices, propos de
personnages interrogés et de déduction de l’investigateur. » L’information et les indices
doivent être habilement disséminés tout au long du développement. L’information est
déterminée par la fin de l’enquête. Le roman policier doit être une histoire complète et close
sur elle-même. Les romans policiers sont généralement courts et concis afin de maintenir le
suspens qui se perdrait dans des développements trop longs. Marjorie Nicholson dit : « Nous
voulons renoncer à l’informe pour nous tourner vers ce qui a une forme[…]vers un univers
gouverné par les lois de causes à effets. Tout cela nous le trouvons dans le roman policier. »
Le roman policier est « une intrigue hautement mécanisée. » Ces traits fondamentaux sont
fortement marqués et ne subissent aucune évolution. Sa structure reste immuablement la
même depuis Poe.
11
Marc Lits : L’énigme criminelle
12
A.Vanoncini :Le roman policier
14
.D’autre part, l’enquête suit une ligne chronologique allant vers la résolution finale.
Cependant les faits que l’enquête rapporte se passent antérieurement à l’investigation. En effet
le crime à déjà eu lieu et le récit consiste en une remontée à rebours vers l’explication et le
dénouement. Cela en fait, comme le remarque Marc Lits, une histoire double avec l’histoire
du crime d’un coté et l’histoire de l’enquête de l’autre.
Du point de vue de la prise en charge de la narration, elle est diverse. Il faut trouver une
position narrative qui permette un accroissement contrôlé des connaissances. Elle est souvent
prise en charge par l’ami confident du détective par exemple Watson pour les enquêtes de
Sherlock Holmes. Ce confident narrateur est un personnage clé dans le récit. C ‘est un peu le
double du lecteur de par sa position en retrait et de dépendance par rapport au détective. « Le
récit d’énigme appelle donc nécessairement des procédures de détours et de retardements ce
qui explique la présence d’un degré supplémentaire dans la narration »
La structure du roman noir est beaucoup plus dynamique que celle du récit d’énigme et il
connaît beaucoup plus de variantes
3) Le roman noir
Les collections adressées à la jeunesse offrent plutôt des récits qui appartiennent au
genre du roman noir qu’au roman d’énigme. Les thèmes ne sont pas du tout les mêmes et la
forme est très différente. Catherine Vernet nous en offre une description dans son ouvrage sur
le roman policier. Elle fait deux catégories de personnages : les établis et les non-établis. Les
premiers regroupent les représentants de l’ordre tandis que la deuxième est représentée par le
héros du genre noir, un enfant ou un adolescent dont la situation familiale est peu stable et
généralement pauvre. Les criminels se trouvent généralement dans la sphère des établis. Ils
font partis de la haute sphère politique, économique ou sociale.
Ils sont très éloignés du récit d’énigme qui donne la primauté à la recherche
intellectuelle et au raisonnement logique pour résoudre une affaire. Il y a plus d’actions dans
le roman noir, ce qui implique plus de violence. Plus qu’une enquête, c’est un drame qui se
joue au fil des pages. Comme le dit Catherine Vernet13, l’histoire débute avec un héros situé
dans un lieu insalubre et dangereux comme un bidonville ou la rue par exemple et le
développement va consister à faire sortir le héros de cet enfer malsain. Celui ci va devoir
affronter et vaincre une série de méfaits auxquels il sera confronté.
13
Catherine Vernet : Pratique n°50
15
L’enquête ne remonte pas le fil du passé mais se déroule dans le présent. Le héros sort
transformé de ces épreuves, en cela les romans noirs sont souvent apparentés à des romans
d’initiation.
Les méfaits sont eux aussi spécifiques au genre noir. Rare sont les crimes personnels. En
effet, les romans noirs mettent plutôt en scène des «maux de la société » tels que des trafics
divers, des crimes politiques, la délinquance juvénile ou des atteintes aux droits de l’homme.
Le roman noir à pour toile de fond le «théâtre urbain »
Les romans noirs notamment ceux de la collection Souris noire s’opposent aux récits
classiques au niveau de l’énonciation. En effet, elle se fait généralement à la première
personne et au présent. On trouve un langage familier avec des marques d’oralisation. Les
romans noirs que l’on retrouve le plus à l’école sont les minis souris noire qui s’adresse aux
jeunes lecteurs du cycle II et III. Ils mettent généralement en scène de jeunes écoliers qui ont
à résoudre des petites énigmes. Les personnages sont attachants et le récit fait plus rire qu’il
ne fait peur !
