Migne. Patrologia Latina Tomus CLXXV.

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Hugues de Saint-Victor (1096?-1141). Hugonis de S. Victore,... Opera omnia... Editio nova... accurante J.-P. Migne,...

[Cum praefationibus abbatis Fl. Hugonin : "Essai sur la


fondation de l'école de Saint-Victor" et "Étude critique des oeuvres de Hugues de Sa.... 1854.

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FLORUERUNT;
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' PER DUODECIM PRIORA
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PERQUAM DILIGENTERCASTIGATA;
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DISSERTATIONIBJJS, LECTIONIBUSQUE VARIANTIBUS CONTINENTER ILLUSTRATA
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DETECTIS,AUCTA;
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OPERIBUS CUMDUBIIS TUMAP0CR7PIUS, ALIQUA VEROAUCTORITATE 1NORDINE ADTRADITIONEM
ECCLESIASTICAM POLLENTIBUS,AMPLIFICATA ;
DUOBUS INDICIBUS GENERALIBUS LOCUPLETATA : ALTERO SCILICET RERUM, QUOCONSULTO, QUIDQUID
UNUSQUISQUE PATRUM INQUODLIBET TIIEMA SCRIPSERITUNOINTUITU CONSPICIATUR.;ALTERO
SCRIPTURJESACRJE, EX QUOLECTORI COMPERIRE SIT OBVIUM QUINAM PATRES
ET IN QUIBUS OPERUM SUORUM LOCISSINGULOS SINGULORUM LIBRORUM
SCRIPTUR^E TEXTUS COMMENTATI SINT.
EDITIO
ACCURATISSIMA, CJETERISQUEOMNIBUS FAOLEANTEPONENDA, SI PERPENDANTUR : CHARACTERUM NITIDITAS
CBARTJE QUALITAS, INTEGRITAS TEXTUS, PERFECTIO CORRECTIONIS, OPERUM RECUSORUM TUMVARIETAS^^.
TUMNDMERUS, FORMA VOLUMINUM PERQUAM COMMODA SIBIQUE 1NTOTO OPERIS DECURSU CONSTANTER r' 7/\
8IMILIS,
PRETIlEXIGUITASjPRjESERTlMQUEISTACGLLECTIO, CNA,METHODICA ETCIIRONOLOGICA, /^ /~V^\
SEXCENTORCM FRAGMENTORUM OPUSCULORUMQUE HACTENUS IIIC ILLICSPARSORUM,/ **[ZD\4z\
PRIMUM AUTEM IN NOSTRA BIBLIOTHECA, EX OPERIBUS AD OMNES /ETATES, / / V~0
LOCOS,LINGUAS FORMASQUE PERTINENTIBUS, COADUNATORUM. /4"=f/ ^0 \^
SERIES SECUNDA, >
m QUAPR.ODEUNT PATRKS,DOCTORES SCRIPTORESQUE ECCLESI/E LATIN/B
A GREGOKIO MAGKO AD INNOCENTIUilIII. t
Sfccuraufc %f^. tffligne, \

SIVE
CURSUUM
COMPLETORUM
IN SINGULOS
SCIENTIJiECCLESIASTICJE
RAMOSEDITORE.

PATROLOGIABINAEDITIONETYPISMANDATA EST, ALIANEMPELATINA,ALIAGRiECO-LATINA. —=


VENEONTMILLEFRANCISDUCENTA YOLUMINA EDITIONISLATINJE; OCTINGENTIS
ET
MILLETRECENTA —
GR^CO-LATINiE. MERELATINAUNIYERSOS AUCTORES TUMOCCIDENTALES,
TUM.
ORIENTALESEQUIDEMAMPLECTITUR I N
JHI AUTEM, EA, -SOLA YERSIONE LATINADONANTUR

PATROLOGIiE -TOMUS CLXXV.

HUGO DE S. V.ICTORE.

EXCUDEBATUR ET VENIT APUD J.-P. MIGNE EDITOREM,


IN VLADICTAVAMBOISE, PROPE PORTAMLUTETLE PARISIORUMVULGOPENFER NOMINATAM
SEU PETIT-MONTIIOUGE. *

1854
SiEGULUM XII

HUGONIS

DE S.VICTORE

CANONICI REGULARIS S, VICTORIS PARISIENSIS

,TUM PIETATE, TUM DOCTRINA 1NSIGNIS

OPERA OMNIA

TRIBDS TOMIS DIGESTA

EX MANUSCRIPTIS EJUSDEM OPERIBUS QUJG IN BIBLIOTHECA VICTORINA


SERVANTUR ACCURATE CASTIGATA ET ElylENDATA, CUM VITA IPSIUS ANTE-
HAC NUSQUAM EDITA
STUDIOET INDUSTRIA

CANOMCORUM REGULARIUM
REGALIS ABBATLE S. VICTORIS PARISIENSIS

(Rollioniagi 1648, foL)

-
EDITIO NOTFA

SPERIS ET ALIENIS IN APPENDICEM AMANDATIS


, ORDINE POTIORI DONATA, PR^FATIONIBUg
AMPLISSIMISVARIISQUEOPUSCULISAUCTAET ILLUSTRATA

ACCURANTE J.-P. MIGNE


' ^
BIBLIOTHEC/E
CLEBI BNIVEHSiE '
d/ M
SIVE <5\ /A. /
CURSBUMCOMPLETOHUM
IN SINGULOSSC1ENTIJ2ECCLESIASTIOEBAMOSEDITORB ^b—

TOMUS PRIMUS

VEHEUNT3 VOLUMINA21 FRANCISGALLICIS

EXCUDEBATUR ET VENIT APUD J.-P. MIGNE EDITOBEM


IKYiABICTAD^JI/BO/SJS PROPE PORTAMLUTETI^E PARISIORUM VULGOPENFER NOMINATAM
SEU'PETIT-MONTROUGE
1854
ELENGHUS

AUCTORUM ET OPERUM QUI IN HOO TOMO CLXXV CONTINENTUR.

HUGO DE SANCTO VICTORE.

PROLEGOMENA.
Essai sur la fondation de l'Ecole de Saint-Victor de ParisV
par 1'abbe" Hugonin, xv
Etude critique des OEuvres de Hugues de Saint-Victor,,
par le meme. xcix
Notice sur Hugues de Saint-Victor, par les religieux b6n£dietins
de la congr^gation de Saint-Maur. cxv
Notitia Fabricii. cxxxvn
Catalogues des OEuvres ' de Hugues de Saint-Victor, publides
par M. Haur^au. CXLI
Prooemia editionis anni 1525. ; CLI
— — anni 1618. CLIX
Osberti opistola de morte Hugonis. CLXI
Testimonia veterum de Hugone. CLXHI
OPERUM PARS PRIMA, EXEGETICA. — I. IN SCRIPTURAMSACRAM.
De Scripturis et scriptoribus sacris prffinotatiunculae. 9
Adnotationes elucidatorias in Pentateuchom 29
.— — in librum Judicum. 87
— — in libros R.egum. 95
In Salomonis Ecclesiasten IiomiliaB xix. 113
Adnotatiunculs3'ielucidalori8e in Threnos Jeremiaj. 255
— — in Joelem proph. •< 322
Expositio moralis in Abdiam. 371
De quinque septenis. 405
Explicatio in Canticum beatae Mana?. 413
Quaestiones et decisiones in Epistolas D. Pauli. 431
APPENDIX. — Exegctica dubia in Scripturam sacratn.
' 633
Posteriorum Excerptionum libri XIII.
--Allegoriae in Novum Testamentum. 751
EXEGETICORUMGENUINORUMPARS SECUNDA. -
Commentaria in Hierarchiam coelestem S. Dionysii Areopagitaa. 923

Ex lypis MIGNE. au Petii-Monlrouge.


. PROLEGOMENA

ESSAl

SUR LA FONDATION BE L5ECOLE

DE

SAINT-VICTOR DE PARIS

PAR _

I/ABBL HUGONIN

ticencii es lettres de la Faculte'de Paris, aiicienfilevede_l'dcoleeccl&iastique


das Cannes

t^TROL. CLXXV.
A MONSEIGNEUR

M. D. A. SIBOUR,

IR-JHEVEQUE^DEPARIS.

H.OMMAGE D'UNE PROFONDE VBNERATION/

FLAVIEN HUGONIR
INTRODUCTION.

Les sciences,lesleltres et les arls semblent renaitre au xw siecle. Les monasleres se multiplient; des eco-
les rivales s'elevent de loutes parts; des professeurs illuslres apparaissenl et reunissent autour a"eux de nom-
breux disciples. On ne craint poinl de s'expatrier, on ne.redoute pas les prirations, pourvu qiCa ce prix on
puisse enlendre les lecons d'un mailre liabile. Les souverains ponlifes et les prmces favorisent et entretiennent
cet elan par leurs privileges et par leurs exemples. Tandis que <lesIroubadours et les trouveres, dans leurs
poesies trop souvent licencieuses, cultivenl la langue vulgaire, les scolasliques cullivent ta pensee et travail-
lent a organiser ia science.
Parmi les ecolescilebres de celte ipoque, celle de Paris tient le premier rancj. Nulle ne donnait un enseiqne-
mcnl plus complet, nuile ne comptau un si grand nombre d'iludiants etdes mailres plus dtstinguis; nulle ne
jouissail de plus grands privileges. Le Trivium el le Quadrivium y itaienl enseignis dans loute leur elendue,
la medecine y avail ses docleurs ; le droil canon et la thiologie, ses cliaires publiques. Sa reputalion etail si
grande, qu'on y accourait de touies parts pour recevoir ses doctes lefons. Nous y trouvons\ a celte
ipoque, des Italiens, des Allemands, des Anglais, des Sueddis, des Danois; les Slaves memes ify furenl pas
inconnus.
Aussi rien iCegale les litres pompeux que lui donnent les auteurs contemporains. Paris est Varbre devie
plante dans le paradis lerreslre, la source de toute sayesse, le ftambeau de la maison du Seigneur, Varche
d'alliance, lareine des nalions, le tresor des princes. En sa presence, Alhenes et Alexandrie pdlissent. La,
disail-on, croissent les moissons et les riches vendanges; la, David touche ledecacorde et cliante ses hymnes
sur un air mystique; la, Isate esl commente et ses propketies inlerprelees; la, lous les propheles unissenl
leurs accords dans un harmonieux concerl; la,\une parole loujours sage attmd les elrangers ponr les inslruire;
la esl un ceillet loujours pret a s^ouvrir. WiH,—
Ce n'etait pas seulemenl la reputation des maitres qui attirait a Paris celte foule d'Strangers, c'etail aussi
la beauldde son sejour, tes honneurs rendus au clerge, les commodites de toul genre et 1'abondance de loul
bien. Uecole episcopale ifesl plus la seule qui jouisse de la celebrite; d'autres s'elcvent a ses cbtes et pnrta-
genl sa gioire. Toutes ensemble formerenl dans le cours de ce siecle la plus brillanlc acaddmie qui donna plns
tard naissance aPVniversiti. Notre dessein rfestpas de les embrasser loutes dans un meme tableau: Nous en
avons choisi une seule : Vicoie de Saint-Victor. La repulalion donl elle jouil a cetle epoque, Vinfluencequelle
cxercasur les siecles stiivanls, Voriginalili deses doctrinesplatoniciennes, les hommes illustres quelle produi-
sit, nous ont paru miriter une ailention parliculiere. Nous nous bornerons a Vilude de sa fondalion. Trois
hopimes nous semblent y avoir specialement concouru : Guillaume de Champeaux, qui en riunil l-espremiers
eliments; Gilduin, qui en ful le legislateur, et Hngues, le premier docleur dont nous connaissions positive-
ment la doctrineel la milhode.
Yoiciles principaux manuscrils que nous avons ccnsullis pour Vhisloira de celte abbaye; ils se irouvenl a
la Biblioiheque impiriale :
i. Liber erdinis Bibliolh. S. Vict. n. 987.
2. Antiquitates ejusdem abbalice, J. Thoulouse auctore, n. 1058.
3. Annales Ecclesim S. Vicl. Par. J. Thoulouse, n. &%.
k. Les vies et les maximes sainles des hommes illustres qui onl fleuri dans Vabbayede Sainl-Victor, par
Simon Gourdan, n. 1040.
S. Epiloma in philosophiam de Grammatica, auctore Hugone, n. 1058.
Nous en avons parcouru ptusieurs aulres qui ne sonl pour la plupart que la reproduction par-
tielle des pricedents. Voir les numeros 664, 670 el 1S des fonds de Saint-Victor, a ta Bibliotheque
impiriele.

ESSAI

SUR LA FONDATION DE L'ECOLE


DE

SAINT-VICTOR DE PARIS.

CHAPITRE PREMIER. A cbapelle antericure au sir siccle. Lobineau,' dans


FOKDATION SOUSGUILLAUME ET GILDUIN. son Hisloire de la ville de Paris, Helyot, Sauval et
Les origines de Saint-Victor de Paris ont beau- Duboulay, sur la foi de la Chronique d'Alberic, sup-
coup exerce la sagacite des critiques. Les annales posent 1'esistence d'un prieure de moines noirs.ou
iuanuscrites de cette abbaye font meulion d'une de benedictins de Marseille. Ils cilent la Chronique
sv RUGO DE S. VICTORE.
de Jumiege (1) oft l'on parle de cbanoines re"guliers A avaient succede aux benediclins de Sainl-Victor de
etoblis liors de Paris, aupres d'une cliapelle dediee Marseille, pourquoi 1'acle de fondation, pourquoi lh
a sainl Victor.Enfin,'dans une cbarle dePbilippel", charle de Louis VI, pourquoi Sinion Gourdan et les
a la date de 1083, figure, parmiles signataires, An- annalistes de Saint-Viclor, Abailard, Hildeberl da
selme, abbe de Saint-Viclor. Mans, tous les biographes de Guillaume de Cham-
Ces temoignages n'ont paru decisifs ni a Le- peaux n'en font-ils nulle menlion ? Ce n'est donc
boauf (2), ni a Jaillol (5), ni a Saint-Victor. En effet, que sur de simples conjectures, qui n'ont peul-etre
si on lcs examine attentivement, ils presenlenl plus d'autre origine qu'une ressemblance de nom, que
d'un motif d'en soupconner 1'exaclitude. repose 1'opinion de Lobinau et de Duboulay.
La Cbronique d'Alberic, dans le nieme passage Toutefois 1'existence d'une petile chapelle, ante-
oii il est parle des moines noirs de Marseille, attri- rieure a Guillaume de Champeaux, est incontestable.
bue a Hugues 1'elablissement, a Saint-Viclor, des Si Fon en croit Simon Gourdan (5), elle servait a
chanoines reguliers de Saint-Ruf de la ville de Va- quelques pieux solilaires qui venaient, loin du tu-
lence. Cestune erreur evidente. Dans la cliarte de mulie de la ville, se consacrer a la priere et a Ia
Louis VI, que nous possedons lout enliere, il n'est mediiation des verites chreliennes. Celle pralique
pas parle de moincs, mais de chanoincs; el nous n'etait point nouvelle. Aux premiers siecles de
savcns, par des temoins irrecusables, que Hugues 1'Eglise, et avant la fondalion des monasteres, les
fut recu, a Saint-Victor, par Fabbe Gilduin, cha- grandes cites avaient leurs ermitages. Antioche en
noine de Sainl-Auguslin. 11esl vrai qu^Duboulay, Orienl, Rome et Milan en Occident nous en fournis-
pour resoudre cctte difficulle, distingue deux Victo- sent ptus d'un exemple. Ces ermites n^taient pas
rinssous le nom de Hugues, l'un pvieur el Faulre soumis a une regle commune. Leur vie etait parta-
qui devint celebre dans la suite par sa science et sa gee entre la priere, Ia meditation et le travail des
piete (4). Mais cette dislinction est puremenl gra- mains. II n'est point invraisemblable' que Paris ait
tuile. D'oii vienl, en effet, que nulle part il ,ne soit produit, au xii- siecle, de semblables «solitaires.
fait mention du prieur Hugues, et que Duboulay Le lieu ou s'eleva plus tard 1'abbaye de Saint-
soil le premier qui signale son existence ? Comment Vietor convenait a ce genre de vie. II etais sauvage,
les clianoines de Saint-Victor, qui ont conserve si eloigne de la ville et environne de bois ; il formait
religieusement les noms de tous leurs prieurs, ont- comme une nouvelle Thebaide o'u les imiuteurs des
ils oublie celui de leur fondaleur ? comment expli- Anloine et des Pacome pouvaient se livrer en paix
quer queFauteur deFHisloirc des bommes illusires C , aux exercices religieux (6). Au resle, quelque opi-
de celte abbaye, qui recueille si soigneusement les nion qu'on embrasse, il est certain que ce n'est
traditions anliques, garde, sur ce fait, un silence qu'a Guillaume de Champeaux que remoiite Fecole
absolu. de Sainl-Victor que nous nous proposons de faire
Le nom de FabbeAnselme consigne dans la cliarte connaitre.
de Philippe 1", dalee de l'an 1085, a donne lieu a Guillaume de Champeaux, ainsi nomme du lieu
une aulre meprise; on a confondu une simule copie de sa naissance, etait archidincre et ecolatre de 1'e-
atec 1'original de la piece. Les paroles qui la ter- glise de Notre-Dame de Paris. D avait etudie la
minent ne laissenl aucun doute sur la valeur des theologie sous Anselme de Laon. Les leQons d'un
signalures. « Moi, frere Andre, bumble abbe de si bon maitre furent comme une semence heureuse
Saint-Magloire de Paris, fattesle que j'ai vu le pri- deposee dans un champ ferlile. Le disciple d'An-
vilegc de tres-illustre roi Philippe, et que„je l'ai lu selme fut un des savanls professeurs qui illustrerent
mot a mot, tel qu'il esl contenu daus le present 1'ecole de Paris. II lui donna, sur ses rivales, une
ecrit. » Suivent, avec la meme formule, les signa- superiorite qu'elle n'avait poinl eue avanl lui, et
'lures defrere Anselme,huriibleabbe de Saint-Victor qu'elle sut loujours conserver.
de Paris, et de frere Theobald, Jiumble abbe de !D Les jeunes gens des provinces Ies plus eloign&s,
Sainte-Genevieve. Or, en 1085, 1'abbe de Saint-Ma- et meme des pays etrangers y accourent, avides _
gloire etait Haimon, et 1'a'bbede Sainte-Genevieve, d'entendre le celebre professeur dont le nom exci-
Higolte. Andre eiait abbe de Saint-Magloire en lait partout le respeet et 1'admiration. Abailard,
1248, el Thibaud ou Theobald de Sainte-Genevieve apres avoir parcouru les ecoles lesplus renommees,
a la meme epoque. L'abbe' de, Saint-Victor, leur se fixe a Paris parce qu'il n'avait rencontre nulle
contemporain, elait Ascelin dont le copiste a fait part un mailre plus savant et plus babile. Guiilaume
Anselme. enseignail ala fois, sous les cloitres de Notre-Dame,
Enfin si lcs chanoines reguliers de Saint-Auguslin la rhetorique, la dialectique et la theologie, environ-

(i) Ilist. de Paris, t. I, p. 145. — Eisl. Univers. (4) Eisl. Univers. Paris., tom. II, p. 24.
Paris, l. II, p. 24 ei 59. ^-(5) Hist. des Hommes iliustres de Saint-Viclcrt
(2) II nie meme 1'existence de la charte, t. II, par Simon Gourdan, ms. t. I, p. 126.
p. 542. (6) Rist. des Hommes illustres de Saint-Viclor,
(5) Recherches cril., kist. et lopogr. sur la ville de nis. 1.1, p. 127.
Paris, quart. de la place Maubert, p. 151.
PROLLGOMEIXA. ' SVill
£V1I
ne de Festime de Galon son eveque, de 1'amour et A les dehors d'une i>iete affeclee, ' une miserable am-
du respect de ses diseiples et de la consideration du bition. ,
clerge. II en recut un temoignage honorable En se retiranta S?int-Victor, Guillaume avaitre-
Fannee 1107; il ful appele au nombreux con- nonce aFeiiseignementetaux applaudissements de
cile de Troyes convoque et preside par le pape Fecole : il voulait vivre seul a seul avec Dieu dans
Pascal II. - , la-medilation des veiiles eternelles. Mais ses an-
S'il se laissa seduire par Feclal de tant de gloire, ciens eleves ne purent consentir a soii silence. IIs
comme seniblele faire entendre la letlre"d'HiIdebert le solliciterent de continuer ses lecons zm sein de la
du Mans, la seduction ne ful pas de longue duree. retfaite qu'il s'elait choisie, ef Feveque du Mans
Enll08, il abandonna sa chaire et son archidiacone crut devoir'joindre ses instances a celles de tant
pour se retirer a Saint-Viclor ou il prit Fhabit d'amis; il ecrivit au nouveau solitaire uno letlre
de chanoine reguliefc de Sainl-Augustin. Gilduin, que uous possedons lout entiere. « Votre conversa-
Godefroi, Robert, Goniier, Thomas, el plusieurs lion et votre conversion, lui dit-il, ont rempli mon
autresde ses disciples le suivirentdans sa retraite (7). ame de joie et Fonl fait tressaillir d'aliegresse. J II
S'il faut en croire Abailard, ce fut Fambition qui le ielicite ensuile d'avoir embrassela veritable phi-
conduisit Guillaume a Saint-Victor. Par cette de- losophie; il lui rappelle avec eloge Fexemple de Dio-
marche hypocrite, il cherchail a s'elever plus stire- gene ; "ilFexhorte a se devouer tout entier a Dieu et
ment a Fepiscopal (8). Mals Filluslre rival de Guil- a ne rien retrancher de son holocauste. Puis il
laume cede trop facilement aux inspiralions de son ajoute : t Mais que sert la sagesse cachee et le tre-
amour-propre et de sa jalousie; les souptjons qu'il sor que Fon enfouit ? L'or brille mieux au grand
voudraitmalicieusementinsinuer n'ont aucune vrai- jow qu'enferme dans lcs tenebres; les pcrles ne
semblance; ils sont meme conlraires aux lemoigna- different pas des vils tufs si «n ne les cxpose aux
ges des contemporaius. Au xn' sieele suitout, regards. Ainsi, la science que Fon communique
Guillaume, pour arriver a Fepiscopat} n'avait qu'a s'augmente; elle meprise un possesseur avare, et,
suivre la carriere qu'il avait embrassee, et a con- si elle n'est manifcstee, elle s'echappe. Ne Xermez
server les titres.dont il elait revetu ; il etait archi- donc point les ruisseaux de volre doctrine ; mais,
diacre_et ecolatre d'une des premieres Eglises du selon le conseil de Salomon,que vos sources coulent
royaume. Chacune de ces fonctions, prise a part, le, dehors, et que vos eaux se divisent sur les places
conduisait nalurellement aux premieres dignites de publiques (10). » _ -
FEglise, surtout si Fon considere quelle renommee G Guillaume ne put resister a des demandes si grs-
11s'y elail acquise. Les pontifes etaient plus rare- cieuses e.t si pressantes : il reprit ses lecons, et
menl alors choisis parmi les religieux que parmi les telle fut
Forijgine de la ceiebre ecole-de Saint-Victor
professeurs distingues. La plupart des grands eve- de Paris. ~Ses demeles avec Abailard sont connus, et
ques de cetle epoque durent leur elevation a Feclat Fon sait avec quelle moderation aflectee ceiui-ci
de leur enseignement. Yves, eveque de Chartres, raconte s.esvicloires. Toutefois ellesnefurent point.
Hildebert, eveque du Mans, plus lard archeveque de aussi facheuses pour Guillaunie «qu'il semble Finsi--
Tours, Baudry, eveque de Rennes, Alberic, arche- nuer. Nous ne voyons pas que le credit et la repu-
v6que de Bourges, Goscelin ou Joscelin, eveque de talion du savant professeur en aient beaucoup
Chartres, Gilbert- de la Porce, eveque de Poitiers, souffert. Ce fut meme a celle epoque, ou son rival
Ulgcr, eveque d'Angers_, Gaulier deMortagne, eve- nous le represente humiiie el abandonne detuus (11),
que de Laon, avaient ete ceolatrcs de queique ca- qu'ii ful elevesur le siege episcopal de Chalons. Des
thedrale. Onsaitaussi combien Farchidiacre avait lors sa vie devient tres-active. II se monlre grand
de part a la nomination de Feveque,lorsque cbaque dans Fepiscopat comme il s'etait inoiilre savant et
eglise avait le droit de presenter son candidat a habile dans les chaires publiques. II est Fame de
Fapprobation du roi. D'aiileurs, nous ne trouvons D tous les conciles, si nombreux a cetle
dans celte maiicieuse epoque dans
que Abailard, insinuation les Gaules. En 1114, deux ans apres sa promotion,
coulre Guillaume. La Chronique de Morigny nous il assista au concile de
Beauvais, ou il fut le plus
le represenle non-sculement comme tres-verse dans ferme
appui de Conon, legat du saint-siege, qui
les saintes Ecritures, roais comme plein de zeie, de travailiait avee tant de zele et de fermete a la i-efor-
piele ei de religion (3). I! xest, en eifet, diffieile de me des moeurs el au retablissement de la discipline.
eroire que Fami intime de saint Bernard, d'Hilde- En 1115 (12), ilpritpart a celui de Reims, ou il
bert du Mans, d'Anselme de Laon, de Galou de Pa-
parul, selon un autcur contemporain, comme Ia
ris, et de tout ce que le xne siecle eut de plus colonr.e des docleurs (15). La meme annee, dans
distingue par la science et par la vcrlu ne fut, au Focfa^e de la fete des Apotres, ii siegeail a cclni ds
fond, qu'un hj-pocrite et un inlrigant, voilant, sous Chalons, et en 1120 a celui de Beauvais, dont il ne
H) Hisl. des Hommes illuslr. Introdurt. (il) Hist. Calamil. pag. 6.
(8) Hisl. calamit., p. 5. (12) Ilisl. Univers. Paris, l. II, p. 44.
(9) Martene, Ar.ecdot., t. V. p, 879. (15) Fleurjv lUst. Eccl, t. XIV, p. 285.
(10) Hht. Univem. Paris, l. II, p".25.
xis IIUGO DE S. VICTORE. Xx
notis resle que la canonisation de saint Amould. A tion abbatiale. II ne voulut point Ies soustraire a la
En 1119, il avait ete envoye par Calixte II avec juridiction de Farcheveque de Sens et de Feveque
Pons, abbe de Clugni, a Fempereur Henri, pour de Paris, comme Favaient fait ses predecesseurs a
preparer la paix qui devait se traiter au concile de 1'egard de plusieurs maisons religieuses, mais il
Reims entre FEgliseet Fempire (14). Ce fut Iui qui leur accorda le privilege d'affranchir les hommes et
porta la parole et qui decida Fempereur a renoncer les femmes de corps de leur eglise, sans autre per-
aux iuvestitures; ce fut Iui qui traduisil en fran- mission de lui ou de ses successeurs. II n'est fait
cais, au concile, le discours de Feveque d'Oslie; ce aucune menlion, dans cette charte, de la regle de
fut lui qui, depute de nouveau au prince allemand, saint Auguslin (15).
ne craignil point do lui rappeler avec vigueur Ies Les signalaires sont Daimbert, archeveque de
promesses qu'il refusait d'executer. Saint Bernard Sens, Raduiphe, archeveque de Reims, Louis, roi,
le ehoisitpour recevoir de ses mains Ia benediction Lisiard, eveque de Soissons, Yves de Chartres, Ma-
abbatiale. Sou episcopat ful de trop courte duree nasses de Meaux, Hnbert de Senlis, Galon de Paris,
pour le bien el la gloire de FEglise. II mourut le 18 Jean d'Orleans, Geoffroi d'Amiens, Humbaid d'Au-
janvier 1121, apres avoir gouverne sept ans et six xerre, Philippe de Troyes et les grands ofliciers de
mois lc diocese de Chalons. On a de lui un petit B la couronne. Guillaume de Champeaux, qui obtint
iraite sur Fame, un opuscule sur FEucharistie pu- ces lelires, ne les souscrivit poinl : il n'avait pro-
blie par Mabillon et un recueil de senlences con- bablement pas cncore recu la consecration episco-
tenu dans un manuscrit ineViit,qui se trouve a la pale. La date de cefte piece importanle esl la ciit-
Bibliolheque imperiaie, sous le n° 220 du fonds de quieme annee du regne de Louis et la 1115' de Je-
Notre-Dame. Ces ecrits sont insuffisanls pour nous sus-Christ : elle est conforme a celle qui se lisait a
faire connaitre la doclrine de Guillaume. Apres les Sainl-Victor sur le tombeau du meme roi. Le pape
avoir lus on est encore oblige de s'en rapporter Pascal II confirma Fannee suivanle la nouvelle fon-
aux Semojgnages incomplels et obscurs d'Abailard. dation.
Avant de quilter sa retraite, il avait confie la Louis VI ajouta bientot d'autres donalions a ces
communaule de Saint-Victor a Gilduin, le plus cher premieres liberalites : il ceda aux chanoines de
de ses disciples. Gilduiu etait natif de Paris; il Saint-Victor la regale de plusieurs eglises dans les
jouissait d'une juste consideration, qu'il s'elait ac- collegiales de Chateau-Landon, de Melun, d'Elam-
quise plus encore par sa sagesse et sa verlu que pes, de Dreux, de Mantes, de Poissy, de Pontoiset
par sa science. Louis VI le ehoisit pour son confes- de Montlhery et de Corbeil avec le conscntement
seur, et il le traila,toujours avee un respect filial. des abbes et des chanoines de toutes ces eglises, et
Sous son administration, la communaute de Saint- avec la permission de. Farcheveque de Sens et des
Victor devint une riche et puissante abbaye. LouisVI aulres eveques diocesains (16).
la do.a avec une munificencevraimeiii royale. II lui - PIus tard, <>n 1146, Henri, son fils, clianoine de
octroya des iettres qui sonl comme Ia charte de sa 1'Eglise de Paris, leur donna une prebende dans
fondation. Feglise du Saint-Esprit, de Saint-Spire de Corbeil
II y declare que c'est apres avoir consulte Ies dont il etait abbe (17).
eveques et les seigneurs de sa cour qu'il a etabli Les chanoines de Sainl-Victor voulurent conser-
dans Feglise de Saint-Vietor des chanoines reguliers ver dans leuis annales ie souvenir de ces bienfails,
occupes a prier Dieu pour lui et pour son royaume; et transmettre a leurs successeurs un temoignage
qu'il les a dotcs et enrichi.s par sa liberalite, afin de leur reconnaissance. On lit dans leur noerologe :
qu"ils ne fussent point detournes de ce sainl exer- t Aux calendes du mois d'aout, anniversaire de
cice par la sollicitude de pourvoir aux necessiles de Louis, roi de France, qui, porlant a notie eglise
ia vie. Suit Fenumeralion des domaines dont il les une affection singuliere, l'a dotee et enrichie par
met en possession. Cetait une metairie a Puteaux 1D ses liberalites, comme il est contenu dans nos pri-
avec tous ses droits, Orgenois dans le territoire de vileges (18). » Vient ensuite Feuumeration des do-
Melun, vingt arpents de pres pres de Corbeil, une nations. Puis on ajoute : « Nous nous tenons de
metairie dans le territoire de Buci, une propriele a plus obliges de declarer anx siecles suivants que,
Fontenay pres Paris, et plusicurs autres mention- pour la gloire et la decoration de notre eglise, il lui
nees dans la meme Iettre. II laisse aux clianoines a fait don de sa chapelle, contenant beaucoup de
une entiere liberte pour Ie choix de leur abbe., Ils saintes rcliques et tres-precieuses. C'est pourquoi
ne seront pas obliges d'altendre le consentement du nous nous tenons tres-redevables a ce bienfaiteur si
roi ni d'autres personnes; mais, apres Favoir elu grand et si illustre. J
eux-memes parmi les membres de leur communaute Tous les jours on disail une messe pour Ie repos
du d'une autre maison de leur ordre, ils le presen- de son ame, et Fon nourrissait un pauvre en son
f,eront a Feveque de Paris pour recevoir la benedic- nom. Tous les ans, on celebrait Fanniversaire de sa
(14) Fleury, Hist. Eccl. 1. xiv, p. 252, 265. (16) Anliq. regal. abbat. S.-Vici., stella 2".
(15) Antiquitates rcgalis abbaiicc Sancti-Vicloris. (17) Hisl. Vnivers. Paris, t. II, pag. 228.
,l'aris, stella2<*. (18) Annales de S.-Vict. M. 12.
ssi PROLEGOMENA. xsil
mort. Le jour de cet anuiversaire on hablllail com- l\ gleterre, ecrit a Richard, prieur de Saint-Yictor,
pletemeut un pauvre, el cent autres etaient nourris pour le remercier des secours qu'il a fournis a Mat-
depain, de vin et de chair (19). thieu, son irere. « A son venerable et justement
Les eveques de Paris imiterent la liberalite de honorable ami Richard, prieur de Sainl-Victor, son
Louis VI a 1'egard des chanoines de Saint-Victor. Guerin, prieur de Feglise dc Saint-Alban, salut et
Galon et Gilbert leur cederent. une partie de leurs sentiments d'une legitime amilie. Je rends grace a
droits sur les rivieres de la Seine, tant a Fegard des votre cliarite de la singulicre faveur el ,de la spe-
nioulins que de Ja peche, ainsi que portent les ciale liberalite dont vous avez honore mon frere
lettres de Gilbert, datees de 1122 (20). En 1124 ou Malthieu, qui s'est expatrie chez vous par amoui
1125, Etienne leur donna les prebendes vacantes de pour la science. Rien ne serait capable d'exprime.r
sa calhedrale, de Sainl-Marcel, de Sainl-Germain- la charite et le devouemenl que vos bienfaits m'in-
FAuxerrois, de Saint-Cloud, de Saint-Martin de spirent. Que ne puis-je vous donner, par mes ac-
Champeaux en Brie. Leroi permit qu'ils en jouissent tions comme par mon langage, des preuves de Faf-
ia preniiere annee de leur vacance, comme on le feetion que je vons porte ! Comment pouvais-je
voit par les lellres de Feveque Elienne et par Ia m'attendre a la bienveillance que vous avez eue
'
charte de Louis VI, souscrite par lui, par la reine B pour mon frere-Malthieu, puisque je ne Favais nul-
Adelaide, par leur iils Philippe, par les eveques et • lement meritee? Je vois maintenanl combien votre
, les abbes interesses, el par les cinq grands officiers prudence a profondement grave dans sa tnemoire
de la couronne. i cette parole de Caton : Si vous voulez elre aime,
PIus lard, Etienne leur accorda encore a la aimez. II reste donc que vous conlinuiez ce que
priere du pape Innocent II, une prebende entiere vous avez si genereusemenl commence et que
dans sa calhedrale, dn consentement du doyen et vous le revetiez d'une soulane. Pour moi, impuis-
du chapilre, cl dans les autres collegiales de Sainln santa payer vos bienfaits, je ne le serai pasjt vous
Marcel, de Sainl-Gerrnain-1'Auxerrois, de Saint- aimer (25). J
Cloud et de Saint-Martin de Champeaux. Cettc do- i Cette lettre, ecriledans un slyle un peu reclierche,
nation ful confirmee l'an 1135 par le roi, <yji a ces' ,mais -pleine des seutiments les plus tendres et les
prebendes cn ajoula une autre dans Fdglise de plus delicats, nous fait connaitre qu'a cette epoque,
Sainte-Genevieve, du eonsentement du doyen et du' ^un commerce litteraire s'etait etabli entre Fabbaye
chapitre (21). Eufin, Etienne leur Iegua en mourant Jde Saint-Victor et celle de Saint-Alban. Guerin,
sa bibliotheque, qui contenait des ouvrages pre- apres avoirrecommandeson frere au prieur Richard,
cieux. Le doyen et les chanoines de la cathedrale fait mention d'un petit present qu'il lui envoie, non pas,
de Paris voulurent aussi contribuer a Feiablisse- dil-il, comme prix des bienfaits qu'il a recus, niais
ment de Sainl-Viclor; ils (ireiit don aux chanoines comme temoignage de son amitie. II lui demande en
<l"uneferme avcc 120 arpents de terre dans les en- retour les noms des ecrivains de Saint-Victor, afin
virons de Chevilly et d'Orly, avec dimes, champarts que, s'il ne possede pas leurs ouvrages, il se les
et loutes autres dependances (22). procure et enrichisse FAngleterre du tresor de la
La plupartdeces donations sont eonstatees dans seience. Au reste, rien de plus nalurel que ces rela-
ieur Neerologe. Chaque annee, ils celebraient Fan~ lions amicales. Nous trouvons a Saint-Victor, des
niversaire deleurs bienfaiteurs par de nombreuses chanoines, des prieurs et meme un abbe anglais de
aumones. naissance.
L'accroissement de leurs revenus leur permit de Mais ce ne fut pas seulement a Fegard des Anglais^
se multiplier. Louis VI en mourant legua 2000 livres qu'ils exercerent cette genereuse hospitalite. Gra-
a vingt abbayes de leur ordre (25). En 1158, elles tien dePierre de Leon, consul -des Romains, leur
forment deja une congregation considerable. Les rend graces dans une lettre de celle qu'ils ont accor-
cbanoines reguliers de Saiiit-Vincent de Senlis s'en- D dee a Hugues, son frere. IIs trailerent avec la meme
gagent cette annee a assisler au chapitre general bonte plusieurs autres ecoliers fraiiQais ou etran-
de Fordre. 11 comptait, a la morl de Gilduin , gers, el enti-e autres, Pierre Lombard, a la priere
premier abbe de Sainl-Victor, quaranle-qualre mai- de saint Bernard, Fami le plus devoud des chanoi-
sons (24). nes de Saint-Victor.
Au reste, les chanoines faisaient un bon usage Charilables el bienfaisanls envers ceux qui re-
de Ieurs richesses : ils les consacraient au soulage- clamaient leur secours, les chanoines de Saint-
1
ment des pauvres et surlout des jeunes eiudianls Yictor se montrerent aussi respectueux et devouds
que Famour de la science attirait a Paris. Nous en enversles eveques de Paris. Ils furent leurs plus
avons des preuves dans plusieurs monuments de sages conseillers, les plus fermes appuis deleur au-
cette epoque. Guerin, prieur de Saint-Alban en An- torite qu'ils partagerent souvent, et les plus zeles

(19) Annales de S.-Victor, fol. 12. (23) Liber ordinis, fol. 1.


(20) Aniiq. reg. abb. S.-Vict. slella 2», fol. 10. (24) Ihid.
1.21)Ibid. steHa4«. (25) Hist. Univers. Paris, t. II, p. 504
(22) Ibid. stella 5*.
'"" "
xxni HUGO DE S. YICTORE. < XSIY
deTenseursde leurs droils. Thomas, prieur deSaint- A le roi de France et le pape Eugene voulurent refor-
Victor et maitre de Hugues, tnourut victime de ce mer Sainte-Genevieve,ils y introduisirent des clia-
deVouement; il fut assassiue par le neveu de Far- noines de Saint-Yictor (29).
chidiacre dont il combattait les pretentions sur la Les grands hommes qui se formerent au milien
juridiclion episcopale. d'eux, justiSeni cette reputation. L'abbaye de Sainl-
Ils durcnl a cetteconduite Festime et la eonfiance Yictor donna sept cardinaux a FEglise, deux arche-
3e tous. Aussi les auleurs contemporains celebrent veques, six eveques, cinquante-qualre abbes elablis
a Fenvi luur piete et leur science. Innocent II, <Ians en divers lieux, et des hommes qui acquirent une
une lettre adressee a Etienne, eveque de Paris, loue jusle reputation dans toutes les branches de la
leur religion, leur regularite, leur fidele observa- science cultivee a cette epoque (50).
tion des regles canoniales, et de la discipline de CHAPITRE II.
FEglise ; il dit que leur conduite rend gloire a Dieu, RfeGLE DESCUANOIKES DE SUNT-VICTOR.
et que leur exemple edifie les peuples. Les desseins de Louis VI etaient accoroplis; les
Jacques de Yitry, dans son Risloire occidentale, chanoines de Saint-Yictor, enrichis parles libera-
vante leur humilite, leur saintete et-leur doctrine. lites de leurs puissants et genereux prolecleurs,
* Cette congregation est, dit-il, comme le flambeau ^ pouvaient se livrer en paix a leurs etudes et aux
du Seigneur eievee sur le chandelier. Elle eclaire exerciees de la vie religieuse. Mais ces richesses
non-seulement la ville, niais les conlrees eloignees; elles-memes eussenl bientot fait nailre parmi eux
elle apprend aux peuples a connaitre Dieu ; elle les la dissipation el le desordre, s'ils n'eussent ete sou-
excite a 1'aimer. i II la compare encore a la piscine mis a une sage discipline, el si une forte eonstiiu-
'
probatique et au vase d'airain,place dans le temple lion n'eto maintenu dans le monastere une parfaite
de Dieu. « Elle fournit aux ctudiants de Paris, et a regularite. Ce fut Fceuvre de Gilduin. Cette consti-
la multitude qui y afflue detoutes parts, les eaux de tution et ees regles nous ont eie soigneusement
la purificalion. Cette sainte et respectable congre- conservees, et nous pouvons avec elles penetrer dans
gation, dans le camp des soldats du Seigneur, est les cloitres de Saint-Victor, assister, en quelque
le refuge des pauvres, la consolation de ceux qui sorte, aux occupalions journalieres des chanoines,
pleurent, le soulien du faible ; elle repareles forces a leurs travaux et a tous leurs exercices.
de ccux qui sont fatigues, elle releve ceux qui tom- Cclte etude nous a paru inleressantc- el utile, soit
bent, elle offre a tous les ecoliers un port assure, au point de vue historique, soit au point de vue
elle ouvreun scin misericordieux a ceux qui veulent C philosophique. II y a en effel un rapport necessaire.
echapper au naufrage de ce monde; elle les accueiUe enlre les pensees d'un homme, son caractere, son
avec bonte, elle les entretient,-elle les nourrit. Des geiiie et ses babitudes. La connaissance de sa vie
son origine elle a ete ornee el embellie par des doc- interieure faeilite la connaissance de ses doctrines.
teurs de Paris, bommes lettres et honnetes, qui Un ami comprend a demi-mot son ami, et les per-
brillaient au milieu d'elle,"comnie des etoiles eiin- sonnes qui se frequenlent se devinent; elles jugent
celantes, ou eomme des pierres precieuses (26). > et apprecient avee plus de certitude leurs opinions
Le cardinal fait allusion, dans ee passage, a une etleurs demarches.
des fonctions exercees par les chanoines de Saint- L'abbe etait le superieur des chanoines ; il devait
Yictor. Ceiait parmi eux que 1'eveque choisissait leur tenir lieu de pere. Son eleclion se faisait avec
un grand penitencier qui devait principalement une grande solennite; a samoii,les freres jeunaient
exercer son minislere a Fegard des ecoliers. II avait «t gardaient le silence jusqu'a ses funerailles.
le pouvoir d'absoudre des cas reserves, et rneme, en Apres la ceremonie des obseques, le prieur son-
Tabsenee de Feveque, de reconcilier les excomniu- nait la cloche et tous se rendaient au chapitre.
nies (27). Prosternes sur leurs stalles, ils priaienl el chan?
Plusieurs dioceses desireient posseder des reli- ^ taient des psaumes, apres quoi chacun s"asseyait.
gieux dont la reputalion eiait si grande, et la vie Le prieur, prenant alors la parole, entretenait les
gi exemplaire. Geoffroy, eveque de Chartres, solli- freres de Feieclion ; on en choisissait sepl d'entre
cite Etienne, eveque de Paris, de lui envoyer un les plus distingues qui formaient un conseil. IIs
chanoine de Saint-Viclor pour gouverner Fabbaye devaient deliberer entre eux, et eiire le religieux
des Yertus. « Les freres de cette communaute, dit- qu'ils jugeaient le plus capable de gouverner la
il, ont demande d'une voix unanime un Victorin communaute; les aulres priaient en silence. 11etait
pour pasleur, et Fabbe lui a depose ses pouvoirs defendu aux chanoines de se reunir et de s"entrete-
entremesmains poursemetlresoussaconduite(28).J -nir entre eux de la prochaine election. Si Ies elec-
Jean de Naples demanda la meme faveur; Feveque teurs ne pouvaient s'entendre, on augmenlait leur
d'Halberstad les elablit dansson diocese. etquand nombre. Si le prieur eiail absent, mais dans la pro-

(26) Hist. occid. p. 28. (29) Ibid. p. 217.


(27) On possede dans les manuscrits inedits de (50) Maximes et hommcs illustres de Sainl-Victor^
Saint-Victor deux recueils de cas de conscience. tom. I, introduct.
(28) Hist. Univers. Paris^ t. II, p. i%\.
"
xxv PROLEGOMENA. xxvi
vince, et qull put revenir dans trois jours, on Fat- k sonne ne passait devant Fabbe sans le saluer. Par •
tendait , autrement on passait outre. Nul n'avait tout ailleurs que dans le cloitre, on se levait lors-
voix deiiberative et, a plus forte raison, nul 11'eiait qa'il entrait et on ne s'asseyait que lorsquil s'as-
eiigible s'il n'etai£- au moins sous-diacre, s'il etait seyait lui-meme, ou lorsquil le commandail. Au
excommunie ou interdit. On ne pouvait encore etre cloitre et au cboeur, on se contentail de s'incliner
elu avant vingt-cinq ans et si on n'avait passe trois sur son passage a moins qu'il"n'introduisit un eiran-
ou quatre ans dans 1'abbaye. ger: alors tous se levaient par respect pour Fhote
Lorsque le ehoix du conseii s'eiait arrete sur Fun qui les honorait de sa presence.
des chanoines, on assemblait le cbapitre et le pliis On s'eionne de la politesse que les pensees de la
ancien annoncait ainsi Feleclion : J'eiis un tel, pre- foi inspiraient a cesbons religieux qui vivaient au
lat de cette rnaison. L'-elu eiait aussitdt conduit au milieu d'une societe a peine sortie de la barbarie et
siege de Fabbe ou il recevait Fhommage de tous les - qnine s'etait pasencore depouillee de la violence de
freres. La ceieinojiie se terminait par le -chant de son caraclere et de la grossierele de ses moeurs. De
psaumes appropries ala circonslance. tels exemples n'etaient pas iuutiles au progres nieme
Le lendemain, tous ceux qui faisaieut partie de de la civilisation.
son ohedience venaieut au chapitre, et, prosternes L'autorile de Fabbe etait douce et souveraine,
devant le nouvel abbe, ils deposaient leurs clefs a mais elle lfelail ni arbitraire, ni sans controle. Elle
ses pieds. Celui-ci leur ordonnait de se relever et devait s'exercer selon les lois de Fordre et sous la
de les reprendre. L'abbe leur adressait celte de- surveillance du chapilre general cl de Feveque.
mande: Me promettez-vous Fobeissance que vous Quoique ses fonclions fussent a vie, il pouvait en
medevez,selon les-regles <3esainl Auguslin, et selon etre prive et lneme chasse de Ja' communaute, s'il
les promesses que vous_avez faites le jour de votre abusait de son pouvoir. L"hisloire de Sainl-Yictor
profession. On repondait -.Je le promets. nous en offre un exemple menie dans le xie siecle.
Au chapitre geiieral qui suivait imniedialement Ervise, abbe mondain et dissipaleur, fut oblige,
Feieclion, Fabbe faisait lui-meme cette promesse : malgre ses intrigues et la moderation de Richard,
« Moi, N. humble abbe de N., sauf Ia Iiberte, les soii prieur, dese demettredesa dignitcet dequitter
privileges et les autres droits de notre eglise, je son abbaye. •
promeis obeissanee au ehapitre general, et fideiite L'abbe etait aide dans le gouvernement gencrsl
pour moi et pour notre maison. J Lorsqu^un motif de la communaute par des fonctionnaires qui lui
raisonnable 1'empechait de se rendre au chapitre,
__;elaient tous subordonnes.
il y envoyait sa profession signee, ee qui ne le
Leprieur le rempla<jait ou le secondail dans
dispensait pas de la faire de vive voix a la reunion
suivante. Fexercice de sa charge. II etait choisi par Fabbe qui
L'eleclion -ainsi .terminee, le prieur el le sous- devait prendre en cette circonstance le conseil des
avec des anciens. Apres l'eleclion, il' le presentaitau chapilre
prieur prenant eux.quelques-uns freres
les etFelu allait s'agenouiller a ses pieds.H lui adressait
parmi plus ages,-se rendaientaupresde Feveque. Psalmisle: « Que le Saigneur
Ils lui faisaient connaitre Fabbe qu'ils avaient eiu alors ces parolesdu
garde votre entree; » les freres repondaient: t Et
elreglaient avec lui quel jour'il viendrait recevoir
de ses mains la benediction abbatiale. votresortie. » Sa place etait-a gauche, en face de
avec la cloche le signal
Le jour fixe, tous les religieux se rendaient au Fabbe. Cest lui qui donnait
cho3ur et attendaient en siience le retour de Fabbe. des exercices, qui reprenait le lecteur au choaur et
3elui-ci entrait parla porte de la grande eglise; il au chapitre, qui veillait specialement a la disci-
outre sa surveillance sur tous
traversait le milieu du choeur, et a son passage tons pline. II exercait en
s'inclinaient. Ceux quiFacGompagnaienlse rendaient les employes inferieurs; mais i! 11'avait le pemoir
aussitot a leurs stalles, excepte le prieur et le sous- ni de les destilucr, ni de_les elire. En son absen-
le conduisaient seuls Fentree du ee, ses fonctions eiaient remplies par le sous-
prieur qui depuis
chosur jusqu'aux degres du sanctuaire. L'abbe se prieur.
prosternait sur un tapis et les chanoines chan- Lecamerier etait Feconome du monaslere; ilpre-
taient des psaumes, des graduels et des oraisons nail soin detous^es biens; mais il 11'eiail qu'admi«
(51): nistrateur, il ne pouvait rien aliener. Chaque se-
Ces imposantes eeremonies eiaienl nalurellement niaine, il devait rendre compte a FabM de son ad~
propres a frapperFimagination et a reveiller la foi de ministralion.
ces Siommes siniples.'Ils voj'aienl dans la personne Le cellerier ctait charge de la preparalion et de
deFabbe le representant de Dieu. Le respect dont la distribulion des aliments. II ne devait y avoir
ils 1'enviroimaient, rendail Fobeissance plus siire et qu'une seule cuisine et un seul celleiier. II pouvait
plus facile. cependant allumer plusieursfeux etprendre des ai-
Ce respect devait se manifester au dehors. Per- des parmi les freres convers. On lui recommande

(3J) Libcr ordinis, fol. 1 et suiv.


xxvii HUGL- DE S. VICTORE. ) xxviu
surtout le soin des malades et celui des eirangers a A livres qUi servaient h Foffice devaient eire bien
qui on donnait Fhospilalite. ponctues, afin que le*s^reres ne fussent point
Le refectorier avait soin du refecloire. II prepa- embarrasses et que leur chant fut parfaitement re-
rait tout ce qui eiait necessaire pour le repas, le gulier (55).
pain, le vin, Feau et le linge. 11 changeait les nap- Ainsi chaque officier avait son emploi delermine,
pes tous les huit jours et les serviettes tous les et les travaux de tous concouraient a etablir un or-
trois jours, et eonservait tout dans une grande pro- dre parfait dans le mouastere. Cel ordre, quand il
prete. etait respecte, etait le principe et le gardien de la
Les malades etaient confies a un infirmier, Ies paix et de la tranquillite d'ame, aussi neeessairepour
pauvres a un aumdnier. L'aumonier ne se con- les speculations de la science que pour les progies
tentait pas de fournir a leurs besoins jpendant leur de la piete chretienne. N'eiait-ee pas un beau spee-
vie, il leur procurait une sepullure convenable tacle, au milieu des mceursviolentes decelte epoque,
apres leur mort, et faisait prier pour le repos de que la vie de ces hommes si reguliere el si calme a
leursames. Une sollicitude si toucliante et si pleine qui la religion inspirait celte bienveillance pour
de delicatesse eiait inspiree par une veiilable cha- tous et surloul ce respect qui distingue mieux en-
rite. B core les peuples civilises des peuples barbares que
Celte vertu devait etre aussi celle du portier. On la politesse et Feleganee des formes? Le barbare
lui recommaiidaitd'eireaiTable et plein de bonte a craint, admire, aime; iln'y a que Fhomme civilise
Pegard de tous. Lorsqu'un religieux se presenlait a qui respecte; et ccpendant le respect est a Ia fois la
la porte, il le saluait en sinelinant. Si e'eiail un se- manifestation et la sauvegarde de la dignite bu-
culier, il Fintroduisait d'abord, puis il Iui deman- maine. Aussi les reglesmonastiquesquiimprimaient
dait avec douceur et humilite ce qu'il desirait. si profondement ce respecl dans les ames eurent
Si Feiranger reclamait Fhospitalite, il le priail d'al- plus de part qu'on ne leur en atlribue ordinaire-
tendre jusrju"a ce qu'il etit prevenu 1'abbe et Fhdle- ment a la civilisation du monde.
lier (52). Cetle regulariteiFeut ete nidurable ni utile si les
Ceiait Fhotelier qui recevait les etrangers et rem- chanoines s'etaieni livres a Foisivete. Toutes les
..'issait envers eux tous les devoirs de la plus af- heures de leur journee elaient reglees, et il n'y en
fectueuse hospitalile. Lorsque le portier Favait avait aucune qui ne fut employee a une occupation
averti, il se rendait sans retard aupres de son hote determinee. Hs selevaient au tnilieu de la nuit pdur
Eieme pendant le ehant de Foffice. II venait le saluer r offrir a Dieu un sacriilce de louange, et pendanl le
'
et le conduisait en silence, a moins quil ne fut in- repos de la nature leurs voix et leurs cceurs s'ele-
terroge. Lorsquil Favait introduit dans Foraloire, vaienl pour celebrer sa grandeur et implorersa bon-
il presentail Feau benile a Fabbe, qui Faspergeait. te. Ils sorlaient lous ensemble du dortoir precedes
En son absence, il le faisait lui-ineme. 11 condui- d'unflambeau et se rendaientau cbosurpoury chan-
sait les eirangers au chosur et au refectoire aux ter le grand office.
heures fixes, mais jamais au chapitre. Enfin, il Simon Gourdan nous rapporte un usage singu-
leur procurait toutes les choses dont ils avaient lier qui s'observait a Saint-Victor. Pour exciter da-
bssoin. vantage la pieie et pour prevenir les assoupissements
Tous les livres du monastere eiaient confies a la durant les longues veilles de la nuit, un religieuz,
garde du chanlre, qui remplissait en meme temps portant un livre, se promenait de chaque cdte du
les fonctions de bibliothecaire. 11en possedait le ca- eliosur. Les autres devaient le saluer lorsquil pas-
lalogue et il en faisait deux ou trois fois par an le sail. S'il s'apercevail que Fun d'eux ne chantat pas,
recensement, examinant attentivement s'ils avaient il deposail le livre devant lui, et apres une prostra-
souffert quelque dommage, afin de le reparer. II ne tion ou une inclination profonde devant le sanc-
preiail un livre que sur un gage equivalent. II inscri- D tuaire et au chceur, il s'en retournait a sa place.
vait sur un regisire el le titre du livre et le iiom de Le chanoine qui avait recu le livre baisait Ia terre
celui a qui ille remettait et le gage qu'il en rece- et se promenaila son tour. L'abbe etFinfirmier
vait. Les livres precieux ne pouvaient se preier etaienl seuls dispenses de cette ceremonie (34).
sans la permission de Fabbe. II avait soin en outre Le grand office eiait suivi de eclui de la sainte
de toutes les charies et autres ecritures qui conccr- Yierge. Le lout durait environ trois heures. Les
naient le monastere. II fournissait aux eopisles les chanoines se retiraient ensuite au dorloir en ordre
choses neccssaires. 11veillait afiu quils ne man- et en silence.
quassent de rien et qu'ils ne copiassent que les Apres quelques lieures de repos, ils partaient au
ouvrages qui leur avaicnt eie assignes par Fabhe. signal de Fabbe pour venir se laver Ies mains en
Tous ceux qui savaient ecrire devaient se rendre ete. De la ils serendaient a Feglise ou ils recitaient
a ses ordres lorsquil Fexigeait. (Cctait lui qui eiail le Paier, VAveelle Credo, et ensuite au cloitre apres
charge de la correction des manuscrils. Tous les avoir ete asperges par le semainier. La ils s'occu-
(52) Liber ordinis, fol. 8, 9... (54) Ilist. des Hommes illustres, tom. I, fol. 424.
(35) Liber ordinis, fol.ll, 12,
sxix. PROLEGOMENA. wx
paie6't ala piiere, a de saintes iectures et a Fetude .A fut, personne ne pouvait s'en dispenser. II etait de-
]usqu'au second signal de Prim.es, qui etaient sui- fendu de se reposer ou de Fabandonner pour quel-
vies d'unepremiere grand'mess8 et des Piimes de Ia que necessite que ce fut sans une permission es-
sainte Vierge. En hiver, on venait du dorloir a Fe- presse (55j.
glise pour chanter Primes, et ds Feglise on allait au Les copisles seuls etaient exemptes du travail
-iavoir. / des mains : cetaient ordinairemenlles elercs ou les
L'oPce termine, la comiiiunaute se rendait au moines les plus inslruits que Fon appliquait a ce
. cloitre- Les uns priaient, le/s aulres lisaient et eiu- noble labeur. « Que celui-la, dit la regle de Saint-
diaienti cFautres se coi_/fessaient ou' ceiebraient Ferreol, exerce ses doigts sur le velin, qui ne sillonne
le saiqt sacrifice; d^utres, prosternes au _pied pasla terre avec la char.rue. i Nul emploi n'etait plus
des aul2ls=meditaien^Tles grandes verites de la foi. honorable ni plus envie. Au x° siecle, Cassio-
Au sig?3! <3ela clc$chetous entraient dans le cha- dore nous fait le plus pompeux eloge des scribes ou
pitre. Or Y lisait. Ie Martyrologe, ei apres une des copistes. Dieu benissait, disait-011,le travail de
priere etine leetu.ie de FEvangile ou de quelque leurs mains et leur enseignait comme une gr&ce
ehapilredela RegLe de saint Augustin ou de saint speciale le juste discernement des bonnes legens ct
Benoit, onannor.,eait les anniversaires. L'abbe ou " des lecons erronees. On compte parmi lcs copistes
celui quil fvait 'designeprenait alors Ia parole et des saints et des docteurs illustres, saint Fulgence,
faisait une <spec_e__econference ou de classe. On y saint Dunstan, saint Anselme, Alcuin, Lanfranc et
trailait queltue sujet de dogme ou de morale, quel- plusieurs autres. Les anciens hagiographes ont pris
ques points le -i~apieie chreiienne, ou Fon commen- soin de ne pas omellre celte circonstance dans la
lait quelquesipassages de la sainte Ecriture. Plu- vie des personnages les plus renommes : iis em-
sieurs des ouvrsges de llugues semblenl cire les ployaient leur loisir, disent-ils, a copier des livres
resultals de ces confeiences. Le chantre annoncait et a collationner des textcs. Ceiail dirc combien ils
ensuite Fordre de Foffice et designait ceux qui etaient distingues par leur savoir. Un hislorien croit
devaient yremplir quelque fonction. meme devoir raeouter, pour la gloire de Charle-
Alors avait lieu la coulpe. Chacun reconnaissait magne, qu'il ecrivit de sa main un exemplaire du
humblernenl ses faules et recevait.de Fabbe uue pe- sainl Evangile..
nitence salutaire. Nul n'eiail exempt de cef exer- Ce n'etait pas toujours Faniour des letlres qui
cice, ni les officiers, ni les infirmes. L'abbe donnait inspiiait un si beau zele. Le senlimcnt litlerairc
les avis qu'il jugeait neeessaires et consultait les eiait bien faible a cette epoque; 011ne doit pas s'en
P
religieux sur les affaires du monaslere. etonner : le gout et le besoiu qu'ii fait nailre d'e-
Ceiait la encore que les rois, les eveques et les ludier les chefs-d'03uvre de Fart et du geiiie 11'appar-
abbes, qui ie sollicilaient, eiaient associes aux prie- tiennent qu'a Fage miir des societes comme des in-
res de la communaute, ce qui eiait fort ordinaire dividus. Heureusemenl la foi chrctienne y supplea.
selon Simon Gourdan. On les introduisait dans le Chailemagne exhortant, dans ses Capitulaires, les
chapitre et on leur faisait toucher a genoux le livre savants de son temps a corriger les manuscrits et a
de la regle. leformerla languc, en donne pour niotif quil est
La reunion se terminait par la recitation de honteux que Fhomme dans ses prieres, dans les
quelques psaumes, et chacun se retirail dans le louanges qu'il adresse 11Dicu, dans les entretiens
cloitre. quil a avec lui, violeles regles de la grammaire et
A ces exercices de pieie et a Fetude succedait le lui parle un langage barbare. Les pensees de la foi,
travail des mains. Au signal du prieur, les chanoi-" le desir de conserver inlacts et dc multiplier ies
nes inonlaient en procession dans le dortoir, retrous- exemplaires des saints livres et des ouvrages des
saient leurs _robes et leurs rochets, et, les ayant Peres furent le principal mobile de la mullilude des
ceints, ils se revetaient d'une tunique de loile gi^os- D copistes. Quelques hommes supeiieurs, comme Cas-
siere qui tombait jusqu'a mi-jainbes, et ils pre- siodore, Alcuin et aulres, soit quils comprissent,
naient un petil chaperon on camail. Ils descendaient plus ou moins vaguement, que le chrislianisme se
en ordre precedes du prieur en Fabsence de Fabbe, rattachanl a Fhistoire de liiumanile tout enlieie,
et suivis du sous-prieur, en chantant des psaumes. nul monument des siecles passes ne lui est indifie-
Us se rendaieut ainsi au jardin, dans 1'enclos oii rent, soit par amour sincere de la science et des
l'on distribuait les instrumenls et la tache que cha- lettres, embrasserent, dans leur sollicitude, les au-
cun devait accomplir. On travaillait dans un rigou- teurs sacres et les auleurs pioianes et imprimerent
reux silence. Les infirmes restaient dans le cloitre, un mouvement heureux que Fon suivait quelquefois
recitaient des psaumes, servaient ou celebraient le sans le eomprendre. II serait injuste dimputer au
saint sacrifice de la messe. Dans les temps de pluie, christianisme ce qiii roanquait a des liommes dont
pendant les rigueurs de Fhiver on se livrait a un il conimencail a peine Feducation, et de lui contes-
autre genre d'occupalion. De quelque nature qu'elle ter son influence salutaire.

(35) Hist. des hommes illuslres de Saint-Victor, tom. I, fol. 156, 157,
" -
xxxt HUGO DE S. VICTORE. «^h
Les chanoines de Sainl-Victor ne negligerent A peaux, des plumes, de '.'cncre, un canif, un grat^.qjj^
poinl un travail si utile. Uu coutumier inedit de et des ciseaux; il lui presaivait en outre de cop;e?
ceiteabbaye nous fournit de curieux renseignements tel chapitre, t, ,'^ivre,"decbmmencer a telle page et
sur le choix du local assigne aux eopistes et sur la de finir a telle'-ro&e. Par une disposition expr8Sse
diseipline a laquelle ils eiaient soumis. du decret ablia ^% "-"lui etait inlerdit de faire _____
Ce local devait etre hors du couvent, mais dans nieme, pour son _ :ig~ 'oute aulre transcription. Si
Fenceinte du cloilre, « afin, dit-on, quils puissent, quelque religieux,?saL'hant ecrire, ne faisait pjfs"'
plus paisiblement en cet endroil, siippliquer a leur partie du collegfi des co_'.ijstcs,1ilne pouvait prell£ii.e
travail sans trouble et sans bruit. > Des quils se- aucune copie sans la pWmission de FaBbc, qUi
ront assis et a Fosuvre, ils devront garder enlre jugeait s'il etait .opportuu tfe Faccbrder ou de la re_
eux le plus rigoureux silence. Nul ne perdra son fuser. f^ ""
'"\
temps a sc promener ici el la. Personne n'entrera Cest a ces rigoureu"ses ordon\nances, scrupdigji.
dans ce lieu reserve, si ce n'est Fabbe, le prieur, le sement observees,: ^ue^ousidevcpns-les bea__xma_
sous-prieur et le bibliothecaire. Si quelqu'un veut nuscrils du moyen age= C^est ain%i que se s_)ntfor-
faire en particulier, a Fun des copistes, une com- mees les riches bibliotheques _'- Saiiit-faii^ ,ju
munieation et qu'il ne puisse ni Fentrclenir en ce RBec, d'Yorck, de Saint-Marlin 'dc Tou»nay. de
lieu, ni la diffeier jusqu'a Fheure de la conversa- Fulde, et particuliereaient celle de'Saim-Ylc_or<
tion, il sera permis au bibliothccaire de le conduire Lorsque les heuijes consacrees a t^es diff^nfs tra?
au paiioir du monaslere en lui ordonnant d'echan- vaux s'etaient ecoulees, la commuj-^aut^remontait
ger rapidemenl el brievemenl quelques paroles. au dorloir pour reprendr.e Fhabit'a_%-_yi«.xElledes-
Tellc eiail la discipline de Saint-Yictor. cendait ensuite dans le clottre. ^ .. -
Ailleurs la regle etait plus severe encore. Ainsi, Chacun s'y lenait assis, non dos _E=_55'_ou en face,
dans les abbayes de Citeaux, la salle des copistes, niais en ligne droite, ayant toujours-uri livre devant
appelee communement Scriptorium, eiait divisee soi. Cetail la sainte Ecriture, les ouvrages des Pe-
par des cloisons el un grand nombre de cellules; res, les Actes des Martyrs, la Yie des Saints ou les
chacnn avait la sicnne. Toute conversation eiait Homelies des saints docteurs. On notait un peu a
impossible, et le recueillement le plus absolu eiait Fecarl, et en presence du chantre, ce qu'on devajt
nou-seulement un devoir, mais une necessile. La lire ou chanter a Feglise. Ceiaitla encove que quel-
dissipation eul fait commettre, en effet, bien des ques-uns eiudiaient lechant; d'autres apprenaient
inexactitudes qui eussent, en se multipliant, defi- par cosur le psaulier el lcs hymnes; d'autres accom-
gure les plus preeieux manuscrits. Aussi une scru- 0 plissaient ce que Fabbe leur avait presciit. Ou y
puleuse vigilance fut-elle toujours recommandee observait un grand silence et une singuliere mo-
aux copistes. Nous lisons dans dcs vers d'Alcuin deslie. Nul ne faisaillemoindre signe, nul ne croi-
sur un-scriplorium : « Venez, venez ici prendre sait les jambes, n'elendait les pieds, ne s^appuyait
vos pfaces, vous dont la fonclion est de trar.scrire sur le pupitre, epiant son voisin ou s'abandonnant
la loi divine et les monumcnts sacres de la sagesse a Foisivete.
des Pc-.res. Prenez garde de .meler a ces sages dis- Au premier signal de Fabbe, 011se recueillait; au
cours quelques propos fiivoles. Yeillez a ce que second, 011entrait dans la chapelle pour y chanler
votre «nain eiourdie ne commetle pas quelque er- tierce, la grandinesse et sexte.
reur. Cherchez avec soin des lextes purs, afiu que Le repas suivait ordinairement Foffice, excepte
votre plunie, dans son vol rapidc, aillo par le droit lcs jours de jeune. Tous les religieux devaient s'y
chemin. Cest un grand honneur de eopier les rendre; ils se rangeaient d'abord dans le cloitre. Au
livres saints, cl ce travail trouve sa recom- premier coup du timbre, 011sc lavait les mains; au
pense. t second et au troisieme, on se rendait au refecloire;
Dans un grand nombre de monasteres, les scri- _ le pretre semainier benissait la table, et Fabbe le
bes eiaient partages en deux seclions : les uns co- lecteur. II n'etail permis de deplier sa^erviette qu'a-
piaient; les autres, plus inslruits, revisaient et cor- pres avoir entendu quelques versets de la sainle
ligeaient les copies. On rctrouvedans un grandnom- Ecriture. On y observait un silence tres-rigoureux
bre de manuscrits la trace de ces corrections. et unediscipline tres-exacte. Les deux mets queFon
La fonction si honorable de copiste 11'eiait pas servait haliituellement n'etaient que des legumes;
confiee au hasard. Le coutumier de"Saint-Yictor il 11'etail pas permis de demander du poisson; oa
nous apprend que Fabbe lui-meme. designait ccux 11'endonnail que rarement et aux plus infirmes avec
qui devaienl la remplir. Une grande habilude a lire la permission de Fabbe : Ia viande n'entrait jamais
les anciens textes, un talent eprouve dans Fart d'e- • au refecioire.
crire, donnaient le droit tres-envie d'occuper un A la lin du repas, Fabbe donnait un signal et pliait
siege dans le scriptorium. Quand 011avait oblenu sa serviette; tous le faisaient avcc lui. Les restes
cet emploi, on se rendait aupres du bibliothecaire ciaient recueillis dans une corbeille. Le lecteur
charge dc distribuer le travail enlre les copistes. II ayant cesse de lire et prononee la formule Tu au-
fournissail au nouvel liole du scriptoriuin des tein, Domine, miserere mei, on chantail Faction d8
ss_.ni PROLEGOMENA. sxnv
gr_ces qui se conlinuail en RiUanta Feglise. L'au- A Ceux qui demandaienl a faire partie de la com-
monier et le lecteur s'arrelaient a. Fenlree et retour- munaute eiaient longtemps eprouves, et leur recep-
naient, Fun prendre sa nourrilure, et Faulre distri- tion au rang de novice eiait accompagnee d'une so-
buer Faumbne aux pauvres. lennite cajiable de faire sur eux une vive et durable
Hors les feies a neuf lecons,_4es quatre feies de impression. Nul ne devait eire admis a revetir Fha-
Paques et de la Penlecdte et trois jours dans chaque bit de chanoine qu'il ne fut parfaitement instruit de
semaine de careme, il eiaii permis de parler une la deinarche quil allait faire.
fois sculement dans un endjroit du cloitre destine a Au jour fixe, le maitre des novices conduisait le
cet u_age. Tous prenaient parl a celte recreation. postulanl au chapitre. Celui-ci se prosternait de tout
Elle etait prcsidee par Fabbe ou par leprieur ou par son long aux pieds deFabbe qui Finterrogeait ainsi:
quelque autre religieux^delegueparlui. Ce deiasse- « Que demandez-vous? s Le postulant repon-
ment se prenait avec simplicite et avec chariie. Cest dait : « Je demande la misericorde de Dieu et le
alors que Fon pouvait faire connaitre ses besoins; vetement de votre congregation. t L'abbe disait :
Fabbe ou ses ofliciers s'empressaient d'y pourvoir. « Que le Seigneur vous donne part a la societe de ses
Cest alors encore qu'on s'ocrupait a regler le chant elus. » L'assemblee ajoutait: « Ainsi soit-il. t
ou les ceiemonies deFEglise qui devaienl eire obser- B Le postulant se levait alors cl se tenait a genoux
vees avec la plus scrupuleuse cxaclitude. devant Fabbe. Celui-ci lui rappelait les poinls les
Lereste du temps jusqu'aux vepresctait employe plus durs et les plus dilficiles de la regle, avec
a Fetude, a la lecture des livres saints ou au travail quelle scrupuleuse exaclitude un chanoine devait
des mains. Apres les vepres, on se tenait dans le Faccomplir tout eutiere, et combien les laches et les
cloilre jusqu'a Ia collation ou leclure qui se faisait rebelles etaient severement juges. U denlandait au
dans le chapitre. Cette leclure etait tiree des Confe- postulant s'il etail resolu de Fobserver. Sur sa re-
rences de Cassieu, de la Vie des Peres du desert, des ponse affirmative, il sinformait encore s'il eiaitpro-
Dialogues de saint Gregoire, de VExpllcalion de la fes de quelque eglise, sil avait quitte quelque con-
Regle desainlAuguslin\>&rIiug[i(5S, de Saint-Yictor, de gregation, s'il etait marie, s'il avait engage sa fol,
ses traites de VArrhe de Vame, et des sermons de s'il avait qucique membre mutile ourpmpu, quelque
saint Bernard sur Fevangile Missus esl. difformile ou quelque iiifirhjite, s'ii eiait ne diiu le-
Tous assistaient a ceile lecture et Fecoutaient avec gitime mariage, s'il etait lie par quelque voeu, s1il
respect et dans un grand silence jusqu'au signal elait libre, s'il etait esclave, sil savait lire et chan-
donne par Fabbe. On se rendail alors au refectoire, ler, s'il eiait suffisamment lettre pour entrer dans
-"
preeede d'un flambeau en hiver, et de la a Feglise les saints ordres. Apres cet interrogatoire; le'postu--
pour chanler complies. Le seniainier sortait le pre- lant etait revelu de la tuniquedelainesans manches
mier elaspergeait la communaute, qui se relirait au pour le distinguer des profes. Cette ceremonie se
dortoir, Les religieux se rangeaient en ordre; Fabbe faisait au chapitre ou a Feglise sur les degres de
disait 1'oraison, et chacun Fayant salue allail en Faulel. Pendanl la veture, on cliantail ou on psal-
paix prendre son repos (56). modiait le. Veni Crealor (57).
Celte vie, aussi auslere que celle des moines, et Les Inslitulions des novices de Hugues de Saint-
reguliere jusqu'a la monolonie, ne pouvait convenir Victor nous apprennent avec quel soin on les pre-
qu'a des ames d'une trempe particuliere. Si FEglise parait a remplir plus tard les fonctions de cha-
a toujours enseigne que la vie religieuse esl bonne noines. Cet ouvrage est digne de la piete et des lu-
en elle-meme, qu'elle est meme necessaire dans les roieres denotre Victorin; il trace lout d'abord au
desseins de Dieu, pour que les conseils comme les novice la voie dans laquelle il doit entrei, elil lui
preceptes evangeliques fussent loujours pratiques, en montre de'loin le terme. « Cette voie, dit-il, esl
pour que Fexemple de Fhumilile, de la pauvrele et la science, la discipline et la bbnte. La science eon-
de la chaslete fui, au milieu des peuples, comme irj duit a la discipline, la diseipline a la bonle, et la
unevoixqui s'eievat eternellement «ontre Forgueil, bonte a la beaiilude. J On s'appliquait-donc a culti-
1'egoisme, 1'amour excessif des biens finis el Fef- ver cn lui Fintelligence par la meditation et par Fe-
froyable corruptioucles mceurs qui a, delous temps, tude, et le cceur par )a pralique des verlus chre-
devore les socieies, jamais elle ne Fa imposee et a tiennes. Nous ne dissimulerons pas que ce dernier
pretendu que cette. vie dut etre la loi universelle. poiii fut loujours regarde commele plusimportant.
Elle repuusse les utopies de quelques philosophes Tous les religieux dans les monasteres, comme tous
modernes comme elle a repousse les opinions con- I. s seculiers dans le monde, ne sont pas destines a
traires de Luther et de Calvin. Non-seulement elle la science; mais tous peuveht:et doivent arriver a la
ne contraint personne a entrer dans cette voie, elle vertu.
ne permet qu'on s'y engage qu'apres de longues et Rien de plus sage que Ies principes quileur ser-
de serieuses epreuves. Telle etait aussi la pratique vaient de guide dans cette ceuvre si difflcile. La per-
de Sainl-Victor. feclion de Fhomme ne consislail point pour eux _s
(5C) Hisloire des Hommes illustres, tom. I, fol. (57) Liber ordinis, fol. 15.
105 et suiv.
xrv* HUGO DE S. VIGTORE.1 XSKJ^-
faire des aclions extraordinaires, mais a bien faire A . Ailleursil s'eie«H avcc_ Ie menie zele etia meme
les aclions les plus communes; les osuvres en effet malignile dpntrevu^s vlefants non moins grostiers: ., II
ne font pas la perfection, elles la manifeslent. On yen a, dit-il, Qtnii ies gosiers sont atteints d;une "
iTest pas charitableparcequ'011 donne Faumbne, mais nialadie assez ridicule ; ils ne peuvent avaler qtie
on donne Faumbne parce qu'on est charitable. En Ies mets grfe-et delieats. SI quelquefois on leur sert
un mot un homme vertueux c'est lui-meme, c'est la une nourriiure l'ruga7e ou peu abondante, ils se plai-
disposition de son ame, c'est Fordre qui regne dans gnent d'eprOuver dcls indigestions, des secheresses
ses faculles, tfesl le triomphe des instincts nobles et d'estomac, des etourdissements ou d'autres indispo-
geiiereux de la raison et de la foi sur les instincts sitions semblables.
bas el grossiers, c'est la volonte captive de la verite t D'autres meprisent avec un grand courage la
et du devoir, c'est une lyre donl toules les cordes ne deiicatesse el le iuxe des"alimenls, mais ils rejetlent
rendent que des sons parfaitement justcs, c'est une avec une egale petulance Fulage d'une nourrilure
harmonie douce et meiodieuse. Si telle est la vertu
commune; il leur faut des mets extraordinaires; en
rcelle et solide, clle doit se manifester en tout el sorte
dans les comme dans les que pbur 1'eslomac d'un seul homme, une
partout, petiles grandes
troupe.de sbrvileurs dev.ra parcourir Ie canton,
choses, dans les cireonslances ordinaires comme R chercher dans lcs 1desSrts; ou dans les
dans les cireonsiances extraordinaires, lorsquil montagnes
du salut d'un on du mediocre in- quelque raclne inconnue, ou, dans les gouffres pro-
s'agit peuple, plus fonds quelques peliis poissons, ouquelques fruits
terei.
hors de saison sur des arbrisseaux desseches, pour
Tel eiait le point de depart. Cest pourquoi on
salisfaire leur appetit.
travaillaita perfectionner Ie novice dans sesmoindres
actions. Nul moyen ne leur paraissait plus efficace « D'autres exigent un soin minutieux dans la
que de les former a Faccomplissement intelligenl et preparation de leur nourrilure; ils recherchent une
infinite d'apprels et d'assaisonnements. Tanlbt il
serupuleux de la regle. De la ces details qui parais-
sent niinutieux et quelquefois meme pueiils, et qui leur faul des aliments tendres, tantot durs; tantbt
sontpour nous si interessanf,parcequ'ils nousfont froids, tantbt chauds; tantbt cuits dans Feau, tanldt
connaitre les mceurs de Fepoque et Ia supeiiorite rblis; tantbt assaisonnes avec du sel, tantbl avec da
des rcligieux sur les personnes du monde, daus les poivre, tantbt avec du cumin. On doit non-seulement
choses niemes qui liennent a la politesse et a Fele- les reprendre mais les tourner en ridicule (59). J
gance des mceurs. Nous en citerons quelques _ II leur recommande aussi la simplicite dans Ies
exemples. habits; ils ne doivent etre ni trop piecieux, ni trop
Hugues preserit aux novices comment ils doivent fins ou trop deiicats, ni d'une couleur trop ecla-
se conduire a table, et il deerit, avec une finesse tante, qui ne conviendrail nullement a un religieux,
digne de La Bruyeie, les defauts quils apportaient ni trop grands et trainants, ni trop longs, ni trop
souvent de la soeieie dans le cloilre : « II y en a, eiroils, ni tailles selon la vanite du sieele. II faut
dit-il, qui en se mettant a table temoignent par Fa- etre modeste meme dans la maniere dont on les
gitation inquieie et par les mouvements desordon- ajuste. «II y a des insenses, dit-il,qui desirenlplaire
nes de leur corps, Fintempeiance de leur esprit. Ils aux insenses. Hs disposent leurs vetements avec un
branlent Ia tete, ils decouvrent leurs bras, ils eien- cerfain art: les uns les rejettent en arriere d'une
dent les mains. Yous diriez en voyant leurs penibles maniere ridicule; les autres pour se donner un air
sfforts et leurs gestes indecents, quils vout englou- dedigniteles deploienlet les etendent aulantquils
tir a la fois tous les mets qu'on leur presente. Ils peuvent; d'autres les plient et les ramasseut en un
prennenthaleine, ils soupirent peniblement; deleurs seul faisceau; d'autres les separent et les serrent
places ils parcourcnl des yeux et des mains les ali- avec tant de force quils prennent toutesles formes
ments qui sonl pres et loin d'eux. IIs s'empressent D du corps et offensent les regards; d'autres les agl-
de rompre le pain, de mettre le vin dans les calices lent, et livrant aux vents leurs plis onduleux, indi-
et dans les coupes; ils font tourner les plats : quent, par la mobilite de leurs vetements, la lege-
comme un roi sous Ies murs cFune ville assiegee. et rete de leur esprit; d'autres en marchant tracenl
sur le point de donner Fassaut, ils liesitent de quel avec leurs queues sinueuses des sillons dans le
cbf_ ils commenceront Fatlaque; ils desireraient sable. Ces queues et leurs franges trainantes effa-
faire irruption ie toute part. » g cenl, derriere eux, comme la queue du renard, les
Puis il ajoute comme s'il craignait d'avoir pousse traces de leurs pas, et eertes avec justice, afin que,
trop loin les deiails : « Peut-elre en ai-je dit plus apres avoir passe, leur memoireperisse, et quils ne
que je ne devais; peul-etre ai-je depasse Ies bornes vivent plus dans le souvenir des vivanls. Us mon-
de la moderation, mais Fimpudence ne sait point trent par la qu"ils sont du nombre de ceux dont .e
rougir : il faut que sa eonfuslon soit evidente pour Psalmiste dit: II jfen est point ainsi des impies,
qifelle y prenne garde (58). . non il n'en est point ainsi : ils sont corome Ia pous-

(58) Inslitut. noviiidrum, t. II, col. 949. (59) Ibid.,col. 950.


srxvii PROLEGOMENA. xxxvm
siere que le vent emporte de devant la face de la A be lui adressait celte queslion : « Que demandez-
terre (-10). J vous ? . II repondait: «La miseiicorde de Dieu. t
Le novice doit veiller sur son maintien. Les Alors s'eiant leve sur Fordre de Fabbe, il s'appro-
mouvements du corps maniiestent les mouvements ehait delui, flechissail le genou et mettait ses
de Fame; les uns el les autres doivent etre regles. mains jointes dans les siennes. L'abbe lui disait
La lenteur dans les mouvements du corps est le alors: •« llon frere, vous rendez-vous a Dieu pour
signe de la paresse; la mollesse, du dereglement, et leservir dans la socieie et dans Fobedience de
la petulance, de Forgueil ; la rapidite, de Fincons- cette congregation, pour embrasser la vie de cha-
tance, et le desordre, de' la colere. Hugues com- noine selon la regle de saint Augustin et les cou-
pare le corps a une republique: « Lorsque cbacun tumes de ee lieu, qui ont ete eiablies ou qui le se-
dans un Etat remplit la fonction qui lui cst propre ront plus tard avec la volonte de Dieu? J Le novice
et dans les limites fixees par le devoir et parla con- repondait: «Je me rends.j L'abbe disait: t Que le
venance, Fordre regne, la sociele est vigoureuse et Seigneur Dieu vous accorde d'accomplir par vbs
belle. II est des personnes, «dit-il,»qui ne savent pas oeuvres ce que vous avez commence par vos de-
maintehir leur corps dans une juste harmonie; il y sirs. J L'assemblee repondait: Amen. Le bibliothe-
en a qui n'ecoutent que la bouche ouverte, d'autres " caire devait avoir prepare Fexemplaire de la regle,
tirent la langue comme des chiens alteres; d'aulres et le refectorien un pain. L'abbe les presentaitliin
a chacune de Ieurs actions la promenent, comme et Fautre au novice en disant: « Nous vous accor-
une meule de moulin, autour de leurs levres; d'au- dons part et societe de notre fraternite dans les cho-
tres en parlant etendent Ies doigts, froncent les ses spiriluelles et temporelles... t II remetlait le
sourcils, tournentles yeux dans leur orbite, ou les livre au bibliothecaire et le pain a Faumbnier, et
fixent comme unhomme plonge dans une profonde Fon chantait la messe solennelle. Tous les religieux
medkation; d'autres relevent Ia tete, agitent leur dcvaient y assister. L'abbe la ceiebrail, et les rcli-
chevelure, se drapent dans leurs vetements, s'in- ques etaient placees sur Fautel.
clinent sur le cdle, avancent un pied et prennent A Fofferloire, le maitre des novices conduisait le
une pause singuliere; d'autres imitent je ne sais nouveau profes au bas des degres de Fautel, ou il
quel type : ils ferment un ceil et ouvrenl Fautre ; il recevail, a genoux, la benediction de Fabbe. Apres
y en a qui parlent Ia bouche a demi ouveiie, d'une quoi, il etait revetu de Fhabit de cbanoine. II tenail
maniere fort ridicule. Mille autres singularites defi- a la main sa profession de foi. Au signal du maitre
gurenllevisage qui est le miroir ou se reuechitune ( des novices, il la lisait a haute voix du edtc droit
bonne discipline. Ses _mouvemen(s doivenl elre re- de Fautel. Elle eiait ainsi coneue : « Je N. promets,
gles avec d'autant plus de soin que les moindres de- avec Faide de Dieu, chastele perpeiuelle, privation
fauts sont apercus. II faul quil expnme une douce de tout bien propre et obeissance a vous, Pere
ausleiile et une austere amenile.» abbe, et a tous vos successeurs canoniquement ins-
t H y en a, dit-il ailleurs (41), quinaviguent avec titues, selbn la regle de saint Augustin. J Puis il of-
leurs bras; ils marchent sur la terre avec leurs frait cette profession surFautel, et sinclinant, il
pieds, pendant quils volenl dans les airs avecleurs Fembrassait, saluait de nbuveau et retournait a sa
mains.Quel monstre que celui qui represenle en place. La, debout, il disait trois fois a haute voix :
meme temps la demarche d'un homme, le mouve- «Recevez-moi, Seigneur, selon votre parole, et je
ment des rames d'un vaisseau et le vol d'un oiseau. vivrai, et jene serai point confondu dans mes espe-
Je lui appliquerais volontiers ces paroles d'Ho- rances. J
race: Sils eiaient plusieurs, ils accomplissaienl tour a
Humano capiii cervicem pictor equinam tour les memes ceremonies. Apres quoi, il se pros-
Jungere si velil....t ternaient tous sur Ies degres de 1'aulel. L'al)be don-
- Cette partie de 1'education du novice s'appelait D : nait 1'antienne, psalmodiait des psaumes, des
discipline. Mais en le corrigeant de ses defauts et prieres et des oraisons. L'assemblee disait a la fin :
enpolissant ses moeurs, on ne negligeait pas d'e- Amen. Les nouveaux chanoines allaient alors eni-
clairer son esprit par les lumieies de la science sa~ brasser Fabbe, quils saluaienl avant et apres ; puis
cree et de la science profane, particulieremeut le diacre, le sous-diacre, le prieur et successive-
ceux qui montraient des dispositions plus heu- ment tous les chanoines (42).
reuses. Dans"le reglement que nous venons de parcourir,
Lorsque 1'epreuve du noviciat eiait jugee suffi- .il n'estfait nulle mention de 1'ecole de Saint-Vic-
sante, le novice elait admis a faire profession. L'ab- tor. Nous voyons seulement que certaines heures
be Favertissait au ehapitre, et il se preparail a rece- etaient consacrees a la lecture ou a Fetude. Mais,
voir les sacremenls de penilence et d'eucharistie. excepte la conference qui roulait ordinairemenl sur
Le maitre des novices lui faisait ecrire_sa profession. des matieres de piete ou d'ascetisme et la leclure
Le jour fixe, il se prosternait dans le ehapitre. L'ab- publique, appelee collation, nous .ne trouvons pas
(40) Institut. novitiorum, t. II, col. 956. (42) Liber ordinis, fol. 16.
(41) Institut novit. t. II, col. 842.
xxx,l_. HUGO DE S. YICTORE. _a.
de lecons regulieres etablies dans cette abbaye. II A apprennent peu de chose de 1'enseignement qui leur
ne faudrait point en conclure que cette ecole n'exis- etait donne. Cest pour suppleer a cetle lacune que
t-at pas; ce scrait contredire les auleurs conlempo- nous avons choisi, parmi les professeurs de cette
rains qui en parlent avec eioge, et rendre inexplicable bcole, Hugues, le premier dont nous possedions les
la produclion de lant d'ouvrages de philosophie, ouvrages. Ils nous fourniront sur cette matiere des
de theologie, de grammaire, d'histoire et meme de renseignements interessants.
litteralure qui acquirent aux Yictorinsunesi grande CIIAPITRE III.
renommee de sagesse et de science. La seule conse- VIE-DEHUGUES.
quence que Fon puisse rigoureusement tirer de ce Le nom et la patrie de Hugues ont souleve de sa-
silence, c'est queFauteur du Liber ordinis et Simon vantes discussions. Vinnigenstadius, ecrivain saxon,
Gourdan, "dans son Histoire des Hommes illuslres, cite par Derling, le nomme Herman. Leibnitz p.e-
n'ont rappbrle que les regles geiierales du monas- tend que le nom de Hugues elait Inconnu ou au
tere. II devail y en avoir de pariiculieres pour ceux moins fort rare en Germanie, que notre Yiclorin
qui se livraient a Feiude. Ce n'est point une simple s'appelait Heymon, et que c'est par ignorance que
conjecture. Thoulouse, dans ses Antiquiles de la les Francais Iui donnerent le' nom sous lequel il est
B connu parmi nous.
royale abbaye de Saint-Victor, constate posilivemeut
1'existence de cette ecole et de quelques regles im- II esl bien plus difficile et en mem£ temps plus
posees aux ecoliers. inteiessant de fixef le-lieu de sanaissance. Le pre-
II est certain d'abord que Guillaume de Cham- mier editeur de ses oeuvres, Thomas Garzon.-eha-
peaux, a la priere de ses amis et surtout de Hilde- noine regulier de Saint-Jcan de Latran, semble
bert du Mans, reprit, dans sa relraite, ses lecons croire que Rome est sa patrie, et il en fait un cha-
de dialectique, de rheiorique et de philosophie; noine de son ordre. Un auteur allemand, Hartman
Abailard nous Falleste. II vint lui-meme, a son re- Schedelius, le fait naitre en France. Ces deux. opi-
tour de Brefagne, se remetlre sous la discipline de nions ne sont pas serieuses.
son ancien maitre. Or, cet enseignemenl ne fut L'auleur de sa Yie, 1'historien de Saint-Yictor,
point interrompu. Thoulouse nous rapporte que, tous les ecrivains de cefte abbaye sans exception, le
dans une ancienne chronique de 1'abbaye de Saint- second editeur de ses oeuvres, Fepitaphe de son
Victor, qui s'etendait depuis le regne de Trajan tombeau, Tritheme, Alberie des Tiois-Fontaines,
jusqu'a celui de Frederic II, on ceiebrail la sain- Bellarmin, Paul Lange, Engelhusius, dans la Chro-
tete des chanoines et le nombre de leurs eiudiants. nique publiee a Halberstad au commencement du
«11 y avait, ajoule-t-il, dans la meroe maison de xvg siecle, un inanuscrit du xiv% Meibomiuslejeune,
Saint-Yictor, des cours de letlres. Elles eiaient ensei- qui resume dans une savante disserlation tous l_s
gnees aux jeunes chanoiues et meine a ceux qui temoignages precedents, et en general tous les histo-
etaient plus avances en age. Cel usage date de Guil- riens el les critiques jusqu'tt Mabillon, lui donnent
laume de Champeaux. . U nomme ensuite les suc- la Saxe pourpatiie (44).
cesseurs de Guillaume dans la chaire de Saint-Vic- Le savant benedictin a brise cette chaine non
tor, le bienheureux Thomas, martyr de son devoue- inlerrompue (45). Selon ce docte critique, Hugue*.
ment a Feveque de Paris, et son grand penitencier, serait Flamand, et Ypres le lieu de sa naissance.
Hugues, Nantere, Richard, Gautier, Geoffroi, An- Les auteurs de JHisloire lillirairede France, don
selme, Richard, Jacob, Roniain d'origine, Jean de Ceillier, Fleury, le pere Longueval, Rohrbacher et la
Ueims, Theobald, contemporain de saiut Bonaven- plopart des ecrivains posteiieurs, onl embrasse son
ture et de saint Thomas. A partir de cette epoque, opinion. Examinons par quels molifs.
il n'y a plus aucun doute; nous trouvons des lec- Mabillon n'oppose a toutes les traditions de SaiBt-
leurs en theblogie et les memes exercices publics Victor et aux monumenls les plus incontestables,
quedans FUniversite de Paris. 15 conserves daus cette abbaye, que deux temoignages,
Le meme auteur nous a conserve des reglements Fun d'un manuscrit de la bibliotheque d'Ancliin et
qui ne concernaient que Ies scolastiques. lls eiaient Fautre de Robert de Torigny, abbe du mont Saiiit-
obliges aux feies doubles d'assister a toutes Jes Michel.
heures canoniales, a la messe el au ehapitre. Mais Le manuscrit porle cette inscription :« L'an H42
on ajoule qu'ils pourront aller le malin aux cours de Flncarnaiion du Seigueur, mourut Ie sefgneur
des professeurs, ad sermonem. Suivent d'autres de- Hugues de Saint-Yictor, le troisieme jour des Ides
tails du meme genre qui determinent quand iis de- de fevrier. II etail ne dans le terriloire d'Ypres, d'ou
vront se soumettre a la regle commune, et quelles il s'exila des son enfance. J Ces lignes ont-elles ete
dispenses leur sont accordees pour faciliter leurs tracees par la main d'un homme' parfaitement ins-
eiudes (45). truit de ce qu'il rapporte ou qui pouvait facilement
Toutefois, les historiens de Sainl-Vlctor, les ma- se tromper sur le fait quil consigne, on Fignore.
nuscrits meme que nous avons consultes, nous Robert de Torigny raconle avec quel empresse-
(45) Antiq. reg. S.-Vict. stella 7, fol. 240 et seq. (45) Apud Mabillon. in Analectis, 1.1, p. 265, et
(44) Dou Ceillier, tom. XXII, p. 200. edit. ibl. p. 153.
- PROLEGOMENA. *wt
slI
mer.t les jeunes gens de noble famille accouraient _. k__.grande esliroe pour les chanoines de Sainl-Victof,
'
il
Sainl-Victor; puis ajoute : Parmi eux fut maitre qu'il en fit venir en Saxe pour allumer dans les mo-
Hugues, Lorrain, qui silluslra par sa science et par nasteres quil avait fondcs ou restaures dans son
sa religion. Or, selon le raisonnemenl de Mabiilon, diecese-Famour de Feiude, ct y •eiablir une parfaitc
«ne parlie de la Flandre etait comprise alors dans discipline. PIus lard, il exhorta liugues, son neveu,
la Lorraine. Ces deux temoignages se confirment a venir puiser dans cetle abbaye, dont la renommee
donc Fun par 1'autre. grandissait chaque jour, les lecons de la science et
Quelque graves que soient "ces autorites, on ne de la sagesse. Ses meiiles personnels, ses lumieres
peul les rapprocher de cellesqui elablissent Fopi- et sa pieie, Feussent oonduit aux emplois les plus
nion confraire, sans que des doutes. seiieux .ne honorables, sMliFavait prefeiela rcligion el la jus-
s'elevent dsns Fesprif; la lumiere n'est pas parfaite, lieea Feclaldiinebrillanteposilion. Son de^ouement
ni iaconviciion inebranlable; la question n'esl point aux pontifes romains, dans les differends qui sepa-
resolue et on peut se livrer sans lemerite a de nou- rerent si longtemps le sacerdoce etFempire, lui as-
velles recherchesl tira le ressenlimenl de Fempereur et Feioigna des
Cest ce qu"a fait Chrislian Goltfried Derling dans digniles que ce prince distribuait a ses favoris.
une lliese soutenue le 21 d_cembre 1745, et dediee B Hugues, son oncle, avait meiiie, par la purete de
au comte de Blankemburg (46). L'auteur avait entr-e ses mceurs et 1'innocence de sa vie, l'archidiacoi;e
les mains tFanciens manuscrits d'Halberstadl, igno- dllalberstadt. Dans un age fort avancc, il ceda aux
res avant lui, ou du moins dont on ifavait pas sollicitalions de son petit-neveu; il Faccompagna
•encore produit" les -temoignages. Neus desirerions dans ses voyages, ct il se retira avec lui dans Fab-
plus de modestie et de modeiation dans sa critique. baye de Saint-Yictor de Paris, ou il termina paisi-
Nous cbndamnons ses emporteraents contre un blement sa cairicre. II fut le bienfaiteur de Sainl-
bomme aussi respectable que dom Mabillon. Nous Yictor comme son neveu en fut la lumiere. La
protestous surtout contre les epilhetes d'orgueiileux grande-eglise futpresque entierement conslruile u
ct dignoranl, qui ne conviennent nullemcnt au sa- ses frais. On lil dans le Nccrologe de Saint-Yictor •
vant et pieux benediclin. Mais, a part ces defauts, « Le troisieme jour des noncs demai, anniversairc
que rien nepeulexcuser, lespreuves du jeune doc- solennel du pretre Hugues, tfe lionne memoire, ar-
teur nous ont paru solides et les details quil nous chidiacre de Feglise dTlalbersladt, qui vint a nous
"
rapporte de la famille et des premieres annees de de la Saxe avec son neveu, niaitre Hugucs, chanoine
flugues, dignes dinleiet. Nous le suivrons dans son /„ de notrc bglise. .
recil et daus son argumentation. -Tels etaienl Ies parents denotre Yictorin, illus-
Hartingam «1311une des eontrees les plus celebres tres par leur naissance, par Ieur savoir et par leur
de la Saxe. La, florissait,*au xir siecle, la famille pieie.- Ces details, tires des manuscrits de Feglisc
•dss comtes de Blankemburg, puissante par ses riehes d'Halberstadi, sont parfakement conformes aurecit
domaines et par son infiuence. Son origine est obs- de ses historiographes et a la tradition de Saint-
cure. On sait toutefois qu'4 la jfindu xic siecle Fun Yictor. Cet ensemble d'autoriles formerait au moins
dc ses membres mourut laissant deux fils, Hugues une forte presomption contre Fopinion de dom Ma-
et Poppon. Hugues embrassa 1'etat ecclesiastique, •billon ; mais nous cn avons de plus posilives encore
ct Poppon heiita du lilre et des domaines de ses qui -confirmeni les premieres «t leur donncnt une
peres. Son adminislralion fut heureuse; 11gouverna entiere evidence
liieritage paternel jusqu'_.u commencement du xn' II est rapporle dans la grande chronique saxonne,
siecle. Trois fils lui survecurent, Reinhard, Gonrad ecrite avant le xivc siecle dans la langue de
et Sigfrid. Le premier fut^leve sur le siege episco- la Germanie infeiieure : . Berlholdc, moine d'Ha-
pal d'Halberstadt; le sei.ond succeda& son peres merleve, lisait assiduement les oeuvres de Hu-
dans le gouvernement de son comte. II eut d'unei D gues de Saint-Vicior, et il acquit par celte lecture
femme, que les chroniqueurs ne nomment pas, niais"i" nne grande science et uffgrand credit. Hugues ctait
<Iont ils louent le caracterc et les vertus, deux en- seigneur de Blankemburg : meprisant les digniles,
fanls, Hugues, qui fut nofre Victorin, et Burehard. et cedant ^ux conseils de son parent, Feveque Rhei-
Reinhard se distingua dans Ia eulture des leltres. nard, il s'exila de sa patrie, et, apres avoir par-
Ses parenls l'«nvoycrent de bonne heure a Paris_ couru la Saxe et la Flandre, il fut recu a Paris avec
pour y suivre le cours des etudes. Guillaume de. une.grande dislinction. i
Champeaux venait =dese relirer a Sainl-Yictor; Ce passage renfcrme un double temoignage. Le
Reinhard l'y suivit et il devint Fun de ses plus il- chroniqueuf affirme positivement que Hugues etaii;
lustr_s disciples. Apres s1etre formea son ecole parr -ile la noble famille des comles de Blankemburg; il
Feiude et par la pralique des verlus chreiiennes, il1 •ajoutcquil etait parent de Rheinard, eveque d'HaI-
revint dans sa patrie. Ce fut alors qu'il fut eleve aui lierstadt. Or, nous savons d'3illeurs que Rheinard
siege d'Halberstadt. II conserva toujours une sii appartenait a la'meme famille.
(46) Disserl. de Huqone a Sancto Victore, Helmstadt, 1745, in-_°.
PA.TROL. CLXXV '- - ."••"' b
'
_--.ni - IIUGO DE S. YICTORE. SLIT
Un manuscrit du xin* siecle, ecrit en latin e A que vaut ce lemoignage isole contre Ies traditions
eonserve dans la bibliolheque d'Halbersiadt, con- si universelles et si constanles que nous avons rap-
fient ces paroles : c Alors fleurit Hugues de Saint- portees?
Yiclor, ,de Ia famille saxonne de Blankemburg. J Hugues de Saint-Yictor naquit donc a Hartingam
Kln passage d'un manuscrit sans date, mais qui en Saxe, de Conrad, comte de Blankemburg, lim
remonte au xiv" sieclo, autanl qu'on peul Ie conjec- 1096, et non pas 1098, comme Ie dit Ellics Dupin.
turer par 1'ecriture, porte : « Hugues, fils du sei- Osbert en effet, comme lui chaiiorne de Saint-Yictor
gneur Conrad, docleur illustre, forme "dans Fab- et son conlemporain, qui nous a laisse un si tou-
bayede Sainl-Yictor... » Le reste esteflace. chanl r_.it de sa mort, nous rapporte qu'll mourut
On Iit dans la Yie de Rheinard : « Pendant que Fan 1140 a Fage de quarante-quatre ans.
Rheinard occupait le siege episcopal dTIalbersladt, Des son enfance, il monlra les heureuses dispo-
cet illiistre auteur, Hugues de Saint-Yielor, appele sitions dont la nature Favait favorise. Ses parents
aussi Ilernian, vivait dans le monaslcre d'IIanier- conourent de lui les plus belles esperances, et ils
leve. Deja il s'elait applique a eci irc. II elait de la resolurent de ne confier son education qu'a des
dynastie de Blankemburg. II fut confie par ses pa- mains habiles. Rheinard, son grand-oncle, eveque
icnts aiix religieux dTiameiievc pour y etudier les dTIalberstadt, fut consulle surle choix dcs maiircs
lettres. L'amour de la science donl il eiait embrase qui devaient le fornier a la fois a Ia culturc des
l'y relint ensuite, malgre ses parents, jusqu'a ce que lettres et a la pratique de la vertu.
la guerre s'elantallumee dans toute la Saxe, sous Les monasteres eiaient alors, en Allemagne, les
le regne de Henri, il songea a prendre la fuite. Cest seules ecales de la jeunesse.
pourquoi Feveque Rheinard Fenvoya a Paris. II en- Les premieres semences des Iettres avaient etc
tra dans le inonastere de Saint -Yictor, el il y Dxa jetees au inilieu de cette societb encore barbare par
son sejour a causede la grande multiiudedesdoctes un pauvre missionnaire. Le sol de FAllemagne ne
personnages qui 1'habilaienl. t fut pas steiile. Bientbt des hommes illustres appa-
Enfin, une chronique d'nalberstadl, ecrite a la rurent et semblerent preparer pour leur patrie un
main, et en lalin, par un religieux de ce monas- age de civilisalion etdegloire:Raban-Maur, disciple
tere, a peu pres a Fepoque de la guerre de trente d'Alcuin, et supeiieur a son mailre par sa science;
ans, nous fouruit un nouveau document dans la vie le savant Hatlo, condisciple de Raban-Maur a l'e-
de Rheinard. «Alors fleurit, a Paris, le fameux cole de Tours, et son successeur a Fabbaye de Ful-
Hugues de Saint-Yiclor, chanoine" regulier de For- H de; Yalfrid Strabon: Eginhard d'Odenwald, qui
dre de Sainl-Augustin, Saxon d'origiue et de la fa- s'efforce de reproduire la precision de Suetone, quil
mille de Blankemburg, homme tres-verse dans les avait choisi pour modele; Godcschal, ecrivain fe-
divines Ecritures, el qui n'avait pas d'egal dans la cond mais lemeiaire; Regino, casuiste habile;
philosophie seculiere. Rheinard Fenvoya a ses frais Otlfried, qui assbuplit avec bonheur la rudesse de
eludier a Paris, a' cause de ses talents et des trou: sa languc malernelle, fleurirent dans les abbayes
Vtlesde Saxe. J fondees par saint Boniface.
Ainsi, les traditions de Feglise d'Halberstadt, du Mais les invasions refoulees ou contenues par le
monaslere dTIamerleve et de Fabbaye de Saint-Yic-' bras puissant de Charlcmagne recommencerent.
tor se confirmeut les unes les aulres. Elles forment Elles detruisirent les monasteres, disperserenl les
un temoignage imposant qui ne laisse aucun doute ' savanls, brulereiit les bibliolheques et ramenerent
sur la veiitable palrie de Hugues. la barbarie, qui pesa de nouyeau sur le sol de la
Elles peuvent meme se concilier avec le recit de Germanie jusqu'a Faveiiement des princes saxons.
Robert de Torigny, cite par dom Mabillon. Ce chro- Avec eux les monasleres sorlent de leurs ruines,
niqueur nous dit, en effet, que Hugues elail Lorrain. non plus, comme autrefois, dans la mysterieuse
Mais nous savons que les lii.toriens de cette epoque \ obscurite de la foret de Fulde. Le barbare n'avait
comprennent, sous ce nom? la Flandre el une parlie pas epargne ces beaux arbres qui abritaienl le cou-
de la Saxe infeiieure. Cest ce que prouve un pas- venl; leurs cloltres s'elevaient dans les grandes
sage du moine de Jumiege, rapporte par Garzon ; villes et pres des palais qu'habitaient les preials ct
ee sont a peu pres les memes paroles que celles de les grands duroyaume aBrandebourg, a Havelberg,
Tabbe du monl Saint-Miehel. a Naumbourg, a Ripeii, a llagdebourg. Des ecoles
« Parmi ceux qui accouraient a Saint-Yiclor, naquirent de loules parts. .Adelbold en fonda une a
eiait Hugues, Lorrain, ainsi nomine parce que la Utrecht, ou le fils de Henri I" vint eiudier les lan-
Lorraine et la Saxe sont limitrophes. J gues anciennes, la dialectique et la poesie. Liege
Quant au manuscrit_.de la bibliotheque d'Ancliin, possedait des gymnases coniies aux moines que tout
qui fait naitre Hugues a Ypres, en Flandre, 011peui clerc etait oblige de frequenler. Breme avait pour
presumer, sans trop de lemeiile, que Fhistorien a ecoliers des princes danois et des fils de faniille.
eie induit en erreur, et qu'il lui "assigne cette ori- Dans le couvenl de Saint-Michel etait une ecole
gine, parce qu'il parcourut les ecoles de la Flandre de grammaire dont Feveque avait redige les statuts.
SQuimeil avail parcouru cclles de la Saxe. Au reste, APaderborn, Feveque Meinwerke avait appele des
5LV PROLEGGMENA. XLVI"
pfcilo.ophes, des rheieurs, des geometres, des mu- A.1'orateur de celui du rheteur ou du sophisle. Je cal-
siciens et des poetes. L'Universite de Cologne etait culais, je tra^ais avec de noirs charbons des figurss
connue de toute 1'Allemagne; elle avait pour prolee- sur le pave. Je dembnlrais dairement les proprieies
teurie frere meme de Fempereur Olhon, Bruno, un de Fangle oblus, de 1'angle aigu el de Fangle droit.
des' hommes les" plus savanls de son sificle. Dans J'appienais a mesurer la surface et la solidite des
ces differenles ecoles onunissait Feiude des auteurs figures. Souvent je passais les nuits a contempler
profanes a ccHe<le FEcrilure sainle et des Peres. les astres; souvent, accordant mon magadam, ]'6-
Les rnoines en multipliaienl les copies qui eiaient ludiais la difference des sons et je cliarmais mon
deposes dans les bibliotheques que "chaque eveque esprit par la douceur de 1'harmonie (4-9)..
formait dans son diocese. On ne se bornait pas seu- Celte vie palsible el laborieuse avait pour lui
lemenl a Fetude cl a Fimitalion des anciens, la re- tant de cliarmes, qu'il resolut de s^y consacrer irre-
connaissance inspira des poete. qui chanlerenl les voeablement.il embrassala regle deSaint-Auguslin,
belles aciions des princes saxons, vainqueurs des malgre les conseils de ses parents, qui rcvaient pour
barbares et prolecieurs de la science (47). lui une antre dislinclion quecelle des lettrcs. Cedant
Les plus eeiebres ecoles de la Saxe etaient a ce qu'il croyail etre la voix dc la Providcnce, il
celle du monastere de Hirschau, retablie par.Adal- ^ tvavaillait, sans le savoir, plus surcment a sa gloire.
bert de Calba, el illustree par Guillaume son abbe, Comte de Biankem.iurg, il se fbt illustre, par sa va-
philosophe profond, dialeclicien habile, excellent ieur, sur un champ de bataille, ou par sa sagesse,
Inusicien, astronome, etle pius savanl hommede dans le' gouvernement de son comle; mais sa re-
son siecle; celle du monastere d'Erford, celle du -lommee, comme une voix repelee par Jes cchos ^es
raonaslere de Ilsembourg, fondee par Hercaud, son montagnes, serait allee s'affaiblissant, et peut-btre
abbe, iilustre par les Savanls qu'_lle reunit dans ne serait jamaisparvenue jusqu'a nous. Maintenant,
"son sein (48). son nom est inseparablemenl tini a dcs choscs qui
L*eveque Reinard prefera pour Hugues, son ne- ne perirent pas; a la sciencc theologique dontil fut
veu, le monastere de Saint-Pancrace de Hameifeve. ie restaurateur, aux noms immorlels de Pierre
Ceiaitune des fondations dont il avait enrichi son Lombard et de saint Thotftas, qui le regarderenl
diocese. 11y avait appele les cha.ioines de Saiut- toujours comme leur maitre.
Yictor, dtnit il connaissail lapiete et les lalenls. Sa Cependant les gnerres politiques et religieuses
coufiance ne fut point Irompee : les victorins ap- qui s'eleverent sous Henri IV vinrent le troubler
porterent a Hamerleve les vertus religieuses el l'a- *g dans sa retraiXeetTobligerent a quilter sa patrie.
mour de Feiude. Le monaslere de Saint-Pancrace Reinhard, son oncle, lui conseilla d'aller chcrchera
fut pour la Saxe entiere une ecole de sagesse et de faris la-science «l la paix quil ne trouvait plus en
science. Lcs chaiies de fondation de Feveque d'Hal- -5axe. HugilCsparlit donc, comme aulrefois Abra -
ierstadt nous apprennent -qu'-elle etait frequentee ham, disent ses anciens biographes. Hugues, son
par unenombreuse jeunesse. oncle, coiisentit a le suivre dans son exil. IIs par-
Ce fut au milieu de ce mouvement -itteiaire et coururent ensemble la Saxe, la Flandre et la Lor-
scientifique, qui devahv eire bientbt ralenti par la raine. Partout ils furent accueillis avec empresse-
iruerreVivile, que Hugues entra dans Ie monastere lnent et aVec honneur, a cause de la noblesse de
de Hamerleve pour y commencef ses etudes. II y leur naissance. Ils se rendirent ensuite a Saint-Vic-
irouva un sejour conforme a ses talents et a ses tor de Marseille, puis a Sainl-Yictor de Paris, ou
goAts. II manifesta, dans un age tendre encore, son Hugues allait en quelque sorte relrouver ses anciens
ardeurpourla science. «J'ose affirmer, di.-il, dans maitres et les anciens eniules de ses travaux.
ses livres didasi:aliques, que je ri'ai rien neglige de €e fut sous le gouvernement si prospere de Gil-
ce qui pouvait minstruire. J'ai appris plusieurs duin que Hugues de Blankemburg vint demander
choses qui paraitraient a quelques-uns frivoles ou j) asile a 1'abbaye de Saint-Yiclor avec son oncle,
menie ridicules. Je me souviens qu'elanl encore venbrable par son age et par ses vertus. Le nom
scolaslique, je nFefforcais de rctenir les noms de de sa famille n'y etait point inconnu. Le souvenir
lous les objets qui lombaient sous mes regards ou de Reinhard y etait encore vivant et loujours cher
qui servaient amnon usage. Je croyais cette connais- aux chanoines. Sa jeunesse, la roalurite precoce de
sance necessaire pour eiudier leur nature. Je reli- son esprit, les connaissances qu'il possedait deja,
saischaque jour qtielques parties des raisonnements la douceur de son caractere et la politesse de ses
que jVais brievement notes par ecrit, afin de gra- mosurs qui rcspirent dans ses ecrits, les faligues
verclans ma memoire les pensees, les questions, Ies d'un long ct penible voyage, les douleurs de Fexil
objeclions et les solutions que favajs apprises. durent inteiesser en sa faveur el lui concilier tous
Souvent jinstruisais une cause, je dispbsais une les cceurs. II fut reou avee joie, el les chanoines fu-
conlroverse; je distinguais soigneusement Fofficede renl fiers de nosstder au milieu d'eux un jeune
(47)Pieces.justifiealives a la Vie>de Lulher, par 204 et 205-
M. .ivr_in, 1.1, p. 520. (491 Didascal. lib. vi, cap. 5, t. II, col. 799.
(48) Uurter. Vie de Gregoire VII, tom. I pag.
SLvn IIUGO DE S. YICTORE. 5UiK
homme d'une famille si noble et si illnslre, et qui, A « que Dieu m'a faites pendant tout le cours de ma
par les qualites dc son esprit et de son cceur, fai- t ^ie jusqu'a ce jour. nulle ne peut nfetre plus
_ail concevoir les plus belles esperances. . douce, plus suave, plus agreable que celle quil
Nous ne savons rien de la vie de Hugues a Saint- « daigne m'accorder cn ce moment. Beni soil le
Victor, sinon quil continua ses eiudes sous le « Seigneur, mon Dieu pour Feternite. i
prieur Thomas, successeur de Guillaume de Qham- « Apres ;ces paroles, il demanda humblement
peaux, quil succcda lui-meme _. son maitre dans Fabsolulion de toutes les fautes qull avait pu com-
Fhonorable fonetion d'ecolatre, el quil la remplit mettre contre Dieu. Je la lui donnai et je le laissai
avec gloire _jusqu'a sa mort. reposer selon ses desirs. Je m'eloignai de son lit.
Osbert, chanoine.de Saint-Vietor, qui exercait « La nuit suivante, a peu pres au cliant du coq,
les fonctions dinfirmier, nous a laisse le reeit tou- son etat devint.plus grave; ses forces s'affaiblirenL
chant de ses .derniers_inslanls dans une lettre a un J'accourus a lui; rsa premiere parole fut sur Ie sa-
autre chanoine, nomme Jean. Nous la traduisons lut de son ame. Lorsque les freres qui etaient pre-
teile que nous la lisons dans dom Maiiene. senis, lui eurent donne Fabsolution, je lui suggerai
« A Jean, son frere cheii en J.-C, frere Osbert, I_apeiisee de recevoir Fonction sainte, illademanda
salut dans le Seigneur. ' B avec joie. II ordonna lui-meme de preparer sans
« Yotre picte vous a inspire lc desir, tres-cber delai tout ce qui etait necessaire. Tout etant pret,
frere, cFapprendre de moi quelques details' sur Ia le jour commencait a luire; les frcres s'etant reu-
mort de votre chcr maitre Hugues, alin de connai- nis se rendirent aupres de lui, selon la coutume,
tre, selon la verile, quelle a lcte sa coiiduite dans en recitant des psaumes el des oraisous. Alors, je
sa derniere maladie. lui demandai s'il voulait recevoir Fonction de mes
« Recevez donc ce que vous avez desire sainte- mains, ou sil prefeiait atlendre le seigneur abbe»
raent, justemeiu et pieusement en toutes manieres. II elail alors absent, mais on 1'avail mande et il
Yous souhaiteriez peul-etre un long recil; vous devait se rendre promplement aupres du malade.
desireriez connaitre toutes les circonstances de sa II repondit : « Faites ee que vous devez faire, puis-
mort. Je ne puis loul vous dire. Je vous raconlerai « que vous eies ici rassembles. J Un grand nombre-
ccpendant ce que j'ai vu; car, si je ne me trompe, de religieux, de inoines, de chanoines reguliers,
vous ne me demandez que ce que j'ai vu et entendu de pretres, et d'autres ciercs elaient aceourus, piu-
moi-meme. siours laiques memes etaient presents.
« Je ne vous parlerai point de la sincere, entiere f. « Apres lui avoir adminislre Fextreme-onclion^
ct parfaite confession qu'il a faile au seigneur abbe je lui demandai sil voulait recevoir le corps de
et a moi-meme avec assez de soin, ni des larmes Notre-Seigneur. On ne le lui avait pas apporte,
abondantes quil a versees, ni de Ia grande eontti- parce quil avait communie Favant-veille. < Mo»
tion de son coeur, ni des frequentes actions de grace « Dieu! s'ecria-l-il avec une espece dindignation,
quil rendait au Seigneur J.-C. pour sa maladie « vous me demandez si je veux recevoir mon Sei-
presenle, laissant echapper souvent de son cceur « gneur! courez a Feglise et appoiiez-moi promp-
ce cri de louange : Soyez beiii Seigneur mon_Dieu, « tement le corps 'de mon Maitre. J Lorsque j'eus
dans Feternitb. Je rapporlerai de suite ce qu'il a execute ses ordres, je nFapprocbai de son lit, et
dit et ce quil a fail dans les derniers instants de lenant le pain sacre de ;Ia vie eiernelle entre mes
sa vie. Tel sera le sujet de mon entretien avec mains : „« Adorez, Iui dis-je, el reconnaissez le
vous. corps de voire Seigneur. J Alors, se levant aulant
« La veille du jour oii il quilta cette vie, je vins quil le pouvait, et elendant [les deux mains vers
a lui le malin, et _c lui dcmandai comment il se le saint-saerement, il dit: « J'adore en votre pre-
trouvait. « Bien, m'e dit-il, pour 1'amcet pour le « sence mon Seigneur, et je le recois comme mon
« corps. J 11 ajouta : i Sommes-nous seuls. Je 3 « salut. J Apres avoir cousomme liiostie sainte, il
« lui repondis : Oui. — Avez-vous eciebre la sainte demanda une croix qui etait pres de lui, el 1'ayant
« messe? — Oui.—Approchez el soufflez, sur ma prise entre ses mains, il traca sur mi-meme le
< face en forme de croix afin que je recoive le signe du salut, et, Fayant devotement embrassee,
s Sainl-Esprit. J —Je le fis comme il le desirail. il reposa sur ses levres les pieds du^crucifix, et le
Aussitbt, rejoui et fortifie, je crois, par FEsprit- lini longtemps ainsi; comme s'il efit recueilli dans
Eaint, il dil avec transport: « Maintenant je suis sabouche le sang qui avait deeoule des blessures
r cn paix, maintenant je marche dans la veiite ef duSauvcur; il s'y attachait comme un enfant au
« dansla purele, maintenant je suis eiabli sur le sein de sa mere, et il le sucail en repaudant des.
< roc, et rien nepeul desormais m'ebranler; main- torrenls de Jarmes.
t tenant, que ie monde entier vienne avec ses plai- « II yeut un instant de silence, apres quoije
« sirs, il n'aura point mon estime, fut-il tout en- lui rappelai ce verset de la sainte Ecriture : Je re-
« tier ma recompcnse;; pour lui je ne ferai rien mcts mon ame entre vos mains. II crut que je Fin-
« conlre Dicu ; maintenanl je reconnais la miseii- terrogeais et que je lui en demandais 1'expljeation ;
« corde de Dicu a mon egard. Dc ioufes les graces il repoiidil: « Le Seigneur Jesus, sur _le point de
b PROLEGOMENA. _.
-ILIX
i sortir de ce monde, dil a son Pere : Je remcts. _. produits, ajoute : « Le plus celebre et le plus re-
t i?iDH_»«_entre vos tnains, et son Peie la regut. . nomme de tous fut Hugues; harpe du Seigneur,
— Et vous, repliquai-je, qui etes aussi sur le point organe du Saint-Esprit, unissant les grenades,
de sorth? de ce monde, vous devez prier que Dieu symbble des vertus, aux clochettes, symbole de !a
recoive volre ame. A cette parole il recueillit un predication. II porta un grand nombre de chreiiens a
instant ses forces, puis, poussant des soupirs que ""la pratique du bicn par son exemple el par sa pieuse
tousentendirent, il prononea ces mols : «Seigneur, coiiversation; il leur donna la science par sa doc-
« je remets entre vos mains et volre puissance cet trineaussi douce que Ie miel. II- creusa un grand
« esprit que vous m'avez donne el que j'ai recu de nombre de puits d'eau vive par les livres qu'll-
- vous. t 11_d.it et se tut.-Son heure derniere ap- composa, avec autant de finesse que de suayiie,
prochant, et ne pouvant proferer une parole, il se sur la foi etsur les mceurs. II decouvrit les secrets de
recueillit encore, puis repreriant ses esprils il com- la divine science. Sa memoire est demcuree parmi
menca a parler," mais sa voix presque eieinte ne nous comme un parfum delicieux, comme u'n miel
pouvait se faire entendre: Je lui demandai ce quil odoriferant, comme un concert dans un festin,
disait; il repondit d'une voix claire : « Je Fai ob- comme un navire qui porte a la posterite des fruits
tenu. J Je dis: t Qu'avez-vous obtenu?.. » II n'e- 8 abondants (52). »
tait plus. Cetait le 11 du mois de fevrier de Fannee Tritheme nous le represenle comme un homme
1158. II fut enterre dans le cloitre, pres la porte tres-verse dans les sainles Ecritures, sans egal
de Feglise (50). » Dans la suite ses restes furent parmi les anciens dans la philosophie, comme un
transporles dans une cliapelle nieme de Feglise. autre Auguslin, comme le plus ceiebre docteur de
On y exposa un tableau contenant la liste de ses son temps, d'un geiiie penetrant, elegant dans son
ouvrages avec celte epitaphe :_ style, aussi venerable par ses moeurs que par son
eiudition (53-55). Onlui allribua mfime des miraeles.
Conditus hic tumulo doctor celeber.rimus Hugo II est certain quil fut aussi veneie a cause de sa
Quem brevis eximium conlinet urna virum.
Dogmate prmcipuus nullique secundus amore saintete, qu'il* fut honore a cause de sa science.
Claruit ingenio, moribus, ore, stylo. - La posterite qui ne le connait que par ses ^iuvrages .
n'a point dementi le temoignage universel de ses
Uue anecdote singuliere rapportee par Thomas contemporains.
dc Cantimpre, et fidele echo des traditions popu- CHAPITRE IV.
iaires, nous apprend quil etait d'un temperament -. PHILOSOPHIE DEHUGUES. KAPPOItTDE LA PKILOSOPHIE
faible et delicat. Un chanoine de ses confreres, ET DELATnEOLOGlE.
dit-il, le conjurait pendant quil vivait encore de - Aristote ne regna pas seul au moyen age; Plaion
lui apparaitre apres sa mort. « Yolontiers, lui re- eut ses dlsciples; et depuis Boece, qui semble avoir
pondit Hugues, si ce pouvoir m'est accordb par la voulu concilier les deux ecoles rivales, la chaine
vie et par la mort du Sauveur. > Sur ces entre- des philosophes platonieiens ne fut jamais com-
faites, il meurt.Peu apres, il se montre a son ami pletement brisee. A cble de la scolastique s'eleve
quil'attendait.-« Me voici, lui dit-il, demandez ce et se "developpe le myslicisme. Hugues de Saint-
que vous voulez;"je ne puis m'arreter. > Le cha- "Yictor fut un des anneaux de celte chaine et Fun
noine tremblant, et pourtant plein de joie, lui Jdit: des plus illustres mysliques du xn° siecle ; il
< Comment vous trouvez-vous, cherjami ? > Hugues professa la doclrine de Plalon, noii pas telle que
repondil: « Tres-bien maintenant; mais parce que, ce philosophe Favail enseignee, mais telle que saint
pendant ma vie, j'ai refuse de recevoir _la disci- Augustin Favait corrigee, purifiee et completee par
pline, il n'est peut-etre pas un demon de Fenler qui le dogme eatholique.
ne m'ait violemment frappe quand je passais par Ce n'est point loutefois dans les ouvrages pure-
le purgaloire. > Le narraleur ajoate quil n'avail ]) menl pliilosophiques de notre Yictprin quil faut
point eie soumis a cet exercice de penitcnee parce chercber le platonisme. On cullivait peu, a son
quTI avait une chair tres-tendrc et une nature de- epoque, la philosbphie pour elle>meme. La science
licate (51). sacree etait presque Funique matiere sur laquelle
Sa memoirefut longlemps cherelaux chanoiues s'exer?ait Factivite inlellectuelle; ou du moins
de Saint-Yietor. Son nom est souvent cite dans toutes les autres sciences ne servaient que de pre-
leurs annales avee veneration et amour. Mais sa paration a Fetude de la theologie.
gloire s'etendit bien au dela des cloitres de son Heureusement la .theologie n'est pas ennemie
abbaye. H "fut eerlainement un des liommes _les de la philosophie. Ces deux sciences ne sont point '
plus illuslres de son temps par sa vertu et par sa conlraires. Sil en etail ainsi, il faudrait necessai-
science. Jacques de Yilry, dans son Hisloire occi- rement faire son choix, adopter Fune et rejeter
dentale, apres un eloge pompeux de la communaute 1'autre. Car, si Funeest bonne, Fautre serail mau«
de Saint-Yictor et des grands hommes qifelle a vaise; si Fune est utile, Fautre serait uuisible ; si
(50) Vie de Hugues au tom. I de ses ceuvres. (52) Hist. occid. cap. 28.
(51) Hist. univers. Paris, tom. II. (53-55) Hist. univers. Paiis, tom. II, pag. 7_8.
LI HUGO DE S. YICTORE. m
Fune contribue au developpement de Fespril, hu- A dire, les sacreraents et Ies observances religieuses,
main, Fautre enlrainerait les societes vers leur de- soient diffeientes, ceux qui preeedent et ceux qui
cadence. Mais cette hoslilile n'exi.ste point; lemoin suivent, lous, ranges autour du menie roi, cam-
Clement d'AIexandrie, Origene, saint Augusfin, batlent sous le meme etendard, poursuivent le
saint Anselme, saint Thoraas et tanl d'aulres qui meiiie ennemi et remportent la meme victoire. La
ont si bien su les concilier., Elles sont deux lumieres science de Ia crealion, c'esl la philosophie; la
allumees au menie foyer et qui eclairent la meme scienee de Ia restauration,-.e'est la theologie (57).
voie ; eiles sont deux sceurs qui se donnent la Si la philosophie etla thcologie ont pour objet,
roain, et la donnent a.Fhomme pourle conduire vers 1'uue la connaissance scientifique du monde natu-
la meine iin." rel, el Fautre la connaissance scienlifique du monde
Le simple expose de la doctrine de Hugues sera surnaturel, elles Irouvent cn lui ce qui les distln-
un lemaignage nouveau, en faveur de cetle veiile gue et ce qui les unit. Elles sont distinctes, puisque
que tant d'homnjes.eclaires s'efforcent d'etablir au- ces deux mondes sont dislincts ; elles sont unies,
jourdiiui. puisque ces deux mondes sont la manifestation du
Le point de depart esl evidemment la nolion meme Yerbe de Dieu.
mbmede la science. D
Hugues developpe cette verite qui nous decouvre
« La scicuce, selonHugues, est leresultat natu- le lien secret qui rattache et subordonne lime Jt
rel de 1'exercice des facultes de Fame ; elle se di- Fautre ces deux brancbes de la science universelle
vise en deux branehes principales, la theologie pro- et qui nous en montre Fexcellence.
prement dite ct la philosophie qui comprend tous La philosophie, dit-il, est Faniour de la sagesse,
les arts (56)* > de cette sagesse qui n'a besoin de rien, qui est un
Ces deus. parties de la science se distinguent Fune esprit vivant, la seule ct premiere raison de .outes,
deTautxe par Ieur objet. t Dieu, dil-il, a fait deux choses. Cest Filluminalion d'un esprit infelligent
ceuvres qui embrassent Funiversalite des etres : la par cette sagesse qui Faltire et qui Fappelle.
creation e.lareslauralion. Par lacrealion les choses Cesl une espece d'amitie entre un espril pur et la
qui n'etaienl pas ont pris naissance; par la restau- Divinile (58).
ration, celles qui etaicnt sont devenues ineilleures. Ailleurs il explique chaque lerme de sa defi-
La creation est donc la production du monde et de nition.
tous ses elements. La restauralion est 1'incarnation La philosophie est Famoar de la sagesse qui n'w
du Yerbe, et tous les sacrements, ceux qui Font Q besoin de rien. Par ces mots, il faut entendre la
precede depuis le commencement du monde, ct sagesse divine, qui ne peut eprouver aucune ne-
ceux qui Fnnt suivi el qui le suivront encore jus- cessile parce qu'elle ne perd rien de ce qu'elle con-
qu'a la consomiriaiion des temps... Car le Verbe tient, ciu'elle conlemple loui d'un seul et meme re-
fait chair est notre roi ; il est venu dans cemonde gard, le presenl, le passe et Favenir
pourcombattre le diable. Tons les sainls quifurent Elle est appelee un espril vivant, paree que rien
avant sa. venue sont comme les soldats qui mar- iFefface ce qui est imprime dans la raison divine ;
chentdevant saface ; etceux qul sont v.enus apres elle n'est sujelte a aucun oubli."
lui et qui viendront encore, sont les soldats qui le Elle est la raison premiere de toutes choses, parce
suivent. II est lui-mbme au centre de son armee, que toules choses ont ete formces _. sa res-
marchant au milieu de son bataillon ; et, qtioique semblance (59).
dans une si graude multitudc, les armes, c*est-a- La philosophie, selon Hugues, est donc la con-

(56), Didascalic. lib. i, cap. l.tom. H, col. 741, nibus pra.ce_entium ct subsoquenlium populorum,
(57; De sacramentis, Prolog. Ilb. i, cap. 2, loin. omnes tamen uui regi militare et unum vexillum
II, col. 183 : « Duo sunt opera in quibus universa scqui probantur et liostem unum persequi et una
eonlinenlur qua. facta sunt. Primum est opus con- D vietoria coronari. tn his omnibus opera restaura-
«lilioni- ; secundum cst opus restauralionis. Opus tionis considerantur in quibus divinarum Scriplu-
conditionis cstquo factum est ut essent quse non rarum tota ve.sat,urintentio. Mun.danaisive s__cu)a-
erant. Opus restauralionis est quo faetum esl ut res scriplurae materiam habenl opera conditionis.
melius essent qua. perierant. Ergo opus condilionis Divina Scriptura materiam habet opera restaura-
est crealio mundi, cum omnibus elementis ; opus tionis. >
restaurationis est incarnatio Yerbi eum oinnibus (58) Didascalic. lib. i, cap. 3, tom. II, col. 745 :
sacramentis suis ; sive iis qua, prsecesserunt ab ini- « Est aulem philosophia amor et sludium et ami-
tio saeculi, sive iis qua. subsequuntur usque ad citia quodammodo sapientia.:.. Est autem hic amor
iinem mundi... Yerbum enim incarnatum rex no- sapienlia?, intelligentis animi ab illa pura 'sapienlia
ster est qui iu hunc mundum venit cum diabolo illuminatio, et quodaainiodo ad seipsam retracta
- pugnaturus ; et omnes sancti qui ante ad\entum tio alque advocaiio, utvideatur sapienliaj stiuiium
cjus fuerunl quasi milites sunt ante faeiem regis divinitatis et pura. mentis illius amicitia. >
pra.cedentes, et qui poslea venerunt et vcnieut (59) U. ibid. lib. n, cap. i, loin. II, col. 751 :
usque ad Dnem mundi mililes sunt regem suinn « Phiiosophia est amor sapientiae qu_3 nullius in-
subsequenles. Et ipse rex medius est iu exercitu digens, vivax mens, et sola rci um primajva ratio
suo,"hinc inde vallatus incedens et slipatus agmi- est... Quod autt'm additur, quce nullius indigens,
nibus suis. Et licet in hac tanta multitudine diver- vivax mens el sola rerum pi imoiva rnlio esl, divina
g« armorum specjes in saciamcntis el obsenalio- &apienlia significatur, quce propteiea nuliius intji-
u„ PROLEGOMENA. LIV
«aissance et 1'amour de la raison ou de la sagesse A de Fame soit elle-meme ; ear elle a en elle-meme
dc Dieu manifestee par la crealion. Cette sagesse le mouvement de la vie; elle ne lerecoitpas d'une
ifestpas dislincte de Dieu": c'est son intelligence, autre -creature. Cependanl Fame humaine esl in-
c^est son Yerbe, c'est son Fils eternellement engen- feiieure a -la vie qui esl Dieu en"trois choses,
dre 4ans le sein de son Pcre. parce qu'elle est.mobile, qu'elle a un commence-
"Bans son Commentaire de VEvangiie de saint Jean ment et qu'elle peut avoir une fin. La vie de Dieu
il explique ce passage ": « Toutes choses ont ele est immuable-;clle n'a ni commencement ni fin.
faites parleTerbe, elrien decequi a ete fait n'a Cestpourquoielleest seule vie veiitable. Cesl ce
ete fait sans Iui; la vie etait en lui. i Apres avoir qui fait dire a 1'evangeliste que ce qui a ete fait est
rapporle les deux versions de ce texte il adople celle vie en lui, c'esl-a-iiire que Dieu a prevu loutes che--
de .saint Auguslin, et il dit : « Toutes choses ont ses dans Feternite, et quil les a faites mobiles dans
eie faites par lui, rien n'a cte fait sans lui -; ce qui le lemps; car Dieu, par la sagessequi est en lui,
a etefait etaitvie en lui. Puis il ajoute (60): a tout dispose de toute eternite, et ce quil a dispo-
- « De peur qu'on lFassimilatDieu aux creatures se de toute eterxiite, il Fa accompli dans le temps,
et qu'on ne crut que Ia mutabilite est en lui comroe Ainsi, toutes choses ont recu Ia vie et Fexistence de
B la
elle est en elles, Pevangeiiste
" montre d'abord quii sagesse de Dieu. II est done.jusle de dire qu'elles
a cree toutes choses changeantes , sans per- etaient vie la d'ou elles ont tire la vie; ou bien en-
dre son immutabili.e. Car c'est de lui ouil est core, la fut Ia vie, parce que tout ce qui a ete fait,
dit : a ete fait selon la sagesse de Dieu qui est la vie de
Immolusque manens das ipse moveri. loutes choses. Elle etait Fexemplaire de Dieu, el le
De mbme que Fouvrier coneoit dans son esprit monde eniier a ete fait a Fimage' de cet "exem-
«n type qui demeure et qui ne .change point avec plaire. Cest le monde archetype a limage duquel le
Poeuvie qui le manifeste au dehors, ainsi Dieu, monde sensible a ete fait. II ne faul pas dire en ef-
creaieur de toutes choses, comprend, de loute fet quil y a des idees. dans lintelligence divine -qui
elernile. dans sa sagesse, toutes les choses qu'_l sont au-dessous du Createur el au-dessus de la
devait faire, et cette sagesse est invariable. La creature; iln'yarien en,Dieu qui ne soit Dieu.
similitude entre 1'intelligence de Fouvrier et la II ne peut y avoir diversite de propriete laou rien
"raisori divine n'est donc pas parfaite. Dans le con- n'est que 1'etre. En Dieu etre et vivre est une meme
eept de Fouvrier il y a mouvemenl, parce quil y a chose. Cest pourquoi il est une essence pure, sans
suecession et varialion. Dans la raison de Dieu il Q partie etsansproprieles.
n"y animouvement ni variation, Dieu etant lui- On reconnait dans ce Commeiitaire le diseiple de
K.eme sa propre raison. Cest pourquoi il est dit saint Augustiu bien plus que celuide Platon. Mais
quil dispose tout suavement, c'est-a-dire sans mou- c'est uu disciple intelligent, qui n'est pas simple-
vemeni et sans labeur. Celle suavite fait dire a ment 1'echo de Fenseignemeni de son maitre: il
Fevangeliste, que ce qui a ete fait, est vie en lui, l'a medite, il l'a compris, il l'a goute; il ne le re-
car le Pere a la vie en lui; c'est pourquoi la vie produit pas comme un compilateur servile, peni-
qui est en lui differe de la vie de Fhomme qui est blement et lourdenient, mais avec liberle, aisance
Fame, et de la vie meme de Fame ; quoique la vie et une originalite quilui est propre.
gere dicitur, quia nihil minus continet, sed semel anima. ipsa sit;" motum enim vivendi in se habet,
el sinml omnia inluetur praUerita, prassentia et fu- non ab alia crealura contrahit. Sed tamen ipsa ani-
tura. Vivax mens, idcirco appellatur, quia quod ma avita, qua. Deus est, in tribus inferior est, et
"semel in divina sit ratione, nulla unquam obli- quod mutabilis est, etquod initium habet, et quod
vione aboletur. Primmva rerum ratio esl, quia finemhabere potest. Vita-^vero Dei et invariabilis
ad similitiidinem cuncta forniata sunt. >
- ejusAdnot. ^st nec initium habet nec finem. Unde sola vera
elucid. in Ev. Joann. cap. 2, tom. I, n vita est. Ut dicit cvangelista, quod factum est in ip-
(60)
col. 854 : -Ne quis secundum creata Deum inspice- " so vita eral, id est.Deus a quo omnia, quod ab
ret, ufquemadmodum mutabilitas in ipsis est, sic a.terno providit, immutabiliter tempore complevit.
sit in creante, ostendit ipsum immutabiliter omnia Deus enim per sapienliam, qua. ipse esl, omnia ab
mutabilia creasse. Nam ad eum dicitur : immotus- seterno disposuit," et disposita tempore complevit.
que manens...Sicut enim, dum artifex menie couci- Unde et a sapientia Deiomnia et vitamet esse
pit, similitudo manet, nec mutalur, re mota, sic habenl; unde et bene ibi vita esse dicuntur quia
creator omnium-Deus ab a_lerno sapientia sua om- inde vitam contrahunt. Yel ibi vita fuit quia juxla
nia comprehendit qusecunque factuius erat, sed sapientiam Dci quse vita omnium est, factum est
immutabiliter. Unde non est omnimodo similitudo omne quod factum est. Hoc enim exemplar Dei fuit
inter inenlem artificis et menteni divinam, quia in ad cujus exemplaris similitudinem tolus mundus
conceptu artificis molus est; quia prius et poste- iste sensibilis factus esl. enim dicendum.
riuset sic vaiiatio. ln coniprehensione vero divina est quasdanl rationes inNeque mente divina esse
rnillus est motus, iiulla variatio, cum ipse Deus s.t infra Creatoretn et supra creaturas consistentes.-
ipsa comprehensio. Unde dicitur quod ipse disposuil Nihil enim in Deo estquod Deus non sit, ijeque
omnia suaviler, sine motu scilicct el labore. Pro- varietas proprietatum ibi polest esse, nbi nihil
pier hancitaque suavilatem dicitur ibi vita esse quod nisi esse est. Est enim Deo iclem esse THvivere. .
factum est; habet enim Pater vilam in scmetipso. Cnde et "simplex csseiitia esl carens partibus U
Unde vita qux in ipso esi differt a vita hominis proprielalibus. »
qus. aiiima est, el a vita animaycum lamen vita
LV HUGO DE S. YICTORE. LVI
Saint Augustin a oeveloppe Ia meine doctrine A. . ten. en preuve de leur opinion cetle parole de
cu commentant le nieine passage ; et il le faisait FEvangile selon saint Jean : « Ce qui a ete fait en
tians des circonstances qui monlienl de quelle lui elait vie. > Saint Augustin rejeile cette lecon,
importance elle etait a ses yeux.Ce ircsi pas en et il veut qu'on lise, non pas « ce qui a ete fait
effet dans quelque savant commentaire,- dans un en lui etait vie; » mais « ce qui a eie fait eiail vie
traitb dogmatique ou en presence d'horomes d'eiite en lui. j
exerces aux meditations de la science; c'est dans Que veut dire cela? ajoute-t-il. La terre a ete
nn discours populaire, dans une instruction fami- faite, et elle n'est pas vie.- II y a dans la sagesse
liere et au milieu de simplcs fideles. li ne la con- elle-meme une certaine idee spirituelle par laquelle
sidbrait done pas conime une de ces speculations la terre a eie faite, et celte idee est vje. Je vais ex-
oiseuses, de ces theories arbitrairos pcrmises dans pliquer comme je pourrai ma pensee. Un artisan
les bcoles, mais bannics des chaires chretiennes. fait un meuble : il a d'abord ce meuble dans son
Ce n'etait pas non plus ainsi qu'cile etait acceptee art; il concoit dans son esprit tidee d'un meuble,
par la foule qui se prcssail aulour de lui. On ne car s'il n'avait pas cette idee, eomment pourrait-il
sait ceque Pondoit adnurer davantage, ou de la Fexecutei? 11le ferait sans savoir ce qu'il fait, sans
souplesse du genie du saint docleur, qui s'efforce " intelligence et sans sagesse.
de rendre sensibles ces veiites si sublimes, pour Mais cette idee qui est dans son esprit n'est pas
les faire peuetrer dans des intelligences simples le meuble qui frappe nos regards. Elle est iiivisible
«t quelquefois inculles, ou" de Faviditb de ses dans Fart. Elle sera visible tians Fouwage. Elle
auditeurs, qui ne se lassent pas de Fentendre , passe dans Fouvrage, cesse-t-elle d'elre dans Fea-
ctqui, dans leur enlhousiasnie, Finterrompent prit de Fouvrier qui Fa concue.
par de frequents applaudissements. Elle a ete exprimee par Fouvrage, et elle est de-
Nous rapprochons ce passage de celui de Hu- meuree dans Fart. Car ce meuble, qui est l'o_uvre
gues; il nbus fera connaitre commentTe disciple exterieure de Fouvrier, peut tomber cn pourriture,
.avait s'approprier lcs lecons du maitre (61). «Tou- et Fouvrier peut en faire un nouveau sur le meme
tes choses ont ete failes par le Yerbe, et sans lui modele. Distinguez donc avec soin le meuble dans
rien n'a ete fait. Mais comment tout a-l-il ete fait Fart et le meuble dans Fouvrage. Le meuble roale-
par lui ? Ce qui a ete fait etait vie en lui; si tout ce riel et physique n'est pas vie, quoique tres-reel;
qui a bte fait est vie en lui, n'affirmons-nous pas mais le meuble dans 1'art est vie, parce que Fame
que tout est vie. Quelle chose, en effet, qui n'ait Q de Fartisan, oii sont toules choses avant qu'elles
etefaite par lui? Non-seulement toul a eie fail par soient mauifestees, est vie.
lui, tout a eie fait en lui. Mais, si tout ce qui a ete De meme, continue le saint docleur, de meme,
fait a _t_ fait enlui, et si tout ce qui a ete fait en lui tres-chers freres, la sagesse de Dieu, par qui tout
est vie, la lerre est vie, le bois est vie... On ne peut a ete fait, contenait toules choses selon Fart avanl
ledire, de peur que la secte grossicre des mani- qu'elle le fit. Cest pourquoi, tout ce qui a ele fait
clibens ne se presente a nous et nous dise qu'une par ce nieme art n'est point.vie en soi; mais tout
pierre a vie, quiine muraille est animee, qu'une ce qui a ete fail__estvie dans le Yerbe. Yous voyez
petile corde, que la laine et les vetements ont une la terre, cette terre est dans Fart. Yous voyez le
ame. Cest en effet ce quils enseignent dans leur ciel, le ciel est dans 1'arl. Yous voyez le soleil et Ia
deiiie; et lorsqu'on les refute et qu'on les confond, lune, ils sont dans Fart. Au dehors, ils sont corps;
ils recourent aux saintes Ecrilures et ils appor- dans Fart, ils sont vie. Comprenez, si vous le pou-

(61) Traci. in Joan. Ev. 1 : e Omnia, ergo, fra- cam : si enim in arte non haberet, unde illam fa-
ires, omnia otnniuo per ipsum facta sunt, et sine ipso bricando proferret? Sed arca sic est in arte, ul non
factum est nihil. Sed quomodo per ipsum facta u ipsa arca silqua. videtur oeulis. In arte inxisibililer
sunt omnia? Quod facium esl in illo vita est. Potest est, in opere visibiliter erit. Ecce facla est in opere;
cnim sic dici, quod factum est in illo vila est. Eigo nunquid deslitit esse in arte? Et illa in opere facla
totum viia est, el sic pronunliaverimus. Quid eniin esl, et illa manet quae in arte est : nam potest ilia
noii in illo faclum est?... Si ergo omnia in illo, arca putrescere, et iterum ex illa quae in arte est,
fratrcs charissimi, et quod in illo factum esl, vita alia fahricari. Attendile ergo arcam in afte, et ar-
est': ergo et terra vita est, ergo et lignum vita est... cam in opere. Arca in opere non est vita, arca in
Inhonestum est sic intelligere, ne rursum nobis arte vita est; quia vivit anima artificis, ubi sunt
subrepat eadem sordidissima sectaroanich_?.orum, et omnia antequam proferantur.
dicat quia habet vilam lapis, et habet animani pa- « Sic ergo, fratres charissimi, quia sapienlia D_i,
ries et reslicula habet animam et lana et vestis. So- per quam facta sunt omnia, secundum arlem con-
lent enim delirantes dicere, et cum repressi fue- linet omnia, antequam fabricet omnia; hinc qua.
rinl et repulsi, quasi de Scripturis proferunt, di- fiunt per ipsam arlem, non continuo vila suut,
centes : Ut quid dictum est, quod faclum esl in illo sed quidquid faclum est, vita in illo est. Terram
vila est?... vides : est in arte terra; ccelum vides; esl in arte
« Quid est hoc? facta est terra, sed ipsa teira cosium : solem et lunam vides; sunl et ista in
quse facta est, non est vita : est autem in ipsa sa- arte : sed foris corpora sunt, in arle vita sunt.
pientia spiritualifer ralio quaedam qua terra faeia Yidete si quomodo poteslis; magna enim res dicta
est; hsec vita est. Quomodo possum dicain charitaii est. J
VQ-tivc: Faber facil arcam. Piimo in arte habct ar-
LVII PROLEGOMS.NA. LVUI
vez, ajoute saint Augustin, car je vous ai dit une 1A pas (65)... Le monde en effet esl un livie ecrit par
grande veiite (62). » le doigl meme de Dieu. Cliaque creature est coinnie
Eti effet, il vient de poser le fondement d'une un signe, non point dinvention humaine, mais eia-
grande et belle philosophie. Hugues est persuade, bli par la volonte divine. Un ignorant voit un livre
comme son maitre, de Fimportance de cette doc- ouvert; il apercoit des signes, mais il ne corinait
trine.Tl Ia reproduit sous toutes les -formes dans ni les letlres ni la pensee qu'elles exprimenl. De
plusieurs de ses ouvrages. roeme Finsense, Fhomme animal qui ne percoit pas
Bans son Traiti des Sacrements, il dit: « Toute les choses de Dieu, voit la forme exlerieure des
creature a une cause et une image dans la raison de crealures visibles, mais il ne comprend pas les pen-
Dieu et dans sa providence elernelle. el c'est par sees qu'elles manifestent; Fhomme ^pirituel, au
cette cause et sur le modeie de celte image qu'elle a contraire, sous cette forme exterieure et sensible,
ete creee en sa subslance. Mais il y a une grande conlemple et admire la sagesse du Createur; de
difference et une grande distance entre avoir une meme que dans un seul et meme ouvrage, Fun vante
ressemblance et une image en Dieu, et avoir Dieu la couleur ,ou la forme des lettres, Tautre loue la
pour ressemblance et pour image. Qttoique rien en pensce qu'elles expriment. Ainsi il est bon de con-
Dieu ne soit moindre que Dieu, different de lui ou B ' templer assidumenl et d'admirer les oeuvres de Dieu,
autre que lui, autre chose est d'elre fait a la res- mais seulement pour eelui qui sail faire servir Is
semblance de Dieu et d'etre semblable a lui; car beaute des choses corpprelles a un usage spiri-
toutes choses etaient en Dieu avant qu'elles fussent tuel (66). » La creation est donc la manifestation
• eu elles-memes. Elles elaient enlui selon laraison, de la pensee et de la sagesse de Dieu, jeomme la
la cause et la providence d'ou elles devaient passer parole est la manifestation de la pensee et de la sa-
aFexistence (65). » gesse de Fhomme, ou comme Foeuvre est la mani-
A la medilation de celte magnifique doctrine, son festation de la pensee et de la sagesse de Fartiste..
coeur s'echauffe, son esprit s'exalte; il ne sait com- Le monde est un grand livre; il est un discours
iiient exprimer les sentiments d'admiration et d'a- qui revele la gloire de Dieu el sa puissance. Donc
mour qui se pressent dans son ame. Fbomme doit lire dansce livre; il doit ecouter ce
« Le Yerbe bon el la vie sage qui a fait Ie monde, discours et s'elever ainsi a la connaissance du
dii-il, se manifeste dans la contemplation dela erea- Createur, non-seulement par deduclion, comme on
tion. Le Yerbe lui-meme etait invisible,. et II s'est s'eleve de Feffet a la cause, mais par contemplalion,
rendu visible, et il a eie vu' par ses oeuvres (64). <„ comme on s'eleve du signe a la chose signifiee, de
Oh! que ne puis-je comprendre dans ses delails et la parole a la pensfe. '
cxprinier aussi dignement la beaute des creatures Tel etait Fordre primilif. Mais lintelligence hu-
que je Faime avec ardeur...; il m'est doux et agrea- maine, affaiblie par le pechc, languissante et ma-
ble, c'est pour moi un bonheur ineffable.de traiter lade, s'arreie presque toujours a Felement sensible
souvent ses matieres. Celte etude eclaire ma rai- et grossier, au signe exleiieur et maleriel. La crea-
son, delecle mon anie, excite mon cceur, en sorte tion lui est devenue tenebreuse; c'est un voile qui
que, ravi d'admiration, je m'ecrie avec le Prophele : a cesse pour elle d'etre transparent. Elle vit de
Que vos oeuvres sont belles, Seigneur! vous avez sensations plus que de veiites; elle est plus dans
fait loutes clioses dans votre sagesse... Yous m'avez le contingent et le mobile que dans le necessaire ct
rejoui dans vos ceuvres; je triompherai dans les Fimmuable. La partie animale domine et tient en
travaux de vos mains! Que vos oeuvres sont belles, captivite la partie inteliigente. Cest pourquoi Dieu
Seigneur! que vos pensees sont profondes! Liiom- a voulu-faire, par Fincarnaiioii, une nouvelle ma-
me insensb ignore ces choses; il ne les comprend nifeslation de son Yerbe, qui fril toul a la fois une
(62) Augusi. in Joannem. (66) Idem ibid. : « Quematlmodum si illitleratus
(65) De Sacramenlis, lib. i, pars v, cap. 3, tom. I)
] quis aperlyin librum videat, figurasaspicit, litleras
II, col. 247 : « Licet oninis crealura in ratione di- non cognoscit; ita stultus et animalis hoino, qui
vina et in providentia __terna ipsius causam el si- non percipit ea qua. Dei sunt, in visibilibus isiis
.nilitudinem habuerit ex qua et secunduin quam crcaturis foris videt speciem, sod intus non intelli-
perfecta sit in sua substantia. Sed magna differentia git rationem, Qui aulem. spiritualis est et omnia
est et dislantia magna similitudinem in Deo ha- dijudicare potest, in eo quidem quod foiis consi-
bere, et ipsum Deum similitudinem habere. Quam- deral pulchritudiiiem operis, intus concipil quam
vis enim in Deo nihil esse possit quasi minus aut miranda sitscientia Crealoris. Et ideo nemo est cui
diversum aut aliud a Deo, longe tamen aliud-est fa- opera Dei mirabilia non sint; dum insipiens in eis
ctum esse aliquid ad similitudinein ipsius quod in solam miratur speciem. Sapiens autemper id quod
Dco est, et in raiione ejus et in providentia ipsius, foris videt profundam rimatur divinae- sapientia}
ct faclmn esse ad similitudinem Dei et Deo similem cogitationem. Yelut, si iri una eademque scri-
esse. Nam in Deo quidem omuia erant antequam ptura alter colorem seu foimalionem figurarum,
essent in se secundum ralionem et causam et pro- commendet, alter vero laudet sensum et signi-
videnliam ex qua futura erant. > ficationem. Bonum est ergo contemplari et ad-
.64) Didascalic. lib. vn, cap. I, tom. II, col. mirari opera divina; scd ei qui rerum corpora-
811. liuni pulchritudinem in usum novit vertere spiri-
(65) Didascalic. lib. vn, -cap. i, toai.- II, col. tualem. >
814.
LIX HUGO DE S. YlCTOllE. _,__
reparation et une continuation de la creation. A j le sens ciait tout exterieur Et lTicmme fut plaea
Nous lisons dans le Commentaire de la Hiemrchie au milieu, et il eut un sens inteiieur et un sens cx-
divine : « Deux signes ont eie proposes a Fhomme terieur; un sens interieur pour les choses invisibleg
pour parvenir a la connaissance des choses invisi- et un sens exleiieur pour les choses visibles. Au
bles, Fun de la nature et Fautre de Ia grace. Le dedans, le sens de la raison; au dehors, le sens de
signe de la nalure est le monde visible; le signe de la chair, afin qu'il put entrer et contempler/ sortir
la grace est Fhumanile du Verbe. Tous deux mani- et contempler encore; au dedans,ia sagesse; au
festent Dieu, mais tous <ieux n'en donncnt pas Fin- dehors, Foauvre de la sagesse; 'et quil fut recree
telligence. La nature, par sa beaute, revelc son an- par cette double contemplation; quil vit, et qu'il se
teur, mais elle ne peut illuminer les yeux malades rejouit, et quil aimat, et quil louat. La sagesse
de celui qui la contemple. LTiumanile du Sauveur etait un paturage interieur, les osuvres de la ,sa-
est une manifestation et un remede; elle rend la gesse un paturage exlerieur. Et le sens de Fhomme
lumieie aux aveugles. Jesus fit de la boue avec sa fut admis a parcourir Fun et Fautre et a trouvei
salive, il oignit Ies yeux de 1'aveugle, Faveugle se dans Fun et dans Fautre son aliment. Illes parcourt
la.a et il vit. Quoi de plus? II voyait et il ne con- par la connaissance, il s'en nourrit par Famour. La
naissait pas. Jesus lui dit : Cest nioi, celui qui B sagesse etaitun livre ecrit au dedans; les oeuvres
vous paiie est Ie Fils de Dieu (67). > de la sagesse etaientuu livre ecrit^iu debors (68).
- II dit ailleurs: « Liiomme possede un double Ces deux sens, dont parle Hugues, sont evidem-
sens; l'un s'exerce par les organes du corps; par nient la scnsation et Fidee subjective ou Papprehen-
lui nous sommes mis en relation avec les choses sion de la verite. La sensation correspond au monde
exteiieures et sensibles; Fautre est la raison; elle physique, et Fidee au monde spirituel, qui n'est
sious met enrapportavec les choses spirituelles et aulre que le Yerbe meme de Dieu dont le monde
invisibles.» Les anges 11'ont que le second, les physique n'est que la manifestation. La sensation
brutes que le premier, et les hommes Fun et atteint le signe; Fidee, la chose signifiee. Le son
1'autre. de la parole frappe Foreille et fait naitre une sen-
Les anges, dont le sens etait interieur, contem- sation dans Fame, et Ia lumiere illumine Fintelli-
plaient les choses interieures, et par elles cellesqui gence. Cette separation netle et profonde de la sen-
_.aient au dehors. Les brutes, dont le sens elait ex- sation, de Fidee et de la nature propre de 1'une et
teiieur, n'atteignaient que les choses visibles qui de Fautre, eiablit une belle harmonie entre la nie-
-taient au dehors, mais_non les choses invisibles, c laphysique et la psychologie de notre Yictorin, et
qui eiaient interieures. Ceux, en effet, qui voient nous decouvre le plan de Dieu dans la creation du
les choses inyisibles voient en elles les choses vi- mende. Ln effet, dans Fetat actuel de Fhomme, par
sibles, parce que les choses visibles sont connues suile d'une loi qui n'est qu'une eonsequence de Fu-
par les choses invisibles ; mais ceux qui voient les nion de F&meet du corps, la sensation et 1'ideesont
ehoses visibles ne voient pas en elles lcs choses iu- iiiseparables. La sensation, aveugle par elle-meme,
visibles, parce que le sens par lequel les choses in- est toujours accompagnee de Fidee, et c'est par Fidee
visibles sont percues comprend les choses infe- que nous connaissons toutes choses, c'est-a-dire
rieurcs dans celles qui sont supeiieures; mais Ie par le Verbe de Dieu, qui est la lumiere iHuniinant
sens par lequel nous atteignons les choses visibles tout homme venant en ce monde. Ainsi, la sensation
ne comprend pas les choses supeiieures dans celles ratlache a Fame le corps dont le monde physique
qui sont infciieures. Ainsi, il y avait une creature n'est que Fextension; de meine que Iidee rattache
dont le sens etait tout inleiieur, et une autre dont 1'ame a Dieu. Par la sensation, le corps prend part a

67) In Explanatione ccelestis hierarchia. magni ea similiter invisibilia qua. intus erant. Quoniam
Dionysii cap. 1: « Duo simulacra erant proposita qui invisibilia vident in ipsis visibilia vident quo-
honiini in quibus invisibilia videre potuisset: unum D niani invisibilius visibilia cojgnoscuntur; sed non
uatura., et unuin gratia.. Simulacrum natura. erat aaque qui visibilia vident, invisibilia in eis vident,
species hujus muiidi; simulacrum autem gratisa quia sensus quo visibilia continguntur, in infimis
erat humanitas Yerbi; et in utroque Deus monstra- summa 11011capit. Sic itaque una erealura erat
batur, sed non in uiroque intelligebatur, quoniam cujus sensus tolus intus erat, et alia creatura erat
natura quidem specie sua arlilicem demonstravil, cujus sensus totus foris erat. Et positus est in nie-
sed coiitemplantis oculos illuininare non potuit. dio homo ut intus et foris sensum haberet, intus ad
lluinanilas vero Salvatoris et medecina fuil ut caeci invisibilia, foris ad visibilia; inlus per sensum ra-
Iiimen reciperent et doctrinam pariler ut videntes tionis, foris per sensum carnis;-ut ingrederetur et
agnoverent veritatem. Lulum fecil ex sptito et lini- contemplaretur et egrederelur et contemplaretur;
Mt oculos c__ci;el lavit et vidit: et quid postea ? inlus sapientiam, foris opera sapientiae; ut ulrum-
Deindc videnti el noiidum cognoscenti ait: Ego que conteniplaretur et utrinque reficeretur, videret
snm, el qui loquitur tecum ipse est Filius Dei ct gauderet et amaret et laudaret. Sapienlia paseua
(Joan. ix).> iutus erat, opus sapientise paseua foris erat. Et ad-
(68) Desacramenlis, lib. 1, pars vi, cap. 5, tom. II, missus est sensus hominis ut arl utrumque iret et
col. 266: « Angeli quorum sensus inlus erat con- in utroque refectionem iuveniret. Iret per cognilio-
tcmplabantur quo_inlus erant et per ea qua. foris nem, reficeretur per dileclionem. Sapienlia liuer
crant. Bruta aniuialia quorum sensus foris erat erat scriptus iiilus, opus sapienlite liber erat scri-
coiUingebant vi.ibilia qua3 foiis craut, sed non per ptus foris. »
LXI , PROLEGOMENA. LXII
la vie intellectuelle dc Fime; par Fidee, Fame par- A fut ecrite d'une autre maniere, encore au dehors,
ticipe a la vie ifilelleciue.le de Dieu, puisque la afln qu'elle parut avec plus d'evidence, qu'elle fut
nieme veiite, qui est le principe de la vie de Dieu, connue avec plus de perfeclion, que 1'oeil de
cst le principe de la vie de Fame. Kous saisissons le Fhomme fut illumine a celte nouvelle _criture,
lien qui unil toutes les ereatures entre elles et les parce qu'il s'eiait obscurci a la premiere. II fit donc
crealures a Dieu, et nous entrevoyons la sublime un seoond ouvrage apres le premier, et ce second
hieiarchie des eires. Hugues developpe cette pensee ouvrage fut plus lumineux, parce que non-seulement
dans ce langage allegorique qui lui est si familier: il reveia, mais il eclaira. 11pfit Ia chair sans perdre
« Moise, dif-il, monta sur la montagne, et Dieu des- la diviniie, et il ful comme un livre ecril pour le
cendit sur la montagne. Si Moise ne fut pas montc sens exterieur et pour le sens interioui : au dehors,
et si Dieu ne fut pas descendu, ils ne se fussent Fhumanitc; au dedans, la divinite, afin quil fut lu
point rencontres.» II y a dans ce recit de grands au dehors par Fimitation, et au dedans par la con-
mysteres. Le corps monle et Fesprit descend; teuiplalioii; au dehors pour reparer notre vie, el au
1'esprit monte et Dieu descend. Le corps, en mon- dedans pour nous donner la felicite; au dehors
tanl, s'eieve au-dessus de lui-meme; Fesprit, en pour le merite; au dedans pour la joie; au dedans,
descendant, s'a'baisse au-dessous de lui-meme; puis au commencement il etait le Yerbe, au dehprs, il
il s'eieve au-dessus de lui-nieme, et Dieu sfabaisse fut le Yerbe fait chair, et il habita parmi nous. Ce
-au-dessaus de !ui-meme en descendant. Le corps livre etait donc nnique, une seule fois ccrit au de-
s'eleve par le senliment; Fesprit descend par la dans, et deux fois au dehors; une premiere fois par
sensualite; il monte par la contemplation, et Dieu la creation du monde visible, une seconde fois par
s'abaisse par la revelation. II y a theophanie dans la Fincarnation ; la premiere fois pour nous rejouir,
revelalion, intelligence dans la contemplation, ima- la seconde pour nous gueiir; la premiere fois pour
ginationdanslasensuabilile, danslesens,instrunient la nature, la seconde comme remede a la faule; la
de la sensualite et origine de Fimagination. Yoyez, prcmiere fois pour entretenir cette nature, la seconde
ajoute-t-il, Fechelle' de Jacob; elle eiait appuyee sur fois pour la reparer et la bealifier (70).
Ia terre et son sommet touchait le ciel. La lerre, La creation et Fincaraalion sonl ainsi les deux
c'est le corps; le ciel, c'esl Dieu. Les esprits s'eie- grandes oeuvres de Dieu. Elles sont Fune et Fautre
ventpar la contemplalion des choses infeiieures aux la manifestation de son intelligence et de son Verbe.
clioses supeiieurs, des etres corporels aux etres Mais dans Ia premiere nous le connaissons par ses
spiriluels, parle moyen des sens^l de la sensualite; C oeuvres, comme nous connaissons la pensee de
a Dieu, par le moyen de la contemplalion et de la Fartiste par les productions de son art; dans la se-
reveialion. Dieu s'appuie sur le sommet de 1'echelle, conde, il vient personnellemenl a nous. Lapremiere
afin dincliner Ies choses superieures vers Ies choses est un livre ecrit de sa main, la seconde est plutbt
inleiieures (69). une parole sortie de sa bouche. Dieu a voulu asso-
Tel-est, selon Hugues, le plan de Dieu dans la cier Fhomme a Faccomplissement de ses oeuvres,
preniieie manifestalion de sa sagesse par Ie monde comnie il Favait associe a sa vie en lui communi-
naturel, le premier livre daus lequel il ecrivit son quant sa verile. II conlinue, par lui, a ecrire dans-
nom, aiin que touie inlelligence pul le lire, et en le ce grand livre et a y tracer des mols nouvcaux.
lisaut, le connaitre, et en le connaissant le glo- Qu'esl-ce que Finstitulion de la famme, si ce n'est
lifter. Fassociation de Fhomme a 1'action de Dieu perpe-
Hugues ajoute:«La Sagesse voulutcnsuite qu'elle tuant el conservant le genre humain? Qu'cst-c_.que

(69j Deunionecorporisetspiritus, tom. III,col. 285: (70) De sacramentis, lib. i, pars vi, cap. 5, tom. H,
« Ascendit Moyses in moniein et Deus descendit in col. 266 ima : « Yoluit autem postea adhuc alitcr
moiitem. Nisi ergo Moyses ascendisset et Deus de- D scribi foris sapientia ut manifestius videretur et per-
scendisset non convenissent in urium. Magna sunt fcclius cognosceretur ; ut oculus hominis illumina-
in his omnibus sacramenta. Ascendit corpus et relur ad scripturam secundam quoniam caligaverat
descendit spiiitus. Ascendit spirilus et descendit ad primam. Fecitergo secunduni opuspost priinuin
Deus. Quo ascendit corptis superius est corpore; et illud evidentius erat quia non solum demonstra-
quo descendit spiritus inferius est spirilu. Rursum vit, sed illuminavit. Assumpsit carnem non amiltens
quo ascendit spiritus superius est spiritu, et quo divinitatem ; et positus est liber scriptus inlus et
descenditDeus inferiiis est Deo. Corpus sensu as- foris, humanitate foris, intus iir divinitale, ut foris
cendit, spiritus senstialitale descendit. Ilem spiritus legeretur per imitationem, intus per contemplaiio-
ascendit contemplalione; Deus descendit revela- nem ; foris ad sanitatem, inlus ad felicitatem ; forls
lione. Theophaiiia est in revelatione, intelligentia in ad mentem, intus ad gaudium; inlus in principio
contemplaiione; iinaginatio in sensualilate; in sensu erat Verbum, foris Yerbum caro factum est et habi-
inslrumentum sensualitalis et origo imaginationis. tavit in nobis. Liber ergo unus erat semel intus scri-
Vide sealam Jacob : in terra stabat et summitas ptus et bis foris. Foris primo per visibilium condi-
ejus coelos tangebat. Terra, corpus, coelum, Dcus, lionem, secundo foris per carnis assumptionem ;
ascendunl aniim conteniplatione ab infimis ad sum- primo ad jucunditatcm, secundo ad sanitatem ; pii-
ina, a corpore ad spiritum, medianle contemplalione mo ad naturam, secundo contra culpam; primo ut
ct rev.lalione. Dominus autem scalseinnititur ul ad natura foveretur; secundo ut-vila sanarelu; ct na-
infima suprema inclineiUur. » lura beatiiicaretui'. >
LXIII HUGO DE S. VICTORE. Lfe;. "
Farl? qu'est-requePaiiiste?que sont ses oeuvres, A qui voit par son inWen; ainsi, la lumiere verilable,
sinon des paroles reveiatrices d'une idee ? L'artisle dontparle FEcriture, se repand surtousles hom-
prend de la matiere brute, uii marbre, une pierre ; mes, brille pour tous, les illuraine tous. Mais ies
il la travaille, il la faconne, il lui donne un visage. uns voient seulement par sou secours, les autres
Mais ii y a un type interieur qu'il fixe du regard de la voient elie-meme. Les mechanls sont eclaires
son intelligence et qui guide sa main et son art. Ce pour voir tout, exceptecelui qui les fait voir; les
type est reproduit; il est passe dans lamaiiere, il autres, au contiaire, pour voir celui qui leurtient
en est la forme, il en fait Funite et Ia beaute. La lieu de lumiere; en sorte que lui rapporiant les di-
malierc Fexprime, elle le revele, et, si je sais lire vers objets de leurs connaissanecs, ils n'aiment
cette ecriture, s'il y a en moi quelque chose de qu'en lui lout ce quils voienl, el Faiment lui-meme
.'arliste, cn contemplant son ouvrage, je contemple au-dessus de tout ce qu'ils voient. Tous les hom-
son idee, je participe a sa jouissance. mes donc parlicipent a cetle lumiere, mais ceux-la
Mais ce type lui-meme est-il. quelque chose de d'une maniere plus excellenle qui ont le bonheur de
reel? Esl-ce une pureimaginalion, une simple mo- la connailre elle-meme. »
dification de mon' ame? Non: Fari est plus que Nous ne pouvons qu'indiquer ces pensees qui res-
1'ecliod'une sensation aveugle, et le sentiment du sortent nalurellement de la doclririe de Hugues et
beau est d'un ordre plus releve que les jouissances qui la completent. Cest assez pour nous montrer
malcrielles. 11a son siege dans la paiiie supeiieure commenl il concevait le plan geneial de Dieu daes
deFame; Fbtre ininlelligent ne 1'ajamais connu ni loutes ses oeuvres, et dans ce plan la distinction et
jamais eprouve. Si ce type a une realite objective, Funion du monde naturel et du monde s^urnaturel,
esl-ce Fintelligence qui_ Fa cree? Mais comment et par suite de la philosophie et de la theologie.
riiomme, qui ne peul produire la malieie informe, Elles se distinguent et s'unissent dans leur objet,
qui n'a sur elle que le pouvoir de la modifier, et qui est la veiite; elles se dislinguent, parce que
cncore dans certaines limites, comment creerail-il Dieu a donne une double manifestation de cetie
cette idee plus excellente que la maliere, puisque verite dans Ia crealion el dans Fincarnation; ellcs
c'esl elle qui lui donne son, unite et sa beaule. s'unissent, parce qu*iln'y a qu'une verile eternelle,
Reste donc a reconnaitre que Fartiste ne fait que la indivisible, infinie, qu'une lumiere qui illumine tout
contempler. Mais elle n'est pas parce quil la voil, homme venant en ce monde, qu'une sagesse et
il la voit parce qu'elle est : elle etait avant quil la qu'un Yerbe de Dieu. Cest Funile, Fidentite et Fi-
decouvril; elle eiail eternellement dans Fintelligence C nalterable purete de la veiile qui unit loutes les in-
diviue. telligences entre elles, qui les rattache a Dieu, et
Nous comprenons maintenant Ia sublimite des qui eiablit, dans le monde intellectuel, une sainte
arts et la dignite de 1'artiste : ils nous apparaissent et vivante harmonie.
comme cominuant Poeuvre de la creation. Dieu A ces deux ieveiations correspondent deux CGn-
trouve et contemple en lui ces types eternels des naissances qui sont entre elles comme leur objet,
btres; Fhomme est oblige de les ehercher en Dieu. Fune naturelle, Fautre surnalurelle, distinctes, mais
Dieu les possede comme un bien propre et nafurel; unies; distinctes eomroe les revelations elles-me-
Fhomme comme un bien eiranger qui lui est com- mes; unies, puisque c'e_t Ia meme faculle qui recoit
munique. Dieu cree la matiere qui doit exprimer sa Fune et 1'aulre. Hugues les reconnait^ il constate
pensee, Fhomme la recoil comme il recpil Fidee. il Fexistence de Ia raison, en menie temps que Fexis-
«ne cree rien, il ne fait qu'unir Fun a Fautre. Inspi- tence de la foi communiquee a la raison pour la
res par la religion, les arts accomplissent dans For- guerir et la perfeclionner... « II y a, dit-il, deux
dre surnalurel une oeuvre semblable. modes, deux voies, deux manifestations par les-
Yoici encore un passage remarquable, il est lire quelles, des le principe, Dieu cache s^est livre au
du traite De sapientia Christi, el de sapientia Chri- D cceur de Fhomme : la raison humaine ella icvela-
'
sto. t Le Yerbe ctait la sagesse Cette sagesse lion divine. La raison decouvre Dieu par une double
est la lumiere qui iclaire, selon FEcriture, tout iuvestigation : elle le decouvre en elle-merne et
homme venant en ce monde. Maisquoi, me direz- dans les choses qui sonl hors d'elle-meiiie. De
?ous, eclaire-t-elle aussi les meehants? Oui: parce meme, la revelalion divine manifeste par une dou-
jquil est encore ecrit que la lumiere luil dans les ii- ble inspiralion Dieu qui etait ignore ou en qui on
nebres, el que les iinebres ne Vont point comprise. n'avail qu'une foi douteuse. Elle indique ee qui
€ar, de meme quil n'y a qu'un soleil par qui tout n'etait point eonnu; elle affermit la foi en ce qui
est eclaire, quoiquil ne soit pas apercu de tout ceil eiait deja connu (71). LApbtre expose ces deux

(71) De sacramenlis, lib. i, pars. m, cap. 5, t. II, deprehendit, partim videlicet in se, partim in iis
col. 217 : i Modi sunt duo et duae viaeet manifesta- qua>,erant extra se. Simililer revelalio divina duplici
tioncs duae quibus a principio cordi humaiio latens insinuatione eum qui nesciebatur vel dubie crede-
proditus estct prajdicatus oecultus Deus: partim sci» batur et non cogniumi indicavit et pariim crettitKH;
licet ratione humana, paiiim revelatione divina. Et asseruit. »
ratio quideni humana duplici investigalione Deum
LX-Y PROLEGOMENA. txvi
modes de.la manifestalion divine par lesquels Dieu A et en y adheiaht elle entre en possession de Ia vis
est connu de 1'homme par la raisoit humaine et par naturelle ou surnaturelle, selon que cette verife,
la revelalion divine. Ce qui esl connu de Dieu, dit- qui lui est communiquee, appartient a l'un ou a
il, etait manifesti en eux. — LApbtre parle des Fautre de ces deux ordres. Mais son aclivite ne se
philosophes paiens.—Dieu le leur a rivile. II ajoute : borne pas a ce premier acte; elle etudie cette veiile"
Les choses invisibles de Dieu, manifeslies a Vinlelli- qu"elle possede, elle la contemple, clle 1'analj'se,
gence par la criulion du monde, sonl devemiesvisi- elle Fapprofondit, elle la rend plus sienne, elle s'il-
bles par les choses qui onl eie faites. Lorsque FApb- lumine, elle s'echauffe et se vivifie a ses rayons;
tre dit : Ce qid ilait connu de Dieu, c*est~a-dire elle se transforme, en quelque sorte, en elle-meme .
Intelligible, il montre que tout n'etait pas cache, comme le pur crislal sillumine aux rayons du soleil,
eomme aussi tout n'elait pas connu. Lorsquil dit repand autour de lui la lumiere et Ia chaleur, et,
que ce qui etait inlelligible de Dieu a eie manifeste sans perdre sa nature, devient comme un autre so-
en eux et non pas a eux, il monlre clairemeut que Ieil. Ce travail est Foeuvre de Ia science. Donc,
celte manifestation leur a eie faite non-_eulement toute science qui repose sur d'aulres fondements
par la revelation divine, mais eneore par la raison esl fausse; lout philosopho ou theologien qui lui
humaine (72). " donne pour base un principc eoiitrairc a ces veiites
Peu impone que Hugues enlende bien ou mal la premieres, ou qui, dans la seiie de ces deductions,
pensee de FApbtre, uous n'examinerOns que sa doc- arrive a des consequences qui leur sont cbnlradic-
trine personnelle. Or, il est evident qu'il reconnait toires, eleve un edifice sur le sable, ou renverse
la valeur de la raison nalurelle, et quTl ne preseiue - d'une main ce quil construit de Fautre. Si dans
la revelation divine que comme un secours qui lui Fordre surnaturel ces premicrs principes s1appellent
est donne, et qui, loin de la deiruire, la perfec- principes de la foi, Fautorite qui les conserve, sans
tionne. empecher leurs developpemeiUs, ne rend pas la-
Au chapitre 5 il dit encore : « II faut consideier science impossible, elle la prolege au conlraire en
comment Fesprit humain, qui esl si eloigne de la maintenant dans ses justes limites.
Dleu, a pu conserver de si grandes .choses de Iui,- Ainsi, nous sommes ramenes au point de depart
dirige par la faison propre ou aide par Ia revelation de notre Victorin, la science est le resultat de Fexer-
dhine (73). cice de nos facultes; elle est essenticllement Fceu-
Quelques lignes plus bas :« La raison de 1'homme vre de Fhomme, comme Fintelligence et la foi sont
dirigee par ses propres lumieies ,' et avertie par les P essentiellement Fceuvre de Dieu. Les principes pre-
c-eatures naturelles el \isibles placees hors d'elle- miers de la raison et les principes de la foi sont
ui-tne, s'est elancee a la connaissance du vrai (74). immuables, mais la science est mobile'; ellejieut
Au chapitre 6 : « Etudions d'abord ce qui est progresser ou decroitre. Nous arrivons en meme
dans Ia raison elle-meme, parce qu'elle est le pre- lemps a cctte consequence : la philosophie et la
mier et le principal miroir ou elle contemple la ve- theologie sont unies el distincles comme leur objet
rite. En elle Dieu pouvait etre vu, parce qu'elle a et comme ieurs principes. Elles doivent marcher
elefaiteason image, et c'est parce que la raison ensemble saus.se combattre et sans se confondre;
humaine a ete faite a Fimage de Dieu qu'elle pou- elles ont la meme origine, ellcs conduisent a la
vait trouver par elle-meme celui par qui elle a ele roenie fin.
faite (75). CHAPITRE Y.
" Ces deux revelaiions dislinctes fournissent les H^THODE DEUUGUES. DE SONMVSTICISM
principes dislincts de deux sciences qui siiarmoni- La methode de Hugues se raltache naturellement
sent comme eux, niais ne se confondent jamais. auxprincipes generaux de sa doctrine. En effet, si
LTntelligence deliiomme ne possede parelle-mbme tous les etres sont des paroles revelatrices, si loutes
ni Fexistence, nl la verite. Dieu lui communique D lcs oeuvres exteiieures de Dieu forment un grand
Fune et Fautre. En recevant la verite elle y,adhere, livre qui exprime sa sagesse el sa verite, nous de-
" considerare qualiter mens
(72) De sacramentis, lib. i, pars m, cap. 5 : 218 : « Nunc oporiet
« Oirumque manifestalionis divinas modum quo vel humana qua. tam longe a Dco est, lanta de Deo>
ralione liumana Deus ab homine cognitus est vel potuerit comprehendere, vel ratione propria direcla,
revelatione divina liomini manifestatus exponit Apo- vel revelatione divina adjuta. »
stolus, dicens : quod nolum Dei erat manifestum (74) Id. ibid.
est in illis; Deus enim illis revelavit. Et deinde sub- (75) De sacramenlis, lib. I, pars m, cap. 6, col. "
jungit : Invisibilia enim ipsius a creatura mundi 219 : « Et primum quod in ea (ratione) erat, quo-
per ea qua. facta sunt intellecla conspiciuntur niam et hoc illi erat primum el principale speculum
cum enim dicit : Quod nohim Dei erat, id est no- veritatis contemplanda;, inspiciamus. In eo igitur
scibile de Deo, oslendit nec totum absconditurn, primum et principalius invisibilis Deus quantum ad
nec totum manifesluin. Cum vero dicit: manifestum manifestalionem expositum est videri poterat quod
est in illis, et non dicit, manifeslum est itlis, osten- illius imagini el similititudine proximum et cogna-
dit plane quoniam non so)um revelatione diviua lum magis factum erat. Hoc aulem ipsa ratio erat
quse facta illis fuerat, sed etiam ratione liumana in et mens ralione utens quo adprimam similitudinem
iilis quse erat nolius illis factum est. » Dei facta erat ut per se invenire posset eum a quo
(75) De sacramenlis, lib. i, pars m, cap. 5, col. facta erat. >
HVII HUGO DE S. VICfORE. LXVIII
sons arriver a leur connaissance comme on arrive .A.connaitrej par les creatures, celui qui les a fai.es.
par la parole a la connaissance de Ia pensee, et par Cest pourquoi elle eclaire 1'atae par Ia science, et
ie signe a la connaissance de Fidee, c'est-a-dire elle la remplit de joie.
par la medilation et par la contemplation. Aussi, Hugues distingue trois degres dans la meditation,
Hugues s'arrete avec complaisance a en tracer les la pensee, la mbditation proprement dite, etla con-
regles. Nous les retrouvons en mille endroils de tcmpialion. Au piemier degre Fintelligence s'ar-
ses ecriis. II Ies a recueillies et resumees lui-meme rbte _.Ia nolion geuerale des choses qu'elle pergoil •
dans un petit traile De Varl de mediler et de dire, au second elle fixe sou regard sur la verite elle-
que nous a conserve dom Martene. meme ; elle Fetudie et la considere avec soin • elle
Trois choses sont necessaires au vrai scolaslique s'efforce de la degager des ombres qui Fcnviron-
pour faire des progres dans la science : ceiiaines nent et de peiietrer ce qtFelle a de plus secret. La
disposilions dans la volonte, certaines qualites "dans conlemplation est la vue claireet libre de Fespril qui
lintelligence, et une sage culture. percoit sans nuages les verites jusqu'alors obscures.
La premiere disposition esl une grande estime de II elablit cette dislinction enlre la meditation et
•la verite qui nous porte a ne negliger aucune con- la contemplalion : Ia medilation a pour objet uno
J
naissance; la seconde est de ne point rougir d'ap- " verile encore obscure, el la contemplalion, une ve-
prendre, meme de ceux qui nous sont infeiieurs; la rite evidente. Dans la meditafion, Fesprit cherche
iroisicmc est de pratiquer Fhumilite quand on pos- a dechirer le voile; dans la contemplalion il jouit
sede la science. de la verite quTl possede. La conlemplalion com-
Les qualites de Fintelligcnce sont une nature heu- mence par les creatures, elle s'eleve au Createur et
reuse, prompte a saisir la «erite, et une memoire se repose en lui.
fiilele qui la conserve. La memoire se cullive par Dans le meme ouvrage il etablit trois autres degres
des exercices repeies. Pour la soulager et pour la dans la medilalion : la medilalion proprement dile,
rendre plus puissante il faut resumer ce qu'on lui la speculalion el la conleinplation.
confie; les deiails la faliguent et Fepuisenl. Dans la meditalion, le trouble des sens, et les
Le genie se developpe par la Ieclure et par la me- images qui s'elevent de la partie infeiieure del"4me
ditation qui sont les deux grands moyens par les- obscurcissant Fintelligence, il y a lutte entre Fesprit
quels la verite se communique a Finlelligence. et la chair.
La medilation commence par la lecture, mais Dans la specuialion l'iiitelligence a vaincu ; elle
elle n'est pas soumise a ses regles. Lintelligence ^-. domine les sens. Mais la premiere vue de la verile
aime a se donner une libfe carriere partout ou elle pure Feblouit. Transportee d'admiralion elle est
peut reposer ses regards dans Ia conlemplalion de agitee et comme hors d'elle-meme.
Ia verite. Elle se plait a chercher les causes lantbt EUe est calme dans Ia conlemplalion; elle gofite
d'un objet lanlbt d'un autre, penelrer les verites les delices dans la pleine possession de 1*verite;
les plus profondes, et a dissiper toute obscurite et elle est enivrce de bonheur.
toute incertitude. Dans ses Commenlaires sur VEcclisiasle, HugueS
La leclurc est le commencement de la science rend sa pensee sensible par une belle comparai-
et la medilation cn est le couronnemenl. Celui qui son (76) : « Le feu, dit-il, prend <3iflicilementau
aime la medilation et qui se la rend familiere par bois verl. Mais, si on Fexciie par un souffle il s'en-
de frequents exercices se procure une vie agrcable, flamme et s'attache a la matiere qu'on lui livre.
et se prepare, dans la tribulation, une grande con- Alors s"elevent de noirs tourbillons de fumee ; au
solalion. Cest elle surtoul qui ecarte de notre ame milieu, quelques* faibles Mncelles. Peu a peu Fin-
le bruit tumultueux des clioses terreslres, et qui cendie s'accroit, la vapeur est absorbee, la fumee
fait gouter, des cetle vie, comme les premices du se dissipe, et un eclal pur et brillaut apparait. La
repos eiernel. Dans la medilallon, elle apprend a D flamme victorieuse el pelillante parcourt le bucher.
r(76) In Ecclesiasl. hom. 1, tom. I, col. 117 med. invenit prauer so. Poslquam autem incendio id qtiod
t In meditatione quasi qusedam lucla csl ignoran- exurendem, concremalum a sua quodammodo na-
tia. cum scientia et Iumen vcritalis quoiammodo in tura totuni in ignis similitudinem proprietatemque
modia caligine erroris micat; vehit ignis in ligno transierit, lunc omnis fragor decidit, et strepitus
viridi,primo quidem difficile apprehendit; sed, cum sopitur; atque illa flammarum spicula e medio sub-
flatti vehenientiori excilatus fuerit et acrius in sub- lata tollunlur, sajvusque illo et vorax ignis cunctis
•jeclum maleriam exardescere coeperit, tuncmaguos sibi subjectis et amica quadam simililiidine concor-
quosdam fumosa. caliginis globos exsurgere et poralis, in alta pace silentioque componil; quia jam
ipsam adhuc modica. scintillationis flammam obvol- non invenit nec diversum aliquid-praHer se, nec
verevidimus; donec tandem paulatim creseent in- adversum contra se. Primum ergovisus esl ignis
cendio, vapore omni exhausto, et caligine dejecla cum flamma et fumo; deinde ignis cum flamma sine
splcndor serenus appareat. Tunc victrix flamma in fumo, postremo ignis purus sine flamma et fumo.
oiunem crepilanfis rogi congeriem discurrens, liber « Sic nimirum carnale cor nostrum quasi lignum
dominatur, subjectamque lnatcnam circumvolitans viride et nedum ab humore carnalis concupiscentia.
ac molli attractu perstringens lambendo exuril ac exsiccatum, si quando aliquam divini timoris seu
penctrat, necprins quiescit, quam inlima penetran- dilectionis scinlillam- conccperit, prinium quidem
do .uccedens tolum quodammodo traxerit in se quod pravis dcsideriis reluclanlium passionuni ctpenur-
- PROLEGOMENA. ixs
LXIX
Llbre, elle voltige autour du bois qu'elle domine; A.myslique a la recherche de la vciitb, c'est Ie desir
elleVeffleure, elle le peiieire, elle le couronne, elle ne de sa perfection ; car, pour lui, le but dela sciencc
se repose pas jusqu'a ce que, s'insiriuant Jans ses esl le piein developpement de ses facultes. Elle met
parlies les plus inlimes, elleait changeen elle tout ce Fintelligence en possession dc la verite qui est le
qu'elle a trouvehors d'clle-meroe. Mais lorsque tout princlpe de la vie, et elle donne a Famour son ob-
cst consumb, et que tout a-pris la ressemblance et la jet propre. LTntelligence precede, mais Famour suit
proprieie du feu, le bruit cesse, le petillement s'a- toujours parce que Fhomme est un etre aimant
paise, on enleve les lisons enflammes, et ce feu commeilest un etreintelligeiU.Lintelligencemarche
cruel el devorant, apris s'elre tout soumis, et, en a la coriquete dela verite; 1'amour se repose dans sa
quelque sorte, lout transsubslancie, par une ressem- jouissance; c'est le triomphe apres le combat, la
Llance amie, se tient dans une profonde paix et paix apres la guerre. Lintelligence commence Foeu-
dans un grand silence, parce quil ne trouve rien vre, Famour le couronne. La science ne doit jamais
qui soit differenl de Iui-meme, nul enneini qui le separer ces deux giandes facultes; elle doit develop-
combalte. Ainsi on voil d'abord du feu,~dela flam- per e( pcrfectionner Fune el ]'autre, autremenl clle
"me et de la fum.ee, puis du feu et de la flamnio ne cultiverait qu'une partie de Fhomnic, elle serait
sans funiee, eniin du feu saus flamme ni fumee. B incomplete.
» De meme notre cceur charnel est comme un La scolastique suit, il est vrai, une autre mar-
bois verl, il est encore peiieire par Fhumeur de la che; elle proceie par le raisonnement; Clle definit,
concupiscence. S"il recoil quelque eiincelle de la elledivise; elle rapproche les faits des principes;
crainte ou de Famour divin, les passions se soule- elle en deduit des consequeuces; elle emploie tour
vent, c'est la fumee qui tourbillonne. Ensuile Fes- a tour Fanalyse el la synlhese. Tandis que le mys-
prit se fortifie, la flamme de Famour s'accroit et lique s'e!ance impetueusement, le regard fixe sur
brille avec plus de vivacile et d'eelat. Bientbt la le -but quTl veut atteindre, le scolastique s'avance
fumeedes passions s'evanouil. L'espril pur desor- avec lenteur et precaution; il soride le terraiu, il
mais s'eieve a la contemplation de la verite. Enfin, ecarte douceriienl les obslacles : sa demarche n'est
lorsque le cceur a eie penetre de la veiile par cette pas rapide, mais elle est sure. LTdealisme de Plalon
cenlemplation assidue, lorsquTl cn a elc embrase, esl le fondement du mysticisrae, et ladialectique
lorsquil est transforme en quelque sorte dans le d'Arislote Finslrument necessaire de la scolasti-
feu de Famour, tout bruit cesse, toute agilation que.
s'ap.-ise, il repose en paix. Ainsi, quand au milieu Ces deux metliodes, opposbes en apparence, ne
desepreuves Famecherche a s'eclairer dans la me- sont toutefois que deux voies] differentes qtti ten-
fiitation, il y a d'abord fiamme et fumee. Lorsqu'e!le dent au meme terme : perfectionrier Fhomme dans
est parvenue a la contemplalion de la verite, dans son inlelligence el daus sa volontepar une posses-
ee premierinslant cu elle prend pleinement pos- sion plus entiere et une jouissance plus pure de Ia
session, il y a flamme sans fumee. Enfin lorsque la vciite. Elles ne s'excluent donc pas Fune Fautre.
possession de la verite est parfaite par la charite, Elles repbndent a deux facultes distinctes : celle de
il n'y a plus rien a cliercher, elle se repose' sua.e- mediler et celle de raisonner. La premiere est plus
' ment dans le feu de Famour, dans la tranquillile et proprea deeouvrir la veri.e; la seconde a la de-
dans la felicite. » montrer ou a 1'exposer; 1'une est.plus analylique ct
Cesl donc par la meditation et par la contem- Fautre plus synthetique. II ne faut pas condainner
plation que le myslique parvient a la science_. Le Fune au profit _de Fautre. La plupart des grands
signe exleiieur ct sensible, qui voile Fidee a son ecrivains du moyen age onl su les concilier, el ils
itilelligence, excite son activite et reveille, par sa les ont tour a lour employees. .Saint Thomas et
. presence, son ame assoupie. Sortie de cetle espeee saint Bonaventure furent a la fois mjstiques et sco-
de sommeil dans lequel elle ctait plongee, elle fixe B lastiques. Hugues de Saint-Victor lui-meme, si
ses regards sur ce voile transparent que la veiite porte au mysticisme par son caractere et son ge-
illumine, et elle essaie de le soulever pour la con- nie, nous a laisse plusieurs ouvrages scolasliques.
templer plus a Faise dans sa beaut_ et dans son II faut moins encore les confondre avec Fabus qu'en
eclal. ont fait des esprils superficiels et legers. II y a une
Cen'estpas seulement la curiositequi pousse le vraie el une fausse scolastique, un vrai et un faux

balionum fumus-exoritur. Deinde roborala mente turbalione pacalissimutn requiescit.


cuni flamma amoris, et validius ardere et clarius « Primum ergo quia inter pericula tentationum
splendescere coeperit, mox' omnis perturbationum consilium quaeritur, quasiiu meditalione fumus cum
. caligoevanescit, et jam pura menle animus ad con- flamma est. Secundo, quia mente pura cor ad con-
lemplationem veritatis se diffundil. Novissime au- templationem veritatis diffundilur, quasi in princi-
tem, postquam assidua veritatis contemplatione cor pio conlemplationis ilamma sine fumo est. Terlio,
- penelratum fu_.it, el ad ipsum summae verilatis quia jam inventa veritale et perfecla charitate nihil
fontem medullilus, toto animse affeclu intraverit, ultra id quod unicum est qua.ritur; in solo amoris
tum iu idipsum dulcedinis quasi totum ignitum, et igne summa tranquillitate et felicitate suaviler re-
in ignem amoris conversum, ab omni stepitu et per- pul.atur. »
""
LXSI HiJGO DE S. ViCTORE. LMI
mysilcisme. i7e mystique, dans son ardeur quelque- _\_participe aux preiogatives mbme de Dieu; il est im-
fois inconsideree d'arriver au terme, peut sortir de muable comme lui, impeccable comme iui. 11 u'y a
la voie qui y conduit ou se briser contre un obsla- pour lui ni autorile exterieure, ni loi positive etna-
cle imprevu. Le scolastique, par ses precautions turelle, ni distinction entre le bien et le mal. Les
exagerees, peut ouLlier la fin quil se propose et passions les plus honleuses peuvent s'agiler_ leurs
affaiblir vainement ses forces. Quand il cesse de flots impurs n'alteignent jamais la pailie superieurc
regarder la dialeelique comme le simple instrument deTame pour la souiller. Elle est desormais dans
de la science et quil en fait son objet, il s'epmsc une region pure et inaccessible au moindre souffle
sans rbsultat. Plus ses efforts sont multiplies et ses de la tempete, ou plutbt sa ^ie est eteinte, et il if y
artifices ingeiiieux, plus ils deviennent pueiils et a plus en elle que )a vie incorruptible de Dieu.
quelquefois ridicules : iis ne sont plus que des jeux Tel fut en particulier le myslicisme dont les au-
d'cnfanls queFon tqlere et que Fon applaudil menie teurs de la Reiorme renouvelerent les principes en
a cet age ou Finlelligence a besoin d'acqueiir de la niaul la liberte de Fhomme ct son activite intellec*
souplesse et de la force, mais a condition quils ne luelle, el cn enseignant Faclion directe et unique ds
seront que de siniples exercices qui preparenl a la Dieu pour produire en nous le bien et le .mal, la foi
conquete de la veiile. Le faux scolastique resscmble !i et Fincredulile, Ie peche ct la juslification. LeF
a ces hommes d'une vigueur exlraordinaire, et qui, nombreuses secles cFanabaptistes et dTHumlnes qui
au lieu de Femployer a des travaux utiles et hono- lcs suivirent ne firent que developper leurs doctrinc.
rablcs, en font parade sur la place publique pour ct en tirer les consequences. Et cependant, de tels
divertir les oisils et les curieux. homnics ont etc celcbrcs comme les emancipaleur.
Le faux myslique est une intelligence faible donl du genre humain, coninie les heros dela liberte. 11=
le regard ne peul s'airetcr-sur un objct serieux. renversaient Fautorile, il est vrai, mais ils la rcm
Limaginaticn prend alors sa place, et au lieu_.de la plagaient par le fanalisme.
veiile qu'clle ne peut atteindre, elle cree mille fan- Telle n'est poinl la doctrine de ees mystiques du
ibmes dont elle se joue ason gre. Je le comparerais moyen age, de Hugues de Saint-Yictor, de sain!
a un homme dont les yeux malades ne pourraient Bonavenlure el de sainl Thomas. Leur myslicisme
supporter la lumiere et distinguer les objets qu'elle n'est point une pieuse reverie, ou les ecarls d'une
cclaire, et qui, prive ainsi de la vue du monde, en imagination en delire; il n'est pas la negation de ls
construirait un imaginaire dont Fexistence et la na- raison el de la ruine de la science; il n'est pas une
iure seraient soumises aux caprices de son imagi- P absorption de Fame en Dieu qui fasse disparailre la
nation. Sa sensibilite s'evapore, ses facultes s'exal- personnalite humaine; il n'est point un paiuheissie
tcul, mais elles manquent de Faliment qui leur est vaporeux; il nidenlifie pas toutes choses en Dieu.
propre : elles iFontpas la veiite. La faim excessi\e H ne nie point la creation; au contraire, Fidee de Ia
'
produit souvent le deiire. crealion est son point de depart. II fait parlie d'une
La fausse scolastique n'cst ordinaircment que philosophie eievee et genereuse; il repose sur des
pueiile ou ridicule; le faux mysticisme peul devenir principes serieux qui meritent au moins qu'on les
dangereux quand il abandonne le principe fonda- ciudie avant de les condamner. Nous les.resumons
mental qui doit elre son point de depart. 11apparail en peu de mots :
presque a toutes Ies epoques de Fhistoire de FE- 1° Toules les ceuvres exlerieures de Dieu sontla
glise, tanlbt limide et reserve, voilant ses erreurs manifestalion de sa pensee et de son verbe, comme
sous les dehors d'une piele mensongere, lanldt de- la parble est la manifeslation de la pensee de
cide et dogmatique, et formulant avec rigueur sa Fhomme. Nous sommes associes a celte grande re-~
doctrine. Alors, il condamne la raison comme en- velation, et c'est le but de la loi du travail imposee
tierement corrompue et parfaitement inipuissanle; a tous.
il repousse tout signe exteiicur, tout iiitermediaire D 2° Getle manifestalion s'est faite par la creation c
entre Dieu et 1'intelligence humaine. Dieu se com- e^est le monde naiurel; par Fincarnalion, c'est Ie
niunique directement a Fame; il opere toul en elle, monde surnaturel.
Jc penser et le vouloir, le connaitre et Faimer. II 5° Pour arriver a la vraie science de Dieu par ses
sFy a plus, comme dans le vrai mysticisme, perfec- oeuvres, il faut avoir le coeur pur, parce que la
tion et developpement de la vie inlellectuelle et mo- vraie science unil Fame a Dieu, et que le peche est
tale de Fhomme par la paiiicipalion de Ia vie de un obslacle a cette union. La medilation est la voie
l5ieu, mais absorption de la premiere dans la se- qui y conduit.
conde. Aussi, le grand travail du faux myslique, 4° Le but de la science eiant la perfeclion de
c'est de detruire son activite personnelle en dimi- Fhomme, c'est-_,-dire le plein developpement de son
suant peu a peu et en aneantissant, sil est possible, activite et de sa vie, elle doit exercer Fintelligence
tout acte de ses faculies: c'est de la contemplation et Famour, et fournir a ces deux facultes Faliment
dans lc repos. La perfection, pour lui, esl un elal qui leur est necessaife.
de passmle dans lequel Fame rcgoit les lumieres de 5° La science cst toujours imparfaile sur la
la \ e.ite sans reagir sur elle. Parvenu a cct etat, il terre; ce n*est quiiu lerme de notre pelerinage que
vxsm _ PROLEGOMENA. txxiv
nous trmiverc-ns, dans notre fin, cetle pleine et pai- _/_.dans Pierre de Blois : 1 Outre les livres elassiques,
sible possession de Ia veritepar linielllgence etpar je Ius avec avantage Trogue Pompee, Josephe,
1'amour. Suetone, Egesippe, Quinte Gurce, Tacite et Tite
Live, dont Ies Iiistoires sont tout a fait utiles a la
CHAPITRE YI. formation des mceurs et aux piogres deTa science. J
CESETUDES XXS Xllc SIECLE. HUGUES NiNNOVE B lEN»
— IL COSIDAT LESCOJIIFICIENS. — BUTET DIVISIOH Ilneparle que des-historiens; ce n'etaient pas les
DELi SCIENCE. - seuls dont il fil usage. Aussi il ajoute : « J'en lus
Hugues n'occupait pas seulement une chaire a beaucoup d'autres qui ne iraitent point de FJiis-
'
Saint-Yictor; il avait la directlou des eiudes; il loire. Leur nombre est incalculable. Ils sont lous
fixait Fohjet de Fenseignement et tracait la voie que comme des jardins dans lesquels les mcdernes
devaient suivre et les maiires et les eleves. Nous peuvent cueillir dcs fleurs d'aromate, ct, par Felb-
connaissons le plan quil avait adopte; et si nous gante suavile de "leur slyle, apprendre a bcrire
le comparons a celui qui servait de regle aux ecoles comme eux (77). t -
de son temps, nous constaterons que Hugues ne Toutefois, il ne faudrait poinl conclure dc ces
ne s^eearfa. point des vieilles traditions; il les res- temoignages que les lettres -fussent florissantes.
" Sans |doute quelques hommes d'elite les porterent
pecta meme, el il les defeudit contre les altaques
de temeiaires novateurs. a un degre de perfection qu'elles ri'avaient pas en-
Le cours des etudes n'etait point constitue au core atteint depuis Finvasion des barbares. Le style
douzieme siecle comme il Fest aujourdTiui. La lit- dAliailard est pur et souvent blegant. La poesie
terature n'avait pas Fimportance qu'elle a juste- dTlildebert du Mans,_deplorant les persecutions
ment aoquise dans les temps modernes. Ce n'eiait qu'il eprouve de la part de Rotrou, comte du Maine,
pouiiant pas la peur des auteurs prbfanes qui eloi- ne sont pas sans deiicatesse et sans grace; et les
gnait de cette eiude, ou la crairite de devenir paien vers de Jean de Salisburi, chantant les vices de la
en lisant Ciceiun, Virgile et Horaee. Ge qui etonne, cour, sonl quelquefois dignes d'Ovide. Mais ces
en effet, en parcouranl les ecrits de cette epoque, exemples sont rares,. Les ecrivains les plus parfaits
ou la culture des lcttres n'etait qu'une preparation ne sont pas soutenus.. On etudiait, il est vrai, les
aux autres sciences, et s'etendait si peu au dela du grands modeles; mais cette etude etait generale-
domaine de la grammaire, ce n*est pas Fignorance ment peu seiieuse. La plupart cherchaient moins
de Paniiquile paienne, mais" les-nombreuses cila- dans la lecture d'Horace qu de Yirgile le talent
lion6 et les allusions evidenles.a quelques passages 1r, d'exprimer lcur pensee avec delicatesse et purelbj
des ecrivains de la Rome d'Auguste, dans des trai- nobles_e et .simplicite, qu'une erudition vaine et
tes qui semblent le moins propres a faire naitre de pretentieuse. Toute 1'activite intellectilelle se por-
pareils souvenirs. Nous ne parlons pas de Bernard tait surles"artsliberaux oula litterature ri'occupait
de Chartres, de Guillaume de Gonques et de Jean de qu'une place fort etroite»
Salisburi, qui rallumerent, pour un temps, le flam- Le premier enseignement qui servait de prepara-
baau des lettrcs; de Guibert de Nogent,-qui faillit tion a 1'etude de la theologie se bornait, «n effet,
se perdre par la culture passionnee des poesies-d'0- au trivium ct au quadrivium. Tous les monumenls
vide; desriombreuxversificateurs dece siecle, tels de ce temps le constalent.
que Jean, moine de Saint-Evroul, Baudri de Bour- On lil dans Orderic Yital, et dans un ^ncien sup-
gueil, Hildebert du Mans et tant d'autres qui es- plement aux epitres de Pierre d_eBlois, quTngulfe,
sayerent quelquefois .d.iUroduire .dansjeur style, secretaire de-Guillaume le Conqueiant et abbe du
ordinairement prosaique, quelques expressions poe- monastere de Croiland, etant mort, Geoffroi lui suc-
tiques arrachees a Yirgile, a Horace ou a Lucain. ceda dans sa_charge. II etait-Francais ef natif d'Oj-
Les theologiens eux-memes neJurent pas etrangers leans. II avait suivi les lecons des beaux -arts des sa
a ces lectures. On en trouve plus d'une trace dans D plus lendre jeunesse, et il fut assez yerse dans la.
saint Bernard, dont la vie fut pourlant si austere litterature. Degoiile du monde, et rempli du desir
el si occupee. Geoffroy de Yendbme, auteur-d'un des biens c_lestes, il embrassa la vie religieuse dans
grand nombre de leltres interessantes et de plu- le monastere de Saint-Evroul, fonde au temps de
sieurs opuscules theologiques et asceiiques, cite Childebert, roi des Francais. -
Terence, Juvenal, Ltieain et Horace. Les memes Nommb abbb-de Croiland,il prit avec lui les-moi-
ecrivains semblent familiers a Hugues de Saint- nes Gislebert, Odon, Terric el Guillaume, tres-ha-
Yictor, qui connaissait deplus Seneque ct Ciceron, biles, nous dit Yilal, dans les theoremes philoso-
dont il copie des pages entieres. phiques et dans les autres sciences fondamentales.
Notre surprise cesse, si nous etudions de plus Tousles jours ils allaienta Cambridge, ou ils avaient
pres cette epoque. Nous apprenons par des lemoi- 3oue un grenier, et ils enseignaient publiquement.
nonibre de
gnages positifs que les ouvrages des auteurs paiens En peu de temps ils reunirent un grand
elaient entre les mains des etudiants. Nous lisons disciples. La seconde annee de leur arrivee, lears.

{77) Epist. 101.


PATnoL. CLXXV. e
tx.v HUGO DE S. ViCTORE. txiivi
audileurs sejmultiplieient au point que nul grenier, A senl brille avec eclat dans les scienc.es physiques,
nulle maison et m.me nulle bglise ne pouvait les sils eussent mieux cultive les lettres, et s'ils eus-
contenir. Cest pourquoi ils formerent differentes sent plutbt suivi les traces de leurs ancetres qu'ap-
_coles sur le modele de celle d'Orleans. plaudi a leurs piopres decouvertes Je me fami-
De grand matin, Odon, grammairien et satirique liarisai avec eux aux lois de la dialectique et aux
distingue, euseignait aux enfants qui lui eiaient rudiments des sciences que 1'on apprend aux en-
eonfics la grammaire selon la doctrine dePriscien. fants, et dans lesquelles ces docteurs etaient tres-
cl Ies commentaires de Remi sur le meine auteur. habiles et tres-exerces. Aussi, je croyais connaitre
A Fheure de Prime, Terric, sophisle sublil, expli- toutes ces choses comme mes ongles et comme mes
quait aux adolescents la logique d'Aristote, d'apres doigts. Jepossedais tres^bieu ces connaissances, et
les commentaires de Porphyre et dAverroes. A ma legerele de jeune liomme me faisait estimer ma
Fheufe de Tierce, frere Guillaume commentait la science plus qu'elle ne valait. Je me croyais petit
Thetorique de Tullius et de Quiutilien. Maitre Gis- savant, parce que je pouvais redire tout ce que j'a-
lebert, tous les dimanehes et les jours de fete, vais enlendu (78). >
prechait la parole de Dieu au peuple dans plusieurs II nous apprend encore qu'il etudia la grammaire
eglises. II connaissait peu Fanglais; mais il eiait sous Guillaume de Conques, et la rhetorique sous Fe-
tres-liabile dans la langue latine et dans la langue veque Richard,« homme, dit-il, verse dans toutes les
franeaise. II invectivail surtoutconlre les praliques doctrines, qui avait plus de coeur que de boucbe, plus
des Juifs. Les jours de feiie, avant 1'heure de de seience que d'eloquence, plus de veiile que de
Sexte, il commentait quelques pagcs de la sainte vanite, plus de vertu que d'ostentation. Je repassai
Ecriture, en presence de prelres et dTiommes de avec lui ce que Ies aulres niavaient enseigne, et
lettres qui composaient principalemenl son audi- facquis-de nouvelles connaissances qui apparlien-
toire (77*). nent au quadrivium. >
Ce reglement nous interesse a plus d'un titre. Nous retrouvons dans ce tableau fidele et anime
L'ecole de Cambridge, selon Vital, avait ete forraee des ecoles de Paris le meme enseignement que les
sur le modele de celle d'0rleans. Celle-ci elail trop moines de Croiland doimaient a Camliridge; c^est
voisine de celle de Paris pottr ne pas subir son la grammaire, la rhelorique, la dialeclique, la lo -
influence et reproduire, a peu pres, son enseigne- gique, en un mol le t.ivium el le quadrivium. La
ment et ses usages. Jeart de Salisburi confirme dialectique semble la partie la plus importante. Jean
cette conjecture dans le recil quil nous a laisse de y consacre deux annees presque exclusivement. Les
ses bludes." professeurs qui Fenseignent sont babiles dans la
« Jeune encore, dit-il, je passai en Franee pour discussion, mais peu liUeiateurs, et cependant leur
nfy-livrer aTetude. Cetait la seconde anneeapres renommee est grande. La litterature etait comprise
la mort deHenri, ce lion de justice. Je suivis d'a- tout entiere dans la grammaire, au-moins pour le
bord les- lecons du peiipateiicien Palatinus, doc- plus grarid nombre des- ecoliers, el la grammaire
teur illuslre et admirable, qui presidait aux ecoles s'etendait peu au dela des regles les plus communes
sur la montagne Sainte-Genevieve. J'appris, a ses du langage. Les ouvrages de Priscien, qui for-
pieds, les premiers rudimenls de son art, et je re- maient le texle des lecons, comprennent dans un
cevais avectoute Favidile de mon ame, et selon la premier volume noinme le Mineur, Faiphabet et les
niesure de mon pelit esprit, les paroles qui sor- premiers rudimenls de la larigue. Le secoud, JOU.
taient de sa bouche. Apres sa mort, qui me parut le Majeur, comprend les declinaisons, Ies conju-
• trop prematuree, je m'altachai a Albeiic, le plus gaisons, la syntaxe et la prosodie. Nous possedons
illustre et le plus estime des dialecliciens et le plus un traite inedit de Hugues de Saint-Victor quine
vigoureux defenseur de la secte des nominaux. nous donne pas une meilleure idee de Fenseigne-
Ainsi je passai presque deux ans sur la monla_gne, D ] ment de la grammaire. Yoici les titres des matieres:
etudiant la dialectique sous Alberie et Robert de des lettres, des syllabes, de la diction, du discours,
Melun. Le premier, scrupuleux & Fexces, trouvait de Vorihographe, de Vanalogie, de Vilynwlogie, de
partout quelque difficulte; en rase campagne, il la glose, de Vaccent, du barbarisme, du solecisme,
rencontrait des obstacles, el, comme dil le pro- des tropes, de la fable, de Vhisloire, etc. II etait rare
verbe, tout jonc elait pour lui noueux; Faulre lou- de rencontrer nn grammairien comme Bernard de
jours pret arepondre, necherchantiiul subterfuge, Chartres, qui expliquait dans ses lecons Ies bons
n'_iudant nul probleme; 1'un subtildans ses nom- autcurs, et qui, en les cxpliquant, accoutumait ses
ireuses questions, l'autre court et facile dans ses disciples, a faire, sur le texte, Fapplicalion des
reponses. Quiconque ettt reuni les qualites de ces principes; qui ne se bornait pas a donnerles regles
deuxhommes eut ete sans egal dans la discussion. elementaires du diseours, mais qui faisait observer
L'un et 1'autre elaient d'un espril penetrant et les tours oratoires, et les artifices de Fart de persua-
d'une grande opiniatrele dans le travail. Hs eus- der, qui remarquait les nro .rietes des termes etles _

(771) Bist. mivers. Paris, tom. II, pag. 28. (78) Metatog., lib. n, cap. 10.
^rt! PROLEGOMENA. LXXYIH
expressions metaphoriques, le merite de Fordre et 1A phique qui est le but meme que Fon doil se pro-
de la disposition du sujet, en un inot qui ne se poser en les cultivant. Ce but est le perfectionnc-
contentait pas d'apprendre a ecrire et a parler cor- . ment de 1'homme.
rectemeut, mais encore avec une cerlalne eie- « LTiomme, dit-il, avait reou trois dons de Dieu
gance. qui faisaientsa dignite et sa grandeur : il elait son
L'ecole'de Saint-Victor diffeiail peu de celles de image et sa similitude, et son corps elait immortel.
Sainte-Genevieve, si c'est elle que Hugues a voulu Le pieche, en corrompant ces dons, a fait naitre
peindre dans son traite Dela vanilidu monde. Cest lignorance, la concupiscence, Finfirmitb et la mor-
un dialogue entre le maitre et le disciple : talite du corps. La science nous offre trois remb-
« Le maitre: Tourne-toi encore d'un autre cbte, des a ces trois maladies ":Fillumination de 1'intel-
etvois. ligence qui dissipe 1'ignorance, la vertu qui com-
. Le disciple : Je suis tourne et je vois. - bat la concupiscence et les arls mecaniques qui
« Le maitre : Que vois-tu ? -' < fournissehtauxbesoins delavie. De la trois gran•
« Le disciple : Je vois une reunion d'eiudianls; des divisions de lascience : la science theoriquc,
leur multitude est grande; il y en a de tous les qui comprend Ia-theologie ou theodicee, la physi-
ages; il y a des enfants, des adolescents,- des jeu- ^ que et les mathematiques; la science praiique, qui"
nes-gens et des vieillards. Leurs etudes sont diffe- se divise en eihique, en (jconomique et en politi-
rentes; les uns exereent leur langueinculte a pro- que; elle regle la vie de Findividu, de Ia famille ct
rioncer de nouvelles lettres et a produire des sons de la socieie. La logique vient sous forme d'appen-
qui leur sont insolites. D'autres apprennenl d'a- dice: elle apprend a bien traiter loules les parties
bord, en -ecoutant, les inflexions" des mots, leur de la sciencej-elle comprend la lecture, Fecriture,
composition et leur derivatlon ; ensuite ils les redi- Forthographe-, Fart d'ecrire et Feloquence (80). »
sent entre eux, el, en les repetant, Tls les gravent Hugues indique Fobjet de chaque partie de Ia
dans leur memoire. D'autres labourent avec un science. « La theologie, dit-il, traite des causes
stylet des lablettes enduites de cire. D'autres tra- invisibles des phenomenes visibles; les malhbmati-
cent d'une main savante, sur des niembranes, di- ques, des formes visibles des elres visibles; l'a-
verscs figures avec des couleurs differentes. D'au- ritlimetique traite des nombres, la musique de
tres, avec un zele plus ardent, paraissent occupcs Fharmonie, la geomelrie de Fespace, el Faslrono-
a des etud.splus seiieuses; ils discutententre eux, mie du mquvement des aslres (81).">
et ils s'efforcent par mille ruses et par roille arli- , II dislingue trois especes demusique : la musique
fices de so tromper les uns les autres; j'en vois mondaine, c'est lTiarmonie des cieux, des aslres
quelques-uas qui calculent. D'autres, frappant une et des elements; lamusique humaine, c'est Fhar-
corde tendue sur un cbevalet de bois, produisent monie entre les membres et les organes du corps,
des melodies variees. D'aulres expliquent certaines entre les facultes et les passions de Fame. L'a-
descriptions et certaines figures. D'autres decri- mi.ie qui unit les hommes est.une musique.
vent clairement avec des instruments le cours et Nous ne voudrions pas justifier dans lous leurs
la position des astres et le mouvement des cieux. delails cette classificalion eties notions que Hugues
D'autrcs traitent dela nature desplantes, dela con- donne de chaque science en particulier. Mais il
stilution des hommes et des proprietes de toules nous est impossible de ne pas reconnaitre la veritb
clioses (79). t > • du principe qui lui sert de point de depart. Ainsi la
Cettc peinture curieuse-est conforme aux detaiis science n'a pas pour but direct Faccroissement dela
que nous avons puises dansle recit d'Orderic Vital' fortune publique et Faugmentation des jouisgances
et de Jean de Salisburi : nous retrouvons partout phjrsiques. Le corps de Fhonime vaut mieux que le
le meme objet de Feuseignement, et a peu pres la monde mateiiel, et "son ame vaut mieux que scn
meme division des sciences. Hugues ninnova donc D corps. Or, dans toute oeuvrej la fin ^st superieure
point dans celle matiere. Mais il s'efforce de ratta- aux moyens, parce que les moyens sont pour la fm
cher ces differentes etudes a unepehs_e philoso- et rion la fin pour les moyens. Cest donc renverser
(79) De vanilale mundi, lib. i, tom. II, col. 709. sludio de magnis, ut videntur, negotiis disceptalio-
« D. Converteadhuc te ad aliud et vide. — R. Con- nes quasdam ad invicem exercent et se quibusdam
versus sum et video. — D. Quid vides ? —R. Scho- innexionibus et gryphis vicissim fallere contendunt.
las discenlium video.MagnaestmuItitudo_, univer- Calculantes etiam quosdam ibi video. Alii lensura
sas ibi aetales hominum conspicio, pueros, adole- in ligrio nervuni percutientes diversorum sonorum
scentes, juvenes, seiies. Diversa quoque studia. Alii melodfasproferunl. Aliivero quasdam descriptio-
ad formala nova elementa atque.voces insolitas nes et mensurarum formas explicant. Alii cursus ct
edendas rudera adhuc linguam infleclere discunt. posiliones siderum et cosli conversionem quibiis-
Alii verborum iuflectiones, compositiones el deri- dam instrumentis manifeste describunt. Alii de na-
vationes primum audiendo cognoscere, deinde con- tura herbarum, de conslitutioriibus hominum. de
ferendo ad invicem atque identidem repetendo me- qualitate rerunTomnium et vii-tulum pertraclant. >
moriae comniendare satagunt. Alii ceras stylo exa- (80) Didascalic. lib. vr, eap. 14, tom. II, -("..
rant. Alii figuras variis modis et diversiscolorlbus 809.
in membranis docta manu calamum ducente de- (81) Idem, ibid.
signant. Alii autem acriori el ferventiori quodam
"
LISIX HUGO DE S. YICTORK. ,LXSX
cel ordre que de metlre Fame au service du corps A . qui elait controverse. Hs n'avaient pas besoin de
et le corps au service de la maliere. II faut le repe- recourir aux livres; ils a^aient lout dans leur me-
ter souvent a un siecle materialisle, le premier but moire. Cest pourquoi on voit, a celte epoque, des
de la science est la perfection de Fhomme, et ce savants qui ecrivaieut plus queivous ne pourrions
n'est qu'a cetle condition que ses progres et ceux lire. Slainlenanl nos scolastiques ne suivent pas ou
desarts sont les progres de Fhumanite. ne veulent pas suivre de methode dans Felude. Cest
-Non-seulem.ni Ilugucs avait une estime profoncle pourquoi beaucoup etudient et peu parviennent _L_
«ie la scicncc a cause de saiin, quil delerminait la science. Pour moi, il me semble qu'on doiteviter
avectant deprecision, mais aussi a cause de son avcc autant de soin les lectures frivoles quelapa-
objet quil eonsideiail toujours en Dieu. resse. Dans une bonne et utile entreprise, c'est mal
« Les hommes, dit-il, ont coulume d'aimer la de faire le bien avec negligence, c'est plus mal
science a*cause de ses octivrcs. On aime Fagricul- encore de depenser beaucoup de peine en pure
ture a cause des fruiis qtFelle rapporte. II en est perte (85). >
de meme de Fart de peindre et de tous les autres, Quelque juste que soit celte crilique, II ne fau-
oii trop souvent Fhabilete n'est complee poiir rien drail point en conclure que le xu" siecle eiait une
si elle ne produit aucun resullat utile. Si Fon appli- epoque de decadence pour les sciences et pour les
que ce principe a Dieu, il faudra dire que son oeuvre lettres. Les bons esprils, dans les temps les plus
esl plus exccllentc que sa sagesse, et preferer la heurcux, sont toujours en pelil nombre. Les abus
creature au Crealeur ; ce qui serait un blaspheme. qu'on a sous les yeux frappent davanlage que les
Done, il faul reconnailre que la science est prefe- abus qui ne sonl plus. De la cetle habitude delouer
rable a se_ ceuvres, et qu'on doit Faimer pour elle- le passe et de blamer le present, meme dans les
meme. Que si, par hasard, Fosuvre est prefeiee a hommes sages et modeies.
la sagesse, cejugemenlne procede poinl de la ve- Ainsi le scolasiique doit apprendre les sept arls
rite, -mais de Ferreur ; car la sagesse est la vie, et liberaux conlenus dans le triviuni et-le quadrivium.
Famour de la sagesse cst la felicite de la vie. Cest Sil lui reste quelque loisir, il eludiera ce que flu-
pourquoi, lorsquil est dit que le Pere de la sagesse gues appelle les appendiees des arts : Ce sont- les
se «ompl&il eu elle, loin de nous de penser qu'il diffcrents genres de poesie. Ia-comedle, la satire,
aime sa sagesse a cause des oeuvres qu'il produit les poemes heroiques, lyriques, didacliques, lam-
par elle ; mais plulbt il aime ses oeuvres a cause de biques, les fables et Fhistoire. Mais il ajoute : « Les
la sagesse. Cest pourquoi il dit: t Celui-ci est mon C ( arts sont aussi eleves au-dessus de ces etudes ac-
Fils bien-aime en qtii j'ai mis toutes mes complai- cessoires que le pale- olivier au-dessus du saule
sances..» II ne ditpas : J'ai mis ma complaisance flexible, et le rosier aux flburs empourprees au--
dans la terre ou dans le -ciel, dans le soleil ou dans dessus de Fhumble lavande :
la lune, dans les ctoiles ou ineine dans lcs anges, Lenia salix quantum pallenti cedit olivce,
qui smit les creatures les plus excellentes, parce Puniceis humilis quantum salhmca rosetis.
quc, si ces crealures lui ont plu, elles n'ont pu lui Les nombreuscs citations de ce genre que nous
plaire qu'en son Fils et par son Fils (82). > trouvons dans ses ecrits prouvent quil avait eu le
Mais dans quel ordre doit-on etudier les diffe- loisir d'aequeiir ces connaissances, q"u'il iegarde
rcntes branches de la science ? Hugues demeure seulement comme les ornements de la science. Les
fid.le-t la vieillcmefhode ; il veut qu'on parcoure vers deVirgile, dTforace et de Terence, viennent
successivemenl les differentes parlies du trivium et naturellement se placer sous sa plume. De Ia ce
du.quadiivium. II fail remonter celte classification go_.tplus pur et plus deiicat, cetle crilique severe
a Pythagore. II se plaint que les scolastiques de son du slyle obscur et diffus des ecrivains illettrcs. H
temps s'ecartent de cetle voie baltue el eludient s'eleve conlre leurs indigestes compilations. II con-
sans ordre et sans fruit. D damne avec aigreur le sot crgueil de quelques pro-
. On raconle, dit-il, que tel fut le zele de quel- fesseurs, « qui parlent de- tout, dil-il, a propos de
ques hommes pour Feiude des sept arts liberaux, tout. Ils 11'enseigncnt pas, ils font eialage de.Ieur
quils les avaient parfaitement graves dans leur me- savoir. Ils parlent de declinaison a propos de dia-
moire, en sorte que si quelque ecrit leur tombait lectique et de dialeclique a propos de grammaire.
sous la maiu, ou si quelque question se presentait Plut a Dieu que tous les jugeassent comme je les
a resoudre ou quelque proposition a demontrer, ils juge moi-meme (84). >
possedaient les regles et les principes necessaires Hugues fait evidemment allusion par ces paroles
pour eclaircir ce qui etait obscur ou pour eiablir ce a la secte dcs cornificiens, si Fon peut donner ce

(82} De Trinitath summa per visibilia cognitione, siorem esse opere suo et semper propter se aman-
cap. 22, toin. II, col. 852. < Homincs enini saepe damesse sapieniiaro. Quod siquando foiie sapientiae
soiciit diligeie scientiam suam propter opus, non opus suum' antefertur, non hoc est ex judicio veri-
opus propter scieiitiam.... Quod si tle sapienlia Dei tatis, sed ex errore hominis. >
dicitur, jam nimirum opus faclori suo antefertur. (85) Didascalic. lib. m, cap. 3, tom. II, col. 768.
Piopterea dicendum est sapieniiain semper pretio- (84) Didascalic. lib. m, cap. 3, tom. II, col. 76S.
LXSXI PRGLEGOMENA, -.xxxn
nom a des hommes sans principes el sans doclrine. A . II compte parmi les theologiens, chez les Grecs,
Ils mepiisaient la litteialure et Feloquenee ; ils re- Linus; chez lcs Latins, Varron ; chez les Francais,
jeiaient avec dedain lcs sept arts libeiaux. La na- Scot Erigene. Parmi les pliysiciens, chez les Grecs,
ture seule eiail leur guide, et ladialeclique le seul Thales ; chez Jes Latins, Piiue. Parmi les arithmc-
objet de leurs eludes. « LesCrecs, les Jlebreux et liciens, chez les Grecs, Pythagore et- Nicomaciue ;
les Latins, disaient-ils, onl appris ar parler leur chez les Latins, Apulee et Boece. Tubal fiuFinven-
langue avec leur nourrice avant d'avoir vu s'-elever teur de la musique. Pythagore ou, selon d'autres,
parmi eux des professeurs de grammaire. Si vous Mercure, qui fabriqua le, premiertetraxorde, la fit
avez un genie naturel, le Iravail le developpepeu ; connailre aux Grecs, ou, selon d'autres eucore, Li-
srvous ne 1'avez pas, le travail eslinutile. > Jeau nus," Zetus el Amphion. L'Egypte vit naitre la ^eo-
de Salisbury lcs refute avec indignation dans- ses metrie. Le plus illustre geometre fut, chez les
Melalogiques et il les livre au ridieule. Ce n'etait Grecs, Euclide, et, parnii les Lalins, Boece. Eras-
pas sans riiolif, si on les juge d'apres les grossiercs tolhencs fut aussi tres habile dans cet art. II attri-
puerilites de leur dialeciique donl il nbus clte quel- bue a Cham, fils de Noe, Finvention de Faslrono-
ques exemples. Ils disculaient serieusement ccs " mie. Les Chaldeens culiiv.rent' les premiers Fast
questions : Un porc que Fon conduit au marche trologie, el Abraham, selon Josep.ie. fut le premier
est-il tenu par la corde ou par Fhomme qui le qui F^nseigna aux Egyptiens. 1
inene ?.... ,En acheiant une cape enlie.c, achete- Nous ne confinuerons pas de rapporler ceue
t-on en meme temps son.capuce? Ccs probleines longue nomenclalure ou prennenl place lour a lour
eiaient regardes <;omme insolubles (85).- Socrate, Platon, Ciceion, Fronton, Hesiode,Te Car-
Comme deux negatiotis valent une affirmation, ihaginois Magon, auteur, seion Hugues, d'un ou-
on les multipliait a lel poiut dans nne phrase, quil vrage sur Fagricuiiure, Caton, Marcus Terentlus
fallait se servir de feves pour les compter, et deci- Yarrbn, Cornelius,-Julius Atlicus, Emilien, Colu- -
der, d'apres Ieur nombre, si la proposition etait melle, Pallade, Vitruve. A cbte de ces noms histo-
afhimative ou negative. Les poetes et les Msloriens riques, il cile les noms fabuleux de Minerve, dTsis
eiaient notes dinfamie ; quiconque les etudiait elait et d'Osiris, ceux de Dedale, de Prcmethee, d'Apollon
asello Arcadio tardior, son esprit etait plus obtus et d'Esculape. II n'oublie pas le premiei auteur de
que le plomb et la _}ierre. Chacun iiait a ses de- Fart culinaire, quil nommc Apitius,.» II etait Ro-
pens (86). - l main, dit-il. Apres avoir eonsomme ses biens dans 1
« Ils ne demeuraient au rang d'ecolier, ajoute P Fexercice de cet art, ilperit clitne mort volontaire.»
Jean de Salisbury, qu'autant de tempsquil en faut II indique encore Forigine des jeux a* Roriie. «Ils
pour qu'un oiseau se couvre de plumes; et aussi- furent d'abord celebrcs,- dii-il, chez les Lydiens.
tbt ils prennent leur essor : ils' soul de\enus mai- Ccux-ci passerenl plus tard deTAsieen Etrurie,
tres. > . sous un chef toscan. Parmi les ceieinonies de leur
Le meme auleur nous apprend ce que devinrent culte superstitieux, ils etablirent les speclacles. Les
ces faux docleurs. Ils echouerent dans leur folle Romains les imiterent. IIs firent venir des comediens
entreprise. Les uns se livrerent a la mbdecine, Lydiens, qui donnerent leur nom a ces jeux (88). »
quils traiiereni a peu pres comme ils avaient traite - II est probable que Hugues avait puise ces rcn--
le trivium el.le quadrivium. Si leurs malades seignements dans les Etymologies dTsidore de Se-
mourateiit, ils s'en faisaicnt gloire; ils avaient les ville, qu'il cite, dans le meme chapitre, avec Ori-
premiers anuonce lcur mort. Sils gueiissaient, la gene, Plalori, saint Denis, saint Auguslin, saint
cure etait due a leur habiiete et a leur "experience. Jerbme el saint Ambroise, ou dans quelques ou-
Les autres.allerent cacher leur honte dans les cloi- vrages semblables, si frequerits aux siecles prece-
tres; d'autres enfin chercherent fortune aupres des dents. Toutefois, ils attestent ses nombreuses le-
grands (87). Cutllaume de Ctmque, Bernard de D : ctures et son erudition peu commune. On pourrait
Ghartres -et Jean de Balisbury furent leurs plus ru- regarder ee petit traite comme un germe informe
des adversaires. Hugues joignit ses efforts a ceux de 1'histoire litteraire et le placer a cbte des cri-
de ces mailres habiles. II defendit, comme eux, Ies tiques si sages et quelquefois si piquantes etsifines
droits de la science ; il la lit fleurir a Saint-Victor de Jean de Salisbury.
pendant tout le teinps quil fut charge de diriger
1'ecole de ceite illustre abbaye. CHAPITRE VII.
U ne se contente pas de determhier 1'ordre que DES OUVRAGES DE HUGUES. --- SESCOMMENTAIKES. —"
1'on doit suivre dans Fenseignement des differentes SES LlVltESASCETIQUES. SESTEAlTfiSTHlSOLO-
- branches deia science; il a-recherche
his- GIQUES. SA CONTltOVEKSE.
Forigine
torique de chacune d'elles. Le chapilre consacre a Nous avons expose les prinbipiis fondamen-
celte etude nous donneune idee de son eruditionet taux de la doctrine de Hugues ; il nousreste ,a
de celledes ecrivainsde son temps. " ~
completer cette eiude par quelqiies details que
' (85) MelaL, lib. i, cap. 3. (87) Metai. lih. i, eap. 3.
(86) Idem, ibid. (88) Didascalic. lib. m, cap. % tom. II, col. 761»
tssxm IIUGO DE S. YICTORE. LXXXIV
nous donnerons enparcourantrapidemenlses ecrils. A leur mbrite intrinseque, elles ont une valeur histo-
Hugues s'eiait exerce des sa plus tendre jeu- rique,
nesse a Fart penible de la composilion. II eciivait Les principales peuvent se diviser entroisclasses:
au monaslere d'Halberstad, selon le temoignage les commenlaires, Ies livres ascetiques et les traites
de Faiileur de la Yie de Reiuhard son oncle. Mais theologiques.
oes premiers essais n'eiaient probaWement que des Les commentaires etaient frequents au xnc sie-
ebanches qui ne sont pas parvenues jusqu'a no.us. cle. On enseignait ordinairemeut avant d'ecrire,
Ce fut a Saint-Yictor de Paris quil composa les et Fenseignement etait presque loujours l'expli_
ouvrages que nous possedons : il sont nombreux calion ou le developpement d'un texte. Enscigner,
el varies ; ils attestent un esprit eieve, un cceur selon Fexpression consacree, c'eiait lire. Cette
aimant, une grande habitude de la meditalion, une methode produisit dTieureux resultats ; elle con-
erudilion eiendue, une piete douce et sensible et tribua souvent au progres de la science. N'elait-
xine culture lilteiaire, imparfaite, sans doute, mais elle pas elle-meme un veritable progres sur la
remarquable pour son temps. On a menie pcnse compilation des siecles precedents, uliles, sans
qu'il savait Fhebreuetlegrec.il compara dans ses doute, mais toujours indigesles, et sauvani seu-
commentaires le texle de la Yulgate au texte ori- lement deToubli les noms et les notions des scieiw
ginal des sainls livres, probablement d'apres les ces et des arts. Le coinmentateur cultivail celte
ecrits de saint Jerb.me ou de quelque autre com- terre aride, il la fecondait par son travail ; en
mentateur (89). Non-seulement il donne Fetymo- meine temps il developpait les forces de son c-sprit,
logie grecque d'un grand nombre de mots, selon il augmentait ses eonnaissances, et il se piepa-
la coutume de ses contemporains, qui trouvaient rait anisi a des productions plus uli.les et plus se-
dans les glossaires une eiudition toule prete ; rieuses.,
mais, dans un passage de son commentaire sur la Mais c'etait surtout sur la sainte Ecriture que les
Hierarchie, il corrige la iraduclion latine de $cot professeurs les plus ill.ustres aimaient a exercer
Erigene (90).. la subtilite de leur esprit. Abelard, au plus haut
On peu.t regarder les ouvrages dc Hugues eomme, point de sa gloire, eommentait Ezechiel, et, si noua
le resume de ses lecpns. II eiait, en effet, suiiout en croyonsson propre temoignage, ce nouvel en-
professeur cqmme le furent tous les hommes re- seignement fut si favorablement aceueilli de ses
marquables de cette epoque. Tantbt il enseignait disciples, quil lui procura une renommee egale a
la grammaire , la philosophie , plus souvenl la (n celle quil avait acquise dans Fenseignemeril de Ia
th&)k>gie ; tantbt il faisait aux chanoines de Saint-: philosophie (95).
.Yictor l.a conference du soir, tanlbt dans les sy- Les commentaires de Hugues contiennent 6u
nodes dioeesains il elait charge par son eveque germe tous ses autrcs ecrits. Tantbt ce ne sont que
d'adresser la parole au clerge de Pairis. De la ces de petites notes ou des notes explicatives (94), sans.
ouvrages de philosophie, de grammaire et de Iheo- liaison et sans suite, sur des versets isoles. Cest
logie, ces traites ascetiques, ces pieuses, explica- Feclaircissement d'un passage obscuiy la solution
lions de la sainle Ecriture.«- J'ai abrege, dit-il dans d'une objection, plus souvent une reflexion pieuse
la preface de ses commentaires sur VEcclesiasle, et mystique ;- quelquefois ce sont des liomelies;
ce que je vous enseignais dernierement de vive voix ailleurs il procede, selon la methode scolastique,
sur ee livre de Salomon (91). t Et dans la preface par queslions et par repons.es, par division et par-
de son trai.le Des sacremenls } t On retrouvera dans subdivision. II est tour a tour theologien, asce-
ce livre les memes veiiles que j'ai deja exposees_. tique, mystique, hislorien, philosophe et contro-
avec cet avantage qu'elles seront traifees avec versiste ; il est oraleur dans ses homelies sur FEc_.
plus de soin et de precision que dans mes clesiaste, historien dans ses noles sur la Genese,
ouvrages precedents, ou je n'avais fait que les, D pliilosophe dans le meme comraenlaire, lorsquTl
effleureti pour en donncr une premiere connais- refute Platon sur Forigme des choses, ou qu'il es-
>s*ancea mes eieves (92). > Ces temoignages peuvent plique sa phj'sique a Foccasion du recit de la crea-
s'appliquer a la plupart de ses oeuvres. A ce point lion ; il est theologien lorsquil combat les opinions
de vue elles ont un interet paiiiculier : culre de quelques-uns de ses. contemporains sur 1'origiue

(89) Nous citerons quelques exemptes au chap. terpreluiio igitur hierarchise est ad Deum quantum
7 Adnol. in Genes. (lom. I, init.) a ces paroles et possibile similitudo el unitas. > Hugues remarque"
factus est homo in animam viveniem, il ajoute vcl que la traduction n'est pas exacte :« quod in Gra_cu
-IUTABILEM, ul est in Hebrmo. Dans la prophetie de dicitur O-KOTTOJ et quod translator interpretationem
Jacob a son Iit de mort, le patriarche dit en parlant vocat, —magis proprie intenlio vel directio nominr.-
de Juda : Pulchriores sunl ocidi ejus vino. Hugues tur. J> Tom. I, col. 994
ajoute : in Hebiwo habelur RUBICUXDUS. •—Un pcu (91) Tom. I, col. 115.
plus loin, Nephthalim cervus emissus; in Hebrmo (92) De sacramenlis, tom. II, col. 183.
liabetur, CERVA EMISSA. —II seraitfacile de multiplier (95) Epist. 1 ad Heloissam.
ces exemples. —- Adnotationes elucidatarim, —adnotathinculjB%
(90) Yoici le texie obscur de la traducfion : <c»i- — (94)
notuhe.
-.XXXT . . PROLEGOMENA. , LXXXVI
du mal, sur Fexi.lence de deux ames en nous, ou _A et Fautre entre Dieu et le demon. il introduit le
sur Foplimisme ; il esl mystique dans ses inter- second a Foccasion de ce verset du xv* psaume :
pretations allegoriques ou anagogiques du texte sa- La parl de Vhiritage qui mest ichue est belle.
cre. Nous citerons quelques exemples de ce dernier t Tout etait de Dieu,' dit-il, et tout etait a lui.
genre qui nous feront mieux connaitre le genie de Mais tout elait possede par le-demon, parce que
notre Yiclorin. le peche Favait rendu maitre du monde. > Une
Expliquant le passage du second livre des Rois, dispute s.engage entre Fun et 1'au'tre. A la fin, ils
oiiDavid, comme un prince tres-sage au milieu de en viennent a un accommodement. Dieu donne
ses conseillers, est cornpare au vermisseau qui a son ennemi lout ce quil verra.' Celui-ci eleve
rcnge le bois, il dit: « Le lendre vefmisseau perce ses regards : il ne voit que les hauleurs, el il croit
la durele du bois : rien de plus doux quand on le quil a tout vu. Mais il n'a ^pas decouvert les
touche, rien de plus dur quand il touche lui-meme. vallees, les plaines et les montagnes, a cause de
Cest Firaage de Fhumilile et de la mansuetude s'u- Forgueil qui Faveugle. C'est alors que Dieu s'e-
nissant a la fbrce (95). > crie : La parl de Vhiritage qui in'est ichue est
Voici comment il explique le premier verset du belle (99).
premier psaume: Heureux cetui qui n'est point B ' Nous devons, toutefqis, ajouter que de pareils
alli a Vassemblie des michants, qui n'a poini fixi ecaiis sonl tres-rares dans les ecrits de notre Yicto1
son pied dans leurs voies et qui ne s'est poiat assis rin. Ces dialogues et ses personnifications allegori-
dans leur chaire empoisonnde. « L'ame qui s'attache ques etaient au reste dans le gout. du temps, et ca
a Dieu demeure dans la patrie'; quand elle detourne gout dura jusqu'a Faurore du siecle de LouisXIV.
sa pensee vers les choses terrestres et passageres, Quelques-uns ne sonl pas sans interet, meme pour
elie quitte la palrie et prend le ch.min de Fexil. Elle nous, a cause des grandes veiilbs qu^elles expri-
s'en va parla vanite, elle s'arrete par la delectalion, ment sous une forme populaire. Ces sortes. de dra-
elle s'assied par le consentement, el, par Je deses- mes les rendaient plus sensibles a ces peuples en-
poir, elle fixe irrev ocablement son sejour sur la terre fants. Ils caplivaient leur imagination, qui domine a
etrangere (96). > cel Jige chez les nations comine chezjes individus.
Sur le verset suivant : ]Sa volonti est dans la loi Ils gravaient plus facilement dans leurs esprils les
du Seigneur, el il la midile nuil et jour, il dit : sublimes enseignements' de.la foi.
« Ceux-la ontlaloi dans le cceur qui connaissent On a remarque, avant nous, que Ies religieux,
la verite ; mais ceux qui Faiment ont le coour <o travaillant surtout a reformer. la nature viciee de
dans la loi. Ceux qui ont la loi dans le cceur et Fhomme, avaient souvent de ses passions et de ses
nqn le cceur dans la loi la portent et n'en sont vices une connaissance peu coinmune, et que la
pas portes. Cest pour eux un fardeau et noii un psycologie au moyen age est presque tout entiere
appui, parce que la science sans Ja charite est dansles Iivres ascetiques. Hugues n'etait pas etran-
un poids et non un soutien (97). . Saint Bernard ger a cetle etude et a ces conuaissances. Dans son
exprimait la meme pensee dans un, langage plus Septenaire, ilanalyse les passions principales du
gracieux , lorsquil comparait la loi connue et cceur liumain. Ce petit traite n'est pas sans merite^
aimee aux ailes de Foiseau ; c'est un fardeau, Quelquefois, il est vrai,l'ecrivain n'est quingenieux;-
et cependant c'est par elle qu'il s'eleve vers les mais plus souvent son regard peiieirant saisit avec
deux (98). justesse la nalure des vices quil, eludie, les rapporls.
Dans les ouvrages du moyen age, la charite qui les unissent et les remedes qui leur convien-
donne quelquefois de la delicatesse au sentiment, lient. II decritleur caractere ayec originalite et pre-
inspire Fimagination , supplee meme au defaut cision. Sil etait permis dele comparer a un philo-
reel de cullure litteraire , et produit spontane- sophe de Faiiliquite d'un genie plus vaste, d'unc
ment et sans appret les charraes du langage. Mais ID science plus ctendue, au preceptcur d'Alexandre,
le gout est imparfait commela langue. II n'y a nous dirions que celui-ci a corislate avec plus
pas cette conscience reflexe du beau lilteraire , d'exactitude el de rigueur les. effets exterieurs des
insuffisante pour produire , mais qui fait eviter passions; celui-la en a mieux compris le desordre.
les defauts grossiers, De la ces inegalites 'qui Le premier raconte ce quil eprouve et ce qu'il voit
surprennent et etonnent au premier aspect, cespages dans les autres; le second, les regards toujours
pueiiles et triviales a cble des passages les plus Uxessur Fordre divin et sur les relations de Fhomme
delicals. - avec Dieu, montre dans loiit vice la violalion de
Hugues ne s'est pas toujours preserve de ces cel ordre et de ces relatious.
dafauts. Nous en trouvons un exemple dans deux « La premiere corruption de 1'amour, dit-il, c'est
dialogues, Fun entre la Justice et la Miseiieorde, Forgueil qui le denature en le detournant du lout
(95) Adnot. in lib. II Reg. lom. I, col. 105. (98) S. Bern., epist. 72.
(96) Adnot.in Ps., cap. 2, tom.III. Mncell. lib. (99) Adnol. in Ps., cap. 12, tom. Hl, in Miscelh
i; initio. lib. n.
(97) Id. ibid.
ixxxvii HUGO DE S. VICTORE. LJXXVIII
pour le porter vers ce qui, n'est qu'une parlie. Car, A . eomme figurative de Ia loi nouvelle, donne le sens
lout bien deiive du souverain bien, et il est moins allegbrique; la loi nouvelle, consideree comme fi-
en lui qu'en celui par qui il est. Quiconque se db- gure de la gloire, donne le sens anagogique; ce qui
lecte en quelque bien, hors du souverain bien, perd a ete.figure de Jesus-Christ ou accompli par lui
le tout en choisissant mechamment une partie. L'or- donne Ie sens moral ou tropologique. Hugues cito
gueil, en separant en quelque sorte la partie du pour exemple liiistoire de Job. Le sens lilteral est
tout, enleve a Fame raisounable sa beautb. II esl Ie celui qui decoule de Ia signification naturelle des
principe de tqut desordre dans le monde moral; il mols. Mais les _faits rapporles dans celte histoire
en deiruit Funite, il en bouleverse les lois. Cest sont comme des mots nouveaux qui forment un
pourquoi, tous Ies autres vices e'n deiivent comme nouveau langage, et ce langage a Iui-meme une
d'une source commune. Ils en sont lesfruits amers double signification. Job dans Fabondance, honore
et le chaliment (100). des sages et des puissants, presidant a leurs cou-
« La jalousie nait de 1'orgueil; car elle est la scils, protbgeant et sonlageant les faihles etles mal-
haine du bbnheur d'autrui. Gelui qui s'aime plus ou heureux; Job dans la misere, abreuve d'amerlume,
a Fegal du souverain bien ne peut aimer les autres; assis sur son fumier au milieu de ses amis qui ca-
leur bonheur aneme le blesse. Dans 1'oigueil il y a B lomnient son innocence; Job, retabli dans la splen-
amourderegle^le ce que Fon esl; dans la jalousie, deur de sa premiere fortune, est la figure du Fils de
douleur injuste de ce que les autres sont. La bles- Dieu dans ses trois eials, de gloire dans le sein de
sure de Forgueil est d'autant plus funesle que sa son Pere, d'humiliation sui la lerre et parliculieie-
malice est moins sentie. Plus il sintroduit avec ment pendant sa passion, de triomphe apres sa re-
douceur, plus il penetre profondement. Au con- surrection et au jour de son ascension. Tel est le
traire, la blessure de Fenvie est douloureuse. Cest sens allegorique. Le meme patriarche est la figure
pourquoi elle parait quelquefois mauvaise; elle est de Fhomme innocent et heureux, pecheur et mal-
non-seulement un vice, mais nn vice amer (101). heureux, rehabilite et glorieux. Tel est le sens ana-
- « La colere est le trouble irraisonnable de Fame. gogique. < II faut les eiudier tous, dit Hugues; ear
Ces trois vices sont opposes a Dieu : Forgueil le nie, Ie fruit de la sainte Ecriture est Ia science qui nous
1'envie Faccuse et la colere le chasse. Celui qui est donnee par les deux premiers, et la verlu qui
cherche sa gloire en lui seul nie tout supeiieur; ce- nous est enseignee par le troisieme (104). >
lui <jui envie Ie bien des autres accuse Ieur bienfai- Mais le sens myslique repose sur Ie sens litteral;
teur; celui qui recoit le trouble dans son (tme met r c'est aussi le premier qui doive fixer notre alten-
en fuite Famateur de la paix. Ces trois vices blasphe- tion. Hugues a compose un chapitre special sur son
ment Dieu. L'orgueil dit: Dieu n'est pas; 1'envie et imporlance et sa necessite. II s'cleve contre les faux
la colere disent: Dieu agit mal (102). mysliques de son lemps qui negligeaient Feiude bis-
. Les autres vices capitaux sont les chatiments torique des saints livres, et qui Irouvaienl plus fa-
des trois premiers. L'ame s'elant separee de Dieu cile de se livrer aleur imaginalion, que de chercher
et ayant perdu le souverain bien, solitaire el de- patiemment la verite que Dieu a cachee sous Fe-
serte, devient pour elle-meme amereet douloureuse. corce des faits. II cile un exemple curieux de ces
Privbe des biens interieurs, elle est poussce par Fa- explications pueriles et ridicules. On se demandait
varice aux biens exteiieurs. La tri.tesse engendre pourquoi le lion dort les yeux ouverts; on repon-
la douleur et 1'avarice le labeur (105). > dail que c'est une figure de Jesus-Christ dans sa
Les commentaires que noiis venons de parcourir mort: son humanile dormait, inais sa divinlte
roulent tantbt sur le sens litleial, tanlbt sur le sens veillait (105).
allego.ique; quelquefois Hugues les reunit. II re- Lintcrprelation symbolique de Hugues diflere
connait en effet, avec saint Augustin et toute la tra- donc essenliellement de Finlerprelalion mylhique.
dition chretienne, diffeienles inlerpretations du texte B Les mylhiques rejettent les faits et detruisent la
sacre. Toute sa doctrine sur cette matiere repose veritb historique; ils mettent des idees a la place
encore sur le symbolisme : elle en est une nouvelle des hommes et la philosophie a la place de Fhis-
applicalion. La loi ancienne esl la figure-de la loi toire.
nouvelle; la loi nouvelle est elle-meme la figure de L'explication lilterale des premiers versels de Ia
la gloire. Tout ce que Jesus-Christ a fait dans la loi Genese nous donne une idee des eonnaissances pliy-
nouvelle, tout ce qui a eie figurede lui dans la loi siques de notre Viclorin.
ancienne est la regle de ce que nous devons faire ; t Dieu, dit-il, crea d'abord Ia matiere premiere
ear il esl le chef, Ie modele, Ie lype universel que el avec elle le temps qu'il defiiiit, la succession de la
chacun doit reproduire. La loi ancienne, consideiee mutabilili. Cetle matiere remplissait le meme es-

(100) Alleg. in Malth., cap. 4, lom. I, col. 775, initio. •—De sacrament.,t. H, cap. 4, 5. — S. Th.
(101) Id. ibid. Summa theol., 11-1", q. 1, arl. 5.
(102) Id. ibid. (105) De Scripturis et scriptoribus sacrfs, cap. 5,
(105) Id. ibid. 1.1, col. 13 med.
(104) De Scripturif et scrip. sac, cap. 5, lom. I,
L___5_xix PROLEGOMENA. _._
paee qu'elle occupe maintenant. Elle 6taitinforme; .\. Donc Famour esl Faffeclion d'un coeur pour un objeC
non pas qu'elle .n'eul pas de forrne, mais parce a causeclTin motif; il recherche cet objet, c'est le
qu'elle etait sans Jieaule. Les cieux, Fair, le feu desir; ilen jouit, c'est la joie. Par le desir il s'b-
environnaient la terre, et formaienr aulour d'elle lance, par la ]oie il serepose. La est ton bien ou lon
d'epaisses tenebres. Le premier jour Dieu separa le mal, b coeur huriiain! Car tu n'es bon, si tu es bon^
feu des autres elements. Ilproduisit ainsi lalumiere lu n'es niauvais, si lu es mauvais, que parce que tu
qai parcourait la meme voie que le soleil devait aimes bien.ou mal ce qui esi bon. En effet, tout ce
parcourir plus tard. Bede avait-cru quele firmar qui est, estbon. Mais, quand ce qui est bon est mal
ment est fornie par des "eaux cbnderisees et durcies; aime, Fobjet de Famour est bon, maisraiirier mal
Hugues Tejette ce sentiment. II pense qu'elles res- est mauvais. Donc, ni ce qui aime ni ce qui est aime
lent suspendues comme des vapeurs et des iiuages. n'est mauvais, ni Famour par lequel on aime; mais
II enseigne que le soleil seul est compose de Teu et aimer mal est lout mal
qu'il n'est quTme forme plus parfaite de la^lumiere, « Pour que l*esprit_raisonnable fut capable de
comme le Nouveau Testament n'est que FAncieh jouir d'une si grande bealilude, c'eit-a-dire de
perfectionne. Les autres astresne sontpoinllumi- Dieu, il lui a donne Famour comme un palais spi-
neux par eux-memes, relucent, non lucent (106). > rituel pour gouter les douceurs" intericures. ,Par
On a confondu quelquefois Fascetisme et le mysti- cet amour II doit eprouver lesdelices desa felicite
cisme; c'esta tort. L'ascete se propose la perfection et s*y altacher par nn desir infaligable. Ainsi, par
de Fhomme par Pexereiee des vertus chretiennes; Famour Dieu s'unil a la, creature raisonnable , en
il est surtoul pratique. Le myslique tend au menie sorte que, possedant toujours ce qui doit la beali-
but, mais par la connaissance et Famour de la ve- -fier, elle le sucat en quelque soite par Famour,
rite, par la meditatioir et la contemplation : il est elle le but par le desir, elle lepossbdat par la joie.
surlout speculalif. Les regles de sainf Benoit, de Sucez, pelite abeille, sucez, buvez la suaTite in-
saiut Angusiin, de Chrddegand, les instilutions de enarrable de votre douceur. Plongez vous dans ses
Cassien sont des traites ascetiques"; la Hierarchie de delices, rassasiez votre coeur : elles ne failliront
saint Denys, le commentaire du Cantique des canti- jamais, si vous ne vous en degoritez le premier.
ques desaint Bernard sont des traites mystiques. Attachez-vous, atlachez-vous a cebien. Prenez-le;
Hugues eiionce clairement les principes de son jouissez. Si votre gout est eternel, votre Iiealitude
ascetisme dans les Instilutions des novices; c'est Ia sera elernelle comme lui (107). >
science, la diseipline et la bonle. La science eclaire £ Hugues noifs a laisse un grand nombre' d'ouvra-
1'intelligeiice, la discipline regle* les mceurs;-la ges theologiques qui allestent letud.e profonde
lionle est le fruit de Fune et de Fautre, elfe-meme qu'il avait faile de nos dogmes. Les tbeologiens se
conduit a la • beatitude. Poiir lui le principe el_ le divisaient alors en deux classes. Les premicrs se
terme de la perfeciion c'est Famour iiilelligent. II y borneaienl a elablir .la doctrine catholique par
ramene toutes choses comme a un cenlre conimun, FEcriture sainte et la tradilion, ils conslataient la
Cest la vertu quil medite avec predileetion et foi de FEglise et ils trailaientde lemeraire quicon-
qnil rappelle le plus souvent. II ne cherche pas seu- que portait au dela ses regards ct son ambition.
lement a linspirer par de froides exclamations; i'l Leur methode fut nomroee posilive. Les aulres,
en sciute la nalufe afin d'en montrer 1'cxcellerice. pousses par le besoin qu'eprouve toule intelligence
t L'amoui, dit-il, est une sburce uriique qui coule elevee de scruter la veiite, de_ sillumirier de ses
el se divise en deux ruisseaux : Famour de Dieu, lumieres, et de se rendre compte de sa foi, par-
c'est la charile, et Famour du monde, e'est Ia cupi- taienl du point ou s'arretaient les autres. Les dog-
dite. Entre Dieu et le mondeestplace le coeur de mes n'etaient pour eux que les princlpes d'une
Fhonmie d'ou s'echappe la source de Famour nouvelle science qui devait etre Fceuvre du libi e
H

,(106) Adnot. in Pent., cap. 6, tom. I, col. 55 (107) De substantia charitatis-,-t. II, col. 16:
med.~: « Unus fons dileetionis intus saliens duos ,« Ul spiritus essel aptus tanta bcatiludine perfrui,
rivos effundit. Aller _st amor mundi, cupidilas; al- fecit in eo dilectionem, spiriluale palatum,-quoddam
ler est amor Dei, charitas. Medium quippe" est cor significans ad gustum dulcedinisinternae; "quatenus
liominis unde fons amoris erumpit; ambr dilectio peripsam videlicet tiileclionem snse felicitatisjucun-
cordis alicujus ad aliquid propter aliquid : deside- ditatem sapefet, eique infaligaLili desiderio cohaere-
rium in appelendo, et in periiuendo, gaudium. Per ret. Per dilectionem ergo copulavit,sibi l)ous crea*
desiderium currens, requiescens per gaudium. Hic luiam lationalem, nt ei semper inli__r_ndo, ipstini
lioijum est, et hic malum est tuum, coriiumanum, quo beatificanda erat bonum, et ex ipso quodam-
quia nec aliunde bonum es si bonuin es, nec aliimde modo pei affeclum sugeret, et de ipso per deside-
malum es si malum es, nisi quod vel male, vel bene rium biberel, et in ipso per gaudium possideret.
amas, quod lionum est. Nam omne quod est, Jjorium Suge, o apicula, stige. Suge et bibe dulcoris tui in-
est; sed, cum Idquod bonum est male amatur, illud enarrabilem suavilateni. Immergere et replere;
bonum est, et hoc malum est. Igitur nec qui amat quiaille deficerenescil, siiu non incipias faslidire.
malumest, necquod amat malum est,nec amor quo Adhaere ergo, et inha.re, sume et fruere. Si sempi-
amat malum est/sed quod male ainat, ethoc omne ternus gustus fuerit, seropiterna quo^ue beatiludft
malum est > erit. >
xci IHIGO DE S, VICTORE. xcn
exercice de Factivile inlellectuelle. Eux seuls me- A _ theologie que le mojren age vil eclore, el parmi
ritent Ienom de thbologiens; leur meihode fut g_- lesquelles celles de Pierre Lombard et de saintTho-
neralement nommee scolaslique, quoique le mysti- mas liennent le premier rang. Cest Hugues qui a
cisme apparlienne a cette classe. Malheureusement, inspire le celebre Lombard, et celui-ci est devenu k
il se trouva parmi eux des esprits plus ardents son tour le maitre de lous les theologiens (109).
que solides, plus curieux que profonds, devores Dans ses speculations, toujours solides et souvent
d'une activite inquiete, ne cherchant qu'a la satis- tres-profondes, il s'appuie d'ordinaire sur les tra-
faire en Fexercant, el qu'a exciler les applaudis- vaux de saint Augustin. Cest cet incomparable doc-
semenls par la sublilite et la nouveaute de leurs teur qui est son guide; c*est a son ecole quil s'est
raisonnements. Au lieu d'etudier paliemment le forme. II s'est lellement nourri des idees de Feveque
dogme catholique, d'en deduire les consequences, dTlippone qu*en lisant ses principaux ecrits dog-
d'en peneirer les myslerieuses profondeurs et d'en matiques, nous avons eie surpris de rencontrer,
deeouvrir 1Tiarmonie, ils le deiiaturaienl. Ceiait presque*a chaquepage des pensees visiblement em-
Tenverserles fondemenls pour eleverFedifice, c'etait pruiilees a ce Pere, quoique Hugues n'en avertisse
Tasseoir sur le sable mouvant, c'etait remplacer la pas toujours (110).
vbrile immuable par des eoneeplions imaginaires. " « Hugues demeure a notre avis un- Iheologien
Ces imprudents dialecticiens faillirent perdre la du premier ordre. Son Traile des sacrements, sui-.
theologie. Des cris s'eieverent non-seulemenl con- tout, est une mine fort riche pour la science theo-
tre eux, mais contre la vraie scolastique, et alors logique; il renferme une foule d'aper<;us tres-pro -
comme aujourcFhui des hommes plus zeles qu'eclai- fonds sur un grand nombre de dogmes; et il -.erait
res condamnerent la science au lieu d'en reprimer a desirer que cet ouvrage ftit moins oublie des bom-
les abiis. Mais le mouvement eiaii. donne. La scola- mes qui font une eiude speeiale de la dogmatique.
stique triompha par le genie dAlberl le GranJ, de La diction de Hugues est claire, aisee, coulante, et
saint Thomas et de saint Bonaventure. La science Fon ne renconlre point chez lui cet attirail de divi-
theologique fut definitivementconslituee. sions, de subdivisions, d'objeclions et de reponses,
Hugues fut le preiiecesseur de ces grands hom- qui, sans doute, ont leur utilile, quand 011en use
mes. Hikiebert du Mans avait, il estvrai, eompose moderement, mais qui, trop souvent, dans les ecrits
avanl Iui une Somme theologique ; mais ce n'eiait des scolastiques, embarrassent le lecteur.au lieu de
qu'une simple exposition des veiites chretiennes le soulager (111). >
suivant lameihode positive. Hugues, dans la sienne, Q En souscrivant completement k cejugementnous
ajoute la speculation, et c'est probablement ce qui ajouterons toutefois quc nolre Victorin dans ses pe-
le fait regarder par Duboulay el par Mosheim lits trailes manifeste une predilection speciale pour
comme le premier auteur de ce genre d'ecrit de- les oppositions et les anlilheses. II elait en cela
venu plus tard si commun (108). encore imilateur de saint Auguslin. Mais ces anti-
Cependant, coninie tous ceux qui entrent les pre- theses ne faliguent point comme dans Seiieque. Le
roiers dans unecarriere nouvelle, il fut depassepar lecteur s'aperooit qu'elles ne sont pas de simples
r ;ux qui marcheient sur ses pas. Sa Somme, tres- jeux d'esprit, mais quils naissent naturellement du
rjmarquable pour son epoque, est imparfaite, sa besoin d'exprimer avec precision une pensee sou-
classificalion n'est pas toujours naturelle et eu har- vent diflicile a saisir. Au resle, cetle forme ne lui est
monie avec Fordre reel et ontologique. pas particuliere. Le slyle antithetique est un des
Son Traite des sacrements esl supeiieur. L'en- traits caracteristiques des ecrivains du moyen age.
semble esl plus complct et mieux ordonne, quoi- Hugues sait a propos en rompre la monotonie et
quil ne soit pas encore sans defaut. Mais n'etait- varier son langage. Son imagination fecoude lui four-
ce nas deja une grande pensee el une noble enlre- nil d'eiegantes methaphores et d'heureuses compa-
prise que celle de classer en un ordre scienlifique D raisons, mcme dans les matieres les plus abstraites.
toules les donnees de la foi chretienne? Ycut-il prouver que la creation ne detruitpas 1'im»
Nous sommes heureux de pouvoir confirmer, par mulabilite de Dieu, il dira : le soleil brille; une
lelemoignage d'un theologien moderne aussi re- nqee se forme; elle est illuminee; cependant le
respeetable par sa vertu que distingue par sa science, rayon n'est pas ailleurs qu'auparavant; la nuee
nos convictions personnelles. cst ou elle n'etait pas, mais le rayon n'a pas com-
« Le travail de Hugues, dit M, Laforet, exerca mence d'elre ou la nnee a cominence d'etre eclairee.
la plus grande influence sur toutes les sommes de II en esl de meme de Dieu : il brillait de toutc parl

, (108) < Librum edidil Hugo, quem Summam sen- gionis praecepla, convenienti ralione digesta, expo-
tentiarum' appellavit. Hinc summas et summarum suisse ferlur, quem alii plures consecuti sunt. J
theologicarum libri dicli et appellari coepti, eique Inslil. histor. eccles., p. 415.
summislm theologi suam originem et appellalionem (109) Cowp d'ozii sur Vhisl. de la thiol. dogm.s
debent. > Duboulay, Hist. univ. par. 1, n, pag. 64. par M. Laforet, pag. 59, Louvain, 1851.
— Mosheim dit aussi : < Hac aelate Hugo de S. (110) Id. ibid.
Viotore prinius boc modo (sententiariorum) leli- (lli)Id. pag. 62.
icm PROLEGOMENA. . xciv
avant que la crealure ne fut, et il demeura 'toujours i etre pas une erreur du douzieme siecle quTI rFait
le meme la oii la creature fut faile.- Elle n'a donc au moins signalee dans ses bcrits. II rcfute les her_-
apporte aucun changement en lrii (112). sies d;Eutyehes el de Pelage, renouvelees par Ab6-
La nature de ces travaux nous fait mieux com- lard, et celle de Jovinien, reproduite par un auteur
prendre encore le caractere de son genie et celui de incoiinu. II s'eleve contre ceux qui enseignaient
Fccole quil dirigeait. Qu'on se reporte en effet au 1'exislence de deux ames en nous, Fune celeste et
douzieme sieele, ou Fesprit humain semble s'eveiller Fautre terrestre, ou qui pretendaient que les ames
d'un long assoupissement, ou le desir de la science liumaines s'engendrent Fune 1'aulre. II resout avec
et la passion de Fetude s'allumenl dans tous les une precision remarquable les objections tirbes de
coeurs, ou Fenseignement conduit a la gloire pres- Fexistence du mal moral; il venge la liberte de Dieu
que a Fegal des armes, ou de nombreuses ecoles et de Fhomme contre les oplimistes, et sa spiritualite
s'elevent et se combattent. Dans ce premier reveil, contre ceux qui Iocalisaient Fessence divine. II ecrit
la vraiescience est difficile a atteindre et les esprits contre Farcheveque Jean de Seville, qui pretendatt
sont impatients. Aussi, la conlroverse est-elle la qu'un chreiien peut exterieurement apostasier sa
voie la plus facile etla plus courte pour parvenir a ,_foi et la conserver dans le coeur.
la celebrite. Cest la surtout qu'on fait briller les Quelques exemples nous donneront une idee de
ressources de sori esprit, el qu'on d.ploie avec or- la vigueur de son argumentation.
gueil une dialectique sublile et ingenieuse. Quelle Dieu est infini; donc il est present partout. Theo-
gloire lorsqu'on reduit au silence un adversaire il- dorie, disciple dAbelard, el, s'il faut en croire ses
iuslre! Les scolasliques baltent des mains et se contemporains, Abelard lui-meme, furent effrayes
pressent plus nombreux et plus ardents autour de de cette consequence. Ils"n'avaient pas des idees
la chaire du vainqueur. Les ecoles etaienl comme assez pures de la vie divine ct de sa spiritualite; ils
des lournois ou Fon tient moins de comple de la ne concevaient pas Fimmensite sans elendue, et ils
force personnelle des combatlauts quedeleuradresse la crurent contraire a la simplicite. Dieu est par-
et du succes de la lutte. Hugues nous apprend quil tout, autremenl son etre serait Iimite; Dieu lFest
Lesita Iui-meme s'il ne sacrifierait pas la theologie pas subsiantiellement partout, aulrementil serait
a la dialectique et le labeur de la composilion a ce- divisible comme Fespace qui le contiendrait» Pour
lui des controverses publiques. (113) Heureusement sortir de cette difficulle, ils se represenlerent la sub-
Tamour de la vraie science triompha. slance de Dieu comme un point indivisible occu-
II ne se mela point aux disputes de ses contem- -. pant une partie indivisible de Fespace, et exercant
porains; son caractere, ses gofils, sa methode meme de ce lieu retire sa puissance par dela lous les mon-
et les principes de sa philosophie Fen eioignerent. des crees. La nature divine etait conime un foyer
Par un travail plus serieux et plus patient, il exerca lumineux qui projette au loin ses rayons.
sur son siecle une influence plus ulile. II eiait sur Cette opinioiinouvelle et etrange excita de graves
-ce point Foppo.sedAbeiard. Celui-ci provoquait les .controverses. Guillaume de Morlagne, Fun des plus
^nplaudissements et courrait apres la ceiebrite; ce- celebres theologiens de Fepoque, eerivit contre ces
iui-la cherchait la v.rile. L'un s'agitait dans les imprudents dialectieiens qui Iimitaient et locali-
ecoles; mais la souplesse de son esprit et Feclat de saient 1'essence meme de Dieu. Toutefois, il s'ap-
sa "parole ne suppleaieut quTmparfaitement a Fim- puie davanlage sur la sainte Ecrilure que sur les
perfection de la science. Plus subtil que profond, raisonnements philosophiques. Hugues penetre plus
plus erudit que savant, il ebranle quelquefois diine avant'dans la question. « Dieu, dit-il, ne peut pas
main temerairelesprincipes memes d'une saine phi- etre present dans ses creatures de telle sorte qu'on
losophie. L'autre, au milieu de la solitude, deler- dise qu'il est dans uri lieu : ilestdans sescreatures,
mine, d'un regard sur, les limiles et Fobjet de la non d'une presence locale, mais par lui-meme, en
science: tantbt il s'eleve jusqu'a Dieu; il assiste en D les gouvernant et en les conservant, sans intcnne-
quelque sorte a ses conseils, et il expose avec net- diaire, de meme que 1'ame est tout entiere dans
tele le plan geiieial qu'il realise dans loutes ses chaque partie du corps. Si Pame se retire du corps,
oeuvres. .Tantbt il peneire dans le cceur de Fhonime, il meurt et il lonibe en poussiere; d'ou 41 est evi-
il en devoile les niiseres-elles grandeurs. 11esl plu- dent qu'elle est la vie du corps. Ainsi, Dieu est par
tbt philosophe et theologien que conlroversiste. toute son essence dans toute creature en lui don-
Cependant, il entre quelquefois en lice. Mais, nant 1'etre. S'il se retirait, la crealure rentrerait
quand il combat il est moins. alhlele que soldat; il dansle neant, comme le corps sans Fame estreduit
ne cherche poiut a faire parade de son habilet? ou en poussiere. C.omment Dieu gouverne-t-il et con-
.de sa force, mais a defendre la veiite. II n'est peut- serve-t-il la creature? Comment 1'ame gouverne-

(112) Summa, tract. i, cap. 4, tom. II, col. 47 : illa esset ubique, fons ibidem erat ubi illa facta
< Quemadmodum,sinubes opponiturradiosolis.non est. Non ergo modo alibi quam prius. >
«st lanien radios alibi quam pritis.Nubesveroesltibi (115) Tom. III, col. 555, prolog. ad Speculumde
xion erat, s_d radius; non quia nubes uhi radius wysleriis Eccltsim.
erat ibi cccpitesse, ita Dcus, ctini anw<juam crcalura
xc. HUGO DE S. YICTORE. xcvi
t-eile el conserve-l-elle le corps 1 Je Fignore; je A . faire autre chose qu'il a fait, il peut faire ce quil
sais seulement que Dieu est essenliellement present n'a point prevu ; et, s'il peul faire ce quil u'a point
dans toutes les creatures (114). > prevu, il peut agir sans prevoyance. Car il a fait
La conciliation de la liberte de Dieu dans ta crea- tout ce quil a prevu devoir faire et il n'a rien fait
tion du monde, avec sa sagesse, son immulabilite quTl n'ait pievu. Si donc sapuissance ne peut pas
el sa prescience, est un de plus graves problemes changer, et faire ce quil n'a poinl prevu; si elle ne
que la philosophie ancienne et rooderne ait essaye peut pas etre vaine, et ne pas faire ce quil a prevu,
de resoudre. Dieu est unesubstance infinie et une il est necessaire qu'il ait fail tout ce quil a prevu,
activite sans limite. II est non-seulemenl intelligent et quil ne puisse rien faire de ce qu'il n'a pas prevu.
etaimant, il est intelligence et amour. II possede la Or, il est certain que tout ce quil a fail, il Fa prevu;
perfection de ces faeultes et laplenilude de Ieurexer- et que lout ce qu'il a prcvu, il Fa fait. Donc, sil ne
cice. Rien en lui ne se developpe; nul germe qui peul rien faire sans providence ou prevoj'anee, il ne
n'ait alteint son complet epanouissement; il est, se- peut absolument rlen faire aiilre que ce quil a
3on la sublime expression des scolastiques, un acte fait. >
pur. Celte vie pleine et parfaite dont il jouit, il la « En second lieu Dieu ne peut rien faire de mieux
manifeste au dehors par la creation ; mais cette ma- " que «e quil a fait; car faire et ne pas faire le mieux,
iiifestation jfajoule rien a sa nature, pas un degre c'est hial faire... (115). >
d'acliviie, pas la moindre perfeclion. Le savant est flugues n"a pas affaibli les preuves de ses adver-
savant quand il se tait el quand il parle. Sa scieuce saires, il les refute d'abord par un raisonnement
ifest pas sa parole. Elle est en lui, elle est lui-meme: geiieial. « Tout cequi est fait esl fini. Donc borner
sa parole ne fait que la reveJer. II en est de meme la puissance de Dieu a ce qui est fail, c'esl la li-
de la vie de Dieu : la creation ne 1'augniente pas, ne miter elle-meme. >
la perfectionne pas : eile la fait connaitre. L'acie Mais, ne peut-il faire autre chose que ce qu'il a
qui conslitue Dieu vivatit est essenticllement autre fait sans blesser sa providence? Hugues etablit ce
que celui par lequel il nianifeste sa vie au dehors. principequi resout la difliculle: Ia prescience n'est
Le premier est inlciligeiit, sponlane, mais neces- pas la cause de la erealion: le monde n'est pas
saire. Le second esl intelligent, spontane, mais libre. parce que Dieu Fa pievu; il Fa prevu parce qu'il
Nous avons des lors deux lermes differents qui cor- devait eire.
respondent it deux notions gravees, en caraeleres Dieu a-l-il pu faire mieux que ce quil afait"?
ineffacables, dans notre intelligence, le necessaire^n Hugues repond parce dilemme: Fensemble des crea-
etle contingent. Dieu veut le necessaire conime tel tures ne peut elre mieux, ou parce qu'il est le sou-
el le contingent comme tel. verain bicn, ou parce quil ne peut recevoir unde-
En descendant dans notre propre conseience, gre de bonie -en dehors de ceux quil possede. S'il
r,ous trouvons une image de ce que nous decouvrons est le souverain bien, en ce sens quil esl la bonte
(ti Dicu. Nous voulons notre beatilude; cette vo- absolue, et quil ne lui manque rien, il est egal k
ioute esi inielligenle, sponlanee, nsais neeessaire. Diett. Alors on exageie Ja bonte de la crealure aui
lious produisons, pour y arriver, lels ou lels acles, depens du Ci eateur,ou on deprecie la bonle du Crea-
11ces acles sont inlelligents, sponlanes, mais il sont teur en faveur de la cieature. Si au contraire il ne
Hbres. Non-seulement je puis choisir entre le bieii peuHJlreplusparfail parce quil est incapable de
f tle mal, ce qui n'est pas de Fessence de la liherle, recevoir un degrc de perfection 4e^plus, cette inca-
mais je puis choisir entre tel acte bou el tel autre; pacite est elle-menie un defaut, et on peul concevoir
en accompiissanl Fun, fai conscienceque je puis ac- un monde qui ne Falt pas (116).
'
complir Faulre." Ces-extraits, que notisne voulons pas multiplier
Mais, si h\ liberte de Dieu, dans la creation du davantage, -suflisent pour oous faire comprendre
monde, est telle, comment compr-endre sa prescience D i que Hugues erit pu, comme bien d'autres, se dislin-
et sa sagesse? Comment Dieu a-l-il ete libre de creer guer, au milieu des controverses qui agitaient les
ce quil a prevu de toute eternile devoir creer? eeoles, par la subtilite et Ia peuetration de son
- comment cette creation est-elle
libre, si elle lui est esprit, et par les artifices menies de sa dialeclique.
imposee par les lois de sa sagesse! et comment Nous devons lui savoir gre de s*et.e livre a une
est-elle sage, si sa sagesse ne la lui imposait pas. etudeplus serieuse, et d'a\oir renonce a quelques
Hugues expose avec une grande concision Fargu- applaudissements pour parvenir a des resultats plus
meiitatioii des optiniisles de son temps. Elle parait utiles pour Ia science.
appartenir a Abelard et a son ccole. Le prince des philosophes anciens, Platon avait
« Dieu ne peut faiie aulre chose que ce quil a forme la plus brillante ecole de philosophie dont la
fait, ct il ne peut micux faire. En effet, si Dieu peut Grece puisse s'enorgueillir; mais ses disciples eon-

(114) Notulm' sup. Joan. , «ap. 2," toni. I, col. (115) De sacr., lib. i, pars n, cap. 22, tom. II,
827. — Sum. theol., pars. I, cap. 4, tom. II, col. col. 214.
47. — De sacram., lib. i, par. III, cap. 17, tom. II, (116) Id. ibid.
eoL 225.
scvn MOhEGOMENA.' ; xcvm
tinuerenl mal son enseignement. Arislote, le plus A mence et poursuivi au sein de la solitude la plus
illustre, devinl son adversajre, el ne rougit point de profonde.
se faire son detracteur. Speusippe, qui lui demeura
Ce ne fut pas toutefois son unique titre au sou-
fidele, ne suivit que d'un pas timide et mal assure venir el a lajeconnaissance des geneiations futures.
les traces de son maitre. Plus d'unefois il denalura
et Richard furent ses plus illustres docteurs-
sa-doctrine en voulantla defendre. Hugues fut plus Hugues au xiT* siecle, tnais ils ne furent pas les seuls.
beureux, il trouva parmi les scolastiques de Saint- ' Oulre Pierre Lombard
Yiclor un disciple digne de' lui. II etait comme lui qui fut recueilli a Saint-
Yiclor a la priere de saint Bernard, Simon Gourdan
etranger a la France; FEcosse fut sa palrie, comme
cite Etienne de Tournay, canonisle dislingue, Obi
lui theologien mystique et dogmalique; comme lui
de saint et de comme lui zon, illuslre medecin (118), Fabbe Achard"(119),
disciple Augustin Plalon; de naissance, a la fois philosophe, litte-
se servant de la science pour arriver a Famour qui Anglais
rateur et theologien; Adam (120), egalement Au-
est la perfection de la vie; corome lui acceptant les
la comme le fondementde Ia science glais, grammairien ceiebre, habile rlieteur et philo-
principesde foi,
mais ne condamne sophesubtiI,"discipIe dAbelard; Arnulphe, frerede
theologique, croyanl pas qu*elle de Seez, qui s'exeroa dans la poe--
la raison a Fimmobilite, et qu'elle lui interdise D Jean, e^eque
toute speculation (117). II fut avec Hugues le prin- sie (121); Gktulier, dont nous possedons encore deux
de la manuscrils, adversaire vehement de tous les heie-
cipal representant philosophie platonicienne .
au xnc siecle, la gloire de Fecole de. Saint-Yictor liques de son temps, et, enfin, un grand nombre
et la Iumiere de ses contemporains. Leurs noms d'autres quil serait trop long d'enumerer.
sont inseparables coiume leurs ecrils. Cest a eux Nous ne suivrons pas plus loin Fhistoire de cette
qu'il faut remonter pour trouver le premier anneau ecole, donlla.derniere illustralion futle poete San-
de cette chaine de theologiensilluslres qui etabbient teuil. Nous sommes arrives au terme que nous nous
la scicnce theologique sur des bases si larges et si etions propose, et nous croyons pouvoir tiicr de ce
solides, el qui eieveient ce magnifique edifice enve- qui precede les conclusions suivantes :
loppe quelquefois de tourbillons de poussiere, ou
roeine couvei t de boue, mais toujours inebranlable 1° II s'etablit au commencement du douzicme
au miiieu des plus grands orages. Cesl la ce siecle une ecole a Sainl-Yictor de Paris.
qui donne a celle ecole une importance vraimcnt 2° Cette ecole represente, a cette epoque, dans
historique: Le xn" siecle prepare le xme. L'ecole de ses doctrines.Ta philosophie plalonicienn.e; elle est
Saint-Yicior domine le T_II«,non par Feelat de ses " a la fois myslique et dogmatique.
controverses, mais par un travail patient, com- 3° Ce fut dans cette ecole que se lircnl les pre-

(117) De Trinitate, lib. i, cap. 1. Richard com- (120) II composa un Iivre sur la Tentation de
mentedans le sens des anciens le texte du prophete Jesus-Christ, un Traite de la.Trinite, des Homeiies,
Isale, devenu si fameux : Nisi cfederitis non inlel- et la Yie du moine Gazelinus Hist. Univers. Par.,
ligelis. « La foi est la porte du sanctuaire ; c'est par lom.II, adann.ll6I,et Ca(a/.,p. 715. Simon Gour-
elle qu'on y pene<re. Mais la porle eianl ouverte, il dan, Ms.
ne peut point s'arrbler sur le seuil de ce temple, si
richeen merveilles de tout genre; on doit avancer (121) Nous citerons quelques-uns deses vers oa•
toujours en s'effoicant de comprendre de plus en te il parle avec peu de modeslie de sa propre celebri
' Ies veiiies recues
plus par Ia foi. > ; il les adresse a un certain Nepos.
Ailleurs il dit : « Si dans la foi reside le com-
meucenient de tout bien, c'est dans la connaissance Olim me celebrem Normannia tolajpoetam
que se trouve la consoinmalion ct la perfection. Dixil, vixque dabat Gallia tola parem;
Travaillons donc a alteindre cctle perfection ; que Altera deprimis me credidit, allcra primum;
tout nous serve de degre pour aller de la foi a la Neque suis dixil illa, sed-ista suum.
connaissance; empioyons lous nos efforts pour com- Magnus ubique lamen vario cetebrabar honore
prendre ce que nous croyons Mais quelle mer- llluslris peregre,pracipuoque domi.
veille si nolre ame se trouble et s'obsc'urcit en pre- Nunc nova forle novum valens te protulit mlas
sence des niysleres de la Divinite, lorsqu'elle est Ad formam rudibus, invidiamqne bonis ;
souillee presque a chaque inslant de la poussiere jQ De pueroque senem formas doclrina poelam
des pensees terrestres ! Sors de la poussiere, b Indidil mtaii non sua verba lum.
vierge, fille de Sion ! Si nous soinmes de vrais Verba senem sapiuul ipsumque professa Maronem
fils de Sion, dressons celte e.helle sublime de la Imberbi floret pagina canitie.
conlemplaiion, et, prenant notre vol comme des Ipsa luos miraia dies et verba dierum
aigles,echappons a la terre pour planer dans la hau- Palluit adversus et mea Musa IUOS.
teur des cieux. > —Ibid., eap. 5. Cumque meas solito sumpsissem more labellas,
(118) Vie el Maximes des hommes illuslres de Privavit linguam vocemanumque stylo.
Saint-Victorde Paris. Ms., introduct., pag. 1. Ergo-libi Musas sanclumque Helicona resigno,"
(119) Joan. Sarisb.,

lib. lii MeiaL, cap. 5.— Id., Et didces sacri desero fontis aquas.
lib. iv, cap. 5. Vie el maximes desJwmmes illus- Tu cole quas nosti, gnarum relinere favorem
tres de Sainl- Viclor. Ms. II y eut un autre Viclorin Non nisi solerti sedulitate potes.
du roenie nom qui «miposa des proses rimees.
'
x.ix HUGO DE S. YICTORE. c
iniers essais du syneretisme theologique que nous A dans les cuvrages d'Albert le Grand, de saitit Tho-
voyons arriver a son plus haut poinl de perfection mas et de sainl Bouaventure.
Vu el lu, d Paris, en Sorbonne, le 6 mai 1854, par le doyen de la Faculte des lellres de Paris.
J.-YICT. LE CLERC
Vu par le recteur de VAcaddmiede la Seine.
CAVXt
Paris le 24 mai 1884.

ETUDE CRITIOUE

DES CEUVRES DE HUGUES DE SAINT-VICTOR,


PAR L'ABB1_HUGONIN,

Liccncie es leltres de la Faculte de Paris, ancien eieve de Fecole ecclesiastique des Carmes.

Nous restimerons les travaux critiques qui ont B qui les oni composes el des fruils qu'on peut re-
_te fails sur cette matiere, el notts y joindrons nos tirer de Ieur leclure.
Nous ne • Les Ecritures divines sont
propres observations. pretendons' pas inspirees de Dieu.
toulefois, eclaircir tous les doutes, et resoudre tous Elles rendent Fhomme divin, elles leur apprennent
les problemes que cetle etude presenle, et donner a se reformer aFimage de son Crealeur cn le con-
des resultats definiiifs. Les edileurs de Hugues ont naissanteten se connaissant soi-meme ; car Dieu
entasse pele-mele, sans discernemeni et sans choix, esl la veiile sans erreur, la bonte sans- malice et la
les ceuvres du Yictorin et une foule de pieces apo- felicite sans misere.
cryplies. Les catalogues anciens et les manuscrits Hugues etablil deji la dislinciion nette et profondo
eux-memes, ne sont pas des guides toujours fideles; que nous retrouverons si souvent dans scs ecrits,
en sorte que le critique se trouve a chaque pas en entre le monde naturel et le monde surnaturel, la
face de diflicultes insurmontables reduit a ses pro- creatioiret lincarnation.
prcs conjectures. Ceux qui nous ont precedes ont II diviseles saintes Ecrilures en deux parties,
largement use de ce privilege, et leurs opinions FAncien etleNouveau Teslament; FAncien Testa-
conlradictoires ont multiplie les obscurites et les ment comprend la loi ou le Pentateuque, les pro-
doules. Nous avons cru qu'il serait peu utile d'en phetesjes hagiographes ou les livres historiques.
ajouler de nouvelles; quand nous ne pourrons arri- Le Nouveau se compose des Evangiles, des ecrits
ver a Fevidence, nous nous conleiUerons d'exposer des apbtres et des ecrits des Peres; Hugues ne con-
lidelemenl celles des differents critiques qui nous sidere pasces derniers comme inspires. Hnomme
ont precede. chaque livre, il cite les noms hebreux quil inter-
Nous parcourrons dans cetie etude, les traites prete, il ne range pas parmi les livres canoniqt.es
atlribues a Hugues de Saint-Yiclor. Nous suivrons le livre de la Sagesse, FEcclesiastique, le livre de
le meme ordre que les edileurs de Rouen. Judith, celui de Tobie et celui des Machabees: il
(122) Celui qui commence le premier voltime, est les place au meme rang que les ouvrages de saint
intilule: De Scripturis et Scriploribus sacris (t. I Jeibme, de saint Augustin, de saint Gregoire,
tnil.). On peut le regarder comme une inlroduction dTsidore de Seville, d'Origene, du venerable Bede
aFetude deFEcriture sainle, etparconsbquent de la el des autres docteurs. On peut s'elonner que notre
theologie lout enliere.. Victorin, qui s'appuie si souvent sur les lemoignages
Hugues traite de la nature des saints livres et des de saint Jerbme et de saint Augustin, qui les cite
caracteres qui les distinguent des ouvrages profanes, D et qui les commente, ait eu une connaissance si
• de leur division, des livres canoniques, des auteurs iniparfaite des canons des saintes Ecritures.
(122) Les renvois enlre parenlheses indiquent la tica et Mysltca, et mis en appendices lcs ecrits
place de chaque ouvrage d'apres le nouvel ordre douleux ou elrangers a Hugues de Saint-Victor.
suivi dans notre edition, ou Fon a reuni les oeuvres EDIT.
authenliques sous la rubrique de Exegctica, Dogma-
Cl PROLEGOMENA. CII
II reconnatt avec Ies doctetirg catholiques que la A que Moise fait le personnage de prophete, comme
sainte Ecriture conlient un sens lilleial, un sens liisloriographe il reiissit niieux a developper l'in-
allegorique et un sens anagogique. Toulefois il en- tention de cet ecrivain en traitant de Forigine du
seigne que tous nos saints livres ne doivent pas re- monde; > il ne diveloppe gueie cette intention, il ne
cevoir cette triple interpreialion ; il s'eieve cqntre fait que Findiquer. Moise se proposait, dit-il, de
lcs faux mystiques qui se livrent a leur irnagination faire connaitre la puissance de Dieu qui cree le
au lieu de chercher patiemment la verite que Dieu monde, et sa sagesse qui Fembellit.
a cachee sous Fecorce des fails, et qui negligenl le . Hugues parcourt rapidement, ensuite, les cha-
sens lilleial. Mais, il reconnait en memetemps, 1'im- pitres de la Genese, et il en explique les principaux
portance du sens allegorique, il enlre sur celtc ma- versets. Au 14e du chap. i" (t. I, col. 56 ima), ou
liere dans des details assez minutieux, il donne les Moise rapporfe la creatioh des astres, le Victorin
regles queFou doit suivre pour le decouvrir; ilfatit donne comme une opinion recue de son tenips par
remarquer, dit-il, les circonslances, Ies lieux, les quelques saintspersonnagesquTIerculeou Promeihee
lemps et les nombres, car loutes ces choses peuvent etaient les invenleurs de Fastrologie. II condamne
etre symboliques. II le prouve par des exemples ; cetle science. II reconnait, il est vrai, que les astrcs
nous en citerons un seul. Circonstance de lieu : la B exercent uue influence sur les corps, mais il nie
Judee est placee enlre PEgypte et Babylqne, les que cetleinfluence enchaine la liberte.
Juifs sont toura tour subjugues, d'abord par lcs Les noles sur FExode (t. I, col. 61) sont plus
Egyptiens, puis par les Assyriens. Les Egyptiens courles queles precedentes. Quoiquc fortjudicieuses,
-igurent nos mauvaises cupidites ; les Assyriens elles n'ont rien de bien inleiessant. Cestle jugcr
"figurent les demons qui nous tenlent. La lutte en ment des Benediclins, nous ysouscrivons volonlicrs.'
nouscommence toujours par lespremicrs,et ce n'est Hugues entre dans de plus grands developpe-
que par elle que les seconds peuvent nous vaincre menls sur le livre du Levitique (t. I, col. 74). Cest
et nous asservir. au jugement de dom Brial la partie du Pentateuque
II donne, a Fexemplc de saint Augustin el de plu- quil a le mieux traitee.
sieurs autresphilosopheschretiens, salheoriemysti- Ses explications sur le livre des Nombres et sur
que des nombres. 11attribue a David les derniers le Deuteronome, remplissent a peine une page, (t.I,
livres des Rois, a Moise ou a quelque prophete celui col. 84-86), et ne meiitenl pas le nom de conimen-
deJob^ta Esdrascelui d'Esther; il ignore Fauteur taire. Ce sont des notes recueillies ca el la, et reu-
du livre de Judith, de Tobie, des" Machabees et du nies par une main inhabile. Oir y trouve de si lour-
livre dela Sagesse; il se contente de rappoiier le des meprises que les Benedictins les ont suspectees
sentiment de ceux qui pensaient que ce dernier etait dinterpolation.
Foeuvre du Juif Philon. Les Annotations de Hugues sur le livre des Juges
II raconte Fhistoire merveilleuse de la traduction (col. 87), et celui des Rois (col. 95) sont du meme
des Septante, mais avec les correclifs de saint Je- genre. L'analyse quTl donne du premier n'est
rbmequila regardait comme fabuleuse; il enumere qu^une courte indication de la m.aliere. Elle est sui-
ensuite la version dAquila, celle de Symmaque, vie de quelques expiications litterales sur quelques
celle de Theodotion, la traduclion vulgaire donl il versets, pris §a et la sans liaison et sans methode;
ne connaissait pas Fauleur, les deux d'Origene et il explique plus en detail le canlique de Debora
celle de saint Jeidme. (t. I, col. 89) et Fhistoire de Samson (t. I, col. 94).
Dans les Notes expliculives sur le Pentaleuque Nousavons remarquedes objectionspresentees avec
(t. I, col. 29), apres avoir commente le prologue de force et clarte, et des solutions pleines de sens qui
saiut Jerbnie, il donne lui-metne une courle intro- supposentune grandeJcorinaissance du texte sacre.
duction, il explique le"litre grec et heiireu de cet Hugues s'eiait surtout propose d'expliquer le sens
ouvrage; il indique Ie but de son auteur. Le Penta- j lilleral du Pentateuque, et -il demeure generalement
teuque est-historique et propheiique; Molse est a la assez fidcle a son dessein. Cependant, il revient
fois hislorien etpropheie: il est hislorien puisquil quelquefois au sens moral et allegorique. Cesont
raconle Foriginedu monde, des socieles, desempires comme de petites. digressions. dans lesquelles il
el parliculierement du peuple juif, dont il se pro- donne a sa foi et a sa piele un aliment qui lui pa-
pose de faire connaitfe la legislation ; il estpro- rait necessaire. Aussi le fait-il sans effort. Peut-
phete non-seulement acause des propheties coiite- etre etait-ce pour lui un moyen d'elever a Dieu
nues dans son Iivi e, mais parce que les faits quil Fesprit de ses eleves, et de leur apprendre a santti-
raconte sont eux-memes prophetiques et figuralifs fief leurs etudes par de pieuses reflexions. Je sais""
des evenemcnts futurs. que cette piete douce et onctueuse ne fut pas tou-
Si nous rapprochons ce passage de la doctrine jours un des caracteres des ecoles au moyeri age ;
dc Hugues surFinterpreiation allegorique des saintes les bcoliers ne s'etaient pas„ encore completemenc
Eciiiures, nous avqns peine a comprendre pourquoi depouilles de la rudesse du siecle. IIs etaient vio-
les Benedictins Font trouve obscur et incomplet. lents dans leurs passions, dans leurs discussions et
« Hugues, disent-ils, montre. mais imparfaitement, meme dans la manifestation de.leur foi. Mais
em HUGO DE S. VICTGJ.E. t-lV
Htigues, sous ce rapport, n'_tait pas de son siecle ; A n'eslpas seulement unsimple.recueildenoles eomme
et probalilement il eommuniquait _rses disciples sa les precedents, c'est-un veritable commentaire di-
douceur et sa piele", ses sentimenls et ses gorits. vise en bomeiies. II ne nous en reste queles dix-neuf
Cest une remarque sur laquelle nese sontpas premieies. Elles comprennent Fexplication des
assez arretes les critiques, ils ont trop consideie" en quatre premiers ehapitres. <
eux-roemeslespetits commentaires que nous venons Hugues s'eleve encore, et contre ceux qui abusent
d'etudier. II fallait, pour elre |uste appreciateur, te- des interpretalions mysliques, et contre ceux qui
nircomptedes circonstances. Or, lout lecteur atten- Ies rejettent. II en est beaucoup, dit-il, qui ne eom-
tif, reeonnaitra facilement que ces commentair.es prennent pas la vertu des saintes Ecritures, ^jui
ne sont pas des compositions regulieres; ee sont de voilent leur eclat et defigurent leur beante par des
simples recueils de notes, et ces notes ne sont elles- explications etrangeres; au lieu de reveler des mys-
memes souvent queles abregesdes cours que nolre teres caches, ils obscurcissent des veiites _vi-
Victorin faisait a ses "disciples. Mais ces disciples se dentes : pour moi je pense que ceux-la sont egale-
composaieni en grande partie des chanoines de ment coupablesqui nient opiniatrement queFon
Sainl-Yictor, dont la regularite etla ferveur elaient doive chercher dans les saintes Ecritures nn sens
ceiebres dans ie mbnde entier, au temoignage des B mystique caehe sous le voileile Fallegorie, et ceux
contemporains. Doit-on s'etonner quil leur ait parle qui en cherchent superstitieusement ou il n'y en a
le langage tFune piele mystique, qui est le langage point.
ordinaire de FEglise dans la plupart de ses ofliees. Or, selon Htigues, Salomqn dans FEcclesiasle,
Ceiait meine ce qui devait plaire a scs auditeurs, et s'est bien plus propose dinspirer le "mepris des
les capliver davantage comme les subtibililes de la choses humaines, que d'exposer des" mysteres.
scolastique charmaient ct transportaienl d'admira- Par consequent, on doit s'attacher en Tinlerpretant
tion cetle nombreuse jeunesse qui se pressait an- plutbt au sens litteral, qu'au sens figure. Cest la
tour de la chaire dAbeiard. regle quTl simpose, et il y demeure assez fidele.
Les Benediclins jugent severement les Notes de Ce commentaire aparuauxBenedictins sec, diffus,
nolre-Yictorin sur le livre des Psaumes (t. III, col. cliarge de discussions inutiles, ou se melent la phi-
589). « Rarement, disent-ils, ilen explique avec losophie, Fhistoire el la morale, ils avouent cepen-
succes la leltre, ses moralites et ses allegories se- dant que ..plusieurs passages sont developpes a\ ec
raient plus estimables si elles etaient molns fre- clarte et precision, nous ajouterions avecchaleur..
quentes, el si elles ne manquaient pas souvent de IIs cilent entre autre, la paraphrase de ces paroles
justesse. » C du secorid chapitre : Tradidit mundum
dispuialioni-
Hitguesiious semble s'atlacher depreTeienee, dans bus eorum. Nous rapellerons de plus, celui que hous
ces notes, aux instruetions morales qu"*onpeut re- avons cite ailleurs sur la meditaiion et la conlem-
lirer de la lecture dcs Psaumes. Elles paraissent plation.
avoir pour but principal, d'aider les chanoines de Dans le Commentaire sur les trois premiers chapi-
Saint-Yictor ou quelques autres religieux, a reeiter tres des lamentalions de Jeremie_(t. I, col. 255), Hu-
pieusement les heures canoniales. Huguesles adresse gues annonce des le debut qu*il exposera le sens lil_
_ un religieux dbnt il ne ditpas Ie nom. « Cest teral, allegorique et anagogique; mais il oublie sou-
pour vous, rnoii cher fiere, ecrit-il an commence- vent le premier et s'atlache presque exclusivemen.
ment de ce petif commehtaire, que j*ai legerement aux deux autres.
explique quelques versets du Psaimiste. J*ai puise L'explication dtj prophete Joel (t. I, col. 521) est
une petite goutte dans un abime sans fond. » plus lilterale. Hugues resuine cet ouvrage en trois
Les titres des ouvrages que nous venons de par- mots : Le prophele epouvante,il_consoIe,il instruit.
courir TIOUSen donnent une idee assez exacte. Ce II epbnvanle par la prediction des fleaux prets 4
ne sont point des traites ou des commentaires, mais fondre sur Jeiusalem; il consoleen annoncanlleur-
des notes explicatives, de petites notes, le style en fin; il instruit en montrant dans un avenir plus loin-
est clair et simple, sansart el sans orhemeni. Elles lain Fincarnalion du Verlie. Les Benedictins re-
atteslent dans nolre Yictorin, un jugement droit, marquent quil a recours aux tiaditionsjuives, qu'il.
un esprit cultive et une erudition peu commune a cite Hcgesippe, Boece et Avicenne. iSous devons
Fepoque ou il vivait. La plupaff des explications ajouter qu'il les cite sans les nommer : il neparle
litterales quil donne du texte sacfe se lisent dans explicitement que.de la tradilion hebrajque.
1nos commentaires moderfios." Les Benedictins, si severes dans la critique quils
L'explication de FEcclesiaste (t. I, col. 115) porte font des oeuvres de notre Yictorin, trouvent que ses -
differents titres. Rous croyons avec M. Hauieau, remarques sur Abdias (t. I, col. 571) ne sont pas
quTls nindiquent qu"un mbme ouvrage. Dans le sans meiite. Abdias avait prophetise -contre Fldu-
prearifbule, Hugues dit a ses disciples, quii a mis mee. Cette province sera pour Hugues la figure di
par ecrit quelques-uns des points les plus impor- monde selon le sens allegorique et de la chair splon
tants quii avait developpes devanl eux. Cet otivrage le sens anagogique.-H confond Abdias prGphete avee
esl donc rbcllement un resume de scs leeons. Ce c. l antre Abdias qtti, sous le regne d'Achab, avait
cv PROLEGOMENA. cvi
caclie et nourri cent prophetes dans les cavernes. A lui qui precede, mais il ne forme pas un ouvrage a
11invoque le lembiguage dTIerodote (t. I, col. 590, part : il fait partie du commentaire.
lin. 1) et d'autrcs historiens grecs etlatins quil ne Dans Fedition de Rouen, le dix-neuvieme char
cite p .s par leurs noms. pitre des Alldgories sur le Nouveau TeslameM coni-
Ces trois derniers commenlaires ne sont ni de prend un petit traite des Sepl dons du Saint-Esprit,
simples rccueils de noles comme les premiers dont mentionne dans plusieurs calalogues des ceuvrcs de
nousavons parle, niun discours suivi commeFex- notre Yiclorin (124). Cest une explication de ces
plication de FEccIesiafte. La forme scolastique y paroles de Fevangeiiste saint Luc : Si enim vos cum
domine, et Finterprete proce.Ie souvent par divi- sitis mali, nostis bona dare filiis vestris, quanlo ma-
sions et par subdivisions. gis Paler vesler cceleslis dabil Spiritum bonum pe-
Les opuscules que nous venons de parcourir ap- lentibus se. Ce fraite nefait pas partie du conimen-
parlieiinenl ceiiainement a notre Viclorin; ntil cri- laire. Hugues oppose d'abord les sept dons du
tique ne"le conteste. Saint-Esprit aux sept peches capitaux, commc dans
Les'derniers edileurs de ses ceuvres avaient iin- les Sepldnaires qui precedent. II abandonnp ensuite
prime a la suite les Allcgories sur VAncieu et le Nou- cette comparaison et s'attache a monirer en general
veau Testamcnt. Ce n'cst pas leur place (125). En " quels sont les effets que le Saint-Esprit produit
cff_t, nous lisons dans un premier preambule : dans lcs ames.
* Recevez donc, mon cher freie, celte seconde par- L'explication du Magnificat (t. I, col. 415), men-
tie de nos exlraits que vous avez demandes comme tionnee par plusieurs catalogues, forme encore un
une nourriture propre a votre _.me. > Nous lisons petit opuscule intercale a tort jusquTci dans les
dans un second prearobule : « Apres avoir expose Notes alldgoriques sur VEvangile desaint Luc. Liiu-
difference des nous avons ra- " leur ne s'altache nullement au scns
1'origine et la arts, allegorique:
conte la naissance," le progres ct la chute de lous . c'est iine interpreiaiion litterale entrcmelee de di -
les royaumes jusqu'a nous. Maintenant nous expli- gressions sur des matieres. de controverscs Hugues
querons, selon Fordre de Fhistoire, lcs obscures y refute deux opinions enseignees a son epoque,
profondeurs des allegories de FAucien et du Nou- Fexislence de deux ames dans Fhororae, Fune sen-
veau Testament. > Ce,s lemoignages sont confirnies sitive et Fautre raisonnable, ct une espece d'opti-
par le manuscrit. Nul doute, par consequent, que misrae qui donnait dcs bornes a la liberte de Dieu.
ces allegories ne formenl la seconde partie des ex- Nous relrouverons la refutation de la lncme crreur
tiaits dont nous parlerons en leur lieu. Cest pro- „ dans son livre des Senlences. Cc qu'il dil des quatre
bablement pour cela que rious ne trouvons pas d'ou- crainles se trouve mot a mot dans le memeouvrage.
vrage sous ce titre dans les catalogues publies par La resseroblance de doctrine et nieiue d'exprGssions,
M. Ilaureau. joinle a Fautorite des manuscrits, prouve que cet
Les inemes edileurs avaient ajoute a Finterpreta- opuscule appartient a notre Yictorin, et non asaint
lion aliegorique de saint Matlhieu deux opuscules Augustin, a qui il a eielongtemps altribue.
qui ne font nullenient partie de ce commenlaire. M. Haureau, dans les cafalogues qu'il a publies
Le premier cst une explicalion de FOraison Donii- des oeuvres de-Hugues de Saint-Yictor, joint a ce
nicale (t. I, col. 770), le seco:id porte le titre de titre : Nolulm super Joanneni (t. I, col. 827), la note
Septenarium ou De septem seplenariis (col.405).Tls suivante.: « Les Bcnedictins ne veulcnt pas que ce
sont indiques par les deux catalogues publies par commentaire sbit du Yictorin. II doit appartenir,
M. Haureau. Je nietonne que dom Ceiller ne les ait diser.t-ils, k quelque professeur de theologie so-
pas reii.arqucs : il affirme quil lfonl pas encore ete phistique. Quel que soit ce pretendu logicien, il
imprimes. Dans le premier, llugues oppose lessepl avait des tendanccs tres-declarbes vers le mysti-
demandes de FOraison Doniinicale aux sept peches cisme, puisquil adorail le vrai Dieu sous la forme
capitaux. Dans le second, aux sept demandes et aux D d'une essence qui reside toul entiere au sein de
sept peches capitaux, il joinl les scpt dons du Saint- toules les creatures : Deus lota essentia sua in omni
Esprit, les sept veiius cardinales et meme les bea- creatura _sf,_jQuelleest donc cetle doetrinc ou plu-
tiludes, quil reduit aussi au nombre desept. tbt cet etrange laugage (car il ne faut pas ici don-
Outre Fautorite des manuscriis qui attribuent ner aux mots le sens qui paraitrait leur appartenii),
lous ces ecrils a Hugues, on y remarqtie plusieurs si ce n'est le langage des theologiens ,et des philo-
traites empruntes a son cxplication d'Abdias ct re- sophes de Saint-Viclor? >
peies prcsque mot a mot dans sa Somme des sen- Ainsi M. Haureau revendique ce commentaire a
lences ct dans son traite Des sacremenls. _ notre Yictorin, parce qiiil y trouve un dtrange lati-
Nous trouvons - uu autre septenaire a la fiii des gage qai ne peut •ttre que celui des thiologiens el des
notes sur Abdias. U est a peu pres semblable a ce- philosophes de Saint-Victcr. Sans doute, le savant
(l. I, col. 655); la troisieme dans FAppendico aus
(125) Dans nolre edition, la premiere partie des ceuvres
Exlraiis alligoriques est placee dans FAppendice mystiques (l. 111,c_l. 899).
auxaiuvresdoginatiquesft.lll^col. 191);ladeuxiemc, (124) Voyez i. I, col. iiO.
dans FAppendice aux commentaires sur .'Eci.inre
PATROL. CLX-IV. . «
cv« BUGO DE S. VICTORE. trifi
Critique aVail oublie, en eerlvant ccs lignes, les A . dans Fautre, et a peu pres dans les inbmes ternies,
tcxtes qu'il a si paliemment etuJies. II sail bien les Manicheens aux Pelagiens. Toutefois les 3u-
qu'au douzieme siecle ces expressions: Dieu esl es- teurs de VBistoire tilterairede France etdomCeillef-
senliellemenl dans ses crdalures, n'est pas etrange ; pensent que cet ouvrage n'esl point de Hugues; le
qu'cile se rattache a une grande controvCrse theo- second ne domieaucun motif deson opinion, lepre-
logique ; qu'on la trouve dans Guillaunie de Morta^ mier Fappuie sur les raisons qui snivent.
gne combailant les erreurs dAbailard el de ses dis- L'auteur du commentaire dit, en expliquant ces
ciples; et quesaiiuThoraasetsonecole,danslesiecle paroles, in principioerat Verbian, que c'esl avec rai-
suivant, ne craignirentpoiiu de s'en servir. Au reste, son que 1'ecrivain sacre s.est servi du mot erat et
l_sparo.es qui accompagnent celles cilees par M. 11011 de fuit. Le Yerbe etait par sa generation, mais
Haureau expliquent suflisamment la pensee de Fau- ilu\t pas cesse d'etre parce qu'iln'a pas cesse d'etre
teurctle justifient completemenl. o Dieu, dil-il, est engendre. II observe avec saiut Augustin que si la
de trois manieres dans ses creatures; il y esi par sa sainle Ecriiure se sert en pareil cas duparfait, elle
puissance et par son essence, car ces deux attri- ajoute hodie: hodie gennite. Or, Hugues enseigiierait
buts sonl une meniechose...Dieu ne peut pas et"e le cnntraire dans sa Sotnme (t. II, col. 54, med,'.
dans ses creatures de telle sorte qtfon dise qu'il H J Mais il suffil de rapprocher les deux
passages indi-
esldans un lieu. 11 est dans ses creatures, non ques pour se convair.cre que la contradiction est
d'une presence iocale, mais par lui, en les gouver- loin d'elre evider.te.
nanl et en Ics conservant sans inlermediaire, de La seconde preuve qu'allegueiit les Benedictins en
iiietne que Fame esl louieiuiere dans chaqueparlie faveur de leur opinion est plus serieuse. Le com-
ducorps. Si Fame se relire du '-eorps, il meurletil mentateur de saint Jean semhle condamner ceux qui
lombe en poussiere. Donc, il esl evident qu'elle est distinguent dans la science divine qualile el quan-
la vie du corps. Ainsi Dieu est par loule son essence tite, el qui affirment qu'en Fame de Jesus-Christ, il"
ttans loule crdature en kur donnant Fetre. S'il se y a une scienceegale a celle que possede la Divinite,
retirail, la creature renlrerait dans le neant, comme 11011en qualite, mais en quanlite, Fame recevant et
le corps sans Fame est reduitenpoussiere. CommeiU laDivinite possedanipar nature une science iniinie.
Dieu gouverue-t-il et con.erve-t-il la creaiure, et Or, nous savons que telle est Fopinion de Hugues.
Fatnele corps ? Jelignore; inais je sais seulement 11enseigne, dans plusieurs de ses ouvrages, Fegaliie
que Dieu est esseniicllenienl dans ses creatures. » de la science divine et de la science humaine en
Tout ce passage se resume douc a dire que Dieu , Jesus-Christ. Son traite De anima Chrisli n'a d'au-
est presenl aux creatures, eomme Fame est presenle tre but que de dtvelopper celte these.
au corps, non d'une presenee locale, mais cepen- En presence de ces diflicultes, il nous est inipos-
(lant essenlielle. II n'y a pas en Dieu des parties qui sible de rien- conclure avec certilude. Toutefois, il
correspond.nt aux partics des creatures; comme nous semble plus probable que ce commenlaire est -
aussi Dieu n'est pas seulement dans un point de vraimenl Foeuvrc de Hugues de Sainl-Yictor.
Fespace, d'oii il exerce sa puissance a dislance, la Les critiques ne s'accordeut poinl sur l'auteur des
ou il n'est pas, comme le voulaient les disciples d'A- noles cxplicalives sur FEpilre auxRomains (t. I, col.
bailard. Nous ne pouvons, par consequent, accepler 879), et sur les deux Epitres aux Corinthieiis, de
la conclusion de M. Haureau comme legitimement saint Paul (t. I, col. 905). La meme conlroverse
deduite de ses premisses. II faut chercher ailleurs existe au sujel du coinmeiilaire intilule : Queslions
d'autres temoignages pour etablir sureinent que cet el Dicisions sur toules les Epilres du meme Apbtre
ouvrage appartient ou non a nolre Yiclorin. {t. I, col 451). Ces deux ouvrages ne sont point
Les manuserits ct les catalogues que nous avons mentionnes sur les catalogues de M. Haureau. Oudin
deja ciles le lui altribuent. Nous y reconnaissons et doni Ceiller ne les reconnaissent point comme
Fenipreinte du genie de Hugues, malgre sa for.ne D 1 Toeuvre de Hugues. « Ce 11'est, dit dom Ceiller, ni
scolaslique; c'est son style, sa philosophie et sa la meihode, ni le stjle du Yictorin. Cest 1'ouvrage
thcologie. L'auleur de cet ouvrage est evidenimeiit" de quelijue scolastique du treizieme siecle, ou Fu-
disciple de saint Auguslin. II Fa lu et mediie; il a sage commun n'etait d'eclaircir les diflicultes que
probablement devant les yeux les traites de ce Peie par demandes et par reponses. > Les 3uteurs de
bur Fevangile de sainl Jean. II emprunte sesexpli- VHisloire liltdraire oiit embrasse une opinion con-
cations ; il embrasse ses opinions. Nous trouvons "Hraire.lls repondeiil a Oudin et a dom Ceiller, qu'oi_
dans ce commentaire quelques trails de ressem- rencontre une semblable methode dans les ecrivains
blance assez frappants avec les Questions sur sahu du xnesiecle; tel est le commenlaire dAbailard
Paul dont nous parlerons bientbt. Ainsi, dans Fun'"- •l sur saint Paul; lels sont encore quelques ouvrages
el Fautre de ces ouvrages, il enseigne celte opinion dTIonore d'Aulun et en particulier son traite De
assez singuliere que les philosophes de Faiitiquile affeclibus. D'ailleurs, on trouve dans ces commen-
ont connu la Trinite, mais qu'ils neFont pas aimee. laires, attiibues a Hugues, ce" sentiment qu .1-pro-
II explique 1'origine du mal dans le premier a peu fesse sur Fegalitede la sciencc divineetde ia science
pres comme dans le second; il oppose dans 1'un ct humaine en "Jesus-Christ. On j rencontre des
1T cx
Oix PROLEGOMENA.
formules quiluisontparticulieres. Ainsi, quand il A surnomme le Sarrazin, et celle de Hugues, tella
liasardequelquesconjectures,ila_Gu.e: salvajeveren- qtFelle est imprimcc dans ses oeuvres. Mais it la
iiasecretorum; ou encore:absqueprwjudiciomelioris marge dc la Hidrarchie ecclisiastique, il n'y a qu'une
s_n._nf.__.Ala page 585 (t. I, col. 439-40), Fauteur glose, celle de Maxime. II est vi ai que les catalo-
expose la iheorie de ladoublc manifestationde Dieu, gues de la Bibliotheque imperialedonnent cctte glose
par. le mondc nalurel et par ie monde surnaturel, au Yictorin, mais un grand noiubre de lnauuscrits
el a peu pres dans Ies memes tcrmes que dans plu- Fattiibuent a Maxime. Quant aumanuscrit de Tour-
sieurs ouvrages qui apparlicnnent incontestablement nay, iliFest pas faillneution de comraentaire, niais
a notre Yictorin. Ailleurs, il donne une cnumera- de traduciion. Si donc, coinme le poiient les cala-
lion des difierentes vanites, qui rappelle un passage logues deM. Haureau, Hugues a comniente la Hiirar-
setnblable du Commentair.e sur FEcclesiaste. Enlin, chie ecclisiastique, ce commenlaire est a relrouver.
' Cslui
dans Fexplication dela premieie Epilre aux Corin- que nous possedons (t. I, col. 925) esl de-
thiens (l. I, col. 521, lin. 53), Fauleur renvoie a son die a Louis-ie-Jcune. Ce prince avait fait batir l'e-
trai.e Dcs Sacrementsct a sonlivre desSeniences, au glise de Saint-Yictor. Hugues, en lui deiliant cecom-
sujet de doclrincs que nous trouvons exactement " mentaire, voulut lui donner un tcmoignage de sa
developpees dansles ouvrages de ce nom, que nul reconnaissancc.
..ecoiitesle a notre auteur. Dom Brial le trouve long ct diffus. Toutcfois, il
Nul doute, par conscqueul, que cet ouvragc ne renferme de belles doctrines. II n'est pas toujours
dohelui eire reslilue. inutile pour comprendre mcme le texle de la traduc-
Les calalogues publies par M. Ilaureau mention- tion d'Erigene qui est fort obscure. Cesl le pre-
nenl dettx commeutaires de Hugues sur les oeuvres mier commentaire que nous connaissioas sur les
de saint Denis; Fun, Sur la hierarchie angelique ou ouvrages attribues a sainl Denis.
cdlesle, et Faulre Sur la hidrarchie ecclisiastique. Les Nous croyons-que le premier chapitre est Fopus-
Benedictins en ajoutenl un iroisienie surleslettres cule indique dans quelques catalogues, sous ce ti-
dumetnc saint. D'apres ces critiques, les deux der- tre: De differenlia divinm ac mundanm, theologim.
niers,qui sont inedits, se trouveraient dans le ma- L'opuscu!e qui commeuce le second volume poiie
nuscrit de la Bibliollieque imperiale cole n° 1619. le titre de Instiluliones in Decalogum (t. II, col. 9) •
M. flaureau indique un manuscrit semblable dans il n'est point mentioune dans les catalogues de M.
la bibliothequedeSaiiU-Martin dc Tournay, oii ilest Haureau, mais il n'est pas contcsle a Hugues. On y
dlt quelatraductiondutcxtedesaiiitDenisestdellu- trouve son style eldes tracesevidentesde sadoctrine.
manusc. - '
gues de Saint Yictor. Bibliolh.
(S___.M_IU;S, Le quatrieme chapitre de Fopuscule precedent
Bzlg., t. 1, p. 112.) forme un petit traile a part, sous le titre De sub-
dans les oeuvres dc notre Yiclorin stanlia cliarilalis.il a elelongiemps altribue a saint
' Kous lisons,
(t. I, col. 925), le premier de ces commeulaires que Auguslin.et il n'esl pas indigne de lui. Les deruier»
nul cnlique ne lui contcste. Mais est-il Fauieur de editeurs dcs OEuvres de ce Pere Font imprinie saris
la traduction quil commente?Nous avons vu que le noni d'auteur dans Fappendice du sixierae voiunie
manuseiil t!e la bibliolheque de Toumay Faflirnie. de ses oeu\res, o_t il est bien plus cdmplcl. 11 a etb
Les auleurs de VHisloirc liltdraire ne Fatfirmenl pas juslement restitue it notre Yictorin. II porte son uom
cFune maniere aussi positive que semble Ie dire dans un manuscrit du Yalican. (MONTFAUCOM, 1.1,
M. Ilaureau. lls avancent seulement, dans mie note Biblioth. ms., pag. 66.) Tritheine et les calalogues
au bas de la page,que celle traduction a ete corrigee deM.Haureau coniirnient ce temoignagp. Cest Fopi-
'
parHuguesde Saint-Viclor. Peul-etrefont-ilsallusion nion de dom BriaTet de dom Ceillcr.
a cepassage: Interpretaiio igilur hierarchim esl ad Dom Brial fait un grand eloge de VExplicalion
Deum quantum possibile simililudo et unitas. Hugues de la Regle de sainl Auguslin (t. II, col. 881)".
observe que latraduction n'est pas exacte: Quod in D « Cest, dit-il, un ouvrage cgalement digne de la
Grmco dicitur ay.o-nh;et quod Iranslalor interprela- pieie et des lumieres de Hugues. On y voit parlout
lionem vocal magis proprie intenlio et direclio no- un mailre intimemenl penetre des verites quil en-
minatur. > seigne. Ses raisonncments sont judicieux, solidcs
Ce passage prouve que la traduction n'est pas de et fondes sur les grands principes de la religon. >
Hugues. On peul, au resle, s'assurer qu'elle -ne dif- Cependant un auonyme, au xv.=siecle, entrepril da
fere pas de celle de Scot. Les editeurs meine de Hu- niontrer que cet ouvrage contenait quatorze erreurs.
gues ne s'y sont point trompes, comme on peut le La censure tres-succincte qu'il en fit se trouve dans
voir par le litre quils ont place a la tete de ce cora- un manuscrit de la Bibliotheque imperiaie qui ne
mentaire. renferme que des ecrits concernant les usages et le
Hugues a-t-il commente les dcux Hiirarchies et gouvernement des Dominicains, ce qui fait presumer
les Letlres de saint DeniS? Dans le manuscrit indi- que cel anonyme apparticnt a cet ordre.
que par les Benediclins, plusieurs gloses ont ele pla- La gfande valeur de celte ccnsure cstde prouver
cees ala marge de la Hiirarchie celeste, celle de Ma- queFouvrage appartient a Huguesde Sainl-Victor.
T-ime,eelle de Jean Scot et eelie de Jcan de Scythople, Ce temoignage est confi.me p_.r cclui d'Alberic ds
cxi. HUGO DE S. YICTOHE. csu
Trois-Fontaines (A_.ii___.ic Chron. p. 260) et des an- A ceuvres de Hugues, ks chapllres 16-21 du iueine
nales de Saint-Victor. Ces annales manuscrites nous traite. . -
appreiinent qu'on lo lisait a la collation. II n'est On a doule quelquefois, si Ies quatre livres Du
pourtant pas indique dans les catalogues de cloitre de Vame (t. II, col. 1017) elaient Tosuvre
M. llaurcau. d'un moine ou celle d'un chauoine regulier (NA..-
Plusieurs manuscrits, donl le plus ancien remonte GICSin Chron. ad ann. 1140). L*auteur a resolu
ai xii° siecle, les lcmoiguages de Henri de Gand lui-memela queslion en deolarantqui il est: « Iium-
(De script. Ecc. cap. 7in appendice) et de Trilheme ble chanoine, dit-il, je parle des moines; > dans son
(pag. 565) nepermettont pas dedouter que Ylnstitu- iiilroduction il Tecomniande dc ne pas decouvrir
Xion des novices (t.II, col. 925) n'appartienne a notre son nom. > On nefut que tropfidelealareconiman--
Yietorin.Cetouvrageest diviseen vingt etunchapi- dation de Fhuiuble ccrivain; dela lesincertitudes de
tres precedes d'un prologue 0u, supposant la purete la critique.
dcs nioiifs qui ont determine le novice a embrasserla Daus un manuscrit du monaslere de Chaminot
Yie religieuse, il expose ainsi le plan de son traile: au diocese de Chalons-sur-Marne, 011Iit ; c Coin-
« La voie que vous devez suivre est la science, la mencement du prologue d'un auteur
anonyme, sui-
discipline el la bonte. La science conduil a la disci- vi du traile du Cloitre de Vdme. On dil «.pendarit
pline, la discipline a la bonte el celle-ci a la beati- que Fauteur est Hugues de Coibie, chanoiue de
tude. Tel esl le sujet dont je me propose de vous Saint-Laurent. »
cnlretenir avec la grace duSeigneur, afin que vous Casimir Oudin assure quil a vu plusieurs ma-
ptiissiez marcher saus crainte de vous egarcr dans nuscrits semblables, d'une date aussi
Ia voie qui mene jusqu'a lui. » reculee, en
differenles bibliollieques de Fordre de^ Cileaux, au
II termine ainsi ce tiaite «
: Yoila ce que jpavais a lieu quil n'en.a rencontre
que de recents et en pe-
vous dire, mes tres-chers freres, de la science ct de tit noinbre, portant le nom de
Hugues de Saint-
la disciplinc. Pour vous, demandez a Dieu la Yictor (lom. II, col. 1108).
bonte. »
Plusieurs manuscrits delaBibliolbeqiieimperiale
Les Benedictins regreltentquil n'ail pas traite ce
1'attribuent a Hugues Foliel ou de Foultoi, prieur des
dernier poinl. Tel quil est, ils Fesliinent corame
chanoines de Saint-Laure.nl.
»1:1ouvrage acconipli dans son. genre, conune un
manuel utile non-seulement aux personnes consa- Enfin, il est une fois mentionne dans le preihier
«rees a Dieu, mais encore a toutes celles qui vivent C calalogue de M. Haureau, et deux fois dans le se-
0
e_i societe. cond, comme appartenant aHugues de Saiut-Yictor.
II est interessant par la regle quil prescril sur la Trois se disputent donc cet ouvrage; Ilugues de
modeslie et la proprele dans lcs habits, la decence Foliet ou de Foulbls ou de Foulloi, moine de Corbie;
dans le maintien, la retenue dans les conyersations, Hugues, chanoine de Saint-Laurent, et _Hugues de
la temperance dans les repas, lt-s lemoiguages reci- Salul-Victor. Dom Brial(Hist. lilt. deFrance, t. XIII,
proques d'estime et d'amitie dans le commerce de p. 482) etablit que Hugues de Foulloi n'a jamais eie
la vie, le zele pour les observances, en un. mot moine de Corbie, mais chanoine de Saiut-Laui-ent
loules les vertus sociales qui servent a cimenler la de HeiiH, prieure de Forare ae saint-Augusriii, qtii
paixetla concorde. Lironie vient se placer comme dependait au temporel deFordrede Corbie.Ainsi.Ie
(Felle-iueme dans les descriplions quil fait de moineetlechauoinene sontqu'unmeme personnajjc,
certains dcfauls relatifs a son sujet. Nous en avons et il ne reste plus que deux preiendants, Hugues de
cite ailleurs quelques exemples. \ Foulois el Ilugues de. Saint-Yictor. Or, si Fon fait
Les catalogues de M. Haureau mentionnent detix attenlion que tous les manuscnis anlericurs au xm*
autres traites analbgues, le premier inlitule : De la ou au xive siecle poiient le nom de Hugues de"Fou-
profession des moines, et le second, De la discipline ]Q lois, si 1'on rappioche cclte p.euve des temoigna-
des moines. Faut-il eroire que 1'auteurdeces cata- ges que nous avons ciles plus baut, 011 ne pcut
logues se soit trompe et qu'il ail atlribue a Hugues douler quele chanoine de Saiiu-Laureiiine soii le ve^
uii traite qui porte le meme titre dans les oeuvres de rilable auteur du Cloiue de 1'ame. M. Ilaureau are-
saint Bernard? Faut-il le confondre avec Vlustitu- roarque que les calalogues et les manuscrils qui
tion des novices et dire que c'eslle meirie ouvrage en font honneur a nugues dc Saint-Yictor, ne sont
sous deux tilres differents, ou bien que c'est un des qu'une protestalion des Yictorins contse Fopinion
ottvrages de Hugues, dislinct du premier, mais in- universelle. Ainsi,dans un manuscritdeSain.-Yictof
connu jusqu'ici?Nousn'avonspasde molifssuffisanls (1;°808), la main d'un religicux a efface le nom de
pottr adopier une ppinion. Quant au traite de la Hugues de Foulois, place par la main d'un copiste
Discipline des moines, les Benedictius Fonl connu, du xne ou du xiii' siecle en teiede 1'ouvrage. Quel-
ils disent quil fait parlie du manuseiil 199 de ques exemplaires aussi manuscrits ont etc compo-
Saiin-Yictor, aujourd'hui 157. On le rencontre joint ses avec des fragmenls de Foetivre originale et d'au-
au traite de Vlnstiiution des novices, dans un grand tres fiagments empruntcs aux oUvrages du chanoine
iiouibre de manuscrits. II forme en effet, dans les dc Saint-Yictor. Le 11°577 du fonds de Saint-Yic--
'
ri:l:i PROLEGOMEKA. CMV
tor nons offre un curieux exemple de cetle siibsli- A lon, et dans le nianuscril 2896 de la Bibliotheque
lution. imperiale. Dans quelques autres (1009, 2494) il est
Le second Iivre du Cloitre de Vome conlicnt des accoropagne d'autres ecrits consideies comme ap-
details interessants sur 1'organisation d'un mona- partenant a Hugues de Foulois; il y a cn outre cntre
Etere et sur la vie des religieux a cette epoque. cet ouvrage el le Cloitre de /'-bnedesrapporls assez
On trouve les qualre liyres De Vume (t. III, sensibles; c'est non-sculemenl le -mcme gotit pour
col. 165) separes dans les manuscrits : il esl pro- les allegories,- mais le meme*style, plusieurs expres-
Jiable quils appartiennent a des auleurs diff.renls. sions semblables, lamenie maniere de citer FEcri-
Le prcmier, attribue d'aliord a saint Bernard, a ete ture et les Peres. Toutefois dans plusieurs manus-
imprime parmi les apocryphes, dans la nouvelle crits de Sainl-Yictor ct de la Sbrbonne, il figure
«dilion de ses oeuvres, sous le litre de Meditation parnii les ceuvres de notre Yiclorin.
sur riwmme intirieur ; il en est de meme uu troi- L'auteur du Cloitre de Vamcavait trouve dans les
sieine, qui senible n'etre qu'une coiilinuation du cloitres materiels les caracleres du cloitre spirituel.
premier, etqni pofte, parml les-ouvrages de saint Dans la Midecine de Vame, il pretend trouver dans
Bcrnard, le tilre de[la Maisoninlerieure ou de VEdi- la struclure du corps Iiumain lotites les affecfions
fication de la conscience. Si 1'auteur de ces dcux B deFame. II essaie de monlrer qu'il y a paifaite ana-
ouvrages est le meme, il ifest certainemenl pas logie eiurc les maladics corporclles et les maladies
Ilugues de Saint-Yictor, puisquil nous apprend spirituelles, entre les remedes des unes et les re-
lui-meme (125) quilest moine deTordre de Saint- medes des autres. Cedessein, comine on le voit,
Benoit. Dom Brial pretend qu'aucun manuscrit ne suppose des notions de la medecine. L'auteur,pa~.
porte le nom de nugues. M. Haureau en cite plu- rait en avoir pris quelque connaissance; il cile
sieurs oii se erouven' enfre aulres Je n° 564 A de Ia Hippocrate et fait usage.des principes de Fart qui
Sorbonne, et 678 de Saiht-Yictor. Le premier pa- avaient cours de son leinps. Cet opuscule cst comr
rait etre de la fin du xui" siecle. pose de ving-qualre chapitres, mais les -diteurs
Le second livre a eie imprime dans Fappendice supposent quilest incomplet.
du sixleme tome des oauvres de sainl Augustin. Les Les circoristanccs qui donn erent naissance a ces
dditeurs de cePerefont remarquer avec raison quil ouvrage nous expliquent Foriginalite de sa forme.
n'est qu'une compilation formee depassages extraits II avait ete compose pour un medccin nomme Jean;
deJ Gennadius, de Boece,deCassiodore, dTsidorede puisil s'etait-egare ; Fauleur Fecrivit de nouveau,
Seville, d'Alcuin, d*Hugues- de Saint-Victor et de mais avec beaucoup moins de soin, pour un autre
plusieurs aulies (126)."I1n'est donc pas de saint Au- ami qui le luLdemandait.
gustin. IIne peut elre nonplus de Hugues de Saint- CetaitdansFabbaye dTIamersleven, comme nous
Yictor, car on y cite des fragmenls diine leltre de Favons vu dans son histoire,"que Hugues avait fait
Isaac, abbede FEtoile, quilui est posterieur. On Fat- sa premiere education. Cest la quil s'etait forme
liibue ordinairement a Oicher, ami de cet abbc. de bonne heure a la science ct a la vcrlu. Pour
Le quatriemelivre formeun ouvrage a part; il n'est temoigner sa reconnaissance a ses anciens maitres",
cncore qu'une compilation dontFauleur esl inconnu. il leur adressa 1'opuscule inlilule De arrha animai
_Les onze premiers chapitres sont lires du Manuel (t. II, col. 951), soliloque sur le gage de Fame. Dans
impiimedans Fappendicedu tome IV des OEuvres de le prologue II dit quil leur envoie cet ecrit, afin-
saint Augustin; le douzieme se Iit mot a mot dans qtiils apprennent ou il faul chercher le veritable
Ic traite anonyme De iddiariie; les cinq suivants amour. « Mon but, dit-il, n'esl point de vous char-
semblent se detacher de ceux qui preeedent: c'cst mer par les agrements du style, mais seulement de
un dialogue entre plusieurs personnages allego- vous attesler, par une inslrciction edifiante, la per-
riques. severance demon atlachement. >
II fautraltacher ace lraite_9e/'«ni(. deuxlitres quc D Ce soliloque csl un enlrelicn de Fame ayec Dieu,
nouslisons dans le calaloguedeM, Ilaureau : lcpre- sans bruit, sans lemoin. « Dans de tellcs circons-
mierest, De conscientia, c'estle troisiemelivre de ce tances,_dit 1'homine,'e liaurai point de honte de
trail.e ;• le second est Confessio ejusdem ad abbatem. demander a mon ame ce qiFelle a de plus secret, et
Cetopuscule paraissait JneditauxBenediclins; mais je pourrai me flatter qu'clle me dira sans honle la
ilforme lesderniers chapitres du troisieme livrei>_! verite.j En consequence, il inlerroge son ame sur
afima. II est facheux qu'on ait supprime les inter- ce qu'c!.le aime par-dessus toules, choses et lui
Ioeuteurs dans Feiition des oeuvres de Hugues. prouve qu'elle doit fixer en Dieu loules ses pensecs
Cette suppression re;id le discours obsciir. et toutes ses affeetions. Cest le prbcis de ce dialo-
La plupart des critiques altribuenf, surlafoides gue dontle style est peu elegant.
manuscrits, letraile De medicina anhnm (t. II, col. L'opuscuIe qui porte le titre De laude charilath
1185) a Hugues de Foulois; il porfe son nom dans. (t. II, col. -969) repond beaucoup raieux au sayoir
un manuscrit de Fabbaye d'Alne cite par doin Mabil- el a la piete de Hugues de Saint-Victor. Le style en
(125) Livre m,. Quasi quoddam monstrum inter habens, in roagnacoiona.»
filios Dei sto,-habitunimonachi,non convorsationcm (126) Appeudice, tome VI. • . .-
cxv IIUGO DE S. YICTORE. cxvi
cst parfailement convenable, vif, coulant, rempli de ^ des vcrtus. On formait des arbres genealogiques
luroiere et d'onclion. On y voit un ecrivain em- qui de.inrent fort a Ia mode parla suile dans les
brasb du feu que lui inspire Tobjet de son eiude. ecoles. L"usage elait de les tracer sur dcs peaux
Cest la charite qui parle de la charile et fnit elle- q.ti'on appliquait aux murs de chaque classe pour la
mbme son eioge. Enire leslouangesquilluidonne, commodite.cies maitres el dcs etudiants. L'ouvrage
nous citerons le passage suivant. dont nous parlons cn renferme un serablable, et il
- « Dieu, dit-il, cst chaiite. Ce n'est pas ainsi qu'on n'est pas inutile jiour que le lecteur puisse suivre Ja
nomme les autres vcrlus. On dit bien que la pa- pensee d. Fauteur.
tience, Fhumilite, la tempeianee sont des dons de _ Les deux Iraites imprimes sous Ies tilres De nup-
Dieu, mais il n'est pas permis de dire qu'elles sont liis camalibus, De nupliis spirilalibus (t. II, col*.
Dieu meme. La Taison de cette difference est sen-
1202), sont de ceux quiontete faussemeiitallribues
sible quand on compare Ies eflets de ces vertus a Hugues de Saint-Vietor. Dom Brial le restitue a
avec ceux de la charite; car, au lieu que celles-la
Hugues de Foulois. 11est surprenantque ce moinc
peuvent elre communes aux bonset auxmechants, si humble, si retire, si exclusivement occupe de
celle-ci n'apparlient qifaux bons et aux elus, en choses
spirituellcs, elale avec affeclation une brudi-
sorte qu'avec elle nul ne saurait btre mauvais.> Le R tion loule prbfane : il prouvc les inconvenients du
prologue est adresse a un nomme Pierre, Notre au- mariage par Thbophraste, par- Ciceron, par Calon,
teur luilemoigne quil n'a mis la main a cet ecrit
par Socrate, par Philippe, roi de Macedoine.par Eu-
qu'en sa consideration, eten vue de se renouveler ripide, dont toules les tragedies, dil-il, sonlpleines
dans sa charite. de raaledictions contre t.es femmes; par PlaloB,par
Dc modo orandi(t. II, col. 977). Cetopusculeesl
Senequeet par S.eiiophon..
dedic k un ami que Fauteur ne nomme pas. Cest
On ne contestc pas a Hugues de Saint-Victor
«ne ebauche plutbt qu'un traite complet. Tiitheme
ct les manuscrits Fadjugent a Hugues ainsi que le Fopuscule De arle medilandi (l. II, col. 995). Nous
reiinissons avec dom Brial, dans un meme examen,
precedent. Les editeurs avouent que les nianus-
crils quTls ont consultes le lui attribuent, mais ils trois ecrits que Fon conteste a llugties.Ce sont,
une Description morak de. Varchede Nod, (t. H, col.
ajoutentqu'011 n'y reconnait ni sen geiiie, ni sa
inaniere d'ecrire- il est mentionne dans les cala- 617), une D.escriplion mysiique de la meme arche
(t. II, col. 681), et un traite De la vanitd du monde-
logues publies par M. Haureau sous le titre faux Le premier eslrappele dans lesecond^
Devirlute or.dinis.Ce.it une erreur evidente du co- (t.II, col. 705).
C ct le second dans le troisieme; ils appartiennent
pisle, qui devaitlire, comme on lit en effet sur les
Aux divers moyens qu'em-
i-iacuscrils : De virlule orandi ou orationis. II nous donc au meme auteur.
ploie Oudin pour en depouiller Hugucs. d.e Saint-
parait peu sage de determiner,d'apres le style, Fau- Victor et les
teur d'un ouvrage probablement ecrit ala hale, transporler a Hugues de Foulois, nous
mot a repondre ; Fauteur dans un
sans travailet saussoin. Nous aimons raieux nous n'avons qu'un
endroitrenvoie a son traite De tribus diebus que
en rapporter aux manuscrits.
de Faveu d'Oudin, ne conteste a notre
Les Benediclins rejcttent avec raison comrae .personne,
Victorin. Nous avonspeine a comprendre comment.
indigne dc Hugues de Saint-Victor le traite De les continualeurs de dom
amore sponsl(t.II, col. 987). Cest un commentaire Brial, refutant, a Farticle
de Hugues de Foulois, Fopinion de leur confrere,.
allegorique sur le quatrieme chapitre du Cantique vont jusqu'a nier Fexistence du traite De tribus.
des cantiques; le style en est bas et rampant, les re-
diebus dTIugues de Saint-Yiclor.
flexions pueriles, les allegoriesinconvenantes; tout
VArche morale est mentionnee dans le catalogue
indique-un auteur sans jugemenl et peu versb dans
Fart d'ecrire_.Au reste, il cite, contre la coutume deM.Haureau. Lemanuscrit, reproduit par les Yie--
uTIugues, FEcriture Sainte suivantune autre version torins dans Fedition de!648, est incorrectet incom--
que la Yulgate. Toutefois le catalogue de M. Hau- plet. Us eussept trouvb une meilleure leeon dans un
reati en fait menlion et don Ceiller Faltribue a no- tres-beau manuscrit du xu~ siecle de Sainl-Germain
tre Yictorin. des-Pres,n. 856.
Les editcurs de Hugues ne reconnaisscnt point Le traile De vanitate mundi, aussi mentionne dans
son slyledans Fopuscule inlitule De fructibus camis le calalogue de M. Haureau, est un dialogue qui a
et spiritus (i. II, col. 997).Lesdefini.ionsde Forgueil pour interlocuteurs deuxpersonnages designes par
etdelacolcrc sont diflerenles decelles du Septdnaire. les lettres D et I. Suivant les Viclorins el Ies Beiie-
Mais uous relrouvons-dans le diapitre xixnn court dictins, ces lettres signifieraient docens et inlerro-
passage sur Ia charite, reproduit du pelit traite De galor. Mais un inanuscril de Sorbonne, n. 504, nous
substanliu charilalis. Nous ne croyons.pas que la se- donne une aulre cle de Fenigme-en remplacaut le
cheresse du style soit un motifsuffisant.de le retran- Dpar Dindimus. II nenous resle qu'_ttraduire 1T par
cher des oeuvres de Hugues de Saint-Yiclor; elle est ladalelus. Indalelus, Dindimus sont deux person-
ime suite nalurelle du dessein de Fauteur, qui etait nages que notre Yictorin met en sceue dans son
de marquer avec precision la genealogie des vices et Epilomc in Philosophiam. Ccst une nouveUe-
_<___«_ "PROLEGOMENA. " cwni
A Fegai .1 de Ilugues de Foulois.
preuYe, que le traite De vanitate mundi n'est pas A Philippe-Augusle.
1'oeuvre du chanoine de Saint-Laurent. quoique la date de sa mort soit incertaine, il est
On connait a peu pres Fepoquc vers laquelle rieanmoiiis" hors de doute q_uil ne survecut. pas a
L'arche myslique fut composee, par le denombre- Richard.
ment des papes que Fauteur finit-a Honorius II. Selon loule apparence, c*est uii recueil fait par un
Pour elre entendue, elle suppose un plan Dgure de des disciples de Ilugues elde Richard, qui a ramasse
1'bbjet -allegorise, sans quoLelle serait absolument §a et la, maissurtoutparmi les ecrifs des Yiclorins,
a
inintelligible. On voit effectivement ce plan a la tete ce qui luia paru plus convenalile son dessein. On
de plusieursmanuscrils. pourrait croire alors que parmi les cent sermons
Hugties, a Foccasion de la posilion respeclive du dont nous venons de paiicr se trouvent en partie
pays deBabylone et de FEgyple, promet defaire ceux que Hugues el Richard avaient composes. Mals
voir dans une description de la mappemonde que comment les discerner?
le premier est au nord et le second au midi de Le traile De besliariis (t. III, _»...) comprend qua-
Jeiusalem. Celte mappemonde elait sans nul doute tre livres:Lepremier traite des oiseaux,ledetixieiue
une cartc geographique; deux manuscrits prou- des betes feroces, )e troisieme cst une compilalion
"
vent quecelle carle existait au xi\c siecle. Ni les des deux .premiers, le qualrieme esl une espece de
Beiiediclins ni M. Haureau ne Font retrouvee. Seu- dictibnnaire dans lequelon explique par ordrcalpha-
lement celui-ci • emet diine voix timide celte hypo- betique les proprietes soit des aniraaux, soitdes .e-
these, qu'on pourrait regarder comme un fragmerit ge:aux, soit des mineraux. L'auteur de celte com-
de cette dcscriplion un opuscule inlitule De iocis pilation est incerlain. Les Benedictins attribueiil le
circa Jerusatem, qui se trouve dans un manuscrit de premier _tHtigues deFoubis, le detixicme a Henri
Saint-Yictor n. 567, olim 801, avec d'aulres ceuvres de Gand, le Iroisieme et le qualrieme a Guillaume
du meme docleur. Perrault. Ces attributions ne sor.f peut-c-trc pas in-
Les exlraits forment un ouvrage divise en trois contestables.
parlies qui 11'ont rjen de commun enlre elles que Le Didascalicon (l. II, col. 759) se composc de
linscriplion et le prologue. Aussi les editeurs, con- sept livres. L'au»eur annonee des le debul son
formement a la_plupart des manuscrils, n'ont pas dessein enxes ternies : « Deux poinlssoul essentiels
fait difficul.e de le separer. Mais Fordre dans lequel pour apprendre les sciences, la lecture et la medi-
Usles ont ranges n'estpas le veritable. On a mis tation; il y a trois choses a observer pour Ia Iecture :
ausccondrangcelle qui devraitetre aupremier(127). P la premiere est de savoir ce qu'il faut Iire; la deu-
La premiere partie (t. III, col.-19i)contient30ladi- xienie de connaitre Fordre qu'on cloil observer.cn
vision de tous les actcs avec Fhisloire de leur ori- lisant; la troisieme d'elre inslruit.de laverilable
gine, e. leur definilion; le tout copie presque mot a maniere de lire. Nous developperons ces trois regles
mot du Didascalicon; 2° un abrege de geographie dans ce tfaite, dont Ie but est cFiniticr le lecteur k
iire desanciens, comme si lemonde lf etit pas change la connaissance des letlres, tant seculieres que di-
avec le cours des sieeles ; 5° un precis dTiistoirequi vines.» IIdivise son ouvrageen deuxparties : daus
-finitpou. FOiientalimperatrice Ireiie et pour FOcci- la piemiere il traite'des arts, de leur origine,~de
dent auroi Philippe-Auguste.Preuvequil n'est point leur nombre, de leurs divisions; il eiiumere leurs
de Hugues, puisquellugues etaitmorta cetleepoque. inventeurs- il Indique ceux auxquels on doit s'at-
LaseconJepartie (t. I, col. 655) contient une ex- tacher _de preference, enlin il couronne celte pre-
'
plication allegorique en treize Iivres, des passages Ies miere paftie par un plan de vie quTF trace a ses
plus remarquables de FEcriture Sainte. lecteurs. Dans la seconde il traite des livres sacies,
La troisieme comprend (t. III, col. 899) cent ser- ildetermine leur nombre, le rangquils liennenfenlre
mons; dans ie qualrieme de ces sermons on cite le eux, le nom de letirs auteurs et la signification de ces
traite.de saint Bernard, De la considiration, qui D noms. Enfin, il apprend la manieie de les lirepour en
n*a cte compose qu'apres Fexaltation du pape Eu- relireT un veiilable profit. (Ce qualriemc livre ei unc
gene III, et par consequent depuis la morl de notre parliedu einquieme de ce recueilforineiU, avec de le^-.
auteur : nouvelle preuve de supposer que cet ex- geres differences el des addilions peu considerables,-
_
traitn'eslpas de Hugues. Fopuscule publie dans le tome premier, sous le titre
Mais a qui atlribuer celte compilatlon estimalile De Scr'pturis et scriploribussacvis.) Le premier livre
acertains egards? Les manuscrits varienl sur ce dans toutes les editions, se lermine au chapitre 15,
point. Outre un assez grand nombre qui Fadjugent quirenfermeunerecapitulalioii des douze precedents.
a Hugties de Sainl-Yictor, il en est qui en fonl hon- On doit a dom Mabillon la decottverte et la publica-
neur aRichard, d'autres aHugues deFoulois; plu- tion (Analect. ed. in- f°, p. 152) d'un nouveau cha-
sieurs enfln 11'ont pas de nom d'auteur. Une des pitre quil pretend devoir former Ie quatorzieme. Ca
raisons qui prouvent contre Ilugues, prouve cbntre morceau, toutefois, nous parait un hors d'oeuvre
llichard, mort en 1175; il 11'a pas vuTe regne de dans Fendroil oil ce critique veut le placer. Peut-
(127) Cette inlerversion a du etre conservee dans - de Hugues de Saint-Victor en Exegetica, Dogma,'
notre edition,par suite dela division dcs OEuvrcs- tica et- Mystyca. EDIT.
HUGO DE S. YICTORE. "
cxa «s
t.re se joinl-ii mieux a;i rhapitrc 8 du livre iu'; A un sujet si epinciijc; quii souliailerait c:ii'on s'ab-
il a pour titre De Vespril. Le troisieme livre est _ s.int de discuter en public de pareilles"matieres;
interessant pour les details historiques qu'il donne que pour lui, dans la necessite ou on ie met, il evi-
sur Fenseignemenl au xue siecle. Les professeurs tera de passer pour temeraire, en ne rapportant qne
y sont vivement criliques. Hugucs ne menage ce quTl tient de persOnnes doctes, qui avaienl irai-
point les eleves au livre qualrieme. Le septieme te la matiere avant lui. Yenant ensuite au fait, il
parait un ouvrage isole que Fauteur, suivant tous cxpose d'abord ce qui portait Gaulier a nier FegE-
lcs manuscrits, avait iiililule De tribus diebus. Son lite de la science de Fame de Jesus-Christ avee
objet csl d'elever Fhommo a Ia_ connaissance de celle de sa divinite : Cest que, supposerunescience
Dieu par la vuc des crealurcs; il rcnferme de ma- egale dans Fune etdans Fautre, ce serait egaler la
gmiiques passages. creature au Crealeur. Poinl du touf, repond IIu-
Le liaiie De poiestate et volunlate, tom. H, col. gucs, parceque autre chose est d'e.r_ sage, aiitre
839, rappellc les discussions theologlqucs du \n~ cbose est (Felre la sagesse meme. Gautier fut du
,-iiecle. On y traite cette question qui agitait alors nombf e de ceux que la reponse de Ilugues nc per -
les ecoles: c Laquelle est la plus grande de la volontb s;iada pas ; mais elle dut Iui faire admirer combicn
cu de la puissance de Dieu. > Les critiques sont B une mauvaise cause prenait de vraisemblance entre
divises sur Fauteur de ee livre. Oudin et doni Ceiller ses mains. II y a de belles choses dans ce traile.
le relrancheiit du catalogue dcs ceuvres de Hugues En comparant cetecrit avec les QiMtre volomis en
de Sainl-Yictor. Leurs motifs sont, qtiil n'esl qu'uno Jisus-Christ, on voit que celui-ci esl la suite de
stiite de raisonnements scolasliques,qui indiquentun Fautre, et quils apparti.nnent tous deux au niemc
auteurposterieuret qu'on y relrouve dcs expressions auteur. Nous lisons dans le livre premier : Qumris
barbares, inusitees dans les ecrits de nolrc Yictorin. de anima Chrisli utrum ' mquatem cum divinitaie
Dom Brial repoud que cette forme scolastique n'est scientiam habuerit; dans le second : Qumris de to-
poinl etiangere au xne siecle, que ces expressions luntate Dei et de -volunlate hominis similiter. Ccs
•barbares, tTles que ampliusyioarinsuper ou prmler- dernieres paroles n'indiquent-elles pas la conlinua-
ea, se irouvcnl dans les ouvrages les plus averes de tion de la discussion que Hugues avait entamee sur
Hugues; que, du reste, le fond de la discussion ap- la sagcsse propre-a Jesus-Christ. En effet, Gautier,
parlient aux controverses sur lesquelles Hugues re- a la fin de la lettre, eoncluait qu'en admettant Fe-
vient leplus souvent. Cest Foptimisme qu'on y_refute galife de la scicnce dans lcs deux natures, il fallait
comme une opinion. Or, nous savons quAbailard iC pareilleraent y reconnaitre Fegalite ce puissance et
,et ses disciples Fenseignaient alors. On trouve de volonle; c'est donc pour achcvcr de repondre it
plusieurs raisonnements deja employes dans son ex- son adversaire que Hugues entrcprit de traiter des
plicalion du Magnificat et que nous lisons encors differentes volonles de Jesus-Christ. On peut dire
dans sa Somme. Le sentimenl 'de dom Brial nous qu'aulant Hugnes paraissait dispose a confondre la
paralt plus pro^able. science divine et la science humaine dans le Sau-
Nous unissons les deux traites intilules : Deani- veur, autant il est soigneax de distinguer les volon-
iHfl.ou De scicntia Christi (t. II, col. 841),"et De tes. II reconnait en lui une volonte divine et une
quatuor voluntatibus in Chrislo, parce quils font voloute humaine; il subdivise celle-ci en volonle de
suitePun a Fautre dans la pensee de Fauleur. raisun, de piele et selon Ia chair. Les deux frag-
Nul doute sur 1'auteur de Fopuscule De scientia ments dont Fun a pour litre : De Vunion du corps
Christi et de scientia in Chrislo (col. 845).Hugues se et de Vesprit, et Fautre: De Vunitddu Verbede Diev,
nomnie dans le prologue, et, quand il ne se nom- sout tires du premier livre des Mdlanges, dont nous
merait pas, bien des circonstances le designeraient. parlerons ci-apres.
On sait d'ailleurs que Hugues et Gautier de Morta- La subtilite scolaslique avait donne. naissance a
gne, lies ensemble de Familie la plus intime, D une erreur qni pouvait etre pernicieuse : e'elait- le
avaient eu, de vive voix, quelques contestations sur nihilisme. Elle eonsistait a pretendre que Jesus-
cetle queslion : En Jesus-Christ, la science de Chrisl, en tant quTiomme, n'etait point quelque
1'homme est-elle egale a la science de Dieu, finie cliose, sans toutefois nier que la nature buniaine
ou infinie, parfaite ou imparfaite? Hugues pretenT ftlt hypostatiquement et sans melange unie au
dait qu'elle etait egale. Arnould, archidiacre de Yerbe. Le Verbe en sTncarnanl, disaient lesnihilis-
Seez, et depuis cveque de Lisieux, ayant oui de tes, s'est revetu de notre nattire, a Ia maniere d'un
sa bouclie ce qu'il pensait a: cet egard, en fut homme qui revet un habit. Cesl la comparaison
surpris, ct pria Gaulier de lui ecrire pour Fen- craployee par les Peres et tiree de saint Paul. Or,
gager a se retracter. Gauiier s'acquitta de la com- uii homrae, pour avoir un habit, n'est pas quelque
mission el ecrivit une lettre qui faitegalementTe- chose de plus ques'iln'enn'avait'pohU; ilestmeme
loge de sa raodeiation et de son savoir (id. ibid.). qnelque cbose de moins, sicet habit degrade sa
La reponse de Hugues est Fopuscule dont il s'agit : dignile. LTiumanite donc ayant ce double rapport
i! lemoigne cFabord quTl ne se hasarde qu'a regret, avec le Ycrbe, elle n'autorise nullement a dire qriil
ct par dcference pour son ami, a trailcr par ecrit cst quelque chose en tant qu'honime. Ccslainsi que
txxi PROLEGOMENA. cxxu
Ilugues, dans ses Queslions sur saint Paul, cxpose A beatm Virginis Marim cum derogalione obloquenti et
cette opinion. calumnianti quod Virgovirginum diceretur; 2"un ma-
VApologiedu Verbe incarni (t. III, col. 295), des- miscrit de la bibliotheque de Laon, qui renferme
tinee a la combattre, est un tissu de queslions et plusietirs ouvrages du chanoine de Saint-Yietcr,
.desolutions au nombre de dix-neuf. L'exposition et copies el reunis au xnc siecle. Or, le traite De per-
laglosey sonl plusieurs fois cilees. On y soulient petua virginitalc Marim est au nombre de ces ouvra-
Fegalite de la scienee humaine et de la science di- ges. (Calalogue des manuscrits des bibliotheijiies
vine cn Jesus-Christ, ce qui caraclerise bien nolre des departements, bibliotheque de Laon, n° 465.)
auteur. Cet ouvrage a pour litre, dans un manus- Le grand ouvragc qui porte Ie titre de Mdlanges
crit de Saint-Yictor qui nous semble appartenir au (t. III, col. 469) est, comme les extraits allegoriques,
xne siecle: Objections contre ceux qui discnt que un ramas de Jambeaux tires de divers ecrits dont on
Jisus-Chrisi, en tant qiChomme, n'est point quelque ignore le compilateur. Ces Melanges sont ordinai-
chcse. remenl separes dans les manuscrits en dettx cahiers
On a reuni sous le titre de Confdrences sur le dontle premier comprend deux livres, savoif : un
Verbe incarnd (t. IH, col. 515), trois ecrils- qui se livre d'eelaircissemerils sur differenls textes de FE-
trouvent disperses dans les manuscrits, ou ils onl " criture sainte et sur divers poiuts de morale sous
chacun leur inscription paiiiculiere. Le premier, dcux cents titres ou chapitves; un autrequi est une
inlilule : De triplici silenlio, est copie presque mot espcce de commentaire abrege des psaumes dont
a mot des Queslions sur FEpitre aux Galales. L'au- nous avons rendu compleplus haut. Le secorid cahier
teur, dans Fun ct dans Faulrc ouvrage, dislingne cst compose de quatre livres qui renferment des -
trois sorl_s de silence : silence oii Fhomme ignorait sermons ou porlions dc sermons, des letlres, des
sa langue__r,c'est celui qui a precede la loi; silence remarques sur Fiicriture, des exlraits de traites
oii il desesperait de sa gueiison, c'est son etat sous moraux, le lout sous differenls litrcs et sans au-
la loi; silence enfin oit ila recouvre la sanle, lel cune liaison. Le tilre 55 du ue livre De uberibus
est celui ou il se trouve depuis la venue du Messie. - SponsmailributisGStun precis du dixiemc sermon de
Le second ecrit a pour but de prouver que le Yerbe, -saint Bernard sur le Cantique des canliques (sa.nt
" cn
sTncarnant, a pris seulement la nalurc humaine BERNARD, vol.1,1287); le litre 107 De tribus osculis est
elnon la personne; il a beaueoup de rapport avec tire des quatre-vingt-scpt sermons du meinePeie De
ce qui^stdit sur le meme sujet dans lcs Queslions diversis (ID..H...1259). Cestencore danslequinzieme
sur FEpilre aux Romains. Pour le troisieine, il est C sermon de cePere qu'on a puiselaUndutitrel52-_)e
manifestement suppose _tnotre auteur. Cest Fopi- triplicioleo. Au tilre58 du troisicme livreon voit une
iiier de doin Brial. La plupart des criliques allri- paiiie crun sermon de Geofroi, quatricme abbe de
buent a Hugues de Saint-Victor Fopuscule inlituu.': Clairvaux, qui selrouveparmi los oeuvres supposecs
De perpelua virginitate Marim (t. II, col. 857). Dom de sainlBernard, tom. II, p. 1309. Delanousinferor.s
-Brial le lui refusesur ce motif qui n'est pas sans que cetle compilation a ete faite a peu pres vers le
valeur. Le but de ce traite est d'etablir que Marie memetemps que celle des Extraits, ei qu'etant d'ua
avait fait vceu de virginite avant son mariage, ct goilt assez resscmblant, elles ont le meme auteur;.
qu'en epousant saint Joseph, elle ne changea pas de Quoique nous ayons detache de cette colleclion
resolulion. Ilugues de Saint-Yictor cnseigne, au les pieces qui nous ont paru appartenir jnconlesta-
contraire, dans sa Somme des sentences, trail. vn, blcment a Hugues, nous sommes portes a c;oire
cap. 10, que Marie n'avait pas fail voeude continence qu'elle en cpntient beaucoup d'autres qu'il pourrait
avant son niariage. Ces -deux ouvrages ne sont revendiquer, mais quel moycn d'cn fairc le dis-
donc pas du" nieme auteur. Or, celui des Sentences cerneinent? Nous devons toutefois en dislraire en-
est incontestablement de Hugues; done celui__)eper- core avcc dom Brial trois leltres qu'on ne peul
pctua virginitate Marim ne lui appartient pas. Toute- i0 refuser a Hugues de Saint-Yicior (t. II, col. 1011).
fois cette opiniou ne laisse pas de presenter quel- Les deux premieres sont ecrites a un nomme Ra-
ques diflicultes. La dedicace de I'ouvrage com- nulphe de Mauriac qu'il appelle son frere. Liine est
- mence par ces mots : Sancto pontifici G. Hugo bea- une leltre de compliments oti il assure Ranulphc de
titudinis tuec servns; il est donc d'un docteur son amitie et lui demande la continualion de la
nomme Hugues. Ce docteur ecrivait au xne siccle, sienne. L'autre contient des reponses a quatre
- puisqu'on a des manuscrits qui reraontent a celte questions sur autanl de passages de la sainte Eeri- .
epoque; il est vrai qtie les maitrcs du nom de Hu- ture. La troisieme est plus imporlante. Yers Fan
gues ne manqusnt pas; mais la traditiun ne designe 1156, Ics Arabes etablis en Espagne exercerent une
aucun d'eux comme auteur de eet ouvrage, si ce violenle persecution contre les chreiiens de la villa
n'est Hugues de Saint-Victor. Oulre le teinoignage et du district de Seville soumis a leur dominalion.
des deux catalogues qu'il publie, M. naureau cife : Jean, archeveque de Seville , au lieu d'encourager
1° le temoignage positif de Henri de Gand, qui, le peuple par sqn exemple el ses discours, leva I'e -
dans son livre De illuslribus Ecdesim scriptoribus, tendard de Fapostasieet appiit dogmatiquemenl aux
dit au sujet de notre Yictorin : Respondit cuidam faibles alimitcr sans icmo:dfc. Sa doclrine consi»-
<xxm BUCO DE S. VICTGRE. cxxiv
(ait a dire qu'on peut abandonner exterieurement. A et d'extreme-onction ; le septieme , le sacienient
la foi chrelienne, pourvu qu'on.la conserve dans le du mariage. Celte classification est loin d'elre par-
fond de son coeur. Hugues, envisageant les suites faile; elle n'est ni naturelle ni en harmonie avec
funesles d'une erreur si detestable enseignee par Fordre reel et onlologique. La Somme s'ouvre par
un archeveque, ne put relenir son zele. II ecrivil a les vertus theologales. Or, en theologie surlout il
ce prclat une lellre savante et paiheiique ou il fait n'est pas logique de debuler par Fhomme. La theo-
voir dans quel precipice il se jette lui et ses ouailles. Iogie est Tetude de Dieu en lui-meme, Dieu prin-
Baronius fail lant de cas de cette lettre quTl la cite cipe, Dieu fin des creatures. Hugues traite du
lout enlieie dans ses Annales. myslere de Plncarnalion avant d'avoir parle de Ia
Enfin les Benedictins atlribuent encore a Hugucs crealion el de Feiat de Fhon.me, ce qui cst un ren-
Fopuscule De cibo Emmanuelis qui se trouve au versement manifeste de l'ordrereel. Outrece defaut
litre 2 du premier livre des meiiies Mdlanges (t. III, dans Fordonnanee et Farrangement des dogmes, Ia
col. 477), cle meme que celui intitule De triplici vi- Somme de Ilugues presente des lacunes; elle n'em-
tio, triplici peccato et trivlici rcmedio, qu'on lit sous "brasse pas lous lcs .articles du symbole chrctien,
le litre 35 du qualrieme livre. ni toutes les lois de la morale. Mais nous devons
Les critiques nc s'accordent pas sur Fauteur du " remarquer que la division des diverses branches
trsdte De filia Jephle (l. III* col. 525) ni sur cciui de la science theologique ne nous apparailra reelle-
Speculum de mijsieriis Ecclesim (l. III, col. 355), deux ment suivie chez aucun ecrivain du moj^en age;
fois meniioiiiies sous diffeieiUs lilres dans les cata- el pour ce qui conccrne les somnies en jiarliculier,
logues de M. Haureau. tout le monde sait qu'clles som comme de vraies
Lcs trois livres Des cirimonies et des sacremenls, encyclopedies theologiques ou la morale, le dr-oit
des offices el des rites ecctisiastiques (l. III, col. 581) canonique el la liturgie marchent cbte a cbte avee
avaient (Fabord cte publies sans nom d'auteur. Us la dogmalique.
prirent ensuite place dans la Bibliotheque des Peres, Le traite De sacramenlis est plus parfail. Cest
bdit. de Paris, sous le nom de Hugues de Saint-Vic- bien Foeuvre theologique la plus considerable du
tor; ils onl eie ranges parmi ses oeuvres par Jes savanl Victorin. Sous ce titre Hugues comprend
Yictorins qui lcs edilerent. Les Benediclins les altri- tous les mysleres ou en general tous les arlicles de
buenl a Robert Paululus. la foi chrelienne. II part des saintes Ecritures et
Troisecrivains,suivanl lesimprimes, se disputent commence par remarquer avec beaucoup de justesss
Fouvrage inscrit : Canon myslici libaminis de septem {r, que leur objet propre est la reparalion ,de Fhonime,
missa; ordinibus (t. HI, col. 455,). i)n le trouvedans Mais pour bieu exposer ce qul conceme la reslau-
Fedition de notre Yiclorin, parmi les oeuvres de ration de Fhomme, les- Ecritures ont du parler
saint Thomas d'Aquin; enlin doni Tissier les a aussi, du moins brievement, de ce qui a rapport
ni-les avcc les ouvrages de Guillaume de Saint- a la creation lanl de Fhomme que du monde qui
Tliierry" dans la Bibliolheque de Cileaux. Dom Brial, est fait pour Fhomnie. Elles ont dri indiquer quel
sur la foi des manuscrits dAngleterre, Fattribue a fut Fetat primitif de Fhomme el commenl il est de-
Jean de Cornouailles. Maisjl faut reconnaitre avec chn, afin de mieux faire eomprendre la repara-
tous lcs criliques que Hugues est Fauteur du traile lion.Guide par ce principe, Hugues partage son tra-
inlitule Dialogus de sacramenlis legis naturm el legis vail en deux livies dont le premier explique ce qui
scriptcs (t. II, col. 17). Ceslun dialogue entre le a rapport a la religion a partir de la crealion du
maitre et le disciple. L'un propose les queslions, monde jusqu'a linearnalion du Verbe, et le second
1'autre les resout. On peut regarder cet ouvrage poursuil depuis Fincarnation justpia la consomma-
comme une introduclion a la Somme des sen- lion dc loules choses. Yoici une indicalion sommaire
tences. de Fouvrage : Ie premier livre comprend douze par-
Les deux principales produclions theologiques de D ties; il traite 1° de la crealion du monde visihle;
notre Victorin sont la Somme des senlences (t. II, 2° de la cause de la crealion et des causes primor-
col. 41) et le grand traite des Sacremenis (t. II, col. diales de loutes choses ; 3° Fauteur ayant etabli
175). La Somme cst un veritable abregb de toute que la cause de la crealion est en Dieu dans les
la theologie. Elle csl parlageeen sept traites. Le prc- perfeclions divines, aborde Fetude de la nalui-e
micr roule sur la foi, Fesperance et la charite, sur de Dieu et du mj-stere de la Trinile; 4° il traite
la distinction et Fegalite des trois personnes divines, en parliculier de la volonte de Dieu; 5° des anges ;
sur la predeslinaiion, la volonte de Dieu, sa pres- 6° dela crealion de Fhomme et de son etat avant
cience, sa toule-puissancc, et sur le myslere de le peche; 7° de la chule de Fhomme et de ses sui-
lTncanialion. Le second a pour objet la crealion et les; 8° dela reparalion; 9° de Finstitution des sa-
Teiat de la nature angelique; le troisieme, la crea- cremenls; 10°. de lafoi; 11° des sacrements de
tion elFetai de la nature humaine; le quatrieme, la loi nalurelle; 12° des sacrements de la loi
ies sacremenls en geiieial et les commandemenls de ecrite.
Dieu; lc cinquieme.lebapleme; le sixieme,lessacre- Le second livre traite : 1° de Fincarnalion du
ments de confirmalibii, d'Eucliaristie, de penitence Yeibe ; 2° de Fuiiite de FEglise qui esl le corps
CKsv PROLEGO..IE-.A. cxxvi
de J.sus-Chrisl ; 5° des ordres ecclesiasliques-; A. tence ; 15° de Fexli eme-onction; 16° de la fin d_
4° des ornements sacres; b° de la dedicace des Fhomme; 17° de la fin du monde; 18" de Feial
eglises; 6» du hapleme ; 7° de la confirmalion; du monde fulur. On voil par cette esquisse que
8° de la sainte Eucharistie ; 9° des pelits sacre- le plan general de cet ouvrage presente un ensemble
menls, de minoribus sacramentis, ou des cercrao- plus complel et mieux ordonne que celui de la Som-
nies pieuses etablies par FEglise.; 10° de la simo- me; il n'est cependant pas sans defaut. Ces deux
nie ; 11° du mariage; 12° des voeux; 15° des ouvfages sont trop negliges; on y trouve des vues
verlus et des vices; 14° du sacrement de peni- profondes et vraies sur la theologie.

NOTICE SUR HUGUES DE SAINT-VICTOR


PAR DES RELIGIEUX.BfiNfiDICTINS DE LA CONGREGATIONDE SAINT-JMAUR.

niistoire litliraire de la France, t. XII, p. 1.) (127*)

§ I. — Hisloire de sa vie. ,R
" ^uelques ecrivains sur la prbtendue noblesse de so"
L'histoire s'est plus occupee a louer en general le extraclion : Et scio, deseral.
dil-il, quo mosrore animus patr
meiile de Hugues de Sainf-Yiclor qu'a raconler cn peris tugurii fundum En parlant de la soi te,
detail les evenemenls de sa vie. On est partage sur Hugues voulait-il se donner pour un noble, et uu
le pays ouil vintau roonde. Nous disons le pays; noble, si Fon en croit Meibom le jeune (155), issu
car pour Ie lieu precis, on Fignore absolument. Ro- de Fillustre maison dcs comtcs deBlakemberg?
bertduMont (128) qui eerhail eiiviron cinquaiile La Providence pril soin du jeune Hugucsdans son
ansapres sa mort, assurc qu'il elait Lorrain : Ma- cxil, et le placa chcz les chanoines reguliers dTIa-
gister Hugo Lolhariensis. Un ancien manuscrit de mersleven, eirSaxe, pour y rece\oii-son education.
Fabbayc dAnchin, dont le P. Mahillon adopte le L'eminenle vertu qui Inilla dans lout le cours de sa
temoigiiage(l28*),nietsapaliiedans le territoire d'Y- vie rend temoignage du riche fonds de piele quil
pres. Cesdeux aulorites, suhanl le doctc BeneJictin, acqnil d.uis cetle ecole. Lui-menie s'est donue la
sonl faciles a concilier, en disant que la Flandre peine de nous rendie coinple des progves qitTI y iit
etanl limilrophe de ce qu-on nomniait autrefois la dans les lettrts (155*-).«Je ne crains point de certi-
Lorraine, un homroe ne sur les confins tle ces tleux fier, dit-il,quc,loin d'avoir jamais r.eis neglige pour
pro\inces pouvail etre indifferemmetil appele du me perfeclionner dans les "seiences, je me suis in-
nem de Fune ou de Fautre. Mais ceux qui font struit/de plusieurs choscs que d'autres traitent do
Hugues Saxon, se prevalenl egalement du passage bagatelles,etmemed'exiravagances. Je me souviens
dc Robert pour etabiir leur opimon.En effel, Fan- que, iFctanl encore qu'enfanl, je miippliquais soi-
cienne Saxe louclialt par une aulre ext.emite la ri gneusemciu a apprendre les noms de lout ce qui
Lorraine; et Fanonyme de Jumiege(129) dit Ibr- tombe bous les sens, principalement de ce qui est
nielieineiit que Hugues, quoique reellemenl Saxon, d'usage daus la vie, persuade quil n'cst pas possible
passait pour Lorrain a cause du voisinage des deux d'arriver » la connaissance des choses sans savoir
contrecs : Hugo Lolhariensis diclus a confinio Saxo- auparavanl commcnt elles se nomnient. Attentif it
nim. Albeiic cie Trois-Fontaines (129*)et Jean de metlre pav ecrit les sentences et les quesiions les
Saint-Yictor, ecrivains, Fun du xmc, Faulre du xiv pltis inieressaiues, les objections et les solutions,
siecle, appuienl cette expiication, el leurs suffrages je repassais les unes et les autres dans ma memoire,
ont entraine ceux de presque tous les critiques jus- je les discuiais et les comparais ensemlJe par Je
qu'a ce jour. Cepcndant le seiitim. nt de dom Ma- raisonneineiU. Sur chaque sujet je distinguais lcs
Lillon nous parait Ic riiieux fonde, surtout depuis la differentei. maiiicres de Je traiter, en grammairieu,
decouverte d'un nouveau manuscrit faiie a 1'abbaye en rlieteur, en philosophe. J'etuuiais les combinai-
de Marchienne par dom "Maitene et dom Du- sons des noinbres, je tracais des figures sur ia terre,
rand(150). Cc monument, cgal a celui dAnchin je demontrais evidenimenl les proprietes qui cara-
pour Fantiquite, porle non-seulemenl qtie Hugues cteiisent chaque espece d'angle, Fobtus, ledioit,
naquit aux cnviroiis d*Ypres, mais de plus, quil Faigu. J'appris menieamesurer la suiface et la soli-
fut transiere des Tenfance hors de sa patrie (151): dite des hgures. Le ciel visible ful aussi Fobjet de
circonstance (nous parlons de la derniere) d'autant ma cuiiosite. Combien de lois ai-jc passeles longues ,
plus remarquable, qu'elle est attestee par Hugues nuits de ITiiver a conlempler les astres! Enfin, je
lui-meme, et sert a faire conuaitre ce qui a porte a 'n nFexercais a la musique inslrtiinenlale, lant jiour
leregarder comrae Saxon. Ego, dit-il, a puero ex- connaiire la diflerence des sous, que pour gouler,
sulavi (152). La Saxe, ou il passa Ies preiuieies dans lesheures de delassemenl, les charroes si flat-
annces de sa jeunesse, n'etait donc pas son pa.s teurs de Fharmonie. Toul cela, je Favoue, n'ctait
natal. Ce qu'il ajoule au meme endroit merile en- que des amuseinents de jeunesse; cependantfen ai
core d'etre rapporle, pour detruire le prejuge de Ure du proiit. >

(127*) Nous ne donnons de celte notice que la (131) Opp. Erudiiionis didascalicai

lib. in , cap. '
parlie historique el bibliographique. La partie cri- 20, t. 11. _ .
tique est suppleee par Feiude donnee plus haul, (152) Rerum German. t. III, p. 452.
dans laquelle Fauteur a mis a prolil le travail des (153) « Anno ab Incarnatione Doroini 1141 obiit
Benedictins et lcs publicalions plus recentes. EDIT. dominus Hugo, canonicus Sancli Yictoris, leiiio
(m)Deabb.,c. 5. Idus Febriiarii, qui Ypr.nsi teiTitorioortus, a pucro
(128*) Mabil._4n;ia/.t. I,p. 327. exsulavit. > Cest ce qu"on lit a la fin 'de ce nianu-
(129) Anonym. Gemmet. p. 501. scrit, qui contient plusieurs ouvrages de Hugues.
(129*)Chron. ad ann. 1130, p. 264. (135*) Hugonis vita. Op. 1.1; f.11, Eruditionis d;-
(130) Voyage lilt.,p. 92. dascalicce lib. vi, cap. 5.
_xxvti IIUGO DE S. YiCTORE. . cxxvm
Ses cludes achevees, il prit lc parti de renoneer A L'exces du travail conlribua sans u'oute a Fabreger.
au monde. Hugues son oncle, archidiacre dTfalbers- Plein de merites el diine eiudilion quil avail con-
tadt, consulte snr ce dessein, ne se bornapas a Fap- sacree a la gloire de la religion et ala propagalion
prouver, il voulul aussi Fadopter pour lui-memc, et rie la science, il mourul age seulenient de quarante-
eii parlager avcc son neveu Fexeculion. Apres s'etre quatre ans. Osberi, son confreie et son aini, nous
ep ouves mftrement, ils parlirent ensemble, vers a laisse tine lelation courte, mais tres-edifiante,
Fan 1118, pour so rendre a Fabhaye de Saint-Yictor de sa mort. Ce fut lui-meme qui Fassista dans sa
de Marscille, mais ce lielait poini la que Dieu les derniere maladie (157). « Apres lui avoir admi-
appelait. Pendanl le sejour passagcr qu'ils y firent, nistre, dil-il, Fexlreme-oiictioii. je Iui demandai s'il
la lcnoinmeeleur apprit les progres merveiileux de ne voulait pas encore recevoir le corps de Notre-
Fabbaye naissanlcde Saiiil-Yiclor de Paris. A celte Seigneur. Hilas, repondit-il, vous me demandez si
nouveile, ils reconnurent Fasilc quils etaient venus je veux recevoir mon Dieu. Courez au plus vile a
clicicher cn France, et se presserent d'y arriver. Viglise, et apporlez-moi le, corps du Seigneur. Ce
L'abbe Gikiuin, qui gouvcrnail alors cctte maison, quityant exeeute, je lui dis avant que de lui donner
l,js recut avcc joie, sur les prcuves quils lui don- ce sacrement : Adorez le corps de votre Mailre. A
.lerent de la sincerile tle leur voeaiion. Lejeune quoi il repondit en se levant: J'adore le corps de
llugues, plein de ferveur, init loute son aoiilication nwn Seigneur, etje le recois commemon salut. i Ce
a imitcr lcs modeles de science et de verlu quil recit fait Feloge de lapieie de Hugues, et atlesle,
avait sons les yeux, cl ne tarda pas _t les egaler. independammeni de_ses ecrits, la. purele de sa
Coiuenl de sinstruire et de s'eililier liii-meme, il p creance louchant le mystere de FEucharistie.
ne ponsait qu'a vivre dans le silence et 1'ohscurite; Les critiques ne sont poinl d'accord sur Fannbe
raais son merile le _r_.hU.Tliomas, prieur de Saint- de sa morl. Les uns mcitcnt cel evenemeiu en
Vic_or,'dirigeaitalorsl*ecolede cette abbaye.Aprcsla 1140, les autres en 1141, plusieurs en 1142, et uu
calastrophe dont ilfut .ictime en 1153(154), Ilugues pelit nombre enfin le reeulent jusqu'en 1145. Mais
le remplaca dans la direciion de cetfe ecole apres Osbert, dans sa relation, lixe nos doutes sur ce
avoir eie quelque temps son collegue. La maniere point, eu disant que Ilugucs niourut un mardi
dont il enseigna la theologie, a laquelle il s'adouna 11 fevrier; cequi concourt avec Fan 1141, suivant
principalemcnt, lui fit une gramle reputation. Eu- notre maniere presente de commencer Fannee.
nemi, par caraclere, des conlestalions, et par reli- Son corps fut inhume al'entree_ du cloitre, avec
gion, des nouveatites profanes, il s'eiudia scrupu- cette epitaphe, qui depuis a disparu. Elle esl de
leusement a suivre les roules battues par les an- son confrerc, Simon Chevre-d'Or.
ciens, sans donner dans les ecarts de quelques doc- Conditur hoc iumulo doctor celeberritnus Hugo.
teurs de son tenips, ni prendre parl a leurs vaines Quam brevis eximium conlinet urna virum ?
disputes. De la ces louanges qui lui furent prodi- Dogmale prmcipuus, nullique secundus in orbe,
guees de toules parts, et dont le concert fut si par- Claruit ingenio, moribus, ore, stylo.
fait, qu*aucune langue medisanle liosa le troubler. Du cloitre il fut transfere, Fanl555, parles soiss
-11n'y eut pas jusqu'aux cornificiens (154*), secte d'Atibert de Mailli, abbe de Saint-Yiclor, et avcc
devouee a la calomnie par impuissance de bien la permission du pape Benoit XII, dans la grande
faire, qui ne se vissent forces de respecter' son me- L eglise, etplacedans le choeur (aujourdiiui la cha-
ilie. En un mot, la prevention de son siecle fut telle pelie de Saint-Denis) sous une tombe simple et
.n sa faveur, qu'on ne fit point difliculte de 1'appe- sans inscription.
ler le second Augustin. La pOsterite, quoiqiFelte ne On lit presentement, a Fcndroil de sa premiere
Iiu ait pas confirme ce lilre, n'a temoigne guere sepulture, les vers suivants :
ir.Cins de veiieialion pour son .aulorile. Sainl Tho- Hugo sub Iwc saxojacuil, vir origine Saxo,
mas, c'est lout dire, le regardait commeson mailre; Annis ducentis, Iribus lamen inde retenlis.
et les thpologii.ns font gloire encore aujourd luii de In clauslro primum poni se fccit in imo,
suivre sa doclrine en presque tous"ses poinis. Et pede calcari, nolens mundo decorari.
Livre lolalement a Fetude et-aux exercices de la Luce sub undena Februi lolluntur arena
religion, disent les dernicrs edileurs deses oeuvres, Ossa, chori lalere Imvo translala fuere
jamais il n'eut aucune dignite dans son cloilre, Anno milleno ter centum, ter quoque deno
pas menie celle de prieur. Cependant il est qualilie Chrisii cum quinque, fratrum chorus astat utrinque.
tel par Gaulier cie Morlagne dans la leitre quil lui Sans pailer de Ferreur qui fait Uugues Saxon, il
eerivit, par FAnonyme de Jumiege, par Sixte de en est une autre dans ee monuinent qui prouve que
Sienne, Garzonius, el plusieurs modernes. Tri- Fauteur n'entendait pas niieux le calcul que la ver-
-heme (135) lui donne iiieme le litre cFabbc. Mais sification. Cest le ni.it tribus, mis apres ducentis,
les nionuments de Saint-Victor qui font meniion de au second vers. -Les auteurs du nouveau Gallia
Hugues ne lui appliquent ni Fune ni Fautre dei.o- Chrisliann disent qu'il devraii y avoir quinque; se-
minalion. II y a plus, la derniere est formelle- lon nous il faut sex, parce que nous p.lacons la
ment dementie par le catalogue tres-complet des " mort de fiugues un an pius tart! qu'on uele fait dans
abbes de Saint-Viclor, ou le noin de noire aulcur cei ouvrage.
ne se rencontrc point. Ilugues Fancien survecut a son neveu ; car e'est
Par une suite du pian de vie qu'il s'etait forme, du piemier quil est paiie dans une leitre dn papc
on ne le Yiipoinl, a Fexemple cle plusieurs savants Eugenea Suger, abbede Saint-Denis, par laqueile
de son siecle, figurer dans les affaires de FEglise il le prie de fournir a Hugues de Saiiu-Yieior de
et de FEtat. LTlistoire nc paiie quc d'une seule Fargent et uue niontttre pour faire le voyage
occasion ou il sortit de son cloilre. Ce fut lorsque de i.ome. Ce ineme Hugues oblinl dans la suito
le roi Louis lc Jeune (156)ledcputa,l'aiill59, con- Feveche de Tusculum, avecle titre de cardinal.
join.ement avec Alvise, eveque dArras, et Nafalis,
abbe de Rebais, pour nonimer un successeura Tho- § II. — Editions de ses ceuvres.
inas, abbedeMorigni, qui avait donne sademission. I. Le recueil general des ceuvres de Hugues de
Sa carriere fut beaucoup moins longue qu« la Saiiit-Viclor a etbmis jusqifa six foissous presse;
multitude de ses ecrits ne semble Famioncer. d'ab'ord eu un vol. in-fol. impiime a Pans, Fan
4
(154) Dom"Rivetmel la mort de Thomas cn 1 f ".0, (155) Scripi. cccl. c. 565,
mais il est certain qu'elie arriva Fan 1135. Vidc (136) Chron. Maurin., p. 585.
ilabil.nol, inep.Bern. 158. (157) Vita Hug., init. Opp.
(134*) Joan. Saresb. Meialogic.
"
mxin FROLEGOMENA cs\.
1518, par Andre Boucard pour J. Pc.lit, avec ce A Y. Le menie Henri Et.eniie, aide pGur cetle
fronlispice : Jlf. Hugonis a S. Victore opera otnnia, fois de Clictou, mil au jour en 1517, dans un vo-
cumVitaipsius antehac nusquam edita (158). Cette lume in-4°, la seconde paftie des Allegories.
eJition ne comprend.d'autres eerils de nolre auleur VI. Les QueslionssursaIiUPaul(.44)sorlirentdes
que ceux qui avaient deja ele mis au joursepaie- presscs tle Thiern Martin u^Alost, Fan 1517, a Loiir
nienf. La seconde est en trois volumes in-fol. pu- vain, par les soins fie Nicolas de Boisleduc, eri uu
Llies dans la raeme ville par les soins des chanoines volume in-i° qui renferme aussUes ceuvres de saint
Ue -Sainl-Victor ,'15S), Fan 1526, chez Bade Ascen- Pacienr
sius et J. Pelil. On a
voit la lete de celle-ci urie epi- VII LVxposition de la Regle de saint Augustin
tre dedieatoire de Jean Bordicr, ahbe de Sainl- est celui des ouvrages de Hugues doiit on a fait le
Yiclor, a Jeari Boudet, eveque de Larigres. Thomas plus grand nombre d'editlons. Elle fut tiree de la
Garzoni, ciianoine • rcgulier de la congregalion de poussiere Fan 1515(145), et publiee avec un com-
Sainl-Jeait de Littvaii, piil soin dc la troisietne edi- mciUaire de Humbert, general des Dominicains
lion qui parut a Yenise chez Jean Somasque, Fan (146). L'an 156! nouvelle edilion a Yenise en tin
1588, dans le meme formal el le meme nomlire de volume in-4° (147). Une iroisieme fut donnee a Di-
volumes que la precedente. On blame avec raison lingen, chez Meyer, in-8°, l'an 1581 (U8). A Cbme
cet editeur de ce quiinime d'un zele malenlendu dans le Milanais (149), Fouvrage reparut Fan 1605,
pour Fiiouneur de son coips, il qualifie, sans egar.l dans le meme format, chez Jefbme Frouain. Cin-
pourla vraisemblance, notre Yiclorin. chanoine re- quieine edition faite a Ronie en 1625 (150). Enfin
gulier de Latran. La quatrieme et la cinquieme fu- Q trois*autres editions sans dale et sans noin devilleui
renl donnees tbutes deux Fan 1617, d'apres cellede diniprimeur; Funein-S^les deux.aulresin-12. Dans
Yenise, Fune a Mavence, chez Aiiioine Hieral, et Ia premiere, l'ouvrage csl seul avec ce titre : Expo-
Fautrea Cologne (llO). Enfinran 1648Ies religicux silio super Regulam sdncli Auguslini de charilate
de fsaint-Yictor reproJiiisirent a Rouen, chez.Ber- Dei et proximi. Dans la seconde, il est a la suite
thelin, la collection des ecrits de nolreauieuiydans des Constitutions des Freies de laCharile. Dans la
le meme ordre que les editeurs prceedeiUs avaient dernicrc, qui est en caraclcres gothiques. il cst
suivi. Si Fon demlinde de Ferudilion el de la criti- precede du traite de Tritheme, De proprietate mo-
que dans uneedition,'ce n'esl dans aucune de cel- naclwrum. On a fait aussi Fhonneui a celle exposi-
les-ci qu'on doit les chercher. Les otivrages de tion de la meltre en francais; el cette tradiiction,
Hugues vrais ou supposes y sont confondus ct jetes faiiepat-Fr. Charles de la Grange, parut a Paris
coinine au hasard. Or_n*y voit ni variantes, ni no- Fan "1691, chez Guill. Despres,' en un volume
iessur les endroits obscurs du lexte, -iFexc.piion in-12. - -
dequelques reinarques de Garzoni, qui pour l'or- YIH. Nous ne connaissons quime edilion paiti-
dinaire n'ont pas grande application a la difliculle culiere de Vlnstitulion des _Vou.e..-(151). Elle est.
«]UT1s'agirait d'eclaircir. Ce quil y a de plus etran- due aux soins de dom Guillaume Rapaille i.e Fores,
ge, c'est que la derniere edition, qui devrait etre la religieux de Fabbaye de Saint-Yincent du Mans, qui
-plus soignee, du moins pour la partie typographl- iil imprimer celouvrageeul51'5, aParis, chez' Bacie
que, se tiouve la plus negligee a cet egard. Ascensius, sous ce titre : Speculum vitm monaslica'.
II, Outre ces editions geuerales, divers trailes de r Le meirie volume rcnferme le Comnientaire ih.
nblre auteur ont ele plusieurs fois imprimes a part. *-•Fernand, pareillement religieux de Saint-Yincenl,
Son Didascalion fut donne potir la premieie fois sur la Regle de saint Benoit.
au public en 1485 avec le Vocabulaire de Yenceslas IX. Le traite de la maniere de piierf,I52)fut livre
Brak(Ul). au public Fan 1321, par le menie imprimeur, dans un
III. "Gessner (142) parle diine edition quil ne de- volume in-8°, a la teteduquel esl laRegle de Saint-
signe par aucun caractere, dans laquelie il avait vu Benoit, revue par saint Dunstaii,_et Fouvrage altr*-
' le iivre les
de la Trini.e (c'est le dernier du Didasca- bue a saint Bernard, De iita solitaria. A Fabbaye de
Hon), Allegories sur FAncien et le Nouveau la Coutuie du Mans, on \oit un exemplaire de ces
Testament, et les livres du Cloitre de Vame, irois ouvrages entiereineiu oouforme "aux precc-
1Y.Tfenri Etienne publia Fan 1506, a Paris, cn denls, qui porte la dale de Fan 1519. Est-ce iiife
un voiume iu-4°, sous Ia direction de Pierre La Por- edilion diffarente ou non?
te, et nbn .Josse Cliclou, comme le dit Simler X. L'opuscule, De triplici vitio, triplici peccato,
(Petro Porla ipsins recognilore sedulo), plusieurs el iriplici remedio (153), qui est au titre 55 du
opuscules attrihues, dans les manuscrits (145) a ive livre des Melanges, fut- insere Fan 1648 a la fin
Hugues de Saiiit-Yictor, savoir le livre de la Tiini- du recueil en 3 volumes i__-4°, imprime chez Ber-
te, le traile de Fetat Teligieux ouDe Vinstilulion des nardin Masius, a Lonvairi, sous ce titre : Opusculo-
novices, les qualre livres du Cloitre de Vatne, le rum insigniorum sancti Auguslini et veterum ejus
fragmer.t a la louange de la charite, le SolUoque du discipulorum adversus Pelagianos ~et eorum retiquias
gage de Vame, Fopuseule sur la maniere tle prier, dclectus.
les diverses exposltions de FOraison Dorainicale, '" XI. Le Iivre des Arrhes de Vame a ete traduit en
Fcxpl.cation des cinq se2iienaires et des dons du fraticais par un -anonyme (154), et puhlie a Paiis,
Saint-Esprit. Ce n'est pas ici le lieu de faire remar- chcz Simon Yoslre, dans un recueil iir8u, Faii
quer an lecleur ce que cette collection' renferme 1507, sous ce titre : Le livrede Varrhe de VEpouse,
d'eiranger a nolre auteur, ^iinsi que toutes cellcs compili par maitrcHugues de Sainl-Victor. •
qu'on passe en revuc dans ce paragraphe. Le pre- XII. Le Miroir de VEglise(155) parut aRomeFan
cedent afait conuaitre les ecrits sinceres de Hugues 1591 avec deux autres ecrits faussemcnt allrihucs a,
qui ontTU le jonr, etle derniermarquera en detail notre auteur, savoir, lest.ois livres dc-s Sacrements
ceux qu'on lui a faussemenl attnbues. ct o/ftces ecclisiastiques, "cile Ca.io.i mysiiti libami-
(158) Bibl. Carthus. Lig. (U7) Bibl. Yiclor.
(159) Bibl. S. Vicl. ' (148) Fabr. Bibl. "I«..l. vm, p. 8S4.
(140) Fabr. Bibl. Lat. 1. vm, p. 882. (149)lbid.
(Ul)Simler,J_j6/. p. 307. ' (150) Bibl." Mazar. " -
(142) Bibl., iol. 540 v°. (151) Bibl. Mazar.
(143) Bibl. Reg. " (K>2) Bibl. Mazar.
(144) Bibl. Yicior. (155) Bibl. San-Genbv.
(143)-Bibl. S. Vinc. Cenom. TJ54)BibLFonl,E_r.
(146) Bibl. Mazar. (155).Fabr. Bibl. Lat. I. vju,"p. S87.
cx.xi HUGO DE S. VICTORE. cixxii
tiis en un voliimc in fol. quia pour litro : Scriptores A IV. Dans le manuscrit 688, fol. 15, "de la meme
de Ecclesim Callwlicm divinis Ofjiciis. Melchior Hit- bibliolheque, cst un opuscule qui a pour titre : De
torpius a de plus insere cet ouvrage dans son sepiem gradibus qidbus pervenitur ad sapienliam. La
Auctarium ou Supplement de la Bibliotheque des premiere phrase demontre que ce n'est quiin frag-
Peres, imprime Fan 1610 aParis. inent d'un plus grand ouvrage. Elle porte : Anle
XIII. Fahricius avance que les deux livres des omnia igilur opus esl Dei limore converli ad cogno-
Sacremenls font parlie d'un recueil in-folio publie.a scendam ejus voluntalem:
Slrasbourg Fan 1465, sans nous marquer le lilre Y. Le manuscrit 724 de la meme bibliolheque
de ce recueil. renferme, 1" un opuscule atlribue a Hugues de
XIV. On conserve a la Chartreuse du Liger, eit Saint-Yictor, soa_ le litre, De salute animm, dont
Touraine, un excmplaire d'une edition en un volu- les premicres paroles sont : Quoniam in medio do-
roe in-4° de plusieurs ecrils de Hugues, datee de lorum posiii sumus, etc. 2°. Un ecrit intitule, Hugo-
Colognp, chez Gymnicus, Fan 1621; mais nous nis De confessionibus audiendis, a la I6le duquel on
11'avons pu parvenir a savoir en detail ce qtFelle lit: Cum repeies a proximo iuo rem idiquam quam
coiiticnt. libi debet, non ingreaieris domum ut pignus-auferas,
XV. LeP. Yiguier, de FOratoire, a publie. dans la sed 4labis foris; et ille proferet el dabit libi quod
seconde partie de son Supplenienl aux ouvrages liabuerit (Deul. xxiv). Ex hac auciorilate quidam
de saint Augustin (p. 215), tin traile De sepiem vi- magnus elicit el prmdical quod confessor non debel
liis, el de septem donis Spiriius sancli, deja insere scrulari peclus confitenlis.
Fan 1634, sous le nom de saint Augustin, par B VI. Le manuscrit 816, toujours de Saini-Yictor,
Guillaume Camerarius, dans un Recueil des mo- annonce en tete, mais d'une niain recente, que les
liumcnls des sainls Peres. Mais pe traite liestaulre ouvrages quil comprend, appartie.niien. a nolre'
que celui dcs Sspl demandes de VOraison Dominicale, auleur. Parmi 'ceux qui ne.sont point iiiipriines tui
qui se trouve dans les chapitres 5 et 19 du second trouve (fol. 83)osculo un discours au clerge, qui a pour
livre des Afcdgories, et que nous en avons separe taxle : Juda, Filium hominis trudis; un au-
pour le"donner a llugues de Saint-Victor. Les der- tre scrinon (fol. 87) qui esf int.tule, Sern.o utilis. II
niors eiitcurs de saint Augustin a\aient deja fait roule sur ces paroles de FEcriture, suivant la \er-
celte critique avant nous; et persuades que cet sion ilalique : Sedisli ad mensam divitis, appone cul-
opuscule appartient a lluguos, ils s'etaient contenles trum gulturi luo (1'rov. xxm). Ensuite, apres un
(Fen mcttre le coinniencement dans Fappendice de fragment de Fouvrage des Allegories, on trouve
leur lome VI, avec les corrections que leur avaienl (foi. 90) un chapitrc Inlitule, De unctione regum
fournies les maiiuscrits. Francorum. II y est dit (153), aprcs avoir raconte I&
XVI Dans le meme appendice on trouve Fo- miracle de la sainleAmpoiile apportee a_.ainl Remy
puscule de notre auleur, De substantia dileciionis, pour Fonclion du roi Clovis, que ce meme vase,
precede'd'un avertissemeiil-des eJiteurs qui merite grand comme une noix mediocre, se conserve k
delre lu. 1'abliaye de Saint-Remy qui est hors des mtirs de
Reims, quil (lemeure loujours plein, et jamsis no
§ III. — Ses ouvragcs non imprimds. se vide :_,que la liqueur qtiii renferme sert a oindre
II reste encore dans FobsGurUe de plusieurs hi- C les rois de France lorsquils se font couroimer pour
Lliotheques un assez grand nombre d'ouvrages ma- la premierc fois ; quitpres cette ceremonle le nou •
iiuscrils ornes du nom de Hugues de Saint-Viclor, vean monarque reste pendant une scniaine entiere
.qui allendenl une main favorable pour les mettre au a Reims avec lcs memes ornenients qui ont servi a
jour. Une simple nomenclaliire de la plupart de la son sacre; que les moines de Sainl-Remy apportent
ceux-ci est tout ce que nous pouvons promcttre, sainle Ampoule en procession a la cathedrale,
ifayant pas toujours ete a porlee d'eu faire un c.\a- accompagnes cFunc mullilude t'e gens anues, et quiis
nien suivi. la reinporleiil aussitbt que Fonclion est faite; que
I. Dans le mantiscrit de la bibliolheque de Saint- nos rois soiU regardes comme privilegies, parce
Victor cote n° 227, fol. 41, on voit un traile rie la quils soni les seuls qui soicnt oinls de liiuile
Geomelrie pratique, oii Fauleur, en commencanl, celeste; que Farcheveque de Reims est tenu de de-
dit : Praclicam geomelrim nostris iradere coactns frayer le roi le jour de son satre, et quil depense'
sum, non quasi novum cudens opus, sed velera colli- pour cela lanlbl sept cents, tanlbl huit ccnls marcs
gens dissipala. et davantage; qu'apres cela, le roi peut se faire
II. Cet ouvrage, qui lioccupe que dix feuillets. couronner ou il vcut, soit a Saint-Denis, comnieil
eslsuivi d'un abrege de la Philosophie deDindiine : est diisage, soit ailleurs, si les circonlances le de-
EpiiomeDindimiinpliilosophiam. Celui-ci est ailresse mandenl. On voit par ce dernier trait qu*on dislin-
a tin aml ou confrere noinme lndaiet, et debute par guaiL alors le sacre du couronnement. Au fol.
ces mois : Smpe nobis], Indaleli fraler, Dindimus 91 on voil un autre opuscule intitule : Qumsliones
iste noster iu optimis sludiis, inciiamenta prmbere et exposiliones qumdam. Les premiers mots sonl:
solebal; sed nunc ecce leriius esl dies ex quo solilo D Per ea qum sumimus, poiiora sumamus. Un petit
nobis adesse dissimulat. traile de lTiicarnalion.tient le dernier rang daus ce
III. Trois feuillels apres vient un traile de gram- maniisciit. II commence : De Verbi lncarnations
inaire, cn forme de dialogue enlre le raaitre, qui traclaturi, primo videamus quare solus Filius sil sn-
prendlenom de Sosthenes, et le disciple. Cesl ainsi carnalus.
"VII. Les nianusciiis SOi et 814 presenient sous
quil commence : SOSTENES.Quid est grammaiica?
D. Grammaiica est scienlia recle loquendi secundum le nom de notre auteur une chronique universelle
liberalium liiterarum inslilula,qum in disciplinis post avec ce fil-e : Artificium memorim de tribus maxi-
litteras communes inventa, cmleris regula facla esl mis circumstanliis geslorum, id esl personis, locis,
_. origo. temporibus. L'ouvrage esl plus complet dans le
(136) Eadem ampulla major est nuce parvula, el dinc; cl facta unctione stalim redeunt cum eadtm.
adhuc esl in monasierio Beati Remigii exlra muros Insunl privilegiati reges Francorum, quia soli C<B-
civitatis, et semper plena nunquam evacuatur. Reges tesli omnes
unguento ungunlur. Arcliiepiscopus ea die {ecil
Francorum, cutn primo coronanlur, illo ungucnlo regi expensas, et quandoque expendit DCCvel
marcas et plus. Postea potesl coronari ubi vull,
inungunlur. In Remensi tatnen dviiale in eisdem in- DCCC de more apud Sunclum-Dionysium, vel alibi, cum ex-
dumeniis per seplimanam morantur. Monachi Sancii '
Reviigii deferuul ampullam cum magna processione pedit.
ad sedem archiepiscopalem, et cuni armaia mullitu-
(*......! PROLEGOMLNA. cxxxiv
premier de ces deux exemplaires. Celte ehronique __V Sur Fan 713, parlant d'Austregile, elle dit : Au-
universelle est divisee comme en trois parlies, et slregisilus pulriarcha et primas Aquilanice (lorel.
Jnrecedce d'un prologue (fol. 1) qui a pour debut Yoila une preuve de Faiiciemiete de 1»pretenlion des
ces mots : Fili, sapienlia thesaurus est, et cor luum archeveques de Rourges. On en a vu, ci devanl, tine
arca. La premiere parlie commence a la creation aulre du meme temps a Farticle de GeiarddAngou-
du monde et tinit a la mort de Fempereur Auguste. lcme (tom. XI, p. 605).
Ce nVsl proprement qu'une chronologiedes patriar- Sur Fan 912 ellejiomme ainsi les surcesseurs dti
ches, desjuges, dcs rois dTsraei el de Juda ,jusqu'au roi Charles-le.Simple : Posl Carolum, qui cognomi-
roi Agrippa, a laquelle se trouve joinle Fhistoire naius esl Simplex, regnavcrunl in Francia Robertus
de Feiablissement de plusieurs empires avcc ies alienus el Rodnlphus alienus. Ce terme alienus ne
l.oms de leurs souverains. Linileur suit d'ahord le peut signifier aiUre chose sinon que Rohcrt et Raoul
Calcul du texte hebreti dans la lisle chronologique etaientelrangers a la raaison fle Chailemagne. L'au-
dcs patriarches, el.ensuite il Ja donne suivanl le teur ne met point le roi Eudes panni lcs rois de
Calcul des Septante. II decrit apres cela (fol. 9) Ies Franee.
geiiealogies de ces nieines palriarches et de leurs Cesparolps surFan 988 merilent altention : Posf
descendaTits; ce qui est suivi du deiiombrement des eum(Ludovtcum), dit Fauteur, usurpalregnum Hugo,
prophetes de FAncien et du Nouveau Testamenl. A qui fuit nepos primi Olhonis imperaloris, qui fuit fi-
ce (lenonibrement, qui ne remplitque deux pages lius Henrici regis Alemanniw,qni Henricus filius fuit
el demie, succeele celui des villes qui apparlien- Othonis Saxonum ducis. Hmc proptcr eos scripsimus
nent a chacune des dix tribus. Vient ensuitela _, " qui solent detrahere modernis regibus Francorum,
division du monde en Europe, Asie et Affique, quasi non sinl de generc regio procreali; cum iste Hugo
puis la sous-division des provinces qui compbsent de quo superius fecimusmenlionem, a quo illi descen-
chacune de ces parlies. eiles noms de.leurs villes dernnt, imperiali generi propinquus exstiterit. On
les plus considerables. Une suite chronologique des voit,-par ce passage, qu'au xu" siecle on n'avait pas
papes depuis sainl Pierre jusqu'a Honore II, ou la encore Imagine Ie sysleme qui fait sorlir de la tige
duree de leur poiitifical esl exac.ementmarquee, deCharlemagnenosrois dela iroisieme race.puisque
fait la seconde parlie de Fouvrage. Ce morceau est le chroniqucur, prenanl ici leur defcnse, ne releve
lie avec le precedenl par ccs mots : Deinceps cona- leur origine que du cbte des nieres par lesquelles,
bor regnorum ac regum sericm el nomina simili or- ils descendaient d'Othon preinicr. Sil avait cru pou-
dine, quomodo ab lncurnaiione Verbi usque ad letn- voir les vanler egalcmenl par le cbte palernel, il ne
pora nostra cucurrerunt, explicare. On y passe en Faurailpas onis.
revue tous les empereurs deptils Jules Cesar jusqu'a Ces deux chroniques etant etrangeres a notre au-
Michel Curopa.ate, el dcpuis ce dernier iusqu'a leur, dirons-nous que celle qiiil avail composee ne
Jean Porphyrogenetft (celui qui a ele noinine Calo- subsiste plus? Nullenieni : mais nousnous coiilen-
Jean). Entre ces deux cpoques est placce une chro- terons d'assurer que nous Favons inutilemoTUcher-
nique abregee des rois desFrancs depuis Priam chee clansles plus ceicbres bibliotheqties deFrance.
jusqifa Louis-le-Gros, des rois des Vandales depuis Elle iFest point dans ceile du roi, car celle qui est
Genseric jusqifa Gelinfer, des ducs de Norman- annoncee dans le catalogue de cette bibliothcque,
die depuis Rollon jusqtFa llenti 1", et des rois sous le tilre de Chronicon Hugonis a Sanclo Viclore,
Lombards, depuis Agelmond jusquiiu Uls de Di- C n° 4842, n'est quTin fragmcnt de laprcmiere reduit
dier. Ce morceau est lenniuepar un catalogue, a huit feuillets, oii manque Ie comiiiencement etla
dresse sans ordre, de quehiues anciens historiogra- fin. On ne la trouvera pas non plus a Saint-Ger-
phes, dont le prciuier est Trogue-Pompce,elle der- ^ main des Pres; mais on y verra Ja premiere partie
nier Yiclor, hislorien dAfrique. de ciille qtie nous venons de ciler, avec cclle ins-
La troisieme partie renferme la chronologie des cription : Iraclatus de nominibus terrarum, et a la
empereurs d'Occident jusqu'a Ilenri Y,' combinee niarge, d'une raain recente : Hugonis a Sanclo Vi-
avec la suite de papes, qui finit a Honorb U. On y ctore. Peul-e.re se rencontrerait-ellea labiblioiheqiie
marque avec soin les indictions et les annees de du Vatican parmi les manuscrits dAlexandrc Pelau,
Jesus-Clnisl, dont la derniere esl Fan 1155. ou Fon voit en effet un ouvrage inscrit: Hugonis a
Quoiqu*il soit ceiiain par le temoignage dAlbeiic Sanclo Victore Chronicon (157).
deTrois-Fontaines, elpar celui de Hugueslui-meme, "VIII. Un traite De disciplina monachorum fait
comme nous Favons rapporle ci-dessus, quil avait partie du manuscrit 199, doiUTeerilure semlile ap-
compose une chronique universelle pour Fusage de paiienir au xir siecle. Le nom de Hugues, donl il
seseieves,iiousne craignons pas ncanmoins d'assu- (.storne, parait avoir ete ajoute apres coup. L'ou-
rerque celle-ci n'esl point son ouvrage. Cequi nous le vrage debule ainsi : Disciplina est cunversatio bona
persuade, c'csl qu'aucun despassages.delaChronique et honesla, cuiparum est malum non facere;sed stu-
cle notre auteur, cites par AlLeiic, ne s'y rencontre. del eliam in iis qum bene agil, irreprehensibitis appa-
YH. Ilfauten dire autant d'une chroiiique abre- rere. Ydila ce que nous avons decouvert a Saint-
gee, Chronica abbreviala, qui remplit FinterValle dti D Viclor.
feuillet quaianle-deux au feuillet soixante-dix-huit La bibliollieque du roi contient aussi divers ecrits
dans le meme manuscril. La date par ou elle non imprimes dc notre auteur, di__.erenlsde ceux
finit, qui est Fan 1190, fait voir Fignorance du qui viennent d'etre noinmes.
copisle qui a mis cetle piece sur le compte de IX. Sous le n. 2525 on trouve trois commentai-
Hugues de Saint-Yiclor. 11 cst a propos , nean- " res de Hugues de Saint-Yictor sur autaiil de livres
moins, d'en donner ici la nolice. Le nom d'abri- de FEcriture sainte. Le premier, qui a pour objet
gie lui convient forf bien, puisqu'elle esl renfer- le Cantique des cantiques, commence par cesmots:
mee dans lrente-six feuillets in-4*, parmi lesquels Deus in grgdibus ejus cognoscetur. lta dicit altera
il s'en trouve cPabord onze, savoir : depuis le cin- edilio, ubi noslra habet : Deus iu domibus ejus co-
quante-lroisieme jusqu'au soixante-quatrieme, qui gnoscetur. Le second, qui se renconlre encore au
font une digression sur les principales feLes de n. 2524, rOule sur FEcclesiasliqiic. Tels sonl les
Fannee, et ensuite une autre digression au fcuillet premiers mots du prologue : Summi regis patalium
soixante-qualorze sur les cardinaux."/)- cardinalibus in qualuor consummalur, hoc esl in fuudamento, in
Romm. Dans sa precis.on cependant elle conlient des parielibus, in tecloet ornutu. Le troisieine couceriie
choses di»nes de remarque. On en jugera par les le livre de la Sagesse, et s'ouvre par ces lermes:
trails suhants. Fili, concupisccns sapienliam, conserva juslitiam.
(157) Montf. Bib, ms. p. 73 A.
cxxxv IIUGO DE S. VICTORE. cxsxvi
Ces trois comn.eiilaiies, dont Fallegorie fait le fond A XV. Le manuscri 5307 rcnferme un opuscule
piincipal, sont lres-diffus. II y a par infervalle des qui a pour titre : Hugonis a S. Viciore de disci-
lirades de morale assez belles etquelques explica- plina, dont les premiers mots sbnt: Est quidum fi-
lions lilterales qui ne sont pas a mepriser. nis bonus, et est quidam finis malus.
X. Le manuscrit 5007 comprend trois ecrits de XVI. Hugonis confessio ad abbaiem fail pariie du
Ilugues-, donl les deux premiers oritdejavu lejour. rnanuscrit 2922, et conimence ainsi: Solus solilu-
Le titre du premier esl : Hugonis a S. Viclore li- dinem cordis mei inqrediar, et cum corde meo pau-
ber qualuor quwslionum. Ces qualre questions rou- lisper confabulabor.
lent sur les suites de la chule du premier lionime, XVII. Outre le commenlaire impriiric de Hugues
el forment le ineme ouvrage qui a pour tilre, dans sur la Hiirarchie cileste, allribuee a saint Denis, le
un manuscrit dela biblio.heque de Sain.-Germain manuscrit de la meme bibliolheque (du Toi), co.e
des Pres .11. 1208) : Hugonis a S. Victore epistola ii° 1619, renferme deux autres conimenlaires de
de prwvaricalione Adm. II esl deilie a 1111abbe qu'on not:e auteur qui 11'onlpoint encore vu le jour : Fun
ne nonime point, mais qui pourrait bien etre saint sur la Hiirarckie ecclesiasliquede ce saint, et Faulre -
Rernard, comine une main recenle Fa mls a la sur ses Leltres. Cet exemplaire ifest pas unique.
marge dans le second des deux exemplaires ciles. On en trouve un semblable dans la bibliotheque de
Quoi quil en soit, les paroles suivantes, qui fqrment Saint-Martin de Tournai (158); et il est ditit la tete
le debut, annoncenl cel abbe comine un homine d'un de celui-ci que la traduclion du lexie de saint Denis
rare meiite. Novi, dominc, lui dil Hugues, quod nou est de la (acjon de Hugues de Saini-Vicioi. €'est ce
lam necessilas quam regina menlis veslrm charitas B qu'il y a de meilleur; ear, pour les gloses, elles ne
vos coegil ut de qumslione primm prwvaricationis sont pas dTine grande ulilile.
nostrm exiguitalis responsum quwrerelis. Lituteur, XVHI. A la bibliotheque de Sainl-Germain des
entrant en matiere, dislingue trois etats de Fhoinme, Pres nous avons rencontre sous le 11°151 : Rugonis
dont il nomme le premier, qui est le nbtre, slalus a S. Victore Mexameron. Cest un traite philosophi-
prmvaricatorius; le second, qui est celui de lTiomm. que et theologique dans lequel 011resoul d'uKe ma-,
avant le peche, stalus ulrobitorius ; le troisieme, niere fort subtile et 11011moins solide les plus im-_
qui est Feial des saints dans le ciel. stalus confir- porlantes questions sur Fouvrage des six jours.
malorius : dislinclion qui revieiit, comnie il le dit XIX. Au n" 1206 du meme depbl, le traiteDs pra-
ensuiie, a celle des memes elats donnee par saint varicalione Adw est suivi d'un optiscule, De obedien-
Augusliii, non posse non peccare, posse pcccare, el tia, pareillement altribue a notre auteur.
uon posse peccarc. Son principal objet estde jusli- XX. La bibliolheque de Sainl-Maiiin de Tournai
iier la Providence au sujel de la predestinalion. II conserve de Hugues de Sainl-Yictor (159), outreles
suppose, coinnie un principe certain, que Dieu n'a eciits dont on a deja fait mention, un opusculequi
predesiine parmi les hommes que le nombre neces- commence par cetie phrase de FEcrilure: Homo
saire pour remplir celui des angcs qui sont tombes. cum in honore esset, non iniellexil.
Pariant de cetle hypothese, il demande et examine XXI. Dans le monaslere des Dunes et dans celui
pourquoi Dicu a mulliplie Fespcce huniaine au dela de Liessies se trouve Hugonis a S. Victore liber tfe
de ce nombre? II en donne diflerentes raisons phi- musica (160).
.osophiques, quil serail trop long de rapporter. Q XXII. A la bihliollieque des chanoines reguliers
L'ouvra__e est plein d'une logique ues-sublile, mais de Corseiidonq, en Flandre, 011voit: 1° Gnothoso-
incapable loulefois de lever le voilc d'une question litos M. Hugonis a S. Viclore, qui commence par
inipeneirable aPesprit humain. ces mots : Nostis charissimi; 2" un autre ouvrag_e
XI. Le manuscrit 2049 renferme un ecrit inti- du ineme, dont les premieres paroles sont: Ejus
tule : Hugo de Sacrificio offerendo. Les mots par inspirante gralia (161).
oii il coinnience sont : Quid retribuam Domino Nous terminerons ici cclte nomenclature, qu'il
vro omnibus qum retribuil mihi ? Indicabo libi, nous serait facile de pousser plus loin, si noiis vou-
hc-mo,quid sil bonum, et quid Dominus requirat a .__ lions copier les catalogues des differentes bibliothe-
XII. Hugonis senlentia de corpore el sanguine Do- ques de FEurope. Mais nous pensons que nos lec-
mini; c'esl Ie titrc diin bcrit qui se reucontre au teurs nous dispenseront de ce travail, qui ne pour-
11.2551. L'auteur eiiiame par ces termes : Quo- rait leur offrir rien de ceitain, altendu que les
niam tola humana nalura in anima el corpore cor- memes ecrits de Hugues portenl souvent divers ti-
rupla erat, oportuit ut Chrislus qui venerut ulram- tres en divers manuscrits.
que liberare, uniretur utrique, vl anima per ani-- Nous eussions bien souhaite pouvoir rencontrcr
mam, corpus per corpus competenler liberaren daus nos recherches la grande leltre de notre au-
tur. leur a saint Bernard sur le bapteme, a laqueile ce
XIII. Une lellre en reponse a un ami sur lavie saint fit la reponse que nous avons parmi ses oau
sol.lairc, avec les nom et surnom de nolre aulcur, - vres. La pensee de Hugues, ou plutbt do celui pour
fait partie du manuscrit 6785. Cest ainsi qifclle O lequel il consultail le suini, etait que le vceu du
debute : lnsipientem doclus provocas. Qumris quid bapleme, a prendre les paroles de Jesus-Chtist a la
faciendum sii pro eo quod ... habilu religioso posilus lettre, ne suffisait pas pour le saiut. On petit voir
opara diqna profcssionis luw non habes. dans sainlBernard la solution lumineuse quil donue
XIV. Vers la fin du meme cxemplaire se trou- a celte dilliculie {162).
vent six livres philosop.iiques de Hugues de Saint-
Yiclor. On lit a la tete du prologue : Omnium ex- § V.— Son ginie, son irudilion, sa maniere
d'ecrire.
pelendorum prima est sapienlia in qua perfecli boni
fons consistit. Le premier chapilre, tut si Fon veut Le xnc siecle n'a guere proiuit de savants qui
le second (car il parait cn supposer un precedent) aient reurii Ia variete des connaissances, la subtilue
coininence par ces mots : Primus omnium Pylha- d'esprit, la soliditede jugement, la facilited'ecrire
goras siudhm sapienliw philosophiatn nuncupavit, et le bon usage de loutes ces qualiles dans un degre
maiuilque philosophos dici quam anlea sophos. L'au- plus eminent que Hugues de Saint-Victor.
teur divise toutes les sciences primitives en qua- 1° On ne peut lire ses eerits sans y reconnaitre
tre, savoir : la ihcorique, la pratique ou morale, la des vesliges sensibles de presque tous les genres de
mecanique ct la logique. litterature qui ctaient en honneur de son temps. 11

(158) Sander. Bibl. mss. Belg. part. 1, p. 112. p. 68.


(161)Ibid. part. 11,625.
(159) Sander. Bibl. mss. Belg.*part. 1, p. 112. (162) Bern. Op. p.
.160] Ibid. p. 26.
Cixxvu PROLEGOMENA. c_.s_.vnt
savait de la geogiaphie ce qiiun hommede cabinet A chaque jour sous ses yeux, que la thicane entse-
pouvait en savoir alors, c'est-a-dire ce que le» an- tenait, et que le defaiit d'auto:ilc_, rendajt intcr-
ciens en avaient dit,-aucun moderne liayant encore niinables. Nous avons vu ses plainlcs stir ce desor-
travaille a perfectionner cetle science et a Fenricliir drc et cet abus enorine de la raison.
de nouvelles decouverles. L'aiithmeliquo, la geo- 4" Ou peut juger combien il etait lerapli de la lec-
ineirie, lamusique, Fastronomie avaienlfdil.coiiinie ture des Peres, par ce corps de Ihcologie qu'il a le
il le raconte Iui-nieme, les amusements de sa jeu- premier entrepris, et donl il a su inunir les di-
' nesse. II eut soin de cultiver les trois premieies verses pariies d'un grand nombre de leurs texles
dans un age plus avance, et l'on en voit des con- pour Fordinaire assez bien choisis. Sainl Augustin
naissances assez eleiidues pour le temps, soit dans est celui quil aVait Ie pius assidilineiu iu, et du-
ses traites manuscrils de la gedmetrie pralique et quel il a tire le plus de secours. Son aliaehcmeiu
de la musique, soit cn d'aulres de ses ecrits. a la doclriue de ce Pere ltu"a valu parmi ses con-
11avait eiudie Fhisloire ecclesiastique et la pro- temporaius, comme on Fa dit, Fepilhete niagnifiqua
fane, riioins toulefois dans les auteurs originaux de secoud Auguslin. Quelques-uns meme Foiit liommd
que dans les chroniqueurs qui les ont copies et sou- Vdmede sainl Auguslin. On a depuis trouve du ri-
vent defigures. Si le iraite quil a fait de las gram- dicule dans ce dernier litre et de Fexageration dans
maire ue prouve pas quil excellat dans la theoiie le premier. Effectivement, quelque estinie que me-
de cet art, du moins fait-il foi qiiil en savait tres- rite notre Victorin, ei queique soin quil ait pris
bien le nieeanisme. de suivre les traces du grand cveque d"Hippone, il
A Fegard des langues savantes, il n'est pas dou- g y aura toujours une tres-grande distance de ses
teux quil lieut une bonne teinture du gree, temoin lumieres a celles decet inconiparabledoctcur. D'ail-
sa iraduction des oeuvres de saint Denis (165). La Ieurs, quelle disproporlion entre les methodes que
chose n'est pas aussi cerlaine de Fhebreu. Ce qni Fun etFautre 0111suivies? Ricn de plus regulier et
s'en troiive repandu dans qiielques-unes de ses pro- de plus noble que la marche du saint docteur. Plein
duclions pourrait bien etre emprunle des interpretes de son objet et mai.re de sa maliere, il va droit au
ei des coinmentateurs de FEcriture saiute, surtout but, sans ecart, sans diversion, sans relour sur
de saint Jeibme. Dans unsiecleoiila sciencedescho- ses pas. II ne dit rien de trop, il dit tout it.sa place,
sesnalurelleseiailsi infornie, ce seraitexagererquede et ne laisse rien a desirer. En est-il ainsi de notre
le decorer du nom dephysicien._Cependant, ce quil dit Viclorin? Prenons en main ses deux ecrits les plus
par occasion de Fordre de la nature, des elements et consideiables, etquilui ont fait le plus dTionneui'
des proprietes des corps, montre qu'en cette partie dans la poslerite : sa Somme et ses Sacrements. On
il n'etait pas au dessous de ses contemporains. ne peut disconvenir quils ne renferment d'excel-
2° Mais, de toutes les sciences humaines quil lenles choses, et eh grand nombre. Mais, apres touf,
cultiva, celle ou il emporta le prix fut la dialecti- ce sont des memoires cjue ces traites,.et noii des
que. Cet art, si propre a subtiliser les espiits les ouvrages finis. Toutes les pieces dont ils sont com-
plus grossiers, fit des progres merveilleux sur ce- poses ne formenl qu'un ensemble grossier et mal-
lui de Hugues, naturellement vif, ouvert el delie. entendu. Repetitions frequenles, discussions hors
Les extraits que nous avons rapporles de ses ecrits d'oeuvre, inegaliie palpable dans la nianiere de trai-
ppleiniques font connaiire [jusqu'ou il porlait la r ter dcs sujets d'une importance a peu pres egaie,
sagacite dans les _matieres les plus abstraites et omissions essentielles, loutes suites naiurelles d'uu
les plus einbrouillees, la precision et la justesse .dessein mal concu et d'une execution precipitee;
des solutions quil savait-donner aux-difiicultes les telles sont les laches qui deparent, selon nous, ces
plus forles, Fhabilete avec Iaquelle il se demelait deux grandes produclions.
ues sophismes les plus caplieux. Dans les questions 5° A Fegard de sa diction, elle est une vive image
meme oii il s'ecarte du vrai, la subtilite de' son de la facilile de son genie. de la nettete de ses idees
esprit ne laisse pas que de se faire admirer. Pou- et de la simpliciie de son caractere. On ne trouye
vait-011,par exemple, defendre avec plus de vrai- chez lui ni tropes hardis, ni expressions ampou-
seinblance quTl Fa fait 1'egalite de la science divine lees, jii entortillement de phrases : defauls assez
<l de la science humaine en Jesus-Christ? ordinaires aux ecrivains Jde son siecle. Les termes
5° Avec des lalenls aussi marques pour la dis- comniuus et les tours naturels forment toute la
pule, il lui elait aise, sil l'e<_.tvoulu, d'etendre la parure de son slyle. En jin mol, sa maniere d'e-
iicence de'la scolastique naissante, et de soumeltre crire serait presque un modele dans le geure didac^.
a des syslemes raisOnnes les dogmes les plus su- tique, si elle etail plus soutenue, moins seche potii'.^
blimes de la religion. Mais un jugement solide, fa- Fordinaire, et plus degageedes idiolisines dutem_.s_y
vorise des lumleres de la grace, iui fit comprendre N'oublions pas, au reste, qiie la carriere de l_a_-"',
le danger de passer les bornes etablies par Fanli- gues fuiit au terme ou quantile d'auteurs celebrej.,-
quite. Persuade que la raison ne doit venir qu'en ont a peine commence de donner au public les prC?.'-,
second dans Tetude de la religion, il fit son capital n miers fruits de leufs etudes. Dans un cercle d'an^-___0
de puiser ceite science dans ses deux sources es- u nees aussi etroit, laborieux comme il eiait, sil *
sentielles, FEcriture et la tradiiion. De la le mepris avait moiiis ecrit, il aurait sans doule mieux ecritr
«piil temoigue pour les questiqns frivoles et sou- Mais que ne faisait-il pas esperer, si Fage erit mtlri les
\eiit temeraires que Foisivete de 1'ecole enfantait merveilleuses dispositions cjuil avail pour les letlres!
(165)Ces ceuvres avaient deja ete traduites au ix« s'etre beaucoup aide.de cette traduction; mais i.I
«iecle par Jean Scot, dit Erigene. Hugues parait ne l'a point servilement copiee.

'NGTITIA FABRIGII.:
(Biblioth. med. el inf. lal.. tom. III, pag. 300.)

Hugo de S. Victore, illustri' apud Saxones gente Lothariensem'(163*) vel lprensem Flandrum faci Jiit,
jrtus, ut contra virorum doctorum sententiam, qui "non inficiandis-testimoniis demonslrarunt Heiiricus
dilione Bi unsvieensi ?
(163') Quid si Lothariensis dictus fuerit a Regia Lulera "111
PATROL.CLXXV. « -
-cxxs-ix 'IHJGO DE S. VICTORE. C._,
Mcibomius in disserlalione de Hugonis- Yictorini A De vanilate ttiundi et reruin transemiiium usu,
patria T. III Scriptorum Rer. Germanic, -p. 429, libri quatuor, p. 265 (col. 705).
•seq. et G.G.Leibni!i;tspr_efalioiie ad tomum sfccun- De medilalione tibellus, pag. 284 (col. 993). Huic
dum Accessionuni llistoricarum, etin nota inserta jungendus libellus De modo dicendi et medilandi
Actis Eruclilorum an. 1698, pag. 554, nec non Po- queni edidit Edmundus Marlene tom. Y Anecdo-
lycarpus Leyserus in diss. DeIribus primis S. theo- - tor. pag. 887 : 890. Prasmissa Otberli epislola de
logiae doctoribus ex gente Saxonum, Helmst. 1720. Hugonis Yiclorini obitu, p. 885.
4.Parisiensem autem vel Gallum Hugonem vocant ArcmNoe mystica descriptio pag. 286 (col. 681).
•alii, quoniam canonicus regularis Auguslinianus - ~DeArca Noe libri quaiuor, sensum moralemin-
fuit in coeriobioS. Yictoris ad muros Parisienses : vesligantes p. 298 (col. 617).
iilem propter i!oc'.rin_e fidem atque ubertatem et Excerptionum priorum libri X, de origine et- dis-
didascalici Iib"os editos dictus Didascalus (164), ab crelione artiiiin , pag. 555 (t. III, col. 191) , situ
•-aliisetiam lingua Auguslini vel aller Augustinus. terrarura pag. 545 (col. 809), sumnia Historia-
Diem obiil A. 1140 velll42 (165), annos \ix natus rtim ab Adarao usque ad sua lempora, p. 591icol.
qualuor et quadraginta. Scripta ejus posl separatas 215).
•quasdam singulorum editiones, recensitas a Ge- De tribus columbis,'ad Raineriim : et dealiisavi-
snero in Bibliothcca, junctim prodiere Paris. 1526 bus, p. 594 (col. 15). Vide in Hugone de Foiielo.
etcuranle Thomas Garzonio de Bagnaeaballo, ca- De besliis, de arboribus et aliis rebus, de hominis
•noirico rcgulari Lateranensi, Yenet. 1588; tum Mo- , parlibus et wlalibus (col. 55 et seqq.).
guntia. et Colou. 1617, ac denique ex recensione JJ ] De proprietalibus el epithetis rerum, ordine alpha-
Canonicorum Regularium S. Yictoris Parisiensis, betico, p. 461 (col. 155).
servato priorum ediiionura ordine, Rothomagi 1548 Sermones centum de variis argumenlis, p. 478
foi., tribus Yoluminibus. (col. 899).
Piimi tomi h_ee (166) sunt: Sermo de Assumplione B. Marim, ad Canlicor.
De Scripiuriset scriptoribus sacris, praenotationes, iv, 7, p. 652 (col. 1207).
p. 1 (col. 9). Tertii lomi h_ecsunt:
Sequuntur Adnotaliones elucidatoriw in prologum Didascalicon libri septem, p. 1 (t. II, col. 739)
Hieronymi, in Pentateuchum, Judices, libros Regum quorum ultimus est de tribus invisibilibus Dei, ex
el in Psalmos, sive in plura Psalmorum loca. edit. Paris. 1500 4, sive quomodo ex visibilium co-
In EcGlesiastemhomilia. XIX, pag. 75 (col. 115). gnilione ad ejus polentiam, sapientiam et benigni-
Adnolaliones elucidatoriw in Threnos, secundum lalem agnoscendain pervenire liceat. Ex Lujus libri
niulliplicem sensum, p. 146 (col. 255), in Joelem, capite 26 petita suul quse ex Hugonis libro De tri-
•p".17£>(col. 521) et in Abdiam nioralis expositio p. bus dimtis cilantur in Vila Lidwina. tom. II Act.
•204 (eol. 571), in qua pag. 218 seq. (col. 405) etiam Sanctor., April, 14, pag. 282 b ; reliqui vero sex
Be quinque seplenis in S. Scriplura : septem vitiis, libri eum vocabulario Wenceslai Brack anr 1485
seplem petitionibus orationis Dominica. _ septem pridem edili, ad artes liberales peiiinenl. Libri
donis Spiritus S. septem viriutibus et septem beati- primi, qui est De sludio legendi, caput uliiniuni
tudinibus. de varielatibus ingeniorum , priraus edidit Ma-
Posleriorum exceplionum libri, sive Adnolaliones ^~~ . billonius t. 1 Analecl., p. 324 (editionis nova. p.
elucidaloriae allegoriarum in totum Teslamenlum 152).
Yetus, exceplis prophetis, et libris sapientialibus, Libellus de poteslale et volunlate Dei, ulra major
pag. 221 (t. I, col. 655). sit, p. 55 (t. II, col. 859).
Adnotaliones elucidalorim ailegoriarum in quutuor De quadruplici votuntate in Christo, p. 56 (col. *
Evangelia, p. 285 (col. 7fi3). 841).
Adnotationes lilterales hi Evangelium Joannis, pag. De supienlia animm Chrisli, p. 59 (t. II. col.
536 (col. 751), et qumsliones in Epistolas S. Pauli, 845).
pag. 361 (col. 431). De unione corporis et spiritus (l. III, col. 285),
• Adnolationes elucidatoriw in Dionysium Areopa- ex primo Misccllaneorum Hugonis.
•gitam, de coelesti Hierarchia, a Joanne Seoto Latiue De verbi Dei efficacia, p. 65 (l. III, col. 289).
.versiim, p. 473 (col. 925) ex edit. A. 1502. Apologia de Vcrbo Incarnulo, conlra ebs qui di-
.•Secundi tomi h_ecsuiit: cunt Chrislum non esse aliquid secundum quod est
ehistituliones in Decalogum, pag. 1 (col. 9). homo, pag. 68 (t. III, cul. 295).
^Expositio in Regulam S. Auguslini, pag. 5 (col. De Verbolncarnalo dispulationes sive collaliones
'-881) Prodiil Yem, 1561. 4. Conii 1605. 8. Rom. tres.ri. 78 (l. III, col. 515).
_._i625,ctc. De perpelua virginitate B. Marim, p. 81 (t. H, col.
De inslitutione •noviliorum,p. 26 (col. 925). 857). Henricus Gandavensis cap. 25. de S. E. Re-
- De clausiro anitnm libri 1Y. pag. 42 (col. 4017). spondil cuidam, B. Virgini Marim cura derogutiom
Tide iii Hugone de Folieto. j. obloquenii, et calumnianii quod Virgo .irgiinun di-
")
De anima, ejus affectionibus, inleriore domo el cereiur.
erectione ttd Deum libri quatuor, pag. 152 d. III, Miscellaneorum(I67)]se£undicodicis,libri qninque,
col. 165). pag. 91 (t. 111, col. 469). Epislola ad Joannem
De medicina aninm, p.-211 (t. II, col. 1185). Ilispalensem (168), quas lib. i, cap. 80, pag. 119 ,
Soliloquium de arrha animm, pag. 223 (col, 951) legilur, ex ms. edita a Baronio ad aunum 1156.
ad fralres suos in Hamersleve. n. 16.
Pe laude charitatis, pag. 255 (col. 969). De fdia Jephte tractalus, p. 329 (t. III, col.325).
J>e modoorandi p. 258 (col. 977). Speculum de mysieriis Ecclesim, p. 555 (t. Iii,
. De amore Sponsi ad sponsam (col. 987). col. 555), longe junioris scriptoris judice Dudino.
.Pefruclu carniset spiritus pag. 24-8,cum arbore De ceremonhs, sacramenlis et officiisecclesiasticis,
-virlutum et vitiorum, p. 254 (col. 997). libri ni, p. 356 (t. III, col. 581). RobertoPaulutoln-
be nupiiis-carnaiibus et spiritualibus libri duo, p. buuntur in codice MS. Sangermanensi.
__3G(col. 1201). De canone myslici libaminis, Jibelius, pag. 399
"- (164) Labbeus Tom. I DeS. E., pag. 480. - (167) Miscellaueorumet Excerptiomim libros Oudi-
(165) PagiadAn. 1140, num. IX. Mabillon. T. -I nus lom. II, pag, 1146 seqq. Hugonis Victorini esse
.Analect. p. 263. '< negat et Richardo Yictorino maxiraaai partem ma-
(166) Toinum et columnam juxta .sdilionisnoslra. vult tribuere.
jordinera novura addimus. EDIT.PATB. (168) Seorsimexstal editatom. H, col. 1014.EE-.
exu - PROLEGOMENA. cxtu
(t. IH, col. 455). Yide in" Joanne Comubiensi. Tria A clo Viclore Chronicam suam de Romanis pontifi-
haclenus recensita scripla exstant etiam interscri- cibus et imperatoribus digessit. Unde manifestum
ptores de Ecclesife Calholica_ divinis Ofliciis, Rom. est illutn Iwc tempore floruisse. Hic midta scripsi.
.1591 fol., et in Bihlioth. Palrum tom. X, Paris. iaude digna, quw ... armariis habenlur, in quibut
Dialogus de Sacramentis legis naturalis el scriplm, hmc sunt: Hugo de Sacramentis. Hugo super Hie-
p. 406 (l.II.col. 17). rarchiam Dioiiysii. Didascalicon Hugonis: Hugo de
S..m.jifl sententiarum sive Erudilionis theologicm tribus vinu.ibus, Fide, Spe et Charilaie. Exponit
(t. II, col. M), seplem tractalibus comprehensa, etiam luculento sermone Reguiam B. Patris uostri
quorum est: Augustini : et muita ulia scripsisse dicilur. Sed et
Primus de fide, spe et chafitate, Trinitate et In- quamdam epistolam prolixam scribit ad B. Bernaf-
carnatione; duni. Dicnnl eum nalum 'fuisse de Saxoniu. Hugo
Secundus de creatione et statu angelica. natura.; vero qui scripsil de avium natura moraliter el atle-
Terlius de creatione el slatu humaii_e naturaj; qorice, et de claustro anima., et de medicina aniinre,
Quarlus de sacramentis in genere, et pr_eceplis fuil de ordine Praemonstratensi, ut dicilur, canoni-
divinis; cus. Terlius Rugo qui scripsil, minorem ecclesiasli-
Quintus de sacraroenlo baptismi; cam Historiam, aa comilissam Campanim Adelam,
Sextus de sacramento eonfirmalionis, eucharistia., malrem comitis Theobaldi, fuit Niger monachus Flo-
poenitentise, et extrema. unclionis; riacensis, id est de S. Benediclo super Ligerim, in
Septiniusdesacramento conjugii, p. 472. dimcesiAurelianensi. Ex hoc Alberici loco falli
De sacrameniis Chrislianw fidei, libri duo, ex Oudinum, qui t. II, p. 159, esse Chronici patel auctorem
edit. Argent. 1465 fol.,p. 487-.712 (t. II, col. 175). R negat Hugonem Victorinum illudque Floriacensi
De Chronico quod nonduni lucem vidit, ita Albe- ascribendum esse contendit.
ricus ad an. 1130: Huc usque magisler Hugo de San-

GATALOGIDUO VETERES

OPERUM HUGONIS A S. VICTORE.

(Primus edidit et notis illustravit D. H..u_t£__ir_


Bullelin des comitis historiques, juillet 1851, p. 177.)

Nous emprunlons ces documents, dit M. Haureau, a un roanuscrit de Fabbaye de Saint-Victor, qui a
successivement porte les numeros 122 et 668, et qui flgure aujourdiiui sous le numero 475 parmi les vo-
lumes de cetle abbaye qui sont entres a la Bibliolheque nationale. Cest un reeueil ecrit aa xive siecle ct
compose de divers fragments relalifs a Fhisloire de Saint-Victor, a la suite desquels viennent quelques
opuscules iheologiques. Cest la, sans doute, que Marlene a pris Ia notice sur Adam de Saint-Victor,
quTI a inseree daus le tome VI de son Amplissima collectio; mais il a neglige d'autres notices non moins
"interessanles, qui concernent Hugues etRichard. Nous les publierons successivement.
Aujourd'hui, nous donnerons uii eioge de Ilugues de Saint-Yictor,
-
et deux catalo^ues de ses oeuvres,
auxouels il sera necessaire de joindrequelques notes. _ _

I_ ' - '
Adverlendum quod circa annum Domini raillesi- C gustmi de Buseo in Anglia, Riehardus sancti Jaco-
mum XXXVIH,ordo canonicus sancti Victoris Pari- bi de Guiguemora in Marchia, magister Andreas,

.siensis celebrisque fama per orbem liabebalur, magistrique Hugo, Richardus, Adam et Thomas,
pra.cipue propter famosas quasdam et insignes prior tunc Sancli-Vicloris adduclorque Stephani
personas, moribus et scientiis adornalas, quas in Tarisiensis episcopi in episcopatu eauleetsubtiliter
diversis diversarum mundi partium ecclesiis sparsit, gubernando, adeo quod , sicut palet in epistola
velut vitis foecunda palmiles proferens transplan- ipsius Stephani ad Innocentium papam, ipse enini
tandus. Hoc eniin tempore fuerant ibidem accepti Stephanus nihil in hoc laborabat, sed diclus Tho-
canonici professi prelati in Ecclesia Romana, duo mas prior totum faciebat: ideo occisus est el mar-
cardinales, magister Yvo cardinalis et dominus tyr faclus. a nepotibus archidiaconi Parisiensis
flugo, episcopus Tusculanus; magister Acliardus, Naucherii, viri nobilis, sed dissoluti .• Unde, cum a
episcopus Abricensis ; abbates quoque ix in eccle- dictopriore Thoma reprehenderetur et inculparetur,
sia sancli Satttri Bituricensis, abbas Radulphus insurgens'in eum ccepit persequi ettandem nepoti-
sanctse Genovefae Parisiensis, abbas Odo sancti bus crudeliter est occisus. Unde, ut vindicaretur
Euveiii Aurelianensis, abbas Rogerus sanctaj Mavise ejusmors, sanctus Bernardus abbas et praedictus
^
Augehsis, alius sancti Barlholomsei JNoviomensis, Steplianus "episcopus hoc quomodo acciderat papae
- Garnerius sancti Yineentii Silvanectensis, Baldui- Innocentio mandaverunt. Unde, propter eoruni co-
lius sanctse Marise Alticrucis, Guibertus sstncli Au- gens mandatum, papa fecit eum de claustro extra-
cxiuiJ HiJGO DE S. YICTORE. CM.IV
(ium infra ecelesiam, scilicel in capella Sai.cla. _A Anima-intituIatumnomineHugonis deFolieto(I69*),
Crucis, honorifice vn idus mai tii sepelire. monachi Corbiensis, de Archa "Noe(170), de Arra
Circa hoc tempus obiit magister Hugo de Sancto- Sponsa. (170*), de Aniina Christi (171), Didascali-
Tictore, iv ydus febrnarii, stimmus in philoso- con (171*) libros quinque, de perpeiua virglnilate
phicis disfciplinis et theologia, ul patet ex libris et sanctae Mari_e (172) librum ununi, de angelica
traclalibus suis. Fecit enini de Sacramentis (169) Ierarchia et ecde.iastica (172*) lihrum unum, et
-libros duos, plurespar.es habenles, de Clauslro multos tractatus de pertinentibus ad tlieologiam,
(_6.. OEuvres-,t. II, col. 175; dascalici libri. Les etliteurs de 1648 liont pas tc-
(.69') L*ouvrage qsii a pour titre De Clauslro ani- marque que le livre iv el une partie du Iivre vde
inm a cle imprime plusieiirs fois. Les manuscrils ce recueii formenf, avec de tres-legeres diffeiences
T_.lliil.uent a Hugues de Saint-Victor, a Ilugues de et des additions peu considerables, Fopuscule pu-
Fouilloi ou deFoulois, moine de Corbie, et a,Hu- blie dans le t. 1 des OEuvres, p. 1, sous le titre de :
^gues, chanoine de Saint-Laurent. Vllistoire litle- Be Scripturis el scriptoribus sacris Prwnolafiunculw.
raire (t. XIII, p. 492 et suiv.) elablil que Hugues Les Sex libri philosophici, indiquespar Fff.sfoire
de Fouilloi n'a jamais eie rcligieux de Corbie, mais littiraire comme finissant le matiusc.it 6785 de
ehanoine de Saint-Laurentde Heilli, prieure de Fancien fonds lalin de la Bibliotheque nationale
Tordre de Saiiit-Augus_in<qui dependait, au tempo- (Hist_. Htt., t. Xil, p. 60), ne se trouvent pas dans
rel, de Fabbaye de Corbie. Ainsi, le chanoine de "' ce voiume, lliifis dans le n° 2552. Or, ce n"est pas
BaiiU-Laurent et le pretendu moine ne font quiin un ouvrage inedit, coinroe les Benedictins le prc-
meme perstninago. II teste a recherchcr si ce Hiigues tendent, mais e*est une copie du Didascalicon qui
de Fouilloi est designe coinme ayant ecrit le De "cbmroence au secdnd chapitre par ces mois :
"ClauslfO anitnm a meiileur (itre que notre Victorin. < Omnium.expe(.endoruin prima est sapientia. J
!-Cnnme ils ont eie mystiques Ftin cl Fantro, a pon Notre caialo^ue ne d.uir.e que cinq livres au Di-
p/es au menie degre. ce nVst pas en elucliani la dascalicon. On en corople scptdans Fedition de li.48.
uoctrinC dc Fouvrage qtion cn reconnaiira 1'auieur. (172) OEuvres, t. II, col. 857. Les Benediciins re-
Maison reinarquera que sl les manuscrils du .\m° fuseiit cet ouvrage au chanoine de Saint-Viclor,
cl du xiv* siecie nonimeni Hugues de Sainl-Vicloi', pour Fa.tribuer a Ilugiies de Fouilloi; mais ils ne
les manusci-iis fliilerieurs sonl tous au nom de donneBt aucun molif a Fappiii de leur opinibn (Hhi.
Hugues de Fouilloi. A cette preuve, dejfi ires-forte, litldr., t. XII, p. 68). Daus sa nolice sur Hugues
s*. joignent les lemoignages les plus forinels de de Fouilloi (Hist. litlir., t. XII, p. 502), dom Brial
"Giiillaume de Nangis'tt d'Alberic des Trois-Fon- fait remarqner quc la doctrine de cet apuseule ne
faines. Aussi, Casimir Oudin et les aiiteui-s de s'accorde guere a\ec celle d'un chapilre de la
VHisloire liltiraire iiTiesilenl-ils pas si placer le De Somme, yiubliee sous Ie nom de Huguesde Saint-
Claustro animm parmi les eeuvres de Tlugues de Victor. Pcrsonne ne conteste la Sommeau Yictorin:
-•'oliilloi. donc il faut retrancher du catalogue de ses oeuvrcs,
L'eeole de Saint-Yictor pfbtesla ionglcn.ps contre suivant dom Brial, le traile De perpetua Virginitatc
ceiteatiribulion. Les catalogues que nous repro- 'G Mariw. 11y a bien a cela quelque difliculte.
duisons ici Findiquent assez. Dans tin luaimscrit de La dedicace de Fouvrage commence par ces
Saint-Yictor, inscrit sous le ii° 808, ia main d'un mols : « Sancto Ponlilici, G. Hugo, bealitudinis tuaJ
rslisieux a efface le nom de Hugties de Fouilioi,- de servus. > H est donc d'un docleur nomme Hngues.
Fulieio, place par un copiste du xir ou, du xiuc II nVn manque pas ati moyen age ; mais, comine on
siecle en leie de Fouvrage reclame par les Victorins a des manuscrits de ce uaite qui remontent au xn'
pour leur glorieux confrere. Enfin, quelques exem- siecle^ il faut necessairemenl en trouver Fauieur
plaires manuscrils du De Claustro animm ont eie parini les inaitres du nom de llugues qui profes-
composes avec des fragments de Fouvrage Origiiial saient avant le xur siecle. Or, la tradilion ne desi-
et d'autres fragments empruntes aux oeuvres du ghe aucun d'eux comnie ayant discute la quesiion
religienx de Sainl-Yictor. Le n° 577 du fonds de de la virginite perpetuelle, si ce liest Hugues c.e
Saint-Victor nous oSre uu curieux exemple de ees Saint-Vicior.- Oulre le leinoignage de nos deux ca-
siihstilutions. Le quatrieme hvre de cel exemplaire talogues, en voici d*autres. Diibord, celui de Henri
ne coiiticnt auctine des allegories profanes ou mys- de Gand,- qBi, dans son livre/^e illuslribus Ecctesiie
tiques qui ont revoltele goUt des Benedictins (Hisli scriptoribus, dit au sujcl de nolre Yicloriu : « Re-
tiit., f. XIII, p. 497) : il confioiit un traite sur les spondit cuidara beatie. Yii-gini Mari_ecum deroga-
modes de la conlcmplation. lione obloquenti etcaluronianti, quod vir^o virgimim
(170) Cest vraisemblablementFouvrageque notre diceretur. _ Cela conlredit dom Brial. En oulre, un
second catalogue designe sous ce titre : De Archu manusCrii de ia bibliotheque de Laon renferme
Noe libri qualuor. Cette paraphrase descriptive en ID plusieurs ouvrages du chanoine de Sainl-Yictor,
quafre Iivres a ete publiee dans le deuxieme volume copies et reunis au xne siecle : or, le traile De per-
des OEuvresde Hugnes de Saint-Victor (col. 617). pelua Virginitale est au noinbre de ces ouvragcs
II faut la disfiiiguei- d'un autre traite qui a potir (Calal. desManusc. des biblioth. desdepart. Biblio-
titre : Mysticm arcm Noe dcscriptio. Nous ferons theque de Laon, n" 465) : ce qni prouvc que, mente
remarquer que les auteurs de Fedition de 1648 ont au xnc siecle, ii en elait considere coinine Fauteur.
neglige de rechercher les meilleurs textes du De II se retrouve encorc dans les iiumeros 504 tle la
Archa Noe : celui quTls ont mis au jouf esl souvent Sorbonne et 137 de Saini-Yicior, qui sont cFaulres
incorreet, et, d'ailleurs il est incomplet. Diveis recueils des ceuvres du Yicloiin, formes au \m!
laanuscrits leur auraient fourni plusieurs chapi- . siecle,
ires a joindre au quatrieme livre. Nous designe- Voila des argumenls conlre dom Brial. Nous nons
rons enire autres le n° 8S6 de Saint-Germaiii des abstiendrons de les faire valoir, et nous eviterons
Prbs, tres-beau manuscrit du xne siecle. de conclure.
(170*) litre inexact. II faullire : De Arrha animm; .172*)In explanationemcwlestis Hierarchiw tnagni
ou mieux Soliloquium de arrha anhnw (t. II, cul. Dionysii Areopagitw libri x; OEuvres, t. I, col, 925.
-951). Ce commenlaire sur la Hierarchie celeslea eleseul
(171) Decisio qumstionis de anima Christi, tome •iinprinie. Notre catalogue mentioniic encore un
II, eol.S41. commentaire sur Ia Hierarchie ccclesiaslique. Les
(IT; OEuvres, t. II, col. "39, sous ee titre : Di- Bciiedicliiis disent a ce sujet : « Outrele comniei_-
CX..V P_.Oi.LGa-.lE_.--. , CXLVI
»ude Yirlute Ordinis (175), (leLaiide(175*), dequiri- _li super Ezechielem (182), etalia plura-et- subtilia,
' Refertur etiam de
qiieSeplenis(174),deIiistructio!ieNovitiorum(174*), ipso, quod cum jam fere labora-
super Magnificat librura unum (175), super Lamen- ret in exfremis ut nullum cibum relinere posset
t-aliones Iheremia. librum unum (176), super Ecele- pro niniia infirmitate, diviniltis enim inspiratus,
siaslicen librum unum (177), ^lappam Mundi (178),' distinxil hostiam non consecrataui a co.isecrata,
Flores ejttsdem (179), libros de Grummalica (180), quam fralres ei atluleiatit ne turbarelur, dixitque :
Ephilomani in Philosophiam (181), Expositionem < Miserealur Deus vestri, fratres; cur me deludere
iaire imprimc. de Hugues sur la Hiirarchie cileste, yotatinnculm elucidatorim in Threnos HieremiW pro-
le manuscritdela Bib.ioiht._ue du roi, cote n° 10H1. phelw.
rcnferme deux autrcs coinmeiiiaircs de nolre auteur,. (177) Cest sans doule le meme ouvragequi, dans
qui n'ont point encore vu le jour : Fun sur la Hid- - le second catalogue, est-riesigne sous le lilre de :
rarchie ecclesiastique de ce saint, ct Fautre sur ses Super Ecclesiasten homelimquintjecim, t."I, col. 115.
Letlres. Cet exemplaire n'est pas unique. On en Dans Fouvrage impfime, les hpmelies sontau.
trouveun seniblable dans la bibliolheque de Saint- nnmbre de dix-neuf, et, commc le fait, remarqiier.
Marlin deTournai; il esl dit, a la lele de celui-ci," VHistoire liltdraire, elles ne vont pas aii dela riu.T
c[ue la tiaduclion du lexte rie saint Denys esl rie la qualrieme chapitre de VEcclisiaste,: il y a donc
facon de Hugues de Saint Victor (SANDEHUS, Bibl. ]n Iieu de croire que nous ne possedons,pas Inlegra-
Man. Belg., p. i, p, 112). Cest ce quil y a de lement ce commenlairc.
meilleur; car, pour Ir-s gloses. cllrs IIP sont pas (178) Dans uii des chapitres de VArche mystique,
diine grande utiliie. > II y a rians ces lignes plu- Ilugues de Saint-Yiclor s'engage a mietix expliqueiv
sieurs erreiiis. Sanderus,' et les Beneiiiclins apres aiileurs la situaiion respective de FEgypie et de la
lui, donnenl a la version du texte grec une siiigu- Palestine, el voici dans quels termcs il prend cet_
lieie origine. Cette version serait Fouvrage de eiigagemeul: « Qsiod quemadmoduin secundum si_-_
Hugues de Saint-Viclor! Mais non : c'est une tum locorum compeiat; in descriptione Mappaj
hypoihese qui doit des Fabord elre rejelee. Hugues munrii poslea clarebit; qtiia Babylon ab Jerusalem_
de Saint-Yiclor, qui ne savail pas le grec, n'a pu est ad aqiiilonem, __Egyptusa»i austrum. »-Les au-
traduire un livre grcc. Nous avons sous les yeux teurs de VHisloire lilldraire disent a ee propos :
un volume de la Bibliolheque nalionale auquel les « Ce dernier ouvrage, sil cxisle, echappe a nos.
Benediclins nous renvoienl : il conlienl, en effet, rccherches : mais il n'y a pas a^louter que la map-
plusieurs ouvrages du faux Denys, tradui.sen latin pemonde qui en eiail Fobjet, ne fut une carle geo-
ct accbmpagnes de diverses gloses ; mais le iexie graphique. _ II est prouve par nos deux- catalogues-
de ces ouvrages est la version laline de Jean Scot qtte cetle Mappemondeou celle Description de Map-.
Erigene, telle (sans aucun changenient) qtion la pemonde, par Hugues de Saint-YiclO', exislait au-
renconlre, dans les plus ancicns maniiscrils. Pour xiv" siecle; mais depuis cctte epoque n'a-l-elle
ce qui concerne les gloses, au;re errcur. Plusieu s pas eteperdue? U faul peul-etre regarder comme
grlosesont eie placees a ia marge du traile de la „ tiii fragment de" cette description un opusoule in-
Ilierarchie celeste, celle de Maxime, celle de Jean litule De locis circa Jerusalem, qui se trouve da;is__
Scot, celie de Jean de Sythople, siunomme le Sar^ un mauusciit de Saint-Yictor (n° 567, olhn 8CS),
raiin, et Cellede Hngiiesde Saint-Viclor, lellc que avec .d'autres oeuvres du meme docleur : mais c'est
lious.la renconlrons dans le premier volume de s.'S une hypoihese que nous einettrons de la voix la
OEuvres. Mais, a la marge rie la Hiirarclde eccle- plus timide.
siaiiique, il liy a qiiTine glose, celie de Maxime,- (179) Ce titre se retrouve dans lesecond calaio-
suivant la version de Jean Scot Erigciie. Si le ca- gue. Nx-us ne savons it quel ouvrage il convient tie
talogue de.la. fiibliothcque naiionale tinnne cette- liippliquer, si ee 11'esta quelques cxtrails des oeu-
glose au Yiclorin, il se irompe. Lcs Beiiediclins vre.s de Htigues' qui se trouvaient a Fabbaye' de,
uouvaienl facilemeiu corriger ceite erieur surun Saint-Yiclor.
grand nombre d'aiitres mauuscrits. Qu.ant au ma- (180) Ouvrages inedits. Nps majuiscrils ne nous
iiuscrit tle Tournai, voici la iiole de Sanderus : ofiVent qu'un seul traite de Hugues de Saint-Yiclor
t, Ilem, libri vm Dionysii ab eodem Hugoue a Gr_eco sur la Graramaire, encore eswce une copie modcnie
in latiiiuni traiislati. *_..II cst -.rajsemblaMe que qui se trouvedans le n° 1058 de Saint-Yiclor. Les
)'ouvrage divise par Sandeius en huit livres est la auieurs de VHistoire liltdraire nous avertissent que-
-Ilierarchie ecclesiasliqite,- qui se comppse de sept c-tle abbaye possedait un manuseritplusancien du
chapitres, et non pas Ia Hierarchie cileste qui en a meme traite, dans un volume autrcfois inscrit sous
quinze; mais, qu'on le remarque, il s'agit ici d'un le n° 227- : mais il ne parait pas que ce volume
t!'xte, et Sanderus ne dit pas qu'a ce lexte spit _ soil enlre a la Bibliotlicque nationaje.
joiiite quelq~ueglose. Le volume de TrOurnaiilepre- P- (-181) Incdil. Nous en connaissoos deuxniaiius-..
senle donc aucune aiia.oi.ie, sous ce rapport, avec crits, Fun dans 1C.JI°10.'i8 de Sainl-Viclor, Fautre,
Je n° 1619 du^ fonds du rqi; il ne renferme qu'une .. plusancien, dans Ie n° 564A_de la Sorbonne. Voici__
version latiiie mal a piopos.atlribuee
" ' au clianoine le titre C[u'il.porte dans ce deinier voliime, qui pa-
de Sainl-Victor. rait etre duxmc siecle : « Epytoma Ilugonis in phi-
Si donc, comm.e le declare un d.e nos catalogues, losophiam, el det.et-imniediale pr;ecedere Didasca-
Hugues de Saint-Yictoi a comniente. la Hiirarchie Jicoif. » C'esl un,dialogue entre divcrs interlocu-i.
ecclisiaslique, ce commenlaire est a retrouyer. teurs : Sosthen.es, Indaletius el. Dindinius, qui. a
(173) Cesl sans doulele liaite qui, dans presque pour o.bjet la delinition des diverses parties de la-
tous.ies nianuscrils, est iiiiitule: De 'qirlute orandi, philosophie. Ikcommgncepar ces mots :«S_epe, no-
(iii De virtute orationis. 11esl imprime dans lel. II bis, Indaleti, frater DinSimus iste noster... . On y,
(ics OEuvres, col. 977, sous le titre de Liber detno- trouvera des theses platonicieniies. Des Forigine de
do orandi.~ Fenseignement. scholastique, les theolpgiens ratio-
(175*) Tilre ineomplel; jl faullire:"/)*?
' laudeCa- halisles eliidiefent Aristote, les mystiques prefei erent
rUalis; OEurres,l. II, col. 969. Plalon. , .
(174) OEuvres, 1.1, col/405. (182) Inedit. Le second catalogue donne ce tifre :
(i~4*) OEuvres,t. H, col. 9. Exposilio Jillcralis visionis Ezechielis.tious ne coii-
(175) OEuvres, 1.1, col. 415. uaissons aucurrmanuscrit de cc eommentaire lilte-.
(176) OEuvres, l. I. col. 255, sous ce lilre : An- ral iiir E.cchiel.
cstva flUGO DE S. VIGTORE. cxLviy
voluistis 1 Iste non est Beus meus quem deporta- A ritusque (sepultusque) est in claustro juxta in-
stis. » Mox stupefacti corpus Domini attulerunt, troitum ccclesise sapcti Yictoris Parisiensis. Hic
sed, recipere non valens, elevatis in ccelum mani- fuit Saxonicus genere et ortu, de potenti paren-
bus.ai. : Recidat filius ad patrem et spiritus ad lela, adduxitqtie apud Sanctum Yicterem avun-
eum qui fecit illum; >et lisec dicens corpus Domi- '- culum suutn, cujus sumptibus fere lola'aedificata
nicuni inter ejus manus cum anima evanuit; spi- fuit epclesia Sancti Yictoris etomnes ollicina..