Le roman noir s’apparente plus parfois à la littérature traditionnelle qu’aux modes
d’écriture des romans policiers. La structure en est plus souple, plus dynamique et
plus rythmée.
a. Les méfaits
Les méfaits se déclinent en homicide, crime, meurtre, délit, infraction, vol, enlèvement, et j’en
oublie sûrement tant la liste est longue. Le meurtre est le crime le plus fréquemment commis
dans le roman policier, suivent le vol et les enlèvements pour les autres transgressions de la
loi. Un acte criminel est toujours à la base d’un roman policier. Tous les crimes tendent au
crime parfait mais ils ne le sont jamais. C’est justement cette imperfection qui permet à
l’enquête d’être. Le vol quant à lui concerne les bijoux de valeurs, des œuvres d’art, des
documents ou de l’argent avec des braquages.
16
Les méfaits commis dans les romans noirs sont fondamentalement différents de ceux du
roman policier classique ; C’est plus la société qui est touché que l’individu Le roman noir
pose des questions beaucoup plus fondamentales et réalistes que le récit d’énigme.
b. Les personnages
Le personnage est très important. C’est par lui que les enfants accèdent à l’histoire. On peut
diviser les personnages en deux catégories : ceux qui sont affectés par les évènements et ceux
qui sont agents de ses événements. S’il y a un crime, il y a un criminel, une victime et un
enquêteur. Les quatre protagonistes sont donc la victime et l’assassin, le détective et le
suspect. Le détective est le plus souvent représenté sous les traits d’un enquêteur privé parfois
même un enfant ou une vieille dame (Miss Marple). Le détective est un solitaire et un
marginal qui s’oppose au meurtrier. Laurence Decréau nous dit que pour qu’il y ait roman
policier, il faut d’abord qu’il y ait un personnage spécifique chargé de mener une
enquête[…]C’est lui qui a pour mission de faire disparaître le mystère et le secret.
Le détective protège les faibles, les victimes du mal en agissant pour le bien. C’est le
détective qui importe le plus dans un roman policier, c’est lui qu’on va suivre au fil de la
lecture. La victime et le coupable forment un couple en ce sens où il n’y aurait pas l’un sans
l’autre. Le héros détective devra combattre le criminel en suivant la méthode d’investigation
qui lui est propre. Les détectives sont en marge de la société, ils sont excentriques, étranges,
célibataires. Les détectives sont des héros qui n’ont pas été créés pour émouvoir le lecteur
mais le fasciner et l’amuser lors de ses brillantes démonstrations cérébrales. Le coupable
quant à lui représente la puissance du mal. Parfois il est aussi ingénieux que le détective
comme Moriarty face à Sherlock Holmes par exemple. Le coupable, nous dit F.Evrard, est
intelligent et brouille volontairement les pistes et doit être confondu non par hasard mais
grâce au travail du détective. Le meurtrier ou le coupable se trouve d’abord en position de
suspect. Il a pour fonction de brouiller les pistes pour entraîner son antagoniste dans la
mauvaise direction.
Pour reprendre les paroles de Dubois, coupable et victimes s’inscrivent sur l’axe
sémantique narratif du crime. Le suspect est oxymorique car on ne sait pas avant la fin s’il est
bon ou mauvais. Il est en même temps innocent et coupable. Chaque personnage a un rôle par
rapport à un autre. Ils sont intimement liés entre eux. La victime est le seul point qui ne bouge
pas dans le récit. Le suspect au contraire, sans cesse réevalué, incarne la mobilité.
17
Nous pouvons ouvrir n’importe quel roman policier, nous trouverons toujours ce trio
composé de la victime, du coupable et du détective. Ces personnages ont pour scène le
théâtre urbain.
c. Les lieux
Le cadre de la fiction policière est plutôt urbain. La rue sert de scène au roman noir. On
retrouve en effet un décor de grandes villes la plupart du temps. L’apparition de la civilisation
urbaine est la cause du roman policier. La civilisation industrielle a fait naître l’urbanisation
regroupant en ville une population avec des quartiers pauvres et où les méfaits vont
grandissant. Tout cet environnement développe fantasmes et imagination qui se traduisent par
l’avènement du roman policier
Contrairement aux récits d’énigmes, la ville dans le roman noir a une place de choix. .
Le nom du lieu apparaît souvent dès le titre. ( Impasse des anges, Harlem blues) Dans les
romans noirs, ce sont les quartiers les plus pauvres qui sont le plus représentés : bidonville,
banlieue…On trouve aussi des lieux plus spécifiques comme la rue, les cafés, la gare, les
hôtels…
Autre lieu très exploité dans les romans policiers, le local clos. Le crime en local clos
est très utilisé. L’énigme se développe de manière très fixe se basant autour des brillantes
déductions du détective qui élucidera le mystère après une enquête minutieuse. John Dickson
Carr donne les solutions de l’énigme en local clos :
Il ne s’agit pas d’un assassinat mais d’une série de coïncidences suivies d’un
accident qui offre les apparences d’un crime
C’est un crime mais la victime a été amenée à se tuer elle-même par les
manœuvres de l’assassin.
C’est un crime par le truchement d’un mécanisme installé dans la chambre et
dissimulé.
Sherlock Holmes, Rouletabille, Dupin, tous nos fameux détectives ont été confrontés au
mystère d’une chambre close.
d) L’énigme et l’enquête
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Tous les romans policiers reposent sur une énigme. « Le roman policier est le récit rationnel
d’une enquête menée sur un problème dont le ressort dramatique principal est un crime » dit J
Sadoul. Le récit d’une enquête se présente comme une tentative de ramener le désordre à
l’ordre. Le texte devra répondre aux questions : Qui ? Quand ? Pourquoi ?. Celles-ci mettront
en place les différentes données du problème. La majorité des textes policiers s’organisent
autour de l’élucidation d’un crime entouré de mystère. Le détective part de la victime et
remonte jusqu’à l’assassin et ainsi résous l’énigme de départ. L’enquête suit un déroulement
logique. Les enquêteurs partent des faits et élaborent une théorie censée résoudre l’énigme.
L’explication donnée, le criminel est démasqué et l’enquête est close. L’histoire de l’enquête
oppose le détective au suspect. Afin de résoudre l’énigme, le détective suit une piste balisée
par les indices, il en tire des conclusions et élucide le mystère. L’investigateur doit accumuler
des preuves qui pointeront vers le coupable. Mais avant les preuves, il convient d’élucider les
mobiles du meurtre. La liste des mobiles est très restreinte. On trouve surtout dans les récits
d’énigmes des crimes d’intérêt personnel, un héritage, une vengeance. Le mobile le plus
utilisé reste celui de l’argent.
L’énigme est à l’origine du suspens. On attend avec angoisse la solution. Le suspens
attise la curiosité nécessaire à la bonne marche de la lecture du roman policier. Autre élément
clé, les indices. Pour Dubois, le roman policier repose sur l’idée que tout crime laisse des
traces. Elles sont nécessaires pour suivre la piste qui mène au coupable. Les indices sont les
preuves de la présence d’un personnage sur le lieu du crime. François Fosca14 présente huit
règles qui résument en quelques lignes l’attirail et les mécanismes que tous les romans
policiers devraient cultiver pour endosser le digne nom d’énigme et d’enquête à son actif :
14
F.Fosca : histoire et technique du roman policier.
19
Le cas qui constitue le sujet est un mystère en apparence inexplicable.
Un personnage est considéré à tort comme le coupable
Une minutieuse observation des faits que suit le témoignage et par-dessus tout,
une rigoureuse méthode de raisonnement, triomphent des théories hâtives.
L’analyste ne devine jamais, il observe et raisonne.
La solution est totalement imprévue.
Plus un cas paraît extraordinaire, plus il est facile à résoudre.
Lorsque l’on a éliminé toutes les impossibilités ce qui demeure est la solution
juste.
Le problème est résolu par un amateur, la police en ayant été incapable.
L’affaire est exposée par un narrateur qui en intelligence et en détection est
inférieur au policier amateur, ne l’ignore pas et pourtant l’admire.
♦♦♦
20
Troisième partie :pratique et analyse
Un projet de lecture /écriture.
Déroulement :
Collectif
L’affiche de la couverture a été découpée et les morceaux disséminés dans la
classe afin d’éveiller la curiosité des enfants. Le titre est caché.(Annexe n°3)
Les enfants ramènent les différents morceaux et reconstituent l’affiche.