"
II,

Au folio 5 de nofre manuscrit, on lit une epilaphe de Hugues de Saini-Victor, quTest tout a fait depour-
vuedinteret. Nous la supprimons, pour donner le second calalogue des oeuvres de Hugues, auquel cette
prose emphatique sert de prefaee.
De Sacraroenfis libri duo. Priinus continet duo- B Deanima libri (192);
decim partes, secundus vero sexdecim (185). De Claustro Aiiima. libri qualuor-
De Medicina Anima. (184); Libellus ad socium volentem nubere (195);
De Meditatione-(185); Exposilio Orationis dominic_e (194);
Delncarnatione Yerbi (186); - De Archa Noe libri quatuor;
De tribus Yoluntatibus in Chrislo (187); - Didascalicon, de studio legendi, libri quinque;
De Potestale et Voluntate Dei (188); De Virlute orandi; *-—
De Sapientia Christi (189); De institutione Novitiorum commissorum ad re-
De Subslantia dileetionis (190); ligionem ;
De Operibus trium dierum (191) _ De disciplina Monacliorum (195);
(183) {Euvrcs, t. II, col. 173. Dans ces _dilions (192) OEuvres, t. II, col. 165. II n*y a guere de
l(i second livre.du Traili des Sacrements se compose rapport entre ces quatre livres. Aussi les a-t-on
de dix-huit chapitre.s. souvent disperses pour placer le preniier et le troi-
(184) OEuvres, t. II, col. 1185. Les auteurs de siemedans les OEuvres de saint Bernard, le second
Vllisioire tittdraire n'hesitent pas a compter cet ou- dans les OSuvres de saint Augustin. Ellies Dupin
vrage parmi ceux qui doivent etre restitues a Hu- {-i ~~ veut les attribuer tous a Hugues de Fouilloi, mais
gties de Fouilloi. La raisonqu'en donne dom Brial, f ien ne Fy aulorise. Sans les reelamer pour le Yic-
c'est qu'on y notive un grand nonibre d'allegories, to.in, nous ferons obseryer, contre ie temoignage
ci que cet abus des tropes mysliques peut elre si- des auteurs de VHistoire littiraire, que plusieurs
gnale dans les autres ecrits de Hugues de Fouilloi. roanuscrils de ces quatre livres de VAtne portent le
INous Faccordons; mais le gotfl du chanoine de nom de Ilugues de Saint-Yictor. II suflira de tlesi-
Saint-Victor cst-il donc plus pur~que celui du cha- gner les numeros 564 A de la Sorbonne et 678 de
nolne de Saint-Laurent? Dom Brial ajoute que qua- Saint-Yiclor. L'un ct Fautre commencent par :
tre manuscrits de la Biblioiheque naiiunale attri- « Incipit liber magislri Hugonis de Sancio Viclore
buent le De medicina animw a Hugues de Fouilloi. de Anima, conlinens quaiuor libios parliales. » Le
Kous avonsrccherche ces nianuseiits, el le nomde numeio 564 A de la Sorbonne parait elre de Ia fin
Jlugues de Fouilloi ne se lil que dans ie nuinero du xmc siecle.
2896. II est vrai qu'ailleurs cet optiscule en accoin- (195) QEuvres, t. II, col. 1202. Comme Fonl fait
pagne d'autres qui sont consideies comme apparte- rcmarquer les auleurs de VHistoire tilteraire,-la. plu-
nanl a Hqgues de tFouilloi : mais, dans plusieurs part des manuscrits altribuent cet ouvrage a Hu-
n.anuserits de Saint-Yictqr, de la Jsorbonne, etc, gues de For.illoi (Hist. litt. XIII, p. 500). .
tuc, il figure parmi les oeuvres du Vieiorin. Cest (194) Notre catalogue place parmi fes ceiivres de
pourquoi nous nous absiiendrons egalement de Hugues de Sainl-Yiclor deux expositions de FOrai-
contester ou de confirmer Fattribution que les au- son dominicale. Elles qnt eie imprimees Fiine et
teurs de VEisloire liltdroire onl preferee. r. Faulre. La premiere est le chapitre 2 du livre n
| arte(185) OEuvres, t. II, col. 995, sous ie lilre de De des Allegories sqr saint Malthieu, OE-uvres,t. I",
meditandi. col. 779; la secondecommeiice au ehapiireS e.t fi-
i (186) Le premier chapilre du second livre des nit au chapilre 14 ries memes Allegories. Les au-
Sacremenls a *pour titre : De Incarnaiione Verbi. lcurs de VHistpire liiitraire declarenl ne pas ad-
Nous croyons cependanl que Touvrage ici designe mettre que ces deux opuscules soienl du Yieiorin;
cst celui qui a pour titre : Apologia de Verbo in- mais ils ne juslifient pas «elte declaralion, qui esi
carnaio. — OEuvres, t. III, col. 295. peul-etre lemeralre, puisqu'elle est conlredite par
(iSiyOEuvres, t. II, col. 841. Casimir Oudin avait un grand nombre de manuscrits. tiiieraire
cru devoir conlester cet opuscule et le suivant au (195) Les auteurs de FJTisfoire placent
chanoine de Saint-Victor. Lr-s Benedielins les onl un traiie De disciplina Moiiachorum au nojnbre des
revendiques pourlui (Hisl. litt. t, XII, p. 21). ouvrages inedits de Hugues de Saint-Yiclor, et 3e
(188) OEnvres, t. II, cyl. 839. meiilionneiil en ces termes : « Un traite De olisci-
(188) OEuvres, l. II, col. 841; plina monachorum fait parlie du manuscril 199 (de
(190). OEuvres, l. II, col. 15, sous letitre de : De Saint-Yictor), dont Fecriture sepible apparlenir au
subslantia charitalis. On altribuait cet ouvrage a xnc siecle. Le nom de Bugues, dojit il est orne,
saint Augnslin, avant qu*on cut mieux interroge les parail avoir ete ajoute apres coup. lli'ouvrage d&-
uianuscriis. - • jjute ainsi: Disciplina est conversatio bona et ho-
nesta, cui parum est malum non facere. cette Nous ne
(191) OEuvres, l. II, col. 811. Cest le seplieme no-
livredu Didascalidon. II esl separe des autres dans corrigerons que ies erreuis principales de
ia plupaii des manuscrifs ci forme un traile spe- lice. En effel, ce p-etendu traite De disciptina mo-
^iai. nachorum se trouve, comnie ouvrage scpare, daiiE
CKLIX , PROLEGi0MENA. ct
. De ar:a Aniinae ; A Distinctiones voeabulorura (205) •
De Canlico bealse Maria? (196); De Conscientia (206);
De Yanitate mundi libri quatuor (197); Confessio ejusdem ad abbalem (207);
De laude Caritalis;] De Differentia divina. ac mundaiiEe theolo-
_ Item alius tractatus de dominica Oratione; giiE (208);
De Septem donis (198) ; ... Super ccelestem Iherarchiam capitula quindecim;
De amore Sponsi ad Sponsam (199); Benjamin ejusdem (209)
Traclatus super Puleliritudiiies (200) ; Mysterium Ecclesise; .
De Scriptura sacra el ejus Scriptoribus (201); Expositio liiteralis visionis Ezechielis;
Epiloma in philosophiam ; Expositto super Canlica (210);
Nol_e de quinque libris Moysis et Judicum, et Besliarium ejusdem (211);
Regum (202); Super Ecclesiasten Homelia. quindecim ;
Speculum ejusdem de Mysleriis Ecclesia. (205); Liber de Grammalica;
De professione Mouacliorum (204); Sentenlise pjusdem (212);

lemaniisciit 199 de Saint-Victor (aujourdiiui 157); " offrent separes.


mais on le renconire joint au traite De InstHutione "(206) On le' reneonlre sous ce tilre dans le nu-
novitiorum' dans un lies-grand nombre d*autres mero- 725 de la Sorbonne (aulrefois 675).- II com-
manuscrits. Connnent les Benedictins onl-ils ignore rnence par : « Donius h;ec in qua habitamus ex
quTl eul ete publie? II fail partie des OEuvres, l. II, omni parte sui ruinam nobis minatur. t Mais c'esl
col. 925, ou tl forme les chapitres 10-21 du traite le troisieme livre du traile De Anima.'— OEuvres,
Be Institulione novitiorum; et c'est la place qui t. III.-col. 165.
luiconvient, car ce lfest pas un traite, mais un frag- (207) Cel opuscule paraissait inedit aux auteurs
ment. t dc VHisloire Utteraire, et ils le signalaient dans un
(196) OEuvrcs,1.1"", col. 413. manuscrit du roi, sous le n° 2922. II se trouve en-
(197) OEuvres, t. II, col. 703. Oudin avait altribue core dans len° 723 dela Sofbonne, ou il conimcnce
ce livre a Hugties de Fouilloi. Ses motifs n'ont pas par : « Solus solitudinein cordis mei ingredfar. .
paru concluants aux auteurs de YHistoire lilteraire. Mais il n'esl pas inedit. Dans Fcdition des OEuvres,
Comme Oudin Fa fait remarquer, le De Vanilate il occupe les derniers chapitres du troisieme ii.re
mundi esl du meme auteur que les opuscules sur du trnite De anima; il commence au chapitre 52 de
1'Arche deNoe; mais il n'y a aucune raison de dis- ce troisieme livre. Cest un dialogue entre un moine
puter ces opuscules aHugiies de Saint-Yictor. Nous etson abbe. On remarquera que c'est un discours
ajouterons que le De Vanilate mundi est un dialo- coiitinu, dans Fedition des QEuvres. Celtc suppres-
gue, et que ce dialogue a pour inteiiocutetirs deux sion des interlocuteurs ne contribue pas assurement
persounages designes dans Fimprime par ies leltres C a Tendre 1'ouvrage inlelligible. Mais les edileurs du
.Det I. Suivant Ies editeurs des OEuvres et suivant Yiclorin n'y ont pas regarde de si pres, Le chapi-
les Benediclins, ces lettres signifient sans doutefl/o- tre 21 du livre ni du traile de lAtn« porte aussi,
cens, Inlerrogalor, mais un manuscrit de la Sor- dans Fimprirae, le litre de Confessio ad abbalem.
bonne (n° 304) nous donne une autre clef de Fe- (208) Cest, dans Fimprimc; le premier livre du
nigme, en remplacant le D par Dindimus. 11ne nous Commenlaire sur la Hiirarchie cilesle.
resterait alors qu'a traduii'e 1T par Indalelus. Iiida- (209) Attribution erronee. Cesl uii ouvrage de
letus, Dindimus sonl deux personnages que notre Richard de Saint-Yictor.
Yictorin a deja niis en scene dans son' Epitoma in (210) Inedit. Les auteurs de VHistoire litliratre
philosophiam, et c'est une nouvelle preuve que Ie De en signalenl un exemplaire manuscrit a laRibfiQ-
Vanitaie mundi n'esl pas Fouvrage du chanoine de theque nationale,- dans le n° 2525 de Fancien forids.
Saint-Laurent. Nous venons peul-etre d'cn renconlrer un autre.
(198) Cest un autre lilre du traite De Septe- Le n° 471 de la bib.iotheque de Laonconticnt-uii
nis. grand nombre d'opuscules du Victorin, parmi les-
(199) OEuvres,t. II, col. 987. Cet ouvrage est jug^ quels se trouve, entre les Sentences et Je. Didascali-
par lcs Benedictins indigne de Hugues de Saint- con, un Conimentairesnr le Captique'de_s canliques.
Victor (Hisl. lilt., t. XII, p. 70)1 Comme ce manuscrit est du.xn" siecle, on peut
(200) Tilre myslique de quelque fragment con- supposer qttil contient 1'ouvrage designe par notre
fondu dans les Melangcs. catalogue.
l.
(201) OEuvres, 1", col. 9. D a» (211) OEuvres, t. III, init. Ce Bestiarium se com-
(202) OEuvres, t. I", col. 29 et seq. pose de quatre liv.es, don.t le premier est attribue
(203) OEuvres, t. III, col. 525. II est yraisem- par Dom Brial a Hugues,.de Fouilloi, le second. a
blable que Fauleur du catalogue designe plus loin Alain de Lille, Ie troisieme el le quatrieme a Guil-
le nienie ouvrage sous le titre de Myslerium Eccle- laume Peraut. (Histoire Ultiraire, t. XIII, p. 498).
siw. Totites ces attribulions nous paraissent contesta-
- (204) Nous ne connaissons pas ce traite, sil blea a pcu pres au meme degre.
faut le dislinguer dc celui qui a pour tilre : De (212) OEuvres, U II, col. 41. Cest un des ouvra-
Inslilulione noviliorum el disciplina monachorum. ges les.plus considerables et les plus estimes delfu-
II y a iiii traite de saint Bernard qui, dans les ma- gues.de Sainl-Victor. On ne s'expliquedoncpascom-
nuscrits, porte ce tilre de De professione manaclict- ment les chanoines de Saint-Yictoront publie ce
rum. travail dc leur illustre confrere sur _n texte incom-
(205) On ignore a quel ouvrage ce titre se rap- pletet defectueux sous tous les rapports, quand ils
porte. Cest peut-etre ie traite De propr.ielaiibus et , en avaient de bien meilleurs a leur disp.osition. Le
epithelis rerum, qui, dans Ies OEuvres^t. III, iniL, numero 796 de Sainl-Yictor (autrefois 1085), ma-
forme Iequalriemelivre du Besliaire. Nous ne sau- nuscrit du xne siecle, contient plusieurs traites
rions trop souvent faire remarquer que les editeurs raresel bien precieux de ce lemps, parmi lesijuels
dcsOEuvres onl compose des ouvrages en plusieurs nous designerons une copie des Sentencesde Hugues,
livres avec des opuscules que les manuscrits nous qui se tercoine par plu&ieurs cliapitres uiedits.
cu . HUGO DE S. VICTORE. ' - c_,n
Expositio pulcherrima super regulam bcati Au- Ai Speculum ejustlem (217) ;
guslini (215J; De cibo Eiiimaiiuelis (218;;
Historice ejusdem (214); Mappa Mundi;
SuperLainentaiiones Ihereniia.liber unus; Florcs ejusdera.
Super Iherarchiam Dyonisii angelicam liber Multa et alia opuscula fecit, qua. apud illum
unus ; nola sunt, ex cujus dono et gralia tot et lanta sub-
Notulse super quosdam versus Psalmornm (215); tilia volumina eompilavit. Il_ec autem hic breviter
De perpetua Virginilate beatae Maria-; reriacta sunt ut devotus inspector pra_sentis sepul-
Liber de Claustro animse, iiUitulatns nomine turae ct pius lector istius cedulae Deo, ex cujns rau-
lltigonis deFolieto, monachi Corbiensis ; ncre et gratia ha_c sunt habila, gratiarum exhibeat
Notula", super Johannem (216); Tiberrimas actiones.
LTmprime s'arrete au milieudiine deinonslration sages eites par Altferic des Trois-Fontaines, il ne
sur les secondes noces : cette demonslra.ion est fautpas s'en eionner, puisque cette troisieme Chro-
achevee dans le manuscrit, et d'autres chapitres nique est Fabrege de ta scconde.
completenl Fouvrage. Un autre volunie de la meme Quant a la quatricme, elle se voit en effet, dans
epoque, qui porle ie n° 457 dans le fonds lalin de jj I le manuscril que designent Ies Bcnedictins, et sous
.Sain.t-Germain des Pres, nousoflie d'autres diffe- le lilre qtiils rapporteut. Mais qui Favait avant eux
iences : onze chapitres inedits precedent celui qui altribuee au chanoinedeSaint-Victoi? Ce n'estpas
vient le premier dans Fedition des OEuvres. le copiste, quils accusent dignorance. Ils meitent
(2*15) OEuvres, t. II, coi. 881. cette erreur a son compte, mais cehit-ci ne.Fa pas
(214) II en existe plusieurs manuscrits sous pes commise. Pour elablir, d'ailleurs, que cefle qua-
titres de Hisioriw, Chroniea, De tribus maximis trieme chronique n'appartient pas ii Hugues de
circumstantiis : mais, suivanl les Benedictins, ces S-tin.-Yielor, il suffit de faire i'cni..rqu"r quil yest
litres ont ete donnes a diverses compilations qui ne designe lui-meme en ces termcs : «In scientia Scri-
paraissent pas legltimement attribuees a Hugues plurarum nulli secundus in orbe. s
de Saint-Vietdr. Ainsi Fon ne possederail pas sa Nous considerons le texte imprime comme Fou-
Chronique. vrage authenlique de notre Viclorin.
Cest la conclusion de YHistoire littiraire; mais (215) OEvvres, t. 111,eol. 589.
celle conclusion.nous parait mal jusliiiee. (216) OEuvres, 1.1, col. 827. Les Benedictins ne
LesBenedictins nous designcnt deux Chroniques veulent pas que ceCommentaire soit du Yictorin. II
attribuees, disent-ils, a Hugucs de Saint-Yictor. -doit appartenir, disent-ils, a (puelque professeur de
Nous en connaissons tlieologie sophistique. Quel que soit ce pretenduie-
1 Lapremiere estdans quatrc. le manusefit de la Sorbonne gicien, il avait des tendances tres-declarees vers lcs
qui porte le n° 504. Cest un ouvrage imparfait, qui niystiques, puisquil adorait le vrai Dieu sous la
parait mal place parmi les ceuvres du Victorin. { forme d'une essencecjui reside toul entiere ausein
Q
La seconde, doni nous n'avons pas cu beauconp de toutes ses creatures :« Deus tota essentia sua in
<Iepeine a retrouver la trace, est imprimee dans le oni.ii creatura "est.._ Quelle est donc eette doctrine?
ibmeHI, col. 215-285, des OEuvres dellugues de ou plul6t'qiiel est cet etfarige langage? (car ilne
Sainl-Yictor. Comment les Beiiediclins en'ont-ils faut pas ici donner aux mols le sens qui parait
ignoreFexistence? leur appartenir), si ce n'est le langage des lheolo_-
La troisieme, que confiennent les manuscrits de giens et des philosophes de Saiut-Yictor?
Saint-Victor designes par les Beiiedictins, c'est-a- (217) Ouvrage qui notis est inconnu, a moins qtte
dire les manuscrits 567 (olim 801) ct 577 (olim 814), eo ne soitle Speculum d'e mysleriis Ecclesim, qui cst
11'est guere composee que de fragmenls emprunies deja designe deux fois dans ce catalogue.
-tu.iexteimprime. Si Fon n'y troiivepas divers pas- ^2.8) OEvvres, t, III, col. 477.

PR'00(EMIA EDITIONIS ANNI MDXXV.

Ikvcrendissimo in Chrislo Patri, et Galliarum h'condi supra tnonlem posila, aul lucema sub, modio
Pari dignissimo, Domino Michaeli BOUDETO Lingo- poni, sed super candcldbmm erigi debet. Hinc et non
nensi episcopo circumspectissimo, F. Joannes Boa- parum scite scriplum legimus : . Absconsa sapienti.i
BERIUShumilis abbas S. Victoris, salulem. etthesuurus iiwisus, qum"utilitas iniulrisque? > (Ec-
Salomon sapieniiw torrenie, ut nemo non novit, cii. xx.) Ad qum sane omnia ditigeniius prwcogi-
apprime conspicuus, antisles amplissime, non modo, landa, et pfmcogitata sedulius obeunda, non medio-
t bibe,inquil, aquam de cisterna lua et jluenia puiei criler exstimulat non "satis fausta lempestas hmc no-
tui (Prov.x), t sed etiam « deriventur, ail, fontes stra, qnw hmrelicorum monslra eliam pios piorum
tui foras, et aquus luas in plaleis divide (ibid.). 1 animos fascinanlia peperit, magistros prurienies au-
Quibus utique verbis penitus medullilusve scrutatis, ribus coacervavil, versipelles doctrinas invcxit, alque
ipse, ut alia -noanulla divinorum mysleriorum sensu, vafros orthodoxi dogmatis pessundatores allulit. Ad-
ila hoc ipsum subjudicasse videlur; ne scilicet title- versus toxica paranda esse aniidota qum mc-
raria eorum, prmserlim scriptorum qui rei conducunt deanlur,quoruni miltendas sagiltas quibus dissipenlur, el
publicw monimenta, domeslicis occludamus parieti- fulgura quibus contiirbenlur mulliplicanda ttullus
bus, privatas aliquorum lucubrationes tantum demni- sano inficiabilur animo. Proinde lum ne privatw in-
et
ceamus, inler sola eorum ubera, licc* alioqui cha cubantcs ulititali publicam poslcrgare aut verius ficc-
fitaiis lacle lumenlia, commorari sinamus. Non cifaccre videremur ; lum ?ie tidvcsus hos veritatis ex-
cnim, rcl ipso qui vcrilas est auctorc, aut civitasabs- suffalore', cum possumiis aliqtdd, dicamur uihil vclls
cnu PROLEGOMENA. , tuv
afferre prmsidii, lilierarios Hugonis nostri, quetn de A Ad eumdem in pnmis reverenavm m Christo Pairem
Sancto Viclore vocant, iriticeos manipulos, sparsim dominum Michaelem Boudelum Lingonensem epi-
in litteraria noslra area, qiiatn bildiolhecam appel- scopum quammerilissimum, ac palrem ducemque
lant, et in nonmdtis aliis aliorum locis ere;tos colli- Gailiainm, Carmen.
gere atque in tres tomos aul fusces colligare curavi-
».i.-s, eos in publica horrea mittentes usni publico Fulgiria Francorum pariumque ducumque luccrna, •
subserviluros, ut vel fic illornm fascinatorum el fra- Lingonice anlistes, nihil hoc inriignus honoris
lemo honon invideniium ex zizaniis confeclos maui- Cttlmine, qui qtialem praiscribit Aposlolus, aul cs
pulos quasi humi repenles faciamus, hujus tunica in- Aul nullus toto reperilur episcopus orbe.
duti polymita, quasi perfecta prmfulgentis justitim Scilicet haud pompis turges, fasluve superbo
manipulos adorare, seu caulcriatam eorum doctrinam Non iracunrius, luxuvesolulus, amaior \
ac decipulas prmserlim insipienlium pedibus, ponen- Non fuiiosus opum, aut aura_ sectator inanis
letn, faciamus immaculatm islius doclrinw cedere. Ni.2 ventrem faciens, ut plurima lurba, sepnlcrum i
Quam enhn sinl pia, quam sancla, quam omni ex Seri simplex animoque huinili, sed pectore miti;
parlc veritalis conscia Hugouis linjus noslri dogmala, Sobrius, et lumbos pr_ecinclus, lege severa
non noslro ul pote domestico, sed aliorum qnorum- Ipse tuura corpus casligans, largus ad omnes :
libet censendum esljudicio. Speramus autem dicturos Tulela et cuslos alieni, prodigus a_ris
omnes eliam quorum caliganlibus oculis lux odiosa Es proprii, et fratrum semper sincerus amator
esl, quique in aliena solent scripla naribus aduncis Viclorinorum : quorum, quia plufima dcbet
aul frontibus caperalis cachiunos movere, ea esse r> Sancla domus, neeliabetquod digne " exsolvere pos-
ejusmodi ut a quovis sincero Chrislianismi cullore, [sit
amplexari merito possinl. Nam, ul obiter aliquid de Hugonem ipsa suum libi dedicat, accipe doniiin
corum commendationibus exprimamus, quid, qumso, Qiso nihil ipsa potest majus pr_eslare, nec ipse
ipsis sanclhis? quid religiosius? quid ab omni erro- Plurima cum dederis, plura aul roajora reposeas.
rum fermento alienius ? maxime autem ab co errore
. impiissimo quem nonmdli prmdiclorum veritatis ex- Venerando Patri ,.priori San.cli Vicloris, fratri
ploratum in supersacrum allaris sacramenium ne- Joanni Simoni viro inprimis circumspeclo F. Ro-
fandissime perstrepunt. Quandoquidem, quanlum hic berti Batthei Cartnen Sapphicum.
llugo nosler fidei, quantumque venerationis huic su- Te poli reclor simul atque ieme
perbenedicto altaris sacramenlo impenderit, vel ex co tSummus, ob dotes animi beatas,
cxploralum est maxime, quod in viim suw calcaneo Pluribus sacro decoravit annis,
hostia, quam per mlitnum spirilus sensum rionesse Munere clauslri.
consecralam deprehendit, consuliissitne iiti nolnit. Nomini cujjus proprio referre
Non est hic, inquiens, Deus meus. Sed consecrata Gratiam mullLsimilem leiienuir.
exhibita sibi, eaque ob imminens ex Imso ventriculo Alque pro sumpto meriluni labore
vomitus frequentioris periculum non accepla, Filius, Promere laudis.
cdl, redeat ad patrem et spiritus ad Devm qui fecil Prirhus hos inler memorandus omi.es
illum : quod usu credimus venisse non lam intemo Mancipalorurn venio luorum
quain alieno lestimonio su/fulli. Hos igilur .'_..._san- r Debiio noslra. juvenum cohortis
clos, tam sancli vhi triliceos manipulos, Ifmc, in- Ordine lento.
quam, noslri Hugonis iam sancta opera mero trilico Saiius ac verax siquidem magisler
exuberantia, merum scilicel ct sinceram illtus grani . Libere nobis datus es, volente
fiumenli Jesu Chrisli doclrinam redolenlia celeberri- Palre quem claris speciosa in armis
mo iuo notnini, dignissime prwsul, nt non poluimus, Indical ulmus.
ita nec debuimus non dicare, tum quia sanctorum es Unde complures Domino per annos
operum prwcipuus' et cnltor et atnalor, tum quiaut Piincipum sumnio parilerque reguin
- •
aliis ila istis poles operibus ad eradicandum novello- Militans visu tenui, paterno
rum islorum dogmaium qnatn non pluntavit Paier Numine fultus :
cmlcslis planlalionem, ...... Siquidem eorum es ... Ilacin insigni placide beali
opere ita verbo hueclator non lepidus; tum demum jEde Victoris niiido liquore
qnia Victorini hujus nosui cmnobii cujus Hugo istc Plena sacrala. vcneranda matris
et felix fuit alumnus, el Paler observundus, dileclor Ubera suxi.
es sincerus, mnndatorque assiduus. Suscipies igitur, Tuncque pro dulci solidoque pastu,
observandissime Paler. hmc quw libi nuncupanda Primitus nobis mdibus libellura
censidmus opera, et a malignis malignorum den'i- Patris Hugonis solilum dedisti
bus ex innata libi "acgermana benigntlaie lutaberis. Mente serena.
Vale, Fclix Victorinorum tuorum memor semper et Is qiiidem promptis manibus pioruin
fimans. Ex eodcm Vidotino nostro cwnobio adNonas Semper offerri juvenum suevil.
Oclobris, Iwcanno suluiis liumanw 1526. w Sicque de stalu liber 'ut feratur
Incipienlum.
-<{-.eumdem longe reverendum Lingonensem cpisco- Prorsus liunc gessi yario referlum
pum F. Roberti Batlhei cmnobiiai Yictorini Elegi- Flore virtuiis, placidus venuste,
dion. Pergerem quoquo, puduit nec ullo
tibi v_._e Tcmporis iisu.
Magna probiias laudabilis, eslque Imbuit nempe teneris ab anni. '
Virtus nobilium, praesul amandc, ducum. Quosque confralres, monilis ail i|jsuin
Indigcnse tulum plebis te semper asyluni , Mente convcisos, animoque iiiaireiu • '
Orbis veridico Gallicus ore canii. Relligionis.
Noslra autem observaf domus Ii.ec le moribus al- Sicque nos vitte rigida_ sequaccs
Jlum, Ducit ad portus recpiiem pcreiinis
. Et sancta celebrcm rclligione Palrem. Sicmodumsefvans medium per onr.icin
Sincera reeolis priscos qui meiite parenles Crcssibus almis.
Victorinorum Iumina rala Pairum AlTiiihi-qtiondamquoniam no\eIlo
Unde inter cunctos noetuque dinque lucerna Liinien Hugoiiis inoilicuin dedisli;
Clara, tibi noster 'niaxiinus Hugo datur. Si lua.-meiui sedet, aggregatum'
Qucin manibusplacifiis animoque, precamur, amico Actipe lotuin.
Suseipias, graium (iiam scio) inuiius e.n.
CLV HUGO DE S. YICTORE. _ «_,_
Ejusdem ad lectorem Dodecasttctwn. A Grammaticus, rhetor, geometres, pictor, aliptes,
Augur, et astrorum conscius ipse soplius.
Accipe jticunda pra_clari frontemagistri Inter eos quos fama procul devexil in orbem
Hugonis magnum, candide lector, opus. Pr_emia victricis piima refert hedera..
Erranles revocat, faciles regit, irritat allos,
Edoeet attentos, nobililatque pios. Quam qttoque coinmuni vulgarcs voce frequentant,
In tenebras hominum clarum genus exteriores, I(isiusnunquam fama perire potesf.
Nulktm fallacisuslinet ire via. Ingenteni seternos siciauriem est naclus in annos
Quin et perpetuo solidumdat temporepartum . -.Etasquam saeelis tollere nulla queat..
Quin potius claris Hugo scribatur in aslris,
Quisquis ad incoeptum concomitatur iter. Et celebre hocnonienfulgeat ante Deum.
Qucenam grata, precor, divini munera nutus
Mens conlemplantis splendidiora cupit ? Sii, licet is nostratandem regione remotus,
volumina Attamen excelsum nunc viget ante Deum,-
Ergo doctiloqui digesia Patris Vita patris merito Hugonis laudalur honesta,
Accipe Virtutem pr_esidiumque ferent. Cui superis lapsa est gratiamagna locis.
F. Francisci Grini, cujus erat illud, Fulgura, etc, Qui cupit auctoris sensus haurire probati,
advolumen voluminisque auctorem, carmen. Rimari hoc studeat non piger ingenjum.
Illud el cst pomis et odoro florc refertum,
Exspectala diu proavis moninienta-sepultis, Hoc habel et fructus Pallados eximite.
Quid rerun., oblestor, tenuilvos abdita solis Innumeras mittil sanctus te Viclor in oras.
Jaihpridem exaciis? qu_enox caligove vestros B Ul queat eximio numere quisque frui,
Occuluit vultus? nunquid peiigesa fuistis I decus,- o _:egum,vasfum transcurre per orbem.
Afque peregrinos fortasse oblilapenates?* Instituas Domini inyslica leinpla lui.
0 studiosorum spes uhica deliciajque
Jam paradisiacis vernans in sedibus, alme Ad sane reverendum Pairem el dominum D. Joan-
Hugo,'tuis tandem liccat spatiarier horlis. nem Bordierium S. Victoris secus muros Parisii,
Auspicele liceat salientia langere fontis
"Flumina signati, vernosque excerpere fiores. 'cigilanlissimum Pastorem fratris Malhurini Lor-
rini Parisiensis ejusdem loci humilis canobilis
Prima tamen capiii ieferalur gratia Chrislo. carmen.
A quo est omne bonum, cttjus spiramine tanti
Lampas fulgoris quondam tantuinmodo Iucens Alma ttiuni sacri spiramina peiiulit austri
Ipsasibi, loto deinceps lucebit in orbe. Pectus, etliicilores fructus, odorqueliquit,
Ascensius ad Hugonem de operibus ejus. Relligionis apex pur_e virtutis alurone.
Ilugo domus celebris divi Yicloris alumne. Yictorina tibi plauiiit amoena phalanx.
Interpres sophi_e dtixque probate sacr_e, Tc tersum vulgi speculum, leniplique perenne
Divinos latices haustds e pectore Christi Lumen, plebs omnis Parisiana canit.
PecloraChristicolajfundis inima chori.- Tanquam majorem veneranlur honore potenles,
Incontinenti radios acie Hyperionis' Teque liumlleni pauper gaudet habere Patrera
Aspiciens, ales nosceris esse Jovis. Inde seculurum prsecedis ovile : senectus
JProinde suo nido le Christi enulriit ales C Qucd malura dedit rite secutus iter.
Ul reseees alli raystiea principii. EcceHugonis opus, clario quod dogmate saxo
Quin etiam magni divina volumina Mosis Insiruxit, valide saxea corda terens.
Exponens sensu proseqiteris duplici. Saxonia hoc saxum lellus produxit, in altum
Judicum ilem et.Regum declaras gesta sacrorum Yiclorina domus transtulit arle virurn.
Et triporias vatum Psalniographumque melos. Saxuni proh cluruni! sedes invisa carinis,
Threnos retices, neeclausa problemala regis Quas tumido Boreas tuibine saevus agit.
Pacifici, cujus concio nomen habet. Corripe tu proram, cursumque supremus olympi
ldem Evangclii Paulique _enigmata solvens Dirigat, et pleno vela favore regat.
In Dionysiaca perficis afce tomum. Sic lutum te crede fretis : si cura tumescunl,
Mores, clauslra, pfeces, animas, arcas, amroantes, Te manel a saxi legmlne ceiia salus.
Gesla et sermones raox tomus'alter habet. Flamina perpellel, necvim sinel esse potenten-
Teniplorum ritus."doelof iim sensa, sacras res Percuties saxum flumina sacra dabit.
Cum sacramentis.lertiusordo (enet : __Equoradulcescent, sumesque gregemque potabis_
Omnia, quiBpr_esul, dux el parLingoniensis Sic capiel placido corpora fessa sinu.
Ctira. habet et nuilo dente perire siiiet.
De mulli juga tnagnitudine et excelienlia M. l_f«-
Ad laudem aucloris F. Jacobi Gault Viclorini cm- gonis de Sanclo Victore canonici et theologi,
nobilm ordinis divi Augustini carmen. doclissimi fralris Joannis Conrardi ejusdetn pro-
" fessionis et sodalitii cwnobitw epigranimalion.
Horrida labentis qui viiltdiscrimina vilse
Yincere, vel rectam Isetus adireviam ; Magna quidem domus est Victoris: at omnibus Hugo
Et qui stellifeTam surami petit aUheris a_dem Major, ei nomen majus in orbe dedit.
Scandere,. qui celsi.lucida lecta poli: Magnus avis, magnus geslis, e.t noraine magnus.
Gressibus hue lentis fesliiius adito remotis, Ingenio magnus, nec pielale niinor.
Hoc opus ad s.anclum pervolet et studium. Magnus apudmundum, sed spreto maximus ipso.
Quidquid habent sacree divina volumina legis, Indeque tota ejus maxima vita iuit.
Id miris modulis hocce recenset opus. Magnam ejus nioitem miracula magna probarunt,
Esl opus hoc clarum, gratum, laudabile, lersum Raptaque de turoulo magna faviila pio.
Quo vitiumjecto longius orane fugit. Magnus erat quondam, sed nunc est ipse futurus
Aurcs [aurea?] tranquillaj monstratur semita vitae. Major, roagna suoe per monimenta manus.
Fit via tam claro luniine lutatibi. Major eritsemper, quanfo magis ipse legeiur.
Justili_e sacra jura docet quibus iturin jri.uni. Quoque magis leclus plus relegelur adhuc.
Arte sua Christi scandereregnadocet. Yis repetam, magntis fuit Hugo sanguine, vifs,
Non hominissane mortalis iilius ille Nomine, ccenobio, relligione, libris.
Hugo, sed divo semine cretus erat. Imo nec ista quidem fortassis magna putanda.
Promptusei sermo, eunclis torrenlior undis, Si non ante Doum maximus ipsc forct.
Aiqun liri.s, nec non rclligionis amor.
avn PROLEGOMENA. CLVIII

Ejusdem Joannis Conrardi alierum poemation: in A tissime, hisce diebus elaboratissima dociissimi tlieo-
quo conquertlur humanm salutis inimicus de logi M. Hugonis a Sancto Victore cognomen sortiii,
damnis cum a toto]cwnobio victonno, tum ab monimenta lilteiaria et edenda, et niife laudalo
JJugone acceptis. semperque laudando Lingonensium episcopo ac duci
jEmulus ille draco. superis qui sedibus exsul parique Francia. D. Michaeli Boudeto dicanda cu-
rasti. Edenda quidem qu_ein eis suht priesenlissima
Imperio lerris incubat alque mari, contra omnes lieereseos jamdudum debacchantis vi-
Legit ulauctoiem litulosque voluminis hujus, rus antidota; siquidem de sacramc.l s pr_eseriim
Bella raihi video, bella parantur, ait. eucharistia 1, de votis, de libero arbilrio, deque omni
Hine seciun infrenniil furiis ingentibus, alque vere Christianorum pietate sanciaque persuasione,
Rugltu horreudo talia dicta dedil. ila graphice, accurate, docie scripsit, ut ante eum
Subditus liic nostras leges susceperat olim nemo. Dicanda autem tanlo praesidio, quod (absit
Orbis, ad imperium votaque promptus erat verbo invidia !) inter "Galliaruni praesules nullus sit
•Ecce loco surgens humili gens paucula, mundo illo uno, ad veram pietatem solidainque docirinam
Spreta quidem regnumperdidit omne meum defendendam vel animo propeusior, vel auctoritale
nic sibi sequanicum cellas extruxit ad amnem : • major, vel magnatiiiin prpcerumque favore gratio-
His laiet, et toto me lamen orbe premit.
censebis inermem sior, vel suopte consilio prudentior, vel (quod pri-
Arma.petis, planeignoro mum, ut. opinor, respexisti) coenobii tui olim jaiu
Si videas, nudo corpore bella movet, maximorum virorum academi-_aut~cul_orlioiioi_i-
Et tamen inlrepide penilus mea tela repellit, tior, aut patronus conslanlior, vel denique (qtiod
Durior esl ipsi marmore nuda caro. JJ
non minus consilii tui prudentiam coromcndai)
Hanc neque forle gelu penetrct, neque flamma quod non facile invenias qui hoc eodem sit llugo-
resolvat, nianai* lectionis studiosior. Quocirca ipsius studiis
Nulla sitis frangat : sed neque dira fames. mirilice es, quod tam praeclara Hugonis
Iino (quis hoc credat!) tantum his confidit in tui operagralificatus in tres lonios ferme-aequales divisa fau-
armis "slissitno illius iiuncupasli nomini. ln quorum qui-
Et nocet hincnobis, unde nocere queam." dem tomorura primosacros plerosque libros duplici
De duce, duclor adest gemiuus, rex atque sacei'dos explanat glossemale, liiterali videlicel et allegorico :
Quo niagis offendar non salis ipse scio.
Ille suas monstrans (qui Vielor nomine) plagas, idqueitautcum inalios feresuperet, in Ecclcsiasiae,
Threnorum Jeremi_e et Evangelii divi Joai nis inter-
Excitat inde suos magnanimosque facit.
Hic Augustinus, prajsul Garthaginis Afrae. pretatione, qu^estionum praeterea in Epistolas catho-
licas argula decisione ac demum in divini Dionysii
Vere Afer, belli commoda mille sciens. de coelestibus hierarchiis explicatione, seipsum, id
Yere Afer, fraudem qui vafre detegat omnem est humani ingenii vires facile transcendat omnes.
Gonsiliuraque suis indicet omne meum. In secundo autem plurima sunt ejusdem ope, a plane
Yocibus assiduonuncbis nunc intdnalislis : aurea ad institutioneni et erudilionem praecipue mo-
Quo sitopus, sermo mirus ubique tonal. nosticam plurimum conducentia. Porio in lertio
Arguit hos, movet hos, blandilur et allicit islos altius atqtie in medio, ut in perorando sdlent drato-
Pluraque promittens utilitate movet.
Et quandoque minas tollit, monstratque pericla. Q res de Christi
rebus theologicis, utpole de Yerbi incarna-
niille scit variare modis. lione, volunlatibus, Christi matris gloriosaj
Denique sonos, perpetua, deque condilionis et reparallo-
Me miserum ! neque tam vcxatum his esse duobus -virginilate nis humau_e saciainentis dispulat. Qu_eomnia cum
Sat fuit, ex istis orta propago nova. ita sese habeant, non potui, Pater amplissiiue,' con-
Heu dolor! ipsa suos palres imitalur, et in nos
Bella paii studio quolidiana movet. -ceplam de luo inslituto facloque l_cliiiam epislolio
hoc licetrudiusculo non prodete, praese. tinicum ea
Tresmagis ex omni detestorprole^Richardum, • vel mihi cumplutibus placerent nomin.bus. Primo
Adam ac Hugonem, maximus isle trium.
hic est alter sermone diseiio. ijnod pra'fata opera ei heroi, cui maximc exopta-
Atigustinus bam, dedicasti, tum quod iilius pra.sidio et favore
IHi concurrens ingenioqtie pari. non partim eniolunienli familiari iioslrae reeulai
Fraude quidero nosira mullis hunc invida saechs
Materno lenuit bibliotbeea sinu. sperem accessurum. Non enim pulem ciiiquam vel
monio vel misanlhropo deridenda vel displicitura,
At modo nescio quis nisi sit Borderius abbas.
Cui bene sit uunquam jussit abire foras. qua_ lanto placuerint Plaioni. Tum quod Hugoni
ipsi magnopere gratuler lanto pr_esidio ab invidu-
Ibit, et in loto spatiabilur orbe triumphans. . lorum morsiculis defendiei', _ac deinuni, ut plurima
Yexilla ingenii Uget tibique sui. •
Jam quid ego contra nitar? Succumbimus, eheu! subliceani, quod toli isti canonicorum ordini pul-
Yicisti viclor tuque genusque luum. cherrimo nonnibil obbeculus videar, cum tuatam
honorifica in luos studia uon Theoiiino deute cdnle-
EjusdemF. Jo. Conrardijtd M".Hugonem,id taudem j. ram; sed Pylaria.0 praeconio in hoc albo "p'r_ediceni,
in publicum exeat exhortatio.' . pandanique quanlo studio quanlisque impensis li_ec
Egredere in campum, victoris alumne, patenlem. llugoiiis opera curasii transcribenda, recognoscenda
• Et bonus ut Christi praelia miles age. ac imprinien.da. Ad quam rera si et nos nonhihil
Ille luus victor quondain pr_eclara trophaea contulimus, totum in te afferimus, ut id quoque in
Devictis mundo, deemone, carne, tulit. illumipsum cui et nos debemus.omnia, liberius, ut
Hos quoque vicisti, sed in hoe tibi gloria major. constiluisti conferas. Yale, Pater cum primis obser-
Quori tua nos eliam vincere sciipta doeent. vande, et molimina nostra in paiteni dextram ac-
Major enim ccelo Genselur hic esse futurus, cipe. Ex oilicinula nostra impressoria, ad Idiis Octo-
Qui docet atque facit recta, docente nihil, bris 1526.
Ergo age qui dudum victrici Marte triumphas. Ad reverendum Palrem suum Joannem Borderium
Sos quoquejammonitis fac superare tuis.
Dux ades iu bello, divi vexilla repande S. 'Victoris abbatem F. Roberti Barthei car-
men.
Ingenii, mundus gestiel illa sequi.
(Jui pius et sapiens morumque decore coruscans
Jodocus Badius Ascensius D. Joanni Borderio cano- Egregio, passini diceris esse Pater,
nicoram divi Auguslini domus sancti Vicloris an- Magnifica dignum quod uomen laude Joannes. ,
thtili dignissimo et tolius ordinis in Gallia in- Haud frustra fontis sacra dedere tibi.
stauratori prudentisshno, salulem. Exigui siquidem conslat non pontleris flla
Sanequam consulto, ut alia omnia, abbas sapicn- Praecipuis donis gralia parta tuis.
cux HUGO DE S. YICTORE. oix
Vipcreo nullas mordaces ore Ioqnelas A P.ascatur celebris qu.o \ivens ille luornm
Profers, aul diri fellis amara capis. Ccetus, et excelso coneinat ore melos.
Non te vantis amor, zelus, versutia, inurinur,
Non furor, impielas, ambitioye tehct."' Ad reverendum in Christo Pairem abbaiem Viclon-
At potius verbis, exemplo, slemmate, vita norum Joannem Bor^erium suus fraler Frauciscus
Victorinoruin lumine quehique praeis. Grivus
Qui placidum norunt, miiem quoque cernerc vul-
lluin Maxima claustralis Borderi gloria vita. :
Tnrbine semolo, pastor amande, tuum. Q .0 duce ploratus, feliei.er Hugo revixit,
Te nostri prorsus vestigia sana magislri liauri dubietotus debet tihi carmina mundus,
liugonis, casle jampaiet illa sequL Atque fulurorum laudem genus onme nepoluni.
Cujus opus clarum, studii solabile numen Sed quis, proh ! meriias iu taiuo munere grales,
In lucem docli mitlitur aiie viri. QJiiciisque tuis condigna poeniala possil
Impio subversi quod sensus devia calcans, Reddere ?cuni popnli, non prdpriacommoria, quaeras.
Ha_reseosvirus respuit omne nq.cens. Yhlutum si quidcin nequeunt moi'laIibi_s odis
Ac pia dispergit riialuia. senuna frugis Pnemia comprendi, quia sunt huic cognilasoli
Abjeclo lolio, seminibusque malis. Qui merces esl digna libi post fala fuiurus.

PROCEMIA EBITIOOTS ANNl MDCXLVIII.

VITA HU€ONIS VICTORINI

In qua inseritur cpistola Osberti de morbo et obitu Hugonis.

Hugo de Sanclo Yictore illuslri apud Saxones B ] (am eximii viri disciplina innumcri celebres prodie-
{.enere oitus, 'illuslriorem reddidit decimi saeeu.i ruiu et philosophi et theologi, quihaustam ab illo,
linem, in quo lucis usurani aceepit. Is teneriorfem doclrinam ubique gentium pioftiderunt, alque ad
puerorum cum implessel aeiatem , in dicecesi Hal. diveisos ecciesiasticaj dignilatis apices ciiam sum-
jjefsladensi traditus cst monaslerio SanctrPancraiii mos inoffenso pede iverunt. Quid coi_._.enioreiii
ul ab ejusdem canonicis regularibiis iiisli.iiereiur. . abbates, quiii episcopos, quid cardinales, quid alios
In litlerarum vero studiis progressus fecisse 11011 quoruin vel solis describendis nominihus pagina l.orf
mediocres docet, cuni nolissima rei ipsius veri- su_ficefel_?Sua sunl unie.-ique gesla, unicuique viia.
fis,_.lum Ipsemel Hugo lib. 111 Didasc. cap 5. Suam Hugo, nori discipulormn vilam vixil. Hic or-
Yerba si quis requirit, li.ec sunt : Ego affirinare namenta pfopria, non aliena qua_runtur. Igilur ma-
audeo, nihtl me nnquam quod ad eruditionem per- gisier Hugo cuni in hoc scholaslici exerciiii genere,
lineret conlempsisse, sed multa swpe didicisse, qiiw luni in aliis, quae ad pielalem, et sincerum rehgiosae
aliis joco, aul deliramento esse viderentur. Memini ohsei'vanti-8 cultuin pcrliiieni', omne reliquum vit_e
'iie, dntn adhuc scholasticus essem, elaborasse, til tempus quori annoium xxv fuil, diligenler insuni-
oinnium rerum oculis snbjeclarum, anl in usum psil." Quamobrein alids conscripsit iibros, qui Scii-
venienlium vocabtda scircm, perpendcns libere illum plurarum scnsum et divinos sacraineiitoruiri ritus
iiaturam rerutn rion posse proseqid, qui cornmdem explicanl; alios vero , qui religiosa. vilae pie lauda-
vomina adhuc ignorarcl. Swpe nocturnus horoscopus bilitcrque insliluendae ralloneni iradunl; alios lan-
ad 'hiberria pervigilia excubavi. Uhi auleni deci- deiri, qui variani ac mullipliceiri eruditionem coiii-
inum oclavum a'iatis aninun alfigit, steculi fugam '(p plectuiitur : qute onmia sine dubio feceriini nt liu-
niedilari cuepil. ld comnmiiical pairuo Hugoni Hal- go, cl sui temporis clarum' lumcn, et aller fuerit
Ijersladcnsi Ecclesiae archidiacono, qui slalim in appellatus Augusiinus. Unde sancti Tnomas, el Bo-
liujus consilii parlcm venil. Ambo igilur pares ani- navenliira, Scotus et alii doctores e scholaHugo.r
mis pairia excedunt. Pro.iciscimlur Massiliain ad nem nostrum suarun". seiiiciiliaruin faulorem saepius
monastcrium Sancii Yicloris, ibique, precibus Deo laudant, et patroinini sequiiulur. Res esi notior
profusisac tlono acceptis clarissimi maityrispigno- quain ut illis comprobetur excinplis, qua. in iiloruin,
ribusLutetiara Parisioruni advolanl. exciti nascen- commenlariis pas^im' occuiru;it." Tolus ergo liitens
lis Vicioriine domus fama, qua. iunc laie per orbem cl monasticis in^litutionibus dedilus nullum in mo-
longeque disseminabalur. H_cc porro sacra pignora nasterio niunus exercuit, nequidem prior.s : tan-^
crant dens uniis, ct noiinuila capilis ac scapulse tti:ii abest ut abbas fuerii contra quani recentiores
prsesegmina , quai ofierunt Giliiuino abbali Sancti nonnulli Trilemius, Sixtus Senensis, Garzonius
Viclons priino, in cujtis manus vola emiitunl, san- Lateranensis canonicus, et alii ex incertk fama pro-
ctique Augiistini Regulam piolilenlui'. Tiin.; pr_etei' diderunl. Supremum diem egil teftii) Idus Februarii
propler anuus erat Doiniui millesimus cenlesimus ceiatis suae anno 44, Christi 1140, quo Gilduinom
t.ecinius quinlus ; ei decimus septimus Junii dics, ahbalem primum vivere adhuc, et vixisse posiea
qtio haec acia suni, non sme divini numinis afflalu. significani scriptae ad eumdem Coelestini (Ann. Chr.
Hmc posl aliquod lenlpiis conlinnala voloruni emis- ll-45), Eugenii III (ann. Chr. 1147) , Anaslasii IV'
sitiiie Hugo philosophicis primum, deinde theologi- (ann. Clir. 1155), Hadriani IV (ann. Chr. 1154),
cis monaslerii scholis pr_e._cilur; .qUarum ubercs epistolic, quae in archivo monasterii asscrvan-
IVuctus plaudenliiim oroiiium, qui hunc niagistruin liu. Meniorant Vinceniius BellovaceiiMS(219), Du-
andicraiii, approhatio brcvi-lestaia C-t. Qtnppe cx lanclus Mimaicnsis (22(5) cl JoauiicV Parisieii'
(219) Specrdi Idsl. lib. \\\u: c. 18. (220) In Ralionali divin. ofjiciilWt.IV, c, H.
"
CLXI , PROLEGOMENA. CLX:I
-sis (221) Hugenem, dum niorli vicinus leclo decum- j___lardaremus. Inde peractis omnibus jam illuxerat
beret, non consecratam respuisse hosliam, quce pro dies, et fralres circumvenienles circa eum feceruvt
vialico porrigeretur. Sed quod Maurilio Parisicnsi pro more risilationem cum psalmis et oratiuiibus.
•episcopo Jacobus de Vitriacoet Caesaiius, synclnoni Quu explela interrogavi eum an vellet cxspectare,
tcstes et aliquod manuscriptum cannen, id in litigo- donec dominus abbas veniret; ncn enimMuncprwsens
nem noslrum perperam liansfeiuiit. His aceedit in- erat, sed mandatum fueral illi, ul celeriter venire de-
edila de morho etobitu Hugonis epislDla, quam frater berel. Al ille mihi respondens : « Facile, inquit, quod .
Osberlus vaietudinarii pra.fee.us ajfratrem Joannem facluri eslis, quandoquidem Deus vos congregavil. s
familiarem suum scripsit. Ea aulein sic se haliet : Conveneranl enim ad eum midli venerabiles religiosi,
Dilecto sibi in Christo F. Joanni, fraler Osberlus iu monachi, canonici regulares ac presbyleri el cmteri
Domino semper valere. l'io postulas desiderio, cha- clerici, laicorum etium non defuil copia. Celebrata
risshne frater, quatenus de iransiiu diiecti tui videli- igilur unctione, qumsivi ab ipso si vellet ,accipere
cet M. Hugonis. aliquid libi scribam, ul secundum corpus Domini, non enim paralum eral in prmsenti,
verilalem scire possis quomodo se habuit in illa sua quia nudius lertius communicaveral. Al ille magna
extrema mgritucline. Accipe igilur quod desideras, cum increpatione respondil mihi : « Deus meus!
sancte, pie, et juste per omnia; sed forfasse non vis qumris si velimBeum meum? cnrre cilo in ecclesiam
me tam brevi loqui, et pleuius audire de fine illius el affer cilo corpus Domini mci. t Quod cum, prout
desiileras. Non omnia explicarepossum,pauca lamen jusserat, fecissein, veni anle lecium ejus et tenens
qum prmsens vidi, accipe. Hoc enim, nisi fullor, in panem sanclumviim mlernmmanibus meis :« Adora-,
petitione vestra fuil, ul nihil libi scriberem, nisi iJJ iriquio, et cognosce corpus Domini nostri. » Ille vero
illa qum a me vel visa vel audila fuissent; non dico erigens se, quanlum valebat, et exloliens ulrasque
de puru, plena et perfecta confessione , qvam domino manus suas ad sancta illa : t Adoro, inquit, cordm
abbuli el mihi salis diligenler , et ullra humanum omnibus vobis Dominum tneum, el accipip ut salulem
modum profusis lacrymis , cum magna cordis con- memn. i Deinde, posl comeslionem corporis Jesu,
tritione fecil, non prosequor crebram gratiarum petivil • ut darelur sibi crux, quw ibi prmsens erat.
aclionem , qnain pro sua prmsenti mgriludine me Qiiam cnm accepisset in manus, signavil se cum ca-
audiente agebal Domino noblro Jesu Christo, iltum dem cruce, et poslquam multum devote osculalus est
psulmum smpe de cordis exsultalione eruclans : eam, accepit pedes crucifixi in os suum, el sic diu
Benedictus Dotuinus Deusmeusin mlernuiiit Nonin tenens pedes in ore suo, sanguinem, qui de pedibus
his immoror. Ad iila qum circa finem vilm sum arle picloris mannrevidebalur, quasi infansad ubera
dixit, vel fecil, veniam : el de his tigbis erit sequens maliis oborlis lucrymis suxil. Credibile esl, quiasic-
setmo. Pridie quam de hac vita transiret, mane veni nl coram aslanlibus nobis carnem Filii hominis man-
anle itlum el qumsivi ab ipso quomodo se haberet. ducaveral, ita vir sapiens' tunc eliam.quodammodo
E. cum respondissel bene sibi fore el in anima et in sariguinem ejus visibililer bibere voluerat. Parvo post
corpore,dixitmihi: «Eslne aliquis prmier nos duosh hmc interjecto spatio, cuin suggessissem ei ut dice-
«
et ego : t Non, > inquam. At ille : Celebrasli, in- rel versum illum : t In tnanus' tuas, Domine, coin-
quit, hodie missam ? » el cuin respondissem hoc tne viendo spirilum meum (Psal. xix), J ille respondii :
fecisse, t acctde, inquil el insufjla in \aciem meam _ Credo quod existhnas me facere qumslionem de co-
in modutn sanclm crucis, et accipiam Spirilum san- '„ detn versu. > Et velle ab eo solutionem audire dixit.
ctum. > Quod, cum proul jnsseral fecissem, ipse Da- — < Dominus, inquil, Jesus Chrislus exiturus de
vidicum illud subjunxit : t Os menm aperui el at- hoc mundo dixil hoc : Pater, ih manus liias com-
traxi spiritum (Psal. cxvm), » fideliier intelligens mendo spiritum meum quem tradidisti mihi,eta te
el aposiolos ex Domini Jesu insufflatione Spinlum accepi. Quo diclo, situil, el irruenle hora morlis ad
sanclum accepisse credens, aperlo ore, quasi haurie- modicumloquinonvalensel ipsePaler suscepilillum.t
bal Spirilum de spirilu, etquia sciebal secundum Ad quem cgo. — « Et tu, inquam, qui exiturus es de
Domini senlentiam omniu possibitia esse credenli, ab hoc mundo, debesid diccre ul Deus suscipiai spiriium
iwmine posse accipere credebat quod ab homine non luum. t Proinde ille paulisper secum existens et
eral. 0 virum per omnia Catholicum! qui jam in alia ducens suspiria, omnibus nobis audientibus,
exlremis positus a sacadote propter mysterium el tandem in hmc verba prornpit: . In manu inquit, el
eommunionem Dominici corporis et sanguinis, posse in forliludine tua commendo spiritum, Domine, queni
sibi Spirilum sanctum dari fideliler credidit, et tam Irudidisti mihi et a te acccpi. » Qno dicio siluil et
devole expetiit. Tunc statim exhilaralus, credo, Spi- irruente hora morlis, ad modicum loqui uon valcns,
rilu Dei conforlalus, in hmc verba Imlabundus erupil: iterum rediit, el, resumpto spirilu, nescio quid secuin
t Modo, inquit, securus sum, nunc in verilate et pu- diccre cwpil, et cum qumsishcmab ipso quid dicerct,
rilale ambulo, modo fundalus sum supia firmumpe- aperta voce resppndit, el ail : « Consecutus sum. t
tram el non possum moveri amplius : nunc licel to- Et ego : « (___.._.,inquam, consecuius es ? > at ille
tus mundus cum delecialionibus suis venirel eoram prw nimia anguslia plena verba proferrc non poluit,
me, quasi pro nihilo ipsum reputarem, ncc pro ipso ^ et cum ilernm interrogaretur in quantum inletligcre
loto aliquid contra Deum facarem. Modo prwcipue poluimus, qui circa eum slelimus , hoc respondtt :
cognosco misericordiam Dei circa me, ila ut de om- « Accipiet, inquii, spirilum n.eum.t Deh.de propria
nibus quw fecit mihi Deus in lota vita mea usque ad manu peclus lundens invocavit bealam Dci Geniitkem
dicmhanc, nihil horum lam gratum, lamsuave, tam dicens : t Sancla Maria, ora pro me. i Resuriipto
acceptum mild esse polesl, quam Iwc, quod iu prm- spirilu : « Sancte Petre, inquit , ora pro me. » Et
senti mecum facere Deus djghulus est.. B,enediclus_ J-OA. pusitlnm locuius esl mihi': i Quem , inquil, de
Bominus Deus meus in mlernum. > His dictis humi- sdiic.ts amplius invocalo ? * Et cum uomiuassem
liler petiil ut absolverem ab omnibusr qum conlra sancium Viciorem , « Sancte Viclor, inquit, ora pro
Deum fecerat. Hinc dimisi eum quiescere, fucla prius .-__..->Hwc dixilel situit et os jusli clausum est,
absolulione proul pelieral, el sic recessiatectoipsius. quod sapienliam partuiire consueveral: et lingua sa-
'
Proxima vero sequenli nocle circa galli canium cm- pienlis , quain melius secundum scienliam ornavc-
pit graviter, et magis solilo infirmuri, ul occur.renli _ »-.- , faucibus adhmsil.x Post hoec quasi per spalium
mihi ad eum, stalim ut loqui cwperat, locutus cst unius horm supervixil. Et sic aslantibus et oianiilus
mihi de salute aninm sum. Dehinc cum absolverelur jralribus reddidit spirilum in tnanus ejus , ut cre-
a fratribus qui aderant, suggessi ei de recipienda dimus , cui illum dndum iradiderat, et in cujus
sacra u..clione.At ille cum guudio suscipiens verbutn, ' forttiiidine ipsnm eumdem spirilum copuneridavcrai'.
vrmcdpil nobis ut ea qumnecessaria foreni purarenon Transiril autem veuerabilis et eruditissimus dcctof
(221) Insuo Memoriali histortaruinf&'J annum 1159.
e..x.__ HUGO DE S. YICTORE. CIAI.
Hugo de hoc mundo in con\essione summw Triuitaiis A itur de dicto clauslro ad ecclesiam dicli loci, ubi cuw,
terlio ldus Februarii, feria m, hora 5 ipsius diei, devolione vovi Deo el B. Virgini quod, si per merita
bonus, humilis, mansnelus el pius. et intercessiunem prwfati venerandi magislri placeret
Ex iis autem quae Hugonis excessura consecuta vilam prolongare domino meo prmfalo, oblalionem
sunt, raemorandiim profecto est Id quOd Joannes meam Deo ac B. Marim ac prwfato magislro devote
Aqulla Caroli Yalesii clericus publico instrumento fedderem, cum affectione qua possem Dei gratiam ac
Sic asseruit : tnisericordiam ac Beatw virginis Matris sum humi-
- Omnibus Christi fidelibus Joannes 'Aquila humilis liler inlerpellans, et prwfati venerandi magistri me-
Christi servus mternam in Domino salulem. Omni- rita et inlercessionem dicli magislri, (ul pie credo)
polenlis Dei beneficia suis clare impensu fideiibus et quod hora vel quasi voti emissi prmfatus domi-
prudenlibus servis non sunl abscondenda, nec ponen- nus meus per Dei graliam cralicavit, et de sua~
da sub modio oblivionis, sed super candelabrum jugis infirmilate adeo convaluil, quod per aliqua tem-
memoriw, ul luceant omnibus, qui in domo Dei consti- pora poslea vixit, votique promissionem jnxta pos-
luti sunt, el ut posteris exemplum prmbeunt, qualiter sibililaiem meam complevit: narrans cuidam de fra-
'unusquisque taienlum sibi credilum studeat Domino tribus dicli monaslerii et manifeslans quid tunc mi
duplicalum reportare. Qnia ve.rointer cmlera Dei racutose contigerat in persona dicli domini mei ad-
beneficia, rriihiJoanni Aquilw sacerdoti, licet indigno, Dei laudem el gloriam et per merita prmfatm san-
divinilus impensa, nnum Deus omnipolens pe.r saam clm memorim venerandi M. Hugonis de Sanclo Vi-
inejfabilem ctemenliam concedere dignalus fuit, non ctore. Et hoc idem omriibus nobis Chrisli fidelibus
~meismerila
meriiis, sed sola dignatione misericordim sumj "p per hoc prmsens scriptum signo meo solilo, quo
et inlercessionem celebris memorim et san-
per lanquam publicus auctoritate apostolicd notarius
clw recordationis reverendiM. Hugonis de Sancto Vi- hactenus usus fui, significo, ut de virtute in virtu-
ctore olim canonici et solemnis magislri sacrw theo- lem et de bono in melius semper cum Dei adjutorio
logiw, in monasterio SanctiVictoris Parisiensis. Qui pariter proficere sludeamus. Acta sunt hmc Parisiis
licet per sacrosanctam malrem Ecclesiam, sanclorum anno el mense prmdictis. Ego Joannes Aquila cle-
catalogo ascriptus non fuerii , ideoque non audeam ricus Xanlonensis publicus auctorilale apostolica
ipsum prmsumptuose propria tetneritate appellare notarius, huic scripturm prmsenli, .propria manu
vel nominare sanclum, ipsius tatnen scriplis autlien- apposui signum meum soliium in teslimonium prm-
ttcis , geslis landabilibus, sanciisque operibus, qui- missorum.
bus in vita sua floruit el salubiiter fructificavit, cm- Hoc aulemmiraculum, quotesta.issimam esseHu-
terisque merilis suis exigenlibus, pie credo ipsum in- gonis sanctimoniam voluit Deus, in causa fuit, cur
ler cmteros bcatos esse magni meriti apud Deum. postea corpus illius \e~clauslro pone niajus .altafe
ne de hujusmodi taciturnitate vel ingraliludine transferrelur, ubi hodieque in eminenti tumulo
• Et,
beneficii mihi a Deo miraculose collati per ipsius conditum visitatur cum elogio, quod abbas Guillel-
Venerantli M. Hugonis, et pie credo, merita, offen- mus a Sancto Laudo composuit. Ex quo lempore
sam Dei et suam incurrere posshn (quod absil !) ccepil hic lumulus p.aulo feligiosius haberj. In qui-
miraculum quoddanr, quatenus de facto accidit, _/._- busdam enim festis diaconus qui majori miss_e in-
xi tenore prmsenlium prwsenlibus el posteris publi- servil, altare Beati Dionysii et luniuliim Reginaldi
care. Anno siquidem Bomini millesimo trecentesimo Parisiensis episcopi etHugonis noslri incenso thure
vicesimo quinlo, mense Julio, circu festutn bealw \C sufiiium vadit. Ca.lerum, celebre lanti docloris no-
Mariw Magdalenm, gravis infirmitas invasit domi- men forsitan effecit ut cononici regulares S. Joannis
num Carolum comilem Valesii, dominum meum , in Laterano suum esse flugonem venditarinl, sed id
cujus obsequiis insislebam :' cumque de ipsius vita, tam imperite tenlatum est a Garzonio Lateranensi
vel hitjusmodi infirmitatis evasione desperaretur a canoiiico, ut sua sponte rei falsitas dissiliat. In
medicis , ad Dei omnipotentis misericurdiam et san- Hugonis enim operibus quae anno 1588 Yenetiis
clorunl suffragia duxi salubriler recurrendutn , et iinprimi curavit Garzonius, hanc maghni Hugonis
per loca religiosa et collegiatas ecclesias Parhius de Sancto Viclore canonici fegularis Lateranensis
discurrens , missas de'Spiritu sanclo et alia oralio- cpigraphen singulis tractalibus et libris pnefixit,
num suffragia , supplicavi pro eodem comiie humi- quo nihil falsius est, aut a prisca tradjtione alie-
liler celebrari. Cumque in hujusmodi \proseculione nius. Longe aliler se habet Parisiensis eriitio, qu_e
propositi discurrerem, contigil me ad mouasterium anno 1526 accurata est; in hac enim sicut et in
Sancti Vicloris Parisicnsis personaliter pervenire, lnanuscriplis exemplaribus,' unde proiiiit Laiera-
cujus claustrum ingrediens, reduxi ad memoriam nensis nomen nec legitur nec legi debet, quod et
scripla authentica , ei gesla laudabilia , cwleraque Necrologia Sancli Yictoris et plures anliqui scri-
sancta operq -fiubluosa prwfali sanclw memoriw ptores confirmant, a quibus Hugo non Laterarien-
venerandi magistri, ad quam duxil me cjusdem ca- sis canouicus, sed Parisieiisis de Sancto Yictore
nonicus , oslendens mihi unam parvam el humilem nuncupatur
tumbgm lapideam, qum est in ingressu per quem

VETEEUM ALIQUOT SCRIPTORUM


'
DE HDGONE VICTORINO TESTIMONIA. <

Necrologiutn Sancli Victoris Parisiensis 111 D posslt comparabilis invenin : qtiod libri ejus quos
' Idus Febr. liic apud nos dictavit, eloquentia,,subtililale, __
Anniversariuhi piae memoriae M. Hugonis, qui a senteii-iarum sublimltate fulgentes mirabiliter le-
primario juveiilinis suae flore in hac domo nostra slantur : dequo etilludspecialitermemorioetradere
servitio Dei seipsum tradens, cceiestis sapienlia. volumus, quod beati Vicloris reliquias-mullo labore
donum coelitus sibi datum tam exeellenter accepit, quaesitas, multa difficultate impetratas, ab urbe
ut in tota Lalina Ecclesia iiullus ei in sapienlla Massilia apud nos detulit; et lani desiderabili et
' "
fcUV PROLEGOMENA. CIAVI
incomparabili thesailro Ecclesiam nostrain Iocu- A Spiritus sancti, M. Hugo de Sancto Yictore dictus,
plelavit. Hujus itaque tam pra_clari magistri per qui malogranata tintinnabulis conjungens Cxemplo
singulos annos merooria recolatur. sanclae conversalionis mullos ad honeslatem inciia-
Roberlus de Monte in appendice ad chrottograpliiam vit, el melliflua docirina ad scienliam erudivit;
multos autem aqtiartim viventium puteos effodiens
Sigeberli, ad _-.m»mli40. libris suis, quos de iide et moribus lam- subtiliter
Hugo Parisiensis Sancti Victoris canonicus, reli- quam suaviter disserendo edidit. Incerta et occulta
gione et ruterariini scientia clarus, et in sepleni li- divinaesapientiac pluribus aperuit, immortalein sui
beralium arlium peritia nulli secundus obiit. Qui gloriarn velut compositionem odoris et opus pig-
inler multa, quae utiliter scripsit, etiam librum de meiitarii, et in omnium pre quasi mcTdulcoratum
sacramenlis valdeneeessariuin duobus Toluminibus velut musicum in convivio vini, et lanquam naves
comprehensum edidit: in cujus libri volumine se- poma ferentes posteris'relinquendo.
cundo quiddara mirabile intexuit de qu.oclampere- Vincentius Rellovacensis lib. xvn, cap. G2.
grino quem diabolus in specie sancti Jncobi appa-
rens ad hoc seduxii, ut propria manii se inlerficeret. Hugo Parisiensis Sancti Vieloris canonicus, reli-
Cumque eum diaboius sccum lraheret, sanclus gione et liUeiaruin scieniia clarus, et in sepiem li-
Jacobus superveniens eripuit eum de manu illius, beralium arliuni peritia nulli sui lempoijs secundus
el raulta ei ostendens anle judicium Dei statuit, fuit, qui inter mulia quae uliliter scripsil, et librum
atque ut denuo vilae redderetur obtinuit. Petente desacramenlis valde necessarium duobus vqluiniiii-
etiam rege Ludovico explanavit Hierarchiam sancti n bus comprehensum edidit. Scripsil eiiaui el alia plu-
Dionysii martyris multis obscurilatibus plenam. rima, etc.
Sanclus Bernardus epist. 77, ad M. - Hugonem de Henricus de Gandavo Parisiensis theologus deillv,-
Sanclo Victore. slribus Ecclesiw scriptoribus.
Si tibi videor tardius- rescripsisse, scito me tarde Hugo, clericus Sancti Victoris propeParisios vir
quoque accepisse ad quod rescriberem. Nam quod religiosus et doctissimus multa scripsit opuscula.
miseras, non conlinuo ad me usque perlalum est, Exposuit hierarchiam Dionysii sublillime. Scripsit
sed Ponliniaci diu ante retenlum.Porro.ubi acccpi, cliani librum quem vocavil Sententiarunr suarum.
moram minime feci in rescribendo. Caeterum iri Seripsit de sacramentis Veteris elKqvae legis codi-
bre\ius_ quam tua forte deposcebat inientio, sed ces diios multarum divMonum et capitulorum sin-
non plane quam mea occupatio sineret. Cufavi la- gulos. Scripsit alios libros de spiriluali aedificio, de
. men ne le utcunque lateret quiriquid super inierro- scieniia, de vauitate et Area Noe. Exposuit trifa-
gatis ego senlireni, luo sane eadem mea sensa et riam lamentaliones Jeremiae, exposuit Canticum
otioet ingenio plenius aslruenda relinquens, si iia B. Yirginis. Respondit cuidani beatae virgini Mariae
oportere cognoveris. Nec dubito ad inanuni tibi esse cum derogatione obloqueiui ef calumnianti, quod
rationes certas et congruas aucloritales quibus fa- Virgo virginum d.cerelur. Exposuit niullos versus
cile id possis. de psalmis compeiidiose. Scripsit et alium libruin,
Anonymus monachus Gemelicensis, etc. quem vocavit Didascalicon.*
Eo tempore, quo scilicet ordo Cisterciensis et, „^ Joannes de SanctoadVictore in Memoriali hisloriarum
Carthusiensis fuerunt creati, magister Guillelmus arinum 1117.
de Campellis, qui fueral archidiaconus Parisiensis, Hugo fuit Saxonicus genere, et^ortu praepotenti
vir admodum liiteralus el religiosus, assumens ha- parenlela, adduxitque apud Sanclum Victorem
bitum canonici regularis cum aliquibus discipulis avunculum suum Hugonem, cujus sumptibus fere
extra urbeinParisiensem in loco; ubi capella quae- toia aedificala Sancti Victoris ecclcsia, etc. .
dam erat Sancti Victoris maiiyris, ccepit monaste- Siffridus presbyler Misnensis^, lib. i Epitomes, anno
" rium aedilicare clericorum. Assumpto autem illo ad
Calalatiiienserii venerahilis
1158.'
episcopatum Gilduinus de Sanclo Yictore vir doctissimus et devo-
discipulus ejus primus abbas ibi faclus est. Sub tusHugo moritur. . '.'
cujus regimine mulli clerici nobiles saecularibus et
divinis litteris iuslrucli ad istum locum, habilaluri Sanclus Antoninus archiepiscopusFlorentinus m parie
coiivenerunt: inter quosjmagisler Hugo Lolharien- suw Hisloriw.
sis sic dictus a confinio Saxoniae, et scientia liile- Hugo de Sancto Viclore canonicus cla-
rarum et humili religione niaxime ellloruit. Hic ruit circa annos Domini mille cenluni.regularis Fuit auteni
multos libros edidil, quos quia vulgo habenlur, singulaiis in vita; probilate et scientia, et ita erudi-
non oportet enumerare. tus in omnibus aiiibus liberalibus, ut nullus ei si-
Chronicum abbreviatum manuscriplum in bibliotheca milis lempore suo habere.tur.
''ancti Victoris. Vemerus Rolcnninz in Fasciculo temporum, mtate
M. Hugo de Sancto Yictore in scientia lilteraruin D sexta, aHiio.1104.
nnlli secundus in orbe. Hugo dc Sanclo Yictore claret Parisiis, natione
Pelrus Celiensis abbas lib. vn, epist. 19. Almanus de Saxonia, doclor magnus qui alter Au-
Curiosilas an sludii assiduitas le urgent, vilis- gustinus dicebatur suo teropore.
simi homiuis herbas el corlices insipidos mendi- Joannes Triihemius de Scripioribus ecclesiasiicis.
care, cum sedeas ad mensas dhitis Augustini, Hugo, presbyter et nionachus S.Vicloris Parisien-
benigni Gregorii, pecuniosi Hieronymi, gloriosi sis, ordinis caiionicorum regularium Augustini, et
Ambrosii, Bedae omnium moneiaruiii nummosi, abbas ut ferunt ibidem, llatione Saxo, vir in divi-
profundissimi lanquam maris magni Ililarii, suavls- nis Scripturis eruditissimus, et in sseculari philoso-
simi eloquii Qrigenis, et aliorum innumerabilium, phia nulli ptiscorum inferior, qui velut alter Au-
quorum uec micas"sub mensa dignus sum colligere. gustinus doctor celeberrimus suo tempore est ha-
Si nova placent, ecce magistri Hugonis, ecce sancti bitus, ingenio subtilis, et ornalus eloquio, nec mi-
Bernardi scripta, in quibus nec rosae nec lilia de- nus conversatione quam erudilione venerandus.
sunt. Seripsit multa et peneinfmita opuscula, de quibus
Jacobus de Vilriaco cardinalis lib. n EisU Occidentulis ad manus nostras pauca liucusquc pervenerunt.
cap. 24. Summa senteiitiarum suarum, lib. I,
Inter canonicos Sancli Yictoris, nominalissimus Be anima Christi, lib. i
et pracipuus exstitit cilharisla Domlni, oi-gaiiuin De Sacrameniis, lib. xn. -_Ln.ui.niprofeclo ct ts>
'
ct-xvu HUGO DE S. YICIORE. ci.xvin
Didascalion, lib. vi. Omnimn expectendorum pri. S. De nalura animaliiini, lib. 1. Leo fortissimus be-
I)e arrha animae, lib. i. Loquar secrele animre. stiarum.
De modo orandi, lib. l. Qu^ sludio et quo atfe. De conlemplalione.lih. i. Spiritalis domini, etc.
De laude charitalis, lib. i. Tam multos jam tauda. Epistolarum ad diversos, lih. i.
De inslitutione novitiorum, lib. 1. Quia fratres Sermones etiara coraposuii plures, et alios diver-
largiente Do. sos variosque tractatus. Claruil sub Henrico impe-
In regulam S. Augustini, lib. i. Hwc prmcepla ratore quinto, anno Domini 1150.
"
qum. Paulus Langius Cygnmus monachus Bazawiensis in
De myslica arca Noe, lib. v. Cum sederem ali- chronico Citizensi.
quando in con. Eodem lempore Hugo de SaneloYictore, natione
In Ecclesiasten homil. XVI, lib. i. Qum ae nbro Saxo, Parisiis claruit, qui ob eximiam erudif.one._i
Salomo. et Scripturaruni doclrinam alter Auguslinus aevosuo
In Cantica canlicorum, lib. i. In priiicipio la- tempore est habitus. Et post pauca : Tandem post
boris. uberes Scriplurarum labores in Domino vhani
In Threnos Jeremiae, lib. i. Quomo.lo sedet, elc, finivit, cum ejusmodi tumulatus epilaphio :
quantum ad. Condilur hoc tumulo doclor celeberrimus Hugo;
In Hierarchias Dionysii, lib. xiv. Judiei signa
Quem brevis eximium continet urna virum.
qumrunt. Dogmate prwcipuus, nntliqiie secundus in orbe.
De laude Palrnm, lib. i. Claruit iugenio.moribus, ore, slylo.
De perpelua virginilate S. Mariae, lib. i.
Super Magnilicat, lib. i. Sixlus Scnensis de Scripluris et scriptoribus divinis
Snper Tola pulchra es, lib, i. ulriusque Tesiamenli.
De amore Sponsi el Sponsae, lib. i. Hugo Yictorinus seu de Sancto Victore, natione
De medicina animae, lib. i. IJomo microcosmos id Saxo,canonicusAiigiistiiiianiinsfUuti, abbascoenobii
est. B. Vicloris Parisiorum, vir divinarum el humana-
De meditatione, lib. i. Meditatio est frequens. rura litteraruni exquisita eruditione clariss_mus, et
De Inearnatibne Verbi, lib. i. Quidam fuerunt Auguslini doclrina. ac phraseos usque adeo aeniula-
qui. tor, ul Augusthii lingua erudiloruin sui temporis
De sapienlia Christi, lib. i. Quwrilis de anitna. adagio dictus sit. Collegit hic ex. lectione veierum
De vanitate mundi, lib. i. 0 munde immunde, Palrum, et praecipue Augusliniin universum divinae
etc. Bcriplurae corpus magnum opusculorum nuraerum,
De subslanlia dilectionis, lib. i. etc. Claruil sub Henrico imperalore V, anno Do-
De seplem donis Spivitus sancti, lib. i. mini 1130.
De disciplina, lib. i. Papirius Massonus Annalium Francorum lib. m, in
In qujnque libros Moysi, lib. i. Ludovico Crasso.
De mysteriis Ecclesiae, lib. i. Hugo Gilduinum Victoris monaslerio ab se exae-
De spiritu et aniina, lib. i. Quia diclum est dificnto pi'_e!iciendum curarat; unde brevi Hugo,
mihi. Arianius, aliique cxcellenles . theologi
- De oratione dominica, lib. u. Septem sunt peiitio C Richarrius, quorum iinmorialis sit gloria neeesse
prodiere,
nes. est.
De confessione, lib. !. Solus soliludinem, elc. Baronius Annalium t. X, anno 1140.
ln EMChielem prophetam, lib. 1. Eodcm quoque, sicul pietate, ita etdoctrina prae-
Epiloma philosophhe, lib. i. slantior, ex hac vila niigral Hugoj de Sanclo Yi-
ln quosdam psalraos, lib. i. ctore celeberrimus doclor, cujus superius mentio
De .nupliis ef concnpiscentia, lib. i. facta esi.
De natura Dei simplici, lib. i. Gabriel Pennolus lib. n, cap. 35, his verbis.
De triplici voluntale in Christo, lib. i. Quwris de Tcrlius ibi reconditur bealus Hugo, natione Saxo,
voluntate. sed a loco professionis de Sancto Victore nuncupa-
De polestale et voltintate Dei, lib. i.- Quwritis de tus, religione, ac doctrina toti orbi nolissimus,
potestate. quem non est dubiuni inter beatos esse uumcran-
De sacra Scripturaj lib. n. Leclorem divinarum dum, ciim de illo scribaut Yinceutius et ex illo*di-
Scriplurarum. vus Aiitoninus, litulo 18.
HUGONIS DE S. VICTORE

CANONICI REGULARIS S. VICTORIS PARISIENSIS


OPERUM PARS PRIMA. EXEGETICA

I.

DI SCRIPTURIS -BT SCEIPTORIBUS SACKIS

PR^JVOTATIUNCULiE _
QTJAlltJM H_3_C SUNT CAPITDLA.

G>.r. I. —Qua; Scriptum divinitalis nomine singulariler appeilar-i debeanL


tkp. II. — Quod divina Scriplura ab aliis distinguilur in materia et modo tractandL
CAP.III. — De triplici intelligentia sacrm Scripturw.
£IAP.IV. — Non omnia in divino eloguio xomperta, sed quwdam dunlaxdt ad lianc triplicem interprelationent
esse adigenda.
CA.P.Y. — Quod sit nccessaria inierpretatio lilleraiis el hislorica.
CAP. VI. — De ordine, aumero el aucloiilaie librorum sacrm Scriplum.
CAP.YII. — De sacrorum libroruni scriptoribus.
€AP. VIII. — De Bibliothecm Veteris Teslamenti reparatione.
CAP.IX. — De diversh Scriplurm sacrm translalionibus,
CAP. X. — De scriptoribus Novi Testamenti.
CAP.XI. — De -Scripturis apocryphis.
CAP.XII. — De BibliolhecwJnlerpreiatione et variis iibrormn nominibns.
CAP.XIII. — De fruclu divinm leclionis.
€AP. XIV. — Quem fructum sacraScripluru ex aiiis capiat; el quid alhs prwstet ; et de sex circumsianiiis
ouibus res signifwatw discernunlur mystice; et primum cle tribus quw sunl res, persona,numeri.
CAr. XV. — De numeris sacrw Scriplurw novem modis significantibus.
CAP.XYI. — De tribus aliis circumstantiis, videlicet locis, lemporibus, el gesiis sacrte Scripturce.
CAP. XYU. — De maleria sacrw Scriplurm.
CAP.XVIII. — De difficultatibus sacrm Scriplurm, pmserumm historm.

CAP. I. — Quw Scriplurm, elc. til jam pr&missum A philosophi, in qisa quasi roembra quacdam virtulum
est. de corpore bonitatis Iruncala pinxerunl', sed mem-
Leclorem divinarum Scripturarum priraum eru- bra virtutum viva esse «on possunt sine corpore
dire oportet, ut sciat ijuse Scriplurse divinifatls no- charilalis Dei. Omnes virtutes unum corpus faciunt;
mine singulariter dignse sunt honorari. _Nam qui- cujus corporis caput eharilas est. Nec possunl vi--
dam per Spiritum hujus mundi locuti multa scri- vere membra corporis nisi sensiflcenlur a capile,
pserunl. Legimus carmina poetarum, in quibus Scriplura. igitur illae, in .quibus verilas"sine conta-
cum ddectatione nonnulla etiam utililas est; sicut gione erroiis non percipitur, neque ad verara Dei
ait quidani. cognitionem sive dilectionem anima reparatur :
Aul prodesse rohmt, aut deleciare poetm. nequaquam divinitalis nomine censeri dignae sunt.
HoRATrus,ArUpoet., 555. Sola aiitem illa Scriplura jure divina appellatur,
Logica, mathematlca etphysica,veritatem quam- quse per Spiritu.m Dei aspirata est, et per cos qui
dam docent, sed ad illaro veritatem non perlingunt Spiritu Dei loculi sunt, administralaj hominein di-
in qila salus anima. est,- sine qua fruslra estquid- vinura facit, ad similitudinem Dei illum reformans,
quid esl. Ethicam quoque scripscrunt gentilium instruendo ad cognitionem, el exhortando ad di-
PATROL. CLXX V. i
51 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. ~ EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 12
lcctionem ipsius. In qua quidquid docetur, veritas ; «t quium proprietaiem quamdam ab aKis Scripluris
quidquid prajcipilur, bonitas; quidquid promittitui' differenlem, quod in eo primuni per verba quse re-
felicitas est. Nara Deus veritas est sine fallacia, bo- citantur, de rebus quibusdam agilur, quoe rursuni
niias sine malitia, felicilas sinc miseria. Si vis igi- res vice verborum ad signilicalionem aliarum re-
tur divinam Scripturam ab aliis, quse hoc nomen rum proponunlur. Historia dicilur a verbo grseco
non merentur, recta consideratione distinguere, Uopka, hisloreo, quod est video et narro. Propterea
materiam ipsam circa quam et in qua versatur quod apud veteres nulli licebal scribere res gestas,
ejus traclalio, diligenler considera, quoniam noti- nisi a sevisas, ue falsitas admisceretur veritati
tiarerum ad apertionem verborum facit. Facilius peccatoscriptoris, plus, aulminus, aut aliter dicen-
quippe intelliges quod dicitur; si bene notum fue- tis. Secundum hoc proprie el districte dicitur histo-
rit, unde dicalur (1). ria; sed solet largius accipi, ut dicatur historia
CAP. II. — Quod diviua Scriptura ab aliis disiingui- sensus qui primo loco ex significatione verborum
tur in maleria et modo tractandi. habetur ad res. Secunda expositio esl allegorica. Est
Duo sunt opera Dei, quibus consumniantur om- aiitcm allegoria, cum per id quod ex lillera signi-
nia quse facla sunt. Primuni est opus conditionis, ficalum proponilur, aliud aliquid sive in pra.terilo
quo facla sunl quse non eranl: secundum est opus ^sive in prsesenti sive in futuro factum significafur.
restaurationis, quo reparala sunt quse perierant. Dicitur allegoria quasi alicniloquium, quia aliuc!di-
•Opus conditionis est creatio mundi cum omnibus eilur et aliud signiilcalur, quse subdividiiur in
elementis suis. Opus restaurationis est incarnatio simplicem allegoriam et anagogen. Et est sim-
Yerbi cum omniitus sacramenlis suis; sive quse plex allegoria, eum per visibile facium aliud invi-.
ante incarnationem prsecesserunt ab iiiiiio sseeuli, sibile factum signilicatur. Anagoge, icl est sursum
sive quae post subsequentur usque adfineni mundi. ductio, cum per visibile invisibile factuni declara-
Prima igilur opera ad servitutcm facta suut, ut lur. _Hujus triplicis intelligenti._e unum ponatur
liomini, per juslitiam stanti, subessenl. Secunda vero exemplum. Erat vir in terra Ilus, nomine 3ob,
adsalutem,uthoniinem, per culpam jacentem, eri- qui piiusdivesad tantam devenit miscriam, quod
gerent: idcirco majora hsec. Propterea illa quasi sedens in sterquilinio etiam saniem corporis sui
modicum quid et exiguum virlutis diviiise indieium, testa radebat. Sensus bistoriaj palet. Yeniamus ad
brevi tempore, id esl sexlantum diebus,"perfecta allegori.ini, ut per res a voeibus significalas, alias
sunt. Hsec vero, quasi excellentia ad comparationem res siguificari consideremus el per factum aliud fa-
priorum, et majorem virtulis effectum babentia, u cluin. Job itaque, qui interprelatur dolens, Christum
non nisi sex setalibus consummari possunt. In his signiflcat, qui prius in divitiis glorise Patris eidem
itaque materiani divinarum Scriplurarum considera, coa^qualis, condesceudit nostrse niiseriae, el sedit
utetin illode quo traelant, et illomodo quo traclant, liumiliatus in sterquilinio hujus raundi, omnibus
lioc est in materia et niodo ab aliis eas Scripturis nostris defectibus, pr_8ter peccalum, communicans.
distinguere possis. Aliarum enim Scripturarum Quid eliani per hoc factum, faciendum, idesldi-
omnium maleria est in operibus eonditionis, divi- gnum fleri signiiicelur, inquiramus. Job queinlibet
narum Scripluraruni maleria in operibus restau- justum vel animam poeiiitenlem potest significare,
rationis conslat. Hsec igilur est prima discretio in quae componitin memoria sua sterquilinium ex om-
eo de quo tractant. Item alise scripturse si quam ve- nibus pcccalis quajfecit, etnon ad horam, sed per-
ritalem docent, pon sine conlagione errorisest, si se.eranter super hoc sedendo ct meditando ilere
quam bonitalem commendare videntur,, vel malitiai non cessat. Et hsec facta ad litleram, quse reprsesen-
mixta est, ut non sit pura, vel sine cognilioiie et lanl hujusmodi spiritualia, sacramenta dicuntur (5).
dilectione Dei est, ut non sit perfecta. Propterea
sicut id quod in eis divinum dici pulatur, legen- CAr. 1Y. — Non omnia in divinb eloquio comperta,
sed quwdam duntaxat ad diclam triplicem inter^
tisj animum per adjunclam falsrtatem ad terrena D pretalionem csse adigenda.
prsecipilat, ita quoque quod in Scriptura sacra
lerrenum esse videtur, per veram Creatoris agni- Sane non omnia, quse in divino reperiuntur elo-
tionem, quaein hisomnibus commendatur, ad di- quio, ad hanc triplicem torquenda sunt interpreta-
vina et coelestia cogitanda et amanda exaltat (2). tionem, ut singula hisloriam, allegoriam el tropolo-
CAP. IU. — De triplici intelligeiiiia sacrw Scripturm. giam simul conlinere credanlur. Quod et si in mul-
Secundum triplicem intelligentiam exponitur _sa- tis congrue assignari possit; ubique tamen obser-
crum eloquium. Prima expositio est historica, in vare, aut difficileest, aut impossibile. Sicut enim
qua consideratur prima verborum significalio ad in cithara et hujusmodi organis musicls, non qui-
res ipsas de quibus agitur. Ilabet cnim sacrum elo- dem oninia quse tanguntur canorum aliquid reso-
(i) Yide amplius Dried. lib. i, cap. 1. DeEccle- i. et 13.
siasticis scripturis, el Dogmatlbus : atque cecoiio- (3) Circa oivinse Scriptura; expositionum genera,
mia Bibliorum lib. i, tab. S. vide qu2e uberius et abundanlius colligit F, Sixtus
(2) Plui-es sacrse Scriplurse ab aliis seripturk di- in sua Biblia lib. m, Bibliorum
i part., propeinitium; et
slinctiones non speriienda adnolat Georg. Ederus Georg. Ederus in suis OEconoiniis, lib. I,
ia suis GEeouomiis BiMiorum, lib. i, tab. 12,15, tab. 05, 66, 67, 68, 69, 70 et 71.
SE DE SCRIPTURIS ET SCRIPTORIBUS SACRIS. (4
nant, sed tantuni chordse, caetera tamen in lotn ci - Ai gcnlise signa sint, quomodo signa tibi esse pos-
iharse corpore ideo facta sunl «l essel ubi connccle- sunt, quse necdum tibi significata sunt? Noli erga
renlur et quo lenderenlur illa qnae ad cantileiia. saltum faccrc, ne in prsecipilisim incidas. Ille re-
snavitatem modulaturus esl artifex ; ila in diyinis ctissime incedil, qui incedil ordinale. Primuin igi-
eloquiis qusedam posila sunt, quae .antum spiritua- tur illarum rerum quas tibi sacrum eloquium pvo-
liler inlelligi volunt; qusedam vero morum gravi- ponit, ad mysticain significatioiiem stude legendo
lati deserviunt; quiedam etiam secundum simpli- comparare notitiam, ut ex iis speeie cognilis, post -
cem historise sensum dicta sunt : nonnulla vero, modum niedilando colligas quod vel ad lidei sedifi-
quse secundum historiam ct allegoriara et tropolo- caiionem, vcl ad inslruciionem bonorum niorum per
giam convenienter exponi possunt (l). siinililudinem adducas. Sed non omnia, inquiunt,
CAP.V. •—Quod sit necessaria interpretatioiitlerulis secundum lilteram lcgi possunt, vel convenienter
-et hhlorica (S). intelligi. Cura enim propheta dicat fluvium igneum
Cum igitur mystica intelligentia non nisi ex iis ile subthrone Dei egredientem se vidisse,et qune-
quse prirao loco lifiera proponil colligatur; miror dam pennala et oeulata animalia in circuitu volantia
quafionlequidamallegoriarum sedoctoresjaotil^aul, et clamantia contesletur(Dan.wt; Ezech. l), et mulfa
^
qui ipsam adhuc pr.inam litterae sigiiilicalionem in hunc modum similia, non dubium esl quin ex iis,
ignorant. N-os inquiunt, Seripturam legimus, sed quse sacrum eloquium narrat, qusedam secunduin
non legimuslitteVaiii. Non curamus de littera ; sed Utteraro convenienter accipiaiilur, qusedam vero per
allegoriam docemus. Quoinodo ergo Scripturam le- figuram tanlum dicta intelligantur. Sic igitnr h_ce
gilis, et lilteram non legitis ? Si cnim littcra tollitur, dicunt, quasi nos existimemus onmia quse per lil-
Scriptura quid est? Nas, inquiunt, Iitterain legi- ieram dicuntur, sic jonmino actipienda, nec aliurt
nius, sed non secundum lilteram. Allegoriam enim intelligendum exdis qusedicunlur; quod quid esiper
leglmus, et exponimus litteram non secundum lit- litteram non dicitur, sed pcr id quodlittera dicii,
teram, sedsecundum allegoriam. Quidergo esllit- significatur. Nam in eo etiam quod figurative d»-
teraro exponere, nisi id quod significat litlera de- ctiim accipitur, litlera suani significationem habera
monstrare? Sed liltera, inquiunl, aliud significat non ncgatur, quia cu.ni id quod dieitur, non sic, ui
secundum historiam, aliud secundum allegoriam. dicilur, inlelligendum esse asserimus, idipsmn ali-
L.eoquippe secundum historiain bestiam significat, quo modo dicfum esse affirroamus. Dicitur igitur
secundum allegoriara Clnislum signiflcat: ergo vox aliquid ct significalura litlera, tunc etiam quando
ista, leo,-ChrisHim signilicat. Ego igitur inierrogo r id quod dicitur, sion ila intelligitur ut dicitur, sed
i_ qui hoc probas quare leo Christum significet. aliud qood per id dictum significalur. Sic igitur cm-
B_<.spoiidesforfassis, qualiter responderi solet in nino aliquid dicitur et significatur a litlera, et intel-
ejusmodi, prp convenenlia .similitudinis ad signifl- ligendum csl illud primum quod significatur a lit-
cationem propositae : quia leo apeitis oculis dor- tera, utquidper illud significelur, poslea inteUi-
init, vel aliud tale aliquid : igilur leo Christum si- gatur. Ad hunc modum lectorem admoniluni esse
gnilicat, quia aperlis oculis dormit. -Sie «nini di- v-olumus, ne forte hsec prima doctrina. rudimenta
xisli tu, quod leo, dictio ista, Christum significat, despiciat. Neque contemnendam putet harum reruni
quia apertis oculis donnit. Aut igitur sentcnuam noliliam, quas nobis sacra Seripfura per primam
lolle quam proposuisli, aut mufa causam quani lilterse significationcm pioponit, quia ipsse sunt quas
subjunxisli. Aul enim falsa est sententia, qua dixisti Spiiitus sanctus carnalibus sensibus, el nonnisi pei
quod dicfio ista, leo, Chrislum significat, aut incon- visibilia invisibilia capere valenlibus, qwasi qua^daii'
reniens causa cpiam subjunxisti, qnod ideo lco simulacra mystieorum intelleciuum depinxit, e>"
Christum siguificat, quia aperlis oculis dormit. Non persimililudines proposilas, corum quaj spirituali-
cnim dictio aperlis oculis dormit, sed animal ipsum ter intelligenda sunt, claram dcmonstralionem figu-
quod dielio signiflcat. Intellige igitur quod cum leo D ravit. Quod si, ut isti dicunt, a littera slatiin ad id
Christum significare dicit, non nomen animalis, sed quod spiritualiter inteiligeiidum esl, [ransilienduni
animal ipsum signiflcaiur. Hoc enim est quod, ut Toret, frustra a^Spiritu sancto figurae ct simi itudincs
dicitur, apertis oculis dormit, secundum quod ali- rerum quibus animus ad spiritualia cnidiretur, in
qua similitudine illum flgurat, qui in somno mortis sacro eloquio interpositse fuissent. Teste namquc
susceptse dorinivlt humanitate, sed oculos habuit Apostolo, quod carnaleest, prius est, deinde quod
apertos vigilans diviniiate. Noli itaque de inlelligen 1 spirituale (ICor.xv).EtipsaDei sapientia, nisi priu.
lia Scripturarum gloriari, quandiu Iitteram ignoras. corporaliter cognita fuissel, nunquam Iippientis
Lillftram auteni ignorare est ignorare quid littera mentis acies ad illam spiritualiter contemplandam
significel, et qnid' signifieelur a littera. Nam quod iiluminari potuisset. Noli igitur in verbo Dei despi-
significatur a primo, tertinm significat. Cum igitur cere huanilitatem, quia per humilitatem, illuminaris
res illse quas liitera significat, spiritualis inlelli- ad divinitatem. Quasi lutum tibi videtur totum hoe
{&)Idem fere adnotat D. Georg. Ederus, insuis Tit. De usu, et utilitate historicse ac mysticse expo-
OEconomiis Bibliorum, lib. 1, lab. 72. sitionis.
(5) Yide Bibliotliecam sanclam, lib. m, 1 part.
«5 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IR S. SCRIPTURAM. f*J
qnod verbum Deiforis habet, et ideo forte pedibus .A aliorum doctorum, quse infinita sunt. Hsec tamen
conculcas, quia lutum est,et contemnis quod cor- scripla Palrum in lextu divinarum Seripturaruni
poraliter et visibiliter gestum littera narrat. Sed non compulantor, quemadmodum ia Yelcri Testa-
audi: luto isto quod pedibus tuis conculcatur, cseci mento, ut dixir.ius, quidam libri sunt qui non sc.i-
oculus ad videndumfilluminatiir (Joan. ix) Lege ergo buntur in canone, et tamen leguntur, ut Sapienfia
Scripluram, ctdisce priroum diligenter quse corpo- Salomonis et cseteri. Textus igitur diviuarum Seri-
raliter narrat. Si enira formam horum secundum pt-irarum, quasi totum co.pus principaliler triginfa
seriem narrationis propositse studiose animo im- libris continelur. Ilorum viginti duo in Veteri, octo
presseris, quasi ex favo quodam postmodum me- Yero in Novo Testamento (sicut supra monstralum
diiando spiritualis intelligenlise dulcedinem fuges. est) comprehenduniur. Cseteraveroscripla quasi ad-
CAP. VI.— Deordine, nv.meroel auctorilale librornm juncta sunt, et ex his praecedentibus mananlia. In
sacrw Scriplurm. liis autem ordinibus, maxime ulriusque Testamenti,
Omnis divina Scriptura in duobus Testamentis apparet convenientia : quia sicut posl legem pro-
continelur (8), Veteri videlicet ct Novo. Ulrumque phetse, et posl prophetas agiographi, ita posl Evan-
Testamenlum tribus ordinibus distinguitur : Veius gelium apostoli, et post apostolos doctores ordine
Testamentum continet legem, prophetas, agiogra- B successerunt. El mira quadam divinse dispensalio-
phos. Novum autem Evangelium, apostolos, patres. nis ralione aclum cst, ut, cum in singulis Scriptu-
Primus ordo Veleris Testamenli, id est lex, quam ris plena et perfccta veritas consistat, nulla taincn
Hebrsei thorath nominant, penlateuchon habel, id superfiua sit (6-8).
est quinque libros Moysi. In lioc ordine prirous est CAP. YII. — De sacrorum librorum scriplori-
Bercsith, qui est Genesis. Secundus Ilellesmoth, qui bus (9).
est Exodus. Tertius Vagethra, qui est Leviticus. Quinque libros legis Moyses scripsit, Libri Josue
Quartus Vagedaber, qui est Numeri. Quintus El- idem Josue cujus noniine inscribilur, auctor fuisse
leaddaberim, qui cst Deuteronomius. Seeundus creditur. Librum Judicum a Samuele editum fuisse
ordo est proplietarum, hic continet octo volumina. credunl. Primam parlem libri Samuelis ipse Samuel
Primum esl Bennum, id est filius Nun, qui el Jo- scripsit : sequenlia vero usque ad calcem, David»
sue et Jesus, el Jesus Nave nuncupalur. Sccundum Malachim Jeremias primum in volumen unum col-
cst Sothim , qui est liber Judicum. Tertium est Sa- legit; nam anieasparsus eratper singulorum regum
muel, qui est primus et secundus Regum. Quarium historias. Isaias} Jeremias , Ezechiel, singuli suos.
Blalaehim, qui est tertius et quartus Regum. Quin- n libros fecerunt, qui inscripti sunt nominibus eorum.
tum est Esaias. Sextum Jeremias, Septinmni Eze- Liber eliam duodecim prophelarum auctorum suo-
chiel. Octavum Thereasra qui est duodecim prophe- rum norainibus prsenotalur, quorum nomina sunt.
tarum. Deinde tertius ordo novem habet libros. Osee, Joel, Amos, Abdias, Jor.as, Micheas, Nabuin,
Primus est Job. Secundus David. TertiusMaSloth, Habacuc, Sophonias, Aggeus, Zacharias el Mala-
quod grsece Parabolse, laline Proverbia sonat, .kle- chias; qui prop!ei'ea minores dicuntur, quia sermc-
licet Salomonis. Quarlus Coelelh, qui est Ecclesia- nes eorum breves sunt, unde et uno volumine com-
sles. Quintus Sirasirira, id est Cantica canticorum. prehenduntur. Isaias autem et Jeremias et Ezechiel
Sextus Daniel. Seplimus Dabreiamin, quiestParali- et Daniel, hi qualuor majores sunt singulis suis vo-
pomenon. Octavus Esdras. Nonus Esther. Omnes luminibus distincti. Librum Job, alii Moysen, alii
ergo fiunt numero viginti duo. Sunt praeterca alii unum ex prophetis, nonnulli ipsum Job scripsisse
quidam libri, ut Sapientia Salomonis, liber Jesu fi- credunt. Librum psalmorum David edidit. Esdras
lii Sirach, et liber Judilh, et Tobias, et libri Macha- autem postea psalmos ita ut nunc sunt ordinavit, et
Bssoruro, qui legunlur quideni, sed non scribunfur litulos addidit. Parabolas autem et Ecclcsiastem, et
in eanone. llis viginti duobus libris Yeteris Testa- Cantiea canticorum Salomon composuit. Daniel sui
menti, octo libri Novi Testamenti junguntur. In ]E) "
libri auctor fuit. Liber Esdras auctoris sui tilulo prae-
primo ordine Novi Testamenii sunt quatuor Evan- notalur, in cujus tectu ejusdem Esdrse Neemiseque
gelia : Malthsei, Marci, Lucse et Joannis. In secundo sermones pariter continentur. Librum Eslher Esdras
similiter sunl quatuor : Actus videlicet apostolorum, creditur conseripsisse. Liher Sapientise apud He-
Epistolse Pauli numero qualuordecim sub uno volu- brseos nusquam est: unde et ipse titulus graeeam
mine contextse. Canonica. Epistolse, Apocalypsis. Ih magis eloquentiam redolet. Hunc quidam Judsei Phi-
tertio ordine primura locum. habent decretalia, quos lonis esse affirmanf. Librum Ecclesiasticum certis-
canonicos, id est regulares appellamus. Deinde san- sime filius Sirach Ilierosolyniita nepos Jesu sacer-
ctorum Patrum scripta, id est, Hieronymi, Augu- dotis magni, cujus meminit Zacharias, composuit.
stini, Ambrosii, Gregorii, Isidori, Origenis, Bedse el Hic apud Hebrseos reperitur : sed inter apoeryphos

{6-8) De his copiosius habes"apud F. Sixtum in sua Aureolum in sno Compendio.


Bibliotheca,lib. xi, part. i, quasi per totum. Et apud (9) Dehocsingularitervide F. Sixtum in sua Bi-
Georgium Ederum in OEconomiis Bibliorum, lib. i, bliolheca, lib. xi, part. i, qui doclissime sacrorum li-
tab. 17 usque ad 47; et apud D. Michaelem de Me- brorum scriptores exponere videtur.
dieina, in suis Commenlariis; sicque apud Petrum
{. DE SCRIPTURIS ET SCRIPTORIBUS SACKIS. 4S
habetur. Judith vero et Tobias, el libri Macbaboao- lA Cujus translatio, quia hebiaiese veritati concordare
rum, quoruin ut testatur Kieronymus, secundus li- magis proliata est, idcirco Ecclesia Christi per
ber magis grsecus esseprobatur, quibus aueloribus iiniversamlatinitatemprsecseleris omnibus transia-
scripti sunt minlme constat. lionibus, quas viliosa interpreialio, sive prima de
CAP. YIII. — De bibliotlwcm Veteris Testamenti re- hebrseo in graeeum, sive secunda de grseco iu lati-
paratione. imm facta, corruperat, hanc solam legendam et in
Biblio.Iiecaiii Yeteris Teslamenli Esdras scriba, auctoritate habendam conslituit. Usu autem pravo
post incensam legem a Chaldseis, dum Judseiingressi [primo] invalescenle, qui nonnunquani solita ina-
sunt Jerusalem divino afflatusspiritu, reparavil(lO); gfis quam vera appetit, factum est, ut diversas
cunctaque legis ac proplietarum vblumina, quajfue- diversis sequentibus translationes ita landem om-
rant a gentilibus corrupta, correxit; totumque Ye- nia confusa sint, nt pene nunc cui tribuendum sit,
tus Teslamentuni in viginli duos libros consti- ignoretur.
tuit, ut totlibriessentin lege, quot habebantur et CAP.X. —Be scriptoribus Novi Testamenti.
litierse. Plures Evangelia scripserunt, sed quidam sine
CAP. IX. — De diversis Scriplurm sacrw transla- Spirilu sancto magis conali sunt ordinare narratio-
tionibus. *"nem,
quam historise texere veritateni. Unde sancti
Scripturam Yeleris Teslamenti prius in hebraiea Patres, per Spirilum sanctum docti, quatuor tan-
iingua editam constat (10 *). Poslea Ptoloroseus lura in auctoritatem receperunt Evangelia, id est,f
qui Philadelphus cognominalus est, et secundus Mallhsei, Marci, Lucse, Joannis, ad similitudinem
post Alexandruni Magnuin regem -Egyjiti pbtinuit, quatuorlluminum paradisi, et quatuor vectium arcse,
per septuaginta interpretes, quos ab Eleazaro pon- el quatuor auinialium in Ezechiele(Ezeeh. i). Primus
iifiee acceperat, bibliothecam Yeteris Testamenti in Mattha.us Evangelium suum scripsit hebraice. Se-
grsecam linguam ex bebrsea inlerprelari fecit. Et, ut cundus Marcus, grsece scripsit. Tertius Lncas, inter
aiuntquidam, nepossetdecipi abeis falsilate transla- omnes Evangelislas grseci sermonis erudilissimus,
tlonis, divisiteos, nt singuli in singulis cellis separati Evangclium suum scripsit, Theophilo archiepiscopo,
essent.Illiveroitaomniaper Spiritum sanctuminter- ad quem eliam Aetus apostolorum scripsit. Quartus
pretali sunt, ut nihil in uniuscodiceinventunlesset, et ullimus Joannes Evangelium suum scripsit. Pau-
quod in allerius similiter non inveniretur. Propter Ius quatuordecim scripsit epislolas. Canonicse epi-
quodunaesteoruminterpretatio.SedHieronymus(Il) slolae septem sunt, una Jacobi : duse Petri, tres
dicit, huic rei non esse adhibendam fidem. Posl P ( Joannis, una "Judse. Apocalypsim scripsit Joannes
ascensionem vero Domini, prsedicantibus apostolis apostolus in Pathmo insula (12).
Evangelium, hsec eadem translafio in gentibus re- CAP.XI. — De scriplis apocryphis.
perta est, et secundum hanc ab Ecclesiis Christi III sunt scriptores sacrorum librorura.tpii pcr
primum sacrse Scripturse legi coeperunt. Postea Spiritum sanctum loquenles,- ad eruditionem no-
sero, quia eidem translationi qusedam deesse pro- stsam prsecepta vive.ndi regulamque conscripsc-
bata sunt, quae in hebraica veritate tam ipsius runt. Prseter lisec, alia .voluraina apocrj7pha no-
Christi qiiam apostolorum praedicantiuni auctoritas minantur; apocrypha autem dicta, id est abscon--
conlineri promulgaverat, conali sunt et alii sacram dita et secreta, quia in] dubium veniunt. Est enim
Scripturam de liebraiea lingua in grsecum trans- eorum origo oeculta,- nec patel sanctis -Palribus a
ferre sermonem. Secundam igitur et tertiam et quibus edila sint. In quibus elsi aliqua veritas, ta-
quarfam translationeni fecerunlAquila, Symmachus, nien, propter multa falsa, nulla est in eis canonica
Theodolion. Quorum primus videlicel Aquila, Ju- auctoritas : quod recte non judicatur esse eorum
dseus; Symmachus vero et Theodotion Hebionitse quibus ascribuhtur : nam multa sub nominibus
Iiserelici fuerunt; Obtinuit tanien usus,ut '
post prophetarum, et recentiora -Sub nominibus aposto-
Stpluaginta interpretes Ecclesiae grajcorumeorum 0] lorum ab hsereticis profcruntur; quse omnia sub
reciperent exemplaria et legerent. Post hsec acces- noinine apocrypliorum a divina auctoritate per exa-
sit quinta, quse Yulgaris dicitur; quse quodam tem- minationem remola suht (15).
pore in Jericho reperta est. Sed quis auctor ejus CAP. XII.— De bibliothecm interpretalione, et tariis
fueril, usque hodie ignoratur. Sexiam elseptimam librorum nominibus (ik).
Origenes fecit, cujus eodices Eusebius et Pam- Bibliotheca a grseco nomen accepit, eo quod ibi
philus vulgaverunt,Octavo-loco Hieronymus acces- libri recondantur.^Nam biblion librorum, iheca re-
sit, non jam de hebfseo in grsecum sicut priores, positio'interpretatur. Codexniultorunilibrorum est,
sed de hebr_eo_in latinum transferens sermonem. liber uuius voluminis, et diclus codex per tran-
(10) De hoc nieminit Bibl. sancta, lib. xi, pait.. i Bibliot. lib. xi, par. i, tit. de Scripturiset scriptoii-
tit. Esdrselibri duo. bus Novi Testamentl.
(10 *) Circa hanc materiam niu.ta colllgit F. (15; De scriptis apoeryphis vide quae ad unguem
Sixtus in_n par. suse Biblio. lib. vni, ulii de fwns- colligil idem F. Sixtus in sua Bibl. lib. xi, par. i, lit.
lationibus sacrse Scripturse loquitur. de Scripturis apocryphis; et D. Georg. Ederus in suis
(11) In Prol.og. Bibliorum. QEconojniis Bibliorum, lib. i, tab. 44.
(12) Quainplura o*isserit de hoc F, Sixlus in sua (li) De his videlsidorum Hisp. lib. v Etymol,
10 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — __.XEG-.TICA.— I. IN S. SCRIPTDRAM. W
slatlonem a caudicibus arborum sive vitium, quasi ._ solam historiam texuerunt vel texere videnttir, inter
caudex quod in se multiludiuem librorum quasi Prophetas connumerantur.
ramorum coufineat. Volumen dicitur a Tolvendo. Quseriltir etiam, cur novem tantum dicaniur agio-
Liber est Interior cortex arboris, in quo antiqui, graphi, id est sancti scriptores, eum hoc nomen
anle usum membranse, solebant scribere, unde scri- conveniat omnibus sacrse Scripturse auctoribus?
pfores librarios vocabant, Inde dictusest liber volu- Ad quod respondendum, quia quod nullani habet
inen. Tractatus est unius rei multiplex expositio. specialem proprietalem qua distinguatur a cseferis,
Testamentum dicilur sacra Scriptura, huinana con- coramune nomen quasi proprium olitinet, non ox
sucltidine dante occaslonem : antiquilus enim qui prserogativa, sed potius quasi ex quadam indignl-
carebant liberis adoptabant sibi fllios, et cum con - tate respectu aliorum; sicut in novem "ordinibus
stiluebant illos haeredes, vocahant testes et scribe- angelorum minimus simplicite.r obtinet commuiie
bant chirographum, non erat tamen ita ratum quin nomen, et quserenti quis sil, respondelur : angelus"
posset mutari, nisi morluo testatore. Siniiliter Deus est, cum etiam principalus et potestates angeli sint,
unum solum Filium habens ex nalura, mufios vo- Apocryphus, id est dubius et absconditus liber duo-
luit adoptare ex gralia. Et piTmilus unum elegit bns modis dicitur : vel quia auctor ejus incertus,
Abraham; cui praecepit exire de cognatione sua, el vel quia communi assensu fidelis synagogaj vel ec-
promisil terram Palsestinam; nec tamen ipse Iegi- elesiae non est receptus et conflrmatus; etsi etiara
l.ir inde aliquid possedisse. Posthac flliis Israel nihil in eo [pravi, ED.] reperiatur. Unde et liber
eductis de iEgypio, eamdem terram Palseslinam re- Job apocryphus est, quia dubii auctoris; in canone
promisit, et ne dubitarent, fecit Testamentum In tanien confirmatus est auctoritate fidelis synagogse.
cerlitudinem promissse hseredilatis scilicet legem Item Ecclesiasticus, liber Sapientiae Salomonis et
quse per Moysen data est. Sed quia Deus non pote- duo libri Machabseorum, Tobias, Judith, et liber
ral mori, et leslamentum morte testatoris confir- Jesu filii Sirach apocryphi sunt; legunlur tamen el
inauduin erat, interfectus est pro eo agnus mysti- ad Yetus Testamentum perlinent, sed non sunt
-tus, cujus sanguine respersus est liber et totus confirmali in canone.
populus, in confirmationem promissae haereditatis. CAP.XIII. — De fructu divinw leciionis.
Eodem modo Dominus Jesus Chrislus vocans ad Quisquis ad divinam leclionem accesserit, pii-
wternam hsereditatem, nou unum tantum bonii- rouin qualis sit fructus ejus agnoscal. Nihil euiui
nem, sed omnes gentes, fecit testamentum, Evan- sine causa appeti debet; nec desiderium trahit,
gcliuni videlicet. ln cujus confirroationem non (£ quod utililatem non promitlil. Geminus est divinae
agnus ille antiquus occiditur; sed ipse (quia honio lectionis fructus : quia menlem velscientia erudil,
erat et mori potuit) raortem subiit. Et sicut Deusad vel moribus ornat. Docel quod scire delectat, ct
Yetus Tcstamenlum dandum vocaverat tesles, quod imitariexpediat. Quorum alterum, id est scien-
Aafoh scilicet et Mariam sororem ejus et Ur; ila tia magis ad historiam et allegoriam, alterum, id
Clirislus, qui majora promisit, plurcs vocavit testes, _esl instructio morum, ad tropologiam magis respi-
aposiolosjvidelicet et martyres. Yetus dicitur Testa- cit. Omnis divina Seriptura refertur ad hunc fi-
inentum prinium, vel quia prius dalum, vel quia de nem (15). Seplem liberales artes huic scientiae sub-
rebus velerascenlibusesl institutum. Novum dicitur serviunt. Trivium ad signilieationein vocum. Qua-
secundum, quia dc immutahilibus et semper novis drivium ad rerum significationem respicit. Grani-
loquitur. Propheta tripliciter dicitur, officio, gratia, matica recte loqui et competenter pronuntiare voces
missione. Oflicio, sicut quando eiigebatur aliquis docet. Dialeetica ad distingucndas in eis significa-
qui imminente bello de dubiis consuleret Doniinum, tiones et ad verilatcm per disputalionem inquiren--
sive per assumptum ephot; sive alio quolibel niodo. dam valet. Rhelorica ad ulrumque speclat. Physica
Gratia, sicut ille cuiDominusper internam inspira- interiores rerum naturas, mathematica exteriorcs
tionem dabat notiliam rerum, quam nec natura nec D figuras et numeros docet.
disciplina habere poterat sed sola gratia, sicul Da- CAP.XIV. — Quem fructum sacra Scriplura ex aliis
vid et Daniel et Job. Missione, sicut ille quem rait- capiat, et quid aliis prmstel; el de septem circum-
lebat Dominus ad praedicandum ea quae ei inspira- staniiis quibus res significalw discernuntur.
verat, ut Jonas. Sed tamen sicut in istis diebus non Diligens scrutator sacri cloquii rerum significa-
dicuntur episcopi, nisi qui officii dignitatem et po- tiones nequaquam negligere debet, quia sicut per
testatem habent, licet meritum habeant et virtutem voces primarum rerum nofitia acquiritur, ita p.r
hujus rtominis abundantius illis qui episcopi snnt, signiflcationem rerum earumdem intelligentia, quse
ita nec prophetae dicebantur, nisi qui officio aut spiriluali notificatione percipiuutur, et manifcstatio
missione prophetse essent. Unde David, Job, Daniel, perficitur. Philosophus iu aliis scripluris solam vo-
licct contineant prophetias in libris suis : inter agio- cum novit significationem; sed in sacra pagina
graphos tamen positi sunt; et e contrario Josue, excellentior valde est rerum significatio quam vo-
liber Judicum et libri Samuelis, et Regum, qui cum : quia hanc usus instituit, illani natura diela-
(15) Fructum divinse lectionis explicatius habesapud Georgium Ederum in suis OEconomiis Biblioth.B
tab. U.
II - DE SCRIPTllRIS ET SCRIPTORIBUS SACRIS. 22
vit." Hcec hominum vox est, illa Dei ad homines. ^ CAP. XV. — De numeris mysticis sacrm Scrintti-
rm (16).
Siguificatio vocum est explacito hominum : signi-
ficatio rerumnaturalis est, et ex operatione Creatoris Significant autem his novein modis.
Secundum ordinem positionis. ~ 1,
volentis quasdam res per alias significari. Est Secundum qualilalem composilionis. 2
etiam longe multiplicior signiflcatio rerum quam Secundum modum porrectionis. 3
vocum. Nam paucae .oces_plusquam duas aul tres Secundum formam dispositionis. k
taminul- Secundum-compulationem. 5
significationes habent; res autem quselibet 6
aliarum Secundum multiplicationem.
tiplex potest esse in signiflcatione rerum, Secundum partium aggregationem. T
quot in se proprietates visibiles aut invisibiles Secundum mulliludiriem. 8»
babet coniinunes aliis rebus. Hse autem res pri- Secundum exaggerationem. 9
mse per voces signiflcatse, et res- secundas signifi- Numeri igitur novem modis significant in divino
cantes, sex circumstantiis discretse consideranlur : eloquio : secundum ordinem positionis, secundum
quse sunt ha;, videlicet res, persona, numerus, qualitatem compositionis, secundum modum pofre-'
Iocus, tempus, gestunr. In his enim significatio ctionis, secundum formaro dispositionis, secundum-
rerum primarum ad secundas eonsideratur. Res au- computationem, secundum multiplicationeni, secun-
tem in hoe loco intelligimus in materia quacunque, durapartium aggregationem, secundum "multitudi-
.el subslanlia iiianimata ccelestium sive terrestrium, nem, secundum exaggerationem.
eonslitutas:utsunt lapides, ligna, herbse, ct cselera Secundum ordinem positionis : ut unilas, quia;
hujusmodi, quse in elementis vel ex elementis prima est in numeris, rerum omnium signifieat prin-
sunt. Omuis aulem res- quse ad signilicandum cipium. Binarius, quia secundus est, et primus ab
proponitur in Scriptura sacra, aut secunduni unitate recedit, peccatum signiticat quo a priiuo
exteriorem formam, aut secundum interiorem bono deviatum est. Secundum qualitatem composi-
naturani signifieat. Rem autem large hic acci- tionis numeri significant, nt idem binarius qui se-
pimus snpradicta sex continentem, sub qua et ctionem recipit, et in duo dividi potest, coriuptibi-
res continctur, id est materia', quam propo- lia et transitoria significat. Ternarius vero, quia
suimus in prima circumstantia. Omnis -igitur unitate media interveniente sectioneni non recipit,
res aut secundum interiorem naturam, aut se- ut in duo sequa dividatur, indissolubilia el incor-
cundum exteriorem formam significat. Sub ex- ruptibilia designat.
teriori forma ligurae rerum el colores conti- Secundum niodum porreclionis numeri signifi-
-
nentur; quse visu percipirous. Ad interiorem n cant, nt septenarius ultra senarium requiem post 1
naluram perlinenl sdise rerum proprielates, opefationem. Octoiiarius ultra septenarium/aeterni-
quas caeteris sensibus comprehendimus, ut est tatcm post mutabilitatem. Noveuarius ante dena-
dulcedo in sapore, quam percipimus gustu ; fragran- rium, defectum intra perfectionem. Undenarius ultra
lia in odore, quam percipimus o.faciu; melos in denarium, extra mensuram transgressionem.
sono, quod et quem percipimus auditu; lenitas sive Secundum formam dispositionis, ut denarius,
asperilasin corpore et csetera hujusmodi, quse per- qui in loiigum tenditur, rectitudinem fidei significat.
cipimus tactu. Prima Illa circuiiislantia, id est res, CentenaTius, quia in latum expanditur, ampliludi-
quse inhoeloco stricte accipitur, dupliciter significat-, nem charitalis. Millenarius qui in altum levatur,
vcrbi gratia. Nix inleriori natura, scilicel frigiditate, altitudinera spei designat. Reetitudineni ad se, lati-
exstinclionem fervoris libidinum; et exleriori for- tudinem ad proximum,aUiludinem ad Deum. Primis
nia, videlicet candore, munditiam operum designat. igitur et principali unitati ex his tribus membris
Personaest rationalis substantise individua essew- ordine positionis, denarius proximus est; millena-
tia. Persona. sunt, quse in sacra Seriplura coinme- rius forma disposilionis.. Ille loco vicinior, iste per-
moianlur, in quibus secundum eventus et opera et feclione similior.
alio quolibet modo rerum mysticarum significalio D Secundum numeri computationem ut .leiiarius
praeparatur. Persona igitur in sacro eloquio signifi- perfeclionem signiflcat, quia in eo porrcctio compu-
cat, ut Jacob, qui haereditatem patris accepit, Chri- latiouis iineni facit.
stum vel populum gentilemdesignat; Isaac, qui fi- Secundum niulliplicalionem numeri significant,
lium nenedixit,Deum patrem figurat. Numerus quo- ut duodenarius universitatis siguum est, quia ex
que signifieat, ut, verbi gratia,' senarius perfectio- lernario et quaternario invicem multiplicatis perli-
p.em. Unde ait B.' Augustinus : Non quia Deus sex citur; quoniam quatcrnarius corporalium, ternaiitis
diebus cuncla opera sua condidit perfectus senarius, spiritualium fornia est.
sed potius quia perfectus est, illum numeruin Deus Secundum partium aggregationem numeri signi-
ad operandum prseelegit; sed quia numerus~mulli- flcant, ut senarius forma est perfectionis, propterea
fariam significalionem habere dignoscilur, de eo quod parles ejus ternarius, binarius, unitas, aggre-
aliquanto latius tractandumest. gala. siroul totum complent; et nec ultra exuberanfc,

(16) Dc Namcris sacrsej Scriplurse mysticis .ide Rabamnn, Jodocum Clilhoveuni,ct intef rccentioreg
Petnim Bongum Ber^omenseni.
2S HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS. I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. U
nec infra subsistunt, quod perfeclioni convenit, in-.A venit Christus, ut resuscitaret Lazarum,. id est ani-
qua nec plus juslo nee minus esse debet. mam prius morluam in peecatis. Cum itaque sex
Secuiidum multitudinem partium mimeri signifr- sint CHXumslantise, quae dicuntur significare, quse-
cant, ut binarius propter duas unitates charilate.n cunque earum signilicet, autfactum sigiiificalfaelu.n
Dei et proxiini'. Temarius propter tres, trinilatem. etest allegoria; aut factum faciendum signilrcai., ct
Quaternarius, proptcr qualuor tempora, temporalia, est moralitas. ln his duobus ad cognitionem verila-
quoiiiam anmis et mundus quatuor parlibus disfin- tis, id est inlegrilateni fidei, et ad aniorem bonitatis,
guuntm'. Qninarius, quinque senius. Septenarius idest ad perfectionem bonorum operum, instruimur.
p:'_esens-sseculirm, quod septem diebas volvitur. Propler quse duo legenda esl divina Scriptura, sci-
Secundum exaggeralionem numeri significant, licel ut credamus sincere, el bene operemur.
Cum causaexigit aggravari, etcura quadain exagge-
CAP.XVII. — De materia sacrm Scripturm.-
ratione iis, quse prseroissa sunt, responderi, quale
cst iilud in Levilico : Ad Adam correptiones vestras Materia divina. Scripturse est Yerbum incarnatum
sepluplumpropter peccala veslra(Lev. xxvi), ubi nihii cuni omnibus sacramenlis suis, lam pi'a_eedenlibus
aliud quam multiplicilas pcenae signafur, expressa a principio mundi quam futuris usque ad flnem sse-
g,er septenarium. Ex paucis multa sapiens perpen- B ' culi. Et seiendum quod tola ista>series.et porreclio -
dere diseat. lemporis dividenda cst m duos slalus : veterem, et
novuni, et tria lempora naturalis legis, et scriplse et
CAP.XYI. —• De locis, temporibus, ac gestis mysticis
sacrm Scripturw. gralise, et sex ajtales. Prima setas ah Adam usque
ad Noo. Secunda a Noe usque adAbrahain. Tertia
Hsecde numeris, propter multiplicem significatio- ab Abraham usque ad David. Quarta a David usque
nem eorunupauloprolixiusprosecuti sumus. Nunc ad transmigralioiiem Babylonis. Quinta a transmi-
autera ad quartam circumstantiam, id est locum, giatione Babylonis usque ad adventum Christi. Item
veriamus sernioiiera. Loca significant, unde Domi- quinque aslates praeccdenles, id est abAdamusque
• nus in cer.is el determinatis locis certa
negotia geri ad Christum dislinguuntur in quatuor successiones.
voliiit, propter, significationem : ut verbi gratia, filii Priina patriarcharum fuil ab Adam nsque ad Moysem.
Israel descendenles in ^Egyptum, cogente fame, Secunda fuit a Moyse usque ad Davld, quse esl judi-
oppressi sunt gravi servitute; inde vero educti a cum. Tcrlia, quse esi Regum, a David usque atl tran-
Dominoperdeserfum quadraginla annis iter agentes, smigralionem Babylonis. Quarta a transmigratione
venerunt in terram promissionis, quae sita est inter _, Babylonis usque ad Christum; et haec successio sa-
" cerdotum fuit. Status
Babylonem et- JSgvptuni. Et utraque gens, id est dicunlur, quia adesse hominis"
.(Egyptii et Assyrii captivaverunt eos; sed pritis pertinent. Yetus dicitur status, quia in culpa et poena
J5gyptii : ista omnia significaiioni apta sunt. __Cgy- usque ad resurrec-ioneroChris-i. Novus autem dici-
ptus, quae-est terra volupluosa et deliciis affiucns, lur propler innovaiionem viise liumanse, qusa per
muiidum- significat, non machinam islam, sed vo- graliam Christi facta est usquc ad finein sseculi. Item
luptales mundi et secularia desideria. Dcsertum tempus naluralis legis dicilur, eo quod homo suo
significat vitam religiosara, per quam quasi rcpa- nalurali sensui relictus fuit sine communi praece-
iriantes jejunamus a viliis et concupiscentiis.hujus ptione. Tempus scripue legis dicitur, eo quod lunc
saeculi. Babylon ad aquilonem posita esl, ubi frigus lex scripta in populo Dci prsecepta dabat vivendi_
perpetuum et obscuritas est, cum nunquam pars Teropus gratise, quia Christus gratis dedit implero-
illa a sole contingalur. Per Assyrios igitur, id est qsod lex prseceperal. jElales dicuntur sex ad simi -
Baliylonios, dsemones competenter designantur,. qui litudinem selalis horoinum. Fuit enim, mundus et
ad aquilonem sedem sibi elegerunt, ulpole frigore infans el puer, etc. Et notandum quod aetates istse
infitlelitatis torpentes^et veritatis luee privati. Prius non distinguuntur secundum sequalia spalia lempo-
_Egyptii opprimunt Israel, deinde Assyrii, non enim £) rum,.sed secundum communesinnovalionesrerum;
iu nobis potest quidquam diabolus, nisi prius traha- ut fuit diluvium, et clectio Abrahse, et institutio re-
niur a prqpriis concupiscentiis. Unde : Ne tradas gum et transmigralio in Babylonem, et adventus.
me Domine a desiderio. meo peccatori, id est diabolo Christi, Successio patriarcharum dicitur, quia eo
(Psal. cxxxix). tempore soli patres praeerant filiis suis : quod dura»
Teropora signifieant. Exempli causa, Jesus erat vit usque ad Moysem, qui, primus in populo Dei
in porticu Salomonis, et hiems erat. Ideo- de hieme principatuni lenens, judex conslitutus est nbn tan-
habita est mentio, ut per qualilatem lemporum de- tum super filios suos, sed super tolum populum
signaretur qualitas aniraorum, id est torpor et inii- Israel, licet jaro multi reges essent in gentibus. Yel
delitas Judieorum. ideo patriarcharum successio nominatur, quia eo
Geslum significat, ut in Evangelio patel. Yenit tempore successerunt sibi ad irivicero primitivi iili
Sesus in Bethaniam, et suscitavit Lazarum; deinde palres a quibus genus humanum disseminatum est
per monleni Oliveti venit in vallem Josaphat, et mi- et familiae derivalse, et patrise denominalse, ut ai>
, sit discipulos in civitatem propter asinam, etc. Be- Edom Edumei, a Levi Levita3, a Juda Judeei
Ihania domus obedientiae, Ad obedieutcm tantuni
25 DE SCRIPTORIS ET SCRIPTORIBUS SACRIS. 2.
CAP.XYIII.—De difficultallbus ^acrm Scriplurm (17). k gnum vidclicet patris sui. Cujus adventu comperto,
Multa in Scriptura sacra oceurrunl, quse rerum exercitus qui c.-rfi Antiocho Epiphaneo fuerat, ejus-
gostarum seriem ignoranlibus, difficullaium pariunt deni Antiochi lilium, hoc est AnliochumEupatoreiu
intelligendi. Queraadmodum hoc quod in libro Ju- interfecit. Sicquc Demetrius regnum obtinuit. Ale-
c-itli legilur, Arfaxat rex Judseorum multas gentes xander vero filius Antiochi Eupaloris, cum crevissef,
siio imperio~subjugasse, ac contra Nabuchodonosor cxcrcilum eollegit, oppressoque Demetrio regnus
regem Assyrioruin pugnasse, et jure obtentus belli reccpit. Posl Demetrius filius Demelrii fugato Ale-
eidem regi Assyriorum ad omr.ia regna suse dilioni xandro polestaicm ad se revocavit. Deinde Tryphon
subjicienda spem ac confidenliam addidisse. Hinc quidam Partium Alexandri filium, quem nutriendum
Nalnichodonosor Ilolofcrnem, principein raililise.ad acccperat, occidit. Sed illo tandem oppresso, regnum
tlebellanJas genles misisse; qui subactis cseleris, in progenie Scleuci permansit. Ilsec brcviter ad evi-
Judaeos rebellare conantesiiiBcthulia obsedit, atque, deiuiam lectionis dislinximus, ut ea quse sciip.a
Achior principe ftliorurn Anion narranle, didicit suiit, aut non leganlur, aut inleUiganlur. Hsecvero
ipsum csse populum qui, nuper a captivitale rever- tempora Machaboeis insignia fuerunt, quorum pri-
sus, eadem montana possedit. Si igitur quserimus, * mus Judas, zelo divinse legis accensus, impelus Grse-
quo tempore hsec gesla sint, vel quis fuerit Nabu- corum forliler propulsavit; quo mortuo Jonalhas
chodonosor isle qui in Ninive regnavil, cum Nabu- fratcr ejus successit. Poslremo sanguine el virtule
chodonosor non in Ninive, sed in Babylone regnassc germanus dcfuncto Synione succcssit Joannes Ilir-
perhibeatur, neque Assyriorum sed Chaldseorum canus iiliiis cjus, el post Joannem filius ejus Aristo-
fuisse rex legatur, idemque in reditu populi dc bolus, et post Aristobolum Alexander filitis ejus;
captivitate Babylonis jam roortuus nequaquam du- post quem Alexandria uxor ejus lenuit quidem prin-
bitetur, non parva in his diligenter considerantibus cipaium generis, Hircano autem filio suo ponlifica-
dubilatio exoritur. Dicunt ilaque hunc Nabuchodo- lem dignitatera tribuil. Hujus Hircani teinporc qui-
nosor Cambyscni filium Cyri inlelligendum; qul dani lalrunculi ab Kierosolymis cgressi circa Asca-
proplerea ab Hebrseis secundus Nabuchodonosor ap- lonem prsedas egerunt, ubi inter eseteros captivos
pcllatus cst, q,uod, ut credebatur, illius Nabucho- Anlipaler quidam juvenis, cujusdam Ilerodis gencre
donosor facta imilans, magnani in lilios Isracl crti- Idumaei, qui in Ascalone tcmpli Apollinis sacerdos
delilatem exercuit. Ubi reliqua forsitan convcnire exstitit, filius, Hierosolyniam capiivus duclus est.
poluissent, nisi quod in libro Judith lcgitur verbum , Ilic ilaque Anlipater in domo Hircani aliquot annis
factum in domo Nabuehodonosor anno duodecimo < serviens, industria ac probitale speclabilis, eideni
rogni ejus, cum Cambyses filius Cyri non nisi octo llircano domino suo gratiosus cxstitil, in tan.um ul
'
aunis-regnasse perhibealur. Yerum in numeris ei univcrsam domum suam coinmillerel. Circa hsec
liinlla mendacia scriptorum libris inesse depre- lempora conligil ut Anligonus, Hircani ponlificis
hendimur, tainen in cjusniodi studiosus lector fiater junior, eumdem Iiircanuin a pontificalu pro-
moveri non dcbei, quia aliquid est, veiitati pellens, sacerdolii diguilalem arriperet. Cumque
appropinquasse, illic etiam ubi non contirgil in Pompeius consul Romanoruin tunc pcr Syriam cxer-
toto illam comprchendere. In libris cliani Machabseo- cilum duceret, supradictus Antipalcr, niissus ab
rum et in Daniele qusedam diounlur, quse non facile Hircano domino suo ad Pompeium veniens, impe-
inlelligere possis, nisi cognoveris primum eos qui travit nl cum exercilu Hierosolymani ascenderet, et
post Alexandrum Magnum in icgnum Syriae et __Egy- dejeclo Antigono, sacerdotii dignitalem Hircano re~
pti successerunt: In Daniele siquidem audis regem formaret. Pompeius itaque, reslilulo Hireano, tribnta
aquilonis frequenter nominari; nbi per austrum ni- terrse solvenda indixit, atque eumclem Antipatrum
hil aliud quam rcgnuni -Egypli; et per aquiloneni universse regioni prsefecil recedcns. Anlipatcr aulcm
nih.l aliud quam regum Syrise, secundum litterani antiquae gratise non immcmor crga Hircanuin bcni-
inlelligi oportet; quorum reges altcrnis vicibus, * gnus exstitit, lantaque modeslia injunctum officium
nunc pace r.unc bello ad invicem varia tempora ha- exercuit, ullam Judseis quam Romanis complaeereU
buisse leguntur. Quas vicissitudines, nisi prius eo- Genuit aulem filium Herodem nomine; qui post
i um geslis cognitis, nbn facile discerues. Item quod moitem patris tum merito proprise virtutis, tmn
in libro Machabaeorum legimus, Antioehum atque eliam gratia paternse devotionis a Romanis coionam,
Demeliiuni eorumque successores pro fegno Syrise accepit, ct rex factus esl. Hic esl Hcrodes, cujus re^
ex adverso pugnantes, ipsumque regnum quasi pa- gni anno iricesimo priino nalitsf est Chrislus. Qui
terno jure hinc inde utrosque vindicantes, intelligere qnoniam alienigcna prinius Juda^aeregnum suscepe--
non poferis qua de causa factum sit, nisi agnoveris rat, audita fama per magos de nativitate regis Ju-_
qualitcr Seleucus filius Antioehi Magni, rex Syriae, daeorum, territus esl. Et ne forteregnuro quod usur»
moriens successorem reliquerit Anliochum Epipha- paveral, amilleret, quem successorem linvuit, exstiii'»
neum fralrem suuro. Quo morluoDemelrius Seleuci guere conabatur. Peremil itaque innocentes, ul,
iilius egressus ab urbe Roma venit in Syriam, in re- universis morienlibus, ille, quem unum insectaba^

(17; Toli huicc. uiulium confert doctrmaMelcIiioris Cani, injib. xi suorumLocorum, Theolog.
27 HUGONIS 1)E S, YICTORE OPP. PARS I. - - EXEGETICA. — I. IN S. SCfilPTURAM. £§
tur, non evaderet. Ilic eiiam Herodes, postaliasuxo-. _A scelere cum a Joanne Baptista argueretur, sugge-
res quas primitus duxerat, Mariannem qnamdam, stione Herodiadis ipsum Joannem decollavit. Hic est
Hircani pontilicis neptem, factus rex duxit uxorem, Herodes tetrarcha filius Magni Herodis qui in pas-
de qua duos genuit filios Alexandrum et Aristobo- sione Domini Hierosolymam ascendisse legilur, ef
lum. Sed hsec cura postea el propler speciem, et qui Jesum a Pilato praeside ad se missum, alba ve-.
propter generis dignitatem insoleseeret, animum ste indutum illusit, atque ad Pilatum judicandum
ejus adversum se graviter exacerbavit; accessit huic remisit. Porro Aristobolus filius HerodisMagni,-at-
moleslise quol ab aliis concubinis de stupro accu- que hujus Herodis frater ex Marianne malre natus,
sata est, in tantum ut eliam Antonio consuli Roma- quem superius a patre Herode et ob suspicionem
norum, qui tunc in partibus orientis agebat, imagi- parricidii trucidatum diximus, flliumhabuitnomiue
nem sui pictam ad ipsius animum in amorem stii Agrippam. Qui eum adultus esset, orbatum el ex-
concilandum roisisse dice.etur. Qua suspicione fia- hseredatum se cernens, quanta potuit pecunia colle-
ctus Herodes sororio suo cum quo consilia sua com- cla, Romani perrexit; ibique cuidam Caio Caligulse
municare consueveral, secretum aperit, eamque in- nepoti Tiberii Csesaris familiaritale junctus est. Qui
terfici jubel. Illevim amoris considerans, etfuroris Caius, cumpost mortem Tiberii imperium sumpsis-
jussa poenitentiam subsecuturain sciens, Mariannem set, eumdeni Agrippam ob merijluin pristinse devo-
Eecreto corripit, et nisi adversus maritum humilie- tionis in Phoenicia regetn constituit. Herodias aulem
tur, quod periculum immineat, osfendit. Timor con- hoc audito, Herodem de ignavia reprehendere ccepit,-.
tumaccm mansuefecit; sicque brevi mulatis mori- quodvidclicet ipse divitiis major et potentiis, a Ro-
bns Hcrodis aniiimm ad amorein sui reparavit. In- mano principe hanc dignitatem sibi non acquisisset;
tcr haec cum quadam die solus cum sola Mandius qua exprobratione irritatus Herodes,'cum ipsaHc-
jocavetur suumque amorem jactaret : Yerum (in- rodiade pecunia multa assumpta, Romam profectus -
quit illa) quomodo amas, quam mbrtuam malles est. Cumque apud Caium quereretur quod sibi h;c
quam vivam ? Nam cl interfici me prsecepisli. Hle, se honor collatus potius non fuisset, indignatus Caius
proditum agnoscens, cum furore surrexit; et quia inconcessa petenti, etiam concessa tollenda decrc-
jam prius qusedanl vcrba de amore hujus ac sororii vit. Sicque Herodes pariter cum llerodiade ad Hispa-
sui sinislra audierat, nuiic rcm auditam quasi pro- niasin exsilium missus est, liic finis Herodis. Yercm
balam crcdens, jubet utrosque occidi. Posl autem Agrippa, qui Herodcs cognominatus est, ipse esl qui
poenitenlia duclus, furorem furore mutavit, et per Jacobum fratrcm Joannis gladio peremit, Petruni—
singula momenta Mariannem clamans, se sine illa que in carcerem missum qualuor quaternionibus
rivere non posse diccbaf. Accessit concubinarum militum custodiendum tradidit. Hic cum quadam
pestifera delatio, quae filios in ultionem sanguinis die cum Tyriis ac Sidoniis causani acturus proces-
adversus patrem armari testalur. Ille ergo missis sisset, et pro splendore deauratarum vestium solis-
Romani litteris a senatu impetravit ut parricidas et que radio lucentium Deus et_nunIiomo conclamare-
insidiatores vitae suse necaret, sicque post matrem tur, in snperbiam elatus subilo ab angelo percussus
filiis trucidalis, ct ipse postea quoque diuturnis do- est. Et post aliquot dies perseverante segritudine vl-
loribus contabescens, morte miserabili vitam finivit. tam finivit. Huic successitlilius Agrippa, qui in Acti-
Reliquit successores filios, Archelauni regem in Ju- bus apostolorum (Act. xxv) cum Bernice {18-19) nia-
dsea, Herodem tetrarcham in Galilaea, Philippum tresua ad Festum praesidem visendum et salulaiidum
autem tetrarcham in Iturea et Traconilide regioue, descendisse legitur, atquecum Paulo eidem prsesidi
elLisaniam in Abilina. Archelaus autem, cum no- prsesentato quaedam jucunde confabulatus memora-
vem annis post ipsum patrem legnasset, apud Ro- lur (Act. xxvi). Huius tempore regnum Judaeorum a
manos a Judseis de insojentia accusatus, regno e_su- Tito et Yespasiano subversum est. Primusitaque
lans Lugdunum in exsilium miltitur: ubi et vila fun- Herodes fuit ille, sub quo Christus natus est, quiet
ctus est. Romani autem ad procurandam Judseam D parvulos trucidavit. Secundus fllius ejus sub quo
prsesides posuerunt. Herodes autem tetrarcha Gali- Christus passus est, qui Joannem Baplistam decol-
I__.seriiilippo fratri suo uxorem ejus nomine Hero- lavit. Tertius Agrippa Herodes, cujus avus fuit
diadem filiam Arelaeregis Arabum,abstulit, eamcjue primus Herodes. Secundus patruus qui Jacobum i«-
sibi contra morem in conjugium copulavit. Pro quo terfecit.

{€8-19**Aliis. Beroronice dicitur.


29 ADNOTAT. ELUCIDAT. IN PENTATEUCHON. — 1N GEN.

ABNOTATIONES ELUCIDATORLE
'
. 1N PENTATEUCBON,

QUORUM EMG SUNT GAPITA:

In Prologum divi Hieronymi in Pentaleuclwn. Cap. I.


De nomine primi libri Penlateuchi. Cap. 11:
-Quod scribendoGenesimMoyses fuil historiographus el prophcla, el quod duo sunt in ea altendenda : utpote
verilas rerum gestarum, et forma verborum. Cap. III.
Qum sit intenlio Moysiin Genest : etan omniu simul creata sint. Cap. IV.
l)e maleria prima, quando, ubi el qualis creala sit. Cap. V.
De operibus sex dierum distinctis. Cap. VI.
Exposilianes tam verborum quam sentenliarum Geneseos, per singula fere (uti ea adnoiabimus) ca-
cpita. Cap. VII.
Adnolaliones exposiloriw in Exodum quw constituunt. Cap. VIII.
Adnotaliones in Leviticum hmc habent capita:
De nomine Levilici, et quinqae, in eo distincte tractatis, quia sunt sacrificia, personw, iempora, loca et causm,
Cap. I, quod adnotat. in Pentaleuchon esl. Cap. IX.
De sacrificiis, oblaiione, et libalione. Cap. II el toiius libri X.
Depersonis a qtdbus fntnl prmdicta. Cap. 111 et tolius XI.
De temporibus el causis in eis offerendi. Cap. 1V el XIL
I)e locis, causis el cxposilione litlerali Leviiici. Cap. V et XIII.
Adnotationes paucm in Numeros. Cap. XIV.
Adnotaiiones etiam paucw in Deuieronomium. Cap. XV.

Ci$. I. — Inprologumdivi Hieronymi in Penlaleu- A adjiciens illi ex translatione Theodotionis, quia mi-
chon adnotationes elucidatoriw. nns ante liabucrat. Deinde appositis" duabus notis,
Desiderius i-ropriuin nomcn est : hinc Desiderii id est, asterisco et obelo , omne opus, id est, totam
mei, subaudHur ainici; desideratasaccepi epistolas. seriem ejusdem antiquae editionis distinxit. Asteris-
Quld cum Dauiele sorlitus est nomen, quoniam ipse cum namque quod inlerprelatur stellula, iislocisap-
Daniel vir clesiderior_.ro vocatus es! ab angclo; sicut posuit ubi adjectione facla, quse minus ante fue-
iste nunc Desidcrius appellalur. Quod vocabulum runt, supplendo dilucldaverat. Obelum vero, quod
praesagio quodam futurorum imposilum dicitur, verum dicitur, quia ea quibus apponitur quasi con-
ut in eo quod T)esiderius vocatus est, deside- fodienda et perimenda sign.ficat, adjunxit iis, qusa
rabllem futurum, vel desiderabilia postulatu- eadem edilio antiqua superflua continebat (20). Quod
rum significaretur. Pentateuclion graecum nomen ve:o supradictas editioni Septuaginta multa desint
est, quod in latinam linguam translatum quin- quse in Hebraica veritale reperiuntur, ex iis oslen-
que voluminum inlerprelatur. nhrs pente enim diturquoe Evangelisfarum et Apostolorum auctoriias
graece, laline sonat quinque TSU/OJ,teuchos, volu- promulgavit; in quibus mulla deVeteriTeslamenlo
men. Hine Pentaleuchon opus quinque voluminum legimus, quse in noslris coclicibus secundum septiia-
sive librorum; Significat aulem quinque libros legis ^ ginta interpretcs non habentur : ut est illud : Ex
ediios a Moyse. Suggillationem, detraclioncm sive iEgj-plo vocavi filium meum, ct cietera in littera qua
oppressionem quidam interpretantur, quasi subgu- sequuntur; quae omiiia propriuro syntagma, id est,
lationem a sub et gula : sicut suffocatio quasi sub- compositionem requirunt. Ne forte quis dicat, hoc
faucatio a sub elfaucedicitur. Itaingenium quasi vi- in Hebraica verilate secundum sensum, et non ad
num probantcs, quo supcrveniente novo vetus aces- verbura conlineri; ideo dicit, proprium syntagma
cit; cum eisdcm similitudo non sit : quia cx sensu dcsidcrant, ut suorum verborum forma et composi-
pr.csentium sapientis antiquorum dulcior apparet . tione exprimanlur Quia igilur in Septuaginta non
vili portione. Jtidicio meo exiguum est et contem- inveniuntur, ad Hebraicam veritatem curramus, ubi
ptibile quidquid facere possum in d„mo Domini. inveniun.ur. Quod, rd est defecium nune esse in
Editioni antiquae, M est li anslationi Septuaginta, Septuaginta fianslatione, mtilti ignorantes, apocry-
qu_8aniiq.iior caeleris : translalionem TlieoJotionis : phorum scilicct librorum deliramenta sectantur, in
(20) De Iiis notis vide diffusius apud F. Sixtum in sua.Bibl. lib. m, i papi., ac in meo librb Dise.
Ca alistarmii. -c •
Si HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. S_:
qtiibus nec auctoritas nec veritas est.| Et iberas A Tullium quoque, quiinterpres fuit, vatemessedi-
n;enias, id est eorundem dicta, iberis nseniis, idest cemus. Aut etiam aliud inconveniens : quod si eos
Hispanicis fabulis comparanda; prseferunt libris Spirilu sancto loeutos asserimus| eumdeni Spirilum
autlienlicis, id est, hebraicis, in quibus et auctoritas sanclum aliter per ipsos, et aliter per Apostolos lo-
et veritas prima esi. Si autem quaeritur qua de causa ciitum invenimus, sibique contrarium Spiriium
sic erraverinl Septuaginta : causas, inquit, erroris sanctum; per quem isti scriplum esse falso teslati
non est meum exponere; tamen Judsei in excusatio- suht, quod illi ^omnino tacuerunt. Ex quibus omni-
nem eorum dicunt hoc eos ex industria fecisse; quod bus constat, Septuaginta interpretes humano, uon
qusedam , quse in hebraica veritate erant; aut om- divino spirilu locutos, ac per hoc, si, ulpote homi-
nino lacuerunt, aui aliler inlerprelati sunt: maxime ncs, erraverunt, incouveniens nullum esse. Igitur,
uhi Scriplura sacra aliquid de P.itre et Filio el Spi- o semule qui tantopere Septuaginia.interpreles cle-
ritu sanclo testatur; propter Ptolemseum, qui unius fendis, quid livore torqueris, cum audis illos repre-
Dci cultor unitalcm deitalis noverat, sed Trinitaiis hendi? Sicubi tibi in translatione videorerrare,
mysterium capere non valebal, prsecipue, ne hoc interroga Hebrseos, utium scilicet nostra, an illo-
magis Plalonicum quam di. inum esse videretur : " rum translalio verior sit. Illi tibi dicent; quia quod
Plaio qusedam vesligia Trinitatis ev .*. ntpi TOO.kya.- illi habent de Christo, tui codices secundum Septua-
©ouxai voO,id est in libro De bono et mente; sive in ginta inlerpretes scripti nonhabenl. Qubd si diceie
Agalhone et mente, e! de mundana anima dogmati- volueris, idcirco Ilebraeos testimonia ab apostolis
zavcrat. Sed si forte hsec excusatio pro sepluaginta falso usurpata habere, cum in translalione Seplua-
lnlerprelum errore recipitur, tamen hoc nullo modo ginta non inveniantur, quia ea postea prolaia liabue-
approbandum est, quod quidam eos singulos per runt librisque suis aseripserunt, hoc jam aliud est
singnlas cellas divisos, omnino eadem scripsisse ('.efensionis genus, in quo tamen verisimilitudo nulla
mentiunlur; quia si hoc verum fuisset, Aristarchus est, cum illi non solumfalsa refellere, sed vera etiam,
cjusdem Ptolemaei Hyperaspistes, id esl proleclor et si possent, libenter negare vellenl. Poslremo si
propugnator, qui ejusdem Ptolemaei facta fideliter dixeris, idcirco magis approbandani esse translatio-
defendil; el Josephus, qui multo post lempore gesta nem Septuaginta, quam Hebraicam veritatem, quod
iilius scripsit, non lacuissent. Si enim in hunc mo- vcriora sint exemplaria Graecaquam Hebraea, et La-
dum divisi sine collatione mutua eadem omnino ct lina quam Graeca, nihil proficis; cum e contrario
indiffercntia dixissent, vates potius el propbclse veriora sint Graeca quam Lalina, et Hebrsea quam
quam interpretes dicendi essent: quod dieere non r. Grseea.
convenit. Aliud est enim esse vatero, aliud interpre- CAP. II. — Denomine prhni tibriPenlateuchi.
iein: nisi forlealiquisinsipiensastruerevelitidemesse Liberiste, qui primus esl divinorum yoluminum
valem, et interpretem; quod si concessum fuerit, Ilebraice dicitur Beresith, quod tantumdem valet, ac
hoc rkliculum inde consequitur, quod Tullius, qui si dicerelur, in principio. Quidam Hebraei habent
quosdam oratorum libros de graeco in lalinum consuetudinem ut imponant nomina libris suis a
transttilit, rhelorico afflatus spirilu eos transtulisse prlncipio libri, id est, a prima dictione, sicut et nos
<lice!ur; hoc esl quod dicii. Nisi forle putandus est nominamus unum Psalmuro, Miserere mei Deus : et
Tuilius afHatus rhelorico spiritu translulisse OEco- alium : Beali immaculali. Grsece autem dicilur Ge-
nomicum Xenophonlis el Platonis Pylhagoram (21), nesis , lum propter geueralionem coali el lerrse,
el Drmosthenis (subaudi oialionem)pro Clesiphonte, quam primo traclat, lum propter creationem iio-
itl est libros illos quorum primus inscribitur OEco- miuis, sive propagalionem generis humani super
nomicus Xenophontis, secundus Pyfhagoras Plato- universam faciem lerrce. Et in istis 'tribus progres-
r.is : quemadmodum leginius Timseum Platonis in- sionibus proprie sisiil, et lerminat hunc librum.
^criptum librum quera Plato ipse composuit et C.r. III. — Quod scribendo Genesim Moysesfuit /.-
fnscripsil nomine discipuli sui Timsei. Pari modo " storiographus et propheta; et quod duo sint in ca
fortassis ct hunc librum Plato composuit, quem attendenda, ulpole veriias rerum gestarum, el
Pyfhagoram Platonis voluit appellari; vel propterea forma verborum.
quod Pylhagoras in eodem libro loquitur, vcl quod Sciendum quod Moyses in hoc libro est historio •
quse ibidem scripia sunt, de ipso dicuntur. Sic et graphus texens historiam a principio mundi usque
Xenophontis liber; cui nomen OEconomici, id est, ad morlem Jacob. Et sicut prophetice narrat quae-
dispensatoris prsefigitur, OEconomicus Xenophontis "dam quae fuerunt ante creationem hominum, ita et
0ppellalur. Tertius liber, cujus titulus est Demo- in benediclionibus quaedam fulura prsedicit Jacob
gthenispro Clesiphonte, ejusdem Demosthenis est, post mortem suam, quse ibi introducit; et sic exhi

pro causa Ctesiphontis factus quemadmodum liber bilio futurorum in argumenlum est iidei pr_eterito-
Tullii, in quo causa regis Dejotari agitur, Tullius rum; sicut e contrario juxta Gregorium , qui dicil
pro Dejotaro vocatur. Sic igilur si Septuaginta in- quodam loco quod exhibitio praeleritorum fjdes est
ierpretes vales dicimus, quia inlerpretes fuerunt, futurorum. In hoe autem libro duo pvsecipue afleij-

(2S) Prolagoram potius.


53 ADNOTAT. ELUCIDAT. IN PENTATEUCI.QN. — IN GEM. 35
clenda sunl : sciiicet veritas rerum gestarum, ct. L facil pueros imperfectos quantum a.l augment.im
forma verborum ; quia sicuf per veritatem verborum quod sequitur, sed tamen perfectos ad numerum
cognoscimus verifatem rerum ita contra, cognila partium, manuum scilicet, pedum, et cseterorum
.eritate rerum, facilius cognoscimus verilatem ver- membrorum, et hsecsentenlia probabilior videtur.
borum; quia per istam historicam narrationem ad CAP. V. — De materia prhna , quando , el ubi, el
alliorum rerum intelligentiam provehimur. qualis creata sit (25).
CAP. IV. — Qum sit intentio Moysi in Genesi, el an Quseritur etiam quanao, et ubi, et qualis creala
i sinud omnia treala sint. sit.materia rerum; sed conslai quod in principio
Inte.ntio cjus est in hoc libro, tria principaHlcr tcmporum ante pmnem diem, ita scilicet ul simul
ostendere. In primis Deum Greatorem, et maleriam cceperint tempus, et rnateria, et in eodem tempore
creatam et formationem ejus , et toturo hoc ad lau- angelus'; de qua re 3i,ctum est : Prima omnium
deni Dei, et utilitatem homiiiis : cui utile est Deum creaia est sapieniia, non antemundi conslitutior.ein,
admirari etvenerari. Iii eb quod creavit, id est de sicut quidam Graeci exislimavenint cui sentenii-8
nihilo fecit mundura, miramur ejus potentiam. In eo alludens Hieronymus dicit: Quis novit quot annis
quod ornavit, id est pulehrum feeit muiidum, ejus aul lustris ante mundum angeli laudavcrunt Cicale--
" rem suum? Et consimile Salomon dicil in
sapientiam miramur. In hoc enim differunl auctores quodani
nostri aphilosophis, quod philosophi Deum opificem loco": Quis novit, an spiritus jumentorum feralur in-
tantum, et tiia ponunt principia : Deum, materiam, fenus, Iwminum superius? (Eccl. i, m.) Neuler ta-
etarchetypasideas; nostri vero unicum ponunt prin- men ponit hoc pro sentemia, quod in quaestione
cipium, el hoc Deum solum. Et cum hoc constet apud proponit. Propterea dicimus simul crcala essc lem-
omnes divini verbi tractatores, scilicet quod uiium pus et maleriam, quia tempus non est aliud nisi
solum sitprincipium, de modo lamencrcandi magna mutabilitatis successio, quse cum mutabili matcria
quseslio est. Quidam enim dicunt, Deum omnia si- - ca.pit csse; ubi autem formala modo consistif, ibi-
mul fecisse qusecitnque; alii distinguunt per sex dem crcditur prius crcata, implens eliam tunc eam-
dierum operationem (22), et dieunt illam distinclio- dem capacitatem localem quammodo implet. Cr.ala
nem figuraiivam esse, et propter mysterium tantum, est autem informis, non ex toto carens forma; sed
nec ita fulsse ad litteram. Et hoc volunt probare illa ad comparationem sequentis pulchritudinis et ordi-
auctoritate: Qui tlivit in wlernum, creavit omnia simul nis, informis potest dlci. Terra autem erat in me-
(Eccl. XYIII).Etalia etiam delioc eodem libro sum- dio, habens in se alveos et venas, recepfacula scili-
pta iibi recapitulaiido post opera sex dierum : Istw cet aquarum, tam super terram quam inti a eam
sunt, inquit, generaiiones cceliet lerrm, quando crcata labentium. Tria vero reliqua elemenla confusa in
sunt ht die quo fecit Deus cwlum el ierram, et omne unum ad moduni spissse r.ebulie feiebantur super
virgultum agri (Gen. n). Dicunt etiam-hanc ratio- terram cx omni parte ac superficie terrae, usque ad
nem. quia non Deo cor.venit ad modum hominis ali- empyrium summum : et ideo nomine terrse appel-
quid imperiecluni facere, autinordinatum aut de- lanlur, ubi dicit : Creavit Deus cmlum, el turram
forme. Sed facile est illas auctoritates solvere, (Gen. i).
Contra hanc rationem quoque possumus dicere, CA.P.VI.—De operibus sex dierum dislinclis (24).
quod Deus, qui In momento poterat omnia facere, Prima die distinxit Deus ignei. a csetcris elemcn-
sex diebus distinxil opera sua, non propter suam tis, et hoc esi quod ipse dicit: Fiat iux, id est di-
(quse nulla est) impotentiam, scd propter ralionabi- slinguatur ignis a cseteris elementis. Fieri enim in
lium ereaturariim instructionem etexeroplum. Sicut hoc loco dislingui intelligitur. Fecit enim Ders
enim prius rebus deditesse, et postea pulchrum esse, oinnia, et creando et distinguendo, non operalione,
ita et angelo, et homini, quibus dederat rationales sed sola voluniate, quse fuit ab oeterno. Ignis vero
esse, si perstilissent, dedissetet bcatos esse; et hoc distinctus lumen praebuit mundo inferiori qnalecun-
esset pulchrum esse. Quod exemplum quia neglexit ]Q que et motum habens circularem; quasi qusedi.na
angelus, respiciens adesse SUUHI quod ralionale erat, lucida nubes circumferebatur, sicut modo sol. Ortu
nimium de se prjesumens, ceciJ.it irrecupcrabililer, ct oecasu illius fecit tres primos dies et noctes.
sicul alii iinmobililer sunt confirmati. Ad hominis Qualls aulem forma ei fuerit, rotunda scilicet an
vero reparationem sex diebus distinguere voluit opus longa, ignoralur. Creata autem creditur lux iila in
suum,ulinhochaberet homo animum occupatum ad co ioco ubi sol oritiir, et iia initium illius primi
sui institutionem. Quod aulemDeus dicitur creasse diei non prsecessit aurora sive mane, id cst Ius
aliquid imperfectum autinforme, non noeet, nec est prsenuniia ortus solis; quod caule innuens Scrip.urf.
inconveniens; quia ad comparationem ir.ajoris per- distinguit naluralem diem pcr duos extreroos ani-
fectionis aut pulchritudinis, quas ipsemet per se culos, ita : Et faetum est, inquit, vespere, quod est
quando oportuit, addidil, dici debet: sicut qoolidie finis arlificialis diei, et [acliim est, niane, quod e&l
(22) Adpropositum qusestionis :An Deus creave- m sua BiM. lib. v, n part.. super prima Geneds
ril omnia simul, vide quae adnptat F_ Slxtusin sua \erba.
Bibl. lib. v, n parte, Ann. 24. Yide mox in Gen. n. (24) De tota hac materia perieg, Aira. lib.- v, II
(25) Ad proposilum hujus vide notata a F. Sixto part. Bib. F. Sixt.
555 HCGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS 1. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 55
finis noctis. Dics eniin incipil ab orlu solis el termi- A nebras possumus dicere nebulam illam, scilicet
natur in occasum. Quod per sequalitatem sequi- comiiiislionem trium elementorum, ignis, aeris,
noctialis diei el noclis potest probari. Et lotum illud aquse; abyssum eoncavilatem. Yel aliter : nebulam,
spatium esl unus dies naturalis. abyssum, et tenebras, absentiam lucis. Et spiritus
Seeunda die faclum esl firmamentum, ut di .ide- Dei ferebatur super aquas. Spiritum Dei vocal ejus
ret aquas ab aquis. Beda dicitquod firmamentum sit intentionem, qui quasi artifex operi f.rmando praee-
de aquis solidatisquasi crystallinus lapis; quodveri- rat, aquas vocat iiebulara illam propter mobilita-
simile videtur, cum color ejus.hoc visibus nostris tem : et ita eamdem rem modo abyssum propter
inrficet. Alii dicunt quod igneae naturae sit. Quod profundilalem, modo tenebras proptcr absentiam
autem aqua. super firmamenlum sint, et in Genesi et lucis, modo aquas propter mobilitalem appellat.
Jn Prophela etiam habetur ; ubi dicitur : Aquw quw Nota quod terra et aer non mutaverunt priora loca,
super cmlos sunt, laudent nomen Domini (Psal. sicut ignis el aqua, proplerea quia terra ct aere
CXLVIII).Quales aulem sinl aquse illae, non cst nobis ubique indigct huinana nalura : lerra, ut sustente-
cerlum. Dicunt lamen quidam expositores quodgla- tur; aere, ut trahat et emillat flatum quo vila
cialiter ibi solidatse sunt; inihi auteni verisimilius subsistit. Calore vero ignis et aquse fiumidiiate non
visum est quod vaporaliter suspensse, ad similitudi- B I semper egel. Fianl luminaria in firmamento cwli.
nem vaporis scilicel, fumi vel nebulse ibi consi- Ecce incipit dicere de ornatu trium sequeulium die-
slanf. rum post dislinefioiiem iriuni praecedenlium : el pri-
Tertia die congregatae sunl aquse in iocura uiium ; mum de ornalu superiorum dicit: Sicut sol diem
id est alveum propriura, et abyssum matricem aqua- inchoat, et lerminal per ortum et occasum, ct distin-
runi, vel locuni niagni maris et omnium aliorum, guit in certas parles per processum, et discernit a
vel subtcrraneam concavitatem. Unde per tracones, nocte per lucis suse splendorem, similiter luna, et
id est ductus subterraneos flumina derivata suiit, et stellse dividunt noctem. Tompus dislinguitur per
sub terra, el super terram, et arida apparuit, el ac- solem, quod modo nccessarium est ad reparationem
copit vim germinandi. generis humani: cum euim tempus sil suecessio mu-
In quarta die de luce sivc igne p.setliclo, melio- fabililatis, necesse est eam esse niodo, ut homo de
rancio cum forma et splendore, fccit solem. Quod de hocstatuiinperfectionispcivciiiatadimmutabilitatem,
supra memorato igne fjclus sit sol, inde conjici- elperfectioiiem, adquam cum pervenlum fuerit, non
mus, quod de lege factum est quotlaminodo Evan- eril mutatio necessaria, sedpotius tunc fit mala : mu-
gelium et in nuptiis de aqua vinura. Sicut enim per ," laiio enim a porfectione in imperfectionem relabilur.
significanlia aliquando comprehendimus veritalem Elsint insigna,elfewpora, scilieetquarumdam nostra-
significatorum, ita e conlrario per signilicata, el rum aclionum, sicut seminandi, metendi, transfre-
hic et alibi ssepe possumus conjicere veritatem si- tandi et hujusmodi. Non enim importanl necessila-
gnifieantium. Solus sol propiiam habet Iucem, et tcm aliquam animis nostris, ut auferant liberum ar-
solus de igne factus est; stellse autem omnes, sicut, bitrium, inclinando eos ad quaslibet aciiones. sicut
et luna, de aeiea maleria factse sunt, ettanlain re- fabulantur genelhliaci. Verum esl lamen, quod quo-
lucent et non lucenl. dammodo corporibus dominantur. Tria eniin mirce
Quinla diepisces el aves de aquis facii sunt; unde virtutis et efficacisefecit Deus in creaturis, herbas,
illud : parlim remiltis gurgili, Parlim levas in acra lapides, stellas. Herbse enim frigefaciunt, et calefa-
(25). Sexta die protluxit terra animalia diversi ge- ciunt, eltotum siatum corporis permutanl: quam
neris : et in cadem faclus est honio ad imaginem, potenliam a Domino in creatione susccperunl. La-
ct simililudinem Dei. Et merito post omnia factus pides similiter stalum corporum diverso modo per-
est homo, qui omnibus prseferendus erat. Hsec sunt niuiant. Stellse quidem omnes, et principaliier pla-
opera sex dierum. Tribus primis diebus Deus cun- nelae in corporibus subjectis suos habent effecius
cta in maleria creavit, et ordinavit: Uibus vero se- r> i permutandi mediante aere. Imroulatis vero corpori-
quentibus diebus ornavit. Sed modo veniamus ad bus per affinitatem quam habent cum animabus sibi
iillerain. adjunclis, etipsse quoqueanimaemutanlur, gaudium
vel tristitiam, et consimiles affecliones sorlientes ab
I£AP. YU. — Adnotaliones eiucidatorim tam verbo- extrinsecis. Istse lanien affectiones non in tanlum
rum quam sententiarum Geneseos, per singula fere, dominantur animis
uti ea adnolabimus, capila (2G). hominum, ul actiones nostrse
magissequanlureas, quam discretionem mentis, et
In principio creavit Deus cwlum, el ierram. Tria liberum arMtrium. Ista aulem opinio (ut aiunt qui-
superiora elementa coeium vocal. Terra autem erat dam sancfi) orta est ab Hercule, Atlante, Prome-
inanis et vacua. Inanis a seminibus; vacua a germi- theo: qui creduntur fuissedsemones incaniati, et tra-
nibus; vel inanis propter concavitatcm : vacua, quia diderunt mathematicam, falsam quidem doctrinam,
in tanta concavitate lerrse non crat nisi aer et ne- sed per quasdam verisimiles rationes eam probave-
inila. Tanbrm autem eranl supcr faeiem abyssi. Te- runt -ut facilius deciperent homines : et istam solli-
(2-.) ln hymno velere. F. Sixti in sua Bib. lib. v, n part., in priacipio.
(20) Non inutile eiit leeloiibus attendere Ann.
S7- ADNOTAT. ELUCIDAT. IN PENTATEUCHON. — IN GEN. 38
citudinem intimarent. Animam viventem atque mota- A _ bus perdidit dominium, ut cognoscerct se amisisse
bilem, vel mutabilem ; ut est in Hebraeo. Quidquid dignitatem propriaro. In minimis amisit, ut in pu-
enim faclum est propler hominem, fecit Deus ad licibus, et muscis,_ad cognoscendum suam vilita-
mutalionem, el morieni: honiinem vero solum ad tem. Unde Dominus exercitum vcsparum misit sd
immorlalilatem. Quam produxerant aquse, id est vindictam contra ^gyplum, ut nolaretur corum vi-
produxerunt, vel poslquam Deus creavit. Crescite, Iitas. Ad imaginem JMi creavU illum : hoc inculcat
id est mulliplicamini: ut unum sit glossa allerius. ad expressionem, ut, in hoc quod Deus notct, n>
Jumenta, et reptilia, et bestias tria ponit. Jumenta -periatur homo similis Deo, id est in simplicitale
qufficunque mansuescunt. Replilium tria sunt ge- substantise et multiplicitate scientise, et hoc secun-
nera : trahenlia, serpentla, repentia. Trahentia sunt duiiianimam. Et erant vulde bona.Nola. tres gra-
vermes, qui primo terram figentes ore, scse postea dus :bonum simpliciler, quamlibet creaturam: .aldc
trahunt. Serpentia, serpeiites quiextra cutem peaes bona, universa simul: summe bonum, solum Deura.
non habent, sed intra habenl costas, quibus inniten- (Gen. n.) Istw sunt generaliones cmli, el terrw.
tes toti siinulferunlur.Repenliaqui extra cutem pe- Hsec recapitulatio videtur contraria esse suprapo-
des habent, ut balracae, lacertae, stelliones. Bestise sitse exposilioni sex dierum (27). Ibi enim visus cst
dicunlur ferse, quae laedunt ungue vel dente, vcl ani- B dixisse, sex diebus omnia esse crcata : hic vero uno
mi besliali stultitia, ut lupus. Faciamus Iwminemad die; sed si diem confuse pro temporc accipiamus,
imaginem, el similitudinem noslram. Primo dixil : et_verisimilis et facilis erit solutio : et sic de tem-
In principio creavit Deus cmlum et terram. Deinde pore sex dierum diclum fuisse inlelligetur. Geneiv.-
dixil: .Fiaf lux, hicteriio adjungit :2Faciamus Iwmi- tiones vel aclive velpassive possunt ac.cipi. Passive
netn, clc. In hoc vocari possunt tres progressus. sic, coelum et terra generata, sunlista, id esltalia;
Primum opus, deinde iuformans verbum, lerlio con- vel active, id est operatus est Deus circa ea. Ante-
siiiiim, per hoc, quod hic adjungit: Faeiamus homi- quam orirelur, etc. Id est ita operatus est Deus,
nem, etc. Nec p.opterea con'silium inducit, quin antequam, operatione arlificis imitanlis etjuvanlis
asque possit facere et magna et parva; sed ut digni- naiuram,arbores et lierbse crescerent per successio-
tatein creati horainis ostenderet, et ut nos cautos nem, sicutmodo, scilicet in momenlo,reddidil arbo-
reddat, ne dedignemur consilium accipere ct ab rem perfeclam, et frticium afferenlem: simililer, etc.
aequalibus et a miiioribus; cum ipse ad angelos ila Prius quam germinarel; quia totum simul prove-
loquatur, quoium ministerio forsitan formatum est nit in perfeclum slatum. Non enim plueral Deus,
corpus hominis. Yel quod melius est, accipiamus etc. Quare nec opere r.aluia?, sicul modo, necopeie
consiliuin Triniiatis fuisse, et per verbum plurale -" artificis tunc provenirenlincrementa rerum, aperil,
distinctionem personarum; per hoc quod subjungit dicens : Non enim plueral, unde terra fecundala
singulariler ad imagiuem et simililudinem noslram, per calorem supervenienlem pullularct; quod cst
unitatem essenliae. Quid autem vocet imaginem, opus naturse. Nec adhuc homo, id est artifex, eral,
quid similitudinem, videamus. Imago est in line- qui terram coleret. Sed fons ascendebal, etc. Quasi
amenlis similibus; simililudo in cujuslibet ejusdem dicat, non pluerat, sed fons ascendit. Quod est dice-
proprietatis parlicipalione. Imagiiiem Dei ad homi- re : etsi non habebanl auxilium per pluviam ut
nem possumus dicere recognitionem verifatis; simi- crescerent, habobant tamen per fontem remedium
litudinem, dilectionem unitatis; quse in ulroque arbores et herbse crealae ne arescerent. Fons iste
scilicet Deo et homine sunt. Ad imaginem Dei facltis potest intelligi sTiyssus, scilicet matrix omnium
est homo secundum animam. Sicut enim imago rei aquarum, ex qua omnesfontes aquarum, etflumina
cernitur in speculo ; ita anima in sua ralione Deum egrediuntur, vel singulare leges pro plurali, ut dica-
cognoscere potest. Ad imaginem, quia non est ei tur fons, id estfontes. Ascendiluniversamsuperficiem
usquequaque similis. Filius imago est patris, non rigans : 11011 diluvium faciens, sed sicut modo hu-
ad imaginem, quia quidquid habet pater, totum ha-'i ) morem in alimentum terrse ministrans ; non enim
bet et filius per naturam. Homo vero ita est imago sola illa terra quae circa ripas est fluminum hume-
Dei, quod ad imaginem, qula non per naluram, sed ctatur et irrigatur ab aqua vicini fluvii.scd circum-
participatione vel iniitalione habet ea quse Dei sunt. quaque usque ad duodecim vel sexdecira stadia per
Yel ad imaginem Dei, quse in Deo est, sicut est tracones infundi credilur. Formavit igitur Don.i-
omnium creaturarum in mente. Ad similitudinem, nus Deus hominem, etc. Quia liomo non eral, qui
quod ipsi Deo similis est homo, in co quod, sicut ab lerram coleret? igitur formavit, etc. Hic primum
uno Deo omnia, ita ab homine omnes hoiuines. Yel vocat Deum Dominum, quia tum primum vere fuit
imago, quod est rationalis. Similis, quod sicul Deus Dominus, quando servum scilicet hominem liabuil.
hominibus, ila homo animalibus dominatur., Prmsit De angelo enim non facit mentionem; sed sicut hi-
piscibus maris, elc. Dominari -debuit homo omni- storiographus de visibilibus intendit, hominem, id
tus; sed per peccatum amisit dominium et in maxi- esl corpus ejus, dicit formatum de limo, qui est terra
mis et in minimis. Retenuit tamen dominatum in tenax", ut per hoc hominem ad morlalitatem ,fa-
mediis ad consolalionem. In maximis, ut in leoni- ctum, id est mori posse, innuat; vel per hoc atd-
(27) Multa adnotatF. Sixtus in sua Bib., lib. v, n part., gupercap. n Gen., huic proposito deservientia,-
39 IIUGONTS DE S. YICTORE OPP. PARS 1. — EXEGETICA. -- I. IN S. SCRIPTURAM. IQ
monei eum cogitarede vilitatesua, uthumilitatem ,A dis_im iterum oriri, qui secundi ortus nobis noti
sequatur. El inspiravit, scilicet corpori praeparato, sunt. Prwcepit ei Deus de omni ligno paiadisi, etc.
animam , prsecipue in faciem ; quia in ea vigenl Eccc dal praccplum per quod, si servarel homo,
operationes aniin» in r.orporalibus sensibus , el i:i . eustodiret paradisum ;"ethocsolum est prseceplum,
ea discernilur utrum homo vivat an non, faciiius de ligno scientiae ne comedas. Quod autem praemit-
quara in caeteris partibus. Planlaverai autem Domi- lilur: ex omni lignoparadisi comede, permissioesf.
rus Deus paradisum voluplatis a principio. Non Et primum blandilur permiilC!ido, post durius lo~
anlequam coelum et lerram crcaret (ut videtur velle ciiliirns in prohibilione. Sed qu_eri.ur quare absque
Jlieronymus) sed a tempore condilionis, quod fuit omni prseccplo non dedit Deus homini bonum quol
iertio dic. I?i quem posuil homincm. Extra paradi- daturus eralei? Quare etiam tot permisit, ct unum
sum voluit eum facere Deus, ul iiitelligcrcl se ex solum prohibuit ? Quare etiam, quod prohibuit, noa
grafla, non ex natura, in paradiso localum. Lignum praecepit comedere : quod homini essel facilhts, et
vitw : duo ista ligna, id cstlignum vitae , el lignuni scquivalens obedientia ad merilum? Prseccptuni da-
scienliae boni et mali, propter majora sacramenta lum est, ut per merilum obedienliae gloriosius obfi-
ciusesignificant, dicuntur fuisse in medio, et diversis neret boniim. Multa conccssa sunt, ut fragilitali
de causis habeut hsec nomina. Lignum cnim vii_e, " hnmanse provideretur, et ul non posset excusari in-
quia in se habuit naturam ut conlinuaret liomini obedieniia. Non praecepit comedere de ligno scien-
viiam. si comederetur compctenter. Faclus esl enim liafboni, elmali, ut pura esset obedientia. Causa-
homo morlaiis, et immorlalis. Sed sic immorlalis, retur enim diabolus, dicens non tantum p: opter prae-
quotl polcrat non mori, per cibi sustentationem cepium hominem comeilere de illo ligno, qiiantum
quo cgebat. Ilem mortalis, quia perire potuit per pro sua ulililatc. Faciatnus ei adjutorivm simile
cxtrinsecam violentiam. Sed Deus ita munierat cum sibi. Qnia mulia jam habebat adjumenta, sed tamen
inlus per lignum vitoe sumptum in cibura , et extra omnia dissimilia erant. Adduxil ea ad Adam,v'.c. Ycl
per divinam potentiam, ul posset non mori. Intiis sexlo, die sicut ordo narrationis videtur coniineic,
portam nogligentiae per ralioncm humanam , exlra vel lougo tempore post, quando diversa in divcrsis
portam violenlia; obserans per divinam cuslodiam; locis forle vidil. Quod aulem ad eum adducta sunl,
ut, nisi homo, rationc abutens, portam negligenliae hoec esl ratio, scilicet quia fulurus erat dominus
aperiret, nunquam per porlam violenliaealiquidno- super omnia illa, ef ideo decebat ut pro arbitrio suo
civum iiitraret; sed quia noluit sibi cavere, ut ser- dareteis noiuina. Immisit ergo soporem in Adam:
varct povtam sibi commissam, merito Deus deseruit „ hoc idco factum esi, ne, si vigilanli auferret costam,-
cjus cuslodiam. Lignum autem scienfisedictum est, vidercttir Deus cuin laesisse; nunc vero ila leniter
non propter nalufam quam in se haberet; sed quia eam sumpsit, quod nec etiam dormienicm exeila.i:.
per ipsum sciluni est utrum esset homo bonus an Quod quidam quoerunt, utrum plures eosias liabuit
malus, id estobediens an inobediens. Ycl quia per prius in illo lalcre de quo illa costa sumpta esf,
obedientiam ejus habiturus crat homo bona ad quae quia si sic, tunc Adain per eam erat superfkms; sin
iransirel. per inobedientiam vero inala, quae ci autem non plures nisi quotinalio latere habuil. lunc
(Somminatus fueral Deus; vel quia pcr ipsum expe- postea diminutus fuil, frholum esl; quia-nec dentes
rimento utrumque cognovit. Quse auiem sint illa pueroium, qui postca mutaiitur, dicuntur snperflui;
sacramenta principalia, pro quibus illa ligna posita nec ipsimet, quamvis nondum habeanl nalurse aug-
fucrint ii> medio paradisi, sic accipc. Lignum vitse menlum, diminuli judicanlur. Sed potius attenden-
datum fuil homini ad sustentationem vitae tempora- dum est quod nec de capite, ncc de pedibus viri
iis. Per lignum autem scientiffi obediendo habiturus sumptum csf id unde fierct mulier, ne ant domina,
eral seternam vitara. Et fluvius egrediebalur. Ilic est si de capite. aut ancilla, si de pedibus putaretur.
fons supradictus, vel fluvius oriens a fonte illo, Idco de raedio, id esl costa sumi decuit, ul socia in-
prius unus, posl In quatuor divisus, de loco quodam j) lelligeretur. Quoerilur ctiam ulruro, cum addilione
voluplatis, id estparadisi, non quod ibi ortus stalim rei cxtrinsecus sumptse rie cosla illa facfa sit mulier,
cxiret ad alia loca, sed ad iirigandum -prrradisum an de sola cosfa ? el dicunl quidaro additum esse.
cgrediens. Qui inde dividiiur, vel in ipso paradiso, Sed si ad perficiendum corpus mulieris de costa illa
postquam aliquandiu ut unus manavil, vtTposlquam Deus exlrinsecus argumentum sumpsil, cum illud
a paradiso egressus est. Quseri.Hr qiiomodo et in pa- qtiod addebatur majus, quam ipsa eosta fueiit, po-
radiso oriantur hsec flumina, et in terra nostra ha- tius de illo mulierem factam Scriptura dcbuit dicere,
fjeani notos fontes, ul dicit Beda. Unde et quidam undc plurcs parles substanlioe suse accepeiit. Restat
aifiiMxaiillolam lerram fuluram paradisum, si hoino igitur ul dicamus cosiani illam in semetipsam mui-
sion peccasset, totam autem factam exsiliuinperpec- liplicatam, ct ex ea mulierem formatam,iiuilo addi-
calum. Nos vero, etsi probabiliter ita dici possit, no.i tamenlo extrinsecus sumpto. Majus enlm fuit de
asserimusnisi quodsancli CGmmuniterasserunt, sci- nihiio omnia facere, quam parvam subslanliam in
licet paradisum esse quemdam locum determinatum ipsam mulliplieare. Ijiem dicimus de illis quinque
in parte lerrse, et flumina illa ortum habere in para- panibiis in E.vangelio. Ei replevit carnem pro ea. Ne
disG, et itema teria ibidem absorpla, e( extra para- aui turpis essel fossa, si vacua omnino; aut, si 03
41 . ADNOTAT. ELUCIDAT. IN PENTATEUCHON. — IN GEN. . *2
pro osse regenerelur, nullum signum remaneret, A nudos, id est nuditatem disconvemre pro molu illi-
vblatse costae, per quam constat, unum tantum prin- cito et quia auferre non pottterunt, (egefe voltierunt
" cipium esse totius generis humani; et ideo reteutum partes illas in quibus motum illicituin seuseriint.
est signum, et sicutcicatricesChristi injtriumphum; Juste quidem inflicta est homini hsec poena, a Do-
Quamobrem relinquet homoj etc. Duae istse tantum mino, utquia rsttio noluit obedire suo_superiori,- id
-personse in paradiso excluduntur, scilicet ne pater est Deo, nec ei obediat suum inferilis,.id est caro.-
cum filia, autfilius eum matre coeat-. Lex autem Ex miseritordia tamen Dei, et iit homo siibslstere
decem personas, Evangelium, usque ad septem ge- pOssit, factum est ut caetersepartes corporis ad nu-
nerationes omnes excludit. Quid est quod dicit re- tum rationis stent aut moveanfur. Una autem pars
linquet? nunquidut prius faciat,- et postea dimiltat? rationi non ,obedit, in signum transgressionis, sel-
non. Sed relinquet, id est nunquam carnaliter adhae- licet pudenda. Ideo videlicet. quia tota propaga^
febitr Nec dicendum quod relinqual habitatione aut tio generis humani per partem illam erat trans-
omnino dilectione, sed privilegio dileclidnis quOd itura. Scriptitm est in ea, quasi in porla,- signuiri
ad uxorem trafisferre debet, et eliam relinquat sub- hiobedientise parenlum, inobedientia inflicta ffiem-
jeclione,- et tutela paterna a qua-emaneipatus est; brof um. Folia ficusi Per hocquidam existimant ficttm
ex quo fit paterfamilias, ut curam propriae familise S 1 fuisse Iignum scientise honi et mali. El quia Dominus
impendere possit. Et erunl duo in carne una^ id est dixit ad Nalhanaelcm in Evangelio : Priusquafn U.
taiita erit dilectio inter vjrum et mulierem, quod Phiiippus vocaretf cum esses sub ficu, vidi te (Joan;
utriusque spiritus nullam habebit differehliam inter i). Vocem Domini deambttlanlis: Ecce quanta est
carnem a se v.vificalani, et carnem alterius dilectam misericordia Dei? non vult eos subilo conveuire de-
ct, si possent, in una et eadem carne libenter habi- eulpa sua, ne amissa verecundia inverecundi fiant-
tarent. Et quiain re non possunt facere hanc uni- et pertinaces. Sed dat eis locum poenitentise et con-
tatem, quod possunt, faciunt unionem dilectione, silii, unde deambulat ut audiant, et sic fiant memo=
vel in carne nna, scilicet in generatione unius carnis, res.ipsius Dei. Adam ubi es? QusestiOjvel e% incre---
id estpfolis, cooperabuntur. patione, vel ex,compassione_ Eo quod nudus essenit
(GEN.IU.) Sed. et serpens, etc. (28). Permissus est Nota quod stulle agit, inducens ad se excusandum
h.omo tentari, quia aliter nonesset gloriosum stare. quod polius vertitur in ejus accusationenij ut potiu^
S.ed nota quod non est tenlatus per aliquam simpli- per hoc convincatur peccasse in pomo, quam se ex-
cem besfiam, ut est columba vel agnus, ne- posset cuset. Qtits enim indicavit? Ac si dical : Per nudita-
scilicet excusare transgressionemj dicens: Quis pu- . tem volebas le excusare,- sedpotius fe"accusat, quia
taret dolum inesse in hujusmodi specie vel forma ? signifieat nequiliam, et peccatum prsecessisse in te.
Cur prwcepitvobis Deus? Cauteflngitsediibitare dc Et vere hoc significat; quia quis, nisi tua nequitia^
prsecepto prohibente, ut et mulierem faciat dubitare, indicavit libi quod nudusesses? Mulier quam dedisti
et Deum, qui tam boni ligni fructum prohibuit, mihi, etc. Convictus de facto, femovet crimen in
bstendat non tanlum eos diligere quantun_ropor- mulierem,-et mulier similiterin serpentemj et pcf
tebat. Ne forte moriamur. Nota, Dominus affirmavit, hoc uterque retorquet culpam in auctorem Deum.
dicens: Morle moriemini. Mulierdubitavit, inquiens: Quia hoc fecisti, maledictus es.. De homine peccante
Ne forte moriamur. Unde diabolus, sperans per hoc non statim dedit sententiam, sed proposita quse-
sc posse efficere quod volebat, plane nt adversarius, stione dedit ei spatium ut cogitaret de causa sua, et
iiegavil, dicens :' Nequaquam moriemini. Aperienlur •poeniteret".Super diabolum autem statim ponii sen-
oculi vestri. Divinam cdgnitionem, qua Deus omnium tentiam, quia et ante peccaverat in se^ et modo ho-
naluras perfecle et uno intuitu comprehenditj pro- minem ad peccanduni impulerat. Unde, magis reus
mittit ei: Et eritis sicutdii, scientes bonum et malunii faeius, meruit ut liceret ei tentare omnes alios futi.-
Duo promittit,dignilatem, el abundantialm rerum, ut ros. Et hoe totum ad detrimentum sui ipsius. E_.
uimm persuadeat, id est comestionem pomi,- Per j) j sicut unus lucifer elatus est, et omnes ei consentien-'
duo illa quse promittit, inducit in superbiam et ava- tes ceciderunt cum eo; ita hie iste solus in serpente
riliam, unde ipsa mulier, sesluimdo dubitans, atque decepit mulierem, et quia omnes alii consenseruns
ponderans proinissa diaboli, et prohibitionem Dei ei, omnes cum eo susceperunt maledictionem. Noii
respexit ad lignuro, et ita capta est gula, ut etiain enim serpens^ sed qui iu serpepte latebat _diabolu&_
absque prqmissis diaboli per solum visum ad esum maledicitur. Vocatur tamen jipmine ejus^ quia eum
ligni persuasa est merito, ut qui in s6rdibus est, quasi tunicam induerat, sed derisorie,,quemadmo*
sordescat adhuc. Dieitur tamen comestio pomi pri- dum si lalro aliquis assumeretvesles.mo_iachi,,ut
'mumpeccatum, sed actuale inlelligendum est, quia roagis la.tenter posset furari-inter monachos, el sij
prsecesserunt superbia ct avaritia. Aperti sunt oculi, , d.eprehensus de furto,- derrsorie quidem moiiachus
amborunij non quod viderent aiiqua quas non ante appellaretur propter assumptas.vestes. Et,- \voc__ndo
viderantj sed quia visu percipiebant-et cogitabant euiij attribuit.ea illi quse sunt serpentis, et est hi-
talc quid quod non ante. Cumque cognovhsent se esse Storia.metaphorica. Inimicitias ponam inter te, «tc,
(28) Deservlent huic cap. Adnot. pfasdicti-F, Sixt in sua Bib. lib. v, H parl, dum. Genesis terliui»*'
eapul adnolare conatur.
P^T-IOL, CLS-XY*
15 IIUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTUfiAJL U
Hic innuitur quod Eva resipiscens poenitentiam ege- A sphsera solis. Islc autem noster ignis et eget mate-
rit; unde diabolus doluit. Quasi dicat: Tu gaudebas ria, el_ solum corpus urit.
modo, quia eam dejeceras; sed frustra, quia victus (GEN.IV.) Fuit Abcl pastor, etc. (30). Breviter
oris a muliere. Semen tuum, etc. Semen diaboli vq- transcurrit ea quae non cst opus narrare. Cuin de
cal alios dsemones. Mulieris semen alios homines, fruclibus terrm. Credimus Deura docuisse Adam
quorum quidam futuri erant[/. sunl] sancti, et illi cultum divinum, quo xecuperaret ejus benevolen-
conterent caput, id est superbiam diaboli de homine tiam, quam amiserat per peccatum transgressionis;
dejecto. El tu insidiaberis calcaneo ejus, id est sem- et ipse docuit filios suos, dare scilicet decimas et
. per sequerisut, decipias. Multiplicabo mrumnas tuas, primitias. Respexit Dominus ad Abel, etc, hanc con-
respectu aerumnarum viri. El conceplus luos. Non vi- suettidinem creditur Deus habuisse erga illos pri-
detur esse hoc maiedictio, sed potius benedictio; in mitivos patres sacrificantes, quod mittebal ignem
lege enim maledicta erat slerilis. Sed hoc dicens ad de coelo ad eomburenda sacrificia eorum qui ei pla-
dolorem respicit pariendi, vel propter inutilitatero cebant. Quod aulem munera non ex se, sed ex nie-
conc.piendi, quia non toties pariet, vel quia mori- rilo offerentis ei placebant, per hoc innuitur qusd
turi erant etiam post partum, vel quia non omnes ad Abel offerentem, prius quam ad munus dicitur
praedestinandi erant ad aeternam vitam, sicut futu- B respexisse. Peccatum in foribus aderit. Duabus de
rum fuil si non peccasset. In dolore paries, etc. Iste causis dicitur aliqujd in foribus adesse, vel ut in-
dolor superat omnes dolores. Et sub viri poteslale. tret vel ut cxeaf. Similiter et hic de peccato potest
eris. Non sub regimiue tantum, ut prius, sed sub intelligi. Peecatum in foribus est, ut intret post ma-
violenta dominatione, ut te vulneribus aflligat. Ma- Iam cogitationem occasio parata peccandi, quam
ledicta eril lerra, etc. Non feret per se sponte fru- merilo malse voluntatis homo meretur, et Deus juslo
clum ut vivas, vel 11011respondebit tibi aliquando judicio ei objicit. Hominis autem bene aul male
secundum opus tuum. Cotnedes herbas terrm. Supe- agere, ideo bonum velle aut malum vocat, quia vo-
rius dixerat: Ecce dedi vobis omnem herbam viren- luntas hominis libera esl et atHioe el ad illud, abs-
tem el omne lignum pomiferum in escam. Sed ibi de- que exteriori adminiculo. Peccatum quidem quod
dit eis herbam ad opus animalium, eis ipsis veroli- in foribus ut exeat, prava voluntas est, quae non po-
gnum pomiferum in escam; hic vero maledicendo test celari, quin aliquando exeat et appareat aliquo
dat hominibus herbam in escam, cibum scilicet ju- signo. Sub le erit appelitus ejus. Hoc est in tua po-
mentorum. Mater esset, scilicet futura, cunclorum testale erit cavere libi, vel ab interiori prava vclun-
viventium.Fecit eis tunicas pelliceas vel de elementis tate, vel ab exleriori occasione peccandi. Ubi est
"Minislerio angelorum, vel docuit eos facere delra- Abel frater tuus ? Confessionem requirit Domiuus
Siendo pelles ab animalibus. Ecce Adam factus est ubique, ne possit volunlas excusari. Vox sangui-
quasi unus ex nobis. Irrisio est, quae respicit ad stul- nis, etc. Quia indiget viudicta, ideo clamat. Vagus,
lam credulitatem ejus de verbis serpeutis. Eritis sic- mutalione scilicet mansionum; profugus , timore.
ul dii scienles bonum et malum-; et quamvis sola Mejor est iniquitas. Ecce semper augmentatur pec-
Eva, non Adam, Iroc crederet, tamen illi quasi prae- calum : primum fecil fratricidium, deinde mendacio
Ialo et doclori imputatur. Talis autem irrisio ali- volens latere factum, negavit; modo couvictus de
quando fit merito patientis et juste, ul hic; ali- crimine, desperat. A facie terrm et a facie tua. Om-
quando nequitia insultanlis, et est sarcasmos Dgura. nem humanam consolationem pulat sibi auferri:
Nunc ergo ne forte miltat manum, elc. Hic innuitur scilicet bonitatem hominum et divinam collocutio-
"quod etiam post peccatum si comederet homo de nem. Qui interfecerit Cain. Malo suo, quia volo ut
ligno vitae fieret immortalis (29), et est oralio defe- septuplum puniatur, id est temporaliter de te puni-
ctiva. Quid autem deficial, subjungens aperil hislo- tio fial, vel interfector Cain multipliciter punietur.
riographus ibi, Emisit eum, ete. In quo innuitur su- Plus etiam quam Cain propter prohibitionem homi-
pra defecisse. Emiltamus eum extra paradisum, et n cidii factam a Deo, quse non erat facia Cain. In
sic subjungeretur. Emisit elc. Cherubim et flammeum Cain signum, id esl tremorem membroium quasi
gladium, atque versalilem. Quia et homo et diabo- fanalici, id est furibundi [spaslici, i. e. concussi
lusuterque in paradiso peccaverant, uterque ejectus et slare nequeuntis], unde dignus apparebat miseii-
esl. Et ne alterutri illorum iterum liceret intrare, cordia, quia percussus erat ira Dei, et excommur.i-
contra utrumque posita est custodia el offendiculum. catus. Cognovit Cain uxotem suam, quw concepit et
Gherubim ut repellat diabolum, ignis ut hominem. peperil. Post peccatum dicuntur viri cognoscere
Et notanduiif, Deum specieni ignis faeere aul fecisse, uxores, etuxores concipere etparere; per quod no-
ut in vila sancti Nicolai legituiycujus nalura dicitur latur quod ct filii nascebantur peccatores, et omncs
esse utsi quis manum adhibuerit, ardorem quidem isfi de gcnere Cain per opera propria nolantur pec-
senlit, -sed nuflani patitur adustionem, et esl ignis catores fuisse. Occidi virum in vulnus msum. Opi-
:Tletalis naturae quod pomburit spiritum, nee eget nio anliqua iradit Hebrseorum, Lamech fuisse cce-
niuteria quam consumat, sicut nec ille qui est in cum, et tamen vacasse venationi per quoddam in-
"
'(29) Notat Guglielmus Boriglion, quod ly inmter- (50) Yideas Adnot. F. Sixti, super Gen. iv, in
nujn non tenet slricte sed Jarge, id esi in sevtim. lib. v Bib. Sancfse.
iB ADNOTAT. ELUCIDAT. IN PENTATEUCHON. — IN GEN. ..
Slrumenlum, Id est arcum qui non~ fallit; cujus , _.stantem minatur, et quia poenitet differt mortem,
diordam extensam quodcunque animal tangit te- ila istis ad poenitendum centum viginti annorum
tendit afcum et vulueralur. Si quseratur ad quid ve- spatium conceSserat; et quia iiunt detefiofes pa-
narelur cum non liceret carne vesci ante diluvium, tientia, spaiium indultum abbreviatur (Isa. xxvm);-
dicimus propler pelles animalium, quibiis faciebant nec in aliquo istorum mulatur consilium Dei, sed
calceamenta et pelliceas. Gum igitur quodam tem- tanlum sententia. Item quod dicit generaliter ; Non
pore Lamech et puer qui eum ducebat vacarent vo- permanebit spiritus meus in homine, et tamen No_
nationi, et Cain sicuti furibundus curreretper illum octavus servatur a misericordia ejus, non discfc^
leeum, cum directione sui ductoris Lamech eum in- pat: universaliter minatur, sed ui benignus in par.e
lerfecit. Undeilleiratus puerum suum qai eunniu- punit. Gigantes eranl super terram, ut enormitag
cebat, occidit; ideo de utriusqiie - interfectione con- membrorum significaret superbiam animorum. Pd*
querilur cum uxoribus suis hoc modo : Occidi virum tentes a swculo, id Cst in ssecularibuis, vel qiianfum
etc. Septuplum ultio, etc. Quasi dicat: multum pu- potentes a principio saeculi. non sunt visi. Viden%
nitus est Cain, sed multo amplius punietur La- autem Deus quod multa essel mttliiia,- etc. ToliSS
mech. Est etiam alia opinio de conquestione La- replicat malitiam istorum et ineulcat, ut oslendst
meeh (51). Dicunt enim quidam quod istas duse uxo- B patientiam Bei non potuisse leviter incitari ad tan*
res Lamech male tractabant eum assidue, et hoc tam subversionem generis humani absque justissinna
sine.causa. Unde ipse iralus aliquando convenit eas causa. Pceiiiluil eurii quod hominem fecissel. Poeni»
et. allocutus est his verbis.: Audiie, uxores La- tuit enim mutando quod videbatdr incoepisse in pu-
mech, etc. Occidi virum; aut feci aliquod aliud sce- fadiso, ubiita loquitur liominibus : Crescile etmul=>
lus pro quo sic debeam tracfari? Cerle septuplum iiplicamini, et replete terram. Prsecavens in futurum.
xdliosutnetur de Cain, id est, de interfectore Cain Non quod per imprudenliaii. modo ad lioc venefily
ma_gnapoana accipielur, sed multo major poena in quod non putaverat-. quem nil.il laiet; sed lam p;a?-
vos pro meirrogabitur. Iste coepit invocare nomen cavet qui prohibet ne fiat, qilfim cui prohibetuf et
Domini. Novum cultum vel novas orationes inve- sollicite id vitat. Taclus dolore tordis. Nota : hon*est
r.iens ad invocandum Deum specialiter, vel imagines dolor nisi de amore [amato] amisso. Unde cuta
ad Deum repra.sentandum et magis diiigendum. amittimus rem de qua non curamiis,jdicimus : Non
{GEN.Y.) Hic est liber generationis, etc. (52). Ideo attingil nostriirn cor. Quanto igitnr profundiof ferat
recapitulat, ut, reprobata progenie .Cain, ostendatur amor, lanlo altius tangit dolor, Hic vero agitur de
per Selh facta propagalio humani generis. Et voca- G rei dilectse destrucfione,"i
et ideo merito dolor dicitur
iiil nomcneorum Adam. Prius fuit eis commune no- adessemagnus. Ab Iwmhteusquead animantia. Ma-
men Adam. Postea solus vir obtinuit ipsum pro- , 'xi-nam ostendit iram Dei, transituram a maxirno ad
-prium. Genuil ad imaginem, morlalis mortalem; vel minimum, et inde ab imo ad summum.. Hm sunt ge-
corpus corpus, non anima animam. Iste consolabitur neraliones Noe, scilicet filii de quibus el jam praj-
nos operibus et laboribus manuum nostrarum, etc. dixit, et item repelit, ut addat : CorrupVa est terra
Prophelia est: per opera peccata, per labores poe- coram Bomino, etc. Tolam hoc repetit €t incu'.catV
nam peccati significat. Yel consolabiturnos; scilicet ad augmentum sceleris oslendeadum,et juslam iraia
"postquam diluvio deletum fuerit humanum genus, vindicis. Quod dicit, coram Domino, nota personarn
per isfum saltem restaurabitur, quod diluvium pro- judicis; scilicet Deum Scife ul judibem, qui nescire
pter opera manuuni nostrarum et propter labores a dicitur rem, nisi cum probata cofam eo fuerit; etsi
divina ultione irrogabitur. In terra cui maledixii Do^ enim per se 'sciat, uescit tameh ad vindictam. Hoc
minus, loquens ad Adam : Matedicla terra ht opere iiutem facinus ita erat tiianifestuhi, quod nulla egebsst
iuo. Noe cumesset quingentorum annorum, genuit, id probalione, vel cdram Bomhtb; qui.peccatum eoruni
est cospit gignere, non quod illos tres statim genue- altCndebat. Ipsi enim. ita faegligenter peccabant,
rit, sed per successionem. D quod nee ctiam pecealum esse reputabant. Fhtis
(Gr.N.YI.) Videnles filii Bei, etc. (55). In Hebrseo universm cariiis, etc. Secuhdum universale.meritum
est, filii angelorum; sive bonorum sive apostala- peccatOrum, sequeretur universalis posna ortinium,
rum, qui aquibusdam putantur concubuisse cum sed per misericordiam temperatur in parle". Trecen-
. mulieribus, et genuisse fortissimos et maximos vi- lorum cubitorum. Cubitiis proprie tenet pedem et di-
ros. Non permanebit spiritus meus, id est spiritus midiuni; sed hic Moyses de geometrico cubilo agit,
quenf dedi homini ad vitam, hoC est anima. Quta quein noverat. in iEgypto, qui novem"iiitegre cubi-.
caro est: totus homo scilicet depri.mit totum homi- tos continet! Unde constat taritsim fuisse magnitudi-
nem, et redigit spiritum in ahimalitatem, qui potius nem arcse, quse.suHicerelad omnia animalia capienda
debuerat exlollere carnem ad spiritualitatem. Cen- quae venerunt ad eam. De compositlone SrciBmrum
tum viginti annorum, etc' Sieut Ezecliiaemortem in- In imo lata fuerit et sempef usque ad~ summum

(51) Alias tangit cxpositioues non cohtemneridas piit, in lib. v, ii^sir. suse Bib.
Pelrus Bongns in suo De numeris mysticis Scripturas (55) Pulcherrima adnotat. prSedictus ¥. SistuB-
sanctae opere supef numeris 7 et 77J super hoc capitulum in lib. v suae Bib»
(52) Yide, quseso, Adnot. F. Sisti super istud _%
47 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — LXEGETICA. — 1. IN S. SCRIPTURAM. - 48

surgens stririgeretur magis ac magis, an parietes A sexcentesimo primo anno prima die vidit Noe ex-
surrexerint sequaliter in summo, vel etiam plus siccatam superficiem lerr_e, eltainen jam ante dixi-
quam in imo a se distantes, et in tecto tantum fue- mus quod nonodecimo die ejusdem mensis columba
rit cacuminala diversse sunl opiniones. Cmnacida a attulit ramum ; quae, octavo prsecedenli, id est duo-
ccena scilicet solaria. Trislega, id esl distinctiones decimo die mensis ejusdem emissa, nec locum ubi
tricameratas secundum longitudines mansionum, a pes ejus requiesceret inveneril, sciat hanc esse na-
tris, et stega, qui est locus, quo statur in uavi dicta. turam columbae, quod non potest pes ejus requie-
Bina induces in arcam. Hic nolat parilitatem ma- scere in luto; terramque non ideo dici in hoc loco
sculfet feraellse. exsiccatara quod ex toto abesset aqua, sed quia vis
(GEN.YII.) Tolles septena (51). Hic notat nume- aquse recesserat, nec aderat aqua nisi lutulenta.
rum. Septem in quolibet genere, non quatuordecim. Unde in secundo mense dicit lerram arefactam,
Simililer duo, de iingulis immundis, non quatuor. quod plus est.
Rupti sunl omnes fontes abyssi tnagnm, etc. Quaeri- (GEN.IX.) Terror vester ac tremor super cuncta
tur ulrum ex solis illis aquis quse tunc erant, fa- anhnaniia (36). Non est enim ita vehemens leo, si
clum sit diluvium, an aer et caetera elementa con- non sit irritatus, quinon revereatur hominem. Erit
versa sirit in aquas, lam pluviales quam labiles, B vobis in cibum. Hic apparet non propter esum car-
quibus factum sit diluvium? Quod quidem dubium nium deletos esse homines in diluvio ; unde non
est, sicutet illud, quaudo scilicel aquae vaporaliter cibus, sed inlemperatus usus arguitur. Carnem cum
eriguntur ad superiora, ad temperandiim superio- sanguine non comedetis. Hoc prohibet propter si-
rem calorem, utrum minuatur aqua, an tantum- gnum; ut intclliganl se debere abstinere a fun-
dem inferioribus remaneat. Cataractm cwli aperlm dendo sanguine carnis humanse, quam non licet
sunt. Quidam volunt firmamentum apertum fuisse, comedere, cum lanlopeie prohibeantur a eomes-
ct super ccelestes aquas dcscendisse per pluvias; tione sanguinis licitae .carnis. Et ut hoc intelliga-
quod dubium est simililer. tur esse prphibilum, ipse ostendit, subjungens :
(GEH.VIII.) Recordalus esl aulem Deus Noe (55), Sanguinem enim animarum vestrarum, etc. Et
scilicet secunduhi effectuni, non affeelum. Oblitus hic proprie est prohibitio homicidii per poenam
enim videbatur quia tam diu dimiserat in periculo ; quam minatur; prsecedens vero prohibitio, quaedam
modo dicitur recordatus, quia liberat eum. Post compelentia est ad istam faciendam. Cum enim be-
cenlum quihquaginta dies. Ab ingressu videlicetNoe slise digna3 sint poena et vindicta, quse non propta-
jn arcam, id est primo die sexti mensis ab inunda- n~~malitiam, sed propter bestialilatem et irrationabili-
tione. Centum enim quinquaginla dies quinque tatem suam sanguinero fundunt liumanum, quanto
menses integre faciunl, et hic dies est decimus magis homo, qui ratione utitur, si sanguinem ho-
octavus septimi mensis anni. Requievit arca mense minis fundal, debet multari ?]Requiram de manu
teptimo, vigesimo septimo die. Hic est vicesimus bestiarum, utin resurrectione tota substantia ho-
dies noui mensis, anni videlieet non inundationis. minis ei restituatur, licet prius in substantiam be-
Decimo enim mense, scilicet inundationis, prima die stise comedenlis hominem transierit. Et de manu ho-
mensis, quae est scilicetdecima octava noni mensis, minis, dupliciter, scilicetvelresliiuendo substanfiam,
apparuerunt cacumina montium. Cumque transissent vel irrogando vindictam. Recordabor fwderis mei,
quadraginta dies, id est post vicesimam septimam id est, recordari faciam vos ut confidalis, et non
diem diiodecimi mensis. Emisit corvum, etc. Emisit limeatis iterum perire diluvio. Pono Cham ipse est
quoque columbam, etc, transactis septem diebus pater Chanaan. HocideoprseinissumestquiaNoesla-
post corvum emissum, et ex hoc conjicitur, quia limmaledicturuseratChanaannepotisuopropeccato,
in secunda emissione columbse dicit, exspectatis aliis scilieet Cham patris ejusdem Chanaan. Verenda pa-
sepletn diebus, post primam seilicet emissioneni..--. tris rmdata. Hinc apparet homines antiquitus non
illa venit ad eum ad vesperam, deeima nona die D esse usos femoralibus, Nuntiavil duobus fralribus.
prinii mensis, sexcentesimi primi anni; sed ab inun- Magna ostenditur nequitia Cliam: non enim suf-
datione secundo die duodecimi mensis; id est qua- fecit ei, quod solus vidisset, nisi et alios participes
draginta diebus minus. Exspectavitque riihilominus SU33impietatis faceret. Maledictus Chanaan. Qtiasi
septem aliis diebus, u_t perficerentur novem dies dicat: Sicut non est mihi Isetitia de te filio meo; sic
duodecimi 'mensis ab inundatione; sed vigesimi nec tu possis lselari de tuo. Ibi inducit malediclio-
quinti ^excentesimi primi anni. Igitur sexcentesimo nem, ubi majus solet esse gaudium. Prsecipue enim
primo anno, etc. Nota: quod sequitur secuhdum de filiis laetantur parentes. Et benedielus Dominus
congruenliam riarralionis, secundum ordinem re- Deus Scm. Non Sera, sed Deo ejus benedicit ; ut
rum gestarum sequi non potest. Sed per recapilu- iutelligamus omne bonum nostrum non nobis, seu
lationem dictum intelligamus guod primus in nar- Deoesse ascribendum.
rando praetermiserat. Si quis aulem bpponat quod (GEN.X.) IIm suni generationes Noe. Qusescilicet
(3i) Non le pudeat inspicere Adn. prsedicta Bibl. npar.t., suae Bib.
sancta, lib. v. n part. super hoc €.enesis*cap. ,-(56) Vide Adn. praedicti F. Sixti in sua Bib., L vs
(55) Yide F. Sixti Ann. super Gen. vm in lib. v, u part., super hoc Gen. vi.
49 ADNOTAT. ELUCIDAT. IN PENTATEUCHON. — IN GEN. S*__
sequunlur dislinctse in sepluaginta duos patriar- A proverbium illud construebatur lioc modo : tu es;
chas, populos, et linguas diversas, scilicet quatuor- crudelis quasi Nemroth robustus, etc. Hmc est ci-
decim filios Japhet. Et viginli septem filios Sem, et vitas magna. Scilicet Ninive. De quibus egressi sunk
triginta unum filios Cham; qui omnes septuaginta Philistiim, et Capturim. Isti sunt populi qui proces--
duo suiit numero, sive filii, sive populi. Ab his di- serunt ab illis : nec tamen post divisionem lingua-
vism sunt insulm. Post divisionem linguarum hoc rum, sed ante, ut discederent in propriis linguis
modo terra fuit divisa, quod filii Japhet obtinue- populi; alioquin non septuaginta duae linguse reperi-"
runt septentrionalem partem Asise, et totam Eu- renlur. Nec possumus dicere ista nomina fuisse-
ropam. Filii Cham australem partem Asise, et propria personarum, quia nec invenitur in libro
tolam Africam. Medium autem Asise, quae major quorum filii fuerint. Faclique sunt termini Chanaan^
est quam Europa el Africa, filii Sem possederunt. etc. Ideo Moyses ad populum suum loquens, descrU
Ipse cmpil esse polens in terra. Isle Nemroth mole bit terminos terrse Chanaam, quia eam erat posses-
corporis, etvirtute superans alios homines, domi- surus ex promisso Dei. At vero Arphaxat genuit-
-nium coepit exercere super caeleros per violentiam, Sale. Nota secundum Lucam habuisse filium no-
et induxit eos ad idololatriain, ut ignem quasi Deum mine Chaynam, quem posuit in generatiorie Christi
colerent, cpiia ulilitales maximas beneficio solis, B pro Sale. Igitur nisi liunc Chaynam in numero cse--
qui igneus est, in terra contingere videbat. Quem terorum ponamus, non complebuntur sepluaginla
errorem Chaldsei poslea secuti suni. Multiplicem duo. Hm familiw Noe. Repetit communiter de gene-
injuriam et Deo et homini fecit: Deus enim solus rationibus Noe, ut veniat ad divisionem linguarum
debebat prseesse homini, quod ille ei abstulil, cum per superbiam turris. Nota quod omnesprsecedentes.
se illi interposuit, et in ignorantiam redegit, aufe- patriarchse, qui et a tribus filiis Noe descenderunt,
reiido ei cultum debitum; homini vcro injuriam et alios supra nominatos genuerunt, prseler eos quos
fecit, quia eum dominio injusto oppressil, et in er- liber nominat, alios quosdam habuerunt lilios non no«-
rorem decipiendo induxit. (GEN.XI.) Consilio et im- minatos, qui remanserunt -in propriis familiis pa-
perio hujus facta fuit turris, consentienlibus ei ma- trum suorum. Filii autem, qui nominali sunt, per se.
lis ex volunlate, melioribus autem ex coactione, ut discretas fecerunt familias a familiis patrum suorum.
Sem, et Herber, et caeteris bonis viris. Iiujus tur-. Mortuus esl Aram ante Thare (37) : vel in con-
ris faciendse, liber dicit causam talem fuisse : sci- spectu palris sui positus in ignem qucm adorare
licet ut antequam dividerentur in diversas terras, nolebat; vel antequam pater suus moreretur.
facerent aliquid gloriosum in memoriam poslero- (GEN.XII.) Dicergo, obsecro le, quod soror mea sis.
rum. Alii dicunt, ideo factam fuisse ab eis, ut prae- Quseritur, quare tam justus homo voluerit mentiendo
caverent sibi a simili diluvio ; ut etiam Deus non vitam corporis servareper mortem animae: vel vitse
posset eis nocere, si forte iterum puniret homines suse providere, et uxoris suse pudicitiam negligere :
per diluvium.Polest etiam dici a Nemroth factam esse quasi Deus non potuerit aeque servare ejus vitam,
cupidate regnandi. Unde divisis linguis, ipse cum et mulieris pudicitiam (38). Sed constat hunc non
familia sua ibi remansit caeteris recedenlibus, et mentilum, quia soror ejus erat. Item si proferatur
Assur expulso, eui paterno jure contingebat illa verbum vel signum ad signilicandum quod non est,
mansio, quia erat de Sem majore filio. Assur au- non tamen propter deceplionem sed vel propter uti-
tein, reeedensin lerram quse postea ab ipso dicla litatem, vel correclionem vel increpationem, nondi-
est Ass^ria,-multiplicatus est nsque ad regem Ni- cilur mendacium: sicut ipse Dominus Cleophae,et alio
num, qui ab ejus progenie ortus est. Hic condidit discipulo finxit se longius ire (Luc. ult.); nec tamen
civitatem, etvicit Cham in bello, qui usque ad illud abire voluit, sed retineri,'ut increparet, et confirma-
tempus vixerat: factus rex Bactriaj Nino vicinus, ret eos. Ilem Eliseus ligatus quaerentibus eum dixit
et vocatus Zoroastes inventor, et auctor maleficae se non esse quem quserebant, seque perducturum
nialhematicae arlis ; qui eliam septem liberales ar- D eos ad eum promisit, et duxit eos inler- medios ho-
tes qualuordeeim columnis, septem aencis et septem stes,i quod ipsi meruerant apud Deum. Fuilque
lateritiis, contra utrumque diluvium in utilitatem relator divinse voluntatis, non suse; nec accusatur-
posterorum praevidens scripsit. Hujus libros mathe- de mendacio, sieut nec ille qui refert aliena verba..
maticse Ninus adeptus vicloriam combussit. PosJ. Yel concedamus Abraham mentitum fuisse sicut
bfficaudaeior factus invasit Nemrolh, id est, Chal- hominem non esl mii um : non enim semper verum
dseos, et acquisivit' BabylOnem, transferens illuc dixit. Nunquid non esl mentitus. beatus Pelrus li-
caput imperii sui: et inde dicit sequens Iittera : De more mortis in passione Domini? Sed sciendum
terra illa egressus est Assur, etc. Quia aulem di- quodcasus sanclorum virorum, quando contingit,
ctus est venator simile est quid dicat, scilieef ila permittente Deo, nobis in spem proponitur resur-
cohcludens coarclavit homines, quemadmodum ve- gendi. Flagellavit Dominus- Phgraonem, scilicet per
nator bestias. Quasi: istud quod in usu dicendi sterilitatem. Conclusit enim Dominus per idcai

(37) Pulchra adnot F.- Sixti in sua Bib. lib. v, {38) Satisfacit huic quaest. plenis. F. Sixtus ia-
part. super istiid capuf, gua Bib., lib. v, n, part., AdnoL super &._... xxi!»
Sl HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. S2
tempus omnes uxores Pharaonis, et familise ejus, A (GEN.XIX.) Minime. Non negant se intraturos in
ut nec conciperent. Prwcepit Pharao super Abra- -civitatem : sed secundum oratoriam qualitatem : lo-
ham viris, ut prseberent ei scilicet conductum se- quendi innuuut cives indigpos esse ad quos diver-
curum, ad educeridum quidquid habebat, ne quis tant. Non potero facere quidquam. Modus cst huma-
noceret. nse consuetudinis, quod dicit, quasi dicat: Postquam
(GEN.XIII.) Et invocavit ibi nomen Bomini. Hoc proposui ita facere, non potero aliter facere. Pluit
'dupliciter potest intelligi, scilicet quod tunc quando Dominus. A Bomino. Dominus existens in terra prce-
allare fecerat, invocavit, vel modo. Si ad sinislram sens : a Domino exislente in coelo pluit. Bominus
ieris. Cum concedit ei potestatem eligendi, amputat judicans, a Domino imperante. Abraham consurgens
ab animo Lolh, ne existimet ipsum velle diseedere mane. Nota sollicitudinem sancti viri, qui propler
ab eo, ideo _ut meliorem partem terrse sibi eligat, hoc mane surgit : videat si Domimis servaverat eos
et retineat. Tibi dabo, et semini, id est tibi in se- pro quibus oraverat. Rccordatus est Abrahm. Non
minetuo, non in persona tua. Usquein sempiler- tamen in hoc ut pro justis injustos salvaret; sedne
num: non, quod semper eam habuerint ex tempore pro injustis justum perderet, quod primum promi-
illo, sed quia millus terminus ponitur amittendi serat Abrahse. At ille non sensit neque quando accu-
eam, vel auferendi. Sicut, et Melchisedech dicilur B buit, etc. Mirum videtur quod concubueritcum filia,
nonhabere patrem et matrem, solummodo quia nec sensit tale opus se facere; sed ita possumus exi-
non nominavit eos Scriptura. stimare, quod Lotli consueverat uxorem suam habe-
(GF.N.XIV.) Clwdorlaomor (58*). Iste congregavit re, et lijnc ebrius factus putabat illam esse prsesen -
omnes reniotos in auxilium contra quinque reges tem : et ita non sensitnec cogitavit filiam suam esse
Sodomorum faelos sibi rebelles. Rex gentium. Non propter ebrietatem. Uterque lamen et pater et filia
dicit quarum, quia pluribus dominabatur gentibus. peccavit, licet malignam intentionem neuter habue-
Contraque regem Bale. lstum non nominat, quia mi- rit. J._foa&,quod interpretatur ex palre, quia de
nus peccaverat nominatis. At vero Melchisedechpro- patre eum conceperat, dedit hoc nomeu.Altera voca-
ferens panem et vinum. Quod inter gentiles signum vit filium suum Amon : quod interpretatur filius po-
est pacis, sicut et oliva solebat esse. El nota ordi- puli mei: et non ita manifestavit facinus suum, sed
nem : hmc proferens, benedixit, scilicet de Deo ex- tantum ostendit quod de quodam de populo suo con-
cclso; quod scilicet ad eum pertinebat. Erat enim ccperat.
sacerdos Bei allissimi, vel ita intellige. Proferens (GEN.XX.) Profectus inde Abraham in terram aw
panemet viuum,-quse scilicet erant, non purus ci- stralem, etc. Peregrinatus est in Geraris. Yidetur
pus, sed sacrificium. Erat enimsacerdos, etc. Leva hoc esse dictum per recapitulationem, quia dicit
nianum. Non cupidus terrenorum. Ad Bominum placuisse Saram Abimelech ob nimiam pulchritu-
Deum; qui meliora darepotest. A filo subtegminis. dinem; quod non videtur verum, eum jam supe-
Per hoe notal interiora. Usque ad corrigiam calcea- rius dictum sit eam esse vetulam, -et emorluam,
menti. Per hoc exteriora significat, el omnia com- et muliebria ei cessasse, propler senectutem. Potest
muniler excludit. eliam dici, quod, licet mullum setate processisset,
(GEN.XV.) Domine Deus,quid dabis mihi? Non ex non tamen amiserat pulchritudinem, quam habebat
diffidentia dicit hoc, sed ex desiderio cognoscendi, magnam naturaliler. Venil autem Deus ad Abime-
quid dari deberet. El filius, est scilicet procurato- lech per somnum. Idem fuisse factum apud Pha-
ris. Iste Damascus, etc. Quasi iratus defective lo- raonem, intelligendum est; quamvis ibi taceatur.
quitur. . Filia patris mei, id est filia Thare : dicitur enim
(GEN.XVII.) Delebitur anima iila de populo (59). Si secundum quosdam quod Thare pater Abraham
veniens ad selatem discretionis -neglexerit aceiperc, inortua matre- ipsius Abraham, duxit aliam uxorem,
vel interficietur, vel expelletur a populo. de qua genuit Saram : ct ita non fuilfilia Aram,vel
(GEN.XVIII.) Cumque levasset oculos suos (40).Non 0 potest dici quodfuerit filia patris Abrahae, id est
vidit eos de procul venientes : sed ex improviso ap- Thare : quia neptis. Yel aliler filia patris mel, id est
parent, quod signumest potentia;. Vita comile. Mo- quj cst meus frater. Hoc erit tibi in velamen oculo-
dus loquendi talis est : vel comitante vos quia vive- rum, id est ad vela aut pepla emenda, ne amplius
tis, et tune est hoc etiam promissio. Quare risit detegas faciem tuam, et amerisab aliquo, et capia-
uxor tua ? Yirum increpat, quia ejus est castigare ris, sicut modo. Yel aliler, in velamen oculorum,
uxorem suam. Descendam. Tunc descendit Deus, id est in opprobrium, ct erubescentiam; quia illi
quando de inferioribus se intromittit. Nunquid per- erubescuut qui de aliquo faclo solent velare oculos;
desjustum cumimpio? Gaute vult per induclionem ct ut amodo caveas hujusmodi eventum. Memenlo
pervenire ut parcat etiam injustis pro justis, et ta- esse le deprehensam. In hoc seilicet quod dixisli,
riien interrogat, an pro injuslis velit interficere ju- quod vir tuus erat frater tuus :, Orante aulem Abra-
slos : quod non oportet. ham sanavit Deus Abimelech, et uxorem, etc. Quod
(58*) Inspice Adnot. F. Sixti super istud capul in Bib., lib. v, ii part.
gua Bib. lib.v, n part. (40) Yide consimiliter Adnot. ejusdem supej
(59) Vide An. F. Sixti super illud caput \u sua istudc, lib. v,iipar.., Bib. sanctoe.
""
55 ADNOTAT. ELUClDAT. IN PENTATEUCHON. — IN CEN., 54
Lic addil de Ablmeleeh, quod eum sanavit, et uxo- A dil ei, Bathuel pafer pucllae scilicet. El Dominus be-.
rem et ancillas quas concluserat ne parerenl, totum- nedixil Domino meo. In tota sua ista oratione inr_
intelligendum est de Pharaone similiter faetum lendit persuadere ul' et parenies velintiiliam siiam
fuisse; sed ibi lacetur. Igitur hic manifestatuf quo concedere filio Abrahae, quia est scilicet a Deo di-
flagello flagellatus sit Pharao, id estslcrilitatc, et lectus, et dives, et juvenis, futurus hseres toiius haa-
eodem modo sicut Abimelech sanatus fuit per ora- redilatis patris, denique quia, et divino ductu et_
tionem Abraiise. forte advenit. Ex quibus omnibus tlivina voluntas
'
(GES. XXI.) Aperuit oculos ejus Bcus, quw videns prob3ta est, contra quam non oporteret fieri. Et
pnieum. Non subilo faclus est puteus ; sed qui prius non dederinl iibi. Ecce quasi onus repulsse superim-
erat factus, sul:ito visus est ab ea. ponit eis, si noluerint acquiescere illi^facto, quod
(GEK.XXII.) Tolle fdium tuum unigenitum, quem non solum Abraham appetit, sed etiam Dominus ad"
diligis, etc. (41). Omnibus istis verbis inlendit hoc, id diiigit. Si facilis veritalem el misericordiam. Saepe
ul magis et magis accendat carnalem amorem pa- conjungit hsec duo : et est veritas, quando a?qutim
tris erga filium ; ut postea prseponat amorem Dei esl; misericordia, quando potest negarirnec est
suo earnali amori, et, cum vicerit, gloriosior sit vi- qui cogat. A dominoesi sermo. Illi argumento, quod
ctoria. Die autem terlio elevatis oculis. Quia non B firmius esl, respondet. Rebeccm pro munere : quasi
sunt tres disetse a Bersabee usque Jerusalem, di- In arrharn. Quwramus ipsius voluulatem. Hinc est
cuntquidam quod ille mons superquem sacrificavit orta consuetudo inquireudi voluntatem in despori-
Abraham, non sil ille idem ubi crucifixus est Chri- sationibus. In lanlum dilexit ul doiorem temperel,
slus. Sed fallunlur (ut credimus) qui htec dicunl. non tamcn omnino auferat: nec luxurise causa hoc
Potuit enim Abraham facere parvas diselas : ut ho- dictum est: sed consolationis.
mo qui valde soliicitus erat, tum de morte filii sui, (GEN.XXY.) Cuncla qum possederani. Capitalem
tum de imperio Domini; et minus cogitabat de fe- censum ut domos et sedificiadedit Isaac. Vende mihi
slinatione ilineris. Filio luo unigenilo, rcspectu li- primogenita : vel primogenila animalium, quae extra
berae.Possidebit semen luum porlas inimicorum suo- partem contingebanlmajori, vel priroogcnita dice-
rum, id est fortes eruntet bellatores, et ita vi obti- bantur sacerdotalis dignilas. Nam de benedictione
nebunt civilates inimicorum suorum, vel quia in paterna pon possumus hoc intelligere. In scquenti-
portis solet fieri judicium, nolat eos futuros judices Lus enim dicet Esau:En altera vice me supplantavil,
iuimicorum suorum. primogenita mea antelulit: modo ilem bencdictio-
(GEN.XXIII.) Sedguanlum eslhoc? Quasi dical: nem subripuit. En tnorior, quasi dicat, non- semper
-
Magnum esset tibi, et gravarem te. Potius facias vivam, sed moriar, nec scio quando : quid igitur
quod vis, et nihil mihi des. Yelaliter : quantum est valebunt rnihi primogenila? Jura ergo miM. Non cre-
hoc? Quasi dicat: Quare parum est quanlum ad me? dit ei sine juramentb, quod paclum teneat. Et leniis
et nunquam pro tam parvo pretio ero venditor; po- edulio. Hic ostendit quae supradicta fuerit deco-
tius accipe siue pretio. Spelunca duplex. Domus ctio.
qusedamfuit subterranea, in gua erat solarium ; et (GEN.XXVI.)Ad lorrentem Gerarmfodit puteos(45). -
mulli poterant sepeliri in ea iu diversis foveis ut Quia in torrente non est aqua, nisi ad horam post
subtus et supra. Non peccavit Ephron, qui vendidit; pluviam, ct statim defieit. Nuiic dilatavit me domi-
nec Abraham, qui emit. Nec cliam hodie peccaret, nus. Patel, quod pro magno bono repulabant puteum
si quis emeret purum agrum ; ut faceret ibi coeme- in terra aliena arenti.
lerium; sed qui coemeterium vendil, graviter pec- (GEN. XXVD.) Benedicens ergo ah illi: Tu es,
eat. etc. (44).Nondumponit benediclionem, sed praepa-
(GEN.XXIV.) Domine Beus Domini mei (42). Se- ratio esl ad beneclictionem : quod ita interrogat :-
cundumopiniones gentium loquitur, quse habebant Tu es filius meus Esau ? el cselera quse sequuntur.
singulse proprios Deos. Igitur puella cui dixero, elc. j ) Fragrantiam a fragrando, et illud a frarigendo dici-
Augurimn est: nec tantum peccat, quia Spiritu tur, illa enim qute redolent, majorem emittunt odo-
sancto dictante hoc fecit. Deposuii hydriam super rem, quando franguntur. Sicui odor agri pleni, sci-
ulnam, de scapula seu humero usque super ulnam licet floribus redolentibus. Cui benedixit Dominus.
deposuit, ut ille compelentius posset bibere. Ad la- Magnam ahundantiam fiorum talium conferendo.
vandos pedes camelorum, id est ad lavandum, ne im- Det libi Deus de rorecmli, et de pinguedine terrse.
Eiunditia eis noceret. In conspeclu ejus panis. Notat Hic continetur benedictio tempofalium, quse princi-
in Veteri Testamento, vix aliquando diciltir apponi paliter constat in duobus quae conjpngit, scilicet
cibus, nisi panis : non quod solo pane viverent, sed rore cali, et pinguedine terrm. Si enim pliiatj et
quia panis principalis esl in mensa, ct maxime quia terra non sit pinguis, aut si sil pinguis et non pluat,
principalem et spiritualem panem significat. Respon- non est nerfecta abundantia. Et notandum qtiod

(41) Inspice Adnot. F. Sixti super hoc eap. in sua (45) Vide Adn. F. Sixti super hoc caput, in sua
Bib. lib. v, ii part. Bin. lib. n, n part.
(42) Inspice prsedicti Ann, "super xxvn, ibi-
sua Bib., lib. v, n part. ' - hoc caput io (44) Vide ejusdcm Aclnof.
dem. - super Gen.

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S5 HUGONIS DE S, VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 56
noii secjmdum intentionem, imo magis secundum A Scilieet separando arietes ab ovibus usque ad ho-
verba, facta est ista benedjctio : sicut [si] aliquis ram adaquandi, ut tunc tantum arieles ascende-
episcopus, putans se ordinare aliquem de clericis rent oves, quando virgas in canalibus viderent ulri-
proprise, Ecclesise, ordinaret clericum alterius Ec- que.
clesiaeei consimilem, ille tunc qui ita fraudulenter (GEN.XXXI.) Vidi enim omnia, quw fecil tibi La-
accederet, esset revera ordinalus, non ille quem ban. Ecce per divinum responsum apparet eum non
episcopus ordinare putavit. Quaeritur etiam si aliqua peccasse fraude aliqua, quia justum erat eum aeci-
fraude supponitur desponsanda alicui viro, putanti pere aliani mercedem quam uxores, quas dono de.
aliam se desponsare sibi, utrum firmum debeat esse buissetei dare Laban.
conjugium. Sed sciendum, quod ideo firmum haberi (GEN.XXXIH.) Quasi videritn vullum Dei. Adula-
non debet, quia in nuptiis quidquid teneri oportet, tur, ne morialur. Reversus esi itaque die illo Esau
solo consensu utriusque ralum efficilur. Si tamen itinere, quo venerat in Seyr. Non videtur verum quod
postoa utrique consenlire voluerint, erit conjugium, uno die cum tanto exercitu rediret usque in Seir,
ct firmum ceusetur. Sciendum autem apud veleres sed illo profectus est; nontamen eodem dieperve-
patriarchas, hanc gratiam collatam fuisse eis a Do- nit illuc.
mino, ut cui benedicerent filio, ille multiplicabatur " (GEN.XXXIV.) Quando gravissimus vulnerum do-
etiam in temporalibus super fratres suos. Dominum lor est. Forsitan rationem physicam langit quod in
tuum illum constitui. Ecce apparef quod benedictio- terlia die gravior est dolor Vulnerum.
nem factam mutare non potest. In pinguedwe ter- (GEN.XXXY.) Abjicite Deos alienos, ete. For-
rm, et rore cmli erit benediciio tua. Quasi dicat: in tasse aliqui erant in societate Jacob qui colebant
partem recipies : non iroperfeclionem. Si acce- Deos alienos. Vel aliter. Consueludo erat apud illos
perit Jacob uxorem, etc. Non vull ei manifeslare anliquos, licet unum solum Deum crederent, imagi-
odium Esau, ne pater odio haberet Jacob filium nes lamen quasdam habebant, quas verebantur: non
suum. quod deos erederent nt idololatrae, sed ut recorda-
(GEN.XXYIII.) Tulil de lapidibus, qui jacebant, rentur pereas summiDei. Has tamen imagines ne
,c'_c.(45). Verisimile est quod non solus ibat Jacob in deterius vertantur prohibet modo Jacob, ne ha-
eo, quod dormierit extra civitalem quae civitas prius beat sua familia. Et effundens oleum. Secunda vice
ffocata est Luxa, et postea dicta est ab illo Belhel, oleum modo fundit,
propter vigionem quam vidit juxta civilalem dor- (GEN.XXXYL) Tulit autemuxores suas, el fitios.
miens lapide suppositp ad capul suum. Quam terri- p etc. Quid est quod dicit post mortem patris IsaaG
bilis est locus iste. Dignus reverentia, cum timore totam substantiam suam quani habebat Esau in lerra
«cilicet propter majestatem ibi visam. Erexit in ti- Chanaan , lulisse in montem Seir, et ibi deinceps
iulum. Signum scilicet, et monimentum visionis mansisse : cum anle jam dictum fuerit, quod Esau
Buae.Et lapis isle quemerexi, elc. Et civitalem, et jam in monte Seir habitabat: et iude eliam movit ut
ipsum lapidem domum Dei, id est Bethel vocat. veniret in occursum Jacob fratris sui: et item a
(GEN.XXIX.) Ampvit lapidem, quo puleus claude- fratrc recedeus iiluc iterum reversus esl, ut ibi ha-
batur. Per hoc eliam patet quod non solus eral Ja- bitaret? Ad quod possumus dicere, quod ad funus
jcob,'sedsociosde,domopatris;sui adduxcrat. Elevata palris celebrandum cum pecunia sua accessit: vel
voceflevit. Pietatis est indicium. Audiiis causis itine- propter adventum fratris, laetitia exhilaratus, ut cum
ris. Non quod pro timore fratris exsulasset, sed pro fraire habitaret, venit in terram Chanaan : et ibi
juxore accipienda de genere suo advenisset. Os moratus est usque ad obitum patris. Postea vero
nteum, et caro mea. Verba pietatis sunt, quasi diT recessil in montem Seir: quod modo dicit :Regcs au-
cat: Quacunque causa huc veneris, justum est ut tem qui regnaverunt in lerra Edom. Yerisimile est
te recipiam. Facere voluisli. Quare ad hanc volun- post combustionem legis per Babylonios in restitu-
lateoi le inclinasti? quasi dicat, in quo promerui D tione hanc partem appositam ad legem ab Esdra,
hoc a te fieri ? qui potuit scire qui reges praecesserint in populo
(GEN.XXX.) Num pro Deo ego sum (46); id est Esau, ante Saulem regeni Israel. Frivolum enim
loco Dei, ut reslituam quod ille abstulit ? Dormivil videlur dicere quod Moyses islud per spirilum pro-
cum illa, el exaudivit Deus. In hoc apparet quod non phetise narraret. Et hw sunt generaliones ejus. Rever-
ex luxuria, sed causa prolis tantum emit concubi - titur ad generationes Jacob praemissas, ut eas pro-
tum. Non enim Deus inhonesta vota exaudiret. sequatur.
Nihil tiolo. Nunc s.cilicet accipere a te de luo. Yel (GEN.XXXVII.) Tunicam polymitam multicohrem
nullum certum praemiura, sed quod Deus mihi de- variis filis et liciis contexlam (47), Ex boc autem
derit secundum certam conventionem. Et omnia et.ex aliis phiribus, quse concurrerunt, conflala est
qum n.onfuerint maculosa, etc. Subauditur : si ac- invidia et augmentafa: prsebet enim Dominus occa-
^epero. Argues Hie de facto. Divisit gregem Jacob. siones peccandi eis qui meruerunt. Dnde supra. Si
(45) Vide ejusdem Adnot. super Gen. xxvm, ibi- lib. VII.
<Iein. (i~l)Inspicias Adnot. prsedicti F. Sixfi in sua Bib.
(M) Yide Adn. F. Sixti sujier cap. ia sua Bib. gnper noc c, lib. vn.
57 ADNOTAT. ELUCIDAT. IN PENTATEUCHON. — IN GEN. 5S
maleegeris statim peccalum in foribus aderil. Vidi A ris el poderis dicitur. Illa stola qua modo utuntur
quasi solem et lunam. Ad liocalludit somniurii, quod sacerdolcs orarium dicitur ab orando; quia nulla
si mater weret, sicut pater et fratres, eum adora- communis oratio fit sine ea, sicut exorcisini, et
ret. Num ego etmater tud? Hoc dicit pater, utosten- absolutiones, ct aquse benediclio, et csetera hujus-
dat somnium sine interpretatione esse, quia matri modi.
convenire non potest ut eum adoret: et per hoc (GEN.XLII.) Exploratqres estis, etc. Hic lacen-
intendit lenire invidiamfratrum. El sedentes ut co- tur qusedani quse iri sequentibus quasi per recapitu-
medereni. AbsenteJluben, quo solo nescienteinven- lalionem dicenlur, scilicet quod Joseph in primis
tum novum consilium, ut eum venderenl. Ipse autem qusesivit ab eis, utrum haberent.patrem, et si lia-
cogitabat abstrahere eum a cisterna lalenter el red- berent aliquem alium fratrem, et totamcognalionem
derepatri. Unde doluit valde, postquam non invenit ex ordine. Quibus cognilis, voluit eis crimen impo-
eum ibi. Resinam et stactem. Resina dicitur quid- nere, non malevole, sed ut adducerent ei uterinum
quid de arbore sive Iiquidum remaneat -sivelndure- fratrem Benjamin. Si"etiam menlitus est, non est
tur ut gummi. Staciis est flos myrrhae: quae fetgutta curandum, quia non egit maliliose. Apertoque unus
et aloe dicitur. Madianilw et Ismaelitw: idem po- sacco ut daret, etc. Idem intelligendum est de caele--
pulus, vel si diversi, de utroque populo erant mer- **ris, quod sequentibus manifestabitur.
eatores, quivendiderunrJoseph. (GEN.XLIII.) Interrogovit nos homo per ordinem
(GEN.XXXVIU.) Eodem lempore descendens Judas nostram progeniem. Non est credendum mentiri eos
(48). Revertitur adnarrandum de aliisfiliis Israel. Vi- patri ut se defendant: sed quod in superioribus
rMma-.o/a»K'tem.IstefuitppilioJudse: ettamenaccer- nunc fuerat dictum, hic subjungunt. Donec ingrede-
sit sibi filiam ejus in uxorem. hujredere ad uxorem retur Joseph meridie, etc. Hic notatur frugalitas an-
fratris tui. Nofa: multa ante legem lenebanl in con- liquorum, qui non erant adeo gulosi ut ante meri-
sueludine, quse postea scripta sunt in lege : ut est diem comederent, sicut illi de quibus dicituf : Vm
illud, quod jubet, filium ad uxorem fratiis ingredi, terrm, cujus rex puer est, et cujus princioes mane
etquod in sequenlibus prsecepit Thamar comburi comedunt!
quasi in adulterio deprehensam. Therislrum vestis (GEN.XLIY.).Ef in quo augurqri solet. Hoc fin-.
cst adeo-subtilis, quod mulier per eam potest videre git ad aggravandam causam maleficii eorum, non
alios: ipsa t3men non videlur in facie aperte. Ad quodverum-fuerit Joseph de tali maleficio seinlro-
unum concubitum mulier concepit. Judas non potest misisse. Fial juxla sententiam vestram. Senlenlia
excusari quin ex libidine sola -petierit concubitum, eorum est ut unus fiat servus, quia hoc continetur
quia meretricem pulahat: Thamar autem excusa- inea,quamvis et plus. An ignoralisquod non sil si-
tur, quia prolem tantam desiderabat. milis mei in augurandi scientia: Derisio est. Inler-
(GEN.XXXIX.) Nec quidquam aliud noverat, nisi rogasti prius servos iuos, elc. Ilinc apparet eos non
panem quo vescebatur : id est de nulla rerum suarum fuisse menlitos patri suo, quando dixerunt: Interro-
curam habebatille jEgyptius. Sed omnia tradiderat gavit nos homo per ordinem generalionem iwslram;
Joseph, ignorans, id est, non curans csetera, praeter quia ipsi modo in tantopericulo posili, non poterant
panem quo vescebatur. Yel potest dici quod quam-, ei roentiri de re cognita.
vis Joseph ita serviret, tamen de servilio non lucra- (GEN. XLY.) Gloriam meam. Non superbe hoc
balur, nisi viclum. dicit, sed ad consolationem et Isetiliam palris
(GEN. XL.) Nam aliter pincernis prmerat, etc. svti.Revixit spirilus ejus. Supervenientes gaudio con-
Quasi dicat non mirum est si istis iratus est: quia solationis post desolationem. Sufficit mihi. Quasi
iri domo regis prseerant talibus officiis, ex qui- dicat de pcena (?) gloria ejus non multum curo si tan-
bus facile poterant eum offendere. Ifaec est in- tum vivit,
terpretatio somnii. Hodie non conceditur nobis (GEN. XLYl.) Detestantur ^Egyplii omnes pa-
exponere aliquod soninium, sed potius prohibe- D stores ovium. Quia non comedunt eas, sed polius co>-
tur. lunt ut Deum, scilicet Ammonem.
(GEN.XLI.) Non movebit quisquam manum aut pe- (GEN.XLYIH.) Deus omnipotens appandl mild h}
dem, etc. Hyperbolica est locutio, ad significaiidum . Lnza. IIoc repelil ul per benediclionem a Deo sus-
magnamcjus esse potestatem. Yel possumus dieere; ceptam ostendat se habere potestatem constituendi
quod moveremanum autpedem, vocathicmagnane- Ephraim et Manassem principes familiarum, el ado.
golia : sicut turrem aliquam construere, aut habita- ptandi eos. Mortua esl Rachel. Hoe malum ponit
tionem mutare, vel exeundo extra, vel inlrando__Egy- quod mortua est ante diem: ut amplificalio filiorum
ptum. Quod dicit: Ego sum Pharao: quasi jurans Rachel quos ipsehicdicat, consolatiq sit infortunii
per nomen suum, confirmal ita hoc quod sequitur. materni. Yel excusat se quod Rachelem mortuara
Yesiit.it enm stola byssina. Stola dicilur a slolon non sepelivit, ubi modo sepeliri volebat. Cumqu^
Grseco, quod est longum: et est vestis longa, to- tulisset eos Joseph de gremio, id est, amplexu palri-,
tuni corpus operiens usque ad talos : quaj et tala- Jac.ob pronus adprafit, id est humiliavitse Deo, pro-

(48) Inspice Adnot. F, Sixti super hoc capitulum jn sua Bib. lib. v, n par.
59 HUGO..IS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. CO
slraius in terram. Posuit Ephraim, etc. Vel possu- A existimari esse Messias, id est, Christus; sed alium
inus dicere quod Joseph humiliavit se ad benediclio- exspeetabo Salvatorem. Gad accinctus, etc. Notat
nem suscipiendam pro filiis suis. Benedixitque Jo- hic quod Ruben et Gad et dimidia tribus Manasse,
seph, in filiis suis scilicet: unde tota benedictio filiis ante alios transierunt Jordanem, ad acquirendam
subsequenter attribuitur. lerram promissionis fralribus suis, et post regressi
(GEN.XLIX.) Tu fortiludo mea. Tu debuisses esse sunt iterum ad lerram suam citra Jordanem, quam
fortitudo mea ct tamen effusus es sicul aqua, id est, petiverant, quia erat pascuosa. Quidam _tamen di-
ita vilificalus sicut aqua quae effunditur de vase ali- cunt quod antequam simul illi tres redirent post de-
quo. Non crescas, id est, non asccndas ad dignita- bellatam terram promissionis, solus Gad rediil ad
tem principatus super alios quam lege nativitatis liberandos filios et uxores quos hostes invaserant,
debueras oblinere, si non peccasses. Vasa iniquila- dum ipsi fuerunt in expeditione ultra Jordanem. Et
Sis quia pravam voluntatem iniquilatis intra se clau- hoc volunt per lioc intelligi, ubi dicitur: Accingetur
sam tenentes, sicutvasa celabantet cogitabant. Re- relrorsum. Asper pinguis, etc. Solummodo abundan-
quiescens accubuisii ut leo et quasi lewna. Metapho- tiam ct delicias fuluras notat secundum Hebrseos.
rice oslenditeum futurum fortem bellatorem, quem Nephlalim cervus emissus. Cervus emissus dicitur,
nemo audeat inquietare: Non auferetur sceptrum, quia terra quam obthiuit cilius quam alise messem
idesl, dominium quoddam, sicut quod primus in- maturam ferebat. Unde in pascha primum sacrifi-
travit mare Rubrum ; vel quod primus obtulit obla- cium fiebal et laus Deo quam vocat eloquium pul-
tionem in deserto constructo tabernaculo, et hujus- chritudinis. Joseph filius accrescens. Duplicem par-
modi paiva prselatio, Donec venial qui mitlendus est. tem quam filii ejus habuerunl, notai, et illam
In Hebrseo est, donec veniat Silo, ubi Saul a Sa- etiam partem quam Joseph seorsum obtinuit. De-
muele inunctus est in regem. Et est sensus usque ad corus aspectu. Pulchritudinem ejus innuit, pro^
Saulem, et post eum habebit Judas principalum; pter qnam __Egyptiaemulieres eum amabanl, quod
.quia eripuit scilicet Joseph a manibus fratrum suo- ibi aperil ubi dicit: Filim discurrerunt super murum :
rum. Quod sequilur : Et ipse erit exspeclalio gentium, ad illum videndum scilicet. Sed propter eamdem
Ilebrsei hoc tolum ad ipsum referunt, de qua Do- causam viri habuerunt eum odio, quod ibi dieit:
minus respondit: Judas asccndet pro vobisin prm- Sed exasperaverunl eum, etc. Yel ad fratres ejus po-
lium. Gentes vocat diversas tribus. Ligans ad vtneam test hocretorqueri : qui conlra eum, quam.is tam
pullum suum. Quasi dical tanla erit fertilitas in vi- magnus futurus esset, invidiam habuerunt. Sed
nea ejus, quod ad unam vitam poterit ouerari unus „ conlra haec mala liberavit eum potens palris sui
asinus et ad eam ligabitur usquequo oneralus sit. Jacob, id est Deus. Quia in forti, scilicet, Deo sedit
Quod autem sequitur: Et ad vitem, etc, replicatio arcus ejus, scilicet Joseph, et vincula impedimenta
est, et habelur ita in Hebraeo, et ad vitein iilius brachiorum, et inde onmium operum per manus po-
asinae: non, o fili mi. Lavabit in vino, etc. Hoc iteni tentis, id est, per operationeni divinain. Dissoluta
exaggeralio est fertilitalis: Et in sanguine uvm; hoc sunt inde, id est, a potente patris Jacob. Esl ipse
etiam replicatio.Pallium et stolam quamlibet vestem effectuspaslor, in __Egyptoscilicet, totius familiaesuae.
appellans. Pulchriores sunl oculiejus imio.InBebrajo Et pcr hunc pastorem (a Deo lamen) Israel est ef-
liabeiur, riibicundiores: et notat secundum Hebraos fectus lapis, id est, firmus. Yel sicut in Hebraeoest
abundantiamvini, quod apparet in oculis pofaniium. inde pastoravit lapidem Israel. Renedictionibus cwli
Denles ejus lacle candidiores. Iiic notatur eliam se- el abyssi. In his duobus, id esl, superiori bono cceli,
eundum Illos abundanlia ovium et lactis, quod in et inferiori bono terrae, perfectam temporalium re-
dentibus apparet comestum. Zabulum in littore ma- rum notat abimdantiam, Uberum el vulvm: ordo con-
ris, etc. Ilic notatur locus habitationis"ejus in terra versus : et notat benedictionem conceptionis, et nu-
promissionis. Issachar asinus forlis. Islum prsedicit tritionis. Allerum enim sine altero nou valet. Con-
fiiansurum in terminis diversarum regionum, et fu- D fortalw benediciiones : patris tui benedictionibus
tturum mercatorem et inde multalucralurum : quod proecedentium, seilicet Ahraham, etlsaac, qui be-
perhocnolat ubi dicit: Faclusque est tributis ser- nedixerunt (iliis suis : cumulentur super Joseph per
xiens: non quod alicujus servus fiat. Vidit requiem. benedictionem pairis sui Jacob. Donec veniret desi-
Requiem vocal terram fecundam quam possidebat: -derium collium mternorum, id est, donec veniat de-
quod et subinnuit dicens: El lerrum quod esset sideralus cunctis genlibus, qui est Chrislus. Yel
aplhna. Dan judicabat, elc. Nec iste existimaretur donec conjungantur colles aeterni coelo : quod ha-
vilior aliis, quia erat filius ancillae : dicit quod judi- belur in Ilebraeo, id est, benedictus sit Joseph ubi-
fflabit,sicut el eseteri. Et lioc dicit propter Samson que sicut solct dici. Usquequo coslum et terra co-
quem melaphorice et colubrum et cerastem noini- hserent, id est, per lotum orbem. In verlice Nazarwi,
naf, quia quasi humiliset terra gradiens, non eques, idest sanctificati, et digriioris reputati inter fralres
multos equites Philistinorum prostravit; quod vero Benjamin lupus rapax, etc. Quia hoec tribus multum
die.t: Mordens ungulas cqui, metaphorice alludit. Sa- fuit bellicosa : et sicut consueludo est raptorum,
iutare tuum exspectabo, Domine.Quasidicat : Quam- quod acquirebant stalim dabantlargiendo; quia ille
vis tantus et talis sit futurus, non tamen debet cui ex facili venit. facile expendit. Benedictionibut,
61 ADNOTAT. ELUCIDAT. IN PENTATEUCHON. — IN EXOD. . ._!
jiroprikvel propter majorem partem secundumcon- .A abundaliam tribuendo, vel filios. Aliter : AZdificavit'
sueludinem "Seripturse vel quia unicuique, secundum tllis, scilicet : Hebraeis wdificavit Pharao domos;
meriium_:suum benedictionem vel maledictionem quia eos qui" fuerant in Gessen collecti, voluit ut'
dedit-, potius tamen prophetando, quam impre- sparslm in __Egyptohabitarent : quatenus _facilius
cando. masculi geniti opprimerentur ab iEgyptiis
(GEN.L.) Nati sunt in genibus Joseph, id est, eos (EXOD.II.) Crepidjnem eoncavitaleni ripae. Sur-
nalos tenuit Joseph super s,enua. rexit Moijses, ei defensis puellis. Conslat per hoc nc- .
Repelilio' quorumdam locorum qui aliler habenlur gotium quod ab uno-fieri non potuit Moysen non
in Hebrwo. fuisse solum,sed coriiites duxisse secum. Juravit:
Collegit pedes suos super teciulum. ln H__bfeoest, id est pactum inivitpost mulla verba habita ad in-
inclinavit ad caput lectuli. Pulchriores oculi ejus vicem dealiis antequam ad pactum accederent, quae
vino, id est, rubicundiores de vino vel propter vi- tamen tacentur.
num. Et denles ejus lacte candidiores, id es.t, de (EXOD.III.) Locus in quo stas, terra sancta_ e$t.
lacte, vel propter lac hauslum. Dan judicabit popu- Non propter aliud, nisi propter divinam praesenliam.
lum suum,' sicut alia tribus in Israel. Hoc dicit ideo, Habebis signum cum eduxeris. Quomodo posset esse
quia de ancilla, ne putetur ejiciendus sicut Ismael. signum, quod fulurum remotum erat, rei quam
Postea de"aliis filiis ancillarum non repetit, quia nuper facturus fuit? Dicimus itaque habebis signum,
prius de isto dixerat, ut similiterinlclligatur de aliis. hoc scilicet, quod miserim, id est, quod mitto te, sit
Neplhalim cervus emissus. In Hebrseo habetur cer- tibi signum, quod educes filios Jsrael de -Egypto :
va emissa pfopter Delboren : qu£e impeiu cucurrit ut hoc, scilicet cum eduxeris, sit principium alterius
ad praelium. Et dans eloquiq pulchritudinis: propter narrationis. Ego sum, qui sum. Ac si diceret :;
canficum illius, quod post victoriam fecit- 7_.de Nomen meum non dicam. eis: qui scilicet nomen
saslor egressus est lapis Ismel. In Hebraeohabetur : meum scire deberent, et est ironice dictum. Quasi
Inde pastor Iapis Israel. Donec venirel desiderium diceret: Nomen meum ignoratur? Vel sic : Ne dif-
collium mlernorum. In Hebrseo est: Usque ad desi- fidas quid loquaris, quid dicas ei; quia ego.sum,
derium altitudinis saeculi, id est usque ad id quod qui tecum sum, id est, quo juvanle faciesjlla mira-
cseteris altius^ et majus desiderari
' potest, in hoc sae- cula. Yel aliter : Ego sum, qui immutabiliter sum ;
.culo. _ cujus nomen propriumest ENS. Postulabit vasa ar-
Finis Adnofatiuncularum in Genesim. genlea. Tradunt Iiebraei, quod tantam gratiam ha-
CAP.Yni. Sequunlur ejusdem Adnotaliunculw if buerint a Domino filii Israel coram JEgyptiis, ui
elucidatorim in Exodum. dono postularenl eorum vasa, et ipsi darent. Nostri
(Es.ot).l.)JEdificaverunt urbes tabernaculorum Pha- vero expositores dicunt verisimilius, mutuo acce-
raoni Phiton,etRatnasses. In Hebr_eoul.inoshaben.us pisse.
tabernaculorum, est quidam senno, qui transpositio- (EXOD.IV.) iVoii sum eloquens ab heri, ei nudius-
ne puncti rnodo ad dexlram modo ad sinistram, vel tertius. Nota quod per intervalla temporum loque-
sonat in voce miscenotli, et significat pauperum; vel batur Deus ad Moysen. Uude dicit: ab heri, e.t nu-
sonat miscenoth, et signitieat posilionum : et secun- diustertius non sum eloquens, in comparatione
dum hoc, quod prior yox subinnuit, urbes paupe- Dei. Quidam dicunt Moysen propterea non esse
rum sedifieatas intelligitur : urbes prius debiles, et eloquentem, quia diu moratus fuerat in terra Ma-
pauperum mansiones operatione Hebrseorum fortio- dian : unde oblitus erat aliquantulum linguse ^Egy--.
r«s effeclas,"Secundum iioc autem, quod miscenoth pliae. Aaron autem semper in __Egyptomorabatur :"
significat positionum, intelligitur ita fortes urbes quare datur ipse interpres ad Pharaonem. Qids fecit
compositas "quod thesauri regis reponerentur ibi in os hoininis2'qimsi dical: Qui os do, verba dare pos-
cuslodia pro firmitudine loci, sive ante fuerint ibi sum. Quis fabricalus est mutum, et surdum, viden-
urbes, sive non obstetricibus Hebraeorum. Quidam 1D tem, el cmcum ? Ilis instrumentum dedi : alteri in-. -
dicunt islas duas Sephoram, et Phuam fuisse He- slrumentum, alteri cum-instrumento officium. Qui
braeas : unde maluerunt infantes servare" alii potius ergo oeulo dedi visum, et ori verbum dare possum ;
__Egi'ptias..Unde commendabilior fuit earum pietas. perge igitur. — In qua faclurus est signa: non solum-
Sed quaeritur quomodo duaetantum obstetrices po- ea quse fecit ad Israel, sed el illa, quae feeit coram
tuerint sufficere toti regno. Ad quod respondetur,^ Pharaone : quse omnia videtur hic dislinxisse, sed
has duas esse prselatas et mullas snb se habere' sub- Scriptura prseterit hic, ne bis narrel. Qui qumrebant
jectas obstetrices. Mentit-B sunt cjuideni, sed pro- animam iuam. Iste Pharao, qui modo regnabat, non
pter pietalem veniale fuit earum meudacium. Mise- fuit ille quem Moyses fugit pergens in Madian. Di-
ricordiam exhibuerunt infantibus, sed propter men- cesque ad eum : Hmc dicit Dominus Deus: Dixi li-
dacium diminutum est nieritum, et conversum in bi, etc. Ifec sunt ea qua^ Moyses dixit Pharaoni in
lemporale praemium : et ita utrumque quodam niodo ultima plaga. Unde ponit hic verba praeteriti tem -
minuit alterum, "et reducit ad mediocritatem, id est, poris, quibus significatur prsecessisse aiias eommi -
tam culpa mendacii merituBi pietatis, quam pietas nationes, ut est: dixi tibi, et noluisli. His verbis, in
damnationem mendacii. Mdificavit illis dotnos :' ullima plaga exprobrat ei contemptum Dei in p?e-
63 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 64
cedentibus admonitionibus. Circumcidil prmpulium A di, nisi me accerseris prius; quia vidit postca eo
filii sui. Quare non dicit filiorum? Quia forsitan accersente.
mater unum sibi videlieet majorem nalu proprium (EXOD.XI.) Dices ergo omni plebi. Per recapitula-
et ineireumcisum rctinuerat. Alterum vero Moyses, tionem debet intelligi hoc esse dictum, et jam ante
qui circumcisus erat, quasi suum circumciderat : nuntialum esse a Moyse omnibus Hebraeis, ut in
quod etiam innuitur ex inlerpretalionibus nomi- ultima plaga tali die hoc facerent. Dabit autem Do-
num. Yel forsitaii solum majorem filium secum du- minus gratiam. Hinc innuitur verum esse, quod non
cebant, el minorem apud avum reliquerant. mutuo, sed dono poslulaverint.
(EXOD.Y.) Flagellatique sunl qui prwerant. Nota (EXOD.XII.) Mensis iste vobis principium men-
quocl diversi erant praepositi: quidam de Hebrasis sium,Mc, quod dicit, Dominum dixisse, tolum est
qui verberabantur; quidam de jEgyptiis qui verbe- intelligendum per recapitulationem : et longe ante
rabant illos et violenter exigebant opera ab ipsis Dominum dedisse Moysipraecepla, et per eum caete-
prsepositis Hebrseis. ris indicasse de agno sive hsedo aceipiendo, decimo
(EXOD.VI.) ___.nomen meum Adonai non indicavi die et servando usque in quarlumdecimum diem
eis. Quasi dicat: Quamvis ego qui sum omnipolens, primi mensis, et tunc immolando, et de superlimi-
apparueriin' eis, tamen fortitudinsm et potentiam B nari, et poslibus liniendis sanguine agui contra an-
meam, ad quam pertinet nomen meum Adonai, non gelum percussorem, qui transiturus erat per __Egy-
indicavi eis; sed pielatem aut sapienfiam indicavi, ptum ad primogenita __Egypliinterficienda eadem
ad quas pertinet el, et eloym. Aut sic : Nomen Ado- decima quarta nocte, et multa alia istis adjacentia,
'
nai non indicavi ei, quod modo indicabo dans ler- quse necesse est eos ante scivisse, ut in ista nocte
ram promissionis filiis Israel. Qui ergo haetenus ad exeundurn essent parali. Masculus anniculus :
omnipotentem me dixi, nondum me Dominum esse Per duo, scribendum est, id esl unius anni. Assu-
ostendi, sicut modo faciam, ut scianl jure se possi- met vicinum : ila tamen ul ille assumptus non id-
dere, quod me tribuente accipiunt. Super quam le- circo dimittat suum immolarc. Tollelis, et hw-
vavi manuin meam. Consuetudo est jurantis elevare dum : qui non habebit agnum, saltem luedum
manum ad sacra, ut per ea confirmet quod jurat, immolet secundum ritum agni. Immolabilque
ita et Deus dicitur levasse manum suam propter eum universa multiludo : non ut omnes unum,
illam terram, ut confirmaret eam in hsereditatem sed ut nulla domus carcal suo. Est enim phase,
Abrahae. Isli sunl principes domorum per familias. non quia erant transituri filii Israel, sed quia
Nota, non ponit hic omnes duodecim tribus, sed tres C Dominus erat transiturus in anaelo extermina-
tantum, ut ad Levi, quitertius fuit, veniat, et utab tore : quod sequens littera, innuit ibi scilicet: El
eo ostendat provenisse Mo3'scn et Aaron, de quibus transibo. Quod autem addit: Nocte illa, 11011isla, si-
in praesenti agitur, pro quibus totum hoc dicit. Isle gnum esl pcr recapiiulationem esse dictum,quidquid
esi Moyses, et Aaron in die quo, etc. Nc aequivoca- hic prieccssit de agno paschali, et caslcris cohoeren-
lione horumTiominum de aliis et aliis inlclligatur, tibus. Habebilis autem hunc diem in monumenium.
determinal de illis : qui fuerunt in die illa, qua lo- Hic dat prseceptum de Pascha deinceps celebrando
cutus est Dominus ad eos de educendo populo n\ in commemoralionem hujus facti: quod totum,
jEgypto. sicut et praedicta, per recapilulalionem hic dicitur ;
(EXOD.VII.) Vocavit Pharao supienies et tnalefi- quod ibi notatur. In eadem enim die cdncam exerci-
cos: in hoc et in aliis sequentibus miraculis semper lum, etc. Nullus vestrum egredielur, etc. Hincappa-
Pharao recurrit ad magos suos, lentans si possint ret quod in nocle tantura acceperunl licentiam; in
eadem facere quse et Moyses faciebat. Non enim die autem decimo quinto egressi sunt. Incurvatus-
putabat ea fieri divina poteslate et voluntate, sed que, populus adoravit, etc, quando scilicet audie-
artificio et maleficio Moysi: et ita sifacerent eadem, runt hsec praecepta Domini per Moysen. Et egressi a
tunc propter hoc videbatur ei se non debere dimit- _ concione, quam habuerat Moyses, fecerunt sicut
tere populum. Projecerunt singuli. virgas suas, quw praeceperat, quando ventum est ad determinalum
versw sutil, etc. Totum hoc faciebanl daemones sive lempus, et tunc scilicet in noctis medio, elc. Quasi
in veritate formas rerum mutantes, sicut videbant, dicat: Dominus complevit sicul anle per Moyscri
sive potius visum liominum decipientes, et magis promiserat. Neque enim eral domus in qua non jace-
illis famulantes; et se cogi per incantationes eorum ret moriuus. Mirum est si in unaquaque domo fuit
deceplorie simulantes. l)e illo vero serpente, quem aliquis primogenitus. Sed esse potuit in arnienlis
fec.it Moyses, non est dubitandum, quin verus fue- vel pecudibus, et si in hominibus defuerit; vel cum
rit, et sibi alios devoratos incorporaverit. Egredie- tali determinatione in qua scilicct esset primogeni-
tur ad aquas: causa spatiandi, Super ripam fluminis, tus, non erat domus, etc. Yel forsitan Dominus tunc
scilicet Nili. Feceruntque simililer. In aliis aqois. ita fecerat, «t in omni domo esset aliquis primpge-
(EXOD.YIII.) Bigiius Bei est hic. In hoc gravissi- nitus. Tulil igilur poptdus conspersam farinam : non
me peccavit, quia scienter. Ut non sint ibi musca;. ex praecepto Dei hoc factum est, vel ex articulo
Hoc idem intelligendum est de aliis plagis. temporis, ut quidara falso existimant, cum Hebraei
(EXOD.X.) Nonvidebo ultra faciem luum. Subau-• jam longc ante didieerant se illo die exituros .es
" ADNOTAT. ELUCIDAT. IN PENTATEUCHON. — IN EXOD.
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jEgypto; sed secundum consuetudinem terrae illius, A ultra, non quanlum ad spatium, sed quantum ad
in qua farina conspergi solet, et ita reservari ut dignilatem, scilicet super omnes et super oninia.
quotidie panis cpquatur quantum opus est. In una Sumpsil ergo Maria, etc. Hoc factum est postquam
domo, id est unus in una : ita quod nihil efferatur viri cantaverunt, ut mulieres idem quod viri 'ceci-
de carnibus. nerant et ipse quoque canerenl.
(EXOD.XIH.) Sanclifica mihi omne primogenitutri. (EXOD.XVI.) Vespere comedelis carnes, et matie
Pro interfeetis primogenitis iEgyptiorum. Sanctifi- saturabimini pcnibus. Vespere, quando plena satie-
cabanlur autem in opus levitavum, ul se eis redirae- tas convenienliof. Mane, solito pane contenti. Quasi
rerit, qui pro eis Domino serviebant, pro tolo Israel. lusum pilo, scilicet qualis est grossa farina attrita
iiz columna nubis, el ignis. Una et eadem columna in pilo, id est pistillo. Sed dimiserunt, qumdam ex
erat contra calorem obumbrans, et contra tenebras eh usque mane. Diffiderites, ne in crastino non inve-
illuminans, ut dux esset utriusque temporis. niretur manna. In die vero sexla collegerunt cibos
(EXOD.XIY.) Contra Beetsephon, in conspectu ejus. duplices. Yidetur, quod per miraculum collegissent;
Illud ejus polest referri ad Beelsephon, el ttinc quia, et si hocDeus praecepit Moysi, nondum tamen
plana estlitlera; vel ad Pharaonem, ul interponatiir inventum esk Moysen praecepissc populo, sed quasi
relalivum ejus ad quod refeitur, prseler consueludi- B admirans respondit principibus. Ilic est sermo qnem
nem, sicut est illud : Fundamenta ejus in monlibus prmcepit, etc Yel]possumus intelligere Moysen ita
sanctis (Psal. LXVIII),ete. Toltensque se angelus Do- pfaecepisse, quamvis nondum Scriptura dixerit. Cras
ndni. Aliquando Domino, aliquando angelo factum quidquicl est operandum, facile hodie; el quw co-
atlribuitur; quia revera angelus Domini minister quenda, id esl quae oporlebat facere, vcl coquere si
aderat, el Dominus in ipso et per ipsuui operans. non esset Sabbatum, facite vel coquite hodie; quia
Abiit posl eos, ut defenderet eos per nubcm : suis cras requies Sabbali. Usqnequo non vultis -credere
lumen, aliis.lenebras per eadem simul faciens. Mgy- mandata mea, et legem meam? Nondum lex erat
pii ingressi sunt post cos. Quseritur si non vidcbant data; sed legem vocat quodlibet mandatum, sicut de
eos praecedentes proplcr nubcm interposiiam, quo- observatione Sabbali, et de mcnsura gomor. Quasi
modo sequi potuerunt? Aut si videbant Tniraculum similw cufn melie-,id est meliitae simite. Alii tamen
maris, quomodo ausi sunt cos persequi? Ad quod dicunt, quod sapiebat unicuique quod magis appe-
respondetur, quod non polcrani eos videre perfccte, lebat. Imple gomor ex eo, et cuslodiatur. Hoc dictum
et tamen quia abire cos senliebant, per aliam viam est per anticipationem.
pedelentim eos sequebantur nescientes se vel illos (EXOD.XVII.) Cur lentalis Dominum ? Tentare
mare ingredi. El ecce respiciens supra caslra per co- Deum est eum postulare aliquid ad experiendum,
lumnam. Quid est quod per nubem dicitur, Deus re- an Deus hominem diligat ex quadam diffidentia.
spicere super castra, nisi hoc scilicet quod nubes, Manus Moysi erant graves, quia tota die steterat ele-
quaeprius tenebras faciebat __Egyptiis,lucem prsebuit vatis manibus. Lassus erat, nec poterat ultra levare
eis? Sed ad confusionem eorum totum hoc factum manus, nec eliam stare; unde sedere eum fecerunt
est, scilicet ut viderenl se in arcto. Interfecil exer- Aaron, et Hur, et nianus ejus levaverunt. In ore
eilum, elc. Breviter tolum negofium comprehendit, gladii. In inslantia gladii. Scribe hoc monumentum
et deinde prolixius idem repelit, ibi scilicet : Dixe- in libro,' ne oblivioni tradatur in futuro.
runtque Mgyplii, ctc. Fugienlibusque JEgyptiis, etc. (EXOD.XVIII.) Cumque intrasset tabernaculum.
Prius fugati, et prostrati sunt a Domino iEgyplii; Quidam sunt qui intelligunl hoc de labernaculs
ad ultimum aquis obvoluti. Domini, et dicunt hoc esse dictum per anticipatio-
(EXOD.XV.) Abyssi operuerunt eos. Ex nimia lse- nem; sed non oportet, neque enim unquam in ta-
tilia ssepe idem aliter, el aliter replicatur. Congre- bernaculo Domini imniolavit, vel eliam illud intra-
gati sunt abyssi, id est profunditates undarum et vit, quia gentilis erat
aquarum. Flavil spiritus luus, et operuit eos: divinae 0; (EXOD.XIX.) In die hac, id est tertia die, sicut et
potenlise nolat facilitalem. Quasi dicat: Quam fa- tertio mense. Jam nunc veniam ad le, id est in tertia
cile aliquis flando projicit pulverem, tam facile lu die ab isla quando danda erat lex. Nuntiavit ergo-
eos interfecisli. Devoravit eos terra. Uno communi Moyses verba populi ad Dominum. Ex brevilale pra;-
nomine duo inferiora elemenla vocat, sicut et ibi. termittit quod Moyses prius lulerit verba Dei ad po ~
Formalis igitur cunctis animalibus de humo, et alibi; pulum, et ille omnia concesserit se facturum; sed
In principio creavit Deus cwlum el terram, elc. istam concessionem statim dicil Deo nuntiatam per
Ascenderunl populi, et iraii sunt, etc' Hucusque de Moysen. Vel dicere possumus, quod lotum est in-
re prseterita canticum. Amodo quidquid sequilur, terpositio ab illo loco. Cumque retulhsel Moyses, etc
piophetia est de fuluro. Ex tanto enim gaudio, quod Ad hunc locum, ita quod hic versus ordine narra-
in prsesenti habebanf, Spiritus sanctus in corda tionis debet coliaerer^ cum prsecedentibus; et tunc
eoTiim intravit, et omnes idem prophetaii sunt. In tota illa interposilio sequi, hoc modo, Respondi.
mlernum et ullra, id est per prsesens sseculum to^ universus populus se facturum'; hocnuntiavit Moyses-
tum, et etiam per fulurum. Yel per spatium totum, Domino. Cum retuiisset, otc. Ait ei Dominus : Jam
ciuoJ cum mundo incoepit, et cum mundo finiet: et nunc, etc. Confodieiur jaculis. Expressius forlasse
67 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA-' — I. IN S. SCRIPTURAM" 63
dixisset, jactibus, ut intelligatur lapidum ictibus, in 1Lrationem. De illis filiis proprie constat hoc ecce di»
eum divinitus volilantibus necandus. Praeterea prse- clum, quos genuefe patres post peracta roalelicia :
rnisit, manus, scilicet hominis, non tanget eum. Ne et merito parentum puniuntur^ sicut aliquod mem-
ascendalis in monlem: cum coeperifclangere buc- brum ipsorum; quia in ipsis malefactoribus quo-
cina, tunc ascendant, id est non ascendant donec dammodo erant seminaliter, et peccabant; unde
clangat buccina. Quidam volunt humanam esse biic- claudi et cseci pro scelere parentum nascuntur.
cinam instltutam ad hoc oflicii sigiium intimandum Quod vero dixit in iertiam, et quarlam generationemt
populo; sed mihi verisimiliiis videtur divinam.fuisse. ideo dictum esl, quia usque illuc solent parentes
Quod auteitt sequitur, JTunc ascendant monlem : mi- vivere, et videre possunt propter peccatum suum
rum est, cum ante prohibitum sit etiain tangere suos posteros damnatos. Yel possumus dicere, quod
montem. Et dicunt quidem, quod prohibitum est, ponit finitum pro infinito : sicut, et ex altera parle
langeredum Dominus adest; permissum vero, non bonorum faciens misericordiam in millia, iis qui
prseceptum ctiam ascendere quando abest, vel rece- diligunt, elc. Et quia ob bonitatem patrum me-
dit: quod hic iniiuitur secundum hanc sententiam, lius fiat a jDomino ipsis'filiis, non est dubitandum.
et quando debebaht non tangere. Quando a.utem li- Diem Sabbali sanclifices. Quatuor memoranlur Sab-
cebat ascendere, diverso sonitu buccinae indicabatur. " bata in divina Scriptura : primuni Dei, in quo per-
Mihi anleni probabilius videlur, quod hic dicat ex fectis operibus suis requievisse dicitur; secunduni
prseeepto debere ascendere in montem usque ad ejus illud quod populo Israel oliservandum mandatur;
radicem, non usque ad cacumen. Unde in sequen- tertium illud, quod populo Dei spiritualiter custo-
tibus prsecipitur Moysi providere ne transgrediatur diendum prsecipilur. Quartum illud quod in repro-
populus lerminos constitutos, id est ne usque ad missione, Sabbatum pro Sabbalo, suis Deus dilecto-
colleni vel usque ad cacumen ascendat: quod ad ribus pollicetur. Primum, scilicet Dei tantum fuit
u.orlis poenam erat inlerdictum. Cumquc lavissent sacramentum secundi, id esl legalis Sabbati: quod
tseslimenta. Mirum videlur dicere, scilicet post ve- ilem sacramenlum fuit nostri Sabbali, in quo debe-
stimenla abluta die terlio ab ablutione futuros pa- mus cessare ab omni opere pravo; sed et islud
ratos, el post ablutionem praecipere. Sed forlasse eliam nostrum Sabbatum sacramentum est, et me-
lalis eral ordo sanctificationis, ut statim a primo ritum illius futuri sabbalismi, ubi accipielur Sabba-
die lavarent vestimenla, deinde ab immunditiis ab- tum pro Sabbalo. Duo igitur sunt sabbata exteriusj
stinentes, et jejunantes ila se in lerlium dieni para- unum Dei, et unum hominis; et dun interius, unuri
rent, quod vqluit innuere. Moysesloquebalur, et Do- „ Dei, et unum homiiiis. Primum, et ul.imum sunt
minus respondebat ei. Nota ordinem, paulo ante Domini: duo inedia hominis, Non concupisces do-
educebat populum de castris : hic dicitur loqui cum tnuntj etc. Si quis velit (facere de primo mandato
Domino, et statim subjungit: Descendit Dominus, duo, tunc faciet islud unum; sin autem primum
ei vocavil Moysen in cacutnen montis. Loquebaturne indivisuni reliquerit, oporlet isiud dislinguere in
Moyses cum Domino, dum in imo erat cum populo ? duo]; et prseponere praeceptum de aliena uxore, ei
Non ita est credendum. sed aliquantulum confundit quod est de aliena possessione, et non interponere.
ordinein nanalionis, qui talis est: dum Moyses erat Dixil prwterea Dominus ad Moysen: Hwc dices, etc.
in imo ad educendum populum, Dominus descendit 'Amodo ad solum Moysen loquitur Domiiius prae*
iu montem, ct vocavit Moysen ad cacumen moiitis, cepla, et judicia : quae omnia quasi explanatio sunt
et ita colloquebantur : et in bac collocutione prse- dccem prasdictorum mandalorum. Altare de terra
cipilur Moyses descendere ad populum, et conte- ' facielis mihi. In sequenlihus lamen _factum est
siari, ne transeat terminos constilutos cupiditate aeneum. Sed, et illud tantuin terra implebatur, quan-
videndi Deum, ne morianlur. Contra quam pra.ce- do sacrificia fiebant: et hsee est sententia Judaeoruin
plionem dixit Moyses ad Dominum : Non poierit de altari.
mlgus ascendere, etc Quasi dicat: non llceat eis D (EXOD.XXI.) Et percusserit quis mulierem, vo-
ascendere et audire te. Quis le igilur audiel? Ad hoe lentem juvare alterum virum, contra quem ille pu-
Dominus respondet: Vade, et detcende; et ilem gnat. Filium quoque et filiam, non illius cujus est
ascendes ad me, lu et Aaron. Quasi dicat; Ut ego bos, sed alterius : quod apparet per hoc quod sub-
vobiscum loquar ea, quse non polerit populus a me jungit de servo.
audire. Et ita notanlur duae locutiones Dei: una, (EXOD.XXII.) Maxime si conductum venerat pro
quse fuit prima iu decem mandatis communiter ad mereede operis 5_u':.quasidicat.: Tuncnonreddetquis
totum populum; secunda privata ad Moysem in ca- mutuo acceptum, quando praesente domino illud
cumiue montis. amittit; sed et illud praeserlim non reddet, quod
(EXOD.XX.) Ego sum Dominus. Haeceunclis au- conduxerat prsesente domino, similiter amittit; ef
dientibus locutus est: et totum, quod sequitur, per- hoc dicitiittera, quod venerat,] id est venditum erat;
tinet ad primum mandatum usque; Non assumes non quidem finaliter, sed et pro mercede sui operis,
nomen Bei tui hvvanum; et illinc usque ad : Me- id est quam mercedem expetebat suum opus, itt
mento diem Sabbati, elc, ad lcrtium : Visitans ini- est usus; ut referatur suum ad*rem conduciam. Ip-
guitatem vatrum in filios in terliam el quartam gene- snro est enhn solum quooperieiur. Hic de pauper-
— "
C9 ADNOTAT. ELUCIDAT. IN PENTATEUCHON. 1N EXOD. 70
rimo loquitur, qui non habet nisi unum vestimen- A sicut decima, et hoc notat littera quse sequitur :
tum, nec vivere posset si ei non redderelur. Ne Qui offert utlroneus..l^on enim vult ufcogantur;
autem dives amiltat suam pecuniam poterit indu- sed quisque quantuin vult, offerat. Faciesque supra
cere lestes, et coram eis reddere illi vesfimentum, coronam auream per circuitum. Ista improprie dici-
postea requirat si voluerit. tur corona, nonenim est rotunda, sed ad formam, et
(EXOD.XXIII.) Nec jwtges tnaiium tuam. Cousue- quanlitatem arc_e, qusedam gyratid (quse, et liinbus)
tudinem -conflrmationis notat. Non declinabis in ju- fiebal per circuitum in superiori parte arcae. Facies-
dicium pauperis. In hoc prsecepto prohibet contem- que itli labium aureum. Labium islud erat quaedam
ptum, ne pro parva re dimitlat judicium. Scitis ani- gyratio dependens, sicut supradicta corona erat,' gy-
mas advenarum, id est affectus, quam Ieviter contri- ralio erecla. Coronam interrasilem. Similiter de ista
stentur. Nomen meum est in illo. Gloriam et poten- corona dicimus, sicut el de supradicta, quod erat
tiam mearn manifestabo per iilum. scilicet limbus quidam adhaerens mensae, et de ipsa
(EXOD.XXIV.) Moysi quoque dixit: Ascende ad mensa sculpta secundum ejus quantitatem. Quod di*
Dominum tu, et Aaron, etc Ecceconfusio ordinis : cit, interrasitem, sic est iiitelligendum, quod arli-
quomodo enini prsecipitur hic ascendere Moyses in ficiose erat -~sculpta - admodum annuli torno rasi.
B
monlem, qui secundum competentiam narrationis Quod dicit: Ei super illam alteram coronam au->
. cum eo est in monte, et solus audit judicia, quse reolam : significat eam de simplici opere, sed ta-
prophetat ad populum? Sed sciendum est, quod se- men auream, et minorem inferiore, et similiter ad-
cundum ordinem rerum gestarum oportet hic inler- haerentemeicontinue quasi idero. Item coronamin-
poni totum sequens eapilulum ab eo locn. Venit ergo terrasilemaltam quatuof digilis, ii est ambitum labii,
Moyses, et narravit plebi, usque, Ascenderuntqut qui corona dicitur non pro rotunditale, sed pro ci. -
Moyses et Aaron, elc, et tunc congrue concordat is- cuifione. Quod aulem sequifur. Et super illam aU
tud cnpilulum, 111quo prsecipilur Moyses ascendere leram coronam aureolam, id estauream, hebraica
cuin illo in quo ascendit; el illud secundum capitu- veritas habere non videtur. Subict coronam auredm
lum, Venil ergo Moyses, etc, concordal ciim prae- erunt circidi modo duas illas coronas quasi unam
terita riarratione, in qua exponit Movses quse ipsi coronam dixit, et oslendit annulos, qui eranlin pe-
praeceperat Dominus. Ascenderuntque Moyses , et dibus arcae ad eamportandam, stalim juxfamensam,
Aaron, etc. Hic tertio ascendit Moyses. Primus enim et non versus terram in imo erant.
ascensus ejus fuit in die quo venerunt in monlem (EXOD. XXVI.) Opere plumario. AUGUSTINUS ;
Sina, sive primo, sive terlio niensis, in quo admo- Q t Pluma esl acus per quam facto jam panno inferun-
niti sunt de purificalione ad suscipiendam legem tur fila aurea aut argenlea, ut fial aurificium [auri-
lertia die. Secundus ascensus fuit post audita de- phrygium] autdiversse figurse in ipso panno.» Quod
cem mandala a Dornino, ad audiendum judicia quae autem superfuerit in sagis, etc Conslructio distorta
'
hucusque narrata sunt. Modo ascendit tertio ducens est : sensus autem talis esl, quod superabundantia
secum Aaron Nadab, et Abiu, et sepluaginta senio- sagorum ultra cortinas unum sagum esl, secundum
res de Israel, qui essent ei testes. Unde onmes illi longiludinem tabernaculi, ex cujus una medietate
ascenderunt cum eo versus medium moniis usque operatur una frons tabernaculi, et ex allera medie-
dum viderent Deum, etslatim jussi sunt omnes tate rcliqua frons et duo cubiti in loiigitudine sa-
redire praeter Josue : de quo tamen non est omnino gorum omnium protegenles ex toto usque ad terram
certum, an cuni Moyse per illos quadraginta dies latera tabernaculi. Et una omnes compago retinebit,
manserit in monte. Quod vero sequitar statim : Dixit id est eadem consimilis junctura ligabit omnes. Fa-
Dominns ad Moysen : Ascende ad me in montem, sie cies el vectes de lignis Selliim quinque. Non poiest
intelligendum est, ut de colle in quo erat ad alliora teneri, quod ejusdem numeri vectes lateris, el froi.-
montis procederet. Nec tamen adhuc ad ipsum ea- tis erant, sed illi sex eubilorum erant, isti vero
cumen monlis vocatur;"sed in sequentibus ubi dici- D duorum. A summo usque ad summum, id est Tn me-
lur : Ssplima aulem die, etc. Exspectate hic. Non dio dtiarum extfemitatum.
puto, quod in colle eos praeceperit exspeclare, sed in (EXOD.XXYn.) Facies in usus ejus, Id est altaris
planilie cum populo, quod exigit sequens littera. Si Lebetas ad suscipiendos cineres, et forcipes atque
quid natum fuerit quwstiones, ete. Cumque ascendis- fusciuulas, et ignium rcceptacula. In Hebraso sic ha-
set Moyses : Recedens ab Aaron, et senioribus ali- betur. Facies ejus ollas, ad suscipiendos cinerca
quanlulum progrediens versus cacumen, non tamen ejus', et ejus palas, et ejus pelves, et ejus uncinos, et
ad ipsum accedens ante septimum diem, in quo ejus ignium receptacula. Palas videlieet ad toilendos
iterum vocabitur. cineres ; ollas ad suscipiendos; pelves ad sanguinem
(EXOD.XXV.) Ul tollant mihi primitias. Primi- fundendum; uncinos ad tollendas carnes de cacabis;
tias dicit non segetum, quod exigeret proprietas vo- ignium receptacula, ad portandas prunas. Sequitur:
cabuli: sed partem quamdam separatam destinatse Craticulamque. Subauditur facies ei : in modum re-
pecunise cuiusque in opus divinum ad construendum tis wneam, per cujus qualuor angulos erunt quatw
tabernaculum, sicut primitise solent Ded separatim annnli mnei, quos pones subter avuiam ailaris : enl-
dari : quautum quisque yult non pars determinata, que cralicula usqne ad altaris medium. De hac cra-
7i HUGONISDE S. VICTORE OPP. PARS i. — EXEGETICA: — IflN S. SCRIPTURAM. 72,
ticula magna ambiguitas est tam apud flebrseos jKdum Chaldaicum sonat terminatas, id est in oris
quam apud nostros, prsecipue cum hebraica veritas sive marginalibus angulis, quasi in termino, id est
nonnihil a nostra translalione discrepare videatur. fine ralionalis positas. Ponesauiem in rationali ju-
Sic enim ibi habetur. Facies nuchhar facturam re- dicii doctrinam et verilatem. Pro doctrina et veri-
tis senei: et facies super rete qualtior annulos seneos tale in Hebraeo habetur .urirn D'-il tumim DiQn.
super qualuor fines sive cornua ejus; et dabis illam Nam urim doclrina sive judicium interpretatur; lu-
scilicet nuchhar, sive pones illud scilicet rete subtus mim veritas. Hinc elsortesquibus antiquitus adin-
fundum araede subtus, erilque rete usque adaltaris dicium verilatis utebanlur, urim tumim diclse sunt.
medium. •Secundum hanc itaque leclionem non vi- Erantque characteres inscripti diversis lilteris; qui-
detur nuchhar craticulam sonare, cui assandse car- bus projectis ex junctura litterarum de super appa-
nes superponerenlur, sed opus quadrangulum pro- rentium quid faciendum sive vitandum foret vero
-
pter levitatem undique perforatum in similitudinem indicio monstrabatur : Pones in rationali judicii do
vasis factum, in quo quasi sedere altare videtur, clrinam et verilatem, haeenoroina seilicet iri texfura.
cui parietum altitudo altare ambiens usque ad me- In conspeclu Domini semper. In solitis lioris, quando
dium altaris elevata esset, in cujus qualuor angulis ministrabalur coram Domino. Facies et laminam
sursum quatuor annufi pendebant, per quos vecti- " de auro purissimo, in qua scuipes opere cwlato-
bus insertis altare ipsi insidens porlareiur. Aliare ris, Sanctum Domino, has duas scilicet dictiones.
enim alios annulos noYi legitur habuisse, quibus Pro eo quod nos habemus Sanctum Domino, in
portaretur praeter annulos retis. Sed hoc rete utrum Hebrseo hahetur anoth adonay, hoc autem nomen,
seorsum per se ab altari divisnm, et separabile es- id esl adonay, qualuor litteris scribitur, he, ioth,
set, et suo fundo inferiorem partem altaris conline- beth, vau, quod interpretalur iste principium pussio-
ret, et sic parietibus suis altaris parietes ambiensi nis vilm el ineffabile dicitur; Semper in fronte : con-
includeret : an deorsum inferiori margini parietum gruo scilicet tempore , Tunicam de bysso factam
opere fusili cohjereret, el aliquo iutervallo latitudi- stringes, id esl compones vel adaplabis. A renibus
nis fundo suo in eircuitu a parielibus remolum sic usque ad femina, id esstfemora; tantum protenditur
tandem parietes suos usque ad medium altaris eri- caro turpitudinis quamvis ullra extendantur femi-
geset; non salis patet, nisi quod sequens disposilio nalia.
convenientioi' videlur. Quidam hoc altare nec teclum (EXOD,XXIX.) Sanctificabisque el peciuscutum,
desuper nec fundum deorsum habuisse dicunt, sed consecratum el annum. Hueusque quse dicit ad proe-
parietes tanlum positos terra repleri. Secundum P senlem pertinent consecrationem Aaron et filiorum
quod dicit : (Supra, cap. XX.) Allare de ierra facie- ejus, quaevero sequuntur, ad futuram deinceps con-
lis mihi, et in ejus arca superiori ignem conslrui, ubi suetudinem, ut scilieet, quia saeerdotes in conse-
holocausta imposita cremabantur. Fuerunl etiam cratione sua de pacificis suis oblulerunt pectus et
qui assererent iuter parietes altaris- craticula posila, armum, hsec eadem accipiant a filiis Israel depaci-
et usque ad medium al.itudinis ejus, erecta sub ipsa ficis eorum lege perpetua. Sanctificabis, id est con-
craticula arula parva formata; in eadem ignem ex- firmabis, et nola quod primus aries fuit oblatus in
strui per ostium ad orientalem allaris parietem pa- holocauslum. Secundus inpacifica. Unde Dominus 1
tens, et sic carnes craticula. superpositas introrsum habuit suam partem armum et adipem : et Moyses
cremari fumo per os altaris desuper apertum egre- qui oblulit pectus; Aaron cujus erat oblatio, reliquas
diente, et ne forte deligneis introrsum allaris parie- carnes quas cepit, et comedit oum filiis suis in atrio
tibus igne vicino comburentis aliqua suspicio nasce- tabernaculi, sicut deinceps facturi erantfilii Israel.
retur , eadem ligna incombustibilia asseverant. Sed Et erit Sanctum sanctorum, id est sanctum ad san-
si haec ligna talia fuisse putanda sunt, ut vel aqua clas hostias sacrifieandas.
vel igae omnino corrumpi non possent; quid opus (EXOD.XXX.) Compositionis alterius, quam illius
luerit aeneis laminis extrinsecus, tegi non videtur. D de qua dicturussum. Quando tuleris summam, fdia-
Sed nec qualiter introrsum ipsa cralicula vectibus rum Israel, fd est quando numerabis eos, quod fiet
suis apte collocaretur, aut quemadmodum per an- in libro Numerorum. Et mensuram ponit casiw myr-
nulos ejus vectibus insertis altare porlaretur, sive rhm. Calami olei, id est cujusque speciei :' Non \a-
etiam quomodo sub illa arula interiori annuli crali- cies aliud, ad usum scilicet eommunem,-
culae poncrentur, satis palere potest. (EXOD.XXXI.)-E_.cevocaviex nomine Bescleel, ete.-
(EXOD.XXYIII.) Facies inralionali catenas sibi in- Hinc oritur mihi insolubilis quaestio (48*); quia
vicem cohmrenles. Non sic accipiendum quod dicit legitur in libro Paralipomenon, quod Caleph fuit
sibi cohaerentes, quasi una catena alteri cohajreat, pater Hur el ille Caleph non habuit nisi quadragiu-
sed facturam calenae exprlmit, in qua circuli cum ta annos in exitu ab .(Egypto : Beseleel igitur modo
circulis cohaerent, vel fila cum filis contorquentur. non habeat nisi duos annos ad summum.
Unde pro eo quod nos dicimus cohaerentes, Hebraeus (E%OJ>.XKXU.) Audiens autemJosue lumultumjto-
cxpressius habet: plexas opereplexo etspisso. Secun- puli, etc. et in aseensu et descensu legitur Josue

(4-8*)Soluiio habetur apud Nicolaum de Lyra in exposilione hujus capituli.


rr, ADNOTAT. ELUCIDAT. IN PENTATEUCHON. - IN LEYIT. 74
futisse cum Moyse, sed non legitur cum eo in moiite ,4. de mihi faciem luam, id est praesentiam luam. Re-
permansisse? unde etiam dubitalio orta est. Utrum quiem tibi dabo, ducendo in terram promissionig.
ioi tandiu cum Moyse jejunaverit, an non. Confregit Ostendam tibi omne bonum : hoc erit in futurp, iii
eas, etc Utrum exhumano affeclu. an ex divino in quo visio Dei erit vita aeterna. El ih praesenti: Voca-
inslinctu hoc fecerit, non patet. Tu nosti populum bor in nomine Domini, scilicet faciam me vocari
quod pronus sit ad malum. Quod non potuit prohi- Deum ducem vestrum ex miraculis quse faciam. Et
bere, dolens passus est ita tamen quod pretiosis or- si quis causam quserat quare cgo hoc faciam; non
namentis, quae magis diligebant spoliavit eos, ut esl alia causa nisi, quia volo : ct lioc est, Misere-
saltem per hoc reprimeret eoi astultavoluntateilla; bor cui voluero, etc
nec tamen potuil. Egressus _esC._ hic vitulus ; opere Et hmc in Exodum : in reliqua.enim capita nihil scri-
scilicel hominis, non miraculo. Et iriter hosles nu- pium ab Hugone nostro haclenus compeii.
a ornamen- SEGUUSTUB. ABNOTATIUNCUL.E EJUSDEM IN LEVITICCfi,
et
dum, spcliaium pecunia supradiclorum H_ECSUNTCAP1TA :
QUARUM
lorum; hostes voc.at adjacentes gentes. Siquis est Dt nomine Levitici et quinque in eo distincle tracta-
Doinini, jungalur mihi, id est si quis habet zelum tis : qiim-sunt sacrificia, personw, lempora, loca,
Dei, accipiat inecum vindictam de populo peccante. et causm. Cap. 1, quod in Penlateuclwn est cap.
Dele me de libro luo. Non ex ratione, sed ex impetu B IX.
De oblalione et libalione. Cap. II et X.
humana. affectioniset fiducia magna in Deum hoc De sacrificiis, personis a guibus fiunt prmdicta. Cap. III et
dicit. Et quod non fuerit crudelitas in occidendo, XI.
ostendit magna pietas, quse secuta est in orando. De temporibus offerendi. Cap. IV el XII.
De locis, causis et expositione litterali. Cap. V et
Scribiautem inlibro vitse aut deleri, dupliciter in- XIII.
lelligitur; aut secundum praescientiam Dei, aut se-
&.V. I et IX. — De nomine Levitici, et cmteris /sm
cundum praesentem statum, secundum quem "quan- diclis.
doque contingil, quod si talis permaneret aliquis sal- Liber Levilicus Hebraice dicitur Vagethra, quod
varetur; sed quia prsesentem quam habet justitiam sic sonat ac diceretur vocavit. A principio namque
deserit, dicitur deleri de libro iu
vitae, quo Deus eum suo nomen accepit more Hebraicorurri voluminum,
tunc scripsit, quando illain justitiam ei dedit. Se- a priucipiis suis nuncupari solent. Hic nobis
quae
cundum prsescientiam yero qui scriptus esl nun- levilicus dicitur, a Ievitis; quia in eo de ministerio
quam secundum eamdem delebitur. Percussit er- levitarum plenius tractatur. Quinque namque sunt:
go Dominus populum, scilicet supradicta inter- id est sacrificia quse Deo offeruntur, et personas a
feclione quam fecerunt Levitae. Unde etiam' ap- C quibus offeruntur, et tempora quando offeruntur, et
paret hoc inslinctu Dei esse factum, non malivolen- loca ubi offeruntur, et causse pro quibus offeruntur:
ffa Moysi. quse in hoc libro distincle traclantur. Nos ergo de
(Exoo. XXXUI.) Ne disperdam le. Iratus aliqiiando singulis, quantum ratio inlroductionis expostulai,
tua stuftitia si tecum essem assidue. Semel ascen- aliquid praelibare
oportet.
dam in medio tui, et delebo te. Comminatio est, et CAP. II et X. — De
sacrificiis, 'oblattone el liba-
nola, m-oddicil, ascendam. Est enim ascensus, vei tione.
ab inferioribus ad superiora vel ab occultis ad ma- In primis igitur triplex nobis eorum, quae rite of-
nifesla, sicut hie. Promittit enim se manifestare eis ferunlur, discrelio occurrit : aut enim de animali-
cum malo eorum. Depone ornaium tuum, id est pri- bus oblatio fiebat, et sacrificium dicebatur, aut in
mum tabernaculum in quo consulebatur Dominus siccamaleria, velutiin pane autfarina, sivein eis,
antequam factumesset illud magnum, de quo Domi- quaa ex his conficiuntur, quse proprie oblatio voca-
nus instruxit Moysen in monte, vel depone, id est batur; aut in liquoribus, quale est vinum, et csetera
extra castra iige, Ut sciam quid faciam, humano hujusmodi: quam Scriptura opecialiler libationem
riiore loquitur. Ornatum suum in monle Oreb. Prope appellat. Quamvis igitur aliquando Scriptura, et sa-
montem erat tabernaculum quandiu Moyses mora-; D crificium oblationem, et vicissim oblalionem sacri-
balur in-monle; et ibi Aaron, el septuaginta seniores ficium appellare consueverit, magis tamen proprie
tiaelabant~de dubiis, quae ferebantur ad eos de ca- sacrificia de animalibus, oblationem de siccis, liba-
slris.Poslquam autem populus peccavit, et Moyses lionem dc liquidis accipiendum putamus. Porro sa-
descendit, prsecepit Dominus, iit tabernaculum re- crificiorum alia holocausta dicebantur, quia tola
moveretur a monte Oreb versus populum. Moyses cremabantur ; alia sacrificia, in quibus pars crema-
verotunc extra castra, non intra, ipsum locavit. batur, pars reservabatur. Eorumitem quorum, pars
Vocavitnomen. Non modo, sedante, ut pro plus- comburebatur, et pars reservabatur : alia pro pec-
quam perfecto perfeclum accipiamus. Novi te ez cato sive delicto offerebantur, in quibus prseter id
nomine. Magnum signum est dileclionis, quod rex quod in holocaustum Dominicremabatur; reliquum
non negligens servum suum ejus proprium nomen totum in esum sacerdotum cessit. Alia pacifica di-
cognoscit, et eo illum ad se vocat. Ita hic de Deo, eebanlur, quse vel pro gratiarum actione, vel pro
et Moyse intelligendum est, quod dederat ei Deus solvendo voto, vel pro spontanea devotiohe offere-
specialem-gratiam prse cseteris, sicut proprium no- bantur, De-quibus pars in ijne altaris cremabaturc
cien specialemproprietatem signilieare habet.Ostoi- pars aulero, id est pectusculum, et armus dcxlep '
P>iTEOL.CLSXY. . .3.
73 'BlTGOJ.-S'DE 5. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 76
sacerdotum erat, reliquurn offerentes acceperunt. In . i sancta ingredi vel langere prohibetur et immundus
holocausto sacerdos, qui ipsum holocaustum obtu- usque ad vesperam esse decernitur. Quotidiana vero
lit, solam pellem accepit. In sacrificiis prseter adi- sacrificia et oblaliones vicissim ab omnibus saccr-
dotibus fieri potuerunt, exceplo illo saeriiicio, quo
pem, et renunculos, et reticulum jecoris, et alia quas
semel in anno in Sancta sanctorum summus pon-
ignis consumpsit, reliquum lotum secerdotum fuit.
In pacificis similiter adipem, et omnem pinguedi- tifex per sanguinem intrare praecipitur; lamen
nem intrinsecam, et duos renes cum adipe quo quicunque sacrificium offerret, aequa erat portio
omnibus sacerdotibus, et similiter dividebalur sin-
leguntur ilia, .1'reticulum jecoris cum renunculis;
ct sic-le quibus foret, caudam etiam cum renibus, gulis
et universa vitalia ignis altaris consumpsit; pectu- CAP.IV et XII. — De temporibus et causis in eis
sculum" et armum dexterum sacerdos habuit; r_li- offerendi.
quum totum iis qui hostiam paciiicam oblulerant Tempora offerendi diversa fuerunt. Erat enim
-.xemansit. Item in holocausto, quando de armenlis sacrificium quod quolidianum dicebatur, propterea
• quod illud quolidie offerri oport.bat. Singulis nam-
vefpecoribus immolalio fiebat, masculina tantum
offerri jussa sunt. Iu sacrifieiis aulem,pro peccato que diebus duos agnos Deus imraolari praeceperat
- alque delicfo,- sive in pacificis, tam femina quam rf in holocaustlim, unum mane, et allerum vespere :
masculina polerant immolari: eo videlicel ordine, et hoc quotldianum et juge ac sempiternum sacrifi
quo ea lex immdlari praecepit, ut videlicet in sacri-" cium vocabatur. Singulis vero Sabbalis duos alios
. ficio pro peccato, cum quis de populo peccaverit In holocaustum adjici, prseter holocaustum quoti-
ut essent simul quatuor, sancitum fuerat.
,per ignoranliam, capram jubeatur offerre; in pacitt- dianum,
• cis aulem marem vel feminam, pro voto offerentium Porro.in Kalendis, id est in initiis singulorum men-
quia gratuita erat oblatio quisque offerre polerat. sium, quolidiano sacrificio addebanlur in holoeau-
Porro paciiica diclasuntsivepropterea, quod non tum duo vituli, aries unus, agni septem, et hircus
pro culpa aliqua offerebantur, sive quia pacem fece- pro peccato. Mense autem primo, id est mense pha-
runt ex omni parte, unicuique, quod suum est tri- se, qui mensis novorum dicitur, prseler agnum pa-
"Iiuentesj quia in eisparsin sacrificiis Domini cre- scalem, qui quarta decima die ad vesperam immo-
:inabatur, pars sacerdotibus cedebal: reiiquum of- labatur; sequenti, id est quinta decima die in holo-
Terentium erat. Pacifica autem vel pro gratiafum caustum, quolidiano sacrificio addebanlur vituli
actione offerebantur, cum videlicet aliquis de peri- duo, aries unus, agniseptem, et hircus pro pecca-
culo liberatus in gratiarum actione Domino munus r; to, eodem modo per singulos septem dies azymo-
obtulit, vel pro voto solvens promissura, vel spon- rum fiebat. In feslo etiam primitivorum, quod se-
tanea voluntate offerens. pties post phase hebdomadibus transactis, id cst
Quando vero oblatio liebat, aut de simila, id est quinqiiagesimo die (in quo de novis frugibus Domi-
subtili farina, illam esse oportuit; aut de panibuS nopanes offerre primumcoeperunt, sicut infeslo
coctis iii clibano; aut de palella sine frixura; aut de novorum falcem in segetem mittere, et de granis
sartagine cum frixura. Similae super fundebalur confractis oblationem facere) quolidiano sacrificio
oleum, et thus super ponebatur : reliqua oleo su- addebantur vituli duo, aries unus, agni septem.
perfiindebantur sine thure. Mel aulem et fermenlum Quamvidelicetdiem quinquagesimum exislimocum-
universaliler ab oblalionibus Domini removetur. putandum a sexla decima die primi mensis, quaepro-
Nairi, et quando primitiae horum offerebantur, sicut xima sequitur post quintam decimam, non a quinla
aliarum rerum, non tamcn super altare ponebanlur, decima, ut quidam existimant, qui illam videlicet
neque aliquid ex eis in igne altaris cremabatur, sed sexlam decimam esse pufant, in qua primum falx in
elevata tanlum coram Domino, post a sacerdolibus segetem mittebalur, et manipulus primiliarum coram
suscipiebanlur. Sal vero omnibus sacrificiis misceri Domino elevabatur;deindeprima die septimi mensis,
praecipitur, id est oblationibus. D hoc est, in festo tubarum, quotidiano sacrificio ad-
Libationem in liquidis accipimus, upote in oleo, debantur in holocauslum vilulus unus, aries unus;
et vino. agni seplem, hircus pro peccato, prseter holocaustum
i
CAP.III et XI. — De personis a quibus fiunt Kalendarum.Hocautem festum idcirco tubarumqui-
prmdicta. damappellalum credunt; quiatunc secundum revolu-
Nunc igilur, quia ostendimus differentiam eorum, tionem anni, expleto canone Scriptuiarum rursum
cjuse offeruntur, consequens esl ut dislinguamus ab exordio easdemscripturaslegeieet recilare crape-
etiam personas a quibus offerantur : hoc est vel eos runt. Dehinc ejusdem mensis decima die festum ex-
qui offerunt dona, vel eos qul pro ministerio offe- piationis sequitur, ubi affligere animas suas juben-
runt sacrificia. Utrique enim offerre dicuntur, sive tur lilii Israe!, ut quidam arbitrantur pro peccato vi-
videlicet qui dant, sive per quos dant. Sacerdolum tuli, quem fecerunt morante Moyse in monte, cujus
estj sacrificja offerre; non unius specialiter, ne si reatus veniam Moyses a Deo hoc eodem tempore
uni quotidie necessitas sacrificandi indicetur, a co- impetrasse existimatur. Sic enim antiqua traditione
pula earnalis commercii prohiberi videretur, se- perhibetur, quod lex quinquagesimo die post quiB-
cundum illud quod vir a quo exit semcn coiius, tum declmum diem rimi mensis, quisecundum Ile-
77 ADNOTAT. ELUCID..T. 1N PENTATEUCHON. — IN LEVIT. 78
brseos sexlus est tertii mensis, data sit in decem A quw adhwrenl jecori. Ideo potius caput nominavit,
mandatis; post quem diem Moyses ascendens in quam peclus aut armum; quia capul non solum per
mojilem ad Deum, quadraginta dierum jejunio ex- se offerebatur ab uno sacerdotum vel levitarum,
pleto, duas tabulas [lapideas ejusdem praeceptis in- sicut caetera membra; sed cunf eo adhserentia je-
scriptas accepit, quas descendens ad montis radi- cori, et pede, et inteslina lota aqua jungebantur.
cem, viso vitulo, confregit. Rursumque ascendens Quse quatuor unus sacerdotum elevabat, et ponebat
post alios quadraginta dies in aliis tabulis quas Do- in altare. Alii octo sacerdotes reliqua membra. No-
minojubeiiteadsimilitudinempriorumfecerat;eadem vem vero sacerdotes offerebant membra holocausti
prsecepta accepit.Sicque demum terlio ascendens omnia bene lota aqua, Duo vero alii offerebant san-
quadraginta diebus. veniam pro delicto impetravit. guinem. ut omnes simul essent duodecim. Decebat
Post quem numerum si duos dies adjicias, quorum autem, ut il_a,.qua_ in cultu Dei immolata erant, a
primus inter primam, et secundam ascensionem; pluribus eliam sacerdotibus offerrentur. . ,
secundus, inter secundam et tertiam fuisse credir (LEVIT.II.) Tollet pugiltum plenum similm, et olei,
tur : decimus seplimi mensis dies occurrit, qui me- ac tolum ihus. Expressius dixisset pariler cum thure,
rito dies per singulos annos celebrari jussus est, et totum thus, thure adjuncto, quod totum comple-
dies expiationis vocatur pro eo quod in e.o animas B ctitur. Sin autetn de craticula fuerit sacrificium,
suas pro commisso affligentes, poenitentia culpam mque simita oleo conspergetur. In Hebrseo pro crali-
expiabant. Novissime festum sequilur scenopegia- cula habetur marhesit, IWnO, quod est proprie 1
rum, idest tabernaculorum,quod agebaturin recor- sartago ; in quo frixura sit, quod et sono ipsius no-
dationem peregrinationis, quia filii Israel exeuntes minis innui -videtur. Nam marhesit consiliatrix in-
de ^Egypto per desertuin in tabernacuHs habitabant. terpretatur propter stridorem, videlicel frixurae ct
Quod festum a primo mense, quando egressi sunt de susurrium sive murmur, quo consiliaritem imitari
.(Egypto ad sepiimum translatum est; quod duo si- videtur. Ubi autem in Levitico habetur, oblaiio de
mul fesla celebrari convenienter nonpoterant, quod sarlagine, in Hebrseo est mahhebat, runO- Potest
eliampost festuniprimitivorum, nisi prius collectis igitur ita distingui, michar, *iQ:0, id est cribrum
messibus, toli populo in unum convenire facile non vel rete. Mahhebat, id est patella, ubi decoclio iit li-
erat. Quidam idcircohoc festum septimo mensein- quida, Marhesit, id est, sartago ubi frixura fit. Nec
6titutum putant, propter septem nubes, quibus po- quidquam fermenti ac meliis adolebitur in sacrificio
pulum de jEgypto egredientem obumbratum ex an- Bomini. Primhias lantiim eorum offerelis ac munera.
liqua tradilione asserunt. Octavum diem, qui contra Namin sequenlibus dicet, quod cum hostia gralia-
morem Yeteris Testamenli celebrandus induci vide- rum panes duo fermentari offerenlur. Ex quibuu
tur, non ad hoc festum pertinere pulant; sed aliud uaius pro primitiis offeretur Domino, ct erit sacer-
per se esse feslum, et alio tempore celeDrandum, dolis, ut intelligalur quod haec scilicel fermentum et
nisi quod ex dispensatione huic feslo conjunclu_. mel, quando pro primi.iis offerebantur,.nihrl de
cst, ne fortepopulus, tum ex frequenti eonvocatione, ipsis super altare cremabatur, sicut in aliis primi-
tum ei imminente hieme, molestiam suslineret. Hoc tiis; sed cedebant in usus sacerdolis elevata pritis
aulem ex Deuteronomii auctorilate probant, ubi coram Domino. Sin aulem obtuleris munus primilia-
in feslo scenopegiarum non nisi septem dies rum frugum luarum Bomino. De oblalione paschali
commemorantur, quando ipsum celebrandum indi- hic intendit agere. Offeres primitias duas Bomino,
citur. fundens super eas oleum, et thus imponens. Ideo thus;
CAP. Y et Xiu. — Be locis, causis et exposiiione quia oblatio Domino est. Be qua adolebat sacerdos ...
lillerali Levilici. memoriam muneris, partem farris fracti, et olei scili-
(LEVIT.1.) His breviter praelibalis, ad litteram ve- cet parlem, thus vcro lotum adolebis, ut non rema-
niemus (49). Ad oslium tabentaculi teslimonii. In neat de ipso pars aliqua, sicut de farre et oleo, sed
uno eodemque loco iminolabantur, id est laniaban- D lotum comburatur. Hoc igitur in primiliis fermenti,
tur a sacerdotibus, et offerebanlur a populo vicli- et mellis non fiebat.
'
mse, tam holocaustorum quam pacificorum cl pro (LEVIT.III.) Quod si Iwstie pacificortim fuerit ejus
peccato, et pro delicto : qui locus diversis nominibus oblatio, etc. Pacifica dicebantur sacrificia, quse offe-
designatur. Eranl autem quinquaginta cubiti ab in- rebantur ab iis qui, non praecedenle deliclo, sed
troitu atrii ex parle orieulis usque ad iniroitum atrii quasi pacem habenles, Deo offerebanl, ve' ideo pa-
scilicet, et teslimonu : erant duo oraria, uuum vi- cifica ; quia pacem faciebant, ad omnes unicuique
rorura Israel, etalterum mulierum. Inter hsee au- ' suam portionem tribuendo. Omnes siquidem ex ea
tem, et introitum taberr.aculi erat altare holocau- communicant nec uni cedit. Ex eis namque pars in
slorum, non tamen in ipso inlroitu, sed sursum ver- Dei sacrificium adolebatur; pars in usum sacerdo-
sum austrum. Yictimse vero offerebantur juxta al- tum, id est pectusculum, et armus dexter cedebaf :
tare ad aquilonarem partem roagis in introitu taber- reliquuni erat offerentium. Nam quoddam sacrifi-
nacnli,et immolabantur : Caput videlicet, el cuncta, cium erat in quo solus Deus parlicipabat, ut

{40*iYide Ann. F. Sixti super hoc c.put, in sua Bibl. lib. v, pariis si.
19 HUGONJS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM.. 60
liolocauslum, et sacrificium pro peccato sacer- A (LEVIT.Y.) Si peccaverit anima, el audierit vocem
dolis, ef sacrificium pro peccato totius populi, jurantis, lcstisque fuerit, quod aul ipse vidit aut cun-
quorura primum, telum in altari igne c.emabalur : scius est. nisi indicaverit, porlabit iniquitalem suam.
reliqua duo parlim in altari, partim extra castra. Quidam hoc capitulum ita intelligendum pulanl. Si
Quoddam etiam sacrificium erat in quo pars Deo peccaverit homo, iu hoc scilicet, quod audierit vo-
cedebat, pars sacerdotibus, ul in sacrifieio pro pec- cem jurantis coram se, ut verum dicat : el fuerit
cato principis, et singulorum de plebe. Quoddam i_n testis, id est conscius, et veritatem seiat pro eo
quo pars coram Domino cremabatur, pars ad esum quod ipse illud de quo rogatur, teslimonium ferre
sacerdotum veniebai, pars reliqua offerentibus re- vidit, aul alio modo conscius est illius, nisi indica-
manebat, ut in pacificis, in quibus adeps erat Dei verit sicut scit veritatem, portabit iniquitatem suani,
cum quibusdam aliis partibus; peclusculum et ar- id est, reus erit. Yel si peccaverit anima cum audit
mus dexter sacerdotis, reliquum offerenlium sicut vocemjurantisfalsum, el cum sit, idest, esse possit_
jam superius diximus. Aliarum vero oblalionum de teslis falsitatis illius, quia vidit aut conscius esi,
farina, praeter pugillum, quod in memoriale coram nisi indicaverit illum falsum jurare, peccat. In quo
domino cremabatur, cum toto tliure de quo nihil re- tamen hanc mensuram tenere oportet, ut ad corre-
•servabalur: quod reliquum erat tolum cedebat Aaron ctionem non ad laesionem illius peccatum ipsius ma-
clliliis ejus. Similiter de clibano, et sartagine, et nifesiet. Yel si peccaverit in hoc, scilicet si audierit
craticula pars in memoriam eoram Domino crema- vocem jurantis falsum, et contestetur illi dicens se
batur : reliquum erat Aaron, et filiorum ejus. Sic, et quod iste falso jurat vidisse, autalio modo conscium
de primitiis prseter fermentum et mel, de quibus esse cum non sit, nisi postca indicaverit, vel veri
nihil cremabalur. tatem ipsam sicut novit, vel saltem sacerdoti cul«
(LEVIT.1Y.) Anima si peccaverit per ignorantiam, pam suam de falso testimonio quod perhibuit, por-
el de universis mandalis Domini, qum praicepit ut non tabit iniquitatem suam. Anima quw leligerit aliquod
fierent, quidpiam fecerit; hucusque pendet senten- immundum, elc. In hoc capitulo oblivionem repre-
tia : postea per subdivisionem dislinguit. Si quidem hendit contactus immundi: consequentivero, opus.
ille, qui hoc fecit, est sacerdos, qui unclus ett, offe- Qui enim tetigerit immundum, immundus efficilur,
ret, etc Si autem omnis lurba Israci, etc. Si autem et delinquit si per incufiam oblitus immunditiae suae
peccaverit princeps, etc Haec omnia subjuncta re- mundationis ritum non observat. Rursum sl post
spondent ad pvimam propositionem, qua dictum est; oblivionem reminiscitur immunditise suae, subjace-
Anima st peccaverit. Quod autem ait : Si fecerit p bit delicto pro eo, quod mundationem non servavit,
quidpiam deunivsrsismandatis Domini, qumprwcepit et eget purgari sacrificio. Anima quw juraverit, el
Mt non fierent; vel sic intelligendura est quod Deus, prolulerit labiis suis, ul vel valde [male] quod face-
qusedam propler solam figuram observare prsecepit, ret, vel bene : et idipsum juramento, et sermone fir-
quae jam post agnitam veritatem tenere peccare maveril, oblitaque, scilicet juramenti sui, et negli-
at, vel sic : ut roandatum large pro prsecepto et gens verbum suum, postea iiilellexerit delictum suum,
prohibitionejmsitum intelligamus; ac si diceret: Si quod scilicct non implevit, quod juravit, aut .forte
fecerit quidpiam eorum, qme in roandatis Domini quod male juravit : agat pwnitentiam propeccalo.
continentur, ita quod de iis prseceptum est, ut uon Quidam hic volunt esse culpam, non propterea,
liant. Si quidem ille, gui hoc fecit sacerdos est, qui quod juramentum factum est; sed quia falsum est
unctus est: peccans in hoc, et delinqusre faciens po- juramentum, ignoranter tamen : quod poslea cum
pulum offeret, etc Quod autem dicit, peccaverit de- intelligitur, emendari praecipitur, quamvis tameu
linquere faciens populum, vel de omni peccato sacer- non proprie dicatur oblita ejus, quod non novil.'
dolis inlelligendum cst, quod semper gravius esl, Quod autem sequitur : Offerat de gregibus agnum,
quia cseteris prsebet, exemplum delinquendi; vel si sive capram, ncn hujus solius delicli expiatio inlelli-
boc modo peccaverit, ut faciat populum delinquere, D genda est; sed et praecedentium trium. Quiprimum
eliquid suggerens, vel suadens verlso sive exemplo, ojferens pro peccato. Ubi nos habemus pro peecato,
unde alii ad peccandum provocetur : quod gravius in Hebraeo e^t pro expiatione. Yerbum enim hatral,
estquod quam si solus peccaverit, certe sicut in rjNXnpro expiaiionesonat. Anima si prmvaricanscw-
Ilebraeo expressius habetur, si sacerdos, qui unctus remonias per errorem, in iis, qum Domino sunt san-
est, peccavit ad culpam populi, id est ad simililudi- ctificata, peccaverit; ojferet pro delicto suo arielem
nem alicujus de populo, qui valde nocens est, ut qui Bic peccaiuitf- intclligi vult, cum quis ea, quae ssr.i-
aliis exemplum debet esse in justitia : aliis simul fiat tificala fuerant Domino, in usus proprios redegerit,
in culpa. Quod dicitur, toties cor.am Domino, coram seu de hostiis, de quibus solis sacerdotibus vesci li -
tabernaculo, coram altari, intelligendum est ubi per cebat, manducavcrit. Ubi et quod intulit damnum,
sacra pnesentia Dei erat. Quod etiam dicitur, toties: restiluere jubelur, el quintam parlem superaddere :
Rogdbit pro eo sacerdos; alio sensu dici potest: sci- Pro delicto autem suo arietem immaculatum quin-
1 Ct-tcondonabit vel remissionem faciet super cum, ut que siclis emptum offerre. Anima quw peccaverii per
ostendatur quod per preces sacerdotis remissio fial ignorantiam : fecerilquc vnum ex iis ques Demini icgB
criminis-, wohibcntw; et peccaii rea inlellexerit htiquiicteta
i?r ADNOTAT. ELDCIDAT. IN PENTATEUCHON. — IN LEYIT.'. 83 •
stizm, offerei anetem immacululum de gregibus sa- A polluta, qum ederil de carnibushosiim-pacifico:um,
cerdoti, juxta mensuram ~wsiiiriationemque peccali. etc. Quod hic dicit aniinam polluiam, etpostea sub-
Hoc mandatum ab eo quod superius dixit. Animam junxit : Anima qum tetigeril immunditiam hominis :
de populo terrae per ignoranliam peccantem pro ex- de propria immunditia intelligi vult, et aliena in-
piatione sua capram debere offerre : in eo distare quinatam. Hmc est unctio Aarori. In Hebrseo est.
videtur quod ibi praevaricans in mandatis Domini Augmentum, seilicet quod datum est ei a Doriiino
offcndisse dicitur. Hic autem non solum in nianda- 4ege perpelua de sacrifi.ciis oblalis a populo Israel,
tis Domini, sed etiam in Domino deliquisse memo- dicitur esse ejus unctio in hoc data.
ratur. Unde convenienter intelligitur in hoc loco de- (LEVIT. VIII.) Adipem vero, el caudam septem die-
lictum significari, quo in Domino, id est in iis, quse bus quibus sanctificatus est Aaron, et instructusjn
sanciificata sunt Domino, peccatur, atque in eo-so- sacerdotium immolavit Moyses quasi summus sa-
lum a praecedenle dislarej quod illic damnum infer- cerdos, et accepit ab Aaron, et filiis ejus ea quai
tur,etpeccatumcommittitur; proplereaque damnum postea aceepturus erat Aaron a caetero populp offe-
eum quinta parte addita restaurari, ef peccatum per rente, et sacrificavit super altare holocausti quotidie,
arietis immolationem cxpiari jubelur : hic autem, quod unxit in primo illorum -septem dierum, qui
quia damnum illatum non est, 60lum peccatum "fuerunt in fine primi anni. Ita quod octavus quo
arietis immolatlone purgatur. Qui videlicet aries of- Aaron ccepit sacrificare, fuit primus dies secundi
fierri jubetur secundum mensuram, et sestimationem anni; et-eo die egressus a Domino ignis corabussit
peccali scilicet prsecedentis; quia idem hic est pec- holocaustum Aaron. Nam Moyses septem prieceden-
catum, quamvis non simile damnum. Utrobique libus diebus igne terreno sacrificaverat. Eodem
enim in eodem,-genere peccatur, quamvis diversis octavo die Nadab, et Abiu sunt cortsumpli igne vin-
modis. Ut verbigratia ibi tollendo, et usurpando il- dicta., quia post ccelestem ignem missum a Domino
lidte sancta; hic illicite contingendo, unde sequi- alienum ignem inlulerunt. Coquite carnes anle fores
tur : Qui, scilicet sacerdos, orabit pro eo, quia ne- labernaculi. Sicut laici faciebant de carnibus pacifi-
sciens fecerit: el dimitteturei, quia per errorem de- coruni quse offerebant, ita oportebat Aaron el filios
liquil in Domino. In Hebrseo sie babetur : Remis- ejus facere in liac eorum oblatione. Et Moyses _a&>
sionem faciet super eum sacerdos pro errore quo tum inde accipiebat, quantum Aaron poslea a cse^
erravit, et nescivit: et dimiltitur ci culpa illa qua teris acceplurus erat. Sicul faclum est in prwsenlia-
peccans peccavit in Deum. Similiter-in sequenti ca- rum. Quasi dicat : Sicut modo instituitur et sancti-
pitulo. _ ficatur Aaron, eodem modo sequaces ejus insti-
(LEYIT.VI.) Anitna, quw peccaverit, et, contempto tuentur. ••
Domino, negaverit proximo sub depositum,'etc, id (LEVIT.IX.) Dixitque ad Aaron, ioile de armento
est, qui contempto Domino conscius est secrcti, et vilulum pro peccato. Hujus earnes, quia pro peceato
dopositum negat, et csetera quae subsequuntur, arie- sacerdotis oblalus fuit, cum pelleexlra castra com-
tis immolatione expiari jubetur; quia in eadem burebantur; aries similiter in holocauslum oblatus
aestimatione dictum est cum supradictis ; Cremabi- totus cremabalur. Pro peccato autem populi macta-
tur in altari tota nocle usque mane. De quotidiano vit hireunvvitulum et agnum; in holocaustum bo-
intendit holocausto, nec est quserendum : qiiare hic vem et arielem, hostias pacificas. Nec est contra-
prselermittat de vespertino, cum ante in Exodo rium quod supra prsecepit : pro peccalo lotius mul-
prsemiserit de matutino, - - titudiuis immolari vitulum, hic hircum quia ibi pro
(LEVIT.YH.) Quidquid in craticuta, vel in sartu- certo delicto commfssa, hic pro universali, et ibi
gine prmparatur, erit sacerdotis a quo offertur. Hic seorsum pro multiludine, et seorsum pro principi-
distingue, ut subinferas; aliaoblatio, siveoleocon- bus; hic simul pro principibus, el turba, et ideo
spersa, sive arida fueril, diincla filiis Aaron mqua recie hircus, et vitulus. Sed quod post hircum sub-
mensura dividetur per singulos. Yel erit sacerdolis, Q junxit vitulum, dubium est an pro peccato, an in
quia ad usum laicorum non peryenit, sicut in paci- holocaustum sit. Absque cmromeniis holocausii ma-
ficis; sed filiisAaron aequaliter dividitur. Exquibus lutini, id est agno, qui quotidie, et mane, et vespere
unus proprimitiis offertwr Domino, In sacrificiopa- offerebalur. Sicque comptelis Iwstiis propeccato, et
cificorumquatuor diversitatum panes offerebantur, holocaustis pacificis descendit. Non descendit de, gra-
et de unoquoque genere nnus offerebatur saeer- dibus, quia prohibitum erat ne gradibus ad allare
doti iia" proprius, sicuf primitiae. Reliquos aulem ascenderetur; sed de aliquo forte eminentiori loca
liabebat homo, qui offerebat de filiis Israel, et co- in quo ad oram stabat ut apte ministrare posset^
mcdebal in atrio. Caro qum teligerit aliquid immun- ne altitudo altaris impedimenlo esset.
dum, non comedetur, sed comburetur igni. Qui fuerit (LEVIT.XI.) Quidquid ambulat quidem super qua-
immundus, vescetur ex ea. In Hebraeo sic liabetur : luor pedes, sed habet longiora relro crura. Propter
Caro quae tetigerit omrie pollutum, non comedetur; illos quatuor-pedes debetis, id est potestis comedere^
sed comburetur igni, et caro. Omnis immundus co- el de yolucribus liic agitur. Omnis aquarum congro-
inedel carnem, quod sicintelligi potest; qui pollu- gatio amnda erit; quidquid in eam cadat, ipsa noa
fam non comcdet illam carnem, mundus est. Anima potesl immunda fieri, sicul nec fons.
83 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — i. 1N h. SCRIPTURAM. U
(LEVIT.XIV.) Duos passeres vivos pro se : quos A sacerdotis servabalur. Mense septimo, prima die
vesci licitum est. Non dicit ad differentiam aliorum mensis. Hoc die descendit Moyses de monte trans-
passerum, sed aliarum aviuni, quibus vesci licilum actis tribus quadragenis, quibus, et jejunavlt. Finita
non est. Purificatus ingredietur castra, non tamen enim prima descendit Moyses; quia populus pecca-
eodem die rasurse, et purificationis suae; sed post verat in vitulo conflatili,.et facta vindicla et fractis
illum diem exspectabit adhuc septem dies extra ca- tabulis, altero die ascendit in montem, et jejunavit
stra sui labefnaculi, scilicet antequam liceat ei in- item alia quadragena, ut impetraret veniam Qua fi-
trare in domum suam propriam; vel si sint _inexpe- nita, dixit ei Dominus, ut descenderet et excideret
ditione (sicut modo in deserto) antequam intret in alias tabulas' super quas, et ipse Dominus iterum*se
saum proprium tabernaculum : non lamen ita liceat scriptiwum decem prsecepta promittit in Deutero-
ei Kiterim inlrare in tabernacula aliorum. nomio. Quod cum fecisset Moyses, et ilem altero die
(LEVIT.XV.) Omnis quetn teligerit, qui talis est, post descensum ascenderet, jejunavit tertjotetin
id esl, immundus factus ex contactu rei immundae; ii-limo die fertiae quadragense cuni deberet descen-
tetigerit dico, non lotis ante manibus, id est ante- dere Moyses, indixit ei Domiuus festum expialionis
quam laverit manus. Per contractum immunditiae in signum,- et memoriam remissionis peccatoruia
si quidetn vas illud ficlils fuerit, etc. Quod autem in- B quam Dominus fecit tunc populo precibus Moysi,
terponit : Lavabit vestimenta sua; quomodo mun- A quinto decimo die post omnem callectionem fru-
dandus sit, ostendit: et deinde redit ad id quod pro- ctuum oportebat fieri hoc feslum, propterea quod
posuit : vas fictile, etc. de onnibus fructibus oportebat Domlno offerri.
(LEVIT. XYI.) Accingetur zona linea ; cydarim li- Ideo autem quinto decimo die mensis iii? quia
veam imponel capili; etc. Omni die quo -sacrificabat quinto decimo die mensis, licet non hujus, sed pri-
summus sacerdos, utebatur aureis vestimentis; sed mi: in labernaculis nubium liabitare caspfirant lilii
quando intrabal sancta sanctorumretinebal tanium Israel. Nubes septem circuibant ex omni parte la-
linea. Juxta hunc rilum faciel tabernaculo; id-est, bernaculum, et etiam lotum populum. Bdculum, id
idem faciet in tabernaculo teslimonii -, ipsum simi- est, v
Robur potius.
liter expiando, (LEVIT.XXYI. LEVIT. XXYII.) Animal immun-
(LEVIT.XVII.) Homo quilibet de domolsrael, si d«m, quod immolari Domino non potest, etc Hic de
occiderit bovem, aul ovetn, aut capram, in castris ani-mali agit, quod immolari posset Domino si ca-
vel extra caslra; et non obtulerit ad ostium taberna- reret macula. Quod si dare voluerit, etc Omneguod
culi oblalionem Doinino, sanguinis reus erit. Hoc in- Domino consecratur, sive homo, sive animal. Ista
telligenduni est tle illo tantum tempore, quo mora- G consecratio in Hebraeodicitur anathematizalio; quia
1antur in deserlo, et tabernaculum Domini juxta se is.n a communi hominum usu removebantur. Quid-
habebant. Nam in tcrra promissionis iis, qui longe quid hoc mpdo sacrabatur Domino, nulla redemp-
erant a loco sacrificandi, concedebatur ad esum tione polerat reverti ad liominem, etiam si pater
pecora mactare vescique carnibus, etsi non immo- consecrasset filiam, prius moreretur quahi redime-
larent. retmr; ef hoc est morte morielur. Solummodo ma-
(LEVIT.XYIIl.) Qum domi, vet foris genita est, id sculos in primogenitis __Egypli interfecit Domifius,
cst ex legitima copulalione, vel est concubinalu. et ideo solos masculos, tam in homiriibus quam
(LEVIT. XIX.) Poma, quce germinant, immunda aliis in animalibus prsecepit redimi, etsi prius na-
erunl vobis : hoc non est in Hebrseo. Quarto anno sceretur femina, quandocunque filii post eam nasce-
sanctificabitur, id est, dabitur Domino, et tamen po- renlur, non oportebat redimi.
tcrit redimi alio pretio. CAP.XIV, — Adnotatiunculm elucidatoriw in
(LEVIT.XX.) De semine tuo, id est de filiis tuis, Numeros.
non dabis, id est, non immolabis idolo Motoch, more (NUJI. XIV.) Quoniam Atnalecites et Chananmus
gcntium. j. habitant in valiibus, per quos tutus transitus non
(LEVIT.XXII.) Immundum super mortuo, id est est, ideo cras movete castra, et revertimini.
immunditiam morticinii. (NUM.XVIII.) De-sceptro, id est familia, fratris
(LEVIT.XXIII.) .Altero die Sabbati, et sanctificabit [palris] lui, id est Moysi : hoc estlevitas sume te-
Hlum; id est decima sexta luna. In quo die conse- cum. Sceptrum pro cognatione ponitur; ijuoniam
crabatur, et prius elevabatur coram Domino, et pqst- honor et exaltatio hominis est. Yel sceptrum pro
ea torrebatur igni, et terebalur in farinam, et fte- officio et minislerio divino, cui servife Tegnare
bat inde sacrificium. Et ab isto die computabattlur est. Sume sceplrum fratris iui, qui leviia est, id
septem septimanse; et dies primuspost eas erat Pen- est, eos qui funguntur officio illius ut ministrent
tecoste, qui dies semper est sextus tertii mensis, tibi.
sicut et in donatione legis contlgit. Sciendum autem (Nuu. XXI.) Unde dicitur in libro bellorum Do •
quod el hic manipulus, etomnia sacrificla festorum, mini : hsec eadem scriptura intelligenda est. In
sicut el quotidianum holocaustum, communiter ab qua bella Domini commemoranfur, quse.fecit pro
oraai Israel accipiebantur; et dives non plus quam populo suo. In qua etiam dicilur hoc quod Israel
pauper ponebat in collecta, quae ad arbitrium summi pugnaturus contra regem Seon in torrentibus Ar«
ADNOTAT. ELUCIDAT. IN PENTATELCHON. — IN DEUTER- *
m 88-
r.on dixit. 5_tu_ fecil nobis, Dominus in mari Rubro ,A Yel, ut alii, Cham, filiusNoe. In Hebraeo autem pro
tubmergens Egyptios : sic faciet in torrentibus Arnon toto, quod diclum est si fueris electus de stirpe
prosternensr Amprrhwos Dicitur etiam in hoc libro, Caeni,quandiupoteris permanere?hoosolum sonare
quod scopuli torrentium inclinati suni; umbrsieulum videlur, ac si djceret : Ciueus destruetur, ut sic di-
praibituri, ul requiescerent, filiis Israel in Arnon. catur: Sed si in petra posueris nidum tuutn, Cineus
Scopuli torrentium inclinati sunl, roiita elementa destruetur,' id est tu, quamvis ita securus et mu-
obsequio accurrunt, et homo mortalis, quidpoterit? nitus esse videaris, destrueris tamen. A«s«r enim
Figura est loquendi cum hyperbole. ~Velscopuli tor- capiel le.
rentium inclinali sunt, id est superbi et impetuosi Et hwc in Numeros. Reliqua enim desideramus.
humiliati sunt, resistere non valentes.' Ex eo loco CAP. XV. Adnolatiunculm in Deuleronomion iiidem-
ubi, scilicet castra metati sunt in deserto, apparuit mancm, et nescio quo pacto, interceptw.
puteus virtute divina factus, .. super quo priusquam (DEUT.III.) Machir quoque dedi Galaad. Per anli-
appareret, locutus est Dominus ad Moysen : Con- cipationem terram vocat Galaad, quod nomen poslea
grega populum, et dabo ei aquam.~ Tunc, id est facta impositum est a Galaad, qui descendit de Machir. £t.
promissione, exsultans" in spe cecinit Israel carmen tribubus Ruben, et Gad dedi de terra Galaad usque ad
istud. Ascendat puteus inundans largiter usque ad torrenlem Arnon.
sommum, hoc concinebant, filii Israel iterantes. Pu- (DEUT.XXII.) Non seres vineam tuam allero semihe..
teus quem foderunt principes, et paraverunl duces Praater vitem, quia si hoc feceris, illicilum esl;.el<
multitudinis. Quoniodo paraverunt? fn datore legis, sanctificabuntur : non cedent usui luo quod tamen
tt in baculis suis. Homines enim terram foderepo- ex sola prohibitione fit, non natura. Funiculos hv
tiierunt, sed aquam, nisi dante Deo habere non fimbriis facies per quatuor angulos patlii lui. Qua-
potuerunt. Tali fossore et tali datore aqua dala est drangulis palliis ulebantur, in quibus phylacteria fa-
populo in solitudine. De qua solitudine exeuntes cefe jubentur.
.enerutit Matthana •. De Matthana in Nahaliel; de (DEUT.XXVII.) Eriges ingenles lanides : et calce
Nahaliel in Bamoth; de Bamoth, in valtem, qum Imvigabis eos, ut possis in eis scribere omnia verba
vatlis est in regione Moab in verlice Phasga; id cst 'legis hujus. In eo Igitur, quod ingentes lapides erigi
in illa regione, ubi esl vertex Phasga, et respicit jube.,strucluraingens ostenditur in quo qusestio sol-
contra desertum. Tunc misit Israel nuntios ad Seon vitur. Quomodo.videlicetpotuit Josuein altari, quod
usque Jesboth [Jeboc], et iilios Amon ; non ultra, erexit, Deuteronomium legis describere; prsesertim
quia forii pfsesidio tenebantur lermini Amoriita- (P cum structura magna fuefit, et non omnia, quaein
niin. Urbs Hesebon fuit regis Seon Amorrhwi, qui hoc libro continentur, sed praecepta tantum oportue-
-- -
pugnavit, etc. Idcirco, qui Seon vastavil Moabitas, rit describi.
dic-itur in proverbio de hac re facto : Venite in He- fDEUT.XXIX.) Benedicat sibi in corde suo,dicens:
tebon, et wdificetur, et construatur, ipsa Esebon, Pax erit mihi,et ambtilutio in gravilate cordis mei; et
quce est civitas regis Seon. Civitas enim regis victo- assumal ebria silienlem, id est anima, quae jamusu
riosi sedificanda est et sublimanda; quia de ipsa He- peccandi inebriata est, nec sentit, iieque veretur
sebon, Ignis egressus est, el fiamma similiter egressa riiale agere, assumal, vel trahat ad consorlium pec-
est de ipsa, quse est oppidum regis Seon; et devora- candi sitientem, id est aliam animam in fervore ten-
vit ipsa flamtna, Amon; scilicet civitatem Moabita- tationis positam per concupiscenliam sitientem, sed
rum, et habitaiores excelsorum Arnon; quia in ex- polum pravi operis nequaquain adhuc sumere pra>
celsis locis et turribus illius, vel in locis nbi idola sumentem. Ne igilur hoc contingat, addit : Ei Do-
eolebantur, habitabant, unde merito dicitur : Vm minus non ignoscat ei, id est peccanti, et alium pec-
tibi Moabl Quare? Quia perisli, o popnle Chamos, care faeienli. Cavendum ne sit inter vos radix ger-
id est colensidolumGbamos'[Cat__mos]. Dedit jusfe minans fel; id est talis homo a quo malitia procedit
deserens, vel Chamos defendere non valens filios D ad alios, et plures corrumpat. Abscondita a Domino
ejus populi in fugam, el filias in captivitalem regi Deo nostroj quw manifesia sunt nobis, ei filiis .._.-
Amorrhworuiri Seon. Jugum, id est potestas ipso- stris usque in sempiternum/ut faciamus universa legis
rwm.-Moabitarum deperiit ab Hesebon usque Dibon; hujus. Ad superiora referendum; quoniam dixeral:
et ipsi Moabitae fugientes lassi [lapsi] pervenerunt Quia dereliquerunt pactum Domini, quod pepigerat
in Jophe [Nophe] et usque Madaba [Medaba]. cufn patribus eorum, ut servarent prmcepla ejus, et
(NUM.XXIV.) Perdai reliquias eivilatis, seilicet secreta, quw revelaverat eis, qum abscondita erant a
Seir. Vidit quoque Cineum, el assumpta parabola Domino Deo nostro. Quia iwn fecil taliter omni na~
ail: Robusium quidemtst habilaculum luum, sed si liorii, et judicia sua non manifeslavit eis (PsaL
in petra posueris nidum titum, et fueris electus dt cx.-vii). Et idcirco, quia manifestata' sunt nobis
slirpeCwni [Cin], quandiu poteris permanere? Caeni el filiis nostris post nos nascituris usque iri aeter-
in hbcloco non filius Adam, qui fratrem suum Abel num; vel ut faciairius ea, usque in aeternum, idect
interfecit, significatuc; sed Caeni, unde Cseneus di- si non servaverimus venient super nos universs
cittir popuius : in prima syllaba post c, w sequente; mala haec.
Li uUima syllaba cnim prseeedente,-et sequente i.
HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM.

ADNOTATiUNCULJE ELUCIDATORIJ.

IN LIBRUM JUDICUM,
Eiponentes mimo nomen, el farraginem Jibri, deindo liiteram, super addita adaotatione
una in lib. Rulh.

Libei Judicum, qui Hebraice Sopthim D'1DSIti.A ad tempora Davfd Jebusaeorum paiiter et filiorum
dicitur; post quinque libros Moysi, rt librum Josue, Israel habilatio fuit : donec tandem ab ipso Da-
septimus ordinatur. Hie tempora judicum describit, vid, Jebusaeo plene ejeeto, Hierusalem ad sortem
qui post Josue usque ad Heli sacerdotem populum filiorum Juda vocata est, et civitas David appellala
lsrael judicarunt. Hic in superficie litterse apertior esl.
reliquis apparet. (JUD. H.) Ascendiique angelus Bominide Galgate
(Juu. I.) Judas ascendet. Per Judam in hoc _.oco ' ad locum flentium : per antieipatTonem nunc loeus
non personam, sed populum, tribum videlicet Juda flentium appellatur. Nam postea nomen inditum est.
inlelligere debemus, quemadmodum per Simeonem Dimisit ergo Josue poputum. Quomodo cum jam.Josue
tTibum Simeonis quam tribus Juda eontra Chana- mortuum esse dixerit, et post ejus mortem Judam
neos pugnatura in auxilium vocat. Quem seculi com- ad praelium coram filiis Israel ascendisse, et caetera
prehenderunt, cmsis summitatibus manuum ejus~ac quae usque huc dicta sunt: mme shbsequenter Josue
pedum. Quidam de Hebraica veiitate magis proprie populum dimisisse commemoral? Sed narratio ad
interpretari putaverunt : csesis pollicibus, eo quod superiora revertitur ac si diceret: in eo quod post
truncato pollice ad ferenda arma deinceps homo ido- mortem Josue, filii Israel gentes Illas quas Dominus
neus non sit. Adduxerunt eum in Hierusalem. Cum " deleri praeceperat, servaverunt, patet postquam Jo-
usque ad lempora David Jebusei Hierusalem tenuisse sue eos dimisit, qualiter sibi relicti praecepta Dei
legantur, quomodo filii Israel Adonibezec in Hieru- servare contempserunt. Nam postquam Josue dimi-
salem adduxisse dicuntur, quasi in suam civitatem ? sit populum,ot mortuus est; atque alii seniores
Sed .quod sequitur : Oppugnantes igilur filii Juda qui legem Dei noverant, decesserunt, subsequens ge-
Hierusalem, ceperunt eam, et permsserunt in ore gla- neralio, cultu Dei derelicto, idolis servire et iramBei
dii, qusesiionem solvit. Sic enim intelligendum est, adversum se pravis operibus provocare coepit. Sic ad
quod primum urbem cceperunt, deinde ad urbem superiora referendum, quod ail; Dimisil ergo Josus
captam et ditioni suse subjectam captum regem ad- populum.
duxerunt. Bedit ergo ei Caleb irriguum superius, et (JUD. III.) Qui suscitavil eis salvalorem Aiothp.
irriguum inferius. Per superius et inferius montana filium Gera, ftlii Jemini. Jeminus ipse est Benja-
et campestria intelligimus. Filii auiem Cinei coqnati min. Nam Benjamin filius dexlerw interpretatur.
Moysi ascenderunt de civitate Palmarum cum fitiis Sublato igitur ben, quod fdius inlerpretalur, quod
Juda in desertum sortis ejus, quod est ad meridiem relinquitur jamini jeminum faclt, id cst dcxtrariuni,
Arad, et habitaverunt cum eo. Cineus ipse est Jetro, P vel dextralem, vel dexlrum, sine alio quolibet modo
et Raguel pater Sepharse, uxoris Moysi, a quo Ciuei formetnr a dextra nuncupatus :- unde Jemlnus non
dicti sunt, qui hic ad filios Juda ascendisse, et cum g, scribendum est, sicut geminus,.quod significat du-
cis habilasse dicuntur. Jebusmum autem habilalorem plum; sed per_[, et e, utsit, jeminus a jemin vel ja-
HieruSalem non deleverunt filii Benjamin : habitavit- min dictus velut a dexlera. dexter. Hinc filii.Jemini
queJebusmus cum filiisBenjamiri in Hierusqlem usque dicuntur filii Benjamin.
m prmsentem diem. Cum superius filii Juda Hierusa- (Jtrn. IV.) Ipse autem hdbitavit in Haroseth geti-
lcm oppugnasse el cepisse cunclamque civitatem tium. Haec regio idcirco gentium dicitur, quod non
mcendio tradidisse legantur : quomodo in hoc loco ab uno populo solum, sedamultis genlibus habita-
filios Benjamin in Jebusaeum habitatorem Hierusa- batur. Qum mistt, et vocavit Barach filium Abinoem.
lem non delevisse, sed potius ipsum Jebusseum cum Hic Barach idem ipse esse putatur, qai et Lapi-
filiis Renjamin in Hierusalem usque in prsesentem doth; hanc autem existimationem exinde natam
diem habiiasse memoratur? Intelligituf ergo, quod credimus, quod utrumque nomen unam interpre-
iilii Benjamin, quorum possessio (ribui Juda cuncta tationem habere invemtur, Barach enim, vel Lapi-
crat, et Hierusalem eontingebat: postquam filii Juda doth, rhio tvt fulgur interpretafur.- Barach igittir
civitatem ceperant atque vastaverant, in eadem ha- D ipse est Lapidoth, marilus ejus, quem utpote virum
Litare cceperunt, ipsumque Jebusaeum habitqtorem mulier ad praelium itura vocat. Aber autem Cir.eus
Joci a filiis Juda subactum secum habitare passi recesseral auondam a cmteris-Cineis fratribus suis,
gunt, atcjue in lranc modum Hierusalem usque filiis Obub, cQinati Moysi. Legimus in Exodo quo»
89 ADNOTAT. ELUCIDAT. IN JUDlC. . - SO
modo Jetliro, socer Moysi, in deserto ad eum venit, jA arctabantur, ut semitse quiescerent nemine ambu-
adducens illi Sephoram uxorem suam, et filios suos; lante per eas : ot si qui forte per eas incedere coge-'
deinde cum .reliret ipse Jethro in terram suam, bantur, non publica via, sed per calles devios laten-
Moyses filium ejus Obab cognatum suum fratrem, tereundo assultus hostium deelinarent. Ethoc etiam
scilicet uxoris suse, secum detinuit, ut pariter-cum in diebus Samgar factum est; qui licet tantse forti-
filiis Israel ad terram promissionis proficiscerelur. tudinis esset, ut sexcentos uno vbmere-_stcrneret,
De cujus videlicet Obab progenie iste Aber descen- tamen eousque non potuit ut tantam ac.talem pa-
dens a cseteris fratribus siiis filiis, Obab inter filios cem in lerra ponerel, qualem modo Deus per hanc
Israel habitantibus, sicut superius in hoc Judicum victoriam populo suo dedit. Hoc est quod sequitur •
libro legimus, quod filii Cinei ascenderunt de civitate Cessaverunt fortes Israel, et quieverunt, scilicet non
Palinarum cum filiis Juda in desertum sbrtis, et ha- valentes resistere inimicis. Donec surgeret Debbora:
biiaverunt cum eis; discedens ad alium locum illius surgeret dico viater in Israet. Ideo nova bella elegit
tamen regionis, id estad vallem Sennim,liabitavit in Dominus, per infirma fortia destruens, per feminam
ea ;.cujus_?uxorSisaram interfecit. supcrbos hostes proslernens. Et utmajus sit mira-
. (JUD. Y.) Cecineruntque Debbora, et Bdrac filius culuin Dei, hoc non solum duce femina, sed et
Abinoem in illo die, dicenles: Quisponle obttdistis B ' parva manu pugnante factum est. Nam sequitur :
de Israel animas vestras ad pericutum, benedicite Do- Clypeus, et kasta si apparuerml in quadraginla mil-
minum. Hoc canticum post victoriam in laudem Dsi libus Israel. Non erat in tot millibus, qui clypeum
ejoineruntDebboraetBarac.j-Domine, cumexires de Israel aut hastam levaveritcontralnimicos, exceptis
Seir, et transires per regiones Edom, terra mota esl: paucis, id est decem millibus, qui pro salule populi
cmtique ac nubes distillaverunl aquis. Montes fluxe- sui periculo. se dederunt, de quibus subdit : Cor
runta facieDomini,et Sinai a facieDominiDeilsraei. meum diligil principes Jsrael; ad quos-rursum : Qui
PrseteritaDeimirabiliain augmenfum prsesentium ad ' propria voluntale obtulistis vos discrimini, benedicile
memoriam revocat. Significat autem, quod olim cum Domino. Qui ascendilis super nitentes asinos, etsede-
populum suum de __Egyptoeducturus Deus precederet tis in judicio, el ambulatis iti via. Vos qui modo pro-
ducatumpr_ebensperdesertum,quodconjunctum est stratis hostibus auxilio -Dei, et in gloria estis, et
terrae Edom atque Seir: prsesenliam Creatoris etiam potestalem habetis ct pacem, nolite oblivisci ope-
muta elementa senserunt et quasivicinamajestateter - rum Domini quibus hsec collata sunt nobis. Loqui-
rita atqueturbata motu ipso prsesenti iiuminiDeitatis mini ubi collisi sunl currus, et hostiuin suffocalus
praebuerunt. Terra mola est. Ecce signum prsesentis . est exercitus. Pernitentes asinos isignificat gloriam ;
Deitatis. Qui fundavit solus movere potuit. In Exodo per sessionem in judicio, potestatem; jper deambu-
legimus (eap. xix), quomodo mons Sina descendente lationem in via, pacem. Ibi crgo narrentur, justitim
in ipsum Domino totus fumavit : eratque mons Domini, quantum ad sujffocationem hostium; ct
omnis terribilis, e.t ascendit ex eo quasi fumus de clemeiitia in forles Israet, quantum ad liberationem
fornace, et nubes densissima montem operuit. IUic suorum; Tunc descendit populus Domini ad portas,
e-go ex prsesentia Creatoris terra mota fumigavit: qui prius timore hostium egredi non audebat, pro-
iilic coeli in.aube densissima nquis distillans pavo- stralis hostibus non solum egrcdiebatur, sed etiam
rem, et reverentiam quodam suo sudore testati, dominabatur. Inde Isetilia, et gratulatio quae scqui -
montesque ipsa nubium obumbralione lecti fluxe- tur : Surge, surge Debbora, Dominus in forlibus di-
runt in fluctuatione nubium yolitantium, et descensu micavit: ex Ephraim, sive in Ephraim, delevileos in
aquarum. Sinai a facie Dci Israel, hac una clausula Amalec, el posl eum; sive (utquidam rectius ex He-
omnia prsecedentia comprehendit. Sina molus est brseo interprelari pulant) ei posi ie in-Benjamin in
a facie Domini. Sinst stillavit aquis. Sina a~ facie populos tuos, o Amalec. Sensus hic est ad augmen-
J)omini defluxit.- Quod enim quasi generaliter pro- tum lsetitiaeprsesentis, prseterita et futura Dei mira-
pter miraculi excellentiam prsemiserat: terra mota']D bilia instantibus annumerat Dominus in fortibus
est, coeli ac nubes stillaverunt aquis, montes "fluxe- dimicans ex Ephraim. In fortibus_ex Ephraim
- runt; ubi hoc totum '
adimpletum sit specialiter sub- diraicavit Dominus; ct per illos delevit eos qui
jungens determinat dicens : Sinai a facie_Domini. erant in Amalec. Sive in fortibus qui eranl iu
4}uod autem ait: Montes fluxerunt, per hyperbolen Ephraim dimieavit Dominus, et per illos de-
_ dictum intelligi potest, quasi nimio terrore liquefa-"" levit eos quierantin Amalec, -ut sit sensus: Delevi
cti. Sed et quod ait, terra mota est, ad perturbatio- eos qui erant in Amalec, sicut supra. Nolat quo-
nem homiuum habitantium in terra convenienter modb tempore Moysi, Josue (qui erat ex Ephraim),
Teferri potest: qui auditis tanlis mirabilibus moti dimicante per eum et in eo Domino, Amalec supe-
- sunt atque turbati.
Sequilur. In diebus Sumgar filii ravit, et hoc de prseterito. De futuro aulem subjun •
Anatk, in diebus Jahel quieverunt semilos: et qui in- git, significans quod „adhuc Dominus per Saulem
_ grediebanlur-per eas ambulaveruntjper calles devios. qui de Benjainin nasciturus est,-Amalec delebit,
Post anfiqua mirabilia ad nova miracula narranda . hoc est quod sequitur: Et post eum, id est Ephraim,
accedit. Significat autem, quod filii Israel ante tcm- sive post fe, o tu Ephraim, dimicavit Doininus in
pora. sua ui tautum circumquaque hostiuos terroreir. fortibus in Benjamin, id est per fortes qui eruijt ia
2! HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 92
Benjamin per Saulem scilicet, (jui nascetur deBen- .\ sive laudabile quid agitur, et ipsa hsec loca fecisse
jainin ; dimicabit dico, in populos tuos, id est con- dicuntur, quas ab hominibus in eis facta sunt: sio,
Ira populos tuos, o Amalec. Sequitur : De Machir et stellse de coelo dicuntur fecisse, quod eis prasi-
principjes descenderunt, el de Zabulon qui exercilum dens in ccelo Deus fecit. Stellm mnnentes in ordine
ducerent ad bellandum. Hoc ad praesentem historiam suo pugnaverunt. Intentionem et rationem ostendit
spectat. Laudat enim illos, qui de Machir, sive de in eo quod ait : Manentes in ordine suo. Manent
Zabulon, sive de Issacliar, pro populo suo discrimen enim, ubi moram faciunt, et vehementer intendunt.
belli subire non dubilaverunt. E contrarioarguit eos, In ordine autem manent, ubi in eo quod agunt, ra-
qui se subtraxerunt, id est Ruben et Gad, vel Ga- tionem non deserunl. Malediciie lerrosMeroth\$Ieros
Iaad, et Dan, et Aser, et dignos irrisione pro sua seu Merclz], dixil angelus Domini. Yel nuntius Dei
dissimulatione notal. IIoc est quod sequitur : Diviso ad meveniensdixit,velego ipsa angelusDeiexistens
contra seRuben, magnanimorum reperla esi conlenlio. dico vobisex parte eju.s,ut maledicatis-terrseMeroth.
ln [Hebrao sic habelur: Biflagolh ruben golholib Nomen estregionisvelhominis possessoris ejus aquo
helchiche lem rib^ppn D»S"S]1"\m ITOSi; id esl dicta est lerra Merolh. Maledicitehabitatoribusejus.
divisiones Ruben magna caliiditas cordis. Quod sic Subdit causam : quia nonvenerunt ad auxilium Do-
intelligendum putant. Ex magua calliditate cordis B mini, id est in adjulorium forlissitnorum -
divisit se Ruben ab aliis, et terminos suos Ionge po- (JUD.YI.)7oos palrem familim Ezri \Oxr'i\. Patrera
suit a frequemia bellorum in tali divisione ab utra- hic dicit, majorem, seniorem, honorabiliorem inter
que par(e, ut undecunque sive binc sive illinc bella alios illius familiae, de qua et ipse fuit.
surgcrent, ad eum secure quiescentem, non pondus (JUD.IX.) De fano Baalberilh. Berilh conjuratio
prselii, sed sibilus tantum levis famse perveniret. interpretalur hinc Baalberilh idolum coiijuralionis.
Unde subdil: Quare habilas, scilicet, o tu Ruben, Occidit fratres suos filios Jerobaal, septuaginla viros.
'inlerduos terminos; id est ut ad neutram partem le Si omnes sepluaginla occidit, quomodo remansit
teneas, et hoe ideo facis ut audias sibilos, id est le- unus illorum 1 Sed sic dictum est : occidit septua-
vem famam lanlum, securus de longe; sibilos in- ginta, el remansil unns quasi diceretur -. oceidit se-
nuam gregum, id est castrorum et esercituum, au- ptuaginta prajter unum, quiremansit. Yinum meurn,
dias dico, et nihil facias, unde iterum ad imsionem quod Ixtificat Deum, cum sacrificatur, et homines
ejus repetit: divisiones Rubenmagna calliditas cor- cum bibitur. Quid est iste Abimelec?, Quasi dirat
dis. Si vero sic legalur: Divisio contra se Ruben ma- nullius pretii est. Et adhuc aliud: quia servum suum
gnanimomm reperta conlenlio est. Hoc modo intel- _ Zebul abjectum quemdam, et vilem constituit prin-
ligi potest. Cum Ruben esset divisus contra semet- cipem super nobiles viros.
- iosum, id est cum dubilaret, etin semelipso variis
(JUD.XI.) Locutus est Jephte otnnes sermones suos
cogitationibus, et conlrariis desideriis fluctuaret,- et coram Domino in Maspha. Sermones dicit verba,
secum rixaretur utrum ad bellum pergeret necne, quse facta fuerant inler ipsum, et principes Galaad
atque in hac dubitatione moram faceret: magnammi dc principatu suo. Ilaec locutus est coram Domino
de Zabulon, et Nephthalim, prompti ad contentio- ad confirmalionem pacti quod erat inter eos. iV'ist
nem, et certamen inventi sunt. Yel Ruben diviso forte melior es Balac filio Sophor, qui scilicet hoc
ab aliis, et recedente ne pergerel ad praelium, quod repetis, quod magis juris illius esse videbalur ;
lamen contra ipsum erat, id est contra honorem quoniam hsec terra ejus fuit, quam illi abstulimus,
ejus : magnanimorum reperta conlentio est. Post ad conccdente Deo noslro : quam sublatam tamen ille
alios quoque irrisionem converlit. Galaad, Dan, nunquam repctisse cognoscilur : nisi forte tu docere
Aser. Isti vacabant, sed Zabulon, et Nephthalim ob- et monstrare potes, quod ipse unquam jurgatus sit
tulerunt animas suas morli in regione Romm [Mero- pro repetenda terra isla contra Jsrael, aul pugnave-
me]. Locum nolat ubi pugnandum est. In Hebrseo rit contra eum; scilicet Israel omni illo tempore
babetur : Romai Zachse quod interpretatur super al- D quandoIsraelhabitavitinHesebon,elvinculis ejas.etc,
titudinem campi. Significatur autem quod in campo quod jam est per trecentos annos. Si tradideris in
ubi prseliatum est, inimicis superiores facti sunt, manus meas filios Amon, quicunque primus fuerit
ubi se dederunt discrimini. Sic itaque Romse non egressus, holocaustum ojferam Domino, Ritum gen-
nomen loci intelligendum est, sed altiludinem signi- tilium secutus humanum sanguinem vovil, sicut
ficat, in quo erravit translatio. Stetlce manenles in poslea legimus regem Moab filiuni suum immoiasse
ordine, et cursu suo adversus Sisaram pugnaverunt. super muros. Hocergo contra legem, nisi forte oc-
Non ui malhematici putant per constellationis fa- culto instinctu divino excusetur, ut recle ab Apo-
tura victum Sisaram scriptura aflirmat, sed figura- stolo inler sanctos numeratus sit (Hebr. xi).
live coelestia ipsa ad ejus oppressionem quasi in- (JUD.XII.) Percusserunlque viri Galaad Ephraim ;
tendisse dicit; quia Dominus coeli, utvinceretur suat quia dixerat: Fugitivus est Galaad de Ephruim, et
providentia disposuit. Quemadniodum ergo in terrs i habilat in medio Ephraim et Manasse. In Hebraeo
montes, sive valles, sive quajlibet alia terrena ar- sic babetur Alem Galaad, quod interpretatur vos Ga-
guunlur, vel laudantur, cum ab hominibus m ehi laad, quod est cum indignatione pronuntialum.
manennbus, et eis prsesidentibus rcprchensibile , Quasi dicerelur z Yos qui cstis? aut quales intcr
£3 - ADNOTAT. ELUGIDAT. IN JUDIC. U
nos habitatis ? Atem Galaad inter Ephraim et Ma- A Flevit septem diebus, id est usque ad consumma-
nasse. tionem septem dierum flevit.
-
(Jra. XIII.) Cmpitque Spiritus Domini esse eum eo (JUD.XY.) Samson gener T/iaKmaf/iM.-Thanmatha
in castris Dan. Yel slc intelligendum est, quod di- locus est, unde Thanmathseus-dicitur, nomen pa-
ciiur in caslrisDan: ac si dicerelur in exercitu sive trium, non proprium. Licet hmc feceritu: Hcet hanc
in agminibus Dan. Yelper castra Dan nomen loci vindictam pro mea injuria ulciscenda in "soeeruin
signatur, ubimansit Samson primum. Et forte-per meum exercuistis, tameu nondum me ita placastis,
anticipalionem dictum; quia postea locuin ubi sex- ut adhuc a vobis ultionem non expetam. Percussit-
cenli viri de tribu Dan in Cariathiarim Judse man- que eos ingenli plaga, ita ut slupentes suratn femori
serunt, legimus ex eo caslrorum Dan nomen acce- imponerent. Typum siupentium exponore voluit
pisse. Nisi forfe idcirco hic locutn illum convenien- Scriptura, per surara femori impositam. "Solent
ter intelligere non possumus, quod ille in Ca- enim stupentes -et fatigati nonnunquam tibiam re-
riathiarim Judse, iste inter Saraa et Esthaol nomi- flexam femori alteri imponere : suraque ipsius ti-
natur. bise, utpote parte inferiori, femori affixa sic sedere,
(JIJD.XIV.) Non potuerunt per tres dies solvere pro- quasi consilium non habentes et nescientes quo se
posilionem. Cumque adesset dies septimus, dixeruht B movere possint. In Hebrseo sic habetur *. Sqgal ghe-
ad uxorem Samson: Blandire viro tuo. Qum fundebat reth, "pi_bj?, idest tibiam super femur, utsic dica-
lacrymas apud Satnson : et septem diebus convivii tur, percussit eos ingenti plaga tibiam super femur.
fiebdt apud euin. Hoec series est narrationis. Sed Quod tamen ad eumdem sensum referri potest. Alius
aliquid inconvenientis hinc surgere videtur. Si enim sensus est: Percussil eos ingenti plaga, sic scilicet
usque ad diem septimum terminus solvendse pro- quod percussit tibiam super femur hoc est percusso
positionis positus fuerat, et illi, suscepta proposi- femore insuper et tibiam percussit. Quia vero stan-
tione, per tres dies in solvenda ea laboranles., ni- les vel ambulantes tibiis innitunlur, sedentes vero
liil proficientes landem> sicut legilur, cum dies septi- femori, possumus non inconvenienter per libiam
mus adesset, ad uxorem Samson locuti sunt. Illa pedites, per femur £* equites intelligere. Quid est ergo
...
vero tam precibus, quam comminatione illoruan super femur tibiam percutere, nisi percussis majo-
flexa, tunc demum ab ipso Samsone, ut sibi propo- ribus etiam minores delere? In loco qui postea vo-
sitio solverelur, facrymis extorsil: quomodo slare calus esl Lechii, id est, maxilla, ubi eorum fusus.est
potest, quod per seplem dies convivii flevit apud exercitus, id est diffusus vel effusus, sive expansus
eum? Quomodo enim per septem dies convivii, so- p ingenti multitudine terram occupans. Sicut solent ad
lutionem proposilionis postulans flevit. quse septima odorem [ardorem] ignis lina consumi. Lina ahsque g
die primura rogare cocpit? Si autem post tres unde vestis linea, non ligna per g, unde domus li-
dic-s quibus frustra in solvendo problemale la- gnea. Odorem autem primam calefactioncm intellige
uxorem
" boraverant, quarta die loculi suntad ignis, quia levis materia facili incendio concrema-
Samson. Sed nec lunc slare polesl, ut septem tur. In maxiila asini, in mandibula pulli asinarum
diebus ilecisse legalur ^pro solulione propositionis. deleii eos, et percussi ^milleviros. In Hebrseo sic ha-
Ilaque si, ut ^criptum est, suscepta propositio- betur : In maxilla asini homor bemor, "fian "lipri"
ne per tres dies laborantes solvere illam conati in maxilla asini percussi mille viros. Interpretatur
sunt, quarta autem die ad eam locuti sunt : quo- autem homor hemor, cumulum de cumulis, quasi
modo verum est, quod dicluin est cum, adesset diceret, id est, acervum de cadaveribus mortuorum
dies septimus, loculi sunt ail uxorem Samson, quos stravi in maxilla asini. Quod autem dicit cu-.
ut so^ulionem ejus invesligaret, et illa quatuor die- mulum decumulis,* sic intelligendum est, quia eos
bus qui superfuerunt, iroportuna viro suo existens, in diversis locis prostraverat, el multos cumulos
tandem dic septima solulionem extorsit, civibusque fecerat: de omnibus autem quasi unus factus est
suis nuntiavit. Yerum estitaqUe quod dicitur, quod D acervus, et eumulus ingens. Idcirco appellalum est
per tres dies non potuerunt solvere propositionem, nomen loci illius ; Fons invocantis de maxilla. Ne
quod autem sequitur : Cumque adesset dies septi- forte contrarium esse videatur: quod superius loeus
mus : per se legendum est, ac dislinguendum, ut hic Lechi, id est maxilla, vocandus dicitur; hic au-
sequenli clausulae non copuletur sic : per tres dies tem non maxilla simpliciler, sed Fons invocantis de
non potuerunt solvere propositionem. Cumque ad- - maxilla appellatus perbibetur. Sicut enim in Genesi
esset dies septimus -.hic suspende, ut subaudiatur, Abrabam locum appellasse legitur, Dominus videt;
lune solverunt eam. Et quomodo soiutionem ejus et statim subjunxit Scriptura, usquehodie dicitur :
invenerunt, subjungit: quia locuti sunt ad uxorem In monle Dominus videbit (Gen. -xxn). Iia et hic no-
Samson; locuti sunt scilicet post diem tertium cum men- loci Lechi, id est -maxilla dicitur, et - tamen
dcfecissent. Et illa, precibus eorum susceplis, flevit ejus loci postea nomen non maxilla, sed Fons invo~
apud virum suum: septem diebus convivii," non ta- cantis de maxilla esse perhibetur. App,eliatum est
men totis septem diebus; sed qualuor diebus qui nomen loci ijlijis maxilla. Appellatum est et Fons
superfuerunt de septem past tres. Flevit igitur se- invocanlis de maxilla, ut pro <J»'versiseventijiust
ftexn diebus . 3d est m illis septem" diebus, ffcyit. aliud nomen loci sit^ id est campi, pro HHcrfectioas
85 HDGONIS DE S. YICTORE OPP. P*YRS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTLRAM. 9G
hominum; aliud fontis pro emanatione aquarum. A (JUB. XVII.) Implevitque unius filiorum suormn
Fons igitur, fons dicitur de maxilla, scilicet produ-" manum, et factus estei sacerdos. Quod ait, implevit
ctus, et ipse idem fons invocantis appellatur videli- manum (iliorum suorum, vel ad mune.ra referendum
cet Samsonis, qui Deum invocans illum de maxilla est, quibus conduxit illynv, sicut de Hebrseo expres
produxit. Ilehraeus autem quod dicilur invocantis, sius dicendum videtur : Investivit manum unius fi-
non ad precem, sed ad appellationem nominis, refe- liorum suotum, donans ut sacerdotio fungeretur.
rendum dicit, ut sit sensus. Nomen loci est invo- Fuit quoque in illo tempore alter adolescens deBeth-
cantis, id est nominantis vel appellantis, fons de lehem Juda ex cognatione ejus, scilicet Juda : emt-
maxilla, hoc esl qui locum suonomine appellare que ipse levites tam officio quam genere^ ex patre de
voiuerit, fontem de maxilla appellandum dicit, id una tribu; ex matre de altera, habilavitque ibi, id
est Lechi. Si ergo nomen loci est invocantis vel ap • est in Bethlehem. Habuit apud se puerutn. Puerum
pellantis fontem de maxilla. Nomen itaque loci et vocat vel pro aetate, quia adolescens erat, vel prc
invocantis est, et loci est, invocantis, quia ipse di- niinisterio quia famulus.
cil : lociautem, quia de ipso dicil. Dicitautem,
(JUD.XVIII.) Utentesque illius diversorio. Diverso-
quia Jocum illum vel fontem illum nominare vult, rium dicit secretum colloquium vel cubiculum, in
quod locus ille vel fons ille de maxilla nominandus
quo seorsum manebat.
est, et maxilla nominandus. Nam de projecta maxilla
invocans locum vel fontem Lechi vocat, id est ma- (JUD. XIX.) Erant filii Jemini, filii Benjamin.
Nunc vadimus ad domum Dei. Domum Dei vocat ta-
sillam.
bernaculum in Silo, sive fanum quod Micba aedifi-
(JUD.XVI.) Lalentibus apud se insidiis. Non mi- fecerat.
rum videatur, quod Philisthsei Samsonem occidere caverat, sculptili qaod
quaerentes nec dormientem nec ligatum aggredi ausi {JUD.XX.) Volentes me occidere et uxorein meam
sunt, donec verum fortitudinis ejus experimentum incredibili libidinis furore vexantes. Pudice dc se ta-
cepissent. Tantus enim jlerror in ipsis erat ut nec cet, quod facore voluerunt, aliud commemorans pro
appropinquare illi auderent, ne forte si in dormien- illo.
tem aut ligatum subito irruerent, priusquam eum
ADN0TA.TIUNCULA. UNAIN LIBRUM RUTH.
exstinguere possent excitatus, et viuculis ruptis
uuiversos trucidaret, quemadmodum cum quis (RUTH.1Y.) Solvebat homo calceamenlum. Ille ho-
dormientem etiam leonem expavescit, neque appro- mo, qui suo jure cedebat proximo, solvebat calcea-
pinquare audet ut tangat, ne subito vigilans irruat menlum suum, el dabal proximo suo cui cedebat.
in auctovem vulueris, tanto crudelius sseviens, quan- G Hic Booz ergo qui propinquus erat, dixit alteri qui ei
to iratus magis. cedebat: Tolle calceamentum, etc.

ADNOTATIONES ELUCIDATORLE

IN LIBROS REGUM

Et primo de Bumero librorum, deinde de explanatione.

Liber R-gum apud nos quatuor distinctionibus D muel autem dormiebat in templo Domini, ubi erat
clauditur, quarum duse priores apud Ilebrseos liber arca Dei, et vocavil Dominus Samuel; et hoc ante-
Samuelis dicuntur; duse sequentes Malachim Ra- quam lucerna Dei exstingueretur, qui Samuel dor-
matham, sicut in Hebrseo, vel ut quidam Arima- miebat in templo Domini. Quod autem dictum est
ihaim, unde Arimathia in Evangelio. antequam lucerna exstinguerettir, vocalum a Domino
ADNOTATIUNCULJE IN,REGUM PRIMUM. Samuel; vel sic accipiendum est, quasi diceretur
(I REG. II.) Donec sterilis peperit plurimos, id est nocte vocavit, vel ideo quia ipse Samuel. qui non-
septem. Post Samuelem enim tres fiiios et tres fi- dum cum Deo loqui consueverat, iucerna lucente,
lias [liltera-habet duas] :' itaque septem. Addunt de nullum alium in templo prseler Heli esse nideret.
«no filiorum septimum Inatum; qui est et ejus, ut Cunique ipsum Heli nequaquam locutum didicisset,
sint septem. Videbis mmulum tuum in lemplo in uni- Dti vocem hanc esse non dubitaret.
vcrsis prosperis Israel. iVidebis in filiis tuis : Ipsi (I REG. VI.) Ab urbe murata usque ad villam, gum
«nhn videbunt post te. trat absque muro. Quod dicit quinque civilates
I REG.III.) Heli jacebat in lectulo suo, et oculi quinque mures dedisse, «etquinque anos aureos, et
eius caligaverant nec poterat videre, hic distingue. postea subjungit: Ab urbe murata usque ad villatn
Foslea sequitur, et lucema Bei exstingueretur. Sa~ oum eral absque maro, ita intelligendtim eft, qm&
97 ADNOTAT. ELUCIDAT. IN I REG. 93
quinque provinciae quinque mures dederunf, et, A et ruinam minitanti auxilium laturus majestatcm
ouinqueanos singulse singulos, quos, licet pro di- prsesidentis non cogitavit.
gnitate specialiter civitates quasi capita provincia- (I REG. VII.) Et faclum est ex qua die mansil arca
rum dedisse dicuetur, tamen pecunia non solum ab Domini in Cariathiarim, mulliplicali sunt dies (eral
iis qui in civitatibus erant, sed etiam a villis quas quippejam annus vicesimus). Ab eo scilicet tempore,
erant absque muro : hbc est tam a minimis quam a quando ingressa est in Cariathiarim usque ad hoc
maximis collecta est, ut sicutpericulum erat omnium, tempus, quando ait Samuel ad universam domum
ita oblatio esset universorum. Sic igilur omnes de- Israel, quod sequitur : Vocavit notuen »7/ius, lapis
derunt per universam regionem a fine usque ad fi- adjuloni. Quod igitur superius Israel juxla lapidem
fnem, hoc est quod sequitur : El usque ad Abel ma- adjutorii castra posuisse dicitur, per anticipationem
gnum ? lapidemdicitde quosuperius dixerat : Erat dictum est, id est in loco ubi postea hic lapis posi-
autem ibi lapis magnus, el ceciderunl ligna plaustri ; tus est sic appellatus.
vaccasque imposuerunl super ea. Hic ergo lapis quasi (I REG. IX.) Ne ascenderet in excelsum. Post Silo,
terminus erat terrse Philisthiim, et Israel usque ad anle mdificalionem templi excelsa, id esl^loca emi-
quem Philisthsei aream Domini prOsecuti sunt, ubi, nentiora, ubi Deo sacrificaretur, non reprehende-
etBelhsamitse, arca suscepta, holocausta obtulefuut. B bantur : quse post, loco sacrificandi determinafo, il-
- Usque ad hunc igitur lapidem omnes tam villse, licita facla sunt.
quas erant absqiie muro, quam civitates murataj (I REG. XII.) Militim Asor, id est mllitise Jabin
terrse Philisthiim ad debitum munus Domino persol- regis, qui habitabat in Asor, de qua superius in Aso-
vendum pecuniam et impensam tribuerunt, hoc est reth gentium.
quod dicitur : Usque ad Abel magnum, usque ad la- (I REG. XIII.) Filius uniut anni erat Saul cum
pidern maguum. Nam, et ipsum nomen lapidem regnare cospisset, et duobus annis regnavit super
sonat. Abel enim Hebraice lapis dicilur, ut proprium Israel. Et elegit sibi Saul tria millia de Israel. Qui-
nomen ex communi vocabulo derivatum intelliga- dam sic exponunt. Ipsi autera Saul, cum regnare
tur. Super quem lapidem posuerunt arcam •Domini - coepissel, erat filius unius anni, vel ipse Saul erat
sicut superius dictum est: Qum arca eral usque in filius unius anni, id esl innocens, et simplex ut puer
illa die, quo scilicet percussit Dominus Bethsamitas, unius anni. Et duobus annis regnavit in illa sim-
in agro Josue. In quo etiam culpa"eorum nolari po - plicitate, postea mutatus est in pejus. Hehrsei dicunt
test, quod non eam in domum introduxerunt, sed Saul duobus tantum annis regnasse, Samuelem vi-
foris dimiserunt, ubi ab omnibus irreverenter aspi- ginti annis judicasse Israel. Secundum hanc existi-
ceretur. Nam viri Cariathiarim non sic fecerunt posl- malionem sic inlelligitur, Saul duobus annis regna-
ea, propter quod nec percussi sunt illi. Etpercus- vit super Israel, qui cum regnare coepissel, et esset
sit de populo septuaginta viros, et quinquaginta millia filius unius anni, id est unum annum jam habuisset
plebis. Quidam per septuaginta viros majores et in regno, fecit quod sequitur : Eiegit sibi tria miltia
principes populi intelligendos pulant. Ut quod se- de Israel. Nam, et David postea secundum earadem
quilur : Quinquaginla millia plebis, sic accipiendum loquendi formam filius triginta annorum dicitur; id
sit, quasi in mortehorum tantum damnum sit fa- est, habens triginta annos cum regnare ccepisseL
ctum, quantum foret si quinquaginla millia deplebe Quod idioma in Hebraeo frequens et usitatum est,
prostrata fuissent. Ssed in Hebraso plebis non habe- ut filius iniquitatis, filius pacis, fillus unius anai,
tur. Sic igitur accipiendum supradictum pulant : filius triginta annorum. Percussit Jonathas statignem
Percussil de populo septuaginta viros, et quinquu~ PhUislhinorum, qvee erat in Gabaa, id est exercitutu
ginta millia; ac si dixisset. Quinquaginta millia et corura, qui in illo loco morabantur. Quod cum au-
septuaginla percussit de populo, nequt hos solum dissent Philisthmi, Saul cecinil buccina. Saul cuai
de Belhsamitis, Jie forte non de populo, sed ipsum cognovisset Philisthseos audivisse, quod Jonathas
populum prostravisse videatur; sed de tota provin- r» ] filius ejus stalionem eorura percussisset, sciens eos
cia et regione circumjacehte civitati Bethsamis. in ultionem percussorum adventuros: cecinit buc-
Subdit causam, quare sint percussi, dicens. Eo quod cina in omni terra: dicens, audient Hebrmi. Ideo
vidissent arcam Domini; scilicet non reverenter, enim buccina cecinit, ut Hebrsei audirent percussos
-
neque cum timore, ut tantam rem decebat; sed au- Philisthseos, et animarentur ad prselium. Quod fa-
dacter irruentes respexissent arcara Domini. Di- cVutnest. Nam universus Israel audivit hujuscemo-
gnum quippe fuerat, ut quia Philisthseos, qui digni di famam, quod scilicct Saul percussit stalionem
non erant arcam Dei retinere, prsesumentes pro sua Philisthinorum, fama regi attribuente, quod filius
tenieritate percussos audierant: ipsi quoque infir- fecerat. Et ideo fiducia accepta, erexit se Israel ad-
mitatis suse memores cum magna reverentia, et li- versus Philisthiim. Clamavit ergo populus Israel,
more ad illam respiciendam accederent. Qula igitur currens-post Saul, ad prmlium in Galgala. Hebrmi
pro sua prcesumptione percussi sunt: innuit eosdem aulem transierunt Jordanem. Hebraeosblc vocal par-
percussosnominans. Hinc est^quod Oza in sequen- tem populi, quse trans Jordanem morahatur, id est
tibus, cum ad eamdem arcam sustentandam manum tribum Ruben et Gad, et dimidiam tribum Manassae.
«xtenderet, percussus periit, quia inclinalo vehiculo, Religjios Israel: hinc, et Saul buccina cecinit, ui
159 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. - EXEGETIGA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 100
remoti famam vicloriae audireut; quos, etHebrseos ^ vocat; nequaquam notitise ascribendum est quia eo
discrete Scriptura nominat, alludens vocabulo, quia nomine illuin vocat quod ex relatione suggerentium
ad auxilium reliquo Israeli venieutes frequenter didicit. Non aulem ex prsecedenlis notllla familiari-
Joi-danem transire oportebat, quia Hebraeus trans- tatis agnovit,
iens interpretatur. (I REG. XVIII.) Posuitque eum Saul super viros
(I REG. XV.) Porro triuntphator inhrael nonpar- belli. Hoc non ^imore, sed odio fecisse intelligendus
cet, nec pamiludine flecielur. Hebraeus habet sic: est, ut cupiditate laudis, bellis se ingerens, interiret.
Vagbam, Neza Izrahelloe Zachir, npa?> nh bxnW Jam enim audierat mulieres canentes: Percussit
JTJUD31; id est, porro virlus Israel non menfietur. Saul mille, et David, decem millia. Atque hac laude
Hoc vult dicere, quod Deus qui est triumphator in David in iram excitatus mortem ejus meditari cce-
Israel, quia per eum lsfael triumphat et vincit; sine perat. Ideoque subjangitur : Porro cum reverterelux
virlutis Israel, id est dans virtiitem et fortitudiuem percusso Philisthmo David, etc. Hoc jam prseeesserat,
Israel; ipse non menlielur, ut Yerbum suum mutet, sed narratur praepostere. In duabus rebus gener
sicut tu modo verbum ejus cassare conatus es, non meus eris. Primum scilicet de Merob promissa et
faciens quod prsecepit. Ipse autem non "menlietur, deinde Michol data.
sed ad effectum perducet verbum suum, sive non B (I REG. XXI.) Fuerunt vasa puerorum sancla. Por-
parcet quasi miseratlone aliqua mutatus, ut non ro via hmc polluta est, sed, et ipsa hodie sanclificabi-
impleat quod proposuit, sicut tu prius videri vo- lur in vasis. Secundum ritum iegis loquitur, secun-
luisti parcens hominibus dignis morte, et mendacem dum quem illicitum crat ut in vasis, in quibus anle
faciens Deum. Nec pcenitudine fleetetur, ut poeiri- communis cibus positus fuisset, sanctificatus postea
teat cum proposuisse, et sic fleetatur, et non faciat panis poneretur. Ideo dicit vasa puerorum, id est
quod facere cogitavit. Neque enim homo est ut agat comitum suorum sancta, quod nibil in eis commune
poenitentiam. Homo enim qui malum velle potest et continebatur, quo minus cibum sanclificalum cape-
mutare potest, poenitentiam agere potest. rent. Porro hsec, inquit, via pollula est; id est nos
(I REG. XVI.) Nam coram Domino est Christus via polluti sumus aliouid videndo forte vel contin-
ejus? Id est nunquid iste qui libi nunc prsesentatus gendo, propler quod jure seeundum legis consuetu-
est, et coram adductus, provisus est a te, ut sit diaem a contingendis sacris prohiberi dehercmus.
Christus tuus? Adducil iiaque Isai septem filios suos Sed el ipsa sanclificabitur in vasis, id esl parcetur
coram Samuele; et ait Samuel ad Isai: Non elegit nobis de his si qua teligimus immunda. Parcetur
Dominus ex islis. Quomodo verum est, quod Isai dico propter vasa quse munda portamus.
seplem filios suos ad Samuelem adduxisse dicitur, (I REG. XXVI.) Si Dominus incitat te adversum
et Samuel ex illis adductis nullum eleelum esse te- tne, ddoretursacrificium; placatur Deus, si ex ira
statur, cum David unus de septem adhuc et addu- ejus est: aliud corisilium non habeo pro parte hac.
clus non sit, el electus sit? Quapropter sic intelli- Si aulem filii hominum hoc faciunl; ipsi maledicii
genduin est quod sex adduxit, illo solo excepto quem sunt in conspectu Domini, quia injusle agunt qui
superesse dixit, et verum est, quod de reliquis nul- ejecerunt me, etc.
lum elegit Dominus. (I REG. XXIV.) Lst apud ma multis diebus vsl an
, (I REG. XVII.) David capul Philislhmi attulit in nis. Superius dictum esl quod quatuor lanlum men-
Hierusalem, hinc apparet jam eo lempore commu- sibus fuit in regionePhilisthinorum; nunc autem ac
nem fuisse habitationem in Hierusalem, et filiis his dici, multis diebus vel annis moralum apud-se,
Israel et Jebuseis : ad quam velut «xcellentiorem quod fortassis idcirco dicitur rectius arguinentum fi-
civitatem, ob gloriam triumphi caput Philistbsei Ba- . delitatis ipsius caperent ex leniporis prolixitate,
vid attulit. De qua stirpe tdescendit hic adolescens ? ideoque annis adjunxit.
Responditque Abner, elc. Quomodo Saul hic David ADNOTATIUNCULJE IN REGCM SECUNHUH.
ignoral, et progeniem ejus quaerit; cum superius ad JJ (II REC. I.) Planxil aulem David planclum hujus-
Isai palrem ejus urisisse legatur, dicens : Mitte ad cemodi super Saul el super Jonathan fiiium ejus ; et
me David filium tuum, qui est in pascuis. David prmcepit, v.1docerent filios Juda arcum, id est arlem
quoque ad euro venisse, et coram eo stetisse, dile- sagittandi; quoniam Saul, et Jonathas filius ejus sa-
ctusque ab eo fuisse, et armiger ejus factus assera- gittis Philislhiim interierant, ut si denuo beliuin sur-
lur. Sed notandum quod potentes in quoifdiana ho- geret, contra adversarios se defendere possent. Sicut
minum frequenlia positi, non omnes cifca sea con- scriplum est in libro justorum. Quidam librum justo-
versantes possunt agnoscere: prsecipue eos quos rum hunc eumdem librum intelligendum putant,
nec dignitas personse commendat, nec diutina con- proptef Samuelem et David : de quibus principaliter
versatio fauiiliares efficit. Quia igitur David puer ad- agit. Alii librum justorum, legera Moysi interprelan-
iiuc et contemptibilis, neque regia familiaritate di- tur, in qua forma justitiae homiiribus proponilur. Ex
gnus brcvi tempore cum Saule manseral, non mi- qua conjiei putant in nonnullis loeis artem sagittan-
rum est si eumdem modo ad tam egregium opus di utilem, sicut" fortassis illud in Genesi Jactfb di-
procedentem diligetHius notatum ignorat. Nam quod cente quod portionem tulerit de manu Amorrha?i in
prius eum ad Isai patrem ejus mitteus ex nomine gladio et arcu. Alii librum justorum non hominum
401 ADNOTAT. ELUCIDAT. IN II REG. 102
interpretantur, sed judiciorum velpraeceptorum. Ac A . me et domo patris mei, id est mei-similibus. Quanto
si diceretur in libro juris, ut sit sensus, prsecepit ut euim major es, tanto iniquitas tua deforriiior. Recor-
docerent Ulios Juda arcum, ut hoc ita quasi pro lege detur rex Domini Dei sui, id est timeal Dominum
teueretur, et inviolabiliter observaretur, secundum Deum suum. Ut non multiplicentur, id est, ut non
quod scriptum est in libro juris, et praecepto legis pernrittat mulliplicari et multipliciler insurgere :
edilum. Clypeus fortium, pluraliter pronuntiandum, proximos sanguinis, id est, cognatos interfecti ad
quod lanien singulariter exponens adjungit :'Cly- ulciscendum; et tune non inlerficient filium meum.
peus Saul. Modus dicendi quando -aliquid commu- Loquar-qncilla lua, *tc. Accepta securitate de causa
niter proponitur, cui singularis exeeutio adjungenda quam suam linxerat; nunc infert quo regem ad
est. Hic fit in rerum exaggeratione, quando quid parcendum cogat proprio judicio, dicens : Qt.are co-
cum valida intentione narratur. Abjeclus est clypeus giiasti hujuscemodi rem; id est, quod filium tuura
fortium, clypeus Sant, quasi non esset unetus oleo. ejecisti pro nece fratris, quod quidem contra popu-
Quasi honiinis vilis, quasi hominis sanctificalionem . lum Dei fuil; quia nocere poterit in posterum hoc
divinam non habenlis. Deinde sequitur : A sanguine exemplum populo Dei, si iinitatus hoc fuerit popu-
interfectorum ab adipe fortium,- sagitta Jonathm ' lus, similiter hoc agens. Nunc igitur veni, quia bo-
nunquam kbiil retrorsum. Ac si diceret. Non abiit B num est parcere, et misereri. Ideuveiri, et loquar ad
retrorsum ^agitta Jonalhse in prseliis ut emissa un- te regenrDominum meum verbum hoc, quod feci de
.quam cassaTesiliret a sanguine forlium, ab adipe filio meo. Quod seqnitur : prmsente populo, in Hse-
medullalorEin; sed fortiter penetravit eflundens saa- -brseo expressius invenitur : chi, clrire, *o »am\ id
guinein, et perstringens adipem fortium, quos inter- est, quoniam terruerunt rne; quasi diceret. quia
ficiebat. Jonalhas in excelsis tuis, o Israel, inter- terruerunt me illi, qui filium meum interfieefe vo-
fectus esl. Doleo super te, frjiter miJonatha-. luerunt: ideo veni proimpetranda venia. Quod ta-
(IIREG. V.) Dicfum David ab eh, id esl a Jebusmis. men, et in prioribus verbis convenienter intelligi
No:i ingredieris huc, nisi abstuleris cmcos et claudos. potest, ut si sensus; veni tit loquar verbiim, prre-
Csecos, et claudos super muros suos posuerunt, ut, sente, hoc est instante et urgente me populo, qui ii-
dicerent advenienti. Non ingredieris huc a'd contem- lium meum ad moftem exposcunt. Et dixit ancilla
ptum, scilicet illius quasi tales ad vioientiam ejus tua. Loquar regem si quo modo facial rex verbum
repellendam sufficerent. Ideoque dixerunt ei: NOH ancillm suw; id est, si forte exaudiat me deprecan-
ingredieris huc nisi istos videlicet csecos et claudos, tem pro filiomeo. Et exaudivit rex. Dicat ergo tin-
qui ad resistendum libi propositi sunt, abstuleris. . cilla tua, ut fial verbum Domini mei regis, ut judi-
Proposuerat enim David in die illa^ prmmium, illi eium quod de mea causa fecisti, in tua conserves;
scilicet, qui percussissel Jebusmum ; et teligisset do- quia lu sicut angelus Dei nee pro ira quam adversus
matutn fistulas.li estJistulas canalium,-promirierites aliquem haheas, nec pro gratia a veritate moveri d«-
per summitatem muri a domatibus, id est tectis.do- bes. Per salutem animm lum, dotnine mi rex-, nec ad
morum ad educendam aquam stillicidiorum. Illi er- dexteram, nec ad sinistram est; nusquamscilicet de-
go, qui primus usque ad canalia desuper pronrinen- "viat quidqtiam ex omnibus, quse locutus es, quin ita
iia ascendens urbem ingrederelur, prsemium propo- situtdicis, quod scilicet manus Joab mecum est.
suerat David, quod lamen prsemium hic non deler- Sapiens es in omnibus istis, ut intelligas omnia : lioc
minat, sed in libro Paralipomenon exponit, scilicet est quod expediat iieri in omnibus, qua? agenda su-
quod ducem exercitus faceret. Unde Joab primus per terram. Captatio est, uf attendat qui agendura
ascendens, princeps militise factus est. A mello, et sit ul sapiens. „
intrinsecus. Mello loeus erat in civitate a quo inci- - (II REG. XY.) Portantes arcatn fmd-erisDomini,
piens sedificare per circuitum, et intrinsecus aedl- etdeposuerunt-arcam Dei. QuidSm idcirco aream
ficavit. Domini depositani putant, ut David Dominum -con-
(II REG.YJI.) A facie populi tui faceres, scilicet j)
j suleret. Sed quia ttinc ei respondere noluit : idcir-
horribiiia; id est, propter populum tuum. Ab eo euim co dixisse David ad Sadoc : Reporta arcam Dei
sumpsisti causam faciendi. Quemredemisli tibi ex in urbem, scilicet Hierusalem. Alii depositam putant,
jEgypto. Hic sislendum est; deinde subjunge : Gen- ut popukim transeuntem praeslolaretur. Uude est
ientj et Deum ejus, subauditur ubi inveniemus talem quod sequitur : Ascendit Abiuihar,\\oc est, seorsum
gentem. et talem Deum ejus, qualis populus.luus stetit in loco emioenliore prasstolans, donec omuis
israel, et qualis tu Deus ejus. populus-coiigregaretur.
i (U REG. XI.) Sanclificala est ab immunditia sua, (II REG. XYII.) Ihgressus est ad Abigail filiam
id est lavit se post coitum, vel quia steterunt nien- Naas. Naas ipse est Isai et Jesse pater-David.
'
strua ejus propter conceptum. N (II REG.XXI.) Ab initio messis donec, stillaret
(II REG.XIV.) In me, domine mi rex, iniquiias, et aqua supereos. Notaquod in illis regionibus, sestate,
-m domopalris mei; rex autem, et thronus ejus sit maxime tempore messis, iiec tonitrua sonant nec
innocens. Quasi diceret: Cave ne forte promissio pluvise fiunt, usque ad circa Kalendas Septembris.
tua inanis sit, quod non convenit tibi, qui rex es et Factum est autem rursum pmltum Philisiinirum
Donririus, ut iniquitas inveniatur in le, sicut, et de adversum Isrsel; ct- descendit David, etc. Quam iti
iC3 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. 404
hoc loco Arepbam [Arafam] Scriptura nominat, ipsa .i. castigando, armabitur ferro et ligno lanceato. Hasta
creditur fuisse Orpha Moabitis, nurus Noemi, socia lignum est, lancea ferrum quasi diceret. Quin in
Ruth de ctijus progenie nati suut hi quatuor gigaif» eos saevire voluerit, utetur non solis verbis quibus
tcs, qui hic in manu David, et servorum ejus ceci- erudiantur, sed vindicta exstirpentur, ut exstirpati
disse dicuntur. Repetit autem a superioribus Scri- comburantur igne scilicet, inexstinguibili usque ad
ptura, bella ista commemorans fortassis alio ordine' nihilum consumendi. Nota aulem quod ligno per-
quam gesta sunt. In primo, Abisai filius Sarvise in- cussio fit, ferro sectio; lignum ergo lanceatum est
terfecit Jesbidenob; in secundo, Soboehai interfecit vindicta non solum crucians, sed exterminans. Hme
Sephi [Zap]; in tertio, David qui hic dicitur Adeoda- ' sunt nomina fortium David. Hic enumerat eos qui
tus, quoniam ad liberationem Israel a Deo donatus in exercitu David fortitudine excellentes erant; qui-
est, et filius saltus, quiade pascuis et saltu sumptus bus et ipsum David annumerat; quiaperfecta gloria
est, et polymiiarius, quia multiplici decore cultum regis non-esset fortes habere milites, nisi et ipse for-
Dei ofnavit in psalmis et canticis : et Belhlehenri- tis esset. Propter quod ipsum caeteris omnibus prse-
tes, propter patriam.-Ipse scilicet David interfecit fsrt, quasi fortibus fortiorem, quatenus etiam ipso-
Goliath Gethseum. Quod bellum primum fuisss vi- rum commeudatio ad gloriam illi cedat. Numerat au-
delur," quamvis hic commemoretur tertium. In tem primum tresseorsumper se, quasi excellentiores
quarto Jonathas interfecit virum senos digitos sin- omnibus, in quibus David primum ponit, ac primum
gulis manibus pedibusque habentem qui similiter ponit ac principem, secundum Eleazarum; tertium
fuit de stirpe Arepha [Arafa]. Semmaa. Hiprimi tres. Deindeponit aliostres etvirlu-
(II REG. XXIII.) Hmc sunt verba novissima qucs lem eorum exponit, quod per media hostium eastra
ditAt David. Haec videlicet quse supradicta sunt, vel irrumpentes aquam de cisterna, quse erat in Bethle-
haec quse sequuntur : Dixit David filius Isai, More bem, attulerunt; quos tamen licet inter alios tri-
Scripturarum de se loquitur quasi de alio : Dixil vir ginta insignes effulserint, primis tribus nequaquam
cui constitututn est Ckristo Dei Jacob, id est, cui sequandos esse testatur. Deinde adnumerat reliquos
gratia vel officium concessum est de Christo Dei et in summa triginta sex, et cum Uria, irigluta
Jacob; lit videlicet sit Christus Dei Jacob. In He- septem, qui sunt hi.
brseo sic est: Dixit vir ieyatus super Christo Dei Incipiunt nomina fortium tn Jsracl.
Jecoi, id est vir qui est Christus Dei Jacob; quem David primus fortium primorum
ipse Deus Jacob superlevavit, id est exaltavit.ut essct Eleazar 2
superior omnibus. Egregius psaltes sive psalmista in _ Semmaa 5. Hi primi.
Israel. Quid dixit? Hoc scilicet, Spiritus Domini lo- Abisai primus fortiuta secundorum
cutus est per me : el sermo ejus per. linguam meam: Banaias - 2
Deus Israd dixit mihi et forlis Isracl locutus est Asahel 3. Hi secundi.
rr.i/ii. Quid dixit mihi ? hoc videlicet quod ille qui Eleanan primus tertiorum
justus est debet esse dominator hominum. Ita ta- Semma 2
men quOjddomiriator sit in timore Dei; ut sie per Elicha 5
justitiam hoioines inferieres regat, quatenus sera- Heles i
per per timorem Deo ss subdat superiori. Vel hoc Hira S -
4ixit mihi, quod dorniBator herninum justus el do- Abieser 6
ainator in timore Dei rutilat et germinat. Hoc dixit Mobonnai - T
Sel.non " S
mibi ut sciam qualiler prseesse debeam, ct qualitsr
subesse, et per hoc factus sum splendidus. Sicut Hacharai 9
iux aurorrn qtxs rulilat clare ebsque nubilo mcns Heleph 10
oriente sole;el factuisum gerrninans, ,sicut pluviis, Hithai li
id est irrigatione pluviarum germmat herba de ter- D Eanai 12
ra. Quod tamen factum non est meritis meis : quis Heldai ' 15
apud Deum cujus eil totus mundus, non est tota do- Albiadon [Albialbon] ii
mus mea, id est familia et progenies mea,ut pactym Asinaveth 15
aternum iniret mecum, ita firmum in osmibus atqta Eliaba - 1S
tnumlum nisi gratia sua ho& feeisset. Ex qua grstia Jonathas 11
est cuncta salus mea et otnnis-viluntas msa., id esJ Ara 18
quidquid volo et desidero per eam datur et impls- Semma . 19
tur, ei non ssi quidquam circa rae vel ad me perti- Haian
'
20
neas, quod non germinct et profieiat: Pravaricssorei Helefelet 21
aulem, qualis Saul fuit, quasi spinm evellentur uni- Helian 22
versi, qusniani indigni suut ut permaneant in agio Efrai 23
Dei, quia tpitiaz non tolluntur manibus, quia intracta- Farai U
tnles sunt et per rebellionera pungunt tangentcs. Et Igaal 25
$i quis *as tangere volverit increpando scilicet et Bonra 26
ELUCIDAT. IN III REG. ' 106
£03 ADNOTAT.
Seleeh ___ 27 A legitur duos principes Moab. El ipse descendit, et
Nabarai 28 percussit leonem in media cisierna. Magna audacia
Hira 29 ad tam ferocem aggrediendum solum descendere.
Gareb £0 Verumlamen usque ad tres, sciliCet primum noriii-
Urias 51 natos, non perveneral, ut illis sequalis esset. Fecilque
Joab non r.*aciera'turvel proplefea, quia pnn- eum David sibi auricularium, Jd est consiliarium,
ceps aliorum elnotus, vel propler moitem Abiicr et a secreio, vel pro una dictione aecipiendum est, vel
Amasae. a secreto, id est de secreto, quasi diceret de secre-
David.in cathedra tedens. Ecce "magisterium, me- lis, vel in seeretis fecit etim consiliariuni sibi<
rito quia sapientissimus. Ipse est quasi tenerrimus (II REG. XXIV). El addidit furor Domini. Addidit
iigui vermiculus. Yermiculus ligni in se tener et supradietis flagellis hoc,id est banc iram. Et cbmmo-
mollis, durum lignum perforat. Quando fangitur, vit ipse Dominus, eommovit David in eis, id est ad,
nihil mollius illo; quando tangit, nihil durius. In eo faeiendum, quod fieret contrarium illis; David dico
igitur quod tenerrimus appeUalur,nolatur humilitas dicentem Joab: Vade, nuniera Israel, hoc est quod
et mansuetudo; in eo qnod vermicuius ligni dicilur, sequitur: Dixit rex ad Joab. Percussit autem car-
forliludo signatur. T>avid qnando Isedebalur, nihil David eum, id est conscientia remordebat eum eo
mansuetius; quando Isedere volebat, nihil ferocius. quod fecerat.
Tres principales virtutes : sapientia, humilitas, for- ADNOTATIUNCULJE IN REGtMTERTltM.
iitudo. Has omnes niilins aliorum habere pot-uit, (III REG. VI). Fecitque in tenvplo fenestras obli-
nisi illc solus, ii^quo direcius est Spiritus Dei. Has quas, id esl arcuatas dcsuper, vel in toto obliquas,
sequuntur tres quasi imagines aliarum : disciplina, id est interius latiores propter claritatem. Super pa^
sapientiae; mansuetudo, bumilitatis; conslantia, rieles, id est extrinsecus ad parietes,- feeit tabulata
fortitudinls. Has autem secundas tres novissimse se- quasi solaria per circuitum tfiplici ordine, imutn
quentes perverseimitantur. Disciplinam, hypoerisis; strictius, medium latius, supremum latissimum, nt
aiansuetudinem , pigritia; conslanliam, pertinacia. columnse quibus sustentabantur superiora, non con-
David sedensincathedra, qui octingentos interfecit im- lingerent inferiora tahulata; sed extrinsecus ab imo
pelu uno. TJbihoc factumsit,Tion legimus, nisi quan- surgererit singulse. Ista tabulata quasi exedrae fue-
tum hiccommemoratur.In Hebrseo sic est: Oclingen- runt foris adhaerentia muro. Trabes autem quibus
ios unavice. Quod sic intelligi potest, quasi diceret susteutabantur tabulata ipsa, posuil in doino per
David ligni verniictilo compar-atur propter fortitudi- Q circuitum, id est adjunxit domui: per circuitum
nem; qua omnia penetrat, et nihil ei resistere po- tamen forinsecus, ita scilicet, ut non hmrerent muris
test; in tantum ut snper "oclingentos una vice ir- templi, id est ut non essent infixse rriuris, quia eje-
ruere possit, et vincere. Post hunc Eleazar, secun- ctura quasdam in ipso muro pfer circuitum facta,
dus scilicet in fortitudine posl David. Jnter tres for- ipsas excipiebat, et portabat in illb capite quo mu-
tes, qui erant cum David quando Philisthini expro- fum contingebant, in altero capite columnis inni-
bravemnt Israel, scilicet timiditatem, et quod eis re- tentes. Vel de trabibus inlra domum inlelligi potest
sistere non polerant: et congregati sunt ipsi Phili- ad eumdem modum dispositis. Texit quoque domum
slhsei illuc (ubi erat David) in prmlium. Hoc Judsei laquearibus cedrinis. Tectum domus more regionis
dicunt ihidem factum ubi Goliath agminibus Israel planum fecit, quemadmodum extrinsecus tabulata.
exprobravit. Aliud non legimus nisi quantum hic In teclo igitur domus laquearia cedrina posuit, et
dicitur :-Et post hunc Semma-afilius Aggm de Arari. domum ligiiis, etpavimenlum texittabulis abiegnis.
Et congregati sunt Phiiisthiim iti siatione. Hoe cohae- El mdificavit viginli cubitorum labulata cedrina;
rere non videtur; sed sic legendum est: Post huuc, viginti cubitos de sexaginta, qui in longitudine do-
Semmaa. Et ipse similiter Pliilisthseos percussit, et mus erant, separavilin posteriori parte domus; id
ubi subjungit : quia congregatl sunt Plrilisthiim in D est occidentaii; quia introitus ad orienlem erat.
statione; id est in loco ubi castris positis stabant et Atque in illa parte similiter aedificans tabulata ce-
morabantur. Cumque fugisset populus Israel a facie drina a pavimenlo sursum fecit de parte eadem do-
Philisthnm, stelit ille in medio agri' id est in campo mum oraculi in Sanclum sanctorum, id est ad
undepopulus fugerat: et tulatus est, idest defendit boc ut ipsa esset Sanctum sanctorum; ipsam dico
eum; scilicet campum ut eum obtineret fugatis vel interiorem, quia ad eam nisi per alia inlroitus non
prostratis hostibns. Nec nont et ante; in alio scilicet patebat. Porro quadraginta cubitorum erat ipsum
prselio, quod ante hoc factum fuerat. Descenderant tetnplumpro foribus oraculi. A foribusenim oraculi
tresforles, qui erant principes inter triginta [non usque "ad porlam orientalem quadraginta cubiti
adnumerato Uria] id est aliis triginta excellentiores. erant; quod totum dicebatur sancla. Et juncluras
El venerant tempore messis ad David in speluncam sttssjuncturas dicit, ubi tabulata jungebantur. Ora-
Odollatn. Horum omnium, quse dicuntur aliam no- culum auiem in medio domus,4d est intra domum,
litiam habere non possumus, nisi quantum conjici- fecerat in inleriori. parte, id est remotiori alj in-
mus ex his quse in hoc loeo commemorantur. Ipse troitu. Porro ipsum oraculum habebat viginli cubi*
percussit duos leones Moab. In Hebraeo evidenlius los longitudhiis, el viginli cubitos latitudinis, ei -»i-«
PATROL. CLXXY' k ' "
Ul HUGONIS DE S. «VICTORE OPP". PARS I. — EXEGETICA. — 1. IN S. SCRIPTURAM. 108'
. ginti cubitos altiludinis. In hoc patet quod oracu- A Hebrseo hoe sic habetur. Et omnia ostia et posies
lum viginti cubitis inferius erat reliqua domo. Sed, quadrata unum contra alterum. Quod autem dicit
et altare vestivit cedro. Hocestaltare tbyiniamatis, hic, oslia quadrata, id est, desuper non rotunda; ad
•quod stabat ante oraculum, id est Sancla sancto- comparationem fortassis dictum est eorum quaa
rum. Sed,'et tolum altare oraculi texit auro. Ipsum erant in introitu oraculi sic formata. Et porticum
est quod superius texit cedro ; minc auro, quod colutnnarum fecil, id est, porticum in qua similiter
stabat ante oraculum. Quinque cubitorum ala cheru-' columnas posuit, quas.porlicus longa eraf quinqua-
bitn una, subaudiendum est lata erat, el quinque al- .giuta cubitorum secunduhi latitudinem domus : et
tera, ut a sutnmilate, id est exlremilate, unius «s- alteram porlicum in facie majoris porticus, id est
que ad mmmilatem allerius, per transversum , sci- anle roajorem porlicum. Porlicum quoque solii in
licet decem essent cubiti, latitudo aequa altitudini. qua tribnnal fecil. Solium regnanlis, tribunal judi-
Nam corpus chcrubin inter alarum expansionem canlis, et est domuncula in qua sedetur ad judi-
' tenebatur.
Posuitque cherubim in tnediollempli inte- candum; seorsum ad dictandam sententiam, vel
liotis, id est oraculi, versis vullibus ad orientem palam ad proferendam. Tam intrinsecus, quam ex-
in propitiatorium coram positum, Ita ut alter ala trinsecus serrali, id est secti et politi in ulraque su-
«na parietem meridianum tangeret, alter ala una " perficie parielis. Et extrinsecus usque ad majus
'septentrionalem, reliquas duas adinvicem jungerent airium porrecto tali opere. Afajus atrium exfrin-
In medio oraculi tanla fieret extensio alarum, quan- secus, minus alrium mterius. Necnon, et in •atrio
ta fuit lalitudo oraculi. Et fecil in eis, scilicet pa- domus Domini interiori; et in porlicu domus Domint,
rietibus, c/terubtui, alias formas cherubim in diversis tale opus factum est. Quod autem in structura pa-
locis sculpsitin parietibus; el paltnas manuutn, et rietum per varios ordines, nunc quadratos, sive
alias figuras varias. In iitgressu oraculi fecit ostiola politos lapides posuit, nunc cedros, id est ligna
duo, utpost determinat. Duo ostiade lignis abiegnis imputribilia ; idcirco factum, ut varietas ipsa stru-
altrinsecus, scilicet unum hic, alterum illinc. Et cturaa gratior fieret atque decenlior. Aliaautem fue-
-utrmnque oslium duplex erat, id est duas valvas ha- runt atiia domus Domini; alia domus regis, sive
bens ;etseinvicem tenens , quia connexae valvae ad extrinseca, sive intrinseca. Et finxit, id est arti-
.postem in medio positum aperiebanlur. El mdifica- ficiose composuit vel forraavit duas columnas m-
vit atrium interius, quod; exleriori cingebalur. Dis- reas, id est ex aere fusas. Istaa columnae non ad
positis tribus ordinibus in pariete, tribus lapidum porlandani fabricam, sed ad ornatum faclse sunt, et
politorum et uno lignorumcedri. Q in porticu templi erectse. Altitudinis octodecim cu-
(III REG.VII.) JEdificavit quoque domum sallus Li- bitorum; in circuitu, duodeeim cubitorum, hoc
bani. Propter immensitatem et multitudinera operis est quod iinea duodecim cubitorum ambiebat co-
saltui comparalur domus; vel quia ex illo materia lumnatn ntramque, hsec eral mensura rotunditatis.
-sutnptaest. Quatuordeambulacraintercolumnascedri- Si linea duodecim cubitorum cingeretur, ambiret
nasfecit, et tabulalis cedrinis veslivil totam cameram, eam et lotam rotunditatem ejus complecteretur.
qucs quadraginta quinque columnis sustentabatur. Yel ambitus columnse secundum ductum linearum
Unus autem ordo habebat columnas quindecitn. Secun- duodecim cubitorum erat, vel linea fusili opere ilii
(lumhancdisposilionemtresordinesintrinsecuseranl circumducta, ambiehat eam duodecim cubitorum.
columnarum; et quatuor deambulacra, hoc est in- Capilella sunnnitatibus columnarum superposita
tervalla. Et inler columnas a pariete usque ad pri- roagna erant singula altitudine quinque cubilorum,
mum ordinem, ununi intervallum; a primo ad se- quorum opus, et factura talis describitur. Uirumque
cunduin, alterum; a secundo usque ad lerlium capilellum fusile erat, quasi in modum relis et ca-
aliud; a tertio item usque ad parietem iterum aliud. tenarum sibi invicem miro opere coniextarum;
In Hebraeo habetur : Tabulata cedrina desuper ordi- 1
Quemadmodum ex hac descriplione apparet ipsa
nes columnarum quadraginta quinque. Quindecim D capitella non solida, sed perforata undique fusa
unus ordo. Quod sic inlelligi polest, ut non qua- sunt, ut connexiones eorum introrsum, et exterius
draginta quinque columnas , sed tabulata , id est retis formam exprimereut. Quse connexiones et
tabulas quadraginta quinque , quibus tabulatum perplexitates septem modis ab imo sursum in capi-
compaclum est esse dicamus; et tres ordines in telli ambitu varialse sunt, quos modos septeiri
tabulato, quorum singuli quindeeim tabulas conti- versus nolant. Deinde duo ordines malogranalaruni
nebant. Hoc est quod dicit, cooperatura tres ordi- in circuitu capitellum ambiebant, ut ipsa malogra-
nes, subaudilur hahebat, respicientes alterum ad nata exlrinsecus pendentia quasi legefe viderentur
alterum ter. In ipsis ordinibus singulae tabulae or- retiacula capitellorum, id est ipsa capitella, quag
dinis uriius singulas tabulas alterius ordinis opposi- erant super summitalem columnarum. Capiiella au-
tas respiciebant; ita, quod altera ad alteram jun- tem ista, qum erant stiper summildtem columnarum
gebatur ter, id est, tres in singulis ordinihus aliis quasi opere lilii fubricata erant, id est, in cisdem ca-
tribus alterius ordinis oppositis connecterentur, in- pitellis cum malogranatis similitudo foliorum lilii
sertis capitibus alterius ad alteram. Et super co- facta erat desuper in ipsis. Quod sequitur : In por-
lumnas quadrangulata ligna in cunciis wqualia. In ticu quatuor cubitorum, obscurum est. Et fortassis
-
4<jg ADNOTAT. ELUCIDAT. IN IIIREG. 110
sic inieliigi potest, quod ipsa capitclla desuper non xA.terjuncturas"simililer desuper, ubi desuper?For-
rotunda ad slmilitudinem columnarutii quibus su- lassis hoc dicere vult, quod ejusmodi sculpluras
perposita erant, sed quadrala fuerunt habentia in non per totum factae sunt, sed sursum, et deorsum.
singulis lateribus quatuor eubitos. Quod ergo ail : inlateribus basium quasi orse quaedamet sculpturse.
In porticu quatuor cubitorum; non sic legendum ut Et subter leones, et boves quasi lora ex mre depen-
ipsa porticus quatuor cubitos babuisse dicatur; sed dentiu. El quatuor rolrn per bases singulas, et axcs
polius ipsa capitella quatuor cubitos habenlia fa- mrei, et humeruli a quatuor partibus erecti, quasi
bricala fuisse in porticu. Et rursum alia capitella ad conlinendas bases rotis superpositas, et luterera
hi summilate columnarutn desuper juxla mensuram basibus impositum. Os quoque luteris intrinsecus
cblumnm contra reliacula. Utrum hsec secunda capi- erat. Sie dicere videtur, quod a fundoluteris intrin-
lella prioribussuperposita fuerint, an juxta posita; secus quasi fistula rotunda surgens in altum, cu-
non satis liltera manifestal. Fecil quoque mare fu- bito, el dimidio tenebatur, cujus altitudinis cubitus
sile. Luterem magnum signilicat fusilem ex afire quidam supra luterem eminebat. Dimidius autein
rolimdum desuper in circuitu triginta cubitorum, cubitus intra profundum luteris erat." In cujus
per trausversum decein. Quod dicit resticulam tri- fislulse summitate os erat ipsius luteris, per quod
ginla cubitorum cinxisse luterem ; vel sic-accipien- R aquae egrediebantur. In angulis autem columnarum,
dum est, quod simpliciter quanlitas ambitus signi- id esl basium, varim cmlaturm erant; et media in-
ficata sit, cum fune tantae longitudinis posset am- tercolumnia, id est, quee inter angiilos erant, qua-
bifi; vel restera intellige torquem aeream ex ipso drala erant, et non rotunda. Hoecsunt latera basium
opere fusam in similitudinem reslis ipsum [mare plana, quse intercoluninia vocat quadrata; quia su-
ambientem. Sculplura subler labium circumibat il- per quatuornuir.erulos in quatuor angulis erectos
lud decem cubitis. Quomodo decem cubitis circuire apparebant. In summitate autem basis, id est, ipsa
poterat, cum dictum sil ipsum ambilum triginta basis in .summitate sua erat ttnius cubiti et dimidii,
fuisse cubitorum ? Annon totum circuibat, sed de- ut convenienler luterem superpositum portaret.
cera tantum cubilis ipsius ambitus sculpli fuerunl. Sculpsit quoque in iabulalis illis qum erant ex mre,
An deorsum ambitus arctabatur subler labium, ut el in angutis; fortassis humerulos significat, qui in
decem eubitis subter labium posset ambiri, ubi angulis erant columnarum, in quibus similiter
sculplura erat in circuitu in duobus ordinibus circa sculpturse factaa sunt. Mare autem posuit ad dexte-
inferiorem partem luteris, ubi duodecim boves ex ram partem lempli conlra orientem ad meridiem, id
aere fusos super quos positus fueral, contingebat. est in angulo, ubi orientalis et meridionalis paries
Sic enim videtur, quod basis luteris significata sit .donius jungebatur. Golumnas duas, el funiculos ca-
quadrata decem cubitorum in singulis lateribus, in pitellorum super capitella columnarum duos. In He-
qua erant duo ordines sculpturarum lristriatarum brseo sic est: Golumnas duas et coronas super capi-
bobus supposita duodecim; super quam ipsummare ta columnarum, el retiacula duo. Per coronas super
fundatum erat. Crassitudo autem luteris, id est spis- capita columnarum aliquis fortassis intelligal, nihil
situdo erat triutn -unciarum : duo millia batos ca* aliud significari nisi ipsa capitella rolunda, colum-
piebat luler ; et tria millia melrelas. Par quantilas nis superposita. Quia aulem funiculos nominavif,
in dissimili numero. Idem enim valent, vel si de aliud voluisse videtur, quod tamen non satis patet
eadem mensura legitur, tantum sunt duo millia bati nisi in ipsis capitellis sculpluram factam fuisse di-
in siccis per cumulum ; quantum fria millia in li- camus in modum coronse, vel funis circumducti et
quidis per planum. Cumulata enim mensura, pla- ambientis.
nam conlinet totam et dimidium ejus. Et fecit de- (III REG. VIII.) Cherubim expandebant alas suas
cem bases mreas. Istae bases non ad mare, sed alios super locum ttrcm, et protegebant arcam, et vecles
luteres prscparantur, quibus singuli superposili ejus desuper. Cumque eminerenl vectes, et apparerent
sunt. Ipsutn opus basium interrasile eral; id est, in- D summitales eorum extra Sancluarium ante oraculum,
terrasili opere faclae sunt bases. Et sculpturm ittter non apparebant ultra extrinsecus, id est cum tantum
juncturds, et inter coronulas, et plectas : leones, el porrigerentur in anteriora, ut usque ad velum per-
boves, et cherubim, et inter juncturas-simililer, et venientes ipsum velum contingerent, aliquantulum
subter leones, et bovesquasi lora ex mre dependentia. in ipsum impingerent, utpervelum ab iis, qui ex-
Obscura est descriptio nec facile, quid intelligen- trinsecus stabant, eorum capita notari possent; non
dum sit, agnoscitur. Videtur autem significare quod tamen velum penetrabant, neque extrinseeus extra
in ipsis basibus per singula latera diversi fuerint velum prominebant. Si peccaverit homoin proximum
ordines sculpturarum, et ubi illi ordines sive versus suum, hoc raodo scilicet, si habuerit aliquod jura-
jungebantur sulpturaa varise in lineam ductas, inter mentum, quo teneaiur astrictus; id est, si astrictuo
versum, et versura discretationem facientes. Ipsi est adversus proximum aliquo juramento et non
auteir. versus quasi areolae qusedam inter lineas et leneat quod juravit: coactusque ab illo cui juravit:
lineas patentes, habebant circulos insculptos in si- venial coram altari luo in domum tuam, ut testiiica-
mililudinem coronarum et plectarum quorum alii tione prsesentis Divinilatis se absolvat; si negaverit
leones, alii boves, alii clierubim continebant. Et in- coram te juramentum, quod fecit proxintQ suo oe=
-lii HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS 1. — EXEGETICA. — 1. IN 8. SCRIPTURAM. 112
«ulfe de qiiacunque re, et non reveritus fuerit prse- A pum provinciarum victoriam obtinebunt. Hoc est
sentiam tuam, quominus mentiatur : Tu exaudies in quod sequitur : Egressi sunt aulem pueri prima
cwlo, id est cognosces et intelliges fallaciam illius fronte. Incipiente igitur rege prselium cum univer-
qui fraudat, et facies hoc, scilicet judicubis servos sis, isti prsceuntes victoriam obtinuerunt.
tuos, non secundUm hoc quod ille hominibus men- (III REG.XXI.) Prmdicale jejuhium ei sedere fa-
litur; sed secundum quod tu nosti, cuiquodverum cite Naboth, etc. Religiose inchoari vult opus mali-
est, abscondi non polest : Condemnans impium, et tiae, ut per devotionem jejunii crudelitas homicidii
. justificans justum. tegatur. Benedixit Naboth Deutn et regem. Ironia est
(III REG. IX.) Appellavff eas terram Chabul, id quasi maledixit regem, ac per hoc Deum cujus mi-
est paludosam vel paluslrem propler vilitatem nistsr est. Occidisli insuper et possedisti. Et post
muneris. htec addes. In 'Hebraeo sic est : Occidisti, et post
(III REG. X.) In domo saltus Libani, quia forte lisec hsereditabis ? siib interrogatione , quasi dicat :
de Libano materia sumpta est. Nunquidnon sufficit tibi occidisse hominem, nisiet
(III REG.XI.) Mdificavii mello, el comquavit vora- haereditatem ejus possideas? In loco hoc, etc. Quo-
.ginem civitalis David palris sui mdificans mello, id •mododictum est ad Achab : In loco hoc in quo lin-
est locum illum, partem scilicet inferiorem civitatis " xerunt 'canes sanguinem Naboth , lambent quoque
eosequavit ipsum, qui prius vorago, et quasi sentina tuutn sanguinem; cum sanguis Naboth in Jezrael
erat civitatis David palris sui :-Ut mqualis, scilicet effusus sit, sanguinem vero Achab juxta piscinam
esset parti eminentiori civitatis in quo injuriara Samarise canes linxerint? Sed in hoe loco dictum
patri facere videbatur vilissima et abjecta summis est, id est tali loco, quasi ita viliter effusum, sicut
operibus illius cosequans. In Hebrseo sic hahetur : tu sanguinem Naboth effudisti.
-jSdificavit mello et clausit aperluram «ivitatis David , ADNOTATIUHCULJE IN REGUMO.CABTUH.
patris sui, quod sic intelligi potests qaod mello sedi- (IV REG. III.) Facile alveum lorreniis hujus fossas
ficavit et extulit in altum et per hoc exitum, qui el fossas. Yel sicut alii dicendum putant multas fos*
prius erat in civitateDavid palris sui clausit: Hanc sas, id est torrentis hujus, qui modo exsiccatus
fabricatn contra portam civitatis exstruens. In libro est, alveum arentem fodit altius sive profundius eJ
verborum Salamonis, lric apud nos non invenitur: in nmltis locis, ut aquas supervenienfes in abua
quemadmodum nee liber verborura regum Israel danlia caperepossit.
vel Juda. (IY REG. V.) Dixiique Naainan, ui vii. Fiat, sci-
(III REG. XII.) Ascendit super altare. Sic dictum „ licet voluntas tua. Ecce non rogo amplius ut raea
est, quasi ascendit ad altare. Ascendit ut super al- accipias; sed tamen obsccro uf fua coneedas. Con-
lare incensum poneret, sive aliud in hunc modum. cede mihi servo luo, ut de hae isrra sancta in qaa
(III REG. XIV.) Me projecisti post corpus luum, id Deus verus adoratur, tollam et feram meeum
est contempsisti. onus duorum burdonum. Quare autem portare vo-
(III REG. XVIII.) Curavit altare Domini quod de- luerit terram subjungit. Non enim faciet servus luus
ttntctttm fueral et mdificavit altare ex lapidibus in ultra holocauzlum aut viclimam diis alienh, nisi Do-
nomine Domini. Sic est quasi diceret: Mundavit lo- mino. Adhuc igilur terram ferre volebat. Ul ex ea
ctim, ubi prius altare destructum fuerat et aedifica- in terra sua altare faciat Domino, in quo immolB-
vit aliud novum. ret. Abiit ergo ab eo elccto tempore. Ambiguitate di-
(III REG. XIX.) Omne os quod non adoravit eum ctionis in terrse spatium et tempus deceptus esse
osculans manutn, videlicet ejus Baal. InHebraeo sic videtur: Nam iu Hebraeo sic expressius sonat: Abiit
habetur: Omnesosquod nonosculatum esteum. No- ab eo ergo quasi aliquando terrat spatio et sic con-
tat modum venerationis in curvatione genuum et venienter adjungiiur : Dixilque Giezi puer, id est
osculo oris. famulus, viri Dei, simile est quod in Genesi legitur:
(III REG.XX.) Omnia propter qum misisti ad me D Eratque vernum tempusei ingredicbar Ephratha (Gen.
scrvum luum in initio faciam; hanc aulem rem facere 3Lvm),IiiHebr33oexpressiussonat:Etadhucspatium
non possum. Sic est quasi diceret quod in initio pe- teiT3?,,subauditursupSrerat:EtingrediebarEphrafha.
titionis tuae fuit de argento et auro tribuerido fa- (IV REG. VI.) Quarta pars cadi (50) stercoris co-
ciam; hanc autem rem, hoc est, ut etiam uxores et lumbarutn. Cadus mensura est: stercus columharum
fiiios tribuam, facere non possum. Quis incipiet quidem idcirco ab esurienlibus ereptum putaiit, ut
prmliari ? Et ait: Tu; ne videatur contrarium quod grana a columbis a longe delata stercori forte mista
prius dixerat per pedissequos principum provincia- et electa aliquam famelicis refectionem prseberent.
rum victoriam obtinendam. Nunc autcm volo ipsum (IV REG. YIII.) Cuwiquevenisset dies allera, talit
regem pugnam incipere. Sic enim dictum est, ut stragulum et infudit ipsi aquam, vel aqtsa ipsum in-5
non exspectet assultum hostium; sed ut ipse, id fudit, id est perfudit, hoc est accepit panninn et
est sui prselium incipiant, vel ipse incipiet totum madefecit in aqua et expandit super faciem ejus. Ipss
exercituni producens; et deinde pedissequi princi- Ifazael tulit pannum et matiefactum espandit super

(50) Sunt qui cabi legant.


iiS- IN ECCLESIASTEN EOMILLE XIX. , 414"
faciem domini sui, scilicet, ad refrigerandam faciem A ^gyptios populum meura persequentes submersif
ejus quia calore sestuabat. In Hebrseo expressius Ex diebus antiquis plasmavi illud, id est in diebus
dicitur: Expandit super faciem suam, ut non Ifazael, antiquis operatus sum illud, id est iflam vindictam.
sed ipse Benadab pannum madefecisse et ob refri- Et nunc adduxi, id est nunc iterum- ad exemplum,
gerium super faciem suam expandisse inlelligalur. revocare volo, ut simile in te exerceam. Tibi aulem
Quod tamen nil prodesse pptuit, quia mortuus est. Ezechia hoc erit signum. Hoc scilicet, quod hostem
Quo mortuo, regnavit Hazaei pro eo. tuum pfosternam, et repellam; boc erit signum se-.
videlicet terram ab eo-
(IY REG.XIII.) Deprecalus est autem Joachaz fa- quentis propitiationis; qupd
ciem Domini et audivil eum et dedit Domijtus salva- dem vastatam post ejus abscessum multipliciter ger--
torem Israel. Joarn scilieet fiiium "ejus, quia ipse minare faciam, ul populus meus afllictus abundantia
relevetur. lyilur hoc anno comede quod repereris. Id
postea liberavit Israel de manu regis Syriae.
est contentus esto eo quod habere poteris, ut si quid
(IV REG. XVI.} Mtisach quoque Sabbati. Teetum minusfuerit, patienter feras. Et si non habes quod
significat vel cooperturam, ubi Sabliato rex sedere, semines, ne limeas. In secundo anno germina sponte
consueverat juxta templum. Hoc igitur Musach et nasceniia
mulliplicabuntur; in tantum ut abundantia.
ingressum regis, id est porticum per quam ingredie- B frugum, et ad prsesentem sustentationem, et ad fu-
batur extrinsecus.positam, convertit in lemplum Do-
tura.m sementem sufficiat. Propterea, In tertio anno
mini, pro timore regis Assyriorum. seminate. Porro quod hoc futurum sit, scire poteris
(IV REG. XIX.) Nunquid non audiyisti quod ab ex eo quod regem Assyriorum libi modo comminan-
uiitio fecerim? id est quomodo olim Pliaraonem et lem rcpellam, et destruam.

m. SALOMONIS ECCLESIASIEN

-
mmihiM xix,

OUARUM HJEC. SU;NT ARGUMENTA :-

In hotn. XIX in Ecclesiaslen de variu sacrm Scriplurm expositione, et de Salomonis ititentione. Prm-
faiio.
De lilulo operis, Salomonis nominibus, el libris,et principtis hujus libri, de vanitatum explanatione. Homi-
lia I. - '
De pro.batione vanitalis omnium sub cmlo: per elemenlprum corruplionem, per rerum generaiionem, el ea-
rum qumfuerunl oblivionem. Hom. II.
Quomodo Ecclesiastes
' probet per sua opera omnia hominum opera esse vana, cuin prmdictorum epilogo.
Hom. III. _.
De triplici rerum vanilate, et Iwtninum occupatione pessima. Hotn. IV.
De verborum Ecclesiastm iittera lilterali, el morali expositione. Homil. V.\
Quid sit distendi in occupalione pessima. Hom. VI.
Qiiod perversi difficilecorrigantur, etc. Hom. VII.
Quod homo a verilate aufugit : ul Adam in paradiso fugil, et abscondit se. Hom. VIII.
De diversis Ecclesiastm vanis comtibus: Hom. IX.
De reliquis usque in euin locum: < Stullus in tenebris ambulat. i Uom. X.^
Quomodosapienlia attigilafine usque ad finein fortiter, elc. Hom. XI.
In illud secundum aliatn translationem, i. Oculi stultorutn in finibus terrm, > ubi noslra hqbei ; « Stultus
in ienebris ambulat, » et in relig. capit. secundi. Hom. XII.
Quomodoomniaiempus suutn habeant. Hom. XIII.
Reliquorutn qum tempus suum habentdeclaratio, el dictorum repeiitio. Hom.XIV._
De tempore et tempori subjeclis, per aliam interprelalionem. Hom, XV.
De spiriluali inlelligentia eorum qum de lempore dicta sunt. Hom. XVL
De animorutn confusione ex temporum tratisilu. Hom. XVII.
Deperversishominummoribus, etquidexeis censuerit Ecclesiasles. Hom. XVIII.
De innocentium oppressione et derelictione, el vano ac siulto impiorum de hac vilajudicio. Hom. XIX.