Qu’est ce que c’est ? La couverture d’un livre
On aimerait bien savoir ce qu’il raconte ce livre. Des indices pourraient
peut-être nous aider. Pour les trouver vous avez des énigmes à résoudre.
Groupe de 4
Enigmes à résoudre :
La tuile : « Peur qu’elle nous tombe sur la tête »
Le bâton : « Sert à donner des coups »
Le couteau : « il sert à éplucher des pommes »
Le balai : « les sorcières s’en servent pour se déplacer »
Les caramels : « Ils collent aux dents »
Les biscottes : « on la mange au petit déjeuner »
Le journal : « il annonce les nouvelles »
En groupe, ils essayent de résoudre l’énigme. Les indices sont ramenés devant
la classe.
Collectif
Confrontation des indices et de la couverture.
21
individuel
Inventer en quelque ligne une petite histoire où interviennent les indices. Mise
en commun en collectif.
Collectif
Lecture magistrale du chapitre 1 et 2 (le titre est caché)
Questions orales :
- Et maintenant sait-on à quel genre appartient ce roman ? Pourquoi ?
On attend les mots clés du policier (crime, mort, enquête, suspect…)
Individuel
Recueil de représentations : Questionnaire (annexe n°4 )
Par deux
Remplir après l’avoir expliqué le tableau de repérage. (annexe n°5 )
Chapitre 1 et 2 puis 3 et 4.
Les enfants sont en possession du roman.
La première séance menée en classe portait sur la découverte du genre à travers la lecture du
roman « Qui a tué Minou-Bonbon ? . La première phase de la séance, à savoir la recherche
d’indices réels et la reconstitution de l’affiche à pour but d’éveiller la curiosité des enfants,
leur donner envie d’en savoir plus, d’aller ouvrir le livre pour découvrir ce qui s’y cache.
Les élèves se sont montrés très motivés et cette mise en situation a été un bon moteur pour les
amener à cette première rencontre avec le genre. L’affiche découpée en morceaux a favorisé
l’émission d’hypothèses qui ont été très riches. Les enfants rentrent ainsi de plain-pied dans
ce qui est le fondement du genre policier, c’est à dire l’enquête et les hypothèses. Le côté
relativement ludique de cette séance a permis l’adhésion de tous les élèves à l’activité et tous
se sont montrés actifs et intéressés.
La lecture par étapes favorise elle aussi l’émission d’hypothèses sur le contenu du livre et sur
le genre du roman. Mettre un nom sur le genre n’a pas été aisé pour les enfants. La notion de
genre en général n’était pas acquise et c’est en reprenant les différents éléments du roman que
les enfants ont employé le mot policier.
Sur une affiche on note les mots ou notion ayant permis l’identification. Elle permet de
dégager les éléments essentiels du policier et de s’y reporter ultérieurement.
22
Le recueil de représentation a montré que le genre était assez méconnu de la plupart des
élèves, les plus grandes connaissances étant plus télévisuelles que littéraires. Cette
méconnaissance tant notionnelle que culturelle m’a extrêmement surprise et à révéler
l’ampleur de la tâche par rapport à un projet à mener sur trois semaines. Cependant la
motivation des élèves étant là, cela ne pouvait que m’encourageait à poursuivre.
Le tableau de repérage s’est avéré long et difficile à remplir notamment pour les élèves de
CE2. Il aurait été nécessaire, je pense, que les enfants aient pu relire les premiers chapitres
avant de remplir le tableau. Compléter le tableau le tableau demande une lecture rapide des
chapitres, survoler pour trouver les grands moments de l’histoire. Une telle activité n’est pas
du tout évidente pour les enfants.
Cette première séance aura permis un travail sur la formulation d’hypothèses nécessaire à
toute lecture et à une première reconnaissance du genre. Le but de cette première séance était
d’amener la motivation pour ce projet sur le roman policier, de faire l’apprentissage d’une
lecture plaisir et efficace. Les enfants se sont pris au jeu de ce travail présenté sous la forme
d’une enquête.
Séance n°2
Déroulement :
collectif
Rappel de ce qui a été lu la veille par les enfants.
Individuel
Travail sur la structure en 5 parties :
Distribution de la trame de Minou-Bonbon (annexe n°6)
23
Découper les différentes parties de la trame et la recoller dans l’ordre en
numérotant chaque partie.
Collectif
Mise en commun des différents partages et correction avec écriture de la trame
dans l’ordre au tableau.
La conclusion ?
24
Il était important d’insister sur la structure puisque les élèves auront à réinvestir ce qui aura
été vu dans la production d’écrit finale.
Ce travail sur la structure a permis de faire prendre conscience aux enfants qu’il y a différents
moments dans un récit et que ces moments s’enchaînent selon certaines règles, selon un
certain schéma. Ce schéma se retrouve bien évidemment dans le roman policier mais aussi
dans tout autre récit. Les enfants retrouveront cette structure dans la plupart de leurs lectures
et auront à la réutiliser dans leur production d’écrit.
Par deux
Après avoir distribué les livres, remplir le tableau des personnages (annexe n°8 )
et le remplir après avoir expliqué les différentes parties.
Faire une liste de mots qu’on trouve spécifiquement dans le roman policier.
Cette liste sera complétée au fur et à mesure des séances sur affiche.
Individuel
Exercice portant sur les personnages du roman policier et leur rôle dans
l’histoire.
25
1)Souligne les personnages apparaissant dans les extraits ci-dessous :
Dans l’histoire de la bande mouchetée, Sherlock Holmes doit élucider une étrange affaire.
Julie Stoner est morte brutalement. Pourquoi ce sifflement dans sa chambre ? Le brutal Dr
Roylott est-il coupable ?
En regardant le journal télévisé, Jeannot apprend qu’un chef d’œuvre de Fra Angelico a été
volé en Italie. Et voilà que la police soupçonne l’Oncle Louis, le plus honnête homme qui
soit !
Résumé de Qui a volé l’Angelico ? de Yvan Pommaux
roman policier
26
2) Fais correspondre à chaque personnage le rôle qu’il pourrait jouer :
Hervé Leroi, beau-frère de Mme Lepic et qui déteste celle ci. • • l’enquêteur
Tout au long de cette séquence, il a été mis en place un fond polars d’accès
entièrement libre pour les enfants avec la seule obligation de remplir un tableau
d’appréciation dont nous parlerons ultérieurement.
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Le fond « polar » devait inciter les élèves à la lecture, à les encourager à aller vers les livres.
J’ai donc constitué une sorte de bibliothèque de classe spéciale policiers. Les enfants étaient
invités à choisir un livre et à porter leur appréciation sur un tableau. Il n’y avait aucune
obligation dans cette activité en dehors de remplir le tableau d’évaluation. Les élèves avaient
tout à fait le droit de ne pas lire le livre emprunté. Cette activité était laissée à leur entière
initiative et contribue ainsi à faire d’eux des lecteurs autonomes et capables d’apporter un
jugement sur leur lecture.
De plus ceux qui le souhaitaient, pouvaient présenter leur livre aux autres. J’ai moi-même fait
ce travail en début de séance. Présenter un livre peut susciter le goût de lire auprès de ses
camarades n’est pas un exercice facile pour les enfants. Il faut dire l’essentiel sans toutefois
en dire trop pour ne rien dévoiler. Il aurait fallu instaurer quelque chose de plus « rituel », de
plus systématique.
Séance n°1 : faire un tri de livres en fonction de la couverture et de ses éléments. Dégager des
critères de classement.
Déroulement A partir de titres de romans, préciser ceux qui pourraient être policiers.
En groupe
- Distribution d’une feuille avec plusieurs titres.(annexe n°10)
Faire un premier tri en notant oui/non/ ? et se mettre d’accord à l’intérieur du
groupe.
- Distribuer les livres correspondant aux titres (4 par groupes) pour confirmer
le tri et les hypothèses de classement.
- Dégager les critères de classement à partir des mots inducteurs des titres.
Séance n°2 : Etude de la couverture
Déroulement
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A partir d’une couverture en général
Sur une couverture agrandit au tableau, faire repérer les différents éléments, les nommer.
Réinvestissement individuel en collant des étiquettes au bon endroit. (Editeur, illustration,
auteur, logo, titre.)