PR.EFATIO. C nuper v-obis eoram- disserui :* breviter nunc per-


De varia 'sacrm Scriplurm exposilione, et de stringens (quia, quaedam ibi.digna memoria vide-
Salomonis intentione. bantur) stylo signavi. Omnis Scriptura secundumv
Quaide libro Salomonis, qui Ecclesiastes dicitur, propriam interpretationem exposita, ct clariu§ ehj?
iiS HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. 116
cescit, et ad intelligendam se faciliorem legentibus A vocabulis Salomonem appcllatum legimus Idida,
pandit accessum. Multi virtulem Scriplurarum ncui quod interpretatur dilectus, et Coeleth, quod Grsece
intelligentes, expositionibus peregrinis decorem ac Erclesiastes, Latine concionator dieitur, et Salomon,
pulchritudinem earum obnubilant; et cum bcculta quod sonat pacificum. Porro Ecelesiastes, vel con-
reserare debuerint, etiam manifesta obscurant. Mihi cipnator diei potest: qui Eeclesiam sive concionem,
vero similiculpae subjacere videntur, vel qui in.sa- id est mullitudinem popuii instruit, sicut ipse inlioc
cra Scriptura mysticam intelligentiam et allegoria- libro fecisse manifeste monstratur. Dileclum aulem
rum profunditalem, vel inquirendam pertinaciter a Domino Salomonem, et pace magna in regno suo
negant, ubi est; vel apponendam superstitiose con- perfruitum usque ad novissima tempora vitae suse,
tendunt, ubi non est. Quapropter in hoe opere non quando paetuin et legem Domini praevarlcatus est,
multum ego laborandum exislimo tropologiis, sive manifeste regnum pandit historia. Itaque secundum
roysticis allegoriarum sensibus per tolam dunlaxat tria vocabula tria composuit volumina. Primum cui
narrationis ejus seriem perquirendis : prsecipuecum litulus Parabolse, sive Proverbia Salomonis. Secun-
ipse auclor hic non tam raolibus instruendis, vel dum, quod uunc in manibus habemus, quod Eccle-
mysleriis enarrandis intendat, quam in cor hiima- siastes dicitur. Tertium, quod Canticum cantico-
num ad rerum mundanarum contemplum manife- " rum appellatur. In primo quasi ex paterno affectu
sta ralionum veritate atque exhorlalione evidenti dilectum filium alloquitur, eumque crebra admoni-
commoveat.Neque hoc tamen negq,, mulla huic nar- tione ad vitia declinanda, et ad consectandas viriu-
rationi mystica incerta, quae propriam explanatio- tes exhorlatur. In seeundo provectum, et maturae
nera requirant. prsecipue in consequentibus, sicut a;tatis virum admonet, ne quidquam in mundi re-
semper jn procursu uarrationis secundum conlem^ bus pulel esse peipetuum. Ad extremum vero |am
plationis incrementum magis ac magis spiritualia consrimmatum, et calcato sseculo expeditumin Can-
attingit, et a visibilibus sustollilur. Sed aliud est, tieis canticorum sponsi jungit amplexibus. Haud
quo tota scribeutis intenlio tolaque narralionis se- longe sane ab hoe genere traclationis etiam genti-
ries ducitur attcndere; atque aliud quaedam ex ac- lium philosophi auditores,su,os informare consueve-
cidenli mystice dicta, et spiritualiter intelligenda rant, primum ethicam, deinde "physicam, postremo
non negligenter prsetereunda putare. Nunc itaque theologiam proponentes instruendis.
narrationis supeiffciem, quae lanta eloquii ac sen- His ad aperiendam dicendorum Inlelligentiam
lentiarum venustate pollet explanandam suscipimus, praemissis, nunc ad ipsam libri seriem accedamus.
ut ea, quse scripta nunc legitis (hac qualicunque lu- Q Materia Salomonis in hoc opere, sunt omnia vani-
cubraliuncula, ilei- ad iiitelligentiam prsebente) tati subjecta, id es,t caduca et transiloria. Inteniio
amodo non solum vobis scripta, sed a vobis intel- esl mundi contemptum persuadere. Modus tractandi
lecla gaudeatis. est talis. Ostendit secundum triplicem vanitalem,
omnia esse vanitati subjecta, id est eaduca et tians-
HOMILIAPRIMA.
itoria, videlicet et quae propter homines facta sunt,
De tilnlo operis, Salomonis nomintbus, et libris, 1
et quag ab hominibus facta sunt, et quaa in hominl-
et principiis hujus operis, de vanitatum expla-
nalione. bus facta sunt. In lris, quse propter. homines facla
sunt, vanitas esl mutabililatis. In his quaeab horai-
(ECCLE.I.)Verba Ecclesiastm filiiDavid, regis Ilie- nibus facla sunt, vanitas est curiosilatis. In lris, quas
rusalem. Titulus libri est isle : in qu.o breytter, et in hominibus facta sunt, vanitas morlalilatis et om-
qualitas exprinritur sequeiilis operis, et pariter per- nia vanitas. Et de lris quidem latius postmodum
sona commendatur auctoris. Nam in eo , quod disseremus, si prius quseldicenda sunt, tractaveri-
dJctum est, verba; multiplex disputatio signalur, et mus, de ipso conlemplalionis genere. ln quo niens
aoldiversas deducla sententias. Quia enim in hoc li- speeulantis sublevata, tam nova, et tam miranda de,
bro multorum morcs, studia, et opera describuntur : D humani slatus condilione, vel videre potuit, vel
proplerea necesse esl loquentem multorum voces enarrare. YideSimusenimj quid ait:
assuraere, multorum opiniones in suo sermone ex- Yanitas vanitaium, dixit Ecclcsiastes, etc. Ubi au-
primere, ut valeat multorum personas (cum ipse ta- tem putatis mens erat hujus hominis cum hsec di-
men nonnisi unus sit, qui loquitur) in sua persona ceret? Ho.raoerat, sed supra hominem erat. Quia
praesentare. Nam eirca finem libri multis locutum nisi hominem excederet, omnem bominera menda-
se, et in se multos fuisse teslatur, dicens : Finem cem esse pon videret. Propterea de consideratione
loquendi omnes uariter audiamus. Deum litne, et hujus consideratio prius; nobis habenda est, etdis-
mandata ejus observa : hec eet omnis homo. Hoc est tinguenda sunt genera speculationum spirilualium.
etiam cur se in hoc opere Ecclesiasten nominari vo- Tres sunt aniraae rationalis visiones, cogitatio, me-
luit; quia videlicet sermo ejus hic non ad unum ali- ditalio, contemplatio. Cogilatio est, cum mens no-
quem specialiter, sed ad totam Ecclesiam, id esl tione rerum transitorie fangitur cum ipsa res, sua
concionem, sive multitudinem populi dirigitur, et imagine animo subito praesentatur, vel per sensum
multoruni moribus exprimendis simul, et informan- ingrediens, vel amemoria exsurgens. Meditatio est
dis ejus in hoc libro oratio famulatur. Tribus sane assidua el Bagax relractatio cogitatibnis, aliquid, vil
W IN ECGLESIASTEN H0MILLE XIX Ufc
involutum explicare nitens, vel scrutans penetrare }h. splendere cceperit, mox omnis perturbationum ca-
occullum. Contemplatio esl perspicax, et liber ani- ligo evanescit : et jam pura mente animus ad con
mi coniuitus in res perspiciendas usquequaque dif- templationem veritatis se diffundit. Novissime au-«
fusus. Inter meditationem et contemplationem hoc tem postquam assidua veritatis cont„empla.tione cor
inleresse videtur. Quod meditalio semper est de re- penetratiim fuerit, et ad ipsuni summse veritatis
bus ab intelligenlia nostra occultis. Contemplatio fontem njedullilus toto animse affectu.intraverif,
vero de rebus, vel secundum suam naluram, vel lunc in idipsum dulcedinis quasi totum ignitum, et
secundum capacitatem nostram manifestis. Et quod inignemamorisconversum, ab omni strepituet per-.
meditatio semper circa unum aliquid rimandum oc- turbatione pacatissimum requiescit. Primum ergo,
cupatur; contemplatio ad mulla, vel etiam ad uni- quia inter pericula lenlationum consilium quaeri-.
versa comprehendenda diffundilur. Medilalio ilaque lur, quasi in meditatione fumus cum flamma est.
esl qusedam vis nieiilis curiosa; et sagax nitens ob- Secundo quia mente pura cor ad contemplationem
scura invesligare, et perplexa evolvere. Conlempla- veritalis diffunditur, quasi m principio conlempIaT.
tio est vivacitas illa intelligentiae quae cuncta in pa- tionis flamma sine fumo est. Tertio, quia ym i«c
iam habens, manifesla visione comprehendit. Et ila venta veritate et perfecta charilale, irihil ultra id
quodammodo id quod meditatio quaeril, contempla- B ' quod unicum est, quserilur; in solo amoris igne,
tio possidel. Contemplationis aulem duo sunt geue- summa tranquillitale et felicitate suaviler repuls^--
ra : unum quod el .prius est, et incipientiura : in tur. Tunc corde tolo in ignem amoris converso,
creaturafum consideratione; alterum quod poste- vere Deus omnia in omnibus esse sentitur, cum tam
Tius.etperfectorum est: in contemplatione Crealo- intima dileclione suscipitur, ut prseter illum etiara.
ris. In Proverbiis Salomon quasi medilando inces- de semetipso cordi nihil relinquatur. Ut igilur iria,_
sit. In Ecclesiaste ad primum gradum conlemplatio- hsec propriis vocabulis distinguamus. Prima est mc-
nis ascendit. In Canticis canlicorum ad supremum ditatio; secunda, speculalio; lertia, contemplatio. In
se transtulil. In meditatione quasi quaedam lucta est meditatione, menlem pia devotione succensam per-
ignorantise cum scientia, et Iumen veritatis quo- turbatio passionum carnalium importune exsurgens
dammodo in raedia caligine erroris emicat, velut obnubilat. In speculatione, novitas insolitae visionis
ignis in ligno viridi prinio quidem difficile appre- in admiralionem sublevat. In contemplatione, mirae
bendit, sed cum flaltt jvehemenliori excitatus fuerit, dulcedinis gustus totam in gaudium, etqucundita-
el acriiis in subjectam materiam exardescere coepe- lem commulat. Igitur in meditationeestsollicitudo;
rit, tunc magnos quosdam fumosae caliginis globos „ in speculatione, admiratio ; in contemplalione, dul-
exsurgere, et ipsam adbuc modicae scintillationis cedo. Solet tamen etiam speculatio ipsa spiritalis,
flammam rarius inleiiucentem obvolvere videmus, raagna animum jucunditate reficere, dum post lu-
donec tandem paulatim creseente incendio vapore ctam tenlalionum, et caliginem erroris, subito in- >
omni exhausto, et caligine disjecla, splendor sere- sperata pace componit, et insolita claritate perfun-. .
nus appareat. Tunc victrix flamma, in omnem cie- dil. Inhanc igitur iste supra omnia caduca et trans-
pitantis rogi congeriem discurrens, libere domina- itoria, mente rapius, vidit universorum nihil esse
tur, subjectamque maleriam circumvolitans, ac quod maneat, et quasi slupore novse hujus atque
molli atlactu peFstringens lambendo exurit ac pene- insblitae visionis terrilus exclamavit: Yanitas vani-
trat; nec prius quiescit, quam intiroa penetrando tatum, et omnia vanitas. Univereita.tera enim intue-
fjuceedens lolum quodammodo fraxeril in se, quod batur, el totam vanitati subjectam, ejttsque vanita-
invenit prseter se. Postquam atitem incendio id quod tem, omnium vanitatum vanitatem, id est oranem
exurendum est concrematum a sua quodammodo vanitalem in se continentem, quasi genus omnium
ualura totum in ignis simililudinem proprietatem- generum- (eo quod omnia in se rerum genera con-
que trausierit, tuuc omnis fragor decidit, et strepi- lineat) appellavit. Omnia enhn vanitas, et ex omni-
tus sopilur, atque illa flammarum spicula e medip j).bus universitas, et universa vanitas. Nunc autem,
sublata tolluntur, saevusque ille, et voraxignis cun- quia de ipso contemplationis genere quo ista mens
ctis sibi subjectis, et amica quadam simililudine humana dehomine, sive de humanis perspicere po-
concorporatis, in alta se pace silentioque componil; tuit, quantum ad praesens videbatur, jam diximus.
quia jani non invenit nec diversum aliquid prseter Ad proposilum revertemur, et cojisequenter genera
se, nec adversum conlra se. P-rimum ergo visus est vanitatum omnium quasipsa contemplationeillumi-
ignis cum flamma, et fumo, deinde ignis cum flara- nalus, rebus caducis inesse deprehendit, distin-
ma sive fumo, post-remo ignis purus sine flaroma, gtiemus; quia in eo quod ipsam operis totius mate-
et fumo. Sic nimirum carnale cor quasi lignum vi- riam primum dilucide explicare nitimur; textura
ride, et necdum ab humore carnalis concupiseentise quoque ejus legentibus manifestius aperimus. De
exsiccatum, si quando aliquam divini timoris seu vanitate enim rerum temporalium tota ejus narratio,
dileclionis scintillam conceperit, primum quidem contexta est.
pravis desideriis reluclantibus passionum et pertur- Tria igitur sunt genera. vauitatum, quas liber iste
balionum fumus exoritur; deinde roborata mente specialiter prosequilur, iu quibus omnem vanitatem
cam flamma amoris, et validius ardere el clarius complectitur : et. omnia, quae sub so!e fiunt, hifi
m r/UGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCIilPTURAM. 120
subjacere testatur. Prima est vanjtas mutabilitatis, .k. natam concupisceiiliam carnis ad ea quae sunt ju-
quse omnibus rebus caducis inest per conditionem. mentorum se inclinasser, nequaquam per mortalila-
Secunda est vanitas curiosilatis sive cupiditatis, quaa tem carnis jumentis similis faclus fuisset. Nunc au-
mentibus hominum inest per jerum transeuntiura et tem, quia per desiderium menlis mutabilibus inuiti
vanarum inordinalam dilectionera. Tertia est vani- ccepit, ipse quoque in eo quod fuerat, stabilis esse
tas morlalitatis quae corporibus humanis inest per non potuit. Possumus adhuc alia divisione has vani-
pcenalitatem. Prinia ergo vanitas naluralis est, et tates distinguere, ut idipsum quo multiplicius.expo-
apta sive congrua, Secunda vanitas culpabilis, quia nilur tanlo evidenlius agnosealur. Yanitas alia est
perversa. Tertia vanitas, poenalis, et misera. Pro- in rebus conditis. Alia in operibus humanis, alia in
pterea vero natoalem vanitatem, id est mulabilita- corpoiibus, aiia in mentibus. Prima est mutabilita-
teni aplam dicimus, quod ex ordinata vicissiludine lis; secunda curiositalis; tertia mortaiitatis; quarta
rerum transeunlium, major universitalis pulcbriluda iuiquilatis. Yanifas mutabilitatis duobus modis in
conslat, majorique commodo ejus instabilitas di- rebus consideratur : sive quia inanes sunt; sive quia
spensatur; quia in eo et fastidium rerum varietate transitorisa sunt. In ilio vanse sunt, quia osleudunt,
mentibus humanis tollilur, et decor, ut dictum est, quod iion habenl; in isto yanse sunt. quia non per-
universitatis augetur. CorpQrea enim natura, cujus B nianent in eo quod habent. Ibi vanae sunt, quia so-
pulchritudo secundum species, et formas diversas lam formam habent, essentiam non habent. Hic va-
perficitur, er. ipsa sua mutabilitate ampliori decoi'e nse sunt, quia etsi aliquam habentessentiam, tanieu
adornatur, dum per intervalla temporum, et altera- substantiam nullam habent. Illic vanae sunt, quia
tionem teropore transeuntium ac tempore succeden- sine veritate speciem opponunt.Hlc vanse sunt, quia
tium capit, quod simul capere non potuit; quia spe- slatum praetendunt et transeunt. Sie sunt omuia ca-
cies ejusper successionem adveniunt, quae illi pari- duca et transitoria, falsa et fallentia : qui vana di-
ter inesse non potuerunt. Porro illa vanitas", quse liguut, et iu vanitate confidunt, et pro eo non so-
cienlibus pravis dominatur, cseteris tanto deformior litm vani, sed vanitas ipsa ex vanitate facti deficiunt.
ejsisiit, quantum a spirituali subslantia mutabilitas Yanitas cupiditatis in tribus constat, iu coucupi-
aon solum per gratiaiu sed etiam per naturam alieaa scentia scilicet oculorum, in coBcupiscenlia carnis
fuit. Propterea sola haec in eseteris oranibus argui- et in superbia vitae. In omnibus enim istis vanitas
tur, et pra; cseteris omnibus soja haec iniqua atque est. Quia omnia, quse ad carnem pertiuent, sive bona,
perversa'demonslralur. Poenalis autem vanitas, quse sive mala videantur; nec vera mala, nee vera bona
est in corporibus humanis. per mortalitalem, idcirco sunt; nec possunt semper esse, sivebona, sive mala
misera dicitur, quoniam homo nunc ex posna pec- sint, id quod sunt. Propterea tam vanum est in iis
cati hoc habel, ut conditioni rerum temporaliter quae bona videntur spem ponere, quam ea quse roala
transeuntium subjaceat, qui prius in crealione sui putantur formidare. Quid enim facit concupiscentia
supra omnium visibilium conditionem stare aceepe- oeulorum? Yidele quid facit, et invenietis quanta la-
rat. Conditio quippe rerqni transeuntium est, ut teat vanilas palliata sub hoc velo. Fallaces rerum fu-
omnia orta occidant, et aucta senescant. Natura au- eos, et lubricos caplat aspcctus. Oblita sui foras
tem horoinis de corruplibilis quidem materia sum- funditur, ac totam se curiositafi dedens circuit
pta, sedper gratiam supra eomiptionem elevata, et omnia, lustrat universa, si qua forte nova, si qua
contra corruptionem contirmata : hoc in dono acce- insolita, si qua mira occurrant, quid sibi illa.velilia
perat, ut ortum quidem cum caeteris haberet, occa- velint, quam babeant speciem singula, ^el quani
sum aulem non haberet; el in nasciluris, sed non praeteijdaut significalionem. Ad amues rei'um motus
morituris per inerementa setatis susciperet augmen- semper altera, semper prasceps, temeraria, procax,
lum , non pateretur defectum. Hanc dignitatem iiistabilis, petulans, impatiens et lubrica; saepe vana
homo per peccatum prsevaricationis perdidit, quando spe exsultans, saipe inani limore trepidans, nullam
immorlalitatis stola exutns, et ad suse originis con- rj interius radicem babens, sed seinper suspecla ad
ditionem relapsus, ex senteutia Greatoris audivit : exleriores rerum pendens motus. Ante periculum
Terra es, et in terram ibis (Gen. m). Huic ergo va- nutat, ante discrimen trepidat; orone quoa evenire
nitati (quae cseteris nata est subjacere) soli homini potest iu utrainque partem, sive bonuni sive raalum,
deputatur ad poenam; quia solus homo supra illam sit metueus, et cupiens utrumque vane sola susp;-
stare acceperat per gratiam. Cum igitur tres vanita- eione declinat. Uritur more impatientis, exspectans
tes dislinxerimus, prima quidem, id est vanilas mu- videre quod futurum est; ad instantia dissolvitur,
tabilitatis, causa est peccati; secunda, id est vani- ad consisteulia hebetalur, et ad onmem rerum vi-
tas cupiditatis, peccatum; tertia vero, id est vani- cissitudinera, sive tiistia sive laata fuerint, in-
tas mortalilatis, pcena peccati. Vairitas ergo cupidi- coiistanti menlis fluctuatione variatur. Hoc au-
latis in vanitate niutabilitatis arguitur. In vanilate lem quam vanum sjt, considerate. Certe omnis
mortalitalis punitur. Quia sicut dicit Psabnisla : creatura talis est honiini, qualis ipse est illi,
Somo cum in honore esset non intellexil; sed compa- uf ab iis, quse foris sunt, nee bona raens lsedi
ralus est jumentis insipienlibus, et similis factus esl possit, nec mala juvari. Igitur hasc orairia nec
Ulis (Psal. XLVUI).Nisi enkn prius ipse jper inordi- ad malum bouOj uec ad bonum malo esse possuri^
m IN ECCLESIASTEN HOMILL-EXIX. m
nisi quanlura Ipse animus vel ista aspernando pro- j i t3m mortalltatis comniemoral, ut quasi hoc animus
flcit, vel deficit perverse amando, aut metuendo humanus iu fine audiat, quod magis necesse est in-
vane. Quanta ergo vanitas est, haec quasi alicujus lenta consideratione percipere, et saspius ad memo-
sint momenti, sive ad dandam, sive ad tollendam riain revocare. Hsec nos pro captu intelligentiae no-
salutem lanta soliicitudine ae curiositate prospicere, strse in Ecclesiasten, qui secundus est librorum Sa-
et ea in quibusTera"salus eonstat interiora bojia aut lomonis aperiendum ingredientibus ejus leetionem
non attendere aut dissimulare? Quid de concupi- praiparavimus. Casterum tolam ejus latltudinem di-
sceiHia carnis dicam? Qtiam sit vana, cum ipsa gne expianare supi*a vires nostras fatemur esse :
' earnis deleetatio
quantacunque fuerit, nec prseterita roagis in rebtis hujusmodi alia profunditate tectist
juvare possif, nec praesens permanere? Quid prodesl doclorem audire qussrentes, quaindoctorisvicemar-
carnem morituram deliciarum Iuxu, et voluptatum jipere. Magis enim bonura est, ut aitPlato, aliena
affluentia contra eomipfonem tanlo aduisu defen- verecunde diseere, quam sua ingerere impudenter.
dere, cum nemo sit qui possit eam a, corruptione Quod si qua super hoc convenienter valuerimus di-
eustodire? Nam superbia vitse, sive de divitiis, sive cere, praster spem sit,-el existimationem. Si qua.
dignitafibus gloriari velit, quid vauius esse potest ? utiliter, non praster inteiitioneni. Primum quasi
Quis enim non vane glorietur amplius se caeteris «*prooemium quoddam prsemittil libro suo : in .quo,
cneralum esse? Hoe jjrofeciq divitiae, hoc dignitates eam quam eommemoravimus.sequcntis operis (ri-
suis possessoribus solum conferunt, ut quod in eis plkem inateriara distinguit, de qua postmodura la-
plus aliis accipere videntur, inde plus aliis onerati tius ingreditar disputalionera. Procemiuni igilur
Inveniantur : quos ce; te pro eisdeni acqtiirendis vel est: Vattitas vanitalum, vaniias vaniialum, et omniti
conservaudis plus semper vel laboi"e aiterunt vel vanilas, usque : Orilur sol, et occidil. Abinde prima
cuia aflligunt. Sed in his omuibus varritas magna pars libri inchoatur, et csetera sicut diximus. Nunc
est, etcuia superfiua. Yanitas moitalifatis, quse in ipsa lilterse verba consideremus, si quidin eis ex iis,
duobus constat, in.poena videlicet quss atlerit, etin qtise supra dicta sunt, comprehendere valeamus.
poena quse dissolvit. Poena quse atterit, primumnos Var.itas vanilatum (dixil Ecclesiastes), vanilas va-
facll per defectum vitse senescere. Pcena quae dissol- nitatum, ei omnia vanilas. Cum pondere pronuntian-
vit, postmodum compellit in putredinem ire, et in dum est quod de se quasi de aiio loquitur, dixit Ec-
pulvei-em de quo sumpti fuimus per carnem, Te- clesiastcs. Nani quia pro auctoritate suam personam
verti per carnis corruptionem. Hinc crgo perpendat apposuit; convenienter se non quasi se, sed quasi
homo ; in qua vanitate vivat omnis homo, qui no- P alium dixil, ut quia magnum aliquem se prout res
lens, carnis corruplionem patitur, quia volens men- postulabat dieere liabuit, deceutius ac riiaturius hoc
tis porruptionera operatur. Tolus ergo vanitati subje- diceret de se in alio, quara in se. Sic Balaam de se
cltis est qui et carne per mortalitatem defluit, et loquens, ait: Dixit audilor sermonum Dei, qui visio-
meiite per- iniquilateni. Sed alteruro suum est ex nes Omnipotentis intuitus est, qui cadil et aperlos
ipso, alterum suum contra ipsum, el totum in ipso; -habet oculos {Num. xxiv). Et Joannes m Evangelio
Ilsec fvia genera vanitalum mox in principio libri suo. Ipsedese quaside alio loquitur, dicens: Ilic est
sui auctor dislinguit, quaa postea per omnem opeiis discipulus ille quem diligebat Jesus, qui testimonium
sui seriem singillalim prosequendo copiosa dispu- perhibet de his, el scimus quia verum esi testimonium
lat one extendit, ubique in tribus quartum illud ge- ejus (Joan. xxi). Et Paulus, .de se"quasi de alio Co-
nus vanitatis, quod mentibus pravis inesse dixjmus, rinthiis loquitur, dicens : Scio hominem in Christo
asguens, et solum boc culpse obnoxium, et poenas sive in corpore, sive extra corpus nescio, Deus scit,
deb.tum tjstendens. Vanitatem, quse rebus conditis raplum ejusmodi usque ad teriium caziutn et raptutn
per mutabilitatem inest, primum proponil. Yauitas ejusmodi in paradisum, el audisse arcana verba, qum
vanitatum, et omnia vanilas. Deinde secundo laco non licei homini loqui (II Cor. xn). Sed hoc genus
vai.itaiem, quae est in operibus liumanis, adjungit. D locuiionis quoties in Scriptura assumitur, vel hu-
Qirid babet amplius homo de uniyerso labore suo militatis causa fit, vel admirationis, ut scilicet cum
quo laboral sub sole? Tertio loco illam vanitatem, magna dicere volumus, hsec potius quasi aliis ascri-
qa33 corporibus humanis per mortalitalem inest, bamus, ne vel superbum vel nimium videatur, si
subdit dicens : Generalio prmierit, el generalio adve- nobis ea tribuamus. Nam, et magna propter humi-
nit. El secundum has tres distinctiones, toiam quo- litalem a nobis removere debemus, el mirabilia pro-
que sequentis operis seriemin tres partes dividit, pter admirationem quasi de louge ostendere. Minus
singulis singulas tribuens portiones. In piima parte eirim mira sunt qtiaemagis ad eogmlionem accedunt.
cujus initium est: Oriiur sol, et occidil, dispulat de Ut ergo omnium animi ad futuram dictionem eri-
vanitate mutabilitalis. In securida parte, quse sicin- gantur, et quasi miraculo quodam novitalis evigi-
cipit: Ego Ecclesiasles fui rex Israel in Rierusatem. lent, dicitur j-ecte :'Bixit Eeclesiastes. Ae si dicere-
Persequitur latissirae vanitatem humanaecupiditatis. tur : Quod tantus ac talis dixit, vamim esse non po-
In tertia parte (quas quasi clausula loco novissimo tuit, eliamsi de vanilale dixil. Communis doctor, ct
in disputatione collocatur, eujus initium est: Me- omniura eruditorEcclesiastes ipse dixit. Quid dixit?
tnenio Crealoris tui in diebusjuveniulii tum) ^anita- Audite quid dixit et iulendite. Non euim parva guiit.
m HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRiPTURAM. 124
quae dicuntur: Yanitas vanilatum, vanitas vanita- A non vanum est, sed verum est, quia ex veritate est.
tum, et omnia vanitas. Si omnia vanitas, ergo el In ea igitur parte, qua ex veritate vivit, veraciter
ipse vanitas, qui hoc dixit. Et quomodo constabit vanitalem arguit, et invenitur quomodo vanitas ar-
jion esse vanum, quod vanilas dixit de vanitale? guit vanitalem, non per vanitatem sed per verita-
Quod si verum est, quia vanum est quod dixit, au- lem. Recte ergo Ecclesiastes, qui mente elevatus
diendum non est, sed respuendum. Quid ergo dice- erat supra omnem vanitatem et ad ipsam pervene-
mus? Aut non omnia vanitas, ut dixit, et falsum rat veritatem, in eadem veritate sublimiter vidit
dixit; aut omnia vanitas, ut dixit, et ipsevanitas, quod de arguenda vanitate veraciter dixit: Yanitas
vanum dixit. Sed profecto ut ipse dixit: Omnia va- vanitatum, vanilas vanilalum, et omnia vauilas.
nitas, et ipse, qui dixit, vanitas; et non solum va- Inculcatio verborum cum affeetu loquentis, et rei
nitas, sed eliam universa vanitas : et tamen, quod roagnitudiriem, et admiralionis significat novitatem.
dixit, non est vanitas, sed verilas; quia in eo, quod Et est cum exaggeratione prolata seulentia. Nam
dixit, ipse non erat vanitas, quia coutra vaiiilalem suiit gradus quidam; et quasi quaedam progressio-.
dixit, quod de vanitaXe dixit; et conslat, quod con- nes, et in melius, et in deterius eunti. Sic enim
trarius vanitati esse non potuit ih eo quod va- " Canticum canticorum dicitur, et sseculum sseculo-
tnitas fuit. Aliquid cgo in ipso fuit, quod vanitas rum quemadmodum nunc hic dictum est: Yauitas
uon fuit, etid conlra.vanitalemnon vane loqui po- vauilalum, ul quadam parili dislantia et differentia
tuit. Sed quid erat hoc, aul ubi erat? Certe si cor- consimili tantum super excellere intelligaturCanti-
pus hoc fuisse dixerimus, aut in corpore aliquid, cum canticoruni a cantico quanlum canlicum a ver
quod sine vanitate loculum sit de vanitate: ergo bo, et deinceps verbum a silentio. Et tantum ssecu,-
corpus quod corrumpilur vanitali subjecturo, et ad lum saeeulorum a sspculo, quantuni saeculum solum
vanilalem natum aliquando sine vauiiate esse po- a momento, vel item momentum a nihilo. Similique
tuit, qtiod lolum in vanitale vivit? Meminimus di- progressione hie per contraiium facta : Tanlo va-
ctum Psalmistse : Universa vanilas omnis homo vi- nitas vanitatum deterior esse a simpliei. vanitate,
vens (Psal. xxxvin). Quod enim moritur, ipsum est quanto simplex vanitas ab essentia solida elperma-
ut el vivit ut mo- nente. Sic inculcationera sententia •
quod vivit: quod vhat nascilur, per legi potest
riatur. Quid aulem est quod morilur, nisi id quod Yanitas vanitatura, vauitas vanitatttm, cl omniava-
vita privatur? Ipsum ergo moritur in homine quod nitas, ut in oranibus omnimoda vanitas exprimalur,
a vita exslinguilur. Et quid hoe est, nisi corpus et et ex omnibus summa quaedam confici iulelligatijr,
sensus corporeus ? Ipsum enim post animal non est, p quae omnem contineat vanilatem, ut quasi singula
ex quo ipsum est animal, et cum sensibile esse de- quseque, per se vanitas sint el uiriversilas ex omni-
sinit, desinit esse scnsus. Ergo quod moritur in bus collecta, v^anilas vanitatuiiJ. Sic in creatione
bomine, ipsum est quod vivit in homine ; quod ideo rerum, cum opera sua compleret Deus unumquod-
vanilati subjeclum est, quia obuoxium est mortali- que opus per se bonum (Gen. i) dicitur, el novissi-
tati. Ergo sensus corporeus non potuil vanilatem nie miiversitaspeifeclis omiribus valde bona nomi-
arguere, in quo nihil reperiri potest liberum ac nafur. Nam si id quod in parfe bonum est in tolo
purum a vanitale. Quid ergo dicendum est illud nielius invenitur, id quoque quod in parte malum
fuisse ? Nunquid anima?- Nonne, et illam supeiius - esl in loto delerias esse necesse est. Ergo vanitas
vanitati subjeclam esse osteudimus. Iu ea namque est Tanitatum, et vauitas omnium vanitatum uni;
vanitatem posuimus iniquitatis : quae caeleris rebus versa vanitas, et vanitatis universitas omnia vani-
omnibus eo deformior esistit; quod ex ea tantum tas. Yel vanitas illa mentium humanarum hic per
caHerae habent, vel quod noxise sunl, vel quod om- comparationem aliarum vanltalum arguitur: quse
niiio sunt. Sine hac namque vanitate, nec vanilas velut ex aliis vanitatibus orta, el cunctas vanitates,
mortalitatis esset, nec vanitas mutabilitatis noxia vanitatis comparaf.one supei'gressa, meiito vanitas
esset. Quoraodo ergo anima, quse tantse vanilati j) vanitalum appellatur. Polest etiam non incongrue
subjecta est, vanilalem veraciterarguere potest? An trina hsec vanitatisrepetitio ad tria vanitatum genera
aliquid in ea superstes invenilur liberuin a vauitale, supra memorala referri, ut quasi una vanilatum sit
et sine causa dictum est: Universa vairitas omnis opus hominis, alia natura mortalis, tcrtia mundus hic
homo vivens? Universa quippe "vanitas Iiomo est, totus cum sua universitate mutabilis. Consideravit
quia corpore et mente vanitati subjeclus est. Quis enim iste opera morlalium, et vidit singula quaeque,
homo? Otnnis.hotno vivens. Non omnis homo vila, quod cum labore et dolore ad effectum veniunt. Facta
sed omnis hqmo vivens. Nam, et vita est homo, et brevi tenjporesubsistunl; transeuntia autem fructum
vivens esl homo. Ubi vita, et ubi vivens. Yila in co, post se uon reliuquunl. Yidit quanta affeclione acmi-
quod vivificat; vivens in eo, quod vivificalur. Yivit seria quotidie sine cessalione vitahumana alteritur,
aulem, et caro ex anima, et airima ex carne: et etiam iu iis quse pro sui consolatione operatur, et
uirumque vhil, sed'caro ex anima tottim habet queniadmodum seiuperfereptus detrimerilipatiturin
quod vivit? anima in carne non totum babet quod quserendo remedio, quam recipiat consolalionis in
vivit. Nam vivit etiam in Deo, et uti.nara ^ival,? percipiendo fomento. Et in his omnibus, quara vane
Quod vivit in carne, vanum est. Quod vivit in Dco conlurbetur omnis bomo vivens, admirans, et gtu-
m fN ECCLESIASTEN HOMILLE XIX. . 126
pens ait: Yanitas vanitatum. Deinde conditionem .K tione. Labor autem islorum poenam, quiderii habel
ipsam mortalium af lendens, et in ea majorem ac mi in opere, sed prsemium in retribulione. In illorum
serabiliorem vanitatem inveniens, vidit quod simagna labore vera miseria est. In fruclu laboris, falsa et
vanilas existimatur dum prseterit id quod homo facit: vana consolatio. In labore istorum, temporalis et
illa prorsus dolenda et miseranda sit vanitas, duni transitoria afQictio. In fiuctu laboris,,seterna beati-
stare non pbtest id quod homo est. In hanc crgo.rur- tudo. Propterea labor illorum fructu inanis est, mi-
sus ingeminans exclamavit et dixit: Yanitas vanita- seria verus. Labor istorum poena transilorius, fru-
fum. Postremo omnium mutabilium rerum, et ad ctu aeternus. Illic vero malo, quod boui inesse vide-
occasum properantium inconstanliuam et fluctuatio» tur, vanum est; borum malum quod apparet quasi
iiem intuens, quasi in^umma coucludens adjunxit, vanum est, quia transitorium est; bonum vero quod
et ait: Omnia vanitas. non apparet, perpetuum. Non ergo mirum videalur
Quid habel amplius homo de universo labore suo quod malos in hac vita laborantes, et agentes; bo-
qtto laborat sub sole? Quid habet amplius, subaudi- nos vero laborantes lanlum, et patientes dicimus,
tur, quam id quod de omnibus dictura est: Yanitas quia si propius verilatem infuemur, seniper malos
Tanitatum, vanitas vanitatum, et omnia vanitas ? ac agendo laboi'are, et bonos semper patiendb invenie-
si diceret: Si omnia vauitati subjecta stint, opera D mus. Nam, sicut malos lunc etiam cum quieti vi-
Iioniinum a vanitate aliena esse quomodo possunt? dentur incontinenlia exagitat, ita bonos in labori-
Si seeundum aliquid vanum est quod Deus creavif, bus quoque ^onstitutos tranquiilos patientia servat.
quomodo non mulio magis vanum esl, quod hohio Unde miro quodam modo boni quique, et jusli cura
facit? Si temporale est quod fecit diternus, quod senietipsos propter Deum spontanea aflliclione ma-
temporalis facit, quid est? Ergo quid habet amplius ceranl,- tunc etiam patiendo laborant; quia se con-
homo de universo labore suo, quo laborat sub sole? tra se statuentes, quod foris per districtionem sae-
Laboiat sub sole, scilicet vel agens, vel paliens. vientes irrogant, inlus quieli ae sine perturbatione
Duo haec dislinguite, agens et patiens" laborat sub permanentes in palienlia portant. Sed perversi qui-
sole; uterque laborat. et agens laborat, et patiens" que et vitse carnalis amatores, etiam lunc cum ma-
laborat. Sed hoc interest, quod alter quasi invitus la foris per alienam violentiam illala sustinent; quia
laborat, alter voluntaiius. Agens enim laborat, et semetipsos intus furoris, et impatientiae stimulis
facit ipse unde laborat. Paliens autem laborat, et pertufbant, ipsi potius faciunt unde laborant. Ergo
riou facit ipse, sed sustinet, unde laboral. Haec duo boni in hac vita laborant, mali vero eliam pro hac
genera hominum in hoc mundo vivunt, scilicct la- vitalaboraut; quia temporales labores quibus pravs
borantiuin et agentium, laborantium et palientium. et perversi quique se subdunt pro adipiscenda lem->
Qui sunt laborantes, et agentes ? Audi Psalmistam : porali duleedine, boni palienter tolerant pro aeierna
Yerumtatneti universa vanitas omnis homo vivens. eonsolalione. Quia vero vita haec mortalis in qua et
Yerumtamen in imagine pertransit hotno; sed et fru- pro quo laboratur, per spatia vivendi quotidie ad
stra conturbatur. Thesaurhat, el ignorai cui congre- vilaefinem tendit, recte omnis labor homiuis in nu-
gabit ea (Psal. xxxvm). Qui sunt laboi'antes, ct pa- mero vanilalum computatur, cum. dicitur : Qtiid
tientes? Paulum apostolum audi : Vanitaii, inquit, habet amplius homo de universo labore suo quo la-
subjccla est crealura non volens; sedpropler eum qui borat sub sole? (Subauditur prseter vanitatem.)
subjecit eam in spe (Rom. vm). Ergo utrique labo- Notandum tamen est, quod non ait: Quid am-
raut, etii videlicet quibus hsec vita dulcis est, et plius est laborhominis? Sed : Quid habet, inquit,
ii quibus amara est hsec vita. IUi laborant ejus de- araplius horoo de universo labore suo quo laborat
lectationibus perfrui; isti laborant ab ejus mjseria sub sole ? Unde constat quod hic non lam de labore
iiberari. Illi laborant metuentes, ne cito hinc ex- bominis, quam de fruclu et emolumentoagitur liu-
eant; isti laborant linieirtes ne diu hic permaneant. maui- laboris; quia uon quid sil aut qual,is laboi
Labor illorum pro vana sollicitudine arguitur. La- p horoinis qusejitur, sed qqem homo fruclum de la-
bor istorum prb palientia coronalur. Illis dicitur : bore suo omni, quo laborat sub sole consequatur.
Sufficit diei-malitia sua (Matth. vi). Et illud : Nalile Et hic fructus oronis. non aljud quam vanitas esse
soliiciti esse, dicenles : Quid manducabimus, aut quid pei'hibetur, cum dicitur : Quid habet ampljus? Ac
bibemus, aut quo operiemur? (Ibid.) Istis dicifur : si diceret,ur,: Nihfl, amplius ha,bet quam vanitatem
Paiienies estote confirmantes corda veslra (Jac. v). homo de labore suo. Ergo vanilas totus est fructus
Et illud : Si compalimur, conregnabimus. Si commo- laboris hominis, et iu vanum laboral. omnis, homo,
rimur, credimus quia et simul vivemus cum illo (II iiihil accepturus praeter vanitatem de universo la-
Tim. n). Illis dicitur : Filii homtnum usquequo gravi bore su.0. Ergo vanus fuit, et labor sanctorum qui
corde, ut quid diligilis vanilatem, et qumriiis, Deo fidel.iter servierunt, et pro ejus amore tol sup-
mendacium ? (Psal. -iv.) Istis dicitur : Bcali omnes plicia ac tornieiitorum genera passi sunt? Quis boc
qui timent Domitmm, qui ambulant in viis cjus. dicere prsesuniat?Nam quomodo vanus fuit illorum
Labores manuum tuarum, quia manducabis, bealus labor, qui in modico quidem vexati, per dolores
cs, el bene iibi eril (Psal. cxxvn). Ergo labor illo- tiansitorios ad gaudia mansura pervenerui.it, el per
rnm pt«nani habet in opere, et pcenam In retribu- mwtera teroporalem, vitsm adepti gan.t sempiter •
Wl HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I - EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM.. iSS-
«atn? Aut nunquirt yanus dicendus est labor IUe A lunam in tempora; sol cognovU occasum suum. Po-
propterea, quia transiit quod passi sunt : et secun- suil ienebras, et facta est nox : in ipsa pertransibunt
dura aiiquid tamen non vanus, quia permanet quod omnes besiim silvm. Caluli leonum rugientes ut ra-
acceperunt. Yanum efenim esse, etipsum justorum piant., el qumranl a Deq escam sibi. Ortus est sot et
laborcm, quantum scilicet ad poenam transitoriam, congregali sunt, el in cubilibus suis collocabuntur.
et hanc quasi injaginariani speciem miserise spectat, Exibit hotno od opus suum, et ad operationem suam
Psalmista innuere videlur, cum dicit: Qui fingis usque ad vesperam (Psal. cm). Hinc etiam est illtid
laborem in prmcepto (Psal. xcni). Quasi enim ele- quod Deus Noe egredienti de arca 'post diluvium
ctis suis Deus laborem fingit, cum eis exlerius velut quasi pro, magno aliquo signo pietatis suae, ac ma-
iratus per" judicium temporalem poenam irrogat, nere largitionis repromittit, dicens : Cvnciis diebus
quibus inljis per providentiam misei icordise suse, sementis, et messis, frigus et mslus, mstas ei hietns,
seternaebeatitudinis prsemia servat. Quia igilurPsal- noxel dies non requiesceni (Gen. vin). Pulchre igitur
nrista laborem justorum et hunc imaginarium delor homines iu hac mundi arca deorsum per varios dis- ,
rem, quia speciem miseriaa habet,-veram miseriam cursus occupationum vilse mortalis dislentos sub
non habet; flctum nominal; ipsum profecto eum- sole laborantes dixit, ut lioc etiam ad vaiiilatem
deni, secundum aliquid etiara vanura non inconve- 8 operis humani pertiiieat, quod hominem ad operan-_
nienter dici posse demonstrat. Ecce ergo pertransit dum pertransiens et- tenebris finiendum desuper
labor operis. Pertransit quod vanum fuit; quod lumen illustrat. Consideravit quippe quam abjecta
transitorium fuit, pertiansiit : pei fransiit labor, et misera sit mortalium conditio, qui in terrse su-
pertransiit dolor. Nunquid perlransiit fructus operis perficie quasi vermes, quidam vana euriositate re-
aut merces laboris ? Propterea licet: ecce secundum ptantes, subito lumine .desuper infuso quasi adillur.
aliquem dicendi modumlabor ipse et dolor tempo- sionem excitantur captare, quod vane appetunt, et
ralis vanus non inconvenienter dicitur. Nunquid eodem post modicum subtracto subita rursum cav.
tamen merces laboris ipsius vanitas unquam recte cilate obvolvuntur, et nequaquam ultra in effectunv
dicetur? Absit! Quomodo ergo stabit quod dictum prodire possunt. Ideo et ipsum lumen quo illumi-.
est? Quid habet araplius homo de universo labore nantur, eminusac procul desuper ethomini in ac-
suo ? De praemio enim laboris et non de ipso la- cessum ostendilur, ut ipsura nequaquam in liominis,
bore; de ulilitate, non de opere, hoc dictura est : consistere potestate probetur; qualenus «x co tan-
Quid habet amplius homo de universo laboje suo ? tum liomo accipiat, quantum permiserit largientis
Ecce amplius habet honio et multo amplius habet, et cuncta ordinantis Dei gratias, non quantura ap-
et tu dicis : Quid amplius habet ? Propterea adjunxit petit cupiditati serviens honiinis voluntas perversa.
ct ait: Quo Iaborat sub sole, Ecce habemus solutara Magna ergo vanltas Iaborare sub sole, cl parva fi-
quasslionis hujus «lifficultatem. Nam hic aperte os- ducia laborare sub sole : cujus lumen quamvis ju-
tendit quos labores arguat vanitatis. Qui fiunt, in- cundum aspectu et visu sit delectabile, non semper
quit, sub sole. Quid est, fiunt sub sole? Fortassis lanien humanis aspectibus adesse potest nec pro-
simpliciter accipiendum est quodait, sub sole; quia desse. Quod si altius adhuc considerafionem pro-.
honiines in hac mundi parte inferiori degentes, de- niovere et subtilius reni inspicere libeat, possumus
super solis lumen accipiunt, et ad agenda opera nomine solis tempus significatum accipere, ut quod
«sibus humauis necessaria illuminaiilur ut videant dixit, sub sole, idem sit ac si dixisset, sub tempore.
Fropterea namque vitas humanae tempora per divi- Nam quia per solem prascipue et temporum eursus
nara providentiam alternis vicibus sic distributa distinguitur, et temporalium natura variatur : con-
sunt, ul aegra corpora actionum suarum nimia pro- grue per solem tempus ipsum exprimitur, cum dici-
tensione fessa, ipsa allernanlium temporum vici&si-. tur sub sole. idem est enlm ac si dixisset, sub tem-_
tudo repararet. Ideo nox et dies incessanter mulua pore. Sed nunquid etiam in hoc nobis aliquid in
sibi parililate suceedunt, ut per diem ab ortu ad D riuere voluit, quod non ait in tempore vel cum tem-
occasum sol cursu suo desuper pertransiens, lumen pore, sed sub tempore': et discretio nobis habenda
suum usquequaque in subjecta diffundat, et huma- est, ut inlelligamus alia esse, quae quasi cum tem-
nos oculos sua prsesentia illustrans, cseterorumque pore facta sunt; alia vero illa quae vel in tempore
auimantiura terrse ad exercitationem agendi excitet, facta, vel sub tctnpore fiunl? Discernamus ergo, si
et simul operandi praeheat facultatem. Nocte vero possumus, si forte causam inveiiire valeamus, quare
sehumanis aspectibus subducens, et quasiquibus- poxius sub tempore quam vel cum tempore, velJn
dam pannis infantiae, velaraine tenebrarum oppanso, terapore, facta dixit vana esse opera hominum. Ora-
lumina mortalium contegens, fessos aitus ad quie- nia quse facta sunt, vel cum tempore facta sunt, vel
tem foveat et soporem, ut iteruin reparatos labori in tempore. Cum tenipore eiiim faeta sunt, quorum
atque exercitationi diuvnae, alacriores restituat. OTlum tempus non prascessit: qualis est angelica
Hanc admirabilem diviiiae dispeusationis ordinem natura, et illa informis materia rerum vislbiliuni,
Psalmisla intuens cum ejus opera eommendaret, quam in principio creavit Deus. In tempore facta
hoc inter csetera quasi excellens aliquod et non sunt, quoruni ortum tempus praecessit, sicut illa sex
parva" laude dignum cominemorat, dicens : Fecit dierum opera in qujbus Deus perfecit atque co«Sf
i-23 IN ECCLESIASTEN HOMILLE XIX. m
plevit hujus sensibiiis mundi fabricam; sed et illa h. amore pressus, pro eisdem adipiscendis, 6i non
quae poslmodum formaliter, sive essentialiter facla habet, vel conservandis, si habet, laborat. Iste sub
sunt, omnia in tempore facta sunt. Rursus eorum sole positus laboral, et iste in vanum.Iaborat. Qtti
quae cfiunt in tempore, alia fiunt in tempore el suh autem pro spe et desiderio seternorura bona opera
tempore, alia fiunt in tempore tantum, non sub exercet, iste sub sole non laborat, etiamsi sub sole
lenipore. In tempore fiunt et non sub tempore, quae est labor in quo laborat; quia licet tempOrale sit
terapore quidem incipiunt, sed tempore non finiun- opus quod peragit, ipse tamen orania temporalia et
tur. In temporeet sub tempore fiunt, qusesimulet caduca, menie ac devolione transcendit. Iste "ergo
in tempore ineipiunt, et in tempore finiuntur. Item in vanum non laborat, etiamsi vanum est in quo
eorum quse sub tempore fiunt, alia fiunt pro tem- laboral; quia vanum non est pro quo laborat: Et
pore, alia fiunt pro asternitale. Quae ergo pro tera- dum transierit quod vanum est in quo labdrat; pa-
pore fiunt, et aclu, et fructu vana sunl. Quse verc* ratum habet quod vanilas non est pro quo laborat.
pro seternitate fiunt, actu quidem vana sunt; sed Non ergoisteejusmodi ad hanc sentenliam periinef,
fruclu vana non sunt, qttia, etsi transeunt in opere, qua dictum est : Quid habet amplius homo de uni-
permanent tamen in retributione. Romimenim opus verso labore suo quo lahorat sub sole? Quia non
non hoc solum est quod foris transitorium apparet; B laborat sub sole, sed supra solem, qui laboris suS
quia et actione visibili eonstat, et invisibili devo- mercedem non constituit in rebus volubilibus et
tione. Nam, sicut homo ex vivente constat et vita et lempore transetmtibus.
vivens quidem moritur, sed vita non moritur; ita Generatto prmterit, el generalio advenit. Ecce vani-
nimirum bonum et actionera in se visibilem habet, ta~s.Generatio proateril ct gencralio advcnil. Hanc
«t invisibilem devotionem. Yisihilis actio quasi cor- humana natura in prima radice sui generis vitiata
pus cst; interior devotio, quasi spiritus est. Aclio coneepit, et in omnem propaginem posleritatis
per devotionem vivit, sicut corpus per animam. cum hac eadem seminata pullulavit. Primus enim
Devotio autem aciionem vivificat, sicut anima cor-« generis humani parens ut audivit : Terra es et in
pus. .Omiiis enim actio qtiae sine devotione est, terram ibis; exinde mortalis factus; quia a, statu
roorlua est. Yisibilis igitur actio, ipsa quftsi vivit, incorruptionis cecidit, quasi a vila ad roortem per
^et invisihilis devoiio, ipsa vita est. Quod aulem mortal.tatem transire ccepit. Hanc ergoviam omnes
vivil hoc moritur; sed quod vita est ipsum non mo- homines post ipsum pe>transeunt, qui ab ipso per
Titur. Quia actio transitoria sicut ex temporeinitium carnis nativitalem descendunk Hsecest illa vanilas,
babet, ita enim finitur in tempore. Quod ergo mo- ile qua Psalmista locutus est, dicens : Verumtamcn '
ritur quod (initur, quod transit, quod niulabililati " universa vaniias otnnis homo vivens. Yerumtamen in
deditum est, ipsum obuoxium est vanitati. Quod imagine pertransit homo (Psal. xxxvni). Hanc ergo
autera vita est, quod pernianet, quod finem aut vanitatem quasi caelcris majorem ethumanis animls
corruptionem non recipit, ipsum vanitatem non ad- propler diram morlisnecessilatcni tnagis horribilem
hiittit. Dicatur ergo : Qtiid habet amplius homo de novissimn ioco adjunxit, uthoc ad exlremumhoir.o
universo labore suo quo laborat sub sole ? (subau- audiat, in quo cvidcntius miseriam conditionis suas
ditur praeier vanitafem.) Nihil amplius, quiavaisa agnoscat. Prima enim vanitas nec in nomine est;
sur.l omnia quas snb sole fiuiil. Et quid de vanis necrefertur ad hominem. Secunda vanitas in bomine
haberet nisi vanitalem. Quod ergo ? Rona opera quae quidem non est; scd tamen refertur ad hoininem.
sub sole fiunt, nibil amplius eonferre poterunl suis Tertia vaniias et in homine esl, el refeitur ad bomi-
Operariis nisi vanitateni? Et quomodo superius nem. Proinde quasi per gradusquosdam semper ad
quseslionem hanc solutam diximus per id quod ait, altiora progrediens, primum posuit illara vanitatem
sub sole ? Ecee nobis iterum eadem oboritur non quse nec pcena hominis est, nec culpa. Deinde illam
niinus quam supra difiicilis, quia et bona opera sub vanilatem adjunxit, quae poena hominis non est, sed
sole, id est sub tempore fieri secundum id quod n cuIpa.Postremo iilam quseculpa non est, sed poena :
supra exposilum est, negare non possumus; et ta- licet tamen nec lalis culpa sinc pcena unquam esse
men ex eis nihil prseter vanitatem consequi, dicere possit, nec talis pcena in iis duntaxal quibus sacra-
non audenms. El ecce manifeste liber dicit : Quid mentum salutis non subvenit, a culpa prorsus li-
babet amplius homo de universo labore suo quo bera sit. Sed illam culpam hominis dixi,non pcenam,
laborat suh sole ? Sed si diligentius verba ipsa con- et hanc posnam, non culpam; quia in illa irieritum
siderare volumus, manifesie ostendittir quse sint bominis cernilur, et in ista judicium invenitur. Hanc
illa opera quse vana esse arguuntur. Non enim di- ergo poanam quasi cseteris graviorem et immaniorent
xit: Quid babet araplius lionio de universo labore novissime apposuit: qtiaelicet culpa nequior non sit,
suo qui fit, vel qui factus est sub sole? Sed ait po- molestior lamen carni e&t etad excitandas cainales
tius, quera ipse bomo laborat sub sole. Non ergo mentes eflicacior. Dicat ergo : Generalio praterit, et
tam laborem quam laborantem arguit esse sub sole. generatio advenit. Ac si diceret : Si negligendum
Ul qttia ipse homosub sole positus laborat : idcirco putatis quod vanum est omne quod agitis, nunquid
vanum sit quod laborat. Sed quis est qui sub sole vel hoc negligendura est quod ipsi vanitas estis? Ge-
laborat ? Qui reruni temporalium et transitoriarura neratio praeterit, ct gencralio advenit. Si raorientes
iZl HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRrpf URAM. 152
disceduntet moritufi succedunt, quod gaudium esl? A opus suum in melius ? Ergo scientia non eral apud
Videlur quidem dolor vivenlium in nascentibus con- ipsum, aut infirmus inventus est, utiu manibus ejus
solatlonem accipere; scd unde iiniri putatur ut non bona illaraateria deteriorefficerelur?Absit! Imovero
sit, inde accipit ut semper sit. Quod enim morien^ multo raeliorem te fecit, quam illud fueral unde^e fe-
tes discedunt dolor est. Quae consolatio sequitur cit; quia terram fecerat stabilem, te aulem de terra
quod morituri adveniunt? Consolatio quseluctu ter- fecit immortalem. Ergo meliorem te fecit, quam
minalur. Et quid in utroque vanius esse potest? Ge- fuerat unde te fecit. Non ergo ex artifice processit
neratio praeterit, et generatio advenit. Si paucos vel corruplio lui , qui tanta potestate et tali bdnitate
non universos saltem lamentabilis casus involveret, te fecit, ul niliil posset a perfecto rainus _ nihil ab
tolerabile videretur, nunc autem ssevaluesomnes se- optimoTellet deterius. Itaque optimus firlifex pla-
cum ad interitum irahit. Generatio prseterit, et ge- -Sniabonum fecit, cujus seterna incorruptio etbdniias
neratio adyenit. Si prseterit, quo vadit? Si advenit, immortalis nec vitium gignit, nec vitiura fecipit.
uiide veiiit? Heti dira sors ! Quomodo securus esse Sed fofte materia culpauda sit, quse talis erat de
poles, o homo, tantis tenebris involutus? Ecce scis qua aliud fieri non poterat. Terra enim erat mate-
quod vivendo tendis ad mortera. Sed nunquid scire ria, et exivit vas testeum. Quid? Mirtim htic est.
" Hoc ergo tu dicens respicere debueras, quia; si vas
potes qualisaut ubi futurus sis pOst morlein?Consi«
dera ergo in quanta vaniiate vivis, quis quotidie cer-* testeum es, ergo de molli luto in teslam solidatus
nis praHerire quod es; nec tamen scire ulla ratione es, et gleba tua, si naturani non babuit firmitatis.
potes quale sit quod fulurus es. Generalio praeterit, liabuit tamen naturam conflrmationis. Si non habuit
et generatio advenit. iit hoc esset ex natura, habuit tamen ex natura ut
Terra autem in wternum siat. Auseulta homo, et lioe esse posset ex graths. Ergo materia tua nihil
erubesce. Terraiu letesnura stat. Quareterra stat, et tibi nocuit quae et hoc integruiri conservat quod na-
lu stare non potcs, propler quem facta est terra. tura contulit, et quod gratia dedit, ipsa nou minuit.
Fortassis dices, quia ad consolationem tuistat. Stat Nam terra in aeternum slat. Quid est stat? Perseve-
ut venientcs mittat, pertranseuntes porlet, disceden- rat in eo quod facla est; servat naturam suam;
tes recipiat. Nascentes enira de terra venlunt per conditionem suara non deserit; quod accepit, hoc
camis origiiiein^ et viventes super terram pertrans- retinet incorruptum. Terra facla est, et terraper-
eunt, per carnis mutabilitatem et morieutes in ter- tnanet, nunquam aliud est quam quod cst. Et cum
ram redeunt, per carnis corruptionem. Ergo stat ad aliud est, nou ex defectu corruptionis aliud est, sed
consolationem tui; imo vero ad Confusionem tui „ ex provectu sublimationis. Quemadmodum et in te
stat. Quomodo? Yide qualis stat. "qualis portat, et aliud effecta est, et aliud futura est, quara nata esl;
quales portal, et de quali portat. Qualis ergo portat?' sed sublimatione, non corruplione. Et cum in qtii-
Audi qualis : Maledicta terra in opere tuo spinas et biisdain terrenis se de alio transferre Videtur in
tribulos germinabit tibi (Gen. m). Quales autem por- aliud, nunquam tamen aliud est, quam est; quia
tat? Rursus attdi : Maledietus es super terram (Gen. terra est, et semper terra est, et id quod transit ter-
jv). Et de quali portat: In sudore vultus tui vesceris fa est el in quod transit terra est; et cum hoc in
pane tuo; et comedes herbas terrm? (Gen. ui.) Ergo illud, vel in illud transit, non transit tamen quod
maledicta maledictos portat. Et _tamen portat. Sed terra est, quod in hoc et illo idem est. Ergo terra
unde porlat, habet aliquid ad consolationem tui et intra natura; suse greraium moveri habet, et operari
aliquid ad pcenam tuam. Quod ad consolationem habet de illo qttod est, hoc quod est: extra termi-
tui, est cum labore tuo ; quod ad pcenam tuam, est riosnaturae suae transire non habet deeoquodest
per laborem tuuiu. Habet p&nem, habet et spinas. in id, quod non est : et idcirco, terra in seternura
Panem cum labore tuo ad consolalionem tui; spinas stat in eo qttod non est. Quare igitur, et lu non ste-
tisti in eo, quod factus es super terram , sicut et
per laborem tuum, ad poenam tuam. ln sudore tul-
tus tui vesceris pane tuo : boc ad consolationeiri tui D terra slat in eo, quod facta est? Quare degenerasli,
cum labore tuo. Cum operatus fueris, terra non da- ut non saltem imiteiis matefiam tuaro, quae in tan-
bit libi fructura suum, sed spinas et tribulds gerrai- tum servat quod esl, ut et lu cum terra factus fue-
nabit tibi. Hoc ad pcenam tuam per laborem tuum. ris, jioii possis alittd csse quam terra est? Usque ad
Illam defluis vitio tuo; ultra progredi non permitte-
Ergo non solurai statadconsolationem tui, sed multo
custodit quod esl, ut
magis stat ad confusionem tui. Stat non solum ad ris natura ejus. Ecce quantum
levamen miserise luae, sed stat in testimonium et et le flueiitera et instabilem cum exceperit, non si-
pcenam culpse tuae. Terra stat, et tu super terram nat ultra transire in aliud quod ipsa non est. Unde
stas. Slabilis ipsa est quse portet, et tu corruis qui ergo tibi fluere? Quaerediligenter, et cogita. Neque
portaris. Qtiare hoc? Nunquid et tu terra non es? artifex tuus neque materia tua hoc tibi fecit; quia^
Quid ergo diclum est tibi: Terra es, et in terram et illa stando in sefernunij et in te servat, quod ipsa
ibis? Ergo terra es, et super terram es, et de terra est, et ille te ad aslernilatem faciendo, et amplius
es. Quareergo nbn slas in aeternumtNunquid tu iu- dedit, quam ipsa est. Unde igitur tibi hoc nisi vitio
firraior factus es terra illa de qua suraptus es ? Qtiid tuo ex quo tibi nunc pcena est, ut revertaris in il-
ergo opcrata est manuB, artificis si non provexit lara, ctii hoc ex grafia datum erat, ut stares senjper
"
135 "INECCLESIASTEN H'OMILI,E XIX. iu
supra illam? Igitur tu transis, el lerra stat in testi- Agitur, dilatione futurorum validius inflammatur.
monium contra te, ut morlalem arguens, et morien- Hoc noster Ecclesiastes oplirae noverat, qui in onnii
tem excipiens, pi'Ius te convincat quam puniat. narratione sua lam diligenter exsequitur vanitatem
Propterea terra in aeternum stat. Generatio prseterit, j'erum transeuntium, ut ex ejus consideratione cor
et generatio advenit; terra aulem in asternum stat. humanum admoneat ccelestia meditari]et evigilare
Haec secundum parvitatem vel exiguitatem sen- in desiderio seternorum. Scivit enim quod quanto
sus nostri diximus in exordium libri Salomonis, qui evidentius eorum, quse temporaliter prsetereunt va-
Ecclesiastes dicilur, nequaquam praesumentes nos nitas agnoscitur, tanto sublimius intus mentis ocu-
dixisse, quod potissimum dicendum erat, cum hoc Ius ad statum aeternitatis aperituf. Incipiens ergo,
^tanlum nobis magnum sit nihil dixisse, quod di- in hac prini3 parte operis sui,' oslendit omnia vana
cendum non erat. Cseterum sciendum est hunc li- esse, quae sub sole sunt, id est, quaecunque visibilia"
brum novum quoddam expositionis genus requirere; sunt corruplioni suhjecta esse, vel obnoxia mutahi-
quia cum tolus ad comraovendos affectus cordis litati. Ostendit enim neque in ccelo, neque sub coe-
humani inteudat, ssepius in eo quasi colloquendo lo, neque super terram, neque in terra aliquid esse
quam exponeudo sermonem formare oporiet. Uude perpetuum, quod vicissitudinem non patiatur nec
necesse est in iis eliam aliquando, quse plana et " transeatin alterationein. Ideoquenihil vere esseex
aperta videntur, diutius verbis immorari, ut ipsa omnibus iis, quse semper sine cessatione in id tra-
locutionis inculcatio validius tangat et efficacius pe- huntur quod non sunt, et quod sunt, stabile vel in-
nelret cor audientis. Qtii aliter hanc Scripturam corruptum servare non possunt.
tractare voluerit, etiamsi eommode intelligeutiae au- Oritur sol, et occidit, el ad locum suum reverti-
dientium servit, vim tamen proprietatemque non lur : ibique renascens gyrat per meridiem, et fleclimr
retinens, minus fortassis proficit ad aedificationem. ad aquilonem. Hoc per se distinguendum est. Deinde
HOMILIA II. sequitur:
De probatione vanitalis omniutn sub cmlo : per ele- Lustrans universa in circuitu pergit spiritUs , et in
mentorutn corruptionem, per rerum generalionem, circulos suos revertitur. Et hoc per se ponendum est.
successionetn,et eorum, qum fuerunt obiivionem. Postea sequitur :
Yerba Ecclesiastes, qua3 cuncta sub sole vana esse Omnia fiumina intranl in mare, et mare nou re-
testantur, nescio quo paclo, modo ctim iegei'enlur dundat : ad locutn unde exeunt flumina reverttmlur,
dulcia facta sunt in auribus nostris. Et ecce ccepi- ut iieruin fluunt. Et hoc simul conjungendura est.
mus libenter audire mala nostra, et quse non diligi- p Tria ergo qusedam proponere videtur in argu-
mus tamen audire diligimus. Mala enim nostra uon mentum mutabilitatis omnium, solem, spiritum,
diligimus, et mala nostra audire diligimus; quia flinnima, id est ignem, aerem, humorem, ut per
audiendo mala quse non diligimus, bonorum recor- solem quidem ignem, per spiritum aerem, per
daraur quse diligimus. Et ipsa haec bonorum recor- flumina humorem, velul a parle totum signiiicatum
datio (etiam inter mala) dulcis animo est, et tanto intelligatur. Superius namque terram quasi funda-
ulique dulcior quanto amariora sunt ipsa mala, quas mentum immobile medio loco conslituit. Nunc cse
vel audieudo, vel senliendo agnoscimus longe esse tera tria elementa, id est ignem, aerem, aquara
ab iis bonis ad quse, vel saltem per recordationem circa ipsam motu instabili fluctuantia disponit^ut in
- suspiramus. Hoc totura erat, quod in hac relatione procreandis mutabilihus, his trihus elementis mo-
nobis modo tantura sapuisse miramurj in qua exsi- tum agendi, et quodammodo vicem artificis atlribu-
lii nostri nobis aerumna describitur, et nostra mise- tam ostendat. Terram vero quasi materiam quam-
ria atque calaraitas qualis ac quanta sit declaratur. dam procreandorum omnium immobilem subjacere;
Mens enim nostra in auditu malorura suorum quasi impotentem quidem agendi, sed aptam tantummodo,
de quodam somno pristini lemporis evigilans subi- ut ex ea caeteris operantibus formentur, quse creanda
to agnpvit ubi esset, stupensque et mirans tanlum -D sunt. Per hsec igitur tria elementa in illo quarto vim
ruinse barathrum, simul etiam considerare ccepit de suam uatura cxercet, quse circa illud, et in illo dis-
quanta sublimitate in hoc ipsum miserise profundum currenlia lege mirabili, et se invicera contemperan-
cecidisset, et ad illam quia necdtim effectu potuit tia, tam innumerabiles formas et species rerum ex
miro quodam ardoris intimi desiderio suspiravit. ea productinl, quot annuis menslruis, diurnis tem-
Hoe ergo erat quod in illis verbis, quse noslram re- porum vicissitudinibus in eorum accessu etrecessu
citabant miseriam, nostrum traxit affectum. Hoc fe- jugiter sine ccssatione allernantibus demonstrantur.
cit ut mala nostra sic nobis semper audirelibeat, Quia igilur cuncta nascentia quae de terra oriuntur
nec possit amarum esse quidquid illud est, quod et ex terra substantiam nutrimentumque accipiunt,
cum eo percipitur quod tam dulce est. Hoc quotidie ab his tribus elementis vitalis motus naturam sor-
miseris lamenla ipsa dulcia facit, et inter suspiria tiuntur, recle in eis, et mutabilitalis originem po-
ac gemitus lacrymis delectabiliter pascit afflictos; suit, et mutabilium omnium naturam proprietalem-
quia eorum quse diliguntur inter adversa recordalio que expressit, ut in his pariter videamus et unde sit
suavior est, et ipse animus desiderio absenlium ara- quod stare non potest, quidquid sub tempore oritur,
plius inardescit, prseteritorura menioria dulcius tan- et qua via adesse prodeat quod non cst, vel quc-ij
Im HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA, — I. IN S. SCIUPTURAM. 156
est, ad non esse revertatur. Qritur sol, et occidit, et j&. LusSrans uuiversa in circuitu pergit spiritus, et
ad locum suum revertitur, ibique renascens gyrat in circulos suos revertitur. Si per spiritum, aerera
per meridiem, et flectitur ad aquilouera. Paucis ver- accepimus, congruo ordine, postquam inslabiliiatem
bis rem magnam comprehendil: de quibus aliqua ccelestis elementi desciipserat, earadem quoque in-
nos pro tempore dicere oportet, non tamen aniraum ferlora legem pati demonslrat, dicens : Luslrans
auditoris diutius in ejusmodi detinere, ne videamur universa in circuilu pergit spiritus. Ac si diceret: Si
contra propositum noslrum sacram expositionem ea quse in ccelo sunt vis nalurs stare non patitur,
relinquentes, ad describendos siderum cursus de- necesse est ut ea quoque quae sub ecelo sunteadem
volvi. Omnia quidem haec ob id solttmmodo dicta conditio mutabilitatis moderetur. Sane quemadmo-
sunt, ut htmianus animus earum rerttm quas novit duin soli?ita quoque aeri orbicularem tribuitmo-
relatione, couimodius excitelur, et utperhsec ad fum, ut ejus agitatio perpetua esse demonstretur.
cogitanda ea, quae non novit, evigilet: et idcirco non Qtiod autem phiraliter siibjungit : In cireulos suos
nobis pigrura esse debet, aul indignunrvideri, ad ek revertitur s hoe significare potest quod motus aeris
diligcnler intendere, quse nobis divinus sermo stu- non semper ubique idem est, sed cum alibi vehe-
duit diiigenter enarrare. Demonsirat ergo quali via mentius, alibi moderatius agitettir, ipsa ejus flu-
luminare hoc raagnura, quod sua praesentia universa R ciuatio versa vice in semetipsara refusa dissimi-
illustral, incessabili agitatione in boc mrindi sensi- liter moveatur; et non uniformiter conquiescat,
lis globo circumferatur, suoque accessu et recessu ut non cogamur motum serael cceptum usque ad
varias reiiim mtitallones efficiat. Oritur sol, et occi- extrema extendere, ut singulss motiones; Inipulsio-
dit, et ad locum suum reverlitur. Primum ostendit nesqtie quasi in se factse; et paulatim spatio motu
eum circularem habere motum, et ad id semper languentequiescant. Sed, et illudquod ait: Lustrans,
unde pi-ogreditur reverli, ut, quia in circulo 'finis apte huic elemento tribuilur, quod sordes universas
non polest inveniri, cursus ejus perpetuus denion- ssa mobilitate ubicuuque aspersas sive collectas
stretur. Oritur sol, et occidit, et ad locum suunrre- purget ac dissipet. Sive quod sua subtilitate cuncta
vertitur. Deinde anfractus piogressionis ejus descri- peuetrans ubique se diffundat. Yel ad superiorem
bit, dicens : Gyrat per mcridiem, et flectitur a'd hte verbum senlcntiam copulatur sic: Oritur sol,
aqttilonem, ut idipsiim ad magnam rerum mutatio- et oceidit, et ad locum suum revertitur; ibique re-
nem pertineat, quod non semper eodem modo ncque nascens gyrat per meridiem, et flectitur ad aquilo-
in direcium cursum suum dirigit incedens. Qritur nem, lustrans univera in circuitu. Ethic distinctione
sol, et occidit. Oritur quofidie, quando emergens facta, deinde sequens seiitentia subinfertur ila :Per-
hiimanis praeseutatur aspeclibus. Occidit, quando git spiritus, elc. Sol enim cursu suo universa in
.descendens ad inferiores partes secundum convexi- cireuitu lustrat; quia omnes parles mundi per diver-
tatem circum actlonis suse oculis'nostris saabducit. sa signa oriens, vel occidens atlingit. In cancro enim
Rcvcrtitur ad locum suum; quia impellenle volu- criens, etoccidens, aquilonem langit. In capricorno^
bilitate subtus rursum ad ortum revocalur. Post meridiem. In libra, et ariete, per orienfem, et occi-r -
ortura vero ad occasum tendens, primum flectitur dentera niedium pertransit. Sequitur : Pergit spiri-
ad meridiem, quia obliquo duclu pracipue cum in tus, et in circulos suos reverlitur. Secundum prseee-
aestivalibus commoratur signis, ab ortu ad lineam dentem expositionem, spiritum nunc non inconve-
meridianam conscendit. Deinde autem ad'occasum nienter accipere possumus igneam vim quseab ipso
descendens, rursum obliqua progressione ad aqui- sole procedens, per cuncta- se diffundit, et universa
lonem-inclinatur. Potest alia adhuc in his verbis invisibiliter penetrans vegetat et movet. Unde et
exposilio satis coiiveniens adhiberi, scilicet ut hsec veteies naturam esse dixerunt. Ignem artificem pro-
omnia non de diuturno, sed de annuo cursu solis cedentem in res sensibiles procreandas. Vitalis enim
dicta accipiamus. Oritur quippe nobis sol, quando motus, et vegelationis sensibilis in cunctis nascenti-
per verualc sequinoctium ingrediens ad nostrum po- -Qbus ignea vis origo est : quae rebus omnibus incre--
"ltim consurgit. Occidiiautera, quando peratitumnale iHentuni subjicit, et invisibili eas nulrhnento aiens
sequinoclium exiens ad inferiora dcscendit. Gyrat ac fovens, ad invisibilem tandem producit subslati-
per meridiem, quando in hicraalibus signis cora- tiam. Hanc auteni 'occullam naturae vim cuncia mo-
nioratur. Flectilur ad aqullonem, quando in aestivis ventem, et alentera poeta quoque spiritum nomiua-
signis, quse polo boreali viciniora sunt, circurafer- vit : et nota sunt ejus verba-:
tur. Oritur ergo sol, et ipso orienle omiria pariterj
Principio cmlum ac terras, camposque liqtwntes,
oriuntur, quaeexcjus calore reviviscunt. Occidit, et Lucentemque globumlunm, titaniaque astra,
statira igne vitali subduclo universa occtimbunt, quse: Sphitus inlus alit: lotatnque infusa per arius,
ex ejus praesentia vigtierunt. Gyrat permeridiem, ut Mens agilal molemfj!l magno se corpore miscet.
sestiva ineendia algor temperet hiemalis. Flectitur ad; N (JEneid. vi, 688.)
aquilonem, ut quae brumse gelu, et torpor glacialisi Quamvis in his verbis illura potius errorem probare"
astrinxerat, aestivis ardoribus rursum calefacta ani- videatur,-qui mundum hunc sensilem quasi anirna
mentur. Yides igitur uiium corptts quanlas secumi constans ex aniraa et corpore, ipsamque ejus ani-
trahat rerum niulationes. mara spiritum esse cuncta uioreniem asseveret. SeJ
457 IN ECCLESIASTEN EOMILl^E XIX. 153
quoraodolibet opinio errantium exponatur, nos sano A corpus teriae intrinsecus, et deforis in modura vena-
inleTlectu spiritum pergentem in omnia, et in circu- j'um humorem trahunl, ut ssquabiliter irrigatio in
los suos reverientem occultam iialurse vim accipere omiiem parlcm diffundalur. Ilajc autem infusio ut
possumus, quse universa invisibiliter nulrit et vege- jugis et perpetua esse possit, idcirco aquarum cui-
tat, et unumquodque ad certitm finem legilimumque sus in orbem dispositus esl, et in illa perenni circui-
termiuum perducit. Hic ergo spiritus, id est, oceulta tione, ul nunquam deficiat quod desuper infiiiuli-
naturse vis orania lustrat; quia per onmes rerum tur; quanlum in parle altera deorsum fluit, tanlum
partes invisibiliter f»ediffundens, unicuique seeun- in altera parle per occullos meaius ad ortum revo-
dum suae naturse capacitalem, propriam qualitatem calur. Sic et cibus corporis quodam circuilu feriur,
distribuit. Pergit, et revertitur quia universa, qui ct piimum a palato in-alvum descendens, ac deinde
oriuntur in teriipore prius per incieinentum prb- in secessura pertrausiens, et in ipso ejus transitu,
vehit, ac deinde senescentia ad originem suam re- qtiasi quadam instillatione nalurse, deficienti nulri-
ducit. Pergit enim quia in nascenlibus egreditur, meiilum subjicitur, quo evaporato et exinanito, ne-
in crescentibus usque ad certara mensuram proce- cesse est 1ursum utmembris faiiscentibusreparandis
dit. Revertitur, quia in senescentibus, et per defe- edendi subsidio concurratur. Quasi ergo circulus
clum naturae suse retro labentibus, usque ad origi- ^ renascentis semper indigentise in suam oiiginem re-
nis suse principium revocatur. Sic igitur singularum currens ducitur; quia dum sine cessatione quod
rerum cursus et progressiones, quasi circulos quos- surapttim est prseterit, semper iteralo surai necesse
dara et orbes in semelipsos recurrentes recle acci- est, quod supplendo defectui substantiam ministrare
pimus; quia omnia temporaliter orta illuc tandem possit. Quale ergo nutrimeiitum substanlia cibi assi-
per occasum redeunt, unde per nativitatis princi- dua ileratione alendo corpori subjicil: tale oiimino
pium"cxiverttnt. Et unuraquodque quidem seeun- elementorum refluxio nutrimentum in terrae cor-
«lura propriam mensuram, et tempus quo «ubsistif, pore procreandis fetibus seminibusque vivificandis
differentem ab alio, id est, majorem minoremve infundit. Hoc ignis, 1'hoc aqua, hoc aer perpeti ac-
exeursum habere probatur. Onmia autem sicut ori- cessu et recessu sine intermissione agere non ccs-
ginem unam, sic et finem unum habere nnscunlur; sant, ut semper accidentia repleantet recedeniia eva-
quia omnia per occasum ad terram redeunt,- quse in cuent ut quia subsistere non potest vigor infusionis
erlus sui principio de terra exiverunt. Sicut ergo sol praaleritae ex necessitate denuo iteretur irrigatio
uritur et occidit, et adJocum suum i'evertitur, sic plenitudinis reparandse. Quam ergo rerum alimenta
spiritus pergit, et 5n circulos suos reverlitur. Quia fiduciam perpetis subsislentise prasstare potenmt,
sicul in corpore solis Iocaliter ignis progrediens, ad cum in rebus omnibus sic semper sine cessatione,
- ortus sui
principium reducilur, sic etiam naturaliter et reparanlia transeant, et deficiant reparata? Licet
in cunclis nascentibus, motuni quem per incremen- enim huic defectui qualemcunque consolationem
tum rerum erexit, per defectum et occasum earum- prasslare videatur repetita inlusio; magna tamea
dem ad originem suam reducit. est miseria semper ad indigeiiliam accipere, et
Sequitur terlia clausula in qua tractalur de ele- nunquam indigentia accipiendi posss carere. Un-
nienlo aquse, quod in ordine rerum, terlium post de nianifestum est quod omiiia transitoria, et ca-
ignera ponitur in procreatione secundum socialur. duca vana sunt, quaa a sui status soliditate jugiier,
Quantum enim altinet ad dispositionem el ordi- vel transitu vel defectu inanescunl. Magnum ergc-
nera rerum, primum et supremum locum ignis hic spectaculum sanctis raentibus prseparatum est,,
possldet; aer secundum igni proximum. Postea quse norunt cx visibilibus trahere invisibilium eo-
aqua tertium vendicat locum; novissimo et imo gnitionem. Quaenorunt dicere Creatori suo : Omnia
loco' terra residet. In his quatuor ignis et jiqua, in sapientia fecisti, Domine(Psal. cm). Delectasli me,
nalura quidem maxime repugnanlia confcederatlone Domine, hi factura lua, et in operibus munuum tua-
tamen agquabili amica, omnium iiaseenlium origo j) rum exsullabo. Quam magnificata sunt opera tua,
sunt. Et ideo si locum vel naturani attendimus, a se Dotnine, nimis profundm factm sunt cogitaliones ium
invicem duo hasc disparata cernimus. Si eflicientiam (Psal. xci).
respiciraus, proxima sibi ulraque et amica inveni- Ecce enira quomodo' in circuitu feruntur omnia
mus. 'Igitur de elemento aquae, quod aKerum cura transitoria et vanitali subjecta. Et scimus quia cir-
igne fonientuin vitale praraet nascentibuSj quasi post culus finem non habet. Quaeergo incircuitu currunt,
ignem, el aerem tertio, vel cum igne secundo inter currunt quidem, sed ad finem nunquam perveniunt.
rerum mutabilium naluras tacendurn nonfuit. Et Quae ergo requies sperari potest, ubi status nullus
idcirco hujus quoque circuitum, et excursum in res esse polest.? Ubi enim perpetuus cursus est, status
sensibiles procreandas describil, dicens : Omnia nullus est. Ubi autem circuitus via est, ubi cursus
flumina iutrant in mare, et mare non redundat. Et cerle finem habere possit, non est. Quse ergo in
causam stalim adjungit, quare non redundet mare circuitu currunt, semper currunt et nunquam ad
omnibus in se fluminibus receptis : Quia scilicet statum perveniunt. Semper transeunt, et nunquam
rursum ad locum unde exeunt flumina revertuntur, subsistunt. Semper finiuntur, et finem invenire 11011
utjterum fluant. Ductus enim aquarum per omne possunt. Cum praeterierint, fulura sunt; cum su=
PATROL. CLXXV 5
«59 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. ilQ
pervenerint, uoii subsistunt. Haec esl via omnium A nalura penetratur. Yidetur namque quod est, sed
mutabilium, et via omninm mutabilia amantium, quale sit illud quod videtur, vel quara in occulto
ct mutabilia sequentium. Nam et de impiis diclum (quo sensus corporeus accedere non potest) rdtineat
cst: In circuilu impii ambulant (Psal. xi). Et ite- qualitatem : cur eliam sic sil ut viietur, vel unde
j'um : Caput circ-uitus eorum (Psal. cxxxix), el pone sic sit, vel ad quid sit, quis homir.um (non dicam
iilos ul roiam, Domino (Psal. LXXXII).Caput quoque in rebus omnibus, sed nec in una qualibet re) ad
impiorum omiiiura de se testatur, dicens : Circuivi plenum comprehendere valel? Quantis ergo tenebris
terram, ei pcrambuluvi eam (Job i). Et de ipso apo- horao involvitur; quanla ignorant^se caacitate coar-
stolusait: Circuil tanquam leo ragiens qumrens quem ctalur, eujiis sensus vix ctiam superficie tenus
devoret (I Pelr. v). Yides ergo quemadmodum per- pauca rerum potest attingere? Qui etsi cuncla, quae
versi semper circuitum diligunt, et a circuitu non stmt secundiim speciem exleriorem, cerneret, non-
recedutit. Idcirco qu« a perversis perverse amantur, dum tamen vira lalentein rcrum, invisibilemque na-
eliam ipsa in circuitu omniacurrunliiitestimouium turam penetraret. Ergo universitas rerum utroque
illis, quod circuitum sequuntur, et ipsi. Econtrario modo homini incomprehensibilis est; videlicet et
amator seternorura dicit: Pes meus slelit in dirccto secundum exteriorem speciem, et secundurn inte-
(Psal. xxvn).Et itcrum : Dirige me in semilam man- " riorem qualilatem. Singulae autem rerum, aliae
datorum tuorum, quia ipsam volui (Psal. cxvm). Et quidem ex parte foras specie ad sensum veniunt,
iterura : Reclns esl callis jusii (Isai. xxvi). Et alibi alise prorsus abscondunlui', vel quia localiter remolas
rursum:. Ibunt, inquit, directe emissiones; el ad cer- SKnt, vel quia etiam loco prseseutes, subtilitale sui
lum locum deducei eos Dominus Deusnoster (Sap.v). tanlitatem sensus huraani excedunt. Yix ergo aliqua
0 via recta, o circuitus, quo ducis tu. Et tu quo seci-sus liumanus ia rebus attingere sufficit; nihil
ducis? Tu ducis, et perducis. Tu vero ducis, et atriem universorum, perfecte ut est, coinpi'ehen-
seducis; quia quos ducis, perdis, non pei ducis. 0 dit. Ergo cunctse res difficiles sunt: et secundum
circuitus, quomodo involvis, quomodo coraplecteiis ufiiversitatemvidelicet, utnec valeanl attingi, et se-
scquaces tuos? Tu currentibus per te, nequeexitum cundum singula quaeque difficiles, quia nullo sensu
tribtiis a te, nec in te perventionem. Ergo omnia possunt vel inlellectu plene comprehendi. Quae si
iransitoria et caduca per circuitus volvuntur dum ratione perfecte invesligaii non possunt, niulto roi-
transeunt, ul in eis boiium aeternitatis non quaera- nus serraons possunt explicari. Nam hoc ipsum ih
nius, quaa cemimus semper, el sic advenire ut rebus magis omnibus ineffabile est, quod in tanfa
transeant, et sic transire ut non subsistant. Yidea- r, niutabilitatis confusione nusquani bens coasideranti
mus ergoadhuc circuitus islos vauilalis. Dei enira ratio evidens et manifesta deest : quod lam bene
sapientia, utjam dictum est, hoc mirabiliter providit, disponitur id etiam quod in rebus boaum non est,
ut rerum omnium motus in orhem ageretur, qua- ul quodammodo singulorum corruptio, univsrsorum
tenus corporea natura, quoe effluendo aliquautio sit pulchritudo. Propterea seusus Iiumanus in con-
defectum senlire potuisset, senaper Sn suam recur- sideratione horum succumbens suaviter ex defectu
rendo originem dum sine intermissione recipit quod stio reficitur ; quia in co quod secundiim corruptio-
fcffudit, sine dcfc-ctu effundat quod reeipit, et sit nem displicet, in ordinatissima pulchritudine uni-
defeclus siue defeclu; necunquam desit quod pos- versitalis,etiam ipsa coiTuplio pulchra estelplaeet.
sit deiicere, ut semper deficial. Unde in una eadem- Sic miro et ineffabili modo, Conditor in creatura
que re, etmiserum est, quod est; et mirabile quod sua simul et per corruptionem rerum punit mali-
faclum est, quia in eodem opere el fragilis inveiiitur tiam, et per pulcbritudinem delectat naturam, ut
Biateria, et ratio artiiicis admiranda. Et conlempium agnoscalhomo in pcena sua quid per culpara merult,
quidem mundi suadet nalura corruplibilis, sed suc- et in deleclalionequid amisit. Quautam eniffiin Crea-
cumbit mens admiratione in eontemplalione ralionis. tore rerum dulcedinis affluc.itiara esse eredimus, si
Ad hanc ergo rationem intuendam post explicitum j) tam miram in creaturarttm pulchrittidine suavlta-
•cirrsum rerum mutabiliura noster Ecclesiastes se tem iiivenimus?Propterea cum dixisset in tam mul-
convertit, ut in ea mentis aciem per contemplatio- liplici et perplexa variaque rerum pioftmditale
nem uxerceat; quia eam scientia sufficienter non defectutn humanoe intelligenliae, subdit statim in
valet coraprehendere, digna sludet venerari admira- pulcluitudine earumdem jucunditatem nalurae.
tione. Nam, quia raulabilitatein omnium, in tribus Non saturatur oculus visu, nec auris impletur
rerum generibus igne, aere et aqua, secundtim rao- auditu. Cum omnes sensus eorporei in rebus con-
tum nioventem explicuit quam inexplicabilis eadein ditis oblectameula sua, et quasi proprias quasdam
sit sccundum mo.tum qui movetur per singula qtsse- delicias singuli prseparatas inveniaut, utpote visus
que orientia et occidentia in universitate subse- speciem, auditus melodia; dulcedinem, olfacfus
quenter oslendit. odorem, saporem gustus ettactus lenitatem. Caeteri
Cunctm res difficiles non valet eas homo explicare quidem omnes corporeaa necessitati, vel etiam vo-
sermone: non saturalur oculus visu, nec auris hn- luptati serviunt. Hi vero duo sensus, id est \isus et
pletur audilu. Cum res quselihet in superficie sua auditus alimenta sua magis ad spiriialem jucundita-
cernitur, nondum aclhuc vel causa cjus occulta, vel tera trahunt. Uade et illorum refectio cefaecatlor.sia
Ul ' IN ECCLESIASTEN
IIOMILIJE XIX. 113
non habet, quia cura perceptione diilcediuis nul- A sui contemplatione afficit,<inenarrabilein in eo coneu-
lani trahunt massam corruptionis. Propter quod piseentiam invisibilium bonorum accendit. Qnss
illorum refectio ad dulcedinis satietatem non pcr- videiicet concupiscentia ineffabilem dulcedinem si-
venit; quia a percipienda dulcedine appetitura illo- lieus, visu vel auditu corporeo quo excilatur quan~
rum nec percurfens difficultas tardat, neque succe- tamcunque jucunditatem afferant, irrilari polest
dens molesiia ulla restringit. Puruni ergo atque sin- potius quam expleri, et sermone humano quantura-
cerum hoc alimentum sine omni mole corporea to- libet profusus fuerii vel disertus, etsi lenuiter vix.
tum in refeclionem animae transit; quia licet a dicilur, nunquam perfecte explicatur. A
specie enini
specie corporali emanet el per corpofis sensura visibilium rerum, quasi qusedam tantummodo ra-
transeat, non potest tamen retineri a corpore, quia tionalis animus semina concipit gaudiorum; sei
corporeum nihil habet, nec ingerit corpuleritum. excrescente mox in immensum desiderio partuiit
Idcirco ergo visus et auditus quasi exceilentiores ipse et non se capit in tanla jiicundilate. Nemo
Cffiteris et uihil ponderis dcprimentis habentes, su- ergo visibilium rerum aspectum castis mentibus
blimiorera in corpore sedem sorlili sunt, ut libere noxiura putet; quia, si videre opera Dei omnino
et sine obslaculo ad suas delectatianes eflluanl, vel noxium' foret, nequaquam "ab ipso videndi usu»i
Influentes, in se suie difficultate admittant. Sane R creatus fuisset. Opus enim Dei quasi verbum iiiius
duo sunt, quae ex rerum specie per visurii intrant esf, per quod nobis loquitur, et ipsi oculi quasi
ad aninium. Et duo item,quae ex vocura.pei'eeplione instrumenta sunt quibus per contemplationem verba
ingrediuntur per auditum. Per visum namque ad Dei percipiuntur. Sicut ergo auris inslrunientura.
animi cognitionem ex rebus pervenlt subslantia et est ad percipiehdum verbum, hominis, siG oculus
fornia. Exvocibusper auditum, siguificatio et ine- instrumentum est ad percipiendum verbura hominis,
lodia. Et idem operaiur in animo per visum sub- sic oculus insli'umentum est ad percipiendum ver-
stantia ex rebus, quod per audttum significatio ex bum Creatoris.- Propterea congrue in humano cor-
vocibus. Itemque idem facit per visum in animo pore, et oculi coram positi sunt, et aures a Iaisra
fofma ex rebus, quod per auditum melodia ex voci- constitulae, quasi per hoc nobis significetur qnosl
bus. Duo qulppe suiil, quibus animse rationalis na- nostra intentio secundario dirigi debeit ad proxi-
tura tota dispoiritur, videlicel cognilio et affectus, mum, prineipaliter ad Deum, Recte ergo ul osten--
id est sapienlia et amor. Quae duo si anima per- deretur qualiter ex consideratione rerum visibilium,
fecte obtineat et legitime disponat', beata est. Si iiascitur in animo desiderium aeternorum, soli ocnli
vero vel in his quantum nalura expetit obtinendis et aures commemorantur, Quia his solis fere sa-
deficiat, vel obtenta, contra naturam pervertat,-in pientise et virtuti via patet ad animum, quia, diua
caprocut dubio parto qua vel defectum velconfu- visibilium pulclnitudinem prse cseteris sensibus me-
sionem horum patitur, misera, uecesse est, efficia- rani percipiunt, soli interius amorem invisibilium
Xur. Tota ergo animae ratiorialis substantia his duo- bonorum sincerius accendunt. Cuuctae res difficiles
bus,Tegitur, id_est cognilione et affectu, ut per sa«- uon yalet eas homo explicare senuone.
pieiitiam quidem veritatem inveniat, per amorem Non saluratur oculus visu, nec auris impletur at£-
autem amplectatur virtutera. Ut igitur ob beatitu- dilu. Mirum est. Cor humanum toti mundo 11011
dinem rationali animse eliam exteriora servirent, sufficit, et totus mundus cordihumano non snftleit.
posita suut in corpore humano haec duo instrumenta <Juare cor humanum totimundo non sufficit? Quia
isensaum, ut per ea ad animam nolionesvisibilium cunctse res difficiles nec valet eas homo explicara
- sermone.
'ingrederentur aique in ipsa sapienliam sive virlu- Quai'e cordi hunaano totus mundus nou
tem, velsi omnino nonesset, efficerent, vel simihus sufficit? Quia non saturatur oculus visu, nec attria
esset augerent. Ergo essentia rerum per -visum ad impletur auditu. Ergo scieiitia'succumbit, affectus
animam ingredrens, et vocum significatio per audi- transeendit. Tendit se scientia quantum polest, et
lum scienfiam pariunt. Forma vero reruni per visura r. totum capere non polest; amor vero lotum haurit,'
Intrans, et meiodia vocum per auditum ad jueun- et adhuc satiari non potest. Quare hoc? Quia scien-t
ditatem animum accendunt. Quoties enim foris sive -tise charitas supercminet, nec dicit: Suffieit cor
urum specie visus afficitur, sive auditus vocum humanum, donec ad illum perveuerit, etillum iuve-
dulcedine demulcetur, evigilat animus intus miris nerit a quo factuin est ut esset, et ad quem factum
affectibus, illi quo exterius tactura se sentit, respon- est ut In illo beatum esset. Omnis jucunditas, ora-
dens. Et fit nonnunquam, ut per eam quam sensu nissuav.itas,omnispulchi'itudoreruracondilaruriiafi>
corporeo trahit duleedinem, redeat ad invisibilium cere cor humanum potest; satiare non potest, ni4 ,
bonorum recordationem et quodammodo ex simili- sola illa dulcedo ad quam facturii est. Nam species
ludine, admonitus inenarrabili desidericf illud inci- rerum visibilium quasi venae-tantummodoqusedam
piat concupiscere : cujus quasi umbram et imaginem sunt, perquas invisihilis pulchriludo se manifestans -
in affectu corporali se sentil percepisse. ad nos usque emanat. Et ideo, cum ista sensura
Dicat ergo Ecclesiastes : Non saturalur qculus •nostrum atque affectum in se naturaliter provo-
visu nec auris impletur audiiu. Quia per hos serisus, cant, non quidem desiderium replenl, sed ad inqui-
" visibilium
pulchfitudo, dura animura jucuudilate iu rendam Conditoris speciem et ejus pulcliritudii.eai
m HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. - I. IN S. SCRIPTURAM. IU
concupiscendam irrilanl. Ergo ista omnia quae foris A lus visu, nec auris impletur auditu. Quia huinanas
videntur ad provocandum affectum lmmanum, non animus vel vivendo vel audiendo, etiamsi aliquid
ad satiandum facta sunt, ut ab eis excitalus surgat quantulumcunque de veritate percipit: longe tamSn
et ea auctus transcendat. Quapropler non saturatur ab ejus plenitudine, suse eum conditio infirmitaiis
oculus visu, nec auris impletur auditu. Quia dcle- repellit.Non ergo mirum est si humani sermonis ari-
ctat quidem quod pulchrum factum cernimus, ditas ad explicandam rerum difficultatem non suffi-
sed non sufficit, nisi illum qui fecit, invenia- cit; quia sensus eliam humnnus in ejus considera-
raus. tione succurobit. Ideoque cunetae res diftic.iles,nec
Yel sic intelligi potest quod dicit: Non saturatur valet eas homo explicare serinone : non saturatur
oculus visu, nec auris impletur auditu. Quia enim oculus visu, nee auris implelur auditu.
prffiiniserat cunctas rcs esse difficilcs, nec posse ho- Quid csl quod fuil ? Ipsum quod fuiurum est. Quid
minem eas [explicare sermone. Ne forte putaielur esl quod faclum esl?Ipsum quod faciendum est. Nihil
vel seienlia eas comprehendere posse, adjunxit: sub sole novum ; nsc valel quisquam dicere : Ecce hoc
Non saturatur oculus visu, nec aurisimpleiurauditu. recens est. Jam enim prmcessit in smculis, qum fue-
Ac si diceret: Non est mirum si bomo rerum difli- runt anle nos. Exislimet fortassis aliquis errureni
cultatem sermone explicare non potest: qui nec B hic illum conflrmari," quo philosophi gentilium <!e
sensu earum profunditatem capere vel pervestigare sajculorum j-evolutione, et rerum omnium recursu
potest. Sive enim persemet>osum iuveuienda qu»- in idipsum, mira dementia temporum aelernifat.m
rat, sive ah alio jam invenla audiat, infra plenitu- astruere conati sunt. Dixerunt quippe rerttm muta-
dinis satietatem est omne quod capere potest. Nam, bilium seriem ab acterno eodem ordine quo nunc cer-
si pa." semetipsum contemplari ineipial, non satura- nitur cucurrisse, et sine fine, lege eadem, mundo in
tur oculus visu. Si erudiri quaeral ah altero, non sua universilate nec principium nec finem habente,
impletur auris auditu. Angustiae enira corporalium per saecula qusedam sibi succedenlia cursurara. Sse-
inslrumentorum, si se foras effundant, profunditali culum magnum aulem iu quindeeiro millibus anno-
rerum sive immensilati explicandse non sufficiunt. rum constare (quem annum"appellant) quo expleto,
Si autem se infundant, capacitatera cordis humani omnibus sideribus ad locum suum unde singula
implere non possunt. Quia enim cor hominis peccati quseque ab initio saaculi progressa fuerant revocatis,
tenebris cascalum intus oculum non habet, quo lu- rursusque in exordium alterius saeculisimili ratione
men veritatis plene videat, nec aurem qua Dei ver- acmodo moium inchoantibus, subjectamque nalu-
bum inlrinsecus' sonans percipiat, ad ariditalem _ ram simili ilidem ratione moventibus : rursus ea-"
jgnoranliae suse rigandam corporeos oculos et aures dem prorsus omnia, quem in saeculis prsecedentitus
aperire cogitur, ut ,foris aliquam saltem in rerum ordine prsecessissent, eodem nihilominus ordine,
specie veritalis stillam hauriat, qua sitis ejus licet eadim essentia, eadem forma, eisdem omnino et
iion valeat omnino exstingui, vel ad modicum valeat locis el temporibus, iterato consurgere, cursumque
lemperari.-Hoe est enim quod Dominus per prophe- suum ac fatuin siraile priori atque idem peragere :
lam populo suo improperat, dicens : Duo peccata earadem quoque legem pati, fortunamque subire;
jecit populus tneus. Me dereliquerunt foniem aqum ila ut eosdem homines nasci, itidem eosdem lilios
rivw, el foderunt sibi cislemas dissipatas, et non va- gignere, eadem fortuna vivere, eadem sorte mori
lentes aquas conlinere (Jer. n). Scimus namque quia contingat: eumdem rerum evenfum, eamdem pror-
cisterna idcirco foditur, ut aqua extrinsecus collecta sus qualitatem, eumdemque slatum etprocursum
in eam defluat, et ex ea rursum in usus homiuum omnium, quse practerita prioris sseculi lempora le-
transitura hauriatur. Sed haec quia venara vivam nuissent. Talem autem i'erum omnium revolutio-
non habet, quantuinlibet magua et aquarum colle- nem alque iterationem, in idipsum seraper fuisse
clione redundans videaltir, aliquando exhauriri po- sempei'que futuram esse sine fine, ut quemadniodum
test et exsiccari; quia, cum sublatum fuerit, et con- ]D recursu unius sideris per singulos annos, ad pristi-
sumptum quod aliundc infunditur, nihil ei de suo, num ista tum renovantur omnia; ita i'ecursu ora-
superest unde reparetur. Sed fons qui vivam hahet niura siderum lofiusque naturae ad ortum per sin-
venam etiamsi modicus est, deficere tamen omnino gula saecula et magnos annos ad -primam conditio-
non polest, neque efiusionis suse defectum aliquando nem reparentur universa. Hic vero error quanius
senlit, cui sine defectu semper de proprio incre- sit, facile arguet ralio manifesta. Nam lempora
mentunj accedit. Gorporales igitur oculi et aures, aeterna esse non posse in hcc evidentissime com-
licet praecipua sint instrumenta, quibus via disci- probatur : quod omne temptis initium habuit; et
plinis aperitur ad animum, quia tamen intus a fonte sine contradictione constat quod omne quod initium
veritatis non veniunt notiones rerum visibilium, ad habuit, aliquando non fuit. Amplius omne tempus
cor hominis per angustos suas capacitatis ductus et praeteritum, aliquando prsesens fuit. Omne aulem
-quasi aquas sparsim collectas in cistcrnam dedu- tempus quod aliquando prsesens fuit, antequam
cunt. Et quia iu eisdem rebus quas percipiunt, ne- prassens esset, nondum fuit. Alioquin si semper
que universitatera comprehendere, neque inlima pe- praesens fuit, uon jam tempus fuit, sed aeternitas.
Eetrare valent, recte nunc dicitur: Non satiatur ocu- Si ergo amne lenipus -prseteritum aliquanda noa
li'i W ECCLESIASTEN HOMILLE XIX. 14<T
fuif, fuit quando nullum tempus fuit. Iiaque, le.ni- A per similitudinem siatum eustodiunt, ut licot quod
pora selerna esse non potuerunt; sed erat antetem- sunt, scmper esse non possint singula; nunquam
pofa seternitas sine tempore, quam lempora quidem lanien inveniuntur aliud esse universa, quam sin-
nec auxerunt cum inciperent, nec cum finienlur, gula. Ergo nihil novum sub sole. Quanto magis su-
consument. Liquet ergo falsam esse assertionem eo- pra solem? Nam et ideo niliil novum suh sole;
rum qui sasculorum aslernitatem praedicaverunt, et quia aeternum est supra solem. Suh sole et luna
mutabilitatis ,principium sine principio fuisse testati novum non est; necesttameii seternum. jEternum
sunl. Sed, ueforte in hoc loeo error hujusmodi con- eiiini non esl sub sole aliquid, quK cmne quod sub
-iirmari videatur, cum dicitur: Nihilnovum sub sole; sole est, in semetipso practerit; tainen novum non
neque valet quisquam dicere : Ecce hoc recens est. est, quia in similitudiiiem sui generis subsistit. Ergo
Jam enim prsecessit in saseulis, quse fuerunt ante sub sole nihil novum est, et nihil aRternum. Quia
nos. Quo intellectu id accipiendum sit: slalim sab- enim prsecessit i«asseculis quse fuerunt anle nos,
sequentibus verbis ostendit, dicens : ideo novum non est: et quia non est praeteritorum
Non esi prtorum memoria; sed nec eoruinquidetn, memoria, ideo selernum non est. Ideoque quia omne
qui poslea futuri sunl, erit rccordatio apv.d cos, qui quod venit, praeterit et non subsisfit, aut permanei
fuluri sunt in novissinio.Nam, si priora et novissiraa " quidquam sub sole; non saturatur oculus visu, nec
cuni prsesentibus prorsus eadem essent; nequaquam auris impletur auditu; quia, dum intrat elabitur, et
prsesentes homines a prjpribus, et a futuris in no- fugit, omne dum teneri putatur; el completursenten-
vissimo alios diceret; nec diceret, apud eos qui post lia : Yanitas vanitatum, elomniavanilas. Quid eitgo
nos futuri sunt in novissirao, sed diceret, apud nos quia sub sole nou saturatur ociutis visu, nec auris
qui fuluri sumus iu novissimo. Nisi forte priraos el impletur auditu? Supra solem eal ubi non solum
novissimos ad principium et finem ejusdera saeculi novum non est aliquid, sed nec transitorium"; ubi et
referendum quis dicat, alioquin nec primos esse priorum memoria elprsesentia futurorum, imo omnia
nec novissimos qui sine principio fuerunt, et sine praelerita et futura prsesentiasunt; quia nec prse-
fine futuri sunt. Sed priraos ^t novissimos ad prin- teritum nec futurum aliquid ibi est, ubi prsesens est
cipium el finem ejusdem sseculi referre prohibet," omne quod est, et omne quod est ibi esl. Ibi ergo et
quod ait: Jam praecessjt in saeculis, quse fuerunt oculus visu satiari et auris auditu impleri potest:
ante nos. Quia, dum alia saecula prsecedenfium, al- ubi consummata et plena perfectio percipitur, et
que alia subsequentium dicit nequaquam se primos percepta plenitudine aelernitas non evacuatur.- Sic
et novissimos ejusdem sseculi significasse ostendit. ergo tota hsec seutentia, qua sub sole nec novum
jErgo, quia non solum a catholica veriiate, sed a ra- aliquid nec aaternum esse dicitur, ad hoc speetare
tione quoque sententia abhorret, nos dictura hoc videtur, ut agnoscat homo quid vel fugere debeat
referamus ad rerura similitudiriem, quae in suis ge- vel sequi. In eo enim-quod sub sole nihil novura
neribus sic a principio institutae sunt, ut unum- est seterna dispositio ostenditur. In-eo autem quod
quodque secundum similitudinem et formam pri- nihil sub sole permanens esse potest, in iis quae
mam oiiginis suae propaginem extendal et nihil sit sub sole sunt aeternilatem quidem significari, noa
quod terminum priniae dispositionis in suo genere tamen esse demonslratur. In ipsis ergo quse sub sole
excedat. Sic in ipsis elementis mundi, sic in iis, sunt, simul agnoscimus, et in eo quod nihil aeter-
qus ex ipsis procreata sunt vel proereantur, omni-. num est, fugiendum esse quod suiil. In eo autem
busnatura primam dispositionem eustodit, ut niliil quod nihil novum, sequenduin esse quod non sunt.
- a primo allerum, id est diversum, aut dissimile in- Quapropler recuriat ad s"ummam sentenliam, ut
veniri possit sub sole. Ut verbi gralia, ab initio cce- quia in iis quse sub sole sunt oculi satiari, et aures
lum sursum, el terra deorsum. Ab iuitio lurainaria impleri nec scientia possunt, quia non compreben-
in ccelo, sol, luna et stellse, aves in aere, pisces in dunt tolum quod est; uec desiderio possunt; quia,'
aqua, bestiae in terra. Ab iriitio volatus avibus, na- ,, elsi comprehendant, non sufficit totura quod est,
tatus piscibus, gressus hominibus, et bestiis quihus- nec quantum possunt permanet quod prajsens est.
dam reptalus, et tractus serpenlibus. El haec om- Sciunt vanitalem esse omne quod sub sole est, et
nia sicut fuerunl, sic sunt, sic permanent.-El si quod nihil de universo labore suo, quo laborat sub
quando forte miraculo aliquo prseler usitatum ua- sole, homo amplius habere potest.
turae cursum accidente, aliud fiunt quam semper Dicat ergo : Cunctaa res difliciles, ut comprehen -
sunt; non tamen in toto fiunt, nec semper fiunl, ut dantur ab humano sensu, quae nec numerari pos-
prima illa institutio etsi aliquando intermitti videa- sunt juullitudine, nec comprehendi quantitate, ncc
lur, nunquam tamen videatur dissolri. Ergo et hanc profunditate pervesligari. Et ideo non mirum est si
confusionem regit sapientia Dei. Et quod nobis sermo deficit, ubi intelligenlia succumbit; et ob hoc
confusum est, ipsi non est.Et ideo sub sole nihil non valel eas homo explicare sermone, ut rationem
novum est; quia ab Illo qui est supra solem quod reddat de"singulis quia omnia non novit : Nonenim,
temporaliter transit, ab seterno ordinatum est. Atque saturatur oculus visu cum per seconsiderat; necau- ,
ideo singula quseque, quia in semetipsis per imrau- ris impletur auditu, cum eruditur ab altero, ut vel
tabilitatem stare non possunt, in suo taracn gencre intcntio exiens ad iiiquisitionem rerum quantum ex«.-
Ul HUGONIS DE S. VICTORE"OPP. PARS I. -"EXEGETICA. - I. IN S. SCRIPTURAM. • U5
tra esl, totura comprehendat, vel coguitio ingrediens ti sunt a nostra praesentia simul et a memoiia in se-
quantum intus csl , toturii repleat. Ergo oculus metipsis franseuntia recedunt. Nam prius a prassen-
o( auris nec toti mundo sufficiunt, ul totum ca- tia noslra subtrahuntur, ut non subsislant per spe-
piant; nec toli animo, ut totum impleant. Et ciem; deinde etiam a memoria oblivione delentur,
tamen per ea qttae foris sunt, adraonentur ut per- ul nec subsistanl saltem per i'ecordationem. Et ne
gnnt illuc ubi vita es(, ubi totum inveniant, et to- forfe dura corda hominum transitus prasteritorum
tum capiant, quia omnia in ipso vita erant, ei vita ad contemptum rerum visibilium trahere non suffi-
crtit lux Iwminum (J$-m. i). Illuc ergo pergant ubi ceret, siillis sublalis iiqui-praesentes sunt de statu
&imul totum inveniant, et totum capiant totumque suo fiduciam habcre potuissent. Ideo postquam illo-
{ossideant ubi in aeterna dispositione jam facta sunf, rum transitiira eommeraorando ait: Non est prio-
qute sunt futura in tempore. Nam quid est quod fuit? rura menioria, statim istorum etiam interitum de-
Ipsum enim idem, et non aliud fulurum est in lem- monstrat, dicens : Sed nec eorum qui posl nos fu-
pore quam quod fuit ante tempora, in asterna Dei turi sunt. Nam si post nos futuri sunt, alii profecto
i'ispos'.tione. Nec aliud stibsequens in rerum ordine constat qttod nos qui modo iiubsistimus, cum vene-
explicatur mutabile, quam quod lixum et permanens rint qui post nos futuri sunt, et nos quoque eadem
semper fuit in illa rala et invariabili divina disposi- R forte sublati, etiam in recordalionem viventium
lione. Et ut manifeste patescat quod subsequens rc- tunc nequaquam veniemus. Quid ergo nobis pro-
rum effeclus cum providentia concordat, Ideoetiam dest, quod illis qui per riiorlem sublati sunt, in
in ipsa ferum scrie, futuruma praeterito non dis- hanc vilam suecessimus; quia et nos quoque cum
cordat. Quid est enim quod factura est? ipsum tempns nostrum advenerit 4escendenfes,-alios sue-
quod faciendum est. Ergo quod fuit in providentia cessores relinquemus. Si ergo scire volumus quales
seraper, aiiquando futuium esl in re; et quod fa- erimus apud eos qui post nos futuri sunt, conside-
cttira est jaiu in re, per sirailitudinem adhuc est fa- remus quales modo apud nos sint qui nos ab Iiac
ciendum. Sed non praelereuijdum mihi videlur quod vita jam olim sublati proscesserunt. Et ut omnis
uon ait. Quid est quod futurum est, ut deinde sub- improbis meniibus spes pracsentium tollatur, ii quo-
jungeret. Ipsum quod fuit, cum prseterita magis que qui post nos futuri sunt non perniansnri dicun-
certa sint futuris, et quia etsi non sunt, fuerunt tur; noc in recordationera apud suos posleros ven-
lamen aliquando et visa sunt. Futura autem nun- turi, ne vel hoe in consolaliouem pravis mentibtis
quam fueruut. veniat, si is qui in semetipso slare non potesl. sal-
Et ideo niagis in quasstione ponendum viderelur „ tem in suo hsrede autsuccessore subsistat. Pro-.
quod minus certum est. In responsione autem, quod pterea, praeteritorum, prsesentium ac futurorum
jr.agis notum esse constat. Sed notandum quod ef- omnium unum ostendit interitum. Non est priorum
fectsis rerum secundum causam, providentia poste- memoria; sed nec eoruni qui post -nos futuri sunt
rior est; in nostra coguitione, prior. Quia donec erit reeordatio, apud eos qui futuri sunt in novis-
in actu suo rem cernimus, quid de ipsa in acteina simo, ut omnia vanitati subjiciat, et humanum ani-
providentia dispositura sit prorsus ignoramus. At- mum ab aniore eorum, quse sub sole videntur, ad
que ideo rccte cum qusereret, dicens : Quid est quod desiderium aclernorum converlat.
fuil? (quia ipsa per se providentia occulta est) sta- Si quis auteni simplici expositione contenlus
tint ad inlelligendam eara auditores ad aelum re- esse non velit, habet aliud quod in his vefbis, qtiae
rum miltit, dicens : Ipsurn quodfuturuin esl; quia supra expositasunt, eonvenienter- saiis et forte ma-
seire non possumus quid in praescieutia prsece- nifestius intclligere possit. Quia enim dixcrat nec
dat, donec viderimus quiJ in effeclu rerum subse- oculum visu satiari, nee aurem impleri auditu, con-
qualur. Sed et in rebus ipsis, praeteriioium qualita- festim causam adjungil, quare nec oeulum visusr
tem quae non vidimus, exfuturorum comparat'oue ncc aurem possit implere auditus; quia videlicet
cum supcrvenerint colligemus. Dicat crgo : Quid est 0 rerum transitoriaium species p^r scnstim quidem
quod fuit? Ipsum quod fulurum est. Quia sicut di- advenientes, concupiscentiam excila;it, sed cito fu-
ctum quod prasccdit in providenlia: hoc idem et gieutes transitu desiderium fraudant. De hoc enim
non aliud in effeclu rerum subsequitur. Et dein- Iransitu seutenliani subjungit, dicens : Quid est
ceps : Quid est quod facfum est? ipsum quod f<i- quod fuit? Jam non est : prKteriit euim, et jam non
ciendura est. Quia eademi rerum nalura in siugulis est. Ipsuni idem tale erit et id quod futurum est:
generibus eamdem similitudiiiem actu exhibuit in nani et ipsuni cuni venerit pertransibit, et eum psr-=
practeritis, quam producet supervenerint in futuris. transicrit amplius non erit. Quid est quod faetura
Ei ideo nihil novum estl In rerum generibus sub esl? Etiam ipsuni jara pertransiit, et non est ipsura.
sole, cujus similitudo nonlpraecessit. Nec valel quis- Ergo idem tale erit etillud quod faciendum est; quia
quam dicere : Hoc receus lest, quantum ad similitu- etipsum cum factura fuerit, pertransibii,~etampliua
«"inem generis sui. Jam enim praccessil in saeculis iion erit. Sed quseri potest quare prseterita solum
quse fuerunl ante nos in| genere sud", eujus ipsum ^t futura commemoravit, eum praesentlum rerura
cst. Et tamen fluunt omnia, nec permanet quidquam pdius coutemplum persuacere intendat? Sed hcs
tnb sole. Es quse in disposiiioiie ordinantig fixa ipsum ad magnum cc-iiteniptum pertlnet eorum qu;s
'
1*S 1N EGCLESIASTEN IIQMILIyE XIX.. liO-.
vid^silsr, quod ea solum in nuracro eorum comme- 1 et intelligentiam adapcrire eam el manifestar-e, ut
uierare voluit, quas sola sensus carnis prassenlia sciant homines, quoniani in ipsa est vita. Sednos
comprehendit, qttasi illa solura non csse videat, quse quid sumus? tenebrae ad lucem ut comprehendere
sola esse videntmy ut ne dicere qaidcm possit, quod cogitemus quod abscondit Deus ab oculis homiiiura,
esr. Quod cst, dum est, pene nihil est: nam prae- amicis suis revelare secretum sapientise suae. Quid
senlium momenta ita cursu feslino et veloci elapsu facimus nos? Ergo non medilabimur in mandatis.
fugiunt, ut etiaiii de se loquentiura sermones ex- ejus, neque invesligabimus semita.s illius, et requie-
spectare non possint. Nam etsi aliquarido ab inter- scere poterit cor nostrum donec inveniatillara. Tan-
i'oganie secundum quid recle dici possit, esl, a tum ipsis sermonibuspersequamur illam : et si forte
i-espondente tamen semper verius dicitur, fuit, et inventio differatur, pascat interim nos inquisitio il-
non est. Sic ipsa interrogatio responsiouem quldera lius super orauia; si itiventara non possumus, ta--
quserit, quaa nondum est. Sed responsio veniens men quaesilam doceamus. Ecce Ecclesiasles noster
interrogationem nou invenif, quac jam non est. In bucusque de rerum mulabiliura vanitate dispulans
vera igitur eojisideraljone hoc sohim quasi non esse brevi sermone tam multa eomplexus est, ut in illis
vidit, quod solum esse videtur. Quia dum simul et ejus verbis hoc nobis mirabile appareal, quo pacto
fisse incipit ex eo quod nondum est, et esse desinit totum ct de toto tottim, ita dictura sit, ut ad brevi-
in id quod jam non est; pene nihil est, quod est. talem quidem niliil minus; ad evidenliam vero nihil,
Et idcirco nequaquam interroga, quid sit quod est? amplius diceudum videatur." Sed hoc sapientia fecit
quia el ipsura interroganlis est respondenti quan- quse in toto (ota est, et in singulis tola. Nec in sin-
turavis proximo, fuit jam, et non est."Recte ergo gulis tota contrabitur, nec in toto tota dilalatur;
diciiur; Quid cst.quod fuit? Ipsum quod futurum sed tanta iu singulis quanta in loto, et in toto talis
£st. Quid estquod factura est? Ipsum quod facien- qualis tola in singulis, quia nec unitas minor se
ium est. Ac si diceret: Ex prseterilorum eonside- esse potest, nec immensitas major. Ipsa ergo sa--
ralione perpendite, quid debeatis de superveiiienli- pientia iu hoe brevi sernionis corpore totam univer-
Lus exspectare, idem enim est utrumque. Et quod sitatis effigiem expressit, ut parvi in parvo magnum
fuit, et quod futurum est. Quod factum est, el quod videaraus, quia in seipso totum non possumus. Et
faciendum est. Idem est, non per.esseniiam, sed per Tidimus illic totum mundum, el agnovimus vere
consimilem naluram. Quod enim fuit (quantum ad universorum nibil esse quod maneat, sed fluere ac
les), et quod facturu est (quanlum ad aelipnes) pertransire omnia quae stih sole sinit, veramque
utrumque pertransiit. Et non esl jam vel quod fa- „~"constare sententiani, quod omnia vanitas. Nunc ergo
ctum est. Similiter quod futurum est in rebus, et postquara nobis demonstravit xjualia eint ea quas
quod faciendum est in actionibus, totum pertrans- nobiscum facla «unl, transit ut doceal nos quid
ibit, et noii eril aliquid sub sole perpetuum. Unde seutire debeanms, aut exspectare de iis quse a no-
hoc? Quia eadem est coudilio praeteritorum, et eo- bis fiunl. Quia si id quoque Tanitati subjeclum est
rum quse futura suut, et natura consimilis.-Nihil quod Deus fecit, dubilari non pofest oninino vanum
-enim novum est sub sole, nec valet quisquam di- esse, et mullo magis vanum, quod homo vanitas
cere: Ecce hoc recens est. Jam enim praecessit in facit. Hoe est quod modo ingredltur demonslrare
saxulis quse fuerunt ante nos. Et quia similis con- omnia videlicet opei'a hominum quae sub solefiuiit'
ditio est; ergo sicutpraeterita, sic et futura. Et qua- vana esse, el nihil amplius habere homincm de uni-
lia sunt putas ipsa praeterita? Audi qualia : Non esl, verso labore suo quo laborat sub sole. Ut aulem
iiiqtiit, priorum memoria. Ergo non solum praesentia suai.asserfioni fidem facial, seipsum in exemplum
eo.um inleritu sublala est, sed memoria quoque proponll omnium quae dicfurus est, asserens se
oblivione deleta est. Magna ruina. Talia sunt et ipsa, Citncta quse loquitur experimento didicisse ac pro-
.quaefutura sunt. Nam et eorum qui post nos futuri basse vera. Et idcireo talem proponit suara perso-
sunt, non erit recordatio apud eos qui fuluri sunt 0 nara, ut 11011 incrediljile videatur harum rerum om-
in novissimo. Yeraque senlentla est: Vanitas vani- nium eum experiraentum habere potuisse.
" Propterea
talura, vauitas vauitatum, et omnia vanitas. potentiam et dignilatem suam demonsirat rex
HOMILLAIII. Israel in ilierusalem. Sapienliam quoque ostendit.
Quomodo Ecclesiastes probel per sua opera omnia Etpraeccssi sapienfia omnes qui fuerunt ante me in ,
hominum opera vana, cum prmdizlorum epilogo. Hierusalem. Divitias enumerat, danios, vineas,
Ego Ecclesiastes fui rex Israel in Hierusalem : el liGrtos, pGmaria, piscinas, servos, ancillas, ai'men-
proposui in animo ineo qumrere el hwestigare sapien- ta, gieges, aurum, argentum. Postrettio ne quid
ter 4e omnibus qnm fiuni sub sole. Sermoaes sapien- defuisse putetur, luxum quoque etvoiuplatem ad-
-tiura et seuigmata eorura scrutari, et eam q°usein- jungit. Cantores, cantalrices ,et delicias filiorum
tiinseeus abscondila est" sapienlise dulcedinem ad -honimum : et omnia, inquil, quse desideraveruiu
gustam elicere, speciemque ejus in lucem proferre oculi mei non negavi eis, nee prohibui cor meuin
quispoteos esl? Scrihadoctus in regno coelorum qui quin omni voluntate sua fiueretur in iis quaa para-
yroferl de ihesauro suo nova et velera (Mallh. xm), veram. El in iis omnibus per omnia rerum expcri-
sanobis adreniat, ecce ille qui dedit Deus sapienliani menta cueurrisse, nihilque se praeter vanilatcsj e4„
f.SI HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. I£2
spirilus affiictionem curamque superfluam invenisse i cebris devinclus suae originis uon solum per se re-
testalur in cunctis quas fiunt sub sole. Quse autem minisci non valeal, sed nec admonitus quidem velle
sint illa quae fiunt sub sole, supra jam dictum est. possit aut non esse quod male est, aut esse quod
Sed ut compelentius sermo ad ea quas sunt dicenda male non est. Nam quod est, male est, el quod esse
transeat, breviter nunc et summalira repeleraus quae deberet, male non est. Et quod vult aut non esse,
dicta sunt. quod est, aut esse quod non est: hoc utroque pejus
Per solem namque tempus significari ostendimus, est. Hoc igitur noster Ecclesiastes exemplo sui de«
piopterea quia per solem praccipue omnis tempo- monstrare hic incipit, scilicet qualiter huraanus
rum tautabilitas atque vicissitudo distinguitur, ut animus per hos errorum gradus a summa veritate
idem intelligatur per id quod diclum est, sub sole, in vanitaUm corruat, et ipso "suovilio se propellente
ac si iictura fuisset sub tempore. Rursura, ut evi- Eemper in deterius eat. Veritati enim inhaerere, et
dentius pateret quae essent il!a quse sub fempore ipsam propter se diligere veritalera, verum bonum
facta auctor vanitatisarguerel.distinxirausaliaessa ejus esse debuerat. Cum ergo veritatem deserit et
quaj facia sunt cum tempore, alia quac facta sunt in se ab illa, adversionem mentis defleclit, hanc pri-
tcnipore. Eorum item quae facta sunl in tempore, mum repulsus, erroris sui pcenam patitur, ut
alia facta sunt in terapore, non sub tempore, alia " ipsam quam in se, et propter se amare noluit veri-
in tempore, et sub tempore. Et ca quidem quae facta tatem, jam pro vanitate quaarere incipiat, et quia
sunt sub tempore, magis subjecta sunt tempori, desiit illud unum contemplari in quo omnia videret,
et obnoxia mutabilitali, quia in tempore cceperunt lnodo non tam veritatem quam novitatem affectans,
et pariter fmienlur in tempore, atque ideo ne se ad multa scirc concupiscat. Quia enim illam in qua
Eternitatem aliquatenus extendant quodamraodo vera mentis refectio est intefnam contemplationem
tc-mpore concluduntur; quia eorum terapus et prse- perdidit, in earum, quae foris sunt rerum cognilione
cessit initium, et subseqtiitur finem. Tamen in his quasi cibum intelligentise esuriendo requirit. Sed
iie prorsus vanitas dominetur, et non inveuiat ve- quia in eis, quae exlrinsecus apparent uuiversis ne-
•ritassub sole ubi caput reclinet (Mattli. vm), exce- quaquam perfecta cognitio verilatis inveniri polest,
pimtis quasdam ex his quse fiunt sub tempore, et eis incipit miser defectus sui aerurana languens, quasi
ni vanitatem prorsus uon lollimus, servire tamen quodani faslidio de abis semper ad aiia appetenda
vanitati prohiberaus. Eorum quippe quae fiunt sub discurrere, et priora abjiciens quasi vacua, et ste-
iempore, all2 fiunt pro tempore, aliafiunt pro seter- rilia sperat se desiderii sui effectum in iis quse -su-
-i^late. El ea quse sub iempore fiunt pro tempore, „ persunt posse obtinere, tam stultus el caecus, ut cuin
pclu el fructu vana sunt. Ea vero quse sub tempore se in iis semper frustrari videat, necunquam ad de-
pro seternitate fiunt, actu quodammodo vana sunt, siderii finem perlingere, nequaquam tamen lrec ali-
sed frt:Ctu non sunt; quoniam et si transeant in ope^ quando quasi vana et infructuosa cesset ambiri. Sed
re, permanent tamen in retributione. Quapropler hujus lam impudentis desiderii et stullaecuriositatis,'
«ejusmodietsi plene vanitatem non evaserunt, non qua se in cognitione visibilium rerum supervacue
tamen vanitali sed veritati serviunt; neque in eis extendit, et sui Creatoris cognitionem in qua sola
.omnitio vanum est quod sunt, quia vanitas non est vera beatitudo conslat, aul habitam negligit, aut
pro quo stint. Illa vero quae sub tempore et pro non habitam quaerere dissimulat, jusla lamen pcena
•tempore fiunt, prorsus vanitati subjecta suiit; quia, subsequitur; quoniam ibidem ubi perverse delecta-
ct quod in illis est vanum est, et vanitas parilet tionem quaerit, nibil praeter dolorem et spiritus affli-
quod ex illis est. Et haec sunt illa de quibus in pi'se- ctionem inveuit. In tanta enim occupatione majorem
senti agitur. In quibus sub sole nihil prseter vani- virihus difiicultatem reperiens, quasi quodam pon-
tatem el afllictionem spiritus, velcumfiuut, vel-cum dere anxietatis suse opprimitur, quia dum eum ad
facla sunt: ab eis, qui transitoria diligunt, inve- 'quacrendam in hujusmodi sapientiam ubi inveniri
iritur. r> non potest, desiderium impellit, multitudine pariter
HOMILIAIV. distrahitur et profunditale reverberatur. Hic esl ergo
Be rertm vanilate, ethominum occupaitone labor et afflictio spiritus, quo mens slulta et impu-
pessima. dens merito pro sua temeritale atterilur, dum non
Et tamen in his ipsa vanilas quasi per quosdam solura Creatorem suum obliviscens, sed semetipsara
gradus ad incrementum consurgit, et corruptio velui quoque cegligens, in Tebus infimis, quse ad salulem
a modico excrescens, paulatim aucta semper it non pertincnt, investigandis occupalur. Et tame.n
pejus procedit. Nam in eis prima origo vanitatis in- aiiquando scientia tali vanitato qusesita, tantoque
venitur, euriosilas, deinde cupiditas, postremo vo- labore ex partc quantulacunque inventa, animura
iuptas. Inter quas prima quidem ad «oncupiscen- per superbiam inflat, et de curiositate ad elationem
tiam oculorum pertinet; secunda ad ambitionen _quasi de vanilate ad vanitatem praecipilat. Quss vi-
sacculi; tertia ad concupiscentiam cai'nis. Per qua; delicet elatio ambilionem sacculi inducens, dum lau-
videlicel vanilales humanus animus a summa veri discupidumeffic.it, ad amorem pompajet gloriam
iate defluens in tantum prsecipitatur, ut carnalibui divitiartim aniraum accendit, ut dum de boni inte-
tandem desideriis pressus tolusque voltiptatum iile rioris gloria ad appelitum exteiioris labilur, semper
" IU
i53 m ECCLESIASTE^ IIOllILLE XIX.
ad deteriorem vanitalem,prsecipiteiur. Sed neque A pcenitentia illius, quam 11011dubium de culpa testi-
hic stare potest semel ccepla corruplio. Nam bona monium haberemus! Nunc autem, quia dubia pre
carnis sicut prius dum non habenlur, ut quaeri de- certis affirmare non possumus ; illa quac dubia uon
beant, cupido blandiuntur per speciera^ ita postea sunt prosequamur. Ego Ecclesiasles. Seipsum, ut
dum possidentur fraetum enerviter, et emollitum diximus, in exemplum proponit omnium, .quai di-
usu illiciunt ad volupiatem. Sicque miser animus cturusesl, qualenus verbis illiuseo cilius auditores
post amorem vanae laudis, posl ardorera magisvanai fidem adlribeant, quod eum non audiendo solum,
cupiditatis, novissimae ad appelitum voluptatis in- sed experiendo intelligunl didicisse, quse docuit. Ac
flammatur, utjam eliam in carne vanitaiem semi- si diceret. Ego quivos doceo expertus.sum .universa
nafe incipiat, ut post de cafne caro factus fnictum quse dico. Nam,- quse sitvanitas in culraine terrense
Tanitatis in corruptione metal. Hic est er.im fructus potestalis, quis scire melius potuit? Ego quippe fui
Vanitatis, ut mcns misera tandem carnalibus deside- rex Israel in Hierusalem. Satis magna sublimitas in
riis obruta, et ^oluptate carnalium desideriorum tanto populo, et in lam nobili ac famosa civitate re-
sopila, inlanlura ohdormial ut jam nunc sapieutiam gnare, seque in regni solio videre cunctis, et potes-
non solum verltate, sed nec specie quidem requirat. tateDoniliium, et honore praelatum. Et hsec quor-
Tantoque avidius totam se ad earnis voluptatem 3 sum? Fus, inquit. Quasi dicat: Jam non sum ; quia
male dulcem experiendam effundatquanto magis in- elsi sum, idipsum jam nihil esse agnosco quod sum.
lerius fatigata,.et ab inquisitionis suse iiitentione re- Et quomodo ad id pervenerit ut nihil se esse agno-
pulsa, de invenienda veritate desperat. Et quia supra sceret, deinde prosequitur dicens:
se tendens pei inquisitionem labore se atque diffi- Proposui in anitno meo qumrere, et investigare pru- -
cultate nimia succubuisse cbnsiderat ad aliam se, et denter de omnibus, qum fiunl sub sole. Qiiasi diceret:
quse sine Iabore haberi valeat consolationem tota Ego exlerius potcstate tumidus et interius seientia -
aviditate relaxat, sed, et ibi quoque vanitatem inve- inflalus, altiora me quserere conatus sunu Sed ubi
nicns, requiescerenon sinitur; quia in carnis volu- inaniter pracsuraendo supra me tumui, ibi deficiendo
ptate fugientem delectationem nec cum praesens est veraciter directionem mei agnovi. Proposui in aninao'
retinere potest, nec cum practerierit revocai'e. Sic- meo quaerere et investigare sapienter de omnibus,
que undique fatigata et dissipata procella vanilatis quae fiunt sub sole. Magnuni proposilum si ad effe-
suse conculilur, ut per idipsum quo male delectata ctum venire potuisset, sed mens humana quo-
abiit, salubriter tandem afflicta redire compellatur. modo ad tanta sufficeret? Magna igitur superbia
'
Et ssepe gravis qusedam sit lucta in animo, ul dum ., morlalem hominem de tam multis prsesumere, et
se in infimis delectari pariter, et aflligi considerat, rursum magna curiositas tam multa appetere. Pro-
magno desidcrio amore libertatis dilecta etiara, si posui, inquit. Yidete quoraorlo elalionem sonant
fieri possit, deserere concupiseat. Hanc igilur lu- omnia. Non ait, cogitavi; sed proposui, ut sallem
ctam, et tumultuationem humanse mentis per varia vctfialis fuisset, ct humana teniatio si subito ac
vitse mortalis studia; in verbis sequentibus omnium transitorie, sicut nonnunqtiam solet, tumida cogita-
causain in se per sententiam trausumens Ecclesia- tio animam langeret: et tameii per conseiisum re-
stes exprimet: et qualiter de vanitate curiositatis ad cepta, vel approbata non fuisset. Nunc vero non
vanitatem pompse, et ambilionis, ac deinde ad va- solum elala, verum etiam caeca mens, ad tantum
nitatemvoluptatis corruat, ostendet sicutinserie erroris profundum corruit, ut non soluni id quod
libri ac ordine demonstratur. Sed quia, quse in prss- inordinatum erat facere cogitaret, sed eljara id quod
fatione dicenda erant, cxplevimus: nunc ad expo- impossibiie fuerat. implere se posse praesumeret.
Eenda verba narrationis ejus revertarpur. Proposui in animo meo. Ingens conatus. Et quae?
' HOMIXIA V. Quaerere, et investigare. Quaerere ignota, et invcsti -
De dictorum verborum Ecclesiastm liiterali et gare profunda. Quouiodo ? sapienter. 0 cor insi-
morali exposilione. ) piens! Ergo sapientiam non quseris, sed tantum-
Ego Ecclesiasies fui rex Israel in Hierusalem. modo per sapientiam, quserere te profiteris : boc
Primummlhi hoc nequaquam praetereundum vide- enim dixisli: Proposui in animo meo quasrere, et
tur, quod quidam hunc librum Salomonem in pceni- investigare sapienter de cunctis .quse fiunt sub sole.
tcnlia exlstimanl conscripsisse: et quod idcirco iu Si ergo sapienter quaaras, per sapienliam, quaeres.
co vanitatem muiidanarum rerum, et maxime car- Et dicis : Utique sic; per sapientiam quseram. Male
nalis volupiatis tam studiose arguat; quoniam ipse enim quaererem, sl per sapientiam non quaererem.
expcrimento cuncta didicerit deliciarum luxu corru- Nam si sine sapientia qusererem, etiamsi sapien-
ptus, et blandimentis seduetus mulie.rum. Et quod tiam quaererem, insipienler qusererem. Sapientiam
idcirconoluit dicere: Rex sum Israel in Hierusalem; vero insipienter quaerere, idipsum jara sapere non '
quia deposita regni purpura, de solio suo Jam de- esset, sed desipere. Quapropler sapienter quacram,
scenderat, confempiaque quam male tenueral po- et per sapienliam quseram, et sapienliam quaeram.
ieslate, in hahilu pcenilent'132.realum suum plan- Dic ergo mihi sapienliam per quara quasres, ubi
gebat, ideoque ail: rex fuit in Hierusalem. Atque quseres? et per quara sapienliam quseres sapientiam. ,
uiiiiam hoc verum esse consfarel, et lara certttm de Per suam quaeris? Jam, inquit, habeo sapieirtiaiKi
155 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. iSS
perquara quocram et ideo pcr sapientiam qaara ha- A mam dedit Deus filiis hominum, ut disteudantur
feeo,quaarain ; et sapientiam per quam quscram, non in ea. Qaara occupationem dicis? Hanc inquis, ut
quaeram. Quid quseres? De cunctis, qua? fiunt sub preponant in auimo suo quaerere et invesligare sa-
sole. Quid estdecunctis? Quare non dixisti cuncta - pienter da cunctis qua>,fiunt sub sole. Quare ergo
qttae fiunt sub sole? Quia, inquit, majus aliquid, tu hanc occupationem pessimam dicis : Quacrere
et multo majus proposui. Nam ea quae fiunt sub ci iuvestigare sapienter de eunctis quae fiunl sub
sole cuncta visibilia sunt, el ideo si magnum est, sole? Tolle,,ait, sapienter. Non enim occupatiopes-
summum tamen non est quaerere et invesligare sima, essetsapienter, quaerere et invcstigare de cun-
ca quse oculo comprehendi possunt. Idcirco illa clis quae fiunt srib sole. Sed quis hoc potesl? Supra
jion quacram, sed de illis quasram. Quserere et hominis sensnm est causas investigare omnium et
investigare de cunclis quse iiunt sub sole. Non illa comprehendererationem universorum qusefiuntsub
quae videntur, sed de illis quae videnlur illa quaa non sole. Ergo proponi potest, fieri non potest quajrere
videnlur. Noa ilia, quas fiunt sub sole, quan viden- et invesligare sapienter de cunctis quae fiunt sub
tur; sid de illis, quas fiuni sub sole, rationes ct sole. Hulta enim latent et absconduntur pluriraa
causas eerum, quae non videntur. Hsec ergo propo- et ctincta reservantur in posterum, nec debel in-
sui, quserere, et investigare sapienter de cunctis, B - vestigari quod fieri non licet. Ergo quod non potest
quse fiunt sub sole. Magnam profecto sapientiam sapienterfieri, non potest sapienterproponi, eiiamsi
habes. Quis tibi tantam sapientiam dcdit ? Honio es proponilur sapienter fieri. Ego igilur insipienter
tu, et quaeres sapienter de cunctis, quae fiunt sub proposui quod sapienter facere non pofui, quserere
sole? Unde tibi falis sapientia : Deus, inquis, de^it. el investigare de cunctis quae fiunt sub sole. Utro-
Videamus niodo. Non eniin indiscussus pertrans- bique insipiens, ct dum proposui quod non potui, et
ibis. Yolumus enim prius scire utrum possis de te- dum feci quod non debui, tertia adjuncta insipien-
melipso rationem reddere, qui cum tanto proposito tia: quod utrumque ignoravi. Qusesivi tanien el in-
advenisli, ut putes eorum, quse fiunt sub sele, om- vestigavi quod quaerere et invesligare proposui,
nium rationera investigaTe. Dic crgo in illa sapien- quscsivi, et non inveni quod quscsivi. Aliquid tameu
lia, per quam rationem omnium investigare prope- inveni: scilicet non posse me quod credidi, et ibi
nis, luam saltem possibilitatera adhuc agnoscere agnovi quod hanc occupationem pessimam dedit Deus
potuisti: ego, inquit, nisi sperassem me ipsam rem filiis hominum ut distendantur in ea. Ergo insipien-
posse ad efieclum perducere, quod omiiino impos- tem fuisse profuit; sed lamen insipientia, sapien-
sibile crederem, et si- facere cogitarem, nequa- , tia non fuit. Data est tamen insipientia, ut ad' sa-
quam tamen mefacturum prcponercm. 0 cor insi- pientiamerudiatfilios liominum. Dimissi sunt sihi,
picns! Hoc est quod dixi ; quia non cognovisti te, ul agnoscanl se, et agnoscentes damnent, et fugiant
idcirco prsesumpsisti appeteie quod erat supra le, quod facti sunt ex se. Hanc ergo occtipalionem pes-
in altero cascum, in altero tumidum, iu utroque simam dedit Deus filiis hominum ut distendantur ia
stultum. Tu ergo investigabis sapienler de cun- ea. Quia enim mens hominis in illo uno bono stare
clis, quse fiunl sub sole. Invesliga modo, satage, da noluit, in quo potuil feliciter i'equiescere, et siue
operam. Quacre, et invenies.Quid invenies? Sapicn- dislractione vel occupatione, summae verilaiis ple-
liam Inveiiies. Quam sapientiam ? Ut cognoscas tuam niludinem possidere, projecla foras extra seraeiip-
slultitiam. Quseres enim et non invenies quod quae- sam in multiplicilatem rerum visibilium spargitur,
res; laborabis et non proficies, et sola vexatio dabit et veritatem quam intus caecata a fonte haurire iion
intellectum auditui. potest, quasi per rivulos quosdam visibilium are-
Hanc enim occupaiionem pessimam dedit Deus fi- scentibus praeeordiis saltem fugere conatur. Sed quo
liis hominum ut [distendantur] octuparentur in ea. magis se foras per intentioncm ad visibilia fundit
Recle et juste, ut quia in veritate stare noiuerunt tanto raagis intus abinvisibilium cognitione lene-
per multiplickateni divisi distendanttir et occupeu- D brescit; quia dum amplius per exteriora spargitur;
lw in variitate. Propterea, inquif, vidi cuncla, quae"- magis ab -inteiioribus aversa caccaluv. Unde bene
~£mnsub sole, et ecce universa vanitas et affliciio Cain cum scelus suum detectura cerneret, et raajori
spiritus, Deo gratias. Modo primum sapere ccepisti. scelere-reprobus, de venia sceleris desperaref, Iegi-
Blodo video te sapientiam habere, per quam possis lur dixisse ad-Dominum. Ecce ejicies mc hodiea facie
qacerere, et investigare sapienter de cunctis quse ierrml el a facie tua abscondar: el ero vagus el pro-
fiuiit sub sble. Sapienter enim invenisti et sapien- ftigus super terratn (Gcn. iv). Reproba etenira mens
ler intellexisti quod umversa vanitas el affiictio spi- ejecta a facie Doraini alsconditur, dum se per exte-
ritus. Yelim tamen scire unde ista tibi pceniiudo riora spargens, tanto niagis ab iiilemi lumink
lam subita. Magnum quoddam cxspectaviraus, et aspectu legilur, quanto magis in iis quac foris sunl,
illud propositum grande omnes non attentos et ex- cogitandis semper occupata l'-.nctur. Uude bene illic
speclanles jam fecerat. Quis enim de tanta promis- dicilur, vagus el profygus. Yagus enini per inordi-
sione exiguum aliquid exirc posse pularet? Quac- natam concupisccnliam, et profugus per peccatri-
rere, el investigare sapienfer de cunclis quse fiunt cem conscienliam, dum se in conctipiscenlia perco-
sub sole. Et qui postea : Hane occupationem pessi- gilalionem dividit, el in ecmscieniia per desperatis-
im IN ECCLESIASTEN HOMILLE XIX. "_ 4i>8
jjem avertit, ipse sibi peecator ne redire valeat, ad 1A riia occupalio ! o distenlio perniciosa! qtio trahis
se lumen veritalis abscoiidil. Ergo hanc occupatio- animum? Quantum promittis, et quahtum tollis ?
nera pessimam dedit Deus filiis homiuum ut disten- Promiltis homini totum quod ipse non est, et tollis
daiitiir in ea. Quarededit, ut distendantur in ea? Ut. . totum quod jpse est. Quid si totum dares quod pro-
se tendantet distendant, laborent ct deficiant, ctre- mittis, el totum tolleres, quod lollis ? Quid enim pro-
vertantur et sanet eos. Si enim in occupationc sua dest homini si universum mundum Jucrelur, animm
non distenderenlur neque Iahorarcnt, dulcis fierel vero sum detrimentum palialur? (Maith. vi.) Quanto
nimis ipsa cccupatio, etjiollent illam deserere, ne- magis niodo, quia fallaciter totum promiitis, e! ve-
que redire amplius, concupiseerent ubi veritas est. raciter tottim tollis ? Pessima es distendens et dissi-
Propterea dedit illis occupaiionem pessimam Deus, pans, affiigens et crucians animos : quibus, dorai-
ut distcndaniui' in ea. Agamus pietali ejus gratias, naris illa semper appetenda suggcrens, quorum in-
quialaborare nos fecitin nialo nostro, iu aversione quisilio aut noxia sit, aut vana; inventio Tero multo
nostra; quia sepivit spinis viam nostram ut rever- magis aut inutilis, aut perniciosa. Sf ergo dulcis
tamur et converlamur ad ipsum virtim et sponsum csses, el sine labore animos possidere valeres, quis
el ainicum animae nosiras, quia bene erat nobis tunc maiitiamluam unquam deprehenderct? Nunc au-
magis quam nunc. Hoc autera non inlelleximus nos cl R ' tem ipse labor et affiictio quam mentibus ingeris
putavimusnobis bene esse cum niale erat.- Et ideo odiosam te faciunt, et facilius quod promittis va-
aspersit ipse"amaritudinem et ahsinlhium, et fel in numesse agnoscitur, dum id quod infers durum esse
poeuluni dedit super male dulcem el blaiidientem ad senfitur. Sic multos erudis ad sapienliam, quitunc
moriem aversiouem ngsiram et occupationempessi- demum plene deprehendunl, quanla post te sequatur
mara. Etdedit hane occupaiionem pessimam filiisho- vanitas, cuni sentirc cceperint experiendo quanta
minuni utdistcndanlurin ea.Occnpaiioenim estdis- in te lateat lahoramibus difficultas. Propterea iste
iractio et illigalio menlium quae avertitet dissipatet adjunxit et ail: Yi&i qum fiunl cuncta sub sole, et
illaqueatanimas ne cogilare pervaleanlea quaesalutis ecce universa vanitas-et affiiclio spirilus (Eccle. i).
sunt, et ideo occupatio. Quare pessima? Quiaest et Vidi, inquit, ubi, vidisti? Qttis te docuil? Faciendo.
alia jnala occupatio, sed non pessima; et ipsa est inquit, vidi; experiendo eognovi. Quidfecisti? Pre-
quae circa necessitates vitae mortalis versatur, et posui, ait, in animo meo qumrere et invesiigare sa-
sollicita est erga plurima; et ipsa occupalio mala pienter de cunclis qum fiunt sub sole (Ibid.). Et ecce
esl; et ut amplius aliquid dicamus, ipsamalitia est, qtiaerere coeperam et investigare, et existimavi me
utdeilla recte diclum intelligatur : Sufficitdiei ma- in lam operoso studio exitum aliquem invenire. Ex-
liiiasua. (Matth. viJ.Haec ergooecupalioniiseriscvitse C '
teitdi ergo animum meum quantum potui; cogita-
mortalis neeessaria csl; poslea a gloria vitas immor- tionemmeamin oinniacircuralustraTidadiffudi. Abs-
lalis absorbenda : el ideo ruala est ad miseriam, sed tuli somnum ab oculis mcis, nec dedi requiem
mala non ad culpam ; quoniam si pcenam habent a cordi meo riocte ae die donec invenirem quod quse-
bealiludine alieriam, culpam non habet justllise ac rebat aniraa mea, ut inverarem ralionem de onmi-
veritalieontrariam. Occupalio auiemcuriositaiis qua bus quac fiunt sub sole. Sed quis Wuisin tantis cc-
se mens ad illicila extendit, et iustat scrulari ct natibus esse potuisset,? Feci et defeci, conabar et
investigare quod ei seire aut non convenit, aut repellebar, donec contabuit anima" niea et sensus
noxium est: ipsa est pessima occupatio, quia, dum contenebrali sunt, quoniam in tanla rerum multitu-
se dilatat ultra mensuram, aut affectum capit, et dine et veri laientis profundilale, dum inlellectits
'
aiiimum per inanem scieniiam inflal; aut si appre- etspargi inciperet et reverberari, pondus laboris et
hondere non valel per dilationem el .desperationera inextricabilis luctse angtistiam ultia suslinerenoii
faligai. valui. Tunc in meraetipstim reversus et quasi re-
IIOMILIA VI. pulsus ab illo cui obniti canabar denso ac immea-
Quid sit distendi in occupalione psssima. ip. bili latentis nalurse invio; cogitare ccepi siultura
Hanc ergo occupationem pesshnam dedit Deus filiis esseetTanum illarum rerum scientiam tam perti-
hominum uidislendanlur in ea. Quid est distendan- naci sttjdio hominem uiorialem quajrere, quse non
lur? Exterius inlumescanl,. inferius inanes fiant. solum exlra ejus naiuram factse sunt, sed nee sa-
Nam quod dislenditur foris quidera majusapparet; luti ejus Sive seiantur adjiccre quidquam possunt,-
sed unde extrinsecus iiicrementum accepisse cerni- sive nesciaiilur auferrc. Ihi crgo vidi quod hanc
tur, inde Teraciler interius soliditatem amisisse occupationem pessimam dedil Deus fillis hominum ;
comprobaiur. Dum enim ultra se pertingere nititur ut distendantur in ea, quia cuncta quse iiunt sub
inidquodjionest, in semetipso deflcere' incipit," et sole, universa vanitas et afflictio spirittts. Nam quia
inanescere ab eo quod est. Sic nimiium mens hu- fructum non habent, vana sunl, et quia alfligunl,
mana dum per curiositalem ad inquirenda ea quae noxia. Possidentes quippe non adjuvanl, et quac-
extra ipsam sunt, tenditur ne semelipsam conside- i'entes se affligunl. Sine labore enim qua;ri 11011pos-
rare valeat, ipsa suse inquisiiionis occupatione prac- sunt, sed possunt sine utilitale possideri. Airimus
peditur. Hanc efgo occupationem pessimam dedit naraque statiin ut cura ac desiderio quserendratque
Deus filiis homimim utdistendantur.in ea._Opessi- mvenieiidi ea occupalus i'i\c'.'il, et se per curiod-
'm HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRffTURASi. *60
talis siudium ac sollicitudinem cupiditatis in ea A stultorum multitudo Nunc ergo perversi et stuhi
diffuderil digna temeritatis suae pcena affligendus; tam sunt ad correctionem perversitiite difficiles,
et multiplicitate spargitur, et diffieultate reverbe- quam multitudine contra veritatem audaces ; et ideo
ratar.Yidi ergo cuncta quss sub sble fiunt, et perversi difficile corriguntur, et stultorum in/initus
ecce universa vanitas et afflictio spiritus. Yidi et hoc est numerus. Vis, inquit, scire quam difficile per-
ipsum vanum fuisse quod proposui in animo meo, versi corrigantur ? Gape me. Ego hodie tibi omnium
quaarere et investigare sapieuter de cunctis quse exemplum fiam. Nam et ego aliquando perversus
fiunt sub sole. Yidi vanuni esse quod occupantur fui et non inteliexi ipse perversitatem meam ; sed
filii hominum' occupatione pessima ut distendantur putavi me rectum esse, et recle agere quando pro-
in ea : et hoc totum vidi cum expertus sum, et vidi posui in anitno meo qumrere et investigare sapienter
quantus labor et afflictio spiiitus essot in eo quod decunclis qum fiuntsub sole; nec erat tunc aliqua
proposui in aaimo meo, quaerere et iavestigare sa- cousideratio veritatis in me, quse me corrigeret et
pienter de cunctis quse fiunt sub sole. Et vidi quia cohiberet; ne excedere tentarem riiensuram meam,
universa vanitas et afflictio spiritus in omnibus quas neque appetere prsesumerem qiiae non sunt dala
fiunt sub sole. Haec ergo vidi. Quare aulem simiii- hominibus scire et investigare. Descendi ergo in
ler non vident omnes filii hominum occupationein " occupationem pessimam quam dedit Deus filiis Jwmi-
pessirnam, quam dedit eis Deus ut distendantur in nuni, ut distendantur in ea, et dispersi animum
oa, ut intelligant et videant vanitatem et afflictionem meum in omnia, et coEitatione coepiper cuucta dis-
spiritus, in omnibus quae fiunt sole ? Quare labo- currere, ut quaererem et investigarem de cunctis
rant et non sentiunt; affliguntur ac dissipantui'; et quac fiunt sub sole : at non valui. Et cospi Iaborare
distenduntur in occupatione pessima, et non intel- et tasdio vebementer affligi; et vidi quod mens mea
ligunt vanilatem suam et afflictionem spiritus in quocunque se vertebat, dolore et amaritudine et sol-
omnibus quse fiunt sub sole? Quia, inquit, perversi licitudine replebatur, et erat labor quaerendi im-
difficile corriguntur. De quo dicamus latius. mensus^ et inventionis fructus exiguus. Fiebat erga
HOMILIA VII. ul tandem aliquando pceua ipsa et afflielio magna,
Quod perversi difficile corrigantur, etc. prudenlem nie facerent. Et vidi cuncta qum sub sole
Perversi difficile corrigunlur. Idcirco nen possunt fiunt et ecce universa vdnilas et afflictio spiritus.
intelligere, quia perversl spnt, et ideo Iaborant et Cognovi ergo veiitatem, et reprobavi vanitatcm, quia
non sentiunt, et delectantur in afiliclione sui (Job . sensi afflictionem. Et videbar jam in totum corre-
xxx), et putant bene sibi esse, dum male est. In £ ctusde perversitate mea; sed erat adhuc aliud in-
t.mtura enim perversi sunt^ ut judicium veritatis volumenlum; et nescivi quod perversi difficile cor-
non sit in eis; putautes bonum esse quod malum est, riguntur. Eram jam tunc correctus, ut de vanitate
et quod bonum est malum ponenles tenebras lucem, veritatera cognoscerem, et non eram correelus ad-
€t lucem tenebras ; existimantesque amarum dulce ; huc ne de veritatis cognitione superbirem. Excussa
et dulce amarutn (Isa. v). Delicias enim esse com- jam fuerat una erroris palea et reslabat adhuc alia
•putant sub sensibus ; et idcirco aroant dolores suos, magis tenax atque iiihserens palea elal:onis. Tam
et se voluntarios ingerunt ad occupationem pessi- diffieile enim perversi corrigunfur, ut correctionem
inam et distenduntur in ea ; quia dum caeca mente et purgationem aut non admittant omnino, aut ad
quod falso delectare videtur, appetunt, quod vere pcrfectum non recipiant. Propterea ego jam corrigi
cruciat et affligit, non attendunt. Proplerea ergo, cceperam; sed nondum adhuc perfecte correclus
non vident vanitatem suam et afflictionem spiritus eram ; et ideo cognovi laborem praesumplionismeae,
in omnibus quas fiunt sub sole ; quia perversi sunt sed invenlionis mese usum non cognovi. Cognovi
et difficile corriguntur. Et stullorum infinilus est vanam esse afflictionem, non profutura saluli quse-
smmerus. Non solum enim aveisi sunt, sed eliam rere; sed nondum cognovi vanam esse elationem
perversi. Aversi a Deo ; in semetipsis perversi. Et p de inventis superbire.
aversi non facile convertuntur, quia perversi diffi- Propterea loculus sum in corde mcd dicens : Ecce
cile corriguntur. Nam si in semetipsis corrigeren- tncgnus effecius sum. Nescivi enim, quoniam infla-
tur, per semetipsos converterentur. Quia si prius tione tumueram, et ideo magnus mihi videbar, et
judicium. veritatis in semetipsis i'eciperent, suo dixi in corde meo : Eece magnus effectus sum. In
postmodum judicio vanitatem fugiendam et verita- corde dixi: De corde enim tumui, et ideo in corde
tem seauendam esse viderent. Nune aulem nec aver- dixi; quia in corde vidi unde tumui, ut ibi esset
si lumen veritalis vident, nec perversi per lumen elatio, ubi erat causa elationis. Locutus sum in
veritatis vident, et ideo difficile corrigunlur, quia corde meo : Ecce maguus efiectus sum.- Quam ma-
rectitudinem et veritatem nec absentem quaerere guus!
sciunt, nec piresentem approbare. Ideo perversi Prmcessi, ait, sapienlia otnnes qui fuerunl anle
diflicile corriguntur, et slultorum infinitus esl nu- me in Hierusalem. Paulatim pergilur in corruptio-
merus. Tam multi enim non essent si facile corrigi nem, et meus prava excresceute tumore in deterius
potuisscnt. Et in hoc manifeste ostenditur quam semper praccipitatur. Primum de se pliisquani de-
<!ifficilissit perversorum correclio quod hifinita est buit, sensit; deiude usque ad aliorum contempluui
i6i - IN ECCLESIASTEN HOMILLE XIX. 462
venit. Prsecessisapientia omnes qui fuerant ante me A pienter et didici. Sed, quaeso te, si prsecessisti sa-
in Hierusalem. Proplerea ergo tumuisti et inflatus pientia omnes qui fueruut ante te in Ilierusalem^a
eras ; quia prsecessisti sapientia omnes qui fucrunt quo didicisti ut diceres: Mens,mea conlemplala est
anle te in Hierusalem. Et quanlum hoc fuitut idco multa sapienter et didici? Si sapienlioromnihus fui-
cervicem erigeres ; quia praecessisti sapientia om- sti, a quo discere potuisti quod ipse non noveris?
nes qui fuerunt ante te in Hierusalem ? Ne mireris, An propterea etiam sapientior omnibus fuisti; quia
inquil. Ssepe supefbia singularitate magis gaudet ab omnibus didicisti et omnium sapienlia in te uno
quam comparatione. Neque enim semper allendcre collecta est, ul inde pracederes sapientia de univer-
curat elatio quales illi sint, quos In comparatione sis singulos, quod dicens a singulis doctores habui-
praecedit; quia hoc solum norinjinquam illi ad exal- sti universos ? An foile non ab hominibus didici-
taiionem abundat, quod inter omnes qui fuerunt sti; sed experimenta rerum te docueruut qusemens
ante eum in Hierusalem, nullum sibi aequalem agno- tua contemplata est sapieuter, ut inde conlemplatio
scit. Propter hoc igifur et ego videns quod praeces- sapientiae rationi certior fieret quod hanc ipse re-
si sapientia omnes qui fuefunt aute me in Hierusa- rum effectus experienti manifeste comprobaret ?
lera ; et si paucos cernerem fuisse ante me in Hie- Neque enim congruere videtur typo tuo ut ab horai-
rusalem sapientes, vehementer tamen gloriatus sum R nibus disceres, qui in tantum supra homlnes aesti-
illis me superiorem in sapientia considerans ; quo- matione elevatus fueras , ut non solum" mulla sa-
niam licet nec plurimi, nec magni illi fuerunt ante pienter, sed et universa quae sub sole fiunt quserere
me, quibus faclus sum compai'atione praecipuus: et investigare putares : ergo conteniplatus cs et di-
vidi famen multos post me vcnire posse sapienles dicisti; quia cogitasti et probasti, quatenus eo ma-
"in Hierusalem quibus fierem exemplo sapientise pri- jorem vim atque potentiam intelligeiitiae tuaedemcm-*
mus. Quod ergo me sapientia prsetuli in compara- strares quo cuncta argumenta rationis tuae ad visi-
tione prsecedentium : ad hoc quoque spectabat quod bilia,rerum experimenta evidenlius produceres. Et
gloriabar exemplo prsecipuo in auctoritatem con- forsitari iste voluritarie in sapientia sua stullus fa-
stituifuturorum,utpr;eeedentibus quidem summus, ctus est, ut stultos sapientiam doceat. Non enim
subsequentibus vero primus sapientise auctor inve- vias erroris sui tam diligenler nobis cxponerct nisi
nirer. Et ideo loculus sum in corde meo, dicens : in eodem suo -errore noslri eruditionem cogitarct.
Ecce magnus effectus sum et prsecessi sapientia o'm- Propterea ingeminal adhuc et commendat malam
nes qui fueruntante me in Hierusalem. illam diligenliam suam , alque eam de qua xu-
El mens mea contetnplata est mutta sapienter el muit, sapientiam qualiter adeptus sit, subjungit,
didici. Ergo aliquantulum jam correctus eras, quia C dicens:
non dixisti, mens mea contemplata est omnia sa- Dedique cor meum ut scirem prudenliam alque do-
pienter, sicut superius proposueras qumrere et inve- ctrinam, erroresque et slultiHam. "Quaeverba sub eo--
sligare sapienter de omnibus qum fiunt sub sole; sed dem_seusu duobus modis ^uperioribus conjungi
moderatius aliquid intulisti, dicens: Mens mea con- possunt; quia enim primunl hanc elationem osfen-
lemplata est multa sapienter, ut ostenderes te eru- surus, sic eaeperat. Locutus sum in corde meo; ac
dilum uccupatione pessima, et vidisse vanitatem et deinde quid loculus sit subjungit. Ecce magnus
afflictionem spirilus, ne amplius de universis praj- effeclus sum , el praeeessi sapientia omnes, qui fue-
sumeres, sed tamen nondum plene correclum ut de runt ante me in Hierusalem ; etmens mea contem-
plurimis non superbires. Quaerendo igitur omnia plata est multa sapienter et dldici; et postea id quod
invenisti plurima, non omnia, et deficiendo ad om- modo proposuimus inlulit. Dedique cor meum iit
nia intellexisti non debere bominem de omnibus scirem prudentiam atquedoctrinam, errores et stul-
pracsumere; sed inveniendo plurima non conside- tiliam.Potesthaec tola series sub una coiitiiiuatione
rasti non debere hominem etlam de plurimis su- comprehendi, ut tolum hoe in corde suo dixisse in-
perbire. Ergo secundum aliquid cori'ectus fuisti, et. ^ telligatur scilicet quod magnus elfectus sit; et quod
secundum aliquid inccirreclus, cum dixisli: Mens omnes qui ante eum fuerunt in Hicrusalem sapiea-
mea contemplata est multa sapienter el didici; quia tia praecesserit; et quod mens ejus multa sapienter
licet multa fuerint ad pauca, et ipsa tamen pauca contemplata sit multaque didicerit; et quod cor
fuerunt ad omnia. Hoc vero ad humilitatera magis suumdederit ut sciret prudentiam atque doctriiiam,
spectabat, ut qui jam defectum tuum expertus fue- erroresque et sttiltitiam ; el quod post haec omaia
ras erga omnla ; inventa tua plurima non ad pauca cum ila locuius essel in corde suo, et se extulisset
.aliorum plurima; sed pauca potius vccares ad ea, de invesligalione et consideratione lanlarum TB-
quae non potuisti, omnia. Sed quia lemeritas curio- rum ; tandem resipiscens agnoverit Jianc quoque
eitalis jam repressa erat per defectum et afflictionem glorialionem vanam, et propter hoc subjungat:
suiin investigatione omnium.; sed tumor elationis Et agnovi quod in his esset quoque vanitas et ajpi-
creverat in contemplatione plurimorum ; ideo adhuc ciis spirilus : eo quod in multa sapientia mulla sit
tumuisti et dixisti: Ecce magnus effectus sum, et indignatio ; ei qui addit scientiam, addil et laborem.
praeGessi sapientia omnes qui fuerunt ante me in Si quis autem distinguere velit sentenliam, el hce
Hierusaleia et nsens mea^ontemplata est multa sa- quod pestremo intulimus seorsura a «"upradictis par-
163 HUGONIS DE S» YiCTORE OPP. PARS I. =•' EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTtJRAM. IU
tiri, pbtest sic a prarcedcntibus inferre, ut quasi ea A Nam quia liunc pariter, et curiositas ad iuquisilio-
quae supra dicta sunt, onraia loculus sil in corde nemimpcllebat, et superba ad oslenlalionem; di-
suo, seilieei quod magnus effectus est, qtiod praeces-- gnura era! ul et lumidum labor premeret, et curio-
sit sapientia onines qui fuerunt anle eum in Ilicru- sura occupatiodissiparef, quatenus in pcenasallem^
salem, quod mcns sua contcmplala' est multa sapien- vitiura suum agnosceret, eumque etsi nou amor vir-
ter et didicit; et cum hsec omiiia dixisset in corde tutis, vel dolor affliclionis ad mensuram cohiheret.
suo, deinde^aliioraadhiiciiivestiganda testalur; ac Propierea supcrius curiosus occupationem invenit;
si diceret: Haec omnia qusc supra dicla sunt locu- hic vero elatus laborera el affliclioneni; quoiiiain
tus sum in corde riieo, et cum.haec universa locutus dum mala el bona non ad ajdificaticnem, sed ad
essera in corde meo, tunc demum ex praeccdenfi elationem-Scire quaarit: ipsa ei cognilio lcstimo-
coiitemplalione fiduciam sumens dedi cor meum, ut nium fit pravitatis suac, ut ipsa iniquum per con-
adhuc alliora quacrerem, et profundiora investiga- scientiam argual,quamelatus ad ostentatioiiemquK-
rem ; utscllicel scirem prudenliam atquedoctririam, rebat. Inde enim semelipsum despicere cogifur,
erroresque etstultitiam. Quod autem dicit dedisse unde in oculis aliorum magrius fieii conatur; quia
se corsuum slcintelligendum est, quodliberum illud dtim amplius scire quseritquod de veritale aliis in-
fecit et expeditum ut non per illa aut illa dividere- R sinuet, magis in semelipso vidct de piavitate quoJ
tur, sed toiumproposilaeeoiisideratioiii intenderct. danmet. Ilinc ergo sibi ipsi animus indignalur et
Iu quo verbo etiam typum superbiae el tumorem ela- rixam quamdam ac luctam sumit conlra se, quia
tionis exprimit: quod cor suum contemplationi sa- tutfpitudinem vitiorum quam superbia dc-spicit, pra-
pientise dedisse se dicit; quasi illi possibilitas in- vitas defendit. In hac ergo liuju_,modi conflielaiione
veniendi verum protiuus subesset, si lantum voluu- grandis superbiac labor nascilur et indignalio; qu;a,
tas quserendi non deesset. Ad quid autem dederit cor dum subjaceie vitiis dcdignatur, atque ea a se -pro-
suum, exponit dicens : Ut scirem prudentiam alque pellere nititur, neperficere valeat quod vult,pravis
doctrinam, erroresque el slulfitiam. Superius miilta suis desideriis superatur. Indeergo^am ipsam eliani
se sapienler coiitemplalum fuisse et didieisse testa- cognitionera veriutis atominari ineipit, ut quia id
tus esl; nuiic autem posl hsec omnia investigare dis- quod in semetipsa odit, propter infirmilatem, nou
ponit, ut sciatprudenliam, atque doctrinam, erro- poiest lollere, possit sallem per ignorantiam non
resque et slultiliam. Unde pafet quod superiora ad videre. Proplerea cum dixisset in sua scientia labo-
rerum naturam rcferenda sunt; hsepvero qusesub- rem et aiflictionem invenisse, atque eadem affiictio
jungit ad mores hominum, praeposlero quidem or- ^ el Jabor unde esset, exposuisset, dicens : Eo quod
dineusus; quia prius vita propria corrigeuda erat in multa sapientia multasit indignatio, el qui addit
per circumspectionemniorum; acdcindecseterisquae scientiam, addit et laborem, protinus qualiter per
extra propriam naturam fuenuil, studium adhiben- eamdem afllictionem" spiritus el laborem et indigna-
dum, ul prinium interiores cordis oeuli mundaren- tionem atlritus et accidialus ipsam scienliam supe-
turavitiis, etposlea aperirentur in contemplatione raveril; etanimum suum ab inquisitione sapienfiaa
veritatis. Sed elatio quse foris magna apparere vo- ubi affligebatur ad delicias et voluptatem converlerit,
luit, primum exieriora quaesivit, ut prius per exte- subjtingit, diccns:
riorem scientiam viam jactantise aperirel, deinde HOMILIA VIII.
etiam interioiasua scrutandoad ostentalionem foias Quod homo averitate aufugil:ut Adam in paradiso
projicerel. Unde recte cum dixisset prudentiam se fugii, ct abscondit se.
qusesisse, parilcr adjunxit etiam doctriuarii; quia (ECCLES.II.) Dixi ego in corde meo: Vadam et
mens glorise et ostentiitionis cupida, nequaquara afjluam deliciiset fruar bonis. Eecequaliler desperata
prudentiam circuraspectioiiis ad beue vlvendum, scd menstotam seiu voluptateraprojicii, el carnis blan-
ad docendum habere voluil; et ideo seientiam pru- dimenta jam solum bona vocai, quia in eislaborera
dentise sine scienlia doclrinoe inutilera, sibi et in- Q et afflictiouem non Invenit, quasi malam reputans
fructuosam fore reputavit. Quod autem etiam erro- iiiquisitioncmveritatis; in qua prius plus juslo per
res et stultitiam scire se voluisse fatetur : nequa- •curiosilalem se distendenslaboravil. Sed hsec rur-
quam ad hoc mala cognoscere voluit, ut cognita vi- sum existimatio, quia manifestam stullitiam prsc-
taret-; sed ut et se de malorum cogiiiiione extolle- fert, citius deprehendilur; quia cainis voluptasquss
ret, et alios de opere damnaret. Error vero est cum appeteuti dulcis visa est, i,tatim ab experto reproba-
per ignorantiam malumcommitlitur, stultitia autem tur. Unde eontinuo inferi, dicens:
cum malum «ognitum non vitalur. Ergo et bons El vidi quod hoc quoque esset vauitas. Risum repu-
pariter et mala scire voluit, |el cum scieniia utro- iavierrorem et gaudio dixi : Quid fruslra deciperis?
rumque doctrinam simul conbupivit, uttoluin quod Qiianla aiitem vanitas in deliciis carnis sil, me su-
inens per scientiam comprebenderet, per doctrinam pra dixisse memiiii. Unde reliqua quse sequuutur
ad ostentationem manifestare valeret. Sed perver- consideranda nobis sunt,' quia et ipsa licet plana
sus animus ubique nequitiac suac pcenam inveniens, per se videantur,habenttameii fortasse aliquid quod
totum quod iuordinate propler elaiionem appetiit diligcns invesligatio adjicere possit. Ait ergo : Ri-
propler laborem et affiictionem spiritus refugit. sum rc-putavi errorem et eancluxdisi: Frusira decr-
i6S IN ECCLESIASTEN HOMILLE XIX. . IM
peris? Cunctis liquet quod per risum qtiodammodo. A abscoiidite, ubi es? Quam longe es, et quam prope
concepta laetiiia foras trahitur, et quod de gaudio es? Quam longe es ab illo, et qtiam prope es illi ?
intus latuit, ruptisvelut modesliae claustris, quadam Propterea ubi es?Ecce qussrit te Dcus tutis et cla-
levitale el incontinenlialubricae.mentis propalatur. mat: Ubi es? Tu leavertis ut lateas; el claudis ocu-
Et idcirco recte risus error dicitur; quia ctim mens los ne videas. Ille autem non videntem videns, et
gaudiumsuum per iuepfam laetitiam foras fundit, ideo non videntem ; quia nou videri cupientera:
quasi ad sinistram pergeus rectum iter, quoiu Deum propter tuum affeclum, non propter suum defectum
' clamat et dicit: Adam ubi es ? Quserit
gaudendo pergere debuerat, derelinquit, Sed scien- ergo te ut tu
dum est quod spiritale gaudium nequaquam ani- ipsum invenias, et quacritte ut et luipsura quscras
mum ad risum dissolvit; sed ea" tantuin lsstilia" el dicas: Domine, ubies?Tu vero quidfacis?Nam
quae a carnis blandimento concipitur eliam per car- ipse si perdidif, tamen quaerit; si perdidit, non to-
nis molum facile aperilur. Nam quia priraum ad tum perdidit, quia videt quod pcididit: et ideo quae-
animum ingrediendo inordinalum gaudium claustra rit quod perdidit, quiavidelquod perdidii. Non enim
contihentias rupit: eadem postmodum via qua illa- quaereret uisi vidcret. Tu autem quid? Adam ubi
psum est, cura introrsum excrescere cceperit, sine es? Tu perdidisti et totum; perdidisti, c_uia et per-
modeslia facile erumpit. Lubrica enim mens se- B didisti nehabeas, et videre desisti ne requiras. Nara
menperversum, quodprimum sirie modestia conci- si vides quod non habeas, inlelligis quid requiras.
pit, quasi parturiens postmodum sine pudicitia, ef- Nunc autem longe es et exsulas a veritate, ut non
fundit; nec se continere potest, quin excrescentem possis videre unde veneris et quo libi redeundum
intus l32litiam ejiciat, cujus integritatis claustra ru- sit. Propterea quaeris quid quaerere debeas; quia
pta sunt, quando eam concipiebat. Primum ergo dc- quid amiseris, ignoras. Quaeris quid utile sit filiis
cipitur, quando blandientis mundi illeeebras intro bomiiiuni: quo faclo opus est sub sole numero die-
ad gaudium suscipit; postea errat, quando conce- rum vitae suae!Oh! quam scire IIOGdebuisti! sed
ptum introrsum gaudium ad lasciviam mundi per nunc absconditus es- a veritate, latens sub umbra
risumforas effundit.Notandura quod gaudium tanlum ignorantise luse; quia recessisti longe et liOluisii
arguilur, risusvefo omnino reprobatur; quia risus cum illa esse, sine qua esse non potes. Nam, quia
omnimodo malus est: gaudium con semper malum sine illa esse non potes, ideo quaeris; et quia aver-
est, nisi quando de malo est; et idcirco illum repro- sus es et absconditus, proplerea nescis quid q;ia>
bat, hoc casligat, quatenus et id quod prorsus ma- rere debeas, cum tamen in hoc abscondi ab ea ora -
lum est caveatur, et id quod bonum esse potesl cor- nino non potuisti, ut uon intelligas quserendum t bi
rigalur. Propterea, inquit: Risum reputavi errorem C esse cum yideas et boc deesse iibi quod quaeras. ln«
et gaudio dixi: Quid frustra deciperis? Decipitur tellige ergo te vel in hoc prorsus non esse -abscon-
ergo, cum delectatur iu rebus noxiis; et bene sibi dituiii; quia illa fugientem sequitur atque averso se
esse putat, cum male est. Decipitur eliam cum ingerit, ac quacrendam docet cui se videndam rioa
prajseniium occupalione delectationum invohitur, prsebet. Quamvis et hoc ipsum extra veritalem non
et- ne fulura mala considerare valeal, pj-aspedilur. videas quod libi quaRreudum esse vidcs, quod deesse
Sed quare frustra ? Frustra decipitur, quia ipse vides, licet hoc quid sit, non videas. Ergo iu veri-
mundi deleclaliones a considerationefulurorum ma- tate vides qusersndum libi esse quod veritatem essa
lorum cor avertere ppssunt; sed a pressura super- non vides. Quare boc? quia absconditus es. Nam si
venientium liberare non possunt. Frustra etiara de- absconditus non esses, nihil practer veritatem qua>
cipitur, quia fallacis boni gaudia in quibtts exsullal, rendum esse videres; ct ipsam veritatem non qttae-
lantis^maritudinibus aJmista sunt ut jure displi- reres, sed haberes. Nunc absconditus es, et non vi-
cere debeant, eliamsi debeant permanerc. Frustra des; et tamenderelictus nones, quia quserereadmo-
ergo utrobique decipitur; videlicet et cum malum neris quod non vides. Ideo dicitur tibi: Adam, ubi
non videt quod patitur, et cum non prsevidet malum es?ut ad veritatem redeas, et invenias Verhatem.
"
quod patietur; quoniam et ralio manifesta est, quaj Noluisti slare in veritate; modo redi ad verilatem,
illud berie consideranti judicare valeat; el experien- quia stare nonpotesextraveritatem. Vagus, etpro-
tia prsesens, qtise hoc patienli oslendat. Propierea fugus, et instabilis eris omnibus diebus quibus cum
infert et dicit: ipsa et in ipsa non fueris, nee inveniet cor
Cogilavi ergo in corde meo abstrahere a vino car- tuum ubi requiescaf, si in ipsa stare noluerit;
nem meam, ul animuin meum transferrem ad sapien- quia nec stabi.t extra ipsam utquasrat, nec inve-
tiam, devitaremque stultiliam, donec viderem quid niel prseter ipsam ul requiescat. Sursum, deor-
esset uliie filiis hominum: quo faclo opus est sub sole sum, longe et prope, quovis pergat: non inve -
nuinero dierum vitm sum. 0 cor humantini, ubi es? niet requiera, donec illam inveniet. Quid tumul-
quomodo huc venisti, ut hoe nescias quid utile sit tuaris, iufelix? Rides, ploras, foveris, affligeris:
liliis honiinum, quo facto opus est sub sole numero quid ad sapientiam ? Nam quia in lascivia et volu-
dierum vitafisusc? Ubi es ul hoc ignores ? Ubi es ptats stultus fuisti, in afflictiont1 miser' eris. Quid
Adam, ubi es ?Audivi, inqnit, vocemiuam ei abscondi amplius tibi cor.ferre poterunt? Var.iias vanita--
tne (Gen. 111). 0 abseondite, cui abscondisti te ? 0 tum: vaniias vanitatum et omnia vanitai (Eccle. i),
407 IIUGONIS DE S. VICTORE OFP. PARS L — EXEGETICA. — L IN S. SCRIPTCRAM. 158
Sed nondum isla cognoveras. Propterea sensu tuo A dem fugere pottusii, sed effugerenoii potuisti; quia
el sapientia lua,quajapud ipsarii stullitia est, infla- eum nec absconditus lattiisti. Propterea qusesitus
tus magis quam solidus, obniti conabaris, etexisli- inventus es, quia Iatens absconditus non cs. Tu
masli te aliquid faclurum cum nihil esses. Tenlasti vero malilia tua iterum fugis, el ilerum fugis, et iuj
orania, et ubique defecisii. Mollia et dura, laeviaet veniris et fugis; et semper fugis, et non effugis.
aspera, prospera et adversa; extra veritatem cor- Habitus fugis; quaesitns fugh, requisitus inficiaris.
rumpere possunt, cmsndare non possunt. Ergo flu- Proptereaqusesitus inveniris, inficiatus convinceris,.
ctuas el jaclaris ; cadis el ruis, et impelleris; appe- convictus condemnaris. Yideamus ergq nunc ne
-tis nec consequeris. Palpando et nou videndo fru- forte sine causa taiitum excessum fecerimus. Yi-
stra ex adverso incedis, quacrens verilatem ubi nou deamus nostrum Adam antiquum illum, et novum
est. Et lu ubi es? Illa intus est, et tu foris es; et aiihuc ilerata malitia. Videamus eum yetera adhuc
ideo clamai tibi, et dicit: Adam ubi es? Quaeris ut sludia rcnovanlem, et transfugam vefilatis umbram,
tuam ignorantiam arguat; ambulat ut instabililalem ac lalebras et tegmina foliorum requirenteiu, uudi-
tuam ostendat. Cum deambularet Dominus in para- que convinci, nunquam velie reprehendi. Non posse
disoad horam post meridiem vocavit et dixit: Adam, latere, et semper ftigere. Videamus ergo qtiid facii.
ubi es ? (Gen. m.) Non ambulavit, sed deambulavii. " Quid enim facit? Yidit cibum, et contemplaius est;
Quid est deambulavit ? Huc et illuc quasi errabundus quoniam delectabilis esl visu, et suavis ad vescen-
el vagus iu direclum non vadens; sed pergens quo- dum (ibid.); et ape?uit fauces, et ait: Yadam, et
cunque, hoc est, deambulavit. Et quare ita deam- affluam deliciis, et fruar bonis. Et ecce posttergum
bulare voluit? Ut talem se ostenderet foris, qualis ejus sapientia et veritas clamavil et dixit: Adam,ubi
inlus (esse coeperat). Jam enim mola erat veritas, es? llle vero audiens vocem ejus, et convictus a ve-
et fluctuabat, ut recederet a corde peccatoris. Imo rilale intus clamante, negare non potuit veritatem,
veritas slabat, et peccatrix conscitnlia flucluabat; et ait: Audivi, Domine, vocem tuani; et vidi vere
ct ideo veritas foris deambulabat, quia intus pecca- quod hoc esset vanitas, et ideo risum repulavi er-
tor a veritate fluctuabat. Deambulabat tamen et non rorem, etgaudio dixi: Quid frustra deciperis? Ecce
discedebal, neque abiit indirectuni elongans quasi hominem audientem veritalem, et cojifiteulem veri-
irrevocabilis, necreversura amplius; sed prope gy- latem. Quis pulalis isle est? Magnus videiur ora-
ians et juxla deambulans, abiil et non abiit, modo nino, et appropinquans Terilati, qui sic pfofitetur
vadens et modo rediens, et magno quodam incerto verilatem. Vere magnus, si non absconditns. Audit
aesluans : quasi nolens sedem suam dcserere nsc enim, et non videt vcrllatem ; quia ipse per concu-
Talens pollutam mansionem suslinere. Quid faeis piscentiam foris est: veritas autem per sap'.entiam
Adam? quare-siies? Voca discedentem, .sequere fu- intus. Et vult eum lucrari veritas, et revocat ad se,
gientem; quoniam adhuc props est et exspectal si et iterum itaque iterum de intus clamat, el dieit:
forte revocetur, et ideo moram facit et blande mi- Adam ubi es? Ille vero prodilum se sentiens et con-
natur abscessum; lacsam se dolens et violenler eje- v.ctum, uno adilu obslruso, alias fugae latebras quae-
ctam; ac redire velle indicat, si fcrs invilelur ut rit; el coercitus a voluptate ad avaritiam se effundit
veniat. Idcirco non cito abiisse, sed praestolari Eleaim prius fructum ad esum expelit, nunc folia
adhuc : ituram tamen, et jam, quia non cst qui re- ad umbram quaeril; et tanto profundius se a luce
vocet, ituram, et ccce ambularo ut abeat; quoniam veritalis abscondit, quanto nequius sub studio parci-
nemo est dilectionis memor, qui charilalis recorde- inoniac vitium ambilionis tegil. Propterea infert, et
tur, cui cordi sit societatis affectus. 0 infelix Adam, dicit: Cogitavi in corde meo abstrahere a vino car-
uhiest recordatio tua? Ubi fixisli animam tuam ut nem meam. Quare?Ct animum meum, inquit, trans-
baec sustineas? Dure, indurate, et obdurate, non Is ferrem ad sapiontiam, devitaremque slulliliani.
cmollire poluit tania benignitas, tantaflamma, tam Bene boc fecisti. Nemo enim pctest duobus dominis
ingens ardor dileclionis, ut liquefleres et curreres ., servire (Maith. vi). Idcirco bene fecisti, ut praecideres.
posl cam? Tu vero quid facis? Audivi, inquit, vocetn a te nebulosam et tenebraiilem conscieutiam, dele-
tuam et abscendi -me. Quare ? Eo quod nudus essem clationem carnis, quatenus invenire posseslumino--
(ibid.). Ergo fugis verilatem, quia amas pravitatem. sam, et nihil impuritatis habentem delectationem
Jpsa aulem quid iacit? Sequitur fugientcm quae de- veritatis. Bene in hoc fecisti, quod abstrahere pro-
seruit discedentam. Quae aversa esl iniqua facien-> posuisti a vino carnem tuam, ut melius hiehriarcs
tem, revocat in iniquitals persistentem. Adara ubi sapientia animam tuam, et eam ad semetipsam in-
cs? Ego, inquit, scio ubi es; tu nescis. Idcoubi es? trorsum colligeres": ubi sapientia lucet; ubi veritas
Adends ubi es ut corrigas quod factus es, et redeas cognoscitur, et prudenlia invenilur. Nam, et hoc
ad eum a quo faclus es. Adaui ubi es? Audivi, Do- ipsum erat devitare slultitiam, non se ad inania, et
mine, vocem tuam, et abscondi me. 0 abscondite vana appetenda effundere; sed totam animi inten-
et non abscondile, non videns et vise, cui abscon- lionem omnesque cordis conalus sub rationis mode-
disti te?Audivi vocem, eSfaciem non vidisti. Quare? ramine cohibendo veritali conformare. Iloe ergo
quia absconditus. Hcc enim lucjatus es abscon- bene fecisti. Sedusquequo?Donec, inquit, viderem,
dendo te, ut non videres a quo videbaris. Quem qui- quid esset uiile filiis hominum : quo facto opas Mt
*GS IX ECCLESIASTEN IIOMSLl^ XIX. 170
sub sble iraroero dierum vitsa suoc.YiUc crgo ut A qtiod intus perdidisli. Magnilicas opera tua, qtiia irs
perseveres, ul in veritate quseras et ut perseveran- temeiipso msiioratus es. JSdificas domos, quia pro-
ter quajras; quia non inveiiitur veritas nisi ab iis jeeiuses-de habitaculo conscientiac tuae. Planlas vi-
qui eam in verilate quserunt.4}ui sunt qui eam in neas et facis horlos, quia germina sapienlia? in
veritale quaerunt ? Qui tofo corde ad eam accedunt. corde tuo artierunt. Exstruis piscinas, qui fontem
Qui non dimidii veniunl, et diinidii recedunt; sed vitae inlus salientis non habes. Silvam irrigas ligno-
toti veniirat, etex toto veuiunt: hi veritatem in ve- mra germiiiantiutn, quia umbrara quaeris luce veri-
rkaie quserunt, Qui autem cor suum alibi colliguiit, talis amissa. Quid libi cum istis delectationibus in-
«t alibi dispergunt: isti non toti accedunt, nec ex felix, et bonorum tuorum oblite? Ubi est nur.c quoJ
fcotoaccedunl, et ideo verilalem non inveniuut; quia paulo anie proposuisti a vino abstrahere carncm
id quod de veritate alibi lucrati videbanlur, alibi tuam : qui modo omni lascivia et vanitate inebrias
gerdunt. Qui congregant mercedes, el mittunt eas animani tuam? Nunquid ita quacritur sapientiat
in sacculum periusum (Agg. i). Si p3rcimoiiia col- Exisse illic videbaiis, quomodo tam cilo reversus
ligit, et avarilia uisperglt, quidprodest?Quid con- es?Quomodo? nisi quia in circuitu ambulasti, et
fert si gulam .stringens per continentiam voluptatis involuta fuit semita tua, et rcduxit te parcimonia
collegisti, et oculos aperieus per ambitionem disper- B ubi gula proslraverat. Ecce iterum in voluptatem
sisli? Attendis quod intrasti; sed quod exivisti, non corruisti, et captivus factus es vanitatis. Quomodo
attendis. Si intras et exis, forises; quemadmoduui huc venisli, nisi quia audisli vacem ejus et abscon-
si esis et intras, inius es. Si aulem foris es, ubicun - disti te? Hsec cst -enim umbra vanitatis sub qua
que es cum veritate non es;-quia veritas inlus esl. iales, ne videas veritatem. Quomodo ergo huc ve-
£l quid interestubi sis, si ibi non esuhiTeritasest? nisti? Nonne debtter-as quaerere sapientiam? Sed
Undecunque venias et quacunque ingrediariSj si in- mens tua longe exsulans a veritate et viara veiitatis
lus es bene es; quia cum vcriiate es. Et quocun- ignorans, unde ab uno se vitio voluptatis per conti-
que pergas, quacunque egrediaris, si foris es, male aentiam gulae cohibuit: i;Q:lelicentius in omnem se
es; quia cum veritate non es. Si ej_goin veritaie lasciviam et superstitionem per concupisccntiam
quaeris, totus quaere, lelus accede, totusinlia; quia -oculorum effudit; et eo nequius nunc in ,toto cor-
*-eritas intus est. Quare tam diu quaeris, et non in- rumpilur, quo magis in parte quantulacunque cor-
venis quod quseris? Quia male quaeris, quia ibi quse- j-ecla videbatur. Prius enim •corrumpebaris et hu-
ris ubi non est quod quaeris. Tu enim foris quaa- miliabaris; quoiiiam vidisti et intellexisti quod pa-
ris, el quod quacris intus est. Ideo male quseris, et tiebaris, niiiic sub specie virtutum, vitiorura prasda
ideo invenire non potes quod quseris, et propterea facluses. Intra avaritia sub obtentu parcimoniae, ct
non ibi requiem invenire poteris, ubi es ? quia ve- dum persuadet animo in rebus habitis temperantiam
ritas ibi non est ubi es. Ubi es ? Sub umbra, suh non deserere, facit non profutura servare. Inde,
foliis; quia fructum perdidisti, et ideo species fallit multiplicatis divitiis superbia sequitur, dum id
ie et veritas non est inte. Quocunque perrcxeril,, quod per «mbitionem qusesitura est, ad elaticnem
Ifaudaberis : umbra totum est qubd vides, et veri- possidetur. indc omnia hsec portenta vanitatis orta
£as latet. Quaeest umbra? Species reram visibilium sunt, quod mens stulia In rerum experimenlis ve-
umbraesl,et tu animam tuam in eas effudisti, et rum bonum extra existimat inveniendum, non qua^ i
abscondistile sub foliis ut lateres. Et quomodo lu- per ea quse foris simt, verum bonum intus quaeren-
cem"quseris -tenebras intrans : in fructu vanitatem dum sit, sed quasi in eis consistat. Idcircp sine
«onspexisti, et in foliis veritatem esse putas ? Si modestia audacter per omnia se diffundit; et quse
terrena omnia ad fruendum vana suut: qtiomodo in abstinentia carnis affliclionem invenerat, alio
ad videndum multo magis vana nou sunt? Si enim aditu reperto per concupiscentiam oculorum, cama-
frueulibus verura bonum uon conferunt, possiden- lem affectum multipliekis pascit. Neque.enim lasci-
libus nec fruentibus conferre quid possunl? Quare 0 vienlis sufficit, ui in rebus quac-ad humanani servi-
ergo post bonum proposilum continentiae, et quae- tutcm factae sunt, et jucunditatem delcctelur, nisj
rendae sapientiae studium, tam cito iterum ad occu- ctiam superbia acqualitateni conditionis transgre.
pationem vanam converteris^ Quare? nisi quia diens, hominibus dominetur. Hoc est euim quod
mcns tua foras ejecla est, et vaga ac profuga effe- post caeteras et inter caHeras superstiliones suas ad-
cta super terram. Ideoque stare non polesf, quia in jungfc, dicens,
veritate fixa non cst. Idcirco, inquis, Magnificavi Possedi, servosel ancillas, multamque famitiain
opera mea, etc. > habui. Domiiius factus esi hominum, qui servus
BOMILIA IX. erat vitiorum.. Quanto melius esset libi-Dominus, et
De diversis vanis Ecclesiuslai conalibus. hic socius?Nammic dominari, regnanlis forel pro^
Magnificavi opera mea. Qum opera? JEdificavi bilas. Hic vero dominari, non repugnantis probilas
r.iihi donios, plantavi vineus, feci hortos, ei pomaria,- est, sed prementis Iniquitas, et patientis ulilitas.
ei consevi. ea -cuncli generis arboribus, el exstruxi Sed gloriae animal speciem attendit exterius, mor-
snihi piscinas aquarutn, ut irrigaretn silvam lignorum bum interius non attendit. Putat magnum esse quod
^irminanliuni. Hoc est quod dixi. Extra qiucris inflaiiim esi, et ideo gandet exieiius magnus vidcrL
PATUOL.CLXXV.
ft{ HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 172
'lriirorsus autem vacuus et inanis esse non limet. A habet ista sapientiam suam. Sic enim homines vo-
'" ossedi,
inquit, servos et ancillas, multaraque fami- cant sapientiam qtia ista requies, et tranquiililas
V.am habui. Qttid multa familia sine possessione ista carnis callide ct astute quseritur, et prudenter
multa; et pecu'nia mulfa, alcpae abundantia sunip- coiiservatur. Et ista est sapientia, qua filii hujus
tuum facere potuisset? Propterea adjunxit, et smculiet filii tenebrarum prudeniiores sunt filiis lucis.
ait : in generatione sua.(Luc. xvi), quae perseverat cum
Armenta quoque, el tnagnos ovium gregesultra om- iisqui jacent in umbra foliorum; et luraen versa
nes qui fuerunt ante tne in Hierusalem. Ecce abun- sapientiae, apud quam stultitia est sapientk ista,
dantia. Gloria ubi est? Coacervavi mihi argenlum et videre non possunt. Quia enim ad sola commoda
anrutn, el substanlias regum et provinciarum. Quanta carnis respiciuut, detrimenta animsenon attendim!,
gloria. El quid sequitur: nisi quod mens procax ad et quia cauti esse volunt ubi timendum non esl.
factantiam cito per lasciviam mollescit et enervalur stulti, et imprudentes fiunttibi, ubi periculum grave
e't dicii -. esl et intolerabile detrimentum. Nam quae est sa-
Feci canlores mihi et cantatrices el delicias filio- pientia, carnem fovere et animam negligere? Quse
fum hominum, scyphos ' el urcelos [urceos] in mini- est sapientia id quidem, quod modieo tempore mo-
slerio ad vina fundenda et supergressns sutn opibus B lestum est carni, tota iutentione fugere; etid quod
omnes qui fuerunt anle me in Hierusalem. Sapientia animse semper exiliale esse constat, non cavere?
quoque perseveravit mecum. Grandis fiduria. Ideo Ilaecest sapientia de qua iste gloriatur sub unixjra
s"ecure peccasti. Ideo confideoter effudisti cor tuum foliorum jacens. 0 folia, etumbra qualis est fructus
in delicias voluptatis, et super illecebras pulchritu- vesler? vide Adam qualia sttnt folialua,el qualis.
dinum et jucunditalum vanitatis. Quare? quia sa- est fruclus tuus? Abscondisti te, et folia tua unibra-
pientia perseveraverat tecum. Quare enim lu intus culiim prsebuerunt ut tcclus non videres verilatem.
positam quaereres; si ipsa foris vagum non reli- Manducasti, et fructus tuus cihum prseslitit, ut cor- -
quit ? Quse lamen est ista sapientia quae ita discur- ruptus edulio perderes immortalitatem. Recognosce,
sus amat, et secretumfastidil? Yide ne forte simi- miser; rccognosce malum tuum; recognosce mise-
llludo fallat te, et non sit sapienlia quod sapientia riam tuam; i'ecognosee ubi es et qualis factus es.
esse videtur. Cave ne iu umbra filiorum decipiaris, Convertere de umbra ad claritatem luminis, ut non
ubi latuitpater tuus qui veritatem videre non potuit. solum verba audias, sed etiam faciem videas ve-
Umbra enim obscurum facit; et si requiem habere ritatis.
videtur, lumen non habet. Cave ergo ne et tu dum c HOMILIAX.
sub umbra, foliorum requiem quaeris, incipias pati De reliquis vanilatibus usque in eum locum : eSluttus
caliginem. Nec possis in umbra positus clare discer- in tenebris ambulal.»
nere; quia imago quae apparet umbra, sola est, non Ctimque me converiisscm ad universa opera, quat
veritas. Hanc ergo umbram foliorum suspectam feceranl manus mem, et ad labores in quibus frustm
habe, ne deeipiaris. Quae sunt folia ? Species rerum sudaveram, vidi in omnibus vanilatem et afflictionem
visibilium folia sunt; quac modo quidem pulchra et animi, el nihil permanere sub sole. Audivimus supra,
virentia apparent, sed cadent subilo cum turho isle quauto studio divitiis congregaudis augendisque
exierit. Quse sunl folia?Domus, vineae,horli, pisci- rebus insudaverit; ac deinde lascivise , et voluptati
_nac,sylva lignorum germinantium, famiiiavposses- experiendae, in iis quas paraverat, rerum affluen-
siones, aurum, argenlum, substanliae regum et pio- tiis, quemadinodum animam suam effuderit, ipso
vinciarum; lyrse, cilharae, tihiae, organa, scyphi, et testante cognovimus : nunc vero quid post haec om-
tircei, et vasa pretiosa divitiac et pompac, et gloria : nia subjungat, audiamus. Cum, inquit, me conver-
omnia hsecfolia sunt. Quare folia? Quia vana, quia tissem ad universa opera, quae fecerant manus mc»,
caduca, quia transitoria : ideo folia. Virent quidem etad labores in quibus frustra sudaveram, \idi in
modico tempore, sed cito arescunt et cadunt. Scd Q omnibus vanilatem, et affliclionem animi, el nihil
tamen dum stant, umbi-am faciunt et habent refri- permanere suh sole. Hoc itaque in principio quse-
geriuni suum; sed est obscura umbra el inimica )u- stionem nobis ingerii, quomodo nunc primura isle
mini. Carni quidem ad tempus refrigerium pracstare conversum se dicat ad videndum opera sua cum
videtur, sed oculos caligare facit. Idcirco suspectam nihil aliud hactenus fecisse videatur, quam his re_-
habere debemus umbram, nec facile credere iis quae bus intentionem adhibuisse, et studium? Quanilo
videntur in umbra. Falluntenim oculos imagincs; magnificavit opera sua, sedificavit domos, planlavit
quia et Ipsa umbra imago est, non veritas. Ideo dixl vineas, et hortos fecit, et pomaria, atque piscinas
ut suspectam habeas umbram, qui te sub foliis po- exslruxit, servos et ancillas habuit, armenta et gre-
situm confiteris. Sub foliis es, in Umbra es, et sa- ges, argentura el aurum, substanlias regum et pro-
pientiam juxta te vides. Vide diligenter ne forte non vinciarum, et delicias filiorum hominum. Quando
sit sapientia, sed aliud aliquid latens sub specie il- denique non solum opere, sed et mente quoque re-
lius. Qnse est enim sapientia in umbra foliorum? rum se suarum amori, el voluptali lantum immers-'*-
Nam umbra foliorum delectatio est, et jucunditas in rat, ut hanc parteih suam existimaret; neque ob
specie et pulchritudine reium trailsiloriarum. Et aliud quodara modo se factum, crederet, quara ui
«3 IN ECCLESIASTEN HOMlLbE XIX. *74
obleelaret se In his omnibus, quse paraverat: nun - A eonversus, et directus cttm de iuis operibtis subjuu-
quid non videbat quod faciebat ? Sed vidit speciem, xisset: Vidit in omnibus vanitatem et afflictionem,
non praevidit corruptionem. Yidit quid esse vide- animi; statim quasi in propriis eruditus, aliena di-
bantur, quae stabant, sed non attendit quid facta judicare incipit, et de judicio suorum operum sen-
fuissent,quaeperierant.Amor enimpraeseiitium, dum tentiam format universorum, dicens: Et nihil per-
%in se totam animi intentionem converleret, et in manere sub sole. Sed quia ad pe.rfectum non sufficit
corum, quas videbantur fallaci specie per carnis mala reprobare, nisi eliara bona eligere, quisnove-
aspectum ingrcssus cordis quoque oculos occuparet, rit; stlbjunxit, et ait:
siinul- et prseterltorum memoriam ahslulit, et futu- Transtvi ad contemplandani sapientiatn. Hebiacus
rorum providentiara abscondit. Unde factum est, ut transiens interpretatur. Hebrseus ergo factus est istG
clum ad ea quse Tidebantur sola respiceret, in ipsis ad contemplandam sapientiam. Et erat quidem ipse
qaoque veritatem agnoscere non valeret, simulque etiam prius Hebraeus secundum carnem, sed he-
in suis operibus, et conversus, quse concupiscere- bracus non fuit secundum veritatem, donec transire
tur videret speciem; et aversus, quae caveretur non ccepit ad contemplandam sapientiam. Quemadmo-v
agnosceret vanitatem. Fit autem nonnunquam ut dum Judseus secundum carnem dicitur, et Jiidseus
temporalia bona lunc citius vana esse deprehendan- B secundum veritatem, ita alius Hebrseus est secun-
lur, cum magis abundare cceperint, quae sacpe cum dura carncm, et alius Hebrseus secundum verita-
«on habentur prodesse potuisse existimantur,- si (em. Qui autem in manifesto secundum carnem
adfuerint. Cum vero habita, mentis inopiam, nec in Judaeus est et qui in nianifesto secundum cai'nem
sua affluentia expellere valeant; tunc priraum ex- Hebraeus est, non vere Judaeus est, et non ve: o He-
perienti, quam exiguum pro laborantibus fructum braeus. Sed qui in occullo secundum spiritum Ju-
eonferunt manifestant. Unde convenienter iste post dasus est, et secundum spiritum Hebraeus est, vere
lantam rerum omnium affluentiam, usumque volup- Judaeus est et vere Hebraeus. Nam multi transeunt
iatum; conversunf se dicit, ut intelligeret yanila- secundura carnem, et non transeunt secundum ve-
tem suam. Quia cum experiri cospit, quod felicem ritatem ; quja non transeunt ut perveniant ad veri-
facere non poterant habila, tunc agnovit quod multo tatem. Facilius maria transeant, et longinquas per-
magis miserum fecerant casso labore quaesita. Cum, agant regtones, qu3m pertingant ad veritalem, et
Inquif, raeconverlissem adunivcrsa opera, quae fe- ipsa prope est. Prope est; inquit Scriptura, verbum
cerant raanus meae; videlicet respiciens qualis fru- in ore luo (Rom. x); et veritas verbi in corde, ct
«lus tantos labores sequi poluisset; lunc, ait, inveni ipsum verbum est veritas, quia verilas verbum est.
non aoqualance recompensari mihi fructum laborum " Et cum tam prope sit ipsa vcritas, nihil taraen lon-
•aeorum, ideoque frustra me laborasse judicavi gius ab iis qui slultitiam amant. Quid antem stul-
rcspiciens labores in quibus frustra sudaveram. In tius quam semper ima respicere, et vultus habere
«mnibus enim vanitas ct afflictio animi. Prius affli- pronos in terram ? Hoc enim bestiis dalum est, qui-
ctio, postea Tanitas, sed et post vanitatem afflictio; bus ultra nihil appetere est concessum. Sapientia
ct ante vanilatem afllictio; et in vanitate afflictio; autem habitat in supernis; ad quam erigi nolunt,
et totum vanitas, et totum afflictio. Yana qttippe qui bestiis comparati sunt et terram intuentur. Hasc
suni universa, quse suis dilectoribus, et cum sunt, estipsa stultitia, de qua transivit iste ad conlem-
non exhibent, quod promittunt; et cum teneri exi - plandam sapientiam, cum falsa bona, quaein terra
slimantur pertranseunt. Sed poterat fortassis tole- amaverat, despexit, et ad vera bona, quaj stirsum
rabile videri, si sola vanitas esset-, et affliclio non sunf, contemplanda et amanda se erexit; quia in his
esset. Nuncautem, etante vanitatem afflictio, et in quae deorsum sunt sub sole oranibus vanitatem
vanitateafflictio,etposlvanitatem afflictio, quoniam aspexit. Propterea cura vidisset in omnibus vanitar
uec sine labore acquiri, nec sine sollicitudine con- tem et affliclionem animi, et nihil permanere sub.
servari, nec sine dolore araitti possunt, quse cum ]) sole, transivit ad contemplandam sapientiara supra
amore possidebantur. Ideoque et lotum vanitas, et soleniv 0 quara difficilis transitus et quam mul-
tolum afllictio; quia, et in affliclione vanitas , et in torum dierum via infirmos gressus habcntibus!
vanitale affliclio.Et propter hoc reete conversus ait: Et nescio an tota vita hominis sufficere possit ad
Vjdi in omnibus vanitatem, et afflictionem aninii : conficiendum hoc iter. Quis enim in hac mortali
etiiihil permanere sub sole. Eruditus namque ini vita degens, sapientiam plene apprehendere poterit?
propriis', etiam alieua judicare ccepit; et quod ini Sapientia enim de occullis trahitur et in occultis
parte cognoverat, veraciter de toto pronuntiabat, invenitur; et semper secretum amat sapienlia, Jiec
dicens -: Nihil permanere sub sole. Hinc vero colligii se contemplandam prsebet, nisi iis, qui iiigrediuntur
potest, quantum in rebus aliis, sive ad bonum sivc-s ad eam. Sed hoc valde grave est infirmis animis, ut
ad malum conducat homini nosse qualis homo ipses dilecta relinquant, et deserant amata; et ad ea
fuerit sibi. Nam sccundum aliquid omnia hoc tibii transeant appetenda, quaenon norunt, nisi doloribus
csse incipiunt, quod tu ipse fueris tibi. Si teipsumi suis erudiautur; et amara esse incipiant, quae ante
-iion vides, nihil bene vides. Si in tui judicio noni dulcia fuerunt; etitaquodammodo multi relrahantur,
falleris, facile dirigcis in alieno. Sicut bic quoquc! et c.irapellantur inlrare, et transirc ad eonlemplau-
175 HUGONTSDE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. 170
dam sapientiam. Nara cum guslare coeperint et in- A pecora; et amorem fcedse conjugis- turpi farauiatu
telligere suavitatem ei,jucundilalem sapientise : lunc mercaiur, nec polest liber esse, donec Deus in igne
jam compelli opus non habenl, sed sequuntur vo- advenial, el appareat in dilectione. Tuncenim facile
;Ienles; et libenler universa despiciunl,etrelinquunl contemnit, quod male amaverat; cum guslare cce-
omnia, ut transeant ad contemplandam sapientiam; perit, quod dulcius concupiscal. Ei jam pro jEthio-
ettunc cito perveniunf, quia currunt velociter et pissa Moyses servirenon dignalur; quamel si post-
-ardenter requirunt, et incipit prope esse illis sapien- ea sequentem uou abjicil, 11011susclpit tamen ad
tia, quia ipsi appropinquant ei, et non elongant ab dilectionem. Curara enini carnis, amator sapieiitise
-ea in concupiscentias alienas. Sic cum essel Moyses cffeetus sic admittere debuerat, ut proterve lasci-"
>indeserlo pastor aniraaliuni, et jElhiopissam habe- vienti se per affectum non subjieeret; sed tamen
ret uxorem, non noverat adhuc nisi ignem consu- infirmanti el obsequenti condescenderei per com-
imentem; propterea mirabatur, quod rubus ardebal, passionera. Aliud est enim araare ad gaudium, aliud
«t non comburebalur (Exod. m). Quandiu enim sustinere ad usum. Aliud in societalem dileclionis
auimus desideria sua in infimis voluptatibus pascil, suscipere atque aliud in parte compassionis susti--
•e'tcarnali concupiscentia vinclus nondum ad am- nere. Yita carnis in necessilale portanda est, sapien-
plexus sapiemiaepervenit in igne consumente est et B tia in dilectione socianda. Illa propler se appetenda
uevorante usque ad perdilionem. Flamma enim li- est, ista propter se fugienda propler nos sustinerida.
"bidinis et amor carnis eos quos accendit, consumit. Ideo Moyses post visionem uon servit in Madian
Amor vero sapientiac lumen habet; sed consumptio- palri ^Ethiopissse, neque ipsa amplius parit filios
nem non habet, et si accendit frigidos, ai'dentes ta- quasi a toro repulsa, ubi locus amoris est el dile»
meu non combtirit. Proplerea Moyses mirabatur ctionis; et alia pulchriore atque amabiliore recepla
quomodo ardebat rubus, Ctnon comburebatur. Nam ex cujus consortio non fuscus, sed luminosus fieret
et ipse ardebat, quia uxorem jEthiopissamhabebat; vullus Moysi, cujus amor in jllo igne monslrabaiur;
neque hoc ei miraculum fuit, sed ardere et nou quando rubus ardebat, et non comburebatur. Cu-
comburi: quod cxpertum non fuit, hoc ci miracu- currit autem Moyses uttransiret, et contemplaretur
lum fuit. Et ipsum miraculum tiaheuat eum, et visionem quia noiidum adhuc sapientiae ignem con-
hortabatur ul transiret et videret visionem maxi- ccperat neque senserat suavitalem. Ideo mirabatur
mam, quomodo rubus ardebat, et non combureba- et ipsa admiralione trahebatur, ut appropians cale-
-tur; et currere ccepit in coiicupiscentiam suaviorem; fierel et arderet. Et ignis ipse, qui abseulera illurai-
et oblivisci desideria antiqua ubi ardebal et combu- nabal, appropinquanlem acceudcbat. Propterea ap-
"
rebalur, atque jElhiopissse uxoris amorem faslidire; propians solvit calceamentum, libenter jam carnali-
quia nigra erat et formosa non erat; neque similis bus concupiscenliis abreiitintians, degustala illius
ad illam Sunamitem, quac senes calefacit et juvenes amoris dulcedine ct aguita suavitate. Quid enim
non urit. Hujus non enira Sunamitis, id est sapien- concupiseeiitiacarnispotuisset amori sapientisecom-
liae, amorem signifieabat ignis ille quo rubus arde- parala? Propterea ergo Moyses festinavit currere et
bat et non comburebatur, et ideo Moyses, postquam videre visionem, alque transire ad contemplandara
transivit ad videndam visionem, ac sentire coepit sapientiam. Et maiiifeslum factum est, quomodo ille
quam suaviler arderet flamma ejus, non amplius - transivit, et quomodo pervenil ad coiitemplandara
teneri potuit JEtbiopisssa uxoris amore, sed accenso sapientiam. Quautuin in illa vidit, et quantum de-
corde meliori igne, usque ad colloquium altissiroi illo agnovit, et quomodo amicus factus est sapien--
pervenit, et missus est in populi salvationem. In tise, usque in profunda ejus penelrans «t conscius
igne enim ei Deus loquebatur, et de igne audieba- secretorum illius. Et quam raulli sunt ab initio,
tur, et per ignem inteHigeba(ur. Et erat intus flam- qui sic t-ransire voluerunt ad conteraplandam sa-
raa, quse cor succenderat, qua sicut rubus ardebat, pientiam ? Primus Abrahara magnus ille pater de
et non comburebatur. Mens ipsa in igne Deum „ igne Chaldseorura exivit, el transivit ad conlemplan-
conceperat : et per ignem Deum cognoscebat. dam sapientiam, et venit in lerram visionis, quam
Nisi enim arsisset, non vidisset nec cognovisset; mbnstravit ei Deus et vidit claritatem sapieiiflaeet
quia ignis ipse dileclio esl, el dileclio ipsa cognitio. gavisus est. Et Isaac ad meditandum -egressusfue-
Cognovit ergo et dilexit, vidit et arsit, gustavit et rat, el transivit ad conteraplandam sapientiam; et
amavit, elvicil ignis ignem, dilectio superavit dele-' locutus est cum eo Deus. Jacob quoque ad contem-
etationera. Conlempta est iElhiopissa deformis et plandam sapientiam pergens transivil de Mesopota-
nigra; quam sua flamma fuscaverat, et amor ipse mia veniens, et vidit Dominum facie acl faciem, et
suus, non amahiiem faciebat. Conlempta est -in salva facta est anima ejus (Gen. xxxn). Post istos,
comparatione pulchrioris; neque ultra servire pro omues patriarchae et omnes prophetae transiverunt,
illa voluit, qtti se cum illa servum semper futurum et omnes sapientiara contemplari voluerunt. Etve-
agnovit. Vita enim carnalis, et concupiscentia car- nit liovissime sapientia ipsa, et transivit, el contem-
nis cx Palre Deo non est, sed ex patre diabolo, et plati sunt eam amici ejus; quoiiiam ad hoc venerat
ipsa amatores suos, patris sui servituli addicit, et ut videretur, ne incassum quaereretur, si nunquaiu
subjicit dominationi. Et seryil Moyses, et pascit viderelur; et dixit eis, qui transiveranl, ut cantem-
i77 IN ECCLESIASTEN HOMILIJE XIX. I7S
plarenlur eam. J3eafi oculi, qui vident qum vos vide- A fuit, sed falsa imago sola. Illi atitem piuaieiwit te
tis. Mulli reges, et mulli prophetw voluerunt videre per iter virtulum incedere; sed quo lenderent ne-
qum vos videtis, et non viderunl; et audire qum au- sciverunt, quia direclionera suam et finem non co-
dilis, et non audierunt (Mallh. xm). Hoc dixil, et gr.overunt. Et erant adhue alii qui virtutes quasdam
transivit, ut post illam transirent, qui eam contem- habuerunt et naturali ductu in eas ferebantur; et
plari concupiscerent, ne forte jam nou quaereretur, transierunt et pervenerunl usque ad aliquid'; et ex
si semper videretur. Et secuti sunt post eam alii parte quadam nalurse, qua non tola corruplioni
niulti, et perlransiverunt plurimi, et multiplex facla subjacuit, bonum viderunt et concupierunt. Et da-
est sapienlia. Et mulli transire voluerunt, et perve- "tum est eis multa posse de studio virlutum; et affe-
nire non potuerunt; quia viam non tenuerunt. Alii clu probo ad bonitatem proclivi. Quis hoc nescit
transieruiit, et pervenerunt. Alii transire voluerunt quantos et illi viros vii'tutum habuerunt, et quanla
et perlransire non potuerunt, quia per selre puta-; illi miranda et imitalione digna fecerunt: sectantes,
verunl. Nam etiam gentium philosophi, et ipsi aJ justitiam, pietalem colentes, servantes castimoniam,.
contemplandam sapientiam transire voluerunt, sed patienlia confirmali, slabiles fidelitate, prudentia
erraverunt atque evanuerunt, quia semetipsos du- circumspectl, et quid dicemus? Nunquid haec omnia-
cere pulaverunt. Et lamen transire cceperant, et B bona non ftierunt? Fueruntr utique, sed naturae non
pervenerant usque ad aliquid et ad viam accesse- gratiae; conditionis, non reparationis : bona quse
Tunt; sed viam non intraverunt, quia in Ghristum natura -conservaverat ne tota corrumperetur, non
non crediderunt. Vultis scire usquequo pervenerant? bona quae gratia dederat, ut natura a corruptione
In terra erant corpore, et ascenderunt mente et liberaretur. Bona quse naturse quidem gratia pri-.
transiverunt terrena omnia, coclestia scrutando. mum conditse dederat; postea corruptse reliqueral;
Usque ad lunam et usque ad solem, usque ad sidera sed a corruptione purgandse non superaddidcrat.
cceli,deniqueusqueadipsumccelumetusqueadipsum Bona quibus bene conditae natura pulchfitudo pro-
firmamentum ingenio suo ascenderunt, et intellectu baretur; non quibus glorificandae celsiludo.acquire-
pervenerunt. Et quid erat ultra quo pergere potuis- retur. Bona igitur pro parte sua omnia ista fuerunt,
sent? Sedsapientia super omnia est, ncque inveniri sed vera bona non ftierunt; quia mcntem perin-
potest intra omnia, per quam omnia facta sunt. tentionem ad summum bonum non direxerunt. El,
Nihll horum est, a quo est omne quod esl. Sed ubi his omnibus sapientia inventa non est; quia in ve-
illud invenire potuissent? Non videbatur, et tamen rilate non est qusesita ; et non appropinquavit, veb
quajrebatur; nec latere potuit, ut non loquerelur, illis, ut eorum oculos ad veritatem illuminaret; vel
nec iuvestigari ut inveniretur. Sapientia intus erat, ^ islis ut eorum gressus ad virtulcm dirigeret.~Atque-
et ipsi foris erant; et ingressi sunt mente post eam, ideo nec caeci eam invenire potuerunt, nec claudi
uttransirent ad contemplandam sapienliam.Et inve- ad eam pervenire. Sed dicat iste noster Hehraeus qui
stigaverunt, et perscrutati sunt sapienter; et com- fecerit, quantum transitu suo 'profecerit; quoniam,
prehenderunt secreta naturse, et iuvenerunt occulla et ipse se cum caeteris ad contemplandam sapienliam
multa; et nihil horum sapientia fu.it, quia omne hoc transire testatur, dicens : Transivi ad contemplan-
per sapientiam factum fuit. Supra omnia quo ascen- dam sapientiam. Hoc est ergo quod considerare de-
derunt, intra omnia quo intraverunt; et non erat betis. Qui enim ad sapieriliam transit slultitiam re--.
ultra aliquid ubi sapientiam quserere poiuissent. Et linquit. Et quid est quod sequitur ?
ceciderunt et defeceriint scrutantes scrutationes; et Errores quoque, et stuitiliam. Si ad sapientiam -
visum est illis divinum aliquod esse supra omnia, transit qui ad _contemplandam sapientiam transit,
el tamen illud non cognoverunt neque intellexerunt; "•quomodo a stultitia recedil, vel errorem relinquit,_
sedvidentes amplius ealigaverunt, quia "infirmis qui ad contemplandos errores et stultitiam transit?'
oculis contra lumen splendidum impegeruul. Et cce - Sed sapientia lux est; erfor autem et stultitia tene-
perunt falsa mulla de rero existimare; et Deum j. brac sunt. Qui autem in tenebris est, nec tenelsras
corde suo perverso comparare, non quod ipse erat, videt, nec lucem. Qui vero 5n luce est, et tenebras--
sed quod ipsis videbatur, qui videre non potuerunt videt, et lucem; quia omnia quae arguuntur, ar-
quod erat. Illi autem bene videre se existimaverunt, guuntur per lucem. Quoniarii igitur tcnebras suas.
et in cogitationibus suis evanuerunt; et pejus excse- videre non potest, quia adhuc ipse in tenebris est,
cati sunt et inventi sunt profundius errantes, subti- sed a teuebris ad lucem venit, ut videat perTucem,
lius perscrutantes. Alii aulem subtilius moribus sa- et tenebras, et lucem ; non per tenebras tenebras,.
pientiam quserendam putaverunt; et facti sunt plu- et perlucem lueem, sed tenebras et Iucempersolam,-
rimi bonorum suorum contemptores, sed non vitio- lucem. Nemo ad tenebras vadit, ut tenebras videat;
rum suorum correctores. Et isti quoque usque ad sed ad lucem venit ut videat per lucem- non solum,
aliquid pervenerunt; quia speciem veritatis habue- lucem, sed el tenebras et lucem. Qui ei-go videre-
runt, sed veritatemnontenuerunt. Abjeceruntpeeu- vulttenebras suas, recedit ab eis, ne in tenebris sifc
niam; sed maliliam i'etinuerunt. Quod_foris erat ipse, et nihil videat: et transit ad lucem ut per lu~
, mundayerunt, et quod intus erat pollutum tenue- cem, et tenebras pariisr et Iucem videat. Recte igi--
runt. Hoe autem sapientia non fuit; quia veritas nou lur ecclesiaeles-cusi ad sapientiam contemglandaists
17!) HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN"S. SCRIPTURAM. ISO
transil: errores quoque et stullitiam contemplalu- A.nunc illuminatus a uaplentia, quid dicat, inteu-
rus ad ipsam venil, quasi ad lucem, ut in ipsa vi- diie,
deat, et tenebras et Iucem. Hoc est, ut In ipsa vi- Quid est, inquam, homo? Quid est, inquamTKm
deat, et quod ipsa est sapientia; et per ipsam vi- quaero quid est quasi admirando dlgnitalem, sed
rieat errores, et stultiliam, quod ipsa non sapienlia. cognoscendo infirmitatem. Quid est homo ? nihil est
Nam qui sapientiam videt, videt quod ipsa est sa- homo. Non aliquid tale est homo, ut sufliciens inve-
pientia; et qui errores et stultitiam videt, videl niatur ad hoc. Ad quid ?
quod ipsa non est sapjenlia; et tamen sapientiam Ut sequi possil regem factorem suutn. Si enim non
videre, et errores, et siuliitiam videre non nisi-per potest consequi facturam multo magis factorem se-
jpsam polest, et ipsa est sapientia. Qui ergo ad con- qui non potest. Si non potest invesligare quod fa-
lemplandos errores et stullitiam conlemplandam ctum est, eum qui fecit, quomodo potest compre-
transit, ad sapientiam transit; quemadmodum, qui hendere? Quid esl honio ut sequi possll regem fa-
ad.contemplandam sapienliamtransit, ad sapienliam ctorem suum ? Regem suum el factorem suum. Idem
transit. Cum tamen altera id est errores et stulti- ipse qui rex est, factor est. Factor est, quia crea-
tiajn contemplatur ut fugial; ad alteram vero, hoc vit; rex, qui gubernat in eo quod creavit, et dirigit
est ad sapienliam, ut eam contemplelur, accedat; ad quod creavit. Creavit enim in magno bono, et
quia utrunjque sapientia non est, sed utrumque dirigit ad summum bonum. Quis est qui sequilur
eontemplari sapientia est, et qui ad utrumque con- factorem suum? Qui vivit, ulfactns est. Quisincedit.
templaudum transjt, non ad aliud quam ad sapien- secundum quod institutus est? Qui servat bonuin
tiam transil: neque aliud quam errores et slulti- quod creatus accepit, et quod natura contulit im-
tiam relinquit. Dicat ergo : Transivit ad contem- pollutum custodit. Isle sequitur factorem suum. Et
plandam sapientiam erroresque et stultiliam. Quid quis esl qui sequltur et regem suum? Qui lendit ad
est error : nes.cire quod rectum est. Quid est stulti- quod dirigitur; qui festinat pervenire quo invilatur;
tia? scire et no.n sequi. Quid est sapienlia? cogno- qui Iegibus bene pr3?sidenlis obtemperat; qui ju-
cere ct araare bonum. Malum vero cognoscere el bentis imperio spoijtanea se ad omnia voluntate in-
odisse, et ipsum est sapientia; e( prima sapienlia, clinat. Iste sequidir regem suum. Sed quis esl homo
quia odisse malum, bonumamasseest; et cognovisse qui Deo respondere possit? Quis suflicieiis invenie-
malum, rectum intellexisse. Quapropter cognoscere tur redderevlcem Deo? Si ipse prsecedil, et ut se-
cl amare bonum sapienlia est, et ipsum esjt odisse queris : ergo aliud illius est, aliud luum. Imo si
malum et cognovisse. Et hoc tolum in sapientia n ipse bonum inchoat, lu consummas : quod minus
eognoscitur, cum sapientia videtur et quoipsa est csl illius est, et quod majus est fuum est. Si D^us
ut diligatur; et quod ipsa non est, sed per ipsam prajcedit bonum inchoando, tu subsequeris perfi-
jnanifesluiiJ est, ut odiatur. 0 qtiam bouus transitqs ciendo; jam non solum sequalis Deo, sed major iii-
iste est; et quam feliciter migrat, qui ad conlem- veneris. Sed forte ipse praecedit ostendendo, ut se-
plandam sapieutiam migrat! Quid mirum est si queris imitando. Et ubi quod didtur : Misericordtu
Peus Hebrsearum Dominus Deus esl, qui tales trans- ejus prmvenict m'eet subsequelur? (Psal. LVIH.)Ubi
itores. facit, el a.d talia transire facit? Transite ad est: Ex ipso, el per ipsutn, el in ipso sunl omnia ?
;ue, Jnqujt Sapientia, omnes qui concupiscilis tne, et (Roni. xi.) Ubi esl : Quid habes, quod non accepisli?
a gcneratipnibus meis hnplemini. Spiritus enim meus Si aulem accepisti, ut quid gloriaris, quasi non acce-
super mel dulcis : et kmreditas mea super mel, et fq- peris? (II Cor. iv.) Nam si ostendere illius est,
vum. Qui edunl me, adhuc esurient; el quibibunt me, luum sequi: jam aliquid habes, quod non accepisli;
'
adhuc sitient; qui elucidant me, vilam wternam ha- neque ex ipso, et per ipsum, et in ipso sunt omnia,
bebUfiil(Eccli. xxiv). Quoniara doctriuam quasi ante sed quaedam horaiiiis sunt quse ex ipso non sunt,
lucanum illumino omnibus; el illuminabo omnes si aliqua potest per se homo quae per ipsum non
sp.eranles in Domino. Yullis enim scire quomodo ;D suni. Sed non ad hoc illuminat sapientia, ut sic
illuminat sapientia eos qui ad se contemplandam sentiat homo; aut si dicat quasi ex se aliquid ha-
transierint? Islum ipsum interrogate, qui ad con- bere possit homo, qui neque hoc a se habere po-
templandam sapientiam, transivit; et considerate tuit, quod est honio. Quid ergo dicit : Quid est
qualiter illuminatus sit, ex quo ccepit videre eam. homo, ut sequi possit regem faclorem suum? Quod
Nam prius quam ad ipsam eontemplandam transis- longe enim putas hoino cst a Deo ut perlingal ubi
set; quam csecus fuerit, satis supi'a audistis, quandp ille csl? Quid enira est pertingere ubi ille est, nisi
ire pulayit ubi homini via non erat; quaerere et esse quod ille est? Et quid esl Deus? Aut lipmo quid
investigare uniyersa qu.seerant sub sole; et magnum esl? Videte quam longe sunt. Deus justus cst et
aiiquid esse credidit illorum inyesligare naluram, beatus; homo injuslus et miser. Vidcte quantum
quaj extra hominis naturam consislunt; quac, etsi distant justus et Injustus, miser et beatus. Non
sciantur quantum in ipsis est, nec salutem conferre polest autem esse cum beatitudine miseria, nec ad
possunt, neque si neseiantur, auferre. Ibi ergo cae- beatitudinem pervenire injustitia. Justitia via est;
cus fnit, non videndo neque cognoscendo in se quod beatitudo palria. Peccali autem servus^justus esse
Videfe
joluit, nec pro se appelendo quod debuit. Sed non 'potesl, nisi fuerit a peccato liberatus.
tSi IN ECCLESIASTEN HOMILIJE XIX. iS2
ergo quod uon potest horao sequi regem factorcm A Latui? Quia sapientia illuraiuat, stullitia excaecat.
suum, nisi prius visitetu/a rege factore suo. Non Et unde hoc probari potest, quod sapienlia illumi-
potesl homo ad illum ire; sed ille potest, si volueiit, na t, stultitia excsecat? Intendite :
ad hominem venire. Propterea rex, el factor homi- Sapientis oculi in capile ejus; slultus in lenebris
nis venit ad hominem. Yenit ad id quod homo erat, ambulat. Modo probatum esl quod sapientia illumi-
ct factus est ipse quod non erat. Factus est homo nat, slultitia excsecat. In quo probatum est? Quia
pro homine, assumens nostram miseriam, relinens sapiens oculos illuminatos habel, stultus nihil videt.
suam justiliam. Et apparuit inter Deum et homines Si enim sapiens oculos illuminatos habet, ergo sa-
inedialor Dei et Iiominum homo Deus, appropians pientia illuminat. Et sit stultus nihil videt, ergo
liominibus Deus per miseriam, nec recedens a Deo slullilia excaecat. Nam sapientia lux cst, el illumi-
hoino per justitiam. Ita Deus descendit ad unum, nat. Si habueris oculos quo illa altingit; si autem
ct homo ascendit ad unum : et in uno duo inventa oculos habes ubi lux non est, oculos hahes, sed ni-
sunt, alterum ex noslro, alterum ex suo : erant hil vides. Et quid prodest hoc? Sint ergo oculi tui
quippe tria quaedam. Deus erat, justus et bealus, el ubi lux est, ne efliciaris quasi oculos non habens,
liomo eral miser et injustus : et quia haec convenire si lucem non habes. Ubi aulem esl lux? Sursum esl
non potuei'unt, posuit se in medio homo Deus con- " lux ubi est sapienlia. Nam sapientia sursum est;
jungens miserum et justum, ut per justitiam mise- et lux sursum, el omnis lux de sursum venit. El
riam vinceret, et juslitiam ad beatitudinem i'epara- sicut deorsum tenebrae sunt sine luce, ita sursum
ret. Igilur cum esset nobiscum Emmanuel per ju- lux sine-lenebris. In medio vero post lucem tene-
Etitiam quam ad nos atluleral, et per miseriam bra?, et post tenebras lux. Propterea sunt dies cceli
quam a uobis assumpserat, redire ccepit unde ve- quos tenebrae non dividunt, neque obscurum inter-
iierat. Ut in homine per justitiam miseriam vince- polat. Et dies terrae sunl quibus tenebrse succedunt.
ret, et hominem cum justilia per miseriam ad bea- Quia ubi sapienlia semper est, semper lux est; et
liludinem revocaret. Tenuit igitur justitiam, et ubi sapientia non semperest, tantum luxesl, quan-
sustinuit miseriam quousque miseriam vinceret, et tum sapientia est. El ubi sapientia nunquam est,"
|usliiiam eoronaret. Et cucurrit, et praecessit nos. nunquam lux est. Ergo lux est quo atlingit sapien-
Passus pro nobis, et exempium relinquens nobis, ut tia, et quo non attingit sapienlia, lux 11011esl. Et
sequamur vesligia ejus (I Petr. n). Liberans nos a quo non attingit sapientia, si altingit a fine usqtte
servitute peccati, ut el nos in miseria justitiam ha- ad finem, quid reliuquitur extra quo attingere nou»
heamus, et per miseriam cum justilia ad beatitudi- r possit, quae totum penetral et compleclitur totum?
nera transeamus. Promitlens nobis quod accepit, si Gyrutn cmli circuivi sola, et profundum abyssi pe-
patimur quod sustinuit; ut reguemus cum ipso, si netravi, el in fluctibus maris atnbulavi (Eccli. xxiv) :
patimur pro ipso, Ita igilur Yerbuni incarnatum altingens a fine usque ad finem fortiter, el disponens
factoret rex noster, quiatsequi ipsum non potttimus otnnia suaviter (Sap. vni). Magna igitur qusestio est
in sua majestate,prascessit nos in nostra humilitale, quidnam sit qua non attingit sapientia. Ubi oculi.
et de noslro viam statuit ut ad sua perveniamus. stultorum sunt, qui ambulant in tenebris et non vi-
Sed nec sic quidem sequi eum posset homo, nisi dent. Aliam itaque Seripturam inlerrogemus, ubi'
adjutus esset ab ipso; quia nec justus homo per sunt oculi slultorum, qui in tenebris ambulanl et<
mortem ad vitam curreret, nisi ille qui peccalori uon vident. Dicit enim : Oculi sapienlis in capite •
dedit justitiam etiaro patienti constanliam daret. ejus; oculi autem stultorum in finibus terrse. Erga
Recte igitur, qui sapientiam contemplatus fuerat, et in finibus lerrse tenebrse sunt, et proplerea non vi~
quam per se nihil homo agnoverat, dixit: Quid est dent stulti qui ambulant in tenebris, quia oculos
bomo, ut sequaturregem faclorem suum ?Yere enim habent in finibus teme. Nam si lumen ibi esl ubi,
iste ad contemplandam sapientiam transiverat, et oculoshabet, non ambulant in lenebiJs slulti; sed'
vere a sapientia illuminatus erat: mullo magis nunc V illuminatos habent oculos et vident. Si vero stultus
sapiendo veraciter hominis infirmitalem agnoseens, in tenebris ambulat, et oculi slultorum sunt in fini-
quam prius inaniter se ultra hominis possibilitalem bus terrse, ibi procul dubio tenebrse sunt, ubi oeuli
extendens. Ibi enim elatus est ut deficeret, hic ut videre non possunt. Et ubi est hoc? In finihus ter -
proficeret humiliatus. Hlic extra se per elationem lae. Ergo procul sunt tenebrae, etlumen prope esti
tumuit, ut in se evacuaretur, hic se per humilitatem Quare ergo facilius tenebras invenimus quam lu-
ad se collegit, ut soli daretur. Et hoc tolum sapien- men? Forle, quia nos lorige non sumus a fmibus.
tia fecit postquam eam conlemplatus esl, ostendens terrae et habitamus juxta populum tenebrarum, ne-
illi in luce sua prius tenebras ejus : postea, ef lu- que perreximus adhuc a finibus terrae ad audiendam
cem suam, et tolum in luce sua, etper lucem suara. sapienliam Salomonis (III Reg. x), ubi lumen est :
Et non erant tenebrae lux, nec in luce tenebrae idcircd impingimus in tenebras et caligamus a luca.
eranl; sedper lucem tenebrae videbantur, et a luce Ipsa tamen lux prope eslel ingerit se; sed lippien-
divjdebantur, et ait: tes oculi fuscum amant, et converterunt in tene-"
Et vidi quia tanlum prmcederet sapieniia slullitiatn bras. Ergo prope est lux, nos aulem longe sumus,;.,
ffuanlum differl lux a tcnebris. Quomodo h6c vide- el tenelra lojige gunl. et nos propiuquamusad ilbj.t-^
85 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. - EXEGETiCA. — I. IN S. SCBJPTURAM, m
HOMILIA XI. A inodo distinxlmus duos ftnes ad quos pertiugit sa-
Qui sint fines terraz in quibus sunt oculi stutlorum : pientia, summum et inftmum, quorum alter quasi
et quomodo sapienlia allingil a fine usque ad finem locus est sapientise ubi consislit; alter vero velut
forliter, etc. excursus quidam et, ut ita dicatur, meta porreetionis
Ubi tamen sunt tenebrae, et ubi est lux? Et quis qua se extendil. Finis ille a qno exil sapientia, ca-
est finis ? et finis quo attingit sapicnlia. Et qui sunt put est, ante quem nihil. Finis vero in quem excur-
fines lerrse, ubi sunt oculi stullorum qui ambulant rit, finis ultra quem uihil. Finis illecaput est et finisv
in tenebris, et non vident. Et quod est caput sapieu- Finis iste non caput, sed tanlum finis. Caput est ille
lis ubi sunt oculi ejus qui non arabulat in tenebris finis, quia ab ipso, et non supra; finis est, quia
-sicut stultus, sed illuminatos habet oculas? Ne forte usque ad ipsum, et non ultra. Alter autem finis,
crgo et nos in .tenebris remaneamus, inquiramus caput iion est; qaia ab ipso nihil t sed lanien finis*
lucem sapientiae, ut intelligamus, ubi ipsa maneat quia quidquid usque ad ipsum, non uilra ipsum.
sapientia, et divisionem lucis et tenebrarum. Ubi llle igitur finis qui sursum est, quasi prineipium et
fmiuntur lux et tenebrse, et termimim uniuscujus- ariga est, supra quem nihil. Finis vero qui deorsum
que. Usquequo ipsa sapieniia, et quid ipsa, et quid est, qu3si mela et terminus ultra quem nihil. Oranium
extra ipsam, et quid sine ipsa. Prhmsm, quia duos " eniin rerum origo el principium a sumtno est; ter-
fines audivimus, alterura a qua et alterum usque ad niinus autem et linis ininfimo. Quapropter finis
'
quem se extendit Sapienlia, ailingens a fine usque deorsum finis est, et tantum finis. Finis vero sur-
ad finem forliter, et disponens emnia suaviter (Sap. sum, noii solura finis, sed et caput et ffnls. Si erga
vm). Et nondum adhuc cognoviinus qui sunt isti ccelum sursum est et infernus deorsum, et nihil al-
cluo fines, et itbi sunt, et an fiiiem habeant isti fines, tius ccelo, et nihil profundius inferno iuveniri po-
et an ullra istos aliud aliquid sit, quo non altingit lest: principiura est ccelura, et infernns finis. 0
sapientia. Et si esl, quomado fsnes sunt qui nan quain bonum principium, et quam malus fiuis.
-perveuiuntad finera? Si aulem non est, quomodo IJco fortassis octtli sapientis in capite ejus suntF
fines terrse ubi tenebrss sunt, intra ist.os fines conti- quia iu medio conslitutus respicit principium suum,
nentur, et tenebrse esse passunt in luce, qula Sa- ul ibi finem faciat ubt accepit originem.~ Non est
pientia altingit a fine usque ad finem fortiter et dis- enim bouum in alium finem finiri, ubi finis est can-
'
ponit ojniiia suaviter. Primum ergo dua sunt fines sumplioitis uon cansummationis. Proptefea home
rerum omnium. Alter est fiais supra quem niliil, qui ad aeternitatcm creatus est, solus inter orania
et alter sub quo niliil. Finis supra quem nihil, sum- P aniraaba vultum erectum habet, ut ccelum conlera -
niuin omniura est. Finis sub quo nilril, infimum. pletur; et in finero consummationis tendat; ct nou
Itaque duo sunt fines omnium, summum et infi- solum visibile hoe cceltira ocutis corporeissuspiciea»
muin, Et. quidquid in universitate est praeter sum- dum cxislimet, scd mente quoque et cordis visione
niuin et iufimum, medium est inter summum et in- supra ccelum usqtie ad invisibilia cceli, et spiritalia
fimum. Et unumquodque quando magis discedit ab virluium, oculos interiores clariore alque pcrspica-
altero, tanlo magis aceedit ad alterum, sive a sum- ciore intuitu attollens, usque ad finera, qui nois
rao ad infimum, sive ab infimp ad summum. Yis habet finem, in lumine aeternitatis contemplalione
nosse si forte Scriptura manifestius alicubi fines conscendat. Illud est verum ccelum supra orane
istos comroemoret? Si ascendero, inquit Psalmista, cceluni: quod «oii solum ccelum cceli est, sed ece-
f» cmlum, In lllic es; si descendew ud infernum, lum ccelorum. Non primo secundum; sed primo, et
ades (Psal. cxxxvin). Ergaccelum etlnfernum duos secundo tertium. Prepter hoc Paulus usque ad ter-
fines constituif excursus sui. Nihil autem altius est tium ccelum r3ptum se gloriaiur (JJ Cor. xn), qui
coelo, ct nihii profundius infemo. Itaque eoslum ad summum omnium raente pervenerat: et non so-
suraraum omnium est; infernus infimum, supra lum visibile ccelum, quod et humana cogitatio su-
quod nihil et sub qua niliil, et pertingit Sapientia a D perare potest transierat, sed ea quoque, quae invisi-
iine usque ad finem, et implet totum acpenetrat. Si bilia super hoc visibile totum ereata sunt omniu
ascendoin cceluni, inquit, tu iliices; si descendera. transgressus ad primum principium, et aeternilatis
ad infernum, ades. Non dixit, in ccelo ades. Neque caput inspiciendum elevatus crat.-Hoc cst cccluni
in inferno, illic es. Sed, si ascendero in ccelum, illic terlium. Primum enim ccslura visibile estcoftlum.
es; si descendero ad infernum, ades. Ergoin ccela Secundumecelum est visibilis cceliinvisibile ccElum.
cst, in inferno adest; in ccelamanens, in infernum Terlium ccelum est cccli visibilis et cocli invisibilis
adveniens, in ccelo exspectal advenienles, in inferno, invisibile coelum.Primum coalum tanlum est ccelum,
sequitur fugienles. Ascendentes in ccelum iliic eum ct terrac ccelum. Secundum eoelum, cceli ceelum.
jnveniunt, descendentes ad infernum illic eum non Tertium ccelum, ccelorum ccclum. Et hoc ccelura
effugiunt. Si ascendero in ccelum, inquit, tu illic es; supra se non habet ccclum. Primum ccelum esl su-
si descendero ad infernum, ades. Et tamea utrobi-. premus status conditionis. Secundiim ccelum est
que es, et ubi es, et ubi ades, pertingens a fine supra conditioiiem provectus virtutis. Terlium cce-
usqua ad fiuem, A fine ubi es, usque ad finem ubi ium est sublime contemplationis. Prtmus infernu&
vlos, fortiler. et disponens omnia suavifer. Ecce est inunius status conditionis. Secundus infernus esl_
!SS IN ECCLESLiSTEN IIOMILLE XIX. -' ISO
sub condilione_defeetus iniquitalis. Tertius infernus A ordo deorsum degeneravit ad infiina descendens. Et
e-sl profundum damnationis. Primum ccelum et -nisi sapientia sibi prospexisset, ut in lris tandcm fa-
piimus infernus, finis et finis. Secundum coelura et ciendi finem conslituerel, non erat fortasse ultra
secundus infernus, finis el finis. Tertium ccelum et pulchritudinis aliquid quod faciendis conferre po-
tertius infemus, finis et fiuis. Et ubique Sapientia: tuisset.
Pcrtingit a fine usque ad finem fortiter, et disponit Quid dicimus? Ergo in faciendo minorala est sa-
cmnia suaviter. A primo ccelo usque ad primum in- pientia Dei?«t debilis prosecuta opus suum in fi-
fernum, primus «st excursus sapientios. Incipiens nem? Et ubi est pertingens a fine usque -ad finem
cnim a summo deorsum, et a supremo-usque ad fun- fortiter? Si fortiter pertingit Sapientia a fineusque
dum rerum descendens, comitatur ac fovet cuncta ad fineni': ergo non est defeclu opificis, -differens
quse operala est, ut non subsistanl sine ipsa quav pulchriludo conditionis. Quare ergo non aeque pul-
facta ct creaia sunt ab ipsa. A supremo autem chra sunt omnia, nisi utmagis pulchra sint simul
usque ad infimum in universis quse subsistunt, sin- universa? Nam si non essent differenter pulchra
gula quaeque quanto magis a perfeeta piilcliritudine singula, non essent incomparabiliter pulchra uni-
consummatoque decofe summorum degenerant, versa; quia summa esset pulchritudo in singulis
tanto magisquasi fugientia quodammodo a sapientia " quaelibet excellens illa foret, et cseteris omnibus
clongant. Sed ipsa Sapientia fugam rerum a fine eminentior, nbu esset omnis pulchritudo.in univei-
usque ad finem sequitur; quia in universis, quas sis. Ergo Sapienlia a fine usque ad finem fortiter
fecit nihil ex toto deserens,-singula quaeque a sum- perlingit; quia sic opera sua usque «d fundum re-
mis usque ad infima proprio convenientique suo-- rum persequitur, ut etiam defeclum inferiorum ad
generi decore moderando'.:his quoque se prassentem universorum pulchriludinem moderetur, utinde
esse testatur. Eadem enim ipsa quse excellentissima universitas magis pulchra sit, quod in univeisitate
crealurarum in summa et supereminenli pulchritu- quaedam aliorum comparatione et respectu dcfeciuin
dinedisposuit; inferiora quoque consequenter co- patiuntur. Nam hoe ipsum, quod in quibusdam cjus
r.ptans et dispositione prosequens, usque ad fundum operibus pulchris non pulchrum vitletur, turpe ta-
rerum nihil inordinatum relinquit. Pertingit itaque men non est, ubi est; sed minus in parte pulehri-
Sapientia ad iinem usque ad ea quse in rebus onmi- tudinis habet, qtiia hoc in toto pulchrum est ad quod
bus inlima sunt; quia in Ms etiam aliquid ejus in- est.Ergo in nulla parte turpitudo, sed tamon in qui-
venitur, quacper infirmitatem condilionis et defectum busdam partibus major, in quibusdam minor pul-
naturae a summis longe recesserunt. Sed tamen ipsa P ( chritudo est; quia ex eo in toto partiura maxima
Sapientia in sumiiis quasi permanendo consistit; est, quod in partibus differens, et multipliciter va-
ad infima vero quasi excurrendo pertingit, quia illa riata distinctaque oriinifariam pulchritudocst.Deinde
in perfecto decore suo inimutabiliter subsistentia sequitur, et dicit: Disponens omnia suaviter. Sua-
nusquam ab ejussimililudiiie defluunt. Isla vero per viter enim omnia disponit, quia in tam mullis tam-
defeclum fugientia per iJipsum tamen, quod in suo quediversis rerum generibus singula quaeque ad ter-
genere retineut pulchritudinis, sibi quoque sapien- -minum suum proraonens, nihil universitatis concor-
liam adesse oslendunt. Pertinglt ergo ubique sapien- diam paceraque turbare permittit; sed sic unicuique
tia, quia in omni quod est, pulchruni aliquid est, quod suum est tribuit, ut dissimiliter currentia ad
ct omne quod pulchruhi est, sapientias opus est. unum finem conducat,et ut unius operatio vim effe-
Quod vero in eo, quod est, pulchrum nonest, Sa- ctumque alterius non impediat. 0 Sapientia, quam
pienlise opus non est; quia quod pulchrum est in lale diffunderis, et tamen non dissiparis. Quam in
onini quod est, ipsa "fecit: quod autem pulehrum longinquum porrigis te, et defectum non pateris!
non est, ipsa non fecit, sed permisit in eo quod pul- Quantus est excursus tuus, a summo usque in iu-
chrum fecit. Quare ergo non tolum pulchrum fecit fimum! Quantum cceluni .distat a terra, ct infernus
in eo quod fecit: et quare non _fecit, ut non pul D ; sub terra ubi est fiuis terrac, et ultra jion est terra;
chruru misquam esset in eo, quod fecit? Fortassis quantum distat summum abJnfimo, totum peneli-at
fatigata erat priora illa faciendo in quibus summam Sapieritia. Et brevis est tamen via hsecSapientiac, ei
quamdam perfectarnque pulchritudinera effecerat. compendiosa porrectio, et modicum putat sibi omne
Et idcirco caetera quomodo potuit, postea prosecuta quod est, ut trauseal et- apprehendat, etperielrel;
est.faciendo quidem ut.tottim pulchruniesset quod nec longe essequidquid spatio porfigifur, quod
in eis fecit,' sed non faciendo, ut uon pulchrum in bonitate proximum sit. Mullo vero amplius distare
cis nen esset, quod non fecit sed permislt; quia ut a justitia iniquitatem et lonainquius duobus, ccelo
omnino non esset,facere non poluit. Deinde itaque a terra, et inferno sub lerra. Justitia enira altior
ad alia post alia descendendo, et alia post alia fa- ccelo est, etnon solum coclo, sedetiara iis qui sunt
ciendo, tanto minus semper posterioribus operum in coelo. Angeli in ccelo stint, et a principio in coelo
suorum pulchritudinis ac decoris eontulit, quando suiit; et inde supra id qtiod facli fuerant per jusli-
magis priora faciendo, et vires ioriitudinis suse qua tiam ascenderunt. Et justiiia altior ceelo est, iniqui-
amplius posset, et qua sciret amplius, prudenfiae tas profundior-inferno. Profundior enim est omtii,'
suae vim ingeniuinque cousumpsit. Propterea rerum quod in crcatura imum est, qtiia c|uod per iniquita-
187 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — .EXEGETICA. — 1. IN S. SCRIPTURAM. iSS
tein lapsum est sub omni crealura est; nee potest A ipsa, quia quod natura non gignil ex suo, coercet
esse profundius -quidquam eo quo nihil est pejus. potestate in suo. Malum enim propriam sedem non
Quantum igitur ascendit qui in coclum ascendit; habet, sednatura peregrinum a suo, in alieno com-
lantum ascendit, qui ad justitiam proficit. Et quan- moratur, ut constet quod non est in suo ; quia si
tum descendit, qui ad inferuum descendit, tantum bona non essent in quibus mala essenl, mala omni-
descendit qui ad iniquitatem cadil. {Quantum au- no non essent. Cum enim malum aliud non s-it,
lem ascendit, qui de inferno ad coslum ascendit, quam boni corruptio, et omne quod corrumpitur
tantum ascendit qui de iniquitate ad juslitiam redit. bnnum, aliud esl a quo deficit, aliud in quo consi-
Quantum vero descendit qui de ccelo ad inferimm stit. Et in quo consistil honura est, quod deficit au-
descendil, tantum descendit qui de justiliaad iniqui- tem a quo deficit a bono, malum est: defectus a
tatem ruit. bono alibi omnino esse non potest, nisi in eo, quod
Et in his oinnibus ascendunt usque ad cwlos, el conslat in aliquo bono. Igitur si nullum bonum es-
descendunt usque ad abyssos, et anitna eorum in malis set, nullum omnino malum esset; quia non esset uhi
iabescat [Psal. cvi). Ergo ccelura est justitiae, el in- esse posset malitiam, si non eam in suo pateretur,
fernus iniquitatis; et rapiuntur motus animorura B quae eam non fecit," Sapientia. Non enim Sapientia
allerna flucluatione incessanter quasi contrariis fla- malitiam fecit; sed in eo quod fecit, malitiam esss
libus acli ascendentes, et descendenles; et fiunt permisil, ut collala malitise Sapientia vinceret, et
cxallaliones, et depressiones, et commotiones mag- comparata pulchrior apparcret. Confert enim se, et
nae in illo invisibili salo flucluantium desideriorum. corametitur Sapientia malitise in operibus suis, et
Venil spiritus bonus, et sursura impellit. Venil spi- vincil cam utrinque, ut attingat a fine usque ad fi-
ritus nialus, ct,impellit deorsum : et ascendunt nem; quia Sapienliam malitia ad defeclum currens
usque ad ccelos, el descendunt usque ab abyssos, non evadit, sed Sapientia malitiam ad provectum
aiiiraa illorum tabescente in incerto -raalorum suo- surgens transcendit. Ideo enim malitia ad defectum
rum. Etquid dicit? Si ascendero in cceluni, tu illic currens Sapientiam non evadit, qufa non potest ms-
es ; si descenderoadinfemum, ades. Si eniriiascen- lilia ipsa, quae corrumpat invenire, nisi in iis quse
<Iisin ccelum justitiae, hahes illic tccum sapientiam Sapienlia creavit. Sapienlia vero propterea malitiam
continentem te ne cadas; si autem deseendis ad in- ad proveclum surgens transceudit; quia non potest
feinum culpac, adest iilie sapienlia apprehendens te lolum malitia corrumpere, quod Sapienlia poluk
ne effugias. Sursum dexteram babet, et deorsum creare. Ut ergo malitia comparetur, nihil per mali--
sinistram, perlingens a fine usque ad finem fortiter, Q liam ad non esse deduci potesl, quod a Sapientia
ct disponens omnia suaviter: Sursum fortis, deor- esse non acceperil; ut aulem maliiia superetur non
sum fortis, ubique invincibilis. Sursum fortis est ut totum quod asapientia factum est, malitia corrumpit.
eos, qui in ipsa confidunt a malo conservet, et ^eos Curril ergo sapienlia, ut allingal a line usque ad
qui de se praesumunl in malura deserendo praecipi- finem transcendens malitiam in incorruptis bonis,
tet. Deorsum fortis est, ul contemnentes pro malo quo malitia non accedit: et consequens maliiiain
condemnet, pcenilentes a malo justificet. Ecce quan- in iis, quae corrupla sunl, quo malitia non pracce-
los in summo conservavit, quantos de summoprae- dit. Non enim malitia Sapientiam prsecedere potest,
cipitavit, .quanlos de"imo.er.exit, quanlos in imo de- ut vel ante illius exortum prior inveniatur, vel post
seruit. Manifesta sunl judicia ejus : et qui seipsum illius dcfectum, posterioi- quia et prius corrupVn»»»
novit, novit quomodo hsec omnia quotidie Sapien- inveiiitur, quod aliquando corruptionem adnrisit,
tia operatur in secreto cordis humani semper judi- et posterius corruptione quod lolum corrurapi non
cio praesidens: et occulta relribu tione ac dispensatione potui(, et supra corruplionera quo corruplio non
invisibili, merita examinando, nune per gratiam as- accessit. Et propterea Sapientia malitiam vincit, et
suir.it, nunc per justitiam deserit, nunc perleni- stultitiam praecedit; quia attingit a fine usque ad
laiein parcit, nunc per districlionem pttnit. Et cura _j finem, id est ab exorlu omnis boni, ut maliliam
deseruerit iterum assumit, etcum assumpserit ite- transcendat ultra defectum cujusdam boni ut mali-
rum derelinquit, ut nesciat homo finem suum, et tiam concludat. In quo enini omne bonum aliquan-
sollicitus ambulet omni tempore vitae suas, ut qui do sine corruplione cxslitit prior Sapientia agno-
jacent non desperent, et qui stanl non prassumant. scilur. In quo autem etiam bono quod corrumpi-
Si in coelo jusiitise sunt, timeant ruinam. Si in in- lur, post corruptionem aliquid superest boni, quod
. ferno culpae, quaeraut raisericordiam. Ideo ipsa ju- omnino corrumpi non polesl, posterior Sapientia
t,litia primum descendit ad iufernum; postea ascen- invenitur. Yincit ergo Sapientia malitiam; quia at-
dit ad ccelum, ut descendens, spem daret liberan- tingit a fine in quo omne bonum, initium accepit,
dis, ascendens viam ostenderet glorificandis. Attin- usque ad fineni, in quo ,etiam corruptum bonum
git ergo sapicntia a fine usque ad finem forlher, et post defectum boni in -aliquo bono subsistit. Attin-
disponit omnia suaviter. Finem enim ntriusque git autem a fine usque _ad finem fortiter, ut jpsaiu
cortiprehendit, et boni videlicel quod est in ipsa; et malitiam potestate ad mensuram cobibeat, etratione
niali parlter, quod in ipsa non esl. Sed in eo quod ad oi'dinem restringat, ne vel in finem se porrigat
cst ex ipsa defluit ab ipsa, nec tamcra omnino sine totum perimens corruptio, vel ad extrema se diffua-.
189 IN ECCLESIASTEN HOMILLS XIX. 190
dat, tolum deformans confusio. Proplerea ergo 1i. nibus suis; et fines Ipsi nunquam habebunt fineiru
fortiler ubique pertingil subjiciens maliliam domi- Et tunc quoque ipsa Sapienlia pertinget a fine usque
nationi suae : el quidquid illa corruptionls ad con- ad finem fortiter, ut amplius nunquam velaretribu-
fusionem ingerit, haec lege mirabili secretaque dis- tione justorum deficiat, vel a pcena Iniquorum desi-
posilione ad decorem operum suorum converlit, ex stat : disponens omnia suaviter hinc ad gaudium,
uon pulchro efficiens, nt pulcherrimum Uat quod illinc ad supplicium seternuin. Sed, quaeso,qua2 sua-
pulcbrum est, et quod bonum per se constat, ex eo vitas in inferis erit? quas suavitas in lormenlis aeler-
quod bonum non esl, in consummationem bonitatis nis esse poterit, ut dicatur disporiens omnia suavi-
-consurgat. Atlingit ergo a fine usque ad finem for- ter? An ideo suaviter, quia ipsa suavis permanel
liter et disponit omnia suaviter. Nihil excipitur a quse disponit, licet illi suaves non sint quos dispo-
suautate ejus. Omnia disponil suaviter. Quae om- nit, nec illud suave sit in quo disponit ? Quomodo
nia? Prava et recta, bona et mala, obnoxia et tamen suaviter disponit ? An ideo suaviter disponit,
adversa, omnia disponit suaviter : non solum bona, quia ipsa dispositio suavis est, etiamsi illa suavia
sed etiam mala; non solum recta, sed eliam pra- rion sunt quaedisponil: ct sicut mala non male, sed
va; non solum obnoxia, sed eliam adversa. Omnia bene disponit, ita insuavia et amara suaviter dispo-
disponit suaviter. Quam suaviter? Yultis scire quam " nit? Propterea enim mala sunt, et ab omnipolenli
fcuaviler disponit omnia ? Sine violentia adversa bona mala esse permissa sunt, noii ut mala dona
subjicit; sine tumultuatione prava dirigit, el in pa- fiant; sed ut de malis bonum fiat, et boua ipsa ma-
calissimo regno suo, quod justitia intus lenet, niala lorum comparatione pulchrius elucescant; non ut
quoque el adversantium vitiorum raotus, sitie co- bona malis augeantur adjunclis, sed commendcntur
actione secreto ordine sapienllssimaquedispositiono comparatis. Quis aulem sapiens est, ut inlelligat
servire facit. Tam suaviter enira omnia eliam non haec, quid mala faciant in regno boni: el lanien si
suavia dispouit, ut omnia quae contra ejus volun- nihil facerent in regno sapientise omnino mala non
latem seerigunt, neque potenter exstinguat, utnihil essent? Ergo aliqui faciunt mala propter quod esse
fiint neque violenfer compellat, ut nihil possiiil; sed permissa sunt : et bonum faciunt ipsa et mala et
essesinenset posse annuens, currentia contra suam non ipsa mala faciunt bonura, sed ex ipsis nialis
voluntatem manifeste permittit, et occulte conducit facit bonum : qui et bonis et malis uti novil ad
ai implendam suam Tolunlatem. Et cum mali vo- bonum. Hoc aulem Sapientia est, quaa pcriingit
ltinl illa coutra ipsam, sine ipsa volunt; cum autesi a fine usque ad iinem forliter, et disponit omnia
possunt quod volunt, ab ipsa possunt. Cum vero fa- Q suaviler.
ciunl quod possunt, putaut quidem et volunt facere
se quod ipsa non vull; et laraen non aliud faciur.t, HOMILIA XII.
nec facere queunt quam quod ipsa vult. Manifesle /ii lorum iilud, secundum aliam translationem : Oculi siul-
in finibus terrm ; ubi noslra habet: Stul-
enim permitluntur et occulte conducuntur, ut sua- ius in tenebris ambulat, et in reliqua capiiis se-
viter disponanlur : et perlingit usque ad eos Sa- cundi.
pieulia fortiter, ut ipsos ad suam disposilionem re- Diulius forlassis quam tractatus brevitas postula-
Stringal; et disponil suaviler, ne ipsos contra eorum ret in his discutiendis immorati sumus; sed non
voluntatera compellat. -Sed et si quando exterius plane quara rei diflicultas exigeret. Nunc igitur quia
violentiam pravis voluntalibus adhibendis, sive iuveiiimtis finem, el finem de quibus Scriptura lo-
plectendis adhibet; riunquam tamen suavitatem suse cuta est, cum diceret Sapientiam pertiiigere a fme
dispositionis deserit; quia in se tranquilla perma- usque ad finem fortiler, et disponere omnia suavi-
nens, unde adversanliiim pacem male quietam tur- ter; et islos fines quserere propositum erat propter
bat: inde regnum justitiae suae solidius ad pacem fines terrse, ubi sunt oculi stultorum, qui ambulant
componit. Propterea ergo pertingit a fine usque ad in tenebris, ne forte perlingat Sapientia ad (ines
finem fortiteret disponit omnia suaviler. D teri'aequaea Dnepertingilusqueadfinem, et lux in
Restat nunc maximus ille et supremus Sapienlias tenebris luceat in finibus terras, si Sapientia per-
exc.ursus, a fine usque ad finem : qui nullum habent lingit ad fines lerrse, quse pertingit a fine usque ad
finem. Sursurri sublime cojiteraplationisj et deorsum finem fortiter, et disponit omnia suaviter. Quia igi-
profundum damnationis. Isti enim fines non habent tur istos fines invenimus. Si lamen ea quae de fini-
ultra alios fines, quibus ipsi finiri possint; sed hus istis diximus, interpretationi' Scripiurae suatn
omnia usque ad ipsos, quae facta sunt ad ipsos, et veritatem digne accomraodare valeant, et non sit alia
uitra ipsos nihil. Ad istos duos fines universorum excellentior interpretatio cui isla jure coueedat,
cursum, incipieus a medio sapientia hinc" inde sive nunc restat inquirere qui sint lsti fines lerrai, qui
promovende, sive deserendo disponens conducit; commemorati sunt, et ubi sunt, sed el quae sit tena
stirsum ascendentibus viam sternens justitiam ; de- ipsa, et ubi sit, in cujus finibus sunt oculi stullo-
orsum descendenlibus viam relinquens iniquitatem, rum, qui non respiciunt ad caput suum ul videanl,
ut per justitiam ealur ab beatitudinem, per iniqui- et nou ambulent in tenebris. Priraum ergo quaera-
tatem vero et injuslitiam perveniatur ad damnalio- mus, quae sit terra ista,- et ubi sil (erra ista. Scimus
nc-m- Quo cum ventum fuerif. sistet universa in fi- autPm quod in hoe mundo ferra est -et coslum est»
m HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 1S2
ct inter terram, el coslum est quidquid iu hoc mun- .A Nonue et supra coeluin est terra nostra ? Noune illuc
ilo est. Nam in hujus mundi corpore. coslum supre- portavit eara, el illie colloeavit eam sumptam de no-
mum est, et terra infima et sicut supra ccelum nihil bis, qui eam sumpsit pro nobis ? Ergo supra ccelura
hujusmodi.est, quod inipso coelo non est, ita sub - est terra nostra. Facla erat primum per naturam
terra uihil est, nisi forte quod in lerra est. Et si supra terram terra nostra, postea ivit per culpam in
diciraus de terra ista, quod in fuiibus ejus oeuli terram, et sub terram, lerra nostra; sed nunc per
stuitorum sunt quomodo hoc stare non poterit. ^ratiam elevata -est supra ccelum lerra nostra. Ergo
Magis enim perspicaces quam csecos oculos praedi- lerrena omnia sub terra nostra sunt. Ef est tamen
camus, quos usque ad fines terrae visione sua por- ipsa terra terrenis junctaet quadam amicitia copu-
rectos asserimus. Quis jtislorum hoc potuit, ut laia, sicutccelum cceleslibus junctum est et fcedera-
ambitum lerrseoculis lustraret, et tam longinqua tuni, et lerra usque ad terrena, et ccelum usque ad
spatia, quae multorum labore aunorum vix eonliei ccelestia. Ergo terrena finee sunl terrse, et coslestia
poluissent, una visionc percurreret? Ridieulum est fines cceli; quia terra usque ad lerrena et non ul-
vel liuc cogitare, quod Scriplura de visione corpo- tra, et ccelum usque ad ccelestia et non ultra. Terra
rali dixerit. De terra ista visibili : Oculi stullorura per concupiscentiam tendit se usque ad terrena, ct
in fmibtis terrae, nisi fortc quis in his verbis hoc ^ coslum per sapienliam tendil se usque ad ccelestia.
significare credat, quod stulti quiqueet carnalisvilse Caro enim, ut ait Aposlolus, concupiscil adversus
amatores, qui a terrena hona tola, mentis intentione spitilum- et spirilus adversus carnem (Galat. y).
seraper ambiunt, pro eis adipiscendis ac quserendis Spiritus enim concupiscit sursum et caro concupi-
"usque ad exteras nationes, et saepe usque ad scit deorsum : et ideo in conlrarium alleri uiruin-
uitiraos fines lerrarum discurrunt : et propterea , que se tendit. Et utrumque cum pervenerit quo
iilic'oculos habere dicuntur, quodcogitaiioneac de- tendit, ibi finem facit et non ultra se tendit. Ergo
siderio semper illuc intendunt. Sapiens autem qui fines terras terrena sunt, quo terra carnis per desi-
ad ea, quse sursum sunt men(em ercxit et intentio- derium carnale tenditur. Et babet quidem terra no-
nem dirigit, ipse oculos in capite suo habeat, pro stra alium finem, judicii, sed desiderii alium finem
~eoquod ad id quod summum oranium ac principale non habet. Hucusque per desiderium tenditur, sed
cs! adipiscendum inteiulat. Possei hoc, quantum ad per judicium ullra ducitur. Per desiderium quidem
veritalem interpretationis pertinct, satis convenien- conc-upiscentia tenditur ad terrena; sed per judicicm
terinduci; si Sapienlia nos ad alliorein intelligen- post terreua in terram ducitur post teiTam ad ge-
liam, et terram aliam, aliosque flnes, et oculos alios P hennam. Per concupiscentiara ad voluplalera, post
cogitandos non vocarel. Nam , si capul sapientis voluptatem ad * iniquilalem , post iniquilatem ad
recte spiritualiter intelligitur, necesse esl utlerram mortem, postmortem ad damnationem. Unusquisque,
quoque et fmes ejus propter oculos stultorum mysti- aii Scriptura, tenlatur a propria concupiscentia abs-
ce et non corporaliter inlerprelemur. Sicut ergo hic tractus, el iltectus. Concupiscenlia enim, cum conce-
mundus visibilis hahet lerram suam etccelum suum, perit, parii pecealum; peccatum auiem, cum consum-
sic homo habel terram sttam , et coelura suum. malum fuerit, generat morlem (Jac. 1). Coneepit do-
Nauiet ipsc liomo inundus cst et minor mundus lorem, el peperit iniquitatem. Convertclur dolor in
dictus est homo. Hujus terra est caro ejus, et coslum caput ejus, et in verlicem ipsius iniquilas e/«s de-
ejus anima cjus. Sed in boc raundo majore intra scendet (Psal. vu).
ccelum terra est, in roundo aulem minore ccelum Itaque carnalium voluptatum deleclationes fines
intra lerrain. Et tamen mundi minorisccelum majus terrse sunt, et delectationes qtiidem carnis sequitur
cst, quam ccelum mundi majoiis. Terra vero ejus mors carnis. Mortem vero carnis sequilur ultio
quid esl ad terram illius? Quam pawa est? et ta- damnationis. Igitur fines terrae unum finem habent
men coslum ejus in terra ejus. Quid est ccelum in mortem quo excipiuntur, el consumuntur; raors
lcrra ? Anima in corpore. Anima ccelum , corpus n aulem finem habet damnationem, quo excipilur et
ferra. Aniraaln corpore; ccelum in terra. Et tamen consummatur. Delectationes enim carnales morle
semper ccelura sursuin, lerra deorsum. Nam, sicut consumuutur, ut amplius non sint; mors vero
ccelura hoc terra suo loeo excelsius est, ita ccelum carnis damnatione consummatur, ut semper sit.
illud terra sua nalura sublimius. Propterea in mun- Istos fines stulti considerare uolunt, qui oculos har
domajore, quse in terra suni, sub terra sunt; quse bent in finibus terras. Tantummodo enim primos
extra terrara sunt, supra terram sunt. In mundo flnes terrss intuentur circa terram, ubi terra ipsa fi-
raiuore, quaeintus sunt supra sunt, quas foris sunt nitur; non ultra alium finem, uhi isti fines fmiuntur..
subtus sunl. Quae sunt Intus, et quaj sunt foris? In- InlCndiint ad fines desiderii sui, non ad fines judieii
visibilia intus sunt, visibilia foris sunt. Ergo invisi- sui. Ad delectationem carnjs suae, et ad voluplalum
bilia supra sunt, visibilia subtus; et invjsibilia su- suarum illecebras oculos aperiunt, et. quid ullfa-
pra ccelum nostrum, invisibilia sub lerra nostra. postea futurum sit non altendunt. Ideo stulti sunt.
Omnia terrena sub terra nostra sunt, quia ad ejus qui in media via finem faciunt, ubi non est finis: et-
servitutem facta sunt, ei ad ejus obsequium ordina- non prospiciuni finem ubi est finis. Cor stullorum
ta. E;go supra isrram terra nostra, El qtiid dieani? ubrlmtiiia esl el cor sapientium ubi trislitia (Eccte..
- IN ECCLESIASTEN HOMILIJE XIX. 191
m
vn) Et alia Scriptura dicit. Iti otnnibus opertbus tuis A malis exercitati". et humiliali ad summum honum
emnis diebus vitm tuw, memdrare novissima lua, el profecerunt. Propterea sapiens usque ad caput suura
\nwtenmm ndn peccabis (Eccti. vn). Propterea stulti oculosievat, ei non sufficit ei aliquid, quod infra
peccare non timent, quia ad solam respieiunt pec- est, donec pervenial ad id quod sumnium- est. Qui-
cati delectationem, uon autem respiciunt quse deinde dam enim oculos sursum habuerunt et usque ad
sequilur, delectatiouis damnationera. Oculi stulto- caput oculos non erexerunl, sed in corpore medib
rum in finibus terrse; oculi sapientis in capite ejus. remanserunt. Sed quid facerent membra sine ca-
Quod est caput sapienlis ? Quod cuique summum pite? Nunquid vivcre possent merabra a capite pr_e-
est, boc caput est illi. Caput enim summum homi- cisa? ita omnebonum, sine summo bono non est
nis est. Capui ergo sapientis, hoc esl quod sapienti verum bonum. Vidistis hominem abslinentem ab
summum est. QuiJ autem sapienti summum est,' his quselege prohihcntur, non homicidium facien-
nisi quod suninium omnium est. Neque enim sa- tem, non adullerantem, non rapientem, uon falsum
piens esset, qui pro summo haberet, quod summum testimonium perhibentem, non concupiscentem rein
non esset. Itaque sumriium omnium caput sapientis" proximisui, et dixistis hominem bonum, bonae vi-
est: el fortasse ipsa sapientia, hoc caput est, quam tas, bonae conversationis, dignum laude, dignum rc-
qui sapiens est, cunclis praponit, quac concupi- B tributione. Et quam multi fecerunt hasc, et Deo non
seendum aliquid habere videntur, etin ejus compa- plaeuerunt; quia propter Deum non fecerunt, quod
ratione despleit universa. Et recte, quia Sapientia fecerunt: et ideo nec bene fecerunt, quia propler
summuiii omniura est; caput sapienlis ipsa est, sumraum bonum non fecerunt. Vidislis alium ad-
quoniam et iioe ipsum quod sapiens est, ab ipsa huc altius ascendentem et majora bona facientem,
Sapienlia est, et quod esse cupit, sapiens lolum in non solum a malo abstinenlem, sed etiam iil bono
ipsa est. Quapropter caput sapienlis non alittd re- se cxercentem, jejtinantcm, oranlem, elemosynas
ctius accipilur, quam ipsa Sapientia; quoniam ab mtiltas tribuenlem, conipatienlem miseris, sub\e-
ipsa est bonitatis origo, et jn ipsa consistit omnis nientem in anguslia, et tribulatione constituiis, et
boni eonburamalio. praedicastis magnum et imilatione dignum, quasi
Itaque summura oinnium caput sapieutis est, et Deoproximum et delecttim. Et tamcn mulii omnia
hoc caput non aliud quam ipsa Sapienlia est; quo- ista fecerunt, el niliil profecerunl; quoniam Deura
niam Sapientia summa omnium est. Sumraum ergo in causa non posuerunt. Non hahuerunt oculos in
boiium capul est, et summum malum finis. Duo capite suo sicut sapiens, sed in tentationem suam
eniin sunt summum bonura, et summum malum, _ deorsum curvantes, vel sibi, vel aliis placere cu-
altrinsecus ex adverso constiluta, et de medio uni- pientes et de bono suo sine Deo gloriantes, bonum
versa bona, et mala ad istos duos lines recurrunt. suum perdiderunt, et ad summum bonum non per-
Oiiine bonum ad summum bonum, et omne malura venerunt. Merito enim membra viva tcnere non po-
ad suramum malura. Non enim est verum bonum, tuerunt, qui caput a corpore praecidcrunl. Ideo oculi
nisi conducat ad summum bonum, nec verum ma- sapienlis in capite ejus, ut ad sunimum bonum
lum nisi recurrat ad summum malum. Ergo similiter prius mentis intenlione ac desiderio praecedat, post-
omne malum ad summum raalum, sicut omne bo- ea studio et actione subsequatur, deinde retiibu-
num ad summum. Sed non similiter omne malum a- tione perveniat. Prsecedat intenfione, ut onine quod
summo malo,quemadmodum omne bonum a suramo facit, pro illo adipiscendo faciat; subsequalur s(u-
bono. -Oihneenim datutn opiimum, et omne donum dio, ut in illo perseveret; perveniat retribulionc, ut
perfectum desursum esl descendens a patre iuminum iiiud in prsemium accipial. Tali modo igitur oculi
(Jac. ]). Et de malis quid ? Initig, inquit, dolorum sapientis sunt in capite ejus.
sunl hmc (Matih. sxiv). Ergo a summo bono omne Propterea namque capul nostrum cum essel deor-
bonuiii, et ad summum bonum omne bonum. Sinni- sum, nobiscum ne forte noslra quoqtie intcntio de-
liter ad summum malum omne malum, sed non a i) orsum remaneret, asceudit sursura capul ad caput,
summo malo omne malum. Ergo sumraum boxum ut nos iraberet post se : et ecee sursum sunt non'
omnium bonorum, el caput est, et finis. Summum duo capita, sed unum capul. Caput enim deorsum .
omnium malorum caput non est, sed tantum finis. fuit Ghristus homo in mundo, etcaput sursum fuit

Igitur omne bonum praeler sumraura bonum, in DeusPater in ccelo. Yis scire quod Chrislus caput
tantum bonum est, quantum conducit ad summunv esll Caput tnulieris wir, caput viri Christus (I-€m\
bonum ; et omne' malum, praeter summum malum, xi). Et caput omnis Ecclesiae Ciirislus constiluius
in lantum malum est, quanlum conducll ad sum- est a Deo. Et ipsa Ecclesia sponsa Chrisli, et corpn*
mum malum. Mulli eiilm fuerunt qui media ista Christi, quiddicit desponsosuo Christo? et de ca-
bona liabuerunt, et vera bona eis nbn fuerunt, qnia"- pite suo Christo ? Ipsa namque sponsa est, quas in
per ea ad summura bonum non pervenerunl. Et' cantioorum dileclum suum commendans, post multa
mulii fuerunt qui media mala gravia sustiriuerunt, talia et alia multa, hoc in ejus laudem addit, dicens:
-el mala eis nonfuerunl. quia per ea ad summum Caput ejus aurum. oplimum (Cant. v), Ergo capul est.
malum non deseendeiinit. Illi itaque falsis bonis Christus, et caput habet Chiistus. Et quod est captit
elati ad suramum inaium corrueruiit; isti falsis Christi? Audi Apostolum : Caput mulievis vir; ea—
m HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 196
pul viri Chrislus : Caput Christi Deus (I Cor. xi). A qula morc jumentorura sola terrena appclunt, et
Itaque caput Christi est Deus: et ipse Christus ccelestia nullo raentis affeclu requirunt; ila tandem
ascensurus in coslum dixit : Ascendo ad Patrem carnis dclectalione csecanlur, et voluptatum illece-
meum, et Patrem vestrum : Deum meum et Deutn ve- bris sopiuntur, ut nec cogitare valcant a quibus bo-
strum (Joan. xx). Siergo ad Deum ascendit, ad ca- nis ceciderint, neque ad quae mala sint perventuri
put suum ascendit; quia caput Ghristi Deus. Ethoc prospicere. Quid igilur isti, nisi in lenebris ambu-
caput est aurum illud optimum quod nulla rubigo lant, qui iia prava deleclatione csecati sunt, ut nee
consumit, nulla vetuslas conficil; quia immortalis vera bona possint cognoscere, nec vera mala prac-
divinitas corruptionem non recipit. Ecce igllur ca- videre ? Quas tenebras intus patiuntur qui lucem
put nostrum sursura est Christus, et caput nostrum prassentem non videnf, et illud bonuni _nonpossunt
sursum est Deus, et unum caput nostrum Christus agnoscere, eujus prsesentiam nulla valent aversione
et Deus; quia et Christus Deus, et uuus Deus declinarc? Quare hoc? nisi quia slullitia exeaecarit
Christus : et caput Christi Deus et unum caput oculos eorum : quam in finibus terrae illos defixe-
Christus, et caput Christi Deus; sicut unum prin- runt, staluentes apud se oculos suos declinare in
cipium Christus, et caput Christi Deus : Ego, in- terram.
quit, principium, qui et loquor vobis (Joan. vm). " Sed ne forte conlrarium -quis putet quod hie stul-
Hoc enim principium ipsum est caput nostrutn : tus in tenebris ambulare dicitur, et quod illic, ut
ad quod sapiens oculos suos erexit, nunc ad commeraoratum est, oeuli stullorum in finibus terr»
illum intendendo per fidero, ut poslmodum in illud esse perhibentur. Videtur enim quasi utrumque af-
oculos suos habere possi(, illud contemplando per firmatum, quod videantet non videant, cum ulruni-
speciem. Ad hoc principiumet ad caput istud, ut que tamen verum simul esse possit, quod videanl
oculos levemus Scriptura nos admonel, dicens : Si et non videant. Nam qui dixit: Slultusjn tenebris
eonsurrexisiis cum Chrisio, quw sursuin sunt sapite, ambulat, videtur omnino dixisse quod stultus non.
ubi Chrislus est in dexlera Dei sedens; qnm sursum videat. Et rursum quidixit : Oculi stullorum in -fi-
sunl quwrile, non qum super terram. Mortui enim nibus terrse, videtur dixisse, quod aliquid videant,
eslis, el vila vestra abscondila esl cum Christo in Dco vel ea quae sunt in finibus terrse. Quomodo ergo in
(Goloss. ni). Nam ubi morlui sumus,ibi sapere non tenebris ambulant, sivident? Quomodo autem non
debemus; sed ibi sapere debemus, ubi vilam habe- vident, si ea vident, quae sunt in finibus terrae? Sed
mus. Si mortui sumus super terram, quomodo sa- sciendum est quod stulti non ideo in tenebris am^
piraus super terram? Quis enim mortuus senlit? Ibi bulare dicuntur, quod nihil videant: vident enirii,
itaque sentire debemus, ubi vitam habemus; ibi quae sunl in fiuibus lerrae, sed qttod sive in his quaa
sapere, ubi vila nostra abscondita est cum Christo vident, sive in his quse non vident, veritatem non
in Deo, ubi Christus est ad dexteram Dei sedens. videant. Yisibilia enim lamen per intentionem et dc-
Quid esl sapere ? amare ipsum, est sapere. Amor siderium vident, et- invisibilia non vident.' Et in
enim ipse sapor est, et dilectio ipsa sapientia est. his quse vident, putant bonum esse, quodnonest;
Amare iiaque quaesursum sunt, hoc est sapere ea, quae et in his quas non vident, nesciunt, bonum esse,
sursumsunt;quiaipsadileclioilluctrahit,ubiestquod quod est. Itaque nusquam veritatem vident, et idco
diligitur: el habet interira saporem suum quo reiici- in tenebris ambulant etiam in his, quse vident. Ex-
tur, doiiecpervcniaturadidquod diligitur. Quiaergo csecavit eniui corda eorum delectatio carnis el illece-
quod per sapientiam diligitur, sursum est; idcirco cebra voluptatum, ut verilatem non videant. Quia
sursum trahit ipsa Sapientia. Et quia quod per con- mens falsa dulcedine inebriata dum hoc solum, quod
eupiscentiam diligitur, deorsum quoque trahat ne- in praesenti dulce et jucundum videtur, cogitat, nec
cesse est ipsa concupiscenlia. Ab eo aulem quo Sa- reminisci polest quanta dulcedo sit eorum bonorum
pientia sursura trahit, et concupiscenlia deorsum, aquibus aversione sua corruit,nec providere quanla
quasi divisio est lenebrarum a luce : et quae corda Q sit amaritudo malorum supervenienlium, ad quam
deorsum descendunt a luce deficiunt; quae vero semper praecipitationis suae ruina festinat. Et nota.
ascendunt in luce sunt. Qui enim ad vanilatem de- quoraodo se consequitiir sententia veritalis. Supe-
scendunt, a verilale deficiunt, el qui a verilate de- rius namque iste considerala vanitale reium mun-
ficiunt, deficiunl a luce; quia yeritas Iux est. Et danarum, contemptis omnitus ad contemplandara
won deficit ipsa lux, 1sed ipsia luce deficiunt, quan- sapienliam se,transtulit, dicens : Transivi ad con-
do tenebrse fiunt; quia tenebraj non sunt lux, nec templandam sapientiam, erroresque" et stuliitiam.
illuminantur a luce ut luceant. Tamen ipsa lux lu- Deiude considerans quod vera sapientia hominis
cet eliam in tenebris, sed tenebrae eam non com- alia non est, quam vera bona quserere, et amaie
prehendunt (Joan. i), ut eam in se suscipiant, et quse sursum sunt, ubi rcx nosler est: qui nos idcir-
participes ejus fiant, quoniam tenebrse luci conirau- co praecessit, illuc ascendens, ut quo sequereraur
nicare non possunt.Istse ergo sunt tenebrsein quibus ostenderet. Attendens quoque quam difficile men-
amhulant stulti: qui terrena sapiunt et non intelli- tem terrenis delectationibus assuetam ad desideria
gentes honorem suum, comparaii sunt jumentis insi- aeternoriim erigere, adjunxit et ait: Qtiid esl liomo,
jAentibus et similcsfacti^uni illis (Psa/. XLViii).Nam ut sequi posait regem factorem suum? Yides lamea
197 IN ECCLESIASTEN HOMILIJE XIX, 198
quod corda, quae ad deleclationes carnalcs se mer- .A rent, qui giraili morte exeuutes ad dissimile post
gunt, a lumine veritalis tenebrescunt, quasi defini- mortera praemium, non pervenirent? Hoc est enim
tivam boni malique sententiam dedit, dicens : Yidi quod sequitur : Et dixi in corde meo : Si unus, et
quod tantum prascederet sapientia slultitiam quan- 'stultt, el meuf occasus erit, quid mihi prodest, quod
tum differt Iuxa tenebris. Deinde studium utriusque majorem sapienlim dedi operam ? His enim, qtii hanc
commendans novissirae adjunxit, et ait : Sapienlis vitam solam esse credunt, studium Sapientke vanum
oculi in capite ejus stulttts autem in tcnebris am- omnino existimatur : propterea quod ejus laborprse»
Lulat. Quapropter ad sumraam recurrat senlentia, sentis vitse est, prsemium autem et fructus laboris
c-tdicat: Difficile quidcm est hominem moi lalem ad futurse. Idcircoquia laborera videnf, cito ipsum la-
conlemplalionem supernas sapientioe cor desideriis borem faslidiunt, et facile ad ea convertuntur, quae
tcrrenis pressum erigere; sed tamen quia sapieniia etsi sapientia nequaquam appetenda esse doccat,
"Iiix esl, et omnes qui ab cjus contemplatione defi- quia tamen eorum fiuctus prsesens est, commodiora
ciunt, in tenebris sunt, necesse est, quantum pos- existimant. Sed quia Sapientia eliam in hac vita
sibililas suppetit, etiam morlalem hominem quae- laborem suum omnino infructuosum esse non sinii,
rendae alque investigandse Sapienliae studium adhi- cosque qui se sectantur, magna intus consolalione
bere. Hsecestenim sapientia hominis in hac vita, B refovet, ac per illuminationem veiitalis in hac mor-
Sapienliam quaerere et investigare. Nam invenire talitatis miseria de seternitatis pi-aemiohabere fidu-
sapientiam et perfecte apprehendere verum, non ciam suadet, iste statim postquam pro vitas carnalig
huie vilae datum est, sed futurse repositum. Habet defectu de fructu vitae perpetuae dubilare cceperat,
{a:nen ipsa inquisilio SapientiDe nunc lucem suam, pro eadem sua dubilatione ex intima se conside-
qua discernit eos qui amant Sapientiara ctquscrunt ralione accusat, dicens:
:tb iis qui stultiliara amant,el ambulant in lenebiis. Locutusque cum mente mea, animadverti quod hoc
Sed mens carnalis jucuiidilatem visibilis lucis quoque esset vanitas. Et continuo ••causam adjun-
araans, pro intcrna Iuce qtiserenda labore vanum gens quare supradie(am dubitationem rem vanara
existimat; quia ejus clarilatem post hanc lucem esse lestetur, et vanilatem ipsam cujus respeclu
suhlalam, in mentibus sanclis inexslinguibilem veritalis ei in dubium vcnire potuisset inferi, di-
peimanere aut dubitat aut prorsus ignorat. Nam cens :
quia pari sorte sirailique conditione ^apienles pati- Non enitn erit memoria sapientis simililer, ut
tur el stultos, ab hac luce visihili cernit post mor- stulii in perpetuutn. Sapientia enim, quse vilae prae-
tem carnis sublrahi: dubiura ei fil etiam de luce ,J senli morlalitatem 11011toilit futurae vilac tribuit
Sapientise, an ipsa possit in nientibus sanctis post ajternitatem : et licet sapientis et stulti in exitu
moriem carnis inextinguihiiis conservari. Propterea hujus vitae similis conditio sit, in futura tamen vila
licet sludium ipsius Sapientiae bonum ac laudabile similis memoria non erit. Sicut enira hic eos dispar
esse consideret, utrum tamen tanlo labore compa- vivendi conversatio dividit, ita illic quoque cum in
randura sit, dubitat, cujus fructus an perpetuus esse memoriam venerint ut ad judicium adducatur, dis- '
possit, nondura adhue ei ratio ulla indubilata mani- similis pro merilis suis retribuiio separabit. Npque
festat. Hanc ergo fluctuationem humani cordis iste enim futura ,'terapora oblivione cuncta operieni, sed
in semetipso, et per conlemplationem veritatis vi- venient in recordafionem lempore suo cuncta quaa
dens,etper affcclumcommunis infirmitalis sentiens, facta sunt, ut in judicium advocetur orane opus,
per sentetiliam quoque assumit, ostendens qualiler sive bonuin sive mahim sit. Propterea sapicntis me-
quajsitam visamque sapienliam, ipsa eum mortalis moria non in perpeluum non erit siiniliter ui stulti,
ritse consideratio a studio snpienlise revocabat, et et futura tempora non operient cuncla oblivione,
quod idcireo alios in sapienlia procedere vanum quia, cum tempus advenerit, etiste pro nierito vir-
omnino existimaverit, quia in reddendo morlls dc- lulis suae gloriam, et ille pro stultitiae suae excessji
bito, parem caetcris se esse agnovit. Hoc est eiiim i ( pcenam percipiet. Hoc est ergo pro quo vanuro non
qtiod, post laudatam Sapientiam sludiique ejns , est stultitiam devilare, el majorem sapientise dare
-commendationem, subito nunc ad considerationem operam ; quia, cum praemium retribulionis percipi-
comraunis infirmitatis conversus infert, dicens : lur, quanlus sit justi laboris fructus manifestatur.
Didici, quod unus ulriusque esset inleritus. Quia Habet tamen justum quoddam taedium, haec ipsa no-
enim vidit utrumque, id est et sapienlem et slultum strse mortalitatis consideratio; quia dignum est ut
uuo mortis interitu ab hae vita subtraln, etiam hoc homo quod transitorium videt etiam prius quam fi-
dubitare coepit, utrum post hanc vitam diversa me- niatur despiciat? et pro eo adipiscendo, quod diu
fitorum praemia secundum hanc ipsamdiversam hu- stare non potest, inani se labore non aflligat. Prop-
jus vitas conversationem debeant inveniri. Et si ter hoc rursum de eadem pari mortalitaiis condi-
hoc verum esse constat.quare una via ab hac vita tione sententiam ingeminat, dicens :
excuht, quiposthanc"vi(amad unumpraemiumnon . Morilur doctus similiter ut indoclus: et idcirca
perlingunt ? Si vero quemadmodum unus cunctis tmduit mevitm mew. Merilosiquidem talis-vita in
transilus est, ifa etiam universis fit una pervenliq: tsedium venit, quae tota.confusioni obnoxia^ neque
quare ante mnrtein dissimiliter iaborando eurre- in bonis suis dum stare videtur, neque in malis suia
109 IIUGONTSDE S. VICTJRE OPP. PARS L — EXECETICA — I. 1N S. SCRIPTURAM. 100
duin fmitur, bonos a malis vel dignos ab indignis JL moriae posteritatis ad commendanda sludia sua
secernit. Bona siquidem ejus sine diserelione ad in- verbo pariler, et scripto transmittentes, ac saepe
dignos pariter ut ad dignos perveniunt, etmalaillius otiosis qusesita reliuquunt, quia nonnunquam sub-
honos simul et malos parili sorte et eodem provenlu sequenlium ncgligentia hoc paratum in usum assu-
affligunt. Unde, et bona quoque vitae hujus justis mere rcspuit quod priorum sagax diligenlia non sine
in despeclum jure veniunt: quse et pro se laboran- grandi labore, et cura acquisivil.
tes variis doloribus affligunt, et ssspe raullo labore JJoe ergo vanitas est, malum tnagnum. Yanum est
quassita sine utilitale possidentium admalos a-bonis idcirco in cognitione veritalis laborare, ut in noti- "
et a suis ad alienos transeunt. Quod iste conside- tiam illorum veniamus, qui veritatem nec propter se
rans non solum, quae mala videnlur hujus vita, sed suscipere vclunt, r.eque in aiiis seiunt approbare.
ea quoque quas speciem boni praetendunt, re autem Hujusmodi ergo laborem fructus uon sequilur, quia
veva mala sunt, universa ad Suiam partem consti- nec sibi profutura congregat, nec quibus congregata
luens, similque sestimatione adjudicans unam de derelinquit, aliqua virtutis semulatione ad studium
cunctis scntentiam dat, dicens : boni provocantur. Si enim quserenti labor est, et
Vidcns mala esse universa sub sole, et cuncla Va- accipienti ulilitas non est, quid prodest labor talis ?
nitatem, et affliclionem spiritus, rursus delestaius " Sed et malum magnum cst, ut unde alius labore at-
sum omnem induslriam ineam. Et ne forte pulares leritur, alius otiose et illicite abulatur. Malum cnim
flirai illam hic induslriam detestari qua majorem cst niagnum, quia et ille malo suo colligit et isle
lapientias dedit operam, et non illam potius qua accipit iu raalum suuin. Propterea vanilas est hoc
«orum occupatione, quas sub sole vana sunl, disten- et malum magnum.
dcbatur : mox quam induslriam deteslandam exi- Quid enim prodest homini de universo laborc stio,
stimet, exponit dicens : Etcpisefqua] sub sole slu- et affticiione spiriius, quo sub sole crucialus esi ? Si
diosissime laboravi. Subaudilttr detestatus sum. Jion ad alittd prodest, nihil prodest; imo vero si non
Conlinuoque causam quare et Iwc, ct eorum pari- -ad aliud prodest, multura nocet, quia pcenara ma-
ter iiidustriam iletestelur, aperit, eum subjungit : gnarn habet ejus inquisitio, sed fructum inventio
Ilabiturus hmredem post vic, quem ignoro, utrutn non habet. Quas est enim pcena nunquam esse sine
supiens an slulius futurus sit: el dominabitur inia- pcena?
boribus meis quibus desndavi, el sollicilus fui. Et Cuncti dies ejus doloribus, et mrumnis pleni sunt:
uovissime de hoc comraeiidans judicium suuin in- nec per noctem mente requiescit. Multum miser esl,
&rt. .. qui nec illud tempus, quod naturaliter quieti datum
"*
Et est quidquam tam vanum ? Ac si diceret: Nihil est, quietum habere potest. Per diem labore atteri-
cgo tam vanum judico, quemadmodum cum alius tur, per noctem cura et sollicitudine laboris cru-
avare congrcgans casso labore atterilur, alius et ciatur. Quera enim vigilantem distensio laboris ct
oliose, ct Juxuriose vivens in alienis laboribus do- inquietudo exagitat; dormientem quoque animo per
minatur. Multiplex etiim vanitas est, ubi alius siue imsgines, et phantasias insomniorum ingesla fati-
causa alfligilur, alius illicile delectatur. Prima nam- gat. Nullum ergo tempus intermiltilur requiei, to-
que vanitas est non profutura appetere; secmida ttim dolori et labori occupatur, et nihil ulililati ac
transetintia congregarc; tertia nostro labore parta saluli acquiritur.
aliis, el eis maxime quos quales futuri sint, nescia- Et hoc nonne vanitas est ? Vere vanilas est, et ma-
muspossidendareliiiquere. Si enim vana essenthaec gna vanitas prorsus. Sed quid lunc? Si hoc vanitas
omnia, etiam in rioslros usus quscsita et retenta, est, quid crgo faciendum est?
quid erunt ad stultorum voluptatem transmissa ? Nonne melius est, iuquit, comedere, et hibere, et
Undeail: ostendere animw suw bona de laboribus suis2 Si vani
Cessavi, renuniiaviique cor tneuin tiltra laborare sunt labores qui uliliiatem non conferunt laboranti-
sub soie. Causam quoque quare, a labore cessaverit D bus, crgo melius est laborare et fructum capeie la-
ingeminans subjungit, dicens : borum suorum. Ratio manifesta videlur, sed mtilsa
Nam cum aiius laborel in sapieniia, ct doclrina, el habet exceplionem. Multo enim melius si dictum
soliiciludine, homini oiioso qumsila dimiiiit. Hoc ipsi fuisset, et ubique verum consiaret. Si vani sunl la-
contigit Salomoni, qui in sapientia, et doctrina, et bores ex quibus laborantibus fructus uon provenit,
solliciludine laborans congregavit divitias, et opes crgo ejusmodi labores omnino postponendi suiit, et
cumulavlt, et tandem omnia stulto haeredi possiden- laborandum potius in iis ubi et certus et verus labo-
da reliquit. Reliquil enim stultiliam generis sui fi- ranlibiis fructus proveniat. Nunc autem bac ratione
Iium -Roboam, qui hi palernas opes Succcdens, om- vaiiilas mulata est, non dimissa, el alia alii vanilas
nia dissipavit, regnumque paternum, quod amplum successit, non omnis Tanitas discessil. Vena sollici-
satis et magnilicum suscepei-at, minoralione senstts ludo repi'ehendilur, utmalesecura mensper iorpo-
et cordis saluritale scissum lurbalumqtie dereliquit. rera, et olium, et inconfinentiam ad tucpitudiiiem
Sed et mulli laborant sapientia, et doclrina, et sol- relaxeltir. Si enim iiie, qui supervacuo labore se
licitudine cum roaguo labore, et sludio secrela na- distendit, vere reprcbensibilis cernitur,ccurproptei-
tuvas, et arcana verilatis rimanies, ct inventa me- ea, qtii ad voltqitatem et iucoiiiinentiara se resoi-.
"
201 5N ECCLESIASTEN HOMILI.S XIX. g?»
vit placcre pulatur? Sed carnalis animus difficile A fecit, ad pravos tamen et inordinatos usus nihil
mediumveritalis invenit; et propterea noiiiiunquarii fecit.
ununi vilium deserere sponte acquiescit, quoniam Quis ita vorabit, et deiiciis affluel ut cgo ? Mala glo-
per id sibi viam ad aliud, quod magis placet aperiri riatio ista. Et suntiamen qui in ejusmodi glorian-
cernit. Et lanto audacius se in contrarium tota in- tur : et istos quoque sapientia prseterire non debuit
teniioneeffundil, quanlo magis certum habet aliud in numero vanitalum. Tales in alio loco pi-opheta
nialum esse, quod deserit. Jam enim se in suo malo increpat, dicens : Vw qui potentes eslis ad bibendum
non soliim nulla reprehensione dignum existimat, vinum, ei viri fortes ad miscendam ebrielatem (Isa.
verum etiam laudahilem suspicatur et cum malum v). Quis ita vorabit, el deliciis affluetutego? Qualis
manifeste committat, non se malura facere videri amalor sapientiae? Qtianlum retrofsum conversus,
vult, sed potius malum devilare. Non enim considc- imo quantum aversus el perversus ab illo, qui paulo
rat vitium deelinando in vitium se corruisse, et id- ante lucem sapientias vidit, eamque a stultitise te-
circo nequaquam id quod agit malum sinistre no- nebris lam sublili consideratione divisit, dicens :
tandum putat; quia in eo quasi non tam facere Vidi quod tantum praecederet sapienlia stullitiam,
quam declinare malum laborat. Unde, et hic quo- quantum differt Itix a tenebris. Unde tam cito pessi-
"
que cum vidisset eos, qui non profuturas sibi divi- maliis jjjessundatus] est sensus iste putatis? An
tias cum labore et sallicitudine avare congregant, propter se non dixit, quod de se dixit, quod amalor
neque his quss possident utuntur, sed aliis post se saplentise fuit: et lioc non fuit quod dixit; sed
possidenda et utenda relinquunt, miseros et i'epre- quosdam (ales signilicare voluit: propter quos hec
hensione dignos, ut illorum devitet slullitiam, libere dixit, quod de se dixit? An, et hoc totum eliam ipse
se in contrariam sententiam projieit, dicens : Nonne secundum aliquid vere fuit, et taraen aniator sapien-
melius est comedere, et bibere, et ostendere animas tise propter hoc esse non desiit; quia simul in und
suse bona de laboribus suis? Una omnium sententia homine, et sensus carnis secundum ingeiiilam cor-
est, qui proclives sunt iu vitium. Semper adversa re- ruptionem et peccatum, quod hahitat in eo, suasit
prehendunt, ut sua commendent. Perealit avari, di- nequitiam et tamen spiritus secundurii virlutis affe-
cit vorax et prodigus, et devoraf, et inebriatur, et ctum, et judicium probitatis dilexit sapienliam ? Vi-
distendit se ac replet usque ad suffocationem. Et pro- dcte tamen quid sit homo, sive in eo qui hoc dixit,
verbium iUi est semper : Pereant avari. Et commen- et talis fuit, sive in iis propter quos dixit, quod de sft
dari seputat, quia talis non est, ne rcprehensibili- dixit : quos tales esse significai'e voluit. Yidete
ter talis sit, qualis est.,Imo etiam propterea talis r- prorsus quidsit homo. Quis ita vorabit, et deliciis
esse, qualis est, videri vult, ne forte talis sit quales affluet ut ego? Quid gloriaris in malilia, qui potens
esse alios accusat, qualis esse noa vult, quasi vero es in iniquilate ? (Psal. LI.) Si nemo potest quod tti
mediumaliquodnonsit, ubi fieri utrumque possil; rt potes, magnum est si bonum potesl. Si vero ara-
ne talis sit, quales esse alios accusat, et tamen talis plius in malo potes, quid gloriaris? Malum cnim
non sit, qualem impudenli gloriatione se esse exsul- posse potestas non est-, sed infirmilasi Quis ita vo-
tat. Melius est comedere, et bibere, et ostendere ani- rabit, et deliciis affluet ut ego? Quis enim est, ait,
mse suaebona de laboribus suis. Quam pulchra verba qui contradicat, cum Deus hoc jubeat? Deus enim
manducare, et bibere! Quis est qui obhorreat cum, laetitiam creavit, et voluit ul qui ei placent in ipsa
audit manducare et hibere, aut contra modestiam jucundentur.
sive pudicitiam hic aliquid dictum putet? Sed latet Peccatori autem dedit afflictionem, el curam sur-
irapudens turpitudo velo pudieitise tecta. Dicat ergo perfluam, ut laboret, ut distendatur, et congreget, el
manifesle : Melius est devorare, et inebriari, et con- non possideat, sed tradat ei qui placel Deo. Ergo
cupiscenliae suaa desideriis effreni libertate servire. bona bonis, et mala malis. Considerate quanta est
Si enim sic dixisset, qualis esset sententia? Et qui- perversilas ista. Mentita est imquilas sibi (Psal.
dem omnino sicdixit; quia hoc significare voluit in D xxvi). Et de se meutila est iniquitas, et de Deo
eo quod dixit: Melius est manducare, et bibere, et mentita est; et lamen nohnisi sibi mentita est.
ostendere animae suse bona de laboribus suis. Dixit iniquitas : Bona bonis, el maia malis (Eccli.
El hoc de manu Dei est. Dicunt hoc homines, et xx"xix)i Et ubi est: Misericordia, et veritas obviave-
est hominum genus, qui hoc dicere solent: Devo- runt sibi? (Psal. LXXXIV.) Ubi est: Universm vim Do-
remus, et inebriemur, et benefaciamus nobis ex iis mini misericordia et veritas ? (Psai. cxvm.) Uhi est:
quae Deus dedit nobis, quia hoc de manu Dei est; Homines'ctjumentasalvabis, Dotnitie': quemadmodum
quia, et hsec ideo nobis data sunt, utbeuenobis fa- multiplicasii misericordiam tuam Deus ? (Psal. xxxv.)
ciamus. Quare enim haec omnia facta sunt, nisi in Ubi est deniqiie, quod Veritas ipsa et misericordia
usus homiuum, ut eis utantur homines, et bene sit dicit: Estote misericordes, sicut et Paler vester mi-
ipsis in iis quas dedit Deus ipsis ? Et haec dicendo sericors est: qui solem suum oriri facit super bonos
excsecantur, el rapiuntur sine mensura., et pudicitia et malos, et pluit super juslos et injustos ? (Mattk. v.)
in voluptates suas, utapplaudant sibi, quonianrhasc Si bonis lantum boria data sunl, quid est quod dicit
omnia Deus ad utendum fecit; sed nesciunt neque Scriptura de bonis : Vasa figuli probat fomax, et ho-
considerant, quod clsLDeus houa omnia ad usum mines Juslos caminus tribulationis? (Eccli. MVH«)
PATROL, GLXXV* 1
203 HUGONlS DE S. VIGTORE OPP. PARS I. — TXEGETICA. -- 1. IN S. SCRiPTUMl". 205
Et: Omnes qui pie volunl vivere in Christo, necesse ^ Ut addat et congreget, et tradat ei qui placuit Deo,
est ul persecutionem paiiantur (II Tim. III). Cir- Ideo tamen, quia iUe per avaritiam divitias eongre-
cumierunt in meiotis, in pellibus caprinis, egenies, gavit, et isle in usum misericordiae acceptas disper»
nudi, angusliali, afflicii, quibus dignus non eral mun- - sit. Alioquin nec qui eongregavit jure reprehenditur__
dus (Uebr. xi). In fame et siti-, in frigore et nuditate? nec qui possidet commendalur. Nunc -autem omnia
{II Cor. xi.) Itaque mentila est iniquitas de Deo, perverse dicuntur, cum dicitur quod qui devorat ei
cum dixit: Quodbonis tantumbona, et malis tantura deliciis aflluit bonus est, et illi dedit Deus sapien-
mala dat Deus. Nara el honis bona dat, et malis inala tiam, el scientiam, et laetitiam in conspeclu suo,
dat; el bonis mala, et malis_bnna.Bonisenim et bona eum supradictum sit stullos esse qui oculos habent
dat ut foveantur, et mala dat ut excrceantur; el malis in finibus terrae; respicientes ad delectaliones ter-
mala dat ut castigenlur, et bona dal ut provocentur. renas, et voluptati carnis servientes. ltaque mentita
Itaquementita est iniquitas de Dco, cum dixit-: bona isl iniquitas, quae dixit voluptatem prsemium esse
bonis et mala raalis dat Deus. Verum autem dixis- juslitias, fructumque sapientiae in ipsa consistere,-et
eet, si de verls bonis et de veris malis dixisset, quod corporales delicias exislimavit felicilatis summum
vera bona et vera mala non nisi bonis bona, et " continere. Sed Jion diu in gloria falsum judicium
malis mala. Propterea ergo de Deo mentita est ini- stare potest. Exit .enim veritas, et prosternit meu-
quitas. Sed et de se quoque mentita est iniquilas. dacium. Ait quipps.
Quando mentita est iniquitas de se? Quando se bo- Sed et hoc vanilas est,elcassa sollicitndojnentis.
nitatem dixit, tunc de se mentita est iniquitas, quia Quid hoc 1 Non solura boc ut peccator addat, et con-
iniquitas bonitas JIOUest. Et ubi iniquitas bonita- grcget, et non possideat, vanitas esl, et cassa solli-
•-terase dixil? Quando dixit: Quis ita vorabit, et de- ciludo ; sed hoc etiam Tanitas, et eassa sollicitudo
liciis affluet ut ego? Tunc bonitatem se dixit: hoc est, ut justus divitias peccatoris requirat, el coucu-
enim iniquitas dixit, quia dictum iniquilatis et im- piscat, aul, si accepeiit, cor apponat. Totum ergo
puritatis est hoc contra bonitatem et honestatem. Ergo vanitas est, et cassa sollicitudo, quod nec utenti,
i:iiquitashocdixit,elinJiocbouitatem se dixitj:'quia nec quserenti divitias, et voluptates, et gaudium, et
-Iioc bonitatis tantum esse dixit, quod se facturam laslitiam, quidquam sub sole permanere potest.
dlxit,quia s"cbonitatem esseprassurapsit. Dixitenim : Transeunt enim omnia et fluunt, et non subsistit
Ilomini bono dedil Deus in conspectu suo sapien- quidquam sub sole, ut impleatur sententla : Yani-
4iam et scientiam, et Imtitiam. Primum dedit sapien- tas vanitatum, vanilas vanitalum, ei otnnia vaniias
'-tiaiu, et scieiiliam ut intelligat el sciat quaercre lsa- . (Eccle, i). Completur etenim in eo quoque vaniias
titiam in conspectu suo : quia eam fecitDeus ut ex- quod, et ipsum cor hominis in eodem stalu nou
sultMit in ea, qui placent ei. Quasi vero sapientia permanet, sed semper a se alterum et sibi adversum
aon sit»6t multo major sapienlia, iliam tristiiiam atque extra se peregrinum, ab eo semper quod est
Quassecundum Deum esl qussrere el amplecti, quam elongat in id quod non est; et transit, et rapitur
.insptam lastitjam, cume contrario dical Scriptura : maxima vanitate, siye de vanis ad vera, sive de ve-
Cor stultcrum ubi Iwtitia, ei cor sapientium ubi tri- ris ad vana, ubique vanum a instabile,~nunc summa
slitia est (Eccle. vn), Yerum qnidem hoc esl, appetens, nunc se iu infima demergens. Illic appro-
quod Deus laetiii-ameleotis suis iu conspectu suo bans veritatem ; hic anteponens vanitatem. Et TI-
praeparavit, el sapientiam ct scienliam in corde eo- dcmus nunc fluctuatienem istam maximam meniis
rum posuit, ut sciant et intelligant quasrere eam ubi humanaj in uno hoBiine universam genus hominum
ipsaest. Sed hascnon est illa lastitia qtta laslantur contemplantes, et mirabaniur quomodo tam cito
qui male faciunt : qui exsullant in rcbus pessimis pessuradetur sensus mertalium, el jrost tam subli-
{Prov. n). Non enira est in conspeclu ejus illa Isefi- mem contemplationem veritgtis, ire patiatur in alie-
lia, quia deiis quieam amplectuntur dixit Scriptu- na turpitudinis. Ex quo quidem nen aiiud datur in-
ra : Pones eos deorsum, in reliquiis luis prteparabis D tclligi, nisi ut cognoscamus miserabilim vanitatem
vultutn tomm (Psal. xx). Ergo Deus horaini bono noslram et in eo quod ad aita periingimus, et po-
laetitiam dedit, sed eam quse in conspectu suo est. lioia probamus, consideremus qualis homo cx na-
De qua scriptum est: Jusli epulentur, el exsultent in tura factus sit: in eo vero quod tam misera et abje-
conspectu Dei : delectenlur in Imtilia (Psal. LXVII). cta appetimus, infelligamus quabs homo ex culpa
Et iterum : Visita nos in salutari luo, ad videndum sua sit effectus, ut vel iri hoe veritatis participes
in bonuale electorum luorum : ad Imlandum in Imli- esse incipiamus, quod nosirain veraciter vanitatem
tia genlis tum, ul louderis cum hmreditati tua (Psal. agnoscimus.
HOMILIA XIII.
cv). Et rursum dicil : Adimplebis me Imiilia cum
vultu tuo : deleclaiiones in dexfera lua usque in Quomodo omnia tempus suum habeant.
finem (Psal. xv). Hanc ergo teiitiam dedit Deus ho- Multi sunt sermones hominis, quia cor homiuis
minibono_inconspe,ctu suo. „ • ... unum non est. Risi enim prtus mens a fonte veri-
Peccalori^autem^dedit <afjliclionem,-et curatn ««- tatis introrsum se per multa desideria spargeret,
perfluam. Non malitiam. riiferendo, sed ad malitiam nequaquam sermo foris per tarn multas se assertio-
descendeiidojn occupatiouem pessimam. nes derivaret. Nunc autem quia animus recior ab
is ECCLESIASTEN BQMILLE XIX. , 203
SrS .
amore virtutis per varia dcsideria in concupisccn- & ad jucundilatem elegit; quiafortis animus, qui por
tiam vanitatis scinditur : idcirco in approbationa temporalia ad sslernilaiis slatum fesfinal, non so-
ejusdem vanitatis vario ei inconstantiqua judicio lum prospera hujus mundi interim ad consolatio-
lingua foris per verbum famulatur. Propterea ergo nem expetit, sed adversa quoque cum tempus postu-
Salomon de vanitale disputans, toties in sermone lat, ad exercitatiouem virtutis suselibenter in usuni
sentcntiam mutat, ut videlicet sensum in cogita- assumit. Etideo omnibus experimento probatis mu-
tione per amorera vanitatis mutatum ostendat. Cor , tabilium tandem conditionem agnoscit, et quod nihil
namque humanum quod in desiderio ceternitatis ex omnibus quas transeuul perpeluo stare possit,
fixum non_est, nunquam stabile esse valet; quo- fatetur, dicens :
niam sestu desideriorum carnalium toties a sua sla- (ECCLE.Y.) Omnia tempus habent, et suis spatiis
bilitale «mcutilur, quoties ab iis quibus per amo- transeunt universa sub coelo. Quare crgo tu hujus
ram iuhssserat, ad alia concupiscenda movelur. mundi, vel mala metuas, vel bona concupiscas, cum
Quia eiiim in rerura transeuntium usu fruelum transeanl universa sub ccclo? Curapotiushoc.veri-
aeiernitatis exquirit, tt in iis, quss solum ad tempo- lati concordel, ut in omnibus iis nec aliquid, sive in
ris- consolationem facta sunt, felicitatis gaudium p bono, sive in malo pro summo habeas; quia trans-
'
invenire se putat: ideo semper cuhi in rebus babi- eunt omnia. Nec aliquid suo tempore abjiciendum
tis, cxpericnlia docentc, aut juctinditatem falsam existimes, quia juste ordinata sunt universa. Omnia
aut veram miseriam invenerit, conlinuo ad alia sc enim tempus habent, et suis spatiis transeunt uni-
quasi potiora quibus, vel dblorem suum allevel, vel versa sub ccelo. Omnia tempus habent, ut nihil pcr-
expleat jucunditatem, sppetenda convertit. Hinc petuum semperque permanens invenialur : sedom-
-
ergo semper futura appetit, praesentia fastidit: et ne quod est aut aliud subsequatur ,ut non ab initio
fit miro quodam raodo, ut qui semper in desiderio venial, aut pi*aecurrataliud ut usque ad finem se non
fulurum fallitur,jfix aliquando in experientia prsc- extendat. Tempus etiam habent omuia certum cf
senlium omnino decipiaiur. Ipse enim sibi testis est determinatum , quarido incipiant etj quando fi-
bomo; vera bona non esse basc ipsa quae diligit; niantur; sive etiam quandiu subsistant, el quando
quia dum semper anirao futuris inhiat, et nunquam subsistant singula ut nihil pi'aster rationem sit; et
s; in iis quibus fruitur vere felicem agnoscil: in prudens aniraus sic se, et leraporihus, el tcmporali-
hoc piane et ipse probat quod hasc omnia licet pos- bus aptare studeat ul et in iis quse,transeunl quasi
sint a stultis, cum non habentur pro summa felici- permanentibus fiduciam suam non constiluat, et in
tale, appeti, nunquam tamen cum habentur, pos- Q iis qnsebene oi'dinata sunt contra dispositionera
sunt ad summam felicitatera posskieri. Et tamen Creatoris murmurare non praesumat» In omni au-
carnahs mens concupiscentias suae tenebris caecata, tem eventu veris, et permanenlibus bonis se con-
plane videre non potest quod nec ipsa omnino igno- formans, ita rerum mulabilium varietatem despiciat,
rare potest, quod cum semper vanitalem videat in ut licet unaquaque re pro-lempore utatur dum pras-
experientia prassenlium, nunquam tamen se cobi- sens est, nunquam tamen in ejus transitu aiiimum
bet ab appetitu fulurorum. Experta improbat, expe- a statu suo declinare permittat. Rle enim prudentis-
rienda laudat, et quo immoderatius in desiderio simus est, qui sic scittranseuntia in usum vertere,
eorum quse nondum habet, per concupiscentiam .ut tamen non norit in eorum defeclu mentem a sua
effunditur, eo graviore in defectu eorum quse jam slabilitate inclinare. Omnia enim suo iempore bene
babetdoloreveiratur» Hancergo fluciuationem men- utenti bona sunt, et tamen universa quas mutabili-
tis humaaas bactenus nobis Ecclesiastes in scrael- tati subjacent, licet iu miseria qualemcunque con-
ipso expressil cum iu rerum approbatione, vel pro solationem prasbeant, facilitatem tamen conferi'e non
fastidio pracseuiium, vel pro futurorum appeiiiu, possunt. Nibil ergo suo iempore abjiciendum, et
mentemutata, toties judieium variaul. Pulavit cnim nihil non suo tempore eligendum, sed sic animus
in iis quas sub tempore volvuntur aliquid stabile in- D ad usum lemporis praeparetur ut tamen ad mutabi-
venire ubi animo requiesceret : et idcirco alia post litatem temporis non mutetur. Omnia tempus ba-
alia quasi experiendo probans, et omnia expetia bent, et suis spatiis' transeunt universa sub coelo.
improbansragnovii tandera nihilesse in omnibus, Quare ergo eligatur ad omne lempus aliquid unum,
quod fruenlibus se, aut perpetuo consisiere posbit cum omnia tempus habeant? Si enim unum aliquid
atit plenum jucunditalis fructum, dum prsesens esl, ex omnibus omnetempus haberet, 11011 omnia lem-
exhibere. Idcirco nunc arguens ignorantiam suam, pus habercnt; quoniam ex duobus contrariis sibi-
pro eo quod in rebus mutabilibus permanentem cre- que repugnantibus si tempus esset, ut alterum sem-
diditJsetitiam "possidere, ostendit, quod sicut oninia per esset, tempus esset ut alterum nunquam esset.
non solum prospera, sed adversa quoque suo tero- Sicque hoc-nullum tempus haherel, cum illud cum
pore bene utenti _bona sunt, ila iis qui perverso quo idem tempus habere non posset, omne teraptis
aroore temporalia pro asternis diligunt, et in eis fe- haberet. Nunc ergo, quia omnia tempus habent,
liees se posse fieri sperant, nec ipsa prospera ve- nihilunum ex omnibus omne tempus babet; sedha-
ram felicifatem conferre possunt. Male ergo fecil betsuum tempus unumquodque, quando ut sit bo-
cttm quaedam ex iis sibi quasi potiora prse omnibus num es ettempus quando bonum est, ul non sit.
207 nUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. LNS. SCRIPTURAM. 203
Quando ergo lempus habel, bonurii est ut sit, A . mutabilitas nulla est. Ideo transeunt universa sub
ctiamsi bouum non est illud quod bonum est ut sit, ccelo, quia iir eoslo cuncla conslstunt. Et ipsa quce
ct qtiando tempus non habet ut sit, bonuui est ut iranseunt esse suum meliunlur ex ipsis, quaesubgi-
nou sit, eliamsi bonum est, quod bonum est stunt; quia non esset cerla subsisteniia transeun-
u t non sit. Cognovit hoc Job, et suscepit bona tium si subsistenlium stalus non esset perpetuus.
laudans Deum in beneficiis suis, et putavit bostis, Illa enim, quse vere sunt, semper sunt; el semper
quod tempori subjaceret conscientia sancta. Tulit di- suut quod sunt;et sunl alia, quas vere non sunl,
vitias et facultates; pignora interfecil; percussit et ea quse vere sunt: quodammodo semulaiitur, ut
carnem, opprobriis et injuriis lacessivit, ut frange- sint aliquid in eo quod sunt; et cum csse ccepe-
ret adversis quem prosperis emoliire non poterat. rint id quod sunt, ti-anseunt inid quod non sunt;
Ille autem scieus quod omnia lempus habent, sicut et non vere hoc sunt quod sunl, quia desinunt hoc
inbonis per conlinentiam semetipsum cohibuit, ila esse, et jara non sunt, nec vere hoc sunt quod esse
in malis quoque forliter per patienliam adversa lo- incipiunl, quia incipiunt tantum hoc esse, et nondum
Icravit. Uxor autem eius quia slulta fuil, et non in- sunt. Ita sunt isla hrvero esse eriantia, et patici-
-telles.it quod omnia tempus habeant, putavit mo- pare Tidenlur in ipso transitu in quo currunt, esse
nientis temporum examinanda prsemia meritorum : R quod non capiunt nec comprehendunt, licet atlin-
et ideo percussum ?idens et derelictum credens, gere videantur, ne omnino nihil sinl. Apparent enim
f.ustra Deum coiuisse increpuil, et quasi pro bene- ibi, el cum quaeruutur uon sunt, quia abierunt in
diclione stia flagella meruisset, irrisit, dieens : Nunc tiihilum unde venerant, et non erant ex eo ubr
benedic Deum, el morere (Job n). Cui ille respon- erant. Ipsum enim in quo erant solum vere erat; et
dit: Qnasi una de stultis mulieribus locuta es. Si totum quod erat ipsum erat, nec aliunde acceperat
bona suscipimus de tnanu Domini, mala quare non quod erat; el in ipso adraissa suut haec omuia, ut
suscipiemus ? (Ibid.) Onniia enim tempus habent, et ex eo quod ipsum vere erai, essent, et hasc aliquid.
suis spaliis transeunt universa sub coslo. Si tempus Quanlum ergo participant verum esse, tanlum sunt
cst ut prosperis foveatttr infirraus, tempus est ut omuia h&«cquse non habent in seipsis verum esse :
adversis quoque perfeelus exerceatur; si lempus quibus hoc tolum est esse, quod sunt ipsum quod
est ut bona bonis et mala malis propler vcrilalem, habet verum esse. Et cum in sc unum sit, in ipsis
et tempus est ut mala bonis el bona malis propter taraen pro capacitate participantium aliud videtur
probationem. Omnialempus habent, et suis spatiis esse, cum sint ipsa alia in eo, quod non esl alud.
transeunl universa sub coslo. Habet ergo singula secundum parlicipalionera ejus,
Quid causaris sub tempore omnes de legibus tem-, quod semper cst, spatia subsistendi alia majora et
porum? Temporis est subjacere niulabiliiali, et pali alia minora; prout sunt in eo quod nec majus nee
vicissiluJinera. Nara si haee omnia in tempore non minus est, sed idem semper ipsum est. Ideo dividi-
fiunt, quando ficri babent? Extra tempora enim tur el mensuratur ex eo unicuique spatium suura
selernitas erit, et mutabilitas non erit : et non erit et lempus suum alii bi'eve, alii loiigum; et sunt dies
ibi tunc, oiiinia lempus habcnt; sed omne quod et menses, et anni, et lustra, et sascula, et horaa
oril, sic erit, ul pro lempore aliud et aliud esse non breves, et momenta, et instantia; et omnia hasc
possil, sed quod erit semper erit. Ergo quandiu vi- tempus sunt in ipsis quse transeunt, el vere non
vis sub tempore, patere leges lemporis. Patere vo- sunt; ct iu ipso a quo suntquod sunl, unum sunt
lens, ne forte etsi nolueris, tamen paliaris. Patere et inveniuntur iliic non (empus, sed aeternilas. Om-
leges temporis, ut trajiseas per lerapus ad statum nia teinpus habent, et suis spatiis transeunt uni-
aslernitalis. Non enim potest in (cmpore aeterailatem versa sub ccelo. Ex omnibus enim quae sub ccelo
invenire, quia post tempora func demum venit sunt nihil aeternum est, sed omnia tempori subja-
.cternilas : ct illi post tempora aslernilatem inve- centelmutabilitati. Omnia enini inilium aliquando
niunl, qui in fluxu temporum alternanlium menie ^ habuerunt, aliquando habitura (iue.ni: et inler ini-
in desiderio seternilatis defixi, iminulabiles consi- tium, ct iiiiem spalidin e*slipsum temporis, quod
stunt. Orania lempus habenl, el suis spatiis irans- tempus esl illi quod principiuin habet el finera; et
eunt universa sub coelo. Nam et ipsum coclum om- ipsum aeternilas illi; quod nec piincipium habet nec
nium temporum spatia metitur, et omnia quae sub finem. Ipsum enim quod ccepit, antequam incipe-
coslo sunt tempore transeunt, et non transit ipsum ret, non fuit; ct cum desiit esse, jam non fuit; et
coelum a qtio est tempus. Quasi eiiim ex ipso coslo luiic illi nihil fuit, quia illud nihil fuit; el tamen
lempus esl, et in ipso coslo lenipus non est: et cum fuit etiam lunc quod semper fuil; et idem ipsum
omnia quae sub ccelo sunt tempus accipiant de cos- postea fuit cum boc fuit; et hoc quod ccepii, in illo
lo, in ipso tamen coslo asternilas conslat. Magnum cospit; el quod fuit, in illo fuit, quandiu fuit; et
spectaculum sapientise visibilis imago est, ut ex vi- cum fuit hoc, quod non semper fuil,fuit, et illud
sibilium contemplatione ad semulationem invisibi- quod semper fuit, quia hoc in illo fuit; et quod isti
lium provocemur. Aspice coelum. Quasi moveri vi- tempus fuit, quia non semper fuit; fuit illi selerni-
detur, et mutari non Tidetur. Sed mulantur quaj tas, quia semper fuit. Ita ex aeternitate orania tem-
sub ccelo sunt, et inde omnis motus origo est, ubi pus habeiit, et suis spaliis transeunt universa sui-
SC5 IN ECCLESIASTEN HOMILLE XIX. 210
coslo. Tempu3 habent quando iucipiant, et quando A j bona mala, sed etiam post mala bona : prius tamen
finiantur tempus habent. Spalia habenl quandiu post bona mala, et deinde post mala bona subsc-
eubsistere habent: hoc enim spatium moia cstsub- quunlur. Duse quippe vitae sunt:. una secundum
eistendi inter principium et finem; et ipsa'spatia earnem, altera secundum spirilum. Et scimus, te-
multorum similia, multorum dissimilia sunt; om- stante Apostolo, quia non prius quod spiriluale est,
nia tamen asquo judicio compensata. Et cum mora sed quod carnale est, prius est (7 Cor. xv). Ergo
fit iis, qui in Iaetitia et gaudio vivunt, et in bonis duocvitas sunt, prima carnalis, secunda spiritualis.
ducunt dies suos, felicitas magna «idetur; et cum Et habet utraque vita bona sua et mala sua; quia
iis qui jn osrumnis sunt et adversis fatigantur, spa - universm vim Dotnini tnisericordia et veriias (Psai.
tia longa procurrunt, magna miseria et infelicitas ' xxiv); quoniam ipse salvat homines, el jumenta (Psal.
magna existimatur, et nescit tamen homo sortem xxxv); aperit manum suatn, et implet omne animql
suam neque judicium Dei super se scrutari potest: benediclione (Psal. CXLIV).Proposuit enim omni
nam. et ipsa tempora longa finem habent: et cum homini et bona et mala. Bona quidem, quibus per
finem acceperint, ipsa jam non sunt, quae bona vi- misericordiam foveat; mala, quibus per juslitiam
debantur; similiter, et quae mala putabanlur, jam culpas examinando addicat. Et habet omnis vifa
non sunt. Et succedunt ssepe bonis iranseunlibus "' bona sua et mala sua, ul omnia tcmpus habeanl, el
mala mansura, et malis tr-anseuiitibus post finem, suis spaliis transcant universa sub coslo; utruni-
Iiona quae non habent fiuem : et lunc bona praeierita que datur, et utrumque proponitur; alterum ex
prodesse nil possunt in multitudine malorum, et juslitia, alterum ex misericordia. Universa; viae Do-
- mala praeterita in abundantia bonorum nihil obesse mini misericordia, veritas. Misericordia el veritas
feliciter consummatis. obviaverunl sibi: juslitia et pax osculaim sunl (Psal.
Non ergo glorietur homo pro tempore suo, ante LXXXIV). Si sbla mala, non esset misericordia. Si
tempus, neque temporum adversis frangatur, qui sola bona, non esset juslilia. Igitur et bona et mala
in tribulalione cst; quia transeunt omnia, donec proponit Deus, et polestatem elecliouis homini re-
veniat tempus, quando remetietur in asternitaie linquit, ulra prius accipiat. Nam utraque gustare
quidquid in temporum spatiis tractum est, sive ma- oportet, sed ulraprius, iu ipso est. Carnalis autem
jus, sive miiius. Tunc longa spalia temporam non quasi ad hsereditatem feslinans, et deelinans judi-
placehunt impiis transaeta felicitate temporum; et ciura, ut careat benediclione in uovissinio; pritts
permanentibus eulpis quae per tempora contraxe- bona eligil, et dat illi Deus boiia temporalia quse
runt, cum aeterna viderint supplicia pro lemporali- finem habeanl ut illis succedant mala mansura sine
bus commissis. Justis autem tunc tempora sua fine. Spiritualis vero prius probalur adversis ut ad
longa etiam modiea videbunlur, cum raerita tem- - prospera perducatur, et habeat ipse quoque mala
poralia viderint praemiis aeternis eompensari. Ante sua et bona sua; sed mala in lempore, bona in
lioc tempus quidquid in tempore agitur, occultum aeternitate. Ita omnis vila alterna sorteducitur in
est, sive longum sive breve sit, ut horao Dei judi- consummationem", allera de bonis ad mala, allera
cium scrutari non audeal, sed paratus sit ad omne de malis ad bona. Et omiiia tempus habent ut sinl,
tempus, sive bonum sive malum sit, ut pef bona et transeunt ut non sint, suis spatiis procurrentia
et mala probatus transeat ad bona glorificandus. Et ad finem, quandiu sint. Transeunt bona in malis,
si interim longa sint spatia temporis, non praesu- et rnala in bonis; et diim transeunt aliquando mo-
_mat in bonis, non corruat in malis; qwa spatiis ram faciunl, et habent spatia quaedam singula prout,
suis transeuut universa sub ccalo, ul franseunte ordinanlur, donec finem accipianl. Propterea- enu-
temppre sub coelo succedal aeternitas. quae est ip merat quasdam allernantiura in mundo, ut omnium
ccelo. inutabiliuirffiuctualioncm ostendal. Et primo ponit
Tempus tmscendi, el tempus moriendi: Nunc- bona el mala, quasi viiae, carnalis stattim descri-
exemplis succedeutibus prosequiltir quod generali- D J bens; deinde mala et bona, spiritualis vitas expri-
ter prsemiserat, dicens :_Omnia tempus habent. Et mens conditionem. Post allernat, el mutat bona et
enumerat hic et bona ct mala : et post bona, mala, mala; el mala^t bona,,ut,alteram quamdam confu-
«t item post mala, hona; nusqu.am, sola mala, vel, sionem ostendat,. quia nec raalis usque in finem
sola bona . hoc enira teropore vitas hujus, non est bona, nec bonisusque in finem mala. Sed elante
habere boua siue malis, nec mala sine bonis; quia. finein uunc bona et raala, nunc autem mala el bona
mista sunt omnia, quandiu tempus est ut omnia- subsequuntur. Oranis tamen variatio bsec distribu-
Iiabeant tempus. lionis principium habet a bono in malum, cum di--
Tempus nascendi et tempus moriendi; tempus citur : Tempus nascendi, et tempus moriendi; et,.
jslantandi et tempus evellendi; tempus occidcndi et finem a malo in boiium,_cum dicitur tempus lielli ct-
tempus sanandi; tempfts destruendi el tempus mdifi- tempus pacis. 0_uia priraa vita primum bonum, et.
candi. Primum bona et mala : tempus nascendi et ultimum malum. Secunda vila primum malum, et
terapus moriendi. Postea mala et bona : tempus ultimum bonum habet; in raedio utriusque malis,
occidendi et tempus sansndi. Non sola bona, nec et_bonis incerta sorte flucluanlibus. In his autera
sola mala; sed et bona et mala. Nec soluin post omnibus quse enumeranfur pro exemplo universo--
2-11 HUGONIS DE S. VIGTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — 1. IN S. SCRIPTURAM. 212
rum quaedam sunt suinpta dc ipsa vita humana, A evellendi. Possumus bic summam quairidam atque
quaedam de iis quas pertinent ad vilara humanam, universalem mutabiliiatis omnium comprehensioiiera
ut totum mutabile ostendalur, quod hominis est, attenders, ui sicut in principio de tola operis serie
qui fortassis totus in corruptionem non iret, si vel distinximus, ita hic quoque primo illam cui omnia
in se vel in suis sallem aliquaienus stars potuissei. subjecta sunt mutabilitalem exprimat, ac deinde
Tempus nascendi et tempus raoriendi, hoc est de eam in qua humanss actiones fluctuaut, lalius
vita humana; tempus plantandi. et tempus evel- prosequendo immaniorem cunctis plusque mttueu-
Iendi, quod plantatum est, hoc est de iis quac perti- dam ostendat. Nam prima isla quatuor qusc posita
nent ad vitam humanara. Qpus enim horainis sunt ad illam speciaiiter mutabiUtatem, quas inest
simul cum homine interibit; cruia sicut i«s ho- refc»s oranibus ortum et occasum habentibus, spe-
mine quod nascitur, nascitur ,ut raoriatur, ita ctars videntur, castera omnia ad eam proprie quas in
quod plantatur ab homine, plantatur ut evellatur. actionibus humanis versatur pertinere. Quod enim.
Non enirn in volunfaie bomiais tempus est omni omnia orta occidunt, et aucta senescunt, propterea
rei suh coelo, sed in arbitrio Conditaris. Quoniam qusevivunt et senlluntdictum est: Tempus nascendi
omni rei sub coslo tempus est cum vult Deus, etiam et tempus moriendi; propier ea quae vivunt, et non
si horao, cum tempus est, non vult quod vult Deus. C seMiunl; tempus platitandi, et tempus evellendi;
Propterea, quae facit Deus, facit semper cura tem- v«l pro iis quss naluralem habeut ortum, primum
pus est; qusa vero facit homo, non sempcr eum tEmpus nascendi, et terapus moriendi posuit; ac
tempus est facil, cum vel ignorantia, quod recium deinde pro iis quas studio et industria ad vivificatio- -
est, nescit, vel voluntale prava appetit, quod est nera aplantur : tempus plantandi, et tempus evel-
Inordinatum. Ideo omnis rei tempus subest volun- lendi subjunxit. Hsec est ergo illa magiia vanilas',
tati Creatoris, quando tempus esl ut fiat, quod fa- vanitas vanitalum, cui paruin est, ut mutabilia sint
ciendum est iu tempore, et onme quod iit in lem- omnia, nisi adhuc iu contraria rapiautur, dum trans-
poi'e; si ejus voluntati non concordat terapus erat eunt universa. Quantum est enim elongareetpere--
cum fieret, sed non eral tempus cum fieri debuisset. grinari a proprio esse, el ire ae .pergere in coutra-
Propterea sola opera hominum tempora sua non rium esse, ubi non possis omnino esse quod essa
.servant, etiam cum fiun,t in tempore; quia in ea incipias, nisi id quod es prorsus esse desieris? Illic
parte solus homo tempus statutum non sequilur, ergo durus transitus est, ubinulla ralione subsislere
ubi arbilrii libertate abutens se sub Conditorls vo- potest quod sequitur, nisi prius id quod proecedif
'luntate non mode^atur., „ totum perimatur. Et quid pulas cum de bonis ad
Aliud est ergo tempus quod uuicuique rei per dis - raala itur, cum bona in mala conlraria commulan-
positionem Conditoris tribiiilur; aliud quod prsesum- /tur, qualis est mtttatioilla, maxime illie ubi recur-
"ptione humana contra dispositionem Conditovis sus nullus est : ncquc redilus ullus sperari potest?
usurpatur. In illo tempore homo cum cseteris legem Nam et mala aliquando in bona coraniutanttir, et
patitur; hic vero solus prae casteris legem"prsevarica- rursuin bona _in mala; et saspe fit boc ut alternaflm
ttir. Et idcirco ilhc recie cum eo agitur, etiam in eo sibi succedant ulraque. Ne.c gmve omtiino illud est,
quod ipse iion vull; hic vero saspe contra rectum quod niutuo teraperantnr, ut nec magnasint mala,
agit, non agendo nisi quod ipse vult. Tempus na- quibus bona succedunt, neque bona optima, quae
scendi, et tempus moriendi. Nemo cum vult nasci- rnalis subsequentibus terminanlur et totum boe
tur, etiam si quando vult aliquis moriatur. Et tamen sustineri potest, et comparationem habet quodcun-
mulli cum moriuntui', voluntate non moriuntur, que cum acciderit, ne nimium existimetur, uniuii
quando tempus est, et ruulti qui necessitate naseun- estquod cum cveuerit, quis poterit susfinere.
tur, nascuntur quando tempus est. Eliam ii, qui anie Tempus iacendi et tempus loquendi. Tetnpus congre-*
tempus nascuntur, nascunturquaudo tempus est; et gandi et lempus perdendi. Tempus lugendi el tempus
quipost tempusiiascuntur,nascunturquando tempus Q ridendi. Omiiia basc porlabilia sunt : et cum eve-
est: quia lempus nascendi confert necessilas , tem- nerit homlni unum aliquod horum, transit illud el
venit et hoc dum steterit -
pus moriendi aliquando eligil prava voiurttas. Ideo aliud; quoque tempore-su&
uemo cum nascitur offendit iu tempore; et mulli of- transit, et redit aliud quod transierat; et hoc usque-
feadunt in tempore cum moriuntur. Nam etsi nalura quaque fit item et item quandiu vivitur; et iiun-
aliquando prasterit, voluutas iamen non offendii, quam permanetunum aliquid ut soluni sit aemper.
quia pro culpa patienti non ponilur quod non ipsius Tempus nascendi et tempus moriendi. Haec bo—
circa se voluulas, sed dispositio desuper jjusla mo - rmn similia non sunt, neque recursura habent curn
deratur. Tunc ergo tempus est omni rei quando semel evenerit. Una est «nim mors et una nativi
iustum est ut fiat quod faciendum est, quidquid illud tas : et sieut post unam nativilalem uua mors, ita"
fuerit. Yel a Deo sine homine, vel ab homine, cum ante unam mortem non nisioma nativitas. Et nemo
Deo. Nam sine Deo ab homine ut aliquid liat, moritur qui prius natus.nou fuerir; nec cum semel
ita tempus nullum est, sicut justum nihil fieri . mortuus fuerit, deinde nasci potest aliquis. Prirci-
sine Deo ab homine potest. Tempus naseeadi e! pium vitae nativitas est, mors fiais et de nalivltate
iempus morieadi. Tempus plantaudi et tempus ad mortem itur, sed post mortem ad nativitatem
" '
213 IN ECCLESIASTEN HOMILLE XIX. 2ii ,
redilus non patet. A nafivitate ehim incipit lempus .A cundum Deum ambulantem oninia in tempore suo ,'.
hominis, et morte finitur. Et proplerea ista dissimi- si prospera eveniant, fovent; si contingant adver- •
liter omuibus tempus habent; aliud, ut iu eo tempus sa, exercent. ldeo omnia tempus habent quas homo "
primum sit, et ipsum amplius non sit; aliud, ut in juste facere potest vel jiiste pali. Qttod autem sine
eo tempus amplius non sit, et illud sempor sit, Hoc injuslitia fleri non polest, non habet tempus un--
ergo gravius cunctis est, quod ita tempus habet, ut quam ul fiat, quia ad malum faciendum.homo nul-
ipsum sit sine tempore, quia post ejus tempus non lum terapus aecepif, cui propterhoc soium tempus
erit tempus quo possit denuo reparari quod abstulit suum dalum est, ut vel, currigat mala quse fecit, vel
et consumpsit ejus tempus. Propterea melius videtur bona suppleat quas nondum fecit. Propterea peccata
iempus nasccndi quam tempus morieudi, quia in t.empusnonbabent; et omnia tempjis habent, quia
tempore nascendi vita' datur, iij tempore autem in tempore suo omnia bene fieri habeiit; et bona
moriendi tollitur vita. E_t tamen qui nascuiitur suut cum beue fiunt oinnia, et cx omnibus.rion sunt
moriuntur, et qui. nioriuntur nascuntuf, quo- peccata, quse bene fieri habent, riec sunt boua pec-
niam qui ad rnorlem nascuntur ex eo mori inci- cata, tamelsi bonum est ut sint ipsa peecata. Ideo
piunt, ex quo siib mortalitatis defectu vivere Inci- tempus non habent peccata, el permitluntur in tem-
piunt;"et qui ad Titam moriuntur, ex eo vivere ve-"''" pore fieri peccata; et non juste fiunt quando fiuiil, ..
raciter incipiunt, ex quo post mortem jam morlales" et juste iieri permittuntur quando fiunt; et curii p_
esse desieiunt. Quocirca hona mors optanda magis facta fuerint, juste ordinanlur; et ttt tempus ut fieri**
est quam mala vita, quia bona morte ad boiiani vi- permittantur, et non fit tempus ut fiaiit quia non
tam pefgitur, mala vita ad mortem malam perveni- bene fiunt, el.bene permittuntuiv ut juste ordinen-
tur. Propterea omnia tempus habent,"et nihil suo tur. Terapus plantandi..tempus lugendi, tempus sal-
tempore abjicieiidum : quoniam ct tempus nasceivJi tandi, tempus acquirendi. Ubi esl lempus luxuriansli
cst, ut prima vila incipiat, quas per justitiam exer- et lempus inebriandi? Sed illa bene fieri possunt in •
cctur in tempore; et tempus moriendi, ul secuuda tempore suo : ideo ipsa tempus habent. Isla tempus
vita suecedat, quse prsemio justitios perfruilur in non habent, quia nunquam benefieri habent. Sed
selermfate. Postea adjungit quod sequitur : forte conirarium videatur quodposituui.est tempus
Tetnpus plahtandi, et tempus evellendi. quod plan- occidendi, tempus belli, tempus odii._Setl hasc oni;
tslum est. noc ergo secundupi de opere est, artificis, nia bene iieri possunt; et ideo_.tempus habetit,
cum natura. Nam primum opus solius naturse erat, cum jusle fieri habent. Nam est et gladius justitise,
et ipsum trausitorium era_t^Nunc autem opus arlifi- / quo reges el principes criniiuosos puuiunt pro zela
f,
cis cum natura simul subjuiigitur; el ipsum quoque aequitatis, et interficiuntbomines damnatos pro sce-
transitorium esse deraonslratur, ut nihil maneat leribus suis, secundum prascepta legis divinae ac-
sab sole.Jsetitia quas de nativitate vel plantalione cepta potestale inhoc ipso Deo servientes. Et hi pro
suboritur morlis et eradicationis memoria tempere- defensione patrise,et paee Eeclesiarum,,bella gerunt,
tur. Deinde sequuutur opera solius artifieis sine et expugnant inimicos pacis, ne opprimaut innocen- '
opere naturse, et ipsa plurima enumerantur, et ora- tes. Est et odium sanctum quo crimina odiuntur,
nia transitoria esse demonstrantur, ut in gradibus non homines; et ipsum aliquando pro teriore salu-
suis vanitas excrescat; et tamen universa hsec sicut bri severilalem districtam exterius corrigendis vitiis.
-mulabilitatevana sunt,ita fempore congrua fiunt, ut irrogat, et intus dulcedinem dilectionis, qua salutem
in his oranihus homo, et si jstatum asternitatis tenere homiiium sitit, invialatam conservat. Prbpterea fem-
non potest, servarc tamen studeat ordinem rationis.
pus esf. odii, et tempus belli: et xramia tempus Jia-
Tempus occidendi et tempus sanandi. Tempus de- bent,. quando juste fieri habent. ProStpvi. licet milii
struendi et tempus wdificandi. Tetnpus flendi et quod et in principio ^quptl ad alta ct subliraia, ista
tempus ridendi. Tempus lugendi el tempus saltandi, sensu minor siin ut narrem quod oporteat, quia
Et multa.alia quse.enumerantuivet alia, multa quae D 1 quod non oportet et non convenlt, hoe satis est de-
enumerari non possunt. Et in his omnibus vita hur clinasse si datur. Multa eiiim sunt in profundo sa-
mana vicissitudinera patjiur, et subjacetmutabilitati, pjentiaesecrela abscondita, etnon valet homo sc.ru-
Transeunt enim ista omnia super eam, et incurrunt tari arcana ejus;, et verba, sapicnlias ad sensum ,
vicissim alia post alia;_et-6ii_bsequuntur quse praeces- omnem exeelleniia.sBargunt de iis quse latent lumen
serant, et rursum quas secuta fuerant,_pr3Bcedttiil.; aliquod, et ipsum modictlm est a.J toturn. Propterea
et sine intermissione hoea.gifur in undis magnarum laborat homo cumvidet illud,-et.existimat ingredi
fluctuationum. Yenit post fletumrisus, et post risum ut contempletur; et ijon valet nisi. fuerit cum ipso
succedit flelus; et cum dolori gaudium successerit, sapientia, et oslendat illi intus secreta viarum sua-
iterum gaudia in dolorem cammutaijtur. Et. oinnia j'uminparte qua,graJiosusfactus estad eam.Etcum
Iiaec tempus habeut, cum volunlas hominis se per hauseril multum, hocmultum illi est,'et exiguum cst
justitiam pro tempore diviuaa voluntaji, vel ad hsec ipsumad plenitudinem 1'ecluiidantem. Idco niulta
agenda sponte conformat, vel ad patieiida supponit. dixinjus de flurtibus rerum et de agitatione contra-
Tempus enim habent orania, quando ea ho.mo vel ria eorum quse suh ccelo sunt; et parum est adhuc
?git secundum Deum, vel pafitur pro Deo, qtria se- totum hoc ad totum; et erunt fortassis qui nos pro.-.-
215 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. r~ EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 2!6
fttsiores existimatuii sunt in loipiendo, quia non _A omnibus quod Deus fecit, ut maneat semper. Opus
attendunt mullitudinem dicendorum, et eorum qura " itaque Dei cst crearo, formare, disponere uni-
dicta suntprofunditatem. Nos breviter hocprolocuii VPi'sa. Opus naturss est semina rerum de occulto
sumus, ut novam iterum reporteraus ad principium stnu per incrementum producere, eademque rur-
futurae narrationis dictionem, et animos babeamus sum marcescpulia cum concidunt per dcfeclum
alacriores. ad occulttim siiium, unde prodierant revocare.
HOMILIA XIV. Opus artificis cum natura est: ea quas oriuntur de
Reliquorum quw tempus suum habent declaralio et terra, studlo et industria adjuvare. Opus solius
dictorum repetilio. artilicis est in subjecla rerum materia operari vel
Omnia tempus habent, et suis spaliis transeunt disjuncta componeudo, vel conjuncta separando;
universa sub cmlo. Quaesierat supra Ecclesiastes ita ut nec ereare cum Deo possit, u't sit quod
unum aliquid in mundo in quo aninio requiescerc non erat, nec cum natura felibus rerum incre-
potuisset; et non invenil illud inter omnia, sive mentum tribuere, ut majus sit quod minus crat.
quia imperfecta erant singula, sive quia trans- Tres itaque opilices sunt in hoc mundo, (Deus_,
itoria erant universa. Proplerea ccepit. fas(idire, natura et artifex imitans naturam. Sed hi tres
et reprabare amnia; el tamen quaei'ere non desiit B 1 valde dispari potentia id quod ad effeclum pro-
semper iu his gaudium plenum et invenire non ducunt, cfliciunt. Nam Deus in'opere suo, nec na-
poierat. Tandem ergo aliquando mutabilium con- turae opera indiget, nec opificis imitantis natu-'
ditionem agnoscens, vidit se in ulroque errasse, ram. Operatur enim Deus aliquando sine natura,
sive quod ea quae in genere suo bona erant, mala aliquando iu natura, aliquando supra naturam.
esse arguit, sive quod ea quss transitoria erant, Nam sine natura primum fecit ipsam naturam.
perpeluo stare posse putavit. Nunc itaque corri- Quando enim naturam fecit, cooperantem natu-
gens semetipsum pro existimatione prasUrita, pra- ram non habuit. Non enim potuit quod nondum
fitetur omnia quse sub ccelo sunt simul et tem- erat, semetipsum operari cum ea qui solus erat.
pore trauseuntia et tempore suo bona. Quorum Sic ergo primum naturam fecit siue natura, ut
omnium mutabilitas et fluctuatio quanta sit, ut postea in natura, alia faceret cum natura, alia
melius inlelligi possit, universa haec non solum supra naturam. Cum natura quippe facit ea quae
transire tempore, sed tempore quo.que in con- de nalura secundum naturam producit; supra na-
traria ire ostendil, dicens : Omnia tempus habent, luram facit, quando in nalura, praeler naturse
et suis spaliis transeunl 1universa sub ccelo. Et . cursum solitura et posse primum, majori addita
'
enumerat deinde universa in genere suo distin- potentia aliquid ad effectum pi'oducit. Quandoeigo'
guens : Tctnpus nascendi et tempus moriendi. Pri- naturam operatur Deus, et quando supra naluram
munrsecundum prineipium etfinem describit cur- operatur nalura, Deo non cooperalur; quia illic
sum rerum mutabilium, ut poslea c-orum quae iit taiitum uatura accipit, quod non erat ut sit : luc
niedio versantur, mutabilifatem et vicissitudinem vero accipit, quod non poterat exeo, quodacce-
diligentius prosequatur. Sane grialuor sunt opera, perat, utpossit. Ergo sinenatura operari poteslDeus;
quibus omnia temporalia et omnia tempore trans- natura sinp Deo uon potest, quia quod natura fa-
eunlia explicantur. Primum est opus Dei, secun- cil, ex eo facit quod Deus facit, et cum eo quod
dum esf opus naturae; tertium est opus artifi- Deus facit. Posse enim naturae prinium Deus fe-;
cis cum natura; quarium est opus solius arlili- cit; el ut ad effeclum prodeat, rursuni ipsefa-
cis sine natura. Opus Dei est essentiam rerum cit cum ipsa natura quam facit. Omne ergo quod
de nihilo creare materiam rerum in formam dis- natura facit, Deus facit, sed non omne, quod
ponere, motum autem reruin sub certa ordine Deus facit, natura etiam facit : qui sine natura
temperare. Propterea tria haec ad opus Dei perti- naturam facit. Tertio loco sequuntur opera artifi-
nent, id est essentia rerum, forma et ordo. Hsee ___}] cis iinitanlis naturam, et ipse quidem aliquando
atilem tria, sicut postea auelofipse attestaturde cum Deo operatur sine natura, aliquando cum
operibus Dei, slabilia sunt, nec lemporis capiunt natura sine Deo, aliquaudo cum D.eo simul et cum
mulabilitalem, quia el rerum essentise hoc,quod uatura, aliquando sine Peo pariter et sine natura.
sunt nunquam esse desinunt, et rerum formae se- Cum Deo operatur quanda opera justitiss opera-
cuiidum primara Conditoris sui inslitutionem suis tur; quia rec.ae voluntati, et secundum justiliam
generibus perpetttam identitatem cuslodiunt, et ©rdinatae Deus cooperatur. Sine Deo operatur,
motus rerum primi o.rdinis legem nunquam trans- quando opera iniquitatis operalur; quoniam pec-
cendunt. Neque enim, vel essentise rerum nihil cata a Deo non surit, nec per ejus cooperatio-
esse, vel fonijas rerum aliter esse, vel oi'do re- nem Ueri habet, quod fit contra ejus voluntatem.
rum dispositioque ab initio, aliter se'lia,bere po- Cum natura operatur artifex^ quando, seminibus
luerunt; sed servant omnia priraas legis normam i erum ac fetibus propagandis, quibus natura in-
et antiquas iiistitutionis pactum, nunquam secus creuienlum subjicit, foris iudusiriam et studium
currenlia adhuc cuncta custodiunt. Pfopterea ergo apponit. Sine nalura operatur, quando praeterea,
jiermaneant opera Dei, quia stabile est in rcbus qu£C ad propagationem scroinum speclant, etna^
217 IN ECCLESIASTEN HOMILIJE XIX. 218
scentium alque eorum quse vegetalionis sensus- A usus coneeditur: idcirco post tempus plantandi
que vim habent, culturam in subjecta malcria et tempus evellendi, congrue etiara tempus occi-
etudium explicat, ut aliquid quodeunque ad efle- dendi subinferlur. In quo esu, quia mensura ne-
ctum promoveat, in quo natura patitur tantum, cessaria est, ne hoc caro ad incitamentum vl-
non operatur, quia materiam operanti praebet, tiorum sumat^ quod ad sustentamentum infirmi-
non effectum operandi exercet. Talia sunt omnia tatis accepit : stalim post tempus occidendi adjun-
opera hominum, quse fiunt super terram , cx git tempus sanaudi ut videlicet ipsorum anima-
quihus mulla mortalis vitae necessitas cogit, multa lium vitam, quas pro nostra infirmitate susten-
suadet cupiditas, multa vanitas operatur. Etinhis landa in tempore opporluno, itl cst ctira ncces-'
omnibus , quia nihil stabile invenitur, et trans- sitas exigit, occidenda accepiraus casteris tempori-
eunt universa quas fiunt sub sole : qu3S vel natura bus diligeuti cura nutrire ac conservare studea-
producit, vel fingit arlifex imitant naturam : cun- mus. Hoc enim qussi infirmantia sanare est iu
cta subjicit vanitati sapientiaj contemplator, sola quibus sibi non sufficiunt subveniendo, dcfician-
opera Dei permanere probans; quoniara nec creata tia reparare. Unde fortasse, congrue cum dixis-
aliquando essenlia consurnitur , nec dispositio- " set : Tempus occidendi, non addidit, tempus sa-
nis aut ordinis rerum ratio immutatur. Propter- nandi quod occisum est. Sicut prius postquam
ea ostendit primum naturae opera vanitati subje- dixerat tempus plantandi, slalim adjunxit, el tem-
cta sive in iis quas natura sola operatur, quia or(a pus evellendi, quod plantatum est. Quia scilicet
occidunt, sive in iis quaj cum natura artifex facit, plantata evelli possunt, sed occisa sanari noft
quia aucta senescunt. Postea opera artificis imi- possunt. Sic fortasss si lilterae sensum sequimur,
tantis ualuram multa ac diversa enumerat: alia nihil spirituali intelligentise (quia poslmodum ve-
necessitalis, alia cupiditatis, aliavanitatis, et omnia stiganda est) prasjudicamus.
vauilali subjicit quia mutabilitati obnoxia ostendit. Tempus destruendi, ti tempus wdificandi. Quando
Opus solius naturae narratur cum dicitur : Tem- homo destruere debcat et quando aedificare, quis-
pus nascendi et tempus moriendi. piam nequaquam quserendum esse exislimet;
Deinde opus artificis cooperaritis naturae subin- quoniam hic solum hoc demonstrari putet quod
fertur, cum dicitur : Tempus plantandi et tem- homo, si forte varia eventibus temporum subjici-
pus evellendi. Postremo opus hominis sinenalu- tur, isla dissimiliter eliam nolens patiatur. Nos
ra$ opera adjungitur, cura subinfertur : Tempus autem ad faciliorem intelligentiam haec quss di-
occidendi et tetnpus sanandi; \tempus deslruendi et o cta sunt applicantes, dicere possumus quod tem-
tetnpus wdificandi. Et boc deinde pluribus annu- pus oceidendi sit, cum Deus peccala hominum
meratis mulliplicius exponitur ut humani cordis punire volens, ad castigaiionem gladium mterfectio-
vanitas quam multis implicata sit et late dispersa nis adducit; lempus vero sanandi, cum afllictos
patenter demonstretur. Hoc enim ad rem maxime et iribulalionum plagis saucios i'efovens, solila
pertinuit ut vanitatem menlium humanarum, quas miseralione restituit. Et plane hoc magis verilali
vitse mortalis incertum sequitur, quia illam ar- consonum esse y,ideatur ul hic tempora rerum ac-
gttendam suscepit et in narratione diligentius ex- cipere debeamus, uon quse humanas voluntati ser-
poneret, etj in comparatione anteferret. Ut cae- viunt, sed quse divinae ohtemperant dispositioni.
lerae omnes quasi ob hoc solum commemoratse Neque enim teraptts est cujusque rei, cum homo
videanlui*, ut illarum comparatione, hasc quanta Tult, et Deus non vult. Quia et horao saepe vult
sit, agnoscatur. Tempus nascendi el tempus mo- cum tempus non est et cum vult Deus semper
riendi. Tempus nasceudi est, quando ducendus est tempus est. Proptcrea omnia tempora ad divi-
homo in hanc vitam. Tempus moriendi est, quando uam referunlur ordinationem : eldicilur tuuc tcm-
ab hac vita est evocandus. Interim autem post pus esse omnis rei, cum a Deo juste disponitur,
nativitatem ante mortem dum in hac vita mortali 0 sive ad castigalionem et correptionem- crimiuis,
vivit, quae sustentamento indiget, et alimentis nu- sive ad consolalionem iuQrraitatis, Tempus occi-
trilur, ut subsislat. Tempus est plantandi et lem- dendi et tempus sauandi. Tempus destruendi et
pus evellendi, ut excolat homo terram de qua tempus ssdificandi.
sumptus est, et seminet, et metat, et plantet, et Tempus flendi et tempus ridendi. Tempus lugcndi
carpat. Possunt autem et haec duo sequentia prae- et lempus sultandi. Prius ubique mala enumeraii-
cedeutibus duobus per dislinctionem conferri, lioc lur, poslea adduntur bona; quia prius pro nostris
modo : Tempus nascendi et tempus plantandi; peccalis juste affliginiur, poslea Dei miseratione
tempus moriendi et tempus evcllendi. Nascente benigne refovemur. Et manifestum est, qualiter
ciiiin homine lempus est planlandi, ut fruclibus horum omnium quotidie vicissitudinem vita hu-
terrenis alatur vita terrena. Moriente autem ho- mana patitur quoties occulta dispensalione Deus
niine, lempus est evellendi; quia cum vita mor- nos vel flagellig erudit, vel donis consolatur. Deinde
talis destruitur, etiam ea quse propter vitam mor- sequitur: - "'
ialem condita fuerant, lolluntur. Quia autem in- Tempiis spargendi lapides et tempus colligendi.
fjrmifati humanae post fructus terrae eliam carnis Quid aulem secundum lilteram hoc sibi velit, me-
Sii EUGONIS DE S. YICTOflE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 228
rito quasritur : cum tale aliquid ut inler humanas A iuterfectione. Sic incipere debuit opus vitas morti
actiones terapus habere putstur, otrooum omnino addictss, ut sententiam sequerelur auctoris : Male-
atque incongruum videatur. Nisi forte ita intelli- dicta smviens in necem suam. Percurramus animo
gendum sit ut quia diciurus est in sequeulibus: tempora praeteriia, ct videamus bella et interfectiones
Tempus belli ct iempus pacis, convenienter hic - ab initio facta, usque adhuc, gentium et gentium,c4"
prseraittat' tempus spargendi lapides, et tempus col- innumerabilium populorum.-Etsustinuit Deus huma-
ligendi, ut videlicet tempore belli instante colli- num genus saevire in viscera sua : et in Jiis omnibus
gautur lapides ad .exstruendas munitienes et mce- eperatus est judicia sua, furores hominum intor-
iiia murorum adversum obsidioues ; tempore vero quens ad vindictam justitiae suas, ut aiij juste pafe-
pacis, quia nulla pericula bellorum imminent, ag- rsntur, quod alii injuste voluerunt. Et surrexej-uut
reres munitionum dispergantur, quatemis cunctis alii et multi interficiebaiitur et damuabantur; et
'
accessus sine coutradictione patescant. Nec super- multi interficiebantur et salvahanlur; et alii a morte
fluum videri debet propterea quod supra dixerat; interfeclionis liberabanlur, et ad damnationem ser-
Tempus destruendi et tempus asdificandi quasi vabantur, et alii liberabantur, ne damnarentur si
idem secundo repetitura sit; quia .illud de sedi- interiicerentur. In omnibus his justum fudicium
ficiis domorum et habitacttlis hominum converiieu- B eomplevit super eos : ut castigaret et parceret se-
tius dictum accipitur; hoc vero niagis proprie ad cundum moderamtn sequitatis qua disponit uni-ersa
imKiknenta murorum refertur. Polest laroen alius Deus. Propterea tempus est- occidendi el lempa-j
sensus fortassis magis idoneus sub his verbis in- sanandi : et aUi faciunt quod voluit, alii patiuntur
telligi. Nam quia supra praeraiserat : Tempus oc- quod nolunt, et sedet desuper Arbiter justus, faciens-
cidendi et tempus sanandi, ne forto putaretur se- qtiod vult, et disponens oiHnia ut tirneatur. Tempus
los malas, et eos quipro peccatis suis puniendi occidendi et tempus sanandi : Tempus destruendi ei
sunt ad interfectionem exponi: «stendit nunc ju- lempus wdificandi. Quanta a principio asdificave-
stos etiam, aliquando Deo permittente, in exeia- "runt araatores hujus sasculi; et nomen suumin tena
plum malorum et castigationem cum impiis et pec- sua vocaverunt, ut famam haberent apud posteras
catoribus et mortibus subdi, el exsiliis ac proscri- gloriosara. Laboraverunt enim labore gravi in ope-
plionibus - dispergi, sicut per Petrum dicitur : ribus suis, ut starent post ipsos ihonumenta jaclan-
Tetnpus esl, ut incipiat judicium a dotno Dei tia? illorum : et invahierunt usque ad aliquid magna
(I Pelr. iv). Quod autem lapidum nomine ju- industrise suae signa posteris relinquentes; et appa-
sti significentur, per Jeremiam manifeste osten- rent adhuc vestigia quasdam ruinarum in ipsis, p;as -
dilur, cum dicit : Dispeni sunt lapides sati- terilorum sseculorum : et miramur ipsos quos non
ctuarii in capite emnium plalearum (Thren. iv). videraus, quod talia potuerunt, et magis Ingemisci-
Et Isaias rursum : Ponain omnes muros tuos in lapi- rnus super eos : quia cum essent ipsi homlnes ad
des sculptos, omnes filios tuos doetos a Domino (ISB. seternitatera conditi, vana dilexerunr: et evauue-
JLIV).Ergo tempus est spargendi lapides, ut jusli in runt, quia vani faeli sunt in ipsis. Perierunt enira
hac vita veram requiem non esse ex ips-j sui disper- ipsi : et post ipsos opera eoruin ceciderunt, el suc-
sionis et concussionis labore intelligant. Et rursuin fcesserunt aiii: et fecerunt ipsi quoque epera magi:a,
tempus est lapides colligendi, ul post attritionem ex- et abierunt post h3ec in nihilum : et destvucta sunt
silii corporalis, ne deficiant animo iterum pacs red- omnia, quso lecerant, pariter cura ipsis. Et iterum
dita temporali benelicio ad seterna convalescant. Sic alii surrexerunt, et aedifieaverunt, et con intellexe-
quod occultum' est difficile in unam aliquaria partem runt ubi esset prior generatie, et cppra ejus : ul vi-.
judicari potest : qucniam idcircs? sermo divimjLSiri derent vanitalem quss est sub sole. Et permisit eos,
quihusdara locis se s, nobis dissimulat, ut se etiam Deus frustra Iaborare, ut ssdificarent peritura: ut
illic ubi mamfestus putabatur, scrutatione iJignuitt intelligat homo vanitatera suara, ut destruaiur quod
ostendal. p asdilicatum est, et iterum quod destructum est ssdi-
IIOMILIA XY. ficetur : et non sit stabila opushsminis super terram.
De lempore tJ iempori suijestis pir nlium interprs* lde«s emnia lempus habent : ut erudiatur homo da
talionem. vaniiate sua, et de ineerto vits mortalis per quain
Non nos igiitir pigeat iterats garabolarum istarum ambulat.
dar.tiam alieiitaic : donec forsitaa usu serraonis at- Tempus flendi et tempus ridendi: tempus lugendi et
Irito corlicc verbi ejus inleriora patcscaiit. ln tempis- tetnpus saltandi. Fletus etrisus ad animum periiiient.
ribus enim surnus, et volvitur nobiscum sermo no- Luctusvero,vel, ut magis proprie dicatur, planctus,
sler, donec stabiliamur ia eo quod tempore non mu- et saliatio ad corjjtus. ?letu itaque et risu dolor ei las-
tatur : hoc autem est, ut humanas maxime actio::es titia mentis exprimurjiur : planctus auteia et saltatio
contemplemur : quia in illis est, quod ingemisciraus, - eadera ipsa significant, sed quando per csrporis motum
totum vanitatis. demonstrantur. Tempus flendi, et tempus ridendi :
Tempus occidtndi el tempus sanandi. Qucs futrunt templus plangendi, et tempus saltandi. Habent omnia
. >mpora occidendi, et tempora sanandi?Miserabik hasc terapus suum in Jiomiiribus, dum cuirit vita ista
puneipium humanarum. actionum, ab occisione et raorlalis: ct g-eraittit De-usvaria sorie, et evc-niudis-
"
22i IN ECCLESLASTEN HOMILIJE XIX. £22
pari, secundu.m allitudinem judiciorum suorum, et A"sapere, et experiri quanta sint gaudia vcnturas quie-.
profundumconsiliisui, quo disponit nos, UUISM* cur- tis; ut, ad illam feslinet ubi timor dispersionis non
rant et varientur super nos, prospera adversis alter- est, neque exsilii serumna metuitur, quibus aslernitas
nando, et adversa prosperis cammiitaus jn tempore. vitse in patria data est. Tempus spargendi lapides,
. Et venlunt terapora laeta, et rident homines, et sal- et tempus colligendi. Deinde iterum aliud tsmpus
lant, et putant bene_sibi esse : et oblivisciratur saepe sequitur post tempus istud : et noniinantur alia' quae
C'ealorissui,etsemoi'iluros essenon animadvertunt. et ipsa tempus babent saspe cum iis, quae dicta sunt
Sola enim praesentia respiclunt, et Isetanlur in eis temporibus, unum : saepe extra lempora ista lem-
quasi perraansura sint semper; nec condilionem pore suo seorsum aliud.
suam et Titae mortalis dubium atlend.unt, neque co- Tempus amplexandi, et tempus longe fieri ub am-
gilant pericula supervenlura. Etideo secure peceant, ptexibus. Castis amplexibus tempus dalum est, ut
et effundunt se in vbluptates noxias, et ambulant seminelur caro in propagationem, et humani gene-
post desideria cordis suiinintuituoculorum suorum, ris seges, quas quotidie per totum mundum morte
ut faciant quse non oportet, et multiplicenl iram et metitur, sludio generationis reparelur. Pactum enim
indignalionem. Et videt boc Deus, et super seminat institutionis primae, quaexcarnecai'o sumenda erat
dolores, et amaritudines lasciviis male dulcium vo- j_isine carnis coritagio, post peccatum prima? prsevaii-
luptatum : et revocat ac cohibet eifluenles ut non cationis in carnepeccali, per iudulgentiam confirma-
eant in oinnem abalienalianem. Tunc venit tempus tur, non solum pro explendo oflicio, sed etiam pro
fiendi, et tempus plangendi : et dolent homines, et conferendo remedio: ne.scilicel motuscarnis immo-
causanlur saspe Deum quando bene cum eis agitur. deralius jam effervens turpius in omnem praevarica-
Ipse autem dissimulat pravilatem illorum, el post tem - tionem proflueret, silicite nusquamlaxari poluisset.
pus miseet iterum prospera adversis, ne deficiant: et Praascribitur itaque meta usquequo se sine pudici-
rursum cumtempus est, adversa prosperis, nepraesu- tise damno extendere possit.. carnis affectus : ut
niant: et hoc saspe agit jiulriens et exercens, casti- quod in matrimonii castimonia per concessionem
gans etrefovens hoininem, ut discatesse timoralus: agitur, etsi ad infirmitatem pertineat, ad turpitudinem
-et sciat quoniam apud Dominum esl potestas vitae, ct tamen non imputetur. Sed ne rursum Jilandimenta
niorlis. Proplcrea est tempus .flendi, et tempus ri- voluplatis avertantanimum in oblivionem Concliloris;
dendi : tempus plangendi, el lempus sallandi. Et salubri dispensatione aliquando homo et a concessis
sitccedit his lempus spargendi Iapides, et icmpus suspenditur : ne forte si his, qtite in praesenti dulcia
colligendi. Hoc lempus post illa cnumcratum est, sed videntur, immoderatius inbiet, ad ea quse aeterna
ordinalum in illis : quiain tempore saepesiraul sunl G sunt non festinet. Propferea datura est tempus am-
causae, quae unam lemporis rationem conducunt. plcxandi, et tempus longe fieri a'b amplexibus.
Tcmpusspargendi lapides, el lempus colligendi. Om- Teinpus enim amplexandi datum est, ut reparetur
nis mundus exsilium cst iis quibus ccelum palria mortalitas et excipiatur niortalium infirmiias : tem-
esse debuisset : sed lamen animi mortalium usu pus longe ficriab amplexibus datum esl, ut, dura caro
coalescunt, el incipiunl honiines diligerc loca sua, acarnis delectatione suhtrahitur, 'ad spirifualem
et terras suas in quibus nali fuerant, vel nutrili; et animus delectationem nuliiatur. Tempus amplexan-
succedit grandis oblivio ssternorum pro temporalium di et lempus longe fieri ab amplexibus. Quando
affectu : et nisi Deus tergeret islas passionum inoli- enim colliguntur lapides, tempus esl araplexandi;
tas suavilales, non erat quo intraret ad nos deside- quando vero disperguntur, lempus longe fieri ab
rium ejus. Propterea dat judicia sua, et veniunt amplexibus : quoniam idcirco tempora augustiae
coramoliones, ct concussiones gentium, ct Iransmi- dala sunt. ut caro afflicla a suis se delectationibus
gratiories populorum : et surgunt alii, ut rapiant non lemperet : ut past in lempore gaudii et consola-
stia, et alii diripluntur, ct disperguntur, el iterum -tionisse cum timore et i'e\erenlia ab excessuca-
forliores quibus posse dalum est, et ipsi cum vene- n sliget. Sunt et amplexus charorura et coniubernia
rint, ejiciunt eos, qui aUena violenler rapuerant, et . socielalis amicse, in qua praster carnis experienliam,
possident non sua, etflucluat mundus in semetipso : convictus dulcis gralissimo fccderalur consensu qui
ut videat homo non esse bic stabilem mansionem, et ipsi solvuntur tempore suo, ne cor homiuis iu
et assuescat paulatim abslrahere animum, etsoivere hoiniiie requiescat, donec venial quod non solvitur
avinculis tcrreiiarum delectationum. Propterea ve- pactum charitatis aslernse. Propter hasc omnia tem-
nit tempus spargendi lapides, ut non sil siabilis man- pus est amplexandi, et tempus longe Ueri ab ample-
sio supef terram . et cogalur homo suspirare in ex - xibus : ut in tempore non quserat homo quod seter-
sllio suo ad patriam, ubi manent gaudia iiico:iciissa, num est, et qui bominis vivenlis societalem diligit,
et pacis' securitas nulla superveniente infestatione cogitet semper morituri separationem.
lurbatur. Hoc ergo facit dispersio lapidum in tem- Tempus acquirendi, et tetnpus perdendi. Quae sunt
pore suo. Sed quia humana infirmitas eorruit cito, bona quse primum aequiruntur, et postea perdun-
' ei non
potest diu in adversis salva consistere, venit tur? Perdita enim fuerant quaedam bona et acqui-
post tempus dispersionis tempus collectionis : ut sila sunt postea, ut deinceps perdi non possint.
quiete temporis convalescat in hoc ipso admoniu Et erant rursum.aliaJ)0ii3 nou simiTa prioriius,
S2S HUGONIS DE S. YICTORSOPP. PARS I. - EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. £25
quse tamen bona visa sunt: et erat vere aliquid A.corde exit, nec aliunde lingua habet quod reete pro-
in eis ad bonum, sed non ut prima bona quse vcra ferre possit, nisi prius verbum intelligenlia formet.
erant. Et ista bona non bona eranl hominis ad ve- Proplerea prius est tempus lacendi, post tempus lo-
rum bonum : el venit homo poslquam veia ami- quendi : ut prius in silentio sagax cogitatio in se
serat, et acquisiTilfafsabona,felicem secxistimans sapientiam colligat, quam lingua poslmodum ad au-
in illis. Yoluit enim consolaii el habere in tempore dienliam aliorum per verbum emiltat. Propler hoc
quod seternitas confert : et collegit peritura, quaj eliam tempus est tacendi et tempus loquendi, quo-
tenere non posset; et concessit hoc Deus, ut boni niam auditores verbi aliquando illud cum desiderio
dislanliam agnosceret, et erudirelur vanitate sua, et amore suscipiunt, aliquando vero sine reyerentia
ad convertendum se in ea quas vera sunt. Pi opterea abjiciendo contemnunt. Quapropter tempu.s tacehds.
ergo dimisit Deus cor ejus, ul congreget ea quse est, cum auditores admonilionis omnlmodo impa-
stare non possunt et ea ipsa in tempore suo nunc tientesaspicimus; tempus autem loqucnditcum eos
tribuit acquirenda, nunc acquisila subtrahit : pro- verbum vel desiderare vel saltem suslinere velle vi-
bans hominem in cunclis operibus suis, et ostendens demus. Propter hoc quoque tempus tacendiest, quia.
vana omnia esse sub ccelo. Propter hoc dalur tem- in iis quas diseutere non possumus, praesumere non
pus acquirendi; et lempus perdendi : ut dum ade- B debemus. Et item tempus loquendi: quia alia qusj
plus fuerit homo quae concupierat, discat expe- possumus eomprehendere, propter eruditionem
riendo quod possint haec gaudia conferre iis qui proximorum necesseest non reticere. Uiuie non so--
magni aestiraant peritura : cum vero habila perdit lum opera hominum, sed et verba fugientis vitae in^
agnoscat quod omnia quse invito lolli poterant, ccrtum sequunlur, ut totum vanitas oceupet: etnihil
fuerant etiam cum possidebantur extranea. stabile vcl constans relinquatur: cum nec semper
Tempus cuslodiendi, et tempus abjiciendi. Bona dicere possimus quae scimus, nec semper quas novi-
temporalia tempore suo custodienda sunt, quantum mus, retinei'e : et nunc tacuisse noceat, quas dicen-
vitse temporalis necessitas postulat; sed quia in da fuerant: nunc vero dixisse culpa sit, quae fue-
"rnorte carnis omne quod ad vilts carnalis jucundita- rant reticenda. Item ssepenon possumus, cum volu-.
tem pertinet, necessitale amittitur, dignum est ut mus : et sapereuon volumus, cum possumus : sse-
ctiam ante mortem ab amore cordis voluntate abji- pius autcm utrumque non debemus, cuin facimus.
ciatur. In hoc magnum est incertum, et caligo ignorationis
Tempus scindendi, et tempus consucndi. Qui scin- profundaa : ut jactetur homo de tempore ad tem-
ffiit, unita dividit : qui autem consuit, divisa et pus, et non intelligat tempus suum in omiii opere
separata coujungit. Omnia haec in vita homi- C suo.
num, quousque mulabilitati subjacet, sine cessa- Tempus dileclionis, ettempus odiV.Multa suntqusrjt
tione agi iste prospexerat: in qua societas humanse diliguntur in hoc mundo, et simililer odiunlur plu-
conversalionis, nunc quia utilitalis aliquid conferre rima. Et in omnibus, quae diUguntur, pauci verita*?
vidctur, appetenda est; nunc vero quia saspeeadem tem diligunt: et in iis, quas odiuntur, pauci odiunt
detrimeutum adducit, fugienda. Habet ergo consu- iuiquitatem. Propter hoc diligunt homines, et putant
tionem suam tempore suo consensus socialis; habel saepe hene se dih\gere, et male diligunt : quia in iis,
et scissionem suam in tempore suo zelus juslae con- quas diligunt, veritatem non diligunt: nec ea dili--
tradictionis; ut et bene volentibus etbona agentibus gunt; propter veritatem. Similiter odia exercent.
assensu et opere uniamur; ab his autem qui prava plurimi, et jactant zelum suum pro justitia et asqui-
diligunl el iniqua operantur, animo pariter et opera- tate: el latet iutus rixasin corde, et furor sasvus odio
tione dividamur. Sed ne'forte haec senteutia eadem sepascens iiiiquo. Etpropterea non possunt discer-
videatur cum illa qua supi'adictum est : tempus nere tempus suum primitus amor, et odium: quia non,
amplexandi et lempus louge fieri ab amplexibus : sequuntur judicium justitiss et veritafis, sed suo nutu
quoniam in illa similiter de conjunctione et separa- ferunlur in appetitus pravos, ut faciant quae volunl.
tione socialis dilectionis tractari asseruimus,possunt ^ Diligunl, et odiuut, amant, et zelant, saspe, quas non
pon inconvenienter qtias illic dicta sunt tautum de dobent, saepequando non debent; et confusio fit
amore ac dilectione significanda accipi: quse vero magna amoris et odii, et dispergitur cor in universam
hic memoranlur, ad quamcunque societatem sive vanitatem fugiens, quse recta suut et qnaeprava sunt
pactionem quamlibef in qua idem consensus est et concupiscens. Proplerea positum est homini tempus
concordise placitum, figurandam referri. Sic se simi- amoris et odii: ut intelligat et_discernat quando ex iis,
litudines rerum prsestant ad sapientiam intelligen- quasprotemporcbona et mala esse possunt, aliquid
dam : et utitur ipsa sapientia operibus suis ul se vel appetere debeat vel declinare. Nam extra tempora
manifestet in nobis. Multa sunt quae in parabolis qutedam sunt quas tempore non mutantur, ut aiiud
dicuntur et profunda scrutatione digna; sed nou esse possint: et sunt in his bona et roala. Et quss
cuncta exire volunt, ut seroper intus requiran- bona sunt, asterna sunt, ut semper bona sint, ct quaj
tur. mala sunt, simililer aelerna sunt, ut semper sint
Tempus zacendi, et tempus loquendi. Prius fempus mala. Non de illis tibi dicitur : Tempus dileclionis,
tacendi, postea tempus loquendi. Sapienlia eiiim de et tempus odii. Nam illi aeterna dilectio est, et odium
225 - IN ECCLESIASTEN UOMILLE XIX. 22(3
asternum : quoniam quae diligerida sunl, ibi semper A namque promovet se sermo sapientias ad spirilualia
diligenda sunt : et quas odienda sunt, semper sunt contingenda, ul exercilatum animum ad intcriora
odienda. Interim autem nunc in tempore dum cuncta subducat. Duas ergo vitas supra dislinximus : unam
incerta sunt, ea quas tj-anseuiitibus nobis occurrunt, secundum carnem, alteram seeundum spiritum.
pro tempore se commutant, ut alteri in malum ce- Yita autem carnalis lempore prior est, eo quod
dat quod alteri faustum exstiterat : et quod iste onuiis homo prius in cnrne nasciturquam in spiritu
adversum doluit, ille sibi feliciter provenisse co- renascatur : et omnis qui vivit in carne, vel secun-
gnoscat. Propterea in iis omnibus, quse lempore dum carnem ambulat, ct vitam spiritualem nondum
transeunt, tempus est dilectionis et tempus odii : alligit : vel secundum spirilum amJralat, el vilam
ut non firmet eor suum homo^ad ea vel dile- carnalem abdicavit. Quapropter omnis spiritualis
ctione, vel odio : quse possunt et odio habita ite- ex carnali spiritualis factus est: sed non omnis car-
rum juste diiigi, et dilecta rursum juste odio ha- nalis ex spifituali carnalis est effectus. Yita enim
beri. carnalis semper vel sola est, vel prima, ut illam
Tempus belli, el letnpus pacis. Propter tempus oc- omnis horoo vel solam teneal, ut spiritualem vitam
cidendi, teinpus belli ordinalur : propter tempus sa- , nunquam inchoet: vel prius Jiabitam spiritualis vi-
nandi, tempus pacis subsequiiur. Et erat illud pri- B tse sludio subsequcnte commutet. TJtraque haec vita
nium, hoc autem novissime commemoralum est: ut sectatores suos habet: carnalis quidem eos qui vitse
principium, et finis, cum raediis omnihus laboribus prassentis gaudia diligunt; spiritualis vero eos qui
ot periculis concludatur : ut vita hominis nunquam futurae vitae jucundilatem inquirunt. Quorum illi
tuia sit, quas pertransit ut dcsinat. Exivit enim quidem blandimentis terrenarum delectationum car-
homo ut recederet, et non staret citm Deo : ct fecit nem fovent, hi vero studio virlutum in spe ac deside-
pactum dileclionis ad voluptalem hujus mundi, ut i'io fulurorum spirilum exercent. Cum duobus islis
requiesceret in ea. Et noluiiDeus fccdus islud susti- populis mundus per temporum mulabilitatem ad fi-
nere ut permaneret iu abalienalione : el suscilavit nem decurrit, donec veniat ut slatuto paclo juslitise
contra eum quaeperverse dilexerat, ut adversaren- amborum judicium fiat. Placuit enim Deo ut osten-*
tur, et affligerenl illum : et factum est homini bel- dcret divitias glorisesuperventurae in vasa misericor-
lum cum omnibus quse in mundo sunt, ul dolorem dise, etiam vasa irae in sustentatione per lempora-
c( affliclionem inveniat in eis donec rcvertatur ad lem misericordiam traducere : et ipsa similiter vasa -
pacem cum Deo. Tunc ad pacem ejus se component misericordise, ut juslilia et veritas adimpleatur, nunc
omnia : ut subjecla sint huraili quse fuerant adversa interim raolesliis tentationum exercerc : ut habeat
elalo. Primum enim cuncla pacata fuerant, sicut in " oranis vita et quod de misericordia gialuitum acci-
novissimo pacabuntur universa : ut in medio quae piat, ne bonitas relinquatur incognita; el quod de
Iranseaut incerla sorte percurrant; donec veniant ut juslitia dislrictum sentiat, ut veritas fial raanifesla.
vel sub judicio cadenli in perpetuum advei'sa sint Propterea itaque propositit Dcus omni homini efc
omnia, vel feliciter consummalie, sulijecta sint uni- hona et mala, ut ulrumque demonstraret, miseri-
versa. Ubi enim odium telernum eril, illic erit et cordiam scilicet et veritatem : alferum, quo sine
bellum perpetuum : el ubi erit aetcrna dileclio, ibi merifo gratis beneficium tribuit; alterum, quo malo
pax sempiterna conslabit. Neque ibi dicetur lempus merito pce.nam dignam repeudit. Propterea disposuit
pacis, et tempus belli, sicut non dicelur tempus di- ut ufrumque accipiat homo; et reliquit potestatem
leclionis, et tempus odii : sed erit bellum, et pax : h»mini quid prius velil ut accipiat. Apposuit autem
bellum sine fine, et sine fine pax. Non ergo exisli- conditionem eleclionis in utroque, ne forte excusa-
met homo valde metuendum bellum, cui polest pax bilis sit concupiscentia prava : ut si homo bona tem-
succedere: neque pacem illam veram, quam bellum poralia in hac vita ad jucunditatem eligeret, aster-
subsequens potesl perlurbare : quia cuncta, quae na adipisci non valeret; et si se hic flagello ca-
transeunt,vana in hoc ipso reputanda sunt quodin stigalionis in judicio veritatis sponte supponerel, in
bono, similiter et in malo, semper permanere non *' futura vita tormenta damnationis non sentirct. Re-
possunt. probi autem qui vilam lemporalem diligunt, et ejus
Quid habet amplius honio de labore suo ? Ergo jucnnditalem vitae perpetuas gaudiis anteponuiit,
in incerlo currit labor hominis : quia amplius boua prsesentia tolo desiderio amplectuntur, atque
habere non potest de labore suo, ne contenfus sit iu eis omnem felieitaiem suam constituunt: electt
homo iis quse Iabore suo constant : quia vana vero lemporales dolores palienter sustinent, ut ad
sunt omnia, et lempore transeunt, tempore fi- ea, qune promissa sunt, gaudia ajternilatis possint
nienda. pervenire : el in eorum respectu quidquid transilo-
HOMILIAXVI. riumest, si amarum videtur, non metuunt; sidnlce?
De spiriluali inlelligentia eorum quw de tempore dicta non concupiscunt. Unde accidit ut carnalis vitae
sunt. amalores prius habeanl bona, deinde mala acci--
Sed jam tempus est ut post excursum temporum, piant: spirituales vero prius adversis exerceantur,
sccundum ea quas foris volvuntur in tempore. spi- deinde ad bona pertingant. -Illis prima bona, ultima
rltualis etiam inlelligentiae recordemur. Paulaiim maja : islis prima mala, ullima bona. Sed<qufct
227 HUGONIS DE S. VICTORE. OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCUIPTURAM. 228"
rursum omnia, quas in tempore transeunl, confusa A derelur momenlis temporum, fixus per coiitempla-
sunl el permista, ut ordinem non servent, sive de tionem in soliditate selernorum. Ipsa enim aeternitas
bono in maluni, sive de malo in bonum, idcirco ccelum eral, ubi menle fixus tempore mutari non
iiunc inlerim inler» principiiim ct finem mulli- potuit; quia supra tempora elevatus, subtus sela-
plex vicissitudo incurrit: ut scilicet nunc post benlia cuncta despexit. Postquam autem cor suum
bona mala, nunc posl mala bona, et malis paritcr declinavit, ut illud per concupiscentiam rebus mu-
etbonis incerla sorteeontiiigant. Omniaista dum de tahilibus subjicerel, quasi de ccelo lapsus ccepit de-
temporum volubilitate, et vicissiludine eerum, quoe orsum cum iis quibus inhserebat defluere, et per
in tempore varianlur, distinciionem quamdam pro- volumina mutahilitatis suae ductus temporum mo-
poncret Ecclesiastes, pro exemplo universorum di- menta senlirc. Hinc mens httmana temporibus ob-
ligenler expressit, ut et bonorum et malorum simul noxia facta est; ut in ca jam mala cum bonis vicera
soriem provectumque in contraria currenlem osten- habcnl, quam sola prius bona sint vicissitudins
deret. Cum enim dixisset omnia quse sub coslo sunt quietam et inconcussam possidebaist. Proplerea om-
temporis rolatu variari et in conlraria ferri, sub- nia tempus habent, et suis spatiis transeunt univer-
junxit exempla; et enumeravit mulia de omnibus ut sa sub ccclo, ut ille quoque qui se per amorera mti-
omnium natura patesceret. Et in iis quas enumera- H tabilibus subdidit, lege aliorum suss mulabililatis
vii, quasdain sunt in quibus coinmemoranlur bona fluctibus agitatus, qttietus stare non possit. Sic erge
et mala : qussnam in quibus mala et bona, ut et lempora venerunl in cor humanurn, quando multa
carnalium ct spiritualium pariter status el conditio desideria inlroicrunt in illud, et mutabilitas illic
agnoscalur. Seplem enim sunt in quibusbona prius dominari ccepit : et venerunt alia, et alia discesse-
commemorantur, poslea mala ; et iterum septem in runt; et facla est fluctuatio et inconstantia. magna.
quibus mala prius dicuniur postea boua, ut univer- Jam enim cum mundo visibili mundus invisibilis
sitas in utraque parte usqus in finem decurrat. Se- volvebatur, cl cosperunt in eo temporum momenta
ptenario quippe tota hasc vita praesens exprimitur : cliscurrere, et esse anni, etmenses, dies, etnoctes,
quae septem dierum curriculo provolvitur usque ad sementes ct messes, pluvias et siccitates, fecundita-
finem suum. Habent ergo raali seplenarium suum, tcs et slerililalcs. Omnia enim ista in spirilualium
et boni similller septenarium suum habent;quia natura adducta similitudine corruplibilium noxa
tota hasc viia malorum est de bono in malum, et pteeati peragunlur, ut natura ad seternilatem fa-
lola bouorum de malo in bonum eunlium. Cujus cla, ei quae temporaliler transil, prave associata si-
vitae principium maloruin est in bono, el finis in ma- mililer in allerationem dcficiat. Surgunt quippe ger-
lo; Jionorum autem principium in malo, et finis in mina Yiitutum ex radice prima, etpergunt ut cre-
bono, mediis alternatim flucluantibus. Media enim seatit, et veniant iu effectum consummalionis. Et
incerta sunt: et ob hoe eliam quod medium posi- veniunt contra vitiorum orlus, et zizauia superse-
tum est, dubie est pronuntiatum, sive de bono in nsinata; et extoUunt se ut suffocent ea quse recla
malum, sive de raalo in bonum. Medium enim fuit sunt, ne prosperentur; et fit magna exspeetatio, et
lempus spafgendi Iapides et tempus colligendi: et periculum grave spei admistum et timori. Nam plu-
ipsum ambiguam exposilionem suscepit, sive de viam gratise, et stillicidia veritatis suaesi effuderit
bcllo sive de pacc significans, ut media incerta r>«.- Deus in animam siticntem, surgit messis virlutum
linquantur. Si enim in hoc, quod prius dicitur, ma- provenlu multiplici; et veniunt anni fecunditatis et
lum est, et quod postea bonum, jam octo erunl illa lempora serena illucescunl nubilo ignorantiae de-
in quibus prius mala, poslea bona nominantur : et pulso. Sin autem auferat beneficia sua iratus, et
sex in quibus prius bona postea mala commemo- conlineal benediclionem suam ut judicia sua exer-
rantur; quia bonorum vila reclc ad numerum bea- ceat, tunc tristia tempora succedunt, et marcent
titudinis transit, malorum aulem intenlio simul, et genimima boaa in siccitate, et tribuli et spinse vi-
vita lemporalitatis laborem non excedit. Sic una est Q tiorum mulliplicantur ad laborem et dolorem homi-
veritas quocunque sententiam per interpretalionera ni peccalori. Et in his omnibus lempora sua pati-
intorseris. Multa sunt alia quse forte convenienter in tur anima peccatrix, ccelum desuper, quod perdidif,
hac enuraer&tiong vel distinclioiie dici poluissent. seternitate imnfobile prospectans, eum ipsa deorsum
Sed nos fastidiura quantum possibile est, evitantes, volvatur lemporalis : etin eapertranseantspatiis, ct
ad ea quae dicta sunt spirilualiter exponenda ve- mensuris suis quae stare non possunt omnia. Et ideo
niamus. omnia lempus habent,et spatiis suis transcunt uni-
Omnis tempus habent, et suis spatiis transeunt versa sub ccelo.
universa sub cwlo. Si in obedieiilia mandati persli- Tempus nascendi et tempus moriendi. Hseeest sors
tissetTiomo, non esset de numero illorum quse tem- peccatorum in lempore, ut si forte in eis bona nas-
pus habenl sub coslo, et transeunt. Nam, si mente euntur aliqua, postea morianlur, et non perseve-
per iuiquitalem non defluxisset, etiam corpore sta- rent in finem. Nascuntur enim etiam in malis ali-
bilis maneret psrimmortalitatem. Neque lunc sub quando bona aliqua, et incipiuut quasi oriri et ger-
cceloesset, ut cum iis volveretur, quas tempore trans- men facere; sed nata mox arescunt, quia non ha-
sunt; sed summo et vero bono inhaerens, non suh- bent humorem. Ad lempus euim credunt, et in lem-
2'Sd IN ECCLESIASTEN HOMIL-LEXIX. - SSO-
pore tentatibnis rscedunt, ut tempus habeant et non .__.rit, in risum tandem consolationis, cl gaudium cora--
peiveniant ad aeternitatem. Tempusnascendi et tem- mutatur. Sequunlur eliam in pcenitenlia planctus»
pus moriendi. Tempusnascendifn bono, pravis est, vel luctus, eum dolor mehtis usque ad carnis affli-
cum per subitum mentis fervorem recta aliqua inci- ctionem produciturs ut postea cum exsullatione
piunt, sed sequitur eos continuo tempus moriendi; animi caro etiam attrita sui consolatione.lselificetur
quia perseverantiam boni nou habentes, eadem meri- Tempv.s spargendilapides ei ieinpus colligendi. Si
tis levitatequa cceperant, tempore pressurss immi- per lapidts fortia virtutum opera accipimus, quicl.
nentis coepta bona derelinquunt. aliud in dispersions lapidum nisi multiplicalionem
Tempus plantandi et tempus cvellendi. Plantantur bonorum operum accipere debemus ? Lapides enini
m malis bona, cum per exliorlationem vel admoni- spargere, cst forlium exempla operum in multorurn. .
tionem reetam aliquando bona suscipiunt; evellun- notitiam longe.laleque offerre. Lapides vero colli-
tur autem postea, quaudo prava suggestione con- gere, est post studium laboris fructura operum bo-
quassati, bona ccepta amittunt. Nascunttir itaque norum percipere. Tempus itaque est spargendi la-
per propriam voluntatem, plantantur per alienam pides, et terapus iterum lapides colligendi; quia
admonitionem; moriuntur autem, cum propria de- prius debet homo in studiis activae vitas bonis se
sideria a bono tepescunt; evellunlur, cum alia sup- ^ operibus exereere, ut possit postmodum fruclum
plantatione concidunt. Et in his omnibus habenl operis sui in gustu contemplationis percipere. Do
mali tempora sua, in quibus juslo judicio dispo- quo gustu quia fruentibus jucundissinms esS et
nuntur, sive ad hoe sive ad illud : et uhique prseve- suinma delectatione plenus, ut iis quse.amari pos-
niunt bona, et mala sttbsequuntur praevisis ad nia- sunt universis prsecellere videalur aple mox subdi-
lum. Deinde sequilur vita bonoriim in qua mala tua*:
prascedunt ut boua subsequanlur, ct ipsa mala quse Tetnpus atnplexandi. Sunt enim amplexus quidam
prascurrunf, in bonum cooperantur. sapientiae et intcrni amoris delectabiles nextts : cum
Tempus occidendi, tetnpus sanandi. Occiditur in . mens introrsum admissa apprehendit gaudium dile-
electis primum vetus homo,'et vita carnalis quse ctionis suas,' et quibusdam brachiis desideriorum
Tivit secundum carnis affeclum : deinde sanatur suorum astringens illud, fcedus facit, et poscit pa-
qui secundum spiritum est novushomo, ut vivatin cttim perpelis mansionis. Sed quia mcrtalis vila ab
Deum. interrii luminis aspectu cito tenebrarum suarum

Tempus deslruendi et tempus mdificandi. Omnis caligine intercepta repellitur, ct mutabiiilate con-
horao primum malam sedificalionem faeit, quando „ ditionis suse ab aeternae stabilitatis societate separa -
operatur in earne, et malis mala appenit quotidie, tur, apte subjungilur:
ut scrgat asdificatio prava : quss destruenda est, et Tempus louge fieri ab amplexibus. Post temp'js
suSivertendain iis qui salvi fiunt ut justitia aedifice- cnira amplexar.di, sequitur tempus longe fieri ab
tur in eis. amplexibiis; quia humana mens, licet aliquanao
Tempus flendi et tempus ridendi. Prius flere debet p.-r gratiam sublevata, ad tactum Internas dulcedi-
homo pro iis quasprava ipse commisit, utdeinde se- dinis aimiltatur : tamen cito infirmitatis suse p&n-
cure rideat in iis quse a Deo bona accepitr Nisi enim dere pressa, ad terrena rursum, et solita cogitanda
prascedeus fletus in contritione conscientiam ablual, relabitur. Hasc sententia licet specialiler ad malos
in vanum risus pro iis quas foris Iseta sunt sine iu- pertinere videatur, eo quod quasi prospera et bona
terna jucundilate exsultat. principittm ejus , finis vero adversa commemorat;
Tempus lugendi sive plangcndi el tempus saltatuli. hane tamen distinctionem in praecedentibus sex quse
Prius caro debetin pceniteiitia tornientis pro prava exposuimus observasse sufficiat, ut csatera qu;e se-
delectatione affiei, postea in studio virtutum bonis quuntur ad generalem potius significatianem sjipli-
operibus exerceri. Sic nimirum vita juslorum doio- cemus. Aliud enim per disposilionem notatur, atque
libus eruditur, et posnis prseparatur ad gaudia ul -rvaliud per significatkraem exprimitur; quia disposiiio
inunda veniat ad fructum suum, etpraecedunt senf- ordinia quasi distinclionem personarum iraiuit, si-
per mala ejus ut transeant, et bona differunturin gnificatio vera per sententiam rerum tantummo.-!©
finem ut maneant sine finc. Et possumus in hae veiitatem ostendit. Ergo id qu©d pro roalis tantum
narratione ordinem quemdam correctionis et emen- * vel bonis ordine dicendi commutato narratur sine
dalionis animss justificandse considerarc. Primum discretione in bonis pariter, et malis non inconve-
enim omnium est ut in eo qui corrigitur voluntas nicntei* aecipitur, ut etism nonnunquam hoc magis
prava interimatur, ac deinde bona, vcl sanctur in - ad bpnos secunduia significationem pertineat, quod
firma.-vel mortua vivificetur. Quod enim male vivit, vilam reproborum, quantum ad erdineai pertinet
bene occiditur; et quod male infirmum est, bene narrationis, demonstrat. Possumus tamen et hoc
sanatur. Post mutalam voluntatem pravorum opc- ipsumde reprobis quibusque n®n inconvenienter
rum moles male ssdificala dsstruitur, et bonorum dictum accipere: qui etsi aliquando ad amoreni
operumstudia longa negligcntia dissipata reaedifi- boni, secundum quemdam affectum, speciem virtu-
car.tur. Deinda prs culpa praelcrita flelus sequitur, tis habentem, quasi ad amplexum sapientice ap-
qui cura laerymarum,fonts coascieutiara mundave- proximare videntur, tamen quia-raenteia a desideri^s
231 KUGONIS DE S. VJGT0R2 OPP. PARS I. — EXEGETICA. — L IN S. 5CRIPTURAM. £32
carnalibus tt cupiditatibus terrenis non dividunt, A. , Hus per humilitatem in virtule solidetur. Sic ilaque
cito ad solita relapsi, in eo ipso quod appropin- mens sancta intus in amplexu sapientiae requies-
quasse videbantur, longe fiunt. Sicut ergo electi ab cens, virtutum divitiis augelur; foris autem sparsa
ainplexu summse veritatis ad tempus suspenduntur, per occupalionem stringitur egeslate, et attenualur
v.'.ejus desiderio er ipsa sui dilatione amplius inar- inopia : quemadmodum e contrario carnales quique
descant, et landem desideralam plenius capiant, ila penturas bpes laborando colligunt, et dum amplexi-
reprobi quoque ad tempus secundum quemdam mo- bus voluptatum vacare cosperint, easdem mox otioso
dum, utvideantquo confundantur, nee sitexcusata et luxuriose vivendo consumunt. Possumus et alio
malitia, sinuntur, ut ad eam cognitionc aliqua con- iutellectu tempora acquirendi et tempora perdendi
tingendam accedant. Sed hoc interesl, quod justi convenientcr accipere.Duae quippevitaj sunt, acliva.
quique atque electi post degustatam interni boni scilicet, et contemplativa: quarum iina,id eSlactiva,
dulcedinem ideo ad tempus repelluntur, ut amplius in studio bonorum operum laboriosa exercitalione
desiderio ardeanl; reprobi vero post agnitam veri- mfritorum sanctorum luera colligit; altera vero, id
tatem abjiciuntur, ut ex ipsa cognitione contra sc est contemplativa, in cognitione veritatis peccata di-
suas damnationis testimonium sumant. Illi ergo ad- lectione requiescit. Quas vidclicet vitas recte per
mittuntur, etrepellunturutprovocentur; isti admit- B duas Jacob uxores, Liam scilicet et Rachel, signifi-
tuntur et abjiciuntur, ut confundantur. Sic philoso- catas accipimus: quaruin una, id est Lia, lippis
phi genlilium in parfe plurima admissi fuerunt; sed qtiidem oculis, sed fecunda exstitisse dicituf; altera
non de prope contingcbant sapicntiam, neque illam vero, id est Rachel,oculis pulchris, at sterilis, fuisse
ad se attraxerunt ut perfruerentur suaviiate illius. perhibelur. Activa quippe vita in prole boni operis
Yiderunt euim, et cognoverunt, et diligere se puta- fecuuda est, sed contemplativa in «ognitione veri-
verunt, sed erat peregrinus amor de longe, speciem tatis perspicua. Et quia in- utraque vita vicissim
comniendans, sed non hauriens Suavitatem illius. sanctorum virtus cxercetur, et alterna quodam-
Procul quasi exlenlis brachiis, et manibus expansis, raodo raulalione converlitur, ut scilicet nunc ejus
amplexum facere voluerunt; et non erat dilectus in- patientia probetur in iabore operis, nunc vero ejus
ter ubera ut fortiter astringeretur, et moram faceret, desiderium reficiatur in dulcedine contemplationis;
et permaneret; et ideo cito et velociter fugit ab eis, recte nunc dicitur : Tempus acquirendi, et tenipus
nec potuit charitate extranea retineri. Fugit igilur perdendi. Tempus enim acquirendi est, cum devota
dilectus. Sed dilectus non fugit ut effugiat; sed mens in sludio boni operis meritorum lucra multi-
ahscondit se tantum, et celat in irritationem dileclio- plicat, et quasi deinde tempus perdendi sequituiv
^ cum pro amore quietis inlimas libenter sustinet de-
nis, ut quasratur in desiderio, et non invcniatur,
quoadusque ardentissime diligatur. Et saepe iterum trimenta operationis. Quasi enim voluntarie divitias
levertilur quasi permansurus, et praestat se expe- postponit boni operis, ut possit vel cum iuodico
riendum; et post modicum rursum elabitur, fru- quiescere in dulcedine conlemplatipnis. Cui tamen
ctum reservans in posterura. Et in his oranibus exhoc nihil meritorum suorUm minuitur, quaeipsd
lempus cst amplexandi, ct tempus longe fieri ab desiderio et amore summi boni amplius quam operis
amplsxibus. studio promeretur. Tempus acquirendi, et tempus
Tempus acquirendi, et tempus perdendi. Quando perdendi. De perversis quibusque constans est:
cst terapus acquirendi, r.isi quando lempus est am- quod si quando aliquid boni recte agendo acquirunt,
plexandi? Et rursum, leriipus perdendi quando est, cito illud, quia in bono cospto perseverantiam non
nisi quandctempus esf longe fieri ab amplexibus? habent, amittunt. Quibus profecto tempus acqui-
Ouando enim dilectus praesens est, successus om- rendi prodesse nil potuit, qnia illi tempus perdendi
nium virtutum multiplicatur, et repletur domus in- acquisita successit. Quos - saepe in hoc ipso majus
lerior abundanlia etubertate. Tunc sterilia fructum detrimentum sequitur, quia pro iis quae aequisie-
faciunt, el quas emarcuerant impinguantur fecundi- D ; runt intumescunt, sed pro iis quse perdunt nonhu-
tale, et divitias suas anima ipsa miratur quas pos- miUantur.
sidet. Flagrant affectus sancti, desideria casta, mo- Tempus custodiendi et tempus abjiciendi. Tempus
tus autem adversi sopiuntur; et quidquid repugnara est ut electos suos Deus, quia forsitan adversis
consueverat, vel importunum obsistere, longe fit, frangi potuissent, a tentatione custodiat; et rursum
ut pacata sint et quieta universa. Bene agendi fa- tempus est abjiciendi, ut eos, cum molestiis exer-
Cullas pro voto suppeditat, et divilis voluntalis co- cendi sunt, velut iratus salubriter ad tempus ad
pia usque ad operum sanctorum multiplicationem tentationem exponat. Sed et malos Deus in hac vila
fedundat. Hoc ergo tempus est acquirendi, quando saspe a molestiis ingruentibus tutos atque quietos
merifa sancta cumulantur. et bonorum operum custodit, ut eos'postmodumin judicietanto gravius
merces multiplicatur in thesauris aelernarum divi- abjiciat quanto patientius hic etiam, dum protegit
tiarum. Sed ne forte successus conlinuus aliquate- adversarios, portat. Sed et homo ipse multa pro
nus cor humaniun per elationem prascipilet, sequi- tempore custodire debet, quas postea in tempore
tur tempus perdendi, ut dum ab eo ad tempus sa- suo abjiciat: quas et suo tempore custodita possint
labri disperisatione succcssus virtutum tollilur, me- servanti ferre subsidium; et rursura.. nisi tempore
S5S IN ECCLESIASTEN HOMILI/k XIX. Sli
s,uo ahjiciantur, facere impedimentura. Terrena jA quo utrinque vinculum unitatis efficilur, ut ab in-
hamque substantia recte pro lempore et ad carnis vicem deificeps juncla non separentur. Utrinque
Bustentatianem custodienda est; et rursum tempore enim amor surgit, et concurrit vinculum dilectionis
suo, si periculum animae in illa constare cognosci- in unum, quia mens humana respiciens videt illiri
tur, sine dubitatioue abjicienda. Multa quoque in quanta sibi commissa pcr misericordiam; divina
spirituali disciplina el studio virtutum sttnt, quas pro vero considerans, contemplatur in eis, quanta sibl
liinpore nunc custodife, nunc vero abjicei'e opor- sintpromissa ad gloriam. Et utrumque diligit, et fifc
tet: ne si forfe opus virlutis sine discretione aga- nexus chariiatis in ambohus, quia dulcis est mise-
tur, idipsum ad culpam constet, quod pro merito ricordia ad gloriam, et gloria jucunda ad misericor-
reputari poluisset. Omnia enim lempore mulantur, diam. Et non potest dilectio horum scparari, quia
el-non est aiiqtiid quod semper idipsum perraaneal; consutio facia cst, ct firma stant vincula charitatis
et ideo qui vivit sub tempore debel causas ct pro- selernas. Tempus igitur scindendi tunc-fuit, nunc
Tentiis rerum omnium temporibus compensare. autem tempus consuendi.
Teinpus scindendi, et tempus .consuendi. Omnis Temptis tacendi, et tempus loquendi, Qui audit„
qui in carne secundum carnem vivit, per carnis af- inquit Scriptura, dicat: Ycni (Apoc. xxn). Qui enim
fectum quasi unum est cum iis quas caro concu- 'B prius aurem cordis per obedientiam ad verbum Dei
piscit. Necesse cst ergo ut homo qui a carnalihus ad aperit, ille postraodum recte ad loquendum proximo
spirilualia converlitur, prius animo ah iis quibus linguam resolvit. Nam qui prius per obedienliam in
per affectum inhseserat avellatur. Tunc siquidem verbo asdificationis alteri tacere non didicit, noxae)-
libere se spiritualibus per amorem conglutinat, subjacere convincitur, si <alios ipse docere praesu»
cum de terrenis affectibus nihil superest qttod ejus mit. Igitur prius est lempus tacendi. ut discal homo
rnentem in desideria aliena avertat. Itaque tempus quod doceat; et deindetempus loquendi, ut qui ve-
pst scindendi, ut prius homo mentem a dcsideriis rifatem iam cognovit, loqui eam in tempore suo non
terrsnis avellat; postea tempusconsuendi, ut aniino erubescat. Ulrumque enim cuipa est, et cum videli-
per araorem spiritualem seternis et permanenlibus cet homo temcre prassumit quod non debet, el cuni
bonis adhserere .incipiat. Nec hoc praetereundum per negligentiam torpet ab eo quod debet. Et ideo
videtur quodea quidem quas scindunlur.substanlia- prius cavendum ne commiliamus illicita, postmo-
liler unum sunt; ea vero quas consuunlur, essen- dum sludendum ne debita negligamus. Tempus ta>
tialiter quidem diversa sunt, sed mediante vinculo cendi, et tempus loquendi. Succedunt sibi tempora
fili quasi accidenlaliter unum fiunt. Sic enim omnis („ et venit tempus post tempora.
homo corruptibilibus et periluris unitur per natu- Tempus dilectionis,ettempus odii. Si quis dixeritin
ram, sed efficitur parliceps aeternorum per gratiam. terapore dilectionis tempus esse loquendi, et lempus
Sic quippe consuuntur humaua et divina in unurn, tacendi in tempore esse odii ,ut non delur sanctum cani-
ut quas duo fuerant per naturam, fiant unum per bus^nequemargaritseprojicianturaiiteporcos^lJaff/ii
gratiam. Coinpunctio siquidem ipsa acus est, et di- vn), sed ponatjustus digitum super ossuum, quanda
lectio filum; ct facit viam acus, et perforat utrum- dies mali sunt, et obmutescat, cum consistit pec-
que, ut filum utrumque contineat. Neque enim cator adversus eum : nonne ideo justitia venit in
consutio' aliter fieri poluissel, nisi utrumque fora - terram, ut peccalores arguantur, et ut convertanlur
relur etutrumque contineretur, quia discederet al- iniqui, ne pereant? Propterea ambigua sunt tem-
tcrum ab altero, et facile se ab unitate divideret, si pora, quoniam ipsorum est in incertum percurrere.
ulrumque vinculum non contineret. Propler hoc Nihil tamen sinetempore est, sive dilectio sit, sive
ulrumque perforal acus compunclionis, et filum odium. Tempus enim babet dilectio, et tempus
diiectionis conneclit utrumque, ut stent simul-, ct odjurn. Cui enim prsecipitur ut proximum diligat
non diseedant ab invicem. Humana quippe perforat sicut seipsum, eidera dicitur ut odiat semetipsum.
aeus compunctionis, quando crilpam persequilur; D ! Uncle constat qtiod qui Deuni amat slcut se, cum
divina perforat, quando occulta aeternorum scruta- in Deo dilig.itproximum : sic contra Deum nec di-
tur. Sic euim gemiua constat compunctio, et est ligere novit stsmetipsum. Tempus ergo est dilectio-
irriguum superius, et irriguum inferius (Josue, xv). nis, et tempus odii, ut -qui pro Deo studemus ini-
Per irriguum superius perforant'jr divina, et pir micos diligere, cum causa Dei Iseditur, non pi*aesu-
irriguum inferius perforanlur humana. Per cora- mamus etiam amicos amare. Est adhuc alia dilectio,
punctionem quippe, quae de culpa .surgit, transligi- et odium aliud : ut quisque carnena suam, et in iis
tttr peccatrix conscientia; et per corapunctionem, diligat quse infirmitati sustentandse necessaria suntj
quaj surgitde desiderio ssternorum, penetrantur oc- et oderit iniis quse desideria prava exposciint.Tem-
culta. Illa subliUter conseientiam penelrat, ut pellat pus itaque dilectionis est, et tempus odii. quoniani
noxia ; ista profunda consideratione invisibilia oporlet nos, quandiu sub-huius mortalitatis defectti
scr-utatur, ut apprehendat amata. Sic utrumquc per- .vhimus, et contradictionem peccati in carne no-
foratur, et ulrumque transfigitur i alterum dolore, stra portamus, magna-adhibita discretione pensare>
quo reatus eruitur, alterum desiderio, quo concu- quando et faliseentemraaturam per compassionem
pila requiruiitur. Posthssc succedit filum amoris i fovere debeamias. ne coriciiiat; et quando rursun*
PATEGL.CLXX.V,
S5S HUG0NI5 TJE S".VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I'. IN S. SCRIPTURAM. 236
«urgentera in came molftm vitiorum affligendo pre- Ki'andura, et celant se, et volunt esse occulti, donec
niere, ne convalescal. Scriptum quippe est: Nemo improvisi superveniant. Et in his omnibus pericula
earnem suam odio habuit (Ephes, v). Et rursum di- mulla oriuntur, et circtimspectio quolidiana, et ti-
citur : Carnis curam ne fecerilis in desideriis (Rom. mor undique : et iit bellumniagnum, etdiulurna
SIII). Unde patenter ostendilur quod et diligenda concertatio, donec pars nostra convalescat omni
caro est, quantum pertinet ad compassionein na- modo, et desperantes prorsus «6886111,et discedant
turas : el rursum quantum ad castigationem culpas a spe sua; ut aut deterreantur a nobis aut in no-
spectat, odienda. In quo quia magno discretionis strain dilroiiem subjiciantur. Nam, et hoc sine du-
moderamine opus esl, tempus prsescribitur dilectio- bitatione proveniel, si non defecerimus-a spe nostra
nis et odii, ut medio incedentes limiteneque suffo- et patientia bona, ut tandem pax plena et integra
cemus Tiaturam, dum culpam persequimur, neque restituatur post consummatum laborem coucerta-
«ulpam nutriamus, quando naluram fovemus. Sed tionis. Tunc e-nimfugabilur a nobis diaholus divina
-quia hoc sine laboremagno et lucta gravi fieri non virtute, ut non audeat praesumere adversum nos;
".potest, subjungitur: Tempus belli, et lerapus pacis, sed territos fugiat, et abscedat in confusionem. Mun-
ut simul agnoscat homo, et quod nemo sine pugna dus queque ipse, qui ssevire in commotionibus suis
ad vietoriam pervenit, et quod qui legilime certat, consueverat, paeabitur, et carr.is desideria spiritu
post adeptam victoriam in pace requiescit. Idcirco roboralo sopientur. Tunc in tempore pacis nostras
enim post tempus belli tempus pacis ponilur, ut recordabimur teraporum antiquorum, quando bei-
o_ui concertationis pondere frangi poterat, de pacis lum fuit, et non pcenitebimus tunc : sed lastabi-
dono consoletur. Tempus belli, et tempus pacis. mur, et exsultabimus pro diebus in quibus vidimus
iTres suntqui bellum suscilant contra nos ; videlicet -mala; et erit pax dulcis in gratulatione prafer-
-diabolus, et mundus, et earo nostra. Hos enim om- itorum laborum. Proplei* hoc lenipus belli est, et
-nes bostes se habere Paulus cognovit, qui pugnam tempus pacis
-se conlra oranes suscepisse asseruit. Pugnam enim Quid habel amplius homo de iabore suo ? Quid ara-
conlra dssmones sibi pariter cum omnibus fidelibus plius habet quam bellum et pacem, dilectionem et
•jugem esse testabalur, cum diceret : Non enim est odium, et universa alia, quas temporam provenlus
-nobis colluctatio conlra carncm, et sangninem : sed rota suse volubililatis educit? Non ergo amplius
-ndversutn poteslates, et principahis ; adversum reclo- habet de labore suo quam bellum et paceni : quo-
-res tenebrarum harum, conlra spiritualia nequilim in niam hoc labore suo non potest, ut habeat solam
-cwlestibus (Eph. vi). Rursum idversus mundum, id ; pacem. Igitur nec labore suo pacem habei, sicut
'est homines pervcrsos amalores raundi, pugnam voluntate sua bellum non habet. Omnia enim nutum
-sibi fuisse asseruit, qui se Ephesi'contra bestias sequuntur dispositionis supernae : neqtie ai-bilrio
pugnasse narravit (I Cor. xv). Ilem adversus car- humano temporum momenta subduntur, ut hoc,
,nem propriam pugnam sibi incessabilem esse le- vel illud, eveniat"; sed paliturlegem homo in om-
statur, dicens: Sic pugno non quasi aerem verberans; nibus, sive volens ad meritum, sive nolens ad lor-
sed castigo ^corpus meum, el in servilulem redigo: raentum. Non igitur confidere debst homo in labore
ne forte cunvniiis prwdicaverim, -ipse reprobus effi- suo, neque in actis suis spem ponere, quasi possit
ciar (I.Cor. ixj. Tres igilur sunt lyranni, qui con- ipse, vel quod desuper 11011ordinatum est efficere,
-tra nos gxercitus suos producunl in prselium : et vel quod dispositum esl impedire. Nihil enim labor
habent singuli acies suas instructas ad facienduEu honiinis universis adjicere potest, ut quid amplius-
bellum animae. Diabolus siquidem adversus fideleisa sit: quia justa Artificis moderatio sic cuncta in aj-
animam suggestiouum agmina instruit : mundus quitatedisposuil, ul omne, quod sine ejus coopeia-
^prospera et adversa ad nos superandos producit: -lione nititur, universitatis ordinem deserens, ad non
caro ver-odesideriorum carnalium turbas excilans, csse pothis moveafur,
-contra nos in praslium exsurgit. Sed contra hos I HOMILIAXYIL
^omnes oportet fidelem animam viriliter decertare, De animorum confusione ex lemporum transitu.
-et ad dehellandasadversss poiestatis vires,virtutu*Ei Modo de lemporibus exivimus, sed ufinam per-
jacula, Dei protectionemuiiitam,cxercere.Diabolum venissemus ad aeternilalem! Reslant enim adhuc
quippe vincimus, si cum perseverautia ejus sugge- multa, et plurima volvuntur circa nos : et iterant
stiones suscipere recusamus. Mundum vincimus, si rursum tempora orbem suum usquequaque, ut non
-et constanler prospera ejus despicimus, el palienter sit finis, donec omnia fuerint consumraata. Sequi-
adversa toleramus. Carnem aulem vincimus, si pra- tur quippe post mulabilitatem rerum gravis confu-
Tis ejus desideriis non consenlimus. Sed hostes se- sio animorsim : quoniam pergunt corda super vo-
mel victi non statim cessant, ut pax conlinuo esse lumina, et transitus temporum, ut non stent in
possit; sed;leniant iteruin, et iterum moliuntur, et verilate, sed defluant cum cis quaj vadtint ut trans-
"
conantur-quomodo possunt: et saspe quasi auden- eant. Proplerea cessal ab his omnibus quse foris
les, cumsiiit.liniidi,.ipsi;;cum terrore impetum fa- nutant, ct fluctuant quasi modica srat universa hsec
cjunt, ut probentquid sit animi in-nobis; saepe in- et non valde ad periculura operantia : et convertii
srdias struunt, et prygrediuntur ccculte^ajQ_explo- M iutrorsum, et ingeminat illic querelam de vanitale
257 IN ECCLESIASTEN HOMILIJE XIX: 23§
quas abscondita est : et illam gravi examinat con- A _. quod nihil est nisi ipsum quod videtur, el veniunt
questione super eam quae foris paret aliena. Non alii, et contestantur quod nihil vere est nisi ipsum
enim nocuisset mutabililas rerum, si aniraorum quod non videtur. Etjn his omnibus congcrunt et
mutabiUtas non fuisset : quoniam idipsum bonum multiplicant argumenta sua, et texunt rationes, et
erat, ut transiloria pro tempore mutenl speciem, quasi rationes : et est cuique ratio existimatio sua.
sed non erat honum ut judicia mentium huma- Proposuit enim Deus opus suum in oculis homi-
narum deserant veritatem. Non itaque-causamur num, ut interrogel corda ipsorum de eo : et ipse
quod tempora varia sunt, quoniam bonum est : retrorsum absconditus latet, donec cxperiantur
sed causamur quod varia sunt humana judicia : exercitationem noslram in illo. Et hauriunt sensu,
quoniam hoc bonum non est. Neque enim veritas el corde dijudicant, et proferunt plurima de the-
a se esse potest -alia: quia, quod bonum est in ve- sauro judiciorum suorum, et de profunda abysso
ritate, malum non est: et quod in veritate bonum phantasiarum, et opinionum falsarum suarum ej
non est, malum est. Quare ergo judicatur quod hoc cogitationum inanium. Et dicunt alii quod na-
bonum est, et hoc malum est; et judicatur quod ma- tura sola est, et non est aliud; et Deus nihil est, _
lum est hoc, et hocbouum est: cum in veritate vel sed timor vanus adinvenit omnia; et sic fuit sem-
bonum non est, si malum est, vel malum non est, B per quod est ab initio, et ante initium sine initio.
si bonum est. Alter dicit, Bonum est, et alter dicit, Et volvuntur saecula, et op^ratur seipsam natura, et
Malum est: et qui dicit, Hoc bonum est, dicit Illud renovat,-et non polest aliud esse quam semper erat.
malum est: et qui dicit Malum hoc est, dicit Illud Alii contra proclamant et litigant pro injuria crea-
bonum est: et_omnes male dicunt, quia totum ho- toris, et defendere se putant quem impugnant ipsi
num est. Hoc aulem solum bonum non est, quod mendaciis suis. Dicunt esse opificem, qui de co-
male dicunl de illo quod bonum est. Quapropter aeterna sibi materia universa finxerit, ut formam
bona sunt omnia : et soli mali illi sunt, qui prae daret meliorem, et non cognoscunt isti crealoris
cseteris omnibus boni esse debuerunt. Csetera enim potentiam, sed abnegant de nihilo factum aliquid ;
omnia sunt quod esse debuerunt, et ipsi soli non negantque horum , quae sunt quippiam in nihi-
sunt quod esse debuerunt: quia veraces non sunt, lum posse relabi : sed tanlum in alterationibus
et in veritale non sunt; et ideo bona sunt omnia in rerum operam conditoris consistere. Post hos
eo quod sunt, ipsi autem boni non sunt in eo quod alii succedunt' litigantes, et disputantes, et pro-
sunt. quia nou sunt quod esse debuerunt. Hoc ita- mittuiit errorem tollere, et manifestare veritatem .
queintercasterasvaiiitates, et ipsum provanitatema- pf et ipsi de nihilo cuncta facta confitentur, et fa-
gna numeratur, et cunctis solum-vanitatibus compa- ctum non esse per quem facta sunt omnia ; et
ratione prasponilur. Et dicit : fuisse aliquando quando creatum nihil fuit, et fuisse.
Yidi affliclionem, quatn dedit Deus filiis homi- tunc ipsum qui semper fuit. Et habent isti in suis
num, ut dislendanlur in ea. Quse est enian iila af- dogmatibus quasi principium bonum, sed succedit
flictio ? malus finis. Qui enim de rerum creatione quasi vera
Cuncla fecit bona in tempore suo : et mundum sentiunt, desubsistentiarerumplurimamentiuntur,
tradidil dispulationt eorum ; ut non inveniat hotno et non est finis dispulationum et adinventionum
opus quod operatus est Deus ab initio usque ad finem. hominum. Fingunt essentias, et formas, et atomos, -
Ergo mutabilitas rerum non aflligit hominerm, sed et ideas principalium constitutionum, et elementa
disputalio sua ipsa affligit eum. Et merito : quia plurima, et nascentias infinitas, et motus invisibiles
dispulatio inquietudinem semper significat et con- ei efficientias procrealrices. Et in iis omnibus multi-
certationem. Et ideo mutabilitas rerum, laboi ho- plicantur simulacra rationum, et fiunt disputationes
minis non est; sed quod ipse inquietus factus est, plurimae, et veritas non esl in eis omnibus. Simili-
hic est lahor ilUus. Et ipsa inquietudo disputatio ter enim qui dicit, falsum dicit, et qui contradicit,
niagna est, quam habet homo in instabilitate sua, D I falsum dicit, quia disputando et mentiendo omnes
ut non sentiat idem : quoniam divisus est, et alius una vanitate a veritale elongaverunt. Neque enira
faclus, ut non sit unus totus. Considerale nunc ma- invenire polerit homo opus quod operatus est Deus
gnam disputationem quam exercet homo super ter- ab initio usque ad finem. Ex omnibus quae facta
ram. Multa enim est, et prolixa, et involuta nimis : sunt ab inilio et quse facienda suntusque ad finem,
ut non facile finem habere possit, donec homo ipse non poterit homo invenire unum aliquid ut com-
finem aecipiat. Et nunc, ut credatis, videte quam prehendat illud, et sciat totum quod est ipsum. Nam'
multas ah initio curiosi sapientias de operibus Dei et si quidam videantur invenisse plurima, proposita'
sententias formaverunt: et ncmo fuit usque adhuc erantomnia, et quae occulta fuerunt nullatenus in-
qui negotio huic tam grandi finem imponere po- veniri potuerunt. Tradiditenim Deus mundura dis-
tuisset. Et litigant adhuc quotidie, et concertatio- putationi eorum, el proposuit eis opera sua, ul vide->
nibus pugnant disputantes : et dicit alius Hoc est, rent ea et judicarent. Et in iis manifestavit multai
et alius dicit Non est, sed est aliud; et dicunttsr quas voluit agnosci, et quae abscondita esse voluit,!
multa, et confinguntur quasi fabrefacta mendacia non potuerunt inveniri. Propterea omnia quas cognitai
opinionura de juflicio rerura. Et plurimi asserunt gunt in eis manifeslavit Deus; et non invenit e^
- 259 HlfGGNIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGF.TICA. - I. IM S. SCRIPTURAM. 240
"homo sen"su~suo,donec revelarentur in eo quanlura A existiraant hanc esse felicitatem hominis et jucun-
voluit Deus.-Quaedam nanique foris proposita fue- dilatem suavissimam. Alii honores amhiunt, etdigni-
runt, et qussdam intus revelata sunt, et non invenif tates, et famam magnam in populis, et commendant
honio aliqtiid,«t sensu suo iret ad ea qtiaeocculta studia sua, et disputant gravi concertatione, quo*
fuerunt, donec -manifestarentur in ipso. Et si con- niam melior est portio ista in vita hominis. Alii
tendere volueritquod aliqua invenerit ipse, nunquid pecunias curaulant et coacervant opes, el putant se-»
tamen omnia- inrenire poluit quseoperatus est Deus curitalem cornparare, et fiduciam magnam contra
ab initio usque infinem? Et in ipsis quas invenit, ingruentem egestatem in tempore angustias. Et lau-
totumne invenirepotuit quod fuit, et non rehquura dant isti providentiam et sollicitudinem dicunt me-
pennansit aliquid absconditum et occtiltum quo non liorem, cum velint tamen securi esse ipsi. Et sic
admissus est sensus ejus, ut inveniret totum? Nara quidem feruntur omnes in appetitus suos seorsum
si totum invenisset homo, non esset disputatio ulla singulicontraria approbatione; et disputanl rixando,
neque currerent opiniones in adversum de iis om- et dissentiendo desideriis importunis. Et traditur
nibus quse in mundo sunl. Oinnes enim similiter mundus disputationi eorum, ut in ejus afiluentia
mundum hunc videmus : et esl positus ante oculos experiantur singuli voluptates suas et probent, et
nostros, ul traderetur disputationi nostrae; et \'u\&- Bvideant, et consumant in argumenta alterutrum
nius totum hoc ante nos, et nescimus unde huc ad- adversum de se copia, illius quisque quod ipse ele-
venerit. Latet enim qui fecit cum, et praetendit opus gerit in approbatione desidtriorum suorum. Et ra-
suum anle se, ut abscondatur, et manifestetur in piunt pertinacia magna quisque quod sibi ipse *!e-
e.o. Factum quippe simulacrum humanam conlem- gerit; et laudant partem suam singttli, et fit dispu-
plationem e vicino excipiens, facit ut creatorem talio magna et altercatio volunlalura in variis sesti»
suum nec manifestum videre, nec ignorare simili- mationibus quas pariunt desideria multa. Et in iis
ter totum possit. Proplerea iritellectus hominis exer- omnibus non invenit homo opus quod operafus est
-cilatus rerum specie surgil, et ex eo quod se offert Deus ab initio usque ad finern. Initium namque
nianifestationi secundum aemulationem veritalis sd operum Dei est usus rerum lemporalium; finis
ir.teriora scruianda conatur; et habet principium in vero el consummatio, fructus aeternorum. Propterea
operibus Dei primae contemplationis, sed non per- qui in rebus mundi disputationem suam constiluit,
venit usque ad finem operum Dei, ut capiat totum et approbationem desideriorum suorum exquirit:
quod abscoudilura est. Si cniin ad finera pervenire non polegt invenire in operibus quas operatus est
potuisset, invenisset utique Deum, quoniam a quo ,-, Deus quidquam ab initio usque ad finem; quoniam,
sunt, ibi finem habenl orania et consumraationem. licet experiri sinatur quanta csse possit delectatio
Non ergo pervenit ad iinera, quoniam Deum irsve- in bonis hujus sssculi, illam tamen ineffabilem ju-
nire non potuit, donec ipse se manifestaret innobis; cuaditatem quaa consumtnalam felicitatem confert,
el confusi sunt scrutantes scruutio-ies, quoniara non apprehendit in contemplatione Dei. Idcirco tra-
defecerunt (Psal. LXIII),et non valuerunt, ut COKO- ditus est mundus araatoribus mundi, quibus datum
prehendereiH, et fmem facerent disputaiienum sua- non esl ut ab initjo usque ad finem invenire raere-
runi. Prbpterea stullam fecit Deus sapienliam mundi sotur opera Dei; quia quibus asternorum bonorum
(I Cor. v), quia posuit mundum in disputatioi?®eo- dulcedo tollitur, eis csrnales dalas sunt delectatio-
rum, permanens ipse occultus donee deficercnl dis- nes, et mundi gaucjiacspftsita in desideriorum suo-
putantes et quaerentes inania. Et nos inveniet horao ruia maloruEi dissipationenj. Invcniraus el alias ad-=
oraiie opus quod operatus est Deus ab iaitio usque huc disputationes in. jurfic.iis hominum graves et
ad finem. Poslbaecrevelavit se Deus et exivit ut ia- rjullitilices, ttiiias coBcitJsntsshorrendas, ita utin
veniretur, cum gloriari jam non possithomo, quas,i blaspbemiara etiam excrescauit Creatoris, et dicant
ipse sensu suo et sapientia Detjuaeoguovarif, qui in qu??. non oportet. Arripiunt eaita homines vicem
opere Dei scrutando defeeerati Ad hoc ergo profuit D Dei violenter, GJ judices sasculi se conslituuiit, et
quod mundus in tempore traditus est disputaliord disputant de mu2ido ct de operibus Dei, et provi-
eorum, ul non inveniret homo onme opus quod opss- dentia ejus, et judkiis quibus mundnm uiiiversum
raiufe est Deus ab iuitio usque ad finern. Ists swnt disponit. Et dicuat slii bcc bene fecit Deus; et alii
disputalioues hominum vana curiosilate quasreB!.it,\rji murmuiant, et dieunt non bene factum est illud.
abscbndita operum Dei, quas Bsultiplicanl sibt fa- Ist*?euim quertlfe sunt bominum, et pras3umptiones
bricando de iis quas ighorant nieiidacia, et eonco*> ([uibus provocant iram Dei; quia subdi nolunl legi
tationibus rauniunt eirores suos. Et sunt adhuc bus ejus, sed dispuiant de operibus ipsius, et judi
alias qusedam disputaliones in desideriis hominum cia ejus reprebendunt. Periit aliquis morte crudel
multrplices nimis et varis, el surgttnt ex.ipsis mt,i- aut gravi damno, et casu miserabili altritus est; e
tarum sludia Tanitatam. Omnis enim homo prsefei3 venit inimicus ejus, et dtcit: Bene fecit Deus; ho
qued diligit ipse, et trahuntur corda omnium in rainem impium et peccatorem secundum malitiat
infmitas scissiones, ut non consentiant in uno un- suam judicavil; et murmurat araicus ejus, et que
quara. Alii lasciviam et luxuriam et volupt-aternse- relara movet adversus Deuro, cur perire pe'rmis;ri
quuntur : inebriari et ludere et ridere et saltare, et inuocectera, et justum non custodierit. Et darona
Sil IN ECCLESIASTEN HOMILIJi: XIS. 242
tur ille pro malitia sua; et isle pro temeritale sua A i_ neque judex mundi a Deo positus fuit, sed posses-
judicatur. Et tamen non cessant homines dlsputare sor; neque ulsua viriute au.t potsslate mundi ele-
de operibus Dei, et judicia illius pro sua existima- menta regeret uut proventus lemporum arbitrio
tione pensare; et reprehendilur Deus a cogitalioni- dispensarei, sed ut fructus mundi, et temporum
bus horoinum malignorum. Dicunt enim homines vices secundum Creatoris dispensationem in usum
quod non debuit Deus creasse noxia, nec quae in- alendae infirniitatis suae acciperet. Propterea. ad-
festa suntet nocent posuisse in operibus suls; et junxil et ait:
maledicunt creaturas Dei bonas, et blasphemaut Cognoviquod non esset melius, nisi Imlarvel facere
Creatoremfearum. Ranas-, et muscas, et"serpentes, bbiie in vita sua. Otnnis enitn hotno qui comedil et
etvenenata orania, et orania adversa et pestilen- bibit, ct videt bonum de labore suo, hoc donum Dei-
tiosa quare fecit Deus ? Melius enim fecisset, si est. Nam onmis homo qui contendit, et disputat de>
cuncta bona fecisset. Mala quippe plurima sunt, et operibus Dei, et causatur judicia Dei, et ejus dispo-
mala omnia bona non sunt. Et fecit quidem cuncta sitiones in mundo accusat; hoc donum Dei lion est,
bona ipse in tempore suo; sed solus homo malus, neque ex Deo est illud, sed contra Deum, et melius
non intelligens bonitatem neque i*etinens judicium facil qui licite in hoc mundo donis Dei justo labore
verilatis, mala vojuntate a bonitale discordal: et B acquisitis utitur, quam qui adversus Deum pro iis
cum fit quod male ipse non vult, dicit niale fieri; qu82 in hoc mundo conlra suam voluntatem vcl.
cum bene fiat, et ipse niale velit. Idcirco malse existimationem everiiunt, rixalur. Neque enim po-_
voluntates et concupiscentias nequam excascant test homo rixando et murmurando contra Deum
corda hominum, ut non intelligant quod rectum ejus dispositionem immulare : et ideo melius esl
'
est, quia non amant nec Tolunt quod honum est. ejus judicia cum timore suscipere, quam in ejus
Et reprehendunt Deum quod noxia fecil; et nemo injuria pro noslra lassione murmurare. Nam et ideo
lamen reprehendit cum lasdilur inimicus suus, cum Deus judicia sua abscondit a nobis, ut, dttmea nec
sint ipsi universi inimici Dei, et adversarii veritatis. noste'0 inteUectu penetrare, nec pro nostro arbitrio
Propter hoc non iulelligit homo opus quod operatus iramutare possumus, amplius limeamus. Idcirco.
est Deus ab initio usque ad finem. Camaiis eniin prosequitur et dicit:
hotnonon sapit ea auw Dei sunt (1 Cor. ii)._Sequitur Didici quod omnia opera qum fecit Deus, per-~
enim cor.cupiscentiam suam, et laudat delectatio-- severenl in wlernum. Non possumus eis quidquam-
nem desideriorum suorum, et cum sibi dalur quod adderc nec auferre quw fecit Deus, ul timeatur.
diligit, putat secum bene agi. cum potius hoc fiat Non solum de operibus Dei quibus essentias rerum,
in malum ejus, et cum obsistilur desideriis suis, creavit: creatisque per singula genera, et species
"
murmurat et movet querelam; et causatur, quasi rerum formam modumque imposuit, hocvcrum est,
male actum si quod juste ordinatur; et non intel- qaod opera Dei perseverent in seternum : pro eo
ligit opera quae operatur Deus ab initio usque ad quod ejus dispositio in eis non muiatur.. et servant
. finem. Ex quo de terra edticitur, donec iu terram singula, ut sinlquod ea esse-instiiiiit : et si trans-
revocetur ropera quse operatus est Deus non intel- eunt, non ex ipso hoc est, quod id quodsuut ex
'
ligit ab initio usque ad (Inem. Muiia enim operalur ipso sunt; quod autera esse desinunt, ex semetipsis
"
Deus circa hominem ab iniiio ejusque ad finem il- habent: sicut et hoc quod antequam essent, nihiL
lius, et non invenit homo quo fine fianl omnia haec, fuerunt, ex semeiipsis habuerunt. Non solum ila-
donec ipse finem accipiat. Tunc autem ijitelliget, et que veiuiu est lioc de operibus Dei quilius creatu--
lunc inveniet quss operaius est Deus in eo ab initio ram mundi disponit, quod sine immulatione et con-
suo usque ad finem suum, vel in misericordia vel fusione ordlnis maneant in seternum; sed eliam dc
in judicio, ut eum ad taleni finem perduceret, quem disposiiione el praedestinalione judiciorum ejus qui-
operibus suis ab ini.sio usque ad finein probavit ut bus facta hominum examinat, hoc verum est, quod
veniret hi cotisunimationem. Interim autem douec D maneant in asternum,. ei legem providenlise suse, et-
finis adveniai ab initio usque ad finem latent omnia, slatutum cogitationis ipse non muiat. Et sicut ope-^
ul non inveniaf homo opus quod operatus est Deus ribus ejus rerum generibus neque addere possumus
ab irritio usque ad finem. Propterea dispulare po- creando, ut sit quod non erat, neque auferre peri-
test de operibus Dei, quse operatur Deus ab initio mendo, et destrtiendo, ut omnino niliil sit quod ali-
tisque ad finem; sed invenire non potest.opus quod quid eral :. sic neque judicia ejtis immutare possu-
operatus est Deus ab initio usque ad finem. Si mus, vel addendo ut fiat quod ipse 11011disposuit,_
sutem non potest homo invenire opus qupd ope». vel auferendo ut non liat quod ipse fieri ordinavit..
ratur Deus ab inilio suo usque ad iinem suum, ut Ut enim solus ipse timealur, et ad eum onini tem-
vel hoc sallem intelligat quod ipse vidit,_quomodo pore in misericordia respecttts sit_ conscienliae hu-
'
tunc inveniel opera quae operatus est Deus ab initio niaiise, idcjrco soli sibi potestafem servavit opprura,'
mundi, usque ad finem saeculi quae ipse videre non el judiciorum, suorum , ut nemo immutare possit,.
potuit? Cesset ergo homo disputare de judiciis Dei, quod ipse legibus seternis fixum constituit, ut adim--
quibus mundum universum gubernat el disponit ab pleret. Propter bocnon disputet homo in univor.sis.,.
iuiiio usque-ad finem; quia homo neque rector quse illi adveuiunt, sed suscipiat iudicia IMcuin,
245 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. 244
reverenlia et timore : et cum quidem prospera tri- A HOMiLIA XVHI.
buit Deus, et placita condonat, casta exsultatione De perversis hominum moribus : el quid ex eis cen-
Isetetur in beneficiis ejus; cum vero adversa egre- suerit Ecclesiasles.
diunlur, et molesta occurrunt, mala sua merita con- Vidi sub sole in locojudicii impielatem, el in loco
fiteiis, justitiam illius commendet et veritatem.Quod justitim iniquitaletn, Et dixi in corde meo : Jusium
si quando molestiis ingruentibus, patienliam suam et impium judicabit Dominus, et tempus omnis rei
labefactari conspexit, contra murmuralionis et im- tunc erit. Quia vero mentibus humanis de judiciis
patientise vilium dona munificentias Creatoris sui Dei et de rerum omniuin proventu coulrario gravis
opponat: ut animus qui pondere tentationis premi- aborta est disputatio, et subjiciendas nunc sunt ratio-
tur, ne aliquatenus in blasphemiam erumpaf, recor- nes, quare corda bominum adversus ipsum mo-
datione beneficiorum Dei mitigetur. Tune enim in- veantur, et in murmurationem consurgant, breviter
cipiet benefacere, et laelari in vita sua, et videre superiora repetemus ut eorum quse dicenda sunt,
bona dc labore suo : non solum quando bonis hujus exipsis sententiam quasi a principio dicamus. Supe-
mundi industria sua acquisilis cum gratiarum rius demonstraverat Ecclesiasles nibil iu boe mundo
actioneperfruitur; sedtunc etiamquando in adver- " perpetuo in eodem posse consistere;sed temporum
sis conslitulus, pro patienlias suse labore spe futuras vices contrariis euiuibus sine cessatione raptari :
consolationis lastatur. Comedet enim et laetabilur in quae videlicet rerum mutabilitas licet a Creatore
donis Dei, quando in prosperis exsultabit de mune- rerum omnium recle ordinetur, lamen cor huma-
re, et in adversis hilarescet de retributioue. Sic se num per impatientiam in murmurationem et bla-
omni tempore compouet ad pacem eum Deo, ut vi- sphemiam adversus ipsum concutitur. Et ideo sub-
deat et intelligat quod cuncta bona facit in lempore junxit. post enumerala rerum tempora, et ait: Yidi
suo, ut non jusle accusetur ab homine in omnibus afflictioneniqiium dedit Deus filiis hominum, ut dis-
quse acciderint. Rata enim sunt judicia ejus ; et de lendanlur in ea. Cuncta fecil bona intempore suo, et
legibus illius, in seternum stantibus, non potest im- mundum tradidit disputationi eorum. Haec est ergo
mutari magnmn vel parvum aliquid. Narn sicut in afflictio hominum, disputatioeorum adversus Deum;
cunctis rerum generibus quas videnlur imminui vel quia in eo quod judiciis Dei bumiliter subdi nolunt,
deperii*e, in iis quae transeunt, in supervenientibus etejus dispositionera, quae bona est in rebus omni-
et succedentibus reslaurantur, ut dispositio univer- bus, cum quid contra voluntalem eorum pravam
sitatis ordinem suum ratum immobilemque conser- agitur, contumaciter reprehendunt, non solum eos
vol; et permaneat semper piimae dispositionis statu- exterius pcena adversilatis, el tribulationis moleslia
tum inviolabile, ut_neque ultra transgrediatur vel in- atterit, sed multo magis intus furor, et impalienlia
fra remaneat aperuni Dei certa moderatio : sic' el murmurationis aflligit. Quam afilictionem Deus illis
judicia ejus secundum certam providentiam cur- dedisse dicitur, non nientem illarum pravitate cor-
runt, ut his neque addi neque minui aliquid possit. rumpendo, sed judicia suajuste, ut probenlur ipsi,
Et si quando ipse aliter facere videtur, et aUter ju- qr.od mali sunt, ab eorum cognitione sublrahendo;
dicare, dispensalio occulta estqua non mutatur con- ul, cum videre non valent qua juslitia fiat quod circa
silium, sed opus variatur et judicium exercetur. eos agitur, amplius per impatientise suae vitium a co-
Nam et hac ipsum judicium est: quod judicium gnitione veritalis excsecentur. Idcirco dedit illis af-
differiur aliquando ut tempore suo restauretur, ut flictionem, quando disputalioiiem dedit eelando ju-
non pereat aliquid ex omnibus quas facta sunt, ut dicia sua, ut non inveniat homo onine opus, quod
maneant semper. Semper enim hoc est, ul culpa cperalur Deus ab initio usque ad finem. Nam pras-
pcenam habeat, et juslilia prsemium consequatur. eedunt aliquando quipdain causas manifestas in hoc
Sed est pcena occulta, et pcena mauifesta. Similiter mundo judicia Dei, cum Deus facta hominuin in
praemium oecultum est, et prsemium manifestuni. praesenli vita subsequente retribulione vel bona re-
El saepe Deus malos tolerat, el differt pcenam illo- Q rauneral, vel punit mala. Et in his tantum valent
rum manifestam : et habet tamen omnis malilia aliquaienus discerni judicia Dei, utaliquid judicium
posnam occultam. Et judicat Deus, et videtur dif- habeat horao occullas verilatis, quatenus illa eliam
ferre judicium vel facta hominurii bmnino nan at- quas penetrare non potest, veneretur.
tendere ab iis qui non vident nisj ea quaeforis sunt. Cum vero causa? praecedentes occultse sunt, vel
Similiter aliquando probat Deus justos, adversita- quos subsequuntur lalcnt, oritmlur disputationes
tibus et tribulatioiiibus ex.ercet, et yidetur justitia pliiiimae et contradictiones, et aflligunt se menles
non habere prsemium apud ipsum : el tamen nun- hoininum pravas rixando, ei murmurando conlra
quani caret retributione sua occulta ; et manifesla Deum, cura penelrare non possinl judicia ipsius, ne-
aliquando differtur, ut interrogarenlur de perseve- qne invenire opus quod operatus esl Deus ab inilio
ranlia sua conscientise liominum. Et quia ea quse usque ad finem. Non enim penetrare possunt in
in manifesto sunl dissimililer eurruiil, fluctuant tanfa caligine, quo fine fiat aliquid, etsi qusedam in
eorda hominuin, et mirantur ubi sit judicium verita- principio causse exstare videntur, sed occulta sunt
t-is; ctiro in hoc raundo innocentia premitur, et roa- omnia propter finem. Idcirco non invenit bomo
Ji.ia prosperatur; propter hoc subjuiixit, et ait • omne opus Dei ab initio usque ad finem; quoniani
245 iN ECCLESIASTEN-HOMILIiE XIX. 24«:
et si qussdam vldere videtur non penetrat tolum, et k ordinat, providentise susesententiam non immutati
flt dubium totum , quia non manifestatur totum; Idcirco quod factum est, permanet, et in rerum uni-
propterea ne rixetur homo in dubiis contra Deum, versitate, quantum pertinet ad ordinem disposilio_i
et murmuret in adversis constitutuSj dono Dei con- nis, et in judicii ejus exhibitione, quantum • ad sen-
eedunlur prospera mulla, et placiia plurima, ut li- tenliam praedestinationis spectat. Quse futura sunt
cite utatur homo bonis justo labore acquisitis, et jam fuerunt. In ulroque etenim quse fulura sunt,
gaudeat, et lsetettir, et mitiget conscientiam suam jam fuerunt; quia et in generibus rerum omnium
adversus Deum.Etbene seniiat deillo, etnon dis- quod fuerunt ea qusejanrnon sunl, hoc idem seeun-
putet neque contendat adversus illum, quasi adver- dum naturas similitudinem et identitatem procursus
selur Deus qui bona largitus ~est.__Hocenim sibi in genere sao singula futura sunl, quse nondum
vult quod subjungitur, dicens : El cognovi,quod non sunt. Et in judiciis divinis quam veritalem in prae-
essel melius nisi Imtari, et- facerebona in vita sua. teritis servatam audivimus, eamdem in superve--
0_ui enim sibi benefacit in vita sua de his quas dono nientibus exhibendam exspectamus. Instaurat enim
Dei concessa sunt hominibus ad -fruendum ut Isele- Deus ubique quod abiit; quia sicut rerum trans-
tur et gaudeat in Deo suo, melius faeit quam qui euntium defectum per succedentium in suis generi-
dispulat et contendit adversus Deum. Omnis enitn " bus multiplica(ionem reparat, ita quotidie facta
iiomo qui comedit, et bibil, et videt bonum de labore hominum judicando, antiquam judiciorum suorum,
suo, hoc donutn Dei est. Idcirco hoc quia donum Dei quas ab initio exercuit veritatem , licet iutermissa
est, et licite concessum a Deo, melius est quam dis- ad templum videretur, integram se lenuisse demon-
putare, et contendere, et murmurare : quod donum slrat. Semper enim apud ipsum malitia posnam ha~-
Dei non est, nec concessum hominibus a Deo; quia Tiet, et praemium virlus. Sed quia pcenarum qusedaaa
malum est et aifllctio magna. Multum quippe affiigi- occulta est, qusedam manifesta : dum impios el pec--
tur qui neque amare vel approbare polest, quod catores Deus per patiemiam tolerat, et eis slaiim
sustinet; nec quod odit, immutare. Idr-irco multum pcenam manifestam non irrogal, huniana stultitia
affiigitur qui dispulat, et rixalur contra Deum, bla- eum aut neseire aut non curare facta hominum,
sphemans judicia ejiis et opera ejus detestans, cum sive etiam, quod pejus est, pravitatem maligiian-
ea quae operatur Deus homo mullatenus possit im- tium approbare putat. Inde ergo cor hominis ad-
mutare. versus Deum conculitur, unde Deus ab hominibus
Propterea quad sequilur etdicil : Didici, quod amplius diligeudus et laudandus demonstratur.Gon-
cmnia opera quee fecit Deus perseverarent in mter- P querilur honio, quod nialushorao a-Deo toleratur,
num. Sicut enim opera condilionis in generibus suis cum manifestum sit quod nullus homo fuisset bo-
ordinem divinseinstitutionis non transeunt, ita quo- nus, si nullus aliquando fuisset toleratus malus. Et
que opera judiciorum ejus, quibus facta bominum tamen scandalizantur- infirmantiuin 'corda, dum vi--
,et tolum mundum disponit, sententiam praedestina- dent in hoc mundo impios prosperari el premi in-
tionis et providentias ejus in aeternum fixam non noeentes; quia ad sola ea quae foiis sunt in mani-
.confundunt. Neque enim addere illis quidquam pos- festo lespiciunt, et illa quae vel intiinsecus latent
sumus, ut .amplius sit quam provisum esl; neque occulta, vel in futuro manifesla exhibenda servan-
auferre, ut sint minus quse facta sunt, ut limeatur tur, non attendunt. Quorum querela ex qua causa.
Deus. Propter hoc namque dispositio rerum visibi- surgat, aperitur cum subditur:
. lium in cursu transeuntium rerum et succedentium Vidi sub sole in loco judicii impielalem el in loco
vicissiludine ordinem non eonfundit, ut sciat homo justitiw iniquilatem. Vidit quippe, quod in hoc
el intelligat providenliain esse aeternam, quss ab ini- mundo Deus impios judices esse permittit,„et pote-
tio rata constantlque praecepti sui examinalione statem oblinere ut dominentur el opprimant-inno-
quemadmodum proventus suos temporibtis suis ccntes, et facta bominum iniqua, quaejusta esse de-
consequerenlur, cuncta disposuit. Ut iilam quoque D buerunt, et in his omnibus confusionem niagnam
in - factis suis discat metuere, cujus omnipotentiam esse sub sole. Quia enim Deus potestatem in boc-
cernit in cunctis suis operibus, et judiciis conslau- mundo perversis tribuil, propterea impietas est in
liam atque immutabilem peimanere. Rata quippe loco judicii, et in loco justitiae iniquitas : ut ibi sis
dispositio opcris et certa moderalio , qua cuncla impietas ubi esse deberei judicium, et ibi iniqttitas
temporibus suis ad effeclum prcducit- Deus, mani- ubi.juslitia. Nam, quia prsslati sunt impii, idckco
feste demonstrat, qued sictit sua sapientia in discer- suntiniquisubjecli_ quianisi illi perimpietatemm-
-nendo non fallitur, ita quoque consilium suum in nocentiam opprimerent, isti per iniquitatem justi-
judicando non mutatur. Quod factum esl ipsum per- tiam non impugnarent/Propterea namque inferiores
tnanel. Sicut in hoc toto rerum conditarum corpoi*e ad iniquitatem perpetrandam audaces-sunt, quia
quod factura estpermanet, quia dispositionis ordo superiores ad tntandam innoeentiam pii non sunt;
non confunditur, etiamsi nalura mutabilis varietur, quia si illi injuriam patientihus judicium facerent,
iia etiam in judiciis ejus quod factum est perma- istiad inferendam injuriam tam prompti non fuis-
net, quia in eo eiiam quod seeundum ineffabilem sent. Sed in hoc quoque sub sole impietas est iit..
dispensaiionem, variationem temporum dissimililcr loco judicii, etin loco justilise iniquiias : quod cwi--
%47 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. - I. IN S. SCRIPTURAM. 2*3
nis hamo mala proximi sui sine misericordia perse- <\vero, cousiderans quod justa judieiaDei cassari om-
guitur, sua vero mala unusquisque contra justitiam nino non possent, intellexit differri tantum judi-
eliam quantum potest, defensare conatur. In causa cium, non auferri, el ait:
quippe proximi sui impius est omnis judex, et iu Dixi in corde meo : Justum et impium judicabit
gua causa adversus proximum iniquus, quia cum Dominus, et tempus omnis rei sub cmlo tunc erit.
mala> proximi judicanda sunt, misericordiae non Tunc quando justum et impium judicabit Dorai-
nieminit; cum vero acta sua adversus proximum nus, tempus erit omnisei rei sub coslo :quia ounie
examinanda sunt, justitiam ncn custodit. Et in hunc quod in vita agitur, sive bonum sivc malum sit,
modum perversa sunt judicia omnia sttb sole, et tunc adjudicium perduceiur. Et nunc quidem in
nutant mentes hominum, et miraniur ubi sit judi- hac vita jusluni et impium judicat Dominus, sed
cium Dei qui haec sustinet. occulias sunt reiribufiones istae, et quss manifestas
. Adhuc possumus, et alio iutelleclu fortassis com- erunt differunlur in futurum. Et idcirco parvicor-
modioresub sole in loco judicii impietatem, et in dts murmurant, et queruntur, et putant non esse
loco juslitiae iniquitatem considerare.Est quippesub judicium justum; quia retributiones non vident.
sole in loco judicii impictas, et iniquitas in loco ju- Tarnen, et nunc judieium justum agitur : el unus-
Stitias, quandq in hoc mundo, et juslus sustinet pce- * quisque secundum nierita sua judicatur. Sed hoc
riani iniqui, et iniquus capit prasmium jusli. Boni totum intus est, quo carnis-oculus non attingit. Et
namque in hac vita tantum judicantur, ut pro suis quae manifesta sunf, differuntur donec judicium II-
excessibus hic flagella Dei suscipiant, et ad futurum lorum adveniat; ettunc orania oeculta, et manifesta
prsemium transeant purgatiores. Mali vero, quia ad erunt manifestala, et judicabuntur omnia secundum
fuiurum servantur judicium, saspe in hoc niundo judieium justum. Etlunc juslum et impium judica-
' non solum nulla adversa sustinenl, sed desideria bit Dominus ; et tempus omnis rei sub ccelo tunc
fiuoque sualmplere permittuntur, ut cuncta illisad erit. Inlerim autem obscura sunt omnia, et permij
jucunditatcm etfelicitatera vitse prsesentis pro voto sta currunt ad finem suum. Et una sorte involiiun-
snccedant, Et videntur dissimiliter currere retribu- tur justi cum impiis, donec paiiter currunt in via,
liones ut boni mala, et niali bona accipiant, et im- ut, cum simul exierint, discernantur et ordinentur
pium essejudicium juslorum, ui opprirnantur inno- dispariter. Usque iUuc enim nulla discretio est in
centes, et posnam sustineaininiquoruni, et utprse- omnibus quas foris apparent sub sole.-Sed sicut
niiurn justorum tollant iniqui: et confusa omnia, et simul oriuntur omnia, sic vivunt.sinml, et simul
permista, quia Deus nou statim exercet judicium ut ,J pertranseunt universa. Ethoc totum lit, utprobentur
jnnocentes eripiat, et juslos de oppressione impio- eorda hominum : an vivat in eis aliquid de cogni-
rum, et eos puniat qui operantur iniqua. Inde gra- tione veritatis, et affectu boni quod absconditum est,
-yis concussio nascitur animorum, et succendunfur si forle ex illo argumentum fidei sumere incipiant
zelo pusillanimes qui non vident, nisi quse foris se esse amplius, quam id quod videtur solum. Nam
sunt solutn, et pulant quasi Deus humana non cu- extra nibil est unde hoc possit agnosci, et tolluntur
ret, etfortunse commiserii universa, et nihil judicio foris argumenta omnia ut operari incipiat, quod
fiat. Et, quod crudelius est, saspe in tantam ilur per- intus est, et probetur quanlum sit. Nara, si cogno-
versitalem ut blasphemetur Deus, et dicatur quasi verit se ex eo homo magnum est, et pro merito
approbet iniquilatem, et impietas apud ipsura sit, eonstat quod Deum requirit per fidera, quera non
nec cognoscat judicium verum. Et hoc totum ex eo videt per speciem. Recessit cnim prinium, el averf-t
oritur, quod sub sole impietas est in loco judicii, et se quando pi'assentem contemplabatur: et erat reatus
in loco justiliss iniquitas, et quasi iu vanitate quas magnus et culpa gravis lucem prossentem odisse; et
subsole est, confusa sintomnia, et dissiniiliter cun- constitutum est homini ad remedium plaeationis, si _
cta proveniant. Ettamen, cum consiclerat homo ope- requisierit absentem et absconditum desideraverit;
ra Dei, et videt qualiter rata constantique modera- D et sciat esse quod non videtur, ut manifeslum fiat
et
tione universa disponit, intelligit quod omnium in- tempore suo. Ideo nunc subtrahuntur omnia,
spector est Deus et inoderator: et quod cassari non absconduntur quse invisibilia sunt, et relinquitur
de
possunt judicia ejus, et quod facta hominum quse in liomo foris solus cum allenis, ut nihil videal
hac vita non judicat, in posterum examinanda con- suo, ul probetur si forle recordatio in illo superest
illius.
servat. Si enim, quemadmodum ex operum pjus dis- aliqua ad convertendum ad requisilionem
.posilioue probalum est, juslus judex est Deus, Propterea nunc isle allius considerans profunditatem
in hujus
superestut quodin prasseiiti in factis hominum ju- judiciorum Dei, videt^ion esse mirum, si
dicandis non agitur, in futuro peiftciendum sine vitas nubilo inter justum et impium non discernitur,
dubitatione credatur. Propterea, ut proponeret que- cum tanla sit involuta caligine nostra mortalitas, ut
relam infirmorum in eo quod Deus in bujus vitaj in ea homo etiam bestiis similis videatur. Propterea
solubilitate, et transitu omnia quasi indiscussa re- infert, et dicit:
linquit, et faela hominum dissimili meritis retiibu- Dixi in corde meo, de filiis hominum ut probaret
lione disponit, dixit : Vidi sub sole impietatem in eos Deus, et ostenderet shniles esse besliis. Idcirco
|oco judicii ei in loco jusiitiss iniquitatem. Stalkn unus est inleriius liommis, et juineniorum, el mqiis
2.9 m ECCLESIASTEN HOMILIiE XIX. 2L-Q
utriusque conditio. Idcirco enim morlalis factus est A culpa habuit, juinentum vero ex natura utmoria-
homo, et ideo moriuntur filii hominum similiter ut tur, accepit. Tamen probatur homo, et ostenditur
jumcnla ut probentur, et ostendantur similes esse similis esse bestiis; quia uuus est interitus hominis
bestiis. Duo quippe in hoinine facta srant, unum ad et jumentorum, et similis utriusque conditio : et sic
simililudineniDei,alterumad similitudinem jumenti. homo moritur sicut illa moriuntur.
Et illud quidem quod crefftum cst ad simililudiiiem • El simililer spirant omnia. Id est, et ille, et ipse
Dei, nalura factum est immorlale, sicut immortalis similem habent vitam, et spiraculum simile vivifica-
fuitDeus, ad cujus similitudinem factum est. Illud tionis. Et in his omnibus :
vero, quod adsimil'uudin_us jumenli factum fuerat, Nildl habet homo jumento amplius. Quia-commu-
corruplibile erat natura, sicut illa ad quorum sirai- nis utriusque est, et ortus, quoniam pariler de lerra
liludinem factum eral. De terra enim utraque sum- facta sunt; et procursus, quia siraul:
pla sunt, et erat terra uliiusque materia: et ipsa Otnnia vanilali, et mutabilitaii subjecla sunt. Et
lerra natura-erat corruptibilis, sicut illa, quse facta transeunt universa, et consunmiaiio finis eadem .
sunt de terra. Ila crgo duo in homine facta sunt, moiiuntur similis, et reverluntur ad terram de qua
unum terrenum, allerum cceleste; unum natttra primum sumpta fuerunt. Sic, et prius homini cum
corruplibile, alterum imraortale; unum similiiudo S.jumentisuna origo eral in corpore, quod sumptum
jumenti, allerum Dei. Et eral quidem corpus terre- estde terra, et una vivcndi conditio cum jumentis, ut
num natura corruptibile, faclum ad similitudinem similiter corpus terrenum aleretur de lerra; sed unus
jumenti; anima vero ccclestis erat, natura immorla- flniscumjumentis homini non eral, quia 1'actuserat
lis, condila ad imaginem Dei. El conjuncta sunt in horao ul non moreretur, neque in tenain rever-
homine corpus et anima, duo in unum : et dalum lerelur de qua factus est. I(a lunc per irieorruptio-
esl corpori beneficium societalis, ut participaret de nem corporis humilis origo tegebatur, et dissimula-
immortalilale animae ad incorruptionem: et hoc lum erat per inimorlalitatein neveniret inexprobra-
totum ad gloriam animse factum est, quia placita tionem quod liomo similis esset bestiis; neque osten-
erat Deo in justitia et verilate consistens, ut non at- dere voluit honiini Deus unde esset ignobilitas ejus,
tcreretur veslimentum ejus si perseveraret obedientia ut eum in ipsius.conditione totum exponeret. Scd
illius. Et coepertum est gloria incorruplionis, quod veslivil eum pulchritudine immortalitatis, et posuit
erat simililudo jumenli in homine ut quasi dissimu- seorsum extra gcnus suum in sortetn alleram. Cnm
laretur; nec videret illud in confusiouem dilectionis, vero peccasset homo Deo, privavit eum gloria sua,
sed in toto conspiceret illius formam, quod amabaf, __et remisit adoriginem sttam, ut per id, qtto ibat,
el non elongaret alicubi. Postea averlit se anima in J agnosceret undevenerat.Proptereauntis eslinteritus
abalienationem amoris, et oblita est quod melius hominis et junientorum, et sequa utiiusque condi-
eratsuum.etiutuita estforis pulchritudincm alier lio ; qnia sicut homo moritur, sicctilla moriuntur :
nam. Etintendit in fucum pallii sui, ut se ohlecta- et similiter spirant omnia, et in his omnibus niliil
ret ibi; et coepit fornicari ad illecebras corporales, habet homo jumenlo amplius, sed cuncia pariter
_et subtracta est ab oculis ejus dilectio spiriiualis. Et subjacent vanitati.
iralus est Deus, et non placuit ipsi aversio ista, et Et pergunt omnia ad unum locutn. Id est ad ter-
voluit hominem i'evocare iutus ad id quod verura ram matrem suam, et originis principium, quia:
erat, ut semper non haererel super iraagiiies fucatas De terra facla sunt, et in terram puriter revertun-
intuitus fallacis. Et abslraxit gloriam indumenti tur. Et si qujs dicere voluerit: quod habet homo
cjus ut iret in corruptionem, et jussit aniraam re- amplius jumento in eo, quod spiritus filiorum Adam
verti ne vegelaret illud, et portaret ad aeteniitatem; vadit sursum, ut occidente in mortem corpore, su-
et coneidit vestimenlum cjus ut ostenderet liomini perstes in vila i'emaneat : et spiritus jumentorum
quod non esset in eo gloria ejusTibi se bestiis simi- descendat deorsum, id est, pariter cum morte cor-
lem esse videret. Et cecidit bomo, et dilapsum est r. poris defluat iu corruptioiiem : quis novit hoc?
quod erat terreuum corruplibile, et fluere cospit ut Non tamen quia verum non est, sed quia occultum
rediret unde venerat. Factumque es_t ut probaretur pst : ideo:
ltomo, an mcminisset bonisui, et si nosset requirere Quis tiovit hoc? Non enim dixit falsum est hoc,
illud" dum cogitur speciem vanain relinquere, et sed quis novit hoc? Nenio hoc novit. Non enim sciri
exire ab eo qui perverse inbseserat. potest hoc ab homine, et tamen credi polcst. Et ve-
Proplerea ut probarel Deus filios hominum, el rum est, quia crcditur : et quod creditur, verum.
ostenderel eos sitniles esse besliis. Idcirco unus est est, et ipsa credulitas non dubia scientia firma est;
-interitus hominis et jumentorum, el mqua ulriusque et tamen nerao boraiuum hoc scit qualiter sciuntur
condilio; sicnt moritur homo, sic et illa moriuntur. ea quas videntur, et audiuntur, ettanguntur, etcas-
In morle ergo una est hominis et jumenti conditio; teris seusibus percipiuntur; et qualiter sciuntur ea,
quia sicut homo moritur, ita etiam et illa moriuntur. . de quibus naturaliter dubitari non potest, et quae
Sed tamen conditio mortalitalis. homini ex judicio . incredulis eliam dubitanlibus, indubitabili ratione
esi, jumento ex natura. Et quod similiter habent ex demonstrantur. Sola enim fide boc percipitur, et
Eimili causa non habent; quia homo ut moriatur cx ideo dubitatio magia est fidcm non habenlibus supcr
•251 HUGONiS DE S. YICTORE OPP. PARS I.'— EXEGETICA".'— I. IN S. SCRIPTURAM. 2S2
hoc, quia illud nesciunt, nec demonstrari eis potest A aguntur in hoc sasculo ut possit denuo delectationi-
ab iis qui fide hoc capiunt, quia ipsi fidem non ca- bus ejus perfrui, et percipere jucunditatem iliius
piunt. Propterea putant ipsi hominem nihil prorsus quae futura est post eum. Ideo quandiu vivit, capiat
jumento liabere amplius, quia nesciunt quod spiri- quaritum potest, et utatur hocmundo antequam abeat,
tus filiorum Adam vadit sitrsum, et spiritus jumen- et educatur exillo; quia non revertetur amplius, nec
torum deorsum. Et cum dicitur eis : quod homo redueetur ut post se futura cognoscat. Et fieri potest
jumento amplius habet,[quia spiritus hominis sur- ut iis, quibus ipse uli noluit, alius post ipsum ab-
sum vadit advitam, et spiritus jumentorum ad mor- utatur, et gaudeat, et exsultet in bonis ejus alienus,
tem deorsum, dicunt: Quis novil hoc ? Non enim el non possinl amplius ad usum ipsius reduci, cum
putant sciri aliquid posse, nisi oculo carnis videa- semel ablatus fuerit. Propter hoc et hujuscemodi
4ur, et contingatur sensu, et ideo scientiam fidei putant homines hanc esse partem suam, ut fruantur
non recipiunt, qua sola homo ad id revocatur in quo voluptate mundi dum vivunt; et ob hoc solum fa-
jumento habet amplius, Et quia videre non possunt ctos se existimant, nec futuros post hsee aliquid,
illud, nec contingere in manifesto ut comprehen- cum finem acceperit vita ista. Et multiplicant, ratio-
dant quid hoc est, quod habet homo jumento am- nes, et argumenta, et quss sibi sunt rationes coacer-
plius : desperant omnino de vita perpetua, et incre- B vant alias post alias, ut seipsos decipiant et confir-
duli fiunt iis qua. dicuntur, et se in delectationes menlur corda eorum in malum, et credant quod fal-
vitas praesentis tota intentione projiciunt, quasi hsec sum est. Et sedificant mendaciis murum inter se et
sit portio illorum sola, et nihil amplius sint acce- veritatem, ut non videant eam ; et proponunt cun-
pturi postea. Nesciunt enim.quod ideo abseonditum cta, et exquirunt diligenter omnia, quibus possint
est, ut credatur quod habet homo jumento amplius, verisimiliter demonstrare quod vita alia non est, et
et probetur homo ipse ignorantia sua in fide a Deo. haec sola bona est: et propter hanc vitam tantum
Si enim videretur non crederetur, sed sciretur; nec factus est homo, et alia post ipsam non erit. Et hsse
esset mcritum, nec probaretur homo, nec convince- tota concussio de caligine judiciorumDei consurgit;
renturiniqui, nec boni exercerentur. Propterea abs- quia in dubio homiuem posuil ut probaret eum, nec
conditum est ut non videatur, quod babet homo videret quod liabethomojumeiito amplius. Et lamen
jumento amplius, ut fides meritum habeat, et infi- ipse errorem istum rursum aUis judiciis prosequi-
delitas locura. Et sunt mulli infideles, et dicunt: tur, et ostendit bonam non esse vitam istam in qua
Quis novit boc? Et probant-certa pro incertis non mala plurima regnant; nec potest vera delectalio.
esse relinquenda; et incipiunl prassentia amplecti, vel requies tranquilla inveniri. Et idco supersemi-
et ea quae videntur rapere, ut feneanl quas certa " nat adversa, et convertitur j-etrorsum ad se, et elon-
sunt; et ludiflcantur in incerto quia transeunt, et gat, ut oppressos non liheret, ut valde affligantur,
elabunlur dum teneri putantur; et succedunt qu__ et dolore, ac tristitia, mala dulcedo, et delectatio
certa sunt, quae putabantur iucerta. Hsec omnia de- iniqua tergatur. Et idcirco qui voluntin vita istaju-
monstrat isle, et format narr3tionem suam huc et cundari, et paclum faciunt amoris cum sasculo, et
illuc, ut sequatur mentes hominum, quoniam in inique proponunt non requirere veritatem, .coguri-
Iiunc modum.ipsae nutant, et fluctuant in incerlo tur veris judiciis videre mala, quse sub sole sunt,
vita. caliginosse. Dixit enim dubitationem hominum ut non placeant sibi nimis in aversione sua. Prop-
de vita sua, quia ignorant an habeat homo jumenlo terea iste cum dixisset bonum esse bominis Isetari
amplius, et non inveniunt quis noverit, si post mor- in opere suo, et hanc esse parlem illius, et defini-
tem corporis spiritus hominis superstes in vita re- tionem dedisset ad requiescendum in istis, movetur
maneat; nunc ipsorum voeem in approbationem alia coiisideralione, quod non, sic vita ista est," ut
prsesentium delectationum pro hac ipsa sua dtibita- requies in ea esse possit. Proplerea adjungit, et
tione, ac desperatione vitse futurae assumit, dieens : dicit :
Deprehendi nihil esse tnelius qitam Imiari hominem ^. Yerii me ad ulia (Eccles. iv). Ad alia quippe recte
in opere suo : et hanc csse partem iilius. Qui enim converstis dicitur, quia iis quas nunc visurus est,
futuram vitam esse non credunt, ii partem hominis aliud ab eo quod pfius existimaverat, credere adrao-
haric solam esse puiant, ut laetetur jn opere suo et netur. Hssc enim omnia, quas videbuntur tunc, ali-
In hac vita labore suo perfruatur; quoniam qui bi doceat esse verura bonum hominis, quam in hac
mercedem post opus consummatum subsecuturam vita, quas tantis miseriis et doioribus subjecta est,
non existimant, ii operis emolumentum non post in qua innocentia premitur, et dolor consolationem
opus, sed in opere capiendum arbilrantur, alque non meretur : hoc itaque aliud, et longe aliud ab eo,
illum felicem solum esse qui sui laboris fructum in quod prius videbalur et pulabalur, iste considera-
praeseiili ad usum prseparat, non eum qui sui operis bat, et ait:
raercedem in posterum capiendam reservat. HOMILIA XIX.
Quis eniin eum adducet, ut post se fulura cogno- De innocentium oppressione, ct derelictione : et vario
scat? Ex quo ab hae vita semelegressus fuerit ho- ac slulto hnpiorum de hac vila judicio.
nio, non adducitur amplius, nec revocatur ultra in Verii tne ad alia. el vidi calumnias (Ecclcf, iv),
hanc vitam ut experiatur, et sentiat rursum quas quce sub sote geruniur, et lacrymas innoceniium, ct
'
2.3 IN ECCLESIASTEN HOMILLE XIX. 254
' consolatorem
neminem; nec posse resistere iltorum Aperversitates pariunl de se menles hoiiiiiium sub sole,
violentim, cunclorum auxilio destilutos. Ergo non ut hoc eliam ad confusionem omnium accedat,
putes hic patriam esse. Sed considera et agnosce te quod homo ipse caligaf ad vivendum se. Si enim
sub sole esse, ubi volvuntur omnia et confusa sunt videret honio quid homo sit et quare factus "sit
universa, quoniam ideo hoc factum est ut agnoscas homo, recognoscerel utique bonum suum, et jam
exsilium" tuum, et patriam requiras aliam. Idcirco non magis felices diceret, qui nihil sunt, quam eos
cal^maias liunt hic el oppressiones injuslse, ut im- qui sunt aliquid. Desiderio namque tanti boni astri-
petant alii alios sine causa et oppriraant sine mise- clus animus; licet malis temporalibus afliictus vi-
ricordia infirmos fortiores, Ef non fert consolalio- tam praesentem fastidiret, spe tamen consolationis
nem hic innoeenlibus Deus, quia illis alibi ressrvat venlurae omnino esse magis quam non esse, diU-
consolationes suas, et nunc interim cunctorum ' geret. Sed nunc perversitas magna excrescit in
auxilio destitutos relinquit, ne in alieno auxilio cou- mentibus honitrarn ignoranfiam bonum suum, ei
solenfur, quod suum non habent, et minus gemant, vanitas in consumraatione, qiu* raajor esse non po-
et suspirent, etdesiderent ejusconsolationem/quara lest. Homo enim vanitale mutabilitalis Sii.T;a vera
nondum habent. Sed perversorum animus inntra- - essentia defluens, sine cessalione omni tempore, id
que parte correclionis impatiens, nec prosperis ex- " 'quod est, esse desinit; et transit in id semper quod
citatiuvnec castigatur adversis. Cum euim dulcia non est, et ita quodammodo assuefaclus malo suo
vitss hujus respiciunt, haerent animo in illis, et di- iandem ad hoc perversilatis semetipsum praecipitat,
cunt: Salisest hoc, etnon est aliud bonum hominis ut jam omnino nihil esse concupiscat. Sed hanc
prseter istud futurum postea. Cum vero adversa at- insaniam muiti quasi in manifesto propositam, et
lendunt,hebelantur, et corruunt animo. et corruunt quae abscondi non possit, evitare cupientes, con-
diffidenlia, et desperant semelipsos, quia speni aliam vertuntur, ut esse suum custodiant, et adhibent
non habent. Et oplant niagis non esse, quam mala sollicitudinem et industriam magnam laborum suo-
esse; quia malum est, quod sunt, et non noverunt rum, ut securam faciant vitam suam a malis, quse
bonuni esse, quod .optare possint, ut se transferant sunt sub sole; et congregans opes, et multiplicaus
ad illud; quoniam in tempore voluptatis suae disce- divilias, et eastera onmia quas solatio vitse esse pos-
i'e illud noluerunt, ut in lempore malo requiescerent sint, multa providenlia et soUicitudine exquirunt.
in illo. Et ideo faciunt, quod solum noverunt: cum El faeiuntmulta, et operantur memoria digna plu-
male sunt, nibil esse volunt, quia non noverunt rima; et nonnunquam industria sua et labore
viam aUam, qua effugianl malum esse, nisi trans-
P violentiam alienam effugiunt, sed invidiam alienam
eant ad non esse. Propterea visis malis, quse sub evadere noii possunt. Quapropter de iis quoque
sole sunt, eonfmuo voce illorum subinferlur cum post iinpatientiam desperantium sententiam subdit,
dicilur. dicens :
El laudavi magis moriuos quam mventes; et feli- Rursus contemplatus sum omnes labores hominum,
cioretn utroque judicavi, qui necdum natus est; nec et industrias animadverli palere invidim proxinii.
vidii mala, qum sub $s!e fiunt. Ista quippe TOXillo- Cuni enini labores liominum consideraret, vidit
rtim est, qui verum bonum non noverunt, nec aUud quod industriasbonorum, proximorum invidiae pa-
puianl homini ad bonum vel ad malum esse, nisi luit; quoniam perversi quoque sicut per pigritiara
quod prsesens est totum. Idcirco in bonis supra ligantur, ut in semetipsis opera virtutum non exer-
modum exsultant, in malis desperant; et ubi spes eeaiit, sic per invidiam stimulantur ut ea in proxi-.
illorum est, illic desperatio conslat. Propter hoc vi- mis carpant
sis malis mundi hujus dicunt, feliciores morluos Et in hoc ergo vanitas, el cura superflua esl. Vel
quam viventes, et utrisque necdum natos feliciores. hoc vanitas est, quod homo bonis operibus alterius
Quia enim lioc solum exislimant esse, quod videtur, iiividendo curam animo suo, et angorem malitise
visa miseria, quae in illo est, jam in esse alio feli- D inducit, cum invidendo non illi cui invidet noeeat,
citalem non requirent, quia esse aliud prseler hoc, "" sed sibi, vel etiam hoc vanitas est, quod homo pro
non noverunt; sed in solo non esse eam consli- his temporalibus bonis laborat nimis, et sollicitus
luunt; quoniam in hoctoto quod solum essepulant est, et cura superflua se aflligit cum eorum acquisi-
infeiicilatem invenerunt. Idcirco magis laudant eos tio citius proximum ad invidiam excitet, quam pro-
qui fuerunt, et non sunt quam eos qui adhuc sunt, trahat ad dileclionem. Cum enim bona sit indu-
et utrisque -beatiores .prajdicant illos qui necdum stria qua homo exercetur, mala est cura superijua
sunl. Sieiiim,utvideturipsis,malura est totumesse, ct sollicitudo qua affligitur. Simul, et fiduciavana,
bonum est non esse, et melius non fuisse. Nam si e( spes, qua in muKiludine divitiarum vera securi-
inalum est malura esse, bonum est malum rion esse, tas exspeclatur; cum earum acquisitio potius se-
etmeUus non fuisse. Quod enim longius a malo est in curitatem auferat, quando proximos, qui in pau-
bono, ipsum niajus est bonum. Sicut quod longius a perlate -forsitan amare nos potuissent, pro sua
bono est in malo, ipsum niajus esl malum. Si ergo aemulatione ad invidendum nohis inflammat. Jure
.malum est esse, bonum utique et non esse, et raullo igitur industiia approbalur, et solliciludo vana ar-
nielius utroque, nunquam fuisse. Ejusmodi ilaque guitur. Sed venil rur-sus aliud genus hominura de
Sr.3 HUGONIS DE S. YICT0RE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTCRAM. ' ?.V?
^rege vanitatis quaereiitium occasionem torpori A tatum dicla sunt, et non est aliud genus vanitatis
stio. Et repreheiidunt isti operantes, et quasi solli- quod inveniat speculator sub sole. Ideo sequitur :
citos arguere videntur, ut ipsi siut dissoluti. Sic Considcruns repet i aliam vanilaiem sub sole. Umis
enim vanitas currit, ul nunquam medium limitem esl, et secundum non habet, non filium, non fralrem,
virlutis inveniat. el tamen laborare non cessai; nec satiantur oculi
Et ideq stullus complicat manus suas, ei comedit ejus diviliis, nec recogiiat, dicens : Cui laboro, et
carnes suas, dicens : Melior est pugillus, cum requie, cur fraudo animapx meam bonis? Qui enim unus
quam plena utraque manus cutn labore, et affiictione est, et solus alium suecessorem non habet, nec
anitni. Complioat stultus manus suas. Siultus enim filium quem genuit, nec fratrcm cum quo gcnitus
est qui sihi nescii piovidere in poslerum. Stultus est ipse : nain patris successor ipse est. Qui ergo
est qui pulat manus otio complicatas impleri divi- secundum non habet, quem relinquat post se suc-
tiis. Cpmplicat manus suas : alteram ad alteram cessorem in bonis suis : el tamen congregare non
plicat, ne exteudaiilur ad operationem. Complicat eessstl, nec perfruitui- iis quas possidet; sed servat
manus suas , qu.ibi pactum faciens cura otiositate. avare quns cupide congregavil : quid hoc vanius
Etcomedit carnes suas. Putat secorpori suo narcere, esse polest? Qui enim laborat etfiuitur labore suot
quiailludlaboribus non affiigit, sed inde caro ejus B aliquem fructum capit; et qui laborat, necutitur
egestate consurailur, unde otio uutritur. Comedit iis qucs lahore suo acquirit, et tamen iis quos dili-
carnes suas. Pascit enim cu:.i stultitia sua, ct otio- git possidenda ea relinquit, aliquod enioluinentum
sitas sua impinguat eum. Sed taraen caro ejvs quan- capit laboris sui, desiderium el yotum dilectionis
tum in utili vacatioiie pascilur, tantura subssquenti suae. Qui vero laborat, et, nec sibi, nec alii, quem
inedia macc-ratur. Itlco coraedit carnes suas, dictas: diligit, laborat : quare laboral, nisi soli vitio suo.
Melior est pugillus cumrequie, quara piena utraque cui strvii? hic enim spli vitio servit, et non est
inanus cum labore , ct afilictione anirsii. Yerum est alius affeclus, qui excuset sollicitudinem vanam,
quod melior est pugillus si deficere nesciret, et cui ignosci possit, nisi solus ille quem vitium ge-
cunctis benecsictio viduae Sareptanas data esset (III nuit. Multi sunt labores hominum, qui alienis re-
Reg. xvn). Sed non ad omnes Elias missus est. linquuntur, el non capiunt fructum ex eis, qtii fa-
Quare ergo stulte dicis meliorem pugillum cum re- ciunt illos. Et raulti quoque in sapientia laborant,
quie, quam plenam ulramque manura cum labore? et dant operam, et student multa seire, et dicere
Forsitan corisideras quando pugillum habes, et re- plurima, et scripto sensa sua commendanl, ut atl
quiem hahes; sed non alleudis quando nee ipsum posteros Iransiiiillanlur; nec capiunt fiuclum ex^
pugillum hahebis, qujd tiinc facturus sis, et quam ^ his omnibus, ut melius sit ipsis, sed inanesrenianent
requiem tunc sis hahiturus. Ideo niinc comedis pu- a veritate el a dulcedine sapicntisevacui. Elvanilas.
gillum in requie et placet tibi otiositas tua; neque esl oronis labor eorum, etiarasi verilali approximare
curas nunc interim aliqm pugillura quasrere cum videalur. Nesciunt enim homines hujusmodi, cui
labore, quem comedas,cum isle defecerit. Ideo com- laborent, et fraudent animam suam bonis ; quia,
edis carnes tuas nunc, quia ipsas vapulabunt post cum ad solam operis magnitudinem intendant, fru-
. otium hoc imporlunum, et sui maceralione post ctujn ex eo non capientes, el sibi ex illo nuUam
modum exsolvent, quod requies inconsulla expen- utililaleni provenire co.uspiciunt, et utrum baec
deril. Et forte pules quod nunc omnia genera vani- ipsa aliis posl se profulura sint, ignorant.