Individuel
Distribution d’une liste de vingt titres de roman policier. Les enfants en fonction
du titre doivent faire un classement : policiers et non policiers. (annexe n°11)
En groupe
Chaque groupe reçoit cinq romans afin de confirmer les hypothèses de
classement. Les enfants doivent écrire pourquoi ils pensent que c’est un roman
policier ou pas.(annexe n°12)Puis distribution d’un tableau pour découvrir les
critères de classement pour quatre des romans.
collectif
Mise en commun qui permet de dégager les constantes du genre apparaissant
sur la couverture.
On trouve presque toujours les couleurs noire, jaune et rouge.
Analyse des illustrations
couleur
logo
illustration
Policier ou non
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Séance n°3 : Les caractéristiques du genre policier au travers du titre.
Objectifs : - Savoir cerner, à partir de titres de romans policiers, les caractéristiques du genre.
- Dégager les éléments constitutifs de l’intrigue.
Déroulement
Individuel
Souligner dans chaque titre ce qui est caractéristique de ce genre de
récits.(annexe n°13)
En groupe
Se mettre d’accord sur les mots soulignés et essayer de les classer. Donner un
titre à chaque catégorie.
Collectif
Mise en commun, une affiche par catégorie
Création d’une couverture de roman policier en parallèle avec les arts visuels
30
Séquence n°3 : réinvestissement par l’écriture
Séance n°1 : Ecrire une trame.
Déroulement :
Premier jet : Trouver le nom des personnages et leur rôle dans l’histoire. Choisir un méfait.
Les enfants peuvent s’aider des affiches faites au cours des autres séances.
Trouver des indices plausibles et des preuves. Trouver un mobile.(annexe n°14)
Deuxième jet : Afin de guider les élèves, on leur distribue une sorte de questionnaire à
compléter (Annexe n°15 ).
Individuel
A partir de la trame faire un résumé de quatrième de couverture en s’aidant du
guide élaboré antérieurement. (annexe n°17 )
Phase 3 : Insérer son résumé dans la quatrième de couverture ainsi que le logo
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aux enfants de faire de nombreux apprentissages durant ce stage tout en appréciant de faire la
découverte de ce genre.
De plus, tout au long des trois semaines les enfants ont travaillé sur des extraits d’autres
romans policier comme par exemple sur « Sans Atoût et l’homme à la dague »(annexe n°21).
Les enfants avaient aussi la possibilité, quand ils avaient terminé un travail , de résoudre des
énigmes où il faut chercher des indices dans une illustration.(annexe n°22)
♦♦♦
33
CONCLUSION
34
Je termine ce travail en espérant avoir montré l’intérêt d’étudier le roman policier à
l’école. .Il laisse encore une multitude de possibilités à explorer durant ma carrière. Et puis
comme on peut le lire à la fin du crime de Cornin Bouchon : « Les histoires d’assassins, on
adore ça ! ».
♦♦♦
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Bibliographie
36
37
38
Annexe n°3
39
40
41
ANNEXE N°6
42
ANNEXE N°7
1)Le père Latuile possède un chat qu’il atrouvé sur un toit et qu’il
appelle Minou-Bonbon
Présentation des
personnages 2)Nicolas est le meilleur ami du père Latuile et du chat
(orientation)
3)Minou-Bonbon a des ennemis dans le quartier :le boucher , le
marchand de journaux et de bonbons , une dame maniaque du
ménage
conclusion
11)Une petite chatte vient trouver le père Latuile sur le toit.
12)Il l’adopte et accepte de rentrer chez lui.
43
Annexe n°9
1) Les personnages
Dans un récit policier on trouve des personnages spécifiques :
2) La structure
Dans un roman policier , on trouve des critères spécifiques :
Une énigme : Elle se forme autour d’un méfait (crime, vol, enlèvement). Une
énigme est un mystère.
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ANNEXE N°10
Prénom…………………………. Date :…………………………………………….niveau :….
Dis si ces titres de livres sont des titres de romans policiers ou non.Si tu ne sais pas ,mets un point
d’interrogation.
12)Enquête au collège
13)L’énigme de la momie
20)Boire et manger
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Annexe n°11
2) L’Escarboucle bleue
3) Pistolet souvenir
4) La Miniature volée
7) Boire et manger
8) Panique au Vatican
13)Enquête au collège
15)Crime caramels
16)Aubagne la galère
19)L’assassin de papa
20)le prophète
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Annexe n°12
Production d’élèves justifiant le choix du classement en policier et non policier de quelques un des livres.
femme morte.