ADNOTATIUNGULZE ELUGIBATOFil^;

IN THRENOS JEREMIJE

SECUNDUMMULTIPLICEM SENSUM ET PRIMO SECUNDUM LITTERALEM.,

(TUREN.1.) Quomodo sedet soia chitas plena po- D ccret : Civilas, quas olim in tempore David, et alio*
pido ? Quatilum ad lilteiam spectat, desolalionem rum bonorum regum qui Deo placuerunt, plena po-
Jerusalem plangit Jeremias, et admirantis vel do- pulo fuit, attendite quarenunc soia reraansit. Cur
lentis vox est isla. Ideo autem ab admiraiionc in- enini nisi, quia Deum offenderunt? Solara auiem
choat, ut magniiudinem calamitalis ostendat, ac dicit, hoc^st desolatam, propter populum abdu-
per hoc attentos facial attditores : ut in quibus sint clum caplivatum in Babylonem. Yel si adidem tem-
malis agnoscant, et ad posnilentiam convertantur. pus referatur, plena populo est, et tamen sola se-
Quomodo sedet sola civitas plena populo? quasi di- det; quia Deum propitium non habet, quoniaia
ADNOTAT. 1N THRENOS. S53
257 .,
nec ab iis qui se foris im«
prodesse non potest multitudo populi, ubi deest au- !_.bant,. cohibere valeat,
.xilium Dei. Quod aulemdicit: Sedet, ad dejectionem pugnant, defendefe : tunc domina gentium quasi
perlinet, et humiliationem. . vidua relinquitur,et princeps provinciarum efficilur
enim fideles, vel ab hasrelicis
Facta esi quasi vidua, 'hocest viventeadhucviro suo tributaria. Quando
non sed vidua deceptos, vel ap&testatibushujusmundi premio, si-
derelicta :_etideo vidua, quasi ; quia
ve terrore fractos ad infidelitatem trahi conspicit,
si pcenituerit, adhuc reconciliari poterit. Propterea
trihulum solvit?
vero Deus vir dicitur plehis ilUus; quia eam ad quid aliud quani alieriigenis
Secundum intellectum rooralem civitas significat
cultum suum caslo sibi araore copulaverat, ne per
varias idoiorum culturas fornicarelui*. animam quae sola sedet, quando a Deo derelinqui-
tur; plena auterii popiilo virtutum, quando a Deo
Facla est quasi vidua domina gentiutn; princeps inhabitattir. Si autem civitatem invenimus, cu-
provinciarum- facia tsi sub tributo. Sic erat olim, jus desolatio plangilur," ubi Jeremias iuvenitur?
quod geutes alienigenarum serviebant Judseis, et Unusquisque nosirum dehet esse Jeremias, et plan-
provincias nationum subdilsserant illis; nunc vero gere desolalionem sui quemadmodura ille plangebat
ipsi a Deo derelicti tributarii facti sunt nationibus. desolalionerii Jerusalem. Et certe si ille sic plan-
Commemoratio igitur prioris glofias., prsesentis mi- ^ gebat ruinam lapidum; nos.multo raagis plangere
serise est exaggeratio. debemus desolaiionem aiiimarum nosirarum, et
Secundum allegorise sensum Jeremias in Eccle- dicere unusquisque : Quomodo sedet sola civitas
sia quoslibet spiritales viros designat : qui cum plena populo? Quomodo anima mea desolata est?
videant multitudinem hominum ad fidem conflu- Quomodo bonum illum habitatorem perdidit, quo
xisse, cl nomen Christi per lotum pene mundura prsesente olim plena populo virtutum fuit? Facta est
dilatalum esse, nullos -autem vel admodum paucos quasi vidua domina gentium. Gentes sunt desidcria
iuvenianl, qui inveritate Christum sequantur et carnis, quas nobis secundum corruptionem prim;»
eincere fidem ejus teneanl, omnibus quae sua suiit nativitatis in^enita sunt, el legi roentis' conlradi-
quasrentibus," dolentes etgementes dicunt : Quo- cant: quibus tunc bene anima dominatur, quando
modo sedet sola chitas plena populo? Ut quid tan- Dsope;fecte subjicilur. Princeps provinciarum fa-
tum in Ecclesia populum cernimus, ettamen solara cta est sub tiibutc. Pcr provincias accipere possu-
csse Ecelesiam videmus ? quia vix aliquem, qui E*.isssnsus corporeos, quia, sicut in una proviucia
vei'e cum Ecclesia sit, invenire possumus. Simile raulti sunt bomines, ita quisque ssnsuum diversos
quiddam in Evangelio reperi, const.tuto in turba , habet motus, et diversas operationes, per quas foris
Domino un&ique circumvallante, et premenle se in visibilibus diffunditur; ct dum singulorum sen-
re- ' suum
populo : Yenit mulier fluens sanguine; et accedens appetilus ad nutum rationis moventur, quasi
tro leligit fimbrium veslimenli ejus: et ille confeslim: guibusdam provlnciis anima priucipatur. Si ergo
Quis, inquit, tetigit me ? (Marc. v.) Tetigit me ali- aiaima suo inferiori, hoc est sensualilati principari
quis? Quia, qui muliere fimbriara contingente, qua- desiderat, necssse esl ut suo superiori, hoc est De«,
si novum aliquid passus itilerrogat, quis me teiigit, se subjiciat, quia nequaquarn subtus se a suo infc-
profeclo declarat quod prius (quamvis cuuctis pun- riori turbari p&terit, dum supra se recforera Deuin
gcntibus et prementibus) tactus non fuerit. Sicut habebit. Si' vero oblita timoris Domini secuta sit
ergo Christus turba premente Intactus permanet, coneupiscenlias suas, aufert Deus gratiam suam ab
ila Ecclesia corpus Chrisli inter multos sola sedet; ea, et tunc ex necessitate' desideriis enerviter'suc-
quia fides catholica professores riiultos habet, iiai- cumbit, quae prius cum Deo gubjecla esset et ab
tatores paucos, sicut et tunc, qiai Domino preje ipso regeretur suorum scnsuuna appetitus ad impe-
erant per prasseutiain corporalem, non eum con- rium rationis potenter strinxit.
tingcrepoterant; quia longe erant perfidem et dile- Et nota, quod dicit domiua, non princeps gen-
lectionem. Plangitcrgo spiritualis JeremiaTs, el <ii- > tium, etpriuceps, 11011 domina provinciarum; quia
cit: Quomodo sedet sola civitas plena populo? Quia vilia, quas naturalia non sunt, comprimi debenl;
ubicunque servi Dei sunt sine dolore et gemitu, sensas enim quia naturaies suntjion comprimi, sed
Iiasc videre non possunt. Facta est quasi vidua do- regi necesse hahent, ut in illis exstirpandis homo
mina gentiuui; princeps provinciarum facta est sub esse studeat districtus, in istis modcrandis €t custo-
tributo. Per gentes recte accipimus carnales quos- diendisdiscreius. Sed fiinonnunquam ut, dum homo
,que intra Ecclesiam positos ; per provincias vero licilis carnis suas desideriis resistere et motus sen-
quoscunque. extra Ecclesiarn ..-ifflslitutos,sicwt sunt suum suorum custodire riegligit, ita landem prava
pagani, Judasi et basretici. lunc ergo sancta Eccle- consuetudine alligctur, lit postmodum etiain volens
sia domina est gentium, quando carnales quosque eisdem risistere non possit. Quando ergo vitiis ser-
intus jositos per disciplinas rigorem ad serviendum vire cogitur, quibus prius sponte consensit, quid
subjicit: Princeps provinciarum est, quando extra aliudquampravse consuetudini tributuin solvil? Tria
pssitos infideles p-er potenliam, ne nocere possint, ergo bona et tria mala enuroeravit. Bona sunt : ci-
repellit. Sed si forts quando peccatis exigentibus a vitas plena poptilo, domina gentium, prineeps pro-
Deo dereliiiquitu;,) quatanusnec eos qui intus tur- vinciarum; mala : sola, vidua, tributaria. Sed vides'
2S9 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 260
mus pnmum quomodo bona obtineat, postea quo- A rant, quibus etiam charissimi consolalionem non
modo ad mala descendat. Priusquam Spiritus san- feruni!
ctus veniat ad cor nostrum, sterilis est anima no- Omnes amici ejus.spreverunt eam. Per amicos
stra; cum autem venerit, fecundat eam, ut parial et vult intelligi finitimas nationes olim fcedere junclas
nascantur virtutes in ea. Quse videlicet virtules, populo Judseorum, qui nunc "in pressuris constiln-
quandiu adhuc inperfeclse sunt et incipientes, et tum non solum spreverunt, auxilium non ferendo,
necdum foras prodire possunt, sed intrinsecus ad- sed etiaminimici facti stmt persequendo. Secundum
huc per gratiam ejusdem Spiritus nulriuntur, ut serisum allegorise nox sunt peccatores, maxillse vero
crescant et robustas fiant, quid aliud quam parvuli praedicaloies qui cibum verbi Dei exponendo com-
quidam in domo patris educantur, donec ad legiti- minuunt, et sic ad infirmos, et sensu hebeles trans-
mamsetatem pervenianl? Cum vero ad perfectum mittunt. Quando vero Eeclesia in hoc Titae praesen-
venerint incrementum, et solido quodam sapientiae lis exsilioin membns suis perfectioribus lapsusin-
ciboutieceperint, tunc _am non ut parvuli nutriri firmantium plorat, quasi plebs in captivitate posita
indigent, sed quasi ul quidam populus in civitale per noctem lacrymas in maxillis portat. Yel nox
sub lege imperaloris sui vivere debenl. Sed cum Deus hancipsam, qua vivimus, praesentem vitam signi-
intus praesidens nos regit, tunc caro subjecta foris B ficare potest, qtiando adhuc invicem conscientias
servit; et quanto humilius ei intus subdimur, tanto nostras, non videmus. Et, sicut supra diximus, ma-
robustius foris principamur. Si ergo anima nostra xillae significant illos, qui scientiam verbi Dei ba-
intus plena populo virlutum, quando regem Deum bent. Tunc ergo sancta Ecclesia per noctem lacry-
habuit; exlra eliam domina gentium, hoc est car- mas in maxillis portat, quaudo perfecti quiqua
nalium desidetiorum, et provinciarum, hoeest sen- quanto vicinius psr illuminationem menlis diem
suum corporis, princeps fuit. Nunc autem soia, quia asternilatis conspiciunt, tanto magis prsesentis vitae
regem perdidit; vidua, quia niaritum amisit; tribu- tenebras plangunt, secundum sententiam Salomonis,
laria, quia vitiis subjecta servit. qua dicit: Qui addit scienliam, addit dolorem [labo-
rem] Non est qui consoletur eam ex omnibus charis
Plorans ploravit in nocte. Inculcatio verbi abun- Charos Ecclesiae eosdem peccatores
danliam doloris designat. Ploraus ploravit in nocte, ejus (Eccles. i).
hoc esl in tempore quietis, in tempore oblivionis, accipimus, quos supra per noctem significare dice-
bamus; quos profecto, dttni plangit, diligit, quia
quando solent homines oblivisci malorum suorum.
nequaquam de eorum perditione plangeret, nisi sa-
Et altendite quanta sit miseria illius, cui et tunc lutera eorum et conversionem
amaret. Sed tunc ab
dolores deesse non possunt, quando alii a doloribus "
illis consolationem nuUam accipil, quando nullus
requiescunt. eorum ad pcenitentiam redit, quia consolatio flentium
Et lacrymw ejus in maxillis ejus. Est aliquando esset conTersio peccaiorurn. Yel chari Ecclesiaesunt
dolor, qui quomodocunque cor tangit, sed lacry- illi beali angelici spirilus, vel aiiimas sanctorum,
mas extorquere non suflicit. Non est talis dolor hu- ad quorum eonsortium de hujus exsiliinocte suspi-
jus; lacrymas enim eius in maxillis ejus. rat; quiei tunc consolationem non ferunt, dura
Noiv est- qui consoletur eam ex otnnibus charis eam adhuc a sua societate peregrinari sinunt. De
ejus. Vel quia in tribulatione positam contemnunt, qua adhuc subditur. Omnes amici ejus spreverunt
vel quia in tanto malo subvenire nori possunt. Cha- eam. Quos hic amicos Ecclesias dicit, nisi potentes
ros autem populiillius vocat prophetas et principes, hujus sasculi, qui nonnunquam dum temporaliter
qui xonsolari eos consueverant:prophetas a Deo sublimatam vident, honorant, et se diligere fingunt,
promittendo auxilium; et principes, contra inirai- sed dum in pressuris constitutani conspiciunt, per-
cos purgando et patriam defendendo. Nunc atttem sequuntur et spernuntur ? Secundum moralem sen*
plebem in tribulatione positam minime consolaban- sum habet anima diem suum, habet noctem suam.
tur, quia et illi Deum ii-atum prsedicabant, etisti ini- y, Diem habet, quando in lucem contemplalionis eri-
micis regionem vastantihus, et populum captivanti- gilur; noctem habet quando tentationum ealigine te-
bus resislere non poterant. Yel aliter legi potest: nebratur. Sed in die ridet, in nocte plofal, quia
plorans ploravit in nocte, hoc est in secreto, in niens, quas tentalionum pondere pressa gemit, sub-
abscondito : quod amatum [amicum] est flentibus, levala postmodum in gaudio contemplationis hila-
qui consolari nolunt, sed pascuntur doloribus suis. rescit. Plorat ergo anima in nocte, quandotenebro-
Yel ideo plebs in caplivitate posita in abscondito sam intus conscientiam saluhri dolore compungit.
plorat, quia tristitiam suam manifeslare non audet, Lacrymas in maxilUs fert, .quando districta foris
propter crudeles dominos, quibus subjeela est, ne castigatione carnem affligit. Tune enim laerymai
erga se majorem eorum excitaret iracundiam, si de in maxillis sunt quando dolores cordis usque
sua servitute tristis appareret. Sed lantus dolor ad macerationem carnis perveniunt. De quo ad
abscondi non potest, quja lacrymas ejus in ma- majorem adhuc doloris exaggerationem subjun-
xillis ejus, hoc est in aperto, in manifesto, quia gitur:
ex assiduitate fiendi facies intumuit. Et in tantis Non est qui consoletur cam ex omnibus charis
rnalis istis, quara- consolation^m exspectare pote- ejus. Tribus modis homo a Deo derelinquitur, ali-
"
2t_i ABNOTAT. IN THRENOS. W£
quando Intus et non foris, aliquando foris et non in- A l.ini servitutem, qua afliigebatur a nationihus, esi-
tus,-aUquando et forisct intus. Foris et non intus stlmans tolerabilius sibi fore, si uni genti serviret in
derelictus fuit Job, qui exterius flagella carnis" sus- terra aliena, quarn si omuibus genlibus prasda esset
tinuit, sed intus conslantiam mentis non amisit. in propria.
Inlusetnon extra derelietus fuit David, cujus men- Habilavit inter gentes, nec invenil requiem. Pro-
tem ii-.tussibi libido per consensum subdidit, sed prium est afflictorum, quod semper prassens pcricu-
prophetica foris adraonitio ad pceniteiitiam revoca- Ium gravius judicant. Sicut aegroti in nocle diem
Tit. Intus et foris derelictus fuit prodigus ille in exspectant, etindie noctem desiderant, etdum sem-
Evangeflo filius, qui et luxuriose vivens inlus de- per dolorem transire cupiunt, semper ad dolorem
fluxit, etfaine tabescens foris consolationem non tendunt, sic nimirum populus iste, dum in terra sua
invenit. Sed quos hoc modo Deus deserit, alios ad affligeretur, fugam appetiit, dum vero in exsilio de-
probationem deserit, ut per tentationem exereean- solatus esset, et vagtis oberrans requiem invenire
tur; aiios ad subversionem deseril, utper, tentatio- non posset, ad reditum suspiravit. Exprimit autem
nem dejiciantur. Propter quodet Psalmisla preca- hic affeetum fluctuantium,noii quia sponlemigrave-
tur: Ne declinesin iraaservo tuo (Psal. xxvi); quasi rhit, sed quiain angustia constituti indiversam meri-
diceret *.Et sl me tentari permittis, ne dimittas in B tem vota mutavertint.
ientalionem induci, hoc est a tentalione superari. Omnes persecutores ejus qpprehenderunt eam inter
Sed quia divinorum judiciorumprofunditatem horno angustias. Coarctafus undique ioeum evadendi in-
penetrarenon potest, tune maxirne quisque in ten- venire-nonpoluit; fugiensChaldasos, incidil in Msy-
talione positus se derelietum esse pertimescit, cum ptios; et cum ab JSgyptiis ftigeret, occurrit Assy-
cl intus et foris tentationibus sollicilari se conspi- riis.
eit. Facilius autem foris adversa tolerat, cujus con- "Mystice, Judas, qui interpretatur confitens, desi-
scientiam intus delectatio peccati non conturbat. Et gnat quosdam in Ecclesia, qui nomen Christi con-
rursus, facilius intus tentationem sustinet qui foris fitenlur; sed quia in amore Christi adhuc firmi non
consolationem habet. Unde et magna tribulaiio hu- sunt pati pro Christo ^idversa erubescunt. De qua-
jus ostenditur, quse et intus et foris derelicta esse libus dietuin est: Ad tempus credunt, et in lempore
demonstratur; hocnamque, quod dictum est : Plo- tentationis recedunt (Luc. vni). lsti ergo propter af-
rans ploravitin nocte, et laerymae ejus in maxillis fliclionem et mullitudinem servitutis, inquadum
cjus, intus dereliclam esseinsinuat; quod vero di- passionibus justorum communicare nolunt, a conr
ctumest: Non est qui consoletur eam ex omnibus _ sortio justorum alieni fiunt. Habitavit inter gentes.
charis ejus, foris desoiatam esse declarat. Sequi- Habitare inter gentes, cst vitam et conversationem
lur: Omnesaraiciejus spreverunt eam, et facti sunt pravorum imitari. Requiem non invenire, est niundi
ei inimici. Yidele quam multae sint tribulationes hujus actionibus implicari; quia enim in hujus
justorum. Forfassis parum erat in pressuris con- mundi aclionibus iinis iion est, sectautibus eas.re-
slitutas, quod consolationem a charis non acciperet, quies esse non potest. Saepe tamen homo pro amore
nisi etiarii ab amicis perseculionem sustineret. Sed praesenlis -vitse libenter labores tolerat, quos pro
qui^unt raniei isti qul nos persequunlur, nisi illi de amore Dei ferre recusabat. Fit ergo magna expro-
quibus dicetur in Evangelio : hlimici Iwminis do- braticreeedenlibusa Deo, simulque excusatio tolli-
mesiici ejus2 (Mutili. x.) Ergo isti sunt inimici no- tur eis, quoniam aperte nionstratur quod sine causa
stri, persecutores nostri,~domeslici nostri, amici no- praevaricali sunt, dum uliles labores declinando ad
stri^ secundum carnis afflnitatem nobis propinqni, labores iiiiililes deseenderunl. Omnes persecutores
qui nos per amorem carnis ad vitam prassenlem -ejus apprehenderunt eam inter angustias. Quandiu
diligunt, sedambulanlibusin via Dei contradicunt. cor hominis charitate et spe asteraorum bonorum
Cum enim ab amore hujus mundi nos elongare cu- dilalatum esl, si forte foris iribulatione susiinet,
piriius, confestim eos qui prius amici Tidebanlur, U intus tamcn angustiam non habet. Quanlum ergft
adversarios invenimtis. Primum si quidem ad Detim- , bonum perdat, qui fiduciam, quse est in Deum, per-
eonverti volenles, sub obtentu peslifei*aedilectionis dk, hinc agnoscere potest homo quod semper au-
blandis persuasionibus revocare contendunt. Quos giistiam in adversis cor patitur, nisi per spem ftitu-
si inpropositohono fixos et immobiles viderint, mox reruni bonorum dilatetur. Inter anguslias, inquit,
quasi adversarios abdicant et spernunt, et nonnun- .comprebenderunt eam. Et attende, quse sint angu-
quam etiam odiis atrocissimis insectando et pcenis stias eorum, qui a Deo receduiit nunquam securi
affligendo de falsls amieis veri perseeutores fiunt. sunt, semper trepidant; in prosperitate timent, in
Dicat ergo, non est qui consoletur eam ex omnibus adversitale desperant.
charis ejus, quia in trlbulatione verba justortim ad fligravit Judas. Sunt nonnulli qui, dum peecata
consolationem accipere non meretur; omn.es amici sua aspiciunt, transitoria quadam compunciione ae-
ejus spreverunt eam, et facti sunt ei inimici, quia censi,"usque ad c.onfessionem perveniunt; melioris
ab iniquls contumeUam et contcmptum patitur. vilas vias aggredi proponunt, ac se deinceps ad per-
Migravit Judas. Transivit; recessil, fugit de terra petrata vitia non redituros esse promitlunl. Sed q.uia
saa in Babylonenvquia sustinere non poJe«*atmul- pro commissis condigna satisfactione semetipsos af-.
£65 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. ]IN S. SCRIPTURAM. 2IU
fligere, et cum Aposlolo corpus castigare, et in ser- A res ejus apprehenderunt eam, inler angustias. Pe-
vitutem redigere nolunt (I Cor. ix), cilo superve- jores sunt nonminqttam qui a proposito virtulum
niente tentatione ad ea, quae dereliquerant, peccata corruunt quam qui ad vfrtutis propositum nondum
revcrtuntur; qtiia non facile vitiis resistere possunt, pervenire potuerunt: quia isti ad id, quod nondum
qui vitiorum affeetus in semetipsis mortificare ne- habuerunl, se sperant posse pertingere; illi vero
gligunt. De quibus hic dicitur : Migravit Judas pro- tanto longius a salute sunt, quanto evidenlius cum
pter afftictionem, el mullitudinem serviiutis. Quid desperalione inchoatara virtulem perdiderunt. Magis
enim Judas nisi peccala sua confltcntes significat? ergo hi insidiis dsemonum palent, quam illi; quia
qui migrani propler afflietionein, et multitudinein illos spes futurae correclionis quodammodo retrahit,
servitutis, quando victi post concupiscentias suas istos vero desperatio sua ad ruinam impellit. Pro-
abeunt; quia eas per afflictionem, et servitulem pterea de illis,*qui post inchoationem boni, ad vo-
carnis suse mortificare perliinescuul. Contra quos mitum redeunt, hic dicitur : Omncs perseculores
Sapientia dicit: Fili, accedens ad servitutem Dei, ejus apprehenderunt eam, inter angustias. Qui enim
sta in litnorc, et prmpara cor tuum ad ienlationes sunt perseculores nostri, nisi maligni spiritus et
(Eccle. n). Nam qui peccata sua coniilentur, et vi- desideria carnis, quas militant contra nos in mem-
lam suara emendare instituunt, isti nimirum ad B bris noslris? Et quse est anguslia, nisi desperatio
servitutem Dei accedunt. Sed ibi slare negligunt, peccatricis conscientia*,,quae intus cor stringit? Ille
quando adversiiatibus vieti, a Jiono proposilo ca- ergo ab omnibus persecutoribus inter angustias
dunt. IIoc esl, quod monuit, praepara cor luum ad comprehenditur, qui propterea daeraoiiibus stigge-
tentationes, ut in via Dei arabulantes, ad loleranda renlibus peccalum, el propriis desideriis non contra-
adversa parati simus : qui priusquam in via Dei dicit in culpa; quia cx lapsu praecedenli, jam despe-
essemus, illicita non perpetrasse intumuimus. Ha- rat de veuia. Migravit ergo Judas propter alfliclio-
biiavit intei gentes, nec invenit requiem. Quid esl nem, quando bic, qui per eoiifessionem jam vitara
inter gentes habitare, nisi desideriis carnalibus mo- suara emendare cceperat, fraclus molcstia lenlatio-
rem gerere, ubi requies non invenitur; illa nimi- num a proposito cadit. Habitat inter gentes, quando
rum, qtiam Dominus in Evangelio laboranlibus raentem in delectationem carnalium desideriorttm
promittit, dicens : Invenietis requiem animabus ve- figil. Non invenit requiem, quando cor ejus conca*
stris (Matth. xi); et de qua peccalOri dicitur: Pec- cupiscentia per abrupta viliorum dislrahil: Ab om-
casti, ne adjicias ilerum; sed qit&sce (Eccle. xxi)* nibus persecutoribus inler angus-tias comprehendi-
Et merito : qni in corpore laborem sustinere nolue- „ tur, quando jam desperaiione pressus nullis sugge1*
animas ~*slionibus
runt, ad laborem perveniunt-, eoruraqus pravis reluctatur.
mentem furor malorum desideriorum exagitat, quo- Totius atphabeti primi epilogus. Medicus noster
rum carnem debita ipcena non castigat. Sicnimirum segrolum in manibus tenens, ecce quomodo artis
Sarason ille, crutisioeulis, ad molam ponitur; quia suse periliara prohat. Primtim stupida membra diu
animus, amisso luiriine verilatis, per appelituiii lcr- palpando ad sensuin revocal, et lactu leni vulnera
renorum desideriorum circumfertur. Qui videlicel dolcntia altreclando ad icluin confirmal, deinde se-
Samson quandiu capillum capitis babuil, insupera- cat, deinde ungit, deinde ligat, deinde fovet, et ad
bilis fuit; sed postquam in sinu rnulieris obdormi- plenam sanitalem reparat. Sic alphabelum isiud in
vil, et abrasus caput capillum perdidit, continuo al quinque partitiones distingtiitur. Prima est conque-
hostibus capitur, "elcascatur, servituti etiam addici- slio; secunda est Increpatio; lerlia est eonsolatio;-
ttfr. Samson interpretatur sol eorum, et signilicai quarla est prssceptio; quinta est deprecalio. Per
animum divina cognitione illuminatum. Caput Sam- conquestionem palpat; per increpationem secat;
sonis principale est menlis. Capillus capitis radius per consolationem ungit; per prascepiionem ligal;
pst-coiilemplationis. Sinus mulieris, biandimentuu per deprecalionem fovet. Conquestio est a principio
estcarnis. Quandiu enim animus conleraplationi in- D alphabeti usque ad eum locum, ubi dicitur: Cui

bseret, a tenlatione superari nonpotcst. Quod si ir comparabo te (Thren. n), etc. Ibi increp3lio incipil.
rarnis deleclationeni resolutus fueril, ibique obdor- et lenditur usque ad eum locum, ubidicitur : Fecit
mierit, conlinuo vcritatis intimas lumen amittil, e Dominus quw cogilavit (Ibid.), etc. Ibi consolatid
interciso radio contemplationis, pravis motihus re- incipit, et tenditur usque ad etim locum, ubi Jici-
pugnare non suflicit; tandemque erutis oculis ai tur : Dcduc quusiJorrentem iacrymas (Ibid.). In qua
molam poniltir, quando internas dulcedinis oblitus prasceptione peceatores informantur ad pcenilen-
per terrena desideria dissipatur. Quid enim es f iam, el tenditur usque ad eum locum, ubi dicittii :
niola, nisi mens insiabilis et inquiela quae, duu Yide, Domine (Ibid.). El illinc usque in finem de-
semper nitilur coniprehendere, quod appetit, quas precatio est, in qua propheta Dominuni pro pecca-
desideriis suis circuniagilata, nunquam requiescit' toribus exorat. His breviler praslibatis nunc ipsius
Eene ergo dicitur : Habitavit inter gerites'; nec in conquestionis ordlnem inspiciamus. Primum quasi
venit reqtiiem. Quia mens, quos desideria carnis se absentes plangit, quia eos, qui in amaritudine erant,
quitur, tanlum ab interna quiete aiicna est, quan lam cito praesenli allocutione sollicitare non debuit.
Uim foris per labeutia dissipatur. Ornnes persecuto- Incipit quoque ea in primis quse minima sunt plan-
- " -
263 ADNOTAT. IN TKRENOS. 2S0
gere, ne aniraos nirerentium iraprsvisi doloris pon- 4 Polluit regnutn et principes ejus. Hoc est virgiiv.s
dus opprimat, sicque paulatim a minoribus ad ma- Juda. Polluit, dicit, propter gentes inler quas di-
jora enuriieranclo progrediens, sensim ad luclum spersi sunl: ex quarum conswlio et ritu profauaii
excitat animos auditorum. Primum ergo Iuget de- sunt, qui prius in Dei proteclione seeuri regnabant,
populationem regionis; deinds destructionera sdifi- et in principunt suorum forlitudine confideban!.
ciorum communium, deinde eversionera sacrarum Nunc autem regnum totum cum principibus suis
sedium, deinde contaminalionem sanctorum, deinc^e polluitur, quia populus, cum prolectoribus suis,
a rebus inaRimatis prcgreditur ad miseriam homi- gentibus subjugatur.
num, dejeetionem scilicet ei inopiam deplerandam, Confregit in ira furoris sui onine cornu, el simul
et sic tsndera fiait conquestionem-suam. avertil retrorsum dexteram suatn. Per cornu, forli-
(THRES.II.) Quemedo obtexit caligine in furoresuo tudo principum ejus sigriatur; per dexteram vero
Dominus fiiiam Sion. Lamenlabi_c; principium ab Dci, protectio divinaintelligitur. Quidestergoquod
adrniratione incboat, quod tam subito dejectus est de Deodicilur, coiafregit omne cornu lsrael, aver-
populus ille qui prius usquo -ad ccelum exaltafus tit retrorsum dexteram, nisi quod in populo prasva-
videbalur. Caligo tristitiam trihulationis designat. ricatore, et omnem humanam fortitudinem commi-
Filiam, inquit, Sion, ipsam Sion, id est gentefa ^ nuit, et suam tandem proteciionein abstulil, ut oni-
Judsssrum, quam paterno affeclu dilexit et custodi- nino desolati oslendantur quibus post humana praa-
vit; vel ipsius Sion filiam, id est regionem Judasam. sidia eliam divinum adjntoriura tollitur. Avertil, in -
Mos enim Scripturarura habet ut metropolitauas quit, dexieram suam. Dexteram avertit, ne pro-
civitates matres appellentur, et circumjacentes re- legeret;" et sinistram extendit, ut ferirew Unde se-
gionss, oppida quoque, et castella et vici, filise. quitur:
lncipit ergo, sicut supra dictura est, e lon^inquo Et succendil in Jacob quasi ignem flainmm devo-
plangere ipsam, scilicet regionem, ut tandem ad raniis in gyro. Sicut etiam ignis, accensus late va-
ipsum caput regionis Jerusalem perveniat. Sequi- gatur et consumit omnia, sic hostes Judaeorum,
tur : postquam in eis omnis fortitudo defecerat, et divi-
Et non esl ncordatus scaielli pedum suorum. Id num auxilium subtractum erat, nullo sibi obsidente,
est populi, qui servituli "ejus humililer subjectus universa vastahaut.
ciat. -, Tetendit arcum suum quasi initnicus. In arcu com-
Prmcipitavit Dominus, nec pepercit. Hic distingue. minalio intelligitur. Arcum ergo lendere est com-
Otnnia speciosa Jacob destruxit in furore suo. Hic ,, minationem amplificare vel differre; qui autem post
iterum distingue. Deinde sequitur : comminalionem percutit, quasi inimicus arcum te-
Munitienes virgtnis Juda dejecil in terram. Hic tendit. Unde sequitur :
rursura distingue. Deinde SEquitur : Firmavit dexleram suam quasi hostis. Quando in
Pelluit regnum, et principes ejus. Quod in praece- Scriptura dextera Dei poniiur, aliquando protectio,
denti clausula generaliter sub nomine terras praemi- aliquando gravis percussio designatur, co quod
serat, hoc hic per partes cxsequitur spsciusa, mu- dexteranaturalihabilitatead perculiendumsitprom-
fiitiones, regnuw, principes ; et vide quomodo la- ptior. Prius ergo Deus dexteram averlii, ne prote^o *
mentum crtscit: prius solum, inde terram noniina- ret; postea dexlerarn firmavit, ut ferirct. Quod au*
verat; sed ne forle ipsa terra sterilis, et inculta lem dicitur, firmavit dexteram, gravera indignatio-
aiquc it?eominus plangenda pciarelur, subsequenter nem perculientis exprimit. Vel super percussos
de ejus opulentia et sublimilale Iamentum confir- dexteram firmat, quia plagam, quamsemel iralus in-
nist. Pisscipitavit, inquit, plus est prascipitare quarn tulit, sanare amplius non disponit; quod proprie ad
projicere; ef quod est adhuc gravius, nec pepercit. ullimam captivitatem refertur. Unde convenienter
Hoc veraciter ia ultima captivitate completum cst, adjungitur, quasi hostis, qui scilicel ad interniciera
quia jam amplius revocan,'i non sunt, prsscipitavit. D percutit, non ad correctionem.Non enim, quasi ho-
Quid omnia speciosa Jacob destruxit, muuitiones * stis dexteram firmaret, si illo sd perdendum percu-
virginis Juda dejecit. Per speciosa intellige opulen- tiente, ipse ad corrigendum percuteret. Unde cura
tiam : per munitiones fortiludinem alque potentiara. gravi dolore pronuntiandum esl, quasi inimicus,
Per Jacob et virginem Juda, idem populus signatur» quasi hostis. Ille, cujus nec irsm reris effugere,
Jacob tamen generale nomen est duodtciiu tribiiura: nec misericordiam hoslis potest impedire. Sequi-
Juda vero ad duas tribus lantum pertinet. Ideo ge- tur :
nerali nomin®pr-emisso stalim specialc nomen ad- Et eccidit omne qued pulchrum erat visu in taber-
junxit, ut duarum ss Iribuum captivitatem plangere naculis filiw Sion. Non occiditur, nisi quod vivil. Sti-
dsmonslrarel. Jacoh ergo et Juda idem populus e&l, pcrius dixerat: Deslruxil omnia speciosa ; sed hic
Jacoh, quia in potenlla robustus; virgo Juda, quia jam aliquid amplius dicere volens, occidit, inquit,
in opulentia delicatus. Quid est ergo speciosa Jacob, omnia pulchra, ut per hanc calamitatem, non tau-
cisi cpulentiani fortium? et quid est munitiones tumdhitias, sed ipsas etiamaniraas abstulisse osten-
virginis Juda, nisi fortitudinem opulentorum. Se- dat. Unde recte subinfertur cum dicitur :
quitur: Effudil quasi ignem indignalionem suam. Non qussl
PATBOL. CLXXV. 9
287 HBGONIS DE S. VICTORE OPP, PARS I. — EXEGETIGA. - I. IN S. SCR".PTURAM. 2f>8
aquara, sed quasi ignera. Violentia enim aquarum A i toiium sive tahernaculum vccat, quia vice illius an-
dejicere el dissipare res solet, non consumere. Qua- tiquitus filii Israel primum in deseilo, ac postmo-
rum inundationem per alium prophetam Dominus dum in Silo ad cultum Dei leiiioiio, et tabernaculo
comminatur, dieens. Adducatn aquas diiuvii super fungebantur. CaHerum lentorium dicitur proprie,
terram, ul interficiam'mnnem carnem, in qua spiritus ubi cortinae funibus ad palos terrae aflixosextendun-
vitw est (Gen. vi). Ignis vero non tanlum destruit, tur. Tabernaculum autem quibusdam tahulatis con-
sed consumit. Atque ideo recte indignatio Dei, quasi slruilur, sicut de tabernacttlo fcederis scriptum cst,
ignis effundi dicitur, quando divina ultio usque ad quod Moyses in deserto exstruxit,~cui exlrinsecus
consumptionem evagatur. Poslremo etiam in ipso ef- vela oppansasuniet cortinaeexomn; lateredistenUe.
fusionis nomine violenlia, et, ut ila dicam, abundan- Dicifur ergo de subversione templi, dissipavit lento-
iia tribulationis exprimitur. rium suum.
Factus esl Dominus velul inimicus; prwcipitavit Demotilusesl labernaculum suutn. Secundum lilte-
Israel : prwcipilavil omnia mcenia ejus. Hucusque ram aulem congrua sunt verba, ut id quod cxpan-
desolationem (iliae Sion, id cstregionis Jtidae plan- sum est, dissipeltir ; id quod terrae fixum cst, qua-
xisse videtur. Nunc ad ipsam matrem Sion, scilicet dam quasisuffossionedemoliatur. Quasi hortum,in-
civitatem Jerusalem deplorandam se convertil, di- $ quit, dissipavit lenloriura suum. Quod lsaias his
cens : Factus esl Dominus velut inimicus : gravis verbis ante praedixerat: Derelinquciurfilia Sion quasi
dolor. Dominus, qui fovere, qui diligere consueve- umbraculum in vinea, et sicut tugurium in cucume-
rat, faclus est velut inimicus, qtiia jam non utpater rario (Isa. i). Ac si diceret: Sicut ab horto et a vi-
ad correctionera percutit, sed ut hostis ad consum- nea, postquam collecti fuerint fructus, custodia ho-
ptionem. Praecipitavit mosiiia ejus, id est Sion, dis- minum tollitur, sie a populo islo, quia a fructu boni
sipavit munitiones ejus. Mcenia iij eivilate ad deco- operis sterilis cst, custodia divina auferctur, ut sit
rem fiuiit, muniliones ad tutaraen. Quid est ergo, in dissipalionem ei direptionem inimicorum suorum,
prsecipitavit mcenia, dissipavil tnnniliones, nisi subli- Vel, per horium, locum voluptatis e( luxurias intel-
niia dejecit, ct foriia confregit? Quod ergo superius ligere possumus. Unde per legem prohibitum ne lu-
de i«egioneplanxerat, hoc idem nunc etiam in Jeru- cus in alriis Domini plantaretur, quia el idoloruiii-
saiem factum csse deploral; ut ibi, per speciosa Ja- cultores sub frondosis arboribus et In loeis virenii-
cob, pulchritudincm regionis; hic per mcenia Sion, btts saerificare solebant, lascivise et voltiptati ser-
decorem civitatis; ibi per muniliones virginis Juda, vienles. Dicit ergo, dissipavit quasi hortuni tcn-
Jiiunitiones/egionis; hic permunilioncs Sion, ipsius *- , toriura suum, ac si diceret: Quia in locu*.'''.sancli-
Jerusalem munitiones sigijifieariinltiligas. Unde sa- tatis irapudicilia, et voluplas introiit, ideo dissipatio
tis convenienler ibi speciosa (andiin, hic mceiiia po- et desolatio venit. Sequitur :
suit, quis alius regionis, et alius civitalis decor est. Oblivioni trudidit Dominus in Sion festivitatem et
Decor namque regionis magisconsideratur in uber- Sabbalum. Id est non solum repulit hsec, sed post
tate frugum et fecunditatepecorum.Decor civitatis repulsam amplius non requirit. Quod proprie ad ul-
in sublimitatesedificiorum, et ideo speciosa destrtii, limam captivitalem pertinet, quando jam manife-
el mcenia praseipilari dicuntur, ut omnia vastata co- stafa gratia, prioiis legis observantiae penitus et ersas
gnoscas, et ea videlicet quas intus civitatem de- sunt et 1'epudiatse. Sequitur :
corabant specie, et quse foris regionuin. ulili- Et in opprobrium el in indignutionem furoris sui
tate. regem et sacerdolem. Suhauditur, tradidit. Regi ho-
El nplevil in filia Juda humilialum el humiliatain. nor debetur, devolio in sacerdote diligilur. Ac nunc
Descripta desolalione regionis, et civitatis quasi ad pro honore opprobrium regi, ac pro devotione in-
utramque respondens infert : Et replevit in filia dignalio redditur sacerdoti, ut omnis Judaici populi
Juda, id est gente Judaea, quam quasi filiampaterno excellentia et religio destructa ostendatur. Sequi-
cffeclu dilexerat, humiliatum et humiliatam, hoc est Dtur:
j
ntriusque sexus humiliatis illam replevit, ut humi-- Reptdit Dominus altare suum. Hic jam de confa-
liatis, id est dejeclis plena sit. Velper humiliatum, minatione sanctorum agere incipit. Repulit Dominus
ordinem praslatorum accipere possuinus ; per humi- altare suum, implacabilem se esse oslendil, quando
liatam, plebem subjeelam. Conlia quod superius in eliam illttd, unde placari consuevcrat, abjicil.. Se-
.vastalione regionis dixeral :PolIuitregnum et princi- quilui*:
pes ejus, ut idem per regnum quod per humilia- Maledixil sanclificationi sum. Id esi sacriiiciis,
tam, idem per principes quodper humlliatum intel- quibus offerentes sanctificare prius solebsnt. Quod
ligamus. nuncplane impletum cerniraus, quandojam legales
Ei dissipavit quasi horlum tenlorium suum. Nunc hosliae, quse suo tempw-e offercntes sanclificare po-
ad destructionem sacrarum ajdium deplorandam ac- terant, si post irapletionem gralia; teneantur,
cedit. Et qttantum ad litteram spectat, per tentorium aniplius Deum ad iracundiam provocent. Sequi-
et tahemactilum significat lemplum Domini, quod tur :
erat in Jerusalem, quod primum a Chaldseis, deinde Tradidit in inanus inimici muros turrium ejus. Id
aRomanisstibversum esi.Jdeo aulem tcmplura (eu- esl sanctificationis; ut enim ostenderet se amplius
569 _ ADNOTAT. 1N TRHENOS. 270
priora illa sacriflcia non recipere, ipsum loeum in A Id est quia illos prophetas audierunt, qui ex Spiritn
quo offerri consueveranl, fundilus everti permisit, Domini locuti non sunt.
quatenus ex hoe liquido cunctis patesceret quod de- Quomodo obtexit, etc. Sub unius genlis speeia
solato priore loco, ritus prior cessare deberet. Quod lotius humani generis casum deplorat. Primus ko«
autem dicit, muros turrium, quantum ad litteram mo tribus modis percussus est, ignorantia, cor.eu-»
sicintelligendumcslacsidiceret, turres munilasejus piscentia , mortalitate. Morlalitas autem mors ipsa
intransitive, hoc est non solum muros civitatis ex- cum universis defectibus et pcenis ipsam morfe.m
trinsecus, sed etiam muros turtium intrinsecus. prsecurrenlibus intelligitur. Dicit ergo : Quomodo
Unde sequitur : oblexit caligine in furore suo Dominus liliam Sion;
Vocemdederunt in domo Domini sicut in die so- quia honiiuem , quem ad contemplandum lumen
lemni. Ipsi videlicet inimici nullo sibi obsisienle, aeternitatis creaverat, pcccanlem deserens, in lene*
universa occupabant, et se praevaluisse gaudebant. bris ignoranliae reliquit: Sion namque interprela-
Dominus murutn Sion. Ne lur specula, ubi hoslium incursus de longe prospi*
Cogituvii dissipare fiiim
hsectantamala inconsiderate Deus iniulisse videa- citur. Primo aulem homini dictum est :-De ligno
tur, anle factum cogitasse, id est deliberasse dici- scienlim boni et mali ne comedas .' quocunque er.im
lur. Per murum filiae Sion, robur et munimenJu- B die comederis ex eo, morte morieris (Gcn. n). Horao
dalcl populi intelligere debemus. Sequitur : ergo quasi in quadam specula erigitur, quando im-
rainentis mali periculum per circumspectionem ca-
Tetendit funiculum suum. Ut merita mensuraret,
vere jubetur. Quid ergo per filiam Sion, nisi aniinam
et unicuique secundum opera sua redderet. Vel te-
hominis nondum adhuc usu circumspectionis robo-
tendit funiculum, id est pcenam. qua peccatores li^
ratani accipere deberaus? Nam, sicut dicitur filia
garet, protraxit diu per patienliam exspectans; sed
id est filia confusionis, et filia Ilieru-
tanto gravlus tandera feriens, propter quod sequi- Rabylonis,
tur .* salem, id est filia contemplalionis, sic dicitar fiLa
Siou, id est filia speculationis, quasi in spectilationft
Non avertit manum suam a perditione. ld esl quia adhuc tenera etnovella, et necdum in virile robur
neminem inveuitliherum aculpa, neminemreliquit solidata. Ac si diceret: Vel hoc furorem judicantis
immunem a pcena. Sequitur :
mitigasse potuit, quod ille, qui deliquerat, necdum
Luxitque aniemur.ale,el tnurus dissipaius est. lta usu et experimeiilo obediendi in praecepto solidatus
ambigue positum est paritcr, ut ad utrumque referri fuit. Quo modo obtexit, itiquit, quod tegilur, abs-
posse.videatur, videlicel quod vel antemurale pari- condilur quidem, non aufertur; quia luraen ra-
ter cum muro dissipatum sit, vel quod muruspaii- tionis per peccatum in bomine obscuratum est, non
ter cum antemurali luxerit. Possumus autem non ablatum. Quomodo obtexit, texitne superiora, hoc
incongrue per antemurale custodiam hominum, per est ccelestia videre posset. Sequitur: projecit de
murum autem iritelligerecustodiam angelorum, quas cceloterram inclytam Israel. Israel interpretatur vir
utraque a populo Judseorum justo Dei judicio ablata videns Deum. Primus autem homo, antequam pc-c-
cst, ut nec hoininesforis, nec angeli intus ab in- caret, Israel fuit, quia per coniemplationis interna.
stanti tiibulatione populura, a Deo derelictumde- prBssentiam Deum vidit. Per terram ergo Israel con-
fendere possent, secundum quam acceptionem con- gruecorpus hominis accepimus; quod Deus quidem
veniens est distinctio quod antemurale luxisse et per creationem de lerra sumpsit, sed per immor-
niurum dissipalum esse dcplorat, ut videlicel illos, lalilalem quodammodo ad ccelum translulit, quod
id est, bonos prselalos etiam subversionepopuli sui quia rursus exigente peccalo hominis in mortem
per compassionem tribulatos, istos vero, id esl, an- dissolvi jussit : quasi de ccelo, id c&t de incorru-
gelos ab eorum cuslodia sublatos ostendat. ptione ad corruptionera lerram Israel projecit. Re-
Defixmsunt in ierra portm ejus. Id est Sion. Ad cte autem piopheta plangendo casum liominis, pri-
monimenlum perpelui doloris, post eversionem om- D mum caliginem mentls, ac deinde corruptionem
nium signa ruinae permanent. Neque enim porlae .• carnis commemorat; quia merito prsecedere debuit
ad munimentum, sed in signum calamilatis perma- in pcena, quse praecessit in culpa: ut sicul caro, nisi
nent, quae, ut lale pateanl, in terra fixae sunt, et ne' prius corrupta mente in delectaiionem illicitam non
defensaculum prsebeant,perdiiis el coniritis veclibus, venisset, ita quoque, nisi prius per ignorantiaitt
seras non habent. Sequitur : csecata monte, caro in corruptionem non descen»
Regesejus, el principcs ejus in gentibus. Subaudi- deret; quia:et ipse Adam prius, dum qusereretur,
tur, perdidit et coutrivit: el respicit ad id, quod di- se abscondit ac deinde inventus sententiam niortis
. xerat : Porlw et vectes (Ezech. xxxvm), id est re- accepit. Sequitur:
ges ct prihcipes, qui munimen et fortitudo populi Et non est recordaius scabelli pedum suorum in
cranl, dejecli et abjecti, et contriti sunl. Sequitur die furoris sui. Per pedes Domim,-pr.seceptaejus in-
causa tanti mali, quia : telliguntur, vestigia pedum, cogniliopraeceptorum.
Non esi lex Domini apud eos. Id est ouia praevari- Per scabellum pedum inlelliguntur ii, qui por obe-
catores legis sunt, et quia : dientiam praceptis Dei subjecli sunt; quasi ergo in
Proplielw ejus non inveneruni visionem ci Domino. , scabello pedes Deus posuit, quando primo -homini
271 HuGGNIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCIUPTURAM. «<&
ad onediendum vitas prseceplum injunxit; sed lnijus ,v scilicet regni, Deus polluit; quia ex concupisccnlia,
geabelli in die furoris quasi recordatus non est: qui per quam carnis integritas violata est, etiam virtu-
cum magna districtione ab eo pcenam transgressio- tes animae niaculari sinit.
nis e.xigebat, cui prius raansuete obediendi prssce- Confregit in ira furoris sui omne cornu Israel,
ptum deuerat. etc. Per cornu forliiudo virtutis signatur, perlsrael
Proscipitavit Dominus, nec pepercit. Praecipitatio homo, per dexteram Dei prolectio, per inimicum dia-
"ad magnam et ad subitam ruinam pertinet. Yidete bolus, per faciem inimici instantia diaboli per.igneB;
quain magna ruina de paratliso in bunc munduni, concupiscentia," per gyrum corpus quod circumdat
de hoc mundo in infernum, de immortalitate in animam. Cornu cum animali non nascitur, ettamen
roortem, de morte in daranalinnem. Unde bene ad- inest ei natuialiter causa unde cornu orialur. Sic
jungiturs Nec pepercit. Quasi enim peccanli peper- anima non ex natura, sed ex gratia virlutes habet,
cisset si reatum ejus per poanam exarainaret, sed quas lamen virlutes eadem gralia, non sine naiu-
ipsum per mortem carnis in corruptioncm ire non rali consensu liberi arbiti ii in homine operatur. ,Sed
compelleret; vel si post mortem carnis, saltem in quia homo libertatem arbitrii peccando perdidit, et
damnalionera aiiimam etiara non prsecipilaret. Se- Deus homini peccanti juste gratlam suam sublraxit,
quilur : Omnia speciosa Jacob destruxit in furore B quasi omne cornu Israel confractum est; quia el
suo, Jacob interpretatur supplantator. Et homo quo- jam habitas virtutes perdidit, et eas etiam, quasha-
damraodononper pugnam, sed per gratiam diabolum biturus erat, obtinere non meruit. Estetiam aliud,
supplanlavit, quando illuc, unde diabolus eecideral, quod in cornu notare possumus. Cornu namque
ascetidendi polestaiera accipit. Iste Jacob in prima crescendo ex huraore carnis indurescil, et ratio-
sui conditione intus, et e.vlra speciosus fuit cujus nalis creatura cooperante graiia ex proraolione vir-
conscientia per innocentiam, etcaroper caslitatem tutum robur accipit. Item sicut cornu capul et pe-
floruit. Sed destructa sunt speciosa Jacob ; quia et des munit, sicvirttts meiiiem inlrinseeus, ct foris
castitatis decorem concupiscentia polluit, et con- opera a laesione custodit. Avertit retrorsum, elc.
^scientiam realus sui sceleris fcedara pariler et tene- Primum hominem in via obedientiae ambulantem
brosara fecit. Yel speciosa Jacoh habuit quia eum diabolus sequebatur ut eum revocaret, sed accessum
intrinsecus aspeclus' invisibilium bonorum Isetifi- nocendi ad honiinem habere non poiuit, quia dex-
-eabal, et foris rerum visibiliumpulchritudo.ad Crea- tera Dei inter cum et hominem fuit. Cuni vero bomo
ioris sui gloriam excilavit. Sed destructa sttnt spe- ad suasioneni diaboli sponte se converlit, siatini
ciosa Jacob, quia Deus in ullionem primi reatus a Deus dexteram suam relrorsum a facie inimici
mente ejus invisibilium bonorum cognitionem abs- *- avertit, ut eum jam inslautehi a lassione horainis
condit, et visibilium rerum aspectum.ab illa spiri- non repellerel; qualenus transgressionis suae culpam
lali jucunditate in concupisceiitiam carnis commu- prsevaricator vel in pcena sentiret. Sequilur: Et
tavit. TJiide bene adjungilur : Munitiones virginis succendilin Jacob quasi ignem, etc. Igriis est eoncu-
Jttda projecit in terram. Quid enim per virginem piscentia cariiis, quam naseendo contrahimus; et
Juda, nisi castam animae intentionem accipiraus: quandiu in hac concupiscentia viyimus, quasi quem-
quos videlicet intenlio, cum ubique ad arbilrium di- dam domesticum hostem intra nosmetipsos portantes
vinse voluntatis dirigitur, quid aliud quam Domino toleramus. Isle ignis semper in nobis est, sed non
conliletur? Cujus intenlionis munitiones luerunt semper ardel, non semper "flanimam habel. Tunc
bona desideria animae et naturales appetilus cor- aulem ignis in flammam accenditttr, quando peccati
poris. Quandiu enim nec caro foris, nec auiraa in- fomes usque ad deleclationem et consensura susci-
• tus aliquid inordinatum appeliit, quasi raunila, ct tatur. Quse videlicet flamma in gyro devoral; quia
secura intentio bominis in omui actione fuit. Scd sicut linea vestimeiilura consumit, ita quoque inte-
.cum uatura.lia desideria in illecebrosos appetiltis et grilatem carnis, qua anima vestitur, prava delectatio
.terrenos affeetus degeiieraverunl, quasi munitiones corrumpit. In gyro devorat, quia per omnes sensus
Tirginis Juda in terram projectse sunt, ut jam nunc corporis ad castitatem animas violandam eirciimqtta-
an bonis.intentio bominis secura non sit, eum facile que viius corruptionis infundit, vel per gyrum
e vicino per inordinata desideria corrumpi ac decipi mundum istum accipere possumus. Concupiscentia
possit. Unde subjungitur: Pohuit regnum, et prin- autem carnis in gyro devorat; quia per omnia hujus
cipes ejus. Regnura animae caro fuit, quandiu ipsa raundi obleclamenta discurrens, desideiia sua niala
in se Deum per amorem regnantem habuit. Princi- satiare laborat. Tetendit arcura suum, elc. lu arcu
pes regni, virtutes auiraas fuerunt, per quas anima comminatio accipitur: in dextera firmata vehemens
anotus carnis et appetilus rexit. Posiquam autem percussio nolatur. Deus ergo et arcuai lendit, et dex-
spiritus contra Deum tumuit, statim coulumaciam teram flrmat quia peccanli homim, et m futuro
contradictionis in carne sua invenit; quia Deo dis- poenas perpeluas comminatur: et interim praesen-
ponente actum est, uliuundilia. eastitatis in pollu- tibus eliam flagellis reatum ejus ulciscitur. Quod la-
nionem concupiscentiae transiret, ut ubi prius hu- men qtioniam non ex ira, sed ex raisericordia ope-
jnilis gloiiabatur, ihi superbus erubesceret. Re- ratur, non inimicus sed quasi inimicus, et quasi
gimm.ergo fjtis, hcc esi aninue et principes ejtts, . hostis dicitur. Qtiod legi eiiamaliter polest. Arctnri
275 ADNOTAT. IN THRENOS. . 274
Deustendit, quando comminalui' peccatoribus pce- A . quare inimicus sii, qul prius Inimicus non ftiit
nam, et lamen adhuc exspectandodiffertseiileiiliam: quia non id quod ipse creavit, sed quod nos foei-
sed quia quosdam differt ut correcti emendentur ; raus, odit. Sequitur : Praecipitavit moenia ejus :
quosdam vero, ut perseverantes gravius puniantur dissipavit munitiones ejus. Alia sunl mcenia aninias,
in iis quos ad emcndationem exspeclat arcum tendit, aliaesunt munitiones. Mosniaad decorem, mttnitio'-
non quasi iniraicus, sed quasi propitius; in iis vero, nes ad tulamen perlinenl. Sic sunt qtisedam dona
quos ad cuniuSum dami;a;ionis vivere sinit, quasi gratiarum, quae ornant, ut est prophetia, genera
ii.inucus arcum lendit. Similitcr in iis, quos per linguaruni, interpretatio sermonum ; qusedam quos
flagtila corrigit, firraat dexlcram, seJ non quasi ' muniunt, ut est ficles, spes, charitas. Illa, si adsinl,
hcstis ; quos aul>m ad iiiteinecioiiem percutil, in iis prasbent virlutibus ornamentum; ista si desinf, pe-
dexii-ram firmat quasi hostis. riculum.Jlla, et si desint, salulem tamcn non im-
Quodautcni dicitur, firmavlt dexteram, sic intel- pediunt; sine istis honiines ad salutem pervenire
ligi poic-st.Primo namque homini quasi dexteram nonpossunl. Bene aulem prius dicitur:Prascipitavit
Deus imposuit, quando peccanti plagara moitali- mcenia, ac deiude subjungitur dissipavit munitio-
(atis iiiflixit; quara dexteram Deus adhuc confirmat, nes , quia, ctim peccatiix aiiima relinqttilur, prius
quulics primo «•uineri quotidiana flagella supra ad- auferuiilui' ab ca dona qtics ad roanifestt>.t!0.nem
jicil. Quod vero supradixit. Avertit dexteram suam, -data sunt, ac deinde fidei, spei cf charilsuis funda-
et hicdicit, ftrmavit dexterara suara, conlrarium non menla everiuntur. Praecipitavit, inquil, nioenia.
esl. Avertit enim, ne protegeret; convertil, ut percu- Quod sublime esl, praecipitatur; quod soLdum est,
teret; firmavit, ut flagella multiplicaret, qualentis dissipatur : quia,ut dictum cst, raosiiia ad gloriam,
prassens pcena percttssos doceat, qualis eos, qui in muniliones perlinent ad lutelam. Sequitur : Et re-
raalo perseveraverint, pcena in futuro exspectat. plevit in filia Juda humilialifii et hurailiatam, id
Unde dicitur in psalmo : Dedisli metuentibus le est, spiritum el carnem in honiine miseria et dolore
significalionem , ut fugianl a facie arcus , el li- replendo hurailiavit, ut qui bene humiiiari nolue-
berentur dilecti tvi (Psal. ux). Sequilur: Ei occi- runt per virtulein, bumiliaraitur per affliclionem.
dit orane, quod pulchrum erat visu iu tabernaculis Yel per humiliatum el humiliatam sensum et cogi-
filise Sion. Tahernaeulum anirass corpus est, quia tationem accipere possumus, ut intus et foris con-
illud sensificanio inhabitat. Tabernaculum etiam tumeliis agaiur, donec confusa ad pcenilentiam red-
animas conscientia est, quia in illa quisque secum eal. Ad populum etiam Judaicum boc specialiter
cttru domesticis cogitationuni suarum pgusat. Omne ,n referri potest. Considerans nainque propfieta quali-
igitur quod pulchrura eral visti in tabernaculis filiae ter Deus posl ejectionem primi homiiiis, miscreri
S"on, Dominusoceidit, quia et foris omnenfvigo- volens humano generi, solum liuiic populum elegit,
rem, et pulchiitudinem corporis humani ab illo hn- ut in eo nostrse salutis exordia prajpararel, quorno-
mortalitatis statu arescere fecit, el inlrinsecus con- do iilura dataslegis mancialis coltiit, et sua ubique
scientiam homin.is rectarum cogitalionum honestate prataclione sublimavit, el post hasc omnia peccan-
spoliavit. Yel per omnc quod pulchrum erat acci- tem et prasvaricaiitem abjecit, et ita piimae adjectio-
pere possumus foris disciplinam, et decorem bono- ni stcundam adnumerans, plangil dicens : Factus
rum operum, et intus (tit diclura est) niunditiam cst Dominus velut inimicus, prsecipilavit mcenia
bonarum cogitationum. Et nola quod non occidilur cjus, dissipavit munitioncs cjtis. Quando enim a po-
nisi quod vivit. Yivunt boiia opera , quando recla pulo Judasorum propueiiam, et doctriitara, et mira-
intfintione fiuni; vivunl bonas cogitationes, quando culorum signa abstulit, quasi mcenia ejus praecipita-
amoris intimi affectum sentiunt. Cavendum autem vii. Quaudo vero per iiifidelilatem eos excascari
cst, cum Deus ab horaine viitutes perimere et au- permkst, et a spe permissionis et haereditatis suas
ferre dicitur, quatenushoc non agendo, sed permit- alienos, quasi raunltioues ejus clissipavit. Seqttitur :
ientlo facere credalur. Facit enim , quia justo judi- D Et rcplevit in tilia Juda humilialum ci humilialam..
cio fieri permiltil. Sequilur : fit effudit qttasi ignem Quid per bumiliatum, nisi ordiiiem prasiatorum ; er
indignationem suam. In effusione abundantia signa- quid per humiliatam, nisi plebem subjectam acci-
tur; ac si diceret, non stillavit, sed effudit, quasi piemus? Ulrique eiiim in adventu Christi humiliati
ignem, non quasi aquam, sed quasi ignem. Ignis sunt, qttia verilatem quam ver.tinam prsedicaverant
enim dura et forlia consumil; quasi ignis ergo in - et crediderant, p;*aesenlerancgaveruiit. De quibus
dignatio etfundilur, quia in vindictam prsevarica- adhuc subduur.
tionis peccaloris, non solum caro, sed aniraa quo- Etdissipavit quasi horttira tentorium suura, etc.
que cruciatur. Ycl qula ignis luium indarat, dura Tentorium deforis est, (abernaculum inirinsecus :
vero atil liquefacit, aut incincral: quasi ignis indi- • sicul et tabernaculum fcederis, in quod Moyses in-
guatio effunditur, ut in una eaderaqtie posna duri et travit acl consulcndum Domiuttm. Recte ergo per
rebelles confundanlur et pereant; qui vero suam leiiloriuurpopulus, per tabernaculum ordo praelato-
infirmitatcm humiliter agnoseere voluerint, confii'- rum signalur. Quando eriim populum illum anli-*
meutur, ei salvi fiant. . quum Deus ita temporali gloria sublimavit, qtsass
Factus est Dominus vclut inimicus. Nos fecimus lentorium ad decorera expandil. Cum vcro quosdaia*
273 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS 1. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. £70
ex illis ad cognitionem secrelorum suorum illumi- i_piam, inquit, de domo tua viiulos, neque de gregibus
Hans, etiam familiari alloquio suo dignos habuit, luis hircos. Immola Deo sacrificium laudis, et redde
quasi labernaculum adinhabilanduraexstruxit. Ssd, uliissimo vola lua (Psal. XLIX),
quia poslmodum in carne veniens populum illum, Si autem ca, quse supradicla sunt ad moralem
exigentibus psccatis cjus, et cognitione veritatis pri- sensum converlimus, per tentoriuin non incongrue
vavit, etdeinde per Romanos in omnes mundi na- accipere possunius bonani actionem , quas foris ad
liones dispersit; recte nunc dicitur : Dissipavii len- decorem panditur. Per tabernaculura vcro con-
lorium suum, demoliltis rst tabernaculum suum. Et scientiam , in qua quisqtte famtiiati qttadam et do-
notandum quod tentorium non demolitum, sed mcstica convcrsatione secum commoratur. Nam
dissipatum dicit; et tabernaculum non dissipatura, quod tabernaculum c&nsciemliamsiguificet, Psalmi-
sed deraolitum asserit. Quod enim demolitur, sen- sta manifeslat cum dicit: Vox exsultationis el salulis
sim et latenter deslruitur. Quid crgo hoc loco per in tabernaculis justorum (Psal. cxvn). Justi nam-
Jemolitionera, nisi lalens odium exprimilur? Taber- que quasi in tabernacitlis vocem proferunt, quia de
liaculum ergo demolitum est, ct ienloiium dissipa- bonis actibus suis intus in conscientia soli Deo in-
tum, quia nisi Se.ibas ct Phaiisaeos doctores po- notescere volunt. Quasi ergo tenlorium dissipatur,
puli in neccm Salvatoris compulisset invidia, popu- 8 quando boni operis nitor a slatu reclitudinis vento
lura ipsum lam crudeliter non dissipasset captivita- adulatior.is conquassalus impellitur. Tabernaculum
tis vindicta. Et videte qua similiiudine tenlorium autem demolitur, quando nntndilia coiiscientiaj illi-
dissipalum dicat: quasi hoiium, inquit. Sicut hor- ciia deleciatione latenter corrumpitur. Et recte di-
tus disbipatur, quando , collecds ex eo frtictibus, citur : Dissipavit quasi horlum leiitorium suum.
sepis destraitur, et custodia removetur; sic ille po- In boc ciiiin c[uisque slerilis esse incipit, quod dc
pulus, postquam fructum justitiae ferre desiit, statim bono opere suo in oculis hominum gloriari quasrit,
custodia et tutela Dei ab eo recessit; secundum va- ut jam de reliquo ad bene opeiandura tutela Dei
licinium Isaiae dicentis : Dsrelinquetur filia Sion iudignus sit, quia gerrainis sui fructum,'id est
sicut umbraculum in vinea, et sicut tugtinum in operis sui raercedem apud Deum non cuslodit. Hoc
cucumerario. Et ipse Dominus in Evangelio Judaeis etiara in tentorio notare possumus : quod sicut len-
loquitur, dicens : Auferelur a vobis regnum Dei, et loiium piimum funibus extenditur, deinde ipsi fv
dabitur genti facienti fructum ejus (Matlh. xxi). nes palis affixis terrae retiuenlur, ila quoque bona
Hortus enim sterilis, et non faciens fructum, id est operatio pei liitentionis perseveraiiliam tendi debet,
Synagoga Judaeorum, dissipatur; ef. hortus fructuin p ne laxetur : el ipsa intentio, ne a proposilo suo ien-
faciens, id est Ecclesia gentium, munitur atipie tescat, per spem selernsereniuneiationis, qttasi palis
concluditur, sicut in Canlico canlicorum dieitur : quibusdam soliditati terras affixis, conlirmari. Se-
Ilortus conclusus, soror tnea, hortus conclusus, fons qailur : Oblivioni tradidit Doraiuus in Sion festivi-
signatus- (Cant. iv). Bene autem sororem vocat, latera, el sabbatum. Quid per festivilatem, nisi
qtiam hortum conclusum nominat, quia Ecclesia gaudium internum; et quid per sabbatum, nisi
genlium per fidem de Synagoga nata est, de qua quies mentis accipilur? Duo enim supradixerat sci-
etiani Christus carnem sumpsit: sed taraen eamdem licet, dissipavit teutorium suum , et demolitus-est
Synagogam, quia fruclum juslitise non habsliat, tabernaculura suum. Ad baec duo respondere vide-
quasi hortum sterilem dissipavit. Mater ergo Clni- tur. Ac si diceret: Quia dissipavit tentoriura suum,
sti, hoc est Synagoga, hortus est dissipatus. Soror ideo oblivioni tradidit festivitatem. Quia vero demo-
Chrisli, id est Ecclesia, hortus conclusus. Ssqui- litus est tabernaculum snum, ideo oblivioni trartidit
tur : Ohlivioni tradidit Dominus in Sion fesliviia- sabbatum. Nam quanla sit iiiterni gaudii dulcedo ,
tem, et sabbatum. Legalcs enim observanliae urabrae non merainit quisquis in laudibus hominum et in
qussdam fuerunl futurorum; et ideo postquam ipsa rebus tratisitoriis gaudium quserit; et nequaqttam
Veritas venit, jam ultra Deus ad etiltum suum prio- D vera pace intus mens fruitur, cum per incentiva
j*a non admittit. Quasi enim oblitum dicit, quia vitionim cl affectus carnalium desideriovum contur-
amplius illa sihi exhiberi non prascipit. Sequitur : batur. Sequilur : In opprobrium et in indignatio-
In opprobrium et indignationem furoris sui regem et nem regem et sacerdotem. Anima noslra et rcx de-
sacerdolem. Subauditur, tradidit. His duabus per- bet esse et sacerdos. Rex, quia regere debet carnem
sonis regebatur populus ille, legali scilicet ct sacer- suam. Sacerdos, quia Deo jugiter offerre debet de-
dolali. Et convenjentia sunt verba : Honor ad re- votionem suam. Sed rex lu opprobrium traditur,
gem, devotio pertinet ad sacerdalem; nunc autem quando anima carni suse subjecla turpibus deside-
contra honorem opprobrium, contra devotionem riis famulatur. Sacerdos in indignationem traditttr,
jiidignatio ponilur. Et sacriliGiis eorum Deus non quando ab ilia quam erga Deum Jiabere consueve-
consuctu-
placalur, sed irascitur. Sicut per Isaiam dicitur ; rat devotione obstinata mens ex peccati
nos derao-
Sanguinem hircorum, et vitulorum, ct arielum no- dinc obduralur. Deus ergo nos dissipat,
lui: incensum abominalio esl mihi. Cum veniretis litur : in oblivionem, in opprobrium, in indigua-
r.*'(e conspectum meum, quis qumsivii hmc de mani- tionem (radere dicitur, quia afflicla mens hoc quasi
htf&.vcsfris? (Isa.-J.) El per Psalmislam : Nonacci- a Deo fteri conqueritur, quod ab ipso, judicio suo
£77 ADNOTAT. IN THRENOS. 27S
perniiltenla, non impeditur. Pefmiltit eniin ut nos , ,-derunt in domo Domini. Tunceniinin domo.Domint
dissipemur ut dissipati ejus obliviscamur, ut obliti inimici vocem dant, quando maligni spiritus intr-a
cjus iu opprobrium, et in iudignationem vtnianius. conscientiam admissi, non jam foris pulsantes re-
Sequitur : nitenti peccalum suadent, sed intus prsesidentes
Repulit Dominus allare suum. Supra de excasca- consenlienti imperant. Unde pulchre per similitu-
lione Judaeorum loculns fuit; nunc quo ordine ea- dinem subinfer.tur: Sicut-in die solemni." Tunc
dem facta sit subjungit, dicens : Repulit Dominus quippe diabolus plene exsultat, quando nihil in nobis
altare suum. Qtiod est enim altare Dei, nisi Clni- invenit quod ejus voluntali contradicat.
stus? Quia cum per ipstfm medialorem liumano ge- Cogitavil Dominus, etc. Deus quasi homo factum
ueri Deus placatus redditur, quasipropitiatioiiisno- cogilare dicitur, ne quid temere: et"absque delibe-
strse sacrificium super ipsum Deo offertur. Hoc al- ratione facere credalur. Deliberatio autem Dei nihif
tare Deus Pater qtiasi repulit, quando Christum «v.aliud est quam patientia-el justitia ejus, Patientia,.
usque ad crucis patibulum in manibus persequen- qua delinquentes, ut corrigantur, diu-tolerat; justi-
lium Judasorum iri passione dereliquit. Sanctilica- tia, qua perseveranlibus. digna merilis recompen-
tioni quoque suas Deus Pater matedixit, quia ipse sat. Unde subjungitur: Telendit funiculum suum.
quem singulariter sanctificaverat, et ad sanclifican- 2 Quid est enim super delinquentes funiculum ten-
dos nos miserat, prius maledictionis noslrae posnara dere, nisi prius modum et quaiititatera delicti dili-
expiandam imposuit, ac deinde nos a realu male- genter examinare; ac deinde, secundum mensuram
dictionis absolutos sanclifiealionis illius participes culpas, mensuram moderari vindictae? Propter quocl
fecit. Sequilur : Tradidit in manus inimici nmros subditur : Et non avertit manum suam a perditione..
turrium ejus. Muri turiium, qui iu civitaie emi- Ac si diceret: Neminem excepit a posna, quia ne-
nentiores sunt, apostolos designant, qui tuuc in minem invenit liberum a culpa. Quod legi etianr
sancta Ecclesia et dignitate eminentiores, et con- aliter potest. Cogit3vit Dominus, etc. Per cogitatio-
stantia forliores fuerunt. Sed isti quoque in manus nem quippe Dei, occulta dispensatio incaimaiionis
inraiici tradili sunt, quia, cum Christuin mori cerne- ejus intelligi potest. Et" quia in carne veniens, oc-
rent, quodaramodo per infidelitalem corruerunt. culio quodam consilio Judseos repulit, ut gentes ad
Sequhur : Yocem detlerunt in domo Domini sicut fldem colligeret, quasi|prhis murum filiaeSion dissi-
in die solemni. Donius Doniiui Ecclesia intelligitur. pavit, id est protectionem suam a populo Judseorum
Yoceni ergo exsultationis inimici iu domo Domini abstulit, ac sic deinde funicultim haereditatis suaa
dederunt, quando, ipso pastore mortuo, et disper- r super popttlum gentium dilatavit. Quasi erhn con -
sis ovibus, omnino se prsevaluisse gloriali sunt. Yel tractus erat funiculus ejus, quando de populoJir-
per domum Domini ipsum Clnistum accipere pos- daeorum tanluin dicebatur : Jacob funiculus hmredi-
sumus, -sicul dicit Aposlolus : Deus erai in Christo latis ejus (Deut. xxxn); sed tunc funiculus tendi-
tnundutn reconciiians sibi (II Cor. v). In domo ita- tur, quando, ut dictum est, sors haereditatis super
que Domini vocem inimici dederunt, quando ipsi omnes gentes dilatatur. Quia vero illurainalionein
in cruce pendenti iusultabant, dicentes : Alios sul- gentiura prcecessil excascalio Judaeorum, recle suh-
vos fecil, seipsum non potest sulvutn facere. Si Fitius inferlur cum dicilur': Et non averlit raanuin suam a
Dei est, descendat nunc de cruce, et credimus ei perditione. Quasi enim fuiiiculum tendens mauuin
(Matlh. xsvn). Unde bene adjungitur, sicut in die aperditione averteret, si genles colligens Judseos
solemni. Solemnilas enim generalis et communis non reprobaret. Hinc est qnod Isaias propheta cura
esl festivilas. Quasf ergo in die solemni vocem fidem genlium, et futuram per spirilum cerneret ex,-
daut, qui impleto gaudio nihil jam desideriis suis caecalionem Judaeoi-um, ait: Mulliplicasli gentem,
superesse exsultant. Repulit Dominus aliare suum. non tnugnificusli Imtiliam (Isa. ix). Multiplicata
AltareDeiinnobis fidesnostra est, supraquam sacri- quippe gente, lsetilia magnificata non est, quia prio-
ficium boni operis immolamus. Quod viilelicel altare D res patres, quamvis quidem lsetarentur de futura
tunc repellitur, quando fides nostra bonis operibus salute gentium, simul tamen doluerunt de perdi-
ntulata, a Deo reprobatur. De qua adhuc subditur: tione Judasorum. Unde, et hicquoque recte subjun-
Maledixil sanctifieaiioni suas. Sanctificatur quippe gitur : suxilque autemurale, et niurus dissipatus
fides nostra, quando ei per incrementa virtulum est. Quid namque in hoc loco antemurale, nisi prio,-
raerita augentur; sanctificationi maledicitur, quanclo res patres ; et quid murus, nisi ipsurn Mediatorem
amissis virlutibus, fides ipsa pravis actionibus vio- Dei et hominum designat. Sicut per Isaiam dicilur:
iatur. Unde adbuc additur: Tradidit in manus ini- Urbs fortitudinis nostrw Sion, Salvator poneiur in ea
mici murosturrium ejus. Quid enim muri lurrium, murus el aniemurale (Isa. xxvi). Ipse enim secun-
nisi eniinentiores virtutes significant, quas et solidas dum formam assumptae buraanitaiis, quasimurus
sunt per fortiludinem, et erectse per circumspectio- nobis faclus est; quia.qttos.pei* fidera in se creden?-
nem? Muri ergo turrium in manus ininiici tradun- tes recepit, et contra.Impugnalianem malignorum
tur., quando, suhjecta sibi per consensum iniquita- spirituum defendendo custodit. Sed quia sancti Pa_
(is anima, ctiam sunimis virlutibus adversarius tres eliam ad custodiendam Ecclesiam Dei jugiter
dominalur. De quo recle subinfei tur . Yocciu de- prasdlcalione et exemplo spirilualibus excubiis in-
279 IIUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 280
vigitant, quasi antemurale in eivitate Dei foris siant _& aut superbia elevet, aut liegligeutia dissolvat, quia
dlcatur ergo : Luxil antemurale, et raurus pariter fortassis, dum nos male securi aeceplam gratiam
dissipatus est; quia inde omnis priorum Patrum custodire negligimtis, quam horrendum sjt quid de
multitudo doluit quod perfidus Jttdaeorum populus uobis invisibilis judex cogitetignoramus: qui quarn-
Salvatorem ad se missurn non recipit. Quod aulem vis peccani.es nos dissimulans quidem, non igno-
dicilur, murus dissipaius est, quanlum ad eos di- rans diu palialur, scire lameu debemus quod uli
ctum est a quibus est ablatus. Dissipatus est Ju- longa deliberatio praeeedit, gravis animadversio se-
daeis, ut aediilcaretur gentibus, quia per hcc fides quilur, quemadmodum cernimus quod quanto quis
ejus ad gentes transiit, quod Judssa illam in perfidia atteniius ictum vibrat, tanto peiiculosius jaculalur.
manens reprobavit, sicut per Psalmistam dicitur : Unde subjungitur : Non avertit manuni suam a per-
Lapidem, quem reprobaverunt mdificanlcs, hic factus - ditione. Ac sl apeiie diceretur : Quanto magis prius
esl in caput e.nguli (Psul. CXTH). paliendo suslinuit, tanto miniis nunc feriendo par-
^Vr hoc namque quod a perfidis Judaeis repro- cit, quia pi'ofecto justum valde est, ut sinos nianus
batus est gentium pariter, et Judseorum fidelium, nostras, dum possumus, ab illicito opere non re-
quasi duorum parieluni ex diverso in unum cen- trahiraus, Dei quoque manus in uleiseendo a perdi-
curientium, caput factus est. Quod autern dixit, tione non avertattir. Sequitur : Luxilque antemu-
paiiter sic accipi potest: vel quod rnurus pariler, rale, et murus pariter dissipatus est. Si per muqini,
cum antemurali luxerit; vel quod rnurus pariter ut dictum est, virtutes animaa significantur, recte
cum antemurali dissipalus sit. Neutium enim a per anlemurale opera virtutum accipiraus. Quidest
sana intelligantia diseordat. Nam quod ipse etiam ergo quod Deo in nos vindicante antemurale Iuget
humani generis Rederaptor cum easteris fidelibus el murus dissipatur, nisi quod, ejusgratiarecetleiite,
illius populi perfidiam et dissipationem fleverit, et virtus tollitur, et opera virtutis infatuantur.
Evangelium mauifeste declarat ubi dicitur. Cum ap- Tuneenimoperanoslrabona lugent, quando amissa
propinquuret Dominus Jerusalem, videns civitatem virtute, et si ad lempus manent, meritura tamen
fievit super eam el ait: Quia si cognovisses, et tu, non habent. Sunt qui per murum opera, per ante-
quia venient dies in 1e, et circumdabunt U, el coangu- murale fidem accipere volunl, et hene fides desEru-
stabunt te undique, el ad terram prosternenl le (Luc. etis operibus bonis lugere dicitur, quia ahsque
xix). Item quod societas sanctorum cum ipso suo bono opere apudDeum fides non approbatur.
capite ab eis dissipata sit, aperte in Aclibus aposto- Defixassunt in terra portas ejus ; perdidit et con-
lorom ostenditur, ubi uarralur quomodo gens Ju- Q trivit vectes ejus. In portis sublimilas regni; in ve-
daica Chrisli fidem recipere noluit, et fideks illius a ctibus fortitudo notatur. Portas ergo in terra defixas
suis finibus ejecit. Cogitavil Dominus, ctc. Quid sunt, sublimitas hurailiata et dejecta. Yectes per-
est qttod Doriiinus ante factum cogitare dicitur, nisi diti et contrili, forliludo amissa atque comminuta.
quod Deuspeccatores prius per patientiam diu to- Quod qualiter factum sit, adjungit dicens : Reges
lerat, ut districtius postmadum per justitiam, cul- ejus et principes ejus in gentibus subaudilur, per-
pam exquirat. Unde recte nur.c dicilur : Cogitavit didit Dominus, hoe est dispersit et contrivit, Idest
Domir.us dissipare murum filiseSion. Quid namque in nihilum redegit. Quo merito etiam hoc eveneiit
per murum filiae Sion, nisi virtutes anima? accipi- subinfert: Non est lex, videUeet apud eos, quia te-
mus : Et saspe omnipotens Deus eos, quos jam pev gem Domini non custodiunt: et prophetse ejus non
fidem et graliam spirilualium donorum in visceri- inveneruiit visionem a Domiuo. Cura amaritudins
bus Ecclesias suas in filies adoptaveral. propter pronuntiandum est, prophetm ejus. Ac si diceret:
prava opera postmodum reprobans, ipsis eliam Ulos magis dilexit, qui suo spiritu falsa propiieta-
qttas-jam tribuerat virlulibus privat. Sed quia nobis ' bant, qiiam illos qui a Domin®visionem inveneruut.
peccantibus nunquam lam graviter irasci solct, nisi Defixas sunt in terra portse ejus, etc. Quid per por-
postris prius iniquilalilus diu piovocatus fuerit, re- I) tas, et vectes civitatis, nisi prselates pnpuli accipere
cte nuncdicituf : Cogilavil Dsminus dissiparemu- debemus ? Idem namque et porta; sunt per verbum,
rum filias Sion. Ac si dicei'etur : Deliberat prius ef vectes per cousilium, et viss per exemplum. Per
quam feriat, nec cito profert senlentiam, quousque verbuni disertum, portse asreae; per consilium fir-
Bubtili cqnsideratione examinet culpam. Quod eiiam raum, vectes ferrei; per exeraplum bonum, vise
evidentius expianatur, cum dicitur. Telendil funicu- pianas. Portas enim sunt, quando extra positos per
lum suum. Quid est enim funiculu.m lendere, nisi verbum praedicationis ad fidera introducunt. Yecles
subtililer mensurain peccati examinare ? Vel funi- sunt, quando intus per fidem constitulos per con-
culum tendere est diu in peccato perseverantes to- s'.Iiurn salutis confiriuant et dirigant. Yia5 sunt,
lerare, non quod ipse patiendo iniquitatem augeat, quando jam incipientibus, recte incedendi per bo-
sed quod justo judicio suo, vel non corrigendo vel nam operationein exemplum fiunt. Rscie ergo per
'
non puniendo in nobis prolongati pei'mittat; quas portas Jerusalem Scritas et Pharisssos doctores Ju-
inlquitas funiciiius Dei dicilur, quia in nobis inve- dteorum intelligere possumus. De quibus hic dici-
n.t unde ligamur.Prop'.erquod necesseestutsemper tur : Defixae sunt in terra poilae ejus. Portse, si qui-
sollicHi sinius, ne nos per accepta dona virlulum, dem eieelos et solidos vectc-s habentes prp tempore
281 ADNOTAT. 1N THRENOS. 282
claudi et aperiri possunt, claudi videlicet inimicis A portm ejus. Quid per porlas animae, nisi sensus
etamicis aperiri. Povtse autera solutas &vectibus corporis accipimus ? Quas videlicet portas lunc
suis, et ablatae, aditum non muniunl, ntque intrare -in terra defigimus, quando ipsos sensus nostros
volenlibus obsislunf. Porte vero, quas contritis ve- ad terrena desideria inclinamus. Sed quia nunquam
ctibus iu terra ^efixas suiit, muniraentum quidem foris sensus turpibusdesideriis succumbil,nisi pritts
non praebent, ssd t2men intrare" volentibus impe- iiileriusmentiscustodiaper negligentiam fracta et
diunt. Quid ergo sunt portse erectae, nisi doctores dissipa(a fuerit, recte subinfertur, cum dicitur :
coelestia prasdicaules , quse ben« in veclibus pen- Perdidit, et contiivit vectes ejus , vectes etenim"
dent, quia ds consilio cordis firniatur verbum prse- perdit, quando, sublato timorebono, mentemvagara
dicationis? Et quas sunt porta; destructas, el ablatae, el dissolutam relinquit. Yectes conterit, quando in-
nisi prsedicatores negligentes ct lepidi, quos Domi- gredienlibus vitiis constaniiam meniis frangi et
nus per prophelam increpat, diceus : Canes muli emolliri permittit. De quo sequitur: Reges ejus, et
non valenteslalrare ? (ha. LVI.)Et alibi: Non ascen- principes ejus in genlibus. Per gentes enim vitia
disli in die Dotnini ex adverso, ut poneretis vos mu- signantur. Regesergo et principes animse in genli-
rum pro domo Domini (Ezech. xm). De quibus eiiam bus sunt, qusndo ipsa vitia ei per -consensum do-
superius dixerat: Poiiae ejus destructae. Hic autem ininari incipiunt. Yel pcr reges, et principes ipsas
amplius aliquid. insinuare volens, ait: Defixaj sunt animse virlutes, per quas prius regebatur, accipere
in terra' port» ejus. Talibus namque in Evangelio possumus. Reges quia inlusTolunlalibus praesident;
Dominus dicit: Ywvobis, Scribm et Phariswi, quia principes quia foris animum ad bene agendum mo-
tuiistis clavem scientim. Ipsi non introistis, el alios ,vent. Etreferendum est ad hoc quod praemiserat,
hilrarewlentesprohibuinis (Luc. xi). Dicaturergo: perdidit et .contrivit vecles ejus, videlicet rcges et
Defixaesunt in lerra portse ejus. Per terram enim piincipes, id est virtules perdidit etcontrivitin gen-
vel araor terrenarum rerum, vel humanitas Christi, tibus, id est pcr vilia fiangi et opprimi pcrmisit.
vel carnales observantias legis intelligi possunt. Bene Hinc est enim quod adjungit, dicens : Nou est lex.
ergo porias "in ierra deiixae dicuntur, quia Scribas Animus enim legem inliinsecus habere debet, timo-
etPharisai doctotes populi, propter hoc quod men- rem videlxel et amorem Dei, et ad hujus legis judi-
teni in terrenis desideriis fixerant non solum Chri • cium sensus suos foris rcgere. Timorcm vidciicet,
slum recipere. noluerunt, imo etiam, ne terram ne eum concupisceutia carnis per lasciviam dissol-
illam amilterent, Chrislum occiderunt. Vel in terra vat; amorcm vero, ne in bono opere desidia lorpen-
defixi suul, qriia solam iu Christo carnem attenden- (n lem rcddat. Quod si forte portas suas, id est sensus
tes, in laqueum perfidias inciderunt. Yel in lerra suos animus in terrenis oljleclamentis deligit , ipse
defixi sunt, quia translata spirituali intelligentia le- sibi judicio est, quod contritis vectibus, ideslamis-
gis ad gentes, ipsi in carnalibus observanliis re- sis virtulibus, ctiara Iegein vitae iulrinsecus, scilicet
manserunf. Uude bene subditur : Perdidit et con- timorem Dei et amorem perdidit. Cui bene adhuc
tiivit vectes ejus. Quid enim vectes nisi occulla et exprobrando dicitur :'
fortia consiha Scribarum el Pharisasorum designant, Prophsiw ejus non invenerunl visionem a Domino.
quibus consiliati sunt Chrislum occidere, ne lerram Postquam enim animus, amisso moderamine men-
perderent? Sed vectcs perdidit et contrivit, quia tis, judicium sensuum sequi incipit, jam soltunmo-
consilium corum ad nihilum redegit. Consilium per- do ea refugit quae affeclus sensuum mala esse re-
ditum est, quia' Christuin occidendo exstinguere nunliat, et ea sequitur quse carn's ^ffectus probat.
non potuenmt. Consilium contiitum est, quia ob Unde necesse est eum saepe decipi : qui cum prse-
hoc lerrain perdiderunt, quod Clnistuin occiderunt. sentes solummodo delectatioues consideral, futuras
Piopter quod subuitur : Reges ejus, ct principes amaritudines rion evilat. Hinc est, qiiod tam saepe
ejus in gentibus, subauditur constituit Deus, utsei- Moyses ad tabernaculum recurrit, ul D©minura con-
licelgemilesregnent et principentursupar eos.Sicigi- ]!) siilat; quia nihil homo temere foris, vel appelere,
turperditisuut et eontriti vectes, ut non solum regi- vel declinarc dcbei, nisi pritis intus quid Dei voluu-
bus geutiura. tribulum solverent, sed etiam praefe- lati placitura s'.t, judieio lacntis discernat. Perversa>
cti et prassides regum inter eos habitarcnt, et eos aut animae, quas aflectum caruis non judicium men-
oppriraerent, tandemque iebelles a" tel'i*a ejicerent tis ubique sequitur : recte hic per exprobrationem
et per totuinjnuiidum dissipareut. De quibus adhiic dieilur : Prophelse ejtis noti inveneruut visionem a
subditur: Non esl lex,"scilicet apud eos, quia, etsi Domino. Quia ille profecto se in foveam per-
l.bros legis iiabeaut, quia tamen in Christum non ditionis prascipitat, qui semper considerat, quid
eveduni. legem non observant. Sed quia ipsi Chri- carni suae dulce sil, et ii_uid'Dco placeat, non at-
sium suura adhuc sibi vcnlurum promillunt, contra tendit.
lior. recte respondetur, cum dicitur : Sederunt in terrz, conlicuerunt senes, ctc. Hucus-
Prophetm ejus non invenerunt visionem a Domino. que quasi destructionem sedificiorura descripsit:
Ac si diceret : Quod de adventu Christi falso sibi deinceps miseriam et dolevem hominum i>langit.
lilandientes prsedicaut hoc a semetipsis, non a Do- Sederunt in terra, costicueruiit senes. Sessio deje-
mino *evelanie -inteiierunt. Dcf.xm tnni in terra ctionem, silentium itunorem desi^nat. El congrua
2S3 HUGONIS DE S, VIGTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — L IN S. SCRIPTURAM. 2S'£.
fcenes, in quibus consilii auclorilas esse debuit, si- A per cinerem, qui ab igne relinquitur, nisi lerrente
lttisse dictintur; quia larila calamitas fuit cui nullo cogilationes signantur? Quasi enim ab igne cinis
consilio subveniri potuit. Sequilur : nascilur, quando cogitationum inanium reliquise 8~
Consperserunt cinere capila sua virgines. Ultro concupiscenlia carnali generantur. Bene ergo ,
speciem decoris sui fcedant, ut ipso squalore foris postquam senes in terra sedejit et tacent, virgines
inlerni doloris vehementiam oslendant. Pulchre au- capita sua cinere conspergunt; quia simplices qui-
lera in tribulatione senes conticescuiil, virgines au- que in Ecclesia cun. praelatos suos, postposito stu-
tem cineve capita sua spargunt; quia malum cum dio praedicationis, lerrenis deleclationibus vident
vehementer ingruil, maturos sensus in stuporem, et incurabere, etiam in bonis quas agitnt, carnaliter
lascivos ad impatientiam vertit : dc quibus adhuc deleclari incipiunt. Recte aulem series filiae Sion, et
subditur : virgines Hierusalem nominaTit, quiaprselali in san-
Accincti suni ciliciis. Hoc ad senes. cta Eeclesia per providentiam circumspeclionis su-
Abjecerunl in lerram capita sua. ALLEG.Hoe ad blimes debent esse. Subjecti aulem in bonis quae
virgines. Mortem aeeelerare volunt, qui ingruenti- huniiliter peragunt, semper per intenfionem menlis
bus malis spontaneas etiam afflictiones adjiciurit. ad visionem seteruas pacis respicere-; quatenus, et
Sederunt in terra, conlicuerunt senes, etc. Prophe- B illi in alio per virtutem constituti, ea quae subjecla
tas mens universa mala prsesenlis vitae considerans, sunt cuslodiant; et Isti per humiliiatem in imo posi-
compunctionis oculum ab exordio ducens , ab, ipso ti, inteniione semper ad superiora contendant. Hoc
prinri -hominis lapsu, usqtte ad excascationem Ju- ergo propheta plangit, quod sedent ii, qui erecti
daici populi, ac deinde descendens per mala praesen- esse dehuerant, et qui ccelestia contemplari con-
tis Ecclesias, usque ad finem temporis planctum ex- sueverant, cinerem sihi supermiltunt ne visum ad
tendit. In superioribus enim sedificia diruta, mcenia sublimia levare queant. Et nola, quod perfecti etiam
destructa, quasi a niinori incipiens descripsit : in pedibus pulverem habere dicuniur; qui auiem
hinc jam quasi ad majora progrediens, hominum pulvere capita sua aspergunt, jam inter plangendos
miseriam et dolorem, plangit hsec igitur, quae se numerantur, quia in terrenis quidem aciionibus
<[uunlur, non incongrue ad praesentem Ecclesiam boni per infirmilatem aliquando leves maculas con-
referri possunt. Sederunt in terra, conlicuerunt se- trahunt; maii vero in iis etiam, quae forliter agere
nes filiae Sioii. Quidper filiam Sion, nisi prassens videntur, per iutenlionem laudis sordescunL Se-
Ecclesia accipilur : quae de Synagoga per fidem na- quitur :
"
ta est ? Seiies ergo filise Sion praelali Ecclesiae di- p Accincli sunt ciliciis. Quid per cilicium , nisi cttra
cuntur, quorum senectus non in numero annorum terrenarum rerum signalur, quae eonscientiam assi-
quseritur, sed in provectu sapientiaeet morura ma~ duis occupationum aculeis pungit? Prius ergo se-
turilate. Et bene senes, quianon utparvuli sub le- nes in terra sedentes describuntur et poslea ciliciis
ge, quasi sub paedagogo constituli. Populus enim accincti, quia ubi mens in amore carnalium dele-
antiquusquasiparvuluserat; quiaper virgam legis, clationum primum resoluta fuerit, mox deiude cura
et per lerrenas promissiones nutriebatur, quousque seqttitur, quae illam pro adimplendis desideriis suis
ad sensum matuium conscenderet, ut Deo non pro sollicitando compungit. Yirgines quoque piius capi-
terrenis, sed pro ccelesiibus deserviret. Isti ergo ta sua cinere aspergere, ac postea ipsa capila sua ia
senes filias Sion in terra sedere non debent, id est terram alijicere, dicuntur, quia bic perdilionis ordo
terrena et transiloiia quserere; sed conversatione et est, ul primuin quisque.bona, qua; agit, per. inten-
desiderio in ccelis esse, ut quod verbo prasdicant, tionein laudis humanse offuscel, ac deinde eliafn ip-
niorihus ostendant. Sed quia plerosque propheta sa bona opera in pravas acliones commulet. MORA-
in sancla Ecclesia futuros praevidit, qui praslationis LIS. Sederunt in terra, conticuerunt senes filiaeSinn.
Iocum obtinenles perversis moribus dignitatem offi- Per diversas aslates, et sexus, atque ofiicia persona-
eii sui macularent, in vocem doloris erumpent, sic D riim, it.ierni molus animae distingtiuntur. Nam quod
ait: Sederuut in terra senes Ulias Sion. Quid est foris oflicia personarum diseernant, hoc intrinseeus
enim in terra sedere, affeclionum motus diserele peragunt. Quidergoper
i ' nisi terrenis delectalionibus
incumbendo a bono opere cessare? Sed quia ii, qui senes filiae Sion, nisi consilia fidclis animae actipere
a bonocessando pej-versaagunt, ne suse.pravitalis debemus? Sed sciendum est, quod alia sunt electo-
testes fiant, verbum veritaiis loqui erubescunt, rum eonsilia, et alia reproborum. Consilia namque
recle secuttis adjunxit : Conticueruut, quia pro- clectorum sunt prsesentem vitam etejus delectalio-
fecto, ubi conscientiam remordet reatus sceleris, nes despicere, in adversis patjentiam conscrvare,
a prsedicalione linguamligattimor confusionis. Se- per praesenfes tribulationes ad futuram gloriam per-
qtiitur : tingere. Consilia reproliorum sunt, adversa fugere,
Consperserunt cinere capila sua virgines Jerusa- prassentem vilam amare, carnalibtts desideriis mo«
lem. Quid per virgines Jei'usalem nisi boni subje- ram gerere; vitam futuram aut despicere, aut c'e-
r,li in Ecclesia, qui fidei integiitatcm sincerilaie mo- sperare. De consilio impiorum per Psalmistam dici-
riim conservautes ad visionem supernse pacis festi- iur : Bealus vir, qui non abiil in consilio impiorum
nant? Et quid per caput, nisi aciio spiritualis? Qtiid Psal. i); etde justorum consilio 111eodein poslca
288 ADNOTAT. IN THRENOS. m
consequenter adjungitur : Ideo non resurgunl impii A . tatis, quam affcctus fiaternae compassionis. Beue
in judicio, ntque peccatores in consilio jusiorum. Si aulem dixit oculos deficere prae lacrymis, quia ssepe
ergo ii qui ad consilium justorum comertuntur sur- tam vehementi plaga vilam subdilorum culpa
gynt, merito sedere perhihiiitur qui in consilio im- exulcerat, utomnis ralio et diligenlia praslatoruin -
' piorum dilapsi sunt, quia et illa sursum, et ista de- succumbat, etjani in tantis- malis aliud consilium
orsum tendunt, illa coelum, et ista terram appe- non sit, nisi ad lacrymas solura confugere et divi-
tunt. Senes ergo filise Sion in terra se.lent, quando nam clementiam implorare. IIoc pulchre Psahnista
affectus animse seternae promissionis oblitas terrenis significat, dicens : Turbali sunt, et tnotl sunt sicut
et transitoriis delectationibus inbasrent. De quibus ebrius; el omnis sapienlia eorutn devorata est. Et
recte dicitur, coiitieuerunl. Iniernum enim deside- clamavertint ad Dominum cuin tribularentur: efde
rium.quasi clamor quidani est iu auribus Dei. Et necessilaiibus eorum liberavil eos (Psal. cvi). Rene
ideo piava rnens quanto magis foris transitoria ap- ergo oculi prse Iacrymis deficiunt, quia saspe cum ma-
pelit, tanto araplius inltts a desiderio seternorum lum vehementer ingruit, discrctionis oculum mce-
conticescit. Sequilur : Consperserunl cinere capita ror caligare facit. Viscera lurbaiilur, quia intiiusi-
sua virgines Jerusalein. Per virgines Jerusalem cus affeclus pielatis concutittir. Jecur in terram cf-
mundas animas eogilaliones intelligere debemus. R funditttr, quia saepe in ciectis prse mcerore alieni
Quid est ergo quod postquam senes iu teira sedent, peiiculi alacritas nientis obligatur, ut tanto amplius
virgines cinere capila sua spargere dicuntur, nisi etiam in semetipsis ad bona ageiula reddantur te-
quod quando affeclus animse depravati sunl, statim pidi, quanlo magis sunt in compassione fraternae
caligo cogitationum generatur? Unde adhuc subjun- tribulalionis afllicti. Per oculos igitur, et viscera, et
gitur : AccincU sunt ciliciis. Post sessionem enim jecur, signilicaiitur ii qui plangunt, non qui plan-
et aspersionem cineris cilicium sequitur, quia pra- gunlur. Unde et mox per sequenlia verba de iis qui
vam deleclationem et confusionem nientis aspeia plaiiguutur sententiam adnecteus, causam doloris
peccatrici conscienlise de reatu sui sceleris compun- exponil, dicens :
ctio geneiatur. Postremo autem in fine cumulus in- Super conlrilione filiw populi mei. Quid enim per
felicilalis apponitur, cum subinfertur : Abjecerunt rauliehrem sexum, nisi plebs infsrma sign.ficatur?
in terram capita sua virgines Juda. Post accinclio- quam tamen, cum fil am nominat, fidei professio-
nem enira cilicii capila in lerram ahjicere, est post nem hahere demonstrat; per conlritioncm aulem
angustiam et trepidationem malae conscienlise etiam irreparabilis calamitas ostenditur, sicut quod C.JII-
de venia desperare. Propter quod etiam recte vir- _ tritum est ampUus non reparatur. Sequilur
gines Juda dicuntur. Ad augmentum namque dolo^ Cum deficerel parvulus, et laclens in plateis op-
ris postrema in els coufessio norainatur, quia et illa pidi. Determinat coiilritioiiem per parvulum, po-
novissima post omnes alias virtutes amissas a de- pulum rudem, et fide siraplicem. Per Iacleniem,
speratis excluditur. pravos doctores. Per plateas oppidi, voluptates iiu-
Defecerunt prw lacrymis ocuti tnei, etc. LITTE- jus saeculi accipere debemus. Parvulus ergo et
I>AL.Propbeta in persona Ecclesise niembra sua lactens in plateis oppidi deficittnt, quando carnales
plangentis, enuuieratis malis perdilorum, compas- quique, et stulti cuin perversis doctoribus perlatara
sionem bonorum adjungit; prius enim mali plangun- viani voluptalum ad perdilionem vadunt; et nota
tur a bonis quara a semetipsis; et dum male sani in quod ait, deficeret. Magis enim stnit plangendi, qtii
sui adhuc perditione exsultant, qtiantum flendi sint abono deficiunt, quam qui nuiiquam boni fue-
aliena suspiria indicant. Dicit ergo : runt.
Defecerunt prse lacrymis oculi mei, conturbala Defecerunt, etc. ALLCG.: Propvium est electorum
sunt riscera mea : effusum esl in terrumjecur meum. aliena mala lanquam sua plangere. Sicut eniin bo-
.Oculi in sanctaEcclesiasuntprovisoreSjYiscera, mise- nis congaudendo in eorum meritis participes fiunt,
r;coi'des,.ecurstudiosietiiihonoopere ferventes. Ut j} ita quoque malis per compassionem condolendo, de
enira fsruntphysici, in jecore calordecoclionisest.Si- illorum peidilione sibi lucrum faciunt. Discat ergo
culergo jecur, velhepar, suo calore crudiim cibum in peccator quomodo raala pvopria flere dcbcat, cum
ipso stomachodecoquit, c-texindesucciimriutiilivuni justus pro alienis dciictis tanla conliilione se affli-'
in onines corporis partes transmiltit, sic liimirum ii gat. Dcfccerunt, inqtttt, prae lacryrais oculi mei.

quialiosper fervorem sucodevolionis a torpo ead bene Quantum putatis compunctus eraliste, qui sic plo-
opeianduni excitaiit, quasi ex sua decoctioite ali- ravit ? Non enim semel tanluin se Iacrymas fudisse
inenlura corpori Chiisli subministianl. Quid cst ostendit, qui oculos suos prse lacvymis defecisse
c-rgo, quod peccato vaslante populum fidelcni, oeuli dicil. Sed quia mulli lacrymas fundunt et non com-
Ecclesise deliciunt, et viscera turbantur, jeeur in punguntur corde, secuius adjunxit: Conturbalasunt
tevram effunditur, nisi quod ii qui vere charitatem viscera mea; id est usque ad cordis intiraa sagitta
Christi habeiitsemperalieiiismiseiiiscorapaliuntur? doloris penetravil, dolor sensum tetigit,-et contre-
S:cut Aposlolus dicit : Quis infirinalur, el ego non muit affectus pietalis. Sequilur:Effusum estin lerra
infirmor ? quis\scandalizalur, et ego non uror ? (I Cor. jccur meum. Qurd per effusionem.jecoris, nisi af-
v.vNu!lum cnini eertius indkiuni est verae chari- fliclio carnis signatur? Nam quia in jecove decoctio
.87 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I."— EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 2SS
stomachi cararem acclpit, qui iti afftictione sui cov- A . Non petunihordeum et aqtiam, scilicctalimenta ser-
pmis euram poslponunt, quid aliud quam jecur in vilia, quia nihii ejusmodi dare solefcant; sed:
terra effundunt. Ne igitttr inanes lacryuiss, ne ficta Ubi esi, inquiunS, trilicum el vintim. Hoc petunt,
suspiria, ne simulati gemitus credaniur, ecce carnis quod soliii fuerunt accipere. Non tarcen pelunt, sed
afllictio manifesta sequitur. Sed fortassis pro pa- admirantes interrogant, quia nec petere solebant,
rentibus aut cognaiis dolet iste. Audite quid dicit. sed habere. Sed fortassis dices, lascivi eraut filii
Super contviiione, inquil, fllias populi mei: non pa- isti et delicali, superflua quserebant, quibus etiam
tris, non matris, non fratvis, non sororis, non co- malerna pietas contradicere de>,erel; audi quid se-
gnati, non aftinis, sed populi raei, inqnit, ns affectus quatur.
carnis et non charilatis stimulus dolovis pularetur. Cnm deficerent, inquit, qaasi vulnerali'in platek
Sed credo faraosos et divilos in populo istc planctu civhatis. Duplex malum, egestas et ignominia. To-
sio honorat? Atleiidite qtsid dicat. Cum deliceret, lerabilius saltem fuisset iu domo deficere, et in
inquit, parvultts, el lactens. In prirais animadver- occullo fame consumi quam in plaleis, cum (abo
titediscrelionem. Plangit quod deficiunt, nec plan- famis coiifusiorieni ignominias sustinere. Sequitur :
git quod diviies non sunl. Qtiis parvulus.inquit, ct Cum exhalarent animas suas in sinu matrum sua-
lactens. Videte quod infirmltali compatilur, non "] rtim. Omnia cooperantur ad malum. In platc-is de-
fortitudinem aut pompam veneratur. Sed adhtic ficiunf. In sinu mairum animas exhalant, ut et raa -
fortassis in infirraitate sextis et setatis honovat no- nifesta tabes confusionem et niors praesens doloiem
bilitatem geneiis : In plateis, inquit, oppitli. Non in raulliplicent.
aula, non in urfce, non in civitate, non saltem in Matribus suis, etc. ALLEG.Praelati sanctae Ecclesia*,
domo, sed in plaleis oppidi, quia quanto niajor est senes prudentia, atque consilio, et maties pietate
contritorum abjectio, tanto gravior est, ideoque esse debent. Sed quia pravi quilibet et negligenles
pretiosior dolentis compassio. cum locum praslationis obtinent, curam subjectorum
Defecerunt, etc. Mon\Lis. Quidperoculos^nisicla- postponunt, et suse potius avaritiae aul htxtti suo
riias coiitemplalionis; et quid per viscera, nisi sen- student; recte nunc per prophetam dicilur : Matii-
sus internas dulceiiiiiis; el quid per jecur, nisi fer- bus suis dixerunt: ubi esl triticum el vinum. Ma-
vor divini amoris accipitur ? Quid est ergo, quod gnus dolor, quia-quod petentibus subirahuni, hec
proplieta in contritionem filite populi sui oculos etiam non petentibus offerre debuerunt. Seiendum
Ktios tlefecisse, et viseera conturbala, jecurque aulem quod tribus modis vita subdilorum praslaiis
cfTusum in terram comuiemorat, nisi quod spiritua- Q ( loquilur, per miseriam, per desiderium, per obe-
lis quisque quanto magis aninium suum in tribula- dientiam. Petunt enim quanclo iiitligent, petur.fc
tione proximorum ad compassionem foras effun- quando desiderant, petunt quando attdire pa;ati
d.t, tanto ainplius interna illa gaudia, quse quietus suJ.1. Per iniseriam peluni, quia visa alflictorum in-
gustare consueveral, ex ipsa moeroris sui pertur- digentia, dum pias menles ad subvenienduin pro-
balioiie subtracta deploral? Seqtiitur : Supcr con- vocat, etiamsi lingua silet, vita clamat. Per deside-
tritione, elc. Per filiam populi, carnalis anima'; per rium quoque petunt, quia quodammodo-pelere est
parvulum, ^enstts carnis, per laetentera, viitus velle habere. Item per obedienliam pettint, quia,
inentis accipitur. Sensus eniin carnis, quaulum in dum paratos se ad recipiendum . offerunt, quasi
se est, puerilia quaedara et levia semper appelil, velle et desiderare se dicunt. Neghgentibus igitur
nisi quantum mentis conslantia eum per disciplinara prsslatis suhjectorum et si noii lingtia, vila tameu
restringit. Quasi parvulus igiliir lacle pascitnr, quia semper loquitur, quia et raaloruiii pcviculo ct bono-
per virtutem animi ad maturitalein conslaritiae velut rura desiderio atque obeciienlia ad praedicationis
ad robur virilepaulatim eiiutritur. Sequitur : In pla- studium, et bonae couversationis exempltim impen-
teisoppidiTPer oppidum non incongrue corpus, quod dendum commoventur. Et attendite quod in lem-
anima inliabitat, ct per plaieas oppidi fluxa deside- D pore nccessifatis lilii non patres, sed matres vocant.
ria carnis" intelligere possumus. Quareergo in con- Ac si dicant: Si debitum oblill estis, pielatera sal-
tritione filise popttli parvulus, et laclens in plaleis leni oblivisci uon debetis. Erubescant canes mufi
oppidi deficere dicuntur, nisi quod in aniraa carnali el non valentes lalrare (Isai. LVI). Evubeseant, qtti
piius per illecehrosa desideria foris sensus corrum- de pasloribus lupi facti sunl. Evtibeseant, qul ifon
sicut merceiiarii gregem Domini
pitur, ac deinde virtus quoque ac constaniia "animi sicut pastores, sed
emollitur? pascunt. Qui ad laiiiandum sunt foiies, et atl proie-
gendum imbeeilles. Ad aceipiei.dum proinpti, ad tri-
Malribus suis dixerunl, etc. LITTERAL.In mairi- buendttm pigri. Ad circumvenieudum diserti, ad
bus tenerior affectus dilcctionis nolalur, quas filio- bene dicendum indocti: qtii aut plus dcbito exigunt;
rum affccltis, si possunl, non solum audiunt, sed ininus, vel nihil, debilo impendunt; qui judiciave-
prasveniunf.-Ciu* igitur Dlios rogantes exspectanl, ritatis in causas forenses mutaverunt. Vse eis quare
nisi quia non habent, quod egentibus offcrant? Et non ailendunt quid debeant; et si pelilioriein prse-
ne raaternam pielatctn nalurali vilio induruisse vcnirc noluerint, sallem pelentes audiant, quia-ct
cxistiraes, audi qualcs seohin filiis exhibueriril. in ipsa fovlassis pelitione discere eliain "potcrunt
«39 ADNOTAT. IX THRENOS. - 2C0
=quid debeant. Ubi esl, inquiuiil illi, tiilicum et vi- IA_libus ad spiriliialia ejocarepoterilis? Yos, qui ter-
rium?Non petunt hordeura et aquam, sed iiiticum et rena, quae abjeeisse videbamini, oblivisci non po-
vinum. Yideamus ergo quod sit istud trilicum, et testis; quomodo nos ad oblivionem eoi'um quae pos-
vinum; et quarc Jiordeum et aquam non petant filii, sidemus incbriabitis? Manducate prius, et postea
quamvis in necessitate famis ,sint constitufi. In reficite; inebriamini, et deinde inebriate. Proh pu-
- dor ! Quid dicemus ad hsec? Quid mintm est, sipo-
Evangelio legimus quod quinque millia hominum
quinque panibus hordeaceis pasta sunt (Joan. vi). pulus carnalia diligit, quandoclerus spiritualia elism
Postea vero quatuor raillia satiantur (Matth. xv), et pro carnalibus vendit? Unde recte subinfertur, cum
tamen nihil ibi dicitur de pauibus hovdeaceis. Item dicitur. Cum deficerenl quasi vulnerati in plateis
legimus in Evangelo quod sex hydriss !apide*prius civitatis. Dua? sunt civitates, Babylonia, et Jerusa-
aqua implelse sunt, postea vero aquas ipsas in vinum lem. Sed Babjlona plateas habet, id est vias latas,
commutatae (Joan. u). De tritico quoque in Evange- quas ducunt ad mortem. In plateis ergo civilatis de-
lio Domiuus ipse meulionem facit, dicens : Nisi ficiunt, qui per carnis illeccbras defltientes a virtute
granum frumenti cadens in terram, mortuum fuerit, mentis emollescunt, vel per civitatem, ipsam Eccle^
ipsum -solummanel. Si auletn mortuum fuerii, wul- siam non inconvenienler accipiinus; habet namque
tutn fructum affert (Joan. xn). Quid igitur per triti- B sancta Ecclesia plaleas, Ifabel et serailas. Quid enim
cum, nisi Christus; quid per hordeum, nisi lex ; terrenas actiones sunt, nisi quasdara plateae; et quid
qiiid per aquam, nisi carnalis sensus; quid per vi- 6pirituales aciiones, nisi semitae? In platcis ergo
num, nisi intelligentia spiritualis accipitur? Servis civ.fatis sunt qui in sancta Ecclesia licite terrenis
igitur qui sensu carnali legem tenuerunt, hordeum actionibus inserviunt. In plateis autem civitatis de-
et aqua sufficevepotevant; filii autem, qui jara per ficiunt, qui terrenis negoliis occupati spivittiales
gratiara in Christo adoptati sunt, et Christum spi- consolaiores non inveniunt. Qui profecto nequa-
ritualiter edere sciunt, non nisi triticum et vinum quam deficerent, si detrimenla, quse foris sarae pa-
desiderant. Hwc omnia, inquit Apostolus, Tidelicet tiuntur, consilio et admonitione bonorum praelalo-
legales observantias, arbiiror, ul stercera, ut Chri- rumintus semper repararentur. Unde bene de ejus-
slum lucrifuciam (Philip. 111).Yide quomodo isti modi dicitur, quasi vulnerati. Quid enim peccala
hordeum Iegis abjicit; et non nisi triticum', id est sunt, nisi vulnera? Quasi vulnerati igiiur deficiunt,
Chiislum, edere tjuserit. Et bene per hordeum, quod quisic per negligentiam, sicut alii per culpam, ad
aspcrum est ad edendum, lex, et per triticum, quod interitura tendunt. Cum magno igitur dolore pro-
suave est et dulce, Christus accipitur, quia lex nuntiandum cst, quasi vulnerati, ac si diceretur :
venit peccata punire, et Chrislus solvere. J Cur isti per negligentiam praiatorum
pereunt qui
Quare ergo Christus trilicum dicalur, jam per Dei criminibus et flagitiis vulnerali non sunt? Unde se-
gratiam et legendo discimus, el- edendo senti- quitur : Cum exhalarent animas suas in sinu ma-
mus. Quatuor autem modis Chiistum comedimus. Irum suarum. Quid namque est sinus matrum, nisi
Christum enim edimus, quando corporaliter sa- blanda adulatio praelatorum ? Quasi movientes;
cramentum corpovis et sanguinis ejus sumen- namqus fiUosmatres in sinu tenent, quando carna-
. do, spiritualiter animas nostras saginamus. Chii- lium mentes in corpore suo pereunles malipiselati,
tum edimus, quaudo Christum credendo diligi- non solum ad bonam operationem non exsuscilant,
raus. Chrislum edimus, quando Christum imitamur. sed eliam blandis favorimis palpando in sua perdi-
Cbrislum edimus, quando verbum Def audiendo tione fovent.
in novas «.itas conversalionem transimus. Quid Matribus suis dixerunt, etc. MOIUL.Quid spiritua •
est ergo quserere triticum, nisi quasrers Christum, liter per filios matrum, nisimultitudinem cogitatio-
quasreie veibum Dei, doclvinam vevitatis, et conver- num accipere debemus, quae dum in una menle de
salionem novi hominis? Trilicum igitur quaerimus, diversis affeclionibus prodeunt, quasi multarum ma-
quando verbum vitas audirc, et Chrislum imilari r) trum soboles in una domo, sed non ex una origine
dcsideramus. Sed si Irilicum edimus, vinum, et non piocedunt? De affectionibus autem cogilationes na-
aquam biberedebemus, id est verbum Dei audiendo sci idcirco diximus, quia profecto illarum rerum
iumere, et per spiiitualem intelligentiam illud in frequentissime memoria jiobis per cogitationem oc-
nobis irrigare. Hoc est enim quod in lege nobis pras- currit, quarum amore affectisumus. Hocper singula
-cipitur ne carnes agni paschalis aqna coquamus vitia, atque virtutes facile verum esse probamus.
(Exod. XJI),quia carnaliter nobis sapere non debet, Hinc est enim quod iu Evangelio diciiur: Ubi est
o_uod ad paslum spirilualem datum est. Interrogent thesaurus luus, ibi est cor tuum (Malth. vi). Ac si
ergo boni subjecli malos praslatos suos, et dicant: dicerelur : Ubi est amor tuus, ibi est animus tuus.
-ULi est trilicum? Acsi dicerent: Ubi est doctrina Qualis est anlectio tua, talis etiam esl coghaiio tua.
veritalis? ubi exempla novi horainis? Ac si apcr- Sed sciendum est quod sicut affeclus de se cogila-
tius dicerent: Vos nec loquerido verilatem ostendi- liones generant, sic ipsas rursum cogilationes eos a
tis, nec bene vivendo imitatione dignos exhibftis. quibus oriuntur affecltis amplius inflaramant. Un('.e
Ubi est vinumi Quasi dicerent: Vos, qui eliam spi- cliam in his, qui cor suum ab illic.tis cogiJal onibus
rilualia camaliter traclalis, quomodo nos de carna- diligenter cuslodiunl, fun^itustandem malarum ra-
2'Ji HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 292
dices affectionum arescunt. E contrario vero illi, qui A lur : Quis medebitur tui? Sicut exsiccari non polest
inentem suam meditationibus sanclis exercere ne- aqua maris, sic contritio lua ab homine sestlmari
gligunt, eliamsi aliqua divini amoris scintilla piius non poterit, nec est in quo speres nisi solus Deus.
incalucrint, paulatim lepesciint, ita tandem ut, ctsi Cui comparaljo te? Illi, qui post agnitam veritatem
forte honarum affectionum coaitationes aliquando relro abeunl, pejores sunt iis, qui nunquam verila-
habueritit, nihil lamen ex ipsis internse dulcediuis in lem agnoverunt. Et quanto cuique excellenlior gra-
sinum nienlis vel tenuiter eliquari prsesentiant., dus est, tanto periculosior est lapsus. Unde propheta
Propter quod recte in hoc loco dicitur : Matribus cum superius malorum prselatorum in F.cclesia ne-
suis dixerunt: Ubi est Iriticum et vinum? Quid enim gligentiam, et subjectorum interilum planxisse|,,
per triticum, nisi cibus sapientiae ; et quid per vi- statim seculus adjunxit.
num, nisi inlernum gaudium signalur? Nam, sicut Cui comparabo te, et cui asshnilabo le, et exaqua-
panis corporcus ventrem reiicit, sic sapientia men- bo, virgo filia Sion ? Inculcatio verborum magni do-
lem pascit; ct sicut vinum avide potatum inebriat, loris vim exprimit. Ac si ipsi Ecclesise de membris
sic internum gaudium menteiu a carnalibus deside- ejusarefactisloquaturet dicat: Sicutpriuscum fidem
liis alicuat. Quid cst crgo quod filii famelici a ma- rccte vivendo tenuisti, nulli comparabilis fuit gloria
trilras trilicum ct vinum quaerunt, nisi quod cogita- D tua, ita nunc, cum per vitam reprobam a fide cecide-
tiojies, de bonis affectionibus nalas, sed per negli- ris, nulli comparabilis est ignominia ttta. Sequitur :
genliam arefaclse, piislinas dulcedinis saporem in eis Magna enim velut mare conlrilio lua. ALLEG.Qttid
invcnire non possunt? De cjuibus recte subditur: per mare, nisi vita saecularis accipitur; quas, dum
Cuiii dclicerenl quasi vulnerati in plateis civilatis. semper niotu instabili nunc de adversis ad pvospera,
Qtticl enira sunl plateae civitalis, nisi vagationes nunc deprosperis inadversa trahilur, quasi quibus-
nienlis? In plateis ergo civiialis deficiunt, quia, dum dam procellis fluctuantibus exagitatur?ctquianun-
vaga meiis eas ad inteinam quietem non colligil, quam vel in prosperis timorem, vel in adversis do-
usque ati guslura iniimi saporis non perlingunt. lorem excludil, quasi mare, in quaracunque pariem
Quibus lioc eliam bene eongruit quod dicitur quasi refiual, araaritudinem non amiltit: Dicatur ergo illi,
vulnerati. Piava quippe dcsideria vulncra sunt bo- quas a dulcedine spiritualis vilaeper concupiscentiam
iiarum cogitationum. quia, dum sua eas adraistione cainalem, et curas sseculares amarescit, dicatur,
iuliciunt, qtiasi plagse quacdam integritatem rectitu- inquam : Magna velut mare contrilio lua. Ac si
tlinis earura corrumpuiil. Bane ergo steriles cogi- aperte dieeretur : Tu, quasper mundi cnnlemptum,
laliones anirase quasi vulnerali deficere dicuntur, et desiderium safernorum bonorum ab amore carnali
quia sic a iructu justilice inanes permanent, sicut C dulcorala fuisti, quomodo iterum in amaritudineai
illie quas per illicita desideria corvuptas sunt. Se- versa es? Sequitur •
quitur : Cum exhalarent animas suas in siuu ma- Quis medebiiur tui? MoitiL. Audiant hoc prsskd
ti'uin suaruin. Sinus matrum lepor, cl desidia est Ecclesiae, qui medici animarum consliluti sunt; au-
honarum affeclionum; in quo inerito parvuli cogi- diantquod dicilur. Quis inedebitur tui? Ac si diceve-
latus animas exhalare dicunlur, quia, cum mens a luv : Alios segros raedici curaiit, sed medicos infir-
fervorc divini amoris tepescil, omnis mox bonarum mantes quis curabil? Si populus peccat, orant sa-
cogitalionuin vigor enioritur cerdotes pro eo. Sed pro sacerdotibus si peccsve-
Cui comparabo le? ctc. LITTERAL.Paulalim plan- rint, quis orabit? Periculosa provsus hasc sunf, ci
ctum promovet. Priniuin icdificia, et deinde homi- tamen vera. Quas, etsi audirc timemus, negare ta-
nes,cl ipsos quasi ahsentes luxit; nunc taiidemvelut men non possumus.
emollilis et assuefaelis longo fletu animis ad pvas- Cui comparabo te, etc. Increpalur anima pecca-
scntes verba convcrtii, dicens : Cui eoiuparabo te, trix, cujus lanta mala superius numerata sunl, quss
el cui ussimilabo te ? ac si diccret: Quia taiu magna ab ainore Dei fornicala lanto tuvpiorem inccslum
est contrilio lua, cui comparabo le ? el, quia lam Q suum fecit, quanto pretiosior ruil iniegritas ejus.
gravis es, cui assimilalm te? Quod csl aperte dicere. Ctti bene dicitur. Magna velut mare contritio tua.
Mala tua et magnitudiiie el modo omnem miseriam Quid enim per mare, nisi conscienlia prava accipi-
superant. Sed quia ctiam magna niinimis quadani lur, quam (X memoria prseteritorum scelcvum, ct
differcnli similiiudine comparari aliquando possunt: dclectatio prscsentium huc illucque impellendo exa-
subdil: Et exmquabo te, etc. Quod est dicere. Alta gitant? Quasi enira fluclus quidam e regione venlcn-
niaia elsi perdifferenliam quaradam tibi comparaii tes ad in\icem se colliduiit, quando infeliccm ani-
possunt, tamcn nullaperaequaliiaiem posstint.Quare? mam quodammodo seraper et pcenilentia praeterito-
Sequitur : Magna cnim velut mare contrilio tua. Mi- ruin erroium suorum relrahit, et amor prscsenlium
rum est quod calaniitaleniejusiiullicosequariposse • impellit. Et qula in hac tanta contradictione iila
commemorat, et statim magnitudinem maris, ei in qualiscunque miserae deleciationis dulcedo semper
coroparatione coasquat. Sed sic inteiligendum e6t ac a Imislo dolore inficilur, recte prava conscientia non
si diceret: Quemadmodum mare super omnes, alias soittm iiiquielutline, sed ctiam amariludine mare
aquas et mole et aniaiiiudine excellens est, ita tuse appellatur. Sequitur : Quis raedebilur tui ? Ostendit
coiuiitioiii nulla calamilas cosequavi potcst. Sequi magnuin pvorsus, et difficile esse, non tamen Deo
295 . ADNOTAT. IN TnRENOS. 294
impossihile : ut lalis ad sanitalem redeat. Hinc cst, .h. transmrt ontts Babylonis, sive Tyri, sive Damasci,
quod Joannes de peccante ad mortem dicit: Non ete. Simmaclius ct Tlieodotio» assumptio interpre-
pro eo dico ut orel quis (I Joan. v). Ac si diceret: lati sunt. Et bene, prrpter supradiclam causam,
S cut desiderare salutem ejus iion prohibeo, sic terrorcs solummoda falsos vocat; piomisslones au-
orare pro eo praecipere non prassumo, quia tam tem nonsolum falsas, sed et slultas nominat, quia,
mortalis vulneris curatio,.quamvis polenUam Dei etsi homo quid futurum sit, non possit sempcr
non excedat, omnem lamen humanara existimalio- agnoscere, slultum tanien TalJe est in pvsssenti se-
nem superat, et ideo consideratius agitur si inlerim metipsum ignorare. Unde stalim postquam dixerat,
littniiliter suppressa oratione desiderium tantum' viderunt tibi falsa cl stulta, subjungil . Nec aperie-
Deo offeratur, quia fortassis citius impetrabit, in bant tibi iniquitatem tuam. Qui enim peccatori prae-
cattsa tam diflicili, hurailis et timoi'ata devotio, mium jusli promittit, quasi iniquilalem illius, ne
- quam petitio -praesumptuosa. Dicit ergo : Quis me- videatui', abscondit.
debiltir lui? Quasi dicat: Periculosa esl plaga tua, Prophetm iui, elc. ALLEG.Sicttt culpa malis prsola-
cui pcr humanam industriam subveniri non potest, tisest quodper eorum negligeniiam subjccti percunt,
et quas propter culpam prseteritam a Deo sanari ita quoque subjectis in culpam depuiaiur quod,
*' sprelis bonis, malorum prrelalorum exempla iml-
digna non est.
Prophetm tui, etc. LITTEUAL. Cum exprobratione tautur, et perversas doclrinas audiunt. Congruc
dicitur : Prophetse lui. Ac si diceretur : Ecce ad igitur poslquam praslatorura perversilalem arguit,
quantam miseriam devoluta es, prophetas falsos ntinc ad ipsos quoque subjecios verba doloris per
audiendo, quos tu dilexisti, et propheias Dei vera exprobralionem convertit, dicens : Prophetse tui vi-
dicenles audire noluisli. Viderunt tibi. Tibi vide- • derunt tibi falsa et slulta. Prsslali Ecclesise prophetns
runt, quia prophetae tui fuerunl. Ideo mendacium sunt, quando ad instruendam ftdem moresque suh-
illorum ad te redundavil, quia malitia illorum tibi jectorum jnunc occulta Scriplurarum reserant, nunc
placuit. Prophetse tui viderunt tibi. Quid libi vide- de praemiis bonorum, sive pcenis malorum venlura
runl? Falsa et slulta. Falsa, in quibus decepta es. praedicunt.Perversi autem quique, quia in loquendo
Stulta, in quibus excusari non potes. Si tantum non tam correetionem audienlium, quam favorcm
falsa vidissent, inquibus sallem fuisset aliqua ve- quaerunt, recte nunc de eis dieitur : Viderunt libi
ritatis similitudo, poterat foiiassis excusari per falsa el stulta. Falsa etenim et stulta videnf, quia in
ignorantiam simplicitas tua; nunc autem, quia. discernendis moribus subjectorum judicium verita-
stulta etiam viderunt, et lamen credere non timui- tis non tenent. Et cum pravos quoslibet pro gratia
sti merito punitur insipientia tua. Quse autem falsa favoris in suis perversitatibus laudant, stultos per
et quas stulta viderunl? Falsas assumpiiones, ecce negligentiam amplius per adulationem' infaluant.
slulla; falsas ejectiones,eccefalsa. Quando,et qtiibus Unde rccte stibditur : Nec aperiebant tibi iniquita-
volebant promitlebant prospera. Quando, et quibus tem tuam, ut te ad pmnitentiam provocarent. Quia
volebant, minabantur adverss. Sed utrumque fal- veio nonnunquam mali pvaelatisubjectos etiam in-
sum, quia ejiciendis promiltebant assumptiones, nocentes odio prosequuntur, et, cum suas injurias
et assumendis ejectiones. Quando Deus iralus vindicent, causam Dei se palrocinari simulant, recte
erat, nuntiabant quod te ad protegendum assu- subinfertur, ctim dicilur : Vidcrunt autem tibi as-
meret; quando placatus fuit, minabanlur quod sumpliones falsas, et ejectioncs. Ac si diceretur :
te a~dtribulandum ejiceret. Sed comminatio falsa Quibus ipsi Irati fueratit, illis iram et ultionem
fuit, etpromissio stulta. In promissione non lantum divinam imrainere nuntiabant, quatenus cum
falsitas, sed etiam stultilia, quia etsi terrores li- Deum suarura injuriavtira ultovem dicerent, ani-'
muisti, valde alienum est a ralione. quod, lanti sce- mos populi ad exhibenJam sibi reverenliam pro-
leris conscia, vanis promissionibus decipi potuisti. vocarent.
Ecce nesciebas quod futurum fueral; non tamen D Prophelm lui, etc. MOIUL.Qui sunl prophctss prc-

ignorabas malum meriliim luum, quod prsesens catricis animse, qui falsa et stulla eis vident, nisj
eral. Ipsi autem falsa, et stulla videndo, non ape- foris sensus corporis el versuti cogitalus inliinse-
riebant tibi iniquitateni tuam, quia cum perversis cus, quos providentia carnis gignil? Considcremus
in suo scelere prospeva promitterent, et simpliciter paulo attenlius quam falsi sint isli prophetse. Ecce
aperie- unus de illis. Yisus quomodo falsa prophetando
gradientes vanis lerroribus sollicitarent, 11011
bant, imo velabant iniquitatem luam, ne eam decipit. Si rera videris concupiscibilem, quid libi
agnosceres. Vel aliter distingui potest. Quod dixit prasdicit? Ama, inquit, sequere, apprehende, frue-
falsa, etstuila, hoc pertinet ad promissiones; quod re; felix eris, si lali desiderio potilus fueris. Sed
autem sequitur, falsas assumptiones et falsas eje- infelix aniina, dum male credula fallacem promis-
ctiones, utrumque referendum est ad lcrrores. Tri- sionem sequitur, ampliori miseria per effectum
bulationem namque et ejectionem vocat, eo quod sceleris obligalur. Sic auditus, sic olfactus, sic
populus a Deo ejiciendus erat, et assumptiouem ad gustus el factus falsa prophelant, et credenles sibi
similitudineni oneris, quod assumptum portantem illaqueant, quia, priusquairi concupisceritia experi
gravat. Hincest enim, quod ubi beatus Hieronymus mentum capiat, prospera omnia el Jjlanda ftitura
403 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. - I. IN S. SCRIPTURAM. 296
cura vero misera delectalio brevi de- A lollat, et primum animos ad quasren ias divitias
promittunt;
gustata transierit, stupenlem et horrore plenam cnplditate, deinde ad retinendas, cnm acquisitss
conscientiam relinquunt. Sed isli prophelas tanto fuerint, tenacitate corrumpal. Est adhuc unus de
facilius in suis fallaciis deprehendi possunt, quanto falsis prophetis, qtii simulationi deservire suadet.
manifestius est et ratione ssepe carens hoc qttod Bonam enim opinioncin qttam maxime valere; famam
promittunt. Yersutia autem cordis lanto periculo- suamhomincmubiqueimpollutani custodiredebeve;
sior est, quanlo occultior, quia non solum fallaci- et, si qua fuerint, ex iiifirmitale potius quam ex
ter pvomittit, sed etiam mentem ad credendura deliberatione peccata, propter seandalum proximo-
astule quadam faciendi raiione compellil. Hasc est rum, celanda esse; duplex damnum fiei i, si, aliero
excm-
prudentia carnis quae mortem operalur, quam filii corrupto per faclum, alter corrumperctur per
ad
nequam hujus sseculi habent, sicut Dominus in plum; propteiea oportere seraper hominem,
Evangelio dicit: Filii hujus smculi prudenliores sunt eruditionem aliorum, habitum laudabilem et viiiu-
filiis lucisin generatione sua (LUC.JL).Ilaec prudentia lis indicem demonslrare, et ne quid siriistrum attt
perversos illos proplietns generat; versulos scilicet honestaticoiitraiiura de seaut dicatnr aul crcdatur,
animse cogilalus, qui falsis proraissionibus animam summo studio vitave debere; vehementer meritum
Jactant, et consentienlem sibi seducunt atque illa- mulliplicari, si el semetipsum homo per studiura
queant. Unus eorum patientiae insidiatur, aller ca- virtutis exerceaf, el alios per exemplum lucrifaciat.
stitatem violare nititur; ille mundi contemptum 0 quam subdola promissio? racritum per simula-
irtidet, iste simulationi studendum docet. Conside- tionein niuliiplicandura pronuiniat, ul, cum horai-
i'emus baec per singula. Est unus cdgitatus, qui de .nem, et niala sua tegere et borarostentare docuerit,
prudentia carnis nascilur. Hic dicit homini: Vin- omiiem boni meiili soliditatem everiat. De islis
dica laesioiiera tuam , ulciscere injurias luas", quia, , prophetis peccalrici aiiimae, et in tribulatione positas
si prsesentcs palienter luleris, ad futuras alios ani- per exprobrationem dic.lur : proplieise tui viderunt
mabis; linieaiil le polius homines quam conlem- libi falsa el stulla : ac si dieeretur falsum csse qtiod
nant; oinnes libi exbibebunt reverentiam, si le vide- earnales affectus pvomitlebant; vel, nune agnosce,
rint ulcisci viriliter injiiriam luam. Videte quaro fal- erudita per pcenam. quod prius attendeve noluisti,
lax est, et quam falsus est propheta iste pessimus. cura trahereris ad culpara. Falsa el siulla vHerttnt
Callide persuasisse pulabalur, cum furibundo re- tibi; qttando raiione faciendi malum tibi persuade-
verenliam exhibendam praediceret; quem cum in bant, falsa viderun.t; quando vero eliam adirratio-
furorem conveileiil, non revcrendum, sed abomi- p nabiles actus cupidiiate viclam inipdllcbant, n&n
nabilem oranibus hominibtis reddit. Esl adhuc alius solum falsa et slulta viderunt. Unde sequitur : Ncc
pseudoprophcta, integritatis et conliiieiitise inimi- apeiiebant til)i iniquitatem luain. Ac si dicevetur :
cus, qui hoc ovdine seducit hominem : Ssepe, sub Iniquitatem tuam tibi aperirent, si, ante faclnm,
obtentu sanitatis aul necessitale operis, ampliovibus quae peena posl sequeretur oslenderent. Nunc aulem
-et dclicalioribus cibis indulgendum suadet; cum ne iniquitatem tuam pevspicere posses, quasi dex-
autem per crapulam corpus "mflammaverit, continuo trum oculum luum cascabat simulata ratio, et sini-
luxurias ribleeiamenla oculis anteponit; grave atque strum delectatio prava. Nec solummodo decepsrunt
impossibiie asserit ut liomo in carne positus non promiltendo prospera, sed eliam terrendo pev ad-
carnaliter vival, juvenilibtts annis facile ignosci versa.Yiderunt enim tibi assumptiones faisas, et eje-
posse; longa adhuc ad pce litciiliam superesse tem- Ctiones. Assumpliones videlicct malorum, qttae im-
pora; Deum esse raisericordem, tormeuta inferni, minere dicebanl, et cjectiones boiioruni praesentium,
vel nulla, vel pavva. Sed allendite quam fallax sil quas peiiluranuntiabanl,quatenus tu,cum bonaquse
isto pvophela. Delectalioncs pluiimas et in tempora amabas perdere limeres,etraala quse limebasevilare
longa peniiansuras, pcenam autem exiguam et in studeres, cilitts adiniquilatem faclendam consentires,
hrevi transiluram promittit; et fortassis asierna sunt r. Plauserunt super le manibus omnes transeunlcs
tormenla quse sequunlur, cum id quod deleetal, per viam; sibilaverunt, et movetunt cupila sua super
«tiara ad inomentum stare non possit. Allius qua- filiam Jerusalem. LITTERAL.Quasi diceret, audi;
dam ralione faciendi, avarilias studendum docet: et quantum miseranda sis, vel alieno testimonio
Talsm hanc vilara esse in qua homo non possit disce. Transeuntes per.viam peregrini intelliguntur
habere liouoreni, si non habuerit facullatem; divi- et exlranei. Nam qui transeuntes uominanliir,
tias non solum corporibus, sed eliam saluti aninia- oslenduiitur et alhinde venire et aliorsum lendere
rum plurimum ssepe prodesse,indepauperumaliuio- Per hoc enim quod aliunde venittnl, demonsfranlur
niani et conslrucliones ecclesiarum procedere; po- alieni sanguine; per hoc quod aliorsum tendunt,
strerao raelius esse ut habeat unde sibi merilum alieni intenfione. Et tamen eos, quos et affecttis
i*equirere possit, quara ut nihil habens aliis poscerc sanguinis et propositum intenlionis dividit, nova?
cogatur, unde araplius debitor sit. Sed et istum pro- calamitatis slupor ad compassionem figit. PJause-
phetam mendacem cognoscite. Possidentibus divi runt, inquit, manibus super te. Pulchre dixit su-
tias posse virtutum merita augmenlari pronuntial, per te, quasi dejeclam et prostralam. PlauscruiU
ut ab amantibus divilias omnia vivtulum merit; raanibtis. Fuerunt nonnulli qui hsec omnia ad irri-
297 '
ADNOTAT. IN THRENOS. *Si
sionem, et subsannationem potius pertinere existi- A exeunl quam morte. Ili sunt veri Hebrssi id eslirans?
marent, propterea quod plausus, et sibilus insul- cunles . ad qttos illud Sapientise vcrhum dirigitur:
tantium esse videantur. Quod vero in sequenli Transiie ad me omnes, qui concupiscitis me (Eccli.
clausula rursum de sibilo et insultatione agllur, in xxiv). De quorum etiam numero apostolus Paulus
hoc differre putatui quod isti quasi extranei deje- se esse gloriatur, eum dicit: Hebrwi sunt, et ego
ctam lespiciunt, Illi vero quasi hostes et inimici /11 Cor.xi). Quomodo enim Hebrseus sit id est trans-
non solum dcspectum, sed odium quoque sibilando iens, in aiio loco manifestat. Ea, inquit, quw retro
et exsultando ostendunt. Qui sensus nec nobis ra- sunt oblitus, semper hi anteriora me extendo (Philip.
tioni contraire videlur. Quia tamen secundum spi- 111).El rursum-: Bonum certamen certavi, cursum
ritualem intelligentiam conveuientius-hsec ad eom- consummavi, Jidem servavi (II Thn* iv). De" hoc
passionem referuntur, dicere convenienter possu- etiam transitu Moyses dicit:. Transibo, et videbo vi-
mus quod perplausum noninsultatio, sed sirapliei- sionem hanc grandem (Exod. m). Quia igitur alii so-
ler manuum collisio exprimatur. Collisio auteai la necessitate transeunt, alii vero necessitali condi-
manuum non semper idem significat; sed aliquando tionis arbitrium etiam voluntatis"adjungunl, recte
gaudium, aliquando dolorem, aliquando admiraiio- hic cum de transeuntibus Ioqueretur quod non quas-
nem, aliquando compassionem indicat. Sibilus quo- B libet transeuntes.aceiperet necessaria adjectione de-
que diversas affecliones indicat; aliquando enim clai'avit, dicens : Transeuntes per viam. Via namque
contemptum, aliquando desperationem, aliquando in sacro eloquio aliquando Christum, aliquando le-
blandimenta insinuat. Similiter riiolio capitis ali- gem Dei, aliquando vitam praesentem significat. Via
quando indignationem, aliquando insultationem, Christum significat, sicut ipse testatur, dicens:
aliquando dolorem, aliquando admirationem expri- Ego sum via (Joan. xiv). Via legera Dei significat,
mit. Quia vero moius isti ad diversas affectiones sicut in psalmo legitur : Beati immaculati in
via,
respiciunt, possumus per plausum manuum admira- qui ambulanl in lege Domini (Psal. cxvm). Yia pras-
tionem, per sibilum desperationem, per motionem sentem vilam significat, sicut iii Evangelio dicitur ;
capitis compassionem; sive e contrario per plausum Esto consentiens adversario tuo dum es in via (Mailfu
compassionem,et pei niolionemcapilisadmirationem v). Quid namque sermo divinus,-nisi adversarius
aecipere. Transeuntes etenim cum aspiciunt tam nobis efticitur, quaudo noslris voluntatibus pravis
lamentabiles ruinas, quadam humariitate ad com- adversatur? Cui videlicet adversario in via conscn-
passionem provocantur, et dolent de prsesenli quam lieutes sumus, si in hac vita morlali, ubi adhuc locus
vident' miseria; desperant autem de reparaiione meiendi est, prseceptis Dei, eliam contra nostras
futura, et admirantur de trausacta gloria. Ex de- G carnales voluntates, obtemperare satagimus. Sed in
lore compassionis, manibusplaudunt; ex despera- hoe loco viapraesentem vitam significare non
potest,
tione, ore sibilant; ex admiraiione, caput moveut. quia cum omnis homo per eam necessitate condi-
Et hoc est, quod sequitur : tionis transeat, distinctionem propheta non
Hwccine esl, dicentes, urbs perfecli decoris, gau- si de transeuutibus loquens, per viam vilam faceret,
praesen-
dium universw terrm ? Ac si diceretur : Olim tam tem signiiicaret. Via ergo Clnistus est.-Et foiiassis
gloriosa, niorlotam misera. Quod tamen, ut dictum non sine eausa factum, est quod cumPsalmista in
est, non irridendo, sed compaliendo dixisse cre- quodam loco transeunles, vel prsetergredientes,
tfendi sunt. viam quosdam appellaverit : hic non transeuntes
'Plauserunt, etc. ALLEG.Primum considereraus viam, sed per viara transeuntes dicit. Yiam enim
qui sint transeuntes _isti, deinde quae sit via pet* transetint qui legem Dei prsevaricaniur, et fidem
quam transeunt. Tola ista vifa praesens transitus Cluisti vel acceptam deserunt, vci oblatam per ver-
quidam esse videtur; quoniam ex quo eara nasceudo hum praedicalionis accipsre conteninunt. Ab his
ergo
iugredimur, sine intermissione. per quotidianas iiri- separare voluit, quosnon transeuntes viam, sed per
mulatioiies ad mortem properamus, sicut in psalmo -j viam trauseuntes dixit. Et atlende, quod non dixii,
legitur: Hotno, sicut fenum dies ejus, lanquam flos staiites iu via; sed transeuntes pcr viam: In via et-
agri sic efjlorebit. Quoniam spirilus pertransibit in il- euim stant, qui fidem sine bonis operibus otiosaia
lo,Mnon subsistet; et non cognoscet amplius locum servant: qui quidem in via sunt per rectam fideni",
suum (Psal. cn). Sed est alter quidam transitus lau- sed non ambulant per bonam operalionem. Pei*_viam
dabilis, qui non omnibus communis est. Oranes autem transeunl, qui in fide recta quotidiano pro-
namque homines," sicut tliximus, per necessitatem fectu virtutum semper de bono In raelius tendunt.
conditionis transeunt; mali vero cum per condi- Dicatur ergo : Plauseruiit super te roanibus .onines
tionem liie inanere non possint, menlem tamen in transeuntes per via:u. Sed quid.est quod.Ecclesi.e
desiderio vitse hujus per amorem figunt. Transeunt pro merobris suis infirmantibtis dicitur : Plauseruiit
ergo mali neces.sitate, sed voluntate non transeunt; super te manibus, omnes transcuntes per viam; nisi
boni vero qui praesentem vitam non amant, sed fu- quod eleclos quosque, quos hujus mimdi oblecta-
turam desiderant, necessitati volunfatem adjungunt*; menta a cursu boni operis, sivea desiderio aeterno-
imo, ut veiius- aliquid dieam, ipsam necessitatem fum impedire non praevalent, peiicula proximorum
voluntate prasveniunt quia :prius voluntate Iiinc ad compassionem movcnl?
Quod pujchre in librc»
PATBOL. CLXXY. 10
189 HUGONJS DE S. VICTORE OPP: PARS 1. — EXEGETICA. —'I. IN S. SCRIPTURAM. 500
Regum perduas illas vaccas significalum esl, qttae A runt, etc. Solent ad sibilum formandum extrinsecus
arcam Domini ab AUophylis redeuntera superimpo- labia contrahi, el intrinsecus lingua quodammodo in
sitam plaustro novo gestabant: de quibus seriptura similitudinem canalis sinuata substerni ut, dum spi-
est : Tollenies duas vaccas, qum laclabant vilulos, ritus per arclum duclus et extenuatus emanet, mol-
junxerunt ad plausfrtim, vitidosque earutn dotni con- lior blandiorque ad audilum demulcendum perveniat.
cluserunt (I Reg. vi). Ei paulo post: lbanl in dire- Quid igitur reelius per sihilum oris, quam consola-
ctum vaccw per viam, qum ducit Bethsamis pcrgenles, tionis verhum intelligi potest? Quasi enim contractis
et mitgientes; el non declinabanl, neque ad dexteram, labiis, et lingua substrata sibilare, est emollitis et
neque ud sinislratn (ibid.). Quid enim vaccse, nisi temperalis verbis omne Joquendi studium ad usum
fideles auosqueinEcclesia; et quid arca, nisi Isgein consolationis inflectere. Transeunles igitur per viam
Dci; et quld Bethsamis, quod interpretatur doinus super desolatos, et manibus plaudunt et ore sibi-
solis, nisi coelestem patriam designat? Vaccse igiltir lant, quaudo spiriluales quique peccatores et per
quasi arcam superimpositam gestantes pergei.les, exempla virtutum ad bene agendum provocanl, et
ci mugientes recto ilinere Bcthsamis vadunt, quanuo pevverbum consolatioiiis ad spem venissconfirmaiit.
iidcles legis divinse mediiationem jugiter in corde Sequitur: Moverunt caput suum. Pcr capul uon in-
suo portautes, per viam boni operis ad cccleslem B coiiveuienter menlem accipeve possumus, per mo-
patiiam tendunt, et per gentes pro his, quos adhttc lionem capilis, coiiipassionein nieiitis. Bene ergo
carualis affectus.in hoc mundo obligat, mugitusconi- transeunies post pUiusum et sibilum, etiam caput
passionis etlunt? qui nec propter compassionero a movenl; quia profecto alienos dolores efficacitercon-
reelo ilinere declinant, nec propler itineris proposi • solari nequeunt, qui dolovibus alienis veraciter com-
tum a mugitu compassionis cessant. Idipsum in hoe pati non rioverunt. Yidete si Paulo aliquod horum
loco propheta innuit, dicens: defuit. Manibus plausit Paulus, quando dicebat:
Plauserunt super te manibus omnes transeunics Iinilalores tnei eslole, sicul et ego Chrisli (I Cor. xi).
per viam. Plaudunt enim et simul transeunt, qula Ore sibilavil, quaudo Corinthios posl pcenitentiam
sic afflictis compassionis suaeaffeclum exhibent, ul consolans : Scripsi vobis non nl conlristemini sed ut
lamen a proposito recti ilineris nec deficiant, uec scialis quam charitatetn habeam, abundantius in vobis
declinent. Cujus compassionis niodus recte subin- (II Cor. n). Caput movil, quando dicebat: Filioti,
fertar, cum dicitur : Plauserunt manibus, sibilave- quos ilerum parlnrio. donec formelur Cltristus in vobis
runt, moverunl caput. ln sacro eloquio saepe per (Galat. iv). Sequitur in liltera : Super filiam Jeru-
nianus operatio, per os locutio, ei per caput mens saiem. Quid Jerusalem, quaj visio pacis interpreta-
designari solet. Si igitur per maiius opera designari tur, nisi coslesteni patviam desiguat? Ac si peccato-
dicimus, quid iu plausu manuura, nisi faraam et ribus dicerelur : Tanlo graviorem electis quibuslibet
opinionem bonorum operum accipeve dehemus ? Fa- de veslri perditione luctum facitis, quanto jam cer-
ma namque el opinio bonovum operum velut quidara tius est quod ad consortium, et socielatem electorum
manuum plausus in auribus populi sonat: et ssepe pertinere debuistis. Et quemadmodum vestra salus
cum repentiua perstiepueiit, omnium oculos in omnibus gaudium faceret, ita quoque de.ruina veslra
suum, a quoorta esl, auctorem converlit, Ilinc enim dolor universorum et tristilia procedit; Et hoc est,
esl quotl perversi quique in his, quae recte agere vi- quod sequilur: Haeccine esl, dicentes, urbs perfecti
de.ntur, semperinnolescere volunl: ut videlicet, dum decoris, gaudium universa? terrse ? Urbs nanique in
bene acta sua in medium speclanda adduxerint. ru- hoc loco, Ecclesia catholica intelligeuda est, in qua
des animos populi in admiralione sui convertani. portse ct muri sunt ii qui .alios et doctrina veritatis
Electi vero in bonis actibus suis tanto amplius ma- informant, etcircumspectione amhiunt: quasvideli-
nifeslari refugiunt, quanto magis selernaeretributio- cet Ecclesia tunc perfectum decovem habet quando,
nis prsemiuin ex admiratione terrense laudis immi- el in praslatis virtus ovnat sapientiam, et in subjectis
nui sibi pertimescunt. Qui si aliquando viiitilcs ,'.. obedientia bonorum operum disciplinam. Hujus ergo
suas, et fortia acta sua proximis ad exemplum pro- civilatis decor, recte gaudium universae terrae di-
ponunt, nequaquam hoc desiderio gloriandi, scd cilur;quia ejus disciplina jam per omnes mundi
amoieconsulendi faciunt. Unde el hic recte sub tj-po paries dilaialur. Dicatur ergo: Hascciiie esl urbs
desoiaia: civitalis mul.itudini peccantiuin dicitur : perfecti decoris, gaudium universse terrae? Quasi di-
Plausemnt super te manibus omnes transeu„tes per ceretur : Quomodn tam cito in desolalfonem venire
viani.' Electi namque, qui per viam ma;idalorum potuit, quae prius decore suo universos per mundi
Dei de hujus nmndi exsilio ad coslestem patiiam circulum eleetos laetilicavit? Sed quid est quod iu
transeunt, ssepe, dum infirmantes proxiraos' vi- ruina quorumdam lolaEcclesia quasi desolata plan-
dent, ex affectu charitatis ad provocandos animos gitur nisi quia dum patitur unum membrum omnia
eorum, virtutes suas in exemplum proponunt. Illi meinlira compatiuotur: propter quod valde perti-
autem, qui per devium transeuiit, super jaceiites riiescere debent ii qui in sua iniquilate cliaritatera
non plangunt; quia virlutes suas non propler uli- aliorum conlrislant; quia profecto, sicut iUi malis
litatem proximovum, sed propler gioriara pro- compaliendo sibi adaugent meritum, ita et isti bonos
priani diialiuidam ostcndunl, Sequilur : Sibilave- contrislando aggravant reatum suum.
501 ADNOTAT. IN THRENOS. 502-
Plauserunt, etc. •MORAL. . Aperuerunt os avidi ad devorandum. Apevuerunt os
Qui, peccatorera blanda A
exhortalione ad pcenitentiam provoeat, quid aliud superbi ad subsannandum.
quam asgroti vulnera ante sectionem palpal ? Sicut Sibilaverunt,fremuerunt denlibus suis. Sibiluscon-
igitur plaga, quse nec lenem quidem medicamentis temptum exprimit, fremitus iram el indignationem,
lactum sustiuere potest, omnino insanabilis credi- Omnes inimici tui, Chaldsei, Romani. Gravis pres-
tur, ita peccator, qui etiam blandam admonitionem sura ubi omnes premunt et omnes prsevalent. Se-
respuit, quasi incorrigibilis reputatur. Hoc est quod quitur:
propheta hic peccatrici animae cum gravi dolore El dixerunt: Devorabimus. Non parum nocere vo >"
exprobrat, dicens : Plauserunt super te, etc. Ac si lunt, sed usque ad consumptionem delere; nec so-
diceret: Prius carnis suggestio facile tibi ad persua- lumdelere, seddevorare, auipascuntur etdelectan-
dendara iniquilatem praevalere potuit; nunc vero tur in ruina tua. Unde sequilur :
, omnis soliicitudo et industria bonorum in tui cor- En ista dies quamexspeclavimus desiderando; in-
rectione defecit, quantumque prius ad perpetrandum vcnimus qumrendo; vidimus exsultando. Ut quanto
iniquilatem pereontemptumfuisli temeraria, tamcn alfligentium te major est Isstitia, tanto amarior et in-
nunc in ipsa iniquilate tua] per desperationem es tolerabilior sit miseria tua.
obdurata: Plauseruntsupertemanibus onmes trans- B Aperuerunt, etc. ALLEG.Inimici sanctae Eccleslas
euntes per viam. Ut tanto gravior ruina"ejus oslen- hseretici sunt, quia fidei ejus constantiam pravis
datur, jam boni operis viam ingressam fuisse com- dogmatibus impugnant. Sed isti contra eam os suum
memorat, et quasi inmedioitinere collapsam. Unde et aperire non praesumunt, quandiu in conversatione.
alios transeuntes vocat, ut aperle demonstret, quod ejus sapientiam simul et disciplinam florere conspi-
ii, qui eam nunc merito virtutum prsecedere inci- ciunt. Contra sapienliam namque os claudunt, quia
piunt, aliquandoposterioresfuerunt. Sed quia electos ab iis quos in cognitione veritatis stabiles vident,
in ruina proximorum semper et chaiitas ad compas- erroris sui documenta abscondunt. Contra discipli-
sio.iem provocat, exemplum ad timorem, recte et nam ilem os claudunt, quando in conversatione fide-
transeuntes pariter, etplaudentes describuntur. Pro- littm quod blasphemare possit, non inveniunl. Quod
ficirado enim transeunt; compatiendo plaudunt, si forle sapienlia disciplinam pei'did'erit, contra eam
qu:-,tenus sic de profectu suo gaudeant, ut lamen in os aperiunt, ut blaspbement; aut si disciplina sa-
infirmiiate jacentes proximos despicere non prassu- pienliam non habuerit, contra eam os aperiunt, ut
insit. Plauserunt, inquit, mar.ibus. Plausus ma- erroresdissemiiient; si vero nec sapientia, nec disci-
nuiim exemplum boni operis; sibilus verbum con- plina in ea fuerit, jam non solum conlra eam, sed
soialionis; moiio capitis affectum compassionis de- super eam os apetiuul, ut devorent, et quasi incor-
signat, quia spirifuales quique eos quos per iniqui- porando sibi omnes reliquias veritalis consumant in
tatem corruisse vident, et exemplo provocant, et eis quos ad suum consortium trahere valent Sequi-
verbo conflrmant, et quantum de eorum salute gau- tur : Sibilaverunt. In sibilo nolare possumus ver-
derent, ipso compassionis suse dolore demonstrant. sutas et blandas persuasiones, quibus incaulos de-
Sequitur: Haeecineest, dicentes, urbs perfecti deco- cipiunt, et quasi serpentes post lenem sibilum, ve--
lis? Idcirco commemorant quid esse debuerat, ut ad nenum raortis infundunt. Quia vero blandimenta hae-
quam miseriam dilapsa sit; citius ex memoria pras- reticorum non ex pietate, sed ex crudelilate proce-
terilae dignilatis agnoscat. Urbem vocant quasi su- dunt: reete subjungitur: Fremuerunt dentibus suis.
blimem et munitam virtutibus quse prius Deum in Ac si dieeretur : Blandum erat quod locutio sibila-
se regnantem habuit, quando adhuc dorainio vi- vit, sed nimis crudele quod intentio fremuit. Sequi-
liorum per consensum subjecla non fuit. Sequitur : tur : En ista est dies quam exspectavimus, inveni-
Gaudium universae terrae. Ac si dicatur: Quanlo ' mus, vidimus : Opprcssionem bonorum, non no-
plures de ejus profectu gaudere debuerant, tanto clem. sed diem riominant, quia inde ipsi periniquam
plures nunc ejus ruina et desolatio contristat, ut si D lsetitiam lucent, unde alios tenebi'ae infidelitatis ex-
sibi parcere non vult, sallem alios in sui perditione csecant.Exspectavimus, inquiunl, scilicet desideran-
aflligere erubescat. Omnibus his modis convenitur tes ; invenimus quaerentes; vidimus exsultanles. Et
indurata conscientia, ut tam multiplici medicami- nota quia quod occultum est invenilur; qucd ridc-
ne adhibilo, tandem ad pcenitentiam emollescat., lur, apertum. Ac si dicerent: Quod prius, vel in
Aperuerunl super te os suum, omnes inimici lui, etc. occulto invenire desideravimus, nunc mauifesium
LITTERAL.Quasi diceret: Si non movet le quod a videraus.
falsis prophetis illusa es, quodin calamitatem col- Aperuerunt super te, etc. MORAL.Dsemones con -
- tra animam os aperiunt: quando erectum in Lonis
lapso, in signum et prodigium transetmtibus posita desideriisvocibus
suggeslionis pulsant. Supra, autem
es; vel hoc insensibilitatem tuara compungat, quod
eam os aperiunt, quando jacentes in prava delecla-
inimicis iuis in praedam et conculcationem, in gau-. tione non
jam suadent iniquitatem, sed imperant.
dium et subsannationem facta es; Aperuerunt, in- Yei supra eam os aperiunt, quam cum prius blan-
quit, super te os suum omnes inimici tui. Aperlio diendo ad culpam traxerunt, postmodumsasviendo
oris tui crudelitatem et subsannationem designat. adpcenam.exposcunt. Unde subditur.: Sibibverunt»
503 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETIC4. — I. IN S. SCRIPTURAM. 504
frerauerunt denlibus suis. Prius enim sibilant, ac & bus antiqtds. Prseceperat prophetis suis huncsermo-
deinde dentilius fremunt, quia sicut diximus, post nem narrare, et ut saltem diu exspeclati pcenite-
blaiidam suggestionem crudeliler pcenam exposcunt. rent, non noyiier, sed a diebus antiquis, id est
De qua videlicet pcena adhuc subinfertur, cum di- longe antequam iieret. Sed quanlo diutius per mise-
citur : Et dixerunt: Devorabimus. Quid namque est licordiam exspeciaii sunt, tanto justius perseve-
aliud devorare, nisi exeunlem a corpore ad damna- ranles in malo graviier puniri debuerunt. Unde se-
lionem seternam absorbere ? Sciendum vero esl quod qiiilur :
nunquam animam a eorpore exeuntem devorare suf- Desiruxil, el non pe.percil.Haecproprie ad ullimam
ficiunt, quam prius in corpore posilam igne vitio- caplivilatem referunlur.
rum non excoxerunt. Et idcirco de futura damna- El tmiificavil super le initnicum luum. Quanto ma-
tione hominis magna cis fiducia nascitui', cum ei in jor opprimentis lastitia, tanlo gravior oppressorum
praeseiiti vita per iniquitatem doniinantur. Postquam _cst miseria. Sed tamen facile inimiei arroganlh
igilur dixeral, aperuevunt os, sibilaverunl, recte contemnitur, si poteslas ejus non ipsi, sed Deo tri-
slalim adjunxil, dicens: Fremuerunl deutibus suis; buatur. Et notandum quod dixi, super te lselilicavit
dixerunt: Devorabimus; quia ex quo homo sugges- inimicum luum. Conlra nos namque, non tamen
tioni eorum per consensum peccali subjicitur, slatim B supra nos inimicus laetificatur, quando nocere^ui-
furore venturas crudelitalis accinguntur. Et quia dem permittitur, sed non opprimere; supranos au-
escam diulurna decoctione jam emollitam aspiciunt, tem laelificatur, quando non solum affligil, sed etiam
proximam sibi devorationem promittunt. In quo vi opprimil. Sequilur :
delicet nomine devorationis, et vehemeus eorum Exallavil comu hostium tuortim. In eornu forliiu-
desiderium demonstraiur, etsimul acerhitas damna- do, et poleslas significatur; per hosles, Chaldsei,sive
tionis exprimjtur. Sequitur : En ista est dies quam Romani inleUigunlur.
exspeclavimus, invenimus, vidiraus. Qui invenisse Fecit Dominus quae cogilavit, elc. ALLEG. Per hse-
se dicunt, qusesisse eiiam se priusquam invenirent i*eticos facit Dominus quas cogitavit, quia dum ipsi
innuunt. Prius igitur daemones quserunt, quando quosdam de Ecclesia ad suos errores pertrahunt,
secrelam intenlioneni cordis nostri per suggestionem alii in fide, et agnitione veritalis probaliores fiunt.
experiri satagunt; deinde exspeclant, quia etsi Unde sequitur : Complevil sermonem suum, quem
ouandoque tentandi licentiam accipiunl, nunquam pvaeceperat a diebus antiquis. Sermo namque Dei,
tamen vim tentato ad consenliendum inferre pos- quem a diebus antiquis prseceperat, sacra Scriptura
sunt. Post inquisitionem autem et exspectationem intelligitur, quse jaui olim mundo edita esl; sed
'
iuveniunt, quando post immissam suggestionem tan- ^ adhuc ex magna.parle occulla. Quse quolidie in
dem spontanei consensus manifesta signa de corde mentibus fidelium completur, quando ipsi, haeretico-
prodire conspiciunt." Ad postremum etiam vident, rura qusestionibus exereitati, ad majora viitutum
quando consensus sceleris usque ad effeclum proce- sludia sueerescunt, et ad alliorem divinorura elo-
dit operalionis. quiorum intelligentiani proficiunt. Sic nimirum mali
Fecil Dominus qum cogitavit, cotnplevii sermonem etiam tunc divinsevoluntali serviunt, quando ei con-
suum, etc. LITTERAL.Deinceps post increpationem, traire niluntur, quia sic per eos dispositionem suam
consolationem subjurigit, dicens : Fecit Dominus complel. quatenus eorum erroribus et reprobos illa-
quas cogitavit, etc. Primum consolatur mcerentes queari permiitat et bonos exerccat. Sequitur : De-
per juslitiam judicis; deinde per malitiam hostis. siruxit, et non pepercit. Quando ab Ecclesiaeuni-
Per justiliam judicis, ne doleanl de praelerito; per tate quosdam per infidelitatem prsscidi palilur; non
malitiam hostis, ne desperent de fuluro. Magua parcit, quia eos etiam, qui persistunt in ruina fra-
enim est afflictis consolatio, quod ab illo pcena illata truni, moerores compassionis affligit. Sequitur : Lae-
csl cui injustilia placere non polcst. Magnam ilem tificavil super te inimicum tuum. Singularis inimi-
de impetranda misericordia fiduciam prsestat, quod ,p. cus Ecclesise diabolus est, qui perpetuo odio fideles
ille nobis adversalur qtti nostro quoque judici non - insectatur, sicut in Apocalypsi legimus de dracone,
placere cognoscitur. Dicit ergo : Fecit Dominus quae qui mulierem persequitur (Apoc. xn). Iste autem
cogitavit. Ac si diceret: Hostes nostri exsultant, et inimicus tunc supra sanctam Ecclesiam telificatur,
suis viribus rttinam nostram ascribunt; nos autem- quando de illa etiam accipit per quos eam sffligit.
insultalioneni eorum tanto levius ferre debemus, Sequitur : Exaltavit coruu hostium tuorura. Ilostes
quanto verius mala nosfra non ex forliludine eorum, Ecclesise haerelici sunt, qui conlra eam expu-
sed ex juslo judicio Dei procedere scimus. Fecit gnandam quotidie aciem producunt. Quoruiu cor-
Domiiius quse cogitavit. Oi'dinatum esse ostendilur nu tuuc nimirum exaltari dicilur, quando, mul-
quod cum praemeditatione faclum memoralur, maxi- lis fidem deserentibus el ad consortium eoruni
me quia louge anlepraedictum fuerat, ut murmuran- transeuntibus, fidelium populus minor numero in-
di occasionem contra Deum non habeaiit qui pericu- venitur.
lum prasscire poterant. el cavere noluerunt. Unde Fecit Dominus, etc. MORAL.Magna misericordia
sequitur : Dei esl, quando peccatori in amariludinem verluu -
'Complevit sermonem suum, quem prwceperat a die- lur ea quae perverse diligit, quia ex hoc ipso ad
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505 . ADNOTAT. IN TIIRENOS.
araoreni Dei redire compellitur, quo sibi adversari A non tiracalur. Tantoque humilius mcns humaua ju-
eonspicit ea quorum desiderio ab ainore Dei trahe- stitia Dei se in flagclla subjiciat, quanlo cerlius ex-
batur. Hinc est quod peccatrici animse in iniquitati- perimenlo. didicit, quod per se prius per patientiam
bus suis affliclas, hoc primum in hoc loco ad conso- diu eulpam toleravii. Yalde enim in affiicto animo
laliouem adducitur, quofl scilicet afflictio ejus Dei pondus tvibulationis allevat, si nec in sua ocena as-
nutu dispensata, quatenus el eum limeat, cujus fla- quitati judicis contradica
geila suslinet, et de ejus simul misericordia conli- Clamavit cor eorum ad Domtnnm, etc. LITTERAI.
dal, a quo se visitari etiam per Iribulationem videt. Post sequitalem judicis, eliam per malitiam hostis
Fecit Dominus, qtise cogilavit. Ac si dicerelur: Quia aflliclos consolatur; quia quod Deus juste permittit,
lu noluisli facere quod praecepit,.ipse feeit quod co- ille inique peragit. Dum enim Deus per eum in pec-
gilavit. Et quia tu contempsisti complere serraonem caloribus injuriam suara ulciscitur, ipse per inten-
illius quem tibi de lua salute prssceperat, ipse com- lionerainiquani Deo injurialur. Sicul in Isaiadicitur:
plevit sermonem suuiri quem libi de tui tribulatione YmAssur virga furoris mei, in manu eorum indigna-
miiiatus erat. Yidete quid in prlmo homine gestum lione mea (Isa. x), ipse autem non sie arbilratur,
sit. Praseeperat ei Dominus : De ligno scientise boni de quo et bic j-ecte dicilur : Claniavit cor eorara ad
et mali ne comedas; minatus fuerat: Quacunque die " Dominum super murum filiw Sion. In clamorc et-
coraederis ex eo, morieris. Noluil homo implere enitu cordisTel-crudelitatem accipere possumus, vel
praccoptionem, et implevit Deus commiiiationem. superbiam inimicorum. Crudelitafem conlra eos,
Adhuc quotidie ad iUicita, et vetita inhiantibus Dcus quos opprimebant; supeibiam contra Deum, quem
dicil: Ne tetigeris, ne gustaveris, quacunquedie co- in oppressione populi sui blasphemabant, et impo-
mederis ex co, morieris. Ego stalui, ego praccepi, ut tentem essead salvandum credebant. Sedhaec eorum
omnem iUicilum affectum sua pcena sequalur, cogilatio ad Deum clamat, quia euro quodamraodo
•comminatio mea vitari potest; praeceptum autem et ad miserendum suis, et ad punieiidum adversa-
meum cassari non potest. A diebus anliquis.hoc pise- rios provoeat.- Clamavif, inquit, super mtirum. Inde
cepi, a diebus anliquis verum essc ostendi. Propter superbiebant quod praevaluerant, quod rauros et
lioc primus homo raortuus est, propler hoc mundus nroninieiita urbium obtinehant. Sive per murum
per^aquam diluvii deletus est. Ncque in te senten- intelligere possumus divinam pi'Oteclionem super
tia mu tari poterit, quse ab exordio mundi usque ad quam inimici clamant; quia, dum populo Dei pro-
hoc lempus immutabilis semper permansit. Recte pler peccata ejus dorainari permittuntur, diviuae
ergo afllictio dicitur, complevit sermonem queni -,, potenliae derogant: el hoc eum prohiberi non posse
u
praeceperat a diebus antiquis, ut eo palientius justi- exislimant, quod ipso permiltente, et flisponeiite
tiam Dei in sua tribulatione toleret, quo ab initio fieri ignorant.
mundi banc iu peccatoribus exerceri videt. Sequi- Clamavit, etc. ALLEG.Murus filise Sion uuum-
lur : Destruxit, et non pepercit. Quid est destruere, quemque veriiatis defensorem significare potest, si
rdsi ea quse horao ad iflicilam delectalionem praepa- per quem cor inimicorum clamat ad Dominum;
raverat, dissipare? Destruit autem, et non parcit, quia tunc magis hseretici perelattonem cordis veri-
quando delcclationera aufert, et simul per subse- tatis auctorem despiciunt, cum non solum simplices
quentem tribulationem reatum punit. Sequitur : quosque in Ecclesia, sed ipsos etiam defensores ve-
Lastificavit super te inimicum tuum. Singularis ini- ritatis ad suos errores converlunt.
nicus nosler diabolns est, qui eontra nos laetificar Clamavit cor eorum, etc. MOIJAL.Si per hostes
tur, quando in iis quse foris nobis adhaerent pote- animae desideria carnis accipimus, quid per cor Jios-
tas ei concedilur. Cum vero etiam in nosmelipsos tium, nisi intimam delectalionem carnalium deside-
sevire perrailtitur, tunc uimirum supra nos lsetifi- riorum accipere debemus ? Rursumquc per uiurum
stur. Sicut in beato Job factum legimus, cujus fiiise Sion; quia tunc delectatio carnis iiijuriosa-
jrias substantiam perdidit, postmodum carnem per- ][) Ci'eatori efiieiiur, quando desideria mala pey con-
ussit. Yel tunc supra nos lsetificari dicitur inimi-' sensuni animi virlutibus domiiiautur. De Deo nam-
us, quando nobis per consensum iniquitatis domi- que dicitur : In pace factus esl tocus ejus (Psal.
atur. Sequilui- : Exaltavit cornu hosiium tuorum. LXXV) ; quia nimirum in ea mente Deus suaviter
uidrectius per hostes animae, quam desideria car- requiescit, quae s'eab hujus niundi distractione col-
ris accipiraus, quseasslduis tenlamentis eam impu- ligens, ad internam pacem componil. In qua et si
nant? Quos videlicet hostes tunc nobis quasi tri- foiis quantum ad hujus vitae corruptionem pertfnet,-
ularios faeimus, quando motuin carnis ad nutum terrena desideria perstrepunt; si tamen uon admit-
ationis temperamus. Cum vero affeclus peecatr iu tuntur, in consensum iutro, ad aui*es usque Dei
obis dominari incipii, el mens, non judicium ratto- non pertingunt. Cum vero dclectatio carnis per con-
is, sed appetitum carnis scquitur; func nirairum sensum usque ad interibra animae penetrat, lunc ni-
orntt id esl fortitudo hostium nostrorum exallatur. mirum cor hoslium ad Deura inlrinsecus prsesiden-
laecDeus facere dicitur; quia justo judicio fieri teni clausil, ut jam ipse imporluno strepitu commo-'
ermittit, ut dum adversarius in culpa nostra nil lus de illa sua quiete exsurgens dicat. Clamor So-
isi permissus potuisse cognosciiur, etiam in pcena domorum, el Gomorrhmorummulliplicaius est, etpec-
507 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 50S
calum eorum aggravatum esi nhnis; sed descendam, A . Deduc quasi idrrcntem lacrymas. ALLEG. Exhor-
el videbo uirumclamorem, qui venit ad me opere com- talur propheticus sermo sanctam Ecclesiam pro
pleverint (Gen. x\ni). Et recle; quia iniquitas longe memhris suis infirmantibus lacrymas offerre Domi-
est a Deo, prava desideria non coram Deo, sed ad 110.Quaslacrymas lorrenti comparat. Torrens enim
Deum clamasse perhibcntur. Laus enim et gratia- rivus est ex hiemalibus aquis collectus, qui cum im-
rum actio non solum ad Deum, sed eliam coram petu quidem decurrit, sed cito siccatur atque per-
Deo clamant. Neeessitas et iniquitas ad Deum cla- transit. Quid autem vita praesens est, nisi hiems, in
mant. Quando enim Dei viiiutem et magnificentiam qua priusquam vilse aelernasclaritas appareat, corda-
laudamus, sive quando de impensa. nobis miseri- hominum nubila adhuc erroiis involvunl? Bene"
cordia ei gralias agimus, tunc nimirum coram Deo ergo sancta Ecclesia lacrymas quasi lorrentem de-
clamamus. Quando vero inique agendo eum ad ira- ducere prsecipitur, quia videlicet eleeti quique, qui
cundiam provocamus, sive quando in necessitate ad gaudia patrise ccelestis iuhianl, de praesentis vitae
constituli auxilium ejus exposcimus, tunc quasi de raiseria sine cessatione suspirant. Sed lunc sine du-
longinquo ad eum clamamus. Clamat ergo iniquitas bio lorrens iste lacr5rmarum venlurse aestatis fervoie
ad Deum, clamat necessitas; sed illa clamat irri- siccabitur, quando, illucescente claritate aeterna,
lans, isla supplicans; illa provocat iram, istaflagi- " dolor omnis in gaudium convertetur, ul jam neque
tat misericordiam. De clamore necessitatis dicttam dolor ullus esse possit de perdilis, neque timor de
est : Clamor filiorum Israel venit ad me (Exod. m), perituris. Sequitur : Per diem et noclem. Per diem
vidique affliclionem eorum, .qua opprimuntur ab prospera, per noclem significanlur adversa. Quia
jEgyptiis. De clamore iniquitatis diclum est: Cla- ergo sancla Ecclesia quosdam per prospera bujus
mor Sodomorum, et Gomorrhseorum mulliplicatus vitse decipi, quosdam per adversa frangi conspicit.
est, et peccalum eonim aggravalum est nimis. De utrorumque ruinam plangens quasi per diem et no-
clamore laudis diclum est : Clamabnnl, elenim hym- ctem lacrymas educit. Sequitur : Non des requiem
num dicent'(Psul. LXIV).De damore devotionis di- tibi. Elecli quique dum alios plangunt, sibi quoque
ctum est: Clatnor meus in conspeclu ejus introiotl in requiem non dant; quia dum aliorum lapsus con-
aures ejus (Psul, xvn). Clamant angeli m coslocla- 6pieiunt, amplius de sua saluie soUiciti fiunt. Se-
more laudis; clamat Moyses in deserlo clamore de- quitur : Neque laceat pupilla oculi tui. Pupilla oculi,
votionis; clamant filii Isi'ael in JEgyplo clamore per quam visus dirigitur, congrue spiritales quos-
necessitalis ; clamant Sodoma el Gomorrha clamsre qiie in sancta Ecclesia designat, quorum verbo et
iniquitatis. Sed tunc clamor iniquitalis ad Deum ,„ exemplo totum corpus Ecclesiae iUuminatur. Qui
pervenire dicilur, quando in tantum excrescit ma- profecto in periculo proximorunt nequaquamtacers
-litia, quod amplius lolerari non meretur. debenl, sed eos, quanlum possunt, et pre,cibus sub-
Deduc quasi torrenlem lacrymas per diem et no- levare et prsedicatione erigere. Nam quia illorura
ctetn. LITTER. Ereclis per consolationem animis, periculum metius ipsis prospicere possunt, peccant
exhortalio sequitur, in qua peccalores ad pceniten- revera si de illorum salute etiam plus ipsis solliciti,
tiam invitantur. Nec sine causa faclum est quod ita non suiit. Quod bene singularis Ula pupilla, per
quasi ex abrupto in media clausula subito aliam ma- quam omnes illuminantur, id est Dominus Jesus
teriam arripit. Sed quia in ipso scrmonis deeursu Chrislus, oslendit, quando ruinam perfidae civitatis
occasio exliortandi so.obtulit, magisque auimos mo- prsevidens. ipsa exsullante flevit, et in passione po-
vere consuevit, quod subditum est, quasi ex prasee- silus, et pro persecutoribus orans de illorum salule
denli inferens, sic ait : Deduc quasi torrenlem la- sollicilus fuit. Pupilla ergo tacilas lacrymas habere
crymas, ac si diceret: Quia inimici tui per elatio- non dehet; quia spiriluales quosque. cum affectu
ncm Deum ad iracundiani provocant, tu per humi- compassionis exhibere eliam oportet verbum praedi-
litatem pceuitentiaeejus misericovdiamimplora; per calionis.
torrentcm aulem vehemens molus compunclionis D ] Deduc quasi torrentem laerymas. MORAL. Perfecta
signatur. Cujus etiam perseverantia subinfertur, cum hic posiiitendi forma proponitur. Vera namque, pos-
dicilur :Per diem elnoctem. Inslanlia quoque adjun- nitenlia a compuuctioue inchoat, quse per aquam
gitur, cum subinfertur: Non des requiem tibi. Quasi Jacrymarum et sordes peccatorum abluit, et ani-
diceretur : Nec intermittas, nec relaxes impetum la- raam irrigando ad germina viriutum fecundat. Unde
crymarum, sed omni lempore et omni instanlia fle- " peccalrici animse dicitur, ut primum lacrymas dedu-
tibusinsiste; quia et ipsas lacryraae vocem suara ha- cat, hoc esl deorsum ducat. Rivos, namque lacry-
«bent, et clamabujit pro te ad Dominum. Hoc est, marum quasi sursum ducimus, quando pro deside-
quod sequitur : - rio ccelestis patrias suspiramus. Quando vero ex
Neque laceat pupilla oculi lui. Verbura miserj- recordatione peccatorum compuncti ploramus, ri-
cordiae est illud. Pupilla, inquit, non solum margi- vos lacrymarum nostrarum ad inferiora deducimus.
nem oculorum, sed ipsum visionis radium procella Sed prius est ut quisque peccatorum maculas fonte
lacrymarum irrumpens obtenebret, ut dum id eliam, lacrymarum abluat, ac deinde mundata conscientia,
1
quod tencrum est, affligitur, citius ad misericordiam coinpunctionis suae tramiteji adamorem seternoruuj
pietas judicis moveatur, . convertat. In eo -quoque, quod peccator lacrymas
rc9 ADNOTAT. IN THRENOS. HO
suas deorsum ducere prsecipitur, pcenitenti cum A jungit, dicens-i-Non des requiem libi, quia item
compunctione humililas necessaria esse demon- inslantiam laboris devotio lriimilitatis commendahi-
stratur, secundum sententiam Psalniistas, qui ait: lem Deo reddit. Postremo subinfert et dicit: Neque
Cor contritum, et humiliatum Deus -non despicies laceal pupilla oculi tui. Quid enim per pupillam
(Psal. _,).Possumus adhuc subtilius aliquid notare oculi, nisi humilem devotionem menlis inlelligere
in nomine deductionis. Quod~enim ducitur, per se debemus? Cum ergo requies non datur, oupilla quo-
quidem movetur; sed taraen motus ejus alieno ar- que oculi clamat : si dum caro fovis aflligilur, intus
Jiilrio dirigiluT. Sunt vero nonnulli, qui eum alios menlis devotio orat.
flenles Viderint, habere siccos oculos erubescunt, Consurge, lauda in nocte in principio vigiliarutn.
ct quadam Tiolcntia lacrymas extorquentes, huma- LITTERAL.Quanljm ad litleram peiiinent, tres sunt
nos oculos simulala compunclione decipiunt. Qttos vigilise noctis, siiigulas trjum horarum spatio distin-
profecto rectius lacrymas extrahere dicimus, quam ctas. Et mirabili salis dispensatione propbeta pec-
deducere. Sunt item alii qui per impatieiitiam cor- catores ad pcenitentiarii invitans, non statim ipsam
dis pro accidenti exlrinsecus molestia, lacryraas pcenitendi perfectionem proponif, sed paulatim _ex--
fundunt, quas tamen lacrymas nequaquam ipsi edu- hortalionem promovel, ut quod fortassis mens in-
cunt; quoniam eas de molu cordis sponle quidcra " iirina simul non caperet, facilius divisum ferre pos-
maiiantes ralione non pvaecedunt. Hi autem quos sit. Supra peccatorihus praeceperat, ut pro peccatis
vcve poenitet, lacrymas educunl; quia per se de suis lacrymas pcenitendo funderent: hic jain praeci-
ipso compunctionis fonle emergentes raiione pros- pit ut in tribulatione sua etiam juslitiam Dei lau-
cedenfe dirigunt, ut nec scilicet per impatieiitiam dent; ibi in nocle flere, hic etiam in principio vigi-
erumpant, nec se in humanae laudis carapum a se- Iiarum ad fletuni consurgere jubet. PIus ergo est ad
crelo alvei sui laxius diffundant. Qualiler autcm flelum consurgere, quam solummodo flere; plus in
educendse sint Iacrymae, pulchre insinuatur, quando '
pvincipio vigiliarura, quam in nocte. Sequitur :
dicitur : Deduc quasi lorrentem lacrymas. Torrens Effunde sicut aquatn cor tuum. Sicut aquam cor
namque cum magno impetu decurrit; sed quanto ve- effundit, qui ex intimo cordis affectu lacrymas pro->
heraentiusdefluif,tanto ciliuspertraiisit. Reclecrgo ducit, quod adhuc planius insinuans adjungit:
compunclionis fervor torrenti comparatur, quia Leva ad eutn manus luas. Elevatio namque ma-
quanto major visdoloris in compunctione fuerit, tanlo nuurn cordis affectura expvimit. Yel certe qui ma;
citius divina consolalione superveniente, pertransit. nus elevant, in necessitate.se esse, et auxilium desi-
Sed quia inchoare bonum parum prodesl, nisi perse- r derare demonstranl. Et ideo recte populus in Iriliu-
verantertencatur. recte seculus adjunxit: Per diera, lalione constitutus, niaiius ad eum levat, ut se
et noctem. Sttnt namque nonnulli, qui post lacry- non in suis viribus, sed in solo Dei auxilio spem
mas, per iuanem laetitiam mentem dissolvunt, et quia habere ostendat. Sequilur:
cor suum in incerore perseveranter tenere negli- Pro anima, id est pro vita4 parvulorum luorum:
gtint, quidquid compunctionis lempore obtinuisse qui fame pereunt in capile omnium compitorum. Ca-
poterant, perdunt. Pcccatrix etenim conscieutia, sic- pila compitorum sunt, ubi plures viae e diverso ve-
»t ante eompunciioms ardorem gravi ssepe mceroris nientes in unum concurrunt. Quae loca magis ab
taidio ex recordatione peccatorum afllcilur, sic non- bominibus frequeniarl solcnt, ul amplior confusio
nunquam posl consolalionem lacrymarum, si lianc inibi tabescentiiim insiuuetur. Et vide quomodo in
diligens eensura non premat, per iueptam lastitiam arcto reposila est: ubi de vila impetranda causa agi-
dissipatur. EtMciveo valde neccssarium estutpost- . lur, quando parentes pvo anima pavvuloruni suo-
quam compunctionis graiia mentem a mcerore ere - rum exorare jubenlur. Idcirco autem parentes pro
xerit, ne hanc postmoduui sua Jenitas per immode- anima parvulorum suorum exorarejubentur; idcirco
raiam Isetitiam dissolvat, nunquam eam prisiini autem parentes pro parvulis suis supplicare debent,
mceroris cuslodia derelinqttat. Recte itaque, pecca- D quia proculpa parenlum parvuli pcenam sustiuent,
tor moneturper diem et noclem laerymas deducere. ut inde remedium veniat, unde veiiit periculura.
Mceroris uamque lasdiuni quasi nox quaedam mentis , . Coiisurge, Jauda in nocte, etc. ALLEGQuid per
est; dies vero meniis esl gaudium compunctionis. noctem, nisi vita peccatorura signatur?Quales erant
Quasi ergo per noctem lacrymas deducit, qui in aliquando ii quibus Paulits loquitur, dicens :'Fuistis
mceroris tsedio animum per compunclioiiein releval. aliquundotenebrw, nunc uuletn tux iiiDomino (Ephes.
Per diem lacrymas deducit, qui post compunctionis v). Monel «*go propheticus serrao sanctara Eccle-
lastitiam mentem in moerore conservat. Dicatur ergo siam, nt surgat, et Iaudet in nocte. Surgit enim,
pceniienli : Dedue quasi torrentem lacrymas per cuin pro salute proximorum, quos pericUtari vidct, .
diem et noctem. Ac si dicerelur : Qui multum le de quiete contemplationis ad opus praedicationis se
peccasse consideras, necesse est ut nec in magni- erigit. In nocte laudat, quando peccatoves ad posni-
tudine neciii diuturnilate dolons libi parcas. Sed tenliam provocans divina eis-magnalia manifestaf.
qtiia mulli cceptum quidem pcenitendi studium non _ Sed multi sunt peccatores, qui verbum verilatis au-
deserunt, sed tamen ab illo fervore suo, quo ccepe- dire etiam contemnunt, et eo raagis aurera cordis ad
rant, paulattm tempore succedente. tepescunt. Ad- laudem Creatoris non inclinant, quo iu suis pecca-
3H HUG0NIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA, — 1. IN S. SCREPTURAM. 512
tis considerandis minus evigilanl. De quibus in I i do mala sua aguoscere ineipit. Sscundo evigilat,
psalmo legitur : In salicibus in medio ejus suspendi- quando mala sua "agnita pcenitendo corrigit. Tertio
mus organa nostra (Psal. cxxxvi). Et in Evangelio : evigilat, quando ad bqna agenda -se eonverlU.
Notite margaritas vesttas ante porcosprojicere (Mallk. Quarto evigilat,jquando bona opera sua custodit.
vu). Et ideo cum dixisset: Lauda in riocle, i*ectese- Istas qualuor vigilias in nocle prassenlis vitae custo-
cutus, adjunxit, in prineipio vigiUarum. Ac si dice- dire debemus, ne videlicet nos vel in consideratione
ret: Illi peccatores laudeiri. Dci audire possunt, qui peccatorum nostrorum ignorantia fallat, vel in cor-
in suis peccatis considerandis vigilare cceperunt. rectione negligentia, sive contemplus prsepediat. Ne
Sequitur : vel ad bona agenda desidia torpentes reddat, vel ad
Effttnde sicut aquam cor luum. Quid per cor, nisi bona couservanda prsesumpUo minus cautos efliciat.
profunda inteUigenlia.? et quid per aquam, nisi do- Ille ergo in nocte in principio vigiliarum Deum
ctrina facilis figuratur? Cor ergo sicut aquam ef- laudat, qui mala, quae patitur, ex consideratione
fuudit, qui hoc, qtiod inlus solidum guslat, infirmis iniquilatis suas, justo Dei judicio se sustinere fate-
auditoribus facili foris eruditione insinuat. Quem- tur. Sequitur : Effunde sicut aquam cor luum ante
admodum Psalmisla dicit: Dies diei eructat verbum, conspectum Domini. Cseteri Uquores, cttm effundun-
tt nox hocli indicat scietniam (Psal. xvni). Qui au- tur, vel quadam pinguedine supeiiinita, vel sapore
lem pro amore Dei infirmis auditoribus sponte con- iufecta vasa relinquunt; sola aqua sic effunditur, ut
descendit, is procul dubio corara Domino cor suum rnunditia vasis nullis ejus reliquiis maculelur. Qui
sieut aquam effundit. Sequitur : crgo peccata sua confitentes, aliqua vel negligen-
Leva ad eum manus tuas pro anima parvulorum tiae vel erubescentiae causa effundere liment, quasi
tuorum. Per elevalionem manuum affectum cordis, in vase cordis spissi liquoris reliquias retineiit. Qui
per parvulos, infirmos fide, et necdum sensum ma- vero cuncta quidem peccala sua per confessionem
turum habentes, accipere possumus. Sancta ergo ejiciunt, sed adhuc tamen peccandi affeclum non
Ecclesia pro anima parvulorum suorum manus ad derelinquunt: ab his quidem quamvis uoxius liquor
Deum elevat, quia pro salule eorum, qui adhuc pu- prorsus ejeelus sit, vasa tamen sapore infecta per-
silli lide sunt, non solum se in verbo praedicafcionis manserunt. Qtiisquis autem per puram confessio-
exercet, sed etiam humili devotione divinam jugiler nem, et eontritionem cordis sui secreta revelans,
miseiicordiam inlerpellat. Yel per manus, opera nihil aut per affectuni retinet, aul per sUentium.le-
accipere possumus, quia ille mmirum pro ankna git: ille quasi aquas" cor suum ante conspectum
parvulorum manus ad Deum elevat, quia ad prgvo- (., Domini effundit. Possumus adhuc in effusione aquae
candos animos carnalium spiritualibus studiis insi- aliquid aedificationis altendere, quia sicul aqua ef-
stens, etiam licita quaedam humanas eonversationis fusa sordes abluit, sic confessio peccata ejiciens,
negotia devilat. Sicut Paulus, qui ut occasionenti ae- conscienliam mundam reddit. Et bene ante conspe-
cipiendi pseudoappstolis tolleret, stipendia praedica- ctum Domini cor sicut aqua effundi dicitur, quia
tionis, quae secundum consueludinem, imo secun- Kisi quis cum opere pravo, etiam affeetum peecandi
-dum divinam institutioneni accipere licuit, propriis a corde suo exeludat, teste conscientia plene coram
manibus victum quasrens oranino accipere recusa- Deo non excusatur. Sequitur : Leva ad eum nianii&
vit. De quibus parvulis adhuc subditur : tuas. Per manus operatio significatur. Manus ergo
Qui defecerunt farae in capite omnium compito- suas pcenitens ad Deum eleval, quaudo per exh.bi-
riim. Quid per compita, nisi huraanas actiones?et lionem bonorum operum coram Deo prasterilas of-
qttiJ per caput compitorum, nisi concupiscentiam fensas excusat. De quo adhuc subditur : Pro aniraa
carnis, quae causa est et origo omiiium bumanarura parvulorum tuorum, qui defecerunt farae in capite
actionum, intelligere deberaus?Parvuli «rgo in ea- oranium compitorum. Per parvulos, non incongrue.
pite compitorum fame deficiunt, .quia earnales qui- infirmos animae cogitatus accipimus, per caputom-
que quanto magis terrenis desideriis inhiant fanto 0 nium eompitorum, concupiscentiam earnis : quse
niagls a paslu spiritualis alimonias jejunant. omnium terrenorum desideriorum et actionum,
Consurge, lauda. MORAL. Nova quaedam vita hie quasi multarum viarum caput est et origo. In capite
mihi oiiri videtur. Consurge, lauda. Quam pulcher ergo compitorum parvuli nostri fame deficiunt;
ordo, primum transacla mala fletibus tergere, postea quia teneras cogitationes noslrae dum desideriis car-
ad hona agenda consurgere, deinde laudare? Non nalibus iuhasrent, spiriiualis alimonise pastum per-
esi enim laus speciosa in ore peccaioris (Eccli.xv); duut. Sed uos pro anima parvulorum noslrorum
neque potest veraciter bona agere, qui prius non ntanus ad Deum elevamus, cum per studium bono-
studuerit efiicaciter mala praeteritaemendare.Lauda, rum operum ad nutriendos animse cogitatus spiri-
inquil, in noete in principio vigiliarum. Peecalor tualis desiderii gratiam in nobis renovari exposcl-
sub flagello positus gratum Deo sacrificium immo- nius. Qui videlicet parvuli nostri in capile compilo-
lat, si et de sua ttibulalione Deum laudat. Unde rum fame deficiunt, quia teneras cogiialiones anirrii,
i'ecte cum dixisset propheta, latida in nocte, hoe quas inlrinsecus bona desideria non pascunt, raox
est in tribulatione, slatim adjunxit: In principio per carnis concuprscentiara (qtise omnium malorum
vigiliarum. Primum etenim peccaior evigilat, quau- desideriorum caput cst) eniollitas, omne virtutis FO-
"
5.3 . ADNOTAT. 1N THRENOS. 514
bur araittunt. Yelipsa concupiscentia faraesest, in A rex interfecit: quia, iuquam, eos occiderunt, ideo
qua fame deficiunt quia seniper esuriunt, et expleri mulieres fructum uleri sui comederunt, sicut de
non possunt. , Maria filia Eleazari legitur: et in libvo Regum scri-
Vide, Domine, et considera quem vindemiaveris ila. ptum est (II Par. xxvi), et Josephus quoque lesta-
LITTERAL.Non desistit a proposito isle donec ccepta tur. Quod autein dicit, si occiditur, sic est ac si
ad finemperducat. Hactenus enimcum peccaloribus diceretur: Quamvis lantum peccaverint, nunquid
egit, ut eos ad posnitentiara inflecteret; nunc pceni- tamen tam immani ullione plecti debuerunt ? In quo
lenUum causam suscipiens ad_ Deum sermonem tamen judicium Dei non reprehendit, sed culpara
convertit, ut eum pro peccatoribus exoret. Simul- concedens, et posnam aggrayans, misericovdiam
que pcenilenlibus forruam oiandi tribuit, aperte quasrit. Quasi dieei*et: Non est populus, quera tan-
demonslrans quantura se in precibus peccator hu- tum dilexeris : cui tanta henelicia conluleiis ; non
miliai*edebeal; cum ipse pro alienis peccatis orans, est- populus, qui tanlum libi peccaveril: ,11011 est
tam humili devolione se pietali divinae prosternat. populus, quera tantum dejeceris, tantum vindemia-
Quia enim causam difficilem se suscepisse conside- veris alque deslruxeris: et ideo,quseso, vide, non
rat, nequaquam aperta postulatione aures divinse transitorie, sed considera diligenler noslram raise-
majestatis pulsare praesumit; sed cum magna reve- R riam, ut solitam riobis ilerum impendas misericor-
reniia, et tvemure susepetitionis affectum insinuando diam.
demonslrat, dicens : Yide, Domine-. et considera Yide, Domine, et considera quem vindemiaveris
quera vindemiaveiis ita. Quasi ^iceret: Populum ita. ALLEG.Ecclesiam sanclam vineam appellari plu-
liium, quem tantiiin dilexisti, qui praeter te solura riinis Scriplurarttm leslimoniis coniprobatur. De
aliiim protectorem non habuit, sic vindemias, sic quibus esi illud evangelicum, ubi paterfamilias ope-
opprimis, sic devastas? Praesenlem, quaeso, calami- rarios in vineara suam misisse dicitur (Matth. xx):
tatem'eonsidera, pristinum amorem ad niemoiiam quia videlicet Deus Pater, dum prsedicatores ad eru-
revoca;ut si nostris precibus non flecteris, luis diendain Ecdesiam dirigit, quasi ad excolendam
saltem lieneficiis ad compassionem et misericordiani vineam suam operarios miitit. Nam queraadmodum -
movearis. Yindemiavevis, inquit. Ergo non saltus vitis magno quideni studio et labore excolitur, sic
fuit populus iste, sed vinea cultorem habens, et nimirunt vita fidelium non nisi magno studio et
fvuctum ferens. Attamen lignum vitis sine cultura labore ad virtutem inforniatur. Et quemadmodum
et fructu inutile est, et univefsis lignis vilius. Cur vinea, si fecunda fuerit, quidquid sibi laboris impen-
. ergo depopularis, quem colendo pretiosum, depopu- r ditur, fructuum ubertate restaurat: sic nimirum
lando vileni,-et inutilem reddis? Quem vindemiave vila iidelium, sLsludio disciplinse et eruditionis ad
ris,inquit, ita. Quomodo ita?tam horribiliter, tam virtutera profeceiit, oranem adhibitam diligentiam
monstruose, ut vinea ipsa deyoret botros suos,et prelidso fructu recompensat. Item sicutlignum vitis
mulieres comedant filios suos. Ideo exclamat, *et sine iructu inutile est, et universis lignis vilius : sic
dicit: profecto ii qui per fidei doctriiiam excoluntur, et
Ergone,Domine, mulieres comedenl fruclumsuum. tamen fructum boni operis non afferunt, pejores
Id est filios suos, parvulos scilicet ad mensuram sunt illis qui ad agnilionem veritatis nuiiquam per-
palmm, id esl teneros, vix dum palmae mensuram venerunt. El flt nonnunquam uthos tales Deus gra-
habentes; ut immanis crudelitas, imo crudelis ne- tiam subtrahendo, tanto profundius deserat, quauto
cessiias, ostendatur. Bene autem mulieres, non ma- diulius post impensam graliam ingratos tolei'abat.
Ires : quia materno nomine appellandse non sunt, Quorum lamen lapsum perfecti quique ex compas-
quae maternos pielatis memores non fuerunt. Fru- sione charitatis plangunt, et qui eos jam per fidein
clum, inquit, suum comedent. Ac si diceret: Caslera ejusdem secum corporis membra -esse gaudebant
germinantia ideo fructificant, ut natura generis, prascisionem eorum sine dolore ferre non possunt.
quae in parente consumitur, in prole. germinis sui ]D Ex quorum voce hic dicilur : Yide, Doniine, el con-
repavetur : homo vero naturse suse oblilus, fructum sidera quem vindemiaveiis ita. Malos Deus vinde-
suum consuniit, per quem reparari debuit. Sed ne miare dicitur, cum eos, quos ipse prius pcr praedi-
sic exaggerando miseriam Deum non posccresed catores suos excoluil, subtracta gratia, steriles et
provocare videalur, et quasi injustum arguere, qui inanes derelinqitit. Polest eliam vinderaiatio ipsa ad
lam crudelifer populum suum punierit; post com- electos referri: quia nirairum cum qui'v.am_pbr in-
raemoratam pcenam, culpam etiam subjungit : cal- fidelilatem ab unitate Eeclesise subirahuniur, ipsa
lida quadam coricessione utens, ut scilicet duni in sancta Ecclesia nuda sibi, et quasi spoliaia renian-
culpa confilenda a justitia Dei non discrepat, in sisse videtur. Unde cum magno pictalis affectti pvo-
misericordia quasrenda pelilionem suam citius ad nuiitiandum est hoc, qtiod dicitur. Yide, Domine, ct
cffecluin perducat, dieens. considera quem vidclicet populum tiiuni, pusilluiu
Si occiditur in sancluario Domini sacerdos, et pro- gregem iuum, vindemiaveiis ila. Quomodo? Sub-
pheta. Ac si diceret: Quia prophetas tuos, et sacer- jungil: Ergonecomedentmulieres fiuclum suum,
dotes tuos in-sanctttario luo occiderunt: sicut de parvulos ad mensuram palrase ? Per mulieres recte
Zacliaria legitur filio Joiadse sacerdotis, quem Joas malos praelatos accipimus sensu caruall ct fluxis
Si5 HUGONTSDE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 515
moribus emoilitos : qui fruclum suum comedunt, A mensuram palmae comedere dicunlur nisi quod
quia de labore ministerii sui in praesentt vila remu meiites carnales etiam de initio boni operis glorian-'
nerationem accipiunt. Econtvario bonis docloribus tur ? Sequitur : Si occidilur in sancluario Domini
dictum est: Postit vos ut eatis, et fruclum afferalis, sacerdos, el propheta? Mens justi, quaesancluarium
et fructus vester muneat (Joan. xv). Electorum Dei est, duo in se habere debet: prudentiam scilicet
namque fructus permanere dicitur : quia in eis pro ct devotionem: prudentiam, per quam inslanlia
labore non transitoria merces, sed prasmium aeter- mala prospiciendo calcet; devotionem, per quara
num conservatur. Mulieres ergo comedurit fruclum mala praslerita supplicando ahslergat. Quid ergo
suum quia "carnales quique dum in hac vita laboris devotionem, nisi quemdam aninise sacerdotem ex-
sui mercedem accipiunt, quasi fructum non conser- piationis sacrificium jugiter in conspeclu Domini ot-
vant, sed consumunt. Quis sit autem fvuctus iste, feventem; et quid prudentiam, nisi prophclarn acci-
declaratur, cum dicitur: Parvulos ad mensuram pimiis? Quia ergo sacerdos; ei propheta, in sancttia-
palmas. Parvulos hic non aetate, sed fide intelligeve rio Domini occidilur, muliei*esparvulos suos eome-
debemus. Per palmam vero initium boni operis non dunt: quia nuuquam mens homliiis dese vivlttte sua
Inconvenienter accipimus. Quid est ergo quod fvu- exlolleret, nisi prius per negligeutiain, el prselcriio-
ctus mulierum pavvuli dicunlur, nisi quod fidcs cve- B lorum malorum memoria, el futurortim cautela in ea
dentium doctoribus ad praemium reputatur? Quos tepuisset.
videlicet carnales prselali comedunl: quia nimirum Jucuerunt in terra furoris puer, el senes [senex]:
dum terrenis inhiant, infirmos fide et incipieiiles per virgines mem, et juvenes mei in gladio cectderuni.
esemplum mali operisad interitum pertrahuiit, quos LITTEUAL.Yel sic distingtiendumest: Puer eisenex
p:ius per verhum prasdicationis in fide genuerunt. in terra jaeuevunl, virgiues et juvenes in gladio ce-
Yel certe tunc uiulieres pavvulos suos comedunt : ciderunt. Siveita; Puer, et senex, et virgines in
qttando mali praflali in Ecclesia subjecios quosque, terra jacueruut, et juveues in gladio ceciderunt.
quos cibo coslestis alimoniae pascere debuerant, re- Quod proplerea fortassis magis congvuit: quia viv-
bus suis amare spoliando per ir.opiam aflligunt. Se*- gines in bello gladio pcrirai non solcnt, sed in d"-
quitur: Si occiditur in sanctuario Dumini sacerdos, rcplioncm, et depraidalionem adduci, nisi ex hoc
et propheta? Per sacerdotem, el prophetam, eosde&i ipso atrocitas hostium Jesignelur, qui nec virginibus
hic intelligere debeinus quos paulo aute per muKe- parccrent. Dicil ergo populum hellatorem cum re-
res sigiiilicatos accepimus : praelatoo scilicet qui et gibus el pvincipibus gladio corruisse, reliquam mul-
per verbum prophelae sunt, et per ministerium sa- r titudinein diversi sexus et aetafis in captivitate di-
ceidotes. Per sanctuaritim autem cultus divinus ex- slractam. Puer, inquit, et senex, cl virt,ines: intirma
piimitur : ac si diceretur: Si praelati spiritualia ia- aj,tas, iiiQrmus sexus, in terra jacuerunl, sine mise-
digne airaiuistrando pereunt: quate ergo scelera ricordia, sine humanitate abjeeli, in lerra furoris.
eorum suljjectos iniioceiiles involvunl ? Non solum in terra, quod ad pcenam sttllicere posset
Yide, Domine, ei considera quem vindemiaveris ejusraodi, sed in terra furoris. Vel iu terra sua,
ita. MORAL.Congrua similitiidineaaima a Deo vin-- quam Dominus in furore stio \aslari, et depopulavi
demiari dicitur, quando donis vivtutum malis meri- perraisit: vel in terra aliena, ad qiiam lurorDomini
lis suis exigentibus justo Dei judicio spoliattn*. Sed eos e-xpuiit. Sequitur:
ebt quajdam Tindeniiatio csetcris perniciosiov. Minus Inlerfecisti in die furoris, percussisli, nec misereris
riamque periculosum est vii tutem perdere, quam de [miserlus es]. Quasi dicat: Tibi, Domine, nostram
virtutesuperbire. Qui cnim viiiulem pcvdil, saltem calamitatem ascribimus: de nostra miseria tecum
deliiraenlum suum agnoscil: qui aulem dewtute cansam inimus. Quiaplagam, quara hostis saevientis
superbit, damnum tolerat, ignovat. Prophela plan- furor inlulil, ira tua nostvis prius peccalis provo-
gens animam, non solura pe^catiicem, sed el de cata, dictaviL Inlevfecisti eos, qui in gladio ceci-
virtute falsa iuaniter gloriantem • Vide, inquit,-Do- .. derunt: pereussisti eos, qui in terra jacuerunt: nec
niine, et considera, qucm vindemiaveris ita. Et raisereris, ut cum tot jam peiiisse videas, ab iis
quasi quseiefis quomodo ila? exclamando subjungit, saitem, qui superstites adhuc sunt, flagelluni lu;e
et dicit: Ergone comedent mulieres fructum suum ? iiidignationis avcrlas. Quasso,-Doniine, obsecro, Do-
Mulieres namque fructum suum comedunt, quando mine, miserere: ut exitium, quod te irascente inci-
carnales aniraae de virtutis opere se per inanem diraus, te miserante, evadamus.
gloriara pascunt. Fructum comeduni, quia inde vir- Jacuerunt in terra puer, et seues. ALLEG.Sicut
tus ipsa consumitur, unde mens illicila refectione populus, sic et sacerdoles. In terva jacuerunt, in
delectatur.Fruclum, inquil, suum. Qualem fructum? teiTcnis desideriis qtiieverunt. Nec solura quie-
Parvulos ad mensuram palmae. Per parvulos, acci- verunl (quod superius significattrai esl, cum dictum
peie possumus vitiutes leneras, et uondum ad robur cst: sederunt in tcrra, eonticuerunt senes), sed ct
virile promofas : pev palmairi vero, boni opevis iili- dormierunt: quia jacuerunt, ut jam se ipsos ne-
tium. Parvuli "ergo ad meusuram palmse sunt virtu- sciant: et omni ratione sopita uude venerint, non
tes tenerae, et ad initium bonae operationis noviler considerent, aut quo tendant. Quibus per Paulum
oroauctse. Quid esl crgo quod mulieres parvulos ad dicitur: Surge, qui dormis: et exsurge a mortuis, et
317 ADNOTAT. IN THRENOS.-- - 518
illumtnabx te Christus (Ephes. v). Heu! quam male A Parvulus ergo cum senibus in terra furoris jacet,
jacent, qui in terra jacenl! quam male dormiunt, quando id etiam nostrse corruptionis, quod vin-
qui in terra dormiunt! qui in terra requiescunt, et dieta prasvaricationis inlulit; carnalis mens non so-
cum evigilant, nihil diviliarum in manibus suis in- lum secundum sensum, sed eliam secundum judi-
veniunt! Quidquid enim temporaliter amatur, quasi cium, et appetitum sibi ad delectationerii substernit,
soranium est, et evanescil, cum.homoin rriorte et ibi se putat requiescere, ubi projecta est vapu-
evigilare cceperit. In terra, inquit, furoris jacu- lare. Sequituf : Yirgines meas, et juvenes mei iri
. erunt.. Quid per terram furoris, nisi hunc mun- gladio ceciderunt. Per jargines, caslas cogitationes;
dum accipere debemus: in quo genus huma- per juvenes, fortiludinem atque constanliam animi;
nuin propter primi reatus viiidictam , dc para- per gladium, tentationem adversarii accipere non
disi feliciiate ejeclum, et exsilio damnatum est? incouvenieiiter possumus. Quia enim setas juventu-
Quanla ergo vesania, ut in hac peregrinalione ho- lis ampliori robore viget, quid aliud fortitudo bene
mo requiem quaerat, quo se in ira divinae ultionis agendi et perseverandi constantia, quam quidam
projectum esse non dubilal ? Sequilur: Virgines juvenes sunt in animo rationali?quia et ad inchoan-
mea*,,et juvenes mei iu gladio ceciderunt. Per gla- dum opus prompti sunt, et in ccepto opere sine de-
dium in hoc loco doctrina hasreticorum signatur, de B fectu persistunt. -Recte ergo prius senes in terra
quihus in psalmo dicitur : Lingua eorum gladius jacuisse dicuutur, ac deinde virgines et juvenes in
acuius (Psal. LVI); quia dum aliquos ab unitate ca- gladio cecidisse memorantur; quia ex quo judicium
tholicse fldei ad suos errores pertrahunt, quasi menlis et appetitus terrena delectatione corrumpi-"
membra a corpore praecidunt. Per virgiues autem et tur, superveniens tentalio facile el bonarum cogita-
juvenes, fideles signantur, qui et virgines sunt, quia tionum integrilatem violat, et fortitudinem" atque '
inlegritatem fidei pravis operibus corrumpunt; et constanliam animi subnervat. Quia enim, ut ssepe
juvenes sunt, quia per constantiam mentis adversis dictum est, cogilationes ab affectibus prodeunt, dum
ingruentibus non cedunt. Qtiid est ergo quod virgi- ex corruptis cogilaliones corrumpuntur, quasi ex
nes in gladio cadere dicuutur, nisi quia, testaute infecta radice rami amaritudincm trahunt. Cumque
Apostolo, bonos mores mala colloquia corrumpunl carnalis animus exlra carnem nihil appetit aut di-
(I Cor. xv), et dogmata haerelicoruni, in quibus fi- scernit, omnis mox fortitudo ejus atque.conslantia,
' dei castilatem violare-praevalent," postmodum etiam in tentalionem carnis emollescit. Neque hoc prae-
bonorum operum integritatem subvertunt ? Juvenes tereundum est quod cum senes in terra sedent,
in gladio cadunt, cum ii quorum conslantia adver- r. virgines capita sua cinere spargunt; cum senes eili-
sis superari non potuit, dolis verborum succisi ad cio induuntur, virgines capila in terram abjiciunt,
infidelitatem corruunt. Vel si alteram dislinctionem cum senes in terra jacent, virgines in gladio cadunt;
sequiraur, virgines in terra jacent, quando ii mente quia profecto secundum corruptionem affeetuum
terrenis desideriis inhiant, qui foris per exhibitio- crescit corruptio r.ogitationum. Sequitur : Inter-
nem operis castitatem simulant inlentionis. Per ju- fecisii in die furoris, percussisti, nec raisereris.
venes etiam, superbos, et de suis viribus prassu- Quasdam virtutes Deus aliquando in animo per
mentes intelligere possumus, quia vita homini in tenlationem perimi, quasdam vulnerari permitlit,
liac pfaecipue selale et calore et robore vigct. Juve- ut dum tenlatus aliqua adhuc bona se reiinuisse vi-
nes-ergo in gladio cadunt, quia cura, Dsus, superbos det, prorsus in desperalionem non corruat; dura
despicias, ii -qui haereticorum erroribus subvertun- vero qusedam se perdidisse aspicit, de suis viribv..
tur, constat quod nequaquam a cognitione veritatis non praesumat; et tanto verius id, quodsmisit, re-
caderent, nisi prius alta de se sapuissent. Sequitur: cuperet, quanto subtilius suo damno edoctus, iJ- „
Interfecisli in dieiuroris; percussisti, nec misere- ipsum, quod retinuit, ex se non esse jam yidel. Sed
ris. Interfecit eos, qui per infidelilatem corruerunt; quia mulli non ad correptionem, sed ad subversio-
percussit eos, qui in lapsu pereuntium per passio- 0 nem lentari permittuntur, idcirco homo, qui suae
nem charitatis vulnerali sunt. Non miseretur, quia tentationis causam semper scire non potest, pericu-
dum lapsos non erigit, etiam dolorem stantium non lum scmper timere debet, propter quod recte ex
consolatur. voce trepidantium subjungitur : Nec misereris. Quse
Jaeuerunt in terra furoris puer,- et senes. MORAL. nimirum sententia limoris est, non assertionis.
Terra furoris est caro nostra mortalis, quas ante Quia enim cito a lentatioiie non liberat, ideo tenta-
peccatum primi hominis virtutum germina protulit; lus flagellum suum irse, et non misericordise esse
postea autem ex malediclionis sententia spinas et putat; qaod tameu desperantis non est, sed timentis,
tribulos viliorum germinare ccepit Parvulus autem ut diximus.
est sensus carnis, quia, quantum in se est, semper_ Vocasli quasi ad diem solemnem. LITTERAL.AC si
puerilia qusedam et vana appetit. Sicut autem per diceret : luimici quidem semper ad nocendum pa-.
parvulum sensum carnis accipimus, ita per senes rati sunt; sed tamen, nisi vocentur, venire non
jadicium et appetitum nieiitis intelligere non incon- possunt. Non igitur arguil, sed lionorat Deum iste,
venienter possumus; quia et in disccrnendo mens qui nihil viribus inimicorum Iribuit, sed divinam
esse debet malura, et in agpeteudo non tcmeraria. polentiam eliam in sui oppi'essioue extollil. Yocasti,
519 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S, SCRIPTURAM. 520
inquit. Quasi diceret: Eorura fuit velle, tuum con- A.qui in disciplina Ecclesias educati, et doctvina enu-
cedere, ut ex hoc ipso attendas, quod et tuum est trili fuerunt. Educavi,inquit, etenutrivi, non solum
lihevare. Yocasti quasi ad diem solemnem, id est nutrivi, quia fortes etiam, quos pondus tribulationis
ad diem lselilise et gaudii: non quod bonitas tua in oppressit, inimicus consumpsit. Bonos quidem per-
nostra miseria delectala sit, sed quia malitia eorum sequendo aflligere inimicus potest, consumere aa-
in hoc exsultavit, ut idipsum le ad miserendum tem .non potest; qui autem tribulatione superatur,
pvovocet, et citius nobis corapatiaris, dum eos ini- ille ab inimico consiimitur'.
que sttpsr nos gaudere conspicis. Yocasti quasi ad diem solemnem, qui terrerent
Qui terrerent tne de circuitu. Qui me undique ar- me de circuitu. Yila humana quasi circuitus quidam
cevent, ne manus persequentium evaderent, ad -si- est, quas post excursum aclionum temporalium, il-
militudinem venatorum qtii clamore feras in retia luc tandem redit per raortem, unde prodiit pei* na-
compellttnt. Notat tempus illud quando Judseis fu- tivitatem. Sed in hoc circuitu fidelis anima diem so •
gientibus BaJjylouios finitimae nationes circumqua- lemnem celebrat; quia, dum perinternum gaudium
que eis fugseprassidiurn obslruxerunt, ne evaderent in amore aelernorum figitur, ab omni foris illicita
manus iiiimicQrum quando Sedechias cum exercitu occupatione feriatur. Cum vero animus anteacla
"
bellalorum fugiens in campo Hiericonteo compre- mala ad memoriam revocat, et ex eorum conside-
henstts est, et reduclus iu Reblata ad regem Baby- ratione amplius per compunctionem accendifur,
lonis, ib:que filiis ejus coram eo interfectis, ipse cas- quasi de circuitu celebraturi ad solemnitatem invi-
catus est, et abduclus in Babylonem. Unde sequi- tantur. Sicut per Psalmistam dieitur : Reliquim co- -
' tur :
gitalionum diem festutn agent libi (Psal. LXXV).Sed
Et non fuit in die furoris Domini qui effugeret, et quia peccatoris mentem ante compunctionis ardoreni
relinqueretur. Relinquerelur, subauditur, vivtts; vel prseterilorum malorum recordatio quodam sui rea-
relinquerelur in terra sua, et non abduceretur ca- tus terrore concutit,-recte istos de circuitu, et ad
piivus. solemnitatem pariter, et ad terrorem vocatos dicit
Quos educavi, et nutrivi. Educavi ad disciplinam, Sciendum laraen est quod- aliter ille lerretur aui
el nulrivi ad fortitudinem : qui magis plangendi. nihil boni egisse se meminit, alque aliler ille qui
Inimicus consumpsit eos. Id est, usque ad interne- bonis actibus suis quaedam, -pro quibus timeat,
cionem delevit. mala admisla cognoscit. Quando igitur homo cir-
Yocasli quasi ad diem solemnem : qui terrerent cumspicit actioncs suas, et in eis quasdaminvenit
me de eircuilu. ALLEG.Potest noii inconvenienter „ ubi confidat, quaedam vero pro quibus limeat: ter-
in hoc loco tempus extremi examinis designari : retur quidem, sed non -?e ch'cuitu, quia in allare
qiias dies vel ideo solemnis dieitur, quia tunc gau- peccalrix conscienlia ex memoria sui reatus strin-
dia justorum inchoabunt, sive quia tunc onraia gitur; ex allera parte in fiducia boni cperis difata-
in medium disculienda deducentur. Qttod nimirum tur. Sed dum peccaloris animum ex omni parte
tempus ita nemo sine terrore exspectat, sicut nemo facla sua accusant, lunc quasi iu circuitu terretur;
esl, cui sine culpa prsesentis vitae cursum transire quia biiie inde omnia formidanda conspiciens, per
contingat. Electi vero dum se pro praesentis vitae solam angusliam intra-semetipsum coarctatur. Hoc
miseria lamentis afliciunt, etiam mala quae restant etiam convenienter in persona peccalvicis animae
ante oculos mentis adducunt, et sollicite futuros dicitur quando de corpore exiens undique malorum
terrores considerando, ut ibi judiciuro evadant, hic suorum memoria occurrente turbatur. Unde et
sejudicant. Considerant ssevissimos exactores dae- recte dicttim est: Yocasli.-Homo namque quandiu
mones, ad quorum praesentiam etiam electi terre- in hac vita esl, debet antc acta mala assidue ad me-
buntur : qui undique arclabunt judicandos, ita ul moriam revccarc, ut se ipse spontaneo terreat ad
nerao locum evadendi haheaf, nisi misericordia ju- pcenitentiam, sicut Psalmisla "dese iestatur dicens :
dicis distiiclionem temperafet ullionis. Quanrlc D Peccatum meum coram [contra] me est semper (Psal.
multos, qui hic in disciplina Ecclcsiaj edttcati, ei L). Et in alio loco idem ait : Cogiiabo pro peccalo
doelrina veritatis enutrili inter filios Dei eompti- tneo (Psal. xxxvn). Quisquis autem hic malorum
(andi videbanlur, inirnicus consumet et secum ac suorum recordari noluit, illic ea Deus in testirao-
pcrditionein trahet. Potest cliam dc paganis et bas- nium damnaiionis anle oeulos meniis ejus vocabit,
reticis, sive quibuslibet infidelibus dici, proscipue ir quatenus ex memoria eorum ibi lerreatur ad pce-
lempore Antichristi, quando diabolus undique ir i nam, qui hic salubriter noluit lerreri ad pceniten-
membris suis ad pcrsecutionem fidelium laxabitur tiam. Sicut divina vox per eumdem Psalmistam lo-
Qui dies ideo solemnis dicitur, quia tunc iniqui d(i qttitur, dicens : Arguam te, et slatuam conira faciem
oppi*essionebonorum laetabuntur; quia non est qu i tuatn (Psal. XLIX).Cujus vocationis modus adhuc
effugial el relinqualur. dum alios in verilate persi - demonstratur cum dicitur : Quasi ad diem solem-
slentes corporaliter puniunt, alios autem sibi con- nem. Dies enim solemnis, est dies quietis; dies vo-
sentientes spiritualiler occidunt. Unde sequitur : calionis quando operari non licet, sed iis quisque
Quos educavi, et nutfivi, inimicus consumpsit ; tunc cuin gaudio frui incipit, quae prius cum la-
t*juianimirum multi lunc ad infidelitatem conuent , bore sibi praaparavit. Quid ergo est dies mortis, nisi
521 ADNOTAT. IN JOELEM. . 32*
diessolemnis, in qua jam ampliusnon restat facul- A tur. Non fuit in die furoris Domini qui effugeret, et
las operandi; sed quisque operum suorum mer- relinqueretur. Quia cum raortis hora supervenei it,
cedeet prsemio incipit praeteritorum lahorum- per- tunc quisque ad conscientiam suam redire compel-
frui ? Sequitur : litur, ut ipsa comitante ad excipiendam senteiuiam
Et iion fuit in die furoris Domini qui effugerel, judieis sine dilatione ab hac vita transferalur. Se-
et relinqueretur. Dies furoiis Domini, finis unius- quitur : Qttos educavi-, et enutrivi, iuimicus con-
cujusque est: quando quisque cum magna distri- sumpsit eos. Ne solam cofiscientiae posnam pccca-
ctioiie ad reddendam ralionem compellitur : qui toribus praeparari-putes : quos educavi, inquit, et
prius In vita sua quasi in die misericordiae benigne enutrivi, inimicus consumpsit eos : quia nimirum
ad pcenitentiam exspectabatur. Recle ergo de die vhius, et pulchritudo mortaliurii corporum, quseluc
furoris dicitur : Non fuit qui effugeret, et relinque- per illicita desideria pascitur, illie a lotioribus an-
retur. Effugeret, scilieet conscientiam : relinque- gelis in tormentis consumelur. Quas ideo consumi
rettir ad pcenitenliam. Notate, quod diciiur : Effu- dicitur, non quod substantiam pcena. in nihilum
geret, scilicet conscienliam. Magnum tormentum redigat, sed quia dolor usque ad intima natuvas
est conscientia mala. Sed peceatores "hic conscien- percurrens, nihil intactum relinquat. Yel per edu-
liam suam effugere possunt: dum exterioribus de- ' catos, ct enutritos, ipsa carni desideria accipere
lectationihus dediti, mala, qtiae intriiisecus tolerant, possuratis: quae educantur per Superbiam, et enu-
inlerim quodammodo oblivioni tradunt. Minus enim triuntur per luxuriam : et quanto magis ea explendo
nunc spina conscienliaj cor pungit: quando eam pascimus, lanto magis ad appelitum inflammamus.
(ut ita dicam) terrenae delectationis fascia obvolu- Hos educalos, et enutritos consurait iriimicus, id
lam contegit. Ibi autem conscientiae tormenlum est, movs d<*qua dicit Apostolus: Novissime inimica
effugere non potuerunt: quia cum sensus carnis in destruelur mors (I Cor. xv): quia nimirum durii
morle foris ciauditur, horror praeteritorum malo- caro noslra iu morte succiditur, omnia ejus desi-
rum inlus animo aperilur. Tune infelix aniraa licet deria pariter exslinguuntur, sicut per Psalmistam
sero compuncta velletjam per posniteutiara cmen- dicitur : In illa die peribunt omnes cogitaliones
dare, quod non potest per conscientiam effugere. eorum (Psal. XLV).Et considera quam convenienter
Sed ju=lo Dei judicio, quaeprius tempora pcenitenti in fine lamenti novissima posna peecatoris animae
indiilta sibi ueglexit, jam non relinquitur, auia plangilur : ut intelligamus ea mala, quas praedicla
.seniel ifrevoeahili sententia emissa, ariiplius in hac sunt, quanla miseria consequatur.
vila ad pcenilentiam non differlur. Recle ergo dici-

ADNOTATIUNCULJ) ELUCIDATORI^E

IN JOELEM PROPHETAM.

inde populus consolatur : quod


(JOEL. I.) Verbutn Domini, quod facium est ad C sarius alfligitur.
Joel filium Phaluel. HISTORICE.In verbo tria atten- mens eleclorum inlelligens in Domino gloriatur.
duntur : strepitus , forma, intellectus. Strepitus Strepitus igilur flt ad carnales, forma dirigitur ad
-perseculionis, fonna voeis, intellectus dictionis. animales, intellectus ad spirituales. Hoc autem ver-
Percussio ad vindictam, vox ad lastitiam, dictio bum Domini est. Jn Domino quoque tria conside-
refertur ad gratiam. Siquidem vindicta percutit, ranlur: ultio, zelus, retributio. Ultio cuipse,"zelus
vox cansolatur, dictio erudit. Erudit fllium, conso- disciplinse, prsemfum dbedientise. Yivus igttur sermo
latur niereeiiarium : erudil filium avide doctrinam Dei, el efficax, el penelrabilior omni gladio ancipiti
patris sitientem; consolalur merceuarium sub ju- (Hebr. iv). Penetrabilis; quia destruit malitiam;
dicio anxie laborantem. Filium erudit gratia obe- vivus quia reducit ad graUam; efflcax, quia perdu-
dientias, mercenarium consolatur merces justitise, cit ad gloriam. Penetrabllis est judicio, vivus facto,
servum aflligit posna malitias. Strepitus ad pcenam, efficax promisso. Penetrabilis, quia judicium ab-
vox ad prasmium, intellectus ad gratiam i'efertur, sconditur. Yivus, quia factum ejus fructificatur.
Hsec igitur tria considerantur in verbo, quod fa- Efficax, quia promissum ejus non inficiatur. Pene-
ctum est ad Joel: quia in exitu sequenlis proplie- trabilis, quia destruit fortiter; vivus, quia vivilicat
tiae, et inimicorum ullio, et populi afllicii- conso- ^potenter; eflicax, quia reddit eflicaeiler. Hoc est
laiio, et eleclorum prsedicitur erudilio, Strepitus verbum Domini, quod factum' est ad Joel filiiini
igitur soni ad adversarium : forma vocis ad popu- Phatuel.
lum afffietum : intellectus verbi ad mentera fit pro- Pvimo videndum esf, quod construclio eclipsim
pheticam, et elcctoj'um chorum. Quia unde adver- patitur.Diceiido.ehim: verbum Domini,quod facium_
525 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS 1. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURMI. 5*2*
est ad Joel filiura Phatuel, aliquid ad perfectionein A Allegorice vero de persecutione loquitur Ecclesiae
sensus subintelligendum est vel ita : Hoc esl ver- generalis, quae quadrifaria legitur : quia primo ab
bum, quod factum est; vel ita : Verbum quod factum idololatris, secundo ab haerelicis, terlio a pseudo-
est haec alia ostendit. Sequitur : christianis impugnata fuisse, quarto ab Antichristo
Audite hwc, senes, et auribus percipile, omnes ha- impugnanda legilur. Quod Joel prophetico prsevi-
bitatores terrm: si facium est islud in diebus vestris, dens oculo, prse magnitudine persecutionis, senes et
aut in diebuspatrum veslrorum. Super hoc narrate filiis habitatores lerrse in consortium vocat adroirationis.
vestris, et filii vestri filiis suis, el filii eorum gene- Ac si diceret: Venlura sponsae Christi infortunia
ralioni alteri. Ex magniludiiie venlurae calamilatis video, calamitates intueor, varios laboi*es ipsius
in sluporem verlitur admirationis. Ne vero vilipen- prospicio : sed sapienliam spiritualium, sollicitu-
denda videantiir, auctoritatem senum convocat, ne dinem quoque carnalium conlesfor, ut audita per
parvi momenli, vel exigui, habitatores terrse excitat, successionem in posterum transfundant: quousque
dicens : Auiite, senes, elc. Sapienlia senum aucto- surgat aurora de ccelo, Teniat Agni sponsa, pullulct
ritatem admirationis, sollicitudo habilatorum fidem Ecclesia : ut nostro praemunita oraculo solida ma-
dat slupori, scilicetulde venluro infortunio minirae -neat: ne rivalcm pro marilo recipial, ne florem sine
"
queal dubilari: cui auctoritas sapientium, et solli- fructu , raonctam sine argento , manipulum sine
citudo plebium pro certo publice videtur altestari. grano, urabram sine covporc, decepta eligat. Per
Seqiiilur,partes exprimens infortunii, diccns : erucam designal idololalias; per loeuslas, hsere-
Residuum erucw comedil locusta : et residuum ticos; per bruchos, pseudo et carnales chrislianos;
locuslw comedil bruchus: el residuum bruchi comedit per rubiginem, Antichristi malitiosam solliciludi-
mrugo. Expergiscimini, ebrii, el flcle : ululate ontnes, nem: primos propter spurcitiam, et varietatem idolo-
qui bibitis viinim in dulcedine, quoniam pcriit ab ore latrise; secundos proplervolatum^cienlias.agilitatem
veslro. Ostensa superiori parie inlbtiuiiii; ct subse- ingenii, elationem superbise; lertios propter ajstum,
cuia voce lamcnli : aggredifur aliutl infoiitinii genus et immundiliam carnalis concupiscentiae; quartum
oslendcie, ct ad illara lanietili speciem coiiatur propler immanitatem sasviliae. Postquam enim Ec-
desceiidcve. Ait cnim : clesia idololatrias evasil naufragium, in fluclus et
G'«is enim ascendil stiper lerram meam forlis el procellas hasrelicorum decidit: sed dum spiriluali
innumerabilis. Denles ejus, ut dcnlcs leonis : et mo- flante favonio, procella inleniorem versa est aurara,
lares ejus ul caluli lconis. Postiil vincam mcam in rursus in carnalittm aestu sustinendo uiu lahoravil:
deserlum : el ficum meum decorticavil. Nudans spo- r demum a fllio perditionis, qui extoileiur supra omne,
liavil eutn, et projecit; albi facli sunt rami ejus. quod dicilur Deus (II Thes. n), aut quod colitur :
Ecce laincnlum. Nunc subjieit infoiiunium, di- multis modis faligala, varie cruciata, gravissime
cens: anxiata : tandem serenitale reddila, ad liherlatis
Plange, quasi virgo accincta sacco super virum portum retlibit: pacis domicilium subibit. Et hoc
puberlatis sum. Et sic altei*nando infortunium cum est, quod dicit: Residuum erucas comedit locusta,
lamento decurrit -usque ad illud : Ad te, Domine, etc. Ilasc est gens, quae super lerram, id est super
clamabo. Ubi fit ad Deum supplcx invocatio, et Ecclesiam, dicilur ascendisse, forlis et innumera-
calamitatis miseranda expositio, et ipsius, delendse bilis : fortis magnitudine, inntimerabilis mullitu-
humilis , et affectuosa deprecatio. Babyloniorum dine; fortis crudelitate, innumerabilis assiduitale;
juxta quosdam designat in Judseam tervibilem ad- leo, diabolus, vel princeps in terrena polestate
ventum, hoslilem impelum, ferocem animum : ubi- summus : ut aliquis haeresiarcha, vel ipse Anli-
que frementem, cuncla vastantem, universa delen- christus. Dentes, ejus satellites. Caluli, optimates,
lera. Yel, quod verius est, Assyriorum superhiam, vel subreguli. Molares, carnilices. Eam, quam supe-
et ipsius gentis audaccm ferociam, sanguinis avi- rius dixil terram, nunc vocat ficum, et vineam, id
dam, glorise cupidam, casibus exposilaro, vicloriae |0 est Ecclesiam. Tcrram, propter fidei stabilitaiem :
pronam. Qui sub Sennacherih universam Judaeam vineam , propter posnitentiae austeritatem; ficum ,
vastanles Jerusalera obsederunt. Et quia non di- propter dilectionis dulcedinem. Yel terram, propter
vino judicio, sed propriae fortitudini rorlunam ne- firmamentum justiliae. Vineam, propter lselitiam
golii ascripserurit: rege cum paucisfugiente onmes spiritualis iiitelligenliae. Ficum, propter suavitalem
una nocle ab angelo percussi perierunl. Joel per coeleslis doctrinse. Yel terram, propter fructum spi-
erucam designat Assyrios; per locuslam Babylonios; ritualium exercilalionum : vincam, propter gratiam
per bruchum Persas et Medos : per rubiginem Ma- ccelestium donorum; ficus, propter dulcedinem gau-
cedones. Hi omnes pcr successionem lemporum, diorum aeternorum." Haec Agnus Christus sponsae
populum Dei vastaverunt: et si quid unus floridum, contulit suae, scilicet Ecclesitje. Prima in horio;
aut viride, vel forte inconsumplum reliquerat: alio secunda in cellario ; tertia in lecto. In horto nam-
succedente couculcatum, et ad nihilum redactum que exercilatur ; in cellario laslificatur; in lecto fe-
est. Josephum antiquum, el iraditiones Judaeorum, licilatur. Primo operibus pceuitenlise; secundo rau-
et cseteras ad id pertlnenlcs histovias legat, qtti super neribus gratiae; tertio osculis sapienlias. Scd hane
hoc ccrlilicari dcsiderat. gens prsefata dccorticavit, nudavit ni*o*ecit.Mem-
525 ADNOTAT.-IN JOELEM, 526
brana sunt exercitia, folia verba, fructus merila. A nus habenas taxat Irae, in verba prosilit irapaticntiae,
Exercitia graliae, verba doctrinse, merita gloriae. dicens : In peccatis nalus es tolus, el tu doces nos?
Sed hanc gens praefata decortica^it, nudavit, pro- (Joan. ix.) Ordo rerum exigit ut priorem locum
jecit, quia persecutione ingravescerite tepuerunt priora teneant, inferiora inferius jaceant. Scriptum -
exercitia religionis, siluerunt verba prsedicationis, est: Spiritalis omnia judicat; el ipse a nemine ju-
virtutum merita attenuala sunl in multis. - dicatur (I Cor. n). Et in lege os leprosi claudi pras-
Tropologice vero de tentationibus animae pro- cipitur (Levit. xin). Prius igitur rectediscas, ut sane
pheta loquilur. Gentem spiritualem oslendit super doceas; prius bene vivas, ut juste argiias. Hinc Do-
eara ascendisse, calervara vitiorum eam justo Dei minus per Job : Memento helli, nec addas tiltra lo -
judicio invaslsse, conculcasse, expugnasse, dicens :- qui (Job XL).'Ac si diceret: Tanlo se sollicitiorem
Residuum erucas comedit locusta ; et residuum Iocu- oportet exhibere mentem contra nequitiae spiritualia
stse comedit bruchus : et residuum bruchi comedit (Ephes. vi), quanto illorum arma magis existunt
aerugo. Scioquosdam anteriiehaecquaiuoranimiper- subtilia. Nec de triumphi gratia impaliens fieri de-
turbaiiones quatuor signilicare dixisse, et erucam ad hes, vel de victoria aliquorum hostium elatus, qui
tiraorera, locustara ad spem, bruchum ad gaudiurij," mullorum pates insidiis.-et a multis es vallatus.
rubh>inem ad dolorem retulisse. De quibus est illud B Unde Joel : Residuum erucse comedil locusta; et
Boetii : Gaudia pelle, limorem, spemque fugalo, nec residuum locustas comedit iiruchas; et residuum
dolor adsit. Nubila mens est, vinctaque frenis, hsec bruchi comedit asrtigo.-Sequilur :
ubi regnant. Nos autem eis suam iiiterprelationem
relinquimus, et ad alia, quas magis congrua viden- ALLEGOiiicE.Expergiscimini,ebrii, et flete. Ululate
tur, festinamus. Residuum erucss comedit locusta, omnes qui bihitis vinum in dulcedine, quoniam periit
etc. Eruca igilur estluxuria ; locusta, cenodoxia, id ab ore. Ac si diecret: Juxla est dies perditionis\ el
est vana.gloria; bruehus gastrimargia; rubigo, ira adesse festinant tempora tentationis. Expergiscimini
vel Jmpatientia. Residuum erucae, est castitas; resi- igitur a sumno lethalis negligenlise, a lecto carnalis ,
duum locustse, humilitas; fesiduum bruchi, soJnie- concupiscentise, quia inebriati estis pvosperifate vo-
tas ; residuum rubiginis, menlis lenitas, et paticntia. luplatis transilorise, fundite lacrymas compunctio-
Residuum igitur primi cpmedit secundum, secundi nis, edite ulnlatum confessionis, qui vinosesiuatis
-
terlium, teiiii quartum : quia saepissime accidit ut "tiansitoriae deleclationis. Quoniara periit, inquit, ab
de Tcontinentia inanis oriatur gloria, l.umilitatem ore vestro. Hinc Jacobtis : Glorielur fraler humilis
sequatur ebrietas et crapula, sobrietatem ira, vel in exaltaiione suu, ei dives in humilitate sua, quo-
impatieiitia. Nonnunquam enim accidif ut mens <^ niam sicut flos feni transibit : Exorlus esl enim sol
adhuc imperfecta dum se vicisse et ad culmen justi- - cum ardore, et arefecil fenum; et flos ejus decidit; et
tias pervenisse existimat, eadat a vicloria, et dum decor vullus ejus deperiil; ita el dives in itineribus
aliquem hostium se videt superasse, lotum se susti- suis marcescel (Jac. i). Fxpergiscimini, ad posuiten-
nuisse belli existimat negotium, totumque se pulat liam, flete ad veniam, ululate ad gratiam, qui bibi-
-
superasse exercitum. Sed dum mens decepta de tis vinum in dulcedine transitorise voluptaiis, qtii
Iriurapho unius exsultat, non videt misera quod inebriamini gloria momenfaneaj vanitatis; quia
gladium alius exerit-, et mortem cominus intentat. scriptum est : Dormierunl somnuni suum, et nihil
Hinc est quod insultans ned luxuriae, jam quasi se- invenerunt omnes viri diviliarum in manibus suis
cura et minus provida gladio percutitur cenodoxiss. (Psal. LXXV).Sequitur : Quoniam pcriit ab ore ve-
Quod si hanc mentis humilitate superasse contigerit, stro. Hinc Jacobus ,: Agile, inquit, nunc, divites;
gastvimargia protlnus se subingerit. Quia dum in- plorate, ululanles in miseriis vestris qum venient vo-
caulus ajiiraus videt caslilalem carnem restringere, bis. Divilim vestrm pulrefaclm sunt, el veslimenta
dum prospicit humililatem mentem reprimere, sta- vestra a tineis cotnesla sunl. Aurutn et araenlum
tim voluptati properat condescendere, dicens ita. vestrum mruginavit; el wrugo eorum in lesthnonium
Quandoquidem nec mentem ventus inanis glorise *' vobis eril; et manducabit carnes veslras sicul ignis.
agitat, nec carnem illecebra cavnalis concupiscentias Thesaurizastis enim vobisiratk in diebus novissimis
tilillat, genus essel crudelilalis, si concivem meum (Jac. v). Periil, inquam, vinum ab ore vestro , qu;a
stimulis cruciarem dirffi necessilatis. Pax niihi in - scriptum est : Risus enim dolori miscebitur, el extre-
ulraque reddita admonel, et indulget minisirare ma qandii luctus occupal (Prov. xiv).Unde sequitur :
suavia. Siccrapula inducitur, et civis intevficilur. Gens enim ascendit super terram meam forlis, ct
Porro si hanc divino auxilio et proprio studio su- innumerabilis. Dentes eorum ut dentes leonis; ct
perasse accidil: jam se putans ad integrura evasisse molares ejus ut catulus leonis. Posuit vineam raeara
naufragium, in illud ruvsus incidit infortunium. in desertum, et ficum meam decoi;ticavit. Ntidans
Nam.quia animus conlinentiam in carne, humilila- spoliavit eam, et projecit: al!i facii sunt rami ejus.
tem in mente, abstinenliam in corpore, surgers con- Gens isla turba esl iniquilaiis," multitudo superflui-
siderat, ;am de perfectione prsesumens, etprsese talis, caterva curiositalis, cohors voluptatis, populus
caeteros despiciens, si quando resistitur ejus cona- vanitatis. Fortis est gens ista iu e«_pugnationevirtu-
mini obvialur impelui, occurritur affectui: proii- tum, iiinumerabilis assiduilate tenlationum fortis
527 IIUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 528
est victoria seeleris innumerabilis, inslantia sug-, A enim exigentibus ordo, status, splendor, cultus Ec-
geslionis. clesiae negligitur, immutalur, deformatur, obfusca-
Leo diabolus, et dentes ejus animi pravi motus; tur. Ordo prasceptorum, slatus consiliovum, splen-
molares, consensus; caluli, acius; lerra, est anima : dor judiciorum, cultus sacramentorum. Ordo per
ipsa quoque licus per dulcedinem supernae contem- negligenliam vel incuriam, status per concupiscen-
plationis. Yel terra est per humilitatem pcenileiitiae, liam, splendor per avaritiam, cultus per irreveren-
vinea per subtilitatem infelligentiae, flcus per suavi- tiam. Unde Ecclesia super conteniptuni viri sui
tatem eminentis gratiae. Vel terra est per rigorem dignissime per Joel incitatur ad lainenta : Plange,
absiinciiiiae, vinea per fervoi*em justitiae, ficus per inquit, quasi virgo accincta sacco super virum pii-
. dulccdinem ccelestis sapientiae. Sed hanc gens pras- bertatis tuse,', quia periit sacrificium, et libatio de
fata decovticavit, nudavit, projecit. Decorticavlt domo Domini. Sacrificium diciturid quod offerturde
actu, nudavit sensu, projecit affeclu. Actu probilatis, solido, libatio quod de liquido". Per haec sacramenta
sensu honestatis, affectu bonilatis. Yel aclu justi- Ecclesise designantur, quae partim in solido, partim
tiae, sensu continentiae, affectu miserieordise. Rami in liquido traclantur. Sed utrumqtie de domo Do-
sunt animae desideria, per quse extenditur usque ad miniperit: nonpersubstantiam, sedperreverentiam,
" ^uia, praevalente vitiorum malitia, vix
opera : qui albi facli sunt, quando nativum virtu- reperitur in
tis colorem non. amitlunt. Sequitur : Ecclesia qui digne tractet vel sumat sacrainenla.
Plange quasi virgo accincta sacco super virum Unde et sequilur : Luxerunt sacerdotes ministii
pubertatis tuae. Periit sacrificiutn, et libalio de domo Domini. Sacerdotes dicuntur, quia sacramenla daut;
Domini. Luxerunt sacerdotes minislri Domini. De- riiinistri, quia verhum vitae miuistrant. Sacerdotes
popvlala est regio. Luxit humus, quoniam devaslatum lugent subditorum contempium in prascepiis, vel
est trilicutn. Confusum est vinutn, el elanguil oteum. inobedienliam, etiam sui in sacramentis, quam ju-
Confusi sunt agricolw, et ululaverunt vinitores super ste merentur, irreverentiam. Hinc Dominus per Ma-
frutneiito et hordeo, quia periit messis agri. Vinea lachiam : Ecce , inquit, ego ad vos, o sacerdoles, qui
confusa est, et ficus elanguit. Malogranalum, el pal- despicitis nomen meum, tl offertis super altare meum
ma, et malum, el omnia ligna agri aruerunt, quia panem pollulum, et dicitis : Ih quo potluimus te ?
confusum est gaudium a filiis hominum. HISTORICE.- (Matth. i.) In eo quod dicitis (hoc est dici faeilis)
Synagogam nuncupat virginem, propler unius Dei, mensa Dbmini polluta est. Si crgo cum tu minisler
quam accepit, fidem. Gentes vero fuerunt meretrices, et sacerdos sis , et requiescis in lege, et gloriaris in
et fornicarise, propter variuin cullum idololatrias. ,„ Deo, et nosli volutitalem ejus, et probusli uliliora, in-
Hanc scilicet Synagogam invitat ad planctum, et slruclus per legem, confidis le esse ducem cmcorum,
saccum super virum pubertatis suae : quia scilicet lumen eoruni qui hi lenebris sunt, erudilorem inst-
prae multitudine cladis, et prae hostilis furore vasti- pienliutn, magistrum infanlium, habentem formam
tatis, cessavit ritus cseremouiarum, et culltis legis. scientim et verilatis in lege. Qui ergoalium doces,
Legis enim cultus Synagogsefuit marilus. Unde Apo- leipsum non doces? Qui dicis non furandum, furaris.
slolus : Mulier alligata est leg*viri quandiu vivil vir Qui prmdicas non mmchandutn, mmcharis. Qui abo-
ejus. Si vero mortuus fuerit, solula esl a lege viri minaris idola, sacrilegiumfacis. Qui gloriaris in lege,
(I Cor. vn). Synagoga quoque usque ad Christum, per prmvaricationem legis Deum inhonoras. Nomen
legis ex debito tenuit cullum. Unde ipse Chrislus : Dei per vos blasphemalur inler gentes (Rom. n). Hine
Lex et prophetm usque ad Jounnem (Mallh. i). Porro Jeremias: A sacerdotibus, inquit, egressa esl iniquilas
adveniente Christo audit: Si circumcidhninifihristns (Jer. xxm). Et Sophonias : Sacerdotes, inquit, pol-
vobis nihil proderil (Galul. v). luerunt sanctum tuum; injuste egerunt contra legem
ALLEGORICE. Yirginem vocal Ecclesiam, propter (Sophon. m). Et Malachias : Yos aulein, inquit, re-
uniusDei Udenielsacrainentorumintegritatem. Virgo cessislis de via, et scandulizaslis plurimos in lege; et
est Ecclesia, virgo esl maritus ejus Clnistus. Qui [) irritum fecislis paclum tneum, dicil Dominus (Mn~
meiito vir pubenatis ejus dicitur, quia ita de eo in lach. n). Ecce prava eorum merita. Sequitur de
Jeremia legitur : Novum facil Dotninus super terram. luciu eorum el irreverentia, de quibus Dominus per
Femina circumdabit vtrum (Jer. xxxi), et illud : Malacliiam : Mittatn, inquit, in vos egestalem, et ma-
Yirutn dolurutn, et scientem ferre infirinilaiem (Isa. ledicam benediclionibus veslris, el maledicum illis ,
LIH). Ilem in Isaia in persona Patris : Ego, inquit, quoniam non posuislis super cor (ibid.). Item per
sum Dominus vocuns ab oriente avem, el de lerra lon- eumdem : Ecce ego, inquit, projiciam vobis brachiutn,
ginqua virum volutttalis tnem (Isai. XLVI).Vir utique et dispergam super vuitum vesirum stercus solemnita-
puberlaiis. Uiide sponsa in Canticis : Ego, inquit, tum vestrarum (ibid.). Item idem : Propler quod, in-
dilecto meo, et adme conversio ejus (Cant. vn). Ac si quit, ego dedi vos conletnptibiles, et humiles omnibus
diceret : Sicut ego sola illi, ita ipse solus milii; et populis, sicul non servaslis vias meas, et accepistis
sicut ego illi soli, ita ille mihi uni. Hsec virgo ad faciem in lege (ibid.). Sequituf :
planctum et saccurn provocatur siiper virura puber- Depopulala est regio, luxit humus, quoniam de-
talis suae, quia propter ea quae inferius conlinentur vastatura est triticum. Confusum est vinum, et^lan-
inforlunia, flere digne mouelur Eeclesia. Peccatis guiloleum. Confusi sunt agricolae, ululaverunt vi-
S23 ADNOTAT. 1N JOELEM. 530
liitorcs sttper Irumenio. ei hordeo, quia periit niessis3 A stitiae : in quarlo virgineisjiicundalur amplexibus»
agri. Viiiea cor.fusa-est, ct licus elanguit. Malogra- el osculis sapientias. Fornicaria igilur est anima per
natum, ctpalina, el roalutn, clomnia ligna agri avue- conciipiscentiae iiiiqttitalcm : casta per eontineiiUaj
runt. Regio Ecclesia*. latitudo est oJjedienliae; liu- Jiuniililatem : continens per juslilia* puvitatem :
nius, iiumiiitas , jxBiiiieulia*; triticum, sanilasi virgo per coniemplationis subliniitatem. Virejusptt-
doctrinas; vinum, inlclligciiluc spiviiualis subtililas; ; borlatis Chrislus csl, desponsator virginilatis. Quia
Agvicoias el viuitoies, sacenlotes el praedicalores. vcro ab eo recessit per.vilium pravae concupiscen-
Sed agricoUe dicunitir pioplcr inforraatioiieiii 1110- - U:e, ad eum reverii monetur per luctum, el opera,
rum, vinitoves proptcr cam qtiain iiiftiiiilimlnienti- el habilum posnilenliie. Et hoc est quod dicil: Plange
Lus audieiiliurahciitiam sttternoium ; agricohe, quiai quasi virgo acciucta sacco, etc,
atl :aclioneni justilia? infonnaiil; viniloves, quia ad Sacrificiuin est mortilicatio carnis : libatio, fletu'*
anmrein sapientia* aninios aiidieiiliiiiii excilani; vci corapunciioiiis : regio, serenittis conscientisef hu-
agiicolai, quia terrcna opcva, ci tlesideria doclrinn nitis, huinilitas cognitionis pvopvias. Triticum, amor
sua evcrltmt; viiiiloies, quia dona spiiiiualia pro- jiistilise : vimini, ferVor sapieiuias: olcum, odornii-
niillunl, etlietitiam seievaorum menlibus auditortini sericoruias : ficus, dulcedo, et suauias coiiiemplu-
inferunt. Hordeum esl simplex doctrina,. ct histo- B tiVic IssUtiae. Hordeum, abjeclio pccnitenUas. Agii-
rialis; niessis agris. uoimrum-onerum simpliciias colse, gemilus cl motus confectionis. Yinilores, de-
fertilis; vinea, seicnlias divinac ubevtas; iicus, dul- siileria compunclionis £l suspiria eoiilemplalioirs.
c.edb coirtcinpiatlonis, et aiernoriini suavitas. Ma- Pahna, conlcniptus terrcnorum. Malogranatum, at-
1<igranatum est fervor maiiyrii; palma, coiitcinptus dor, et siiis prasmiorum. Malum simplex, honi affe-
lnundi; malum simplex, optts fidei: oninia ligna cius. Ligna alia, caierarum viiiulum sunt deside-
castera, sunl pcenilentiaj vel misericordias opera. Sin- ria : vci potitts opera etprofeclus. Ilis ainissis cou-
gula vero suis coaptare locis ad alia feslinanies ftisuni est gaudium, qttibus possessis ovdiualura c-t
oniitiimus : quod faeile, cl ulile lectoris exercilio gloiiosum dispoiiitur prsemium. Sequiliir :
relinquimtis. Sequifur: Accingite vos, ei plangile sacerdotes : ululale, tni •
Quoniam confusum esl gaudium a ftliis liominum. nistri allaris. Ingredimini : cubule in sac{o,miiiistri
Meritoconfusuni esse dicitur gaudium ex defeclu Dei mei, quoniam inteiiil de domo Dei veslri sacrifi-
praecedeiilium : quia ex eorum inedia periclitatur cium et libatio. Sdnctificatejejiininm : vocale cwiutii.'
populus, coi*temiiunlur sacerdotes, infirmaiitur Ec- Congregate senes omncji habiiatores terrw in domuiu
clcsiae.. Dei vestri : cl clamate ad Dominnm. A, A, A, diei:
Scicijduin quoque quod gaudium dividilur qua- quia prope esl dies Domini, et quasi vastitas a potenu
drifariam. Est enim gaudiura iiiiquiiatis, est vanita- veniet. Vere tenebrosa esl aqna in nubibtis aeris (Psal.
tis, esi charitalls, est felicilatis. De primo legilur -. xvn),quiaoccultascienliainproplieiis. Tenebrasuii-
Qid Iwlanlur cum tnalefeccrinl, el exsulianlin rebus queJalibuhim suum Dominus posuit; quia propheti-
f-esshnu (Prov. n). De secuiido : Teneui tympanum ciira eloquium, inquolatet iiiultisciJms absconditus,
el citharum, ct ijaudenl ad soniium organi (Job xxi), nsagnis et niultis obscuritalibtis xerhovura, et &<«r-
Do leriio : Exfuitabunl sattcli in gloria; Iwlubttnlur nionum involucriscircumsepsil. Ecce Joel c.ilainila-
iu culilibus mis (Psal. CXLIX).De qttarto : Beali tis ovdineni niiro dicendi avlificio proseqtiiliir, ur-
qui habilanl in domo iua, Domine : in swcuta swcu- liano, et colorato oraiionis genere ad movendum ju-
loruinlaudubnntr te (Psal. Lxxxm). Gaudium igittu* dicera eleganter nililur. Prius eiiim ex modi), et or-
charilalis, el felicilatis praaitiuin coiifusum est a (i- dine infortunii : deintle ex dignitate, et hahitu, et
liis honiiiiura : quia deficienlibus prsefalisviilulibiis, ordine supplicandi reraedio pietalis innititur. Ordo
ubi coguilio vciitatis, et amor virlutis non prasce- infortunii hic esl. Prius eniin oslendil vasiata sensti
duni, cessanlibus meiitis : nulla vel Jiic, vel in fu- carentia, deinde afllicla sensura iaiitum habenlia ;
turo salutis praemia succedunt. D deinde captivala ratione uleniia : ut ordinem scili-
Tropologice vero ea, quas allegovice de Ecclesia cel calamiialis ordo comitelur pictatis : primo par-
diximus super slalu aninice, inlerprelaii possuinus. cens condiiioni: secuiidosensualilatl: teiiio rationi,
Aniraa uanique virgo est conditione nalurae : .virgo Condilioni crealor , sensualilati ordinator, ralloni
privilegio graiias, virgo quoque praemio gloriss. Ani- salvalor. Prinio natiirae, secundo glorioe, lertiogra-
mani siquideni nieretiicem facil inordinala coneupi- tise. Primoparcens, ue corrurapat nadiram; secttndo,
scenlia : castilatem ei reddit virilis posnilenlia : vir- ne deleat formam ; (erlio, ue retvalial gratiam.^ Ac
ginitatera sapicns imiocenlia. Quasi enimcasta esl 3i diccrct': Jusie supplicanius tilii, Domine, proiia-
anima, dum per opera, ct affectum jttstitise crucia- tura, ijuia eam creasti ; juste pro forma, quia eam
tuni, el limorcm invasii pcenilenlias, necdutn lamen sensibus formasti *.jus(e pvo gratia, quia eam gra»
ad culmen sublimalur iuiioccnliac. Fornicaria esf lis ratione illumiuasti.Serva igitur, Domine, in crea» '
igilur anima in prostibulo : conjugata in atrib, con- tura raiionali gratiam virtutis et lumen rationis.
tinens in dorao : virgo in thalamo. In prinio exponi- tuere in sensuali munus formae et liahitum conjpo*
lur concupisceiitia : iu secundo opera facil pceniten- sitionis. Serva in naturali opus et munimenu._a
liac : in leriio plangens virum desiderio afficisui jtt- eondilionis,
PATSOL. CLXXV. 11
551 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 555
- In
suppiicandi quoque genere, dignilatevirginum, A vanitatis, confessio iniquilatis, niorlificalio super-
ordine sacei'do(um, habitu utitur pcenilentium : ut fluitatis. Haec in prsesenti pagina designat proplirta
scilicet, et per humilitatem pcenttentias sei'vus Do- plancttim referens ad compunctionein, ululaiuhi ad
minura, et per reverentiain sanctimonias saccrdos confcssionem, saccum ad mortificalionem. Quod au-
Deuui, etper affectum el unionem conjugii, virgo tem saccum jubetingredi, Innuit morlificatione car-
sponsa moveat marilum, ad indulgentiam, ad gra-' n:s non passim efllucrc oportere, sed obsequium
liam, ad gloriam. Servus supplicat- pvo indulgcntia : nostrura ralionabileperuUlefieri. Hinc et Ahoslolns :
saccrdos pro gratia : sponsa pro gloria. Pvo indul- Obsecro, inquit, vos per misericordiam Dei, ut exhi-
gentiapeccalorum, pro gvatia donorum, pro glovia bealis corpora vestra hostiam vham, sanctum, Deo
prsemiorum. Ilocesl autem perfectissimum genussup- placeniem, rationabile obseqnium reslrum (Rom. iii).
plicationis : in quo suppliealur prodepulsioiic Infir- Iu saccum itaque intralur : quoties pure, devote,
raitatis, pro restilutionesanilatis, pro conscvvatione discrelo, caio jnoiiificaiiir. Non saccum inlval, sed
liberlatis, ut scilicel medelam adhibeat moii.o, c-au- saceum dissttil, quolies qtiis excedendo moduni,
telam dono, tulclam bono. iloc per excessuni dixi- carnem suam cvuciat et alterit. Non in saccum in-
mus, nunc ad expositionem lilierae redeamtis. gveditur, sed saccum ungit: quicarnem illicile fovet
HisioniCE. Prajfalum iiifortunium sub alio lypo " el ejus desideria colit. Saceum vero ingrediturquis-
verborum ostendat. Sacerdotes, scnes el terrse l.a- quis abstinenliae juguiii devote ampleetitur. In sacco
bitalorcs ad planclum, et saccum, et jejunium con- cubat qttisquis in morliticalione carnis se dcleclal.
v-ocat : si forte conveiiaiur Deus, et ignoscat. In sacco cruciatur, qu!squ's in angaria abstinenfiam
ALLEGORICE. Infoiiunia el dctiimenta spiritalia si- sectatur. Daraus Dei est Ecclesia: sacvilicium ct
gnifical Ecclesias : oslendens in ea defectum reiigio- libatio gemina sttnl sacramenta. Sacvificium ad illa
nis, conlemptum saiiclimoniae, et peiiculum ordinis, pertinet, quas fiunt de solido : libalio ad ea, quae
Unde e.t sacerdotes primo iuvitat ad pcenilentiam : liunl dc liquido. Solida sunt illa, quae petiinent ad
per quorum praxipue negligenliam, el cultus justi- oblaliaiies tain spiiilualusquam covpovales.Liquida,
liae, et rigor ('isciplinas, et forma doctrinao, cl facies adbapUsmiim et unctiones. Yel sacrificium peiiinel
Ecclesiae, in ivreverentiam corrult. Unde ct populus ad aciionem, libafio ad coiilenplalionem. In actione
per diversa viliovum latibula cursitans dispeflil. siqttidem est alfliclio el anxietas : in contemplaiiOae
Unde^et Jcreraias : Non credidertint t\eges lerrw, el dttlcedo et suavilas. In sacrificio actionis homo sa-
habitalores itrbis, quod ingrederelur hoslis, el initni- ltibriter affligilur. In libatione conlcinplafionis
<si(Sper portas Hicrusatein. Propterpeccata propheta- P anima fellciter delinilur et sua*-.iterrefovetur. Se-
rum ejus, et iniquilalcm sacerdotum ejus, qui effiide- qtiilur :
runl in medio ejus sanguinem jnslorum. Erraverunt Sanctificate jejunium, vocale costum. Congregate
cwci, polluti sunl sanguine (Thren. IV). sencs, omiies habitatores terr*s in donium Dei ve-
Accingite, inquit, vos et plangile sacerdotes. Quia -stri^ el elamate ad Dorainunr: A, A, A, diei : quia
de-cinctione se intulit mentio, videamus quacexca prope est dies Domini, et quasi vaslitas a potente ve-
«Seri possit divisio. In divino namque leginius elo- niet. Postquam sacerdotes purgati suiilper poeiiiteu-
quio, alios accinctos, nonnullos praecinclos : pras- liam et ovdinaU per obcdienliam, jure ccclum vo-
cinctos quoque quosdam circa ltimbos, zona vero cant ad Ecclesiam, deceiiler senes et habilalores
aurea ad mainillas alios. Succinclos facil humilis lorrae congreganl adcxtorquendam veniam, ai pla-
pcenitenUa; aocinclos virilis; et constans obedientsa, candam supernl judicis iram, ad impelrandam mi-
prascinctos perfecla patientia. Praecinclos circa lum- sericordiam, quia scriptum est : Qtiioblurat aurcm
bos, corporis continenlia, vcl sanclimonia; circa suatn ne audiat iegem, oratio ejtis fiel cxsecrabi-
mamillas zonaaurea, intcvioiis bominis perfccla lis (Provi xxvm). Unde el alibi diclum esl: Quiescite
munditia, vel divina scientia. H.<cest ordo perfectse agereperverse, discite, benefacere, qumritc judiciutn,
conversionis. Hic est rilus devotse religionis, ut prius D subvenite oppresso, judicale pupillo, defendite vi-
reveiialur pervcrsus per humilem pceniteniiam : duam : el venile, -el arguile tne, dicii Dominus
deinde convertatur adversus ad obedientiam ; dein- (Isu. i).
ceps conversus ascendat ad splendorem sanctimo Inluere, lector, ordinem impetramlas niiserieordia1.,
uiae: demum constans elpaliens ad menlis purila- flagitandae divinaeclementiae : modum eundi adtlr.o-
tem evolet ad ccelestis culmen sapienliae. Accingile num gralise. Prius est cnim -sanciificare jejunium :
igiiur vos ct plangile, sacerdotes : ululate mitiistri poslea vocare ccclum: deinde «congregare senes, et
altaris. Ingrediniiiii ei Cubatein sacco, minislvi Dei populum : deinde clamare-ai Dominum in commune.
mei : quoniam inieriit de domo Dei vestvi sacrifi- Jejunium sanctificare ostenditriobis-Salvalor, dicens:
cium ct libalio. Ilic tradilurordoperfeclaspamiten- Tu aulem cutn jejunas unge cupul tuum, el faciem
tise, quo sacerdoi.es jubentur .ad stalum redire obe- tuam lava (Malih. vi).In facie operalio, in ablutione
dienlise. Siquidem perfectas posnilentise tvia sunl ne- compunctio, in unetione compassio, in capitementis
cessaria : compunctio scUicel nienlis, confessio oris, devotio. Hsec oinnia jejunii exigit sanctilicatio, ut
morlificatio carnis. Compunctio deUcIorum.Gonfes- scilicet abslinenliam purificet compunclio, ordinet
sio peccatovum, movtificalio vitiorum. Compunclio campassio, toleret devotio : formel operatio. Com-
SS5 ADN0TA1. IN JOELEM. 554
punctio sui, compassio proximi, devolio Dei. Actio ,!i civitati sanclificationis tttse Hierusalem, eivitati re-
vero ad alterutrura suum refeit negolium. Cosius quiei tuae. A, lemplum evertetur : Sed audi, Do-
proprie est sapienliuni. Senes suntprudentes. Tevras mine, hymnuin (III Reg. vm}, el orationem, quam
habitatores suut legis inquisitores. Clamor ad Domi-, servi tui oranl covam te hodie: til sint oculi lui apcrli
num est supplicatio pro remedio conira infoiiu- (ibid.) super domum hancdie ac nocle. Hsechislorice
liium. Cujusmodi vero supplicalio debeat licri Pro- dicla sunt.
pheta osteiidit in prsesenli, dicens : Clamate ad Do- Allegorice vero aliter exponi possunl. Joel nam-
minum : A, a, a, diei: quia prope est dies Domini. que pvaevidcns ruinain poptili sui in advenlu Jesu
Non debemus pvemere silenlio, quas a quotlain ac- Ciinsli, corapatieiido lainentatur : laraeniando ad
ccpimtis Judaso juxla Gamaliciis naenias eloquenli cauielam exliortalur, dicens : A, a, a, diei, quia
ct perilo. Ail enim : Joel prsevidens venturae captivi- prope esi dies Domini : et qttasi vastilas a polente
lalis immiiiens exitium, supevni judicis exsliiiguere veniet. Ac si dicevcl ; A, veiriet qul aveitet impie-
irapetumcxaffcclu plangentis (sic), prseleritarevocans talem a Jacob, el eripiel jugum ab Israel. A. Et non
ad memoriam, judicem salagit circuravenire et ad esl ei species, neque decor: el vidimus eum, et iion
pietalem fcsiinat infleclere, dicens : A, a, a, diei; " erat aspecltis (Isai. LIH).A. Et quasi abscondilus vut-
quia prope est dies Doraini. Tcr posuil A, quia tria tus ejus el despecttts. Unde nec reputavhnus eunl.
praccipue fuerunt jttdaici pppuli infoitunia. Piimum. Vere languores noslros ipse tulii el dolores nostros
quaralo tsnli su:it ah JSg3rpliis : secundiim qtiaiulo. ipse portavit (ibid.). A. Et pntavimus etim quasi
ab Assyriis : teitium quando a Babyloniis. A, in- leprosum, el percussum a Deo, et huimlialum
terjeciio est plangenlis, et faclum miserandum mi- (ibid,). A, quia vidimus, el non cognovimus;
rabiliter esponentis. Dicit crgo : A, inlruviu Isruel A, quia audivimus et contempsimus. A; quia ope-
in JSgyplum;Jacob accola fuil hi tcrra Cham (Psul. ranlem bona accep mus et pro nobis oranlem in-
Civ). A, sicul turbines ab Africo veniunt de deserto : lerfecimus. Audivimus vei'ba, aeeepimus beneficia,
veniunl de terra horribili (tea. xxi). A, aquila gran- vidimus miracula. Sed A, verba conlempsimus. A,
dis magtiarum alarum; tongo membrorum duclu : heiieficiis ingrati fuimus. A, miraculis detraximtis,
piena plumis et varielate, venil ad Libanum el iulit Audivimus docentera in raonte : sed A, hsec surda
medullam cedri (Ezech. xvn). Ac si dicerei: A, yEgy- aure peiiransivimus : inde dolor.'ViJiraus eum lur.
plo manum dedimus, et inde dolor. A, et Assyriis, bas pascentem juxla mare, sed A, non curavimus:
ul saiurareraur panibus, et mde inceroi*. A, repiilil inde mceror. Vidimus eum pendenlem in cruce :
Domiuus altare suum, ct maledixit sanclificationi Q sed A, contempsimus, et inde terror. Audivimus
suw (Psal. i.xxvi), et inde lerror. Ac si dicerel : A, doctrinam, accepimus vitam, vidiraus mortem. Do-
nunqiiU in aeternum projiciet Deus, aut non appo- clrina vero illius nostram caecilalem illuminavit, A,
net ut complacitior sit adlrac? A, tisquequo exalta- cui non oblemperavimus. Vita ejus noslram infor-
bitur inimicus ineus superme? (Psal. xn.) A, lu ex- mavit, A, quam non rccepiinus. Mors ejus morlem
surgens, Domine, misereberis Sion , quia tempus mi- nostram captivavit, A, quam contempsimus, imo
serendi ejus, quia Venillempus (Psal. cn). quam fecimus.
Aliter ler posuit A : quia sunt niala quoque tria : Dies, etc. Juxta allegorias leges, lempus mcar-
ignoraiitia, concupiscenlia, et niiseria. Legis ualti nationis Yerbi significat, dies Domini ipsum repra*-
ralis prasvaricatioallulitignoraiiliara. Legis scripUe sentat : qui bene dicitur Domini, quia lunc factuin
transgressio inordinatam propagavit concupiscen- est judicium mundi, juxta illuJ Evangelii : Nuuc
tiamvProphetiae contemplus minislravit miseriani. judiciumesl mundi; nunc princeps Imjusmundi eji-
Dicatur ergo : A, prsevaricata est lex naturalis: inde cietur foras (Joan. xn). Dics Domini tripliciter ac-
dolor, sed vindicatum est in ea eaplivitate Mgyp- cipitur : scilicet vel tempus incarnationis, vel
tiaca. A, prasvaricata est lex scripta, inde mceror : dies obitus hominis, vel dies extremi examinis.
sed vindicalum est,in ea, captivitale Assyria. A, con D Qui recte solius Domini dicitur : quia solius
temnitur prophetia, inde terror : sed et hoc disponis ejus potestas noscilur; quod ejus sapientia in
'indicarc, caplivitateBabyloniea.A,incidiraus in nii- priino judicii facit examen, in secundo discer-
riam, quam vindicasti. A, decidimus in concupis- nit meritum, in tertio variat praemium. Sequitur :
entiam, quam punisti. A, incidemus in miseriam Nunquid non \coram oculis vestris alimenla perie-
orreniam, quam disposuisti. runt : de domo Dei veslri Iwlilia, et exsultaiio?
Aliter quae super trina captivitatc diximus, ad Compulmerunt jumenta in slercore suo. Detnolitii
Vmam i'eferve possumus. Tvia siquidem Babylo- sunt horrea : dissipaiw suit hypothecw : quoniaw.i
icascaptivilatis fuevunt miserrima infortunia. Tem- confusum est triticum. Quid ingemuil animal : mu-
li sdjicel eversio, uvbis deslructio, populi transmi- gierunt greges armenli? Quia non est pascua eis,
ratio. Ac si diceret : A, populus tuus in Iransmi- Sed et greges pecorum [paslorum vel porcotum]
'ratione in captivitalem dueetur : sed miscrere, Do- dispcrierunt. Ad te, Domine, clamabo : quia ignis
nine, plebi tuw, supcr guam invocaltim esl notncn comedit speciosa deserti : el flamma succendil onu
w.un (Eccles.xxxw), et Israel, quera cosequasli pii- nia iigna regionis. Sed et bestiw agri, quasi arett
nagenilo luo. A, civitas destruetur; sed miserere siiiens imbrem, snspexerunt ad te, quoniam eshUtuli
S35 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PAltS I. - EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. 553
sunt onines fontes aquarum, et ignis devoravil spe- A Propterea infermis dilatavit animam suam, et apervit
ciosa deserii. Post iradilum modum sujjplicationis os suum absque tillo termino : el descendunt fortes
ipsius, subnectit causani doloris , ut dum multa ejus, et populus ejus, et sublhnes, gloriosique ejus ad
et magna patent detvimenta, supplicatio' prolenda- eum (Isai. v).
tur devota et ignita. Delriinenta vero sunt Jiasc: AUegorice vero, ager est vila ssecularis; regio,
putredo.fcetiila jumeiilorum-; anxietas animalium ; vi(a ecclesiastica sed communis; desertum, per-
interitus pecorum ; demolitio horreorum ; apothe- fectio religionis : deserti speciosa, monacliorum
carum dissipaiio; pascua; inanitio. Causa vero hsec sunl, el anachoretarura ornatissima eorda ; ligna
cst : speciosorum combustio, lignorum succensio, regionis, Ecclesiae praslatorum agmina : bestiaer
fonliuni exsiccatio. Sicut igitur corporalia alimenia simplices, et idiotas fonles aquarum; doctores po-
constal esse trifaria, ila et spirilualia. Quaedani pulorum ignis, cupidilas , flamma, luxuria. Se-
enim sunt ad sanitatem, et non ad fortitudinem : quitur :
quaedam ad foiiiiudinem, et non ad sanilaiem : non- JOEL.XI. Canile tuba in Sion: ululale in monte
nulla vevo ad sanitatem et ad forliludinem. Ex pri- sanclo meo. Conturbenlur omnes habilatores terrw :
mis nascilur elegans et idonea forma : ex secundis quia venit dies Domini, quia prope esl dies ienebra-
vivilis et conslans audacia : ex leiiiis vemistas for- rutn et caliginis, dies nubis et lurbinis. Quasi mur.e
mas et fccundilas potentiae. Sed quia letigimus car- expansum super monles populus mullus, el fortis, elc»
nalia, nunc redeamus ad spiritaalia. Quatuor enira Post invocationem et infoiiunii mullifariam ex-
sunt, scilicet praecepta, exevcitia, virtutes, cbaris- positionem, redit propheta ad populi exhovtationem.
mata. Prascepla vero sunt ad sanitatera : exercilia ostendens magnitudinem venttirae cladis proximae
ad fortitudinem : viiiutes ad. formam : cbarismata captivitatis excidii imminentis : ut scilicet pppu-
ad audaciam. Laetitia est de transitoriis : exsultalio lum ad terrorein divini judicii commoveal, ad
de ssleinis.Haec autem alimenta, quas sunl exsuita- dolorera compuiictioiiis salubriter commoveat, ad
tio ct l.etitia, perierunt de domo Dei, id cst de Ec- amorem obedienlite uliliter accingat. Hoc autem
clesia, quia prsecepta calcantur, virlutes contem- agit a multiludine cladis, a qualitate hoslis, a genere
nuntur, exercitia perlerunt, charismata recesse- .victorise, a pondeve miserise, a facilitate triumplii,
runt. Unde Salvalor : Filius hominis veniens, putus a zelo raali, a melu obsessorum principum eligna-
iuveniet fidemsuper terratn? (Luc. xvm.) Item idem : via vallati populi. Singula vtero suis coaplare loc s,
Vulpes foveas habenl, ei volucres cmli nidos : Filius non est animi ad sequentium explauationem fesli-
autem Hominis non habet ubi caput suum reclinet n nanlis. Quamobrem lecloris exercilio relinquimus
(Lue. ix). Et Paulus : In iiovisshnis, inquit, lem- ista, sicut el alia. Hoiialur ergo prophelahyper-
poribus erunt homines seipsos amunles, cupidi, elali, bolice in Sion canere, in moiite sanclo ululare,
superbi, blasphemi, parentibus inobedienles, ingrali: omnes liabilatores lerrae metu aflici. Ilortatur, in-
seelesti, sine affeclione, sine pace, crhninalores, in- quam, in commune oinnes divinortira judiciorum
conlhtentes, immites, sine benignitate, proditores, pro- pedibus prosterni, si quo modo Deus de praeparalo
tervi, tumidi, voluptatum amatores magis quam Dei: habitaculo suo super filios hominum respiciat : si
haben'es quidcm speciem pielatis, virtulem vero ejus quandoque procellam in auram vertat, si tandera a
abnegantes (II Tim. m). Jumenta sunt luxuriosi, naufragio eaptivitalis ad portum coiisolalionis ees
arraenia citviosi, porci [pecora] gulosi, animalia pe- reducat,", dicens : Canite tuba in Sion, etc. Per
Itilantes et cupidi. Horrea, authenlica eloquia. Apo- SiOi) intelligite arcem lempli : per montem, civi-
thecae, expositorum voluinina. Pascua, passiones tatem : per terram, suburbana. In Sion regem et
sanclorum et gesta, in quibus et viise fornia, et principes : ii_ lemplo prophetas et sacerdoles : in
juorum decentia inveniuntur exempla. Tviticum est lerra populum et "inferiores dignitates. Dies Do-
spirilualis doctrina : stercora sunt vitia et peccata. mini, adventtts exercitus Babylonis. Qui nierito
Lecloris vero ingenio singulorum a-laplalionem ad D Domitii dicilur, qui injuriam Domini per inobe-
alia feslinans committo. Sequitur : Ad te, Domine, dienliam popttli divino nulu ulciscilur. In qua dic
«lamabo, qttia ignis comedit speciosa desevli, clc, tenebrae et caligo, nubes et turbo Jtidaico irro-
Jlgnis occasionem facit propheta ad Dominum, osten- galur populo. Tenebrae, quia nesiaerunl consiliura :
.dens causam omnium prasfatorum inconvenientium : caligo, quia ipsius non timuerunt judicium : nubes,
quia scilicct dura cessant virtutum exempla , dum quia ejusdera non meruerunt subsidium : turbo,
fcilet vit33 doctrina, dum religionis tepescit fervor, quia eum exasperando male, inciderunt lantse cla-
dum perfeclioiiis torpescit rigor, virtus fugit, succe- dis naufragiuiu. Quae dies venit quasimane expan-
denlibus viliis; scientiae lumen exstinguitur, orien- sum super niontes : quia Dei non contemplati sunt
tibus lenebris; religionis pulchritudo nigrescil, cres- consilium, et prudentiam lempore stiss csecitatis, su-
centibus negligenliis; in raente pcenarum exilio las- bilo praeoccupati angus.ia necessitatis juste corrue-
litia punitur, et exsultatio, scalentibus angusliis. rtint: negotiorum amittenles providentiam.
Hinc Isaias : Propterea, inquit, capiivus ductus est Sciendum vero quod Joel in praesenti historialiter
populus meus : quia non habuit scientiam. Nobiles de captivilate Babylonica loquitur : quod ex verbis
ejus inicrierunt fante, ei multiludo siti exaruit. scqnentibus manifeste colligilur. Dicit enim :
53? ' ADNOTAT. IN JOELEM.- _ 358
Quasi tnane expansuth super montes populus mul- A angelos malos (Psal. LXXVII).Sed quoraodo quoftdam
tus, el forlis. Similis enim non fuil ei a principio, huic iiJlelligeiiiiseserviant non \ ideo. Quomodo enim
et post eum non iril usquc in unno generalionis et in illo examinc, aspeclus eoriim, dacmonum scilicet,
generaliqnis. Ante faciem ejus ignis vorans, et posl erit quasi aspectus equorum ? el quomodo ul equi-
cum exurens flanima. Quasi horlus vottiplulis lerra tes current? quomodo super capita monlium exsl-
coram zo : el post eiun solitudo deserti : neque est lient? qubmodo quasi viri bellatores murum ascen-
qui effugiut eum. Quusi- aspectus cquorum aspeclus dent, cum etiam de bonis angelis in eos legalur :
coriim : el quasi cqnites sic current. Sicut sonittls CKJBsublulus, inquit Job loquens de apostala ange-
quadrigarutn super capita monlium exsilienl: sicut Io, fuerit, litnebunt angeli, el tertiti purgabuntur?
soniitis flamtnm ignis devoranlis stipulam : .velut po- (Job XLI).Nosatitem hujus explanationls opacitateni
pulus forlis prwparatus ad prmiium. A facie ejus perspicaciovi linquinmsingenio, aliara fortassis lu-
cruciaviiulur poputi : omnes vtdttis redigeniur in culenliorera, ellillerai vicinius obsequentera cuden-
oliain. Sicut forles ctirrent : qiuisi- viri bellatores tes, sine sentenliae melioris prosjudicio. Prophcla
ascendent miirum. Yiri in viis suis gradieniur : el igitur Joel oculo prophetiae prasviiiens spiritualem
non dedinabunt a semiiis suis. Unusquisquc fralrem Babyloiiiura, iiiiiversum ovbem tyrannice' vaslan-
titum non coarctabil; singtiiiin culle suo ambnlabunl. B tem, huraano generi crudeliter dominantem, absor-
Sed el per fenesiras eadent, et non demoiienlur, ur- bentem fluvium, non est eviratus, sed habet fidti-
bem ingredientur; in mtiro curreni; domos consccn- ciara, quod influat Jordanis in os ejus. Yidct genti-
dent; pcr fehesiras intrabunl quasi fur. Hoc ne- lem populum dicalum idolis, fraudatum gratia pro-
quaquara ue iEgyptia serviluic vel Assyria capti- pbeliae, viduatum priviiegio graliai. Contemplatur
vilale recte intelligitur. In illis narr.que populus ojuoque advenlum Cliristi,incarnalioneni Ycrbi, mis-
tanluinmodo caplivatur; in hac vero scilicel Ba- sionera Paracleli,' praedieationera apostolorum, an-
bjlonica universa regio vastalur; huraus ad inte- gulum duoriim populorum, assumptionem gentilis
grum desglatur; civilas deslruiltir; regnum dissi- populi, et partem rainimam Judaici, coiilemptum.
paturjtemplum funditus eveititur; sacerdotium de vero majovis residui. Pro gralia ergo assurapti Jii-
medio tollilur.' Ordinem vero exercitus Babylonici, daici, horiatur in Sion ttiba canere, pro iva repro-
el fnodum, ritumque ejus et negotium diligenler bati residui in monte ululare, dicens : Canite tulia iu
Joel prosequitur, commendans eum a multitudine, Sion : ululate in monle sancto meo. Quia vero
afortitudine, ab immanitale ciudelitalis, ab impelu scriptum est : In illa die duo ernnl in agro, in tc-
vastitalis, a ferocilate supevbiae, a cingulo gloiiosae cto, in moiendino : unus assumetur, et allerrelinque-
militias, a prudentia sollicifudinis, a terrore saevi tur (Mailh. xxiv). Assumendos jubel in Sion tuba
regimiuis, a subjeclione hosliiim, a nietu ct pa- canere, relinqttendos in monte sanclo ithslare. Sion
vore siiccumbentiuin, a facilitate vicloriaj, a vir- est Ecclesia, in adventu sponsi sui posiia specula.
tuie eonslaiilise, a providentia concordias, a tultia Mons sanclus est Chrislus, de (jtroPsalmogvaphus :
sui, a ttitela negolii, a deprseuatione inimici. Se- Mons, in atto beneplaciium est Deo habitare in eo
quikir : (Psal. LXVH).Qtiidam crgo cantarit, etquidam tilsi-
A facie ejus' coniremnii ierra; tnoti snnt et cmli. lantin hoo Eramanuel. Unde Sinieon : Ecce posilus
Soi et luna oblenebrati sunt, cl stellm relraxerunt cst hic in ruinam, et in restirrectionem mullorum in
splendorem stttim. Terra, esl populus; cosli, sacerdo- Israel (Ltic. n). Ihec autem de Judaico dicuntur po-
tes el jusli; sol, rex; luna, juslilia; slellae, propbe- pulo. Seqtiitur de genlili: .Cffiilmbeiiiur omnes ha-
t-.c. Afacie, inqtiit, ejus cosrtremuii terra; quia su- hilatores lerras. eic. Terrse habilatores metito dicun-
perveiiiente captiyilatis miseria, "et prophelia siluit, lur gentiles, qnia soht terrena quaevebanl, sola ter-'
et majeslas regia deperiit et ctiltus juslitiae evanuit, rena diligebant. DequibusDorainusperPsahnistam :
ct populus oppvessus inforlunio liniore succubuit. Ipsi vero, inquit, in vanutn qumsierttnf an\matn
' "
Sequitur ; ;Qmeam; inlroibtint in inferiora terrm, tradentur ht
El Dominus dedit vocem suam ante faciem exer- manus gladii, parles vtilpium erunt (Psal. LXII).
citvs sui; qtiia mttlta sunt nimis castra ejus; quia POITOgenlilium, adveniente Christo, alii conturbati
fortia el facientia vcrbum ejtis. ALLEGOE. VOXDo- stint ad saltttem,"alii vcro ad mortem. Est enim
niini, inspiratio populi : facies, erat exercitus, or- qmcdani eonfusio adducensfnortem, et est confusio
do, cultus, splendor, ritus, forma, modus. Ordo additcens gloriain. De conturbatis ad salutemlegitur
vexillovura, cullus deovum, splendor armorum, ritus in psalmo : Ipsi videntes sic admirali sunt, contur-
negotiofum, forma regiminis, modus itineris." Inde bati sunl, commoii sunl : tremor apprehendit eos
fortia, inde verbum ejus facienlia. Hsec historialiter (Psal. XLVII).De conturbatis ad mortem, Isaias :
prselihavimus, nunc ea allegorice discutiamus." Qui- Cutifractionc, inquit, confringetur tcrra; contrilione
dam captivitatem istam ad ullimum referunt judi - conteretur terra, commolione commovebilur lerra,
cium, inlerprelantes vuiiiaro in eo Ueri ob prasfaia agitatione aghabitur terra sicul ebrius, et auferetur
.scelera. Haecautem videntur astipulari de Psalmista quasi labernaculum unius noclis (Isau xxiv).
dicerile : Misil in eos iram indignalionis sum, indi- Dies Domini adventtts cst Chrisli. Haseautem dies
§iiatioitem, et iramfet tribiilationem, immissionespgr tenebrarum fuit gentilibus reprobalis, ef ealiginis
359 HUGONIS DE S. VJCTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 540
haereticis et turbinis perfidis Judaeis, et nuliis Calho-. 5.sed vix, et tarde; leiiium facile, et malure; et quar-
licis. Genliles si quidem cascali incarriatiohe Verbi lum facile, et non mature. Primo genevi fuit dies
viiiulem sancti sacramenti atlingere non valenles, tenebrarum incarnatio Verbi; secundo dies caligi-
dicebant : Maria attt peperit, aut non peperit. Si njs; tertio dies nubis; quarto dies lurbinis. Dies
-psperit, cum viro concubuil. Si cura viro concubuit, aulera hasc quasi in ne expansum fuil super mon-
quod natum est, de massa peccatrice exslitit, Quod les. Montes sunt apostoli, mane ilfuminatio fidei,
autem de massa peccatrice natum est, peccato suc- expansio 'per fidem operans dilectio. Quasi igitur
Cubuit. Quod quia in Deum non cadit, Maria* filius mane expansum super montes fuit adventus Christi,
Deus non exstilit. Item Avicenna: Duo contraria incarnalio Vevbi, quia scriplum esl : Quasi dilucu-
simul in eodem esse non possunt; porro si filius lutn prwparatus egresstts ejtis; el veniet, quasi itnber
Mariae Deus est et bomo, cum Deus impassibilis, nobis temporaneus, et scrolinus ierrm (Osew. vi). Ycl
homo auteni passibilis sit; passibile vero, etimpas- pcr montes possunt accipi potentes liujits ssecitli,
sibile conlraria sint, duo conlraria simul reperiunlur philosophi hujus mundi, quos subito operuilincar-
in uuo. Sic sic, Domine, in multiludine virtutis lum nalio Verbi : qua infaltiala est saeculi sapientia,
meniiuntur tibi inimici iui (Psal. LXV).Si vero Ma- confusa esl mundi pvudenlia, calca(a soecnli polen-
ria 11011 peperil, Deus homo non exstilit. Quod si ' tia. ©nde Apostolus : Quod infirmum csl Dei, for-
veruin est, Chrislianorum dogma falsissiniura est. itus cst omnibns hominibtis; et qitod stullum, sapien-
Hae suni (enebrae gentilium, de quibus Isaias ait : tius. El infirma elegit Deus, nt fortia confunderet
Ecce disrumpenlur spiritus AHgyptiin visceribus ejus, (II Cor. i). Sequitur : Populus mullus et fortis.
et consilium ejus prmcipiiabo (Isai. xix). Populura vocal aposlolorum chorum, cl Eeclesiam
Caligo quoque occupavit haereticos. Cujus cnira neophytorura. Populus vero iste mulltts fuit, noii
visus caligat, erainus quidem videl materiam, sed quanUiate numeri, sed dignilale mcviti; foiiis non
noii aitendil formam. Sic et plerique haereUci matc- robore corporis, scd viitule mentis. JIullus itaque,
riam quidem liabucre credendi, sed forma caruere non niimero, sed mcrito; forlis, non impetu carnis,
fidei. Quidam enim recte unitatem persona?, sed non sed consilio mentis. Multus, quia scripium est: ln
sane crediderunt in Yerbo incamato unitatem sub- omnem terram exivil sontis eorum, et ni fines orbis
stantise. Alii e diverso in eodem sane diversiiatem terrm verba eorum (Psal. xviu). Fqvtis, quia scriptum
naluras,- sed non recte diversitatem pcrsonae. Non- est : Ibant, aposloli gaudcntes a conspectu concilii,
nulli in divinilate Deitatis unitatem, sed disparem po- quoniam digni habili suiit pro nomine Jesu contume-
lestatem in aequalem dignitalem. Plerique omnium , liam pali (Act. v). Multus, unde impenelrabilis; fov-
aequalilalem,sednaturac negaverunt unitatem. Alii, tis, unde el insuperabilis. Se"quitur, laudes ejus
quod unum esl, irnpie diviserunt; alii, quod divi- pvosequeudo : Similis ei non fuil a principio, et post
sum cst, insane confuderunt, Haec fuit hserelicorum eum non erit usque in annos generalionis et genera-
caligo, de qua Psalmographus : Et caligo sub pedi- tionis. Quod utique Salvator manifeste in Evangelio
Ims ejus (Psul. xvn); quia scilicei iiQiinullos ha*re- dicens, ait : Beati oculi, qui vident qum vos videlis?
ticorum revocavil per misericovdiam a pei (idiaenau- quoniam multi reges el prophetm videre voluerunt qum
fragio ; plerosque aulem permisit ive iti inleiiluin vos videiis, ei non viderunl; et audire quw vos audi-
justo jttdicio, Jtidseis quoque lnrbo fuit Chvisti in- lis, et non audierunl (Matth. xm). Quorum vilam
camatio, De quihus vcce Psalmistas : Secunduin, gloviosaui admiratur Isaias dicens : Qui sitnt hti,
inquit, mulliludincm itttpietatum eorum expelle eos, qui ut nubes volant, el quasi columbw ad fenestras
qitoniutn irriluverunl ie, Dotnins (Psal. v). Quod suas? (Isai. LX.) In columba simplicitas sensuum,
ulique faclum est, quando populus Judseorum a Ro- in nube asdificaiio morum. Pluvia scilicel salutaris
manis partini csestts, partim vinculis addiclus, par- doctrinse, el purilas conscienliae. In volatu, peniics
Um exsilio relegatiis, paiiim per uiiiversum orhein geminse dilectionis, ct excessus supernse coiilempia-
terravum niiserrime dispersus esl. Porro Calbolicis D tiouis. Sequilur : Ante faciem ejus ignis vorans, r(
ChvisU incarnalio dies fuil nuliis, quae eis prsebuit past eum exurcns flamma. lgnis vorans, prasdicaiio
ct umliram gratiac, cl pluviam doclrinaj, et suavi- ignca.cousumens peccata, devorans vitia. Exurens
talem eonscienlias, et seeuritatem glorise. 'UmJjram flamma miraculorum coruscalio : per quam in
contra ardorem tentationis, pluviam contra aridila- corde rebellium ftt salubris exustio, et ignita com-
(em hssreticas pervevsitatis vel persuasionis, suavi- punclio. Scquitur : Quasi horlus voluplalis lerra
latem contra stiniulum iuternae reprehensionis, se- corara eo : etpost eum solitudo dcserli, nec cst qui
".••rilatem conlranaufragiumdesperationis. Pluviam effugiat eura. Hortus voluplatis est terra curiosilalis.
dcdit eis in monle, urabram exhibuit in cruce, in Hortus voluptatis est cosimra gratae superfluitalis.
scpulcro suavitatem, in resurrectione securitatem. Hortus voluplatis csl thsatrura raundanas voluplatis.
Unde et Isaias : El iabernaculuin in umbraculo diei Solitudo deseiii csl moiiificatio carnis, contemptus
iib mstu, et in- absconsione a lurbine, cl n pluvia mundi, ahjcctio sui. Apostoli vevo hoiiuni volupla-
ihai. iv). tis fecerunt soliludinem deserti, quia vattitalem dc-
Aliter. Qualuor suut genera lioininum, prinuim setti ipsius redegerunl in contemptum nmndi, curio-
«tt nunquam credentium ; secuudum credentium, sStatemin alrjeclionem, superfluitaiein in moi-iifica-
~ "
Zii ADXOTAT. IN JOELEM. - - 552
tion-jm. Sequilui' iSec esl qui «ffugiat eum : quia 1K ginli' qnaluor seniores ante sedentem in llirono, et
necessario, aut vitara aposlolicam, el Joctrinam adorabanl vivenlem <inswcula sascuiorum. El milte-
imitando nieretur prajmium; aut eam conlcmnendo bant coronas suas ante llironum dicentes : Dignus es,
incurrit supplicium. _ L Domine Deus noster, accipere gloriam, et honorem, et
Quasi aspectus equorum aspeclus eorum, et quasi virtutem (Apoc. iv); elc. Quinque sunt fonestrse in-
equites sic currenl. In primo notalur hinnilus et earnationis, nativilas scilicel, conversalio, doctrina,
fervor praedicalionis; insecundo pro fide conflictus resurreclio,- ascensio: Per quas illa quinqne, quse
ellabor congiusionis. Sequilur: Sicutsonitus qua-, tle conlemplalione dicla sunt, videutur. Nam pev
tlrigarum super capita monlium exsiliel, sicut soni- nativitalem ejus, mullis manifesla sunt peccala- ct
t»s fiammneignisdevorantis slipulam: velut populus gehenna. Conversalio ejus aperle docuil praesentia
loilis prasparalur ad prajlium. Ilic succincle inscri- contemnere et ad sslerna spein dirigcre: doclrina
lur labor et vicloiia evangelistarum, qui per vitam vero salis agit dejudicio et regno; in resurrcclione
suani, per miracula et doclrinam confregerunt ela- oslensus est- status corporis et glorificatio, quia
lionein superborum. Quadrigaj sunt evangelisl», et sicut ipse surrexit in gloriam, ita et nos per ipsum;
montes superbi, soniius prasdicatio fidei, flamma in ascensione autem aliquatenus nobislnnoluit quo-
miraeula, stipula peecata. Sequitur : A facie ejus g modo spiritus nosler cum Deo uniendus sit. Corpus
cruciabuntur populi: omnes vullus redigentur in cnim humanum nisi per divinitalem sibi unitam
ollam. Populi crucialio, ipsius est salubris com- absque omni vehiculo elevaii sursum vel"transferrr
pimctio, vultus in oilam redactio, propria sui est, non potuit". Per has quoque Jenestras apostnlici viri
ac sinccra cognitio. Sequitur : Sicul fortes currcnt, cadunt; quia prasfatorum sollicita meililalione scse
quasi viri beUatores ascendent murum. Primo no- funditus IiumiHanl elcarnem suani atterunt, mem-
latur prosperitas nrxdicalionis, secundo victoria bra sua mortiflcantdum ea-veraciter ac speeialiier
oeiiaminis, ac pro iide obedientia mortiiicationis. appetunt. Sed non demoliunlur, quia^ncc beiiigui-
Sequilur : Yiri in viis suis gradienlur, el non decli- las lsedere, nec veritas fallere, nec justilia coutem-
nabuni a semilis suis. Primo notalur praedicatoruni nere, nec caslilas corrumpere novit cui innitunlur,
iQiicordia, secundo,"virlulum et fidei perseverantia. nec sapientia falli, nec virtus infirmari, nec poteniia.
Sequitur : Unusquisque fralrem suuni non coarcla- superari, nec selernilas mulari cui junguntur. Sc-
Iiit; singuli in calle suo ambulabunl. Adhuc prose- quitur; '
(juitur prophcta unanimitalem apostolorum, elcon- Urbem ingredientur, in muro-current, domos con-
cordissimam voiunlalom eorum, qui sie in mundo scenJenl. Urbs, estin hoe loco ccelus hominum ad
scminavcrunt Evangelium, ne alter sibi usurparel C vivendum in commune congregatoruni. Murus est
semen alienum. Uinc Apostolus : Nbn audeo loqui obstinatio animi; domus, singulorum conscienliaa
aliquid eorum; quceper me non efficit Chrislus in obe- peccatis obduratee. Tanta erit gratia et fortitudc
dientiam genlium, in vcrbo, in factis, in verilate si- apostolorum- et apostolicorum.virorum, ul ctiam
gnorum el prodigiorum,in virtules Spiritus sancti, ita coetum malitiosorum hominum expugiieiU, obslina
nl ab Jetusalem per circuilum usque ad iHyricum re- lionem spiritu fortiludinis dissolvant, conscientias
plevcrim Evangetium Christi (Bom. xv). Idem ibi- singulorum, spiritum gralise et precum oblineant.
tlem : Sic autem prmdicavi Evangeliiim lioc, 71011ubi Sequitur : Per fenestias intrabunt quasi fur. Fene-
tiominalus est Chrisius, ne super alienum fundamen- strae sunt In !ioc loco limor, scilicct a;terni suppli-
lum adificarem (ibid.). Sequitur : Sed et per fene- cii, dolor prasentis exsilii, spes ccelestis ppemii,,
stras cadent, etnon demolienlur. Fenestrae quinque brevitas hujus vilse, mutabilitas fortunse.Jrima re-
sunl dispensatio incariuuionis, vel quinque modi spicit ad occidenlein, secunda ad aquilonein, tertia
divina? contemplationis. Primus modus contempla- ad orientem, qnaita ad austrum, quinla hujus
tionis est consideralio culpa; et gehcnnse; secundus, mundi considerat centrum. Per has sinsulorum
coiitemptuspraesenlium el spes futurorum; lerlius, ,, furtim intrant- conscicnlias, quas facile superant
iudicium et regnum; quarlus, stalus corporis ct dum prsefata anle menlis oeulos eongregani. Timor
giorificatio, slatus seeundum quod erit passibile vel siquidem pungit, dolor expellil, spes trahit, brevitas
-
impassibile, glorificatio secundum quod erit ineffa- instigat, instabiiitas foriunaj fugat; sicque mens
liilis pulchriludinis, vel praefulgidaeclarilatis; quin- neophyli ad patriam fugiens festinat. Sequitur : A
tus, unius spirilus cum Deo, quod est per omnia facie ejus contremuit lerra, et coeli moti sunt. Terra:
conformatio. Per has feneslras apostoli, etviri^ipo- sunt peccalores, coeli jusli. Sed terra a prsssentia
1 s',oIiei salubriter eadunt, quando, devota horum apostolorum contremuit ad posnitenlianu J.usti,
consideratione, Creatori sese humililer prosle.nunl. quotquot erant in mundo, audientes eorum doclr.i-
Sic cadendo non demoliuntur, sed polius criguntur nam, vilam, famam, moii sunt, pro nihilo suaai
ct consolidantur, juxla illud : Omnis qui se exallal, ducentes justiliam. Sequitur: Sol ^t luna. obtene-
humiliabilur (Lnc.n.iv). Unde in Apocalypsi:Etcum brali sunt, et slelte retraxerunt splendorem suum.
darent, inquit Joannes, illa quatuor animalia glo- Sol est sapientia sxculi: luna, potentia.hujus,inuu-
rxam, ct honoremel benedictionem sedenti snper thro- di; slelhe, philosophorum sectte; splendor stella-
mun,i'henti in swcula swculorum, procidebaut vi- rum, cultus et fama seclarum. Scd^soLcttluna obtc*-
35{." • IIUGONIS DE S. YICTOHE OPP. PAR5 I. - EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTUUAM. lii
ncbrati snnl a facie apostolorum, quia per stultitiam A mc, ut hostis retro verlalur. Cum sanclis enim san^
Dei destructa esLsapienlia sseculi,' et per iisfirmum dus, et cum electis electvs, et cuni perversis eris pef-
Dei calcala est poteiuia mundi; et per virtulem si- versus (Psal. xvn). Allegorice vero, sub pcrsona
gnoriim, per daiitatem miraculorum, per nudam Domini admonet in commune onmejn stalum Ec-
veritatem \erborum deleta est composilio colorum, desise fugere a venlura ira, diluvium peccatorum
offuscatus esl rhetoricus splendor sermonum, eva- exstinguere lacrymis pcenilcnlise , iram superni ju-
cuatus est cultns ct nilor inanimn seclaruro. Hinc dicis plaeare operibus misericordise, dicens : Nunc
Psalmisla : Tu diruphti fontes et lorrenles; tu sic- ergo dicit Dominus : Convertimini ad me, etc. Ae
casti fluvios Etham (Psal. i.xxm). Fontes intelligunt si dieerel: Quandoquidem juxta est dics perditionis,
philosophi, Etham diabolus, qui interpretatur ro- el adesse festinanl tempora, quandoquidem terribi-
bustus, ejus fiamma perversarum sunl seetarum lis vaide dies instat et magna, quandoqmdem vix
genera. Sequilur : Et Dominus dedit vocem sttam fugiet quis a ventura ira, quandoquidem distrielus
ante fariem exercilus sui : quia mulla sunt nimis judex nonpoterit vinci, quiaviitus est; non poteiit
castra ejus : quia fortia et facicntia verbum ejns. falli, quia sapientia est; non poterit corrumpi, qnia'
Yox Domini, est divina inspiralio. Vox Domini, in- " justitia csl; non poteril sustineri, qnia aelernus est;
quam, coelestis illa, quse de omnibus docet unctio. non polerit vitari, quia ubique est. Potesl tamcn
De qua diciturper Psulmislam : Yox Domini con- exorari, quia misericordia esl; polest placari, quia
fringentis cedros. Yox Domini prmparanlis cervos. benignitas est; polest mundare, <juia fons gratia»;
Vox jDominiintercedeiilis flammam ignis. Yox Do- potesl satiare, quia panis vilse; polesl sedare, quia
mini deserlum concutienlis (Psal. xvm). Haee vox unctio; polest ornare, quia plenitudo; potesl fciici-
facit castra, quia smctorum jungit et ordinat con- tare et bealificare, quia beatitudo. Ergo aversi me-
tubernia; Quse quidem sunt multa, et fortia, etver- luentes ejus jusliliam, conversi ad ejus fugite mi-
bum ejus facientia. Multa sunt dignilate merilorum, seiicordiam. De ipso fugile ad ipsum; de rigore
fortia virtule signorum et poleslate miraculorum, nislilise ad sinum misericordise. Dominus, qui ti-
verlitim ejus facientia per obedienliam mandatorum, mendus est, dicit: qui veritas est, id praecipit quod
per eminentiam exercitiorum, per excellentiam con- juslum, quod utile, quod honesium est. Converti—
siliorum. Sequitur : Magnus |enim dies Domini, et mini, inquil, ad me, etc. Quatuor sunt, duo ma!a,
terribilis. Quia adventus Chrisli magniflcavit «re- et duo bona, unum malum, 'alterum pejus, uiium
denles, et juslos; terruil, et condemnavil infideles, bonum, alterum melius. Aversio et eversio, en duo
el Yeprobos. Magnus ulique, quia quos pncdestinavit, P inala. Conversio et reversio, en duo bona. Aversio
Iws et iwcavit; etquos vocavit, hos et justificaiiit; et a Deo per negligentiam, evcrsio a Diabolo per ma-
quosjustificavil, illos glorificar.it (Rom. vin). Terri- liliam. Couversio adDeum per poenilenliam, rever-
bilis, quia remissius erit Xinivilis in die judicii quam sio ad ipsum per innocenliam. Aversio vero ilt
(jeneralioni Iniic pessimce (Luc. xi). Ipu enim credi- tribus modis, vanitate, voluptate, curiosilate : vani-
derunt ad praedicationem Jonse : el ecce plus quam lalsmundi, voiuptate sui, curiosiiale proximi. Ever-
Jonas hic. Sequitur : Quis sustinebit eum? Quia sio quoque tribus modis, prseeipilaiione, malitia,
quis condignepoterit in se suscipere Conditorem desperalione : praeipilalione culpse, malilia invidiae,
nalurse, foniem vitse, graiiae sponsum, Salvatoris desperaliono venise. At convcrsio fil tribus modjs,
advenlum? Vel quis poteril suslinere, pondus irse, confessionc, compimctione, morliiicalione: eonfes-'
onus miseria;, animadversionem viudiclse, vermem sione oris, compunctione racnlis, mortiiicatione
qui non morilur; ignem qui non exstinguitur? (Marc^ carnis, ut scilicet in ore veritas, in menle puritas,
IX.) Sequitur : iu carne padica sit sobriefas. Reversio quoque fil
Xunc ergo, dicil Dominus, converlimini ad me in tribus modis, de\otione, dileclione, contemplatione;
lolo corde vestro, in jejunio, el flelu et planclu; ct devotione gratise, dilectione justitiae, contempla-
scindile corda veslra, et non veslimcnta vestra. El D tione gloriae. Vos crgo qui aversi estis a DPOper
converlimini ad Domhmm Deum vcslrum, quia beni- vitium negligentise, qui evevsi el submersi diluvio
gnus, el misericors est, patiens, el mtdlm mhericor- malitise, convertimini, inquit, ad me in loto corde
dits, et prmstabilis super malitia. Quis scit si conver- vestro. Est conversio cordis, est et conversio operis.
• tatur, et ignoscat Deus, et relinqual posl se benedi- Conversio quoque cordis alia est iu toto corde, alia
ctionem, sacrificium, et libamen Domino Deo nostro. ebl in parte. lllam vero, qnse"in loto corde est, Do-
HISTORICE.Sub persona Domini horlatur proplieta mimis quaerit, quia &1 salulem sufficit. Alteram
populum suum misericordiam 'divinam flagitare, ' verorespuil, quse est in parte, quia fieta est, el longe
iamentis, et vocibus flebilibus aures summse cle- a salute. Hinc scriptum esl: Spirilns sanctus effu-
mentise pulsare, dieens ; Convertimini ad me in toto giet fictum discipliim {Sap. 1). In corde siquidem
corde vestro, in jejunio, et fletu, et planctu, ctc. Ac sunt tria, ralio, voluntas, memoria :-ratio futuro-
si aperte dicat: Quandoquidem tempus captivitatis " rum, volunlas prsesentium, memoria prseteritorum.
approximat, Babylonius instal, vos ergo instate Ifelio namque quaerit fulura, voluntas diligit prae-
8'ipplicationi, incumbite oralioni; convertimini ad se.ntia, memoria retinet prseterita. Ratio illuminat,
iije, ut Babylonius ad se eoirtertatuv, reverlimini ad voluntas amaf, nieruoria conservat. Cum igHur ra.-
"
SiS ADNOTAT. 1N JOF.LEM. - SJ3
tio summum boiium quaerit et imeuit, \oluntas re- .& litia, dum desporalionem traiiit ad poeniiciitiam;
Cipit et diligit, memoria sollicite serval et arctius multus misericordia, dum odium ad veniam; pa-
stringil; tunc anima ad Deum se toto corde con- tiens,dum cor.temptum ad gvaliam; misericors, dum
verlil. Cum vero ratio sopita supersedet ccelestia crudelitatem ad innocentiam; benignus, dum irara
quaerere, vel voluntas tcpida nou curat diligere, vel etrancorem adosculorum gloriam. Sequitur : Quis
memoria torpida contemnit custodire, luuc iit ani- scil si converlatur, et ignoscat, et relinqual post se
ma ficla, primo vilium incidens ignoranliee, secimdo benediclionem? Quis, in hoe loco non tlubiclalem
delicluin nfegligenliae,terlio peccatum malilise. In' sigmficat, sed charitatem. Ac si dieat: Quis scil si
utroque iiclam conslal esse animam, quia alioqui convertatur homo, el Dcus ignoscat? Tanlummodo
posset etluinine lationis ignorantia pelli, ct studio prsecedat conversio, nulla sequitur venise dilatio.
voluntatis negligentia exeludi, et sedulitate memorise De die auiem ct hora eonversionis nemo novit nisi
maliiia sopiri. Ralio igitur quaerens parit eruditio- solus Filitis, et-cui voluerit Filius rcvelare. Spirilus
nem, voluntas amplectens dilecfionem, memoria euim ubi vult spiral; et vocem ejus audis,-sed nescis
slringens aedificationem. Prima parit lumen scien- unde venial, ciut quo vadal (Joan.m). Ssquitu'-: Et
tise, seeunda affectum juslitise, terlia lbesaurum eon- rcbnquat post se benediclionem. Tvia sunt gcneia
serval giatiae. Hsecesfconversio cordis, quam Deus " benedictionis divins?: priniam dat anle se; secunriam
exigit. Hoecest jlla, quse prorsus ad salutem sufficit, ministrat juxta se; terliam relinquil post se. Tiia
Sequitur conversio operis. In jejunio, inquit, et quoque sunt genera hominum bonorum : primi sunt
iletu, et planctu. Planctus refertur ad confessio- iiinoceiites ; secundi slatim resipiscentes; lertii
nem, flelus ad compunctionem, jejunium ad morti- tandem poenilentes. Innoeentcs siint, qui sempcr
ficationem. Sequitur : sine crimine vivunl, qui aule Demn assidue as-
Et scindite eorda vtslra , et rion veslimenla sistunl, qui Coram eo jugiier inceduiit. Slalim resi--
vestra. Scissio cordium est dissipatio pra\orum piscentes sunl. qui quidem labtnUuv, sed mox eis
affectuum. Yestimeiita su:,t sanclorum exempla, manus divina porrigitur, el slatim rcsnrgunt. Tan-
Jubemur itaque corda noslra scindere, sed vesli- dem poonitentes suiit, qui diu in fecibus suis
inenta illsesa servarc, q'.ia et voluntas impura quicscenles, tandem divino iiulu ad poenilenliam as-
castiganda, ac purificanda per austeritatem pue- surgunl. Innoccnlibus dat Doniinus benedictionem
niter-iise, ac sanctorum exempla -sumenda sunt ad ante se ; stalim resipiscenlibus, miriislval earri'juxta
documenlum justitise. Ilinc Job : Inslauras, in- se ; tandem poeniteiitibus relinquit cam posl se. In-
qait, tesies'tuos contra me, eX multiplicus iram p nocentibus benedictionis dat pvimitias; slalim vcsi-
iuam adversum me, et pamai militant in me (Job piscentihus, ipsius dhitias; tandem poenitcntibus,
x). Itein idem : Ucspiciet Iwmines, el dicet: Peccavi, reliquias. Sequilur : Sacrificiiim etlibamen Domino
et vere deliqui: et ut eram dignus, non recepi. Tunc Deo nostro. Hse sunt rciiquise benedictionis, opcra
videbii faciem Domini injubilo, etreddel hominijusli- scilicct sacrificii el libalionis. Saciificium spcclat
tiamsuam (Job xxxm). Magnaeutique ulilitalissunt ad mortificationem carnis, libamen ad compunctio-
sanclorum exempla :fquacnos erudiunlad scientiam, nem menlis. Quia voro opera cainis nefaria perpe-
allrahunt ad veiiiam, ^aecedunt [an accendunl?] ad Iravimus, qula gaudia menlis illicita seculi sttmus;
graliaiu, informanl ad juslitiam, provehunt ad glo- ccUrariis reddamus conliaria, tit et can.is opeia
r.am.lYmcxocePsalmislSi: Memoriamfecitmira^ilium exslinguamus per movlificalionem, et gaudia illicita
morum (Psal. cxj, etc. Sequitur": Et converlimiin per compunctionem. „
ad Dominum Deum vestrum. Dominum, inquit, qui Aliter: Sacrificium pofcst inteUigi rccta operalio,
timendus cst; Deum, qui diligendus est. Yestrum libamen sancta conlemplatio. In quo senstt libamer*
qui Conditor esl. Yestvum, inquit, quia Conditor Deo, sacrificium aUribuilur Doinino. Recte enint
estnaturse; Deum, quia largilor »raiisc; Dominum, agcndum est quia Dominus limendus esl: de Deo»
quia ullor culpae. Sequilur : Quia benignus, et mi- J) gustatur, umle et diligendus est. Sequilur :
sericors est, paliens, ef multus misericordia [mulue Cauitelub.a in Sion; sanlificale jejuninm, vocale-
misericordisej, prsestabilis super malilia. Denignus cceium, congrcgute populum, saniificate Ecclesiam^
est, peecatoris sustinens iram; misericors, susti- coadunate senes , congregate parvnlos ~el sngentcs
nens saeviliam; patiens, suslinens contemptum; ubera. Egrcdiatnr sponsus de cubili suo, et sponsa
mullus misericordia, suslinens odiuin; praeslabilis dc thalamo suo. Inter veslibulum el altare plorabuntr
super malitia, sustinens desperationis naufragium. sacerdotes, ministri Domini, ct dicent : Parce, Da-
Benignus, inquam, quia irain inimieorum vertit in . mine, parce populo tuo : el ne des liaircditulem tuam
mansueludinem; misericors, quia saeviliam in pic- in opprobrium, v.1 dominenlur eis nationes. Quare
talem; patiens, quia contemptum in compunctio- dicunt in populis : Ubi est Deus eorum? Adhuc pvo-
nem; mulius misericordia,- quia odium in dilectio- pheta praecipit populo suo .orationi devotae inslare,
nem; prsestabiiis super malitia, quia barathrum el supplicalioni huniililer incumbere omnem aita
.desperationis in graliam provehit contemplalionis. lem, ordincm, sexum. conditionem. ostendens peti-
Hsecordine exposita sunl naturali, nunc ordine ex- culo subjici. Unde et in comimine consulil suppli-
ponantur artificiali. Prsestabilis cst igitur supcr raa- cationem fieri. ALLEGOIUCE. Periculis osteusis Ee
Ul HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PAIIS I. — EXEGETICA. — "I. IN S. SCRVTURAM. U%
ciesise, ad portum cos hortatur festinare poenitenlise, .A lum cl allare Deus placatur, quia quem timorcusto-
re rorte sentiant manttm Domini super se aggravari, dit ab illicilis, et amor sublevat in excelsis, ad inte-
Uorrendum est enim in manum Dei viventis incidere grum reconciliatur. Inter vcslibulum, inquam, et
(Ilebr. x). Dicit ergo : Canile tuba in Sion, etc. Ho- altare iit fructuosa et humilis pcenilentia, quam
rum expositionem relinquimus, quia de his alias limor pungil, ne torpescat; arnor accendil, ne
romplurauiximus. Senes, sunl vivlute perfrcli; par- leppscal. Ulilis, inquam, el fructuosa, quia timor
,v-.ili, sjmplicilate el innoccntia praediti; sugentts temerariam exclusilpraesumptionem, etamor pusil-
tibera, idiot;iepositi sub doctvina. Senes coadunan- lanimilalis abjecit confusionem. Dictint evgo: Parae,
tur, utpote ratfone utenles ; parvuli congreganlur, Domine, parce populo tuo, etc. Tiia suiit judicia
et sugentes utpotesub doctrina posili, et sub virga hominis praecipua: primum de seipso, secundum
servientes. I de proximo, tcrtium de seipso et de proximo. In.
Thalamus esl dileclio, cuhile conlemplalio. Eadem pvimo debet esse dislvielus, in secundo piusr in ter-
vero anima fil diverso respectu sponsus et sponsa. lio justus. Debet enim quisque se accusare dislricte,
Sponsa, dum Yerbo unila per amorem secreto, proximum judicare pie, se et proximum discuterc
quadam, ut ita dicam, cl ineffahili dulcedinc conci- jusle. Quia ergo nobis remissi et pii, proximo vcvo
pit, quod quibuidam ccelestilus indiciis foras ertim- B sumus districti et austevi, dicimus : Parce, Domi-
penlibus ostendit. Sponsus quoque fit dum sapien- ne, propriaeremissioni; parce fralernae districtioni;
liae juncta, el illi soli dedita, per spirituale consor- parce, inquam, nobis qtiod injuste cgimus; paree
lium sobolem parit, per doctrinae magislerium. quod in proximo inique fecimus. Yel quia duo sunt
Sponsum itaque facit sapiei liae doctrina, sponsam loca, duo quoque his adjuncta perieula: loca, mnn-
gratiae praerogativa. Sed in tempore afflictionis egre- dus et infernus; pericula, vanitas et calaiuilas. Di-
- i'.iatur sponsus de cubili suo, id est studio sapien- citur ergo : Parce, Domine, a vanjlafe mundi.pavce
lise; et sponsa de thalamo suo, id est, de piivilegio a calamilate orci; parce, inquam, a prima, ne nos
descendat contemplalivae gra^iae: et squalorem sub- affieiat, pare.ea secunda, ne nos absorbeal. Yeluuia
eant pcenitentiae, obtentu quaerendse venise. Cum lioininis persona ex gemina conslat natura, corpore
enim Sponsus ccelestisvidet isponsam suam flentem scilicet et anima, — in qua quidem natura frequenter
etgementem, anxiam el supplicantem, pondus diei paccavimus, in anima enim impie egimus, 5n cor-
et aestus cum aliis, et pro aliis portantem, slatim ab poreiniqucfecimus.—dicamus ergo:Parce, Domine,
ira flectitur, patienli compatitur, et morae impatiens impielati mentis, parce iniquitali corpovis. Yel quia
dnlcedine ccelestis osculi mov placatuv et indulget, lex duplex nobis est data, lex sciliccl natuvae, et
acunicaesuae favorem popuii, donat. Hinc Moyses C lex scvipla; utriusque^vero transgressores sumus;
. pro populo vice sponsae supplicat, dicens : Obsecro, dicamus ergo : Parce, Domine, praevaricalioni pri-
Domine, peccavit populus iste peccalum magnum: mae, parce transgressioni secundae. Yel quia actio
nobis datur ad perfeclionem prsesenlis vitae, con-
feceruntque sibi Deos aureos; aul dimilte eis hanc
noxmn ; aut si non facis, delc me de libro luo, quem templatio quasi arrha beatitudinis ad prselibationem
"scripsisti (Exod. xxxn): cui Dominus : Ego, inquil, futurae; in aclione vero remissi, ex contemplatione
ad prmsens condonubo; sed in die ultionis visitabo fuimus elati, dicamus : Parceremissioni,"parcecla-
ninc in vcieri tioni. Parce populo luo : populo, scilicet coetuiho-
(Ibid.) frequentev legilttr rota, pro-
minum ad jusle vivendum libi rongregato. Tuo, a te
pter Isaac, propter Jacob praevaricsnti populo plu-
rima condonata peceata, multa eessasse infortunia. condito, a le redempto, utrumlibet a leponcndo. Se-
Aliter. Cubile esl carnalis yoluiuas, thalamus quitur: Et ne des hsereditatem tuam in opprobrium,
curiositas. Tempore igitur luctus el agendae peni- ut dominentur eis naliones. Ac si diceret: N-e tra-
tentise excludenda esl curiositas, el exterminanda das besliis animas confitentium libi; anhnas panpernm
est earnalis voluntas, ut continentiae et mortifica- luorum ne obliviscaris in flnem (Psal. IAXIII). Se-
lionis sacrificio expiclur iniquitas, propitietur Divi- quilur: Quaredicunt in populis, Uhi esl Deus eo*-
nitas. Uride et Isaias : Domine, inquil, in angustia rum? Ac si diceret: Cuni populi tui desistis consU
requisierunt te; in Iribulatione murmuris doctrina lio, etab impiis oppressi quasi carent auxilio; ab
.. tua eis (hai.xxxi). incredulis impius, vel impotens judicaris. Sed in hoc
Sequiluv : Intev^vestibulum et
altave plovabunt sacerdotes ministri Domini, H di- cognovi, quod voluisii me, quoniam non gaudebit ini-
micus meus super me (Psal. XL).Sequilur :
cerit:Parce, Domine, parce popu'o tuo, etc. Vesti-
bulum est timor Dei, Sanc'a sanctorum sponsi con- Zelalus est Dominus terram suam, el pepercil po-
templatio, altarc perfecta dilectio. In vestibulo est . pulo suo. Zelus est.fervor animi ad compassionem
populus, circa altare pontifex summus: in medio iiatura;, et ullionem culpa;, el devolionem gratiss
templi sacerdotes lugent, niinistri gemunt; sequo proni. Zelus itaque utiliter ffagellat servum, salu-
omnes reconciliationis funguiitur officio. Iuter vesti- briter corrigit filium, soIIic::s "tque fidel»Aerservat
bulum et altare pro populo supplicat sacerdotium, conjugium. Servum ultione, filiuni compassione,
quia ettimore premitur uedivina populum desfituat conjugium devotione. Terra historialiter, est syna-
miscricordia; ct amore regilur, ut praesumal adire goga; allegorice, Ectiesia, moraliler.fidelis anima :
thronum gratise humili conscientia. Inler veslibu- prima prooter ferrenam^upiditalem; sccundapro-
- '
g^g ADNOTAT.-IN JOFLEM. SSO
pter fidci slabililatem; tertia pioplcr virlulem hu- A arborum andilatem, ipsorum germina et uberla-
militatis et abslinentiae ariditatem. Sequilur: Et lem; conlra famem verbi et sitiin doclrinse fon-
respondit Dominus, el dixit populo suo: Ecce ego _lem vilae inducit el doclorem juslilise; conira tri-
mittam vobis frumentum, et vinum, el oleum : et re- stiliam, gaudium; cont:a confusionem, solafmm ;
plebimbii in eis ; et non dabo vos ullra opprobrium in contra convicium, gloriam ; conlia mortem, vi-
tjcidibuS.Et caetera, quae sequttntur, usque ad illud : tam; contra cinerem, uoronam. Singula singulis
Et eril poti ha?c: Effimdam spirilum meum super adaptanda leclori relinquo, quia ad explicandas
omncm catnem. sinuosas allegovise rugas feslino. Seiendum vevo
Yere cor contritum, el humiliatum Deus non sper- est qund de advenlu Salvaloris in praescnti -evi-
nil (Psal. L). Yere ad quietum, et humilem, et tre- dens est prophetia : per nuein hostis sphiluaiis
mentem seimones ejus, tempore opportuno respicit. exslinguitur/ famcs spiritualis pjicilur, uberlas
Yere, convalles abundant frumeiito; vere misericor- reddilur, gralia rcstiiuittir. Ecce, inquit, mittam
diam vult plusquam sacrificium, et scientiam Dtl vobis frumentum, et vinum, elc. Fruiiieiilum, est
plusquam holocauslum, Quod in prsesenti prdphe- doctrina vitae; vinum, fervor spiritualis intelligen-
licum demonslrat eloquium. Supevius namque in tiie; oleum, suavilas eonscienlise. Yef fvumeiitum
supplicalionis sevie, adventum ct crudeUtatem ho- B est euchailslise gratia ;- vinum, spirilualis Isclitia ;
sl)um, cor.lriiionem lerrae <;lvaslilalem animalium, oleum quod cunctis iiquoribus supernalat, con-
liestilenliam el iiileritum, confusionem populi, affli- lcmplalionis gvalia. Yel per vir.um, iiUelliguntur
clionem -senum squalorem virginum lamenfando opera pcenitentia;: pcr frumcntum, opera sapien-
iniserabiliter exposuit, poenilentise rigorem, absli- liae; peroleum, quia ungit, opera miseiicordiae;
nenlise ariditatem, sirsgultus et gemilus profundila- quia lucet, opera graliie; quia pascil, opera ju-
lem, et disciplinaiu indh.il. Egit, recepit, rediit. stitise. Sequitur : El replebimini in eo. Nequa-
Egit "poeuitentiam, recepit misencordiam , rediit quam jejunus sane manet, qui interiora sua lali-
ad graliam. 0 fructuosa_, et virilis pcenilentia! lius epulis replel. Et non dabo vos ultra oppro-
o vivago, ampleclanda, mediatrix peccatoruin ii - brium in genlibus. Quia scilicct cum talium slu-
dissima'. o secunda naufragii labula ! o refu- dioet amore nemo ineuirit opprobiium,-sed gloria
gium pauperum , miserorum auxilium , exsuluin coronalur et honore. Sequitur :
spss, debilium fomes, lumen caecorum , sola- El Mim, qui ab aquiione csl, procul faciam a vo-
inen orbalorsini , petnlantium virga, viliorum bis et expellam eum in terram inviam ct dcser-
"sera, virlutum apolheca, quae sola jndicem fle- _ lam. Faciem ejus conlra marc oricniale, el exlre-
clis, Conditorem arguis , Omnipolentem ster- mum ejus conlra mare novissimum. El ascendel
nis, dum vinceris vineis, dum cruciaiis cru- fetor ejits el putredo ejus, quia^ snperbe egit. Hi-
cias, dum vulneras sanas, dum salubriier suc- slorice. Juxta quosdam, de Sennaclierib et ejus
cumbis, gloiiose triumphas! Tu sola cselcris si- cxcrcitu loquitur : qui superbe egil, quando Demn
lenli! us thronum gfatise audacter consccndis/ Da- blasphemavit; qui in terra invia el deserla expul-
vid manu ducens reconcilias, Petrum reslituis, Pau- sus est, quando in Perside, pev desertum fugiens
lum illuminas, publicanuin sumplum de lelonco in lemplo TMesiac Dei sui, a fiiiis suis occisusest.
apostolorum iidenlcv inseris chovo. Mariam de Quod autem dicit, facieni coiit.a mare ovientale,
prestibulo ievas in sethera et jungis Chrislo; la- et extvemum ejus ad mare novissimum : tale esl.
tronem aflixum palibulo, adhuc vernaiitem san- Intentionis ejus eral Iransire Jordanem ct ex{>.>;-
gtiine, inseris paradiso. Quid plura ? Tui juris est gnare Jerusalcni; sed linis aliter se habuit quia
coelestis euria : quod in prsesenli prophelica evi- circa Euphratem in Peiside occubuit. Hebraica
-denter edocel pagina, dum per lalovem el pce- siquidem lingua congvegationcs aquavum appella-
liileiitise fructum plebs non "solum infortunii eva- \il maria. Unde hic per mave orientaJe, Jorda-
sit naufragium, non modo ad pristinum gratise re- D neminnult; per novissimtun, Euphratcm intelligil.
diit stalum ; quiniino Salvatoris advcnlu gavisa, Quod autem dixil : Ascendil fetorejus, el putredo
ejusJ doctiina illumiiiata, ejus vila informata, ejus <jus adinteritum, excrcitus ipsius respicit. De quo
passione sanalaj ejus resurrcctione soitdata, ip- .Isaias dicit : Egressus ' est autem angetus Domiui
sius aseensione glorificat.i, ejusdem Spiritu para-. . et percussit in castris' Assyriorum cenlum octogiiitu
eleto in praesenti dotata, coronam duplicavit, du- quinqne mitlia. El surrcscit mane; et ecce omuia
plicia repovta\ii. Obrhutescat canina facuudia sa> cadavera mortuorum (Isai. xxxni). Juxta alios qui
calaris eloquentia, quse rustica ct inculta divina sincevius sentiunl, de Nabucltodonosor sermoesi,
asserit eloquia. Ecce in praesenti colorata ponitur (jui expulsus est in terram inviam el desertam,
sententia antitheti lege coritrariis reddens contra- quando amens faclus cum biutis animalibus diu
ria. Conlra -siquidem terrae vastitaleiu. ipsius op- conversatus est; ctijus facies conlra mare oricn-
. "ponil ubertatem ; conlra famem saturilatcm ; con- tale, et extremum ejus ad mare liovissimum,
tra opprohriuni, gloriae "securitalcm; contra in- imia intentionis cjus erat, ul asscrunt historiae,
cursionem et credulitatem "hostium ipsovum feto- primum oiienlalem plagam expugnare; deinde oc-
rein et intcrilum; contra sterilitatcm fructuum et eidentalem sibi subjugare. Quod autem dicit, quo*l
r,3i HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. 352
- fetor et pulredo ejus ascendit: tale est. Hebraica A ad sollicitudinem el fructum religiosa; propagssio-
docel traditio quod, Nabuchodonosor inorliio, Evil- nis. Sequitur :
merodach filius ejus metuensj ne pater sttus revi- Et, Filim Sion, exsultale in Domino Deo vestro;
visceret, corpus cjus de sepulcvo extraxit, com- quia dedit vobis doclorem justilice, et descendere
Lussit, et in cinerem redegit. Quo in qualuov mar- faciel ad vos imbrem matulinum ct serolinum, sic-
supiis dispertito ad quatuor aquilarum colla liga- ut~ a principio. Et implebuntur arem frumenlo, - et
gavif, quibus per quatuor jorbis climata dispositis rcdundabunt torcularia vino et oleo. Et reddam
eas avolare permisit. vobis annos, quos comedil locusta, bruclms, rubigo.
' ALLEGORICE. Sermo est de hosle antiquo, de apo- eruca : fortitudo mea magna, quam misi in vos.
stata angelo qui per incarnalioncm Christi, per El comedetis vescentes, et suturabimini; el lauda-
verbum fidei, per gratiam baptismi expulsus esl iitis nomen Dei Israel, qui fecit vobiscum mirabi-
- ia aridilatem gentilis et Judaici populi. Mare orien- lia^ et non conftindelur poputus meus usque in semd
Et scielis quia in medio Israel ege sum.
tale, sunt electi; novissimum, reprobi; facies, in- piternum.
tenlio; exlremum, inclusio. Yel mare oricnlale, Ego Dominus Deus vesler, el non est amplius, et
meus in mternum. HISTO-
primiliae electionis genlium ; novissimum, creduli- " non confundetur populus
tas Judscorum; fetor ejus, est mors Autichrisli; RICE. Post consolalionem tevrse, fructuuro, aibo-
putredo, super eum sentenlia judicii. rum, animaliuro, ad consolationem transit ho-
minum dieens : Et iiliae Sion, exsultale, etc. Qnia '
MORALITER. Terra, est reproba anima; invia, est
dedi.vobis doctorem juslitise. Doclorem juslitiae
sine visiiatione electorum angelorum; deserla, sine asserunl Hebrsei
Ezechiam, de quo seriptum est:
fructu virtutum et semine morum. Daemonis ex-
Ipse dissipavil escelsa, et contrivit statuas ; et suc-
pulsio, esf*peccali confessio; mare orientale, est cidit lucos,' cfiiifregitque serpentem wneum quemfs-
mens per compunctionem amara, per devotionem
cerat Moyses (IV Reg. xvm). Itaque post eum
conlemplationis oriens facta. Mare novissimum, non fuit similis ei de cunctis regibus Juda, sed ne-
est mens feiore conscientise amara, desperatione
venisc absorpla. Facies, ejus,' astuta intentio no- que in his, qui ante eum fuerunt» Et adhsesit DD-
eendi; exlremum ejus, furor et insania trium- mino, flnon recessit a vestigiis ejus, feeitque man-
data- ejus quae praeeepevat Dominus. AHi Hebraeo-
phandi. Fetor ejus, est odium peccati; putredo,
rum Josiani, de quo scriplum est: Iste fecit quod
conlemptus mundi. Sequifur:
reclum eral coram Domino, et ambnlcvit per omnes
Noti timere, terra (eccc consolatio terrae), exsulta,
C vias Davidpatris sui : el non declinavit ad dcxtc-
etlwtare; quia magnificavil Dominus, wt faceret. ram sive ad sinistram (II Par. xxxiv).
Exsulta, Judcea, super hostis tui confusione, el ALLEGORICE. Docior justilise Chrislus est; do-
"movte. Exsulta, Ecelesia, supev Sahatovis tui ad-
ctor, qui docet hominem scienliam; doctor uti-
ventu in cavnem. Exsulta, fidelis anima, super
que, qui invenil omnem viam disciplinse, et dedit
sponsi tui adventu in menlem. Lseiare in meiito eam Jacob puero suo, et Israel "dilecto suo. Ju-
virtutum; exsulia in prsemio coeieslium; lcetare slitise, unde scviptum est : Hagisler, schnus c/uia
in donis gratise; exsulta in coronis glorise. Se- rerax es, et viam Dei in veritate doccs, et non est
quilur : libi cura de aliqxco: non enhn respicis personas ko~
Nolile thnere. animalia regionis; quia germina- minum (ii/aiiA.xxn). Juslilise utique, quia excussit'
xtrunl speciosa deserli; quia lignum allulil fru- manus suas ab omni inunere; justitise revera, quia
civm suum : ficus el vinea dederunt vhtutem suam. reddit unicuique juxta opera sua (Mallh. xvi). Ju
IIISTOIIRLITER.Post interituni hoslis, post nau- stitiae, inquam, ,quia juste eaecat, jusle jusiificat,
fragium caplivilatis Judaea rccepit pristina; faciem juste^reprobal, juste glorifleat, jusle damnat. Im-
sereiiitaiis solis, testamenlum uberlatis. ALLEGO- ber matutinus est iegis spiritualis icienlia; sero-
RICE vero fructum suum atlulit lignum Dominicse D linus, Evangelii gratia. Yel imber matutinus, est
passionis; ficus virtutem et dulcedinem resurre- ipsius et apostolorum ejus eloquia; serotinus,
ctior.is. In adventu Paraeleti, vinea apostolorum Palium spiritualium cxpositiones, canones et de^
dedit fructtim suum propagationis. Inde germina- creta ; areae, sunt inentes fidelium jugo diseipliuae
vertint deserti speciosa, quia cx imitatione passi- assueise, semitis religionis attritse, traditiGiiibus di-
onis, ex spe resurvectionis, ex doclrina et vita sciplinse regularis politas. Torcularia, ipsa sunt
apostolica religionis propagala sunt gloriosa con- cordainter spem et limcrem posita, constantiam
yenlicula. Animalia regionis, homines stint vitaj inferius, patienliam superius habentia; eonslan-
ssecularis. Ne metuant ergo regionis animalia, tiam in ientatione, palienliam in tribulatione, in
qiiia germinaverunl deserli speciosa, quoniam per tentatione vitiorum , in tribulalione flagcllorum.-
doclrinam religiosorum' et sanclimoniam trahun- Conslantia siquidem premit, et desuper arcel; pa-
lur saeculaves ad sacramentovum vevevcntiam, ad tientia inferius jacet et pondus sustinet. Con-
pvaseept rum obedientiam, ad morum innoceiuiam, stanlia arcet vitia, patieulia sustinet certamina.
ad consiliorum eminenliani, ad imitalionem Do- Inter hsec duo mtns sancta quasi in lorculari po-
minicae passionis, ad spem coelost's resuvrcclionis, sita premitur. defaecatur, eliquatur : premitur fia-
" "
S55 ADNOTAT. IN JOELEM. , 534
gellis, dcfaecalur vitiis," eliquatur ab oliis. Premi-. A mihi deponat sarcinas; exspectetdonecascendamus
tur & calamitate, defa:c~atur ab iniquilate, eliqua- ad moniem, el postquam adoraverimus revertemur
tur a vanitale. Hinc naihque elicitur gemitus puras ad ipsuni; et videns requiem quia est bona, el -ter-
confessionis, hinc fluuiU lacrymae anxiae compun- ram quia optima, supponat humerum ad portan-
fclionis, hinc inananl ,suspiria jucund* devotionis, dum. Dicat mihi, inquam , ubi Dominus spiritnm
hinc liqueflunt deslderia suavissimse dileclionis, effudefit; dicat, uhi prophelias, somnia, visiones,
hinc eliciuntur slillicidia limpidissinv.fi conlempla- -filii, senes, juvenes viderint. Sed quia hsec quo-
tionis. Frumentum est perfeelio justitise; vinum,- quomodo evolveve'poterit, dicat sallem ubi sangui-
clarilas spirilualis iiUelligentiae; oleum, suavilas nem, ignem el vaporem Dominus dederit, ubi sol
puvissima; conscientiae. Seqttitur : Et reddam ^vjbis versus in tenebras, et luna in sanguinem muiata,
annos, quos comedit locusla, clc. In adveulusi- Et cuin oslendere non poterit^regnel Christi sapien-
quidem Christi nobis redduntur anni quos prsefata tia a filiis suis glorilicala. De adventu igitur Christi
pestis devoraveral; quia in eo nobis contra locu- prsesens littera proprie intelligitur;' de missione
stam, veram dedit humililatem, dicens': Discite Spiritus paracleti pvophetia clausa ad liquidum sol-
a me,quiamilis sum,ethumilis corde(Mallh.xi). Con- vitur. Sed videndum primo, quod dicilur ;>Et ert
- lia bruchum,
perfeetam sobiieiatem, dicens : Videte, R post hsee. Quid est post hscc? Quid eiiim -superius-
ne graventur corda veslra in crapula, et ebrietute, dixerat, ad quod id quodsubjtingitur, refeni_debe:t-
et curis hujus vilw ((Luc. xxi). Contra rubiginem,- lur? Yidendum est igilur, quomodo littera cohae-
pevfectam patienliam, dicens : Si quis tt perciis- reat. Commune iiamque humani generis infortu-
serit in dexleram maxitlum, prtebe illi el alleram nium propheta superius muHipliciler exposuerat,
(Malth. v). Conlra-erucam, perfeciamcaslilatem, vola populi, lanienla sacerdolum, squalorem virgi-
("icens : Sinl lumbi veslri pracincli, et lucernm ar- num, suspiria patrum praedixerat. Deindc adventum
dentes (Luc. xn), etc. Locuslam igitur extermiiia- Chrisli, incarnaiionem Yerbi, dispcnsaiioiiem my-
vi:, dicens : Beati -pauperesspirilu. Beaii qui lugent sterii ad liberalionempopuli, ad rcmotionem infor-
(Maith. v). Bruchum, dicens :" Beali mhericordes tunii supposuit, et post ad illuminationem genlium,
jibid.). Rubignem "dieens-: Beali pacifici. Beati mi- ad perfectionem omnium stibjunxit, dicens : Et erit
tss (ibit!.). Erucam, dicens : Beati mundo corde post haec : effundam spiritum meum, el«. Legimus
(iMd.). Sequitur : Forliludo mea magna, quam Dominum de spirilu Moysi absiulisse : el siiper
inisi in vos. Magna ulique forliludo Christi fuil, sepluaginta presbyteios, qtiod ablalum fueral, po-
(uem Patcr in mundum misit, cum sit altingens us- ,-> suisse. Legimus item Elisseum diiplicem spiritum
que ad ftnem fortiter et disponens omniasitaviler (Sap. Elise accepisse; sed hactenus non bgi mis CLristum
. vm). Qui expugnavit7diabolum,spoliavil infernum, Spiritum suum efiudisse. Ilic vero effudit, noa
dclevil chivographum, reduxil caplivum, manu- Moysi abstulit, nec Eliae duplicem rapuil, sed suum
duxit servtim, se se sefvavit" illsesum. Sequilur : proprium largiler-dislribuit. Nolandum vero, quod
Kt coniedelis vescentes, et satuvabimlni, elc". Co- diciluv : Effwiit. Primo enim fudil, secriiido hifu-
medclis tilique cibum suavilalls, doclririam sci- dii, levlio effudif. Fudil in paradiso, infudit in de-
licet juslitise; eiburir virlulis, panem scilicet nita;. sevto, effudit in coenaculo. In paradiso legem dando •
Sequilur : Et non coniundetur populus meus in 33- nalurse, in deserio prseeepla et casremonias legis
teriuim. Ae si diceret : Quia mecum in prsesenli - scriptae, in ccenaculo plenitudinem grali*. Unde dz
sustineiit confusionem et opprobvium, l;clltia""seni- pvinm.dicittiv: Insufflavil Dominus in Ad<tm{Gen.i:)
pilerna crit super capila eorum : iiinc Salvalor Et dc secundo : Vocavil Deus Moysem de medio ca-
ad discipulos : Vos eslis, inquit, qui permansislis liginis (Exod. xxiv), ete. -Unde infula dicvlurquasi
mecum in tenlationibns meis;elego dispono vobis, iiftus fula; qtiia intelligeiitia- spirilualij vslamiite
sicut disposuil mihi Valer meus, rcgnum (Luc. legis erat intiusa, et cortieis caligine obtimbrata.
xxn), etc. Sequiiur : lD In lerlio vero, iti igneis linguis dcscendil-Spiviliis
Ei erit posl hmc , effundam spirilum meum super sanctus, guia de plcnitudiue ejus omnes accepimuii
emnem carnem; elyrbphelubunl ftlii veslri, el filiai (Joan. i). Fudit evgo primo rigando aream naluvse;
veslrm. Senes veslri somnia somniabunt, et juvencs iiifudil secumlo torrentem doelrinse; effudil lerlio
veslri visiones videbunt.Sed elsuper servos meos^et fimium grathe.
anciilas meas in diebus illis effundam spiritummeum. Aliter possunl Inee tria nferri congrue ad incar-
Et dabo prodigia incmlo, el in terra , sanguhtem, et nationem Yevbi. FuditJiamque anle resurreciionem
lynein, el vaporem fumi. Sol vertelur in lenebras , el aperte docendo, niiracula facicndo, benelieia p.x-
iuna in sanguinem, antequam veniat rfies- Domini slando. Infudif post resurrectionein , quibus voluil
magtms, et horribilis; el eril: quicunque invocaveril quasi occulte semanifestando, discipnlis in conclavi
tiomen Domini, salvus eril. Hic Judscus Appella eru- residentibus spiritum insufllando, dicens : Accipite
bescat, hie caeeilatem el insaniam crubescat, ut Sphitum sancium (Jont:. xx), etc. Effudil in dia
qui gloriatur se ducem csecorum, et legis lenere' Peniecostes plenitudineiri gratioe prsestando. EfTii.iii;
luceniam; lenebras sui evroris et imperitise suse dico-, non mlnucndo quidqtiam divinse" sapientise,
ca.iginerii in- hoc loco deprehondat. Asinus meus seil largiora solito ]5r;t!>tandocharismata gration. Ae
3SS HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCIUPTURAM. 550
si dicerel : In exordio mundi rigavi aridam natti- ;K inlerserani, primum genus est anle digeslionem
ram, in squalore deserli Moysi in sinum legis stilia- realium pliantasmalum,seeuiidum in digeslione eo-
vi doctrinam , in pleuitudine temporis ubertatem rum, lertlum post digestionem ipsorum. In primo
graliae effundam. Neccssaria ulique fuit, et congvua genere anima obruitur phanlasmatum mole : inde
hsec effusio in tempore novissimo, Tria namque falsilatis error. In secundo, quia anima incipit dc-
eranl, ignoranlia, concupiscentia, malitia: ignoran- faecari, aliquid lucis ineipit contemplari; quia t»-
"tia boni, coucupiscenlia niali, malitia impcenitendi. men ex parte maxima manet faeculenta, cito cedit
Yenit ergo Filius, sapienlla Dei et virtus; missus decepta falsitali, lu tertio eliquatur ad purum onus
cst Paracletus, benignitas ipsius. Sapienlia fusa nse- fa;culentorum phantasmatum : inde veritatis splein
vuiii ignorantiae, virlus infusa sordes purgavit c-on- dor. Est igilur primura genus somnii deceptorium,
ctipiscenlise. Effusio Spiritus mundavii faeces mali- secundum revelatorium, lerlium eoiileinplatorium.
tire. Siquidem sapientia Illuminavil, virlus sanavit, Tria quoque sunt genera pvoplieliae. Primum ebt
benignitas sedavit. Quod Psalmista prsevidens, et admirabile, secundum anceps, lerlium humile. Pi\>
oculuni prophetise in posterum extendens, ait: Se- phelia est inspiratio divina. ocfuUorum cventus im-
cundum multiludinem miseralionum tuarum dele ini- mobili veritale pronuntians. Esl igitur humilis pvo-
qititalem meam. Amplius lava me , Domine, ab ini- '.B phetia, quai de elementis fit el elenientalis; anccps
quitatc mca; el a peccato meo munda me (Psal. L). quae de moribus hominum fil, «t ipsorum consiliis ;
Ac si diceret: Dcle fundendo, lava infundendo,' admirabilis, quse de veritate judiciorum Dei, et
munda effundendo. Fundendo sapientiam, ab oeulis ipsius arcanis. Humilis csl, quse de proximo fitel
dele igiioraiiliam; infundendo virtutem, ab inlimis nolo; anceps, quse de proximo el ignoto; adinira-
lava concupiscentiam; effundendo benignilatem, a bilis, quae de occullo et Iguoto. Pvimum igitur et
toto covpore exlermina malitiam. Sequitur : Super secundum est filiarum, lertlum filiorum. In adventu
'
omriem camem. Hypevbolice dictum est, supcr igitur Paracleli filii et filiseprophetant omrii genere
omnem carnem. Yel super omnem carnem, id est, prophelice; senes somniant generc somnii contem-
super omnis generis carnem. Quid esl omnis gene- plalorio; juvenes vident intellectuali genere visio-
ris universae? scilicet setatis, omnis conditionis, nis et revelalorio. Servi quoque effusionem Spiritus
omnis professionis, universi ordinis. Nota coloratam accipiunt. Sed quia-tvia sunt genera scrvorum, vi-
ubeiiatem divini eloquii. Qitintiliani praeponendam dendum est qui sunt servi Dci accipienles. effusio-
floribus, et coloribus Tullii. Nota, inquam, haec tria nem Paracleti. Pvimi siquidem sunt sevvi natuvae,
succedenter posita, prophetiam, somnia', visionem. secundi culpse, tertii gratiae. Piimi servi mundi, SJ-
'
Nela consequejiter alia tria, lilios, senes, juvenes. " cundi peccati, [teiiii Christi. Super hos extremos ef-
Filii prophelant, senes somniant, juvenes vident. fundituv Paraclelus. Sed et Chrisli servilus seeun-
Filii p.rophetaverunt, ulpote Agabus de vinciilis dum tres limores, ires habet gradus differeutes.
Pauli; Paulus quoque de destructione Romani im- Primus est timor suppliciij quo malum vitalur :
perii, et de advenlu Anlichristi. Quatuor quoque hic bonus esl. Secuudus timor amitlendi praemium,
iilise Philippi, etc. Senes quoque somniavevunt, ut- qito in vlnea Domini anxie laboratur : hic melior
. pote Paulus, cui Dominus apparuit, dicens : Trans- est. Tei'tius timor offeiidendi, quo liomoomnia opera
iens in Macedomam adjuva nos (Act. xvi). Juvenes sua verelur, sciens'jjuia Deus non parcel delinquenti
viderunt, utpote Paulus , qui raptus est in tertium (Job TX): hic oplimus est. Servus in primo gradu
cteluni, et indeln paradisum; Petrus quoque ange- accipit fusionem, in secundo infusionem, in terlio
lum Domini eum de cavcere educentem; Joannes effusionem. Sequitur : '
quoque Doniinum cuni eo loquenlem et dicenlem : Et dabo prodigia in ccelo. sursum, el in lerpa
e Veni, chare mi; iempus est, ul epuleifs in conspectu deorsum : sanguinem, "ielignem , el vaporem fumi.
meo cum fratribus meis. i Myslice vero servum, et Sol vertetur in tenebras, elc. In ccelo Deniinus pro-
ancillam facil humilis pcenitentia; Juvenes facit r> digia dedit; quia in passione sua sol lucis suaeradios
conslans obedicntia; senes justa innocentia ; filium abscondit. Lunam quoque in sanguinem versam
el filiam dilectio perfecta. Tria quoque sunl genera esse credimus, licct hoc in nulla historia legamus,
fisionum. Prima est malerialis, secunda spiritualis, quiahoca propheta dictum est; ab apostolis vero
t.irlia iiilclleclualis. Prima est eum matcria et for- assertum, nullatenus inde est ambigendum. In terra
ma; secunda sine matefia, sed cum forma; terlia dedit prodigia; quia lam •\ehemenli et insolilo motu
sine materia et sine fornia. Prima concipit elemen- terra intvemuit, uljnomimenta aperta et saxa disru-
lata, secunda imaginata, lcrtia ab omni circumscri- pta sint (Luc. xxi). Sanguinem dedit, quando Chri-
ptione est aliena, utcunque Beum concipiens, virtu- stus ante passionem prolixius orans, et in agonia
les quoique et vilia. factus gutlae sanguinis decurvebant in tevram, Ya-
Tria sunt quoque genera somniorum : unum fas- poves sunj, fluxus lacrymarum ejus. Ignis, est Spi-
culenli animi, alterum sobrii, tertium defaecati. rilus sanctus.
Primum genus falsitali servit; secundum alterutri Ailegorice. Sol, est Christus ; luna, Ecclesia. Sol
autverilati aut falsilati famulalur; tertium verita- in tenebras versus, Christus cruci aflixus. Unde de
tem contemplatur. El ttl aliquid de sccvelis physiese ca;citate Judseorum Jeremias loquens : Dibis, iij-
3ST - "ADNOTAT.IN JOELEM. 538,
quit, eis, Domine, scutum cordis iaborcm tuum ^ rise, excessus scilicet animi et conlemplatio sponsi. -
(Tltren. in). Luna vevsa in sanguinem, Ecclcsia est' Sequitur : Et eril, quicunque invocaverit nomen
Christi imitanspassioncm. Sanguis professioncm de- Domini, salvus erit. Quaecunque super adventuni
si^nat maiiyrum. Ignis, chorum virginum ardoredile- Clnisti ad missionein Paracleli interpretati sumus,
ciionis sesiuantium. Yapor est frequens,et devola com- Judsei ad advenlum sui Messiaereferunt. In quo, ut
punclio continentium. Hseesiquidem sunt subsecula, ipsi aiunt, cultus legis ad integrum reparabitur, fe-
ul luna fuerit versa, aniequam venial dies magnus ct licitas pristina restituetur. Solus populus Judaicus
liorribilis. Dies magnus et horribilis dies,esl pas- Messiam recipiet; solttseum invocabit, et ipse exau-
sionis et resurrectionis : magnus lidelibus,'hor,ribilis diet. Quidam vero doclorum praefalae prophetiae in-
non creden[ibus;liorribilisiis,quidixeruiit:S«n£fuJs tcrprelationem adjiidicium ullimum transferunt, in
ejus snpernos', et super ftlios nostros (Mallh. xxvn); quo, quicunque invocaverit nomen Domini, salvus
magmis illis qui dixerunt : Vere Filius Dei erat Itic erit; quiasoli electi tunc eum .invocabunt, reprobi
(Murc. xv). Aliler. Sol in tcnebras versus, Chrisfus vero a facie horroris Domini stupentes tacebunt.
esl in cordibus electorum in articulo mortis obscu- Hoc esl eiiim invocare ex seeuritate eoiiscientise, et
ratus. Unde et in Evangelio quidam de eo dixerunt: virtute meritorum in se vocare. Nos verosine cnjtis-
Nos autem sperabamus quod ipse esset redemplurus rj cunque seiiteniia; p>scjudicio, ad advenitrm Clnisti
Israel (Luc. xxiv). Hinc per Job : Fratres mei elon- h\ carnem, et Paracleti in menlem , et hoc referi-
gaverunt a me, et noti mei.quasi alieni recesserunt nius, quod dicilur: Omnis, quicunque invocaverit
a me (Job xix). Luna in sanguinem-versa, Synagoga nomen Domini, salvus erit. Unde et Ilieronymus :
est iti Christi passione caecata, testimonii sui san-" Quod, inquit, sequitur : Omnis, quicunque invoca-
guine perpetuo condemnata. Sanguis, ignis, ^apor verit nomen Domini salvus erit, melius de difi pas-
triplicem Judaeorum. signiiicant pestem :sanguis, sionis Christi, vel resurrcptionis accjpilur; iuvocatib ,
covpo.um movtificationem; -ignis, rerum etposses- vero, in qua salus consislil, non ex .sermone taii-
siomjm jcombustionem; vapor, per niaria et insulas tum, sed etiam ex cordc et opere constat. Unde hujus
ipsovum velegationem. Si quis vevo super his dubi- triparlilse invocationis gratia, non insipienlium, sed
tat, Josepliumin libro Antiquilatum, et Hegesippum perfectorrm esse credenda est : quia quod cor credit
legat. Haec de adventu Christi. in carne; nunc os confilelur, manus opere complet., Nec levis ino-
loqualur moraliter de advenlu Paracleli in men- nicnti esse puteltir haecinvocatio. Licet enim dica-
lem. Cum cnim Paracletus animam fidelem di- tw ab Apostolo: Nemo dicil, Dominus Jesus, nisi
gnattir visilare,'prius reperit eam vitiis scaten- in Spiritu sanclo (I Cor. xn): tamen hoc ipsum di-
l<m, moxper spivitum limoris oompungit eam ad < 0 cere non sermouetantum, sed et affectu ponderan-
poeiiileiitiam, et ila eam suam facit ancillam. Quam dum est. Unde ct de -Saniuele Iegimus:£« Samuet
pedetenlim per opera poenilenjise permiltit excre- inler eos, qui invocanl nomen ejus (Psal. xcvm);
scere; deinde per devotam praeceptorum obedien- hinc de Moyse, ct Aaron : Invocabant Dominum, et
liam incipit juvenescere; deinceps per movum ipse exaudiebat eos (ibid.). Ecoiitrario de reprobls:
innocenliani, et consilioium emincntiam ma^ Non omnis qui dicil mihi: Domine, Domine, intra-
turescere,; demum per dilectionis privilegium bitin regnum ccelorum (Multlt. xitf.
asciscitur in haeredilatis consortium. Juxla le- MORALITER. JPost dala in coelo prodigia, post lu-
ges tropolpgise, visio, est propria cognitio sui; cem pioprise/cognitioiiis, post fumum devolse coni-
somninm, excessus animi; prophelia, contem- 'punctionis, post -sangiiinem jusla; mortificationis,
plalio sponsi; coslum, animus; terra., caro; vel post ignem pevfectae dileetiouis, sola restat suavitas
roelum, contemplativi; terra, activi. Yapor, com- coiitemplalionis. Ait ergo : Et evit, tunc scilieet,
punciio mentjs, sanguis, mortificatio carnis; ignis, omnis, quicunque invocaveiil nomen Dotnini, sal-
fervor dilcctionis. Sol versus in tenebras, animus \U3 crit : quia in contemplalionis floiiJo lectulo,
est in sui confusus cognitionem; luna in sangui- ,. nihil aliud esl nomini Domini invocatio, jiisi optala
«era, caroin sui mortificalionem. Sequitur: Anle- salutis adeptio, desidevatissima sponsi et sponsae
quam vcniat dies Domini magnus, et horribilis. unitio. Sic salvata sponsa fuevat, sic noinen Domini
Dies Domini, illumiualio Dei per excessum a chari- invocaveiat: quse dicebat: Oleum effusuin twmen
tate sponsi. Magnus esl Dominus, quia cuncta ler- lutim (Canl. l). 01;um, inquain, nomlnis effusum
"
renadespicit:horribiIis,-quia tremenda, etstupenda sponsa acceperatrqiiscquia lux esl, pvsesentia illius
perspicit. Magnus, quia aeterna ostendit/ Horribilis, illuminala evat; quia"u:ictio'esl, tactu illiussanata
quia incomprehensibiliapromillit. Horribilis hic non cxstiterat; quia panis vitae esl, amplexu illius sa-
p.-o hovrore confusionis, sed pro veneralione admi- tiala fuerat. Uluminata cognit'Oiie spiritcs, sanata a
rationis ponitur. Magnus non pro vitio, sed pro vir- vanilate mundi, satiata osculo Yerbi. El baec est no-
tufe dicilur. Hanc aulem dieni praefala quatuorprae- minis invocaiio. Hsecest saltttis adeplio, osciv-
cedunt; quia dum cognilio stii, judicium culpse; lorum susceptio, lectuli communio, Yerbi el animae
corapunctio mentis, munus venise, mortificatio car- " unilio. In qua omnis quidem salvatur;-quia cum
nis, consilium juslilise; fervor dilectionis, privile- liac luee nemo csecatur, cuni virtute nullus infii'-
giuiii merelur gratise, stalim subsequitur dies glo- matur, cum salutenemopeiiclitatur. Sequiturt
5S9 KUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 530
Quia in monleSion,elin Hierusalemerit sutvatiusicul ti Unde Apostolus: Quicunque baptizati suimts in C/HJ\
dixilDominus, clin restduis,quos Vominusvocuvjril sto Jcsu, in morle ipsius baplixati sumus (Galal. vii.
(Joel. 111).Quia eccc indiebusillis; et in lempors illo Item idcm : Ego-enim, inquit, stigmata Jesu Cluisli,
cum convertero caplhiiatem Juda et Hierusalem, coi:~ in corpore -meucircumfer» (Ibid.). Hie Dominus ad
gregabo omnes gentcs, et deducameas in vMem J-osa- Moysem: Cumviderit, inquit, angelus sanguinem in
pliat: et dhceplabo cum eis ibi super populo mco, el superlhninari, el super ulrumque posiem, transcer.d.t
hmrediiale mea Isracl, quos disperserunt in nalioni- oslium ; et non sinet peraissorem ingrcdi domos vc-
bus, el terram meam diviserunl, el super populum sfras, et lcedere (Exbd. xn). Oinc Dominus per Eze-
tneum miserunt. sorlem. Et posuerunt pucrum in chielem : Omnem, inquit, s?//j<?r quem videris Titau,
proslibuluin, et pueltant vendiderunl pro vino us bi- ne occidas (Ezech. ix). Et Apostolus : Omnia, inquil,
bercnl. Capitulum hoc prius moraliter disculiamtis; pene in sanguine mundantur, et sine sungninis ejju-
(leinde ad opaca allegoviae, et tropologiae jucunda sione non ftl remissio (Hebr. li).
Iranseamus. Judsei in hoc loco promiltunl sibi, in o Sequitur : Et disceptabo cuiii eis ibi, scilicet in
somniatu, qnod iii ulf.mo lempore eongregabunuir valle Josgphat. Pvo populo si:o el liserciitale, pro
a Doiiiino ct reducentur in Ilierusalem. Nec felici- causis subjunctis contra grnt^s Dominus disceptat;
tate contenti ipsum Deumsuis manibus Romanorum D ' quiaiti-ic gentes judicium suscipiunt damnalionis,
filios et filias assevunt traditurum, ut vendanl cos unde in sequemia facinora inciderunt. Hoc teslimo-
non Persis, et iEthiopibus, et cseleris quaa vicin» nium ad idololalras et hoereticos vespicif, qui popu-
siininalioiribus, sedSabaeis, genti remotissimse, quia lum Domini scducenles, ipsum popiilum partiti simt
Dominus loculus Sit, quod populi sui ulciscatur in- el terram iliius dividentes, mnltisque eam inter se
juriani.-Hsee illi, (t uoslri judaizantes : qui mil.e erroribus separa^.tes, ad cuJtunm idolorura com-
annorum reginiinin Judtess sibi iinibus pallicenlur, pulertint, ut alii colerent Jovem, alii Pnoebum, alii
et auream Ilierusalem, ei \iclimanim san«uinem ; Junonem, alii Minervam, Riibigiiiem, Anubim, cvo-
ei filios, ac nepotes, ct dclicias incredibiles, et por- codilum, et ibim, nocluas, accipilres, et ciconias.
U:s gemniarum varielale dislinclas. Ilaeretici quoque tervam Doriiini, id esl Ectiesiam
• Locus hic
juxta anagogen difficillimus est, ct diviserunt.et supef populum ectiesiaslicum sortem
multiplicem recipiens explanalionem, ut sub tro; o- miserunt, quando eosseducentes, el ad hseresum
logia omnia illa, quse dicta sunt, refevamus ad qu;s crrorem deducentes, Arius Arianos, Sabellius Sabti-
Petvus tlPaulus aposloli retulerunl, hoc est quando lianos, Manes Manichaeos, rt alii alios erroris sui
passus est Dominus et resurrexit. Ncque enim fievi diseipulos fecerunt. Sequitur: Et posuerunlpueruin
u
polcst ut superiora, iniempore passionis, et qiiss sc- in prostibulum, et puellam vendiderunt pvo -virco
quuntur in die judicii inlelligamus: maxime cum ui biberent. Ilicaliterutrumque, hseielicum scilicct
.sequatur : Quia ecee in diebus illis, et in lemporc ' el idololatram, super liibusarguit : de avaritia, de
iilo,—et islivevsiculuspraecedentibus inferiora con- luxuria et de gula. De avaiit:a, quia super papuluiu
nectens, uno dieat cuncta lempore perpelranda. Di- Domini sorl.m misit, De luxuria, quia puerum pvo-
caluv evgo: !n moiUe Sion, et in Hierusalem evt stituil. De gula, qtiia pro viuo pueilam vendidil.
talvalio sicut dixilDqminus, etc. Residui stint Apo- ALLF.GORICE. Uierque pumim, tctiesiastitum s-.i~
stoli, csetevique discipuli. Unde Isaias: Nisi Domi- licetpopuliim,liJe pui'u:n, sps rectum, charitate si.»-
nus Sabaoth reliquisset nobis semen (Isai. i), ctc. cerum , suasione maligna ct promissionc fraudu-
Sicut Domiiiiis dixit.Ubi, vel pev quem Domiuus lenla decipiens, idololalia iu proslibulumposuit hlo-
dixil? Ptv Isaiam : De Sion, inquii, exilnt lex, et ver- lovum, et haerelicus in lugurium inclusit errorum.
bum Domini de Iiierusalcm (Isai. n). El per Psal- Etpuellam vendidevunt pvo vino ut iiibevent: quia
rnistam: Diligit, inquit, Dominus porlas Sion supcr animam adhucThie teneram, moribus delicalam,
mnnia labernacula Jacob (Psal. LXXXVI).Sequituv : idololatra donis ct promissis corrumpens, hsereti-
Quia ecce in diebus illis, etc. In diebus siquidem jjj cus venenato verborum colore circumveniens, argu-
passionis, et vesurrectionis cuni captivilatem Doini- nienlis sophisticis sedacer.s, mancipaverunt eain
sncs Juda, el Hiernsalem convertit; cum seilicet de hieresi vel idololalriae, accipienlcs de triumpho ejus
filiis Abrahse eligendo sibi aliquot vocavit, vocando vinum Iaelitia;.
justificavil, omnes gentes in valle Josaphal congre- MORALITER.Duse sunl spiriluales captivitales;
<,andodeduxil; quia scilicet justa et gratuiia misevi- caplivitasscilicel Jnda, iJ est confcssionis; et capti-
covdia, alios feeitvasa misericbrdim in gloriam ;'atios vilas Ilicrusalcm, id_ est contemplationis.~ Quando
htstai vasa ira in interilum, et -contumeliam (Bom. contemplalio captivatur, slalim anhna curis impu-
u). Moysi enim dixiU Miserebor mti votiiero, el mi- gnattir, negotiisoccupatur, Itimultibus et desideviis
sericordiam prmstubo cui miserebor (Exod. xxxm): illicitis infestatur. Quando vero confessio tendit in
Josaphat judipium Domim intcvpretatur, per qnod caplivitatem, lunc infelix in tenebras descendit vi-
damnatio repvobovum designaluv. intempove igituv tiorum et desperationis calamitatem. Tunc dsemones
conversionis eleetorum reprobalur mullitudo impio- terram Domini,id est, fidelem animam viliis divi-
vum; quia in articulo et myslerio Dominicse pas- dunt; super populum viitutum peecalorum sortem
sioitis causa etsuminasaiutisconstalet perditionis» niiiitint. Tunc puernm, id esl, purilalem mentis,
S8I ADNOTAT. IN JOELEM, Sfl-2
prostituunt iilicilisdesiileriis. Tuncpueilam, id est, jV ligiosissima ; pulcherrima, honestissima. Honestmu
cordis innocentiam vendunt pro vino, id est, lselitia spectat ad famam , religiosum ad conscientiam.
lemporali et terreno delectamento. Sed cum in dic Delubra, sunt culturse idolorum, vel sectx haereti-
salutis et in tempore placito visitare dignalur oriens corum, vel consueludines vitiorum. Filii Juda, acti'-
ex allo, infundit cognitionem veritatis,. et tunc re- vi; filii Hierusalem, contemplativi. Grseci mendaces,
vocatur confessio; praestat amorem virtulis, et re- falsiloqui homines scilicetj vel niolus animi. Grseci
ducitur conteaiplatio. Et tunc gentes vjtiorum dedu- siquidem interpretantur est el.non • per quod signa-
cuntur in vallem judicii: et eo quod egerunt inique turfallacia et mendacium; per haec vero, quse supra -
adverstim chorum virtutum, arripiunt iter cxter- diximus, ccetus eovum, vel chorus virtutum longe
minii. Possumus ad diem judicii superiora referre; flt a suis finibus. Sed Deus ultionis Dominus cito
sed quia ad alia festinamus, placet ea lecloris arbi- velociler reddet vicissiludinem : qui relributionem
trio.commiltere. Sequilur: inimicorum convertit. Unde et sequitur: Ecce ego -
Verumquid mihi el vobis, Tyrus et Sidon,et omnis congregabo eos, etc. Et vendam iilios vestros et
terminus Palmslinorum? Nnnquid ultionem vos red- filias veslras in manibus filiorum Juda; et venun-
deiis miiii? Et srulciscemini vos contra me, cito ve- dabunt cos Sabaeis, genti longinquse. Filii praefato-
locitcr reddam vicissitudinem vobis super capul ve- B rum, allegorice, sunl discipuli gentiliuro, velhsere-
slrum. Argentum enim meum, et aurum lulislis: et licorum; moraliter, motus viliorum. Manus filioruni
desiderabitia mea, etpulclterrima inlulislis in dclubra Juda, sunt confessiones et opera poenitentiae. Sa*
vestra. Et ftlios Juda, el filios Hierusalem vendidi- lubriter igitur praefati hismanibus Iraduntur: quia et
slis ftliis Grmcorum, ut longe facerilis eos de ft- hi per confessionem fidei ad gratiam re.deunt baptis-
nibus suis. Ecce ego suscitabo eos de locoin quo ven- mi; et illi, per confessionem peccali et opera pceni-
didisliseos,el'converlamretributionemvestramincaput tenlise, ad veniam culpaj, ad gratiam obedienlise, ad
vestrum. Et vendam ftlios veslros el filias veslras in puiitatem evolant innocentias. Et hinc eos Sabaeis
manibus filiorum Juda ; el venundabunt eos Sabmis, genti longinquae venundant, quia praefatos praefate
genii longinqum,quia Dominus locutus est. Haec Ju- purificatos odio peccati, abjeclioni sui eontemptui
dseis adversus Tj-rum, et Sidonem, et Palaeslinorum pjundi applicant. Saba siquidem inlepretalur capti-
terminos dici arbitranlur, quod,tempore caplivita- vitas. Primo ergo captivatur iniquitas odio peccati;
tis Judaicse, quando vicli sunt a Romanis, Dei po- secundo curiositas abjeetione sui; tevtio vanitas con-
pulum persecuti sunt, imo in ipso populo ipsum temptu mundi. Aliterpraefatospraefati exercitatos Sa-
Deum, qui praefuit populo. Ego igilur, inquit, rcd^ hseis venundant, quia post opera pceniteutiae,'postde-
dam vobis quaepopulo meo, imo mihi, fecistis , quia votiouem obedientise, post fructus dignos justitiae su-
argenlum meum, et aurum meum id est vasa lem- Mevant prsefatos ad quietem contempiaiiva; laHilise.
pli, et quidquid pretiosissimum. fuit, lulistis el con- Sabadicitur gens longinqua. Unde et coniemplativa
secrastis idolis vestris. Haec aulem narrat hisloria familia, gens dicitur remota: quia a turbis vitiorum,
ChaldaeosmagisJecisse, qui vasa templi Domini po- a curis negotiorum, et ab exercitio aclionum procul
suerunt in templo suo. Unde Ballhasar postea in esl sequestrata. Sequitur :
phialis potat: statimque regnum ejus in Medos, Ctamale hmc in gentibus : Sanctificale bellum, stts-
Persasque transfertur. Sed quia post diem Domini citale robustos. Accedant et ascendant omnesviri bel*
magnum et horribilem haec futura dicuntur, quse lalorcs; concidile aratru vestra in gladios et ligones,
apostoli in resurrectionem Domini interprelantur, vestros in lanceas. Infirmus dicat: Quia forlis cgo
el Hebrsei in futurum lempus judicii differunt, de sum, erumpite, et venile, omnes gentes de circuittt, et
Romanis magis inielligendum est: quod Yespasia- congregamini. Ibi occumberefaciet Dominus robuslot
nus et Tilus, Romse templo pacis sedificato, vasa iuos,-Consurganl et ascendanl genles in vallem Josa-
leinpli et universa donaria in deltibro illius con* phat, quia ibi sedebo," ut judicem omnes gentes hx
secrarunt: quae Grseca el Romaua narrat historia. [) circuilu. NiUite falces, quoniam maturavit messis,
Mystice vero de adventu Christi in carnem agitur. Veniteel descendile, quia plenum cst torcular. Exu-
Possunt per Tyrum, et Sidonem, et Pabystinos, in- berant torcularia, quia mulliplicala esl malilia eo-
telligi idololatrseet hserelici: si de ipsius advenlu ad rum. Popidi, populi in vallt concisionis quia juxta
judicium, da:mones ; si de ipsius adveutu in men- est dies Domini in vatte concisionis. Sol el luna Obte-
tem, vilia et carnales passiones. Omnibus vero ve- nebraii sunl; sed ei stellm relraoierunl splendoreiti
lociter ciloque Dominus vicissitudinem reddel, quia suum. Judaei Iocum istum ad Goth el Magoth gen-
et de primo adventu legitur : Qui non credit, jam tes vefcrunt sa;vissimas (de qnibus nos supradixi»
judicatus est (Joan. m). Item : Nutic judicium est - mus), arbitranles eas ultimo lempove, quando Hie-
mundi (Joan. xn), etc. Et de secundo : Ite, maledi Tiisakm fuerit instaurata sub mille annorum inipe-
cli, in ignem mlcrnum (Matllt. xxv). Et de tertio : rio, contra Dei populum esse venluras, et in valle
Paupercula tempestaie convulsa, absque vlla conso- Josapliat, quse ad orienlaleiu partem sita est, esse
lalione. Ecce ergo slernam per srdinem lapides tuos, ruiluras. Advenisse enim ,tempus occisionis eartim
ei fundabo te in sapphiris (Isai. LIV),etc. Argcntum, dieunt, et eflundendi sanguinis inslarc viridem'iam"j
est eloquentia; aurum, sapientia; desidcrabilia, rc- Itoc Judsei frustra somniant. Nosauteni veritaiem ' '
PATHOL.CLXXY, 12
SSS IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PAR'S 1. - EXEGETICA.'— 1. 1N S. SCRIPTURAM. SC4
rci jiandenics allegorice ca prosequamur, ac deindc A tcns hoc ago, mercedem habeo. Si aitlem ihvilus, di-
adjucunda tropologise secreta rimanda transeamus, spensulio mihi credita est (I Cor. ix). Ligoncs sunt
Si de advenlu Domini in carnem in prsesenti agitttr, a variae menlis eompuncliohes. Lancese sunt severce
lillera sic competenter legitur. Hortalur evgo pvo- comminaliones. Quid est autem ligones in lanceas
pheta in pvsesenti vates divinos, et compvophelas cbncidere, nisi ex varia rrientis compunctione avdo-
stios, ul denunlient de die in diem salutave Dc- - rerii fidei, vivtutem vevbi, vim senlentiavum conci-
uiini, amiuntientinter gentes gloriam ejus, in omhi- pfere? Hinc Sponsus ad sponsam in Canlicis : Oculi
bus populis mirabilia ejus : annuntient, inquam, in- tui, iiiquit, sicut pischtm in Hcsebon,' qum sunt ht
carnalionem Yeibi, passionerii et resiirrectioncm porta filim mulliludinis (Canl. vn). Oculi Sponsaf,
Jesu Cbristi; super apostcdos adventum Paraclili. suiit claritas fidei, et intelligentia divini eloqiiii.
prsedicaliones eorum, virlutem signorum, gvaiiam Ilesebon interpretatur cingulum mmrofis: piscinse
mivaculorum, confliclus verborum, agones cerlami- Hesebon, sunl diversa genera compunctionis. Oculi
num, passiones corporum : in omnibus virilem con- igitur Sponsse sunl sicul piscinae in Hesebon :"quia
slantiam, et celerem de genfibus vicloriam. Et hoc inde magisqtie clarificanlur, rinde in praefatis pisci-
est quod dicit: Clamate haec in gentibus. Ac si di- nis frequeiUius lavanlur.Gladius, esl de prsesenfi
ceref : Nolile parcere, nolite silere, Sic vinci gen- B vifilis conccpXio: lancea, de fuluvo salubvis comftii-
libus erit gloria : ila siquidem succumbere gloriosa natio. Doctoves igituv pev eonlemptum sui, et mor-
vicloria. Sanctificate bellum. Si enim cujus finis lificationcm carnis, liduciam divinitus accipiimt
tmnus esl, ipsum quoque bonum est: hoc belluni fraternae correptionis. Per devotionein: compunclie-
«juoque procul dubio sanclum cst, cujus finis san- nis poleslatem et gratiam comminalionis Sequitur;
crus est. Ei hoe bellum sanctificare, eslbtilum san- Infirmtis dicat: Quia foitis ego sum. Quia scriptum
ctilale donave. Nonne liellum sanctiiicatuv, ubi vivtus est: Quando inftrmor: lunc forlior sum, el notens (II
iriuinphat, ct vilium necalur? Nonne, inquam, san- Cor. xn). Ilem diciluv: Virtus in htfirmiiate perficitur
ctificalur bellum, ubi victo reputatur victovia, suc- (ibid.). Propheta prsevidens electioneni genlium, glo-
cumbenli corona, ubi fugicnti prsemium, superato riam fidelium, conversionem earum ad fidem, vitiun*
ascribitur regnum ? Suscitale ergo robustos,, aposto- in eis infivniavi, tviumphave virlutcm, ait:
los scilicet cl apostolicos viros. Quid est suscitave, Evumpite de latibulis fcmplovum, de angulis ido-
nisi suvsum excilare? Quid est sursum cxcilare, 'irum, et venite per passus iidei et fvuclus pceni-
nisi sursum elevalos, virtutibus munilos, miraculis lentia;, de circuilu, in quo ut inipii ambulastis : qui
de"eoros annuiuiare? Vivi igitur bellatores, verbi n verilalem contemneiUesdiu falsitalem palpastis.Con-
scilicel prsedicalores, coilestis mililiae duces ad prse- u gregaminiiiilva retia divini vevbi, inlra caulas fidei,
dicalionem adcedant, super colla geniium ascen- intra sepia ocr.li Daniinici. Ibi faciel Dominus fldei,
danl. Asccndant, inqusm, sflper jugutn fidei genlium occurabere robusios suos, qu!a scilicot per ardorem,
per virtulcm prodigiorum, per corriscationem mira- per virtutem divini eloquii, sibi doctores subjicient -
culoruin. Deinde sermo proplielicus ad eos converti- reges,optimates, sapienles, philosophos. Hine Isaias:
tur, dicens : Concidite aratra vestra in gladios, etligo- Omne pecus Cedar, inquit, congregabitur tibi: arieies
nes veslros in lanceas. Quid sunt aratra, nisi mem- Nabaiolh ministrabunl tibi (Isa. LX). Hinc alibi:
bra morlificata? quid esl aralra in gladios concidere, Gloria Libani dala esl ei, decor Carmeli, el Saron
nisi membra mortificala pro cura iidei, pro virtute (Isa. xxxv). Itcm alius : Gcns, el regnum, quod non
vcfbi, neci frequentcr opponere? Hoc illi fecerant, servieril tibi peribit (Jer. xxvn). At Isaias : Gloria
de quibus in Actibus apostolorum lcgilur : Ibant Libani ad te veniet, abies buxus, pinus simui ad or-
apostoli gauilenles a conspeclu concilii, quoniam di- nandum locum sanclificaiionis mcm (ISU.'LX). Idem
gni habiti sunt pro nomine Jesu contumeliam pati ibidem : Venienl ad le curvi fitii eorum, qui humilia-
(Act. v). Hinc Apostolus : Puto enini quod Deus nos verttnt te,_el adorabunl vestigia pedum luorum, onines
aposlolos novissimos oslendit, cl ianquam morli des- Q quideirahebanl libi (ibid.). Quandoquideni tanli mo-
tinatos, quia speclaculum facii sumus mundo, et cm- menli est victori cedefe, lantse utiliiatis belkuoves
gelis, et Itominibus (I Cor. iv). Ilem, idem : Usquein succumbeve, consuvgaiH ergo, et ascendant gentes
liauc horam, inquit, esurimus, et silimus, et nudi su- in vallem Josaphat, id est in humilitatem judicii.
mus, et colaphis cmdimur, et instabiles sttmus, el Josaphat siquidem inferpvetaUir judichim Domini;
laboramus operantes manibus noslris: maledichnur, quia ibi sedebo dicit Dominus, uljudicem omnes gcn-
et rbenedicimus, perseculionem palimur, et susline- tes in circuiiu (Joel. ix). Hinc ipse in Evangelio : In
mus; blasphemamur, et obsecramus, lanquam purc/a- judicium, inquit, veniin hunc mundum, ul non vidcn-
menta Itujus mundi facli sumus, omnium peripsema les videanl, el qui videnl cmci ftanl (Joan. ix). Se-
usque adhuc (ibid.). Ecce quomodo aralvum conci- quitur vox Salvaloris aposlolos suos cohortantis ad
ditur. Nunc videamus quomodo in gladium conver- collectionem novarum frugum, ad conversionem
tatur : Bonum, inquit, est mihi macjis mori, quam ut geiitiuni, et dicentis: Mitlite falces, quoniam ma-
gloriam meam quis evacuet. Nam si evangelizavero, turuit messis. Yide quanla sil prophetiae conveiiien-
non est mihi gloria : necessitas enim mild incumbit. lia cum evangelica sententia. Salvator uamque in
Vm-enim mihi si non evangelizavero! Si autem vo- Lvangclio sic ait ad apostolos : Messis quidem mul-*
sos ADNOTAT. IN JOELEM, "sse
ta, opcrarii vero pauci (Matlh. ix). Item in prsesenti iVtatem fldei, flovem mundi omni modo despicere»
prophetia : Quando maturuerit messis falces mittile. Hsecvero de adventu Christi in carnem. Si vero de
Siquidem tres suntfalces eorum, qui ad fidem Tri- ulliino adventu legatur, ul quibusdam placet, faci-
nitalis populos suscipiunt : qui ad horrea Dominica lis erit in parle interprelatio : difficilis vero, et
novas fruges mittunt. Prima est prsedicalio verbi; absurda, et inconveniens erit quorumdam assigna-
secunda, forma catecbizandi; "tertia, sacramentum tio. In illo enim districlo judicio quae eruut aratra?
baptismi. Ac si diceret: Prsedicate, inslruile, ablui- qui gladii? qui ligones? quse lancese, falces, lorcu-
te. Praedicate fidei regulam, instruite ad poeniten- lavia ? Sed qui id assevunt, ad locum allegoriae cur-
tiam, abluite ad veniam. Sequitur ipsius Domini runt. Nos vero, ut eis morcm geramus, dicimus
vox discipulos suos horlaulis in cuva -fidei-, et prsefalas gentes idcirco deduci in vallem judicii, ul
doctvina verbi ad agonem martyrii. Yenite, inquit, inlerficiantur, etcorruant, utaDomino judicentur.
et descendite. Yenite passibus prsedicalionis, de- Cujus mcerorem diei, et tormenta pereunlium, ncc
scendite ad laborero, et humilitatem fructuosissi- sol quidem nec luna, nec astra caetera poterunt in-
mse passionis, qiiia per passionem corporum ct tuevi; sed-retrahent fulgorem suum, et severitatem
virtutem nviraculorum, multa millia neoph)torum judicantis/reddentisqueuiiiuscujusque opus iu caput
vobiscum recipient gloriosi certaminis gloriosissima B suum, respicefe :non audebunt. Non quia clemen-
prsemia; et qui parlicipes erunt mceroris, parlicipa- liorasunt Dei judicio, sed quo omnis creatura in tor-
buntur et gaudio. Et hoc estquod dicit: Quia plenum mentis aliorum,de sui perlimescit judicio. Sequitur ;
cst torcular: exuberant torcularia. Quod autem dicit: Et Dominus de Sion rugiet, et de Hierusalem rf«-
Mulliplicata est malilia eorum, "side neophytis agi- bit vocetnsuam, et movebuntttrcoeliel terra. El Do-
tur, ila recle intelligitur, ac si diceret: Multiplicata minus spes populi sui et forliludo filiorum Jsrael,
est malitia, et ad finem usque perducta, quae ultra El scietis, quia ego Dominus vester, etc. Coeplam se-
progredi non debuit: cui diversa sententia termi- quamur ultionem, et de ultimo advenlu explanatio-
num hic posuit. Si vero de reprobis, ita ; Multipli- nem. Gum solis, et lunse, cunctarumque stcllarum
cata est malitia, id est ad cumulum et ad puuctum splendor tenebris fuerit commutatus, Dominus de
perducta, ut scilicet abjiciantur a gloria regui et Sion inslar leonis rugiet, sive clamabit, et lam
ovili fidei; ut gaudiis inserantur elecli, malitia ho- excelsa vox ejus evit, atque terribilis, ut ccclorum
rum, et crudelitate vexali: glovia, et honore coro- cardines el terrarum fundamenta quatianlur. Cum-
nati, per meritum marlyrii. Intuere convenientiam que lam severus in eos fuerit qui puniendi sunt,
evangelii et prophetiae.^Salvalor ait ad apostolos in ~ evil tamen clemens erga populuin suum, et dabit eis
Evangelio ; Levate oculos vestros, et videie regiones^ fortitudinem, qui appeliantur filii lsrael, mente sci-
quoniam jam albm sunl ad messem (Joan. iv). Ipse licet Deum videntes : qui non per pravas vias am-
in praesenti per prophetam : Yenite, inquit, el de- bulaverunt, sed gvadienles in \ia Chvisii omnia
scenc.te, quia pleuum est lorcular : exuberanl lor- recta fecevunt. Tune scienl et ii, qui punientur in
cularia, etc. Sequitur : Populi, populi in valle con- gehenna, et illi, qui assumentur in gloriam, quotl
cisionis. Populi repetitio, operis est inculcatio, ne- Dominus habitet in specula sua Sion, etin Christo
golii commendatio. Ac si diceret: Populi, populi in monte sancto suo : scilicet in eo, qui se prseparavc-
valle concisionis id est in humilitate judicii, in di- ral habitaculum dignum Deo.
scvdione fidei,- vita est quaerenda salutis causa, Si vero de primo legatur adventu, facilis el idonea
juslitise summa. Et lioc est quod sequitur : Quia erit explanatio, ita. Non mirum, si in humilitate
juxla est dies Domiui in valle concisionis; lmmili- judicii per virtutem verbi, et discretiouem fidei,
taiem eniin reclae confessionis, yrssperitas sequitur gentes se subdant Filio Dei, qui vivus est sermo
a;ternse retribulionis, et claritas beatsa contempla- Dei, et effieax, et penotrabilior omni gladio ancipili
lionis. Sequitur : Sol et luna obtenebrati sunt, et (Hebr. iv). Yivus, quia non mutatuf : eflicax, quia
stclla; retraxerunt splendorem suum. Sol esl mundi D non deficit: penetrabilis, quia non fallitur. Non mu-
philosophia : luna ssecularis potentia : stelte, C3ete- tatur in promisso : non deficit in faclo : non fallitur
rse poteslates Sol vero et luna in humilitate judicii in judicio. Promissio ejus oblivione non nioritur,
obtenebrati sunt: quia ex qao sapientes hujtts mun- operatio ejus diflicultatenon vincitur : judiciiim ejus
di, poientes hujus sseculiadfidel claritatem accesse- ambiguitate non fallitur. Veraciter promittit, fovtiter
runt, slatim sui erroris ienebras agnoverunt. Stellae facit, subtiliter discernit. Vivus est, ut credas :
vero velraxeruut splendorem suum, quia dum disci- efficax, ul speres: penetrabilis, utlimeas. Yivus est
pulos Clirisli in causa fidei contemptum arripere in prseeeptis et prohibitionibus : eflicax in proinissis
niumii, abjectionem sui, agoneni sitire martyrii; et comminationibus : penetiabilis in judiciis et
dum eos fulgentes signis, ornatos prodigiis, glorio- damnationibus. Quia igitur vivus esl sermo Dei,
sos mivacuiis prospexerunl, mox ab elatione con- credendum esl eum vera promittere : quia efficax,
versi, a dignitale terrena prostrati, humilitatem credendum est eum promissa perficere : quia pene-
Chvisti seelati, colla iidei dedevunt. Et hoc est trabilis est et falli non potest, eum offendisse lugen-
steilas splendorem suum retraheve : potentes hujus dum est, et de csetero offendere cavendum est. In
sseculi, opiima'ieshujus mundi araplectendo humili- * sermone isto consideranda sunt tria : Sonus, vox,
8S7 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EIEGETICA. — I. IK S. SCRIPTURAM. :cg
intelligentia. In sono, strepitus, invoce, sensus, in A fabula somniat: dum nobis veritas longe alia mini-
intelligentia, perfectio intellectus. Slvepitus ad coro- strat. Hisrusalem significat hujus lemporis Eccle-
minationem : vox ad consolationem : intclligeiilia ad siam : significal quoque fidelem animam : cliam
scientia? spectat perfectionem. Strcpitus igitur ad illam, quae sursum estlibera, matrem nosuaiu
eruciatum poenilentise, vox ad gratiam veDise, in • (Gcl. iv).
irlligentia aJ ciarilaicra gloriae. Et hoc esl quod di- De triplici adventu potest littera accipi, et de
eit: Domintss de Sion rugiet, etc. Domini rugiliis unoquoque competenter quoddicitur intelligi. Post
serrnonis est stfepitus. Unde hsectvia : rugilus, vox, missionem namque Paracliti, post prsedicationeni
scientia. Rugitus fil coniminatione, vox consolatio- aposlolorum, post conversionem gentium in valle"
ne, scienlia coniemplatione. Comminando trahit ad judicii, per discrelionem fidei, fit Hierusalem san-
Jioenitentiam, consolando revocst ad graliam, con- ^ cla :et alicui non tvansibunt per eam amplius. Alieni
-tcmplando sublimat ad gloriam. Per rugitura terra dicuntur idololatrse,hseretici, schismatici. Quiomries
'raovelur ad pcenitentiam, per vocem coelimoventur in exordio primitivae Ecclesiaead eam impugnanriam
-ad gratiam, per inlelligentiam cognoscimus te unum venerunt unanimiter , sed per eam non transie-
solum, et vcrum Deum, et quem misisli Jesum Chri- runt, quia lic.et impugnare nitantur ipsius fidei cas-
stum. El hoc est quoJ dicitur : Et scietis quia ego "titatem, nullalenus tamen rumpere possunt unita-
Dominus Deus vester, habitans in monte sanctomeo. tem, nec violare charilalem. Yenerunt quidem valio-
Si vero de adventu Christi iu mentem praesens nibusavmatiphantasmalicis, avgumenlissophislicis;
prophetia inlelligatur, haec erit summa tropologise. sed tvansive nequivcvuiU, vepulsi veritate veibi, su-
In vallem judicii eundum est, ibi salutis causa, pce- perati ratione judicii, prostrati testimoniis Scriptu-
nitenli* .forma, justitiss norma-quaerenda est. Ibi raruin, et calore fidei. Yencrunl quidem parati con-
perimilur hosiis, liberalur civis, sublimalur ere- gredi, sed non transierunl, coacti regredi. Ex ipso
ctus, perficitur sublimalus. Tvia quidem sunt judi- vero nomine sanctitatis, virtus ejus multiplex oslen-
cia : proprium scilicet, humanum, ct divinum. Pro- ditur, et species sanctitatis. Quod sanctum dicilur
prium fit de compunctione cordis ct huniana pceni- Latine, Syiof, id est agios dicitur Grsece. Agios no-
tentia : humanum publiea disciplina, divinum ab- men est composilum cx Ket yf„ id est gi Gi, dicitur
scondita manifestans et occulta. Per propriurn peri- terra, a sine. Umle et illud sanctum dicitur, quod
milur hostis, ct civis liberaiur. Per humanum poli- sine terra fit, et a terra elevatur. Sancti erant, de
tuv et s-ublimatur. Per divinum ad ungueni perfici- quibus scriptum est: Nostra conversuiio in cmlisest
iur. Unumquodque horum judiciorum merilo iu x (Philipp. m). Sancti quoque et illi erant, de quibus
"
Valle dicitur situm, quia unumquodque mentem de- dicitur:into- quos lucelis vchtt lumhiaria in mundo:
primit, et humiliat, unumquodque cor hominis metu verbum vitm coniir.enies (Philipp. n), Est ergo Hie-
concutit, et varie cruciat. Primum mentem humiliat rusalem sancta in sacramentis, in praeceptis, in ju-
tevvove gehennae, secundum animum depvimit pon- diciis, in consiliis, in promissis. Sacramenta siqui-
dere discipliuae, tertium aniuiam slernit amore ju- dcm ejus sunt sine faece,praecepta siue mole, judi-
slitise. In primo igitur judicio fit victoria gentium cia sine lite, consilia sino zelo, promissa sine fuco
et mors robuslorum, in secundo uberlas lorcula- fallacise, sine zelo itiYidise, sine liie controversise,
rium et gratia donorum, in lertio spes populi et sine mole angaiis, sine faece concupiscentiss. Est
forlitudo filiorum. Juxta vallem judicii dicitur esse igitur sancta, cujus est conlemplativus intelle-
dies Domini. Dics Domini dies est poenitentise, dies ctus, cceleslis affeclus, spirilalis sensus, angcli-
disciplinae, dies gloriae. Juxla primam vallem dies cus actus. Unde Joannes in Apocalvpsi: Yidi, in^
esf pcenitentiae, juxta secundam dies diseiplinse, quit, civitalem sanctam Hicntsalem novam descen-
juxta tertiam dies glovise. Hinc Psalmographus : dentem de ccelo, ornaiam tanqttam sponsam viro suo
Annuniiuls ds die in diem saluiare ejus (Psal. xcv). (Apoc. xxi). Sequitur : Et alieni non transibuut per
De die scilicet poenitentiae, diem disciplinse : de die I} eam amplius. Hinc Nahum : Celebru, inquit, Judas
disciplinae, diem gloviaa. Et hoc est quod cticitur : feslivitales luas : el redde vola tua, quia non adji-
Et scieiis qttia ego Dominus Deus vester, habitans in ciet ultra ut pertranseal in te Belial[: universus in-
Sion monle sancto mco. Scquitur : teriit (Nahum i). Sequitur : Et eril in die illa :
Et crit Hierusahm sancta, el alieni noniransibunt stillabunt monles dulcedinem, elc. Dies illa, est ad-
per eam amplius.,Et eril hi die illa : stillabunt mon- ventus Paracliti; niontes, apostoli; colles, disei-
tes duicedinem, el colles fluent lacte. Et per omnes puli; rivuli, subdili populi; dulcedo, sapienlia ;
tivos Juda ibunt aqitm : et fons de domo Domini aqua, doclrina.*Tria sunl genera doctrinse, contem-
egredietur, ei irrigabit lorrenlem spinarum. HaecJu- plativum, allegoricum, morale. Contemplalivum pu-
daeiet noslri judaizantes ad mille annorum fabulas vum, allegorieum nudum, movale solum. Solum a
referunl : quando putant. Christum habilaturum materia, nudum a forma, purum a circumscriptioKe
Sion : et in Hierusalem auream, atque gemmatam omnimoda. Morale siquidem genus inforniat sine
sanctorum populos congregandos : ut qui in isto materia vitam. Allegoricum illuminat sine forma
saiculo oppressi sunt ab univcrsis genlibus, in hoc scientiam. Contemplativuin sine phantasia sublimat
eodem cunctis impevent iiationibus. HseaJudseorum ad sapientiam. Aliter: Aqua esl conditio historialis ;
StfJ ADNOTAT. IN JOELEML 570
iac, doctriua movalis ; dulcedo, sedilicatio spiritua- .4 Ilinc -esl illud : Hmc est, inquii, vila mterna, ut co-
lis.' Slillabunt a stiperioribus, fitient in campislri- gnoscant te sotttm verum Deum, et qttem misisti Je-
bus, ibunt in vallibus. Superiora Dei, sunt ejus iiir sum Chrislum (Joan. xvn). Hinc est illud sapientis :
visibilia judicia: campeslria,ejus manifesta consilia; Te cernere finis,
valles, humilis pcenitentia,pra;ceptorum ohedientia, Principium, veclor, dux, semila, terminus idem.
«lisericordise opera. Sequitur : Et fons egredietur IIssc de adventu Cbristi in carnem, nunc de adventa
de domo Domini, ct inigabil torventem spinavum. ejus ad judicium dicamus.
Domus Domini primitivae Ecelesiae pulchritudo : Et Hierusalein erit sancta, et alieni non trans-
fons evangeliae doctrinae pleniludo; lorrens spina- ibuntper eam amplius. Post datam sane judicii sen-
rum, est impetus, fervor, crudelitas gentium. Porro tentiam, post divortium electorum a rcprobis, cocltts
foris de domo Domini egressus spinarum lorrentem sanctorum angelicis inseretur choris ; et lunc Ilies
rigavit, quando per apostolos et eorum suecessores rusalem uxor Agni elevabitur a terrenis: 'Tunc abs-
evangelica doctrina gentilem populum ad finem lerget Deus omnem lacrymam ab ocuiis sanctoium;
initiavit, ad credulitatem converlit, ad baptismi ei jam non eril amplius neque lucius, neque clamor;-
gratiam perduxit. Sequitur : sed nec nllus dolor quoniam priora transierunt (Apoc.
JEgyplus in desolationc erit : et Idumma in deser- B xxt). Ron erit, inquam, amplius clamor suggestio-
lum perdilionis : pro co qitod inique in filios Judmi nis, dolor lentationis, luctus compunctionis; quo-'
egerini, et sanguinem innocentem effuderint iu terra niampriora transierunt. Quae sunl priora? Serpentis
stta. EtJudmain mlernum hubilabiiur; et Hierusa- suggestio, mulicris delectalio, viri consensio. Sed
l?m in generaiionem et gcneralionem. Nihil In terra transiit suggestio, data impassibilitale; ddectalio,
fit sine causa : nec immerito Dominus super unam perfecta charitate; consensio, plena felicitale. Hinc
civitatem pluit nee ab re incomplutam relinquit, Isaias: Consurge, inquit, consurge, induere forliiu-
Ucce euim aliterjEgyptus et Idumaea pro causis sub- dine ttta Sion; induere vesiimenlis glorim lum Hieru-
junctis desolatoe mancnt; Judsea el Hievusalem pvo salem civilas sancli, quia non adjiciet ultra, ut per-
eo quod iimocentev, conlinenter, obedienter vixe- Iranseat per te incircumcisus el immundus (Isa. LII).
rant, in aelernum habitantur, et gaudent. iEgyptus, Sequitur: Et erit in die illa: stillabunt montes dulcc-
esl pars populi genlilisveprobali,et caecati perigno- dinem, elc. Per nioiiles, el colles, el rivos diversi-
rantiam. Idumaea, pars Judaici populi reprobati, et tas nieiilorum oslenditur. Per dulcedinem, lac ct
deserli a Deo per pravam et immundam concupi»- aquaro,varietas praemioriim. Quod autem fons egre-
geentiam. Judaea, est u.vov Agni, sponsa Christi, ditur de domo Domini irrigans lorrenlem spinarum,'
"confitens suam ignorantiam, compungens, et attc- illud esl, quod alibi dicitur -.Lmliliasempilerna super
rens se propler inordiriatam concupiscentiam. capita eorum (Jsa.xxxv). Elillud: Agnus, qui in medio
Coniilens sibi tenebras iguorantiae, sordes concupi- eoruni est, reget eos et ad viim fontes aquarum dedu-
scentise, horronem malitise. Confitens Deo gratiam cet eos (Apoc. vn). Tunc jEgyptus et Idumsea crunt
venise, puritatem innocentise, sublimitalera gloriae. in desertum perditionis, el Hierusalem cum Jutlsea
Sequituv : habitabitur in annos generationis; quia et illis dice-
Elmundabo sanguinem eorum, quem non munda- tur : Ite, maledicti, tn ignem mlernum (Matth. xxv);
verant [quem non mundaveram]; el Dominus com- Et islis : Yenite, benedicti Palris mei;.percipite re-
vwrabitur in Sion. Hic latenter subintroducitur per gnitm (ibid.). Et tuncDominus mundabit sanguinem
adventum Christi remediura gratise contra naufia- electovum, quem prius non mundaveranf; qiiia, ut
gium origlnalis peccati. Sanguis enim iste, pecca- doctores asserunt, electi videnles apostatam ange-
tum scilicet originale, nullatenus cujuspiam juslitia, lum irvevocabili sententia mulctatum, insoltibili vin-
yel virtute mundari vel deleri poteral, nisi Agni im- culo innodatum, hovriblli pcena damnatum metti
inaculati sanguive, qui peccalum non noveraf. Unde concutientuv, ipsoque metu ab eo, quodsegre mun-
Apostolus^ Sine sanguinis effusione non ftl remissio D daverant, purgabuntur. Juxta illud Job : Cum sub-
(Hebr. ix). Item idem: Talis enhn decebat ut nobis latus fuerit, inquit loquens de apostata angclo, li-
esset ponlifcx, sanclus, innocens, impoliutus, scgrega- mebunt angeli, et terrili purgabunlur (Job XLI). Et
tus a peccatoribus et excelsior cmlis factus (Hebr. post hsec Dominus commorabitur in Sion, hoc esl,
vn). El hoc est, quod in prsesenti Dominus per pro- in specula visionis; quia tunc prsecinget se, et facict.
phetam dicil: Et mundabo sanguinem eorum, quem illos discumbere, et transiens minislrabit illjs. Mo-
non mundaverant, hoc est, quem mundare non po- ralifer de advenlu Sponsi ad sponsam Christi.ad co.-
tuerant. EtluncDominuscoinmorabUurinSioii.Tunc lumbani, ad unicam, diiectam el fideiem anirnam,
scilicel, quando omnia subjicieiilur ei, et ipse subji- Cum Dominus habilans in Sion, in monte sancloB
«iet regnum Deo, et Patri. Tunc in specula commo- in sublimitale, scilicet contemplationis cum sponsa
rabitur, qtiia ejus visio ad gloriam electis minislra- propius init copulam unionis, quando sponsus ct
bilur. Tunc erit omniain omnibus (1 Cor. xv), vita, . coelestia propinal oscula, quando angelico bbsequio
virtus, panis, potus, forma, salus, lux, fons vitse, paradisi ministrat ei fercula, tunc IF.erusalem fit
dux, lex, mcdicina. Sicerit omnia in omnibtis, juxla sancta, utique sancta,'quia a terrciiis elevata. Ele-
illttd : Satiabor cum apparuerit gloria iua (Psal. xvi). \ala, inquam, ab iniquitalc, clc\ata a cuvicsitaUi
m HUGONIS DE S. YICTORE OPP-. MRS I. — EXEGETICA. - I. IN S. SCRIPTURAM. 572
saspensa a voluplate, sequeslrata a vanitate. Tunc A vilualis gvalioe de secreio gaudio purissims; manat
alieni per eam amplius non transeusit, quia nec ma- conscienliae, aculeos retundens vitiorum , motuni
Isgni suggestio, nec spiritus elatio, nec carnis titil- compescens tentationum, flatum sedans dcside-
latio, ncc mundi infestatio eam irritare ullatenus riorum, et sedem poliens affeclionum. Tunc fugaiur-
pvsesumunt: quam Sponsi felicitas, contemplationis ignorantia, tunc pessundatur carnalis concupiscen-
reclusam thalamo, unionis leclulo inscrit.Non tvans- tia; quia mens claritate contemplationis illuminalui,
euni, inquam, pcr eam alieni amplius; quia quse cl perfectione dilectionis concupisceiitia sanalnr.
impassibili jungitur ct bealo inserifur, niilla rerum jEgyptus siquidem interprelaluv tenebrm,.r>tr quas
reoleslia etiam ad modicum pttlsatur. Per gvaliam ignoraniia : Idumoea, terrena, pev quam eavnalis de-
Sponsi,eam dico impassibilem factam, non substan- signatur concupiscentia. Judsea vero et Hierusalem
tialiter creatam. Sequitur: in seternum habilabuntur. Judaea, confessio; Ilieru-
Et eritindieilla, hoc est, in illa conlemplationis salem, dicilur pacis visio. Mens enim devota, et per-
claritate, stillabunt montes dulcedinem, et coiles fecta vel ad sui descendens cognitionem, delicia ccn-
i^uent lacte, et per omnes rivos Juda, ibunt aquae. fiietuv Deo per humiiilalem compunctionis; vel ad
Monles, sunt conlemplalionum sublimia; eolles, Dei ascendens cognitionem per gratiam contempla-
innocenliae opera ; rivi, poenitenlise exerciiia; dul- >*tionis, subliraatur ad visionem pacis, el tunc in voce
cedo, est perfecta dilectio; lac, est sancta devolio; exsultalionis, et confessionis sonus fit in ea epu-
aqua,. devota compunelio. In illa ergo die, hoc esl, lantis. Nunquam fidelis anima deserit Judaeam; quia
in illa unionis felicitale, sponsa per gaudium con- vel compuncta confiletur scelera, vel devota graiias
templationis, dulcedinem accipit perfeclse dilcctio- agit propler gratise munera, vel sublimala eructat
«is ; a qua descendens, cl ad seipsam rediens affluit bymnum recipiens praemia. Tune quoque Sponsns
lacle devotionis^.Unde scse prse arooro superiorum sanguinem mundat, qui hactenus mundari non po -
ecucians imroergilur aquis compunctionis, indcque tcrat, quia per consortium unionis, Sponsus sponsae
cgrediens per poaniteniiam exerceljir asperam; post proeslat privilcgium perfectipnis, ut contra iiaturan.<i
hsec ad.innocenliae trahitur opera, demairn ad con- natura senliat, cui naturalilernalura obviat. Et tunc
tentplalipnis avolat, dieens . Quid enini mihi est in Dominus naturseper privilegium graliae in Sion, hoc
cmk? et a te quid volui super lerram? (Psal. LXXII.) est, in specula glori.se commoratur. Qui nostrr.ni
Ifrem :.Elegit suspendium anima mea (Job\u). Tunc purgare naturam, et suam nobis prsestare gratiaiK,
1'ons egrcditur dc domo Domini, el irrigat tonen- ad ipsius sublimitatis gloriam dignetur. Qui trimis
tem spinaruni; quia ujbertas ct privilegium spi- et unus vivit, et regnat Amen..

EXPOSITIO MORALIS- IN ABDIAM.

PR^lFATIO.

Abdias quartus in ordihe prbphetarum, sermone C las redditur. Hinc est illud : SiFilius vos libermerit
simplex ct sensu multiplex; rarus in verbis, sed vere liberi erilis (Joan. vm). Hic eslAbdias, qui sub
copiosus in senlentiis. Juxta- illiid Salomonis : Sa- Acliab rege centum prophetas in spccubus latentes
piens verbis innotescil paucis (Eccle. xx), prophetiam pavil: et dum corporalem ministral alimoniam,
suam Iilteraliter adversus Wumaeam divigit; allego- spiritualem divinitus acceplt. Prophetavit autem pra;-
rice conlra mundum, tropologice contra carnem falus vir quando el alii prophetse, Amos scilicet,
stylum suum acuit; Salvatoris typum gerens, ipsius Joel ct Osee. Jacelque conditus in Samaria cum Eli-
advenlum subtiliter iuiroducit, per quem mundus sao et Joanne Baptista..
destruitur, per ouem caro alleritur, per quem liber-

INCIPIT EXPOSITIO*

(ABDUSI.) VisibAbdim. Abdias kilerprelatur Do- D usque oa exiremum lerrm(Isa. XI.IX).Hinc ipse Sal-
mini servus, per quem Salvalor significatur. Unde vator bumano genevi expiobrans ita : Servire, in-
et in Isaia sub persona Patris ad Filium loqueniis quil, me fecisti iti peccaiis iuis (ha. XLIII).Quoniam
ita Iegilur: Audi, Jacob, serve meus, et Israclquem vero quatuor sunt servitutis genera, alia nainque
elegi{Isa. XLI).ltem ad eumdem : Servus tneus es ttt, cst necfssaria, alia conditionalis, alia liiuiieraloria,
hrasl; dedi lc in lucein genthtm, v.t sis salvs mea alia libcralis: vidcamus sub quo senittuis gtiicva
©75 - EXPOSITIO IN ABDIASI. 374
servivH libertas, infirmata esl virtus, humiliavit se AL Edom languorem sanando concupiicentke. Dominus
felicitas, inclinavit se Deitas. Neque enim priiuo ge- ergo, quia hostem prostravil viriliter; Deus, quia
nere.servivit, qui necessitale nihil fecit; neque se- civem liberavit misericorditer ; conlra Edom, quia
cundo, qui captivitalem captivam duxit; neque tcr- mundi concupisceniiam expugnavit hostiliter. Edom
tio, qui hominibus dona dedit; sed sub quarto. ipse esl Esau, qui etiam Seir nuncupatus est; fra-
Hinc est illud : Holocaustum et pro pcccalo non ler Jacob simplicis, qui, propter lenticulse concu-
poslulasti tunc dixi: Eccevenio (Psal. xxxix). Item : piscentiam, primogeniturae «misit gloriam, etprop-
In capite libri scripium est de me, ul facerem votun- ler fralernam invidiam palerna; benediclionis per-
tatem tuam; Deus metts volui, et tegem luam in didit gratiara. Hinc adversus fratrem gravi conci-
medio cordis mei (ibid.). Yere servitus iibera, per taius odio. dum virus fovil in cordo latilaris, dile-
quain nec natura conupla, nec condiiio mutata, nec clionis corvumpeiis fosdera, in necem fratris exa-
pactio facla, sed voluntatis identitas obedientise in- speravit viscera, locum quaerens ct tcropus infortu-
clinata. Hinc est illud : Gralis venundati estis; et sine nio. Unde dixit : Yeniens dits luclus patris mei: et
argenio redimemini (Isa. LII). Haecde nomine. Nunc lunc occidam eum (Gen. xxvn). Per hunc crgo car-
dicamus devisione. Prophelici idioma est eloqui, ut nis designatur prudentia, mundi concupiscentia, se-
ibi consolalio venlura innualur- ubi visio ponitur. '" men pessimum, filii nequam et scelerati, inimici
Unde et Abdias genlis adversarise, id est Idumseae, graliae Dei. Edom terrenus, Esau sanguineus, Seir
destruclionem, quae magnam Judaico populo altulit pilosus. Sanguineus peccalis, pilosus negotiis, ler-
consoiationem, in exordio pvophetiae suse pvoposuit renus curis. Sanguineus muudus ulique in idolo-
visionem, dicens : Yisio Abdise. Ob humiiilatis cu- lairis, pilosus in hsereticis, terrenus in carnalibus et
stodiam, pvopheta de se quasi de alio loquituv; quia pseudochristianis. Sed contra Edom Dominus Yer-
pvivilegium meretuv amittere, qui concesso dono bum misit, quod et peccati chirographum delevit,
abulituv, vel permissa potestale. Abdiaevisio, Yerbi ct quietem spirilualem praestitit, et seternam felici-
est incarnalio. De qua visione per Psalmographum latem spopondit. Chirographum venia, negotium
dicitur : De cmlorespexit Dominus; vidit omncs ftlios gralia, curam exterminavit gloria: venia peccato-
homir.um (Psal. xxxn). Oculi Yerbi, fuerunt judi- runi, gratia devotorum, gloria aeternortim. Hinc
cium et roisericordia. His cculis nostra; forraam vi- David : Misit verbumsuum, et sanavil eos, et eripuit
dit redemplionis, dum incarnatam veritatem cxhi- eosdeintcrilionibus eorum (Psal. cxvi). hoe, inquam,
buit judicii et misericordiam praemii; jttdicium dls- Yerbum illuminat omnem liominem venientem in
cretionis, et misericordiam remissionis. His oculis (^ hunc mundum (Joan. i). Hoc capit vulpes pusillas
i«spexit Petrum, quando eum et per veritatem ju- demolienles vineas (Cant. H) ; hoc pauperes fucit, el
dicii vocavil ad fletum, et per miserieordiam ejus ditat; Immiliat, et subleval (I Bcg. n). Sequitur;
delevit peccatum (Luc. xxn). Piimum aperiendo, Audilum audivimus a Domino, el legatum ad gen-
diluit culpam, secundum, veddit gratiam. Hos sponsa" tes misit. LITTERAL.Quas obscuro prius dixerat,
Jaudat oculos, iu Cantieis dicens ; Oculi tui sicut co- nunc evidentius manifestal, advonlum scilicet Chri- -
lumbm super rivulos aquarum (CanL T), Aquae, sunt sti ad -destruclionem peccati, ad salutem mundi,
coelestis dona sapientise; rivuli, sunt donorum va- ad cognitionem veri, ad dilectionem summi boni.
rietales; columba, dantis cst gralia. Oculi igilur Legatus ipse est de quo Aggaeus \- Ecce venil,
sunt columbae super rivulos aquarum; quia et per inquit, desideralus cunpis gentibus, et gloria ejus
judicii veritatem gralis illuminat, et per misericor- replet orbem terrarupi (Agg. n). Legatus iste sub
dise benignitatem gratis muneribus ornal. Yisio igi- babitu paupertatjs djvitias nobis altulit immorlali-
lur Abdiaeincarnatio est Sapienlise, quse oculo ulro- tatis. Unde Apostolus : Qui pro nobis, inquit, pauper
flue respexit mundum. Juxta illud in Evangelio factus est, ul nos paupcrlute illius ditaremur (II Cor.
Joannis : Verbumcaro faclum esl, et habilavit in no- vm). Legatus isle tria secum altulit: Lucem, un-
bis, et vidimus gloriam ejus, gloriam quasi ttnigehiti D guentum, panera. Lucera caeeis, unguentum segvo-
ii Palre, plenum graiimetverilalis(Joan. l). Sequilur: tis, panem famclicis. Lucem exposuit in monte,
Hmc dicit Dominusad Edom. Id est contra Edom. panem in ccenaculo, unguenlum in crucis patibulo.
Quid est dicere, nisi verbum proferrc? Et quid est Lucem in carcere, panem in deserto, unguentum
verbum proferve, nisi a secretis exire? Dominus posuit iu thealro: in carcere ignorantise, in thealro
ergo dicit, id est Pater protulit Yerbum, quando Fi- carnalis concupisccntiae, in deserjo bumanae mise-
lius a Patre exivit, tt venit in mundum. Sed quia de rise. Christus namque mundum illuminavit, pulsa
diabolo triumphare, ideo Domiuus; quia gratis hu- ignorantia; ipse eum satiavit, ordinala concupi-
manuiii genus liberare, ideo Deus; quia munduin,i scentia; idem ipsum inmelius commutavit, exter-
et pompam ejus conculcare venerat, ideo qui conlrat minata miseria. Unde ipse in Evangelio : Ego sum,
Edom loquitur : Dominus qui timendus est, Deus> inquit, via, veritas et vita (Joan. xiv). Yia illumi-
qui diligendus est, contva Edpm, qui conculcandus> nando, veritas sanando, vita felicilando. Primo con«
cst. Tiraendus a diabolo, diligendus a populo suo,, tra ignorantiam secundo conira concupiscenliara,
nuindus conculcaiidus ab eo. Dominus ex generc; terlio conlva roiseviam. Quaeveudumest autem ulii,
victori-.e, et Peus ex muncribus gratias, coutnj vel a quo de legalione iita pvophcta quidquam ac-
57S IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 375
ceperat. Moyses in medium prosiliat, el quidquid A humana in modo, et fovnia consilii; hic pTirils-
eo acceperat apcriat. Prophelam, inquit, suschabil gium gvatiae, et exeellentia r.atune in qualitaie my-
Dominus de fratribus vestris: ipze lanquam me au- slerii et quaniiiale supulicii. In utroque negaiio ex-
dietis (Deut. xvm). Isaias qnoque : A ftnibus terrce, citamur ad dilectionem ; std in stcundo ad majo-
inquit, tnndes audivimus, gloriam Jusli (Isa. xxiv). rem accendimur devotioncm. ALLEG.Hine Filius :
Intuere, lector, laudcs et gloviam Justi. Gloviam in Surgite, inquit, ct consurgamus advirsus eum in
futuro, laudes iu prossenti. Laudem quippe prome- prselium. Surgile, inquit, ad angelos; consurga-
ruit multiplicem ; quia ei segrolis sanitatem, etege- rous, Paler, Ego et Paraclctus : h-fcc 'dicens, nr.n
nis ubertatem, et captivis libertatem donavit. Sit Deitaljs divido essentise uniiatem, sed personarum
igitur laus ejus in ore mco, qui me el sanitate ro- fideliter distinguo proprietatem. Adversus eum. Ad-
boravit, et ubertate ditavit, et liberfate donavit.Past versus seilicet diabolum, adversus niundum, ad-
Iianc arrham si pure el fideliler accipio, ego glo- versus peeeatum, adversus carnem. Surgite, inquit,
riam Justi accepturum roe nullatenus dubito. Audi- ad angeios. Ilinc Isaias sub eadem persona : Ite, in-
tum enim audivimus a Domino, et legatum misit ad quit, angcli veloces ad gentem convulsam ei dilace-
gentes. Quod autem audilum audivimus, dicit, lo- ralam, ad populum terribilem, posl quem non est al-
cutio quidem minus est Lalina, sed ex Grseoo fido- "Ur (ha. xvm). Hinc in eodem de Filio : Ad gentem,
Jiter expressa. Ineulcatio vero verbi intentionem si- inquit, fatlacem miliam eum, ei contrs, populum fu-
fignical eloquii. Historialiter autem adventus regis roris mti mandebo illi, ul auferal spolia, et diripiat
Babylonici supe? Idumseos significatur : pro quo prmdam, el psnat ilium in conculcalionem quasi lu-
Dominus misit, quando ul veniret, juslo judicio tum plalearum (Jsa. x). Hinc Filius ad Patrem _pcr
permisil, Hic enim vocalus est malleus universM Psalmographum : Paralum, inquit, cor meum, ;K~
terrse, per qtiem Dominus dignatus est justissimoe ratumcormeum(Psal.c\ii). HincdeSpiritu Patersd
vjndictae exercere judicia, et per quem justo Dei ju- Filium : Ecce, inquit, piter meus, quem elegi; dedi
dicio innumeri populi attritaest superbia. Unde spiritum msum super eum, judicium gcntibus proferet
legitur in alia prophetia : Fili, inquit, hominis, (Isa. xii). Item, Patev de Filio et Spiritu Pars»
quid a\abilur Babylonio regi pro labore, quod qpud cleto : Quiescite, inquit, ab homine, cujus spiritus in
Tyrum servivit mihi? Da, inquit, ei regnum Mgypli. naribus ejus est; queniam cxcthus rcputatus cst ipse
Intuere, lector, formam divinae providentiae et or- (Isa. n).
•dinem vindicUe, et norniam justitise. Rabylonii si- MORAL.Attendite diligentcr quomodo angeli,
quidem expugnave.runt Assyrios, Medi Rabyloinos, C quam prompte ad inimicorum -mittuntur expu-
Macedones, Medos, Romani Macedones, Chiistus gnationem; quomodo beata et sancta Trinitas opa--
Romanos; sed ultima victoria nonex crudelitate acta ' ratur iidemptionem. Certissimus sum de victo-
est, sed ex benignitate el clemenlia. Aliis vero pro ria, ubi conffigit potentia, negotium ovdinat sa-
qualitate meritorum digne illala est ullio supplicio- pientia, benignitas suggerit patientiam, et promittit
rum. Hoec per excessum juxta historiam diximus. slipendia. Consurgamus, inquil Filius, Pater potep-
Nunc ea aliegorice discutiamus. Missus, inquit, le- ter extrudendo adversarium; ego sapknter occul-
galus de valteHebrom venit in Sicltem (Gen. xxxvn); tando mystarium : si enim cognovissent, nunquain
quia Cbristus deilate fovtis, ct ordinibus cceles- Dominum glorise crucifixissent (I Cor. u);- Spiriies
lium agminum regnum augmeiitans sempiternitalis, benigne suseipiendo, et sansndo miserum : Benh
venit ad laborem passionis, sed in agro erravit, in gnus esl eni:n spiritus snpienlim , et non libcraiit
mundo nuljum immunem a peccato reperit. Unde maledictum a labiis suis (Sap. i). Surgat Pater hosiem
fralres suos qumrens, in Dolhain descendit (ibid.), Filio potenter pvostevne.ndo; ego suvgam sapienter
quia reconeiliationem nostri sitiens, usqus ad mor- nescium doeendo. Clareat Patvis potentia inhoslium
tis defectum se humiliavit. Ilebrom, inferpretatur expugnatione. Patev vincula solvat humanae caplivi-
fortitudo x.a\-angmenium sempilernum; Sichem hu- D tatis. FiliuslcnebrasillustrelhumanDscvecitatis. Spi-
meri; Dothain, defectus. Auditum igilur audi\imus ritus vauneva suggevat, et desideria chavitatis. Ca-
a Domino, et legatum misit ad genles; quia in Verbi reai lect'ir, ne personarum coufendat trinitalem,
incarnatione certuin nuntium accepimus de nostva nec divinse essentisedividat unifatem. Per lr<ecenim,
redeinptione. Quam prompte, quam devote suam quse dislinguo, personarum proprietalem ostendo,
explCvtrit legationem, noslvamque operatus fuerit non nalurse vanitatem coufundo. Alioquin sicut Tii-
redemptionem, ipsemanifestaturus. nitas natuva vel essentia una, sic et opevatio omni-
Surgite, inquit, el consurgamus adversus eum m modo una. Scriptum namque est: Qumcunque Pater
prmlium. LITTEIUL.Magna fuit dignitas nostrae con- facit, haec eadem Filius shnililer facil (Joan. v);
ditionis ; sedmajor reveventia nostrse veparationis. ssd ntc Spivilus ab hoc seducitur, qui eadem es-
Homo namque conditus fuisse legiluv cum divino senlia , eadem polentia, cadetn sapientia, idcta
consilio; sed reparatus cum eodem, cui addita est Deus et est, et dicitur, et creditur, etc. Sequilar :
gratia. Ibi enim ex consilio dictum est ut homo fie- Ecce parvulum dedi te in genlibus. Coniemptibihs
let; hic autem et consultc dicilur, ctocculte Filius es valde. Superbia cordis lui extuiit ti, habilanlem in
ffli(ti(ur tjt cmniedimeret, Ibi ostensa est dignitas scissttris pctrarum, exaltantem totium tuvm qui tftets.
377 _ EXPOSITIO IN ABDIAM. 573
in corde tuo. Quis me delrahel in lerraml LITTEKAL.JA minus. LITTERAL.Quasi sidera videbantur gentili
Historialiter propheta sub persona Domini arguit et populo eorum numina. ALLEG.Sophistse vero, et
increpat, minatur el imperat in Iduroaeuni: quod philosophi ut aquila. Aquilse -ncmpe juxta aliqukl
adversus fratrem suum, populunTscilieel Judaicum visi sunt philosophi et sophistae, dum cordis oculos
insurrexerit, quod ei tempore calamitatis suosmsul- ad solem justilise»erigunl, dum acicm mcntis in
laverit, quod hostes ejus ad eum expugnandum do- ipsum veritatis radium irerverberate figunt. Sed
cuerit, suslentaverit, adjuverit, ostendens quis et aquila inde slatim retrahitur; quia post Ecccptam
qualis fuerit naturse debito vel gentis merito," quid vcritalis insitamnotitiam, elationis mcrito philoso-
facfus slt proprio vilio. Hsec triaoslendit ei Deus, phus et sophista ad erforum caliginemrevertuntur :
scilicet iialurse debitum, culpse vitium, poense sup- Hinc Apostolus: Qui cum cognovissenl,inquit Deum,
plicium. Quiaf scilicet el contemptibiiis natura, et non sicul Deum glorificaverunt, ant graiias egerunl;
sovdidus cura, et detestabills poena. Pvimum osten- sed evanuerunt in cogitalionibus suis (Tiom. i). Ni-
dit ubi dicit : Eece pavvulum dedi te in genti- dum suum gentilis populus inltr sidera posuil,
bus, etc. Secundum ibi: Si exatlalus ftteris ut aquila, quando spem salutis suae vel in angelis statuit, vel
et reliqua. Tertium ibi : Usque ad termhmm emise- inhominibus : quos luce sapienliae, ct nilore iusli-
ntnt te. Quod vero populum Idumaeum dicit in scis- ^J lise falso emicuisse credit. Sequiluv :
suris petrarum habitantem, morem gentis pioprium Si fures inlroissent ad te per noctem ; si latrones,
tangit, quaeprcpfer lignorum inopiam, et solisardc- quomodo coniicuisses? Nonne furali cssenl snfftcien-
rem in cavernis rupium habitat, et levreis ca- tia sibi ? Si vindemialores intrassent ad le, nonne
veis. [nunquid] sallem racemum reliqnisscnt libi? LITTE-
ALLEGORICE. Dominus in gentilero populum inve- HAL.Lalrones, fuerunt soeculi potentes, fures,fiami-
hitur; qui spretb Creatore, et suaenaturoe dccore, et nes et caeteri idolorum culfores; philosophi et sophi-
honore divinse gralise, et dono scientise, et cultu ju- slse, vindemiatoves. Ifec criim tvia pvoecipue vige-
stitioe,ad idololatrise spurcitiam, ad morum immun- bant in idololatvia : Philosopliia scilicet, inanis su-
eiliam, ad nsenias errorum et vanam philosophiam pevslitio, infamis potentia. Saeculaves philosophi ja-
conversus, unde sese devote Creatori substernere clabanl se possidere intelligenliam veritatis; ctilto-
debuit, inde pingui cervice armalus, adversus eum rts idolorum sanctitatcm religionis; potentes, do
potius intumuit. Dicil ergo ad eum : Ecce parvulum minium liberlatis. Seddeprimis legitur : Fel dra>
sensu, gentilem cultu, cnntemptibilem actu, dedi le, conum vinum eorum, etvenenum aspidum htsanabitr
hoc est juslo judicio fieri permlsi. Parvulum, in- Q (Deut. xxxn). .De secundis : Confundaniur omnei
quam, intelligentia veriiaiis, gentilem rilu, et csere- qui adorant sculptilia :et qui gloriantur in simulacns
nionia infidelitatis, conlemptibilem actione iniquita- suis (Psal. LXXVI).De terliis. P.olentes poUnler lor
tis. Ad cuniulum vero malitise inflavil le ventus su- menia patientur : et ferlioribus fortior inslat crucia-
perbise, cujus exigente merito in infidelitatis tene-' - tio (Sap. vi). Ac si dicertt Dominus : Yidete quod
bras, et errorum caliginem incidisti. Nec his solum ego sum solus, ct non sit alius Deus prselevme. Ego
non contentus, sed errores praedicando, lucem tene- occidam, elega vivere faciam; percntiam, et ego ca-
bras asserendo, et bonum malura, veritalem menda- nabo; el non esl qui possit de manu mea eruere. Si
cium autumando, alios ad ruiuam adduxisti. Hinc dcslruxero, nemo mdificat; si inclusero, nento est qui
est quod sequitur : Superbia cordis tui extulit te, aperiat (Deut. xxxn). Nullus mihi similis in forlibus,
habitantem in scissuris petrae, exallanlem solium nemo in legislatorlbus; sanctiiate sum magnificus,
luum : qui dicis in corde tuo. quis me detrahet in terribilis, atquelaudabilis, et faciensmirabilia. Quod
terram ? Inluere ordinem miseriae, cursum cadendi; nec ssecularis agere potcntia, nec superstilio pesli-
et formam inforniem a Deo recedendi. Tumor prae- feia, ncc inanis philosophia potuit, mca potentia,
cedit superbiae,tenebrae sequunturignovaniise, infide- mca sapientia, mea benignilas valuit. Potcniia mea
lilas siiccedit idololatrioe.Hanc sequiturdeiectatio, et D destruxit, sapienlia oedilicavit, benignitas ovnavit.
consensusimmunditise, deinceps prsedicalio malitise, Destvuxit evvovum falsitatem; sedificavit dogmatum
demum contemptus virtutis, et odiumjustitia;. Quod veritalem ; ovnavit infundendo chavismatum lavgi-
enim dicit: Superbia extulit te, tumor ostendilur su- tatem. De prima legitur : Dcus cujus irm rcsistere
perbise; per petram, infidelitas ignorantiae; per scis- nemo polest (Job ix). De secunda : Sapientia mdifl-
suras, schismata idololatriae; per liabitanlem, con- cavit sibi domum (Prov, ix), et reliqua. De tevtia :
sensum immunditise; per exsultantem solium, prse- Spirilus ejus ornavit cwlos , obstetricante manu
dicatio malitise. In eo quod dicit, in corde suo : ejus, cduclus esl coluber torluosus (Job xxvi).
Quis me detrahet in tcrvam? contemptum significat ALLEG.Potentia saeculi, superslilio idoli, utraque
virtulis, ct odium juslitioe. Sed Deus ullionum Do- sibi sufficientia lapuil. Philosophia vero racemorum
minus, Deus ultionum libere agit (Psat. xcni); exal- aliquospost sereliquit; quia nec pvima libevtatjm,
tatur judicando terram, dum superbis retribuiionem nec secunda securitatem, nec tertia veritatem, ad
leddit. Hinc est quod dicituf: salutem dare vel ostendeve potuit. Umbvam, IIOIJ
Si exaltatus fueris ut aquila ; Et si inier sidera covpus habuit; imaginem, non vem exhibuil. Vcv»
poiucris niduni luum : indc detraham tc. dicil Do- bum vcvo incarnatum ad litjuidum enucleavit cm»
t>13 IIUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. 580
nia ; ai integvum possidet univevsa; Esau pevscvu- .A buerant, postmodum contra mundum prsedicalionis
tatur abscondita : unuinqtiemque ad lerminum suum erexerunt gladium, contra cultum idololatrioe fidei
ducil, dum justo judicio pvo cujuscunque roerilo ii- objecerunt scutum, contravoraginem carnalis concu-
nem debitum singulis imponit. Hiv.cPsalmista: Non pisceiilia; tutissimum religionis portum.
est, inquil, qui se abscondai a calore ejus(Psal. XVIII). ALLEG.Illuserunt igitur ei amici ejus, annihilando
•Calor Dei tviplex esse legitur. Est enim alius extrc- ejus stultam sapientiam; invaluerunt, destruendo
mse damnationis; alius piae ultioiiis, alius gralac di- idololatriam ; insidias posuernnt, carnalem annihi-
leclionls. De primo legitur : Ignis succensus esl in landc concupiscentiam. Priino docendo fidei verita-"
furore meo, et ardebil usqne ad inferni novissima tem; secundo miracuiorum ostendendo claritatem;
•(Deul. xxxn). De secundo-: Deus noster ignis consu- lertio covpovalem suslinendo passionem. Ilinc Do-
mens est (Hebr,. xn). De tertio: Vivil Dominns, cujus minus ad Job de diabolo : Nunquid Irgabh eum an-
ignis est in Sion, el caminus cjns in Hierusalem (ha. cillis tuis? (Job xiv.) In serviselsi despeeta conditio
xxxi). Nullus igitur abscondetuv a calove ejus ; quia est, tamen virilitas viget; in ancillis vero cum con-
-et impcenitcns igne cruciabitur damnationis , et dilione sexus jacel. Domiiius autcm diabolum, vel
pcenitens igne purgabituv ullionis, el innocens igisc ij mundiim ancillis suis ligare se asserit; quia ad no-
jucundabitur dileclionis. Hinc Salvalor de seipso. siri redempiionem venicns, et suos conlra mundum
Milti vindiclam, et ego retribuam (Bom. xn). Ifeui prsedicatores miltens, velictis sapientibus insipien-
idem : Yivo ego, inquit Dominus, quia mihi flecletur tes, reliclis fortiovibus debiles, veliclis divitibus elt-
omne genu, et oninis lingua confitebitur mihi (linm. git paupeves. Ancillis evgo sttis Dominus fovtiludi-
xiv). Et hoc esl, quod subditur : nem, et mundi pompam dejecit; quia, atfestante
Quomodoscrutatisunl Esauinvestigaverunt abscon- Paulo : Infmna mundi clegit Deus, ul confundal for-
dila ejus.; usqtte ad lerminum emiserunt le. LITTERAL. tia (i Cor. 1). Unde bene per Salomoucm dicitur,
Christus enim, el ejus apostoli, et eorum successores in aedificaiione domus sapieiilioeinter ccetera : An-
Esau abscondita scrutali sunt; quiavila, moribus, citlassuas misil], qum nos ad arccm, et civitatis mm-
doctrina, mundi pompam, ejus concupiscentiam, nia vocarent (Prov. ix). Quod praedieatores infirroos
ipsius stullam sapientiam ejusdem idololalviani con- abjectosque habere sluduit, qui fiJeles populos ai
iularunt et condemnarunt. Piimam Chrislus inpraese- spirilualis patrise superna aedificia colligcrent. Unde
pio; secundam in deserto ; lerliam inmonte; quav- Dominus in Evangelio, -Naihaiiaeiem laudat, nec ta-
tam in Jordane condemnavit, dum rex glorise pan- men in sorte proedicantium numeiat (Joan. i); quia
nis involvi; dum panis vitae, fame affici; dum sa- (n ad proedicandum eum tales venire debuevant, qui
pientia Dei, stulta fieri; dum Deitas, servo susiineri de luce propria nil habebant, ul in laiilum solius
voluit. Quomodo autero apostoli el eovuni suecesso- veritalis cognoscevetuv esse quod agevent, quantum
res contva mundum, et errorem gentilium decerla- aperle cerneretur, quod ad hoc ageiiJum idonei per
runt, et eorum docenl eloquia, et passionum Cliri- se non fuissenf. Ul evgo mira pofcntia per pvsedica-
sti tesiantur stigmata. Unde sequitur: Usque ad ter- tionem linguas claresccrel, prius mirabilius acium
minum emiserunt te. est, ut ipsorum pvsedicaiuium meritum nullum es-
ALLEG.Praefati vivi mundum emisevunt usque sel. Sed quia quos contra diabolum vel mundum
ad levminum; quia dum fvegerunt lagunculas eor- Dominus mittat, insinuavit; uunc etiam quid ipsi
porum , dum lubis sonuerunt prseriicafionum dum agant, qui mittuiHur, adjungit. Sequiiur in eodein
lampade fulserunt miraculorum mundus expavit, Job : Concident eum amici, ditident illum negolia-
victus succubuit, vinculis fidei colla proebuit. Hinc lores (Job XL). Quos Dominus per Job ancillas, finti-
Psalmista : Ipsi vidcnies sic admh ati sunt, coniur* cos, negotiatores, vocat: Iios Abdias fcederatos, pa-
buti sunl, commoti sunt; tremor appreltendit eos cifieos, convivas nuncupal. Deinde eosdcm invase-
(Psal. XLVII).Admirati proedicatione insoliloenovita- res, illusores, insidiatorcs nominat. Sancti etenim
iis; conlurbati stint in auditu , qui passi sunt fer- ]D proedicatores prius fuerunt ancillae per formidinem,
vore charitatis ; commoti sunt miraculis eatenus deinde facii sttnt amici per fidem; deinde negotia-
invisae claritaiis : el ideo emiserunl Esau usque tores per prsedicationis actionem : prius, inquam,
ad tevminum; deduxevunt scilicet mundum usque foederali eum mundo, vel diabolo per infidelitalem
ad prsedestinatum lidei articulum. Unde et se- idololatrise, pacifici facti sunt lurpissimse concupis-
quituv: centise, convivse per doclrinani maiitise. Postea irii-
Omnes viri fmderis itti illuserunt libi; invaserunt sores pcv fideigvaliam, invasores per obedienliam,
adversus te viri pacis ttue. Qui comedunl panem te- insidiafores per veritatis doctvinam. Hinc per Salo~
cum, ponent insidias subter te. LITTEUAL.Vivi isti monem de sancta muliere dicilur : Sindonem fecit
cum diabolo et mundo fcedus mierant pev cultum et vendidit, et cingulum tradidil Chananao (Prov.
idololatria;; pacem fecerant per affectum concupis- xxxi). In linteo sindonis, subfililasdesignatur prse-
cciuise. Panem cum co comedebani, per prsedicatic- dicafionis. Hanc siudoncm Ecclesia fecit ct vendidil;
jsein errorum, et pullulationem malitise. Sed viri quia fidem, quam credendo texuerar, loquendo de-
fasderis illuserunt ei; quia illi qui mundo cuiiosius dit, et iniidelibus \itam rectce convcrsationis acce«
scrvieran', qui idololatria; dcvoiius cultum cxhi- pit. Quo3ct Cbananseo cingulum tvadidit; quia per
581 EXl OSITIO IN ABDIAM. 312
vigorem demonstvafse justiiue fluxa opeva gentilita- A Ecce parvulum dedi te in gentibus; coiitempiibilis
tis aslvinxit, ut hoc, quod pvaecipituv, vivendo te- tu es valde. MORAL. Paryulus fuit haerelicorura con-
nealur. Prsedicatores ergo suos Dominus, quserendo venlus inter genles, contemptibilis merito. Parvulus
ancillas invenit, permutando amicos facit, ditando sensu, contemptibilis actu. Parvulus agnitione vevi-
negotialores reddit], ditalos virtuiibus usque ad taiis, contemptibilis actione iniquitatis. Cui hoc
exercendum fidei negotium perducit, ut membra Dominus dedil, quando cura talem, judicio fieri per-
diaboli et filios hujus sseculi increpando, et suadendo misil, etc. Sequitur:
tauto severius incidant, quanto el amici facti amore Superbia expellit le, habitantem in scissuris petrse;
veritatis semetipsos verius copulant, atque-ab eo qui dicis in corde tuo : Quis me deducet in terram?
peccanlium animas tauto celerius subtraliant.-quanto MORAL. Superbia enim in haereticispra;cessit,cuierror
citius negotiatores idonei effecti, in semetipsis am- hsereticus juslissime successit; quia si de Deo hu-
plissimas virtulum apothecas monstrant. Dicit ergo militer saperent, et in se humiliter sentirent, viam
Abdias sub persona Domini : Qui comedunt panem gradientes humilium ncquaquam desererent. Hine
tecum, ponent insidias subter te; quia videlicet ipsa Yevitas : Super quem, inquit, requiescet Sphi-
qui prius fluxe vixerant, animam carni ancillari fe- tus meus, nisi super humilem, el quielum, et tremen-
cerant, et mensse dsemoniorura per consensum vi- tem sermones meos? (ha. LXVI.)In mente igituv
tiovum pavticipaverant, ii astutias daemonum, rouia- liumililalis, Spirilus habilat veritatis ; quia qui conT
di curas, carnis illecebras subtilius discernunt, ce- temnit humilitatem, velit nolit, desevit vevitatem.
lerius deprelienduni, sagacius judicant, virilius Scviplum namque est: Ibi ceciderunt qui operantur
damnant. Prius namque collegit indoctos, et post- iniquiialem (Psal. xxxv). Petva, est fides catholica,
modum philosophos; et non per oratoves docult vel Scviptura aulhentica. Scissuvoe,vavietates hseve-
piscatores, sed per piscatores erudivit oratores. sum, et sentcntise vevilati fidei contvavia?. Solium,
Sequilur : est hoevetica doctvina. Solii exaltalio, pevversae doc-
Non est prudeniia in eo. ALLEG.Prudentia salutis trinae dilaiatio. Sequitur:
est providenlia, qua; nec in diabolo, neo in mundo, Quis me dctrahet in terram? Dicere istud, est
nec in cavne fuil; quia el diabolus cecidit per ela- cseca el avvogans pvaesumptio, efc. Sequitur:
tionem, et mundus pev vanitatemcovvumpituv, et Si exaltatus fueris ut aquila, el si inter sidera po-
caro per voluptatem infirmalur. Diabolus per super- sueris nidum tuum, inde detraham te. Hsereticus est
biam, mundus per petulantiam, caro per concupis- ut aquila, quando intellectus ejus subtili irradiatur
centiam. Quae autem super diabolo, vel mundo inter- r intelligenlia : inter sidera nidum ponil, quando me-
pretati sumus,ad haerelicos, vel carnem referre pos- ritis sanclorum se comparat, falsa innocenlia, el si-
sumus. Haereticiraptores spirituales terram sanclam mulata justitia. Sed hunc Dominus detrahil in ter-
rfivadentes, et Scripturas canonicas pervertentes ing ram, quando subtilem ejus inlelligentiam justo ju-
duxerunl; linguas suas acuerunt, arcum suum, rem dicio caecal ignorantia, et perfidam cjus justitiam,
amaram, inlenderunt, ut sagitlent in occuttis hn- aperta detegit malilia. Hinc Psalmisia : Effusa esi
maculatum (Psal. LXIII), Contra ,quos Abdias sub conteinptio super principes : et errare fecil eos in in-
persona Filii prophelicum intenlat eloquium di- vio, et non in via (Psal. cvi),etc. Sequitur :
cens : Si fures introissent ad te, si latrones pernoctem,
Surgile, inquit, et consurgamus adversus eum, id quomodo eonticuisses? Nonne furaii essent sufficientia
est hsereticorum conventiculum, in prselium. Mo- sibi? Sivindemiatores intrassent ad le,nonne saltem
RALIS.Quia hseretica perfidia multa sanitatl fidei racemos reliquissent libi? Ac si diceret Dominus ad
profert contvavia, mulla ad Patvis,elFilii etSpivi- haereticos : Si quis occulte velut fur, vel aperte ut
lus sancli pvofevt iujuviam. Ideo Filius cum gvavi- raptor, insaniam molitur impugnare, vel sententias
tate consilii, et pondere auxilii, eorum expuguare vestras, quibus errores vestvos nitiroini astruere, ct
decrevit dementiam. Surgite et consurgamus, elc. D in vinum quasi vindemiando reducere, ct vinum
Arius minorem Patre Filium, Macedonius utroque sanae inlclligenliae ad confusionem vestri exprimeve,
minorem asserit Paracletum, Sabellius ipsum Pa- statimin eum insurgitur, squama squamae coivjun-
Irem Filium; Manichseus Yerbum negatcarnem fac- gitur; quia quos similis reatus sociat concordi per-
tum : et alter quod unum est perverse dividit, alier tinacia, etiam defensio perversa consiipat, ut de fa-
vero quod divisum vanissiroe confundit. Conlra quo- cinoribussuisalternaseinvicemtueanturdefensione,
rum destruendam insaniam Filius necessariam vi- qui de mutua Iristabantur lsesione. Porro si sie
dens Patris potentiam, suam quoque sapienliam, et prompti sunt haeretici ad superbam falsitatis defen-
benignitalem Spiritus sancti, ait: Surgite, et con-" sionem , ego ero promptior ad veritalis ultionem, et
suvgamus. Pater per potentiam, haereticorum des- crrorum impugnationem. Sequitur:
truens falsitatem ego docendo fidei veritatem, Spiri- Quomodo perscrutati sunlEsau, investigaveruul
tus sancius infundendo charitatem ut quia unum abscondila ejus?Usque ad"terminum emiserunt te
deitate, cssenlia, voluniate sumus, uno congvessu orones viri foederis tui; illuserunt tibi, invalueruiil
vel conjunctos ad unilatem reducamus, vcl reprobos advevsum te omnes vivi pacis fuse. Qui conicduut
sd tClcrnam calaniiiaiem impcllamus. ScquUur; pancm lecum, ponent insjdias sulHcr lo. LaleutQi"
SS3 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. o8i
.gubintroducit spiritus pr.opheticus apostoloruni dcc- >A multoties contra negotium.Aliquandoin proximuni.
trinam, et oiihodoxorum Patrum super hairelitis aliquando in seipsum. Contra Dcum, superbia;
victoriam, abscondila sophismata invesligantium, coutva pvoximura, invidia; coutva seipsum, iva;
sensus vencnatos emungeniium, et ad levminum vc- contra mundum, avaiilia; concra negolium acedia.
ritatis cogente vatione eos educentiuro. De quovum In proximum, luxuvia; in seipsum gastrimargia, seu
numevo Augustiuus, Cyprianus, Ambvosius, Hiia- gula. Ha3c septem vitia sunt illa familia, quam de-
rius, Hieronymus el coeteri hujusmodi exstitere: reliquit Dominus in medio populi sui, ut in ea evu-
quorum nonnulli cum eis foedus inieve pacem, ali- divct Israelem, unde el ex sovte vocabulovum potest
•quando tenueve panem quoque cum eis comedere. designavi pvopvietas eovum. Hsec autem sunt voca-
Ex quibus Auguslinus, qui ctim Manichseis Mani- bula.Primus diciiuvPhevesseus; secundusHethsaus;
ehseus exslilit : quorum sectam resipiscens funditus tevtius Hevseus; quartus Amorrhaeus; quintusGer-
.desliuxit. Illuserunt ergo Patrts, hoeieticis ratioci- gesaeus; sextus Jebusoeus; septimtts Chananseus.
nando : invaluerunt, testiroonia conferendo : insi- Primus iiiterprelatur superans; secundus, labescens
dias posuerunt, conventicula revocando. vel navigalionem suslinens; terlius, lapides colligcns;
Non est igilur prudenlia in eo. In conventu vide- quarius,amaricatus vel amaricans; quintus, colonum
licet hsereticovum, ubi et ratio falsitalem eonvineit, ejiciens; sextus, conculcatus vel conculcans; sepii-
et divimnn eloquium veriiatem sancit, et conversio- mus, commulalus vel commutans. Per primum su-
nis gratia perfiJiam ostendit. Possunt autem hsec perbia ; per secuiidum invidia; per terfium ira; per
tvopolo^ice ad carncm refevvi. Caro enim non im- quartum acedia; per quintum avaritia; per sextum
merilo pev Esau significatur; quia pilosa est concu- luxuria; per septimum designatur gastrimargia.
piscentiis, el sanguinea vitiis, ac lerrena operibtis Nos autem, quia ad sequentia transire disponimus,
noxiis, concupiscentiis vanitatis, vitiis curiosilatis, adaptationem singulorum per facilem lectoris exer-
operibus iniquitalis. Unde Apostolus : Seio, inquit, citio relinquimus. Sciendum autem quod carnalis
quia non babitat in me (hoc est, in carne mea) bonum niotus ille specialiter diciiur, qui soli carni servit,
(Bom. vn). Item idem : Qui in carne sunt, Deo pla- et per carncm ministratur, qui in praesenti per Esau
cere non possunt (Bom. vm). Sciendum autem, quod designatur. Hic fratri sue Jacob insidias parat; quia
quando sermo divinus in carnem invehitur, non virt-utcm tripliciter impugnat, per luxurise videlicet
natura, scd culpa arguitur; non conditio naluraa, incontinentiam, per gulse immoderantiam et per sen-
sed dcfecius justitiae; non connexio elementovum, suum pelulantiaro. Per primam expugnatur ffos
sed moius viliovum. Sicut enim in homine duse sunt castitatis; per secuudam honor sobrielatis; per ter-
natuvae, spirilus scilicet et caro, ita duo motus, qui- tiam decus honestatis. Unde el Esau triplex sorlitus
bus utrumque movetur, unus ad affectum justitise, est vocabulum, quo praefalum significatur inforlu-
a'ler ab affectu"recedeus gratiae. Inde virtus nasci- nium. Terrenus enim est gaslrimargia. Sanguineus
lur, et vilium : ut si molus spiritus, virtus; motus Iuxuria.Pilosus petulanlia. Pilosus superfluitate ou-
autem carnis, non aliud, nisi motus animi nou obse- riositatis. Sangulneusviliosofluxulibidinis. Terrenus
quens spiritui. Ilie spiritalis, facit spiritalcs. Istc utroque; onerosus appetitu cvapulse et ebrielatis.
cavnalis, facit cavnales. Ille spiritus vocatur; hic Abdias ergo sub persona Domini in carnem invehi-
carnis nomine designalur. Porro quia de ortu vir- tur; imo Dominus per amicos suos expugnare eam
tutis, et vitii se intulit occasio, libet paulo altius re- aggreditur dicens ad eos
petere, atque omnes motus animi generales subli- Surgile, et consurgamus adversus eum in prse-
lius discutere. Molus ergo animi generalis quinque lium. MORAL.Qui enim Chrisli sunt, camem suam
partitus est. Aliquando enim coi hominis movetur cumviliis el concupiscentiis crucifixerunt; vos autetn
tanlum a diabolo, nonnunquam ab homine solo, in carne non eslis, sed Spiritus sanctus habilat in
aliquoties solum a Deo, aliquando ab homine et vobis (Gal. v). Qttod nalum est cx cume, caro esl: ct
diabolo, aliquando ab homine et Deo. Primus est „ quod natttm esl ex spiritu, spiritus est (Joan, m).
por culpse suggestionem; secundus per simplicem Qui enim seminaveril in carne, metet corruptionem ;
natursc consideratiouem; terlius per momentaneam qui autenvin spiritu, de spirilu metel vilam mlernam
gvatise inspivationem; quartus per ill.citom delecta- (Gal. vi). Spicitus quidem promplus esl: caro uutem
tionem; quintus per affectus virtutum, et Sponsi iafirma (Marc. xiv). Legitur in Psalmo: In teira de-
conlcniplationem. Primus et secundus homini est serta, invia, et inaquosa : sic apparui tibi in sanclo
iunoxius; terlius gloriosus; quartuspoennlis; quin- (Psal. xiv). Et per Salomonem : Cogitavi, inquit,
fus remuneratorius. Quarlus vitiosus, et damnan- a vino abslraliere carnem meam, ut transferrein eam
dus. Quinlus virtualis, et coronandus. Terlius avide ad sapicntiam (Eccle. n). El Sponsus in Canticis :
guscipiendus. Indifferens est cum primo secundus. Vadam, inquit, ad monlem myrrhm, el ad collem
Quartus ad earnem, quintus refertur ad spirilura; ll.uris (Cant. n). Et per Job : Abyssus, dieit: Non
tertius ad Deuin; primus et seeundus ad neutrum. est in me : et mare loquitur : non esl mecum : ncc
Molus autem carnis generalis septifarius. Aliquando invenitur in lerra suavitcr viventium (Job xxvm). Et
Ciiim contra Deum, nonnunquam contra proximum, in Hiercmia : Qui vcscebanlur volupluose inierierunt
sSiquoties contra seipsum. ssepe coafra mundum, iii viis :ct qui nutriebr.nlur in croccis, amplexali sunf
185 EXPOSITIO IN ABDIAM. TM
tiercora. Surgile ergo, amici mci, ad ultionem hostis, A , etiam alii: Coronemus, ItiquiifiH, nos rosis, anle-
arf mortificalionem carnis. El quantum prmparala est quam marcescanl. Belinquamus ubique signa latiiliai
et in deliciis fuit, tanlum dale illi tormentum, el luc- nostrm, Comedamus, ei bibamus.' cras elenim morie-,
tum (Thren. iv). De evenlu ergo negolii nullatenus mur. Hmc enim est sors, et hmreditas nostra-(Sap.
vobis timendum est: de spe triumphi minime vobis ll; Isa-. xxn). Sequitur :
diffidendum est. Qui enim vos adjuvat, non polesl Si exaltalus fueris tit aqula, ei,si intev sidera
vinci, quia omnipoteiitia est; qui vos docel, non posueris nidum luum : inde delraham te, dicit Do-
potest falli, quia sapientia est; qui promittit, non minus. Aquila fuit conditione ar.gelus aposlata: scd
potest corrumpi, quia justitia esl; non potest sus- per superbiam faclus est Leviathaii. Sidera, sunS
tineri, quia seternus est; non potest vitari, quia hominum geneva lampade nobilitatis, clavilalescien-
ubiquc est. Surgite, inquani, amici, quia hostis in- tise, riitove divitiarum in mundo prao aliis lucentia.
firmus, locus congruus, adjulor invicUis, victoria Nidus est, voluptatis inhonestie pompa. Dicit er^o
eerta, inerita multa, praemia digna. Hoslis, caro in- Domimis ad Esau, id est carnem : Si exaltalu;
firma : locus, prsesens vita :adjutor, Deitas summa: fueris ut aquila, etc. Ac si diceret: Si dos ^Egypii
praemium, visioTrinitatis. Surgite a somno torpOris, tibi cedat, flos saeculi arrideat, pompa ad valum
a lecto doloris, a languorc desolationis. Primo per " tibi respondeat: si cutem apposite curaveris, si
vigilantiam. -discretionis, secundo per mortificatio- splendide epulata fueris, si incrassata divitiis, im-
nem carnis, tertio per spiritualis gaudium consola- pinguata deliciis, dilalala obsequiis, subter te lamen
tionis. Consurgamus adversus eum in prselium : siernetur thiea, et operhnentum luum erunt vermes
quia hostis estcontemptibilis. Unde-conversus ad (Isa. xiv). Unde Apostolus : Esca ventri el venter
hostem dicit: Ecce parvulum dedi le in genlibus, escis : Deus aulem el hunc el has destritct (I Cor. vi).
contemptibilis tu es valde. Motus enim carnis, inter Hinc Dominus pev Joannem in Apocalypsi: Quia
ilia quoe prsediximus vitia, pavvulus esl, quia mo- dicis, inquit, Sedeo regina, el vidiut non sum,et
mentaneus; corvuptibilis,quiainhOnestus:pavvulus, luclum non video : ideo tn una die venient-plagm
quia ubi grata mella fudit, fugit, et nimis tenaci ferit tum, mors, et luctus, el fames; ei ignis comburel te
icta corda morsu. Corilemptibilis est, quia noeet (Apoc. xvin) ; quia fovtis est Dominus, qui judicat
cmpta dolore volupias. Parvulus est, quia bona ne- illam. Item in eodem : Beddiie illi sicut et ipsa red-
gligit. Conlemplibilis esl, quia mala peragit. Parvu- didit nobis : et duplicate duplicia ; secundum opera
lus esl quia transitoria appeiit. Contemptibilis, quia ejus in poculo, quod miscuit, miscete, illi duplum
selerna despicit. Parvulus affectu, contemptibilis (^ (ibid.).
aetu. Pavvulus opere, coiilemplibilis merito. Se- Si fures introissent ad te, et lairones, quomodo
quilur : conticuisses?Nonne furati essent sufficienlia sibi? Si
Snperbia cordis tui extulit te, habilantem in vindemialores inlvassent ad te, nomie sallem race-
scissuris petrse: qui dicis in^covde tuo : Quis me mos reliquissent tibi? Fures, sunt simulatores et
delrahel in leiram? Peti-a hic intelligitur anima, callidi, qui provocanl ivam Dei. Latvoncs, suntpas-
quse integra dicltur, quando ei nulla carnalis passio sioncs et movbi. Povro dsemoncs, sunt vindemia-
dominatur. Scmditur, quando impugnatione vitio- loves. Primi simulate carnem macerant. Secundi
rum dissipatur. Ergo scissurae, carnslos sunl con- eam gravissime cruciant. Tertii ipsam deturpant, ct
cupiscentise. Solium namquc exaliat, qui opera bumiliant; sed omnes rapiunt sibi sufficientia: quia
carnis ad contemplum Dei pra;dleat. Dicere vevo in neque dsemon, neque morbus, neque" hjpocrila
covde : Quis me detrahel in lerram ? est conlempto quidquam agit, nisi quod divina dispensatio dispo-
Deo in voluptate sseculi, et sui spem salutis et aeter- nendo permittit, Hinc Donsiiius per Job-: Circum-
nitalis ponere, In quo tria notantur vitia ; odium dedii inquit, mare terminis meis, et posui vectem, et
boni, amor mali, oblivio Dei. Attendite diligenter ostiu~ et dixi: Hucusque venies, el amplius non pro-
quomodo infelix anima velociter cadit, a statu ju- D) cedes, et liic confringes lumenles fluclus iuos (Job
slitiae subilo deficit, iu profundum malitiae in mo- xxxvm). Mare vero Dominus circumdat, quando
mento decidit. Prinium enim inteiius pestifevam impetus affligenlium carnem judiciorum suorum
volupiatem concipit, deinde in ea glovificationem dispensalione modificat : ut insani tuiniJa unda
ponit. In hac vevo consensum figit, et postea deli- fervoris plano frangatur littcre occulle. DLcit erg»
berationem adhibet: deinceps operalionem exhibet, Dominus : Si fures introissent ad te, ete. Ac si di-
postea contemptum Dei, deindeproodicationem pec- ceret: Si illi, qui sine meo judicio nil possunt adeo
cati, deinceps odiumborii, postea amofem mali,, te in anguslia et contra tuum commodum affligunf,
demum oblivionem Dei. Hic est decalogus inobe- quid facient amici mei, qui te affligcndo-placebunt
dientise, quem in TUOIIICSinai, quod interpretatuv -mihi, tuse providentes utilitati? Unde et sequifur:
humililas, Doniinus dedit Moysi. Huric Decalogum Quomodo scrutati sunt Esau : investigaverunt
implevcrat, qui dicebat: Nescio Dominum ; el Israe- abscondita ejus? Amici Chvisli veritatis discipuli,
lem non dimitlam (Exod. v). Huncet alii dieentcs : Esau, id est carnis, abscondila invesligani : quia
Ouis est Omnipolens, ul serviamus ei?~(Job xxi.) Et: non soium manifesta carnis opera, sed eiiam carna-
Quid nobis prodest si oraverhmts evm? (Ibid.) Hinic lium cogitationum ampulare student supeifiua Unds
587 HUGONIS"DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETiCA. — 1. IN S. SCRIPTURAM. 'SS
Job : Quare laiere carnem dentibus meis el anhnam A . cst ejus malitiam allenuat: et spirituale exevcitium
meant porto in manibus meis ? (Job xin.) Item: Pepigi sensuum petulaiitiam extevminal : chorus virtu-
fosdtts cum oculis meis, ut ne cogitarem quidem de tumiiiordinalamconcupiscenliamaniputai.Sequilur:
virgine (Job xxxi). Sequitur : Non est prudenlia in eo. Quia in Esau, vite'.icet
Usque ad tevminum emisevunt te. Terminum, in carne, nulia prudrntias ejus app&rei.t vestigir,
januse dicit exiluni : habel enim Esau, id est caro, nisi prsefatorum trium elavuevhu vexilla. Piimum.
thalarmnn, domum, atrium, lectulum. Lectus eriim, namque cavnis maliliam excludil: secundum ejus
iniquitas: thalamus, sUperfluitas: domus, curiositas: petulantiam sopit : tevtium ejus concup scenl'am
atrium est voluptas. Yoluptas movet affecium, cu- ejicit, ele. Sequitur:
rioshas sensum, snperffuitas consensum, iniquilas Nunquid non in die illa, dicit Dominus, perdam
acium operum. Sancti ergo vivi Esau usqut ad ter- sapientes de Idumma et prudcniiam de monte Esau?
nihium emittunt: quia iniquitalem ab actu, supcv- El limebunl fortes tui a meridie, ut intcreot rir de
•fluitatem a consensu, curiosilalem a sensu, volu- domo Esau. Juxla historiam, excidium comn inatur
ptatem ab affectu sollicito, deductir.t. Emittuut, in- Dorainusldumoeseplebi. Juxtaailegoriam, hseveticis,
quara, usque ad ttnninum carnem, quando eam ad v-cl populo gentili. Juxta tvopologiam, carni. Dies
justam et debilam retrahunl necessitatem. Hoc fi illa, de qua Dominus dicit, hislorisliler adventum
egerat ille, qui dicebat: Propter te mortificamur Babyloniorum signifitat ad Iduma;ae destvuctionem.
tota die : msthnali sumus sicut oves occisionis (Psal. Allegorice advenlum Christi in carue ad gentium
XLIII). Hoc Apostolus, dicens : Niliil in mttndum vocaiionem. Tropologice ipsiusadvenlum in menteia
inlulimus, haud dubiuin quod nec inde auferre quid ad religionis conversionem. Dies hic prosperilatemt
possumus. Habenles aulem viclum, ct vestitum, iiis vel lyuitiam significat vicinis gentibus collatam su-
contenti shnus (I Tim. vi), etc. Sequitur : per Idumaesedeslructione. Hoc idem vocatis adfidem
Omnes virifoederis tui illuserunl tibi : invaluerunt ex eorum conversione. Hoc idem mulatis ad reli-
adversum te omnes viri pacis tuae. Qui comedunt gioneni ex eorum sanctificatione. Sapientia in hoc
p:mem lecum ponent insidias subter te. Mirabilis, loco significal affectum malitise. Prudemia, calli-
Domine, facta esl scientia tua ex me (Psat. cxxxvm). ditalem mundanse astutiae. Fortitudo, saecularis
filirabilis, inquam, es iii sanctis tuis : qui das viv- cornu poteniiae. Mons, elalionem supevbise. Meri-
tnietn et fortiludinem piebi tuse; qui edueis vinctos dies, fervorcm immundae concupiscenlise, cic.-Se-
in foviitudine; qui converlis marc in aridam, ulin- quHur
fiumine sicco pertvaiiseant pede; qui mundi filios, Propler interfectionem et propler iniquitaiem i;i
cavnis arnicos, sevvos vitiorum, eonvivas doemo- ^ fralrem luum Jacob eperiet le confusio : et peribis iu
liUEj, mundi contemptoves, cavms calcalores, vilio- wlernum. Causaru eversiouis Idumseae hislorialilev
rum persecutoves, dsamonuro illusovcs fievi voluisii; Doininus ostendit, eo quod advevsus populum Is-
qui de exsecvatione etaneEidacio CBnsummalionem raeliticum inique egit, negando consilium, subira-
annuntiasti. Unde scviptura est : In agrs Jezrahel hendo auxilium, et mulios eorum lempore obsi-
tiugcul canes sanguincm Jexabel (III Beg. xxi). In dionis et calamitatis intevfecii. Allegovice declavat
cane juxla sinistvam significationem considerantur Dominus haeveiicos idcivco periisse, quod adversus
tria : juxta bonum quoque tvia. Juxta makrm, fu- Ecclesiam inique multis modis egerunt, quia fidem
rov, libido, clamov. Juxta fconam, fides, zekis, do- ejus corrumpere, tunicam Sponsi sc nriere, vinerm
ctvina. Fides custodiae. Zelus vindtctae. Latvaius <?o- Domini Sabaoth depascere sluduerunt : \iros ec-
clvinoe. Jezrahel inttvpvelatuv semen Dei. Jezabol clebiaslicos persequentes, releganies, eiicumdantes;
fiuxus vanus. Per Jezrahel significatur Dei tiiaor. multos quoquc vi, vel fraude et pretio corrurapen-
Per agrum exercitatio et labor. Per Jezabel cura tes. Tropologice vero indicat cestructionem carnis,
cavnis et amov. In agro ergo Jezvahel lingunl canes eo quod lempove tentaiionis insuvvexeril iniqr.e
tanguinem Jczabel: quia sancti et timorati viri per n advevsus dominium mentis :-et inique depopuiala
exevcitiuro, ei amorero divini timoris, cuvam fun- est pvetiosa quoeque viriulis. Sequilur .
ditus et amorem exterminant carnis. Hinc est illud In die cum siares adversus enm, quando capitbant
Psalmographi: Confige limore lu® carnes meas: a alieni exercilum ejus , et extranei ingrcdiebaniur
jttdiciis enhn luis timui (Psal. cxvm). Et hoc est portas ejus; et svper Uicrusalem mittebant sortem :
quod Abdias dicit : Omues vivi fcedevis tui, etc. tu quoque eras nnns cx eis. Et non despicies in dit
Nota tvia haee : foedus, pacem, convivium. Foedus fralris tui, in die peregrinationis cjus. El non tmla-
cum cavne inievant per affecium, pacem pev consen- . beris super filios Judm in die perditionis corum. Et
sum, convivium per actum. Per affeclum concu- non manifestabis os luum in die anguslim. Neque in-
piseeatiae, per consensum petulantiae, per acium gredieris portas populi mei, in die ruinm corum. Ne-
malitiae. Contra hsec tria opponuntuv alteva tria. que despicies et luin inalis ejus,in dievaslitatis illius.
Conlra concupiscentiam illusio, contra petulantiam Et non emiiieris adversus exercitum ejus in die vasti-
impugnatio, contra malitiam insidioe. Insidise jejn- lalis iltius : neque siabis in exilibus, ut interficias eos,
niorum, impugnaiio spirilualium exercitiovum, il- qui fugerint. Et v.on ccncludes reliquos eorum in iri-
lusio-virtuiuni. Jejtmium namque robur carnis, iJ btdaiione; qnonie.mjuxta est dies Domini supcr omnes
5U9 EXPOSITIO 1N ABDIAM. 590'
gentes. Sicut fecisti, ftel tibi; retributionem tuam; A Herodolum et Groccas barbarasque hislorias, et vi-
convertel in caput iuum. Historialiter ostendit in hu- debimus quomotio sub Assyriis et Babyloniis imple-
rhanilalem Idumseorum, et crudelilalem eorum ad- lum est quod diciiur : Juxla esl dies Domini supef
vevsuspopuluni Isvaeliticum, qui non solum lempovei omnes gentes (Psal. cxxxvi). Quod auiem sequitur :
angustiae ejus defuerunt auxilio, sed etiam ad ipsum Sicutfecisii, fiet libi; retiibulionem luam reddetiu
impugnandum inimieoi um se junxerunt consorlio. capul tuum: hic est sensus, quem iiipsalraoleginius :
Et hoc est, quod dicit: In die cum stares, etc, usque ! Memoresto,Domine,filioruni Edbm,in dieHierusalem:
et non despicies. Allegorice saeviiiam ostendit lioeve- qui dicunt, exinanite, Exinanite usqueadfundamenlum
tieorum in Chfistiancs, qui lempore priinitivseEc- in ea [ibid.).Sicul enim stipra raoiitem sanctum meunr
clesise, quando eos perseqtiebantur, affligebant, tru- bibisti cum Babyloniis atque laeialus cs, sic omnes
cidaiiant idololatrse, non solum nullam prscbuerunt gcntcs, qnas tecum habelas Eabylonis in pi'aesidio,
defensionem; verum etiara ipsis fueruntjjrsecipuein versae conlra ie, bibent et Isetabuntur : et non so-
scandalttm, el laqueum, et ruinam, et captionem. lum bibenl, sed etiam te absovbebtint, ut sint Idu-
Hierusalem, est Ecclesia; prselati, portoe ejus; exer- msei quasi non sint. Yel certe ipsse gentes cum te
citiis, populus Chrislianus. Tropologice oslendit absorbuevint, absovbebuntur a Medis. Et hsec idcivco
" vindicta
petulanliam carnis tempore tentationis insurgentem procedet, ul tu llicrusalem : te Babylonius,
adversus animam : qusenon solura sensus suos cohi- Babylonium Medus ac Persa consumat. Sequamur
-bendo, membra sua casiigando, non exhibuit ea ser- interpretalionis ordinem. Juxta est, o hseretice, dies
vire justitise et Deo in sanctificationcm, sed eliam Domini super omnes gentes : prope est tempus ju-
arma iniquiiatis peccato ea constituens, fecit illa dicii, in quo omnes judicandae sunt nationes;"sicut
servire immunditiae ot iniqultati ad anlmse destru- fecisti contra ecclesiaslicos, fiettibi; quomodo enim
ctionem. nierusalem, est contemplaiio; porlse ejus, in nece eorum laetatus eonvivium .eelebrasli, el in
eminentia puritatis, spes immortalilaiis, perfectio monte sanclo meo, hoe est Ecclesia, non meura ca-
charitatis. Postquam ostendit praefalorum ssevitiam, licem, sed dialioli bibisti, de quo in Habacuc dicitur;
subsequenter declarat eorum dignissimam retributio- Vm qui potum dal amico suo, et inebriat miscens fel
nem, el ipsorum jusloKei judicio impotem volunta- suum, uuaspiciat nudil atem ejus {Habac. nj. Ita uni-
tem in prsefati populi destructionem dicens : Non versae genles, vel fortitudines contrarise suppliciis
despicies tu, etc. Ac si diceret: Non despicies, quia delegatse, vel adversarise virtutes, quse bibenl et ab-
de eodem calice bibes. Historice, dies pevegrinatio- sorbebunt sanguinem tuuni, et ad extremum in cuu-
nis'asperilas est captivitatis; allegorice, Ciirsus vilse Q clos veniente cruciatu, ipsse quoque erunl quasi non
prsesentis; tropologice, fervor manifeslselentationis. sint. Qui enim perit ei, qui est; et qui dicit ad
FilH Judae, iilii sunt Ecclesiae. Dies perditionis et Moysem : Qui est misil me ad vos (Exod. m), secun-
suguslise, est in haeresim evidens lapsus, vel in ten- dum regulam Scriplurarum non esse dicitur. Unde
tationem earnalem subitus casus.Povta populi, sa- et in Esther legimus : Ne traias, Domine, regnum
nitas (itlei vel confessio peccati. Ex-itus viavum, tuumiis, qui non suni (Esllt. xiv). llemper Isaiam :
multiplex dubietas sententiavum vel roultifovmis oc- Quasi non sint, sic sunl coram eo, et quasi nihilum, et
casio cavnalium tentationum. Conclusio. Infidelitas, inane reputalm sunt ei (Isa. XL).Possumus liuiic lo-
el desperatio. Dies Domini, adventus Chvisti, vel cum aliter intevpretari. Quia laelali estis iri ruina
pvospevifas-vindictae, vel illummatio gvalise. Super servovum meovuro, eadeni persecuilo contra vos
oranes gentes quia Deus alios vasa facit niisevicordia; quoque veniet; el sicul lseiaii estis cum genlibus
per graliam, et alios pev juslitiam velinquit vasa irae reliquis advcrsus pipulum meuin, ita omnes gentes
aptala in interilum et conlumeliam, etc. Sequitur : contra vos quoque venieni, et devorabunt, et bibent,
Sicut fecisli, fiet tibi; retributionem tuam conver- etpercussionesimili conterent. Tropologice advevsus
tam in caput tuum. Quia nulla justior animadversio cavnem, quse dixeval : Sedeo, et luctum non videbo
quam ea, per quam reeipitur talio. Qui enim parat'. D (Apoc. XTHI).Hinc ad eam : Quanlum prmparata est,
foveam, juslum est ut incidat in eam. el in deliciis fuit : ianium pimparate ef lormenta, et
Quomodo bibisli sttper montem sanctum meum : luctum (ibid,). Hinc Psalmisla : Filia Babylonis mi'
bibent omnes gentesjugiler : et bibent, et ubsorbebun- sera : bealus qui retribuet tibi retributionem (Psal.
lur, et erunt qua&inon shtt. Hislorice sermo prophe- cxxxvi), ete. HineperNahum dicentem ad spivitum :
ticus dirigitur ad Idumseos; allegorice contva idolo- Intra sub lutum et calcu, subigens lene iaterem
lalras et haereticos; tropologice contra carnem et (Nahum m), lalcremnuncupanscarnem. Sequitur :
sensus ejus aniraales, concupiscentiam et Impelus LITTERAL.Ei in monie Ston erit salvatio; el erit
ejus carnales. Mons hislorice Hierusalem est civitas sanctus. El possidcbit domus Jacob eos, qui se posse-
iila terrena; allegoriee Clnislus, etEeclesia; Iropolo- derunt. Et erii domus Jacob ignis, el domu-sJosepli
gice conlemplatio sancia. Est autera super montem flantma, el domus Esau stipula. Et succendeniur in
bibere, de eversione prsefatse civiialis, vel de con- eis, et devorabunt eos : et non erunl reliquim domus
femptu Cbristi, vel de abjectione Ecclesiae, yel de Esau, quia Dominus loculv.s csl. Hiurnaea subversa,
lapsu aniniae virtutibus ornatae ad conlemplationem et ab inknieis genlibus, cum quibus prius contra
Sponsi suLHmaioe tielectari el gaudere. Legamtis Jacob foadus inierat deyovala, in monie -Sion reli-
SJi I3UG0NIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. 532
qt>32erunt evitque salratio, et erit sanctus, hoc est, .k hoc ago; scd quod odi malum, illudfacio (ibid.). Sciev-
vel ipse Dominus vevertetur ad teroplum, quod pro - liam quoque turbatam viderat dicens: Ex parte enim
pter peccatum populi dimiserat, vel dic sanctum cognoscimus, et ex parlsprophetamus (I Cov.xiil). Hofi
absolute, id est Sanctum sanctorum. Et possidebit eiiam Psalmista breviter insinuat dicens. Cor meum,
domus Jacob sub Zorobabel, Esdra ct Nchemia eos turbalum est (Psul. xxxvn), ecce voluntas sauciata :
qui se hsereditate possederant, et erit domus Jaeob, Et dereliquit me virtus mea (ibid.), ecce potentia in-
id est domus Juda ignis. Et domus Josepli decem firmata : Lumen oculorum meorum, el ipsum non est
Uibuum flamma. Domus autera Esau, id esl Idumaeo- mecum (ibid.), ecce scientia obscurata. Porro in
rum, qui tam saevi et crudeles exslitcrant corHa monte Sion, id est in sublimitale speculse, in pei«
fratrem suum, vevletur in stipulara. Et quomodo fcctione Ecclcsiae, crit salvafio; pev potcntiam Al-
ignis, et flamma stipulam, sic duo fegna in unius lissimi, per incaruaiionem Yerbi, per advenlum Pa-
sibi virgoe, juxta Ezechielem copulam foederata vas- racleti. Et erit sanctus mons ille, videlicet Ecclesia,
labunt Idumseam, et devorabunt eam. El nou crit actu, sensu et affectu a terrenis omnino clevata, ac-
residuus ex populo qui possit eversionem vicinis cipiens potentiam in sacramcntis, sapientiam in prx-
gentibus nuntiare. Cuncta quae diximus et dicluri ceplis, fecunditatem in donis : a Palrc potentiam,'
sumus,'videri sibi futuro temporc pollicetur, quando B sapienliam a Filio, fecunditatem a Spiriiu, perinfu-
pro Christo re.cipient Antichristum implela prophetia sam ab ipso r.obis charitatem. Hsec dicens non Ai*
Salvatovis : Ego veni in nomine Patris mei, et non vinse essentise unitatem divido, nec propria -perso-
accipistis me; st alius venerit in nomine suo illum acci- narum coufundo; sed in operaiione divina persona-
fielis (Joan. v). Quidquid, contra Idumseam interpre- rum discvetkmem, et unitalem essentiae sane elfide-
tati sumus, illi adversum Romanum regnum som- liler ostendo. Est igilur mons Sion sanclus in ad-
nianl. venlu Salvatoris; quia _Ecclesia in advenlu Sponsi
MOBAL.Sane quod diximus juxia historiam sub sui, ab ipso accepit sanctitatem sacramentovum,
Zorobabel esse completum ; juxlaprophetiametmy- sanctimoniam prseseplorum, sanclificalionem dono-
Bticosintellectus iu Ecclesia quotidie asserimus fieri, rum ; ab ipso, inquam, sanctifieatur, id est elevalnr
et in regno animse adversus carnem in unoquoque a terrenis fide sacramentorum, ab ipso elevalur spe
compleri. Mons Sion, allegorice esi Ecclesia; tropo- prseeeptorum, ab ipso _ublimatur charitale dono-
logice anima in specula coelestium posila,contempla- rum cooleslium, Sanctiiicata igitur sanctificat et sa-
lionis gaudio sublimata. Chrislo igitur super nubem nat; illuminata illumii.at; quod accepit, pra_stat; ut
levem ingrediente in jEgyptum, in Dolhain descen - sint ex uno omnes, et qui sancliiicatur, et qui sanc-
C tificat. Scqukur .
dente, dum lavacro aquse salutaris pcr verbtim Eccle
siam sanctificat Salvator, qui ejus revcra sanctifica^ Et possidebit domus Jacob, etc. Domus Jacob
lio, ut eam sibi sine macula et ruga exhibeat, mons supplantatoris, Ecclesia est sponsa Salvatoris, de
Sion sanctiGcari dicitur; quia ei Salvator, ejus, ut qtta dicit Aposlolus : El Moy&es quidem ianquam
dixi, sanctificatio per graiiam, et myslerium con- famulus erat in testimonium eorum, qum dicenda
jungilur. Hinc ipse Filius ad Pairem : Pater, inquit, eranl; Ghristus aulem ianquam ftlius in domo: quci
sanctifica eos in verilate (Joan. xvn). Sermo tuus domus sumus nos, si lamen inilium spei usque ad fir-
verilas est. Item ipse : Ego, inquil, pro eis sanctifi- mum leneamus{Hebr. m). Isle Jacob, id est luctator,
co meipsum (ibid.). tYide, lectov, novum et admi- bumanigeueris est Salvalor. Historialiter Jacob qua-
rabile genus sanctificationis in forma noslrae redem- ter luctatuin reperimus. Ter cum fratre suo, semel
ptionis, cujus dignitatis fuerit hominis conditio, cum angelo. Primo in utero; secundo delentis edu-
quantoque majoris momenti ipsius fuerit leparatio. lio ; lerlio de benedictioiiis paterna. oractilo. Cum
Pater siquidem sanctifical, Yerbum sanctificat, Spi- fratre de Mesopotamia rediens, ut prsefatum est,
vilus sanclificat. Quid est enim sanclificave nisi san- Allcgorice noster luclalor, qui fortior superveniens
ctum facere? Quid est sanctum facers nisi a terrenc ! i> domum fortis inlravit, fortem alligavit. Cum angelo
i ......
appetitu,a terreno affectu, a terreno inlelleciu, a ter- quavto ioco vasa ejus dinpuit: cui paler cevtamen
reno contagio liberare? Agios cnim Grocce,id est san- dedit fsvle qui vinceret, ut scivent omnes quoniam
etus, Laiine sine ttrra dieitur. Sane in uiioquoquc. omnibus potenliov cssct sapienlia. Noster, inquam,
liomine naturaliter sunttria, quse a tevrenis contagiis i Jacob ter jam luctatus dicitur; quarto luctaturus pro
pvessa, viliovum sovdibus inquinata, supevba dsemo- certo creditur. Pvimo in utero, secundo in patibulo,
Eum tyvannide fuovunt subjugata, Iloec autem sun t 'tertio in sepulcvo, quarto iu extremo judicio contra
posse, velle, nosse. Potentia namque hominis era L servos et semen pessimum. Iu utero, immunitate
infirmata,voluntas sauciata, seienlia turbata. Polen- peccali; in patibulo, acquis!lione glorise et honore
tiam infirmatam senseratApostolus.qui dicebat: Con- regni; in sepulcro, immortalitate vitse, et gloria
deleclor letji Deisecundum interiorcm hominem; videi) triumphi; iu judicio, jure victoriae tt rigore jusiitiss.
aliam legem in membris meis repugnanlem legi menli s Primo igitur supplantavit diabolum in utero.; quia
mem, et captivum me ducentem in lcgepeccali, qum est vigilavit,et facfus est sicut passer solilariusin tecto
in tnembris meis (Bom. vn). Yolunlatem saucialan i (Psal. ci). Secundo in cruce : Cum exaliatus inquit,
noverat, cum diceret : Non enhn quod voto bonttm fnero a icrra omnia irahain ad meipsum (Joan. xn).
"
595 __ • EXPOSITIO 1N ABDIAM. - 504
Tertio Judreum, juxla illud Psalmographi: In mitl- ,\ Jacob eos, qui se possederaht; quia videlicet Eccle-
litudine virlutis tuw mentientur tibi inhnici lui (Psal. sia praefato luclarum genere de praelatis initnicis
LXV);et in Genesi: Catulus leonis Juda : ad prmdam novit glovioselriumphare, veleos scilicel sibi potesta-
ascendisli, fdi mi, rcqniescens accttbuisti, ul leo, el tive subjieiendo, velad sui fidcm ei disciplinam re-
quasi temna', quts suscilabit eum? Non auferelur ligiose convertendo. Sequitur:
scepirum de Juda, et dux de femore ejus, donec ve- El erit domus Jaeob ignis; et domus Josepli flam-
nial qui mittendus esl : et ipse eril exspectatio gen- ma ; et domus Esau slipula: et succeiidentur in
eis,
tium (GeH-XLix).Quarto quoque supplantabil ag-' et devorabunt eos, et non erunt
reliquiae domus
nien haedorum dicens : Ite, maledicli, in ignem teter- Esau, quia Dominus locutus est. ALLEGORICE. Per
ii;im(Malth. xxv). Yides ergo, homuncio; vides, pul- domum Jacob et Joseph significatur una Ecclesia ex
vis, vermis, terva, cinis;- vides, inquam, quid pro te gemino munere graliae geminum possidens statum,
sustinuit sol juslitioe, quid pio te egit Dominus vir- juxta
disciplinse duplicem gradum, duplicem reli-
lutum, quid per passusle est rex gloriae. Hinc ipse ^ionis habens ornatum. Domus siquidem Jacob, est
pev Isaiam: Laborare, inquit, me fecisli in peccatis activa familia; domus Joseph, conlemplalivorum
luis, sertire ht iniquhalibus luis (hai. XLIII).Item excellentia. Jacob namque dicitur luctator, Joseph
idem per eumdem : Torcular calcavi solus, et de
augmcnlum xel augmentalio. Donras Jacob in confli-
genlibus non esl vir mecttm. Circumspexi, et non fuit ctu laborat vitiorum, in exercitio sudal virtutum, in
e.uxiliulor; quasivi, el non fuit qui adjuvaret; sed palsestra «estuat disciplinse, anxialuv in
opevibus
sahabit tnihi brachium meum,'et indignalio mea ipsa Domus vero Josephin auginento gaudet
mihi pcenitentise.
euxiliata esi (Isai. LXIII).Intueve quomodo in- consiliorum, in ostensione lsetatur arcanorum, ex-
dignalio auxiliata est ei. Ejus siquidem indignatio sullat in varietale ferculorum, in suavitate tripudiat
ipsius est incarnalio, per quam mortem destruxit, et osculorum. Domus ergo Jacob in agvo desudat ac-
eum. qui mortis habebat imperium, expugnavit pec- tionis
; domus" Joseph in -leeto contemplationis.
calum, subjugavit sibi mundum. Primo luctatus est Jacob in Mesopotamiam fugit, consuvgens denoctc;
pro te uttu diaboli fastum, et ejus regna vinceres; cum fratribus suis epulatur, el gaudei fer-
Joseph
secundo, ut mundi luxum et gloriam superares; venle mevidie. Ille fugit vitia, duce pcenilentia; isle
teriio, ul carnis concupiscenliam, et pelulantiam celebral fralribus suis convivia, videlicel spirituum
sensiium expelleres; ullimam vero faciet luctam, ut inlrantium
suscipiens colloquia. Ignis est aestus pce-
praefaiis omnibus spretis, victor possideas glorise nilenliae virilis ; flamma, splendor divinoe contem-
covonam. Hsesunt qsaluor vigiliae, de quibtts legi- C est compunctio animi: flamma,
tur in Evangelio : Et si venerit, inquit, in secunda plationis. Ignis,
ignca contemplatio sponsi. In igneduo;.in.*flamma
vigitia, et si ht tertia venerit (Malth. xiv), etc. Beati vero considerantur tria. In igne, calor el ardor ; in
sunt servi illi. Et de quarta in, eodera : Qnarta, in-
flamma, calor, ardor et splendor. Ignis consumit et
quit, vigilia, venio ad eos super mare (Ibid.). Priraa
accendit; 'flarama devorat, accendit, et illuminat.
vigilia excutit menlem a somno iniquitalis ; secunda
a languore cuviositatis ; lertia a torpore illicitse vo- Ignis poeiiilentia; constimit culpam, accendit nalu-
ram, consumit vitia, accendit merila, consumit ini-
luptalis; quarla a negligenlia vanilalis. Prima tri- accendit ad flamma verocontem-
umphat de peccato, secunda de mundo, tcvtia de quitatem,consumit vhiutem; aecendit ad
vanitatem,
cavne, quavta de morte et ejus aeuleo. Hujtts vitse plationis perfecfam
cliariialem, illuminat ad sponsi claritateni. Con-
formam, hujus disciplinae novmam, hanc quadvi- stimil
faiiam luctam sponsae suae dereliquit. Unde et ad qnidquid est informe, accendit super coeleste,
vobis sicnt illuminat ad invisibile.
apostolos suos dicit: Ego dispono dispo-
suil mihi Paler regnum (Luc. xxn), etc. Prima Ec- Pev heec, et his similia domus Esau fit slipula ;
clesiselucta fuit cum idololatvis; secunda cum hoe- quia et operibus poenitentise delefur iniquitas, et
relicis; lertia cum camalibus ; quarla cttm pseudo- n operibusjustitise exterminatur perversa curiosilas,
christianis. Primo supplantavit per confessioncm el operibus graliae carnis illicita voluptas, et ope-
unius Dei; secundo per regulani sanctae fidei; ter- ribus glorise totius mundi expeflitur vanitas. Esau
tio vineulo ordinatse dilectionis; quarto siti, zelo, iiUerprelalurscngu.ncHS; ipse esl Seir, id esl pilosus;
aestu, gaudio beatse contemplationis. De prima ad idem estEdom, id est terrenus : sanguineus-ini-
terrenus voluptate.
sponsam dicitur: Qum est ista, qum ascendit sicut quiiate, pilosus curiositate,
aurora consurgens,pulchra ut luna, elecla ul sol, ter- Sanguineus actu, pilosus sensu, terrenus affectu.
ribilis ut castrorum acies ordinata? (Canl. vi.) De Ilaec est domus Esau, calerva doemonum et i_tru-
secunda quoque: Pulcltri sunt gressus lui in calcea- thionum, grex porcorum, phalanx nsedorum, ser-
nentis, filia prhtcipis (Cant. vn). De tertia : Qum -\itus nequiliae, cohors immunditise, coetus gastri-
"st ista, qua ascendit de deserto, deliciis affluens, margiae. Horum sane partem succendit ignis domus
'nnixa super dileciumsuum ? (Canl. vm.) De quarta : Jacob, ardor videlicet poenilentiseel sestus compun-
__H_B est ista, qum ascendit perdeserlum sicut virgula ctionis; partem devoraiflamma domus Joseph, calor
fumi ex aromalibus myrrhm et thuris? (Cant.m.) scilicet divini amoris et splendor supernoe contem-
Jiiic cU quod Abdias dicil: Et possidebit domus plationis. Tunc succeni.untur in eis, cl devoranleos.
PATCOL. CLXXV. 13
SS5 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IX S. SCRIPTURAM. 396
Esau videlicet, quia rebelles filios et immites ultvi- _A concupiscenlia oculorum, quia sanguineus; menda-
cibus flammis et gebennalibus incendiis devovandos cium, crudelitas, depopulatio, quia terrenus. Sane
hostiliter expellunt, vel pev gvatiam conversationis in supplantalrice couscientia, stipulam devorante
et vim dileclionis sibi misericorditcr incorporant et vitiorum, fenum comburente deliclorum, ligna in
fideliter ad se convertunt. cinerem redigente peccalorum, ignis ardel salularis
Possumus tropologice interprclari quae superius pcenitenliae: qui Esau iniquitatem exterminat, cu-
allegorice dicta sunt. Cum enim sponsus sponsam riosilalem pestiferam pessundat. Porro in menle
suam visitare dignatur, illico sponsse thalamus or- flamma divinae dileclionis succensa, sole justitise
natur : ornatur, inquam, auro fidei et argento sa- illustrata, ad ipsum jugi amoris studio conversa, in
pientise, virtutum gemmis, sanctimonise velis, veve- ipsius pulchritudinem assidue purissimi cordis spi-
cundiae rosis, liliis caslitatis, pudoris violis. Lectus rituales oculos defixa, in provectu virtutum, in
ambitur purpuia mortificationis, linteo devotionis, agone ccelesliuni affectuum, in desiderio cceleGJis
lodice dilectionis ; odorifera circa coelestium affe- amplexus, in spe divini tactus, in odore oseulorum,
ctuum sparguntur gramina. Circa collum sponsse, in siti super ccele.stiumdesideriorum, penitus _suc-
sanctse fama. spirant opobalsama, in manibus un- censa flamma lucet ccelestis sapientiae : unde pro-
' deunt fructus innocentiae, gemmaenascunlur gratias,
guentorum redolent pretiosissiraa. Manus, inquit, B
mem dislillaverunt myrrham : et digiti mei plcni flores pullulant et opera gloriae, quibus inordinala
tnyrrha probatissima (Cant. v). Quod de supernis voluplas Esau comburilur, illecebrosa vanitas fun-
Heiics [id est sol] iiuuens, statim salit in moutibus, dilus atteritur. Fiamnia siquidem coelestis sapientise
colles transiens et percurrens hortum, transiens consumit peccata, accendit merita, illuminal prse-
cellarium, festinat ad Ihalamum, ct ruens in ample- mia.
xum sponsse, in lecto collocat eam jeonteniplati- El hmreditabunt hi, qui ud auslrum sunt, monlein
vae gloriae, dicens : Tola pulchra es amica mea, et Esau, et qui in campestribus Philisthihn: et posside-
macula non est in te (Cant. iv). Et sic in monte bunl regionem Ephraim, et regionem Samarim : et
Sion, in sublimitate perfectionis, in specula con- Benjamin possidebit Galaad. LITTEBAL. Reverso in
icmplationis fit salvatio. -Tuiic fit sanetus mons regnum suum Juda, qui habitavit in meridie, et
praedictus, imo ipsa sanctificalio. Si enim verum posscdit cunctam regionem juxta divisionem Jcsu
cst, imo quia verum quod in Apostolo legitur : Qui filii Nave, quse vergit ad scorpionem, id est omnem
adhmret Domino, unus spirilus est cum co (1Cor., vi); Acharlumnam. Hi, qui prius terminis arclabanlur
spiritus veritati adhaerens fit veritas , sanctitati fit " angustis, possidebunl monlem Esau, id est montes
canctitas. Et tunc domus Jacob possidebit eos qui Seiret montana quse Edom ante possedeiat. Qui
se possederant. Domus luctatoris conscientia est autem habitant in Sichela, id est in campestribus
fponsae Salvatoris. H_ec conscientia Esau quadru- Lidan et Emaus, Diospolim scilicet NicopolimTue
plici afllixit, et supplantavit lucia: siquidem ante- signilieans, possidebunt Palseslinos, id est quinque
quam ad persecutionem quis evadat, antequam ad urbes Philistinorum . Gazam, Asealonem, Azotum,
arcem contemplationis transeat, in palsestra el sta- Acharori, Gelh, vcl omnem illamplagam quae, juxta
dio hujus Iuctaequadruplicis anxiat et desudat. Pri- Actus apostolorum, Salonas appellalur. Dilalabilur
mum dum latet in utero, id est dum moralur in sae- quoque lerminus filiorum Juda usque ad Ephraim,
culo, properando ad primogenita, id est ad religionis ubi nunc Neapolis est; et usque ad regionem Sa-
festinando exercitia , secundo jus primogenituroe marise, ubi Sebaste condita est. Benjamin autem,
lenticulse pretio, id est cibi abstinentia coeniendo; cujus ab Hierusalem contra seplentrionem lerminl
lerlio benedictionis paternoe graliam pro fraudis ge- dilatanlur, cunctam possidebit Arabiam, quae pvius
nere exlorquendo; quarto cum angelo spiritualiter vocabatuv Galaad , et nunc Gevasii nuncupalur,
luctando. Primo supplantavit per confessionem, se- juxlasepluaginla Inlerpreies; et montem Ephraim,
cundo per professionis subjectionem, tertio per di- j» el campos Samaria., et Benjamin, el Galaad, ii qu'
lcclionis confessionem, quarlo per supernse clari- fuerunt in nieridie, possidebunt. Hoe ulrum factu
tatis contemplationem. Primo supplantavit per poe- sit Deus viderit. Potesl enim cx paite per anno
nitentiam, secundo per obedientiam.tertio per inno- quingentos usque ad advenlum Chrisli esse comple
cenliam, quarlo per spiritualem sympathiam. In tum. Et post adventum Christi per dilalalione
prima lucta superalur iniquilas, in secunda nefanda fidei verius esse completum : quod cerlissime scio
cuviosilas, in tertia illicita voluplas, in quarta ille- quia quotidie complelur in nobis, et in regno Ec
cebrosavanitas.Iniquitas diaboli, curiositasproximi, clesise conflrmatur. Sequitur:
voluptas propria, vanilas mundi. Domus Jacob fit Et Iransmigralio exercilus hujus fiiiorum hrae
ignis, et domus Joseph flamma, et domus Esau lu- omnia loca Chananmorum usque ad Sareplam _, e
panar tolius confusionis. ln domo Jacob ardet ignis transmigratio Hierusalem, qum in Bospltoro est
virilis pcenitentise, et in domo Joseph lucet flamma possidebil civitates auslri. Et ascendent salvatores i
sapientise. In domo Esatt abundat stipula tolius ma- montem Sion, judicare montem Esau; el erilDo
lilise, in Esau revera lupanar, dolus, fraus et siniu- mino regnjim. Qui de Babylone, juxla volumen Es
latio, quia pilosus est; concupiscentia carnis et drse et Nehemiae, reversi fuyrint in Judceam rect
597 EXPOSITIO IN ABDIAM. 598
transmigratio vocabuntur. Totus ille exercitus filio- jjS_ma ad sccundam, sic levtia se habet ad quartam. Et
rum Israel tam ad meridiem, quam ad oecidenlem, siculpvima ad lertiam, sic secunda ad quarlam, sic
el ad septentrionem possidebunt Idumoeos, et Palse- secunda ad lertiam. Super proportionum judiciole-
stinos, et montem Ephraim et Samariam. Benjamin, ctorem erudiendumariibmctica. committo.Nostri au-
quia coniinis est ^solitudini, specialiler oblinebit tem proposili esl opacitatis aHcgorieaerimari latebras,
Galaad. Conlra orientem vero cunctis, qui in lerra et ipsius in lucem explanalionis efferre tenebras.
Chananaeorum sunt, imperabunt usque ad Sarepfam Prima crgo terrse divisio fit expugnatione praemissa"
Sidoniorum, ubi quondam Eliam pavit vidua. Porro hoslium, vel subjugatione corum; secunda sine tra-_
qui de ipsa Hierusalcm metropoli civitale translali ditione hoslili, vel alieralionccivili; terlia cum sub-
fuerint Bosphorum, possidebunt civitales austri, jugatione hosliuin voluntaria; quarta sine condilione"
quse sunt in tribu Juda. Revcrsi enim in urbem vel nervo subjectionis, sed euin gloria ct gaudio tnu-
suam, quae vicina urbi sunt, obtinebunt. Cumque ftisedilcclionis. Prima divisio lilcum pcena et mise-
bsec expleta fuerant, sicut scfiptum esl in libro Ju- via, secunda cum poenasiiic miseria, tcrtiasine poena
dicum, mittebat Dominus salvatores , qui populum el miseria ipsius retcnto pudorc, quarta sine pccna
de caplivitate salvarent. Sic accedent, et venient in etmiseria, oroniremoto languore. Pugna esl nolh.
niontem Sion ut judicent atque discernanl quasi B ' conseniire pcccato; miscria est illicito noltntcm
subjectum, et servientem sibi moniem Esau, id est vexari incenlivo; pudor miserise co lilillari; rcmo-
Idumseos, subjugatisque omnibus erit Domino re- tio languoris exclusio lcntationis. Quatuor sunt li-
. gnum. Hieronymus, Nos, inquit, ab Hcbrseo, qui lierlates : libeiias arbilrii, liberlas exercilii, libertas
nos in Scripturis erudivit, didicimus. Juxta He- consilii, libertas gaudii. Primadivisiofacta est cum
braicam veritalem Sapbaral in praesenli, id est, libertale arbitrii. sed non cum libertate excrcitii.
Bophorum [Bosphorum] vocari non Ephrata ul pla- Yolunlas siquidem proprio inota arbilrio eypugna-
cuit Septuaginla. Et quasi videns, inquit, cst regio, vit quos potuit, sed non omnes sttbjugavit qttos vo-
ad quam Adrianus caplivos transtulit. Quando ergo luit. Unde el libertatcm habuit in faculfale el nioiu
Chrisius noster venerii, tunc reversura estin Judse- judicii, scd non eam habuil in negotio cxcrcilii :
am etiam illa eaplivitas. Possumus aulem locum quam revera si habuisset cuncloc sibi ad nutum
quemlibet regni Babylonis intelligere, quem aliud subjugasset. Secunda primam liberlaiom ct secun-
arbitror.Nam consuetudinis est prophelarum, quan- dam habuit; sedcaruit terlia, quia propria se mo-
do loquunlur contra Babylonem, Ammonitas, Moa - vens voluntale, opiata exercilii utitur facultatc ; sed
bitas, Philisthiim, cseteras nationes multis sermoni- huic deficil consilii Iiberlas, quia scieniia. et ordi-
bus eorum abuti, et servare idiomata provinciarum. nis, exitus, principii nescivit altingere metas. Teriia
Quia ergo lingua Assyriorum ierminus, qui Hebraice omncs has tres habuit sed quarta caruil quia et
vocalur Jebul, dicilur sapharat: hunc sensum esse voluniatem in molu, et facultalem in actu, et clari-
conjicio. Transmigratio Hierusalem, quae in cunctis talem in sensu obtinuil, sed securiiatem in affeclu
lcrminis, regionibusque divisa est; urbes Austri, id non habuit. Quarta ve.ro omnia possidel'; quia ct
esl tribus suaerecipiet. HaecHieronyraus ab Hebrseo; Lberam voluntalem in electione, et facullateni cele-
imo Hebrseus a Hieronymo. Nos autem quia juxta rem in actione, et sincevam clavitatem in inientione,
liistoriam, ut potuimus, inlerpietali sumus,et i:.ter el secuvam pevpetuitatem possidet in fruilione. Pri-
confragrosos scopulos noslram naviculam reximus ma evgo libevtas communis est omniuro; secun ia
spirilualis intelligentise vela pandamus, ut, afflanle genevalis est convevsovum ; sed specialis impevfe-
Domino et sua reseraiite mysleria,iaeli perveniamus clovum ; tcvtia genevalis est perfectorum, et spe-
ad portum. cialis in hoc sseculo Deo militantium ; quarla sin-
ALLEGOR. Ecce Abdias in praesenti terram historia- gularis est sponsum contemplantium, et cum eo lac-
liter describit, spiritualiter dividit. Multas divisiones tanlium. Prima pvopvia esl sevvorum, secunda pro-
in divino eloquio legimus. Divisiones scilicet maris Q pria esl mercenariorum, lertia propria amicorum,
Rubri unde est illud: Qtti divisit mare Bubrutn in di- quarta propria filiorum. Prima divisio flt per gva-
visiones (Psal. cxxxv). Et in [Apostolo : Divisiones tiam compuiiciionis; seeunda pev disciplinam et
autem graliarum sunl: idem autem Spiritus. Et divi- propositura conversionis; tertia per excessum men-
siones minislrutionum sunt : idem antem Dominus. tis eteminentiam contemplationis; quarta per glo-
El divisiones operationum sunt : idem aulem Detts, rise et honoris assumptionem, et immortalitatis
gui operdtur omnia in omnibus (I Cor. xn). Sed et • stalim ad Dei visionem. Prima iit, quando recedi-
terroe [divisiones quatuor exstitisse leginnis. Prima mus a tenebris el.ser\ itute peccati; secunda, quan-
facla est a Josue ; secunda ab Ezechiele; tcrtia in do sponsum fugienlem sequimur ad monteni rayr-
praesenti Abdia. Porro a Salvatore quarla. Prima rhse et ad colles Libani; tertia, quando perdesertum
-sacramentum est secundse, secunda terlise, lerlia ut acies ordinala ascendimus; quarta, quando atria
quartse. Undeprima eodem numero sic historialiter, supernse civitatisintramus in hymnis. Qualuor sunt,
quo et secunda spiritualiter juxta legem istam sese quse electis ad ulilitatona et salulem, el felieitalem
babet, tertia ad quartam. Intuere, Ieclor, formam data sunt,exercitia scilicel, gaudia,merita,pra.mia-
ordinis el splendovem propovlionis. Sicul enim p:i- excrcitia religionis, gaudia contcmplationis, merita
599 IIUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPIURAM. m
perfectionis, proemia beatissimae visionis; exercilia,, A cessaria est sensuum honcstas, vitse integritas, con-
mquara, disciplinse, gaudia spiritalis unionis, el cce- scientisc purilas. Necessaria est, inquam, continen-
lestis copulse, et lnerita juslilise, pvceraia gloriae. tia sensuum, juslitia actuum, innocentia affectuum.
Pvima evgo divisio peiiinel ad exerciiia, secunda ad[ Sic iiur de porta ad templum; quia per praefato-
gaudia, tertia ad roerita, quavta ad prsemia. Unde! rum custodiam et sollicitudinem ad spirilalis rriatri-
el in prima divisione a Josue dicitur ad filios Israel: monii copulam, et sponsi pervenitur diilcedinem.
Ha sunt gentes, quas Dominus Deus tuus dereliquit Unde subsequenler adjungitur : Et nomen civitatis
in medio tui, ul in eis erv.diret Israelem (Jttdic. m). ab ilta die, Dominus ibidem (Ibid.). Ex illa die, illa
Hinc iterum scriptum est: Jebusmum autem habita- claritate, illa copula, illa unionc, esl civitalis no-
torem Hierusalem non poluerunl filii Juda delere (Ju- men,Dominus ibidem; quia cuslodit egressumspon-
dic. i). Ilem ineodem : Non potuerunl filii Manasses sse suse ad aciionero, et introilum ad conlemplalio-
has subverlere civilates, sed cmpit Chananmus habi- nem. Custodil portas professionis, observat vicos
iare in terra -sua. Posiquam autem convaluerunl filii religlonis, veneratur templum sanclificaiionis, mu-
Isracl subjecerunt Chananmos, et feceiunl sibi tribu- nit arcem perfectionis, protegit populum spivitua-
tarios, nec interfecerunl eos (Ibid.). lium exevcitiorum, chorum cuslodit ccelcstium mo-
De secunda divisione sic legitur in Ezechiele : B rum. In ea quoque Dominus panis est vifae, vinum
Hmc est terra, quatn milletis in sorlem tribubus h- ceslestis juslitiae, indumenlum justitise, lex clemen<
rael, et hm partitiones earum, dicit Dominus (Ezech. tise, lux spiritalis intelligeritise, aqua spkitalis do-
XLTIII).Ad plagam septentrionalemporlsetves tvium cfrinse. Quid plura. Ex quo civitalis nomen est,
tribuum. A parte auslrali tolidem aliarttm Irium ; Doininus ibidem (Rom. i); in ea omnibus Deus fit
a parle orientali, totidem aliarum trium ; a parte omnia. Hsec succincte diiimus de prima divisione,
occidentali, lolidem aliarum trium ; ab unaquaque et secunda.
plaga_ mensurabis quingeotos cubitos et quatucr Restat ul aliqua dicamus de tertia, ct qirarLs. Et
rnillia. Quid sunt bse quatuor plagse, nisi quatuor sieut prima pertinel ad exercitia, secunda ad gau-
principalia genera compunetionis, pcr quae mens dia ; sic tertia spectal ad merila, quarta ad prsemia.
sancta iritrat et graditur ad templum sanctse con- Et sieut illa duo denario dislinguuntur nunicro
templationis ? Hsec autem sunt : Timor supplicii, propter perfectioncm actionis, sic ista septena-
dolor prsesentis exsilii, spes coelestis prsemii, affe- jio dividunlur proplcr spiritalem perfeetionem
ctus spiritalis conjugii. Timor, plaga occidentalis ; et gaudium supernse contemplalionis. Dicit ergo Ab
dolor, seplenlrionalis; spes, orienlalis ; amor , dias :
australis. Quid autem sunt tres portse ad singulas ^ Et hsereditabunf. ii, qui ad austrum sunt, mon-
sit-i?, nisi prsefaloecompunctionis occasiones Trini- tem Esau, elc. Sub hoc septenario conlra sepiem
tati dicatse, fidei, spei, charitali consecratae. Qui principalia vilia opponuntur septem terrse divisio-
enim recte limet supplicia, fide fugit vitia, spe ten- nes, septem oralionis Domiiiicae pelitiones, septem
dit admerila, charitate currit ad praemia. Cui vero Spiritus sancli dona, septcm vitiutes illis contrariie,
-dolet prsesentis exsilii miscria, is fide tendit ad obe- ad ullimum septem bcatitudincs. Primo loco ponun-
dientiam, spe feslinat ad juslitiam^charilatispeiinis tur septem vilia contra quse opponunlur prsefatorum
volat ad gloriam.Povroqui immarcessibilc sililprae- omnium antidola. Yiliorum primum est superbia ,
mium, fide vitiorum fugit naufragium, spe spirila- secundum invidia, tertium ira, quartttm acedia seu
lis agonis ingrediiur stadium, dilectionis studio sua- tristilia, quintum avaritia, sexlum gula, septimura
dente feslinat ad prsemium. Sane qui coelcslisunius luxuria. Contra hcec secunde- loco constituuntur
desiderat copulam, fide tolius iniquitalis a sc remo- septem petitioncs, quse inDoniinica oratione conti-
vet maculam, spe ubique et semper innocentia. se- nentur. Prima, qvia dicilur Deo : Sanclificelur no-
quitur regulam, ardenti charilatis desiderio coelcste men tuutn; sccuiida, qua dicitur : Advenial regnutn
matrimonium flagrat, et ad nuptias spiritales vehe- D j tuum; tertia qua dicitur : Fiat votuntas 1uas, sicut
menti festinat studio. In omnibus liis, visio ambitur in cmlo el in lena; quarta, qua dicilur : Panem no-
Trinitatis, seteruitas glorise, possessio felieilaiis. strum quolidianum da nobis hodie; quinta, qua dic>
Quod autem a porta usque ad templum quiiigentos tur : Dimiile nobis debita noslra, sicnt et aos dirnitti-
numerat cubilos et quatuor millia iliud est centena- mus debiloribus noslris; sexla, qua dicilur : Etne
rlus et millenarius utcrque pevfectionem significal. nos inducus in tentalionem ; seplima, qua dicifur :
Cenleiiavius quinquies multiplicatus honestam ct Sed libera nosa malo. Poslea lertio loco sequilur
perfectam siguifical continentiam sensuum. Millena- septemdona Spirilus sancli. Pvinium, spirilus ihno-
rius quatcr mulliplicatus, juxta lidem et regulam ris Domv\i; secundum, spiritus-pietaiis; lertium,
Evangelii significat puritatem conscienlia., perfectio- s».r.i_.s scienlice; quarlum, spiriius fortitudinis;
nem vitae, innocenliam morum. Per quatuor ergo qiiintum , cpirilus consilii; sexlum, spirilus intelle-
millia integritas vilse; per quingentos cubitos desi- ctus; septimum, sphiius sapientia. Deinde quarto
gnatur sanitas famse. A porta ergo usque ad tetnplum loeo succedunl qualuor virtutes. Prima, p_..iperlas
proefata nuiv.erantur; quia ab ingvessu compunctio- spiritus, id est humilitas; secunda, mansuetudo,
nis usque ad gaudium sanctse contemplationis ne- sive benignilas; tertia, compunclio , sive dolor ;
401 EXPOSITIO IN ABDIAM. . i02
quarla , esuries juslitise, sive desiderium bonum; A xeril, tanto amarius sua eum imperfectio torqueat,
tjuinta, mistricordia; sexta, cordis munditia ; sepli- quanlo eura in quo omne bonum consistit minus
ma, pax. Novisskno vero loco disponuntur septem amat. Et idcirco semper superbiam invidia sequi-
beatitudines. Prima, regnum Goelorum; secunda, tur : quia qui illic amorem non figit, ubi omne bo-
possessio terroe vivenlium; lertia, consolatio; quar- num cst,quanto de suo perversius extollituv, tanlo
ta , justilioe satietas ; qttiiila, misericovdia; sexta, gravius de bono-alterius torquelur. Sua igitur ela-
visio Dei; septima, filiatioDel. tioni justissime pcena depulata est, ipsa quam de se
Supevbia est amov proprisc excellentise. Invidia gignit invidia: quse quia omne et commune bonum
est odium felicitatis aliense. Ira est furor injustus, diiigere noluit, reele nunc boni alienilivore tabescit.
vel iliitita insania mentis commolae. Acedia, seu Quam profeclo alienoe felicitatis successus non ure-
tristitia, est inordinata amaritudo animse, vel pev- ret, si illum in quo omnc bonum est per amorem
vevsum animi tsedium cum mccvove. Avavitia, quse possideret. Nunc evgo quantum se per elationem
est immodevatus appetitus habendi, per montem contra Creatorem extollit, taiitum per livorem sub
Esau significatuv. Per Philisthiim, qui inlerpretatur proximo cadil; et quantum illic fallaciter erigitur
cadens poculo, invidia : nam quasi extranea cadit tantum hie.vevacitev pvsecipitaiuv. Sed neque lii.
polione, quia felicitati invidet alieii-C.Hsecita primo R sislere potest semel cospta corruptio. Mox enim ut .
loco distingue, ut intelligas ipsa vilia quasi quos- de sttperbia imidia nata fuerit, ivam ipsa de se
dam animi languores, sive vulnera inleviovis ho- mens pavit miseva. Pvoplevea enim sibi de sua im-
minis, ipsum vevo nominem quasi a.grolum, medi- perfeclione ivasciluv, quia de bono alierius per
cum Deum, doua sancti Spiritus antidotum, virtutes charitatem non laetaiur. Atque ideo id etiam quod
Kanitatem, bealitudines felicitalis gaudium. Stint habel ipsi displicere incipit, quoniam in alio id
ergo _,eplemvilia capitalia sivc principalia, eiex his quod habereiion potest agnoscit. Quod ergo per
univtTsa mala oriuntur. Di sunl fonles abyssi lene- chavitatem in Deo lanium habeve potuil, id etiam
brosse, de-quibus flumina Babylouis exeunt, et in quia pev elationem exlra Deum habere conabatur,
omnem terram deducta stillicidia iniquitatis diffun- per invidiam perdit pvoximura, el pev ivam se-
dunt. ,De-quibus iluminibus Prophcta in persona ipsum. Quia evgo, omnibus amissis, nibil est, unde
populi fidelis cecinit dicens : Super flumina Babylo- gaudeat infelix conscienlia, pevtvistitiam in semet-
nisillic sedhnus, et flevimus, dum recordaremur lui, ipsa collidilur; et quse de alieno bono pie lsetavi
Sion (Psal, cxxxvi). De his septem vitiis vaslatori- noluit, de suo malo jtiste cvuciatuv. Post supevbiam
bus, et universam naluise integriiatem corrumpen- evgo, etinvidiam, ctiram, quas hominem spoliant,
tibus, simulque malovum omnium germina produ- continuo tristitia sequitur, quse nudatum flagellat.
ceatibus quantum .ad prsesens officium explicandum Cui deinde succedit avaritia quse flagellatum ejicil,
sufficeve putamus, loquamuv. Septem ergo sunt: quia, interno gaudio amisso, foris consolalionem
ex liis tria hominem exspoliant, quartum exspo- quoerere compellit. Postea accedit gula, quae ejectuin
liatum flagellat, quintum flagellatum ejicit, sex- seducil quia animum exteviovibus iiiliianlem hoc
lum ejectum seducit, septimum seductum servituti vilium impvimis quasi e vicino tcnians per ipsum
subjieil. Superbia enim aufevl horoini Deum. Invi- natuvalem appetitum ad excessum illicit. Postvemo
dia aufert ei proximum. Iraaufert ei seipsum. Tri- supevveiiit luxuvia, quae seductum violentev servi-
stilia spoliatum flagellat. Avaritia flagellalum ejicit. tuti subjicit quia postquam caro per crapulam in-.
Gula ejeelum seducit. Luxuria seductum servituti fiala est, ardorem libidinis supervenieiitera emolli-
subjicit. Nunc reverlentes singula per ordinem ex- lus atque enerviter rcsolutus animus vincerc non,
planemus. Superbia namque est amor proprise ex- potest. Servit enim ssevissimse dominalioni mens
oelleiilice, quando mens bonum quod habet singula- tuvpiter subacta ; ct nisi exorata subvenial Salvato-
riter diligil, id est, sine eo a quo bonum accepit. ris pielas non erit jam unde captivo sevvicnti ariiissa
0 peslifefa superbia, quitl agis ? cur snades rivulo D resliiuatur libertas.
ut se a fonle dividat? Cur suades rad.o, ut se a Sequuntur itaque septem petitioues eonUa septem
soleauferat? Cur? nisi dum et ille infuudi desinit, vitia : quibus ille oratur ut subveniat, qui nos et
arescal; el isie dum ab illuminante se avertit, oiare docuit, et quod ovantibus bonum ad sananda
tenebrosus fiat? Utrumque vero dum accipere ces- vulneia nostra etad solvendum jugum caplivitatis
sal id quodnecdum habet, conlinuo illud eiiam nostrse essct, daturum se promisit. Sed nos ante-
quodhabetamiltat? Sicquefiatut nec id quodhabet quam ad explanationem harum veniamus, prius vo-
utiliter habere possit, dum illud in eo a quo habet lumus alia adbuc similitudine demonstvare quan-
non diligit. Sicutenim omne bonum veraciler a tam in nobis corruptionem supvadicfa vitia generenl,
Deo esl ila nullum bonum extra Deum utiliter ha- ut quanlo periculosior languor ostenditur, lanto
beri potest : imo vero per hoc ipsum id quod ha- magis necessaria medicina compvobetur. Persuper-
betur amitliiur, quod cum eo, et in eo, quo habe- biam igitur eor infiatur, per invidiara_arescit, per
tur, non amatur. Nam quicunque non novit riisi iram crepat, per tristitiam conteritur, et quasi in
iioc quod habet, bonum in seipso diligere necesse pulverem redigitur ; per avantiam dispergitur, per
^st, ut dum in aliero bor.um quod non babct aspe- gulam inlicilur et qua.i humectalur, per luxuriam
m HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. iU
conculcatur, etinlutum redigilur, ilauljam mi- ^ hedie. Tristkia namque estanimi taedium cum mce-
ser dieere possit: Infixus sum in limo profundi : rore : quando mens quodammodo takefacta, et vi-
et non est substantia. Veni in alliludinem maris : et tio suo amaricata, interna bona non appetit, atque
tempestas demersil me (Psal. LXVIU).Cumque huic omni vigore emortuo, nullo spiritualis refectionis
limo profundi animus fuerit iufixus et luto coinqui- desiderio hilarescit. Propterea ad sanandum hoc
nationis et immunditia. involutus, evelli nequaquam vitium deprecari rios oportet misericordiam Domini,
potest, ad illum clamet, et auxilium ejus postulet, ut ipse solita pietate animse laedio suo languenti in-
de quo Psalmisla loquitur, dicens : Exspectans ex- ternse refectionis pabulum admoveat: ut quod ipsa
spectaviDominum, elintendil mihi, el exaudivilpreces absens nescil appetere, gustus prsesentis admonita
meas, el eduxit me de lacu miserim, el de luto fmcis incipiat amare. Datur ergo huic pelitioni spiritus
(Psal. xxxix). Propterea ergo ipse nos orare docuit, fortitudinis, utfatiscentem animam erigat : quate-
- ut totum bonum nostrum a Deo esse intelligamus. nus illa, pristini vigoris virtute recepta ab affectu
Prima ergo petitio contra superbiam est, qua Deo sui taedii ad desiderium inferni saporis convalescat.
dicimus : Sunciificelur nomen luum. Hic enim peti- Creat ergo spirilus in corde famem justitise, uto^um
mus, ut det nobis timere et venerari nomen suum, ILC per desiderium pielatisfortiteraccenditur, illic
qualenus ei per humilitatem subjecti simus quia g pro prsemio plenain beatitudinis consequatur satie
pcr superbiam rebelles et contumaces exstitimus. tatem.
Huic pelitioni datur spiritus timoris Domini ut ille Quinta petilio est contra avaritiam, qua dicitur:
ad cor veniens virtutem in eo creet humilitalis, Dimitte nobis debita noslra, sicut et nos dhnillimus
quse superbise morbum sanel, quatenus ad regnum debitoribus noslris. Justum enim est ul in reddendo
co&lorum, quod angelus superbus per elatioiiem debito non debeat esse anxius, qui in exigendo no-
perdidit, homo humilis pervenire possit. luerit esse avarus. Alque ideo cum a nobis per Dei
Secunda petitio est contra invidiara, qua dieitur : gratiam Miium avaritise tollitur, qualiter a uostro
Adveniat regnum tuum. Regnum siquidem Dei est debito absolvi debeamus, exposita salutis condi-
salus hominum : quia tunc Deus in hominibus re- tione, donatur. Iluic ergo petilioni datur spkitus
gnare dicitur, quando ipsi homines subjiciuntur, et consilii, qui doceat nos iu hoc sseculo libenter
modo ei adhserendo per fidem, et post inhserendo peccanti in nos misericordiam impendere, quatenus
per speciem. Qui ergo petit ut regnum Dei adve- in futuro cum pro peccatis nostris ralionem reddi-
niat, ille profeclo salutem quserit omnium, ac per turi sumus, mereamur miserieordiam invenire.
lioc quod pro communi omnium salute postulat, Sexta petitio contragulam, qua dicitur : El ne
livoris vitium se reprobare demonstrat. Huicpeti- C nos inducas in lentationem, id est, ne induci permit-
tioni datur spiritus pietatis, ut ipse ad cor veniens, tas in tentationem. Hsec est tentalio quae nos illece-
ad bcniguitalem illud aceendat quatenus ad eam- bra cavnis ssepe per naturalem appetitum ad exces-
dem homo seternoe hsereditatis possessionem, ad sum trahere nititur, et latenter voluptatem subjicit,
quam alios pervenire cupit, ipse perveniat. dum manifeste nobis de necessitate blanditur. In
Tertia petitio est contra iram, qua dicitur : Fiat quam profecto lentationem tunc nequaquam indu-
voluntas lua, sicut in cmio et in terra. Hac sibi pla- cimur, si sic studemus secundum mensuram neces-
cere indicat, quidquid voluntas Dei sive in se, sive sitatis naturoe subsidium impendere ul lamen sem-
in aliis secundum arbitrium suse dignalionis dispen- per meminerimus appelitum ab illeeebra voluptalis
sat. Huic ergo pelitioni datur spiritus scientiae, ut coercere. Quod ut implere valeamus datur nobis
ipsead cor veniens erudiat illud et salubriter com- pelentibus spiritus iiUelligenliae, ut interna refectio
pungitt, ut scial homo malum, quod patitur ex sua verbi Dei appetilum exteriorem cohibeat, et mens
culpa provenire ; si quid aulem boni habeat, ex mi- spirituali cibo roboretur, ut eam non valeat corpo-
sericordia Dei procedere ; ac per hoc discal sive in ralis egestas frangere, nec carnis voluptas superare.
malis, quse sustinel, sive in bonis, quse non habet, Propierca naraque et ipse Dominus tenlalori suo
contra Creatorem non irasci sed per omnia patieu- D dum esurienti sibi fraudulenliam de exterioris pa-
tiam exhibere. Optime ergo per compunctionem cor- nis suggestione faceret, respondit dieens : Nonin
dis, quse spiritu scientise operante interius ex hu- soto pane vivil homo, sed in omni verbo quod proce-
militate nascitur, ifa et indignatio animi miligatur: dit de ore Dei (Matlh. IV); ut aperte demonstraret
quia e diverso stultum ira interficit, quando per quod cum mens illo interius pane reficitur, non
impatientise vitium agitatus, atque coeeaius, vel ma- magno opere curat si foris ad tempus famem carnis
lum quod palitur se meruisse, vel bonum quod ha- patiatur. Datur igitur contra gulam spirilus intelii-
bet per gratiam accepisse non cognoscit. Hanc au- gentiae : sed ille ad cor veniens emundat illud atque
tcra virtutem, id esl, compunctionem sive dolorem, puriiicat.
praemium consolationis sequitur, ut qui se hic Septima petitio est contra luxuriam, qua dicitur:
sponte corarii Deo per lamenta affligit, illic verum Libera nos a malo. Nam licet, ut alibi diximus,
gaudjura et Isetitiam invenire mereatur. multiplex est malum, ut malum corporis et malum
Quartapefitio estcontra tristiliam, seu accdiam, animae; malum quod est culpa, malum quod est
qua dicitur : Pancm noslruvi qttotidianum da nobis pcena; malum hiijtis saectili, et malum fuluvi; ta-
505 - DE Y SEPTENIS. 4<H>
men prsecipuum malum potest quodammodo cen-A senilutemredigil.Unde per donum sapientiaeiibe-
seri Iuxuria, quse hominem illecebris captum in rari petimus dicentes : Libera nos a malo. Amen.

DE QUINQUE SEPTENIS SEU SEPTENAMIS

OPUSCULUM*

CAP. I. — Qumnam sint quinque seplena in sacra ] eunt, et in omnem terram deducta,. stiliicidia ini-
Scriptura contenta. quitatis diffundunt. De quibus fluminibus Psalmista
Quinque seplena in sacra Scriplura, frater, in- in persona populi iidelis cecinil', dicens : Super flu
veni, quee volo, si possum, sicut postulas, prius si- mina Babylonis illic sedimus et flevhnus , dum recor-
gillatim enumerando, abinvicem distinguere; postea daremur tui Sion. In salicibus in medio ejus suspen-
veroquamiiitersehaheantconvenientiam, eadem per dimus organa nostra (Psul. cxxxvi). De Iiis septem
singula sibiconferendo demonstrare. (50*)Primo loco vitiis vastatoribus, et universam natura. integrilalem
ponunlur septem vitia, id est primum superbia, se- corrumpentibus, simulque malorum omnium ger-
cundum hividia,tertium ira, quartum tristitia, quin- mina producenlibus, quantum ad praesens negotium
tum avaritia,~ sextum gula, septimum Iuxuria.' explieandumsufficeve putamus, loquemur. Septem
.••Conlra hsec secundo Ioco constituuntur septem evgo sunt, ei exliislria hominem exspoliant; quar-
petitiones, quae in Dominica oratione coiilinentur : tum, exspolialum flagellat; quintum, flagellaluin
Prima, qua dicitur Deo : Sanclificetur nomen tuum; ejicit; sextum, ejectum seducit; septimum, edu-
secunda, qua dicitur : Adveniat regnum luum; ter- ctum servituti subjicit. Superbia enim aufert ho-
. lia, qua dicitur : Fiat voluntas tua, sicut in cmlo et mini Deum; invidia aufert ei proximum; ira aufcri
in terra; quarta, qua dicitur : Panem noslrum quoli- i ei seipsum; tristitia spoliatum flagellat; avaritia fla-
dianum da nobishodie; quinla, qua dicitur : Etdi- gellatum ejicit; gula ejectum seducit; luxuria sc-
mitte nobis debila nostra, kicut el tios dhnitlhnus de- ductum servituti subjicit. Tune revertentes, singula
bitoribus nostris; sexta, quadicitur.: El nenos in- per ordinem explanemus. Diximus, quod superbia
ducas in lentationem; sepliina, qua dicilur : Sed li - aufert homini Deum : supevbia namque estamor
bera nos a malo. v propriae excellentiae, quando mens bonum, quodha-
Postea terlio loco sequuntur septem dona Spiritus bet, sirigulariter diligit, id est sine eo, a quoborium
sancti. Primum, spiritus limoris Domini; secundum, accipit.O peStifera superbia quid agis? cur suades
tpiriluspietalis; teftium, svtritus scientim; quartum, rivulo ut se a fonle dividat? cur suades radio ut se a
spiritus fortitudinis; ouinlum, spirilus consilii; sex- sole avertat? cur, nisi ut et ille dum infundi desinit,
tura, spiritus intellectus; septimum, spirilus sapien- arescat, et isle dum ab illuminante averlitur, tene-
tim. Denique quavlo loco succedunt septem vivlutes. brosus fiat; uterque vero, dum accipere cessat. id
Prima, paupertas spiritus, id est humilitas; secunda, quod necdum habet, continuo illud eliam quod habet
mansuetudosivebenignitas; tertia, compunctio sive amiltat. Hoc profecto tu agis, cum doces dona extra
dolov; quarla, esuries juslitia. sive desiderium bo- datorem diligere, ut qui partem boni, qiiod ab illo,
num, quinta, misericordia; sexta, cordis munditia; datum est perverso sibi vindicat totum bomim,_
septima, pax. Novissime quhitoloco disponuntur, quod in illo est, amittat: sic.que fiat utnec id quod
septem beatitudines. Prima, regnum ccelorum; se- habet: utililer habere possit, dum illud in eo a quo
"cunda, possessio terrse vivenlium ; tertia, consola- habet non diligit. Sicut enim omne bonum veraGiter
tio; quarta, justilise satielas; quinta, misevicovdia; a Deo est, ita nullum bonum extra Deum utiliter
sexta, visio Dei; septima, filiatio Dei. Ilsec itapvimo haberi potest. Imo vero per hoc id ipsum, quod ha-
loco distingue, ut intelligas ipsa vitia quasi quos- betur, amitlitur; quod in eo, et cum eo, a quo ha-
dam animselanguores, sive vulnera interioris homi- betur, non amatur. Nam si quisquam non novit,
. nis; ipsum vero hominem, quasi segrotum; medi- nisi hoc, quod habet, bonum in semetipso diligere
cum, Deum; dona sancli Spirilus, antidotum; necesse est, ut duni in altero bonum, quod. non ha-
virlules, sanitatem; beatiludines, felicilatis gau- bet, aspexerit, lanto amarius sua eum imperfectio
dium. torqueat, quantum eum, in quo omnebonum consi-
CAP. II. — Quantam perniciem liomini inferant slit, non amat. Et idcirco superbiahi semper invidia
- septem vilia mortalia. sequilur; quia qui illie amorem non figit, ubi omne
Sunt ergo septem vilia capitalia, sive principalia, bonum est quanto de stio perversius extollitur, lanto
et ex his universa mala oriuntur. Hi sunt fonles ct gravius de bono alieno torquetur. Sua igitur ela-
«byssi tenebrosee, de quibus flumina Babylonis ex- tioni juslissime pcena deputata est; ipsa, quam de

a<J peiitio, elc, paucis mutalis, legcre est supra col. 400, lin. 57.
(50') Quse sequuntur usque Scptima
407 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. /.08
se gignit, mvidia quse quia communc oninium bo- A luxuviam conculcatur el in lutum redigitur : ita ut
nuin diligere noluit, recte nunc boni alieni livore jam rniser dicere possil : Infixus sum in limo prc-
tabescit. Quam profecto aliense felieiiatis suceessus fundi, et non est substantia. Vetti in altiludinem ma-
non ureret, sl illum, in quo omne bonum est, per ris el tempestas demersit vte (Psal. vi). Curiiquehuie
amorem possideret. Ncc enim alienum a se judica- limo .profundi auimus fuerit infixus, et luto coin-
ret bonum alterius, si suum ibi diligeret, ubi et quinationis et immunditise obvolutus, evelli nequa-
suum, et alterius bonum simul possiderei. Nunc quam potest, nisi ad illum clamet el ejus auxilium
ergo quanlum se per clationem contra Creatorem poslulet? De quo Psalmista loquilur, dicens : E.v-
euollit, tantum per livorem sub proximo cadit; et sveclans exspeclavi Dominum, et intcndit mihi.
quanlum ibi fallaciler erigitur, tantum hic vevaciter El exaudivit preces meai, et eduxit me de lacu
prsecipitatur. Sed neque hic sistere potest semel coe- miserim, et de luto fmcis (Psal. xxxxi). Proptevea
pla corruplio : mox enim ut de superbia, invidia ergo ipse nos ovave docuit, ut totum bonum
nata fuerit, iram ipsa de se paril ;*quia miser ani- noslvum ab ipso sil, ut el quod petimus , ct quod
nius propfcrea jam sibi ipsi de sua imperfeclione ira- petentes accipimus, ejus donum, non.nostvum
scifur, quia de bono alterius per charilalem non meriium esse intelligamus. Prima ergo petitio
Letatur. Atque ideo id etiam, quod habet, ip.i "dis- " contra superbiam est, qua Deo dicimus : Sanctifi-
plicere incipit, quoniani in alio id, quod habere non celur nomen tuum. Hoc enim petimus ut det nobi&
polesf, agnoscit. Qui ergo per cbaviiatem in Deo to- timere et veneiari nomen suum, quatenus ei per
lura habeve potuil, id etiam, quod per elationem humilitatem subjecii simus, qui per superbiam re-
extra Deum habere conabatur, per invidiam el irara belles ei contumaces exstilimus. Huic pelitioui dalur
amitiit: quia, postquam per superbiam Deum amit- donuin spiritus timoris Domini, ut ille ad cor ve-
lk, per invidiam perdil proximum, el per iram se- niens virtutem in eo creet humilitatis quse superbiae
metipsum. Quia igiiur omnibus amissis nihil super- morbum sanet :quatenusad regnum cceloruni, quod
est unde gaudeal infelix conscientia, per tvislitiam angelus superbus per eleclionem perdidit, honio hu-
in semetipsa collidituv, et qua. de alieno bono pie milis pervenire possit. Secunda petitio est contra
Isetavi noluit, de suo malo juste cvutialur. Post su- invidiam , qua dicitur : Adveniat regnum luum. Re-
perbiam ergo, et invidiam, et iram, quse hominem gnum siquidem Dei est salus hominum ; quia tunc
spoliast, continuo tristitia sequitur, quse nudatum Deus in hominibus regnare dicitur, quando ipsi ho-
llagellat. Cui deinde succedit avaritia, quseflagelh- mines Deo subjiciuntur, et modo ei adhserendo per
lum ejicit; quia, interno gaudio amisso, foiisconso- £ iidem et post inhaerendo per speciem. Qui ergo pe-
lationem qurerere coiiipellitur. Poslea accedit gula, iit, ut regnum Dei adveniat ille profecto salutem
quae ejeetum seducii, quia animam exterioribus in- quserit hominum; ac per hoc dum pro commuui
hianlem hoc vitium imprimis quasi' e vicino lentans omnium salute poslulal, Iivoris vitium se reprobare
per ipsum naturalem appetitum ad excessum illicit. demonstral. Iluic petitioui datur spkilus pietalis, ut
Postvemo supevvenitluxuvia, quae seduclum violen- ipse ad eor vcniens, ad benignilalem illud accendal:
ter servituti subjicit; quia, postquam caro per cra- quatenus ad eamdem homo seterriaehseredilatis pos-
pulam inflammata est, ardorem libidinis superve- sessionem, ad quani alios pervenire cupit, ipse per-
«ientem emollilus, atqueenerviterresolutusanimus venial. Terlia pelitio est conlra iram, qua dicilur :
vincere non poiest. Senit igitur soe\issime domina- Fial volunlas ttta, sicut in ccelo, el ht terra.JSon
lioni mens turpiter subacta; et, nisi exorala subve- enim vult conlendere, qui dicil : Fial votuntas tua :
mat Salvaloris pietas, non erit jam unde captiva. ser- sed sibi placere indicat quidquid voluntas Dei, sive
vienti amissa reslilualurlibertas. in se, sivc in aliis secundura arbitrium suse digna-
CAP. III, — Quibus sancli Spirilus donis tres primm lionis dispensal. Huic ergo petitioni dalur spiriius
Domhticm oraliouis petitiones respondeant: eiqui- scienlise, ul ipse ad cor veniens, erudiai illud, et sa-
bus viliis medeanlttr.
D lubriter compungat, ut sciat homo malum, quodpa-
Sequunfur itaqtie septem petitiones coiitva septem tilur, ex sua culpa pvovenire : si quid auiem boni
-\itia : qttibus ille oralur, ut subvenial, qui nos orare habuerit ex misericordia Dei procedeve, ac per hec
docuit (Luc. xi), et qttod oranlibus spiritum bonum discai, sive in malis, quse suslinel, sive in Lonis,
ad sananda vulnera noslra et ad soivendum jugum quae non habet, conlra Crealovem non ivasci, sed
captivilatis nostrse daturus essel, repromisit. Sed peromnia patienliam exhibere. Optime ergo per com-
nos, aniequam ad explanationem liarum venia- punctionem cordis (quae spiritu scieiiliae operante,
luus, prius volumus alla adhuc similitudine demon- interius ex humililate na&citur) ira et indignalio
strare quanlam in nobis corruptionem supradicta animi mitigalttr . quia e converso stullunv ira inter -
\ ifia gcnerent; ul quanto periculosior languor osten- fecit, quando in adversis per impatieiUise vitium
ditur, lauto magis necessaria medicina comprobetur. agilatus, atque coecatus, vel malum quod patitur se
Per superbiam igitur cor inflatur, per invidiam arc- meruisse, vel bonum quod habet per gratiam acce-
scit, per iram crepat, per tristitiam conteritur, ct pisse non agnoscit. Hancvirlutem, id esl coinpun-
qtiasi in pulverem redigituv, pev avaritiam dispevgi- ciio.iem, sive dol.ovem, praemium consoklionis se-
lur, per gulam inficiluv cl quasi humcctatur, pcv quitur, xsl qui se hic sponte eov&mDeo pev larnent»
409 DE V SEPTENIS. 4.0
sflligit, illic verum gaudium et laetitiam invenive me- .A veniens, emundatiflud atque purificat: etjllum in-
reatur. teiiorem oculum cognilione vevbi Dei, quasi quodam '
CAP. IV.— Qtiibusilem donis quatuor postrentm pe- collirio sanans, eo usque luminosum, atque sere-
liiiones accommodenlur, et quibus malis remedium num efficit, ut ad ipsam etiam deitatis claritatem
prasient. eoniemplandam perspicax fiat. Contra vilium gulse
Quarla petitio est conlra trisliliam, qua dicitur: igilur remedium apponitur spiritus inlelligeiuise : ex
Panem nostrum quolidianum da nobis hodic. Trisli- spirituautem inteTigenlise munditia cordis nascittir:
tiaiiamque laedium esl animi cum moerove quando mundilia vero cordis visionem Dei promeretur, sicut
mens quodammodo tabefacta, et vilio suo amavicata, scriptum est:Beati mundo corde;quoniam ipsi Deum
intevna bona non appetit, atque omni vigove emor- videbunl (Mattlt. v).
luo, nullo spiritualis refeclionis desiderio hilarescit: Septima petilio est contra luxuriam, qua dicitur:
propterea ad sanandum hoc vitium deprecari nos Libera nos a malo. Convenicnter sane sevvus liber-
oporlet misericordiam Domini, ut ipse, solita pic- tatem petit: et idcirco huic pelitioni datur spivitus
tate, anima. taediosuo languenti, inlernee refeciionis sapientiae, qui amissara captivo Iibeiiatem restitual,
pabulum admoveat, ut .quod ipsa absens neseii e( jugum iniquse dominationis quod suis viribus illc
appetere, guslu prsesenlis admoniia, incipiat amare. B non valuit, per gvafiam adjutus evadat. Sapientia
Datur ergo liuic petitioni spiritus fortitudiuis, ut liamque a sapove dicilur : cum mens gustu inlernoe
faliscentem animam evigat: quatenus illa pvistini dulcedinis tacta, tolam se per desideritim -iiilus
vigovis virtuterecepta, a defcclu sui taedii ad desi- colligil: nec fovis jam evidenter in cavnis voluptale
devium intevni sapovis convalescat. Cveai evgo spi- dissolvilur : quia loium inius possidel, in quo dele-
ritus fortitudinis in corde famem justitise : uldum clalur. Congrue igitur contva exteriorem volupts.-
hic per desideiium pietaiis fortiter accendilur; illic tem inteiior dulcedo opponiiur, ut_quanto ista plus
pro prasmioplenam beatiludiuis satielatem conse- sapere, etplacere incoeperit, tanto liberius alque ii-
(jiiatur. bentius illa contemiiatur : landemque in semelipsa
Quinta pelitio est contra avariliam, qua dicitur : mens paciiicata, dum nihil est quod foris appetaf,
Dimille nobis debila nostra, sicut et nos dhnittimus tota per amovem inlus vequiescat. Spkittts evgo
debitoribus nostris. Juslum enim est, ul in reddendo sapieiitise cov sua dulcedine langens, el fovis con-
debitonon debeat esse anxius, qui in exigcrido no- cupiscentise avdovem temperat, et sopita coricu-
luerit esse avarus : alque ideo cum a nobis per Dei piscentia inlus pacem creat: quatenus dum mens
graliam vitium avariiise lollitur, qualiter a nostro /-, tola ad internum gaudium colligitur, plene ac per-
debilo absolvi debeamus, ex pvoposita salutis con- fecte homo ad imaginem Dei reformetur: sicut
ditione docetuv. Huic evgo petitioni datuv spiritus scriptum est : Beati paciftci, quoniam ftlii Dei voca-
consilii: qui docealnos in hoc sseculo libenterpec- buntur (Ibid.). Ecco, fraler, petitionem tuara non
cantibus_in nos misericordiam impendere qualenus qualiter debui,.sed qualiter inlerim potui, adimplevi,
in ftituro cum pro peccatis nostris ralionem red- Accipe munusculum de quinque septenis, quoil
diluri sumus, mereamur miserieordiam invenire. poslulasti: el cum illud respexeris, memenlo mei.
Sexla petitio est contra gulam, qua dicitur : Ne Gratia Dei sit tecum. Amen.
nos inducas, id est induci permitlas, in tcntalionem. CAP.Y.-— De septem donis Spirilus sancti, seorsum.
Hsec est tentatio qua nos illecebra carnis saepe per Scriptum est: Si enhn vos cum silis mali, nostis
naturalem appetitum ad exccssum tvaheve nitituv, botta data dare filiis vestris: quanlo magis Pater
et latenler voluptatem subjicit, dum manifeste nobis vesler cmleslis dabit spirilum bonutn pelenlibus se?
de necessitate blandilur. In quam profecto leniatio- (Luc. xi). Ergo spirilum dabit Paler ccelestis filiis
nem tunc nequaquam inducimur, si sic sluderaus petentibus se. Qui enim filii sunt, non aliud quse-
tecundum mensuram necessilalis naturse subsidium vunl: qui aliud quaevunt, mevcenavii sunt servi, _
impendere, ut tamen semper meminerimus appeti- ]) non filii : qui.avgentum quserunt, qui aurum quse-
tum ab illecebra voluptatis coerceve: quod ut im- vunt, qui tvansitovia quaerunt, qui non aeiema quse-
pleve valeamus, daluv nobis pelenlibus spivitus in- runt, quaerunt ministerium scrvitutis, non spiritum
telligentia;: utintevna refeclio \erbi Dei appetitum libertalis. Quod quseritur, dalur; si quseris corpo-
exteriorem cohibeat, et mentem spiritali cibo robo- ralia, non plus quam quseris, accipis. Si quseris
ralam nec valeat corporalis egestas frangere, nec spivilualia, quodqusevis daluv et quod non qusevis
carnis voluptas superare. Piopterea naraque et ipse adjicituv; spirilualia dantur, carnalia adjiciunlur.
Dominus tentatori suo, dura esurienti sibi fvaudu- Quarile primum regmtm Dei, et hmcomnia adjicientur
lentani de exterioris panis refectione suggestionem vobis (Mutth. vi). Igitur Patrcm rogalurus, et Pa-
facerel, respondit dicens : Non in solo pane vivit trem, qui in ccelis est, ecelestia dona quaere, 11011
homo, sed in omni veibo quod procedit ab ore Dei tevvena : non subslanliam covpovalem, sed graliam
(Matth. ix). Ul aperle demonstravet quod cum mens spiritalem. Dabit enim spiritum bonum peteutibus
illo interius pane veficitur, non magnopere curat si se , dabit spiritum suum, ut sanet spiritum tuum :
fovis ad tempus famem cavnis patialuv. Dalur ergo spirilum. sanctum dabit, et spiritum peccatorum
contra gulam spivilus inteHigentia.: sed ille ad cor sanabit. Hic segrotus est, illc medicina. Si ergo vi»
411 HUGONIS DE S. YiCTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — 1. IN S. SCRIPTURAM. 11%
sanaviistum,qu_evcil]um.Sipetisprospirilu,spiritum A sequeretur. Si medicinae non resisteretur, poena
pete.Nolilimeremorbomedicinam apponere; morbus non sentiretur: Pugna contrariorum pcena est
medicinamnoncorrumpit, sedmorbum medicinadis- tua : non lamen causeris medicinam, sed rnor-
rumpit.Non illam inficil.sedex illa deficit. igiturnoli bum : dolorem, quem duo inferunt, uni imputa :
timere spiritum Dei sanctum adspiritum ttium pec- medicina prodesse vult, morbus laedere inlendit.
catorem invitare, quia peccator es, et indignus cou- Propterea solus morbus paeem habet: non saluiem.
sortio illius : non enim hoc fit, quia dignus es, sed Sola medicina salulem habct, pcenam non habet.
nt dignus iias. Yenit ad te, ut mansionem faeiat in Quando aulem simul sunt, poena est conflictalio con-
le. Non enim inveniel quando veniet; sed veniet, ut trariorum, alterius quod venirevult, utconferal: al-
faciat. Prius _edificabil, postea habitabit. Primum lerius quod abire non vull, ut noccai. In hac autem
sanabil: poslea illuminabit. Primum ad sanitatem, poena movbtis quidem accusandus est, non medi-
postea ad jucunditatem. Si ergo filius es, etpalrem cina : quia quod crueiat, ex morbo est : qui, si noa
petis, confide, ne timeas. Deus audit, paler exaudit. esset, salus esset, et pcena nulla esset.
Sicut non potest non audire, quia Deus est: sic Sic itaque venit spiritus, et aspirans infundif se
non potest non exaudire, quia pius est. Dabit ergo tibi : tu ex eo quod contrariura illi portas, non sta-
tibi, quod petis, si recte petis, et non ibit oratio tua lim acquiescis ad illum : sed facis contradictionem
in vanum, si digna fuerit exaudivi. Pro morbo sa- illi, ne pacifice ingrediaturad le. Yenil lamen, et il-
r.£.nd__postulasti: medicinain accipies. Yilia tua, luminat te : ut videas iirle, quod el prius habebas,
niorbus (uus : spiritus Dei, sanilas tua. Contra sed non videbas : et ideo non videbas, quia non at-
niorbum superbiae dabitur libi medicina spiritus ti- tendebas. Illo veniente illuminavis, et vivificaris :
moris, ut sanet corruptionem elalionem, et reslau- illuminaris, ulvideas : vivificaris, ut sentias :.sentis
ret sanitatem humililatem. Singula viiia singulas enim et proesenlis, vides enim et prsevides. Aliud
medicinas habeiil; septem vitia, sepiem spiritus, vides, aliud praevides : aliud sentis, aliud praeseutis.
quot morbi, tot medicinse. Quid sunt septem spiri- Yides malum, et praevides malum. Prsesens vides
lus? seplem sunt dona spiritus, et dona sunt spiri- malum, futurum preevidcs. Culpam sentis , poenam
lus, et spiritus sunt dona: donnm spiritus, spiritus prsesentis. Priusquam autem Spirilus sanctus ad te
est: seipsum dat spiritus : unus spiritus sepliformi- veniret, nec videbas csecus, nec senliebas mortuus :
ter se tribuit. Propterea unus spiritus, sepiem spi- et propterea non videbas, quia non respiciebas , nec
ritus : quia sepliformiter datus, et septiformiter sentiebas, quia non attendebas. Poslquam vero bo-
aspiratus. Seplem aspirationes, et spirilus unus : Q num rediit, ex ejus gustu excitalus es el illumina-
una medicina septem morbos cural. Propterea una, tus, ut malum agnosceres. Prius malum, quod palie-
septem, una natura, opera septem : substanlia una, baris, id esl culpam : deinde etiam malum, quod ex
septiformis effeclus. illo et pro illo merebaris, id est, pcenam. Utrumque
Primus spiritus est spiritus timoris, secundus est docuitbonum adveniens : ut ct malum praesens sen-
spiritus pietatis, fertius est spiritus scieniise, quar- tiretur, et malum futurum prsevideretur. Exinde
tus spiritus, esl spiritus forlitudinis, quintus spi- pcena illa medicinalis exoritur; cum sensiiiealus de
ritus, est spirkus consilii, sextus spirilus est spivi- roalo, quod pateris, dolere incipis, ut corrigas : et
tus inlelleclus, septimus spivitus est spiritus sapien- illuminatus de malo, quod mereris, timere incipis,
tiae. llmc aulein omnia operalur untts, alque idem ut caveas. Nisi enim doleres, non corrigeres : etnisi
spiritus (I Cor. xn); ipse esl limor, ipse est pietas, timeres , non caveres. Prius ergo illuminaris ad
ipse est scientia, ipse est fortitudo, ipse est consi- culpam, uteam videas; deinde ad pcenam, uteam
lium, ipse est inttilectus, ipse est sapienlia. Omnia timeas. Ut postremo timore sensificatus, pro culpa
h;cc tibi fit, qui sibi uniis est: accipiendo illum, qui doleas et eam corrigas; quia forle non doleres, nisi
diversusnon esl: tu ad divevsa fovraavis. Pvoptevca timeres. Nisi enim pcena viderelur quae limeretur,
mulliplicatuv in te : qui in se unus est sempev et j\ nemo doleret pro culpa quse placeret. Ideo ostendi-
idem. Qtti enim est amov tuus, ipse est timov luus. lur tibi poena secutura post culpam, ut ipsa culpa
Juravit Jacob Laban per limorem patris sui Isauc. quae in experientia placet saltem in tribulalionedis-
(Gen. xxxi). Qui enim consumraat, ipse et incboat. pliceat; ut attendere incipias. quod malum est, id
Primum ad te venit, ut faciat limenlem : novissime etiam quod in ea dulce videtur, cum tam malum sit,
ut faciat diligentem. Idem lumeii est, quod oculos quodex ea, et post eam amarum percipitur. Illumi-
lippientes pungit el claros demulcet: diversa facit, naris ergo et affligeris, quia vides quod terret et ha-
quia diveisa invenil: tamen ipsum in se unum est: bes quod dolet. Si non illuminareris, non cruciare-
et in te quoque unum esset, si te unum inveniret. ris, quia non videres quod timeres.- Rursum si non
Si sanum oculuin habes , percipis lumen sine pcena. esset in te quod flammis deberetur, ignis sine poana,
Si autem aeger est oculus , molestus fit advenlus videretur, et reciperes illuminationem ut non sen-
illius. Expedil tamen, ut vel sic veniat: quia si non tkes afflictionem. Poena terret, culpa timet; quod
cruciaris, non illuminaris. Pugnant duo coutraria, totum ex lumine fit superveniente; quopcena de-
medicina el raorbus. Medicina propter le, morbus monslratur ut videatur ; culpa sensificalur ut
contra te. Si morbo non resisierctur, sanitas non agnoscalur. Tamen aliud est quo vides, aliud quod
413 EXPLANATIO IN CANTIC. B. MARLE. iU
vides, aliud est quo illuminaris, aliud est ad quod il- A malum est, sed non omnis poena roala est. Qttod
luminaris. Illud quo illuminaris, fovet; illud ad quod enim confert et prodesl ad aliquid, bonum cst etiam
illuminaris, terret. Tamen terror quasiluminiimpu- si in semelipso non esl. Quapropler venii poena
lalur; quia, priusquamillumiuabaris, non lerrebaris: minor ut luajor poena vitetur, et hoc bonum esl, ta-
expedit tamen ut terror veniat; quia nisi terreat men, ex eo quod bonum non est. Per poenam enim
pcena, non corrigitur culpa. Propterca lumen tibi liberamur a pcena, et expedit ad-tempus sentire
benefacit dum ostendit, quod cruciat; quia per il- quod molestum sit, ne semper sentire oporteat quod
lud corrigit, quod male delectat. Sic ergo illumina- intolerabile sit. Hoc autem bonum tuum operatur
vis, ut terrearis. Primum lumen' terribile est; imo ex eo quod non est bonum luura ille, qui esl verum
lenebrae terribiles, -quae videntur per Itimen, quia bonum tuum ; operaturus poslmodum aliud bonum
videri non potesl sine terrore. Quod sentiri non po- tuum, quod non solum per ipsum sit, sed ex ipso.
tesl sinedolore; prsesertim ab illo, qui se meruisse Primum enim ex poena tua operatur liberationem
agnoscit, ut senlial, quod imminere videt; etvitare tui, poslmodum ex dulcedine sua operatur gaudium
non valet. Hinc igitur timor nascitur, cum pericu- tuum. Tamen utrobique unus et idem ipse hinc qui
lum prsevidetur, qui pcenam habet in hoc malum, operatur; illinc et qui operatur, et ex quo ope-
quod cruciat; non in lioc malum, quod, liberat: ratur.
malum, inquam, non malum. Omnis enim poena

EXPLANATIO IN CANTICUM BEATJE MARI^l.

(Luc. i.J

PROLOGUS.
Maximam hanc in Scripluris divinis difflcultatem rj quod supra terrenarum meiitiiim capacitaiem 11011
invenio: quod ubi magna quaedam et sublimia esset, in laudem Salvatoris sui proferre? Constat
nonnunquam requirere nos causa circumslans co- ergo de tanla plenitudine eructantem, tantaque de-
git: ibi nihil praeter solilum, et quod dictu non difll- volione novum illud, etliiimanismentibus insolilum
cile sit, prsetendere littera videatur. Neque enim hoc gaudium Jesu suo jubilantem, nova laude, et singu-
ego tam iaboriosum exislimo, ut animtis legentis ad Iavi pvaeconio novam laUkiam in novo adventu
ea quoe nova et miranda proponuntur, quamlibet setefni Domini prsedicasse. Et tamen ipsam ejus can-
sinl fortia, et verborum figuris obumbrata, compfe- lici seviem, texlumquepevcuvrentes, qusedam pvima
hendere valeat, quam ut ea quse modica et humilia facie navvalionis eo modo pvoposita invenimus, ut
primo ingressu repeferit, ad sublimem intelligen- amplius his nihil in eo qusevendum videatuv : cum
tiam promoveat. Ecce enim canticum Mariae, quod lairien, licet hoec ipsa et veva sint, tantis mysieviis,
tam celebri et assidua, imo quotidiana recitalione tantisque sacvamentis an forte sufflciant, dubitavi
sancta per orbem frequentat Ecclesia, quis ignoret possit. Unde magis pevtimesco in ejus expositione,
maxima spiritualis inlelligentiae mysteria continere? ne vel aliena inducam aliqua, vel pvopria proeter-
Ut enim prsetermittamus quod vel solum ad ejus miliam : et sic vel negligenlise, vel temeritalis reatu
auctoritatem commendandam sufficere potuisset : C astriclus pro gratia apud vos offensaepericulum in-
"
videlicet non sine magna,el valde jationabili causa curram, quaravis ipsi poposcerilis. Nonnulla eidcin
consuetudinem ecclesiaslicam hoc prae caeleris om- explanationi ex latere adjunxi quse, si interserta
nibus canticis, quae in sacra Scriptura reperiuntur, fuerint, potei tint fortasse alicui minus apte con-
in tanta veneratione retentasse : ut, inquam, hoc juncta videri. Sed ego novi causam idoneam, qua
prsetermklamus, quis dubitet beatam Mariam recens vos id postulare decuerit: meque poscentium desi-
Spiritus sancti in se supervenientis tanta plenitudine derio, quantum possibilitas suppeleret oksecundave
et gratia replelam non potuisse jiarvum aliquid, et non disconveniat.

INCIPIT EXPLANATIO.

Magniftcat anima mea Dominum. Si civcumstan- D dentiam elicitur, cum nolun ftient vel per qtiem
tiam vei gesUe pevpendeve velimus, quanla consi- relatio myslica allata sit, vti qua ipse lelalor causa
devalione vevba ista digna sintluce clavius patescat impulsus talia aut valuil narrare, aut voluit. Vi-
Sacra namque inlevprclalio tunc comraodius ad evi- deamus itaque bcata Maria quemadmod.ui.i ad haec,
Uo BUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. Ui
quse pvoposita sunt, diceuda accessevit. Legituv in .A non extendis. Et ideo nescis unde veniat, quia quan-
Evangelio Luese (Luc. 1), quod angelus Gabriel a Deo ium tibi datum est, senlire poles, sed ex quanto
•nissus&ilin civitalem Galilmm Nazarelh, ad virgi- dalum sit, investigave non poles. Si evgo pvaecedere
gem desponsalam viro, cui nomen Joscph, de domo non potuisti venientem in te, ne praesumas anteire
David : et nomen virginis Maria : ut novum in cav- processurum per te : quia nescis quo vadat, sicut
nem Filii Dei adventum prsedicarel. Qui ingressus igrioras unde veniat. Serva secretum, custodi com-
novo salutationis obsequio virginem veneratuv, di- missum, abscontle creditum. Non est luuin nosse tem-
cens : Ave, gratia plena, Dominus tecum, benedicla lu pora, vel momenla, qum Paler posuit in sua potestate
in mulieribus. Qum cum audisset Mavia, non sine (Acl. i). Ipse novit quando, et quibus, vel quemad-
grandi miraculo turbata esl in sermone angeli: ei niodum magniflcentise susearcanarevelel:tutantum
cogitabul qualis essei illa salulatio. Angelus vero ta- parata esto jubenti oblemperare, prseeipienti offi-
lis salutalionis, tantseque veneralionis causam ex- ciuro exliibere. Tali ergo consideralione se lempe-
ponens, confortabat virginem sacram, id e.st dulci- rans Maria prudcnter interim tacere elegit, quous-
bus demulcebat alloquiis, dicens : Ne limeas, Ma- que largilor muneris sua sapientia auctor fieri di-
ria. Invenisti enhn gratiam apud Dominum. Ecce gnaretuv revelationis.
concipies in ulero, et paries filium, el vocabis nomen D Sed quia eodem Spiritu sancto docenle diJicerat
ejus Jesum. Hic eril magnus, et Filius Allhsimi vo- sicul sua per humilitatem tegere, sic alienis bonis
cabitur : el dabitur illi sedes David palris sui, et re- per charilalem congaudere : surgit mox , et cum
gnabit in domo Jacob in mlernum : el regni ejus non affluenlia tantoe gratiae ad inferioris -properai epuia-
trit finis. Et Mavia : Quomodo, inquit, fiet istud : lura convivium. Conscendit in montem Judsesevi-
quoniam virum non cognosco? Cui statim angelus dere, et congratulari Elisabeth : ul quod de ipsa au-
causam, modumque tam ineffabilis sacramenti ex- dierat credula in ipsa prsesens videret, et coiidijrna
ponens : Spiritus sanctns, ait, supervenict in le, et exsultalione exciperet. Sed quse ad aliena bona prss-
virtus Allissimi obumbrabit libi: ideoque et quod dicanda jam devota cucurvit, merito sua ab aliis
nasceiur ex le sanclum, vuccibitur Filius Dei : et ut prsedicari audire debuit: ut ex eo quoque gloria
omnis credeudi ambiguijas tolleretur, alio adjuncto ejus crescerel, quod exallationi allerius non invide-
miraculo mkabili, tamen dispaii divinoa potestaiis ret. Unde Elisabelh Spiiitu saneto repleta qualis.
eflicaciain manUVsiaf, dicens : Et ecce Elisabeth co- ac quanla csset, qua. aavenerat, agnovit. et quau-
gnata tua, el ipsa concepit fdium in senectute sua : et tum se indignam ejus visitalione judicaret, aperuit
Itic mensis cst sextus il!i,cjiim vocalur sterilis : quia dicens : Unde hoc mihi, ut veniat mater Domini mei
non erit impessibile apud Deum omne verbum.Mox ad ad tne ? Ecce enitn, ul facta esl vox salulatioais tua
hsec virgo fide et exsuliatione plena,_cum magna in auribus meis, exsuttavit in guudio infans in ulero
gratulatione respondit dicens : Ecce ancilla Domini, meo. Et beata, qum credidisti, quoniam perftcienlur
fiat secundum verbum tuum. Sialim ergo advcnienfe in le, qum dicta sunt tibi a Domino (Luc. m). Tune
Spiritu sanclo in Virgit.em, et omnium gratia vir- ait Maria :
tutum sacrosanctum habitaculuro in advenlu Filii Magnificat anima mea Dominum. Non ergo am-
Dsi rcplente, dtibium non est quin coelestium gau- plius polttil se continere cum Spiritum, quem inlva
diorum, et a;lcrn_e duleediuis mivam atque inenav- covdis sui secretatanlaplenittidineredundantem sen-
vabilem suavitatem Yivgo ipsa concepevit, quando tiebat, pev alieni ovis claustva oevneret evupisse.
illud setevnum lumen cum toto majestatis sua?ful- Tunc igituv ad manifeslalionem Spkitus aperuit os
gove in cam deseendit: et quod non capit mundus, suum, et verbum bonum, quod cojiceperat, eructans
lotam se intra visceva virginis colloeavit. in laudem Salvatovis exclamavit, dicens : Magnifi-
Tali evgo, ae tanta divinilalis prsesentia plena, cat anima mea Dominum. Nemo igiluv vcvba ista
quid vidcrit, aut quid scnserit quis dicere potest? levitev ceslimanda puiet. Quae enimde tam profunda
Audacter pronuntio, quod nec ipsa plene explicave D conceptionc prolata sunt, sine profunda investiga-
potuit, quod capeve potuit. In tantis evgo mivabili- lione digne penelrari non possunt. Et utinam coa-
bus quomodo lingua humana taceve potuisset, nisi tingatnobis eorum arcana quserenlibusillo ^piriui
idem ipse Spkitus, qui virginem repleverat torren- ducenle incedere, quo vepleta Mavia verbum patris'
tem suse aiflueutise impetum, suavissimo moderarc- concipere, et patrem verbi meruit verbo exsultalio-
tur amplexu? Clamavk eminus jam, tunc sapientia nis magnilicare. Ail ergo: Maguificat auima mea
Dei iii illa beata anima : Spiritus ubi vull sphal, et Dominum.
vocem ejus audis : sed nescis unde veniat, aut quo va- -Et exsultavil spiritus meus in Deo salulari meo.
dal (Joan. m).Tu enirii, inquit, ingredientem in te Yere dilecta, et unica, et jn illam cellam vinaviam
sanclum subito accepisti : nec scientia a vege sponso luo intvodueta, ab ubevtale domus
Spirilum
tua adveiilum ejus prsevenisti, ut aut venlunim ejus inebviata, et fonte vitae (qui apud ipsum est)
quaeveves, aut venientem diligeves, aul ingredienti poiata memoriam abundanlise siiaviiatis ejus eru-
Subito tibi illapsus est, gralis se oblulit, ctasti, el in justilia ejus exsultasti. Yidisti, et gu-
aperkes.
non quaesitus venil, improvisus se infundit. Infusio- stasti; vidisli majestatem, gustasli suavilalem. Ideo-
nem pevcipis : sed ad fonlem immonsilatis ejus t« que quocl intus hauseras, foras propinasli. Magnift-
£!7 • EXPLA.NAT.0 1N CAINTIC.B. MAR1.E. 418
cat anima meaDominum. Yidete quid ait: Magnifi- ___guslum se iiiternae dulcedinis pcrccpisse ostendit.
cat, inquit, anima mea. Et exsultavit spiritus meus. Unde ulrumque professa est, el Dominum videlicefc
Duo et duo, anima et spiritus, magnificat et exsul- et Salvatorem, ut pro potestate, qua omni creaturse
tavit. Anima magnificat, spkitus exsultat: el ite- suae dominatur, etiam iis, a quibus non diligilur,
vum duo Dominus et salutaris ; verba duo, res una, jure metuendum ostenderet; pro bonitate vero, qua
et tamen duo : Dominus et salutaris : Dominus po- misericorditer quosdam salvat, dignum dilectione
tenliam nota, salutaris misericordiam. Yideamus demonstraret. Sane quia universm vim Domini, vti-
itaque verborum distinclionem. Primum aiiima sericordia, et veritas (Psal. xxiv) sunt, perfccta laus
magnificat Doniinum; deinde Spiritus exsultat, in est Dominum et Salvatorem confiteri, cum veritas
salutaii non dicit anima exsultat. Nec dixil: Spiri- in Domino et in Salvatore miseiicordia commende-
tus magniflcat; sed anima, inquit, magnificat, et tur. Yerilas enim ad Dominum periinel et ad Salva-
spiritus exsulist; nec ait magnificat salutarem et lorem misericovdia. Nam, quia cuncta opera sua
txsullat in Domino ; sed magnificat Dominum, ct tanta, et tam pevfecta justilia gubevnat, ut id etiam,
t-xsullatinsaluiari suo. Primum discernan.us quare quod in eis pvaetev justitiam factum invenitur,
distincte posuit, magniflcat et exsultat; vel quare " inordinatum non relinquat; et quoniam factum per-
prius magnificat, postea exsullat. Nihilenim ratione perara, nec ejus judicium potest evadere, nec setev-
carcl; quia omne, quod dictum est ab illa inlima iice dispositionis legibus coulraire, in veritate serva
summae veritatis luce cui mens virginis excellenler tenorem justiliae.
iiihseserat emanavit. Nec potuit aliud dicere, quae Quia autem quseda-m erranlia gratuilo ad vitams
medilaudo locuta non est, sed gustando : quam non colligil, et reparat ad saivationem in judicio suo,
docuit per varia discurrens cogitatio, sed uni inhse- justitiam moderatur per Icnitatem misericordise.
rens fonti sapieniue per contemplaiionem mentis Propterea magnificamus Domlnum, et in salutari
devotio. Magnificat anima mea Dominura, inquit, exsultamus ; quia cuilibet reverenda est juslitia Do-
et -exsultavit s_pkilus meus. Duo quippe stiiit, quce mini, et exsullanter observanda miscricordia Salva-
beati angelorum et hominum spiritus in illo fonte toris. Ideoque, inquit Maria : Magniiicat anima mea
lioni seterna coiuemplalione hauriunt. Incompre- Dominum : Ei exsultavit spiritus meus in Deo salu-
kensibilis videlicet majestas Dei, et ineffabilis boni- lari meo. Quareanima magnificat, et spirilusexsul-
tas; quorum alterum caslum timorem generat, alte- tal ? Idem fortasse alio .verbo repetilum est. Nam
rum dileeiionem parit. Pro majestate enim vene- anima, ei spiriius in homine idem est, quamvis
rantur Deum, et pro bonilate amant, ne vel dilectio aliud aiiima, et aliud spiritus nolet. Nam spiritus ad
sine reverenlia dissoluta sit, vel reverentia sine di- substantiam dicitur, anima ad vivificationem. Ye-
lectione posnalis. Admirantes enim diligunt, et di- rumtamen quia occasio se obtulit, errorem quo-
ligentes admirantur, ut inexslinguibiliter pev ad- rumdam hic commcmorare non abs re pulo. Nam
mkationem avdeat dilectio, et suaviter in dile- sunt, qui in unoquoque homine duas animas esse
ctione ferveat admiralio. coutendunt: unam ralionalem et unam sensualeni
Propter hanc reverentiam dictum est, quod co- rationis expertem, quales sunt animse brutorum
lumnse cceli ante ipsum contremiscunt; quia nimi- animalium. Hanc autem opinionem rafionibus qui-
rum etiam virtutes coelorumtanlam majestatem sino busdam, et auctoritatibus iirmare coiiantur. Aiunt
"admiratione intueri non possunt. Treinoraulem bea- enim animam rationalem nonnisi in vulva formato
torum spirituura concussio non est traiiquillilatis, corpori infundi, quemadmodum legitur in primo
sed incessabilis et vivilica intentio perpetuse con- homine corpus prius formalura ac deinde spiracu-
templalionis. Ram quia euin, quem vident, perfecte lum vita. inspiratum. El Moyses in lege dicit: Quod
nunquam compvehendeve sufficiunt, -semper supra si quis percusserit mulierem prmgnanlem et illa abor-
se conspiciunt: in quo quasi per admirationem evi- livum fecerit: si formatum fuerit abortivum, percus-
gilant, ne eo quod comprehendere nunquam va- p sor animam pro anhna reddat; si autem formalum
lent, lorpescant. Quanto autem perspicaclus intuen- non fueril, mulletur pecunia (Exod. xxi). Quidam
tur, lanto ardentius amant; quia ipsum videre sa-- eliam sanctorum Patrum in suis tractatibus hoc
pere est, el quod videlur dulcedo est. Yera autem asseruisse inveniuntur.
dulcedo quanto perfeclius sentilur, tanto desidera- Et propterea- cum constet animam rationalem
bilius appefitur ; quia si vere dulce est quod perci- nonnisi formato corpori dari, et iterum materiam,
pitur, et hoc dulcius esse necesse est, si amplius sicut ipsum corpus, priusquam humanam formam
percipialur. Ad hanc ergo contemplationis lucem aceipiat movcri, et crescere, et, ipso vitali motu, qui
mens Marise sublevata fuerat, quae cceleslis patriae ipsi inest, ad hanc ipsam formam perduci, sine
dulcedinem in verbis suis lam mirabilitev exprcssit, contradictione aliqua eoncedendum putant, quod
quam ineffabiliter compvehendit. Nam cum se Do- antequam rationa.lem animam accipiat corpus hu-
minuni magnificave pevhibuit, venerandam illam manum, animam habeat sensualem, qua vivaf et_
reverendamque universis aelerni numinis majesta- vegetetur et incrementum formamque percipiat
tem ioterna visione contueri se manifeste deciara- intantum ut si concepfo semini, et formato raiio-
vit. Cum vero se in suo salutari exsullarc asseruii, nalis anima non daretur, cum illa snima, quam a
— I. 1N S. SCRIPTURAM. m
m OUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA.
vitus ad seipsum spiritus dicitur, et ad corpus aui-
prima conceptione habet irrationalero, in humaiia \ conditi sunt,
forma de homine animal brutum nascevetuv, nihil a ma. Undeet illi spiritus, qui primum
«seteris irrationabilibus distans, excepto quod de ut in sua puritate persistevent, neque miscerentur
liumano semine subslantiam contraxisset. Nam cum corporibus, spirittis dici possunt, animae non pos-
brutorum animalium semini hoc naturaliler insit, sunt; quia naturam spiritualem habenl, animalio-
ut a semetipso lempore advenienle vivincationem nem corporalem non habenl. Brutorum autem anl-
essentialiter corpus sunt, et
accipiai, indignum videlurhochumanosemini, quod malium spiritus, quia
in sua natuva excelleniius esse constal, denegare. extra vivificationem eorpoream csse non habeiit
Post hocc omnia illud etiam in testimonium asser- roagis propriae aivimoedicunlur quam spiritus. Ani-
tionisadducuiit, quod iu Scripturis catliolicis fre- ma aulem humana, quia et in corpore esse Iiabet
et spi-
.jucn.erinveiiimus, in una persona geminato voca- et extra corpus, pvoprie et anima vocatur,
bulo animam et spifilum nominari, et in prccibus rilus. Sed anima dicilur in quantum est vila cor-
Ecclesiae quotidie sine aliqua errovis suspicione poris ; spiritus autem in quantum est ralione prae-
cum fidelium funeri obsequium reddimus, "auimam dita subslantia spivitualis. Pvopterea in hac vila
et spiritum defuncti Domino commendamus. Ilac anima pevdituv ut spivitus salvus fiat, cum haec vila
^ propter Deum despicilur ul postmodum a Deo seter-
ergo ratione probare voluut unumquemque duas
aniraas habere, alteram qua vivit; alteram qua sa- na vita tribuatur. Sed quia id, quod perdiraus,
pit, elutramque in futuro in electis bealificandam; quantum ad essenliam idem ipsum esl, quod reeipi-
alteram, id est ralionalem per visionem Creatoris ; mus : propterea Dominus in Evangelio nequaquam
alteram, id est sensualem per incorruptionem cor- nos animam perdere prsecepit ut spiritum salvum
poris. Similiter in veprobis-uiramque crticiandam ; reciperemus, sed eamdem ipsam animain bic per-
alteram per ignem, alteram per conscienliam ma- dcndam esse dixit, ut in futuro salva reciperclur
lam. (Matlh. x), hoc profecto signilicans, quod quisquis
Sed fides catholica ejusmodi assertionem non re- propter Deum hanc vitam, quce nunc corporis vivi-
cipit, sed unam eamdemque animam esse verissime fieatione ex anima temporaliter morlalis constat,
testatur, quse in homine et corporis vitam prseiiet libenier despexerk, in fuluro etiam eamdcm coipo-
per sensum, et in semetipsa vivit per inlellectum. ris (11011 solum animse) vilam seternam ct immorta-
Neque si humano corporis rationalis anima anle lem recipiet. Unde et sancta Ecclesia, quae carnis
formalionem non datur, licet moveatur, ct crcscat resurreciioncm fidelissime credit, non solum pro
priusquam formam humanam accipiat, idckco ne- _ spiritibus, sed eiiaro. pro animabus fidelium suorum
cesse est ul hocper animam aliquam fieri dicamus, orat: hoc uliquepetens ul in visitalione justovum
cum manifesle videamus virgulia, ,et herbas sine cum illa beatitudine, qusa ex visione Dei mundis
anima moveri, et incrementum haberc. Nisi forte covdibus evit, hoc etiam ad gloviam vilce celernce
ipsam vegelalionem et motum naluralem, animam immortale et incorruplibile per resuiTeclionem cav-
quis appellarc velit. Sed hsec vis licel secundum nis vecipiant, quod nunc pev movlem carriis covru-
aliquid a/iima dici possit, sensualis lamcn et quae plibile deponunt. Et hcecquidem de differenlia ani-
.anima^ aciat, nullo modo diccnda est. Ridiculum mae et spiritus, pvseter rem, sed forle non prseler
cnim, et prseter rationem omniiio est, ut humanum ulilitatem dixerimus. Nunc ad ordinem narralionis
eorpus sine anima raiionali bestiam nasci dicamus, nostrae, ut ccepimus, reeuiramus.
el non potius nec vivere, nec nasci si' anima ra- Qucerimus ergo quid sibi velit talis dislinctio ver-
tionali viviflcatum non fuerit. Nam illud quod dicunt borum; utrumne aiiquid nobis innuat quod non
indignum esse, ut semen humanum secundum nalu- spiritum, sed aiiimam Dominum magnilicare dicit;
ralem coriceptum caeterorum animalium seminibus el spirilum, non animam, in salulari suo exsuliare
ad vivificationem infirmius esse credatur, et mihus teslatur. Et forte aliquis curiositaii magis quam di-
efficax quam nullius ponderis sit manifestum est, D ligentice aseribendum putet ita singula quseque per-
cura videamus fere omnia bruta animalia vigore scrutari, et uec minima etiam sine propria oonside-
sentieiidi hommem prsecedere; imo ex hoc ipso vc- ratione prseterire. Novi ego multa ad hunc modum
risimilius probetur, semen noiinisi ex anima ratio- propter affeclus eommovendos in Seripluris -\cl per
nali viviiicari, et sensum percipere; quia perfecto expressionem" dicta, vel per inculcalionem repetita.
jti.Uum erat ul bvutis animalibus, quibus nihil dan- Quod etiam in hoc factum simililer si quis dicat,
- dum erat in intellectu, aliquid amplius daretuv in nihil inconvenieniis esl. Sic enim diclum est: Anima
sensu, et econtvavio, tanlo major necessitas homini mea magnificat et spirilus exsultal, quasi dicevetuv :
indicerelur cxercendse rationis, quanto majorem in Ego ex anima mea et spiritu meoj, id est, ex loto
s 'nsibus corporeis defectum paleretur. Sed el illud covde, et ex lota voluntate, Deum laudo et dc ejus
quod in &acra Scriptura aliquoiies circa unara el "salvatione, quam generi humano praeparari nuiie
camdem personamdesignaiidam spiritum et animanj video, lolis prsecordiis cxsulto. Nunc enim video de
vocabsila invenimus: uon propter divevsas essentias me assumi, quod crcdo pro me debere oflerri. Sed
sigiiificEiidasfaetumest, sed proptev ejusdem essen- tamen ut Salvatorem, metim confiiear, qui, cisi
5isedhcvsam propvkta.em. Naro m.us, elidcm spi- adhuc hosliam carnis sua?non obtulit, carnem ta-
iil EXPLANATIO IN CANTIC. B. MARIJE. 422
nien, quam adveniente tempore in hostiam oflerat, A causa exsultalionis,.quia respexit humilitatem an-
jam assumpsit. Ergo et nunc Salvator; et non so- cillsesuee. Ac si dicat: Merito in ipso exsulto, quia
lum nunc, sed ab seterno Salvalor, qui jam per car- ab ipso est quod exsullo ; el quia ejus dona propter
nem assumptam ad salvandum advenit, sed eam, ipsum diligo, ideo inipso exsulto. Distinguamus hcec
quam suo tempore exhibebit, salvationem ab seierno duo : Quidam neque a Deo exsultant, neque in Deo :
dare disposuit. Yel certe secundum verborum dislin- nam qui in carnis voluplate exsullant, aut qui, se-
ctionem, convenienter anima magnificare Dcum di- cundiim Salomonem,' Imlanlnr cum malefecerini, el
cilur, et spkitus in salulari suo exsultare perhibe- exsuliant in rebus pessimis (Prov. u) : isti nec a Deo,
lur. Saepe namque in Scripluris per animam affe- nec in Deo exsultant. Nam, quia maltim est, unde
ctus quidam et teneritudo mentis designari solet; et exsultant, patet profecto quod a Deo uon est unde
idcirco dum se ex anima magnificare asserit, ne- exsultant. Et quia rursum de malo ad malumexsul-
quaquam timore servili, sed dileclionis affectu, tanl, et suum gaudium in malignilate constituunt,
Deum se venerari ostendit. Et rursum cum spiritum ideo In Deo minime exsultant. Sunl alii qui acce
suum in salutari suo exsultare perhibet, manifeste ptis donis graliee abutunlur, et ea quse propter sa-
declarat non esse salvalionem hanc, de qua caro Iutem auimoe dala sunt ad carnis usum et gloriam
gaudeat, sed seternam potius, etin bonis invisibili- B saeculi converlunt. Acceptis Dei donis lcelantur, et
bus prseparatam, de qua spiritus exsultat. Quia ergo gaudent se habere quod Deus contulit: non ut per
beata flla anima casti limoris suavitatem concepe- hoc adjuventur ad ipsum pertingere, sed ut alios in
rat, ideo non servili formidine, sed filiali dileclione gratice perceptione monstrenlur anteire. Isti etsi
Dorainum se magnilicare dicebat. In anima quippe, habere a Deo videanlur unde gaudent, nequaquam
sicut diclum est, affectus ei devofio amantis expri- tariien in Deo gaudent, quia nec in Deo, ner. pvop:er
mitur, quia nihil aliud est ex anima laudare, quam Deum diligunt quod a Deu perccperunt. Qui aulam,
ex affectu venerari, et revereri ex dilectione. Sed, gralia percepta, ad amorem Dei idipsum conver.m.t
quia rursum aelernse salvalionis ex illo pietatis quod ab ipso aceipitint, isti profeeto el a Deo et in
fonte certitudinem hauserat, ideo spirif u in suo sa- Deo exsultare prohantur. Quapropter sollicite nobis
lutari exsultabat. considerandum est, dum nientem nostram aliqua
Nec tacite prsetereundum est quod cuiri Domiiniwi forte lsetilia tangi sentimus, ne idipsum quod men-
noininarct, aihil addidit. Cum vero Salvatorem di- tem per gaudium sublevat, aut a malo oriatur, aut
-ceret, non simpliciter Salvatorem, sed suum Salva- a bono ortum ad malum per iulenlionem animum
.torem nominavit. Omnipotens enim Deus poles-tale, knpellat. Maria ergo, ut suum gaudium solitum esse
qua universse crealurse, suae dominatur, Dominus demonslraret, illud neque a vanitate exovtum, ne-
omnium esl; sed pielate, qua quosdam lantum, et que ad vanitatem convevsum ostendit : sed Dei se
non omnes ad vilam reparat, Salvator non omnkua dona in Deum diligeve , et pro respectu gratice, qua
est. Nam dominatio ejus ad omnes aequaliter respi- prceventa erat, in suo se salutari exsultare perhi-
cit :_bonitas vero quosdam tanlum ad salvationem buil, dicens : Exsultavit spiritus meus in Deo salu •
disceniit. Et idcivco dominium ad nullum spcciali- tari meo; quia respexit humililatem aneillse suce.
ter dicitur : de salvatione vero, quae ab ipso cst1, Sane respectus Dei in sacva Scviptura tribus modis
electi tanlum (quasi de proprio dono) merito singu- accipi solet: videlicet secundum cognilionera, se-
lariter gloriantur. -Hoc est quod in sacra Scriptura cunduni gratiam, secundum judicium. De respectu
quorumdam specialiler Deum se appellari voluit : cognitionis divinse dicit Apostolus : Omnia nuda, et
quia qui cunctis ut essent tribuit, bonis tantum ut aperta sunt oculis ejus'(Uebr. iv). Ergo per cognilio-
beati essent semelipsum in prsemium dedit. Ego nem Deusomnia respicit; sed per gratiam non om-
sum, inquit, Deus Abraham , Deus Isaac, Deus Ju- nes respicit. Nam de respectu gratiae dictum est :
cob (Mattlt. xxn), quia cum cseteri, ut sint tanlum Oculi Domini super justos, el aures ejus in preces
habeant a me, isti per graliam electi, ut beali sint, ]Q eorum (Psul. xxxm). Quem videlicet respeclum illi
quod sunt, a quo esse habeiit; hoc est, memetipsum non merentur, quilms in fine dicelur. Nescio vos
illisdedi; et propterea ipsorum Deus appellari vo- (Mallh. xxv). De respectu judicii dictunf est : Oculi
lo : quia ipsorum sum quem acceperunt, vel rece- Domini contemplantur bonos el malos (Prov. xv). Et
perunt pe.r gratiam, quem non poluerunt per natu- iterum : Oculi ejus super [respicil J9oimiius]omnem
ram, nec meruerunt per culpam. Nunc autem pos- viam fitiorum hominis, ct omnes gressus eorum consi-
sident me, ct ecce ego hsereditas illorum, sum Deus deral. Non sunl tenebrm, et non est untbra morlis, ut
illorum et Salvator, Deus Abrabaro, Deus Isaac, ibi abscond«ntur,qui operaniur iniquitatem (Prov.y).
Deus Jacob. Merito igitur beata virgo, quce se sin- ErgovideveDei per cognitionem,estnihileorum quce
gularitev electam-vidcbat, quia singulavitev graliam sunt ignovave. Yideve per graiiam,dona misericordice
aceeperat, quasi privilegio quodam eleclionis divinae impendere. Yidere per judicium, unumquemque se-
confirmata, fiducialiter ipsum, quem pro salute cundum opera sua, vel ad poenam, vel ad gloriam
mundi filium conceperat, suum eliam cum lcetitia destinare. Sed quia de respectu gralice in hoc loco
et exsullatione Salvalqrem vocat. agitur, diligeiilius adhuc qualiler per gratiam Deus
Q-iia respexit humilitalem ancillm sttm. Ilecc est hominem respicial considercmus. Nam ipsum vo-
425 IIUGONIS DE S. VICTOilE OPP. PARS I. — EXEGETiCA. — I. IN S. SCRIPTURAM. iU
cabulum respeclus quamdam expressionem notal, ut A _ siderans, ideo parifieari voluit; Maria autem suo |
plusaliquid esse \ideatur respicerc quam videre. factori humililer se subdens, aneillam se nomina-
Quasi enim respicere est prius abjectos et derelictos vit : el idcirco illa abjecta, et ista electa est. Super-
visitare. Nam quasi averti ab homine tunc Deus di- bam despexit, et humilem respexit: et quod supevba
citur, cum per districlionem judicii gralice suse perdidit, humilis recepit. Ideo ait: Respexit humi-
dona subtrahit. Cum vero placatus per misericor- lilatem ancillce suee. Respexit humilitatem, respexit
diam sublracta restituit, rursum per respcctum huinilialionem. Humilitatem respexit, humilem re-
gralice ad oum se convertit. Bene ergo Maria solam muiierans, humiliationera respexit, humiliatam exal-
in se humiiitatem Dominum respexisse testatur, tans. Duo sunt, humilitas et humiliatio : humilitas
quia divinitatis propitialionem, quam humana na- est inlus in virtute mentis, humiliatio fovis est in
tura in primis parentibus per superbinni perdidit, abjectione humanse opinionis. Sed servi Dei ali-
in Maria per humilitatem recuperavit. Nam, quia in qnando cum humililate eliam humiliationem ha-
ea Verbum Patris carnis subsiantiam, quam sibi berit. Aiiquando humilitatem habent, humiliationem
uniret, assumpsit, quasi ad eam, quam prius abje- non habent. Nunquam vevo humiliationem sine hu«
cerat, naluram subliraandam per misericordiam mililate liabent. Humilitatem cum humiliationeha-
-espexit. Respexit ergo humililatem MaviceDcus : 0] bent, qui et coram Deo humiles sunt, et corani ho-
cui propter humilitatis meiitum dedit ut Filium minibus despicabiles. Humilitatem sine humilia-
suuni in carne sua conciperet, et de sua cavne ve- tione habent, qui licet eoram hominibus foris despi-
rum Deum, et hominem omnium hominum (quan- cabilcs non appareant, inias tamen humililalis
tum in ipso est) Salvatorem generaret. Cujus hu- meritum coram Deo inviolatiim conservant. Illis
militatis vkiutem mox determinans subjtingii an- mundus crucifixus est, et ipsi mundo, quia pev hu-
cillse suse. Nam, quia humiliter se, quoderat, ancil- militatem mundum contemnunt, et pev humiliatio- -
lam cognovit, ideo quod non erat sublimiter mater nem a mundo- confemnuntur. Istis vcro mundus
esse meruit, sed quia in eo, quod sc ancillam no- quidem crucifixus non est; ipsi tamon mundo sunt
minisvit, virtutem lmmilitatis exprimi diximus, ut crucillxi, quia gloviam humanam, qiiam fovis non
appareat qualiter hoc dictum humilitalem commen- qucesitam accipiunt, intus pev vivtutem humilitatis
det, servitulis genera distinguere debemus. Servilus oblatam contemnunt. Evgo Mavia, quce apud Deam
enim qualuov modis vavialuv, secundum conditio- humilis evat, ct apud homines propter Deum abje-
nem, seeundum necessilatcm, secundum timovem, cta, in utroque se a Deo respeclam esse lestatur,
secundiim dileciionem. Secundum conditionem om- quia et ejns humil.tas apud Deum aeceptab.lis facta
nia divinse servittiti debent esse obnoxia, quia opus C
* est, et ejus humiliatio apud homines iii
gloriam
factori suo, hoc ex conditione sui debct, ut ejus commulata. Unde sequitur :
dispositionibus oblemperet, et instituta sequatur : Ecce enini ex hoc bealam me dicenl omnes genem-
nt sicut ab ipso factum est, itanon nisi sub ipso, et liones. Usque fld illud namque apud homines op-
secandum ipsum incedal. Secundum necessitalem probrium sterilitatis portaverat, quia integritalem
autem Deo servire dicuntur pravse voluntates, quce virginitatis thoro roaritali preeponebat. Sed unde in
cum ejus jussionibus contvake nitantuv, pev ineffa- pvimi genevatione carnali quasi maledictionis sen-
bilem tamen ejus disposilionem avclantuv, ul nihil lentiam sustinuit, inde nunc ab omni generallone
sine ipsius nulu ad effecttim pevduceve queant. Ser- merita benediclione collaudatur : cui hoc inler om-
viuntuolentes ejus disposilioni, qui volentes subje- nes femkias soli concessum est, ut et fvueium fe-
clinon sunt ipsius preeceptioni. Sequituv tertia ser- cunditatis haberel, et integvitalem vivginitatis non
vilus, quse fit limove, quando divina pveccepta non amitteret. Respexit enim Deus liumilitatem ejus, et
ex dilectione implemus, sed ex fovmidine. Quarta abslulithumilialionem ejus, et ideo, inquit, ex hoc
aulem servitusest, quando voluntarie jussionibus beatam me dicent omnes genevationes. Qmnei. ge-
illius obtemperamus; quia ipsum qui jubet dillgi- . neraiiones, quce amissam beatiiudinem per fruclum
j,
mus, nec alkid in nostra servitule exlra ipsum com- uteri mei recuperabunt, qua per fructum vetiti ligni
modum queerimus, quam ut secundum cum ambu- privatse sunt; omncs beatam me dicent, ulparum
lantes, ad ipsum pcrtingere valeamus. IIoc estenim jam sit in preelerita generatione suslinuisse sterili-
propter ipsum facere quod ipse jubet, propler ipsum tatis opprobvium, quse ab omni genevatione fuiura
adipiscendum facerequodjubel. Sed ex his quatuor pro fructu fecunditalis meae beala vocabor. Ex Iwc
servilutibus illa mihi prsecipue iii hoe loco commen- inquit. Ac si diceret Elisabelh : Ex quo per os tuum
dari videtur, quee est secundum conditionem. Hanc- sua magnalia, quce inme opevatus est, apevuii, ex
siquidem pareiues nostri in paradiso Conditori hoc eadem in omnes genevationes manifestando
exhibere noluerunt, quando in superbiam elali de- magnificabil.
spexerunl esse sub illo a quo fueranl conditi, et Quia fecit mihi magna qui potens est: et sanclum
voluerunt perverse cum illo esse in majestale con- nomen ejus. Maguum fuit, ut virgo sine virili semine
similes, qui non erant in nalura eeqtiales. Conve- filium conciperel. Magnum fuil, ut Dei PatrisYev-
nievter ergo gratia culpse respondet. Eva per super- bum cavne sua indulum utero gestaret. Magnum
biam crcaturam Dci se esse et opus Dei, non con- fuit, ut dum, se ancillaro eonfessa est, mater fieret
'
m EXPLANATIO IN CANTIC. B. MARI.E. m
sui plasmaloris. SedTi.ec omnia si magna sunt, ini- jA falsum pro vero recipere, oportet pro compen-
possibiba tamen non sunt ci, a quo facia sunt, quia dio prsesenti breviter ad ea quse dicta sunt respou-
potens est. Et ideo fecit mihi magna, qui potens dere."
est, et singulariter magna, quia singulariter potens. Primum considerandum est utrum Deus ulla ra-
Rropterea non ait, hoc vel hoc potest: sed pottns, tione neque mutata, neque cassata sua providentia
inquit, est, ut omnipotentem intelligas, qui abso- aliud facere possit quam facit. Constat enim quod
lute potens dicitur, quia omnia potest. Polentem omnequodfif abceternoprse\isuro estfuturum esse:
ergo coufessa est, nec amplius dixit: quia credi po- quia ab reterno futurum est, quod ipsum tamsn ab
test ejus potentia, quia est; sed quanta sit, aut qua- ceterno non est: et dicimus, quod possibile est non
lis eomprehendi non potest. Idcirco solum confessa fieri, quod futurum est. Et si non fieret quod fiet et
est, potentiam discutere non prsesumpsit, quia sciri non fieri possibile est, .nuiiquam futurum fuisset,
non potesl quanta est: de qua verissime seitur quia nec prcevisum. Quod, quia fiet, et futurum semper
immensa est. Eant ergo nunc, et de suo sensvfglo • esl, et prxvisum est. Nulla ergo mutatio hic, aut
rientur, qui opcra divina rstione se putant discu- cassalio providentiae appavet; quia sicut preevisum
lere, ejus potentiam sub mensura coarctare. Cum B est, et fiet: sic, si pvcevisum non esset, non fievef.
enim dicunt, Hucusque potest, et non smplius, quid Sed jam, inquiunt.prsevisum est. Rene preevisum
hoc estaliud, quam ejus polentiam (quseinfiiiita est) est, quia futurum est; et dicunt: Scd providentia nec
concludere, et restringere ad niensuram? Aiunt mutari polest, nec cassari. eventus autcm impediri
enim: Non polesl Deus aliud facere, quam facit, nec potest, ut non fiat quod futurum est: si aulem im -
melius facefe, quam fecit. Si enim aliud potest fa- pedirelur eventus rei {qtiod fieri potesl), mutarelur
'
cere, quam facit, polest facere quod non "prcc- vel cassarelur providentia, quod fieri oninino non
vitrit, et si potest facere quod »on preevidil, potest. Sed nos ad hsec respondemus, quia si muta-
potest sine providentia operari Deus, quia omne, retur evcnlus (quodfieri potest), nec mufaretur, nec
quod praeyidit se facturum, facit, nec facit aliquid cassaretur providentia, quia hoc omnino fieri non
quod non prcevidit. Si ergo non "potest providentia potest: sed potius nunquam fuisset prsevisum, cjuod
ejus aut mutari,ut aliud fiat quam prcevisum cst: nunquam fuerat futurum, et constaret pvovidenti 1 in
aut cassari, ut hoc non fiat, quod prsevisum est: ne- eo, ut non fieret, sicut modo in eo consistit ut fieret,
cesse esttotum fieri quod preevisum est, et nihil non mutala, ut post aliam alia esset, sed ut nun-
non est. Povvo quidquid est qitam alia esset. Ergo Deus aliud potest facere quam
' fitri, quod prcevisum
prcevisum, ess? constat, et quidquid prcevisum est, ( fecit: sic tamen ut ipse aliud faciendo alius non sit;
fieri dubium non est. Quod si preeter providen.iam sed sive idera, sive aliud faciat, ipse tanienseropcr
fieri aliquid impossibile est (omne autem, quod pree- idefli sit.
visum est esse, fieri necesse est), aliud fieri quam Nunc illud restat, ut disculiamus utrumne mclius
fit- nulla ralione potest. Amplius. Quidquid facit iliquid facere possil quam facit Deus. Hic illi nostri
Deus si melius potest facere quam facit, in hoc ipso scrutatores, qui defecerunt scrutantes scrutaliones
non benefacit, quod optime quidem non facit quod novum aliquid, ct vere novum, nec tam verum,
- facit: melius enim faceret, si quod facil, melius fo- quam ncwum afferre se dicunt. Et debent singulas
ceret. Facere quippe et nolle melius facere, etiam quidem creaturas per se consideratas a perfecto roi- •
bonum facientis malum esl facere. Sed hsec pia nus habere : universitatem autem rerum omnium in
mens in Deum dici non sustinet. Et ob hoc proxi- fanta oonsumraatione boni expressam, ut non pos
mam videtur, et consequens, quod- melius facere sit esse melior quam est. Ubi mihi primum respon-
non potesl, quam facit, quia sic facit, ut non faciat deri expostulo" cum dicunt Tiniversilatem rerum
male in eo, quod sic facit. omnium non posse meliorem esse quam est: quali-
Ejusmodi causis, atque rationibus quidam indu- ter id accipiendum sit, quod dicunt meliorem eam
cuntur, ut dicant Deum suorum operum mensura, ac rj esse non posse : sive ideo non potcst esse meliov,
lege ita astrictum, atque alligatum, ut praeter quam quia summe bonacst, ita ut nulla omnino boni pev-
facit, nec aliud quidquani facere possit nec melius. fectio ei desil: "sive ideo non poiest esse melior,
Ac per hoc plane infinitam illam alque immensam quia majus bonum, quod ei deesf, capere ipsa non
Divinitatis potcntiamsub termino ac mensura alll- potesf. Sed si ita summe bona est, ut nulla ei bonn
gare convincuntur, qui usque ad aliquid, quodvere perfeclio desit, jam opus suo plane Creaiori sequa-
finem ipsum habet, eam extendunt, et ultra negant tur, et vel extra metam extenditur, quod infra est:
proccdere. Cerlum est enim quod omne quodfactum vel inlra immensitatem coarctatur, quod sumraum
est in numero, et pondere el mensura,-legitimum est: quod utrumque pari inconvenientia impossibi-
terminum et finem suum habet: et idcirco si ad le esl. Si vero ideo con potest melior esse, quia bo-
operis mensuram Creatoris potentia, modumque num amplius, quod ei dcest, capere ipsa non po-
componitur, ipsa procul dubio, et fine et mensura iest, jam hoc ipsum non posse defecfionis est, non
terminari declaratur. Quapropter, nevel his, qua. consummationis, et potest melior esse si fiat capas
videntur raliones, sine causa asscrisum negare vi- majoris boni, quia el hoc ipse, qui feeit, potesi. Er-
deaicur, vcl hominum creduli sint consideratione go in se_non potest, in Deo pofest, qtiia ipsa non
PATROL.CLXXV. 14
#27 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIFTURAM. m
potcst, sed Deus potesl, et quantum ipse polest dici ,& moreslpro evitanda pocna abstinere amalo, retenia
p.oii potest : ergo ipse melior esse non potest, sed voluntalc mala. Mundanus limor est pro evifanda
omne quod fecit raelius esse potest, si tamen ipse poena abstinere a bono, retenta voluntate bona.Ini-'
voluerit, qui potest. Et ipse quod fecit melius esse tiaiis timor est pro evitanda pcena, cum perverso opere
potest, non tamen corrigcns malefaelum, sed bene- etiam pravas cogitationes resccare. Filialis iimoi?
factum promovens in melius, non ut ipse quantum est bono firmiter adhcerere, quia illud amiltere
ad se melius faciat, sed ut quod fecit (ipso identi- nolis.
dem operante, et in eodem persevcrante) mclius fiat. Ex his qualuor timoribus duo mali sunt, id est,
Ergo summe potens esl, qui potest omne, quod pos- servilis et mundanus: duo vero boni, id est initia-
c-ibile est; nec ideo minus potest, quia impossibilia Iis, et fllialis. Servilis timor pcenam, quce ab homi-
non potest, quia impossibilia posse non essel possc, nibus infertur, metuit, et idcirco ei sufficit cesca.e
sed non posse. Propterea inquit Maria : Quia fecit a malo opere : quia ad oculum famulalur, et rcatum
mihi magna qui potens est, et sanctum nomen ejus. conscientiae non mcluif, hominibus placere videns.
Non ait per me, aut in me fecit magna. sed mihi, in- Mundanusverotimorhominibusplacerenonqucerens,
quil, fecit. Quod enim in ea ad omnium salutem fa- lamendispliceremetuens, ctipse fingit quodnon est,
ctum est, hoc pvivilegio oleetionk ad ejus gloriam *»lam mendax in neganda veritate, quam fallax altev
singulariter est ordinatum. Et ideo dicit, magna, in falsitate tegenda, el uterque in vevitale offendit.
pec addidit, qualia; quia cum omnia Dei opera hu- Altev, quia timide negat quod est: altev, quia pev-
mani sensus capacitatem exsuperent. prcecipuesacva- verse simulat quod non est. Initialis vero linior,
mentum redemptionis, Yerbi mysterium super ora- quia eam, quam Deus eomminatur, pcenam declinare
nia ineffabile esse constat. Kihil enim unquara ma- satagit, nequaquam sibi suflicere videt, ut ab illicita
gis rairum factum esl, quam ut Deus homo fieret, se operatione contineat; quia ei, qui cor intuetur,
et natura imcomprehensibilis corporis substantiam non estsatis ad probationem, si innocens fuerit ac-
ita sibi unirel, ut nec minus in ea esset, quia in se tio, nisi eliam ipsa covdis cogitaiio ante ejus oculos
erat immensa, nec minor in se existcret, quia in siRceva, atque impolluta appareat. Quia ergo iili
illa fuerat tola. displicere meluit, qui videt tolum, ad perfectam in-
Ilaec ergo sunt magna, et ineffabiliter mag:ia, quee socentiam coram eo necesse esse consideret, -ut
jn Maria facta sunt ad omnium salutem, et Mariee raundel tolum; et ideo iste timor inifklis dititur,
facta sunt ad gloriam singulavem. Propterea ait: qu'.a sub hoc pev bonam voluntatem et virlus initium
Quia fecit.mihi magna qui potens est, et sancltira capit, etvilium finem, necdum taraen perfectio est;
«omen ejus. Sanctum est in se, et in nobis sancti- quia dum aliud agitur, et aliud intenditur, ipsum
ficatur nomen ejus, dum nos sanclificamur in no- adhuc propter se bonum non amatur. Tum accedit
mine ejus. Quid est nomen ejus? fama ejus. Nomen charitas, et intrat per timorein istum, qui 3um
ejus, cognitio ejus. Fides ejus, noraen cjus. Hoc no- monslrat quod fugerc debeamus periculum, quo-
men cum sanctis sanclum est, quia glorificatur a daramodo appetere et desiderare facit prsesidiurn.
sanctis, et benedicitur; a perversis blasphematur. Converlit ergo cor adDeum, ulquodammodo deipso
Et nomen Dei per i>osbluspheniatur in genlibus (Bom. fugiat ad ipsum : hoc cst, dum cavens habere ira-
11).Ergo, quia magnafecil, sanclificatura estnomen tum, studel habere pvopitium. Hunc sequitur timor
ejus, quia, duro Yeibum in carne mkabililer nasci- filialis, qui ex succedenle charitate nascitur; ut ip-
tur, gloria Dei per Yerbum in hominibiis declaratur. sum timere nilni aliud sil, quam degustatum in cha-
Pater, inquit, manifestavi nomen tuum hominibus, et ritate bonum jam nolle amiltere. Et hic quidcm
ego. te clarificavi super terram (Joan. xvn). E.t ideo timor aliquid pcenseadjunclum habct, dum in incerto
fecit magna qui potens est, et sanctum nomen arobulamus, et potest in utramque adhuc partem de-
ejus. clinare status vitoe mutabilis. Std cum mutabili-
Et misericordia cjus in progenies -et progenies ti- f> tas nulla erit, tunc nulla ex incerto suspicionis pcev.a
mentibus eum. Mihi, inquit, fecit, uon lamen soli inerit: et tunc timor quodammodo sine timore erit,
singulariter, sed uni excellenter. Yerumtamen mise- ubi et de stabilitate certi erhnus : et tamcn reveren-
licordia ejus in progenies et progenies limentibus tiam Crealori exhibere non desislemus. Ergo mise-
eum. Nemo a gralia excluditur, sed in omni gente, ricordia ejus in progenies et progenies timenlibus
qui limet Deum et operatur justitiam, acceptus est eum. Nec solum limenlibus perfeeta charitate, sed
£111.In progenies et progenies, hoc est in omnes pro- etiam timere incipientibus.et per inclioantem sa-
genies. In hac gratia nihil discernit hominem, nisi pientiam se converlenlibus, misericordia ejus in pro-
timor Dei. Grcecus sit, Barbarus sit, Scylha sit; genies et progenies timentibus eum. Et incipit deinde
inasculus sit, femina sit, liber sil, servus sit; timo- misericordiam istam, quce Deum timenlibus prsesta-
rem Dei habeat, et salvus erit. Misericordia ejus in tur, lalius explicare, el ipsum rederaplionis humance
progenies et progenies timentibus eum. Et hic rur- ordinem modumque manifesta narratione contexere,
sura prseterire non debemus quse de timore dicenda diccns :
sunt. Quatuor timores sacra Scriptura discernii: Fecit potznliam in brachio suo; dispersit snpcrbos
servilem,muiidanum,i)iilialem,fiilialem. Servilis ti- mente cordis sui. Ha.e cst illa misericordia, quam se
!M - EXPLANATIO IN CANTIC. B. MARLE. 456
timentibus exhibuit Deus; quia Yerbum stium- per A pef hun.ilem confessionem in consoiiium regni at~
assumptam carneiri in hunc mundummisit : titper que in filiorum adoptionem assumpsit. Yel secun-
ipsum aerias potestales potenli virtute debellaret, et dum superiorem expositionem, polentes de sede de-
genus humanura ab earum potestate redimeret. Ipsi posuit; quia malignos spiritusa cordibus hominum
enim superbi.sunt, quos dispersit, ejiciens eos foras' . ejecif, et humiles exaltavit, ipsos videlicet homines,
a cordibus hominum, atque spolia eorum "diripiens. quos prius propler superbiam abjecerat, humilialos
Nam, quaprius in hominibus principabantur, virtu- reparavit. Ergo fecit polentiam in brachio suo, di-
-iem dissipavit. Fecit, inquit, poienftamin'bfachio spersit superbos mente cordis sui; deposuil poten-
•suo; qula per liumilitalem Filii sui Hiabofum vieit. tes de sede, et exaltavit humiles". Sed videoadhuc
Ideo fecit polentiam in brachio suo. Brachiumejus, aliquid esse, quod adjicere possiinus his quse de su-
Filius ejus est. Poteiitia in brachio fecit; quia perid" pferborum 'dispersione dicta sunt. Nara quod ait :
quod factum est in ipso redemplum est quod factunv Menlecbrdis-sui, si secuudum priorem sententiam
est ab ipso. Fecit potentiam, fe'cit infirmitatem, et exporiamus, liquet quod alto et invesl.gabili consi-
ipsa iniirmitas potentia Tuit; quia per illam \ictus lio Dei factum est", ut Judsei qui-primum elecli fue-
«st diabdlus, eihomo deejus poteslate ereplus. Fecit funt postmodum reprobarentur, et gentiles qui prius
polenliam in nracbio suo; dispersit superbos mente B evant reprobi postea assumerentur. Hoc ila profun-
-cordis sui. Quid est mente cordis sui? Mente cordis do et inscrulabili consilio faetum est, ut omnia sub
sui dispersit eos, profundo consilio suo dispersit peccato cpncluderet Deus et omnium misereretur.
eos. Profundum erat consilium ut pro homine Deus Et ideo Aposloius in consideratione hujus profundi -
"homo "fleret, et paterelur Jnnocens, ut redime- latis obslupeScens exclamavit. 0 altitudo divitiarum
retur nocens : et in his omnibus profundum erat sapieniim et scientim Dei, ijuam htcompreliensibilia
•consilium, nec polerat illis diabolus praevidere. Sed suntjudicia ejus, et invesligabiles vimejus! (Bom. xi.)
caplus eslh&mo-Leviathan, etprudeutia Dei percus- Hoc ergo considerare possumus in eo quod dictum
sit superbum. JIf_/sfeiii,inquitApostolus, aternis tem- est: Mente cordis su;.
poribus taciti soli Deo co_gniti(Bom. xvi), quod nemo Elsi aliam adhuc exposilionem-accommodare ve-
principum iiujus smculi agnovit];quia, sicognovissent, -limus, evit non contemnenda sententia. Mens elenim
nunquam Dominum glorim crttrifixissent (I Cor. v). covdis Dei est vivax illa, et pevmanens disposilio in-
Hoc est mente cordis sui, hoc in corde suo Deus vol- levnse occultceque pvsedestinatioriis. Ipse estlibev vi-
Vebat, imo non volvebat, sed habebat, et diabolus tse, in quo scvipta sunt nomina eorum qui salvi
«esciebat. Stulti principes Thaneos, sapientes con- fiunt et scripli in vita in Hierusalem. Idem ergo
siliarii Pharaonis dederunt consilium insipiens: Ubi mens est qtiod liber, et quasi in libro permansurum
sunt nunc sapienles tui ? annuntient tibi, el hidicent scribilur, quod in mente per mcraoriam retentum
quid cogilavertt Dominus exercituum super ASgyplum. non deletur. Quod itaqtie in hoe loco dictum est :
Stulli facli sunt prhtcipes Thaneos,emarcuerunt prin- Dispersit superbos mente cordis sui, hoc idem Psal-
cipes Mempheos: decepemnt JEgyptum, angulum po- mistaaliis verbisexpressit, dicens : Delcanturde tibro
pulorum ejus. Dominus miscuit in medio ejus spiri- vivenlium (Psal. LXVIII).Sed quia preescienlia proede-
tum vertiginis (Isa. xix). Et ibi: Dispersit superbos stinationis divinee non mulatur, et inde deleri vel
mente cordis sui; et fecit potentiam in brachio suo; dispergi non esl ibi esse desinere, sed nunquam
quia per incarnationem Filii sui et potenter deemo- fuisse,recte adjunxit, diceus : Et cum jnslis non scri-
nes devicit,,et prudenter supplantavil. Fecit poten- banlur (Ibid.). Sciendum est quod tribus modis in
tiam in brachio suo: et dispersit superbos mente libro vitce aliquis scribi perhibetur, secundum pra--
cordis sul. Possumus eiiaro non iuconvenienter su- scientiam, secundum causam et secundum opera-
perbos Judeeos inteliigere, qui gloriabantur se esse tionem. Secundum praescientiam scripti sunt inlibro
de genere Abraham, et in sua justitia prsesumebant, vitse, qui prcedeslinati sunt ad vitam, qui non delen-
et propterea justiliee Dei non erant subjecti. Istos y. tur unquam, quia ex his, qui prcevisi sunt ad salu-
ergo superbos facta potentia in brachio suo disper- tem, nemo pevive sinctuv, licet ad lempus quasi pe-
fiit Deus mente cordis sui; quia per Filium suum viturus a via veritatis errarepermittatur. Secuudum
in carne venientem ex operibus legis neininem causam scripti sunt in libro vitce, qui ad tempus in
justiiicari posse docuit, sed per fidem, quce ex Deo juslitia ambulant: et lales aliquando sunt, qui digni
est. Judeeos autem, qui opera legis contva Dei justi- salvatione existerent, si tales usque in finein per-
tiam defendeve conati sunt, et iiumilem Chvisti manercnt. Isli au.emdelenlur, cum justiiiam cceptfm
adventum supevbe contempserunl, a gvatia sua, in deserunt et a via verkalis, per quam incedere ccepe-
qua stare videbantur, abjecit; et gentes peccala sua rant, ad errores declinando, vecedunt. Seeundum
humililer confidentes, Deique justiliam prseferentes operationem, autpotius secundum humanam existi-
assumpsit. Unde convenienler adjungitur: malionem, scripti dicuntur in libro vitce, quorum
Deposuit polentes de sede, el exaltavit humiles. .Po- opera secundum humanurii judicium talia apparent,
tenles enim de sede deposuit; quia Judseos, qui filii propter queedigni videantur scribi-in libro vitce: qui
regni videbanturabjecit, ethuniiles, scilieet homines rursum cum ea, quce agere bona videbantur, dese-
genliles, exaltavit; quia genfes, quce abjectse erant runt, quasi a libro vilae deleri 5udicantur. Qui ergo
431 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 532
sic a libro vitss delentur, ut rursum in eo non me- A hsurienles implevit bonis, et diviles dimisit inanes.
reantur ascribi, etsi ad tempus vel secundum cau- Esuricntes vocat eos, qui se vero bono indigere co-
sam justitiae, vel secundum judicium existimationis gnoscunt; divites intelligi vult eos, qui snperbi sunt
humance scripti visi sunt, nunquam lamen secun- et elati, et se prse aliis in donis gratiarum abundare
dum preescientiam fuerunt. Quia ergo creatura ra- existimant. Ergo, sicut humiles, niodica de se sen-
tionalis in angelis et hominibus ad titulum ccelestis tiendo, majorem gratiam merentur accipere, ita su-
patrise et hceiedkatis supernce in libro vitse per perbi et elati, de se prcesuinendo, etiam ea quae ac-
conditionem ascripta fuerat, sed per elationem ceperunt amittunt.
qua se in ulraque suo Conditon perverse com- Suscepit Israel puerum suum. Suscepit sicut medi-
parave yoluit, abjecta est et honore suo privata : cus eegrum, Israel puerum suum, populum videlicet
jam tunc quidem a mente cordis sui superbos disper- suum : Israel puerum, id est humilem et innocen-
sit, qriando eos, qui circa se tumuerunt, ab interna tem suscepit, ut sanaret in_irmum,'ul redimeret ca-
stabilitale projiciens, foris per desideria lerrena flu- ptivum, ut justificaret impium, ut salvaret justum.
cfuare permisit. Dispersit superbos mente cordis Suscepit Israel, quem non invenit Israel, sed ut fa -
sui: Deposuit potentes de sede, et exaltavit humiles. ceret Israel. Suseepit Israel puerum suum.
Prius angelum de coeloet hominem de paradiso su- B Becordatus misericordim sum. Quaeolim promise-
perbienlem projecit; et poslea hominem per pceni- rat, sed diu distulerat, tandem eshibebat.
tentiam humiliatum ad pristinam gloriam reparavit. Sicul locutus esl palribus nostris, Abraham et se-
Sed et quotidie superbos quosque, subtrahendo gra- mini ejus in smcula.llisericors in promiltendo, verax
tiam suam, deponit, et humiliat, et postea eosdem in exhibend , quia sine debito promisit, et sin&dolo
humiliatos, gratiam priorcm restaurans, exailat. De exhibuit. Sicut loculus est natribus nostris, Abrahani
ttuoetiam illud est quod sequitur: et semini ejus in saecula.

QUJESTIONES ET DECISIONES

IN EPISTOLAS D. PAULL

i.

IN EPISTOLAM AB ROMANOS.

Paulus nomen appellativum est apud Hebreeos, et C semine David, cum nos confiteamur natum de Yir-
Greecos,et Latinos, non tamen eadem terminatione gine? Solutio. Ut notaret Christuni non more alio-
(P.om. i). Apud Hebvaeosdicitur mirabilis vel ete- rum hominum conceptum, sed sola operatione Spi-
eius; apud Greecos quielus; apud Latinos modicus. ritus saucli de Yirgine, absque virili semine :
Quod nomen proprie imposilum est Paulo in no- unde alii homines alios generare possunt, sed non.
tam geminaevirtutis, vel triplicis, quas preedicta;in- facere.
•terpvelaliones insinuant; velPaulus dictus est Apo- QCESTIOIII. Quomodo ipsa incarnatio facta sit ?
slolus, a Paulo Sevgio pvoconsule, quem convevlit Solutio. Ipsum Dei Yerbum dico carnem factum, id
apud Cyprum ; vel binominis erat. est homiiiem : non' tariien mutatum, vel conversum
QMESTIO I. Quseritur quomodo Paulus dicat ser- in horainem vel earnem, sed carne (ut mortalibus
vum, cum alibi dicat: Non enim accepistis spiritum appareret) indutum; sic enim illa unio facla est,
servitulis iterum in limore (Bom. vm). Et alibi: Jam quod nec divina natura mutata estin humanam, neo
non esl servus, sed fitius (Galat. iv). Et Dominus in humana in divinam : nec nova natura, vel nova per-
Evangelio : Jam non dicam vos servos, sed amicos sona facta esl ex duabus naturis, sed inefiabiliter
(Joan. xv). Nunquid Paulus non evat amicus? Solu- uuitse duee naturse sunt in Christo : ut assumens
tio. Duo genera timoris duo faciunt geneva servo- " totum quod habuil per naturam, conferret assumpto
rum-.scilicel. servilis et filialis. Paulus itaque servus per graliam, et totum, quod erat assumpti per na-
tiraore filiali erat, et non servili : qttae servitus turam fieret assumentis per dignalionem; unde to-
non tollit libevtalem, vcl amiticiam, sed notius tum dicitur .Deus, totum homo, et vicissim homo
ponit. Deus, et Deus homo, quod in substanliis •hominis
QIUCSTIO II. CuvPaultis dicat Christum facturii ex non coiilingit.
453 QU_-ESTiONES 1N EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROII. _S4
QCCSTIOIY. Quomodo hic dicatur, lotum Deus,- A Deus est homo, persona humana. naturce preedicatur
et tolum homo, cum iilee duse nalurce non sunt pav- de persona divinee naturae : eadem lariien est per-
tes illius porsonse. Solutio. Pvopter similitudinem SQiiadivinee et humanse naturse, scilicet Chvistus;
hoc dicium est, quia duse naturae sic sunt unitee in alius tamen inteSligituv cum dicituv : homo, et curs
Christo, ut partes in toto, scd differenter. ISIonenim dicitur: Deus. Hi concedunl plane quod Clnistus
sieultotum habet.esseex conjunclione parlium, sic est duae res, quavum una est simplex, et aliera
persona Ghristi ex unione humanitatis et divinilatis composita; una selevna, et alteva tempovalis; et
habet esse, nil enim novum habet esse utraque na- qttod Chvislus sit coraposiumi quoddam secundum
tura. Quod autem naluree illae non sint partes per- humanitatem ex carne et anima, et quiddam simplex
sonee, ,inde constat, quod allera illarum preedica- fit secundum divinitatem, et quod divinitas non sit
tur de persona, ut cum dicitur .-Chrislus est divina pavs hujus personce, sed sit' Ipsa persona, caro au-
uatura. ltem nomina naturarum de se preedicantur, tem etanima iantiim sint partes.
ul cum dicitur : Deus est homo ethomo estDeus : QU-ESTIO YIII. AnChristus sit bis genilus. Respon-
quod 11011 contingit in tolo integrali et ejus pavtibus. sio. Bis natus, et bis genitus esl: semel ab celerno
QUJCSTIO Y. Quomodo imagoad essentiam lantum ex substanlia Patris, ilerum in tempore Yirgine.
referatur, cuni relative tantum de Filio dicalur. So- B Ilabet itaque duas nativilates, duas genevationes,
lutio. Imago essentiam quandoque signiiicat divi- duas flliationes, eetevnam et tempovalem, non tamen
naro, et tunc communiter de tribus personis preedi- duo fllii est, velduo nati, sed unus et idem Fi-
catur : significal etiam relalionem, et tunc de solo lius Dei, ei filius hominis, non tamen eadera filia-
Filio dicitur. tione.
QD-ESTIO YI. Quid non sit in substaniia hominis, QCLESTIO IX. An pevsona.sumpsevit personam, an
cjuod in substaiitiis Christi. Solutio. Quia nec caro rialura personam, an nalura naturam/Solulio. Per-
est anima, nec anima est caro;" nec liomo est caro, sona non est assumpla, ergo nee persona personam,
vel anima, sicut Deus est homo, el homo est Deus, nec nalurapersonam assumpsit. Quodaulem persona
et Chrislus est ulrumque. Quod inde coulingit, quia naltiram assumpserit, omnes concedunt; an nafura
major est unio inter Deum et hominem quam in- naturam, dubitatur aquibtisdam : sed, procul dubio,
ier carnem et anlmam. Non enim anima unita natura divina assumpsit humanam, nou in unila-
carni totum, quod haLet per naturam, confert tem naturee, sed personee, id est sic facta est unio,
-ei, cum ipsa non sil capax multorum quse sunt quod assuraens et assumptum essent una persona,
animse, sicut Deus unitus homini totum se iufun- r non una nalura, quod licet auctoritas manifeste
dit ei. seepe hoc dicat, multi negant dicentes . si id quod
QuiESTioVII. Quidesl<_uod dicatur, cumdicitur: est assumptum esl persona, quomodo persona non
Homo esl Deus et Deus est homo, vel Christus esl est assumpia ? Nos autem dicimus ; licet assumpta
DeuSjCIiristus eslhomo. Solutio. in responsione liu- sit persona, non tamen Deus assumpsit personam
jusqueestionis moderni doclores interse dissentiunt. hominis, sed naturam, quia non est factus alterius
Alii enim dicuntquod idem de seprsedicatur, scili- personec quam prius fuerat, sicul factus est alterius,
cel: hsec persona Christus; quod mirum est, cum naturee quam fuit, suam retinens; assumendo enim
aliud Deus, aliud homo significet; et aliud filius ko- humanitatem, non amisil divinitalem.ideo eoncedi-
niiuis, aliud Filius Dei, ul auctoritas dicit. Quod tur quod natura, non pevsona, est assumpta, non
eiiam mihi videlur falsum esse, -qu'a hoc noraen solum a persona, sed a natura. Illae auctorita-
Deus idem signiflcat, cum dicitur : homo est Deusj tes, quae dicunt Yerbum tantum incarnatum, -
el: Christus est Deus, et: Pater est Deus. Si dica- alias personas tantum excludunt, non naturanvtli- '
tur, rion sequitur, quod idein Deus, homo et Chri- vinam. / '
itus, et Deus Paler sit. Ilem homo et Deus nomina QuiESTioX. Quid sit preedestinafio ? Resrionsio.
appellativa sunt; quomodo evgo significani hanc D Gfatice pvcepavatio. Quandoque eiiam dicilur u%'de-
personam proprie, vel quando, vel a quo facta est stinatio ipsius gralice apposilio. \A'/i",
impositio ta.is?Item Christus est homo, et virgo QU-ESTIOXI. Item quceritur, de quo sit facta--'
[Yerbum] esl homo, nonne idem proeaicatur de preedesiinatio : an de pevsona, an de nalura ?
utroque? Si dicatur non : ergo non sunt ejusdem Solutio. De persoua, non secundum divinam na-
nalurse, cum noriien naturce non sit ulvique com- turam, sed secundum humanam. Potest efiam
roune secundum eamdem signiQcatioiien.. Alii di- dici quocl natura praedestinata est vel homo as-
cunt quod cum dicitur : homo est Deus, non prcedi- sumplus, ut ila sublimaretur, ut quo allius atlolle-
catur hoc quod significatur lioc nomine Deus, sed . retur, non haberet.
esse unitum Deo personaliler; et cum diciluv;: Deus QILESTIO XII. An simpliciler debeat concedi Chri=-
est homo, prsedicalur habere hominem unitum in stum esse creaturam, vel factum. Solutio. Non
personam. Sed secundum hoc nec homo vere est concedendum sine determinatione tali, secundum
Deus, nec Deus vereosthomo. Alii diGunt quodcum carnem : ne videamur consenlire heereticis dicen-
'dieitur : homo-esf Deus, prsedicatur persona divina1 tibus, Christum esse factum secuiicirm utritmque
'nalurce de persona kumance naturee; et cum dicituv; naturam, ct propter eliam implicitam negationeitt
Jtio HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. i.ZS
huitis nominis, creatura : quia id dicitur creatura, A . concedatur cum utrobique prcedicatio r.on sit con-
quod coepit esse et non semper fuit. Non enim se- formis, licet etiam sint duo, quee prsedieantur de
quitur, si secundum humanitatem Chrislus non sem- pluribus secundum quosdam, 11011 tamen estid quorl
per fuit: ergo non semper fuit; sicutbene sequitur, prsedicatur de pluribus. Item volunt probare, quc-d
si secundum Divinitatem semper fuit, ergo semper esl id quod prsedicalur de pluribus, quia persona,
fuit. quae dicitur de assumente, dicitur eliam de as-
-, QU.ESTIOXIII. An Christus secundura humani- sumpto. Solutio. Persona est quasi nomen com-
! latem sit Filius Dei? vel Deus? Quod sic volunt prehensivuhi, duo enim, vel plura una sunt pcr-
probare, secundum quod est homo, est praedesti- sona. Sunt lamen quidani qui concedunt; quod
uatus, ut sit Filius Dei: sed illud est, quod ut sit, signilicatum hujus nominis, Christus, est com-
preedestinatus est secundum quod homo, ergo se- mune pluribus : et significat quantum hic termi-
cundum quod homo est, Filius est Dei. Solutio. Non nus, persona divinae et humanee nalura., non tamen
est verum si secundum hominem est prsedeslinatus, Christus est universale, sed duo singularia secun-
ut sit Filius Dei : ergo secundum hominem est Fi- dum istos.
lius Dei, nisi secundum sitpersoncecxpressivum. Si QU.ESTIO XIX. An homo assumptus sit Deus. So-
autem nolat causam, vel conditionem, non esl ve- 'II lutio. Multi dicunt quod non, quibus auctoritas
vum, ttt inhoc agparet simili:. Iste secundum quan- plane contradicit. Dicit enim Aposlolus quod in
titatem peccati poenitet ut sit salvus, evgo secundum ipso habilat plenitudo divinitatis (Col. n). Et Am-
quantitatem peccaii fit salvus. brosius : Quidquid habet Filius Dei per naluram,
QuyESTioXIV. Au secundum quod homo sit pev- el filius hominis per gra.liam. Item Dcmiinus de se
sona. Solutio. Di.cunt quidam :. Si, secundum si- loquens : Dala esl milti omnis polestas in caio,
gnificet causam, vel condilionem, secundum quod etc. (Maith.. xxvm) Si habet omnipotentiam, esfc
est homo, non est pevsona ; dicenles : Si secundum oronipotens; si est omnipotens, est Deus. Item
quod est homo, est persona, ergo teriia in Tfinitate, Joaunes apostolus dicit de eo, quod accepit spiritum
vel alia; scd non est alia, ergo tertia in Trinitate, et non ad mensuram (Joan. III), secundum eos qui ne--
sic secundtiin quod est homo est Deus. Rursus, se- gant hominem assumptum esse Deum, datus est ei
cundum quod est homo, non est personali proprie- spiritus ad mensuram, cum non habeat quidquid
tale discretus a Patre vel Spiritu sancto, sed sola Verbum, cui personaliter unitur.
filialione, quain h.abuit ab eeterno. Alii dicunt quod, QuiEsno XX. Utrum homo ille possit dimiftere-
in quantum est homo, est persona. Unde bene se- peecala cum sit omiiipotens ? Solutio. Homo ille
quitur, si est homo, est persona, et illam consequen- u potest dimitiere peccata, non quia h.omo, sed quia
tiam: si esl persona, est persona tertia in Trinitate Deus, sicut potest muudum redigere in nihilumj.
vel alia, dicunt falsam. Non enim lolum posilum si vellet.
ponit parlem, sicul remotum vemovet, sed pars po- QU/ESTIPXXI. An cveatuva sequatuv Creatorf,
sila ponit tolum. Pars aulem remola nec ponit, nec cum anima Christi, vel homo assumptus lotum
removet totum. Quod autem id, quod est assum- habet per graliam quod Deus per naluram ? So-
ptum, sit persona, constat, cum Augustinus dicat lulio. Non est eequalis creatura Deo, quia aliud
quod id quod suscepit et quod est assumptum est est esse sapientiam, aliud sapere per sapientiam,
una persona. aliud habeie aliquid per naturam : aliud per gra-
QU/ESTIO XY. An anima Christi sit Deus? So- tiam.
lutio. Non est concedendum simplicitcr, ne videa- Item sic objicitur : Dictum est quod quidquid ha-
mur consentire illis qui dicebant Yerbum tantum bet Yerbuni per naturam, habet homo per gratiam :
carnem assumpsisse, et Verbuikipsum loco animcc sed Yerbum habet ceternitatem per nalurara, ergo
carnem vegetarc. Ideo etiam non dicitur anima, hovno eamdem per gratiam, et si hoc est, homo ipse
Deus, quia roagis redundat nomen animcein naturam r. est celevnus. Solulio. Hic terminus, eeternus, notat
quam in personam. negationem. Illtid enim proprie dicitur eeternum ,
QILESTIOXYI. An concedendum sit, Homo ille quod semper fuit, et non cospit esse, unde quia,
fuit ab eetevno? Solutio. Si per pronomen, ille, de- setcrnum non simpliciter preedicat persoiiam'divin_e
jnonstretur persona, verum est hominem jllum ab naturce, sed etiam talem designat negationem,
seterno fuisse; si autem natura humana, non estve- UQIIest homo dicendus eeternus. Yel potest sie
r.um, Homo iJJLefuit ab eeterno. dici,, homo ille esl eeternus Deus, non est seternus
Q.LESTIO XVII. An anima Clnisli sit persona? di- homo.
cunt quidam, quod non, dum est conjuncta earni : QU^ESTIO XXII. An homo assumptus sit adopli-
sed separata est persona. Alii dicunt, quod Christi vtis fiiius," an filius naturalis. Yolunt quidam pro-
anima est per_sona eadem cum Yerbo. bare quod filius adoplivus sic per solam gratiam
QU-ESTIO XYIII. An sit universale quod significa- preedestinattis est, ut sit Filius Dei, ergo filius
tur hoe nomine Chvistus ': Quod viuetur : quia pree- esl gratice, et sic Adoptionis, ergo adoptivus. So-
dic_a_turde pluribus, eu_u dicitur, homo est Cr.Tio.us, lulio. Per solam gratiam csse Filius habef non
et Deus est Christus. Sblulio^ Non oportef, ut ideo Tatfa. scd naturse, id est, non fllius adoptivu?..
«7 . QU.ESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROM. IZS
sed filhts ncuuralis esl homo assumptus, non per ./_ QU.USTIOXXX. Si verum esi, sicut mulli scn-
naturam sed per gratiam, per quam habet quidquid tiunt, quod non plus valet voluntas cum opere, •
possidet. quam voluntas sine'opere, quomodo dicit Aposlo-
QU-ESTIOXXIII. Quomodo Apostolus ostendat lus : Desidero videre vos ut aliquem fructum ha- •
erga Romanos affeclura, ut dicit expositor, agerido beam in vobis; cum plus meriti non haberet ex
Deo gratias, cum pro omnibus bonis, quce dat Deus opere, quam habuil ex sola voluntate? Solulio. No-
tam boms quam malis agendce sint gratiaj Deo. So- bis autem videtur majus bonum esse opus cum vo-
lutio. Non solum agit gratias respectu donorum, sed luutate, quam solam voluntalem sine opere. Sed
potius respectu Romanorum, scilicet, quia dona col- dicunl illi : Ideo desiderabat venire, ut cum opere
Iata sunt eis. Cum auteni aliquis agit gratias pro crescerct volunlas', et majus fievet meritum.
donis malis collatis, hoc facit lantuin respectu dono- Quid dicent de passione Chrisli ? Nunquid non
rum, non eorum, quibus conferuntur. amplius patiendo meruit, quam prius solo deside-
Qn.ESTio XXIY. Dicit expositor, quod Aposto- rio? Non enim possunt dicere ejus voluntafem
lus iu Romanis non laudat fidem, sed facilitatem in passione augmenfatam esse, ut sic crescerct
fidei, quee videtur non esse laudanda, quia qui meritum.
facile credit, facile decredit. Solutio. Duplex est " QuiESno XXXI. Quomodo dicat se Apostolus de-
facililas; allera, quse provenit ex levitate animi; .bitorem esse Grsecis, et Barbaris : nonne gratis.
el hsec indigna laude; altera, quse provenit ex vi- praedicavk illis ? ergo non ex debito. Solutio. Non.
gore animi, et multo intuitu rationis, et hcec laude dicit, quod aliquid debeat illis ex merito illorum ,
digna. sed ex iujuncto officio debet-evangelizare illis; et,
QUJESTIO XXY. Dominus prohibet in Evangelio ex sola gratia quantum ad illos prcedicavit, hoc igi-
jurare perccelum vel per terram (Matlh. v) •,Apo- tur debitum non tollit gratiam, ut alibi dicit. Ne -
stolus non per creaturam, sed per Creatorem, quod cessitas milti incumbil evangelizare (I Cor. ix). Quce,
plus est, jurat cum dicit: Testis est mihi Deus necessitasnon tollit voluntatem, sicut istud debitum_
(Bom. i). Unde videtur transgressor esse preecepti, non aufert gratiam.
et sic ad mortem peccare. Solutio. Prohibet Do- Item videtur, quod in eis erat, unde hoc eis de-
minus, quod est malum, scilicet jurare falsum, vel buit; ex kge na.uree, qua cfebuit illis, quod vellet.
veruro sine necessitate; suasit verum loqui; indulsit sibi fieri. Solutio. Conccdimus, naturali lege te-
juramentum cum sit necessarium , in quo tria de- nebatur, ut illos luce veritatis illuminaret, non ta-
Lent esse : judicium, quantum ad discretionis uti- men simpliciter concedcndum est, quod hoc eis_
litatem ; justitia, quantum an sit faciendum; veri- deberet..
tas, quantum ad cognitionem. Si unum horum de- Qu/ESTioXXXII. Item quando dicitur : Justus ex
fuerit, reatus perjurii incurritur. fide vivit (Hebr. x), quceritur ctir efficacia justilice
QU-ESTIO XXVI. Quid sit jurare per Deum. So- fictei, el non charitati attribuitur; curo fides sit
ktio. Sensus est : Sic mihi prosit Deus, vel non, alicubi ubi nulla justilia; charitas nusquam sine
vel sicut est veritas in Deo, sic in isto; quam juslitia. Ad boc respondent aliqui dicentes. Cha-
si evacuat quanlum in ipso est, veritatem Dei ritas el justitia idem sunt, et iileo neutrum causa
annihilat, illis Deum fidejussorem conslituens : si alterius. Yel aliter : licet charitas causasit justitiee,
aulem non esl verum, Deum quodammodo in- tamen convenienter fides,_quee est charitatis causa,
caiceraf. dicitur esse causa justitise; quia quidquid est causa '
QU_ESTIO XXVII. Item quid sit per creaturam ju- causae, causa.esl et effectus. Et est sciendum, quod.
rave? Solutio. PerDeum, qui fecit eam. Unde dicit aliud est credere Deum esse, quae est fides cogni-
Auguslinus quod qui falsum jurat per lapidem,.per- tionis; aliud est credere Deo, quee dicitur fides
jurus est. consensus; aliud credere in Deo, quee dicitur fides
QU_ESTIO XXYIIL Utrum juramentum sit honnm, D fiduciae; aliud credere in Deum, quod estperfidem,
an maluni, an indifferens: si enim bonum est, non et dilectionem in Deum tendere. Item aliud est,
est prohibendura; si malum, nullo modo faeiendum; quod creditur; aliud, quo creditur; utrumque no-
si indifferens est, quomodo semper a malo? Solutio. mine fidei seepe designatur. Ilem illud, quo cre-
Ipsum non estmalum, sed tamen occasio mali; unde ditur quandoque charitate informalur, et luuc Lan-
cocsulit ipsum Dominus vitare, ne ejus assiduitate tum secundum quosdam dicitur virtus; quando au-
-perjurium kicurramus. lem sine charitate est, informis est qualitas; nec
- QU.ESTIO XXIX. Quomodo Apostolus ostendat af- est virtus, nec justiiicat. Aliis videtur, quod ubi-
fectum suum erga Romanos diceudo : Desidero vi- cunque est fides, etiam cognitionis, quantum in se
dcre vos ut aliquem fruclum habeam in vobis (ibid.), est, semper justificat: ejus tamen effectus quando?
cum magis videatur suam utilitatem, quam illorum que ex itbundantla mali impeditur. Fides est virtus,.
atfendere?'Solutio. Non queerit pr.opriam utilitatem, qua creduntur quee non videntui" : vel cerliludo-
quantum illorum, dum eos desiderat fructificare in rerum invisibilium ad religionem pertinentium su-
bonis operibus, ut el ipse ex profeclu eorum aliqttid pia opinionem, et inlra scieiitiam. Charilas justi-
utilitalis consequalur. 'ficai, ct iides, ci groiia, et Deus : cigo qualuor j«-
«9 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS 1. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. 44»
slifiear.t. Solutio. Non ideo vevum est, quod quatuor, A ineritum, et in quibusdam apparere, ut infidelitas
quia hoc esset seorsum : in fide enim^et pdrfidem non haberet.exeusatioiieiii. Nota, iri magnitudine uni-
ehavitas juslificat, et in charitate, gratia, et per gva- versitatis notatur divina potentia, in pulchritudine
liam Deus. sapienlia, in utilitate bonitas, unde constat, quod
QU.«STIOXXXHL Quomodo pluralitcr dicat, in- non solum in universis, sed in singulis relucet quee-
•usibiiia Dei, eum Deus sit simplex, et unus, nec dam imago et vestigium Trinitalis. Nihilominus
aliquiu sit in Deo, quod non sit Deus, nec aliquid caute inspiciendum est, quando similkudines indu-
dicatur hic invisibile Dei, quod non sit Deus? So- cuntur, vel ad identitatem essentiee demonstrandam,
lutio. Quod unum est el simplex in nattira, uon ut vel personalem distinciionem insinuandam, vel ut
unum et simplex venit in nostram notitiam, sed ut ostendatur quod incariiatio ad solum Filiam per-
inulla : et hec raro deprehenditur, cur scilictt, ita tinet, quamvis ipsa sit opus Triuitalis.
vcniat, quia oculus interior nondum valet ad illam QU.ESTIO XXXY. Cur Pater per invisibilia intclli-
simplieitatem, el ineffabilem unitatem alikigere, galur potius, quam Filius, vel Spiritus sanetus, cum
quce est Deus, ut etim, sicut est, inlelligat. Unde et ipsisintinvisihiles? Solulio. Quia Pater nusquam
cum intelligit Deum bonum, sapientem, oronipo- legitur specis visibili apparuissc, sicut Filiusin ho-
leiitero, et hujusmodi, quasi plura venit in mea- " roine assumpto, et Spiritus sanctus in specie co--
tem, quod uimm est in nalura. Ex quo altior ori- lumbce, et in linguis igneis.
tur qucestio : utrum ea quce sicut plura a ratione QU/ESTIO XXXYI. Cur Filius per virtulem ? Sohs-
hominis intelliguntur, in seipsis, sive in Deo aliqua fio. Quia ipse est vktus Patris cperaliva, per qiiam
disccrnantur difieveiUia. Non substantialiter, vel facla omnia sunt.
personaliter inler se differunl : veluti rationes ve- QU-ESTIO XXXYII. Cur Spiritus sanctus per divi-
rum setevnee, quee in mente Dei fuevunt, constat nifatem significatur? Solutio.Ut ostendatur commu-
quod aliquo modo diffevunt, quo lamen modo non niter a Patre et Filio procedere, eommune nomen
est ceiium. obtinet quasi proprium. Yel per invisibilia intclligi-
QUJCSTIO XXXIV. Item quia dicitur : Sempiievna tur Spiritus sanclus^, unde pluraliter dicilur invisi-
quoque vivtu.s ejus, et divinitas, potest qusevi: Hsec bilia propter diversitatem donorum. Per virlutem
duo, vivlus Dei ct divinitas, cum sint invisibilia, Pater, ad cujus proprietatem soki refeni potenlia..
quomodo diseevnaiHuv ab invisibilibus? Non enim Per divinitalem, seu Deitalem intelligitur Filius, sie
congrue dici potest, animalia vivunt, et homities, eniro divevsi diversa s.nliunt.
el cqui, cumhomines etequi sint animalia. Solutio. P QU_«STIO XXXVIII. Quceiitur de eo quod dicit
Noinina, quce de Deo dicuntur, qucedam significant Apostolus de philosophis, quod essent inexcusa-
quid non sit Deus, ut immorlalis et immensus, biles : Quia cutn cognovissenl Dcttm, non sicut Deum
ceteriius et infinitus. Quaedamnotant quid sit in Deo, glorificaverunt (ibid.). Nam videntur excusationent
ut sapiens, bonus: queedam insinuant sua preedi- habuisse : non enim lanta collaia est eis graiia, ex
catione quid sit Deus, ut bonitas el sapieniia. Ne -quaDeum glovificare poluerunt. Nunquid enim Deum
quis ergo exLstimaret illa tantum a creatura Dei glorificare potuerunt sine chariiaie? Nunquid potest
intelleelu conspici: quee indicant quid non sil Deus, quis charitatem habere sine fide? Nunquid ex illo
ut immensus : subjunxit sempiterna quoque virtus, gradu cognitionis, quem babuerunt diligcre pntue-
clc. Aliter secundum alios : per invisibilia intelligi- runt? Solulio. Ideo Lnexcusabiles fuerunt, quia non
tur Pater : per vivtutem Filius : per divinitatem Spi- fccerunl quantum potuerunt.
rifus sanctus. Secundum hoc videtur quod pbilo- QCJISTIOXXXIX. Ilem queeritur, si fecissent
scphi summee Trimtalis pev ea, nuee facta sunt, ha- qiiauium potuissent, an digni essent salule, si exis-
buerunt nblitiam. Sed Augustinus super Exodum sent ab bac vita in tali siatu. Nam quis dignus sa-
dicit, quod pliilosopbi ad nolitiam tertiee personee lule sine fide, vel quis cum chariiate periiepotesl?-
non pervenerunt, scd tantum nepl TOUayc$ov,-\6\ D M. P.. Abelardus ait, quod eraiu digni salute, id est
cst Paue, et mpl voov, id cst, de Filio philosophati ut daretur eis unde salvarentur; quia si fecissent
sunt. Ad hoc dicunt quidam quod illam distinctio- quantum possent, nunquara permiiteiet eos Deus
r.cni,. quam fides calholica confitctur sunirooe Trini- transire sine fide. Alii dicunt quod ideo inexcusa-
tatis, non habuerunt, nec haberc potuerunt, nisi pcv biles, quia ex illo gradu cognitionis potuerunt dili--
reveiationem. Quatuor enim modis cognoscitur Deus, gere : et -statim ex hoc statu fides daretur eis. Sed
duobus modis intevius, scilicet per natuvalem ra- secundum hoc fidcs ex charitale, non charitas esc
tionem : quaro noiat Apostolus secundum quosdam, fide. Tertii vero seutiunt, cjuod nullo gradu cogni-
dicens :'Quod notum est Dei, manifestum est in ittis tionis diligere potuerunt? si tamen fecissent quod
(Bom. i), et per divinam iuspirationem, quam ibi possent, statim daretur eis lides, ex qua Deum dili-
notat Apostolus : Deus enim illis nianifestavil (ibid.). gerenf, et sic glorificarent. Quibus .ohjicitur : Nun-
Duobus modis extevius pev factuvam quemadmodum quid fidem mereri potuerunt? Forsitan diceul ;
Insiuuat Apostolus, dicens : Invisibilia Dd (ibid.), Quod, tametsi fidem non possent mereri, taraen ex.
et per Scripluram, qui modus satis patet. Yoluit eo, quod liabebant, idonei et apti ad fidem susci-
itaque Dcus in quibusdam latere, ut fidcs habeiet piendam poiuerunl fieri. Sed qttomodo sciunt, quc<i
l*i QUJESTIONES IN EP1S70LAS PAULI. — IN EP. AD ROM. U2
ex hoc idonei fierent; vdsi idonei, quomoJo scir.nl, , _.venientis sibi, vef radii sclis, vel alterius a oculus
quod fides dareluv eis? Nonne Tyvii el Sidoncs intcvior nil potesi per se sine illustialione lucis,
idonei fuevunt?-non tamen facla esl praedicalio. So-' quee iiiuminat omncm iiomiiiem in hus.e muiidum
lutio. Nos autem credimus, quod Deum gloriiicare "vcnieniem. Ratio evgo naluralls sine gvatia quid
poluerunt ex "parie, ctsi nondum perfecle, si cnirn potest, cum talis lux sit ex gvatia? Adqtiod respon-
Deo atlribuerent quod accepcranl, et ejus gloriam dent quidam sic : In prima cveatione est exposita,
et non suam qusererent, Deum secundum aliquid cl pvoposita inteviori ocule illustratio summee lucis:
glorificarent: in quo Deum diligerent, etsi non per- quo ad usque el ad quem finem per se ex tali expc-
fecle possent. sitione, et propositione sine aliqua gralia superve-
Objicitur. Ex illa cognitione, quam habebant, po- nieute pcvvenive -valevet: quee illustvatio non fuit de
terant saltem cx pavte Deum diligere '. ergo ex cha- substantia valionis, nec de ejus natura, sed de donn
rilale hoc poterant, quam habebant, vel quam non ejus graiuito. Tamen polest dici quod naturaliter
habebant; sed non ex ea, quam non habebant: videt; quia, cum rialuva dataest apliludo et idonei-
ergo ex ea, auam habebant. et sic habebant dile- tas videndi exposita" illa luce : de qua sevmo pvse-
ctionem Dei, etslc digni salulc. Solutio. Conceden- eessil. Itaque sine oranirnoda gvatia nil potest vi-
dum est quod Deum diligere poterant ex charitatc, " dere oculus mentis : potest tatnen bene sine gra-
quam habebant; non tamen simpliciterdicendumest tia supervcniente alia ab illa, quce collata est cum
quod Dei habuerunt dilectionem : sicut iste infirmus naltira, qusi supervcnicns gvatia maxime solel dici
et debiLs portat lapidem ex forlitudine, quam habet; evatia.
ncc lamen dicendum est simpliciter huncessefor- QU/ESTIO XLHI. Tradidit illos Deus in desideri»
fem, vel habere fortitudinem. Non enim concedi- cordis sui, et in passiones ignominim, el iri sensum
mus quod illi, qui in mortali peccato sunt, nullum reprobum.lZx his auctovitatibus, ct multis aliis, vtl
bonum opuspossunt facere, ut quidam sentiuat, sed est illud : Dedit illis spiritum compunctionis, ul ii-
roulta faciunt bona, licet ad salutem insufficientia dentcs non vidcant, et audienles non audiant. (Bism.
propfermajusmalum quodhabent. \ xi). Et illud : Induralum est cor Pharaonis (Exod.
QUJESTIO XL. An ratio naluralis aliquid possil per vn) Et illud : Quem vult indural, cujus vuti misere-
se siue adjutorio gratiee? Solulio. Dieunt quidam tur (Bom. ix). Ex his et aliis quampluribustrueedani
quod ratio naluralis multa potesf per se, ut ap- mala videntur fieri -Dci opevalione. Augustinus
p2ret in philosophis, qui soli ratloni inuixi multa etiam multa coaccrvat in unum ad hujusmodi rei
non solum in comprehensione veritalis ckca crea- n probationem. Postmodum infcrt. Ex quibus mani-
u
turas, sed etiam"circaCrealorem cogncverunt, sci- festum est Deum opevari in cordibus hominum, in'
licet quod Deus est, et unus est, et quod trinus est. bonis inclinando ad bona pro miscricordia, vel in
Sed ad hanc cogitationem non videnlur pewenisse malis inclinando ad mala judicio |suo quandoqus
sine gvalieeadjutovio. Unde Apostolus : Quodnotum occulto, quandoque manifesto, semper autem justo.
est Dei manifestum in illis est; stalimque subjun- Item : Nonne justum est, ul qui in sordibus est, sor-
git: Deus enim manifestavit illis. descat adhuc? (Apoc. xxn.) A quo est hoc justum?
QUJESTIO XLI. Quomodo crgo sine gratia si Deus nonne-a Deo, a quo orane juslum? Itaque Deus
manifestavitillis, noune hocgratia? A.l hocrespon- .videtur operari hoc. Item peccatuni illud, quod est
denl quidam sic: Deus dicilur manifestasse, qttia poeiia prsecedentis peccati a quo est? oinnejustuia
tales fecit crealuras. ul ex illis posset ipse Creator est a Deo, el illud peccatura est pcena justa, Itaque
cognosci. Unde subjungit : Invisibilia enim Dei, videtur originem habere a Deo. Solutio Ad hoc qui-
-etc. dem respondent dicentes orone peccatum esss a Deo,
QUXSTIOXLH. Ilem si ratio naturalis tantum non solura quod est poena akcrius, sed etiam quod
Talet, ut ad hunc gradum cognilionis sufficiat, est tanlum culpa, coucedenles furtum, latrociiiium,
quseviluv in quo fuit efficacior ante peccalum pj adulteriuro esse a Deo, juxta illud pvophetee : A7ois
quam modo; vel quomodo nunc infirmior quam est malum iu civitate, quod non faciat Deus (Amos.
tunc? Sicul enim tunc cognovit, quod Deus est, et III). Quia etiara vatione tali conantur idem probare.
unus est, et triuus; ita et nunc. Et sicut modo Omnis essentu est a Deo, sed voluutas mala et
incarnalionis nvjslevium non potest comprehendere actio mala peccatum sunt, ct essentiam, habent i
sine adjulorio graiiee, ita nec tunc quod mysterium unde colligituf quod peccatum sit a Deo secundum
absconditum est in Deo, qui fecit omnia, ut dicit horum opinionem. Quibus sic objicitur. Facerepee-
Aposlolus, quasi uil inscrvit creaturis, ex quo hoc catum quidest, nisi peccare?Quid est faeere adul-
coguosci posset. Solulio. Ratio ante peccatum faci- terium, nisi facere adulterari? facere furtum, uisi
lius et perfectius comprehendit, quod modo cura furavi? Unde si conceditov, quod faciat peccatumt
magna difficultate, et minus perfecte, et a longe sequituv quod Deus peccet, fuvetuv, adulteretur,
speculatur : multa etiam novisset tunc quce modo occidal : quod non solum ncfas est dicere, sed
non cognoscit. Objicitur iis qui dicunt quod ratio etiam cogitare. Illud quod objicituv de voluntate
aaluralis aliquid possit per se : Nonne oculus exte-' mala cl aclioue non bona, quod aliquid sunt, et sic
xiav ui! \idere polesl sicejlltistralione lucis iuper- a Dco. Sic solvitur. Peccatorum aliud est se.cunduin.
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se, aliud secundum aliud. Pcccatum secundum se, A omnia. Sed non videtur esse simile intev domum,
est qusedam iv.ovdinatio, ut pvivatio jusliliee; et ipsa • qucenil potest mevevi, ethoininem, eujus culpa of-
nihil est nisi absentia justitise, unde non est a Deo, fevtur id sine quo stare nequit. Sed similitudo can-
cum nihil sit. Non enim Deus est auclov ejus, quod venientior essct ubi si domus easura esset, et si
nihil est. Yoluntas mala, et actio non bona pecca- quis manum supponeret, et eam ne caderet susiine-
tum e=t secundum aliud, scilicet secundum inordi- ret, si posl modum ratione exigiiite, manum retra-
nalionem, et hsec aliquid sunt, ct pcccata diouiitur heret, non quidem esset causa quare domus ruerei,
non ex eo quod habeiit, sed ex eo quod non habent: sed quare non prius cecidit causa fuit. Sicut si quis
ideo enim peceala sunt, quia non habciu ordinem nttdus esset, et alter ei vestes daret, et ille vestitus
vel modum. Illud prophetse, scilicet quod dicit: deinde offenderet eum cujus vcstibus est indutus ita
Non est malum in civilate, quod non facial Deus, ut vestes rationabiliter tolleret, et sic nudus more-
de malo adversitatis, num de malo pervcrsilalis in- retur, quis causa mortis ? nonne ipse qui nudus mo-
telligitur. Yel forsitan nec etiam cogimur de malo ritur?Et si quis, causa exigenle, alicui doctrinam
adversitatis hoc intelligere, si'diligentius inspexe- subtrahal, cui prius exhibuit, hoc facit non aliquid
rimus hujus Scriptuvse circumslanliam. Sie enim operando, sed potius non operando quod operaba-
habetur m propheta : Non est malum in civilale, tur. Sie quoque dicimus quod Deus subtrahendo
quod non notum faciat Domiiius servis suis pro- gratiam, culpa nostra exigente, r.ec ipse causa est
phetis. Item objiciunt de poteslate peccandi, quia a quare subtrahatur gralia seeundum nos : nec hoe
Deo est: et ipsa peccatum est, et sicjieccatum est fecit aliquid operando, sed non operando quod prius-
a Deo ul videiur. Solutio Nihil est hoc, quia potestas operabatur. Sic itaque nulla ratione concedendum
peccandi nec peccatum est, nec sufficiens causa est quod operatione Dei fiat peccatum, sive sit pce-
peccar.di sine voluntate. na peccati, sive non; hocergo, quod dicit Augusti-
QU.ESTIOXLIIl. Rursus sic queeritur. An omms nus, Deum operari in cordibus hominura, vel incli-
volunlas sit a Deo, cttmnil sit, quod non habeat esse nando ad bonum, vel ad malum, operari dicitur vel
aDeo? Solutio. Non est eoncedendum, quod omnis similitudine dictionis hujus verbi sublraltere, quod
voluntas sit a Dco, cum nil sit, quod non habeat constvuitur cum accusativo, quasi significaret ali-
csse a Deo : hoc enim esset tam bona quam mala. quid agere; vel, quod melius est, operari accipitur
Idem de actirne intelligitur. Cum enimdicitur pro operari, vel non operari, ut ibi: Quod enim
aclio mala vel voluntas, magis redundat locutio in operor non httelligo (Infra, c. 7). Aliter enlm si sic
qualitatem, quam in essentiam. /-. non acciperetur, facere malum, et non facere Lo-
Quare etsi habeat id unde esse dicilur a Deo, cum num, non essent partes operari. Et illud: Beddet uui-
tamen ejus qualitas non sit ex eo, noiTest dicendum cuique secundum opera sua, scilicet pro eis queefecit,
malam aclionem vel voluntatem esse ex Deo. Nota et pro eis quae non fecit, cum ea facere debuerif.
quod inordinatio dicitur esse qualitas lnalse actio- Hlud autem quod dicitur : Qui in sordibus est, sor-
riis, propter modum responsionis similem ; vel qua- descat adhuc (Apoc. 22, infra,'c. 2), sLe intelligitur :
Llas large accipitur pro eo quod assignalur quale justitia non est ex qualitate sordidalionis, sed ex
aliquid sit, vel quale non sit. Item hcec propositio : judicio Dei, quo illud lit. Unde,_si dicalur justum.
Essenlia hujus actionis est a Deo, dupliciter intelli- non justitia quse in ipso est, sed in regula Dei, noa
gitur : vel quod ipsa sit a Deo, vel id, unde habet quod ipsum sordescere sit a Deo, vel quod Deus fa-
esse sit a Deo. Aiii vero dicunt non omne peccatum ciat illud. Similiter de quolibet peccato quod est
esse, a Deo; sed secundum illud solum, quod est poena peccati preecedentis. Quod eriim talis pcena
poena alterius, fit opsratione Dei; dicentes : Si ad dicitur justa, hoc non est ex qualitate sui, sed judk
solam permissionem referatur quod dicitur, Tradi- cio Dei.
dit illos Deus in reprobum sensum, generaliier de QUJESTIO XLV. Utrum poena ipsa, quce eliam
omni posset hoc dicipeccato quod Deus operatur rj culpa est, sit a Deo. Quod videlur, quia omne juslum
iliud; sed nunquam dicitur Deus tradeve aliquera in est a Deo, et omnis pcena talis est justa. Itaque vi-
aliquod peccatum, nisi illud, quod est poena pec- detur quod talis poena sita Deo. Solutio. Non opor-
cati. Item, si ad gratiee subtractionem referatur, ex tet lioc dicere : cum exqualitatesuinonhabeatut sit
hoe patet quod Deus illud operetur, cum gratiam jusla/sed exlegeDei, ut jam dictum-es!: Scriptum
subtrahal. Item cum necessario illud sequatur ex enim est: Deus morlein non fecit, nec Imtatur in per-
gratise sublractione, quis est causa illius nisi suh- ditione vkenlium (Sap. i). Yel, eliamsi concedatti'.'
lractor?utsi domus haberet aliquod fulcimentum quod pcena sit a Deo, non lamen culpa, licet idem
sinc quo stare non posset, si quis fulcimentum au- sil pcena et culpa. Non enim a Deo habet quod culpa
ferret, quis fieret causa ruinee, nisi ille qui sustulit est, etsi aliquo modo habeat a Deo quod sit pcena.
fulcimentum ? Yel si aliqui essent in navicula in' Cum enim poena aliquid sit in se, propter tria dici-
niari, si quis eam submergeret, cum sine ea homi- tur esse a Deo, scilicet propter materiam ejus, quam
nes vivere non possent, quis est causa morlis nisi Deus facit, ut materiam ignis ; el propter naturam,
submersov? His itaque similitudiiiibus conantuv as- scilicct quod res talis non pote.t esse in re tali quin
serere quod Deus operatur qusedam peccata, si non patiatur : qute natura est a Deo, ct propler judiciura
«3 ^ QU.ESTIONES 1N EPISTOLAS PAULL — IN EP. AD;ROM. i.6
Dei, quo talis pcena tali culpce infligitur. Non tamen A hujusmodi passiones vocanliir. Vcl etiam in pree-
Deum esse causam illiusposnse dicimus; hoc enim senti vita paliuntur. Non enim possunt sic peccare,
esstt dicere quod Deus fecisset culpam illius pcenas, qiiin patiantur, quin nalufa iaedatur, corrumpatur,
quia non est causa corruptiqnis ; quse si non esset, et aliquo borio privetur, et fcedetur; et sic verum
non paterelur quidquam qui punitur. Itaque hujus- est jam eos in prcesenli pati.
modi poena, quce aliquid est, propter liia dicltur a QUJESTIOXLVII. Quaeritur iterumquid'raali inferat
Deo esse. Propter materiam, et naturam et judi- reprobis", iradi in rcprobum sensuin, cum non sint
cium. Secundum vero duo, scilicet, culpam et cor- poenituii. Qui enim exccecanlur, ut ponanl Iucem in
ruptionem, non est a Deo. Illa autem pcena quse tenebras, et tenebras in lueem, videntur miuus'
peccatum est, propler duo dici potest quod sil a peccare per falem exceecationem, cum nihil faciunt
Deo, scilicet propter judicium Dei, et propter natu- conlra conscienliam; unde quod majus est peceatum
ram, quae est quod nemo potest sic peccare, quin in se, minus est ei, a quo fit, cum minus fiat contra
ipso puniatur. Culpa vero et corruptio nullo modo conscientiam. Itaque cum isti minus contva con-
est a Deo. Non est ergo dicendum quod operatione scientiam peccent pvopter sensuni reprobum, vide-
Dei vel impulsu aliquis in peccatum prsecipiletur; exccecari. Solutio. Talis neces-
" tur eis prodesse sic
nec in illud etiain quod est poena; sed Scriptura. sitas ignorantiee non habet excusalionem, quia pro-
quce videntur hoe seniire, vel ad permissionem, vel venit ex perversa volunlate.
ad gratiee subtractionem referendee sunt. Quidam QU_GSTIOXLVIII. Quompdo Deus nonpeccet opo-
etiam referunt eas ad viae aperlionem, quia nequi- rando in cordibus eorum, ut inclinentur ad malum.
tia inlus coneepta nequit exire, nisi ei via aperia- Solutio. Si prcedieia ad memoriam revocentur, pa-
tur, ut Nabuchodonosor prius malitiam intus conce- tet responsio : lioc enim faciendo non immittit ma-
perat, efDeus exponendo ei gentem Judaicam, viam litiam.
ei aperuit, et sic ille malitiam exercuit, quarn prius QuiESTio XLIX. Quomodo defendi possit, quin
intus clausam habuit. Alii vero rtferunt ad viee Deus crudelitcr agat damnando istum, qui omni sibi
elausionem, quia Deus omnes alias vias, ne exire li- sublracta gratia relictus sibi non potest non pecca-
ceat, clauslt, ut non habeat aliam per quam exeat. re : si enim non vilat, quod \itare non potest, quee
Hinc dicitur aliquem preecipitare in peccalum, quia ctilpa est illi? vel si ideo damnatur, videtur quod
non claudit hanc viam per quam exit, sicut cseteras injuste agalur cum illo. Solutio. Ista impossibifitas
per quas nou egreditur. Unde constat quod Deus est inexcusabilis, quse ex culpa et vilio propriee vo-
non est causa quare perlianc pfodeat, sed ipse qui luntatis processil; quia prius se preecipitavit, licet
" modo nolens
exit; sed cur non per aliam egrediatur Deus causa peccet; Deus lamen ipsum juste pro
est, et cur etiam polius per islam, quam per aliam, peccalis daronat. Justum esl enhn ut qui iu sordibx«
cx utroque est; cur deterius non peccet, Deus atic- est, sordescat adhuc (Apoc. xxn).
tor est; cur vero lesUuin, et nou minus, ex ipso est. QU^STIO L. Quomodo Deus non consentiat pec-
Yeluli, si quis esset in turre, volei.s seipsum per fe- cantibus, cum malumseiat, etprohibere possit, et
nestram preecipitare, et aliquis alius omnes fene- expositor dicii. Conseniire est npn corrigere cum
nestras claudevet pveeler unam, ct ille per iliam possis. Solutio. Deus multis modis corrigit, el af-
preecipitarel se. Ecce quod non per aliam : ille, qui guil peccantes, tum naturali ratione, lum lege scri-
claudit cseieras, causa est, quod per istam, non iile, pta, tum per miiiislros suos, lum per propria, vel
qui claudit; sed ipse, qui prcecipitavit se. Quod au- aliena fiagclla : unde nullo raodo dicendus est con-
tem potius per istam, quam per aliam, ex uUoque sentire peccanlibus.
est. Sunl eiiamqui ad occasionem eas referunt, QUZESTIO LI. Utrum cequaliter peccent faciontcset
veluti Domino inlrante Hierusalem tola civitas com- consenlientes. Solutio. In hujusmodi, quse variari
roota est, et malitia prius concepta, aecepla ocea- possunt secundum diversas eausas , generale judi.
sione, excitata est ad invidiam; et sic ad^persequen- 0 cium dari non potest: secundum enim intentionem
dum. Itaque vel ad permissionem, vel ad subtvac- judicandum est de lalibus. , '
lionem gratice, vcl ad viee apertionem, vel viee non (Bom. 5) QU-ESTIOLII. Secundum duritiam, est
clausionem refertur, secundum quosdam quod dici- impmnitens, eic. Quseritur quid sit pcenitere. Solu-
tur : Tradidit illos in desideria cordis, el hi passib- lio. Pcenitentia est compunctio mentis de preeteritis,
nes ignominim, etc. (Rom. i.) Nosautem magis dici- et propositum de futuro, vel dolor, quia fecit pro-
mus uuiversa, quam ad unum aliquod singuloruai, positum quod amplius non est facturus. Quid est
etsi non omnia ubique concurrant; semper tamcn enim aliud pcenilere vere, quam comraissa defiere,
tria, scilicet permissio, et graliee sublraclio, et vice et amplius deflenda ex proposito non committcre?
non clausio concuvrunt; viae Vevo apevtio, et oecasio Dicitur etiam poenitentia satisfactio pvo peccatis.
non in omnibus vepeviuntur. -Uude sacerdos dicitur pcenitenliam irijungere. Item
QO.ESTIO XLYI. Quomodo dicatuvDeus tvadeve eos poenitentia alia sera, alia infructuosa. Infructuosa,
in passioues ignominice, cum non solum ibi nil pa- quce non prodesl: ut illa Judse, el insensatorum di-
tiantuv, sedeliam delectenlur. Solulio. Propter ef- centium. Nos insensali etc. (Sap.x.), Sera, quee tarde
fectum; quia enim pce;sa eeterna sequitur,'peecati fieii soiet cum tcmpus non sit. Dicitur itaque : Yere
m HUGONIS DE S. VICRORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 4iS
pcenitens est, qui corde conteritur, et ore confite- A\ sint ei a quo fiunt: si enim bona sint qpera in se,
tur, etcondignam exhibet satisfaclionem. et mala intentio, punitur pro mala intenlione, non
Qu_ESTioLHI. Cum dicilur in die irm, etc. Quceri- pro bonis operibus; nec remunerabitur pro eis,
tur de die judicii, quare dies iise dicatur potius quia inutilia ei facta sunt per malam intentionem.
quam misericordise; sicut enira mali audituri sunt: Ad hoc vero, ut mala sint ei opera, non exigitur
Ite. in igncm miernum, ita boni atidituri sunt : mala intentio; potest enim bona et mala esse in-
Veniie, benedicii Patrismei,elc. (Matth.xxx.) Solu- lentio, operibus' malis existentibus : qualiscunque
tio. In eo quod dies irce dicitur, consulilur nobis, ut fuerit intenlio ex quo .mala suut opera,"nocel ei
diem illum semper timeamus, ef timendo aeternum qui fecit ea : in his autem quee sunl Indifferentia, id
incendium caveamus. Nota quod dies dicitur non est, quantum in se nec bona nec mala, judieium
pro tempore, sed pvo manifestatione. Ilem notan- debet referri secundum intenlionem.
dum quod omnes ad judicium venient tam boni QMSSTJOLYII. Quomodo secundum opera pro-
quanfmali. Ronovum, alii utjudicent scilicet valde pria reddalur unicuique, cum iste bona per totam
boni; alii ut judicentur, ut minus boni. liem ma- vitam operatur, et in fine cadit, ct alter mala per
lorum, alii jam judicati sunt, quorum damnalio totam vitam operatur, et in fine surgit, per peesi-
jam certa est; alii adhuc judicandi, quorum dam- B tentiam; nomie qui bona operatus est damnabitur,
natio incerta est. et qui mala salvabitur? quomodo ergo secundum
QU_ESTIOLIY. Quomodo intelligendum sit de opera? Solutio. Opera cujuslibet dicuntur, cumqui-
sanctis quod judicabunt malos. Ad quod quidam bus exit ab hac vila, quibus solis retribuet Deus;
respondent quod hoc nihil aliud est, nisi quod ex- ea vero bona quee egit qui in Dne ceeidit.moviifican-
cellentia gloiiee eorum apparebit quanta pcena sint tuv, et fiunt non sua pev supevveniens malum. Iti
digni qui eos sunt perseculi, vel non imilati. Yel illius qui male vixit, et in fine pev pcenitenliam
ideo dicti judices sunt, quia in ipso judicio mani- surrexit, per bona supervenientia mala quoe fecit
feslabuutur eis raliones eelernae, secundum quas fiet fiunl non sua; vel etiam judicium fit respectu ope-
judicium, et csingulorum merita, de quibus fiet ju- rum, ut puniatuv minus, quia bona fecit, vtl raino-
dicium. Juxta illud Danielis : Sedit judicium et rem habebit gloriam, quia peccavit.
aperli sunl libri (Dan. vn), scilicet rationum et me- QMISTIOLVIII. Quserituv item quomodo sscun-
ritorum : illi ergo quorum poena, vel gloria non dum opeva, cum isle habeal voluntatem male ope-
adeo palet, judicandi sunt in die judicii. randi, nec facullalem perficiendi; alter voluniatcm
QU.-ESTIO LV. Quseritur ilerum circa illud secun- Q < bene operandi, nec facultatem implendi. Solutio.
dum cor hnpmnitens de peccato in Spiritum sanctum, Opera eorum dicunlur ex quo sunt in eorum volun-
quid sit, et qttare dicatur irremissibile. An quia tatibus, nec in eis.remanet quin fianl. Unde Doini-
non potest dimitii; an ideo quia nunquam dimitte- nus in Evangelio : Qui viderit mvtierem ad concupi-
tur, cum tamen possit; au quia vix, et raro, et scendum eam,jam mmcltatusest incordestto (llatl-t.
difficile dimiitatuv. Solutio. Dicunl quidam quod v); nec tamen dicimus quod tantum punialur modo
peccatum in Spivilum sanctum est ex invidia divi- quantum puniretuv pvo operibus ipsisiropictis, sed
nce derogare bonitati: cujus peccali lanta est labes, sicut pro operibus, etsi non tantum pro sola voluu-
quod qui sic peccant nunquam possint pceniientiee tate puniretur.
humilitatem subire. Alii dicunt quod desperalio vel QU-CSTIO LIX. Queeriiur de puero 1non baptizato
impceiiitentia dicitur peccatum in Spirilum S3nc- quomodo fiat ei retributio secundum opera sua, cum
tum. Alii quod facibus invidise seminare discordias statim moriaturantequamaliquidagat. Solutio. Ope-
Jnter fratves. Illis autem qui dieunl hoc peccatum ra parentum ejus in ejus conceptione et nalivitate
posse diraitti, sic objicitur : Si hoc est possibile, ipsius fiunt, et pro cis daronabitur tanquara eDac-
-quod talis culpa dimittalur, hoc proposito nullum tualiter egeril. Item dcpuerobaptiza.odicimusquod
sequitur irapossibile; sed veritas dicit quod hoc D pro gratia baptismatis salvatur sine propriis meritis.
peccatum non dimiliitur neqne in hoc smculo neque in QU_ESTIO LX. Quceritur de eo qui patiiur pro'
fuluro (Mattli. xtv); sed si dimitteretur, falsum esset Christo, et non operatur, quomodo ei secundum
ipsum non dimitti: quod est irapossibilc, quiaVeri- opus tribuatur? Solutio. Opera el pro passionibus
tas mentiri non potest. De hoc peccato nullus cer- et operibus accipiuntuv, ut factum pvo facto et non
t :s est : hoc lamen scitur,- quod si quis peccaverit, facto accipitur : cum fit quod non debet fieri, pec-
nunquam consequctur veniam. catum dicitur; quando vero non fit quod debet fieri,
QUXSTIO LYI. Quomodo unicuique secuhdum opera( delictum est.
tua reddat, cum hujus opera sint bona, et malaL QU.ESTIOLXL Cum culpa sittemporalis. etpcep.a
, intenlio. et illius mala opera, ei bona intentio, cumi ceterna, quomodo reddet secundum opera? Solutio.
es. affectu iriiponatur nomen operi, nunquid prp> Culpa malorum, quantum in ipsis est, seterna esi,
lionis operibus damnabitur, quia mala est intenlio,, in voluntate enini eorum fuit seroper in malo ma-
vel pro malis salvabituv, quia bona est intenlio? So- nere : uncfe justo De; judicio in ceternum punieatur.
. lutio. Non sufficit inteiUio in omnibus ad hoc utt Yel etiam mala voluntas, el reatus culpce, et impce-
bona dicanfur opera, scd scmper exigilur ut bonai nilentia cordis in ipso oetcrna eruiit. Unde Domlnus
U9 QU/ESTIONES 1N EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROM. 430
<_iclurusestacl eosr: Discedite a me omnes qui opera- A . al is prcefert, quod non facit Deus. Cum enim timo-
»n!'m'i»t9Mttefem(i«c.i).Nondicelquioperatiestis,sed rem vel Jionorem iis qui in dignilate sunt constituti
qui operamink Non pcenitere eriim peccatum est, et exhibemus, non facimus hoc, nisi propter Deum,
ipsi non possunl pcenitere. Itaque in ceternum pecca- cujus gerurit personam, vel cujus.sunl niinistri.
bunl, et sic pro culpa aeterna erit pcena sempilerna. Qu/ESTio LXVH. Factores legis justificubuntur.
QH_ESTIO LXH. Item cum boni plus quam merue- Quseritur an impletio legis justificet, quod sic vider
rint sint accepturi, et mali minus quam possint se- tur ex iis cum legisperitus quaereret a Domino :
«undum justitiam, puniaulur, quomodo secundum Quid faciens vitam.mienxam pbssidebo? Dominus_re-
opera? Solulio. Non est comparatio inter meritum spondit: Quid scripium estj quomodo legis? Et ilte :
et prcemium, sed est sensus : qui plus meruil, plus Diliges Dominum Deum tuum ex tcto corde tuo, etAex
accipiet, el qui minus, aeeipiet minus, secunduni tota anima tun; et ex lota mente iua, et proximum
qualitatem et quantitatem : nleriium enim unius et sicul te ipsum, et Dominus ait illi: Hoc fac, el vkcs
preemium modo est eequale et dissimile, modo est (Luc. x). Ecce mandatum legis observatum confert
simile et incequale cum meriio et preemio alterius, vilani oeternam. Unde legitur quod justificat lex im-
ut duo marlyres, vel duo confessores, qui ejusdem pleta (Botn. n). Idem in alio loco, cum adolescens
et sequalis meriti et pvsemii sunt, sequales et similes; B ait ad eum : Quid faciens vitam aternam possidebo ?
sunt in justitia et glovia; si autem unus mavlyv et Et Dominus ad eum :~Hoiiora patrem et malrem ;
unus confessor cequaies sunt, dissimiles tamen sunt non occides , non furlum facies, non mmchaberis, non
secundum qualitalem, quk iste martyr etille confes- falsum teslimonium dices, non concupisces uxorevi
sor, elc. proxani tui, nec rem. Et ait adolescens : Hac ontnia
QO_ESTIO LXIII. Queeritur circa id quod dicitur : ab adolescentia mea custodivi. Et Dominus inluuus
Tribululidel angustia in omnem gnimam, etc. (Bom. esleum, eldilexit (Malth. xix; Exod. xx; Marc. x;
II.) Nunquid in anima sola punietur homo, et non Luc. XVIII): quod non fecisset, nisi justus esset ex
efiam in covpore? Quare evgo dicit, in omnem ani- observatione mandatorum Dei. Quod autem subdi-
mam, el non "in covpus, cum In utvoque peccavit. tur : Si vis perfeclusesse (Matlh. xix), etc, std per-
Solutio. Qusedam sunt peccala anima?,_pro qtiibus fectionem pertinet justitise. Item Paulus: Mandatum
ipsa pimietur tantum, ut ira, invidia, infidelitas, de legis, quod erat ad vitam, invenlum est mihi ad mor-
qua specialiter agit Aposlolus in hoc ioco : ideoque (em (Botn. vn). Item Beda : Lex suo tempore cuslo-
mentionem facit de pcena animee, non poeua corpo- dita son solum bona temporalia, sed etiam eeterna
ris. Sunt etiam_qusedam peccata-corporis, pro qui- conferebat; unde manifestum est quod lex impleta
bus ipsunrpunielur, ut gula, luxuria, homicidia,' C justificat. Sed Aposlolus asserit, quod lex neminem
contentiones, quce covporis ministerio exercentur; ad perfectum perduxit, dicens-ea; operibus legisnon
unde constat quod in utroque punientur, juxta il- justificalur omnis caro, et si-ex lege justilia, ,tunc
lud : Duplici contrilione conlere eos (Jerem. xvu). . Christus gratis mortuus est (Galat. n) : et multa alia
QO_ESTIO LXIY. Queeritur de glorifiealione cor- in huncmqdum. Ideoque quidam dicunt quod pree-
poris quid -homini vel animae eonferat, -cum sola cepta illa quorum impletio conferl justitiam, sunt
beatitudo hominis sit visio Dei, cujus sola anima preecepta Evangelii, etsi in lege sunt scripta. Qui
capax est, -uude videtur nil conferre gloriee, quce enim facit ca, -homo evangelicus statim efficitur;
crit in corpore. Solulio. Glorificatio corporis ad nec est homo legis. Hi etiam dicunt, quod praecepta.
augmentum gloriae et gaudii ipsi animae erit. Nam illa secundum quod in lege intelligunlur impleta,
valde gloriabitur, cum viderit corpus prius adeo non justificant immediate, sed solummoJo fae^uist
infirmum et imbecille sie solidatum, utnullam &m- idoneum ad fidem Christi suscipiendam, per quam
plius lsesionem susiinere valeat. solam habelur salus : dicunt enim quod qui ostendil
QC/ESTIO LXY. Queeritur cum animee gloria sit exterius se Dium diligcre ei proximum, etsi inte-
Deum-contemplari, et ipsius visione frui, et in ipso n rius non diligat corde, quantum in lcge est, legem
omnia cognoscere : erit enim Deus omnia in omni- custodit; ipsa manum quidem, et non animum re-
bus (1 Cor. XY)existens speculum omnis creaturce, primit. Cui solutioni sic objicitur ; Si per observa-
-sicut omnis creatura modo speculum est Dei; cum lionem illorum prseceptorum, taiHura exterius fa-
hoc, inquam, ,sit, quomodo glorificatio corpovis ei ctam, fiant idonei et digni, ut fidem Christi reci-
convenire dicetur, ut ejus augeatur keatitudo. So- piant, fides non ex gratia, sed ex meritis dalur.
lutio. Hanc jrlorificaiionem jam in ipso Deo cogno- Item siidonei, quomodo sciunl quod recipienl;
scet, et contemplatio erit pars bealitudinis ejus. unde non videnlur convenienter solvere queesiionerii
QU-ESTIO LXYI. Cum dicit Apostolus : Non esl superiorem. Quee est enim major perfectio quaui
acceplor personarum Deus (Act. x), quaeritur quid diligere Deum toto corde, et proximum sicut semet-
sit persouas _accipere. Nonne dicit Apostolus : Cui ipsum. Ideoque dicimus quod implelio preedictornm
Itonorem, honorem;cui timorem, timorem (Bom. xm). prseceptorum justificat immediate, non tamen lcs.,
Nonnemajorem reverentiam debemus exhibere uni quse non sufficit, sed infirma est sinc gvatia, ad sui
quamalteri? Solutio. Ille personas accipit, qurpro ipsius impletionem ; nec dat gvaliam, nec Chvisti
aliquo, quod hominis est bominem vencratur, ct lidem aperte demonstrat, sine qua prsecepta legis
451 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS 1. - EXEGETICA. - I. IN S. SCRiPTURAM. «3
non implentur : demonstrat quidem palriam, sed A_ cisione non erat omnium peccalorum remissio, secf
non ostendit viam, qua eundum est, nec quo. Unde tantum originalis; sed in baptismo fit omnium re-
Apostolus : Ex ©peribus legis non justiiicalur omnis missio, et.insuper fit virtulum collalio. Utrum au-
caro. tem hanc omnimodam efficaciam habuit baptisma
Sed dicet aliquis. Heec auc.oritas manifesle cori- ante passionem solet queeri. Et dicunt quidem quod
tradicit luae solulioni. Nonne contraria sunl, jusii- non. Potest tamen dici, quod post Christi morierl.
liam esse impletione prseceptorum legalium, ut su- illis, qui ante crucem pufificati sunt, ipsius bapti-
perius asseruisti, et neminem operihus juslificavi? smatis sacramento tantum collatum est, quantum
Solutio. Opeva legis vocat Apostolus, quce fiunt solo et illis, qui post baptizati sunt.
tirnore, quem immittit lex, ex quibus non est justi- Qu-ESTioLXX. Deindequseritur qnarecircumcisioni
tia. Notandum est quOd lex pluribus modis diciluv : successil baplisma. Solutio. Proptertria: propter
quandoque eiiim lex vocatur liber Moysi, quandoque suavitatcm,propter decorem, propter ipsius circum-
cceremoniae et legales obscrvanlise, quandoque de- cisionis imperfcctionem. Durum quippe erat cir-
cem prsecepta in duabus tabulis conscripta, quan- cumcidi, et honestius aquis ablui quam cultro caedi:
doqne liber psalmorum, quandoque eliaro lex dici- generalius eliam est baptisma non solum manbus,
tur queecunque observatio, ut cum dicitur : Hsec ** sed eliam feminis conveniens, ettam Judaeis quain
esl lex hujus, vel illius rei. Naluralis eliam fatio gentilibus.
tex vocatur. In Novo ctiam Testameiito pluribus QtiyESTioLXXt. Quceritui quomodo dicat hic Apo
modis accipilur lex; unde lex fidei, lex spiritus, stolus circumcidi prodesse, cum in sequentibus di-
IBXgratise, lex carnis, lex membrorum, lex peccali, cat: Sicircumcidamini, Christus vobis niltil prodeii
lex morlis. (Gatat.x). Solutio. Hocdictum esi secundum slatum
.QU^ESTIO LXYIII. Queeritur de circumcisione, cui diversorum temporum. Tempore enim legis profu.t
preecepta sit, etquare, et quare in partibus geiiila- ipsamobservaie; lcmpore gratice nonprodcst sccuiv-
libus et non in aliis, et quare fnaribus et non femi- duni litteram, imd obest.
nis, et quani efficaciam habuit, et quare ei baptisnms QUJESTIO LXXII. Queeritur de quo slatu dicetur :
successit. Esl autem circumcisio amputalio illius Quid igitur esl amplius, etc. Solutio. De priori, in
pelliculee qua. prseest in virilibus; unde et illa pel- quo Judaei erant ante incarnationem Domini.
iicula prseputia appellatur; ex quo genles prseputia- QILESTIOLXXIII. Item queeritur quidadrem per-
tce dicuntur, eo quod sint absque putatione, id est lineal quod dicit, cum illi, quibus scribebat^ion
coesione. Prsecep.a aulem primum est Abrabce; undo {- essenl inillo, sed in statu fidei.Responsio. Nenos,
ipse et fota ejus familia circumcisa est. Nec est fa- qui de getHibus credidimus, contra Judseos super-
cta hcec preeceptio communitcr omnibus vel genera- biremus.
liier, sed lantum Judceis. Unde dictum est: Anima, QUJESTIO LXXIV. Queeritur.an honio assumptus sit
qua circumcisa non fueril, peribil de populo suo nsendax? Yidetur quod sie, quia est homo: et omiris
(Gen. xvn). Populus Dei p-pulus Judceorum est. homo mendax. Mendax enim dicitur quis, non quia
Praecepta autem hcec cst ratione, voluit enim Deus mciHiaiur vel peccet, sed quia mutabilis est, et nun-
populum suum ab aliis secerni, et eorum corda et quam in eodem slatu permanet (Job xiv), et per pec-
a vitiis, et a concupiscenliis circumcidi, et ut hoc cata polesl diffluere. Quod totum eliam de liomlna
in exterioribus oslenderet,praecepiteos in carne cir- assumpto quidam prsesumunt as_.erere, quod sic
Cumeidi : et in paiiibus genilalibus potius quam in conantur aflirmare. Si homo assumptus potuif a
aiiis. Nam cum duo sint, per quce maxime consor- Yerbo non assumi, potuit peccare; sed potuit non
tium contvahituv intev aliquos, scilicet connubium assumi, ergo potuit peccare . quod videlur, si anie-
etvictus, in ulvoque voltiil Deus populum secerni, ccdens concedatur: sed omnes concedunt, quod po-
unde victum proliibuit gentibus communem, videli- tuit non assumi. Solutio. Non est concedendura
CP carnem porcinam. Circtimcidi quoque in geni- D quod homo ilie potuit peccare : cum en'm dicitur
talibus jussit, ne partes illas sanctificatas, cum im- homo ille, per ille, notatuv personalis proprictaf,
mundis mulieribus commistione aliqua polluereiH, in qua impossibile est eum peccare; sed in cor.s -
et ut carnes tanquam portam naliviialis nostrce qucntia, cum dicitur, si homo ille potuit non assu-
corruptas a viliis reservarent. Et femince gentiles mi, poluit peccare, non intelligitur iila personalis
videntes"cunctos mares prsecisos eorum mafrimonia proprietas, sed sine illius respectu natura humana
evilarent. Solis maribus ideo prsecepta esl, quod datur intelligi. Item alia via volunt idem probare,
nullus, qui sine peccato esset, ex virili semine na- Cliristus cum venit in Hierusalem,potuit ire in Ga-
sciturus erat; ex femina vero erat. lilceam, el si,irettunc in Galilseam, nunc non pate-
QU.ESTIOLXIX. Queeritur item cujus fuerit effica- retur; et si non pateretur, non implevet impeiium
cise? Et dieunt quidam, quod ejusdem fuit, ctijtis et Patris, cujus imperio passus est: sed potuit lunc
nune baplismus, nisi quod non mittebat ad regnum. nonpati in Hierusalem, et inobediens essc, ct sie
Sed si hoc est, ergo in circumcisione erat peccato- peccare. Solutio. Potuit sic quidem non ire Hieru-
rum remissio; ergo juslitia, et sic ex lege, quod salem. Potuit ergo non implere pvceceptum Patris:
iiegat Apostolus. Solutio. Dicimus quod in circura- hoc non sequitur si euim non pateretur lunc, quod
i53 QU.ESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROM. 45_>
possibile erat; unde ait: Polestalem habeo ponendi A tevi videntuv. Solutio. Si utvique fuerunt sub pee*
anhnatn meam, et iterum sumendi eam (Joan, x): si calo, scilicct mortali, quod notat Aposlolus, qiii di-
hoc, inquam, esset quod tunc non pateretur, non cit sub peccato quasi depressi et servi: constat
esset imperium Patris eum lunc pati ibi; sed hcec quod nec illi meruerunt gvatiam, sed poenam. Quaie
duo simulessc impossibile est: quod Pater prsecepis- si gratia eis confertur, scilicel fides et caetera dona,
set eum tunc pali, et quod ipse tunc non pateretur: hocnon est exmeritis eorum, sed ex sola bonitaie
hcec est communis solutio. Dei: ergo quantum in ipsis est, nec prsecellunt.
QU_ESTIO LXXY. Queevituvde hac hypotbetica: Si Non negamus tamen quin illi, qui sub majorepec-
iniquitas noslrajustiliam Dei commendat, elc. Utrum cato fuerunt, essent minus idonei ad gra iam per*
sit vera, et an consequens necessario ex antece- cipiendara: cura quibus misericordius actum ejt
dente consequatur, et qualiler intelligatur. Solutio. quam cum aliis, qui sub minore peccato fcertint.
Iniquitas noslra commendat justitiam Dei: duobus Ufo aulem abundavil delictum, superabundavit et
modis intelligitur-: vel quod, ex qualitate sui, Dei grutia (Bom. v), etsi gratia horura non esset major
justitiam commendabilorem faciat, quodfalsum est; quam illoruni in semdipsa, tamen superabundav t
et secundum hanc intelligenliam vera essei conse- gralia, secundum quanlitatem hominurii. Non est
" in hoc loco discutiendum utrum Judeei majori pec-
quentia: si hoc esset, iuiquus Deus esset, qui puui-
ret peccala. Polest elianr intelligi, quod ex compa- cato subjecti essent quam gentes.
ralione nostrse injuslitiee commendabilior apparet QUJSSTIO LXXX. Non videlur esse verum, quod
justilia Dei, et hoc verum est; sed secundum hanc dicitnr: Non est inteltigens, aut requirens Deum.
inlelligentiam non est vera consequentia, nec crin- Nani inulti in populo illo Dei intelligentiam ha-
sequens sequitur ox antecedenle: nuuquam enim butrunt, scilicet quod unus, qtiod Creator, et omni-
falsum sequitur ex Yero. polens : si enim ideo "dicilur non intelligens, quia
QH-ESTIO LXXYI. Quceritur qualiter intelligendum perfeete non intcllexit, sic ct homines gratice, quia
sit quid adhuc ego tanquam veccator jiidicor? cujus nondum perfecte intelligunt nisi per fidem, non in-
vox est an conversi, an non conversi ? Si conversus telligentesdici possunt. Sblulio. Non inlelbgensquis
loquitur, non judicatur tauquam peccator; si non- dicipotest, qui etsi cognoscat Deum in majestate,
dum conversus loquitur, Deus in illius mendacio non lamen cognoscit eum in humilitate et pietate.
nondum glorificatur. Solulio. Yo\ esl conversi, el Vel non intelligens Deum peifecte quis dicitur, qui,
iterum lapsi. etsi aliquam notitiam habeat, non lamen per chari-
- QU.SSTIO LXXYH. Quceritur an Deus velit ma.um ] talis experientiam; vel non intelligens Deum per-
lieii, cum ipse malis nostris ulalur ad bonum et ad fecte, scilicel quia ipse solus Creator omnium, in-
gloriam suam, sieut abulimur bonis ejus ad contu- super el auctor totius justitice est, quod Judcei non
nieliam nostram. Solutio. Non vult malum fieri. Non intelligurit: suam jusliliam constituenfes, justitiee
enirii est concedendum, quod velit malum fieri, vel Deinon siuit subjecti; imo quodammodo se faciunt
velit non fieri: si enim vellet malum fieri, auctor Deum, cum dicanl se propria virtute sine grafa
esset mali, cum ipso volente aliquid fieri, non -sil Dei juslificari, se auctorcs juslilia» asserentes, qucd
aliud quam ipso auctore. ltem si vellel non fieri, et Deus potesl facere. Unde Apostolus dicit, quod i;s
tamen fieret, aliquid ejus voluntati resistevet. Sunt Evangelio revetaturjustilia Dei, non lioininis (Uom
tamen, qui dicunl quod Deus malum fieri velit, 111).Et alibi: Nunc aulem sine legejustitia.Dei ma-
sed secundum Iios voluntas diciiur pluvibus modis r.ifesluta est (ibid.). Etsi quandoque legafur justifa
scilicet pro permisskme,probeneplacilo, pro pree- homitiis, ut David seepe dicit justitia inea: sic inlel-
ceptione et prohibltione. Yult mala fieri,
'
id est, per- ligatur oportet, quse esl hominis accipientis, et ea-
mitlit, non quod sit auctor eorum. dem Dei dantis est.
[QU-ESTIO LXXYIH.Ulrumbonum sit malumesse? QUiESTJO LXXXI. Quseritur de eo quod dicitur :
Solutio. Bonum dicitur pluribus modis: bonuin ex- > Qumcunque lex loquitur, iis, qui in lege sunl, loqui-
pediens, bonum qualilale sui, etc. Similiter malum tur, etc. Nunquid etsi ad Judseos loquitur, ideo om-
multipliciter dicitur sciiicet quod nocet, quod cor- nia ad Judseos pertinent; quiaad Judeeosdicta sunt.
rumpitur: pravus actus et prava voiuntas, quee esl Solulio. Sic intelligendum est: Ita loquitur eis quod
peccalum privatio omnis boni; quselibet inordina- ea, quee loquitur, ad eos pertinent. Quod iterum vi-
tio peccatum dicitur. Cum ergo dicitur bonum est delur esse falsum: multa enim dicuntur de genli-
maluni esse, diligenter videndum quid nomine boni bus in lege. Unde oportet intelligcre qucecunque lo-
vel mali intelligatur. quitur sine determinalione et disliiielione, ex qua
Qu-ESTioLXXIX.Cumdicit: Causati sumus om- sit certum, an ad gentes fiat sermo: ita quod de
nes esse sub peccalo, etc. Non videtur esse arguroen- gentibus his, inquam, loquitur, quee sunt ex Iege,
tum necessarium ad demonstrandum Judeeos non ita quod ad eos pevlinet quod dicituv. Cui sententise
prsecellere gemiles; quia utrique fuerunt sub peccato sic objicituv. NonneDavid, et alii multi justi erant,
.eliammortali: potuit enim evenire quod hi essent et tamen erant in lege, et si hoc est, quomodo a:l
sub minove, etilli sub majove peccato : unde magis eos pevlinet, quod dicitur, non est intelligens. So-
digni et idonei ad gvaliam suscipiendam quam cae- lulio. Esseinlege duonolal, scilicet quccreve jasti-
455 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IH S. SCRIPTURA&L 436
tiamex iege, et tx toto ei innili, ul illi, qui ex li- _.Lid est, posnam pro peccato: quandoque hostia pro
more eam exterius observant, et secundum hoc Da- peccato, undc Chrislus factus cst pra nobis peccalum
vid, ceeleri justi non erant in lege. Non enim ex ipsa (II Cor. v), id est hoslia pro peccalo. Dicitur etiam
Uge justificari queerebant, sed ex fide Christi adhuc quandoque satisfaclio pro peccato, vel pcenitentia
futuri; et sic erant homines Evangelii, non legis. pro peccato injuncla: queelibet etiam inordinatio
Dicunlur etiam essc in lege illi, quibus lextlata est, cujuslibel rei dicitur peccatum. Unde dicitur citha-
et qui opera legis faciunt: et secundum hoc David, rcedus peccasse, si semper oberrat eadem chorda.
et illi consimilcs in lege erant, quia eis data estlix, Itera peccatum opus peccali, et realus peccali dici-
cteam custoaiebant proptcr eos auibus lex erat ne- tur: qui secundum quo«dam alius esl a culpa, se-
cessaria, ne exemplo corum legem contemiierent. cundum alios idero quod culpa. Queerilur igitur cu-
Notandum est tvia geneva horoinum esse scilicet ho- jus peccati cognilio facta sitper legem? Solutio. Di-
mines legis natuvalis, legis scriplce el gratise. Ho- cunt ouidam quod illius, quod est in voluulate, pec-
n.ines legis naturalis dicuntur qui soiam legem na- cati cognitio facta sit pcr lcgein, quia ante lcgen.
turalem habent, nec aliquid superaddituv. llomines peccatum, quod est in opere, tantum credebatur
legis-scviptee sunt illi, quibus lex scvipta est dala, esse peccatum et concupiseenlia ignorabatur esse
nec habent aliquid superadditum. Homines gratice I3 peccalum.
sunt quibus data est ip&agral^a.- Yel aliter : Homi- QU.ESTIOLXXXVI. Quseritur itei'um quare k-x'
r.es legis naturalis dicuutuv, qui ex suis -\ivibus non iusiificet, cum iia peccaium manifestet. Quid
queeruntjustiticari; homines legis scviptce dicuntur, enim aliud facit Evangelium nisi quod, manifestat
qui legi inn tuntur, existimando quod lex justificet. peccatum, docens quid sequendum, quid vitandum :
Homines gratise dicuntur, qui non aliunde, nisi sola quod et lex facit? Item quod lex^ad perfec.tum ducat
£iatiaquaerunljustitiam ct salutem. volunt quidamprobaveveibis Domini, qui de pr.ce-
QU-ESTIO LXXXII. Cum dicitur: Quoniam ex ope- ceplo lcgis respondil adolescenti: Hoc fac, et vives
ribus legis non justificatur onmis caro, quar.itur de (Luc. x). Itein : Diliges Dotninum Deum tuum, elc.
Moyse, et David, et aliis juslis, qtii fuerunt tem- (Malih. xix.) Hocest prseceptum legis, sed hocobsev-
_pore legis, an sunt ex operibus legis jnsti: quod vi- valumjusliiicat, ergo lexad perfectum ducit.ltem di-
dctuv, quia ex ciiavitate ea fecevunl. Solutio. Sola cit Beda : Lex observata suo tempore, nonsoluin con-
fide futuvi ita quodnon ex opevibus legis justi erant ferebat temporalia, sed etiam ceterna. Solutio. Ut
illi aritiqui. Nota quodoperalegissecundum quosdam oamibus hujusmodi queestionibus fiat responsio
dicuntur, quce cum lege sunl inslitula, et cum lege nJ dicimus, quod lex dicilur mandatum sine gratia,
terminala scilicct cceremonialia, quce non fuerunt quod nunquam confert salutem; Evangelium au-
instittita ad juslificaliouem, sed adfuturo.um signi- lem mandatum dicitur cum gratia, quod justificat,
-
ficationem; secundum autem alios opera Iegis dictm- et ad \itam perducil ceternam.
tur, quce Gunl solo timore, el non amore: de quibus QU_ESTIO LXXXVn. Nunc auiem sine legejuslitia
constat quodnon justificant: unde cLicijUTlex ma- est, etc. Queeritur quomodo ulrumque ve?um sit,
i.um cohibere, et non animum. justitiam Dei sine lege mariifestari, et a lege etpro-
QUBSTIOLXXXIII. Quare opera legis cum chari- phetis testificavi ? Solutio. Apostolus dicit justitiam
tate factanon justificant sicut opeva EvangeLi, n uine Dei essi sine lege, non manifestari sine lege.
moraha preecepta impleta justificant? Ex his videtur QU.ESTIOLXXXVIIL Item cum dicitur -.Jusiitia
quod opera legis juslificant. Solutio. Non quidquid Dei per fidem Jesu Christi, queeritur de fideJ hac
preecepto legis tenemur faceve, dicitur opus legis; vivlute, utvuro seque possit haberi a bonis et a ma-
sed illud quod cum lege esl instkutum, et cum lis ? Solutio. ln responsione hujus queestionis mo-
lege terminatum. Vel quod' melius esl: opera Isjis derni dissenlire videntur. Alii enim dicurU ^uod
sunt. ad quovum impletionem sufficii les, ousefiunt heec viilus fidei tanlum a bonis habetur, et nulio
solo titnove temporalis p £nee, quae nemiuem justifi- |) inodo a malis : ipsa enim est quce per dilectionem
cant. operatur. Ideoque, inquiunt, ubi non esl dilectio,
Q/EESTIOLXXXIV. Queeritur qucs sit differentia nec fides. Aliis autem vidc-tur, quod a Lonis ct a
inter opera legis et Evangelii; quis si opera Evaa- malis habetur sequaliler. Quid enim aliud est fidem
gelii solo temporalis pceiice limore fiant, nonju- habere, nisi credere ea quee eredoda sunt? Sed
stitiam alicui ronferunt, sicut nec opcra legis. Solu- omnia quse credit iste bonus, credit et isle maius,
tio.Ad operalcgis non perlinent nisi exienova tan- quomodo ergo non habrt eamdem fidem, maxirce
tum: unde lex manum prohibel. Ad cpera Evangelii cum Augustinus dicat quod fides potest haberi sb;e
etiam interiora, ut afiectus et molus interioves, in charitate, et Apostolus : Si, inquit, liabuers omncr.i
quibus consistit justilia. fidttn, ut montes transferum, charitatem autem non
QU.ESTIO LXXXY. Quaerilur de eo quod dicitur: Itabeam, nihil sum (I Car. xxxi) : quomodo hoc di -
Per legem cognilio peccali, etc, cujus peccati co- ceret, si fides sinecharilate haberi nonpossit?
gnilio facta sit per legem? Pluribus enim modis di- QciFSTio LXXXIX. Justificali gratis-pcr gratiam
citur peccatum, quandoque culpa, quandoque pcena Cltristi. Quomodo dicat gralis per graliam 1 nonne
peccaii. Unde diciluf Deus peccata noslra povtare, sufficeret gratis vel per gratiarn ? Vidctur quod alte-
«•» nu__ESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROM. 458
rum superfluat. Solutio. Gvatis xttclt, id est sine A A dum cfficaciam uiminuta est: quia non potest pra>-
omni merilo nostro, per gfatiam, id est per gratuiia valere quantum ante, maxime quia vires resislendi
dona sua. Scepe etenlm multa nobis confert per dalce sunt liomjni, et quanto homo est fortior ad
- gratiam quidem, non tamen sine omni merito no- rcsistendum, tanlo hostis ad impugnandum debi-
slro_: quod tamen non fit siue gratia ipsius. lior.
QU/ESTIOXC. Per redemptionem, qu& est in Chrir QIUESTIOXCV. Quseritur cum dicitur ad osten-
sto Jesu, etc. Quaeritur cur Deus per mortem suam sionem justi, etc, de anliquis justis, qui in inferr.o
-
liominem redemerit, quein solo verbo liberare po- tenebantur, an pecc.ata eis essent dimissa per fidem
tuil? Solutio. Quamvis alius modus essel possibilis et poenitentiam : et si dimissa erant, quare in in-
Deo, nullusiamen erat convenlentior nostrce mise- ferno tenebantur : sine enim peccalorum remissione
riee : quia et in eodem nobis contulit remedium, et non erant justi. Solulio. Omnia dimissa peecata
humilitatis el dileclionis preebuit exemplum. Reme- erant eis per fidem et dilectionem, sed omnimodum
dium in hoc consideratur, quia diabolus niisit ma- effectum remissionis consecuti sunt. Duplex est vc-
num in eum, qui immunis erat a peGcalo : in quo missionis effeclus, scilicet, carere pcena, el frui glo-
quidquam quod suuiri erat non invenit. Ideo merito ria, alterum tantum ante mortem Chrisli habebanti
cos, quos quodam jure tenere videbatur, amisit, D B quia poenam aciualemnoii sentiebant, alterum 11011-
credentes in eum, qui" per mortem suam omnibus dum accepevant, quia non videbant Deum, Item op-
obtemperantibus sibi factus est causa salutis : non ponitur: Nonne justi erant et sic digni gloria?
enim pro se, sed pro nobis passus «st nobis conce- quare ergo non dabatur eis id quo erant digni? So-
dens merita sua, ut pro eis nobis fieret, quod sibi lutio. Juslitia eorum non erat lanta, quse sufficeret
fieret, si indigeret. Ad hurailitatem autem provocavit ad vilam obtinendam sine morte Chrisli, nec etiam
nos in hoc, quod de secreto sinu paternee majestatis eorum peccata dimissa simpliciler, nisi sub quadani
descendens slc se exinanivit, ut formam servi acci- exspectatione et sponsione fuluri, qui pro ois satis-
peret (Pltilipp. m). Ad charitatem in hoc nos invita- faeeret. Unde Apostolus dicit Christum movtuum
vit: quia cum sit Dominus gloriee, talis, et lantus, non solum propter remissionem
prsesentium, sed
el taliter pro impiis el peecaloribus uiortuus est. ctiam preeeedentium delictorum ; qttia ipse esi
agnus,
Nota quod si solo verbo hominem redimevet, nulla qui occisus est ab origine mundi (Hebr. ix).
Injuria diaboli fieret. Yel si Deus per angelum genus QvjEsno XCVI. Utrum Deus posset eos damna-
Immanum reformaret, non ideo angelo salus Iiomi- re ceterna pcena, cum essent justi, et
justos juste
nis ascvibenda esset. Mulfa enim Deus pev angelos punire non posset: quod enim injustum est, Deus
"
opevatuv, qnse tamen non angelis sunt, sed Deo facere non potest: et sicospunire non potuit, in quo
tribuenda: ideo autem per se non per alium nos eos sustiriuit? Solutio. Necessarium erai ut pro ori-
redemit, quia nullius alius tarita possent esse ginali peccalo satisfieret, et eum ipsi salisfacere
merita, ut sufficerent ad totius mundi redcmptlo- non possent, nisi alius pro eis satisfaceret, Deus
nem. juste oos punire posset. Non tamen oportet con-
QU.EST.0XCI. Qucerilur an-Deus potuit facere cedere quod justos puniret. IIoc enim «sset
post
convenienliorem modum redempticnis? Si dicalur mortem Christi: non enim simpliciter nisi in com-
quod non potuit, videtur quod potentia Dei termi- paratione moftis Christi justi dicendi snnt ; 11011
jnijri liabeat, el- non sit immensa: si diealur quod eriim habebanl tanlam aclualem justitiam ex
qua;
potuit, quomodo iste convenieritissimus est? Solutia. possent juste exigere vitam a.ternam, sicut nec nos
J,icet inhocterminum habeat, non tamen simpliciter sine morte Christi: justos tamen eos vocat Scvi-
concedendum quod terminum habeat. Yel licet iste ptura, quia tantum habebant quanlum Deus exige-
modus noslrae miseriee sil eonvenientissimus, non bat, quia -quod eis deerat, UhrisUis erat supplelu-
tamen^st necesse, quod sit convenientissimus abso- rus.
lute. D QU_ESTIO
f> XCVII. Cum dicitur : Per qnam legem
QUAESTIO XCH. Queeritur cui prptium nostrum sit faclorum ? etc, quceritur cur iex Mosaica, lex scri-
datum, an diabolo, an Deo? Solulio. Deo datum, non pla dicatur, lex factorum, et non Evangelium; sed
diabolo est: quia nulia injuria facta est diabolo, lex Evangelii lex gfatiee, et lex juslitice : sicut enim
quia non erat nisi lanquam carcerarius, nec etiam illa habet opera, sic et isla. Solutio. Lex Mosaica
vellet illud recipere, ut hominem perderet 4 nolenti dicitur faetoruni, quia ^a quee facienda sunt laiHun.
autem dandum non.erat, neeiinjuria fieret. jubet, et non confert gratiain, per quam irapleantur
Qii.ESTio XCHI. Qucerituraquosit homoredem- quee jubentur: ideoque liltera occidens mandatum
ptus? Solutio. A diabolo, a peccato, a tormento. sine gratia appellatur. Evangelium vero jubet qui-
Insuper est reconciliatus Deo «1 heec esl gemina effi- dem quee facienda sunt: sed insuper eonferl gra-
cacia sanguinis Christi. tiam, per quam quse jussa suut impleantur. Vel
QCESTIOXCIV. Quceritur in quo poteslas diaboli ideo : lex scripta lex factorum appcllalur, quia ho-
per morlem Christidiminula est. Sicut enim ante po- mines iegis totam justitiam suam in operjbus legis
testatem habuit tentandi bonos -et malos : sic et conslituebant: lex autem fidei vcl gratice sic dici-
modo. Solutio. Non secundum esscnliam, sed secun- tur, quia homines gratiee lotam summam_en.ffi.cu-
PATROL. CLXXV 15
459 BUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. m
ciam sahitis suce in sola gratia constiluunt: scien- A qui non liabet tempus operandi ? Sulutio. De operi-
tes, quod sicut nemo salvatur ex juslitia operum : bus exterioribus agit, quee exiguntur ab iis, qui ha-
sic neriio justificatur ex operibusjuslilise. Non enim benl facullatcm ea faciendi, et iliis, qui non fiaheni
cxbonis operibusjustilia,sed ex justitiabonaopera. faculiatem ea faciendi, volunlas repulaturpro facto.
QCESTIOXCVIII. Nonne et genlium, etc. Probat QU.ESTIOCIII. Secundumpropesilum gralimDei,etc,
-Apostolus quod Deus est gentium, quia earum est Hic solet quaari de gvalia, et mevito. Yidetuvenim sic
«realor. Sed sic videtur, quod sil Deus lapidum. totum ex gvatia, quod mcvilum nil confeval; vel si
Solutio. Est quidem Deus crealorlapidum, sed aliter aliquid ex mevito, quod non totum ex gvatia. Quod
cst creator .gentium, quas creavit ad imaginem et nulem totum sit ex gratia, Scriptuvee teslanuir,
similitudinem*suam : unde merito genlium dicitur, Unde Apostolus : Quid habes quod non accepisti ?
tanquam ab ei« vere colendus. (I Cor. iv.) Gratia Dei «IMJI,id quad sum (I Cor. xv).
QU-ESTIOXCIX. Utrum opera , quce proecedunt Et illud : Graliam pro gratia (Joan. i). Qnid ergo
fidem, sint penitus inulilia, an ad aliquid prosint ; dicendum? Dicere, quod meritum nil.il sit, ervor
videtur enim quod -nil prosint, quia tota vita infide- esl Manichseovuro, sicut asserere totum esse cx.
litim cst peccatum. "Solutio. Bonaopera, quce flunt libero arbilrio, error esl Pelagianoruro. Solutio.
anlc fidem, ctsi non prosint ad vitam promeren- Cum dicitur totum ex gralia esse, roeritum non
dam, valent tamen ad suseipiendam, ul quibusdam excludiiur, cum meritum sit ex gratia. Ideoque vi-
videlur, ut apparet in Comelio. 4endum esl quid gratia Dei opeic.ur in nobis sine
-Qu.ESTioC. Lcgem ergo destruhnns per fidem ? nobis, et quid operetur in nobis non sine nobis.
Absil : sed legetn slaluimus. Quserilur quomodo hoc Gratia itaque preeveniens qucedicituv etiam operans,
tit verura cttm alibi dical: Si ea, qua desiruxi, ite- sanat liberum arbitrium, liberando illud a jugo
rum readifico, prmvuricatorem mexonstiluo: et legi peccati : et hoc facit in nobis sine nobis: deinde
per legem morluus sum (Galat. n). Ibi dicit se legem volunias sanata non est otiosa, nec in vacuum Dd
destruxisse: hic dicit quod eam non destruit, sed gratiam accipit, quod operaturnon per se, sed cum
-staluit. Solutio. Deslrueve legem duobus modis ac- gvatia, imo gvatia Dei cooperatur l.bero arbitrio:
.cipituv. Unde bic Apostolus dicit, quod legem non unde coopevans dieitur ; et idem opus vel nieritum
destvuil, id est non ostendit legem inulilem esse in dicilur esse ex gratia et voluntate: non enim seorsum
suo tempove, et nil valeve, nec spivitualitev implen- operatur, sed simul. Unde licet tolum.sitex gratia, non
Uam esse. Alibi dixil, quod eam destvuxit, id est est eonsequens quod nihil sit ex merilo, velex libero
post veritalis impletionem debere cessare secundum Q arbitrio, veluti si quis inveniret_parvulum in lulo
carnalia prsedicavit. jacentem et lmpotentem. surgere, et erigeret cum,
QUJESTIO CI. Credidit Abraltam Deo, et reputatum est deinde manum ejus leneret, ut ambularet, ipsa am-
illi adjusliliam (Bom. iv). Qucerilur cur dical reputa- bulatio esset ex ulroque, sicut ipsa erectio ejus lan-
tumest, quasi non essetvera justitia quam habuitper tum ab invcnlore et 11011 ex pavvulo, sic : ex gvatia
Jidem, scd aliquid quod repulatum est ad juslitiani: prsevenieute est tanlum, quod bonum volumus, siciit
.sienim deberes mihi equum,'non convenienter di- ex gratia subsequente, rion dico tantum, sed eliam
cerem : Da mihi equum, et reputabo illum pro equo; ex libero arbitrio per gratiam sanato et deliberato_,
•sed congr.ue dicere valerem : Da mihi asinum, et quod bonum operamur.
reputabo eum pro equo. Solutio. Si horao non pec- QU_ESTIO CIY. Beali, quorum remissm sunt hiiqtti-
.cassel, haberet omnimodani justiliam, quee consislit taies. Queerilur de peccato originali quid sit, de quo
. ih omnimoda prceceptovum Dei impletione, ut nil
doctores subobscure disserunt. Alii enim dicunt,
omnino concupiscevel contra rationem, et ut Deum
et quod peccatum originale est reatus seternsepcenee,
ex toto corde diligeret, .sed post peccalum, pro- id est debitum et obnoxietas, qua addicti sumus
pter peccalum homo non poluit hanc perfectam jti- pcence: sed secundum hoe originale peccatum non
ilitiam habere,, cui merito debetur eeterua beali- est
suam culpa, sed pcena. Sed quod sit culpa, auctovita-
tudo : sed Deusper graliam datkominifidem, tes lestantur, quod concedere oportet. .Alii-autem
.quam item per eamdem gratiam reputat pro illa
dicunt quod originale peccatum sil fomes peccati:-
perfectionp : ac si juslitiee perfectioncm haberet. concupisccntia, vel concupiscibilitas :_lex membro-
CII. Ei autem, qui operatur, merces non
QU_ESTIO rum, lex carnis, knguor naturee, lyrannus qui ba -
Amputatur, clc. Quseritur de quibus operibus hic bitat in membris nostris : vilium iunatum, quod
agat: ulrum de iiilerioribus, nn de exterioribus. parvulum facit habilem concupiscere: adultum cou-
i_xteriora sunt ul vestire pauperes, et ceetera hu-
cupiscentem : his, et aliis nominibus peccatum oii-
jusmodi, quae mulli non operantur, licet habeant ginale nuncupalur.
lempus operandi, ut viri contemplativi, unde vi- CV. Quare originalevoceturquseri solet.
dentur indigni salute, si de hujusmodi operibus hic QU.«STIO
Solutio. Quia ex vitiosa nostree originis conditioiie
fiat sermo. Opera interiora sunt, ut credere, amare,
trahitur.
orare, quee omnibus communia sunl fidelibus, quia
sine iis non est salus, de quibus si hic agituv,'quo- QU-ESTIO. CYI. Item queerituvquare posteris impti-
ji.odo iides sine opevibus veputatur ad justiliam ei, letur? Responsio. Quia parentum concubitus uon
JM.1 OUiESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROM. . 4^2
fil-sine libidine, nec filiorum conceplus sine pec- A _ octavum diem, quo liebat civcumcisio, obievunt,
cato. _ - Utrum damnabanliir, an salvabantur. Solutio. Idenr
QU-ESTIO.CYII. Quomodo in baptismo deleaiur? judicium est de illis non circumcisis, quod estde
Solutio. Ex foto secundum reatum mitigatur, el de- non baptizatis, scilicet quod damnanlur solo origi-
bilitalur secundum aclum vcl affeetum. Alii vero nalis peccali reatu. Si autem queefatur de illis par-
dicunt, .quod originale peccatum est privatio cujus- vulis qui moriebantur statim ul nali fuerunt. ante
dam origihalis juslilice, quam haberet hoino, si non circumcisionem , forsitan fide pareulum subventum
peccasset : ideoque quia privatur juslitia, privatur est illis.
et gloria , nee alam pcenam sustinebuiit, qui pro QUJJSTIO CXIY. Non enim per legem promissio, etc;
solo originali peccato punientur, nisi quod visioi.e Queeritur quomodo dicat Apostolus : Chrislo non est
Dei semper oarebunl. llem cum auima non sit ex facta promissio per legem, sed per justiliam fidei;
traduce, sedsola caro, queeritur quomodo hoc pcc- nonne in lege el per legem facta est promissio, sci-
catum per cainem trahatur : non cnim ipsa sine licetin David ipsi Christo?Ilem : Quid est promis-
a:iimapotesl habere culpam, quee non esl, ncc esse sionem lieri Christo fper justiliam fidei ? Solutio.
polest nisi In ralionali crealura : quod enim non Non sic dicil Apostolus, quod promissio" non sit
est capax justitiee, nec peccati. J facla per legera, sed per justitiara fidei; sed sic,
R
QciESTio CYIH. Quomodo ergo in propagatione quod promissio non est facta, ul csset heeres mundi
prolis a parentibus traiisit per carnem, quod non perlegem, sed per justiliam fidei
poiest csse in sola carne siue anima ? Solutio. Pec- QU_EST!O CXY. Ilem quseritur quomodo Abrahce
calum dicitur tfansire, quia-ejus causa transit, quce sil faeta promissio per juslHiam; nunquid nierito
esl pollutio etimmunditia qucedam , quam.invenit lidei ipsius? sed si merito fidci ipsius Abrahce facia
anima ineariie «mi ei infunditur, ctex qua pollui- est proraissio, .eodem merilo et ipsius promissionis
lar : unde cum sola.anima concupiscat, non tamen impletio, quomodo ergo sola gratia:; Solutio. Non
anima dicitur concupiscere, quia aninia ex carne sic construi debet littera": Promissio facta esl,per ju-
concupiscit. stitiam_ldei;.sed sic . Pvomissio facta estAbrahaej
QuitSTio ClX.Utrumunquamanimasittalis, qua- ut essetheeres mundi per justitiam fidei: per quam
lis a Deo est creata^ si enim munda creata esta Deo, ef ipse pater credenfium factus est, et credentes filii
ct ex. quo fuit _carni conjuncta et copulata fuit im- Abrahee, id esl justi et heeredes efficiunlur. Exposi-
murida, sequiturqued nunquam talis est, qualis aDeo tor aliter dicit hic quam nos.
creata est. Solutio. Polest concedi quod nunquam QUJSSTIO CXYI. Quiadicitur; Lex irant Dei ope-
fuit omnino talis, qualis a Deo creala est, veluti si ratur. Queeritiir quomodo. hoc sit iiHeiligendum.
dedissem tibi pomum mundum, et tu exciperes Nonne lex bona, et ira mala? Quomodo quod bonum
manibus immundis : illud verum esset, nunquam te est operatur quod malum est. Nonne cujus effectus
tale pomum habere quale tibi dedi. malus est, ipsttm quoque malum ? Quomodo ergo
QO-£STIOCX. Quceri solet quare animae mundae a talis causa talem habet effectum. Solutio. Lex non
Deo creatae reatus originalis peccati imputetur. Di- lmraediate, et ex qualitate sui, et tanquam causa
cunt doctores hanc qusestionem insolubilem esse; efficiens iram operatur, sed quasi per occasionem ;
polest tamen dici, non esse injustum quod animce quia si lex non esset dtila, ira non essel tanta, quee
non habenli justitiam non detur glqria : hoc enim aucta est per legisprce\aricationem. Mulla enim di-
est reatui oviginalis peccali subjacere, quod esl ori- cuntur aliqua cfficere, non quia ea efficiant, secl
ginali justilia privari. Quid ergo mirum si ialis quia sine eis non fiereni; unde et Christus dictus
culpa tali puniatur poena ? est positus, non' solum in resurrectionem per cau-
QU_ESTIO CXL Et signutn acccpit circumcisionis, sam, sed etiam in ruinam (Luc. u) per occasionem.
et signuculum justilia, etc. De cireumcisione EtApostolus dictus est, non solum odor vitm , sed
superius diclum est. Quseri autem hie potest j) ] eliam odor vwrlis (II Cor. 11).Juxta eamdem ratio-
ulrum Abraliam aliquid ulilitatis conseculus sit cx nem evigilare circa similia oporlel.
circumcisione. Solulio. Dicunt doctores qnod per QU.*STIOCXVIL Quomodo probet Apostolus le-
eam lanlum ostensus est esse justus, non effectus, gem iram operari, dicens :. Ubi enim iwn esl lex, nec
Nunquid ergoin posteris majorem habult efficaciam, prmvaricalio? Quia nec hoc videtur verum esse.
quam in ipso Abrabam? Quod videtur, cum ipsis sil Nonne ubi non est lex, polest esse legis nalur-alis,
ala in remedium saltem originalis peccati; ipsi vel Evangelii prcevaricalio? Quomodo crgo verum
utem Abrahce non est data nisi in ostensioncm ubi non est lex , nec prsevaricatio ? Si autem sic
'ustitiae. exponatur, ubi non est lex, nec lcgis preevarkalio,
QU_ESTIO CXU. Item queevitur utvum ex civcum- _eodem argumento probatur, quod ubi non esl Evan-
isione dabalur remissio originalis peccati illis par- gelium, necestEvangeliipreevaricatio. So'utio. No-
•ulis qui nullo akq tenebantur, quomodo per illam mine iegis scepe Apostolus designat mandatum sine
on juslificabanlur, et sic ex lege.-Solulio hujus gralia; nomine autem Evangelii semper intelligitur
uaestionis patet ex preeuictis. mandatum cum gratia : unde constat vcrum , ubi
QU/ESTIO. CXIII. Queerituv de pavvulis., qui ante ,non estlex, id est mandatum sine gratia, nec pr<B-
m HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 485
varicatio. Item ubi est mandatum cum gratia non A justus, sed ut demonstretur nobis etiam in quo solo
est preevaricatio, sed mandati implelio. possumus juslificari, scilicet in gratia fidei, et ncn
Qu_ESTioCXYUL Ilem cum dicilur : Qui cohlra alibi.
speni in spem credidit. Quseritur de fide Abrabcc, •Qo-ESTioCXXIH. Tradilus est propler delicla no-
quairiJiicJaudat Aposlolus : quce repulatur illi ad ju- slra, etc Dicit auctoritas. Quaerilur a quo tradilus
.-stiliamr: quse vel cujus rei fueiit? Si enim diligenler esl? Et certum est quod a Deo Palre, a Juda et a
tverba Apostoli et Geneseos considerantur, videtur Judceis, et a Pilalo. Sed quceritur utrum illud quod
quod fides illa,qua credidit Deo prolem.promitti sibi,- factum est a Deo, et a Judseis fuerit bonum, an ma-
«Tepulata sit illi ad juslitium; si autem .hoc est, et lum? Si dicatur bonum, ergo Judcei feceruni Lo-
^aliqua fides praeter fidem Chrlsti, est fides justificans. num. Si autem dicatur malum, ergo Deus fecit ma-
Si autein dicatur, quod tunc liabuit fidem Chrisli, lum. Item : Nonne Judcei tanium malum fecerunt,
queeritur an drice fides jusiificent, vel quare potius et Deus tantum bonum? quomodo ergo idem fece-
justitia dicalur esse ex illa, quam ex ista?'Solulio. runt Deus et Judeei? Solutio. Optis vel factum Ju-
Apostoius conimendat fidem Abrahce, qua credidit djeorum sequivoce accipitur pro actu et pro pas-
omnia quce credenda erant : qua fide inler ceetera sione, actus Judceorum malus lanlum; passio
credidit Deuni esse .yevacem in Jpromissione pro- B Christi, quee seeuta est ex actu illorum , bona fuit.
'
-lis. -kleodoclores quandoque Deum, ct Judceos uniunt,
- 'QU-ESTIOCXIX. Quomodo generatio -Isaae dica- ct eodem facto vcl opere, propter
passioncm Clni-
rtur esse contra naluvam? Quid est natufa? Nonne sti, quse evcnit tam ex Judeeorum actione quam
•visqusedamCreaturarurn a Creatore insita, per quam Dei, quandoque distinguunt propter actuum diver-
similia ex siinilibus procreanlur.atque propagantur? sitatein. Si autem queeratur an Judaeorum opus
.Nonne ibi natura operala est? Nonne qusedam con- fuerit bonum , distingue sic : Actus illorum roalus,
tcmperiesfuit in operibus parentum in actu et ex passio quam intulerunt bona fuit.
commistione carnis ? quomodo contra naturam ? So- QO_ESTIO CXXIV. Item queeritur cur Apostolus
lulio. Cufti Auctor nalurse operatur in natura prceter sic distinguat, dieens : Christum tradilum propter
solltum cursum naturce, id est non secundum cau- delicta noslra, el resurrexisse propter justificalionem
isas inferiores, sed secundum-superiores, tuncdici- nostram, cum utrumque etpassio, ei resurrectio et
ttir aliqiiid fievi contra naturam, sed magis proprie a peccatis liberet, et justificel? Solulio. Etsiutrum-
diceretur supra naturam. queillorum sit causa, non tamen ligura.
;QU_ESTIO CXX. Plenissime sciens quod qumcunque QU^ESTIOCXXV. Non solumautem, sedet gloriainur
est et Dicit ^ in tribulationibus (Rom.
promisit Deus., potens facere. expositor v), etc. Quomodo Apo-
quod multo divinae virlulis intuitu sciebat Deum stclus glorietur in tribulationibus quse sunt amarse,
omnipolentem esse., et Apostolus plenissime nee propler se expetendce. Solutio. Non propter tri-
jsciens, etc, quod videtur obesse fidei; quia fides bulationes ipsas. sed propter earum effectum glo-
-.nonhabet meritum, cui ratio humana preebet expe- riandum est in illis. Sed objicitur quol eadem ra-
jimentum. Item si sciebat eum esse Deum, quid tione gloriandum sit in peecatis r.on propter se, sid
magnum, si crediditipsum esse omiiipo.entetn: vel si propter bonum, quod saepe, ut humilitatem efficiujit,
nescivit esse Deuhi, quomodo ei credidit? Solutio. unde Propheta : Priusquam humiliarer, cgo deliqui
Jllc intuitus divincevirtutis, quem Abraham habuit, (PsaL cxvfii). Solutio. Tribulationes ex qualilat
.non erat e ratione humana, .sed de fidei constantia : sui cooperanlur inleriori gratise, ad patientiam coa
jier quem adeo cerlus fuit, ac si plenissime seiret, sequeiidam, peccala vero non; sed Deus sua pietat
vel videret. de malis nostris facit aliquid bonum provenire.
QUiESTio CXXI. -Quod ailtem queeritur quid Qu.EST_oCXXYI.Gum ait Apostolus : Spes auten
maghum fuerit, quod crediditDeumesse omnipoten- non confundil. Quaeritur de spe quid sit, et an ha
lem, cum illud non solum boui, sed eliam mali cre- £ beatur sine charitate? Solutio. Spes est certa exspe
<lant? Dicimus quod func illud credcre magnum clalio futurorum bonorum quae in hoc differt a fide
-erat, qu&ndo pene universus orbis in cultura deemo- quod fides est de praeteritis, preesentibus et futuris
nunl errabat. nec adhuc fides unius Dei prsedi- tam bonis quam malis; spes autem tanlum de fulu
eala, vel Scripturis manifeste declarata fuevat sicut ris et bonis. Yidetur autem quod non habeatur sin
modo. charitale : sine enim bonis operibus et bona vita
QoiESTioCXXIL Nxmsolum autcm scriptum, elc. qucenon est sine charitate, sperare futura bona no
iQuaeritur quomodo dicat Apostolus, hoc esse scri- est spes , sed potius prcesumplio, ut dicit Augusti
-ptum propter Abraham, quod fides reputata est ad nus.Item videtur idem assereie Augustinus quod spe
jusliliam? nunquid ex eo quod in Scriptuvis lauda- preecedat charitalem. Solulio. Alia est spes veniae
iuv, vel a nobis imitaluv, aliquam consequitur uti- alia spes est gloriee; prima habetur etiam a malis
-itatem?3olul_6. Non lioc dicit Apostolus forsitah secundaforsitan nonnisi a bonis.
quod lioe ei prosil, sed sic intelligendum est: QU.ESTIO CXXYH. Charitas Dei diffusa est, et
Non solum autem, etc, id est, hoc scriptum est Qucerilur, an eadem sit charitas, qua nos Deus dil"
non solum ul ostendatur undc ipse Abraham fuit gil, et qua nos Deum dilighnus? Solutio. Suntq
405 QU_£STIQNE5 IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROM. 46(5'
dicunt quod eadem esl, quibus obviat Augustinus JA QiijfiSTio CXXXI. Bcconcitiati sumus Deo -per
tiunc loeum exponens et dicens, quod hic agitur de morlem Fiiii ejus. Qucerilur quomodo hoc verbum
•eharitate, qua nos diligimus Deum, veluli ibi, sil intelligendum. Nuiiqtiid ante morleni nobis tan-
Deus chgritas est _(J Joan. ix), agitur de charitate quam peccatoribus erat iratus. juxla illud ; Odi.sti
qua nos diligit Deus : quod non diceret, si eadem omnes, qui operantur iniquitalem (Psal. v); et per
-esset. Item aiibi dieit : Charilatem -voco motum niortem Filii sit nobis placatus, et coepit tunc pri-
menlis ad diligendum Deum prppter se, et proximum mum amare? Sed si hoc esf, quomodo elegit nos
-propler Deum.^ Deus noo esl niotus, ergo est cha- ante mundi eonstitutionem?Nunquid non djligens
jrilas, quee non esl Deus. Item charilas polest augeri elegit; vel quomodo non placatus pro nobis tradi-
el roinui, Deus ciutem non polest, ergo esS-charitas, ditFilium? Solutio. Ira Dej .diciiur non animi pas-
quaenon est Deus. Est ilaque firraiter tenendum sio, sed vindicia justa, etouni talis ira iinitur, quod.
quod iiomen charitalis cequivoce dicitur de Deo , .faclum est per morlem Chrisli, Deus dicitur nobis-
cum dicilur Deus charitas est, cl de quadam yirtute, placari, el nos ei reeonciliari ; nec tamen, quia re-
cum dicitur, qucedam virtus est charitas, vel chari- conciliavit amavif; sed quia amavit, reeonciliavit.
tas Dei diffusa est in cordibus noslris. Apostolus " De juslilia illa. qua Christus vicit, superius dicluin
'
Paulusfereubiquehdcnominedesignalvirtuiem, quse est, et de modo redemptionis. Nec oportet acta age-
Deus .iojnest, sedex Deo. Joannes eddemnomine si- re: tanlum verba Augustini breviier ponantur ,
gnilicat ipsum Deum. Hoc autem quaid Augustinus quibus eam plane exprimit. Aititaque: Heee est jus-
dicit quod charitas feterna, qua diligimus inviceni, stitia, qua. Christus vicit diabolrinu Diabolus amatoi;
est Deus. Concedimus, dicentesquod Deuscharilas potentiee, et Jesertor jusli,tiee, Christum? jn qup nihjl
facit nos etiam diligere invicem, sed charitate me- dignum morte invenit, ,o.ccidil. Unde juslum est ut
diante , sicut facit nos credere fide raedianle ; a quo iili quos tenebat libeji dimilterentur, credentes in
enira est fides ab.eodem.est charitas, ut dicit Au- illo, qui sine ullo merilo malo occisus est. Noluit
gustintis. Sed objicitur: Deus eharitas est in nobis, itaque contra amatorcm potentice .uti polenlia, «c,d
ei etiam charjlas,-qu_e csl virtus; ergo duee charitates contra desertorem juslilioe voluit uli justitia, ut
sunt in nobis ,. vel duabus charitatibus vdiligimus nos informaret qualiter contra eumdem lioslcm no-
Deum. Solutio. Non ideo duce sunt. Sicut sol nos bis sit pugnandum ; videlicet nbn potenlia, sed po-
illaminat et radius solis, ergo duo nos illuminaiU, lius justilia, et sicvictorcs eripius.
ron sequilur,- <_uia hoc essel seorsum, et separa- QO-ESTIO CXXXII. Proplerea sicul per unum, etc.
tim ; sol enim pec radium , et Deus per cliaritatem
Q Quaeritur quare potius dical per unum virum quam
viilutem nos illuminatsive illustrat. per unam mulierem intrasse peecatum in mundum,.
QO^STIOCXXVIIL Item queeritur an semel ha • cum peccati jnitium fuerit polius in mulicre quam
bila charitas possit amitli? Et dicunt quidam quod in viro? Solutio. Consuetudinis tenuit
ordinem, ul
non potest, quia scriptum est: Ckarilas nunquam Augustinus dicit, quia posteritas non a mulierc, s:d
excidit (I Cor. xm). Solutio : Hoc dictum esl deper- a viro solel nominavi. Yel ideo quia -vir et nmlier
fecla cfiarilale, vekideo dictum est, quod charitas una caro-sunt; ideoque quidquid factum est ab illu
nunquam excidit, <juia habetur in preesenli el in fu- - vel illa, ad primum hominem dicitur perlinere. Yei
turo. alilev, si vir non peccasset, forsitan aliam sociam
QU.BSTIO CXXIX. Charitas esf fons ille de quo ei providisset Deus, de qua innocentes, et sibi con-
dictum est: Fons aquce tuee sit tibi proprius , et non formes genuisset, vel merito ipsius peccala uxQiis
. communicet tibi alienus. Quceriiurqui sunt alieni, diinisisset;- sed quia peccavit, per ipsum non im-
nisi reprobi, etoni sjint audituri : Ite, maledieli, in merito peccatum intrasse in mundum dicitur.
ignem mlernum (Matth._ xxv), etc. Sed multi de nu- QU-ESTIO CXXXIII. Item quceritur cur _per homi-
niero taliumdiliguntadteropus, et sicalieni defonte nem etnonperdiabolumdicatu.rintrasse peccatum,
hoc eommunicant. Sokilio. Alieni dicuntur secun- D ] cum prius fuerit in illo, et per illum intraverit
dum prsescientiam, de quibus modo non loquitnr, etiam in primum hominem, unoescriptum est: Invi-
sed secundum preesentem injustitiamj omnes seili- dia diaboli mors intravit in mundum (Sap. n). So-
celqui non diligunt modo, sivesiiit electi, sivenon, Jutio. Aliter.per diabolum, alker per homineni pcc-
et hi ut .sic non communicant fonti dilecfionis. catum intravit. Sola .enim imitaijone, et non propa-
, QU_ESTIO CXXX. Quomodo hoe'sil verum,.quod igatione per diabolum. Non sola imitatione, sed eliam
dicitur : Chrislus mortuus estprp impiis. Nonnepro - propagatione intravit per hominem. Sciendum est
illis tantum mortuus est Christus, quibus sua mors Pelagianos dixisse originale peccalum sola imita-
pvodesl? sed non prodest nisi piis, ergo pro piis tione et non propagatione intrasse per Adam : quod
lantum morfuus est. Yidetur itaque, quod non pro si verum esset, non hominem, sed diabolum peccati
inipiis mortuus sif. Solutio. Mortuus est pro im- auctorem dixisset: unde etiam dicebant, quod in
piis, id est pro dilectione eorum qui prius erant baplismo originale peccafum parv.ulis non dimitti-
impii, etper-iidemfacti sunl pii, el ita verum est tur, quia secundum.eosin nascentibus nullum con-
<_uodmors Christi facta pro impiis est, et quod non trahitur : sed iides catholica hoc non tenet, sed hoc
prodest nisi piis. prcedicat, hoc Scripturee testantur, quod, sicut
467 HUGONIS DE-S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 468
Christus, prceier imifationis exemplum, illuminatio- ,A quia Deus potest de una atomo facere quantumiihet
nem et jusiificationem intrinsecus occulte operatur, pondus.
cx qua sola gratia parvulos regeneratos qui eum -QU_ESTIO CXL. Si itaque una aiomus sic multi-
nequeunt imitari, stio inserit corpori; sic Adam, plicaretur in seipsa iu aliquid raagnum, in quo es-
prseter imitalionis exemplum, tabe suee concupi- sent infinitce atomvqu.erituv an illa esset onines
scentice corruDit omnes ex se per concupiscentiam istse, vel una de numevo aliavum, vel utvum illce
nascituros. sint illa una. Solutio. Non opovtet concedeve quod
QU/ESTIOCXXXIV. Qucerit Julianus sic : Non illa sit omnes istse, sed quod sit multiplicata et au-
peccal qui creat, non peccat qui generat,non peccat cta in istas; nec quod omnes istee sint illa, sed ex
qui generatur : per quas ergo rimas intcr lot prcesi- illa, vel fuevunt in illa, sicut illud gvanum crevit in
dia innoceiHieefingis originaie peceatum ingressum. arborem,' nec est arbbr illud, sed ex illo, vel mate-
Cui Augustinus sie respondet : Apostolus dicit: rialitcr in illo. Diligenler nolandce sunt htijttsmodi
Per unum hominem peccatum in hunc mundum in locutiones. Notandum plura esse genera mutatio-
ravit (Bom.y), quid qucerit apevtius?quid quserit num; quandoque mulalur essentia in essenliain
nculcatius ? quid queevit planius? qttid queevit vi- sine mutalione accidentium, ut in sacramento alla-
mam, ubi habet-apeiiissimam januam? *>ris; quandoque fit mutatio proprietaium sine mu;a-
Qu.-ESTioCXXXV. Item qucevituvulvum peccatum tione essentice, ui cum de aqua facfuni est -.inuro;
originale sit ex volunlate, an ex natura : si ex vo- quandoque fit mutatio secundum solam quantitatem
luntate, mala est voluntas; si ex natuva, mala est iu majus, ut in septem panibus. Qualiter autem
naiura. Cui respondet Auguslinus : Omne malum virga Moysi sit mutata in serpentem, an secunduia
opus processit de mala volunlatc fanquam de ra- solas propvietales tam substantiales quam acciden-
dice, ipsam autem malam voluntatem nullum maltim lales, an secundum essentiam non est niihi certum.
preecessii, scd nata esl prius in angelo, post in ho- QU.ESTIOCXLI. Seriplum est: Deus moriem non
mine, quorum uterque bonum opus Dei eranl, ct s'c fecit. Item : Mors et vita d Deo esl (Sap. i), quod
5n bono ortura est malum, quod non habuit causam videturesse contrarium : nilenim temporale est a
efiicientem, sed causam deGcientcm. Deo, quod ipse noii fecerk; quomodo ergo morfein
Qii/ESTioCXXXVI.Item quccvitur ulvum peccalum feeit, et non fecil? Solulio. Detts morlem non fe-
oviginale sit ex voluntate. Solutio. Est quidero ex c't, idest catisam movtis vidclicet peccaliim; poe-
volunlate pvimorum parenlum, unde et ipsum po- nam vevo illam quce raors diciiuv secundum quos-
lcst dici voluntarlum. i dam feeit Deus : et ipsa intev opera bona enuroeva-
et orane justum a Deo.
QUXSTIO CXXXVII. Inquo omnes peccaverunt, etc. tisr, quia justa;
QUJESTIO CXLH. Sed non sicut deliclum , ita ei
Nondum eramus, quomodo evgo qui nondum era-
donum. Quceritur quomodo dicat Apostolus, donum
mus, potuimus peccave ? Solulio. In ipso omnes
Chrisli abundare in plures, quam delictum Adce:
peccavimus, id cst in ipso faclum est unde omnes non enim plures salvati sunt per graliam Christl,
peccavemus. Yel sic : Ab ipso causara peccali tvaxi-
quara sinl deliclo Adcedamnati. Solufio. Ista supev-
mus; vel sic ; Omnes vei sumus illius peccati, quod abundantia gvaliee non est attendenda in nuraevo
ipse commisit. pevsonavum ; sed ipsis quibus pvodcsl donum Chri-
QOiESTio CXXXVIII. Qnccritur eliam quomo.Io sti, plus confert in bono, quara delictum Adce obsit
nos omnes in Adam unus bomo fuimus? Sohitio. Id illis, quibusobest in malo; quia ex^Adani non om-
est ex eo, qui unus homo erat, per propagaliohem nisdamnatio, sed illa sola, qua puniuntur illi qtii
dcscendimus. soli originali subjacent, preetcr quam puniuntur
QU_ESTIO CXXXIX. Quceritur iterum, quomoJo illi qni dclicta propria aJdiderunl; gratia vero
ex illa parva massa, quae fuit in Adam, tot et lanta Chvisii non soluni libevat a peccato oviginali, sed
deseendere potuerunt, vel quomodo in lot pavtes etiam a superadditis, promovens in justificaiionem,
lam parva particttla di\idi potuit, ut cujuslibet cor- ct tandem in vilam eetevnam.
pus inde matevialitev constet. Quce queestio solet QoicsTio CXLIII. An actualia peccata sint ex
iievi de illis seplem panibus, quibus tot millia homi- peccafo Adse? Quod videtuv quibusdam, quia ex f
num Dominus saliavit sine alicujus vei additione mite proni sumus ad peccandum. Solulio. Pronitas
(Malttt. xv). Solulio. Lege pvopagationis hoc factum talis non est causa efficiens, etsi sit causa sine qu
fuit. Illa enim particula quce fuit in lumbis Adce, ex nonfieret,ut quibusdam placel;sed necoxigitur,cu
, quo separata fuit in filil ejus generaiione, in seipsa nec in diabolo, ncc in primo homine ante lapsu
cst aucta etmultiplicata in perfeclam hominis sta- fuerit, et tamen fuit in eis peccaium sine ipsa : no
turam : ex qua iteiura separata est parva parlicula etsim ipsa causa peccali. sed peccatum causa ipsiusfuit
,ja secunda generatione, quce in seipsa est iterum Qu.ESTioCXLIV. Queerilur an alia peccata actust
aucta et multiplicata: de qua iterum ita multiplicala lia Adaeposterisimputenlur? Solutio. Apostolus di
esl separata alia, et sic deinceps lege propagalionis cit in unius delicio, non ait delielis, muili sunt con
crevit in tantam multitudincm sine addilameiHo ex- sthuli peccalores : in quo innuil, quod non plura
tiinsccOjVel ciborum mutalione in ipsam. Constaf sod muim solum imputatur.
'
iG« QU<£STIONES IN EPISTOLAS PAULL - IN EP. AD ROM. W
Qo-ESTioXXLY. Quseritur an eliam peccatum _A-acquivere : ergo non potest aliquid merevi. Simili-
Evse nobis imputetur.? Solutio., Nota verba Apostoli tev secundumquodest homo, est bonus et diligit;
dicentis in unius delicto, non ait duovum, vel si im- sed non potest- non essc,-bonus, yel non diligere :
pulatuv proptev rationes preedictas, dicit per unum ergo ex necessitaie bonus esl vel diligit, quomodo
'fcominem peccatum iritrasse in miradum _"Vel ift ergo potest.mereri ? Solutio. Mereri geminam habet
" ' - "
unius deliclo- «Ignificationem : dicilur enim quis mereri cum per
QU_J.STIO'CXLYI.Quseritur an actualia peccata bontim opus efficituv dignus aliquo, quo prius -non.
proximorum parentuni posleris impulentur ?-Quod evat dignuSj secundum quam. significalionem vide-
videlur, quia Dominus ait . Ego sum Dominus Deus -iur nobis, quod iiec securidum divinitatem, nec se-
iuus zelotes : visiians htiquilalem patriim in filios in •cundum humanilatem-Chvistus aliquid mcruit,
lertiam et quartam generalionem (Exod. xx) , etc. ctiam in ipsa morle.-Dicilur etiam -aliquis mercri
Solutio. Peccata paventum etiam pvoximorum non cum aliquoil bonum facit, quod sit dignum rerau-
imputantuv filiis, riisi ipsi peccata patrunrper imi- neratione, secundum quod Deiis dicitur etiam me-
ialionem sua-faciant;-nec lursc punkmtur, quia pa- reri, curanobis beneficia preestat pro.quibus tene-
r.eutes, sed quia ipsrpeccaverunt. Juxta aiiam Scvi- mur eum in cefernum laudare, et .Ghristus secun-
pluvam : Filius iwn porlabit iniquhaiem patris B dum huiHanitatcm in siia passione-meruit nobis in-
(Ezech. xxm), efc, repugnantiam autenvquee vide- troitum selcvnce -vitce. Prius quidem nobis multa
tur intev has duas auctovilates, doetoves satis elti- meruit; sed sola passio non solum pretiosa, scd pre-
cidant. -E tium roundi fuit. , - : -
-
QussTio CXLYII. Siautem queeratur quaratione QOJESTIO CLI. Lex subintravit-, ut abundarel, etc.
peccatum primorum parentum, et non proximortim Quceritur anlex skcausamali, quodvidetur; quia
imputetur. Solulio. Quia illud nos spoliavit; ccetera •esl causa abundantise delicti. Solulio? Ut quando-
peccata aliorum nos tanquam nudos et' spolialos que estcausativum, -sicut eo- ad forum, ut emam
invenieniia non potuerunt nobis aliquid auferre : togam; quandoqueoperativuin, ufposuit homineni
oiiginale enim peccatum, nt jam dictum est, tanium in paradiso, ut custodiret, etc; quandoque est con-
- - - secutivum, ut exivit foras ut moreretur; quandoque
privat originali quadam juslilia.-
QOXSTIOCXLYIH. Hbmo ex se et per se ante etiam notat occasionem, ut lex subiiilvavit, utabun-
peccalum peccare potuit; proficere vero ex se et daret peccatum. Judcei eiiim abundanliorem peccati
per se sineadjutorio gratieenon potuit, ergo pronior occasionem acceperunt ex lege, quce fuit bona non
erat ad malum qnam ad bonum; sed nondum erat, causa mali; sed vilium ' eorum hujus mali causa
aisi talis qualem Deus eum iecerat: ergo Deus fe- (C fuit, sicut si accipiam occasionem invidendi de
cit eum pronioremad maium quam ad borium. So- scientia illius; qua.T.011 est causa dolovis mei, sed
lutio. Ante casum homo non erat pronus ad pecca- vitium meum.
tum; nec Deus talem fecjt hominem ut esset prontis QUJESTIOCLII. Ubi abundaiit deliclum, snper-
ad peceandum, sed talis pronilas postea ex peccato abundavit et gralia. Nonne in Judceis superabunda-
infuil; nec etiara poteslatem peccandi habuit ex Deo, vit deliclura," quia Icgis prsevaricalio; ifec tameri su-
sed ex sua nihilitale; non ex bono, quod acceperat, perabundavit et gratia, quia excaecatisunt. Quomo-
sedex ejus termino;non quia lantum, sed quia do ergo est verum, ubi abundavit delictum, stiper-
rion plus acceperat, sicut jam superius dictum de abundavit et gratia? Solutio. Non dicit: Ubicunque
eo.lem est. abuiidavk delictum, superabuudavit et gratia; sed
QUJESTIO CXLIX. Sicut per unitts inobedienliam, ubi indefinite, quod est.intelligendum cjuaiilum ad
etc. Quceritur an homo prius de bono, quod habuit eos, qui crediderunt, in quibus • priusquam crede-
anle lapsum sine additione aliorum, graliee potuerit rent,abundavitdelictum; quia precler eeelera peccata
" obedire et prseceptum sibi dalum implere ? SI dica- eis inerat Iegis praevaricatio : sed gratia omnia di-
lur, quod poluit . ergo., ex eo quod tune "habuit po- . misif; insuper' fidem et charitatem contulil, non
tuit proflcere : qtidd negatur fere ab omnibus. Item ' quantum ad eos, qui in peccatis suis mortui
si concedatur; tjtiod non potuil obedire sine adju- sunt,In qtiibus abundavit delictum', et non gra-
torio gratiae, quse ergo ejus culpa fuit, si nbn fecit lia.- -- _" -
quod non potuit facere siue gratia, et gratia QU_ESTIO CLIIL Quid ergo dicemus : Manebimus
non est collata, nec ejus culpa fuit, quare non sit in"peccato, ut gralia 'abundet? (Rom. vi.) Circa
collala.'.Sohvtio. Non peccavit, quia non fecit hcec quceritur," quid sit raanere inpeccato.-So-
quod faeere non "poluit; sed quia non fecit cum lutio. De peccato non pcenitere, vel quodam tor-
posset. - . - pore mentis-perseverando in peccato gratiam ex-
Qoi3STioCL. Item queerilur an Christus onedien- spectare.
do Deo Patri aliquid meruevit ? Yolunt quidampro- QU/ESTIO CILIY. Quicunque bapthati eslis hi Chri-
bare quod non meruerit aliquid, quia nec secundum '
sto, ete. Quceritur quce peccala dimilfantur in ba-
humanitatem, necsecundum divinitatem. Deus, in- plismo? Solutio. Dicit Augustinus quod-non solum
-
quiunt, "non potest aliquid ab aliquo accipeve; vel prceterita vel preesentia, sed eliam futuva.
pev aliquid, quod faciai, aliud non prius debitum QU.ESHOCLY. Sed quserittuv quomodo futuva
471 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM^ 472
peccata, quce nondum sunt, dc quibus nullus pceni- A originalem ex toto non imputatus; secundum actum
£et, ncc pro eis adhuc tenetur, quia nec pro eis ad- vero el fomitem originalem sic crucifixus, ut non
liuc aliquis est feus, quomodo, inquam, dimittun- dominetur.
tur? Solutio. Ideo dicuntur futura peccata in ba- QIUSSTIOCLX.Qucerilur an in Abraham fomes
ptismo dimilti, quia per gratiam ibi datam caven- peccali fuerit crucifixus permortem Chrisli? Dicunt
lur, vel ideo quia facilius postea ille qui hoc sacra- quidam quod per lidem mortis Christi lunc futurce
menlum percipit, consequitur veniam. in ipso etiam fuit debililatus.
QU-ESTIO CLYI. An ficte accedenti peecata dimit • QujisTio CLXI. Item quceritur an in ipso Aposlolo
taritur? Solutio. Augustinus dicit quod solvitur he- sic fuerit debilitatus et crucifixus, ut molibus ejus
sterna dies, et quidquid eratsupra fraternum odium nunquam consentiret. Quomodo enim motibus non
In ipsa hora baptizandi; sed redeunt statim quianon consensit, qnando venialia commisit. Itcm venialia
pcenite.t. quee commisit, nonne craiit volunlaria el sic volnit
QuiESTio CLVII. Quceritur quomodo verum sit ea? quomodo ergo fomes peccati non traxit Aposlo-
quod dicit Augustims? Nonne ex quo non pcenitet lum-ad peccali consensum. Solutio.Aposlolus, licet
membrum estdiaboli? quomodo ergo est membrum voluntarius commiserit, non lamen peccalum vo-
-Christi? Et si hocest, quohiodo dimissa sunt ei pec- B luit. Non enim dicitur peccatum voluntarium, eo
cata? non habet fidem, nou habet spiritum Ghristi; qtiod id aliquis volueril; sed quia ex volunlale ali-
ergonon estmembrum Ghristi, aec eidimissa sunt qua proccssit. Nec fomiti consensit. Nam consentire
peccata. Solulio. Dicunt quidam quod vevba Augu- est ex deliberatione et industria quod molus sug-
slini praedicta sic sunt intelligenda. Solvitur hesler- gesserunt facere : quod eliam videlur osse mortale
na, etc, id est baptismus lalem habet efficaciam sic consentire.
eiiam in eo qui corde non contrito accedit, quod ni- QUiESTio CLXII. Ut obediaiis concttpiscenlih.
si in ipso ficlio remaneret, omnium offensarum con- Quceritur quid intersit inter obedire eoncupiscen-
ssquevetur veniam, et postea poterit consequi si de liis, et inter exhibere nicmbra peccalo. Solulio. Obe-
ficlione sua volucrit pcenilere. dire concupiscentiis est mente consentire carnali-
QD_ESTIO CLYIII. Vetus homo noster crucifixus est, bus delectalionibus. Exhibere inembva peccato, ut
pfc. Queerilur, an idem sit homo vetus, et homo sint arma iniquitatis, hoc esl ipsam iniquilaiem
exterior, et homo novus, et homo interior? Solutio. opere implerc,
Non idem, quia homo exterior dicilur quod habe- QUiEsno CLXIII. Undc queeritur cur posl prinmm
_nuS'communecumai.imalibus,liomo interior quod -, prohibeat secundum, prohibendo enim non obedive
commune possidemus cum angelis. Yetus aulem concupiscenliis, prohibet cliam exhibere inemlrra
nomo pertinet ad utrumque; non enim solus peccalo; qui enim-non-conseniit, non operalur. So-
homo exterior, sed etiara inlerior vetus est pt-r lulio. Ideoposlconsensum prohibet et opus, ut si
culpam, de quovetere in praesenli eapitulo agcu- quandoque contingat mente consenlire, tamen lalis
dum. consensus non proeedal in actum, sed polius anipu-
QUJESTIO CLIX. ^Ju-eritur itaque quid sit vetus tetur. Quidam vero per obedire concupiscenliis
homo? Dicuntquod fomes peccati sic vocatur; sed intelligunt , operationem ; per oxhiberc mem-
verius esl quod pars vetuslatis dicatur ipse fomes. bra peccato, consensum; et sie convenienter post
Nobis aulem videluf quod vetustas intelligitur se- operationis prohibitionem, sequilur consensus pro-
cundum duo, scilicet culpam etpcenam. Pcena au- liibilio.
tem, alia est aeterna, alia temporalis; culpa vero, QU.ESTIO CLXIV. Peccatvm non dmnhtabitur vo-
alia originalis, alia actualis. Itera culpa originalis bit, qttia non eslis sub lege, sed sub gralia. Nonne
consistit in ipso fomile, etejus aclu et realu utri- multis, qui sunt sub grafia, dominatur peccatum?
usque. Rursus culpa actualis, alia veuialis. alia Quomodo ergo verum est: Peccatum non <iomina-
mortalis. Yenialis vero in tribus consistit, scilicet Q bitur, etc. Solutio. Yobis, qui gialiseeslisobedien-
eonsensu, actu et reatu utriusque. Similiter morla- les, jam data esl potestas, qua potestis resistere
iis tribus modis eisdem iritelligitur. Ecce undena- peccalo ne regnet. Unde constal si quando resumat
rius numcrus transgressionis, m quo attendilur ve- vires ut dominetur, lioc fil vitio nostro.
tushomb ; binarius enira unus in poena, ternarius QO-ESTIOCLXY. Humanum dico propter infir*
unus in culpa originali, alter in culpa veniali, ter- mitatem. Quseritur, quid vocetApostolus liumanum,
tius -in culpa mortali, el sic tres ternarii culparum scilicet leve, et ad faciendum facile , quod fil aduL
cum binario pcenarum undenarium -constituunt. tce juslitise ct non perfectce. Solulio. Ipse oslendit
Yidendum est ergo secundum quid vetus homo sit subjungens : Sicut exhibuistis membra vestra ser-
cruciiixus. Secundum pcenam aeternam ex toto de- viro immunditice et iniquilati ad iniquitatem, ita
letus eslin iis$ quisunt Christi; secunduni i.o?nam nunc exliibere membra vestra servire justitite in
temporalem debilitatus est et miligatus. Simililer «aiicliflcationem..Quod esl breviter et apertedicere:
secundum cttlpam mortalem nihilomiuus deletus Eo amore servite jtislitire, sicut prius sine ceaclione
est peuitus; secundum autem venialem miligatus; sola delectatione servivislis immundilice. Qund ideo
non plenarie adhuc ablatus, porrosccundum rcalum dicitur humanum, quia plus debetur juslitice quaru
473 QUiESTlONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROM. 474
peccalo : nullus enim unquain sic dilexit peccatum, .A mala, sed bona; nec est causa peccali, etsi videatur
ut pro eo non timeret mori. Sed cum simus proni occasio.
ad malum, quod fit sine labore et omni ditficullate, QuiiSTio CLXX. Nam concupiscenltam neseiebam,
insuper cum magna suavitale ct immoderata dele- elc Quccritur de qua concupiscentia hoc dical Apo-
clatione, ad bonum Yero tardi et pigri, quod hon slolus. Et dicunt doctores, quod de qua proliibetur
lit nisi cum magno iabore, et ingenli diflicullate, in Decalogo. De qua iterum qua_ritur quce illa sit ?
et saepe modica vel nulla delectatione; quia iter Nomine enim concupiscentise quandoque significa-
virtutum arduum et durum, arclum ctangustum. tur vilium concupiscentise, scilicet fomes peccati;
QU-ESTIOCLXYI. Sed quserituf quomodo dicat quandoque primus motus, qui dicitur propassio;
Apostolus esse humanum tanlo amore, tantaque quandoque secundus motus, qui dicitttr passioj vel
dclectalione servire-jusliticc, quanto prius servivi- delectalio; quandoque consensus; quaiidoque cxte-
mus iniquifali, cum lioc videatur esse perfectum et rior conalus; quam evgo prohibel lex diccns : Non
consummalum? Solutio. Est quidem veruin <_uod concupisces? (Ibidi) Solutio. In responsione hujus
quando videmus aliquera amore servire justitiae, quceslionis modei-ni doctores disseiiliunt. Alii enim
dicimus quod perfectus est, niaximc in hoc tem- dicunt, quod primos raolus prohibet lex; alii verp
*
pore quando defecit -sanctus : tamen quantum ad dicunt ouod consensum; alii, sic exponunt: Non
ipsam veritalem, imperfectus est, nisi etiam pro ju- concupisces, id est scito concupiscentiam malam,
sl.iia non soium ccetera, sed ipsam quoque mortem et quantum potes devila, et ita secundum hoc niliil
eontemnat. Adultce |adu.teriiice] ergo justitiae, ejt prohibetur. Sed quidquid conlinetur in Decalogo,
non perfectse est amore facere praecepfum cum pro- vel prseceptum est, vel prohibilio : unde oportet, u.
posito moriendi pvo Uhrislo, etsi nondum tantam aliquid prohibeatur cum Hicilur : Non concupisces.
habeat charitatem vel constanliam ex ijua possit Illis, qui dicunt, quod consensus pvohjbeatur, sic
ipsam mortem sustinere, et iste gradus suffieit ad objicitur,, Apostolus dicit: Facio quod nolo, si au-
salutem, el exigitur; quia sine eo nullus cst di- tem hoc est; consentio legi non faciendo, sed nolendo
gnusgloria. Perfecla. -vero justitice et consummatoe (ibid).
est lantum virtulem habere, quae sufficiat ad tole- QC^STIOCLXXI. Queerilur crgo quid illud sit,
i'andam morlem pro veritale el amove Jusliiiee. quod lex prohibet, et Aposlolus nolens raciebal? sed
Primum gradum habuisse visus est Pelrus qtiando isti jdicunt quod consensum lex prohibet, sed con-
dicebat : Et si oportuerit me mori tecum, non te ne- stat quod Apostolus non consentieliat quia si con-
gabo (Matlh. xxvi), Nondum vero habuit secun- f ,1 sentirel concupiscenlia., nullo niodo legi consentiret,
dum, quem consecutus cst per advenlum SpiriUis sed conlra eam ageiet. Augusfinus aulem ostendit
sancti. .aperte quid sit, quod Apostolus nolcbat, ct tainen
QO.ESTIO €LXVII. Viventeviro mulier alligata-est faciebal. Motum scilicet concupiscenticc sentiebat,
iege viri (Rom. vn). etc Quaerjtur -de David etcce- sed tamen non consenliebat, imo non sentire vole-
-teris juslis, an lege vivenle, id est slatum habenle, bat. Undeliquet quod primos inotus concupiscentice
tenerentur Iegem servare, et an dicendi sunt adul- lex prohibet.
teri, quia fuerunl cum alio, id est cum Christo, in Qo_ESTioCLXXII. Sed queeritur iterum cur ;Deus
ouem credebant, et a quo justificari queerebant? jirohibuit quod nemo unquam vilare potuit ? Yide-
Solutio. Lex quidem justo posita non est, quce est tur -enim lex non solum inulilis, sed eliam irratio-
quasi predagogus parvulorum ; lanien David cum nabilis, cum interdicat quod cst impossibile vilare.
•ceeteris justis tenebantur Iegem custodire proptcr .Propter hanc rationem nolunt .preedicti doctores,
illos, quibuslex erat necessaria ne eorum exemplo quod lex primos molus prohibeat. Quibus objicitur-
eam transgrederentur. Nec quia cum Christo ,erant sic : Nonne lex preecepit diligere Deum ex loto
per fidem et dilectionem, dicendi sunl adulleri: sed xorde? Sed hoc preeceplum, -utdicit Auguslinus,
si sacramenlis legalibus contemplis, jam saeramenta fjinemoinprceseiiti,potest adimplere : si ergo aliquid
-Novi Teslamenti introducere pr_esumerent, tunc praecipitur, -quod non valet hic a quo.quam fieri,
' adulteri
viderentur. quid niirum sl quid prohibetur quod non potest
QU/ESTIOCLXYIII. Cum enim essemus iti carne vilari? s
passiones peccalorum, dc. Queeritur quid vocet pas- QO_«STIO CLXXIII. Qucerilur crgo quare Deus vel
siones, au primos motus, an aliquid aliud. Solutio. prohibuit quod non potest viteri, vel prsecepit quod
Potestdici, quod concupiscenlias innatas, uucesunt non -yalet adimpleri. Yidetur onim crudelis, vel nori
causa peccali, et in iis qui non sunt in iChristo, cequus. Solutio. Ut superbum humiliaret, et caecum
etiam mortale -peccatum. Yel primos molus , qui illuminaret, el sic dignum ad graliam suscipiendani
non imputantur renatis; quos ideo *ocat pas - prsbpararel. In hoc quod prohjbuil quod nemo po-
siones, quia naluram Isedunt, et aliquo iono pri- test vitare, .el prsecepit quod .imllus faGere polest,
vant. ostendit quse sit perfeclio divinae justitiae, et quid
QU_ESTIO CLXIX. Quid dicemus ? Lex yeecalum just.e Deus abhbmineexigere possil. Insuper quali»
esl ? Absit! Queeritur an ipsa lex faciat peceare, Iiomo fuevit anle peccaium, scilicel.lalis qui siue
vel doceat, ct sic jsit malum. Solutio. Non est oronidifficultale giatia adjtivante nUiil conaipibcc-
473 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 476
ret, el Deum ex lolo covde diligerct: et qualis per A Solulio. Concupiscere : lex enim prohibet 'concu-
culpam effectus, scilicet infirmus, carnalis impotens piscere, et Apostolus vult secundum mentem no__
non concupiscere ; vel Deum perfecle diligere. concupiscere, el lamen secundum carnem concupi-
Quid ergo restat nisi uf homo amplius de se non scebat.
preesumens ad gratiahi confugiat, et dicat: Domine, QU-ESTIO CLXXX. Sed queeritur quomodo dicat
responde pro me, ego enim infirmus sum. Ttaque se facere, et non operari: idem enim si facit ali-
"
non crudeliter, scd magna dispensalione preccepit quid, illud operalur, et si non operatur, nec facit.
Deus quod non potest fieri nisi a solo mediatore. - Nunquid affirmalio et negatio simulvera de eodem?
Qu.-ESTioCLXXIV. Qucerkur ubi lex sic prohi- Solutio. Facit secundum carnem, et non operalur
beat generaliter concupiscenliam, non enim iuve- secundum mentem.
nitur, ubi lex faciat prohibiiionem nisi de re vel QOJESTIO CLXXXI. Queeritur an consequens sit
axore proxiuiir Solulio. In speciali intelligitur gc- ipsum non operari simpliciter, si nou operatur se-
nefale., cundum nientem; sicut consequens est, elsi facit
QU.ESTIOCLXXV. Quserilur unde contingat ut secundum carnem, et simplicker facit. Solutio. Est
nitamur in vetifum,-ef,id quod prohibelur amplius quidem verum, quod ad affirmationem delermina-
placeal,et dulcius fiat ex ipsa prohibitiorie?SoIutio. B iam sequitur. simplex affirmatio fere semper, sed
Natura humana sic cveala est, ut natuvalitev ap- negationem determinatam non solet sequi simplcx
petat libevtatem : quce pev prohibitionem videtur negatio; unde oportet vim faeere in pronomine ciim
minui, et in servitutem redigi; unde quantum Uicitur : Ego non operor (ibid.), quasi ego interior,
potest, statim facta prohibifione, resistit nitens in quo veritas hominis consistil, quia imago Dei;
conlra. et sic negatio, quee videlur esse simplex, non est
QU_ESTIO CLXXVI. Quceritur in qua persona lo- simplex, sed potius determinata.
qualurApostolusdumdicit: Ego autem carnalis sum - Qu_ESTioCLXXXIL Scd quod-habilatin me pecca-
(Roin. vn), inpropria, an generali? Nam si in sua litm. Qucerilur quomodo peccalum quod nihil cst,
persona Icqualur, quomodo dicil se esse carnalem, sed tantum privalio boni, dicatur habitave in ali-
cum esset spiritualis? si autem in generali loquitur, quo. Solutio. Hoc nomine, peccatura significattir
ut orrini juslo et injusto cujuslibet tempoiis conve- fomes peccati, quee lex cavnis, vcl lex membvovum
n'at quod dicit, quomodo injusto convenit odire diciluv, sicut consensus vel opevatio, lex morfis-ap-
malurii, et velle bonum, et legi Dei consentire? $o- pellatur.
lutio. Auguslinus dicit quod in propria pcrsonalo- P QU.ESTIO CLXXXHI. Scio, quod non Italitat in
quitur dicens, se carnalem propter motus quos sen- me, id est in carne mea, bonum. Quceritur utrum
tiebat, et idem erat spiriiualis, non consentiens illis universaliter de orani bono an indefiiiite de quc-
molibus inordinatis. Non autem negari potest quin dam bono dicat, quod non habiial in carne? Sedde
clcal qucedaro,quccpropria.pevsonsenon conveniant, omni bono quomodo hoc potesl .dicere, cum caro
ut illud : Vivebam aliquando sine lege (ibid.). Sunt etiam corrupta et languori subjccta sit opusDei, nee
,qui dicunt quod in genevali pevsona justi loquitur; , omni bono pvivata, maxime cum maluro non sitves
sed justo quoinodo convenit: Ego aulem mortuus per se existens,' nec potest esse nisi in re Lona.
sum? (Ibid.) Nos autem dicimus quod sic loquitur Unde consequeiis est utubi nullum bonum est, nec
Aposlolus, quodqucedam conveniant homini legis aliquod malum sil; et ubi aliquod malum est neces-
naluralis, qucedani hoinini legis scriptce, qucedam sario sitel aliquod bonum. Solufio. De sanitale sive
homini legis grafiee ; quid aoieni cui conveniat, di- naturce integritate dicit, quod non habitat in cavne :
ligenter nolandum ; nostri aulem proposili esl quce- undt congrue probat quod peccaluni est fomes
slioncs proscqui, non litteram exponere. peccali, quod pvivatio sanitalis, vel integritatis na-
QU_ESTIO CLXXYII. Quod enim operor non inlel- turce est ; in carne habitat: ubi enim non cst sa-
ligo, etc Queerifur quomodo dicit se non intelligere D nitas et debet esse, ibi est ejusdem privatio, quam
quod' operatur, cum per legem peccalum cogno- Aposlolus significatxlicens : Non bonum habitat iu
'\eril? Solulio. Non inlelligo, ponilur pro non ap- carne.
probo. QUXSTIOCLXXXIV. Velle adjacel mihi, etc. Quee-
QU-ESTIO GLXXYIII. Atquando dicit: Non "enim ritur dc illa voluntate, uuam Aposlolus dicit sihi
"
dicat se adjacere, quid ipsa dicenda sit? Solutio. Nihil aliud
' quod volo,hoc ago; queeritur quomodo
nolle quod agit; iionne quod facil est peccatum, et quara affeclus animeenaluralis, qui ex creatione est
omne peccatum est voluntarium, et ita-videlur ,in anima, et quo anima naturaliter vult bonum ;
TCIIC,qttod dicit se nolle? Solutio. Triplex est sed hic affeclus semper earet effectu, nisi a gratia
velle scilicet naturce, culpce et gratise; unde idem Dei adjuvelur.
polest velle secundum carnem, et nolle secundum Qu.ESTioCLXXXY.- Velle adjacet tnilii, perficere
mentem. autem non invenio; quoniam malum adjacet milti.
QO-ESTIOCLXXIX. Si auleni quod noto, hoc His verbis videtur Apostolus insinuare, quod si ma-
ugo, etc. 'Q::cerituv,quidnam sit illud,quod Aposlo- lum non adjaceret, non solum velle sibi adjacevet,
his dicit se nolle, el tamen facit, Icge pvohibente ? sed etiam perficerc inveniref, cum nil impedirel-ad
"
477 QU.EST10NES IN EPISTOLAS PAULL — 1N EP. AD ROM. 478
bonum, vel impelleret ad malum. Sed in hoc ipso __ferebat, sed quam lexprsecipiebat et promittebat,
insinuat primum stalum primi horainis ante pecca- quse in nobis impletur per gratiam Christi, qul le-
tum, cui adjacebat vclle, bonum, sed malura non gem plene el perfecte implevit, el nobis gratiam im-
adjacebat, unde non potevat dicere, velle adjacet plendi dedit. et quod minus agimus : ipse supplet,
mihi, perficere autem non invenio, quia malum ad- el pvo riobis respondet.
jacelmihi. Utvum autem illud bonurii, qtiod nalu- QU/ESTIO CLXXXIX. An idem sit ambulare se-
valiter volebat, possel perficere sine' additamcnto cunduro carnem, et esse secundum carnem, et sa-
majoris gratiee, posset quceii. Nonne illud vdle, peve ea quse carnis" sunt." Solulio. Non~'est idem.
qiiod haiiuit Adam anle pcccaturo, mullo intensius Nam ambulave secundum carnem, eslopeveimplere
erat qnam illud nalurale velle quod habent pagani ea, quse caro concupiscit. Esse" secunduin carnem,'
nunc? sedmagna el mulia bona faciunt (etsi non est consentire concupisccntiis, vel esse "dispositiim
sunt digna vita eelerna, quia sine fide facta) pagani in carnalibus. Sapere ea quce sunt carnis, est de-
ex nalurali affectu quem habent: quomodo crgo lectari in lalibus quce carb summajudicat, vel non
Adam antepeccatum exmajore voluntalerion potuit, percipere ea quce sunf Dei. Duobiis eiiim modis di-
necadmodicum proiicere, iil omnes fere asserunt? cituv quis cavnalis, scilicet vlta et doclvina, velqui
Item si Deus majdrem gratiarh non cohferrel, sedin B cafni indulgel, vel tjui diviriam polenlianV natuvis
illo statu, iu quo eum creavit,-slneret, nonne posset ferum alligat',' id esl qui cfedil qitod Dcus riil possit
exlgere juste Deusab homine, utpro bono jam col- facere, nisiquod videt in natuva rerum. Similiteram-
lato eum perfecte diligerel, sed Deus non posset bulare secundum spirilum, esl ea quee sunlspkiuis,
juste exigere, quod bomo' non posset reddere : opere implere. ,Esse secundiim .spiritum, cst con-
et sic videtur quod Iiomo ante peccatum ex bono seniire spirillii, vel esse disposilum secundum spi-
jam percepto posset proficere, quod niulti negant. ritualia. Scntire ea queesunt spiritus, est delectaii
QU/ESTIO CLXXXYI. Sed dicet aliquis, nonne in spivitualibus, secundurii quee triadicituv quis
Deus riiodo juste potcsl exigere ab homine, quod veve spivitualis. Dicitur eliarii spiritualis per intelli-
homo non potest reddere ul jam superius diclum gentiam aliquis, et est aliquisspiritualis vita, et non
csl? Nisi enirij Deus juste posset exigere ut nil cori- inlelligenlia; alius intelligentia, et non vila; alius
'
cupisceret contfa rationem; et ut Deum ex toto ulvoqne modo; alius neutfo,etc.
corde diligeret, non prcecepisset homini utrumque. QU.ESTIOCXC.- T'osautem in carne non estis, ctc.
Simili modo videtur quod homo ante peccatum non Queeritur quomodo Apostolus dical eos non esse in
posset totum reddere, quod Deus juste potcvat exi- carne, cum pvo supevba eovum altevcalione repn-
geve. Solutio. Homo ante peccatum per nullam cul- menda eis scripserit. Soluiio. ln spiriltt'el noii in
pam iiifirmus vel impotens cffectus est; ideo" facile carne dicil eos/quia" secundum carnem non ambu-
poierat reddere quod Deus poterat exigere : post labant, vel, quod melius est, inter Romanos erant
peccatum, et per peccatum falis effectus est, quod quidam spiriluales, ctperfectce fidei: propter quod
non valet sclvere omne debitum, quod taraen Dcus dicit: Yos nori eslis in carne. Erant el alii inter se
polest exigeve, et ab iis exigit, -qul de se preesu- altercantes, et imperfectce fidei, ad quos respiciens
munt, etad g.atiam non confiigiunt. Sciendum quod subjungit : Si tamen Spiritus Dci habital in vobis
lilteva hsec ab IIlo loco : Ego cavnalis sum, usque (ibid.) quos hortatuf ad peifeclionem.
ad illum, nihil ergo damnationis (Bom. vni),elc, et QU4_STIO CXCI. Si autem Chrislus in vobis est.
de homine legis, et" de homine gvatise solet legi, Queerittir qtiid sit Christum esse in aliquo,"vel spi-
et qualiter de homine graiiee debeat, vel possit ex- rilum Ghristi? Solutid. Augustinus dicit-:-Ghristus
poni secunduin Auguslinum dictum est. Qualkcr in liomine, fides est-in corde'. Sed secundum lioc in
«ulem de Tinmiue legis legatur diligenler intuen- quocunque fides elChristus; sed in malo est-fides
dum est. Homo autem legis diciluv,^qui per legero evgo et 'Chvistus, vel Spivkus Chvisti esl ih malo.
instructus cognosck per peccatura, cuinolens resi- IJem enim est Cliristum, vel spivitum Christi esse
stere, vincitur el succumbit, el foraiti consentit, qui in aliquo, sed spiritus Chrisli non csl in - aliquo
dicitur carrialis non soluni fomitem sentiens, sed nisi' in qiio est dilectio. Solutio.' Non omnis, in
etiam ei consentiens. Cum ergo consensus sitra- : quo est fides, habet lidem in corde; liam in corde non
tionis. dicitur fides.esse, nisi cum cordi sedet et placet, id
QU-ESTIO GLXXXYII. Queeiitur quomodo homini 'est nisi ubi per dileclionem cperatur, el secundum
legis conveniat, volo bonum, odi matum, jam non Cgo "hoc idem est, Christumesse-in
' Chvisti In covde aliquo, et lidem
el consentio Dei. Soltilio. Licet esse. • - - •
operor illud,' legi ipsius
consensus sit rationis, tamen quia cavnalitas eam QU_ESTIO CXCIL Corpus quidem mortuum est pro-
ad cousensum tvaxit, non ralioni sed carni ascri- pter peccutum. Qucevitiirpropfer quoclpeccatum cor-
Tiittir. pus sit mortuum, id'est necessitati moriendi suhje-
QuiESTioCLXXXYIII.Ul juslificatiolegis implere- clum. Solutio; Propter veatttm originalis culpec : sed
turinnobis (Bom.vm). Qucefitur quid vocet justi- cum talis, imo omnis culpa in baptismo sil dknibE.; 1,
ficationem legis, cum ex lege non sit juslitia. Solu- qtieeritur cur talis pccna pro tali culpa infiicfa non
tio 'ustificationcm Legis \ ocat non qnam lex co:> tollilur. Solutip. Licet culpa pro qua lalis pceiia in-
479 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 480
fligituv sit dimissa, lamen talis infivmitas remanet, A t Christo solet queeri? Quod aulem mundanus, cum sit
ite_iom.nes.ad susceptionem illius sacvamenti magis malusnon fuerit, conslat: similiter nec servilisvel
4_voulilitate leniporalis commodi properarenl, quam initialis, cum neuter posset esse in charilate perfe-
pro fide et amore futurce vitoe et sic non prodesset cta: ergo yel filialis, vel uullus videtur fuisse in
animee in Christo renasei. Ycl corpus esi morluum illo, sed fllialis*est, quo timemus offeridere; sed
propter peccalum (B0111, VIII) vitandum. Talis nunquid Chrislus offendere vel separari timuit?
enim spiritus esl hunianus, ut nisi inlivmi.alibKs Solulio. Filialis limor fuit in Chrislo non se-
esset obnoxius, supra modum exlollerelur et sicnon cundum cffectum, qtiem habel in prcegenli jn no-
saL.arelur, quod sine huniiliiale nequit fieri. Non bis, sed secundum illum quem habetin angelisvel
igitur crudeliter, sedmisericorditer; nec ex impo- habebit 111futuro in sanctis; sed secuudum reveren-
tenlia, sed ex magna dispensatione non auferlur tiam, qucecst misla cuni subjeclione dilcctio, unde
nostra mortalitas cum ceeteris pcenalitalibus in ba- Apostolus : Et exauditus est pro sua reverenlia (Hebr.
plismo. v). Item noniie Chrisfus limuit pceuam, scilicet
QU_£STIO CXCHI.Non enim acccpistis spiritutn ser- morlem, unde ecepit Jesus pavere (Marc. xiv): quo
vitutis, eic. Qucerilur an idem sit spirifus timoris, ergo limore? nunquid filiali, cum nullus alius fuerit
et spirilus adoptionis ? Solulio. Idem spiriUis pro- 2 in eo? Solutio. Timore naturali ccepit pavere, qui
pler vavios effectus diversis yocatur vocabulis. Nola non estcontentus in prsedieta divisione; quiaaeque
quodmunusetauctormuiieris eodemdiciturnomine. in bonis el malis est; qui dicitur naturalis, non quia
QU/ESTIO CXCIY. Quceritur quomodo Romanis lo- cum nalura sil concretus, sed ex corruplione inole-
quens dicat: Non ilei-um accepistis spiritum servi- vit quodammodo in natura : quem cum cceteris px-
tutis, iterum in timore, elc. Non enim illis prius nalitalibus Christtts suscepit.
datus est spiritus servitulis sicut, Judceis. Solulio. QU/ESTIO CXCYn. Timor servilis datus est in lege,
Itei'um, non notat ilerationem in eisdem personis fa- sed timor servilis secundum Auguslinuni est, qtto
.ctam, sed in diversis, quasi diceret : Judteis quidem timetur gehenna : ergo timor geltennalis datus esl
Uatus est in legis datione spiritus servitutis in ti- in lege : sed nonne gehennalis cohibet non solum
more, et iterum vobis est dalus spiritus non timoris, manum, .sedeliam animum ; lex aulem manum tan-
sed adoptionis. Timor, alius est mundaniis, alius lum, et non animum ? Itera, dicit Augustinus, quod
servilis, alius initialis, alius filialis. Mundanus est ti- limor servilis nunquarricstcum charitale, sed nonne
mor secundum quosdam, qriando bonum dimitli- cianis, qui timet pcenani celernam liabel timorem
jnus vel malum agimus, retenta tamen vcluntate gehennee? sed aliquis qui habet cliarilatem inchoa-
iiona propter pudorem aliorum, ne viles habeamur,' tara, adhuc timet pcenam, et sic videtur, quod ser-
qui secunduin .eosdem etiam humanus dicitur. Se- vilis limor sit in charilate. Has queestiones movco,
cundum vero Cassiodorum, mundanus limor est JBOBut solvam, sed ut lectorem ad oueerendum me-
qtiando fimemus pericula carnis, vel.perdere bona cucn excitem.
mundi, propter quod dclinquimus, et iste timur oia- QIUESTIO CXCYIIL Quceritur adhuc de limore ser-
lus est, ,et in primo gradu cum mundo deseritur : vili utrum faciat servum Christi, an diaboli. Solu-
quein Dominus probibet, dicens : Nolile thnereeos, lio. Nec Dei, nec diaboli,;\.ed poenseservum facit;
qui occidunt corpus (Matth. x). Servilis secundum quia quodammodo liberlatem tollit, el opus quod
priores est, qui prohibet manum a malo qpere, re- vult propter pcenara facere non sin_t.
tenta niala voluntale. QUJESTIO CXCIX. Coharedes autem Christi, elc
Qu^EST-io UXCY. De quo polestijua.ri, an sil do- Quceritur an Christus sit heeres, et si cst, secuudura
num Spirkus sancti; quod si est, honus est; sed xi- quam naluram, yidetur enim, quod secundum-divi-
delur malus, cum propter peenam facial servire. So- nitalem noii sit dicendns heeres, curo -Iiceredilassit
lutio. Isle bonus est bonum habens effeeluin, scili- aliquo decedente jirma swccessovis possessio : sed
cet, cohibere a malo opere; hoc autem, quod mala n nec Pater decedit, nec Filius ei succedil, quia uter-
voluntas remanet, non est ex ipso_, sed ex horoiuis que ab selerno : quomodo ergo heeres ? Solutio. Sic
vitio. Secundp.ni alios-vero limor seryilis esl, quo quidem inter nos hceredilas habet esse per succes-
-timctur gehenna : quo fit bonum, sed non bene : sionem; sed non sic in Deo : Filius eiiim, quia habet
qui dicilur initialis sccundum priores et secundum esse a Palre, et omnia, qum Itabet, a Patrehabel
etiam «ecundos esl iiijtium sapientiae : qui prseparat (Joan. 1); non autem e diverso : ideo Filius hrerei
locuni sapienliaj, et ducit ad charilatem. Dicitur Patris est: secundum humanitatem vero accepit hce-
eliam alio modo timor initialis, cum quod durum rediiatem, secundum plenitudinern, de qua nog
erat, Incipit amari, ct iste est .quasi -medius iiiter omnes accepimus.
servilem et filialem, aliquid habensde utroque. Se- -QOJSSTIO CC, ^Juceritur quid sit esse cohaeredes
cundura utramque scnlentiam filialis timor est, non Christi. Solutio. Ejusdem haereditatis participes.
quo timetur ;p_ena, sed ne offendatur sponsus, vel Sed^ecundum lioc videtur-falsum jios esse cohcere-
disccdat, ne offendamus, ne Deo careamus : qui co- des; quia possessio gentium, Christi est bcereditas.
mcs est perfectionis. Unde : Posluta a me, el dabo libi gentes hmreditaletv
- QCJESTIO CXCYI. Quis autem horum fueril in tuatn (Psat. 11): cujus h_eredifatis nou sumus partL
481 QU.ESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROM. 482'
cipes, et sic non stimus cohseredes. Solutio. Heere- -IA Nonne nomine creatureeintelligunfur boni?quomodo
aitasChrisli, secundum quam nossunius cohceredes, ergo disiinguit Apostolus inter apostolos primilia»
cst vila ceterna, non gentium possessio. Spiritus habentes, et inter creatuvam quasi ipsi boni
QUJESTIOCCL Si lainen compatimnr. Quceritur non essent? Solulio. Qua ratione inier crealuram et
quomodo Chrislo jam non paiienti sit compalicn- filios Dei, licct filii Dei sint creatura, distinguit inter
dum. Solutio. Duobus modis Chrislo compatimur, creaiuram et aposlolos, quamvis ipsi sint crealura 1,
/vel ejus dolores, quos pro nobis sustinuit ad memo- dislinctionem faciens quec attendiliir non in diversi-
riam revocando, et sic ei compatiendo condolere, late alterius qualilatis, sicut glossce diligenter inspe-
vel ad similitudinem ipsius cum ipso, et propler ctse declarant. .
ipsum tribulaliones susfinendo.. Compassio, quando- QUJESTIO CCYI. Spes, qua videtur, non est spes, etc.
que ncmen est naluralis affeclus, quandoque consen- Queeritur quidsit, quodnominespei significatur,cuni
sus ipsius qui est virtus. dicitur : Spes quce videtur, el a quo removetur; eum
QD_ESTIO CCII. Non sunl condignm passiones hujus dicilur: Non e»t spes. Ei, quodnon eslspes quomodo
temporis, elc. Qucerilur a:i merita sanctorum sufli- n6menspeiconvenit,velaptalur?Solulio. Sicut ccqu;-
ciant ad fuluram vitam consequendam : si enim ve- voce dicitur fidesid,quo credituret id quodjCiedittir;
ram habent juslitiam digni sunt corona; sed quod B ' sic aequivoce spes, id quo speralui,cl id quod spera-
vere jusli sint patres Novi Teslamenli, ipse Aposto- tur, appellatur. Et sic spes, quce videtur, id cst res
lus insinuat, dieens : De reliquo reposila esl milii sperala, non esl spes, qua speramus, scilicet virltis
corona justitim, quam reddet mihi justus judex : non illa.Yel alitev, spcs, quse Videlur, id est illa quce cst
soiutn autem milti, sed et omnibus, qui diligunt adven- de re visibili, non csl spes nostra, scilicet, cujus jain
tumejus (llThn. iv). Ilicautem videturdicerequod merito salvi facti sumus.
tribulationes, quas suslinent sancti, non sufliciunt QU_ESTIO CCVIL Ipse spiritus poslulat pro nobis.
ad fuluvam gloriam, quce esl revelanda, promeren- gemilibus inenarrabilibus. Queeritur, cum Spirilus
dam : hoc est enim passiones non esse condignas ad nullo indigeat, nce aliquas angustias palialur, quo-
futuram gloriam. Solutio. Non negat Apostolus mododicatur postulare vel genierc. Solutio. Quod
qain merila sanctorum ad consequendam gloriam ipso auclore faciunl sancti, Spkilui altribtiiliir: po-
sufficiant, sed ad la_n excellentem gloriam prome- slulat ergo, vel gemit, quia facit nos postulare, vcl
rendani non sunt condignci; quia Deasex sua gra» gemere. -
lia superaddet plus quam meruerunt merita nostra, QU.-ESTIO CCVHL An Spiritus aliquod postulet, et
quod est brevitef dicere, nostra merita minima sunt non obtineat? Nonne quoties aiiquid pelimus ex cha-
respectu preemiorum. Vanitati cnim creatura subje- ritate-, ipse Spirilus poslulat in nobis: sedsccpepe-
cla pst. Nota triplicem esse vanitatem : prima est liiiius pro illo, qui jacet in cnmine. nccexaudimur.
mutabililalis, secunda est mortalilatis, tertia csl ini- et sic videtur, quod Spiritus quo docentc oramus,
quitatis, el homo est omnis vanitas, id est, omni va- non exaudialur. Solutiq. Duee sunt species justa.
nitati subjectus. oraiionis, vel cum pelimus quod est petenduni, vel
QLVESTIO CCIH. Non volens, sed propter eum, qui cum pefimus ubi est petendum; quandoque au-
subjecit eam in spe. Quceritur quid creatura subjecta lem petimus ubi est petcndum : nec tanien quod
vanitali non velit: si malum non vult, volunlas bona est peiendum, et Spiriius lunc docct qualiter sit
est: sed tunc nihil est quod sequitur. Sed proplcr pctcndiim, sed non docet <juid est petendum, et
cum, elc; si autem bonum non vult, peccat cum dc- ideo noii obtincmus. Quotieseuiique atitcm petimus
beat velle bonum. Solutio. Yolunlas pluiibus modis quod cst pelendum et ubi est petendum, obti-
dicitur ; quandoque enim dicitur naturalis affeclus, nemus.
ut ibi, non quod volo, ago; quandoque consensus il- QU/ESTIO CCIX. Scimtts quoniam diligcniibus Deuni
lius, securidum quod dicitur voluntas damnanda vel omnia cooperanlur in bonum. Nonne quidam ad tem-
remuneranda; quandoque liorror carnis, ut ibi : r. i pus diligunt, et postea cadunl el sic damnaiitui? Ifis
Non sicut ego volo, sed sicut lu (Matlh. xxvi), et hoc autem non omnia coopcrahlur inJiomim. et ila vi-
modo hic accipiiur, et est sensus: Licet amara sit detur, quod diligentibus Denhi non omnia coopo-
poena, quam sustineo, tamen delector eam sustinere rantur in konum. Solulio. Non dicit simpliciicr,
propter Christum. quod diligentibus Deum omnia cooperantur in lo-
QUJSSTIOCCIV. Omnis creatura ingemiscit, etc. num, sed diligentibuset vocatis sanclis secundum pro-
Quseritur quomodo hoc verum sit, cuni lapis sit posilum : quidam enim diliguut; nec lamen vocati
creatura, nec tamen ingemiscat? Solulio. Omnis, sunt sancti secundum propositum, sicut quidam
hic non colligit singula generum, sed genera singu- sunt prseordinati ad vitam, nondum tamen dili -
lorum, et esl sensus : Omnis creatura, id est honio, gunt, et nculris omnia cooperantur in bonum, sed
in quo est omne genus crealurarum. Tres enim sunt diligentibus et voealis sanctis secundum propo-
species creaturee, scilicet corporalis, et animalis, et silum.
spiritualis: quse omnes sunt in homine, et sic omnis QU-ESTIO CCX. ltem quseritur tjuomodo propria
«reatura ingemiscit in homine. peccata talium cooperenlur eis in bonum. Solutio.
QtiiESTioCCY.Non solitm aufem Ula, sed elnos, etc. Humiliores ct doctiores resurgunt.
•4& HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA.-— 1. IN S. SCRIPTURAM. &M
QU.ESTIO<iCXI. Sed norine, si non cecidissent, _. nulla essenl futura? Quodnon, sic volunt probaie.
tsed tunc bonum feeissenl, meliores essent quam Si nulla essent fuiura, Tfeus non prsescivet aliqua fu-
modosint; ulhcec corrupta si haberet cum iis bb- tura, etsi hoc esset, praescienlia non esset in Deo;
-nis, quce nunc haket, ctiamvirgiiiiialem, nonne al- sed proescientia est divina scientia, ct ipsa esl Dei
•tioTis gradus el majovis "merili esset? Solulio. Est essentia, el sic videtur, si nulla essent fulura, quod
• Deus non esset; quod absit! Solutio. Prcescienfia
quidem verum si Maria Magdalene cum tanta devo
tione Tiaberel -etiam virginitatem, nujnris meviti non simpliciter significat diviiiam esseniiam, sed
-esset, sedad perfectionem quamdam casus ips^us circa eam designat relationem respectu futurorum :
coopcatus esl, et forsitan si 'non lamturpiterce- nnde ista locuiio, si nulla essent fulura, prasscientia
cidisset, nunquam raedicum ccelestem tantum di- non esset in Deo; dtiobus riiodis iiileliigilur. Si enim
lexisset ; non • lamen peecaium est, ut gratia dicatur : M nulla essenlfutura, pr_escientia non es-
"abundet. J _• -" • sei in Deo, id est, si nulla essent futura, subjecta
• QCESTIOCCXII. Item queeritur quomodo malorura divince scientise nulla essenf, unde ipsa dieeretur
peccaia coopereiiiur bonis iu bonum. Solutio. Nihil prssscientia, verus "est intellectus. Si autem sic in-
rfit in mundo, qiiodaliquid utilitatis non conferat telligalur: Si nulla essent futura, prseseientia non
bono universilalis, etsic omnia bona, vel mala pro- I esset in Deo, id esi, scientia, qua praescit fulura,
" -
pria, vel.alieria cooperanlur bonis in bonum. falsa est intelligeniia.
- QMSSTIOCCXHI. An omnia daranandis cooperen- QCJESTIO CCXVII. An preescienfia Dei ^it causa
•tur ln'malum? Quod mala ipsorum, eis noceant •futurorum, an futura prsescieiu.ee ? Nulla essent fu-
-conslat: sed utrum bona, quce qnandoque faciunt, lura, nisi Deus prsevidisset; et sic videlur. • quod
cooperentur eis in malura,- potest queeri quod vide- pvcescientia sit causa futuvovuni. Unde Augustinus
tur : quiai stviplum esl: Melius esl viam veritalis univevsas cveatuvas, non quia sunt, ideo novit Deus;
nbn agnoscere, quam posl agnitam,' retroire (II Petr. sed jam sunt, quia novit. Sed cura ceque scial bona
11). Solulio.,Daiiinandis non omnia coopevanluv in et mala, videtuv quod pveeseieiitia.eausa lam malo-
malum ; qula pro "bonis, quae quandoque faciunt, rum quam bonovtim sit. Sed dicit Ovigenes : Non
minuspunientur. QuodautemUicitur: Meliusest.etc propterea aliquid erit, quia id Deus scit futurum, sed
Non deiis damnandis, qui aliquando justi fuerunt, quia futurum est illud, prcescil Deus : hoc videtur
dictuni est de hsevelicis. esse contrarium illi superiori sentenliee Augusiini.
QO_SSTIO'CCXIY. Quos prcescivil,'et pradesihiavit. • Solutio. Quandoque aeclpilur nolitia pvo herieplaci-
- Queriiur an prsescientia sit causa preedestinaliouis, to, et lunc esl causa futuvorum; sed tanlum bono-
* sicut
prosdestinatio causa cst vocationis, -vocalio rum: sic quod Auguslinus superius accepit: quando-
fcausa-juslificationis, ct'juslificatio magnificationis, que vero solam notitiam, vel eognilionem significat,
quod videlur seciiiidum "suppositum ordinem : sed et tunc non est causa futurorum; sed ceque se habet
'-cum utvumque-sit eetevnum, quomodo unumpotest ad bona et ad mala; et sic Origenes accepit, et sic
- csse causa alterius? Solutio. Licet utrumque sit nec prcescienlia causa est futurorum, sed nec futura
cciernum, tamen unum potest 'esse causa allerius; preescienlice, nisi dicatur causa sine qua non sil.
sicuf Filius el- Splvitus sanctus, cum -utevque sit QU^ESTIOCCXYIII. An precscientia neeessitatem
eetefrius, lamen Filiuscausa est Spivitus sancti: sic, eveniendi inferat rebus-futuris ? Quod videtur, quia
" secundum
quosdam, preescienlia pertinet ad- scien- • si Dcus preescivit-aiiqukl futurum, illudnon polest
• non evenire; et si hoc est, necessario eveniet quid-
^liam, el sic ad Filium; preedestinatload eleetio-
- nem; electio ad volunlatem, quce pertinet ad pro- qaid preescivit. Ilem videlur, quod Dei preevidentia
prietatem Spivitus sancti: ideoque sicut Filius est . posset falli; quia si illud, quod esl prcevisum, po-
c&usa Spivitus sancti, sic et pvsescientia causa est lesl aliier evenire quam evenit, potest aliter quam sit
-praedestinationis, quam naturaliter, ' non tempore prsevisum evenire, ut si Deus aliquein hodie lectu-
: preecurrit.' •' ) rum preevidit: conceditur ab omnibus, quod talis
QUJESTIO CCXV. An idem sil in Deo preescientia, aliquis, qui hodie est lecturiis. potest non legere, et
*ct praedestinalio ?' Ad cujus queestionis solutiouem - sic aliter quam sit prcescitum polest contingere. So-
. sciendum est quod divina usia cum sit unaetsim- lulio. Communis hcec est, heecet similia possunl per
-plex; tamen propter varios effectus diversa soriitur conjunclionem et disjunetionem exponi; sensus
-vocabula; dicitur enlm sapientia, scientia, preevi- - conjunctionis hic est: Si Deus prsevidit, necesse est
dentia, providentia, dispositio, prsedestinalio. Sed . evenire, id est, non potest simul esse utvumque, ut
saplentia et scienlia de omuibus est piaeteritis, et Deus pvcevideat et non eveniat, et sic estverum.
praesentibus, et fuluris bonis et malis, et prceviden- Disjunclionis sensus hic est: Hoc fulurum non pb-
iia de eisdem; providentia ^ie gubernandis, quee lest aliter evenlre quam eo modo quo evenit, et quam
- quandoque accipilur pvo praevidenlia dispositio de sil preevisum, et hoc esl falsinn. Item .svaliter eve-
faclendis; prcedestinalio de salvaodis, et sidn Deo niret quam est preescitum, non falleretufdivina pro-
• quantum ad essenliam idem est pvcescientia et prce- .•videnlia; quia tunc hoc non esset prsevisum, sed
. destinatio. • . aliud quod lunc eveniret. Preedicta. solutioni sic
, QC-ESTIO CCXYI. An pvcescieniia esset in Deo, si objicilur: Si Deus aliquid prcevidit, illud eveniet;
l$Z QUiESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROM. m
hcec liypolhetica est neccssaria : unde si antecedens A,aliqua quce ntinquam fie.nt incipercnt i_en,:rion ta-
c-sl necessarium, et consequens; sed antecedeus est men inciperent a Deo sciri, qui ab ceterno omnia
necessavium, quia quod est preescitum, non potest per.eeie novit,non solum quce quandoque fiiint, sed
ncn prcescitum esse, et sic videtur quod quidquid qucecunqiie possunt fieri: scit enim el quibtis causis
futurum est, quadam necessitate sil futurum. Quod ppssuiH-fieri, et qualia essent, si fL'rent. Non enini
etiam vidctur aliter posse probari: peus"ab,selerno modo pleniovem habet scientiani de mundo, quam
Yerbo ceteruo suo dix:t de quolibet futuro, [quia habuit ab eeterno: necroodo minorem scienlianV de
erit; sed impossibile estDeura menliri: sed si illud iis, quee nunqiiam fierit, cum possent fieri, quaro.
quod dixit futurum non eveniret, consequeretur haberet si fierel. Tamen magna qucestio e_i utruin
quod Deus esset mendax, et ita necessario evemet aliquid tale sit in sola possibilitate, quod nunquam
quod futurum est; unde Augustinus: Sicut neces- sit actu :_quod enim non habel in Deo causam,.qtto-
sarium est fuisse quod fuit, sic necessarium est modo potest prodire in actum ? Sed de hoc alibi di-
fore quod futurum cst. Et alibide Dto loquens : cendum est quod modo, ex aecidenti tetigimus. Prce-
Cujus, inquit, voluutas necessitas est, quia, si vo- dictis aulem, objectiouibus respondenles, dicimus
luerit, necessario er.t. Solutio. Sunt nonnulli, qui qtiod hcec, Deus scit hunc leclurum,,ponit quod isle
concedunf quod Deus poiestnon preevidisse, quod aD il sil lecturus et quod hoc .sciat Deus : et ideo ex quo
eeterno preevidit: et ideo dicunt quod antecedens non est lecturus, non esl.concedendum quod Detis
preecedeiitis hypotheticce non est necessarium,clideo sciat hunc lecturum, non quia Deus aliquid nesciat'.:
nec consequens. Sed qualiter verum sit, quod di- sive enim legat, sive non legat, non, ideo plus vel
cuiit, non video. Ifem secundee objectioni respon- mirius scit vel non scit Deus. Idem judipium dc simi-
deant, quomodo Deus non sit mendax, sl illud, quod libus. Notandum ctiam, quod cum dicitur, quodille
futurum prcedixit, non eveniat; vel quomodo voluri- qui est leclurus, polest non legere, vel qui non
las Pei sitnecessilas; vel quomodo verum sit, quod est lecturus polest legere, hoc dipium est secun-
djcit Auguslinus, necessarium est fore, quod futtt- dum causas inferiores; si autem ad causas su-
rum est. Nos autem Augustinum sequentes, dicimus .periores respiciainus, quod futurum est delerminate
geminam necessitatem esse, unam, quce aitcnditur eril, et non alterum, nec polevit.nori evenivc : tamen
secundum causas inferiores, quee quandoque impe- quia usus fovmatus est secundum causas infeviores,
dilur a superioribus; et alteraro, quee inielligitur quce neutrum cogunl, sed ulrumque pevmiltunt, di-
secundum causas superioves, quam impossibile est cimus, quod utvumque potest esse etnon esse,-cum
non impleri. Eovum aulem quee futuva sunt, queedam _, tainen in.yerilate vevum sit,futuvum unum,ctnon
"*
ceque eveniunt, et secundum causas superiores, et alierum. . .
secundum causas inferiores, qusedam tanlum secuu- QU-ESTIOCCXX. An numevus, pvcedestiiialovum
dum causas superiores ; quidquid aulem futurum est possit augevi, vel minui? Idem qucevituv ,de r.uine;o
quoad necessilatcm, queeinlelligilur secundum uni- reproborum. Quod. sic voluut probave. Deus potest
versilatem eaus3vum, non polest impedivi quin eve- non apponeve gvatiam cui apponit, quod si facevel,
niat. Usus autem loquendi fovmatus est secundum prcedesiinatus damnareluv; el potest apponeve cui
causas inferioves, quia magis nobis notce sunt. Cnde -nonapponit: quod si faccret, reprobus salvaretur.
scepe dicimus, quod aliquid potest esse, et idem po- Et sic qui preedestinatus cst, polcst damnari, et.qui
test non esse,- ouia causce istee utruroque permit- reprobusest, polest salvari: et aliquispotesttransire
tunl; secundum causas vero superioves unum tan- de numero pveedcslinatorum.ad; numeium reprobo-
tum potestesse, scilicet quod Deus vult, quod dis- rum, et e converso. Solutio. Hoc.ad siniililudinem
ponit, quod ab cetevno prsescivit, et Yerbo suo fulu- prcedictorum solvunt secundum conjtinctionem ct
rum pveedixit, et nullo niodo potest impedivi quin disjunctionem. Nos autem;ditimus, quoL esl possi-
evenial: ad has causas Augustinus respiciens, dixit bile secundum causas inferiores, forsitan impossi-
necessario fore quod est fulurum. ) bile est secundum causas superiores.Item non vi-
QU-CSTIO CCXIX. Item quceritur an seientia Dei detur esse consequens, Deus potest hunc salvare vel
possit augeri vel minui. Qttod possit, volunt probare damnare., ergo hic potest salvari vel damnari. Non
sic: Deus scit hunc leclurura, sed polest non lege- enim posseDei sequitur possenostrum,,ut si Deus
re : crgo Deus polest nescire hunc lecturum. Yel potuilalker redimeregenus humanum. quod ideo go
sic: Iste non -est lecturus; sed polest-legere : ergo nus hunianumpossetaliterredimi,quamper mortoni
Deus potest scire isium leclurum, qui uon esi lectu- Filii Dei: et si hoc Deus habuil in sua potestatej
rus: sed potest fieri ut legat, evgo potest a Deo quod bomo ideo habeat in sua potestate aliter sal-
seivi quod non sit. Solutio. Scientia Dei immutabilis vari, nonne Deus patesf. sivellet, salyare Judaro?
est, nec polest augeri vel minui: tamen concedunt Nunquid ideo Judas potest •salvari? Notandum est,
nonnulli, quod Deus potest scire quod neseit, et ne- quod causaeinferiores dicunlur, quas Deus inprima
scire quod scit, et plura scire quam sciat, nescientes rerum conditionc creaturis indidit, secundum quas
. respondere prsedictis objeetionibus. Nos autem dici- similia ex similibus nascuutur, ut ex tali grano t'a-
mus quod Deus non potest scire quod ncscit, nec lis aibor Arelfructus procedal. Causaevero superiores
nescire quodscit, neeplura scirc quam scit; quia si dicunturdivina polentia, voluntas, dispositio et prce-
487 UUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 4S8
destinatio: queequandoque cum inferioribus, quando- A remunerare, et ideo nihil interest, sive nos audiant
: habent effe- % sive non audiant.
que sine ipsis operantur quce semper
ctum, inferiores.vero non semper; imo quandoque Qu/ESTioCCXXIX. Quis separabit nos a cltaritats
a superioribus impediuntur. Dei, etc Qucerilur an Apostolus erat lanlee perfe-
QU.ESTI6" CCXXI. Conformes fieri imaginis Filii ctionis, ut non posset peccare mortaliler ; si enim
sui, etc.lQueerilur cur Filius dicalur imago Palris. non potuit separari a Deo, nec potuit peccare mor-
Solutio. Quia simillimus ejus, et quia est ejusdem taliter : hoe enim separari. Sed cum alibi dical:
essentlce. Ne magniiudo revelalionum exslollat me, dalus est
QO_ESTIO CCXXIL Sed Cum' Spiritus sanctus sit mihi sthnulus carnis mem (II Cor. 12): innuit quod
seque similis Patri, cum sit ejusdem substaniice, si potuit exlolli, potuit peccare etiam morlaliler, et
quare Filius et non Spkitus sanctus dicitur imago sic separari. Solutio. Nullus alius ab eo poterat se-
Patris? Solulio. Quia imago magis perlinet ad pro- parare Apostolum ; ipse tameii poteral seipsum se-
prielalem generationis quam processionis : ea enim, parare, quia inlioc roeruit, quod poluil transgredi,
qttce generantur, solent esse siihilia magis, quam ea et non est transgressus. Cum enim Christum anle
quee procedunt. Neronem confessus est, tunc potuit eum negare, si
Qu-ESTioCCXXlII.An Filio sintduse imagines, quia B vellet : quod ergo nec vita, nee mors potuii, ipse
cst imago increata secundum quod Deus, et imago pntuit.
creala secundum quod estliomo. Solutio. Non ideo QO-ESTIO CCXXX. Quceritur quomodo causa fa-
duce imagines, quia in Chvislo imago increata, et cial marlyrem, et non pcena, cum nullus sil marlyr
imago creata non sunt duce imagines, sed una: sicut sine poena, sicut nec sine causa. Sicut enim poena
est Filius Dei et filius hominis; non tamen duo filii, sine causa non sufficit ad coronam martyrii, sic
sed unus Filius Dei et filius liominis. neC causa sine peena. Solulio. Quod dicituv, causa
QU.EST.0CCXXIV. Quos vocavit, hos etjustifica- facit mavlyrem ct non poeria, scilicet tantum inlel-
Vit, etc Qucerilur quomodo distinguit Apostolus in- ligendum est. Sed dieet aliquis, quod eadem ratione
Jer vocare et juslificare, cum vocando, justificet. So- polest dici, poena facit martyrem non causa, ul in-
lutio. Per vocaf.onem intelligit chariiatis infusio- telligeretur tantum. Responsio. Causa sine peena
nem; per justificationem gratiam subsequentem et prodest; poena sine causa non solum non prodest,
conservantem. sed obest; et hoe quodpoena prodesl, quando prod-
QU.«STIO CCXXY. Quos prmdeslinavit, et vocavil, est, hoc habet ex causa, ideo potius hoc dicitur
ete. Quseritur an omnes vocali sunt prcedestinati, _ quam illud.
quod videlur, quia vocalio est effectus prtcdestina- Qu-ESTioCCXXXL Trislitia mihi magna esl, con-
tionis. Sed aliqui sunt vocati, qui non sunt electi, tinuus dolor cordi meo (Bom. ix). Quceritur quare
quia scriptum est: Multi sunt vocaii, pauci elecli Aposlolus dical se dolere, quod prius cum erran-
(Malih. xxn); sed soli electi sunl pfsedestinati; ergo tibus errans persequebatur Ecclesiam : cum enim
non omnes vocati suiitpreedeslinaii. Solutio. Yocalio magimm commodum provenerit ex illa persecu-
clia est communis, quce fit prcedicatione extcrius, lione, non est ei dolendum, sed gaudendum de
ct etiam quandoque interius per inspirationem : ipsa? Solulio. Non dolebat Apostolus de bono,
alia est specialis, quce fil secundum propositum, quod est conseculum de malo suo, sed de peccato,
secundum quam nullus voealur nisi electus et prae- quod ipse commlsit, pro quo dolere semper boncm
destinatus. Secundum aulem communem voGatio- est.
nem dietum est: Mulli sunt vocati, pauci vero elecli. QCJESTIO CCXXXIL Optabam ipse anathema esse
QU_ESTIO CCXXVL Quis accusabit adve.rsus ete- a Christo pro fratribus. Queeritur quomodo Aposto-
ctos ? Nullus, quia quod Deus non vult, alitis non ltts oplaverit separari a Chrislo, an secundum glo-
potest. Sed quaevituv quid sil Deum aliquem accu - riam, an secundum justitiam. Si secundum glo-
sare? Solulio. Deum aceusare, est permittere D riam, videtur plus dilexisse fralres quam Deum,
hominem inpeccalum cadere. Diabolum vero accu- quod nullo modo faciendum est; si secundum justi-
sare, est per tenlaiionem in peccatum dejiccre, et tiam optavit separari, hoc non potuit sine peccalo
dejiciendo accusabilem facerc. ct sine offensa Dei, quod rationabiliter ab aliquo
UQD_ESTIO CCXXVH. Quceritur quomodo Christus non potest oplarl. Solutio. Non oplavit separari a
interpeliet pvo nobis. An voce, an tantum mentc cl Christo sic vel sic, sed his verbis ostendit mirabi-
desiderio? an alio modo? Solutio. Christum pro no-- lem affectum suum, quem habuit erga Judeeos, quo
bis interpellare, est pernierita suceobedientice in genere locutionis usus est Moyses dicens : Aut dele
sua humanitatecxhibitce Deo Palri, nos ei per fidem me de tibro vitm, aut dimitte eis hanc noxam (Exod.
et dilectionem reconciliave adhceventcs. xxxn). Yel potesl dici, quod uterque tam Moyses
QoiESTioCCXXVIII. Queerilur eliam an sancti, quam Apostolus preeposuit in desiderio suo et op-
quoram patrocinia postulamus pro nobis interpel- tatione salutem tantse mulliludinis proprice saluti,
lent, et quomodo ? Solutio. Sanclos pro nobis inter- nec in hoc dilectionem Dei postposuerunt; imo Dei
pellare non est aliud quam Deum pro merilis eorum gloriam et honorem propriee saluti preeferentes, ma-
bonos affectus, quos habemus iu cos propler Deum lenles Dei gloriam magnificari in tot salvatis, quam
4S9 QU.ESTIONES 1N EPISTOLAS PAULL — 1N EP. AD ROM. &W
diminui in 11110 _ gratia ndn sit electus? Solutio , si tamen solulio
salvalo; et hcec perfeclio cxcedit A
emnem perfectionein, quia major non polesl ex- debeat dici ostendeve aliquidesse insolubile. Dicunt
cogitari. sic facium esse quia Detts voluit fieri; si autem
QU^STIOCCXXXiH. Quid ergo dicemus? Nunquid queeratur quare sic voluit, slulta est quceslio, quia
iniquitas apud Deum? Queeritur an Deus sit iniquus divince voluniatis qucerituv causa, cujus nulla est;
reprobando, et indurarido, et tandem damnando imb ipsa omnium est causa prima el principal.s.
istum qui non polest bene operavi sine gratia pree- Sed B. Hievonymus dicil quod Deus nihil fecit,
deslinationis, maxime cum ipsam prcedestinationem quia vull, sed quia ralio est sic fievi. Ideoque non
«on possit proinereti? Solutio. Nullanimirum est incongvue potest sic queeviicuvhoe voluerit, et ve-
apud Deum iniquitas. Ut autem pateat nullam ini- sponderi : Quia judicia Dei abyssus multa. (Psal.
quitatem esse apud Deum, videndum est quid sit xxxv). Possumus laraen dicere, salva secretorttn.
prcedestinatio et quid ejus effectus, et quid repro- reverentia et absque supercilio assertionis , quod
balio ct ejus effectus. Prsedestinatio est gratiae prae- ideo polius elegit Jacob quam Esau, quia preescivk
paratio : nomine gratise hic significantur bona gra- majorem utilitatem provenire bono universitatis ex
tuita, quibus in prcesentijustilicamur, velinfuturo eleclione Jacbb quam Esau. Sed dicet aliqttis: Ergo
coronamur; sed quod praeparatio significat viden- B id, quod est temporale, causa est cjus; quod est
dum est. Dictum est superius quod divlna usia cum cetevnum,scilicet bonum, quod prsevidit tunc futu-
sit uiiaet simplex, propier varios effectus rerum rum, causa est preedesiiiiationis. Ad quod dicimus,
diversa sovlitur vocabula : de quibus unum est quod hoc non est verum ; ad illud lamen respicit
preedestinatio. Preeparatio itaque non est aliud causa, scilicet ccierna ratio, ut enim illud cligeret,
quam ipse Deus preeparans, et discernens, et sta- ex quo major utilitas bono universitatis proveniret:
tuens, et pvoponens, vel eligens in semetipso, ut ratio erat et heec ceterna, quae respicil ad illud bo-
hcec, vel illis in terapore conferat dona, et hoc pro- num temporale ex eleclione Jacob futurum.
positum vel hsec prseparatio causa est fuluroruin QD_ESTIO CCXXXYI. Sed ilerum quseritur cuv
bonorum, quibus adoplamur in (ilios Dei. Ecce di- niajor utililas provenit ex electione Jacob quam
ctura est, quid sit prsedestinatio, et quid ejus effe- Esau? Solutio. Qttia magis commendatur gratia ex
cius, scilicet vocatio, justifiealio, et magnificatio. electione Jacob quara Esau. Item queeritur quare
Sed uunquid reprobalio esl aliquid quod ab eeterno magis comroendalur ex electiooe Jacob quam Esau.
fuerit in Deo, vel ipse Deus : quod sit causa fulu- Solutio. Quia minoreratnalu. Sienini roajor natu
rorum malorum sicut prsedestinatio bonoruin? Quod , eligerelur, videretur quod privilegio nativitalis hoe
si conceditur sequitur, quod Deus sic causa est, et V fieret.
auctor malorum. Uncle sciendum est quod repro- QU_ESTIO CCXXXYII. Quseritur quare Jacob non
batio non aliquid ponit; quia non est aliud Deum fuerit prior natu et Esau posterior, ut sic saltem
ctliquem reprobare, nisi non eligere, et non prcede- Esau e_igerelur?SoIulio. Hoc est uueerere cur Ja-
stinare, bona graluita non preeparare. Cujus effe- cob non sit Esau, et e couverso: et ideo est qucestio
ctus esl indurare : quod non estaliud, nisi gratiam sine ratione.
non apponere, qualis causa talis esieffecfus. Nulla QCESTIOCCXXXYIII. EX his, quee in tempore
autem est iniquitas vel injustitia, si Deus non det fiunt, ofilur eadem difficullas : quare cnim huic
aliquid illi, cui nil debet. Non itaque Deus iniquus rnagis quam illi Detis conferat gratiam solet quseri,"
in eo, quod aliquem reprobat vel indurat. cum sint indifferentes, el neuter possii gratiam pro-
QC-ESTIO CCXXXIY. Quceritur aulern cur Deus niereri, sine qua non potest salvari. Yidctur enini
non omnes reprobavit, vel cur non oiniies praede- non esse mihi imputandum si non facio quod sine
slinavit; sed quosdam pra_destina\it et quosdam gralia non possum facere, cum gratia non sit col-
reprobavit. Solutio. Si omnes p^-sedestinarel,laleret lala mihi, sed magis illi qui non conftrt riiihl jie-
divina justitia, quia nesciretur quod jusfe debere- D ; cessariam gratiam, cum non possit sine delrimento
iurculpee; si oinnes reprobaret, non appareretboni- suo. Solutio. De gratia diversi diversa sentiunt.
las Dei. Judieavit autem melius esse Dei sapieniia Quidam dieebant Deum non posse facere, nisi quotl
bonum et malum esse, quam tantum bonum, quam- facit: quod non esse veruni conslat. Alij dicunt:
vis ipsa non feceiit nisi bonum. Quoddam serainarium virtutis (qttod radicem chari-
QU-ESTIO CCXXXV. Queeritur autem quare po- tatis vocani) in isto est, ex quo aplus est ut gvatia
lius elegerk Jacob quam Esau ; simililer de quolibet sibi collata vitamcelernam pvomevealur : quod quia
eleclo, et reprobo idem potest quceri. Non enim po- iu ilio non esl, nec chavitatem, nee vitarn seleniaip-
test dici, quod propter futura merita bona velroala et promereri potest. Sed quia hoc conlra Eccle'
aiter sit elecius, et alter sit repvobalus : sic enim siara est, omnino preelermittalur. Alii dicunt quotl
quod est tempovale, causa esset ejus quod est seter- Deus suam gvafiam omnibus communiter propouis.
num. llem si dicatur quod Jacob sola gratia sil quam qui apprehendit, salvabitur; qui non appre-
electus, Esau propter oviginale peccatum sil repro- hendit, damnabitur, velut si quis tibi in lurre bo-
1aius, quserilur quare propler idem peccatum Ja- iium cibum precparaverk, et dicat: Ascende ul ci:
_ob non sit reprohatus, vel quare Esau ex eadem buro capias : sed quia tu sine scala, vcl aliquo hu-
PATROL.CLXXV. .6
im HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. •- EXEGETICA. — I. IN s. SCRIPTURAM. m
jusmodiduxiliociscendere non potes,idcircodicuiit: A tur, cum Apostolus dicat : Cui vult, elc. Solulio.
Alia gratia opus esse, ut ad illam superiorem Yoluntas Dei non est causa, nisi ejus quod est ali-
ascendas. Iiem ad illam apprehendendam alia, et quid; mduratio non ponit aiiquid, sed potius remo-
ad iilam alia, et sic usque ad infinitum. Sed hi to- vel; tamen ut Aposlplus ostendat quod Deus juste
tum graliee attribuunt, et nihil merito relinqutint. potest dare cui vult, el non dare cui vult non dave :
Sunl alii qui dicunt gratiam propositam eliam por- non enim necessilate facit Deus, sed sola voluntate.
rigendo homini, ut ipse eam apprehendat, sinequa Quod autem causaboni sil, conslat, undeApostolus
spprehensa erigi non potcst, vcluli si cui exislenli supevius: Non estvolenlis, nec currenlis, scd miseren-
in putco funis demittatur, sine qtio non polest a iis Dei (ibid.).
puteo exire; si vero manum ad funem porrigat et QU/ESTIO CCXLI. Sed potest quceriquomodo velle
apprehendat, extrahitur, et aliquid ex homine est, rion sit volentis, cum nemo hoc possil sine volun-
licet meritum absque gratia esse non possit. Sed tale. Solutio. Yoluntas bona et liominis est, sed tan
quia heecsenteiitia dividit inter rncritum et graliam, quam accipienlis; elDci, sed ianquam danfis etau-
quod aliquid boni sit ibi ex homine, saltem quod cloris.
manum erigit et funem apprehendit, quod quia Qu.ESTioCCXLH. An non habet figulus potestalem
sine gralia fieri nequil, hsec quoque sententia cum B tuti, etc Queeritur : ad qttid inducatur hcec sim.li-
pvcedicta est cavenda. Poiest autem dici .quod gra- tudo ; nunquid Deus format aliud vas in houorem ,
tia Dei aeque bono et malo, id est prsedestinato et aiiud in, contumeliam? Vel -nunquid ex Deo habet
reprobo proponitur, quam laraen unusquisque non esse contumeliosum? Solutio. Quo;l vas aliud estin
appreliendil vel trahentem sequitur; imo ille, cui honorem ex Deo est; quod vero contumeliosum est,
graliae radius infunditur, oculos claudil; et sic ra- ex ipso vase est. Tamen bona est similitudo, quia
dium quo tangitur repellil, unde et ipsi merito gra- sicut vas aliud in honorem, aliud in coniumeliara
tia subtrahitur, quia ipse se Eubtrahit. Est enim facit figulus : sic dicitur Deus formare aliud vas in
in gratia quemadmodum in solis radio, qui se iionorem, aiiud in contumeliam; vel quod melius
oculo rngerit, quo ocuius tactus visum exrrcet. est, ideo dicilur Deus formare aliud in honorcm, et
Est enim oeulus talis naturee ut per illum visus aliudin conttimeliam; quiaDeo auctore liabentesse
exerceatur, si solis radio perculialur, sine quti vi- Ctiam illa quee sunt vasa irccvel contumelice, non ta-
Sio uoii esl in ocuJo : nisi tamen talis naturse. esset, roen cx Deoesse habent vasa coiitumcMse,sed proprio
etiam lactus radio 11011 videret, ut paries vel lapis vitio.
lionvidet, eisi radio solis perfundatur; sic anima QU.EST_O GCXLIII. Quceritur quid sit scribi in li-
habet poientia promerendi naturaliler, quam tamen bvo vilee secundum prcescieiuiam. Solutio. Esse
noii potest exereere, nisi splendore gratiee perfun- pvsescitum el pvaeovdinatum ad vitam, sicut scvibi
daluv.Cum vevo tangituv, moveluv elmereturunde secundum jusliliaro esl esse in statu in quo si exi-
totum est ex gralia, sic lamen ut non excludatur ret ab kac vita, salvaretuv. Sunt itaque quidans
nierituro, veluti si puer qui nondum gradi polest scripti secundum preescientiam, et non secundum
ab aliquo ducatur, et graditur quidem . quod ta- justiliam, utilli, qni nondum virlutem habent, la-
men per se non posset, nec etiam alio ducente, nisi men sunt preeordinati ad \itam. Quidam vevo scri-
baberet ualuralem potentiam gradiendi : tamen pti sunt secundum jusliliam et non secundum pree-
totum ex ducente dicitur esse, quod graditur; sic scientiam, ut qui chaiitaiem habenl, preevisi tamen
ad hoc ui anima promerealur duo exiguntur et admortem. Quidam veroscvipli sunt secundum pvce-
gratia, etnaturalis potentia : iota tamen auctoritas scientiam et secundum justitiam, ut illi, qui charita-
promerendi solius est gratise, quia naturalis polen- tem Iiabent, ct sunt prcedeslinati ad vitam. Quidam
lia nil ponit sine gratia. vero nec securidum prcescienfiam, nec secundum
QUXSTIO CCXXXIX. Quoniam in hoc ipsum exci- justiiiam, ut illi, qui nunquam boni fueruiU.nec
lavi te, ut oslendam in te virtutem meam, ete. Quce-D preedestinati sunl. Ea vero, quee sunt ibi scripta se-
rilur an Deus mentem bominis inclinet nd hoe, ut cundum justitiam el non secundum pr_escieiuiam,
homo deterior efliciatur? Solutio. Pharao in illa dicunlur inde deleri; quee vero secundum prsescien-
excaecatione non est deterior effeclus quam prius liam ibi scripta sunt, nunquam inde delcntur.
esset; sed per signa foris proposita, malitia quee QO_ESTIO CCXLIV. Quceritur an illi quae scripti
prius in mente concepta erat, excitata est, el in sunt in libro vitse secundum meriium, et 11011 seeun-
opus erupit, sicut invidia Judceorum Domino cum dum praescientiam, scripti sint per dispositionem.
tanta gloria intrante in Ilicrusalem erupit, et sce- Solutio. Potest dici quod scripti sunt per dispositio-
lus jam conceptum maturavit. Yel excitare Dei ni- nem propter meritum, non tamen simpliciter secun-
hil est aliud, nisi juslo judicio preecipilari perniit- dum dispositionem; quia si hoc esset, non possen
tere: de hac qusestione in prcemissis diclum est di- inde deieri, cum tali delerrainatione potest dici pei
ligentius. dispositionempropter meritum, quod Deus disposui
Qu.ESTioCCXL. Cui vult miserelur, el quem vutt sicul omne bonum.
indurat. Quceritur an voluntas Dei sicut est causa QU-ESTIO CCXLY. Quoerkurqualilersitinlelligen
iniserationis, sic sit causa indurationis : quod vide- dum, quod diciturde hac auctoritate : Majorsenic
£93 QUiESTIONES IN EPISTOLAS PAULl. — IN EP. AD ROM. 404
»iinoW (Gen. xx\), hoc est de pveeseienlia. Solutio. A . lio. Augustinus hanc quceslionem sic solvit: Magis
Sensus esl, hac Scviptuva ostendituv quod Deus evat bonum eral csse bona et niala , quain tantum
prseseius fuluvovum. bona, ut Deus laudaretur ex diversitale ipsa mirabi-
QU.E_.TIO CCXLYI. Jusliliam aulem, qum ex fide lius.
est, etc Qucerilur quid sil juslitiam esse ex fide, QU.ESTIO CCLI. Sectando legemjustilim, etc. Cum
Solutio. Hoc est jusliiiam esse per gratiam, quia lex non justificet, queefilur quomodo dieatur lex ju-
non solum ex gralia venitur ad fidein, sed eliam post stitice.Solutio. Quia qucedampreeparatio esstad kisti-
fidem gratia necessaria est, ul iides ibonis operi- tiam, ideo lex justitise dicitur.
bus adimnleatur, quovum adimpletio juslitia dici- Qu.£STio CCLII. Offenderunt in lapidem offensio-
tur. nis de quo quia Dominus in Evangelio ; Qui ceci
QOJESTIO CCXLYII. Similiter quseritur quomodo derii
super lapidem islum, confringelur; super quem
sit Illud inteliigendum, quod de hac dicitur auctori- vero ceciderit, conteret eum (Matlh.
xxi), quceritur
late, Jacob dilexi, Esau odiohabui (Malach. i), hoc qttid sit cadere super lapidera. Soluiio. Deum offen-
esl de judicio. Soluiio. Hac prophetia ostenditur iro- dere imprudenter, sicul conleri a lapide a Christo
pletum esse, quod fueral Dei in praescientia. Nota, eeternaliter puniri: unde pelra scandali et lapis of-
quod beec auctoritas: Jacob dilexi, Esau odio habui, ". fensionis dictus esl Chrislus, quia humilis, ideo ha-
potest exponi de ceterna prsedestinatione unius, et bilis in quem offenderent superbi.
de repfobalione alterius, vel de teroporali gratia ap-
QU.ESTIO GCLIII. Testimonium perltibeo,quiazelum,
posilione, vei ejusdem subtractione : unde glossa seu mmulationem Dei habent, etc
(Bovi. x.) Quce-
illa, in Jacob nihil invenit diligcndum, nisi miseri- vitur an zelus iste bonus sit, et quid sit, et quis ejus
cordisesusedonum, sic inteliigkur, id estex solagra-
tia Dcus disposuit conferre Jacob gratiam in tem- effectus? Quod auteni bonus sit, inde constat, quia
Aposlolus ad commendationem Judeeorura hoc dicii,
po-e unde salvaretur. Et illa glossa : In Esau nihil el
odiendum nisi originale peccalum, id est preescivit exposilores dicunt eliam, quod est dilectio Dei:
sed si hoc esset, viderentur habere aliquid, quod
pvoptev originale peccalum r.on esse conferen-
"dam Esau graliam, per quam salvarelur in tem- esset dignum vita aeterna; sed nonne digni eraul
morle, qui Chrislum occiderunl ? Quomodo ergo ze-
pore. lum Dei, id est dileclionem habebant ? Item s: bonus
- QU.-ESTIO CCXLYIH. Dicil aliquis: Quare propter
bonum habebat effeclum, sed nonne ejiis effe-
originale peccalum gratia non est collcla Esau, cum erat,
sit collata Jacob, licet peccalum originale habuerit? clus erat, quod ex illo zelo fecevunt? Sed peccatum
Solutio. Quia gratiaeadem utiqueest proposila, sed 'C movtale hoc erat scilicet perseculio martyrum, et
Esau se gratia. subtraxit: et oculum suum clausit, Christi occisio : quomodo ergo bonum malum efli-
cl Jacob graiia peccalum delevil, quia gratiee cessit: ciebat? Solulio. Zelus ille bonus fuit affectus in
eam trahentem secutus est, Deo omnia operanfe el Deum, quo parali erant facere quod conscientia eo-
rum dictabat esse faciendum propter Deum : non
disponentepro arbkrio justissimsevoluntatissuee.
QU.ESTIOCCXLIX. Ut ostenderet divitias glo- tamen erattaritus, ut eosfaceret dignos vita ceterna,
rim, etc Quaeritur an lormenta maloruni prosinl bo- neccharitas, nec dilectio Dei simplicifer debet dici:
-.is in futuravita? Solutio. Dicunt quod prosunt, si tamen quandoque dileclio Dei vocetur, hoc ideo
in Deum eum habebant : ejus autem cffe-
quia nunquam siueret Deus mala esse, nisi aliquam fit, quia
utilitalem bono universitatis conforrent. clus fuit nonpersecutio martyrum, vel movs Christi,
QU/ESTIO CCL. Queeriiur quee utilitas proveniat sed vilatio contemptus Dei. Sic enim in arcto erant
exeo bouis, quod videnl malos puniri. Nunquidides positi, quod sive Chrislum occiderent sive non,
Detiro amplius diligunt vel laudant; vel nunquid in mortaliler peccarent; non tamen si Christum non
poena maiorum delectaitur. Solulio. Nsa in pcena occiderent, in hoc ipso peccarent; sed quia non oc-
lnalorum. sed iustitia Dei deleelantur, et propria cidendo Deum conlemnerent: scepe enim per unum
gralia magis elucescit ex comparaliong malorum, peccalum vitatui aliud.
maxiroe cum videut se ab eisdero pcenis sola miseri- QuiESTioCCXLIY. Item Christum occidendo non
cordia liberalos. Sed dicet sliquis : L.cetmali non faciebanf conlra coiiscientiam ; imo illud, quod cre-
punirentur, nonne boniscirent se ab eisdem poenis debant esse faciendum prop'er Deum : quomodo
liberari sicut modo? Soluiio. Forsitau non ita effi- ergo peccabanl? Solulio. Licet conlra coiiscientiam
caciter, et in hoc ipso minus diligerenl. Item si nul- iion facerent, tamen mortaliler peccabanl, quia cx-
lus damnandus esset, nonne Deus redderet bonis pro ccecati^ant: feceruntenim quod conscientia eorum
meritis suis? Et sicTidetur, quamvis omnes salvi es- deberet eis dictare non esse faciendum.
sent, non minus bonum esset, quam modo si imo Qo-ESTioCCLY. Suam justitiam vclentes consti-
amplius bonum esset; quia boni magis gauderenl de tnere, etc Qucerilttr quomodo justitia legis dieatur
salule eorum lunc, quam modo faciant de eorum Judceorum. Solutio. - Quia iu hoc, quod credebant
damnatione. Ilem boni in futuro aul compatientur eam suis virrbus adimplcre, suam justitiam fece-
roalis, aul non compaiientur; si compatientur, quo- runt, scd non secundum scientiam, id est nonsecun-
modo beatl : si non c-mpalienlur, crudcles. Solu-' cundum bonum affectum illum exercebant, - ut
£03 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. M6
judicio rationis erat exercendus, et in lioc erra- A falsum quod exleriora faciat aliquis nolens : si enim
bant. nullo modo veliet, quomodo faceret? Solutio. Yelle,
Qn_ESTio.CCLYI. Finis legis Christus. Queerituv ponifur pro approbaret : scepe enim multa facimus
quomodo Christus sitfinis legis et consummatio,, qucenon approbamus.
cuui legisjustitia sit sine gralia adjuvante, necha- Q0.EST10CCLXI. Omnisenim quicunque invocave-
bebanl apud Deum meritum. Solutio. Cbristus nnn1 rit. Queeritur quomodo hoc sil verum, cum multi
dicitur finis, vel consummalio legis secundum hoc, invocant, nec lamen salvantur, unde Dominus ait:
quod a Judeeisservabatur, sed quia spiritualiter eam Non omnis, qui dicit, Domine, Domine, inlrabit in
in se, et in suis adimplet. regnum cmlorum (Malth. vn). Nonnehoc dicere, est
QUJESTIO CCLVII. Qum aulem ex ftde est justiiia, nomen Domini invocave? Solutio. Invocave est in-
lic dicit : Ne dixeris, etc. In corde iuo quis ascendel tus vocave, id esl ad houovem Dei el pvoptev Deuro
in cmlum, etc Queeritur quomodo Apostolus hanc vel desidevare notitiam, quod non fil sine fide, spe
auctoritatem induxerit: nam de Deuteronomio sum- el charitate.
pta est, ubi Moyses in alio sensu ea utitur : prolii- QOESTIO CCLXII. Non possunl credere, quia pr&-
bebat enim Judeeisne dicerent, Quis ascendit in coe- dixerat haius, elc Quceritur de hac prophetia, an
lum, ut nobis legem afferret, vel quis mare transivit B prophela volueril impleri queedixit? Quod si voluit,
ut legem transportaret, vel quis descendit in infer- videtur voluisse ut exceecatio Judeeorum fierel :
num ut eam nobis educeret, quia verbum prope esl nam in exceecalione Judseorum adimpleta est pro-
in corde tuo, id est legem in prsesenli habere. Solu- phetia. Solutio. Non est eoncedendum, quod vellet
tio. ConvenieiHerest inducta, licet Apostolus lilte- Judseos excaecari, quamvis voluit suam proplieliam
ralem sensuro Moysi hic per eam non exprimat: po- adimpleri, sicut Chrislus voluit esse verum quod ait
test enim fieri, ut sieut Judeeis ad litteram illud pec- Petro : Anlequam gallus cantel, ter me negabis
catum est, ita in eo figuraliter nobissit preeceptum, (Matlli. xxxi) : non tamen voluil Pelrum negare :
ne nos quceramus. Quis ascendit, elc, unde Aposto- multa enim sic conjuncla sunt, ut unum non possit
lus sub tali sensu verba Moysi inducit, compelentev fieri sine altero, tamen possumus vclle unum sine
etiara inducit de ea Moysen loquentem. allero.
QO.ESTIO CCLVIII. Sed dicet aliquis : Si Moyses QO.ESTIO CCLXIII. Dominc, quis credit audilui 110-
loquitur de juslitia fidei in lege, videtur quod in lege stro, etc. Legiiur in Evangelio de Judeeis, qui non
fuerit justitia fidei, et sic lex vere justificabat. So- crediderunl, ut sermo haim implerelur (Joan. xn):
lutio. Non sequilur, si in lege sit sermo de justitia unde sic objiciunt: Quceculpa Judseorum, quod nbn
^
fidei, quod ideo ipsa fuerit in lege, nee etiam reci- crediderunt, cum necesse esset propheliam impleri,
piendum est quod Moyses loquatur de justitia fidei, et sic necesse fuit eos non credere? Solutio. Deus
nisi loqui pro significare accipiatur. Nam hoc di- preedixit per prophelam peccala Judeeorum, sed 11011
cendo ligurat justitiam fidei prope, id est non longe fecit: non enim preescientia eovum infevt eis neces-
a natura animorum; quia, ut dicit glossa, rationi sitatem, secundum illud, ul cum dicitur, non credi»
consentaneum est credere. erunt, ut sermo, etc, tantum notatquod illapro-
QU_ESTIO CCLIX. Prope est verbum in ore luo, et phetia impleta est in ccecitale Judceorum, et quoJ
intorde tuo. Quaeritur quomodo hoc sit verum. ipsa est preedicla aritequam irapleta.
Nonne multa credimus, quce ratio non cavit, unde QU-ESTIO CCLXIV. Quceritur quomodo Judceinon
scrkltum est: Fides non habet merilum, cni ratio credendo in Christum peccaverunt,^cum seriptuni
humana prabet experimenlum. Solulio. Si quis con- sil: Proplerea poterant credere non quia dixil Isaias:
sideret quomodo omnia de Christo prius in lege et Deus excmcavitoculos eorum,et induravit cor (ibid.),
prophelis preedicta sint, et quomodo impleta signis, vel si peccavevunt noa cvedendo in Chvislum, evgo
et prodigiis approbata sinl, quam verus, quam san- poterant credere, et non crediderunl: et si hoc est,
clus et pius, et quam potens in opere et sermone n quomodo hoc verum esl. Propterea non polerant
ipse in pvopvia persona fuevit, quid vestat, nisi ut eredere quia Deus exccecavit, etc. Quomodo simul
pvoelamet: Testimonia tua credibilia facla sunt ni- verum polerant credere et non polerant credere?
mis ? (Psal. xcii.) Et nullo modo ralio permitiitur IlemvidelurpenesDeura causam incredulitatiseoruin
nec ad modicum dubilare : vel ideo rationi consen- conslituere, dicens : Propterea 11011 polerant, quia
- taneum dicitur;
quia loqui, el credere de eo, quod dixit Isaias : Deus excsecavk oculos, etc. Solutio.
ad salulem animce allinel, ipsi rationi placet, imo Yerum est quod non poterant credere, sicut dicil
boc prce oranibus appelit. Evangelium, et lamen non credendo peccaver.uiit;
QUJSSTIO CCLX. Corde crediiur ad jusiitiam. Di- quia ad illara impossibilitalem ex vilio propriee vo-
citglossa quod cea<,erapotest homonolens; credere lunlalis pervenerunt, et ideo talis impossibilitas non
autem 11011 potest nisi volens. Sed hoc quomodo ve-< habet excusationem. Yerum est ergo utrumque,
ruiu cst? Nonne sperave, et diligevenemo potest nisi quod 11011 polevant cvederc,et quod poterant credere,
volens? Quomodo ergo dicit, ceetera polest etiam sed non secundum idem : poterant natura, et non
nolens, cum hcec sint alia, quam credere? Solulio. polerant culpa : tales enim facti sunt, ut habereiil
Per ceetera intelligit exteriora. Sed iterum videiur possibilitatem non solum credendi, sed etiam D_mu
4S7 Q(L<ESTIONESIN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROM. m
{acie ad faciem videndi: et idco dicitur, quod pole- A quod gratia vel justilia sit ex operibus; quia hoc
rant natura credere; sed quia per culpam tales effecii esset, quod cx operibus sine gratia juslifica-
stuit, quod justura erat apud Deuin non misereri retur quis : quod esse non polest. Quod autem
eis, ideo dictum est, quod culpa non poterant cre- Cornelius oravit, ut iidem susciperet, hoc ex gralia
dere. Consimilis locutio habetur de angelis bonis : preecedente fuit: pro qua etiam gratia major, ut-
et quod mutabiles natura, immutabiles gratia sunt; pote gvatia justificans, est collata. Non enim sine
hoc autem, quod dicitur, Deus exceecavit, etc. sic omni gratia fuit, quando in unum Deum credidit et,
intelligendum est, id est permisil exceecari non im- ut dicunt doctores, fidem incarnationis habuit, sed
pertiendo malifiaro qua fierent deteriores, sed non nondumsciebatVerbumDeiincarnatum,quodpostea
conferendo grafiam qua fierent meliores. Pelri prcedicatione eognovit. Nota, quod compunctio
Notandum est, quod dieitur, Credere non pote- alia est invidiee, qua quis compungilur el dolet, et
rant, quia nolebant: hcec exposkio videtur esse ni- alienis bonis tabescit; alia culpce qua quis lorque-
mis communis; nam idem de omnibus, qui in pec- turinpropria conscientia, ul Judas, qui laqueo se
catis ad mortem sunt, potest dici, unde secundum suspendit pro scelere suo. Alia est compunelio gra-
lianc expositionem nihil speciale de exceecatis dici- tiee, qui vel inchoantium est, qui de malis poenitent,
tur. Solutio. Polest dici quod exceecati merentur, ul ut abslineanl, vel perfeclorum, qui Deum ex dilc-
non velint credere, et ut Deus non misereatur eis: ctione verentur.
quod non faciunt omnes mortaliter peceantes. Simi- QD.ESTIO CCLXYII. Hoc, quod quaerebat, Israelnon
liter quod subditur : Dum superbi, etc, nimis com- est conseculus. Quserilur quomodo hoc sit verum :
muniter et simpliciler dici videtur : nam et hoc de nonne exteriorem justitiam quaesi\it, sed illam obti-
omnibus generaliter dici polest. Solulio. Quia et nuit: ergo quod queerebat, hocconsecutus est. So-
dum causale accipiendum est: nam per superbiam, lutio. Hoc ideo dicitur, quia fine, quo faciebant,
et ceetera vilia merentur ut injustura sit, Deum eo- caruerunt: volebanlenim apud Deum reputari justi,
rum misereri. quod eis non accidit.
QO_ESTIO CCLXY. Quccrilur quomodo heec pro- QU.ESTIO CCLXVIII. Ut non audiattl usque ad ho-
phetia sit inducta, nonne illis qui de prcesenti statu diernum diem. Quod Judsei hujus lemporis exceecati
erant, loquebatur, et tamen adhuc prophetia non sint, hoc plane habemus, et sancti in multis locis
eratadimpleta,et si hocest, quOmodo hac auctoritate idipsum dicunt, persecutionem Christi excaecalionis
arguit eos, qui tunc erant, de eo quod adhuc *utu- causam constituentes, et magis quod Jacobum jus-
rum erat, quomodo ad prcesentes tunc pertinuit. Q lum occiderunt. Sed non videtur rationi consenta-
Nam hsec vis videtur esse probationis, quod omnes neum, quod ideo ptiBsenles Judcei .puniantur, cum
audierunt verbum Christi, qui id mundo erant, et scelera mullis displiceant, quee patres eorum coni-
ideo arguendi sunt, quasi audientes et non cre- miserunt. Solutio. Non immerilo eliam moderni
dentes. Item si prophetia nondum erat adimpleta, Judsei excaecantur, quia si daretur facultas eis , quod
quomodo verbo temporis preeterili potest uti in sensu patres eorum fecerunt Chrislo, idem et Christi
preesentis temporis? si enim in sensu fuiuri tempo- membris facerent, etiamsi fieri posset ipsi capiti.
ris accipitur, ridicula esse videturprobatioApostoli. QU_ESTIO CCLXIX. Minisierium meum Itonorifica-
Solutio. Preesentibus loquebatur, sed non propter bo, elc. Quseritur quid sit officium honorificare. So-
prsesentes tantum; imo etiam propter omnes futuri lutio. Ille ministerium suum honorificat, qui supra
status hanc prophetiam induxit, et bene illius tem- quam ex officio suo debeal impendit aliqtiid, ut
poris prcesentes avguit, quia licet eovum lempore Paulus, qui ex officio tantum gentibus prsedicare
non erat prophelia adimpleta, erat tamen in eis in- debebat, plus fecit, etiam Judaeis praedicando. Sed
choalum, quod prcedixerat prophetia fulurum. Nota cum Paulus crederet aliquos ex Judaeis sua praedi-
quod qucedam Scripturse videntur velle, quod Israel catione convcrli posse ad fidem, et sciret lioc pro
non cognovit; aliee videntur velle, quod cognovit D Deoessefaciendum, si non faceret, peccaret: quapro-
Christum, quce videntur esse contrariee : sed non pter hoc facere debebat, quomodo ergo dicit se
sunt, quia de cQversis intelliguntur. In illo enim suum oflicium honorificare, cum et id debebal, quod
populo erant quidam cognoscentes, alii non cogno- supevaddituv? Sohuio. Aliud est officii debitum,
seentes. aliud occasionis:supradebitum officiiPauIus Judseis
Qu-ESTiqCCLXVI.Si autem gratia , jam non ex praedicabat, et sic minis.erium honoriiicabat; tamen
i operibus, eic (Romxi). Quccritur si totum ex gratia, debebat eis prcedicare quantum ad debitum occa-
quid cx meritis, vel si quod ex raeritis, quomodo sionis, cum sciret pro Deo esse faciendum.
totum ex gralial Solutio. Totum est ex gralia, licet Q0.EST10CCLXX. Si enim amissio eorum, reconci-
aliquid sit ex ineritis, quia ipsa merita sunt ex gra- liatio est mundi' etc. Quceritur quomodo infidelilas
tia. Yidetur tamen quod ex meritis preecedentibus Judseorum, el excaecatio fucril causa saluiis gen-
sit justitia, utin Cornelio cujus oralio obtinuit hoc, tium, nunquid genles non salvarentur, nisi Judaei
ut prcedicatione Petri converteretur, ut fidem susci- excsecarentur. Nonne Deus posset aliter gentes sal-
peret : quee fides est ex gratia, quare ex operibus vare? Solutio. Infidelitas eorum non eratcausa effi-
esi consecula gratia, Solutio. Non est dicciidiim ciens, quafe gentes salvareutur, lamen ex eo quod
iW HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. S00
illi excsecati verbum prcedicalionis repulerunt, Apo- A hoc causa est boni? Solutio. Deus conclusjt oiiinia
sloli occasionem acceperunt iirsedicandi gentibus. et peecato, id est, permisit concludi, et hsecest occasio
sic secuta est salusgentium, Deo suam dispositionem boni, iion causa efficiens.
implenteper mala, de quibus elicit bonum effeclum. QU_ESTIO CCLXXYHI. Quceritur an hoe modo po-
QUJLSTIO CCLXXI. Si delibalio sancta, et massa; tius quam alio Deus sit operatus salutem nostram.
el sil radix sancla, el ramis etc Qucerilur de hac scilicet concludendo omnia sub peccalo? Solutio. Sie
cmsequentia, an sit vera? JNonne antecedens potest placuit Deo, ut videntes se non posse juslificari hu-
esse verum sine consequenle, quomodo ergo consc- miliarentur, et gratiam qusererent, et sic tolum Deo
queniia vera? Solutio. Consequens utriusque hypo- ascriberent. 0 altiludo diviiiarum sapieniia et scien-
theticce etsi simpliciter profevatur, non lamen sim- tim Dei, etc Solel hic dislingui triplex genus causa-
pliciter est intelligendum, sed cum lali determina- rum. Alise sunt formales, aliee sunl judiciales,
tione naturaliter : etsi enim rami sint fracti, tamen aliee finales, alise secundum quas alieeper quas, alice
naturaliter boni sunt : et illi pauci, qui convcrsi propter quas res fiunt. Per judicia causecjudiciales;
sunt ad fidem, si ita constantes fuerunt; patel quod per consilia, causce finales; per quas formales, vel
illi qui in fine conveiientur, erunt constantes. per sapicntiam et scientiam formales.
QU.«STIO CCLXXII. Sed cum gens Judceorum in " QUJESTIO CCLXXIX. De superiore exclamatione
Scripturis dicatur scepe durissima, quomodo hic di- solet quceri. Videtur enim minus consulte Apostolus
cilur natur.aliter sancta, quasi habens habilitatem exclamare de exccecatione Judoeorum et introitu
sanclilatis? Solutio. De sanctitate, qua intelligiluv gentium, dicens : 0 altitudo divitiarum sapienliee et
inconstaiitia fidei agit Apostolus; non de habilitate, scienlise Dei! cum ipse super hoc sciret redderc
quam habevent adsanclitatem. causam , uride dieit : Noto vos ignorare mysterium
Qc/ESTio CCLXXHL Quceri potesl quid est deli- ' (ibid.), etc, et postea subdit: Conclusit Deus omnia
batio? Respondetur. Gubtus p.articulce alicujus rci sub peccato ut oinnium. vtisereaiur (ibid.). Quod si
ail cxpcriraenlum totius massce., Massa autem est ideo exclamat, quia sub hoc pevfeck huinaiia in-
multiludo conveitendorum post mortero Antichristi. telligentia rationem reddere 11011 sufficit, simile ra-
Jjd.ei naturales vami dicti sunt; quia depatriarchis tione de aliis multis exclamandum erat ? Solulio.
nati, in quibus origo fidei fuit, et de quibus Christus Potius de illo quam de alio exclamat, quia citius ibi
i.alus esl secundum carnem. Nota quod natuia di- in reddendis rationibus erralur, el peccatur ad
cilur consuetus cursu. natuvce, contra qtiemDeus mortem.
seepe operatur. Dicilur etiam quandoque natura di- P, QU/ESTIO CCLXXX. Qnoniam ex ipso, et per ipsutn,
vina disposilio, conira quam nihil facit Detts; ,sed et in ipsosuntomnia.Qasarhm an peccala in quaiitum
omnia juxta eam agit. sunt sint a Deo; si enim omnia, ergo peccata, vel
QU^ESTIO CCLXXIY. Sine enhn pmnileniia, id est peccata non sttnt de numers omnium. Solutio. Non-
sine mntatione sunt donum, et vocalio Dei. Mutst nulli dicunt, quod peccala in quantum sunl, habeiit
quandoque Deus sententiam, sed non consilium. esse a Deo. Sed Augustinus de natuva boni -dicil,
Quid est mutare sententiam? aliquid agerc, quod (anlum ea, qua; sunt naturaliter, debere in.elligi,
nou videbalur acturus; vel non agere, quod vide- cum dicitur orania csse ex Deo, non peceata, quse
batur acturus. naturam corrumpunt, non ergo peecata sunl ex Deo
QU_ESTIO CCLXXY. Dicil expositor quod mali, aliquo raodo.
dum faciunt c.ontra vblunlatem Dei, ab cis imple- QoyESTioCCLXXXI. Quaevitur an omnia quee ha-
-tur voluntas Dei : i,ed si ab eis impletur voluntas bent esse ex Deo, debeant dici esse de Deo. Sqlutio.
Dei, nonne implent ipsi voluntalem Dei? et si Sola ea quse habent esse de substanlia Dei, debent
hoc cst, quomodo contra voluntatem Deifaciunt? dici de Deo ut Filius, et SpivLtus sanclus sic sunt
Solutio. Voluntas dicitur duobus modis, prceceptio ex Dco Palre, quod de ipso, quia de esseniia ejus
Dei, ef ipsius dispositio. Dum ergo faciunt conlra j) sunt ei consubstantiales. Crealura. vero s.unt ex Deo,
preeceptum Dei faciunt quod disposuil Detts fieri :. non de substantia Dei, sed. de nihilo. Nola, quod
scepe enini bona per malos fiunt; semper autem ex per triplicem preeposilionem scilicet ex, pev, in, hic
malis, quee mali faciunt, Deus aliquid boni elicit. insinuatur trinitas pevsonavum,pev idera pvoiiomeii
QOESTIOCCLXXVI. Qui audit Patrem, venit ad identilas nalurse significatur, quce tota est in singu-
Filium Nemoenim veniladFilium,nisi PalerU-axerk lis personis : dicens enim, ex quo, iiitelligit-Pairem;
cum (Joan. xi). Queeritur ergo quid sitPatrem trahere per quem, Filiuro ; in quo, Spkitum sanclum.
ad Filium? Solutio.Ex dispositione quce est exPatre QU.ESTIO CCLXXXIL Queeritur a.utem quomodo
ad Filii cognitioiiem venive, uiab eo salvetur : Palev per hoc, quod dicit, ex quo omnia, intelligit Patrem,
trahil ad Filium, cum Paler revelat Filium esse cum sicul emnia suiit ex Palre. sic ex Filio et S.ii-
cetjualomsibi. ritu sancto? Soluiio. Propter auctorilalera pviiicipii,
QU-ESTIOCCLXXYII. 'Omnia conclnsil Deus sub quia sic orania habent ex Patre esse, quod ipse non
pcccato ut omnhim niiserealur. Quceritur quomodo habei ex alio; Filius autein, el Spirkus sanctus licet
hoc sit intclligendum : nonne concludit sub peccato sint unum principium omnium creaturarum, ha-
malum esl? quomodo Deus hoc facit, vel quomodo benl tamen principium, sivc auctorem ipsum Fa
50. QUJLSTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROM. S02
trem, a quo habent esse : et hoc ipsum, quodsunt. A bet cnira verum est, quod ex quo kicipil esse, sta-
principium omnium, a Patre habent, sicut omnia tim cadit sub numerum quiavel unum est, vel
alia quce possident. Dicit expositor in Trinitate esse plura. Pondus ad ordinem ideo Hicitur pertinere ;
summam omnium originem, perfectissimam pulcbri- quia singula _ordinem tenent secundum naturam
tudinem, beatissimam delectationem, originem ad ponderis. Duo enim sunt genera ponderum : ununi,
Patrem, pulchritudinem ad Filium, delectationem quod tendit deorsum, ut nalura plumbi; alterum
ad Spiritum sanclum referens : et sichsec tria origo, quod tendit sursum, ut oleum. Item ordo conside-
pulcliritudo et delectatio sunt determinata, quia de- ratur secundum locuni et tempus,: unde et angeli
terminate singula ad singulas pevsonas, ut jam di- secundum affecliones et deleelationes [dilecliones.]
ctum est, referuntur. Sed quia rursus lota Trinitas majores vel minores ordines suos sortiuntur ; spe-
omnium revum summa ovigo; pevfectissimajmlchri- cies vero rerum, quod quidara modus est earuro, et
tudo, beatissima delectatio esf, eadem tria dicuntuv mensura.
infinita. Et hoc est, ut avbitvov, quod dicitur, quod QU^STIOCCLXXXV. Quaiitur item an Spiritus
preedicta tria et a se invicem sunt determinata, et in sanctus a se procedat, vel 11ittatur sicut a Patre et
se sunt infinita. Filio. Solutio. Duplex estprot3ssio, velmissio Spiri-
QU_ESTIOCCLXXXIII. Iieni dicittir inPatre unitas, " tus sancti, seterna et tempork: secundura seternaiu
in Filio sequalitas, in Spiritu sanclo unifalis et pvocessionem tanlum a PaUvi cl Filio, non a se
cequalitatis concordia: sed cum eadem unitas, et procedil; temporalifer etiam a seipso procedit, quia
ceqtaalitas et concordia sit trium, queeritur quare di- lemporalis ejus processio Tr.iii_a._s est operatio.
catur unitas in Patre, et cequalilas. in Filio, etin Eodem modo inteHigendunr est de lemporali F-ilii
Spiritu sancto coneordia ? Solulio._ Salva secreto- proccssione vel missione. Sicul enim semetipsum
rum reverentia dichnus, quod in Patre ideo dicitur pvo nobis sanclifieavit et non tradidit, sic el semet-
unitas, quia sieutimifas est principium nuroero- ipsum misit, id est suc.ro m.ssionem vel incarna-
rum, sed ipsa non habet esse ab alio numero, sic lionem (quod idem est operatus est). .Elernaautem
et Pater, cum sit omiiium causa, non habet cau- processio Filii a Patre, non missio, sed generatio
sam. jEqualitas vcro dicitur esse in Filio, quia in debet dici.
eo est prima dislinctio, el discretio, et prima pltira- QUJESTIO CCLXXXYL Quseritur preeterea quomo-
litas, et secunda personalis unitas, quee ul ostenda- do Spiritus sanctus sit a.sor, quo Pater diligit Fi-
tur indifferens, et indispar ab ipso Patie, noraine lium, et Filius Pairem. Nonne idem estPatri dili-
-Squalilalis non incon.venienter signatur, in quo dc- Q gere, et esse, et eo quo habet esse, ct diligere ? Si^
claratur qui sic Filius habel esse a solo Patre, quod ergo Pater diligit Spirilu saacto, quomodo non.
nec Pater esi, nec diversus ab eo in natura, sed in habet esse a Spiritu sancto ? Solutio. Non dicitur,
OBinibus cequalis et consubstantialis illi. Splvitus quod Pater diligat Spiritu sancto, sed quod S.pkk-
sanctus vero ideo unitatis et sequalitatis concordia tus sanctus sit amor, quo Pater diligit Filium; quia
vocatur, ut insinuelur sic Spkitus sanclus esse ab Spiritus sanctus est nalura diviija, et Pater diligit.
ulroque, quod utrique est sequalis, hoc dico salva divina natura ; si autem hqc termino, amor quoPa-
fide catholica, quorum verborum occultam intelli- ter ;diligit Filium, significelur personale idipma,
gentiam mallem ab alio audire, quam aliquid de te- non estverum quod Spiritus sanclus sit amor, quo-
nuitate mea super his dicere. Pater diligit, sicut Spiriius sanctqs non est Pa-
QU.ESTIO CCLXXXIV.Item Iegitur: Omnia unum ter.
proptef Patvem, omnia cequalia propter Filium, QUJSSTIOGCLXXXYII. Dicit Hilarius : Sicut im-
omnia connexa proDter Spiritum sanctum. Quaeri- pium^ est duos deos praedicare gatrem et Filium,.
tur ergo quomodo licec verba sint intelligenda ? ila Deum- skigularem preedicare-, sacrilegum est.
Nonne eadem unilate unum sunt tres personse, vel Ilem dicit expositor, secundum substantiam singu-
cequalitate sequales, vel concordia concordes ? So- D Larker uni, de T-rinitate loquens,. quod videtur esse
lutio. Omnia sunt unum propter Patrem,.. id esl fres contrarium. Solutio. Singularitas aliquando exclu-
personae unum sunt, naluralem unitalem eamdem dit pluralitatem personarum,_et.secundum hocsa-.
habentes, quae solet referri'ad Patrem, licet sit com- crilegum est Palrem, et Filium Deum singulavem
munis fribus personis : simili modo intelligendum pvcedicare.. Quandoque singularitas ponilur. pro
esl de «qualkate et concordia: sequales enim sunt unitate,et sic accipitur, cum dicitur secundum sub-
tres personee propter ineffabilem et naturalem aequa- slanliam singulariter
u_ji.
litafem, quam habent sie connexi. In creatujis QU^ESTIOCCLXXXYIII. Ncm, plxis sapere, quum
prcelueet vestigium Trinilatis, -quia ostendunt iri se oportet sapere,. etc. (Bom. xn.) Queeritur quis plus
unitatem, et speciem, et ovdineni tenere, quiaunum-^ sapit quam opovtet. Nemo enim tautani in hac vita
quodque et unum aliquid est, et aliqua. speeie for- habet cognilionem, quin majorem habere possit, et
malur, et aliquem ordinem tenet, unde diclum est: quinetiamplus desiderare debeat: quomodo ergo prce-
Oninia fecit ... numero, ct pondere, et mensura cipit Apostolus, non plus sapere quarii oportet sape---
(Sap. xi). Numerus enim ad unitatem, pondtts -ad re, quasi quis possit investigando de Deo plus com-
ordinem. iBensura ad speciem periinet__De quoli- preliendere quam sit necesse? Solutio. Invesfiga-
503 nUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. - I. IN S. SGRIPTURAM. 504
tioneui vevitatis non pvohibet Apostolus, sed ne quis A Ctamant sancii: Yindica, Domine, sanguineni no-
per investigationem nimiam incidat in dubitalio- slrum(Apoc. vi). Et illud : Latabilnr justus cum vi-
nem eorum, quse nrmiter et indubitanter eredi derit vindiclam (Psal. xxxvn); ergo cum eeque boni
eporlct. Vel ne, quis sibi, quod sapit, superba prce- et mali volunl se vindieari a Domino in quo diseer-
sumpiione ascribat, quod est ex scientia superbire ; nuntur. Solutio. Roni non Isetanlur de pcena sicut
hoc enim non est sapere, sed desipere. mali, sed de judicio Dei.
QOXSTIO GCLXXXIX. Qui miserelur in hilarilate, QU/ESTIO CCXCIY. Quceritur utrum Christus ob-
eic. Queeritur ergo an Deus aliquem puiiiat sine servet quod Apostolus omnibus supra
prcecepit, ut
miserieordia, hoc est, lantum puniat quos punit, nullis raalum pro malo reddat. Yolunt sic probare,
quantum puniri meruerunt. Quod videtur, quia ju- quod Chrislus non observet. Malus meruit malum
dicium sine misericordia ei, qui non facit misericor- pro malo reddi sibi: nisi ergo reddat illi malum
diam (Jae. n). Sed iterum est scriplum: Universm Deus, non reddet ei, quod promeretur. Item
aliquid
vimDomini misericordia, et veriias (Psat. XLII). Unde reddit ei Deus pvo malo' ergo bonum vel malum ; si
videtur, quod nec etiam malos puniat sine miseri- nen malum ergo bonuro, et sic malum meruit bo-
cordia, juxta illud ; Nec accendit omnem iram mam num. Item, nonne Deus reddit pcenam pro culpa, et
(Psal. LXXVII),id est non punivil eos quantum me- B sic malum pro malo ? Solutio. Nec bonus judex,
ruerunt; quia phis jnsle si vellet. Solutio. Nemi- nee Deus malum reddit pro malo ; quia hoc esset,
nem punit Deus sme misericordia, quia nulluro pu- quod mala inlcntione vindictam exerceret: unde
nit quantum promeruit, et tamen judicium sine mi- diligenter eavendum est ne boc in preedictis omni-
sericordia ei, qui non miseretur, quia non amplius bus inferatur.
corrigitur adhocut vitameeternam consequatur. Est QU-ESTIO CCXCY. Qtteeritur an ex dictis justitia,
itaque verum, quod sicut bonis plus boni exgratia qua aliquis saspenditur pro furto, et liujusmodi sit
conferet Deus in futuro quani meruerunt, sic malis
Evangelii. Quod videtur, cum Ecclesia tradat eum
minus mali qnam meruerunt, et in utroque justus et
principi, et omnisjustitiaEccIesiceessedebeat, quod
misericors est Deus. ibi docelur. Eece duo giadii hic (Luc. xxn). Quod
QU.EST.IO C CXC. Queeritur cur potius, judieium si Ecclesiee esl, ut videtur, quomodo negari potest^
sine misericordia, etc, dicat de hoc quam de alio,
quin justiiia Evangelii gravior sitjustitia legis, cum
cum de quolibet criminali hoc dici posset. Solutio.
lege prseceptum sit dentem pro denle, ocnlum pre
Ideo de islo dictum IiUelfige, quia sunt multi in oculo
(Matlh. x); hic autem capul hominis pro ca-
hunc errorem lapsi: quod credunt sibi sufiicere ad delur. Solutio. Hsec nullo modojuslitia Evan-
Q pra
consequendam vitam seternam, aliis non nocere, el gelii est, ut homo pro equo vel bove occidatur, nec
a irialo declinare, quamvis sua paupevibus non lav- in tolo hoe preeeeptum Iinenitur, nec itl
non exhibeant: Evangelio
giai.lui., vel opera misericordiee facit, sed tanlum permittit Ecclesia.
quem errorem hic patenter reprimit Aposlolus.
QC_ESTIO CCXCYI. Providenles bona non tuntum
Qu/ESTio CCXCL Gaudete cum gaudentibus, ete. corum Deo, sed etiam coram hominibus, etc. Queeri--
Quceritur utrum gaudendum sit de temporali pro-
So- tur quid sit providere bona coram Deo. Solutio. 1»
speritate, ut de abundanlia divitiarum alieuius.
cordis secrelo, id est facere ea qucc conscientia di-
luiio. Cum dentur bonis el malis, el seepius malis
ctat facienda esse pro Deo.
quam bonis, non videtur esse gaudcndum si dentur
a',icui ; nec dolendum, si auferantur : Deus autem QUJESTIO CCXCVII. Sed cum Deus reqmrat a no-
semper in donis suis laudandus est. bis ut eliam bona 'corani hominibus provideamus.
QU.ESTIO CCXCII. Flete cum flentibus, elc Quee- quomodo dividit inter hoc et illud. Solutio. Sensus
vilur deflelu, quem prceeepit Apostolus, an ratio- csl Prcecipit Apostolus ul etiam bona faciamus ita
nabilis est, cum de adversis quee bonis vel inatis circumspecte, ul infirmi non seandalizentnr, sed
conlingunt, potius gaudendum sil quam dolendum ? D bonum exemplum proficiendi accipiant, et in hoc
Sunf enim adversa vel ad majorem coronam bonis, ipso reprimit quorumdam superbam preesumplio-
vcl ad corvectionem malis. Legitur efiam quod im- nem, qui non curant de scandalis infirmortim,
prudenter ilebant de morte martyrum, cum potius consideiaiites tantum quid liceal, non qttid expe-
esset gaudendum quam fleiidum, si rationem vis do- diat.
loris admitterek Solutio. Alius fletus est pietatis, QU/ESTIOCCXCYIIL Si esurierit initnicus luus,
alius compassionis: ille, qui pietatis est, quasi na- ciba illum, etc. In lege scriptum est : Diliges ami-
turee est, et secundum quosdam non merelur ; ille cum, el odio habebis inimicum (ibid.). Quod videlur
ATero,qui compassionis est, meretur. Compati enim esse, illi preecepio contrarium : Ditigite inimicos
debemus infirmitatibus fralrum, ut illos Iucremur, veslros (ibid.), et huic : Si esurierit inimicus, ciba
quorum salutem desiderare debemus, et operam illum. Solutio. Non est preeceptum in lege habere
dareutsalventur. iniraicos odio, sed permissio, et eslsecundumquos-
Qu-ESTioCCXCIII. Nulli malum pro malo redden- dam consilium, non preeceptum diligere inimicos in
tes, et diligite inimicos. Queeritur quomodo sancti Evangelio, el sic nulla est contravietas. Quod intel •
non reddant malum pro malo, curo scriptum sit: ligens David ait : Si reddidi relribuenlibus mihi
S05 QU-ESTIONES 1N EPISTOLAS PAULL — IN EP. AD ROM. S06
mula , decidam merilo ab inimicis meis inanis .A mandalo ponitur. Est euim dilectio proximi motus
(Psnl. vii). mentis in proximura propter Deum : ergo quomodo
QUJBSTIO CCXCIX.' Non esl polcstas nisi a Deo, potest esse dileclio proximi sine dileclione Dei ? Est
eic. (Bom. xin.) De polestalebonovura constat, quod enim dilectio proximi maieria qusedam in qua exer-
sit a Deo, de potcstate malorum queeritur an sit a cetur dilectio Dei, quee ampiius latet, cujtis effectus
Deo. Si est a Deo, bona est, quia Deus auctor tan- in dilectione proximi apparet. Dilectio Dei estmotus
lum bonorum; sed malorum potestas quomodo bo- meiitis in Deum propter ipsum.
na, cum per ea fiant niala, quee etiam dicitur iniqua QOJESTIO CCGIIl.Sed cum dileclio Dei sil dignior,
et injusta seepein Scriplura. Conlra,quod malorum quam dilectio.prbximi, quare Apostolus polius com-
potestas sit a Deo Seriptura teslatur quomodo ergo memoravit dilectionem proximi, quam dilectionem
mala? Solutio. Malorum potestas bona est, et a Deo; Dei, dicens ipsam esse legis impletionem ? Solutio.
sed tamen dicitur mala pro malitia abutenlium ca, Quia dileclio proximi in vita quotidiana et moribus
sicul lex quidem bona, sed tamen occasio mali, et lux raagis apparet.
solis, et multa similia. QU.ESTIO CCCIV. Quccritur an dilectio proximi
QU.ESTIO CCC. Queeritur quid vocet potestalem. possit esse sine dilectione Dci. Quod vidctuv, quia
Solutio. Dicuut quidam, quod Dei ordinationem, ex B aliquis potesl diligeve proximum 11011 propler Deum,
qua quidem aliis preeesse habent. Aliidicunt, quod sed propler aliquid aliud. Solutio. Non est conccden-
ipsas personas in sublimitate constitutas ut reges, dum , quod aliquis diligat proximum, nisfdiligat
et principes, quifcus obediendtim est in omnibus , etim propter Deum :aliter enim diligere non est dili-
quee ad polestatem pertinent. Si autem aliquid gere, sed polius odire; quia qui diligit iniquitalem,
percipiuru , quod si contra Deum , non sunt au- odit animam suam (Psal. x); el sic nec alium diligit,
diendi. qui se odit.
QU-ESTIO CCCI. Queeritur an potestas peccandi sit QU.ESTIO CCCV. Queeritur item an debeamus dili-
a Deo. Quod sic probatur : Potestas Pilati, qua po» gere muluo propter vitam ccternam : quod si con-
luitcrucifigere Salvatorem, erat a Deo, sicut habe- ceditur videtur, quod faciamus propter commoduni
tuv in Evangelio (Joan. xix) : evgo potestas peccan- nosirum, et sic sumus mercenarii. Dicitenim Am-
di est a Deo. Item, contva Deus ex eo quod est om- brosius, qui spe et desiderio cceiestis patrice servil,
nipotcns non potest peccare : ergo posse peccare mcrceiiarius est. Solutio. Propter vitam ee(ernc.'\_
non estposse, uec potentia peccandi est potentia, diligendus est proximus, nec ideo aliquid preefertur
sed impolenlia. Solutio. Potentia peccandi dicilur __Deo, quia ipse est vita eeterna : et in ipso non esl
qucedam : vis faciendi aliquid, quod non potest fieri aliquid extra ipsum praeler ipsum , ideoque verba
sine peccato, vel qusedam dignitas, ex qua Lcite ali- praedicia Ambrosii a suo loco extendere non conve-
quis potest facere id quod non fil sine peccato : ut nit; quia contra usum Ecclesiae sonare videntur :
potestas Pilati bona quidein fuit, scilicet ex Deo : videtur tamen hoc insinuare, quod si quis cogiians,
ex qua habuit potestalem crucifigere Chrislum, si- vitam eeternam aliquid seorsum prseler Deuin esse,
cut ex regia potestate potest aliquis exercere tyran- bona faceret, suum altendens commodum tantum ,
nidem, el sub specie potestalis ordinatce in subdi- non quia Deus hoc vellet fieri, mercenarius dicendus
tos scevire : non tamen Christum cvucifigere, vel esset.
tyrannidem exercere potentia est, sed potius im- QU/ESTIO CCCVI. Queeriiur an omnes eequaliter
potentia, quce saepe potentia peccandi vocatur, quce diligendi sini. Solutio. Dicunt quidam, quod secun-
inest ex defectu, vel termino boni: quce eliam si in dum affeclum cequaliter omnes diligendi sunt, sed
primo homine anfe peccatum fuit. non sccundum effeelum, imo alii plus, alii minus,
Qu-ESno CCCU. Qni diligit proxhnum, legem im- juxta hoc quod scriptum csl: Ordinavit in me chari-
pievil, etc. Quserilur au dileclio proximi, el dilectio tulem (Cant. n). Aliis videiur quod eliam secundum
Dei sint eadem. Si non sunt eadem , quomodo di- D affecium alii aliis prceferendi sunt, ut meliores rni-
I -ctio proximi est pleuitudo legis ? quomodo tota nusbonis, ctparenles alicnis. Ordinaturitaquecha-
lex restauratur in dilectione pvoximi ? quomodo ritas secundum affeclum el effccluni : quod pluribus
tria prxcepta primee labulee ad Deum pertineniia modis fieri polest, quandoque debei csse impar af-
iraplentur diiectione proximi? Ilem, si eadera est fectus, quandoque pai' affectus, et impar effectus, ct
bccc et illa, cur divisiin aliud preeceptum dalum e cOnverso.
est de dilectioiic Dei, el aliud de dilectione proximi ? QU.ESTIO CCGVIL Qttseriturubi sitdatum praece-
Solutio. Dilectio nomen est virtulis, et sic potest ptum, vel doctrina qualiter homo seipsum debeat
dici, quod eadem est dileclio , qua diligimus Deum diligere. Solulio. Quando hoino docetur qualiter Deus
et proximum, et est nomen molus mcntis, et sic sil diligendus, in hoc ipso docetur qualiter homo se-
alia est dileclio Dei, alia proximi, et major esl ipsum debcat diiigere. Quid est enim se diligere, nisi
dilectio Dei, et minor dilectio proximi, cum di- bonum suum amare? sed quod est bontim hominis,
leclio Dei iu dileclione proximi contineatur : qui nisi Dcus ? Qui ergo diligit Deum , in hoc ipso diligit
enhu Deum diligit consequens est, ulproximum di- seipsum ; el in quantum diligit Deum, in tantum di
ligat, et e diverso ; ideoque alterura pro utroqus ligit seipstim.
S07 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCfilPTURAM. SOS
QO_ESTIO CCCYIIL Quceritur an homo dcbeat. A sttmite] (Bom. xiv.) Item quccdam videtur dicere in
fauturo diligere proximum, quantum seipsum. Quia hoc capitulo quae ad iniirmos perlinere videntur, ut
seriptum esl : Dtliges proxintum tuum sicut ieipsum illud : Qui non manducai, manducanlem non spernat,
(Malth. xxn). Solutio. Sicut similitudinem notat, et qui manducat, manducaniem nonjudicei (ibid.):
sion quanlitatem, secundum quosdam, cumdicitui : his enim verbis iiifkmos instruere videtur.
Dilige pvoximum tuum sicutteipsum, id estad quod QCJESTIO CCCXIY. Sv.o Domino stal, aut cedit.
teipsum, id estad hoc, ut habeat Deum, et quan- Yidelur Apostolus, cum id dicit, omne judicium de
tum potes opevam da, ut illa faciat, pev quoesalve- bono nobis auferre : nam, cum ex iiitentione el so-
tuv. Quceautem in supeiioribus de cbarilate jam di- la charitate homo sit bonus.'quce hominis judicio
cla sunt, non oportet rcpetere. Non enim oninia non subjacent, quomodo possumus aliquem Lonum
ubique vel possunt, vel debent dici. judicare? Solutio. Ecclesia de manifestis tantum
QU.«STIO CCCIX. Infirmum autem fide, etc. Quccri- judicat, et non de occultis : 11011 enim judicai quod
tur quomodo infirmum accipial. Soluiio. Non secun- cbaritas in aliquo sit, quia tunc judicarei esse,
dum consiantiam, sed secundum cognitionem fidei quod nescivei esse, sed quod signa charitatis, quse
hic intelligit infirmum. in eo sint, ostenduiit in eo esse charilatem. Simili-
QU/ESTIO CCCX. Qui infirmus est, olus manducct. " ter, cum judicat, vel condemnat aliquem, 11011 judi-
Unusquisqtte anlem in stio sensu abundet. Qucerilur cat quod cviminis, de quo accusaluv, reus sit, sed
quomodo Aposlolus suadeal illiim, qui cibos discer- quod ei signa in accusatione ejus concuvrunt, pro-
nit sibi esse derelinquendum, cum malum sit cibos pter quae in eum justaro dat senlenliam.- Si objicia-
discernere, et hunc mundum , et bunc immundum tur quod tesles falsi sinl, quibus Convincituv,
putare, cum polius a lali errore essetretrahendum, et accusatio falsa, quia de crimir.e sibi imposiio
hoc enim ei concedere videlur, cum hoc sit eum non lenefuv, dicimus quod accusatio vera ct lestes
in errore fovere. Soltilio. Permittit minus malum vevi sunt, etsi cviminis illius veus non sit; quia vera
fieri ut majus malum deviteiur : majus enim ma- dicitur accusatio , id est irreprehensibilis, cum fiat
lum essetconlra conscienliam edere, quam cibisqui- ordine judiciario. Similiter dicimus quod Ecclesia
busdam abslinere, cum abeis abslinendum esse pu- damnal reum, licet crimen in co non sk super quo
lel: quisquis enim contra conscienfiam facit, peccat. accusalur, quia rctim ibicouvictumjudiciario ordiue
QUJESTIO CCCXI. Quceritur utrum i!le, qui sic ei- accipimus.
bos discernit, peccet. Nonne vivitsecundum doslri- QU_ESTIO CCGXV. Dubia inmeliorem parfem ver-
nam Apostoli? si et hoc esl, quomodo peccat? So- tcnda sunt, ut dicit expositor. Quseritur ergo quo-
iutio. Non hic docet Aposlolus quod tanquam bo- J modo ambigua debemusin meIiorempartem\ertere:
num sit agenc.um, sed quod minus malum sit, osten- nam cum ceque anibigo dc beno, an ipsum sit bo-
dit : minus enim malum estbono zelo errare, quam num, sicutde malo, a:i sit malum,non minus in-
conlra conscientiam manifeste peccare ; quare ne discvele agere \ideor judicando illttd esse bonum,
majus peccatum incurral, ferendus est potius quam quam judicando cssc malum; sed cum neuiruu»
irritandus. Sunt autem qucedam qucc etiam in Novo sit mihi defiiiilum ei cerium , neutrtim debco deft-
Testamento prohibentur, ut ne quis sanguine ani- nil-e : quomodo ergo intelligeve debemus quod dici-
malium veseatur, vel suffocalis utalur. A quibus- tur, ambigua in meliorem pariem vertere ? Solutio.
dam etiain abstineraus, quia non est neeesse eis Credere, judicare vel veriere, accipitur hic pro opia-
uti, ut a carne equina, non quia ceque bona esset re : iioc enim consulit Apostolus ut cum ambigua
ad vescendum, ut bovina; sed quia opus non est. A iieri videmus, eabona inlenlione, et non mala fieri
quihusdam abstinemus, quia noxia sunl ut serpens, optemus : nam qua intentione fiani, cum id a nobis
bufo et hujusraodi: quce quidem venenosa sunl, ideo sciri non possit, non debemus judicare quod scire
vescentes interimeiHia. non possumus.
QUJESTIO CCCXII.Queeritur quomodo cibos discer- 0 QUJESTIO CCCXVI.Item expositor dicit : Qui ma -
nebant. Nunquid aliquam immunditiara in his ma- lum pulal raalum, fallitur; sed qui malum putat
gis quam in illis constitucbant, pvoptsv quam eis bonum, non failitur : nonne malum, esse liialum.
vesci recusareiU? Si hoc est: culpammediante crea- csl vcrum ? et malum esse bonum , est falsum ?_
tura in Deum refundebant, et sic peccabanl ad mor- Quomodo evgo qui putat id quod vevum cst fallitur,
tem. Quod si ad moriem peccabanl, qualiter jubct et qui putat id quod falsum est,non fallituv ? Solu-
Apostolus eos in morte tolevaii? Solutio. Errabant tio. Sine preejudicio melioris senteiilia. dicimus hoc
et peceabanf, sed venialiler, non ad moiiem, non esse sic inlelligendum : Qui inalum pulat esse ma-
enim ideo a cibis quibusdam abstinebani, quod ere- lum, fallitur, a cursu suo tardaluv, quia eum con-
derent aliquam immundiliam illis incssc, sed quia temnit et spernit, vel sallem eum niinus diligit. Qui
sub iegG-pasiii ahstinere ab eis consueveranl, grave autem malum putat bonum, non fallitur, id est in
illis consuetudinem deponere. via morum non offeiiditur, nec tardatur, quia In co
QO-ESTIO CCCXIH.Queeritur atl quos spectet quod quod credit cum bonum, amplius cum diligilj, et sic
hic dicit Apostolus. Soluiio. Ad preelatos videiur quodammodo errando proficit. Notanduro quod sunl
pertinere quod dicit, Infirmum auiem suscipitc [as- queedam nianifesfe bona, qucedam manifeste maia
SOS QUJESIIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. AD ROM. 510
de qttibus judicare licet, etsi nesciamus quo animo A Dieronymum dicitur malum per occasioncm , quia
fiant. Sunt autem el media, quse bona et malaesse ; ex vini potatione faeile nascitur luxuria : et est sen--
possunt, de quibus judicare perieulostim est, et ai sus avgumentationis : si ex abstincntia vini malum
Doraino prohibitum : ei hcec in" meliovem partem vitatuv, ex poiatione vini faeile occasio mali sumi-
debemus vertere, ut dicit bealus Hieronymus : Si luv. Dicit evgo Apostolus : Bonum esi homini nbn
vides saceidotem supermulieremraauumleyantem, roanducave, etc, id est, per abstinenliam carnium ,
dic quod ad benedicendum boc facit. Quce aucto- vel vini, yel cujuslibet alterius cibi vitare ne proxi-
jritas juxta supeiiorem expositionem intelligenda mus offendatur, bonuni est. licm potuissel dixisse
est. De bonis tamen manifestis raro judicare possu- Apostolus de faba, et pisis, et similibus. '
mus, cumpene nulla justus faeere possit,- quse non QC_ESTIO CCCXX. Omne, qnod ex fide non est, pec-
faciatmalus, ut miracula, signa, et hujusmodi. Je- catum est. Queeritur quomodo lidcs hic accipiatur,
junat, "orat,et ceeterabujusmodi, quae signa sunt an pro judicio conseientice, an pro fide catholiea.
boni. Unusquisque in sensu sv.o abundet (ibid.), id Ideo considerandce sunt quaesiiones secundum
est permittatur ki conscienlia sua, si non est ad utramque sententiam. Omne igitur, quod fit contra
-
mortem, ne gravius peccel ab earevocatus. fidem, id est judicium conscientice, peccatum est,
QOESTIO CCCXVH. Omnes stabimus ante tribunal R Judicium conscientiee esi, quo credimus aliquid fa-
Christi, etc. Queeritur quomodo Apostolus dicat: ciendum propter Deum, contra quod non esl -facien-
Stabimus omnes, cum alibi scriptum legatur : Se- dum, ul si quis etiam credal liominero iritevficien-
debitis super sedes duodecim , judicantes dnodecim dum si possit: et si uon fecerit, peccat eliam ad
tribus Israel (Matih. xix). Si sancti in hora judicii mortem, ut dicunt quidam. Aliis autem v.delur non
sedebunt, qtiomodo stabunl? vel si slabunt, quo- esse ad mortem , nisi ipse, qui.hoc credit propier
modo sedebunt? Solulio. Stare dicuntur pro veve- Deum faciendum esse, mortaliter se peccare putat,
reniia summijudicis, sedere dicuntuv quasi et ipsi et non faciat.
- _ CCCXXl. Quseritur igitur, cum isle hac
judicaturi. QUJGSTIO
QU-ESTIO CCCXYIU. Nihil commune nisi ei, qui iiitentione hominem justum occidat, cum hoc faceve
existhnat quid commune esse. Yidetuv Aposlolus debeat, an hoc agendo meveatuv? Quisquis enim pvo
innuere quantitatem reatus assignartdam esse se- Deo agit, quod pro Deo agendum putat, mereiuv,
cundum quantitatem, et qualitalem eonscientice, ut sedistepro Deoagit, quod pvo Deo agendura cve-
si quis veniale peccatum eredat mortale, conti a con- tilt : evgo ex hoe mevetur. Quod autem hoc agere
scientiam committens, ad mortem peccel: etiam „ debeat, inde constat; quia si dimklit, mortaliter
stramen levando de terra si levaverit conscieiitia pecca!. Soltitio. ^Mqui verisimiliter dicmit, quod
diclante, id esse peccalum ad mortem. Et sic vide- hic se in arctum misit et ita sive procedat, sivc r.e-
tur liinc posse'haberi omne peccatum, quod contra cedat, labitur : ut si quis ante se ignem .videat, re-
conscieHliam est, esse ad lo.ortem. Nain quicunque tro pr_eeipilium aquse sential, ulrobique periculum
conlva conscienliam suam agit, etiam veniale com- incurrat. Aliis aulem videtur, quod ibi duo sunt,
mittendo, videfuv Deuro contemneve; quia se pvee- error et zelus : quod autem erroris esl, malum esi;
ponit Deu. Solutio. In veuiali peceato, quod sit con- qaod vero zeli, bonum est, el meritum bahet, Est
tva eonscienliani, alii peccant ad movtem, alii ve- enimvolunlasbona, id vero in quo exercelur, ma-
nialitev : nam si quis contva couscienliam committat lura; in lioc itaqtle peccat, in illo meretuv. v
sic veniale : quod evedat se eelcrnaliler punienduni, Qo-ESTioCCCXXII. Omnis vila hifidelium pecca-
si illud comraiserit, ad mortem peccal, et Deuiu tum, ut dicit expositov. Sed noiine eiiam iniideles
conlemnit. Si autem ex infirmitale aliqua dictante agunt qucedam bona ut agvos seminave, domos eedi-
sibi Gonscientia, quod pro eo non est damnandus, ficare, paventes pascere : quee etsi non sunt digna
quamvis cum iilo exierit, "venialiter peccai; necse vita ceterna^, tamen Iaudabilia sunt, et nullo modo
Deo prceponk, nec Deum conteranit. Siquis objiciat D peccata : quomodo ergo omnis vita iiifidelium pec-
quod contra conscientiam peccat, et sicplacet pec- catum? Solutio. Infideles vocat conto iidem agen-
caium commissura, et sicad .mortempeccat; quia tes, non lidem non habeiites.
ad mortem peccal, testante auctoritate : Omnis, cui QU-ESTIOCCCXXIU. Nunc autem aliam -partera
placet peccalum, etc. Solutio. Placere, pro in ustim qucestionis prosequamur seeundum quod fides pro
ducere aecipjlur : et quieunque aliquod veniale in fide catholica accipitur. Dicens itaque Apostolus :
usum ducit, reus est mortis, ut ditil-Augussinus. Omne, quod ex fide non est, peccalum est (Act. x),
QO_ESTIO CCCXIX.Bonum est homini non mandu- videtur sentire, quod nullus non habens fidem ali-
care carnem, et non bibere vinum, etc. Hieronymus quid faeiat, quod sibi prosit: quod videtur non esse
contra Jovinianum hoe argumento utilur : Ronum verum, cum Cornelius nonduin habens fidem ovaus
est non bibere vinum, ergo malum est bibere : quod exauditus sit, et alibi scviptum sit : Qui ftdelitei
si malum est bibere vinum, peccat omnis, qui bibit rem Babylonis adminislrant, merebuntur quandoqu
viiium, el falsa videlur Apostoli sententia : Scio, et a Babylone Hberari. Solulio. Apostolus id intendi! _
confido in Domino Jesu, quia nihil est commune per diceve quod nulli fidem non habenti pvosit aliquid,
ij>smn(Bom. xrr), Solufio. Bibere vinum secunduui ad vifam eelevnam consequendam, nisi ad lidem ac-
511 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS 1. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTDRAM. S12
cedat : irao seeundum qunsdam oirnia tali eliam ,t\ qui rex constitutus est, et polestate sua multos pro-
bona obsunt; quia malis admista bona nocere so- tex.t, sicut arbor radicibus suis, vel ramis, et fron-
lent, et tanto magis offendit quis, quanlo magis abu- dibus protegere solet.
fifur viriutibus. Unde Augustinus : Meliora minima QUiESTioCCCXXIX. Quserilur etiam qualis ista
bona sunt, quam inaxima, cum admiscentur malis. prophetia fuit, ctim Isaias post mortem Jesse esse
QU.£STIOCCCXXIV. Queeritur bic, cura omne incoeperit? Nunquid enim prophetia futuro propra?-
quod ex fide non esl peccatum sit, an Judaeus pec- lerito utilur, sicut e converso saepe? Solutio. Hcec
cet Christum esse Deum dicendo, cum coactus hoc prophelia esl de futuvo, et est sensus : Evit radix
dicat: hoc enim dicendo videtur raentiri, cum con- Jesse, etc, id esl Jesse dicetur vadix, et ex ea ra-
tra conscientiam loquatur; unde ad mortem peccare dice erit qui exsurget, scilicet Chrislus.
videtur id dicendo. Solutio. Non bene sonare vide- Qu-ESTioCCCXXX. Proficiscar per vos in Hispa-
tur auribus fidelium, quod Judceus dicendo Chri-
niam, etc. Queeritur an mentiebatur Apostolus, cum
stum esse Deum ad mortem peccet; nec nos hoc di- diceret pev Romam se iturum inllispaniam, et con-
ciraus, licet id quidam asserere videantur; quia stet, quod tunc cum hoc diceret, illud non fecerit.
mentiri est fari quod eonscientice judieium dictare Neque enim lunc Romam venit. In Hispaniam for-
debef non esse dicendum. Yel mentiri est proprle sitan, ut putat Hieronymus, navibus transvectus
diccre falsum cum intentione fallendi : unde ubi non est: unde dicitur, Mare depreedabitur : quod pro
cst falsum, nec mendacium , potest tamen aliquis solo Paulo diclum fuisse Hieronymus commemo-
erse reus mendacii etiam verum diceudo. Nulla rat: nam Hispanos mari circumdatos diakolo de-
virtus vera est, nisi quceformatur agnitione seternse prcedatus est, ad Christum convertendo. Solutio.
veritatis; nec etiam in optimis moribus, ut in phi- Mentiri est, ut dicit Gregorius, falsum dicere inten-
losophis appavet, qui oplimis movibus vlguevunt, tione fallendi : quod quia Paulus non fecit, nec eum
tamen falsa vivtute nituevunt, quia ceterneeveritatis menlitum fuisse dicimus. Hoc enim dixit, qvia se
caruerunt cogeitione. proficisci posse sperabat: verba tamen, uuee dice-
QU_ESTIO CCCXXY. Etenim Chrislus non sibi pla- bat, falsum significabant; non tamen secundcm
cuil. (Botn. xv.) Quceritur quomodo hoc sit intelli intentionem mentitus est: sic enim facere dispo-
gendum. Nonne una est volunfas Patris et ipsius suerat, quia ila in re fore credebat.
Filii ? quomodo ergo potuit piaeere Patri, et non
Qo-ESTio CCCXXXI. Secundmn revelalionem mv-
bibi?Quod autemPalriin omnibus placuit, nemo sterii temporibus mternis taciti, etc (Rom. xvi.)
est qui ambigat. Soiutio. Non sibi placuit secundum
voeet tempora ceterna dicens,_
carnis infirmitatem, cujus aflliclioiiem non vespuit, C Qticeritur quomodo
temporibus ceternis. Solutio. Tempora ceterna vo-
juxta quod alibi dicit : Non veni facere voluntatem cat omne id
meam (Joan. vi), id est, non veiiit impieve afleclum quod prcecessit creationem niundi a
creatione angelorum, ut volunt quidam. In qnibus
lllum quem habuit a uatuva cavnis, sed illum subji-
ciebat impevio rationis, quee ralio in omuibus divi- temporibus erat successio, non tamen decessio.
Ideo miro modo erat queedam immutabililas ibi, et
nee volunlati obediebat.
sic queedam eeternitas; et qucedaro mutabiiitas, et
QU.ESTIO CCCXXVI. Genles autem super miseri- sic qucedam temporalitas. Omnes tamen fere dieunt
cordia, elc Deus quodammodo se promissione Ju- non creatos ante mundi creationem. Ideo
angelos
dceis alligavit ; ad gentes vero sola misericordia forsitan tempora cetefna vocat, ac si diceret quod
t.ansivit: utrumque lamen cx gratia fecit, et quod
se illis promisit, et quod ad istos tvansivit. Dicilur mysterium fuit tacitum, et absconditum ab origine
mundi.
tamen prbptsr promissa Judceis veritas; gentibus
vero misericordia, quia sola gratia et non promis- Qu_£STioCCCXXXII. Soli sapienli Deo, etc Quce-
sione Dei facta ad illas venit, et eas assumpsit. rilur an per hoc nomen Deus hic intelligalur, Tii-
QUJESTIO CCCXXVII. Sed nonne promissio facta nitas, an persona Patris. Soluiio. Augusiinus dicit
est gentibus, cum Dominus dicat in Osee : Yocabo quod hoc nomcn Trinitatis est, secundum quosdam
nomen est Patris : sed secundura hoc'videtur, quod
plebem meam non plebem meam (Osee n). Itera
Ssaias : Lmtamhti gcntes cum plebe ejus (Rom. xv). solus Pater sit sapiens, quod est conlra fidem, Ita-
Item ; Lmlare slerilis, qum non paris (Gal. IV), etc que sciendum, quod solus quandoque exclusivum
Solttiio. Promissio non est facta genlibus, ita quod est personce, quandoque naturce tantum.
ad illas sit direcla promissio non enim aliqua scri- QU.ESTIOCCCXXXELI.Cum autem dicitur, Deus
pta eis data sunt de ipsa promissione. Yel non est Trinitas, sapicntia, sapiens, quaeritur qua sapien-
eis facta promissio, quod Christus ad eas veniret,. et tia, an ingenita, quce est Paler; an genita, quse est
in propria persona preedicarel; solum enim ad Ju- Filius; an sapicntia a Palreet Filio procedente, quce
dceos venit, et eis preedicavil. Unde Apostolus dicit est Spiritus sanelus; an sapientia, quce nec ingenita
euni ministrum fuisse circumcisionis. nec gcnila, nec procedens. Solutio. Hoc nomen
QUJSSTIOCCCXXYIII. Eril radix Jesse, et qui Trinitas tanlum significat, quantum trcs personee,
exsurget regere genles, etc. Queerituv quare radix vel Pater, Filius et Spiiilus sanctus : et Pater qui-
Jssse dicafur. Soluiio. Qtr 3 David ab eo processk, dem sapiens esi sapientia ingenita; Filius sapicntia
B.5 QU-ESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. I AD COR. KS4
genifa; Spiritus sanctus sapientia procedente a Pa- ,A nita, et procedens, non trcs sapientice, sed uiia 11,1-
tre, et Filio. Et sapientia ingenita, et sapientia ge- ttiraliler sapienlia.

II.

IN EPISTOLAM I AD CORINTHIOS..