Boire et manger
Ce n’en est pas un parce que ça parle que de manger.
Ce n’en est pas un parce que la couverture n’est pas noire et aussi parce qu’il n’y a pas de
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ANNEXE N°13
Liste de titres de romans policiers
1) Embrouille à minuit
5) Enquête au collège
8) L’affaire Caïus
16)Panique au Vatican
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Annexe n°14
Suspect : Audrey ; c’est elle qui est soupçonné d’avoir commis un crime.
Méfait : meurtre
Indices: /
49
Annexe n°15
Production de Marie :
- Qui est le coupable ?Jordan Colas
- Quel méfait a-t-il commis ?un vol de médaille.
- Qui est sa victime ?Marine Vilaverde
- Quel moyen a été utilisé pour le commettre ?Il a pris son arme et il a tiré
sur la victime
- Quand et où le méfait a-t-il été commis ?Dans la maison de marine à
12h30
- Qui est l’enquêteur ?Stessie Conte
50
- Quels sont les indices qui mènent au coupable ? Des traces de pas qui
mènent à la maison du coupable
- Qui sont les suspects ?Marina Large
- Quels sont les indices ?des empreintes
- Quel est le mobile du crime ?Il voulait récupérer la médaille.
Production de Benjamin :
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Annexe n°16
Quelle ponctuation ?
23 décembre. Au cours d’un incendie criminel, un homme est assassiné. Sur le toit de
sa maison en flammes se découpe la silhouette du Père Noël.
Quel étrange personnage se cache sous ce costume ? Et quel rôle l’obscure
organisation de la Croix Noire joue-t-elle dans ce macabre réveillon ?
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Annexe n°17
Guide pour écrire le résumé en fonction de ce qui a été dégagé dans le questionnaire :
lecteur.
53
ANNEXE N°18
Meurtre devant le manoir
Antonin CM2
Ecriture de la trame :
Qui est le coupable ? Mr Dubouchon
Quel méfait a-t-il commis ? Il lui a donné des coups de couteaux
Qui est sa victime ?C’est madame Berte mais elle n’est pas morte ,elle est dans le comas
Quel moyen a été utilisé pour le commettre ? Un couteau
Quand et où le méfait a-t-il été commis ?Il l’a tué devant chez elle à 23 h10.Elle rentrait du restaurant
Qui est l’enquêteur ?Mr bayard
Quels sont les indices qui mènent au coupable ?Le couteau qu’il a oublié.
Qui sont les suspects ? pourquoi ?Quels indices les amènent à être soupçonnés ?Mr Ledoyan parce qu’elle n’a
pas voulu lui louer le manoir. Monsieur Dejafont car il la déteste. Monsieur Dubouchon son héritier
Quel est le mobile du crime ?Monsieur Dubouchon est son héritier. Il veut la tuer pour avoir la maison.
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ANNEXE N°19
Jack l’arnaque pris la main dans le sac.
Benoît CM1
Ecriture de la trame
Aujourd’hui sa cible ce n’est pas une petite banque mais la plus grande de la ville.
Mais quel moyen va t-il utiliser pour la braquer et comment l’enquêteur va t-il prendre
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ANNEXE N°20
Le voleur de vélo
Adeline CE2
Ecriture de la trame :
Qui est le coupable ? Bruno
Quel méfait a-t-il commis ? Un assassinat avec des coups de couteaux et le vol du vélo.
Qui est sa victime ?Pluto
Quel moyen a été utilisé pour le commettre ? Un couteau
Quand et où le méfait a-t-il été commis ?Un matin dans la rue.
Qui est l’enquêteur ?Marine
Quels sont les indices qui mènent au coupable ?Les traces de sang
Qui sont les suspects ? pourquoi ?Quels indices les amènent à être soupçonnés ?Sophie parce qu’elle voulait son
vélo , elle le trouvait beau.
Quel est le mobile du crime ?le vélo
Pluto a été assassiné à coup de couteau. Le coupable lui a volé son vélo. Marine mène l’enquête pour découvrir
l’assassin. Des traces de sang la conduisent chez Bruno.
Est – ce lui l’assassin ?
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Le roman policier :
Quand la littérature s’habille de noir !
Lire et écrire au cycle III à partir du roman policier.
Roman policier
Lecture
Ecriture
Structure
Plaisir
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