QUESTIOI. Paulus vocatus Apostolus, etc. (I prceceptum, aliquando dispositio,, aliquando appro»
Cor. i.) Hsec Epistola, queedestinatur Corinthiis, non batio, aliquando permissio. Solutio. Yoluiuatero
sicut In corpore epislolarum secundo loco disponi- Dei vocat ipsius beneplacHum.
tur, sic secundo loco ab Apostolo scripta est. Utraque Qu-ESTioIII. Gratia vobis, ei pax a Deo. Qucerilur
enimepistola Corinthiismissaantescriptaest, quam quid sit gratia Dei? Solutio. Gratia Dei dicituf,
Illa, quee est ad Romanos. Quod inde patet, quia in Deus gratis dans, et gratia id est inspiratio divina,
Epistola ad Romanos dicit, se Romara profecturum scilicet operatio Dei, ex qua movetur animus ad di-
postquam collectam ab Achaicis faclam pauperibus, ligGiidum Deum et proximum.
qui sunt Hierosolymis, assignaverit. De qua col- Qu-ESTio IV. Exspectantibns revelationem, etc.
lecta facienda in istis menlionem facit. Sed hoc non Quscritur ulrum omni justo revelelur statim po.U
est faclum sine rationali causa, quod illa ad Roraa- mortem cjus de ejus salute. Yidetur enim quod non:
nos in corpore epistolarum aliis preeponitur, sed nam cum ista revelatio sit plena cognitio, quse est'
propter dignitatem Romanorum. Yel potius quia in celerna bealitudo, videlur si hoc conccdatur, quod
illa primum vitiuru tollitur et destruitur, quod est nullus sit in posnis purgatoriis : simul enim in
superbia. Corinthii vero ab Apostoloitd fidem con- pcena, et gloria quis esse potest? Solulio. Perfecti
versi, sed poslea multifariam a pseudoaposlolis statim ad cognitionem summi boni transetint, in
subversi et seducti, errabant in virtutibus sacra- qtto est ceterna bealiludo. Minus autem perfecli an-
mentorum, et maxime in virtute baptismatis, pu- lequam ad ceternam beatitudinem perveniant, per
tantes ipsum a malo collatum, nullam habere virlu- pcenas purgatorias transeunl, certi tamen de stia
lem, majorem a meliori, minorem a minus bono. ,P tandem requie. Quod autem pcense purgalorice sint,
Minus etiam de Apostolo sentiebant, et conlemplui manifestat Augustinus, dicens : Mitissima pcena
habebant :qui in verbis humanse sapientice ad eos purgatoria gravior esl qualibet pcena tempovali, qtice
non venerat, sed in simplicitate fidei propler parvu- apud nos est: non possunt ilaque simul esse pcena
lorum informalionem. De resurrectione eliam non et gloria in igne tali.
bene sentiebant, dicenles eam jam factam esse; QU_ESTIO Y. Quaeritur quomodo sit inlelligenduni,
aliqui etiani iuter eos omnino negabant. Quidam quod legitur : Tremebunt angeli in die judicii; si
etiamiegem-cum Evangelio quasi ad salulem ne- enim tunc tremor erit in eis, quomodo keati ? So-
cessariam lenere voleTjant. In eonjugio eliam pec • lutio. Tremor iste notai venerationem superioris
cabant, sicut in multis aliis, et schismata faciebant; potentice, nou quod pcena limoris possit ibi esse,
in .quibus eos Aposlolus corrigere intendit. Post- ubi ceterna beatiludo. Nolandum quod non omne
quam enim in nobis superbia succisa est, restaf ut peccatum mortale dicitur crimen, sed illnd solum,
etiam alia vitia succidamus. Ex his ilaque apparet, quod est dignum accusatione et damnalione.
quee sit hujus epistolse materia, quae inlentio, quis QU.ESTIOYI. In diem adventus Domini, elc Qtite-
modus et ordo agendi. Est aulem specialis hujus rilur an Dominus sit venturus in die ad juJicium ;
epistolee materia, slatus Covinthiovum, in quo tunc p quia seepe tempus adveutus ojus dies vocalur. So-
evant, cum eis scripsit Apostolus ab Epheso. In- lutio. Tempus adventus Domini, dies nuncupattiv
tentio vero est eos a contentionibus ad unitatem non pro aevis illuminatione, sed pro occultovum
fidei revocare. Modus vero talis, quia iiistruit,corri- revelatione : omnia enim quce modo latent, tuv.c
pit,confiraiat,laudat secundum personarum qualila- patebunt. Neseitur vero an die, au nocte ventorus
les. Ordo talis : salutationem more scribentium epi- sit? Non enim tamen nomine diei, ut supra, sed
siolas preemittit, ne in exordio eos increpasse vi- etiam nomine noctis designatur tempus judicii, ul
deatur. Deinde de bonis preeponit, ut eis alii con- in Evangelio scriptum esl : Media nocte clamor fa-
formentur, et sic ad contentionem arguendam venit. clus est, ecce sponsus venil (Matlh. xxv); sed nox
Inehoat itaque a salutatione dicens, Paulus, nomine dicitur propternimlam sui occultationein : dies ju-
humilitatis utens contra superbiam; Apostolus, no- dicii dicitur propier discretionem benoium et ma-
men est dignitatis et officii. lorum.
QU/ESTIOU. Per vohinlatem Dei, eic Queerilur QU.SST.0YH. Hoc autem dico, qnod unusqnisqtte
quid hic vocet voluntaiem Dei? Dlcilur enim ali- vestrum dicit: Ego sum Pauli, etc Quccrilur an ve-
ouando volttntas Dei ipsius consilium, aliauando rum dicat Apostolus diccns, Hoc autem etc. cum
515 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. M6
nulius eovum hoc diccvet. Non euim in vevis apo- A iiaque opinio eorura, qua credcbant Deuni non posse
stolis gloviabanluv, sedin pseutlo. Undcin sequenti aliquid facere conlfa solitum cuisura nalurce, et
dicluvus est. Hmc autem, fratres, transfiguravi in mc, qua opinati sunl liberum arbilrium sufllcere ad sa-
el in Apolto (1 Cor. iv). Solutio. Yevum dicit Apo- lutem, sapientia sapientium vocatur a propheta,
siolus, et est sensus vevbovum : Hoc autem dico, quam Deus destruit faciendo contra eam, secundum
quod unusquisque, etc, id est hoc, quod dico, si- rationes superiores, operando salutem nosiram in
mile esl illi quod unusquisque vestrum dicit. No- medio terrce.
luit autem illos, in quibus gloiiabantur pvopviis QUVESTIO XII. Mundus per sapknliam non cognovil
designave vocabulis, ne videveiuv illis invideve; et Deum. Quseritur quomodo hoc sit verum quod hic
ut in majoribus ostendat in minoribus non esse dicit, eum alibi scriptum sit de sapientibus mundi :
gloriandum. Gum cognovissenlDeum, non sicul Deum glorificave-
QU-ESTIO YIIL Dieit Auguslinus -quod potestatem runl (Bom. i) : quomodo utrumqueest verum,mun-
-baplizandi Christus sibi retinuit, quam, si vellet, dus non cognovit, el cum cognovissenlDeumJete.
servis suis dave potuit. Queevitur igitur quce sit illa Solutio Illud : Cum cognovissenl Deum, elc, intel-
potestas, quam Christus sibi retinuit, et servis po- ligitur de possibililate cognoseendi. Hoc autem
luit dare, el tamen non dedit. An sil potestas exte- " mundus non cognovit Deum, de aclu cognilionis
rius covpova tingendi; sed hanc dedit apostolis, accipitur. Yel potius iilud, cum cognovissent Deum,
quibus minislerhim -baptizandi conlulii; si autem de paucis sapienlibus et excelleiitioribus intelligitur.
poteslatero baptkandi vocat interius animas ab- Hoc auiem, mundus non cognovit, de omnibus, vel"
luendi, polestatem hanc solus Deus habe.re polest, niajorl parte exponitur. Unde hic dicit mundus ;
cujus solius est se anima*bus infundere, et maculas quo nomine universitas, vel niajor parsintelligi so-
peccatorum abstergere : quomodo ergo hanc servis let. Yel mundus, id est sapienles mundi, et si Deum
suis clare potuit? Polutio. In responsione hujtts eognovi&seiil secundum opera restauralionis, in po-
qucestionis multi laborant, nescierites quid nomine tentia, non iu pielale; in majesiale, non in hurei-
poiestatis Augustinus significaverit. Nos auteni di- litate. Notandum csse theophanias in crealuvis, id
cimus quod poteslatem vocat dignitatem : qua in- csl dhinas appavifioneSjUt inmundo, cujus niagni-
vocatione nominis Chrisli, vel toiius Trinitatis da- tudo summam Dei potenliam demonsliat"; pleniiudo
tur baptismus : quc.ro dignitatem poluil dare servis vevo vel pulchriludo mundi, Dei sapieiuiam de-
suis preecipuis, ut eorum nomine designaretur ba- nionstval; ulilitas aulem mundi, benignitatem Dei
piismus, et diceretur baptismus Pauli, bapiismus insinual: m potentia Patev, in sapienlia Fiiius, in
Petri, et tantam vim haberct bapiismus nominibus benignitate Spkilus sanctus intelligitur
corura dcsignalus,, quantam habet nomine ipsius QUJESTIO XIII. Qni gloriatur, in Domino giorielur,
Ghristi designatus : hanc tamen eis dare noluit, ne elc Queerilur quid sit in se, vel ex se gloriari. So^
quis spem poneref in homine. lutio. In se, vel ex se gloriatur, qui esse putat cx
QU/ESTIO IX. Aut in nomine Panli baptizaii estis, se, quod ex Deo est, et ideo laudem sibi attvibuit,
etc. Quid in nomine Pauii sit baptizari,solet quceri. qui quanlum in se est, Deo aufevt quod suum est:
Solutio. In noroine Pauli non sunt baptizaii fideles; solus enini Deus auclov bonovuin-cst. Unde conse-
quia illi, quiJ)aptizanlur, non jubentur credere in quens est, quod quicunque dicit aliquid Jioni esse
Paulum, sed in Christum, nec nomen Pauli invo- ex se , quodammodo se facil Deum. ln se eliam glc-
catur super eos vel super eleraenium, ul fiat sacra- rlaluv, qui licel sciat esse a Deo quod habet, la-
inenlum, sed^ nomen Christi qui solus baplizat in men finem illius, quem debevet acl Deum refevve,
Spivitu. ad se retorquet.
QU.ESTIO X. Ne in sapienlia verbi evacitaretnr crux Qu-ESTioXIY. Qucerilur eliam quid sitin Domino
Chrisli. Quceriiur quomodo per sapienliam verbi gloriari. Solutio. In Domino gloriatur, qiii sola gra-
evacuaretuv cvuxChvisti. Solulio. Sapienlia mundi. U tia Dei se dignum- gloria arbilraiur.
quce dicilur sapientia vevbi, quia nulla virtuie, sed QUJESTIO XV. El ego non veni ad vos in sublimitate
sola vevbovum compositione commendatur, opina- scrmonis, ant sapientim, etc (I Cor. n.) Queeritur
tur naturale ingenlum ad cognoscendum, et libe- quomodo Aposlolus dicat, se non venisse ad Co-
rum arbitrium sufiicere ad recle vivendum . quod rinlhios in sapieniia, sed prsedicasse eis Christum,
«i esset, crux Chvisti evacuaretur, id esl Christus ct hunc crucifixum : lanquam minus diflicile sit ad
gratis movtuus esset. intelligendum, quod Deus in cavric assumptus mor-
QU_ESTIO JJ.Perdamsapientiam,e.tv,.'Noime omnis tuus sil, quam Deum esse in essentia umim, el
sapientia a Deo? quomodo ergo dicitur : Pcrdam trinum in personis? Solulio. In Ghristo duse sunt
sapientiam sapienlium? Nunquid Deus id, quod ab naturee, hunjana et divina : quce vero sunt secun-
ipso est, perdil? Solulio. Sapicntia ipsovum in ipsis dum naturam-bunianam, magis nobis aflinia sunt
non est sapientia Dei; quoniam eam sibi ascribunl, quam illa, quce secundum naiuram divinam suiit:
cl ea abutuntur : unde dum summa comprehendeve
quare a nobis facilius creduntur et inlelligurUuv. Ea
putant, evanescunt in eogiiatiouibus suis, et sic ex vevo quee secundum divinam naturam, ut de tribus
eovum sapicnlia damnationem sibi incurrttnt. Falsa personis, ef eadem cssentla el hujusroodi^remotiora
*i7 QUiESTIONES 1N EPISTOLAS PAULI. — IN EP. I AD COR. 518
sunt, ct ideo ad iiitclligendum difficiiiova. Unde bene A mkaeulum de Lazaro, cum diaboius prorsus puta-
dixit se non venisse ad eos in sapieniia cum de ret Deum esse, perraisit se capi, ligari, flagellari;
inovle Chvisli eis disserevet; quia illa minora, ctnon Unde iterum diabolus purum hoininem eum esse ar-
iila sublimiora pvcedicavit. bitrabatur; sed ipso jam duclo ad prcesidero, et ipsis
QU£STIOXYI. Nonne ad hoc, ut aliquis sit pevfe- Judeeis in malo confirmatis aliquo modo ei revela-
ctus, exigiiuv ut Deum unum et tvinum credat? et tum est, quod per eum jus suum perderet, el per-
sic videiur Apostolus impcrfeclam doctrinam illis suadere voluit Pilato per uxorem,ut euro dimitteret.
tradidisse, non preedicans illa sublimiova, et sic de- QuiESTioXXl.Item queeriiur terlio de Judseis quo-
cepisse. Solutio. Fides duobus modis diciluv, vel modo verum sil, quod euni non cognoverunt, cum
qtiando simplicitev pvoponituv quid cvedendum sil: dc eis scriptum sit in parobola evangelica: Ecce hm-
vcl quando discrclio eorum, quoe credunlur, dis- res; venile, occidamus eum (Marc. xn). Et alibi :
tincte osieiidi.ur, quid credendum sit, et quaiiter, Quia per invidiam iradiderunt ettm (Malth. xxvn) :
et quare. Sic autem Apostolus generaliter sine di- sed si cognoverunt, et tamen occiderunt, incredi-
screlione singulovum avticulovum, pvoposuit eis bilis crudelitas in eis fuit. Item,si sciebanl eum esse
quid cvcdere deberent. Sic enim oportel in primis Deum, sciebanteum immoiialem, ct sic non posse
" inovi:
credeiitesiniliare, postea proficientes perficere. _quomodo evgo ejus niovtem qucevebant, si
QU^STIOXVII. Sapietttiam loquimur inter perfe- ipsura non posse movi sciebanl? Solutio. Dicunt qui-
ctos. Quserkur quos vocet perfectos hie Aposlolus. dam Judceos cognovisse Chvistum, quod negavenon
Sunt enim alii perfecti in fide, et cognitione; alii pottievunl. Yel in veritate aliqui eorum cognove-
perfecli in cognitione, et niinus in fide; olii perfecli runi ipsum esse illum qui in lege et pvopheiis pro-
in fide, ct minus in cognilione. In fide et cognitione missus evat. Non atttem ipsum esse Deum cvede-
porfecti sunt, ut apostoii; in cognilione perfecti, et Lanl, quod lamen eum, quera sciebaiit esse justum,
minus in fide, ut quidam cleiici, qui minus cou- occidevunt, invidia evat. Cujus est talis natuva, ut
stanfes sunt in Jide quara rustici; in fide et non conlva sua bona queerat aliena incomraoda : divirii
cogiiltione, ut eompluves vusiici, qui parum de co- ergo consilii dispcnsationem peniius ignoravevunl.
gnitione altigerunl, et tamen perfecte credunt. So- QUJESTIOXXII. Ut sciamus, qua donata sunt nobis.
liitis.- Y-r.kiiir iibbis,~quod sapkatiam loquebatur Qucevituvquidsitscive ea,quce datasunt nobis. Solu-
Aposfolus iiiier perfectos cognitione, quia iili, qui lio. Scive a quo sunt data, etnonesseiiigvalumdatov':
sola fide sunt perfecii, videntur incapaces altiorum : ille enim dicitur vere habere qui scit unde habet:
lamenmeritofidelibus talibusscepemulla revelaiitur: ille non habere, qui nescit unde habeat, et ingratus
cl ideo sccuDiIum quosdam perfeclis fide loquitur. est ei, a quo habet: nemo enim donis Dei est beatus,
QU_ESTIO XVIII. Neque principum hujus smculi qui danti estingralus.
qum destruhur [qui destniunlur]. Qucerilur quomo- QILESTIO XXIII. Sphitualibus spiritualia coviparan-
do sapientia philosophorum destruaiur, cum ipsa fiw.Quisriiur quos vocet spiriluales : aliienim vila.et
videalur esse comprehensio vcrkaiis. Solutio. De- noii intelligentia sunt perfecti; alii intelligentia, et
slrukur, cum falsa vel nulla esse demonstratur : pu- non vita. Solulio. Qttos superius pcrfeclos nuncu-
tabant enini, ut jam dictuni est, quod Deus nil con- pavit, hic dicit spirituales.
tra naturam facere posset. Ilaque inter magna, et QUJESTIO XXIV. Queeritur quem dical animalem.
multa, quce vere coroprehenderunt, multa falsa as- Est enim animalis secundum vitam, et secundum
serebant, et illam veritalem, quam ex Deo habue- inlelligeiitiam. Solutio. Terveiiee sapienliae inteiitum
runt, non Deo, sed sibi attribuerunt, unde sapientia vocat animaleiii, qui levvena considevans, quse De.'
eorum versa est in lenebras. sunt stulta reputat.
, QU_ESTIO XLX.Quam nemo principum hujus smculi. QU_I_STIOXXY. Spiritalis vero omnia discerttit, qum
Queerilur primo quos vocel principes seeculi? So- ad salulem sunt necessaria, et ipse a nentine judica
Itttio. Yel sapienles mundi, vel dcemones, vel ctiam U tur. Nequil enint animaiis inlelligere, quid' facial,
legisperitos. vel quare. Opponitur. Petrus a Paulo est rcprehen-
QU.ESTIOXX. Queeritur ergo secundo quoraodo sus, ergo spiritalis a spiritali judicalur. Solulio.
verum sit, quod nullus dsemonum eum cognovevit, Spirilalis a nemine judicatur, id esl, damnabilis, et
cum scviptum sii de illis, qui dicebant : Jesu ftli damnatione dignus a nullo ostendilur: licet enim
David, quid venisiianle tevtpus torquere nos ? (Matlh. in aliquo peccct, non tamen hoc damnabile est illi.
viu.) Et itevum : Et erant multa damonia exeuntia, QU-ESTIO XXVI. Non polui vobts loqtti quasi spiri-
et clamanlia, quoniam hic est Filius Dei, et non si- tuatibus, etc (I Cor.w). Nonne Aposlolusspiritalis
nebal ealoqui; quoniamsciebanl eum Filiutn esseDci eral lam vita quam scientia, et sic poluiiloqui spiri-
(Marc i). Solutio. Dicti sunl dsemones scivisse pro- tualia, quod elfaciebal?Undesupe.ius : Sapientiam
pter suam existimationem : qui potius existima- inter perfectos loquimur (I Cor. n), quomodo ergo
bant Deum esse Christum quam vevacitev scivent: dicit, Non potui vobis loqui lanquam spiritalibus?
sic enim Deus diabolum sempev dubium reliquit, ut Soiutio. Non hoc dicit, quin faculiatem docendi
semper post humilia aliqua alta facerei, et posl su- majora inlrinsccus baberel, sed quia ipsi congrui
l-limia ad lu._-.il_a vcdirel: unde post illud insigne audiiores non eraut, scepe tamen permistis perfs-
519 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. -I. 1N S. SGRIPTURAM. 520
ctis et imperfcctis eadera dicunlur, efsi non eodem A detrimentum paliatur? Solutio. Non opus bonuni,
modo intelligantur. quia bonum ; sid quia imperfectum a sua impevfe-
QUJESTIO XXYII. Ego planlavi, Apolto rigavit, sed ciione puvgabiiuv, et prsecipue quibusdam affeclio-
Deus nunc incretnenlum dedit. Queeritur quomodo nibus carnalibus, quas habent talium ccdificatores,
Apostolus dividat iuter se, et Deum, et Apollo, cum quee videntur peccala venialia esse.
Paulus, vel Apollo nil faciat, nisi ex Deo et per QC_ESTIO XXXIII. Omnia vestra sunl; vos auiem
Deum, ct sic quidquid vel Paulus, vel Apollo ope- Chrisli ; Christus autem Dei, etc. Queerilur secun-
ratur, el Deus operetur. Solutio. Dividit Apostolus, dum quam naluram nos suuius Christi, hoc est,au
ut ostendal quid Deus per ipsum Paulum, et per ipsius sumus secundum humanam naiuram, an se-
Apollo, et per se operaluv : Apostolus enini prsedi- cundum divinam. Solutio. Potest dici quod ipsius
cando ad fidem Chrisfi opevabatur, quod et Deus suriius non solum secundum naturam divinam, se-
fecit per Paulum. Frustra enim Apostolus extra cundnm quam noster est Creator, sed eliam ipsius
loqueretuv, uisi Spivilus sanclus inlus esset, ope- sumus secuudum humanam naturam, secundum
vando, et mentem movevet. quam esi nosier Redeinptor; ipse aulem secundtim
QuiESTioXXYIH. Qui rigat, et qui plantat, unum utvamque natuvam Dei Patris est, a quo habet quid-
vj.nl. Quseritur qnomodo unum, cum sint tam in B quid habet; sed aliter et aliler: secundum enim
subslantia quam in accidenti divisi ? Solutio. Unum quod Deus est, habet per naturam omnia, quee Pa-
sunl, id esi indiffeventes. Neque enim Paulusplus tris surit; et omnia eadem habet secundum quod est
confevt ex eo quod Pauli est, quam Apollo ex eo homo, sed per gratiam : haec est norma rectcefidei.
quod Apollo esl. In coILU_ioneenim donovum non QU_ESTJO XXXIV. Nihil milii conscius sum, etc.
plus facit iste quam ille : solus enini Deus dona con- (I Cor. IX).Quceiitur quomodo dical Apostolus se sibi
fevt, plus tamen labovatPaulus quam Apollo, et ma- in nullo conscium esse, et tamen m hoc non justifi-
jus donum confevlur per officium Pauli quam Apollo, caluni esse : et Joannes in Epistola sua dicat: Si
quia per fidem, quce ex prcedicatione esl, venit ad non reprehenderit nos conscienlia nostra, jum fidu-
baptismum. Yelper sacramenta ipsa non plus con- ciam habemus ad Deum (I Joan. ni). Et ipse Pau-
ferturexisto quam exillo,velperhunc quamperillura. lus alibi -.-Glorianostra hmc esl, teslimonium conscien-
QUXSTIOXXIX. Dei enim suvtus adjutores, etc, tia nostrie {II Cor. i) : quare nos juslos esse debe-
Nunquid Deus indigelaliquo? Quomodo ergo apostolt Hius putare, et inde gloriam nos habere, si nos non
cranl adjutores Dci. Solutio. Ideo dicli sunt adju- reprehendat conscientia nostra.Quccest enim major
tores Dei, quia per illos operatur Deus•, licel illud r peiiectio juslilice, quam lam puram conscienliam
itlem per se operari posset. habere? Solutio. Potesl aliquid semper nos lalere:
Qo/ESTioXXX.Utsapiens architeclus fundamenlum ideoque ad hoe quod veram justitiam habeamus,
posui, elc. Quceritur quid dicat fundamentum. So- non sufiicit, quod conscientia nostra nos non remor-
lutio. Fidem Christi, quee per dileclionem oporalur, deat : lamen gloriari inde possumus, quod l.oslra
quam consecuti sunt ex preedicalione ipsius Pauli; conscienlia munda est, el pura.
hoc fundamento manente, nerno perire potest, licet QU_£STJO XXXY. Item queeritur, quomodo Apo-
aliquce maculce adheereant, qucc per ignem purgan- slolus non essel sibi eonscius, cum sciret se non
tur. Quamvis enim hic aliqua mundana desiderio esse sine peccato. Unde Joannes : Si dixerimus quia
possederunt, hcec Deo tamen non preetulerunt, sed peccalum non habemus, mendaces sumus, et veritas in
lieum omnibus. Deum aulem preeferre omnibus est, nobis non est (1 Joan. I). Et pucr, cujus \ila est
si daretur optio vel electio moriendi vel Christum unius diei supev tevram (Job n), non sk sine pec-
negandi, mallc mori quam Christum negare. Su- calo. Unde ipse ait: El facio quod nolo (Ronu vii).
per hoc fundameiHum alius id, alius illud cedificat. Solutio. Aposlolus tantse pevfeclionis erar, quod
QOJESTIO XXXI. Qucevituv,quid pcr lignum, fenum, quidquid conscientia sua sibi dictabat esse facien -
et stipulam intetligalur? Solutio. Dicunt quidamquod D dnm, hoc faciebal. Unde si quandoque ul homo, vel
per liccciria inlelligituv peccatum veniale : sed hcec pev ignovantiam, vel subvc-ptioiiem, vel fvagiliiateiu
quomodo supev hoc fundameiHum eedificant, cum peccasset, lotum sicut stipulam vis divinse dile-
polius quodlibet peccatum pevtineat ad destvuciio- clionis consumpsit.
iiem quam ad cediiicationem. Item quomodo hcec Qu.ESTioXXXVI. Nolite attle lempus judicare,ole.
cedificans salvus eril quasi per igncni, cum fides sine Aiiud est judicave deambiguis,quodest pvohibitum,
operibus mortua sil. Ilem si quis habuerit omnem quia damnabile : aliud est suspicari, quod esl hu-
fidem, ita ... montes tmnsferat, churitalem non ha- roanee infirmitatis, qua nemo fovsilan caret. Sed
bcai, nihil prodest (I Cor. xm): ergo si non est salus cum Apostoius prohibeat judicare, et ipseDominus
sine charitate quomodo polest aliquis salvari, sola idem in JEvangelio prohibeat, quid esl quod aiibi
hcec tria, super hoc fundamentum eedificaus ? Doroinus dicil: Atlendile u falsis prophclis, qui ve-
Qu-ESTio XXXII. Aliter alii dicunt quod per li- niunl ad vos in vestimentis ovium (Muilh. vn). Qua-
gnttm, femim , stipulam intelligunttir bona opera, lilcr etiam discevni possunt, ipse subdil, dicens * A
sed imperfecta. Secundum quam sententiain quaeri- fructibus eorum cognoscelis eos (ibid.). Hinc vldetur
Uir quomodo bointra opus sil argurum, vel quotnodo innueve quod de talibus debcamus Judicare.Sobil.o.
mi QU.ESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. 1 AD COR. 522
Alkid esl malos discerneve, ut caveantuv; aliudju-. A QU.ESTIO XLII. Queerilur ergo, an exeommumcare
dicave damnatione dignos : quos nescimus dcfinite aliquem, bonura sil, quod videtur , quia justum.
an sint boni an mali. Solulio. Bonum, id est expediens est, non tamen in
QU-ESTIO XXXVII. Item, quomodo falsi pvophetce se, et ex qualitate sui bonum est: cum autem tale
pnssinl ex opevibus discevni, queevituv, cum omnia quid dicitur juslum, sic' intelligitur, id est proine-
eadem faciant, quce et boni: per iructusenim bpera rito retributum, non quod sit qualiiate justiliee in-
intelliguntur. Solutio. Yirtute perseveranliee pro- formatum.
bantur, et.discernuntur falsi a vevis. QU-ESTIOXLIII. Similiter an esse excommunica-
QrassTio XXXYIII. QuceviUir an verum sit quod tum sit bonum, quecritur. Solutio. Juxla rationem
dicit Apostolus : Jam saiurali esiis (I Cor. iv), cum pveedictam videtuv esse bonum, quia non solum cee-
ironice loquatur : quod non videtur, eum contra- teris, sedj.tiam iili, excommunicatio videluv expe-
rium sit verum. Solutio. Quolies tale genus locu- dire : si enim resistevet admonitioni Ecclesise, pec-
tionis advenerit, quantum ad superficiem vocis, et cavet.
primam significatlonem loculionis, falsum est quod QU.ESTIOXLIY. Quceiituv aufem, si contingat il-
dicitur : ipse tamen, qui loquitur, non mentitur; lum excommunicavi, qui non mevuit, sed odio vel
sed potius verum dicit, quod contigit ex natura invidia pveelati pevcutituv quis sententia excommu-
tropi. nicationis, utrum debeat resistere, an cedere. So-
QU^STIOXXXIX. Non ut confundatn vos. Nonne lulio. Si sine seandalo resistere potest, resislat, et
bonum est facere verbo, ut peccator confundatur, tumorem sui preelali bono zelo rcprimat; si sine
et erubescat deculpa sua, et sic corrigalur : quo- scandalo non potest, cedat, et pro Deo patienter
modo ergo dicit Apostolus : Non hoc dico, ut confun- sustineat: unde sententia preelati semper timcnd-t,
damvos? Solutio."Confusio est duplex. Est confu- non semper tenenda. Cum aliquis excommunicatuv,
sio, quse ad mortem est, ex qua pejorcs efficiuntur in polestatem traditur Satance, ut ejus carnem ve-
aliqui, et esl confusio, quee est correctionis, cum xet, ut sic tandem resipiscat: nec tamen semper
erubescit ex correclione de peccalis, ut amplius Satanas vexat. Callidus enim hostis uni parcit, ul
abstineat homo. multos acquirat, vel ut ipsum sibi consevvet.
QUXSTIO XL. Veniam ad vos in virga, an in chari- Qc-ESTioXLY. Expurgate vetus fernientum, clc
fafe ?Quseritur quomodo Apostolus dividat, dicens, Queeritur quid vocet .vetus Xermentum ? Solutio.
an in virga, an in charitate. Solulio. Nomen chari- Inanem gloriationem, vel vitae vetuslatem, quae pet
tas, hic ex adjuncto restringitur circa suavia ct Ue- £ novitateni vitoeest purganda.
lectabilia, queeex charitate fiunt; quandoque autem Qu4_STioXLVI. Non -possunftales Christo lucrari,
charilas omnia significat. spera, et suavia, quce -ad etc. De glossa hoc est. Quseritur : Cum humana
salutem pertinent. mens sit prona ad malum magis quam ad bonum,
Qe_ESTio XLL Dicit expositor quod illis, qui puniuri- et maxime cum suadetur ei ad consueta redire,
tur perpoenam illatam, minuilur peccatum: sed quare Apostolus convcrsis nuper ad fidem conccssit
quceritur quomodo hoc slt verum., cum inviti poe- mensam, et colloquium cum gentibus habere com-
nam illatam sustineant, ct in hoc sint contrarii ju- riiune, cum facilius Christiani ad idololatriam sua-
stitice, et sic magis peccent, ct sic peecatum eorum sione gentilium accederent, quam gentiles Christia-
augelur in hoc, quod puniuntur. Solutio. Potest de norum admonitione ad fidem ? Solutio. In primifiva
talibus dici, quod saltem peccata,' in quce caderent, Ecclesia conversi ad fidem charitate fevvenles non
si amplius viverent, per pcenam, quam patkinlur facile poterant a fundamento avelli: quod Apostolus
vitant: sieniro voluntarie pcenam sustinerent, etiam cognoscens, ei consortium tantum concessit genti-
peccatum jani commissuro dimitterelur. lium.
(I COR.v). Judicavi tradere hujusmodi hominem QUXSTIO XLYIL Si is, qui fraier nominalur inter
Satanm, ete. Ex hoc loco Apostoli accipit Ecclesia D ; vos, est fornicator, etc Cum lanla multiludo sit
sententiam analhematis, id est separalionis; fit au- modo in Ecclesia, queeritur an contra prceeeplum
tem separalio nunc de notis personis, et manifeslis, Apostoli faciamus, cum cibum sumiraus cum tali-
nunc de ignolis; sed sive de his, sive de illis, pvius bus : an omnes tales ab Ecclesia sint ejiciendi, et
pvovocandi covam Ecclesia sunt.Quidam etiam falce anathematis preccidendi. Solutio. lla quideiu
diulius exspeclandi, et scepius admonendi secundum esset faciendum, si posset iievi sine scandalo : sed
pevsonaruin, et peccalovum diversitatem et qu3li- tamen quia tanti, et tol potius schisma facevenl,
tatem, utsi rex per cujus iram strages imminel Ec- quia correctionem et ernendatioiiem rcspuunt, tole-
clesiee. Poslquam vevo sepavati fuerinl, si noti suut rantur : et ideo nihil aliud r.stat, nisi ut Raelic-l
nullo modo communicandum est eis: si ignoli, si ploret lilios suos. Notandum quod fornicationum
communicet quis ignoranter, non peccat; si vero alia est corporalis, alia spiritualis : corporalis est
sttspiceiur, si sine scaudalo vitare possit, vitet; si omnis usus illorum memb. orum pveeterlegitimum;
non potest, communicet. Hcec autem vindicta de- spiritualis est, quce a Deo auimam separat, et tau-
bet fieri causa communis utilitatis, et ejus, et quam sponsam sponso aufert.
aliorum. QU-EST.OXLVIU. An nesciiis quvniam sancti de/tcs
PiTaai.. GLXXV.
525 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — 1. IN S. SCRIPTURAM. 5U
mundo judicabunl ? (I Cor. vi.) Hie ostcndit Apo- A Apostolus ad hanc turpem copulam ostendendam,
Blolus, quod licet sanctis derebus seecularibus judi- quce est inter fornicanlem et merctricem, cum nulio
care : sed si hoe est, quomodo postea subjungit: modo illa, quce ibi est copula, hoc esse possit. So-
jam omnhto delictum in vobis, quod judicia habelis lulio. Sensus cst: Si in illa copula coujugali ununi
inter vos (Ibid.): si licet judicare, quomodo hoc de- corpus efiicitur ambovum, multo magis hcec una
lictum est? Solutio. Licet sanclis causas habere cavo eflicituv propter majorem vitii delecfationem.
sub disciplina, sed non licet inter se contendere. QuiSTio LIY. Portate Deum, elc. Quid est Deura
QU_ESTIO XLIX. Qucerilur quomodo hoe verum portare? Solutio. Sobrie, et juste, et pie vivere.
sit, quod liceat sua repeteve, cum Dominus dicat: Deum ergo portant qui in ipso bene vivunt : hoe
Si quis absluterit libi tua,noli rcpetere? (Luc vi.) enim est ejus imaginem et foraam justiliee induere,
Solutio. Sua vepeteve etsi non sit malum, tamen est sicul Deum conculcant, qui male vivendo eum
occasio mali : ideo Dominus consulit non^repetere negant;-deponunl vero Deum, qui iu chariiate
sua propter contentiones vitandas. Hoc est quod tepescunt et laxiores ac remissiores efficiuntur.
Aposlolus ait: Omnia mihi licent, sed non omnia ex- QUJJSTIOLY. Dicit glossa : Gravius esl in Deum
pediunt (I Cor. x). peccare quam in proximum; sed nonne qui in pro-
QU-ESTIO L. Quceritur qualiter sancti in futuro B xiroum peccant, Deum offendunt? quomodo ergo
sint judicaluri? el dicilur non solum melioris facti dislbiguilur et hoc, et illud? Solulio. In Deum pee-
eoihparatione, sed etiam auctoritate et potestate. care, est per contemptum in his rebus, quee ad ip-
Unde non immerito quceritur quee sil illa potestas, sum specialiter pertinent, ut in sacramentis, et
quia scriptum est : Pater non judicat quemquum, fide, el similibus Deum offendere. In proximum
sed omne judicium dedit Filio (Joatt. v).[Solutio. Si- peccare, est ipsum aliqua injuria lsedere, quod est
eut dicit Daniel : Sedit judicium, el aperli sunt iibri minus grave quam primum. Yel in Deum peccare,
sciticet mternarum rationum, secundum quas fietjudi- est interius menlem violare. In proximum, exterius
cium, el libri conscienliarum, de quibus fiet judicium hominem verbo vel exemplo Isedere : non ergo
(Dan. vn). His libri seternarum rationum, et con- omnis, qui eum offendit, in Deum peecare dicitur.
scientiarum eruut aperti, et manifesii iis, qui cum QuiESTio LYI. De quibus autein scripsisiis mihi,
Domino sunt judicaturi. Etheec occuliorum revelalio etc. (/ Cor. vn.) De conjugio tripliciter agit, secun-
secundum quosdam est eorum polestas, el auctori- dum prseceplum, secundum permissionem, secun-
tas : secundum alios ideo dicti sunt sancli cum Do- dum consiiium, quce singula diligens lector in suis
mino judicaturi : quia eorum comparatione mali locis distinguat. Quid sit conjugium videndum est,
damnabiles apparebuut. Unde quod judicabunl san- '-' quce causa efiiciens, quse causa propter quam con-
cli nationcs, legilur. tiahitur, quce sint legilimse personse, et quse sint
QU-ESTIO LI. Quceritur an sit prseceptum, an con- bona conjugii. Est itaque conjugium vel matrimo-
•silium. an permissio, hoc quod dicit dejudiciis? nium maritalis conjunctio mavis et feminee, inter
Est aulem consilium de summis, ut illud : De vir- legitiraas personas individualem vitse consuetudi-
ginibus prmceptum non habeo; consilium autem do nem relinens. -Heecdefinitio tantum conjugio conve-
(I Cor. vn). Preeceptum de mediis, ut: Non occi- nitlldelium. Secundum aiios : Conjugium eslpote-
des, non adullerabis (Exod. xx), etc, permissio de sfas legilime commiscendi, et ex legitimo consensu
infimis, ul de cibc sumendo. Yidetur autem quod si£ conlracta. Causa efliciens est consensus materialis
•praeceplum : si enim mea non repeto, illum in erro- per verba de preesenli expiessus. Consensus, qui in
re foveo, qui abstulerit: quare causa utilitatis com- anima esl, coram Ecclesia debet demonstrare, sine
naunis debeo repetere: quare ex prsecepto repeto; quo non est conjugium, unde legitur : Matrimonium
quia omne malum ex preecepto fugiendum esl. So- non facit copula corporum, sed voluntas animarum.
lutio. Permissio est repetere; consiliuui aulem non Causa propter quam contrahitur, est procreatio
repetere. Apostolus ergo ostendit quid licetinfirmis; r. prolis, et vitatio fornicationis. Legitimee personce
Dominus autem ostendit quid conveniat perfectis, sunt : quas non impedit vel volum continenlice, vel
scilicet non repetere : contendere autem, et lites sanguis, vel ordo, vel dispar cultus, vel condilio,
exeucere ante judicem, prsecipue infidelem, omnino vel frigiditas naluvee. Tvia sunt bona conjugii: Fi-
delictum est. des, pvoles, sacramentum scilicet insepavabilitas,
Qu/ESTioLH. Qui adhmrel merelrici, unum corpus quce duplex est, sacvamenti et ipsius matrimonii:
efficitur. Queerilur de hac unitate quse sit, et secun- hoc enim bonum tertium scilicet sacramentum non
dum quid sit intelligenda. Solutio. Notat quod tales ipsum est conjugium, licet ipsum sit sacramentum,
non solum unum corporali sunt conjunctione, sed sicut et jllud ; sed utrum ejusdem rei utrumque sit,
in libidinis ardore, et hoc turpissimum est, sic unum potest queeri quod hic solvere postponimus causa
covpus effici cum mevetvice, qui unus spirilus de- brevitaiis, cujus vestigia sequimur : in saeramenlis
beret esse adhcerens Deo. enim et sententiis majorum, Iieecdiligentlus prose-
QU_ESTIO LHI. Erunt enim, inquit, duo ,in came quimur.
una. Queeritur quomodo hanc auelorilalem, quceest QUESTIOLYH. Hmc aulem dico secundum indul-
de illa coujt-igali copula, quce sancta est, inducat genliam. Quceritur quid sit, vel vocetur indulgentia?
mi QU__ESTIOK.ES1N EPISTOLAS PAULL — IN EP. I AD COR. BSS
Solu.io. Indulgentia cst concessio laxioris vitse ; A les : qui enim dicit, quod lalium conjugium non es&
c_uam licitum sit, quod esset illicilum et peccalum, ratum, non negal esse conjugium, sed non esse ra
ub: nulla concessio esset. Commislio enira carnalis tum asserit.
viri et feminse peccalum essel, nisi statum conju- QUJESTIOLXIY. Quceritur an inajus bonum sit
gatoruin suscepisset, et sic per concessionem illici- coniugium quam virginilas. Ei yidelur quod sic;
tum fit licilum, quse solet fieri causa gravioris pec- quia roajores angustice, et dolores, et laboves SUIH
-cali vitandi. in conjugio quam in vivginitate, et merces unicui
QIIJESTIO LYIII. Volo aulem onvtes vos csse sicut que .seeundum suum laborem reddetuv. Solutio.
nieipsum. Queerilur quomodo Aposlolus dicatsevelle Non est consequens, si majov Iabov liic quam Ibi -
omnes castos, cum sciret quod Deus non vult? si quod ideo major glbria. Est enim virginiias nwju.s
enim hoc esset,. quoraodo generis humani fieret bonum in se quam conjugium. Quidara lamen con-
propagalio ? Solutio. Conditio esl implic.ita quasi di- jugati non sunt minoris merili qnam queedam vir-
cat voio, et bonuni esi, vel mihi placeret omiies tales gines.
esse : fbrsilan si orones boni essenl. qui modo sunl, QU_ESTIO LXY. Nolite fteri semi hnmhtum. Supe-
de iilis Inipleretur iiumerus prcedestinatorum. rius dixit : Servus vocalus es? non sit tibi curm
QU^ESTIO-LIX. Yir non dhnittat, eic Qttseritur an " (I Cor. vn) : quomodo ergo hic piohibet ne simus
vir uxorem dimltievepossit, si convicta de adultevio servi hominum? Solutio. Monet, ne hominibus
fuerit? Solutio. Potest eam dimittere. Iiem, an ille, propter homines .serviatur : quod fil, quando spes
vel illa allevo vivente alii copulavi possit, queevitur. salulis in ipsis ponitur, ul illi, qui dicebant; Ego
Dicunt quidam, quod non poiest. sum Pauli, ego aulem Apollo (I Cor. 1).
Qr__.sno LX. Qurerilur an conjugitim maneat QOXSTIOLXVI. Qui autem fornicalur, hi corpus
adhue scilicel posl divortium ; si maneal, tune vir suum peccal, elc Ex his verhis videtur fornicallo
Iiabet poiestatcm eorporis suaeuxoris, et e converso. gravior csetevis peccalis : ubi enim major delectatio
Solutio. Manet, el potestalcro habel; sed non polest et major contemptus, sicet major offensa. Solutio.
uti hac polcstaie, nisi reconcilialio facta fuerit. Quoedam delectatio ex poena inflicta pro originali
QU/ESTIO LXL Quccritttr an inler infideles, vel in- pcccato incst membris nostris ; quae licet sit major
ter fidelem et infidelero sit inairiinonium : quod non in delectalione ceeleris peccalis, non tamen omnl-
videluiycuni scriptum sit: quod nullum coiijugiun., bus aliis peccafis major in realu vel culpa esse vi-
qttod in Deofacuini non fuerit, ralum sit. Solutio. deiuv. Item volunt probare auctoritate Hieronyn.i,
Dicunt, quod conjugiuin esl inter infidcles, ut inter „ quod fornicatio gravior sit ceeteris peccalis. Dicit
Pjiamum el Hecubain, cl iiUer Philippum el Hero- cnim : Quanta prcecessk in opere delectalio, tanta
diadem. Undc Joannes argtiebat Herodem de adul- .debet sequi in safisfacfione meuiis amaritudo, et
terio; qiua non licet ei habere uxorem fralris sui sic vldetur quod ubi major delectatio, ibi sil major
(Matth. xiv) : quod si ibi fuit adullerium et coroii- culpa. Solutio. Hoc, ut avbitvor, non dicitui' in com-
gium, ut dicil Clirysoslomus. paratione oinnium aliovum; sed in quolibet geneve
QU.CSTIO LXII. Qttod si ittftdelis disccdit, dhcedat. juxta quantiiatem delectalionis intelligituv quanlitas
Queeritur, si intcr fidelem et infidtiem est conju- criminis.
gium, quomodo Apostolus dicat : Si voluerit disce- QU_ESTIO LXYII. Unusquisque prhnum donum ha-
dere, discedat inftdelis, et fidelis, alteri copuletur bel, elc. Qucevituv quomodo hoc sit vcvum, cutn
(I Cor. vn), cum superius dical, quod dimissa in- multi sunt, quibus niliil collatum est, unde salvavi
nupla maneat: si enim verum conjugium, qitomodo possint? Solutio. Non loquiluv, nisi de fidelibus,
solvi polesl? si non est conjugium, quomodo persua- quovum sunt divevsi gradus, ut conlineniia, conju-
det simul manere, cum omnis copula prseter legiti- gium, virginkas : in quibus possunt saivari, quasi
mam sit fornicaria? Solutio. Fidelis polestalem ha- diceret: Qtti eontinere noluerit, descendal ad con-
bet in corpors infidelis, sed non e converso; quia, D jugium sibi a Deo concessum, utin eosalvetur.
sicut legitur, injuria Creatoris solvit jtts malrimo- Qij-ESTioLXYIII. Prmlerit enhn figura. Quceritur
nii': fidelis ergo potest manere, et discedere. Qttia quomodo hoc verum sit, cum scriplum sit : Terra
etiam debitum illud, quod uebuit, ante solulum est; in mternum siat (Eccle. i). Solutio. Non dicil pree-
sed polestalem quam haliuit, non amisil. Inlidelis terit munduE; sed figura mundi, id est forma et spe-
vero discedens, si alii se conjunxerit, adulterium cies, quam modo habet, mutabitin fovmam melio-^
committit. vem : si tamen alicubi legatuv, quod mundus tvans-
QU_ESTIO LXIII. De conjugiis antiquorum solet eat, hoo intelligendum est secundum fovmam, non
quseri, an vera essent conjugia, quomodo unus plu- secundum substantiam, quce semper erit.
res uxores habens ad singulas lege maritali se ha- QO\ESTIO LXIX. Qui non jungit, melius facit. Pro •
bebat. Quomodo erat legilimus ibi consensus, indi- piermajorcm promerendihabilitalem. Scd quccrittir,
vidualem vitse consuetudinem retinens. Solutio. Di- qualiter major habilitas promerendi sit in virgini-
cunl quidam quod non erant conjugia, sed vicem tate, quam in conjugio : cum major pugna sit hic,
conjugii obtinehant. Alii vero dicunt, vera conjugia quam ibi? Si enimmajor difiicullas merendi in con-
ftiisse inler aliquos, et esse inter Judceos et iniide- jugio, videtur esse majus prcemium. Solutio. In vir-
527 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 528
-ginitate cumminore labore major profectus, et ideo J\ A loquar quod sentio, videnlur mihi plures sapere
major promerendi habilitas. In conjugio magnus heeresim Sabellianam, ignorantes mulliplicem signi-
labor, et parvus profectus : in quo gradu magnum ficationemhujus vocabuli,unus, vel unum, vel etiam
est saltem stare. singulus, vel substaniia. Heec iria enim vocabula
QU_ESTIO LXX. Pulo autetn, quod et ego spiritum aliler in theologia, aliter in communi usu loquendi
Dei habeam. Quaeritur quem spiriium Dei dicat se accipiuntur, dequibusper seagendum est.
Apostolus habuisse, ut acquiescerent Corinlhii suo QU.ESTIOLXXIY. Queeritur an Pater noster di-
consilio? Si enim dicimus chavitatem, non suflicit. cendus sit Filius, vel Spkiius sanetus? Solutio. Non
Ciiavilatem enim habere poterat, et non scienliam simplicitev, ne intelligatur persona ingenita : potest
sicut plurimi; si descientia, non suftick: mulli autem cum determinalione lali, scilicel secundum
enim scienliani habent, sed vita eorum non respon- gratiam regenerationis : tota enim Trinitas commu-
det verbis. Unde consilium lalium merito polest im- niler per gratiam suam nos regenerat in filios ado-
probari. Solutio. Per spiritum Dei utrumque intel- pfionis.
ligit scienliani et charitatem; quia in utroque ex- QOJESTIO LXXY. Item quseritur an Deus Trinitas
cellebat Apostolus: Unde et consilio ejus acquiescen- sit Paler ille, qui seternaliter Pater est, an alius.
dnm erat. " Solutio. Non ille, nec
alius, sed unus, et idem cura
QU/ESTIO LXXI. Scieniia inflat, elc (I Cor. vm.) eodem.
Per se sine charitale, non ex qualitate sui; sed per Qu-ESTioLXXYI. Quceritur an angeli dicendi sint
occasionem, sicut lex, iram operalur. Sed de chari- dii, sieut sancti homines dii dicuntur, sicut illud :
tate videtur idem posse dici. Multi enim in profectu Ego dixi : Dii estis, el filii excelsi omnes (Psat.
charitatis, et aliarum virtutum permanentes quan- LXXXI).Solutio. Non sunt dicendi dii angeli, ne vi-
doque supevbiunt, et sic corruunt. Sicut ergo occa- deantur esse colendi ea servkute, quse latria dicitur.
sio delinquendi ex scientia sumitur, sic ex cliaritate Tribus modis dicitur Deus, substantive, ut Trinitas;"
sumi videtur, quod non est concedendum. Ex cha- per adoptionem, ut sancli; nuncupative, ut dii gen-
ritate enim nullus occasionem mali sumit. Non enim tium.
agit perperam; non inflatur (I Cor. xm). Solutio. Qu-ESTioLXXYII. Nam conscieniiam eorum, cum
Scientia res lalis est, quod inflat: et tamen a Deo sil inflrma, potluilur. Quceritur quomodo dicat con-
est, sicut divitiaeoccasionem mali praebent, el tamen scientiam eorum esse poliutam : nam si hoc pro
a Deo sunl; sicut etiam ligna habilia sunt ad com- Deo se facere credebant scilicet cum veneratione
burendum, non tamen comburuntur nisi ignis ap- ,„ idololhyta comedere, noune, si hoe dimilterent,
ponatur; sic etiam scientia nunquam inflat nisi cor peccarent, cum onme, quod ex fide non est, pecca-
hominis accendatur. Charitas vero nunquam sic tum sit? Unde etiam Paulus, si non persequeretur
accendi potest? charitatem enim habere, et superbire Ecclesiam, tunc quando eam pro Deo persequendam
quis potesl? esse credebat, peccaret. Solutio. Quia hoc faciebanl
QU-ESTIO LXXII. Idolum nihil est. Quceritur quo- creaturee, ut Creatori, propter ignorantiam excusa-
modo hoc sit verum, cum quolibet arlificiale sit ali- tiouem non habebant: adeo enim perversa mens
quid. Augustinus dicit: Materia est aDeo, sed slul- eorum erat et exccecata, ut imaginem ligneam vel
litia hominum formam dedit. Sed iterum cum scri- lapideam Deum esse putarent, unde convenienler
ptum sit: Omnia substanlia, omnis forma, omnis dicit Apostolus : Conscieniia eorum, cum sil infirma
conjunclio, et omnis compago fit a Deo ; quomodo polluilur (I Cor. vm), non quod propter Deum pol-
forma idoli non sit a Deo, cum sit aliquid? Origenes luitur. Nota quod licet preudicatori a subjectis
cticit: Idolum nihii esl, id est nullius rei, queesit, uecessaria sumere, tamen sine scandalo bcc fa-
habet similitudinem. Yel idolum nihil est, id quod ciat.
putant esse idolum, id est personam cx simulacro et QOESTIOLXXYIH. Nunquid cura est Deo de bo-
spiritu preesidente: Yel (quod melius est) idolum JJ J bus? (I Cor. ix.) Nonne cura estDeo de omuibus? et
nihil est, in mundo, id est in rebus mundi nullam si de omnibus-quomodo non est ei cura de bobus?
habet potestatem, ut eas mutet in melius vel dete- Solutio. Alia est provideniiee cura, quce generalitc-r
rius. Unde idolothyta quantum in ipsis est, licet habetur de omnibus, alia est cura preeceptionis,
comedere; sed non coram infirmo, ne ille hoc face- quam non habet Deus de bobus. Non enim dat pra>
ret cum veneratione idoli. cepia homiuibus, ul eos, qualiter bovcs nutrire de-
QU/ESTIO LXXIII. Nutlus est Deus nisi unus. Nonne beant, doceat; hanc c.nini curam de solis hominibus
Pater Deus, et Filtus Deus esl, et Spiritus sanctus habet.
cst Deus, et Paler non est Filius, vel Spiritus san- QILESTIOLXXIX.- Fuctus sum Judmis tanquam
ctus ? quomodo ergo nisi unus est Deus? Ilem Pater Judaus. Qucericur quomodo tanquam Judaeus? an
sst Deus ingenitus, et Filius est Deus genitus, quo- vere Judseus? Solutio. Yere usus est ritibus Judeeo-
inodo ergo unus est Deus? Solutio. Unus est Deus rum, ut dicit Auguslkius; non disperisatorie, ut
in nalura, non in persona: quis autem sit sensus dicit Hieronymus. Disperisaiorie autem fieret, si
horum verborum, Deus unus in natura, non in per- malum esset, et tarocn fieret ad tempus causa ma-
sona? Magna qusestio inter modernos. Ut auiem joris boni, scilicei, ul per illud simulatiiium ad vc-
Ii29 QU.EST10NES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. I AD COR. 530
ram Christi fidem converterentur. Diversi' autem jh. denliceest ut Paulum, cui datus est stimulus earnh
fuerunt in hoc duce illee columuse Ecclesise: non (II Cor. xn), ad humilitatis conservationero.
tamen dicimus alterutrum menlitum fuisse, cum QU_ESTIO LXXXY. Calix benediclionis, cui benedi-
credere : hoc vel illud non sit periculum fidei; de cimus, nonne communicalio sanguinis Chrisli est.
qua controversia dicelur in sequentibus. Queeritur de hujus sacramenti nomine, quare dica-
QC^ESTIOLXXX. Otnnes eamdem escam spirita- tur eucharistia. Solutio. Sacramenturn corporis et
icm manducaverunt (I Cor. x). Quseritur, quo- sanguinis Christi dicilur propter sui excellenteui
roodo eamdem? Solutio. Idem significantenij vel virlutem eucharistia, id estbona gratia, in quo sa-
idem efljcienfem. Ejusdero enim eflicaciee erat ille - cramento non solum augmenlum virtutis et graliee,
sibus cujus iste, ut volunt: qusedam tamen sacra- sed ipse sumitur qui est fons et origo totius virtutis
menta Yeteris Tcslamenti ex sacramentis Novi Tes- et gratiee. In quo sacraniento sunt tvia : scilicet visi-
tamentisuam virtutem et efficaciam habent: sicutex bilis species panis et vini, et covpus et sanguis
corpore Christi, quod est sacramentum, manna fide- Christi, et gratia spiritualis. Primum est sacramen-
libus sumptum habuit suam virtutcm. tum secundi, secundum est res prirai et sacramen-
Qu/ESTioLXXXI. Neque lenlemus Chrislum sicut tum tertii, terlium est virtus primi-et res secundi.
'"
quidam eorum. Tentat Deus, ut probet; tentat dia- Primum itaque est tantum sacrameutum, secundum
liolus, ut dejiciat; tentat homo, ut exploret et sciat. esl et sacramenlum et res, terlium vero tantum res.
Est itaque triplex tentatio. Prima est probationis, Habet ergo sacramentum primum res duas, unam
quce bona est, ut illa Job. Secunda est deceptionis, signatam et contentam, scilicet verum corpus et san-
qace est experientia menlis ad decipiendum. Tertia guineni Christi; alteram signatam, et non conten-
est diffidentieeet desperationis, ut illa Judeeorum tam, scilicet unilatem Ecclesice.
dieentium : Nunquid poterit Deus parare mensamin LXXXYI. Queeritur item quare post sa-
QU-ESTIO
deserlo? (Psal. LXXVII.)Queeritur igitur, quomodo cramentum
Judeei dicanlur tentasse Christum, cum solum Deum suis sacramentum typici agni Dominus dederit discjpulis
corporis et sanguinis sui ? Solu-
Palrem et Deum Trinitatem coluisse videantur. So- tio. Ut ostenderet sacramenla
lutio. Ideo dicli sunt Judeei lentasse Christum, quia legalia, inter queeprce-
-cipuum erat sacramentum agni Paschalis, debere
preecedentia omnia Christum iigurabant; [hinc est
cessare, et sacramentum novee legis substitui:
quod hsec tentatlo potius dicta est esse Christi quam inter locum tenet eucharislia: ideo
quse primuiri
Patris, licet non sit magis Filii quam Palris, licet etiam ut hoc sacramentum arctius imprimerel,
dicatur.
_;atque tenacius memorice discipulorum commen'
QciEsno LXXXIL Et perierunt ab exterminalore, daret.
id est, ab angelo percutiente eos extra lerrainos
promissse patrise. Si auteni quserafur an srogelus ille Qu.ESTioLXXXYII. Deinde quceritur cur sab -alia
fuerit bonus. an malus, respondemus quod mali specie, et non sub propria, hoc sacramentum dede-
rit? Solulio. Ut fides haberet meritum, quee est de
quandoque puniuntur a bonis, quandoque & malis;
boni vero non puniunlur nisi a malis. invisibilibus, quia fides non habet merilum, cum
QC-ESTIO LXXXUI. In quos fines smculomm deve- ratio liumana prcebet experimenium; etne>obhor-
mrunt. Nunquid autem in adventu Christi seecula reret oculus quod tenet manus, et ne ab incredulis
sunt finita; si autem non sunt finita, quomodo finis nobis insultaretur.
est seeculorum? Solutio. Sunl iu nobis finita, quia QU_ESTIO LXXXYIII. Item queerilur cur sub hac
cum diversi stalus prcecesserunt vilae, in quibus specie potius quam sub alia. Solutio. Quia res hujus
omnibus variatio et queedam exspectatio adventus speciei expressam habet similitudinem cum utraque
Christi fuit, nos vero alium vitse statum non exspe- re hujus sacramenti quia slcut panis ex multis gra-
ctamus, quia inter hanc vitam et futurani nihil est nis, et vinum ex roultis uvis, sic corpus Christi ma-
niedium , his autcm qui adhuc Messiam exspe- „ teriale ex roultis membris, et spirituale ex multis
clant, nondum finis saeculorum adyenit, ut miseris fidelibus consfat. Et sicul in pane, et vino plena et
Judaeis. principalis refectio corporum est, sic in hoc sacra-
QO-ESTIO LXXXIV. Fidelis Deus, qui non palielur, menlo plena ct principalis est refectio animarum,
ele. Quceritur quomodo dicat Deum non permiltere quia per edulium carnis venitur ad gustum divini-
aliquem tentari supra id quod potesl, cum multi ex tatis.
tentatione cadant, et a Deo separentur, et sic a dia- QO/ESTIOLXXXIX. Item quceritur : cum totus
bolo superentur, et ita plusquam possunt sustinere Christus suroalur sub utraque specie, quare non
lenlenlur. Solutio. Quandiu cum Deo sunt non pa- sub una tantum, sed sub duplici sumatur? Solutio.
titur eos tentari supra id quodpossunt. Quodautem Ideo sub duabus speciebus, ut ostendatur quod to-
aliquid cedunl ex illis, est, quia nolunt resistere tum hominem assumpserit, ut lotum hominem
tentationi cum possint; unde justuni est utadeo ssnaret; corpus enim propter corpus, animam pro-
tententur, culpa eorum exigente. Permittit autem pter animam assumpsit, et panis in carnem, et
Deus aliquando aliquem tentari causa probationis, vinum in sanguinem mulatur. Ideb ulique sub
etad conservationem virfutum : quce fenSaiio provi- duabus speciebus sumitur, ut animse et corporis in
m HUGONIS DE S. YICTORE OPP, PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 552
Christo suscepllo, et utriusque liberatio in nobis .4. nialium remissionem consequimur, et ajigmentum
significetur. virtutum si digne participamus. Opponitur de hoe
QU_ESTIO XC. Item cum caro et sanguis sit sub quod Augustinus dicit, quod bonus sacramentum,
utraque specie, queeritur an substantia utriusque et rem sacramenti accipit; malus vero lanlum sa-
speciei muletur In carnem et sanguinem Christi ? cramentum, et non rem sacramenti, et jam supe-
Solutio. Licet utrumque sif sub utraque specie, rius dictum esl, quod malus accipit verum eorpus
tamen sola substantia panis 111solam carnem, et et verum sanguinem: ergo non solum sacramentum,
sola snbstaniia vini in solam substanfiam sanguinis sed etiam rem sacramenti malus accipit, quod in-
mutalur. Nee debent dici duo sacramenta, sed dubitaritercredendum est. Solutio. In preedietis ver-r
unum. Neque ideo dicitur iterari sacramentum, bis Augustinus sacramentum, verum corpus et ve-
quia benedictio non repelitur super eamdem spe- rum sanguinem Christi vocat rem gratiam spiritua-
ciem. Neque aliee subslanliee in sacrificium verilatis lem, quam solus bonus et non malus accipit.
debent offeni, quia de aliis non potest consecravi QuiESTioXCIX. Qucerkur quale corpus Christus
covpus et sanguis Chvisti, quam de grano frumenti dederit dlscipulis suis, movtale, an immorlale? si
in panem redacto, et de vino. rnortale, quomodo potuit sine lcesione dentibus teri
QU.ESTIO XGI. Quseritur cur aqua cum vino po- velfrangi; si immortale, ergo dedit tale quale non-
natur in calice Domini. Solutio. Aqua populum dum erat. Solutio. Sane dicimus quod tale dedit
significal: unde nec vinum, quo significatur Chri- quale voluit, cui nihil erat impossibile. Assernnt
stus debet offeri sine aqua, quia Christus non est quidam tamen quod morlale dedit, quod nos sicut
passus nisi pro populo, nec aqua sine vino ullo lion assenmus, ita non negamus.
modo; qula popuius non est redemptus nisi per f. QUJESTIO C. Qusevitur quoe sit hujus sacrameriti
Christunt. virtus? Solutio. Yenialium peccalorum remissio,
QU-ESTIO XCII. Qucevitur autem an irritum fiat perfectio virtutum, et esl institutum in augmentuin
sacrificium si aqua prcetevmittatuv. Solutio. Si quis virtutum, et in medicinam quotidianse infirmitatis.
non iniendens heevesim intvoduceve, oblivione vel QUJESTIO CI. Quaeritur an quolidie sit communi-
igiiovantia aquam pveetermiserit, non videlur esse candum. Solutio. Augustinus, inquit, quotidie Eu-
irritum : unde nee Ecclesiee Greecovum aquam ap- cliarisiiam aceipere nec laudo, nec vitupero : si quis
ponunt. Aqua vevo sola nullatenus potest offevi in tamen est in affeciu peccandi, magis gravaiur ex
sacriiicium, necpanis nisi de frumento, id est triti- perceptione, quam puriGcatur; et si quis peccato
co, nee granum nlsi_redactum in panem. (^ mortali niordeatur, lacrymis salisfaciat; et si de
QO.CSTIOXCXIII. Solet autem quaeri an aqua ccetero non peccandi voluntatem habeat, sccurus
cum vino mutetur in sanguinem. Soluiio. Dicunt accedat.
quidam quodmutatur; nobis autem videtur, quod QUJESTIO CII. Queevisolet an pravi sacerdotes hoe
non mutalur: quod a magistro Acardo accepimus. sacrifickim conficere queant ? Solutio. Licet aliqui
Qu-ESTioXCIY. Queeritur an Judas corpus Do- sint vita pravi, si intus sint nomine et sacramento,
mini acceperil inlincta buccella. Solutio. Non tunc, creduntur quod vere consecrant: qui autem excom-
sed prius cum cselerls. municati sunt, et de haeresi manifeste nolati, non
QU.SSTIO XCV. Qucevituv de aecidenfibus, quce videntur hoc posse. In hoc sacramento tria oporlet
remaneiitspecie, sapove, etpondeve, et fovma, in quo servari, scilicet fbrmam, ordinem et intentionem _
subjecto sunt. Solutio. Multi doctoves in hoc con- formam a Domino instkutam; ordinem, ut sit sa-
scniiuiH, quod sunt sine subjecto, sicut substan- cerdos; intentionem, ut intendat hocfacere.
tice carnis et sanguinis sunt ibi sine hujusmodi ac- QCCSTIOCIII. Quceritur an corpus Domini a brutis
cidentibus. animalibus tangatur vel sumatur? Solutio. Nullo
QU-ESTIO XCVI. Solet etiam quseri de fractione modo vel a mure, vel ab alia besliola sumilur.
et partitione, quaeest ibi, in qtia re fiat; quia non I> QU/ESTIO CIV. Quid ergo sumit mus, qui man-
cst alia substantia quam substaniia carnis et san- ducat ? Solutio. Deus novit, forskan nisi accidentia,
guinis, quce integra manet. Solutio. Corpus Christi quce ibi sunt.
integrum manet in semetipso, et tamen fraugitur ct Qc-ESTioCY. Nolite manducare propler iltum, qui
dividitur in sacramento. judicavit, et propter conscientiam scilicet infirmi,
QU.ESTIOXCVII. Quseritur an malus verum cor- etc Quceritur quomodo dicat :Nolite manducarepro-
pus Domini et verum sanguinem sumat. Solulio. pter infidelem, vel infirmura fidelem, nonne melius
Utrttmque vere sumit, sed raalo suo; quia indigne • esse proptev ulvumque manducave, quam abslineve?
indignus est enim qui aliter sumil, quam Christus nam si abstinet, offendituv infidelis. Inlivmus vevo
inslituil, vel qui cst in morlali peccato. sibi potius velinquendus est, ut jam supevius di-
Qu.ESTioXCVIIL Item quceritur utrum Chvistus -ctum: Quiinfirmus est, olus manducet (I Cor. xiv".
quotidie immoletur. Solutio. Qui semel occisus est In hac enim existimatione, qui putat te idolum ve-
in ara crucis.immolaturquoiidiein memoriamipsius nerari, si idolo eonsecrala eomedis, ipse sibi est
passionis in sacramento, nec vepetitur ex sua infir- relinquendus : licet enim tc peccare mandiKsando
mi.atc, sed nostra, qui quotidie peccamus. et ve- existimet, tamen non cum veneraiione idoli eomedis,
535 QUJSSTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. I AD COR. 554
nec ipse hoc putando a fide avertitur, ime zelo fidei t\ peccalo? Sacerdos autem eum, qui est in pecealo
crcdit te errare in hoc quod comedis, et ideo indi- mortali, nonlamen manifesto debet monere, ne ac-
gnalur. Solulio. Melius est ipsum, qui manducavit cedal; non tamen ipsi communionem subtrahere
abstinendo inslrueve, quam eomedendo in evrore potest. Si autem publica fama vel crimeu' accuset,
fovere. Item si comederes coram infirmo fratre, nullo modo accedat, ne ei sacerdos det. Si enim
ipse scandalizaretur, el ex scandalo periret. Ideo velgralia sui, vel peeunia convictus dederit tali, quan-
abstinendum est potius, quam edendum. tum in se est, Christum occidit: quod est valde ti-
QU_ESTIO CYL Sive manducatis, sive bibilis, etc. mendum.
-Quserilur quomodo possit impleri. ut omnia ad glo- QU_ESTIO CXII. Divisiones aulem gratiarum; ideni
riani Dei facimus cum mulla naturaliter faciamus, aulem spirilus, etc (I Cor. xn.) Cum opera Trini-
qusenon ideo facimus, ut Deo placeamus? Solutio. tati sint indivisa , queerituv cuv gvatias Spivitui san-
Sic omnia opera nostra ckcumspecle fiant, ul nihil cto.ministvationesFilio, opevationes Palvi attvibuat?
contra Deum fiat. S.oluiio. In gvatia maxime apparel benignitas, quce
QO-ESTIO CYH. Sicut elego omnibus pcr omnia pla- ad proprietatem Spiritus saneti pevlinet: ideo gva-
ceo. Alibi dicit: Si adhuchominibus placerem, Christi tias Spivilui sancto altvibuit. In minislvationibus
servus non essem (Galat. i). Nunquid omnibus per " vevo sapientia lucet, quce ad Filium solelreferri. In
omnia placens servus Christi non erat? Solutio. operationibus potentia, quse specialiter Patris est:
Quod dicit: Siadhiiehominibus placerem, sic inlel- ideo operationes ad Palris auctoritatem refert.
Tigitur: Si hominibus placerem quantum in me est, QU_ESTIO CXIII. Alii datur sermo sapientim, etc.
utpausam, et finem ponerem in homine, servus Notandum, quod accipitur aliler sapientia, -el scien-
Christi non essem. Qui autem placet propter verita- tia hic quam ibi: 0 altitudo diviliarum scientim et
tem, non ipse, sed magis ipsa veritas placet. sapieniim Dei (Rom. xi). Cum enim dici.t: 0 altitudo
Qa_ESTioCYIII. Si quis videtur contentiosus esse,' divitiarum scienlice, et sapienlise Dei, sapientiam, et
itos talem consuetudinem non habemus, neque]Ecclesia scientiam, vocat divinam essentiam. Cum autem di-
Dei. Hie habemus auctoritatem quod consuetudjues cil, alii datur sermo sapientise; alii sermo scienlim,
sar.ctee Ecclesisetenendse sunt, elsi rationem igno- sapientiam, vocat cognilionem deceternis, seientiam
remus quare ab illa sic constitutee sunt: Deus enim vero, cognitionem dehumanis.
suam Ecclesiam in his quse ad ipsum pertinent non QC-ESTIO CXIY. Hmc operaturomnia unus atqueidem
permitlit errave. Nota : Ecclesia dicituv convocatio Spiritus. Queeritur quare Pater non dicatur donum,
fidelium, et domus In qua convenituv ad Euchavi- Q sicul Filius vel Spkitus sanetus, cum det seipsum,
sliam pevcipiendam, non solum ad mortis Christi sicut et alieepersonce: neniinfenim daturFilius vcl
commeroorationem", sed etiam ul Christo moribus Spiritus sanctus sine Patre. Solulio. Propter aucto-
et vita conformemur. ritatemfprincipii, ne intelligalur esse ab alio, qui est
Qu.ESTioCLX.Yir imago et gtoria est Dei, mulier a nullo.
vero imago et gloria est viri, etc Queeritur quomodo QU/ESTIO CXY. Sicut enim unum corpus, etc. Qu_e-
vir sit imago Dei et non mulier, cum in Genesi scri- ritur an soli boni isfis donis participent? an eliam
ptum sit de utroque, quod facti sunt ad imaginem mali? Quod autem etiam mali heec habeant .dona
Dei? (Gen.i.) Solutio. Alia est imago communisviro Spiritus : inde liquet, quod ii. Evangeiio legitur,
et mulieri, de qua agitur in Genesi; alia est illa, quia dicent ad Dominum in die judicii : Domine,
quse soli viro et non roulieri eonvenit. Prima con- nonne in nomine tuo prophetavhnus, et damonia eje~
sistit in polenlia naturali cognoscendi Deum; se- cimus? (Maltlt. vn) quibus dicet Dominus : Amen
cundain hoc intelligitur quod, sicut ex Deo omnia, dico vobis : Nescio vos, etc (Matlh. xxv.) ltem Joan-
sic ex uno homine omnes homines. Yel moraliter nes evangelista cum viderel quemdam, qui non se-
accipieiidum: ut per virum, intelligatur ratio; per quebatur Dominum, ejicere deemonia in nomine
rnuberem sensualitas, et secundum hoc vir el non [) Christi, voluit prohibere; cui Dominus ait : Noli
mulier, estimago Dei. prohibere, qui nonest mecum conlra me est (Marc. ix).
QUJ:STIOCX. Oporlel hmreses esse, etc. Deaucto- Ex quibus patet quod et mali his donis seepe utiin-
rilale Ecclesia.. Quseritur qui dicendus sit hsereti- tur, el sic videtur/ quod sint de corpore Chrisli,
cus? Solutio. Hcereticus proprie cst, qui alicttjus et sint ejus membra; sed iidem, cum sint mali,
teroporalis commodi, et maxime glorise, vel pvinci- sunt membra diaboli. Solulio. Non dicit Apostolus
patus sui causa, falsas, el novas, et pvavas sectas, quod omnes babentes dona Spirilus sancti in unilate
et a veritate alienas invenit, vel ab aliis inventas te- covpovis consistant; vel Ecclesia lavge aceipitur,
net, sequitur et defendit. scilicetmultifudo omnium sacramentis Ecclesiee par-
Qu-iSTio CXI. Probet uutcm seipsum homo, etc. licipantium. In quibus sunt queedam putrida mem-
Si quis in morlali peccato esl non accedat, sed di _ bra, et grana niulta cum paleis, quee dicuntur esse
cat: Domine, non sttm dignus ut inlres sub tecium in corpore, sed non de corpore. Unde Joannes : A
vieum (Malllt. vm). Quid est ergo aliquem seipsum nobis exierunt, sed non de nobis. erant (I Joan. n).
probare nisi vldere, an conscientia sua mordeat se Nota, quod Apostolus dicit omnia membra corporis,
deniortali, ct si est in proposito manendi adhuc in cum sint multa, unum corpus 6unl. Hoc dico pro-
535 HUGONIS DE S. VICTQRE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. SSS
pter quosdam nolentes coneedere, quod partes'om- _,hoc est eam augeri et perfici, et non destrui, qula
nes alicujus totius simul junctae recipiant nomen eodem modo potest dici de charitale. quod ipsa sit
iotius, cum eiiani dicatur in symbolo Aihanasii, destruenda. Sicutenim imperfecte cognoscimus:ita
anima ct caro sunt unus homo. imperfecte diligimus, et cum ve.nerit quod perfectum
QUSSTIOCXVI. Si habuero omnetn fidem, charila~ est, evacuabitur quod ex parte est.
tem aulem, elc. (I Cor. xm.) Ilic Apostolus mani- Solutio. Dicunl quldam, quod non scientia, sed
ieste oslendilquod fides, et cceteradonanon possunt raodus ejus eenigmatieus et umbratilis destruendus
haberi sine eharitafc Queeritur ergo imprimis, de qua est. Sed itevum eadem vatione et charitas videtur
fide hic agatur, an de fide catholica, an dealia? sed esse destruenda : cujus modus scilicet imperfeetio-
iion de alia, quia pev aliaro non possunl monlcs nis in futuro est evacuandus. Ad hoc xespondetur
Uansferri de loco ad loctim, sicut per hanc, de qua quod veium est quod modus imperfeetionis tolletur
hic agit: ergo de iide catholica hic agit: unde con- a charitate, sed non _omnis modus. In futuro enim
stat, quod ipsa potest haberi sine charitate, et sic diligetur propter se, et propter Deum proximus, sic-
a malis potesl haberi, quod multi negarit. Est au- ut in preesenti diligilur. Alii etiam dicunt quod
tero, secundum hos, fides catholica, fides operans aclus scientiee in futuvo deslruetur. Charitas vero,
per dilectionem. A quibus quceri potest an unum B quse nunc est, nec ejus actus, nec quidam modus in
vocent?anduo fidemper dileclionem operantem, hoc futuroilestruetur : fides autem, et spes ex toto eva-
auem fotum unum esse non potest? Qui enim li- cuabuntur : scientia vero exparte destruetur : cujus
dern sic habet, non solum credit, sed etlam diligit. aclus et modus non erit.
Heec autcm duo in malis esse non possunt, sed QU_ESTIO CXX. Sed esl alia quceslio, quee nos
quanUtm in fide est simpliciter hoc lotum, in malo magis urget: verum est, et negari non potest, quin
eiiam in diabolo esse polest. Quid enim credit jste charitas in preesenti sit comparatione futuri imper-
bonus quod non credit iste malus. Nonne iste ma- fecta, sed Apostolus probat tali argumento, quod
lus, vel etiam diabolus, credit quod Christus mor- prophetice evacuabuntur, et quod scientia destrue-
tuys est, et a morte resuseitatus, el ccetera quse tur : Ex parte scimtts, et ex parte prophetamus : cum
credenda sunt, quae ad fidem sunt necessaria. Sed autem venerii, quod perfectum est, evacuabitur quod
oi.jicitur secundum hoc, quod diabolug babet ftdem ex parte est: cum ergo charitas ex parte est, consi-
calholieam, et sic fil calholicus. Solutio. Catholicus niili argumento ipsa evacuabitur, cum venerit quod
duobus modis dicitur, et quicatholice vivit, vitam perfectum est. Solulio. Nos autem dicimus -quod
Christi imitando : et catholicus dicitur, qui omnia „ alia ralione dicilur scientia, vel prophetia ex parle,
credit credenda, sive habeat charkalem, sive non. alia ratione charitas imperfecta. Ex eo enim quod
Concedunt quidam quod etiam diabolus secundum quidam cognoscunt, quidam non cognoscunt, pro-
aliam acceptioncm possit dici catholicus, quod no- plietia vel doctrina habet locum in hoc prse.senll,
stvis auribus.grayiter sonat, maxime cum illa co- ubi alius aliuin docet et iustruit. In futuro vero ubi
gnilio, quod ille habet de Christo, magis sit ex omnes erunt docibiles Dei, quando omnesamaximo
Katuree subtililate, quod ex Chrislianee fidei inspi- usque ad minimum cognoscent Deum pleneelpev-
ratione. feete, tunc doclvina hominum non habebit loeum :
QI;_ESTIO CXYII. Charitas est fons proprius bono- quando nemo dicet fvatri suo : Cognosee Deurii.-
rtttn, otc Quecritur, an charitas possit haberi ab iis Ideoque scienlia, id esl doclvina, evacuabkur. Cha-
qui sunt damnandi. Ronne ipsi sunt alieni, qui non litas autem non sic dicitur ex parte esse. Non enim
con.munieanl fonte proprio bonorum. Solutio. Ideo ideo habet esse, quia quidam diligunt, et uuidam
charitas dicitur fons proprius bonorum, quia nemo non diligunt: imo multo verius erit quando omnes
poiest simul charitatem habere, et malus esse. diligent perfecte. Nota, eenigma est obscura simili-
Qri-ESTioCXYIH. Cltaritas nunquam excidit, etc. tudo, et sicut in pvcesenti omnis cveaiura est qtiasl
Quceritur an charitas semel habita nunquam amil- 0 quoddam speculum, in quo videlur Deus : sic in fu-
tatur. Nam, si nunquam excidit, et nunquam amit- tuvo ipse Deus erit speculum omnis crealuvce, in
titur, ergo ii qui daranandi sunt, aliquando chavka- quo orania videbuntur verius, quam in semetipsls.
tem habeve nonpossunl. Solutio. Ideo eharitas di- Hinc est secundum quosdam quare scientia sit de-
citur nunquam excidere, quia habetur hie et in fu- struenda : qiiia umbralilis iste modus cognoscendi,
tufo, in prcesenti vero habita amittitur, et amissa quem nunc habemus, plena cognitione aecedente
iterum recuperatur. non erit.
QUXSTIOCXIX. Scientia destruetur, etc. Quceritur QUJESTIO CXXL Charitati non possunt fides et
quomodo dicat scientiam deslvui in futuro. Nunquid spes deesse : fides vero et spes sine charitate esse
non liabebimus cognitionem in fuluro earum rerum, possunt. Dicunt tamen quidam, ut supra dietiim est,
quarum nunc habemus? Ilabebimus quidem, et quod fides sine chavitate esse non potest: quovtjT
inulto majorem quam habeamus in praesenli: quo- evror hic destruitur. Cum enhn dicit: Si habuero
naodo ergo scientia destvuetur? Solutio. Dicuntqui- omnem fidem, iia ul montes transferam, charitalem
dam quod scientia deslruetur a sua parlialitate et aulem non habeam, nihih sum : innuit manifeste,
imperfectione, ut non silpartialis et imperfecta. Sed quod fides etiam perfecta potest haberi sine chavi-
557 QUJESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. I AD COR. 55S
tate. Et expositor in preediclis verbis manifeste eos A comprehenduiitur : qualis fuit illa Pharaonis de
arguil dicens, quod fides et spes sine cliarkate esse vaccis et spicis visio .'ipse enim tantum iraagines
possunt. videbat. Joseph vero in intellectu de his habuit Dci
QU.ESTIOCXXH. De spe vero quceri potest quo- revelatiouem.
modo ipsa sine cbaritale esse possit. Nonne spes est QU-ESTJO CXXYII. Quseritur quid verba sic prolata
fiducia futurorum bonorum ex prsecedentibus nie- significent : quando quis sic lingua Iiquilur, ut hoc
riiis veniens? Heecautem non potesl esse sine cha- exemplum ponamus : Exit qui seminal scminare se-
ritate. Ilaque videtur <juod sine charitate spcs esse men suum. Nam si hsec est vocis significatio, ipsa
nbnpossit.Jtem si spes est, ut aliis videtur, exspe- vera fuit: quseviluv evgo, si id ea dicituv, quod ea
ciatio futuri commodi, jam preesumptio erit potius pvoprie significatur : si dicatur ita esse, infertuv,
qtiam spes, si eertus sum quod remunerabit, licet evgo quoddam falsum ea significatuv. Ad hoc re-
sint'nulla merita. Ad hoc responderi potest, quod spondent quidam diccntes : Non est vocis significa-
duplex est spes: remunerationis, et promerendi: tio qusevenda in hujusmodi, sedrevum tantum, quod
spes vero promerendi sine-charilate non esse potest, pertinet ad allegoriam. Alii dicunt, nt licentius lo-
spes autem remunerationis non polest haberi sine quaulmy quia proprie quidem falsum significat:
charitate. B non lamen ea falsum dicilur: quia non ibi diclum
Qua;sTio CXXIH. Qui loquitur Jingua, non homi- terminatur : non enim est finis locutionis illa prima
nibus loquilur, sed Deo (I Cor. xiv). Quceritur quid vocis signiiicatio , sed sccunda, quce allegorica di-
sit loqui lingtta? Solutio. Alii dicunt quod loqui lin- cilur. Potest autem dici, quod locutio ipsa neque
gua est Ioqui parabolice ; alii lingua incognita. Au- verum neque falsum significat: res enim ibi lan-
gustinus dicit quod prolatio signorum, quce spirilus tum significantverum, quod ibi mystice intelligitur.
in spiritu hominis informat, dicitur esse loqui lin- Nec nego quin ibi sit vocis significalio, sed lantum
gua. Unde Apostolus ait: Spiritus loquitur mysieria incomplexe , quia hsee vox, homo, significat homi-
(Ibid.). Idem eiiim dicitfloqui lingua, et loqui spi- nem, et sic de c&Heris; sed non significaiit cmn-
ritu. Spirilus sancius in primitiva Ecclesia forma- plexe; non enim conjuncte signilicant, ul vevum
bafad conversionem fidelium signa ccelestium se- vel falsum signilicetuv, sed ut res signilicent illas :
cretorum in mentibus fidelium, et prolationcm ta- quibus verum significatur. Yel polest dici, quod
lium vocat loqui linguis Aposlolus. Notandum vero propositio ipsa ex rerum proprietate, quee signifi-
quod illi qui linguis-loquebanlur, quandoque intel-- cantur : ad illud significandum quod myslice intel-
ligebant, quandoque non intelligebant. Sed dicel r, ligitur assumituv, ut bcec vox, semen, verbum Dei
quis : Si ille, qui loquitur lingua, inlelligit quod significat, ex propvietate rei quam significal.
dicit, jam hoc est non loqui lingua, sed prophe- QU-ESTIO CXXVIII. Chrislus morluus est pro pec-
tare. Sululio. Lieet ipse inlelligat, nisi ipse aliis catis nostris, etc. (I Cor. -xv.) Queeritur an Christus
-
exponat, non pvophetat, sed lantuin loquitur Iingua. secuiidum carnem moriendi habuit necessilatem?
Nota qucedam fieri in Ecclesia ad solum decorem, Quod autcm habuit moriendi necessitalem, videtur
non adeo ad necesskalen.: inter quee continetur velle auctoritas super locum illum. Quemadmo-
loqui linguis. dura stalutum est hominibus setnel mori: post hoc
QU-ESTIO CXXIY. Eritis loquentes in aera, etc Ex autem judicium: sic Christus semel oblalus est
his vevbis avbitranUir quidam quod loqui linguis sit (Hebr. ix); sic, id est eadem necessitale eljurena-
loqui diversis generibus linguarum, sed non est hoc turce; quo cceteri moriuntur. Item dicit auctorilas,
verum : imo ad hoc inducit Apostolus istud, ut quia voluit oblatus esl (hai. Lin). Igitur sola volun-
ostendat, loqui Hnguis sine interprelatione parvam lale, quomodo ergo necessitate? Solutio. Constat
habere utilitaiem, sicttt loqui omnibus generibus quod in Christo nulla erat causa moriendi, quia
linguarum polius confusionem quam cediiicationem r.ullum peccatum : lamen, ut volunt quidam, iniev
faceret his, qui nullam eorum intelligerent. B caHeras pcenalitates, etiam necessilatem rooriendi
QU^STIOCXXV. Si nesciero viriutem vocis. Quee- volunlarie suscepit, et sic haec neccssitas non im-
ritur quid vocet virfutem vocis. Solutio. Yocis si- pedit voluntatcm, quam, sicut quando voluit, acce-
gnificalionem, vocat vocis vivtutem. pit: siceam, quando voluit, deposuit :_si enim, in-
QUXSTIOCXXVI. Queevitur etiam quare hujus- quiunt, aliquod majus beneficluni non esset colla-
modi locutio Iingua fieri dicatur. Solutio. Ideo hoc tum carni assumptce, necessario siibjaceret, legi na-
fit quia quod in lingua est, in voee et in prolatione turae : quam etiara necessitatem quidam iiitelligunt
est: quod vero in corde est, in intellectu esi: quia per moiialitatcm.
in corde intelligenlia est: unde quia hcec locutio QUJESTIOCXXIX. Ego sum minimus apostolo-
taiitum in prolatione est, et non in iutelligeutia, rum, etc. Qncevituv quomodo Apostolus se dicat
ideo lingua fieri diciiur : spiriiu etiam, el non minimum apostolovum, cum majovis mevili sit nie-
niente. Est enim spirilus vis animse infeviov mentc, vilis aliovum : plus cnim omnibus lobovavk. Solu-
in qua imagines rerum confuse comprehenduntur. tio. Hoc dicit secundum pviovem slatum, non se-
Estenim visibilium imaginavia et eonfusa compve- cundum prceseiitem, in quo non mimu.us aposlolo-
hcnsio, sine discrelione propiietalum eovum, qucc rum fuit, sed maximus.-Sed objicitnr : Non enim
S39 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. $i0
dicit:Ego fuiminimus, sed ego summinimus apoiio- JA QoiESTioCXXXI. Si resurrectio mortuorum nen
iorum : igitur cum non sil inter minimos, sed potius est, nec Christus resurrexil. Qucerkur de hypotheti*
inter primos, videtur quod mentiatur, et sic ad mor- ca an sit ,vera, et quomodo sit inlelligenda. Solulio.
tem peccare : quia os, quod mentilur, occidit ani- Yera esl, et sic intelligilur : Si impossibile esset
mam (Sap. i). Solutio. Sensus est: Ego sum mini- mortuos resurgere, ut quidam hseretici dicebant,
mus apostolorum, id est me aliis non preefero, sed nec Christum surrexisse est possibile; vel si saneli
potius alios mihi: nimirurn, omnia enim peccata non essent resurrecturi, nec verum esset quod
sua, prceterita vel prcesentia, occulta vel roanifesta, Christus resurrexil; quia tolum quod fecit in car-
habebat anle oculos suos : aliorum vero simplici- ne, moriendo, paliendo, resurgendo, pro nobis
tatem et innocentiam consideravit, et sic secundum fecit.
hanc considerationem humiliora de se sentiebat: QO-ESTIO CXXXII. Si Cltristus non resurrexit, ina-
sicut enim superbus si qua bona habet, illa semper nis est fides nostra. Quceritur quomodo dicat Aposto-
attendit, et aliorum infirmkates, unde se solum lus inanem esse fidem nostram : el miserabiliores
magnum arbitratur, alios vilipendens : sic humilis sumus omnibus hominibus (I Cor. xv), si .non erit
suasiniirniitates sine intermissione videt, bonavero resurrectio mortuorum vel corporum. Nam cum
aliorum perpeudit: hinc est quod sancti, cum sint B * anima immortalis, et ipsa sola capax sit visionis
majores, se humiliores sentiunf, nec est fallens opi- Dei, et sic sola haberc beatitudinem possit, nonne
nio, qttia bona, quee habent, non sua, sed Dei mu- besli esse possumus sine corpovum resurrectione?
nera esse judicant, mala vero, quibus subjacent, Et ad idem :
sua esse sciunt. Qo-iSTio CXXXIIl. Queeritur ad quid erit corpo -
QU.ESTIOCXXX. Gratia Dei sum id quod sum, elc rum resurrectio, cum eis Ibi opus non erit, ubi
Queeritur de qua gratia loquatur. Siquidem de gva- Christus erit omnia in omnibus, nec ipsa beatitudi-
tia Dei opevante, et coopevante, sive gvaiia pvceve- nem suscipere possint, quce erk solius animce? So-
juente, et gralia subsequente, jam in Buperiovibus lulio. Yidendum est diligentev quid dicatuv, et secun-
dietum est: gratia enim prceveniens, vel operans dum quid.Quod enim ait: Misevabiliovessumus omni-
eadem est: quse operatur in nobis sine nobis, sciii- bushominibus, non secuiidumaniniam,sedsecunduni
cet prssparando, el sanando liberum avbitrium, ut covpus dicit. Hic enim majorem miseriam aliis pas-
bonum velit, quam notat Apostolus dicens : Gratia sus est Apostolus. Est. autem eorpovom resurrectio,
Dei sum id quod sum : gratia vero subsequens, vcl ut et secunda glovierauv stola : clavkas enim illa,
cooperans una el eadem est, quae operatur in nobis, r( quce in covpore eril : ad augmentum beatiludinis
non sine nobis, subsequendo, et adjuvando, ne fru- ipsius erit, ut quod prius habuit ad miseriam, jam
stra velirous, quam nolat Apostolus dicens : Ei habeatad gloriani et decorem. Probat Apostolus re-
graiia ejus in vte vacua non fuit, quia omnibus plus surrectionem mortuorum per vesuvvectionem Chri-
laboravi : non autem ego, sed gratia Dei mecum. Ex sli: quee ideo tanlum facta esl, ut resurreclio cor-
hoe itaque, quod dicit: Ego sum id quod sum gratia porum crederetuv, et iieret : Cum tradiderit regnum
Dei, destruitur error Pelagiaiiorum, qui dicebant Deo et Putri (Ibid.), id est cum Ecclesiam, in qua
libevum avbilvium ad saluiem proroerendam suffi- modo regnat per fidern, pev cognitionem, quam ha-
eere. Iieni ex eo quod suppomt, et gralia ejus in me buit de Filio, ad Palris cognitionem ct visionem
tacua non fuit, hominem ostendit ex libero arbitrio pevducet. > ,
aliquid posse, quod quidam heeretici negant dicen- QuiESTio CXXXIY. Donec ponal omnes inimicos
tes, quod homo nil pvomevevi potest. Apostolus vevo sub pedibus ejus. Qucevituv quomodo dicat quod
demonsivai hoininem ex sc quidem nil posse, sed epovtet Chvisium vegnave : Donec ponal, etc. (Ibid.)
iantum ex gralia superveniente ; oportet enim ho- Nonne in cetevnum regnabit, et preecipue inimicis
minein gratia prreveniri: deinde liherum arbilrium, sul.ditis?Solulio. In locis similibus, donec, ponkur
jam a gralia preeveiituin ipsi graliee cooperari der D 1 pro in celernum : si enim tunc, quando habet adver-
bet: cujus natura talis est ut relucere et coopevari sarios, regnat, eonstat quod regnabk omnibus sibi
possit, sicut vadio solis ocuius tactus videve potest. subjectis, et sic in cetevnum regivabk.
Quodevgo homo opevatuv, ex gvatia est cui coopc- QU_ESTIO CXXXY. — Tunc, et ipse Filius subje-
ralur. Queedam enim gratia, ut jam dictum esl, ope- clus erit illi, qui subjecit sibi omnia. Quaevituv se-
ratur sine adjutorio hominis, quia compungit men- cundum quam natuvam Filium ^ubjectum Patvi di-
lem, et excilat, homo vero sine gratia, nec consen- cat. Nam si secundum divinam, eo minor erit:
tire potest gratiae, nec aliud quidquam eflicere, sed quod falsum est, quia secundum divinitatem cequalis
gratice tiahenli et ducenti innitiiur, et sic gvatia est Patri. Item si secundum humanam hoc sit di-
aijutus promerelur. Ex quo patet quod non tantum ctum, lunc secundum eam omnia sunt subjecta ei:
gratia est, quando homo aliquid koni facit, sed et secundum humanam est Dorokius omnium : qua-
eliam ex libero arbitrio, licet totum sit opus gra re et Cveatov, el sic seeundum eanidem videtur esse
twe, vel per se, vel cum bomine operantis. SuiH cequalis Patri; secundum quam minor eo est: unde
i*aque qucedam es sofe gratia, qucedam ex gratia et legitur : jEqualis Palri secundum divinitatem; mi-
.homiiie, - nor Patre secundum humanita.em. Solulio. PotciH
541 QU&STIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. I AD COR. U%
lioc sane intelligi secund im uframque naturam, A liabens, esset anima non covpori conjuncta. Yidetur
scilicet divinamethumanam, secundum humanam itaque animalkas nosci ex" utritisque conjuiiclione.
omnia sunt subjeeta ei, secundum quara ad-eequa- anima tamen sola sentit per corpus, corpus vero cs.
litatem Patvis sublimatus est, dum verbo consub- suscipit, non etiam sentit. Prius enim homo sic
stanliali Patrl,-in unam pevsonam, humana naluva creatus est, ut ex creatione passibilis esset, nun-
unila est,' secundum ijuam plenitudinem donovum quam tamen paterelur, nisi peccasset. Unde et dl-
et ipse accepit; de qua pleniludine nos omnes acce- ctus est Imniortalis fuisse ante peccatum, quia po-
pimus (Joan. i), et sic ei subjecli.Item secundum • terat non mori, poterat enim non peccare, quia si
divinam naturam quidam sic intelligunt, quod sub- non peccasset non mbrerelur.
jeclus est Filius Patri, quia ab eo habet esse, a quo QOESTIOCXXXYIII. Soletitemquseri, cumdictus
habet quidquid habet. Juxta illud : Doclrina mea non sit mortalis, et quodammbdo immortalis homo ante
est mea (Joan. vn). Item : Puter major vte est peccatum,anutrumquehabuitexnatura,anneutrum,-
(Joan. xiv). Qaod nonnulli secundum divinam na- an alterum tanlum.Soiutio. Salvareverentiaseereto-
luvain intelligi volunt. In hujusmodi verbo notatur rum,sineprcejudieio melioris sententia.dicimus quod
distinclio, quia Filius a Patre, non Paler a Filio naturaliterfuiihomoante peccatummortaliset passi-
esl; unde Pater principium Deitatis dicitur, quia a bilisjbeneficioveroiigni vitce fieretimmortalis : unde
nullo est, el ab ipso lam Filius, quam Spiritus san- doctores non dicunt simpliciter illum lunc fuisse
ctus est. Esl enim Pater principium, non de princi- immortalem; sed addunt quodam modo, et deter-
pio Filius principium deprincipib; Spiritus sancltis minant quomodo : mortalem vero simpliciter eum
, ab utroque procedens, sed hujusmodi nonnisi con- pronuntiant fuisse, juxta iioc diclum est: Primus
venienli et loco et tempore dicenda sunt, ne infir- homo factus estin animam viventem, id est in ani-
mi scandalum incurrant. mam, quee corpus vegetaret et vivificaret, non sicut
Qu-ESTio CXXXVI. In dispari claritale erit par cibis non indigevet.
gaudium. Quseritur si dispar claritas, quomodo CXXXIX. Jlmc aulem dico, fratres, quod
QU-ESTIO
gaudium par possit esse? Nonne jutta quantiiatem caro et sanguis regnum Dei possidere non possunl;
claritalis, erit quaniitas gaudii! Nonne ipsa claritas
erit ipsum gaudium? Ifem si unus altero beatior, al~ neque corruptio incorruptelam. Quserilur igitur quse
habituri sumus. Solutio. Eariem corpora,
ter altero majus gaudium habebit, quomodo ergo corpora
quae nunc habemus : post resurrectionem habebi •
par gaudium efil? Itero gaudium omuium nonne
erit singulorum ? quomodo ergo in dispari claritate mus, sed imniulata nou secundum -substantiam, sed
C secundum qualitalem : hcee dissolubilia; illa vero
erit par gaudium ? Si idem [mimmus oronibus dabi-
tur, quomodo dispar xlaritas ? si par gaudium erit, indissolubilia; sed bonorum impassibilia, maloruin
vero passibilia : unde ipsa lariquam in morte per-
ergo gaudium.Pefri erit gaudium Martini. Solutio.
erunt. Quod auiem indissolubilia erunt, dc-
Aliud est gaudium experieiitiee, aliud.voluntatis; ut petua
cet Apostolus, dicens : Caro, et sanguis regnum Dei
gaudium Pefri renumevationis est, et eipsvieiuiee, non possidebunt (Ibid.). Quodautem impassibilia
Maviinovevo rion experientice, sed affectus est. Tan-
tum enim placetiili bonum Petri, quanlum ipsi Pe- corpora babittiri sunt, inshiuat Aposlolus, dicens :
sed omnes immuiabimur (Ibid.).,
tro, non tamen in se sentit, el experiiur tatitam
beaiitudinem, quantam Petrus sentit. Est itaque QU.«STIOCXL.Canelenimtuba,oto. Quserituv,quicl
differens beatitudo secundum quantitatem, licet sit nomine tubce significetur? Solutio. Dicunt doctores,
eadem secundum tnialitatcni. Veluti ergo de sani- quod aliquod evidens et preeclarnm signum, sie vo-
laie alicujus convalescentis ex infijmila.e, taiilum cat Apostolus, quo mysterium futuree resurrcctionis
gaudeo, quantumipse, affectu, et si nou expevien- implebitur : quce tuba alibi voeatur clamor, alibi vox
lia, quia sauitafeni in me non sentio, quam ipse ex- archangeli vel vox Chvisli.
peritur. Sicut duoeodem lecto contegunlur, alter 1) QU_ESTIO CXLI. Qusevituv etiam de voce tubce, an
tamenplus calet:sic in una visione Dei, unus in- fuluva sit materialis? Solutio. Patet quod vox mat6"
lensius gaudebit, ijuani alter. Sed nullus inferior, rialis erit ministerio angeli facta; quia sicut per tu-
nulli majori invidebit, necmajus gaudium superio- bam convocabatur populus Judceorum ad fcstum vel
ris sibi desidevabk,->quiaunusquisque tanlum habe- ad bellum, sictunc ad judicium vocabuntur, vel ali-
bif, quantum volet; alioquin non_esset bealus. Ibi quod evidens signum, quo idem fiat, quod voce fieri
vila sinemorle, notitia sine errore, amor skre.of- solet.
fensione. Ibi videbitur finis desideriorumnostrorum QU_ESTIO CXLlVAbsorpta est mors in victoria. Qticc-
scilicet Deus sine fine, amabitur sine fastidio, lau- ritur qucemors, et in qua victoriasicabsorpia?mortis
dabilur sine fatigatione. enim nomine quandoque diabolus, qui est auctor
QO_ESTIO CXXXYH. Seminalur corpus nnimule, mortis, quandoque peccatum, quod separat a Deo,
etc Queeritur an eorpus ab anima, an anima a cor- quandoque dissolulio animee et corporis significalurj
pore habeat animalitatem, id est sensualitatem ? Solutio. Potest sane intelligi et de diabolo, et de
Soiulio. Nec corpus animalitalem, nisi ab anima peccato, et dissolutione animse et corporis. Constat
liabere potest; nec animalis, id est, sensualitatem quod in victoria Dominicee resurrectionis sit absor--
5*5 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 544
ptus diabolus : ne dominclur, sicut ante, quando li- 4 genus autem tcniationum immittit diabolus : uude et
rnore moriis compellebautur homines ad quodlibet leo dictus est apevte saeviendo, dvaco occulte et la-
sceltis; nunc autem sancti jnovteru coutemnunt: tentev seducendo : unde scviptum est: Sub lingua
maxime autem in futura generali omnium resur- ejus labor, el dolor (Psal. x).
rectione omnis mors absorbcbitur, quando Loe mor-
QUiESTioCXLV. De Apotlo notumfacio yobis, quod
tale induet incorruptelam. mitltum rogavi eutn, ut veniret ad vos, sed non fuii
QUXSTIOCXLIIl. Virtus vero peccali lex. Qualiter voiuntas ejus, ut nunc veniret (I Cor. xvi). Qucc-
hoc sit intelligendum : ex his, quee dicta sunt, su- •
vituv uter irrationabililer egerit, an Eanlus rogando,
per epislolam ad Romanos, facile potest perpendi: ulirel? an Apollo non acquiescendo quia videtur
lege enim data, el carnalis concupiscentia invaluit, aut hic non rogasse quod decuit, aut ille oniisisse
el prcevaricatio accessit. Lex enim prohibendo auget
nisi sanctus infundat quod facere debuif? Solutio. Yeruni est quod nter-
concupiscentiam, Spiviliis
chaYitatem. que raiionabiliter egit, quia Apostolus rogavit, ut
hoe faceret; unde Apollo, quia sic pelebatur, vide-
Qu-ESTio CXLIV. llaque fralres siabiles eslote, et
dimittendam Aposloli petitionem, quare
iinmobiles. Quceiilur iu quo hecc duo differunt. So- bat magis
r>non acquievit.
lutio. Stabiles in fide, ne -per se moveantur pede su-
perbiee; immobiles in tentatioiiibus, ne manupec- QUJESTIO CXLYI. Satutate invicem in osculosanctg.
catorum impellente.fidem deserant. Tria sunt genera Quccrilur quare adjecit, sancio? Solutio. Est oscu-
tentationum : unum violentum, aliud fraudulenlum, lum lasciviee, est osculum proditionis, ut Judee, est
tertium violenliim et fraudulentum. Primum fitper osculum sanctitatis et concordicc, ut quod intevius
apertas persccutiones; secundum per falsos fratres appaveat, scilicet vinculum chavilatis, etc. De hcc
et hccrelicos; tcvtium fietpev Aulichvislum. Omne evgo dicit, ut ccetera cxcludat.

III,

-1N EPISTOLAM II AB CORI^THIOS.

(II GOK.i.) Paulus apostolus, etc Hsec est secun- (] quod ulramquecompleetitur naturam. Est enim no-
da epistola, quce Corinthiis destinatur. Scribit au- jnen oflicii, ul sacerdos, miles, et interpreiatur
tem aliquando duas, aliquando unum epistolam uncius. In Yeleri Testamento duce ungebantur per-
tantum Apostolus; sed nec, cum unam, aliquiddi- sonse, regalis et sacerdotalis; Christus vero umctus
minulum et imperfectum, nec cum duas aliquid su- est iuictione regali, qui secundum divinam naturam
perfluum dicit, ut hic videri potest. Nam hcec epi- suos regere poluit; secundum vero nattiram huma-
slola, quaa seqtiitur, coiisummalio et confirmaiio est nam offevendi potesiaiem accepit, qui semetipsum
prsecedentis. In hac enim secunda, monet eos cor- obtulit Deo Palri: unde ex officio vegali et sacerdo-
rigi, qui nondum per praecedentcm epistolam erant tali Chrislus dicitur. YoltnHas Dei niullis modis ac»
correcti. Notateos, quod in eleemosynis erantpar- cipitur, utjam superius diclum est, etiterum dicere
ci. Correctum fornicatorem preecipit recipi. Unde - non erit superfluum. Dicitur enim voluntas Dei ipsa
patel quee hujus materia epistolee sit, quse etiam disposifio, et beneplacitum. Unde : Omnia qumcun-
iiHeiHio. Est autem materia specialis siatus Corin- qtte voluit fecit (Psalm. cxxxiv). Dicitur eliam vo-
thiorum, in quoluncerant. Intentio vero ad unita- luntas Dei, consilium, vel pfseceptum : unde dici-
tem et integrkaiem fidei revocare. In hoc autem tur : Deus vult omnes salvos fieri (I Thn. n), id esi,
stafu speciali genevalem Ecclesise statum signat, et " consulit et preecipit ea facere : per quse salveiHur,
informat, et omnes ad unitatem fideei invilat. Pree- ut sunt prohibiiio, vel permissio, et si qua hujus-
iniltit raore suo, et aliorum scribentium epistolas, modi.
salutationes eorum, quibus SGiibit, captando bene- QIMJSTIO I. Cum ego vbluissem hoc, nunquid tevitale
volenliam : unde et dicit, Paulus apostolus, conjun- usus sum ? Qucerilur ergo uiiuni Apostolus mentitiss
gendo nomen humilitaiis et nomen dignitatis, ut di- fuerit, promittendo se venturum, cum non venerit :
gnitaiis excellenliam humilitas comes temperet, sine ipse enim dixit, venlam, et non venit : ergo apud
qua omnis viiius cassa et inanis. Item Jesu Chri- ipsum evat est, et non, id est, aflivmalio et negafio
eti, Jesus es_ nomen pevsonee. Fuerint autem pluves de eodem, et sic mendacium, et sic-reus mendaeii.
boc noroine dicti, ut Jesus Nave, Jesus magnus sa- Solutio. Mendacium est falsa vocis significatio cum
cerdos, sed et omnes nuncupative. Christus vero intenlione fallendi :_unde qui dicit falsum, ouod
solus substaiitive, quia et nomen, et rem habuit: putat verum : non est judicandus mendax, eum
qui Salvatov mundi vefe fuit. Interprelatuv enim potius fallatur, quam fallat. Quictmque vero cum
Jesus Salvator : Chrlstus vero nomen personce, intentione fallendi verum dicit vel falsum, reus est
'
S45 QUiESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EP. II AD COR. C4f,
mendacii : unde colligitur, quod aliquis diceus ye- A Item si dicatur littera ideo occidere, quia non pos-
rum, reus est mendacii, sive merititur : et quod ali- sunt omnia ad litleram ibi observari : non pereat,
quis dicit falsum, non tamen mentitur vel reus est qui ea observavevit". eodem modo dici potest d<?
mcndacii. Evangelio. Nam si hoc, nisi manducaveriiis carnem
QILESTIOH. Quceritur autem de iis, qui pie Filii hominis', et biberitis ejus sanguinem, elc
menliuntur, an hiendacii rei sint, ut obstetriees" (Joan. vi), ad lktevam observatur, id est, ut littera-
illce __Egypliee? Nam ex intentione fallendi falsum sonal, ut sic manducare, el bibefe iiilelligamus,'
pronuntiabant. Solutio. Qui sic mentiuntur peccant, hic, sicut alibi, stultum et damnabile esl. Solutio :
et dum vilee aliorum provident, contva conscientiam. Littera sine spiritu occidit, id est, sine gratia, quia
suam agentes_, vevitatem offendunt, et animce pvo- occasio mortis est, sicut scienlia absque charitate
priee peviculum incurrunt. inflat. Litlera vero Evangelii non absque spkilu
QOESTIOIII. Item de iis quceritur qui joco fal- est. Yel ut alibi jam dictum est : Peflitleram,
sum dicunt. Soluiio. Aliquando sic jocari malum sive legem, inteltigilur mandalum sine gratia :
est, aliquando non; si vero ex consuetudine, sic quod sempev occidil-: quia concupiscentiam au-
pe.ccatum est. gens supevaddit pieevavicalionem. Per Evange-
QU_ESTIO IV. Aliis quidem odor mortis in mortem, B lium, mandatum cum spiritu, id est gratia, in-
etc. (II Cor. II.) Quceritur an odor mortis sit bonus telligitur : unde_Apostolus voeat legem mihistra-
an malus, cum Apostolus dicat se esse odorem, aliis iionem mortis : Evangelium , ministrutionem ju-
m mortem, aliis in vitam : si enim bonus quomodo stitim.
in morlem. Item si malus, quomodo bonus Deo? So- QU/ESTIOVII. Et non sicut Moysi ponebat vela- -
lulio. 1Apostolus non erat nisi odor bonus, el tamen men, etc. Quceritur de velaminc, an exceecet. Solu-
hoc odorebono alii moriebantur. id est, occasionem tio. Aliud est velamen figuratum, quod est Iectib
per invidiam sumebant, sicut lex bona, et tamen oc- Moysi: quod figuratum esl per velamen, quod Mby-
casio mali qiiia preevaricationis. ses loquens 'filiis Israel posuit super faciem suam.
QU_ESTIO Y. Non quod sufftcientes shnus , etc (II Aiiud est velamen csecitatis, quod est positum super
Cor. m). Hic quseritur quomodo dicat Apostclus, cor Judeeorum: utrumque velamen aufertur per Chri-
quod sufficentes non sumus aliquid a nobis cogi- stum. In cujus rei figura velum templi scissum est
tare, cum mala ex nobis et cogitare, et facere pos- in passione Christi.
simus. Item cum qucedam naturaliter possimus fa- QO.ESTIO YIH. Nos aulem omnes revelata facie glo-
cere, quee neque 'ad preemium neque ad pcenam riam Dei speculantes, in eamdetn imaginem transfor-
sunt, heec autein sunt illa quee a prima creatione J mamur, elc Quseritur quid gloriarii, et quid ima-
data sunt nobis. ut digitum evigeve, cuvvave, de- ginein vocet? Solutio. Gloriam Dei, uuani specula-
ponere, et hujusmodi. Soluliq. Apostolus'hic agit mur, et imaginem, in quam (raiisformamur, idem
de bonis ilUs, quce meritum habent apud Deum, vocat, scilicel Christum, qui est gloria, et imago
quce nullo modo possunt siue gratia superveniente Dei incveala, sicut viv est glovia. et imago Dei
el juvante fieri. Unde Misericordia ejus prmveniet creata.
me- (Psal. LVIII), et misericordia- ejus subsequetur QU.EST10 IX. Qui est hnago Dei invhibilis (II Cor.
(Psal. xxu). Gratia enim preevenit voluntalem, ut iv). Qtiseritur cur Filius dicatur imago Palris. So-
velit, et subsequifur, ne frustra velit. Unde Apo- Iutio. Ut ostendatur sic esse ex Patre, ut per omnia
stolus hic deslruit errovem illorum, qui dicebant ei similis et eequalis ostendatur.
inilium boni naturaliter non posse esse sine gratia, QuiESTio X. Si autem queeratur cur Spiritus
sed boni consummationem esse ex nobis : in hoc -sanctus, cum sit ex Paire, et similis et «qtialis
quod dicit, sed sufficientia noslraexDeo est. Ex li- per omnia, non dicatuv iraago Patrissicut Filius.
bero enim arbitrio facultatem bene operandi habe- Respondetuv quia imago, cequalitas, el similitudo
mus, non tamen hac facultate uti possumus nisi . , magis pevtinenf ad pfopvietalem Filii, quam ad
gratia adjuvanle. Est enimiiberum arbitrium per proprietatem Spiritus sancli. Ea eniiri quee nascun-
culpam ita depressum, ut potentia sua uti non tur, non quce proeediint,.solenl esse-similia. No-
possit, nisi erigatur a gratia et adjuvetur, siciit landum quod ad irnaginem el sequalilalem scquitur
cum potestateni equitandi habeam, non tamen similiiudo: quia ubieunque imago, velaqualitas est,
hujus poteriliee exerckium habere possum absque ibi est similitudOjSed non convertifur.ltenijiec imago -
equo. infert eequalitafem, ncc inferlur ab ea, quia et
QU»ESTIO VI. Littera occidil, spiritus autem vi- imago sine cequalitate, et cequalitas siue imagine,
vificat,' elc. Queeritur quomodo littera dicatur oc- esse polest.
cidere : nunquid talia prsecipit, quae observata QU-ESTIOXI, Habentes eumdem spirilum fidei.
occidani? quomodo ergo stabit quod alibi dicit Dicit cxposilor super hunc locum, quod tempora
Apuslolus, qnod lex sancta est, et mandalum san- variala sunt, non fides, quia quidquid nos credi-
ctum, bonum et justum, si prcecepla cccidant ? Item mus, et illi antiqui crediderunt, et e diverso. Unde
si dicatur qaod littera sine spiritu, id est sine gra- sic objicitur : Abraham credidil Christum nascitu-
tia, occidat, idem de Evangelio dici posse videlur. rum, el nos credimus naluni: "sed aliud est esss
Ul HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I — EXEGETICA. — I. !N S. SCRIPTURAM. S48
nasciturum, aliud nalum : ergo aliud credidit ille, JA lio. Secundum Hieronymum sic intelligitur, pro om-
et aliud nos? Solutio. Quidquid credimus nos, et nibus salvandis. Universitas enim quandoque re-
anliqui, elc, id est, res eeedem subjectce sunt no- slringitur, et hoc modis pluribus. Quandoque enira
siree fidei, et illorum : non tamen sequitur quod colligit signum universale singula generum, quan-
idem, quod est modo prseteritum, esse in tempore doque genera «ngulorum, quandoque neutrum,
eorum prceterilum; vel quod ttinc futurum , modo sed pavtem majorem, vel digniorcm ipsius univer-
sit futurum. Item si opponitur : Abraham cvedidk sitalis. Vel secundum Augustinum, roortuus esl pro
Chvistum nascituvum, sed modo falsum est Chri- omnibus Christus, quia hoc ejus mors proraeruil,
stum nasckurum : evgo Abvabam cvedidit faisum. ut per ipsum omnes salvarenttir, nisi in ipsis
Solutio. Ut nobis videtuv, quid inlerpretatiir quale. remaneret : sufficiens enim erat ad omnium sa-
Cum enim dicitur : Abvaham cvedidit Chvistum lutem.
nasciluvum, sensus cst, fidem habuit de Christi QOiEsno XVI. Deus erat in 'Christo muttdum re-
nativitate, quce luiicfulura erat; sed in assumptione, conciiians sibi. Queevituv quomodo Patev in Filio,
cum dicitur, modo falsum eslChristum nasckuvum, vel Filius in Patre dicatuv esse : vel quomodo il-
sensus est: nativitas Chvisti non est futuva : unde
ex illis duabus nullo modo sequiluv Abraham falsum r\ ' lud sit inlelligendum : Qui videl tne, -videt el Pa-
irem (Joan. xiv). Solutio. Ideo alier in altevo esse
credidisse. vel videvi dicitur, quia una est substantia eorum
Qu-ESTio XII. Sed licel is, qui foris est, nosler
naturaliter. Quod addo, ut hcevesim Sabellianam
homo. Quceritur an duo homines sint homo exte-
excludam. Ibi est unifas, isbi nulla diversitas, sed
rior, et homo interior, et an idem sit homo exterior, omnimodo indifferenlia, et cequalilas, et identitas.
et homo velus, et homo-iiilerior, et homo novus.
Unde Hilarius ail : Pater videlur in Fdio proplcr
Solutio. Sicui homo vetus, et homo novus, non sunt unitam nalurse simiiitudinem : sic enim detesta-
duo homines, sed unus, iicet secundum aliud vetus, mur pesfem Arianorum, quod nihilominus exse-
secundum aliud novus dicatuv, sic homo exleviov, et cramur insaniam Sabeliiaiiorum, sic Deum trinum
homo inteviov non duo homines, sed unus et idem
secundum divevsa sic diclus est. Nec idem est homo confitemur, quod unum, ei sic unum, quod trinum.
Multi enim in diebtts nostris sunt Sabelliani, quan-
\etus, et homo exlcriov; nec idem est homo novus, tum ad intelleclum, qui confitenlur tres personas :
et homo interior. Vetus enim homo consistitin cul-
sed cum dicilur, quod tres personse sunl una sub-
pa, et pcena, qttee duo non solum inveniuntur in ho-
non aliud intelligunt, quam Sabeilius in-
mine exleriore, sed etiam in homine interiore. Homo stantia,
C tellexit: quod inde contingit, quia non animadver-
vero novus intelligitur secundum jusliliam el glo- tunt
riam : quse duo etiam ad hominem interiorem perli- multiplicem hujus nominis, substanlia, signi-
ficationem. Dicit enim Hilarius quod euni dicitur :
nent. Homo vero exterior dicitur, quidquid habemus Pater et 'Filius sunl una
commune cum brutis : homo interior, quod nobis habet et fidei substantia, _talis locutio
commune est cum angelis. conscientiani, et fvaudem pavatam.
Deinde aperit utrumque dicens : Si singulavem
Qu-ESTio XIII. Qui dedil nobis pignus spiriius, etc. Deum Patrem, et Filium significes, falsa esi in-
(II Cor. x). Queeritur quomodo. Spkilus sanctus
dicatur pignus, el cujus rei sit arrha? Solutio. telligentia ; si autem dicas ideo Palrem et Filium
unam substantiam, vel unum simpliciter, ut intel-
Spiritus sanclus amor est, et ex amore, quem
habemus erga Deum , certi sumus de promissione ligas unum, par et indifferens, per omnia eequale,
ex nulla parte dissimile, vera est intclligentia.
ipsius; et quia hanc certkudinem habemus ex Spi- Quibus verbis manifestissime
ritu sancto, ideo Spiritus sanctus quasi arrha, et distinguit, inter uni-
tatem personalem, et unitatem naturalem : Pa-
pignus nobis datus est a Deo. Esl autem pignus ter enim et Filius unum sunt in natura, non in
certitudo rei creditse., vel promissse, vel creden-
dce. Scientes ergo timorem Domini hominibus sua- D persona.
'.
demus. Timor in quinque species dividifur, ul jam QO_ESTIO XYH. Ecce nunc dies salulis, etc (III
in epistola ad Rohianos diclum est, nec opus est Cor. vi). Queeritur cur tempus giatiee dies sa-
recedere. lulis dicitur, cum etiam in lempore legis naturali*
Qo/ESTio XIV. Sive cnim menie excedimus, etc et scriptce.multi salvarentur? Solutio. Ideo dies sa-
Quaeritur qui sint mentis excessus. Solulio. Duo lutis hoc tempus gratiee dickur, quia in hoc tempore
sunt excessus, vel pavor, vel intentio ad superna : hostia oblala est, per quam solam introitus patet
ila ut quodam modo a memoria labantur infe- in regnum, per quam etiam illi, qui prcecesserunt,
riova. In hoc mentis cxcessu fuerunt omnes san- salulem meruerunt. Unde etiam tempus gialiee di-
cli : quibus arcana Dei mundum excedentia reve- cilur, propter majores vires nobis datas per fidei.
Iata sunt. et dile.tionis manifeslationem : unde et vkes dia-
Qt;.EST_oXY. Pro omnibus morluus est Christus. boli sunt imminutse, et quia nunc omnia gralis, non
Quceritur quoinodo pro omnihus morluus sit Cliri- causa alicujus tefreni conunodi fiunt, et quia ilia,
i__us: cum ejus mors non omnibus prosil: dam- quae in aliis temporibus sunt promissa, hoc tem-
eandis i.sim non prodest, sed lantuni eleclis. Solu- poie sunt adimpleia.
"
U$ QUJESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. - 1N EP. II AD COR. 5SG
QafisTio. XYIII. Charilate non ficta, etc Quceriturf A (II €or. ix.) Quaeritur de paupeiibus, qui parce se-
. quae charitas dical.ur ficta. Solulio. Quae non perse- minant, vel nihil, an idco paiceetipsiraetent. Solulio.
verat, velquae non est sufilciens ad salutem, vel si- Non parce seminat ille qui parum largilur, si anirous
mulata, scilicet aliquod signum dileclionis exterius5 promptus sit dare, si plus haberet. Paice ergo semi-
ostensum, cum inlus nori*sit in corde, et hcec cha- naredicendus est,qui parvam habetdilectioneni, sive
ritas non est charitas. plus, sive mimis det : et hic parce metet, iri.
QuiESTioXIX. Quasi morientes, el tcce\ vivimus. est, paryam percipiel vetributionem in vitam seter-
Quceritur juxta heec quomodo jugum Domini sitt nam.
suave, et-onus leve, cumsancti totet tanta dura etf QUJESTIO XXIV. Non enhn audemus nos inserere,
diffkilia patiantuv, et quomodo laboranies et onerati i etc. (II Cor. n.) Id est, non usurpamus nobis po-
ad se venientes requiem inveniant, cum non a la- testatem, sed potesiale nobis a Deo data ulhnur.
bore ad requiem, sed potius a requie ad laboremi Qucerituv itaque quid sit usuvpavepoteslatem. So-
videantur transire. Solutio. Sauctis gvavia et asperaL lutio. Ille usurpat sibi potestatem, qui non eleelus,
sustinentibus adest Spiritus sanctus, qui in exte- vel non vocatus, sumil sibi lionovem, qui ingerit se,
rioris hominis corruptione inteviovem hominem re- et non accepta potestate vult dominari.
Tocat, dedieindiem, ei gustata requie spirituali, " QU_ESTIO XXY. NOS auletu non in immensum glg-
spe futurce beatkiidinis orania aspera velevat, et sic riamur. Qu2erilur : Quid est in immensum gloriari?
in tot duris levius est onus Chvisti. Orania enim Solutio. Plusquam debet, ei in eo quodnon debet
sceva et immania, facilia et pvope nulla facit amor quis gloriari, quod facit ille qui cxtendit se in id in
Dei et Domini nostri Jesu Christi. quod jus non liabet. Abuli autem potestate esi adu-
QttESTioXX. Ul ftat mqualitas,siculscriplumesl: lari, et vitia peccantium palpare. Uii potestale est
Qui multum non abundavit, elc (II Cor. vm.) peccautes avgueve, et caHera quse ad aedificationem
Quceritur an minores qui (quasi [provinciales) mini- pertinent facere. .
slrant stipendia mililibus Christi, sint illis in meri- QuiESTioXXYI. Qui gloriatur, in Domino glorie-
tis eequales: quod videtuv Apostolus velle dicens, ut tur. Queeritur quid sit in Domino gloriari, cum alibi
fiat eequalitas. Solutio. Ista cequalilas rion esl pieta- dicat: Absit mihi gloriari, nisi in cruce Domini nos-
tis, sed quia utrique sustentant, et suslentantuv ab tri Jesu Christi (Galat. vi). Et illud : Non solum glo-
invicem. Minoves enim majores in carnalibus su- riamur in spe filiorum Dei, sed eiiam in tribulalioni-
stentant, et sustenlanluvin spivilualibus. Et majo- bus nostris (F.om. v). Nuiiquid idem estin Domino-
xes minoves, id est spiritales, carnales susientaut in et in cruce Demini, et in tribulalionibus gloriari?
spiritalibus, et suslentantur in carnaiibus ab eis- Quid est gloriari ? Solutio. Gloriari est gaudere
dem. laude, et glovia se dignum judicare. In Domino
QO_ESTIO XXI. Providemus enhn bona non solum gloriari est totam fiduciam non sibi, sed Domino
coram Deo, etc Queerilur quomodo dividal Aposto- tanquam auctori attribuere, etin Chrislo exsullave
lus, scilicet coram Deo, et coram hominibus, cum gaudio sjkkisali. In cruce Domini gloriari duobus
non possit fieri covam Deo, nisi eliam fiat coram modis potest inlelligi. Ille enim recte m_cruce Do-
hominibus ? Nec tamen semper exigiiur opus exte- minfgloriavi dicitur, qui cum gaudio, et spe futu-
rius, videlicel cum' deest facultas. Semper autem ree vitee imitatur Uomini passionem, etTioc est g!o-
exigitur, ut munda sit conscienlia. Solutio. Ut Apo- riari in tribulationibus. Dicitur etiam aliquis glo-
stolus ostendat conscientlam non posse esse mun- riari in cruce Domini, qui non judicat se dignum
dam, nisi etiam bona provideantur coram homini- salute, nisi per passionis Dominicee meritum, di-
bus, ideo dislinguit inter heec duo. cens cum apostolo Pelro : Quia non est aliud nomen
QCESTIO.XXII. Quseritur : Quid est providere sub cmlo in quo oporteai nos salvos fteri (Acl. ix),
bona coram Deo ? Solutio. .Sic mentem aplaie, ut hsec dico absque prsejudicio roelioris sententiee.
Bihil iiat contra Deum, quod fieri nequit, nisi scan- D j QijjESTioXXVII. Mmulor emm vos Dei amulatio-
dalum vitetur fratrum exterius, vel ideo dividat in- ne, etc (II Cor. xi.) Quaeritur : quid est eemulatio?-
ter preedicta, ut ostendat qusedam esse quse licet Solutio. jEmulatio est motus mentis in bonum vel
iieri quantum ad Deum pertinent, .quia in se bona in malum propter alienum statum. Quando est in
sunt, quamvis aliter videaUir hominibus, ideoque bonum, lunc est amoris; quaudo es.t in malum,
possunt prsetermitti. Quod ergo expedit et decet, tunc est livoris.
illud fial quod expedit nobis ad meritum, quod de- QU/ESTIO XXYIII. Quseritur item : quid est cemti-
eet ad exemplum ceeteris. Ergo propter conscien- lari Dei eemulatione ? Solutio. Diligere ad honorem
tiambona providere debemus eoram Deo. Propter Dei, vel ea cemulatione quam Deus inspirat.
famam proviueinus etiam bona coram hominibus : QDiESTioXXIX. Despondi enim vos uni viro virgi-
qai enim conscientiee fidens famam negligit, ciudeiis nem castam exhibere Chrislo. Qucerilur de hac de-
est, quod facit qui non curaf, an quod facit placeat, sponsatione Apostoli cum non omnes qui sunt in
an displieeat, et propter scandalum Jratruui nihil Ecclesia srot virgines, ut conjugati, quomodo ergo
dimittit, potest eos qui non sunt virgines exhibere virginem,
• Q-t.-ESTio XXIII. Qui parte seminal, parce et metet. quasi unaro,in.supercastam? Solulio. Duplex est vir-
551 HUGONIS DE S. YICTORE 0*DP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 552
ginitas: corporis etmenlis: carnis virginitas est cor- .A sepavata Deura in se videvit vel anima , libeva
pus inlactum, mentis virginitas est integritas hominis a sensibus covporis in ipso corpore sic Deum
inierioris incorrupla. Hser autem exigitur ab omni contemplaretur; et quoniam alterum istorum
fideli, sine qua illa quce esl carnis nou prodest. recte contingere potuisset dubitando dicit Apo-
Virgo autem una omnes dicuntur propier unitaiem stolus sive in corpore, sive extra eorpus. Unde
integvee fidei, solidee spei.sineeree dilcctionis. Casta, quodcunque horum fuerit, salva erit auctoritas iOa :
non habens cestum raalee voluntalis. Non videbil me homo, et vivet, quia utroque modo
Qu/ESTioXXX. Satanas iransfigural se in angetum exuisse hominem potuit. Si autem extra eorpusfuit,
lucis, etc. Quceritur an periculosum sit credere Sa- tunc corpus mortuum fuit, et ab anima separaium,
laiwm esse-angelum lucis, cum ea dicit, vel facit, et iterum anima redeunte vivificalum. Cum autem
quee congruunt bonis. Solutio. Si tunc quando dicit plenam Dei cognitionem habuit, et sic in beatitu-
vel facit ea quse conveniunt, non est evvovpeviculo- dine fuerit, si iterum eidera eadera glovia sublvacta
sus; cum autem suas fallacias incipit duceve ne fuit, non est mivum, nec incvedibile, quia sic Deus
qttis post eum eat, opus est vigilautia : quod non fit sevvo suo dilectissimo beatiludinem el gaudium fu-
sine Deo. tuvum; quod acceptuvus erat pvceostendere potuit,
QU&STIOXXXI. [In fame, et siti, etc Queevitur B ut firmius in ejus .dilectione et servilio perduraret,
ubi esl promissio Dei dicenlis : Primum qumrile et tempus ipsum recipiendi vehementius desidera-
regnum Dei, et hmc omnia adjicienlur vobis (Matlh. ret: quemadmodum iu nionle transfiguratus glo-
vi). Yidetur enim promissio litubasse,, cum [Apo- riam humanilatis tribus discipulis suis ostendit.
stolus dical se laborasse in fame, et siti, frigore et Qu.ESTioXXXY. Per lertium vero coelum. et pa-
nuditate. Solulio. Novit ille medicus, cui semel nos radisum, in quem raptus est, idem intelligit, vide-
tolos comniisimus, el a quo proroissionem prcesen- licet plenam divinitatis intelligentiam, vel cognilio-
tis vitse et futurae habemus, quando haec adjutoria nem. Nota de tribus ecelis quadripertilam senten-
apponat, vel subtrahat sicut nobis expedire judicat ? tiam. Secundum primam sententiam primum co_-
QU_I_STIO XXXII. Per feneslram in porta 'a fralri- lum est aereum, unde aves cceli. Secundum est fir-
bus. Queeritur an hocfactum sit laudabile, an di- mamentum, unde et vocavit firmamentum ccelum.
gnum reprehensione : quod videtur quibusdam, Tertium est empyreum, quod statim ex quo factum
quia Dei auxilio non est liberatus. Solutio. Ante angelis est repletum, ubi angeli, et aniraae sanctse
non est necessarium suffragium Dei quam defecerit fruunlur contemplatione Dei. Secunduin secundam
humanum auxilium; nec debet aliquis exspectare senteniiam primum ccelum est corporalis visio, qua
Dei auxilium, dum habel quod faciat, ne videatur C coelum, etiterra, et omnia oculis conspicua cernun-
tentare Deum. tur. Eadem visione quandoque Dei munere viden-
Qu-ESTioXXXni. Et sic effugi manus ejus. Quee- lur qucedam, ut Elisceus currus ignitos (IV Beg. n),
ritur an Apostolus fecerit fugiendo, utbonus pastov, et fialthasar manum scvibentem, in pariete, mane,
an ut mercenarius. Nonne lupo veniente oves dese- thecet, pltares (Dan. v). Secundum coelum est visio
ruit, etfugit? et sic videtur quod non bonuspaslor, imaginaria, vel spiritalis, qua videntur non corpo-
sed mercenarius fuerit. Solutio. Quando aliquis ra, sed imagines eorum : sicut solentin somnis, vel
pastor specialitera pevseculoribus queeritur, licel ei in exstasi, ut Pharao spicas (Gen.XLI), et Pelrus di-
cedere, et rabiem persecutorum declinare, et fu- scum (Act. x). Terlium visio inlelleclualis, qua non
giendo utilkali lolius gregis se custodive, et inte- corpora, nec imagines eorporum videntur, sed in-
vim ccelevi qui ita non requkuntur, conservis suis corporalia, et immaterialia instinclu mentis cohspi-
cibaria preebeanl. Cum autem, omnium commune ciuntur, ut substantia, Deitas et omnis animse affe-
instat peviculum, ii, qui aliis indigent, non desevan- ctio. Tertia sententla tres ecelostvjplicemangelovum
tur ab iis quibus indigent. hievarchiam secundum Dionjsium vocat. Pvima in
QU_ESTIO XXXIY. Sive in corpore, sive exlra cor~ y. ascensu [est quae continet angelos, et avebangelos,
pus, nescio, Deus scit, etc. (II Cor. xn.) Quceritur et vivtutes. Secunda polestales, principalus et do-~
quomofloApostolus dubitaverit an in covpore,'an ex- minationes; tertia thronos et cherubini, el sera-
tra corpus sit raptus cum nemo in hac vita existens phim. Hanc ilaque tertiam hieravchlam in ascensu,
Deum sicuti est videre possit; unde dicit Moysi: et pvimam in descensu, vocat Apostolus tevtium
Non videbil me homo, el vivel (Exod. xxxm). Ilem ccelum, sive pavadisum : ad quod cum dicit se ra-
si extra corpus sit rap us, ita scilicet quod anima ptum, ostendit quod Deum vidit immediate facie
separata a corpore fueril, nunquid corpus ejus in- ad faciem. Quarla sententia est, quod primum cce-
tevim fuit movtttum ? Itera si intellectuali visione lum dicitur cognitio coelesiium corporum, secun-
Deum vidit, tunc cum vidit veve, et illam cognkio- dum ecelesliuin spirituum, tertium cognitio Deilatis.
nera habuit, in qua summa esl beatitudo et sic in QU.ESTIO XXXYI. Scio liujusmodi, elc. Quceritur
bealitudine fuit; sed bcatitudo semel habila nun- quomodo hominera raplum dicat sive in corpore,
quam amiililur; aut si jam susceptam Deus ei abstu- sive extra, cum homo in covpove et anima subsistat,
lit, videtuv quod injuste Deus_egerit.Solutio. Utrum- quomodo evgo dicit hominem posse extva covpus
que contingere potuit : vel quod-anima a covpore rapi. Solutio. Yerifas hominis ibi consisfit, ubi est
SS3 QUJSSTIONES IN EPISTOLAS' PAULI. — 1N EPIST. AD GALAT. 5S4
imago, et simililudo Dei. Unde est illud : Mens cu- j*_bat, et sic ex timoreliumiliabatur; humilitas vero ex-
jusque, ipse est quisque. Nomine ilaque hominis, pellebat morbum superbeeelationis, ethae dispensa-
vocal hominem inteviorem. tione divhieeprovidentice, datus est ei stimulus ille.
QO.CSTIO XXXYII. Datus esl mild stimulus camis XL. Et non egerunt panitentiam, elc.
" QO_ESTIO
mea angeius, elc. Quceritur a quo sil ei datus slimu- Queeritur an pcenitenlia sit necessaria emcndanti
lus iste, an a Deo, an a diabolo. Si a Deo, quomodo mores in melius ; el quibus modis agitur poenilen-
angelus Sataucedicitur,quasiabeo missus? Item sia tia. Solutio. Non suflieit mores iu melius mutare,
diabolo missus, quomodo verum est quod sequitur : et a malis recedere, nisi per pcenitentieedolorem*
Ne magnitudo revelationum extotlal, etc Nunquid et humilitatis gemitum, et cordis contriti sacrifi-
ideo Satanas per angelum missum a se Apostolum cium satis fial de culpa. Item notandum est quod
colaphizabat,"ne in superbiam extolleretur? Solutio. tribus modis agitur pcenkenlia : ante baptisma, _et
Et a Deo, et a diabolo missus*est ille qui Apostolum post baptisma. pro gravioribus , et quotidie pro
vexabat, sed propler aliud a Deo, et propter aliud a Ievioribus et crebris, juxla illud : Vitasti grandia,
diabolo. A Deo idco missus est, ne magnkudo reve- vide ne opprimaris arena.
lationum extolleret eum. A diabolo ideo, ut eum ad QO_ESTIO XLI. Oramus Deum-,ut niltil mali fa-
defectum traheret. A Deo eliam ideo missus est, ut B ciatis (II Cor. xm). Hic innuit Apostolus quod sola
virtus in infimitate perficeretur. gratia Dei declinalur a malo, dicendo : Oramus, ctc
QU_ESTIO XXXYHI. Propter quod ter Dominum Nil enim valet exterior planlalio et irrigatio sine
rogavi, etc. Diabolus expetivit Job tentandum, et interiori incremento : quod dat Deus sola gratia.
exauditus cst (Job i). Apostolus petivit ut angelus Queeritur ergo cur in sacris Scripturis scepoprceci-
Salanee reeederet ab eo, et non esl exauditus. Ubi pitur nobis el declinare a malo, et facere bonum ;
estergo divina justitia? Nunquid justum fuit diabo- cum adneutrum istorum sufliciat liberum arbilriumj
Ium exaudiri, et non Apostolum? Solutio. Deus eos cum solius gratiee opus sit proprium tam hoc quam
quos sanare disposuit, non semper exaudit ad vo- illud. Solulio. Voluntas nonnihil facit, sed sola non
lunlatem, sed ad sanitalera. Quosdam vero iratus facit. Ideo cum prsecipkur, ut fiat hoc vel illud, li-
quandoque exaudit ad volunlatem, ut diabolum. berum arbitrium debemus agrioscere; cum autem
QO-ESTIO XXXIX.Iiem cum sciret Apostolus hanc oratur, gratice beneficium postulatur. De gralia et
infirmitatem sibi datam ad profectum, et ad humili- libero arbitrio jam in superioribus diclum est, et si-
tatis conservalionem, queeritur an rationabiliter pe- militer quid per se gratia sine voluntate operelur}
tierit utabeo lalis tentatio recederet. Solutio. Licet Q
( et quid sine illa non operelur; nec opus est ut ea-
hoc sciret, tamen liumane casum ex afllictione time- dem ilerum repetantur.
_» —~—=——• ~

IV.

IN EPISTOLAM AD GALATAS.
(Galat. i.) Paulus dposiolus, elc Hanc Epistolam probat: docens eam ndn csse tenendam post Chri-
Apostolus mittit Galatis: qui de Gallia venientes. in stum, quia non solum non proficil ad salutem ot
quamdam Grseciseprovinciam Graecis se miscue- justitiam, sed etiam ofiicit. Post commendat Evan-
runt. Unde provincia illa prius Gallogrcecia dicta gelium el fidem Christi, quce.sufllcitad salutem.
est, delnde Galatia. Unde cum Grceci acuti ingenii QuiESTioI. Qui dedit scmetipsumpro peccatis no-
sint, hi stulti, et ad intelligendum tardiores, ut in- stris, ut eriperel nos de prmsenti smculo, etc Cum
dociles Galli habenlur. Hi prius ab Apostolo in fide, mundus sive sceculum sit opus Dei qui bonorum
et in doctrina evangelica sunt instructi, postea a D tantum auctor est, queeritur hic quomodo tolus in
pseudoapostolis multis modis sunl subversi, ut cre- maligno positus sitmundus, vel quomodo seeculum,
derent gratiam Christi sine Iege Moysi non suflicere dicaturnequam.Solutio. Non solum loca, sedetiam
ad salutem. Unde patet quee sit materia specialis, tempora et instrumenta malorum trahunt infamiam
seilicet status Galatarum in quo tunc erant; gene- eorum, quse in eis fiunt: unde dies pessimi, et tem-
ralis autem materia, communis slatus Ecclesiee. In- pora periculosa dicuntur. Saltus quoque pleni latro-
tentio vero Apostoli in hac Epistola est Galalas nibus, mali dicuntur; el gladius, quo sanguis effun-
versuliis pseudocircumvenlos ad veritatem fidei ca- ditur, et calix, quo venenum propinatur; et sic
tbolicee et doctrinae evangelieee revocare. Modns mundus, vel seeculum malitice noraen sortitur pro-
talis : salutem preemittit, ubi contra detractores, el pter ea qucein eo fiunt.
de operibus legis glorianles, de sua dignitate, et QU_ESTIO II. Sed licet nos, vel angelus evaltgelket
Christi gratia breviter tangit: commendans perso- vobis prmlerid, etc Nonnemulta erant, quceiiondum
nam suam, quando pseudo deprimebanl. Post .salu- eis Evangelizavit quce sunt credenda et tenenda par»
tationemdelevitate eos redarguif: post personam vulis, qui.lacte simplicis doctrhicc sunt nutriendi ?
suam latius comraendat. Deinde legem Moysi im- Solutio. Non ait plusquam accepistis, sed preetei'
" ' 18
PATROL.CLXXY.
•KSS HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. TN S. SCRIPTURAM. £56
id, inquit, per quod inleliigk contvavium. Unde A et ideo major vocatus est, non secundum tempus
promitlebat se venive ad quosdam, ut implevel ea nativitatis, sed conversionis. Frater autem Dommi
quee eis deevant. diclus est secundum quosdam, quia filius lnaterteice
I II.-5? adhuc Iwmhtibus etc. ejus erat, vel propter siinilitudinem sanctitatis ejus,
'-QOJESTIO placerem, vel potius quia nepos fuil patrui Christi, id est
Queestio, -quce solet hic fievi, in pvima Epislola ad
Cleophce. Hebreei enim gerjnana consanguinitate ex
Corinlhios soluta est. Sed dicet aliquis: Quidquid
fiatres vocant. Nolandum
alibi dictum sit, vellem audire, quomodo utruraque parte patrum conjunctos modis in Scripturis fratres dicuntur.
verum sit, si adltuc hominibus placerem, Cltristi quod quatuor ut Esau etJacob; gente, ut omnes Judeei
servus non essem; et illud: Placete omnibus per om- Natura, fratres inler se dicuntnr; cognatioiie, utomnesilli
nia (I Cor. x). Ipse non vult placere hominibus, ut sunt de eadem familia; cum ex una vadiceturba
sit servus Christi. Nobis autem preecipit ut omnibus qui ut Abraham, et Loth, et Jacob, et Laban
hominibus placeamus. Nunquid non vult nos non c.iffunditat,
esse servos Chrisli, cum utrumque non possimus, Scriplura vocat fratres. Affectu fratres omnes Cliri-
sliani, ejusdem gratiee participcs, eumdem Patrem
et illis placere, et Chvisli sevviesse ? Unde scriptum coelestem habentes.
est: Dissipavil ossa eorum, qui hominibus placent R YI. Cogis gentes judaizare (Galat. n),
Eadem nascituv ex verbis Do- QU-ESTIO
,(Psal. xxv). queestio etc De hac reprehensione quceri solet an fuerit
mini diversis. Alibi enim dicit: Luceal tux veslra
vera, an dispensatoria, et an peccaveri. Petrus, et
•eoram hominibus (Matth. x); et alibi: Nolile jusli- vere reprehensibilis fuerit? Solulio. In responsione
Ham •vestram coram hominibus facere {Mattlt. vi).
illa duo preeclara Iumina Hiero-
•Solutio. Nihil aliud monemur, sive ex verbis Do- hujus queestionis
sive ex vcrbis nisi ne finem bono- nymus el Augustinus videntur dissentire. Hierony-
inini, Apostoli, mus dick quod reprehensio illa dispensaloria, et
rum operum in laude hominum ponamus, et ne non vera
fuii, el quod Pelrus non peccavit, nec re-
eamdem quasi pro mevcede bonovum opevum opte-
mus. prehensibilis fuit. Augustinus vero asserit quod vera
fuil reprehensio, nec simulatovia, et quod Petvus
Qo/ESTioIV.Persequebar EcclesiamDei,elc. Quee- veve vepvehensibilis fuit; nec secundum vevitatem
rituv an Apostolus pevsequendo Ecclesiam Dei pec- Evangelii ambulavit; non in hoc, quod infirmus
cavevit, cum zelum legis liabuit, idque faciendo factus esl infirmis, sed quia suo exemplo cogebat
crederet propter Deum esse faciendum. Nam quis- gentes judaizare: alioqui consequens erit falsum
que tenetur, ut illud faciat, quod conscienlia dictat scripsisse Pauluni, quod nullatenus credecdumest.
esse faciendum propter Deum, et ita si non faceret, Item de abolitione legalium post Christum, nihilo-
-videtur Deum offendere per coniemptuni. Item , Hiinus idem magistri duo non idem sentiunl. Hie-
Ecclesiam persequi, malum esse quis dubitet? Solu- ronymus enim dicit quod post Chrislum morliferse
-lio. Dicunt quidam, sive boe sive illud faceret, pec- sunt illaelegales observantiee. Augustinus dicit qucd
caret. Alif vcro dicunt quod zelus ille, quem habuit licuit Judeeis lunc in pvimitiva Eeclesia eas obsev-
Apostolus,-erat bonus, sed opus illudmalum fuit, et vave, tantum non ponevent spem in eis. Aiueeniifi
erroris, scilicet perseculio Ecclesiee. Christi adventum videnlur fuisse necessarice; in
QU-ESTIO Y. Neminem autem alicrum apostolorum ipso confinio legis el graliee indiflerentes, si in eis
vidi, nisi Jacobum fralremDomini. Quare Jacobus non poneretitr spes ; nunc aulem sunt morliferee.
minor filius Alphseifraler Domini dicatur solet quseri. Nota quod dispensalio esl inferioris slatus concessio
--Solutio. Dicunl.rionnulli quod ideo frater Domini causa vitandi scandali, in qua minus fil malum, ut
dictus est, quia fuit filius Joseph de alia uxore, qui majus vitetur. Salva reverentia secvetovum, B. Au-
pater Domini putabalur: sed hoc non est ratum, gustini sententiam pvsefevimus sententise B. Hievo-
eum Joseph virgo esse credebatur ; alia ergo quse- nymi supev pvsedicta vepvehensione et legis aboli-
rcnda est solutio. Sciendum itaque quod Maria ma- D lione. Unde objectionibus B. Hievonymi sic vespou-
ter Domini, Joachim et Annee filia fuit, quee nupsit demus. Pvima est: Chvistus est finis legis, id est
Joseph, el ita fuit Joseph putativus pater Domini. consummatio el plenitudo legem implens, et con-
Mortuo autem Joachim, Cleophas Irater Joseph eam- summans in se, et in suis. Non tamen ila quod lex
dem Aimam accepit uxorem, et genuit ex ea filiam posl Chvisli adventum per nullum temporis curri-
quam vocavit Mariam, quce nupsil Alphceo, qui ge- culura licite a quoquam fieret. Item, lex et propjieta
nuit lilios, scilicet Jacobum, Joseph, Simonem et usque ud Joannem. Yenerande seiiex Hieronyme, re-
Judam. Mortuo autem Cleopha, quidam Salomas spondemihi sensu puro, qualiter est hoe intelligen-
eawdem Annam duxit, et ex ea filiam genuit no- dum, lex etp;ophetae.usque ad Joannem?Nunquid sic,
mine Mariam, quae nupsit Zebedaeo: elhabuil ex eo quod post Joannem non licuit legem servare ? Quod
filios Jacobum, qui dictus est Major, et Joannem videtur secundum tuam disputalionem. Sed nonne
evangelistam. Tres igitur viros Anna habuit, et tres Chvistuseiiam post Joannemlegem servavit, velus pa-
filias. Nunc videndum est qiiare Jacobus Alpheeiet scha celebrando ? Nunquid Chrislus fccit quod non
minor dictus est frater Domini. Minor dictus esl ad decuil?Esl itaque intelligendura sic: lex ejjtroplieta
comparationem alterius, qui prius adheesit Domino, usque ad Joannem, id est a JoannegratiaNovi Testa-
SS7 QU.ESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EPIST. AD GALAT. 5SS
menti incoepit et prcedicari el exhiberi : elex tunc A vid : Et holocaustum pro peccato non poslulasli :
Yetus Testamenium coepit cessare. Item tunc tem- tunc dixi : Ecce venio (Psal.xxxix). Ex hoc etiam
poris non erat haeresis legales observare ceeremo- quod in lege scriptum est : Odio Imbebis inimicum
nias, licet modo esset, maxkne si quis crederet gra- tuum (Mutlli. v) , cum nullus cum odio inimici pos-
tiam non suflicere ad salutem sine lege. Item si sunt sit salvari, constat quod lex neminem justificat.
observandse, salutem afferunt. Nonne queedam ob- Ideoque ab ea ad gratiam queejustiiicat fugiendum
servamus, quse salutem non conferunl, sed pro no- est. El quia lex tantum manum, ct non animum co-
stro arbitrio eis possumus uti, et non uti? hibebat de exterioribus agcndo, et omnes cultores
QO_ESTIO YIL EX operibus legis non juslificabitur suos sub malediclione constituebat, liquet quod per
homo, nisi per fidem Cliristi. Queeritur quomodo ipsam ipsi moviendum est, ut in Deo vivatur.
fides justificet et non opera, cum Deus reddat uni- Qu.ESTioXII. Qui dilexit me, et tradidil seipsum
cuique seeuriduin opera sua. Nonue ex quo, habet pro me, etc. Revoca queestionem illam ad memo-
esse meritum et prcemiuin, corona et justitia? Si riam, quomodo Pater, Filius, et Judas conveniani
crgo corona est ex operibus, videtur quod justitia in traditione Filii, super Epistolam ad Romanos se-
sit ex eisdem. Solutio. In Epistola.ad Romanos dis- cundum posse nostrum pertraclatam. Si enim per
putatum est pvo modulo nostvo de hac qusestione : B legem justitia, ergo Chrislus gratis morluus est:
hicmodo sufficiat dicere: fides ideo dicilur justifi- sed Christus non est gralis, id est sine causa, sive
care, quia ex cerliludine invisibilium selerna bona utilitate, moriuus : ergo ex lege non est justitia.
diligunlur; dilectio autem justificat. Ex iide ergo Lector, auctoritatem revoca ad memoriam quoties
dicit nos juslificari. quia ipsa prima est, ex qua im- opus fuerit libi probare quod ex lege non est justi-
petranlur ccetera.Neccum dicit nos ex fide justifi- tia : hoc dico, quia sunt auctoritates quibus vide-
cari, operabona frustrantur, sed ideo hoc dicit, quia turquodpossitoslendi quod ex lege sit justilia: sic-
ipsa opera sunt ex gratia fidei. ut in superioribus ostensum est.
QO_ESTIO YHI. Si ea, qum destruxi^ iterum readi- . QU.ESTIO XHI. Quis vos fascinavit non credere veti-
fico, pravaricalorem me conslituo. Sed dicet aliquis; tutt, etc. Qucerkur quid sit faseinatio.' Solutio. Magi-
Nonne fidem quani impugnabat destruxit, et iieruni- ca Iudificatio, qua oculis hominum ostendttntur ali-
eam resedifieat preedicando, et sic videtur esse prce- ter queedam quam sint: fascinus. vel fascinatio vo-
varicalor? Solutio. Qui rem falsam, quee destvui eatur : vel vulgo fascinatio, quod nocet infantibus.
potest, destvuit, si eam iterum resedificat, preevari- Oculi enim quorumdam dicuntur visu urere, et hic
cator est. Fides autem non potest destrui, licet j. aelus fascinatio exislimatur. Sic invidia non solum
possil impugnari. Licet ilaque Paulus prius cona- invido nocet aliena felicitate tabescenli, sed iis etiam
rctur noslram fidem destrtiere, et iterum resedifi- in quibus aliqua bona incipiunl esse. Unde scripluia
care, non tamen preevaricalor fuit. est: Fascinaiio nugacitatis obscural bona (Sap. iv).-
QUJESTIO. IX. Item opponilur de eodem sic: Si ea-, QD.ESTIO XIV. Qui ex ftde sunt, benedicentur: qui
qum destruxi," iterum remdifico. Ecce manifeste ex operibus legis sunt, sub maledicto sunl. Quceritur
dicit se destruxisse legalia; alibi vero dicit: Legem quid sil esse ex fide, quid sit esse ex operibus legis.
ergo^destruimus?Absit! sed legem siatuimus (Botn. Solutio. Iili sunl exfide quorum esse pendet ex fide,
m). Quomodo ergo verum est utrumque? Solulio. id est qui per fidem tendunt ad verum esse, et qui
Duobus modis dicilur quis legem deslrueve. Iile per fidei gratiam queerunt justificari. Et soli a Deo
legern destvuit, ijui eam in slatu suo ante Yerbi iu- ceternceviteebenedictionem consequentur. Ex operi-
carnationem dicit inutilem, nec a Deo datam asserii, bus autem legis esse dicuntur, qui ex eis queerunt
et hoc modo legem Paulus non destruebat. Rle etiam justificari; ideoque sub malediclo sunt, tanquamle-
drcitur legem destruere, qui eam ostendit post Chri- gis transgressores;
sti adventum secundum carnalia non esse tenendaro, QU_ESTIO XV. Maledicius omnis qui non perman-
ei hoc modo Paulus legem destruebat dicens : Si D serit in omnibus qum scripta sunt in libro legis, ut
circumcidamini, Christus nihil vobis proderit. faciat ea. Queeritur an Deus in lege preecepitaliquid
QU_ESTIO X. Nunquid.Christuspeccati minister, quod non possit adimpleri? Si dicatur nihil, quo-
cum lex bona slt, et-mandatum bonum, justum, et modo omnes, qui sunt ex operibus legis, _submale-;
_sanctum? quomodo Chrislus si legem ministral, et dicto sunl? Item, si Deus prsecepil.aliquid homini
peccatum ? Nunquid Deus, quando legem dedit, pec- quod ipse non vellet facere, videlur Deus injustus et
catum ministravit? Solutio.Lex quidem bona, ta- crudelis. Solulio. Dicunt quidam quod nihil prsece-
men oecasio peccati: juxta quam rationem minister ptttm est in Jege quod homo non possit adimplere.
legis dicitur ministef peccati. Conlra quos dicit exposilor, quod multa prrecepit
QuJESTIO XI. Per legemenim legi mortuus sum, etc., Deus, quae omnia nullus potuit adimplere. Unde
id est per aiietoritatem legis eam dimisi : sed per apostolus Petrus~: Cur tenlalis Deum, nobis impo-
quam auctoritatem, queeritur. Solutio. Moyses dicit: nere jugum, quod neque nos, nequepalres noslri por-
Suscilabo vobis prophetam de fratribns veslris, quem lare poluimus (Act. xv).
sicut me audielis (Deut. xvm). El Hieremias : Con- QU_ESTIO XVI. Maledictusomnts qui pendet m ligno.
iammabo teslamenlum novum domui Israel. El Da- Quceritur an Christus sit sub bac universitate ma-
5S9 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETTCA.— L IN S. SCRIPTURAM. 5f5u
ledielionis contentus? Sed ille est qui super omnia /_.ut sic vires natuvse experiretur, el convictus est de
est Deus benedictus in sceeula; per quera lollitur ignoraiitia,etconfessusest, quia defecit ltimen oculo-
omnis maiedictio, et qui benedixit nos omni bene- rum suorum : adhuc tamen credebat se habere vir^
dictione in ccelcstibus. Ipse enim semcn -Abrahae tutem, qua possit implere quidquid necessarium ad
promissum, in quo fit oranium gentium benedictio. salutem erat. Unde et dicebal: Non deest qui hn-
^Quoniodo ergo iste potest esse maledictus? Solutio. pleut, sed deest qui jubeat. Quasi diceret: Cognitio-
Alia est maledictio eulpee,quee longe est a Christo : ne, non virlule indigeo. Data est ilaque lex, quee
alia esl pcenee, quam Christus voluntarie suscepit, ignorantiam illun.inaret, sed infirraitalem non adju-
faclus pro nobis maledictum, sive peccatum, id est varet: quee peccalum delexit, sed non consumpsit*
Iioslia pro peccato : ut omnium maledictionem lam qua dala invaluit morbus, et aucla est concupiscen-
culpce quam puensede medio tolleret. Potest etiam tia, non legis, sed naturce vilio, et instantia diaboli,
dici quod maledictus fuit Christus maledictione ul ita cognita utriusque legis insuuicienlia, et sua
-culpce, non vere, sed secundum opinionem hoini- infivmitale, clamavet ad medicum, et queereret gra-
num : unde tanquam pecealor cum iniquis reputa- ticeauxilium : et sie multiplicatis infirmitatihus ac-
tus est. celeravevunt ad medicum, qui veniens in fovma
QU,ESTIO XYII. Si enint ex legeharedilas, non ex D sevvi sanavit vulneva languidi. Hic est enim Sama-
promissione. De hac consequentia queeritur an vera ritanus ille qui ad vulneralum, qui incidit in latro-
sit. Ad sui verilatem requirit ut sint opposka hsere- nes, appropinquavit, et vulnera ejus alligavil: quem
ditalem esse ex lege, et ex promissione : alioquin sacerdos, et levita, id esl lex el sacerdotium, per-
«011 sequeretur, si ex lege, non ex promissione. transieruiit (Luc. x) : quia lex ad perfecium nemi-
Quid est ergo, heereditatem esse ex lege : quid est nem perduxit (Hebr. vn). Hic est Eliseeus, qui post
-esse ex promissione? quid eliam vocat hsaredilalem? missum baculum non effeclivum salulis, venit ad
Solutio. Ilsereditatem, vocat ceternam vitam : esse suscitandum mortuum filium Sunamitis (1V Beg.
ex lege, est esse ex operibus legis, ad quorum im- lv). Hic est Angeius magni consilii, qui descendit
.plelionem homo videtur sibi suflicere, nec gralia Dei in piscinam, et motaiaqua sanabalur unus (Joan-.
-indigere, quod est ex meritis esse hcereditatem. Ex v). Hic est omnipotens sermo, qui a regalibus sedi-
.promissione vcro esse heereditalem, hoc est, esse ex bus venit, dura medium silentium omnia lenerent
^gralia. Yide ergo, quod esse ex lege, et promissione (Sap. xvin). Nota tria esse silentia. Primum silen-
:sunl opposita. Unde alibi dicit Apostolus :Si ex ope- tium est ignorantia languoris, quod fuit sub lege
ribus, jam iwn exgratia (Rom. xi), id est, si ex debito, -, nalurali. Secundum silentium est desperalio salutis,
«on ex gralia. "''quod fuit sub scripta lege, et boc silcntium est me-
i. QU.ESTIO XYIII. Quid ergo te?Cum priovessancli, dium. Tertium silenlium est adeptio sanilatis : quod
-qui antelegem fuerunt, fuerintper gratiam fidei justi, erit iu gloria eeternce bealkudinis. Dum itaque
-etpromissionemsiiilconsecuti, queeriiurquare lex sit omnia medium sileulium tenerent, id est, de salute
•data? et quid utilitatis contuleril? Solutionem hujus desperarent: summi Regis Filius de lumine cceli ad
queeslionisApostolusponit dicens -.Propter transgres- tenebras mundi vel inferni descendit. Et veniens
sionem lcx posita est, quod duobus modis potest in- loculus est pacem , deditgratiam, proposuil misevi-
telligi, scilicet propter transgressionera coliibendam, covdiam, proroisit veniam. Et sic rupto medio silen-
ul saltem timore cessarenl homines transgredi, ut tio cceperunt cegroli pura fide, el vera confessioner
quandoque idem facerent volunlarie; vel propter quasi magnis clamoribus flagitare remedium, et ac-
transgressionem lex posita est, id est, ut faceret ho- celerare ad medicum, per quem eegroti sanarenturi
mines transgredi, el sic humiliarentur, et medicum et vulnera curarentur.
queererent, el gratiee auxilium implovarent. Data est QUESTIOXX. Lex posita est in manu MediatoriSt
ergo ut superbos humiliaret, et infirmitatem pro- Quceritur cur Christus dicatur Mediator? Solutio.
deret, et duris in ilagellum et in signum fuluro- 10 Quia medial nos, id est reconcilial Deo.
rum. QU/ESTIO XXI. Sed cum non solum Filius nos sibi
QuiESTioXIX. Queerilur cur statim post hominis reconciliel, sed eliam Deus Pater, sicttt dicit Apo-
casum lcx non sit data? vel quare ipse Filius illico stolus : Deus erat in Christo, mundum reconcilians
non veneril? vel quare tol homines perire permise- sibi (II Cor. v), queerilur cur solus Filius dicatur
fit? Solulio. Magno consilio hoc factum est, ul posl Mediator Dei el hominum. Solutio. Tota Trinilas
liominis casum non illico lex daretur, vel Filius mit- virtutis usu nos sibi reconciliat: sed solus Filius
teretur. Nisi enim superbia hominis prius vires ex- impletione obedientice,et sacramenlorum susceplione
periretur sui arbifrii, libertali suflicientiam arroga- nos justificat et reconciliat. Unde non immeriio so-
ret, et legcm superilue datam, et Filium fruslra lus Mediator dicitur.
venisse judicarel. Nec omnes, qui tunc fuerunt, pe- QUJSSTIO XXII. Cum Christus Deus, et homo, Dei
rierunl: sicut nec omnes qui modo sunt, fiunt sal- et horainum mediator sit, quceritur secundum quam
vi. Itaque hoc factum est, ut homo morbtim Infirmi- naturam, an secundum divinam, an secundum hu-
tatis suee agnosceret, et graliam sibi necessariam manam, an secundum utramque sit Mediator. Solu-
imploraret. In lege enim nalurali relictus esl 5ibi, tio. Auctores dicunt quod non est mediator secun-
B6i QU/EST.ONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EPIST. AD GALAT. 56__;
dum quod est Deus, sed lantum secundum quod A tur unde et quo missus est Filius-. Audi : A Patre
homo, per mortalitatem nobis appropinquans, Deo exivi, et veni in mundum (Joan. xvi).
per justitiam. QU_ESTIO XXX. Sed dicet aliquis :i\oni. e in mundo
QU-ESTIOXXHI. Sed conclusit scripiura omnia erat, et mundus per eum faclus est (Joan. 1). Nun-
sub peccato. Quseritur quid voeel scripturam. Solu- quid missus est illuc, ubi prius erat. Solutio. Prius
tio. Legem, quam alibi vocat lilteram, hic appellat erat in mundo per potentiam, et essentiam, sed1cce-
Aposlolus scriptuvam : quia tanlum jubet, non ad- pit aliter esse in mundo visibiiis factus per servilis
juvat: segrotum, qui sibi sanus videbatuv, de movbo formse susceptionem. Sicut ergo quando a Patre
convincit, et sic ostendendo peccala, et non aufe- exivit, Patrem non deseruil; sic in mundum venit,
rendo concludit omnia sub peccato. Data est evgo in quo prius erat. Quare autem missio Filii, vel
lex, ut gvalia qusevevetuv: et gvalia collata est, ut Spiritus sancti, cum sit opus Trinitatis, Patri attri--
per eam lex impleretur : huic consonat quod alibi buatur, jam in prsecedentibus dictum est.
dicit: Conclusit Deus omnia tn incredulitale, ut om~ QU_ESTIO XXXI. Faclum ex muliere. Cum sit na-
nium misereretur (Bom. xi). tus de virgine Dominus , quceritur eur Aposlolus
QU_ESTIO XXIY. Quicunque in Christo baptizati factumdemuliereasserat? Solutio. Usus-estHebrai-
eslis, Christum induisiis. Qucerilur de illo, qui ficle " cee locutionis modo ponentis mulierem pro femina,
accedit ad baptismum, an sit in Christo baptizalus, ut Eva in Genesi nondum passa concubitum mulier-
ct Christum indutus. Quod si dicatur sic, consequi- vccatur. Nota quod expositor dicit quod Creator,.
tur quod Christo sit conformis : si autem non est ' qui semper erat, faclus est, ut creatura essel; quia
laptizatus, si poenituerit de sua fictione, poterit factus est homo, ut fieret quod non erat; non ut
baptizari, sed hoc ei non conceditur: constat ergo perirel quod crat;" hoc dico propter quosdam, qui-
quod si baptizatus. Solulio. In Christo baptizari, et negant eum aliquid factum esse.
Christum induere duobus modis inlelligilur, vel sa- QG/ESTIG XXXII. Faclum sub lege, ut eos, qui su&-
cramenli perceptione, quod commune est bonis, et lege erant, redimeret, etc Nonne per mortem suam
malis; vel sanctificatione inleriori, et vitce confor- redemit lam eos, qui sub lege erant, quam eos, qui.
Biitate, quod solis bonis convenit. sine lege erant? Quomodo ergo dicit Aposlolus.
QC_ESTIO XXY. Quceritur quomodo Chrislus sit Christum sub lege factum, ul eos, qui sub lega
indumentum sanctorum, et anne sancti sint indu- erant, redimeret, quasi per legis observationem eos
mentum Christi? Solutio. Christus dicitur indu- redemerit ? Solutio. Factus est sub lege, ut eam im-
mentum sanctorum, et sancti eliam indumenluaa 0 pleret, et impletam cessare faceret; et sic eiiam.
Christi. Sed aliter et aliter. Christus enim dicitur u Judseos a legis preevaricatione redimeret. Nisi enim.
indumentum sanctorum per obumbrationem Spiri- legem observaret, in qua facta est promissio, quis
tus sancti, ab cestu viliorum eos prolegens : sancli crederet quod ipse esset semen Abrahse promissum.
vero indumentum Cbristi, quasi ipsum intra se ha- Abrahee, in quo non solum Judcei, sed etiam omnes
benies, et circumdantes. Etiam ipsum sua sancta gentes benedicerenlur?
conversatione honorant: sicul mali male vivendo, Qu.ESTioXXXIII. Ul adopiionem ftliorum recipe-
blasphemant. remus. Quid vocat adoptionem; an bona graluita ad
QU_ESTIO. XXYl. Si vos Chrisii, crgo Abrahm, ete. pvaesentem justitiam, an ad futuvam gloviam perli-.
Christus diciuir semen Abrahee, et fideles dicuntur nentia, per quse efficimur filii? Solutio. Quidam
semen Abrahee. Unde quaeritur an secundum eam- dislinguendum putant inter-filios adoptionis et filios
dem significationem et Christus et iideles dicantur gratise, ego autem arbitror eosdem esse.
semen Abvahee? Solutio. Christus semen Abrahse QUVESTIO XXXIV. MisitDeus spirilumJFiliisui, etc.
cst corporaliter, quia de ejus stirpe natus : fideles Nota Trinitatem hic manifeste significari. Sunl qui--
scmen Abrahee spirkualiter sunt, id est justi per dam, qui dicunt, quod sicut eeterna Yerbi geneialio
fidem, sicut ille fuit. D a solo Patre est, sic et temporalis ipsius missio;
QU,ESTIO XXVH. Sub elementis mundi eramus ser-~ quia secundumhosPatvem Filium mitteve, est ipsum
vumtes (Galat. iv). Si ergo Judeeveliam sub elemen-. a Patve esse, et nobis in carne assumpta apparere.
lis serviebant,-in qrio a paganis distabant? Solutio. Simniler asserunl de Spiritu sanclo, quod sicut
"Judeei sub elementis Deo, non ipsis elementis ser- ceterna ipsius processio a Patre,,et Filio, et non a,
viebant; pagani vero,,non Deo, sed ipsis elementis semetipso est, sic et temporalis : sed Auguslinus..
cultuni divinum exhibebant.. manifeste dicit quod lam Filii quam Spkitus sancti
QU/ESTIO XXVIII. Ubi venit pleniiudo, etc Quse- temporalis roissio opusest Trinitatis ; unde ipsius-
ritur cur adventus Salvaloris dicatur plenitudo tem- Filius dicit se missuro a Spiritu sancto.
poris? Solulio. Ideo quia hoc tempore adimplentur QU-ESTIO XXXY. Ctamantem : Abba, Paier. Quce--
qucc preecedentibus lemporibus erant preenuntiata,. rilur, cur Apostolus duo vocabula Idem significan--
et magis proprie videretur dicium tempus pieniludi- tia posuerit; videtur euim allerum superfltte poni.
nis, quam plenitudo temporis, et finis sceeuliidem di- Solutio. Ideo hoc facit, ut duos populos una fide.
citur. conjunctos innueret. Hebraicum enim nomen Ju-
QUVESTIO XXIX. Misit Filium suum, etc Quiicri- doeos, Graecumvocabulum gentilem populum sigiu-
S6S HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA."— I. IN S. SGRIPTURAM. S64
ficat; eadcm utriusque vocabuli significatio unita- A quidquam facere, donec illo introeasJGen. xix). Non
tem fidei et Spiritus figurat. posse se dixit, quod sine dubio poterat per poten-
QU/ESTIO XXXVI. His, qui natura dii non sunl. liam, sed non per juslklam.
Hic innuit quod una natura est Patris, et Filii, et QU,ESTIOXLL Abraham Ipabuil duos filios. Nonne
Spiritus sancti. Si cnim Filius non est natura Deus, de Cetura post mortem Sarce plures filios habuit?
ergo nec colendus, nec adorandus. Sed opponitur sie Quomodo ergo dicit Apostolus eunrduos habuisse,
nobis: Nonne humanitas Christi colitur-eiadoratur? quasi non plures quam duos? Solutio. Si plures
nec tamen natura est Deus. Solutio. Quodest as- quam duos,'ergo duos; non enim dicit tantum duos,
sumptum adoratur non propter se, sed propter assu- sed tamen potius de his quam de aliis dicit, quia
mentem; non ergo solam et nudam, sed Deitali uni- Scripluva de istis singula prosequkur, innuens ali-
tam adoramus Salvatoris humanitatem. quid egregium preeiiguvavi.
QU_ESTIO XXXVII. Imo cogiuti silis a Deo. Nonne QC-ESTIO XLII. Hmc autem sunt duo testamenta.
Beus omnia ab eeterno novit? Quomodo ergo dici- De hac et consimilibus locutionibus queevituvquo-
vur Deus tunc quasi primum nos cognoscere, quando modo vevee sinl. Nonne alind est ngura, aliud veri-
sncipimus in ipsum credere? Solutio. Tropica locu- tas; aliud sigiiiiieans, aliud significatum?quomodo
tione quod Deo auctore agimus, ipsi attribuitur; B ergo nomen veritatis prcedicatur de nomine figurce,
unde dieilur : Postulat pro sanctis, quia facit eos ctim dicilur: Hcecsunl duo Testamenta, et pelra erat
postulare, sic cognoscere nos, quia preestat nobis Chrisius ? (I Cor. x.) Solufio. Hoe verbum, esse, in
sui cognilionem et quiescere, quia facit nos in seipso hujusmodi locis, ponitur pro significare.
conquiescere. QU_ESTIO XLIII. Iiem cur sacra Scriptura iu tah
Qn,ESTio XXXYIII. Quomodo converlimini iterum loco utalur verbo subslamivo, potest queeri. Nonne
ud infirma, et egena? Galalee prius legem non tene- planius esset, si dicerelur: Heec autem signifieant
bant, quomodo ergo dicit: iterum converthnini ad duo lestamenta, et petra figurabat Christum ? Solu-
egena, etc Solutio. Ut ostendat legalem observa- tio. Yocum est significare, rerum est esse proprie.
tionem post Christi adventum dislare parum, vel In theologia vero non solum voces habent signilica-
nihil ab idololatria. Yel ideo hoe dieif, quia non so- lionem, sed etiam res in aliarum rerum ponuntur
lum legem servare volebant, sed ad pristinos etiani significalionem, id est qusedam res aliis rebus .signi-.
errores convertebautur; sic duplici errore a pseudo ficaniur. Quoties ergo Scriptura sacra vult osten-
circumventi erant. dere, quee res quam rem habeat significare, non di-
QM-STio XXXIX. Et seplimm dccadis seplhnum, cit: hoc significat illud; sed hoc est illud, utpetra
qui jubilmus dicitur. Quid est hoc quod dicit expo- ^ erat Chrislus; si enirn diceretur pelra significat
skor? nonne quinquagesimus"annus jubilseus dice- Chrislum, videretur quod hujus nominis petra, et
batur in lege? quomodo ergo scptimse deeadis septi- non hujus rei pelrse demonstraretur significalio.
mus annus jubileeus diclus est ? nam septimus QU^ESTIO XLIY. Nola quod superius dicit, quod
septimee decadis est sexagesimus septimus. Solu- Ismael natus est secundum carnem; Isaac nen
tio. Filii Israel aliquando captivitate pressi non secundum carnem, sed per repromissionem, sed
potuerunt servare ajinum jubileeum suo ordine. nonne Isaac sicut lsmael natus est commistione
Sexagesimo sexto autem anno data est licenlia re- ulriusque sexus? quomodo ergo non esl natus se-
deundi.a Cyro, et Davio, et ex pavle redievunt, el cundum naturam vel secuiidum carnem? Solulio.
sexagesimum seplimum annum coluevunt pvo jubi- Ismael natusest usitala lege naturee, scilicet cxna^
leeo. Sed dicet aliquis quod antequam sepluaginta turalium causarum concursu; generatio vero Isaac
anni.essent impleti, non sunt vevevsi de eapliyitate. non naluree, sed divince virlulis, et gratice fuit ope-
Solutio. Non quidem genevalitev et ex toto sunt ve- ralio. Tali enim commistioni, quee in tali setate esse
vevsi ante annum septuagesimuni; tamen in anno potuit intev Abraham senem, et Sarara vetulam et
sexagesimo sexto, ut pveediximus, quibusdam in- Q sterilem natura non concedit iilios; sed quod na-
dulta est licenlia vedeundi, quod significatuv pev tura negavit, gratia eontulit,
Alleluia, quod canitur in Sabbato post Parasceven, QU_ESTIO XLY. Sed qttomodo tunc quj secundum
qui sexagesimus sexlus dies est septuagesimee. Sed carnem natus esl, persequebatur eum qui secundum
quoniam adhuc quidam delinebanlur in capiivitate, spiritum, vel repromissionem natus est; sic et nunc.
sequitur traclus, qui est signum laboris, sicu.t alle- Queeritur: Ubi hoc inveniatur quod Ismael perse-
luia est signum lsetitiae. Sequenti autem Sabbato querelur Isaac In Genesi enim legilur, quod major
canitur etiam secundum cum primo Alleluia prce- cum minore ludebat (Gen. xxi). Quid ergo maji.fe-
figurans generalem reversionem Judeeorum qucc est cit? quid peccavit? quomodo ludendo tantum eum
completis annis septuaginta. persequabatur? Solutio. Lusum majoris cum minore
QU_ESTIO XL. Si poluisset fteri, eruisselis, etc. intellexit Sara esse delusionem. Unde et.indignafaif:
Ronne illud fieri potuit quod ait Apostolus? Solutio. Ejice anciltam, el filiutn ejus. (Ibid.) Et Apostqlus ta-
Sacra Scriptura illud dicit non posse fieri, quod lem delusionem vocatpersecutioiiem.Ilaetnosmagis
juste non fit; undc Job ait: Ulinam possem mc occi- persequuntur.delusores, quam aperti persecutores.
iere (Job x). Et Dominus ad Loth : N-on possum QUJESTIO XLYI. Si circumcidamini, Christus vobie
56S QU^STIONES 1N EPISTOLAS PAULl. — IN EPIST. AD GALAT. SG«
niltil proderil. (Gal. v.) Nonne circumcidit Aposlo- A se; nullus autem se diligit, nisi Demn diligat: quid
lus Timotbeum? Ergo decepit eum, et fecit ul Chri- est enim se diligere, nisi bonum suum amare? bo-
stus nihil prodesset? Solutio. Hoc dicit de iis qui num autem verum et summum est Clivistus. Alio-
quserebant justificari ex circumcisione; et ideo se quin cjuidiligit iniquitatem, odit animam suam.
eircumcidebant, et sic a gratia exciderunt, quam QciESTio L. Queerituv quis sit pvoximus? Solu-
credebant insuflicientem esse. lllis autem, qui eam tio. Omnis homo. Tenemur ergo ex preecepto om-
ex quadam reverentia susceperunt, non tamen po- nem hominem diligere et exhibere oflicia pielalis
nentes spem in ea, non erat pernieiosa secundum- omni indigenti.
Auguslinum, secundum vero Hieronymum omnibus QOJESTIO LI. Sicul temelipsum, etc. Quceritur an
suseepla nocuit, nisi fierel dispensatio. De qua con- debemus proximum quantum nosmetipsos diligere?
troversia superius plenius dictum est. Quod videtur,' cumdicatur, sicut lemetipsum. So-
QuiESTioXLYII. Teslificor omni circumcidenti se, lutio. Sicut non est quantitatis, sed qualitatis, hoc
quoniatn debitor est universm legis fuciendm. Nun- quidem tenemur aliis facere, quod volumus se-
quid si universam legem impleat, etiam sic poterit cundum rationem ab aliis nobis exhiberi. Nota :
justitiam consequi? Quod videtur ex his verbis, sed Cum ulrumque preeceptum de dilectione in utroque
alibi manifeste habetur quod ex lege non esl justitia. B contineatur, ssepe ponkur unum potius quam duo,
Item, nonne omnis horao tenetur, ul iegem impleat, . si enim utrumque simul poneretur, viderelur quod
saltem secundum spiritum ? Qtiid est ergo quod om- allerum sine altero haberetur, vel posset haberi.
nis circumeidens se hoc debet, non alius? Itcni: QO^ISTIOLII. Caro concupiscit adversus spirilum.
Nonne omnis tenetur, ut diligal proximum sicut Quseriiur quomodo dicatur caro concupiscere, cum.
seipsum? sed qui diligit proximum, lolam legeni -sola anima concupiseal. Solutio. Quod anima fack
adimplet. Nonne ex his videtur, quod bmnis tenetur ex carne, hoc carni altribuitur, sicut auris dicitur
universara legem adimplere? Quid est ergo quod audire, oculus videre, cuni auima hsec per hujusr
.dicit: Testifieor omni liomini circumcidenti se, etc modi instrumenta agat. .
Solulio. Qui ex circumcisione vel ex lege qucerit ju- QuiESTioLIII. Cum ergo secundum substantiam
stificari, tenetur ad hoc, ul justitiam habeat, vel idem sit anima et spiritus, quo anima eoncupisck
dignus sit vita, ut impleat quidquid prcecipitur in adversus spiritum; nuiiquid adversus semefipsam-?
lege, scilicet ut nihil concupiscat; et Deum exlo.o . Solutio. Carnem concupiscentemvbcal delectalionem
corde diligat, in quibus duobus consislit perfecta carnalem, quam anima habet ex carne. Nomine a&-
justitia; quam, si quis haberet, non indigeret gratia tem Spiritus significat delectalionem spiritualem.
fidei, sicul nec angeli Dei, quae nulli concessa est ^ Et propter has duas delectationes liomp interior di-
in prcesenli, nisi soli Mediatori Dei et hominum; visus est, et diversa sortitur vocabula. Secunduiri
uude necesse est, ut si quis vult justificari vel bea- eniro inferiorem delectationem, nunc caro, nunc
tificari, ad solam gratiam confugiat; si enim in lege homo, nunc anima vel animalis, vel carnalis dici-
queerit justificari, Iioc exigitur ab eo quod non po- tur; secundum vero superiorem dicilur spiritus,
test ab homine solvi. vel spiritualis, velnovus homo.
QU-ESTIO XLYIII. In Christo Jesu neque valel cir- QO_ESTIO LIY. Si spiritu, dncimini, non estis sub
cumcisio , neque praputium. Dicil expositor quod lege. Qucerkur quid est esse sub lege? Solutio.
iis qui sunt in Christo Jesu sunt vilia fugienda, Timore pcence, non amore justitice abstinere ab
virtutes appelendee; media vero nec fugienda, nec omni malo opere, hoc est esse sub lege. Ut ilie dici-
appetenda, in quibus ponil circumcisionem. Unde tur esse sub lege, qui ex ea queeril justificari, qui
videlur quod ipsa non prodest, neque obesl; sed debitor est universee legis implendae.
superius dictum est quod circumcisio non solum QOJESTIO LY. Manifesia autem sunt^opera carnis',
non prodest, sed etiam obesl. Et Apostolusdicit: Si qum sunt fornicatio, etc Quajvitui. quomodo Apo-
circumcidumini, Christus vobis non proderit. Si ergo Q sloius intev opeva cavnis enunjevet queedam quce
aufert nobis Christuro, multum obest. Solulio. Cir- non sunt vitia cavnis, sed poiius aniniee, ut ira, in.
ctmcisio simpliciter suscepta, quod in ea non pona- vidia, etc Solutio. Nomine carnis totum ' significat
tur causa salutis, videtur esse indifferens, et sic hominero, qui secundum se vivendo in hcec-cecidit.
non prodest, nec obstel; si autem hae intentione, Credere enim omnia vitia ex carne esse, error est,
ct hoc animo, ut ex ea queeralur salus, obest-per- ne diabolus, qui carnem non habcl, ab his, videalur
cepla. Tmmunis.
QO_ESTIO XLIX. Oiiinis lex in uno sermone imple- QO^STIOLYI.Eruclus autem spirilus sunt charilas..
tur : Diliges proximum luum sicut teipsum.fivm duo Dicit expositor quod Apostolus opera spintus vo-
sint preecepta dilectionis, Dei scilicet et proximi, cat fructus, quia propter se petenda sunl. Sed Au-
quceritur quomodo in dilectione proximi omnis lex gustinus dicit ipiod virtutes propter solam beatitu-
implealur? Solutio. In dilectione proximi coiiline- dinem petendae sunt, propler se autem nihil aman-
tur dilectio Dei; quis enim potest diligere proxi- dum, nisi summum bonum, "cujusfruitio nos bealos
nuim propler Deura, nisi diiigat Dettm ? Item nemo efficit. Quid ergo dicendum ? quid tenendum ? Solu-
pofesf diligeve proximum sicul seipsum, nisi diligat tio. Yirtutes petendce sunt pvopter se, quia posses--
S67 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. S68
sores suos sincera delectalione delectant, sed non A in Evangelio : Diligite inimicos vestros; benefacite
tantum propter se, sed etiam propter bealitudinem, iis qui oderunt vos (Luc. vi). Sed Auguslinus ail:
quee est finis supremus. Diligere inimicos non est lantse multitudinis, quan-
QU_ESTIOLYH. Si praoccupalus fueril homo in tam credo exaudiri in Dominica oralione, ubi diei-
aliquo deliclo (Gal. vi), etc Queerkur quid sit prse- lur: Dimitte nobis debita noslra, sicut et nos dimit-
occupari, et quid vocet delictum. Solutio. Preeoccu- limus debiloribus nostris (Malth. vi). Et Gregorius
patur, qui ideo cadit in aliquod delictum, sive pec- ait: Sufficit non odisse iniroicos, id est salutem eo-
catum, vel quia ignorat quod agendum sit vel dimit- rem velle; et si opera misericordise non eis impen-
tendum, vel cum cognoscit, sed tamen infirmitas ad dantur. Solutio. Prsecepto lenemur oranium salutem
peccandum.impellit. Delictum est boni desertio, sic- velle; sed impendere etiam officia pietatis inimicis
ut peccatum mali perpelratio, vel delictum est quod quantum ad infirmos, et mlnus perfeclos, consilium
ignoranter fit; peecalum quod a sciente, indifferen- est, quantum ad perfeclos prseccptum. Diligenter
ter tamen unum pro altero ponitur. ergo notandum est quid secundum consilium, quid
Qu/ESTio LYIII. Unusquisque onus snum porta- secundum prseceptum dicatur.
bit, elc. Queerkur quomodo utrumque sit verum. QOESTIOLX. Item quando constat, quod bonum
Aller alterius onera porlale, etc, el hoc, quod hic sit benefacere malis, et peccatoribus, el impiis, quid
dicit: Unusquisque onus suum portabit? SohHio. est quod dicit Seriptura : Da misericordi , et ne
Alia sunt onera participandee infirmitatis, de quibus suscipias peccatorem, et impiis , et peccaioribus redde
superius egit; alia sunt reddendee Deo rationis de vindictam, et benefac huntili, el ne dederis impio
actibus nostris, de quibus hic agit. Verum est ita- (Eccles. xn). Solutio. Sensus prsedictarum aucto-
que quod in preesenti debemus subvenire inv cem; ritatum est ut nulli peccatori ideo benefacias, quia
et qui fortiores sunt aliorum infirmitates sustinere; peccator est, sed quia homo, id est nullius culpani
et tamen in futuro unusquisque onus suum porla- debemus fovere, sed naturam. In unoquoque diliga-
bit, id est pro peccato suo et non pro peccato alte- mus quod Deus diligit, et odiamus quod ipse odit;
rius. si autem non possumus omnibus tam bonis quam
QU_ESTIO. LIX. Operemur bonum ad omnes, etc malis suhvenire, famulis Dei bona, quaepossumus,
Queeritur an prsecepto lcneamur officia pietalis im- debemus impendere; uude Apostolus : Maxime au-
pendere etiam inimicis? Quod videtur, cum Aposto- tem ad domesticos fidei.
lus dicat: Operemur bonum ad omnes; et Dominus

V.

m EPISTOLAM AD EPHESIOS.

(Ephes. i.) Paulus, apostohts, etc Hanc Epislolam C Nam Deus ab homine benedickur, cum dignis lau-
scribit Ephesiis, quos in fide Paulus non fundavit, dibus extollitur; homo vero a Deo benedicitur, cum
sed ab Joanne apostolo fundatos eonfirmavit, qtti Deus ei munera gratice suce impertitur.
firmiter iu fide etbonis operibus perstiterunt, quos QD-ESTIO II. Dicit exposilor quod Aposlolus hic
Iiortatur ut in bonis proficiani, scribens eis a ponit duas preeordinationes : unam de preesenti ju-
Roma de carcere. Est itaque materia apostoli in hac siitia, alteram de futura corona. Sed cum una sit
epislola status Ephesiorum, in quo lunc erant. In- Dei prcedeslinaiio, quce est ipse Deus, quseritur
tentio vero, eos in bonis habilis confirroave, adulte- quomodo duee dicanlur? Solutio. Non ideo duse di-
riora provocare, nee non ad humilitatem actionem- ciintur, quiu una sit; sed quia duos habet effeclus,
que gratiarum informare. Modus agendi talis est: scilicet per prcesentem juslitiam, et futuram glo-
more suo salulalioiiem prcemittit; deinde agit gra- riam. Cui solutioni sic objicilur: Si numerus prce-
lias, exponens multiplicia Dei beneficia, tum generi destinationum assignaudus est secundum numerum
liumano , tam ipsis aposlolis, tum ipsis Ephesiis effeetuum, jam erunt infinitse preedestinationes, cum
per solam gratiam collata. Deinde Christi dignita- sint infiniti preedestinalionis effectus. Solutio. Om-.
tem et preelationem ostendit. Postea ad patientiam nes justitiee, quia numero et non specie differunt,
et charitatem eos invitat, unitatem fidei et Eccle- D unus effectus dicuntur esse, sic et omnes coronae,
siee commendans, et dona gratiee enumerans, tan- quia non specie, sed solo numero discernuntur,
dem ad certamen exhortans, contra principes tene- unus effectus preedeslinalionis dicuntur. Quoniam
brarum militiee Christianse armaturam describit. vero prsesens justiiia et futura gloria non solum
QCiESTioI. Benedictus Deus, qui beuedixit nos, etc numero, sed etiam specie differunt, non incongrue
Cum benedici dicatur de Deo et de homine, queeri- duo effectus prsedestinalionis dicunlur. Nolandum
fur an eodem modo dicatur, et secundum eamdem quod multa sunt hujusmodi, quse cum sint plura
Eign.ficatiQncm."SoIutio. Aliter, et aliter de uiroque. numero, et unum specie, simpliciter non plura, sed
569 OU..ESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EPIST. AD EPHES. 570
unum secundum usum loquendi dicuntur, ut fides A . Qo/ESTioVIII. Supra omne nomen, quod nomina-
mea et fides illius cum duee sint numero, non ta- tur non solum in hoc saculo, etc Nonne novem
men duee simpliciter, sed una dicuntur; quia una sunt ordines angelorum? Angeli, archangeli, virtu-
sunt specie; sic de herba, de voce, de intellectu, tes, potestates, principatus,' dominationes, throm ,
visu et multis aliis, littera, figura, elemento, vocali, cherubin, seraphin, et non sunt plures iis, qui in
differendum est. prcesenti omnes nominantur. Quomodo ergo dicit:
QU_ESTIO III. Sicut elegit nos,ul essemus sancti,olc. Constitutum super omne quod nominatur non solum
Dicit Pelagianus quod eos quos Deus ab,eeteruo in hoc sceculo, sed etiam in futuro, quasi aliqui
elegit, ideo eos elegit, quia prcesciebat eos futuros 'sint in futuro nominandi, qui in prcesenti non
bonos et per liberee voluntatis arbitrium, non quia nominanlur. Solutio. Quorumdam angelorum de-
eos erat sanctificaturus. Sed hanc ejus heeresim nominationes datse sunt eis secundum oflicia quee
destruit Aposlolus cum dicit : Elegit nos, ut esse- nobis exhibent in preesenti, ul angeli, archan-
mus sancti, et immaculati; uon dicit quia futuri geli, virtutes, polestates, principalus , dominatio-
eramus sancti; sed ut essemus. Si enim hoc esset nes; ideo dicuntur nomina in prcesenti, quia hoc
quod dicit Pelagianus , justificatio nostra causa modo eorum denominatio spectat ad preesens.
esset divinee eleetionis,non divina electio causa B Unde in futuro evacuabunlur, quando Christus tra -
nostrse justiflcalionis, et sic quod est lemporale det regnura Deo et Patri, quando Deus erit otnnia in
causa esset ejus quod est eeternum, non e conver- omnibus. Quorumdam vero angelorum denomina-
so : quod non potest esse. tiones ad futurum statum spectant, ut throni, che -
QO/ESTIO IV. In quo \habemus redemplionem, elc. rubin et seraphin; unde nec iu fuluro evacuabun-
Queeritur an idem vocet redemptionem et remissio- tur, sed super omnes hos ordines superccelestium
nem peccalorum? si idem videtur, quod alterum su- spkkuum sublimala est humankas Salvatoris.
perflue positum sit. Solutio. Redemptionem,pretium QU_ESTIO IX. El ipsum dedit caput super otnnetn
illud, per quod redemptl sumus, vocat, per quod Ecclesiam. Queeritur secundum quain naturam, sci-
datur facultas nobis .redeundi; remissio vero pec- licet divinam an humanam, Christus sit caput Ec-
catorum, quee nobis|confertur in baplismo, effectus clesiee. Solutio. Potesl dici quod secundum divi-
est ipsius redemptionis. nam, secundum quam caput, piincipium, et auclor
QU_ESTIO Y. Instaurare omnio, qua in calis est omnium fidelium. Cui solutioni sic objicitur:
sunl, etc Cum Christus pro angelis non sit mortuus, Eadem ratione potest dici quod sit caput lapidis,
quseritur quomodo ea quse sunt in ccelis per Chri- et omnis crealurce, quorum est auctor; etniliil dice-
stum sint Testaurata? Solutio. Ideo hoc dicitur, C retur de Ecclesia. Ideo dicimus, quod Christus pro -.
quia qui per gratiam salvantur, supplent nume- prie secundum humanitatem est caput Ecclesice.
rum angelorum dkninutum; vel per ea quce in ccelis QMCSTIOX. Quare Christus dicitur caput Eecle-
sunt, inlelligitanimas,qua. jam suntin coelo;perea siee. Quare diciliir caput esse, non inconvenieiiier
qucein terris sunt, sanctos adhucin hacvitadegeutes. potest queeri. Solutio. Ideo Christus caput Ecclcsiee
QO_ESTIO YL Signali estis Spiritu sancto, qui est diclus est, quia sicut in capite hominis plene sunt
pignus hmreditatis. Quseritur quomodo Spiritus san- omnes sensus carnales, scilicet visus, audilus, odo-
ctus dicatuv pignus hsereditatis nostrse; nonnepi- ratus vel olfactus, gustus et.tactus; sic in Christo
gnus est illud quod ad tempns pro aliquo pretio est plenitudo omnium sensuum spiritualium, seilicet
datur, et iterum cum pretium solvitur, illud aufer- plenitudo gratiee, de cujus plenitudine nos omnes ac-
tur?nunquid ergo Spkitus a nobis aufertur, cum cephnus (Joan. l), unde et merabra diciraur, quasi
ipsa heeredilas nobis datur? Solulio. Pignus hic po- aliquem sensum non omnes habentes, sicut csetera
nitur pro arrha, quse est de ipso pretio, nec aufer- menibra corporis unum solum sensum habent; nul-
lur cum pretium solvitur; unde quidam codices ha- lum habet omnes preetev caput.
bent arrham, non pignus. XI. Eramus nalura ftlii irm (Ephes.
2p. QU_ESTIO
QoicsTio VH. Conslituens ad dexteram suavt, etc II ), etc. Deus est auetov natuvse; si evgo natuva
Deus spiritus est, nec corpovis forma finitur, vel sumus filii ivce, videtur quod Deo auciove hoc stt-
concluditur: quomodo ergo dicitur Filius sedere ad rous. Solutio. Natura tribus modis accipitur in sacra
dexteram Patris, cum Pater non haheal latus dex-- Scriptura, scilicet pro illo integro et interrupto bo-
Irum vel sinislvum, quianon habetcovpus? Solu- no, in quo conditus est homo, secundum quam ac-
tio. Pev dextevam Dei in sacva Scviptuva quandoque ceptionem dicitur quod omnis creatura Dei bona
significatur cetevna beatitudo, quandoque cequalis est. Dicitur etiam nalura corruptio peccati, in qua
divince natuvee, quandoque judiciaria potestas. Est concipitur, et cum qua nascitur omnis homo, et sic
enim Chrislus ad dexteram Palris, quia in Patris ma- accipitur hic cum dicitur : Eramus natura filii iree.
jestatemaneteequalis,etqaia.Paternonjudical quem- Yitium enim inolevk pro nalura: quia ergo pro
quain, sed ontne judicium dedil Fitio (Joan. v). Per culpa originalis peccati, cum quo nascimur, digni
dextevam ergo Dei vel per manum, vel brachiura,vel sumus gehenna, ideo dicimur natura filii irae. Ac-
digitum, vel oculum, vel aurem, et similia, uihil cipituretiam natura proreliquiis ilLius boni natura-
corporale debet intelligi, ^ed totum spiritualiter. lis, quee remanserunt in nobis post peceaturo, et _>_c
571 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 5^
accipitur, ubi legitur quod Gentes naturaliter fa- __crealione et fidelium regeneralione. Deus vero mge-
csunt ea, qum legis sunt (Rom. n). nitus solus Pater cst Unigeniti per naturam. Angeli
QU.ESTIO XII. Milti omnium sanctorumminima dal.a vero pafres nostri dicuntur auctoritate exempli, ra-
est gralia (Ephes. m). Cum Apostolus non esset tionc beneficii, cura, et provideiilia. Homines vero
minimus in numero omnium sanctorum, imo inter patres el natura, et auctoritate exempli et ratione
apostolos unus dc primis esset, quomodo verum di- beneiicii; et cura, et providentia.
cat se minimum omnium nominando. Solutionem QUJESTIO XVII. Qum sit lalitudo, el longiludo, et
hujus queestionis quaere super illum locum : Ego sum sublimiias. Quee sit latitudo dilectionis, quce longitu-
minimus apostolorum, in prima Epistola ad Corin- do celernitatis; quse sublimhas potentiee, quod pro-
thios. fundum scientiee, secundum hoc, quod de Deo expo-
. QU_ESTIO XIII. Investigabiles divilias Christi, etc nitur, talis potesl esse intelligentia.
Queeritur quomodo Apostolus inlellexil vcl evange- QU.EST.0XVIII. Scire etiam supereminentem scien-
lizavit, si investigabiles sunt divitice. Investigabiles tim charilaiem Christi. Si charilas Chrlsti supereminet
enim res dicunlur, quee non possunt comprehendi. scientise, quomodo potest sciri? si non potest sciri,
Solutio. Quee natura sua investigabiles, per gratiam quomodo ovat Apostolus, ut eam sciant discipuli?
el revelalionem saneti Spiritus factce sunt vestigabi- B Solutio. Quce scientia humana non polest eompve-
les non solum Apostolo, sed etiain caeteris fidelibus, hendi, per gratiam ex parle cogriosciUir, quodut fiat
quos ipsa unetio docet de omnibus. Apostolus orat.
Qc/ESTio XIV. Sacramenti absconditi, etc. Quae- QU_ESTIO XIX. Ut hnpleamini in omnem.plenilu-
ritur, quse dicantur abscondila. Solutio. In mundo dinem Dei, eic Nonne mjnus habebiraus quam ipse
causae absconditse __sunt omnium quce naturaliter Deus ? quomodo ergo possumus implerl in omnem
fiunt. In solo auiem Deo absconditse sunl causee om- plenitudinem Dei? quomodo potest ahquis habere
niuni, quee per gvatiam fiunt. De his duobus generi- pleiikudinem Dei, elnon esse plenus.Deus etsequa-
bus causavum jam in superioribus aliquantum di- .lis Deo? Soluiio. Sensus est, ut sitis pleni Deo.non
clum est. plenus Deus. Hoc est in plenitudinem. omnem iin-
. QU_ESTIO XV. Ul innatescat principibus, et potesta- pleri; in prcesenti habeve pleuitudinem.virtulum, et
tibus in cmlestibus per Ecclesiam, etc Queerituv an in futuro plenitudinem gloriee; nonenim optat Pau-
jmysleviuni incavnalionis fuevit vevelatum super cce- lus alicui plenitudinem divince naturce conferri, sed
leslibus essentiis aiue ipsius impletionem. In solu- ul simus pleni Deo in pveesenli el in futuro.
lione hujus qucestionis videntur contrarii Hierony- XX. Unus Dominus, una fides, -unuvi
Q QU/ESTIO
mus et Augusiinus. Dicit enim bealus Hieronymus,
intellexisse baptisma (Ephes. ix). Quomodo intelligantur? Solu-
angelicas dignkates ad purum non supra tio. Unus Dominus Patev, ei Filius, et Spiritus in
memoratum sacramentum; unde sic quaerunt: Quis non in pevsona. Una fides non in numevo,
Et alibi : naluva,
est isie, qui venit de Edom ? (ha. LXIII.) sed geneve, quia similis in omnibus, sicut- omnium
?
Quis esl iste rex glorim (Psal. xxm.) Bealus vero
idem volentium dicituv esse eadem voluntas. De fida
Augustinus dicit, qtiod non laluit augelos mysterkim
unde litteva divevsis mo- jamdictum est. Unum baptisma dicituv, quia sequale
regni ccelorum; exponituv essentiee-a quocunque detur, etideo
est, elejusdem
dis, Ut innotescat, etc Hceeautem conlvarietas, quee eliam quia non potest veitevavi.
-videtur esse inter precdictos doclores sic potest
solvi: illis, qui majoris dignitatis sunt, revelatum QCESTIO~$3Ll.,Dedttdona hotninibus. David dicil?
est prcedictum sacramenlum; aliisvero non ad pu- Accepisti doija in hominibus (Psat. LXVII);si dedit,
vum, ut dicit bealus Hieronymus. Quod aulem an- quomodo aceepit? vel si accepit, quomodo dedil:
Solulio. Tanquam Deus dedit; accepit non solum
geli crescant quotidie in cognitione, ex iis quee in
mundo fiunt multi eonsona voce asserunt doctores. in semetipso secundum quod est homo, sed etiara
Undc nos quasi pro certo hoc habemus, cum cano- _ in membvis suis, in quibus est, de qua acceptione
nica Scriptura hoc videatur manifeste innuere. agit Pvopheta: unde dicit: Accepisti dona in homi-
QtijESTioXVI. Ex quo omnis paternitas in calis, et nibus.
in terra nominalur. Ex hoc loco habemus, quod non QujiSTio XXII. Qum donadeditascendens..Q\i2&n-
solum Deus Paler noster est, sed el angeli, et ho- . tur quce dona dederit aseendens. Solutio. Spirilum
mines palres noslri dicuntur. Sed alibi dicit Domi- sanclum, et dona etiam, qiise non sunt Spiritus san-
nus : Unus Pater esl vester, qui esl in calis (Mallh. cius, quee cum dat etiam in ipsis dat Spkitum san-
xxm). Si ergo unus est, quomodo plures? vel si plu- ctum, non seorsum dat Spiritum sanetum, et dona
res, quomodo'unus? Solutio. SicutDeus, qui.solus ejus, quse non sunt ipse, sed dando Spirilum san-
vere est, et solus vere bonus est, essentiee et bonita- . clum dat dona; et dando dona Spiritus sancti donat
' tis suae nomen ceeteris
impertit, ut ipsa quoque et ipsura. Hoc dico propter eos' qui nolunt concedere
esse, et bona dicaniur; iia et ipse, qui solus vere Spiritum sanctum dari, cum sit immutabilis, sed
- Paler est omnium creatione, et fidelium regenera- dona ejus lamen. Tunc enjm. dicitur Spiritus san-
lione, paternitatis noinen cceteris coneessit. Scien- ctus nobis dari a Paire, et Filio, et etiam a semet-
dum est ita, quod Deus Tvinitas omnium Pater esl ipso, cum covdibus nostris per eharitatera hancvir-
S73 QUJESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EPIST. AD ERHES. . . ' 57J
tutem infundit ad hoc, ut diligamus Deum et pro- A portse mortis, per quas intrat diabolus; sicut tiraor
ximum. et amor Dei sunt poflee vitae, per quas intrat Chri-
QMESTIO XXIII. Cum Clirislus sit Deus et homo, stus. Uterque stat ad ostium; et Christus pulsal, ct
quseriiur secundura quara naturam dedit dona? diabolus : sed hoslis expellituf, Cliristus inlroduci-
Solutio. Secundum eam dedit, ut dicit expositov, se- tur. '
cundum quam ascendit, et deseendit, et sic secun- QD-ESTIO. X XYIII. Nolite contristare Spiritum
duin quod est honio dedit; quia divinitas, quee est ' sanclum, etc. Queeritur quomodo quis possit Spiri-
ubique, nee descendit, nec ascendit. Sed hoc videtur tum sanctum contrislare, cum impassibilis sit nee
esse contravium pvcediclis, ubi asserui, quod tan- tristitiee passionem possit in se suscipere; Solutio.
quam Deus dedit, non tanquam homo. Cum ergo le- Quodam fropo usus est in theologia satis usitato;
gitur, quod laiiquaih homo vel secundum humani- quo ea, quce Deo auctore in nobis fiunt, ipsi altri-
latem dedit, sie intelligi debet, qui est homo, non buuntur; quia illi ergo, quosimplet charitate, sicut
quia est homo, sed quia est Deus. ' gaudent de profectibus aliorum, sic conlristanlur de
QO-ESTIO XXIY. An Deitas deseendit, et quomodo. lapsibus cadentium, dicit Apostolus : Nolite contri-
Ilem dicit alia expositio, quod Christus secundum - stare Spiritum sanctum, id est eos in quibus habitat
Deitalem descendil,"et secundum humanitatem as- " Spiritus sanctus per charitatem.
cendit, quod videtur conlrarium superioribus. Di- QUJESTIO XXIX. Donate invicem, eic Dicit Scri-
ctum enim quia divinitas quee ubique est, nec de- ptura : Nisi ckn-iLtamrjs cojiservis noslvis, quod
scendit, nec ascendit, liic autem dicitur quod Deifir,. Deus repetit dimissa; sed queeritur quomodo Deus
descendii; qttid ergo tenendum esl? Solutio: Cum di- repelit? Nunquid iierum puniet Deus pro peccatis
citur quoJ Deus descendil, hoc intelligitur de de- pro quibus jam satisfactum est per cordis coiitritio-
scensione iucarnationis, qua Deus factus est homo. nem, etoris confessionem, etper dignos frucluspoe-
Cum dicitur quod homo descendit, hoe debet intel- nitentice. Nunquid bis puniet in idipsum? Solutio.
ligi de descensione ad inferos, quee fuit tanlunijSe- Ad hoc, utfaliquis faeiat dignos fructus pcenkeniiee,
cundum animam, non secundum corpus, quod jacuit exigitur ut de caetero non peccet mortaliler; unde
in sepulcro, nec secundum Deitatem, quee ubique quicuuque post poenitentiam peccat, inutilem sibi
eval. priorem satisfactionem reddit.
QU_ESTIO XXY. In virum perfectum, etc Quceritur QO_ESTIO XXX. Quid bis punife in idipsum ?Bis au-
qua perfectione. Solulio. Nec perfectio potest intel- tem punire in idipsum est pro peccato per poeniten-
vel de loto Christo, id est corpore el capke, vel P tiam deleto, nec repetito, in alia vita iterum ptinire,
' ligi
de singulis membris. Christus enim in se consum- quod Deusnon facit. Si aliquis aulem pcenitens affli-
'
matus, in aliis creseit et proliclt, sed in futuro tan- gitur pro aliquo peccato et iterum idem repelat; -si
dem perlicietur, ut nee viribus, nec numero aliquid in hac vita vel in alia pro illo iterum puniatur, hoc
superaddatur. Unusquisque etiam tunc evit viv pev- non est bis punire in idipsum.
fectus, tam vivtutum consummatione.quam covporis QU_ESTIO XXXI. In odorem suavitalis (Ephes.
stalura. Unde sequitur . In mensuram mlatis plenitu- v), etc Si mors Christi fuit Deo suavis odor, ergo -
dinis Christi. Unusquisque enim in ea perfeclione mortem ejus libenter accepit; ergo non peccaverunt
vesurget, in qua erat, vel ad-quam perventurus erat, Judeei, qui illuni crucifixerunt; quia id fecerunt,
cum esset triginta annorum; non enim omnes erunt quod bonum erat, et Deo placuit. Solutio. Actio Ju-
ejusdem magnitudinis vel illius, cujus Christus erat deeorum mala erat, nec Deo placebat id quod fiebat
de hac v.ta exiens. ab eis; sed passio Ciiristi boniim fuit,'et salulis no-
QU.ESTIO XXYI. Iraschnini, et nolite peccare, etc. • strse causa.
Permiltit Apostolus irasci, quod non potest vitari, QU_ESTIO XXXII. Dies mali sunt, etc. Nonne dics
sed Dominus prohibet irasci dicens : Quicunque habent esse ex Deo auctore, sicut scriplum est :Tuus
irascitur fratri suo, reus estjudicio (Matllt. v). Unde D est dies, et tua est nox ? (Psal. LXXIII.)Quomodo -
videtur quod illud quod Dominus prohibet, Aposto- ergo dicuntur mali ? Solutio. Pro malitia, et miseria
lus permittat. Item dictum est superius : quod nihil hominum dicuntur dies mali; alioquin quantumad
prohibetur in Novo Testamento, quod non possit horarom spatia ordinali sunl, et boni.
vitari, sicut nec aliquid preecipitur, quod non possit QU_ESTIO XXXIII. Nemo carnem suam odio ha-
impleri; quod non videlur esse verum, si Dominus buit, elc. Nonne viri sancti carnem oderunt, pevse-
prohibet irasei, et nullus possit vitare irasci. Solu- quuntuv, cruciiigunt et mortificanl, non nulriunt,
lio. Primus motus irce, qui nori est in potestate no- nec fovent? quomodo ergo verum est, Nemo earnem
stra, permittitur ab Apostolo : Dominus autem non suam odio habuit? Solutio. Sancii non carnem, sed
pro.iibet primum motum, qui dieitur propassio, sed carnisvitium oderunt, et persequuntur.
voluntatem, et propositum nocendi alteri. Aliud ita- Qu.ESTioXXXIV. Propler hoc. relinquet homo pa-
que permiltituv ab Apostolo, et aliud pvohibetuv a trem. Quserilur quomodo hoc ad Filium Dei perti-
Doraino, quod polest vitavi gvalia adjuvantc neat, qui nunquam Patrem deseruk, sed semper
QU_ESTIO XXYH. Quce sint povtce moviis et vifce. cum eo inseparabiliter permansit? Solutio. Quia Fi-
Nola quod concupiscentia, et timor mundi duee sunt lius in forma, qua patri eequalis est, nobis non
S75 HUGONIS DE S.'YICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 57S.
apparuit, dictus est Patvem desevuisse vel reliquisse; _*_filios diligant, et filiis ut parentes honorent, cum
nunqtiam tamen ab eo recessk : in mundum venit, natura ad se mutuo diligendos compellat. Solutio..
et Patrem non deseruit. Naturalis amor non habet meritum, nisi propter
QU/ESTIO XXXY. Qui uxorem suam diligit. Quaeri- Deum fiat : ideo prsecipit ut se propter Deurq
tur deq.ua dilgctione hic agat; si enim de dilectione, diligant, et sic meritum habeant.
qua diligimus nosmutuo propler Deum,sensus esl: QO_ESTIO XXXVIII. Non est_ nobis colluctatio con-
Qui diligil uxorem suam, seipsum diligit, id est fa- tra carnem. Nonne sancti pugnant contra carnem et
cit quod sibi utile est : secundupi hoc ita possel sanguinem, contvamalos bomines, vcl contva vitia,
dicere de quolibct proximo. Solutio. Hoc ideo dicit quse ex cavne et sanguine oviunlur? quomodo ergo
Apostolus, quia magis inslai vijo providcre uxori dicit : Non esl nobis colluctatio, etc ? Solutio. Non
quam alii : unde si propter Deum acquiril ei neces- esl nobis colluetafio tantum contra carnem et san-
saria, et regit, ef se diligit, id' est, facit quod sibi guinem, sedretiam contra dcemones.
utile estj; quia inde meretur apud Deum. QO^ESTIO XXXIX. Adversus mundirectores. Noone
QILESTIOXXXVI. Servi, obedite dominis vestris Deus, qui mundum condidit, mundum gubernat, et
(Ephes. vi). Hic quserilur an liceal Christiano ser- regit, ut idem sit conditor et reclor? quomodo ergo
vum habere, cum hoc Apostolus permiltat. Catho- " dcemones vocat Apostolus mundi rectores. Solutio.
lica quoque, et maxime Gallorum Ecclesia hoc re- Hic nomine mundi signat mundi amalores. Hic est
cipit. Solutio. Melius esset hujusmodi servilutem mundus, qui iotus in maligno positus est: hic est
non exigere, nec Ecelesia quasi bonum recipit. sed mundus, in quo non reperitur nisi concupiscentia
quasi malum tolerat. carnis, concupiscentia oculbrum et supevbia vilee:
QU_ESTIO XXXYII. Fitii, obedile parenlibus veslris; hunc mundum vocat Aposlolus tenebvas, subjungens
et vos, palrcs, nolite ad iracundiam provocare filios. harum tenebrarum, et alibi dicens: Fuislis uliquando,
Queeritur quare Apstolus prseeipiat parentibus ut tenebra; nunc aulem lux in Domino (Ephes. T...

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IN EPISTOLAM AD PHILIPPENSES.

(Philip. i.) Pauhts et Timottteus, etc Hanc epi- I[_dical: unde laus Dei in ore peccatorum non est spe--
slolam scribit Apostolus Philippensibus, qui sunt ciosa. Tolerandi ergo sunt mercenarii. Unde Domi--
Macedones. Sunt enim Philippi metropolis civitas nus : Super cathedratn Moysi sederunt Scribm et Pha^
in Macedonia, quce est qucedam provincia in Greecia, risai: qum dicuntfacile (Matlh. xxv), etc Ilaquepree-.

quam aedilicavit Philippus patev Alexandvi, vocans dicatores, qui pro yeritale prcedicant, diligendi suut;
eam nomine suo. Hi autem aecepto vevbo pvsedica- mercenarii, qui ex occasione el lemporali commo-
tionis ab Aposlolo fivml in fide fuerunt, nec pseudo do veritatem annunlianl, permillendi sunt; fures et.
receperunt. Hos ergo munk contra duplex bellura, latrones, sivc lupi cavendi, imo fugiendi sunt.
scif.cet tribulationum et pseudoprcedicatorum. Est QU/ESTIOII. Quid eiigam, ignoro, etc. Quseritur
itaque inlenlio Apostoli in hac cpistola cohoitari quomodo Apostolus dubilet utrum eligat, an manere
Philippenses ad pafientiam contra tribulaliones, ct in carne, an dissolvi et esse cum Christo (Pltilipp.
ad constantiam contra pseudoapostolos. Modus la- i), cum sciat quod quanto pugna foiiior, tanto co-.
lis : more solito salulem preemillit. Deinde gratias rona major. Nonne sciebat majoris meriti esse.
agit pro eis, implorans eis majora bona, ut virtu- pugnare quam quiescere? Solutio. Affectus ad
tibus crescentes ad perfectionem perveniant. Deinde ulrumque tvahebat: idcivco dicit se ignorare quid
ad palientiam uibulationum monet exemplo suo, et eligat. Dubitat ergo Apostolus ex affectu, non ex.
Christi. Postea ut sibi caveant a vevsutiis pseudo- ignorantia. Sed tunc queeritur : Quomodo dieafr
apostolorum; Tandem admonitionem mortalem in- multo melius esse dissolvi et esse cum Christo..
terserit, el prope finem de gratia, quam sibi Roma- Solutio. Meiius, hic ponitur pro suavius et seeu-.
ni pefEpaphrodkum miserant, se gaudeve. dicit. rius.
Qu-£STio I. Quid enhn ? dutn omni vwdo sive per Qu/ESTio IH. Vobis donalum esl non soluttt, ut .»_
occasionem, sive per veriiacem Chrislus annunlielur. eum credalis, sed eliam ul pro ipso paliamini, elc._
Qucevitur quomodo pevmittat Apostolus malis prce- Oucerkiir an ipsum pati sitkonum, et an sk donum.
dicare evangelicam doctrinam cuin alibi scriptum Dei ? quod si est, appetendum est. Solulio. A quo.
sit: Peccalori dixit Deus : Quare tu enarras justitias est fides eredenlium, ab eo est tolerantia patien-
meas (Psal. XLIX)? etc. Item : Non est speciosa laus tium. Pcena autem ipsa in se non est bona, nee
in ore peccatoris (Eccli. xv). Item : Cujus vita despi- . propter se appetenda,nec inter dona Dei debet enu-
citui, restatut proedicatio ejus negligalur. Solutio. In merari. Pati tanien pro Christo bonum est et desi-
liujusmodiprsedicatoriiicrepalurpropterse,noiipvo- derandura; quiamagnum habet merilum. Nec Apo»
pter alios. Non enim sibi prodest, sed.aliis quod pro_<- stolus dicit siroplieiter : Vobis donaium est pali:
'
B77 JQU.ESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EPIST. AD PIIILIPP. S78
sed sic : Yobis donalum est pro Christo pali. A QU_ESTIO YL Qui humiliavit semetipsum factm
QUXSTIOIV. Qui cutn in forma Dei esset (Phitipp. obediens, etc Quceritur an Christus aliquid riieruit.
n). Quseritur quid hic notet forma. Solulio. For- Solutio.- Nobis, non sibi meruit. Nos enim per ejus
ma aliquando ponitur pro repraesentatione, ali- meritum facti sumus digni vita eeterna; ipse vero
quando pro veritate rei, ut hic : Qui cum iu forma per mortem suam sibi non acquisivit aliquid, quo
Dei esset, id est in veritate divinee essentice et in prius dignus non erat. Diei laraen potest: Yere pei?
tequalkale substantiae; sicut enim homo hominem, humilitatem passionis meruk clarkatem resurrec-
canis cariem gignk (Sl), sic Deus Deum geiiuit per lionis, scilicet impassibililatem et immorlalilatem.
omniacequalem,non imparem: unde etFiliusdieilur Non dico quod Christus, nisi moreretur, immorta-
csse hoc, quod Pater est et quoniam hoc potest se- lis et impassibilis non fieret; scd dico quod tale
cundum personam, et naturam intelligi, Augustinus meritum tali preemio erat dignum.
oslenditkujus dicti intelligentiam, dicens : Ideo Fi- QUJESTIO VII. Quceritur quomodo simul in eadem
lius dicitur id quod Pater est, quia sicut Pater esl anima potueril esse sumnia beatiiudo et tristitia :
Deus, sic et Filius, et sicut Pater est omnipotens, anle enim passionem hcec duo fuerunt in Christo.
sic et Filius, et sicut Paterest immutabilis, sic et Quod enim ibi fuerit bCatiludo secundum menlem
Filius. Ideo enim unum, et summe unum sunt Pater cx qtto fuit homo, credendum est :,alioquin, quo-
et Filius, quoruni nlilla est diversilas naturce vel vo- modo esset verus Deus, non video. Item quod ibi
luiitalis. Utrumque ergo dicil Seriptuva, quod Filius fuerit tristitia constat, cuni ipse dicat: Tristis~est
est sequalis Palri, et quod Paler major est Filio, sed anima mea usque ad mortem (Matth. xxvi). Solutio.
hoe secundum formam servi, iilud autem secundum Sicul in Paulo fuit vis infcrior et vis superior, sic
formam Dei. in Christo fuk yisinferior, animee scilicet motus,vel
Qu-ESTioY. Et habitu inventus est ut homo, etc. affectus quidam, qui mortem horrebat: ratio lamen
Quotmodis aliquidiabetur ? Solutio. Quatuor roodis superior in sua beatkudine libera vigebat. Non enim
aliquid alicui accedit, ut habeatur, vel sic utmutet et affeclus carnis in ipso, sicut in ceeteris, ralionen.
nonmutetur,utsapientia ;velsic utmutetetmutetur, impetliebat in aliquo, ut minus divinitate contem-
ut cibus; vel sic ut nec mutet nec mutetur, ut an- plaretur.
'
nulus; vel sic ut non mutet sed muletur, non a sua QCESTIOYIIL Item quceritur quomodo majorem.
nalura, sed a quadam priori forma, ut vestis, quan- beatudinem non habukpost resunectionem, quando
do induitur; non rautathominem,sedmutatur; non immortalilatem el impassibilitatem induit? Solulio.
a naturasua, sed accipit speciem et formam, quam r. Non tunc habuk plus quantum ad mentem, sed quod
dejecla nou habuit, seeundum quam comparationem prius habuit, tunc quietius possedit, sicut rex quie-
et simililtidinem intelligitur inearnatio : sic enim iius el securius vegnum suum possidet ccssantibus
forma servi accessit ad formarn Dei, ut eam non infestare kiimicis.
mutavit vel convertit, sed ipsa forma servi est mu- QC_ESTIOIX. Propler quod donavit, elc Nonne
tata, non a natura sua, sed in excellentiorem et prius habuit nomen, quod esl super omne nomen?
digniorem statum. quam prius fuerat. Hoc ergo to- Quomodo ergo dicit, Propler quod donavit?^ion'so-
tum, quod Augustinus dicit de habku, ideo adducit lum enim secundum quod Deus esl, datum est ei
ut ostendat, quod quando Yerbum caro factum est hoc nomen ab seterno, sccundum naturam, sed
non est mutatum vel conveisum in hominem; sicut etiam secundum quod est homo a sui coneeptione,
nec homo mutrituriii vestem, quando ea induitur. daUnn est illud homini assumplo secundum graliam.
Hoc autem, quod quidam addunt de suo, quod sicut Solulio. Tunc res dicilur fierj, quando innotescil:
homo quando induitur veste sua, non iit aliquid ; quod enim prius habuit, tunc primum post resur-
sic nec Deus, quando formam servi accepk, factus reclionem hominibus et dcemonibus innoluit.
est aliquid : hoc, inquani, non habent ex verbis Au- QCESTIOX. Item queeritur cui datuni sit hoc no-
gustini, nec alterius^ancti, cum sit falsum :si enim Dmen, an Dco, an homini? Soluiio. Auguslinus dicit
in omnibus volunt tenere simiiitudinem adductam quod homini et non Deo dalum estnomen quod est
de veste, oportet eos concedere, quod sicut horoo super omne nomen (Pltilipp, n), seilicet ut sk Deus
non fit vestis, quando ea induitur; ita nee Deus el Filius Dei per graliam non participationis, seu
homo, quando forma se servi induit, faetus sit. Si unionis, el totum habeat homo -assuroplus pc
enim Christus non est nisi id quod fuit ab eeterno, gratiam, quod habet Deus genitus per naturam. Per
nulluni. esse babuit commune cum matre : ergo graliam iiaque homo habel, ut s.t filius, non filius
non consubstantialis malri; quia nullum substan-- graliee, sed filius naturce. Aliter dicit Ambrosius
liale dicitur de utroque. Dum enim dicitur :Christus quod Deo non homini datum est nomen, quod est
est homo, et Yirgo mater Domini est homo, non super omne nomen.
idem significatur, hoc nbmine, homo, secundum. QU/ESTIO XI. Sed nunquid Augustinus, el Ambro-
hosjiovos heereticos. De his plenius dictum super sius, super hoc contraria sentiunl ? Solutio. Alia est
Epistolam ad Romanos. donatio gratuita, de qua Augustinus; alia naluralis,

-(Sl) Non sonim comparalio claudicat, verum etiani vilior esl e( quasi impia. E»IT. PATROL*
573 IIUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRIPTURAM. S80
de qua loquilur beatus Ambrosius. Datum est ho- j\ suflicere hoc ad saiutem, scilicet credere, ct liaa.
mini, ut sit Deus.perpersonalera unionem statim in bere fidem sine operibus, cum habet bene operandi
sui conceplione: quando enim Deus factus est homo facultatem.
per dignationem, et homo factus est Deus per gva- • Qo-ESTio XYII. Quorum nomina sunl scripta, etc.
tiam, non Deus adoptivus, sed Deus naturalis, Deus Quseritur quid sit liber vkee. Soluiio. Liber vilseest
aelernus, Deus omnipotens.- Deo autem genito da- preedestinalio Dei, in qua cmnes salvandi scripti
tum est ab ceterno esse Deum pev naturam. Itaque sunt, vel saltem per solam prcedestinationem, vel
nulla est in iritelligentia contrarietas inter doctoves etiaro per justiliam et pveedestinationem.
veritatis. QILESTIOXYIH. Gaudele in Domhto setnper (Phi-
Qu/ESTio. XII. Qui spiritui servimus Deo, etc
lipp. ry), elc. Dicit expositov quod gaudium in sse-
(Philip. III.) Quserkur qua sevvitute. Nota quod sevvi- culo, et gaudium in Deo contvavia sunt, nec in
tus, quee soli Deo debetuv, dickuv lalvia ; unde et eodem simul esse possunt. Sed nonne aliquis est
idololatva, qui Dei cultuvam exhibet idolis, et abo- qui divisus esi, et pavtim gaudet in seeculo, ct par-
minatio dicituv idololatvia, et domus idolium, et sa- tim in Domino, sicul partim diligit mundum, et
crificium idolothytum. Sed servitus, qua per chari- Deum? Solutio. illo gaudio dickur
g parlim diligit
latem jubemurservire invicem, Greecedulia dicitur: quilibet gaudere, quod in illo cognosckur praepon-
utraque vero servitus sermone Latino nuncupa- devave, et illam pavtem hominis inteviovis quam
tur. occupat gaudium mundi, non lenet gaudium quod
' estin Domino, quia non possunt esse in eodem
Qo.ssTioXIII. HebrmusexHebrais,secundumlegem
^Pharismus. Queerkur unde dicti sint Hebrcei. So- civca idem.
3utio. Hebvceidicuntur ab Hebev, non ab Abvaham, QU_ESTIOXIX. Petitiones vestrm innotescant apud
«t visum est beato Augustino aliquando, quod postea Deum, etc Nonne Deus omnia plene et pevfecte
retvaclavit': quod inde patet, quia ipse Abvaham novit antequam eveniant? quoiflodo ergo dicit Apo-
est Hebreeus in quodam loco diclus : quod non es- stolus, Ut petiliones innolescant 'apud Deum ? So-
set, si hoc nomen ab ipso derivatum esset. Item lutio. Sensus est: Petitiones veslree adeo siiu ve-
Abraham interprefatur pater multarum genlium; hementes et non tepidse, ut dignse sint exaudiri et
Hebreei, transeuntes. Constat ergo verum esse quod impleri. Cum enim adimplentur, nobis innote-
Hebrcei non ab Abraham dicli sunt, sed ab Heber : scunt, quod ad Deum perveniunt.
qui solus in divisione linguarum Hebraicam retinuit
<ri QU,ESTIOXX. Dicit expositor quod angeli ofie-
linguam. runt orationes nostras Deo : ideo queeritur quali-
. Qu-ESTio XIV. Secundum justitiam, qum in lege ter heec oblalio sit intelligenda. Solutio. Salva re-
esl. Queerkur quomodo dicat se conversatum se- verentia secretorum, dicimus quod ab angelis no-
cundum justitiam, quce in lege est, sine querela, slras orationes Deo offerri,- nihil aliud esc quam
cum alibi dicat se cura aliis in desideriis carnis, per eos dignas fieri, ut a Deo exaudiaiUur. Item
dum esset in lcge, ambulasse, unde et filium irce angeli medii sunt inter nos et Deum : sicut enim
se nominat ? Solulio. Utrumque verum est, et quod divina secreta nobis annunliant, sic ea, quceapud
secundum desideria carnis ambulavit, et lamen se- nos hic aguntur, Deo nuntiare dicuutur.
cundum justitiam, quee in lege erat, quee timore
non amor-e servire non. QU_ESTIOXXI. Sed cum Deo sua perfectio ad
pcenee, facit; qttee manum, bmnia cognoscenda sufliciat', queerilur ad quid
animum comprimit, conversafus sit sine querela :
talis erat juslkia iu lege. angeli ei aliquid nuntiant? Solulio. Non ut eum
doceant, sed ul ceternam et incommulabilem veri-
Q&IESTIOXY. Non habens juslitiam meam, etc. tatem ejus consulant, et ut seiant quid sibi sit fa-_
Nonne Deus legem dedit, et ei obedire preece- eiendum, quid, ct quibus el quando sit annun-
' iiandum.
pit? quomodo ergo justkiam, quce est ex lege, di-
cit suam ? Solutio hujus qusestionis in superiori- • QU/ESTIO XXII. Non qumro dalum, sed fru-
bus continetur. Dum enim erat in lege queerens
ex operibus legis justificari: in hoc quod credebat cium, etc Qucevilur quid distet intev dattim et
fiuctum. Solulio. Dalum vocat id quod dalur, ut
propriis viribus posse adimplere ipsam legem, ju-
cjbus, nuromus, vestis. Fructus vero inlentio da-
stitiam legis suam faciebat.]
toiis : cuce ideo dicilur fructus, quia secundum
QU-ESTIO"XVI. In ifide ad cognoscendum, etc _ eam opus judicatur utile et fructiferum. Yel frn-
Hoc de fide non habente tempus operandi intel- ctum vocat mercedem ipsam. Unde opus bonum
ligitur, sed diligere nonne est opus fidei? Sedfi- dicitur flos, ex quo fructus ceterncevitce nascitur.
des sine dilectione, postquam aliquis est adultus, Nota quod per corvum, qui pavit Eliam, intel-
nunquam valet.Quomodo ergo dicit expositor quod ligitur donum, ubi opus bonum fuit sine inteniione
lioe debet intelligi de fide non habente tempus ope- bona. Per viduam, quce eumdem prophetam pa-
randi, quodipsa valeat ad Deum cognoscendum, vit, intelligitur fructus ; ubi fuil bonum opus cum
et ad alia? Solulio. Hoc ideo dicitur, ne quis putet intentione bona.
581 QUJ5STI0NES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EPIST. AD COLOSS. S8__

VII.

IN EPISTOLAM AD COLOSSENSES.

tColoss. 1) Paulus apostolus,. etc Hanc episto- A lufio. Sine meritis preecedenlibus fidem intelligen»
Iam seribit Apostolus ad Colossenses, qui sunt dum est, non sine subsequentibus : quce sunt ex
Asiani: quibus non ipse Apostolus prsedicavit, sed gratia, el ideq non excluduntur, eum dicitur quod
ejus discipuli, scilieet Archippus et Epaphras. Sed sola gvatia datur fulura gloria. De his jam dixi-
Archippus mhiisterium in eos acceperat; Epaphras ; mus superius.
vero ex eis oriundus fuit, et ab Apostolo instru- Qu.ESTioIV. Transtulil nos in regnum Fiiii. Quce-
clus doctrinam Archippi confirmavit. Postea veroi ritur quid dicaf regnum Filii iteVSolutio. Regnum
pseudoapostolis supervenientibus, et carnales ob- ccelorum, vel Filii, pluribus modis acclpitur, sci-
servanlias preedicautibus, in dubium illis venerat ; licet pro ftitura gloria, ut" ibi:' Adveniat regnum
guibus esset credendum. Unde Apostolus, cujusi tuum (Malth. vi); vel pro prcesenti Ecclesia, ut
auctoritas ceiebris erat, quasi medius judicat, queei ibi : Cum tradet regnum Deo et Palri (I Cor. xv);
pars potius sit tenenda, scribens eis ab Epheso. vel pro fide Christi, ut ibi : Begnum Dei httra vos
Inlentio ilaque Apostoli est in hac epistola confir- est (Matlh. xn); vel pro sacra Scriptura, ul ibi:
inare Colossenses in ea.fide et doclrina, quamadi- ,' Auferelur a vobis 'regnum cmlorum, el dabitur genti
scipulis ejus acceperunt, et nonin aliquo praeler facienti fructum (Matlh. xxi).
Christum spem ponendam esse docet. Modus tra- , " QU_ESTIOY. Filii dilectionis sum. Nonne Spiri-
ctandi talis est : more solito salutem preemklit; tiissanctus est dilectio, qua Pater diligit Filium,
deinde gratias agit de bonis eorum, lidem et di- el Filius Patrem, et Christus esl filius dileclionis ?
lectionem eorum commendans. Orat utperfician- Yideiur ergo, quod sit filius Spirilus sancii: quod
tur in Christo, cujus beneficia, et secundum fides non recipit. Solutio. Dilectio communiter ac-
utramque naturam primalum commendat, et post-;- cipitur pro divina nalura, siye subslantia, sive es-
ministerii sui dignitatem commemorat, et monet ; sentia, cum dileelionis filius esse prsedicalur. Est
ne per philosophiam, vel legis cceremonias seducti enim Filius naturse, substantise, et essentiee Patri
a Christo recedant.' Tandem omnes simul, et se- consubstantialis, et coessenlialis. Quid autem di-
paratim, scilicet sexus, et aetates, et cpnditiones : leclio significet, eum dickui^: Spiritus sanc.us est
moraliter iristituit. In fine monet Archippum sol- dilectio, qua Pater diligit Filium, et e diverso alibi
licitum esse ministerii sui. expositum est. De redemptione ilcm, et imagine,
QU_ESTIOI. Gratias agenies, etc Dicit exposi- et de eo quod Christus f dicitur caput Ecclesiee,
tor- quod hic incipit Apostolus ostendere quod lex jam dictum : nec oporlel, ut acta agamus.
non pfodest, sed nocet. Nonne lex bona, et a Deo C £ QO_ESTIOYI. Quseritur ^utem an Chrisfus se-
data, et non solum non nocuit, sed profuit in slatu cundum humanitatem fuerit caput sancfprum in-
suo ? quomodo ergo verum est quod non prodest, carnationem prsecedentium. Yidetur quod sic: sed
sed nocet ? Soluiio. Vevum est quod lex ante gra- qui nondum secundum humanitatem erat, quo-
liam profuil; sed post graliam inutilis fuit. Cui roodo poiu.il esse caput eovum ? Yel si, uuomodo
solutioni sic objicitur : Nonne lex modo perhibet potuevunl habere, quod nondum caput erat ? So-
testimonium verkali, et perillam illuininamuv in Iulio. Christtis etiam secundum humanitatom po-
cognitione Deitalis ? ergo eliam nuuc tempore gra- test dici caputeorum qui fuerunt ab Abel,-quia
tiee nobis prodest lex. Quomodo ergo verum est: per fidem futmi omnes salvati quotquoi salvati
Lex non prodest, sed nocet? Solutio. Lex lecla, sunt. Nota quod Chrislus ejusdem naturee esse
et spiritualiter intellecta prodest, et non nocet: cum Patre prsedicatur, ubi filius dileclionis esse
secundum vero ktteram observata non prodest, sed ostenditur. Ubi, vero imago, non soknn ejusdeni
nocet. substantiee identit.as, sed eliam personalis proprie-
QCESTIO H. Qui dignos nos fecit in parlem sor- tas insinuatur. Ubi primogenitus omnis creaturse
tts sanctorutn. Quceritur quid vocet sortem, cujus esse dicitur, ibi Palri coeeternus asseritur. Ubi
pavticipes facli sumus. Solutio. Futuvam heevedi- D quod omnia per ipsum condita sunt legituv, omni-
tatem, quce sorte, id est divina gratia et volun- potentia ipsius declaralur. Ubi diciiur quod omnia
tate, sine meritis dalur, hie vocat Apostolus sor- in ipso conslant (Coloss. i), immensitas ejusmani-
tem. festatur, cujus auernitas in Joanne insinualur, ubi
QoiESTio HI. Item queeritur .quomodo sine me- scriptum est: Jn -principio erut Verbum (Joan.. i);
riiisfulura heereditas detur sanctis, cum perfidem, et personalis_proprietas cum subjungitur : Et Ver-
et.drlectionem, et bona opera eam mereantur. So- . bum eral apud Deum (ibid.) ; et substantiee ideati-
SR5 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 5S4
tas,cum dicitur: El Deuserat Verbum (Joan. i). Est A modum existendi. Sicut enim corpus sic habet esse
itaque Filius Palri coeeternus, consubstanlialis, co- naturaliler in uno loco, quod simul non potest esse
omnipotens; alius in persona, idem cum Palrfi in alio : sic pienitudo divinitatis habet esse in bo-
omnium creaturarum principium. mine assumpio : quo modo in nulla alia est crea-
QUJESTIOVII. Et ipse, Christus scilicet, est ca- tura. In omni creatura est per essentiam, in justis
put Ecclesim. Dicitur quod Ecclesia coepit primo ab per gratiam, in solo Christo secundum personalem
Abel, qui priraus fuit justus, sed nonne Adamfuit proprietafem. IIoc est ergo Dekatem habitare in
justus? Creditur enim quod post lapsum per pce- Christo corporaliter, id eslpersonaliter. Sicut cor-
nkentiam, el fidem skjustificatus : quareevgo non pus esi in pluvibus locis, simul non covporaliter sed
dicitur Ecclesia inccepisse ab Adam? Solulio. Ab spivkualkev. Hoc dicens non nego vevitatem, et
Adam maculam originalis peccati contraxit Ec- essentiam covpovis Dominici esse simul in pluri-
clesia, ab Abel nullam, et ideo ab Abel melius bus allavibus, sed per hoc insinuo quod modum
incoepisse dicitur quam ab Adam ; quia Scriptura illuui existendi non habet communem corporibus
de"peccato Adam, et non de juslitia facit mentio- aliis, vel ex natura corporis, sed potius commu-
nem, et de juslitia Abel, et non de peccato. Chri- nem cum spiritu, non creato, sedincreato. Utrum-
stus ergo semper caput omnium, qui fuerunt ab " que mirum, et verum.;" quod spivitus cveatus ali-
initio, sicul eorum, qui secuti sunt eum : per quem cubi est corporaliter, et corpus Chrisli sacramen-
solum accessum habemus ad Patrem. tale in pluribus locis spirkualiler.
QCESTIO VIII. Videte, ne quis vos decipiat per QU/ESTIOXI. Delens chirographum decreti, quoa
philosophiain, et htanem fallaciam (Coloss. n), elc erat conlrarium vobis, elc. Queeritur quid vocet de-
Nonne cognitio rerum naturalium, quam tvadide- cretum, quid chirographum. Solutio. Decretum no-
runt philosophi, ulilis fuit ad Dei invisibilia co- minat vel ipsam legeni Moysi, vel Dei prceceptumf
gnoscenda? Pev visibiles enim rerum visibilium quod primo homini dedit in paradiso, dicens : De
formas, quarum doctrina docetur in matheniatica, ligno scientim boni el mali ne comedas (Gcn. n);
venitur ad invisibiles rerum visibilium causas, quas chirographum utriusque deereti violati memoriam:
docet physica : per quas venitur ad cognoscendas omnium autem culparum chirographa deleta sunt
invisibiles subslantias, el invisibilium substantia- fuso sanguine sine culpa.
rum invisibiles naturas. Quomodo ergo Aposlolus QUJESTIO XII. Qttm sunt umbra futurorum, corpus
talem cognilionem vocat inanem faliaciam ? So- aulem Chrhli. Queerkur quomodo dislinguatur um-
lutio. Aposlolus non reprehendit philosophos de „ bra, corpus, spirilus. Solutio. Aliud est umbra,
hoc, quod naturas rerum inquirebant; sed de hoc. aliud corpus, aliud spiritus : quee Iria aliis nomini-
quod potentiamDei cum sit infinila, sub causis bus dicuntur figura, res, veritas, ut idem sit umbra
naturalibus coarctare tconabantur, dicentes Deum el figura ; idem corpus et res; idem spiritus el ve-
nihil faccre coiitra naturam. Unde Deum crealu- rilas. Legales cceremonice umbra, effigura fulitro-
ram fieri, virginem parere, mortuum revivere, di- rum dicebanlur. Sacramenla graticeeerpus, siveres
cebant esse impossibile. Hunc_ergo errorem eorum illarum umbrarum vel figurarum sunt: spiritus vel
jure reprehendit Aposlolus : non veram, quamha- veriias dicitur gratia spirilalis scilicet quam confe-
bebant, de naturis cognitioneme - runl sacramenta NoviTesiamenli, et significant: sa-
QO/ESTIO IX. In quo habilat omnis pleniiudo cramenta vero Yeteris Testamenti, tantum graliam
iiviniiatts. Cum una et simplex plenitudo divinita- spiritualerasignilicant, etnon couferunt ;etheec dif-
ris sit, quomodo dicat omnis plenitudo divinitatis, ferentia inler heecet illa sacrameiita. Item sciendum
cum omnis soleat colligere multiludinem ? Solu- est quod illa, quce lempore legis fuerunt preecepta,
tio. Omnis plenitudo diviniialis dicitur, uli otetur: nunc lempore graliee nou sunl prsecepta; sed lantum
quod omni modo inhabkandi ibi est, etiam perso- veritalis testimonia, unde tunc peccatum eral non
naliter. Yel aliter : Omnis plenitudo dicilur ul in- D obseivare etiam unum. Nunc autem non esl pecca-
sinuelur quod in ipso est plenitudo non solum tura ea non custodire; imo qui custodit, offendit.
&cienlise,sed eliam potentiae et bonilatis. In quo QO_ESTIO XIII. Morlificale membra vestra (Coloss.
destrukur error eorum qui dicunt quod homo m) , ctc Queeritur quid, velquse vocet membra,
assumplus habet omnem scientiam pcr graliam, quae sunt mortilicanda. Nunquid oculus, manus*
quam habetVerbum per naluram, sed non omnem pes sunt mortificandi? Soiulio. Membra hic vocat
potenliam. Apostolus coricupiscentiam membrorum, sicut ipse
QOJESTIOX. Plenitudo divinilatis corporatiter. subjungit, et exponit fornicationein, elc
Cum divinitas sit incorporea, queeritur quomodo Qc-ESTioXIV. Avariiiam, qum est idolorum servi-
possit habitare corporaliter in Christo. Solutio. tus, etc. Nonne aliud est avarkia, aliudidololatria?
Corporaliter dicit, id est, complelive, solide et ve- quomodo ergo avaritiam vocat idolorum servitutem?
raciter, respiciens ad legales figuras, quee fuerunt Solutio. Ideo avaritiam comparat idololatrise, quia
umbra fulurorum, quarum corpus, id est, imple- non est dispar malitia. Sicut enim idololatra colit
tio et veritas est Christus. Vel aliter : Corporali- truncum, sicavarusnummum.Et sicut idololatra ni^
ter non significat naluram rei existentis, sed potius litur auferre Deo honorem suum, sic avarus ves
Sgg QU_£STIONES IN EPISTQLAS PAULI.",-- INEP. I AD TIIESS. S85
quas Deus communiter pro omnlbus creavit, sibi A est ab illa, de qua superius dictum esl: Vir estima-
usurpat soli. go Dei, et mulier viri.
Quxsno XY. Exspoliantfs velerem hominem, etc. QUJESTIO XYni. Donanies vobis mclipsis, si quis
Queeritur quid hic vocet veterem hominem. Solu-. adversus aliquem habet querelam. IIoc idem preecepit
lio. Dicitur uuandoque vetus homo Adam primus Dominus, dicens: Debitoribus vestris dimittite (Matth.
homo, qui peccando se, et toiam posterkatem suam vi), sed quid est quod a nobis dimitti possit? quod
induit tunica vetustatis. Dicitur quandoque veUis esl debitum, quod a nobis possit cxigi ab illo, qiii
liomo, uuilibet bomo, qui povtat imaginem tevveni; nobis injuriam inlulit? Solutio. Hoc est dimittere
quandoque vero dicilur vetus homo ipsa vetustas, injuriam illaiam, pvo nobis nullo modo satisf iclio-
quse consistit in culpa_et in pcena ; quandoque ve- nempvoptev injuviam poslulare: qusedam alia super
tus homo liabitus viliorum nuncupatur,"ui hic, se- hoc alibi anobis dicta sunt,
cundum exposilovem. QCESTIOXIX. Dicil expos.lor quodqui ab illxilis
QCJESTIO XYI. Et induite novum hominem. Quseri- abslinet laudem habet; qui vero a licitis taroperat,
•tur similiter quid hic vocet novum hoininem ? Nam laudem et preemium quasi dicerel: Hle vitat pcenam,
•novus homo quandoque dicitur Christus, a quo hfc etiam merelur coronain. Sed nonne etiam ille,
csl omnis novitas; quandoque novus homo dicitur B qui absiinet ab illicitis, non solum laudem, sed
quilibet in Chrislo rcnovafus; quandoque etiam etiam mercedem habel? Soluiio. Qui abstinet ab
habilus vktutum; quandoque specialiter mens ra- illiekis semper vitat pcenam, sed non sempermeretur
tionis. Sed superius, quod homo. interior vocatur, coronam, nisi tunc tantum, quando tenlatur et im-
mens, dictum est; Iiic autem dicitur quod mens pugnatur.
interior dicitur novus homo : quod videtur es?e QUJESTIO XX. Omnia in notnine Domini facite. Per
contrarium, curo alitid sit novus homo, aliud in- omnia, non inlelligit nisi bona, quee sunt -a nobis
ierior, ut jarii ostensum est. Solulio. Dicit expo- facienda. Unde queerilur an omnia Jacienda prceci-
sitor quod novum hominem vocat ralionalem men- piat propter Deum fieri. Nunquid ex preeceptis con-
tem, necest contrarium ad id quod superius di- slringor dare pallium meum pauperi, quem indigere
«tum est, quod mens interior homo dicituv : idem video, et sciam hoc Deo placerc Nam si dimilto,
-enira propter diversas proprielates diversa -sortitur videor contemnere: quod scio illum velle fieri. Su-
vocabula. liitio. Sic debet intelligi: Omnia facite in nomine
Qo-ESTioXYH. Qui rcnovatur in agnilionem Dei • Domini, id est nihil contra Deum faciatis, et in bo-
secundum imaginem -ejus, ctc. "Item queeritur quo- nis non gloriam vestram, sed Dei queeratis.. Non
^ tamen in omnibus
modo meiis dicatur renovari secundum iraaginem quceagimusmeremur ; quia quce-
Dei, cum ipsa sit imago Dei, nunquid reuovari po- dam sunt indiirereniia, ut sedere, stare, spiritum
test secundom seipsam ? Solutio. Eadem est imago ducere, manum claudere, cculos aperire, et hujus-
quse renovatuv, et illa secundurn quam renovatur, modi. Qusedam vero talia sunt, quee sic habent me-
sicut diciraus aliquem mortuum esse secundum cor- rilum, si fiant; et non sint peccatum, si non fiant,
pus, id esl corpore non secundum spiritum. Mens utpallium dare pauperi, et omnia vendere, el dare
ilaque secundum semelipsam. id cst in semetipsa pauperibus: quod perfectorum est, qui nudi Chri-
venovaluv. In Epistola tamenad Ephesios diciiuv, slum sequuntur.
quod ipsa renovatio iit secundum Deum: ideo se- Qu.,ESTioXXL Dicile Archippo : Vide miiiisterium
cundum Deum, ne secundum creaturam esse dicatur. auod accepisti in Domino, ul illud impleas (Celoss.
Per talem enim renovationem Deo consimilis et con- iv). Quseritur an subditi preelalosmjnere possint,
formis efficitur: ideo secundum ipsam esse dicitur. Solutio. Ecce aucioritas, ut subditi preelatos mo-
Kota quod heecimago, qiiee in cognilione Dei reno- neant,ne pigri sint in prsevidendis his, quceadsa-
valur, sequein viro et in femina invenitur: quse alia lutem spectant.

VIII.

IN EPISTOLAM I AD TIIESSALONICENSES.

{/ Thess. i.) Paulus el SHeanus, etc Hanc epislo- D quia tanlee fidei imbiberant spirilum, ul spe etiam
lam scribit Aposlolus Thessalonicensibus. Thessa- futurorum a civibus suis non credentlbus pericula
lonica melropolis estllacedoniee, quse est provincia devoto animo pro nomine Christi sustinerent. Erant
Grcccorum. Thessalonieenses ergo sunl Macedones, tamen aliqui inter eos otiosi, et curiosi; aliqui cliam
sive Greeci, qui ab Apostolo conversi, et nec per minus recte de resurrectione sentientes, ei ideo ni-
tribulationes, nec per pscudoprcedicatores potue- mis de amicorura morte tenere- dolentes. Hos «30
runi moveri a fidei verifale. Hos eollaudat Apostolus, corrigil Apostolus in hac epislola, et monet pcrfe-
PiTRGJ. CLXXY. 19
S87 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — L IN S. SCRIPTURAM. B8S
ctos non cedere adversis, c-t pseudoapostolis, et ut A qui spem non habenl. (I Thess. iv).'Qucevkur an COE-
aiios corrigant. Scvipsit autem ab Alhenis. El est uistari et flerepro morte amicorum sit peceatum.
intentio Apostoli in hac Epislola pvavos ct ineovve- cum Apostolus dicat: Ut non coiitrislemiiii ? Solu-
ctos covvigeve, ct bonos ad perseverantiam, aliorum- fio. Nccesse csl ut cum mors occupat dilecium, ut
que correctionem cohortavi. Modus talis, more suo contristet dileelionis affectum; non ergo culpa ,
salulem prcemitlit: qua preemissa de bonis eorum si conlristemur neeessitate amitteudi; si conscla-
gratias agit, commemovans non fidem et opera, sed mur spe recipiendi :.unde Apostolus non dicit sim-
etiamconversionis modum el malorum suslinen- pliciler, ul non coulristemini, sed ait, ut non con-
tiam iil ad perseverandum provocel; de suis quoque liistemini sicut cceleri, qui spem non habeiH, quasi
laboribus, el Evangelii vevitate, et pvudenti inler dicerel: Licet contristari, sed cum spe.
eos conversalione, et quanto affectu desideret eos QU.CSTIO VI. Qucerilur quomodo Dominus llebat
videre iiiierserit. Deinde pravos, ul a luxuria, et Lazaruro morluum contiimo, eo jubenle, victurtim ?
olio, el curiositatc contineant, obsecrat, et mortuos Solutio. Non mortuum, sed moiiem, quam non me-
resurrecturos coniirmat. Circa finem esl moralis ruii peccando, deflebat: ad quam Lazarus, cl mise-;
instruclio. Dicit itaque Paulus el Sylvanus, etc. rias mimdi iterum eral revocandus ; et inde Domi-
Timotheus, etc. Noia quod mos erat Apostoli eos nus esl mofus
in salutatione sibi adjungere, qui secum apud illos QO/ESTIO VII. Queeritiir an orationes, eleemcsynce,
* vel Tuerant, vel futuri erant. sacrificia altaris , omnibus prosint, pro quibus
QUSSTIOI. Deo vivo et vero, etc. Queeritur quare fiunt. Solutio. His solum prosuut preedicta past
dicat, vero. Solulio. Unus est naturaliter Deus; -mortem, qui ita vixerunt anle morlem ul. digni
mulli participalione: ad quorum differentiamdicituv sinl, ut heec utilia sint eis posf morlem : his eniin,
vcvus Deus, utpole si ex se non aliunde Deus est. qui sine fide per dilcctioriein operanlem ab hac vila
Alii enim non ex eo quod sunt, dii sunl, sed ex eo exierunt, non pro.unl; quia hic vivenies salutispi-
•quod acceperunt. gnore caruerunt, scilicet ad salutem.
QuyESTioII. Pervenil enim ira Dci super illos. (I QCESTIOYIIL Cum Ghrislus omnia possit, qucc-
Thess. n). Queerilur quomodo propterpeccata sua iva vitur cur fidclibus suis non dor.averil statim im-
Dei, et pcena super eos pervenerit, idest ante mor- morlalitalem, ut omnino mortem nunquam expe-
tem. Nunquid pcena eeterna allevatur per pcenam rkentur. Solulio. Si boe fieret, cami quidem da-
temporalem? si enim non allevatur, videtur Deus retur queedam feliciias, sed lidei miuueretur forli-
Immisericors, qui hie punil, et ibi. Item, si allevalur p tudo. Nemo lunc ad Christi gvatiam pvoptev futuvam
rclerna per temporalem, videlur quod talis pcena vitam festinavel; sed tamen pvoplev mortis mole-
non.procedal ex ira Dei, sedex miscricordia-, et ideo stiam fugiendam, el sic quodammodo delicate cre-
non ira, secl miserlcordia dicenda. Solulio. Magna deretuvin Christiim. Ubi igitur lunc essel gloriosus
•uuiuem Dei misericordia estper prenam tcmpora- liiumphus martyrum ?
leniTOcare aii pcenitentiam ; sed ipsi nolenles pceni- Qc/ESTioIX. Et eos qui dormierunt.- Queentur,
iere, Dei misericordiam vertunl sibi in iram, el pce- cum Christum, qui jam vivit, dicat moiiutim, cur
- na inflicia, quee potuit essc salutis medium, fit illis fideles mortuos non mortuos, sed dovmienlesappel-
leiernce pcence inilium. lal? Solutio. I.leo dicit Chvistum movtunm , et sur-
Qu-ESTioIII. F-esthiamus videre facicm vestram rexisse, ut, dum boc audimus, idem spereinus, sei-
cum multo desiderio, elc. Dicit expos.tov in quo licet nos resurrecluros per vivmtem Deitatis. Ele-
mala eis fiercnt; sed quccrilur quomodo ex preesen- ctos vevo ideo dicit dovmientes; quia nemotam fa-
tia Doctoris iiereiit mala discipulis : cum polius cile potestexcitavi a sommo, quam facile eos omnes
bona quam mala ex ea fieri videanlur : unde ipse excitabit Deus -a^ommo movtis.
desiderabat videre eos proplerutilitatem prcesenliee QU-ESTIO X. In voce archangeli, etc De liac voce
suee, scilicet ut eos confinnaret, et ea quee deeranl, ) qucevkuv, an matevialis evit. Solulio. Dicunt qui-
superadderet. Solutio, Major corona, et laudabilior dam quod materialis evit minislevio angelovuiri fov-
victoria, si starenl immobiles, absenle magislro : mata, siculilla malevialis fuil, qace audkaest ba-
tamen Aposlolus humane limuit ne caderenl, cl ideo ptizato Doiiiino, quee ideo dicitur Dei; quiaefiiea-
ad eos venire dcsideraliat. ciam ei dabil Deus, ul per Hlara mortui resurgant.
QU_ESTIO IV. In advetf.u ejus, scilicel Doniini. Alii dicunl, quod aliquod evidens signum erit. De
. Queerilur in quo adventu. Solutio. Triplex est ad- incerlo ambigua solutio. Omnia enim futura in no-
venlus Domini, uuus in carnem, unus in spiritu, vissimo, nobis incerta.
unus in carne. In carnem venit factus homo. In spi- Qu.ESTio XI. Deinde nos, quivivimus. Quceritur
ritu veuil quando Spiriturii suum spiritui noslro quomodo' dicat Apostolus, quod illi primi resurgent,
iafudil, ipsum sanans et justilicans. In carne veniel qui jam dudum morlui fuerunl, et deinde illi, qui
in judicio. Occulle eliam veuit unicuique in morte, ttinc vivi iiiveuti fuerint, cum ipsealibi dicat; quod
vel ul eos purget, vel ut januara regni -aperiat: resurrectio crittn ictuoculi etin montenlo (1 Cor. xv);
malis, ut eos puniat. iibi nec prius, nec poslerius sil aliquid, sed omnia
QU.ESTIO V. Ul non coittristetnini sicut cateri, simul ? Solutio. Poiest dici, quod ideo simul
f,S9 - QU.EST10NES IN EPISTOLAS PAULI. —IN EP. II. AD TIIESS. U.0
fieri dicilur me-rtuorum resurrectio, quia parva A quia jam judicati sunl, quia de eorum damnalioiie
mora erit. jam certum est. Quare ergo venient? nunquid ut
QuyESTioXII. Queeri autem solel utrum ilh, quos judicenl? absit! Quare ergo?ul audianl cum dia-
vivos inveniel ClirisUis, sint morituri, an sine morte bolo. lte, maledicii ht igncmalernutn (Mallh. xxv),
ad immoiialitaiem transiluri? Soluiio. De hocnihil ctc De modo judicH jam diclum esl in prima epi-
certum habemus; videtur tamen quibusdam, quod stoia ad Corinthios; quomodo scilicet sancti judica-
in ipso raptu moriantur, et reviviscant, cum alibi turi, aivsola comparalione, an etiam potestate.
dicat Apostolus : in Chrislo omnes vivificabunlur QU-ESTIO XIY. Dies Doinini sicul fur in nocle ita
(I Cor. xv), et alibi: quod semhtas, non viviftcalur, veniel (I Thess. x), elc. Cum nemosciat, an die, an
nisi prius morialur(ibid,). Nec incredibite hoc videri nocte Dominus venturus sil ad judicium, quairilur
debet, cum in momeifto, et in iclu oculi, communis quomodo Aposlolus lempus adventus Domini vocel
et generalis resurfeelio fulura esse credalur. dicra. Solulio. Dies in tali loco non ponitur pvo il-
QiiyESTioXIII. Rapiemur obviam Christo in aera. luminatione aeris sicut alibi; sed pvo revelatione;
Qneerilur an id de omnibusdicatur? Solutio. Doni id est manifestalione, quia tunc oninia rnanifeslala
quasi leves- Chrislo occurrent in aera; mali vero erunt. Sciet enim unusquisque, quare se, vel alium
B
quasi ponderosi non obviam in aera •Chrislo, sed Dominus salvet vel damnet.
terrec, quam semper amaverunt, adhcerebunt. Nota Qu_ESTioXV. Sine intermissione^orarc. QucevittiV
qualuoressegerievacorum^qui ad judiciumvenient; quomodo hoc prceceptuni Apostoli impleri possit.
quidam enim venient, ut judicenl tantum, ul Valde Quisenim potest semperovave?Nonne oportet quan-
boni, non ul judicentuv, de.quovura salute constat. doque dormire ? Solutio. Sic inlelligilur : Sine inter-
Alii sunt minus pevfecli, de quovum salule nondum missione cevtavum Iiovavum. Yel pcr oralioncin
constat; hi venient ad jiidicium, ut judiceiilur. Sic intelligitur sanclum desiderium, el pius affectus,
mplorum duo sunlgenera; alii veiiienl ad judiciura, el sic jtrslus nunquam. desinit orare, nisi desiuat
ut judicentur, ut minus mali de quorum damna- justus esse; qui enim semper bene agit, sempev bsne
lieceiion eonsfal. Alii vero, non utjudicentur; ovat. ' - -

IX.

IN EPISTOLAM II AD THESSALONICENSES.

Paulus, et Sitvanus (II Thess. i), etc. Hanc Epi- C igne circumdatus venlurus sit ad judicium? Solulio.
stolam scvibit Aposlolus Thessalonfcensibus. Or- In flamma ignis dicilur venturus, quia terribilis im-
ta euim apud eos graviori tribulatione monet eos ad piis apparebit, ut eos exurat atque cruciet. Iguis
patientiam, ostendensjuslum Dei judicium, ulboni quidem ejus adventum prcccedet, quo elemenla sol-
gloriam consequanlur, mali pcenam. Et quia in venlur, ut reiioveiitnr.
priina epistola queedam dicit de Advenlu Domini et QuyESTioH. Quceritur quomodo vivi rescrvalmn-
de resurrectione mortuorum, uside putabatur dies - lur illi, quos vivos inveniet Dominus. Solulio. Sictit
Domini inslare; nunc alteram scribit epistolam, in tres pueros in camino fornacis, ignis non hfesit;
qua significat, licet obscure (nec enim aperte po- sic ille ignis prcecedens advenium judicis bonos non
test), de abolilione regni Romani, de Antichristi lcedet.
apparentia, et damnationc, el de quorumdani fra- QUiEsuo III. Qucerilur quas pcenas animce impio
trum inquielridine. Scribit etiam non instare diem rum nunc patiuntUr apud inferos, "anmateriales, an
Domini sicul occasione prioiis Epistolce quibusdam taiitum conscientioe lortiones? Solutio. Cvedituv,
vidctur. Est itaqueintenlio Apostoli in hac epistola, quod pcenas riiateviales, ul ignem et fvigus patian-
bonos et quietos ad patienliam movere, et inquietos tuv. Unde dicituv : Tvansibunt dc aquis iiivium ad
covrigere; ct quse obscure dixeral in priori epistola, Caloremniinium (Job. xxiv).
hic aliquatenus aperire. Modus talis, primo salutat, QILESTIO IV. Item qucerituv quomodo his poenis
deinde gratias agit de bonis eorum; poslea monel lorquenlur, cum res spiritualesa corporeis contingi
a3 patientiam, et ad conslantiam; inde asserit, quod nequeant. Solutio. Fieri-polesi ut per ea punianlur,
adventum Ghrisli praeveniet Anliehristus, et aliqua a quibus non conlinguntur, velut quis horrorem
adventus Antichfisli signa licet obscure denunlial, magnum ex aliquo viso vel imaginato coniralvi,
agens de abolitione Romani regni et de interfectione etsi ab illo non contingatur.
Antichristi. Circa finem vero, ul curiosos atque QU/ESTIO V. Item resumptis corporibus, cum il!a
otiosas corripiant, obsecvat. deinceps immortalia futura sint, quomodo in illis
QU.ESTIO I. In jlatnma ignis daniis vindiclam iis, punienlur, cum dissolvi nequeant? Soltilio. Eruiit
qui non noveruni Deum. Quserituv, an Dominus in • quidem corpora malorum immotialia, sed passibi-
S9I IfOGOKlS M S. ViCTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. —.1. IN S. SCRIPTURAM. S£2
lia, id esl talia in quibus mali patiantur, sine lamen .i cielui antequam Dominus veniatad judicium? Es
laesione naturalis quantitalis, vel essenlise ipsorum Iibro enim Danielis inlelligitur, quod coneedentur
corporum. elcctis quadraginta duo dies ad pcenitentiam post
Qu/ESTio VI. Nisi veneril discessio primum (II roortern Autichrisli. Quanto vero post venturus sit
Thess. n), etc. Quseritur : quomodo quod dieit de Dominus, penitus nescitur non solum ab bomini-
discessipne fiel ? Solulio. Hoe quatuor modis potest bus, sed etiamab angelis. Quomodo ergo dicit apo-
"
intelligi, vel de terreno Romano imperio vel de spi- stolus : Illustratione adventus sui (cum ante advcn-
rituali imperio Roroanse Eeclesise, vel de fide, vel de tum sit interficiendus) destruet illum Dominus?
Antiehristo. Cum alia translatio dicit Refuga. Nota Solutio. Interficietur quidem, ut ereditar, ante ad-
quod legitur quod Anticiiristus nascetur in Baby- ventum Domini Anticbristus corporis, el animse so-
lone de tribu Dan. Juxta quod Jaeob ait: Fiat Dan lutione; Dominus tamen destruet illum jam resasci-
coluber in via, et cerasles in semita (Gen. XLIX).Qui tatum cum toto corpore, illustratione adventus sui
~eum -primum se manifesiabit venietllierosolymam, damnaudo, et in ignem aelernum mitlendo, dieens
et circumcidel, se dicens : Ego sum Chrislus Judaaia illi «t aliis reprobis : Ile, maledicli, in ignem ater-
promissus. num (Mallh. xxv).
QUJESTIO VII. Qui exlollitur super amne, quod dici- " QILESTIO XI. Secundum operalionem Satanm, etc.
iur Deus, ut dii genlium vel sancti; aut quod colitur, D;eit expositor, non lamen sine sensu, ut phrenelici,
ut Deus Trinilas. Sed quseritur quomodo poterit se qui culpam non Iiabent de malis qme aguut. Unrie
extollere super Deum trinilalem ? Nonne liaje erit potest quseri, si lotum faciet Antielnistus diabolo
maxima ejus superbia et extollentia quod dicet se instigante et cooperanle, et quodammodo eompel -
tltiristum esse, et ita Deo aequalem, non enim majo- lenie, quare ei imputetur potius quam phrenelicis,
rem se dicet; quomodo ergo extollitur super omne vel si phrenelici hoc faciunl diabolo instigante„
^uod colitur Deus? Solutio. Ut.mihi videtur in boe quare eis non imputatur. Et quomodo sunt sine
intelligilur haec exlollentia, quod ille iniquus, homo culpa de malis quseagunt, potius quam ille iniqnus?
peccati, filius perditionis, venerationem et eulluram Soluiio. Phrenetici, qui sunt sine sensu magis di-
soli Deo Trinitati debitam, faciet sibi exhiberi el eendi sunt aliquid pati quam aliquid agere; et ma!a
v.cn Deo. Legilur quod sieut in Cbristo habitavit fiunt potius per eos quam ab ipsis j quoniam ipsi
plenitudo divinitatis, ita in Anlichristo plenitudo non suul auctores, cum volunlalem- ad iioe non ap-
malitiae, et omnis iniquitatis, et. ut ita dic-am,ple- plicent. Anlicbristus vero sic diabolo instiganie
niludo diabolitatis crit. omma faciet, quod volunlatem suam omnem et
QC^ESTIO VIII. Unde potesl quaeri an erit homo sensum ad eumdem applicabit; elideo ei omnia im-
simpliciter, an diabolus personaliter euin assumet, putabuntur ad pcenam eelernam.
ut Deus hominem. Solutio. Non polesi diaholus sic QU^STIOXII. Signis, cl prodigiis mendacibus, elc.
Iiominem assumere, ut sibi personaliter unitus sit; Quseritur cie signis illis, quae pcr diaboluni faciet
erit ergo purus homo, quem lamen diabolus sic Antichristus, an iden dicta sint mendacia, quia nou
possidebit, ut omni virlute nequitise suae, et- omni vera ul videnlur,, sed phanlaslica erunt; id estquia
iniquitale impleat, ut prorsus dedilus illi et devotus mortales sensus per phantasmata decepturus est^
nihil velit, nihil possit nisi quod diabplus vull el vel ideo dicla sunt mendacia, quia Dei permissione
potest. ad meudacium trahent? Solutio. Videtur nobis ve-
QiijESTioIX. Mijsterinm jam operatur iniquitatis. risimile esse, quod omnia signa illa, quae diabolus
Dicit expositor, quod in Nerone et in aliis malis poterit facere, et Anticlnistus faciet vere. Illa vero^
occulte operatur jam diabolus, qui in Antichrisio quoe diabolus non habet in sua potestate^ nec ille-
aperte sseviet. Unde quserilur quomodo oceulte ope- iniquus faciel vere, sed pcr solam magicam artem
retur in Nerone. Nonne NerGChristum negavit, et deludel oculos morlalium ut videatur facere, qute
aperte eos, qui Christum prsedicabant, persecutus D vere non faciet. Unde Apostolus dicit: Cujus adven-
esl? Solutio. Ideo dicitur in Nerone operari oeculle; ius erit in omni virtute, quantum ad ea, quse vere-'
quia hoc fecit Nero fraudulenta quorumdam sugge- iaciet, et. in omni seJuctione, quantum ad ea qu»
slione. Vel, quod melius est, ideo dictus est diabo- non vere facieU Omnia lamen valent ad seduetio-
lus operari occulte in Nerone, non quia manifesta nem impiorum. Quae autem sunt illa, qua? diabolus
esset illa persecutio, sed quia illa est umbra, el fi- poterit et quae non potestali ejus sul)j.acent^ non est
gura, et imago quaedam illius, qu?e fiet per Anti- nostrse parvitatis evolvere.
christum quaV multo gravior erit omnibus, quoe QussTio XIII. Mittet illis Detts operattpnem erro-
prajcesserunt. Regnabit enim trihus annis, el diiru- ris, ut credant mendacio, v.t judiceuiur, elc. Quas-
A>o;et sedens in papilione in monte Oliveti interfi- ritur autem de illis qui signis et prodigiis illius ini-
cielur virtute Spiritus sancti per-Michaelem, ut qui permoti credent ipsum esse bonum, et Dei
ipsum Dominum vel alium angelum, ut dicuntdo- Filium : an habeant aliquam excusationem? Si enim
ctores. ei nou divinum cultum exhibebunt, cum conscientia
QuiESTioX. Quem Dominus destruel illuslraiione eorum dktet eis, ipsum tanquam Deum adorandum,
edvenlus sui etc. Noane Antichrislus prius inlerfi- ad mortem peccabunt, et ita videutur inexcusabiles
CS3 QU^ESTIONES IN EPISTOLAS PAULl. - IN JiP. I AD TIM . 584
esse. Sulutio. Apostolus dicit qiiia non receperunt A (II Thess. m). Quaerilur de quo opere hic agatur.
claritalem veritalis, ut salvi fierunt, id estChristum Si enim de exieriori, qiiomodo prsecipit ne mandu-
prius manifeste prsedicatum, mittet illius Deus ope- cet qui non vult operari ? Miilti enirii digni sunt
rationem erroris, ut eredant mendacio et judicen- manducare, licet non operentur. Solutio. Augusli-
lur : ubi satis docet quod propter prsecedenlia pec- nus dicit quod Apostolus vult servos Dei corporaliter
cala non habebunl excusalionem, etsi arbitrentur operari, ut hon compellantur egeslate, necessai-ia
se obsequium prseslare Christo, id est vero Deo, petere; non tamen maie agunt, quiopera exleriora
credeado in Antichristum - - pro spiritualibus postponunt cum habeant unde vi-
QBXSTIO -XIV. Dicit Augustinus quod posse ha- vant, quia Maria optimam parleth elegit (Luc. x).
bere fidem, vel charitalem, natura fideliumcst: lia- llli vero, qui curiositati dedili operari noluhf, re?
bere fidem, vel charitatem, gratia Dei. Unde potest prehenduntur; non qui minora bona pro majoribus
quseri quomodo li.oe debeat intelligi. Nonne quod deserunt.
naturale est, rsobis in noslra iaeultate esl? sed QUJESTIO XVI. Si quis non obedierit verbo nosire
cum habere :fidem, vel charitatem sine gratia non perEpistolam, hunc nolate, et noncommisceaminicum
possumus, quomodo posse habere fidem, na- illo , ut coiifundalur. Dicit ita Apbstolus, quod ille
tura est fidelium? Solutio. Posse habere fidem, " qui admonitioni Ecclesiae resistit excommunicandus
id est "potentia habendi, nHuralis est; sed hujus est. Unde quseri potest qualiter id faciendum est. Et
potentiaj usum habere, solius gratise est, et rion na- certum quod magna discreiionc faeiendum est, ne
turse. Ecclesia detrimeiituni incurrat, nec levi causa talis
QUJESTIO XV, Qui non vult operari, non mandiicet vindicta exercenda est.

X.

m EPISTOLAM I A.B TIMOTHEUM.

, Paulus aposiolus (I Tim. i), etc. Uanc Epislolam C menti tribucre, auctor esl salutis noslra; et ideo Sal-
scribit Apostolus Timotheo, qui fuit filius eujusdam valor dicitur.
raulieris fidelispatre genlili procreatiis : et ciim non Qtjj3STioII. Et Jesu Christi spei nostrm. Item quae-
esset circumcisus, et ipse esset gentilis, et de eo da- rilur quare spem specialiter ad Filium referat,:di-
ventbonum teslimonium fratres, qui erant in-Listris cens, et Jesu Chrisli spei nostrae, cum in totam Tri-
el Iconio, liunc voluit Paulus proficisci secum : et nitatem speremus et credamus. Solutio. ldeo spem
ideo eum circumcidi propter Judseos qui in locis liostram adChrislum, quiaipse a morluisresurrexit,
illis erant. Eratque eruditus tam divinis Scripturis et ad ccelos ascendit, referimus; qtiia per ejus rc-
<;uam liberalibus arlibus. Hunc Aposlolus episco- surrectionem speramus ad gloriam resurreclionis
pum creavil: ideo eum, relictum in Asia instruit in futurse pertingere.
hac Epislola de officio episcopali, scilicet quomodo QILESTIO III. Gratia, misericordia et pax, ctc. Quse--
pseudoapostolis resistat et quomodo Ecclesiam in- ritur cur prseter so.litum, Apostolus in liac saluta-
struat, quales-presbyleros vel diaconos ordinet; tione tria ponat dicens,'gratia, misericordia, el pax^
quaies viduas honoret, et quomodo in Ecclesia se Solutio. Novem prseccdentes Epistolas scripsit com-
habeat,- vel quomodo eam regat. Et est iritentio muniter ad Ecclesias. Hanc autem speclalitcr Ti-
Apostoli in hac Epistola instruere Timotheum de D motheo coepiscopo ; idco tria ponit. Per misericor-
episeopalis dignilatis oflicio. Modus talis : primo diam idem intelligens, quod in aliis per graliam sci--
salutat eum; deinde monet iil pseudo resistal; licet remissionem peccatorum; per pacem tranquil-
postea instruit de episcopali officio, docens quales litatem et prselibationcm futurse vitai; per graliam
debeat ordinare presbyteros et diaconos. Deinde vero intelligif donalionem Spiritus sancti, qua -ar-
quales vlduas recipere debeat; postea de modo cor- mantur ministri Christi.
reptionis instruit eum; in fine autem monet ut vi- QUJSSTIO IV. Vt non inlenderent fabulis, etc. Quse-
tet profanas novitales. rilur quid hic per fabulas intelligat Apostolus? riun-
QUJESTIO I. Dei patris Salvatoris nostri, elc. Cum quid lcgis verba, et divina eloquia sic vocat iri hoc
Filius frequenter dicatur in Scriplura Salvalor, loco? ct alibi dicit: Profanas el aniles fabulas devita
qui solus pro salute nostra morluus est, non Pa- (I Tim. iv). Solutio. Fabulas hic dicit doctrinam il-
ter, non Spiritus sanolus, quswilur cur Aposlolus lorum, qui legehi cum gratia prsedicanl esse neces-
salutem nostram ad Deum*Patrem referat, dicens sariam. Vel fabulas hic dicit traditiones, quas Judau
bic: Dei Palris Salvatoris nostri. Solutio. Deus pater non scriptas tenent, et alter in alterum transfundit
in boc, quod tlignatus est nobis Filiurii suum mil- loquendo, quas deuterosin ^vocant: ubi dicunt, eJ
.lere, et Spiritum sanctum in sacramentis Novi Tcsta- credunt duas uxores Deum primo creasse,'ex qtu-
LC5 HUGONIS DE S- VICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. - I, IN S. SCRIPTURAM 5«m
i
bus bominum texunt genealogias infinilas parienles A QUJESTIO X. Venit in hunc mundum peccatores sal-
infructuosas qusestiones. De quibus traditionibus a vos facere, ete. Quseritur deparvulis, qui sunt natiex
sacris Scripturis alienis,Dominus dicitin Evangelio: parentibus haptizalis, an perlineant ad peceatores,
Quare irrilum fecislis mandatum Dei propter tradilio- propter quos salvandos venit Jesus in mundum. Hi
nes veslras ? (Matlh. xv.) enim peccalum actuale non hahent, et originale quo-
Qu./ESTioV. Finis autem prwcepii est charilas, de modo contrahere possunt a parentibus, quod ipsi
cprde puro, et conscienlia bona, et fide non ficla. Hic non habent; quia est eis dimissum. Solutio. Seien-
definit Aposloluscharitatem,utdicitexpositor. Unde dum est quod originale peccatum sic ulmiititur in
potest quseri quse sit definitio hic data, an hoc finis baplismo,. non ut onmino non sit, sed ut culpa non
pracepli? an hoc de corde puro, et conscientia bona, sit. Manet vero corruptionis viiium.eliam in bapli-
ct fide non ficta? Solulio. Definilio charitatis esl, zalis, qui generant, non ex eo quo sunt renati, sed
csse de corde puro, et conscientia bona, et lide non cx vetustate corruptionis, per quam transit culpa
iicta. ' originalis in parvulos : unde et ipsi indigent reme-
QUXSTIOVI. Itom potest quteri an hsee definitio dio. Unde et ipse medicus ait: Parvulot, sinite venire
conveniat amni charilati. Quod si concedatur, nul- ad me (Maxc. x).
lus est habens oharitalem, qui non sit perfcctus, QU.*STIO XI. Quorum ego primussum. Nonne Cain
quia legem consumman&etperficiens; quia charilas et Saul priores Paulo fuerunt ? quomodo ergo Pau-
finis est pracepti, id eslperfectio et consummatio. lus inter peccalores primus? Solulio. Primus erat
Si enim finjs ponitur pvo consummatione in hoc Paulus non ordine lemporis, sed magnitudine ini -
loco. Alibi autem ponitur pro.consumptione, ut cum quilatis. Cui solulioni sic objicitur : Nonne Paulus
dicitur, panis finitur. Alibi pro termino, ut cum di- peecavit per ignoranliam, et multi alii scienler? sed
citur : Hicfiuitur ager. Ilem, quis potest habere cor majus peccatum est peccare scienter quam per iguo^
purum et conscientiam bonam sine charitate? nonne rantiam : non ergo Paulus primuseratinterpecea-
cordis munditia, et bona conscientia procedit ex tores maguitudine iniquitatis, cum alii, maxime illi,
charitale ? quomodo ergo charitas procedit de corde qui peccaverunt in Spiritum sanctum, mullo pejo-
puro ? Solutio.' Videtur mihi quod hic definilio per- res sint Paulo etiam secundum statum primum, ia
fectaj et consummatse charitatis assignatur, et i!a quo fuifblasphemus, persecutor, conlumeliosus. So-
11011 convenit bsec definitio imperfectse charitati. Pri- lutio. Paulus magniludinem delictorum suorum con-
mum datur dilectio, qusecormundat,etex qua bona siderans omnibus peccatoribus judicavit se pejorem,
opera fiunt, et ex quibus nascilur bona conseienlia, Q licel in oculis Dei aliter fuit.
tandem corde mundato, et bona eonscientia compa- QU/ESTIO. XII. Regi aulem smculorum immortali,
rala perficitur c-harltas et cousummatur, quse est fi- invisibili, soli Deo, honor el gioria in sa;cula swculo-r
nis prsecepli. Hsecdico sine prsejudicio melioris sen- rum. Amen. Dicil expositor quod homo assumptus a
tenlise. Verbo ex eo lempore rex est saeculorum, ex quo as-
QUJJSTIO VII. Bona esl lex, si quis ea legilime ula- suniplus est a Verbo; sed si homu assumptus non
tur. Qitseritiir quid sit legitime uli ? Solulio. Ut dicit est homo, nec Deus, nec persona,- ut quid&m ausi
cxpositor, Ule utilur legitime lege, qui eam spiritua- sunt profiteri, quomodo homo assumplus ex quo
liter inlclligeiis peream coguoscitmorbum, et quseiit est assumptus, et non ante, rex esl saeculorum ? Nos
medicum, et qui scit eam ad tempus datam, et dese- autem dicimus quod homo assuriiptus a Verbo est
lit eam propler Cbristum. Notandum quod injustus homo et Deus : ipsum Verbum a quo assumptus
legilime utiturlege, cum intelligit quare data sit, et est, et.ccepit in tempore esse rex sseculorum, quando
cjus timore fugit ad gratiam Christi, ut fiat juslus. videlicet cospit assumi a Verbo. Quando enim coepit
Justus autcm legitime utitur lcge, cum eam terrendo esse Deus homo, coepit et homo esse Deus, sicut
imponil injustis. multse auctoritates prolestantur.
QUJSSTIO VIII. Lex non esl positajusto. Nonne Da- D - QMESTIO XISL Qui omnes homines vull ,salvos fieri
vid et alii jusli, qui sub lege erant, tenchantur le- (I Thn. n). Cum Deus sit omnipolens, el divinsevo-
gem custodire, quomodo ergo lex non esl juslo po- lunlati nullus resistere possit, quomodo non omnes
sita? Solutio. Lex »on imponilur justo, ut ei domi- salvi fiunt, cum Deus omnes velit salvos fieri? Vel
nelur, et eum limore coerceat, et justus non est nunquid voluntas ejusest, ut reprohi salventur? Am-
sub lege, sed potius cum ipsa, tanquam legis brosius sic solvit: Deus vult omnes salvos fieri, si
amicus.' ipsi Telint. Sed nonne mulli volunt salvi fieri, qui
QU^SSTIO IX. Quia ignorans feci, etc. Dicit exposi- tamen non salvantur?quomodo ergo verum esl,Deus
tor quod istud, quia potest causam notare vel con vult omnes salvos fieri? Ideaque alii sicexponunt:
-secutionem. Ssd quseritur quomodo ignorantia, Deus vull, Hc, placeret ipsi, si omnes salvarenlur,
-quse culpa est, possit esse causa divinse misericor- vel omnes, id est de omni genere hominum aliqui.
disc. Solutio. Esl qusedam ignoraatia ex infirmi- Vel sic : Omnibus graliam offert, per quam si vo-
tale : ex qua si quis zelo bono agat contra Deum, Iunt salvari possunt. Sed hsec solutio quomodo vera ?
ex *2ectu, quem habet, meretur ab illa ignorantia Nonne multi sunt et fuerunt, qui ne verbuni quidem
liherari. prsedicationis audierunl? Vel omnes vult salvosfieri,
M7 QloESTlONES IN EPISTOLAS PAULl. - IN KP. I AD TIM. v 598'
id est facil sanctos velle, uromnes salvi fiant. Yel A aliquod non fuisse, quod Scriptura Yeteris Tesla-
sic : Vull omnes salvos lieri, id estnullus fit salvus, menli non dicit fuisse. Unde quia scriplura Geneseos
nisi Ipse velit. Simili modo intelligitur illud : Qui loquens de seductione mulieris, nihil dicit de aliqua
iilv,miiiat omnem hominem (Joan. i), id est nullus il- seductione viri, ideo Apostolus dicit: Adam non cst
luminatur, nisi ab ipso, efomnes in Cbristo vivifi- seduclus, sed mulicr. Juxta eumdem modum loqueri-
cantur, juxta eumdern iriodum oportet inlelligi. Sic di, alibi idem Apostohis, quod Melchisedech non ha-
de ambiguo diversse sentenllse dantur.- ' •. buit principium, neque finem, non palrem, non pro-
QcassTioXIY. Unus mediator Dei,elhominum Iwmo' lem asserit, cum tamen in veritate principium, et
Chrisius Jesus. De mediatore jam superius ex parte (inem, et palrem, el forsitan prolem hahuerit, sed
dictum esl. Hic autem illud sufficiat intueri quod di- quia scriplura sic inducit eum,- ut neG de cjus ge-
cit expositor, quod in iruantum est homo, est me- nealogia, nec nativitate, nec morte aliquid dixerit,
dius, non in quanlum Yerbum. Sed nonne inter an- ideo Apostolus asserit omnia prsedicla non habuisse,
gelos, et Deum Palrem,»et eliam inter Spirilum san- Et Ambrosius dicit quod vir cum prima muliereheT
etum roedius esl in quantum est Verbum, licet ali- nedicitur, et non cum secunda, quasi diceret: In
ter inter angelos etDeum Palrem, etaliterin Spiri- saera Scriptura lcgimus benediclionem, vii i cum
tiim sanctum medius sifetPatrem? Solulio. Bene ^ prima muliere, sednon legimus, ubi Deus benedical
eoncedi potest quod,inquanlum est Verhum, mcdius yirum cum secunda. < t ,
inler rationales creatufas ef Deum Patrem est; sed QUXSTIOXVII. Salvabilur aulem mulier per filio-
non est medius inter Deum Trinilatem, et homines rum generationem. Si generatio filiorum salvet, qiiicl
in quantum Yerbum est, sed in quantum est homo faciet conlinens vel virgo? nunquidnon salvabitur,
siroilis Deo in justitia, hominibus in mortalitate. Si quia non habet filios ? quid est quod alihi ait Apo-
enim in quantum esfYerbum,esset medius inter ho- slolus : Beatior autem eril, sivejoidua, sive virgo,si
niines et Deum Trinitatem, jam aliquid esset me- sic permanserit? Solulio. Non ponitcausam salulis
diuitf iater seipsum et aliud, quia^erhum iuter se in filiorum generalione; sed potius in fide ct .di-
el homines; quod non est eoncedendum. Dicetali- lectione, unde subjungit: Si permanserit in fide et
quis : Jam Christus non est mortalis, quomodo ergo dileclione. Et est sensus," et si mulier fuerit eausa
est medius ioter homines mortalesj et Deum immor- peccati, tamen salvabitur non solum conlinens, vel
talem; oum ideo niedius dictus sit; quia similis virgo, sed etiam nupta, etsi nunquam a filiorum ge-
est.homiuibus per mortalilatem, et Deo per jusli- ^ieratione cessans, sed per filiorum generationem in-
tiam? Solutio. Adhuc nos Christus Deo Patri tan- _ cedens ab hoc mundo exierit,„sitamen' permansc-
•quam mediator optimus reconciliat per id quod rint in iide et dilectione. Yel augmenlum salutis va -
pro hobis fecit in diebus-carnis suoe, id est mortali- Iebit ei, si fiiii ejus per doctrinam, et industriam
taii ipsius permanserint in fide efdileetione, Vel mystice
QUISTIOXV. Adam non esl seduclus, sed -malier. potius iutelligitur. Mulier tj'pus esl carnis, quaj alibi
Quseritur uter plus peoeaverit, an Adam, an Eva? signatur per lurturem. Adam est figiira rationis,.qna:
Solutio. Dicunt doctores, quod mulier non solum per passerem figuralur. Filii siint bona opera, quse
peccavit; sed eliam viriim peceare fecit. Cui solu- per pullos turturis intelligunlur, qui in nido Gatho-
lioni sic ohjieilur: Adam est seductus, quia non cre- licaefidei tantum vivunt; extra-non vigenl, imo con-
didit verum esse, quddliosiis persuasit; mulier vero eulcantur, quiabor.a opcranon prosunt paganis, Ju-
est seducta eredens verum esse, quodserpens dice- dteis, hssrelicis, schismaticis. Undc dicithic : Si pei%
hat; et sic consequens est quod ille scienter, et illa manscrit in lide et dilcclione, scilicet filiimulieris,
per igiiorautiam peccavit; sed gravius est scienter pulli tuvturis, bona opera.
psccare, quam per ignorantiam. Unde consequens - QCESTIOXYIH. Si quis episcbpatum desiderut,-bo-
cst quod plus peccaverit Tir quam mulier. Solutio. num opus desiderat (I Tim. m)f etc. -Sed iste ambi-
Ignorantia illa" non habuit excusaiionem, quia ex ]D tiosus desiderat episcopatum, nunquid potest infer-
culpa processit, dubitando enim respondit dicens. ri, ergo desiderat bonum opus? Solutio. Episcopatus
Ne forle moriamur (Gen. m). Vir autem cogitavit eslintcntiosupersuam,etaliorumvitam,etsieiiomcii
de Dei misericordia, et poenitentia; et itleo minus est operis,quod desiderat bonus,qui inUymissa, sel
" '
pcceavit. -. 11011 relicla, Rachele decora facie, cum Jacob iutrat
QUESTIOXVI. Quseritur quomodo verum sit, quod ad Liam oculis lippain, propter filiorum fecundita-
non est seduelus? Noime credidif commissum esse tem, demontecontemplaiionisxumMoysedeseendit
veniale, quod erat morlale? Ergo et ipse aliquo modo ad campos actionis, Non cnim sic debet quisquam
est deceptus. Solutio. Non est seductus prior, et in esse oliosus, ut in eodem otio non cogitet utilitalem
eo, in quo roulier,ut dicit aucloritas. Sed nunquid proximi, nec sic actuosus, ut contemplationem Dci
non esl seductus, si prior non est seduclus, el in eo 11011 requirat. Episcopatus etiam nomen est dignita»
in quo mulier?- Si enim quis rion esl vulneratus in tis, quam desiderat anibitiosus, qui vult potius
capite, ergo non est vulueralus? Nunquid ad nega- prseesse quam prodesse.
tionem determinalam sequitur simplex negalio? So- QuaSTio XIX. Unius uxoris virum, etc. Quaeritur
lutio. Doctores Novi Testamcnli qyandoque dieunt an monQgairfus debeat-dici, et possif ordjnari, qui
E99 IIUGONIS DE S. VICTORE GPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 5N S. SCIUPTURAM. C00
anle baptismum habuifuxorem; et ea dimissa re- A sioncm habens vitce, quai nunc est, eic. Qusenlur
natus est "in Christo et post fidelem duxit. Solutio. quid voeet promissionem praesentis vitse; nam de
Dicit Hieronymus quod talis non est bigamus, et promissione futurse constat. Solutio. Temporalium
quod polesl ordinari; cui jam novo nec stupra, ncc sufficientiain et spiritualium abundantiam. Utrum-
alia imputantur. Sed Augustinus dicit, quodinoho- que enim Deus promiltit cultoribus. Sufiicientia
gamus non est, nee debet ordinari, licet ei non ob- temporalium promittitur, ubidicitur ; Primnm^uw-
sit, quodprius fecerat; propter mysterium quod in rile regnmn -Dei et hwc omnia adjicientur vobis
ordinandis servari debet; quod in prsediclo non po- '(Mallh. vi). Abundaulia spirilualium uhi scriptum
test servaru est: Quicunque hcec, vel illa reliqueril propter me,
QUJESTIO XX. Sed nunquid Hleronymus, et Au- centuplum accipiet (Matth. xix), id est in prsesenli
gustinus, in solutione prsedictsequsestionis contraria spiritualium bonorum jucunditas lemporaliuni bono-
sentiunl ? Solulio. Hieronymus dicit quod lalis mo- riim affluenliam tanlum excedit, quanlum centena-
nogamusest quantum ad meritum, nee est peccatum rius unitatem superat,
si ordinetur. Augustinus vero dicit, quod monoga- QU.CSTIOXXVII. Qum dala est tibi per prophe-
mus non est quantum ad vini sacramenti, nec potesl tiam, etc. Quaeritur, quid vocel prophetiam ? Solu-
ordinari, ubi sacramenlum monogamise servetur; tio. Prophetiam vocal eleclionem sanctorum qui «le~
nec exigitur, ut in quolibet ordinando servetur, alio- gerunlcum in pontificem. Yel potius Spiritus sanclr
quin virgo non possit ordinari, cum non sit unius inspiiaiionem, per quam cognovit Apostolus ipsum
uxorisvir. Ecclesia esleonvoeatiomultorum adunius csse dignum episcopatu.
Dei cullum. QUiESTioXXVIII. Cum imposiiione manuum. Quid
QU^ESTIO XXI. Magnum pietatis sacramenlwn, etc. ca est? Solutio. Impositionem manuum vocat verba
Qujeritur quid hic dicatur sacramentum.,Quandoque mystic3, qnibus confirmatur ad hoe opus tleeius,
enim sacraraentuni dicilur rei sacrse signum, ul sa- anctorilatem accipiens, conscieisiia sua tcs'e, ut au~
cramenlum baptismi et allaris, quandoque dieitur deat vice Domini saciificia offerre.
aliquid occultum et secrrtum, siveinysterium. Solu- QMSTIO XXIX. Dignus est operarius mercedc tua
lio. Sacrameiitum vocatur Chrislus secup.dum-deita- (1 Tim. v), ete. Quaerilur, an id, quod a plcbe d:>
iem oecullus, qui eausaesflolius religiouis, et verse tur praedicatori, sit dcbita nierccs el condigna; ct
culurae. Quis cnim unq.'.iam fuit pius et devotus in an peccet, si pro ea praedicat, et an qui hoc facit
fide, nisi saeramenli hujus prius percepla cognitione? vendat Evangelium. Solutio. Quis audcat dieere non
QUJESTIOXXH. Quod mar,ifeslaluniestincarne,ntc. o esse mercedem, quod ipsa veritas vocat mercedem?
Quseritur de qua-manifestatioue hic agatur. Solutio. Non tamen pro tali merceile debet prsedicare, sed ut
De illa, quae facta est praidiealiona, virtulibus, et selemam mercedem accipiat a Domino. Necessitatis
signis in carne assumpta ostensis. ilaque esl accipere unde vivitur, charilatis est prae-
QU^SSTIOXXIil. Justificaium in spiritu. Nonne bere, imo debitum, ut qui accipiunt spiritalia, mi-
sermo prseeessit de Verbo Dei? hoc autem non est nistrent carnalia. Priedicator debet accipere, ul prse-
Juslificaiuro, sed potius ab seterrio justum natum. dicet; non prsedicare, ul accipiat.
Solutio. Cum sermo fit de Christo y diligenter in- Qu£STio XXX. Peccanies vero coram omnibus ar-
tuendum est quod dicalur, et secundum quid ; hoc gue. Huic videtur'esse contraiium, quod Dominus
ergo, justificatum in spiritu, intelligilur Christus se- dicit in Evangelio: Si frater iuus peccaverit in ie,
cundum assumplum hominem, secundum quem im- corripe cum inter te el ipsum solum (Matth. tvni).
raunis est ab omiii peccato, omnimoiam habens Nunquid tam honus discipulus discordat a.tam hono
justiliam. Magistro? Solutio. Ulrumque verum cst, et ali-
QUJESTIO XXIV. Apparuit angelis. Hic habemus quando illud, quod, Dominus ait proprio ore scilicet
aucloritatem, quod angeli proficiunt in scienlia per_ quando tu solus sis, faciendum est; culpa enim oc-
ea, quse fiunt in Ecclesia, quod jam superius super D culta secreto debet argui, ut Joseph justus fecil de
locum; ut multiformis sapientia innolescat, elc, di- Maria, solus suspicans adulteriu.m; alioquin, si ali-
ligenter prosecuti sumus, etexposilor idem testatur ter feeeris, eris proditor, non corrector. Aliquando
in hoc loco. eliam faciendum est, quod Veritas dixit ore Pauli
QU^ESTIOXXV. Nihil rejiciendum, quod cum scilicet quando palam peccalur. Publica enim offensa
graliarum aclionepercipitur (I Tim. iv). Quseritur an. publica indigel salisfaclione.
hoc sit contrarium legali doctrinse, quse discernit QU.ESTJO XXXI. Modico vino ulere. Quaeritur quo-
quosdam cibos, dicens alios mundos, alios immun- modo id consuluil. Solulio. Speciale dal consilium,
dos? Solulio. In lege qusedam animalium dicta sunt ut semetipsum salubri regat doclrina, prudenler
immunda non natura, sed significatione: ul si de enim vult Deus servlri sibi, non ut nimia-abstinen-
porco, et agno requiratur, utrumque mundum in tia debiles fiant, et post medicorum suffragia requi-
nalura, quia omnis creatura bona est; in signi- rant sui.
ficatione tamen agnus mundus est, poreus immun- QUXSTIOXXXII. Languens circa quwstiones, el
uus. pugnas verborum (I Tim. vi), etc. Qusestio«ral, an
QCESTIOXXVI. Pietas ad omnia ulilis est, promis- aliquis esset servus, cum omnes ex eisdem patribus
COI OUJESTIONES IN EPISTOLAS PAULl. — IN EP. II AD TLM. C02
sint orti, et omnes Chrislus redemerit. Item pugna A deread hanclucem,siipsaestinaccessibilis? Solutio.
verhorum liberaverit, quia Dominus dicit: Si Fiiius Nemo ex se accedit ad eani, sed cui dalur dono
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vos liberavit, vere liberi estis (Joan. vm), quae et si- ejus.
milia videnlur dissenlire a doclrina apostolica, qua; QIUESTIO XXXYH.-Quem nemohominum vidit, wc
hortatur servos subjeclos esse dominis suis, et si- videre potest. Ncinne Abraham vidit Deum, ct Moy-
mililer verbis Domini dicentis : Reddite ergo quat ses, et cseleri patres? Quomodo ergo verum,"quod
sunt Cwsaris Cwsari, elc. (Luc. xx.) Sic autem sol- nemo Deumvidit unquam?Item, nonrie ctnoscjus
vendaest talis controversia verhorum; hoc, si Filius visionem speramus? Sed quomodo, si nemo potest
vos liberaverit, vere Jiberi eslis, intelligendum est eum videre? Solutio.-Deus in natura sua est invisi-
de spirilali libertate, non de carnali.' Paulus autem hilis oculo carnis • illse vero visiones sanciis palri-
loquitur de libertate et servitute carnali quam non busin creatura suhjecta cxhibitse sunt. Unde Moysos
tollit spiritalis. post figuras illas, in quibus Deus videhatur, ail:
QU^STIOXXXIII. Radix omnium malorum esl cu- Domine, ostende mllii faciem tuam (Exod. xxxni).
piditas. Alihi dicit Scriptura : Initium omnis peccati Iri futuro auteui videhilur Deus a miindo corde, ct
es*superbia (Eccle. x). Hic autem, quod avaritia vel nunc videtur a sanctis angelis. - - '
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cupiditas. Si enim avaritia habetur species pro gene- QUESTIO XXXVHI. Devilans profanas vocum novi-
re, quomodo utrumque verum est? si enimsuperhia lates, etc. Quseritur an oinnes vpcum novitates sint
initium est omnibus peccati, ergo cupidilatis; el si vitandse. Solutio. Non, quia non omnes sunt pro-
cupiditas radix est omnium malorum, ergo super fanse, ut hoc ipsum nomeri Cliristianuin, homou-
hiae; et sic idem causa est et effectus ejusdem. So- sion, mandatum novum, et testamentum novum, et
lulio. Cunniicitur quod radix oranium malorum est canticum novum , novitates vocant non profanas,
eupiditas, vel omnis peccati iniiium superbia, si ge- sed sacras, etreligioni congruentes.'IIypostasis au-
nera singula inteiligunlur,/alsum esl, si autem genera lem tempore haerelicorum r.otabat piofanam novi-
singulorum, verum est. Nulium enim genus peccati tatem, quo nomine hserelici utebantur, nunc in si-
est, quodrion quandoque ex superhia, quandoque ex gnificalione personse; nunc in significalione substan-
c-jpiditalenascatur. Nam sunt aliqui qui divilias cu- tise, ad deceptionem simplicium, ut si concedcrent
piunt, ul per eas ad culmen honoris pertingere va- Trinitatem esse hypostasimunam, inferrerit: Ergo
leant; sunt alii, qui ideo dignilatem appelunl, ut sunt una persona ; sin autem- dicereut Palreiri, Fi-
ditiores fiant. lium et Spiritum sanclum esse tres hypostases,
QMESTIO XXXIY. Solus potens. Nonne angeli po- p concluderent : Ergosunt tressubslantiae. Nunc au-
ientes sunt, unde et virtules, et potestates vocan- tem hoc vocahulum non notat profauam novitatem,
tur? Solulio. Solus Deus potens per naturam ex eo quia redactum estad significationem personse. Unde
quod est; angeli vero per gratiam ex eo quod acce- concedimus modo simpliciter Trinitatem essc tres
perunf potentes sunt. hypostases, etnon unam; quod non erat conceden-
QuiSTio XXXV. Qui sohis habel immorlulila- dum sine determiuatione olim, quando adhuc rcti-
tem, etc. Nonne auimse et angeli etiam per naturam nebat mulliplicem sigirificalionem.
suhiimmorlales? Solutio. SolusDeus habet immorla- QDJESTIO XXXIX. El opposiliones falsi nominis
lilatem, id est immutahilitatem, quia uec potuit/nec scientice, etc. Quseritur quid vocet Apostolus scien-
potest, necpoientpeccare. Hanc immortalitatem non tiam falsi nomuiis. Nunquid logicam? sed si hoc est,
habent nec angeli, nec animse sanctorum, licet enim quomodo Augustinus vocat dialeeticam scientiam
sint immortales per gratiam, tamen mutabiles per scienliarum, quse non solum facit scientem, scd
naturam vere esse creduntur. etiam demonslrat scientem? Solulio. Ut arbitror,
QU^ESTIO XXXVI. Qui lucem habilal inaccessibi- scientiam falsi nominis vocat arlcm sophisticam,
lem. Propheta dicit: Accedite ad eum, el illuminami- cujus oppositiones devitandae sunt a piis el mansue-
?ii (Psal.- XXXIII): nonne ipse Deus est ipsa lux, tis : quia non valent, nisi ad subvcrsionem simpli-
quam dicitur inhabitare ? quomodo monemur acce- cium.

'
XI."

IN EPISTOLA.M -II AD TIMOTffEUM.

Pauhis apostolus (II Tim. i), etcv Jam' a mundq D et iit perseveret iri ofiicio rectse pvsedicationis, et
transiturushancsecundam epistolarii scribit a Roma sancla opefationfe: ef prsedicens.quid fuliirum sil iri
de carcere, Timolheo intirmitatibus et adversitati- novissimis temporib"us_etde suo obitu. Et esl inteii-
hus fatigalo, ut constanter laboret in Dei gratia sibi tio Apostoli in hac epistola exhortari Timolhcum
credila, exhortans eum ad martyrium mullis modis, ad siii officii diligenteih e?seculioriem, el ad pal-
m IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. -- EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 604
mam martyrii, et qux-dam adhuc addit de episcopali A semine David : et Origenes (ut dicitur) sic sensit.
cfficio. Modus talis : primo salutal, deinde gratias Aliidicunl, quod et nobis videtur, Mariam etiam de
agit dehono quod hahet, ubi suum videndi eum deside- stirpe David processisse, et ita, de stirpe Juda, non
rium oslendit: postea monet ad prsedicandum, et solum de stirpe Levi. Nam duoe tribus, regalis &l
ad palientiammartyrii, suo exemplo et aliis modis: sacerdotalis, permistse erant, et ideo non est mirum
inde dicit quales futuri sinl in novissimis diebus : Yirginem traxisse originem de ulraque tanquam
landem de tempore resolutionis suse instanii. vcrum Rcgem, et Sacerdotem paritura. Notite ver-
Qu/ESTioI. Non dedit nobis Deus spirilum timoris. bis conlendere. Inter servos Dei non debet esse
Quseritur de quo timore hoc dieatur. Solulio. De contentio, sed collatio, et modesta verilalis inqni-
limore quem expellit amor Dei. silio.
QU.ESTIO II. Qua: data est nobis ante tempora sai- QC/ESTIO YI. Dicenles jam resurreclionem faclutn.
cutaria, etc. Quando aliquid nobis nondum existen- Quaeritur de qua resurreclione dicat Apostolus: ait
libus potuit dari? Solutio. Data est, id est pravisa de illa, quae est menfium : an de illa, quse est cor-
dari: unde non dicit simpliciter dala est, sed addi- porum? Nam si de illa, quse est mentium, quae fil in
c!itin Chrislo Jesu. baplismale, hoc dicalur, quomodo illi, qui hane di-
QOESTIOIH. Item quserilur cur non dicat sempli-' ^ xerunt jam factam esse, suhverterunl quorumdam
citer ante tempora, sed addit, smcularia. Nonne om- fidem, cum hoc sit verum et credendum ? Item si
«ia tempora sunt ssecularia?Ad quorum ergo diffe- de resurreotione corporum hoc dicebant, quomedo
rcHliam dicit ssecularia? Solutio. Dicunt quidam per boc aliquorumfidem subvertebant, cum consict
angelos creatos esse ante mundi creationem, et omnibus hoc falsum esse? Solutio. Potest hoc de
spatia illa, quse erant a creatione angelorum, usque utraque resurrectione intelligi: per hoc enim quod
ad creationem mundi, vocat Apostolus alibi-tem- dicebant jam resurreclionem nientium factam esse,
pora aeterna, ad quorum differentiam dicit hic lem nec aliam corporum futuram esse, decipiebant sci-
pora saecularia. Sed dicet aliquis : Nonne tempus licet quia subdole resurreclionem corporiim nega-
notat mutahililatem, et aeternitas immutabilitatem ? hant. Yel etiam in hociidem subverlebant, quod di~
Quomodo ergo possunt aliqua lempora esse selerna ? cebant resurrectionem corporum factam esse : inJe
quomodo simul esse mutabilia et immutabilia? sumentes occasionem erroris sui, quod scriplu.n
Solulio. Sic praedicti doctores hoc intelligunt : In est in Evangelio : Midta corpora sanctorum surrexe •
iilis spatiis, quae dicuntur tempora seterna, erat suc- runt, et apparuerunt in sanclu civitate (Matlh. xxvn),
cessio, et nulla decessio : et sic qusedam immuta- Q neganles generalem resurrectionem, quam exspe-
bililas, et secundum hoc quaedam setemitas. Huic ctamus, futuram.
sententiae videtur Hieronymus consonare. Fere au- QCiESTioVII. In magna domo sunt non sohun vasa
tein omnes doclores dicunt creatos augelos non aurea, et argenlea, etc. Quseritur quos intelligit per
ante, scd cum mundo ; sed quid secundum illos per vasa aurea, et argenlea, et quos per vasa lignea, et
tempora seterna deheat iutelligi, videat et inquirat fictilia? Solutio. Per vasa aurea, et argentea in-
qui eorum bpinionem seelatur. Mihi autem priorum telligit prsedestinalos ; per vasa lignea el ficlilia, re-
sententiavidelurpotior, salva reverenlia secretoruiri: probos. Vel per -vasa aurea iiilelliguntur boni, sive
hoc dico, nil lemere asserendo. sint prsedestinati, sive non ; per vasa lignea et ficti-
QOESTIOIV. Nemo mililans Deo implicat se ne- lia, mali, sive sint ad vitam praesciti, sive reprohi.
goliis sa;cularibus (II Tim. n), etc. Nonne viri Et sic secundum hanc senlentiam de ulrisque quse-
aciivi Deo militant, et tamen implicati sunt ssecula- dam sunt ad honorem, quaedam ad conlumeliam.
ribus negotiis ? quomodo ergo dicit Apostolus: Secundum vero priorem ad honorem tantum sunt
Nemo militans Deo, etc. Solutio. Negotia vocat soe- vasa aurea elargeutea; ad contumeliam vero lignea .
cularia cum animus occupatur cura colligendaepe- et fictilia. Stullas quoisliones, el sine disciplina de-
cunise: quod nemo potest simul facere, et Deo mi- D vita, etc. Hic innuit non omues qusestiones -vitandas
litare. Virj autem activi non ad hoc exteridribus esse, sed illas tantum, in quibus nullus est fructus.
vacant: ut pecunianrcolligant: sed ad hoe lantum, Uabenles speciem pietalis': virtutem ejus negantes.
ut sibi, et aliis necessaria provideant. Tales mulli sunt in hoc tempore, quales hic descri-
QUJISTIO Y. EX semine David secundum Evange- bit Apostolus, qui se, non Deum, diligunt: habentes
lium meum, in quo laboro usque ad vincula. Quaeri- nomen et habitum sanctitatis, cum intus siut pleni
tur de qua tribu erant Christus etMaria. Sedexhoc omnium immunditiarum. Virlutem pietalis vocat
foco nota Ghrislum ex David nalum : sicut in prin- charitatem, de qua scriptum est: Forlisest utmors
cipio ait \ Ex semine David secundum carnem. Et dileclio (Cant.xm): hane necessario prsecedit mundi
Gabriel archangelus de eodem : Dabit ei Dominus confemptus. ,
Deus sedem David palris sui (Luc. i). Haec dico pro- QuiESTioVIII. Omnes qui volunl pie vivere in
pter eos qui nolunt matrem Domini esse ex semine Chrislo, perseculionempalientur (II Tim. m). Nonne
David, qui de tribu Juda eral: sed de tribu Levi Ecclesia habettempus pacis in quo mulii pia vivunt,
tantura fuisse, et propler Joseph virum Mariae, qui nec tamen perseculionem patiuntur? Solutio. San.-
eratde familia David, Clnistum dicunt dictum ex cli pluribus modis patiunlur, utin corde elcorpore:
M3 QTJJESTIONES 1N EPISTOLAS PAULI. — IN EPIST. AD TIT. 606
nunc a diabolo, nunc a malis hominibus, nunca A etc. Nonne ad cursus consummalioneni adlmc
concupiscentiis suis; quibus etiam est persecutio in- restahal acrior el crudelior inimicus, scilicel Nero-
firmorum conversalio. Hi enim dicunt cum Apo- nis gladius ?Quomodo ergo verum erat Paulum con-
slolo : Quis infirmatur, et ego non infirmor? quis summasse cursum ante passionis triuroplium! So-
scandalixalur, et ego nonuror? (II Cor. xi). Non lulio. Hoc dicil non TC plena, sed spe certa. Qui
sunt ilaque sine persecutione pie vivcntes in Chri • enim fecit cum viclorem in cerlamine, jam certum
sto, eliam tempore pacis. ct sccurum per rcvclationem eum reddiderat de
QCESTIOIX. Cursum consnmmavi (II Tim. iv), consummatione. •

XII.

IN EPISTOLAM AD TITUM.

Paulus servus Dei (Til. i), ete. llanc epislolam B QU.ESTIOII. Sine crimine, elc. Non ait sine pcc-
scribit Tilo reliclo Cretae episcopo, ex humilitate, cato : quia, ul dicit auctoritas, niillus quantumcun-
et simplicitale nimis patienti, a Nicopoli, de episco- que pie vivat, etsi dignus nomine justi sit, esl sine
pali ofiicio imperiose et poleslative traclando, prae- peccalo. Sed dicet aliquis : Nonnein haplismate, et
scripla ei sua auctoritate utili. Dehel enim pontifex perTeram poenitentiam fit plenaria omnium pecca-
habere malernam pietalem, et patcrnam severita- torum remissio? Quod si est, imo, quia ila esS,
tem : ut sit fortis superbis, et suavis modeslis : nec conslat quod isle baptizatus, et vere poenilens est
iiabens limoris angulum, nec elalionis supercilium. absque peccato. Quomodo ergo verum est, Nullus est
Urat et lnceal: unde in veste Iegalis ponlilicis ei at sine peccato? Solutio. Cum dicilur, Nullus est sine
coceus bis tinclus, qui habet speciem ignis. Ignis peccalo, sic inteliigitur: Nullus qiianlumcunqne sit
autem duo facit: uiit, et lucet; jta et pontifex gla- horius, pniest transigere hanc Vitam sine peecalp;
dio praedicationis, scilicet ignito eloquio, urere de- potest tamen vivere sine crimine, id csl graviori
het mordaci increpatioue, et meluenli commina- peccato, et querela, id est peccato lali, quod. est di-
lione: et Iucere blandis, fovendo et delectahilia gnum accusalione, et damnatione , ut adultcrium,
promillendo. Ideoque demanna dicitur, quod indu- homicidium, furtum, et simiha.
rabatur ad ignem, et liquescebat ad solem. Et La- G QCJESTIO III. Cretenses semper mendaces, etc. Quav
culus pontificalis ab inferiori pungit, et in summo ritur, eur Apostoius doctrinae suse, cui inest divina
ad anteriora exlenditur in se rediens : quia ecele- auctoritas, intersevit verha Gentilis et infidelis au •
siaslicus doctor gladio verbi pungere debet, id est - ctoris, et loquens Alheniensibus ait: Inipsovivimus,
aspere arguerepeccantes, quodest ex inferiori na- movemur et sumus (Act. xvn); et alibi ait: Inveni
lura , et correclos in anteriora dirigere, ita tamen ardm', in qua scriplum est, Ignoio Deo, quoi de scri-
ul ad propriam conscientiam sui consideralione red- pturis ethnicorum sumpta esse certum est (ibid.) So-
eat, si forte in se haheat quod aliis improperando lutio. Licet divinse auctoritati, nnde volueril, assu-
annunlial. Forma itaque baculi hoc figurat, quod mere testimonium veritatis, quod necessarium esse
pontifex rebelles pungere, et mites ad se trahcre judicavit. Non enim propterea omnia alia, quae ibi
deheat, unde quidam ait: sunt approbat, et vera esse judicat. In cujus rei fi-
Curva trahit mites pars, pungit acula rebelles. gura Hehraei spoliaverunt jEgyplios auro, et argento
Est ergo intentio Apostoli in hac Epislola instruere et aliis, quae erant necessaria ad divinum cullum.
Titum de episcopali offieio, atque monere, ut id Et in legepraeceplum est Judaets, ut si maucipium
imperiose tractet, et hsereticos vitet. Modus talis: „ gentile emerent, ejus pili raderentur, et unguium
Primo salutat, deinde instruit eum de episcopali incrementa abscinderentur, deinde ad usus dome-
officio, docens eum quid agere debeat, et quales sticos assumeretur, Sic vanis et superfluis Genti-
cpiscopos per civitates constituere : deinde qualjter lium superstitionibus abrasis etdecisis, quodpurum
diversos vel sexu, vel setate, vel coudilione in- repertum fuerit assumendum est ad ministerium
strucre debeat: postea monet eum de vitaudis hue- domus Dei. Notandum est quod divini auctores hu-
relicis. jusmodi teslimonia ponunt in alia significalione,
QO.CSTIO I. Quam promisit ante lempora scecula- quam sintposila a suo auctore, ut illud: Expidit,
ria, etc. Quserjtur quomodo vitam seternam promisit ut unus homo morialur pro populo, [et non] qxam
Deus anle ornnia tempora, cum nondum essent ho- tota gens pereat (Joan. xi); alitef inlellexit Caiphas,
mines, quibus promitteret? Solutio. Promisit, id aliter evangelisla. Ille enim cujus poteritia et vir-
est in seipso aeternoimraulabiliter proposuit, ut in tutelocula voce hominis esl asina velul' organo,
lempore -vitam aeternam iis, quos jam praedestina- usus esl Caipha 111prsedictoruiri verbonim prola-
vit, daret. tione. - - '
697 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I.IN S. SCRIPTURiM. BfiS
Qtt/Fsno IV. Confitentur se nosse Deum, faciis-au- A ticum vocat, qui per legem, legem impugnat. Sed
tcm negant. Noia, quod quidam confitentur Deum quare talis est vitandus. Nonne melius esset, cum
verbis tantum, alii etiamfaclis ; quidam Deum lan- eo ssepe cojiferre, et ab errore eum ad veritafem re-
tum factis negant, quidam et verbis, et factis, qui vocare ? Solutio. Ex quo incorrigibilis est, inelius
-Deum verbis et faciis, confilentur, honi sunt. Qui au- est eum devitare, quia si saepius corriperetur, exer-
tem negant et verhis et faclis, infideles sunt; qui au- citatio esset ad maiura.
tem.verbis confitentur, et faclis riegant, an dicendi QcffiSTioVI. Cum tit proprio judicio condemna-
sunt confitenles, an neganies simpliciter? Solutio. tus. Quseritur, quomodo iste talis propiio judicio sit
Audi. A fruclibus eorum cognoscelis eos (Matth. vn), condemnatus, nam credit verum esse quod dieil, et
non ait a verbis. Omnes itaque mali Deum factis sic non judicat se damnatumf Solutio. De eo qui
negant; omncs antichristi sunt, qui Christum ne- scienter peccat, qui errorem agnoscit el veritateni
gant vita. Antichristus nondum venit, etlamen jam novit, et tamen errorem laudat, et veritatem vitupe-
multi antichristi sunt in mundo. rat, hic loqui videtur Apostolus, et hie lalis teste
-
QUJESTIO V. Hwreticum hominem post unam, el conscientia damnatus estut liquet omuibus.
secundam correpliontm devila (Tit. II), etc. Hoere-

XIII.

IN EPISTOLAM AD PHILEMONEM.

Paulus vinclus Christi Jesu, elc. Hanc Episto- B Quseritur, quare inliac salutalione non servetper-
lam scribit Pbilemoni Colossensi, qui nulla ec- sonarum dignitatem, scilicet cur Arehippum, <rui
cleslasticse ministrationis praeditus erat dignitate, erat episcopus Cdlossensis non prseponat, sed sup-
«ed vir laudahilis in plehe, cui familiares Iitleras ponat, etPhilemonem, qui nulla dignitale ecclesia-
mittit pro Onesimo servo suo, qui cum damno ejus stica erat praeditus, praeponat, nunquid ideo quia
fugerat, sed ab Apostolo audito Evangelio haptiza- isie pater, et ille filius fuit ? Solulio. Ideo laicani
tus, cui et veniam precatur, et culpam deprecatur ordinaio praeponit, quia de re familiari agitur.
Apostolus scribens ei a Roma de carcere. Et est in- QMESTIOn. Ita te, frater, fruar ih Domino, ele.
tentio Apostoli implorare veuiam Onesimo apud Quid est frui ? nonne alicui inhaerere propler se per~
Philemonem. Modus talisest, prius salutat eum cum amorem? sed sicsolo Deo fruendum est, quiasolas
usore et filio; deinde agit gratias Deo de honis eo- Deus propter se diligendus est ; quomodo ergo dl-
rum, commendaiis fidenr et eharitatem eorum, post- cit Apostolus ad Philemonem : Ita te, fraier, fruar
ea Philemonem obsecrat, cum ei 'imperare posset, in Domino. Solutio. Non dicit simpliciier, ego ie
ut Onesimo parcat, et gralias Deo agat, ,quia*talem fraler fruar ; sed addit in Domino, per hoc innuens
illum recepit, ut non servum existimet, sed dile- se finem dileclionis in Domino posuisse. Yel--frai
clissimum fratrem. Deinde dicit, ut paret sibi ho- dicitur uti cum quadam delectatione, et sic potest
spitium speranti ad ipsum venire. hic accipi.
QUJESTIO I. Philemoni, et Appim, etArchipvo, etc.

XIV.

IN EPISTOLAM AB HEBRM)§.

Mvltifariam (Hebr. i), etc. Paulus, doclor egre- C non modo non proficere, verum etiam ouicere, qas-
gius, gentium Apostolus, ministerium suum volens rumdam Hebrseorum exislimationem excludens, qui
honorificare. Juxta quod in Epistola ad Romanos Christum confitentes legales observanlias tenendas
ait: Quandiu quidem Apostolus gentium sum, hono- esse putahant; et in hunc errorem quosdam etiam,
fificabo minisleriuin meum, tenlans si quomodo ad qui de gentilitate veneraut ad Christum, sua au-
(smulandum provocem carnem meam (Rom. xi). Ec- ctoritale induxerant^ ideo providens Aposlolus geu-
clesiis Hebraeorum hanc epistolam scribit agens dc tibus, ne deinceps in hunc errorem Hebraionim au-
eminentia Christi secundum utramque natuiam, et ctorilate trahantur, Judaeos quoque ad aemularidum
Jegis Mosaicse inutilitale; astruens multis modis fi- provocans, gratiam Dei eommendat per Christum
dem Jesu Christi ahsque legalibus sufficere ad jusli- verum ponlificem hoc tempore fidelibus factam,-Ie-
tiam etsalulem. Legalia vero post Christi passionem gem ostendens • rcprobatam. Intentio itaque Apo-
f09 _ QUJESTIONES IN EPISTOLAS PACLI. — IN EPIST. AD HEBR. GIO
slo".i in hac epistola est Chrisli eminentiam, et fidei A . solam lingua Hebraica, alias vero graeca scripserit,
sufticientiam, nec non legis insufficieniiam elinuti- quid mirum si majore nitel facundia ?
lilalem ostendere." QIUCSTIO 11.Diebus islis. Quseritur quos diesvff»
Modus traelandi talis est. Primo proponir au- cet. Solutio. tempus gratise vocat dies Apostolus
dionda esse verha Cbrisii sieul prophe tarum, et propter eminentem fidei doctrinam et salutis eogni-
amplius eonferendo eum prophetis, et pTaeferen- li„nem,hnde alibi: Ecce nunc diessalulis (II Cor. vi).
do ; quia iri eo locufus est Deus ut in prophetis, QU.SSTIO III. Quem constiluit hmredemuniversqrum^
et major est eis. Deinde commendat eum aller- ete. Quseritur, seeundum quam naturam Christus
natim secundum utramque naluram, hiimanam, hic dicatur haeres universoriim. Solutio. Benc dic!
scilicet, et divinam, postea comparaf eum ange- potest, quod secundum naturam divinam hic dica- _
lis, el pr^efert, multa iuterserens de excellcntia tur haeres, id est posgessor, et Dominus universo-
ejus secunduni utramque naturam. Deinde compa- rum, id est omnis naturse. Vel secundum humarii-
ral eum Moysi et prsefert. Deinde muitis Tationibus (atem dicitur liaeres universorum scilicet satvando-
et aucloritatibus gratiam fidei, umhrae legis peife- rum, vel Judseorum et Gentium. Hic est enim haeres
- reudam
deelarat; et sacerdotium Christi sacerdotio mundi, semen illud, in quo benedicuntur omnes
"Levitico, et Testameiitum Novum Veteri; ejusque 1B.gentes, ad quem loquitur Pater/dicens : Postula a
sacrificium unum mullis illius sacrificiis prapponen- me,.el dabo tibi gentes hcereditqlem tuam (Psai. n).
dum oslendit; quia ibi umhra hic veritas. Tandcm QO^STIOIV.Per quem fecil el smcula. NcnneDeus
ponit fidei descriptionem ; eam multis' testimoniis Pater fecit omnia per Filium visibilia el irrvisibilia,
commeudans. Circa finem vero moralem subdit in- mutabilia et immutabilia ? Cur ergo Apostolus nbn
slructioiiem. dicit: Per quem omnia fecit, sed per quem fecit ct
QUJ5STIO I'. In primis quaeritur, cur huic epistola?. ' saecula! Solutio. Haac visibilia et mutabilia sunt
sicutcseterisnon praeposuit noinen suum, quod est magis nobis nota; et ideo in his Dei polenliam am-
Paulus ; cur etiam nomen dignitatis tacuit, quod est plius miramur quam in iis, quse sunt ignola, e£
Apostolus? Solutio. Quia Hebra?is odiosus erat, qui- hffic est ralio, quare ssecula potius nominavit spa-
huslegis destructor videbatur,Tiomen suum eis odio- cialiter.
sum tacuit, ne praescripta nominis invidia sequentis QCJESTIOV. Qui cum sit splendor gloriai^ etc.
excluderet nlilitalem leclionis ; sciens quoque eo- Quseritur, quare hac utatur simililudiner el "alibi
rum superhiam, suamquehumilitatem dernonst: ans, alia? Solulio. Appstolus volens'osiendere, quod, li-
sui ordiuis dignifatem noluit anteferre nominando cel Filius sit ex Patre, tamen illi est coaeternuSj
se Apostolum, sed meritum sui officii •tacens, su- *G utitur proportionali rerum temporalium similitudine,
perbis ipsehumilis non se apostolum nominavit, ne dicens": qui cum sit splendor glorioe,'quasi dieeref:
superbi indignarentur. Sed dicet aliquis ? Nonne sicui splendor ignis,' lieet sit cx Igne, tamen igni est
Apostolus scribil fidelibus, qui erant Hierosolymis, cosevus et esset llli coaelernus, si ilie esset scternus.
quibus nomen Paiilinon erat odiosum/ nec ejus nunquam enim ignis fuit sine spler.dore; sic Filius,
tanquam superbi dignitati invidehant; quomodo licet sit ex Patre, lamen illi est coseternusi quia
ergq verum est, quod ideo nomen prqprium vel no- nuuquam~ Pater fuit sine Filio. Itein volens osfen-
men dignilalis tacuit, quia Hebrseis erat odiosum, dere identitateni naturse, quam hahet Filius cum
cum his quibus scripsit, nqn odiosus, sed dilectus Palre, aliarum reiuni utitur proporlioriali simililu-
fuerit? Solutio. Inter eos, quibus tanquam egregius dine.vocansFilium figiiram suhstantise, quia ulram-
gratise prasdicator multum placuit', erant quidam que in eisdem rebus non potuit demohslrare. ln
legis semulatores, qui legem cum gratia tenendam creaturis enini nil invenitur,' quod habeal esse ex
esse putabanl, et prsedicabant, et his Pauli nomen alid, el sit ejusdem naturos vel suhslantiae et quod
fuit odiosum. Neminem enim suae falsae opinioni non praeeedatur ab eo. Filius autem sie habet esse
ita contrarium invenerunt sicut Paulum, unde per- ex Patre, quod illi est coseter-nus; sicut splendor
sequehantur eum, quantum poterant. Notandum D igni coaevus et est ejusdem essentise sive naturaa
quod fuerunt quidam dicentes hanc Epistolam fuisse cuni Palre. Siculhomo generans, et homo ex eo
minime apostoli Pauli, quia ejus nomen huic non genitus, sieut enim homo non potest gignere nisi idr
praeponitur sicut in orimibus aliis, et ideo quod quod ipse est, id est quia hoirio hominenrgenera!,
splendidiore atque facundiore siylo quam aliae re- sic Deus non aliud generatr nisi quod ipse est, id esfc
splendeat; sed aut Lucae,. aut Barnabae, aut Cle- Deus Deum. Leclor diligenter intuere hsec verba
mentis fuisse. Quibus.Hieronymus sic respondet: Si Apostoli, et expqsilionem sanctorum super eadem ;
ideonori esf dicenda Pauli, quia ejus nomine non et "animadvertes quomodo tam hseresis Sabclliana,
est inscripta^ ergo nec alicujus illorum, imo nul- quarriArianadestruitur hic manifeste.
lius omnino, cuin nulliusjiomen iiabeat in tilulo, QuffiSTio\l.~Portaiisque omnia verbo virlutis sttce*
auod propter praedielam jam causam factum' est. Quseritur quomodo^ dicatur omnia verbo portare
Quod autem majore refulget faeundia quam aliae, Deus,'cum ad .proprietatem Yeibi non pertineaS
rion est mirandum, cum naturale sit unicuique in portare. Similiter, an omnibus subsit, et non po-
sua Jingua plus valere quam aliena ; cuni ergo hanc tius prsesit et supersit, ut ea portare" dicalur. So- .
611 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. 1N S. SCRlPTURAM. C12
lufio. Ideo verbo polius quam virtule dicitur omnia \ lemporalis, opus fuit tolius Trinitalis , non incoi:-
porlareut in portando, id est conlinendo, et guber- venienter polest dici, quod Pater eum genuei-'.t
nando, et conservandoTiullum laborem, vel diffi- eiiam secundum humanitatem. Sed dieet aliquis :
cultalemintelligatiu'susfmere, qui omni reestin- Ergo' Christus est filiris gratiae. et sic adoptivus?
terior, quia omnia sunt in ipso et omni re est supe- Soluiio. Non est verum : per gratiam quidem
rior, quia ipse super omnia ; et omni re antiquior, homo Ille faclus esl filius, non gratiae, sed na-
quia ipse est ante omnia, et omni re est novior, turse.
quia ipse post omnia, - id est post omnium ini- QCESTIO XI. Et rursum dicit: Ergo illi in pa-
lia irem, cl ipse eril mihi in filium,~eXa. Quscritur de
Qu^ESTioVII. Sedel ad dexteram, etc. Dicit cxpo- hac aucloritale, quomodo ad Glnislum perlinenl,
sitor quodhomo assumplus esl sublimatus usque ad cum ncc prsecedenlia, nec suhsequemia illius loei,
Patris sequalitatem, quse intelligitur per dexteram : unde hsec auctorilas sumpta csi, hoc videatur pali.
ideo quseritur an concedendum sit quod homo as- Inlibro enim ReguminduciturDeusPaler adDavid,
sumptus sit sequalis Patri; sed cum Filius dicat : loquens : Tu non cedificabis milii domuni, quia vir
Pater major me e.st (Joan. xiv): quod intelligendum sanguinum es; sed filius tuus, qui poit te regnabit :.
esl secundum id, quod est assumptum , quomodo qui si inique egeril, corripiam eum in virga virorum,
idem est aequale Patri, cum Filius secundumid sit et in plagis [verberibus] filiorum hominum, etponam
minor Patre? Solutio. Homoiile, in quantum esl lio- regnum ejus in sceculnmsceculi, et ero illi in patrem,
mo, minor est Palre, et non' sequalis : in quanlum el ipse erit milii in filium (II Reg. vn), ete. Hsec
vero homo assumplus est Dcus, Fiiius Dei non est omnia nec Salomoni, nec Chrisio adaptari possunt,
riiinor Patre, sedaequalis. Videndum itaque csl quid Solutio. In 'divina Seiipfura saipe in eaderii serie
de qub dicalur, et seeundum quid, quoties sermc qusedam ponuntur, quae ad solam historiam refe-
occurrit deChristo, suritlamen mulli, qui non con- runliir; qusedam ad solum royslicum sensum; quaa-
cedunt, quod homo assumptus sit Deus, ul jam su- dainetiam, quaa utroque modo accipi possunt, ut
perius dictum esl. , in praedictis; quaedam ad Salomonem, qusedam ad
QU.-ESTIO VIII. Tanlo melior angelis effectus. Quse- Clirislum referuntur.
nlur secundum quam naluram hie loquatur dt QU.ESTIO XII. Item corilingit in mullis aliis. Si
Christo : quod auiem secundum divinilatem melioi qnis enim hisloiiam sequens, eonsiderans praeceden-
sil angelis, nulla qusestio est; sedtamen rnelior non tia et subsequciilia, uhi scriptum esl: Ecce virgo
est angelis effectus, sed potius natus. Per hoc ila- P' concipiet, el parict filium (Isa. vn) : magis videbi-
que quod dicit, effectus, eogimur hic intelligere de lur ci, quod ha?c auctoritas ad juvenculam illam
Christo secundum humanilatem, scilicet quod nie- Isaia3, quam ad virginem referatur, cum ibi quae-
lior sit angelis effectus. Sed huic videtur esse con- dam sint, quae nullo rnodo matri noslli £mmanue-
irarium, quod invenilurinPsalm.; Minuisti eum al lis possint convenire, quaead hisloriam solam spe-^
angetis (Psalm. vm). Quomodo seeundum eaiudeH ctant, licel aliquis modus loculionis et proprieias
naturam potest esse melior, elminor? Solutio. Mi relalionis satis indicet quod omuia ad canidem per-
noratus cst angelis carnis mortalitate et passiorie sonam referanlur : Filius, inquit, tuus, qui post te
et eisdem major et melior est graliae plenitudine regnabit, eic. Solulio. Scienduni cst ti ia gencra
de qua et ipsi angcli accipiunt. esse relationum : alia est enim persbr.alis, ut Sau-
QCESTIOIX. Ego hodie genui le, etc. Quaarilur d< lus, qui el Paulus; alia geneialis et simplex, ut
<juo die loquatur. Solutio. Dicil Auguslinus quod mulier, quse damnavit, sahavit; alia vocalis ,
hoc potest iiilelligi de die illo, quo Christus natiu ul manus mese, quse vos fecerunt, ciavis coniixse
est seeundum carnem. Divinius tamen intelligi po- suni.
test de aeterua ipsius gencralione : unde dicil genui QUJF.STIO XIII. ltem quserilur secundum quam
nc nova iritelligatur 4 hodie enim de praterita; e D naluram Paler dical: Ero illi iri patrem. Nam se-
sic innuitur esse aelerna : in qua nil est praelcr- cundum humanam non esl palfer; secundum divi-
itum, quasi esse desierit; nec futurum, quasi nou nam ab seterno fuil paler, quomodo ergo dicit: Ei'o
dum sit. illi pater? Solulio. Tunc res dieilur fieri, cum inci-
QciESTioX. Sed iterum polest quseri quomodc pit cognosci, quia ergo per resuiTectionem omnibus
hoe de temporali^Christi geiieratione valeal exponi fidelibus patuit, et in futuro eliam iniidelibus patc-
cum Deus Pater Christum non genuerit secundun bit, quod ipse sil Pater, el illeFilius, ideo dieit: Ero
humanam naturam? Sicut enim Christus nonhahe illi in patrem. Yel sic : Ero illi, id est homini as-
matrem secundum Deitatem, sic nec palrem secun sumplo in patrem, et ipse hbmo erit mihi 111filium,
dum humanitatem. Cum ergo non sil ejus pater se non tamen secundum humanitalem, sed secundum
cundum hanc naturam, quomodo polest dici, quoi divinitalem.
eum genuerit secundum eam? Solulio. Gignere noi QUJESTIO XIV. Et cum iterum inlroducit primoge-
semper notat generationem naturalem, sed quan niium, elc. Quseritur quomodo Apostolus advenium,
doque gratuitam, ut tibi : Voluntarie genuit nos ver quem ipse Dominus exitum vocat, dicens : Ex Pd-
bo veriialis (Jac. 1). Quia ergo Christi generall tre exivi, et veni in mitndnm (Joan. xvi), vocet inlro-
GiS QUJESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EPIST. AD HEBR. GU
itum dicens, El iterum cum inlroducil (Ilebr. i). So- A tionis, quasi unctus est merito dilcctionis, secui>-
lulio. Quantum ad Patrem, qui intus eral, adven- dum quosdam intelligitur slola maiurae resurro
tus Domini dicilur exitus ; quantum vero ad nos, cfonis.
qui foris eramus, dicilur introitus, vel e con- QU^STIOXX. Unxil leDeus, Dcus luus, ctc. alterf
vcrso. id cst prior, est casus vocativus, quasi diceret: 0
QC/CSTIOJXV. El adorettt eum omnes angeli Dei, fili Deus, Deusiuus unxit te. Sed quis Deus habet
Clc. De homine assumpto solet quseri ulrum illa Deum? quis Deus est unctus? Solutio. Chrisius
adoralione quaedicitur latria, sit adorandus ; lalria Deus est, et Deum hahet, non in quantum est Deus,
enim soli Deo, el non crealurae exhihetur; sed ho- sed in quantum esl homo el secundum id csl u.ir»
mo assumplus est creaiura, et sic videtur, quod ctus.
lalria non sii ei exhibenda. Solutio. Latria homini QILESTIOXXI. Ipsi peribunt, eic. Quserilur cle
illi exhibetur non quia homo, sed quia Deus, de quibus ccelis dicat, quod sint periluri. Solutio. P/s
hoe jam superius dielum esl; illa aulem adoralio, ccelis aereis,.ul dicit exposilor, qui per diluviuro
quae liominibus. vel angelis exhibelur, dulia vo- perierunf, et igue perituri sunt. Unde quseritur, si
catur. jam per diluviura perierunt, quomodo iterum per
^
QCESTIOXVI. Qui facii angelos suos spiritus, eic. ignem perituri siml? Nonne si jam perierunt, essc
Quaeritur quomodo hoc faciat? Solutio. Spiritus no- desierunt, et si jam desierunt, quomodo iterum
men est nalui'32, ut homo, angelus nomcn est of- igne peribunl? Solulio. Per diluvium perierunl, id
ficii, ul miles : ideo de spiritibus fiunt angeli, est in deterius mutali sunl et iidem ipsi igne per-
sicui de hominibus fiunt milites; non de angelis ituri sunt, id est in meliorem statum mutandi sunt.
fiunt spirilus, sicul nec de mililibus fiunt ho- De terra aulem, et ccelis superioribus non est qua>
mines. slio, quin in melius sunl mutanda : unde Petrus
QCESTIOXVII. El ministros suos flammam ignis, ait: Novos ccelos, et novam terram exspeclamus (II
ctc. Quaeritur quomodo flammani ignis, id est, se- Pel. m). De aqua et aere dubitatur an in meliorcm
vaphin, faeial ministrossuos, cum seraphin semper staluro sintmulanda, sicut terra el coelum, quia in
assistant: quomodo ergo ministrarc dicitur ordo Apocalypsi scriptum est: Et mare jam non erat
ille, si semper assislal? Non enim ministrare dicun- (Apoc. xxi). Et hic de coelis aereis scriptum esl:
tur, nisi ex eo quod minislrant. Solutio. Potest dici, Ipsi peribunl. Unde quibusdam videlur quod aqua et
quod seraphin immediate a Deo accipit, quod in- aer illas proprietates, ex quibus haee nomina eis
feriori revelal, qui ad nos mittitur : unde et infe- £ conveniunt, amittent, et cum ipsis etiam nomina
rior nomine superioris censetur, cujus gerit offi- perdenl, non tamen ex tolo annihilabuntur, sed
cium, "velpolius a quo accipil officium. Unde Isaias nec aqua, nec aer amplius vocabuntur privatis et
ail: Volavil ad me unus de seraphin, et teligil labia annihilatis his, unde prius sic dicebantur.
mea (Isa. \i). Yel polest dici quod, cum aliqua QU^ESTIOXXII. Omnes spiritus adminislratorii
magna facienda vel nuntianda sunt, lunc illi supe- sunt, elc. Dictum esl superius quod superiorum non
riores mitluntur, quorum tamen officium non est est officium ministrarc, quomodo ergo omnes sunt
miuistrare, sed potius assislere. Nota quod nihil fit, administratorii? Solutio. Polest diei quod bmnes
quod non fiat, vel Deo juhenle, vel JDeopermitlente: spiritus nobis ministrant vel immediate, ulinferio-
quibus verbis innuitur,- quod non omne quod fit, res; vel aiiis mediantibus, ut superiores et medii;
opus sit Dei: quod enim tantum permiltit, non fa- vel per orones, non colligit nisi eos, qui suut ulti-
cit. Hoc dico propter eos, qui dicunf, quod quid- mi ordinis, qui proprie dicunlur angeli, quorum
quid est, in eo quod est a Deo est. Si hoe est: est specialiter officium ministrare, et ideo soli pro-
nulla" est praedicia distinclio, quod alia finnt, Deo prie sunt administratorii.
juhente; alia fiunt, Deo permittenle. Qu.ESTioXXIII. Quid est homo quod memor es
QU^STIOXYIII. Proplerea unxit te, etc. Dicit ex- D ejus (Hebr. n), efc. Quaritur quomodo hoc expo-
posilor ad hoc unctum Christum, ut diligerel jusli- nendum. Solulio tribus modis exponitur. Primo sic:
tiam. Sed nonne ex quo fuit, juslitiam dilexit, nee Quod per hominem intelligitur homo vctus, per fi-
prius unctus quam dilectione pleuus fnit? quomodo Iiumhominis homo novus iritelligilur. Secundo sic:
ergo dicitur ad hocunclus, ut diligeret jusliliam? TJt per hominem intelligatur quilibet bonus, per
Solutio. Per oleum unctiouis intelligitur ipsa gratia, filium bominis Chrislus. Tertio sic : Ul per homi-
etvirlus : per diligere, ipsum actum de virlulepro- nem, el filium hominis idem intclligatur scilicct
cedentem insinuat. Causaliler ergo praecedit unclio Chrislus.
actum diligendi, et non tempore. Vel aliam exposi- QCESTIOXXIV. Minuisti eum paulo minus ab an-
lionem prosequere. gelis, etc. Superius dixit quod melior effectus est
QU^ESTIO XIX. Propterea unxit, id est, ideo quia angelis : hic dicit, quod minoratus est eis : et nos,
dilexislijustitiam, unxit te. Sed nonne ab ipsa sua qualiter utrumque sit verum, diximus. Hic aulcm
cognitione habuit plenitudinem unclionis? quam quaeritur, an siropliciter sit concedeudum, quod
crgo unciionem quasi in praemium accepil, quia Chrislus minor sit angelis. Quod sic quidam volimt
dilexit justiliam? Solutio. Per oleum exsulta- prolMre Christus.est" orane, quosl facius est. sed
CiS HUGONIS i)E S. VIGTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 6iG
faclus minor: ergo minor est angelis. Solutio. Non A 1 corporis coi ruptione aggravalum (Sap. ix) : sed non
cst diccndum simpliciter, quod sit minor angelis; ad ipsam menlis puritatem, in qua assumpla est a
lioc aulem paulo minus faclus est minor, sic inlel- Verbo.
ligitnr. id est, secundum aliquid minoralus est, sci- QMSSTIOXXVII. Ut gruiia Dei pro omnibus gusla
licet secundum earnis infirmiiatem. ct passionem rci morlem, e.lc. Mors Christi non omnibus profuit;
mortis, ut dicit auctorilas: nec consequens est, quod quomodo ergo pro omnibus mortem gustavil? Solu-
si minor.est secundum aliquid, quod ideo simplici- tio. Universilas hic redigilur in partem : seUieet
icr sil minor. pro cmnihus prsedestinatis guslavit mortem. Vel
QU/ESTIO XXY. Omnia subjecisli sub pedibus ejus ideo dicitur pro omnibus guslasse mortem, quia
(Psal. vm). O.xnia aliquando universitatem colligit, quantum in ipso est omnilms sufficit mors Chii-
ut omnes angeli cceli justi sunt. Aliquando per de- sli.
lerminationem in partem redigitur, ut omnia mea tua QMESTIO. XXYIII. Deccbai eum propler quem om-
sunl (Joan. xvn), hoc enim dicil DeusPater ad senio- nia, et per quem omnia, ctc. Quaeritur quomodo
rem filium, id est ad Judaicum populum : ideo per decuit Deum Palrem, auclorem salutis fidelium per
omnia hic intelligere oportet, non ea, quse Deo secun- passionem mortis consummare. In quo consistit ista
dum naturam conveniunt: sed ea tantum, quae sunt " decentia, cum potius videatur iiidecens quod Domi-
necessaria ad salufem. Aliquando etiam omnia ha- nus gloriae moriatur ? Solulio. Si Christus non mo-.
bet vim negationis, ut omnia, quce audivi a Palre reretur, homo periret : quod si essef, Deus ab uni-
mco, noia feci vqbis (Joan. xv), id est nulla nisi quse versitate non glorificaretur; et hoc esset indeeens,
audivi. Unde potest quaeri quomqdo hoe accipialur cum propter Deum glorificandum omnia sint facla.
eum dieilur, omnia subjecisti. Solutio. Dicunl qui- Item si Christus non rnoreretup, horiio non salvare-
dam quod in partem redigitur, et per omnia tantum tur, et sic divina praedestinatio nou impleretur, et
angelos, et homines inlelligunl. Sed si excellentiora hoc esset inconveniens, ul ipsa cassaretur. Nec in-
snbjecta sunt Christo, quomodo non roinora? Cum decens eral ut auctor salulis pro nobis moreretur,
Ambrosius dicat, quod sicut a Dei opere nihil exci- cum sit pioximus noster, et frater, et deceat proxi-
pitur,, ita nec a Chrisli pofestate. El Augustinus mum providere ulilitali proximorum quanlum potest;
ait : Nulla creaiura erit non subjecta, cui primates unde-sequilur :
angeli subjiciuntur. Et ipse Apostolus ostendit nil QU.E'STIO XXIX. Propter quam causam non con-
esse exceptum, cum subjungit : In eo enim quod fundilur fratres eos vocare, etc. Quseritur an ideo
omnia ci subjecit, nihil dimisil non subjectum ei. Christus dicatur frater nosler, quia nosirae naluras
QUJISTIOXXVI. Nunc autem necdum videmus om- £• factus est particeps, formam servi accipiendo (Phi-
nia subjecla ei, etc. Propheta ait, omnia subjecisli lipp. n). Sed eum nalura suseepta a Deo, communis
ei : quod exponcns Apostolus subjunxit, nihil dimi- sit bonis et malis, videtur quod Christus non solum
sit non subjectum ei, quomodo ergo dicit hic : Nec- sit fiaierfidelium sed etiam inildelium. Solulio.
dum videmus omnia subjecta ei? Solulio. David uli- Non solum ideo dicitur Ghristus frater nosier, quia
tur praeterito pro fuluro morc suo ex certiludine, ipse participat de natura nostra, sed eliam ideo ,
dicens : Omnia subjecisli ei. Apostolus intelligcns quia nosdeplenitudinegratise ejusaccepimus. Adhoc
superius ait orbem futurum subjectum ei : et hic crgo quod aliquis dicatur frater Christi, oportel quod
ait :Necdum videmus omnia subjecta ei; quasi dice- ei conjunctus sit natura ct gratia.
ret : jam ex parle prophetia impleta est, ex parte QcfiSTio XXX. Et ipsc, scilicef Cliri.slus,3!Hii7if«r
adhuc iniplenda. Sed dicet aliquis : nonne divinas parlicipavit eisdem scilicet pueris vel carne, et saii-
dispensationi onlnia famulantur, cujus voluntati ni- guine. Sed quaerilur quomodo Christus pueris parli-
hil resislere potest? et sic jam velint nolint ei sub- cipaverit? Solutio. Id est factus est puer conslans
jiciuntur universa. Quomodo ergo dicit Apostolus. ex aninm, ei carne, ut expositor dicit. Yel .par-
"Needum videmus omnia subjecla ei ? Solutio. Subje*,.. licipavit oarne et sanguine, id est, factus est
ctio alia est generalis, alia specialis. Item alia oc-. . homo , et hoc similiier, id est passibilis, el mor-
culta, alia necessaria, alia voluntaria. Secundum[ talis.
generalero, et occultam, ac necessariam, jam omniat Qu/ESTio XXXI. Ut destrueret eum, qui niorlis
subjecta sunt Deo; secundum volunlariam non- habebat imperium. €um mors sit poena jusle illata
dum omniaquse subjicientur subjecta.sunt. Nondumi a Deo et ita a Deo esse non inconvenienter dicatur,
omnis lingua ccelestium, terrestrium et infernorumi quserilur quomodo diaholus dicatur auctor mortis.
eoiifitetur, quia Dominus Jesus est in gloria Patris; Non enim idem videtur posse esse a Deo, et a dia-
(Philipp. n). Nondum omnes inimici posili sunt sca- bolo. Solulio. Quia mors accidit ex peccalo, quod
hellum pedum ejus (Psal. cix). Quod quidem totumi diabolus. persuasit, idco imperium mortis hahet,
fict in futuro; idco dicit Apostolus ; Nondum vide-. vel habere dicitur; quia causa morfis fuit, ideo au-
Rii.s omnia ei scilicet voluntarie, vel palam. Nota1 ctor appellalus est: unde dicitur quod Deus mor-
qnod mente humana solus Deus major est, non ali- tom non facit, id est eausa ejus nOn habet esse ex
quis angelorum. Possunt quidem angeli majoresdi- Deo. Nota quod hsec est justitia , qua redempii su-
\-i quam homines quantum ad corpus et animuml mus. Qma enim fudii diabolus sanguinem non debi-
Gi7 QtLESTIONES IN EPISTOLASPAULI. — IN EPIST. AD IIEBR. 618
loris, jussiis est reddere debitores; et quia fudit san-1A QUJESTIO XXXVI. In eo enim in qUo passus est
guinem innoeentisv in quo nihil intenit; est |ussiis ipse, et lelilatus potens est, etc. Nonne ante passio-
recedere a nocentibus, quos quodam jure videbalur nem, imo ante incarnalionem potens erat tentali3
possidere: auxiliari ? non enim ejus potentia per passionem est
QuxsTio XXXtl: Dicit exp'ositor quod nisi hoTno augmentata, quid esl ergo in eo in quo passus?po-
esset qui diaboliim vinceret, non juste, sed violen- tens esteis, qui tenlantur, auxiliari? Solutio. Post
ter hOnio ei tolleretur. Sed nonne diabolus injuriani passionem bene novit etiam per experimenlum quse
Deo fecerat, qui servum prlus fraudulenter decepit; sit ista tentatio, et tribulalio patientiuin s unde cum
et post violenter possedit ? Quam ergo injuslitiSm multa alacritate protendit manum adcompatiendum;
faceret Deus, si solo verbo poteritise sriae eriperet ideo dicitur, potens haec facere, el perfecte licec
hominem de manu injuslissimi ihvasoris? Soluiio. nossc. Scit enim qui sunt illi, qui pro ipso patiunfur,
Omnia opera Del justaj sed in quibusdam etiam est novit quando el quomodo quihus manum debet por-
manifesta pbteniia; et latet justitia ; in quibusdam rigere. Unde Propheta J Factus est Dominus refu^
etiam bcculta!Idtet pbtentia, et manifesta est justi- gium pauperi in opporlunitalibus in tribulutione
tia. Si ergo Christus in liberatione nostra uteretur (Psal. ix).
manifesla potentia, et oeculta juslitia posset videri' B" QUJESTIO XXXVII. Quanto ampliorem honorem ha-
alicui minus discreto, quod homo non juste, sed bet domusaui fabricavit illam (Itebr, nl), elc. Nonne
violenter diabolo tolleretur : ut autem omnis^ ini- saepeille, qui dispensat in domo majorem hahet in
quitas oppilaret os suum (Psal. cvi), risus est Do- ea gloriam, quam ille qui fabricavit earo ? quoaiodo
minus noster in nostri redemptione manifesta justi- ergo dicit Apostolus : Quanto ampliorem, etc. So-
lia, et occulta potenlia. lulio.'Hocintelligendumesl de doino spirituali,quasi
QUJLSTIO XXXIII. Ut liberaret eos, aui limore mor- diceret: Christus tanquam Dominus el Creator ma-
tis, etc. Quseritur cujus servituti subdili eranl, quos jor est Moyse servo et ministro.
liberavit Dominus? Solutio. Diabolus ante adventum QCJESTIOXXXVIII. Secundum diem tentationisf
Christi effeclum nequitiae suaepermortem ohlinuil;" etc; Quaeritur a quihus fiat tentatio. Solulio. Tentat
cujus timore dejiciebat, quos nullo alio modo po- homo, ut sciat quod ignorat, secundum quam ac-
tuit dejicere, Nam pro vilasua omnia-dabanl. Unde ceptionem tentatio esi quaedam animi blanda prae-
in Job legitur: Pellem pro pelle; omnia, quce habet currgns esperienlia, ad aliquid agnoseenduni', quod
homo,dabit pro anima sua (Job i). Itaque timore prius ignorabatur.' Tentat Deus,,ut prohel per aifli-
mortis victi cedebant, et tentationi succumbehant, ctiouem et tribulalionem, ut probatum coronet.
donec Chrislus venit, qui moriendo-et resurgendo Tentat diabolus, ut dejicial aliquem in peccatum.;
timorem morlis lulit de medio. Unde sancli mortem unde dicitur ; Et ne nos inducas in tentalionem
irrideut, et cupiunt dissolvi, et esse cum Christo (Mattht \i), id est ne sinas dejici in peccatum,
(Philipp. i). Vel timore pcenae potest inlelligi, quo Tenlal caro, cum efus motus inordinatos sentimus-
JudseLsub lege serviebant, quos Ghristus evacuata Tentat mundus, cum nos per vanitatem ad amorem
lege per graiiam a legis onere, et servili limore li- sui provocat.
heravit. QCJESTIO XXXIX. Propter quod offensus fui, ctc.
QU^STIOXXXIV. Nusquam enim angelos nppre- AUa translatio hahet proximus fui. Quomodo ergo
hendit, etc. Quaeritur an Deus posset assumpsisse si offensus, fuitproximus; et siproximus, quomodo
angelicam naturam in unitalein personse sicut fecit offensus? et si utraque littera non potestslare, ulra
hunianaih? Solutio. Yidetur nohis quodpoluit; sed potius tenenda? Solutio. Proximus fuit adhibendo
noluit; in quo dignilas generis nostri intelligitur : correctionis flagella; quia proximi est proximum
homini eiiim qui minus acceperat angelis in sua corrigere, Offensus fuit et iratus, quia per flagella
creatione, plus collatum esl in sua glorittcatione per etiam noluerunt poenitere. Yel bonis quadraginla
gratiam. Non enim natura humana adorat supra se D annis in hoc potest intelligi iratus; quia tanlo teni-
naluran} angelicam, sed potius e converso. pore non eos introdusit in terram promissioriis ;
QUJESTIO XXXV. Unde debuit per emnia fralribus hanc lamen sentenliam non videtur sequens littera
assimilari. Nonneper solam gratiam assimilatus est approbare. Malis vero in hoe potest intelligi proxi-
fratrihus in ln.c, quod homo natus esf, quod educa,- mus quadraginta annisrquia, tanto lempore eos su-
tus, passus, mortuus 1 quomodo ergo dicit Aposto- stinuit, nec ex lolo delevit.
lus, quod hoc dehuit, cum hoc non sit debitum, sed QCAISTIO XL. Si inlroibunt in requiem nteam.
donum Dei gratuitum? Solutio. Non dicit simpiiciter Quseritur qua figura id sit dictum. Solulio. Figura
debuit, sed addidit, ut misericors fieret (Hebu H) i est quae dicitur aposiopesis, et est sensus ; Si hoc
loriendo enim non posset nobis misereri, nisi fie- erit, quodlibet impossibiie erit, vel non amplius cre-
et prius passibilis et mortalis. Velideo dieit, de- datur mihi in aliquo. Kota quatuor esse Sabbala,
uit, id est dicens fuit fratribus assimilari. Per hoc sive requies. Prima requies est illa Dei, de qua scri»
nim, quod nostras infirmitates, et mortem pro no- ptum est in Genesi : Et requievit Deus diejeptimO
>ispertulit, nos adiiumilitatem provocavit, et cha- (Gen. n); secunda requies est terra promissionis;
itatem in nobis accendit. 1 tertia, quies mentis; quarta estaeterna. Primae^
PATIIGL. CLXXV. 20
€19 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTORAM. 620
quarta-Dei; secunda ct tertia hominis. Prima figura i inducil Apostolus cogat Judaeos ad intelligendam
est quartse, secunda terliae. requiem aliam ah alia, quae erat terrae promissionis,
QOESTIOXLI. Sicutjuravi in iramea, etc. Quse- dicendo : Hodie si vocetn ejus audierilis, etc. Solu-
ritur quod hic vocefur ira Dei : eonstat enim quod tio. Illi, quibus scribehat, fidem Jiahehant, et David
talis passio non cadit in Deum. Solulio. Iram vocat prophetam esse credebant: secundum quod necesse
Bei immobilem seternse justilise sentenliam, per ii- erat alium diem, et aliam requiem intelligere ah
iguram, quse dicitur anlhropopatlios : quae fit quolies illa terrae promissionis requie ex prophelae verhis
ea, quse de hominibus dicla passionem significant, ibi posilis : et sic procedit probalio Aposloli:
Deo figurative attribuunlur. Jurat ergo Deus in ira, QWCSTIO XLVII. Vivus est enim ssrmo, elc. Dicit
quando- firmiter statuit punire pro peccati obsiina* expositor quod Filius Dci videt quomodo ratio, et
tione. Nota quatuor esse genera symbolorum, id esl sensualilas in suis differentiis conveniunt : sed
signorum, id est eorum, quaefigurative dicuntur de nonne in differentiis differuut : quomodo ergoia'
Deo. Alia enim symbola sunt similia, et sunt a re- differentiis suis conveniunl: nunquid aliquapossunt
bus corporalibus sumpta, ut ignis, lux, sol et alia in eodem convenire, et differre. Solutio. Non dieit
hujusmodi. Alia similia et a rebus incorporeissum- quod in differentiis, quibus ratio differt a sensuali-
.pta, utratio, intellectus, spiritus et similia. Alia tate, vel e diverso, hsec duo conveniant, sed quod
-suut dissimilia et a rebus corporeis sumpta, ut leo, ratio differentias habet, quibus ipsa a seipsa distiu-
ursus, yefmis ct ejusmodi. Alia sunt dissiroilia, et a guitur, dum in Deum inhiat de divina usia eogi-
rehus incorporeis sumpta ut ira, furor, dolor, pceni- lans, vel inferius coelestia considerans, invisibilium
tenlia et simiiia. spiriiuum r.aturas conlemplatur, vel in terra de
' QIUESTIO XLII. Ut non obduretur quis ex vobis raunJaiiis recte pertracfandis agil. Similileret sen-
, fallacia peccali, etc. Quaeritur quod vocet fallaciam sualilas differentias habet, quibus a seipsa dividifur
- peccati, Solutio. Fallacia peccali est cum quis prae- dum plus dedita infimis rebus inierior est> vel ab
sumit de gratia Dei : el hac securus iiducia jacel in illis revocata dignior est. Videt itaque Filius Dei
- peccatis : *Velquando promitlit quis quod in fuluro quomodo superior differentia sensualilatis consen»
anno se corriget, ul in praesenti securius peccet, fiendo convenit cum differentiis ratiouis? vel infe-
quod fit auctore diabolo. Potest etiam triplex falla- rior differentia rationis pressa, el capliva aliquan-
cia hic Tiotari, ut prima sit, quando pravo motui do „ consenlit inferiori differentiae sensualitatis.
consentimus, secunda, quando ad opus malum pro- Nota quod anima ponitur vel pro sensuslitate,
lumpimus; tertia, quando in peccati consuetudine , vel -pro carnalibus peccatis, vel pro carnalibus
"*
deleetamur. cogilationibus : sic et spiritus pro ratione, vel
QUJESTIO XLIII. Quibus autem infensus esl qua- pro spiritualibus peccatis, vel pro bonis cogila-
draginta annis, elc. Quseritur quomodo id intelliga- tionibus. Cum dicitur quod sermo Dei pertingit
tur. Solutio. Quadragenarius indicat integritatem usque ad divisionem animoe et spiritus (Ilebr* iv),
annorum : ideo infensus dicitur illis quadraginta uside triplicem exposiiionem invenies in glossa
annis, quia irascilur peccantibus usque in iinem vi- propter iriplicem animae et spirilus acceplionem.
•tsesuae. QCJISTIOXLYIII. Tenlatum per omnia pro simili-
QUiESTioXLIY. Et quidem operibus ab insliiu- ludine absque peccalo. In eo quod tenlatus est, seit
tione mundi (Hebr. iv),etc. Quaeritur uhi fiat menlio compali.Jn eo quod ahsque peccalo potcst liberaie.
de Hla requie aelerna, quse significalur per lerram Dicit expositor quod impossibile est homini scire
promissionis : nam de requie Sabbali ibi agilur : Et afllicliones, nisi eas experlus fuerit. Sed nonne
requievit Deus die septimo ab omni opere, qvod pa- mulli ex solo visu sciunt aliorum afflicliones, quas
trarat. De requie vero terrae Palsestinae ibi mentio nusquam passi sunt: adeo etiam quod eiscompa-
videtur fieri, ubi dicitur : Si inlroihunl in requiem liuntur ? quomodo ergo verum est, impossibile est
meam. Solutio. Ubi agitur de requie Sabbali, vel de j homini, etc. Solutio. Non expertus non scit ila per-
requie terrae Palsestinaesecuridum lilteram, ihidem fecte sicut ille qui per expcrimenlum novit: quem
nolat Aposlolus dieens : Non
agilur de vera requie anagogice, quoeper illas duas modum cognoscendi
significatur. habemus pontificem qui*non possit -compali, id es
'
QCESTIOXLY. Requievil Deus die septhno, etc. noverit.
Dicit Scriptura, quod sex diebus D.us fecit omnia QMCSTIO XLIX. Nec quisquamsumilsibi honorcn
opera sua, ut nihilnovum postea faceret; sednonne (Hebr. v), etc.Nonne multimaximi inhoctemporese
quotidie ereat novas animas? quomodo ergo ni- ipsos ingerunt: elnon vocali etiam quandoque per vio
hil novum faeit? Solutio. Nihil facit Deus nisi lentiam sumunt sibi honorem? quomodo ergo ve
de materia in prima condilione facta, ut quae- rum est: Nec quisquam sumil sibi honorem ? Solu
libet «orporea : vel ad similitudinem jam tunc lio. Nemo pie et religiose agens seipsum ingeiit
factorum, ut spiritus incorporeos, scilicet humanas Neque Christum seipsum glorificavit, elc, cum has
animas. glorificatio Patris*de Filio facta sit secundum huma
QC/ESTIO XLVI. Iterum lerminat diem quemdam nam naturam.
hodic. etc. Quaerilur quomodo per hoc quod hic QILESTIQ L. Quamtur quomodo Iiaje auctorilas
C2i OtLESTlONES 1N EPISTOLAS PAULI. — IN EPIST! AD HEBR. 622
Ego hodie genui te, quse secundum Augustinum ex- I&.phetis apparet? Solulio illa de incarnatione ideo le-
ponitur de seterna generatione, iniioc loco ab Apo- viora dicta, quia visibiliter exhibita sunt : haec
stolo inducitur-: quomodo Paler diceus, Ego hodie vero difficiliora, quia paucorum solo intellectu com-
genui te, testafur Christum secundum quod homo, prehensa. • •
Filium suum esse, et mundi redemplorem ? Solutio. QMSTIO LVI. Item quseritur quomodo illi, quibus
Hieronyinus dicit quod hsec aucloritas de humana loquitur Apostolus hic, indlgebant, ut docerentur
Clirisli generatione sic intelligitur: Hodie, id est quse sint elementa exoi'dii sermonum JDei.Nonne
in lempore gratia etlucis, genui te, id est incarnavi iideles eranl? quomodo ignorabaut nativitatem,
te : vel genui, id est, ostendi le esse genitum : passionem, et alios articulos fidei: cum sine his
.secundum quod heneinducitur haec auctoritas. nemo fidelis est? Solulio. llli haec sciehant, sed nou
Qu.€STio LI. Secundum ordinem Melchisedech, pleue.
etc. Dicit expositor quod temporalis non fuit Mel- QUXSTIOLYH. Qnapropier inlcrmiltentes sermo-
chisedcch : sed iiorinehomo fuitlantum, el sic tem- nem (Hebr.-vi), etc. Gumillis necessarius essevidea-
pbralis, quia om:;is homo est lemporalis. Solutio. tur sermo inchoationis, quomodo dicit intermitien-
Ideo dictum esl quod non esl temporalis : quia Scri- tes inchoationis sermonem ? Solutio. Sensus est:
plura sublicuil ejusdem initium ct finem \\ix., iuJ B non semper immorari debetis in his, quse ad in-
iigura Christi, qui caret initio et finei Vel potest choalionem pertinent, sed ad perfectionem ten=
dici sacerdos non lemporalis propter cjus saccrJo- dcre. ' -
tium, quod manel iu €hristo in asternum. QU/ESTIO LVIII. Non rursusjacientes fundamentum,
QUJSSTIOLil. Exauditus est pro sua revereniia, etc. Hoc videlur contrarium prsedictis. Si enim ele-
cfc. Quseriturquidsit Ghristum exaudilum essepro mentorum adhuc indigebant doctrina, fundamentum
sua reverentia. Nonne Stephanus similiter exaudi- erat illis necessarium. Solutio. Glossaehuicqusestio-
fus cst pro sua reverentia, ef caeteri sancii? Quid ni sufficiunt exponenles qualiter non rursus debeat
ergo magnum de Ghrislo si sit exauditus pro sua intelligi.
reverentia? Solullo.Non est mirum si quaedam di- QU.ESTIOLIX. Ab operibus morluis, etc. Mortua
cantur de Christo communia martyribus, cum quse- opera vocat peccata' roorialia, vel opera bona, quse
dam eliam communia legalibus sacerdolibus hic po- per malum superveniens sunt moiTificata : quaeritur
nantur. Polest tamen- dici, quod Slepbanus exau- ergo quomodo verum sit, quod nullum bonum sit
diius est pro reverentia Chrisli potius quam pio irreinuneralum, sicut nullum malum impunitum.
sua : Christus euim per se intravit, alii per ipsum : Solutio. Talia bona ideo mortua dicuntur, quia non
uude ei de plenitudineejus omnes accepimus (Joan. i). prosunt ad yilam scternam : et tamen in hoc remu-
et sic aliquid speciale dicitur de Christo cum legi- nerabuntur, quia minus in futuro punientur, qui
lur, quod exauditus est pro reyerentia sua : quae in illa fecerunt. Yel forsilan temporale commodum pro
hoc notalur, quod sine peccato et sola charitaie eis datum est. Item lalia bona mortua dicunlur,
lnortuus el passus esf. quia per pcenitentiam reviviscere possunt secundum
QCSSTIO LIII. Didicil exhis quce passus est obe- quosdam : non ideo quod amplius pro eis remune-
dienliam, etc. Ea discimus,- quae ignoramus : cum rentur : sed quia ex bonis\ante faclis facilius gra-
igilur Christus omnia noverat tanquam Deus, quo- tiam consequentur. Nohis aulem videtur quod, de -
modo didicit quod non ignoravit? Solutio. Hsec lelo peccato per pcenitentiam, per quod erant mor??
qusestio jam satis superius est agitala. Dictum est lificata sicut prius antequam essent mortuaj^digiia-
enim quod duplex est cognitio, una comprehensionis, sunt vita asterna. L.Z^ ,'
allera experienlise: iMam quse est comprehensionis QUJJSTIOLX. Baplismaium, etc. Quseiiturlcquo-;-
ab aeterno habuit, alteram vero didieit ex tempore. modo hic dicat pluraliter baptismatum, ciimiaiibi
QCESTIOLIY. Qum -sunl elementa exordii sermo- dicat: Unus Dominus, una fides, unum baplisnial
num Dei, elc. Quseritur quae sit differentia inter haec U (Ephes. iv), etc. Si unum, quomodo plura? SolutiOr"
tria, elementa, exordium, sermonemDei? Solutio. Sicut dicitur una fides non numero, scd genere, tit
Sermonem Dei vocat doclrinam evangelicam^ exor- tradit aucioriias, sicpoiest dici unum baptisma non
dium Symbolum, et orationem Dominicam : ele- numero, sed genere, quia una forma : nec potest
merita sunt materia,quam symbolum continet, ut ilerari : et quiaestibi una trium personarum ope-
nativitas, passio, et alii fidei articuli. ratio, plura quantum ad singulas ablutiones dicun-
QuiSTio LY. Omnis qui lactis est parliceps. elc. tur. Yel ideo baptismatum in plurali dicit, quia est
Dicit expositor : Qui non capit, Verbum caro faclum baptisma in potenlia, in sanguine : nec hoc ideo,
est (Joan. i): quomodo capiet, Jn principio efat quod sacrameiitum baptismatis celebretur nisi in
Verbum .(ibid.). Quaeritur ergo quomodo ad intelli- .aqua : sed quia vicem haptismi supplet sanguinis
gendum levius sit, Verbum caro faclum est,-quam effusio, fides, et pcenitentia : ibi duntaxal ubi arli-
In principio erat Yerbum, cum istud de in- culus neccssitatis, non contemplus religionis exclu-
" islud,
carnatione Verhi sit conlra rationem huirranam : dit sacraroentum haptismatis. Cui soluiioni sic obji-
illa vero altiora, et de peisonarum Triuitate, et citur : Nisi quis renaius fuerit cx aqua, et Spiritu
unilate essentise ratione investigentur, ut ex pro- sancio, non intrabil in regnum caelorum (Joan. m).
'023 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 62*
Secundum hanc aucloritatem videfur, quod nullus A buit majorem : unde constat e'os peccare, qui per
dignus sit salute sine susceptione hujus sacramen- aliquod inferius jurant. Nam illud, per quod jurantj
ti. Solulio. Doctores sic praedicta verba Domini ex- quodammodo superius se constituunt.

ponunt ATisiquis renalus fuerit ex aqua, elc., id Qttassno LXV. Et omnis controversimeorum finis
est, nisi quis renatus eo spiritu, et regeneralione juramenlum. Quid ergo dicemus de judicio ignis,
fuerit, qua renascunlur illi qui renascuntur ex vel aquae, vel aliorum hujusmodi, quae recipere vi-
•aqira, et Spiritu ,sancto potest salvari. Hoc autem detur Ecclesia. Nonne in illis eliam finis controver-
spiriiu diversis modis renascuntur homines. Rena- siae consistil? Solutio. Haec judicia Ecclesise noft
;scuntur alii per poenilenliam, alii per effusionem sunt: unde et rei multolies inde ahsolvuntur, et
sanguinis,'alii per baplisma. Nola quod fundarrien- non rei quandoque judicantur : quod nequaquam
'tum Christianaereligionis dividitur in sex, quae hic iieret, si mater Ecclesia haec haheret. Unde in qui-
-poiiuntui' ab aposlolis-, scilicet pcenitentia, fides, busdam locis potius hsec lolerat, quam comniendef.
baplisma, manuum impositio, resurrectio, futurum Sed dicetquis :Idem judicium debet iieri de jura-.
»judicium: quse ad inslruclionem neophytorum per- mento. Id nos coneedimus. Non enim Ecclesia insli
•tinent. tuit illud, sicut nec praedicta.
'QOJESTIO LXI. Impossibiie est eos, <quisemei illu- B QCESTIOLXYI. Secundum ordinem Melchisedecfi
minali, etc. Hic videtur Apostolus graviter prolapsis (Hebr. vn), elc. Qu83riturquomodo?Solutio.Chri-
negare pcenitenliam, sicut in sequenli, ubi dicit i stus secundum ordinem Melchisedech poniifex mul-
"Volunlarie peccanlibus jam non relinquilur hostia tis modis dicitur. Tum quia ille rex et sacerdos sO-
jpro peccalo. Solutio. Nobis videlur quod utrobique lus fuit, ita Christus; tum quia non oleo visibili, ui
describit peccalum in Spiritum sanctum-, in cujus Moyses inslitulus fuit, sed olco exsuitalionis et pu
'baratrum quicunque semel inciderit, impossibile est ritate fidei unclus est; nec animalia immolavit, sed
quod pcenitentiam consequatur vel salutem. Docto^ in pane et vino ohlato sacrificium Christi dedicavit;
res vero dicunt quod hic impossibile, etc., non negat sic et Christus Spiritu sancto unctus est a Patre;
"omnem renovalionem, sed lantum baptismatis ite- qui semelipsum in ara crucis Deo Patri oblulit; et
ralionem. Yel de fuluro statu potcst inlelligi: cui quia verum corpus et sanguinem in coeriadiscipulis
^senlenliaequsedam glossaedeserviuut. dedit, el quia ejus sacerdolium manel in aeternum
QuassTioLXU. Dicit expositor quod baptisma valet secundum ritum et dignitalem.
;etiam contra sequentia peccata. Sed quseritur quo- QCJESTIOLXYU. Quaeritur quid illa oblatio Mel-
-modo peccata, quae nondum sunt facta,-jam sint ^' chisedech ih pane^ et vino profuit sumenlibus ? So-
dimissa. Solutio. Dicunt quidam quod ideo bapti- lutio. Dicunt quidam, quod lantrim iis, qui sume-
sma dicitur valere contra sequenlia peccata, quia hant cum fide, quantum nunc corpus Chrisli pro-
per gratiam in hapfismate collatam futura peccala dest. Quod nohis non vidctur esse verum : non
vitantur. Sed sccundum banc solulionem quid est enim sacramenta legis naturalis, vel legis scriptas
hoc, quod in eadem glossa sequitur, si pcenitenlia de tantuin profuerunt, vel prodesse potuerunt, quaii-
his agalur? Nobis sic videtur esse intelligendum, tuni sacramenta gratiac.
quod baplisma valet contra sequentia : quia ex QOJJSTIO'LXV1II. Qnod minus est, sine ulle con-
virtute haplismalis minore salisfaclione deleri pos- tradiclione benedicitur, Nonne saepe vir sanctus be-
-sunt: ut si conlingat fidelem et inlidelem idem pec- nedicitur ah eoj qui est minoris sanctilatis : ut cum
catunVcommitlere^ peenilenlia, quae suflicit renato monachus benedicilur ah aliquo sacerdote saeculari,
ad'salutem, eadem infideli vel nondum-renato non quomodo ergo verum est, quod minus est, benedi-
suflicit. Hoc dico absque praejudicio melioris scn- citur amajore? Solutio: Potest aliquis esse minor
tenlise. aliquo exccllenlia meritorunij et major ebdem di-
•QUiESTio LXIII. Inlravit Dominus per semetipsum, gnitale s hic autem agitur de majoritate et minOri-
etc.Cum Dominusin Evangelio dicat : Sit sermo tate quse consistit secundum dignilatem. Quod ergo
vesler:Est, est; Non; non: quod aulem amplius est,a niinus est dignitate, benedicilur ab eo, quod est
malo est (Matth. v), quseritur quomodo juravit Do- majus dignitatis excellentia. Nec agitur hie de qua-
minris tunc Ahrahae. Nunquid non erederet, vel lihet benedictionej sed de illa tantum, quse convenit
tardius crederet Abraham Deo, si promitteret sine consecratis.
juramenlo? Solulio. Non propter Abraham juravit QU^JSTIOLXIX. Per Abraham, el Levi; qui deci-
Dbminus, cum sine juramento ei firmiter crederet.: «ifls accepil, decimatus est, etc. Dicit Augustinus
sed propter eos, qui post eum futuri erant, qui pro- quod sicut,- Adam peccante, qui in lumhis ejus -
missioni factae-Abrahse aUt omnino non crederent, erant peccaverunt; sic Abraham decimas dante, qui
aut tardius crederent, nisi esset per juramentum iu lumbis ejus eranl decimaii sunt. Sed nuncruid
"conlirmata, et sic juramentum illud fuit non a Christus, vel Adam peccante, peccavit; yel Abra-
malo Abrahse, sed illorum qui futuri erant. Jiam decimas danle, decimatus est, cum fueritin
QuiESTioLXIV. Si quseralur : Quare juravit Do- lumbis utriusquej secundum carnem? Cum ergo
minus per semetipsum ? Solutio. Quia solenthomi- Levi,et Chrislus in lumhis Abrahae pariter.fuertflt,
m& per majorem sui iurare, Deus autem non ha- quomodo Levi esl decimatus, etnon Christus? Vel
— '
625- OJLESTIONES IN EPISTOLAS PAUEI. IN EPIST. AD HEBR. 626.,
si Christus decimatus sicut Levi, qubmodo probat Ai. liam hahehaut: lex enim delicta.ostendit, non abs-
Apostolus sacerdotium Christi sacerdolio levitico tulit.
majus esse : per boc, quod ordo leviticus in Levi, Qn/ESTidLXXIII. Adinterpellandum.pro no.bis,elc
sit decimatus in Abrabam? Solulio. Eranl quidam Quaeritur quqmodo Christus. interpellet pro nobis ?
Ct forte adhuc sunt dicentes carnem Chrisii,-ab Solutio. Dicif expo.sitoi' quo,d reprsesentalione sui,
Adam usque ad virginem integram,, et incorruptam quod sic inlelligendunx esfquod merilum passioriis'
servatanr esse, quinon su.nl audiendi. Levi ergo est suae, quam in sua humanitate exhibuit, nos creden-
dechnalus, et non Christus, quanrvis utcrque ibi les Palri reconciliat.
lueril, quia Levi inde conlraxit nnde deeimationi QU/ESTIOLXXIY. Qui noii.habet quotidie neces-
suhjacuit, id est culpam. Christus auterri nihil inde sitatem (Hebr. vm). Quaeritur de sacrificiis legis
contraxil, u.nde decimationi foret suhjectus, cujus quid utilitatis cbntulerunt : nunquid' peccatorum
caro non vulnus, sed vulneris medicamenlum inde remissionem ? Solulio. Pro quibusdam peccatis pee-
conlraxit. Cui solutioni sic objicitur : Tota caro, cantes prohibebanlur abingressu, el per sacrificisi
quaeifuit in Isaac ex Ahraham descendit secundum sic reconciliahaiitur uf li.ceret.eis ingredi in tem-
communem legem, scilicet per coricupvsceniiam; plum : non autem per falem remi.ssiqnem liebant
-sedcaro Chrisli ruit ia Isaac :; ergo caro Cluisti digni vita setcrna.
per eoricupiscenliam descendil ex Abraham. Splu- QU^JSTIOLXXV. Si ergo super lerram esset, ncc ~
tio. Non est simpliciter .concedendum quod caro esset sacerdos, efc. Quaeritur quomodo haec intelli-
Chrisli per concupiscentiam inde sic descenderit: §enda? Solutio. Hujus capitull littera minusconti-
'hoc enim esset, quod per concupiscentiam fieret nens esi, ct deeisa :. ideoque caliginemingerit. Unde
caro Chrisli; poiest tamen concediper divisionem : qiiiuquc exponilur modis, sicut habelur In glossis.
ipisedam carovpostea,quse fuit Christi secundum Nota in omni sacrificio quatubr considerantur sciIi-_
communcm legem, inde descendit, quae a primo cet cui offeratur, et a quo offeratur, quid offeratur,
homine usque ad Mariam sub orlginali fuit pec- et pro quibus offeratur. Idem ijvsg unus utriusque
c?to. mediator per sacrificiurn pacis reconcihans nos Deo,
QU_ESTIO LXX. Translato sacerdolio, necesse est unum cum illo maneret, c.ui oiferebat, u.num in se
iegis fieri translationem.Qusin polest quomodoad facerel pro quibus oflerebat-; imus ipse esset, cjui
sacerdolii translalionem necessario sequatur hegis offerehat et quod offerehaf
QC^ESTIOLXXVI. Qui. exemplari, et umbrm deser-
'-franslatio. Solulio. Quia enini sjmul ab eodem sub
eadem sponsione utraque dala sunt: quod de uno C2 viunt, etc. Quaritur quod hic dicaiur exemplar.
asserilur, et de altero- necessario intelligilur. Yel Solutio. Yeritas inmonle Moysi ostensa dicitur fi-
ideo translalq.sacerdotio, necessario transfertur gurarum juxta se faclarum ex.einplal'. Item ipsse fi-
lex;
quia ideo iit translatio sacerdolii, qqod ejus mini- gurse dicuptur exemplar veritatis, quse postea im-
sterio nemo justificabatur et sic propter suam in- plela est : et sic ipsae figurae diverso respectu ef
sufficientiam et infirmilatem-lranslatum exemplum et ex,emplar dici. - possunt. Exemplar
est; sea"
lex asque insufficiens efinfirma. Unde Aposlolus : enimpr.oprie dicitur adcujus similitudineni aliquid
Nihil ad perfecium adduxil lex (Hebr.). Eadem lif; exemplum, quod inde trahitur.
ei4go
necessitate trarjsfertur iosa. Quia neutrum ergo po- QC/ESTIOLXXYII. Nam, si ilhtd prius culpa va-
tuit consummare, ulriusque-fit traijslatio : quod casset, etc. Nonne lex. hona, sancta et a Deo data ?
flgm'atum In sacerdote et levita", languidum, qui quomodo ergo non vacat a culpa. ? Solulio. Ea ra-
incidit in latroneSj transeunlihus et misericordiam tione dicitur vetus teslanieulum a culpa non vacare.
curationis non conferentibus.fXac. xj. qua dicitur lex, iram operari, scilicet, quia non ju-
stilieat, et quia prsecipit quod non potesl fieri sine
QoiESTio LXXI. Marjifeslum est aulem quod de
Juda ortus esl Dominus nosler. Quseriiur igitur an gratia.
p0 QC-ESTIO LXXYIII. Qua_rijtur cyr' noifeo ritu co-
eliam mater ejus? Solutio.^Quaestionem illam,quam
limus Deum quo coluerunt eum Hehraei patres 1 So-
superius pospimus super Epi.slolam ad Timolheiim, Deus praecepitnobis ner patresnovi
revoca ad memoriam, quam faciunt verbVOrigenis, lufio. Quia^aliud
lestamenli: neque hsec contra vetus testamentum
dicentis, quod Maria tantum fuit de tribu Levi, et
tantum suut, quae nos observamus^sed Iiilllo prsedicta, et
propter Joseph dicius est Dominus de tribu
Juda. Sed, sicut dixi, duse tribus permistae eranf praenuntiata.
regalis, et sacerdotalis, et virgo. ex patre patris de QoiESTioLXXIX. Item cur auctoritatem illius lc-
iribu Juda fuit,. et ex parte matris de tribu Levi. stamenti teneamus? Solutio. Ne prophetas exslin-
guamus, efteslimonium de medio offeramus verita-
-QtjiESTi.oLXXIi. Nihil ad perfeclum adchfxit Iex., tis. Cum ergo- aliquid legitur, quod a nobis non oh-
etc. Nonne quidanr perfecli eraijt tempqre legis, ut servatur, quaerendum est tantum quid significet,
David.^et aliiraulti; efjustifiam illam, quia justi non reprehendehdum; quia eo ipso, quod jam ob- <
eraiit, ex.obedientia divinse legis habebant qupmodo servatur, non damnatum, sed impletum prohatur.
ergo ex- legc justi non erant ? Solutio. Justi illius QU_ESTIO LXXX..Iierii quscritur unde illud vctus,
lemnoris non ex lege, sed ex fide futuri Justir dicatur testaniQnlum,, hoc riovum, cuin lex imnlcar
627 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM.. 028
tur per novum teslamentum? Solulio. Yetus lesta- A perfectos facerent offerri cessarent: unde quaeritur
mentum, velus vocatur pro veteri noxa, quae per cur hoslia salutaris novi testamenli eum perfidat,
litteram jubentem, et minantem non sanatur. Hoc et sanetificatos consummet, ssepius offeratur, et of-
autem novum dicilur propter novilalem spiritus, ferri non cesset? Solutio. Semel quidem oblata per
quae hominem sanat a vitio vetuslatis. Nola dili- passionem mortis inaraerucis 3nformahumana esf,
gcnter quae sit differenlia inter duo teslamcnta : il- nec iterum sic per mortem offerlur, sed tamen in
lud vetus, hoc novurn. Ibi liitera, quae sola occidil, sacramento ssepius offertur, non causa suse infirmi-
hic spiritus vivificans. Illud scriptum esl in tabulis tatis, sed potius hostr_e, qui quotidie peccamus : et
lapideis, hoc in mentibus e^ in cordibus. Illud pro- praecipue propter recordationem moriis Ghristi, ut
mittit lerrena, hoc ccelestia. Illud habet sacramenla amor ejus cordibus nostris allius infigatur per hoc,
salutem significantia, non conferentia; hoc habet quod memores sumus lanli benefieii.
sacramenta salutem conferentia. Item nota quod QU.-ESTIO LXXXV. Corpus auiem aplasli mihi, elc.
testamentuni dicitur, et ipsa promi&sio lemporalis, Quseritur in quo aptaveril corpus Chrisii? Solutio.
vel selerna, et scriptum continens ipsam promissio- Hsec aptitudo in duohus consislit, soilicet in mun-
nem. Yelus ergo testamentum conlinens promis- ditia, et mortalilate : nisi enim esset mundum, per
sionem ad veierem hominem perlinenfem. Novum R ipsum immundi non possenl redimi, nisi esselmor-
vero testamentum, quod continet prpraissionerii tale non posset immolari; neccsse estergoutDo-
a.ternse haereditatis quse ad novum hominem spe- mini corpus esset mundum per immunitatem-pec-
ctat. cati, et morlale.
QOJESTIO LXXXI. Si enim cinis vilulmaspersus in- QU_ESTIO LXXXVI. Non 'deserentes collectioneiH
quinatos sanclificat (Hebr. ix), etc. Quaerilur quid vestram. Quaeritur an Apostolus damnet hic quod
vocct coinquinaiionem, a qua sanctifical cinis vitu- Dominus permittit, dicens.: Si vos penecuti fucrinl
las aspersus? Solutio. Ccntactum mortuorum sic in una civilale fugite in aliam (Mallh. x), cujus rei
voeat; vel lepraro, a qua mundai cinis ille, id est a etiain ipse dedil exemplum fugiendo in _Egyplum.
pceiia, quse secundum legera lali immundilise debe- Et Paulus similiteT multolies invenilur idem fecisse:
balur: quo taetu significatur consensus peccati. quid est ergo quod hic culpat eos, qui deserunt col-
QUJESTIO LXXXII. El quemadmodum slatulum esl lectionem ? Solutio. Eos eulpat Aposlolus in hoc lo-
hominibus scmel mori. Dicil exposilor quod eadem co, qui quasi causa sanctilalis suaeinier alios infir-
neccssitate, et jure naturse Christus morluu.s est: mos, vel iroperfeclos habitare non possunl : ct ideo'
qua necessitate, et in re alii homines nwriuniur. p, deserendo colleclionem scindunt unitatem, et sic
Unde quseiUur an Christus sit necessiiate morluus, peccant ad mortem. Cum aliqui spccialite.r quaerun-
et an habuii necessitatem moriendi? Quod videtur tur a persecutoribus, lunc licel rabiem persecuto-
manifes.e secundum praedictam auctoritatem. Sed rum declinare, si fieri polesl sine delrimento colle-
si necessitate, quomodo sola voluntale mortuus, sic- ctionis.
ul scriptumcst: Oblalus quiavoluil? (Isa. LIII.) SO- Qu_ESTioLXXXVII. Volunlarie peccanlibus, elc.
lulio. Dicunt quidam quod inler caeteras poenali- Quaerilur qui sunl volunlarie peccantes, quibushoa
tatcs, quas Dominus suscapit cum nafura nostra relinquitur hostia pro peccato. Solulio. Dicit glossa
sine culpa : etiam hanc pa.nalitalem, scilicet ncces- quod voluntarie peccantes permancntes in pcccaio
sitatem moriendi suscepit voluntarie : quae non ex- ex voluntate peccandi vocat : quibus non prodest
cludit voluntatem, nec excludilur ah ea. Nectamen Cliristus, qui est hostia pro peccato, qui pcenitenti-
inlelligendum est quin Chrisfus potenlia divinitalis hus tantumprodest.
posset deponcre hanc pcenam sine animse et cor- QUJESTIO LXXXYIH. Sed iterum quceritur cur di-
poris dissolutione, et supervestire naturam assum- cai Aposiolus posl acceplam noiitiam veritalis, cum
ptara slola immortalilalis; sed si amplius non con- pec ante notitiain veritatis manenlibus in volunlate
ferrct, quam ei eollaium esl ante mortem, neees-i D peecandi prosil Christus ? Forsitan dicet quis quod
sario moreretur. lalibus poiest prodesse per gratiam haptisinalis ut
QU_ESTIO LXXXIII. Exspeclqntibus se in salutem, nec aliqua e(,iam poena satisfaciionis injtiiigaiur,
etc. Super hunc locum dicit expositor quod Cliristus quomodo post graiiam regeneralionis non poiest
non neeessilate, sed voluntate pro peccato exspe- renovari eliam per poeiiitenliain. IIoc dieentes non
ctantium se in salulem moriuus est: scd superius excludimus pcenitentiam, ut quidam volunt ex his
dictum est quod mortuus est necessitale : quod vi- verbis Aposlpli : voluntaiie peccanlibus, elc, occa-
delur esse conlrarium. Solutio. Quod hic dicit, sie sionem sumenles. Quibusdam aulem videlur quod
intellige. Christus mortuus est non necessitate, id voluntarie pcccantes vocet, qui scienler veritatem
est in eb non fuit peccalum, pro quo necesse luit invidia, vel odio, vel aliqua causa hujusmodi impu-
eum mori : uude quasi cxponcns, quod dixeral, gnantes in Spiritum sanctum peccant, et ideo irre-
siibjungit : sed pro psccato- eorum morluus, scilicet missibiliter pcccanl; quia hoc peccatum iieeinpr_e-
qui eum exspectabanl in salutem. seiui, nec in fuluro habel rcmissioncm, ut Dominus
QU-ESTJOLXXXIY. Alioqui cessassent offeiri ail. Quod etiam vidctur insinuari supcrius, ubi tli-
(Ilebr. x), elc. Hosfiaelegales, uldicit Apostolus, si cit Aposiolus: Iihpossibile csl cos <iui setnc! i.Uu-
G«9 QUJESTIONES IN EPISTOLAS PAULI. — IN EPIST. AD HEBR. 6oQ-
minali (Malth. xu), etc. Et suhsequenler in hoe _A facit quandoque ea quse speramus subsistere-.in
loco supponit; Qui Filium Dei conculcaverit, et san- nobis, quia per fidem passionis .venitur ad futura
guinem testamenti pollutum duxerit, et spiritui gra- bona, et est argumentum non apparentium, adeo
tise contumeliam fecerit. Quibus verbis manifeste quod illi qui viderunt eum pali aliquid crediderunt,
\Idetur peccalum in Spiritum sanclum signifi- scilicet Christum esse Deum, qui in. cruce pen-
cari. debat.
QC_ESTIO LXXXIX. Quseritur cur baptismus non Qu/ESTioXCIV. Ut ex invisibilibus, etc. Quseritur
possit iterari : eujus iteratio negata est hic ab Apo- quid vocetinvisibilia? Solutio. Vel informem et in-
stolo secundum quosdam ? Solulio. Quia haptismus visibilem materiam quatuor elemeniorum, quse Grse-_
simul etculpam,et poenam aufert. Unde si iterare- ce chaosdicitur ; vel invisibilem ffiundum, qui.a.r--
fur, non solum vilesceret, sed etiam ad peccatum chetypus dicitur, qui in menle Dci erat juxla cujus
invitarel. Sed dicel aliquis : eadenr ratione nec pce- exemplar factus est iste sensibilis ef. visibilis,
iritentia deberet iterari,. ne vilescatvel ad peccau- mundus.
dum provoeet. Solutio. Aliud judicium est de poeni- QU_ESTIOXCV. Abel fide adhuc defunctus loquilur,
tenlia, quae per poense irrogafionem a peccato cobi- etc. Quseritur quomodo ille, qui non vivit, loquatur?
het, quam de baptismo, quo et culpa etpoena extoto B Solulio. Loquitur, id est materia est loquendi; lo-
remittitur. quilur quia suo exemplo nos monet ut simus ju-_
QU-ESTIO XC. Et ignis mmulatio qumdani. Quse- sti.
riiur quam poenam hic per ignem significet? Solutio. QU_ESTIO XCVI. Sine fide impossibile est placere-
-^ternae pcenae vehementiam hic ignis significat, Deo, etc. Quaeritur de qua fide hoc dieat; nun-
quia nullius elemcnti est tania efficacia quanta est quid de fideincamationis? Solutio. Dicitur quod sine
ignis. ea nullus ab initio placuit Deo.
QUESTIO XCI. Qum consumpiura est adversarios, QU/ESTIO XCVII. Credere oporlel accedenteni ad
ete. Nunquid ignis in nihiluni rediget Christi inimi- Deum quoniam est, elc. Quseritur de qua fide agat,.
cos ? Solutio. ldeo dicitur ignis semulatio adversa- an de perfecta,. an de imperfecta? Si de imperfecta,
rios consumptura, quia nulla pars corporis vel ani- quomodo per eam potuit aliquis Deo placere; si de
mae a pcena vacabit, quin ab igne erucielur. perfecla, quomodo hoc potest sufficere ad salutem,
QU_ESTIO XCII. ilfiAfvindictam, et ego relribuam, credere quia est, et quia. inquirentibus se remune-.
cjicit Dominus. Qu.eri.tur, an semper vindicta Tator sil ? his enim non sunt omnes articuli con-
sit reservanda Domino; nunquid non licet homini tenti, qui sunt necessarii ad salutem. Solutio. Vi-
vindictam sumere ? Nonne licite lalrones suspen- ^' detur hic fidei hahendse ponere ordincm, idest osten-
duntur? Soiutio. Non licet homini sibi, sumere dere quid in primis credere oportet, non iidei sufli-
vin.dictam, nec eam affectare debet; sed _S sumere cieniiam assignare.
necesse est, Deus tantum sjfin causa, et zelus ju- QMESTIOXCVIII. Utrum vero aliquod fempus
stitise, qui autem' aliter sumit, mortaliter peccal. fuerit in quo hoc credere tanlum, scilicet, qui.a
Juxla illud : Qui gladium acceperii, gladio peribit Deus est, el quia remunerator, elc, suffeceril, quaj-
(Mqtth. xxvi). ri potest. Quod non videtur.
QO_ESTIO XCIII. Fides est sperandarum substanlia QUJGSTIO XCIX. Fide et de juturis benedixit Isaac,
rerum argumentum non apparentium (Hebr. xi). De Jacob, etc. Nunquid cum henediceret ei, inlcllexit
hac fidei definilione quaeritur an omni fidei conve- quod ibi significabatur per hoc, quod minorem be-
niat, et an soli eiiam aptari possit. Videtur autem nedicehat? Si intelligebat, tunc sciehat quod diceret
quod haec definitio tantum eonveniat iidei, quse est Jaeob, quod nequaquam histora patitur. Nam et
de rebhs futuris ; sed cum fides sit de prsesentibus, mauus contrectavit, ut proharel an esset Esau, et
et praeleiitis, ut de nativit,ate^et passione, quomodo postea veniente Esau ait: Quis fuit, qui venit frau-
iides passionis esl substantia rerum sperandarum ? didenler: cui benedixi, et erit benedictus ? Solulio.
Ileni, nonne spes et charitas est substantia, id est Licet tunc non inlellexit, tamen post intellexit, et
res et causa, quae res sperandas facit subsistere in ejus rei.fidem habuit, quod major populus serviet
cobis ? quomodo ergo spla fides est substantia spe- minori.
randarumTerum? Solutio. Secundum quod glossa QU_ESTIO C. Ilem quseritjar unde Isaac in henedi-
hanc definitioneni exponit, videtur quod non soli cendo deceplus est? Solutio. Non fuit deceptus,
fidei conveniat. Ca_terumTicet pars hujus definitio- quin seiret queip effectum haberet benedictio in
».s aliis virtutibus assignari videatur, non toia ta- illp quembenedicebat; nondum tameii quod Jacob
men; sola enim fides est argumentum non appq- esse seiebal, queiri beuedieehat. Solet autem proprie
rentium, per "quani solam certi sumus. de aelernis, decepiio in iis, quse non dehent fieri, accipi. Nun-
quod sunt;" per spem vero, quod ea nos sumus habi- quid decipi dicendus esr, qui pro aurichalco emit
turi, confidimus. Et ideo proprie fides suhstanti.a aurum, vel pro slanno argentum ? Si vero large de-
futurorum dieilur, quia per eam scimus quod sunt. ceptio accipiatur, pro omnibus quae aliter fiant
fides etiamdeprsesenlibus, vel praeterilis potest di- quam existimaiitur, ct hic dcccptio qusedam fuit.
c; Euhstantia rerum sperai.darum, id est causa quse QUJESTIO CI. Et adoravil fastigium virgm ejus •
051 -HUGONIS DE S. ViCTORE OPP. PARS I. - - EXEGETICA. — I. IN S. SCRIPTURAM. 652
vej ut alja habet liltera, super fastigium, ctp. Quse- .k irremissibile, eum Apostolus dicat quod non invenit
rilur quid est quod Jacob adoravit super capumen pmnilentim locum. Nonne poenituit? imo lacryma-tus
virgse Joseph, Solutio. Forte tulerat a filio yirgam, est: quomodo ergo verum esf, non invenil locum
quando idem filius jurahat, et dum eam tenet post poenitenti-e? Solutio. Non invenit locum pceniten-
verba jurantis, nondum illa reddita, mox adora- lise, id est vcnise, el locum benedictionis per pceni-
vit Deum : sie solvit Augustinus. Yel potest dici tentiam non quod non pcenitperit, sed quia npn
quod adoravit fastigium yrrgse ejus, id estregnum poenituit uli debuit. Lacrymse enim illse potius fue-
Christi futurum in genlibus: quod per illud si- runt ex indignatione conlra fratrem, et ex dolore
gnificabatur, ut nomirie signi signatum intejliga- amisgi honoris, quam ex humilltate veraque pcenj-
tur. ientia.
QUJESTIO CII, Jephlhe, etc. De hoc quseritur arr ra- Qu-ESTioCIK. Testamenli novi mediatorem Jesum,
tionale fecerit votum, et an pecpaverit implendo i]lud, el sanguinis aspersionem melius loquentem quain
unieam flliam offerendo Domino. Nunquid si canis Abel. Quaerilur in qup sanguis Chrisli melius lo-
occurrisset ei, pbtulisset eum Deo ? Solulio. Yidetur, quatur quam sanguis Abel? Solutio. Dicit glossa ideo
quod stulte egerit yovendq, stultius votuhi implendo: melius, quia iste, id esl Christi,; petebat veniam,
tamen si occulto monitu sancti Spirilus hoc fecerit, B ille vindiclam; iste salutem, ille dahinationem. Sed
excusatur, sicut Samson, qur secum Philislhseos dicet quis; Nonne effusores sanguinis Chrisli per-
compressit, quia. non licet sibi manum inferre. ierunt, sicut effusores sanguinjs AbeJ? Ergp san-
Unde et Jonas dixit: Mitlite me %nmare., gqis Christi vindictam loquitur, sicut sanguis Abel.
QU.EST-0CIII. Quseritur cur in recordalione mpr- Quomodp ergo meljus loquitur iste quam ille? So-
tis illius pucllse, Hebreaevirgines singulis annis plan- lutio. Sanguis Cbristi non solum vindictam clamat
dus facjunt ? Sblutio. Exempli eausa, ne quis iierum ' contemnentibus, sed etiam veniam omnibus, eiiam
gic slulte aliquid voveaf, vel facial, unde talis dolor perseeutoribus, siipsi volunt poenitere. Sanguisvero
sequi possit. Abel tanlum vindictam, et nulli veniam loquitur.
(5>u_£ST_p. CIV. Quseritur an Ahraham voluntate Vel melius loquitur sanguis Chrisli quam Abel, id
peccavent, volendo immolare filium suum, cum, est melius nos loqui facit, scilicet, quod Jesus sit
secundum qupsdam, imo revera Jephtjiepeccaverit Filius Dei, a quo redempli sumus; quam sanguis
occidendo Jiliaro, njsi hoc faclum sit instinctu di- Abel,qui facit nos loqui Ahel fuisse virum juslura
vino. Solutio. Ahraham non solum non culpatur in figura Christi immolatum. Nota quod Abel, qui
crudelilatis criinine, verum etiam laudatur pietalis primus injuste occisusfuit, positus est pfo om-
nomine, quod filium suum npn scelerale, sed obe- C ni-_us aliis quoruni sanguis nullam veniam facere
dictiler, yoluit occidere. polujt.
Qtr_ESTioCV. Deinde patres quidemcamis noslrw QuiESTioCX. PerJianc quidem plaeueruntDeo, etc.
eruditores hqbuimus, el reverebamur eos : nonne Quseritur an Abrahani et Lot cognoverunt eos esse,
mullo magjis obtemperabimus Palri spirituum, et angelos. Si cognoverunt, quomodo officia humanita-
vivemus ? (Hebr, xn.) Si quseratur, ulrum animse tis pfaebuerunt, qusenon sunt necessaria, nisi infir-
Jiumanse ^irit ex traduce, uota diligenter hanc au- milati homipum ? Ilem si non cognoverunt angelos
cloritatem, per' quam rrianifeste prohatur , quod esse, sed homipes tantum arbitrati sunt, quomodo
anirase non sunt ex traduce sicut caro; si enim hoc plusquam homines venerali sunteos?§olulio.Pri-
psset, nequaquam distingueret Apostolus inter pa- mo homines arhitrali sunt divinitus niissos, et in
tres carnis nostrse, et Patrem spirituum. quibus Deus esset; postea vero compererunt ange-
Qri_csTioCYI. Contemplanles ne quis desit gralim los esse.
Dei, etc. Quseritur quid sil deesse graliae Dei? Solu- Qu-ESTioCXI.Quaeritur quomodo angeliinsum-
tio. Gralise oblalae oculos mentis elaudere, etgra- piiscoi'poribuscomederepotuerunt?NonenimsIcilla
tiam respuere, quemadmodum radip solis oculis corpora unita habebanl, ul animaehominum lia,bent
meis apertis eps claudere, vel apertos tenere, pro sibi unita corpora, unde necanimala eranl, nec sen-
libitu ppssum, quod est ex libero arbitrio; et sic ^ibilia illa corpora; nec laedi poterant in illis eorpp-
gs-atia non exeludit liberum arbitrium, nec ipsum ritms angeli. Solulio. Non comederunt angeli more
arbilrium excludit gratiam. animalium, sed sicut ignis quod ipsi apponitur con-
QcyEsyio CVII. Vendidit primogeniia sua, etc. sumit, et in nihilum redigil; sic et cibus ille con-
Quaeritur quid Apostolus vocet primogenila Esau. sumpius esl operatione ijlorum, vel ipsi inde fece-
Solulio. Primogeriila hic vocal honorem et digni- runt quod volehant.
tatem sacerdotii: quia ante sacerdqlium Aaron om- Qu.ESTioCXII. Item quaeritqr quompdo cum an-
»es primogpnili sacerdoies erani, sicutfuit Sem. Et geli essent tres visi, unum eorum in fide Trinilalis
Jisecerat magna dignitas, quia dc substantia et hse- et uuitatis adorare potuerit Abraham ? Solutio. Di-
reditate paterna majoreni portionem sumebai, ve- yina revelatione epgnovit in illis mysterium Trini-
Stiumque brnatu locupletiorum splendebat, eique talis et unitatis.
benedifctio dabatur. QUASTIOCXIII. Quorum cnim animalium, etc. Di-
QU_ESTIO CVIII. Quseritur an peccalum Esau er^t cit expositor, quod per duplicem allegoriam prohat,
633 EXEGFTICA DUBIA. — ALLEGORI.E 1N VETUS TESTAMENTUM. — PROLOGUS. ,634
quod corpus Chrjsli n.qn egt cpmedendum ab iis.qui A goriam, id est per allegoriam de duplici historia
tabernaculo deserviunt; sed cum unus sit sensus surgentem. Vel allegoria dicilur significans et si-
utriusque historise, quomodo per duplicem allego- gnificalum,; hic aulem pro significanle ponitur:
riam probat hoc? Quid est allegoria? Nonne spirita- Quid esl autem per duplicera allegoriam nisi per
lis sensus?"Ergo ubi estqnus ^ensus, quopiodo du- duplieem hislpriarii, scilicct unam Veteris, alteram
_plex est allegoria ? Solutio. Dicit per duplicem alle- Novi Testamenii?

APPENDIX.

EPfiETICA DOIA 1N SCRIPTURAM SACRAi.

POSTERIORUM EXGERPTIONUM

LIBRI TREDECIM
CONTINENTES

UTRIUSQUE TESTAMENTI ALLEGORIAS.

(Priorum excerplionum libri cxstanl infra in appendice ad opera dogmalica.)

PROLOGUS.

Quicunque sapientia., sive scientise studet diyinse, fructum lectionis proprio magis expeririienlo, quam
alieno cognoscere valet documento. In ipsp namque legentis animus bonum possidet honestse occupationis,
solertiam meditationis, inslantiam orationis, et claritatem supernae invenit contemplationis. lbi informatur
ad exemplurir sanctae imilationis; inslruitur ad exercilium virtuiis; stabilitur ad exhibilionem honi operis.
In ipsa, reprobalo fueo falsitalis, depulsanraliiia iniquiiatis, perducilur ad veram, vel ad perfectam veri-
taiis cognitionem, et ad bonitalis dilectionem. In ipsa animatur, ne frangatur in adversis; solidatur, ne
dissolvatur in prpsperis, et sumit recordationem de prseterito, cautelamque de futuro. Quisquis autem
-sacrae Scripturse cibo pasci renuit, yitam animae suse perdere jam incipit, ul de eo diei possit: Omnem
escam abominatsi est anima ejus el appropinquavit usque ad portas mortis (Psal. cvi). Accipe itaciue, f a-
er charissime, hanc secundam excerpfionum noslrarum, quas postulasti, parlem, quasi quoddam fercu-
lum animse lua. paralum : ut in ipso spiritualiter incrasseris, impingueris, dilaleris. Capitula aulcm hujus
parlis sicut, et superioriSj ad evidcntiam lotius operis sequentis, ante principium libri tibi per ordinem
disposui.

PROLOGUS ALTER.

In praecedentibus prsmissa descriptione originis et discretionis artium, et quarurodam aliorum, ortum,


cursum et occasum omniiim regnorum ah initio usque ad nos disposuimus.In sequentibus.profundas alle-
goriarum obscuritates, secundum subjacentis historise cursum, prius de Veleri Testamento, deinde de
Novo, in quanlum prsesenli hrevitati sufficere videtur, elucidabimus. Inveuies in hac parte libclli multa
juxta imhecillitatem mei sensus, necessaria tuae inchoationi: et in cognitione vcritatis, et in amore virtu-
tis omuibus modis ulilia, si tamen quae scripia sunt legere et memorise commendare non neglexeris.

Liber primus AUegoriarum Veteris f estamenti tractat de musleriis rerum geslarum ab inilio mundi taqvt
gd Abraham, conlinens oclodecim capitula.
'655 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. -- EXEGETICA DUBIA. 65«
Secur.dus traclat de mysteriis rerumgestarum ab Abraham usque adMoysen, conlinensnovemdecimcapitula.
Terlius tractal de mysteriis rerum gestarum a Moyseusque ad Josue, continens viginli duo capilula.
Quarlus -traclat de mysteriis rerum gestarum a Josue usque ad Helcanam palrem Samuelis, continens
decem el oclo capilidu.
Quintus tractat de mysteriis rerum gestarum ab Helcana usque ad David, ubi scriptum est: Scidit DvmL-
nus regnum luum a te hodie, et tradidil iliud tneliori te, continens dccem el novem capitula.
Sexlus tractal de mysteriis rerum gesiarum a Duvid usque ad Salomonem, continens viginli quinque capitula.
Seplimus tractat de mysleriis rerum geslarum a Salomone usque ad transniigrationem Babylonis, conti-
ncns quadraginta tria capitula.
Octavus tiactat de mysleriis rerum gestarum, quce continenlur in Esdra, continens sexdecim capitnla.
Nonus tractai de mysteriis, qum conlinentur in libris Esllier, Tob.im, Judilh et Machabmorum, coniinens
qualuor capilula.

ALLEGORL£ 1N VETUS TESTAMENTDM

LIBER PRIMUS.

IN LIBRUM GENESEOS. — AB INITIO MUNDI USQUE AD ABRAHAM.

CAP.I. — De srgnificaiione cmli et lerrm. A CAP.II. — De cmlo, terra, el operibus sex dierum.
(51) Inprincipio creavitDeus cmlumet terram. Cce- ln principio creavit Deus cmlum et lerram (Ge-
lum designat summa, terra ima; ccelum invisibilia, nes. i). Ccelum spiritus, lerra corpus; quia sicut c.ce-
ferravisibilia; ccelumangcIos,terrahomines; cceium lum terra sublimius et solidius, sic excelleutior est
spiritualia, terra corporalia; coelumangelos sublimita- et dignior corpore spiritus. Mundus in prima con-
t,eppsitionis etexcelientia conditionis, sublimitate po- fusione, est homo in iniquilaie sua. Sicul enim
siiionis, quia cunclasvisibilesetmaterialescreatuvas mundo primordialiconfuso non inierat lux aul fu-
altitudinesupercellit. Excellentla autem conditionis, turus ordo, sic homini subjecto iniquitali, ncc Ius
quia res caeterassua soliditate, etquadam perpetuitale lucel per cognitionem veritalis, nec ordo inest per
praecedit. Sic illa coelestiumspirituum angelica natura, disposilionem aequilatis. Et Deus quasi iu media
creaturas universas, et cosleslis patriee mansione, confusione lucem primariam crcat, quando-peccato-
el conditionis suae dignilate superat, el eis supere- rem diversis sceleribus confusum lucis iniimae ra-
micat. Terra siguificat hominem, et loci positione, diis illustrat, ut quid esse debeat agnoseat-. et ad
et conditionis minori dignilate. Loci positione, quia notitiam recte vivendi semetipsum disponat. Signifi-
ccelo est inferior; conditionis minori dignilate, quia cat itaque lux primaria, peccati cognitionem. F-ir-
ccelo corruptibilior. Sic horoines, respectu angeto- mamenlum inter aquas superiores et aquas infe-
rum, et mansione sunl inferiores, et conditione cor- riores, discretionem inter virtutes et vitia. Aquae
poralis naturae minus digni. Secundum praedictam namqueinfeiiores designanlvitia;supfiriores aquae,
quoque instilutioiiem, coalum significat prcelatos, virtules. Elqiiasifirmamcntum inter utrasque aquas
perfcctos, conlemplativos. Terra autem significat ponitur, quaudo per virfulem discretionis, virtutes
subditos, iroperfectos, aclivos. Praelali namque, a vitiis, el vitia a virtutibus dirimuntur.
perfecli, contemplativi, sive auctoritate muneris, Deinde sequitur : Congregaiioaquarum :qumerant
sjve differentia dignitalis, sive merito virtutis, suh- sub firmamento. Congregalio aquarum, cohibitionem
jeclis, imperfeclis, activis sunt superiores. Subjecti exprimit vitiorum. Vitia namque, quia penitus in
vero, imperfecti, activi prselatis, perfectis, contem- prsesenti vita, de nafurae huinanae penetTalibus eva-
plativis inferiores. enari vel climinari non possunt, propter eorum fo -
Coelum igitur angeli, lerra homines :, coelumprse- mites nobis origh.aliier iusilos, debent coarclari
lati, terra subjecti; ccelum perfecli, terra imperfe- quantum pcr divinam gratiam possihile esl et cohi-
eti; coelum eontemplativi, terra activi. herr, ctin unum redigi, ne per totum effluanl, totun'

(31) Nola quod invcnitur summa qusedam qu_e stri; et ideo, relicta ca, altendas, curiose leclor,
vocalur SumiHaallegorica Biblim magistri Richardi, huic omniuni allegoriarum amplissimo viridaritt,
jn qua nimis brevitcr coliiguntur dicta Hugonis no- nec le lanli operis forsilan pceniiebit.
657 ALI_EGORI_£ IN VETUS TESTAMENTUM. — LIB. I. 638
occupenl el corrumpant, ac scnsus n.ostros ah inquisi- A tuum non cessabunl-laudare nomen Domini. De
tione verilatis , affectus nostros ah exerciiatione vir- aquis inferioribus scriptum est : Congregenlur aquce
tutis, membra nostra ab exhibitionebom operis impe- in locum unum, quia reprohi per totum mundum
diant. Sicut enim terra aquis occupala non potuit modo dispersi congregabuntur iu infernum, in sem-
germinare, sic nos vitiis occupati nec sensibus veri- pilcrnum puniendi. Quae sunt tamen istse aquae?
lalem inquirere, nec affectihus virtules exercere, Immundi, fornicatores, concuhinarii, incestuosi^
nee membris bona operd valemus exhihere. Aquis adulteri, avari, fures, rapaces, ebriosi, perjuri, ho-
igitur in unum congregatis, aer calescil, et terra micidse, invidi, iracundi, odio perciti (/ Cor. v), et
germinal quia viiiis cohihitis, et per agnilionem ca- qui mulierem viderunl ad concupiscendum eam, et
let homo, et per dilectionem claret, et carofruelifi- qui dhunt fratri suo, fatue (Malth. v) : el quicuu-
catper bonam aclionem. Conditiolum.inarium signi- que a Deo sunt separati, nec per gratiam ipsius ju-
ficat perfectam illuminationerir, nehulosa ignorantise stificali, ut Pagani, Judsei, falsi Christiani. Isli con-
csecilale seposita, veritatis iuspeetionc. Et polest gregabuntur in locum unum, id est, in infernum :
sol significare eogniiionem eorum, qusc pertinent qui est locus in tenebris, ubi non cxslinguitur
ad diviuam naturam ; luna cognilionem eorum quse ignis.
" CAP.IV. — De sole, luna et stellis.
pertinent ad sanctam Ecclesiam; stcllae aulem cogni-
fionem eorum quae perlinent ad unamquamquc fide- Solentsaneti doclores per solem accipere Chri-
lem animam. Pisccs, qui laborant in imo, id est in stum; per lunam, Ecclesiam; per singulas stellas,
aquis, sollicitudinem bonse actionis designant, quse singiilos lideles. Per solem, Christum, quia ul sol
Ailaelabentis fluclibus agifatur. Volucres, quoe ad perfectus est in se, nec mutatur. Sic Christus, quia
alia volant, significant contemplalionem ccelestium, immensus est, non potest augeri. Per lunam desi-
per quam abimis ad superiora sublevamur. Anima- gnatur Ecclesia, quia sicut iuna per diuturna incre-
lia signiftcant sensus nostri corporis, eo quod ipsa menta ad plenitudinem ducitur, sic sanctae Ecclesiae
parlicipant humanis sensibus. Quasi enim animalia corpus membris ejus, quae per graiiam sibi succe-
in nobis creantur, cum sensu corporis prius per va- dunl, appositis, consummatur. Et sicut luna a sole
nitafem corrupli, per divinam gratiam redintegran- suscipit lumen, sic sancta Ecclesia suscipit a Chri-
lur. sto vivificalionem. Per siellas ideo designanlur fide-
His itaque composilis, novissime fil homo ad les, quia sunt et ipsi luminaria ecelo, coeliaffixi. Sicut
imaginem et simililudinem Dei: qui talilcr in nobis Paulus de se sibique similibus luminaiibus dixit:
viriutibus, et honis .operibus disposiiis, fit confor- Nostra aulem conversalio in ccelis est (Philipp. III).
-niis, etsimilis Deo per juslitiam, qui prius fuitin- Et ilerum : Lucelis in Ecclesia, sicut lumiiiaria in
formis et dissimilis per eulpam. Homo denique for- mundo (Philipp. n). Sol igitur, Christus : luna Eccle-
matus, transferlur in paradisum voluptatis, quia sia; stellse, fideles.
peccator regeneralus per gratiam in mundo, in cce- CAP.V. — De piscibus ei avibus.
lum transfertur per gloriam. Pisces signilicant malos, quia in loco uhi creati
. Coelum itaque, spiritus; terra, corpus ; lucis pri- sunt permanent. Volucres significaiit bonos, quia
niarise condilio, peccati cognilio. Firmamentum in- ad superiorem mausio.icm asceiidunt. Sic mali elin
ler.aquas superiores et aqiias inferiores, discretio culpa reniancnt in qua sunt nali ; el boni per gra-
intervitiaetvirlutes. Aquarum inferiorum congrega- tiam ascendunt ad glorinm, ad quam sunt rcnati.
tio, viliorum cohibitio. Productiograminura, exhibi- Mali pennas liabent peccatorum, boni pennas vinu-
lio bonorumoperum. Luminarium comlilio, perfecta tum. Boni laudes divinas modulatis vocibus can-
verilatis cognitio. Pisces, bona aclio. Volucres, con- tant; mali, in quorum ore non esl speciosu laus (Ec-
lemplalio. Animalium creatio, sen.suura corporaliunr 'cli. xv), conticescunl.
redintegralio. Adae formalio, justi perfectio. Adam CAP. VI. — De paradiso voluplatis.
in paradiso, jusius in ccelo, Lux primaria anle so- r> Paradisus voluptatis Ecclesiam significal, in qua
lem significat legem aute gratiam, Joannem ante diversas sunt voluptales, et jucunditales, aliae per
Chrislum, initium ante perfectionem, gratiam ante graliarum abundanliam, alise per virtutum reclolen-
.gloriam. Sieut enim lux primaria, sole fuit tcmpore liam, aliae per muliipliccm bonorum operum diffe-
piior, et tamen minor claritate; sic lex gratia, renliam', aliae in coiilemplalione patrise ccelestis,
Joannes Christo, iniiium perfeclione, gratia gloria, alise in melodia divinae laudis, alioein dulcedine di-
priora dignoscuntur ordine, etlonge tamen inferiora vinsesimul et aeternae retrihutionis, aliae in spe fu-
perfectione; sed in aliis ordinibus rerum in .enilur turae bealiludinis. Fons, qui est iu paradiso, Chri-
quod alia prsecedunt, et alia sequuntur : prsecedunt stum significat. Fons namque sapientise, Yerbum
minora, succedunt majora. divinum, id est Filius Dei. Qui hunc fontem paradi-
C.\r. III. — De aquis superioribus el inferioribus. si, id est Verbum Dei et sapientiam invei.it, invenit
Aquae superiores significant bonos sahandos; vilam et baui it salulem a Domino. Quatuor flumina
aquse inferiores, malos damnandos. De aquis supe- fontis quatuor sunt Evangelia Cluisti, quibus bortus
rioribus diclum est : Benedicile, aqum, qum super sanctae Ecclesise rigalur, el vegetatur, ut cresca.t, et
ccelos sunt, Domiiw (Dan. m). Quia elecli in pc-rpe- fruclum facial qui bene diversas ten_as circumeunt
C33 IIUGONJS BE S. VICTORE OPP. PAR.S I - EXEGETiCA DUBIA.. 610,
quia diversos"popnlos prius lcrrenis inlcnios in uni- A. namque diebus opus suum perfecit Deus, efcdie se-_
laiem fidei colligunt. Lignum quoquc vitceChristum plima al) pmni opere requievit. Sic -et nos in pra,-
-significat. Ip.se iiffmque dicit: Egq sum via, veritas senti, sseeulo.laborare debemus in exhibilione hont
et vita (Joan. xiv). Si cnim ipsp vescimur, vilam operis, ut in futuro requiescamus in Sabbalo retri-
telcrnam habcbinius, sicut ipse dicil ; Qui mandu- butionis. Haec de opere conditionis mystice disse-
cat carnem meam (Joan. vi), "etc. Ergo Ghristus li- ruimus, ut requicscamusabopere, quod palravimus.
gnum, Christiisfoiis., Liginiin,-quia fructu vitae nos CAP.X. — De Adam, Eva et filiis corum.
satiat; fons, quia aquasapienlia.salularis,iiospo!at. Postquam Adamet Eva'de paradiso per culgam.
Lignum vero scienliae boni et ntali, liuindalum Dei inobedienlise projecti sunt, cognosit Adam uxorem
cxprimil. Quotl recie lignum scienlise boni ct maU sri.am, scilicel, Evam efc genult Cain; deinde genuit
dicilur, quia in eo, si ilfud cus.todimus, experimur Abel, quem Cain interfecil. Post hsec, Cain factus est-
honum; cl _ii transgredimur, malum. Paradisus vagus et profugus super terram. Adam parens hu-
ilaque Ecclesia, voluplas gratia, fons Chrislua, qua-. jnani generis significal Dcum, qui csl paleromnium.
luor flumina quatuor Evangelia. Lignum etiam vilse rerum visiblliuni et invisibilium per nalur-am, etpa.-.
Chrislus, lignum vero scicnlise honi el mali cognilio ter omnium-electorum per gratiam. Illis pater, quia
mandali, esus illius ligni vctiti transgrcssio, man- conditor]; islis paler, qhia redemptor. Eva- SjTnago-_
dali. gam significat, quam sibi Deus desponsaverat : de
CAP.VII. — De formalione primi liominis. qua quodammodo genuit Caln, et possedit illum ii-
Terra, de qua primus horoo factus est, signilieat lium, populum scilicet antiquum, dequo ipse dicit:_
Virginem, de qua secundus homo naius cst. Virgo Filius meus primogenitus Israek (Exod. iv). Genuit
terra, virgo Maria. Sicut de terra, divina operatione quoque Ahel innocenlem, et juslum, id est Domir
faclum est corpus humanum, sic de virginp, divina num noslrum Jesum Christum. Abel fuit justus eX,
operalione Vcrbum credilur iucarnatum. Sine ma- innoecns : Chrislus peccatum non fecit, nec inventys
cula fuit eorpus A,daesuroptuni dc terra, ct immacu- esl dohts in ore ejus (I Pelr. n). Abcl primus juslus
latum corpus Christi ariimatum. de Maria. Adam ordine lemporis, Chrislus pi'imus.Justus excellentia,
factus esi in sexta saeculi die, Christus natus cst in sanctitatis, Abel ohlulit Deo carnem ovilcm, Chri-
sexta aetate, ct passus in sextahora diei, sexta feria. stus oblulil carncm suam immaculatam. Rcspcxit
hebdomadae. Adam ohdormivit ut dc costa illius fie- Dcus ad \iclimam Abcl jusli, et respexjt similiter ad
ret Eva, Chiistus morte sopitus eatut dc sanguine passionem Chrisll quam suscepit pro Fedemptiojie.
ejus redimeretur Ecclesia. Adam sponsus et Eva de, P ( totius, gcncris liumani. Ahcl significat Christum,v
ipso facla sponsa, Christus sponsus et sppnsa ab ipso. Cainpopulum Judaicum. Cain hitcrfecit Abel, eiJu-.
redempta Ecclesia. Adam dehuit prseesse et regerc <3a-0ium populus Christum palibiilo affixit. Factus
Evam, Christus praeest et regit Ecclesiani. Tcrra csl Cain post fralricidium vagus, ct profugus, cl post,
ergo, Maria sexta feria, sexta aetas, vel sexla dies, passionem Cliristi, secundnin carnem fratris sui, di-
vel sexta hora. Adam, Christus; dormitio Adse, pas- spersus eslpcr niundum populus Judaicus. AdaiiT
sio Christi; conditio Evse, redemptio Ecclesiae. Ad ergo, Deus; Eva, Synagoga; Cain, populus Judai-
similiiudinem quoque Adse et Evse, Clnisti et Eccle- 1 cus; Abel, Chrislus,; mors Abcl justi, passio Christi;
sise, est Deus sponsus cujuslibet fidelis an:m_c. ejcetio Cain a facic Domini, dispersio populi Judaici.
GAP. VIII. — De Adam, Eva et serpente. Ad similitudincm vcro Cajn, pcrsequentis, et Abcl-
Adam significat spiritum. Eva, carnem. Sicut palienlis :• pers.eqnitur earo spiriium, inrpjus jn -
enim Adam regit Evam, sic spirifus debet regere stum, vilium virlulem, malitia. benignitalcm, mala.
carnem suam. Et sicut Adam per Evam debuit filios hona.
procreare, sic spirifus per carnem debct hona opera GAP.XI;. — De Selh, Cain et filiis eorum.
propagare. Serpens signifieat diaholum, pomum de-_ Illi, qui fuerunt de stirpe Selh, vocati sunl filii
lectalionem lerrenoxum. Quemadmodum enim ser- D Dei; illi autem, qui de stirpe Cain, filii hominum.
pens Evam pomo deGepit, sic diabolus insensatam Selh significal Chrislum, Cain, diabolum; filii Seth
camem terrena delectalione illexit et seduxit. Et significani electos, filii Cain, reprobos. Elecii regc-
sicut Eva Adam duxit ad esum pomi, sic nonnun-. nerantur pergraliam, et reprobi reprobantur per-
quam caro spiritum trahit ad usum peccali, et sip culpam. Generationes filioruni Dei m viro complen-
uterque de paradiso, id est stalu boni sui ejicitur; tur : qui propter vires designaf; viirtutes, quia ele-
quia et anima affligitur per malam conscientiam, etorunfvlta consummatur in rohore virluium. Gene-.
el punitur per poenam. Adam ergo, spiritus; Eva, ralio filjorum hominum in mulierem. terminatur,
caro; serpens, diabolus; pomum, delectatio terre- qusedesignalmollitiem, quia reprohorum vila,finitur-
nqrum; ejectio de paradiso, spiritus et carnis afili- mollitie vitiorum. Filii Dei acceperunt filias liomi-.
ctio. num. Plcrumque enim quiper baptismum suntrehali,
CAP. IX. De sex diebus operaiionis dipinop, et de e"t electi videbaptur sibi conjungunt delcctationes..
seplimo quietis. et vilia reproborum. Ex hoc conjugio nali sunt gi-
Sex dies significant laborem boni operis; sepli ganles super terram; cfcmali per luxuriam fcedan-
ma quietem exprimit seternae beatitudinis. Sex,; tur, el eriguntur per superbiam. Seth igilur, Chri-.
*
Gl! ALLEGORLE IN Y^ETUSTESTAMENTUM. — LlB. 1. :6l§
stus; Cain, diaholus; filii Seth, electi; filii Cain,. A Immunda vero, qua_hiira iritromittuntur, significant
Teprohi; filiae hominum, -deleclationes carnalium; reprobos, qui per cuipam a Deo et a semetipsis sunlt
copula conjugii, inhonestus usus saeculi; gigantes divisr. Binarius namque, qui ah unitate primus reGe^
terrae, superbia vitse. - dit, et se dividit, siguum divisionis est. Signifieant
CAP. XH, _—JDeEnos, Henoch, et Noe. quoque aniinaiifr, qusedeorsum erant, activos; vola-1
Enos terlius ab Adam, qui coepit invocare nomen tilia, quse sursum erant cmnlemplativos. Femiha. de-
Domini;'designateos qui perfecli sunl in fide sanctse signantinfirmos, masculirobustos, esca sacramScri-
Trinitatis. Denoch septimus ab Adam, qui Deo pla» pluram significal^ quae cibus est spiritualis aniina-
ciiit, significat eos qiii sahctificati sunt donis gratiae rum. Ostium deorsum significat bondm actionem,
spiritualis. Noe decimus abAdam, qui gratiam in- per quam in unitatem sanctse Ecclesise ingredi-
venit coram Deo, exprimit eos qui per bonam aclio- mur. Fenestrse sut-sUm contemplalionera per quam
nem complent decaloguin legis; coelestia cdmtemplamur vel speculamuri Montes,
CAP,XIII. — De arca et diluvio. quos aqua operuit, suntsancii prselali, cjuos non-
Vniriis carbper illicilum conjugiumcorruperat viam minquam persecutio opprimit. Cubitusj' in quo
suatn, et invenil gratiam Nbe.xoratil Domino, el ait , iOnsummata est arca, Christus esl, qui est caput
Dominus ad Noe : Fac iibi arcam de iignis levigatis, " Ecclesise. Arca deorsum lata erat, quia mulii sunt
ei intrabis in eam tu et filii tui, uxor tua et uxores vocati; sursum stricta, quia pauci elecli. Deorsiim
-filiorum hiorum iecutn-,et induces in arcam de cunctis lata-, quia multisuhjecti; sursum slricla, quia piir-
animantibus mundis, seplena; de immundis vew, bina. pauci siint pfselali. Deorsum lata, quia multi sunt
Et adducam aquas dilvvii, el deleb'0 hominem, et activr, sursum slricla quia pauci comiemJilEllivi.-
cuncta %umfeci propttr hominem, in quibus est spi- Deorsum laia, quia multi imperfebti, sursum stricta,
ritus vitca (Gen. vi), etc. Corruptio vitse perpetralio- quia pauci perfecti. Numerus quadraginta dierum,
nem culpse designat. Inuudatio diluvii perturbatio- quibus inundaverunt aquse qui constal ex quater
nem, instabilitatem, ffucluationem et persecutionem decenij vilam prsesentem significat, in qua fluctibus
sigui-icat prsesentis sseculi. Noe significat Christumj tentationum etpersc-eulionum incessanter qualimurl:
sive quemlibet prselatum, qui, inquantum potest, tanren et De.calogum et quatuor Evangelia complere
facit arcam, id estasdifieatEccIesiam, utipsesalve- debemus. Montes Arnieniae sublimitatem significant
lur in ea, et lilii ejus>id est suhjecti ejus. Singulse vitaeseterhae; arca requievitUnmontibuS.Armeui-e,
virgse sunt singulse animae. Quse bene levigantur, et sancta Ecclesia requiescet in sUblimitate vitas
dum per praedicaiionem corlex, et enormitas vitift- .p setcrnae.
runv, et peccalbrum ab eis resecantur. Et sibi con- Corruplio crgo vitae, est perpeiriuib culpse; arca,
junguntur, dum per gratiam in unitatem fidei, quasi Ecclesia; Noe, praelati; famitia Noe, ejussubditi;
ex diversis silvis, id est ex diversis gentibus et lin- inundatio diluyii, tentationesj et perseculiones sse-
guis uniunlur. De bitumine quoque linita arca legi- culi; singulsc virgae, singulse anirhse; "levigatio vir-
iur.Bitunien charitatem significat. Quo bilumine li- garumj juslificalio animarum; lenilio interior, clia-
nitur sancta Ecclesia intusj dum charilas servatuf ritas in affectu cordium; exterior linitio, charitas
in affectu cordium; et foris, dum demonstralur in in exhibitione operum : mansiunculse el tristega,
exhibitione operum. Mansiunculae in arca et tristega diversi ofdinis diversa •nierita; hicameralio, houa
diversos significant doctores et diversa bene viven- ilctib, comtemplalio; tricameratio, conjugiurii, con-
lium merita. Quod dicitur tricamerata tres ordines lineniia, virginitas; longitildo arcse, ct tria lempora,
signifipat in sancta Ecclesia, conjugatorum, conti- et perfecta cognitib sanctae Trinilalis; laliludo, effe-
nentium, virginum -: qui secundum diversitatem no- ctus boni operis in.pToximo; altitudo, oxcellentia
hrinum et operum differentiam sorliunthr mansio- trium principalium virtutum, fidei, spei et charita-
num. Quod dicitur bicamerata activos designat et tis; animalia, activi; volucres, contemplativi; esca,
cbntemplativos, quorum activi deorsum-, et contem- ]jjScriptura; quadraginla dies, vila prsesens; montes
plalivi sursum. Longiludo trccenlorum cubitorum Armenisc, sublimi.as vitae seternse; recessus sire
tria lempora, quibus praesens sseculum decurrit, desiccatio aqiiarum, ablatio tenlationum et perse-
lenipus scilicet ante legem, sub lege, el sub gratia, cutionum.
etperfcctam designat sanclse Trinitalis Cognilionem. CAP. XIV. — Moralis senteniia de arca.
Latitudo quinquaginta cubilorum, per quinque sen^ Arca'est anima. In arca debemus salvari, ad ipsam
suscorporis, insinuatoperumbonorum in proximum redeunles, ipsam intrantes.sicutscriptumcst: Rediie
exhibitiouem. Altitudo triginla cubitorum trium «rfcorpW-iflricflfores^Jsa.xLVi^.IpsiusIongitudo^fides
principalium virtutum, iidei, spei,et charitatis, si- qua credil omriia vera esse,quse Deus abiuitio saeculi
gnificat sublimilateni. fecit, vel faclurus est usque ad finem sseculi, per se,
Hoc, quod ex omnibus animanlibus inducta sunt per_angelos, per homines; altiludo, spes, qua eri-
in arcam, significat quod ex omnihus gentibus ho- gitur ad speranda, hona quse in coelis sequenlur;
mines ducuntur in sanctam Ecclesiam. Munda ani- latitudo, charitas. qua extenditur ad septentrionalem
malia, quae septena sunt introducla, significant plagamper dilectionem inimicorum, et ad plagam
bonos, qui per septiformem gratiam sunt juslificati. auslralem pcr dilectionem amicorum. In- hac arca
643 BUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS 1. — EXEGETICA DUBIA. 644
•est Noe . intellectus rationalis et sensus spiritualis, A id est populus geiililis ad fidem ccnversis, pallio
affectans honas voluntaies. Animalia, opera quse verenda patris operuil, quia passionem Christi non
circa terrena. aguntur. Yolucres : cogitationes. Et defectum, sed totius virtutis effectum, et verum hu-
inuiidalio aquarum, impelus tentationum. Montes manse redemptionis fuisse sacramentum ostendit.
Armeniae, altitudo conleraplalionis divinse. Unde et Chanaan filius Ghatn maledictione punitur,
CAP. XV.—De corvo, et columba. quia Judaeorum progenies Judseorum maledictione
Corvus, qui de arca emissus est et non est rever- damnatur. Et Sem, et Japheth, id est populus ex
sus, significat falsosChristianos,'qui dum aliquando utraque gente conversus, perpetua benedietione di-
causa necessilatis ad exteriora rniltunlur, foris re- tatur. Et Chanaan hlius. Cham fit servus senomm,
manenl: quia visibilibus inhserent, nequaquam ad quia infideles successores Judaeorum servi sunt
inleriorem quietem revertuntur; dum foris in ffu- Christianorum, quia Chrisiiani servi sunt Christi,
ctualione temporalium deleclantur. Columba vero, cui servire regnare est. Noe igitur Chrisius, vinea
qusereversa est, bonos significat, qui dum pro ne- gens Judaica, inebriatio passio, mortis ohdormitio
cessitate proximorum ad exteriora procedunt, red- denudatio, verse humilitalis demonslralio; derisio
eunl, dum foris quietem non inveniunt, et affe- Cham derogatio Judseorum, Sem et Japheih duo
runt ramuni olivse, quia peregerunt opus miseri- populi credentes, veslimentum sacramentum; male-
cordise. dictio Chanaam filii Cham dan.nalio est et dispersio
CAP. XVI.— De Iridts coloribus. Judaicae gentis.
Iris, id est arcus coelesiis, duos habet coloies. CAP. XYIII.— Moralis sentenlia de eodem.
Primus color est viridis, secundus rubeus. Viridis Noe significat praelatos : qui dum bene praesunl,
significat ju.Iicium quod feeit Deus in primordio per quasi tol fiiiorum sunt patres, quot sunt recloruni
aquam diluvii. Rubeus significat judicium quod rectores. Qui plantant vineahr, dum aedificant Ec-
Deus facturus est per ignem in fine mundi. Aqua clesiam:de cujus vinO inebrianlur, dum de sucfcessii
namque virescit et ignis rubescit. rirlulumelregiminis suiprosperitale, humana pul-
CAP. XVII.— De vinea Noe, et ejus inebriaiione. sante infirmiiate, vel ad modicum gloriantur. Et
Plantavit Noe vineam, ei inebrialus est, elnudatus. verenda eorum denudanlur; dum conceplae humana^
Quod cum vidisset Cliam, derisit, sed Sem el Japhet gloriationis cogiiationes, vel per quamlibet jaclart-
cooperuerunl palrem, Unde et Cham tneruit maledi- tiaro, vel per inanem laetitiam, vel per aliqUam de-
ctionem patris sui. Sem el Japliet sibi merueruni 6e- nique humani accessus iutemperantiam manifesta-
nediclionem. Noe, qui ab Adam fuit decimus, signi- Q lur. Sed Cham verenda deridel, quia reprobi quique
ficat Christum, qui decalogum lcgis complevit, de dum quoslibet praelatorum ex ihfirmitale conditio-
quo legitur : Non veni solvere legem, sed adimplere nis excessus aspiciunt, pravis eos sermonibus dis-
(Matth. v). Noe vero interpretatur requies. Et Chri- cerpefe et deridere rion desistuni. Sed Sem, id est
stus est requies noslra in prassenli per gratiam, in boni conlemplaiivi," in quorum. tabernaculis Deus
iuliiro per gloriam. Vinea ipsius fuit gens Israeli- inhabilat per internam quielem, et laphelh, id est
ticasieut scriptum est: VineaDomini exercituum do- boni activi, quos Deus dilatat per Lonam actlonem,
mus lsrael esl. Quse dum dehuit facere uvas, fecil duminfirmaprselatorum dissimulare et excusare sat-
labruscas, et conversa esl in amariludinem (Isai. v). agunl, quasi pallio patris verenda opc-ilunt. Et
YineaBaiTabbanidimisit,etplantatorem,etcultorem Cham maledicitur, dum pravorum subjeclorimi
suum Christum vino passionis inebriavit. Qui somno actus, servitio dsemonum mancipantur, qui sunt
morlis obdormivit, et vilitas, id estmortalitas, quam servi diaboli. Sem vero et Japhelh benedielio tri-
de nobis et pro nobis assumpserat, manifesta com- buitur, quia honi benedictione prima remunerantur.
paruit. Quem infelix Cham, id est incredulus Ju- Noe igitur prselali, fiiii ejus subjecti.Cham rcprobi,
dseorum populus derisit, dicens : Alios salvos fecit, Sem et Japheth electi contemplativi et aclivi. Vinea
seipsum non polesl salvutn facere. Si rex Israel esl ^ Ecclesia, inebriatio glorialio, denudatio cogilalio-
descendal nunc de cruce, et credemusei{Mallh. xxvn). nis demonstratio, derisio derogalio, opertio excu-
Sed Sem, id est apostoli et csetcri diseipuli, et qui- salio.
cunque ex Judseis in ipsum crediderunt, elJaphelh,

LIBER SECUNBUS.
DE RELIQUIS MYSTERHS GENESEOS AB ABRAHAM USQUE AD MOYSEN.

CAP.1.—De exitu Abraham de lerra sua. et semini iuo. Abram, qui interprstatur paler excel-
hgredere de terra tua, el de cognalione tua, el vcni sus, et deinde dictus est Abraham, id csl paier mul-
m terram quam tnonstraoero tibi; et dabo eam tibi, larum oentium, significat Chrisium. Ipse 4est pater
US ALLEGORI_43IN VETUS TESfAMENTUM. — LIB. & 6Z8
excelsus, quia rex glorise. Cujus terra Juda, et co- A ille populus adolevit. Per turiurem et eolumhamf
gnatio ejus, ille est populus Israeliticus carnalis de spirituales in Ecelesia populi significati sunt, indi-
quo earnem sumpsit; Domus autem patris ejus, sy- vidui filii promissionis, et hseredes regni fmuri.
nagoga, sive teroplum. Quis de his omnibus exivit, Quorum 3_tas temporalisideo tacetur, quia jnedi-
quando Judseam et populum Israeliticum ettemplum tantes.selerna, transgressi sunl temporalia deside-
dereliquit, el per praedicalionem apostolorum in la- ria. Sed quid est hce, quod aniraalia illa trima di-
litudinem gentium venit, et fixit ibi tabernaculum, viduntur, adversum se imicern parlibus constitutis,
scilicet sanctam Ecclesiam, et sediiicavit allare per nisi quod carnales et in pnpulb veteri invicem inter
praecedentium fidem,et superillud offert sacrilicium se dividuntur? Porro avcs idcirco non dividuntur,
Patri, bonam fidelium suoruni actionem. Ibique di- quia spirituales indivisi sunt, schisma non cogitant,
lalatur ad orientem et occidenlem, ad septenlrio- nec seducuntur ah hsercticis, sed est pax in ips!s,
nem etmeridiem, sicut scriplum esl : Vocabo ab sive a caeleris se removcant ut turtur, sive inter illos
orienleet ab occidentesemen luum,etdicamaquiloni, conversentur ut columba.
Da, et austro, Noli prohibere (Isai. xLirr). In omni- CAP. IV.— Moralis expositio de eodem.
bus namqueparlibus mundi, possessio Chrisli, quia Secundum sensum tropologicum, Abrabam est
in omnibus gentibus fides Christi. Abraham igitur B quselibet fidelis anima quse offert Deo sacrificium,
Ghristus, terra ejus Judaea, cognalio ejus populus vel justiliae fruclum. Animalia, id est opeia bona,
Israel, domus patris ejus lemplum ad quod venit, quse circa terrena negolia versanlur. Offeri aves;
tabernaculum est Ecclesia, altare fides, saeiificium couteinplalivas scilicet cogitationes, quseper ccele-
opus Chrisli bonum, dilatatio totius mundi pos- stia desideria sursum volant. Animaha sepaiantur,,
sessio. quia bona opera, quse rehus lerrenis proximis exhi-
"CAP.fl.— Moralis explicatio de eodem. bentur, per multa negolia dividuntur. Aves auiem
Exi de terra et de cognatione iua (Gen.xn). Abram minime dividunlur, quia cogitationes contemplali-
est quselibet fidelis] aninia, in Ur Chaldseorum, id vae ad solam inlentionem supernse visionis erigun-
est in ineendio vitiorum posita. Istius paler diabo- lur. Volucres sacrificio insidiantes dse.mones sunt.
lus est, sicut de ipsa et de aliis malis seriptum est: sive iminundse cogitalioncs, quas instanlia orationis
Vos ex patre diabolo estis (Joan. vni). Terra ejus et cautela discretionis abjicere debennis.
CAP.V.—De triplici circumcisione.
terrenorum delectalio esl, cui inhaeret. Ejus cogna- - Tres sunt circumcisiones. Una in carne tanium
tio dsemones sunt, quibus per culpam quasi per
exterius, quse sacramentum est (Gen. xvnj. Alia'
sanguinem propinqua dignoscitur. Domus patris <'
in duse, qua. suntres et virtus sacramenli. Altcra, quse
prava conversatio est, qua sub patre diabolo diu
fit in praesenti, quando anima per deposiiionem ini-
primumpermansit. Terra ad quam inviiaiur vita
quitaiis circumciditur; allera quse in fiituro ilet,
spiritualis est, ad quara cum anima divirio seimone
declinans a malo et faciens quando por depositionem corruplionis corpus cir-
eompuncla, honum, cumcidetur. Prima igitur in carne, secunda in
transit: figil in ea labernaculum per honestam con-
raente, tertia in corpore. Octonarius vero in sacra
versalionem, et aedificat in ea allare iapideum
firniam ofiert sacrificium bonam con- Scriptura, aliquando lempus resurrectionis signifi-
per fidem; per
et dilatatur multi- eat, quod post prsesentem viiam sequitur; aliquando
versatiouem, circumquaque per in quo quasi post Sabbalum legis,
tempus gratiae,
formem virlutum cxereitationem et bonorum ope- a.lerna bona servieniibus Deo
promiltunlur. Merilo
rum exhibilionem. Abram igitur anima, terra ejus illa prima circumcisio, quae est sacramentum
delectatis lerrena, domus conversatio ergo
palris ejus -illarum duarum, jussa est fieri octava die, ut osten-
prava, parenles dsemones. Terra ad quam venit vita deretur quod in lempore graliae, corda circumci-
spiritualis, tahernaculum conversatio honesta,allare denda erant per emendalionem iniquiiatis, et in
fides finna, sacrificium ejus aclio bona, cujus dila- resurrectionis; coi-pora quidem per depo-
lalio est virtulum exercitalio elbonorum operum * lempore
sitionem iniquitatis et corruptionis.
exliibilio. CAP.VI. — Ds exitu Lot e Sodomis.
CAP.IIL—De sacrificio Abrahm. Dictum esl Lot, ut exiens de Sodomis ascenderet
Itetn dixil Dominus ad Abraham: Sume vaccam - in montem ut saivaretur, et pcliit Segor (Gen. xix):
triennein,etarielcmlriumannorum,etcapramlrimam, et concessum est ei. Non lamcn ausus est permanere
iurturem quoque et columbam. Qui tollens nniversa in Segor; sed ascendil in monlem. Soaoma" signlfi-
hmc animalia divisil,avcs autem nondivisil(Gen.TLv). cat Iuxuriam vitae praesenlis. Lot signiflc.it animam
Statulus est modus promissus semini Abrahae, et ad vitam seternam praedeslinatam. Angeli sunt prre-
ista est figura. Per vaccam illam figurata esl plebs dicatores, qui annunlianl salutem suam ei dicentcs:
Judaica, suh jugo legis posita; per capram, eadem Declina a malo, el fac bonum (Psal. xxxvi). Quasi
peccatrix fulura; per arielem, eadem plebs regna- dicanl: Exi de Sodomis, et ascende in montem :
lura. Quseanimalia ideo dicunl trima, quiaper cur- derelinque vilam saecularem, et ascende ad viia-o
ricula temporum ab Adani usque ad Noe, et inde spirilualem; dereliirque luxuriam, el assume conti-
usque ad David, lanquam terliam setatem gerens nenliam. Sed Lol timens ascendere ardua, pelit Se-
647 HUGONIS DE S. vlcf ORE OfoP. PARS 1. — EXEGETICA DUBIA. 6i8
gor; quia fidelis non pra.siimens vitse spiritualis, et A Rebeccam conjugem Isaac, et adduxit eatii Servus
coutineniise culmen ascendere, existimat vilam cori- Abrahm super canielum, el accepit eam Isaac ih timo-
jugalem diligendam, dum se credit in ea animam rem, elc. (Gen. xxiv.) Abraham significat Deum Pa-
salvare posse: Sed l_indem Segor [derelinquil; et in trem, qui est pSter niultarum gentium qiiia pater
montem ascendit; quia jiistus nonuunquam videns omnium per conditionem: Sara significat Synago-
Vitae conj"ugalis casum', laborem, periculumquc gam, quam sibi Dominus in Yeteri Testamento de-
perpendens, vilam conjugalem postpOnit> el spiri- spbnsaveral. Isaac; qui interpretalur risks, designat
tualis vitae et cOnlinentiae sublimitatein asceudit. Chrislum, qui est gaudium nostrum. Puer Abrahae
Uxor Lol quse retrospexit ct t>er_ilj signiflcat carna- exprimit aposlolos a' culpa originali et actu_ili per
les quoque qui, quamvis quandoque de peccatis grariam purilicatPs: Rebecca per pueriim de gentili-
quantum ad actuni exeuht, menle lamen et volun- tate adducla, gentium est Ecclesia, per prsedicSt.o-
tate protinus ad eadem reVeiTuntur, Et quia manum nem aposlolorum conversa.' Fons, de quo hausit Re-
'
mitlunt ad aratrunr, el retro dspieiunt non sunt apti becca, facundia philosophica est, es qua tunc tem-
regno Dei (Luc. ix). Lot ergo intelligilur lidelis ani- poris gentilitas silim suam conabatur tcmpei-are.
ma; Sodoma, vita ssecuiaris : Segor; vita conjuga- Ornamenla, quae dedit puer Rebeccae; virtutes signi-
lis; 'mons, vita spiritualis; uxor Lot, carnales qui B , flcanl, quae per praedicationem apostolorum tollatse
sunt in Ecclesia. suul Ecclesise. Gibbus cameli, de qfio conspecto
CAP.VII. — De hoe; quod lenlavit Deus Abraham, Isaac descendil, exprimitantiqua'm pefccatorurii enor-
Tentavil Deus Abrdham dicens : Tolle filium tuum milatem et gentilitalis superbiam,' qua se sarittft Ec*
Unigenitum, qnein diligis, Isaac, et vade in terram vi- clesia,cognita Christi majestale; humiliaut; Pallium,
sionis} atcjtie ibi offeres eum in holocaustum super quo se circumdedit, opus honum signifieat quo se
unum montium (Gen. xxn), etc. Abraham signiiicat sancta Ecclesia post aceeptam fidem; coram Deo, et
DeumPalrenvellsaac, Christum. Mons, in quosa- angelis, et hominibus ornavit. Ager,5 in quem Isaad
crificandus erat, altitudinem exprimitDominicae cha- exierat, significat mundum; et vesper diei, finem
ritatis. Duo juvenes cum asino exspectantes, geriti- sseculi. Nuptise Isaac et Rebeccse designant mipti_.s
les et Judseos non credenles, el in mortem Domini Christi et Eedesise. ©ravit Isaac pro sterili Rebecea,
consentientes designant. Asinus significat stultiliam et Christus in dextera Dei Patris interpellat pro Ec-
utrorumque; Stulttim namque est exspeetare ventu- clesia. Dedit Deus conceptum Rebeccse, et confert
rum, qui jam mullis prophefarum teslimoniis, cl in- Deus fecunditatem Ecclesiae'. Jacoh significat bonos,
numerabilibus miraculorum prodigiis venisse pro- qui benedictionem consequuntur, et in pra.senti per
batur. Ara, ligna; vepres, erucem Domini designanl. '" gratiam, et in fuluro per gloriam. Esau significat
Isaae, qui mortem in sacrificio non gustavit, divi- malos,- qui benedictione excludunlur in praesenti per
nitatem exprimit,- quse pcenas aut dolorem in pas- culp'am,' iri futuro per pcenam. Abraham igitur,
sionc non sensit. Arles, qui mortem pertulit, huma- Deus Pater; Sara, Synagoga; mors Sarse, infidelilas
nitatem significat, quse passionis amariludines susti- Synagogse; Isaac Chrislus; puer, apostoli; foris,.phi-
nuit. Ignis angustiam significat Dominicse passio- losophica doetrina, ornamenta, virtutes^ adductio
nis, per quem Agnus ille immaculatus est assatus, Rebeccse, eonversio Ecclesiae; gibbus cameli,
et Deus Pater de prsevaricatione primi parentis, et enormilas peccali; descensio , humilitas Eecle-
totius" humani generis plaeatus. Abraham igitur, siae; pallium, opus bonum; ager, mundu&^ ve-
Deus Pater; Isaac, Ohristus; mons, divina chari- sper, finis' sseeuli; nuptise Isaac et Rebeecae, eoii-
tas;duo juvenes, increduli Jdda.i et gentiles; asinus, junctio Christi et Ecclesiae; Jacob,- boiii;Esau,
stultitia incredulitatis utrormnque ; ara, ligna ; ve- mali.
pres, exitium crucis; Isaac,- divinitas; aries humani- GAP.X.- —*De Abtaham, Isaac, et pueris eorumf ac
tas; ignis, angustia passionis. puteis.
CAP. VIII. —De Sara, et iriorlCf acsepullura ejtts; jn Abraham, et pueri ejus foderunl putcosf et rixaij
Sara, quse interpretatur princeps, signiiieat ani- sutil Palmstini, el impleverunt puleos terra. Deinde
mam quse prsesidet populo sensuum suoruni spiri- Isaac fodil puteum, pro quo non suni jurgati, et vo-
tualium, virtutum, vohiptalum quoque, cogitatio- eavit nomen ejus latitudo (Gen.xxvi). Abraham.sicut
num, affeetionum, &ermonum, actionum, et cui ipsa supradiclumestySignilicatDeumPatrem;pueri Abra-
praesidet ipsum hene gubernando. Mors Sarse mor- hse libros designanlprophelarum. Aqua estscientia,
tificalionem significat animse, et vpluptatum saecula- quse abluit et potat: abluit culpam, gratiam potat.
ris concupiscentise. Spelunca, in qua est sepulta, Isaac Christum significat; pueri Isaac evangelistse
spiritualem designat vitam, quse est oceulta : quse suiit et apostoli. Palsestini sunt Judaei, .qui conten-
recte duplex dicitur, propter bonam actionem et dunt de puteis Scripturarum, et eos terra implent,
contemplationem. Sara igitur est anima; mors propter carnalem et terrenam intelligenliam suam.
Sarse, moriificatio animse; spelunca , spiri.ualis Puteus, quem Isaac ad ultimum fodit et latitudinem
vita. vocavit. ct quem non impleverunt Pala_stini, evan-
CAP. IX. — Quomodo adducta est Rebecca ad Jsaac. gelica doctrina esf, quse i>er mundum est dilataia,
Morlua Sara, misil Abraham puerum suum proptcr quam J;;da_i l.equaquam auferre possunt. Abra»
"
619 ALLEGORLE IN VETUS. TESTAMENTUM. — LIB. II. ciSO
ham igitur, Deus Pater; Isaac, Filius; pueri. &perflua. De discordia istorum scriptuin est : torpus,
Abrahse, prophetaa; pueri Isaac, apostoli et evan- quod corrumpitur, aggravat animam, et deprimit ler-
gelislse; et putei quos foderunt, libri quos scripse- rena inhabilatio sensum multa cogitantem (Sap. ix).
serunt; puteus, qui vocatur lalitudo, Evangelii prae- - Etiterum: Caro concupiscitadversusspiritum, et spiri-
dicatio. tus adversus carnem (Galat. v). Sed spirilus, accepla
CAP.XI. De benediciione Jacob. benedictione gratiae, fugit mucronem corporalis'
Nota est historia, quando Jacob Esau benedictione concupiscentiae, sicut Apostolus prsecipit, dicens : Fn~
patr_ssupplantavit(Ge.i.xxvii).IsaacsignificatDeum, gite fornicalionejni (I~Cor. vi). Laban, qui interprc-
a quo descendit benedictio super caput justi. Re- tatur dealbalio, Dominum significat, qui summa
hecca significat matrem gratiam, quse Jacob de pa- munditia est, cui spiritus j'usti, dum carnales illece-
terna henedictione consuluit. Jacob posterior natu, bras fugil, appropinquare et inhaerere concupiscit.
domi remanens, henedietionemque consequens, gen- Qui spiritus scilicet bene in itinere dormit, quando
tilem designat populum, qui posl Israelilicum popu- in spirituali profeclione, a strepitu prsesenlis sseculi
lum ad cognitionem divinam venit, et intra se cuiri quiescit. Et dormiens coelestia contemplatur; quia,
niatre gratia vota nulrii, quse reddunt laudaliones dum bene claudit in-rebus exterioribus oculos, in-
Deo : benedicitur ab eo in mundo per gratiam, in tus meretur de invisibilibus mira vidcre. Qui-ne-
ccelo per gloriam. Esau prior natu, foris venationi quaquam super terram, sed super lapidem caput po-
deserviens, benedictionem amitiens, populum Israel nit; quia flrmam fidem Christi virtulihus et operi-
significat qui ad Dei cognitiouem venit, qui foris in bus suis fundamentum facit. Ager, ad quem Jacob
littera justitiam quaerit, et benediclionem ccelestis venit, sacra Scriptura ost,in qua diversi paslorcs,.id
hsereditatis dimittit. Pelles, quibus Rebecca filium est diversi doctores, diversos pascunt greges, diver-
cooperuil, confessionem exprimunt peccatorum. Ci- sos, scilicet fideles. Inhocergo pascimlur conjugali,
bus, sunt virtutes quibus Deus pascitur, dum per et continentcs, et vlrgines. Alii pascuntur per histo-
gentilem populum cooperante gratia exereetur. Ye- riam, alii per allegoriam, alii per tropologiam.
stes, sunt bona opera legis quibus misericorditer Omnes inde capiunt.paslum nulrimenti, qui inde
. gratia gemilem populum vestit, populo Israelilico sumunt doctrinam reeic vivendi. Puteus, de quo
foris slaute et vagante. Yinum, designal gaudium ia adaquabantur greges, divinam significat sapientiam,
Spiritu sancto. Quo vino Dominum polamus, dum de qua potantur fideles. Lapis, quo os pulei operie-
nos in Spiritu sancto cxsultamus. Isaacigilur Dcus j balur, inlelligenliae difficultalem exprimil. El omnes
Rehecca, gratia; Esau, Judaicus populus; Jacob, £ doctores ad hoc in Scriptura laborant ut, remoto
genlilis; venatio Esau forinseca, carnalium obser- lapide, id est diflicultate intelligeniise, fidelibus ad-
vationum custodia, et carnalis inscriplionis intelli- ministrent potum verae et latentis sapientise. In hoc
gentia. Pelles haedoium, confessio peccalorum; ei- agro Deus occurrit j'usto, in obsequium suum illum
hus, virtutum exercilalio; vinum, gaudium in Spi- assumens, et duasiilias suas attribuit. Liam, quse
ritu sancto; veslimenla, hona opera; ager, cui be- interpretatur laborans, id est activam vitam, et Ra-
uedixit Dominus, sancta Ecclesia, in qua redolet, chelem, quse interprelatur visum principinm, id cst
testanteheato Gregorio, flos uvaeper praedicationem, vitam contemplalivam. Datque famulam Racheli; ut
fks lilii per caslitalem, flos violae per humilitalem, illi serviat, firmam scilicet rationem. Et Liae quoque
flos spicae per maturiiatem honorum operum, flos famulam, incorruptam scilicet sensualitalem. Raiio
olivae per misericoTdiam, flos rosae per patientiam. namque subservit contemplationi, et scusualilas
Odivil Esau Jacoh ; odio hahent populum Christia- actioni. Multiplicatus est Jacob in filiis et pecoribus
numex gemibus t_olleclum Judsei, videntes eum do- cum Laban, et justus"ditatur sensibus spiritualibus,
minari sibi. affeclionibus, cogitationibus, sermonibus, operibus,
CAP.XH. Quomodo perrexit Jacob ad Laban. habitans eum Deo. ALaban cum rebus suis furtive
Adepta benedictione,Jacob perrexit ad Laban avun- D Jacob discedit; et juslus nonnunquam minus caute
culum suum: el obdormivit in quodam loto capiti suo sediscutiens, virtutes a Deo collalas sibi lalenter
lapide supposilo : et vidil scalam in cmlum erectam, attribuit. Laban consecutus est Jacob fugientem in
el Deum innixum scalm, el ascendentes angelos et montem, et Deus consequitur justum per inanes co-
descendenles.Deinde venit in agrum ad puteum juxla gitationes a se discedentem in elationem. Aflirma-
ubi greges pascebanlur, et adaquabaniur. batLaban, quod quaecunque habebat Jacob eranl de
' Aran,
Deinde conversaius cum Laban, accepit Liam, et Ra- suis bonis, et Deus ostendit homini quod quaecunque
chel filias ejus in uxores : et ex eis, et ancillis earum hahetbona, sunt ex suis donis; Jacoh a Laban re-
duodecim patriarchas genuit et apud Laban esl locu- vertens, a fratre timuit occidi; et sensus humanus
pletatus (Gen. xxvin). Jacob, secundum sensum iro- propter infirmitatem morlalitatis ad inferiora 'de-
pologicum, significat spiritum; Esau, corpus huma- scendens, a corporis vitio timel tentari. Jacoh no-
num. Jacob siguificat spiritum, quia spirilus lenis luithabere Esau socium in vita, nec vicinum in pa-
est, dum, suadente ratione, quaerit tantum necessa- tria; et spiritus humanus spiritualibus donis dilatus,
ria. Esau signlficat corpus, quia corpus pilosum contemnit fervorem carnis habere, vel consortem
est, dum, instigante concupiscentia, quserit su- in opere, vel aflinem in dclectalione. Jacoh igi-
PATRGL. CLXXY- 21
'
6SI HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBL4.. 6S2
lur, spiritus; Esau, corpus'; Lahan, Deus; ager, A in Dothain, quae interpretatur defeciio; Pharissei au-
Seriptura; puteus, sapienlia; Lia, bona actio; Ra- tem cum tribubus Israel legem derelinquentes, in
chel, contemplatio; ditatio Jacob in prole et pe- defectum prsevaricationis descenderunt. Invidia
coribus, multiplicatio justi in virtute et bonis ope- decem fratrnm erga Joseph innocentem et ju-
ribus. stum, est invidia Judseorum erga Christum. Fra-
CAP.XIII. De virgis, quas decorticavit Jacob. tres Joseph nudaverunt eum tunica sua, et Judaei
DecorlicavitJacob virgas, et posuit ante ovesin ca- Christum humanitate sua. Illi tinxerunt tunicam
nalibus : et illce virgas varialas in conceptu inluentes, Joseph in sanguine haedi, isti humanitatem Christi
varios fetus parturiebant (Gen. xxx). Jaeob significat sanguine ipsius fuso pro peccato populi. Illi po-
sanctos prsedicatores, et aqua Scripturam, et cana- sueruntJoseph in puleum, isti Christum in sepul-
les libros. Sicut namque Jacob ex aqua, et canalibus crum. Joseph exivit de puteo, Christus resurrexit
adaquabatcommissosgreges sibi, sicprsedicatores et de sepulcro. Joseph Ismaelitse transeunles emerunt,
doctores ex universitate Scripturse, et diversis ejus- et apostoli hic manentem civiiatem non habentes,
dem Scriplurse libris, sibi creditos reficiunt fideles. sed futuram inquirentes, omnia pro Christo reli-
Virgse variatse, varias significanl sententias. Quse querunt. Ismaelitse Joseph duxerunt in ./Egypluro,
sententise ideo virgis comparantur, quia multis et B et aposloli prsedicaverunt Chrislum per tolum mun-
gravibus comminationibus, de transgressionibus dum. Exaltatus est Joseph in JSgypio, et Christus
niandatorum Dei nos casliganl. Oves sunt fideles, exallatus esl in mundo. Joseph implevit annona
propter suam innocentiam. Ovesex iiituitu variarum horrea regis ./Egypli, et Christus Scriptura Eccle-
virgarum varios fetus pariunt, quando fideles quique siam Dei. Diversi populi infideles emerunt victum
ex loculione variarum senlentiarum, varias exhi- argenlo suo in horreis regis iEgypli, et diversirpo-
bitiones operum producunt. Jacob igitur, prsedi- puli fideles effecti, enitenl studio suo jam in Eccle-
catores ; oves, fideles; aqua , Scriptura; vi) gae, siis Dei. Fratres landem ad Joseph venerunt, et co-
senlenliae; variatio virgarum, differentiae senlen- gnoverunt eum, et in fiue sseculipostquam plenitudo
liarum varius; fetus ovium, mulliplex effectus gentium inlraverit, reliquiae Israel salvae fient, et
operum.' converlentur ad Christum (Rom. xi). Jacob igitur,
CAP. XIV. De Dina filia Jacob. Deus Pater; Joseph, Christus; decem fratres, Pha-
Exivit Dina filia Jacob, ut videret mulieres rcgio- rissei, scilicet populum sub Decalogo pascentes; Si-
nis illius; et corrupit eam Sichem, vi opprimensuir- chem, lex ; Dothain, prsevaricatio; tunica, humani-
ginem (Gen. xxxrv). Sicut ex sanctorum verbis inve- . . tas; intinctio in sanguine hsedi, passio pro peccato
nimus, Dina significat animam, rebus exterioribus populi; cislerna, sepulcrum ; Ismaelilae, apostoli;
nimis inlentam. Regio, cujus mulieres Dina videre ^Egyptus, mundus; exaltalio Joseph in Agyplo,
cupivit, mundumdesignat. Mulieres, exprimuntani- exaltatio Christi in mundo; horrea, Ecclesia; anno-
mas diversis viiiisemollitas. Sichemdiabolumexpri- na, Scriptura.
mit, qui animam mundanis rebus curiosius inten- CAP.XVI. De Jacob, et filiis ejus.
dentem, per concupiscentiam corrumpit. Dina igilur, Tacob, est Christus; cjus filii, duodecim apostoli.
anima ; regio illa, mundus; exitus Dinse, curiosilas Hi sunt eliam fontes deserti, quos Israel reperit in
animse ; Sichem, diabolus; violatio Dinse, corruptio Helim. Duodecim panes proposilionis, duodecim
animse. lapides in vesie pontificali; duodecim lapides de
CAP.XV. Hisloria de Joseph. Jordane sublevati, duodecim boves sub aeneo mari;
Nota est hisloria de Joseph, quando a fratribus duodecim stellae in eorona sponsse, duodecim fun-
est venditus, et in ,/Egypto exallatus (Gen. xxxvn). damenta ; duodecim portse, duodecim menses anni;
In hac figura, Jacoh figurat Deum Palrem. Qui ha- duodecim horae diei, duodecim fructus ligni
buit greges, scilicet tribus lsraeliticas, de quibus di- vitse.
clum est: Nos auletn populus ejus, et ovespascum l ) CAP.XVII. De Juda, ac fdiis ejus, cl Thamar.
ejus (Psal. xciv). Joseph, designat Cbristum, quem Ascendil Judus ad tonsores ovium suarum, el inve-
Pater prse omnibus dilexit et diligit; quia ipse est nit Thamar sedentem in bivio: et dalo pro arrhabone
lilius per naturam, alii filii per graliam ; ipse per annulo, et armilla, et baculo, dormivit "cumea : et
generationem, alii per adoptionem; ipse ex aeterni- concepit mulier, et peperit Phares el Zaram (Gen.
late, alii ex tempore. Quem quoque pater tunica po- xxxvm). Judas significat Ghristum; oves, fideles
lymita induit, quando eum noslrte humililatis na- Christi. Pastores ejus sunt doctores, qui adipe fru-
lura vestivit. Joseph per somnia manipulorum et menti, id est verbo Dei, gregem Ghristi pascunt.
stellarum vidit fratres suos se adoraturos, et cogno- Lana desiguat bona opera; Judas auiem de ovibus
vil. Decem fratres gregem patris sui pascentes Pha- suis lanam colligit, quando Christus a fidelibus suis
risseos significant, qui tribus Israeliticas per Deca- hona eorum opera recipit. Thamar cum habitu me-
logum legis paseere debuerant. Significat autem Si- retricio est anima cum peccato. Quse bene ad bi-
ehem legem, in quam Deus Pharisseos cum tribubus vium vertit quando ad confessionem accedit. Mere-
sibi creditis miserat. Fratres Joseph derelinquenlos trix sedens in hisio manifestat officium suum, vel
Sichem cum gregibus sibi ^commissis, diverterunt consilium, et anima in confessione peccatum suum.
GSS &LLEGGRL4LIN VETUS TESTAMENTUM. — LIB. III.' 634

Quam scUicet animam, Christus sicut Judas Thamar A quia desiderium suum justis dabitur; mali, exmala
praegnantem facit, quando ei posl confessionem pec- conscieniia quasi a malo somnio consequuntur
cati sui, dona Spiritus sancti infuudit. Datque illi mala, quia quod limet impius,. veniet ei. Joseph de-
pro arrhabone futurae retributionis, annulum, qui signat praelalos qui, ex audilu conscientiarum, et
signifieat fidem; et armiilas, quae significant bona bona promittunt bonis, et mala minantur malis. Tres
opera; et haculum, qui significat justitise rectitudi-- dies tria tempora sunt, lempus naluralis legis, tem-
nem. Thamar per Judam feeundata, edidit geminam pus scriptse legis, tempus gralise. Tempus naturalis
prolem; et anima Spiritu sancto fecufldata, parit legis fuit ab Adam usque ad Moysen; teropus scri-
virlutis exercitationem et boni operis exhibiliohem. ptse legis fuit a Moyse usque ad Christum; lempus
Judas igitur est Christus; oves, fideles; paslores, gratise fuit a Chrislo usque ad finem mundi. Post
doclores sunt; Iana, hona opera; Thamar, anima; ista tria tempora, quasi post tres dies auferet Deus
sessio inbivio, confessio de peccato; annulus, fides; de carcere prscsenlis roundi bonos et malos. Bonos
armilla, hona actio; baculus, justitise reclitudo; quidcm restituel in gradum beatitudinis supernse,'
impraegnatio, graliae infusio; geminse prolis editio , malos autem suspendet in tormenlo gehennse. Rex
virtuturo exercitalio et honorum operum exhibitio. igitur, Deus; domus ejus, paradisus; duo servi boni
CAP.__.YUI.De duobus servis Pharaonis. B et mali; culpa servorum, originale peccalum; car-
Iralus esl Pharab duobus servis suis, quorum aller cer, niundus; Joseph, prselati; somnia, conscien-
pincernis prmerat, alter pistoribus, et misit eos in car~ tise; tres dies, tria tempora; restitulio pincernse, re-
ierem, in quo erat Joseph. Qui ibi viderunt somnia slitutio justorum in gradum innocentiae el beatitu-
iuxla interpretationem sibi congruam. Et resiilulus dinis aelernae; pistoris suspendium, aeternum impio -
est princeps pincernarum in gradum pristinum, prin- rum tormentum; aves, sunt dsemones qui com-
ceps vero pistorum in palibulo est suspensus (Gen. eduntearnespisloris, quia saturabunlur poenis pec-
XL). Rex -Egypii Dominum Deum significat, qui rex catorum.
est lotius mundi. Donrus Pharaonis, paradisum de- CA_>.XIX. De aromalibus quibus condilus est Jacob.
signat, in quem posuit hominem quem formaverat; Mortuus est Jacob, el condilus est aromalibus
duo servi, duo genera hominum exprimunt, bonos (Gen. XLIX). Jacoh fidelem animam significat,
et malos; pineerna, bonos; pislor, malos. Culpa quse moritur mundo, ut vivat Deo. Mortua vero
servorum originale peccatum, pro quo omnes sicut culpse per poenitentiam, vivit justitise per gratiam.
in Adam peccaverunt, ita et in Adam de paradiso Et conditur aromatibus, id est diversis virtutibus,
ejecti sunt. Carcer vero miseriam hujus mundi si- ut in se deinceps incorrupta permaneat, et aliis in
gnificat. Somnia sunt couscientise, quse modo in G omni loco Christi bonus odor fiat. Sepulcrum spiri-
nocle hujus sseculi futura prsecurrunt stipendia. tualis vitse designat secretum, in quo fidelis recon-
Boni per bonam conscientiam consequuntur bona, ditur, ne prsesentis sseculi fluctuatione lurhetur.

LIBER. TERTIUS.
IN RELIQUOS PENTATEUCHI LIBROS ET PRIMO IN EXODUM.

CAP. I. De nalivitate Moysi, et exitu Israel de D verat Ecclesianutriat. Quse videlicet sancta Ecclesia
Mgypto. mulier recte dieitur, quia sponso suo Christo fideli-
Nota est historia de Nativitaie Moysi (Exod. ir ter mulios lideles parit et nutrit. Et hsec esl Hebrsea
seq.), etquomodo invenit eum filia Pharaonisj'uxta id est transiens, quia non habet bic manentcm civi-
flumen, elquomodo tradiditillum mafri illius nutrien- tatem, sed futuram inquirit (Hebr. xm). Moyses
dum, et postea adoptavit eum sibi in filium. Notum autem grandis effectus, scienlia eruditus, in JEgy-
etiam est quomodo misit eum Deus ut educeret filios ptum propter filios Israel mittitur, quia fidelis qui-
Israel de_ -Egypto, decem plagis flagellata, et quo- libetjustitia enutrilus, scientia Scriplurarum imhu-
modo mare Rubrum transierunt, et desertum, et ad tus, praedicator a Deo constituitur. Pliarao, qui in-
terram promissionis, completis quadraginta annis, terpretatur negans eum, id est Dorhinum, signiflcat
venerunt. Moysesjuxta fluroen significat quemlibet diabolum, qui eum negavit quando dixit : Ponam
hominem, juxta fluvium prsesentis sseculi positum; sedem meam ad aquilonem, et ero similis Altissimo.
filia regis gratiam designat, quae quemlibet ad vitam ^Egyptus interpretatur lenebrm, et significat ssecu-
prsedeslinatum de fluxu sseculi liberat, et in fllium lum, non secundum hoc quod homines vivunt, sed
adoptat, ut qui prius fuerat filius irse, deinceps exislat secundum hoc auod in ipso male vivunt. Principes
filius gratise. Quse tradidit eum mulieri Hebraese,sci- ejus, dsemones sunt, qui ejus voluntali semper obe-
licet matri ejus Eeclesice, ut quem gratia regenera- ciunt. Lutum in quo servierunt filii IsraelPharaoni,
6SS HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 6SCS
eo quod lutum inquinat, luxuriam designat. Palca, A ; nem. In transitu Jordanis infcrior pars aquae ad in-
eo quod levis esi, et cito transvolat, vauam gloriam feriora decurrebat, superior aulem solidata subsis-
significat. Later quoque, qui de niolli terra confe- tebal. Sic in morte inferior pars bominis, seilicet
ctus, per decoelionem ignis durescit, huniani cordis earo, inferius decurrit, quia terra est, el in terram
duritiam, per longam sive eoncupiseentise, sivelibi- superior pars ejus, id est anima, solidaia subsistit,
dinis aut avarilise consuetudinem decoclam osten- quia suam jain recipiens stolam, ad a.ternilatem
dit : per quam niulti serviunt in his omnibus hodie transii. Duo vero sunt bona quse nobis in coelesis
Pharaoni, qui tamen sunl ad vitam selernam praede- palria promittunlur: lac et mel. Lac, quia de carne -
stinali, et terrara coelestis patriaeadepturi. Flagella- est, significat liumanitatem Chrisli; mel vero, quia
tio -Egypli destructionem signilicat sseculi, non se- de rore cceli coucrescit, designat ejus deitatem. Ae-
cundum hoc quod divina providenlia regitur, sed cipiamus ilaque lerram lacte et melle manantem :
secundum hoc quod in minislerio prsedicationis in quia in hoc bealificamur, quodhumariitaiem Chrisli
sua malitia debilitatur. Piimogenita principalia ex- et ipsius divinilaiem contemplamur. yEgyptus ita-
primunt vitia. Primogeniia vero interficiuntur, que, vita ssecularis; desertum,vita spirilualis ; teria
quando per gratiam Dei principalia vitia desiruuntur. promissionis, vita ccelestis. Pharao diabolus, piinci-
Occisio agni passio Christi, per quam omnes electi ^ pes ejus daemones, lutum luxuria, palea vana glo-
liberantur a servilute diaholi ei de captivitate prae- ria, aurum philosophica sapientia, argentum elo-
sentissseculi.Cujus videlicel agni sanguineutrumqse quentia, later duritia cordis, fluvius -Egypli fluxus
postem nostrum linimus (Exod. xn), cum passiouem sseculi. Moyses praedicatores, filii Israel Chrisliani,
ejus et corde credimus, et ore confiiemur(Boi)i.x). interfectio primogenitorum desiructio piincipalium
Laclucse agrestes, amaritudinem exprimunt pceni- vitiorum, occisio agni passio Ghrisli, agresies la-
tentise. Cum enim "sacramerito Domiiiici corporis ciucse amaritudo poenilentiaj, farina non fermentata
communicamus, flagitia suh Pharaone relroacta simplex doctrina, mare Rubrum baptismus, populus
defiere debemus. Accinctio renum significat conli- Amalecitarum vitia carnaha, sive perversi homines.
neniiam. Calceamenta, quse de coriis animalium Og et alii reges vitia spiritualia, sive dsemones,
inortuorum fiunt, mortalitalis memoriam significant. terrte promissionis possessio a_terna beatitudo, eal-
Baculi, quos tenere debebant in manibus, signilicanl ceamenta morialiialis memoria, baculi juslilia,
"justitiam, in baculis enim rectitudo est. Festinatio fesiinaiio comestionis eelerilas conversionis, ac-
comestionis celeritatem exprimit conversionis. Au- cinctio renum continentiaj duo postes fides et
rum ^Egypli, qubd filii Israel tulerunt, eo quod ful- (L confessio.
gidum est, philosophicam insinuat sapientiam. ArT CAP. II. De iis qum spirilualiler Dominum vel Chr'
gentum autem, quiasonorum est, signilicat eloquen- stum significant.
tiairi. Arma, quibus filii Israel" leguntur armati, Sunt quaedam in Yeteri Testamento qiiseChristuni
virtules insinuanl, quibus contra vitia armamur spiritualiter significant : sicul agnus paschalis, co-
castitatem, per quam munimur contra luxuriara; lumna, petra, et csetera qusedam. Agnus pasclialis
humilitalem, contra superbiam, et sic de caeteris significat Christum, quia sicut in occisione agni libe-
virtutibus et vitiis. Farina non fermentala, quam rati sunt filii Israel de servitute regis jEgypli, sic in
secum tulerunt, simplicem et sanam doctrinam de- passione Domini liberati sunt filii electi de servi-
signal, hseretica pravitate minime corruptam. Mare lutediaboli.-Columna, quse filios Israelpra.cedel.al,
Rubrum baptismum significat Ghristi sanguine con- Christum significat, quia sicut columna prsecedebat
secratum. Iu mavi Rubro submersus est Pharao, et populum pergentem ad terram promissionis, sic
principes ej'us, el in haplismo liheramur a potestate Christus, factus obediens Pairi usque ad mortem
diaboli, et principium illius. Desertum, quod iran- (Philipp. n), pr.r-cedit populum Chrislianum exem-
sito mari Rubro filii Israel inlraverunt, vitam signi- plo passionis suse, tendentem ad palriam vitaecce-
ficat spiritualem, quam, accepfa haplismi gralia, rj leslis. Per mullas namque passiones et tribulalioncs
agere debemus. Quae vila recte dicitur desertum, oportelnos intrare regnum cmlorum (Acl. xiv).JNubes
quia a mullis deseritur, et a paucis colitur : quia Christi significat humauitatem, ignis divinilatem.
quamvis multi vocali, pauci tamen sunt elecli. Petra, quse virga percussa est, el aquam populo
Mulli nomine tenus in vita sunt spiriluali, qui prava dedit, significat Clirislum, qui in ligno passus re-
voluntate sunt in vita sseculari. Amalecitae, qui demptionis nobis gratiam ministravil. Arca signi-
primum filiis Isracl armati occurrerunt, el reges ficat Christum. Quemadmodum enim in arca conii-
qui posteaconlra eos pugnaverunt duorumvitiorum nentur duse tabulse legis, el manna, ctvirga, sicin
demonstrant genera, carnalia et spiritualia, cum Christo sunt omnes thesauri sapientiae et scieulia.
duplici hosle pugnantia per diversos homines el dse- abscondili (Coloss. n), qtiibus ad cognitionemveri-
mones. Non estlnobis colluctatio adversus carnem ct iatis erudimur, et gralia spiritualis, per quam
sanguinem, sed contra potestates tenebrarum harum, pascimur, et justitia, per quam regimur. Duas eie-
centra spiritualia nequilim in cmleslibus (Ephes. vi). nim labulse designant sapieniiam et scienliam,
Jordanis, qui inlerpretalur descensus, significat manna graiiam, virga juslitiam. Sapieniia el scien-
morlem, et lerra promissionis seternam heatiludi- lia Christusnos inslruit, gratia pascit, justii.a regit.
657 - ALLEGORI.E IN VETUS TESTAMENTUM. — LIB. III. • 658
Quatuor annuli, ,qui arcse iuhaerent, quatuor sunt _A tavit serpenlem m deserto, sic est Chrkius exaliatus .
in ligno (Joan.m). Illi,quirespiciebanlad serpentem '
Evangeliorum libri. Qui lihri, quasi annuli rotundi
sunt ex eo quod aeternitatem, in qua finis non est, ajneum, curabanlur a morsibus serpentum, et qui, ;
riobis promittunt. Vectes,' quibus arca portabatur, vera fide respiciunt ad Christum, sanantur a sug-, .
<
cemper inhaerent annulis, quia praedicalores semper gestionibus dsemonum. Botrus, quem duo viri ex-
inesse debent quatuor Evangeliorum libris per mc- ploratores tulerunt in vecte, Christum significat.
ditationem et lectionero, utportent arcam, id est Ipse namque esl fructus vitse, quo pascimur et
Chrislum ad mentesaudientium per praedicalionem. fundit nobis primum vinum gratise, deinde gloria.,
Tropitiatorium significat Christuro. Sicut enim quo inebriamur. Duo aulem viri exploratoi es, pro-
Dominus de propitiatorio proprius fiebat filiis Israel, phetas et apostolos significant qui secrela ccelestis
loquens Moysi de eo mandata sua, sic in Christo patrise, et Christum pro nohis per Scripturas suas
propitiatus est humano generi, condonans peccata in huiic mundum attulerunt. Lignum autem veclis,
iliius, sicut scriplum est : Deus erat in Christo lignum designat crucis. Et sicut ille, qui prseceda.
snundum reconcilians sibi (I Cor. v). Mensa propo - ex duohus viris botrum portanlibus, botrum post
sitionis significat Christum. In mensa namque pro- tergum non vidit in vecte, sic Christum praecedens
positionis panes erant. Et Jesus dicit: Ego sum panis B prophetarum cuueus, patientem non vidit in cruce.
vivus, qui de cmlo descendi: et panis, quem ego dabo, Ille autem, qui sequebatur, botrum vidit, quia cho-
caro mea est pro mundi vita (Joan. vi). Gandelabrum rusapostolorura, quipostipsum in mundo remansit,
significat Christum. Sicut enim candelabrum est vel post ipsum de mundo exivit, et praecedeniein
instrumentum lumiuis, ita Christus in mundo ma- eum in carne, et patienlem eum in cruce respexit.
nffeslavit nomen Patris, ipso leste, qui ait: Patcr Decem exploratores, qui pravis sermonibus corda
munifestavi nomen iuum (Joan.vn). Hastile cande- filiorum Israel ab ingrcssu terrae promissionis aver-
labri, sanctam designat Ecclesiam, quse est corpus terant, infidelescJudaeos sud Decalogo legis positos
Christi. Caiami, qui deipso procedunt, prsedicato- designanl, qui coeleslia promissa per fidem Christi
res sunt,qui nobis verbum vitae personant. Scyphi, qiisererc detrectant. Duo autem exploratores, qni
eo quod scyphis solet infundi potus, sunt auditores populumad ejusdem terrae introitum fideliter exhor-
verbi. Sphaerulse,quse et ipsae inerant calamis, vo- tati sunt, electos Christianos sub duobus praeceplis
lubilitatem et velocltatem esprimunt boni operis. charitatis posilos exprimunt, qui ecelestis paiiia-.
Lilia vero, eo quod lilia virent et candenl, aeternita- jueunditatem introire totis viseeribus coneupiscuni.
iem et pulchritudinem designant aeternseretribulio- Q , Agnus igitur paschalis est Christus; columna, Chii-
nis. Tres calami egrediebantur ex uno latere, et ius; petra, Christus; arca, Christus;propitiatorium,
tres ex allcro, quia et ante incarnalionem Chiisti et Chrislus; mensa,Christus; candelabrum, Ghristus; sl-
post, ftierunt qui fidem Trinitatis prsedicarenl. Tres lare, Christus; vitula, Chrislus; serpens, Christus;
scyphi, sphserulse, l.lia per singulos calamos tria hircus, Christus; holrus in vecle, Christus in cruce.
lempora significant, quia electi ante incarnationem,' • CAP.III. — De JEgypto, dcserto el lerra promissionis.
ante Iegem, etsublege; sub prophetis, et postincar- -Egypus, qua; interpreiatur tenebrm, carnem si-
nationem, tempore primitivoe Ecelesiae, quse congre- gnificat. Quid enim caecius, quid tenebrosius carne?
ga.a est delsrael, et in temporeEcclesise, qusecon- quse nisi ratione refienelur, semper quscrit delecta-
gregata est de gentibus, et iliius quse iu iine congre- bilia, nunquam utilia. Desertum designat animum,,
ganda est de reliquiis Israel : inveniuntur quasi eo quod a multis deseritur, et a paucis recolitur.
scyphi, pptum sitire gratise,-quasi sphserulse in via Pauci vero suntqui de prsevaricatione ad coi redeunt,
decurrere, -quasi lilia donum retributionis exspe- ut virtules animi exerceant. Terra proroissionis
ctare. Quatuor scyphi in hastili, qualuor libri suut exprimit Deum. Sicut euim in terra promissionis
Evangelii; septem lucernse, seplem dona Spiritus temporalis libertas, sic in Deo consistii seterna feli-
sancti; aliare significat Christum; superaltare offe- D citas. Egrediamur itaque de Jigypto, id est de tene-
rebantur sacrificia, et nos super Christum, id est bris cainis, et concupiscentia per desertum, id est
super fidem ejus, debemus offerre bona opera, et per animum, virtules cjus exercendo, et de virtute
orationum munera. Altare, inquit Dominus, facielis in virtutem proficiendo tendamus ad terram promis-
mihi de terra (Exod. xx). Aliare de terra, caro sionis, scilicet ad Deum, in quo nobis omnium pleni-
Clnisti de virgine Maria. Hircus emissarius, qui in ludo bonorum promitlilur. -Egyptus igitur, caro;
djserlum missus peccataauferebat, Christum signi- desertum, animus; lerra promissionis, Deus.
iicat. Ipse namque in cruce oblalus per morlem de CAP. IV. De mandaio dilectionis.
ruundo emissus abstulit non unius tantum peccata Diliges Dominum Deum luum ex toio corde tuo, etc.
populi, sed totius mundi. Yitula quoque rufa, (Deut.xi). Postquam bomo.Creatorem per culpam
Christum signifieal. Ipsius enim caro recte dicitur primordialem deseruit, el in liujus mundi miseriam
vituia, quia incorrupta; et rufa, quia sanguine devenit, multis subjicitur curis, occupalui' aciioni-
passionis perfusa. lstius cinere mundamur, quia bus, etlahoribus fatigatur, et ex his omiiibus, in
i.er fidem morlis ej'us justificamur. Serpens etiam quibus homo sub sole disienditur, unum est, quod
ffineus Chrisium signif-Cal. Sicui enim Moyscs exal- esi oplimum, ci permaiicl, scilicet Deo seivire, quia
659 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 680
csetera suut transitoria, csetera vana. Quisquis au- A num sit mundus, quantum putas est masimum ? Se-
tem Deo fion servit vanus est, et pro nihilo debet cundum Dei donum , quod Deus dedit homini, est
aestimari. Vita ejus nihil valet, et melius esset ei non quod fecil eum ad imaginem et similitudinem suam;
esse quam male esse. et non vivere quam male vi- magnum et admirabile donum Dei prorsus facturam
vere. Et si talis homo in prsescnti vita hahere posset factori fieri consimilem et conformem. Tertium do-
fortitudinem Samsonis, puIchritudinemAbsalonis, num esl gratia, quam nohis contulit in redemplione,
sapieuliam Salomonis, velocitatem Hazaelis, divilias quando proprio suo Filio non pepercit, sed pro nobis
Croesi, probitatern Alexandri, potestatem Octavii omnibus tradidit iltum (Rom. vm). Quartum nobis
[Octaviani], qui lotum muudum in sua potestate ha- servat et promillit donum , scilicet futurse glorise :
huit, ei longitudinem vitse Henoch, qui in priucipio unde nec oculis vidit, nec auris audivit, nec in cor
sseculi natus est, et usque in fiuem non morietur; hominis ascendit, qum prmparavit Deus diligenlibus
si, inquam, talia et tanla in prsesenti possideret, ut se (J Cor. 11).Donum ergo primum possumus dicere,
ei cuucta favercnt, nihil ei prodessent, quoniam donum creaturae; secuudum, donum naturse; ter-
quidem Deo minime servisset. tium, donum graliae; quarlum donum glprise. Pro
His elenim omnibus transactis, demum cum mo- his omnibus dehemus Deum diligere. Sed ex quanto
reretur, caro misera vermibus, et spirilus daretur R dehemus diligere eum? Ex toto corde, ex totaani-
dsemonibus, ei tormeniis gehennalibus, donec in ma, ex lotis viribus, ex tota mente. Ex toto coqhj, id
die resurrectionis omnis caro in suam redigatur est sapienter;, ex tota anima, id est dulciter; ex totis
originem, et tunc sumpta carne, per quam peccavit, viribus, id est fortiter ; ex lotamente, id est nie-
aeternam itidem sustinebit damnationem. Optimum moriter : et quibuscunque aliis mpdis dici potest,
itaqueest Deo servire; quia, quamvis homo iu om- quia non potest nimis dici quod non polest nimis
ni vita sua corporalibus et temporalibus destituatur araari. Elproximum tuum sicut teipsum (Mallh.ynx).
bonis, si lamen serviat Deo, de miseria vitse prae- Debemus diligere proximum sicut nosmelipsos, he-
"sentis ad healitudinem transit aeternani. Cum igitur neficio, verho, voto. In beneficio, est opus bonum ;
inter omnia vitse prsesentis saeculi, quae genus hu- in verbo, esl sanum consilium; in volo, pium desi-
manum sequitur, aut eonsequitur-, optimum sit soli derium. In his omnibus diligamus proximum in hac
Deo, et permanens honum ei servire, quserendum vita, quem cousortem habituri sumus in patria.
est onmibus modis quid sit Deo servire : et cum CAP. V. De prmceptis legis naiuralis et scriptm.
qusesitum fuerit et inventum, indesinenter in eo Sub lege naturali duo praecepta fuerunt, iria sa-
perseverandum. Solus enim, qui in eo perseverave- cramenta. Duo prsecepta : Quod tibi non vis, aiii ne
rit, beatus erit. Fratres, brevi sermone, dulci alque feceris; et: Qumcunque vultis ut faciant vobis ho-
jucundo comprehenditur et declaratur quid sit ser- tnines, eadem el vos facite illis. Tria sacramenta,
vire Deo. Deo namque servire, est Deum diligere. sunt decimse, oblationes, sacrificia. Decimse, in por-
Qui non dlligit, non servit; et qui diligit, servit. tionibus; oblaliones, in rebus; sacrificia, in anima-
quiparum diligit, parum servit; qui multum dili- libus. Sub lege scripta fuerunt mulla prsecepta, et
git, mulium servit; et qui perfecte diligit, per- multa sacramenta. Prsecepla legis scriplse, alia fue-
fecte servit. Qui res possidet temporales, ter- runt mobilia, alia immobilia. Mobilia, sunt quae.ex
ras, vineas, greges, armenta, vestes pretiosas, dispensatione a Deo sunt ordinata. Immobilia, sunt
domos, aurum, argenluro , uxorem, quam multum quae a natura veniunt, et veiita mala sunt, ut nullo
diligit, si se viderit unum ex his omnibus, aut haec leropore sine eulpa possint fieri; vel ita bona , ut
omnia simul contra Dei dilectionem habere, debet nullo tempore possint sine culpa dimitti.
omnia relinquere, et omnia pro divina dilectione GAP. VI. De duabus labulis.
postponere. Sed et vilam suamciebel bomo pro Dei Prima labula dicta est, quae excellentiora conti-
dilectione conlemnere, si contigerit quod non possil net mandata, quaeperlinent ad dilectionem Dei. Se-
•unam eum allera pariter conservare. SicfecitPe- D cunda autem , quse inferiora et proxima post hsec
Irus, sic fecit Paulus, fecerunt alii apostoli et mar- praecepta conlinet, quse pertinent ad dilecliouem
lyres Christi, qui nou solum sua, sed et semelipsos proximi. Yel primsi tahula dicitur, in qua conlinen-
pro amore Dei tradiderunt. Qui et ipsi homines fue- tur praecepla, quse informantadbonam operationem.
runt, etnobis cxempluro qtialiter faciendum sit reli- In prima tabula, tria sunl praecepta; quia quod fide
querunt. Debemus itaque Deum diligere , quia ipse creditur, Trinitas est. In secunda labula, septem
prior dilexitnos, doma sua multiplicia conferendo, sunt prsecepta; quia in prsesenti yila tanluin (quae
alia nobis dando, alia proinittendo, et in omnibus, septem dierum circulo volvitur) officia humanilatis
ut ita dixero, meruit a nobis , ut diligalur a npbis. proximo exhihenlur. Tria vero et septem, denariurr.
"Minimum donum, quod Deus dedit homini, ut dili- complent, quia perfectum fides recta facit et opera-
gatur ab homine, totus est mundus iste. Gausa tio bona. Primum prseceptum primse tahulae ad
namque hominis feeit Deus niundum, coelum, ter- Deum pertinet Patrem , sicut prseceplum primum
i'am, mare, solem, lunam, stellas, volucres, pisces, secundae tabulse ad hominem patrem, ut in utroque
bestias, herbas, arbores , et qua_cunque visibiliter paternitas principii auctoritate honoretur. In prima
subsistunt. Cum igitur inter dona Dei minimum do- tabula, est prsecepiio et prohibitio; simililer in se-
661 ALLEGORLE IN YETUS TESTAMENTUM. - LIB. III. m
cunda, ut utrobique studeas facere quod debes, et. A tum, ses, hyacintlium, etc. Aurum, propter fulgo-
eavere quod facere non debes. In altero namque si rem, sapienliam exprimit, quse in cordibus fidelium
offendis, delictum est; in altero vero peccatum. Fa- relueescit. Argentum, quia clarum est et dulcem
cere enim non facienda, peccatum est; facienda au- habet tinnitum, eloquenliamdesignat. _Es, quia per-
tem non facere, deliclum est. cussum magnum reddit sonilum, significat prsedica-
CAP.YII. De qualuor Sabbaiis. tionem per orbem terrarum longe lateque sonantem.
Quatuor Sabbata commemorare videtur Scriptura. Hyaeintbus, quse acrium sive coelestem praetendit
Primum est illud, in quo Deus perfeetis operibus colorem, coelestium bonorum significat spem, sive
suis requievisse dicitur. Secundum est illud, quod ccelestem conversationem. Purpura significat cor-
filiis Israel carnaliter custodiendum mandatur. poris passionem, ad quam parati esse debemus pats
Teitium est illud, quod populo Dei servandum prse- pro Christo. Coccus, quia flammam imitatur, ex-
cipitur. QuaiTum est illud, quod impromissione Sab- primit charitatem, quse in cordibus^anctorumfla-
batum pro Sabbato Deus suis dilectoribus pollicetur. grascit. Qui coccus his tinctus dicitur, quia per du-
Kunc ergo duo sunt Sabbata, exterius unum, et in- plicem dilectionem, Dei videlicet et proximi colora-
terius unum; unum Dei, et unum hominis. Sabba- tur.Byssus, quia candet, castitatem significat. Pel-
tum Dei illud, quo exterius ab opere cessasse dici- 2: les hyacinthinse, viros coelestem vifam agentes; li-
tur; sacramentum, est illius interioris Sabbati, ubi gna Sethim, viros in fide firraos. Oleum, quia csete-
mens sanela per bonam eonscientiam a servitute ros liquores excellit, misericordiam designat, quae
peccali, quiescens in gaudio Spritus sancti j'ucun- alias virtutes antecellit vel transcendit. Aromata et
datur. Hoc Sabbatum quisquis in.prsesenti ita ser- thymiamata, bonae famae redolentiam significant.
vaverit, utnullisconsentiat malis, pervenietinfulura Unguenlum, dulcedinem et pinguedinem, sive suavi-
vita ad aeternum illud Sabbalum Dei, ubi nulla sen- latem praelendit internam. Lapides pretiosi propter
liet mala, sicut dictum est : Et erit Sabbalum ex suum fulgorem, miraculorum significant operatio-
Sabbalo, mensis ex mense (Isai. LXVI). nem, longe lateque coruscantem. Atrium, significat
CAP. VIII. De furto, mendacio et perjurio. rudimenta inchoantium. Columna, quosque fortes
Non furlum facies (Exod.xx). Furtum accipitur et perfectos exprimit viros. Decem cortinse, illos si-
m hoc loco pro qualibet illicita 'usurpatione rei gnificant, qui Decalogum legisexplent. Undecim sa-
aliense, sive occulta, sive manifesta. Qui enim fur- ga, illos signifiGant, qui pro transgressione legis,
- tum prohibuit,
rapinam non concessit, cum majus asperam agunt poenitentiam. Undenarius namque.
peccafum sit, ut lestantur sancti, aperle violenter quidenariumlransgreditur, significat Decalogi trans-
rapere, quam occulte subtrahere, quia majus odium gressionem; et quia saga sunt aspera, poeniten-
et iram majorem excitat. Sub furto etiam compre- lise asperitatem. Ansulse, quibus cortinse copulsfban-
henditur usura. Mendacium est faisa significatio tur, virlutes sunt sanctorum quibus ipsi eonjungun--
vocis cum intenlione fallendi: quae praesentialiter lur. Circuli aurei, perpetuum fulgorem fulurse relri-
adest, vel poslea evenit. Nam si quis alteri promise- butionis insinuant. Sancta, praesenlem designant vi-
rit se quid daturum, babens volunlatem dandi, tam. Sancta sanctorum, vilam selernam, In san-
postea vero mulata voluntate dare nollet, menda - ctis gralia;in Sanctis sanclorum, gloria..In san-
cium esset; non quia cor in promissione duplex ctis, meritum; in Sanctis sanctorum, prsemium.Ve-
iuit, sed quia promittens cor poslea duplicavit. Per- lum exprimit coelum, quia et. coeleslia et terrena
jurium, est mendacium sacrosancta attestatione in- discernit. Moysessive Aaron Ghristum significat, quia
ducla confirmatum. sanctam Ecclesiam construit et sanctificat. Beseleel
CAP. IX. De construciione labernaculi, et de et Oliah, doctores et prsedieatores significant. Di-
offerendis in eo. versa vasa, sunt animse diversis donis sanelificatse,
Tahernaculum significat Ecclesiam. Tabulse de.- et officiis et ordinibus servientes. Introitus taberna-
signant animas. Quse bene de lignis Sethim esse di- D culi, exprimit vitium sseculi, posterior pars laberna-*
cuntur, qma animse sunt, et immortales per natu- culi finem mundi. Pars australis, Judaeos significat
ram, et incorruptibiles per gratiam. Bases argenteae ab antiquo radiis divinse cognilionis illustratos. Pars
fldem significant,' supra quam sancta fundatur Ec- septentrionalis, gentiles a claritate divinae cognitio-
clesia, vel fundata consistit. Quae bases ideo non nis ab initio longe remotos. llli erant per fidem elari
convenienter plures sunt, quia unicuique distribuit et calidi; isli per infidelitatem, obscuri et frigidi.
Deus secundum mensuram fidei. Alius habet fidem Tahernaculum igitur, Ecclesia; singulse tabulse,'
et cognitione et affectu magnam; alius cognitione singulae animse; bascs, fides; decem coriinse, san-
et affectu parvam; alius cognitione magnam, et af- cti Decalogum complentes. Undecim saga, justi de
fectu parvam; alius cognitione parvam, et affectu transgressione legis pcenitentise satisfactionem exhi-
magnam. Dua.bases singulis tabulis supponebantur, bentes. Ansulse, virtutes; circuli rotundi, aeterna.
quia fides in duobus consistit, cognitione et affectu; retribuliones. Sancla, praesens vita; Sancta sancto -
vel quia Deum credimus esse Creatorem universo- rum,aeterna vita, velum, coelum. Moyses sive Aa-
Tum, et Redemptorem- electoruni. In construclione ron, Christus; Beseleel et Oliab, doctofes et praedi-
fabernaeuli hujus offerre debemus aurum, argen- calores. Iu constructione hujus fahernaculi debe-
665 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETIGA DUBIA. 664
mus offerre aur.um per sapientiam; argentum per \ sancti. Possumus quoque dicere, quod quselihet
eloquentiam; aes per praedicalioncm; hyacinihum hostia designat bonam conversationein; pellis ho-
per ccelestium honorum spem, vel per ccelcstem stia., ejusdem conversaiionis superficiem; caput,
conversationem; purpuram per passionem, sive per initium; eauda, finem; intestina , occultam virtu-
compassionem; coccum his tinctum per geminam tem; ablutio hostiae, munditiam vita. honestae. Pel-
dilectionem; byssuni per castitalem; thus per ora- lem hostiae detrahimus, et hostiam membratim divi-
tionem; oleum per misericordiam; thymiamata per dimus, cum delicta, conversalionis nostrae exterius
honam famam; el sic caetera quaecunque poterimus specie, interius raiione decernente, singula nostra
bona j'uslitise hahere. Perquam multa sunt, quse de opera pro loco, lempore, modo, intentione, discuti-
his dici possent, nisi nostri sensus brevitatem cxce- mus diligenter, ne nos vitium fallat sub specie vir-
derent. Sed qusedam ex omnibus breviter perstrin- tulis, aut culpa snb specie reclae operationis.
ximus, ne totum praeterire videamus. Quod histo- CAP. XI. De mensa proposilionis.
ricse nairationis ordinem plerumque transgredimur Mensa propositionis, significat saeram Scriptu-
nihil impedit. Nihil enim obest ordinis ista transpo- ram, quae quot sententiis nos instruit, tot pauibus
sitio, si tamen historise veritas conservatur. Nam nos feficit. Quatuor epistylia mensae, quatuor sunt
hujusmodi transpositio, maj'orem nonnunquam in- " sensus Scripturae, historia, allegorla,' tropologia,
telligentiam parit, el memoriam. anagoge, quibus ipsa erigitur, et a terrenis elevatur.
CAP. X. De sacrificiis. Labium, significat praedicalionem Scripturae. Cir-
Habent' quoque sacrificia significationes suas: cuitus labii exprimil perseverantiam praedicandi.
debemus uommo offerre vitulum,bovem,agnum, ete. Quasi labium namque per circuitum ducitur, dum
Vitulus donec erescat et in tauri robur erampat: praedicatio nusquam terminatur. Qualuor annuli,
eo quod pro aelate possit agi ad libitum ducentis, quatuor sunt Evangeliorum libri. Qui recte dicun -
significat obedientiam, quaeincedit secundum nutum tur annuli eo quod nobis seternitatem, in qua flnis
prsesidentis. Bos quoque quia findit ungulas , et non est, prcndttunt. Corona interrasilis, differen-
aetionem arando complel, significat animam discre- tiam designat menlis. Corona aurea illi superposita,
tam ef perfectam, non incouvenientcr exprimit ope- fulgorem praemii. Duodecim panes, apostolicam de-
rationem. Ovis, quia innocens est animal, innocen- signant doctrinam. Acetabula, mordacem et crehram,
tiam significat. Capra et hircus, eo quod ex pilis scilicet contra vitia, significant increpationem.Phia-
eoruni saga solent fieri, in qnibus fit poenitentia, lae, quae majorem capiebant mensuram, abundantem
posmtesiliam sig.sificant. Agnus, quia vellus et cor- „ et perfectam exprimunt scienliam et doctrinam.
pus habet mundissimum, munditiam designat. Sic- Cyathi, qui minus capiebant, angustiorem scien-
ut columba, quia simplex et sine felle esl, simplici- tiam et doctrinam significant. Thuribula, eo quod
tatem; et turtur, quia castum animal, castilatem thus cum oratione solet offerri, orationem non in-
significat. Sal designat sapienliam, quia sicut sal convenienter designant. Mensa igitur, Scriptura;
condit cibaria, sic sapienlia virlutes et bona opera. labium ej'us, prsedicatio; circuitus labii, continua
Farina non fermentata, siinplicem explicat doctri- sollicitudo prsedicandi; quatuor annuli, quatuor
nam ab omni hsereiica pravitate puram. Sicut enim Evangeliorum libri; vectes, prsedicatores; duodecirfi
iermentum farinam corrumpil, sic haeresis eorrum- panes, apostolica doctriua; acetabula, increpatio
• -,
pit doctrinam. acerba; phialse, abundans scientia sive doctrina;
Offeramus igiturvitulum per obedientiam, bovem eyathi, scieniia vel doctrina angusta; thuribula,-
per operationem discretam, ovem per innocentiam, oralio devota.
agnum per munditiam, capram et hircum per cujus- CAP. XII. De via trium dierum
libet culpse pcenitentiam, columbam per simplioila- Ibimus viatn trium dierum in deserto, et sacrifica-
tem, turturam per castitatem , salem et farinam bitnus Domino Deo nostro (Num. x). Unus dies, spes;
per sapientiam et doctrinam. Et haec omnia debe- D unus dies, fides; unus dies, eharitas. Primus dies
mus offerre sine fermento haereticse pravitalis, sine lucet; secundus lucet et calet; teriius lucetet fer-
melle saecularis dulcedinis; quia fernientum quod vet. Via trium dierum, exercitatio est virtutum
exprimit hserelieam pravitatem, et mel quod designat spiritualium, quia qui viam dierum istorum con-
ssecularem dulcedinem, in sacrificiis Yeteris Testa- summat, gratum Deo sacrificium immolat;quia
menti prohibebantur. Sacrificium quod parlim cre- quisquis has tres virlutes habet. Deo placet quidquid
mabalur, partim reservabalur, signiiicat bonam in- operatur, aut exercet. Debemus autem offerre ovem
ehoalionem. Holocaustum, quod totum cremabalur, per innocentiam, agnum per munditiam, et caetera,
consummalionem. Eodem modo sacrificium malu- quaa de sacriiiciis sunl supra exposita. Sed haec
linum, inchoalionem significal; vespertinum, con- onmia sunt abominationes [JEgypliorum, quiaxun-
summationem designat. Sacrificia igne cocta hona cise virtntes et cuncta hona opera sunt abominatio
opera, qua_ fiunt per fervorem interni amoris. Aqua dsemonum et pravorum hominum.
coeta, significant opera, quoe iiuntper gratiam com- CAP. XIII. De duobus Tesiamentis:
punctionis : lihamen vini, ebrialionem mentis ex- Vetus Testamentum, significat Novum; lex, gra-
primil, qua. per consolalioriem cpnfertui Spiriltis tiam. Lex data esf per Moyscn. g.atia per Gfcrisfum.
653 ALLEGGRLE IN YETUS TESTAMENTUM. - LIB. III. '. 665
Lex dala est die quinquagesimo postquam celebra- A & suspecti, primordia openim nostrorum non appro"
tum est pascha in terra .Egypti: graiia data est die bamus. Poma aulem -quae gernfinant, immunda
quinquagesimo post resurflfctionem Domini. Lex existhnamus, noslrisque cibis non aptamus; quia,
data est in moule excelso; graiia nata est sursum cum primordia laudantur boni operis, dignum est
in caenaeulo. Lex daia est in fulgoribus igneis, gra- ul ariimamjion pascai operaistis, ne dum accepta
tia data estin linguis igneis. Lex data est duodecim laude suaviter caipitur, fructus operis intempeslive
tribuhus, gratia data est duodeciin apostolis. Lex comedatur.
scripia est induabus tahulis,gratia constat in-duo- -CAP,XVII. De sacerdotibus reprobandis ess libro
bus prsecepiis charitalis. Pastorulis Curm beati Gregorii.
CAP. XIV. De dnabus tabulis, duobus cherubim, Dixit Dominus ad Moysen : Loquere ad aaron
-' et duabus lubis. Homo de semine tuo, 'qui liabuerit maculam, non
.Duae tabulae Tes._ra.enti, in quihus lex erat seripta' offerat panem Domino Deo sno, -tiecaccedat ad mi-
digito Dei, significanl duo Testamenia. Duo Cheru- nisterium ejus (Levit. xxi).Ubirepei-tesubjunxit : Si
him , eo yuod Clierubim inlerprelalur pleniludo ccecusfuerit, si claudus, si parvo vel grandi, et torto
scieniice, duo Teslarner.ta significant, quia in ipsis iiaso, si fracto pede, si tnancus, si gibbosus, si lippust
perfecta seienlia continetur. Duse quoque Tuhse ar- B E si albuginem habens in<ocnlo,-si.jugem scabiem, si
genteae, duo significant Teslamenla; quia eorum< impetiginem in corporefyel ponderosus (Ibid.). Caecus
prsedicatione, praedc-stinati ad vitairi, convocanlur quippe est, qui supernse lumen conlemplationis igno-
a_d unilatem Ecclesise, et ad sublimitatem vitse rat, qui.prsesenlis sseculi pressus tenebris, dum ven-
seternse. turam lucem nequaquam diligendo conspicit, quc*
CAP.XV. De nnctione et vestibus sacerdolis. gressum operis porrigat nescit. Hinc elenim, pro-
Unetio, qua sacerdotes consecrabantur, gratiarn phetante Auna, dicitur : Pedes .sanclorum suorwm
significat Splrifus sancti. Sacerdoles unctione con- servabii, et impii in tenebris conticescent (IV Reg. n).
secrantur, quando fideles quique, gratia Spiritus Claudus est, qui quidem quo'pergeredebeataspicit,
sancti perfusi justificantur. Linea interior, qiise >sedper infirmitalem mentis, vitse "viam rion valct-
candet et non apparet, munditian cordis designat, perfecte tenere quam.videt; quia ad.virtuiisstatum,
quse non omnilius, sed Deo nota est. Feminalia, quae dum fluxa- consueiudo non erigitur, quo inniliiur
femora cingehant et legebant, continentiam carnis 5 desiderium, illue gressus operis eflicaciter non se-
reete significant. Superhumerale, quod superhu- quuntur. Hinc etenlm Paulus dicil: Remissas ma-
merosponebalur,-eo quod in humeris onera ferre nus, dissoluta genixaerigile, et gressus reclos facile
solemus, praesentmm lahorum lolerantiam insinuat. " pedibus vestris, ul non clqudicans quis erret, magis
Tuuica quse exierius eral et apparehat, honam actio- autem sanelur (Itebr. xi). Parvo autem naso est,
nenr significat, <jua coram prdxiino munimur et or- qui ad tenendam mensuram discretionis non esi
namur. Balfeus, quo tunica cingebatur, ne circa idoneus. Naso quippe odores, feioresque discerni-
pedes sacerdotis deflueret, ej'usdem actionis bonae mus. Recte ergo per nasum discretio cxprimilur,
designat expeditionem. Ralionale, quod circa peclus. per quam virtutes eligimus, vitia reprobainus. Unde
erat, quo videlicet pectore cor conlinetur, in quo in laude sponsse dicitur : Nasus luus sicut turris,
sapientia est,sapientiam et discretionem apte signi- qum est in Libano (Cant. vn), quia nimirum sancta
flcat.Cidaris, quo capilli capitis stringebantur, cogi- Ecclesia, quse ex causis singulis tentamenta pro-
talionum praetendit sobrietatem. Quasi cidari nam- deant per discretionem conspicit, et venlura vi-
que slringunt capillos capitis, dum nijsua sobrietate tiorum bella ex alto deprehendit. Sed sunt nonnulli,
continent cogitationes mentis. Lamina, in qua no- qui dum existimari se hebetes nolunt, saepe se in
men Dei scriptum est, iidem Dei exprimit, per quibusdam inquisitionibus plusquam necesse es£
quam ipse nohis innotescit. Tintinnabula, quse so- exercentes ex nimia subtilitate falluntur. Unde hic"
nahaniin veste ponlificali,-sonum significant prae- -. ~ quoque subditur, vel grandi, el torlo naso. Nasus
dicationis. Unclio igitur sacerdotis, gratia est Spi- enim grandis et tortus, immoderata subtilitas dis-
ritus sancii; linea interior munditia cordis; femina- cretionis est : quse plusquam deeet excreverit,
lia, carnis continentia; superhumerale.iaborum tole- aetioriis suse reclitudinem ipsa confundit. Fracto
rantia; tunica,bonaactio; balteus, ejusdem acfionis autem pede, vcl manu est, qui viam Dei, pergere
expedilio; rationale, sapientia et discretio; lamina omnino non valet, atque a bonis actibus- funditus
in fronte, sanclae fidei coufessio; tintinnabula, ejus- exsors vacat: quatenus lia-enon-utclaiidussaliem
dem fidei prsedicatio. cum infirmilale teneat, sed ab his omnino alienus
GAP.XYI. De prmputiis arborum. existat. Gibbosus vero est, quem terrense. sollici- -
Quando ingressi fueritis ierram, et -plantuveriiis tudinis pondus premit, ne uncjuam ad superna
in ea ligna pomifera, auferetis prmputia eorum. respiciat, sed solis iis intendatrquse in infimis cal-
Poma, qum aerminant, immunda erunt vobis; nec canlur. Qui tametsi aliquando, aiiquid ex hono pa-
comedetis ex eis (LeVit. xxxix). Ligna pomifera, sunt trise coelestis audieril : ad hoc tamen perversse rii-
opera perfecta viriutihus. Prsepuiia itaque lignorum mirum consuetudinis pondere pi-segravatus, faciem
st.ferinius, cunj cle ipsa inclioationis iufirmitaie cordis non atiollit; quia cogilalionis stalum erigere
€C7 * HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA 66S
DUBIA.
non valet, quem terrense sollicitudinis usus curvum A pravatur, et quasi lotum corpus exaspe.rat; quia
tenet. Ex horum quippe specie Psalmista ait: In- per universa vitia aninium supplantat, Paulo atte-
curvaluset humiliatus sumusqaequaque(Psal. cxvm). stante, qui ait : Radix omnium malorum est cupi-
Quorum culpam per semetipsum Dominus reprobans ditas (I Tim. vi). Ponderosus vero est, qui lurpi-
ait : Semen autem, quod in spinas cecidil, ii sunt tudinem non cxercet in opere, sed tamen ab hac
qui audiunt verbutn Dei, et a solliciludinibus, et di- cogitalione continua, sine moderamine gravalur in
viliis mundi conculcali, non referunt fruclum (Luc. mente. Qui nequaquara quidem usque ad opus ne-
vin). Lippus vero est, cuj'us'ingenium ad cognitio- farium rapitur, sed ejus animus voluptate luxurise
nem quidem veiitalis emicat, sed tamen hoc carna- sine ullo repugnaiionis stimulo delectatur. Vitium
lia opera obscurant. In lippis oculis pupillae sanse quippe ponderis est, cum humor viscerum ad vi-
sunt, sed liumoredefluente infirmitate palpebraegros- rilia lahitur, quse profeclo cum moleslia dedecoris
seseunt, et sic dum crebra infusione oculi gravantur, inlumescunt. Ponderosus ergo est, qui lolis cogi-
etiam acies pupillse viliatur. talionibus ad lasciviam luxurise defluens, pondus
Et sunt nonnulli, quorum sensum carnalis vitse turpitudinis geslat in eorde. Et quamvis prava non
operatio sauciat, qui videre reete, et sublimiter per exerceat opere, ab his tamen non evellilur mente,
ingenium poterant, sed usu pravorum actuum ca- nec ad usum boni operis in aperto valet assurgerc,
ligant. Lippus quippe est, cujus sensum natura exa- quia gravat hunc hi abditis pondus turpc. Quisquis
cuit, sed pravae conversationis assiduitas confundit. igitur cuilibet horum vitio subjicitur, panes Deo of-
Cui bene per angelum dicitur: Collyrio inunge ocu- ferre prohibelur, ae profeeto diluere aliena non valet
los tuos, ut videas (Apoc. m). Collyrio quippe oculos delicta is quem devastant propria.
ut videamus Inuiigimus, cum ad cognoscendum veri CAP.XVIII. De viclimis ex libro Isidori.
luminis clarilatem, nostros intellectus aliquo me- Diversitas victimarum, vel quse offerrc Deo ae-
dicamine bonae operationis adjuvamus. Albuginem beant, vel non, in Levitico dinumerantur; sed per
vero habet in oculo, qui veritatis lucem videre non comparalionem peccaiorum conversatio hominum
sinitur, quia arrogantia sapienlise vel pjusliti_c est demonslralur. Horno igitur, si obtulerit viclimam
csecatus. Pupilla namque oculi nigra, videt; albu- pacificorum Deo, vel volum solvens, vel sponle offe-
ginem tolerans, riihil videt; quia videlicet sensus rens, lam de ovibus quam de bobus immaculalum
humanse cogitationes si stultum se peccatoremque offerat, ut acceptabile sit, omnis tnacula non erit in
intelligit, cognilionera intimae clarilatis apprehen- eo. Si cmcum fuerit, si fraclum, si cicatricem habens,
dit. Si autem candorem sibi justiiise seu sapienliae P si papulas aut scabiem, aut impeliginem, non offe-
liibuit, a luce se supernae cognitionis excludit, et relis ea Domino, neque-adolebitis ex eis super altare
co clarilalem veri luminis nequaquam peneiral, quo Domini. Bovem, aut ovem, aure vel cauda ainpulatis,
se apud se prse arrogantia exaltat, sicut de qtii- volunlarie ojferrcpotes, votum ex eis fieri non polesl.
busdam dicitur : Dicenles enim se esse sapienies, Omne animal, quod vcl contrilis, vel tunsis, vel seclis,
stulti facli sunt (Rom. i). Jugem vero habet sca- ablalisque lesliculis, non offeretisDomino Deo veslro,
biem, cui carnis pelulantia sine cessatione domi- et in terra veslrw hoc omnino ne faciatis. De manu
lialur. In scabie etenim fervor viscerum ad cutem alienigenm non offerelis panesDeo vestro,vel qumcun-
trahitur, per quam recte luxuria dcsignalur; quia, que alia dare volueril, quia corrupta et maculata
si cordis delectatio usque ad operationem prosilit, sunt omnia, non suscipietis ea, etc. (Levit. xxn.)
nimirum fervor intimus usque ad culis scahiem pro- Primo rejicilur a sacrificio maculosum aiiimal vel
rumpil, el foris jam corpus sauciat, quia dum in varium, id est illi in quibus est diversitas pecca^
cogitationevoluptas non reprimitur, etiam in aclione torum, et nunc libidine, nunc cupiditate, nune in
dominatur. Quasi enim eutis pruriginem Paulus cu- diversis criminibus demutantur. Rejicitur quidera
rabat abstergere, cum dicebat: Tentalio vos non ap- el csecum [animal, id esl is qui nec Dorainum
prehendat nisi humana (I Cor. x). Ac si aperle di- D videt, nec opera ojus facit. Fraclum quoque, id est
ceret: Ilumanum quidem est in corde tentationem criminalibus viliis vexatus atque collisus. Rejicilur
perpeti, diabolicum vero est in leiitationis certa- el cicatricem hahens, qui non digna salisfaclione
mine, et in operatione fatigari. Impetiginem vero vulnera peccatorum suorura deplorat, sed adhuc
hahet in corpore quisque, avaritia vaslatur in meuie. veteris morbi signum per desideria volupialis intus
Quse si in parvis non compescilur, nimirum sine servat. Rejieilur el lhigua amputalum, id esl, qui
mensura dilalatur. Impetigo quoque sine dolore Deum non confileluv, nec divinam legem meditatur.
corpus occupat, et ahsque occupati toedio incre- Rejieilur et papnlas habens, id esl qui prur.iginc
scens, membrorum decorem foedat, quia avaritia libidinis, et ardore concupiscentiae aestuat. Similiter
eaptum animum dum quasi delectat, exulcerat; et scabiosum, [id est q«i peccalum carnis perficit
dum adipiscenda quseque cogitalioni ejus objieit, contagio operis. Jam vero impetiginem hahens, si-
ad inimicitias accendit. Et dolorem ia vulnere 11011 gnificat haerclicorum colleclionem, qui frequenter
iacit, quia sestuanti animo ex culpa abunclantiam se in Ecelesiae corpus immergunt,-el impefiginis
promiltit. Sed decor membrorum perditur, quia livorem faciunl. Aure amputata, sunt ii qui verbo
aliarurn quoque virlulum per hanc pulchiiludo dc- ; Dei nou obedienlcs, 11011iaciunt quac jussa sunt.
(569 ALLEGORLE IN VETUS TESTAMENTUM. — LIB. 1Y. 670
Quod vero caudam hahet afnputalam, ille est qui A bras; demum verbi Dei novacula et doctrinae omne
iieaa quse incipit perseveranli flne non perficit. peccatum infidelitatis abradat, quod mortuum est
Porro dejectum vel teslibus amputatum, indicat et inane. Haec sunt enim capilli capitis et ungues
eos qui omni teropore turpitudinis usu efferainan- mulieris. Et ita demum salularis Javacri unda pu-
tur. His ergo criminibus involuli, a sacrificio Dei rificala conjungilur sanctis servis Dei, cum jam ni-
reprobantur, nec efficiuntur consortes passionis hil in capile, nihil in manibus hahuerit, ut neque
Christi, nec coelestis sanctificationis. Sed neque in sensibus, neque in actibus immundum aliquid
panis alienigenae offeretur Domino, Id est, do- aut mortuum gerat. Quod vero post triginta dies
Ctrina haerelicorum, sive studia superslitiosa sae- j'am duci jubet uxorem, ternario ac denario fides
cularium lilterarum, <ruaeextra fidem sunt et alie- opusque signatur. Per fidem ergo Trinitatis et opus
na pulantur. Tales enim repudiantur hostiae a Do- legis recte fidelibus sociatur. Qusecunque anima,
mino, et rejicilur hoc sacrificium a catholica Ec- vero Israelitse, scilicet corpori Christi adhserens,
clesia. sine macula debet esse lidei sinceritate, et actuum
CAP.XIX. De primogenito bovis, et ovis. puritate. Alii putaverunt hanc mulierem decoram
Non operaberis in primogenito bovis, et non tonde- specie,rationabilem aliquam discipliriam significare:
bis prjmqgenita oviutn (Deut. xv). In primogenito quae sapienter diota invenitur apud gentiles. Hanc
bovis operari, est bonse conversationis primordia in igifur repertam a nobis, oportet primum auferre de
exercitio publiese actionis ostendere. Ovium quoque ea et resecare omnem superstitionis immunditiam,
primogenila tondere, est ah occultalionis suse te- et sic eam in studio veritalis assumerc. Nulla enim
gmine humanis oculis inchoantia bona noslra denu- apud infideles sapientia est, cui immunditia non sit
flare. In primogenito ergo bovis operari prohibe- admisla.
mur, et a primogenilo ovium londendo compesci- CAP. XXI. Non arandum in bove simul el asino.
mur, quia si quid rohustum exercere incipimus, Non arabis in bove simul et asino (Dcut. xxn). In
hoc in aperlo citius ostendere non debemus; sed bovis nomine
populus ex cireumcisione positus sub
cum vila nostra simplex quid et innocuum inchoat,
est ut secreti sui velstmina non j'ugo Ipgis accipilur, in asino aulem populus gen-
dignum relinquat: ad Evangelium. Bove simul efrasino
_iechoc humanis oculis quasl suhducto vellere osten- tium, pertinens
arat, qui sic recipit Evangelium ut Judaieas super-
dat. Ad sola ergo saerificia divina boum primoge-
ut forle vel in- slitiones, quse iu umhra et imagine prsecesserunt;
pita oviumque proficiunt, quidquid et cseremonias nonjrelinquat. Item in bove nonnun-
nocuum incipiraus, hoc ad honorera interni judicis
vita bene viventium vel operaniium, in asiao
in ara crucis immolemus : quod ab illo tanto liben* C quam
stullorum corda figurantur. Ac si diceret: fatuum
tius accipitur, quanto caulius ab bominibus oceul-
sapienti in prsedlcatione non socies, ne per eum qui
fatum nullo laudis appetitu maculalur. Ssepe aulem
rem implere non valet et illi qui prsevalel obsistas.
novse conversationis principia adhuc carnali vilse
Bovem vero et asinum, si necesse sit, unusquisque
sunt admista, et idcirco eitius innotescere non der
sine detrimento operis jungit. Sapientem autem et
bent, ne cum laudantur bona quse placent, deceptus siultum , non ut unus praecipiat, ei aller obtempe-
laude sua animus deprehendere in eis nequeat mala
latent. ret, sed ut pariter aequali polestale annuntient ver-
quae bum Dei, non sine scandalo quisque comiles facit.
CAP. XX. De muliere capta in bello.
Si exieris ad bellum contra inimicos tuos, et vide- CAP,XXII. De veste ex lana et lino contexla.
ris mulierem decora specie, et cupieris eam, rades Non indues veslem ex lana et lino conlexlam
capillos capitis ejus, et ungues, et indues vestibus lu- (Deut, xxn). Perlanam quippe simplicilas, per li~
gubribus, et sedebit indonw lua lugens patremsuum, num vero sublilitas designatur. Et vestisj quae ex
et malrem, et domum palernam, et post triginta lana el lino conficitur, linum interius celat, in su-
dies erit iibi uxor (Deut. xxi). Si decoram mulie- D perficie lanam demonslrat. Yestem igitur ex lana li-
rem, id est, animam, quae a Deo pulehra creata est, noque eontextam induit, qui sub locutione inuoce_i-
in gentili conversatione invenerimus, et eam sociare tise intus subtilitatem celat malitiae. Lineis quoque
corpori nostro, id est, Chrislo voluerimus, deposito vestibus lanam misceri, esl inordinaie vivere, ut vel
idololatrise cullu, induatur luguhribus vestibus pce- sanctimonialis haheat vestimenta nuptiarum, velea
nitenlise, deploretque palreni etmatrem, id est, quae se non continens nupsii sub specie virginis
omnem memoriam mundi, ejusque carnales illece- vivaa.

LIBER QJJARTUS.
LN LIBROS JOSUE, JUDICUM ET RUTH.

PROLOGUS. prselibafis. ad Josue librum manum nuitamus, trt


pis breviter supra Penlaleuchon compclenter _ royslicas cjus significationes parlim sccundum no
671 HUGONIS DE S. VIGTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 67?
strum sensum, pavtim secundum verba sancloiT.m .A CAP. II. De fihis Bnben, et Gad, el de dimidia
Patrum, aperiamus. tribu Manasse.
'
CAP.I. De Josue el transitu Jordanis. Exercitum filiorum prsecedunt filii Ruben, et Gad,
Moyses servus meus tnortuus est. Surge, el transi et dimidia tribus Manasse pugnaturi, quorum pa-
Jordanem istum tu, el omnis populus lecum , in ter- tres in filiis inalrum suarum fuerunt primitivi: e£
ram.quam ego dabo filiis Israel, etc. (Josue i.) anliqui justi nos praecedunt exemplis, virtutibus et
Moyses , qui dedit legem, significat legem. Moyse verbis contra hosles nostros et spirituales nequitias
mortuo, id est lege seeundum carnales et veteres avmati. Dehoc Origenes : Videmus, inquit Isaiam,
ohservanlias mortua, id est, consummata sive finita, Jeremiamelalios aceinctos, expedilosque ad auxi-
statim Jesus Saivator nosler, qui populum suum a lium nostrum , qui voluminum suorum jaculis cor-
peccatis corum liberavit, Jesusinquam, Filius Dei dis nostri hostes acerrimos vulnerant. Accingitur et
manifestatus est, princeps super populumelectus Danicl ad auxilium noslrum, cum nos de regno
esl (Malih. i), ut expugnatis hostibus Dei, dividat Christi et Anlichristi futura fraude insiruit et prse-
dona Dei populo. Jesus namque filius Nave, sfcut monet. Adest Ezechiel, sacramenta nobis ccelestia
ait Hieronyii.us, In typum Domini non solum in ge- in quadriformibus rotarum oculis signans. Docet et
slis , verum et in nomine, trans Jordanem hostium " Osee hissenas agminis turnras, et prsecedur.t nos
regna subvertit. Dividil ierram viciovi populo, et prsecincti lumbos in veritate, quam prasdicanl in
per singulas urhes, viculos, mbntes, flumina, ior- auxilium noslrum.
rentes, aquas, atque confinia Ecclesise et cceleslis CAP.III. Dc subversione Jericho.
Jerusalem spiritttalia regna descripslt. SIc Jesus Arca clangeniibus lubis, seplem diebus circum Je-
naster Christus, ejeeto principe mundi et militibus richo circuitur, et Jericho substernitur, et Raab fu-
ejus foras, in eleclis opcratur, dummodo unicuique niculo coccineo in feneslra posilo liberatur, el Achan
mairifestalio spirilus ad utilitatem dalur : Alii qui- pro furlo regulm aurem, et pallii coccinei lapidalur
dem datur per Spiriium sermo sapienlim, alii sermo (Josue,m, vn). Jericho, quse inlerpretalur luna, si-
scientim, alii fides, alii gratia sanitatum, alii opera~ gnificat prsesens saeculum, quod quasi luna ad per-
tio viriulum, alii prophelia, alii discretio spirihwm, feclionem et defectionem perducitur, dum modoi
alii' genera linguarum, alii interpretalio sermonum elevatur, modo adversis decrescit ei humiliatur.
(I Cor. xn). Et postmodum, unicuique secundum Viilemus annorum circulos, per quos sseculum vol-
differentiam donorum tribuetur differentia coele- vilur, solo tempore veris terrse poros aperiente ad
stium bonorum, et seeundum merita tribuentur Q similitudinem lunae primae lucem primariam expo-
bona perpetua. ' nentis
germina parturire. Deinde, sicul per diu_ur7 ,
Jordanis significat bapiismum ; quia, sicut po - nas [diversas] successiones cernimiis lunam ad ple-
pulus Israeliticus, stanlibus in Jordane sacerdo- nitudinem pervenire, sic aspicimus de terra quaeque
tibus, intravit terram promlssiouis, sic popu- prodeuntia, per caloris vivificationem et humoris
lns Christianus, ministrantibus sacerdotibus ba- vegetalionem, malurilatem et perfeciioneni suam in
piismum, jucundilatem et requiem vitae spiritualis aestate consunimare. Poslea vero, quasi luna de-
subiiitrat. Pais superior Jordanisin dulcedine per- crescens minuuntur, dum naturali calore et humore
mansit, pars iuferior in amaritudinem marinam de- deficiente, in autumno moriunlur. Ad ullimum au-
-Uu.il; quia electi baptizati gratise dulcedinem custo- lem in hieme quasi ad quoddam interlunium re-
diunt, reprobi vero in'amaritudinem vltiorum, deunt, dum frigorum asperilatibus attriia, ad oc-
amissa dulcedine gratise, fluunt. Josue bissenas tur- c.ullum iterum nalurte sinura recurrunt, el se no-
has prsecedens, Chiislum significat, qui nos praece- stris aspectibus subducunt. Sic et in horninihus,
dens ducit, qui aposlolicae fidei veritatem tenemus hesliis, avibus, piscibusque videmus : quse posi-
et praedicamus. Quasi enim duodecim turbse Chri- quam adesse prodeunt, prius ad perfeclionera venire
slum sequuiilur, dum fideles quique per verbum D Iaborant, deinde per defectum ad non esse festinani,
duodeclm apostolorum credentes in Chrislun., ipsum Sic, sic cernimus gloriam praeseniis sseculi nune,
imiianiur. oriri, nunc crescere, nunc exaliari, nunc minui,
Duodecim lapides, quos duodeeim filii Israel nunc adnihilum ledigi. Arca, quae, sicul supra di-
sustulerunt de Jordane, significant apostolicae fidei clum esl, significat Christum, cireum Jericbo se-
et vitae firmitatem. Secunda circumeisio, qua. pei ptem diebus porlaiur, dum Cbrislus usque in finem
Josue facta est, designat post carnalem circum- saeculi, quod septem dierum curriculo volvitur, in
cisionem spirilualem. Sed el pascha, quod filiii mundo prsedicatur. IIujus arcae veetores, sunt san-
Israel, transito Jordane, celehraverunt, significail r cti aposloli, et pra_dicatores de quibus scriptum ;
veri paschse, et veri Agni comestionem. Duodecimi In omnem lerram exivil sonus eorum, et in ftnes
quoque lapides de Jordaue tollimus, quando apostO' orbis letrm verba eorum (Psal. xvm). Tubse seneae,
licae fidei, el vit_e,firmi.a_em mente, ienemus. xlngc- fortem et invincibilem prsedicationis designant au-
lum quoque an noster, an adversariorum sit per- cloritalem. Quas clangentes manibus tenent, dum
contamur, dum quid sit houum, quidve malum di- sancti prsedicaiores quod clangunl voce, compleus
screte discutimus. opcrc. Muri Jericho, philosophica significant argu-
' •
673 ALLEGORLE IN. VETUS TESTAMENTUil. — LIB. IV. ^
menta, sive culluram idolorum per circuitum A diaboli superhiam Iiur.iilJavil, et ejus malitiam sa-
rnundi rohoralam el exallatam, quae per circumdu- pienter superavit. Elevalio scuti esaUalfcmer.. de-
ctionem arcse et clangorem tubarum corruerunt; sigual fidci, Hai quoque igne consumitur, dum
quia per Christi pra_dicaiionen_per orbem terrarum omnis qui diligit iiiiquitatcm infernalibus flammis
sonantem, perierunt. Viri Jericho interficiunlur, cremalur. Seniores, qui erant cum Josue ct cacteri
dum homines sseculi ssecularibus negotiis dedili in hellaiores, apostolos cxprimunt et prsedicatores.
perpeluunr condemnantur. Raab meretrix, clectam Rexyero et exercitus ejus occiditur.-cum diabolo
ex genlibus Ecclesiam significat, quae quondam.fuit et ministris -ejus nocendi potestas divinilus au-
serviens, et subdila multis amaloribus, id esl mul- ferlur.
tls daemonibus. Raab, ul salvaretur, funiculum coc- -CAr. V. De altari quod construxii osue.
cineum in fenestra foris posuit, quem domi hahuit; Josue, suhversis hostibus, altare ex lapidibus
et sancia Ecclesia, ul salvarelur, passionem Christi quos ferrum non tetigerat construxit (Jos. vm).
ore conlitetur, quam corde credit. Achan regulam Deuteronomium in eo scripsit, ct populum ad bene-
auream el pallium furatur, et in valle lapidaiur ; dicendum et maledicendum divisit. Nobiliores tn-
et falsus quihbet cbristiarius, vel haereticus philo- bus ad henedictionem, ignobiliores ad maledictio-
sophicam sapienliam (quse perauream regulam si- B nem constituit. Lapides, ex quibus Josue altare
gnificatur) et saecularem cultum (qui per pallium constituit, sunt sancti in fide°flrmi, qui per dile-
designalur) in Ecclesiam inducens, inferno con- clionem-operantur. Quos ferrum non tangit, quia
demuatur. Aurum, argentum et quaelibet metalla," eos nulla cfudelitatis culpa corrumpit. Qui dumin
sive Jericho, sive civitalem aliafiim per ignem pur^ unilatem fidei el concordiam charitatis convcniunf,
gala, in opus Domini assumuntur; quia philosopho- unum altare faciunt. Deulcroiiomium, quod intcr-
rumsapientia, veleloquenlia, sive queelibet docirina pretatur secunda lex, significatEvangelium. Quod
eorum, sacrae Scriplurae examinationc ab omni er- in hoc allari seripsil Dominus, quando dixit : Au-
roris sorde purificata, in divina. praedicationis mi- distis quia diclum est anliquis : Non mmchaberis.
nisterio non reprobatur. Maledieitur, qui Jericho Ego autem dico vobis : Si quis videril mulierem ad
resedificat, et malediclus esi, qui malitiam ssecula- concupiscendum eam, jam mmchalus est eam in
rem in baptizatis destructam verho pravo vel exem- corde suo (Mattii. v). Qui juxta nronlem benedi-
plo reducit el restaurat. In pirimogenito suo ponit ctionis incedehant, illos significant qui sine metu
fuodamenlum, et in novissimo llberorum porfas pcease infernalis , promissionis coelestis amore suc-
ejus, quia per hanc culpam amillit, et quod primum ' censi veniunt ad salulem. Illi vero, qui j'uxta roon-
acceperat donum nalurse, et quod accepit ultimo k-tem maledictionis incedehant, illos designant qui
donum gratiae, ut jam illi ad salvationem nihil va- non amore henedictionis, sed promissionis, sed fu-
leat utrumque. Sed et cuncta , quseillius sunt, igne' turorum suppliciorum Himore, complent qua_ in
eonsumuntur, dum corpus ejus, et anima, et quid- lege scripta sunt, ut pervenianl ad salutem. Scii
quld in utroque possidel, gehennali conflagratione _ nobiliores eos esse eorislat, qui boni ipsius deside-
comhuruntur. rio et aeterna beriedictionis amore quod bonum est
CAP.IV. De civitate Hai. agunt.
Civitas quoque Hai significat mundum, non in CAP. VI. De dolo Gabaonitarum.
eo quod est creatura Dei, sed tn eo quod in^ ipso Interea Gabaonitm, metu perlerriti, cum fraude ci
superabundat mali_iadiaboli,'et concupiscentia ge- ballidilale venerunl ad Jesum, pannis, calceamentis-
neris humani. Viri Israel post urbem in insidiis la- gue veteribus induli, deprecantes ut salvarentur. Sta-
tentes nocte, propheiae sancli antiqui sunt, qui ante limque a Jesu salutem accipiunt. Qui lamen dolum
adveutum Josue ad Hai, id est anle adventum Chri- ubi agnovit, licjni cmsorcs, vel aqum geslalores eos
sli in mundum quasi in nocie latiierunt, quia in Ve- consliluit (Josue ix). In quorum figura, illi osteri-
teri Testamenlo antequam nohis oriretur sol justi- y. duntur, qui demundo ad Ecclesiam venienies, ha-
lise, qui illuminat omuem hominem venientem In hent fidem in Deo, et declinant caput suum sacer-
hunc mundum [Joan. i), Domino in umbra legis et dotibus, sanctisque ministranl,:et serviunt, ct ali-
figuris futuri Salvatoris, ipsum Salvalorem prsece- quid utiliiaiis impendunt. Ad ornamenlum etiam
dentes, servierant. Sed rex Hai ignoravit insidias Eeclesiae, vel ministerium prompti sunl; in mori-
Israehtarum; quia diabolum Iatuerunt obscura hus vero suis, el conversalioue pristina delineulur,
senigmata piophetarum, etsecrela mysteria legalium relinentes veterem hominem oum actibus suis, et
figurarum, et non noverat modum redemptronis, id- induti vetustis vitiis, sicul et illi pannis et calcea-
circo teihere sicut rex Hai Josueaggressus est prse- mentis veleribus-oblecti, et propter hOc quod in
sentiam expugnare Redemptoris. Josue contra re- Deum credunt, crga servos Dei et Ecclesiae cultum
gem Hai, se invalidum et impotentem simulavit, videntur esse devotl, nihil tamen emendaiioiiis vei
et fugam iniit, et sie se superari flngendo, regeni annovationis habent in morihus. Tales igitur tan-
flai callide debella.it, quia Christus humaniialis in- tummodo quoddam salutis signum," intra Ecclesiam
iirmitatem praetendens, dum se a diabolo tentari et temporaliter pra_ferunt, interlsiaeliticas autem, i.l
aministris e;us,ipsocooperante,crucifigi permisit, est inter sanclos Dei, regnum >aeternum vcl liber-
675 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. m
tatem minime consequuntur. Quod autem in Ga- .A strse humilitatisretorquemus, ut eo de se.mens et in
baon pugnante Jesu Nave stelisse perhibentur sol suis vilia senliat, quod suis viribus etiam parva,
etluna, donec Israelis inimici delerenlur (Josue x), quse expetit, non expugnat. Unde bene rursum scri-
significat quod nosler Jesus multo magis modo in- plum est : Hmc sunt gentes, quas Dominus dereli-
tervenlu suo, dum nos bellum gerimus adversus quit, ul erudiret in eis Israelem (Judic. irr). Qusedam
vitiorum gentes et colluclamur adversus principes namque minima vitia nostra retinentur ut se nostra
et potestates, etrectores, tenebrarum harum, adver- intentio sollicita in certamine semper exerceat, et
sus spiritualia nequilim in cmleslibus (Ephes. vi), sol eo de vicloria non superbiat; quod vivere iu seho-
nobis jusiitise indesinenter assisiit, nee deserit nos sles conspicil, in quibus adhuc vinci formidat.
unquam, nec festinal occumbere, quia ipse dixit: Israel igilur reservatis gentibus eruditur, quia
Ego vobiscum sum omnibus diebus usque ad consum- quando in quibusdam vivimus vitiis, elatio virtutis
malionem smculi (Malih. xxvm). Quinque autem nostrse comprimitur, et mens nostra in parvis sibi
reges, quinque sensus indicant, qui Gabaonitas, id resistentibus discit, quod ex se non subjieial ma-
est carnales homines expugnant. Hi ad speluncam jora.
confugiunt (Josue xm), cum se terrenis aclibus in CAP. IX. De successoribus Josue.
corpore obsiti mergunt. Qui tamen pugnanie Jesu, B Postmortem Josue, eonsuluerunt filii Israel Do-
id est prsedicalione evangelica superanlur, alque minum dicentes : Quis ascendet anle nos contra Cha-
intra •
ingredienle verbo Dei in nobis, id est spelun- nanmum, et erit dux belli (Judic. i), etc. Sicut Josue
cam corporis nostri, omnes pariter interficiuntur. significat Christum, ita successores Josue signifi-
Exstinclis deinde vel ejectis gentibus, Josue sorte canl apostolos et tseteros Ecclesise doctores et re-
dividit populis terram promissionis. Ejecit ergo et ctores, quorum discrelione, providenlia et doctrina
Christus a facie fidelium suorum quodammodo sancta guhernatur, munitur et eruditur Ecclesia.
gentilium errorem, malignos spiritus, el sorte divi- Quando autem filii Israel peccaverunt, tradidil eos
sit in nobis terram, omnia operans unus atque D.ominus in manus regum alienorum; quandovero
idem spiritus, ac dividens dona propria unicuique poeniluerunt, suscitavit eis principem, qui libera-
prout vult (II Cor. xn). - ret eos. Sic quando peccamus, vires eonlra nos
CAP.VII. De levilis. daemombus praebemus; quando vero ad Deum con-
Quod vero habitacula ut suburbana, et oppida verlimur, mitlit nobis doetores, qui nobis oslen-
levitis a Jesu per omnes Iribus decernuntur, signi- dant viam salulis et suhjectis boslibus, reslituant
flcat quod ii, qui in Ecclesia Dei, doctrinse graliam gratiam liberiatis. Qui significantur per Othoniel,
administrant, prorsus ab omnibus quibus dispen- Aiolh et alios. Legimus de Samgar, quod sexcen-
sant divina, lerrena suhsidia, quse nonhabent, sus- los inlerfecit vomere uno. Ita et nos debemus ali-
cipiant, ut impleaiur illud apostoli prseceptum di- quando recondito muerone excommunicationis et
centis : Si nos vobis spiritualia seminavimus, non acerrimse increpationis corda audilorum vomere
est magnum si carnalia vestra metamus (I Cor. ix). discretae exhortationis, et temperamento blaudi
Et merito isti per cunctas tribus divisi dicunlur, sermonis erumpere et sic exercitum daemonum de
quia dispensatione cunctorum vivunt. Quod autem finibus eorum propulsare, et populum Dominicum
quadraginta duas urbes accipiuut (Num. xxxv), in- verse libertati reddere.
dubitanler ipsa prsedicatio sanctorum signatur. CAP.X. De Debora.
Ipsi enim possident doctrinam, quae constat legis Debora quoque, quse interpretatur loquela, ser-
Decalogo, et quadrifido Evangelii numero, quasi monem significat prophelicum. Est habitans sub
quaterdenas habentes urbes. Quibus et duse addun- palma; quia ad palmam nos supernse vocalionis ex-
tur, quia nimirum cuncta, quae prsedicant, rriorali hortatur. Ista Debora vocavil Barach, qui interpre-
ac mystico sensu annuntiant. tatur coruscatio, et significat populum Judaicum :
CAP.VIII. De Ghananmis tributariis. D qui ad modicum in bono coruscavit, sed quasi co-
Illud autem quod Israelitico populo, cum prse- ruscatio cito defecit. Yocavit eum ad bellum conlra
cepta promissionis terra partiretur, Ephraim tribui Sisaram, id estcontra diaholum. SedBarach victoria
Chananseorumgeiililis omnino populus accedit, sed non ascribilur, dum per Jahel mulierem alienigenam
factus trihutarius dicilur sieut scriptum est: Habi- Sisara interficitur; quia dum Judaicus populus dia-
tavil Chandnmus in medio Ephraim, tributarius bolo non resistit; sancta Ecclesia de gentibus colle-
{Josue xvr), exponamus. Quid enim tributarius, cta, ligno Dominica. crucis eum virililer occidit,
nisi suhjeetionem servitutis, quod Chananaeus nisi dum in eum veraciter credit, qui in ligno pro noslra
vitium significat? Saepe enim in magnis virtutibus salute pependit. Sic sunt nonnulli quibusdam gra-
te-rram promissionis ingredimur, quia saepe intima lia. donis prsediti, doctrina et eloquentia clari : qui-
<3e«.ternitate rimamur. Sed dum interemptis subli- cum viriliter diaboli suggestionibus resistere debe-
mibus'vitiis, qusedam tamen parva retinemus, quasi rent, muliebriter tepescunt; et alii infirmi et mino-
Chananaeum vivere in- terra nostra concedimus. rem gratiam his habentes, viriliier eos repellunt.
Qui tamen tributarius efficitur, quia hoc ipsum vi- Sic quoque religionis habitu palliali, ab inceplo de-
tium, quod subjicere non possumus, ad usum no- votionis cadunt fervore, el alii sub habitu constitutt
677 ALLEGORI.E 1N VETUS TESTAMENTUM. — LIB. IV. e78
ssecularii, ad ipsum totis virihus assurgunt. Illi, A dixit Deus : Quare lu enarras justilias meas? {Psal.
quos ex Israel Debora arguit ad bellum non venis- XLrx.)Pugnaverunt reges juxla aquas, et tamen nil
se, sunt Christiani et infideles quique, qui terrenis tulerunl prmdanles (Judic. v). Reges ad aquam pu-
incumbunt, et in ipsis requiescunt, et ad spirituale .gnant, cum dsemones sanclos invigilantes lectioni-
hellum nunquam veniunt, quia prophelicis exhor- bus et meditalionibus sacrse Scriplurae tentant. Qui
talionibusminimecredunt. Quare, inquit ad Ruhen, praedanles nil ferunt, quia vicli et confusi descen-
habiias inter duos lerminos, ut audias sibilos gregum ? dunt. De coelo quoque contra eos dimicatur, dum
(Judic. v.) Qui sunt termini isli, inter quos pravi sanctis auxilium, in tentalionibus divinitus praebe-
habitanl, nisi termini viliorum et peccatorum. Ha- tur contra dsemones. Stellse etiam contra Sisaram
hitant eninr inter lerminum superbise el acediae, pugnant, dum sancti angeli ccelitus missi nobis-in
inter terminum avariliae et luxurise, et gulse, et auxilium, diabolum superant. Benedicla Jahel, id
rapinse : et sic de caeteris. Hahitant inter lerminos, est sancla Ecclesia, inter mulieres id est inter alias
dum hinc subjecli inquiriamento carnis, illine in- nationes, benediclione ccelesti in Ghrislo. Aquam
quinamento spiritus, vel certe inter terminos habi= petenti, lac dedil (Ibid.). Aquam diabolus petit,
tant. Quia ore confitenlesse nosseDeum, faclis negant quando doctrinam hsereticam et saecularem sapien-
(Tit. i). Nunquid non hahilant inter terminos illi, B liam a calore fidei frigidam proferri et disseminari
de quibus dietum est : Populus hic labiis me hono- concupiscit. Sed Ecclesia sancta lac tribuit, quia
ral, cor autem eorum longe est a me (Marc. vrr; Isa. simplicem doclrinam prsedicare non desinit. Debora
xxix-). Isti audiunt sibilos gregum, id est strepitus igitur, prophetia; Darach, populus Judaicus; Sisara,
vitiorum, vel hominum carnaliter viventium : qui diabolus; Jahel, sancta Ecclesia.
quasi greges id est bruta animalia,' duee diabolo CAP.XI. Sensus allegoricus de Area. -
gregalim, et insensate currunl ad tormenta. Galaad Solent doctores in flgura per aream Gedeonis
trans Jordanem quieseebat, et Dan vacabat navibus. (Judic. vi), accipere mundum et per vellus beatam
Aser in littore maris hahitabat, et in porlubus mo- Mariam; per rorem, graiiam. Vellus namque rore
rabalur. Jordanis, qui interpretatur descensus, si- profusum est, quando' beata Virgo Christum con-
gnificat humilitatem. Galaad igitur, qui trans Jor- cepit. Et deinde area quando sancta Ecclesia, quse
danem quicscebat, et ad bellum cum Debora venire per mundum diffus.a est, in ipsum credidit.
detreclabat, designat sseculares homines, qui rerum CAP.XII. Sensus moralis de Area.
transeuntium affluentia superbi, in elalionis vitio
Possumus et secundum moralem sensum per
secure quiescunt, et ad spiriiuale bellum venire con- in qua Gedeon triticum virga purgahat, si-
temnuut. Mareautem, significat saeculum, ]et naves C aream,
in mari currentes, actiones sseculares. Dan itaque, gnificare latiludinem cordis; per virgam,- rectitu-
dinem discretionis; per trilicum, virtutes; per paleas,
qui vacabal navibus, illos exprimit qui aclipnibus vitia. Virga namque in area triticum purgamus,
sseeularibus invigilant: et idcirco contra hostes spi-
in corde nostro, vitia a virtutibus virtute
riluales pugnare recusat Aser, qui habilabat in quando discrelionis separamus. Gedeon itaque in hoc casu,
litlorejnaris et in portuhus morabalur, illos signi-
viriunr inrbecillitate ssecula- quisque fidelis est; area, cor; triticum, virtutes;
ficat, qui, quamvis pro vitia.
rium tenlare negolia non valent : sseculo tamen et virga, discretio; palea,
ssecularibus rumoribus, el actipnibus in quanlum CAP.XIH. De Gedeoneet bello Madianiiarum.
possunt, adesse et adhaerere laborant. Galaad igilur, Gedeon (Judic. vn), significat Christum. Madia-
DanetAser, ad bellum eum Debora non veniunt, i.it_e, significant dsemones; vitia, pravos homines.
quia superhi quique et ssecularibus iiegotiis se im- Treeenli vero qui cum Gedeone pugnaverunt viri,
plicanles, et sseculum £adamanles, mililare Christo apostolos significant et apostolorum successores,
despiciunt. Zabulon vero et Nephthalim obtulerunt Ecclesise doclores*,et rectores, et omnes electos fide
animas suas morli. Duces Issachar fuerunt cum De- rj sanctse Trinitatis signatos. Qui bene aquam non flexo
bora. Isti, qui cum Dehora fuerunt Domini bello, poplite bibunt; quia, dum scientiam Scriplurarum
illos significant qui carnem suam in bello tentalio- hauriunt, slatum suse rectitudinis ad ima non re-
num per abslinentiam crucifigunt. Qui, inquit, fleclunt. Illi namque dum aquam bibunt, genu
ascendilis super nilenles asinos, qui ambulatis in via, flectunt; qui et Scripturas scrutantur, et ad terre-
et sedetisin judicio, loquimini (Judic. v). Qui sunt norum cupidilatem deformlter inclinantur vel in-
nitentes asini, nisi corpora casla; asini, per illam, curvantur. Sancti etiam in manibus tubas tenent,
quam exhibent spifitui, subjectionem; nitentes, et lagenas cum lampadibus. Tubse designanl sonum
per caslitatem. Via designat Chnstum; Judicium prsedicationis, el lagense fragilitalem corporum.
auiem, discretionem boni et mali. Vos igitur, quia Lanipades, splendorem miraculorum. Sancti tubis
ascenditis super nitentes asinos, id est qui corpora sonant, quia eloquia divina incessanter prsedicanl.
easta cuslodilis, qui ambulatis in via, id esl qui in Lagenas tenent in manibus, et frangunt, quia cor-
Chrislo recte vivitis,et sedelis in j'udicio, id est qui pora sua et abslineniiae, et lahoribus, el morti ;pro
verum a falso, honum a malo diseernilis, loquimini. Christo libenter supponunt. Lampades tenenl, quia
.Quid loquimini ? Justiliam inquit. Peccatori nainque iiiiraculis longe lateque refulgent. His omuihus saa-
679 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 680
cli praediti, el dsemones lerriti vincuntur, et sancli A men lale respuunt, quia electi quique per pravo-
viclores effieiunlur. rum maliliam, si in regimine eorum conslituanlur,
CAP. XIV. De Gcdeone, et uxoribus ejus, et filiis. proprio se fructu privari, et illis nihil prodesse per-
Gedeon (Judic. vm), sicut in praeeedenti figura timescunt. Deinde ligna rhamnum supra se regem
diximas, significat Ghrisium. Mullse Gedeonis uxo- levanl, cum iniqui alium iniquum spinis peccato-
res, multae Ecclesiae sunl, vel mullae nationes, Chri- rum obsituin in rectorem exposlulant. Isli quoque
sto per fidem adhaercnlcs; filii Gedeonis, sunl sin- alterno igne devorantur, dum perversi, subjedri, el
guli Christiani. Concubina, de qua genuit Abime- perversus eorum praelatus, alterutro furore et ira-
lcch, Synagogam designat. Quae ideo concubina, cundia conlurbanlur.
quia peccatrix. Abimelech (Judic. ix), significat CAP.XV. De Jephle.
Anlichristum, qui, congregatis perditis nationibus,
sieut Abimelech trucidavit fratres suos, sic et Anti- Jephte (Judic. xi) quoque, sicul, doctores expo-
christus persequelur servos Dei Chrislianos. Joa- nunt, significat Christum. Sicut namque Jephte a
than minimus, qui ex omnibus fratribus suis solus fraliibus ejecius accepit principalum, sie Christus
evasit et montem benediclionis ascendit, exprimil a Judseis refutatus, accepit principatum superpopu-
eos qui ascendunt per gratiam inontem vitse spiri- g lum fidelium. Sicut Jephte liberavit populurn fide-
tualis, et sic evadunt culpam damnationis. Yidea- lium, sicut Jephte iiberavit populum de manu filio-
mus etiam parabolam Joathan contra viros Sichem rum Ammon; sic Christus electos de servitute
prolatam : Ferunl, inquit, ligna silvarum, ut unge- dsemonum. Jephte per •uetoriam sacrificavit filiam,
rent super se regem (ibid.), etc. Quid per ligna sil- et carnem suam Christus immolavil.
varum accipimus, nisi naliones quaslibet iufructuo- CAP.XVI. De Samsone.
sas, et homines in. peccalis posilos et inveteralos,
et seternis incendiis paralos ? Oleum significat mi- Samson (Judic. xm) significat Chvistum. Per an-
nuntiata est nativilas Samsonis, et per an-
sericordiam; quia, sicut oleum exeellit cunctos geluro annuntiata est
ila misericordia cunctas virtutes. Et sole- gelum nalivitas Salvatoris. Samson
liqaares,
B.-iiSPatri misericordiam assignare, sicut ipsum leonem interfecit, et Christus diabolum occidit.
Samson de faucibus leonis extraxit favum, el Chri-
benedicentes dicimus : Benediclus Deus et Pater
Domini nostri Jesu Chrisli, paler misericordiarum stus de faucibus diaboli genus humanum. Cera,
Cor. Per oleum vel nou incon- cor; mel, spiritus. Samson duxit uxorem alieni-
(II i). ergo olivam,
venienter exprimilur Paier. Per vitem'designaiur genam, el Christus gentilem Ecclesiam. Samson
Q slravit Allophylos, el Christus slravit spirituales et
Filius, qui dixit : Ego sum vitis (Joan. xv). Per
iicuin vero, quae feuavemet dulcem habet fructum, corporales iniroicos. Samson apporlans portas
Gazse, ascendit montis superciliuro, et Chrislss
figuratur Spirilus sanclus, de quo scriptum est: fractis portis inferni, ascendit in ccelum. Samsoir
Quam suavis, Domine, Spiritus tuus in nobis? (Sap.
Et : tneus mel dulcis plures hostium proslravit moiiens, quam ante
XII.) sapicnlia Spirilus super
fecerat vivens, et Christus plures moriendo, quani
(Eccli. xxiv). '
Ad olivam igitur, vitem, et ficum ligna silvestria vivendo.
veniunt, etregem quserunt, dum infructuosi quique, CAP.XVII. Moralitas de eodem.
Patri, et Filio, et Spiritui sancto labiis dolosis Secundum sensum tropologicum, Samson signi-
dicunt : Domine, Domine. Sed oliva, vilis, fieus, re- ficat quemlibet fidelem, in fide forlem; qui leonem
gnum silvestrium lignorum Tespuunt, quia Pater, inlerficit, dum diabolum interficit, vel vincii; favum
el Filius, et Spiritus sanctus homines pravos et in- e faucihus leonis extrahit, dum se vel alium a srib-
fructuosos (nisi fructuosi fianl) in filios regni non jectione diaboli eruit. Allopliylos prostemit, dum de
assumui.t. Non enim omnis, ait, qui dicil milii : Do- se vitia spiritualia, et carnalia expeilit. Sed iste talis
mine, Domine, inlrabit in regnum cmlorum; sed qui ac tanlus aliquando vincirur, et molere compellitur,
facit voluntalem Patris mei, qui in cmlis est (Matth. ® dum videlicet tentationibus superatus, et spiritu ct
vn). Sicut viri Sichem, Ahimclech, ita ligna silva- corpore afiligitur. Sed recrescenlibus roboratus cri-
rum rhamnum in regem accipiuni, quia iniqui prin- nibus, plures hoslium quam ante inlerficit, quia do->
cipatui Antichrisli se submitlent. Sed sicut illa al- nis graiise iterum confortalus, ad majorem trium-
terutro igne devorantur, sic isti communi culpa co.i- phum eliam post lapsum, et in fine pertingit.
demnantur. Possumus quoque per oleum, vel oli -
vam significare fidelem, excellenlem misericordise CAP. XVIII. De Ruth.
virtute. Per vitem, quemlibel eximium virtute sa- Terra Moab signiiieat gentilitatem; Rutli, Eccle-
pientiae. Per ficum, alium pfsepollenlem gratiam siam genlilem; terra Israel, convcrsationem spiri-
dulcedinis internse. ;Ligna itaque ad olivam, vitem, tualem; propinquus, qui Rulh non accipit, Joannem
ficum, ut ex ipsis regem accipianl veniunt, cum Baptistam; Booz, Christum; ager, mundum; sege-
quffilibct infruciuosse congregationes, aliquem virum tes, homines; roessores, angelos. Sic igitur asni-
H-isericordem, vel sapientem, vel ducera, in praela- gmalibus mullis et figuris in Yeteri Testamento prse-
tuni sibi requirunl. Sed oliva, vitis, ficus, regi- signatum est mysteriuni humanse redeuipiionis.
€SI ALLEGORI.E IN YETUS TESTAMENTUM.— LIB. V. €82

LIBERQUINTUS.
IN LIBRUM I REGUM. — AB HELCANA USQUE AD DAVID.

PROI.OGUS. A CAr. II. Moraiilas de eodem.


In praedictis de libro Josue, et lihro Judicttm,
Elcana Dei possessio interpretatur, qui animi
qaaedam secundum sanctorum dicta Patrum, qua_- virtute vir dicitur. Et
dam secundum sensum noslrum elucidavimus. In unus, non mobilis, non vaga-
sed firmus et inconfusus. Omnes etiam
sequentibus vero manum ad lihrum Regum verti- bundus,
unus dicuntur, unam sapientiam ha-
mus, ot in ipso simililer quaedam secundum ingenio- competenter
bentes : qui unum Jesum Chrislum eonfitenlur, uno
lum nostrum, qusedam secundum verba sanclorum
Patrum exponemus. spiritu Dei replentur. Unde insipiens sicul luna mu-
tatur (Eccli. xxvn). Unus autem Deus dicitur non
CAP.I. De Helcana el uxoribus ejus.
numero, sed quia non mutatur, unde' scribitur : Tu
Fuil vir unus, de Ratnathaimsophim de monte auteni idem ipse es, el anni tui non deficient
El- (Psal. ci).
Ephraim, el nomen ejus Elcana, etc. (I Reg. i). Unde et Aposlolus : Omnesquidem currunt, sed unu$
cana interprelalur Dei possessio, quae est Filius Dei, accipit bravium (I Cor. rx). Unusquisque •
insipien
dieens : Dominus possedil me (Prov. viii). Qui bene tium non est unus, sed multi. Elcana, prsedicator,
dicitur, vir unus non numero, sed quia nunquam quem Dominuspossidet. Phenenna et Anna activa
mutatur, nec desealter efficitur. De Ramathaimso- B et contemplaliva vita. Phenenna fecunda in filiis et
phim, quae dicitur excelsa eorum, id est specula, filiabus; activa, forlia gignens opera et infirmal
hoc esl superna Jerusalem, de qua veniens specu- Phenenna interpretatur conversio; quia activa ad
lalionem doeuit, «t morte sua possidere fecit. Jero- acliones, quibus prosil proximis, necesse est ut sol
boam, misericors; Eliu, Deusmeus ejus; Suph, licite convertatur. Activa enim vita esl panem do-
fundens, quia misericordia ad nos veniens, in pas- clrinaeesurientitribuere, errantem corrigere, ad hu-
sione ait: Deus meus (Matth.^xxxn), ubi semetipsum militalis viam superbum revocare, infirmantis cu-
«xinaniens effudit: Unde effusum unguentum nomen rara gerere, quae singulis expediant dispensare.
iuum (Cant. i). Effusum a suis invisibilibus ad no- Anna interpretatur gratia, quia contemplatio habe-
stra visibilia. Ephrathaeus, frugifer, quod donis Spi- lur per gratiam. Haec est sterilis; quie eum eam,
ritus sancti ahundat. Et habuit duas uxores, Annam prout est, nullus penetrare" valeat, nullus quod i_i~
et Phenennam. Phenenna, est Synagoga, quse fe- ea sentil praedicare sufficiat, contingil ul eam prtc -
cunda primo, Deo filios generabat per legem, sed dicando nemo plures filios gignat. Contemplativa,
jam propter infidelitatem infeeunda manet. Anna est charitatem Dei ,et proximi menle retinere. ah
sterilis, Ecclesia genlium, quae olim slerilis a palre exteriore quiescere, soli desiderio Conditori inhae-
spirituali, nunc gratia Chrisli redempla parit pro- G rere, ut nil j'am de exterioribus agere libeat. Qui
lem Deo. Anna, quse interpretatur gralia,'Beo filios vult effici possessio Dei, has duas ducat uxores,
per haplismum genuit, et per Spiritum sanclum. activam prius", et contemplativam deinceps. Prseci-
Phenennset id est Synagogse, et filiis dedit partes, id pue doclor ex amplexibus Phenennae transeat ad
est temporalia bona juxta illud : Dedit illis regiones amplexus Annse, utrique partes tribuat, virlulibus
gentium (Psal. civ). Et quiaprimum credila sunl illis virtutes subnectens.
cloquia Dei (Rom. m), Annm, id est Eeclesise gen-
iium, dedit partem unam (I Reg. i) scilicet inge- CAP.III. De Anna, et Samuele.
nium. Unde abiit iristis (Ibid.); quia concluserat
Dominus vulvam ejus, nondum venerat tempus rai- El factum esl post circulum dierum: concepil An-
serendi ejus, ut spirituali gratia fecundaretur. Sicut na, el peperil filium, vocavitquenomcn ejus Samuel, eo
Phenenna Annam, ita Synagoga genlilitatem despi- quod a Domino postuiassel eum (I Reg. i). Quia Anna
ciebat. Multi ex gentibus Redemptoris adventum, ut ante Dominum devotepostulavit, coucepit et peperit:
in Job reperitur, exspectaverunt. Et quia in prece Ecclesiaper naturalem inlellectum orans, mysterium
perseveraverunt, tandem Redemptor flenii et ncn Incarnationis concepit corde, ore confessionis genui'
capiemi cibum Annaeconsolationemadhihuit. Anna, Samuel",noraen ejus nominatusDeo, vel postulatus \
cur fies ? elc. Nunquid non ego melior tibi sum, quam Deo, Annae primogenilus, propheta. Quis est hic,
decem filii? etc. (Ibid.) Melior est Ecclesise vir suus, nisi Deus homo ? Sed et hoc, quod Anna remansitj
id estChristus, quamdecem filii, quos Deo Syna- et cum viro non ascendit donec ablaclarelur puer,
goga edebat. Yultusque ejus nonest amplius in di- nobis insinual quod Ecclesia nullum ad sacerdo-
versa mutatus. Nequaquam enim Ecclesia a iide et lium provehit, dum laclis infanliae particeps est,
dilectione Redemptoris' aliquando in diversa decli- non solidi cibi, el intelligentiae spiritualis. Canticum
nando mutata est. •Annse post conceptionem el nativitaiem Samuelis,
PATROL. CLXXV. 2_J
683 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. tU
«gnifleat gratiarum actionem sanctoe Ecelesiae, slve A Juxta quem fideles, ut eum inveniant adjulorem,
pfo incarnatione Redemptoris nostrl, sfre pro con- eastramelanlur, dum in lege Domini meditantur»
versiorre et perfecta justiiicalione cnjuslibet p.ecca- Sed Philisthiim veniunt in Aphec, id est-furorem
toris. novum; quia, dum fideles divinis legibus amplius
CAP.IV. De Ophni, et Phinees,filiis Heli. insistere prospieiunt, immundi spiritus, acriora et
Ophni (I Reg. n), discalceatus vel insania conver- nova certamina constituunt. Unde eos, hoc est fida-
sionis, Phinees, os mutum, Scribas et Pharisaeos si- les non in Domino, sed in suis virihus confidentes
gnificant. Qui fllii Heli dicuntur, ^juia Heli lypum et in humana sapientia gloriantes, ac per hoc gra-
tenet sacerdotii. Ipsi, quia non receperunt quod lex liam Evangelii contemnentes, quasi qualuor millia
et pr.ophetse praedixerunt, ad insaniam infidclitatis facile prosternunt.
conversi, os mutum meruerunt hahere a confes- CAP.YII. De arca Dei, et filiis Heli moriuis.
sione Christi; et quia noluerunt suscitare semen Arca Dci capta esl: duoquoque filii Heli morlui
fidei, Christo defuncto, fratri, meruerunt discal- sunt,'Ophni et Phinees (IJReg. rv). Arca ah alieni-
ceari, et esse extra sortem' eorum,'de quibus dici- genis capta, testamentum ad gentes transilurum si-
tur: Calceali pedes in prmparatibnem Evangelii pacis gnificat. Moritur Heli, moriuntur et filii ejus, quia
(Ephes. vi). Et quia conati sunt nomen sponsi sibi, B deficit pontificatus cum sacerdotio veleri. Nurus au-
non Chrtslo vindicare Ecclesiam usurpando, nudi tem ejus, uxor Phinees prsegnans erat vicinaque
remanserunt.ab omni dignitate disealceati, ab ex- partui. Et audito nunlio, quod capta esset arca Dei,.
emplis patriarcharum et prophelarum. Unde silu et mortuus essel socer suus, incurvavit se, et pepe-
(ubi sacerdotes fuerunt) interpretatur divisio, vel rit, etmortua est. Uxor sacerdotis non ante interiit
ejus dimissio et petitio, quia .pelierunt a Pilato, ut quam vivum peperit; nec Synagoga cx loto interiit
dimitteret eis Barabham. Merito ergo dimissi sunt, antequam J_icclesiaprimitiva, quae ex ipsa erat, cre-
et ab omnipotenti Deo derelicti. didit. Ne limeas quia filium peperisti. Credentes
CAP.V. De Heli et filiis ejus rursum. Synagogam consolantur, sed desperans miuime
Heli (I Reg. n). interpretatur extraneus. A Deo animadvertlt; nec sohojem novam deputat glorise,
eaim alienus est, qui subditos non corrigit. -Ophni, sed ignominiae, unde sequitur : Et vocavit puerutn
insania conversionis. Merito sic vocalur, quia differt Ichabad (Ibid.). Ichabod ideo appellatus est puer*
"mulari in melius. Phinees, eris obduratio, vel ori sicut dicit Josephus, quod nomen designat inglo-
parens; dttos Phinees sacerdotes .legimus, alterum rium, quia translala est gloria ab Israel, capta arca,
juslum liliuniEleazari,allerum injustum filium Ileli. Unde auferelur a vobis regnum Dei, et dabiiur geni%
-Sunt autem in sacerdotibus .hodie, qui utriusque C facienti fructus ejus (Malth. xxi).
typum tenent. Sacerdoles gui custodiunt os suum, CAP. YIII. De arca Dei, et Dagon.
ne exeat inde aliquid pravum, in Jilio Eleazari figu- Philislhim lulerunt arcam Dei: et asporlaverunt
rantur. Qui aulem habent os obduratum, vel impe- eam in Azolum (I Reg. v), Azotus interprelalur
ritia, vel peccatorum conscientia, in iil.o Heli figu- ignis palris, vel incendium. Bene sic vocatur locus
ranlur. Yae sacerdofibus noslri temporis vel Novi uhi erat idolum Dagon, quia advenlus arcse Dei in
Testamenli, qui, sicut Ophni etPhinees, abjiciunt Azotum erat incendium diaboli patiis omnium ini-
victimam Domini; qui patcrnse et divinse correctioni quorum; Dagon, qui interpretatur piscis tristitim,
non obediunt, sed quotidie se peccalis miserabiliter significat diabolum, qui in raari hujus sseculi devo-
involvunt, conversantes in comcssatione, et ebrjetate} rat peccatores, qui et in Job Leviathan, ct Behe-
i» cubilibus, et impudiciliis, el in contentione, et moth (Job xh), nuncupatur, Caput Dagon, el duce
cemulatione (Rom. xm); quia, sieui illorum culpam pahnm manuum' ejus abscissm erant super limen
secula est mors corporalis, sic et islorum vilam, (I Reg. x). Caput Dagon, significat superbiam diar
nisi pceniteant, sequotur mors aeterna. boli, a quo iniiium peccati fuit, quia per omnem
CAP.YI, De castris Israel, el Philislliiim. n orbem terrarum idololatriam constituit, Dusepalmse,
Egressus est Israel QbviamPhilisthiim in prmlium, opcrationem idololatrise; limen, finem impiae tul-
cl caslramelatus est juxta lapidem adjutorii. Porro tiirae.
Philisthiim veneruni in Aphec, el inslruxermt aciem GAP.IX. De aggravalione manus Domini super
cbntra Israel. Inito mitcm cerlamine lerga vertit Axotios.
Israel Philisthmis, ct ccciderunt passim per agros, Aggravata est manus Domini super Azotios: el de-
quasi quatuor millia virorum (I Reg. iv). Isracl vir molitus est eos: el percussil in secretiori parte na-
videns. Deum, et fortis cum Deo. Philislhiim, ca- tium Azotum, ct ftnes ejus (I Reg. xi). Qui testa-
denles poculo, scilicel daemones : qui poculo su- mentum Dei suseipiunt, et posteriora hujus vitse di-
perbise inebriali, et ipsi ceciderunt, el homines per- ligunt, quse debent sestimare .sicul stercora (Philip.
verleie festinant. Contra quos Israel, id estfideles i ni), ex ipsis juste In posteriora cruciabantur. Qui
ne cadanf, sed supereut, castrametantur juxta lapi- enim lestamentum Dei assumunt, et in posteriora
dem adjutorii. Lapis adjutorii, Christus est, de quc> respicicnles, veteri vanilate non se exuunt, similes
scriptum est: Lapidem quem reprobaverunl mdifi- sunt eis qui arcam Dei captivam, juxta idola sua po-
SUiltes; hic factus est in capul anguii (PsaL cxvii). suerunl. Et vetera quidem, iilis -etiam nolenlibus^
685 ALLEGORI_£ IN YETUS TESTAMENTUM, - LIB. V. 68(3
«adunt. Omnis caro fenum,et claritas hominis ut fios A et filii tui non.ambulant in.yiis luis : -constituc nobis
agri. Aruit fenutn, et cecidit flos (Isa. LX). Arca au- regem, utjudicet nos, sicul el universm Jiabent natio-
tera Dpmini, secretum scilicet teslamentum regni nes (I Reg. vin). Et erat vir de Benjamin nomine
'
coelorum, uhi est sempiternum Dei verbum, manet Cis, filius Abiei, filii Seor, filii Bechorath, filii Sa-
in a.ternum. Quinque autem ani aurei, et quinque reth, fitii Aphia, filii vir Jemini, forlis rdbore. Et
mures, quos fecerunt Philisthiim post plagam suam erat ei filius vocabulo Saut. Perierant asinm Cis, pa-
et attulerunt ad arcam, significant quod carnales tris Saul; et dixil Cis ad Saul filium suum: Tolle
quinque sensibus corporis dediti,~cum a Domino tecum unum de pueris; et consurgens vade, et qumre
fuerint correpli, scelera sua cognoscentes, juste se asinas. Et qumsivit et venit ad Samuelem, et intro-
percussos esse confitcntur, et,.licct coacti, in mclius duxit eum Samuel in triclinium et deciit ei tocum in-
commutantur. Quod hene significant quinque civi- ter eos, qui fuerant invilati ad prandium (I Regi ix).
tates Philisthinorum : Azotus, Gaza, Ascalon, Geth, Et tulit Satnuel lenticulam olei; et. unxit eiim in
Accaron, illos scilicet exprimentes qui exterioris regem (I Reg. x). Saul, qui offenso Deo -factus est
hominis actus sequuntur. Azotus interpretalur ignis rex super Israel, Judaeos significal. Sicut enim ipse
palris vel incendium; Gaza, foriitudo; Ascalon, -ig- durus, et superbus, et rigidus effectus est, ul eos
nis fnfamis autignis ignobilis,-Geth, torcular; Ac- £1 servili oneremagis premeret quam liberarel; siepo-
caron, erudilio tristitim vel sterilitalis'. Omnis enim pulus Judseorum quamvis unctus in sacefdotibus et
concupiscentia infamis atque ignobilis per diabolum regibus, tamen (quia ancillae iilius erat quse in ser-
Inflammata, atque per conlrarias fortitudines insti- vilutem generabat) nunquam perfectam libertatem
gata, et quasi per toreular nequitiae expressa, vinum per .ipsam unctionem cousequi potuit: prsecipue
profundit amaritudinis in doetrina prava et in opc- quiaregem Christttm mansuetum el humilera rec'.-
rationeperversa. Unde necesse est ut lendat ad pere noluit, per cujus dominationem poluil liLerari.
mortem, ubi esl trislitia sempiterna et slerilifas per- Saul peiitio interprelalur, qui fuil de slirpe Benja-
petua; Fmit arca Domini in regione Philisthinorum min hac generationis serie, filius; Cis, fllii Abiel,
septem mensibus. Septenarius significat universita- filii Seor, filii Beehorath. Et hsec nomina bene ex-
tem temporum, quse discurruut septenario numero primunt typum Judseoruni- Benj'amhi quidem infer-
dierum, et signiiicat Dei testamenlum, usque ad prelatur filius dextm; Cis, durus, vomilus viri vel
consummationem saeculiin gentibus permansurum. vomens vir; Ahiel, paler meus Deus; Seor, parvulus
CAP. X. De duabus vdtcis qum reportaverunl sive lurbulentus; Bechorath, primogenilus filius.
arcam.- Israel ergo, qui fuit primogerirtus Dei, et pater ej'us
Tollentes duas vaccas junxerunt ad plaustrum, vi- C * Deus, fuit filius dextrae, quia ssepe per auxilium Dei
tulosque earum recluserunl domij el posuerunt arcam confortalus hostibus suis prsevaluit. Sed quia sem-
Dei super plauslrum : ibant auleni vaccm in directum per ingratus exstitit beneficiofum Dei, et dura cer-
per viatn qum ducit Bethsames : el itinere uno gra- vicis, in blasphemiam erupit, de magnp parvulus, et
diebantur, pergenles, et mugimtes, et non declinabant de placido turbulentus effectus est. Quod Saul asinas
neque ad dexlram, neque ad sinistram (I Reg. vi). patris sui quserit, significat quod Judaei slullitiam
Bethsames, intrepretatur domus solis. Si igitur ad carnalis sensus sequentes, per errores devios luxum
ssterni Solis habitationem tendimus, ab itinere Dei mundi quserunt. Asinus enim brutum et luxuriosum
. pro carnalibus affectibus non declinemus. Pensan- aiiimal est. Qui ad prophetam venientes, id est ad
dum est aulem quodvaceffi, quse suh arca Dei Moysen, audierunt inventas esse asinas, id est,
plaustro religantur, pergunt et gemunt, non tamen hona terrae se comesturos_cssedidicerunt: a quo
ab itinere gressus flectunt. Sic prsedieatores Dei, et eis et unctionis oleum, et regni gubernaculum pro-
quilibel lideles intra Ecclesiam es.se debent, ul pro- millitur: in quibus ad lempus fralres suos de manu
ximis eompaliantur per charilatem, nec de via Dei hostium suorum eriperent. Qui Samuel Saulem in
cxorbilent per compassionem. Area Dei superposita, D j excelsum ducit et ibi illi refectionem tribuit, signi-
Bethsames pergere, est cum superna scienlia ad ficat Moysen et prophetas populum Hebraeorum do-
internse lucis habitaculum propinquare. Quod verc clrinis suis ad altiora provocantes, ut scientia spiri-
facimus, cum pro affectu propinquorum non decli- tali refectus, iu culmine virfutum consistat, nec rc-
namus. Sic enim ineedere debent qui sacrae legis labatur advitia. Tulit Samuel lenliculam olei. Len-
jugo suppositi per internam scientiam arcam Dei ticula, vas ficiile quadrangulum habens foramen,
portant. Quatenus per hoe, quod propinquorum ne- per quod fragilitas regni desigualur.
cessitatibus condolent, a coeplo' rectiludinis itinere GAP.XII. Item de Saul.
non declinent. Quorum nimirum gratia mentem Secundum aliam figuram Saul (I Reg. xi) significat
nostram lenere dehet, sed rcflectere non debet, ne Ghrislum. Saul asinas patris quserens, in regem as-
lisec eadem mens, aut si affectu npn tangitur, dura sumplus est, et Salvator a Patre missus ad oves, quse
sit; aut plustacta, sitin fletu remissa. - perierant domus Israel, super cunctum populum in
CAP.XI. Quod fiiii Israel postulaverunt regem. regem conslitutus est. Hoc enim significant asinae,
Congregati majores natude Israel venerunt ad Sa- quod oves. Saul a Samuele est uuctus, et unigcnitus
mvtleminRamatha, dixerunique ei: Ecce tusenuisti, a patre spiriluali unclione delibulys. Ab humera
687 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 088
Saul «upereminebat, quia caput noslrum super nos A cum Saule remanentes, catholici Christo firmiiej'
cst Christus. adhaerentes.
CAP. XIII De Naas rege Ammonitarum, et de Jabe CAP.XV. De eo quod non inveniebatur faber ferra-
Galaad. rius in lerra Israel.
Faber ferrarius non inveniebatur in omni terra
Ascendil Naas Ammonites, et pugnare cmpil ad-
Israel (I Reg. xm). Caverant enim Philisthiim, ne
versus Jabes Galaad. Dixeruntque omnes viri Jabes
et serviemus forie facerent Hebraei gladium aut lanceam. Diabo-
Galaad ad Naas : Habe nos fwderalos, falsos
tibi. El respondit ad eos Naas Ammonites: In hoc lus namque per paganos, per haerelicos, per in Ec-
vobiscum ut eruam omniutn vestrum Chrislianos sludet prohibere ne sint doctores
feriam pactum, arma faciant, el nohis ad pu-
eculos dextros. Bellum Naas, et exercitus ejus con- clesia, qui spirilualia
ne
tra lsrael, significat bellum diaboli et hsereiicorurii gnandum tribuanl. Pagani enim prohibuerunt,
h_ere_ieL
contra Ecclesiam. Naas inlerprelatur serpens; Am- Clirisliani liberalibus artibus imbuerenlur;
ut catholici Eccle-
mon, comprimens vel angustans, vel populus tnmro- quoque persuaserunt principibus,
acervus testimonii. sise defensores in exsilium pellerenlur, ut plebem
ris, Jabes, exsiccata; Galaad, idem
Naas ergo significal serpentem antiquum, qui esl B desolalam facilius seducerest. Nunc quoque
hostis antiquus, simili modo in pace Ecclesise, qui
princeps Ammonitarum, id est hsereticorum, qui
bene populus moeroris dicitur, quoniam gaudium populis praesunt, quoscunque potest ab instaniia
sancti non habent. foedus erudilionis avertere nititur, ne subdilis dona ven-
Spirilus Qui disposuil faclliu*
cum populo Ecclesiae, ut eruat omnium oculos tatis impendant, quatenus illos incautos
dexlros et visum sanse el orlhodoxse iidei auferat. decipere possit. Per invidiam enim diaboli mors iit-
Sic cnim vull eos habere fcederalos, ut sinistrum travil in orbem terrarum (Sap. u). Imitanlur autemr
Unde el duplici reaiu
oculum habenles, ea lantum quae prava sunt et ad eum, qui sunt ex parle ejus.
: invi-
sini&lram perlineutia sentiant. Sed mens fidelium diabolus constringitur superbia, qua cecidit;
exsiccala ab omnibus sordibus viliorum, acervum dia, qua alios dejicere contendit. Philislhiim autenr,
ruina lranseunies: non
testimonii, id est sententias sacrse Seriplurse conge- duplexhabemusiiiterpretatur;Hcbrsei,
hic manentem civitatem, sed futurani
rit • quibus virililer resistat hostibus. El Saul in tri- enim
bus millibus. Naas et exercitum ejus vincil, dum inquirimus (Hebr. xm).
Clirislus per fideles doctores fide Trinitatis insignes CAP.XVI. De Jonalha el armigero eju:
versulias diaboli et hseroticerum fugal, el de Eccle- Dixil Jonathas ad adokscenletn armigerumtuum „*•
ad slalionetn Philislhinorum. Erat
sise foribus expellit. Percutit eos a vigilia matutina „ Veni, transeamus
dum i-ncalesceret sol id esl a autem inler ascensus, per quos nitebaiur Jonathas
tisque (I Reg. xi), prin- transire ad stalionemPhilislhinorum,eminenlespetros
cipu>fidei clare gciens, usque ad fervorem perfectse
dilectionis. exuiraquc parle, et quasi in modum denlium scopuli
hinc inde prmrupli (1 Reg. xix). Jonalhas, columbm
CAP.XIV. De tribut millibus eleclis a Saule. donum interprelatur; ii sunt quidono Spiritus sancti
Elegil-sibt Saul tria millia hominum de Israet et replentur, per quos Dominus haereticorum conven-
erant cum Saule duo millia in Machmas, el in tnonte lus dissipat, atque in fugam veriit. Armiger ejus,
Belhel, tnille autem cum Jonatha in Gabaa Benjamin. spirituales discipuli, qui non planam, sed arduam
Porro cmterum populum remisit, unumquemque i» viam arripiunt, quia sacerdotes hostibus contraire
tabernacula sua Et percttssit Jonathas tlationem nequeunt, nisi per arctam viam gradientes, iuter
Philisthinorum (I Beg. xx). Bene tria millia Israeli- ulrumque teslamenlum,et inter prosperaet adversa,
larum.elecla sunl ad pugnandum contraPhilisthaeos; quasi inter duos scopulos dexlra laevaque incedant,
3ii enim solummodo apti sunt ad pugnandum contra et ad alla conlemplalionis tola meiUe lendanl; Jo-
hostes Eccles'se, qui habent perfectam fidem Trini- nathas vero non nisi provoeatus ad hostes transit,
tatis, in qua superiores hoslibus possunl resistere. D quia Catholici adversus haereiicos contenlionem non
Caeterum populum in suam stationem, id esl in la- movent, nisi prius ad cerlamen provocentur. Jona-
bernacula remisil, cum Chrislus caeleras nationes in thas in agro culturse hostes proslernit, et doclores
peccatis reliquil. Et populus, qui erat cum Saule in meditalione Scripturse hserelicos vincunt.
afOictus eral, et descenderunt Hebrsei in castra Phi- t CAP.XVII. —De Janatha el melle quod gustavit.
listhinorum, cl alii abscondili sunl in speluncis, et Jonalhas exiendii summilalem virgm, quam ienebat
universus populus, qui cral cum Saule, perterritus in manu, et inlinxit in favv.nitnetlis, et converiit
est. Pbili..tli_ei sunt lueretiei qui, pari consensu ad- tnanum suam ad os suum, el illuminali sunt ocuU
versus Ecclesiam conspirantes, eam depopulari co- ejus (IReg. xiv). Jonaihas, columb,mdonum, hiceos
nanlur, quihus adunata fide sociantur, alii dum fi- significat, qui accepta sancti Spiritus gralia, mundi
dem palam confileri metuunt, quasi in cavernis la- parant spernere illecebras. Non enim polest contra
tent. Vari_e'seclse uno impietatis vineulo colligalae, Allophylos spiriluales, id est daemones viriliter pu-
ad deeipiendum discurrunt. Equites, sunt potentia gnare, qui mundi dulcedinem nequit declinare. Illu-
tumidi qui hsereticos j'uvant. Vulgus, sicut arena, nrinali sunt oculi ej'us, non ad videndum, qui ante
multitudo liEp.relicorumpersuasione congregrala. Yiri videhat, sed ad discernendum, quia vetitum tetiffi-
~e89 ALLEGORI^; IN VETUS TESTAMENTUM. — LIB. V. 690
rr.t. Tunc enim casus ille,sicut et Adam, fecit illum A ad seternam beatitudinem sine labore pervenlret.
attentum, reddiditque confusum. Quo facto, mone- Hinc Itertim Samuel ait: Melior est obedientia quam
tur omnis qui Deo vult mililare, omnes voluptatum victima, et ausculiare magis quam offerre adipent
illecehras debere contemnere. Mel enim distillant arielum (I Reg. xv); quoniam quasi peccatum ario
labia meretricis (Prbv. v.), id est voluptas earnalis landi est repugnare, et quasi scelus idololalrise nolle
delectalionem ingerit illicitam. De qua mystice pu- acquiescere. Obedienlia quippe jure victimis prsepo-
iatur Joualhas gustasse, et sorte depreliensus, vix nitur, quia per victimas aliena caro, per obedientiam
precibus populi liberatus est. Unde palet eum, qui vero voluntas propria mactatur. Tanto igitur quis
nrundi voluptate superatur, sanctorum suffragiis et que Deum cilius placat, quanto ante ejus oculos re-
fraternis orationibus indigere; quia,-quantoinajore prcssa arbitrii sui superbia gladio praecepli se im-
protervia contra unanime consilium ecclesiasticse molat. Quo conlra, ariolandi peccatum inobedientia
regulae refragatus est, tanio majore eget auxilio plu- dicitur, ut.quanta sit virtus obedientiae demonslre
rimorum, utqui suo merito salvari nonpotest, aliontm tur. Exadverso igitur melius ostendilur quid d*
devotis precibus reconciliatus, ab instanti periculo ejus Iaude sentiatur. Si enim quasi peccatum ario
liberetur. Liberavit ergo Jonatham populus, ut non landi est repugnare, et quasi scelus idololalrise nolla
moreretur, Multum enim prosunt transacta bona. B acquiescere, sola esl obedientia, quse fidei-meritum
Nam, nisiJonatham praeterila bona juvissent, immi- possidet, sine qua quisque infidelis convincitur,
nentia mala non evasisset. JVOHenim injuslus Deus, eliamsi fidelis esse videatur. Hinc per Salomonem
ttl obliviscalur bonorum (Hebr. vi). in ostensione obedienliae dicitur : Vir obediens lo-
CAP.XVIII. De reprobatione Saulis. quitur victorias (Prov. xxr). Vir quippe ohedierrs lc-
Factum est verbum Domini ad Samuelem, dicens: quitur victoriam, quia, dunr alienae voci humiliter
in corde superamus. .Sed
Pmniiet me quod constiluerim Saul regem. Et ait subdimur, nosmetipsos
nobis hujus mundi prospera,
Satnuel ad Saul. Nonne cum parvulus esses in oculis quia nonnunquam
vero j'ubenlur adversa; summopere
luis, capul in l.ribubus Israet factus es ? (I Reg. xx.) nonnunquam
considerandum esl quod obedientiaaliquando, si de
Quid per hanc increpationem, nisi superhia regis
elati abjicitur? Quod quisque praelalus ad suam sa- suo aliquid habeat, nulla est; aliquando autera, si
lubrlter poterit et debet correplionem convertere. de suo aliquid rion habeat, minima. Nam, cura hu-
Ac si aperte diceretur: Cura lu le parvulum conspi- j'us mundi suceessus prsecipitttr, cum locus superior
ad percipienda hsec obedil, obe-
ceres, ego te prse cseleiis magnum feci. Quia vero imperatur, is, qui
lu te niagnum conspicis, a me parvus exislimaris. i„ dientiae sibi virlutem evacuat, si ad hoc eliam ex
proprio desiderio anhelat. Neque enim se sub obc-
Qudcirca, David cum regni sui potentia coranr arca dieniia
Domini saltando despicerelur, dixit: Ludam, vilior dirigit, qui ad percipienda hujus vitae pro
libidini propriae ambitionis servit. Rursum
fiam, ptusquam factus sum : el ero humilis in oculis spcra,mundi
meis (II Reg. vi). Si ergo sancti viri, etiam cum cum despectus praecipilur cum probra adi
et contumelise nisi hsecet ex semet -
fortia agunt, de semeiipsis vilia sentiunt, quid in sui pisci, jubenlur,
sibi meritum nri-
excusatione dicluri sunt, qui sine opere virtutis in- ipso animus appetat, obedienlise
nuit, qui ad ea, quse in hac vita despecta sunt, invi-
tumescunt? Sed, etsi quselibet adsint bona opera,
nulla sunt nisi ex humilitate cbndianlur. Miranda lus nolensque descendit. Ad detrimentum quippg
aclio tum obedientia ducitur, cum mentem ad suscipienda
<juippe elatione non eleyat, sed gravaf. ex parte aliqua
<Jui enim sine humilitale virtutes congregat, in ven- probra hujus saeculi, nequaquam et obedieniia
lum pulverem portat, et unde aliquid ferre eer.ni- etiam sua vota comitantur. Debet ergo
in adversis ex suo ailiquid habere, et rursum in
lur, inde deterius caecatur. In cunclis ergo quae agi-
prosperis ex suo aliquid omnino non habere, quate-
mus, radicem boni operishumilitalem teneamus, nus etin adversis tanto sit gloriosior quanto divino
nequequibus j'am superiores, sed quibus adhuc in- ordini etiam ex desiderio arctius adjungitur, et in
feriores sumus, aspiciamus, ut dum meliorum nobis D
prosperis tanto sit vilior, quanlo a preesenli ipsa,
exempla proponimus ad majora semper ascendere
«x humilitate valeamus. jquam divinitus percipit, gloria profundius ex menle
separalur. Sed hoc virtutis pondus raelius oslendi-
CAP.XIX. De virtute obedientim. ,. mus, si coelestis patrise duorum civium facta mcmo-
Nunquid vull Dominus holocausla el viclimas, el ramus. Moyses namque principatum populi huraili-
jion potius ut obediatur voci Domini? (IReg. xv.) ler recusat, dicens : Obsecro, Domine, non sutn elo-
Quia ad ostendendam virtutem obedientiae occasio quens (ab heri enim et nudiustertius el ex quo cmpisti
• opporluna seprsebuit, libef hanc
paulo vigilantius loqui ad servum luum, el tardioris et impedilioris
-Solhcitiusquediscutere, et quanti sit merititdemon- lingum sum facius.) Milte quem missurus es (Exod.
litrare. (GI.EGOB.IUS 25. Moral.) Sola namque virtus iv). Et sie poslposito se, alium deposcit. Paulus
-tst, quse virtufes cseleras menli inserit, insertasque iquoque adversa sseculi libenter amplectens, audacter
custodit: unde, et primus honio prseeepfum, quod dicil : Ego non solum alligari, sed el mori in Jertl-
servaret, accepit, cui se si vellet obediens subdere, salem paralus sum pro nomine Jesu (Act. xxi).
C9I HUGOMS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 692

LIBER SEXTUS.
IN I ET II REGUM. — A DAVID USQUE AD SALOMONEM-

CAP.I. De scissione pallii Samuelis. A quotidie resonat, et suavitate mystica modulatnr.


Scidil domus regiium Israel a te hodie, et tradidit David adhuc puer in cithara suaviter, imo fortiter
illud proximo tuo meliori te (I Reg. xv), vel secun- canens, malignum spiritum qui exagitabat Saulem
dum aliam litteram, bono super te. Saul, cui hoc compescebat: non quod ejus cithara tantam.virtu-
flicitur, quadraginta annis regnavit super lsrael, tem haberet, sed figura crucis Christi, per lignum
quantum scilicet regnavilDavid, et audivit hoc primo et chordarum extensionem mystice gerebat, quae
regni sui terripore. lntelligamus ergo hoc ideo ipsi jam tunc daemones effugabat. Tropologice autem
esse diclum, quia nullus de ejus stirpe fuerat regna- hoc facto ad compatiendum proximo inslruimur.
turus, et respiciamus ad stirpem David, de quo se- Plerumque enim superbus dives exhorlationis hlan-
Gundum carnem natus est Christus, perNovumTes- dimento placandus est, quia plerumque dura vul-
tamentum, non carnaliler, sed spiritualiter regna- nera per levia fomenta mollescunt, etTfuror insano-
turus :-de quo dicitur : Dabit illud proximo tuo bono rum saepe ad salutem medico blandiente reducitur.
super te (Ibid.), id est meliori, vel ideo super te, Cumque eis in dulcedine condescenditur, languor
quia de eo cum sif semper bonus scriplum est: insanise miligaiur. Neque enim negligenter inluen-
Sede a dextris meis, donec ponam inimicos luos sca- dum est quod cum Saulem spiritus adversarius
betlum pedumtuornm (Psal. cix). Quodautem dici- " invaderet, apprehensa David cithara, ej'us insaniam
tur, proximo tuo, ad carnis cognationem id refer- sedabat. Quid enim per Saulem, nisi elatio poten-
tur. Exlsraelenim secundum carnem Christus.unde tium? et quid per David innuitur, nisihumilis vila
et Saul. Populi ergo Israel personam, figurate gere- sanclorum? Cum ergo Saul ab immundo spiritu
hat homo iste, qui primus regnum fuerat amissurus, arripitur, David canente ej'us insania temperatur;
cui suo persecutoii regnum abstulit Christus, quia, cum sensus potentium per elalionem in furo-
quamvis ibi esset et Israel, in quo non erat dolus rem verlitur, dignum est ut ad salutem mentis,.
quasi tilium inier spinas (Cant. n), et quasi frumen- quasi dulcedine citharae, locutionis noslrae tran-.
tum inter paleas, inde enim apostoli, inde martyres, quillitate revocetur.
quorum primus Stephanus. Inde Ecclesisemagnifi- CAP. III. De acie Israel et Phitisthiim.
cantes Deum. Direxerunt aciem Israel, sed el Phiiisthiim fucrant
CAP.II. De Saule, David et cithara ejus. parati (I Reg. xvn). Pugna Philisthinorum conlra
Spiritus Domini recessit a Satd, et exagitabat eutn Israel, non inconvenienter malignorum spirituum
spiritus nequam a Domino. Dixerunlque servi Saul prselium adversus -Ecclesiam Dei accipi potest.
ad eum : Ecce spirilus Domini malus exagitat te. Ju- P Goliath vero superbiam diaboli significat, quem
beat ergo dominus noster rex, et servi lui, qui coram David, id est Christus, singulari certamine prostra-
te sunt, ul qumranl hominem scientem psaltere ci- vit, et populum Dei a timore ejus eripuit. Dayid
tliara, ut quando arripuerit te spiritus Domini tna- leonem el ursum necavit, diabolum scilicet et Anti-
lus, psaltat manu sua, et levius feras (I Reg. xvr). christum; alterum nunc latenler homiiiibus insi-
Spiritus Domini malus, diabolus, Iicet afflictionem diantem, alterum postca manifestissime ssevientem.
juslorum semper appetat, tamen, si a Deo pote- Provocavit superbia humililatem, diaholus Chri-
statem non accipit, ad lentationis articulum non slum. Accepit arma bellica David, quse pro aetate
convalescit. Potestas ergo diaboli, quia a Domino portare non poluit, et deposuit ea. Et accepit quin-
est, nonnisi j'us(a esse potest; omnis autem volun- que lapides de flumine, et misit eos in peram pasto-
tas ejus injusta est. Ex se enim tentare injusle ap- ralem. Sie Christus, tempore Novi Testamenli zi
petit,' sed eos qui lentandi sunt, et proul lentandi insinuandam et commendaudam gratiam, deposuit
sunt, Deus juste lenlari permittit. Ideo ipse spiritus, corporalia legis sacramenla, quae non sunt imposita
et Domini appellatur, et malus : JDomini, per Jicen- gentibus, quae in veteri Iege legimus, et noh obser-
liam justsepotestatls; malus, per desiderium inj'u- vamus, sed ad aliquam significationem prsemissa et
stse voluntatis. Formidari igitur non debet, qui nihil D posila intelligimus. Hsec arma deposuit tauquam
nisi pcrmissus valeat agere. Quamvis enim a Do- onera veteris legis, et ipsam legem accepit. Quin-
lnino malignitas non sit, potestasnisi a Domino non que enim lapides libros Moysi significant. Tulit ergo
est. Erat quidem David in canticis musicis erudi. quinque lapides de flumin%,(Ibid.), id est de sseculo:
lus. Diversor.uni sonorum rationabilis moderatus- labitur enim mortale sseculum. Erant tanquam la-
.que cqncentus concordi varielate compacfam ordi- pides in flumine, id est in illo primo populo. Erant
nafse Eeclesite significat unitaiem, qusevariis modis inutiles el vacabant, et nihil proderant; fransibat
"6§3 ALLEGORI_E. IN VETUS TESTAMENTUM. — LIB. VI. 094
supra fluvius, sed David accepit gratiam ut lex IA vid ergo absconditus est in agro, el Chnstus cek-
esset-utilis. Lex enim, sine gralia impleri non po- -tus est in mundo, de quo Joannes ait-: Ih mundo
test." Quinque lapidesaccepit, unum misit. Quin- erat, el mundus per ipsum factus est, et miindus eum
que libri electi sunt, sed unitas vicil, ut ait Aposto- non cognovit (Joan. i). Juxta lapidem sedebat, quia
lus : Supportantes invicem in charitate, solliciti ser- in tabulis legis conscriptus erat, ut est illud : Domi-
vare vnitaletn Spiritus. in vinculo pacis. Plenitudo nus Deus tuus,"Deus unus est, et non assumes nomen
mimlegis est dilectio (Ephes.- iv). Prmvaluit David Dei tui in vanum (Deut. xy). Saul superbus* et invi-
ndversus Philislhmum in funda et lapide, percus- dus David simplicem et humilem odio hahens dum
sumque Philisthmum interfecit. Cutiique gladium non sederet inter epulas, mortis filium esse cum judica-
haberet in tnanu David, abslulit gladium Philislhmi, hat, el Judaica perfidia inter epulas paschales de
prmcidilque caput ejus (I Reg. xvn). Et Christus dia- nece Domini tractabat: Cumque illuxisset.maiie,
holunr suis armis occidit, quando crediderun.t magl,. "venit Jonathas, et csetera ut supra posuimus, jfccit
quos illein manu hahebat, et de quibus animas . sagittam, et jecil alteram. Sic et- Deus Pater, illu-
c-.eteras trucidabat. Converlerunt enim linguas suas cescente mane fidei, .prius testimbnium legis de
coutra diabolum, etsic gladio suo caput Goliae ab-. Christo protulit, deinde prophetas misit. Collegit
scinditur. , - 1 autem Jonathse puer sagitlas, et attulit ad domi-
B
CAP. IV. De Philistliihn et de Golia iterum. num suum, et quid ageretur penitus ignorahat. Sic
Philis.-iiim sunt dsemones; Goliath, caputeoruiri, -' et Judaicus. populus libros legis et'prophetarum
qui anie advenlum Domini superairi non potuit; porlans, quasi divinitus conscriplos honorahat, sed
Geth, civitas 'Goliaefinterprelatur lorcuidr. Hic est eum, quem Moyses et prophetae praedixerant, igno-
" " -
mundus' et irifernus, in rjuo velut obnoxios peccatis rabat. ,
corieulcabat. Ahitudo Golise diabolisuperhia, pe.r CAP.'VII. De eo quod Dqvid mulavit os $uum
" coram'Achis.
'quam strpra filios ejus obtinuit principatum, quasi
palmam extollens. -Arma Goliae, diaboli sunt ad no- Commutavit oisuutn David coram Achis, et collabe-
cendum versulise. David a palre ad visitandum fra- batur inter manus eorutn ; et- impingebat in bstia
Mres missus est, el Christus a Patre Deo ad oves quae portm, defluebant salivm ejus in barbam (I Reg. xxi).
perierant domus Israel. David ephi polentae, id est Achis, interprelatur quomodo esf,~per quod signifi-
trium modieruni raensuram fratribus detulit, et catur ignoranlia. Verbum enim est admirantis, f\
Christus mysterium sanctse Trinitatis credenlibus non agnoscentis, quod in Judseis impletum est, qui,
commendavit. David decem formellas casei tribuno dum Christum viderunt, non -agnoverunt, quibus
detulit, et Cbristus Decalogum credentibus iradi-' ^ coram mulavitos suum, et abiit. Erant ennn
' '
dit. r ibi praecepta legis carnalia. Eral sacrificium secun-
GAP. V. De diteeiione Jonatiim el David. dum ordiriem Aaron, sed ipse de corpore suo insti-
Anima Jonathm colligata est animm David, et di- luil sacrificium. secundum erdinem Melchisedech.
lexit eum Jonalhas. Unde exspoliavil se Jonathas Jiutavit ergo bs suum in saerificio, mutavit in prse-
tunicd, qua indulus erat, et dedit David, el reliqua ceptisdans aliud Testamentum,f evacuata operatione,
vestimenta sua usque ad gladium, et arcum suum carnali. Collapsus est inmanibuseorum(Ibid.),qa&nAo
usque ad balteum (I Reg. xvin). Jonalhas signifi- eum comprehenderunl, et crucifixerunt. Et procide-
cat eos qui de Judseis in Chrislum crediderunt; bal ad oslium porlm (Ibid.), -id esl humiliabat se ad "
quoniam, accepta Spiritus sancti gratia, pro Christi inilium fldei nostrse. Oslium portse,- initium fidei
amore relictis omnibus, quse in mundo polerant est. A lide incipit Ecclesia; el pervenit usqne ad
liahere Jpsum Redemplorem secuti sunt. Undc Pe- speciem. Quod salivae quasi furiOsi decurrebant
irus: Ecce nos reliqtiimus omnia, et secuti sumus super barbam ej'us, Apostolus aperit, diccns : Prm-'
ie (Malth. xfx). Sicut enim Jonathas dedit David dicamus Christum crucifixum: Judmis quidem scan-
veslimerita suaa tunica usque ad "balteum, sic cre- n] dglum; genlibus autem stultitiam (I Cor. i). Salivas
dentes omnia, quae habuerunt,in Christi servitium ' enim,- significant infirmitatem. Sed quod infirmum
contulerunt. _' cst Dei, fortius est hominibus (Ibid:). Salivse fluuht
CAP. VI. De Jonatha et Ddvid abscondito in agro. per harbam: sicut enim in salivis infirrriitas, sic vir- ^
Veniie Jonalhas in agrum jiixta placilum David,. tus in barba ostcnditur. Texit ergo virtutem suam
-et puer parvutus'cum eo. Et ait ad puerumsuum: in corpdre irifirmitatis suae;-et quod foris inflrmaba- '•
Vade, et affer mild sagiltas, quas egb jacio. Cutnque tur, tanquam saKva apparebat, intus autem divina
ptier cucurrisset, jecil aliam sagittam trans puerum virlus, tanquam barba latebat.
(I Reg. xx). Quid est quodJonathas, servare volens CAP. VHI. De iis qui convenerant ad D~avid.
'
David,"cum ille lateret in agro juxla lapidem, duas Convetierunt ad David qui crant in anguslia con-
-sagittas jecit, quas puer parvulus,'ignoraus quid stituti, et oppressi mre alieno/ct atnaro animo;el
faceret, "collegit et in civitalem retulit^ nisi- quod faclus est eorum princeps (I Reg. xxir). David, id est
Pater Filium-suum Unigenilum, quem adsalutem - Christus, prineeps fit eoruni qui oppressi sunt aere
humani generis mittendum decreverat, in - liltera - alieno, id est censu peccatoriim, quem diaholo per-
legis Judseis nescientibus absconditum habuil? Da- solvunt, dum exhibenl membra sua serVire iniquitali
695 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 63&
cd ini.qwtatem (Rom. xi). Necesse estul amaro sint A Porro anima inimicorutn iuorum rolabitur, quasi in
animo, ut in amaritudine animse pcenitentiam ge- impetu, et circulo fundm (I Reg. xxv). Pulcherrima
j-ant, et ad David veniant, id. est Christum cunclis comparatione statum juslorum et reprohorum dis-
desideratum, ut fiat eorum princeps, quia ipse con- cernit. Horum quippe animas appellat -viventes, ut
stitutus a Deo judex vivorum et mortuorum (Acl. x), illorum econtrario spirituali morte prseoccupalas
princeps pacis (Isaia ix), cujus regm non erit finis insinuet, j'uxta illud : Anima qum peccaverit, ipsa
(Lue. i). morielur (Ezech. xvm). Hos fasciculo, illos lapidi
" ' CAP. IX. De Zipheis. fundse assimilat. Fasciculus enim constringitur, ut
Ascenderunt Ziphei ad Saul in Gabaa, dicenles r integer maneat et conservelur. Lapis in fnnda po-
Nonne ecce Dctvid latitat apud nos inlocis munilissi- nilur, ut abjiciatur. Sic enim in hoc saeculo elecli
mis silvm ?, (IReg. xxiv.) Ziphei florentes interpretan- pressuris tribulationum constringuntur : ut his ad-
tur, et signific-ant Judseos qui florem terreni regni moniti astriclius adinvicem mulua charilate nectan-
appetentes, cum principibussuisdenecelractaverunl. lur, et sic in unilale fidei connexi, adinvicem manu
quando <_hristum per discipulum suum proditum sui Redemploris in perpetuum conserventur. At
apprehenderunt, et prsesidi ad crucifigendum tradi- vero reprohi quanto latius in hac vita voluptatibus
derurit. Sic et Ilorentes hujus sseculi Christum in B propriis velut liberi dimittunlur, tanto longius in
membris suis apud polestates hujus mundi produnt. futuro a divinae visionis gloria projicientur: ipsi
CAP. X. De eo quod David prmcidit oram clda- enim de manu Domini repulsi sunt. Mire autem
mydis Saut. omnipotentem Redemploris providentiam describlt,
Tngressus est Saul in speluncam, ut purgarel ven- cum dicit animam sancli viri quasi in fasciculo vi-
trem,' el prmcidil David oratn ehlamydis illius, el venlium apud eunr esse cusloditam. Sicut enim
percussit cor suutn eo quod prmcidissel oram vesli- facile est quemlibet fasciculum herbae vel feni,
menti regis (I Reg. xxv). Quid per Saulem, nisi manu sua retenlum conservare, ita virtus Domini
mali rectores? quid per David, nisi boni subditi et Salvatoris nostri per orbem electos ab inifio
designantur? Saulem igitur ventrem purgare, est usque in finem sseculi, ne qui ex eis ullarationeper-
pravos prseposilos eonceptam in corde malitiam, eant, sine labore tuetur. Unde et ipse in Evangelio:
usque ad opera mali odoris extendere, et cogitata Et non rapiet eos quisquam de manu mea (Joan. x).
apud se noxia factis exterioribus exsequendo mon- CAP.XII. De Abigail et Nabal.
gtraTe. Quem tamen David ferire metuit, qui pise Non indicavit Abigail viro suo Nabal, verbum pu-
subditorum mentes, ab onmi se peste obtreclationis „ sillum, aut grande usque mane. Diluculo aiiletn, cum
abstinentes, prsepositorum vitam nullo linguse gla- digessisset Nabai vinum, indicavit ei uxor sua verba
dio pereulitHit etiam cum de imperfectione repre- hmc (I Reg. xxv). Iracundos melius corrigimus, si
hendunt. Qui etsiquando propter infirmitatem sese in ipsa ira commotionem deelinamus. Perlurbati
abstinere vix possunt, ut non extrema qusedam qwippe quid audiant ignoranl; .sed cum ad se
atque exleriora prsepositorum mala, sed tamen redeunt tanto libentius exhortalionis verba reci-
humiliter loquantur, quasi oram chlamydis silenter piunt, quanto se iranquillius toleratos erubescunt.
Ineidunt; quia videlicetf dum prselatse dignitati sal- Menti autem furore ebrise omne rectum quod dici-
tem innoxie,ei latenter derogant, quasi regis su- tur. perversum videtur. Unde et Nabal ebrio, cul-
perposili veslem foedant. Sed lamen ad semeiipsos pam suam Abigail laudabiliter tacuit quam digesto
redeunt, seque vehemenlissime vel de tenuissima vino laudahililer dlxit. Idcirco enim malum quod
verbi lacertalione reprehendunt: unde et bene illic dixerat vel fecerat agnoscere poluitj, quia ebrius
scriplum est: Post hsec percussit David cor suum, ,non audivit.
eo quod abscidisset oram chlamydis Saul. Facta CAP.XIII. De Amalecilis. •
quippe praeposiiorum oris gladio ferienda non sunt Cum venisset David, el viri ejus in Sicelech die
etiam cum recte reprehendenda judicantur. Si D tertia, Amalecitm impelum fecerunl ex parte auslrali
quando vero eonlra eos vel in minimis lingua labi- in Sicetech, et succenderunl eutn ighi, el captivas
tur, necesse est ut per afllictionem poeiiiteiiiiae cor duxerunt mulieres ex ea (I Reg. xxx). Consideran-
prematur, quatenus ad semetipsum redeat; et curn dum est quid sit quod Amaleciiae Siceleeh inva -
prsepositaepotestati derogat, ejus coritra se judicium dunt, et prsedam capiunt. Amalecitae quippepopulus
a quo sibi prselattis est, perhorrescal. Nam, cum lambens vocatur. Quid aulem per lambentem popu-
praeposifis derogamus, ejus ordinationi, qtii eos no- lum, nisi mentes ssecularium designantur? Quae
bis prsetulit, ohviamus. Unde Moyses quoque, cum ferrena cuncta ambiendo quasi lambunt, dum solis
conlra se et Aaron conqueri populum cognovisset, temporalibus delectantur. Quasi enim populus lam-
ait: JVosenim quid sumus? Nec conlra nos est mur- bens praedam facit, dum terrena -diligentes, Iucra
mur vestrum, sed conlra Dominum (Exod. xvi). de alienis damnis exaggerant. Et hoc, absente Da-
CAP.XI. De verbis Abigail ad David. vid,,agunt, quia Redemptorem ante. oeulos cordis
Si- surrexil aliquando homo persequens le, qum- habere negligunt. Invenit David puerum jEgyptium
rens animain luam, erit anima domini tnei custodita, in via, quem Amalecita segrotum in. itinere reli-
quasi in [asciculo vivcntium apud Dominum Deum. querat; cibo reiicit-~dueem sui ilineris facit, Ama-
G97 ALLEGORI^E IN VETUS TESTAMENTUM. — LIB. VI. 698
lecilam persequilur, et funditus exstinguit. Quid A tentes, proprio mucrone desperationis-seipsos mter-
est quod ./Egyptius puer Amalecitse in itinere lassa- ficiunt, sicut Saul irruens super gladium suum.
tur, nisi quod amator praesentis sseculi peccati sui Philisthaei vero, id esl dsemones, qui de interfecti»
nigredine opertus, ssepe ab eodem saeculo infirmus, spolia virtutum auferentes, propriae virluti vel for-
despectusque relinquitur, ut cum eo nequaquam titudini victoriam ascribunt; sed talia juxta per-
currere valeat, sed fractus adversitate torpeat? Sed missionem Dei eveniunt. Sed David uoster in eleetis
hunc David invenit, quia Redemptor noster vera- suis corruentium casum gemit, et in urbibus Allo-
citer manu foftis, nonnumquam quos despectos a phylorum prohibet divulgari, id est prsecipit fide-
mundo gloria reperit, in sui amorem corivertit. libus ui caute custodiant se. Sculum fidei, loricqm
Cibo pascit, quia verbi scientia reficit; ducem ili- juslilim, galeam satutis, et gladium Spiritus sancli
neris eligit, quia sui etiam praedicatorem facit. Et habeanl, quod est verbum Dei (Ephes. vi) : quibus
qui Amalecilam sequi non valuit,- dux David efli- adversariis resislant, et non ignominiose^ superati
citur, quia.is, quem indignum mrindus deseruit, gaudium inimicis faciant.
non solum conversus in suam mentem Deum reci- CAP.XYI. De Ascensione David iti Hebron.
pit, sed prsedicando hunc etiam usque ad aliena Ascendit David in Hebron, et dum uxores ejus. Sed
corda perducit. Quo videlicet duce David Amaleeitas et viros qui erant cum eo, duxit David singulos cum
convivantes invenit, et exstinguit; quia Christus, domo sua (II Reg. n). Ascensio David eum duahus
ipsis prsedicantibus, mundi lsetitiarii destruit, quos uxoribus in Hebron, significat convocationem duo-
mundus coinites habere contempsit. Sic ergo ple- ruin populorum in Ecclesiarn catholicam. Hebron
rumque sseeularium mentes ipsi prsedicando supe- enim inierpretatur conjugium; sola enim Ecclesia
raut, qui prius cum ssecularibus in hoc mundo cur- coelestis regis sponsa est. llluc duxit David singulos
rare non valebant. cuni domo sua, quia singuli fideles in illam socie-
CAP.XIV. De monlibus Gelboe. lalem per evangelicam prsedicatipnem convocantur.
Montes Gelboe,nec ros, nec ptuvia veniat super vos Non est ibi dislinctio Judmi et Grmci (Rom. x). Fuit
(II Reg. i). Quid montes GSelboe, Saul moriente numerus dierunr per quos commoratus est David,
deliquerunt, quatenus in eis nec ros, nec pluvia imperans in Hehron super domum Juda septem m~
caderet? Sed quia Gelboe interpretatur decursus, norum et sex mensium. David septem annis et sex
per Saul autem unctum et mortuum; mors nostri niensibus regnavit in Hebron, quae interpretatur
Mediatoris exprimitur; non immerito per Gelboe conjugium vel visio sempitema; quia Christus in
montes, superha Judaeorum corda designanlur, quae n Ecclesia (quae est ejus sponsa) per omne tempus
dum in huj'us mundi desideriis defluunt inuncti, id hujus vilse (quod septenario dierum numero decur-
est Christi se morte miscuerunt. Et quia in eis rit) regnat, secundum illttd : Ecce ego vobiscutn sum
unctus rex corporaliter moritur, ipsi ab omni graliae omnibus diebus : iisque ad consummationem smculi
rore siccantur. De quibus benedicitur, ul agri pri- (Mattli. xxvm). Et quia post expletionem senarii,
miliarum esse nonpossinl (Ibid.). Superbae quippe id est perfeclionem boni operis, electos suos ad
Hebraeorum mentes, primitivos fructus non fece- secundum Sabbatum, id est requiem sempiter-
runt, qui in Redemploris adventu ex parte maxima nam perducel, ubi visioneDei perfruentur perpetua.
in perfidiaremanentes, primordia fidei sequi nolue- CAP.XYII. De Abner et Asael.
runt. Sancla namque Ecclesia in primitiis suis Locutus est Abner ad Asael.Recede; noli me sequi,
multiludine gentium fecundata, vix in mundi fine ne compellar confodere te in lerram. Qui audire con-
Judaeos, quos invenerit, suscipiet, et extrema col- tempsit, ct noluit declinare. Percussit ergo Abner
ligens eos quasi reliquias frugum ponet. De quihus aversa hasta in inguine, et transfodit; et morluus
xeliquiis Isaias dicit : Si fueril numerus filiorum est in eodem loco (II Reg. n), Asael significat eos,
Israel quasi arena maris (Isa. x), reliquim salvm quos vehemenler arripiens furor, in prseceps ducit,
fient (Rotn. ix). Possunt tamen montes Gelboe id- D Qui in eodem furoris impetu, tanto cautius decli-
cireo ore prophetse maledici, ut dum-fructus exa- nandi sunt quanto majori insania capiuntur. Undo
rescente terra non oritur, possessores terrae ste- et Abner, qui sermone nostro lucerna palris dicitur,
rilitatis damno feriantur; quatenus ipsi maledi- fugit; quiadoclorum lingua, quse supernum lumen
ctionis sententiam acciperent, qui apud se mortem indicat, cum fratris furorem conspicit, et contra
regis susciperc, iniquitate sua exigenle, merue- irascentem dissimulat verborum jacula reddere,
runt. quasi persequentem non vult ferire. Sed cum ira-
GAP.XV. De eisdem. cundi null-t. consideralione se miligant, et quasi
Pius propheta David figuraliter deflel Saul, et Jo- Asael persequi ct insanire non cessant, necesse est
nathan (II Reg. i). Qui eum potentes essent et sem- ut qui furentes reprimere conantur, non se erigant
per super Irostes prsevalerent, hostibus sauciati il- in furorem, sed quidquid est tranquillitatis oslen-
lico et vulnerati in medio praelio corruerunt. Sic et dant; qusedam vero subliliter proferant, in quibua
Ghristiani deflenl eos qui, repugnantes dsemonibus, ex obliquo furentis animum pungant. Unde et Abner
in hibrjco saeculijabuntur, Gelboe namque montes persequentem non recta, sed aversa hasta perfo-
iubrici inferpretantur. Et spem recuperatioms omit- ravil. Ex mucrone quippe pereutere, esl jmpetii
699 HUGOKIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 7C0
aperlse increpallonis obviare. Aversa vero hasta A ad interficiendum animum malignls spirilihus itcr
persequentem ferire, est furentem tranquille ex pandit. Qui ingressi spicas tollunt; quia bealarum
quibusdam tangere, et quasi parcendo superare. cogitationum germina auferunt, atque in inguine
Asael autem proiinus occumbit, quia «ommotse feriunt, qttia virltilem cordis delectatione carnis '
mentes dum et parci sihi sentiunt, et tamen respon- occidunt. In inguine quippe ferire, est vitam mentis
sorum ratione in intimis sub tranquilitale tangun- carnis deleclatione perforare. Nequaquam vero Is-
lur, ab eo, quo se erexerant, statim cadunt. Qui boseih inopinala mprte succumberet, si non ad in-
ergo a furoris sui impetu, sub lenitatis percus- gressum domus mulierem, hi est ad inenlis aditum
Bione resiliunt, quasi sine ferro rooriuntur. roollenr cuslodiam depulasset: fortis namque, vigil-
CAP.XYHI. De longa concertatione inler domutn que sensus, prseponi cordis forihus debet, quem nec
David et domum Saut. negligentise somnus opprimat, nee ignorantia error
Facla est .auletn longa concertatio inter domum fallat. Unde bene Isboseth dicilur, qui custode fe-
David el dotnum Saul. David autem semper profi- mina hostilibus gladiis nudatur. Isboseth quippe vir
ciens, et seipso robuslior; domus autem Said decres- confusionis dicitur. Vir aulem confusionis est, qui
cens quolidie (II Reg. m). Domus David, coelestis forli menlis cuslodia munilus non est; quia, dum
Jcrusalem , quse partim peregrinalur in terris, virtutes se agere exislimat, subintrantia vitia ne-
partim regnat in coelis. Domus ergo Saulis superbi scientem necant. Tota ergo virtute muniendus est
et impii regis, esl Babylon, qua? Tacit fornicari om- adilus menlis, ne eam bosles pene.trent foramine
nes gentes. Inter hos longa concertatio est; quia negligentise, vel cogitationis neglectae.
qui secundum carnem est persequitur Ecclesiam, CAP.XXI. Quomodo David expugnavit Jeru-
quse secundum spiritum est. Sed domus David in salem.
profeclu iiliorum gaudetef in perfectione; domus Abiit David, et omnes viri. qui erant cum eo, in
Saul in sua iniquitate, et tandem secundum merila Jerusalem ad Jebusmum liabiialorcm terrm (II Reg.
sua in profundum abyssi submergilur. v). David Jcbusacum de Jerusalem ejiciens, signili-
CAP.XIX. De sermone quem intutit Abner ad cal Christum contrarias potestates de fidelium cor«
seniores lsrael. dibus ejicientem, et ibidem manentem. Jehusseus
Sermonem iniulit Abner ad seniores Israel, dicens : enim interpretatur catcalus; Hierusalem, wisio pa-
Tatn heri quam nudiusterius qumrebatis David ut cis. Non solum enim Chrislus per mysterium cru-
regnaret super vos (11 Reg. m), Abner hortatur cis omnem principatum diaboli deslruendo, sibimet
Israel universum ut, relicto Isboseth filio Saul, ad Q tropseum gloriae acquisivit;'sed et fidelibus suis su-
David conveniarit; quia sacerdotes sancti qui palris per omnem virlutem diaboli potestatem dedil.Unde:
lucerria dicunlur,,lumine fidei et scientiae pleni, om- Ecce, cledi vobis poleslalem calcandi super skrpentes,
nes genles exhortanlur ut, spreta idolorum cultura et scorpiones, et super omnemvirlutem inimici (Luc.
et rclicto errore confusionis cunr auclore suo dia- x). Bene David, ejeclis csecis et claudis, hahitavil
holo, ad verum David, id est Christum , venire fe- arcem Sion, camque civitafem suam nominavit;
stinent. Nam et Jbah, qui Abner in dolo loquens et quia, cum Christus malignos spiritus vitiorum tur-
percutiens in inguine interfecit, hostem significat bam de anima expulerit, habitat ibi. Quse merito
antiquum, qui fideles fraudulenler subvertit, et per arx Sion, id est speculalionis vocatur, ut de ea recte
libidinis contagionem interiicit. Joab enim, inimicus dicatur : Factus est in pace locus ejus; el habitalio
vel idem pater inlerpretatur. Omnium iniquorum ejus in Sion. Ibi confregit potenlias, arcutn, sculutn,
diabolus paler est. Uude : Vos ex patre diabolo gladium el bctlum (Psal. LXXV).Sicut etiarn David
esiis (Joanixm), ab hac interfeclione David immu- arcem ccepit, ahlatis prius csecis et claudis odienli-
nis esl; quiSL.Deusneminem tentat (Juc. 1), qui om- bus animam David, sic Dominus principatum in
nes vutl salvos fieri (Tim. n). Per invidiam autem Ecclesia gentium acquisivit, reprobatis prius Scribis
' diaboli mors inlravit in orbem terrarum (Sap. n) D et Pharisseis, qui cseci et claudi oderunt animam
Potest Joab nomine et persona figurare populum Chrisli, id esl ejus vilam auferre conati sunt. Fistu-
Judseorum, qui semper fuerunt inimici prsedicato- lae scientiam falsam mundi et hseretieorum dogmata
rum fidei et fidem Chrisli ubique persecuti sunt.
J CAP.XX. De figurant: quse Dominus per Joab; id est prsedicato-
fitiis Remmon el tnorle Isboseth. resdestruif.
Venienies filii Remmon Berothilm Rechabet Baana CAIVXXII. De superbia Michol et humilitale
' David.
ingressi sunt ferventi cliedomum Isboseth, qui dor-
miebat super slratum suum meridie, et ouiaria do- Egressa Michol fitia Saul in occursum David, ait:
* mus
purgans iriticum, obdormivit. Ingressi aulem Quam gloriosus esl Iwdie rex Israel, discooperiens s
* suht latenler : et assumentes
' spicas trilici percusse- anle ancillas servorum suorum, et nudatus est, quas
runt eum in inguine (II Reg. iv). (GREGOKIUS, I, Mo- si nudetur unus de scurris (II Reg. vi). (GnEGomrs
' Ostiaria trilicum purgat, cum mentis cuslodia '27, Moral.) Intueri Iibet quanla virlulum ihuner
ral.)
' virtutes a viliis discernendo
separat. Quae si ohdor- David percepcrat, alque in his omnibus quam fort
"nrierit, in mertem proprii domini insidiatores ad- se humilitate servabat. Quem eiiim non extollere
, _niu.it; quia, cuni diseretionis sollicitudo cessaverit, ora leonum frangere, ursorum braclria dissipare
701 ALLEGORLE 1N VETUS TESTAMENTUM. — LIB. VI. 702_
-despectis prioribus fralribus eligi, reprobato rege ft lem barbm eorum, et prmcidit vestes eorum media
ai regni gubernacula ungi, timendum cunctis uno usque ad nates, et dimisil eos. Quod, cum nunliatum
lapide Goliam sternere, a rege propbsita exstinctis esset David, misit in oecursum eorum. Erant enim
Allophylis nuiirerosa prseputia reporlare, pvomissum viri confusi turpiler valde : et mandavit eis Duvid,
tandem regnum percipere, cunctumque Israelilieum Manete in Jericho, donec barbm vesirm crescant, et
populum sine ulla contradictione possidere? Et ta- tunc revertimini (II Reg. x). Quid hsec verba signifi-"
men cum,arcamDei Jerusalem revocatj.quasi ohli- cant, nisi bellurii diaholi contra Ecclesiani? Hanon
lus se prselatum omnibus, admlstus populis ante eriim/qui irilerpretatur dolor eorum, diabolum si-
arcam saltat. Et quia coram arca saltare, ut credi- gnificat, qui Ammonitarum,id est malignorum spi-
lur, vulgi mos fuerat, rex se in divino obsequio per riluuni est rector, id estpopuli moeroris, etsemper
saltum rotat. Ecce, quem Dominus curictis- singula- in arigustia constituti, qui comprimere vel angu-
riter prsetulit, sese sjib* Domino et exsequendo ab- stiare homines desiderat. Radit ergo dimidiam bar-
jecia, et in jnininiis exhibendo contemnit. Non ham servorum David, oum diabolus quorumdam
pptestas regni ad memoi iam reducitur,non subjecto- prsedicatorum sermonem,velactionem corrumpendo
_rum bculis saltaudo vileseere metuit, noii se prae- maculat, praccidit tunicas usque ad inguen, cum
latum honbre cseteris ante ejus arcam, qui honorem " tttrpia facta quse persuadetin oculis hominum rc-
dederat, reeognoscit. Coram Deo egit debilia vel velal'. Hi necesse est ut sedeant Jericho, donec cre-
exirema, ut ex illa humililatesoiidarel quae coram scantharbse suse no sint opprobriumel igriorriinia
hominibus gesserat fortia. Quid de ej'us factis ah meliorum, atque eflicianturanathema omnium, do-
aliis senliatur ignoro : egoDavid saltantem plus nec per studium bonum, harharum species, id est
siupeo, quam pugnantem. Pugnando quippe hostes viriutum incrementa in eis nascaritur et digni ha-
subdiditjsaltaudo-autem coramDomino semetipsum beantur-repraesentari- suo regi. David autem noster
vicit. Quem Miehbl filia Saul adhuc ex tumore regii milites suos inultos esse nori patitur; sed> exercitu
generis insana, cum humiliatuin despiceret, dicens : congregalo, suorum Injuriam vindicat; nec solum
Quam gloriosns fuit hoiie rex Israel discooperiens - adversarios srios nunc per sanctorum suo.runrvicto-
seanteancillas servorum suorum, et nudalus est riam coiifundit, sed etiam in exlreriio j"udicio, per
quasi tinus de scunis, protinus audivit. Ludam anie juslam sentenliam, perpetuis ignibus crucrandos
Domimimqui elegit me jjotius, quam patrem luum. tradet.
Et paulo post etiam inquit: Et tudam; el viliorfiam CAP. XXIV. De Rabaih et diadeniate regis ejus.
'
plusquam fqctus suni, eroque humilis in oculis meis. n' Misit Joab nimtios ad David, dicens : Dimicavi
Ac si aperte dicai : Yilescere coram hominibus adversus Rabatli, capienda esl urbs aquarutn. Nunc
appeto, quia servare mihi coram Deo regnum per ergo eongrega reliquam parlem populi : et obside ci-
humilitatera qusero. Sunt vero nonnulli qui de se- vitatem^ et capeeam, ne, cumame vastata fuerit urks,
metipsis humiha sentiunt, qui in honore positi, ni- nomini meo ascribalur victoria. Cumque dimicasset
hil se esse nisi pulvcrem favillamque perpendunt. contra edm David, cepil eam, el tulit diadema regis
'
Sed tamen coram- hominibus viles apparere refu- eorutn de capite -ejus (II Reg. xrj). Haec victoria Da-
giunt, et contra hoc,"quod de se inlerius cogitant, vid, quam Joab inchbavit et ipse perfecit, significat
quasi rigida exterius venuslale palliantur. Et sunt victoriam Regis nostri. Dux enim conlra hostes bel-
nonnuSH qui viles videri ab hominibus appetunt,' et lum gerit, cum pra_dieatorum ordo, scutum fidei
se tanquam dejeclbs exteritis exhibendo contem- contra mundi potestates opponit. Sed victoria ad
nnnt; scd lamen apud se inlrorsus' quasi ex ipso Chrisium referlur, qtiia ipsi omnis polestas, et po,-
werito ostens_eTiI_laiis intumescunt, et tanto magis ' tenlia regni ascribilur. Deus enim est, quioperatur in
in corde elati suiil quanio amplius in specie elatio- nobis, et velle et perficere (Philipp. n). Coronam re-
nem premunl. Quse ulraque elalionis hella magna gis hoslilis populi David aufert et sibi diadema facit,
David circumspectione deprehendit, mira virlute D cum Christus diabolo regnum aufercns, sibimel in-
separavit. Quod enim de se lmmilia senliens, hono- sigrie decorum paravit. Quae autem melius corona
rem exlerius Jion quaerit, insinuat, dicens : Ludam., - veri David intelligitur, quam -convenlus populi-ca-
et vilior fiani. Et quiaTier hoc, quod vilem seexte- tholici, qui caput nostrum- regem, videlicet Chri
rius prsebuit, interius non intumescit, adjungit ; stum, fide devoia nobiliter ambit, et digna conver--
Eroque humilis in oeulis meis. Ac si aperte dicat: satione decenter coronat. Omnis enim sanctorum
Qualem me exterius despiciens exhibep, ialem me labor, et certamen, aique vicloria ad honorem cce-
el interius atlendo. Quid ergo acturi sunt, quos lestis regis refertur. Rabaih est civilas regni Am-
doeirina elevat, si David, qui ex carnesua ventu- mon, qrise nunc Philadelphia voeatur, et interpreta-
rum Redempiorem noverat, ejusque gaudia prophe- tur multi. "Et in Evangelio. dicitur : Quod/tntuli ab
tando nuniiabat, lamen.in semelipso cerviceni cor- Oriente et Occidente venient, el recumbenlrcnm Abra-
dis valida discretionis calce deprimebat dicens : ham, et lsaac, et Jacob in regno-cmlorum(Matth. vni),
Eroque humiiis irr oculis meis. . CAP.XXV. "Quomodo David jiumcravit Israel. -
CAP. XXHI. De Jlanon el servis David-. Addidit furor .Domini irasci. contra Israel. Com-
Tulit Hanon servos David, rasitque dimidiam pdr- movitque in eis David dicentem ad Joab: Vads, JR«-
703 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUSIA. 701
tnera Jsrael et Judam. Et numeravit populum. Pro- ,A stiliae inordinata defensio, ne dum rectitudo incaule
fter quatn causam immisit Dominus pesiitentiam in diligitur, ipsa magislra rectitudinis humililas amit-
Israel: et moftui sunt ex populo a Dan usque ad latur, ne eum sibi prseesse quisque despicial: quem
Bersabee sepluaginta millia virorum (II Reg. xxiv). fortasse contigit, ut iri aliqua actione reprehendat.
GREGOKIUS, 25, Moral.) Pro qualitatibus subdi- Contra hunc tumorem superbise subditorum mens
oOrum disponuntur acta regentium, ut ssepe pro a custodia humililatis edomatur, si infirmitas pro-
malo gregis, etiam vereboni delinquat vila pastoris. pria incessanter atiendijur. Nam yires nostras ve-
Rle enim, Deo allestanle, laudatus, ille secre- raciter examinare negligimus; et quia de nobis for-
torum Deiconscius David, tumore repenlinseelationis lia credimus , idcirco eos , qui nobis praelati sunt,
iuflatus, populum numerando peccavit : et tamen districte judicamus. Quo enim nosmetipsos minus
vindictara populus, David peccante, suscepit; quia agnosciinus, eo illos , quos reprehendere niiimur,
videlicet secundum merila plebiuin, disponitur vila plus videmus. Singula hsec malasunt, quse ssepe a
regentium. Justus vero j'udex, peccantis vitium ex subditis in prselaios , saepe a prselalis in subdilos
apsorum animadversione corripuit, ex quorum cau- commitluiitur; quia el omnes suhditos, hi, qui pra.-
sa peccavit. Sed, quia ipse scilicet sua voluntate sunl minus quam ipsi sunt, sapientes arhitranlur;
superbiens, a culpa alienus non fuit, yindiclam eul-; B etrursum qui suhj'ecti sunt, rectorum suorum actio-
pse eliam ipse suscepit. Nam, ira sseviens, quse po- nes dijudicant, elsi ipsos regimen fenere contin-
pulum corporaliier perculit, reciorem quoque po- gerct, se potuisse ageremelius pulanl.Unde plerum-
puli intimo cordis dolore proslravit. Certum vero que fit ut et rectores minus prudeuler ea, quse agen-
est quod ila sibiinvicem et rectorum merita con- da sunt, videant; quia eorum oculos. ipsa nebula
nectantur et plebium , ut ssepe ex culpa pastorum elationis obseurat, et nonnunquam is, qui subjectus
deterior flat vitaplebium, et ssepe ex merilo plebium est, hoc, cum prselatus fuerit, faciat, quod dudum
mutetur vita pastorum. Sed, quia reelores habenl fieri subjectus arguehat. Et pro eo. quod illa, quae
judicem suum, magna cautela subditorum est non judicaverat, peipctrat, saltem quia judicavit, eru-
temere vitam judieare regentium. Neque enim fru- hescat. Igitur, sicut prselatis-curandum esl ne eo-
stra per semetipsum Dominus aes nummularioruni rum corda exislimatione singularis sapientise locus
fudit, et cathedras vendentium columbas evertit superior extollat, ila subj'eetis providendum est.ne
(Joan. n) : nimirum signilicans quod per magistros sibi rectorum facta displiceant. Si autera magistro-
quidem judicat vitam plebium, et per semetipsum rum vita j'ure reprehenditur,, oportel ut eos subditi,
cxaminatfacta nragistrorum, quamvis etiam subdi* etiam cum displicent, venerentur. Sed hoc est soler-
torum vitia, quse a magistris nrodo vel sirailibus dis- <
C ter intuendum ne, quem venerari hecesse est, si re-
simulantur, vel nequeunt judicari', ej'us procul du- prehensibilis est, imilari appelas ; aut quem imilari
bio j'udicio reservantur. Igitur, dum salva lide res despicis, venerari conleranas. Sublilis etenim via
agitur, virlutis est meritum : si quid quod prioris tenenda est rectitudinis et humilitalis, ut sic repre-
est toleratur, debet lamen cum humilitate suggeri; hensibilia magislrorum facta displiceaut, ut suh-
si forte valeat, quod displicet, emendari. Sed curan- ditorum mens a servanda magislerii reverentia non
dum summopere est, ne iir superhiam transeat ju- '
recedat. ,

LIBER SEPTIMUS.

1N III ET IV REGUM. — A SALOMONE USQUE AD TRANSMIGRATIONEM BABYLONIS. -

•CAP.I. De Diversis fertulis tlcquis Scdomonis, D boves pingues Decalogiprsedicationem figurant, in


Salomonis cibus erat per dies singulos triginta cori Veleri Testamenlo. Viginti boves pascuales, dupli-
"imilm, et sexaginta cori farinm : decetn boves pin- cationem ejusdcm prsedicalionis in Novo Testa-
qj.es, $1 viginti boves pascuales, et centum arietes, inehto. Centum arietes, perfectam ecclesiasticam
excepla venalione cervorum, capiearum, alque buba- prselationem ; venatio ferarum, capiio avium, qua-
lorum, et avium attilium elc. {III Reg. iv). Salomon, rumlibet gentium et superborum et ferocium con-
id est pacificus et nomine, ot serenissimo statu, re- vcrsionem. Et habebat qiiadraginla millia prmsepip
grii Christum significat. Cibus Salomonis, refectio equorum currilium, et duodecim tnillia equeslriutr,
est Chrisli, qui pascitur fide et operibus, quse illi etc. Equi Salomonis, prsedlcatores Christi desi»
' offerunlur
quotidie ab Ecclesia. Triginia namque gnant, quibus Christusperorbemterrarum vehitur,
cori similse fidem designant sanclse Trinilatis. Sexa- in quibus conlra dsemones praelialur. Multitudo prae-
ginta vero cori iariire, pcvfectio boni operis. "In se- sepiortim multiludinem librorum, tiia millia para-
fiarip namque Deus opus creationis perfeeil. Dcccm iolarum composuit.
703 ALLEGOR1.E IN VETUS TESTAMENTUM. — LIB. VII. 708
CAP.II. De sapisnlid, prmfectis, tubjeclis, et A Nilerat in lemplo, quod auro non tegeretur; quia ni-
uxoribus Salomonis. hil est in sancta Ecclesia quod charitate non tega-
Dedil Deus sapieniiam Salomoni: et fuil sapien- tur, si non extra ipsam, et non in ipsa esse judica-
lior cunclis hominibus (III Reg. iv). Et in Christo lur. Deaurata erat porla ejus, quiaPatres Veteris Te-
sunt omnes thesauri sapientim el scienlim abscondili stamenti per" charitaiem Deo placuerunt. Deauratuni
(Coloss. n), et est sapientior cunctis angelisr Salo- ipsum lemplum, quia eadem charitas diffusa esl in
mon quinque millia carminum fecit, et Christus sa- cordibus nostris. Deaurata domus interior, quia in
pientiam homini, per quam quinque sensus corpo- ccelesti patria charitas regnat. Quod autem ccena-
ris regat, tribuit. Salomon de cedro et hyssopo, dc cula auro dicuntur recta , ad idem respicil, Yarisa
jumentis et volucribus, et de replilihus disputavit; ccelaturae, variae sunt virtutcs Ecclesise. Mare sene-
ei Chrislus omnia novit; et non est ulla creatura um, significat baplismum ; Salomon septem anr.is
Invisibifis in conspectu ejus; et rerum cunctarum lemplum sedilicavit, etoctavo anno peifecit el dedi-
rationes mulliformiter nobis exposuit. Duodecim cavil, quia Cbristus sanclam Ecclesiam in praesenti
praefecti Salomonis ministrant domui ejus annonam, saeculo, quod septem dierum curriculo volvitur, vi-
et duodecim apostoli admihistrant doctrinam sa- vificat, et post resurreclionem octonavio heaiitudi-
nam. Salomoni subj"ecli erant principes diversorum B nis glorificati Mensaaurea, est sacra Scriplura, in-
regnorum, et Christo subjecti sunt prselati Eccle- telligentia spirituali clara. Diversa templi vasa, di-
siarum diversarum, etregesomnes"orbis lerrarum. versae sunt animsevariis donis Sancti spiritus replc-
Venit ad Salomonem regina austri ut audiret sdpien- tae. Yerum quod in Tyro ligna, et lapides prsepara-
tiamejus (III Reg. x), et venit ad Chrislum genlili- banlur et sine sonitu malleorum et ferramentorum
tas jil audiret sapientiam ejus. Praesentavit regina in templo ponebantur, designat quod nos in mundo
auslri Salomoni aromala multa, et Ecclesia Chri- per tribulaliones ad justitiam reformamur, iri pa-
sto, gratia ejus sanctificata, praesentat virtutes et tria coelesti secundum merila tranquille praemiis re-
bona opera, Ionge laieque per bonam opinionem re- muneramur.
dolentia. Habuil Salonwn quasi septingenlas reginas, CAP.1V. De libertate Israelet servitute alieni-
et trecentas concubinas, £t Christus habet fidtles ani- genarum.
nias per septiformem gratiam renalas, et per fldem Universum pbpulum, qui non fuerat de Israel, fe-
sanctse Trinitatis praeclaras. cit Salomon tributarium; de filiis autem Israel non
CAP.III. De ozdificalione letnpli. conslituit servire quemquam. Sed erant vin betlatores
Salomon adificavit templum (III Reg. vr), et _, ministri ejus, et principes, et duces (III Reg. IX).
Chrislus aedificavitEcclesiam. In mdificalione lem- Universum populum, qui non fuerat de Israel filiis,
pli, fuerunt artifices latomi, lignorum cmsores(II facitpaeificus noster tributarium cum eis, quinon<
Paral. m); in aedificationevero Eeclesise, sunt arti- sunt de numero irliorum, sed in servili coridilione
fices, praedicalores et doctores. Triplicem aulcm utitur ad proprium negotium. Tales licet in mullis
maleriam misit Salomon in constructionem templi: adversentur, tamen frequcnler usibus Ecclesiae ser-
lapides, ligna, aurum. Lapides, significanl fidei fir- viunt, cum in praesenli tempore de rebus suis sola-
milatem; ligna, spei sublimitatem; aurum,chari- liapraebent aliis. Quinon aneillaefilii sunt, sed libc—•
lalis fulgorem. Quarto anno regni, Salomon coepit rae, ulquos Dei Filius sanguineliberavit: non con-
templum sedificare. Et per prsfcdiealionem quatuor slituit sub conditione servire, quia neminem cogife
Evangeliorum, sancta Ecclesia ex Judseis et genli- ritu gentili vivere, neminem cseremonias veleris le-
hus ccepit adunarr. Misit Hiram Salomoni ligua ce- gis temporihus Novi Testamenli servare. ConstiiurS
drina de Libano prmcisa, et abiegna, qum in domo bellalores esse, qui contra spiriluales nequilias.
Domini ponerentur (III Reg. v); quia conversa gen- scuto fidei et gladio spiritus dimicent, et ministros.
lilitas misit ad Dominum viros in sseculo claros, suos fieri, hoc est spirituale obsequium in bonisr,
Sed securi increpaiionis de monle superbise ejeclos ]r, operibus sibi prsebere, principes et duces, ut bene.
et humiliatos, quia ad notiiiam vel normam Evan- sibi principentur et carnis luxuriam doment, sive-,
gelii prsedicalione veritalis insliluti, in sediiicio Ec- ul subditos sibi bene regant, el in semitis juslilise-
clesise pro suo quisque merito collocarelur. Misit ducant.
eliam arlifices, id estphilosophos ad veram sapien- CAP. V» De throno Salomonis,
tiam conversos, qui populis regendis gratia erudi- Fecit Salomon rex thronum de ebore grandem, et
tionis prseponerenlur, qualis fuit temporibus apo- veslivil eum fulvo auro nimis : qui habebal sexgradus;
stolorum Dibnysius Areopagila,el poslea Cyprianus et summilas throni rotunda eral iu pdrte posleriori, et
doclor egregius el martyr forlissimus. Mislt quoque ut dum tnanus hinc atque inde tenenles sedile: et duo
aurum, viros sapienlia et ingenio claros,pro quibus leones juxta manus singnlas, et duodecim leoncuti
exspectat dona cffileslis gralise- Jlfisi. autem Salo- stanles super gradus hinc atque inde (III Reg. x).
moni Hiram triticum , scilicct verhum Dei; misit Solium Salomonis Ecclesia est, in qua pacificus no-
oleum, cli-uitatem scilicel vel unctionem Spiritus ster regnans, judicia sua facerq dignoscilur. Bene
sancti. Tria labulata tres ordines designanl in san- de ebore faclum esse nremoralur, quoniam elephaE,,
claEcclesia conjugatorum, conlinenlium, virgiaum. cujus ebur dant ossa, inler quadrupedia sensu plu~
7©7 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 708
rimum valet, et temperanter miscetur feminse suae, __ Lroboam qui decem tribus a teroplo Delseparans ad
et conjuge gravida non utitur, hoc pudicis aptalur : idololatriam perduxit, significal haereticos qui uni-
quiper castilatemChrisii prsecepia sequuntur. Hanc, latem fidci calbolicae haeresibus scindunt, ac sic
id est Ecclesiam vcsiivit auro, quia splendorem cultui malignorumspirituumsubdunt. Jeroboam in-
gloria. suse in ca per miracula claresccre facit. Et lerpretalur dijudicans. Haerelici enim dijudicare po-
habebat sex gradus. Sex diebusperfecitDeus mindi pulunr videntur, cum erroris sui sequaces faciunt.
ornalum, qui numerus perfcctione sua, perfectio- Tollunt decem scissuras, cum decem -praeceptalegis
nem bonorum operum designat. Septima requievlt violando corrumpunt. Et una tribus cum sobole
Deus, ct quia sex setatibus mundus constat, in quU David remansit, dum sors eleetorum in regula fidei
buslicet operari, quisquis ccelestem patriam desi- catholicse permansit, quia unus Dominus, una fides,
derat, bonis operibus insistai, el festinel ascender.e. unum baplistna (Ephes. iv).
Rotundilas tbroni in parle posteriori, significal re- CAP. VIII. De eo quod scriptum est: «Demetam
quiem seternam : quae post hanc vitam sanetis est posleriora Baasa. i
parata, ut quisquis hic bene laborat, remuneratus Ecce, ego demelam posteriora Baasa, et poslerio-
percnni quiete perfruatur. Manus lenentes sedile, si- ra domus ejus (III Reg. xvr). Demetit Dominus po-
gnificant solalia divinsegralia., quaeEcclesiam ad coe- '^ steriora «uj'uscunque iniqui, cum peccata post fi-
leste regnum provehunt. Hinc et inde, quia in ulro- nem vitse uleiscitur; demelit Dominus posteriora
que testamenlo hoc praedicitur,.quod nisi divino ad- domus ejus, cum imitalorem ejus selernis cru-
jutorio aliquid honi perfiGi non polest. Per leones ciatibus damnat. Quicunque ergo usque in firiem
duos, patres utriusque Teslamenti figurantur, qui vitse suae in pravis operibus perseverat, posleriora
fortitudine animi sibi el aliis dominari didicerunt. illius demeluntur, quia de terra vivenlium succide-
Hi j'uxta manus siabant, quia sancti patres quidquid tur.
boni feeerunt, non sibi, sed Deo deputaverunt. CAP. IX. De'remdificalione Jericho.
Unde : lYon nobis Domine, non nobis; sed nomini tuo jEdificavit Ahiel de Bethcl Jericho. In Abiram
da gtoriam (Psal. cxm). Per leonculos prsedicatorum primitivo suo ftlio fundavit eam, et in Segoth novis-
ordo signatur, aposlolicam doclrinam sequens. Hi simo suo posuit portas ejus (III Beg. xvi). Ahiel,
supra sex gradus hinc aique inde stant, quia per vivens Deo; Belhel, domus Dei inlerprelatur.~AhieI
bonorum operum gressus, hinc el inde doctrinis et igitur de Bethel destructa a Josue atque ariathema-
-
exemplis eminere cenant. - tizata Jericho moenia reslaurat, cum qui in Ecclesia
CAP. VI. De Roboam. hahitum religionis assumpserat; abjeela scelera,
Respondil Roboam populo dura, relicto consilio quae ei Dominus Jesus in die haplismatis donaverat
seniorum, .quod ei dederant, el locufus esl eissecun- et quas prius anathematizaveraf diaholi pompas,
dum consiliumjuvenum, dicens :Paler tneus aggrava- luxuriose repetit. Cumque errorum dogmata, vel
vit jugutn veslrum; ego aulem addam jugo vestro. gentilium fabulas, veritali ecclesiaslicse, qua imbutus
Paler meus ^ecidit vos flagellis; ego aulem cmdatn erat, praefert, quaside Belhelegrediens,ruinas Jeri-
vos scorpionibus (III Reg. xn). Roboam significat cho reficit. Is el fundamenla fidei, a quibus bona
malos rectores in Ecclesia, qui lerrenis cupiditati- aedifieia ;inchoare et clauslra bonse actionis quibus
,bus dedili, et delectati in mullitudine obsequen- perfici dehuerat, perdit.
lium, non condignam habent sollicitudinem sibi CAP. X. De Elia et torrenti Carith.
commissorum. lnterpretatur Roboam latitudo po- Abiil Elias, el-sedit in torrente Carith, qui estcon-
puli; quia lales spatiosam et lalam viam gradiuntur, tra Jordunem. Corvi quoque deferebant ei panem et
quse multos ducit ad mortem. Relicto sanctorum carnes tnane et vespere, et bibebat de torrenle. Post
Patrum consilio, quorura dicta et exempla ad celsi- dies autem aliquantos siccatus esl torrens (III Reg.
ludinem lendunt, illis obtemperal, qui j'uvenilibus xvn). Ahsconditus Elias noster Christus, in torrente
desideriis mancipati, laudibus iniquis et adulaiioni- ;D Carilh, qui inlerpretatur calvus, de torrente hibit,
hus gravant. Quibus etiam minalur Sapieniia, di- cum in Calvariae loco ubi abscondila est forlitudo
cens : Vm libi lerra, cui rex est puer, et cujus prin- ejus (Habac. m), de torrente mortalitatis nostrae gu-
cipes mane comedunt, el econlrario beata terra, cujus stavit. Corvi pascebant Eliam defereutes ei panem,
rex est nobilis, et cujus pfinceps vescitur in tempore et carnes, cum gentililas de nigredine peccatorum
suo (Eccle. x). veniens, Christo salutem nostram esurienti; panem
CAP.VII. Be Jeroboam. fide, et carnes, id est spem resurrectionis per gra-
Dixit Jeroboam in corde suo : Ncfn revertetur ad tiam ejus illuminata offert. Mane scilicet,-in initio
me regnum David, si ascenderit populus iste ut faciat praedicationis evangelicse. Vespere, cum eamdem
sacrificia in domoDomini in Jerusalem, et converte- usque in finem raundi servans inconlaminaiam,
tur cor populi hujus ad dominum suum Roboam regem carnis resurrectio venienli judici prsesenialur. Post
Juda, el inlerficiel tne, et revcrtelur ad eum. Et ex- dics aliquot siccalus est torrens, quia consummat
cogitalo consilio, fecil duos vitulos aureos, et dixit cursu prscsentis vilse, absorpta erit mors in victo
eit: Nolile ascendere Jerusalcm. Ecce dii tui, qui riam, et jam non erit mors neque luctus neque cla
eduxerunt te de terra JEgypti (III Reg. xn). Je- tnor, quia prima abicrunt (Apoc. xxi).'
769 ALLEGORIJF- IN YETUS TESTAMENTUM.— LIB. VII. 710
GkV. XI. De Elia el vidua Sarcptana. \ examinans, prohando nos, sicut igne probatur ar-
Factjni est verbum Domini ad Eliam, diccns: gentum (Prov. xvn), imraortales ae .sanctds factos
Surge, vade in Sareptam Sidosiorum, el mane-ibi: in sedem collocabit seteriiam, id est perpetuam, el
prmcepi cnim mulieri vidum, ul pascal te (III Reg. - ad instar israeliticorum populorum in a.termim
xvii). vidua Sarcplana-sanclam designal Ecclesiam, gratulando cantabimus : Dominus ipse est Deus
qusc qttasi vidua erai, quandiu advenlura Salvatoris (Psal. xciv). _-
exspcclabal. Yenit Elias ad viduam, dum Chrislus CAP. XIII. De interfectione prophetarum Baai.
pcr myslcrium incarnalionis venit ad Ecclesiam. fiuxit Elias prophetas Baai ad torrenlem Cison,'
Mulicr vero duo Iigna collegil, quando sancla Ec- qui interpretalur duritia eorum, et inlerfecit eos ibi
clesia fidem passionis recepil. Modicum farinse si- (III Reg. xvm). Si'c Redemptor noster, advenienta
gnificat imperfectioncm cognilionis _de divinis, et diejudicii, miltet angelos suos, et colligent omniai'
parum.olelinsufficientiam exprimit gratise. Venit scandala de regno ej'us, et millent eos in sfagnum
Elias el suffecit farina cl oleum, quia in adventti ignis, uhi cruciabuntur secundum duriliam, et im-
Chrisli niulliplicala est scicnlia, et multip.icalum pcenilens eor eorum (Apoc. xx). Et facla est pluvia
est gralise donum. Mulier Eliam pascit, dum sr.ncia grandis. Postquam Christus mortem gustavit, et.
Ecclesia Chrislum fide cl bonis operibus relicit. B victor de mundo ad coelos ascendil, irnbrem gralise
Tres anni famis signilicanl defuisse sanclse Trini- divinaa per septiformcm Spiritum de supernis ad
- talis fidem. Sex menses ad opus honum pertinent, lerram misit, qui nos a peccato mundaret, et spiri-
quod peniliis ab horiirnibus desierat, sicul scriptum tuales fructus gignere faceret.
cst: Non esl qui faciat bonuni, non est usque ad CAP.XIV. De fuga Elim coram Jezabel, et de
unutn (Psal. XIII). Suscilavit Elias viduae filium, junipero.
quandp. Chrislus redemii genus humanum. Per . Timens Elias minas Jezabel, reliclo puero, perre-
Eliam qtioque ascendit abundanlia pluvise, quando xil in deserlum viam tinius diei, et resedil sub juni-
per Christum perfusus mundus rore cocleslis gra- pero (III Reg. xrx). Sancti viri, qui sublevatione
ti_e, Vidua igilur, Ecclesia; Elias, GI"'islus; ligna, Spiritus ad superna rapiuntii", quandiu in hac vita
crux; farina, scienlia; oleum, gralia; tres aimi sunt, ne superbiant, lenlationibus rapiuntur. Hinc
famis, imperfecla cognitio Trinilaiis; sex menses, est quod Elias, cum lot virtutibus profecissel, Jeza-
defectus boni operis; resuscitatio filii, redemplio bel postmodum quamvis rcginam, lamen mrilierem
gcncris humani; largilas pluvise. plenitudo gratise. "fugit; et qui mortuos "suscilabat, venturum prsevi-
CAP. XII. De Elia et prophelis Baal. , dens judicium, clamabal atiaquoque prmclara facie-
Curavil Elias allare, et lulit duodecim iapides, ei bat, limore pereussus de mariu mulieris mortem fu-
eedificavil ex eis allare: et fecit aqumductum in cir- git, de manu DeiTnprlem petiit, nec accepit. In vir-
cuilu : et posuil desuper ligna, et obtulit Domino ho- tutibus Eliae potenlia pollebat; in infirmilatibussuis
locaustum, et exclamavil populus, dicens : Dominus quod de se poterat, agnoscebat. Ibi offendebat, quod
ipse est Deus (III Reg. xvm). Redemptor noster acceperal; hic quod acceperat, cuslodiebat. In mi-
eontra mundi principem et salellites ejus decerlans raculis monstrabalur, in inflrmilalibus servabatur.
allare Domini, quod destruclum fueral, id est fide-. Elias propheta Domini, vita.-et miraculis" clarus,
Jium corda, a labe iniquitatis purgans, aram Deo quemlibel designat fldelem.Aehah, rex impius, Do-
dedicat quse ex duodecim lapidibus constructa nie- mini et praecep.torum ejus adversarius, diabolum si-
moralur; quia, ex iis qui prophelicam fldem scu gnificat, qui rex est super omnes filios superbiae.
doelrinam sequuntur, gratissima Deo ara conslitui- Jezabel, mulier impudica et Elise semper inimica,
tur, in qua sacrificium laudis, in odorom suavitatis immundiliam exprimil carnis, quse semper jusiuni
oflertur. Fecit aquaeductum ex coiitrito scilicet cor- persequilur et ejus actibus inimicatur. Cujus minis
de, ct humiliato spirilu, flumina producendo lacry- Elias, idest fidelis, nonnunquamperterrilus, quam-
marum, pro limore gehennse et ^esideratione vitffi ]D vis virtulibus et multis bonis operibus prius clarue-
aeternae.lhi etiam poriil ligna, quia sanclorum dicta rat: prophelas enim clelevit Baal, id estomnem in-
vel facta ad exemplum credentibus consiiluit. Divi- lidelitaicm et hsefeticam prayitatem de corde suo
sitrjue per tnembra bovem,ei posuit subter ligna, cnm repulit, el pluviam de coelo, id esl gratiam coelifus
on.nes aclus suos ad exemplum sanctorum Patrum, sibi dari meruit, timens taraen ne occasio veniat,
fonnare docuit lideles. Jussit super iwlocaustum, et et eum Jezabcl, id esl luxuria, occidat. Obediens au-
super tigna, semel, iterum; terlio, aquatn.infuhdere, tem aposlolico consilio, qui dicit: Fugile fornicatiq-
quia omni lempore est necesse verba, cogitationes neni, fugit quoque ssecularem habilum, et conver-
et opera nostra in ipsa compunctione lacrymarum salionem nrundi dereliquit, et in desertum vadit,
mederari; el non prius cessare, quatn fossm aqumdu- qui liabitum et vilam religionis assuinit.-Desertum
ctus repleaniur, id est dbnec fulufum gaudium prse- est vita spiritrialis atque religio, quia a multis dese-
senti mcerori succedens perfecle repleatur : sicque ritur, et a paucis incolilur. Dimisit autem Elias'
crit illud, quod sequitur. Cecidit ignis Damini, et puerum, et solus desertunr inlravit, quia j"ustum est,
voravit Iwlocaustum, quando discrimen judicis fiflu- -ut fidelis quisque, spirilualem conversaliouem inT
rum, dic:a ac facta, aetotam vitam nostram perfccle gredicns, cuncta puerilia, et .vana, et frivola dero-
71l HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. v 712
linquat, et nec comederido, nec bibendo, uec lo- .h venit Elias, quando aliquis ssecularia fugitha» oidini
quendo, nec aliis actibus suis quidquam pueriliter alicujus asperilatis se submitlil. Animseverb suae, ut
mori penitus mundo et vi-
agat. Possumus enirri per juniperum suh qua Elias moriatur petit, quando
rcsedit alicujus ordinis asperilatem, sicut est mo- vere Deo concupiscit. Qui lamen non inortem, quam
nachorum canonicorum, vel clericorura regularium, petit, sed dormilionem, quam non petit, invenit,
vel cujusque alterius professionis, signare. Videtur quia plerumque religiosus diversis in spirituali con-
namqttequselibetprofessio ordinis, sicut juniperus, versationefatigalus tentationibus et adversitatibus,
quosdam asperitatis aculeos babere, qui videlicet in profectu virtulum et honorum operum torpeseit.
sunt cullus claustri,, tsedium silenlii, timor prselati, Angelus autem custos et excitator Elise, esl prselatus
disciplinacapituli, abstinenlia cibi, et si qua sunt custos et exhortator fidtiis animse sibi subjectaa.
similia, quse per suae asperitatis adversitates pun- Qui, dum Eliam, id est animam sibi creditam, con-
gere possunt. Sunt et alii juniperi hujus aculei: spicit dormitare suh junipero, id est sub ordine
acerrimae scilicet et imporlunae cogitationes, vel ten- torpescere,'statir_) excitat, pascit et potat; dum eum
taliones, quae more spinarum teneritudinem animo- ad meliora admonet, et de sacra Scriptura diflici-
rum pungunt. liora quse designantur per pastum, et faciliora quae
Quatuor autem sunl tentationum modi. Alia est 1B flgurantur per poium docet. Elias quoque excitatus
lenlaiio levis et occulta, alia levis et manifesta, alia comedit et bibit, duni admonitus sub verbis loquen-
gravis el occulla, alia gravis et manifesta. Tentatio tis patienler acquiescit, nec his, quse dicuntur, con-
levis et occulta est quando aliquis leviter lenlalur, tradicit. Rursum vero obdormit, quia nonnunquam
et lamerinondum inlelligit an maltim sit illud de quo subjectus multis tsediis affeetus post prlmam admo-
tcntatur; verhi gratia : quando aliquis de officio nitionem et erudilionem ilerum tepescit. Sed Elias
sive prselatione leviter tentatur, levis tentatio esl et per angelum secundo excitatur et pascilur, dum sul>
occulla, quia nescit an sibi expediat id quod desi- jeclus per prudentem et fidelem prselatum ilerum ad-
derat. Tentatio levis et manifesta est quando ali- monetur et instruitur : Surge, inquit, comede; gran-
quis leviter tenlatur, et manifeste de malo tentaiur; dis tibi reslat via. Quasi diceret : Si confidis in solo
verbi gratia : quando aliquis de ibrnicalione Ieviter ordine, scias nil libi prodesse saeeulum lanlum cor-
tentalur, tenlalio levis est, quia leviler lenlalur; et poraliter derelinquere, coram oculis humanis solum-
manifesta, quia manifeste de malo est. Tentalio gra- modo habitum religionis palliatum. exhibere; slude
vis et occulta est quando aliquis graviter tenlatur et per virlutes ultra profieere, per opera roisericordise
lamen non novit an noxium sit sibi illud de quo ten- proximis subvenire. Lege, meditare, psalle, ora,
tatur; verbi gratia : quando aliquis de praelalione, operare, grandis tibi reslat via, quia parum adhuc
vel alio minislerio graviter tcnlalur, gravis est len- profecisti et multum habes proficere. Comedil dcni-
tatio, quia graviter tentatur; occulta, dum- nescit que Elias, et bibil, et vadil in forlitudine cibijlljus
quod ibi lateat diabolica fraus. Ad hoc enim diabo- qnadraginla diebus, el quadraginta noclibus, usque
lus de exaltatione teniat, ut per exaltationem magis ad monlem Dei Oreb, dum subjeclus per erudilio-
corrual ad damnationem. Tentatio gravis et mani- nem hene confortatus in prosperitatibus quasi in
festa est quando aliquis graviter et manifeste de diebus,eladversitalibus quasi in noctibus, per virlu-
malo tentatur; verbi gratia : quando aliquis de for- lum exeicilationem el bonorum operum exhibilio-
nicalione graviler tentatur, tenlatio gravis est, quia nem proficiens, el quaternarium Evangelii et dena-
"
graviter tentatur;' et manifesla, quia manifeste de riuro legis perficiens ad culmen sublimitalis venil,
malo est. Quos scilicet lentationis modos Psalmisla ubi recte in oslio speluncse dicitur stare, dum para-
bene designat, ubi dicit: Non timebis a limore no- lus esl quandocunque Dominus eum vocaveril de
clurno. A sagitla volanle per diem, a negotio peram- carne exire.
bulante in tenebris, ab incursu et dmmonio tneridiano CAP.X*V.De visione Elim in montc.
(Psal. xc). Tentatio namque levis et occulta timor ;D Eca Dominus transit : et spiritus grundis, et for-
esl nocturnus. Tentatio levis et manifesta sagilta vo- tis, subeertens montes, et conterens petras anle Domi-
lans in die. Tentalio gravis et occulta negotium per- num. Non in spirilu Dominus, et post spirilum com-
ambulans in tenebris est. Tentatio autem gravis et molio; nonin commotione Dominus, etpost commolio-
manifesta incursus et daemonium meridianum. Isti nem ignis: non m igne Dominus, et post ignem sibilus
itaque tentalionum modi: sunt islius juniperi scili- aurm tenuis (III Reg. xix). Spiritus quippe anle
cel ordinis aculei, qui more aculeorum teneritudi- Dominum subverlit montes et petras conterit, quia
nem pungunt animorum, et nonnunquam lacerant pavor, qui ex ej'us adventu irruit, et altitudinem
corda bonorum : non quia ordo malus Ut, sed dia- cordis nostri dejicit, et duriliem liquefaeit. Spiritum
bolus tanto acrius justum per tentationes pungit, vero commotio sequitur, cum post.ipsumpavorem
quanto eum ad sublimiora et secreliora per hahitum cor nostrum ad meliora promovetur. Commotioni
et vitam ordinis cernit transire. Recte igitur secuii- etiam ignis succedit, cum divinus amor, posl emen<
dum supradicta ordo religiosorum junipero compa- dationem cor calefacit. Spiritui vero commoiioni, et
ratur, dum variis asperilatibus et tentationibus pun- igni non Inesse Dominus dicilur; esseveroin sibilo
gere approbatur. Ad hanc denique juniperi umbram aurse lenuis non negalur; quia nimirum, cum mens
713 ALLEGORLE IN YETUS TESTAMENTUM. — LIB. VII. 71*
incontemplationis sublimitatesuspenditur, quidquid ,A salus. Super quem propheta pallium suum misit
perfecte eonspicere prsevalet Deus non est. Gum vero cum Dominus populum fide calholica induit, Unde
sublile aliquid conspicit, hoc est, quod de incom- Apostolus : Quicunque in Christo baplizati eslis,
prehensibili aeternitatis substantia audit. Quasi enim Christum induistis (Galat. m). Relictis bobus ca»
sibilum ienuis aurse percipimus, cum saporem in currit posl Eliam, quia Redemptoris voee audita ;
circumscriplae veritalis coiiteraplatione subita, sub- Nisi quis renunliaveril omnibus qum possidet, non
tiliter degustamus. Tunc ergo verum est quod de potesl ejus esse discipulus (Luc. xiv). Statim cessavit
Deo cognoscimus, cum plene nos aliquid de illo co- terrenis lucris inhiare, el ssecularibus desideriis dc-
gnoscere non posse sentimus. Unde bene illic sub- servire,.el sic aliis verbum vitse praedicavit. Hoc est
ditur: Quodcum audisset Elias, operuit vultum suum enimosculari palrembt malrem: quoscunque polest
paltio, et ingressus stelil in ostio speluncm. Post aurse de Judseis, sive de geniibus sermone velle corri-
tenuis sibilum vultum suum propheta pallio operuit, gere.
quia in ipsa subtilissima contemplatione veritalis CAP.XVIII. De pugna Benadab contra Israel.
quanta ignorantia homo tegatur agnoscit. Vultui Benadab, rex Syrim, congregavit omnem exercitum
namque pallium superducere, esl, ne altiora mens suum, et triginta duos reges secum, et currus, et
quserere audeat, hanc ex consideratione propriae in- '3 equos : et ascendens pugnabat contra Samariam, et
firmilaiis velare, ut nequaquam inlelligentise oculos obsedit eam. Et ecce propheia unus dixit ad Achab :
ultra seprsecipilanter aperiat, sed ad hoc, quod ap- Multitudinem hanc tradam in manum tuain. Et ail

prehendere non valel, reverenter claudat. Qui haec Achab: Per qucm? dixitque ei Per pedissequosprin-
agens, in speluncse oslio stetisse describitur. Quid cipum provinciarum (III' Reg. xx). Benadab signi-
namque spelunca noslra esl, nisi haec nostrae corru- ficat diabolum, qui dhersos exercitus malignorum
ptionis habitaiio? Sed cum aliquid percipere de co- spiiiluum, ad subvertendum populnm Dei conlrahit,'
gnitione divinitatis incipimus, quasi j'am in speluneae sed per pueros principum Israel vincilur, id cst,
nostro ostio stamus. Quia enim progrcdi perfecte per honos doctorum audifores, quia id quod aure
non possumus, ad cognitionem tamen veritatis in- audiunt, factis complenl. Antiquus hostis in fugam
hianles, jam aliquid de liberlatis aura captamus. In converfitur; quia, qui ulriusque Testamenli scien-
ingressu ergo speluncse stare, est. represso nostrae tiam perfecte tenent, et Trinitatis fidem cum gemi-
corruplionis obstaculo, ad cogniiionem veritalis in- na charitate conservant, hiapii militise summi regis
cipere cxire. esse comprobantur; fugit Benadab rex Syrise cum
CAP.XVI. De custodia humililalis. ,n equitibus. Benadab, id cst diabolus, princeps iniquo-
Dixit Elias ad Dominum : Atlaria lua destruxe- rum quorum oculi sublimes sunt: in equo superbiae
runt, ctprophetas tuos occiderunt gladio; el derelictns suse confidens, cum equilibus scilicet cum omnibus
sum ego solus (I Reg. xix). Tanto prophelse quid superbis, quia ipse est rex super omnes filios superbim
difficile fuit agnoscere, in hoc mundo famulos re- (Job XLI), ab exercitu Christi superatus, in fugam
mansisse Deo? Sed qui humilis etiam occulta Dci vertitur, et rex Israel percutit equos et equites, quia
noverat, elatus etiam aperla nesciebat. Unde cevtum Rex regum nequitias-spiriiuales obruit, humani ge-
est quod humihtatis se radio illuminat, qui aliorum neris peccata delendo.
bona subliraiter pensat; quia, dum ea quae ipse fe- CAP. XIX. De eo quod dicium est a servis reqis
cit facta foris et ab aliis conspicit, eum, qui de sin- Syrim : « Dii montium, sunt dii lsrael. i
gularitate intus erumpere nititur, superbise tumorem Servi regis Syrim dixerunl ei: Dii tnontium sunt
premit. Hinc est quod voce Dei, ad Eliam solum se dii lsrael; ideo superaverunt nos. Sed melius est
existimantem dicitur : Reliaui mihi septem millia vi- ul pugnemus contra eos in campestribus, et obtine-
rorum, quorutn genua non sunt incurvata ante Baal, bimus eos (III Reg. xx). Diabolus, licet a sanctis
ul se non solum remansisse cognosceret, et elationis ssepius vineatur, tamen iterum instaurat praelium
gloriam, quse de singularitate surgebat, abdicaret. D contra eos, et dum uno modo vincitur, alio modo
CAP.XVII. De eo quod Elias unxil Eliseum. slatim vincere conatur. Diabolus namque el mali-
Profeclus Elias de monle, reperil Eliseum filium gni spiritus, si iu spiritualibus vincuntur, in cor-
Saphat arantem in duodecim jugis boum, el ipse in poralibus bellum parant, satagentes ut animas de
duodecim jugis arantibus unus erat. Cumque venisset supernis ad ima praecipitent, quo facilius vincanl.
Elias ad eum, misii pallium svum super eum. Qui Si viderint ccelestia desiderare, terrena ad aman-
statim relictis bobus cucurrit post Eliam, et ait : Os- dum ingerunt; si prosperitate concessa gratiae Dei
culer, oro ie, patrem meum, el tnalrem meam, et sic agantur, studenl ut per adversa frangantur. Sed,
sequar le (III Reg. xix). Elias profectus reperit Eli- sicut Syri, ita dsemones, ubi superare confidebant,
seum filium Saphat arantem iu duodecim jugis boum, ibi prostrati sunt.
cum Redemptor noster descendens de ccelo, divino CAP.XX. De Etiseo, et pallio Elim.
judicio acquisivit populum adhuc terrenis actibus Sletit Etiseus super ripam fluminis Jordanis, ei
inhiantem, in quo salutem fecit, cum eum ad iidem paliio Elim, quod ceciderat ei, percussit aquas, qucs
converlit. Elias'enim interprelalur Dominus Deus; non sunt divism. Et dixil: Ubi esfDeus Elim, eliam
Saphat, judicantis vel indicantis, Eliseus, Dei mei nunc? Percussiique aquas, el divismsunt litnc alque
PATROL.CLXXV. 23
715 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 71«
illtnc, el transiil Eliseus (1V Reg. n). Elevalio Elise A debet ea pra_dicare aliis viris, et contradicente
ascensionem Domini significat. Pallium Eliae in- redarguere, quibus promissa est cuncta de lio&te
carnationem Domini, per quam lethi fluvium diru- victoria ut percutiant omnein civitalem. Civilas
pit, nobisque transilum ad vilam paravit. Hoc Eli- ssecularis est prudentia, in qua philosophi et ba>
seus post transitum Elise relinuit, quia fidem in- retici confidunt : haec per praedicalores subver-
•_arnalionis Ecclesia reservavit post ascensionem tuntur. Lignuin fructiferum succidetis : lignum sci-
Christi, per quam praesentis vilae fluclus transire licet quod non facit fructum bonum, sed morlife-
satagit. Sed, sieul Eliseus nonnisi invocato Deo rum, quod futuro examine succisum pabulum fiet
Eliae, aquas divisit, ita Ecclesia nisi per invocatio- ignis aeterni. Fontes aquarum obturanlur, cum
nem nominis Christi, virtutes nullas facere potest. haeresiarchse eura sttis sequacibus per catholicos
Deus enim est, qui operatur in nobis et velle et per- damnantur. Agrutn egregium operielis lapidibus :
ficere (Phitipp. n). agri egregii operiuntur lapidibus, cum venuslas
CVP. XXI. De eo quod vir Dei maledixit pueris locutionis h_erelic.eetpliilosop.iiae anathematis pon-
in Belhel. dere obruitur. Remanenl tamen muri fictiles, id est
Ascendit Eliseus in Belhel. Cutnqne ascenderet falsse raliones quse a fundibulariis, id est sanctis
per viam pueri parvi egressi sunl de civitale, el il- prsedicaforibus ad nihilum rediguntur.
ludebant ei dicentes : Ascende catve, ascende calve. CAP.XXIII. De muliere, qum clatnavit ad Eliseum.
Qui cutn respexisset, vidit eos, et maledixit eis in
nomine Domini. Egressi sunt duo ursi de sallu, Mulier qumdam de uxoribus prophetarum clama-
et laceraverunt ex eis • quadraginta duos pueros bat ad Eliseum; dicens : Servus luns, vir mcus,
mortuus esl, et tu nosti, quia servus tuus fuit timens,
(IV Reg. n). Eliseus interprelatur salus Dei. Huic,
id est Christo, illuserunt Judsei exaltato in cruce Deum : et ecce creditor venil, ut lollal duos filios
in Calvariae loco. Qui dum illuserunl ei, stulte tneos ad serviendum sibi. Cui Eliseus dix;.l ; Quid
et pueriliter egerunt; sed posiquam Christus as- vis, ut 'faciam libi ? dic miht quid nabes in domo
rendit in Bethel, id est in domum Dei, in quadra- tua? Atilla dixif.Non habeo, ancitla tua, quid-
gesimo anno immisit duos ursos de filiis geiitium, quam in domo mea, nisi parutn olei quo ungar.
ail : Vade, el pele mutuo ab otnnibus vicinis tuis
Vespasianum et Titum, qui crudeli strage eos de- Cui
vasa vacua non pauca. Et ingredere, et claude oslium
jecerunt, et ibi sanguis eorum effusus est, ubi
Dominum suspenderunt. tuum, cum intrinsecus fueris iu, et fitii lui, tnilte
inde in otnnia vasa hmc,[el cum ptena fuerint, tolles
CAP. XXII. De aqua trium regum exercilibus |"
a Domino data. (JV Reg. iv), elc. Mulier ista, sancta Ecclesia est
Perrexerunt rex Israel, et rex Juda, et rex Edom, raater duorum populorum, Judaici et gentilis.
ut pugnarent contra Moab; nec erat aqua exerci- Quse prius ex perverso opere, consentiendo cal-
lui (IV Reg. nr). Tres reges bellantes rectores lidi spirilus persuasioni, quasi quemdam nummum
sunt fidelium, qui per Trinitatis iidem, contra peccati a creditore accepit, et duos, quos in fide
mundi principem ct populura ejus, philosopbos, genuit amittere filios limebat, sed prophetse verbis,
hsereiicos, schismaticos alque omnes iniquos ar- id est sacrse Scripturse praeceptis obediens, expaulo
mis spiritualibus confligunl. Moab interprelatur quod habebat olei, vacua vasa iufundendo replevil;
depatre, et conveniteis ad quos Dominus dixit: quia, dum ab ore unius doctoris paulttm quiddam
Vos ex palre diabolo estis (Joan. vm). Hi adver- de amore Trinitalis multorum vacuae mentes
sautur Ecclesiae, minis, persecutionibus, dolo; sed hauriunl, exuberante gratia unguentorum divini
per Christum (qui est capul nostrum, scilicet Chri- amoris, usque ad summum replentur; et jamnune
slianorum) effnganlur. Et- ait Eliseus : Facile al- mullorum corda, quae prius erant vasa, unctione
veutn lorrentis hujus fossas el fossas. Hmc enim spiritus plena sunl, quse ex paucitale olei solum-
dicit Dominus : Non videbitisvenlum, nequepluviam, ]3 modo infusa videbantur. Quod cum aliis alque
et alveus reptebilur aquis, et bibetis vos, et fatnilice aliis datur, etab auditoribus fides accipitur, erepta
vestrm et jumenla vestra. Fossas in alveo torrentis mulier, id est sancta Ecclesia, jam sub crediioris
facit, qui profunda mysteria de Scripturis quserit, sui debito non tenetur.
quse absque pluvia el venlo aqua replentnr, quia CAP. XXIV. De tabernaculo, quod mdificaverunl
ssepe absque humano solatio, saplentiam confert Sunamitis et vir ejus Eliseo.
suis investigatoribus potentia divina, unde Joan- Dixit Sunamitis ad virum suum de Eliseo: Animad-
nes dicit : Non necesse liabetis, ut aliquis vos do- verlo quod vir sanctus Dei est iste, qui transit per
ceat : sed sicut unclio ejus docet, vos de omnibus nos, et tnanet. Faciamus ergo ei cmnaculum parvum,
il Joan. n). Unde bibent homines, el jumenta (Num. et ponamus in eo lectulum, et mensant, et sellatn,
\\), id est doctrinam accipient ingeniosi et sim- et candelubrum, ut, cum veneril ad nos, maneal ibi
plices. Parum hoc esl in conspectu Domini; insu- (IVReg.w). Eliseus , qui interpretatur sfli.is Dei,
per tradct eiiam Moab in manus vestras, et percu- el nominis interpretalione, et miracuiorum opera-
lielis omnem civitalcm tnunitam. Non enim suf- lione, el virtulum exercilalione, et nonorum ope-
fe.il viro Dci abdiia mysieria Dei scire, quin eliam rum cxhiJ.iiionc, et honestale, et eonversal.onis
— '
71- ALLEGORLE IN VETUS TESTAMENTUM. LIB. VII. 7IS
sancliiate, et posl raortem morlui resuscitatione i\ brachia sequalis longitudinis, aequalis magnitudinif,
Chrisium signifieat. Sunainitis, quse interpretalur unius formae,uniusinter sedistaulise. Significat ergo
capiiva, coccinea, animam expiimit quani Christus fidemsanctseTrinitatis. Qualisenim Patcr,talis Filius,
de captivitate diaboli sanguine suo redemit. Eli- et talis Spirilus sanctus. Hasta candelabri, in eo
seus ssepe venit ad Sunamitidem feminam, qui quod recta est, exprimit sequitalisrectitudinem.ln
Christus ssepemultis modis veuit ad animam. Ye- eo vero quod erecta est, ereclionem bonse intentio-
nit per creaturarum contemplationem; venit per nis. Sphserula^significat circumspectionem mentis.
miraculorum operationem; venit perinternam in- Quasi namque sphaerula candelabro imponitur
spirationem; venit per adyersitatem ; venrt per dum mens de se bene sollicita per cireumspe-
prosperitatem; venit mala comminando; venit ciionem sibi circumfertur. Superius acumen sanse
hona promitiendo; venit mala auferendo; venit rationis significat subtilitaiem; luminare super-
bona conferendo; venit per cognilionem veritaiis; positum exprimit Christum; cera est humanitas;
venit per amorem virtutis. YTenitCbrislus ad ani- lumen, divinitas.
mam spirilualiter, eam visitando, hospitatus apud Facit igitur mulier Sunamitis consulens virum
eam, illam certificando; aliquando Iransit, illi suum, id est anima fidelis per intelleclum, Eiiseo,
graliam subtrahendo. Ex parte enim graliam sub- B id est Christo , ccenaeulum, per spiritualem con-
irahit, ut humilielur mens, quse de se nimis su- versationem, parvum, per liumiliiatem, et ponit
blimia sentil; sed iterum redit, dum ilerum in- lectulum, per contemplationem, et mensam, per
fundit. Yir mulieris hujus viduae, id est animae Scriplurarum lectionem, et sellam, per morum
ralionalis, intelleclus est, qui viribus et sensu sibi eruditionem. Ponit in eo quoque candelabrum
insitis per naturam vel collatis per gratiam, ani- veri luminis instrumentum, cujus facit pedem,
mae debet praesse, consulere, providere, eam re- perfideni sanctae Trinitatis;~hastam, per rectitudi-
gere. ducere, et ex ea progeniem virlutum et ho- nem sequitatis, et erectionem bonse intentionis;
norum operum procreare. Cum hoc viro [anima sph-erulam, per circumspeciionem mentis; acumen,
accipit consilium, dicens : Animadverto quod vir per subtilitatem rationis, quse debet semper lu-
iste Dei sancfus sit, qui frequenter transit per nos. minari inesse, quia Christo semper debet inhae-
Yere sanctus est, quia Sanctus sanctorum esl, et rere. Anima, quse sic novil praeparare Christo ho-
nemo, nisi per illum, sanclus est. Faciaraus ei spitium, Christum hospitem meretur habere, et per
ccenaculum parvum, et ponamus in eo leclulum, ipsum Filium possidere.
et mensam, et sellani, et candelabrum, ut cum CAP.XXV. De resuscitatione filii mulieris Sunami-
£
venerit ad nos, maneat ibi. Coenaculum eo quod tidis.
elevatur, spiritualem designal conversalionem. Mulier Sunamitidis sancta cst Ecclesia. Jacuit
Quam bene fecerat ccenaculum istud huic Eliseo tnulier Sunamilidis ad pedes Elisei -pro resuscitatione
Paulus qui de se, sibique similibus ait: Nostra filii (IV Reg. iv), quia sancta Ecclesia humililer in
autem conversatioin cxlis est (Philipp. ni). Quod di- palribus Dominunr oravit pro redemptione humani
cil parvum humilitatemsignificat. Deus enim super- generis. Dominus autem, dum per Moysem legcm
bis resistit; humilibus aulem dat graliam (Jac. IV). dedit, quasi per puerum virgammisit; sed per vir-
Et ideo fidelis anima, si aliquando facit magna, gam, id est terrorem legis mortuum suscitare non
in conspectu Conclitoris existimat parva. In lecto valuil, quia lex neminem ad perfeclum ducit. Ipse
vero solemus a laboribus quiescere, et dormiendo supervenienssuper cadaver slerniturquia, cum in forma
visibilia ignorare. Recte ergo per lectulum con- Dei esset, semetipsum exinanivit, formam servi acci-
tcmplalio figuratur. In ea namque qui consislit, piens (Philipp. rr). Huc et illue deambulat, quia et
ab ineursu leiilationunr el aflliclione laborum quie- gentes, et Judseosad selernam beatitudinemperfidem
scit, el internis intentus, quid exterius agatur, non vocat. Super mortuum sepiies inspirat, quia p.r
attendit. Per mensam significatur Scriplura. Sicut jj operationemdivinimunerisjgratiamseptiformis Spi-
enim mensa repletur cibis, sic sacra Scriptura re- ritus, in peccati morle jacenlibus aspirat. Moxque
pletaest senlenliis, et aliam nobis refeclionem is, quem virga suscitarenon potuit, peramoris spi-
irihuit per hisloriam ; aliam per allegoriam; aliam rilum, puer ad vitam redit.
per tropologiam ; aliam per Yetus Testamentum ; CAP.XXVI. De eo quod scnptum est: _ Jfors .«
aiiam per Novum. Sella namque designat eruditio- olla, »
neni. Sedere autem solent doctores, qui alios eru- Erat fatnes valida in lerra, el fitii prophetarum ha-
diunt. El bene mensam sequitur sella, quia jusiumi bitabant coratn Eliseo. Dixitque uni expueris suis:
est, ut qui SGripturam audiendo vel legendo didi- Pone ollatn grandem, el coque pulmentum filiis pro
cit, aliis per doelrinam tribuat bonum quod agno- phelarum. El egressusest unus in agrum, ul collige-
vit. jCandelabrum instrumeutum est luminis. Ha- ret herbas agresles invenilque quasi vitem silvestrem,
bet autem candelabrum pedem inferius, et baslami el collegit ex ea colocynthidas : el implevit pcdlium
super-pedem erectam, el super hastam sphserulami suutn, et reversus concidit inollam pulmenii (IV Reg.
per eireuitum, et super sphserulam acumcn, cuii rv). Fames ista famem significat audiendi verburo
impo.iilur lurninare. Pes vero candelabri habet ir.at Dei; filii prophe.aium filii sunt prsedicatoium , q-,:i
7i <i - HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 720
habiiahant coram Eliseo, id est Christo vel sanclo A Scribse et Pharisaei rcclores Judaeorum eonsideran-
pvaelalo, in loco Christi posito. Collegil aulem in ol- tesundiqueplebesad Redernptorem convenire, quasi
lam colocynthidas, id esl agrestes concurbitas, qui blasphemiam existimantes, scindebant vestimenta,
littera. legis intenttis, vel philosophis studiosus, vel sicut in Evangelio princeps sacerdotumfecit(Jlfflif/i.
amaritudinem delege, et morliferum de philosophis xxvi). Yeniat ad me, el sc.at prophelam esse in
sumens intermiscet evangelicae veritaii. Et in olla Israel; et Dominus quos prmscivit. hos el vocavit
cordis coquens iale pulmentum, hoc est documen- (Rom. vm). Veniens gentihs populus ad domum
tum prseparat auditoribus suis. Dicit enim Aposto- Elisei sanctam, scilicet Ecclesiam, per nuntios, id
lus: Liitera occidit (II Cor. v). Prudentia carnis, est pcr evangelicos prsedicatores accepit ut se in
mors est; vrudentia spirilus, vila (Rom. vm). Hoe Jordane septies lavaret. renatus ex aqua et Spiritu
scientes fideles morlem in olla clamant. Sed farina sancto. Jordauis haptisma significat, quia in eo
in olla niitlilur, cum scientia spiritualis in tale con- Salvator baplisma consecravii. Naaman lavationem
dimentum iiitromittiiur, utexclusa multitudine ama- [lolionem] Jordanicam despiciens, simplicitaiem si--
ritudinis pastus fiat saluber. gnificat rudium, qui spiritualem non potuerunt in-
animalis homo non percis
GAP. XXYII. De eo qui viro Dei panes primiliarum R lelligere eflicaciam, quia
iulit. pit ea, qum sunt spiritus Dei (1 Cor. n). Servi me-
Vir quidatn de Baaisalisa venit, deferens viro Dci liori consilio ad mandatum propheticuni persuasc-
panes primitiarum, et viginti panes hordeaceos, et runl, quia ssepe Dominus niinori revelal quod me»
frumentum novutn in pera sua. At ilte dixil: Da po- lius est, auoniam Dominus acceplor personarum non
puto, ut comedal (IV Reg. lv). Yir iste coetus esl est (Act. x), Ioio seplies restituta caro est ejus sicut
Patrum. Qui de Baalsalisa esl, quia larnarium hi prius, quia mundalus in baplismale per invocaiio-
confessiorie Trinitatis serval, Baalsalisa enim ha- nem sanela. Trinitatis, vel Spirilus sepliformis,
bens terliutn interpretatur. Hic vir viro Dei panes quisque ad innocentis vitaejnfanliam redigitur. Quia
primiliarum offert, cum Conditori gratia ejus inspi- m baptismateabrenuntiare Satanae, aclidem Christi
lalus, offert libros compositos de origine creatura- confiteri praecipimur. Negat Naaman se ultra diis
rum. Offertfrumenlum novuro in pera, cum Novum sacrificaturum, promiltit se Deo soli per omnia sc-r-
Testamentum in Evangelii et apostolorum scriptis viturum. Partem lerrae sanctae tulit, quia baptlza-
profert. Jubel Eliseus nostcr ministro, id osi prsedi- los oportel Dominici corporis parlicipationi confir-
caloribus, ut hoc fidelibus dispensef, el dethesauro mari.
proferat nova et vetera. Da, ait, populo, utcomedat P CAP. XXIX. De lepra Naaman, qum adhmsit
'(Joan. vi). n_ec enim dicil Dominus: Comedent, el Giezi.
supererit (Malth. vm). Quod mysterium legimus in Seculus esl Giezi post tergum Naaman. Qui cum
fractione quinque et seplem panum, ubi satiatis tur- vidissetillumcurrentemadse,desitivit inoccursumejus
bis collegerunt duodecim cophinos, sive septem de curru, et ait: Reclene sunl omnia ? El ille: Domi-
sportas fragmenlorum, quia nullus sacramenlaScri- nus meus tnisit me, dicens : Modo venerunt ad tne duo
pturse per omnia sic capit, quin ipsi satiato super- adolescentesde monte Ephraim de filiisprophelarum;
sit, juxla verbum Domini. da eis lalenium argenti, el vestes mutalorias duplices
CAP. XXVIII. De cupliva puella, et de Naaman (IVReg. x). Illorum, qui spiritualia dona, sacros
Sijro. scilicet ordineset bona Ecclesiaeemunl vel vendunt,
De Syria egressi sunt latrunculi, et caplivamduxe- duorcperiunturauclores,unus in Veteri Tcslamento,
rui\t de terra Israel puellam, qum erat in obsequio et unus in Novo. Giezi itaque in Yeleri Testamenio
uxoris Naaman (IV Reg. v). Latrunculi de Syria auclor probatur esse vendentium, et Simon
Magus
(quod est sublimitas) egressi sunl, cum cupiditate in Novo Testamento dignoscitur esse auclor emen-
et diversis negotiis impliciti gentiles per totam ter- tium, quorum sequaces ab Ecclesia separanlur,
ram vagabantur. Hi de terra Israel captivam duxe-
TJaelernis ignibus cruciandi.
runt, quse de prophela teslabatur, quiafamadelsrael CAP.XXX. De obsidione, ei fame Samarim.
per nogotialores genliumlranslaia, in tolo orbe cu- Congregavit Renadad rex Sijrim universum exerci-
riosilali hominum (quam uxor Naaman significat) tum suum, et ascendtt, elobsidebat Samariam. Facla
verum prophetam, el Salvatorem in Judsea manere est fames magna in Samaria (IV Reg. xi). Benadad
patefacit. Audiens hoc Naaman, doraino suo nuntia- et exercitus, est diabolus, et iniqui spiritus, Pagani,
vil, cum iis ad quos notitia verbi pervenit; bis, qui Judsei, haeretici, qui contra Ecclesiam bellum gerere
prsesunt sibi, suggerunlscientiae spiritualis magni- excitant, et per tales affligitur populus Dei, qui est
ludinem. Mitlit rex Syriae lilteras ad regem Israel in Samaria posilus, id est in divinae legis cuslodia.
pro salute servi, cum primatus gentium audiens Do- Fitque fames, cum non permitlitur docloribus prae-
nrinum esse in Israel, salutem suorum prsevidens, dicareverbum Dei. Sed, Eliseo revelanie, id eslRe-
legalionem mittit in Judaeam, ut per apostolicam do- demptore per Evangelium indicante, salus, qum a
ctrinam Salvatoris fideni accipiat. Unde Cornelius peccatoribuslongeesl (Psal. cxvin),timentibusDeum
de Caesarea in Joppen ad Petrum misit. Rex Israel pvope esse scitur. Dieil enim Dominus : Gras modius
scidit vesiimenta sua (Acl. x), quia sacerdoies similce tino stitere erit, el duo tnodii Iwrdei slatere
"
73,1 ALLEGORIJE IN VETUS TESTAMENTUM. — LIB. VII. 722
uno (IV Reg.vn). Modius similae,perfecta est men- A sattatecta domus, si quid necessarium viderint in-
sura divinaesapientise,qua_ est in Novo Testamento: ttauratione (IV Reg. XII). Secundum,-hanc simiiitu-
duo modii hordei, sunt scienlia legis et prophe- dinern mandat Christus rex noster, ut doctores acci-
tarum, quse comparatur stalere uno,hoc est fiJe piant omnem pecuniam, quse a pra_tereuntibus ju-
catholiea, in porta Sainariae, id est prsedicalione slis, scientise spiritualis, bonorum exemplorum, in
apostolica per quaro iniratur in Ecclesiam. Cessante thesaururii Domini confertur, per prsedicatorum of-
ruibine persecutionis, quse fit bodie, dabil Dominiis ficia ad instaurationem templi spirilualis conferatur:
cvas, id est tempore futuro tranquillitatem, ut prse- qualenus ubicunque quid scissura per errorem, vel
dicalio perfecte impleatur, Quatuor viri erant le- pev vitia invenerinl, reslaurent, ne forle per negli-
prosi juxta introitum poiTse, qui dixeruntad invj- geniiam magislrorum depereat multiiudo audito-
cem : Venite transfugiamus ad caslra Syrim. Fectrat rum.
Mulem Dominus in castra Syrim sonilum, el fugerant CAP.XXXIII. De 'scriba, et pontifice, et pecunia,
el operariis.
Syri. Cumquevenissent leprosi ad principium castro-
rum, ingressi sunt unum tabernaculum, et comcde- Scriba tegis, ct poniijex effundebant, et numerabant
runl, el biberunt. Tuieruntque aurum, argentum, et pecuniam, qum inveniebatur in domo Dontini, et da-
vestes, dixeruntgue ad invicem : Hcec dies boninunlii " bant eatn juxla numerum, alque mensutamjn manus
est. Si tacueritnus, et noluerimus annuntiare usque eorutn qui prmerant cmmenlariis in donto Domini
mane, sceleris arguemur. Lepvosi sunt qui, vaviis (IVReg. xn). Scriba et ponlifex significant apostc-
vitiis dediti vel errovibus implicati, fceditatem ex in- los el sumroos doctores, quos principes in Ecclesia
terna pesle educenles ostendunt in cule. Hos Do- electio divina constituil: qui per discipulos suos
minus ssepe convertens ad fidem, et emundans a vi- verbi semina sparserunt per lotum orhem, qtialenus
tiis, verse salulis nuntios efficit."Unde Matthseus ex operarios voluniatis Dei idoneosin auditoribus suis
publicano apostolus factus esl. Apparuit Dominus proflcerent, quorum alii fabricabant ligna, cum se-
-post resurrectionem Marise Magdalenae, de qua eje- metipsos et eos, qtti sibi obediant, ligna fructifera in
cerat septem dsemonia. Illa vadens nuntiavit his, domo Domini parare studebant. Alii sartalecfa
qui cum illo fuerant, lugenlihus. Leprosi in castra lempli faciebant, quando illa, quaeper haeresim et
Syrorumrefeciisunt; aurum" et argentum asporta- scbismata scissa erant, reaedificabant. Alii saxa cede-
verunt, cum despecti hujus mundi plrilosophiae ope- bant, cum duros corde et incredulos fortiter incve-
ram dantes, et sensus humilitatem el sermonis ve- pabant, ita ut implerelur instauratio domus Doniini
nustatem acquirunt. Unde Ecelesise usibus bene P in universis, qui indigebant expensa, ad domum Do-
inslrucli, deservire possunt. Quibene qualuor esse mini muniendam, juxta illud : Unicuique nostrum
commemorantur, ut quatuor Evangeliorum erudi- dala esl gratia secundum mensuram donationis
tione imbuii, in quatuor mundi partibus fidei veii- Christi (Ephes. iv).
tatem pradicent. CAP.XXXIV. De sagitta satutis.
CAP. XXXI. De Jehu. Dixit Eliseus ad regem Israel: Aperi feneslram
Dixit puer Elisei ad Jehu : Veibum mihi ad te, orienialem. Cutnque aperuissel, dixit -Eliseus: Jace
oprinceps. Dixitque Jehu : Ad quem ex omnibus no- sagittam. Etjecit (IV Reg. xm). Sie Cliristus lumine
bis? At ilte dixit: Adte, o princeps. Et surrexit, et scienlise suos hortalur priinum illustrari, el sie ja-
ingressus est<ubiculum. At ille fudit oleum super cula praedicationis mitlerc. Et ait Eliseus : Sagitta
caput ejus, et ait: Hmc dicit Dominus Deus Israel: salutis Dotnini conlra Syram : perculiesque Syriam
Unxi le regem super poputum Dei Israel, et percuties in Aphec. Secundum hoc exemplum, prsedicatio
domumAcltab domini tui, uiulciscar sanguinem pro- sancta est spirifualium hostium certissima interfec-
phelarum tneorvm, et sanguinem omniutn servorum tio, si perseveranler agitur. Unde non dehet rector
Domini detnanu Jezabel (IV Reg. vi). Jehu desi- vel doctor, propter avaritiam negligere curam ani-
gnalgentiumprinclpatum. Quem Dominus destina- D mariim,'sed magis per fidem, per pielatem, ad seter-
vit, ut sacrileganf civitalein (quse prophetas, et Do- nam requiem perducere, quod significat Aphec. In-
minum Drophetarum occidif, et apostolos ejus per- terpretatur "enim conlinebil vel apprehendet. Unde
secuta est) ultione j'usta perimeret, et sacerdotium Apostolus, enumeralis vitiis quae avaritiam comi-
(quod post Chrisium inaniler habuerat) destrueret, tanlur, subintulit, dicens: Tu autem, Iwmo Dei, hmc
templumque subverteret, etimpiam Synagogam, qua. fttge : sectare vero jusliiiam, pictatem, fidem, chari-
ranguinem sanctorum semper sitiebat, de regni tcitem, palientiam, mansueludinem; certa bonum cer-'
culmine prsecipitaret, et rectores illius interfi- tamen fidei, appreliende vitatn mternam (I Tim. vi).
ceret. Dixit Eliseus : Percute jaculo terram. Et cum pcr-
CAP.XXXH. Quomodo Joas instauravil sartaiecta. cussisset tribus vicibus, et stelisset, iratus est conlra
Dixit Joas sacerdolibus : Omnein pecuniam, qum eum vir Dei, el ait : Si percussisses quinquies, aut
illala fuerit in lemplum Domini a prmtereuntibus, sexies, aut septies, percussisses Syriam usqtte ad
qum offerlur pro pretio animm et quamsponte el arbi- consummalionem. Secundum hoc factum doctoribus
Irio cordis sui inferunt in templum Domini, accipiant prsecipitur jaculo prsedicationis terrairi, id est car-
illam sacerdotes juxta ordinem suuin, et instaurent nales.percutere. Sed qui hoc niimis sttidiose aguni,
723 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 724
merito inerepatione divina arguuutur. Quid est enim ^ Joachim pro eo, qui unumquetnque secundum vires
tribus vicibus terram j'aculo percutere, nisi Trinita- suas exegit, tatn argenlum quatn aurum de poptilo
tis fidem carnalibus insinuare? Sed cum hoc doclor terrm, ut Pharaoni offerrelur (IV Reg. xxm). Ma-
effecit hominesque ad fidem perduxit, necesse est ut lignus spiritus pensum sibi servitii sui in popul»
adhuc instet verbo, donec illos doceat quinque sen- carnali expetit, ut tam sensu quam eloquio ej'us per
sibus corporis (qui per quinarium designantur) im- omnia parati sint obsequio. Joachim prseceplo Pha-
perare, bonisque operibus (quse per senarium nu- raonis censum exigil, quia diabolus per sibi deditos
merum exprimuntur) siudium impendere, nec non magistros ab unoquoque exigit secundum virej
el scientiam spiritualem instanler meditaii, quam suas peccali censum sibi solvere, sicque in ncquilcir
septiformis gratia Spiritus sancti in Scripturis sa- prselatis, prseparat quotidie, perditionem subjectis.
cris, conslituit, et ad humani generis salutem gemi- CAP. XXXIX. De pritna obsidione Hierusalem.
no Testamento edidit. Qui autem solam fidem sine Venit Nabuchodonosor ut obsideret Hierusatem, et
operibus bonis, et meditatione legis Dei sihl suffl- suscepit Joachim sibi obviam venientem, et lulil vasa
cere creduiit ad salutem, recte arguuntur ; nam non aurea, qumfecerat rex Salonwn in templo Domini, ct
rrcte agunt, quia, secuudum Jacobum : Fides sine translulit Nabucltodonosor omnes principes, et fortcs,
operibus morlua esl (Jac. n). ]B et artifices, el inclusores de Hierusalcm in Babylonem
CAP.XXXV. De projcclione Israel. (IV Reg. xxiv). Hujus lam deflendae historiae, quia
Projecit Dotninus omne semen lsrael, el afflixit naultum negligentise noslri temporis congruil, non
eos, et tradidit cos in manu regis Assyriorum opinor allegoriam esse relicendam. Constat nam-
(IV Reg. xvn). Rex Assyriorum, id est diabolus, que quod Hierusalem et terra Israel civitatem
cum exercitu suo populum ecclesiasticura obsiden- Ghristi, id esl sanctam Ecclesiam ; Babylon aulem,
do et*devastando quotidie aflicit, cum eos propter et Chaldsei sive Philistsei, civitatem diaboli, id est
peccala commissa de propriis sedibus evellens; id omnem malignoium, sive hominum, sive angelorum
est de viriutibus et operibus bonis transfert in multiludinem designat. Servitque Israel Philislhseis
terram alienam, regionem scilicet dissimilitudi- sive Chaldseis, cum iideles quique nomine tenus in
Tiis. Ecclesia consistentes, cselerum ah immundis, vel
CAP. XXXVI. De Samaritanis. spiriiibus, vel horainibus decepti, aut avariliae, aut
Samaritani cum Dominum colcrenl, diis quoque luxuriae, aufalleri cuilibet peccato mentis colla suh-
suis serviebant (IV Reg. xvn). Isli significanl hsere- mittunt. Adducit autcmNahuchodonosor regem Eie-
ticos, qui habent qusedam sacramenta communla rusalem et uKiversos prinripes forles exercitus ad
c<umsancia Ecclesia, et quasdam sanctavum Scri- decem millia in captiritalem, cum et magislri, elilli
plurarum sententias recte intelligunl; sed tsmen qui in virili animo Domino servire, et Decalogum
nitiilominus idolis errorum suorum, vel immundo- legis fideliler in Dei et proximi amore conservare
rum spirituum serviunl. Videntur enim sibi timo- vide.bantur, subdito sive illeeebris mundi, seti advev-
rem Dei recte custodire, cum secundum sensum silalibus subacli, aut majoribus se facinoribus pol-
suum vsrilati se putant fa\ere. Sed quia catholicse luunl, aul certe incidunt in haeresim. Arma vero,
fidei unitatem spernunt habere, malignorum spivi- ~ quibus contra diabolum repugnanles libertalem a
tuum volunlalibus veraciter se manifeslant obtem- Deo nobis donalam defendimus, quse sunt alia, nisi
perare. Etnon solum inventores erroris primi, quos eloquia Scriplurarum, in quibus et ipsius Domini
patres Samaritanorum significani, hpc faciunt, et etsanctorum ejus exemplis, quo ordine bella viiio-
sequaces eorum (quos filiorum noniine et nepotum rnm debeanl superaii, luce clarius discimus. His
expressos inlelligimus) hoe similiter agunl. armis Chaldaei filios Israel privant, cum maligni
CAP. XXXVII. De Josia, et phase quod spiritus animos fidelium a sacrse legis medilalione,
celebravil. ssecularia illi negoiia inserendo relardai.i, ne vel
Ejecil Josias idola terrm ei omnes immunatttas, et ,Q ipsi per hujus exercitium resislendi fiduciam su-
celebravil Dotnino phase (IV Reg. xxm). Quod Jo- mant, vel alios forle, qui nesciunt legem, ad resi-
sias ejeclis idolis et omnibus immunditiis, Domino stendum viiiis exhorlando aut corripiendo accen-
phase celebrasse legitur, moraliter nos docet, ut dant. Tollunl fabros armorum, cum eos, qui sacra
primum purgemus terram cordis noslri ab omnihus eloquia norunl in lanlum sceleribus obruunt, ut di-
vitiis, emendemus actus nostros ab omni inquina- cere bona quae didicerant prorsus erubescant.
rnento peccatoruro cl ab operibus mortuis, ul ser- Transferunt omnem artificem, et inclusorem de
vire possimus Deo vivcnti : sicque gralum pliase Hierusalem in Babylonem, cum eos, qui multifaria
Domino celebremus , non in fermenlo maiilim ci virtulum operatione pluiibus prodesse, et civitatem
nequitim, sed in azymis sinceritalis et verilalis (I Dei coutra eruptiones lentationum munire solebant
Cor. v). a proposito defleclunt, alque ingenium, qubd ad
CAP. XXXVIII. De censu, quem solvil poputus muninien sanctaeEcclesiae impendere debuerant, ad
Pharaoni sub Joacltim. voiuntalem potius regis viliorum dispensare com-
Vhixil Pharao Joacham in Reblatha, qum esl ter- peliunt. Quod si inclusores non ostiorum sive mu
ra Emath, ne regnaret in Hiertisalem, constituilqne rorum. sed auri gemroarumque intelligimus, ad
725 ALLEGORIJE 1N VETUS TESTAMENTUM. — LIB. VII. ' 726
eumdem expositio finem lendit. Dictum quippe est A effugere quserunt, et in deliciis magisdcfluere (quod
de sapientia, quod aurum, et multitudb gemmarum significalhortus) quamscuto fideihostibusobsistere.
non valet ei comparari (Prov. m). Atque ideo inclu- Porro Chaldsei obsidebant in circuitu civitalem. Fu-
sores horum, non alios aptius quam doctores intelli- gitque Sedechias perviam, quseducitad campestrh
gere"valemus. Qui quandiu reete' vivunt vel docent solitudinis, quia malignis spiritibus populum cir-
iu orriatum sanctse civlta.is, industriam suse artis cumdantibus, Tector fugit non ad monles, de qui-
impendunt. At si forte erraverint, qui nisi a rege bus scriptum est: Monlcs in circuitu ejus (Psal.
Chaldseorum captivilati in Babyloniam Iransferun- cxxrv), sed ad campeslria soliludinis, id est ad di-
tur ? Et quia -ariificem et inclusorem ab Hierosoly- , latationem luxurise. Unde seriptum est: Lata e$t
mis Babyloniam traosmigrari, talehtum verbi coeli- via, quce ducitad tnorlem (Malth. vii). El persecu-
tus acceptum iu terra defodi; id est seientiam splri- tus esl exercitus Chaldmorutn regem, comprehendit
tualem ad peccatorum opera converti intelligimus, que eum in planitie Jericlw, el omnes beltatores qut
ne quid tale a nobis committatur vlgili semper cau- eranl cum eo dispersi sunt, el reliquernnl eum. Cum
tela providendum est. enim virtutes hominem deserunt, qttae eum defen-
CAP. XL. De secunda obsidione Rierusalem, et fame. dere debuerant, in planilie Jericho capitur, id esl in
B
Factum est autem in anno nono regni Sedechim, defectione carnalis sensus. Jericho enim interpre-
tnense aecitno, decima die mensis, venit Nabuchodo- tatur luna, et significat defectuni cavnis. Filios au-<
nosor, et omnis exercitus ejus in Hierusalem, et cir- tem Sedechim occidil rex Babylonis coram eo, et ocu-
cumdederunt eam, et exstruxerunt in circuitu ejus los ejus effodit. Rex quippe Bahylonis, diabolus est,
inlimae coufusionis. Qui prius filios anle
tnunitiones, et clausa est civilas, atque vallala usque possessor
ad undecimum annum Sedechim regis, nona die tnen- intuenlis oculos pairis trucidat, quia ssepe sic bona
sis. Prmvaluitque fames in civitate; nec erat panis opera interficit, ut se amiltere ipse, qui capius est
populo terrm. Quid in Sedechia aliud intelligimus animus, dolens cernat. Namgemit plerumque ani-
nisi malos rectores in Ecclesia, qui munere et dono mus, et tamen carnis suae delcctalionibus victus,
divino abuluntur, et falso sibi nomen justitise usur- bona quse gemit amansperdit: ea qusepatitur damna
panl ? Malhania enim nomen, quo.primum rex ap- considerat, nec taraen virlutis brachium confra re-
levat, Sed, dum videns nequitiae per-
pellalus est, interpretatur tnunus, sive donum; Se- gem Babylonis
dechias, juslus Domini. Qui undecim annis regnas- petratione percutitur, ad hoc quando peccali usu
se dicitur, quod signifrcat eum transgressorem legis perdueiiur, ut ipso quoque rationis Iumine prive-
tur. Unde Babylonis rex, exslinctis prius" iiliis, Se-
fuisse, quse significatur denario numero. Undenarius p
autem numerus, qui denarium supergreditur, ex- dechiae oculos eruit, quia malignus spiritus, suh
cessionem. Decalogi significat. Novenarius autem ductis prius bonis operibus, posl el iulelligentiu.
lumen lollit. Quod recle Sedechias inUeblafha pa-
imperfecfionem legis significal, sicut undenarius
Hic enim excedit litur. Reblatha quippe tnulta hmc inlerpretatur. Ei
trangressionem. denarium, ille
nrinus habet denario. Recte Nabuchodonosor in enim quandoque et lumen rationis clauditur, qui
nono anno regni Sedeehise obsedit civitatem mense pravo usu el iniquitatis suae multitudine gravatur.
decimo, id est deeima die mensis; quia mali pasto- CAP.XLII. De Nabuzardan.
res, cum Decalogi mandata, quse scientia tenenl, Venit Nabuzardun princeps exerciius, servus re
opere et doctrina perficere negligunt, necesse est ul
iUis commissam hostis cum suo gis. Babytonis in Hierusalem, et succendii domum
plebem antiquus
exei'cilu ohsidione circumdet, et munitione erroris Domini, et domuni regis, et domos Hierusalem, om-
acvitiorum construcia claudal,-vallando civilatem; nemque domum combussit igni (IV Reg. xxv). Yenif
Nabuzardan qui interpretalur't)enfi/fl6nim, cum alt-
sicque fames veibi Bei in civitate praevaleat, cum invadit fidelium, et
non expendatur libere panis doelrinaj populo terrse. quis spirilus nialignus plebem
D domum regis, et domos Hierusalem, id est rectores,
CAP.XLI. De interruplione muri, et fuga Sedechim. et eos
qui videbanlur in visione pacis manere, in-
Interrupta est civilas, el fugit Sedechias, el omnes flammatos cupidilate subvevtil. Omnem domum
viri bellatores nocte 'fugerunt per viam porlm, qum comburit, cum uniuseujusque conscienliam per illi-
est inter duplicem murutn ad horlum regis (IV Reg. citi amoris flammam suceendit. Muros Hierusalem
xxv). Interrumpilur civitas spiritualis per lentatio- in circuilu destruxit, cum iutenlionem prationis et
nes varias malignorum spiriluum, et ii qui dehue- virtutum studia, quse conlra se valere novit, in de-
rant civitatem armis defendere, noele ignorantise el sperantibus dissolvif, ne per spem venise-ad divma
tenebris peccatorum vallati fugiunt, quia mercena- currant auxilia, et correptionis vitae apprehendant
rius, etqui non esl pastor, videt lupum venientem, et munimina. Populum in eaptivilatem ducens, de
dimitlit oves, et fugii, et lupus rapii, et dispergii oves pauperibus - lerrse reliquit vinitores el agvicolas;
(Joan. x). Per viam porta., quse est inter duplicem quia eos, qui utiles verho et exemplo esse poterant,
murum ad hortum regis. His verhis latenler arguit per vitia captivans, stullis et hebetibus commendat
ineriiam doclorum, quiinterdnplicem murum duo- agriculturam : quatenus non vinum gratise spiritua-
rum teslamenlorum conslituti, non beltigerare, scd lis, ct fvumenlum sanae doelrina. in vineis, ct agvis
727 HUGONIS DE S. YICTORE' OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 723
populorum lructilicat, sed spinse magis, et tribuli A care. Hi, postserumnam praesentis vitee tradentur in
vitiorum excrescant. carcerem morlis perpetuae. ubi vermis eorum non
CAP.XLIH. De traintalione Juda. morielur, et ignis eorum non exstingueiur. Nobis au-
-__,. translalus esl Juda de lerra sua (Isai. ixvi). tem liceat iu peregrinalione labentis sseculi verain
Transfertur Juda, cum illi, qui confessionem nomi- commissorum pcenitudinem agere, ul post excur-
nis Dei in Ecclesia videbanlur habere, per scelera, sum sepleinfdierum, vel uti post sepluaginta annos,
et peccala multiplicia de lerra virlutum translati in bujus eaptivilatis exuii ah onmi potestale regis Ba-
regnum confusionis, et erroris adducuntiir. Sub hylonis, id est diaboli, valeamus juvante septiformi
impeiio quicunque nequiter servientes perseveva- Spiritu ccelestem Hierusalem ingredi, et -vullum
verint, nec merebuntur per Jesu ducatum regredi in Condiloris nostri per saeculorum saecula contem-
terram Juda, templumque Domini ibidem rcaedifi- plaii.

LIBER OCTAVUS.
IN DUOS PRIORES LIBROS ESDR-E.

CAP. I. De Cyro, el liberatione capttvorum el re- B gnificai hoc quod quidam per peccata sua a cpmmn-
stauratione templi. In primutn Esdrm. nione Ecclesise separati, in fidelium numero copu-
Jn anno primo Cyri regis Persarum, ut complere- lantur, et rursus per dona sancli Spirilus bona opera
tur verbum Domini ex ore Jeremim prophetm susci- exercent, et sic consortium fidelium (domus scilicet
tavit Dominus spiritum Cyri regis Persarum, et tra- et civitatis Dei, de qua fuerantejecli) recipiunt. No-
duxit vocem in universo regno suo etiam per Scriptu- tandum enim quod eamdam pcenitenli, et ad Eccle-
ram, dicens : Ilmc dicil Cyrus rex Persarum : Omnia siam reversionem, domus Domini post incendium
regna lerrm dedit mihi Dominus Deus cmli, et ipse resedificata, et civilas reslaurala, et populus post
prmcepit milti ut mdificarem ei domum in Hierusa- captivitalem in palriam remissus, et vasa sancta
letn, qum est in Judma. Quis est in nobis de universo relata denuntiant.
populo ejus ? Sil Dominus Deus illius cum ipso. As-
cendal in Hierusalem, qum esl in Judma, el mdificet CAP.III. De nnmero vasorum, qum relata sunt de
domuni Domini Dei Israel (I Esclr. 1) Sieut Cyrus, Babylone.
destruclo Chaldaeorum imperio, populum Dei libe- Hic est numerus vasorum, qum relata sunt de Ba-
ravit et in patriam remisit, et templum incensum bylone. Phialm aurem triginla. Phialm argeniem
Hierosolymis resedificare prsecepii, et hoc etiam per G mille. Cullri viginii novem. Scyplii aurei triginta.
litteras mandavit, ita Christus, destructo regno dia- Scyphi argentei secundi quadringenti decem (I Esdr.
boli, electos suos qui erant dispersi ab ejus tyran- 1), etc. Phialse vasa patula et lucida, sunt simpli-
nidein Ecclesiam congregavit, qusein prsesenti jus- cium corda, qui nihil subdolae cogitationis hahent,
tificata ex fide, pacem habet apud Deum, ei per sed ea, quse in corde tenent, pura proferunl lingua.
ipsum ad visionem perpetuae pacis festinat. Hieru- Cullri ad incidendos vel dividendos ratione congrua
salem quippe visio pacis dieilur. Templuni quoque artus viclimarura ut, omnibus ratione distinclis,
incensum restaurari fecit, cum illos qui insidiis pars in altari consumeretttr, pars sacerdotibus, pars
diaholi fidem perdiderant ad salutem reducens, ha- levitis, pars offerentibus daretur, illos significaut
biiatione sua dignos efficit. Scripturas eliam sanctas qui discretionem habent, qui perfecte norunt de sa •
pev universum mundum miltil, quibus fidem sui crificio salutari discernere, quod est Christus: quae
nominis, et spem salutis, cunctis, qui ad regnum omnibus sint diccnda, quse perfectioribus, quae hu~
suum perlinent, id esl electis praedical. Domus vel manse condilionis modum excedenlia igni Spiriius
templum Dei in sacris Scripturis, unusquisque ele- sancti tribuenda. Scyphi- aurei, sunt qui maj'ori sa-
ctorum, et lota Ecclesia solet appellari, quia in cor- pientiae splendore rutilant; argentei, qui docendi
dibus in se credentium, et speranlium, diligentium- venustate nitidi, quse norunt planius.exponunt.
que habitare consuevit. Unde scriptum est : Si quis CAP.IV. De nutnero reverlentium de Babyione.
diligit me, sermones meos servabit, et Pater tneus di- Numeratus est populus secundum generationem
ligit eum, et ad eum veniemus, et mansionem apud suam, qui reversus est de Babylone (I Esdr. n). Ideu
eum faciemus (Joan. xiv). vigilanter Scriptura distinxit de qua generatione ca
CAP. II. Quid notet, quod Judmi posl septuaginta plivorum soluli in patriam redierunt, ut ex eo ad»
annos liberanlur. moneremur quanta eertitudine Dominus summam
Quod Judsei posi sepluaginta annos literanlur, et electovum suovuni in libro vitae conscribat, et velul
domum Dei, ei civitatero sanclara resedificant si • in albo coeli consignel, quol animas quisque fide-
729 ALLEGORL^ IN VETUS TESTAMENTUM. — LIB. VIII. 750
lium, vel verho, vel exemplo converterit, pro quibus A xerunt eis : Mdificemus vobiscutn, quia ita ut vos
cerla mercede remuneret. qumrimus Dominum Deum noslrum (I Esdr. lv), etc.
CAP.Y. De numero animalium. Hostes Judse el Benjamin. Samarilanos dicit, quos
JZqui eorum sexcenti triginta sex. Muli eorurii du- captivitatis decem tribubus rex Assyriorum de di-
centi quadraginta quinque. Gameli eorum quadringenti versis gentium populis in civilates eorum et lerras
triginta quinaue. Asini eorum sex millia seplinqenti eorum translulit, qui postea acceptamlegem Dei ex
viginti (I Esdr.xi). Inter hoiriines, quide capiivitate parte servabant, non minus simulacris quibus ante
ascenderunt, etiam animalia quibus adjuvahantur, serviebant. Ili qui videri Dei cultores abominaban-
describuntur, et eorum sicut numerus hominum tur, pollicenlur auxiliuni operis, ut in socielalem
designatur; quia__sun*_ mulli in Ecclesia, vel sensu recepti, possint infeire dispendiuin. Hi ergo falsos
tardiores, vel minus spirituales, qui, cum magislris fratres, id est hsereiicos, et malos eatholicos expii-
spiritualibus devote obtemperant, et ad portanda raunt, qui hostes Judse , id est confessionis et lau-
onera fraternse necessitatis, dorsum mentls incli- dis (quam Ecciesia per fidem reclam,et operationem
nant, eum eaeteris electis de confusione diabolicse dignam offert ), et Benj'amin Id est, filii dexlerse ,
captivitatis erepii, ad superiise civitatis mcenia len- dttm eos qui se audiunt, separant a fidelibus, qui ad
dunt, quorum numerus nunc in memoria Dei jugi- R dextram judicb benedictionern et vcgnum aeternum
ler conservatur. Unde: Imperfectum meum vicle- percepturi sunt. Dicunt ergo : JEdi.ieemus vobis-
runl ocati tui, et in libro tuo omnes scribentur (Psal. cum, etc., cum aflecfant haerelici aiicloritatem sibi
cxxxvin). Et ahhi : Homines et jumenta salvabis, praedieandi inler Calholicos iribui : promillentes.se
Domine (Psal. xxxv). eamdem cum eis reclse fidei ei operaiionis tenere
CAP. VI. De oblalione principum. castitatem, ut accepla polcstalepisedicandi iri medio
Principes patrum^dederunt in impensas templi, boii seminis, a quo Paulus spcrmologos, id est, se-
auri solidos quadraginta millia, el mille. Argenti mi- miniverbius agnominatus est (Act. xvn), zizaniam
nas quiitque tnillia, et vesles sacerdoiales centum Interserant.lntraverunt enim leriam filiorum Israel,
(1 Esdr. n). Aurum, et argentum, etvestes sacer- non a Josue inlroducti, non Hierosolymorum im-
doiales, principes patrum secundum vires suas in perio suhdili, sed a rege peifido : ab hoste scilicet
impensas operum templi offerunt, cum viri sancli populi Dei, in lernui. ejus adducti, non ut Domlno,
quidquid sapientiae, eloquentiae ei actioriis bonse per- sed regi atlversario scrvianl ,~sic haereiici et falsi
ceperunt, beue vivendo ad sedificationemiidelium con- catholici, cum pacem Ecclesise vivcndo perverse
ferunl.Certumesfpondusaurielargenti, ( vel docendo impugnant, ab Hicrosolymorum regno
eertusestnu. P
merus sacerdotalium veslium,utsciamus Deumcogila- sunt extranei, ct ad gentilium soriem magis perii-
tiones, sermones etactusnosse,el digne remunerare. nent, cjuorum idolis serviuht;i_ecJesu Chrislo ducc,
CAP. VII. De fundatione templi. sed diabolo quem significat-rex Assur, sancioe Ec-
Igilur mundato templo Domini otnnis populus clesiae fines iiiiroeuni,siculSimoiiMagusbaptismum
vociferatur clamore. tnagno in laudando Domi- in Ecclesia non pro sua salute accepit, sed ut se-
nutn, eo quod fundatum esset templum Domini. creta Ecclesise familiarius discuteret: qnod exitus
Plurimi eiiam de sacerdolibus, et levitis, et princi- monstravit cum Ecclesiam quam in persoria ficti
pes patrum, et seniores qui videranl temptum prius- , fratris nequivil turbare, in persona apcr^ssimi hostis
"
quam funda'umessel, et Jwc lemptumin oculis eorum, acerrime lurbavil.
flebant tioce magna (I Esdr. m). ln sedificatione CAP. IX. De dedicationc domus Domini.
templi spirilualis fletus simul el Iselitia principibus Fecerunt filii Israel sacerdoles, el Levitm, et reliqui
nascitur. Gaudent enim doctoves in salute pcenilen- filiorum Iransmigrationis, dedicationem dotnus bo-
fium; sed Iugent, quia iniqua po_nitenda commise- mini ih gaudio (1 Esdr. xi). Recte dedicalur templum
runt. Exsultarit ipsi de salute, quia pcenitendo a a sacerdolibus, et Levilis, et reliquis filiorum trans-
morte animse resurrexeruni. Lugent, quia peccando D 1 migrationis in gaudio, quia correctis peccatoribus,
perieruni. _Laetanlur neophyti graiia Salvatoris se fit gaudium in ccelo coram angelis Dei (Luc. xi), et
oollectos esse, dolent cum humano geuerein primo magistris qui pro eorum salule iaboraverunt, et pro
parente periisse, et quasi corrupto ab Jiostibus tem- omnibus qui de confusione peccatorumad virtutum
plo D.ei, statu scilicet corporis et animse immorfa- arcem, terram scilicet promissionis, menle el opere
lis, in Babylonem; id est, in confusionem prsesentis transmigraverunt. Sacerdotes, et Levilse, et omnis
exsilii, transmigrasse. Sed quia crescentibus bono- populus in dedicalione restauratse domus gaudent,
rum proft.C-ibus.crescif invidia malorum, nec in- quia omnes doclores Ecclesise de reconciliatis per
ter augmaita pioruin desinunl tentamenta pravo- poenitentiam peccatoribus gauden
rum,qui velfictehonum ostendendo, velaperlemalum CAP.X. Quomodo Esdrasjignificat Chrislum.
ingerendo,sanctosla_dereconantur,rectesuhj'ungitur. Esdras significat Chrisium, qui sanctam Scri-
CAP.YIR De hoslibus Judm et Benjamin. pturam renovavit, caplivos in Jerusalem reduxit,
Audieruni hostes Judm et Benjamin quia filii ca- domum Domini roajoribus dpnis sublimavit,_et du-
piivilatis mdificareni lemplum Domino Deo Israet, el ces, etprsesides trans flumen Euphratem, qui legem
acccdentcs ad Zorababel,-et adptincipes patrum, di- Dei noscerent, constiiuii, filios transmigrationis ab
. 751 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 7'5§
uxoribus extraneis castigavit, et filios lalium et !A principalia, per qua_ dehet fldelis ingredi ad vilam,
matres de coalu transmigralionis ejecit. Renovayil fervore tentationum, et incendio vitiorum deslruun-
enim Chrislus sacram Scripturam, quam Scribse et lur. Murus autenr iste, etportae utraeque resedifican-
Phavissei per tradiiiones fcedaverant, vel juxla lil- tur, quando per solertiam doctorum, conversatio
lerara tantum intelligi docebant. Ipse spirituali fidelium a lerrenis "affectibus erigitur, et quse sint
sensu plenam ostendit, et Novum Testamentum virtutes perfeelse, et opera poliora, quibus inlratuv
misso Spiritu sancto per apostolos et per aposto- ad vitam, inslanter demonstratur.
Jicos viros describi fecit. Eduxit populum de capti- CAP.XII. Generalis senlentia de lolo mdificio.
vitate Babylonica, et in Jerusalem lerram promis- Longum esset de singulis sedificiis, vcl aedifica-
sionis liberalum induxit, quia semel passus in tionibus mystice disserere, quae per se eliam peritus
cruce mundum sanguine redemil, et descendens ad lector polest cognoscere: lamen bic notandum quod
inferos, veros Israelitas inde ad moenia supernse qui porlas el turres sedificant, per quas cives ingre-
civitalis duxit, et ad gaudia promissse haereditalis diantur, vel inimici arceantur prophela. sunl, et
ejus induxit, et quotidie fideles a perturbatione apostoli, et evangelislae, per quos nohis forma fidei
mundicongregatos ad consortium Ecclesise regnum- el rectse operationis, per quam Ecclesiam intramus,
que perenne convocat. Auxit ornatus lempli auro B ' ministratur; quorumque verhis adversarios veritatis
et argento, et vasis pretiosis,, quse populus Israel redarguere discimus. Qui vero reliqua urbis ex-
et principes Persavum per eum misevunl, quia in struunt, pastores sunt et doctores, quos secundo
se credentes de utroque populo in Ecclesiam du- loco posuit Apostolus, per quorum rndustriam usque
cens, claritale fidei et operis eorum hanc ornare et hodie, quasi per magnos architectos Ecclesiae, aedi-
glovificare non desislit. Constituit duces et pvinci- ficata fides catholica per tolum orbem servatur : et
pes omni populo trans flumen, qui legem Dei nosce- sicutNehemias ex ordine cunclos civitalis structores
rent, quia in Ecclesia (quse flumine haptismatis enumerans perpetuae commendat memorise, ita con-
abluta est, flumen Babylonium, id est, perturbatio- solator noslrae paupertatis Christus omnium, qui
nem sseculi fluclualis fidei sinceritate transcendit) in electis Ecclesiam sedifieant, nomina scrlbil in
apostolos, evangelislas, pastores posuit et reclores. coelo.
Castigavit fllios transmigraiionis abalieuis uxoribus, CAP.XIII. De Sanaballat iraio, et de Samaritanis.
quia illos qui professione fldei mundo renuntiant, Facinm est cum audisset Sanaballat, quod mdifi
illecehris mundi servire prohibuit. Ejecit filios ta- careinusmurum, iratus est valde (II Esdr. iv). Plane
lium, et matres de ccetu transmigrationis, ne for.e P ( hsec ira haerelicorum esl,haacsunt verbaeorttm, qui
adulti perfidiam sequerentur earum, non fidem pa- se Samaritanos nomiiiant, id est cuslodes legis Dei,
trum. Opera enim nostra, quae bona videntur, si cum sint Deo el legibus ejus contrarii, tanquam a
carnalibus delectationibus permisla sunt, si originem domo David, id est ab unitate Christi et Ecclesiae
de contagio humani favoris sumpserunl, reprobare per haeveses et schismata et mala opcra separati.
docuit, nec illis convenire qui mundum perfecte re- Qui, ne sua expugnetur impietas, muros sedificari
linquunl, et tota mente ad cTelestia transcendunt. meluuni. Et motus uimis subsannavit Judseos. Haec
Qui non lemporalibus blandimenlis enervari, sed subsannatio est omnium, qui dicunt se nosse Deum,
adversitatibus exerceri, et ad requiem sempiternam factis autem negant (Tit. i). Et dixit coram fratri-
debent prseparari. bus suis, el frequentia Samaritanorum : Quod Jtidmi
CAP.XI. De circumspectione doclorum. imbecitles faciunt? num dimitteni ees gentes? (II
Veni (inquit Nehemias) Jerusalem, et eram ibi Esdr. rv). Samaritani ita serviebanl Doniino, ut
tribus diebus. Et surrexi nocte ego, et viri pauci me- diis suis non renuntiarent. Quos bodie irailanlur,
cnm, et non indicavi cuiquam quid Deus dedisset in qui ita Chrisliani sunt, ut ventrem suum deum
corde meo, ut faccrem in Jerusatcm. El juntentum habeani (Philip. m), et aut avariliam sequanlur,
non erat mecum, nisi animal cut sedebam. Egressus D . quod est idolorum servilus (hphes. v), aul cseteris
sum per porlam vallis"nocte,et ante fontem Draconis, mundi illecebris mancipati, creaturae magis servianl
et ad porlam Slercoris; et considerabam tnurum Je- quam Crealovi (Rom. i). Tales evgo sieut hserelici
rusalem dissipalum, et portas consumptas igni (II nolunt muros Ecclesiae innovari, ne crescenle sialu
Esdr. n),elc. Diversa deslructse urbis loca luslrando pielatis a sua cogantur impielate recedere. Tales
pervagatur, et singula quomodo debeant restaurari solenl imhecilles appellare Judseos, id est eonfesso-
sollicite scrutatur. Doclorum quoque spirilualium res fidei, el facile a genlibus superandos, cum in
est ssepius noctu surgere, et solerti indignalione quotidiano animaruin certamine, plus amant vilia,
slalum Ecclesiae quiescentibus cseleris inspicere, ut quam virtules viclorise palma obtinere.
vigilanter inquirant quomodo ea, quie vitiorum CAP. XIV. De cautela mdificanttutn.
sordibus, et bellis sordidata et dejecta sunt, corri- 31ediu pars juvenum faciebat opus, ei media parata
ganl, et erigant. Murus autem Hierusalem dissipa- erat ad bellum (II Esdr. iv). _f_dificanlium in muro,
"tus jacet, quando coiiver_.atio fidelium terrenis, et et portanlium onera et imponentium, una roanu fa-
infirais sordet affectibus. Porlae vero ejus consu- ciebat opus, et altera lenebat gladium. -Ediiican-
muritur igni, quando principalcs virfules et opera tium unusguisque gladio erat accinctus renes, i;on
755 ALLEGORIiE IN VETUS TESTAMENTUM. — LIB. IX. lU
non solum media pars juvenum faciebat opus, et A glorise. Sed quserunt populi terrse profanare Sabha-
parsmedia parala eral ad bellum ; sed juvenes, qui tum, venalia inferendo in die sanctilicata, quando
faciebant opus, gladio erant accincti. Tanta erat immundi spiritus munditiam cordis maculare nilun-
versiitia hostis antiqui, tantus est furor maliliae ejus tur, et ingerere illecebras viliorum accepto pretio
contra Eeclesiam, ut non solum prsedicafores veri- nostri consensus : quo diem maximse sanclificatio-
tatis, sed ipse populus Dei semper debcat confra" nis inquinent, id est lucem pise actionis, yel cogita-
vigilare, ei quasr aciestare. jEdificantes enim gladio tionis erroribus obntibilent. Sed nos' hujusmodi
accingunl renes, cum ii qui bonis operibus irisi'-. mercalum, clausis muris nostrse urhis, id est custo-
stere, et sibi commissos curanl regulari ralione dis- dia vitse perfectioris, prorsus vitare debemus.
ponere (hoe est enim vivos lapides in sedificio san- CAP.XYI. De bifaria dedicatione civilalis.
clae Trinitatis eompelenter locare), fluxa luxuriae in
se aeumine verbi Dei satagunt restringere. Facta civitas sancta dedicaiv.r (J Esdr. xn), eum
CAP.XV. Quomodo Sabbalum observabanl. impleto in fine sseculi numero electorum Ecclesia
Populi terrm, qui importanl venalia, el ad usutn universaliter in coelum ad visionem Conditoris sui
omnia per diem Sabbali ut vendant, non accipiemus introducitur : cujus vitae desideriis quoiies in -liac
ab eis in Sabbalo (II Esdr. x). Nobis quoque Sabba- vita sustollimur, quasi de futura civitatis nostraa
tum spiriluale sernper agendum est: semper a ser- - dedicatione lsetamur. Unde et hifaria dedicalio po~
vili opere, id est a peccato feriandum est; semper test accipi inlerim, scilicet in spe desiderantium et
vacandum et videndum, quoniam ipse esl Deus mundantium oculos cordis, quibusDeum videant, et
(Psal. xxxin), ul posl tale Sabbalum liberali a con- tunc in re ipsa fruenlium divina visione beatorum in
scienliae peccalis^perveniamus ad Sahbatum futurse corporibus spiritualibus inter angelica agmina.

LIBER NONUS.
IN LIBROS ESTHER, TOBI_E, JUDITH ET MACHAB_EORUM.

CAP.1. De mysleriis qum coniinentur in libro C octoginta diebus (Esther i); centum propter seternam
Eslher. vitam, quia cenlenarius perfectus est numerus, et
In diebus Assueri, qui regnavit ab India usque a lseva transit in dexlram; octoginla, quia octo sunt
JEthiopiam super cenlum viginti sepiem provincias beatitudines, ad quas convivium istudperducat
(Estheri), etc. Assuerus rex potens et dives, et no- Septem dies, quibus convivium praeparatur, praesens
minis interpretatione, etpolentise sublimilate et di- lempus designat, quod seplem dierum numero vol-
"vitiarum magniludine Ghristum signilicat. Nominis vilur. Yeslibulum horli, in quo conviviurii praepa -
interpretatione, quia inierpretatur ostium, Christus rabalur, praesentem Ecclesiam significat, in qua ad
dixil : Ego sum ostium (Joan. x); polenlise sublimi- futurse glorise jucunditatem juslificamur. Ornatus
tate,_quia data est Christo omnis potestas in cmlo et vestibuli designat ornalum Ecclesise in slatu prse-
in terra (Malth. xxvrn); divifhiTum magnitudine , sentis saeculi. Yasa, quibus polus inferebalurs suiij
quia qumcunque habet Paler, ejus sunt (Joan. xvu). sancti prcedicatores, per quos nobis gratia ccelestis
Tertio anno imperii sui fecit grande convivium administratur. Nec erat, qui nolenles cogeret,quia
principibus suis et pueiis. Hujus convivii historia rex statuerat ut sumerei quisque quod vellel. {Sic
diviiiarum pompam et regium htxum ostentat; sed namque lemperanda estprsedicalio, ut omnibus uti-
Chrisli spiriluales dhitias.quas D lis iiat, nulli noceat, et inter vitia quasi gladius an-
unicuique dispen-
-sat in hoc loco allegorice" significat. Christus ceps transeat.^Sic superbiam recidens auferat, ut
namque teriio anno imperii sui, id esl tertio tem- non augeat limidifalem; sic oliosis et torpentibus
pore huj"us saeculiiricarnationis suse sacramenta pa- imponat sollicitudinem, ut inquietis el curiosis non
tefecit, et spiriiuales epulas prsedicationis, et cor- augeal importunam actionem. Regina Vasthi fecil
.poris, el sanguinis sui abundantissime manifestavit. convivium feminarum in palatio, ubi rex tnanere con-
Prlmum- (erapus ante legem, secundum sub lege, sueverat. Regina Vasthl superba, plebs est Judaica,
fertium sub gratia. Fecit hoe convivium principibus quse regnabat quandiu cultu Dei caeteris praeemine-
suis et pueris, id est apostolis et omnihus a peccato hal gentibus. Fecit convivium.feminarum, quando
purificaiis; et fortissimis, ilhs scilicet qui vicerant fecit perlegem, refeciionem sanctarum animarum.
malignum ; et inclyiis, id est illis qui lilii Dti voca- In palatio, ubi rex manere consueverat, id est in
huntur; et prsefeelis provineiarum, id est prselatis Hierusalem, in qua Deus potenlise suae notiliam tri
Ecelesiarum; omnihus fecit convivium quibus spi- buefat. Seplimo itaque die, cum rex esset itilarior, et
ritualis gvatisetvibuil donum. Multo tcmpore, ceutuni posf potationem incaluisset mero, prmeepit seplem
735 HUGONiS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. , 736
cunuchis suts, tiJ inlroducerent reginam, ut ostenderet A
_ i). Hanc nutrit Mardochsetts spiritualis, et adoptat iit
cunctis populis, ei principibus, illius pulchritudinem. iiliam : qui est doclor gentium in fide, et veritate
Septimo die, id esl tempore revelationis sepliformis (1 Tim. n); el est de stirpe Jemini, hoc esl, de stirpa
gratise, quando venit plenitudo temporis, et Deus Fi- Benjamin. Hanc Nabuchodonosor spirilualis. et rex
iium suum misit in terras, et legis mysteria, quibus conftisionis, a naturali lege et cultu unius Dei in
ante fideles paverat, abundantiori gratia manifesta- confusionem idololatriae transtulit; sed pietas divina
vit. Tunc prsecepii septem eunuchis, id est prsedi- ad viam veritatis per prasdicatores revocavit. Pla-
caloribus sepiiformi Spiritu repletis, qui se castra- cuil Esther regi, el data sunl ei ad usum necessaria;
•rerunl propter regiium ccelorum, ut Vasthi veginam, et Christo placuil Eeclesia, et dala est ei doctriua
id esl plebem Judaicaro introducerent per spivitualem sana, Scripturarum scientia, vita honesla. Eslher
iiitelligentiam, quia adhuc erat foris per legis lit- accepitin obsequium suum septem puellas specio-
•leram. Ul oslenderel omnibus illius pulchvitudinem, sissimas, elEeclesia lideles animas Spiritus sancti
id est ut oninibus esset exemplum ad fidem et bo- gralia regeneratas, atque delicalas, quae ejus se-
nam actionem ; eral autem pulchra nimis : pvopter quunttir vestigia fide, doclrina, operatione hona, de
pvaevogativam, videlicet patrum, el scientiam Iegis quibus dicitur : Adotescenlulce dilexerunt te nimis
ct prophetarum. Praecepit ut inlvoducevenieam, po- B * (Cant. i). Esther noluit indicare patriam suam regi,
silo super caput ejus diademate, id est religionis et saucta Ecclesia honis opevibus tegit coram Deo
houore. Sed regina Yasthi intrare renuit, quia plehs culpam antiquam. Cuiam salulis Eslher egit Mar-
Judaiea gratiam Dei respuens, per fidem venire dochscus, et curam salulis Ecclesise agit per doctri-
contempsit. Septem regis sapientes sunt untvevsi nam suam aposlolus Patilus, et omnium dociorum
doctores et sepliformi gratia repleti, et per ipsara ad coelus. Bagatlian et Thares duo euiiuchi regis, qui
omnia agenda divinitus edocti. Mamucha novissi- janilorcs erant, el in primo palatii limine prseside-
mus sapienlium, qui sententiam promulgavit, ut bani, volueruul in regem insuvgere et occidere:
Vasthi deponeretur, et alia in ejus loco substitue- quod Mardocliseuinnon latuit; statimque renunlia-
retur, Paulum significat, qui dixit : Ego sum mini- vii reginse Esther, et illa regi ex nomine Mardochsei,
rnus apostolorum (I Cor. xv),et contradicentibus Ju- qui ad se rem deiulerat. Qusesilum est etinventum,
dseis prsedicationi ait: Quia indignosvos judicatis re- et appensus ulerque in palibulo. Possunt in duobus
gno Dei, ecceconvertimur ad genles (Acl. xm). eunuchis schismatici et hseretici notari; qui fraudis
Repudiata Vastlti, qumsitm sunl puellm speciosm et malilise venenum covde gestantes, contra vevila-
reqi, et tradilm sub tnanu Egmi eunuchi, ut accipe- rP tem consihantur, ul cam cvedenlibus aufevant, et
rent ab eo itsum necessarium (Eslher n), quia repu- Chvistum, id est fidem Christi in ipsis fidelibusin-
diala JuJsea, diversi ex diversis pavtibus nrundi ad tevficiant. Sed eorum iniquitatem sancti doctores
societatem regiae dignitatis per praedicatores addu- manifestanl, ut innocenies salvenlur, ct illi jusla
ciKitur, verhum Dei.adminislrantes, et sub manu uliione puniantur.
Egsei (qui \fesiivus inter.prelalur, et custos est re- Rex Assuerus exaltavil Aman (Esther m). Pos-
giarum mulierum. tradunlur, id esl committuntur sunt per Aman superbum, Mardoehaei, et sanclas
pastoribus, quibus fidelium animarum custodia da- gentisinimicum, Judaei el potentes prsesentis sseculi
tur, ut verbo et exemplo ministrent qtiidquid ,ad designari. Sicut enim Aman epistolas dtrigens, re-
cultum pietatis necessarium viderint. Quicunque gis signaculo eas munire contendit, ut facilius volum
recta flde, et conscientla pura regi alllssimo placue- suum expleatur, sic Judsei libros legis divinse, in
ril, ad ipsum ingredietur repudiata Vasthi. Multae quibus est signaculum summi regis, id est gratia
puellae sunt qusesitse, multa. ad ctiriam regis ad- Spiritus sancti, ad confirmandam haeresim suam
duclse, sed una eligitur, una in reginam coronaiur, assumunt in teslimonium, reprobanles societalem
quia univcrsse Ecclesise fidelihus, una fides, unum genlium, et Christi Evangelium, quasi divinis prse-
baptisma, unus Deus, el unus pater omnium (Ephes. j) I cepiis contrarium. Potentes quoque sseculi, benefi-
lv). Ornamenla puellarum spirilualia significant ciis divina pietaie collalis abutentes, quos consortes
ornamenta fidelium aiiimarum. Eral vir Judmus in habent naturse, dedignantur habere consortes gra-
Susis civiiate vocabulo Mardocltmus, fitius Jair filii tise, et honorem, et reverentiam, quam soli Deo de-
Semei, filii Cis de slirpe Jemini, qui translalus buerunt, in sese transferre.contendunt, eos autem,
ftieral de Hierusalem eo tempore, quo Jechoniam re- qui consentire nolunt, odiis et cruciatibus perse-
getn Juda Nabuchodonosor rex Rabylonis transtule- quuntur, sed justo judicio in insidiis suis capiuntur
ral : qui fuit nutritius filim fralris sui Edissm, qum iniqui; justus de angustia liberatur, et traditur im-
altero twmine Eslher vocabalur, el ulrumque paren- pius pro eo.
iem amiserat: pulchra nimis et decora facie. Esther Noctem illam rex duxit insomnem : jussilque sibi
interpretatur absconsa; Edissa, misericordia. Haec afferri historias antiates priorum teinporutn. Qum
autem est gentium Ecclesia, quse in abscondito cutn, illo prmsenle, legerentur, ventum est ad eum
cordis nutriens castitatero fidei, miseiicordiam el locum, ubi scripliim erat, guomodo nuntiassel Mar-
gratiam coram oculis Dei invenil, repudiala Syna- dochmus insidias Bagatham el Thares eunuchorum.
goga, quajin Oseevocatur absque tniseiicordia (Osee reqem Assuerum hiaulare cupienlium (Eslher. vi).
757 ALLEGOHLE 1N YETUS TESTAMENTUM. — LIB. IX. 733
Noctem rex duxit insomnem, quia non dormitabii, _^. Cum irent omnes ad vilulos aureos, quos Jeroboam
neque dormiet qui custodil lsrael (Psal. cxx). Deus rex Israet feceral, hic solus fugiebat consortium
euim iu se immohilis manens, cursus temporum, omnium, el pergebat Hierusalem ad templum Dei, el
et actus hominum contemplatur, et nulla eum laiet ibi adorabat Dominnm Deum Israel.Cum aulem
cogilalio, cui omnia prsesentia. Unde Apostolus : faclus essei vir, accepii uxorem Annam de iribu sua,
Non enim est in illo, esl, et non; sed est in illo, fuit et gcnuii ex ea filium et suum nomen imposult «j
(II Cor. i). Gesta Mardochsei coram rege memoran- (Tob. i). Sicpopuluslsrael amplificatus estin -Egy-
tur, quia bona opera sanctorum doclorum nunquam pto, el accepit Synagogam cseremoniis legalibus per
apud Deum oblivioni traduntur; sed in memoria Moysen inslitulam, et genuit ex ea filium, quia
mtema eril justv.s (Psal. cxi). Tti.it Aman, jubenle Chvistum eognovil ex geueve suo gignendum. Undo
rege, stolam, et Mardochmum (cui ipse ex nequitia scriptum est : Propltelam suscttabit vobis Deus de
crucem naraverat) imposiium equo prmcedebat: Hoc fratribus vestris (Deut. xvm); et item : De fructu
iwnore condignus esl quemcunque rex voluerit hono- venlris tui ponam suvcr sedem tuam (Psal. xm). Cui
rare. Sic magistri Ecclesise omnitim virlufum cultu, nomen suum imposuil credenrio, confiiendo quod
et decore sapientise illuslrali, honorantur diademate Pater de illo dicit : Ego primogeniium ponam illum
regiae . dignitatis; tanquam membra summi regis B (Psal. LXXXVIII). Hoc est eiiim nomen ipsius Israel.
ascendunt super equum regium, id est super popu- Unde scriptum est : Filius meus primogenitus-Israel
lum fidelium, in quoruro cordibus residet rex an- (Exod. iv). Cum pervenisset in Rages civitatem Meclo-
gelorum. Unde Habacuc propheta : Ascendens super rum, et ex his, quibus honoratus fuerat a rege, ha-
eauos taos, el quadrigm tumsaivaiio (Habuc. m). His buisset decem lalenla argenti, cl cutn in multa lurba
Aman spiritual.s hostis popuh Dei lieet invitus prse- generis sui Gabclum egenlem videret, qui eratex tribu
het ohsequiuro, eum persecutores Ecclesiae cogun- sua, sub chirograplw dedil illi memoratum pondus
lurreddere testimonium, non valentes occultare, argenti. Sic populus Dei per septuaginta Iiiterpretes
quod manifestum est. Reversusest Mardochmus ad scientiam legis, quse in Decalogo continetur, gent.bus
januam patatii. Et Aman feslinavit ire in dotnum commisit, ut liberaret eas a fame verbi Dei. Sub
suam lugens cooperio capite. Hmc mutatio dexterm chirographo dcdit, id esl sub condilione reddendi,
Excelsi (Psal. LXXVI).Qui sibi videbatur super cum ille dives essel, vel quando, qui dederat, repe-
alios gloriosior et potenlior, infra alios apparel vi- tcret. Acceperunt gentes verhum Dei, et quasi nego-
l;or et inferior, secundum illud : Deposuit polentes tiando exercenl, etiam posl Chrisli advenlum, cum
de sede, etexaltavithumiles (Luc. r). Similiteret Isaias spivitualem inlellectum requirunt. Reddent fenera-
ait: Convertelur Libanus in charmel, et charmel in lori eum credenles Judaeos in fine sseculi suscipient
callum reputabitur (Isai. xxix). Sic Synagogaesuper- el salvandis Christi sacramenla committent, et Scri-
hia esl oppressa, etEeclesia. humililas exaltata; sic ptura. arcana pandent. Cum Sennacherib iralus mul-
perseeutores Ecclesiaeet fidei ad nibilum sunt reda- tos occideret ex filiis Israel, Tobias sepeliebal corpo-
cli, et confessores Christi in lolo orbe cxaltati. Ca- ra eorum. At ubi nunliatum est regi, jussit eutn oc-
put in caudam, et caudain caput eonversa est, quia cidi, et tutit omnem subslantiam ejus. Tobias vero
omnis, qui se humiliat, exaltabitur (Luc. xiv), ctc. cum uxore, et filio, fugiens nudus laluit, quia mulil
Procidil Esther ad pedes regis, el oravit ut mali- diligebant eum. Sic diabolus populum Dei per hlc-
liam Atnan et machinationes ejus pessimus, quas ex- lolalriam spiritali morte perimei e voluit, et cuncla..
cogilaverat contra Judmos, juberet irritas fieri (Es- opes virtulum auferre non vaiuit, quia in eo erant
ther vm). Sic sancla Ecclesia pro ereptione filio- mulli sancti, qui ejus providerent vitse et saluti.
ruin suorum, quotidie Deum oinsiipotentem per fi- Fugit autem cum filio et uxore: quia nec fidem in-
dem et mysteria incarnationis ohsecrat ut hostium carnaiionis Dominicae, nec statum Synagogse dese-
comprimatur audacia, et fideliumliberetur inuocen- luil, quod iri Machabseorum agonibus luce clarius
lia. Mardochseusitaque exallatus est, et genus ejus, Q apparuit. Occiso rege, a filiis suis reslaurata sunt
quia electi exaltajlur, et in praesenti per gratiam, omnia Tobise, quia superato a sceleribus suis sse-
et in futuro per gloriam. Aman punitus est, et ge- pius diabolo, qrii velut pessimam prolera gignit;
nus-ejus, quia mali quique in prsesenti reprobanlur redibanl prospera populo Dei, quibus adhuc aller-
per culpam, et in futuro punientur per pcenam. Gau- nationibus Ecclesiae statum fluctuare videmus.
dium itaque Judseorum etexsultalioseternam desi- Contigit ul quadam die fatigatus ex sepullura ve-
gnat Isetitiam beatorum. niens doinum jactasset se juxta parielem, etobdor-
CAP.II. De mysteriis qnm conlinentur in libro Tobim. mivisset : et ex nido hirundinum dormienli illi calida
Liber Tobiae in superficie litierae est salubris. inciderent slercora super oculos ejus, fieretqut cmcus
Maxime enim vitae morahs, et exemplis, abundat et (Tob. n). Caccaius Tobias, populum Isiael sijnifl-
monilis. Sed quantum poma foliis, tantum hisloriis, cai. Cmcilus enim ex parle conligit in Israel (Rom.
allegoria prsecellit. Maxima enim Ecclesise sacra - xi). Fatigatus a sepultura csecatus esl. Qui enim in-
menta continet. Ipse enim Tobias pbpulum Israei fatigabilis in bonis operibus consistit, fidei lumen
significat, qui cseteris idololatrise dedilis, fide recta, "non amiltit. Ita et spintttaliter faligalusdormit, qui
ct opcvibus Deo serviebat. Undedicitur : vigilavs, stare, virililer agere et conforlaii negligit.
739 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. - - EXEGETICA DUBIA. 74C
Cui dicituv : Surge qui dormis, et exsurge a mortuis _l rante divinitatis suae fide. Deducendo ad Medos di"
(Ephes. x). Hirundines, propler levem volatum, le- cit : Aiias oves habeo, qum non sunl ex hoc oviti
vitatem superbiamque designant, quarum immun- (Joan. x). De reducendo dicit Apostolus : Donec.
ditia eos, quibus dominatur, excsecat. Nido hirun- pleniludo genlium inlraret, et sic ontnis Israel salvus
dinum supposilus dormit, qui levitali, lasciviae ac fieret (Rom. xi). Inlerrogavit Tobias angelum, quis
supe.rbiso se incautus subjicit. Hsec csecilas populo et unde esset. Ego sum, inquit, Azarias, Ananim
Israel, imminente Domini adventu in came, maxi- magni filius. Azarias'interpretatur adjulor, Ananias
me praevaluit, cum Romanse servitutis jugo labora- Dei gratia. Christus se fidelibus suls indicat, quod
ret, et divinse legis praecepta male vivendo violavet. ipse est, de quo dicilur : Adjulor meus, et liberator
Contigit ul Sara filia Raguelis in civitate Medorum, meus es tu, Domine, ne moreris (Psal. LXIX). Et vi-
it et ipsa audiret improperium ab una ex anciltis pa- dimus gloriam ejus, gtoriam quasi Unigeniti a Palre
trissui; quoniam tradila fuerat septem viris, el dm- plenum gratim el veiitalis (Joan.i). Paralis omni-
mon nomine Asmodmus occideral eos, mox ui -'ngres- bus, qum erant in via portanda secum, Tobias vale
si fuissenl ad eam (Tob. m). Sava turbam iialionum patri suo et matri dixit: et ambulaverunt ambo si-
signiflcat, cujus doctores: cuncti vilam tantum hu- mul. Sic, apparente Domino, parala sunt omnia,
jus saeculi (quse septem dierum numero volvilur) B quse ad redemptionem nostram erant necessaria,
noveranl, seternam nesciebanl. Ideo a diabolo rapti, quibus Ecclesiae fidefeet vita nuirialur et confirme-
quasi idololatrise mancipati occidebantur, donec ve- tur, donec hujus sseculi via finiatur, id est virtules,
nit Christus, verus sponsus, qui eam in fide sibi ejus doclrina, tentatio, passio, resurrectio, ascen-
desponsavil, hoste superato, sicut Tohias Saram, sio, Spiritus sancti missio, fides credentium, perse-
alligato diabolo, praesenle et cooperante angelo ; in culio infideliura. His in Judsea peraclis, medialor
quo Salvaioris divinitas, sicut in Tobia signilicatur Dei et hominum per apostolos Judaeis contrihulibus
humanilas. Nec rairandum quod per duas personas suis, et gentibus gaudia supernae salutis et pacis
angeli et hominis, unam Christi figurari personam praedieavit, et his qui credere, et accipere volebant
dicimus : qui in exposilionibus Patrum legimus per seipsum donavit, et sic per apostolos ad salutem
unam personam ejus in Isaac, et arietes figuralam, gentium pervenit.
qui in humanitale occiditur ul ovis, in divinitate Profectus est Tobias, et canis seculus est eum
cum Palre permanet impassibilis, sicutlsaac cum (Tob. vi). Sic Domino veniente ad salvandas gen-
Abraham domum revertitur incolumis. Si elenim tes, prsedicatores vestigia ejus seculi sunt, quia
arics Christi humanitatem, Isaac significal divinila- quod jussit impleverunt. Unde scriplum esl; Eun-
teni; cur non aplius homo humanitatem, angelus tes, docete omnes gentes, baplizantes eos in nomine
Deitatem? Exauditm sunt oraiiones amborum To- Patris et Filii et Spirilus sancli (Matlh. xxvm). Do-
bim el Sarm, in conspeciu glorim summi Dei : et mum queque Cornelii primo ipse Dominus per se
missus est angelus Raphael, ut curaret eos ambos. implevit Spirilu sancto, et sic eum Petrus aqua
Raphael interpretalur medicina Dei, et significat perfudit (Act. x). Caues vocantur prsedieatores,
Christum, qui de seipso ait: Non est opus valenti- quia Dei Domum, et ejus substanliam, et oves spiri-
bus medico, scd maie habenlibus (Malth. ix) : qui tuales a furibus bestialibus spiritibus, et hsereticis
et populum Judaicum a tenebris perfidise, et genti- defendunt. Profectus esl Tobias, et mansit juxta
lcm liberavit ab idololalrise servitute, de quo seri- fluvium cui nomen Tigris; et Christus veniens in
plum est: Vocabitur nomen ejus magni consilii an- mundum, mansit juxta fluvium mortalitatis. Exivit
gelns (lsai. vi). Tobias, ut lavaret pedes suos: et Christus exivit a
Apparuit angelus Tobim, et socium se prmbuit Palre, ut a sordibus peecatorum ablueret eleclos
(,Tob. x), et Filius Dei hominem assumpsit, el vi-i- suos. Yoluit piscis Tobiam devorafe, et diabolus
hiliter cum hominibus conversatus, humanum ge- conatus est per satelliles suos Christum exslingue-
nus salvavit. Introduxit Tobias angelum ad patrem, D re. Et Tobias limuil piscetn; et Chrislus pro inhr-
el Dominus per miracula, quse in carne fecit, popu- m.lale carnis limuit nrortem, per suggestionern, et
lo Judseorum ex quo carnem accepit ostendit quod cooperationem diabolicam a Judseis sibi imminen-
ipse est Filius Dei, et angelus, id est nuntius pa- tem. Apprehendit Tobias piscem, et traxil in siccum,
lernae voluntatis, ctii et gaudium perpetuse salutis el Chvistus sua polentia superavit diabolum, ei te-
prsedicavit, diceus : Pmnitentiam agile ; appropin- netligalum. Tobias piscem exenteravit; et Christus
quabit enim regnum cmlorum (Matth. m). Et despe- occultam nequitiam diaboli cunctis electis manife-
rantibus de lumine cceli : Ego sum, inquit, lux . siavil. Tobias cor piscis, et fel et jecur ad diversa
tnundi: qui sequilur me non ambulat in lcnebris, sed medicamenta ulilia sibi reposuit; et Christus mali-
habebit lumen vitm (Joan. vm). Promittit angelus liam diaboli, et furorem ejus, et diversa consilia ad
Tohise ducere filium suum in civitatem Medorum, utilitatem legentium scribi fecit. Tobias quidquid de
et reducere proraiitit Chrislus credentibus Judseis pisce sumpsit assavit; et Christus electos, quos prae-
(quamvisplures sunt csecali) quod incarnationis sua dicatione a corpore diaboli separat, Spiritus sancti
sacramer.ta gentibus aperiat, et in ihie temporuir gratia accendere non desistit.
populo Judaeorum lalius pandat, comilanlc et coope- Dixit Tobies ad Raguelem : Hic ego hodieiion man-
U\ ALLEGORIiE IN YETUS TESTAMENTUM. — LIB. IX. 742
ducabo,neque bibam, nisi priuspeliiionem meam con- A eliam de ipsis doctores ficrent qui poslmodum mav-
firmes, et promittas tnihi dare Saram filiam tuam. tyres existerent. Hi, vaccse sunt qui jugum Evan-
Quo audilo Raguel expavit, sciens quid erenerit illis gelii povlaverunt, et eos, qui portarent prsedhando,
septem viris, et timere cmpit, ne forte accidal el huic genuerunt. Arietes, sunt tanquam Patres el duces
similiier (Tob. vn). Sic audiens populus gentiura populorum. Unde scriptum esl: Afferle Domino
verhum Dei, et admonilus ab apostolis, ul de sua filii Det; afferteDomino fihos arietum (Psat. xxvm).
stirpe Christo daret uxorem, non sine tiraore vel Sunt crassi, gratia supernae dilectionis refecti.
exploratione potuit novae fidei jura suscipere; quia Unde dicitur : Sicul adipe et pinguedine repleatuv
cum multos doctores habuit, qui omnes quasi seple- anitna mea. (Psal. LXH). Adjuravit Raguel Tobiam
nario numero comprehensi, hanctantum vitam no- ut duas hehdomadas moraretur apud ipsum. Sic et
verant, deaetenianihil dicebanl certum, et ideo sine uos oremus Christum ut maneat nobiscum, donee
spe immortalis vitae, interilus seternse mortis eos perfeclionem quielis per Spirilus sancti gratiam
rapuit: docente autem inlrinseeus veritate, et foris consequamur, eta peccatis in opere, et a pravis coa
per doetorjim ora sonante, landem intellexit quod gilationibus in mente liberemur.
juslum esset, ut aui slulla dicerent, stuile peri- MittitTobiasad Gabelum, etinvitateum ad nuptias
rent. B suas, qui invitalus venil (Tob. ix). Sic rrovus popu-
hiiroduclus Tobias ad cubiculum prolulil de cas- lus quolidie in Ecclesia colligitur. Potest tameu de
stdiii suo pariem jecoris_ •posuitque super carbones his specialiter intelligi, qui litteram legis per se-
vivos. Tunc Ravhael anqetus apprehendit dmmonium, ptuaginta Interpretes acceperunt, et ideo fldem ci-
et licjavil illud in deserto superioris JEgypii (Tob. lius susceperunt.
vm), etc. Dominus accepturus Ecclesiam de genti- Tradidit Raguel Tobim Saram, el dimidiam par-
bus, in desponsalionis initio, jubel eam abrenun- tem omnis subslantim sum, in pucris, in puellis, in
tiare diaholo, et omnibus pompis ej'us, et confiteri camelis, in pecudibus, in vaccis, in peeunia mulla, et
fidem Triniiaiis iu remissionem peccatorum, quod salvum atque gaudentem remisit eum ad patrem
est, inlima viscera piscis vivis cremare carbonibus. suum (Tob. x). Sic doctor Ecclesise in fine remittet
Desertum et _Egyptus corda infidelium significant, Christum cum ipsa Ecclesia virtutum divitiis plena,
quse'a Deo deserta sunt, quia ejus est habitatione ad fidem illustrandam bonorum operum subslan-
indigna, et juxta interpretalionem -Egypli perfidise tiamditandam, in Judaeorum gentem, ex qua Dei
susc lciiebris obscurata. Merilo autem qui a Deo de- Filius assumpsit carnem.
seritur, a daemonio repletur. Angelus vero dsemo- Dixil angelus ad Tobiam : Si placct libi, prmceda-
nem, qui Tobiam occidere volebat, in deserlo liga- J mus, et lento gradu sequalur iter noslrum famitia
vit, quia cohibitum diabolum a fidelibus, qui sunt (Tob. xi). Sic postquam illuminalus est populus
membra Ghristi in fidelibus lantum dominari per- genlium, prsecedit divina gratia ad illuminandam
misil; in quibus lenel eum ligatum, quia nec ipsos csecitatem Judseorum, ut in libris suis cognoscaut
lantum lsedere permiltitur, quaulum conatur. Christum verum hominem et vertim Deum : et sic
Factumest circa cantum pullorum ; accersiri fecit tandem quasi viso angelo et fllio suo, quos diu non
- Raguel servos suos; el abierunt cum eo pariter, ut fo- viderant, multum gaudeant, tandemque Ecclesise de
dederent sepulcrum. Timebat enim, ne simililer eve- gentibus congregatse mysteriorum se communione
nisset ei, quod cseteris aliis septem, qui ingressi conjungant.
sunt ad eam. Prmcucurril canis, qui simul fuerat in via, et
Cumque parassent fossam, reversus Raguel ad quasi blandimento sttm caudm gaudebal. Sic gau-
uxorem suatn, dixit ei: Milie unam ex ancillis , dent doclores de effectu sui operis, cum Jiidseain
ut videat, an morluus est, ut sepeliam eum anle- a Donrino recolligendam intelligunt. Gaudent de
quatn iltucescat. Et misit unam ex ancillis suis. prsemio vitse aeternae, et lunc cunclis electis eodem
Qum ingressa cubiculum, invenil eos salvos et inco- rj prsemio corda exhilaranda pra_dicant et statim ad-
inmes, securiter dormientes, etc. Cantus pullorunr veuluram Spirilus saneti graliam ostendunt. Exsur-
sonus est praedicatorum qui post tenebras errorum, gens cmcUspater cmpit offerens pedibus currere. Sic,
diem lucis annuntiatn fuluram. Erant in genlibus audito verbo salutis a doctoribus, exsurget et popu-
qui dubitabant an Detis vere vicisset antiquum ho- lus Judseorum de perfidiae su_e longa caecitate, et
slem, el ideo fidem nomiuis ejus obstruere atque amore curret ad Dominum; sed offendens gressibus
abscondere salius existimabant: sed post modum operum donec ipse renatus fuerit, et instructtis in
agnita veritatis luce, quasi aurora praeeunte et cre-« Christo, fidei et operalionis lucem percipiat. Su-
brescenle cantu, idestvoceprsedicatorum, veraciter tnens Tobius de felle piscis linivit patris sui oculos, el
-.hrislum hostesuperalo, sponsum esse sancfse Ec- quasi dimidiam horam suslinuit, el cmpit albugo ex
;lesiae cognoverunt. Laetatur Raguel de vita Tobise, oculis ejus quasi membrana ovi egredi : quam appre-
!l de conj"uuctione filise. Occidit duas vaccas, qua- hendens Tobias traxil ab oculis suis. Stalimque
uor arietes, parat epulas omnibus vicinis et ami- visum recepit; el glorificabant Deum, ipse sciiicet, et
eis. L.elaiur populus gentium de fide Chvisti, et de uxor ejus, et omnes qui sciebant eum , dicebatque To-
vocaiicnesuae geutis in Doniiui fide proficientis, ul bias : Benedico ie, Domiiie Dcus Israet, quia tu ca-
7J5 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP.- PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 741
diversas mansiones pro Uiversilate
stigastt me, el lu satvasli tue. Sic populus Judseo- 4. et singulos per
rum postquam amavissimam anliqui hostis mali- meritorum collocanlibus.
tiam cognoverit, amissam recipiet lucem. Albugo CAP. III. De mysteriis qum continentur in libro
Judith.
dcsignat stulliliam Judaici populi sibi placentis, ha
bentis zelum Dei, sed non secundum scientiam: De Nabucltodonosor rex Assyriorum, qni regnabat in
quibus dicilur: Suam justiliam volentes consthuere, Ninive civitate tnagna, pugnabal conlra Arphaxai;
justilim Dei non sunt subjecti (Rom. x). Pupilla eninr et obtinuiteum in campomagno, quiappellalur Ragau.
nigra, videt; alba, leuebrosa est. El qui sibi sa- TuncexaltatumesiregnumNabuchodonosor,etcorejus
diabolus perdito-
pienlcs videntur, et dicunt: Nunquid et nos cmci su- elevattim esl(Judith i),elc. Quando
mus ? (Joan. ix) in eisveritas non est. Et qui igno- rum multitudinem suae volunlati subj'ecit, elevatur
ranlise conscii, dicunt: Domine Deus, itlnmiua te- cor ejus. Quod proprise assignans virluli, non divi-
nebras mehs (Psal. xvn), a Domino illuminantur. nae permissioni, el eo magis ardescil ad plurimorum
Hahctigitur populus Judseorum velamen adhucanle pevdilorum destruclionem, quo se amplius credit
faciem cordis, ut i:cc inlelligal graliara Chvisli; ha- prpevaleve per pravam suggestionem. Unde^equi-
bd albugincm, quia candidus el j"ustus sibi vide- tur : Et misit ad omnes, qui erant in Cilicia, et Da-
-
tur. Quasi membvana ovi, quia csecitalera rnentis B masci), el Libano : et ad gentes, qum sunt in Carmelo
sustinet, suh spe stullissiraa Christi adhuc nasci- et Cedar, et inhabilantes Galitmam in tamvo maqno
luri, Judseos hberaturi el imperium magnum da Esdrelon : et ad omnes qui habilant in Sgmaria, et
turi. Cumautem velamen ablaium fuerit agnosccnt trans flumen Jordanejn usque Hierusalem: et omnem
quoii Chrislus jara venil, et mundum sangtiine suo terramJesse,quousquepcrveniatur ad montes Mtliio-
redemit. Unde sequitur quod visu recepto, giorifi- pim. Diabolus per diversas provincias legatos miltit,
cabant Deum Tohias cum uxore sua. cum turbas malignorum spirituum ad seducendas
Ego sum Raphael angelus, unus ex septem angeiis gentes per lolum orbem dispergit; nec parcitdigni-
qui aslamus ante Deutn. Tempus est ut revettar ad lali, nec honori: omnes enim ad gehennam ira-
eum, qui me misii (Tob. xn). Regressurus angelus heve cupit et facere socios perditionis. Fideles
in ccelum apertius quis essct, et quare veneril, et quoque securos esse non palilur, qui per Jordanis
quo regressurus sit, exponii; Christus eidem po- nomen et Hievusalem significantuv. Nec saiis est
pulo lalinsproficicnli i.aluramsuain patefecit, osten- (tlinicos absovbeve, nisi etiam Christianos possit
densquod ipsein Patre, el Paler in ipso sit. Ange- devorare. Unde Job : Absorbebil fluvium, et non mi-
fus redit ad Doininum ; Tobias remansit apud pa- n rabitur : el habebit fiduciam quod influal Jordanis in
trem suum, et Ghrislus a fidelibus suis inlelligittir os suum, et escm ejus eleclm (Job XL). Sed quamvis
div.nitato Patri sequalis, humanitate consubslaniia- mullos superet, a multis tamen conlemnilur. Unde
lis hominibus. dicitur : Omnes uno ore conlra dixerunt.
Aperiens Tobias os suum, benedixit Deum (Tob. Tunc indignalus Nabuchodonosor vocavil Bolo-
xri), etconfessus ej'us est verilatem et misericor- phernem principem militim sum et prmcepil ei; ut
di.\m, docens beneficia Dei semper praedicare, et omnem lerram suo mbjngaret imperio (Judith n).
ftegella timere, replctusque spiritu prophetia. de Holophernes isle significat principes genlium, qui
srii-erna Hierusalem mulia dccantat. Populus quo- Ecclesiam persequuntur, aut Antichrislum fllium
qu« Judseorum in fine saeculi conversus multos do- perdilionis, in quem loius Satanas introibit, ut fa-
ctores habebil et prophetas, qui mentes populorum ciat quae patres suinon fecerunt, etDeum patrum
ad superna desideria accendanl ccelestis patrise gau- suovum non reputabit, qui adversus omnia regna
dia prsedicando. eonsurget. Et veniet cum magna multiludine ut
Factutn esl autem posl obilum palris et matris, conlerat, et interficiat, et tabernaculum suum super
Tobias recessil ex Ninive civilatc : el reversus est ad montem inclylum, etsanctum ponat, ubi diviiiitus
soceros suos, et invenit eos iucolumes in seneciute D contritus corrual. Hic esl beslia cui, juxta Apoca--
bona (Tob. xiv). Hoc quotidie facit Christus, cum lypsim , draco virlutem et potentiam suam dabit
malis reiictis ad honorum corda illustranda- conver- (Apoc. xm): ut adorent omnes draconem, qui be-
tilur, qui inveniuntur in senectute bona, quia in stise lalem dedit potentiam. Cum pertransissel Ho-
bonis operibus diu studuerunt. Alios autem praeter- lophernes fines Assyriorum, venil ad magnosmonles
it, qui diu viventes, nec eonsilio sunt maturi, nec Angm, qui sunt a sinistris Cilicim : ascenditque om-
eanilie bonse actionis venerandi., sed peceatorum nia caslella eorum et obtinuit munilionem omnem.
mole incurvi. Unde Isaias : Puer centum annorum Effregit aulem potenlissimam civitalem Melothii prm-
morietur, et peccalor centum annorum maledictus davilque omnes filios Tharsis. Diversse provinciae, et
erit (Isa. LXV), qui .scilicet diu vivens levitatem nomina locorum quae in historia continenlur, per-
scimi non deserit. Sepelierunl Tobiamjuniorem om- sonarum distinctiones- et graduura dignitales desi-
nis cognatio ejus, et omnis generatio ejus. Sepultura gnant, ex quibus vindicaf sibi diabolus masnam
Tobisefidem mundi designat, quo Dominus nosler parlem, nec pugnae formidat difficultatem ; sod
cum corpore suo, quod est Ecclesia, in requiem in- grandis potcnlise grandem ccrlal efficere rui-
Uabit, angelis de societate hominum gratulantibus, nam.
745 ALLEGORIJE IN VETUS TESTAMENTUM. — LIB. XI. 743
Tunc mtsentnt legutos suos umversarum urbium, JA Achior hseretiei designantur, qui, licet per ottmia
et provinciarutn, reges ac principes, scilieet Mesopo- viam veritatis non teneanl. tamen in doctjina sua
tamim, el Syrim, et Sobal, el Libym, atque Cilicim, multa vera prsedicant, quse fidei noslrae concordant.
qui venientes ad Holophemem, dixerunl: Desinat Hi conlra Ecclesiam pugnanl, sed ratione superaii
indignalio lua circa nos. Melius esl ut vivamus, et ' veritatemomninononcelant.Haereticienimbonamalis
serviamus Nabuchodonosor regi magno, et subditi permiseenl qui semper falsa si dicerent, latere non
simus tibi, quam morienles cum interilu noslro scrvi- .possenl. Sicut qur veneni potum porrigil, labrum
tulis nostrm damna patiamur [facimus] (Judilh. nr). calicis melle tangit, ul quod dulce est, primum
Mesopotamiainterpretatur elevalio; Syria, sublimis; tangatur, ne quod mortiferum est timealur.
Sobal, vanum; Libya, intranles; Cilicia, cmlus vel Tunc Holophernes prcecepitservis suis, ul compre
idctus. Principes igitur regionum illarum, qui lega- henderent Acltior, et ducerenl eum in Bethuliam, etc.
tos suos adHolophernem pro pace miserunt, signant (Judith vr.) Sic summr principes saeculi persecuto-
carnales, qui reconeiliati persecutoribus student ut ribus fldelium sibi subjeclis praecipiuiit, ut qucslibet
morlis perieulum ,et voluplatis deirimentum evadere confessores Chrisli, pracones veritatis comprehen-
possint. De quibus dicitur: Qui vult amicus hujus dant, ut in manum filiorum Israel, id est electorum
smculi esse, inimicus Dei constiiuilur (Jac. iv). In B 1 iradant, quos ipsi perdendos putant. Et ducentes
his enim sollicitudo hujus sseculi et fallacia divilia- vadunt per campestria, quia cupiunt tales trahere
rum suffocat verbum. etfructum non facit. Hi enim per illicila desideria, in viam latam, qiise]ducit ad
ferunt nominaprovinciarum, qui superbia exlollun- mortem. Contra quos fundibiilavii, id est sancli
tur et vanitatem sequuntur. Terram duabus viis praedicatores in montanis, Id esl in arduilate viae,
ingrediuntur, et coetui lugenlium, vel luxurise suse quae ducit ad vitam consistentes, per mauifcstam
pcenas lueniium in inferno soeiabuntur, ubi ad ca- praedicationcm exeunt, et sacrse Scripturse verba ja-
iorem nimium, iransferenlur ab aquis nivium (Job ciunt. Sed iili Achior ditnittentes ad arborem ligant,
xxiv): et vermis eorum non morietur, el ignis non quia per diversas iribulaliones consorles Chrisli
exstinguelur (Isa. LXVI). passionis faciunt. El reversi sunt ducloies ad domir
Tunc audientes Jimcfilii Israel, qui habitabant ter- num suum, quia persecutores fidelium, augmenio
ram Juda, timuerunl valde a facie ejus (Judith rv). scelerum suorum deleriores senrper fiunl. Porro
Sic tempore persecutionis timent sancli, ne diabo - filii IsraeldescendenlesdeBelhulia, venittniad Achior,
lus et persecutores ab eo directi faciant hoc Eccle- quem solventesduxerunt ad Bethuliam. Sic dociores
sise et fidelibus ejus quod faciunt caeteris gentibus. Ecclesise ad arborem ligatum solyunt, cum catechu-
Timenl ne Ecclesia infirmiori parle expugnelur, et' C menos suos, nec persecutorem, nec mortem timere
sic ahquod sui detrimenlum patiatur. Mitiunt in Sa- docent; quasi ad arborem ligatum solvunt, cum a
mariam, id est in eos qui cuslodire se debenl et formidine crucis mentem pavidam eruunt ct ad pa-
fclios, monita salutis, ne per aditum pravse delecla- tiendum instruunt. Hoc autem melius fit, si exem-
lianis, prsebeant hostibus ingressum ad intima cor- plo Ozise et Charmi principum, qui coiifortanles
dis. Per circuitum mittunt, ut ex omni parte se di- Achior, preces devotas curo omni populo effude-
ligenter praeparent et custodiant. Praeoceupant ver- runt, magistri Ecclesiaecum caeleris fidelibus audi-
tices monliura, dum conscendunt et muniunt subti- tores suos devotis precibus Domino comroendave,
litatem ingeniorum et sensuum spiritualium. Muris rint, ut ejus dono habeant, quodhumana infirmilas
circumdant vicos, dum fide et virtutibus confirmant non merelur. Tunc Ozias siimplo consilio, suscepit
sibi fldeles commissos. Frumenla congregant in prae- eum in domum suam, et fecit ei cmnam tnagnam. Et,
parationem pugnae,drim studiosius intendunt omni- vocalis omnibus presbyteris, expleto simul jejunio,
bus Ieclionibus et medilationibus sacrse Scriplurae. refecerunt. Coeiiam magnam expleto j'ejunio facit,
Sacerdos quoque Domini Eliachim scrihit ad uni- qtti diu animam languidam, et pane verbi Dei jeju-
versos, dum spiritualis prselatus omnes erudit, ut JJ nam, evangelica doctriria et dapibus virtutum in
oblineant ascensus montium, id est arduiiatem vir- convivio reficil. Hinc simul advocantur omnes pre- .
lutum, et angustum iter cuslodiant, id est subliles sbyleri, ut eorum exhortationibus et oxemplis corro-
animse sensus diligenter observent. Filii auiem borentor ad fidem percipiendam el observandatn
Israel omnia, quae sibi sunt irriperata, faciunt, dum neophyti.
elecli praeceplis majorum obediunt. Porro, dum Ilolophernes circuirel pcr gtjrum repe-
Audiens Holophernes, quod filii Israel prmpararent rit quod fons, qut influebat, uqumduclutnillorum a
se ad resislendum, vocavil omnes principes Moab et parte australi exlra civitatem dirigeret, el incidi prm -
duces Ammon,et dixit eis: Dicite milii, quis sit popu- cepit aqumductum eorum (Judilh vii^. Sic doclrinam
lus iste, qui montana obsidel ? (Judilh v.) Sic quso» Evangelii, quam ex vivo fonte procedentem, docto-
rere solerit perseculores ab invicem, qui sunt tantse res Spiritus sancli gratia illuminati, per oris sui
constantiae fideles, qui sibi verbo vel facto resislere fistulam in sanctae Ecclesise civitatem introducunt,
prsesumunt. Tunc Achior dux omnium filiorum Atn- persecutores fldelium prohibendo, et morlem mi-
moti, respondens,ait: Si digneris audire tne, domine, nando auferunt, ut potus spiritualis indigentia oc-
dicam verttatem de populo isto in conspeclu suo. Per cidant. Tunc ad Oziam congregali omnes viri, fexni-
PATROL.CLXXV. 24
T47 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS L — EXEGETICA DUBIA. US
hmque,juvenesei parvuli, omnessitnui nna voceclixe- A vi). Prsescns vita fidelibus sit in usu, fuiura in fru-
runt: Judicet Deus inter nos el te, quoniam fecisti in cfu. Sit res temporalis in ilineve, setevna desidevetur
nos mala, nolens loqui pacifice cum Assyriis: et in perventione.
propter hoc vendit nos Deus in manibus eorutn. Isti Oratorium Juditli (Jndiilt ix), qtiod ad orandum
slgrianl 'carnales, qui dicunt, Domine, Dotnine, cor ingressa csi, secretum cordis designai, quod.cum
tiut-eiheorum longe est a Deo (Isa. xxix). Sunt ergo Dominum oramus, intrare debenius.Cilicium, aspc-
in sagena Domiui mali pisces usque ad littus fuiuri. ritatem designat pcenitentise. Cinis. memoviam fra-
judicii, qui prsesentis viloe incommoda graviter fe- gililalis et mortis. Prostraiio, effectum liumill-
rentes, eligunt prsesentibus uti deliciis magis quam latis.
ccelestia bona in futuro sibi reservari, qui magistros Pulchritudo Judilh (Jadiih x), spivitalem sanctse
suosimportunis qucrimoniis affligurit,et sibi ad luxum Ecclesise pulchriludinem figurat, el ovnatns ejus
sseciili assentire cogunt. "Undesequitur : ht cum fa- ornalum Ecclesise sanctse; quam habet per virlu-
ligati Itis clamoribvs, ei his fletibus lassati siluis- lum exercitalionem et bonorum opertim exhibitio-"
sent, exsurgcns Ozias, infusus lacrymis, ait: JEquo nem denunliat.
animo estote, fratres : el hos quinque dies exspeclamns Exarsit Holophernes in concupiscentia Judith, et
a Domino misericordiam. Sic quinque sensus corpo- D Do/iti.eam per tibidinem suam violare (Jndiih xn).
ris, quibus prsesens ducitur vita quasi quinque die- Persecutores Ecclesiae, integritatem ejus concupi-
rum inducias iners doclor expelit: qui corporale scunl corrumpere. Judilh, in castris Holophernis non
solalium auditoribus suis indiscrete promittit, quasi est polluia escis gentilibus, et sancta Ecclesia inter
in potestate sua sit summi datoris munificentia, cum paganos habitans non conlaminatur idolorum sor-
magis quidem tribuendi modus in danlis, quam in dibus. Judith gladio Holophemis cupv.t illius absci-
accipientis potesfate consislat. Si autem prsesentis dit, et sanela Ecclesia hosles suos per propriam
vilse negatur solaiium, subditos deserunt, ul cre- eorum malitiam perimit.
dentes persccutoribus, corporale devitent suppli- Judith (Judilh xm), post victoriam cum suis ce-
cium. lebravit laelitiam, et Ecclesia sancta superatis viliis
- Hanc conventionem, Judilh, id est Eeelesia
respuit cum hostibus suis, laeiiliam celebrahit cum angelis.
(Jtulith vm), et canten.nil. Judith enim, quse inler- Fugatio sive percmpiio hostium deslruclionem et
pretatur confiiens \e\'laudans, Ecclcsiam significat, damnalionem designal impiorum. Abra Judith, fi-
•quaeDeum vera fide confitetur, et in omnibus ope- deles adoleseentulas figttrat quae famulantur Ecclc-
jibus ejus laudare non desinit. Et vir ejus Ma- sisa sanciae. Benediclus Dominus, qui creavit cmlum
nasses fuit: qui mortuus est in diebus messis Iwr- el lerram ; qui te direxil in vulnera capiiis principis
deacem.- Christus -Ecelesise sponsus, bene Manas- inimicorum nostrorum quia hodie notnen tuutn ita
ses, id-est obliviosus vel qui oblilus esl, dicilur, magnificavit, ul non recedat laus tua de ore hominum
quia nos facit, oblivisci «alamitatis prlslinse per qui tnemores fuerint virlutis Domini in mternum.
«onsolationem vilaftfulurse. His in diebus messis Laus Ecclesise non recedet de ore hominum, qui"
hordeaeese, id esl electionis plebis Judaicsc commit- memores sunt ej'us, quse per dileetionem, Dei et
lit, et aposlolos suos prsedicare, et manipulo cre? proximi prsesentes tribulationes secura sustinel, fide
dentium congregare. Venit mslus persecutionis super plena, et spe flrma, et eminentiam attendens coele-
caput, id esl Divinilalem. Caput enim Christi, Deus stium prsemiorum, ubi sociabitur beatiludiui ange-
(I Cor. xi). Inde enim maxime scandalizanlur Ju- lorum.
dsei, quod se esse Filium Dei dicebat (Joan. x). Post vicloriam omnis populus venit Jerusatem
Unde scripfum est: Facit seipsum Deum. IIuj'us adorare Dominum, el tnox ul purificati sunt, obttile-
sponsa, ahlato sponso; jejuuio et oralioni operam dat runl omnes hotocausta, el vota, el repromissionessuas
usque ad consummationem sseculi, nee errorihus (Judiih xvi). Adepta vicloria de hoslibus suis quis-
hserelieorum dignatur pollui; Cui vh- suus diviserat j. que electus ab omni labe purgatus ingredi properat
divitias spiritualis sapientise, et virtutis, et familiam in supernam Dei civitatem, ubi visio vera pacis, ubi
in genlium mullitudinem congregavit. Dixit Judith reddat vota sua Conditori.
ad prcsbylevos-. Quod est verbum in quo consentit CAP. IV.De mysteriis qum conlinentur in libro
Ozias, ut tradal civilatem Assyriis, si intra quinque Machabmorum.
dies non venerit nobis adjnlorium ? Et qui estis vos, Et factum est posiquam percussisset Alexandet
qui ientalis Dominum? non est istesenno qui miseri- Philippi Mucedo, qui primus regnavii in Grmcia
cordiam provocel; sed polius iram excilel, el furorem egressus de terra Cethim, Darium regem Persarut
accendai. Posuistis vos lempus miseralionis Domini, aique Medorum, conslituit prmlia multa, el obtinui
et in arbitrium veslrum constiluistis ei! Nec lempus, omnium munitioncs ct inlerfecit reges lerrm et per
necmodum Dosninoprsescribere debemus; sed magis transiit usque ad fines terrm, et accepit spolia mulli
arbilrio ejus cuncta relinquamus. Uiide quidamPa- tudinis gentium, et siluit tprra in conspectu ejus, e
trum in oratione dixisse legitur : Fili Dei, sicut vis, congregavii virtultm, et exerciium fortem nimis, e
el sicut scis. miserere mei. Regnum Dei tantum qtise- exatlatum esl cor ejus, et elevalum: el oblinuit re
r-ere debemus _ el cmtera adjicientur nobis (Maith. giones geniittm, et tyrannos, et facii sunl illis in 1«
7i5> ALLEGORIJE IN NOVUM TESTAMENTUM. — LI3. I . 750
bulum. Et posl hme decidit in.ieclum, el cbgnovil .\ moriens imperium suum satellilibus suis dimisit, et
quod moriretur; et votavil pucros suos nobiles, qui diabolus in adventuMediatovis Dei et hominum, bo-
sccum erant nutriti a juventute : et dimisit illis minis Christi Jesu,suum dominium minui videns,
regnum dum adhuc viveret. Et regnavil Alexander impiis principihus praesenlis saecuii suam maligni-
duodecim annis, ei mortuus est: et oblinUerunl pueri talem ad persequendum credentes inspiravii. Ex
ejus regnum unusquisque in loco suo: et imposuerunt quibus exibit radix peccati rex Antiochus, filius
sibi omnes diademaia post mortem ejus; et filii eo- perditionis Antichristus : qui quanlo erit potentior,
rum post eos annis multis; et multiplicaiq sunt mnla lanto erit ad persequendum pcrniciosior. Ad istius
in terra. Et exivit ex eis radix peccali Antiochus impii regis famulatum perlinent falsi Christiani,
illustris, filius Antipchi regis, qui fuerat obses haeretici ct persecutores Ecclesise, qui quotidie ipsam
Romm : regnavit in anno ceniesimo tricesimo septi- persequuntur. Falsi namque Christiani ipsi sunl qni
mo recjniGrmcorum. In diebus illis exierunl de Israel disponunl lesramenlum curo gentibus, quia suis
viriiniqui, et persuaserunl muliis, dicenles : Eamus, sceleribus concordant gentibus, et suis pravilatibus
et disponanius teslamentum cum gentibus, qum circa repugnantfidelibus. Radix itaque peccati Anticelius
nos suni, quia ex quo recessimus ab eis, invenerunl illuslvis, cum priricipibus suis persequentur civila-
ttos tnala mulla. Et bonus visus est sermo in oculis B tem sanctam Jerusalem, quia Anlicliristus etim
eorum.El destinaverunl aliqui de poputo; et abierunt omnibus iniquis persequetuv Ecclesiam. ;Sed Ma-
ad regem,et deditillis potestatem, ut facerenl justitius thathias cum-filiis suis viriliter rcsistit, elChristus
genlium : el mdificaverunt gymnasium in Hierusalem cunr electis prselatis polenier Ecclesiam defendit.
secundum leges nutionum; ei feccrunl sibi praputia, Yideamus autem quse sunt arma, quibus Machalm
el recesserunt a testamento sanclo, juncli sunl natio- nostri conlra hosles pugnant, hostes superant, et
nibus, et venundati sunl, ut, facerent malum. Et- suis flnibus exagitant. Qtise sunt enim arma isla, nisi
ascendit Antiochus ad Israel, et ascendil Jerosoly- virtutee, et operabona? Habent arma scututn fidei,
tnam in muttiludine gravi (J Machab. i). Machabseo- galeam spei, loricam charitatis, gladium spiritus,
rum frairum felicia bella silenlio non sunt rclin- quod est verbum Dei (Eplies. vi); liabent, et lanceam
quenda. Ipsorum namque certamina gloriosa san- orationis, quae sursum ad Dominum erigitur, ct in
ciorum designant agones contra spirituales hostes hoslem dirigitur; habent ocreas per diversorum lo-
eorum. Quis enim per Alexandrum Magnum, qui corum deambulationem; arcum etsagitlas pcr prse-
totum pene muntlum subj'ugavit imperio suo, dicalionem; habent frenum per lempei-anliam, cal-
cum tanta erat donata dominandi libido, u_ nulli in caria per vigilias et jejunia. In liac autem spirituali
quautum potuit, parcerel regno; quis inquam, " militia, est corpus equus; miles spirilus. Quisquis
per illum significatur, nisi diabolus, qui dixit: vero supradictis armis armatus non esi, miles Chri-
Jn cmlum conscendani; super aslra Dei exaltabo sli non est quia sine illis non potest Christi esse. Et
solium meum, sedeboin monte leslamenti in lateribus quisquis miles ejus non est, hostis ejus est sicut ipse
aquilonis, ascendatn super allitudinem nubium, ero testatur, dicens : Qui mecum non est, conlra mc csl
similis Allissimo ? (Isa. ix.) Hic quippe per suam (Luc. xr). Studeat quisque armis islis armari; stu-
superhiam, et tallidiiatem, et multitudines angelo- deat cum Cbrislo praeliari, ut a Christo mereatur
rum secum superhientium, et progeniem humani post vicioriam coronari.
generis in primo parenle sibi subjecit. Alexander

ALLEGOR-UE IN NOYUM TESTAMENTUM

LIBROS NOYEM COMPLECTENTES

Quoruin quatuor totidem Evangeiiorum explicant allegorias; quiHque reliqui lilterae ipsius
elucidationes aut dubiorum circa eamdem decisiones.

Pnmtis ttaque libei', est de mysteriis contentis in Evangeiio divinissimi Joannis, quiu, ul in fine vrologi
patebil, ab eo auspicari votuit.
Secundus esl de mysieriis contentis in Evangelio Mallhmi, cum quibusdam addititiis. .
Tertius liber est de mysteriis in Evangelio Marci.
Quartus liber esl de mysleriis in Evattgelio Lucm.
Quintus liber continet adnotaliones elucidatorias Evangelii Joannis. (Non est Excerptionum comptlatoris.)
Sextus continet elucidationes Epistolm Pauli ad Romqnos, quam. in capila solita dislinximus, ul quam
quisque partem requiral, facillime inveniat.
Septimus continet elucidationes ejusdem in Epistothm priorem ad Corinthios simili decausain capiu di*
tinclam.
7SI HUGONIS DE S. YIGTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 752
Octavus explicat Epistolam secundatn ud Corinlhios consimiliter divisam.
Nonus continet qumstiones argulissimas, et decisiones erudiiissimas dubiorum occurrenliutn in omnibus
divi Pauli Epistolis.

ALLEGOBLE IN EVANGELIA.

PROLOGUS.

Prin.i pqrentes humani generts yer ctitpam pritnam se cum sua sobole morti et damnationi fecernnt obno-
xiosf sed divina providenlia, qum feceral Iwminem ad imaginem et simililudinem suatn, reducere disponens
eum ad beatiludinem, contulil ei.primum subsidia salutis, per sacramenta redetnplionis, usque ad adventum
Redemptoris. Cum autem venisset plenitudo temporis, misit Deus Filium suuin (Galat. iv) in terra-, ut per
assutvptum hominem, hominem r-edimeret,et redemptum ad regna codorum revocaret, sicul ab inilio mulli-
formibus figuris fuit prmsignatum, mullis oraculis prophetarum prmdictum. Cujus dispensationis scriptores
divina sapienlia quatuor eiegit evangelislas, ul Iwmoex quatuor elemenlis el ex quatuor humoribus compo-
silus, per quatuor mundi clbnala dispersus, per doctrinamquaiuor evangelistarum ad unatn pervenire valeat
mansionem cmlorum, et bealiludinem angelorum. Quos scilicel quatuor evangelistas, prdpheta Spiritu sanclo
dccente per quatuor animatium formas describens, ait : Similitudo vultus animalium, facies hominis, et
facies leouis, faeies bovis, et facies aquilse (Ezech. i). Per faciem namque Iwtninis designalur Matlhmus :
qui ab humanitate Christi Evangelium suum incipit, dicens : Liber gencralionis (Malth-1), elc. Per faciem
teonis destgnatur Marcus, qui in principio Evangelii sui ait: Yox clamantis in deserto (Marc. 1), etc. In
ieserto namque leo clamal: sic Joannes, cujus mentionem Marcus in principio Evangelii sui facil, m deserlo
Judmm rugiebat, ut Judmos spirituali somno depressos excilaret dicens: Parate viam Domini : reclas facite
aemilas Dei nostri (Isa. XL), sicut dicit Isaias propheta. Bovis, sive vituli fucies ad Lucam referltir, qui a
tacerdotio Zacharim incmpit, dicens „-Fuit in diebus Herodis regis sacerdos nomine Zacharias (Luc. i).
Per faciem autem aquilm designatur Joannes, qui ad alla evolans, ait: In principio erat Verhum (Joan.
i), elc. Facies hominis ad humanitalem perlinet, facies vituli ad passionem, facies leonis ad resurrectionemf
fucies aquitm ad divinitalem et ascensionem. Sed facies hominis el facies leonis dicunlur a dextris, quia
Christi nativitas el resurreclio omnium generalis tmlilia esl. Vilulus dicitur a sinistris quia mors Chrisli
xposlofis tristis fuit. Aquila, nonjuxta, sed supra describitur; quia ascensionem designat, el Deilatetn pro-
«unliat. Cum autem sint qualuor animalia, supra omnia comtnemoratut aquila. Quia Joannes per hoc, quod
n principto Verbum vidil, ct cmteros et seipsum transil.Possumus itaque istas facies referre ad Chrislum, qui
aalus est homo, et ut homo passus esl ul vitulus, resurrexil ul leo, ascendil ut aquila. Unusquisque elidtn
oerfeclus : hotno est in raiione, vitulus iu sacrificio, leo in fortitudine, aquila in contemplalione. Qum enini
M quatuor animalibus dicuntur, ad omnes perfectos referunlur. Sanctus quoque Joannes in Apocalypsi san-
clos evangelislas per casdetn facics describit. Nos ilaque de Evangeliorum pleniludine, quasdam guttas cu-
oientes haurire, ibi incipimus exposilionem, ubi Christus auclor bonorutn, incmpit thiraculorum suorum ope-
ralionem.

LIBER PRIMUS.
DE MYSTERIIS EVANGELIl SANCTI JOANNIS.

CAP.I. De 'aqua in vinum mutala. A honestam. In sancta namque Ecclesia, sive in spi-
Nuptim factm sunl in Cana Galilmm,et erat ibiJesus ritualis vilse conversatione honesta, poslponentes
cum Maria matresua (Joan. n). Cana interpretatur' transitoria, transmigrabimus ad aeterna. In Cana
zelus, et signiflcat dileclionis fervorem. Galilseain- aulem Galilseseflunt nuptise, quando" intra sanctam
tcrprelalur transmigratio facla, et designat Eccle- Ecclesiam sive conversalionem bonam, per fervoreni
siarn, vel in deserlo vilse spiritualis conversationem dilectionis, Christo fideles animse socianlur. Ibi
753 ALLEGORIiE IN NOYUM TESTAMENTUM. — LIB. I. 7S4
lesus Salvalor, id est qui populum suum salvat a A senectus. Prima, id est infantia, quasi quodam dilu-
peccatis eorunr (ilfaf./j. r),aquam convertitinvinum, vio lubriese oblivionis obruitur, ul non videatur iu
quando converlit impium, et facit pium, quando de posterum, nec vesligia sui ulla sequantur. Secunda,
luxurioso facit caslum, de ebrio sobriura, de avaro, id est pueritia, primum de diluvio oblivionis ad
!arg«m, de prodigo iemperattrm, de furibundo man- sensum exiens per superbiam erigitur, et per con-
suetum, de superho humilem, de iracundo mitem, cupiscentiam dividilur et dispergitur. Terlia, id est
depersecutorepatienlem. Aquam converlit invinum, adolescentia, primum per cohibitionem disciplinae
quando aufert culpam, et confert gratiam. Per circumcidilur; deinde prseceptis informatur, el con-
aquam signiflcanlur mali, per vinurir boni. Mali silio regitur. QuaTla, id est, j'uventus, servire jam
enim sicut aqua frigidi sunt propter malitiam; et cogitur, et subjicitur regimini, ut ,per timorein
sicut aqua fluil et decurrit In mare, sic illi per cor- hominis, divinum dicat. Quinta, id est virilis setas,
ruptionem vitiorum fluunt et decurrunt in amari- per timorem hominis ad divinum venit. Sexta, id
iudinem aelernam. Boni vero, quemadmodum vinum, est senectus, quse si his satura, concupiscentia fu-
inlrinsecus calenl per gratiam, et foris alios potant, lurorum trahitur. Sic humanum genus primum di
et calefaciunt, el inehrianl per doctrinam. Sunt luvio obrutum est; secundo, in aedificatione turris
autem nonnulli adeo malignifale pravitatis, ut non B elalum, et divisione linguarum dispersum; terlio,
tanlum sinl frigidi sicut aqua per malitiam, sed in Abraham circumcisum, in Moyse praeceptis infop -
etiam ut glacies indurali per cordis duritiam. Qui matum, sub judicibus consilio gubernatum; quarto
tarde a sua perversitate dissolvuutur, ut in vini sub regibus dominalioni subj'ectum; quinto, sub
jucundifalem commutentur. Nihil tamen diflicile pontificibus religioni parens ; sexto, suh gralia vera
Domino Jesu, quia ad ipsius voluntalem el lalium bonilate illuslratum. Istse sex hydrise, sire in de-
dissolvitur durilia, et ad ejus nulum datur omnis cursu prsesentis saeculi, sive in vita hominis, omnes
gralia. Sex hydrlse, sunt quinque corporis sensus, aqua implentur, quia judicio plenus est mundus, el
cum uno simplici sensu animse. Sed et hydi.iscdicun- tudtcia tua abyssus tnulta (Psal. xxxv). Multa ope-
tur lapidese, quia sensus nostri ante gratiam obdu- ratus est Deus ab initio sseculi, et operari nori desi-
rati sunt per culpam. Istas sex hydrias aqua im- nit usque ad flnem ejus. El haec omnia, j'udicia
plenius, rjuando fletu noslrse compunclionis omnes sunt,"et nil sine causa flt. Sed quandiu non potest
sensus nostros a eulpa transaeta perfecte lavamus. homo dicere : Judicia lua jucunda (Psal. cxvni),
Tali aqua purificanlur 3uda_i, id est veri eonfessores nondum aqua conversa est in vinum. Deficiente
Ghrisli, qui non tantum confitentur eum voce oris, vetere vino, hydrise aqua" opplentur; quia, cum in
sed ef opere manuum iu veritate cordis. Capiunt vita hominis earnales delectaliones deflciunt, divi-
autem hydrise mefrelas binas, quando commisimus nse eonsolaliones succedunt: quse quidem incipien-
delectatione el consensu; teinas vero, qnando fle- libus minus saporis conferunt, proficientibus am-
tibus purgamus non solum delectationem pravam et plius dulcescunt; qttia lunc in vinum aquae conver-
consensuin, verum etiam nraliim opus. Aqua deni- tuntur, quando iir mente hominis opus Dei, quod
que convertitur in vinum, quia fletuin culpse sequi- laboranli prius non sapit, per spirilualem intelligen-
tur j'ucundilas graliae. Onmis homo primum bonum lianr illuminato dulccscit.
vinuni ponit, qttia homines, qui ea qme ad humuru CAP. III. De ejeclione ementium et vendentium e
pertinent amanl, in prsesenli quserunt delectabilia; templo Domini.
deinde id, quod deterius est, quia in futuro reeipient Prope erat Pascha Judmorutn, et ascendit Jesus
amara. Deus vinum bonum servat, quia pauca sunt Jerosolymam, et invenit in templo ementes et ven-
hona, qusenobis tribuit in tempore ad comparalicH denles boves, et oves, et nummularios sedentes. Et
nem futurorum bonorum, quse nobis daturus est in cutn fecissel quasi flagellum de funiculis, omnes eje-
a.lernitale. cit de templo, oves quoque, el boves; et nummula-
CAP. \\.'De eodem myslerio. riorutn effudit ms, et mensas snbverlit, et iis, qui
Implele hydriasaqua (Joan. n). Galilsea interpre- columbas vendebanl, dixit : Auferle islas hinc, el
tatur transmigralio facU. Y7ita ergo prsesens Gali- nolite facere dotnum Palris tnei, domum negotiatio-
Isea est, iransmigrans dc prsesentibus ad fulura. In nis (Joan. u). Pascha agimus, dum a vitiis ad vir-
Galilsea flunt nupiise, quia transitii temporis, signi- tutes transimus. Ad boc Jesus venit. dum Ecclesiam
ficatur copula permansurae dilectionis Ecclesise ad quotidie visitat, et actus cujusque considerat, et eos
Ghristum, animse ad Deura. Sex hydrise, sunt sex ejicit, qui inler sanclos vel flcte bona, vel aperle
setales in mundo. Prima. ab Adara usque ad Noe; mala faciunl. Per boves qui arant, praedicatores
secunda, ab Noe usque ad Abraham; tertia, ab coeleslis doctrinse signiflcantur. Hos vendunt, qui
.Abraham usque ad David; quarta, aDavid usque ad non amore Dci, sed pro qusestu temporali prsedi-
transmigralionem Babylonis; quinta, a transmigra- cant. Oves innocentes, sua vellera vesliendis pra.-
lione Babylonis usque ad Christum ; sexta, a Chri- bent, per has sigiiificantur opera pietatls et muii
sto usque ad finem mundi. In vila hominis est in- ditiae. Quae venduntur, dum pro humana laude
fantia, priraa: secunda, pueritia ;'tertia, adolescen- _ geruntur. Spirilus sanctus in columba" apparuit;
Ua; quarla, juven.us;-quinla, virilis setas; sexta, unde per columbam accipilur Spiritus sanctus,
7S5 HUGONIS DE S. VIGTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 756
quem vendu.H Simoniaci. Nummos multio dant in A nec in monle hoc, ncc in Hierosolymis adorabilis ; sed
Ecclesia, qui non siraulate coelestibus, sed aperte veri adoralores aclorabuut Patrem in spirilu ei veri-
terrenis serviunt. Ui omnes ejiclunlur de parte tate. Et continuo venerunl disciputi. Discipuli de ci-
sorlis sanctorum, qui vel ficte hona, vel aperte mala vitate cum cibo veniunt ad Domimrm, dum ei de hoe
faciuut. Et fuiiiculus peccatorum modo flagcllal ad mtindo per prsedicalionem, vel doctrinam suam fru-
correclioncm, quibus incorrecti in fine Iigabuntur. ctum boni operis in gentibus gignunl. El miranlur,
Oves quoque ct boves cjicit, quia laliura vilain, et quod cum mutiere loquilur, dum stupenl de miseri-
.loctrinam oslendit reprobam. JEs el mensas sub- cordia Dei, quod eliam gentilitati Dei gratia dispen-
vcriil, quia ct in finc ipsce res, quas dilcxerant, sattir. Et mulier, id esl gentililas, conversa, lanta
' veritatis cognitione per fidem percepla, reliquit hy-
(ieslruentur.
CAP.IV. De tnulicre Samarilana driam suam per cupiditalis abrenuntiationem; et
VenilJesus in civitatem, qitccdicitur Sichar (Joun. abiit, per honanr operalionem et peeealorum suorust
iv), elc. Advcnlus Jesu sfgnilicat carnis assumptio- remissionem, in civiiaiem, id est infidelium muliitu-.
neiii. Sicfiar, quae interprciatur conchtsio vel ramus, dinem, el dixii hominibus illis, per prsedicafionem :
significat gcniilem populum. Populus namque gen- Venite, el victele hominem, qui dixit mihi omnia,
li.is sub peccato fuit conclusus, et cst ramus de B quce feci. Ecclesia nainque ex geniibus conversa
oleaslro excisus, olivse insertus. Fons Jacob, qui omnium salufem desiderat, ef omnes, quos potest, -
ibi cral, naluralem significat rationcm, r.on aliunde ad divinani visionem vocal. Et exierunl de civitaie
surgentem, nisi a causa omnium bonorum, id est illa, el veniebant ad eum Sic propter auditam vocem
Dco. Et ideo pulchre dicilur : Erat ibi fons Jacob, praedicationis exeuntes dc pravitale prislinse con-
id est ralio infinita, Palris ailitudine procedens. versalionis, vcnerunt ad cognitionem veritatis illi,
Jesus aulem fuligatus ex ilinere, sedebat supra fon- qui consorlcs sunl futuri a.ternse beatiludinis.Di-
tcm. Iter Jesu est dispcnsalia incarnaiionis; sessio, scant filit Ecclesiae malreni suam imitari; discanl
dignalio liuiiiilitalis; lassitudo, infirn.il. s carnis; non armis, sed vcrbis infideles ad Deum ducere;
sexta hora, sexta setas; puteus, profundilas hujtts discant non peritura bona eis vi auferre, sed et pc-
sseeuli; Samarilana, Ecclesia. Yenit ergo mulier non ritura et permansura cis per cbaritatem confeire.
jam justificala, sed juslificanda : quse nondum, di- Rabbi, manduca. El respondil: Ego habeo manducarc
missa hydria cupidilatis, hauriebal fluvium volupla- cibunt, quem vos nescilis. Meus cibus est, til faciam
tis de profundo sreculi praeseiitis. Dixit ei Jesus : da - volunlatem ejns qui misit me. Yolunias Palris
milti bibere. Petit Jesus a primitiva Ecclesia de gen- ejus est conversio et justificalio liominis, quia
libus, potuni fidei, quain se Redempiorcm credatur. '" Chrislus reficit scipsum, dum infideles veiitalem
Pelit potum ralionis, ut ipse Greator investige- docet.
tur. Et dum ab ca potum postulal, polu eam Levale octtlos vestros, el videtc regiones, quia
ceelestis gralise inebrial. Aposioli in civilate escas albm sunt jam ud messem. Apostolis oflercntibus
emiint, dura in rr.undo sua prsedicatione fidem in cibum corporalem , docet eos quem cibum ipse
populis, et bonam operationem ad lior.orem et vo- esuriat, salutem scilicet hominum. Levate oci>
lunlatem |Salvatoris acquirunt. Vade, voca virttm los, et videte, id est inlellectu considerate, quia
tuum. Respondil mulier : Non habeo virum. Dixit ei transacta hieme infidelitatis, adest calor fidei et pa-
Jesus : Bene dixisli, nonhabeo virum. Quinqueenim rata sunl corda, ut opera j"uslitiseex illis colligalis.
viros habuisti; el nunc quem Itabes, non est tuus vir. Utquiseininat simul gaudeat, et quimelit. Utroque
Quinque viri sunt, quinque sensus corporis. Qui ideo opus erat, et seininare, et metere, quia in hoc apparct
lecle dicunlur animse viri, quia illi naturaliter sunl probabile verbuni : Alius esi, qui seminat, el alius
copulati.ut per eorum eoiijunclionem, bonoruin ope- qui metil (Joan. iv). Nisi enim praeparali cssent per
rum haheat fecunditatem, et proferat prolem. Qui prophetas non audirent apostolos : non eiiinr crede-
videlicet sensus aniiii-e sigillatim moriunlur, durn n retur apostolis,nisipropheia. prseeessissent.E</omisi
pcr iniquitatem succedentem corrumpuntur. El islis vos meiere, quod non laboraslis. Alii laboraverunt, et
viris morluis, id esl sensibus per iniquitatem -cor- vos in labores eorum introislis. Multi labores fuerimt
ruplis, conj'ungit sibi hurnana natura sextum, non patriarchis et prophelis, in quihus omnibus prophe-
maritum, sed fornicatorem et corruplorem: erro- tia Chrisli; et multi passi sunt quasi seniinatiopis
rem, scilicet mundanum. Talem igitur hivenil Chri- frigore. Quasi diceret : Vos facio messores ibi, ubi
stus mulierem Samaritanam,. id est gentium Eccle- alii seminaverunt, id est in Judaea, ubi prima seges
siam non alicui legitimo viro, ld esl sano sensui co- est collccta. Unde aliqui exeuntes in tolo mundo sc--
pulatam, scd suo corruptori coivjunctam. Sed Do- minabunt. Unde alia messis quasi de granis surget
minus volens eam ad vcrilatem revocare, ne illa (eo colligenda in fine saeculi messoribus angelis. Ex ci-
quod audierat patres in monle illo adorasse, et Ju- . vitate illa multi crediderunt in eum Sainarilanorv.m.
daeos tunc in Hierosolymis adorare)ne, inquain, exi- Credunt in eum iili, qui eum non solum per credu-
stimarel iu monle illo vel in Hierosolymis tautum litatem agnossmit, sed etiam per affectum diligunt.
esse adorandum, subjuncens docuit eam, dicens : Et mansil ibi duos dies. Duos dies mauetapud illos,
Mulier crsck milii, venit hora; -efnunc vst, quande quos duobus pracceptis charitatis inslmif ct iu ipsfs
7S7 ALLECORL* IN NOVUM TESTAMENTUM.,— LIR. h 758
quasi in luce duorum dierum semetipsum eis A intra auditus sui ambitum multitudinem liabet lan-
ostendit. guentium. Quidelicatis cibis, etdiversis saporibus,
CAP.V. De filio reguli a Domino sanaio. et potibus concupiscentiae palati sui et gulse salisfa-
Erat quidam regulus, cujus filius infirmabatur Ca- cil, intra porticus hujus ambitu multitudinem lan-
phamaum (Joan. iv). Regulus iste pattiarcharum et guenlium custodit. Alii diversis odoraminibus, et
prophetarum designat cqetum; Gapharnaum, mun- diversorum aromatum fragrantiis olfaclui satisfa-
dum; filius reguli, populum peccalis obnoxium, per cere contendunt. Alii .diversarum rerum suayilali-
gratiam salvandum. Et bene reguli nomine designan- bus, tactus voluptalibus inserviunt. Sed unusquis-
tur palriarehae et prophetse, quia non solum se recle que' sensus tot servat languenles, quot appeliluum
Tivendo, sed et alios verbo-et exemplo noverunt rc- patitur corruptiones. Aqua, in qua languidi sana-
gere. Domine, descende, quasi diceret «celus anti- banliir, compunctionem significat. Angelus vero,
quorum patrum.. Domiue, descende, per humanae qui movebat aquam, Spiritum sanctuni designat.
carnis assumplionem, ut populum (qui futurus est Angelus Dmnini descendebat in piscinam, el moveba-
filius per fldem) morienlem per iniquitatem, saives tur aqua, et sanabalur unus. Sic Spiritus sanetus
per mortis tuse passioneni. Et sicui fides Teguli ohti- quolies in nos descendit et in nos intrat, excitat
nuit salutem filii, sic fides palrum valuit in salutem B graliam compunctionis, et sanatur sensus nosler a
generis humaui. Servi reguli occurrentes ei,"et salu- quacunque lenetur infirmitate corruptionis. Quod
__snifililj nuutiantes, sunt prsedicatores in conver- attlem dicitur, et sanabatur unus, hoc insinuat quod
sione et juslificalione homirium laborantes, et de qui unitati sanctae Ecclesiae conjungilur, gratiam spi-
salute eorumdem Domino exsultantes etcongratu- rilualis sanitalis conlinuo merelur. Claudi sunl, qui
lanles. Elbene dicitur de fllio sanalo, quod reliquerit semilani justitiae non dirigunt. Caeci sunt, qui nee
eum febris Iwra seplimu, quia iri septiformis spirilus Deum, nec ej"us mandata cognoscunt. Aridi sunt,
distributione genlcs et omnes praedestinati ad vitam qui in bona actione, vel eleemosynarum distribu-
solvuntur a culpa. Credit regulus, el domusejus tola, tione manus non porrigunt. Multi ergo sunt infirmi,
dum cceliis patrum cum aliis fidelibus Illustratur sed unus sanatur; quia solus, qui in unitate sanclse
gratia divina. Simili modo regulus pro infirmo iilio Ecclesise consistif, qui unum Deuin colit, justilica-
sanando intercedit, dum prselatus quilibet pro suo tur. Quod vero quidam ex illis infirmis per homineai
subdito variis lentationibus depravato, nt a Domino dimissiin iriscinam sanabantur,isle autem per solum
sanetur preees effundit. Inflrmus vero sanatur, dum Dominum sine cooperatione hominuni sanitateni est
per culpam depravatus, per graliam ad justitiam adeptus, significat quod aliquando, cooperanle praa-
revoeatur. diGalione, vel inlercessione humana salutem coiise-
CAP.Yt. De probatica piscina. quimur; aliquando vero per solam inspiralionem
Ascendil Jesus Hierosolymam. Est autem Hiero-. internam justificamur. Tolle grabatum tuum, et vade.
soiymis probalica piscina, qnm cognominatur He- Qui languerat, grabalum domuri. reporlal, cum ani-
braice Belhsaida^uinque porlicus habens (Joan. x). ma pecc-atorum remissione curata, se ad inlerrrarn
Piscina prebatica, id est ovilis, in qua oves.lava- sui cuslodiam cum ipso.corpore referl, ne quid ite-
hantur, quse in sacrificium Domini offerebautur, rum unde feriatur, admittat.
eonversationem designat sanctahi et religiosam, in CAP. VII. De quinque panibus, et duobus
qua anima, quse ovis debet esse per innocentiam, piscibus.
lavari debet per pcenitentiam, ut offeratur Domino Cum sublevasset oculos, et vidisset quod muttitudo
per operaiionem bonam. Habetista piscina quinque tnaxima venit ad eum, dixit ad Philippum : Unde
porticus, propter sensus corporis, per quos omnis ememus punes, ul tnanducent ]ld ? etc. Est puer unus
noslra actio ad effeclum perfectum ducilur. In his hic, qui habet quinque panes hordeaceos et duos pi^
autem quinque sensibus nostris jaeet multitudo- sces, etc. (Joan. vi), Quinque panes hordeacei sunt
magna languentium, quia mulliplex est corruptio -y quinque libri.Moysi, in quibus sub palea litterse con-
sensuum corporalium. Corrumpitur enim visus, lirietur rnedulla spiritualis infelligentia.. Duo pisces,
vana videndo; auditus, vana audiendo;" gustus, sunt libri prophetarum et psalmi. De hoc cibo Do-
suavia avide comedendo; odoratus, yana odorando; minus ait : Qum scripta sunt in lege, el prophelis, et
tactus, lubiica operando. Qui delectalur in specla- psalmis de me (Luc. xxiv). Ilunc yero cibum Domi-
culis vanitalis et multiplici specie rerum tempora- nus apostolis, ut eum apponerent poptilis fregit,
lium, qui videl tnnlierem ad concupiscendum eam quando illis, ut Scripturas intelligerent, sensum ape-
(Matth. v); qui auruni videt, argentum vestes pre- ruil. Illi airtem acceplum cibum aliis apposuerunt,
tiosas, et csetera talia, et visa illegitime coneupiscit, qtiando scripluram legis, et prophelarum, et psalmo-
multitudinem languentium habet in visu. Quolquot r,um per tofum mundum spirifualiter essc inlelligen-
enim in visu illicilos appetitus habefr, lot in eodem dam, et observandam prsedicaverunt. Comedentes
sensu languenies continet. Qui delectatur in vanis quoque super fenum discumbunt, quando prsedica-.
diversofUf-i sonorum aut vocum modulaiibus, aul tione vel lectione pasii, carnem suam (ne sibi domf,
illecehrosis canlllxis; qui aurem accommodat ut netur) jejuniis et vigiliis premunt. Qui quinque'mil-
hauriat sanguineai, def.sc.ioEe 1.libenter audiendo, lia fuisse reperiuulur, proptei quinque sensus cor-.
7S9 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETIGA DUBIA. 700
poris, quos bene et perfecte T-egunt, quibus prae- Ain lerra scribebal; iterum in terra scribebat, ex
sunt, per quos operantur. Comcdentes denique sa- more alio vultum vertens, nt illis sit hherum exire,
tiantur, cum audilores deomnibus, quse ad fidcm quos prsevidebat cilius exituros quam plura interro-
CJ bonam operationem pertinent, per pra.dicatio- gaturos. Docet autem nos sicut et anle correptiouero
nem et Icctionem erudiuntur. Exceptis, inquit, mu- allerius, Ita et post nosipsos investigare humiliter,
lieribus et parvulis. Mulieres, sexus fragilis; et nec ideni, vel aliquid simile in nobis sit. Audientes
parvuli, minor videlicet setas, sunt nuinero indi- autem hmc, linus post unum exibant, a senioribus in-
gni. Isti significant inflrmos in fide nondum ido- eipientes; et remansit solus Jesus, et mulier stans in
neos pugnae. Possunt etiarri per mulieres et parvuloc medio. Sic Judaeis Chrisium deserentibus per infide-
reprobi significari qui, quamvis cum eleclis conie- litatem, gentium Ecclesia in fide stal, et in exspecta-
dant per audltum prsedicaiionis, extra numerum ta- tione diviuse misericordise perseveral, et condonalur
men electorum sunt per pravilalem conversationis. ei culpa, el tiibuitur gratia. Simili modo Dominus
Et tulerunt reliquias duodecim cophinosfragmentorum quotidie recipit adulteram, dum per graliam reci-
plenos. Reliquise, sunl spiritualis intelligentiae subti- pit quamlibet animam a diabolo per culpam cor-
liora, ct secretiora documenta : quae a rudibus capi ruplam.
nequeunt. Quse non sunt negligenter relinquenda, " CAP. IX. De cmco illuminato.
s;d ab apostolis, et eorum successoribus diligenter Prwteriens Jesus vidit hominem cmcum a naiivi-
quserenda. Cophinis servilia opera geruntur, et Dens taie (Joan. ix). Csecusiste designal genus humanum
infirma mundi elegit, ul fortia qumque confundat (I in parentibus primis excsecalum pef originale pec-
Cor. i). Studeamus, et nos acceplum panem divinse catuni. Me oportet, inquit Dominus, operari opera
scientiae per praedicalionem^aliis apponere, ne per ejus, qui misit me, donec dies esl. Non solum lunc
nostram negligentiam in via deficiant, aut fame pc- cum Christus erat in mundo, sed et semper usque
reant. ad consummalionem sseculi per fidem esl cum ele-
GAP.VIII. De muiiere in adullerio depreliensa. ? etis, et est tempus operandi. Venitt nox, quundo
Adduxerunt ad Jesum Scribm et Pharismi mulierem neino potest operari. Nox illa, est infernalis obscu-
in adulterio deprehensam,etslaluerunleam in medio,et ritas, in qua nulli licet operari ut nec ardeuli diviti
dixerunt' ei : Magister hmc mulier modo deprehensa Hcuit; sed tantum esl tempus recipiendi.K-cspziif in
esi in adullerio. In lege uulem Moyses tnandavil lerram : et fecit lutum ex spulo, et linivit luium super
nobis hujusmodi lapidare. Tu ergo quid dicis ? oculos ejus, et dixit ei: Vade, et tava in natatoria
(Joan. vm.) Mulier ista significat gentilem Eccle- Siloe (quod interprelatur missus). Abiit ergo, et lavil:
siam a diabolo per culturam idolorum violalam : et venit videtts. Itaque vicini, et qui viderunt euni
hano Judsei volunt lapidari, quiavolunt eam dam- prius, qnia tnendicus eral, dicebanl: Nonne hie esl,
nari, dum invident eam gratiae coelestis parlicipem qui sedebat, et mendicabat ? Saliva est divinitas";
fleri. Hoc autem dicebant tentantes eum, ut possenl terra, humanitas; Iulum ex ulroque, conjunciio
accusare eum. Inimici Pharisaei tentant de justitia, utriusque riaturaa. Siloe, quod intarprelatur tnissus,
an eontra eam diceret; sciebant enim mansuetum Christum significal in quo caecusluto linitus lavatur,
et misericordise praedicatorem, unde placebat po- dum peccator in flde diyinitatis, et humanitalls,
pulo; unde putabant dicturum dimittendam adulte- ejus baptismo renovatur. El caeciias aufertur, dum
ram, et in hoc diceretur contrarius legi Moysi, et peecalum deletur. Lotus denique videl clare, dui/i
Deo auctori, et ideo cum adultera reus mortis. Qttod renatus quisque credit, el diligil, aut contemplatur
si secundum legem dicerel lapidandam, deridercnt hona coelestis patrise. Csecus ilaque iste est genus
eum, quasi non- habentem mansuetudinem, quam humanum; caecitas, peceatum; lutum, incarnatlo-
praedicabat, et pro qua amabalur. Ipse autem neu- nis sacramentum ; - linitio et lavatio, fides cum
tra capitur calumnia, sed servata mansuetudine re- "baptismo; receptio luminis contemplatio super-
spondit, quod est verae justitiae : Qui sine peccato nae claritalis. Sed Judaei illuminatum ejiciunt, dum
esl, primus in eam lapidem mitlal. Ipse autem in- populum Chrislianum conteranunt. Et Jesus illu-
clinans se deorsum, digito scribebat in ierta. Digilo iniuatum suscipit, quia Chrislianuni Judseo anle-
Dei scripta fuit lex in tabulis lapideis, pro duritia ponit.
illius populi; inclinatus jam in homine ipse oustos CAP.X. De grano frumenti.
lcgis est, et dator, et judex est scribens fci terra. Nisi granum frumenli cadens in lerram, morluutn
In quo docet nos de audilis malis alicujus non te- fueril: ipsum $olum manet (Joan. xn). Omnibus est
mere judicare, sed prius digito discretiouis, nos raanifeslum de grauo frumenli, quod durn in ter-
ipsosintus discutere sicut ibi dicit : Qui sine pec- ram cadit nisi moriatur, id est humore terrae liu-
cato esl, vestrum primus in eam lapidem miltat; mectctur et tale quale prius fuil esse desinat, ct
quasi diceret: Prius sitis justi, postea ream punia- per alterationem vegelationis aliud flat, solum ma-
lis. Sic enim jubet lex puniri reos; non tamen a net et fructurir nullum affert. Si autem fuerit mor-
similibus puniendos. Ecce plena justitia, ut justus tuum, id est pinguedine et humiditate terrae putre-
nralos etjnala puniat. Illi ergo vel rcam dimittant, factum, stalira-herbam gewninat, stipulam roborat,
vj cum ea pcenam §ubeant._.E. itertim se inclinans sptcas, arisias, paleas, grana format- et multuni
761 ALLEGORI-E 1N NOVUM TESTAMENTUM. - LlB. I. 762
fructum affert; quia, sicut in alia parabola dicitur, A git quos trahal, quia et quos eligere possit, ignoral.
sivetrigesimum,sivesexagesiroum, sive centesimum Hsec autem piscatio post Domini resurrectionem fa-
(Matth. xui), sic Christus in terram cadens per hu- ^ cia, in solam dexteram missa est, quia ad videndum
manitatem, fertfructummultum moricnsperpassio- claritatis ej'us gloriam, sola electorum Ecclesia per-
nem.Nihil.namque nobis nasci contulissel, nisi mo- tinget, quse de sinistro opere nihil habebit. In illa
riendo nos Tedimere potuisset.De hoc fructu, et pro- piscatione, prse multitudine piscium rete rumpitur,
fectu per Psalmistam ait: Singulariier sutn ego donec quia nunc ad confessionem fidei etiam cum electis
transeam (Psal. CXL).Singulariler enim fuit, donec reprobi tam multi intrant, ul ipsam quoque Eccle-
jlransiit; quia,donecmoiTemgustavil,fruclumhuma- siam haeresibus scindant. In isla vero piscatione et
nae redemptionis non perfecil. Sed raoriendo fruclum mulli pisces, ct magni capiunlur, et rele non rum-
ex se mulliplieavit, quia omnes ad vitam seternam pitur, quia sancta elcctorum Ecclesia in continua
prsedestinatos redemit. Per huncdenique fructum, auctoris sui pace requiescens, nullisj'am dissentio-
designantur palriarchae, prophetse, evangelistse, apo- nibus dilaniatur. Miserunl ergo relia, el jam non
sloli, martyres, confessores,virgines et omnes electse valebant traliere prm mulliiudine piscium. Afferte
auimse, quotquot fuerunt ab initio juslificandse per de piscibus quos prendidistis nunc. Ascendit Simon
graliam redemplionis, et quolquot erunt in fine bea- B Petrus, et traxit rele in terram, plenum magnis pi-
lificaiidae per gloriam remunerationis. Sanctus quo- scibus cenlum quinquaginta iribus. A magno myste-
que Joannes evangehsta hunc fructum oxprimit, ubi rio numerus non vacal; sed intentos nos tanti nry-
ait : Auclivi numerum signalorum centutn quadra- slerii profunditas exspectat. Neque enim quantitalis
ginla qualuor millia signati ex otnni Iribu filiorum summam tam soleiter evangelista exprimeret, nisi
Israel (Apoc.vn). Et deinceps : Posthmc vidi turbam banc sacramcnto plenam esse j'udicasset. Seilis nam-
magnam, quam dinumerare nemo poterat, ex om- que, quod in Veieri Testamento, omnis operatio per
nibus tribubus, et populis, et tinguis, stantes ante Decalogi mandata prsecipitur. In Novo autem, ej'us-
thronum. Per centum namque quadraginta quatuor dem operalionis virtus per septiformem graliam
lulllia signatorum ex omni tribu filiorum Israel, de- Sancti spiritus mulliplicatis fidelibus datur, quem
signavit eos quos divina Providenlia ad 'ritam prse- propheta denuntians, ait: Spiritus sapientim el in-
destinatos ante adventum RedemptorU, per prsece- telleclus, spiiilus consilii et foriitudinis, spiritns
de..t'a sacramenta redemptionis ad salutem prsepar scientim et pietalis : el replevit eum spirilus limbris
ravit. Per turbam autem magnam, quam dinume- Domini (Isa. xi). SedMUein hoc spiritu.operatio-
rare nemo poterat, quam vidil ex omnibus tribubus nem percipit, qui fidem Trinitaxis agnoscit, ul et
et linguis, et populis, illos insinuavit quos post ad- C Patrem, et Filium, et eumdem Spiritum sanctum
ventum Redemptoris gratia supernajustificat et sal- unius virtutis credat, unius substantise esse fateatur.
vat: de qua turba recte djeitur, quatn dinumerare Quia igitur septem, quse superius diximus, perNo-
nemo polerat, quia pauci erant qui ante adventum vum Testamentumlalius data sunt dona,decem vero
Christi j'ustificabantur ad comparatioiipm corum, qui per Vclus prsecepta, omnis nostra virtus, et ope-
post adventura ejus justificanlur'. Ante advenlum ele- ratio. per decem et seplem potesl plene compre-
nim ej'us notus lantum in Judsea Deus. Modo vero hendi. Ducamus igitur per trigonum decem el-se-
o:nnes genles plaudunl manibus, jubilanl Deo in voce ptem, et veniunt unum et quinquaginta. Qui pro-
exsultalionis (Psal. LXXV).0 quam mirabile.' (Psal. fecio numerus, a magno niysterio non vacal, quia
XLV).Istud est granum, quod facit fructum Irigesi- in Teslamento Veteri legimus quod annus quinqua-
raum in conj'ugatis; sexagesimuin in continenlibus; gesimus j'ubilseus vocari jussus est, in quo videlicet
ccntesimum in virginibus. populus cunctus ab omni operatione quiesceret.'Sed
CAP.XI. De emissione retis in tnare. vera requies in unita.e esl. Dividi quippe unum nou
Dixit Jestis'discipulis suis : Mitlite in dexleram • polest : ubi enim scissufa divisionis esl, vera re-
navigii rele, ct invenielis (Joan. xxi). Bis in sancto quies uon est .'ducaimrs ergo per trigonum quin-
Evangelio legilur quod Domiuus jussil ul ad piscan- D quaginta et unum, fiunt cenlum quinquaginta tria.
dum retia mittereutur, ante passionis diem videlicet Quia igitur et omnis operatio nostra, et virtus in fide
et post resurreclionem. Sed priusqnam Redeniptor Trinilalis exhibita, ad requiem tendil : septeni et
noster ei paleretur, el resurgeret, mitli rete ad pi- deeem ter ducimus, ut ad quinquaginta et unum
scandum jubet: sed utrum in dexlram, an in sini- venire debeamus; et vera nostra requies tunc est,
stram mitti debuisset, non j'ubet; post resurrectio- cum ipsam j'am claritatem Trinitatis agnoscimus,
nem vero discipulis apparens, mitti in dextram rete •
quam in unitate divinitatis esse cerluin lenemus.
jubet. In illa piscalione lot et tanti pisces capli sunt, Quinquaginla et unum ter ducimus, et electorum
nl retia rumpererilur; in istaautem, el mulli capti summam in supema patria, quasi centum quinqua-
sunl, et relia rupta non sunt. Quis vero nesciat bo- ginla et trium piscium numerum tenemus. Post re-
nos dextra, et malos sinistra figurari ? Illa ergo pi- surrectionem vero Domini missum rete dignum fuil,
scatio, in qua speeialiter in quara partem milti de- ut tot pisces caperet, quot solummodo elcclos civcs
hcat rete, non jubetur, prsesentem Ecsiesiam desi- supernse palriae designarent. Et cum tanti essent, non
gnavit, quse bonos et malos simul colligit, nec eli- cst scissum rcte. Et adjecit evangelista rem neces-
7C3 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS 1. —1EXEGET1CA DUBIA. 764
sariam dicens : Ft cum tanti essent, sive lam magni. a. esl scissum refc.id est magni erant,sed inler eos hse-
(Sicut superius dicit, plenum magnis piscibus) non reses non erant.

LIBER SEGUNDUS.

IN MATTHiEUM.

CAP.I. De sermoneDomini in monlc, el ocio bealilu- B damna spirilualia! Quando aliquis infirmatur, aut
dinibus secundum Malthmum. moritur, lugent amici; quando autem peccat dam-
Videns turbas Jesus, ascendit in montem, etc. nabiliter, quando fornicatur, quando fralri suo di-
(Mallli. v.) QuodDominus octonarium, quo ad octo cit: falue, non lugent. 0 sanitas insana! 0 visio
beatiludines pervenitur, docturus discipulos ascen- caeca! 0 vita mortua! Deislis, quse non snntlugenda
dit in montem, hoc nobis insinuat quod qui sacrse velparum lugenda, graviter lugent; et graviter lu-
Scripturae verbum dispensat, non in valle pravitatis, genda, scilicet damna spiritualia, non lugent, eliam
non in campo effrenatse dissolutionis consistere de- de ipsis rident. De istis, inquam, prophetavit Isaias,
beat, sed in montera spiritualis conversalionis per dicens : Vmqui dicitis bonutn malum, et tnalum bo~
exercitia virttttum, et exliibitiouem bonorum ope- num, ponentes tenebras lucem, el lucem, tenebras;
rum ascendat. Et sieut scriplum est : Super tnon- amarum in dulce, et dulce in amarum (Isa. v). Non
tem excelsum ascende tu, qui evangelizas Sion lugeamus, fratres, amissionem cbarovum,'sed lugea-
(Isa. XL). Ascensio ergo in montem, sublimem de- mus amissionem bonorum operum, amissionem vir-
signat conversationem; sessio Domini, auclorita- tutum. Lugeat corruptus amissionem virginalis in-
tem magislerii; apertio oris, effectum prsedicationis. tegritaiis, lugeat malitiosus amissionem pietalis;
Beali pauperes spirilu, etc. Alii sunl spiritu di- lugeat superbus amissionem humilitaiis;lugeat ira-
viles; alii quodammodo nil de spiritu habentes; alii cundus amissionem internse tranquillitatis, lugeat
spiritu pauperes. Spiritu divites sunt superbienles. avarus amissionem largitatis, lugeat ebriosus amis-
De spiritu nihil habentes, nimis pusillanimes. Spi- sionem sobrietatis, lugeat acediosus vel tsediosus
r.tu pauperes, humiles. Superbientes, faciuut non amissionem spiritualis exercitationis, lugeat invidus
facienda per elationem. Pusillanimes, facienda prse- amissionem charilatis. ,Beali namque qui lugent
lermittunt per pusillanimitatem. Humiles, non fa- modo per pcenitenliam, quia ipsi coiisolahuntur per
cienda pra._erniiltunt, et faciunt facienda per humi- wrdulgenliam, deinde eliam per justiiiam, poslremo
lilatein. Pauperlas itaque spiritus, nil habens defe- autem per gloriam. Possumus ergo dicere tria esse
ctionis, nil habens superfluitatis, per viam regiam genera, spirilttaliter, el frucluose coram oculis
ducit ad beatiludinem supernam. Crealoris lugentium. Alii enim lugent pro indulgen-
Beati tnites. Mites sunt lenes el patientes, qui rie- lia culpse; alii lugenl ex suavitate gratise divinitus
raii.em lsedunt et improhis cedunt. Sunt autem qui- sibi collatse; alii ampliori fervore accensi, lugent ex
dam qui ita volunt esse mites, ut nil curenl de desiderio futurse glorise. Et in his omnibus beati,
alicna vita, neminem ile hono admoneant, neminem D qui lugenl, quia qui seminant in lacrymis, in gauclio
de malo corripiant. Sed talis lenitas non est mul- tnelenl (Psal. cxxv). El abslerget Deus omnem lacry-
fi!inlaudanda,quiapatitur defectum, ubi debelexer- mam ab oculis sanclorum, quia non eiil amplius ne-
cere virlutis effectum. Tales igilur debent esse mi- que luctus neque clamor, sed nec ullus dolor, quo-
tes, ut neminem la_dani, mala illala patienler susli- niam priora transierunt (Apoc. xxi).
ucanl, el non soium suam, sed nec alienam negli- Beati qui esuriunt, ctsiliunt jusliliam, quoniamipsi
ganl vilam, ut si opus fuerit et bonis ad meliora saturabuntur. Omneshominesesuriunt etsitiunt;sed
cxliibeant cxhoriationem, et malis de malo corre- alii esuriuntet sitiunl malum ; alli esuriuntet sitiunt
ciionem. Est enim modus in rebus (HOBAT.,Satir. bonum. Alii elenim esuriuntetsiliuntaurum, argcn-
lib. i, salir. i, I0G.): quia sicul hom.) non dehet tum.veslespreliosas, prsedia, terras, vineas, domos,
esschimseasperitalis,sienondebetesseninrise leni- equos ei possessiones innumeras. Ista tamen omnia,
tatis, ul inler dexteram et sinislram, per discretam bona sunl in se; sed inhoequodammodomaladicun-
inansueiudinem ad Leatiludinis perveniat lerram. tur, quia a malis inutiliter esuriuntur, et-sitiunlur,
Beaii qui iugent, qucniam ipsi consolabunlur. Lu- sicul Dominus dixit iniquummammona(Luc.xxi), id
etus solel esse pro amissione charorum, sicut ali- est divilias; non quod res divitiarum sinl iniquse,
quis quando amittit charos suos, palrem, matrem ; sed per iniquiiatcm acquisitse. Alii esuriunf, et si-
iilium, aut aliquem propinquum. Heu ! quanr multi tiunt polestates, Iionores. Alii voluptaies. Alii salu-
lugcnl damna corpoialia, qui lugere contemnunt tationcs in foro, et prhnos recubitus in cmnis, el ca-
tm - ALLEGORLE 1N NOVUM TESTAMENTUM. - LIB. II. ". 766
thedras in synagogis, ^el vocari ab hominibus Rabbi A ad bealitudinem, quia nunc iir pace consistunt om-
(Maih. xxv). Sed lales non possunt iieri bcati, quia nia, et sancta Ecclesia fere de nulla parte palitur
-non possunt salurari. Tolus enim mundus nequa- adversa. Et ego dico quod ubique tcntationes sunt
quam sufficeret homini, cui non sufficit Deus, qui et persecufiones, quia quotidie in peiielralibus sah-
est Dominus mundi. ATo)tenim impletur oculus vistt, clse Ecclesise.persequitur Cain, Abel; Ismael, Isaac;
nec auris audilu (Eccli. r), uec in cscteris sensibus Esau, Jacob, id est impius juslum. Et si quis per-
polest homo saturari ex eorum delectalionibus. secutionem non patitur ab extraneis, patitur tamen
Quod rex David hene-consideravit, qui, quamvis a falsis fratribus. Omnes enitn, qui pie volnnt vivere
haberet ad comedendum et bibendum non solum ad in Chrislo, persecutionem patiunlur (II Tim. ni).
neeessitalem", sed eliaro si vellet ad superfluilatem, Quia igilui- non ccssant persecutiones, palientia
tamen dixit: Satiabor cum appaiuerit gloria tna nobis necessaria est, utreportemusiepromissioiies.
(Psal. xvi).- Esuriamus ergo, et sitiamus non tran- Yaeautem eis qui perdunt patientiam, quia perdunt
siloria, non terrena, sed justitiam; quia per esu- etiara patientiae coronam. Non ergo murmuremus,
riem et silim juslillae, perveniemus ad salieiaiem si in paucis vexemur, quia in muliis bene dispone-
-elernae glorise. mur (Sap. m).
Beali misericordes, quoniam ipsi misericordiam ^ Igilur per paupertatem spiritus altingiiur ad re-
consequentur. Si vis misericordiam accipere, mise- gnum coelorum; per mansuetndinem siveper lcni-
ricordiam exlribe. DimittUe, inquit, et dimiltemini. tatem, ad terram viventium; perluctum, ad veram
Secundum ^nim mensuram, qua mensi fueritis, re- consolationem; per justitise sitim et esuriem, ad
metielur vobis (Marc. rv; Luc. vi). Beatiquoque BBI- supernseiucunditalis salietatem;per misericordiam
sericordes, qui aliis in miseriis suis assislunt et eos teroporaliter factam, ad misericordiam aeternam;
seeunduni-possibilitateni suam protegunl etdefen- per cordis mundiliam, ad Dei visionem; per pacem,
dunl. ad-Dei fiiialionem; per prsesentem persecutionem,
Beati tnundo corde, quoniam ipsi Deutn videbunt. ad aelernam regni coeleslis tranquillitatem et re-
Mundo corde sunt illi, qui nec pulverc inutilis co- quiem.
gilalionis, ncc luto foedanlur pravse deleclatioisis. Bcati estis cum maledixerinl vobis homines, et'per-
Mundo corde sunt, q.uos non leligitnebula lerrenje secuti vos fucrinl, etc. Superius lociiius est omnibus
ignoranlise, nec corrupil fervor fcedaeconcupiseen- electis. Modo apostropham facit ad apostolos, quam-
lise. Mundemus igitur corda nostra ab omni igno- vis et hsec aliis electis conveniant, oslendens apo-
rantia, per inquisitionem vcritalis, et ai. omni per- _, stolis iu his verbis quanla pro ejus nomine passitri
versa coucupiscentia, per amorem virtutis ut me- sunt. 0 quam pauci sunt, qui his verbis Homini
reamur Deum videre in gloria regni eo3lestis. oculis mentis intendfint, et per eorum admonitio-
Beali pacifici, quonigmfilii Dei vocabuntur. Paci- nem bealitudinem quaerant! Quam multi suut, qui
flci sunl, qui in semetipsis facerepacem, etcustodire pro parva verborum injuria, reddunt si possint
iiorunt; qui virtuies erigunt, qui vitia adversantia- verbera ; et si perficere non valent, quod conanlur;
submergunt el exstinguunt, et quidquid in se per- tamenet majora minantur! Quam bene sancti apo-
versas cogilationis, locutionis operisve deprehen- sloli verba ista cordibus suis iropresscranl, qui ibant
dunt, prudenler et potenler expellunt, nec aliquid gaudentesdconspectucoiicHii,quoniamdignihabilisunt
turhatioms in regho suse dominalionis esse permil- pro nomineJesucontumeliam puli (Act.x). Noiandum
tunt; et si quid eis adversitalis occurrat, pacem autem quod ait, mentientes et propter me.Sl enim ho-
suam tanren servant et cuncta cum sui cordis tran- mines, qtiando nobis maledicunt, jusle male dicuut,
qiiillilate judicant. Pacifici sunt, qui cum eis a ma- jamiionhabethocmeritum. Etsi propter causam et
I's mala inferuntur, mala minime retribuunt, sed culpam nosiram sustineamus blasphemias, non
cum eis, qui oderunt pacem, pacifici sunt; qui r.on propter Deum, non habemus meritum. Gaudete, et
in se tantum paceni ctistodiunt, verum et alios di- 0 ea.su/faie.-In mullis decipimur, fratres.Quando enim
scordantes sibi ad unitalem pacis redueunt. Isti nobis arrident ssecularia, quando vulgus laudihus
vocabuntur filii Dei, quia Deus summa pax est et nos extollil, gaudemus et exsultamus; cum magis
omnia emn tranquillitale mentis judicat; filii Dei, flere, magis dolere deberemus, quia majus pericu-
fraires Christi. Isti filii per gratiam, Christus Fi- him habent prospera quam adversa; laudes quam
lius per naturam. Hmredes Dei, cohmredes aulem viluperationes. Sed gaudeamus, quia apostolis sa-
Chrisii (Rom. vni). lubre gaudium el salubris exsultatio den.onstraiur,
Beati qui perseculionem paiiunlur propler jnsti- cum eis in contumeliis et perseeutionibus gauden-
tiam, quoniam ipsoram est regnum cmlorum. Multi dum esse et exsultandum denuntiatur. Subjungit
paliunitir persecutionem, sed alii propter culpam, causam dicens : Merccs enim vestra multa est in ccelo.
alii propter justiliam; proplcr culpam patiuntur Merces ista, fralres, multa est, magna est, preliosa
niali, propter justiliam boni. Latro suspenditur pro- cst, diuturna est. Tam multa est quod non potest
plcr culpam; jusius non potest suspendi, nisi pro- numerari; taftr magna cst quod non potest compre-
pier justiliam et iiinoceuliain. Sed dicet aliquis : hendi; tam pretiosa est quod noiiTJOtesl sestimari,
liemo potcsl modo proptcr pcrsecutionciu attiiig<re lam diuturua est quod uoii potest finiri.
767 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 7G5
CAP II. De OralioneDomitiicasecunduniMallhmum A cvm). Paler nosler qui es in coelis. Qtti dicit, Pater,
et de septem petitionibus in ea conientis. captat benevolentiam; quidicit, nosler, excludil su-
Inter omnia quse humana fragilitas facere potest pefhiam; qui dicit qui es in coelis, cxhibet reveren-
unde placere Deo valeat, plurimum valet oratio, si iiam. Qui dicit, Pater, captat benevoleiiliam, quia
ctim pura conscic-nlia et cordis humilitate fiat. Quia pium clamal. Qui dicit, nosler, superbiam excludif;
si conscientia fuerit forte pravse voluntalis, vcl quia non sibi arrogat proprium aut specialem, sed
operis veneno polluta ; si cor nostrum inani fueril etiam aliis esse communem denunlial. Qui dicit,
clalione repletum, oratio nostra apud Deum non qui es in coelis, reverentiam exhibet; quia non so-
rccipiiur nec noster animus exauditur. Qui enim lum in infimis, sed eliam in summis eum praesidem
averteril aurem suam ne audial legem, oralio ejus erit praedicat per fidem. Sanctilicetur nomeu luum.
exsecrabilis (Prov. xxvm). Medialor ilaque Dei et Multa sunt nomina diviua, quod ergo nomen peti-
hominis Christus Jesus homo, buraanse saluti con- mus sanctificari «um dicimus, nomen tuum sancli-
sulens, ac misericorditer providens, inter csetera ficetur : nonren Dei,fldes est, perquam credenlibus
suse sacralissima. doctrinae verba, formam orationis innotescit. Sanclificetur nomen tuum, id esl lides
instiluil, et quomodo Patrem orare debeamus, edo- _tua, quae est lui notitia. Sed tu inquis, nomen Dei
cuit, dicens : Cum oraverilis, non erilis sicut hypo- " non est sanctificatum, sed sanctum; omnes enim
critm, qui amanl in synggogis, et in angulis platea- Scriplurae clamant, omnes resonant: Sanctuni est
rum sianles orare. Oranles aulem, noliie multum lo- nomen tuutn (Psal. cx). Nonien Dei, fratres, sanclum.
qui, sicul ethnici faciunl; vutanl enitn, quod in mul- esl; sed adhuc in cordibus quorumdam potest am-
tiloquio suo exaudiantur.Sic ergo vos orabitis : Paler plius sanctificari. Potest namque sanctificari in cor-
nosler; qui es in cmlis, etc. (Mallh. vi.) In hac Ora- dibus paganorum, in quibus nondum i_st sanclifica-
tione Dominica septem petitiones esse diuoscuntur. . lumperlidem. Potestnamquesanctificariin cordibus
Prima petitio est: Paler noster, qui es in cmiis, sancli- Judseorum, in quibus non esl sanctiflcatum per fi-
fiatur nomen luutn; secundaest: Adveniut regnum dei consummationem. Potest sanclificari in cordibus
tuum; lertia : Fiat voluntas lua, sicul in cmio el in falsorum Chrislianorum, in quibus irondum est san-
terra; quarta : Panem noslrum quotidianum da nobis clificatum per dilectionem. Polest ctiam amplius
hodie; quinta: Dimitte nobis debila nostra, sicul et nos sanetificariin cordibuslelectorum; per majorem fidei
dimitlimus debiloribus noslris; sexta : Etne nos indu- consummationem et majorem Dei, et proximi diie-
cas in tentationem; septima. Libera nos a mdlo (ibid.). ctionem. Quaiito enim perfectius Deum diligit, et
-PRIMA PETITIO: Pater noster, qui es in ccelis san- r credit electus, lanto amplius nomen Patris in se
clificetur nomen tuum. Ecce, charissimi, singulis sanctificat et sanclificatumdemonstrat. Dicamusigi-
fere diebus elerus et populus; viri et mulieres; sed tur: Pater noster, qui es in ceelis, sanclificelur no-
prcecipue diebus solemnibus congregalini ad basili- men tuum in cordibus paganorum, sanctificetur in
cas convolant; melioribus vestibus coram aspecli- cordibus Judseorum, ut illi in tecredant, et isti per-
bus liominum singuii pro facultate stta se adornant, fecliusin te crcdant, et te utrique diligant. Sanctifi-
domum, Dei securi quasi fllii Dei communiter in- cetur in cordibus fahorum Christianorum, ut, sicLt.
Irant, genua flectunt, peclora lundunt, roanus ex- habent per lidem tui cognitionem, sic quoque ha-
pandunt, ora aperiunt, preces fundunt, dicenles: heant per affeelum dilectionera. Sanctificetur atlfiuc
Pater noster, qui es in ccelis. Sed (quod sine gra.i in cordibus electorum permajorem claritatem cogni-
moerore diccndura non est) multi deprecaluri Deum, tionis, et majorem suavitatem dilectionis. Ergo, Pa-
doinuro Dei ingrediuntur; et pauci exaudiunlur. ter nosler,quies in ccelis, sanctificetur nomcn luum.
• Multi Deum vocant Patrem in hac oralione, SECU.NDA PETITIO: Adveniat regnum tuum. Quid^
qui ejus
filii non sunt; sed illius Patris, de quo seriptum est quod pelimus, dum dicimus : Adveniat regnum
est, nos ex patre diabolo estis (Joan. vm). Dei non tuura. Nunquid non hahet regnum Deus; ifunquid
sunt lilii quia ejus perdiderunt gratiam; diaboli [>non est rex Deus ? Si Deus non est rex aut non ha-
6unt filii, quia genuit eos et nulril per ctilpam. Filii betregnum, quid est quod Psalmista dieit : Rex om-
diaboli suni (sicut in aliis sen.ei.liis diccre solcmus) nis terrm Beus, psallite\sapienter ? (Psal. rv, 6.) Ergo
homines immundi, concubinarii, adulteri, rapaces, rex est Deus et regnum habet Deus, quare ergo pe-
avari, maledici, feneralores et aliis quibuscunque timus, ut adveniat regnum ej'us? Non petimus ul
damiiabilibus peccatis depravali, qui dicttnt fratri adveniat in boc quodjam est, sed in hoc quod non-
suo, falue : qui vident mulierem ad concupiscendum dum manifeslum est. Adhuc enim nascituri sunt
eam (Malth. v), et quieunque, et si non perverso multi, qui ad regnum ejus sunt prsedeslinali, nee
opcre, perversa lamen a Deo parali sunt volunlate. dum tamen sunt de r-egnoej'us esse omnihus mani-
Quicunque igitur, fratres, Deum in Oralione Domi- festali. Adveniat ergo regnum tuum, o Pater cccle-
nica Palrem vocat, quicunque ab eo cxaudiri desi- stis! ut per naturam carnis generentur ad regnum
deral, taliter vivat, utDeus eum Filium suum reco- luum prsedeslinali, ei per gratiam baptifcjni regene-
gnoscat per gratiam, qul omnium est Palerper na- renlur et fiant justi; et per charilalem justilise om-
luram; alioquin, cuin judicabilur, cxibit condem- nibus manifestentur esse filii regni tui. Adveniat
nalus, et oratio ejtts fiel in pcccatum (Psal. quoque regnum tuum, ul in fine s&culi, in die j'udi-
7G9 ALLEGORIJE IN NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. II. -773

eii, in resurreclione generali, separenlur grana a l minalionis Fiat denique voluntas tua, non solum m
rebus quolibet modo viventibus, verum etiam in rc-
paleis, pisces a colubris, agoi ah hoedis, frumenlum
a zizaniis (Malth. xm; Matth. xxv). ElEeclesiatua, hus quolihel modo sed libi placito subsislentibus.
quse est regnum luum, de pressura sseculi prsesen- Item fiat voluntas lua, sicul in coelo et in terra, id
lis te vocante transeat in gloriam patrise cceleslis. est sicut flt in j'usti_icalis jam, sic flat in adhuc j'u-
Item adveniat regnum tuum, ut, sicut regnas in ju- stificandis. Ilem fiat vohintas tua, sicut in coelo ct
slificalis, ita regnes in justificandis; et sicut regnas in terra, id est sicut ratio per giatiam tuam adjula
in illis qui sunt honi, sic expulsa potestate daemo- faeiendum diclat; sic et caro sine conrradiciioue ct
rium regnes el in illis qui sunt adhuc mali. Adveniat defectu dictata perficial. Fiat ergo voluntas tua,
igilur regnum tuum. sicut iii ccelo et in terra.
TERTIAPETITIO.Fiat voluntas lua, sicut iu coelo QUARTA PETITIO.Panem nostrum quotidianum"da
«t in terra. Scimusquod in ccelo nullus sanctorum, nobis hodie. Fecit Deus hominem ex suhstanlia du-
vel angeforum a voluntate Dei deviat, nemo illi con- plici; corporali scilicet et spirituali: quia ergo com-
tradicit; quomodo ergo fieri poterit, ut volunlasDei posilus est ex duabus substanliis, necessarius est ei
ita in terra, sicut incoelo fiat? ut videlicet in lerra duplex panis, unus corpori, aller spirilui; corpori
nemo, vel per ignorantiam vel per fragililatem hu- B panis corporalis, spiritui spirilualis; corpus pascit
manam delinquat, cum infans unius diei non sit agrestis annona; spiritum pascit sacra doctrina.
sine peccalo super lerram, et in mullis offendamus Corporalem panem a Deo petimus, quia nisi dederit
omnes? (Jac. m). Verum sciendum est quod par- Deus pluviam et fecerit terram germinare, non pos-
ticula, sicut, non est quantitatis, sed qualitatis; et semus hunc panem habere. Spiritualem a Deo peti-
similitudinen insinuat non _aequalitatem. Si quis mus paiiem, qtiia- et ipsum nisi dederit Detts,
enim aedificarel domum parvam secundum formam, noii haberemus. Panem corporalem dispensaie de-
et dispositionem domus majoris, non diceremus de bent filiis suis patres carnales, panem spiritualem
parva domo, tauta est ista quanta el illa major? sed dispeusare debent Palres spiriluales praelali, sci-
dieeremus, talis est istaqualis illa, lalis similitudine, licet el doctores. Hinc qumritur jam inter dispensa-
non tanta quaiilitate. Fiat ergo, o Pater, voluntas lores, ut fidelis quh invenialur (I Cor. iv). Quis enim
tua, sicul in coeloper angelos et per sanctos, et per est noslris temporibus fidelis servus et .prudens ,
primam slolam jam glorificatos; ifa, el in lerra per quem consiiluit Dominus super familiam suam, ut
homines justificandos, et glorilicandos; ut, sicut det illis cibum in tempore (Malth. xxiv), qui pa-
illi voluntatem tuam faciunt in coelo, ila isli facianl nem doctrinse communicet fldeliter et prudenter?
eam in terra, etsi non secundum aequalitalem, lamen fideliler quantum ad Deum, prudenter quantum
secundum simililudinem, id est si non secundum acl homines? fideliter quantuni ad Deum, .ut
illorum perfectionem, tamen secundum perfectio- videlicet cum tanta fide, lanlo timore, tanta-sol-
nis eorum imitationem. Fiatvoluntas lua non solum licitudine, tanta instanlia, tanta diliger-tia quemad-
in electis per bonorum operum exhibilionem, verum roodum praecepit Deus, verhum Dei dispenset? Pru-
etiam inreprobispermalorum dispositionem. Quam- denter quanlum ad homines, ul secundum capacita-
vis enim malorum non sis auctor, es tamen malo- lem uniuscujusque singulos erudial? Sed (quod sine
rura dispositor, et quamvis sub potestate tua multa gravi luctu recordandum non est) sicut ait beatus
sintmala, nulla tamen relinquis inordinata; et sic Gregorius, mundus sacerdolibus plenus est et tamen
fit in omnibus voluntas tua; in bonis per aclionem, si sit qui bonum libenler audiat, non est qui dicat.
in malis per ordinationem. Fiat voluntas tua, sicut Quid facluri, quid dicluri sunt quidam noslri tem-
in ccelo, et in terra; ut sicut in coelo faciunt voluii- poris sacerdotes, in die judicii, in die calamitatis
talein tuam cherubin et seraphin, throni et domina- de longe venienles? Qui ordinem saeerdotalcm susce-
tiones, virtutes, principatus, angeli, archangeli, pa- perunt, sed inordinate vivere non eruhescunt. Qni
triarchse et prophetae, apostoli et martyres, confes- p diligunl cum vulgo sibi commisso, prorsus indoclo,
sores, virgines et omnes animae eleclse a vinculis pravis moribus corruplo, in quadriviis sedere;
corporum suorum solutse,coram te glorificatae, sic, verha inutilia, vel etiam pcrniciosa dicere el audirc;
secundum gratiam a te sibi concessam et secundum superbe jurare et non solum vivis, sed el mortuis
possibilitatem suam, faciant ea in terra omnes epi- detrahere? Reddilus Ecclesiavum sibi cominissarura
scopi, preshyteri, ct omnis clerus; omnes reges, opportune*el importune requirunt, oblationes tolo
principes et universus populus, masculi el feminse, cordis hiatu concupiscunt; ore nonnunquam impru-
magni et pusilli, boni et mali quoque de malo ad denter exigunt; advenienles utraque manu recipiunt.
ad bonum conversi. Fiatvoluntas tua non solum in Quidam autem cbmmessationibus et coropotationt-
crealuris ralionalibus per lui cognitionem et dile- bus intendunl; cubilibus, ct impudicitiis sese in-
ctionem, sed etiam in ereaturis irrationalibus per volvunt, et multa qum ab eis in occulto fiuin, sicut
earum existentiam et multiplieationem. Fiat volun- dicil Apostolus, iurpe esl et dicere{Ephes. x). Lanis
las tua, non lantum in rebus sensibilibus per fecun- Dominici gregis vestiuntur lacteque pascunlur, et
ditalem propagationis, sed et in rebus insensibilibus oves prsc penuria et fame verbi Dei moriuntur. De-
et vivenlibus; Fiat, iriqtiam, per vegetationem ger- currii tempus, transit anni circulus, nec unum ver-
771 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — I.5EGETICA DU3IA. 772
hum de ore eorum t-greditur, quo grex illis commis- A . amarissitnus, fel drnconum vinum eorum, et venenum
sus erudiatur, demalocorripialur, ad bonum revo- aspidum insanabile (Deut. xxxvni); rjui cum tales
cetur, et in ipso confirmetur; quolidie tamen se ob- sint secure tamen adEcclesiam confluunl, et coram
sequium prscslare Deo arbitrantes, verba divinse Deo ct altari ejus orantes, dicunt : Pater noslcr,di-
laudis ululant, aut certe sibilant, et audientes, elin- mitte nohis dehita noslra sicui et nos dimiliinvs
tuentes, sono vocis et molu corporis scandalizant, debitoribus nostris. Scd o misera insip.cnt.a, o in-
r.on sedificanl. Pasce igitur, Dominc, pasce tu ipse felix praesurrplio, iram Dei adversum se precibus
oves tuas. Unclio tua doceat eas de omnibus, ut provocare dieilur, cum Iwmo Iiomini serval irain, el
Spiritus tutts per interuam iiispiralionenrillis doctri- a Deo qumrit miscricordiam (Eccli. xxvrn). Stint
nam infundat (I Joan n), .quam lalium sacerdoium au:em quidam imperfecti, quoium imperfeciioni,
os mutum non dispensat Cogilare debenl tales sa- sicut dicit B. Augusiinus, divina miseratio conde-
cerdotes animadversiones propheiicas adversum se scendens concedil, ut saltem tunc debitorihus suis
- esse prolalas, qtiibus dicitur : Erit sicut poputus, sic dehila dimiilant : cum ipsi debitores indulgenliara
sacerdos (Jsa. xxiv). Et ilem : Sucerdotes non dixe- ah cis sibi dari poslulaverint, sicut Doniinus servo
runt,ubi esl Dominus? (Jer. n.) Et tenentes legem, suo nequam fecisse legitur, quemadmodum sciiptum
nescierunl me (ibicl.). Et in.alio loco de hujusmodi, B est : Serve nequam, omne debitum dimisi libi, quo-
scriplum est : Cfli.es tnuli, non valentes latrare (Isa. niam rogasli me (Marc. xvm). Quicunque atiiem
LVI). Et: Canes impudentissimi nescierunt saluritalem - rogatus a debitore, debitum eujuslibel inj'uriae di-
(ibid.). Nemo ilaque ab hujusmodi sacerdotibus ex- mitlere contemnit, in vanum sibi a Domino dimitii
spectel sibi panem sacrse doctrinse dari; quia lales debitum peccati sui petit; quinimo magis illud co-
sacerdotes docere vcl nesciunl, vel erubescunt, vel ram oetilis judieis aggravat qnam allevet. Quamvis
conlemnunt. Quidigifurfacient ovesillis commissse? vero imperfectis concedatur sua posse requirere,
Considerare debent aliis in locis esse sacerdotes do~ salisfactionem de injuria" sibi illata recipere, et a
cfos, sancleque vivenies, et illos adire, et per illos debitoribus de indulgentia rogari : debent tamen,
sc doceri consilium animarum suarum suppliciter si contingat nihil horum fieri, omnihus iram pro-
poslularc. Sunt etiam quidam falsi prsedicalores, prii cordis refrenare, et de semetipsis lenebras
qui s.cut zizania in agro Dominico a diabolo sunt odiorum pellere, memores illius quod scriptnm esl:
seminati, qui totum mundum in suis phylacteriis Ira viri justiliam Dei non operatur {Jac. i); etitem :
peragrant,' el vulgus inrloctum, et diversis peccaiis Qui od.it fratrem suum homicida est, el omnis Iwmi-
oneralum, verbis mendacibus bealificant, dicentes : cida non habet partem in regtto Christi, et Dei
Pax, pax, cum non sit pax (Jer. vm). Sed quid dicit *->(I Joan. m). Perrectorum aulem est puro corde
Scriplura? Popule meus,'qui te beatificant : ipsi le omnia omnibus vultu j'ucundo sine reslauratione
seducunt, el viam gressuum Inorum dissipant (Isa. rerum , sine salisfactione injuriaruro, et sine ullis
Ki). Et item : J_.m.!f, qui bcalificunt el qui beatifi- pt.ec.bus debitoiibus suis indulgere; insuper et sua
canlur; prmcipilaii (Isa. ix). Itaque panem nostrum t.ibuere, et obsequia cbaritatis exhibere. Provideat
quoiidiamim da nobis hodie; panem corporalem et ergo unusquisque sibi in oraiioneisla : Dimitte no-
panem spiritualem. Pancm corporalem, ut facias - his debita nostra, sicut et nos riimiitimus debitori-
terram germinare, fruclum suum facere et consum- hus nostris, ut qualem indulgentiam a Deo cupit
marc; panem spiritualem, ut inspires prselatis et accipere, talem studeat aliis facere. Sin autem, se-
doctoribus Ecclesise luce, ut doctrinam stiam sibi tra- cundum consilium meum taceat, et islani oralio-
dilaro nobis sludeant fideliter et prudenter tlispen- nem minime dicat : Dimitte nobis debita nostra,
sare, e. si illi istum frangere nobis panera non cu- siculet nos dimittimus debitoribus nostris. Dimilte
ranl, tu ipse nos pasce per occultain sancli Spiriius ergo nobis, o Pater, debita nostra, sicut et nos'di-
lui inspirationem. Ut intus per te eapiamus pa- mittimus debitoribus nostris, et si per aliquain
nem, quo foris fraudamur per illorum taciturnila- fragililatem, vel etiam perniciem nos Videas non
tcm. Panem ergo nostrum quolidianum da nobis dimittere sicut debemus, da nobis gratiam, ut se-
'
hodie. cundum tuam voluntatem dimittamus, et sic tuam
QIJINTJ-PETITIO.Dimitte nobis debita nostra, sicut indulgentiam consequamur. Da ut sic diligamus ho-
el nos dimiltimus debiloribus nosiris. Qtiam multis mines, ut eorum non diligamus crrores; ut sic in eis
limenda et periculosa est fratres, ista oratio! muliis diligamus naluram, ut non diligamus culpam; ut
cnim plus confert detrimenti quam augmenli; plus sicdiligamus quod sunl, ut non diligamus quo;l
damni quam lucri. Sunl namque'qttidam, quiper male faciunt. Diraitte nobis debita nostra, sicut et
magnam et longam malignilatem, et odiorum mali- nos dimitlimus debitoribus nostris.
tiaro obdurati; illos, qui per aliquam injuriam eis SEXTAPETITIO.Et ne nos inducas in lentatio-
facti stint debitores, manibus suis j'ugulare aut tru- ncm. Cum scriptum sit: Deus inienlator malorum
cidare et omnibus modis Isedere concupiscunt, nec esl, ipse neminem tenta',: unusquisque enim tentalur
pro limore Dei; nec pro precibus hominum satisfa- a concupiscenlia sua absiraclus et illectus (Jac. i),
ciionem recipere vel concordiara facere volunt. De quid est quod petimus, cum dicimus : Et ne nos in-
talihus scripium cst: Uva eorutn uva feltis, cl bolrus ducas in tenlalionem? Est ig.tur sensus : Ne nos'
773 ' ALLEGORI^E IN NOYUM TESTAMENTUM. — LIB. II.- 774
indueas in tentationem, non ut nunquam nos per- A . sas horas decanfare, prolixas oratiories continuare,
mittas a tentatioiiibus infestari, sed da ut per cum ore Domino loquuutur, corde nonnunquam in
tenlaliones probemur, nec reprobemur. Mttltum ^xtremis terrse finibus vagantur. Memineriuf ialcs
prosunt lentationes electis, qui per lentationis vi- Scriplurae, quae dicit: Populus iste labih me heno-
ctoriam pertingunt ad coronam, sicut Jacobus apo- rat,- cor autetn eorum longe 'est a me (Isci. xxix).
slolus testatur, dicens : Bealus vir, qui su/ferl lenta- Nec ista dicentes sanclse orationis solertiam, et per-
tionem; quoniam, cum probatns fuerit, accipiel co- severantem -devoiionem culpamus, qnam multum
ronam vitm, quam repromisit Deus diligenlibus se laudamus, dum prolixila.em oralionis coinilatur
(Jac. i). Et in principio ejusdem Epislolae : Omne fervor eliam internae dilcctionis.
gaudium existimate, fraires, cum in varias tenlutio- SDQUITURALTERA OR\TIONISDOMINIC-E EXPOSITIO
ttes incideritis, scienles quod probalio ficlei vestrm ALIUNDE HUCATPOSITA,
{quse per tentalienes fit) palientiam operatttr (ibicl.). CAP. 111.De seplem peccatis mortalibus, contra
Et de patienlia scriptum est : hi patienlia veslru qum valeni Oralionis Dominicm pelitiones;
possidebitis animas vestras (Luc. xxi). Teutalionum Septem vitia principalia, quse ralionalem nalu-
autem quatuor sunt species, sive modi, sicut in alio ram inficiunt, et ej'us integiitatem, quasi quodam
loco jam diximus. Tentatio namque alialevis, alia n suse admistionis fermento corrumpunl. Yitium au-
occnlta', alia gravis, alia manifesta. Tria autem lem est corruptio naturalis affectus prseter orriincm,
sunt, quae nos tentant, caro noslra, riiundus, dia- ct extra mensuram. Hoc vero, cum per consensuni
bolus. Caro nos lentat per gulam et luxuriam ; reeipitur, peccatum est; seniire autem solum sine
mundus tentat nos per prospera et adversa : per consensu, pcena est, non culpa. Sane in non rege-
prospera ut decipiat, per adversa^ ut frangat; dia- neratis, vitium omnino excusalionem non habet:
bolus omnibus modis nos aggreditur, et ad omnem ubl, etsi consensus non sequitur, solum hoe darona-
nequiiiam nos adducere conatur. Itaque, Pater TIO- tioni debitum est, quod prseter rationem moveiur :
sler, nenos inducas in.lentationem, id estne nos propter quod ait Aposlolus : Jam nihil damnalionh
permiltas tentari supra id quod possumus; sed da est iis, qui sitnt in Clirisio Jesu (Rom. vm). Primum
cum tentatione etiam proventum, ut possimus su- vitTim esl superbia, sccundum invidia, tortium ira,
"stinere (I Cor. x). Ne nos ergo indticas in tenta- quartum acedia, quintum avarilia, sextum gula,
tionem. seplinium luxuria. Superhia est amor proprise
SEPTIMA PETrno : Libera nos a malo. Multa sunt exccllenlise. Invidia est livor aliense felicilatis. Ira
mala, quibus humana subjaeet cotiditio quorunr esl irraiionabilis perturhatio rnentis.' Acedia cst fa-
periculum per se minime evadere valet, quse gene- C i stidium interni boni. Avaritia est immodcrata ha-
raliter considerata sex modis dislinguere possumus. bendi cupiditas. Gula est nimius edendi appc-tilus.
Malum aliud est corporis, aliud animae. Item aliud Luxuria est iromoderatum desiderium explendse li-
est malum, quod est culpa; aliud est malum, quod hidiuis..Hsec ergo sunt vilia septem, de quibus uni-
est pcena. Item ahud est malum prsesentis sseculi; versa rationalis animse comiptio manal. Omne
aliud malum futuri. Ah omnibus istis," et ab aliis enim, quod inlegritatem corrumpit/ vilium est. Sed
(quse per ista comprehenduntur, et sub istis conti- est alia integritas corporese naturse; alia naturae ir_-
"
nenlur) petimusliberari, quando oramus dicenles : corporese. Rursum corporea nalura, qusedam
Libera nos amalo, quasi dieeremus : Libera nos, sutum habet, sensum non habet; quaedam vcro
Paler, ab omni malo; quia, nisi tu liberes nos, non . sensum habet, et statunr. In illa ergo, quae sensu
polerimus sine te liberari nec ab uno, nee a mul- -carel, corruptio accedeus vioht uuitatem ; ad illam
tis, nec a inagno, nec a minirao.' Libera nos ergo aulem, quse sensum habet, corruptio ingrediens,
tu, Pater, a malo. lsedit sanitatem. Spiritalls aufem naturse inlegritas
P_I_EDICTARC_I TETITIONUM CONCLUSIO.Amen, inler- in veritate et bonitate conslat- : in verilale, cum
pretatur vere, aut fideliler fiat, et concludit prsedi- cognoscitur; in bonilate, cum amatur. Corrupta
clas omnes petitiones. Amen, quasi dicamus. 0 D ' ergocognilio per ignorantiam, animse lationali
pater noster, qui es in ccelis, vere flant omnia in quasi quamdam foeditalem ingerit; corruptus vero
nobis el in aliis, quae supra postulavimus. Ycre amor per eoneupiscenliam, animse turpitudo est;
sanctificetur nomeh tuum. Vere adveniat rcgnum sinceritas vero dilectionis, sanitas illius. Proplerea
tuum. Vere fiat voluntas lua, sicutin ccelo, el in majus viiium est non amare bontim, quam verum
terra. Vere panem nostrum rjuotidianura da nobis nescire : quod enim volunlatem sequitur, juste pro
• hodic. Yere dimitte nobis debila noslra, sicut et nos
culpa deputatur. Scire autem, et nescirc poles no-
dimitiimus debitoribus nostris. Yere ne nos inducas lens; amare, et non amare non potes nisi volens.
in tentationem. Vere libera nos a malo. Ista est, ldcirco id, quod secundum voluntatem-est, solum
fratres, jugiter dicenda oralio, utpote quam ipse pro merito imputalur, sive ad bonttm si rectum
Salvator doeuif, et qua nobis Pater j'ugiter orare est, sive ad malum si perversum est. Propter hoc m
prsecepit. Nulla est enim sublimior ista, nulla uti- .affectu omne meritum constat; neqtte justilia, xtA
lior. Sunt quidam, qui sicut ethnici gloriantur se culpa," nisi in affeclu rationalis voluntatis inveniri
multa verba fundcre, multa psaltc-na legere, diver- pofest.
775 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 776
GAP. IV. Quod hmc tria peccata superbia, invidia A _ riorem negaf, qui vero alienis bonis invidet, largi-
et ira divinm bonitali polissimum repugnant. loremaccusat; qui autem in corde suo perlurba-
Httjus ergo affectionis corruptiones sunl septem. tionem recipit, pacis amatorem expellit, simul vero
Prinia est superbia, id est amor proprise excellen- omnia blasphemant. Superbia quippe dicit, Deum
tke, quse ipsum affeclum deformal, quia, dum eum non bonum esse; invidia el ira dieunt non benefe-
ad partem detrahil, a lolo prsecidil. Omne namque cisse. Illa, quia alii honum contulit; ista, quia sibi
honum a summo bono est, et minus in se estquam malum intulit. Sic tria haec Yilia specialiter ad in-
in illo, a quo est. Quisquis ergo exlra summum bo- j'uriam Dei spectare videnlur, in quibus bonum
num in aliquo bono deleclatur, dum perverse par- suum, quod Deus est, mens rationalis perverse de-
tem eligit, jusle lotum amittit. Superbia ergo quasi serit. Per superbiam, introrsum ah illo se dividens.
partein a toto praeeidens, ralionali affectui tollit Per invidiam, exterius visum pie non requirens.
pulchritudinem; csetera vero obsequeniia vitia inge- Per iram, ipsam etiam memoriam illius a recorda-
runt dolorem". In omnibus enim reliquis poena pri- lione sui propellens.
mi vitii conslat, quia quod in superhia prseeunte CAP. V. Quod reliqua quatuor vitia, acedia, ava-
delinquitur, in cseleris post superbiam subseauenli- rilia, gula et luxuria, injurim Deo a nobis illaim
bus punitur. In illa quippe bonum ad proprietatem B sunt.ultricia.
amaiur: gaudet enim se habere quod alius non ba- Deinde sequuntur qualuoralia vitia, quibus suam
bet, vel ut habeat quod alius nou hahet: propterea Deus in liominem injuriam ulciscilur, quia pecca-
igitur quia excellentia ad proprietatem amat, amor trix anima a Deo deserla, his quasi ad vindictam
«•propriaeexcellentiae vocatur. In eo enim quod pro- subseauenlibus punilur. In his igitur quatuor vitiis
prietalem amat, odit communionem, el nascitur in» prima est acedia, id est taedium animi, quod de
vidia filia superbiae. Invidia quippe odium est feli- fasiidio interni boni nascilur, in qua animus amisso
citalis alienae, quaede superbia nascitur. Non enim bono suo solitarius et desertus manens, sibi ipsi
libi displicere poterat id alittm habere, nisi quod tu in amaritudinem et dolorem commutatur. Deinde
prius solus habere voluisti. Proplerea lsedit te el sequitur avaritia, id est immoderata habendi cupi-
gravis est tibi aliena felicitas, quia in ea tibi tuus ditas, quae animum interno bono carentem, el sibi
ostenditur defectus. Et ex ea argueris non esse, non sufficientem, ad exteriora appelenda compellit.
quod vel esse gaudebas, vel concupieras ut esses. Acedia igilur animse dolorem fac.t, avaritia laborem;
In superbia igilur injuste delectaris; in invidia jusle quia illa per trislltiam aflicit, ista per varia desi-
cruciaris. In superbia perverse libi placet, quod tu deria scindens in laboriosos conatus extendit. Post
es; in invidia inique libi displicet, quod alius est. avaritiam sequitur gula. Mens etenim per appetitum
Propterea lsesio superbise lanlo perniciosius corrum- exteriorum fusa, primum a gula excipitur, quse ne-
pit, quanto minus malitia illius sentiri potest, et cessitatem prsetendens familiarius blanditur. Quae
quo suavius intrat, eo profundius penetrat. Invidia quia post necessitatem superfluitatem inducit, vi-
aulem, quoniam cum lassione sua etiam dolorem tium est; quoniam appetitum et deformat, extra
hahet, in eo ipso nonnunquam nrala esse cognosci- Kiensuram trahens; et aflligit, per inimoderatum
tuiyquo" non solura perversa, sed etiam amara esse desiderium tendens; et polluit, lurpi deleclatione
sentitur. In hoc nonnihil juslilise invidia habere iniiciens. Novissime succedit luxuria. Caro siqui-
cognosciiur, quod qui injuste agit, juste punitur. dem inflammata per crapulam, conlinuo ad libidi-
Post hanc sequitur ira, hoc est irrationabilis pertur- nem effervet, in qua similiter turpitudo est, quan-
hatio nreutis, quse et ipsa pcenam suam secum ha- tum mensura transgreditur; et major lurpitudo
bet. Nam sidolorem,facit aliena felicitas, cum cer- quantum ejus actio nulla necessitate excusatur,
nitur, multo magis facit, cum adversalur. Hsec est; quod appetitus edendi aliquando natura est, motus
ergo irraiionabilis perturbatio mentis, quse ira dici- luxurise semper culpa. Sine ciho natura subsislere
tur, cum malum illatum pati dedignaris. Ideoque, _ non potest, sed sine concubitu potest. Propterea
turbaris impaiientia agitatus, qu.a non sustines ; appetitum edendi ex naiura orlum, ne nralus sit,
adversitalem. Est autem bona ira, qua dedignaris . ratio subsequcns moderalur. Appetitus autem con-
malum facere; mala vero, qua dedignaris malumL curabeiidi, etiamsi ab aclione refrenetur, in eo ipso
pati. Illa respuit eulpam, isla non suscipit justi- lamen vitium est, quod ex ratione praecedente non
tiam. Propter hoe, mala ira ex adversilate occur- oritur. Propterea quidem illi oriri, natura est;
rente turbalur, et impalientia quietem mentis exa- modum transire, v.tium : hujus aulem et ortus vi-
gitat. Neque stare jam vult animus ad tolerantiam t tlum est, ubi aclio ejus rationabilis non est: quod
poense, quae justa esl, queinadmodum prius stare5 vitium in nobis ex fomite peccati sine rationc ori-
n luit per coiilineniiam culpse, quse inj'usta est. tur, per rationem refrenalur, per gfatiam excusafur,
Auget ergo miseriam, dum crucialum carnis susci- sicut scriptum est: Jam niliil damnationis est iis,
pit ad dolorem mentis. Hsec igitur vitia, id est su- qui sunt in Christo Jesu (Rom. vni). Est tamen om-
perbia,.invidia, ira maxime Deo adversantur. Su- nino peccatuni, quod contra juslitiam movetur; sed
perbia namque Deumnegat, invidia accusat, irai non damnabile, quod per graiiam excusatur. Pro-
ftigat. Qiii enim de singularitale gloriatur, supe-- pter hoc Dei Filius naluram nostram cum pcena
777 ALLEGORI.E IN NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. H. 77S
sine cuipa assumpsit: famem aliquando sustinuisse j& praeslet quod petimr. Igilur qtti dicit, pater,' fldti-
legitur; sed nullam omnino in eadem natura ex pec- ciam significat exauditionis. Qui vero dicit, noster,
cali fomite unquam tilillationeni sensisse verissime humihtatem ostendit, non siugulariler praesumens
aflirmatur. Cujus enim aclio non rationabilis esse de bono quod in communi datum est. Qui autem
potuisset; ejus desiderium sinevUio omnino non dicit, qui es in coelis, audit quid debeal postulare,
fuisset, quod in eo prorsus non esse debtiit, qui ne forte non pelenda rcquirens, aures pietatis of-
peccalum-non suscipere, sed tollere venil. Itaque fendat. Cur enim terrena pelat; qui se patrem in
appetitus edendi in eo <juidem quod appetitus est, coelis habere testatur? Illicnamque quserenda sunt,
natura esl; in eo vero quod inordinatum est, vitium ubi babitat pater Dic ergo, pater, ut in petendo
esl. Appetitus vero concumbendi in eo ipso quod confidas; dic, noster, ne communi bono singularifer
est, eliam juste arguilur, nisi ratione prseeunle, et te exlollas; die, qui es in ccelis, ut quid libi peten-
gralia subsequente excusetur. Ralio autem nulla dum sit, in.ell:gas. Habes Deum patrem, babes ho-
prsecedere ostenditur, nisi rationabilis actio subse- minem fratrem, ut ad illum tendens, non dividaris
quatur, quia quod prseter necessitatera naturse est, ab isto ; trahat te ad illum dileetio, non dividat te
quoniam non debel fieri, non debet etiam concu- ab islo elatio. Idcirco clamas, pater noster, ut in-
pisci. °' telligas quod fratres habes, neque solus es in hoc
CAP. VI. Quod superbia per luxuriam retunditur; bono, quod per gratiam datum est omnlbus. Unus
el quod diclis septetn peccalis totidem
~ opponuntur homo dixit: Pater meus (Joan. v); qui utique hoc
pelitiones in oratione Uominica. non dixisset, si plus quam homo non fuisset. Ubi
In his ergo vitiis sicul prima superbia animam enim homo fuii, dicere habuit, pater noster; ubi
a sumniis detrahit, ila novissima luxuria in infimis Deus fuil, dicere liahuit, pater meus Ubi enim Dcus
defigit, sicut scriptum est: Inftxus sum in linw pro- fuit, solus fuit, unus, unigenilus : ideo dixit: Paler
ftiitdi, et non esl subslantia (Psal. LXVIII). Recte meus. Ubi aulem homo fuil, fratres habuit, neque
ergo contra gloiiam superhise opponilur immunditia solus fuit. Propterea hic dixit, paternoster, el alibi:
luxurise, -et ubi prsecedil spirilus elatio, sequitur Ite, nnntiale fratribus meis (Mallh. xxvm). Et ile-
carnis turpitudo : ut qui in se perverse considerat rum : Narrabo twinen tuum fratribus meis (Psal.
unde gloriatur, in se etiam juste inveniat unde con- xxi). Propterea, pater noster, qui es in ccelis. Pater
fundatur. Ha.c sunl septem vilia, quse universam in ccelis pius et altus, diligens el polens : si paler
animse integritatem corrumpunt, contra quae sa- es, prodesse visj si in coelis, potes. Ergo vis, el
nanda opponuntur septem dona Spiritus sancti r poles : propterea petenles nihil hsesitamus, vis ct
quasi seplem antidola' specialia : quse tamen septi- potes. Pater noster qui es in coelis, indulge quod
formi petitione prsemissa impelrantur. Primum enim posttilamus, quia rectum esl quod petimus. Primum
homini eondilo qusedam hona dederat Deus gratis quod ad honorem luum, postea quod ad salutem
-non rogatus, sed quia homo ingratus hsec abjecit, nostram. Quod ad honorem tuum": Sanclificelur
dignum est ut secunda bona non accipiat, donec nomen tuum; adveniat regnutn tuum; fiat volunlas
humiliatus hsec desiderando et supplicandorequirat. tua, sicul in cmlo et in terra. Quod ad salutem
Idcirco prsecedit petitio, ut sequalur largitio ejus, noslram : Panem nostrum quolidianum da nobis
quod voluntas requiril. Hse autem septem petitio- Jwdie. Et dimitte nobis debita nostra, sicut et nos di-
nes in oratione Dominica eontinenlur, singulse sin- miltimup debitoribus nosiris. Et ne- nos inducas in
gulis viliis opponendse. Contra superhiam opponitur tenlationem. Sed libera nos a malo. Propterea
prima petitio : Sanclificetur nomen tuum. Contra exaudi, quia tu dixisli: Si quid peiieritis in nomine
invidiam opponitur secunda petitio : Advenial re- meo, dabitur vobis (Joan. xvi). Nos enim petimus in
gnum tuutn. Contra iram opponitur tertia petilio : nomine tuo, petimus quod ad honorem sit tuum,
Fiat volttntas 1ua, sicul in cmto et in terra. Contra petimus quod ad salutem noslram. Primum pro te,
acediam opponilur quarta petitio : Panem nostrum j) postea pro nobis. Tu enim Dominus es, et idcirco
quotidianum da nobis hodie. Conlra avaritiam oppo- j'ure causa tua primum ubique locum haberc dcbet.
nitur quinta petilio : Dimilte nobis debita nostra, Proplerea dehitum reverentise solvimus supplicantes
sicut cl nos dimittinius debitoribus nostris. Contra tit salus nostra apud clementiam luam eflicacior
gulam opponitur sexta petilio : Et ne nos inducas in existat: quse se honori tuo etiam pro se agens post-
tenlaiionem. Contra luxuriam opponitur sepiima ponere non cunctatur. Nihil noslra petitio affert,
pelitio : Libera nos a malo. quod auribus luse majestatis debeat displicere; no-
CAP. VII. De captutione benevotentim in principio strse eommodilati honorem Dei praeponimus, salu-
- oralionis Dominicm. tem proximi soeiamus. Ne ergo repellas orationem
Sed nolandum est quod in hac Dominica oratione noslram, qua libi et Dei et proximi charilas com-
ante ipsas peliliones quasi captatio benevolentiae mendatur. In qua non singularc, sed commune bonum
qusedam prsemitlitur, cum dicilur : Pater noster, postulantes: proximum diligimus sicut nos, et tuam
qui es in cmlis. Captat namque oraturus pietatem a gloriam prseferentes, te Deum nostrum supra nos.
praslatis, in patre. Si enim pater est, amat filios, et Hsec pro commendationo captationis henevolentiia
pietale mOvelur, ut exatidiat cla.vtanl s ad se. et dicla sunt.
PiTaoi.. CLXXY. 2.5
779 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 780
CAP. VIII. De pritna petitione orationis Dominicm .A apud te : nam in se sanclum est semper. Quidquid
contra superbiam. de illo dici potest, totum sanctum cst; sed tibi non
Sanctificetur nomen tuum. Hsec est prima petitio, est, si non diligis, si non revereris. Nam in tua
qua petimus ut nomen DeL sanctiflcetur : primum existimatione sanctus non est, si tu illum sanctum
in nobis, postea per nos. Quod est nomen Dei? esse non putas. Si ergo audis et despicis, non san-
forte eogitas, vel cpgilandam putas vocem aliquam, ctifieatur nomen ej'us apud te. Tollis illi sanctitatem
cUin audis nomen Dei: si ergo vox sancliflcanda tuam, tollis in te, qui non potes in ipso. Quanlum
est, qualis vox cogitanda esl, quse digna sit, ut sibi potes, facis; et si plus posses, plus faceres. Judi-
fcingulariter usurpet sanctificationem ? cum multa cabit ergo Deus affecium malignifatis tua.: superbus
sint nomina, quibus nominatur Deus a nobis, sicut enim es, et resistis quantumpotes, et obfirmas ani-
multis modis innolescere dignaius est nobis. An manr tuam, ut non timeas, aut verearis illum; cujus
forte omnia hsec nomina unum nomen continent, etsi non suscipis bonitatem, non lamen effugis po-
quod Deus nominatur in nohis ? Hoc est unam noti- iestatem. Ergo ora illum ut ad tui reverentia_r_cor
liam, unam cognitionem, nnam fidem, qua reve- tuum inclinel; el sicut illuminavit ad cognitionem,
latus est nobis, et cognoscilur a nohis? Hoc est sic excitet ad dilectionem, .ut humilicris suh polenti
ncmen, quo nominatur, et innoiescit Deus: fama B manu illius (I Petr. x), quatenus et verearis ma-
eju3, notitia ejus, fldes ejus. Sic enim dicimus : gnum, et diligas bonum. Sic, humililale supervc-
Ma^ni nominis est homo ille, et ille liomo magnum niente, superbia cadet, ita ut j'am lselus et mansue-
nomen habet in populo; magni nominis, niagnse tus Deo canere incipias. Domine, clamavi ad te, et
famse. Notus in Judma Deus, in Israet magntim no- sanasli me (Psal. xxix). Postquam autem Deus in
men ejus (Psal. CLXXV). Ergo in ipsa nolilia ipsum te sanctificaverit, et fe sanctificare fecerit nomen
csl nomen : ibi enim nomiualus, ubi notus. Quid sanctum suum; non hic sistas non libi sufficiat
enim pelis cum dicis Deo : Sanctificelur nomen salus tua. Extende affectum charilalis, et pro aliis
tuum? Jam enim nominaius est tibi Deus, nomen clama ad illum, sanciiflcetur nomen tuum. Ab om-
•ejus ad te usque pervenit; tecuin enim est nomeri nibus sanctiflcelur, ei ab omnibtis glorificetur, ul
ejus : modo cum intrasti Ecclesiam, audivisli Scri- secundum nomen tuum, sit ct laus tua usque in fima
pturarn clamantem : Ih principio creavii Deus cmlum terrm (Psnl. XLVII).Sic ergo sanctificetur nomen
et lerram (Gen. i). Nominatus esl tibi Detts, et co- tuum. Non nobis, inquil, Dotnine, non nobis; s?<>
gnovisti quod Crealor omnium ipse est. Audi ite- nomini tuo da gloriam (Psal. cxm). Hoc esl, sancti-
rum : Quam bonus Israel Deus iis, qui recto sunt ficetur nomen tuum. SanctiQcalur enim cum glori-
corde (Psal. LXSII).Quomodo, bonus ? Beatus, cujus '£ ficatur. Sanctificetur nomen tuum.
Deus Jacob adjutor ejus, spes ejus in Domino Deo CAP. IX. De secunda peiitione conira invidiam.
ipsius, qui fecit cmlutn et terram, mare et omnia Adveniat regnum luum. Hsec est secunda petitio,
qum in eis suni (Psul. CXLV). Ergo Deus, qui creavit, quae contra vitium invidise opponitur, in qua desi-
coelum et terram, ipse est Deus Israel el Deus siderium fralernse .salutis commendatur. Quid eniri
Jacob; nam Israel ipse est et Jacob. Si ergo Deus est regnum Dei, nisisalusbominum? Non enimre-
Jacob fecit coelum et lerram mare et omnia quse gnum hic illud significalur, quo cunclis Deus pote-
in eis sunt: ergo qui in principio fecit ccelum, et state prsesidet, et nutu potentiae suaeuiiiver_,aad ar-
lerram, Dcus esi Ssrael et Deus Jacob : ibi.creator, bitrium suse voluntatis intorquet. Hoc enim regnuni
hic adjutor; ibi magnus, hic bonus. Quam bonus! nec per profectum advenit, uec per defectum rece-
Bealus, eujus Deus Jacob adj'utor ejus. Bonus ad dit, quia divina polestas nec augeri potesl, quia ple-
iantum honum, bonus ad heatitudinem: ergo summe na est; nec minui, qttia aeterna est. Illud vero je-
bonus, quia ad sunrmum bonum bonus. Sed forte gnum, quo piis meutib-rs per amorem subjeclis
soli Israel bouus, et solus Jacob beatus, cujus Deus praesidei, tanlum advenil, quantum salus hominum
adjutor ejus. Audi iterum: Beati.omnes qui liment _, crescit. In auibus videlicet mentihus dum id quod
Dominum, qui ambulant in viis ejus (Psal. cxxvn). contrajustitiam malc nitehatur, ad nutum divinse
Ergo idem Deus, qui in principio coelum et terram voluntalis per gratiam aspirantem componilur, tunc
fecit, et idcm ipse qtti postea legem dedit: unus et nimirum in eis Deo advenienti regnum pra_paratur,
idem ipse esl, qiri irr novissimo adveniens, graliam ut in ipsis habitet. Nunc omnem molum illarum ad
contulit. Prittum creavit, postea reparavit, in fine jusliliam dirigens, postea vero finilo mulabilitatis
healificavit. Non alius et alius, quamvis ahud et hujus cursu, omne desiderium earum soj.iia omni
aliud. In omnibus his nominalus est tibi Deus, et contradiclione ad pacem selernaa tranquillilalis
personuit nomen ejus in auribus tuis, et celebris componens. Regnum ergo Dei est, quo interius per
facla est apud te fama illius. Non te deinceps de gratiam prsesidens, fluctuanies mentes hominum
ignoranlia exeusare potes; audisti nomen cj'us, sed regitct ad leges aetenise justitiae sequendas non vi,
hoc cave, ne nomen Dei lui accipias in vanum. sed amore infleclit, ut sub ipso per devolionem et
Quid est nomen Dei in vanum accipere? Audire, post ipsum per imiiationem diriganiur ad ipsum
et contemnere; agnoscere, et non revereri; scire, per glorificationerir. Sicttt ergo in prima petitione
et non amare, Ergo ora ul sanctificetur nomen cjus gloriam Dei postulamus, sic iu secunda sahitem
781 ALLEGORLE 1N NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. II. 782
proximi flagitamus. Illud conlra superbiam, hoc .i. suseet terram carnis suse regno Bei subjecerit tunc
eontra invidiam. Ibi nos per huniilitalem •juperiori affeclu charitalis iri anteriora se extendens, orare
subjecimus hic per charitatem proximo sociamus. dehel, ul quod in se gralia operanle agilur, eadem
Sanctificetur nomen tuum. Adveniat regnuin luum. gratia largienle exterius coinpleatur. Fiat voluntas
CAP.X. De terlia petilione contra iram. lua sicut in eoelo et in terra. Sicut angeli in coelo
Fiat votuntas tua, sicui in cmlo el in terra. Hsec ohediunl sic obediant homines in lerra. Etsi qui in
est lertia petilio quse contra vilium irse opponitur. lerra homines per gratiam coelum facti sunt et ad
Qui enim voluntali divinse annuit; non vult conten- coelum menle sublevati sunt, ut in eis voluntas lua
dere, sed humililer subjicit se dispositioni justse, ut lial, imitentur illos, qui adhric animo terrae inhse-
in eo etiam,quod conlra voluntatem suam agitur rent, eitcrra sunt, etprsecedunl corde, quo seeutu-
adversus judicem suum nullo impatientise, sive ri suntcorpore. Sic ergo, fialvoluntas tua, sicut in
murmuralionis-vitio moveatur. Quia enim agnoscit coelo etin lerra. Ecce, Domine, concedimus, utfiat
se perpetrasse mala prohibita, paiienter sustinet voluntas tua, sicut in cceloet in terra. Non resisli-
"
mala illata.In quibus tolerandis elsi caro per im- mus, non renilimur, non reluctamur; nos quidem
patientiam murmuris, perlurbationem suscipil; ra- bactenus aliud facere voluimus, aliud perficere co-
tio tamen pcr considerationem justilise tranquilla B giiavimus; consiJcramus roolo, quia omnipotens
permanens, ad obedientiam se componit. Volunfas volunlas tua esl; etldcirco si nitimur contra illam,
«^nippcspirilus divinae voluniali per jusliliam con- aut potestate lua corrigemur, ne quod male volu-
foimala, hoc quod in sua carne contra veritatcm mus, perficiaraus; aul patientia tua sinemur, ut
nnveri senlit, improbal et ut ipsum quoqtte ad con- percamus. Idcirco, Domine, non contendimus te-
- sensum verilaik tranqtiillelur, exoptal, diccns : Fiat cum : Fiat voluntas tua. Scimus, Domine, qtiiasive
voluulas tua, sicut in ccelo et in terra. Hoc quippe volumus, sive nolumus, volunias tua fiet. Ideo Fiat
coelum, id est ralio per amorein justiiise ccelestibus voluntas tua. Concedimus quod probibere omnino
conformata; in nullo conlra Dei voluntatem nilitur, non possumus, ne forte si aliud velimus, non detur
etquod in contrarium moveri; sentit, per vigorem effecttis et damnetur affectus. Ideo adjungimus vo-
ejusdem j"ustiti_ene effluat, moderatur, sicul scri- luntatem, ut remuneres pietalem, quia laudamus et
ptum est: Non mea volunlas, secl iuu Jial (Luc. xxn). amamus luam potestalem; ul facias oramus, quod
Sieul enim humanilas in homine Deo secundum te posse non dubitamus, ut tua bona voluntale pra-
proprieiaiem naturse morlalis quam portabat, aliud vas noslras voluntales comprimas, et quod male
infcrius per carnis affecium naturaliter pcenam fu- ^ volumus nos, tu autem bene non vis,fleri non per-
" miltas.
gienlis yoluil, aliud superius, per judicinm rationis Quod et si fleret, voluiitas tuaminus potens
juslitiam amautis, approbavil; sic nos, quod in no- non esset; nostra plus misera esset. Ideo, Doniine,
his ex vilio contra jusliiiam Dei moveri eernimus, fiat voluntas tua, sicut in ccelo et in terra. In lan-
jadicio rationis cohibere dehemus, dicentes : Domi- tum enim jam de bonitale tua coiifidinihs ut de no-
«e, non noslra volunlas fial, sed tua. Nostra enim bis plus tibi quam nobis credamus, propterea fiat
volur.las, cst voluntas carnis nostra., qtise sive ex volunlas tua. Nos enim et malum nostrum velle
iiifirmitaie naiurse movcatur, nostra cst, quia in possumus; tu non potcs quem nec ignoranlia deci-
nobis, sive ex viiio culpse, nostra est, quia cx no- pit, nec malitia corrumpit. Idcireo, Domine, fiat
his; illa noilra est, quia porlamus; hsec noslra, quia voltintas lua, sicul in coelo et in terra.
fecimus. Fecimus enim culpam, porlamus natu- ; CAP.XI. De quarla pelitione contra acediam.
ram. Idco quod r_jovetur exnatufa, etsi aliquando Punem noslrum quotidianutn da nobis Itodie. Baec
cohibelur, nunquam imputatur. In eo autem quod est quarta petitio, qtiae contra acediae vitium oppo-
moveiur ex culpa, et reprchensibile esl quo oritur, nitur. Ilic enim pelitur panis viise ab esur.entibus
et cohibendum esl ne operetur. Idcirco autem quod juslitiam. Panis refectio est; da panem,tia refectio-
secundum infirmitaiem nalurse appetimus, etsi cul- p nem. Panem noslrum quolidianum da jiobis hodie;
pa non sit, aliquando lameii cohibere debemus, quia paneni nostrum, panem luum; tuum, quia das; no-
cum aliiidjustitia Dei cxigit ad puniendam culpam, strum, quia accipimus; tuum, quia a te; nosfrum,
aliud infirmilas ad fovendam naturam; palienler quianobis, a le oritur; ideo tuum; nobis concedi-
sustinere debemus laesionem nafurae propler imple- lur, ideo nostrum. Tu es enira terra illa viventium,
lionem jusliliae. Quod-autem ex vitio appetimus, et de qua oritur j.anis vitse, qui confirmat cor hominis
plangendum est qriia orilur, et cohibendum ne per- (Psal. cm). Idcirco, o lerra, da panem, da refeclio-
licialur, ut fiat quod scriptum est: Non regnct pec- uem, pasce habitatores. Si habitamus in te, pasca-
calum in vestro mortali corpore (Rotn. vi).Proplerea mur ex te. Jam coepimus manere, jam cospimus
ril in lerra quoque carnis noslrae, regnum peccati quiescere, quia jam coepimus aequiescere. Ecce
deslruatur et regiium Dei adveniat; orandum ut si- non resilimus per contradictionem aliquam ; canta-
cut in coelo, sic et in lerra voluntas ejus fial, quia viniiis, fiat volunlas lua. Ecce igilur manemus : Ut
lunc cliam in lerra regnum ejus advenit; si motus, sil hmc requies nostra in smculum smculi (Psat.
qui ex juslitia non esl, subjectus ralioni non domi- cxxxi). Manere autem non pbssumus, nisi comeda-
natiir, scd servit. Cum aulem homo coelum animse mus. Da ergo nobis panem. Panem nost.um quoti-
733 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 784
dianum da nobis hodie. Ecce non solliciti sumus A ficit, recedit ab ea Iumen veritalis, et non stat cum
de craslino: hodiernam tanlum stipem petimus. ea semper. Proplerea dies ejus transeuiil el succci
Panem noslrum quolidianum da nobis hodie. Nolu- dunt post lumen tenebrae, quando per culpam veri-
mus ut apud nos manna tuum pulrescat. Colligimus las relinquilur; ct post tenebras rursum redit Iux,
quanlum sufficit,et nos amplius non colligimus nisi quando anima in peccato j'acens per gratiam visita-
<juanto uti possumus. Panem noslrum quolidianum lur. Quando ergo adest gralia, dies est, quia illumi-
ria nobis hodie; secundum prsesentem illuminalio- natur quando visilalur; hic hodiernus quando refe-
nem, prseberefectionem. Quanlum illuminasti, tan- ctio qnaeritur, quia praeventa per gratiam anima-ad
tum refiee; quantum dedisti scire, tantum da dili- desiderium excitatur. Ef nota quod panis hic quoti-
gere. Nolumus ul apud uos dilectio tua sine scienlia dianus dicitur, quia secundum numerum spirifua-
excedat, quia quod secundum scientium non agilur lium illuminationum refectio inlernae dulcedinis
(Rom. x), reprehensibije est, eliam si ex zelo ju- multiplicalur. Considerandum vero, quomodo hsec
stiiiae oriri videalur; propterea arguuntur, qui ze- peiitio pro vilio acedise sanando supplicare dicitur,
lum habuerunt non secundum scientiam; qui ultra in qua non fastidiens, sed esuriens et desiderans
illuminationem prolrahere voluerunt refectionem. orare memoralur. Sed sciendum est, quod nisi mens
Nocte comcderunt cibum, qui non nisi in die su- " oranlis prius per graliam ad desiderium boni exci-
mendus fuerat. Ideo erraverunt et ebrii facli sunt, tala essel, nunquam adpersequendum malum suum
ut non intelligerent quid facerent. Propter hoc pa- convalesceret. Et idciico eo desiderio, quo per gra-
nera nostrum quotidiaiuim da nobis hodie; da pa- tiam contra malum suum accendilur; eodem post-
nem, da refeclionem; verbum tuum refectio animse modum pro malo desiderio sanando orat; qula nisi
est. Non enim in solo pane vivit homo, sed in omni aliquatenus quod perdidil senliret, quod palilur non
verbo, quod procedil de ore Dei (Mallh. iv). Ergo doleret. Itaque nec contra superbiam orare potest,
pascit verbum, sic.ut pascit panis, quoniam ipsum nisi qui vel in desiderio humilitatem habet. Nec
vcrbum est panis. Da ergo verbum tuum, ut reficias contra invidiam, nisi qui saltem ir_ affectu benigni-
animas nostras. Quid est verbum tutim ? veritas. tatem possidet. Sic mansHetudine conlra iram, sic
Mitte ver.lalem tuam in cor noslrum, ut reficias nos. desiderio contra acediam supplicamus ; contia ava-
Mitte veritatem et cum veritate charitatem. Yeniat ritiam oranles, indulgendi desiderio accendimur:
Filius, veniat cum Filio Spiiilus sanclus; ambo ve- contra gulam supplicantes, continentise appelitu in-
niant, ut refectio sit plena, illuminel veritas, refi- flammamur. Postremo nisi amor caslitalis in desi-
ciat charilas. Nam ipsa dileotio, ipsa est refectio. (n derio esset, nemo contra turpes luxurise delecta-
Panem nostrum quotidianum' da nohis hodie. Vi- liones orationem funderet; prius ergo excitamur,
dele quid dical : Panem nostrum quotidianum da ul velimus; postea oramus, ut amplius possimus ,
nobis bodie. In die praesenti refeclionem quaerit. sicut scriptum est: Concupivit anima mea desiderare.
Dies enim hodiernus prsesens est, sicut hesternus JKstificaliones luas in otnni tempore (Psal. CXVIH).
piseleritus, craslinus fulurus. Quaere diem inlus; si Sic ergo panem nostrum quolidianum da nohis ho-
intus refeciionem agnoscis, intus habes panem, in- dic : da, nam de praeterito gratias agimus, de prse-
tus diem. Nam de exleriori pane et de exteriori die senli supplicamus. Quomodo fulura evenianl, non
{quamvis el illia Deo sintet a Deopetendi sint) nunc nostrum est quserere sed tuum est providere. Ita-
siletur, propler intentionem melioris. Qusere ergo que non rogamus pro crastino; qui utrum nobis -
intus diem, quaere intus panem. Nam si ille qui re- concedendus sit, ignoramus; speramus tamen, quo-
ficilur intus esl, inttts cst quo rcficilur, inttis est niam nec in illo nobis largitio tua deerit, si volun-
quando reficitur. Clamat hic esuriens ct quseril re- tas lua fuerit, ul ad illum perveniamus. Scriplum
feclionem sui ne deficiat. Clamat anima, ipsa est quippe est : Jesus Chrislus heri et hodie , ipse et in
csuriens, et ulinam esuriat, et boc esuriat, quod smcula (Hebr. xm). Igitur panem nostrum quotidia-
cum plene percepit, amplius non esuriat. Ergo ani- i.) num da nobis hodie : qui creasti, pasce. qui dedisli
ma esurit. Quid est esurire? desiderffrc. Esurit ani- initium, prsesla nulrimentum. Nam si tu deseris,
ma, desiderat anima. Quid desiderat? panem. Quem ad quenr respiciemus? Itaque panem noslrum quo-
panem? veriiatem. Isteestpanis ej'us; hunepanem lidianum da nobis hodie
alia creatura sumere non potest, nisi sola rationalis CAP.XJI. De quinta peiilione contra avaritiam.
proplerea ait: Panem nostrum. Ad hunc facti su- Dimitle nobis debila nostra sicut et nos dimitti-
mus, ad hunc creali sumus. Propterea inqu.it, da tnus debitoribus noslris. Hsec est quinta petilio, qtise
quia creasti nos, ul sine pane isto non vivamus. contra vitium avaritia. opponitur. Conceperat eiiim
Panem nostrum quolidianum danobis hodie. Quid «piritu desiderium indulgendi qui lam fideliter eon-
est, hodie? In die prsesenli. Intendite, anima ralio- dilionem proponit, dimitte sicut dimiltimus. Nos
nalis ita creata fuerat, ut a veritate illuminaretur et enim parali sumus dimiltere; ideo secure condi-
lumen ipsius veritatis in ea nunquam obscurarelur; lionem suscipimus. Tu gratia tua j'am corda nostra
si ergo stetisset in lumine veritatis , unus illi dies leligisti, ut indulgentiam diligamus. Idcirco senliinus
esset et ille dies aelernus esset, non habens hcsfer- bonam misericordiam ct cupimus adjnvari, ut Im-
ixiin vel crastimim. Nunc aulem quia a veritaie de- plcre pos-iinus qtiod prolamus. Animus namquede-
735 ALLEGORI_£ IN NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. II. 785
siderio viriutis pronus est ad parcendum, et pro- A excedunt, nec comparari polest id, in quo homo ab
pterea desiderat et affectat cupiens indulgere, ut in- homine offenditur, crilpsenostra; in qua noslra su-
dulgeatur et sibi. Propterea et pronum.se offf"'*ad perbia contra tuam pietatem damnabili prsesum-
conditionem, non prsesumptione virtutis, sed desiderio ptione grassalur. Tamen, Domine, tu gratuita beni-
bonitatis. Hic enim desiderium orationem movet, in gnitate majora dimittis; ut nos provoces ad dimit-
quo virtus indulgenlise concepta est; etipso conalu tendum minora, nec tamen sic immerito. Tu enim
pietatis flagitat, ut adjuvetur ad perfeclionem ; pro- magnus es, nos parvi; et idcirco magna operaris, ut
pterea clamat, sicut dimiltimus. Nos, inquit, Do- excellentem bonilatem quo possurous, semulemur.
tnine, tua gratia largiente, quod nostrum est offe- Propterea dimittimus debitoribus nostris. Non su-
mus cupidi ad repetendum, nec a.ari ad retinen-
" rimus, tu quod tuum est, adjunge; scimus enim
quod nullum bonum sine lua cooperatione perficitur, dum. Dimittimus debitoribus nostris; dimittimus
ideo quod jam accepimus, libenter offerimus deside- non solum libi vindiclam, sed illis malitiam. Tibi
rium, ut iu quem nondum accepimus, sed deside- dimillimus vindictam, ut tamen eos puniamas; illis
ranius, et desiderando oramus, virtutis prsestes af- dimiltimus maliliam, ut non odiamus, Piopterea
fectum. Idcirco cum dicimus tibi, nos dimittimus, igitur dimilte nobis debila nostra, scut ct nos di-
non jactamus virtulis plenitudinem, sed gralulamur ° mittimus debiloribus noslris. Prius pancin nostrnm
propter desiderii boni inchoationem. Propterea ecce quolidianum danobis hodie; poslea-dimitte nohis de-
dimitlimus, paralisumus dimittere, parati sumus bita nostra. Prius da panem, poslea dimitte debita.
indulgere. Dimitlimus ut non repelamus ; dimitli- Prius refeclionpm, postea remissionem. Si enim ex-
mus, ut non succenseamus. Tibi enim, Domine, cor spectas de refectione donec rogari non oporteat de
loquifur; tibi aninius confiietur. Ideo ex corde di- remissioiie,etdifferatur cibus quousque desinatmor-
mi.ttimus, quia tu gratum non haberes quidouid ex- bus, non convalescunt segroli tui. Idcirco, Domine,
trinsecus fieret, si quod lingua dicit, id etiam con- quamvis bonum non sit panem filiorum canibus mit-
scientia non approbaret. Ideo dimiltimus debito- lere (Matlh. xv), lamen quia Itomines, el jumenia
ribus nostris; dimittrmus, ut non requiramus ad salvas, quemadmodum mulliplicasli misericordiam
vindictarn; dimiltimus, ut non retineamus ad roali- tuam Deus (Psal. xxxv), respice miseros, et refice
tiam, Propterea tu dimilte, sicut dimittimus nos; languidos, nt nutrimento tuo prius convalescamus
dimitle, ut non retineas ad odium; dimitte, ut non adveniam, posiea sanati etj'ustificati lua refectione
exigas ad tormenlum. Parum est enim uobis non proficiamus ad gloriam. Idcirco iterum nunc paneni
puniri, nisi mereamur et diligi. Idcirco nos eliam g nostrum quotidianum da nobis hodie, et posiea
inimicos diligimus, qui omnes inimici tui fuimus, dimitte nobis dehiia nostra, ul gralia aspirante ac-
quandiu dileximus iniquitatem, et tuam non custo- cendamur ad dilectionem et per dilectionem reno-
divimus voluntatem. Propterea, Domine, quia time- vemur ad remissionem, sicut scriptum est: Dimissa
mus j'ustam iram tuam, eonfugimus ad benignam sunt ei peccala tnuUa, quoniam dilexit multum (Luc.
condilionem tuam. Tu enim dixisti: Ditnille, et di- vn). Idcirco prius da panem, da refectionem; in-
mittelur vobis (Marc. xi). Ideo, Domine, tenemus te funde dilectionem et indulge remissioiiem. Da panem
conditione tua, qua te nobis congratuilo obligare quotidianum ut aegrotis, quem sempiternum praehi-
voluistijquia vitam nostram magis quam mortem turus es sanis ; modo da, ut ssepe lepotaliir, postea
dilexisti. Idcirco sponte promisisti (ad quod nullo daturus .ut nunquam inlermitlatur; modo da pau-"
dehito exigeharis) dimissurum te debita nostra, si latim ad sustentatioirem, postea daturus j'ugiter ad
uos a"drepetendos debitores nostros avari non esse- repletionem; modo da ad medicinara, postca ad
mus. Propterea, Domine, nos viscera misericordiae gloriam. Sic ergo priuspanem noslrum quotidianum
tuse affluentia considerantes ; non audemus lantam da nobis hodie; et post dimitte nobis debita nostra,
negligere pietatem. Urges enim ex omni parte mali- sicut et nos dimittimus debitoribus nostris.
liam nostranvhinc gratuiia bonilate, qua indulgen- D CAP.XIII. Di sexta pelitione conlra gulam.
tibus spondes veniam, hinc debita indignatione, qua Et ne nos inducas in tentationem. Hsec est sexta
non indulgentibus inlonas iram. Propterea, Domine, petitio quse contra vitium gulse opponitur. Orat
ecce vincit nos pietas tua, qua dignaris tam benigne enim, ut non inducatur in tentationera, neque sedu-
tuo juri cedere propler nos. Quid enim est omne catur ab illecehra blandiente, quae sub velamcnto
quod homo contra hominem facere potest tuse inju- necesshatis familiarius accedens, e vieino pulsat
riaecomparatum? iiain quid magnum- est si malus mentis constantiam, et blande provocat; irritans in-
malum offendit? Ubi vero pietas ipsa laeditur, bonitas excessum sttperfluitatis. Nam et idcirco specialiter
exacerhatur, hsec major est iniquitas. Propterea haec pestis tentatio appellalur, quia esetera vitia
peccatum hominis adversus hominem, non omnino longe a natura sunt humana ; et ob hoc quanto mi-
peccatum est, quia quod malus unus injuste agit. nus rationis prseferunt, lanto minus tentationis ad-
allei malusjuste patitur. Quando aulem peccamus ducunt. Tentare elenim est callide experiri, et quasi
in te, Domine, cumulalur iniquitas noslra, quia blanclis cjuibusdam conatibus prsemissis, Snle violen-
quod nos facimus ex malitia, tu pateris sine culpa. ' tam inipulsionem probare, quid existimari possit de
Idcirco debita noslra adversum te omnino modum iilo quod dubium esi. Ubi crgo indissimulata vieje.i-
787 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 788
lia est; non tam tentatio quam oppressio est, si ^ HbGres, quse non feclnius per le. llaqrre ne nos in-
praevalet, invasio nominatur. Appetitus itaque ducas in tentationem ; sed libera nos a malo.
edendi, quia per insitam necessitatem dominatur, CAP. XIV. De seplima pelitione contra
tanto eflicacius quidquid adducit, ingerit, quanto luxuriam.
minus repelli potest, etiam tunc, cum propter id Libera nos a tnalo. Hsec est septima pelitro, quse
quod illi reprehensibile inest, probari non potest. contra viliunr luxurtse opponitur, praecedens cra-
Nam el quando superflua suadet, quamvis per ra- pula, subsequentis libidinis fomes est. Itaque post
tionem ab cxcessu cobibeatur, non tamen a'b eo gulam recte conira luxuriam ad orationem conver-
quod debilum est necessitati, compeseitur. Itaque et timur, Iibera nos a malo. Nos enim caplivi tenemur,
tunc illi ad sustentationem naturae ex necessitate nec possumus exire a violenla manu vitiorum et a
servimus, quando illum per immoderatum desiderii servitute peccati, nisi tu eripias, libera nos. Eccead
fervorem, metas necessitatis transire velle cogno- quem finem venit superbia nostra. Tu fecisti nos,
vimus, Propterea quia per debitum necessitati obse- utomni creaturae tuae dominaremur; libi soli Do-
quium suscipitur, e vieino pulsans cum eo quod mino crealurarum omuiuro nos subiecisli. YTenit
dulce est infirmitati, blande suggerit etiam id quod autem superhia et pefsuasit nobis, ut cervicem e.ri-
concessum non est necessitati. Hsec est tentatio, geremus adversum te; sic recessimus a te Domine,
quam falsa ratio nilitur comprobare, ut quia id quod et ecce soli sine te facti sumus servi vitiorum qui
necessitati debitura est, rationabililer suscipitur, servire noluimus Domino omnium; sic ergo, Domi-
hoc quoque, quod merito superfluitali deputandum ne, stullitia nostra injuriam tuam ulciscitur, nostris
est non eaveatur; itaque tentat vitium blande per miseriis de nobis vindicaris libera ergo nos a malo.
neeessitatem tangens, si forte per ipsam necessi- Ecce ad te clamamus captivi, qui te conlempsimus
tatem, emollire animum possit ad superfluitatem. liberi; ecce qualem Domiuum. -contempsimus! -
- Hsec esi tentatio secundum proprietatem. Gaetera ecce quali tyranno servivimus! Turpiludo captivos
vilia dum irapugnanl, gravare possunt, sed quia a nos lenet: ut confundatur prsesumptio nostra ;
natura, faciendi ralionem non habent, quasi tentare libera ergo nos, Domine, a malo. Gloria tua est
non possunt; propter hoc specialiter tentatio nomi- miseria nostra : tales facti sumus, qui le Do-
«ata est, quia callide persuadet quod licitum non minum omniuni reliquimus. Ecce clamamus ad
est, ad quam quia per naturalem necessitatem ine- te, quia malis nostris docti sumus nihil noa
vitabiliter acceditur, non rogat, quod impossibile posse sine te. Ideo libera nos tu, Domine : qji
est ut ad illam non veniat, sed tanlummodo, ut in n solus polest, iibera nos a tvalo: malum esl hoc,
illam non inducatur. Ne nos, inquit, inducas in ten- Domine, et non est sicut cseiera mala : crudelius
tationem. Tu es enim duetor nosler in via hac, qua persequitur, profundius nocct, efficacius lsedit :
eurrirous ad te, non enim perveniemus ad le, nisi blanditur, ul faUat: lenocinalur ul perimat: men-
ducamur a te. Ergo dux noster es tu, duc bene, quia tilur dulcedinem, ut araariludinem infundat. Jdeo,
veritas es, duc ad bonum, quia vitaes; si erramus te Domine, difficilius vincitur tardius extirpatur : quia
sequentes, reprehcnderis tu, qui ducalum prsebere nostris desideriis adversum nos pugnat, et ad mor-
debes .'multa occurruntin via vitse hujus, quse se- lem blandiente dulcedine ipsam etiam voluntatem
ducere conantur, sed tuum est "dirigere, ne seduca- penetrat, et ut posl modum loti naturse dominelur:
• mur, sicut tuum est defendere, ne opprimamur. ipsam (quae totnm regil) rationem vioienta quadam
Vide ergo, Domine, ut impleas, quod tuum est. Tu pesiiferse dilectionis persuasione inclinat. Proplerea
ducatum spopondisti currentibus ad te. Duc igitur malum est: libera nos a malo, ipsum enim, bonum
et dirige nos, ne forie error tentalionis nostrse hic se esse mentitur dum delectat: nos autem maliliam
liti ascribalur, si nos per superfluitatem excedere ej'us experti, malum agnoscimus. Idcirco libera nos a
permittis in illam, qui necessilate ducis ad illam. nialo. Si ira est, vexat; si invidia, tabefacit, et sin-
Idcirco, Domine, ne nos inducas in tentalionem ; D gUia quaeque vitia malitiam suam 11011ahscondunt:
tibi enim imputabimus, si fleri permiseris. Habemus facile enim cognoscuntur noxia : dum senliunlur
hic aliquid, iquod opponamus adversum te ; si derc- amara. Propterea dum hoc, vel illud dicitur : intel-
linquimur a te. Idcirco hic adversus luam majesta- ligatur quod est ipsum malum. In se quippe habet
tem amplius aliquid praesumimus, qui sic fecisli unum quodque : unde non possit ahscondi. Hocvero
nos, utsine illo vivere non possimus, cum quo se- non intelligitur: nisi eo, quo est_ipsum, amplius
curi esse non possumus ; propterea si socias illi, aliquid dicalur. Propterea dicimus, quod malum
custodi abillo. Alioquin, Domine, inducis nostu, si est: quoniam forte non sentiretur, nisi dicerelur.
deeipimur ab eo quod nee repellere possumus pro- Sensus quippe in eo fallax experimentum habet, et
pter te, nec cavere sine te. Si ergo, Domine, inducis dccipitur in se, nisi doceatur extra se: proplerea
nos tu, et decens non erit bonitati luse. si perclitio diseat malum audiendo ; qui aestimare forte poterat
nostra in tuam causationem convertaiur, propterea bonum esse sentiendo , libera nos a malo. Scimus
ne nos inducas in tentationem, sed libera.nos atnalo. jam malum esse ; idcirco liberari flagitamus; quia
Utrumque enim pelimus, ut et a futuris cuslodias, malum est libera nos- Scieniia quippe illuminata
qtise eavere non possumus sine te, et a prateri.is est uj. agnoscat; secl fortitudo nondum roboraia, ut
789 ALLEGORI_E 1N NOYUM TESTAMENTUM. - LIB. II. - 7S0
vincat. Quantum ergo dominabatur quando adhuc iVtis; campestria vero, humilitatem incarnaliosis.
ignorabatur, quod jam non potest celari, nec potest Unigenitus namque Dei ante incarnatioiiem fuit in
tamen superari. Audi igitur confitentes, et adjuva monte : nostram autem carnem assumens, ad ima
impotentiam. libera nos-a malo (52), descendit: in monte manens in forma Dei, in cam-
CAP. XY. De viro prudente, et audiente verbum ' pestribus apparens in forma servi.
Dei. Leprosus, quem Dominus sanavit in planiiie
Omnis,qui audit verba mea, facit ea, assimilabi- campi, genus designal humanum, dispersum per.
lurviro prudenli, qui mdificavit domum suanrsuper pe- planiliem mundi. Quod vere fuit leprosum : quia
tram (Matth. xii). Yir sapiens, Chrislus; qui esl Dei non solum originali culpa, verum etiam multis
virtus, et Dei sapientia, qui mdificavit domum suam actualibus exstitit contaminatum. Erat enim diver-
super petram : quia super semetipsum sedificavit Ec- sis pollutum cultibus idplolatriae : erat foedaturn
clesiam suam. Sic qui verba Dei audii, et facit ea, mttltis flagitiorum eriminibus; Dominus autem lc-
sedificat domum suam super petram : quia aedificat prosum tetigit quando divinitatem suam humans
stiper firmitatem fidei, viriutum et lonorum ope- fragilitati sociavit; el leprosum mundavit, quando
rum slructuram. Descendit pluvia, id est aerise in cruce culpam generis "humani moriens expiavit.
lempestatis impugnatio : veniunt fulmina, id est hu- 1B Lepram tetigit el mundus permansit : quia veram
mana potentia, et persecutio : et flant yenti, id est humanitalis formam stimpsit et culpam non con-
dsemonum et malorum hominum suggestio perversa: traxit. Leprosus isle est genus humanum, quod,
et irruuntin domuro illam per importunam tenta- quandiu fuit leprosum, a Deo fuit et a civitate Dei,
tionera, sed illa minime cadit per alicujus pravi id est Hierusalem (quse sursum est mater nostva)
consensus deliberationem. Slultus super arenam separatum et longe remolum. Sed Dominus (sicut
aedifivat ouia oontemptis coeleslibus, terrenis in- supra dictum est) leprosum curavit et eivem snse
hiare non cessat. Yeniunt supradicta mala, et qiia- civitalis fecit Hoc idcm Dominus quoque miracu-
litur fabrica ejus per iuopinatam tentationem, et lum per suam gratiam, quotidie facere non dedigna-
cadit per cujuslihet culpse perpetrationera, et fit tur. Sunt etenim mulli intra ambitum sanctse Ec-
ruina ejus magna : quia concussa per tentationem clesisevitiorum lepra foedi ct peccatorum contagio,
prsecipitalur detentatione in delectationem, de de- _ quasilepra polluti. Omnesenimimmundi fornicarii,
lectalione in deliberationem, de deliberatione in coiicubinarii, incestuosi, adulteri, avari, fene-
operalionem, de operatione in consuetudinem, ratores, falsi testes, perjuri, qm etiam dicunt fra-
de consueludine in desperationem, de desperatio- _ tri , fatue, et qui vident mulierem ad concupiscen-
ne in seternam damnationem. Sunt autem tria ge- dum eam, et quicunque etsi non opere, tamen mali
nera hominum sediGcanlium. Sunt, qui amant so- sunt voluntate : omnes, inquam, tales qui per cul-
liira Deum : hi mdificant aurum, argenlum, lapides pam sunt a Deo separati, a sacerdoiibus, legem Dei
pretiosos. In amore virtulis, aurum ; in cognilione scientibus et custodientibus , judicantur esse lepra-
veritatis, argentum ; in cooperatione boni opcris, si, et a coefu fidelium etsi non corporaliter, tamerj
Japides pretiosos. Sunt alii, qui amant aliquid prse- spiritualiter segregati. Quotiescunque igitur Domi-
ter Deum : tamen nil contra Deum, nec aliquid nus aliquem hujusmodi impium jusliflcat, recte le-
plusquam Deum. In his fundamentum quidem ma- prosum mundat. Quandiuautem homo est impius,
nel; quia amor Dei non destruitur : sed tamen ex landiu est leprosus : quando vero j'ustificatur, tun.c
affectu eorum quae pariter amantur, quia qusedam raundatiir. Quicunque modo est a coetu sanctorum
corruptio coulrahilur lignum, et fenum, el slipula segregatus pp.r culpam : nisi interim mundetur per
supersedificautur. Iu ligno, peceatum illici.ti operis; gratiam, longius in futuro removebitur per poenam.
in feno, sine opere peccatum pravse delectationis ; Sicut auiem per Iepram peccata damnabilia, sie-
in stipula, peccattim illicitae cogilationis. Sunt alii, per scahiem peccala venialia designantur : sicut e^fc
qui amant qusedam contra Deum : et in his funda- D inutilis cogitatio, otiosus aliquando sermo, risus,
mentum omnino destruitur, quia arnor Dei esse et hujusmodi. Et notandum, quod nemo propter
non potest, ubi non est vel solus, vel summus. scabiem-de civitaie pellitur, nenio a civibus segre-
Igilur ad primos pertinet salvari et laudari; ad se- gandus judicatur : quia et si quando pro nostra
cundos, corripi et liberari; ad tertios argui, et fragilitate venialia committimus , nequaquam pro
damnari. hujusmodi a consortio fidelium separamur : debemits
CAP.XVI. De leproso mundato. tamen istam scabiem curarc : .debemus eliain venia-
Cum descendissel Jesus de monte, secutm sunl lia peeeata (quamvis noniiuUis videantur esse lam
eum lurbm, et ecce leprosus veniens adorabat eum, levia,ut non censeantur curanda) debemus, inquam,
dicens : Domine, si vis, potes me mundare. Et exten- in quantum valemus, el Dominus adj'uverit, ea de
dens manum letigit eum, dicens: Volo, mundare. Et nobis propulsare." Quodlibet enim peccatum licet
confesliin munduia esl lepra ejus. (Matlh. vm.) Mons hominibus videatur esse minimum : si non riispli-
in hoc loco, significat sublimitatftin divinse majesta- ccflt, potesl apud justum fieri magnum. Dicit nani- -

(52) Hic interscrebatur opusculum de seplem scpleiwriis, quod inlcr gemiina reposuimus. EDIT.
791 IIUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA-DUBIA. 79ci
que sicut ab aliis audivimus, B. Augustinus. A significaiit universitatem'; qui per septem vitia prin
Nullum peccatum criminale dum displieet; nul- cipalia iniquos inhabilanl, et eos trahunt ad dara-
lum veniale dum placet. Studeamus igitur non nationem. Immundus autern spiritus cum seplem
solum magna, sed et minima vitare peecata : ne nequioribus se spirilibus, domum suam vacanten.
si minima contemniraus , paulatim in mortalia de- scopis mundatam, et ornatam revertens inhabrtat:
fluamus. dum diabolus cum universitale vitiorum, animam
CAP. XVII. De transilu discipulorum per sata. baptizalam quondam suam a bono opere otiosam,
r Factum esl simulalis virtutibus palliatam,- per culpam ilerum
aulem, dum per ambularet Jesus per intrat.
sata : discipuli ejus cmperunt progredi, ei vellere spi- Qui ingreditur benecum splritibus uequiori-
bus se; dum animam per baplismum sibi ablalaro,
cas (Matth. xri). Discipuli per sata transeunt: dum
et per culpam recuperatam, nequius quam , ante
prselati subditos pia soilicitudine cireumspiciunt,
baptismum retentare, et gravioribus sceleribus fce -
et qualifer quemque adregnum ccelorum pertrahant,
dare conalur. Et sunt novissima Iwtninis illius pe-
sedulo perpendunt; et dum eos ad bealitudinem
trahere concupiscunt, quasi salutem eorum esu- jora prioribus; quia per contemptum gratise, quain
de se male yivendo pelli\, deleriora supplicia me-
riunt: spicas vellunt, cum mentes audieniium, per
retur.
praedicalionem ab amore temporalium dividunt.
Spicas fricant cum eos paleis vitse veteris exspoliant: GAP. XIX. De forli et vasis ejus.
grana manducant, dum eos superfluilale, et asperi- Nemo polest vasa fortis ingressus domutn ejusdi-
Ule purgaios veriiati sanctse Ecclesise sociant,et ripere,nisi prius fortem alliget (Matlh. xrr).Fortis, est
eidem incorporant. Et hoc Sabbato faciunt : quia a diabolus; fortior superveniens, Christus; domtis
terrenis actibus quiescentes, et -Deo vacautes, Te- forlis, mundus" vasa, homines; fortis alligatio, dia-
quiem ccelestem et operando quserunt, et prsedi- boli refrenalio, ue tentet nos ultra vires nostras.
cando promittunt: Aliter. Per sata ambulant, quia Direptio vasorum, conversio homihum ad fldem ve-
sacra eloquia investigant. Esuriunt, dum in eis nientium. Fortior fortem, domum ejusintrans, alli-
sentenlias roeliores discere concupiscunt. Spicas gavit, et vasa illius diripuit; cum Ghiistus per car-
vellunt, dum ea in Scripturis, quae sibi utiliora vi- nem in mundum veniens, et diabolam a senlentia
denfur, colligunt. Colleetas fricant : dum sub pa- tentationum cohihens, homines a diabolo possessos
leis litterae requirunt grana spiritualis intelligentia.. ad fidem suam convertit.
Grana vero manducant; dum per spiritualem intel-
et roboiant. Et hoc Sab- *. CAP. XX. De semtnatore el semine.
ligentiam, virtutes, opera
balo faciunt; quia vacant, ut videant : quoniam Exiit qui seminat seminare semen suum (Malth.
Dominus ipse est Deus. Hoc Dominus sabbati pro- xm). Semen est verhum Dei; sator, Christus; ager,
bat, sed stulii defensores Sabbati reprobant; quia mundus; via, est cor frequenti malarum cogitatio--
solam superficiem litterae. diligunt : rnentis refe- num transitu altritum, el aref aetura, ne verbi semen
etionem nesciunt, requiem animarum non norunt. possit excipere vel germinare. Volucres, a quibus
CAP. XVIII. De immundo spiritu exeunte ab semen rapitur dsemones suut, per quos verbum, ne
homine. fructificel, aufertur. Qui ideo volucres cceli dicun-
Cum itnmundus spiritus exierit ab homine, stmbulat tur, quia coelestis et spiritualis sunt naturse, vel
aera discurrunt. Petra est indomitum cor,
perlocaaridg, qumfens requiem, el noninvenit (Mallh. quia per nullo vomere verae fidei in
diabolus est. et durum, penetratum;
xn). Spiritus immundus, Spiritus, per
naturam; immunuus, per culpam ; spiritus, per con- quo non est verus amor, aut perseverantia virtutis.
dilionem ; immundus, per iniquilatem. Exit spiri- Spinae, sunt divitiae, quae per multas curas cor
verbi suffocant. Terpt bona,
tus immundusab homine; cum per graliam ab ipso lacerant, et semen
in Exiens ab loca arida ]-. cor mite et docile; quod verefructum facit; cura in
fugalur baptismate. homine,
ipso perfecta bonorum operum plenitudo crescit.
requiem quaerens perambulat; dum ab aliquo per Fructus seminis, justificatio est hominis.
exorcismum, aut baptismum fugatus, corda quorum-
libet fidelium a mollilie et humore fluxae cogitatio- GAP. XXI. De inimico, qui supersemtnavit
zisania.
nispurgata, ad inhabitandum explorat; sed in lo-
cis aridis requiem sibi minime invenit : quia cor Simile esl regnum cmlorum homini, qui semen bo-
eujuslibet fldelis ainmaeabono cogitando, loquendo, num seminavit in agro suo. Cum aulem dormirent
operando nunquam quiescit. Tunc dixit. Revertar in homines, venil inimicus ejus, et superseminavit ziza-
domum meam ur.de exivi : etvenit, et invenit eam nia (Matth. __m).Inhis verbis Dominicis, quae csele-
vacantem, scopismundatam, et ornatanr. Vacaniem, ris faciliora sunt et magis manifesla, non mullum
id est a bono opere cessanlem; scopis mundatam, id morandum esse, sed succincte esse transeundum,
est in exorcismo, etaqua baplismi avitiis purgatam; decernimus. Homo iste, qui bonum semen semina-
ornatam, id est simulalis virtulibus palliatam. Tunc vit, Chr.istus est; ager, mundus; semen, verbum
vadil, et assumit alios septem spiritus ncquiores se, et Dei. Inimicus, diabolus; zizania, hsereticorum dog-
ingyessi habitanl ibi. Sepfem spiritos , dffimouum nrata, sive quselibet peccata. Cum autem dormircni
703 ALLEGORI_£ 1N NOYUM TESTAMENTUM. — LIB. II. 794
homines, venit inimicus et superseminavil zizania. A recle constituunt, dum sensus spiriluales in ip_.-a
Dormitio hominum, morteni significat apostolorum, per bonse consclentise sublimitai.em requirunt.
sive torporem praelatorum. Post mortem nimirtim CAP. XXIII. De fermento abscondilo in tribus sutis
aposlolorum, emerserunt haeretici; qui diabolo farinm.
cooperstnte dogma pravum sparserunt per agrum , Simile est regnum cmlorum fermento, quod acce-
mundi. Dormienlibus quoque per torporem prsela- pluin mulier abscondil in fartnm tribus salis, donec
lis, surgunt dsemones, surgunt et perversi homines, tolum esset fermenlaium (Malth. xm). Superius de
et super bouorum corda j'aciunt semina malarum fide, hic agit de charitate. Mulier, significat sapien-
cogilationum vel suggestionum. Super alios semi liam divinam; fermentum, cliaritatem; farina, cor-
nar.t luxuriam; super alios avaritiam, et diversa da; tria sata, tria genera hominuni;-hoiiiines natu-
peccaiorum semiua diversis injiciunt. Et ex malis ralis legis, legis scriptse homines, ct hommes gral.ae.
seminibus, id est ex malis suggestionibus : crescunt Mulier ergo fermentum in tribus satis farina.
malse segetes, id est mali homines, Vis, inquiunt abscondit, donec fermenletur totum, quia sapieniwt
servi, eamus et colligemus ea ? Et ait: Non, ne divina intra corda trium generum homiuum chari-
forte cotligeutes zizania, eradicetis el trilicum; spi- tatem recondil; totuin autem fermeiitabitur, dum
ritualesviri videntes hsereticos, sive perversos quos- " numerus eleclorum in line saeculi complebitur.
que in agro Dominico germinasse et crevisse; si Aliquando fermenlum significat hoiium , aliquando
scirent apud Deum esse beneplacitum, vellenl eos malum. Bonum, ut in hoc loeo : simile est regnum
auferre de medio j'ustorum, eo quod justis iu qui- coelorum fermenlo; malum, ul expurgate velus ]er-
busdam obesse udeanlur. Sed consulta divina j'usti- metimenium(I Cor. v). Possumus per mulierem istam,
tia, an hoc facere deheant, et an Deus hoc velit, et accipere animam; per tria satatres virtules animse,
an hoe sit ofliciuni horainum malos auferre de ter- rationem, iram, coiicupiscentiam; per farinam, co-
ra; animadverlunt non nosse hominem in hac vita gitalionem; per fermenlum sicut supra, charilatem.
quales futuri sint, qui modo rnali sunt, et quid error Mulier iiaque fermentum in tribus salis farinse,
eorum bonis conferat; et ideo non esse tollendos douec lotum fermentetur, abscondit, dum quaelibet
ne boni interficiantur, quod forte futuri illi sunt, fidelis anirna fervorem charitatis in cogilalione trium
•»el ne bonis ablalio eorum obsit, quibus prosunt. naluralium virtutum reponit. Totum ergo fermen-
Tunc vero animadvertunt opportune malos auferri, tatur, dum virtutum irium triplex cogitatio in sa-
cum j'am non esttempus commutandse vitse, vel pro- porem, eifervorem charilatis convertitur; et possi-
flciendi alii., et ita per angelos, non per hoinines (i demus per ralionem, discretionem bonorum et
eos auferendos ess-e. In tempore messis dicam mes- malorum; per iram, odium vitiorum; per concupi-
soribus. Colligite primum z-izania et alligate ea per scentiam, amorem virtutum.
fascicules ad comburendum; tiiticum autem con- CAP.XXIY.-De thesauro abscondito in agro.
gregafe in horreum meum. Tempus messis est dies Sitnile est regnum cmlorum thesauro abscondilo in
resurrectionis, quando messores angeli ligabnnt agro, quem qui invenit homo abscondit, el prm gau
fascieulos de nialis ad comburendum, ligantes im- dio ittius vadit, et vendtt universa qum hubet, el emit
mundos, cum immundis, avaros cum avaris; et sic agrum illum (Mattlt. xm). Ager est Scriplura; the-
itnpios cum suis similibus, ul qui socii fuerunt in saurus, cognitio divina; inventio thesauri, rcvelalio
culpa, simul torqueantur in pcena. Triticum autem boni; absconsio thesauri, occultatio honi a notilia
colligent in horreum, quia "dislribuent bonis beatas diaboli et ab appelitu favoiis humani. Omnia autem
mansionum coelesliumsedes vendit ct agrum emit, uuisquis sacrse Scriplura.
Ckv. XXII. De grano sinapis. causa, et verae cognitionis, el dilectionis divina?,
Simile esl regnutn cmlorum grano sinapis, quod ac- quse in ca continetur, csetera omnia, quse illi sui.l
cipiens homo seminavit in agro suo (Malth. xrri). contraria et ahena, derclinquit.
Homo Iste signiflcat Deum; ager, mundum; granum H CAP.XXV. De homine negotiatore -qumrente bo
sinapis, fidem quse modica videtur propter scanda- nas margaritas.
Ium crucis; sed fervida est propter calorem dile- Simile est regnum cmlorumhomini negoliatori qum-
ctionis. Istud granum, id est fides catholica fil arbor renli bonas margarilas; inventa autem una pretiosa
magna, et habet stipiiem per spem et ramos ex- margarila, abiit et Vendidit omnia qum habuit, et
aitatos per dilectionem Dei, et dilalatos per charifa- etnit eam (Matlh. xm). Bonse margaritse, lex et pro-
tem proximi; hahilant in ramis ejus volucres cceli, phetae; una pretiosa, Salvatoris scientia : omuia
scilicet sancti, qui pennis virlutum volant ad prse-.. vero vendit et isiam emit,qui, sicut Pauliis, veteri-
mia ccelestium bonorum. Sic et -eieclus quisque hus observalionibus renuntiat, ut Chrislum lucri-
giaiium sinapis seminat in agio, dum prsedicatio- faciat. Item omnia vendit et prctiosam margaritam
nem divinam propter scandalum crueis reprobis emit, qui pro amore ccelestium terrena conlcmnit.
minimam recondit in "corde suo. Quse crescit in ar- GAP.XXVI. De sagcna tnissa in mare.
borem magnam, dum robur accipit per exercitalio- Shnile esl regnum cmlorum sagenm missm in mare,
ncm virtulis, et jamos per multiplicalionem boni et ex omni genere piscium congreganti, quatn cum
oprris- in cujus ramis volucres ceeli habitalionera, impteta csseJ, cducattes, et secus tittus'sedentes clegc,-
79S HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 798
runl bonos in vasa sua, tnalos aulem foras miserunl _.Duo quoque pertinent ad Deum : j"udicium videlicet
(Matth. xni). Sageria isla, prsedicalio est evangelica, secundum prsescientiam et judicium secundum re-
quse in mare, rd est in fluctuationem et amariludi- tributionem. Duoad hominem : judicium secuudum
nem praesentis sscculi demissa congregat multitudi- causam et judicium secundum operationem. Sed
nem piscium, id est ex omni genere hominum, tra- qui fidem Christianam prorsus respuunt, jam tribus
hit ad liltus maris, id est ad finem praesentis saeculi. prsecedenlibus judiciis, videlicet judieio secundmn
Impletio sagense consummatio praedicationis evan- praescientiam, judicio secundum causam et judicio
gelicse. Congregat ex omni genere hominum, quia secundum operationem sunt judicati; j'udicio autem
ex Judseis, quibus prsedicavit Chrislus; et ex Roma- secundum retributionem j'udlcandi.
iris, quibus prsedicaverunt Pelrus etPaulus; et ex CAP. XXVII. De Chananma, et filia ejus sanaia.
Indis, qulbus Thomas; ex Persis, quibus praedica- SecessU Jesus in partes Tyri el Sidonis. El ecce
verunt Simon et Judas.; et' ex hominibus minoris miilier Chananma a finibus illis egressa, ctamabat
Indiae, quibus Bartholomaeus; ex Syriis quibus Phi- dicens : Miserere mei,Domine, fili David (Matlh. xv).
lippus; ex Asianis, quibus praedicavit Joannes; ex Mulier gentilis, sed fide ad Dominum venicns, gen-
Achaicis, quibus Andreas; ex jEthiopibus; quibus tium designat Ecclesiam; quaerogat pro iilia dsemo-
Matlhseus; et ex Alexandrinis, quibus Marcus, el niaca, id est pro gente sua nondum salvata, ut dia-
sic ex aliis nationibus, ad quas sive per aposlolos, boli fraudibus absoluta, verse divinilati serviat libe-
sive per apostolorum discipulos et successores- per- rata. Fines Tyri, et Sidonis, in quibus mulier Do-
venit sonus prsedicalionis. In omnem enim terrum minum rogat, duorum populorum Judseorum et
exivil sonus eorutn (Psat. xvm). In eo namque quod gentium ad Christum conversorum, fidem unaui-
praedicatio Evangelica ex omnibus nationibus assu- mem designant. Sed mulier ista secundum Matthseum
mit: ex omni genere piscium trahit. bene deflnibus Tyri egressa, secundura Marcum
Aliler. Congregat ex omni genere piscium, quia domum ingressa, ad Deum atque ad pedes ejus
uongregat ex omni genere peccalorum. Congregat procidisse dicilur ut ex utroque colligalur ; quod soli
immundospeccatores, fornicatores, adulteros, ince- fideliter et recte pro erranlibus oranl, qui priscas
stuosos.feneratores, et ex omnibus aliis qui minori- perfidise suse mansiones relinquunt, et in domum
bus vel majoribus peccalis sunt a Deo divisi et per Domini, id est in Ecclesiam humili ac pia sese devo-
mullas iniquiiales dispersi. Et ex omnibus cungre- lione transferunt. JYon esl bonum sutnere panem
gat et congregatos jnstificat; et neminem expellit, filiorum, et millere cunibus. Mensa, est Scriptuva :
qui, ipsa audila, eam intrare voluerit. Continet au- -t panis, scieulia; filii, Judaei; canes, gentiles : quasi
tem sagena isla pisces multos ut diversos bonoset diceret:Non est bonum, utbeneficium-miraculorum
malos; sed interim dum sagena ad littus trahitur, quod convenit populo Judseorum, qui habent cogni-
isti in illos frequenter commutantur. Boni etenim tionem Dei impeudatur filiae tuae jcentili, quae non
nonnunquam mali fiunt per ctilpam, et mali ali- habet notitiam Dei, sed mulier gentilis : per respon-
quando boni fiunt pergrafiam, etnondiTii polest sum humililatis meruit flliae suae beneficium sani-
judicari, qui in vasa sint eligendi, qui foras proji- tatis.
ciendi, cum ad litlus, id est ad (inem sseculiventum CAP.XXVIII. De luiialico a dmmone liberalo.
fueril; lunc j'udicium verum secernendorum bono- Accessitad Jesumhomo, genibusprovoiulusante eutn
rum et malorum patebit, quia angeli eligent honos dicens : Domine, misercre filio tneo, quia lunalicus
in vasa, id cst in aelerna tabernacula , et malos fo- esl, et male patilur (Mattli. xvn). Lunalicus est, qui
ras mittent in seterna tormenta. Omnes autem, qui per horarum momenla de vitiis ad vitia mutatur,
fldem Chi istianam recepluri non sunt, extra sage- nec perstalin coepto, sed decrescita bono, etcrescit
nam istam sunt, sicut Judsei et pagani. Et lales jam in malo, et nunc in ignem libidinis velirae ferlur;
judicati sunt, non solum judicio seeundum prae- nunc in aquam flucluanlis cupiditatis prseeipilatur.
scientiam, et judicio secundum causam, sed etiam D Marcus de islo sic ait : El cutn vidisset illum statim
judicio secundum operationem, deinceps judicandi spirilus turbavit eum et elisus in terram votulabalur
judicio secundum retributionemJ Est aulem judicium spumans (Marc. ix). Dum puer ad Dominum acccdit
sectindum prsescieuliam, quo judicati sumus ante- eliditur; quia conversi, ad Doroinum plerumque a
quam essemus. Judicium secundum causam, quo dsemonio gravius pulsantur, utvel advitia reducantur,
judicamur ex quo boni et mali sumus. Judicium vel de sua expulsione se vindicet diaholus. Sicut in
secundum operationem, quo judicamur per manife- principio nascentis Ecclesiae, mulla et gravia oppo-
stam aclionem esse boni et mali qui prius secun- suit certamina illis quos suo regno sublrahi vidcbat.
dum causam eramus occulti. Judicium secundum CAP.XXIX. De rege, qui posutt rationem cumser-
retributlonem est, quo recipimus in preinio secun- vis suis.
dum quod fuimus et fecimus in merilo. Ex his qua- Simile est regnum cmlorum homini regi, qui voluit
tuor judiciis, duo sunt occulla, duo manifcsta. Oc- ralionem ponere cuinservissuis (Matth. xvin) Homo
culta, judicium secundum prsescientiam et judiciura isle est Deus, qui habet servos, id est homines, qtii
secundum causam. Manifesta, judicium secundum ad imaginem et simililudinemillius conditi, ci debent
retributionem et judicium secundum operationera. famulari. Positio rationis; distributio estdivini exa-
7S7 ALLEGORI,E IN NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. II. 798
minis; debitum, peccatum; debitores, peccatores. 4. recusavit. gentilis populus est, qtti primum servir.
Quanto quisque plus peccavit lanto amplius debet, Deo contempsit; filius autenr, qui intrare sespo-
Et qui minus peccavit minus debet. Serv.us, qui de- pondit, est populus Judaicus, qui Deo prinium ser-
bebat decem millia talenta, est ille qui transgressus vitium suum vovii. Sed qui prius renuit, postea in-
est decem legalia prsecepta, qui non habet unde travit; quia populus genlilis poenilenlia ductus,
reddat, quia non habet a seraelipso unde justus fiat, prsedicantibus apostolis, servitio Dei colla submisit.
et prsecepta legis impleat. Dominus autem eum, et Et prior filius, quod spopondil non implevit, quia
uxorem ejus, et filios vsenundari prsecepit,.cum om- populus Judaicus in servitio Dei non permansit.
nibus quae habet, cum eum pro iniqua volunlate sua CAP. XXXII. De rege, qui fecit nuptias filio suo.
et nefandis operibus, cum.omnibus adinventionibus Simile facluni est regnum cmlorum hotnini regi
suis poenas solvere j'ubet. Quod praecavens aliquando qui fecit nuptias filio suo. Et misil servos suos vocare
dehitor, id est peceator, procedit per humiliationem invilalos adnuptias et nolebant venire (Matth.~xxn),
et rogat per supplicem orationem, ut habealur erga Regnum coelorum est prsesens Ecclesia, qtiae est ju-
se patientia per divinam miserationem, et spoiidet, storum congregalio. Rex, est Deus Pater qui omnia
quod omnia reddei per poenilentlse satisfactionem. regit. Nuplise fllii, incarnatio Yerbi. Invitali, Judaei.
In quo facloDominus dimittil ei debitum, quia di- B Servi propler invilatos missi, propbetse et apostoli.
mitfit ei peccatum. Sed iste, cui Dominus millit Tauri tnei et allilia occisa sunl, ct .onatia varata :
tantum debilum conservum pro centuin denariis in venile ad nuplias. Tauri, sunt patres et bellatores
carcerem retrudit; dum alium, qui verbo vel facto Veleris Testamenti, qui cornibus concessse sibi pote-
ipsum leviter offendit, penitus ab omni miseratione statis, hosies fugahant definibus suis. Altilia, sunt
repeUit. Unde jusle iratus Dominus tradit eum lor- Novi Testamenli.prsecones, spiritualis gratise pleiii-
toribus, donec redcfat universum debitum; quia poe- tudine pingues, penniseontemplatiouis superna guu-
nas seternas, quas prius pro transgressione legis dia petentes. Occisa, vel ab eo quod fuerant vel per
meruerat, euni subire comjiellit. Sicet Pater meus morlem carnis in requie posita. Tauri et altilia;
coelestis faciet vobis, si non remiserilis unusqnisque quia et prius prophetse, et post apostoli ab iniidcli-
fralri suo decordibus vestris. Quidam dimiltere uo- bus passi sunt, qui nobis modo sunt in exemplum
lunt omnino, -quia el malitiam servant in corde, et quid nobis credendum. Itli autem negligeniesabierttnl;
vindictam dum possunt exercent in .opere. Alii, ctsi alius in villam suam; alius in negolialionein suam.
renritfuut quantum ad vindictam, reservant tameu Reliqui vcro tenuerunl servos ejus el conlumetiis affe-
concepfum odium quantum ad maliliam. Sed quis- ctos occiderunt. Illi qui ad nuptias venire noluerunt,
quis sibi a Domino dimitii desiderat, dpoitet ut' u significanleos qui ex Jttdseis in Chrisluin credere no-
-^troque modo fratri remittat, ut nec opere exerceat luerunt, vel contempserunt. Quorum alii iu villani
vindictam, nec corde reservet malitiam. ahierunt, dum intendunl operalioni lerrense; alii in ne-
CAP.XXX. De operariis in vinea. gotiationem suam, dumsludent avaritise.IIlivero, qui
Simile est regnum cmlorum iwmini patrifamilias, servos regis occiderunt; illos ex Judseis figurant, qui
qtii exiit pritno mane conducere operarios in vineam prophelas ct apostolos et alios praedicatores sunt
snam (Matih. xx). Horao paterfamilias, est Deus; persecuti. Rex autem cum vidisset occisionem serve-
*.iuea, Ecclesia; operarii, prselati; horse diei, selas rum suorum, iralus est, el missis exercitibus suis
sseculi. Conductio operariorum, conslitutio prselalo- Romanis scilicet Tito el Yespasiano, perdidil homi-
rum vel emissio prsedicatorum; serum diei, finis cidas illos, id est Judaeos, el civitatem eorum scilicet
saeeuli; merces denarii, retributio regni coelestis. Hierusalem succcndit. Iie ad exitus viarum. Exitus
Tfem paterfamilias, est Deus : vinea, anima; opera- viarum sunt errores genlium; qui sunt extrafidem,
rii, nostri sensus; instantia operis, exercitium vir- spem,charilatem, quse sunt vise ad palriam ducen-
tutis; horse diei setates hominis; vesper, finis vilae. les. Et quoscunque invenerilis, id est cujuscunque
Relribulio, seterna bealitudo. De hujus vinese culto- ^. conditionis; vocale per praedicationem, ad nuplias,
ribus et retributione quidam versiflcalor aif. Vinea id est ad Dominicseincarnationis fidem. Et egressi.
culta fuit, cultores prsemia <iuserunt. Non labor servi, id est apostoli de Judsea in vias, id est gentium
sequalis, aequalia dona fuerunt. Qui venit exlrenms seclas, congregaveruntin unitatem credulitatismafos,
dispensatore vocante, lantumdem recipit, quanttim id est falscs Christianos, et bonos, id est electos; et
qui venerat ante. Sic Deus ostendit, si quandocunque impletwsuntnuplim discumbeniium,id est intraverunt
velimus, aggrediamur opus, certi de munere simtis. catholicsefidei professionem, quotquot erant vocati
CAP.XXXI. De filio, qui vincam intrare recusavit. per prsedicalionem. Intravit autem rex, ut viderel
Homo quidam habebat duos fitios, et accedens ad discumbentes. Rex nuplias inlrai, ul discumbentes
primum dixit: Fili, vade hodie operare in vineam videat; quando Deus in prsesenti conscienlias-eo-
tneam. Ille autem respondensait, Noto : postea aulem rum, qui Chrisliano nomine censentur illustrat, et
pmnitenlia ductus, abiil. Accedens autem ad alterum, quid unusquisque faciat, subtililer pensat et dijudi-
dixit simititer. Al ille respondcns, ail: Eo, domine; cat : Elvidit ibi bominemnon veslilumvesle nuptiali.
et itcn ivit. Quis ex duobiis fecit voluntalein patris? Vestis nuptialis, opus charitaiis. Quara \estem <jui
(Maith. xxi.) Filius qui vineam palris sui intrare non hahct, ligatis maitibus et pcdibus, id esf ablafa
799 IIUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 800
penifus potestate hene operandi, projicitur in lene A post infructuosas lacrymas, fruslra pulsant foris
bras exteriores, quse sunt infernales obscuritales. Et relictae. Amen dico vobis, nescio vos. Quasi dicaU
quid ibi suslinebit, qui hic bene vivere contempsit, Ideo vos desero, quia per vitse merilum non agnoseo.
addit dicens : Ibi eril fielus, scilicet oculorum in va- Ecce quanta severilas post judicium ej"us, cujus est
nitate niuncli modo vagantium, et slridor dentium, ante ineffabilis misericordia. Vigilate itaquc, quia
in edaeitate modo gaudentium. Multi sunt vocati nescilis diem, nequelwram. Eccequotenditparahola.
per prsedicalionem; sed pauci elecli ad regnum per Ad hoc namque tendit, ut ad futura oculos cordis
bonsevitse sanctitatem. aperiamus; mala evadamus deserendo culpam, bona
CAP. XXXIII. De die judicii. promcrcamus seclando justiliam.
, Sicut factum esl in diebus Noe, ila erii in die Filii CAP.XXXY. De homiue, qui tradidit servis suis
hominis : Edebant, et bibebant, uxores ducebanl, et bonu sua.
dabanlur ad nuplias usque in diem, qua inlravil Noe Hotno quidam permgre proficisccns vocavit servos
in arcam; el venil diluviwn, et perdidit otnnes (Mattk. suos, el tradidit illis bona sua (Matth. xxv). Homo
xxrv; Luc. xvn). Noe arcam aedificat, cum Dominus isle, Christus; servi, Chrisliani; profectio, ascen-
fideles in Ecclesiam congregat, quam consumma- sio; hona, sunt dona; quinque talenta, exlerior
tam ingredietur cum hanc in die judicii praesentia " scientia, quinque sensibus acquisita; duo lalenta,
sua illustrabit. Sed dum sedificatur arca, iniqui lu- intellectus ethona operatio, unum talentum, intellc-
xuriantur; et dum intratur, seterna damnalione ple- ctus tanlum; ir.ul.iplicatio lalentorum, exercifalio
cturitur. Similiter factum esl in diebus Lot : Ede- virlutum et exhibilio bonorum operum ad j'tisiifica-
bant et bibebant, emebant et vendebant, plantabant tionem propriam et ad ulilitatem alienam. Servus,
et mdificabant. Qua dic autem exiit Lot e Sodomis, qui pecuniam Domiui sui in terram abscondit, fal-
pluit Deus ignem, et sulphur de cmlo, et perdidil sos significat Christianos, qui acceperunt ingenium:
omnes. Lot, qui inlerpretatur declinans , est populus et in rebus lerrenis et transiloriis expendunt, altio-
eleclorum, qui dum in Sodomis, id estinter repro- ris vitse vias arripere metuunt, acceptam diviuitus
bos, ut advena, moratur, quantum valet scelera eo- sapientiam, vel scientiam pr_edieaiido multiplicare
rum deelinat. Exeunte Lot Sodoma periit, quia in parvipendunt, erubescunt vel contemnunt. Meto
consummaiione smculi exibunt angeli, et separabunt quod non seminavi, el congrego ubi non sparsi. Quasi
malos de medio justorum, etmiltent eos in caminum dicerel: Non solum ab illis, quibus gratiam operandi
ignis (Matth. xm). et prsedicandi tribui, fructum operationis et prsedi-
CAP.XXXIV. De decem virginibus. ~ cationis requiro; sed.et illos, quibus nil gratise tri-
Simile est regnum cmlorum decem virginibus, qum bui, pro infructuosilate et slerilitate condemno.
accipientes lampades suas exteruni obviam sponso el Serve tnale et piger; serve, quia mihi servire de~
sponsm (Matth. xxv). Decem virgines, sunt universi buisses operando, et prsedicando; male, malum fa-
credentes, bona opera exhibenles; lampades opera; ciendo; piger, a bono cessando. Oportuil le commit-
oleum, gralia sive bona conscienlia. Quinque fatttse lere pecuniam meam nummulariis; el ego veniens,
virgines, significanl illos, qui in bonis quse faciunt, quod meum est, recepissem cum usura. Nummuhrii,
non bonam conscienliam, sed laudem humanam sunl qui, audita prsedicafione, facto ct verho qure
quserunt. Sapiei.les virgines, sunt qui in bonis quse audierunt multiplicare salagunt; ac si diceret. Ac-
faciunf non quserunt laudem Immanam, sed con- cepta gratia mea, bonae operaiioni et praedicationi
seienliam boiiam. Mora sponsi, dilalio judicii, dor- inlendere debuisses. Quod si fecisses, nou solura
milio virginum, mors hominum; medium noclis, te, sed et alios multos, exemplo luo, et verbo mihi
hi-peratus eventus resurrcctionis; clamor advenien- lucrifecisses. Sed quia per pigriliam tuam qua a
lis sponsi, luba evangelica in die judicii; praeparatio bono cessasti, et per malitiam tuam qua malum fe-
lampadum, fecordalio et numeraliooperum. Sed cisti, damnum mihi non solum justificaiionis tuse,
lampades fatuarum exstinguuntur, quia in adventu D sed et alienae intulisli; ideo de malitia el pigrilia lua
judicii intus obscurantur, et noiihabent mercedem, tejuste arguo et condemno. Tollile ab eo lulentuin,
rjuia receperunt laudem. Date nobis de oleo vestro, el date ei, qui habet decem lalenta. Omni enim Iia-
id esl leslimonittin dicite de operibus noslris. Ite benti dabitur, el abundabit, elc. Habenli meritum,
potius ad vendentes : non dant «.nsilium, sed ex dabilur prsemium. Dabilur, quantum ad remunera-
oLliquo commeniorant crimen earum : ite ad ven- lionem; abundabit, quanlum ad heatitudincm. Ei
dentes, id esl modo videbitis quid vos adjuvent, qui autem, qui non habel, etiam id, quod habere videlur,
vobislaudes vendere consueverunt. Yenditores, sunt auferelur ab eo. Quia falsus quisque Clirislianus in
adulatores qui dant laudem, ut accipiant aliquam damnalione nec nomen Christianitalis permittelur
Tiiercedcm. Sed virginibus faluis, tarde honam con- habere. Et, sicut nunc nudus est a sacrameulorum
. scientiam quserenlibuB,inlrant sapientes cum sponso interiori veritate, sic tunc foris nudabitur exterion
ad nuptias; quia, reprobis ejeclis ad damnationem, obun.bratione. Provideat itaque sibi humana eon-
elecli cum Christo inirabunt ad beatiludinem, Et scienlia nunc in lempore, ut postmodum de praemio
clausa est janua, id est adilus regnicceloium. Donti- gaudeal in seierniiate. Sic talenlum doni co_leslis
ne, Domine, apcri nobis. Posl st-ram posnifcntiam, cxpcndat, ul non damnaiionem, sed salvalioncm in
fcOI ALLEGORI.E IN NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. III. <!02
fli.e recipial, Nemodical: Suflicit mihi ipsi alten- A qui majori ctilpa apud Deum se oliligant, qtila ver-
dere, mihi soli providere, de me redditurus sum ra- bumDei,siveprsepudore,siveprsesuperbia,etpompa
tionem, nolo salutem alterius quserens, periclilari; diviliarum penilus referre recusant. Qui igitur ta-
non sum erudilus in Scripturis, nec expeditus in lentum.cogniti boni prsedicando expendit, largitori
verbis ;"roodicumscio, nunquam pro tantillo si non talenti Iucrum facit, et si non in alio, lameu in se-
prsedicetur Deus quemquam accusabit, vel damna- metipso; quia, quamvis "ilie qui audit malum non
bit. Quot etenim hominibus quisque, quanlum ad se derelinquat, bonnmque non faciat, ille tamen in eo
pr-rtinel, prodesse potest verbo, detotDeo damnum quod loquilur animam suam liberal, et audientem
fccit ex silenlio el de lol non injusle redditurus esl Ignorantia non excusat, et ideo illum divina sen-
rationem in judiclo. Qui igilur multa novit, multa lentia, justius damnat. Nemo autem est, qui se
dicat; et qui pauca novit, pauca dicat; et quantum possit ab hac talenti erogatione excusare quia nemo
quisque novit, lantum dicat : qui scit vel ujium est qui"hon valeat ad meliora aliquem verbo suo
Evangelium, vel unumvirtulis exemplum, quidquid provocare. Quod autem mulli, qui ad niinisterium
acceperit per cognilionem, aliis tribuat per prsedi- prsedicalionis signati sunt, et ejusdem ministerii
caiionem.Nonconsideret scxum, aetatem,personara, sumptus sumunt, el de eis delicale vivunt et Ittxu-
tempus, locum; sed praedicet omnibus, semper, ubi- R riose, quod, inquam, divinas Scripturas nesciunt,
que. masculis, feminis, senibus,j'uvenibus, divitibus, de torporeet ignavia sive coniemptu aiguendi sunt;
pauperibus, in prosperilate, in-adversitale, die, quia, cum Ecclesise. bibliolhecis, homiliariis, expo-
nocte, mane, meridie.vespere, inEcclesia, in platea, sitionibus, tractalibus repletse sint, ipsi lectioni vcl
in via, in agro, iu terra,in mari in omnibus semper meditalioni Scripturarum studium nullunr impen-
ubique bonum, quod novit dicat, si adsit, qui au- dunl. Erubescant ergo quarumdam Ecclesiarum
dire possit. Sunlnamqne multi, qui his in omnibus minisfri inutiles, inscii el ignari torporem excutiant,
spectabiliora considerant semper, et his oppositis libros legant, lalenlum expendant, redimanl tempus
praedieare recusant, quasi Dominus Deus alliora quoniam dies mali sunt. Oranibus denique modis
prospiceret, et inferiora non curaret, cum nonnun- quibus possumus nos ipsos emendare,velaiios adju-
quam quse hominibus videntur infima, apud Deum vare, debemustalentumDominicum erogare et ero-
habeantur summa. Sunt eliam qni numerosiori po- gando mulliplicare, utpote de uuo in stricto judicio
pulo praedicaul, paucis vcro loqui non curant, et reddiluri sumus rationem.

LIBER TERTIUS.
IN MARCUM.

C.\p. I. De homine habenle manum ariaam. C ait Apostolus, mutaverunt gloriam incorruptibiiis
Intravil Jesus in Synagogam; et erul ibt homo Dei, in similitudinem imaginis corruptibilis hominis,
manum habcns aridam, cui uil: Extende tnanum et volucrum, et quadrttpedum, et serpenlium, quia
tuam (Marc. m). Homo iste desigriat genus huma- commulaverunl veritatem Dei in mendacium, et co-
num p_r culpam originalem ah omni actione bona Iuerunt, et servierunt creaturse potius quam-Crca-
impeditum. Cujus manum Dominus sanavil, dum ei tori, qui est benedictus in ssecula, Amen (Rom. i).
gratiam bene operandi tribuit. Quasi enim manuui Catense vel compedes, quibus ligabalur, quasque
aridam extendit, dum amissum boni operis munus fraugebal, naluralis legis prsecepla sive gentilium
accepit. Aliter. Homo iste significat avaros qui,.no- legum decrela, quibus a malo refrenari debuerant,
lentes dare, volunt accipere. Quibus dicitur, ul ex- significanl. Sed calenas, et compedes dsemoniacus
lendanl maiium, ut qui furalur, jam non fttretur ligatus frangebat; quia genlilis populus, quanlo
(Ephes. rv); magis autem laboret operando, utha- amplius his aut illis praeceptis ligabatur per malo-
heatunde tribuat necessitalem patienti. rum prohibilionem, tanfo furiosius ea rumpebatper
CAP.H. De dmmoniaco possesso a legione. transgressionem. Ef habitabat in monumentis, quia
Exeunte Jesu de navi, occurrit de monumenlis ho- .eonversabalur in moriuis el fetidis operibus. De hac
mo in spirilu immundo : cjui dotnicilium habebat in D ruptione catenarum, et compedum hoc modo Paulus
monumenlis (llarc v). Daemoniacus iste, quem legio intulil, dicens: Feminm eorum mutaverunl natura-
possidebat, populum gentium ab universitate dse- lem usum in enm, qui est conlra naturdm. Similiter
monum diu possessum desiguat. Populus namque atitem et masculi, relicto nalurali usu feminm exar-
genlilis ab omnibus possessus dsemonibus tandiu serunt in desideriis suis invicem. masculi inmasculos
tenebatur, quandiu per multiplicem idololatriae cul- turpiludinem operanles, et mercedetn (quam oportuil)
tum, omnibus famulabatur. Gentiles elenim, sicut crroris sui, in jsemetipsis recipientes. Et, sicnt non
805 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. SOi
probaverunt Deum liabere in notitia, sic tradidit illos .k cognationem debitor magis tenetur, et illi forsiian
Deus in reprobum sensum, ut faciant ea qum non citius quam alieno credent. Sed quam mulli intra
conveniunt, replelos omni iniquilate, malitia, forni- ambitum Ecclesiae conlinentur, qui hoe exemplum
calione, avaritia, ncquilia; plcnos invidia, homicidio, minime sequuntur, quia multi sunt, qui de suis
conlentione, dolo,malignitate; susurrones, detraclo- parentibus inquirunl, an cdrpore sint sani, an ha-
res, Deo odibilcs, contumeliosos, superbos, elatos, beant viclum sive veslilum, domos, agros, equos,
inventores malorum, parenlibus non obedientes, insi- greges, armenta, aurum, argentum, paeenr tempo-
pientes, incompositos, sine affeciione absque fmdere, ralem an gratiam potentum, et divitum possideant,
sine misericordia (Rom. i). Ecce quomodo.legio pos= et sic de his quae ad corpora pertinent circa amicos
sidehat hominem, quomodo catenas et compedes suos solliciti sttnt; de his vero, quae ad salulem ani-
rumpebat, quomodo in monumentis habitabat. Qui marum pertinent, sollicitudinem nullam gerunt! Ti-
hene nocte et die in monumentis et montibus cla- mendumest autem, ne tales ad antiqua vitia relapsi
masse, et lapidibus se conscidisse dicitur; quia et sint, etquod ipsi salutejam careanf, quamnecsuis
in adversis et prosperis, populus gentium in foeda prsedicare curant. Qui namque spirituales sunt, ea
actione impudenter se esse propalabat, et lapideo- quae sunt spiritus, quaerunt: de suis diligenter in-
rttm deoium cultura semelipsum lacerabat. Grex '" quirunt, an sint a viliis puri, a peccatis liberi, vir-
porcorum, qui juxla montcm pascebatur, et quem tulibus ditali, bonis operibus pleni, an pacem Dei
legio ah honiine pulsa intravit, et in mare prsecipi- habeant cum omnibus (Galat. vi); an honum ad
tavit, multiludinem iiifidelium et quorumlibet im- omnes operanlur, maxime ad domeslicos fidei. Isli
mundorum exprimit hominum, qui recte j'uxla enim, liberatum istum imitantur, qui ad vocem Do-
montem pascuntur, dum per superbiam elati, simi- mini saltiiem in se factam aliis studuil nuntiare et
litudine porcorura ad ima curvi superna nesciunt, per Decapolim prsedicare : Decapolis, quse esi regio
et solis transiloriis bestialiter se immergunt; et decem civitatum, sanctam Ecclesiam significat, quae
dum se inquinameiito carnis aut spiritus polluunl, Decalogum legis servat. Et in Decapoli salutem sibi
more porcorum ln luto pasfum quserunt. Heu quam factam prsedicat, qui sanctse Ecclesise fidelibus, a
multiplex esl grex iste porcorum, hominum scilicet diabolo se liberatum esse verhis el operibus bonis
turpiter et bestialiter vivenlium, et porcos qui in demonslrat. Studeamus et nos si nondum Hberati
infimis totum honum suum quserunt, imitantiura ! sumus, a diabolo liberari. Et si jam nos liberatos
JJt enim de Judseis el paganis laceamus, quis nume- esse cognoscimus, salutem aliis prsedicemus. quam
rare posset multitudinem falsorum Cbristianorum .,, obtinuisse nos gaudemus, memores quodscriptum:
J
qui, quamvis baptisraum perceperinl, spiritui graliae Qut non est mecum, conlru me est, et qui non colligit
tamen conlumeliam facientes male vivendo eum de mecum, dispergil (Luc. xi). Et ilerum : Qui audii,
semetipsis expulerunt, et se horrendis sceleribus dicat: Veni (Apoc. xxu).
polluerunt?Qui lamen duo millia figuraliler esse dici •
possunt:duo, quia diversi a CAP.III. De discipulis requiescentibus in aeserlo.
bono; millia, quiaper-
fecli sunt in malo. Legio ergo ab homitie pulsa, Dixil Jesus discipulis suis : Venite seorsum in de-
porcos ingredilur, quia daemones ab illis, qui scrlum locum.el requiescitepusillum (Marc. vi). Duse
ad vitam aelernam praedestinali sunt, per gratiani sunt vilse : activa et "centemplativa. Activa, est in
Redemptorisfugati, malis male viventibus et terrenis labore; conlemplativa, in requie. Activa in publico,
inleiidentibusdominantur. Quod tamen non faciunt, contemplaliva in deserlo. Activa in necessitate
nisi Jesus concedat; quia nec malos tentare prscsti- proximi, contemplaliva in*visione Dei. Monemur
munti nisi polenlia divina perinitlat. Grex vero por- itaque in his Dominicis verbis, ut aliquando" ab
corum a legione in mare praecipitalur. dum perdse- actione quiescamus, el ad secretum coiilemplationis
mones malorum universitatis ad infernalem amari- transeamus. Quse contemplalio recte desertum dicl-
tudincm perducitur. Viderunt hominescivilalis illius r-. tur, quia a multis deseritur et a pancis inhabita-
-a iegione liberalum, sedere ad pedesJesu, vestitum et tur. In qua requiescimus pusillum, cum pro nostra
tanm menlis, et timuerunt. Sessio ad pedes Domini, fragilitate divinse visioni diu non valeamus inhae-
significat hurailitaiem et honorumoperumimitalio- rere, nec pro necessitate proximi, curam illius diu
nem. Vestilus, .bonam aelionem; sanitas mentis, pra_termitlere. Erant eninr qui veniebant et redihant
justificationem. Et rogaverunt Jesum, ut discederet mulli, nec spatium manducandi habebant. Sic no-
a finibus eorum. Sicut Petrus fragililalis suse memor stris diebus multi veniunt, mulli redeunt. Multive-
ait: Exi a me, Dominc, quia hontopeccator sum(Luc. niunl per credulitatem, sed multi redeunt per inl-
v). Et sic adhuc isli infirmi limuerunt eum, et ut a quitalem. Venit latro, recessit Judas. El spatinm
finibus suis discederet, rogaverunt. Ait Jesus libe- non habemus manducandi; dum vel honis vcl mu-
rato : Vade in domutn tuam ad tuos, et nunlia illis lis per praedicatiouem, vel per quodlibet ministe-
(juanla Dominus tibi feccrit, et misertus sit iui. Hoc rium intenti spatium non hahemus Scripturas Ie-
excmplo docetur quisque suis primo salutem sibi gcndi, et meditandi. Aliquando ergo cum apostolis
faclam praedicare, et eos ad eamdem salulem perci- navem ascendenles In desertum abeamus, ul a yerbo
piendam provocare, quia el ipse eis propier carnis et iniuislratior.c cessantes, per fidem. quam habe-
80S ALLEGORIiE 1N NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. II.. 806
wus in Dettm fluctuationes mundiales transfretan- .A phetam ait, innucns quod eam esset derelicturus
tes, tantum lectioni et medilatloni, orationi et di- Coangustatum esl stratum, ila ut alter decidut (lsa.
vinse contemplalioni saltem ad modicum intenda- xxvm). Sidon interprelatur venaiio et significat
mus. Nerao namque (sicut in libris beati Gregorii gentium ferocitatem et genlilium uationum. R.egi'0
legimus) debet propter contemplationem Dei, omni- Decapoleos, propter numerum denarium, decem tli-
no postponere necessitalem proximi, nec propter vinse legispraeceptafigural. Mare Galilaesequse intsr
necessilatem proximi, contemnere contemplalionem pretatur transmigralio facla, flucluosam volubilita-
Dei. tem nalionum quse de malo ad bonum per idolola-
- CAP.IV. De navi in mari. trise desertionem perfectelransinigraverant, designar.
Cum sero esset, erat navis in medio maris, et Je- Jesus ergo de iinibus Tyri et Sidonis exiens per Si-
sus solus in terra (Marc. xi). Sero significat vitae donem admareGalilseae inter medios fmes Decapo-
prsesentis ignoranliam; navis sanctam Ecclesiam ; leos, surdum et mutum sanavit, quando anguslias
mare, hujus-saeculi inconstantiam; terra, solidita- infidelis Judaeaedeserens, ferocltatem gentium com-
lem supernam; quarta yigilia, quatuor Evangelio- primens et fluctuositatem sedans in praidicatione
rum seientiam; labor discipulorum in remigando, Decalogi, noxiam taciturnitalem et surditatem cura-
laborem Justorum in bene operando; ventus, est 1B vit generis humani. Manumque illi imposuit quando
diabolus; contrarietas venti, tenlationes diaboli. Je- 1111donavit facultatem suis obediendi prseceptis, et
sus autem supra roare ambulat, cum sseculi praesen- fldem catholicam confltendi; adductores sunt apostoli -
tis tumorem «alcat, deprimil et humiliat. El labores et praedicatores, qui pro sanando infnmo toties ro-
discipulorum respicit, cum mulliplices Iribulationes gant, quoties pro salvandis infldelibus suppliciter
juslorum in medio misericorditer atlendit. Etvole- orant. Sanandum vero infirmum Dominus de lurba
bat prseterire eos, ut scilicet ad horam turbati, sed ducit seorsum, quando quemlibet inipium justifi-
eontinuo post liberati, plus liberalionis Suae mira- cans, de socielate et communitate iufidelium, et
culum siuperent, etliberatori suo maj'orem gratiam male vivenlium dividit.' Digitcsque in auriculas sa-
referrent, sicut ssepe videtur divina pietas fideles in nandi mittit el exspuens linguam tangit, quando ei
tribulatione el tentalione deserere. Unde scriptum per Spiritum sanctum prseceptis suis obediendi gra-
est: Quare tne repulisli ? quare irislis incedo, dum tiam, et confilendi, et prsedicandi sapientiam tribuit.
affiigit tne inimicus? (Psal. XLH.)Sed conlinuo adest Quod autera ingemuit, nobis tanlum modo exem-
Dominus, el dicit: Confidile : ego sutn, nolite timere. plum gemendi pro aliis dedit. Aures denique infirmi
De hac coDsolalione dictum est: Cum transieris per ad audiendum aperiuntur et lingua ad loquendum
aquam, tecum ero, el flumina non operient le (lsa.' " solvitur, dum homo per gratiam justificatus, prsece-
XLIII). In navim ad illos ascendit, quando sanclam pta divina auribus cordis auscullat, et«ognila con-
Lcelesiam per gratiam intrans, fideles contra quse- fitetitr el prsedicat.. Hoc igitur exemplo docemur, ut
libet adversa munit. quoslibet peccatores quotidie per praedicatioiiem no-
CAP.V. De surdo el muio sanato. stram ad Dominum adducere studeamus, et ilhtm
Exiens Jesus de finibus Tyri, venil ad Sidonem per pro illis jugiter oremtts.
medios fines Decapoleos. Et adducunt ei surdum et CAP-VI. De septem panibus et paueis pisciculis, et
tnulum, et deptecabantur eutn, ut imponeret ei manum qnaluor tnitlibus hominum saiialis.
(Marc. vn). Genus humanum tanquam unus homo Legimus in Evangelio (Marc. vrrr et Matth. xv),
varia peste in protoplaslo depravatum amisitlumen; quod Dominus qualuor millia hominum de seplem
dura perdidit divinse contemplationis c.laritatem; panibus et paucis pisciculis satiavit. In quo loco per
amisit audilum, dum perdidit ohedienlise virtutem ; septem panes septem dona Spiritus sancti figuranlur ;
amisit olfactum, dum perdidit cliscretionis virtu- perpisciculosvero, exemplaPairum anliquorum, qui
tem; amisit gustum, dum perdidit internse dulcedi- suh naturali lege vel scripta fuerunt, designantur. Co-
nis saporem; amisit taclum, dum perdidit lenitalem j-. medentes quatuor millia fuisse describuntur, propter
internse suavitatis; amisit loquelam, dum perdidit quatuor Evangeliorum perfectionem; vel propter
confessionem divinitatis; anrisit manum, dum per- quatuor cardinalium virtutum excrcitalionem. Do- -
'
diditexhibilionem boili operis; etquasi singulorum minus ergo saliat quatuor millia hominum ex se-
scnsuum et memhrorum oflicia amisit, dum om- ptem panihus, et paucis pisciculis quando per septi-
nium virtutum exercitationem, el bonorum operum formis spiritus dona, et pef praecedentium patrum"
exliibitionem, per peccalum originale perdidit. Incur- exempla, qui de fluclibus huj'us sseculi erept., et di-
vatur, dum summis demis derelictis ad ima flecti- vina benedictione consecrati; refeclionem nobis, ne
tur. Infunditur hydropisi, dum exteriorum honorum in hrijus saeculi cursu deficiamus, prsebent. Quatuor,
cupiditate distendilur ; repietur daemonio, dum se inquam, millia hominum saliaf.quando electos cre-
palam tradit dsenipnum obseqiiio. Diversse autera dulitate quatuor Evangelioruin comprehensos, qua-
operaliones miraculorum, diversarum virlutum et tuor principalibus virlulibus exercitalos, donis spi-
actuumin liumano generedesignant restaurationes. rilualibus el exemplis patrumperficit, docet et justi-
Exiens Jesus de finibus Tyri. Tyrus interpretatur ficat. Et noiandura quod dicuntur pisciculi pauci,
-i)ifl«sfi«el«ignificat ludaeam, ctti Dominus per pro- quia valde rari fuerunt justi antiqui. Triduo iittem
807 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 80S
Dominum susunent,, quia in fide sanctae Trinitatis _A mabus intendunt prodesse: sed vel semetipsos , vel
constituti, spiritualem a Deo desiderant pastum ac- amicos carnales suos secundum vanitatem prsesen-
cipere. Quidam ex eis de longe venerunt. -Qui enim tis saeculi exaltare : et sibi, aut suis aliquid transito-
nihil carnalis expertus corruptionis ad servitium Tium emolumentum sludent quserere. Sedtalis ocu-
Dotnini feslinat, de longinquo non venit. Qui etiam lus, id est, intentio ista, quaa vanam jucunditatem
nttlla impudicitia, nullis flagitiis inquinatus, solum prsestat: non nisi impedimentum ad aditum regnr
autem conjugium expertus est, non venit de longin- coelestis parat. Hanc ergo manum id est aclionem
quov Qui vero multis et magnis flagitiis semetipsos ef pedem, id estmotionem et oculum, id esl inten-
polluunt, et post hoc ad Deum redeunt, de longin- tionem, abscindamus, eruamus et projiciamus a no-
quo veniunt. Et si dimisero eos j'ejunos deficient in bis. Melius enim est, ut eum sola bona actione, mo-
via. Conversi namque peccatores in prsesentis vitse tione, intentione, intremus ad vitam, quam bona-
via deficiunt; si in sua conscientia sine pabulo do - malis eommiscentes, quasi duas manus, duos pe-
ctrina. dimltlanlur. Septem sporise de fragmentis des et duos oculos habentes, intremus in gehen-
impletse, spirituales viri sunt, qui sublimiora, quae nam.
capacitatem minorum superant, el colligunt et cu-
stodiunt. Et dimisit eos. Dominus refectos dimittit, B CAP.IX. De paralytico demisso per tecjulas anie
Jesum.
cum spirituali doctrina eruditos, ut cognita perficiant;
in proprio etlibero arbitrio derelinquit,nec aliquem Venerunt ad Jesum inferentes paralyiicum, qui a
"eorum ad servienduro sihi cogit. quatuor ferebalur. (Luc. n; Matth. n.) Paralylicus
CAP. VII. De fermento Pharismorum et Herodis. iste, signlfical animaro a vitiis resolutam, et in mol-
Cavete a fermento Phurismorum et a fermento He- litie carnis torpentem. Quatuor ferentes, sunt do-
rodis (Marc. vtn). Fermentum Pharisseorum est si- ctores : qui talem animam sursum elevant et por-
mulatio religionis, tenacitas avaritise, intemperan- tant : dum illi doctrinam quatuor evangeliorum,
tia cupiditatis. Fermentum Herodis est homieidium, vel prsedicalionem quatuor principalium virtutum
adulterium temeritas j'urandi. A fermento autem administrant. Domus, in qua Jesus hospitabatur,
Pharisaeorum et Herodis minime cavet: quicunque tuttiam et sublimilatem sacrse Scripturae desi-
pjavitatem illorum suis operibus miscet. gnat. Turba, quse paralyticum introduci non si-
CAP.YIII. De tnanu, et pede scandalizante ho- uebat, multitudinem inulilium cogitationum figu-
minem. rat, quse animae peccatrici aspeetum Dei negat.
Si manus tua, velpes tuus scandalizat te, abscinde Sed tectum nudatur : dum sublimis et inystlcus
eum, etprojice abs le (Marc. ix; Matth. xvm), etc. sensus in Scriptura aperitur. Et paralyticus coram
Debemus accipere acfionem per manum; per pe- Jesu inlrodueilur. Ibi denique uhi culpa ei remitli-
dem, corporis molionem ; per oculum, cordis in- mr, fllius appellatur, tollere grabatum et abire ju-
"teiHionem. Multi sunt, quos manu sua male scan- betur: quia postquamhomoad.cpgnitionem Dei vere
dalizat. Qui enim Imtantur cum malefecerint, et redit, Deus illum sanat per gratiam ab omni, quod
exsultant in rebus pessimis (Prov. IX), quia dele- deliquit, et vocal per adoptionem filium, et jubet
ctantur in viliis et operibus malis : istos mauus lollere grahalum per carnis suhjectionem ct ire per
sua miserabiliter scandalizat, et" ab intioitu regni bonam operalionem. Surge, inquit, totle grabatum
coelestis lardat. Sunl etiam, qui in molu corporis, luum, el vade in domum luatn. Quasi diceret: Eri-
et vagatione delectaritur : civitates, castella, oppida. gere a carnalibus desideriis per pcenitentiam, domi-
vicos peragrant, et lerram circumeunt, el perambu- nare carni tuse per conlineniiam : el vade per ho-
lant, nunquam in uno loco sunt vel consistunt, nam operationem in domum tuatn: conversationem
riunquam pedes ab excursu et discursu compri- scilicel bonestam. Quinque de causis affliguntur ho-
mere valenlcs. Unde de tali cursore quidam versifl- mines molestiis carnis: aut propter merita augenda,
cator ait.
rj ul Job: aut ad humilitatem conservandam, ut Pau-
Dutn fuit in mundo, per mmulum vixit eundo: ltts ab angelo Satanae : aul ob peccata' corrigenda,
Hic poslrema dies, hic quoque prima quies. vel intelligenda, ut Maria soror Moysi, et hic para-
Quid igitur tales, qui non gralia oratiouis, aut vcm- lyticus, qui nisi dimissls peccatis potuit curari: aut
poralis necessltatis, sed solius causa curiositalis re- ad gloriam Dei manifeslandam, sicut caecus de quo
giones pervolant, quid nisi per huncpedem, id est, dicilur : neque hic peccavit, neque parentes ejus :
perhanc vagalionem, quae multum placet, quid, sed ul tnanifestentur opera Dei in illo (Joan. ix). Et
inquam, nisi scandalum paliunlur, et ab ingressu Lazarus, cujus inflrmitas non fuit ad mortem : sed
vitae impediunlur? Illos quoqtie oculus seandalizat: pro gloria Dei (ibid.) aut inilium aeternae damna-
qui in iis quaefaciunt, non Deo placere, non ani- tionis, ut Herodes (S5).
mha
{55) Explanationem in Canticum beataj Mariae, quam bic exhibet editio Rothomagensis, habes
inter opera exegetica gcnuina. EDIT.
809 ALLEGOBI.E IN NOVUMTESTAMENTUM. — LIB. IV

LIBER QUA-RTUS.
IN LUCAM.

CAP.M. De viro et mutiere curalis. j8_gratia. Sedpostquamvinum novum, idest jucundi-


Legimus in Evangelio quod Dominus spiritum im- tatem gratise, bene gustaverit, veteri novum, id est
muiidum expulitdeviro: et continuo fcminam a febri- culpse gratiam anteponit, quam largitur immutabi-
bus, socrumscilicetPetri,curavit (__.«<;.iv). Moraliter liter et summe bonus Deus.
virum a dsemonioliberatum ab immunda cogitatione CAP. IV. De eteclione duodecim apostolorum.
purgatum, intelligimus : feminam vero a febribus Elegit Dominus duodecim apostolos (Luc. vi), qui
consequenter curatam, carnem a concupiscenliae . sacrae mysleria iidei caeteris manifestando praedica-
fervore per conlinentise praecepla frenalam. Et mu- rent. Duodecim conslant ex quater tribus, et ter
lier sanata Domino ministrat, cum membra carnis, quatuor. Ad lroe ergo clegit Dominus apostolos duo-
quae prius servierant immunditiae, justilise famu- decim, ut per quatuor mundi parles iidem sanctse
lantur. Trinitatis prsedicarent, et credentes ad supernae bea-
CAP.III. De commissura, el vestitnento novo, et de tiludinis gloriam convocarent. .
utribus et vino, CAP. V. De arbore et ejus fructu.
Nemo commtssurama vestimentonovo immittit in Non est arbor bona, qum facit fruclus tnalos; neque
vestimentumvetus, alioquin el novumrumpit, et veteri arbor mala faciens bonos fmctus (Luc. vr). Arbor,
non convenit commissura a novo (Luc. x). Novum 'B est anima; arbor bona, anima justa; arbor mala,
veslimentum, opusbonum est, vetus vestimentum, anima prava; fructus, opus; fructus justi, justilia;
peccaium. Quicunqueautemquodlibetopusbonum e't fructus impii, culpa; cognitio arboris ex fructu,
peccatum, inquomanet, conjungit; hoc quod facit cognilio hominis ex actu; succisio malse arhoris,
amitiit, et msuor scissurafitquiamelius eratei non damnalio peccatoris; securis, Christus; manu-
cognovisse viam justitiae, quam post agnitam retror- brium, humanitas; ferrum, divinitas; acumen se-
sum converii ab eo quod traditurailli erat sancto roan- curis, judicium divinse potestatis.
dato (llPelr. \i\.Et nemotnitlilvinumnovum inutres CAP. VI. De servo cenlurionis.
veteres; alioquin rumpit vinum novum ulres, el ipsum Inlravit Je~susin Capharnuum. Cenluricnis autem
effundelur, et utres peribunt. Sed vinutn novumin cujusdam servus male habeiis eral moriturus : qui illi
titres novos mittendum est: el ulraque conservantur. erat pretiosus. Et eum audisset de Jesu, misit ad eum
Utres veteres sunt homines peccatores, velerem seniores Judmorum, rogatu ut veniret, et sanarel
hominem cum aclibus suis imitantes. Utres novi serium ejus (Luc. vn). Centurio, significat gentilita-
sunthomines pergraliam innovati, novi hominis tem ; servus centurionis, populum gentilem; missi
imitatores, qui secundum Deum creatus est, id est seniores Judseorum, coetum aposlolorum vel alio-
Christi. Vetusvinum, culpa ; novum vinum, gralia.- rum fldelium ex Judseis ad fidem conversorum pro
Quandoque ergo vinum novum in utres veteres po- justificalione gentium inlercedenlium; accessus et
nitur, et utres rumpuntnr, et vinum eflunditur: quia lrumiliatio centurionis, est conversio et humilitas
qui graliam Deiaccipiunt, et post aeceptam gratiam gentilitatis; effectus sanitalis,-gratia justificatiouis.
sicut prius peccalo deservire volunt et ipsi pro con- Et bene ait Dominus de centurione : Non inveni
temptu gralise deteriores, quam prius erant, effi- tantam fidem in Israel, quia pauci ex Israel credide-
ciuntur - et gratia eis aufertur. Aliter : Nemo millit runt in eum, et multi ex gentibus fidem illius su-
novutn vinum in ulres veteres, id est Deus gratiam sceperunt.
non tribuit peccatoribus nisi prius avetustate reno- CAP. VII. De muliere el Sitnone leproso.
venlur. Alioquin vinumrumpit utres, el ipsumeffun- Rogabat Jesum quidam Pharismus, ut manducaret
ditur, id est, si ipsi peccatores sacramenta, in qui- cutn illo (Luc. vn). Pharisseus de sua justitla su-
bus gratia conlinetur et confertur, accipere prse- perbus, populus est judaicus; Maria Magdalense,
sumpserint: et ipsi de prsesumptione deteriores effi- quse erat mulier peccatrix, Ecclesia gentilis ^edita
ciunlur, et graliaeis minime adessepermiltitur: Sed idolis; effusio lacrymarum, confessio criminum;
vinum novum in utres no\os mittendum est, et sic D extersio, satisfactio; unguentum, boni opcris opi-
ulraque conservantur: quiadumbono bominLgra^ nio; uispersio odoris, dilatatio bonse opjnionjs.
tia tribuitur el ipsam acceptam gratiam eonservat CAP. VIII. De duobus debitoribus.
et gratia conservata eum j'ustificat. Et nemo bibens Dtj,o debitores erant cuidam feneralori. Utius de-
vetus stalinivull novutn; dicit enim: Velusmetius,esl. bebat denarios quingentos, et alius quiiiquaginig.
Nemini enim quandiu deleetatur in culpa, placet Non habenlibus illis unde redderent, donavit utrismte
PATROL.CLX.XV. 2g
'
Sii ; IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICADUBIA. Si2
(Ltic. vn). Duo debitores, duo populi sunl, qui Dco A_ejus. Gentium Ecclesia vcnii retro, quia Deum in
creatoridebcntnummuni, id eslanimam suam regis carne non vidit prsesentem; sed posl ad fldei et ad
iinagine insignitam, ad servariduin sibi commissam. agnitionis graliam pervcnil, el lactu veslimentorum,
Ulriusque populi debitum per quinarinm muhipli- id cst participalione sacramenlorum ejus, nieruit
catur, quia quinque sunl sensus corporis, quibus in sanari a peccatis. FIuxus quippe sanguinis (Maiih.
hac vila ulimur, quibus imaginem Condiloris quam ix), originem peccati, ct primordium immundrc co-
accepimus excolere debenius. Sed minus debet Ju- gitalionis significat, ex quo omnc peccatum nascl-
dseus, «ui Decalogus legis per servurn daiur; plus tur. Sed Dominus non sohini opera, sed et verba
debel Chrislianus, cui per Friium gralia vitse com- niala, et cogiiationcs pravas, sacramenlis evangeli-
mitlitur. Ideo Judaei perdenarium, Christiani per cis quasi suis veslimenlis afontcobscenitafis eraun-
ccntenarium numerum fenus accumulatur. Sed dal. Quod turba dicilur quidem ojrprimere et un?.
quia neuter j_uis viribus, • sed Dei gratia per fidem sanala est, significat quod multi sunt vocati, jiatici
salvatur, recle dicitur, non habentibus illis undc electi (Matth. xxn). Muliere sanala nuiiiialtir pucila
reddereni, donavit ulvisque. Plus ergo diligit Eccle- mortua, quia Ecclesia gen.ium labc vitiorum exuta..
sia de genlibus quam Judaeus, quia sccundum prae- continuo' Synagoga est perfidise invidia.que lctho
sentem slatum major ei gratia confertur, sed et 3 resolula : perfidisc quidem, quia in Chrislum crc-
secundum prseteritum dc majori fceditate exlrahitur. dere noluit; invidise vero, quia Ecclesiam crcdcre
Plus debet, qui plus accipit. doluit. Resuscilabilur puella, cum poslquam pleni-
CAP.TX.-_9_: -Tairo archhynagogo , et tudo gemiura iutraverit, omnis Israei salvus iict.
'Jtmmorroissa. Dominus, dum suscitaret pueliam paucis rclciiiis,
Erat quidam de archisynagogis nomine Jairus : el alios ejecit, quia inP.delibus non sunt revelanda
videns Jesum procidit ad pedes ejus, et deprecabatur mysteria divina, nec irrisoribus miracula airina. Se-
eum, dicens : Quoniam filia mea in extremis est, cundum moralcm sensum, Dominus quotidie mu-
veni, impone tvanum super eam, ul sana sil et vivut lierem sanat, cum animam diversis vi!iis'Corruptam
(Luc. vm). Jairus interpretalur illuminatus et signi- per gratiam curat. Turha quoque ej'ieitur, ul ptiella
ficat Judaicum populum in antiquis patribus, pro- suscitetur; quia, nisi saecularium curarum nmlti-
plretis, Moyse. Samuele, David el aliis illuminatum. tudo ejiciatur a coide, anima inius jacens moriua
Archisynagogi fllia est Synagoga legali institutione non suscitatur. Dum enim sese per multas cogila-
disposila, quasi unica Moysi nata. Hsec duodecimo liones spargif, ad considerationem salutis ntil.ateiius
anno, id est temporc pubertalis appropinquanle, ->se colligit.
quando spiritualem prolem Deo generare debuil, CAP. X. De tribus mortuis quos suscitavil
moriebatuv, -subito languore consternata. Sed, per- Dominus.
gente Domino ad -filiam archisynagogi, morbosa Legimus in verbis Evangelii, quod Dominus tres
mulier patiens fluxum sanguinis praeripit salutem, mortuos suscitavit, puellam in domo (Lttc. vmi,
quia sic dispensata est salus humani generis, ut juvenem in agro (Luc. vn), Lazarum in monumeiilo
primo aliqui ex Israel, deinde pleniludo gentium (Joan. xi). Tres raortui, tria genera designant pec-
intraret, et sic omnis Israel salvus fierel (Rom. \i). calorum. Mortui namque sunt in doroo, qui sinc
Mulier ergo sanguinaria a Dco curata Ecclcsia est demonstralione operis conceplam nequitiam adlntc
de genlibus ingenti carnalium delcctationum fluxti in corde servant. In agro mormi sunt, qtii cttlpani
pollula, et a coetu fldelium segregata : hsec cum perconsensum conceplam in sensuumpropatulo per
Chrislus Judseam salvare decerneret, ad jam para- operationem dcmonslrant. In monumcnto morlui
tam aliis salutem spe certa praevenil, et multa ex- siint qui, diu prava consuetudine fcedali, per infa-
penderat in medicis, id est in theologis, prophetis, miam suam etiam alios depravanl. Resuscitatio
legum ssecularium doctoribus, qui se ulilia vivendi mortuorum, justificalto est peccatorum. Et lanto
prsecepta dare promittebant, Dsemones quoque, D Ievius resuscilatur quisque per gratiam, quanto mi-
quasi lrominibus consulendo, se ut deos colendos nus mortificalus est per culpam. Tantoque minori
dicebant. Quibus audiendis quanto magis naturalis purgalur pcenitentiae satisfactione, quanto >nino"ri
industrise vires expendebanl, tanto minus sanari depravatus exslilit iniquitate. UndeDominu.s, paucis
poteranl. Sed cum audisscnt Judaicum populum arbitrisadhibitis, soio verho puellam in domo jacen-
segrotare, et verum medicum de ccelo venisse, coe- iem recenter morluam suscilasse legilur. Resnsci-
perunt languoris sui et sperare et inquirere re- tando vero La/.arum in monumenlo qualriduanum,
medium. fremuisse, turbatus fuisse, lacrymasse, et vocema-
Et notandum quod puella duodenis fuit, et mu- gna clamasse, perhibelur : non quod Domino tanr
lier annis duodecim sanguinis fluxum passa est, id facilis rion fuerit resuscitatio Lazari quam ptieUse,
est quando ha>c nala fuit, illa infivmari ccepit: una sed quocl Domini facta aliarura reium suni exempla.
enim, eademque sseculi setate et- Synagoga in pa- CAP. XJ. De sepluaginia duobus discipulis.
triarchis nasci, et gentes fcedari iclclolalria ccepe- Designavit Dominus et olios sepluaginla duos (Lui.
runt, Unde*retro-in turba accessil, et tetigit vesli- x). Sicut in aposto.is forraa est poniificum, it3 in
menta ejus, et' confeslim cessavit fiuxus sanguinis septuagiata duobus discinulis forma est presbylero-
"
815 ALLEGORLE IN NOYUM TESTAMENTUM. — LIB. IV. . Sli
rum secundi ordinis. Sepluaginta duo milluntur, A , ncminvia salutaverilis. Qui non amore aeternie patri_e,
qtti linguarum totidem gentibus Evangelium pracdi- sed prsemiorum-ambitu, salutem audientinus prae-
carenl, ut sicut primo duodecim aposloli propter dicat, quasi initinere salutat, quia ex occasione non
duodecim tribus Israel, ita et hi projrier cseteras inlentione salutem audientibus exoptat. Omnis enim
gentes deslinenturimbuendas. Per hocquodbinos qui in via salulaf, cx occasione ilincris salutat, non
mitiil, innuilur-quod neroo pracdicalionis ofiicium cx intentione habcndae salutis.
debet suscipere, qui erga alium cbaritalein non CAP.XII. De homine qui incidit in lalrones.
habet. Ante facienr suam, in omnem civilatcm et Homo quidam descendebut ab Jerusalem in Je-
locum, quo erat ipse venturus, miltit, quia, ubi riclw (Luc. x). Honio istc, qui de Jerusalcm in Jc-
verba praedicationis proccurrunt, venit Dominus ad rico descendit et in latrones incidit, sicut in ho-
mentis habilaculum. Et dicebalillis : Messis quiclem miliis legimus, genus designat humanum. Quod in
mulla, operarii vero pauci. Messis esl lurba creden- primis parentibus supernam civilatem descrens, in
liura; operarii, aposloli et sequaccs eorum. Et licet hujus saeculi et exsilii miseriam per culpam cor-
hsec messis verbo Dci sit sata, tamen cttlturse labo- ruens, per antiqui hostis frauduientiam veste im-
rem el sollicilum munus operarii requirit, ne aves morlalitalis et innocentise est spoliatum, et origina-
coeli sparsa semina dissipent. Sed quia pauci sunt B lis culpse vitiis graviler vulneratum. Feceral Deus,
operarii, id est pra.dicatores, rogandum est jugiter sicut alio loco diximus, Iwminem ad imaginem ct
ut, Dominus det graliam prsedicandi fidelibus, et similiiudinem suam (Gen. i). Ad imagincm, secun-
_ mittat eos in procurationem messis suse. Unde sub- dum rationem; ad simililudinem secundum dile •
ut "
jungitur: Rogatc ergo Dominum tnessis, ut tnillat clionem, per ulruinque Dco inhscreret, et inha,-
cperarios in tnessem. Quomodo enim prwdicabunl, rendobeatus cssct. Sed diabolus, humanse beatitii-
nisi mittantur? (Rom. x.) Item : Ecce ercjo miilo vos dini invidens, contra duo bona praedicta duo prin-
sictct oves, inter iupos (Matlh. x).' Sicut insidiantur cipalia mala inlulit homini in originali culpa. ln eo
lupi ovibus, sic hseretici fidelibus. El sicut lupus nanique quod factus erat ad imaginem Dci se-
nocte ovile circuit non audens intrare, canis som- cundum rationem, vulncravit eum per ignoran-
num, pastoris absenliam, ut desidiam explorans, sic tiam honi. In eo vero quod factus esl ad sirnili-
hsereticus nocle suse tentaiionis fideles decipere co- tudinem Dei, vulneravii eum per concupiscentiam
natur, Ecclesiam incaute non intrans, et pastores mali. Homo autem spoliatus cst, vulneralus cst,
veldesides necare, vel in exsilium mittere intendit. semivivus est rclictus, quia in humana nalura,
Lupus vero corporis rigidi se facile non flcctere clsi possit divina similituilo, quse est in dileclione,
c
potest, sic hserclicus duri intentione cordis non penitus corrumpi, divina tamen imago, quse.est in
solet a"berrore revocari. Unde Apostolus : Hmreli- ratione, non potest penilus delcri. Quamvis enim
cumhominemposlprimam et secunacun correctionem tanla malilia possit affici ut nihil diligalboni, non
deviia (Titn. ni). Lupus suo impetu fertur, cl ideo lamen ignorantia tanla exca_cari potesl ut nihil co-
saepeluditur; sic bserelicus inipetum facit, et ssepe gnoscat veri. Rectc ergo semivivus cst relictus;
remanet inanis, cum nocere non.possit. Luptis si qtiia, etsi propler primordialia peccata, niagna es
prior aliquem viderit, vocem illi quailam vi nalurse parle fuerit corruptus, non tamen est penilus caeea-
eripit, si homo illum prior viderit, exagital; sic tus. In eo namque etiam post vulnera vixit, quo
quem versuta dispufatione l.sereiicus prsevenit, mu- ipsi qualiscunque scintillula sensus remansit. llo-
tum reddil, ne confiteatur verbum Dei. Sed si quis slilis ergo gladius hominem penilus non exslinxit,
commenta fraudis ejus cognoverit, patitur j'acluram dum in eo naluralis boni dignilalem omnino delere
vocis. Sicut Inpus. sic hsereticus : prirmiiu, quia non potuit, el de hujus ratione senlenlisc. Psalmista
invadit gullur, u'erque vitalibus vulnus infiigit. Idiler intulit, diccns : Cor mundumcrea in me, Deus,
Possumus eiiam per lupos persecutores quosque et spiriium rectum innova in visceribus mcis (Psat.
designare, qui more luporum fideles lacerare co-. L). Pcr cor enim mundum, in se divinam designat
nantur. similitudinem; perspiritum rcctum, divinam ima-
Noliie porlare sacculum, neque peram, neque cal- gincm. Dum cor mundum in se creari, spiriluni
ccatnenla. -Tota flducia prsedicaloris in Deo debet vero rccium innovari postulavit convenienfer insi-
esse, ut praesentis vitae sumplus, etsi non provideat nuavit, et divinam similitudinero in toto posse cor-
sibi, tamen uon desituros cerlissime sciat, ne, dum rumpi, et divinam imaginem nequaquam prorsus
-occupaiur mens ejus ad temporalia, minus praedi- possc dcleri, Ibi naroque, ubi nil boni remansit,
cet oetema. Etideo sacculum non portet. Secundum bonum, si tamen festauratur, creatur; at ubi a!i-
autem mysticum sensum, peeunia in- sacculo clan- quid boni supcrest, renovalur. Est autcra cordis
sa, sapientia est occulta, quae pro Christo non ero- munditia, in perfects Dei dileciione;xecliludo vero
gatur. Perperam, onera saeculi; pcr calceamenta, spiritus, in sana rsitione. Quod aulem sccundum
mortuorum operum exempla figurantur. El prsedi- prsecedentes distinctiones divina in nobis imago et
«ator onus ssccularium negotiorum non portet, nec divina similitudo possunt accipi, doct.ores in alte-
stultorum operum exempla conspiciat, ne sua opera rius cojusdam versiculi expositione dcclarant, ubi
quasi ex moriuis pellihtis credat munire. Et nemi- scriptum est: Signalum est super nos lumen vultu.-s
€15 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA DUBIA. 8IG
tui, Domine; dedisli tmtiliam in corde meo(Psal. rv). A SMfli»(Luc. x). Per islas duas sorores, duse sighifi-
Per lumen enim, quod super nos sive irr nobis si- canturvitsespirituales. PerMartham,operisactuosa
in nobis divinam imaginem, devolio, qua proximo in charitate soeiamur; per
" gnatum esl, distinguunl
quam assignant in discretione rationis ; ct per laeli- Mariam religiosa mentis intentio, amore j'uncta Dei
Tfiam,divinem similitudinem, quam determinant in Verbo, qua in Dei amore suspiramus. Acliva, vel
jucunditate dilectionis. Sacerdos et levita qui, viso panem corporalem esurienti, vel doctrinam igno-
spoliato et vulneralo trausierunt, pafres antiquos rar.ti tribuit, errantem corrigit, superbum ad hu-
exprimunt, qui vitae praesentis statum tunc sanete milifatem revocat, etquse singulis expediant di-
vivendo transierunl; sed humanum genus per cul- spensat. Contemplativa, charilatem Dei et proximi
pam vulneratum minime sanaverunt. Samaritanus retinet, ab exteriori actione quiescit, soli Conditoris
pertransit, dum Christus per humanilalem vitse hu- desiderio inhseret, et calcalis omnibus curis ad vi-
jus momenta eucurrit, qui homini vulnerato vinum -dendum faciem Creatoris inardescit, et desiderat
et oleum infudit, dum per prsedicationem suam illi misceri supernis eivibus , de seterna in conspecfu
et blandam consolalionem et austeram increpatio- Bei incorruplione gaudentibus. Et huic erat soror
nem exhibuit. Alligans vulnera ejus in jumentum nomine Maria: qum etiam sedens secus pedes Do-
suum Ievavit, dum, per carnem assumptam in B mini, audiebat verba illius. Maria sedet, quia con-
cruce suspensus, morle sua culpam illius expiavit. templativa, pacatis vitiorum tumullibus, interna
In stabulum duxit, dum intra sanctam Ecclesiam jam in Christo quiete mentis perfruitur. Martha
cdllocavit. Stabulum autem Ecclesiam signilicat; stat, quia activa laborioso desudat certamine. Se-
quia, sicut jumenta in stabulo suas iramunditias cus pedes illius : quanlo enim humilius sedet, tanto
dimitlunt, sic peccatores, qui bestialiter antea vi- amplius capit, sicul confluit aqua ad convallem de
xerunt, per confessionem et satisfactionem in san- lumoribus collis. Audiebal verba itlius. Intenta erat
cta Ecclesia peccata sua deponunt. Attera die pro- Maria quomodo pascerelur a Domino, et Marlha
tttlit duos denarios slabulario, et ul curam ejus age- intenta erat quomodo pasceret Dominum, Haec con-
ret, dedii, quando, peracto mysterio redemptionis, vivium parat, illa in convivio Domini jam delecla-
omnibus qui Ecdesiam gubernare debent, utrius- tur. Domine, non est libi curm quod soror tnea reli-
que Teslamenli scientiam, et prsedicandi graliara quil tne solam tninislrure? Ex illorum person? lo-
dislribuit. El quodcunque supererogaveris, ego, cum quitur, qui adhuc divinae contemplalionis ignari
rediero, reddam libi. Debent praelati in cura segroti solum, quod discernunt fraternse dileclionis opus,
aliquid supererogare, ul non solum ea quse in duo- Deo beneplacitum, ducunt: Ideoque -cuncios, qui
bus Teslamentis conlinentur studeant prsedicare, ^ Christo devoti esse velint, huie mancipari profe-
sed et alia mulla secundum ea quse scripta sunt la- ctuosum esse autumant. Martlia, Martha. Repeli-
borent excogitare, et aliis praedicalione manife- lio nominis indicium est dilectionis, vel forte mo-
stare. In die autem judicii cum Dominus redieri., vendse intenliones, ut studiret attentius. Non repre-
seeunclum merilum reddet prsemium. Sed, cum hendilur pars Marthae, quia et ipsa bona , sed pars
Dominus'in cura ista exigat etiam nostra, quid di- Mariaelaudatur. Quae quare sit optima, subinfer-
cturi, quid facturi sumus, qui raro vel nunquam tur : Qum non auferetur ab ea. Quia contemplativa
expendimus ea rjuse sunt illius? si namque illis, hic incipit, et in coelesii patria perflcitur; quia
quibus doctrinam debemus, nunquam litleram amoris ignis, qui ardere hic inchoat, eum ipsum
simplicem narramus, quid ne nobis erit, qui etiam ouem amat viderit, in amorem amplius igneseet.
innumerabiles sententias, adjuvante gratia, per no- Non ergo contcmplativa auferetur : quae sujrlra-
strum studium el laborem excogitatas, vel saltem cta praesentis sseculiluce perflcitur. Activa cum
ab aliis auditas, et diligentissime in corde nostro jeoEporedefici; quia in aeterna palria panem non
dispositas [deposilas] incessanter eis prsedicare de- .porriget esurienti, quia nemo esuriet; neque caetera
beremus? Possumus itaque dicere, quod in hac misericordiae aget opera, qui non erunt necessaria.
-figura, Jerusalem est contemplatio superna ; homo Cum prsesenti ergo sseculo auferetur activa; merito
quidam,humananatura; Jericho, miseriamundana; -ergocontemplafioni, onrnium justificalionummerita,
latrones, dsemones ; deseensus, culpa ; vestes, im- universa virtutum postponuntur sludia.
mortalitas et innocentia ; vulnera, vitia; levita et CAP.XIV. De lumborum prmcinclione.
sacerdos, patres antiqui, sive ministri veteris sa- Sinl lumbi vestri prmcincti, et lucernm ardenles in
c*rdotii; Samaritanus, Christus, jumentum caro; manibus veslris (Luc. xn). Prsecinclio lumborum
oleum, hlanda consolalio; vinum, austera incre- est continentia carnis, ardor lucernarum, exhibitio
patio; elevatio, redemptio; stabulum, Ecclesia; boni operis. Et vos similes hominibus exspectanti-
stabularii, prselati; duo denarii, scientia utriusque bus Dominum suum quando revertatur a nupliis,
Testamenti. 'Ad nuplias dominus ivit, cum post resurreclionem
CAP. _XHI. De Martha , et Maria sororibus novus homo angelorum sibi mullitudinem copula-
Lazari. vit. A quibus reverlitur, cum nobis per judicium
Intravit Jesus in quoddam cqstellum : el tnulier manifestatur. Quem revertentem hene exspectamus,
Murlha illum in domum dum in adventum in omnibus •nosmetipsos
qumdam, nomine, excepit ejus
8i7 ALLEGORI_£ IN NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. IV. 818
"
prseparamus uf, cum veneiit et pulsaverit, con- A erat Synagoga quasi ficulnea plantata. Cultor virieae,
festim aperiant ei. Non vultaperire pulsanti judici, Moyses et prophetae. Tres anni, tria tempofa : tem-
qui timens videre. iratum quem contempsit, de pus naturalis legis, tempus seriptae legis, tempus "
corpore exire mefuit. Aperit, qui judicem lselus et gratise. Fossio est prsedicatio; missio stercorum,
.securus sustinet, ct de propinqua morle gaudet. recordatio peccalorum. Excisio ficulncse, dej*ectio
Beali servi illi, quos cum veneril Dominus , invenit Synagogae. Secundum moralem sensum, arbor ista
iigilantes. Yigilat qtti oculos apertos in vero lumine unaquaeque anima infructuosa , per simulalionem,
tenet, ut tenebras negligenlise vitet; qui eliam, virtutum, et exhibitionem honorum operum foliis
quod credlt, operatur. Ameh dico vobis, quod prm- circumdata, sed a fructu verae justitiae aliena. Trcs
cinget se, praeparans se ad relributionem, et facict anni, cogriitionem sancUe Trinilalis significant; cir-
iilos discumbere, in seterna heatitudine refoveri: ei cumfossio arboris, exlractionem significat terreuse
transiens de judicio ad regnum, tninislrabit illis, cupiditalis fossorio prsedicationis. Slercora expri-
quia diviniiatis suae >contempIatione eos satiabil. munt carnis peccata, quse mittunturad radicem ar-
Et si venerit in secunda vigilia, et si in terlia vi- boris, quando conscientia langitur pravitatis cogni-
gilia venerit, et ita invenerit, beati sunt servi illi. tss memoria : quse, dum inde poenitet, quasi per
Yigilias vocat ad similitudinem excubantium in no- "tactum stercoris, redit ad fccundiialem operis. Ex-
cte, quia in nocte hujus mundi, semper debemus cisio infructuosse arboris, j'udicium est damnatio-
eontrahostes esse solliciti, et exspectare lueemven- nis; cultor istius arboris, prsedicator, qui semper-
turam, id est adventuni judicis. Prima ergo vigilia, pro tali anima debet inlercedere. ut illi Deus conce-
est cuslodia pueritise, seeunda juveututis, tertia se- dat spalium poenitentiae et faciendi fructum justitise,
nectulis. Si quis vero in pueritia vigilare neglexit, sicut prophetse et apostoli, quia quosdam ex Synagoga
npu tamen desperet, sed iu juvenlule, vel saltem salvandos inlellexerunt, pro ipsa ssepius oraverunt.
in senectute resipiscat, quia plus index moras no- CAP. XYII. De muliere spirilum infirmitatis.
stras patienter exspectat. Qui eliam ad excutien- habenle decetnet oclo annis.
dani mentis" desidiam, exteriorum damnorum si- Ecce mulierfqum habebat spiritum infirmitatis an-
militudinem indueit, ut per hsec animus ad cuslo- nis decem et octo (Luc. xrri). Mulier ista, humana.
diam sui suscitetur. Unde suhditur : Ifoe auiem sci- est nalura; spiritus infirnritatis, amor terrense cupL-
iote, quia si sciret palerfamilias, qua hora fur ven- ditatis; decemet octo anni languoris, transgressionem
turus esset, vigilarel tttique, et non sineret perfodi exprimuntlegis, qusedenario consummatur, et despe-
doinum suatn. Nesciente patrefamilias fur domum Q rationem resunectionis, quse oclonario significatur.
perfodit; quia, dum a sui custodia spiritus dormit, Quse inclinata erat per culpam, nec omnino poterat
improvisamors carnis hahitaculum irrumpit, et ad sursum respicere per j'ustiliam. Qui enim terrena
supplicia trahit. Furi autem resisterel, si vigilaret, diligit et cogitat, non respicit sursum ad coelestia.
quia adventum j'udicis venientem occulte praecavens, Quam cum vidisset Josus per prsedestinationem, vo-
poenitendo oecurreret. Et vos estote parali. Posl si- cavit eam per pra_dicalionem, et ait: Mulier, di-
mintudinem ponit exhortationem, ut omnes sine missa es ab infirmiiale tua, id est absoluta es a culpa
macula et ruga parali simus, quia qua hora veniat, tua. Et imposuit illi manum per gratiam spiritua-
nescimus. lem, eterecla est per j'ustificalionem, et glorificabat
CAP.XV. De eunte in via cum adversario. Deum per gratiarum aclionem. Archisypagogus in--
Cum vadis cum adversario tuo ad principem in via: dignans, populus est Judseorum lltteram legis zelans,
da operam liberari ab ipso, ne forle trahal te adjudi- non intelligens Sabbatunr observandum ab effectu
cem, et judex tradal te exactori, et cxactor miltul te operis servilis, non a curatione infirmitatis, non a
in carcerem (Luc. xn). Adversarius noster in via cessalione divinse laudis. Hypocritse, unusquisquet
Dei sermo esl, contrarius carnalibus desideriis in vestrum Sabbato non solvit bovem suum, aut asinum
praesenli vita, a quo liberalur qui prseceptis ej'us I) a prsesepio, et ducit adaquare? Bos, qui cognovit.
humiliter subditur. Alioquin ex sermone contem- possessorem suum, el asinus prmsepe domini sui
ptu reus in examine judicis tenebitur peccator. (Isai. i),, Judaicum et gentilem significant populum,
Quetn judex exactori, id est, diabolo tradet, quia qui uterque peccati vinculis absolutus, silim aestum-
permillet ut Diabolus animam ejus ad psenam tra- quehujus mundi hauslu Dominici fonlis deposuit. In
hat etipse exactor eamretrudet in gehennam. Dico his.ergo duobus animalibus voeationem duorum po-
tibi, non exies inde, id est nunquam : donec etiam pulorum, adversantibus Judseis pronuntial Dominus.
novissimum quadraniem reddas (Matlh. x; Luc_..xu), CAP. XVIII. De hydropico sanato.
id est pro minimis peecatis puniaris, et reddas sem- Factum est cum intraret Jesus in domum cujusdam
per poenas pro peccatis patiendo nunquam veniam principis Pharismorum Sabbato tnanducare panem:
consequendo. et ipsi observabanteum. Et ecce homo quidam hydro-
CAP. XVI. De - ficu ptanlata in vinea. picus erat ante illum (Luc. xiv) *i"5oo,liydor, aqua;
Arborem fici habebai quidatn plantalam in vinea inde hydropisis, morbus aquosus, subtereutaneus,
sua; et venil fructum qumrere in illa, et non invenit de vitio vesicse natus cum inflatione turgente, et
(Lucsm). Yinea isf3_plcbs fuii Israelilica, in qua anhelitu fetido. Ef est proprium hydropici,. u£.
819 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 820
quanto plus bibit, tanto plus siiiat. Vitium autem, A cuntur. Possumus autem per primos ad ccenam ve-
quod iste habet in corpore, Pharisaei gestant in nientes, eleetos ex Judseis accipere; per secundos
mente. Ideo coram ipsis curatur corporaliter : ut vero, electos de gentibus designare : et per illos
hoc exemplo ipsi discant curari spiritualiter. Gom- qui venire noluerunt, illos qui ex utrisque populis
paratur autem dives avarus, et cupidus hydropico; pereunt, accipere.
quia, sicut hydropicus quanto plus bibit, tanto plus CAP.XXI. De ove, el dracJuna perditis.
silit, sic miser avarus, et cupidus quanto amplius Quis ex vobis honw, qui habel cenium oves : et si
transitoria accumulat, tanto magis ad ampliora ag- perdideril unam ex illis, nonne dimiitit nonaginia
gregauda per cupidiiatem succensus anhelat. Qui novem in deserlo, et vadit ad illam qum perierat, de-
recte fetidum anhelitum emittit, dum suae pravitatis tiec inveniat eam? etc. (Luc. xx.) Homo iste est
inlamiam ubique dispergit. Assimilatur etianr quili- Deus; oves, creaturse ralionales; nonaginla novem
bet carnis voluplatibus deditus hydropico; quia, oves, novem angelorum ordines; ovis centesima,
quanto magis carnalis quisque fetidam suavitatem humana natura; ovis centeshnse requisitio, divina
concupiscentiae deguslat, tanto rnagis ea concupi- incarnatio; ovis relalio, humana redemplio; amici
scentia foedari desiderat. Toties ergo hydropicus ab et vicini, angeli; amicorum et vicinorum de Inven-
infirmitate sua sanalur, quoties vel carnalis quisque B tione ovis congratttlalio, angelorum de bumana sa-
a luxuria, vel avarus a cupidilate curatur. lute exsultalio. Qum mulier habens drachmas de-
CAP.XIX. Invitatus ad nuplias non recumbat cem, elc. Mulier, divina^apienlia; decem drachmse,
in primo loco. novem ordines aiigelorum, cura adjunclione humanae
Cum inviialus fneris ad nuplias, non recumbas in nalurae. Mulier enim decem drachmas habuit, cum
primo loco (Luc. xiv). Nuptisesignificant conjunclio- Deus homines et angelos ad imaginem suam creavit-
nem Christi et Ecclesia.. Honoratiori post invitato Sed unam perdidit, cum homo a similitudine Crea-
locum dat, qui de longse conversationis suse confi- toris recessil. Sed sapientia lucernam ad quserendum
dentia securior factus, vita iflorum, qui se in Cbrislo aceendit, cum in carne apparuit, quia lucerna lux
seculi sunt, agililate prseitur. Et cum rubore novis- est in testa, id est Verbum in carne : quse ubi inter
simum locurn tenet, cum de aliis meliora cognoscens, homines claruit, domuna evertit, quia conscienlias
quidquid de sua operalione altum senserat, humi- homlnum consideratione reatus sui perturbavit. Et
liat. Recumbe ergo in novissinw loco, id est quanto sic drachma reperitur dum in homine similitudp
major es, tanlutn le humilia in omnibus (Eccli, ni). Conditoris reparatur.
Ul dicat libi qui teinvitavit : Ami.ce, ascende supe- CAP. XXII. De filio prodigo.
rius , quia Deus dat humilibus gratiam (Juc. rv), '- Homo quidam habuit duos filios ; el dixit udole-
quam aufert superbis. Tuncerit tibigloria coram si- scenlior ex illis patri: Patcr, da tnihi portionem suk-
mitl diseumbentibus, id est in eadem fide, vel eadem stanlim, qum tne contingit (Luc.xx). Homo iste, Deus
heatitudine quiescentibus. Paler, habuit duos fllios, quia creatorest et auctor
CAP. XX. De homine, qui fecil cmnam magnam duarum stirpium generis humani, id esl Judseorum
i et vccavit mul.tos. et geritiuiii. Major filius, qtii in culiu unius Dei per-
Homo quidam fecil cmnam magnam, el vocavil mansit; minor , qui hucusque ad colenda idola
miiltos (Luc. xiv). Homo iste, est Deus; coena, bea- Deum deseruit. Substantia, est omne quo vivimus,
titudo superna; seni, sancti praedicalores; hora sapimus, cogitamus, loquimur : hsec Deus seque de-
coeuae,tempus graliae; vocatio, praedicatio; invitali dit omnibus. Unde scriptum est: Erat luxvera, qum
ad coenam venire nolenles, reprobi lerrenis inhse- illuminat omnem hominemvenientem in hunc tnundum
rentes. Ille qui villam emit, significat cupidos; ille, (Joan. r). Hujus ergo, substantise proporlionem sibi
qui quinque juga houm emil, quinque seusus minor petit dari, cum homo rationali suo sensu de-
corporis rebus exterioribus intentos; ille , quisuxo- lectatus, etper liherum arbitrium se regere, et a do-
rem duxit, carnis voluptatibus deditos. Sed juga y minio Creatoris quserit exire. Homo iste ilaque,
houm quinque esse dicuntur; quia sensus corpo- Deus; duo filii, duo populi; major filius, populus
ris, cum sint in utroque sexu , geminantur. Exi Judaicus; minor, gentilis; suhstantia, naturaliabo-
cito in plateas, et vicos civitalis. Platese, sunt late na; recessio minoris filii, error gentihs populi;re-
patentis iniquitalis vise;vici civitatis, contubernia giolongiiiqua,idololatria; meretrices, carnis delecta,-
iiil.onestse conversationis; Pauperes, debiles eseci, lioues; dissipatio substantiae , corruptio naiurse ;
et claudi qui introducuntur, sunt illi qui mundi ama- unus civium, aliquis dsemonum; fames filii, penuria
toribus habenlur viles, et judicantur inutiles. Sed verum Deum cognoscendi; siliquse porcorum, sor-
per prsedicationem vocati, per gratiam justilieati, dida figmenia poetarum, et diversis erroribus"polluta
apud Deum eognoscuntur esse gloriosi et sublimes. dogmala philosophorum, quse.sunt cibus immundo-
Domine, fuclutn est ul imperasti : et adltuc locus est. rum spirituum; reversio filii, conversio gentilis po-
Et ait Dominus servo : Exi in vias, et sepes, et quos- puli; oecursus patris, effeclus divinse miserationis;
cunque inveneris, compelle intrare. Isti qui inlrare annulus, fides; stola prima, innocentia; calceameni
compelluntuivsunt illi qui adversitatibus fracti a ta, praedicatio; vitulus saginatus, Christus; occisjo
piavilnlibus corrigmnur. et ad amorem Dei redu- vituli, passio Christi; epulae, parficipalio graliae.;
S2i ALLEGORI-E 1N NOVUM TESTAMENTUM. — LiB. IV. 823
symphonia et ehorus de reditu tiln, gratiarum actio .4 sideratio peccati; debiti relaxatio, dimissio peccati.
de conversione genlilis populi. Filius major in agro Timeat ergo etprovideat sibi villicus -isle, id est
moratur, dum populus Judaicus in libris Veteris spiritus humanus, ut debilores islos a debito pec-
Teslamenti perfectione justiliae et scienlise scrula- cati per poenitentiam interim prudenter allevet, ut
tur. Quod pater maiorem filium ad inlrandum invi- eurn Dominus in fine sine flne de tali prudentia lau-
tat, significai quod eum plenitudo gentiuni intrave- det. Amissa namque villicalione, fodere non valebit,
rit, lunc omnis Isrue! sulvus fiel (Rom. xi). Quolidie ct mendicare erubescef, quia, post hanc vitam, ne-
quoque Deus filium recipit revertentem, dum quem- mini datur vel facullas operandi, vel fldugia Deum
libet peccatorem suscipit poenitenlem. Et omnia su- deprecandi. Debitores quoque adebitorelaxati; vil-
pradicla facit, dum gratiam, quam in baptismo ac- licum posl villicationem in domo 'aecipiunt, quando
ceperat et per culpara perdiderat, iterum illi reddit. - sensus et affectus a peccato per pceniientiam et re-
CAP.XXIII. Ee divite el ejus villico. missionem allevali et cce-eslibus prsemiis ditati,
Homo quidam erat dives, el habebat villicum, et hominem in scelesti mansionejucundumreddunt.
Lic diffamatus est apud illunt, quasi dissipassel bona CAr. XXIY". De divite epulone, et Lazuro
ejus (Luc. xxi). Homo dives , di.citur Deus Pater; tnendico.
villa, humana natura; villicus, spiritus colo- Homo quidatn eral dives, et induebalur purpura,
ni, intellectus, affectus, sensus, appelilus hu- et bysso : el epulabalur quotidie splendide (Luc. xvi).
mani; bona divitis,' dona-.Domini, et ea quao ha- Dives iste Judaicum populum designat, qui cullum,
bemus per naluram, el ea quse habemus per gra- vitse exterius habuil, et acceplse legis deliciis usus
tiam. Multa bona quse posuit Deus in instaura- est ad nitorem, non ad utilitatem._L'azarus ulceri-
menta istius villse, sunt in ea sedificia, per mul- bus plenus genlilem populum signilicat, qui ad
limodam bonse conversationis honeslatem; vituli, Deum conversus peccata-confitetur. Virus namque,
par honi inchoationem; boves, per consummalio- quod inlus latebat, quasi rupta cute foras emijiitur,
nem; tauri, per virtulis procreationem; vaecse, per dum occulta mala per confessionem prodit. Et cu-
bonse voluntatls fecunditatem; juvencse, per spiri- piebat saturari de micis, qum cadebant de mensa di-
lualis inlegritatis incorruplionem ; oves, per inno- vitis, et nemo illi dabat, quia genlilem quemquarte
centise mansuetudinem; agni per mundilia. cando- ad cognilionem legis admittere, superbus Judaicus
rem; caprae, per conlemplationis arduitalem; apes, populus despiciebat. Quia non ad charitatem, sed
per guslum internae dulcedinis. Sed et porci, quam- ad elationem, doctrinam legis habuit, quasi de ac-
vis Deus illorum esum probibebat, ibi nonnunquam ,C ceplis opibus intumuit; etquia ei verbsL defluehant.
jnveniuntur per subreptionem immundse cogitalio de seientia, quasi micae cadebant de mensa. Sed'_
nis. Qui et ipsi eo quod valent ad humilitalem contra, vulnera pauperis canes lingunt, quia prae-
mentis, multum adjuvant ad cumulum justilicatio- dicatores, dum loquendo a peccatis eripiunt, quasi
nis. Invenitur etiam in hac villa, id est in humana tangendo vulnera ad sauitatem reducunt, sicut car-
naturahordeum, per scienliam Yeteris Testameiili; nis vulnera curat dum lingil. Unde Lazarus inter-
triticum per scientiam Novi. Ibi suut agri multi per pretatur bene adjulus, quia ipsi hunc ad ereptionem
latiludineni sensuum el affcclionum, et aratra di- ' juvant, qui ejus vulnera per linguse correptionem
versa per multa virlutum et aclionum exercilia. 0 curant. Factum est aulem ut moreretur tnendicus, et
quaui bona,- quam locuples villa isla, in qua Deus porlaretur ab angelis in sinum Abrahm. Sinus Abra^.
posuil lot et tanta bona! Caveat villicus, ne dissi- hae, est requies bonorum pauperum, qugrum-est re-
petbona cjus. Dissipatio bonorum, amissio est do- gnum cmlo-rum(Matth.y), quo post hanc vitam re-
norum; corruptio virtutum, ablalio bonorum ope- cipiuntur. Mortuus esl et dives, et seputlus est in
-r.im. Nolandum cjuod diclum est : Quasi dissipasset inferno. Sepultura inferni, pcenarum profundilas
bona ejus.. Non enim vere possumus dissipare bona est, quse post hanc viiam superbos, et immiseri-
Domini; quia; etsi humana nafura tanta possit af- X)cordes vorat. Eievans antem oculos suos, cum esset
fici malilia ut nihil diligat honi, non lamen polest in tormenlis, vidil Abraham a longe, el hazarum in
tanta caecari ignoranlia, ut nihil cognoscat veri. sinu ejus. A longe videut infideles, dum in imo po-
Yillicatio est conversatio; amissio villicationis, est siti ante diem judicii fldeles super se requiescere
in morte hominis; ralio de villicatione est jusla exa- attendunt, quorum posl gaudia contemplari non
niinatio de transacta conversalione; locutio divitis possunt. Longe est, quod concupiscunt; quia illuc
cum villico, sermo Domini cum spiritu humano. per merita non atlingunt. Paf<.rAbraham, miserere
Quid faciam, inquit villicus, quia Dominus tneus mei, et milte Lazarum ul inlingat extremum digiii
aufert a me villicationem?- Angustia villici timor sui in aquam, ut refrigeret linguam meam, quia cru-
spiritus huroani. Sede cito, el scribe. Debilores ser- 'cior inhac flatnma. Infldelis populus verba legis in
vi, sunt intellectu.s, affeclus, sensus, appetitus hu- ore tenuit, quse in opere servare contempsit. Ibi,
iaani per culpam depravati. Et quanto magis intel- ergo amplius ardebat, ubi se ostendit scire, quod
leetus, sive sensus, sive affeclus, sive appetitus a facere noluit. Ab extremo digiti se tangi desiderat,,
bono dissidet, lantoamplius debet Deo. Sessio debi- qui seternis suppliciis datus optat opera justorum,
torifjest humiliatio peccaloris; scriplio debiti, con- vel ultima sibi participari. Fili, recordare, quia re-~
§23 HUGONIS DE S. VIGTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 823
cepisli bona in vita lua, et Lazarus simililer mala. A potestatem quolibct diveilendi, sic Iaici rebus suis
Nola quod dives iste aliquid boni fecit, ex quo libere ulenles, polestatem habent quod volunt fa-t
bonum transitorium in hac vita recepit: el Lazarus ciendi: comedunt quando volunt, bibunt quando
aliquid mali fecit, sed mala Lazari purgavit ignis volunt, et sic de cseteris. Pro tanla ergo liberiate
inopise. Fili, recepisti bona in vita tua, quia omne sibi eoncessa, non inconvenienter in agro esse dier
gaudium tuum felicilatem transitoriam putasti. possunt. Per illas autem, quse in mola molenies
Habent justi etiam bona in mundo; sed quiainre- erunt, possumus accipere eos qui rerum ecclesla- -
compensationem non recipiunt, sed ad aeterna san- sticarum curam gerunt: qui recte feminino genere
ctis desideriis sestuant, quse adsunt, rninime bona designanlur, eo quod infirmitate et fragilitate sua
videnlur. Memento, fili. Ecce divitem lilium vocant, arduitatem vitse contemplativae ascendere uon va-
quem tamen a tormento non liberat; quia prsece- lent, el exleriora fanlunr tractare negotia perroit-
dentes patres hujus populi multos a sua flde de- tuntur : qui dum omnium sibi commissorum curam
viasse considerant, nec ulla compassione a tormen- gerunt, quasi per circuilum laboris sui molam du-
tis eripiunt, quos tamen filiosper carnem recognos- cunt. Per cos vero qui in lecto erunt, possumus eos
cunt. Hdbeo enim quinque fratres. Judaicus popu- accipere, qui ab actionibus exterioribus quiescentes
lus ex magna parte jam damnatus sequaces suos, y solis faclis coelestibus vacare, el divinse debent cprt-
quos super tcrram reliquit, quinque libris Moysi templationi inlendere. Lectus namque quietem si-
carnaliter intellectis, vel quinque sensibus corporis gnificat. Primi sunt in agro, propter libertatem;
deditos novil. Quinario ergo numero fratres, quos secundi in molendino, propter laborcm; tertii in le-
reliquerat, expriroit, quia eos ad spiritualem intel- cto, propter quietem. Sed ex his omnibus unus
ligenliam non assurgere novit. Si Moysen et pre- assumetur, aller relinquetur. Assumelur granum,
plietas non audiunt, tteque si quis ex tnorluis resur- relinquelur palea; assumetur frumentum, relihque-
rexeril, credent. Ex mortuis Dominus resurrexit, sed tur lolium; assumelur agnus, relinquetur hsedus;
quia Judaicus populus Moysi credere noluit, ei qui assumetur piscis, relinquetur anguis; assumelur
resurrexit credere contempsit. Et cum verba Moysi bonus in praesenti per graliam, relinquetur malus
spiritualiter intelligere noluit, ad eum quem Moyses per culpam; assumelur bonus in futuro ad gloriam,
prsedixerat non pervenit. Unde Veritas : Si crede- malus relinquetur ad pamam ; bonus assumetur ad
r<!-isMoysi, crederetis forsiian et mihi (Joan. x). heatiludinem, mal.us relinquetur ad damnaiiorienr
CAP.XXV. De decetn leprosis mundatis. Interim tamen, dum praesens agitur vila, in omui
Factutn est dum iret Jesus in Hierusulcm, trans- r modo vivendi semper boni sunt malis conjuncti, et
ibul per mediam Galilmam et Samariam. Et cutn in- sunt in agro, in mola, in lecto bini, honi et mali.
grederetur quoddam caslellum, occurrerunt ei decem Videat igitur modo quisque quomodo sit, el laleni se>
viri leprosi (Luc. xvn). Decem lpprosi signilicant faciat, ut debeat assumi, non relinqui.
eos, qui contra prsecepla Decalogi vivunt, et diver- CAP. XXVII. De Pharism et publicano oranlibus.
sis, et damnabilibus peceatis male agendo semet- Duo homines ascenderunt in templum ut orarent^,
ipsbs polluunt. Tales veniunt ad Jestim per fidem, unus Pharismus, et altcr publicanus. PJtarismus slans
ex quo ipse ingressus est castellurii hujus mundi hmc apud se orabat. Detis, gralias ago libi, quia non
per incarnationem,et stant alongeperhumilitatem, sum sicul cmleri hominum (Lue. xvin). Qualuorsunt
et exclamant per cordis poenitenliam : Jesus prcp- luraoris species : cum quis vel honum quod habet a
ceptor, misere.re nqstru Qui dum vadunt, ut, osleudanl se habere existimat; aut si dalum a Deo credit, pro.
se sacerdotibus per vocis confessionem, sananlui meritis sibi datum putat; aut cunr se j'actat habere
a lepra transactse iniquilatis, sicut scriplum est: quod non habet; aut cura despeclis cseteris, apprtit
Dixi: Confitebor adversum me. injtislitiam meam Do-_ singulariter videri habere, quod habet. Hac Phari-
mino : et tu remisisti impietatem peceali mei (Psai sseus peste laborabat; qui ideo non justificatus de-
xxxi). Novem qui ad agendas gratias accepta sani- D, scendit, quia merita bonorum operum. sibi singula-
tale regredi neglexerunt, illos exprimUnt qui, posi . riter tribuens, publicano se prsetulit, dieens : Deus,
acceptam remissionem criminum, Decalogum com. gratias ago libi. Ecce Pharisaeus ad abslinentlam
plendo,. grates pro gratia reddere contemnunt. exhibendam, ad impendendani misericordiam, ad,
Unus qui rediit et gratias egit, universalis Ecclesia referendum Deo gratias oculum habet apertura, ad
unilatem designat, quse pro beneficio gratiaegratei i, humilitalis cuslodiam non habet. Et quid prodest,
referre non cessat. si tota civitas custodiainr, et unum foramen, per
CAP.XXVI. De duobus in agro, quorvm unus quod hostes intrent, relinquatur. Pharisaeus, Judai-
assumelur, et alter relinquetur. tjam populum signifieat, qui ex justificalionislegi-
Erunt duo in agro, unus assumelur, et alter relin- bus exlollit merii^ sua, et superbiendo recedit. IIu-
quelur : dum molentes in mola, una assumelur, et al miliatus publicanus, gentilem significat, qui longe a
tera relinquetur : duo in lecto, unus assutnetur, e\: Deopositus peccata confttetur, etlanrentaiido pro-
alter relinquetur (Luc. XYII).Possumus per illos qu i pinquat Deo. et exaltatur.
jn agro sunf, homines laicos accipere in sseculo li- CAr.XXVIU. De cmco juxta vium illuminato.
bere viventes. Sicut enim ille qni in campo est habe I Factum est auiem cnm appropinquaret Jesus Jer
S25 ALLEGORI^ IN NOVUM TESTAMENTUM. - LIB. IV. 826
ticlw, cmcus quidam sedebat secus viam tncndicans. .A.Titum inhahitans bonis ejus operibus satiaiur. Za-
Et cum audiret itirbam prmtereuntem, interrogavil cliacus quoque dimidiumbonorum suorum dat pau-
quid hoc esset. Dixerunl autem ei quod Jesus Naza- peribus, cum ipse, quia ad Deum convcrtitur, ea
renus transirel (Luc. xvni). Cseeus iste signilicat tantum quse necessaria sunt coipori reservat sibi,
genus humanum, quod a superna claritate exclu- csetera yero pauperibus erogal. Quadruplum denique
sum, damnalionis suse palitur tenehras; sed, Do- pro defraudallorie reddit, curo pro qtialibet culpa,
mino propinqttante Jericho, curatur. Jericho, luna quatuor Evangcliorum prseccpla comp!et, aut qua-
interprelatur, per qttam defectus nostrse mortalilalis tuor cardinales virtutes exercet.
intelligilur. Dum «rgo verbum Dei infirmitatem no- CAP.XXX. De Domino ftente super Jerusalem.
strse carnis suscepit, homo ad cognoscendum divina Appropinqtiavit Jesus Jerusaletn, cl videns civi-
redil. Csecussedet juxta viam, dum incipit in ipsum tatem flevit superillam, dicens : Quia si cognovisses
credere, qui dieil: Ego sum via, verilas, el vita et lu (Luc. xix). Quod Dominus secundum hislo-
(Joan. xu). Mendicat, dum rogat. Unde sequitur : riam semel fecit, hoc quotidie per eleclos suos
Ei clamabat. Jesus transiens caecum audit, stans Ecclesia agit. .Plus plangit reprobos, qtti nesciunt
illuminat; quia per humauitatem suam, nostraa cse- cur plangantur, quia exsullant in rebus pessimis
ciiatis yocibus compatitur, sed per potentiam divi- R (Prov. xx). fjui si damnationem sui prseviderent,
nitalis lumcn nobis gralise inftindil. Et qui prmibant seipsos cum eleclorum lacrymis plangerent. Qui in
increpabant eum, ul taceret. Qui Jesum prseeunt, si- perversitate stta diem suani hichabent, in qua et
gnificant lumullus carnaliuni vitiorum quse dissi- pacem habent ex abundaniia temporalium, et sup-
pant hominis cogitaliones ct perturbant vocis ora- plicia nunc absconduntur ab oculis eorum, quia re-
tiones, ne Jesus ad. illuminandum venire possit cor fugiunt ventura prsevidere, quse temporalem laeli-
hominis. Sed jam credens sentiens se gravari phan- tiam . perturbant. Sed veniens dies quando animas
tasmate vitiorura priorum, et vocem suse oraiionis exeuntes a corporibus dsemones inimici circumda-
impediri, ne pro se orare possit, ardentius clamat: bunt vallo, trabentes eas ad societalein suse damna-
El Jesus dixil illi : Res.piee,fides iua te salvum fecit. tionis. Et undique circumdabunt et coangustabunt,
Et confestim vidit, el sequebalur illum magnificans quando non solum operis, sed eliam locutionis et
Deum. Yidet et sequitur, qui bonum quod intelligit cogitationis iniquilates anfe oculos corum replica-
opsratur, et Jesum prajtereuntem imitattir. Et hic bunt. Et ad terram prosternentur, cum caro in
lalis non solum In Deo proficit, sed eliam alios ad pulvcrem redigelur. Filii eliam cadenl, cum illa
laudem Dei accendil. Unde sequitur : Omnis plebs, die peribunt omnes cogilationes eorum (Psal, CXLV).
ut vidit, dcdil laudem Deo. Quse cogilationes etiam per lapides sigiianlur, cum
CAP.XXIX. De Zackmo.t subditur : Non relinquelur in le lapis super lapidem,
Ecce vir nomine Zachmus, et hic eral princeps Perversa enim anima, cum perversse cogitationi
publicanorum, et ipse dives. Et qumrebat Jesum vi- perversiorem addit, quasi lapidcm super lapidem
dere quis essel : el non poteral prm lurba, quia sta- struit. Sed cum anima ad ultionem rapitur, lalis
tura pusillus eral (Luc. srx). Zachseus, qui inter- cogitationum conslruclio dissipalur. Et hoc ideo,
pretatur justus, significal credentes ex gentibus, quianon cognovil tcmpusvisilationis suse. Perversani"
qui per occupalionem temporalium depressi erant enim animam Deus aliquandovisitat prsecepto, ali-
et minirai, sed a Deo sanctificati. Qui intrantem quando flagello, aliquando miraculo. Sed quia su-.
Jericho Salvatorem videre volunt, dum (idei quam perbiens contemnit, nee de malis suis erubesril, in
mundo conlulit participare volunt. Sed turba, id est exlremo inimicis traditur, cum quibus in tetenio
vitioruiu consuetudo, quse csecum clamanlem incre-: judicio damnationis societate colligatur.
pabat, etiam Jesum susciplentem. tardat. Sed, sicut CAP.XXXI. De vinea el agricolis.
caecus amplius clamando turbam vicit, ita pusillus Homo quidam plaiuavit vinecim et locavtt eam
lerrena relinquendo, arborem crucis ascendendo,. TJ agricolis, et ipse peregre fuit mullis lemporibus, ei
turbam obstantem transcendit, clamans cum Apo-. t,n tempore tnisit ad cullores servuin, ut de frtiqtv-.
stolo : Mihi absit gloriari nisi in cruce Domini no^ vinem darent itli (Luc. xx). Yjnea Domini sabaofcb,
slri Jesu Chtisli (Galat. vi). Sycomorus est arbor domus Israel est; eoloni, operarii qui ad excolen-
similis moro foliis, sed altitudine prsestans, el inler- dam vineam; horgi prima, lerlia, sexta, nona, sun<:
pretalur ficus fatua, id est crux, quae credentes. ut coiiducti. Peregre fuit qui ubique praesens est, cum.
ficus pascit ab infidelibus irrideiur ut fatua. Qtiam vinitoribus liberum arbilrium dereliquit. Priraus
pusillus ascendil, dum quilibet humilis et proprise servus qui mitlitur, Moyses legislator intelligitur
infirmitatis conscius in virtule crucis glorialur. Et qui per quadraginta annos fruclum legis, quam,
per hanc laudabilem faluitatem prope Dominum dederat a cultoribus inquirebat. Sed csesuin dimit-
cernit transeuntem; quia, si nondum ita, solide ut tunl inanem, quia irrqtaverunt Moysein iiicaslris, et
est, jara tamen rapiini, et quasi in transitu, luci, Aaron sanclum Domini, el vexalus esl Moysesproptet;
sapieniise coelcstis inlendit; Dominus autem in do- eos, quia exacerbaverunt spiritum ejus (Psal. cv).
mo manens reficilur, cum populum gentilem ad De quibus ipse ait: Uva eorum, uva fellis, et bolrv
jljem conversum," vel quemlibet fidclem per spi- eorum amarissimi, Fcl draconum vinum eorum (Deut.,
fl!,7 HUGONIS DE S.VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. ^ . 828
S".iii). Alter servus, David propheta est, qui post A ciderunt. Marcus mutat hunc ordinem, diceris : Oc-
M-yysemvinese colonos psalmodise modulatione et eiderant, et ejecerunl eum extru vineam (Marc. xn) :
eitharae dulcedine ad exercitium boni operis invila- in quo perlinacia eorum nolatur, qui post resur-
hat. Sei et hunc contumeliis affectum : dimittunt rectionem prsedicanlibus apostolis credere noltie-
inanem, dicentes: Qiim nobis pars in David: aut qum runt, sed quasi vile cadaver projicientes genlibus
hmreditas in filio Isai?(III Reg. xn.) Qui tamen suscipiendum dederuut. Sed Dominus malos colonos
pro hac vinea, ne penitus exslirpelur, sic orat: Do male perdidit, dtim incredulos Judseos in sua incre-
mine Deus virtutum, converlere; respice de cmlo, el dulilate dereliquit, el per principes Romanos longe
vide, el visita vineam islam (Psal. LXXIX).Terlius lateque dispersit. Secundum moralem seusum vinea
sarvus, fuit chorus prophetarum, qui populum cor- locatur, cum mysterium haptismi fidelibus ad exer-
rigebanl, et mala quae cultoribus vinese immiiie- cendum opere committilur. Miltunlur tres servi, ut
baut prsedicehant. Sed et illos persecuti sunt, et de fruclu accipiant, cum lex, psalmodia, prophetia
occiderunt. Cujus vineae sterilitatem Jeremias de- ad bene agendum hortalur : sed contumeliis affeeli,
plorat," dicens : Ego planlavi te vineam electam, vel csesi ejiciuntur, cum sermo auditus vel coniem-
quomodo conversa es in pravum vinea aiiena ? Quid nitur, vel blasphemalur. Missum insuper hseredem
faciain? miltam filium meum dilectum : forsilan cuin B occidit, qui Filium Dei conteronit, et Spiritui quo
hutic viderinl, verebuntur. Quem cum vidissent coloni, sanctificatus est contumeliam facit. Vinea alteri
cogilaverunt intra se, dieentes : Hic esi hmres, occi- datur, cum gratia, quam superhus abjicit, humilis
damus eum, ut no tra sit hmreditas (Jor. n). Sic Ju- ditalur. Scribse maiium mrttere in illum quaerunt,
dsei Ecclesiaehaereditatem Chi islo praeripere volunt, sed timore reiinentur, eum falsus quihbet unitatem
dum fldem, quae per eum est, exstinguere conantur : Ecclesise propler bouorum multitudhiem, vel oru-
Jusiitim Dei non subjecli, sed suam consliluere vo- bescit, vel timet impugnare..
ientes (Rotn. x). Et ejicientes eum exlra vineam, oc-

LIBER QUINTUS.
IN JOANNEM.

(Non est Htiaonis, imo nec excerpfionum compilaloris.)

CAPITULUili
I SEUPROLOGUS. |2 mui.e cseleiis, proprium possidet que-d Evangelium
• Inter o.nnes scripturas, saera Scriplura excellit, dicitur. Est enim Evangelium bona annunlialio. Oaec
. cujus excellentia ex ipso nomine manifesiatui;. Sacra aulc.m annuntiatio bona in evangelica doclrina di-
enini dicilur, quia ad sanctitatem nos fnstruit. Hsec gnius esl quam in aliis, tum propter rei comple-
autem in duo divisa est, ia Yetus Testamentum et tionem et prsesenliam, tum propter fidei manlfesta-
Novum. Sed, sicut sacra Scripiura excellit aliasscri- tionem, tum propter vilse fulurse jueunditalem.
piuras, sic et Novuin Testamentum Yetus excedit. Propter rei completionera; quia, cum in Yeteri
Yeius enim appetitum temporalium ingerit, Novum Testamento dictum sit: Ecce virgo concipiet el pariet
vero desiderium seteinotum. TJnde el illud Yetus filium (Isa. xn), in Novo hoc completum esse an-
dicitur, vel quia ad appetitum temporalium trahit, nuntiatur, ubi dicitur :. Peperii filium suum pri-
dicendo : Hoc elhocfacietis, et bona terrse comede- tnogenilum (Luc. n). Propter fidei.manifestationem;
tis : per quem appelituni nos veteri homini, scilicet quia, ibi fidesChrisliobscure praedicala est, hic vjero
Adse, ccnformes efficimur; vel ideo Yetus, quia nou aperte.. Ibi enim velata facie videbantin senigmatp4
permansururo, sed aliud ei successurum erat. Unde hic vero revelata et manifesle. Uude dicitur : Mulii
dicitur : Supervenientibus novis velera projicietis reges, et pr,ophetmvoluerunt videreqttm vos videtis, et
(Levit. xxvr). Novum vero Teslamentum ideo Novum, D «OHpotuerunt (Luc. x). Propter vilse seternaejucun-
quia facit desiderium selernorum, quse semper ditatem, quia Novum Testamentum aeterna promit-
jucunda et delectabilia sunt; et ideo nova, quae tit, quae jucunda et delebilia sunt. Ex fide enim,
nunquam veterascunl ;-vel ideo, quia perduraturum quam docet Evangelium pervenitur ad dilectionem,
est, nec aliud ei succedere debet. quae dat vitam aeternam. Hsec autem evangelica do-
Sicut autem sacra Seriptura alias excedit, et inter ctrina, nec paucitate constringitur, nec superflua
ipsas sacras Novum Testamentum Vetere dignius multitudine dilatalur: quod esset, si velunus tantum
est, sic inter Scripturas Novi Testamenti Evange- scripsissel, vel ii.flniti. Nam si uuus tantum, minus
lium excellentius est. Unde et hoc nomen habet. crederelur. Unde dicitur in lege: In ore duorum, vel
Nara propter excellenliam suair hoc nomen com- triuin tcstium stet omneverbum (Dcut. xvirh.Si vero
'
829 ALLEGORLE IN NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. V. S50
infinili, vilior haberelur, quodsic vulgo diffunderelur. A identitatem essentiae divinse, et diversitatem perso-
Quare cerlo numero et congruo cqntinelur. Quatuor nartim demonstrare.
enini lantum sunt Evangelia. Qui numerus tamen in Modus agendi talis; primum de aeternitate Verbi
multis aliis, sedprsecipueinEzechieleperqualuorani- agil, et de idenlitate essenlise riivinse, et de perso-
malia prsefiguratus est (Ezech. 1). Sed inter hsecqua- narum diversitate; deinde narrat miracula gesta
luor praecehit Evangelium Joannis : quod et in ante jncarceralionem Joannis; poslea communia
illis propheticis animalibus ostensum est. Nam etiam commemorat, donec ad sermonem Domini,
Joannes aquilae, quse cselerb avibus altius volat, et quem habuil in coena ad discipulos, veniat quein
intuitum in solem figit luminihus irreverberalis, diligenlissime et subtilissime describit. In eo enim
comparatur, cum Doraino ad ccelum volat, ejus di- Dominus de divinitate sua manifestissime docuit, ut
viuilaiem allius cseteris inluendo. Unde dicil Augu- de identitate essenthe suse cum-Patre, et de diversi-
siinus eum adeo alte coepisse,quod si allius intonuis- tate personse : quem sermonem nullus aliorum au-
set, nec totus mundus eum capere potuisset, dicens: sus esl altingcre. Quod vero dicitur tunc supra peclus
Jn pr neipio crat Verbum, etc. Cseleri vero cum Do- Dominidormivisse, et in exslasi raptus intelleetu ea,
inino in terra gradiuntur, qtti de humanitate ejus quso Dominus dicebat comprehendisse, non nego nee
egerunt. Ex ipso etiam ordine patet qucd dignius est B afiirmo; sed hoc per illud, quod supra pectus Do-
Evangeiium ij.sius quam aliorum. Est enim Joannes mini reclinasse et obdormisse dicitur, significatur
novissimus ordine scrihendi, et perfeclione doctri- quod allius de divinitate Christi cseteris hausit.
nse. Scribendi ordine, quia diu sine adminiculo Deinde de passione ejus et resurreciione ejus agit;
Scripturse fidem Chrisli prsedicavit. Sed-in Palhmos et sie terminat Evangelium suum :
insulam exsilio relegatus a Domitiano, erehra reve- CAPITULUU II.
lafione consolatus Apocalypsim scripsit.Deinde mor- In prhtcipio erat Verbutn (Joan. 1). '..oannes scn-
tuo Domiliano, pei'miltente Nerva et toto senatu, re- piurus Evangelium de divinitate Verbi incoepit, ut
diit Ephestim. Sed eo absente multse hsereses in Ec- hsereses et errores, qui habebantur vel haberi pos-
clesia ejuspullulavcranl: unde rogatus ab episcopis sent de divina Christi natura, et tolleret, et omnino
Asise, ril contra hsereses illas scriberet, Evangelium resecaret. Sunt eninr in Chrislo dua. nalurse, huma-
sciipsit in diclo triduano jcjunio. In quo nonsolum na scilicet et divina. Errores vero, qui de huniana
hsereses pullulantes manifeste resecat, sed etiam quae natura ipsius haberi poterunt, cseteri tres satis abs-
ah aliis prseteimissa fuercnl sttpplet. Legerat enim tulerant, quia de humanitate Chrisli suflicienter
Evangelia aliorum, et verilatem historise approba- -, tractaverant. Quod idem ut de ipsius divinitate fiaf,
verat: sed quaedara deesse . idebat, et maxime gesta dicit Joannes . In principio, etc. In principio, hoc est
Doi.rinl ante inearcerationem Joannis , quae ipse in Patre. Paler enim est principium non de princi-
si'pplet. Multseautem hsereses in Ecclesia Illa pullu- pio; Filius principium de principio, etsi sine prin-
laverant. Fuerunt enim quidam qui dicehant Chri- cipio.
stum non fuisse anle Mariam : quem errorem de- Quseritur autem an possit dici de Spiritu sanclo,
slrtiit dicens : In principio erat Verbum. Dicebant quod sit principium de principio, et quod sit in prin-
alii quod idem Deus, nunc Pater, nunc Filius, nunc cipio? Ad quod dicimus, quod sic perhoc quod di-
Spiritus sanctus erat, quos cassat, dicens : El ver- citur: Filius estprincipium de principio, hoc intel-
bum erat apuci Deuin : sicut i.lius apud alium. Alii ligatur lanlum, quod ipse esl ex subslantia Patris :
qtioque dicebant quod Ghrislus ab selerno erat, sed illud idem veraciter dici potest de Spiritu sancto,
Dctis non eral; quos ilerum confudit Joannes, di- quia etipse est ex substantia Patris : et secundum
eens^: Et Devs eral Verbuin. Fuerunt item alii hoc idem in Palre est, quia ex ipso est. Usum lamen
qiii dicebant Christum non verum, sed phantasti- bujusmodi locutionum, ut dicamus: Spirilus sanctus
cutii corpus babere : quos ilem dejicit, dicens : El esl principium dc principio, vel est in principio, vel
Vaibum caro faclum est. Est etiam novissinius per- , j in Patre, non habemus : et deest dictum, etsi non
feciione dortrh.se, quia agit de aeternitate Yerbi, id causa dicti, et ideo non recipimus. Vel si personam
ebt de divinitale, quod perfeclissimum est. Undeipse noiant hujusmodi verba, principium de principio;
dicit: Hmc esl vila mterna cognoscere lesolum Deum, esse in principio, vel in Patre, ut hoc designelur
ctquem ntisisli Jesum Christum (Joan. xvu). Huma- quod Filius sit genitus a Patre; tunc nullo modo lroc
niias eiiim Christi lac parvulorum est; divinitas Spiiilui sancto. convenire potest. Item cum dicitur,
vero.cihus grandium. Unde per humanitatem ad di- quod Pater gignit Filium, quseritur an sic dici pos-
sit, persona gignit personam? Licet auteni verus
yiniiatem gradu doclriuse est ascendendum. Hahet sensus in his esse possjt taruen hoc est altendendum
itaque Joannes communem maleriam, Chrislum; hsec nomina, Pater, Filius, ad illaur genera-
quod
inteniionem, fidem Christi docere. Specialem vero tionem notandam sunt translata ;persona vero no-
materiam, divinitatem ipsius; intentionem vero hse- men discretionis est: ad personalem enim discretio-
reses pullulanies resecare; et ea addere, quse ab aliis •nem faciendam est assumptum.-Unde pcr- hoc im-
dimissa erant, miracula Chrisli, et praecipue illa, proprie illa generatio demonstretur. Et est notan-
rjusp fccil Domi.sus «nle incarceratioiicm Joannis et duro quod in sequentibus Filius in Patrenj. essent.ia-
851 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 633
ht_r dicltttr, uhi dicilur, quia Pater in me est, et ego A Filii dici possit, quo et aliorum princioium. di
in Patre (Joan. xiv), quod esl, ego et Pater ejusdem citur.
prorsus sumus essenlise. Apud Deutn, tanquam alius apud alium. Neque
Item quserilur quare Yerbum Filius hic dicalur. enim Filius est idem qui et Paler, nec Pater idem
Verbum autem duo significat, sicut et logos Grsecum, qui et Filius : quod est contra illos, qui tricebant,
cui sequipollet, scilicet mentis conceptum, et oris eumdem cum vult esse Palrem, cum vult Filium,
prolationem. Mens enim prius intus concipit, quod cunr vult Spirilum sanclum. Deus hoc nomen hic
postea oris prolatione manifestat. Sic et Pater Filium personale est. Naturse autem cum esetera nomina
dc substantia sua gignit per quem omnia dispo- personalia prsemitluntur huic, vel consequuntur,
nendo ipse innotuit, et cum in tempore incarnando hocnomen Deus indignalione Palris soletaccipi. Sed
visibilem mundo exhibuit, et sic maxime mundo in- cum -.upponilur : Ei Deus erat Verbutn, idem est ac
notuit. Quoniam igitur per ipsum ab setenio omnia si dicatur : Verhum erat Deus, et ponitur hoc no-
disposuit, et per ipsum in carne venientem mundo menDeus in prsedicato in designatione naturse divi-
innotuit, congrue in hoc loco eum evangelista Ver- nse, quae communis est toti Trinilali. Quod bene li-
buin nominavit. Hoc verbum erat substantivum; es- cet fieri hoc modo, licet in prsecedenti personale sit.
senliam Yerbi sine molu lemporis, id est sine tenr- Et contra hserelicos illos qui dicebant Filium ab
poris consignificatione vel determinatione notat. Ali- seterno esse, et Deo coseternum esse, non tamen
quando enim tempus consignificat, ut cum dicitur, Deumesse. Per hoc aulem quod dicitur, quod 111
homoest; aliquando non consignificat, ul cuui de principio hoe erat apud Deum, confutanlur hseretiet
essentia divina agitur sicut hic : In principio erat illi qui dicebant Chrislum non esse ante Mariam,
Verbum, etc. Dicitur autem substantivum.quia sub- sicut et in prsecedenti, et illi qui putabant Filium
slanliam rei tantum, et simpliciter demonstrat, nulla crcaturas tantum dignitale prsecedere, non etiam
accidentis participalione. Csetera vero verba adj'e- existentia. Prsecedit autem creaturam Filius ct di-
ctiva sunt quia per ea accidens suhjecto demonslra- gnilate et existenlm. Onittia per ipsum facta sunt, ete.
tur inesse; hoc vero verbum substantiam [subj'e- Postquam Yerbi _e_erniialcm ostendit, dicit omnia
cluni] esse simpliciter nolat. Unde eliam si qua rcs per ipsum facta esse. Sunt aulem tria genera ope-
omnihus aecidentibus spolia lantummodo esset, hoc rum, quse omnia per Ipsum fiunt. Sunt enim quse-
verbum ei conveniret. Quare proprie Deo competit, dani quse de nihilo creavit Detrs, ut elementa qria-
cujus esse simplex et verum esl. Erat quoque, prse- tuor, non ex materia prsej'acenli el forma, ut fingunt
terilum imperfectum melius ponitur hic quam est n Platonici, iuxta quse proprie Creator dicitur. Creaii
u enim
vel fuit, ad generationem verbi designandam, ut per proprie illa dicuntur, qua. de nihilo fiunt.
hoc quod prxteritum imperfeclum inchoalionem rei Sunt autem alia, quse ipse per se, item ex materia
significat et nondum perfectionem, demonstretur et forma composuit, ut in principio homines et cae-
generatio illa ab a_terno ftiisse et nondum complela, tera quse de terra formata sunt animalia. Unde di~
id est terminata esse. Non tamen hoc dico, quin illa ctum esl in Genesi : Producant aqum pisces el vola-
'
generalio perfecta sit (ibi enim nihil imperfectum iilia, el lerrm arbores et hujusmodi (Gen. i). Neque
esse poiesl), sed quod lerminata non est. Semper eniin iunc aliqua natura fuit, ex qua hhjusmodi
enim Pater plene gignt Filium, et Filius perfecte formari possent; sed tunc Deus naturam inseruit ut
semper gignitur a Patre. Unde et Pater ab seterno similia ex similibus nascerenlur. Juxta hsec opera
Pater est, ct Filius ab aeleriio Filius est: neuter Deus propric formator dicitur. Unde formavit
enim sine altero esse potest. Unde melius dicilur Adam de limo terrse. Tertia vero opera naturse sunt:
secundum Ambrosium, Pater gignit Filium quam ut quod homo ex honiine, canis ex cane, arbor ex
gemiit, ne generatio illa finila esse videatur. Quam arbore : quse tamen Deus facil, mediante natura.
et ab setcrno fuisse, et semper perfeclam esse oslen- Sunt etiam opera miraculorum, de quibus alias di-
dit Auguslir.us referens illud : Ego hodie genui le iQ cetur. Sunt item opera artificis imitantis naturarn :
(Psal. n), ad SRternamfilii generationem. Dicit enim quse omnia fiunt per Filium Dei. Facullatem enim
salis congrue ihi poni adverbium prsesentis tcmpo- hujusmodi faciendi contulit Deus. Unde et ipse
ris et verbum praeterili, ut per hodie selcrnilas ge- omnium auctor est.
nerationis illius significetur, et ejusdem perfeclio et Sed quserilur de mala voluntate et de mab actio-
coinpletio per verbum prselerilum demonstretur. Ex ne, an per ipsum fiant. Quod si dicatur, sic
eo itaquc quod dicitur, Verbum fuisse in prineipio, et malum et peccatum per ipsum fieri dici posse
osienditur ipsum ab seterno fuisse; el ipsum prin- videtur, cum et mala voluntas, et mala aclio pecca-
lum sit. Non sunt hujusmodi verba recipienda,
cipium omnium esse; el etiam aliam personam a
Patre esse : quae lamen evidentius in sequentibus quod malte voluntatis, vel malse actionis Deus auctor
sit, quia Ecclesia hujusmoai verba damnat. Nam
apparent. Ipsius autem Verbi Pater principium est, sensum bunc faciunt secundum usum Ecclesiae quod
qui et omnium principium est. Hujusmodi autem lo- ex Deo roalitiam conlrabant, quod falsum esl. Yeri-
cutio apud auciores invenitur : quare in sequen- tas tamen dici cxigit, quod omnis essentiae volunta-
fibus dicetur an eodem modo Patcr principium tis, et act.onis Deus auctor et causa est. In actu
853 ALLEGORI-E IN NOYUM TESTAMENTUM. — LIB. V. S54
enim homicidii quid est, cuj'us Deus causa non A Omnia alia facta esse Usus lamen Ecclesise aliam
sit ? Neque enim quod levo manum ad percutien- habetdistinctionem. De idolo quoque dicil Aposto-
dum aliunde est quam ex facultate, quam Deus lus, quod nihil est (I Col. vm). Dicilur, autem se-
mihi dedit; sed neque ipsum percutere aliunde cundum originem simulacrum reprsesentalio rei
est. Si autem actus iste, quod mauum erigo existentis, vel cujus similitudo inter res invenllur.
ad percutiendum pauperem in eo quod actus Idolum vero reprsesentatio rei non existentis, ut hir-
est, attendatur, nihil in ipso reperitur quare •cocervi, chimserae, et huj'usmodi. Unde quia .illud
a Deonoa sit magis quam in islo quod erigo reprsesenlat, quod n hil est, et ipsum nihil esse di-
inanum ad sustentandum pauperem. Neque ta- citur, a causa effeetum translatiira. Yel idolum dici-
men peccatum aliquid est,- 'cujus Deus auctor ttir illa fictio [meniis, qua flngimi_s lignum Denro
sit : ipsum enim nihil est. Unde a quihusdam sic esse, vel illi prsesidere : quod nisi falsitas Uou est, et
delerminatur per negationem, quse tollit, et nihil ideo idolum nihil est, Juxta quod dicitur : Deslrue
ponit. Est enim peccatum, non facere quod quis cre^ idolum cordis tui. Yel ibi dicilur: Idolum nihil esse,
dit pro Deo faciendum esse, vel non dimittere quod id est nullius efficaciae, ul inde cibi sanctiflcentur et
credit dimittendum esse propter DeUm.Alii dicunt; B inquinentur.
<juod privatio flona est, vel privatio debiti flnis, vel Quod factum est, in ipsb vita eral. Ne quis secun-
perversitas voluntatis. Privatio autem actio, vel v"o- dum creata Deum inspiceret, ut quemadmodum mu-
luntas debito fine cum ad aliud dirigitur, quam ad tabilitas in ipsis est, sie sit el in creante", oslendifc
Id ad quod dirigi debet. Debet enim dirigi ad ho- ipsum immutabiliter omnia mutabilia creasse. Nam
norem Dei, quod cum non flt, pervertitur, et fit pec- ad eum dicitur... Immotusque manens das cuncta
catum. Sed cum voluntas malo fine informata mala moveri. Sicut enim dum artifex mente concipit, si-
sit; et tamen in se, id est in eo quod aliquid est, militudo manet, nec mutalur re mota, sic, Creator
hona videtur: quod eadem voluntas secunduin aliud omnium, Deus ab aeterno sapientia sua omnia com-
el aliudbona et mala sit, et ila quod contraria sint prehendit quaecunque facturus erat, sed immutabi-
in eodem; quod dicit Augustinus, dicens"; Regulam liter. Unde non est omnimoda similitudo inter men-
dialecticorum hic falli, cum omne malum sit borium lem artificis, et mentem divinam, quia in conceptu
corruptum. Sed dici potest, quod non in qualibet artificis motus est, quia prius et posterius : et sic
acceptione bonum et malum sint contraria: cum variatio. In comprehensione vero divina nullus est
enim dicitur quod hsec volriritas hona est ex eo motus, nulla variatio, cum ipse Deus sit ipsa ooin-
quod a Deo esse habet, hie dicitur, quod prodest, ^3 preherisio. Unde dicilur, quod ipse disponil omnia
vel quod similitudinen. hahet cum suo Crealore. suaviter (Sap. vm), sine molu scilicet et laboie. Pro-
Cnde dicitur quodlibet de singulis a Deo ereatum pler hanc itaque suavitatem, dicitur ibi, vita esse,
bonum esse et de omnibus simul, quod erant valde quod factum est. Habet enim Paler.vitam in seraet-
- bona (Gen. r). Si euira in
quolibet factorum aiiquid ipso, etdeditFilio habere in semetipso. Unde vila
divini decoris erat, multo magis in omnibus conve- "quaein ipso est,"differt a vita honiinis, quae anima
- nientissime ordinatis pulchritudo Greatoris appare- est, et a vita animas, cum tamen vita animae ipsa sit:
bat. Unde cum dicitur quod voluntas hoc modo bona motum enim vivendi in se habet, non ab "alia crea-
est, et item quod hoc modo mala est, id est ad ma- lura contrahit. Sed tamen ipsa anima a vita, qua_
lum finem directa, non sunt contraria bonum et Deus est, in tribus inferior est, et quod mutaLilis
malum. Quare nec hanc locutionem recipimus, quod "est, et quod initium habet, et quod fiuem habere po-
eadem voluntas sit bona et mala, quia ex forma test. Vita vero Dei et invariabilis est, nec iniiium,
ipsius in contraria siguificatione accipereiur bonum "nec finem habet. Unde hsec sola vera vitaest. Unde
. ot malum, scif cet quod eailem dirigeretur adJbonum dicet evangelisla : Quod faetum est, in ipso viti e.at,
et malum: quod esse non potest. Patet ilaque Deum T "id est Deus a quo omnia, quod ab seterno providit,
auctorem omnium esse tanquam supremam causam "Immutabiliter tempore complevit. Deus enmi por sa-
et originem, a quo omnia emanant, sive perlpsum pienliam, quse ipse est, omnia ab seterno disposuit,
flant niiUo mediante, sive aliquo mediante, vel na- et disposita tempore complevit. Unde ,et a sapientia
iura, vel facullate ah ipso collata. "Unde quidam hoc, Dei omnia et vitam et esse habent. Unde et bene ibl
quod dicit evangelisla : Omnia per ipsum facta sunt, vila esse dicunlur, quia inde vitam conliahunt. vel
referunt ad opera qtise ipse facit per se, vel natura ibi vita fuit, quia juxta sapienliam Dei, quse vita
mediante. Quod vero sequitur: Et sine ipso factum omnium est factum est, omne quod factum est. Hoc
est niltil, ad ea referunt quae fiunt a nobis. Ambro- enim exemplar Dei fuit, ad ctijus exemplaris slmi-
sius quoque, scribens ad Gratianura episcopum, el litudinem totus mundus faclus est, et esl hic ille ar~
Joannes Chrysostomus sic distinguunt: Sine ipso i-helypus mundus, ad cujus similitudinem mundus
factum est nihil quod facium est, propter hseretieos isle sensibilis facius est. Neque enim dieendum est
quosdam, qui occasione horum verborum dicehant- quasdam rationes in mente divina esse infra Creato-
Spiritum sanctum factum esse, eo quod evangelista rem, et supra creaturas consislcnles. Mhil eiiim in
jnentione facta de Patre, et Filio statim subj'unxerit; Deo est, quod Deus non sit. Neque varielas'i-r»
835 HUGONIS"DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. SM
prietatum ibi potest esse, ubi nihil nisi esse est. Est _\ quin a Deo, imo a Deo eligunlur per homines, sicnt
enim Deo idem esse, et vivere. Unde et simplex es- et alii convertuntur a Deo per prsedicatores. Kic ai:-
senlia est carens parlibus et proprietatibus. tem Joannes a Deo missus est non perhominem, sed
Qtiaeritur an hse loeutiones recipiendse sint -. Iapis per divinam inspirationera. Erat Joannes. Quse ei-
in Deo vila fuit, homo in Deo vita fuit? Qtisedam vina dispositione flunl, potius dicuntur esse, quam
enim aucloritates hoc videntur velle. Sednon opor- fleri. Neque enim hoc nomen secundum volnnlatem
tet hujusmodi figuras loquendi extendere, licel in hominum est impositum, sed secundum Dei dispo-
vero sensu dici posset, lapis in Deo vita fuit, id est sitionem. Hic venit, etc. Cura prsemissum sit: Fuit
Dcus ah seterno lapidem futurum esse prsevidit. Et homo missus, in quo gratise divinse <?leclionisno.a-
tnx in lenebris lucet, etc. Lux isla sapientia Dei, tur, suhj"ungit: Yenit, in quo liberum cenotatur ar-
quae lucet inlus per cognitionem, exteriusper crea- bitrium, quod gratia praevenies.te, motum el excita-
turarum repraeseiitationem ; unde homo sive in- tum ipsi consentire debet et cooperari: aliter enim
gredialur, sive egrediatur , pascua invenit. Haec meritumnon consislit. Utigitur evangelistahaeeduo
lux in letiebris lucet, id est in peccaloribus, qui te- notaret, scilicet conjunclionem istorum, et gratise
nebrosi sunt, velul dicit Paulus : Invisibilia enim prseventum, secundum ordincm praemisit missus, et
ipsius a creatura mundi per ea qum facta sunt, in- 13 supposuit venit. Lumen dicitur Fiiius Dei, quiain
teitecta conspiciuntur (Rom. i). Tenebrm vero eam amore Dei nos accendit. Sicut Yerbum propier co-
non comprehenderunt. gnitionem, quam nobis de Patre confert, sic et vita
Quomodo dicitur, quod eam non comprehende- propter creationem. Lttx vera. Est enim lux illumi-
runt, cum hocdical Apostolus, quodjam posuimus? nata, estetlux illuminans. Lux illuminata, velut apo-
Et iterum : Quod twium esl Dei, manifeslum esl in sloli, de quibus dicitur: Vosestis lux mundi (Mattlt.
illis (ibid.). Quia philosophi trinitatem peisonarum v). Lux illuminans, quse ex se luceris, quse et veia
et unitatem essenliae divinae comprehenderunt. Et est, id esl Christus.
tamen benedicitur quod lucem illam non eompre- Sed cum Christus dicatur lux illuminans, quseri-
heuderunt, quia intus per amorem non incluserunt. tur secundum quam naturam lux dicatur. Sicut
Comprehenderunt eam igitur per cognitionem, sed enim in homine dusesunt naturae, scilicet corpus ef
non comprehenderunl per dilectionem. Comprehen- anima, secundum quarum utramque aliquid de ipso
sio enim ejus lucis duplex est, aut eognitionis, aut homine dicilur: ut quod estalbus secundum corpus,
dileclionis; non autem dilexerunt, sed cum cogno- rationalis secundum atiimam, sic et rn Christo dtise
vissent, nongralias egerunt,aut Deum glorificaverunt, sunt naturse, secundum quas sermo solct de ipso
sed evanuerunt in cogitatiottibus suis (ibid.). Yel ita fieri. Si vero dicalur quod lux sil illuminans secun-
dici potest: Lux in tenebris lucet, id est apparet in dum quod Deus, hoc verum est; sed tunc non in
malis, ut iii Nerone et in aliis, quanta pcena paretur hoc, quod hic dicitur, bomo assumplus aliis prse-
aliis eorum sequacibus. Unde dicit Apostolus : Re- fertur bominibus, secundum quod homo est. Sed tunc
lelatur ira Dei clecmlo super omnem impielatem, ete. si dicatur lux iliuminans seeundum quod homo,
(ibid.). Et tanren alii eam non comprehendunt, ut tunc secundum quod homo, est Deus; et sic secun-
eorum excmplo ab illa ira fugiant, et sibi caveant. dum quod homo, Patri aeqoalis. Qttod quiilem fal-
Fuit hoino missus a Deo, etc. Refectis erroribus, qui sum est, quia secundum quod homo Palre minii.
habebanlur de diviniiale Ghristi, vult etiam evange- est. Est.autera dicendum, quod secundum q>>_oi
lista prorsus omnes hsercses resecare, quae de huma- homo lux illuminans est, quia secundum quod Iiomo
nitate ipsius haberi possent. Dicebant enim quidam plenitudinem donorum habef, de qua pleniludine nos
humanam naturam in Adam sic perditam ut repa- accipimus omnes, et sic ab ipso illuminati sumus.
rari non posset. Unde ul hanc et alias hujusmodi Ipse enim secundum quod homo de pleiiiludiue sua
haereses tollat evangelisla, ab alto volatu contcmpla- nobis confert, non tamen secundum quod homo'
tionis divinse naturse descendit ad humilitatem veri- p Deus : neque enim secundum illam Deus, sed homo
latis naturse humanse : ad quorum manifestationem est. Illuminat oinnem Iwminem: non quod omnes
dicit Joanncm Baptistam missum esse. Unde sic con- illuminentur, sed quicunque illuminatur, per ip-
jungilur hoc cum supeiiori. Tenebrse lucem non sum illuminatur. Yel hominem super.orem naturam
comprehenderunt; sed ut comprehenderetur, fuit vocat in homine, scilicet rationem; vel omnem ho-
homo tnissus a Deo, etc. Quidam veniunt, quidam minem, quia de omni genere aliquem. ln mutidum
mittuntur. Qui veninut, aut a se veniunl quserentes venit, id est in carne apparuil. El tnundus eum non
quse sua sunt, non quae Dei; aul a diabolo raitiun- cognovit. Non habuit cognitionem dilectionis, licet
tur, quando instinctu diaboli veniunt, vel ad pacem haberet cognitionem discretionis, ut superius diclum
Ecclesiae Dei turbandara, vel ad errorera inducen- est. In propria venil, id est in nostra communi na-
dum, vel ad aliquid hujusmodi. Eorura qui miltun- tura : carnem enim accepit passibilem mortaiem,
tur, alii mittuntur ab homine, alii a Dco. A Deo ut immunem aulem a peccato. Yel in propria, seilicet
apostolus Paulus, qui a Deo cleclus, non ab aliis regni iiliorum Israel, ad quem se missum dixit; sed
aposiolis. Ab homine, ut illi qui ah apostolis ad prae- sui "eum r.on recepenml, nisi pauei. Quotquol aulem
dicandtim sunt missi, setl qtiod ab hominenon iollit receperunl eutn, dedit eis potestatem filios Dei ficri.
857 ALLEGORI/E IN NOVUMTESTAMENTUM. — LIB. V. 858"
Idem videtur esse eum recipcre pcr fitlem, et pole- A aliquo alio. Cum aliter habeat anima, aliter Deus.
slatem hanc habere scilicetpnsse effici lilios Dei. Dcus enim habel iHam pcr naturam, auima vero
Unde quseritur quare prsemiscrit', recepernnl, et pcr gratiam. jEqualitas tamen solet considerari se-
postea subjunxit: Dedit eis potestatem filios Dei cundunr quarriilalem et non secundum qualitatcm9
fieri : tanquam ipsi per se ex libero arbitrio fidem ut si hic lantas divitias liabcat ex acquisitione,
recipere posscnt, et potestatem illam non habercnt quanlas illc cx patrimonio, rcquc illi dives dici
uisi ex gratia. Ad quod dicimus qttod idem est reci- polest. Gratiam per graliam, quia ex gratia, quam
pere vel hahere el poteslalem filios Dei fieri habere. dedit ad promereiidurn, dabit tandem vitam seter-
Et Taraen convenienlcr prscmillilur, receperunt, ttt nam; et sic lolum ex gratia est, et quod meremur
liberum arbilrium valere ad promcreiidum ostenda- et quod meriti fructum consequimur. Nec lamcn
tur. Sed ne absque gratia prseveiiienic ad bonum cxcludo liberum arbilrium, quod grafiam oLlatam
flecli posse putelur, convenienter supponitur, et de- non repellit, sed ci consentit. Potesl quidem ex se
dit eis poieslatem filios Dei fieri. Ex gratia enim fi- «onsentire, sed non consentit absque auxilio gratisc.
des el dileclio nobis datur, pcr quam filii Dei cffici- Yel pro gratia electionis dat gratiam dileclionis et
rnur et imitatione, et hcalitudinis participalione. operaiionis. Lex per Moysen data esl; veritas per
Crcdere in nomine ejus, est noliliam fidei ad lau- " Jesum Chrislum facla est. Quia quod Moj"ses docutt,
dem ct honorem ipsius hahere. Qui non ex sangui- ipse atlimplere nequaquam potuit; unde dedit quod
nibus, elc. Determiuat quomodo filii Dei fieri pos- ipse facere non poiuit; sed Jesus Christus quod
sint: non scilicct per carnalem generationem, cx qaa docuit, hoc ipsum eliam opere adimplevit, unde
omnes eoiTurnpuniur, sed per spiritualem regene- dicitur : Qum cmpit Jesus facere el docere (Act. i). In
ralionem, quse fit pcr-fidem; per fidem enim Chri- Moyse quidcm figurse prsecesserunl; in Chrislo vcro
sli innovamur, et a velustate eximus. El vidimus figurarum adimplelio, unde et veritas per ipsum
gloriam ejns, elc, gloriam id est, ipsum gloriosum facta cst. Deum nemo vidit nnquam. Nerao cnim in
apparenlem in carne in transfigttratione, vel resur-- carne Deum, ul est, videre potuit. Unclc pcr crca-
reciionem ipsius gloriosam, vel cognitionem plenam tuvas, vel signa aliqua patriarchis et prophetis
quse in ipso fuit. Unde et perfectam bealitudinem apparuit. Moysi quoque quserenli ut ipsum sibi os-
habuit: Hmc est cnim vita mterna, cognoscere le tenderet, respondit: Sla in caverna neirm, el videbis
Patrem Dcum verum, et quem misisli Jesum Chri- posleriora tnea (Exod. xxxm). In caverna petrse hoc
sium(Joan. svn). Gloriam quasi, etc. Hic quasi, est, in cruce Cbristi et videbis posteriora, id cst
iion esl simililudinis, sed confirmalionis. Est enim _,carncm assumplam, qttseinferior natura Chrisii csf.
revcra unigenilus Dei Filius. Plenum gralim et veri- J Paulus quoquc cum raptus ad tertium ecelum se-
talis, id esl plcniludinem gratise verc habentem. crela illa videret, quae non vidit homo, supra homi-
Erat enim in ipso plenitudo omnium donorum. nem fuit. Unde et ipse dicit : Sive in corpore, sive
Joannes tcstimonium perhibet de ipso. Interserit exlra corpus, nescio, Deusscil (II Cor. xi). Illa vero
cvangelista testimonia, quibus ulraque Christi na- ' visio, qua videbilur Deus faeie ad faciem, in futuro
lura probetur; ir.axime tamen perlinet ad divini- erit. Unde quod dicitur modo appaierein creatura
tatem Gluisli probandani. Agit aulem satis artifi- aliqua; nihil aliud cst, nisi per subjeclam aliquam
ciose nuiic interponendo leslimonia, nu..c ad nar- creaturam, volunlatem manifestare. Ipse enarravit.
ratioucm revertendo. Clamabat, id est aperle Prophetae narraveiunt, sed nullus eorum cnarravit;
prsedicabal. In lege enim qusedam erat cognilio, sed sed ipse in carne veniens enarravit. Mulla enim
obscura elsub [figurls velata. Joannes vero aperte dixit de se, quse alii non dixerant; et evideniius
dicebat: Hic esl Christus in legepromissus. El de dixit quam alii. Quod quiilemipse henc poluit cum
pleniludine ejus nos omnes accepimus.- sit in sinti, id est in sccreto Palri;-, id est genitus de
De hac pleiiiludlue quseritur cujus sit; sed dubium essenlia Patris. Unde ipse illam goneraaonem plene
non est quin Chrisli sit, sed secundum qtiam na- rj enarrare potuit. cum aeqtialis Palri per illam gene-
luram ? secundum divinam, eam ab a_lerno natura- rationem sil. El Verbum caro factum est et habitavit
litcr habuit, sed in lemporeeam secundum humanam in nobis. Qui.ninio illa habitus in ipso fuit Ex quo
accepit. Fuit iiaqtie hsec pleniludo Christi sccun- enim semel assumpsit nunquam deoosuit. Et hic
dum humanam naturam. Unde quseritur, quomodo est habilu inventus ut homo. Chnstus hominem
in eo fuerit secundum humanitatem. Ulrum lantam assumptum nunquam deposuit. Semper enim ex
pleriitudlnem habuil secundum humanam naluram, quo assumpsit eum sibi in unam pcrsonam unilum
quanlam secundum divinam. Yolunt autem quidam habuit; quia et in morte homincm unilum sibi
ex hac auctoritate et ex aliis quibusdam quod ani- habuit, id est animam et carnem. Tunc etiam homo
maX_hrisli tanlam scieiitiam habuerit, quantara et fuit sub eodem sensu, quia humanam naturam sibi
Deus. Dicitur enim, quod quidquid habuit Filius unitam habuil. Unde non est quaereiidum. an homo
Dei per naluram, habuit filius virginis per gratiam. mortuus tunc essel, an vivus : Ecjo vox clamantis
Unde dicuut, quod tantam hahet anima iila scien- in, etc. Prscco Domini vocem Christi se confitetur,
liam per graiiam, quantam et Filius Dei per natu- quod nullus prsccedenlium dicere potuit. Est enim
raiu; non tamen sequalis est ei in scientia vel in vox animi interpres, quse sine fructu est, nisi cairi
SSf) ITTICONISDE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBL4. 8tf
verbum sequatur. Sic et Joannes vox est, id est AS.sancli designatur. Nec est credendum Deum alitet
praeco animi, id est Chrisli, qui est sapientia Patris, fuisse in illa columba quam in aliis creaturis.
et mens quse vox omnino inulilis esset, nisi Verbum El ego vesciebam ettm, etc. Quaeritur quid
eam sequeretur. Vel vox dieitur Joannes, quod intellexit Joannes, quod prius non intelligeret.
nullus aliorum dici potuit, quia quemadmodum in- Et dicit Auguslinus, quod non intellexerat prius,
ter vocem et verhum nibil est, sic inter Joannem et quod poteslatem baptizandi sibi esset reservatu-
Verbum Dei nihil medium fuit. Et qui missi fue- TUS et nulli minislrorum suorum eam collaturus,
rant, etc. Erant tres sectse Judseorum, Esssei, Sad- cum alicui ministrorum dare posset si vellet, sed
ducaei, Pbarisxi. Esssei nihil proprium retinebant; noluit, ne tot baplismi putarentur quot ministri, si
solem autem orientem adorabant. Sadducsei, id est diceretur haplismus Petri, Pauli, et aliorum, et ne
justi, qui resurreclionem negabant, asserentes ani- efficacia illius potius homiui ascriberetur quam
mas simul inlerire cum corporibus. Pharissei vero Deo.
periti in lege, diversi a plebe excellentia suse scien- Sed- quae sil ista poiestas, quam servis dare
tise dicebantur; hi suam j"ustitiam ostentabant; hi posset si veilet. quserilur. Nunquid posse intingere
vero in multis Joannem audiebant, quia resurre- estilia, quam dare noiuit? sed ministri inlingunl;
ctionem corporum prffdicabat, quam et ipsi futu- *" quare hoc posse non est iUa polestas. Si vero dica-
rum credebant, licelcarnalcm. Medius veslrum slal tur, quod illa sit poiestas remittendi peccata, liane
[stet], etc. Medium dicilur, quod distat seque ab eec servis dedit, nec dare potuit. Est autem illa
ulroque extremorum, sic Ghristus distabat ab illis, potestas quam dare possef j_i vellet, ut invocatione
quia sine peccato, et idcirco eum non noverunt. nominis Petri vel alterius servi efiicacia daretur
Vel medium commune et vile dicilur. Unde quia Sacramento remittendi peccata, sicut invocatione
Dominus in communi et vili nalura aj.parebat, non nominis Trinifatis. Hanc autem potesfatem Chrislus
potuerunt eum scire, unde medius fuit Ghrisius sibi relinuit, nec alicui suorum dare voluit, propier
quia mediator Dei et hominum; quod non possit supradictas causas. Vel prius nesciebat Joannes
esse, si solum Deus, vel solura homo esset; et quo- quod ipse Ghristusper morlem propriam nrundum
niam erat Deus et homo, idcirco euni non cogno- redempturus esset, : vel nesciebat eum, hominem
verunt. Cujus non sutn dignus, etc. Non est dignus, ef Deum esse. Et manentem, etc. Sedit columba
quia ejus officii non est prsedicare sed baptizare, supereum, utperhoe ostenderetur, quod in eo sem-
vel nomen sponsi usurpare. Tangitur legis-consue- per manet plenitudo donorum Spirilus sanctj. Est
tudo. Mos enim in lege fuif, quod si quis habens (, autem in aliis Spirltus sanctus, nunc manens nunc
J
uxorem morerelur non reliclo semine, proximus recedens; sed in eo semper fuit. Columba ramum
cognatione eam duceret, el suscilarel semen fratri extra areani inventum si fruclum habet fert ad
suo; quod si nollet, alter eanr duceret et ipsum in arcam; sed quomodo viridis extra arcam esse po»
porta discalciarel et in faciem ejus spueret, et postea tcst? Fructum enim fidei quis potest faabere, nisi
dicebatur domus discalciati in opprobrium illius. per haptisma in Ecclesiam introducatur? Potest
Altera die, elc. Polest enim hoe relativum, altera, autem dici, quod cum jam in aquis sit baptismi
vel ad diem prsecedentem, in quo venerunt Phari- jam viridifalem ex vi sacramenti suscipit, ut in
ssei ad Joannem leferri, vel ad illud, altera, quod eam inducatur. Post susceptionem enim baptisroatis
suhsequitur : Venil vir, id est yiriditatem habens; statim de membris Ecclesise est. Yel multi anlequara
unde spes fructus esse potest, ubi enim nulla viri- ad fidem veniant, rem Babylonis fideliter admioi-
ditas est, ibi nec spes fructus esse potcst. In Chri- strant; et quia bene se liabent in alieno, merettur
sto vero viridilas fuit; ex qua nos omnes fructifi- curam sibi dari de proprio. Propter lianc itaque
o.avimus. Baptizalur Ghristus a servo, ne dcdignentur bonam operationem et honum inentis affectum,
superiores ab inferioribus baptizari. Non autem majus eis revelatur, et parlicii.es Ecclesise effieiun-
solus voluit ab ipso baplizari, ne ipse ex Joannis Trj tur, ut de Cornelio legitur, cujus orationes exau-
baptismatc aliquid accepisse videretur. Nequeenim dilse sunt, ut Pelrus ad eum mitteretur et fidem
baptismus Joannis aliquid alicui conlulit, sed m*o- ei revelaret (Act. x); nec tamen affectum, qui eha-
rem tanlum, et consuetudinem induxit. ritas est, prius habebat.
Vidil Spirilum descendentem sicut columbam, etc. Altera die poslquam Pharismi venerunt ad Joan-
De hac columba quserilur quid fuerit? Sed patej nem. Rabbi, quod diciiur inierprelalum magister.
quod creata tunc fuit, sed peraelo offieio suo in Quaerilur quis hoc dixerit, an evangelista, an alius?
Et est manifestum quod Joannes Graece scribehat.
maleriam illam statim redacta est de qua formaia
Rabbi vero Hebraicum esl, quod evangelista Graece
est, sicut slella, quse in nativitate Domini magis
- interpretatus est dicens, quod est interpretalum
apparuit. Et fuit revera columba sicut et illa vera §£§«o-x«.,s.Quod Latine dixit ille qui de Grsecoin
steLa, Spiritum veio sanctum descendisse nihil Lalinum transtulit. Erat Andreas unus duorum di-
aliud est, qtiam columbam descendisse significan- scipulorum, qui adChristumveneruntimperio Jo3i_-
tem Spiritum sanctum. Est enim columba simplex nis; alter vero Joannes iste evangelista, Sed solent
an'mal et sine felle, per quam benignitas Spiritus discipuli nomen suum subjicere quando aliqua
8M ALLEGORLE IK KOVUSI TESTAMENTUM. — LIB. V. 842
magna de se dicunt, ne occasionem exlollendi se A j quisque aliqua pars corporis Ada:fuil. Quod quidem
liabeant sicut e contrario nomen ponunt quando csse non potest, cum nec etiam tot atomi in Adam
humilia de se dicunt. Nec esl reprehendendum esse potuerint, quot homines posiea exstiierunl.
quod Paulus de se magna dicit, dicens : Hebrmi Quainlibet etiam partem hujus corporis, unam par-
sunt, et ego, etc. (II Cor. xi) Sed quandoque stulti lem corporis Adse fuisse necesse erit secundum
sunt patiendi, ne et nos impatientes esse -videamur. hanc sententiam. Nos vero dicimus hoc totum fal-
<Juandoque repellendi, ne eis consentire putemur. sum esse, quia nec omues ibi fuimus, nec omnes
Intuitus autem eum Jesus. De hac intuitione qui- ibi peccavimus, vel corrupti sumus. Quod autem di-
dam errorem sapiunt. Dicunt enim, quod quoddam cit auctorilas, verum est quod omnes peccavimus in
seminarium, id est quamdam habilitalem a creatio - Adam, id est omnes causam peccati inde contraxi-
nedatam, unde magis aptus est isle ad credendum mus. Et sub eodem sensu tota humana natura ibi
et obediendum quam ille, A'idetDeus in islo, unde eorrupta est: ibi eniir, factum est peccatum, pro-
magis eligitur iste quam ille. Veluti quajdam signa pler quod tota posleritas corrupta est. Propagatio
futurse bonitatis apparent in Iioc populo, qua; non enim humani generis semper per corruplionem ge-
in illo. Sed boc esse falsum patel, tum ex aliis nerando descendit. Omnis enim honio in corru-
mullis, tum praecipue ex eo quod dicit Dominus : ptione generatur. Et hoc contrahimus per Adam, ex
Veelibi Coroxain, vm tibi Betthaida; quia si hmc, cujus origine nos omnes descendimus : ipse enim
qumin tefacta sunl, praedieala essent hi Tyro, et origo nostra fuit, unde et ab ipso originem trahi-
Sidone, dudum sedissent in cinere, et cilicio (Luc. mus. Quod aulem dicitur hic, cum esses sub ficu,
x). Unde apparet aptiorem fore terram illam ad ex- vidi le : sic intelligilur, cum esses sub umbra legis,
eolendum quam terram Judaeorum. Ex quo et illud vel mortis vidi te per disposilionem. Aba;terno enim
manifesUim est quod majorem liabilitatem eordium de ejus salute disposueiat, vel de ejus vocatione.
non altendit Deus in vocatione sua. Imo ex eo quod Majus his videbis, etc. Quia eum Messiam credide-
minus apta ad se converlit, gratia major et glorio- runt, datum est eis plus cognosccre de ipso. IIoc
sior esse apparet, quam minorare videntur, qui eam scilicet, quod et Deus eral non lanlum Iiomo, quod
ex tali aptitudine operari asserunt. Non est igilur adhuc credunt JudKi de Messia, quod purus hoino
aliquid in corde quare Deus eligat, sed in secreto futurus sit. Amen, amen, Hebraicum verbum, et so-
cordis operatur gratia sua Deus, unde ad pos- nat vere vel fiat; nec est ab aliquo interprete muta-
nilentiam et dilectionem" movelur, unde salu- tum, ne mulslum yilesceret, et esl quasi Dci jura-
tern seternam promeretur. Et boc est ipsum mentum. In hoe aulem solo Evangelio invenilur
secretum cordis iutueri, occulte per gratiam in *u duplicatum. Videbilis cwlum upertum, eic. Hoc esf.
corde operari, ut ab errore ad cognosceudani illud majus, quod eis promisit Dominus videndum.
veritalem moveatur, et sic vila dignus iiat. A In hocautem cognitio demonslratur utiiusque na-
Nazarelh polest aliquid boni esse? Vivacitas est turse.
efiicacia mysterii. Nazareth inlerpretalur fws vel El tertio die nuplim factm sunt, etc. (Joan. JI)
germen. Sicut autem in flore tria sunt, quod Tertio scilicet a primo, vcl a vocalione illorum" di-
ab arbore sinelsesione prodit, et ad decorem-arbo- scipulorum. Quidmihi el tibi mulicr? Non est hic ne-
risest, et spem fructus babet; sic et Christus de gantis, vel contemnentis matrem, quam ipse hono-
virga Aaron, id est de beata virgine sino omni rare jubet, ut dicunt hseretici, qui dicunt corpus
tesione prodiit nascendo. Fuitque ipsi ad decorem; pbantaslicum Christum babuisse, sed est ostenden-
ex ipso enim benedicta dicitur inter mulieres, et tis hoc, quod ipsa petebat, non posse iieri ex eo
ipse speciosusformaprm filiis hominum. In quo qui- quod ex ipsa accepeiat, exhumanitate scilicet, sed
dem est nobis spes fruetus vitse selernae. In quo do- ex divinitate tantum. Nondum venit hora mea. Hinc
ius non est. Dolus enim est quando aliud agitur, et item volunt habere hasretici, quod fatali necessitati
aliud intus simulatur : scilicet cum aliud intus co- n, morfis subjectus esset, ita scilicet quod ex necessi-
gitatur, el aliud foris oslenditur, quales erantPhari- tale moreretur. Eral quidem hora morlis prsefixa in
saji. Iste vero Nathanael talis non erat; sed si quod divina disposilione, sed nulla fatali nccessitate»
vitium intus erat, foris coniitebatur. Cum esses sub Quando enira voluit mortem suscepit;"undeet ip=e
ficu, etc. Dicunt quidam ad litteram sic fuisse, quod dicit: Habeo potestalem ponendi animam meam; et
ille cum legis doctor esset ad medilandum de re- iterum sumendi eam (Joan. x). Et est ae si dicat:
demptione generis humani exisset, et sub aliqua ficu Ex eo quod a le babeo, non possum miracula fa-
sedisset. Alii dicunt quod hoc tantum ad ficum illam," cere, sed quid babeam ex (e apparebit, cum ego
de cujus foliis perizomata sibi feceraut Adam, et pendens in cruce te matrem discipulo commendabo.
Eva post peccatum, referendum est. Gmnes nos Melretas binas vel lernas. Quia qua:dam binas, qua>
enira, ut dicunt, ibi fuimus, id cst in Adam, unde dam ternas. Non est enim hoc dubitantis. Melros
et in Adain peccavimus, ibique corrupti sumus. Sed Graece mensura dicitur unde pm:ph--n,metrete vel
quomodo ibi esse potuimus, aut ibi corrumpi, cum ad mysierium referalur. Areliitriclinus Triclinium,
acibisc niliil prorsus essemus? Dicunt autem, quod dicitur, ubi sunt Ires lecti, id est tres ordines di-
malerialifer ibi fuit totum humammi genus, et unus- Bcuinbenliuni, uiin rcfectorio monachoruin, quoruia
PATKOL.CLXXY. 27
WS HUGONIS DE S. VICTQRE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. SU
princeps et supremus, id est qui illis praest, archi- A et quod ex spirilu, spiritus est. Id est, sicut quod es.
iriclinus dicitur. Hoc fecit inilium signorum Jesus. carne nascitur carnis imitatur simililudinem, sic
Quomodo hoc initium signorum fuisse dicitur, cum quod ex spiritu spiritum imitatur, et ejus similitudi-
et anle, cum esset annorum duodecim sederel in nem retinet. Quemadmodum enim Spiritus invisibi-
templo, et qusereret, et responderet ? Et cum descen- lis est, sic et dona ipsius et effectus. Unde qui ex
disset in jEgyplum, omnia idola corruisse dicantur. spirilu nascitur, spirilus est. Nascitur autem aninia
Sed initium fuit hoc eorum, quaa hic narranlur, vel ex spiritu, cum Spiritus sanclus invisibili gratia sua
eorum, quaescripta sunt in sacris Scripturis. eam illuslrat, et in novitatem vitse, vetustale depo-
Auferte isla hinc, et nolile facere •domum Patris sita, purgat: unde et ipsa ei unita, non solum spiri-
:mei, domum ncgolialionis. Qui sunt qui ejiciendi lualis, verum etiam spiritus quodammodo efficitur
sunt ab Ecclesia : Nunquid soli ementes el venden- cum, contemptis omnibus aliis, illi soli adhseret, et
les?lta soli si sub illis comprehendantur omnes qui ejus donis fruitur. Unde carnalis hujusmodi gene-
in Ecclesia quserunt quse sua sunt, non quaj Jesu rationem ignorat. Quapropter ad talem dicitur : Et
-Christi. Sed dices : Nunquid non licet mihi usum vocemejus audis, et nescis unde veniat, aut quo va-
prsebendaeillius emere ? non emo officium, sed bene- dat. Nescil enim carnalis unde, id est ex qua mise-
iicii usum. Sed hoc fieri non potesl. Qua enim ra- B ricordia, et occulta Dei juslitia veniat vox spiritus,
tione communicas eodem refectorio, et consilio, et -nec quo vadat, id est adquein finem perducal. Si
obsequio ecclesiastico ? nunquid electione?an em- terrena dixi vobis, etc. Terrena, idestparva sunt,
plione ? Sic ergo einendo quod desideras emis etiam quae de humanitate Christi dicuntur, ad compara-
quod non curas, quia gratiam Dei, quod non licet. tionem eoruin, quae de divinilate ipsius creduntur,
Sic etiam non videtur esse approbandum quod -ali- ut quod Deus est in personis trinus, unus in essen-
>quis, cum pecunia inler monachos, et canonicos, tia.
vel quoscunque religiosos recipiatur. Aut enim pe- De humanitale vero sna Chrislus dixerat supe»
cunia causa est, aut esse videtur. Ipse autem Jesus rius : Solvile templum hcc et in iribus diebus mdifi-
non credebat seipswn eis. Quia qui facile credif, cabo [ excitabo] iilud. Sed quserilur quomodo majus
(acile jeGedit; unde : Ulinam calidus, aut frigidus sit credere personarum trinitalem, et essenlise uni-
.esses,etc. (Apoc. m). Sic tamen caleehumenis corpo- talem, quam quod Verbum caro factum, et cailera
ris communio el sanguinis Domini credenda non- hujusmodi, cum illa ratio suadeat? Unde et philo-
-dum est. ' sopbi naturali ratione ea comprehenderunt; ista
Amen, amen Bico iibi : nisi quis renatus fueril vero omnino contra ralionem naturse sunl? scilicet
Henuo s, non polest vider-e regnum Dei (Joan. m). G quod Deus nalus, et roortuus sit, ethujusmodi. Sed
Quasi diceret: Licettu per visa signa°credas, et fj- dicuntur minora ista, et quia visibilia sunt, et visi-
dem habeas, non tamen sine susceptione baptisma- liililer eunclis exhibita. Illa vero majora; quoniam
lis tibi sufficitad salutem. Unde quserilur an aliquis tantum intelleclu sapienlis comprehensibilia, et
sine susceptione sacramenti bujus salvari possit? paucis manifestata. Vel uotat ordinem, quo progre-
Cum dical Dominus : Nisi quis renalus fueril ex diendum est ad iidei perfectionem. Primum enim
aqua, et Spiritu sancto, ctc. Est aulem manifestum, oportetcredere Gbristum, natum, etpassum, resur-
quod sanguinis effusio vicem obtinel baptismatis, sic rexisse, coelos ascendisse : ut sic perveniatur ad 11-
et vera cordis attritio cum tempus suscipiendi non dem irinitalis personarum, el unitatis essentise.
ftabeat. Unde quod dicitur : Nisi quis renatus fue- Et nemo ascendit in coslum, nisi qui descendit de
rit, etc, sic est intelligendum : Nisi quis paratus cmlo, elc. Hoc dictum esl secundum illam figurani
fuerit renasci, vel nisi 'fideni baplismalis liabuerit. loquendi, qua dicitur quod lantum rex venit, vel
Iteni quaerilur an omnis suscipiens renascalur? sed tantum recipilur; cum tamcn ipse cum uiilitibus
si omnis, tune et iste haereticus, et ficte accedens; si suis veniat, vcl recipiatur. Sie enim verum est,
Tcro renascitur Spiritu sancto, tunc interius mun- Christum solum ascendisse, quia ipse primus, et
datur et sie ei peccata delentur. Item Christus ibi nullus nisi per ipsum. Caput enim cum corpore suo
baptizat, quare et ipse a Chrislo baptizatur; et sic ascendit. Unde in ascensione capilis inteliigilur
abluitur interius, ut videtur. Non est autem hoc etiam ascensio corporis. Ascendit autem Chrislus
verum, quod ficlo, et habeuti fraternum odiumpec- secundum humanam naturam, sicut descendit se-
cata in baptismo remiltantur; baptizatur lamen, et cundum divinam.
Christus bSptizat, id esl ipse sacramentum suscipit, Et sicut Moyses, etc. {Num. xxi). Moyses in de-
et Christus illud conficit dando ei vim et eflieaciam, serto serpentem aeneum in pertica erexil: quem in-
ut peripsum peccata deleantur, nisi ille, qui susci- tuentes filii Israel sanabantur tesi ab ignitis serpen-
pii, impediaU Sub eodem sensu eliam potest dici, quod libus, vel non Isesituli manebant. ^Eneus autem ser-
ille renatus est ex aqua, et Spiritu sancto, qui sacra- pens in pertica erectus, Christus est in cruce leva-
mentum suscepit exterius, quo mundari posset inte- tus, qui ajneus, id est fortis fuit ad mortem de-
rius, nisi ipse impediret. Nullo tamen modo hoc struendam, cum in ipso nulla causa mortis esset.
concedendum, quod renalus sitspiritu, id est inte- Item serpens ssneus, et verus fuit, sed simililudi-
rius mundatus. Quod natum est ex tarne, caro esl; nem serpenlis liabens, quia nostram naturam non
845 ALLEGORIiG IK KOVUM TESTAMENTUM. — LIB. V. ?iS
peccatricem, sed habentem similitudinem car-nis i Lnis. Habuit autem banc utilitatem, quia jnducelat
peccatricis : in quem intueutes, id est passionis homines in usum baptizandi, ne cuin baptismus
ejus fidem habentes, sanantur ab ignitis morsibus Chribti venirel, ipsi abhorrerenl.
serpentum, id est a tesionibus hostium scilicet dse- Sed quid dicebat, novum ritum inducendo? Dkc-
monum, quse sunt incentiva vitiorura., bat autem quod innomine Venturi baplizabat; non
Sic dilexit Deus mundum, ut daret unigenitum quod suum baptisma a peccatis mundaret, sed quod
Fiiium suum. Mundum vocat hic humanam natu- signum erat baptismatis futuri, quo peccata tolle-
ram, propter quam csetera omnia faeta sunl. Unde rentur. Venturus vero Christus tunc dicebatur, li-
propter ejus dignitatem, eam mundum vocal. Sicut cet jam venissel, quia postea innotuit, quod ipse ~
et alibi omnis creatura dicitur, propter eamdem t Christus erat. In paucorum enim notitia tunc erat:
nalura? excellentiam. Hunc autem mundum sic Deus unde et Joannem quidam Christum psse putabant.
dilexit, ut Filium suum unigenitum daret. Id est Erat igilur venturus iu notitiam, qui jam venerat
ex proprise charitatis benignitate ab aeterno dispo- per nativitatem. Sed cum jam Christus baplizaret,
suit ut Filium suum incaraaret, el sic per ipsum et per baptismum peccata tolleret, nunquid pecca-
Iiumanum genus redimeret. Sed, cum Deus Pater bantqui circumcldebanlur, autquisimulbaptizabaii-
'
Filium dedit, cui dedit? an mihi, et tibi dedit? An tur et iircumcidebantur? Sed est sciendum quod
Judse et Judseis dedit? An Pilato et diabolo dedit? tempus quoddam quasi medium fuit inter tempus
Dedit-uiique eum nobis,'quos per ipsum ille rede- legis, et lempus gratise, scilicet a prima instilutionc
mit.Exposuit autem eumdiabolo, elvoluntali Judffio- baptismi Christi, usque ad illam generalem et ma-
rum, quia permisit ut hanc ineum haberent po- nifestam, quando dictum est: Ite, baplizantes eos in
testalem, ut eum inlerficerent, ut sicmorte sua ho- nomine Patris, el Fiiii, et Spirilus sancli (Matth.
minem a potestate diaboli erueret. Dedit itaque xxvm). In illo autem tempore, si quis tantum cir-
eum nobis pro nostri redemplione, cum a diabolo cumcidebatur; aut si revelatum ipsi esset de statu
interfici permisit, vel dedit, id est darc disposuit. baptismi, tantum baplizabatur, uterque salvabatur.
Qui non credit, jam judicalus esl. Quomodo dicit, Si vero ipsi non revclatum esset, et ulrumque su-
qui non eredit, jam judicatus est, tanquam ipsum sciperet, non peecabat; sed post manifeslam bapti
non credere damnatio sit? Sed est sic intelligen- smi inslitutionem, ncfas erat permiscere.
dum, <mod ex non credere hic, sequitur non co- Qui de sursum [cmlo\ venit supra omncs est. Chri-
gnoscere in futuro, quod est gravissima poena. Sed stus de sursum venit, seeundum utramque natu-
jiunquid non erunt ibi alise poense,nisi quod visione -,
J ram. De divina manifesturo
est. Sed quomodo se-
Dei carebunt?Sed dicit propheta : Vermis eorum cundum humanam? ldeo etiam secundum naturam,
non morietur, nec ignis exstinguetur (Isa. LXYI).EX quia carnem assumpsit non descendenlem per con-
quo intelligitur quod materiales poense-ibi erunt. cupiscentiam, sed absque peccato. Unde dicitur quod
Sed tamen hoe tantum ibi esse dieitur, scilicet non de altitudine humanse nalurae venit : non quod illa
«oguoscere, quia"in ista omnis terminatur, et quia caro Christi in Adam ante peccalum, et posl sem-
ista consummatio est omnis posnse, mcrito hsec sola per incorrupta servata fuerit, sed sic incorruptam
ibi esse dicitur. Inde «nim gravissimum tormentum assumpsit, sicut incorrupta fuit humana natura anls
erit, quod desiderata nunquam apprehendent, sicut peccatum in Adam. Vel de altitudine humanse na-
tanto gravius urgetur quis fame, quanto amplius turse anle peccalum venit, quia, ut dictum esl, in
esurit. Hsec autem in pueris, sed non tanta, ut dicit Christum non per concupiscentiam descendil, quod
Augustinus, ut non malint esse quam non esse. de inlegritate humanae nalurse anle peccatum erat,
Facla est ergo qumslio ex discipulis Joannis, etc. ut propagatio per concupiscentiam fieret.
De haptismate Joannis qusestio est inquo differret a Non enim ad mensuram dat Deus spiritum. Sine
baptismate Christi; et quam utilitatem haberet, et mensura dedit Deus Filio suo secundum humanita-
quid diceret, id est quam rationem praelenderet t) tem spiritum, quia ta"ntum ei dedit, quantum crea-
Joannes, novum ritum inducendo. Est*autem mani- lurse conferri potuit. Sic enim plenitudo donorum
festa differentia inter baptisma Christi et Joannis, Spirilus saneti humanse naturse coliata est, ul. Verbo
^juia Joannes intiugebat lantum; Christus vero ipse personaliter unila sit, quo amplius illi conferri ni-
intingendo interius mundabat. Cnde et baptismus hil potuit. Et ideo spiritus sine mensura ei collatus
Christi baptismus remissionis dicitur; Daplismus est, quia tolus <]iianius dari potuit. Dicil auteni
vero Joapnis baptismus poenitentise. Vel quia nul- glossa, quod sicut Filium totum ex se loto genuil,
lum, nisi poenitenlem admillebat, vel quia slatim sic tolum Spiritum dedit Filio incarnafo. Nunquid
post baptismum poenilentiam injungebat. Sed nonne et-Verbo assumenti dedit? Sed si ei dedit, tunc Ver-
Joannes minister Cbristi fuit? Fuit utique : quare et hum assumens ex eo aliquid accepit, et s:c non
per illum Christus baptizavit sicut et per alios, et semper habuit. Sed est manifestum quod Verbum
sic peccata ipso baptizante remisit: quod quidem ab selerno babuit quidquid et Paler : unde Filio in-
verum est, sedbaplismus ille, quo peccata remissa carnato dedit, nec tamen Verbo assumenli. Totum
sunt, non fuit Joannis, sed Christi. Ex quo enim quoque Filium ex se toto genuit Paler; quia idera
eoepit baptismus Christi, cessavit baptismus Joan- esl Filius quod Pater : ejusdem enim penitus essen-
847 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 848
tise sunt Pater et Filius : Charitas enim, ul dicit A quam, ita ut non ab alio hoc habeat, vel a se ho-
Augustinus, consubstantialis connexio est Patris et mine nihil potest.
Filii. Unde unum sunt. Hsec aulem Spiritus sanctus Ilem: Non polest Filius facere, nisiquod viderii Pa-
cst, qui est amor Patris et Filii; sed hoe nostram tremfacientem. Filium viderePatrem facientem, nihsl
excedit intelligentiam, quomodo scilicet connexione, aliud esl, nisi Filium a Patre esse, per quem Pater
et quomodo per hoc unum siut. omnia disponit. Quod idem est, etiam idem ipsum
a Patre audire, quse loquitur. Ipse enim Filius sa-
Ecce sanus es
faclus ; jum noli peccare (Joan. v). Patris est, quse illuminat omnem hominein
Hinc innuitur quod ei peccala dimiserit Dominus pientia venienlemin hunc mundum (Joan. i). Per hoc autem,
sanando eum, cum tamen ipse, qui sanabatur, eum
sine fide quod addilur : Hmc eadem el similiter facil, proba-
non cognovisset. Unde videtur quod quis tur esse Patri coaequalis el consubstantialis. Potest
Chrisfi mundari a peccatis, et dignus esse possit vila
enim aliquis facere, quse Deus facit, sed non simi-
«terna. At impossibile est sine fide placere Deo (Hebr.
iste bonum liter : solus enim Filius similiter facil. Non enim
xi). Sed est dicendum quod languidus
ab iufiimi- liomo ex se habel polestatem faciendi, sed ex Deo;
quidem affectum habebat, unde meruit
delineba- Pater vero ex se omnia disponere et regere potest;
a
tate, qua propter culpam prsecedenlem B sic et Filius ex propria essentia hoc habet, ut om-
tur, liberari : qui quidem affectns gralia Dei inspi-
nia possit. Ex eo enim quod Filius est Patris, Dess
ratus per Dei operationem melioratus est; non ta-
men sufficiens fuit ad salutem, si tunc a vita disce- est; cx eo vero quod Deus est, omnia per se polest.
Unde cum Palre ab seterno omnia disponit. Quare
deret. Unde quod dicitur, jam noli peccare, hoc est,
solus eadem omnia, quse et Pater similiter facit.
noli amplius in .peccato perseverare.
Similiter, hoc est indifferenter. Nulla enim differen-~
Pater meus, usque modo operalur, et ego operor. tia est in operatione Filii et Patris, cum operalio
QuoniamJudaei Christum legis transgressorem esse Filii sit operatio Patris. Iiem dicitur Pater Filio de-
dicebant,et per hocDeo conlrarium,quod in Sabbato monstrare quae ipse faeit. Quod est, quod superius
operabatur, cum Deus septima die ab omni opere, dictum est, Patrem omnia dispouere, el operari per
quod patrarat requiesceret. Idcirco Dominus hoc Filium;demonstral enim ei,quiaessc ei datipsumcx
falsum esse demonslrat, quod ipsi putabanl hoc sci- propria cssentia gignendo, et per ipsum omnia di-
licet, quod Deus ab opere, tunc ita cessarat, ut nihil sponendo : quod est demonstrare, quse ipse facit.
amplius operaretur. Unde videndum quibus modis Neque enim Pater judicai quempiam, sed omne
pperetur Deus. Est enim opus creationis; est opns judicium dedit Filio. Quseritur quid sit ratrem non
formationis, quibus Deus sex diebus operatus est. - judicare, sed omne judicium Filio dedisse? Dicet
Est enim creare, propriedenon esse ad esse perducere, antem postea secundum quid judicium Filio dede-
quomodo in quatuor elemenlis operatus est Deus. rit, quia filius hominis est. Dicitur aulem Pater ne-
Est et opus formationis, qua formam dispositionis miuem judicare, quia persona Patris in judicio non
post creationem crealis cx nihilo dedit. Ab Jiis au- appareuit, sed persona Filii. Apparebit autem Filius
tem die septimo requievit Deus, non ulterius nova in judicio in humanitale assumpta. Et quoniam per
creando vel informando. Est et opus gubernalionis; ipsum in carne apparentem diseretio illa bonorum
«st et sustentationis; est et renovationis; est et pro- et malorum fiet, idcirco datum ei dicitur esse judi-
pagationis; est et multiplicationis, quibus Deus aut cium, quia filiushominisesl. Neque enimex eo quod
creata disponendo gubernat, aut ipsa in esse con- homo est hanc judicandi poteslatem babet, sed ex eo
servando, ne fatiscant, sustental; aut vires infe- quod Deus esl; nisi si dicatur ex eo quod bomo est,
rcndo renovat, aut, natura mediante, similia ex si- id est ille qui homo est, ut ex causam non notet. Vel
milibus propagat, aut propagata sua bonitale mul- idco dicitur Pater omne judicium Filio dedisse, quia
tiplicat. Operatio vero reparationis generis humani jitdicium in diseretione, quse sapientise est, consistit
niaxime Filio attribuitur, quia Filius sapientia Dei Filius vero sapienlia Patris est. Quoniam igitur in
est. In redemptione siquidem generis humani sa- judicio faciendo magis affectus sapientise apparebit,
pientia Dei magis apparet quam potentia : et ideo, quam potentiae , idcirco polius personse Filii judi-
•cum cselera opera Palri attribuantur potenti, hoc cium attribuitur quam personse Patris. Nam, licet
opus potius Filio attrihuitur sapienti. Unde et dicit: opera Trinitatis communia sint toti Trinitati, tamen
Pater meus, usque modo operatur. Quasi diceret: in Scriplura magis solent opera, in quibus divina
Hucusque innotuit Pater per elementa, et creaturas eminet poteutia, Palri atlribui; in quibus yero sa-
mundi; sed nunc per me incarnatum amplius pientia Filio; in quibus benignitas ot amor divinus
mundo innotescet. Ipse enim in carne et se, el Pa- Spiritui sanclo. Sed quia Filius omne quod habet a
trem, cum quo idem est, hominibus manifestavit. Patre, habet, idcirco ei Pater omne judicium de-
Impossibile est enim Patrem cognosci, nisi• per Fi- disse, ut lestatur ipse Filius, dieitur, a quo et esse
lium. - habet. Et quoniam hie sapientise effeclus per Filium in
Non potest Filius a se facere quidquam. Filius au- carne apparente manifestabitur, ideo dicit postea %
(em quce facit ad Patrem referl, a quo esse habet. Quia Filius hominis esl. Per Verbiim enim Filium
Ibvie et dieit quod non potest a se facere quid- Dei fit animarum resurrectio; per Verbum factum
813 ALLEGORI.E 1N NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. V. 850
in carne filium hominis, fit corporum resurrectio. A J\ derunt, eodem modo el Christus eos aeeusat, quia
Tel ex eo quod in carne gessit, meruit ut corpus doetrinse ipsius non crediderunl. Sed est manifestam
euum resurgendo glorifieetur, et ut aliis ipsum imi- quod licet ueutrius verbis crediderint, lamen a
tantibus eadem gloria in corpofibus darelur. Quse- Moyse rei statuuntur apud Patrem, cujus doctrinae
rilur quomodo dicat Augustinus animarum resur- transgressores facti sunt; non a Christo cujus doc-
reclionem fieri per Verbum Dei Filium; corporum trinam non susceperant. Neque enim reus tenetur
Yero per filium hominis? Sed fit animarum resur- aliquis apud alios, si officium non susceptum non
rectio quando, tenebris ignorantise et csecitatis ex- exsequatur; sed legem Moysi susceperant et servare
pulsis, adcognitionem sui Creatoris redeuut, luce promiserant, cujus, quia transgressores faeti sunt,
sapientise Deiiilustrante; perhominem vero assum- ab illo merito dicuntur accusari. InMoyse vero spe-
fitum, Verbum Dei mori poluit et resurgere. Mo- i'are dicunlur, quia putanl carnales legis observan-
riendo vero et resurgendo nobis fidem contulit, ex tias ad justitiam suffieere.
qua ad resurrectionem immortalitatis et impassibi- Collegerunl ergo el implevennt duodecim cophims
litatis pervenimus, secundum quod de resurrectione fragmentorum, etc. [Joan. vi.) Demultiplicatione pa-
honorum tantum agitur. Et secundum hoe manife- num suboritur ijuaestio. Quseritur eniman in se
stum est propler quid distinguat Filium Dei et Jilium B
I jnultiplicafi sint, an ex additione aliqua. Nam si ex
hominis. Nam ex eo quod Filius Dei esl, tanlum in additione ita multiplicati sunl, non omnes illi qui
cordibus operatur, non ex eo quod homo est. Ad manducaverunt, imo pauci ex illis quinque panibuEf
corporuni vero resurrectionem non solum secundum saturati sunt. Quidam tamen hanc sententiam le-
illam naluram, qua Deus est, sed et secundum il- nentes dicunt, idcirco quinque illis panibus onmes
lam, qua fi*ius hominis est, operalus est, moriendo, refectos esse, quia sub forma illorum hsec multipli-
resurgendo, ut dietum est. Unde Filius Dei anima- catio et refectio facta est. Volunt autem auctores et •
runi, filius hominis corpoi um j-ecte resurrectionem doctores quidam, quod in se multiplicati sunt : scd
facere dicilur. Vel Filius Dei animarum facit resur- quomodo hoc factum sit neseiunt, sicut nec etiam-
reclionem,- quia in animabus invisibiliter operatur, scire se posse dicunt quomodo hsec glaus in lantant
gratiam conferendo, per quam resurgant; filius ho- arborem excrescat. Quserunt enim quidam, quomo-
minis vero corporum, quia ipse visibiliter in judicio do hoc fieri possel, quod panes illi in tantam ma-
apparehit, quando communiter omnes in carne re- gnitudinem transirent, an ita quod partes in partes,
surgent, sive ad gloriam, sive ad pcenam. an totum in lotum ut tantae quanlitatis fierent? QuoU
Si ego lestimonium perhibeo de me, teslimonium signum lu facis, ul videamus, el credamus tibi? Quo-
meum non est verum. Nonne Filius testimonium per- G * niam Judsei audierant per
Moysen manna datunr
hibetde se,~etPaler de Filio, et Spiritus sanctus? esse patribus in deserlo, quod. majus miraculum>
Quomodo ergo dicit: Si de me testimonium perhi- putabant eo quod Dominus fecerat in refectione
beo, testimonium meum non cst verum? Sed hoc est, quinque millium, ideo quaerunt ab eo aliquod spe-
quod dicit: Si de me liomine tester, quod seeundum ciale signum, per quod 'cognoscant illum Filium
humanam naturam Deus sim, vel quod mihi ioc Dei esse. Unde Dominus differentiam ostendens in-
ascribam, et non alii, non est verum testimonium ter panem, quem ipse dat, et panem quem mandu-
ineum. Filius enim ad Patrem refert quidquid ha- caverunl in deserto, dicit : Ego sum panis vilw.
bel, ut diclum est. Ipsa opera, qum ego facio, tesli- Ipse est enim cibus, quo reficilur mens esuriens.
monium perhibenl de mc. Quomodo per opera pale- Quod fit quando fides vera ipsum compleclitur. Ex
bat ipsum esse Filium Dei ? nonne etiam alii eadem fide enim diiigimus; ex dilectione Christo unimur,
opera feceiWt ? Antichristus etiam, cum venerit, qui est vila nostra. Hic igitur panis spiritualis fide
multo plura miracula forsitan faciet. Sed est mani- gustatus etiam sine perceptione sacranientali quoti-
feslum quod licet eadem fecerint alii vel facturi sint die ad vilam proficit: de quo dicimus : Panem no-
opera, non tamen similiter; quia ipsefecit ea in r slrum quotidianum da nobis hodie (Luc. xi). Hoc
virtule Patris, quod non posset, nisi Deus esset. enim pane dum hodie prsesentis vitae est, indige-
Unde et ipse dicit: El ut sciatis, quia Filius hominis mus. Unde et Augustinus : Ut quid paras dentem et
habet poteslaiem in terra dimiltendi peccata, dixit ventrem? crede, et manducasti-
parahjtico : Tibi dico surge (Matth. ix, Marc. JI). Ut Omne, quod dat mild Pater, vcnit ad me",.et eum
hoc scilicet, quod surrexit, probatio divinse sit po- qui venit ad me, non ejiciam foras. Pater,= Filium
fenlise : ad quod probandum nemo alius hoe dicere suum mittendo, eum mundonotificavit, el in eum
potuit. Salanas enim, vel Antichristus in virtute eredere; fecit- per fidem vero ejus efflciuntur qui in
Pei nihil poterit facere. Neque enim ex hoc quod sit eumcredunt. Unde Paler dicitur dare Filio, boc
Deus, aliquid facere poterit. est, trabere ad cognitionem el amorem Filii;
Nolite putare, quod ego accusaturus sim vos apud sic et Filius Patrem nianifeslando ad eum trahif,
Palrem. Esl qui vos accusat Moyses : in quo vos spe- quibus ipsum manifeslat. Est aulem mulua cognitio
ralis. Quseritur quomodo Moyses Judseos accuset, Patris et Filii. Neque enim Pater nisi per Filium,
quomodd Christus eos non accuset ? Si enim Moyses nec Filius nisi per Patrem cognosci potest. Relati-
eos accusat, cuia verbis, et doctrinse suae non credi- vorum euini unum cog/iitum, .liierum quoquo co°
851 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 8S2
gnitum esse exigit. Sed, ne quis pulel parum pro- .A les. De quibus Augustinus : Ul quid paras dentem,
desse Filio a Patre dari, addit: et ventrem? crede, et manducasti. Quidam vero nec
Et eum qui venit ad me, non ejiciam foras. Eji- sumentcs, nec manducantes. Non sumentium alii ex
cimur foras per peccala : et hic, dum meritis exi- reverentia abstinent, quorum est dicere : Domine,
gentibus gratia nobis subtrabilur; et in futuro, non sum dignus, -ul intres sub tectum meum (Mallh.
dum igne aeterni ineendii cruciabimur. Sed qui VIII). Alii ex desperalione et contemptu : de qnibus
fide Chrislo adhseret, non ejicietur nec hic, nec in desperandum est. Sumiiur aulemcorpusChrislisub
iirluro. Unde perseveranli promiltitur corona. Ne- s>peciebuspanis etvini. Sunteuimibi quaedam, quse
que enim caput membris suis carere potest, ea a se lantum sacramenta sunl; qu3sdam, sacramenta, et
excludendo. res sacrameiili; qusedam tanliun res sacramenli, et
Non ut faciam voluntatem meam, id est ut sum non sacramenta. Vertitur autem panis, et vinum in
hcmo, vel meam tanquam ab alio non habeam. Quae corpus Chrisli. Integrum enim sumitur sub utraque
vero sit voluntas Patris osCendit, dicens : specie. Admiscetur autem aqua vino, nl genles si-
Hmc est voluntas Patris mei, etc. Voluntas ipshis cut et Judaeos ad Chrislum pertinere monslretur,
est, ul credamus, id est fidem habeamus, ut per li- cujus morte utrique redempii sunt. Quse aqua an
dsm ad cognitionem veniamus et sic vitam oblinea- " vertatur in sanguinem nescimus.
mus. Quare voluntas Dei est salus nostra. Hanc Dixit ergo Jesus ad duodecim. Duodecim ponif,
autem voluntatem implere venil Filius. Et ego resu- quia numerus sacratus est et permansurus, licet
scitabo eum in novisshno die. Humana uatura Verbo hon in illis omnibus, qui lunc erant duodecim. Ju-
unila facit corporum resurreclioiiem. Quod qualiter das enim, qui unus ex illis erat, non permanslt;
Intelligendum sit superius expositum est. sed loco ejus Mathias postea subrogatus est. Et sic
Multi ex discipuiis eju» audienles, dixerunt: Du- permansil numerus, etsi non in eisdem personis.
rus est hic sermo; quis potest eum audirc? Ex prse- Erat autem in proximo dies feslus Judmorum sce-
dicalione Chrisli quidam non intelligenles eam scan- nopegia (Joan. vn) : crr.woe,scenos habitatio, et ta-
dalizali sunt, ne amplius in eum crederent ut tibi bernaculum est, irnymju pegnymi figo : unde sunt
exemplum daret, ne a prsedicatione desistas, etsi scenopegia, tahernaculorum fixio. Ad repraesenlalio-
aliqui-lnlersint, qui nou capiant quse dicuntur et nem enim lalis babitationis in deserto, ubi in taber-
pejores ex auditis efliciantur. Sed quaerilur quomo- naculis mauserant, tabernacula figebant, et in illis
do dilectionem proximi habuerit, cum hoe sciret, septem dies manebant.
quod sic dicla nequaquam inlelligerent, sed potius Tempus autem vestrum scmper paratum est.
scandalizarentur? Nonne melius esset, quod sic di- Semper enim in hac vita honio pronus est ad ma-
cerenlur, ut capi possent ab illis, ut ipsi inde aedifi- lum perpetrandum, unde damnelur; sed nondunt
carenlur potius quain ex illis non intellectis scan- tempus erat ut Dominus ad immoitalitatein et im-
dalizarenlur et perirent? Sed hoc sciendum quod passibililatem transiret. In hac enim vita iinmorla-
iili digni non erant, ut aliter eis diceretur. Unde litas et impassibilitas haberi non potcst. Mea doctri-
alibi dicit Dominus : Vobis datum est nosse myste- na non est mea, id est niea, ut hominis, vel ut sajpe
rium regni Dei, cmteris autem in parabolis, ut vi- jam diclum est, ncm est mea tanquam ab alio non
iientes non videant, ct audienies non intelligant (Luc babila.
vm). Quod quideni fit propter culpam eorum, qui- Uiium opus feci, et omnes miramini. Notetur quod
bus prsedicalores sunt odor mortis in mortem. Unde Dominus nullum opus fecit, de quo reprehendi pos-
ut supponitur, ex hoc multi discipulorum abieiunt set, etiamsi quidquam legi deberet. Lex enim non
retro. prohibebat ab his cessare die Sabbati, quae ad salu-
Caro non prodesl quiiquam, etc. Caro Cbristi lem hominis spectant. Unde et ipsi Judsei sabbalo
vas Spiritus est, qui est Verbum : dicitur et ejus circumcidebant, ne homo pei'iret.
participatio, in fide nobis causa salutis est. Ipsa ta- Q Christus aulem cum veneril, nemo scil unde sit.
men ex se nibil prodest; nec ut alius cibuscorpus Ipsi sibi opponunt de Christo. Sedquseritur,cum ipsi
reficit, sed mentem. ex Scripturis et locum et unde nasceretur Dominus
Vatres veslri manducaverunl in deserto, etc. Qu&e- scirent, unde et dicebant Ifeodi in Bethlehem Juclae
ritur de qua manducalione hic agal, an de spiritua- Christum nasciturum; et scirent quod de domo Da-
li, an de corporali? Sed corporaliter manducantes vid nasceretur, quomodo dicebant : Christus cuin
carnem Chrisli, multi mortui sunt seternaliter; spi- venerit, nemo scit unde sit ? Sed videtur quod bene
rifialiler aulem manducantes utrique salvati sunt. poterant scire quod nasceretur et quod de David
Sed illi non per manna, sed per siguificatum, quod nasceretur Christus, et tamen nescire unde fuerit,
cst corpus Chrisli. Aut sequivoce accipiatur mandu- id est ex quibus personis nasceretur : quod ipsi
catio. Et est nolandum quod non onmis qui sumit dicebanl scire unde essel.
corpus Christi, manducat : illud enim est hic man- Qui sine peccato est veslrnm, primus in eam iapi-
ducare, per fidem ei uniri. Unde sunt quidam su- dcm mittat, etc. (Joan. vm.) Hic videlur Cliristus
mentes et manducautes ; quidam sumenles, et non omne judkium hominibus auferre, cum nulhis sil,
manducanles; quidam manducantes, et non sumcn- qui sine peccato viverc possit. Si ergo solus iile,
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853 ALLEGORIiE IN NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. V. 851
qui sine peccato est, in adulteram lapidem mittere A omnis pcena ex peccato sit. Nam, si nullum pecca-
possit; nemo vero praeter Ghristurri, sine peccato tum praecessit, injuste videtur iste punilus fuisse.
esse possit, manifeslum est judicium hujusmoui Sed est manifeslum quod culpa originalis in eoprae-
cuilibet ablatum esse : unde soli Christo relinquen- cessit, cujus haecpoena fuil: unde el ipse justepu-
dum esse judicium videtur. Sed est manifestum nitus est, cujus pcense purgatio ad gloriam Dei fisit.
quod judiciaEcclesiae Christi sunt, cum ralionabili- Ex ejus enim sanatione Deus manifestatus est. Si
ter fiunt, non-causa hominum vel commodi alicu- quis volunlatem ejus facit, etc. Quasi dicat: Si cre-
jus, sed solum causa Dei. Cum enim judex lalro- dere voluit, intelliget: fides enim illuminatio menlis
nem suspendit, non sibi vindictam sumil, sed Domi- est. Qui enim fidem habet ex dilectione operantem,'
no. Et hoc modo soli illi, qui sine peccato est judi- amorem habel;- et si amorem, intelligenliam. Nam
ciumest relinquendum. Dieunlautem quidam, quod ipse amor notitia est. Sunt autem quidam majorem
nec habens potestalem judicare potest alium, si ipse fidem, et minorem eognitionem habentes; quidam
reprehensibilis esl, maxime ssi in «onsimili fuerit vero minorem fidem, et majorem cognitionem; qui-
culpa. Nos vero dicimus quod non auferlur potestas dam majorem fidem, et majoremi cognitionem.
judicandiquandiu ab Ecclesia recipitur. Ipse tamen Sed quierilur nunquid simplices cognitionem lidei
lalis non est, qui de aliis judicium dar,e possit. B habeant, cum dicatur omni poscenli rationem de fide
Quod ergo judicat polestatis est; quod talis, cuipae. tua redde (I Pel. m). Et ilerum : Qui facile eredit
Vel qui sine peecalo est, occidat adulleram, id est minoratur fide (Eccli. xix). Sed et dicitur : Quod
adullerium remiltat : quod solus Christus potuit, boves arabant et Msinm pascebantur juxta (Job i) :
ideoque adulteram juslificaTe. In ore duorum, vel quod eslsimplices et inferiores salvari in iide prse-
Irium testium stet omne verbum. Qui facit peccatum latorum. Non ergo exigitur ab unoquoque discretio
servus est peccali (II Cor. xm). Hoc est, qui dele- fidei. Sed tamen ut (idem habeat, et poscenti ratio-
ctatur in peccato, vel qui ex consueludine facit, nem reddat, hoc modo videlicet, ut iidem ciim aliis
servus est peecati, quia servit peccato a quo agitur. confiteri paratus sit, et scial. Vel quilibet omnes
Hie elsi iutrat per sacramentorum susceptionem, artieulos fidei babet, etsi non in se, lameu in alio>
non manet in domo in aeternum, nisi de servo fiat qui est de eodem corpore. Item qui facile credit,
liber, quodlit per Cbristum. minoi'ahitur fide : hoc est, qui miraculis motus, vel
Ille homicida erat ub inilio : et in verilale non aliquo impulsu hujusmodi credit, non ex arbitrio
slelit. Quaerilur de qua verilate bic agat: an de illa, mcntis, firmus in fide non est, cum omni vento
quae est beatiludinis; an de illa, quae verse cogni- doctrinse moveil possit : unde Jesus seipsum non
lionis rerum est? Si enim illam cognitionem quae credebat eis.
LeatificatTiabuisset, nunquam cecidissel; imo con- Mercenarius autem fugit, etc. (Joan. x.) Quserilur
firmalus esset in bono, ul alii, qui ad Deum conver- unde mercenarius reprebendatur. Nonne et Chrislus
si sunt. Sed, si veram lerum eognitionem habuil, ut persecutores fugit? Nonne etPaulus et caeteri electl
dicunt quidam, tunc sciebat |quid Creatori quid rabiem persequentium fugerunt? Sed attendendu.m
creaturie deberet, unde et se Creatore inferiorem est quod aliud est fugere propler se, ut sibi caveat,
cognoscebat. Quare et se ei servire, efe ipsum dili- aliud cedere perseculoribus causa ovium, ul sic
gere debere sciebal. Quod si non fecit, peecavit; et fugiendo eas potius conservet quam deserat. Bnde
sic aute peccavit, quam par^ suo ^Creatori esse vel- licet absens sit, qui sic fugit. corpore , lamen prse-
let. Sed dieunt saneti, quod inter creationem et la- sens est menle. Sic Paulus dichv : Ego quidem ab-
psum nihil fuit medium. Quod si sit, necdum illam sens corpore, prcesens aulem spiritu , jam judicavi,
rerum veram cognitionem hahuerat, necillam, quaa ul prmsens , eum, quia sic operalus est, in nomine
bealifical. ^Quare dicendum esse videtur, quod iu Domini nosiri Jesu Christi: congregalis vobis et meo
Teritate non stetit, ad quam habendam creatus erat, spiritu, cum virlute Domini"Jesu tradere hujusmodi
non quod eam nunquam habuerat, sed quod eam rj hominem Saianm in interitumcarnis, ut spiritus sal*
mox habilurus erat, si stelisset. Duo sunt timores : vus sit (tCor. v), etc. Sicut novit me Pater, et ega
uuus qui cohibet a malo propter vitandam gehen- agnesco Patrem. Ostendil vinculum charitalis, quod
nam, et hunc foras mittit charitas. Est et alius, esl inter se el Patrem. Unde et ipse et Pater unum
qui permanet : hic esl cum charitale; et hic est, sunt: inde enim quod*ipse solus Patrem novit sic-
qui non timet puniri, sed separari. Qui enim mul- ut, id est ila perfecte, ut Pater ipsum, qui ejusdem
tum diligil ex ipsa dilectione, semper veneralur, et scieiitise et potenliae esse probatur, cujus el Pater
vereturne offendat, ut separetur. Nec hanc reve- est, el sic idem Deus cum ipso. Nemo enim prseter
rentiam babet, ut pcenam vitet, sed ut scparatio- Filium , quomodo ipse sil ex Palre, vel quomodo
nein, licet tamen separari non possit sine pcena. Si- Pater ipsum genuerit, novit. Unde superius dixit,
cut Deus diligendus est non propter praemia, quse quod Filius enarravit, quod nullus prseter ipsum
daturus est diligentibus se, sed propler se; licet ta- potuit facere. Alii eniin per ipsum narrayerunt. Et
men ejus dileclionem semper praemia sequantur. animam meam pono pro ovibus meis. Nonne et hoc
Quis peccavit? hic an parentes ejus? (Joan. ix.) fecit Petrus, et alii electi ? Quare sicut ipse bonus
Quseiitur de.pcena iliata caecohuic a nativilate, cum pastor dicitur , sic ct illi honi jJastorcs dici possunt.
85S HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS 1. — EXEGETICA DUBIA. 856
Non autem posuerunt alii sicut ipse, quia ipse per A Opera, qum ego facio in nomine Putns mei, hmc
se posuit; alii vero nonnisi per ipsum. Unde non testimonium perhibent de me. Nunquid et alii, ut
sicul ipse dicitur ponere, sic et alii ponere dici pos - Pctrus et Paulus lioc idem dicere potuerunt? hoc
suut. Ponam animam meam, el iterum sumam eam : scilicet in nomine Patris opera facio ? Non utique;
hic destruitur haeresis quorumdam , qui dicunt quia licet in nomine patris opera faceret Petrus,
Christum animam non babere, nisi Verbum. Et ite- non lamen dicere potuit : In nomine Patris mei:
rum eorum, qui dicebant eum animam irrationa- non enim sicPater Christi dicitur, sicut aliorum
lem habere. Nam, si animam non haberet, quomodo Pater enim Filii est; quia, cum ex substanlia pro-
eam deponeret, aut quomodo eam rursum assume- pria genuit, Pater vero aliorum , eis esse dat tan-
ret? aut quomodo eum Pater , ideo quia deposuit, quam Creator. Item eadern opera, quse Chrislus fe-
ut assumeret iterum, diligeret, nisi eani deponendo cit, faciunt et dsemones , et mali hoinines , velnli
aliquid promereri posset. Est aulem mereri ex gra- inea«latores jEgyptiaci ranas veras fecerunt, quem-
tia diligere. Sed cum animam deponat, id est, cum adModum et Moyses. Quomodo ergo opera testi-
anima a carne separelur, quseritur, an divinitas ab laoniuin perbibent quod ipse Deus sit? Sed est ma-
altero, an a neulro separata maneret. Quod ab al- nifestum quod ipse opera facit fanquam Creator];
lero separata qusedam auctoritales velle videnlur, B magi vero per malignos spirilus elementa sic con-
aiiqua quoque adjuvantei'atione. Dieit enim Ambro- junxerunt, ul ex ilLs ranse nascerenfur. Illam vero
sius super illum locum : Deus Deus meus respice in contemperiem elementorum non ipsi dsemones , vel
me : quarc me dereliquisli ? (Psal. xxi) Quod cla- magi fecerunt; sed a Deo, ut res subtiles et spiri-
mat homo separatione divinitatis morilurus. Item tuales, datam ipsis noverunt, ut si conjungerentur,
dicit Atbanasius : Qui non crediderit hominem de- talia animalia inde prodirenl. Sed nec homines,
nuo assumptum, analliema sit. Item dicit Augusli- nec daemones sic opera facere possunt, ut in slgnum
nus , quod anima vinculum fuit Deilatis et carnis. adducantur, quod ipsi dii sint . hoc enim solus
Jlediante enim anima Verbum carni unitum est. Christus facere potuit. Unde et dicit : Ul sciaiis,
Quomodo ergo soluto vinculo conjuncta illa unita quod Filius hominis habet polestalem in terra dimil-
manerenl ? Haa autem auctoritates delerminandae lendi peccata, tibi dico, surge (Matth. ix). Quasi hoc
sunl; quia quod dicilur : Clamal homo separatione signum supponens ad hoc probandum, quod peecala
divinitalis moriturus, hocesl, quia divinitas eum ut Deus dimittere possel. Et hoc est quod dicit :
voluntali occidentium exposuit, et i'eliquit, ne eum Opera, qum ego facio in nomine, Id est in honore,
a morte conservaret. Item quod dicitur : Qui non n vel in notitia Patris mei, quasi qui me genuit, hsec
crediderit hominem denuo assumptum esse, ana- u teslimonium perhibent de me.
thema sit, hoc est qui non crediderit ilerum ad vi- Pater meus quod dedit mihi, majus omnibus est:
tam rediisse, hoc est a mortuis resurrexisse, ana- et nemo polesl rapere de manibus Patris mei. Osten-
thema sit..Item de vinculo. est manifestum quod dit quod nemo potest rapere dc manu sua. Nam po-
bene separato vinculo per illud tamen connecti pos- tentia1, quam ipse habet a Patre, major omnibus
sunl extrema, ul in circino apparet. Sic igitur ani- est. Per illam enim ipse forlis forlem ligavit, et
ma a corpore separala, divinitas a neutro separata omnia vasa >ejusdiripuit. Est enim Filius ejusdem
esl, nec ab anima, nec a carne. Unde dicit Hierony- potentise cum Patre; sed quia quidquid habet,a
mus : Hominem, quem assumpsit, nunquam depo- Patre habet, ideo dicit : Quod Paler dedit mihi,
suit. Ilem Auguslinus : Anima a carne separala scilicet gignendo me, majus omnibus esl. Vel ut
est, divinitas a neutro. Unde el Chrislus tunc ja- liltera magis sibi cohaereatsecundum illam naturam,
cuit in sepulcro, Christustuncin inferno, Christus qua se pastorem, oslium et ostiarium superius
Jn eoelo. Sicut enim dicitur, Petrus jacet Romse, dixil : potest etiam dicere id majus oinnibus esse,
qu.ia corpus illius, Petrus est in coelis, quia anima quod sihi : Pater dedil. Ex gratia enim verhum Dei
Petri: sic corpus jacens in sepulcro, Christus ; ani- D hominem assumpsit; ex gratia quoque assumptus
ma, Christus-,Verbum,Christusdiclum est.Verbum homo, Filius consubslantialis Patri est. Unde etiam
quoque tunc homo fuit : nam hominem assumptum secundum hoe major omnibus est. Secundum hoc
nunquam deposuit; hominem, id est animam et car- siquidem Redemplor nosler est. Unde nullus polest
nem sibi unitas habuit in unam personam. Sed nun- rapere de manu ejus, id est facere quod pereanl quos
quid Christus tunc fuithomo mortuus? fuit utique. ipse ad salutem praparal. Potest quidem homo ma-
Confidenter enim Ciuistum hominem mortuum lus, vel diabolus Chrislo cohserentibus mala sugge-
fuisse tunc dico, qui Christum tunc mortuum fuisse reie; sed nullo modo eos rapere, id est ad perditio-
prasdico. Fuit itaque tuiicChristus corpus,fuil ani- nem violenter auferre.
ma, fuit Verbum; sieut e contrario. Cum igitur ho- Ego el Pater unum sumus. Non unus, sed unum,
momorluus fuisset, nontamen tunc non fuithomo, quia illud prius ad personam, hoc posterius refer-
id est non ideo non habuit animam et carnem sibi lur ad naturam , vel essentiam. Est eniin Pater, ei
«nitas, nec ilerum si tunc bomo fuit : sequilur Filius ejusdem essenliae. In hoc igitur confunduntur
quod mortalis, vel immortalis fuerit tunc. Ex figu- Ariani, qui dicebant aliud esse Palrem, aliud Fi-
retiva enim non inferturpropria. liu.ni, aliud Spirilum sanctum. Et Sabelliani, qui
- ALLEGORI^E IN NOVUM TESTAMENTUM. ~ LIB. V.
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dicebant eumdem niinc esse Patrem, nunc Filium, A esse dicitur. Est quidem in omnibus creaturis non
nunc Spiritum sanctum, cum vult Patrem, cum vult localiter, sed per se, sine ullo medio eas regendo, et
Filium, cum vult Spiritum sanctum : quod quidem in esse conservando. Sicut enim anima in omnibus
falsum esse_patet, cum Pater sil alius a Filio, Filius parlibus corporis tota est (quod iude probari po-
alius a Patre. test), quia ubique sentit ipsum corpus vegetandoet
Nonne in lege vestra scriplum.est : Ego dixi : regendo. Ea vero recedenle corpus mortuum est, et
Dii estis, etc. Quia Judsei lantum spleudorem quo- in pulverem redigitur : ex quo patet ipsam vitam
modo ipse essentialiter Deus esse, capere non pote- corporis esse. Sie Deus tota essentia sua in omni
ranl: opposita nube calumniam vitat : et se non ci'eatura est, esse ei dando; a qua si recederet,
-esse lapidanduin demonstrat, quia dixerat se Deum, ipsa sine dubio prorsus in nihilum redigeretur,
et Filium Dei esse, cumin lege, utin psalmis, qui sicut corpus, cujus anima vita est, in pulverero
eliam de lege dicuntur, quse lex dicitur, quia ligat, redigitur, ipsa recedente. Quomodo autem regat,
ne omuia pro libitu iiant diclum sit : Ego dixi : Dii vel conservet Deus creaturam, vel animam , ei co?-
eslis, el filii excelsi omnes (Psal. LXXXI).Est autem pus, nescio : sed hoc scio hoc modo Deum essen-
nolaiidum quod Deus dicitur natura. Deus eliam tialiter in creaturis suis esse. Dicitur item Deus esse
existimatione et opinione, Deus etiam participa- B in quibusdam per inbabitantem gratiam , ut in ra-
lione. Natura ut Pater, et Filius, elSpiritus sanctus, lionali creatura, homine, vel angelo. Dicitur item
qui sunt unus Deus natura. jEstimatione ut idola; esse in creatura per personalem,unionem : quomodo
participalione ut electi homines. Unde cum Domi- solum in homine assumpto fuit, id est inChristo.
nus dixisset se Deum natura : quod et Judsei non Secundum illum modum vero , quo est in aliqui-
intelligebant, cum eum ideo lapidare vellenl. Quae- bus per inhabitantem gratiam,- dicitur esse in ho-
ritur quomodo se a calumnia liberet hoe responso, minibus, ut in vase; quia illos, in quibus sie est,
seilicet, ego dixi : dii estis, etc, cum Deus hic di- replet virtulibus, sicut vas repletur eo quod in ipso
catur participatioue, ibi vero unde calumnia orie- conlinetur. Polest autem exponi sic: Pater in me
balur, dicatur Deus natura ; nec etiam videlur hoe est : et ego in Patre; quia quidquidest in Patre,
adduclum ad rem aliquo modo perlinere. Nam etiam unde probari possit Deus csse, etc, illud idem in
in lege praeceptum erat, ut si quis homo se Deum Filio est, quia sunt ejusdem potentiae, ejusdem
facerei, blasphemus et lapidandus esset. Sed est ma- scientise, ejusdem essentise, ejusdem Deitatis.
nifestum quod lex contra Christum nihil prseeepit. Nonne duodecim horm sunt diei (Joan. xi), ete.
Nam hoc prseceptum est in lege, ul si quis homo „ Haecsimilitudo ad hoc inducitur a Domino, ul osten-
lanlum, faceret se Deum, id est sihi arriperet quod dat eos potius se debere sequi, et a se illuminari,
ipse non esset, blasphemus esset, et lapidaretur. quam ipsum ab eis. Dies enim hic sol lucens su-
Dicitur enim aliquis facere se sapientem , quasi per terram dicitur : borse vero aer ipse illuminatus
sibi arrogare quod non est: quod utique si Chri- a sole, quaa solemnon illuminant, scd ah eo illumi-
slus faceret, blaspnemus essel, et lapidandus; sed nantur.
nee tantum homo erat, quia homo el Deus ; nec se Domine, si fuisses hic, etc, hoc dicit, quod si
Deum fecit, cum non esset; imo se Deum confite- praesens corpore esset, miserieordiam exhibuisse pos-
balur, sicut erat." Quoniam vero Judsei litleratores sel ex affectu pietatis, ne moreretur Lazarus': quem
erant, litteram potfus sequentes quam sensum , id- absens corpore non habuit, praesens affectu pietatis
circo quantum ad verbum eis satisfecit sic respon- ilevit.
dendo : Ego dixi : Dii estis, etc. Quasi diceret: Non Et lacrymatus esl Jestts.Delacrymis istisquacrifur,
debelis hoc verbo moveri, quo dixi "quod Deus ulrum verse fuerint necne? Et si verae fuerunt, utrum
sum, etFilius Dei etiam, cum Scriptura veslra hoc ralionabiles ? Hoc aulem constans est, quod verse
eodem verbo utatur pro electis omnibus uti dicitur: fuerunt. Ex his enim vera ejus humanitas compro-
Ego dixi : Dii estis, et filii excelsi omnes, D batur. Flevit autem, ut dicit JJieronymus, non quia
Pater in me est, et ego in Pulre. Hoc est, ego et mortuus erat Lazarus; sed quia ad miseriam vitaj
Pater ejusdem sumus essentise; et dicitur hicaliter hujus revocandus erat. Quod sic forte intelligen-
Filius csse in Palre, aliter ibi : In principio erat dum est, quia ex affeclu verse pietatis, quem tunc
Verbum (Jdan. i). Hoc esl, Verbum a Palre genilum ut verus homo habebal, miseram humanae conditio-
est. Dieitur autem Deus tribus modis esse in crea- nis sortem deflebat : ad quam Lazarus tunc revo-
luris suis. In omnibus enim potenlialiter et essen- candus erat, non quod hscc revoeatio ei aliquid
tialiter, quod idem est, clim poteutia divina sit es- obesset, qui revocabatur. Sed in illo pius Dominus
senfia divina, et econtrario. Sed quid sit Deum es- humani generis miseriam lacrjmis pi'otestabatur :
sentialiter in omnibus crealuris esse, hoc quseritur. cui ex naturali humanse mentis affectu sic compa-
Et dicunt quidam quaeri non debet, cum in hac vita tiebatur et condolebat. Hac de causa videns civita-
Bciri non possit, sed si credo sic esse, et nescio quid tem flevil super eam dicens : Quoniam si cognovisses
illud sit, fideshaeccaecaest; nec prselatorum est, el tu (Luc. xix).
sed asinorum juxta boves pascentium. Ron autem Et sialim prodiil qui mortuus fuerat, ligatus ma-
in crealuiis Deus esse potest, ut aliquid in eo loco nus et pedes institis, clc. Tres mortuos legitur Do-
B39 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA; 860
minus resuscitasse. Puellam in-domo paucis aTbitris A devolione, cum non poteritre; vel, sinite ut servet
adhibitis; juvenem in porta inultis videnlibus; ter- illud ad ungendum corpus mei sepulti devotione,
tium in monumento jam quatriduanum, et fetidum. quod poterit, re. Quem enim affeclum habuit in
Per quos ii significantur, qui vel delectatione con- ungendo vivo, hahuit ad ungendum mortuum, si
sensus moriuntur (non enim quselibet deleclatio liceret. Quod idem est: Prsevenit ungere corpus
peccatum ad mortem est, sed illa tantum quae in meum; quia obsequium exhibuerat vivo, quod ex-
consensu est): vel illi qui post consensum ad opus hibitura erat mortuo devotione, vel ipso opere, ss
exeunt; vel qui voce scelus protestantur; vel qui liceret et posset. Neque enim tunc sciebal ipsum
opere et prava consuetndine jam pene corrupti om- moriturum, utidem faceret tunc, quia post mortuo
i ino compiitruerunt. Qui lamen omnes a Domino non posset. Quod vero ilerum quseritur an melius
suscitantur, licet tamen quidam facilius, quidam esset in usus pauperum illud unguentum vendi an
d'.ffici!iusa corpore vitiorum morlis excitanlur. In eo Dominicum corpus perungi? Dicimus ad id„:
Lazari vero resuscitatione, quomodo solvere, et li- Illam mulierem majorem devotionem in se exc.tasse,
gare discipuli, et eorum successores in Ecclesia, et sic magis profecisse ex eo quod ipsi corpori Do-
videlicet prselati, queant, insinualur, licet tamen in mini hoc impendit, quam si illud in pauperes distri-
his diversa senliant diversi. Dicunt enim quidam : B buisset. Pro qua devotione limina sanctorum a pe-
Sacerdotes nihil aliud in solvendis et ligandis facere regrinis visitantur. Unde et ipse Dominus ejus fa-
quam sacerdoles in lege super lepra mundatos fa- ctum commendat, et famae memoria dignum denun-
ciebant. Eos enim vel solutos, vel ligatos osleiidunl. tiat.
Solus enim Deus peccata remitlit, ut pro eis ligat. Qui odit animam suam in hoc mundo, etc. Id est
Dicunt autem alii quod sacerdotes peecata remittunt qui ad hoc odit animam suam, ut in desideriis
ex officio, quod habent: licet enim quacunque hora mundi non vivat, vel econlrario : qui sic diligit, ut
peccator ingeniuerit, ei peccata remittantur , tamen in eis vivat, hic posterior perdct eam, cum lormen-
quia de debito solvendo adhuc aliquid restat, idcirco tis deputabitur aeternis : ille prior custodil eam, ad
per satisfactionis injunctionem a sacerdote factam vitam aelernam habendam. Vel qui sic odit, ul hic
peccata etiam remitli dicuntur, sicutperbaptismum eam malit perdere quam Christum negare, custodit
abluuntur ea, quse jam per veram cordis contritio- eam. Qui vero sic diligit eam in hoc mundo, ut hanc
nem remissa sunt. Et sic ad poenitenliam ligando, vilam Chrislo prseferat, perdel eam in futuro.
peccata solvunt. lleinitlunt autem, quando expulsos Nunc judicium est mundi; nunc princeps liujus
prius, resipiscentes Ecclesise sacramenlis reddunl, mundi ejiciclur fvras. Quaeritur quomodo princeps
et sic solvunl manus eorum ad operandum et pedes " mundi hujus, id est diabolus, ejeclus sil? Nam in
ad ambulandum libere in Ecclesia. multis adhuc regnat. Plures enim multi sunt mali
Unus aulem ex ipsis Caiphas nomine, cum esset quam boni. Quaero igitur, cum in tot adhuc suam
ponlifex anni illius dixil eis, etc. Quaeritur quid sa- exerceat potestatem, quomodo per mortem Cbristi
cerdos iste per Spiritum sanctura locutus sit? Nun- ejectus esse dicitur ? Sed est manifeslum quod per
quid Spiritus sanctus cor ejus movit, ut hoc consi- mortem Christi vires nobis collatae sunt, qtiibus dia«
lium daret occidendi Christum ? Quod si sit, tunc bolo resistere possumus, et ne ipse aliquid possit,
boiium consilium dedil, et a Judseis exsequendum. efficere. Ipse enim, ut dicit beatus Augusiinus, non
Quod nequaquam dicendum est, vel quod ipse bo- est fortis, nisi quia nos debiles sumus. Unde quia
iium consilium dederit, vel quod Judaei interficiendo nos per Christum fortes facti sumus ipse fortitudiue
non peccaverint. Dicit tamen evangelista, quod cum omni manet denudatus. Soluin enim in eos, qui
esset pontifex anni illius, prophetavit quia Jesus arma sibi eollata abjiciunl, et se debiles fac.unl, po-
moriturus erat pro gente. Et dicunt quidam quod teslalem tyrannidis suse exercet.
a Spiritu sancto hoc fuit, quod hsec verba protulit : Ut sermo implerelur, quem dixit Isaias propheta.
quibus uterque intelleetus haberi potuit, et eonsi- y. Hunc sermonem impleri est necesse, sed non potesc
lium quod ex se dedit, et prophetia quam ignoranter impleri nisi peccent illi; ergo illos peccare esl ne-
prolulit: unde et cons'.lmm malignum dedit, ad cesse. Hoc autem falsum est. Nam, cum dico pro-
quod signilicandum iila verba protulit, ct ignoranter phetiam impleri esse necesse, Iioc dico, quod hoc
prophetavil, Spiritu sancto pr.ophelica verba inspi- totum non possit contingere, hoc praediclum esse
rante : quibus ct illud propheticum significavit, vi- prophetice, et non conlingere. Ex quo non sequilur
delicet quod J sus moriturus erat pro gente totius hoe aliud esse necesse, videlicet quod non credant,
mundi. vel peccent illi. Excmcavil oculos eorum, et indura-
Sinite illam, ui in diem stpullurm mem servel illud vil cor eorum, etc. De bac excaecatione quwritur quis
(Joan. xn). Quid est quod hic dicitur : Ut servet ejus auctor sit. Dicitur enim Deus eos excaecasse.
illud in diem sepulturse meae; et alius evangelista Unde Augustinus : Inclinat Deus mentes hominum,
dicit : Prmvenil ungere corpus meum (Murc. xiv). sive ad bonum, sive ad malum; judicio quidem
Quid est, ut servet illud? Hoc est: ut ex eo quod suo, aliquando occulto, aliquando manifesto, sem-
modo agit in me, ostendatur quantum affectum ha- per autem justo. Dicitur autem Deus eos excaecare
beaf, eu», me jacentc in yepulcro, illud idem facict vel in desiderio tradere, cuia meritis eorum anie-
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actis exigentibus, suhtrahit Deus gratiam, qua sub- A quod venerat, videlicet per mortem fransire ad Pa-
traeta in majora peccala ruunt. Quare nil operatur trem, ut sic exemplo suo alios transire ab amore
Deus, ufr excsecentur illi, sed ex obduratione, et mundi doceret, exemplo el verbo discipulos suos iu-
abundantia iniquitatis proprie merentur sic praecipi- struit. Et se Deum esse, et pro redemptione mundi
tari. Unde, Deum eos prsecipitare et excaecare, ni- in carne venisse, et morituium esse evidenter oslen-
hil aliud est nisi eum juste eis gratiam subtrahere, dit. Quod et ibi notavit cum subditur : Cum dilexis-
ne Illo auxilio amplius subleventur, quo ipsi se in- set suos, in finem ditexil eos, hoc esl in mortem, ut
dignos fecerunt.. Neque enim hoc dicendum est videlicel pro illis moreretur. Neque enim major di-
quod, subtracta gratia, eos ruere faciat, sed ea*sub- lectio, id est exhibitio dilectionis esse potest, quam
tracta, quam sihi auferri meruerurit, ipsi ex pro- ut quis moriatur pro' amicis suis (Joaii. xv).
pria malitia corruuht, etsieoorruendo promerentur, Si non lavero te, non habebis partem mecum. Hinc-
ne amplius sibi detur gratia resurgendi. Unde etiam voluntquldam habere originale peccatum non remitti
ct hic dicitur : nisi in lavatione pedum post baptismum, cujus rei
Propterea non poterant credere. Nullius enim non auctorem esse dicunt Ambrosium Mediolanensem
credentium promereri potest, ut sibi detur gratia : episcopum. Unde et in Ecclesiis quibusdam pedes
sed quidam eorum promerentur, ne sibi detur gra- " lavantur baptizatis. Per pedes enim peccatum ex
tia; non omnes lamen, quia si hoc esset, nullus carne tanquam ex inferiori natura significari dicunt,
salvari posset. Non ergo potest aliquis excsecatus sed hoc dicl non convenit. Neque enim in Petro
credere, vel salvari. Sed nec etiam lales Deus sal- peccatum originale tunc erat; nam et per circum-
vare potest. Non tamen dico, quin Deus civitalem cisionem, etper baptismum forsilan in eo remissum
auferre possit, et sic salvare, sed tales salvare in- erat; licet tamcn dicere forraam in illo ostensam
juslum esse, et ideo Deum hoc non posse. Deus esse. Sedmeiius est, per pedes, quibus incediraus,
enim injusle faeere non potest. Qum ergo loquorego, affectus carnis, quibus ad peceandum movemur,
sicul dixit mihi Pater, sic loquor. Christus per se inlelligi, quos a Domino eliam posl baptismum, et
ostium intrat, et sicut per se ostium intrat, sic ipse caetera Ecclesiae sacramenta percepta lavari oporlet.
per seipsum loquitur, quia loquendo seipsum mani- Quod nisi fiat nec mundari per baptisma, et caelera
festatetiQdem suam noiificat; sicut ipse per^se in- Eeclesiae sacramenta parlem cum Domino babere
trat, id est per prsedicationem fidei seipsum intro- possunt. Et hoc est, quod subdilur : Qui mundus
ducitin eordibus fidelium. Loquilur autem Christus esl, non indiget, nisi ul pedes lavet.
duobus modis: interius per inspirationem, et exte- _ Si ergo ego lavi pedes vestros Dominus, el Magi-
rius voee carnis. Sed quseretur forsan quid opus ster, etc. Docel quod exemplum eis reliquerit, ut
fueril Christum sic loqui exlerius, cum sine locu- quemadmodum ipse illis peccata dimisit, sic et 1111
tione exteriori inlus movere posset, et gratiam in- alter alteri peccala dimittant. Sed cum in hoc loco
telligendi et ercdendi conferre? Sie etiam quaerilur prsecipialur, et in Dominica oralione praeceptum sit,
quareangeli niitlantur ad volunlalem Dei inliman- ul nos dimittamus peccantibus in nos, quaeritur quid
dam hominibus, cum per se inspirare posset. Quae- sit quod dimittere debeat homo, an culpam, an
rilur quoque, quid orationes voce fieriprosit. Quid poenam ? Sed culpam remittere non potest, hoe est
etiamprsedicatioPauliconferat. Quarepotiuspraedica- manifestum. Sed neque ad eum speclat pocnam re-
lio Pauli dici debeat quam baptismus Pauli. Nunquid mittere. Nam si hoc praeciperetur, omnis justitia et
enim Paulus plus confert praedicando quam Tiapti- judicium Ecclesise deperirel. Cum dicat Deus : Mihi
zando ? Sed est manifestum quod per verba Domini vindictam, et ego retribuam (Deut. xxxn). Quare di-
exterius tunc sonantia, et nunc scripta, vel aliquo cimus, quod malitiam [malevolenliam] de corde,
modo audita magis moventur, et devotius excitantur quam ex injuria sibi illata contrahere posset, ut
corda fidelium. Cum tamen exterius audita, vel propler se nibil mali ei contingere velil, homo re-
visa nihil proficiant, nisi gratiaintus mentem illumi- mitlere debet : unde et alius evangelista dicit: Nisi
net. Sic et verba praedicatoris, etsi non illuminent, remisentis unusquisque de corde suo (Mallh. xvm).
tamen excitantul gratiam paratam accipiant: qua Quod est, ul propler se nihil exigere velit. SI enim'
sola suscepta, vel infusa illustrantur. Nos enim opor- vindicta a judice sumitur, non homini, sed Deo
tet gratise cooperari, sine qua nec intelligere, nec sumifur. Quicunque enim sumit sibi, peccat. Qui
juslificari possumus. Illud idem de angelis, et de vero malitiam vel amaritudinem erga illum retinct,
orationibus dicimus. Et eslr quidem quod exterius qui injuriam intulit, se potius quam Deum attendit,
fit, ut prsedicatio gratia, signum videlicet exterius cum causa sui aliquid mali ei cupiat. El hoc est re-
adhibitum. Hsectamen gratia sine inleriori non va- mitteredebitum, id esl sic remiltere illi, qui se lse-
lel; imo ad excaecationem quandoque est, ut in Pba- sit, ne ipse qui Isesit aliquid ei debeat, quantum in
raonc. De illa vero interiori dicitur, quod nunquam se est. Hoc etiam modo remittendi revocalur ille
'
siue profectu habetur. qui injurius fuit adpoenitenli.
Ante diem festum paschm sciens Jesus, quod venit Qui accipit si quem misero, me accepil, eilc. In
kora ejus (Jmn. xm), etc. Dominus, instante tem- Apostolo suscipilur Christus, quia Apostolus non
pore passionis suse, volens id complere, propter • suscipitur nisi propter Christum. Unde Christum
865 TIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. »64
suscipere in quocnnque remunerabile est, sive ille 1A sicut le ipsum (Deut. vi), non tamen ibi dicitur.-
sit Chusti qui suscipitur, sive non sit. Qutcunque Sicut ego dilexi vos. Licetenim ibi praecipiatur quocl
enim suscipit prophetam, innominepiophetce, merce- prseter istud adimpleri nonpossit, unde el ibi con»
d.cmprophetm, non de prophela accipiet. Si quis au- tineri et latere dicatur, non tamen ibi praecipi vei
tem lanlae simplicitatis esset, ut Antichristum pro esse dicitur. Prsecepla enim Veieris Testamenti non
Cliristo susciperet, si ex pietate error procedcrct, innovabant, sed veleri homini conformes reddebant.
revelaret ei Deus. Unde Aposlolus : Si quid aliler Animam meam pro le ponam. Dictum hoc Pelri sub-
sapitis, et hoc vobis Deui revelabil (Philipp. m). reptio fuil ex ardore dilectionis, quod promittit se
Cum hoc dixisset Jesus, turbalus esl spiritu. Tur- facturum quod nondum facere potuit. Unde et Do-
batus est Dominus vere, volunlate quidem, non ne- minus subsequenter utrumque ostendit, et quod ani-
cessitate; non, ut quidam dicunt, sic voluntate, mam quandoque pro ejus amore poneret, et quod in
quod natuialiler turbari non posset, et pati; sed sic proximo eum negaret. In qua negatione charitatem
turbalus est, quia naturam posse turbari, posse tri- amisit. Nam, ut dicit glossa, negando vitam, occidit
stari, posse pati habebat: voluntarie tamen haec animam. Quicunque autem vel Christum non esse
omnia infirmitatis nostrae suscepit, quia in ipsonon Deum dicit, vel se ejus non esse discipulum, fidem
erat, propler quod ista suslineret, cum ipse sine "' Cbristi negat, et sie Christum. Quod autem Pelrus
peccato esset. Et ideo voluntate, quia nulla in eo Chrislum negavit, inde est manifestum quia hoc Do-
fuit causa quare ista susciperet, nisi sola voluntas. minus praedixit eum faclurum. Unde qui Petruma
Non enim voluntas ei contulit posse turbari, sed mendacio absolvunt, Chrislum mendacem compro-
nalura carnis nostrae, quam accepit. banl dicentesPetrum non fecisse quod Christus eum
llle est, cui intinctum panem porrexero. Non bic facturum prsedixit.
manifeste prodidit Judam Dominus, sed secreto hoc Non canlabit gallus, elc. Quserilur cur alius evan-
dixit soli Joanni, aliis non audientibus. gelista dical: Anlequam gallus bis vocemdederil, ler
El post buccellam introivil in euni Satanas. In buc- me negabis (Marc. xiv), cum iste dicat absolute?
cella non suseepit corpus Domini Judas; sed Non canlabil gallus, donec ler me neges ? Ad hoe re-
lamen quia illo bono male usus est, meruit ut ma- spondelur duobus modis: vel quod menle eam tri-
gis sibi i*elinqueretur, et sic a diabolo plenius pos- nam negationem antequam gallus cantaret, comples-
sideretur. Ex audacia enimetinverecunda preesum- sel, quia paratus fuit, ut quoties inlerrogaretur, ne-
plione tanquam mundus esset accessit, ut a manu garel; vel quia trina illa negalio ante primum galli
Domini, cui mortem roachinabatur, illud bonum acci. cantum inccepta, et ante secundum galli cantum fi-
perel. Illa enim buccella aliquod bonum significabat. nita et complela fuit: idcirco dicit iste, quod non
Mandalum novum do vobis, ut diligatis invicem caniabit gallus donec me ter negaveris, id est do<*
elc. De boc mandatd quaeritur an sufficiat ad salu- nec neges : quoe negatio trina erit. Quod vero alter
teni, et quai-enovum dicatur, cum in lege datum dicit, patet.
fuisse videalur. Et dicimus, quod sufficiens est ad In domo Patris mei mansiones mullm sunt (Joan.
salutem mandatum istud. In hoc enim mandato di- xiv). Mansiones hic dicit differentias prsemiorura,
leclio Dei continetur. Neque euim potest praeeipi di- quaejam apud Patrem erant in praedesllnalione pro
lectio mutua proximorum, nisi praecipiatur dileclio differentiis merilorum.
Dei. Sicut nec potest proximus diligi, nisi Deus di- Si qum minus, dixissem vobis, quia vado parare
ligalur. Neque. enim nunc agitur de dilectione car- vobis locum. Vult eos certiores facere, quod paralae
nalisaffectuslicita ve) illicita; sed de illa, quae ho-' suiit mansiones illse: unde ethoc probat per impos-
minem mortificat mundo, et conjungit Deo : quse sibile, dicens: Si quominus, id esl sinon essentpa-
fantum propter Deum est. Unde et hic dicitur : Sicut ratae, dixissem vobis, hoc scilicet quod vado parare.
cgo dilexi vos, id est ut eo fine, id est ad illud dili- Sed est hoc impossibile me dixisse vohis, vado pa-
gatis invicem, ad quod ego dilexi vos, ad saluteni D rarepraedestinationem, cumprsedestinatio seterna et
videlicet. Sicut quoque Deus non potest diligi, nisi immutabilis permaneat. Quare necesse est, quod
proximus diligatur. Impossibile enim est ut aliquis sint paralae sic, ut dico. Sed quoniam adhuc et ali-
(e diligat, nisi diligat quidquid et tu diligis : si ter parandae erant, idcirco subjungit: Et si abicro,
enim aliquid odiret quod lu diligeres, in hoc a el prmparavero vobis locum, ilerum venio, et accipiam
le dissentiret, et sic te offenderet: diligere vero vos. Abiit quidem moriendo, resurgendo, asceu-
et offendere simul non potest. Hoc autem man- dendo: per quem recessum ab eis eorum corda mul-
datum bene novum dicitur. Per hoc enim innovatur, tum accendit, et a terrenis ad superna, quo ascen-
quicunque innovatur. Et iterum novum, quia in derat, erexil: ea enim, quse amanlur, ardenlius de-
veteri lege non exposilum. Ibi enim latebat secre- sideranlur, cum non videntur, quam cum in prse-
tum. Et quoniam ibi nec est praeceptum, nec expo- senlia habentur:et sicabiens prseparavil per opera-
situm, merito novae legis novum niandatum dieitur, tionem, quse parafa erant ab seterno per prsedesti-
quia hic etprseceptumet manifesle expositum. Licet nalionem. Dicil ei Thomas: Domine, nescimus quo
eniminlege dicatur: Diliges Dominum Deum tuum vadis. Quidam discipulorum nesciebant eum Deum
ex toto corde luo et lola anima: et proximum tuum esse, sed purum hominem putabant, de quihus erai
8G5 ALLEGORLE IN NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. V. 8GG
Philippus. Unde et arguilur a Domino in sequenti. . A Quia Paler major me est, etc. Hinc vult bsereii-
Alii vero eum Deum esse credebant, de quibus eraft cus habere Filium Patri non esse sequalem cum ipse
Thomas. Uude et ipse a Domino convincitur scire,, Filius minorem Patre se asserat. Sed si minor esi,
quodipse nesciebat se scire. Potest enim aliquis ali-• tunc erit Jilius gratise, non nalurae. Sed hoc exclu-
quid scire, nee tamen ante experimenlum scit ses ditur per hoc quod praecedit: ad Patrem vado; se-
scire illud. Et ideo Dominus dicit eum scire, quodl cundum hoc enim quod vadit, minor eo esi, cum ta-s
ipse dicebat se nescire. men sit in natura divinitalis aequalis: unde quod
Et majora horum faciet. Et hoc multis modis ex- homo ille est Filius Dei, est ex gratia; non autem
ponitur. Quorum hic unus est. Quia qui credit ini est Filius gratise, sed Filius nalurae. Sed quod homo
Cbristum, per ipsum justificabit Dominus, Ipeccatos assumptus est Filius naturalis, esl ex gratia. Non
res quos justificare majus est quam angelos creare. est igilur separalim dicendum Filius est minor
Nam, etsi utrumque sit aequalis polentiae, illud la- Patre. Curtaretur enim auctoritas si sic proferretur,
men prius est majoris misericordiae. Non esl enim Sicut dilexit mePater, et ego dilexi vos (Joan. xv),
opus misericordia, nisi ubi est miseria. Quoniam Quseritur de qua dilectione hoc dical: Sieut dilexif
ergo in angelis nulla fuit miseria, nulla ibi opus me Pater,etc, an de illa, qua eum dilexit secundum
fuit misericordia. ln nobis autem fuit, et est miseria B divinam naturam, an de ea, qua eum dilexit secun-
quam venit Christus tollere ex misericordia. Re- dum humanam? Sed hocessenonpotest, quod sicut
spectu ergo nostri major est misericordia Dei in ju- Pater eum dilexit in natura, sic et ipse nos, quia
stifieatione impiorum, quam in creationejustorum. tunc ei sequales essemus. Est ergo sensus: Sicut Pa •
In ipsum enim Deum nullus cadit effectus. ter dilexit me hominem assumplum a Terbo suo ex
El quodcunque pelieritis Patrem in nomine meo, gratia, sicet ego diligo vos ex giatia, non ex meritis
hoc faciam. Quidam justi petunt et non exaudiun- vestris. Est enim homo assumptus ex gratia, Filius
fur, ut Paulus, oransuldiscederefab^eo angelus Sa- Dei in natura: quod tamen homini est collalum ex
lan, non est exauditus. Quidam vero mali orant et gratia. Quod autem sequitur:
exaudiuntur, utdiabolus in afflictlone Job. Quid est Manete in dileclione mea. Polestintelligivel in di-
ergo quod dicit.Dominus: Quodcunque petieritis in lectione, qua ego diligo vos, hoc est, non i-epellatis
nomine meo faeiam vobis, cum multoties Ecclesia gratiam quam vobis contuli, vel in dilectione, qua
videalur orareinuomine Domini, nec tamen exau- me diligitis, id est in bono affeclu perseverare.
dilur, ulpro rege, pro infirmis, pro i'equie defun- Ut gaudium meum sit plenum. Nemo putet gau-
clorum, qui damnati sunl. Est autem petere in no- _ dium Domini, uuquam crevisse : sed sicut dicitur:
mine Domini, id petere, quod ad salutem sit, sive Pmfecil Jcsus mtate cl sapienlia (Luc. n) : sie dici-
illiusqui orat, sive illius pro quo oratur. Sed sic tur de gaudio ipsius. Profecit enini aetate, hoc esf
orare nullus potest, nisi in spirilu Dei loquens, id secundum setatis profectum; profecit etiamhomini-
est uisi habeat charitatem. Unde Apostolus : Nemo bus in doctrina et sapientia.
in spirilu Dei loquens potest dicere, analhema Jesu Majoremhac dilcclionem nemo habet, quamul ani-
(I Cor. xn). Hic vero speeialiter promiltitur aposto- mam snamyonal quis pro amicis suis. Supra de di-
lis, quod quidquid peterent ad auxilium prsedica«= lectione prsecepit: nunc vero quanta diiectio esse
tionis suse, quod ad uiilitalein plantandse spectaret debeat, ostendit. Sed quaerilur de qua dilectione hoc
Ecclesise, facereteis. Generaliter veropetitur in no- dicat, qua major esse non potest. Nam de affeclunon
mine Domini quidquid ad salutem pelitur. Et hanc videturposse dici, cum unus morientium pro Chri-
pelitionem seniper exaudivit Dominus, quia nvn- slo majorem affectum habeal quam alius ; et et.am
quam cassa ledit. Aut enim id obtinet, quod petit; quidam non moriens. Unde dicunt quidam, quod
aut ex pelitione in aliquo proficit, ut ct Paulus ex- hoe dicitur de affectu, vel exlribilione polius quam
pedilione illa didicit tribulationem ad augmentum de affectu. Signumeuim dileclionis majus esse non
esse coronae.El sic semper facit Dominus, quod pe- ;D potest, nec ultra hahet aliquis quid faciat. lloc est
tituf in nomine ejus, quia semper exaudit ut iu ali- enim illud quod homo cseteris charius habet. Unde
quo proficiat oratio. Et noletur quod quidam pro cum hoc datur quod charius habelur, id datur,
aliis rogantes, propter se exaudiuntur, quia digni quod difficilius amitlitur. Quare non habet homo
sunt, licel illi digni non sint, pro quibus roganl, ut quid amplius del. Unde in lege dicitui: Pellem pro
Moyses propopulo suo malo. Quandoquequi petunt pelle, et cuncta, qum habet homo, dabit pro anima
digni sunt, et illi, proquibuspeluut,ut quod salvetur sua (Job. n). Dentem enim pro dente, et oculura pro
aliquis, qui dignus est salute. Quandoquc qui petunt oculo damus {Matth. v), ut vitam retineamus. Ex
indigni sunt illi lamen pro quibus pelunt, digni sunt, quo etiam patel, quod necmajor dilectio secunduni
et ideo exaudiuntur non piopter se, sed propter affectum esse potest. Quem enim affectum majorem
illos. Quod ralio exigit, etsi exempla non habeamus potest bomo habere, quam ut mori velil pro amico ?
ad manum, licet lamen per simile ostendi possit. hoc est enimmaximum, quod quilihet facerepotest.
Quod enim Satan exaudilus est, pro se non fuit,- Sed tamen cum hocsilmaximum in isto, hoc maxi-
sed ad utilitafein aliorum. Sic mali quandoque mum istius minus eslmajoreillius. Ex majori enim
pro bonis exaudiuiitur, non pro se, sed prb illis. affectu compleciitur iste morteni quam ille. Neque
837 IIUGOMS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETIGA DUBIA. 868
enim tantum alfectum potest iste habere quantum A . Judaei si Christus non venisset, et eis loculus non
ille. Quemadmodum nulluspotestplusfaeere quam fuisset? Non hoc dicit, quod nullum haberent pec-
diligere ex toto corde, tota anima, et totis viribus: catum, si non Tenisset, sed peecatum inlidelitalis
et tamen plus diligit iste quam ille, quia totum cor non haber.ent. Nullo enim modo eis imputaretur,
istius majus esttoto corde illius : ulerque tamen toto quod non crederent in Christum, si ipse non venis-
corde diligit. Hoc est enim toto corde diligere, usque set. Sed nunquid, sl hoc peccato non tenerentur,
ad mortem diligere: sic videlicet ut seipso plus sine fide Christi salvarentur ? Non : imo pro aliis
Deum diligat, el perdat auimam, ut Ghrislum lucri- peccalis damnarentur. Sed si aliud peccatum non-
faciat, ut possit dicere cum Paulo : Mihi vivere Chri- haberent, quidam eorum, qui ante adventum Chri-
stus est, el mori lucrum (Philipp. i). Hoc tamen prae- stl exsliterunt, pro eo quod fidem Christi non ha-.
ceptum dicit Augustinus non possein hacvita im- berent, non damnarentur, quia excusationem de
pleri. Quod ideo ab illo dictum est: Quia non po • illo haberent; sine enim prsedicante id credere non
test in hac vita esse quin earo aggravet animam et possent, neque enim per rationem naluralem in-
inaliquo resistat, donec mortale hoc indualincorru- carnationem Cbristi intelligere valuerunt. Pro quo
ptionem: et sic aequivoceaecipit ex toto corde. Cum ergo peccato damnarenlur?Nam dicerefeos sinepec-
ergo mors Christi et mors Petri nobis profuerit et B cato damnandos esse,boe esldicere Deum injustum
secundum effectum et secundum affectum, non ta- esse. Ad quod dicimus, quodnullomodo talem per-
men mors Petri potest morti Christi adaequari, quia mitteret Deus damnari, imo ei Christi Wdem reve-
snoi's Christi nos redemit. JMors vero Petri ad fidem laret, si in caeteris mundus foret. Sed nec hoc esse
animavit, non tamen redemit. ,Unde dicimus, quod posset, quod peccalo ad mortem usque careret, et
major fuitdilectio Cbristi in morte, secuudum exhi- iidem Clnisti non haberet. Nam hoc manenle cse-
bitionem etiam, quam mors Petri vei aiicnjus al- tera manerent, id est nullum remitti potesl: hoc
lerius. Plus enim exhibuit, quia per mortem suam vero peccato discedente, caetera discedunt, id est
nos redemit. hoc discedente per fidem hahitam , jani homo id
Jam noii dicamvos servos, etc. Quaeiitur quomodo habet, per quod cseleris carere potest peccatis. Fi-
dieat se non dicturum eos servos,~sed amicos: cum des enim primus introitus ad salutem est. Unde
cl ipse in reddilione praemii dicat: Euge, serve bone, oportet accedentem ad Deum credere (Hebr. xi). SIc-
etc (Malih. xv.) Sie ergo sei*vosvocal justos, cum ut ergo dicitur, quod qui in lege peccaverunt, per le-
se eos servos non diclurum hic promittat. Et dicit gem judicabuniur (Rom. u), id est ex transgres-:
bealus Augustinus quod, sicut sunt duo limores, sic sione legis graviter punientur in seternum :*et qui
sunt duo servorum genera. Esl enim timor serviMs, " sine lege peccaverunt, sine lege peribunt (ibid.) :
ex quo aliquis servus est; sed iste nescit quid faciat hoc est, non pro ti ansgressione legis, quem non
Dohtinus ejus. Nam et si aliquando aliquid honi susceperant, peribunt, id est remissius punientur,
faciat, nescit hoc aDomino fieri; sed sibi ip&iat- ut remissius erit Tyro, et Sidoni in diejudicii quam
tribuit. Est et alius timor castus, qui permanel in generafioni huic (Mailh. xi). Si qui nondum Christi
sseculum saecili: hic charitalem servat; illumsupe- lidem audierant, nec receperant, pro infidelitate pe-
riorein charitas expellit.' Ex hoc timore servi amici rituri non erant; sed illi, quibus praedicabalur, et
sunt, quibus Dominus secreta sua revelat, quibus virtute miraculorum comprobabatur, cum credere de-
et dicit; hitrate in gaudium Domini veslri (ibid.). berent et nollenl, peccato infidelitatis tenebaniuf :
Sic ergo apostoli, prius timore poenseservi erant: el ob id gravius damnandi erant, quam si ejus fidem
in proximo Spirilum sanctum plenius accepturi, auditam, et propositam ex nequitia et invidia non
amici dicehdi erant, non servi. Amicus diciturquasi contempsissent.
animi custos, cuivldelicet secrela animi alteriuspa- Qui me odit, el Patrem meum odit, etc Dicit Au-
tent. Si de mundo fuissetis, elc Aposloli erant in gustinus super illum locum Mattbsei : Aul unum
mundo, hocest inlermalos; sed non eraht de mundo, D sustinebit, el alierum cpntemnet (Maith. vi), quod
lioc esl non erant de numero jnalorum : unde econ- riullius conscientia pofestDeumodisse. Sedinlibro
trario dicit Joannes de malis; quod de bonis non Refraclationum retractat illud, dicit: Quod poenitet
sunt, dicens: De nobis exiernnt; sed de nobis non se dixisse, Nondum enim in mentem veneiat hoc :
erant(I Joah. n). Superbia eorum, qui te oderunt, aseendit semper
Mundus quod suum eral diligeret, etc. Nonne (Psai. LXXIII).Et ideo dicimus quod mulli sunt qui
mundus quandoque oditmundum, ut prodigus ava - Deum odio habent, quem quia ultorem scelerum
rum? unde hoc est? Quia odit sibi contrarium : vi- sdunt, non esse vellent; quia quem metuit quisque,
tium enim vitio contrarium est; nec tamen odit quod perire cupit. Ii vero sunt qui peecata diligunt, nec
manifestum est. Non enlm prodigus avarum odit, tamen vellent peccata, peccala, esse vel mala : et
quia malus est, sed'quia contrarlus sibi est. Diligii sic jordinem et naturam rerum permutari vellenl,
ergo in eo quod suum ost, id scilicet quodmalus est; de quibus hic dicitur: Qui me odit, et Patrem
odit vero in eo quod suae nequitiae contranum est. meum odit. Sed super hoc movet Augustinus qua>
Si non venissem, et locutus fuissem eis, peccatiim Stionem, quomodo odirent, cum se odire nescirent.
non haberent. Nunquid nullum peccatum haheient Ad eujus quaislionis solutionem spectat illa glossa,
369' ALLEGORT^; IN NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. V. 870
quse sic incipit: Non visos possumus diligere, vel A dum in peccato manere proponit, manifestum^est
' - -- -
odissei quod talis vere poenitere non potest, nec aliquid fa-
Si opera non fecissem in eis-, qum nemo ulius fe- cere dum talis est, quod sibi prosifr. Quare dicemus
cit, etc. Quseritur quae opera fecit Dominus, quae de illa auctoritate, quae id velle videtur, quod ali-
alius non fecerit, per quae possent credere ipsum ler exponenda est. Sunt enim quidam qui de ali-
Deum esse? Neque enim dici hoc potest de iis ope- quibus peccatis ita compunguntur, ut in lacrymas
ribus quae coram Judseis facta non sunt, utquod de prorumpanl. De quibus dicit Hieronymus : Lacryma
Virgine nalus, quod a moi*te resurrexit. Hsec enim delet peccatum, quod pudor est confiteri, id est quod
ipsi non viderant, ut per ea crederent. Dicitur ergo tantum est, ut eliam erubescenlia compellat in la-
lioc de multitudine sanilatum, quas coram eis et in crymas prorumpere. Non enim sic intelligendum
eis fecerat, quantam nullus alius in eis fecit, vel est quod sine confessioue per lacrymam deleri pos-
propter mddum faciendi; quia ipse, per se tanquam sit, cum pudor id prohibeat. Sunt et alia peccata,
potestatem habens, aliis omnes peripsum. Sidiim de quibus non adeo poenitent, ul ad lacrymasve--
vera sunt miracula, ab ipso el per ipsum flunt. Sin nianl. Et hoc est quod dicitur : Pars compluta est,
aliter, phanlaslica. pars non compluta ; quia pro his sie eompungitur
Sed venit hora ul omnis, qui interficil vos, arbitre- B quis, ut lacrymas emiltat; pro illis vero peccatis
tur obsequium se proistare Deo (Joan. xvi). Hoc sup- non tantum dolet, ut fletus sequatur. Cum ergo
ponitur ad consolationem. Quasi dicat: Nolite de- quolibet peccato manente caetera maneant, quomodo
sperare pro tribulalione, Nam per tribulationem et specialiter dicit Augustinus, de isto peccato infide-
mortem vestram Ecclesia sic niulliplicabitur, ut litatis, quod ipsum manens facit caeiera manere?Et
Judaji puteut se obsequium praestare Deo in hoc dicimus quod hoc in quadam compai*atione dieitur.
quod vos interficiunt, ne Iex Dei et templum dese- Nullum enim sic est causa quare caetera maneant
ratur ab omnibus. Sed quserilur an peccarent illi sicut istud est, quia caetera peeeata ex infirmitate
qui ignoranter persequehautur sanclos ? Cum con- insunt; istud vero ex nequitia. Vel quia isto ma-
scientia dictaret sibi illud pro Deo faciendum esse. nente, ne ad parvum quidem bonum erigi potest
Dicit enim Apostolus : Omne quod ex fide non esl, quis; scd, cseteris manentibus, aliquo modo ad bo-
id est contra conscientiam, peccatum est (Rom. xiv). num moveri polesl. Aliquam enim compunctionem
Quare si non inlerficerent, cum conscientia dictita- habere potest, qua moveatur ad bonum, etsi ernon
ret id faciendum, peccarent. Ad hoc dicimus, ut prosit ad vitam.
S3epediximus, quod sive facerent," sive contra con- De juslilia vero, quia ad Patrem vado, etc. Argui-
scientiam desisterent, ad morlem peccarent, ut di- " lur mundus de peccato infidelitalis, et iterum de
citur : Vae ampullse, sive irruat lapidi, sive lapis justitia non sua, sed credentium. Quod idem vide-
illi. tur esse cum eo, quod est ipsum argui de peccato :
Quia non noverunt Patrem, neque me. Superius nam ipsum argui de eo quod in infidelitate manet;
loquens de Patre dixit: Quein vos dicilis, quia Pa- et iterum ipsum argui de justitia, est ipsum argui
ter noster est (Joan. vm): hic dicit quia non nove- de eo quod credendo non vull jusiilicari: quod idem
runt eum. essevidetur. Sed aliudestinfidelitate manere; aliud
Et cum venerit ille, mundum arguet de peccato, etc. alios in lide non imitari. Unde illi arguuntur, quia
Spiiitus dicitur arguere, et cbaritatem dare;quia non credunt; isti vero arguuntur, quia alios in fide
in ejus missione charitas aposlolis collata est, non non imitantur. Hoc esl enim summa justitia, fide
solum a -Spiritu, sed a lota Trinitate : per quam imitari quod non videtur.
charitatem missione Spiritus collala abjecto timore Adhucmultahabeovobis dicere,nic. Quae suulhaec
arguebant peccatores de incredulitate sua. Sed quae- multa, non possumus determinare. Hoc enim dici-
lilur quomodo bealus Augustinus dicat hic, quod tur propter futuram illam revelationem, ouae erit in
hoc peccato infidelitatis manente csetera manea.nt, ^ aeterna beatitudihe.
cum hoc etiam dici possit de quolibet peccato, quod Docebit vos omnem veritatem. Et de praesenti, et
ipso manenie, cselera maneant. Dicunt tamen qui- de futuro.
dam, quod potest quis de uno peccato, in quo est, Spirilus veritalis, etc. Hinc est illa Lalinorum et
poenitere licet in al.o perseverel: quod videtur illa Graecorum controversia. Arguunl enim nos Gra?ei
auctorilas velle. Pluil Dominus super unam civitalem analhematis. Nam cum in Symbolo non habeantur
el non superaliam, etunius etiam pars complula est, hsec .verba : Spiritus sanctus procedit a Filio, et
pars compluta non est (Amos. iv), quod est, quod subscriptum sit ibi: Si quis aliud addit, anathema
unum peecatum remitlitur alio manente. Sed dicit sit, cum nos hoc addamus, anathematis.reos nos
Jacobus : Quod qui offendit in uno, reus est omnium judicant. Sed nos in multis locis habemus, quod
{Jac. ii). Et ipsa ralio quoque hoc exigit quod per- Spiritus est a Filio sicut el a Patre. Dicit enim Apo-
severans in uno non possit de alio pcenitere. Nam, stolus : Misit Deus Spiritum Filii sui in corda ve-
si poenitere est ex amore de commissis dolere, hic stra (Galat, iv). Et iterum : Qui Spirilum Christi
vero, qui de uno poenitet et in alio perseverat, amo- nonhabet (Rom. vni). Et hic dicimus, quod Cbristus
rem non hahet, quod inde patet, quia contemnit, dicit: Mittam cum ad vos. Quomodo autem eum
871 IJUGONJS M S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBlX 872
mitteret, Jiisi daret? Et quomodo daret, nisi suus A Hmc in proverbiis locutus sum vobis, hoc est, ob-
esset? Quare dicimus, quod ulriusque est, et ab cure quantum ad parvam eorum capacitatem, quam
utroque procedit. Nec lamen aliud addimus, quia tunc habebant, unde et Spiritu adveniente, haec non
nihil oppositum. Sic enim accipitur aliud : et apud proverbia, sed verba inlelligibilia fuere.
Paulum : Si quis vobis aliud evangelizaverit, analhe- Hmclocutus estJesus,etsublevalisoculis, ete. (Joan.
ma sit (Galat. i). De meo accipiel, etc. Hinc vult xvn.) Hic lerminatur sermo secundum quosdam,
haereticus hahere quod Spirilus sanctus minor sit et incipit oratio. Paler clarifica, etc. Proxima pas-
Filio, quia accipiens minor est danle : quod deter- sione orat Dominus audientibus diseipulis, ut illos'
minatur per hoc quod dicitur de meo, hoc ost a instante tribulatione ad orandum confugere doce=
Palre, a quo et Filius. Unde polius patel ipsum esse ret. Clarificatio Filii a Patre facta est maxime [in
sequalem, quam inferiorem. resurrectione : quam fidem Filius operatus est cum
Omnia qumcunque habel PaUr, mea sunt. Sed Patre. Sed ad dislinctionem personae Patris a perso-
Pater hoc babet, quod genuit Filium, ethabetFi- na Filii dicitur Pater Filium a mortuis excitasse.
lium : non tamen Filius hoc habet. Et dicimus, Clarificalio vero Patris per Filium facla est; quando
quod omne honum Patris est bonum Filii. Unde el misso Spiritu sancto fidem firmam habebant, quia
hoc bonum Patris seiiicet, quod ipse Pater est, vel B Deum Christum, et Filium Dei, Patri cosequalem
liabens Filium, est bonum Filii. Dicere namque credebant. Et sic per Filium incarnatum manifesta-
quod Filius hoc babet, quod ipse Paler est Pater : tus est mundo Pater. Hsecaulem cognitio plena non
nihil est. est, perficielur autem in futuro, auando ipsa erit
Modicum, et jam non videbitis me, elc Si hoc mo- summa bealitudo.
dieum ad totum lempus hujus vitae refertur, quo- Quseritur autemde eo, quod dicitur : Dedisti mild
modo hoc dicit, quod non videbunt eum, cum multi potestalem omnis carnis : secundum quam naturam
fidelium, quibus hoc dicit post ascensionem eum hanc poteslatem acceperit, quod salvare potest, et
viderint, ul Paulus, et Stephanus, et alii: hoe au- vifam aeternam dare. Dicunt auctores, quod secun-
tem uno verbo determinatur, quia non viderunt eum dum humanam naturam hancpolestatem acceperit,
ulterius morlalem. Usque modo non petivistis quid- et habeat, sieut et ipse resurgens dicit: Data estmi-
qnam in nomine meo, etc. Nibil pelierant apostoli hi omnis potestas, ete. (Matth. xxvm.} Sicfeliam di-
in nomine Domini, vel in nomine Jesu credentes di- cimus, quod secundum humanam naturam Redem-
ligendo, quod in lioc nomine Jesus significatur, vel ptor nosler est, el Dominus, et adorandus. Sed, s!
in nomine, hoe est in illa puriore notitia et firmiore hane potestatem secundum humanam naturam ha-
cognitione, quain postea abjeclis imaginationibus bet, tunc secundum banc inferiorem naturam Deo
delusoriis habituri erant, misso Spiritu sancto. aequalis est, quod esse non potest. Et dicimus, quod
Prius enim erant animales, et quasi veteres, quibus secundum inferiorem naluram hanc potestatem,
importune, novum vinum crederetur. Sunt autem videlicet salvandi, peccata remittendi, excellentius
imaginariae corporum similitudines, quando secun- multo quam caeteri suam potestatem,' habeat, quia
dum aliquam formam corporum, ut velut radius ex eo quod est unitus Filio Dei in unam personam.
solis penelrat aera, sic Deus putetur penctrare uni- Hoc tamen notetur quod secundum, quandoque sic
versa. Vel, sicut "aqua omnes cavernas et poros. positum causam notat, ut si dicam secundum hu-
spongise implel, sic ipse existimetur implere om- manitatem esl minor Patre, vel passus; quandoque
uia, secundum quod ipse partes haberet et majus et personain illa natura designatur, ut cum dico se-
minus reciperet. Ad hoe ergo, quod Deus pure vi- cundum humanam Redemplor est, vel potestatem
dealur, oportet omnes hujusmodi imaginaliones ex- salvandi habet. floc est ipse in humana natura exi-
pellere, el transcendere, et ipsum Deum in se non stens vel ipse homo, hoc tamen notatur quod per
imaginaria cogitatione, sed pura intelligeiitia con- humanam naturam redemit et quod secundum hu-
templari. Quse tamen hic habila umbra qusedam „ manam naluram accepit. Hoinini enim hoc colla-
«st respectu illius visionis futurse quando Deum tum est, ut unitus Verbo esset ille qui redemit, qui
immediate videhimus sieuti est. Nunc enim videmus vitam confert aeternam.
per speculum in mnigmate; iunc aulem videbimus fa- Manifeslavi nennen iuum hominibus , quos dedisli
cie ad faciem (I Cor. xn). Non tamen dico quin co- mihi de mundo. JVouhoc, quod Deus et Pater om-
gnito de Deo hic habita surgat de visibilibus istis. nium, sed per creationem, quod Paler-meus esper
Per visibilia enim invisibilia conspiciuntur (Rom. generalionem. Hanc enim personarum dislinclio-
i), sed hoc dico quodnulla forma rerum visibilium nem ipse mundo manifestavit. Pater enim Filium
Deo attribuenda esl. In tali ergo notitia petens,quod de substantia sua sibi sequalem genuit : nlium
estinnomine illius petere, nullus repelli potest. Si quidem in persona; idem tamen esl Deus in sub-
finim petens solum, quod ad salutem sibi est, petit, stantia : ejusdem enim substantise sunt Pater ct
nec fallitur in lali petitione : Spirilualis enim omnia Filius.
dijudicat, et a nemine judicalur (I Cor. n). Fuit au- Et mea omnia tua sunt. Superius dixif, omnia
tem petitio hsec quandoque affectu, quandoque et quae Pater habet, mea sunt; de his dixit, quae ?d
Y,«ee. Deitatem pertinent, hic vero omnia sua Patris esse
873 ALLEGOUIiE 1N NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. V. 874
dicit, de creaturis videlicet sibi dalis" a Patre agens. A\ quare nuuquam cbaritalem habuisse videtur. Sed
Ut sinl unum, elc. Quasi dicat.: Sicut nos sumus dicimus quod [inulti sunt, qui charitatem liabent
unum in substanlia, sic et ipsi unum sint in dile- taraen in affectu et proposito, multi et in affectu
ctione. Nam rogare, ut essenl unum in natura hu - et constantiae perseverantia; ii vei*o,qui famen eam
manitatis fruslra esset, cum jam sic unum essent in in proposito hahent, sic videlicet, ut proponanl se
natura. Quod ergo in glossa dicitur, ut sint unum priusmori vclle, quam Chrisfum negare, cum per-
innalurasua, sic intelligitur, ut sint unum, id est veniunt ad experimenlunf, deficiunt. Non enim pos-
in cliaritale concordes, per quam charitalem Deo sunt perferre quod promiserunt. Et sunt similes
cobsereant, a quo nati sunt, id est esse habent; Petro, qui.ut dicl Ilieronymus, erat quasPavis sine
unde natura. id est quod est; unde onine, quod est pennis, quando se pro Christo moriturum promi-
naturaliter adesse tendit. Ipsi ergo in natura unum sit. Avis enim sincpennis volare Tult sed non po-
sunl: qul ei tamen .debent adhaerere per dileclio- test. Talcm crgo affeclumPetrus ante negationem
nem, qui esse est, et ^a quo esse habent. Neque babult: in quo si perseverarel, nunquam ex limcrs
^nirn essenlialiier unum esse possunt hominis, ut Chrislum negaret. Sed quia virtutem conslantise,
Pater et Filius. Sed sicut dicitur quod muliitudinis cum hoc affectu non habebat: idcirco immincnte
cKdenlium eral cor unum, et anima una {AcU iv), B * perieuld metu mortis deficit, et alTectum charilatis,
sic et hic oratur, ut sint unum, quse unio vinculo quem prius babuerat, amisit. Et sic negando ad
charitatis perficienda sit.. morlem peccavit: quod peccatum amaro flelu com.
Sanctifica eos in veritate, etc: Qui credituri sunt punctionis deletum est.
per verbum corum, etc. Eorum dicitur, quia primo Et in occullo locutus sum nihil. Quasi dicat, nihil
eis commissum, et primo ab eis manifestatum et loeutus sum ad hoc; ut occultaretur; sed omnia lo-
praedicatum. In hoc quoque verbo, quod ab ore culus sum, ut congruo lempore palam ficrent, et su-
-eorum^onuit, Verbum iilud, quod aeternaliter ma- per tecta praedicarenlur.
net, innotuit, el se cordibus fidelium et eleclorum Si male locutus sum, etc. Videtur resistere percu-
infudit, et sua gralia ad credendum et diligendum tienti, cum dicat quasi increpando : Cur me cmdis ?
illuminavit. Unde ct dieit : Qui creditmi sunt Sed veritalem dixit, et tamen paratus fuit non so-
per verbum eorum, ut sint unum iu nobis. id est lum alleram prasbere maxillam, scd totum corpu»
. «t cLaritate nobis cohaereant, qiise est ex fide oxponcre acl poenam ?
qua credunt nos unum esse. Ex fide enim nascitur Respondit Jesus : Tu dicis. Quseritur primo de
dilectio. . , loculione, quani protulit Pilatus , dicens : Ergo rex
Ut dileciio, qua dilexisti me, inipsis sit, et ego cs iu ? interrogando enim hoc dixit et nihil affirma-
in ipsis. vit, ut videlur. Sed quia Dominus quem mentiri
- Adduxerunt ad Annamprimum (Joan. XVIII), etc. est impossibile, dicit : quod dixit eum regem esse,
Priniuni ad Annam ductus est Dominus, conlra or- ideirco dicimus, quod multoties sic interrogat ali-"
diriem dignitatis Caiphae, qui illius anni pontifex quis, ut ex ipso modo interrogandi asserere videa-
summus erat, ut omnia ab illo inordinate fierenl. tur, quod quserit". Hunc evgo modum habuit Pilafus
Kihil enim ordine gerilur, ubi de nece Salvatoris ; in interrogando, sive quia credidll, sive quia Spiri -
tractalur. tus sanctusquasi inslrumento eo ulens, sic profer-
Nunquidet luexdiscipulis es hominis islius ? Quae- ri inteiTOgationem fecit, ut ex modo dicendi hoc as-
ritur hic, an Petrus negando peccavit, etsi in nega- reretur. Pilato autem respondet Dominus per-ver-
lione dilexit. Et volunt c[uidem aliqui Petrum noni bum praesentis temporis , diceris : Tu dicis. Per
soluni a peccato, sed eliam a ncgatione defendere. praeteritum vcro pontifici dicens : Tu dixisii. Quia
Sed a neufro defendi potest. Sed quaeritur an, cumi per sacerdotem populus Judseorum significatur, qui
negaret, cbaritatem haheret necne? -Et dicunt qui- in lege et jamdudum Christum i*egem asseruerant.
dam, quod lunc non-minus quani prius diligebat, , „" Per Pilatum vero gentilis populus intelligitur, qui
sieut aliquis pater tradens filium suum pro se adl in proximo boc dicturus erat, scilicet Chrisium re-;
mortem, non minus eum tunc diligit quam prius. gem coaliet lerne esse : unde dicit: Tu dicis. Quasi
Ipsum tamen mavult mori quam se. Sed si sic dili- dicat, in proximo futurum est, ul dicas me re-
gebat, ut se Christo prseferret, nullo modo charila- gcm esse, et cognoscas per virtutem miraculo-
tem hahuit, cum hoc sit charitas ut plus quam sej rum.
liomo diligat Deum. Sic ergo aul prius charitatem i Non haberes in me poieslatem nisi (Joan. xix),
uon habuerat, aut quam prius hahuit, lunc perdi- etc. Hic primo quaeritur an Pilatus peccaverit, cum
dit. Sed prius eam charitatem habuisse omnes pene; ad hoc nileretur quantum poierat, ut ah eorum ma-
coalitenlur. Unde ex nimio charitatis affectu et ar- nibus Dominus eriperetur. Quia igitur eum morti
dore, et se positurum animani' et iion uegaturum f tradidit, nee ainplhis quam fecit, facere poluit:
pro morte promiserat. Sed dicilur, quod nunquami quare eum reum mortis Christi dieemus? Sed dicen-
tantum ardorem habuit, ex quo mortem subire pos-- dum est, quod nulla ralione potestatcm in Domi-
set pro Cbristo. Et si periculum insfaret, potius3 num exerccre debuit, nec prae timore aliquo Judseis
"Ciiristum negaret quam morlem pro illo subirel*; ex invidia urgentibus consemire. Quod quia fecit,
PATHOL. CLXXY. - 28
"
873 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. I-876
peccavit. einde qussritur an poteslas Pilaii a Deo i& Joanne hoc dicit sicut et posioa ad discipulum di-
esset, et utrum ea in nece Domini usus.est Et est cit: Eccc mater iua; quasi cui tu curam impendes
manifeslum, ut dicit Apostolus, quod omnis pote- ut matri. Vas aulem erat posilum aceto plenum, elc.
tas a Deo cst, sive bonorum, sive malorum : quare Aut casu aliquo, aut forte divina providentia ibi
et potestas Pilati desuper, id est a Deo data : qua- eralvas cum aceto.
ie c( bona. Si ergo ea usus est crucifigendo Domi- Nondum enim sciebant Scripluram, quia oporluit
num, ex eo ipso non peccavit. Dicimus autem quod eum a mortuis resurgere (Joan. xx), Ex hoc loco, et
polestatem a Deo habuit bonam; sed occidendo Do- ex eo quod Petrus dicit Domino suam passionem
minum non ea usus esf, .sed, abusus. Ex polestate praedicenti : Absil a te, Domine ! (Matth. xvi.) vi-
lamen hahuit, sic ea posse abuti, Sicut rex aliquis detur quod Aposloii nondum fidem morlis et resur-
lyrannidem excrcens, non hoc facit ex regia pote- reelionis Christi baberent, sine qua nec cbaritatem
state, quia illa lantum ad justa extenditur. Ex eo babere poterant et dicimus quod in morte Chrisli
tamen, quod regiam hahet potestatem, lyrannidem cbarifatem sicul et fidem amiserunf, quando relicto
cxercere potest. Potestas enim, quam hahet, licere eo fugerunt. Sed ante mortem Petrus etiam hoc di-
facit ipsa abuti potestate. Sic ergo Pilatus non Iia- cendo, absita te, Domine! etcharitatem, et fidera
bcret potestatem, quia potuit abuti in Dominum, 1B habebat. Ex nimio enim ardore dilectionis hoc di-
nisi cssct sibi data desuper, id est non posset banc xit. Ex ardore enim dilectionis non susfinebat au-
nequitiam in Dominum exercere, nisi potestatem dire mortem ejus, cujus selernilalem confessus erat
illam, quam habebat, a Deo accepisset. Vel non ha- dicendo : Tu es Christus, Fitius Dei vivi (Joan. xi).
beretPilalus potesfatem hanc in Dominum, quod Unde sic, prohibendo a morte erravit quidem ex
ipse ei tanquam reus constitueretur, nisi illam ha- pietate, sed non peccavit. Credidit quoque el fidem
heret desuper. Sed quia Pilatus hanc polestatem habcbat, sed aenigmate ct obscurilale quadam sa-
nllam, id est quantulamcunque, quia sub alterius cramentorum. Credidit enim vera esse quae Do-
superioris polestate habebat, utpote sub Caesare, minus dicebat de niorte sua; sed, quia in para-
idcirco subjicit Dominus: bolis eis Ioqui consueverat, idcirco aliud eum diee-
Propterea qui iradidit me libi, majus peccatum re pulabal : in nullo tamen discredens, quod Domi-
habei. Nam, quia limore superioris potestatis co- nus dicebat : Sicul fidem habel simplex et idiola
actus, Pilatus hoc fecit; Judsei vero ex sola invidia : credens quidquid prmlatus ejus credit, cum iamen
ma.ais autem peccat, qui ex invidia peccat, quam ipse distinguere nesciat. Verum enim esse fatetur
qui ex timore: idcirco dicit Dominus, quod popu- quidquid in Evangelio dicilur, et .tamen quid dictum
;».s Judaicus, qui tradidit illum Pilalo, majus 'C sit nescit.
peccalum habel tradendo, quam ille faciendo : Quorum remiserilis peccata, etc. Post insufilatie-
ipse famen a peccalo non est immunis, licet nem, el Spiritus dalionem inquit: Quorum remise-
niinus peccaverit ex limore, quam illi ex in- lltis peccata, remiltuntur eis, etc Unde quaeritur quaa
vidia. peccata posse remiltere eis Dominus dederit. Nam
Eral aulem parasceve paschm hora, guasi sexla. si dicatur, ut quidam dicunt, quod pcenam peccafci
Mar<*usdicit quod hora tertia crucittxeruiit eum. lantum posse remittere receperunt, parum hoe
Et bic dicit, quod hora sexla erat, quando Pilatus fuisse videtur. Nam non mullum est istam ptenara
sedit in tribunali, tradens Domiimm ul crucifigere- tcmporalem pro peccato suslinendam, auti-emiltere,
Hir. Quos Hieronymus sicconcordal, dicens quod aut vitare. Dicitur etiam Pelro : Quodcunque liga-
iaimolatio Christi a nona hora noctis inccepit, quan- veris super terram, eril ligatum elin cwlis; et quod-
<lo in domo Annse judicatus est reus mortis, ct ab cunque soheris super lerram, erii solutum' ei in cat-
ilia horanoclis usque ad tertiam horam dici sex iis (Matlh. xvi). Quod quidam sic intelligere volunl.
horse computantur; et in illa hora diei lertia, prse- Quodcunque oslenderis super terram, ubi Ecclesia
paralionis sexta, crucilixus est Dominus. Nequc . tantum ligare potesl, esse ligatum, erit ligalum et
enim hoc potuit esse, ul ipse dicit, quod in sexta in coelis. Nam boc esse officium apostolorum ct eo-
hora, a qua incipiente usque ad nonam, id est finem rum successorum dicunt, quod sacerdotum in veteii
sextse tenebrse erant super universam lerram, iege, oslcndere solulos, sicul et illorum erat osfen-
illa omnia fierent, quse, Domino in cruce posito, dere mundatos. Sed hoc parum quidem est dslen-
facta sunt: quod ei videlicet illuderent, et quod vas dere. et nullum effectum in solvendo, vclligando
aceli ei porrigerent, etc Videntes enim terrae mo- habere. Unde dicimus quod Dominus principaliter
iuni et lenebras, perculientes pectora »sua reverte- aposlolis remissionem peccatorum, non dico poena-
bantur. rum tanlum, sed et culparum; non poenaetempora-
El erat scriptum Hebraice, etc Non ter eratscri- lis, sed et aeternae facere posse coniulit; et non so-
ptus lilulus, sed in partibus illius tres linguae eon- -lum illis sed omnibus successoribus eorum, vicem
linebantur : ut dicit Hieronymus. Sic Malcbus Ju- eorum in terris gerenlibus. Ei tamen vcrum est so-
daeorum exomoloson. lnm Deum peccala remittere, sicul et ipsius solius
Mulier, ecce filius tuus. Nullus sic infelligat, quod cst justificare, cum tamen fideles juslificet. "Non
se dcmoirslraiido dicat : Ecce lilius tuus,-imo de ciiiiii alius quam ille oper?tur, quod ipsos pcr mini-
«77 ALLEGORl^ IN NOVUMTESTAMENTUM. ^- LIB. V. 878
siros suos facit. Ipsi tamen ministri id vere facere ;\VPetrus, poslquam cognoveral Dominura resurrexisse,
dicuutur,' quod Dominus eorum ministerio facit et ad piscationem reversus fuerit, cum a Domino ssepe
comprobat. Quotiescunque ergo sacerdotes tradita andisset, et legissct forsilan : Ncmo mittcns manum
ad aralrum, et respiciens retrorsnm, aplus est regnb
potestate utentes pcccata remitlunt, et a Deo remit-
tuntur : et quoties retiuueiint, id est ah Ecclesia Dei ? (Luc. IX.) Sed dicimus quod non retro respexit,
fidclium separaverinl, et morti adjudicaverint, ct - quia ad cupidilalem saeculinon rediit. Unde licel
illa relenta sunl. Ideo autem dico tradita utentes navem et retia reliquisset, ut non ampiius eis ute-
poiestale : quidamsunt, qui indiscrete solvunt, vel retur ad lucra qua:renda, tamen licuil ei iterum bis
ligant. De quibus dicitur in propheta : Maledicam uti adsupplendam necessilatem. Quibus non f.cuit
benediclionibusveslris, ei benedicam malediciionibus uti ad sseculi .cupiditatem.
vestris(Malac.n). Nam.ut alibi dicitur, morlifica- Ve.nite,prandete, etc. Comedit Dominus vere cum
bant animas quse vivebant, el vivificabant quse mo- discipulis post resurrectionem, sicut et illi angeli,
riebantur (Ezech. xni). Cum ergo prselatus aliquis qui ab Abraham reeepti sunt: non lamen cibus ei
coactus aliqua- necessitate ligat aliquem, qui famen incorporatus est, sed maslicando consumptus est,
reus noii est, vel solvit, quitamen intus solutus non sicut per ignem carnes bolocaustoi'um.
est, recte facit, et quod ab ipso faciendum est. Unde <-B Sed boc magis movet quomodo Dominus
per co-
et hoc Deus solvit, et ligat, id est raturii habel, quod mestionem veram resurreclionem corporum illis
a prselato sic factuni est. Nec tamen Deus hunc sol- probaverit, quoniam in resurrectione nec cibo nee
vit in anima, nec illum in anima ligat, sicut nec Ec- potu indigebunt, sicut Dominus ipse ante dixerat:
clesia, cujus judieium semper verum est. Nee enim Neque nubent, neque nubentur'; sederuut siculangeli
hunc reum judicat, sed ligandum, ut rigor Ecclesise, Dei (Matth. xxn). Spiritualia enim corpora ibi erunt,
et regula justilise servelur. Est ergo vcruni, quod non animalia. Aniniaie enim dicitur, quod alimen-
dicitur : Quorum remiserilis peccata.id est quorum tis indiget. Sed dicendum quod, licel hoc audivis-
peccata per vos remissa sunt, et apud Deum remit- sent, non lamen inlcllexerant, vel in meraoria habe
tuntur. Et est hoc generaliter dictum, non solum bant. Spirilus enim sanclus de coelo missus multa
apostolis (ut quidam dicunt, hoc fuisse prserogati- quse non intellexerant, et quse oblivionl tradiderant,
vam apostolorum) sed omnibus ipsorum successori- eis suggessit, sicut el Dominus dicit: Ille suggeret
bus, et diclum et dalum. vobis omnia.(Joan. xiv), elc. Ut ergo magis crede-
Si quis aulem dicat in vera cordis contritlona rent, cum eis comedit ad majorem resurrcctionis
peccala acte esseTemissa apud Deum, quam ad sa- suae fidem, de qua dubitarent, nisi toi argumentis
cerdotem veniat qui poenitet, et sic non oportere a C * eam comprobasset.
sacerdote remitti: dicimus quod non est ita; sed et Simon Joannis diligis me plus liis, clc. Dicit Kie-
Deus prius, ex quo vere ingemiscit, remiltlt: et si- ronymus quod Paulus apostolus et virgo fuit ct, ut
militer in confessione per ministerium sacerdotis,et ipse dicil, plus omnibus laboravit: et ideo majoris
eiiam in exsecutione satisfaclionis remiltit. Tandiu meriti eum, quam aliquem aliorum esse dicit. Quod
cnim debitum reniitti dieitur, quandiu de debito ali- si est: etiaro plus omnibus aliis dilexit. Quomodo
quld reslat faciendum, et cum debilum pro peccato ergo dicit Dominus, quod Petrus plus coeteris dili-
dimiliilur, merito et ipsum peccalum dimitti dicitur. git?Levis est autem solutio quia c*teris apostolis,
Sicut etIn eo qui ad baplisma in vera cordis contri- qui ibi erantplus clilexit.
tione accedit, apparet: anle enim quam baptisma Alius le cinget, et ducet quo tu non vis, etc Osten-
suscipiat per fidem et veram pcenilcniiam, peccata dit Dominus Petro qua fuerat mortemoriturus : et
ei remissa sunt, per baplismum remittunlur ; nec etiam quomodo molesliam mortis esset suscepturus
est alia baecremissio quam illa ; nec iterata, sedca- ducet, dicens : Ducet te qUo tu non vis. Super hunc
dem el continuata. autem locum dicit exposifor, quod nolens ad illam
Ir.fer digilum tuum huc, etc. Quseritur ulrum Do- ~ molestiam est ductus, sed volens est eductus. Cum
minus post resurrectionem vulnera, an cicatrices enim Pefrus ad mortem duceretur, ipsam raortem
oitenderit. Et est 2>Alensquod cicaliices tantum natura infirmilatis humanse exhorruit : et sic Pe-
ostendit, quae etiam in die judicii gloriosae appa- trus affectu carnis mortem subire respuit, et ita no-
rebunt, et gloriosiores forsitaj quam cseterse par- lens duclus est; scd et in ipsa passione ex ardore
tes corporis, eo quod Dominus in illis^majorem ex- cbaritatis hunc ipsum horrorem perdidit, et insu-
hibltionem obedientise ostendit. Licet tariien qua;- per ei ipsa pcena placuit, et dulcis fuil. Sicut de
dam auctoritates velle videantur,quqd lalusapcrlum "Steph-mo legitur, quod lapides torrentis ei dulces
osteiiderit. - fuere; et sic volens ctiam affectu carnis non soluni
Multa quidem, el alia signa fecit Jesus, etc. Hic voluntario appetitu rationis, quem semper habebaf,
terminatur Iiber ex proposito aucloris. Sed tamen eductus est, id est in morte consummatus. In hoc
posthaecqusedamadjungitad majoreminstructionem autem locoetiamquoeriturdevoluntateCIiristi,quam
lecloris. Magna namque fidei sacramenta in his con- ipse habuit in passione sua imminente. Sic enim
tiuentur, quaeipse adjungit. orat: Pater, si possibile est, transeat a me calix iste.
Ycdo piscari (Joan. xxi), ctc. Quaeritur quomodo Verumtamen norisicut ego volo, sccl sictit tu vis
S79 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA CU3IA. SSO
(llailli. xxvi). Ex boc autera sic argumentantur : A ; contrariam ralioni vel divinse voluntati. Neque enim
Chrislus voluit mortem a se (ransferri; quare mori voluniati contraria dicitur proprie, nisi^iila, quae
noluit; sed ilerum, quidquid Paler voluit et ipse cum discretione est.
voluit. Quare, cum Pater eum mori voluit, et ipse Quem diligebai Jesus, elc. Hic quaerit Augustinus
boc voluil : ergo aliquid noluit quod voluit, quod quomodo Iioc csse possit. quod Joannes niinus dili-
non estdicendum. Dicendumergo est, quod in Cbri- gens plus diligatur, el Petrus plus diligens minus
sto trcs fuerunt voiuntales : fuit enim in eo, secun- diligalur. Quod aufem Pelrusplus dilexeril, exeo est
clum quod bomo ftiil, voiuntas carnis, motus videli- manifestum quod Dominus jpse quserit ex co diligis
cet ad esuricndum et siliendum, et ad liislandum : me plus his ? Ipsc enim qui quaerebat, hoc veruni esse
quos ipse non necessitate sed voluntate pro nobis sus- scicbat : aliter cnim non quaereret. Sic cum dicitur
cepil. Ili ergo motus quandoque voluntas appellan- de Joanne, quod eum diligebat Dominus, speciale di-
tar : unde etiam propter hos naluralesappelilus di- ctum aliquod diieclionisprivilegiumponil in Josune.
cinius ef bruta animalia velle comedere et bujusmo- Et es! bic, ut dicit Auguslinus. apcrta misericordia
<Ii.Sed cum hi motus, qui npstrae infirmitatis sunt, et occulta justitia; tamen boc dici potest quod fa-
iu Chrisio fuerinf, aliler in illo fucrunt, aliter in no- miliarius eum Dominus diligebat quam alios : |unde
bis : in nobis sunt immoderali, in Clnisto vero mo- et cum plus dilexisse dicit Augustmus, tamen
derati. Sed cum naturalis istc motus in Christo transferl se a personis ad viias duas, activam scili-
fuerit ul non morerelur, quseritur utrum ille motus cel cl conlemplalivam. Aetivam vero plus diligere,
rationabilis fuerit, an irrationabiiis ? Et possumus et minus diligi dicit. Quia, cum in miseriis hujus
dicere quod ncc rationabilis, nec irrationabilis fuit vitae versetur, ardentius appelit ab eis liherari,
motus ille sed naturalis. Unde el bonus in ipso fuit. quam contemplativa jappetat ab illa-quiele etvi-
Sed si bonus fuit, quare ci non consensil? Sed est sione, in qua modo est, ad illam visionem pacis ve-
manifeslum quod voluntas rationis, qua se Patris nire ubi perfectio omnino erit. Minus lamen a Do-
vohmtati supposuil, melior fuit: et idcirco ei potius mino diligitur, quia auferet Dominus oinnino has
conscntiendum fuit. Hi ergo appetitus naturales in miserias cnm absterget omnem lacrymam ab oculis
Chrislo voluntas dicuntur, sccundum quam dicitur sanctorum (Apoc. xxi). Illa vero plus diligilur, quia
quod voluit ut transiret ab eo calix mortis. Fuit visionem quietis, quam hic habet, non auferet De-
quoque in co voluntas secundum propositum ratio- minus sed perficiet. Ipsa tamen minus diligit hic
nis qune animae Christi fuit, secundum quam pro- quam dikctura sit in futuro, quia nondum per ex-
prie dicitur aliquid voluisse. Unde quidquid hac P perientiam suam il!am futuram novit quie(em : quia
voluntate voluit, etiam fecit. Haeeenim in omnibus videl nunc per speculum in mnigmate; sed tunc magis
divinaevoluntati subjecta fuit, et ei consensit. Hac diliget cum ridebit Deum sicuii esl (I Cor. xm).
ergo voluntale mori pro redemplione nostra voluit. Sic eum volo manere, etc Ex his verliis vidcba-
Fuit et lcslia in Chrislo-volunfas quse ulramque lur discipulis, quod non moreretur Jocrr.es. Quod
pliorum regcbaf, Verbi videlicct, quae seterna fuit. non ita intelligendum esse osfendit eum ipse dicil:
Cum igitur Christus sic oret : Pater, si possibile Et non dixit Jesus, efc Videtur lamen quibusdam
est, elc. Non orat ut calix a se transeat: nam si hoe ex eo quod tcrra quadam scalurigine cbullil super
orarcl, eliain fieret. Exaudilus enim est in omnibus os ejus jacentis, sepulcro, et quod flatu ipsius ex
quaecunque oravit pro reverentia sua : digr.us enim relento spiritu procedente fieri hoc videtur : quod
fuit oaudiri. Sed hocorat, ut fiat voluntasPalris, ipse adhuc vivat. Quod refellit Augustinus sic :
licel caro ipsa mortem ahhorreret: quasi dicat: Quia cum justis melius sit dissolvi,el essecum Chri-
Pater, licet caro mori reformidet, lamen non quod sio (Philipp. i), leslantePaulo.Parum eratChrislo
appetit caro, fiaf, sed quod tu vis. In hoc enim ter- dare dilecto suo, ut non moreretur. Unde magis vl-
minafur oralio et ad hoc dirigiiur. Vel, ut dicunl detur quod mortuus sit, et quod anima a corpofe se-
quidam, Christus hoc dieendo orat, hoc est forma D parata aeterna cumCliiislofruaturhcatitudine, quam
orr.tionis utendo, nos instruit quid faciendum sit quod sic in dormilione jaceal.
nobis, cum oramus, hoc scilicet ut semper divinam Nec ipsum arbilror mundum capere posse eos qui
volunlatem nosiroeprseponamus. Unde quorumdam scribendi sunl libros. Verba in sacra Scriptuia
religiosqrum mos esl, ut semper hoc subjungant bronem fidem videntur excedere per hyperboien. Au-
'
pelilionibos suis. Verumlamen non sicut ego volo, gmentum enim rerum quandoque sic significatur
sed sicut lu vis. Sive ergo sic dicalur, sive ut supe- per hanc figuram loquendi. Verba tamen in propria
rius dictum esf, nullam voluntatem habuitChrislus significatione iidem non excednnt.

LIBER SEXTUS
ALLEGQRLE IN EPISTOLAM PAULI AD ROMANOS.

Omnia fecit Deus in pondere, el numero el mensura Ordo sccundum duo, seilicel locum ,ct tempus int».I
(Sap. xi). Pondus secundum or.dinem altenditur. ligitur. Omnia ergo feci! Deus in pondere, id cst ul.
881 ALLEGORIJi IN NOVUM TESTAMENTUM. — LiB. VI 882
et quanJo Gportuit. Omnia fecit in numero, id est jJLlsedit, et punit naturam : ergo inquantum est peeea-
tot qurt oporluit. Omnia fecit in mensura, id est tum, punil; et inquantum punit, est pcona; et iuquan-
quanta, et quandiu oportuit. Mensura enim intelli- lum poena, est a Deo,ut dicunt: ergo omncpcccatum,
gitur et secundum quantitatem magriitudinis et iuquantumest, aDeohabetesse:quod non estverum.
(emporis. Sicut enimDeus malum non operatur, sciiieet malum
(ROM.I.) De Filio suo, qui faclus est ei exsemine Da- actum,jiec malamvoluntatem(hsec enim sunlopoisr
vidsecundum carnem, etc, Christus est duo, scili- homiimm), sic nec malumoperanli cooperatur. Si
cet substantia humana et substantia divina, quorum enim, aliquo peccante, Deus illum actum operarelur,
neutrum est alterum : ergo nec homo est Deus; nec qui estmalus,quomodo pcccanti non coopararetur?
Deus est liomo ? Solutio. In prima propositione agi-' Non est concedendum quod peccatum sit a!i-
tur de naturis; in conclusione de persona, et ideo non quid ; quod sit a Deo ; nec aclus malus, nec mala
est argumentum. Sicut annulus secundum quod est voluntas esl a Deo. Hocaulem : Omnia per ipsim
aurum, est opus naturse : iu quantum anaulus, opus facia sunt (Joan. i), de naturalibus intelligendum est.
artilicis, nec tamen opus naturse cst opus opificis. Pcena aliquando dicitur materia ipsa in qua pu-
Vel Cliristussequalis estPatri secundum quodDeus, nitur quis, ut ignis; aliquando aclio punientis; ali-
el minor Pafre secundum quod homo : ergo eidem 'B quando dolor patientis.
aequalis et minor eodem. In similitudineih imaginis hominis,dicit Augusti-
Ex resurreciione vwrtuorum, etc. Hieronymus : nus, sine impietate adoratur terra, id est humanitas
Hominem, quem a&sumpsit, nunquam deposuit : Chrisli. Nunquid igiiur concedendum simpliciter
ergo Christus ecdem modo fuithomo in morte,quo quod creatura adoratur, cumipsa sit creatura? Solu-
ct-ante moriem : sed ante mortem fuit homo con- lio.ftec creatura adoratur : nonesltamenconceden-
"stans ex corpore et anima :,ergo in morte fuit homo dum quod creatura' adorelur. Non enim boriio quia:
constans ex corpore et aninia. Sed anima in morte homo, sed quia homo Deus adoratur. Item cruccrn
fuitsuperata a cafne : ergo nihil constabatex iilis Christi adoramus : quomodo ergo non creaturam?
• duohus. Solutio, Christus in morte eodem modo Solutio. CrucemJ id est cruci afiixum adoramus. Ut
fuit bomo, quo «t ante : sed non omni eodem modo. eliam crucis mysterium in majore reverentia ha-
In morte homo fuit, quia naluiam humanam, scili- beatur, genua flectimus ante crucem.
cet eorpus et aniniam sibi unitam habuit, licet ani- Qui cum jiisiiiiam Dei cognovissent, etc. Jusiiiisu
ma a carne tune separata fuit, quia Verbum a neu- cst voluntas' reddendi unicuique quod suum est'.
tro separalum fuit. Ante mortem vero non hac soia lstud suum non ad accipientem, sed ad reddentem
ralione homo fuit, sed sicut Petrus et Paulus, scili- referendum est, secundum quosdaui : quod nobis
eet constans ex corpore et anima. Si ergo quaoratur non placet. Secundum Juslinianum. Justitia est con-
•utrum Christus ia morte homo fuit, sic responde : stans, ac perpetua voluntas, unicuique jus suura-
Tunc fuit-homo, id est babens naluram humanam tribuens. Juslitia Dei est ordinatio Dei, qua tali pec-
unitam, verum est. Si autem dicatur, homo, cafo talis debetur pcena; et tali merito, lale debetur
id est consfans ex anima et carne, falsum est; praemium. JustitiaDei dicitur gratia, qua gratis ju-
nec tunc fuit morlalis, vel immortalis, sed potius stiflcat impium: et hae Deus non est juslus, sed ap-
mortuus. paret. Justitia Dei dicitur essentla Dei, quse est ipse ,
Item si anima vinculunrfuil inter carnem etDei- Deus.
tatein, quomodo illa recedente a earne, Divinilas Non intellexerunt, quod qui talia agunl, digni' suni
carni unita fuit. Solutio. Sicut duo, tertio mediante, morte. Non intelligere aliquando dicifur ignorare;
sociantur in dilectione, quo tamen discedente illi aliquando in memoria non habere; alieniarido quod
remanent.- in memoria est, opere non implere; aliquando iion.
Juslitia Dei in eo revelaiur ex fide in fidem. Fides approbare, eodem modo et neseire.
.dicitur eo quod operibus adinipleatur. Non enim ]Q Esl mors animm, scilicet iieccatum ; est mors cor-
fidei obedit, qui fidei operibus contradicit. Quia ciim poris, scilicet separatio animse ab eo; esi mors
cdgiiovissent Deum. elc. Triplex est cognitio : alia seterna.
iidem praeeedens, de qua dicitur: Ex audiiu esl fides Est vita animce, scilicet justitia; est vita corporis,
(Rom. x): haecest enim verborum inlelligenlia. Alia scilicet anima; est vita mlerna.
est fidem"suhsequens : hsec est mysleriorum intelli- Aliud estdebitum praelationis; aliud est chaiitatis.
gentia.De qua scriptum est: Nisi credideritis, non in- Sed eiiam qui conseniiunt facientibus. Peccalo
teiligelis (Isa. vn). Alia est fidem expeliens,qu3eerit consentit, qui peccatum vel non impedil cuni debeat
in futuro. De qua dicit Apostolus : Tunc cognoscam etpossit; vel qui factum non corrigit, cum debeat
sicut et cognitus sum (I.Cor. xm). et possit.
Mutaverunl gloriam ineorruptibilis Dei. Glorla est Par pro communi accipitur, ut erit pargaudium
optime, et summe, et late palens fama. in dispari claritate.
Proplerea tradidit illos Deus, etc, mercedem er- (ROM."IF.)Secundum opera eorum. Istud, secun-
roris reeipiehtes. Illis, qui dicunt, quod omnis poena dum, ad duo refeftur, et ad quanlitateni, et quali-
sit a Deo, sic objicitur; Omnepeccatum corrumpit, tatem. Quantitas in duobus consicSeratur scilicet in
885 • IIUGONIS DE' S. VICTORE OPP PARS I. — EXEGETICA DUBIA. SS^
magnitudine, et multiludine. Qualitas simili modo A liter, Iegem et non gratiam excludil. Hoc est
in duobus, in qualitale operis et in qualitate facien- gentes sine lege, sed non sine gratia, legis opus fa-
(is. Opera, quse ex qualitate sui sunt mala, quacun- ciunl.
^jue intentione fiant, nocent faclenti. Qui autem hona Testimonium reddenteillisconscienlia. Conscienlia
non bona intentione facit, non peccat qui ea facit, nunc de bono, nunc de malo dicitur. Et dicitur mala
sed quia non bene ea facit: et forsitan plus peccaret conscientia, quia amara, quia remordet: sicut pcena
si ea non faceret. est mala, quia gravis ; nec ubi non est scientia, nee
Fit aliquando- coinparatio rei ad rem seeuiidum- conscientia.
substantiam, ut cum dicilur : Homo melior esf Et nosti velunlatem ejus. Nola quod voluntas Dei
omni aiia creatura. Aliquando fit comparatio se- 'quandoque est ad rem et ad actum rei, ut in bonis
cundum extrinsecam causam, utubi Dominus vi- quse sunt: quandoque ad rem et non ad actum rei,
neae operarios 'undeeima? horse comparavit et pa- ut cum dicilur, Deus vult salutem omnium homi-
res fecit operariis illis, qui primo mane venerant num. Dicunt quidam, quod Deus vult, id est permit-
(Matth. xx) : utrisque reddidit] denarium ; utris- tit mala fieri. Sed nonne mala fieri prohibet Deus ?
que justitiam servavil, non secundura quantila- Quomodo ergo permiltit quod prohihet? Solutio.
tem laboris, sed secundura aequitatem conven- B Cum dieitur, Dcus permitlil mala fieri, sensus est,
tionis. id est non impedit quiu fiant. Si autem dicatur, per-
iElernus judex cum omnibus fecit conventiouem. mitlit mala fieri, id est concedit, non est verum. Vi-
Mortaliter peccantibus proraisit aeternum suppli- detur quibusdapi, quod non sit eoncedendum quod
cium; propler Deum bona operantibus aeternum prse- Deus velit hominem peccare, vel inobedientem esse
mium. Nemo conqueralur si secundum sequitatem sibi, vel esse contrarium suaevoluntati: quaeomnia
conventionis unicuique reddatur. nonnulli coneedunt.
Forlitudo est consfderata susceptio periculorum Habentem formam scienlim, id est plenitudi-
cum perseverantia. nem, vel formam, non rem: imaginem, non ve-
His quidem, qui secundum patienliam boni ope- ritatem. Sacrilegium facis. Sacrilegium est vio-
iris, etc. Quidam sunt patientes in bono, quidara in lalio rei sacrse, ut templi sive materialis, sive spi-
rcalo. Quidam impatientes in bono, quidam impa- ritualis, el omnino eorum quse ad cultum Dei per-
lientes in malo. Patienles in bono sunt, qui in bono linent.
perseverant, qui a bono ilecti non possunt. Patienles Circumcisio quidem prodest, etc. Triplex est cir-
in malo, sunl obstinati in malo. Inipatientes in bono cumcisio: prima carnis, secunda cordis, terlia carnis
sunt, qui facile a bono recedunt, vel cum murmure "-*et cordis. Prima habuit statum suum tempore legis;
'aliquod bonuin faciunt. Impalienles in malo sunt, secunda in tempore graliae; tertia in futuro. Prima
,qui cito resipiscunt, vel qui delinquentes cum qua- fuit signum secundae, et secunda tertise. Cum ergo
.dam impatientia, et supra modum corripiunt. de circumcisione carnis fial sermo cum dicitur, cir-
His autem, qui sunt ex conlenlione. Contentio alia cumcisio prodest, etc Quseritur quid hocad praesen-
,venialis, ut illa discipulorum ; alia est inquisitio- tem statum peiiineal, quem hi habehant, quibus
nis, quae fit causa inquircndse veritatis; alia dam- scribebat, Apostolus? Solutio. Multum; quia adhue
nabilis est, ut illa, de qua loquitur Apostolus, de priori statu Judaei ad fidem conversi gloriaban-
qum esl impugnalio veritalis ner confidenliamclamoris tur. Siculautem : Si diligiiis me, mandala mea ser-
(1 Tim.). vaie (Joan. xiv), non quod dilectio potesl haberi sine
'
Alii veritati non acquiescunt prse amoris magni- mandatorum observatione, sed quia ipsa esl signum
tudine, ut Petrus, qui Dominum morflurum credere dilectionis, hoc dicitur : sic quidam de circumci-
uon potuit (Marc. vm) ; alii ex invidia, et men- sione cordis intelligunt : haec autem circumcisio
tis excaecatione, ut ii de quihus loquitur hic Apo- prodest, ete.
stolus. j, (ROM.III.) Est auiem Deus verax, etc Vcrax in
Non enim auditores legis justi sunt, etc, Auditorcs effectu, veritas in essenlia. Item veritas nunc nomen
legis dicuntur, qui legem habent, nec eam etiam se- esl essentiae, ut ibi: Veritas est Pater, yeritas Filius,
cundum lilteram observant. Auditores eliam legis di- veritas Spiritus sanclus. Saepe vero Filius dicitur
cuntur, qui eam secundum litteram observant, nec Veritas Palris, quia per ipsum verax innotuit.
aliud in ea attendunt. Item dicitur opus legis, quod Vel ideo veritas Patris Fiiius dicitur, quia ve-
ipsa secundum lilterae superficiem docet facere. ram Patris habet naturam : et bsec contra Arianos.
Opus etiam legis dicitur illud, propter quod in- Super omnes qui credunl in eum, etc, quia desuper
sliluta est, hoc est opus fidei : quod opus le- gratis datur. Non ab inferioribus meretur lides, ju-
gis quicunque faciunt justificautur. Hic est finis stitia, et quselibet virlus gratis dalur; nec eas, sed
legis in Chrislum credere, el ei per dilectionem adhm- per eas homo merelur.
rere. Non tenetur homo lege naturae, ul -pro proximo •
Genles naluraliter, ea qum legis sunl, faciunl, moriatur, alioquin nemo infra perfeciionem posset
id esl non adjuti per Iegem, sed s.ola naturali ra- habere charilatem.
tione reformata per gratiam, Istud ergo nalura- Exclusa est etc. Excludere duobus modis accipi-
8SS ALLEGGRIJE 1N NOVUMTESTAMENTUM. -- LIB. VI. 886
tur, scilicet pro repellcre, vel pro extra clausum po-. k nalis peccali non sic dimitiebatur, nt omnino nullus
nere, Id est manifestare. _- esset, sed ut sustentaretur usque ad Christum.
Auctoritas esf diclum, vel factum imitatione di- Abrabam dictus est piima via credendi, quia pri-
gnum. nium fides in eo enituit.
Arbitramur enim justificai i hominem per fidem sine Legis implelionem impediebat praeceptorum ejus
Non dicit asserit cum multiplicilas, magnaque austeritas. et parva utiii-
operibus legis. dubitative, sed
discretione. Non est arhitrium sine discretione : tas. Impletionem Evahgelii adjuvat praeceptorum
et niaxima utili-
quoU tunc est liberum, quando ^st ad bonum; tunc ejus brevitas, majorque suavitas,
ad malum. las. Quidenim brevius: Crede, etsalvus eris ? (Rom.x.)
oppressum, quando
Quid suavius cliaritate ? Quid ulilius summa heati-
An Judseorum Deus tantum?Quseritur cur lex ma- tudine ? Ante Deum
sit dala pater ponitur, aui- magis Deo
gis Judseis quam gentibus,"cum Deus sitPa-
ter et Auctor utrorumque. Solutio. Data est lex Ju- quam sibi filios generare quaeril. —
dseis pro genlibus, quia transitura erat ,de Judaeis (ROM.V.) Pacem habeamus ad Deum. Esl pax in
ad gentes. Deo, est ad Deum pax. Pax in Deo erit in fujuro,
quando Deus ei it onuiia in omnibus ; pax ad Deum
Legem slaluimus, id est finem imponimus, ut ces- B est in praesenti. Unde propheta . Pacem super pa-
set; vel statuimus, id est statum quem habere de- cem: quasi dicat, pacem pro pace, sicul gratiam
bet, damus, scilicet spiritualem. pro gralia.
(ROM.IV.)Merces non imputalur secundum gra- Gloriamur in iribulationibus. Si caro vincit Spiri-
liam. Non sic omne bonum, quod agimus, attribuen- tum, pro victoria cum spiritu victo punieturet ipsa.
dum est gi-atise,ut meritum liberi arbitrii tollatur: Si spiritui cedit, cum eopariler stolaimmorlalitalis,
qui error est Manichseorum. Nec sic merilo homi- etcorona gloriae remunerabitur. Quaaiturquomodo
nis, ut gralia secludalur: in quo Pelagius errahat. in tribulationibus sitgloriandum, cum Dominus di-
Concedimus quidem totum esse ex gratia, sed ex cat: Pater, transfer a me calicem istum (Luc. xxn).
sola gratia, cura aliquid sit ex merito : sic tamen ut Solutio. Tribulatio tribus modis conlingit: ad poe-
illud idem sit ex gralia. Omne enim bonum meri- nam, ad correctionero, ad augmenlum coronse. Item
tum, quod est ex libero arbitrio, est ex gratia ; sed in iribulatione tria consideranda sunt: amariludo,
non quidquid est ex gratia, est etiam ex hominis causa et finis. Si igitur juslitia sit in causa, glo-
merito. Homo naluraliter vult bonum, sed sinegra- riandum est in posna, non pro poena, sedpro ejus
tiae effectu caret: ut oculus potentiam videndi, quam causa £t fine.
'
habetjiaturaliter, noii potest exercere sino luce su- Exercitium tribulationis dispositionem palientiae
perveniente. Homo ex libero arbitrio potest bonum convertit in bahitum palientise., el sic tribulatio
et malum ; sed liberum arbitrium est naluralis po» operalur patientiam, non dispositionem, sed hahi-
tentia ; sed posse malum est naturalis impotentia : tum :
quomodo ergo posse malum pertinet ad liberum ar- Probatiovero spem. Probatio quandoque ponitur
hitrium? Quomodo idem potest esse effectus po- pro purgatione, ut ibi Tanquam aurum iufornace
tentiae et impotentise ? Dicunt quidam quod posse probavii, id est purgavit.
malum non pertinet ad liberum arbitrium. Secun- ,Spes e<slde futuro bono cum scientia boni [con-
dum quos sic describitur: Liberum arbitrium" est scientia bona].
diserelio boni et mali cum facultate faciendi bonuin, Diiigitur amicus in Deo, id est quia est in Deo.
et dimittendi malum. Nobis autem videtur quod li- Inimicus in Deum, id est ad hoc ul haheat Deum.
berum arbitrium sitfacultas discernendi, et eligendi, Bonitas nostra nil aliud est nisi affectio menlis
et e.xsequendi. Hoc dico secundum primuni statum; summse bonilati adhaerentis.
quse facultas per culpam quantum ad exsecutionem Gralia Dei ad Spiritum sanctum referri soler,
penilus deleta est; quanlum vero ad discretionem D ideoque quod per solam et meram gratiam Dei fitj
et electionem multum diminula. ssepeper Spiritum sanclum fieri dicitur.
V" Dicurit quidem quod lanta fuit efficacia circumei- Omne peccatum large potest dici impietas, eo
sionis in tempore legis, quanta est nunc baptismi. quod a bonitate et pietate discordat.
Quibus sic objieilur : In Spiritu sancto renascitur In quo omnes peccaverunt. Quseritur quomodo
qui baptizatur, quod non credimus fieri in circum- oinnes in Adam peceaverunt, cum sccundum ani-
-cisione. Item iu baptismo fit remissio omnium pec- mam, ad quam pertinet peccare, in eo non fuefunl?
eatorum : insuper datur virtus hene operandi, et in Solutio. Quia secundum carnem in eo fuerunt, a
bono proficiendi et in profectu perseverandi." In qua anima trahit causara peccali : ideo omnes in eo
circumeisione tantum fuit remissio omnium pecca- peccasse dicuntur. Omniumcaro tota, sed non lanta
torum ; non ergo tantum profuit, vel tantam ha- in Adam fuit, quae in se multiplicata est sine mu-
buit efficaciam, quantamhabetbaptismus. Illiquibus tatione cibi vel polus in tantam multitudinem.
omne peccalum dimittebatur, digni erant salute non ' Usque ad legem pcccalum erat in mundo, Quaeri-
solum pro eo, quod habebant, sedpoliuspro eo quod tur quomodo per legem regnum morfis destrui cce-
habiiuri eranl per "raliam Christi. Reatus eniro origi- pit. Lege enim data, regnum mprtis \i:je(_r aucfuai.
887 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. SSS
juia lex subinlravit, ut abundaret delictum. Solulio. A mus : esf et meritum, cjuo meremur retinere quod
tHcunt quidam quod cognitione peccati, et timore jam habemus,
,)03nsecoepit destrui regnum mortis per legem, vel Potest concedi quod Chrisius nieruit immorlali-
in idololatria per Iegem deslructum est. tatem, id est talem obedientiam exhibuit, quae lali
Si Ciirislus non est unus, vel aliquis homo, ut remuneratione digna fuit. Quaeritur ulrum Chrislus
quidam dicunt, quomodo dicit Aposlolus in gratia in omnibus operibus suis nobis aequaliler merue-
anius hominis ? rit ? Quod videlur, quia omne opus quod fecit pari
Originalepeccatum secundum alios dicitur reatus charitate fuit informalurn, et sic videlur, qiiod In
peccati; secundum alios ignorantia, et concupiscen- nativitate tanlum nobis meruit, quanlum in passio-
lia ; secundum alios originalis injustitia ; seeundum ne : ergo in nativitate redempti sumus, et sic ante
jlios fomes peccati. mortem : quod non est verum. Solutio. Licetchari-
Si primi parentcs non peccassent, parvuli eorum tas Chrisli in se non receperit incrementum, rece-
liaberent justitiam originalem per quam digni essent pit tamen in effectu. Unde dicitur Deus unum uia-
vita, cujus justitiae privatio dicitur originale pecca- gis diligere quam alium, propter majorem vel mi-
tum secundum magistrum Acardum. norem effectum. Juxta huncmodum potest dici, et
" verum est,
Si non esset peccalum, anima in prima setate ha- quod plus nobis meruit in morle sua
in et in morte ejus redempti su-
beret usum et exereitium rationis, quia nullum quam nativitale;
esset ei impedimentum, alioquin brutis animalibus mus, et non in nativitate.
mferiores nascerenlur parvuli ut modo. Major enim Nonest,justus quisquam, etc, ad majorem par-
tem referendum est, et non generaliter ad om-
vivacilas sensuum viget in brulis animalibus setatis
nes.
iilius quam inparvulis. Quod piohat utrumque na-
Causativse dictiones quandoque notant causam,
tmra inspecla.
nunc consecutionem ; nunc alicujus occasionem.
In baptismate eonfertur originalis justltia, non Ubi abundavit dcliclum, etc. Istud, ubi, nou ad
illa quam liaberent parvuli, si non esset corruptio
personas, sed ad tempus refertur. Noclem in suo
peceati; sed illa quse intelligitur in participatione cursu iler peragere (Sap. vin), estpeccatum in mor-
meritorum Christi. Privatio igitur illius primordia- lali corpore regnare. Licet Judaeus et genlilis idem
lis justitise sic in baplismale iollitur; non sic ut ejus facerent
peccatum, plus tamen peccat Judseus quani
habitus conferatur, sed sie ut non imputetur. Hsec
gentilis lege data, et monachus quam laicus in eo-
autem originalis justitia, quse datur in sacramenlo dem facto.
P
regeneralionis, tantum valel ad meritum, quanlum (ROM.VI.) Qui enim morlui sumus peccato, etc
illa prima, et forsifan plus, quia nostri parvuli, qui Illi mortui sunt peccalo, in qulbus peccalum est
decedunt statim intrant ad gaudium. mortuum ut saltem non dominetur. Illi vivunt pec-
Anima corruplionem habct ex corpore, quae sicut cato, in quibus regnat peccalum et dominatur.
corpus ex Adam est. Cnde merito et peccatum dici- In morte ipsius baptizaii sumus. In morte, id est
tar anima habere ex Adam, quia ipsa corruptio iniide mortis, vel in efficacia morlis vel ad simitilu-
causa est quare anima sit subjecta peccato : et tali dinem mortis Chrisli baptizali eslis. Duobus modis-
modo licet anima non sit ex traduce, tamen trahit quis baptizatur in Christo, scilicet vel sic, ut sit in
peccatum ex traduce. Dicunt quidam quod origi- Chrlsto ut bonus; vel sie, ul possit esse in Christo
nale peccatumin baptismo secundum solum selemse ut fictus.
damnationis debitum diiniititur, et roanet etiam post Per glonam Palris, id est potentiam resurrecfio-
baptisma"seeundum culpam. Juxta illud Apostoli : nis, in qua Pater Filium suum gloiificans, ah eodem
Jam non ego operor illud; sed quod habilat, in] me esl glorificatus.
peccalum (Rom. xvn). Ecee Apostolus voeat hoc Corpus peccati universitatem vitiorum vocat quo-
peccatum. Nobis autem videlur, imo fere omnibus, D rum auctor diabolus est. Vel in corpore peccati duo
quod non sit culpa, vel peccatum post baptisma, inlelliguntur, natura et culpa : quod ergo in cor-
Christus meruit, idestaliquid prius non sibi de- pore est ex peccato, jubet Apostolus destrui,' non
bitum acquisivit, non est verum. Christus meruit, id quod ex natui a.
id est opus virtutis dignum remuneratione fecit, ve- Quando officiomembrorum nostrorum fil aliquod
rum est. Sancti per lormenta quae patiuntur, me- malum, tunc membra nostra sunt arma militanlia
rentur, licet totum sil ex gralia : sicut per id quod iniquilati; quando officio eorum fit aliquod bonum
diligunt et bona opera faciunt merentur, licet et propler Deum, tunc membra noslra sunt arma *u-
hoctotum sit ex gratia. Si igilur legatur quod so- stitise militantia Deo.
lusChristus meruit, sic intelligatur ut Deus solus Tune fomes peccati dominatur nobis, vel diabo-
est bonus, et solus Deus facit mirabilia. lus, quando trahit nos ad peccatum mortale.
Christus libero arbitrio fecit quidquid fecit, Iicet Praeceptum est de his, sine quibus non est salus^
non potuerit peccare : non necessitate, hoc enim Prohibitio de bis, cum quihus salus esse non po-
esset quasi ex coactione. test. Permissio, vitae laxioris concessio. Consilium,.
Est ineritum, quo mercmur, quod nondum habe- mclioris vitae admonifio.
S53 ALLEGORLE IN NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. VI. 830
Juns ralio exigit ut juxta meriti quantitalem \ Qui secundum carnem sunt, iis ea, quse carnis
reddatur ct prsemium. Mors autem Christi meritum sunt sapiunt, et ea, quse ad spiiilum peilinent, sunt
est, pro quo debitores sumus. Iluie autem merito insipida. Verbum doclrinse ct ;edificationis est eis
nil secundum quantifatem etiam moriendo reddere amarum: fabulas, rumores, \erba dissolutionis gra-
possumus. Nemo ergo dicat, quod non plus debet lanter amplectuntur.
quam possit. Quod ergo Deus minus debito accipit Prudenliacaniis mors cst. Prudentia cafnis est,
gratia est sine qua nemo salvaiur. Si quis enim qusepostpositis iis, quaeadDeum pertineni, saeculafia
tantum Deo redderet, quautum debel, is gratia non negotia sollicite agil. Sapientia carnis est, quse nihil
indigeret. Nori est enim misericordia, ubi lanlum nisi quod secundum solitum cursum naturse eontin-"
Tedditur, quantuin debetur. gere solet, possibile credit.
(ROJI.VII). Et vos mortificati estis legi, elc, potest Carni dcbemus providere necessaria, ne deficiat;
dici, quod David in hoc legi vivebat, quodeam se- et supeifiua resecare, ne saivial: qui autem carni
cundum litteram servare tenebatur; et in hoe mor- secundum voluptalem indulget, de jumento facit
tuus erat legi, quod non quaerebat ex ea justificari. Deum suum.
Item cum Ciirislo erat per fidem et gratiam. Non-
sacra- R (Roa. VIII.) Si spirilu facta carnis mortificaveritis,
dum tamen gratise instituta et novse legis vivetis. Jlypocritse carnem carne inorlificant, sancti,
menia servabat. carnem mortifieant. .Horror amaritudinis
spiritu
Ut fruciificarent morli. Lex Moysi dicitur lex mortis in Chrisiofuit
major, qnani in aliquo alio,
mortis propter transgressionem, quse causa est mor-
quia ipse perfecte prsescivit quanta sit in morte
tls, vel quia peccantes interficiebat. amarituJo.
Ul serviamusin novitate spiritus, ut noninveiu- Non accepisiis spirilum serviiutis. Timor servilis,
state litterm. In novitate spiritus servit,' qui in iis
cohibet nianum a nialo opere timorc poencelenipo-
servit, quae irinovant hominem, et Christo confor- ralis. Timor initialis cohibet a malo opere, et a
mem reddunt. In vetustate litterae servit, qui in iis
mala voluntate limore gehennoe. Tiinor filialis co-
servit, quse hominem veterem faeiunt, et Adse con-
hibetah omni malo amore justidse. De timore ini-
formeui, qui legem secundum superficiem custodit.
tiali quaeritur utrum faeiat servum, an filium? Cum
Itaque lex quidem sancta, et mandatum sanctuna. enim limorc poenae cohibeat a malo, videtur esse
Lex eo quod ligat, potest dici mandatum prohi-
servilis. Item, cum bonus sit omnis, qui cohibet
bens, et mandatum in iis quse praecipiunfur.
" Non habital in se a malo opere, et a mala volunlate, videtur qitod
me, hoc esl, in carne mea, bo- G sit tilialis. Oinnis enim bonus esl filius. Item omnis
nam, etc. Talis et tanta esl animse et corporis unio, homo aut est-servus, aut filius. Solulio. Timorini-
«t quod unius est alteri attribuatur, ut sensualitas
tialis polest esse cum servili et cum iiliali. Homo
animse, et personalitas corpori. Velle, adjacet milii
dote naturse; sed perftcere, non invenio dono gra- prius timet poenam temporalem, cl post ^tiam ge-
hennam : landem incipit amare bonum. Ille dicilur
tjse. habere timorerii servilem, qui, iimore* poenae icm-
- Condelecior enim legi Dei secundum inleriorem
poralis lantum, aliquid crimlnale non commiltits
hbminem. Ralio naturalis in vita praesenti omnino
Item est aliquis, qui timel gehennam, et diligit ho-
exstinguinonpotest. Ipsaest enim aquila, quse su-
cseteris num, sed iiondum perfecte.
perevolat; puer, qui periclitantibus pueris, Ilmredes -juidem Dei, colmredes amem Ctristi.
non periclitatur. Homolegis legi Dei condelVelafur
Nos hsereditas Chrisii sumus, et cohaeredcs ejus.
magis secundum rationis approbationem, quam "ser
cundum amoris delectalionem. Hsereditas, quia nos in seternum possidebii. Co-
Lex peccali dicitur esse in membris, per quorum hseredes, quia regnum Palris cum ipso possidebi-
officium adimpletur, ut in oculis , per quos videtur mus.
n Si tamen compathnur. Christo compati est ad simi-
quod concupiscimus, inlingua mentiendo.
Si quis mente servit legi Dei, etmente servus est litudinem ejus pati in earne, vel animo compungi ex
: membrorum ejus
Dei; et si idem carne servit legi peccati, carne est memoria moriis ejus vel inopias
servus peccati. Cum ipse idemsit, qui sic et sic secundum facultalem relevare.
servit: videtur quod idem sit servus Dei, et pec- Non sunt coudignm, etc Quaeritur an -ceternabea-
cati. Solutio. Si quis carne servit legi pcccati, non litudo possit mereri?Id quodest temporale,quomodo
ideo simpliciter servus est peccati. Ejus enim servus potest esse dignum eo quod est aelernum^ Solutio'.
quis dicitur, cujus libenter facit voluntatem. In his Temporale meritum potest,esse dignum, sed non
ergo, qui partim diligunlDeum, partim mundum, condignum seterno prsemio, quiaplusdabitur in prae-
videndum est-quis amor in eis praeponderel, et se- mio quam fuerit in merito.
. cundum hoc judicandum est, cujus sint servi. Video Fit quandoque comparatio rei ad rem secundum
aiiam legem, etc. Tres sunt leges malae, lex membrn- quod in ipsis esl; quandoque secundum aequitatcm;
rum, lex peccati, lex mortis. Lex enim spiritus vilae. quandoque secunduin convenlionem. Secundum
Tres sunt leges bonse;Lex rationis, lex Moysi, lex quod in Ipsis est, ut cum equus equo, argentum
spiritus vitae. argento. Sccundum a^quilalem, ut cuui quis pro
g§! HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 892
ove suspendiiur, secundum aequitaiem jusiitlae soe- A cedit, cum charitate, tamen quomodo descensus ille
culaiis : et cum Deus aliquem punit aeternaliter cooperatur ei in honum.' Coronam enim rninuit, et
yro peceato ur.ius mome..ti. Quae aequitas con- pracmium attenuaf. Solutio.Nisi descendissel sic, ex
sLlit, vcl inleHgilur non in compaiaiione quan- niinio profeclu superbisset : et sic talis descensus
litatis culpae ad poenam , sed potius in consi- cooperatur ei iu bonum.
deralione conteinptus Dei ct transgressionis divini Non est dicendum quod oninia bona, quoe mali
niandati. Idcin conlingit in reniuncratione bono- faciunt, cooperentur eis in malum, cuni Augustinus
rum. dicat quod bonum fuisse per unum diem utile est.
Comparatio esl secundum conditionem, sive con- Quos prmscivit, elc. Omnia a Deo antequam fiant
ventionem : ul Cum pro ininimi laboris opere tibi praesciunlur. IHa tamen quadam proerogativa pra;-
marcam argenti promitlam, et haec comparatio in sciri a Deo dicuntur, quJe futura ab eo approbantui',.
poena malorum, et rcuiuneralioue bonorum non in- sicut scire dicitur, quae approbal: quos ilaque sic-
convenienter adaptatur. Convenlionem enim omni- praescivil. omnes praedeslinavit.
bus Deus hanc proposuit. Si feceritis hoc, hoc re- Conformes fieri imaginis Filii sui. Chrislus est
cipielis. imago Palris, id est expressa simililudo usque-
Omnis creatura ingemiscit, etc. Creatura ad Crea- B quaque similis et aequalis. Sancti conformes, id cst
torem relerlur. Unde non inconvenienter creaturaa pro modo suo vesligia sequentes Chiisti in puritate
noaiine hoc loco omnes illi inlelliguntur, qui ad vitae, in obedienlia et humilitate, ut sit ipse primo-
Gieatorem suuni per fidem, et dileclionem refe- gcnitus. Christus secundum quodest natus dePatrc
sunlur. dicitur Unigenilus; secundum quod hahet fratres,
Chrislus moram facil, sed non tardal. Ille enim Primogenitus. Quos prmdeslinavil, hos el vocavit,elc-
dicitur tardare, qui ultra lempus debitam moram Deus potest praescire, quse non praescivit; velle, quse
facit. Undei si moram fecerh, exspecta eum, quia non vult; posse facere, quae non facit. Praeteritum
venicns veniel, et non tardabit (Habac. n). Vanitati tempus propter sui certitudinem dividilur quod nul-
enim creatura subjecta est non volens. Creaiura Ium aliud potest.
dolet se vanitati suhjeclam, quse vellet immulabi- - Qui etiam inlerpellat pro nobis. Christus inter-
liter adhaerer.c veritati. Magna est vanitas corporis; pellat pro uobis repraesentatione humana, id est me-
sed multo major vanitas spiritus, qui per lot ten- rilo obedienlise, quam in humanitate sua exhibuit :
tationes, et vagas cogitaliones fere semper eva- quae obedientia adeo Palri est grala, ut ejus merito
nescit. nobis venia peccalorum donetur.
'
Si creatura nolens, et dolens vanitaii subjccla est: *** Neque mors, id est comniinatio mortis; nequt
ergo in sustinendo non meretur,,quod falsum est, vita, id est promlssa conservafio vitse, id esl nec ti-
cum in spe retributionis sit subjeeta, ut dicif Aposto- mor mortis, nec amor vitae poterit nos separare a cha-
lus. Solutio. Vult, cl non vult id, sed non secun- rilate Christi.
dum idem. Nil adeo dominatur homini, quanlum ipse sibi.
Et parlurit usque adhuc. Mulieris parturicntis Ipse eniin suam potest cogere voluntatem et mu-
dolore majorem esse non eredo. necmajus desi- tare, quod nil aliud ab eo polest unde Apostolus,
derium. quem nil polerat separare a Christo, separare a
Non solum autem iila. sed et nosipsi primi- Clnisto seipsum poterat : auod ne fierel, corpus
tias spiritus bahentes, id est, non solum mino- casligabat.
res in Ecclesia, sed [etiam nos aposloli ingemi- (ROM.IX.) Veritalem dico in Chrislo Jesu. Est qui
scimus. veritatem dicit, et tamen mendacii reatum iiicurrit:
Adoptionem filiorum Dei, etc Nonne jam adopiali qui, etsi verum dical, id lamen in conscientia non
sumus in filios Dei? Nonne jam filii Dei sumus? habet.
Quomodo ergo dicitur de sanctis, quod exspcclant r. Oplabam anathema esse. Oplabam pro eo quod
adoplionem filiorum Dei ? Solutio. Adoptlo jam in- esl opto, ut Aimo legit.
ccepta est in nobis per spem, perficielur autem Promissionis enim verbum esl, elc. Sciendum
per speciem. Spes est cerlitudo fuluri commodi quod promissiones Dei, vci propheliae lribus,modis
adipiscendi. fiunt. Quandoque cum immutabili denunliatione,
Quid oremus sicut ,oportet, nescimus. Omnis, qui ut illa : Ecce virgo concipiet (Isa. vn), etc.; quan-
petit quod peiendum est et quomodo petendum est, doque cum quadam comminatione, ut adhuc qua-
semper exaudilur ad utilitalem. Quid autem, vei t draginta dies el Ninive subverlelur (Jonas m), ubi
quoinodo pelere dehemus nescimus, nisi per Spiri- condilio, elsi non apponitur, tamen subinlelligitur
tum sanctum. ul, nisi a via sua convertatur, Ninive subverletur.
Ignorantia venit ex corruplione et inttrniitale Quandoque cum eorum, ad quos fit libera volun-
carnis. tate, ut in proprio scilicet habeant arbiliio pro-
Hiligentibus Deum omnia cooperantur in bonum. missionem faclam suscipere, vel respuere,. ut
De illo quaeritur, qui cum in alto gradu chaiitatis hic : In semine luo benedicentur omnes gentes
essct, torpendo ad minorcm descendit, el sic dc- (Gen. xxn). Quae promissio omnibus oblata est
'
S35 ALLEG0R1.E 1N NOVUM TESTAMENTUM. — LIB.VI. 8?!
sic ut eam pro arbitrio suo apprehendat, vel Te- A , ln vasa misericordim, qum prwpar.wii in gloriam.
spuat. Misericorditcr agit Deus cum malis, spatium poeni-
In Isaac vdcabitur tibi semen, id esl in filiis gra- tentiae indulgendo, sed misericordius videretur cum
liae, qui per Isaac significantur, ut propositum Dei illis agcfe, si citius discedercnt, quia niinus pec-
maneret, id est impleretur. carent,
, Potest quaeri utrum causa primordialis, an finalis Haeresis Manichoeorum sic criine bonum gratiae
quseratur cum dicitur : Cur Deus elegit Jacob po- ascribebat, ut Tiberum arbitrium te'Icrct; bseresis
tius quani Esau? Sed voluntatis Dei quse est omnium Pelagianorumj boiiinn fierl-ab homine sine gratia
causa, nulla est causa. Ilem, sifinalis causa^quseri- posse asserebat. Doclores vero utrumque errorem
tur dicitur, quia electio Jacobvalet ad fidei confirma- destruunl. Uhi vero Amhrosius dicit quod Deus
tionem, et gratiae commendalionem : quod enim fa- elegit Paulum, sciens iilum se corrccturum, non
clum est in duobus fralribus, hoc idem fieri in duo- intelligil quod fufurum meritum causa esset prae-
DUSpopulis credere debemus. scientlae Dei, sed demonslrat liberum arbitiium
Deum ab seterno aliquem reprobasse nil aliud est gratiae Dei cooperari ; quod est contra prsedicias
nisi prseordinasse se illi in tempore pro culpa gra- hsereses.
tiam subtracturum. Sed dicit quis : Ergo seternse B Verbum abbreviatum faciet Deus super terram
reprobationis causa fuit culpa temporalis. Solutio. (Isa. i). Verbum abbreviatura potest dici Verbum in-
Dici potestquod aelernaereprohationis sit causa lem- carnatum, quod in humilitafeest abbreviatum et est
poralis : causa quidem primordialis non fuit culpa legem consummans, id est adinipiens.
temporalis, sed polius finalis causa, in qua termina- (BOM. X.) Voluntas quidem cordis mei sit pra
tur, non inchoatur. illis in saluiem. Volunlas quandoque accipitur pro
De duobus quaeritur sequaliter in peccalo jacen-" affeclu sensualitalis : ad cujus differentiam dicitur
libus, quibus gratia Dei aequaliler proponitur, et voluntas cordis, vel rationis. Ule in Spiritum san-
offertur: unde iit quod alter ei consentiat, et ab clum peccat, qui Spiritni sancto invidet, eo quo.I
altero respuatur? Solulio. Utrisque data cst gratia, per hunc sive pcr illum bona operetur. Unde ln-
. qua potuit consentire; alterius tamen mens moia justnm csl, quod Deus alicui tali dimittat pecca-
est et consensit: quod de houo naturse potuit, quia tum hujusmodi. Qnod auiem injustum est, Deu3
Telle adjacebat ei : quod [ante gratiam iraplere rion facere non potest. jEmulationem Dei habent, sed
potuit, per gratiam quidem exeitaia est, et surrexit. non secundum scienliam. Zelus bonus vel Dei cst
AltPr cum posset, non consensit; sed gratiam obla- fervor mentis quo quis propter Deum pulat aliquid
tam sponte rejecit, ut apparet in solis radio. et in faciendurii csse, vel dimitlendum, qui aliquando est
duobus injoveam lapsis. Qui oculos aperit videt, cum scienlia, aliquando sine scientia; scientia liie
non sine solis claritate. Qui oculos claudit, non vi- vocalur cognitio fidci. Facilius veniam consequun
det. Sicqui manum meam apprehendit, exlrahitur a tur, qui ignoraiites peccant, quam seientes. Unde
rne de fovea; qui autem negligit nec nititur cum auxi- Apostolus : Misericordiam Dei consecutus sum quia
Hosibi exhihito, non exit. ignoranler feci (I Tim. i); et islud, quia, sancli
Major serviet »iii*ort.,Impletum est non in perso- causative legimt. Ubltamen non eausa efficiens.sed
nis illis, quia non legiturquod Esau servierilJacob, accessum prsebcns notatut*. Finis enim legis Chri-
sed in filiis eoruni, videlicet tempore David el Salo- stus. Est.finis coiisumplioi.is, ut panis iinitus, id
inonis; vel servire ponitur pro prodesse. Jacob sine est consumptus; et est finis consummationis, ut
merito est eleclus; Esau non sine merilo estin tem- t.lafinita, id est consummata. Chrisius est fiuis le-
pore reprobalus, vel damnatus. gis consummans. Lcx et prophelm usque ad Joannem
Principium, et consummalio omnis boni non est (Luc. xvi), id est usque ad graiiam; qua superve-
ex homine,-sed ex Deo. niente Iex ultra non est tenenda. . .
Dicit Scriplura Pharaoni, elc Quid ad Esau D ] Omni credenti ad justitiam. Est qui credil non ad
exemplum de Pharaone, cum ille pro originali pec- justitiam ; qui scilicet habet fidem per dilectionem
cato tantum sit reprobalus : iste etiam pro actuali non operanlem, et ideo ner fidem uon justifi-
solel quseri. Solutio. Adhoeinducuntursimilitudines catur. •»
etexempla, utper magis certum id, quod minus cer- Vivct in ea, id est viclum habebil in ea,,juxta
lum est videatur. illud : Si hoc feceritis, bona terrm comedetis
Quem vult indurat. Dicilur Deus indurare quem (Isa. 1).
vult-; quia non coa.ctus, sed volunfarius gratiam- Hoc est verbum fidei, quod pradicamus, elc Ver-
suhlrahit, quam subtrahit : qua subtracta fit ille bum praedicationis adeo-est rationi consentaneum,
deterior. ut cum ei praedicatur, slatlm ei -acquiescit et con-
Qui respondeas Deo. Respondeas, id esl coniradi- sentit, quianihil adeo" appetit, sicut cui nibil aliud
cas; quia respondentis est contradicere. suflicit in mundo ; unde cum illud quod summe ap-
Vasa in bonorem sunt vasa, quihus cihi mensis petil, audit, aut omnino caeca cst et expers rationis,
imponuntur. Vasa in contumeliam vasa culinre, aut aut illi consentit.
egesironis. Quicunauc invocaverit mmen Domini, salvus erii.
S05 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. «98 .
Non omiils quivoeat, invorat. Vocalio enim exte- \ proescienlia, scilicelgeneralis, quae esi omnium; et
rior sonus esl verborum , de qua dicilur : Non om- specialis, quse tantum est bonorum.
nis, qui dicil mihi, Domine, Domine (Matlli. vn),etc. Aliaria tua sujfoderunt; el ego relicltis sum solus
Invocatio vero interior est clamor, id est dcvolio (III Reg. xix), de illis altaribus inlelligendum est,
animi ad Deum pro iis, quse pelenda sunt, suspi- quae fidelessibi sedilicaverant; non audentes ire Hie-
rantis ; de qua Moysi dicitur : Quid clamas ad me? rosolymam propter reges idololatras post divisionem
(Exod. xiv). Quam speciosi pedes, etc. In pedibus regni.
quandoque actiones, quandoque affectiones intelli- Dedit Ulis spirilum compunctionis. Tunc anima
guntur, ul pedes corum pedes recti (Ezech. i). Quan- terram austialem, seilicet arentem, possidet, cum
doque ponuntur pro verbo praedicalionis, ut subje- in ea sol justilise prsesenlia sui humorem peccaio-
cit genles sub pcdiOus (Psal. XLVI). rum exsiccat. Additur irriguum inferius,et irriguum
Evengelizaniium pacem, id est leconcilialionem superius (Josue xv); cum gemina compunctio datur
intcr Deum et homines. et ex recordatione peccatorum, el pro desiderio pa-
Sed non omnes obediunl Evangelio. Quidam om- triae. Mala compunctio est invidia, quae est tormen-
nino fidem respuunl, ut Judsei et infidelcs. Quidam tum. Qiio majus Siculi non invenere lyranni, quae
ofe tanltim obediunl. Quidam et ore, et opere, et " est noverca alicnoe felicilatis.
non corde, ut hypocritce; et hi omnes non obediunt Fiat mensa eorum, etc Sicut in mensa corpo-
Evangelio; sed soli illi qui quod corde credunl, ore raliter; sic in Scriptura spiritualiter reficimur, ubl
eonfitentur et opere implent. dCversafercula appoiiuntur.
Quis credit auditui nosiro ? Deus duobus modis In scahdalum. Seanclalum nunc offensam, jiunc
interius loquilur animse fideli : vel cognitioncm ve-
ruinam, nunc rixam significat.
rilalis revelando; vel amorem virlutis inspirando.
Quod si delibatio sancta est, el massa. Delihatio
Quis nunc impossihilitalem, nunc diflicultatem, est
liunc raritalem nolat? Auditus exlerior multis est tolius parva alicujus rci degustatio ad experimeutum
massae. Massa est ipsum genus ; radix, pa-
causa fidei, non tameh efllciens, sed accessum prse-
tres; rami, filii; oliva, Judsei; oieaster, gentiiitas;.
bcns. Neque enim qui plantal esl aliquid, neque qui
pinguedo, apostoli. Est ilaque massa sacrata, el.si
rigal; sed qui incrementum dut Deus (I Cor. m). non secundum se tota, tamen secundum electionem,
Quod ab apostolis prasdicalur verhum est Chrisli, et rami sancli licet non omnes.
quia ab ore ejus prolatum, vel verbum Chrisli est Conlra naluram inserlns es. Naturam definire
quod intus in cordc ipse revelat.
In omnem terram, etc Haecaucioriias inccepit a G difficileest, periculosce enim sunt definitioncs, ut
ait quidam : Quidquid cst prseter peccatum, aut est
Judseis impleri lcmpore apostolorum. Volunt qui-
opus Dei bperanlis sine natura, aut opus naturoe
dam, quod principes Judaeorum cognoverunt Chri-
sllim essc Dei Filium, non tamen huic cognilioni cooperantis Deo, aut artificis imitanlis naturam*
Item alia Deus operalur secundum naturam, alia
propier invidiarn acquiescere poterant; sed scien-
et conlra conscientiam eum Aliis supra naturam, nihil contra naturam. Potentia enim
ter, impugnabant. Dei tanta est ut de natura qualihet "sine"ea faeeie
videlur, quod cognoverunt eum esse virum justum, sibi placet.
cl in legepromissum; sed non Dei Filium. Si enim possil, quidquid
Ut non silis vobis ipsis saptenles. Sapiens sihi di-
c<gnovissenl, nunquam Dominum glorim crucifixis-
sent (I Cor. n), citur qui sapientiam, quam hahet, a se esse credit,
Isaias audet, el dicii. Audax dicilur, qui audet vel pro merito siio sihi datam, vel quidata siisi
audenda et non audenda, et sic in malo ponilur. sapientia abutitur qui se extollit, et alios despicit ox
consideralione sapientiae suse.
Quandcque audacia poniiur pro fiducia animi, quae
virtus est qua poena injuste comminata non li- Donec pleniludo genlium ihtraret. Donec causa-
metur. est, etterminus, id est causalive ponitur, ut hic:
Patam apparui iis , qui me non interrogabanl. non feci boc donec lu fecisti illud, quasi faclum
luum causa fuit facti mei; et finaliler ut hic: Ex-
Apparet qui suhito et insperato venit.
Tota die expandi manus meas, etc. Cum totum spectaho te donec venias.
pro omni parle ponitur, hoc nomeii totum cum no- Plenitudo, multiludinem, non universitaiem hic
mine totius non debet poni, ut-si dicatur, tola die significat.
fecil; hic non pars diei, sed lotius debel intelligi, Secundum Evangelium quidem iiiimici propter vos;
saepe tainen sic loquimur, lota die exspeclo le. Ubi el charissimi secundum eleclionem, propter palres.
tamen non lotus dies, sed magna pars diei inlelli- Non est intelligendum quod iidem sint inimici et
gitar. . charissimi. Relatio enim non ad easdem personas,
Ille manus expandil, qui beneficia largitur, quoa licel ad eumdem populuin refertur; ut: Mulier, quae
Dominus fecit Judscis lola die, id esl orani tempore damnavit, salvavit. Et illud : Qui super le pedibus
graliae. ambulavit, qui te in deserto de petra produxit. Hic
(ROH. XL1 Non repulit Dcus plcbem saam quam non aquoe substanliam, sed naturam demonstrat.
prcvscivit. Sicut duplex est vocalio, sic duplex est Sic omues clecti a Domino diliguntur sic et ego
897 - ALLEGORIJE IN NOVUM TESTAMENTUM.— LIB. VI. 898
omnes qui me diligunt, licet non omncs iioverim ; .A vita praesenli, quissapit plus quam oporlet? Solu-
sic el Aposlolus omnes electos diligebat. tio. Iile plus sapit quam oporlet, qui ea quse sunl
Sine pmnitentia enim sunl dona, et vocatio Dei. supra lmmanam ralionem sua ralione nititur com-
Poenilentia ponitur pro mufatione; quia quod prius prehendere; quse scilicet credi debent et possunif
fecimus et fecisse pcenitet, pcenitenlia mulamus, ut seiri non possunt. Plus etiam sapit quam oporlet.
hic : Pcenitet me fecisse hominem (Gen. vi); id est qui se extollit, et alios contemnit. llle sapit secun -
mulabo opusquod feci,propler maliliam hominum. dum mensuram fidei, qui nil sapit vel facit, nisi
Augustinus dicit, quod Deus mulat senlenliam, et quod credit esse sapiendum vel faeiendum. ,
non consilium. Senlentiam vocat pcenam, et vindi- Unicuique sicut Deus divisii. Christo horaini Deus
clam pro culpa nobis debitam : consilium appellat non deditdona ad mensuram; sed omniuhi. donc---
•seternamdispositionem^ rum pleuitudinem. Unicuique datur gratia etiam
0 allitudo divitiarum sapieniim et scienlimDei! propter aliorum ulilitatem, ut quodimus non potest
Ubi figere non valemus oculum rationis, figamus per se, possit per alium. Sive prophetiam, elc. Pro-
oculum admirationis, et oculum fidei. phetia esl divina inspiratio, futuros eventus rerum
Aliud est aliquid solvere ad dubitationem tbllen- immutabili veritale denuntians. Vel secundum Gre-
dam, et aliud ad profunditatis comprehensionem. ' gorium : Prophetia est occultorum manifestatio per
Altiludo suhlimitatem nolat et profundilatem. Pro- Spirilum sanclum facta. Ille secundum rationem
funditas ab seterno, sublimitas extenditur in ocler- fidei prophefiam habet, qui in sua praedicatione se-
num. cundum quod credit auditoribusnecessarium, verba
Judicia vocat seternam dispositionem. Vias, ope- sua moderalur.
raliones. Qui iribuil in simplicilale. Tribuit in duplicitate,
In smcula smculorum. Saeculum dicitur a se-
qui ci largitur a quo majora speral. Tribuunt in
quendo; quia unum sequilur post aliud. Soeculum dup.licitate hypocritse, scilicetcausa glorise. Tiibuunt
saeculorum dicitur seternilas; quia ipsa sequitur in in spe prcesentis retribu-
duplicilatc, quiiribuunt
omnia soecula,et ipsam nullum. Amen, adverbium tio::is ct futurae.
Simplicem et puram in tribuendo
est optandi vel confirmandi. habef inlentionem, qui ob hoc solum tribuit, quia
(ROM.XII.) Ui exhibealis corvora vestra hosliqm id i)eo placere credit.
vivenlem sanctam. Carnis debemus providere, ut
Qui prmest in solliciludine,- Amor cxpellit negli-
serviat, non ut saeviat,-ut sit ancilla, non domina;
hostia fiat vitiorum mortifieatione, sed vivat viiiute. gentiam, timor praesumptionem. Prselatus non tumeat
de sed limeat de reddenda ratione.
Quseritur cur Apostolus prsecipit corpora, ct non ; dignitafe,
animas offerre in sacrificium. Solulio. Sacrifi- ' Qui miseretur in hilarilate. Qui dat eleraosynam
cium a spiritu inchoaiur, et in corpore" delermi- indigcnti, non se exisiimet bona sua minuero; se-
naliir. minat cnim centuplum recepturus, si tamen hoc
Et noliie conformari huic tmculo. Ex Adaih facli facil ex charitate. Similiter qui iguoscit Iseto animo
sumus veteres, deformati, et Deo dissimiles; per id faciat. injurias ilialas veniam petenti non appo-
graliam Christi innovamur et reformamur, et Deo nat. Hoc esl enim poenilentem confundcre magis
conformamur. In qua conformalionc quotidie profi- quam pacare.
clmus per sludium lcctionis et bonse medilalionis, Sollicitudine non pigri. Quidam solliciti sunt cor-
orationis et bonoe operalionis. de, et in opere pigri;.ideo dicit sollicitudine non
Qum sit volunlas Dei bona, beneplacens et perfe- pigi iv;hoc esl sollicili sitis corde, nec lamen in opere
cta. Voluntas bona est in fide, beiieplacens in spe, pigri.
perfecla in-charitate. Vel bona volunlas in subje- Spiritu ferventes. Charitas impaliens est; parum
ctione majorum, beneplacens in subjectione aequa- enim sibi omne quod facit, videtur. Unde • Ulinam
liurn, perfecta in subjeclioiie minorum. Vei bona in j,i esses aut calidus aui frigidus; sed quia tepidus es,
"conjugatis; beneplacens in.viduis, perfecta in vir- evomam te ex ore meo (Apoc. m). Calidus est fer-
ginibus. vens in charitale; frigidus, penitus infidelis, vel in
Omnibus qui sunt inter vos. Solus Deus vere est, gravibus,peccat:s jacens; tepidus, qni nec magna
quia immutabilis per naturam. Unde illi soli, qui roala iacit, necmagna bona; sic sancli exponu.it.
Deo adhaerere desideranl, non immerito esse di- Quomodo ergo optat magis ut.sit frigidus quam te-
cunlur. pidus. Nonne raajus est malum esse in morlalibus
Per graliam, qum dala esl mihi. Rationabiliier quam in venialibus, et sic melius est esse tepidum
Petrus insignis et virtulibus potens, dalus est Judoeis quam fiigidum? Solulio. Non rem sicut esl, sed quse
signa quserentihus. Paulus vero, cui prse caeleris ex re est opportunilaiem in verbis illis altendit.
dala est ccelestis sapientia, datus est gentibus in Frequenter enim contingit quod ii qui in profundo
apostolum et doctorem, quia, ut ipse aLt: Judm vitiorum sunl, ad Deum conversi ad majorem pcr-
signa petunt; Grmci scpientiam qumrunl (1 Cor. x). veniant perfeclionem, quam ii qui sunt tepidi.-
Non plus sapere quam oportet sapere. Cum nemo Verbum Dei passim non est dissemiiiaudum, sed
tanfuni soplat, qnin p.lns oossit et defceaf saperein teropus opportunum esi observandum. Oruiioni
899 HUGONIb DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. £60
instanles. Orationis inslantia fit in assiduitate et de- .'h quia non potest dimiltere malum, nee facere bonum,
votione. non babet secundum eos liberum arbitrium.
Hospitalilalem secianles. Hospitalitatem seclatur, Esl autem potestas ordinatio a Deo disposita in
qui rogantes suscipit, et non rogantes cogit; etne genere humano, qua alii aliis prseesse habent. Ex-
foris remaneant diligenter inquirit, vel quserit. igunlur aulem quatuor ad esse pptesiatis : institutio,
Benedkiie persequentibus vos; benedicite et nolite materia, ordo et terminus. Iustitulionem delet a
malcdicere. Legitur iu Actibus apostolorum Paulum Deo habere, vel ab humano jure, aliler praelalio non
cuidam maledixisse sic. est potestas, sed violentia, Materiam babere dehet in
Destruat \j>erculiai\ te Dominus, paries deaibate subjectis, bonos defendendo, malos puniendo. Ordi-
(Act. xxm). Nunquid ergo fecil, quod prohibuit di- nem, id est justitiae sequalifatem, ut ab ea non re
cens : Nolite maledicere? Solutio. Sancli zelo justi- cedat, sed ejus amore potestatem exerceat. Ter-
tise corapulsi lalia faciunt, ideo malcdiclionis aetio- niiuuni habere debet, ne ultra extendatur quam de-
r.em, non voluntalem habenl; ideoque (ut nobis vi- bet, quod alieni juris est non invadat. Cuin ergo
delur) maledictibnis reatum non incuriunt. aliquis prselatus a juslitia recedit, nonestci obedien-
Flete cum flentibus. Flendum pio defeciu et casu, duni, sed resislendum, non ei malum inferendo, sed
acculpa aliorum est; non cadenliLus insultandum, B I ne malum perficiat, impediendo. In iis enim
quae ad
et pro dilatione gloriae; aliae lacrymae non habent poteslatem pertinent, obedientiam ei debemus; non
merilum bonum. in iis, quae ad tyrannidem.
Nolite esse prudentes apua vosmeiipsos. Prudens Cui iributum, tribuium, efc. Tribulum a tribunis
cst apud seipsum, qui, cum apud alios sil stultus, dicitur, id est quod a subjeclis tribunis solvebatur.
sibi videlur esse prudens, et qui tolus judicio suo Vectigal, quod de vectis, id est mereibus deporlandis
nititur. Unde cum ejiis sentenlia comtemnitur, sta- solvebatur.
lira irascitur. Nemini quidquam debealis, nisi ut invicem dili-
Prudentia slne simplicitate, astulia esl; sicut gatis. Debitum dileclionis ab omni solvit debilo, a
simpliciias sine prudenlia, faluitas. quo tamen nemo absolvi potest. Sic semper redda-
Prudenlia serpentis est scrvare caput in quo est tur ut semper debealur, et sic dehealur ul redda-
venenum, undevivil; simplicitas columbae est quod tur.
Iscsa 11011 relacdit. Charitas secundum Augusiinum estmolusraliona-
Dale locum irm. Ille dat locum Irae, qui injurias bilis volunlalis in Deura propter Deum, el in proxi-
illatas patienler audit; qui provocatus non respon- „ mum propter Deum. Deus non est motus mentis;
det, sed tacet. ergo charilasest, quse non estDeus? VideturAugu-
Mihi vindictam, et ego retribuam, dicil Dominus. stinus velle, quod omnes sequali affeclu diligendi
Qui vindicat se, quantum in se est, judicem sua pri- sunt, sed non pari effectu. Cui contrarium videtur,
val polestate. quod dicit Hieronymus.Post omnium Palrem Deiim,
Quseritur, an justitia Dei et juslitia bumana vel carnis quoque diligatur pater. Item hinc sic objiei -
Esecularis sint conlrariae? Quod videlur, cum juslitia tur : noniie magis diligendus est, qui magis Deo
Dei confitentem peccatum per sacerdotem absolvat; placet? sed ecce alius est melior patre meo, et sic
juslilia humana confessum peccata sua suspendat. teneor eum magis diligere quam patrem meum. So-
Solutio. Nonnulla est charitas cum vindicta, quae se lutio. Quod Auguslinus dicit, sic intellige, omnes
cundum justitiain humanam de fure sumitur, pro pari affectu sunt diligendi, id est communi, sed non
cominuni utilitaie exercetur, et ideo ad justitiam Dei oequali. Quod autem alibi dicit : Tantum fratres
spectal. diligamus quantum nos, id est tantum bonum eis
, Si esuricrit inimicus tuus, ciba illum, etc. Sufficit opteraus, et si non tanto affectu, vei quanlum cst
lnimicos non odisse, ut dieit Auguslinus, quod de similitudinis, non quantitatis. Item secundae obje-
eflectu, non de affectu intelligendum est. Tenemur D ctioni sic poiest responderi: Contingit aliquando
enim eorum salulem velle, et angustiam famis pa- quod aliquem lenemur diligere plus effectu, alio mc-
tientibus (si possumus) subvenire. Yincein bonoma- liore illo, quem diligere possumus ordinalo majore
lum. Legitime pugnat, qui in pugna perseveral; qui affeclu. Illos enim diligere plus effectu tenemur, quo-
motibus gulse vcl ir-s, et illicilis omnibus repugnat. riim cura nobis commissa esl. Simili modo patrem
(itou. XIII.) Non est poiestas nisi a Deo. Volunta- meum effectu plus teneor diligere quam alium,
lem peccandi habemus anobis; potesiatem aulem a licet melior sit.
Deo, quod sic inlelligendum est, id est id quo volun- Qui diligil proximum legem implevit. Perfecfus
taiem ad effectum ducimus, sciiiccl membra et vim est, qui in lingua seu verbo non oflendil (Jacob. m);
menihrorum a Deo habemus. Dicunt quidam, quod non lamen ideo perfeclus, quia in lingua non offen-
potestas peccandi non est pars liberi arhitrii, cum in dit, sed in cumulo perfectionis superponitur in
angelis non sil vel in Deo. Hi dicunt, quod in dsemo- lingua non offendere: sicutdicimus, quod senex est,
nibus iion csl liberum arhitriuin. Aliis aliler videtur. qui centesimum agit annum; hanc lamen senectu
Sunt autem liberi arbitrii partes, posse dimitlere leni non contulit cenlesimus anntis, sed ex praece-
nialum, et posse facere bonum. Uude diabolus, denlibus accrevit.; et sicut de illo, qui plura habet
§01 ALLEGORLE IN NOYUM TESTAMENTUM. - LIB. VI. 802
castra, diclmus, quod dives essel, si haberet adhuc .A hoc prseceplum in futuro habobit meritum cum ihi
illud; non tamen prooter illud, nisi haberet et alia, et non hic implealur. Solulio. In quantum diiigimus,
dives esset. boc prseceptum servamus, et servando mcremur;
Dicunt quidam, quod majus bonum est non offen- implere illud periinct ad pncmium, ct potius est fe-
dere in lingua quam non committere homicidium'. licitalis quam virtuiis. Item dicunt, quod condignum
-Quihus sic opponitur : Duorum si alterum altero praemium impletione preecepti hujus nenio potest in
magis est appeiendum, coutrarium eius contrario prsesenti mereri. Nos autem hoc falsum dicimus.
altcrius magis est fugiendum, unde si homicidium Scriptum esl de Abraham : Credidit Abraham Deo,
Commiitere magis est fugiendum; quam lingua of- el repuiatum esl ad justiliam (Gen. xv). Sic sancti
fendere, homicidium non committere magis esl appe- per charitatem, qua Deum proediligunt, merenlur
tendum quam in lingua non offendere. Ut sanum Deum, et sic prsemium condignum impletione prse-
esse magis est appetendum, quam velocem esse; cepti prsedicti. Ipsi dicunt, quod hoc proccepium in
ergo segrumessemagis estfugiendum quani tardum. prsesenli potest impleii. Augustinus dicit, quod uon
Item majoris meriti est diligere Deum, qiiam inimi- potest. Unde quserit, quare ergo prsecipitur; et sol-
cum : non tamen majoris offenssenon diligere ini- vit non ut-illi, sed aliter. Quod aulem ohjiciunl :
micum, quam non diligere Deumjuxta quorumdam B Clamavi in toto corde meo; el exquisivi te in corde
argumentationem. meo (Psal. cxvm). Nunquid si ad tempus idco omni
Quserilur, an dilectio Del possit haberi sine dile- tempore, qua dignus salutc? vel si Propbela ideo
ctione proximi, quod sic volunt ita probare. Si omnis homo, qui dignus vila, sic damavit vel cla-
nemo esset proeter unum, posset Deum diiigere ita mat? Magister Acardus sic exposuit : Clamavi in
quod non diligeret proximum, sicut Adam antequam toio corde meo. IJ esl in quantum cst meiim ; iu
Eva esset Deum dilexit; nondum tamen proximum, quantum enlm cor.cupiscei.tia illud possidet, uou
cum nemo.adhuc esset prseter ipsum. Solulio. Posi- est roeum. Sic exponunt, Deum ex toto corde dili-
tiva etfalsa est locutio ista, dilectio Dei polcst ha- git, qui totuni inieilcctum suum in illuni convertit.
heri sine dileetione proximi. Ponit enim esse proxi- Tota aniraa, qui voluntalem suam Dei volui.tili pcr
mum, et sine dilectione ejus dilectionem Dei haberi omnia supponit; tota mente, qui totum, quod se fe-
posse. Dileclio Dei quasiforma est dilectionis pro- cisse meminit, ad honorem Dei conveitit. Nonne
"
ximi, et causa : dilectio proximi quasi materia est justus saepe vana cogilal, quomodo tunc ergo Deum
dilectionis Dei. Dilectio Dei occulta; dilectio proximi ex toto corde diligit ? vel quomodo lunc dignus sa-
exterius apparet, et in ipsa Dei dilectio declaratur, lute, cum secuhdum horum opinioncm nemo dignus
Ideo dicit Apostolus, quod dileciio vroximi plenitudo " vita seterna, qui non implet hoc praecepium ?
est legis. Nox prmcessit. Nox quandoque aeris obscuriias
Diliges proximum sicut ieipsum, id est ad hoc, ad dicitur ex absentia solis, aliquando adversitas, ali-
quod diligis teipsum cum te bene diligis, id est in quando peccatum, aliquando omne tempus ab Adam
Deo etpropler Deum. usque ad Chrislum, aliquandoque omne lempus di-
Secundum Augusiinum, Deum diligere toto corde, citur nox respeclu clarilatis futurse.
id est eum diligere toto intellectu; tota anima, id Induamur arma lucis. Arma lucis sunt virtutes. !
est tota voluntate; tota mente, id est tota memoria. Non in comessaiionibus.Comessalio dicitur a comis
L't omnes cogitaliones, totam vitam et totam memo- id est vicis, quod inillis coepulari solebant; ct eden-
riam in illum conferas, a quo habcs ea quae confers. do, vel quasi mensse collata quam mulla mala comi-
Unde constat hoc praeceptum in hac vita onuii modo tantur.
non posse impleri. Unde ipse dicit: Cum adhuc ali- Et ebrietatibus.Ehviclas, qua inebiiatus est Joseph
quid est carnalis concupiscenlise, non omni modo ex cum fratibus suis (Gen. xmi),iion fuit
tota anima diligitur Deus. Unde consequenter quserit sed superfluitatis,
abundantise, u,t dicit Augustinus : sicut terra
sic: cur ergo prsecipiiur ista perfectio homini, cum D dicitur id est sufficienter irrigata.
inebriata,
in iiac vita eam nemo habeat? Quam quaestionem
Non in cubilibus. Cubilia a foedis cupidilatibus
sic solvit, quia non recte curritur si quo currendum
dicuntur proprie ferarum, inde propter fetoiem libi-
«st, nescialur. Ex paTte enim diligimus sicut ex
dinis lecti luxuriosornm appellantur lali noraine.
parte eognoschnus. Nec tamen de jugo hujus prse- Et impudicitiis. Impudicitia, id est inverecundia,
cepfi, quasi de onere importabili possumus con-
et poniturpro incontinentia.
queri, cum ejusimpletio non exigatur ab hominibus Non in conlenlione, et mmulatione. yEmulalio
gratiae.
Dicunt quidam, quod prscceptum Decalogi quoa- ponitur pro invidia.
libet est de illis sine quibus non est salus; sed islud Sed induimini Donnnum Jesum. Uli induunl Chri-
est ununt de illis; sine ergo ejus impletione non est sfum, qui nec amore nec limore, ubi pcriculuin im-
salus? Somlio. Certum est, quod salus esl ex sola minet justitiae, abscondunt verilalera.
gratia Christi, et vel illud non est de illis, vel sine ( ROM.XIV.) Infirmum autem in fide assumile.
aliquo illorum est salus. Item objiciunt sic nobis. Hic ordo est vitae et doclrinse, ul prius nosmetipsos.
Impletio cujuslibef prsecepti hahet mcriium; igitur diligamus, abjiciendo opera mala, cl operando bona;'
S03 HUGONIS DE S, VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUB!A. Mj,
post ea proximum, in quo impletio legis contine- A Sanclificans Evangelium Dei. Evangelium quan-
tur. tum in ipsis est containinant, qui horia quse prse-
Qui autem infirmus est, olus manducet. Per oms dicant, exemplo malse vitaecontemptibilia reddunl.
intelligitur cibus de cujus nullus scandalizatur esu. Unde Gregorius : Cujus vita despicitur, restat ut
Polens est enim Deus staluere illum. Potens est ejus prsedicatio conlcmnaiur. Sanclificalur Evan-
Deus eliam diabglum statuere. gelium in reddenda ratione eorum, quae docet, et
Si homonon peccasset,venenumei nocerenon posset: exemplo vitae. In piimis gratia miraculorum fuit
Amhigua dicunlur, quse.bono et malo anima pos- necessaria eum his. Per Glnistum gralias referi-
sunt fieri, v.t dicii aucloritas; sed securidum hoc mus Patri : sinc enim ipso digni non sunius etiam
videlur, quod omnia bona exteriora et mala ambi- Deum laudare. <>
gua debcant dici, cum bono et malo fieri possint Signorum, el prodigiorum. Prodigium quasiporrc
aiiimo. Solutio. Illa ambigua dicuntur, quse nec digium dicilur.
apertam speciem honi, nec apertam speciem mali Si vobis primum ex parte fruitus fuero. Frui est
liabe cum delectalioae uli.
Nemo nostrum sibi vivit, el nemo moriiur. Sibi Et assignavero eis fructum hunc. Eleemosyna dici-
Vivit, quiutilitatem suam nisi in vila sua non quoerit, J3 tur fructus, quia et in praesenli gratiam majorem
Doinino vivit, quiproximi utilitatem, etDomini volun- fructificat et in futuro retriLutionem.;
tatem facere contendit. Sibi moriiur, qui iu sua Adjuvetis me in orationibus vestris, etc. Quod
nioiie propriam gloriam quaerit. Doniino rnoiilur, merila unius non possunt, multorum possunl, et
qui in sua morie Dominum glorifical. Vcl hoc dicit multorum preces impossibile esi ul non iinpelrent,
quod noirestin potestate bominis vivere vel mori; id est valde difiicile. Sic quandoque accipitur im-
sed in potestate Domini, qui morti et vitae nostrse possihile. Unde Tullius : Sola amicilia, inquit, res
dominatur, per hoc quod mortuus est, et resurrexit est, quse res impossibiles ad possibilem rcdigil fa-
pro nobis. Omnes siabimus ante tribunal Christi. cultalem.
Tribuhal sedes esl judicum, thronus regnum, catbe- Apostolus ariis erat scenofactoriae : scena taber-
dra doctorum. naculum, vel obumbratio dicitur- Faciebat ergo
Vivo ego dicil Domtnus. Vivo ego, juramenlusn papiliones, vel labernacula el vendebat, et inde vi-
estin veteriLege, sicut in Evangelio: Amcn, amen. vebal; et dicilur quod nocteni in tres partes di-
Mihi flectelur omne genu. Flexio genuum subje- visit : in prima parte dormiebat; in secunda ora-
ctionem significat omniiim. bat; in teiiia laborabat, per diem tanium praedica-
Non ergo blasphemetur bonum noslrum. Bonum 'C tioui vacabat.
rioslrum vocat fidem, quam blasphemat Judaeus vi-
" (ROM.XVI.) Ut observeliseos, qui dissensioncs, etc,
dens munda et immunda comedere catholicum; Ohservare in bona et in mala significatione accipi-
quod ne fiat monet Apostolus. tur. In bona ut bic: Observa Sabbatum; in mala, ut
Omne quod non est ex fide, peccatum est. Quidam ipsi ohservahant, id est insidiabantur.
dicunt quod infidelibus peccatum est eiiam bona fa-,
Prmter doctrinam. Prseter pro contra ponitur.
«ere; quod nobis esse videtur falsum, cum Hierony- Per dulccs sermones seducunt. Adulafor blandus
mus dicat : Deus non reprobat bonam vllain pluri- cst
morum. Non omne quod fit contra conscientiam est iuimicus, veritas malis et imperitis" amara est.
Unde Apostolus : Inimicus factus sum^vobis, verum
damnabile.
dicens vobis (Galat. iv). Et Comlcus :
(ROH.XV.) Dico autem genles supcr misericordia
konorare Deum. Genles dicit Apostolus hdnorare Obsequium umicos, verttas odwm parit.
Deum super misericordia, quia major et manifestior (TEREKT.Andr. I, i, 41.)
gratia Deiexhibiia est geniibus. Nee hoc dicil, quin el ita inimicos.
Judoei facere idem debeanl. Erit radix Jesse, el qui -. Volo vos sapientes esse in bono, et simplices in
exsurget regere gentes. Jesse, radix; David, arbor; malo. Sapiens esl in bono, qui bene utitur sapien-
ilaria, ramus; Christus, flos. Vel radix Jesse, Chri- lia sihi data : hoerelici falsitalem specie veritatis
sfus dicitur. obumbraut. Simplices sunt in malo, qui necmalum
Ut abundetis in spe, et viriute Sphilus sancti. pro malo reddunt: sic se habent quasi nihil seiant.
Charitas qnadam praerogativa dicitur virius Spi- •Duplices in malo, qui malum pro malo reddunt,
ritus sancti, quasimater aiiaium virtulum. qui de uno malo duo faciunt.

LiBER SEPTIMUS.
IN EPISTOLAM PAULl AD CORINTHIOS PRIMAM.

Duplex superbiae est genus : primum, quanoo perbimus. Et banc superbiam Epislola ad Roma-
ex -iis, quse in nobis siint vel esse oedimus, su- nos persequitur : et ideo prinia ponitur in corpore
905 ALLEGORLE IN NOVUM TESIAMLMUM. — Llb. Vli. • 905
Epistolarum. Estefalia, quando ex iis, quae in A tradidit, tenenda est, scilicet in nomine Palris,
aliis sunt, vel esse credimus, ut de nohililale ge- et Filii, et Spiritus sancli. Si quaeratur quod
neris, superbimus ; quam superbiam Epistola ad sit illud nomen. Solutio. Per nomen, nolitia
Corinthios persequilur : et ideo ponitur secunda. iiHelligilur, id est fides : tamen melius dicit in no-
Duplex est genus humilitatis : primum, ut nihil mine, quia corde credilur ad juslitiam, ore fit con-
a nobis esse, unde gloriandum sit, credamus. Se- fessio ad salutem (Rom. x).
cundum ut nihil esse ab aliis unde gloriandum sit, Non in sapicntia verbi, elc. Sapientiam verbi vo-
"credamus. Vel ideo liaecsecunda ponitur", quiayi- cat sapienliam mundi, quoe lepore verborum ad-
cinior illi ad Romanos, et similior in sacramento- ornatur,' non Teritalis fundamento innitilur : quas
rum profunditale invenitur, in hoc reprehenditur, quod potentiam Dei naturae
(I COR.I.) Paulus vocalus apostolus Jesu Christi alligatamput3t.Undedieit:ImpossibiIe Deum mori;
per volunlalem Dei, etc. In salutalione aliquando virginem parere, et sic quantum in se est evacuat
nomina dignitatis ponit, ut. audito nomine magistri, cnrcrem Christi.
et apostoli ejus correctioni acquiescant. Quando- Nam quia in Dei §apiemia non cognovit mundus
que nomina humilitatis, ut ad eam invitet. Apud per sapientiam Deum. Mundus fion cognovit Deum
eos, quibus vilis et abjectus videbatur, nominat se B per sapientiam, id est propter sapientiam suam. iri
Paulum, id est admirabilem. Cum omnibus, quiin- Dei sapientia, idest per sapientiam Dei. Id est, sa-
vocant nomen Domini. "Sunt vocantes, et non invo- pientes mundi in Filio incarnalopropter sapien-
canles. De quibus propheta dicit : Populus hic la- tiam suam, imo propler superbiam sapientioe suse,
biis me honorat, cor auiem eorum longe esl a me Deum non potuerunt cognoscere, et ideo pla-
(Isai. xxixj. Sunt invocantes quidam, qui invocant- cuit stultos et idiqlas ad hanc cognitionem eli-
ut exlra habeant, ut illi qui toto cordis affectu gere.
a Deo divitias quaerunt. Sunl invocantes intus, Nos autem prmdicamus Chrislum crucifixum et
qui Deum gratis colunt, non aliud quam ipsum virtutem et Dei sapientiam. Chrislus fit nobis
ab ipso quserentes. sapientia et juslilia, quando per ipsum illumi-
In omnibus divites facli estis. Dives esl in ali- namur et justificamur. Non est inlelligendum,
qua re, non qui in illa sufficientiam habet, sed quod Apostolus Chrislum tantum hominem prae-
qui abundantiam : qui scilicet aliis impertiri po- dieaverit illis, inter quos non judicavit se sciie
tesl. nisi Jesum Christum, et hunc cruciiixum (I Cor.
In omni verbo, id est in Veftrri Tesfamenlo ; __n); sed etiam Deura, et omnia, quse necessaria
et in omni scientia, id estNovo Teslamento. J erant ad salutem. Aliter enim
praedicatio esset in-
Significaium est mihi, quod conlentioncs sunt in- sufficiens.
ler'v£s. Quicunque" nostrum ineunibil, utsipec- (I COR.II.) Quid est ergo quod dicit : IVOKjudi-
cata fratrum, quse nobis manifesla suni, per nos cavi me scire aliquid inler vos nisi Jesum Christum,
corrigere non possumus, praelato nostro indice- et hunc crucifixum ? Solutio. Hoc dicil idco, quia
mus, Nec id facientes nomen accusatoris incurri- de mysterio Unitalis et Trinilatis inter minus
mus, sed culpam consentientis evitamus. capaces omnino iacuit,. Clnistum esse Salvalo-
Nunquid Paulus crucifixus esl pro vobis? Solus rem, el caetera, quoe simpliciores capiunt, tan-
pastor summus dedit animam suam pro ovibus lum praedicaiis.
ad redemptionem. Alii boni pastores dani animas Quam prmdesiinavit Deus anle smcula. Cum
suas pro ovibus suis non ad redemptionem, sed ad prsedeslinalio solius naturse ralionalis sit, quan-
confirmationem. doque tamen praedestinare ponitur pro prsepa-
Quando generaliter persecutionem. patltur Ec- rare. ,
clesia, lunc proelati non debent minores deserere, Quam nemo principum hujus smculi cognovit. Si
ged in primis gladium persecuforis suscipcre. Vita j} enim cognovissent, etc. Objicitur illud ex Evan-
enim prselatorum exemplum, et regula debet esse gelio, Hic est hmres, venite occidamus eum (Matlh.
vitae subditorum. Si autem solus pastor qusRratur, xxi) : quod nimlrum Judaei de Chrislo dixisse
cedat exemplo Pauli. intelliguntur. Et illud quod ad eos dixit Pila-
Aut in nomine Pauli baptizati eslis ? Cum ha- tus : Ecce rex vesier (ibid.). Potest dici quod licet
ptismus detur in nomine Trinitatis, quaeritur quo- dseraones scirent Christum esse Deum; non tn-
modo Apostolus aliquos baplizatos in nomine Chri- men cognoverunt quod quam in humano genere
sti dicat ? Solutio. Singulse personse in singulis in- habebant potestatem, per ipsum amitterent.
telliguntur, et noraina singularum in nominibus Quidam sic exponunt, ecce hseres, id est qui se
singularum • sed in primitiva Ecclesia dubitabatur facit haeredem; et, ecce rex vester, qui se facit
de Chrislo, an Deus esset. Ideo maxime ad majo- regem vestrum. Et secundum bos Judsei non vere
rem auctoritatis ejus commeudalionem praedicabant Christum cognoverunt. Nobis autem, quod aliqui
apostoli nomen ejus, ut Deus ab omnihus sicut exiiis vere euni cognoverunt, scilicet, esse pro-
vere est, erederetur. Nunc vero fide communi- missum in lege, et vere jusium videtur. Malo enim
ter susccpla, forma Jjaptizandi, quam Ciirislus nemo invidet sed bono tantum. Sed Judsei illi in-
PATUOI.. CLXXY". £9
307 IIUGONIS DE S. VICTOftE OPP. PARS 1. — EXEGETICA DUBIA. 908
videbant:quomodoergononbonumesse credebant? A si necessitas urge;*et,pot;us Chiislo aihse.ere quam
Item, cuin Deum seesse prasdicabal, ipsum aut negare ipsum. Non enim habet in fundamento
verum esse credeliant, et sic cognoscebant aut Christum, qui non habet propositum al stiuendi ah
fallacem : et sic non bonum putabanl: quomodo omni mortali peccato,
igitur invidebaut? Proelerea in Evangelio Joannis Si quis auiem supcrmdificat, elc Opera quoe fiunt
cum dixisset Dominus : In judicium venil in liunc ex necessitate vel cupiditate, quae per lignum, fe-
mundum, ui qui non vident videant: et qui vidcni num et stipulam significantur, super iundamentum
cmci sint (Joan. IX): etrespondissentPharissei: Nun- dicuntur sedificari; quia super apposita fundamen-3
quid efnos cmcisumns? dixit eis Jesus : Si cmci es- tum non destruunt, non quia fundan-.cnto coadha>
setis , non haberetis peccatum ; nunc vero dicilis : reant. Glossa tamen dicil; hsec de malis non intelli»
Quia videmus; et peccalum-vestr.ummanel (ibid.). Sed guntur : unde dicimus per lignum, et fenum et sti-
dicemus, quod iili videntes non vident, qui ei, pulam, inlelliguntur opera imperfecla.
quod vident et inteliigunt, non acquiescunl. Velut Sicujus opus arserit, etc, ipse salvus erit,'cic.
amoris vehementia malum, quod audit de amico, Cum dolor amissorum sitpeccatum, quaeritiir quo-
non facile credere permittit; sic arclor invidiae modo purget, cum potius inquinel? Solutio. Dolor
bono, quod audit vel videtin aliquo, acquiescere B talis in illis estpeccatum qui Chrislum non hahent
non sinit. In populo autem Judseorum tempore in fundamenlo prsecedentis delectationis; purgatio
Chiisli quiuque genera hominum fuerunt : aperte qui Christum prae omnibus diliguiit. In quo peccat
Iioni, ut apostoli; occulle boni, ut Nicodemus. quis, in eo punilur : dolor lalis, licet bono displi-
Alii seductorem putabant, pulanles obsequium ceat, non ideo malus quamvis amarus.
prsestare Deo, occidcndo Chrislum, et suos, de qui- Dies enim Domini declarabit, etc. Legitur quod
bus dicit Apostolus . Si cognovissent, etc. Et Pe- tantus timor omnes invadel in die illa, quod omnes
trus : Scio quod per ignoranliam fecistis (Act. m). denuo morerenlur, nisi essent immorlales.
Alii erant in lege periti scientes eum esse Cbri- Stidtus fiat, ut sil sapiens. Slultus fit, ut sit sa-
stum in lege promissum; sed facihus invidiae cre- piens, qui sapieuliam hujus niundi, stuliif.am re-
dulitati acquiescerenon poterant. Erantadhucaliqui, putal apud Deum.
qui nec credebanl, nec decredebanteumessebonum, Dominus uovit cogilationes hominum quoniam vanm '
sed dubitabant. Quales erant illi forsitan qui dice- sunt. lllae cogitationes dicuntur hic vanae, quibus
bant : Si Filius Dei est, desccndat nunc de cruce, el sapientes hujus mundi conantur probare Deum nil
credimus ei (Matih. xxvn). posse conlra naturam.
Nos auiem accepimus spiriium, qui ex Deo est. Omnia enim vestra sunt, vos aulem Chrisii; C/iit-
tlle Spirilum habet, qui pro donis gralis dalis Deo sficsauiem Dei. Christus nobis servivit, non ut ser-
gratias agit, eisque utilur in bono, et propter Deum vus, sed ut Dominus superior. Vos autem Christi,
intelligens quoea Deo donata sunt ei. creatione el redemptione ; non Pauli, non Petri.
Animalis non percipil illa, qum sunt Spirilus Dei. (I Con. IV.) Sic ngs existimel homo, ul minislros
Animalis tribus modis dicitur, vel qui vegetatio- Chrisii, el dispensalores mysieriorum Dei. Apostolus
nem habet ab anima unde factus homo in animam i*eprehenditCorinthios de conlemplu sui:nonquia
vivenlem; vel vita, vel animi sensu, ut alibi di- doleat se conlemni, sed in contemptti sui dolet eos
etum esl. peccare.
Spirilualis autem judicai omnia, el ipse, etc Dispensat Aposlolus mysleria, id est occulla Dei,
Spiritualis discernit quoe saluti necessaria, et quse el minisleria ecclesiasiica aliis hunc gradum dignl-
repugnantia. talis, aliis illum tribucns.
Spirilualis a nemine judicaiur ad damnalioncm. Non onmis salulis particeps est, qui est dispen-
Poiesl qnideni spirilualis a spiriluali reprehendi sator. Qui autem dispensatores ministeriorum arbi-
ui Petrus a Paulo. r> trantur gratiarum auclores, "Ecclesiam Dei Eccle-
(I COR.III:) Lac vobis potum dedi, non escam. siam hominum faciunt.
Ubi simul perfecti et imperfeeli; nec propterim- Mihi pro minimo est ut a vobisjudicer, elc. Nonne
perfectob altiora, nec propler perfectos minora ta- crudelis esf, qui contemnit famam ? quomodo ergo
eenda sunt, cum unum et idem verbum aliis sit pro minimo habebat Apostolus ab aliis judicari ?
laclis alimentum, aliis cibi solidamentum. Solutio. Sensus est: Judieium vestrum neque me
Neque qui plantat, etc. Frustra laborat lingua extollit, nec deprimit; sive pro me, sive conlra me
proedicaloris nisiinterius operetur gratia illustratoris^ detur vestra seiT-enlia.
Dei sumus adjulores. Deus per nos operatur, et Sine nobis regnalis; et ulinam regnclis. Hli re-
nos ei cooperamur, et inde nos digni mercede gnant in prsesenii, qui motibus carnis imperanl: et
eflicimur. sic bona faciunt, ut securi de spe futurae vits
Dei agricultura estis. Colimus Deum, clnos Deus fiant,
colit, et utrumque nobis prodest, non illi. Sed non multos patres. Pater natura, pater cura,
Fundamentum aliud, etc. Ule hahet Chrislum in pater re\erentia dicitur.
fundamei.to, qui in volunlaie el proposilo habet, In virga veniam, an in charitaie ? "Non dividit
SC3 ALLEGOIlliE LN NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. VII. 910
Aposlolus inler charifatem et correctionem : cum AL tra dignilatem corporis agendo, quod enervalur, ct
maxima sit charitas corrigere errantes; sed inler debililatur niullum in tali aetione.
diversos modos veniendi in charilate, au parcerido, ' (I COR. VIL) Propler fornicationem unusquisqm
an corripiendo, ubi etsi sit, non tamen videtur essc uxorem suam habeal: et unaqumque suum virum.
charilas. Conjugium est maris et feminse conjunctio legi-
(I COR.V.) Expurgate velus fermenlum. Fermen- lima el spontanea solenniitate celebrata : legilima ad
tura novum est fervor charitatis, quod quisque de - personas referimus; spontanea propter coacta, per
het miscere in tria sala farinae, id cst iidei Trini- solemnitatem clandestina removentur. Conjugiorum
tatis. Fermentum vetus prava doclrina. Unde Do- aliud ratum, et non legitimum ; aliud lcg'timum, et
minus: Cavetea fermenlo Pharisworum (Marc. vm). non ratum; aliud ratum, etiegitiir.um. Ratum, et
Vetus fernienlum dicitur etiam tumor superbiae, non legitimum, ut illud quod fil clanculo. Legili-
quod nos yeteri liomini conformes reddidit. El qui- mum, et non ralum, ut quando consanguinei con-
libel peccator, qui alios corrumpit. junguntur, nescieiile Ecclesia. Ratum, etlegitimum,
Modicw.nfcrmentum tolam massam corrumpil. Si quod in conspectu Ecclesiseinter legitimas personas
fratrem peccantem non corripis, cum scias eum coiitrahitur.
3 Conjtigium, quod sanis essct ad
peccare. eorruniperis, et jam in te massa loesa est. ofiicium, nuna
Sicut aulem farina dura niolarum allritione a fur- aegrotis est ad remedium.
fure purgalur, sic nos dura carnis maceratione a Error alius est personae, alius foiiunse, alius
peccatprum furfure purgamur, ubi lacrymarum condilionis, alius qualitatis. Mulier, cum qua no-
compunctione conglutinati in mutua dileclione con- scitur iion fuisse carnale commercium, non ppninct
solidemur. ad illud sacramenlum, quod est magnum in Christo
Ul iitjs nova conspersio. Ut silis, id est perseve- el in Ecclesia (Ephes. vl, elsi pertineat ad illud, quod
retis. .Sicut estis, sicut facti eslis in bapiismo. esl majus in Deo el in anima. Primum est conju-
Elenim pascha noslrum hnmolalus est Christus. gium ; secundum conjugii officium. Ad illud sacra-
Pascba aliquando nomen est agni, qui in pascha mentum, quod est in Deo et anima pertinet malri-
immolabatur. Ut ibi. Quo vis eamus ubi pareriius moniuni B. Virgiuis el Joseph, quod lanto sanctius
libi comedere pascha? (Maltli. xxvi.) Aliquando quanto a carnali opere immunius. Matrimoiiia, quae
iiomcn est (ransitus.Ut hic. Ut transeamus de Mgy- fiunt post fidcm'desponsationis interpositam cum
plo in terram promissionis, de vitiis ad virtutes, dc aliis separari non possunl. Corijugium, quod ali-
mundo ad Patrem. Aliquando pascba dicitur ipsa ,n quando solvitur, nunquam verum fuit, ut inter con-
septem dierum paschallum solenniitas. sanguineos', quorum conjunctio pro conjugio ha-
Jii azymis sinceritalis et veritalis. Sinceritas pu- betur, dum ignoralur eos esse consanguineos,-et
rilas est a vitiis, veritas in bonis. eorum lilii legitimi in hoeredilatem suscipiuntur. Si
Aul fomicalor, etc.Fornicari a Dco esl aliquid enim inler tales verum esset conjugium, aliquando
divinae dileclioni prseponere. Ille nominalur forni- esset et sacramentum : quod non potest separari a
calor vel talis, vel talisin quam profertur sententia eonjugio, sicut uec fides et pi oles. Si autem sacra-
ordinejudiciario. Confessum publiee, aliter monere, menlum, igitur duui ulerque vivit, non potcsl cum
non prohiberepotes. alio, vel cum alia contrahi liiatrimonium. Hinc vo-
(I Coa. VI.) Jam quidem omnino deliclum est in lunt inter fidelem el infidelem ; vel inter duos infi-
vobis, guod judicia habelis inter vos. Non polest deles non posse verum conjugium csse, cum possit
esse, quod lis contra aliquem sine peccato movea- solvi. Aliis aliler videtur. Plures enim auctoritates
lur: luum enim, vel illius peccatum in causa est. Et asserunt inter infideles conjugia esse. Sed boc pro-
de parva causa, aclite morlale ssepe peccatum ori- pter usum, ef formam ; propter veritatem conjugii
"lur. Ex causa enim lis, ex lile discordia: inde dicunt nonnulli.
odium, inde homicidium. Licet autem eliam perfe- D Hlam solain causam ponit Apostolus, pro qua ma-»
etis sua repetere, ut raptor corrigatur, non ut sinus trimonium indulsitdicensj Unuiquisque sugm UXJ-
avaritise implealur. Qui adhmret meretrici, unum rem habeat propler fornicationem, cuni multoe aliae
corpus diaboli cum meretiice efficitur. Qui adhmret sint honestiores. Hoc aulem secundum indulgentiaas
Deo, unus cum eo spiritus iit. Haec unio non est dico. Si conjugium est de his, quae indulgentia-m
identitatis substantiae vel personse, sed in beatiiu- capiunt, videlur esse peccatum. Cui enim datur in-
dinis parlicipalione. Et ideo non est qua-rendum, dulgentia, nisi peccalo ? Ad quod dicitur, quod con-
an spiritus ereatus, an incrcatus. jugium cst bonum, opus lamen ejus non fit sine pec-
Fugiie fornicationem. Vilium fornicalionis rion calo. Unde David : El in peecalis concepil me muler
melius vincilur quam fugiendo. Ideo nemo in lon- mea (Psal. L). Non lit, necfieri potest ctiam inter
gseva aetate, vel menlis firino proposiio confnlat. justos talis commistio sine inordinata.dcleetat one,
Fuge materiam, fuge locum, et omne illud quod oc- quae peccatum est, et effeetus originalis peccati,
casionem foniicaiionis tibi praeslat. Periculose' tibi Huicvidelur esse contrarium, quod dicit Augusti-
ministrat, cujus vultum frcquenler atlendis. nus, quod concubitus, qui fit causa gcnerandi, in-
Qui fornicalur in eorpus smm peccat, id est con- culpabilis esl et solus nuplialis est. Solutjo. Talis-
911 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA DUBIA. 912
*
concubilus, etsi sit peccafum, non imputatur, nec ^ caelibatus Joannis non proefertur conjugio Abiahee
indiget aliqua satisfactione qui hac sola causa co- quod ideo eaellbaius hujus non possit prseferri con-
gnoscil conjugem. Indulgenlia, vel permissio non jugio alterius. Si dignitatem statuum attendas, caeli
solum fit, ubi aliquid majus potest prsecipi vel exigi, batus Joannis excellenilor fuit conjugio Abrahse,
sed etiain ubi ad aliquid majus potest quis mo- quamvis persona Joannis, persona Abrahoe in me-
vcri. r.lo non fuitmajor. Tempus breve est. Quia quidquid
Melius est nubere, quam uri. Ustio materiam, in finem habet, seternitali comparatum, niliil est.
qua fit, corrumpit et deformat; sic et ardor libi- Qui habent uxorem ianquam non habentes sini,
dinis qui in fornicatione est naturam corrumpit, et Uxorem hahet lanquam non hahens, qui polius red-
maeula inficit infamiae. Uritur ergo qui in fornica- dit debitum quam exigat, et qui principaliter oecu-
lione vincilur, hoc csl, et inteiius corrumpitur, et patur in his, quse Dei sunt.
exterius infamisc macula afficitur. Et qui flent, tanquam non flentes. Pudor esl illum
Skquis frater uxorem habei infidelem, eic Si inler flere pro temporali molesiia, quem exspeelal seterna
infideles, \el iiuerfidelem elinfidelem non est con- lseiitia.
jugium, ut volunl quidam, quomodo permitfit Apo- Et qui utuniur hoc mnndo, sinl tanqnam ncn
stolus fidelcm non discedere ab inftdeli cohahitare B itiantur. Hic mundo tanquam non utens uiilur, qui
volenli? Inler tales commistio carnis aut erit legi- deleetationem et spem in bonis mundi non ponit,
tima, aut fornicaria : si fornicaria, est mortale pee- sed sic ut ad ea perveniat, quibus fruenduin esl.
calum: ergo non permitlcndurn. Ad hoc prsedieli Volo auiem vos sine solliciludine esse, videlicet
lespondent multa secundum slatum primitivse Eccle- mala. Mala solliciludo est vehemens et anxia cura,
sioedici oportuit, qua?. ad praesentem referri non quae mentem in iis, quae Dei sunt, maneie non sinit.
possunt.j Unde si quis de Judaismo ad fidem Chri- Bona sollicitudo est qua quis uon solum ut praecepta
sti modo converteretur, non concedereiur ei coha- Dei impleat, sed ut aliquid superaddat sollicitus est.
bitare cum priore conjuge, sed liceret ei cum alia Sed dices quomcdo polest aliquis superaddere
legis novae conjungi. Concubitus autem, qui est in- super hoc, quod debet, cum Augustinus dicat, quod
ter infidelcs conjuges, vel inter fidelem el infidelcm, non possumus reddere quantum debemus ? Solutio,
non est legitimus, nec fornicarius, secundum quos- Aliud est dehitum necessitatis, aliud est debilum
dam ; sicul nec ille, qui fuit inter Abraham et Agar, reconipensalionis, quo Deo tenemur obnoxii pro
etinler Jacob et ancillas uxorum suarum. Nobis omnibus, quae nohis fecit vel ereando, vel "redi-
aulcm, quod in bis omnibus fuerit legitimus, vi- mendo.
detur. ^ Sollicilus est qum sunt mundi, quomodo placeat
Alioqtiin filii veslri immundi essent. Filios immun- uxorr; et divisus eit. Dividit a Deo cura cl sollici-
dos vocat filios infideles; filios sanclos dicit fi- tudo necessariorum, et providentia uxori et filiis
deles. debita.
Quseritur de illa, quae donum habet confmendi, Cui autem vull nubal, tantum in Domino. Ei si
et credit se habere, an peecel si nubat. Quod videtur, non omnia propter Deum fiant, saltem nil conira
cum dono sibi dato non ulatur ad id, ad quod el Deum fiat.
dalum est. Item potest quaeri de quolibet, qui habet t De secundis nupliis quseritur, et ullra de pluribus,
gratlani excellentiorem, et manet in minori, in qua quomodo sit ibi matrimonium, quia non videtur ibi
tamen meretur vitam seternam. Solutio absque prae- Christi et Ecclesioe sacramentum ? Una est enim
judicio melioris senteutiie. Dico quod non peccat, Ecclesia, ncc moritur Christus,Tiee alteri copulatur.
•si nondum fecit volum majoris stalus. Omnis enim Solutio. Ita successio non tollit sacramentum, qula
homoplus dehel Deo quam possit reddere: unde, non est nisi una unius, non simul plures unius.
cum omnibus misericorditer agil Deus, minus ab
el Opponitur de pluribus uxoribus Jacob, quia se-
unoquoqueaccipiens quam deheat, supra quan- D cundum boe non videlur ibi sacramentum fuisse,
l latem meriti praemium reddens. Jovinianus nite- eum plures et simul exstiterunt uxores unius. So-
balur conjugium prseferre virginiiati, quia major lulio. Una est Ecclesia, sed de diversis gentihus: in
labor in conjugio quam in virginitate, et Deus red-
cujus rei iiguram et signum Patres anliqui plures
det unicuique secundum suumlaborem (Matih.xvi), habuerunt uxores. Non autem una plures poluit
el unusquisque secundum suum laborem mercedem habere viros simul.
accipiet (1 Cor. m). Solutio. Ron est verum, quod Puto autem quod ego Spiritum Dei habeam. Hoc
ubi major labor, et majus mcritum. Labor enim
sed quando-
Marthae major, sed quies Marise fructuosior. Item verbum, pulo, non semper dubitalive,
continere est de consilio. Nubere de permissione. queassertive ponitur, quo verbo illorum mcreduli-
tas, ad quos sermo dirigitur, ssepe arguilur,
Ergo hoc maioris meriti, quam illud. Item crelibatus
Joannis non prseferlur coigjugio Abrahse. H:cc au- (I COR. VIII.) De his, qum idolis sacrificantur, elcr
ctoritas videtur velle, quod virginitas praeferri con- Sic bonis utendum est, ut boni sint exemplum, non
jugio non debeat. Solutio. Privilegia singulorumjion perdiiionis occasio.
faciunt legem communem. Non est consequens, si Nihil esl idolum in mxmdo. Idolum nihil est, id
915 ALLEGORI,E 1N NOVUM TESTAMENTUM. — LIB. VII. , mi
est nullius efiicacioe,quae possit escas sibi imraola- A bentibus non prosunt. Vcrum est. Majoris tamen.
tas sanciificare, vel contaminare. sunt efficaciae, et magis prosunt fidem habentibus
Conscientia eorum cum sit infirma polluiiur, elc. quam iila. Sicut haecarma non nisi in mauu valent,
Bler.s iufirmalur dum hoesitare incipit; Iseditur dum nec illa ; haec tamen magis quam illa. Legitur quod
erronea efficitur; polluiiur dum -cultui dsemouum idein credidit Ahraham, quod nos; sed ille credidit
subjicitur. Christum venturum; nos credimus vcnisse. Sed
Quaproplcr si esca scandalizal fratrem, etc. Non nonne aiiud est venturum esse et aliud venisse?
quolies aliquis ex verbis nostris. vcl faclis scanda- Quare aliud nos, aliud ipse. Item quod Abrabam
lizatur, fralrem noslrum scandalizamus. Nam ex credidit, modo credendum non esl, quia falsum est,
verbis Chrisli multi seandalizali sunl; ipse tamen -sciiicet Cbristum venlurum esse. Solulio dicta
neminem scandalizavit. Ille ergo fratrem scandali- quidem Jiarum propositionum. Abraham credidit
zat, quieo praesentealiquid dicit velfacit,undeille ol- Clnistum venturum ; nos credimus venisse, diversa
fenditiir, a quopotesl salva coriscientia abslinere; prse- sunt; arliculus lamen fidei idem, quem nos, ct ille
latusenimsi corripiendofratrem offendit,nonpeccat. credimus scilicct nativitas Christi. Quid est ergo,
Si in odium et detestationem idoli non comede- Abraham credidit Christum venturum, nisi credidit
rent earnes idolis immolatas, illi qui sciebant ido- Christi nalivitatem, quoe tunc fulura fuil? ,
lura nibil esse, quamvis infirmiores propler tales Non perfecte credit, qui ad baplismi sive corporis
abstinentes putarent carnes illas pollutas inde esse, Christi sacramentum accedere negligil. Ilmc omnia
non peccarent, imo benefacerent. in figura contingebant illis, etc, in quos fines smcu-
(I COR.IX.) Nam cum liber essem ex omnibus, etc. lorum devenerunt. Finis figurae, verilalis cst exbibi-
Nonne Apostolus ex- debilo charitalis, et injuncti tio. Fines sseculorum sunt omnium, quse in prcece-
officii omnibus prodesse debebat?Quomodo ergo ex denllbus sseculi figuraliler preecesserunt, in diebus
omnibus libereral? Snlulio. Ex omnibus liber erat; nostris-exbibilae veiifates. Tentaliovosnon apprehen-
id est nullorum sectoe subjeclus, qui tameu sectis dat, nisi humana. Tentatiouum, alia probationis,
omnium se suhjecit voluntate, non necessilate, alia deceptionis, alia preesumplioiiis, alia infirmila-
Faclus sum Judmis tanquam Judmus. Atqui pro- tis. Dicit glossa, quod pati propter Clirislum, hu-
plerea reprehendit Pelrum? Non est inconveniens mana tentalio est, quia in passionibus pro Christo
dicere, sanclos doctores contraria sensisse, ubi pe- iflalis tentatur homo ex cariiis infirmiiate. Diabolus
riculum fidei non est. Nonne errabat Petrus quando quando Deum teulavit verba foris protulit (Malth.
reslitit el in faciem Paulus? Talis error venialis est, C iv); materiam tentalionis ostendil, sed ul cogitatio
co quod conlra conscientiam non sit, et charitas illicita mentem ejus tangeret, eflicere non potuit.
sit in causa. Tola tenlatio illa foris fuit.
Cum ipse non essem sub lege. Objicitur id quod - Fidelis Deus esl, qui non patielur, etc Deus dici-
alibi dicit; Misil Deus Filium suum faclum sub lege tur fidelis promissorum adimplelione; homo vero
(fia/r iv). Si igitur Christus sub lege quomodo non dicilur fiaelis fidei participatione et operum exhibi-
et Paulus? Christus factus est suh lege, non sub tione.
domiuio legis, sed rilus et observantias legis im- id quod poiestis. Aliquando tenlalio minor
Supra
plens, ul nullus post eum in se credens eas obser- est viribus nostiis, et lunc dedecus est si vincimur.
vare teneatur. esl, el tunc si vincimur,- culpa. Ali-
Aliquando par
Infirmis infirmus sum per compassionem : Omnia quando major est lentatio viribus noslris. Si aulem
omnibus per morum conformalionem.
gratiam jam acceptam pro posse extenderemus, ipsa
Qtii in sladio currunt. Stadium centum viginti stalim gratia augmentum accipiet. Tiibus modis
quinque passuum esl; scilicet octavapars milliarii, contra tentationes providet Deus; aliquando tenta-
et dicilur a stando, eo quod Hercules uno anhelilu -n tionem ex toto tollendo, aliquando eam minuendo;
tantum currit, et substitit.. vires majores tribuehdo.
aliquando
.'{ICOR.X.) Omneseamdem,escam spirilalem man-
ducaverunt. Antiqul patres eamdem escam spiritua- Non potestis mensm Domini parlicipes esse, et
lem manducaverunt, quamuos; eamdem dico, non mensm dmmoniorum. Sacramentaliter potest aliquis
in communicare sacramenlo altaris Domini, et mensas
in maleria vel in efficacia, sed significatione,
de in dsemoniorum, sed non spirilualiler. In virtute sa-
Legitur manna, quod sapiebat unicuique
ore quod volehat, sie et corpus Clnisti sapit uni- cramenti fides eliam potestdicialtare; et infidelitas
id est dat et mensa daemonum.
ouique quod vult, virtutem, gratiam,
Quidam per s.ub Omne quod in macello venit. Macelliim locus, ubi
quam magis appetit. sanguir.em
sic diclum : Coena ibta
specie vini intelligunt charilatem, vel fidem. No,- carnes mactantur,' et inde
tanda esl glossa hsec; et idem credentibus effecit. TGU-/.otvoO a cmno quod est eommune dicitur, eo quod
nona comnniniter vescebantur.
Major enim est efficacia sacramentorum Novi Te- veleres hora
stamenti quam Veteris; hanc ergo efficaciam non Omnia in gloriam Domini facite. Si pracceptum
\irtuli sacramentorum, sed fidei attribuit. esi'; ergo peccat mortaliter qui aliquid lacit etiam
Si idem objicias de nostris, quia fidem non ha- digitum movendOj el non ad gloriam Domini. Nobis
915 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS 1. — EXEGEflCA DUBIA. «16
videtur quod admonitio est, ut nibil faciamus con- A dicit Apostolus, oportel haereses esse- boninn, qtiod
ti.n Deum et ctim scandalo fratrum. inde sequitur, atteiidit, non qualitatcm rci. Eadem
Sicut et ego per omnia omnibus placeo. Quomodo ratione dicit Auguslinus : Bonum est mala esse; ef
Apostolus dicit se per omnia omnihus placere, cum Deus est, cui mala uostra bona sunt. Nunquam aden
per muita multis displiceret? Solutio. Ideo hoc di- claruisset doctrina beali Augustini, et aliorum do
cit. qtiia ea faciebat, quse omnibus placere debent; ctorum, nisi per impugnalionem hseresum mani
scilicef proximi scandalum vitando et salutem om- festaretur.
niuro quserendo. Dominicam cmnam manducare, efc. Legitur, quod
(I COR.XI.) Omnis vir orans, aul prophelans velaio caro Chrisli pro salule corporis, et sanguis pro sa
capite, deturpat eapul suum. Prohat viros non debere lute animoe offertur, sed nonne utrumque utriusque
in oralione, vel doctrina velare caput ratione crea- salutem operatur? Solutio. Verum est, quod caro
tionis; ratione ordinationis et ratione myslicae si- et sanguis lam corporis quam animse salutem ope*
gnificationis. ratur : caro tamen ad corpus, el sanguis ad animam
Omnis viri caput Chrislus est. Tola Trinitas quan- referiur.
tum ad crcaticnem viii caput et principium dici Corpus Chrisli quod sumitur in altari, signifieat
potest. Cbrisius iamen specialiter dicitur caput viri, B corpus Ecclesise. Sanguis vero ibidem sumplus si-
quia ejusdem naturse esse debent caput et membra. gnificat charitatem, in qua lanquam in sanguine
Caput Chrisii Deius, seeundum humanitalem tota vita est hujus corporis, id est Ecclesioe.
Trinitas potestdiei caput Christi, sed secundum hoc Constat omni fideli quia substantia panis transit
caput, et membrum non sunt ejusdem naturse. Pater in corpus; el vinum in sanguinem, unde queeritur,
ergo secnndum deitatem Christi caput cst, non an hseclocutio sit vera. Substantia panis erit corpus
quod Chrislus secundum quod eslsequalis ei, debeat Chrisli, an aliqua suhstanlia, quse non est nata de
subjectionem; sedquia hoc quod habet, ab illo ba- virgine, eril corpus Chrisii; consimilis locutio, sed
bet. Ideo debet mulier velamen liabere. De cujus- non bmninioda est; aliqua suhstantia, quse non fuit
jiiodi Vekmuie ioquatur Apostolus, ambiguum est. ab seterno, est Deus, quia substantia humana. So-
'
Omnis autem mulier orans, aui prophetans. Utrum lutio. Substantia panis manens substanlia panis
mulieribus licuerit ScripUiras exponeie, et alias nunquam erit corpus Christi, secl mutata in iilud
docere in Ecclesia olim, non constat, quod autem procul dubio erit. Similiter subslanlia, quae non
modo non liceat, iiquet. Ahbatissis licet sororibus fuit ah seternq, non per naturam sed per unionem
suis Scripluras aperire, et proedicare : quod, ul est Deus. De accidentibus illis, quae fuerimt in pane
'
credo, Apostolus non prohibel. Probat Apostolus, antc consecrationem, hoc tenendum est, quod post
quod vir non debet velare caput, quia imago et glo- consecrationem, sine subjecto sint, licet hoe sil con-
lia est Dei. Eadem ralione nec mulier, cum sit tra naturam eorum. Non enim quserendus est ordo
imago Dei debet caput velare. Solutio. Vir dicitur naturae, ubi supra naluram est fotum quod agitur.
hic imago Dei, id est forma. Sicut enim ex Deo Similiter corpus Christi cum jam sit in se indivisi-
sunt omnia, sic ex homine omnos homines; el sicut bile, in sacramento dividitur; nec dico, sic in sa-
omnibus praeest per potentiam Deus, sic homo om- cramento, quin in verilate ipsum dividatur, mani-
nibus per intelligeniiam. Quia autem caput habet bus leneafur, oculis etiam carnis videatur, denlibus
mulier medium inter se et Deum, ideo caput suum alteratur; ergo et indivisum manet, et dividitur ;
velare debet. Sed ohjicitur, quod eadem ralione vir sed secundum aliud et aliud. Sicul Deus manens
dcbet velare caput; quia inter se et Deum habet immortalis mortuus est, licet secundum aliud et
caput, hoininem Christum. Solutio. Hoc caput non aliud. Una partium, quse exlra calicem remauet,
operit, sed aperit; non obumhrat, sed illuminat, in caput nostrum jam glorificatum significat; altera,
cujug s'gnum non-debet vir velare caput. illa membra, quse in gloria jam capiti conjungun-
Audio scissuras esse inler vos, id esl hsereses. Hae- D tur. Tertia, quoejam sanguini admiscetur, illos si-
resis proprie est, ubi aliquid contrarium fidei do- gnificat, qui adhuc passionihus hujus vitse obnoxii
cetur. Haereses tamen vocat Apostolus scbismala, detinentur.
ubi unitas pacis scinditur. Sunl enim onines schi- De calice bibat. Calix in saera Scriplura aliquando
smalici hseretici. Nec minus peecatum est charitaiis siguifical sanguinem Chrisli, ul, hiccalix estNovum
unilatem scindere, quam iidei. Teslamentum. Alibi poenam et mortem non solum
Oporlet hmreses esse,-ul dicit Apostolus : quare et Chrisli, et sanctorum, sed eliam malorum signifieat.
utile.est, etbonum est hsereses esse. Item si honum Judicium sibi manducal. Non timorem. Injuriam
esthaeresesse,etdebemusvellehseresesesse,etbonum facit Cbristo, qui eum in vase locat immundo, quam
est mala esse et mala fieri, et homines peccare. So- qni eum crucis afllixit patibulo. Si quis in mortali
lulio. In hujusmodi locutionihus duplex judicium peccato est, si accipit corpus Cbristi, judicium sibi
solet et debet esse. ALquando enim de locutionc manducat et bibit; sed si in mortali senon invenit,
judicamus secundum qualitalem rei; aliquando se- quia non est sine quotidianis, de ipsis pteniteat. et
cundum consequens, id est secundum opporlunila- dicat? Domi)i«, non sum dignus, ul intres sub teclum
tem quam prsestat ad id quod sequitur. Cum igjfur meum (Matth. vm).
817 ALLEGORLE 1N NOVUMTESTAMENTUM. — LIB. VII. 91«
Sed dicit aliquis : Nonne dignus est talis? alio- AS.infidetibus. Linguae sunt in signum infidelitalis, ne
quin judicium sibi manducat, et bibit. Et si dignus detur sanctum canibus. Infideles vocat non omnes
est,et dicit se indignum, mentitur, et ita fit indignus. sine fide, sedobslinatos in fide. Si quisignorat,
Solutio. Apostolus non est mentitus ubi ait: Non ignorabiiur. Durum vidctur, quod ideo indiserti re-
sum dignus vocari Apostolns (I Cor. xv); et tamen probentur a Deo, quia ignorant quia mulieres non
dignus erat. Ex hoc ipso enim, quod dicit se indi- detenf loqui in Ecclesia, et quod prophetise prae-
gnum, quod verum est quantum ad propria merita, poni dehent linguis. Solutio ad hsec, et similia. Non
si excellenlia tanti sacramenti consideretur , Deus omnibusest periculosum, sed prophetis, et spiri-
per graCiam suam et misericordiam suam reputat lualihus.
eum dignum. (ICOR.XV.) Ego enim sum niinimus apostolorum,
(I CoR.XII.)il/<*in6racorporiscum sinl multa,unum qui non sum dignus vocari apostolus, ctc. Magna
Samen corpus sunt: ita et Christus. Christum vocat qusestio quomodo verum dicat Apostolus nominando
caput cum membris propter ineffahilem unionemca- se minimum apostolorum cum esset de majoribus.
pilis et menibrorum. Tunc Christus erit perfectus Solulio. Dicunt quidam, quod quoties sancti nomi-
vir cum onmia menibra ei conjungentur. Omnes in nibus humilitatis ufuntur, tali modo signifieant se
uno spirilu potati sumus. Spiritus sanctus polus -"*illius esse officii, quo aliis subservire teneutur. Hu-
dicitur, quia laelificat mentem, et inebriat; el quod jusquseslionis solulionem melius pertractatam in
facit vinum materiale Deo, facit spirilus Imundo. qusestionibus nostris super Epistolas Pauli invenies.
. (1Con. XIII.) Chariias omnia sperat. Augustinus : Aliu ciaritas solis, atia claritas luna, el alia clafi-
Nbn impar charilas, sed impar facultas mullum vel tas stellarum. Duplex erit in fuluro gaudii partici-
parum danti, hinc volunt quidam, quod in quibus- patio; et secundum experientiam et secundum uf-
«unque est par charitas, etsi imparia sunt opera fectum. Dispar eritclaritas seeundum expeiientiam;
charitatis, pares sunt inmeritis. Sed secundumlioc par, id est commune erit gaudium secundum affe-
nihil videntur conftrre bona opera, cum tamen ve- ctum. Yel ideo par, quia de quocunque gaudebit
lum sit, quod Deus reddet secundum opus. Item in unus, gaudebit et alius.
passione sua Christus meruil, quod non prius ; ergo Ignorantia alia ex conlemptu, alia ex infirmilate,
meritum crescif, ubi non est charilatis argumen- alia ex defectu rationis. Per solem, cenlum, per lu-
tuin, nam, sexaginta; per stellas, triginta numerum ha-
- Non liabenl parem charilatem, qui non bentes significantur. Surget in gloria, etc Gloria
pariter
operantur, si parem habent operandi facultatem, ut < P corporum de beatiiudine procedet animarum major,
volunl quidam, quod famen videtur esse falsum, minorve pro diversitate meritorum. Nec mirum : cor
curo vir contemplativus majorera habeat charitatem eiiim gaudens exhilaral faciem, ut aitSalomon (Prov.
quam activus, et tamen minus cooperetur. Charitas v), et solis claritas illuminat corpus vitreum. Quod
nunquam excidit, sive scieniia deslruetur : ex parle sutem in bono summo unus plus gaudebit et alius
cnim cognoscimus, etc. Scienlia illa, quam nunc de minus, rion erit ex illo bono, quod totum non per<
Deo, et illa, quam habemus de creaturis, imagina- partes eril in omnibus, sed erit ex hoc, quod unus
ria est, et umbra est illius, quam circa Deum, et erit capacior summi boni, et alius minus capax. Est
de Deo habebimus. Illa siquidem erit in veritate; cofpus animale, est et spiritale. Prius quod ani-'
ista est in imagine. Isla in umhra; illa in lumine, male, deinde quod spirilale. Corpus animale est,
llla ergo alia erit, quam ista. Ista peribit et desinet quod sic babet vegelationem ab anima, ut etiam
illa apparente, sicut umbra perit luce acccdente. extrinsecis alimentis egeat ad suslentalionem, quod
Ista dicitur ex parle, quia non nisi crcaluris me- prius fuit eliam in Christo ante resurrectioriem.
dianlihus nunc Deum eognoscimus : hoc dico secun- Deinde spirituale. Erranl ergo illi, qui dicunt cor-
dum quosdam/CIiaritas autem secundum eosdem, pus Christi ex quo fuit assumplum, fuisse immor-
ideonon dicitur esse ex parte, quiaimmediateDeum D I tale el impassibile.
etiam in praesenti diligimus. Nunc aulem manent, Corpus spirituale esl, quod ad sustenlationem
fides, spes, etc. Est spes praecedeus charitatem, quse cibis corporalibus non eget. Boni.in fuluro erunt et
de consequenda estvenia. Et spes sequens charita- immoiiales, el impassibiles, MaJi vero inimortales,
tem, quse est de habenda corona. sed passibiles. Absorpla esl mors in victoria. Mors
(1 GOR.XIV.)Si venero ad vos linguis !oquens,quid corporis absorpla esl modo tantum in Christo, sci-
vobis prodero, nisi vobis loquar aut in revelulione, licet perresurreclionem. Mors animse in prsesenti
autin scientia, autin propheliis? Trihus de causis absorhetur in »o])is per Christi resurrectionem. In
prophetse, Chrislus el aposloli, parabolice et vela- futuro absorbebitur mors in nohis carnis. Stimulus
tis significationibus locuti sunt, ut qui indigni sunt, mortis peccalum est, etc Siimulus est aculeus, qui
non' inlelligant; ieguntur etiam ne vilescant. In impulsu aperit cutem; ef ideo peccat.um stimulus
aliis linguis loquar populo huic, et nec sic exaudient mortis diciiur, quia per peccalum m.ors intravit, et
me. Deberent novitaie miraculi credere, et magis aditum invenit; vel quia rootus animam illiciunt, ct
i attente; sed nccsic credunt. , * ad peccandum incitant; idco peccalum originaie
ltaaue tinguw suni tn signnm, non fidelibus, sed stiinulus dicitur.
919 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA DUBIA. 820

LIBER OGTAYUS.
IN EPISTOLAM PAULl AD CORINTHIOS SECUNDAM

(II COR.I.) Paulus apostolus Chrisli Jesu per vo- A quam Apostolus, etsi non voce expresslt, eam tamen
tunlutem Dei. Eliguntur per volunlateiri Dei mali, et in mente habuit. De Judseis quseritur an, menliantur
ex electione boni fiunt, ut Paulus. Eliguntur et negantes Chrisfum esse Deum, cum contra con-
mali per voluntatem Dei; etsi non ad bonum suum, scientiam non loquantur. Solufio. Excopcali sunt, et
tamen ad bonum aliorum, ut Judas. Eliguntur et ideo hsec negantes rei sunt mendacii. Et dedil-pignus
boni per volunfatem Dei, qui merito vitseet scientise spiritus in cordibus nosiris. Pignus certum faeit ven-
ad regimen Ecclesiae ordinantur. His diebus volun- dentem de pretio habendo; sic et charitas dc selerna
tas principis super eligendis exspectalur, non Dci. gloria certum facit, el ideo pignus vocalur.
Benediclus Deus, el Pater Domini nostri. Sicul homo (II COR. II.) Ut magis doneiis, el consolemini.
assumptus per graliam est assumptns; et per gra- Tunc pcenitent; facienda esl eondonaiio, quando in-
tiam Filius Dei naturalis non adoptivus effeetus est; ficmitate gravatus poenitentiam injunctam faccre
sic videlur, quod Deus Paler per graliam sit Pater non potest, vel r.e desperet propter nimiam asperi-
hominis assumpti: non tamen Paler adoplivus sed tatem. Ut non circumveniamur a Saiana. Diabolus
Pater naturalis. prodalum, quem per consensum peccati non potest
Deus, Pater est Chrisli generatione; nosier mi- seducere, per nimiam asperitatem sub specie corre-
seralione. In quem speramus quoniam et adhuc eri- B cisonis facit in subjectos ssevire. Subditus vero cir-
piet. Sperare in aliquo, esl aliquod auxilium ab eo cuwivenilur, quando per desperationem in delerius
cxspeciare, quod etiam ab liomine licet. Sperare in cadit, vel frontem" inobedientiae opponit. Aliis qui-
aliquem est totani spem salulis et auxilii in eum dem odor morlis, etc Mali odorem vitse odorem
ponere, quod in soluni Deum fas cst. Adjuvaniibus morlis sibi faciunl. Adulierantes verbum Dei. Adul-
vobis in oratione pro nobis. Sunt tria, quse petilio- teri verbi Dei dicuntur, qui non fillos in fide gene-
nen. impodire solent; scilicet quia persona indigna rare; sed temporalem deleclationem explere sata-
est, quaepetil, vel pro qua pelit, vel res, quam petit. gunt.
Item nunc persona indigna petit, et exauditur, ut (II COR.III.) Lillera occidit, quia sine miserieor
Satan ; nunc digna, nec exauditur, utPaulus ; nunc dia punil; spiritus vivificat, parcendo, culpam remit
digna petit pro indignis, et exauditur, ut Moyses tendo. Reveiala facie gloriam Domini speculanies.^
pro filiis Israel. Gloria nostra hmc est, teslimonium Gloriam Domini duobus modis speculamur, vel in
conscientim nostrm. Potesl quoeri quomodo glorietur crealuris, ejus potentiam , sapientiarn, bonitatem
Apostolus in testimonio bonae conscientise, cum altendendo ; vel fide et ratione, ipsum in ipso con-
juxta eumdemin solo Deo sit gloriandum? Solutio. templando. In eamdem imaginem transformamur.
Non sunt diversa gloriari in testimonio bonse eon- Imago Dei in nobis per peccalum est deformata; sed
scientiss, elin Deo ; imo conjuncta sunt. Bona enim iireamdem, id est in ejus integritafem rcformamur
conscientia Deum imitatur, et ei adhaeret; aliternon per gratiam, vel transformamur in eam imaginem,
csset in ea gloriandum. ad quam faeii sumus, ut ei eonsimiles efficiarour,
Quod in simplicitale cordis, el sinceritate Dei, etc Aqum inferiores, id est affectus earnis congregandse
Simplicilas est zelo justitiae, et propter Deum lan- sunt iu unumlocum, et ad imperium rationis. Aqum
tum aliquid facere, cui ne error admisceatur, ne- superiores, id est desidena spiritus non sunt con-
cesse est ut sit sincera el-discreta. Cumergo hoe gregandoe in unum locum; quia charitas non dchet
noluissem, nunquid levitate usus sum. Scriplurae coerceri, sed ad omnes extendi.
aliae de Iocutjonibus judicant secundum vocis signi- (II COR.IV.) In facie Chrisli Jesu, id est coram
ficationem; sacra vero Scriptura secundum profe- Christo, qui est facies Patris; quia per eum habe-
rentis intenlionem; unde illae quemlibet mentiri tur cognilio. Aliud est necessitas coactionis, aliud
dicunt, quem constat falsum enuntiare : sacra exigenlia debitse obedientiee.
Scriplura illum tanlum meniiri judicat, qui loquilur (II COR.V.) Ingemiscimus habilaiionem noslram,
contra conscieuliam suara. Quid enim est mentiri, D j ijum de cmlo est, superindui cupienles; quod nolu-
iiisi contra mentem ire? mus spoliari, sed supervestiri. Aliud est affectus ra-
Dicit aliquis: Aposlolus non implevit quod pro- lionis, aliud affectus carnis. Affectus carnis, cupie-
misit; ergo vel decepit vel deceptus est. Solutio. Ja- bat Apostolus sine morte transire ad immortalifa-
cobus apostolus docet quod in loculionibus, quse tem; affectus rationis cupiebat dissolvi, et esse cum
sunt de futuro contingenti, condilio est apponenda, Christo.*Affectus carnis non est merllorius, id est
vel subinleuigenda ; iiaec scilicet, si Deus volucrit, nec bonus nec malus, quia naturalis. Tali affectu
"
m ALLEGORIJE IN NOVUM TESTAMENTUM. -• LIB. VIII. 922
amara quoeque et carni contraria refugimus, et in ji. nis sustenlanl, consequunlur, quod per se non pos-
diebus abstinentise ante horam cibum appetimus. sunt. Sed quomodo ? si charitalem non haheiil, per
Si lamen vestili, et non nudi inveniamur. Vestiti . meiila aliorum non videntur posse salvari. Sine
scilicetfide (ut didt glossa). Ergo deposito coipore charitale enim nemo dignus salute. Solutio. Hoc
erit fides. Non, sed fidem Vocat, rcm fldei. Ut referal dictum est de iis, qui adhuc consueludinem pec-
unusquisque propria corporis, etc. De pueris -etiam candi evadere nonpossunt, [per merila aliorum sa-
hoc verum est, qui per alios crcdiderunt, vel non luteni consequcntur, prius quidem gratiam, per
crediderunt. Baptizali ergo referenl proutgesserunt quani libereniur; oost, charitatcm, qua digni sint
incorporc, id estprouiab aliis gestum est in eorum gloria.
corpore. Sed non baptizati qtiid referent ? cum non (II COR.VIII). Si enim volunlas prompta esl, se-v
ipsialiquidin corpore egerint, uecab aliis in eorum cnndum icl quod habet, acccpla est; non'secundum
'
corpore gesttim, pro qua sint damnandi? Solutio. id quod non habet. De duobus qui impares sunl fa-
Dicunt quidam, quod etiam illi habuerunt molus cullate potest quoeri an seqnaliter mcreaiiiur, si
inordinatos, pro quibus sunt damnandi, pariter dent et pari affectu? Quod videlur, quia
Timorem Domini hominibus suadcmus. Quare po- Deus non pensat censum, sed affeclum; non quan-
tius timorem quam amorem ? Solutio. Hoe dicit de " tum des, sed ex quanlo; bi autem pares sunt in
timore filiali, qui tamen potius videtur perlinere affeelu : ergo secundum communem omuium opi-
ad prseeeptionem quam ad monitionem; sed sic csl nionem pares et in merilo. Item sic contra opponi-
de hoc timore sieut de fide, quod non potest cogi, tur. Unusquisque tenetur facere secundum suam
sed admoneri. Siveenim menle excedimus, Deo; sive facultalcm; ergo qui plus habet, plus tenetur dare:
sobrii sumus, vobis. Qiiidquid agimus vel est honor ergo peccal, si non plus tribuit. Solutio. Potest dici,
Dei, vel utililas proximi. In quibusdam tamen spe- quod qui plus habel, lenelur debilo perfectionis,
cialiter apparet honor Dei, utquando sapienlia inter non salulis, id cslhoc exigitur ah eo adhoc ut sit
perfectos 'praedicatur; in quibusdam utililas proxi- perfectus, non ad boc ut sit salvus, ut facial se-
mi, ut quando lac prsebetui parvulis. Excessus men- cundum facultaiem. Polest eliam conliiigere quod
tis exstasis appellatur, scihcet quando mens supra se ille qui plus habet, licet non plusdet, lamenpari-
rapitur, quod nunc fit tumo.re superbise; nunc ma- ler merealur; quia sicut ex charilate dal, sic ex
gnitudine doloris vel timoris, sive etiam gaudii, charitate reiinet, ut aliis magis iudigentibus tribuat.
quandoque eontemplatione rationis, scilicet quando Nullum eliam erit inconveniens, quod licet pari
mens desiderio"rapitur ad superna nullam babens _, affectu dent: non tamen pariier mereanlur. Ut in
inferiorem memoriam : huic operam dant viri san- J conlrario contingit aliquos pari delectalione ali-
cti. Quoniam quidem Deus eratiri Christo mundum quod peccalum committere, et tamen alter plus al-
reconcilians. Deus erat in Christo, divinitas in ho- tero reus tenetur : ut si laicus et monachus pari de-
mine assumpto. lectatione foinicenlur.
(H COR.VI.) Ne in vacuumgraiiam Dei recipiaiis. Providemus enim bona non solum coram Deo,
Dicil Augustinus : Prodest TC-1per diem bonum sed etiam coram hominibus. Prudenlis esl talia ope-
fuisse, cui contrarium videtur. Melius est viam rari, ut in oculis Dei placeant, et in quibus homi-
juslltise "non agnovisse, quam post agnitam relro nes nibil reprehensibile inveniant. Caveie aulem
abiisse, quia de ingralitudine et contemptu damna- non possumus, quin bomines bonis nperibus no<
tur. Solulio. De diversis sunt illse auctorilales : stris detrahant; sed hoe non cst ex qualitate ope^
prima de peccatoribus non infidelibus; secunda de rum, sed ex perversilate hominuni.
bis, qui post fidem redsunt ad infidelitatem. Dicit Auguslinus : Qui conscientise fidens, famam
Os nostrum patet ad vos, o Corinthii. QuoruEi- crudelis esl.' Quid aulem vocat famam, ni-
dam os claudit imperitia ; quorumdam limqr vel negligit,
• si laudem lmmanam ? hanc non solum negligcre, scd
amor; quorumdam vila perversa; quorumdam ac- 0 eliam debemus. Solutio. Ille famam negligif,
fugere
ceptio munerum.
Exile de medio eorum, et separamir.i, etc. Majus qui agit cum scandalo fratrum, quod licite posset
dimittere : boe autem quod dicitur laudem huma-
malum eommittimus in separatione honorum, nam debcmus fugere intelligendum est quantum ad
quam quod conlrahimus, in coiijuncfione malorum. nos.
Hoc non est generaliter dictum de omnibus, sed de
proelatis et perfectis qui graviter delinquuni, sub- (n COR.IX.) Qui parce seminal, parce el metct.
dilos et imperfeclos relinquendo inter malos quos Quomodo parce metet, qui vitam seternam, ct ip-
pfseseiitia sua confirmare deberent. Minores et sub- sum Deum aecipiet in metendo ? Solutio. Hocdi-
diti, quoniamtiment, ne bonos mores corrumpant cit, quia sicut meritorum est diversitas, sie et prw-
miorum erit differenlia, ut minus accipiat, qui mi-
colloquia mala (I Cor. xv); non.videntur peccare,
si etiam loco a malis separarentur quamvis in'er nus promeruit.
eos sint aliqui boni. Qui vivunl in soeculo, ul dicit (II COR.X.) Qui arbitrantur secundum carnem nos
f.aetoritas, non habent meriti ad vitam oeternam ambulare. Ambulat secundum carnem, qui carnis
scd per merita eorum. quos elemosy-
EBfficiciitiK»; desideria sequitur et secunduin sapicntiam roundi
925 HUGONTSDE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. 1N AREOPAGIT. dU
agit, et agilur, qui legem adhuc secundum carnem di pore, sciat correptionem temperare, ne absorbea-
obseivandamputat. tur; poteslate ut judex ex oflicio sit ad hoc consti-
El in promptu habentes ulciscendi omnem inobe- lutus ? Nolandum esl quod persona quandoque ex-
dientiam. Promptiludo ulciscendi omnem inobedien-' cedit potestatem. Ut quando aliquis exercet tyran-
tiam in tribus consistit, scilicetin vita, in scientia, nidem, sumens occasionem ex ipsa potestale; quan
in polestate. Vita inobediens et criminosus, quo- doque potestas excedit personam, ut cum indignus
modo polest alterius inobedientiam, et crimen judi- ad ordines sacros initiatur.
care , scientia, ut pro persona, pro loco, pro tem-

-
EXEGETIGORUM GENUINORUM' -

PARS SECUNDA.

COMMENTARIORCM
m

HilRAKIIAI CILESTIM S. DMISII ARf OPAGM

SECUNDUM INTERPRETATIONEM JOANNIS SCOU

AD LUDOVICUM
REGEM FRANCORUM, FILIUM LUDOVICI GROSSI,

Qui cedem V. Victoris Parisiensis wdificandum curavit.

LIBKI X.

LIBERPRIMUS.
CAP.I. De differenlia mundanm theologimalque divinm, et de demonstralionibus carumdem.
CAP.II. Quce sit materia hierarchiarum, ei dispositio earum.
CAP.III. De iribus hierarchiis.
CAP.IV. Quate thcologiam assumpsit traclandam Dionysius Arcopagiles, postquam susccperat fidem ca-
tlioticam.
CAP.V. Quid sit hierarcln-a, et dispositio illius et exordium

CAPITULUM PRIMUM
Dc differentia mundanm iheotogim atque divinm et de demonslralionibus earumdem.
Judmi signa qumrunt, et Grmci sapientiam (I Cor. R manifesta erant Dei, ad illuminaiionem processe-
i). Fuit enim quaedam sapienlia, quem sapientia riinl; el nota facta sunl ut probarenlur corde non
videbatur iis, qui veram sapienliam nou noverant. puro. Nam illa, quse videbantur, nota erant, et erant
El invenitmundus sapientiam illam, et inflari coepit, alia quae nola non erant, et per ea quae manifesta
et tumuit, magnum se existimans in ea. Et praasum- sunt, putaverunl ire in illa, qua; ahscondita fuerunt,
psit, et dixit ut ultra pergeret ad sapientiam sum- ct corruerunl mente ulira possibilem veritatem in
mam conlidens in sapientia sua, quasi via esse po- mendacia figmentorum suorum, ubi non est inven-
tuisset ad illam. Et ascendit, et clevatus-est ut ad tum amplius, quod apprehenderent. Ideo stullam
alla corde perveniret. El fecil sibi scalam, speciem fecit Deus sapieniiain hujus mundi, quia in illa non
ceaturse, nitens ad invisibilia Creatoiis. Tunc qua? potuit inveniri sapientia Dei; et monstravit sapien-
' '
•528 EXPOSITIO IN EIERAttCH. COELEST S. DIONYSII. — LIB. I. iM
tiam aliam, quse stultitia videbalur, et non efat, ul. A longe ostendcns, quod quserebatur, ncquc lucem in-
veia sapientia invenirelur per eam. Prsedicatus est gerens oculis ealigantibus. Natura enim ad servitu-
Chrislus crucifixus, tit humilitate veritas quserere- tem condita Creatorem suum demonslravit; sed eral
tur.' Sed mundus medicum [modicum] despexit, et feiinilitudo peregrina ad excellentem, el dominantem
non potuit verum agnoscere. -Voluit enim contem- "maj^stalera. Neque potuit evidenlem declaraiionem
plari opera Dei quse miranda feceral, et quae propo- invenire in iis omnibus iila, qu.13docenda fuerat na-
suerat imitanda noluit venerari. Neque enim mor- tura, quoniam, et ipsa sana non erat, ut multum
bum suum attendit, ut pia devotione medicinam claresceret in contemplationem. Non enim habuit
qucereret; sed de falsa sanitate prsesumens, dedit se quse per gratiam exemplaria formabanlur ad sauita-
ut vana curiositate aliena investigaret. Et videbatur tem visioiiis internse; neque arcam sapiehtiae nove-
e\t "a Se proflcere, «ed defecit in se et eum, qui erat rat, et conditorum thesaurorum, carnem Verbi
supra se, non invenit. Et proposuit existimationes seterni in Jesu humanitate; sed naturali solo docu-
de illo, quas corde superbo conceperal, ne verum mento utens lippienti acie lumen nubilum, et ambi-
•iguorare videretur : el; secutus esl ih via erj-oris, guum adducens speculanti in rerum crealarum spe-
aiia et alia, contra verum plurima, ct novissime in- cie contemplabatur. Propterea erraverunt, et eva-
decora Deilati, et excellenti majestati deformia, ut B nuerunt, cum transire vellent mcnte ea quse sola
error fieret manifestus. Prius enim verum erat, et nosse acccperant et palpantes seslimationibus ad ea
magnura videbatur et novissime successit falsilas, quce videri non poterant, cseci inventi sunt qui se
cum veritas consummari debuisset. Et demonslra- videre putaverunt. Hsec sunt simulacra erroruin,
lum est quasi lumen quoddam in parte una, ut ibi quse theologia (sic enim ipsi vocaverunt studium,
videretur aliquid, et erant contra densse tenebrae, et quo divina scruiari crediderunt) vanitatis eorum,
caligo prolunda ignorationis, ubi erroris Iaqueus et deceptionis praedical veneranda; in quibus tarr:
poiiebatur in captionem superborum. Et viderunt multa lam prseter verum, et rectum, et naturse bonss
uhl lumen erat, et uhi lenebree erant videre non po- consentaneum menliuniur, ut ipsi quoque erubesce-
tuerunt: et ibi laqueo capti sunt propter audaciam re compellantur in eis. Digiium quijipe erat ut con-
prsesumptionls-suse, qiia se prsecipitaverunt ire in funderentur in summis qui de ihrimorum cogni-
illud : manifesta sunl hsec. Quanlo enim illi excel- lione superbi erant, et qui humilitatem fidei 5nmorte
lentis ingenii monumenta reliquerunt : nbi tam Salvaloris despiciunt, celsiludineni ejus admirentur
mulla investigalione secreta naluras, et abdita rerum in agnitione Crealoris. Duo enim. simulacra erant
conditarum prosecuti sunt, ut ipsam illorum eflica- _ proposita liomini, in quibus invisibilia videre petuis-
ciam omni studio praeferendani existimemus. Legi- set: unum naturae, et unum gratise. Simulacrum
mus artes, et studia; et diseipliuas et rationum pra> naiurse erat species hujus mundi. Simulacrum au-
cepta plurima, quse illi sensu et ingenio suo daio in tem gratise erat humanitas Verbi. Et in utroqiie
hoc ipsum scrutati sunt, -et invenerunt; et scripse- Deus monstrabatur, sed non in ulroque inteiligeba-
runt iuventa, et legenda posteris tradiderunt, logi- lur; quoniam natura quidem specie sua aiiificem
cara, et ethicam, et malhematicam, et physicam, de demonstravit, sed contemplaulis oculos illumlnare
forma raiiocinationum, et vitae, et morum pro insli- non potuit. Humanitas vero Salvaloris et medicina
tulouatur^ decentium, de disposilione et ordine, et fuit, ut caeci lumen rcciperent, et doctrina paiiler ut
causis, et proventlbus rerum omnium. Et invalue- videntes agnoscerent veritatem. Lutum fecit ex spu-
runt in parte hac, utverum apprehenderent; quo- to : et linivit oculos caeci, et lavit et vidit (Joan. ix).
niam et hsee veritas per eos ministrauda erat, quse Et quid postea? Deinde videnti et nondum'cognos-
non crat ad vitam. qurfiiii vitae non erant. ldeo da- centi ait: Ego sum, et qui loquilur lecum, Ipse est
tum est illis propfer nos, quibus consummatlo ser- Filius Dei (ibid.). Prius ergo illuminavil, postea de-
vabatur et inchoalio parabatur, ut invenirent veri- monstravit. Nalura enim demonstrare potuit, illu-
tatem illam, quam opoiiuit susclpere filios vitse ad D minare non potuit. Et munclus Creatorem suum
obsequiuni summse veritatis. Cujus labor ipsis ap- specie pradicavif, sed intelligentiam veritatis cordi-
positus est, iis fructus servatus. Et in omnibus iis bus hominum non infudit. Per simulacra igilur na-
lumeii inlelligeniise, et acumen ingenii, sensusque turce, Creator tantum signilicaliatur; in simulacris
virtutem ad documenta prsevia perceperunt; in qui- vero gratiae prsesens Deus ostendebatur, quia illa
lius crealurarum vim, et modum nalurse inferioris operatus est ut intelligeretur esse; in istis vero ope-
secundum formam rationis insitse suhtililer discus- ralus est ut agnosceretur prsesens esse. Hsec est
serunt. Novissime autem thcologiam pro ratione di- distaiitia llieologisehujus mundi ah illa, qnoe divina
vinoruni,-et scrutalione invisibilium quasi eoiisum- nominatur thcologia. Impossibile enim est invisibi-
maluri sapienliam .addixerunt, ut ipsi putaverunt, lia, nisiper visibilia demonstrari: et propterea
corisummaturi; sed vere amissufi, et veram non omnis Iheologia necesse babet visibilibus demonstra-
inventuri. Nam, ibi corruere cceperunt in mendacia tionibus uti iri invisibilium declaratione. Sed mun-
figmehtorum, et assumpserunt species visibiles si- dana, ul diximus, ibeologia opera conclilionis as>-
mulacra divinorum, ut invisibilia viderent per ea, sumpsit, etelementa liujus mundi secundum spe-
•quas videbantur et erat ibi simile aliqnid, sed.de ciem creata, ut demonstrationem suan" facer-ct -in
€27 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 928
illis. Theologia vero divina opera restauralionis ele- A mas. Secunda aulem, id est physica, scrutatur invi-
git secundum humanitatem Jesu, et sacramenta sibiles rerum visibilium causas. Tertia vero sola, id
ejus quce ab initio sunl, naturalibus quoque pro est theologia, contemplatur invisibiles substanlias,
modo subjunctis, ut in illis eruditionem conforma- et invisibilium substantiarum invisibiles naturas. E'
rel. Major autem, ut diximus, declaratio divinitatis est in his quasi progressio qusedam, et profectus
in sacramentis gralise, et carne Verbi, et mystica mentis ad cognoscendum verum conscendeniis. Per
operalione ipsius ostenditur, quam naturali rerum visibiles enim visibilium formas pervenitur ad invi-
specie prsedicetur. Et idcirco mundana theologia pa- sibiles visibilium causas; et per invisibiles visibilium
Tum evidenti demonstratione utens, non valuit in- causas ascenditur ad invisibiles substantias, et earum
comprehensibilem veritatem sine contagione erroris cognoscendas naluras. Hic autem summa philoso-
educere, cum divina noscitur iheologia simplici, ac phise est, et veritatis perfectio, qua nihil altius esse
pura assertione prsedica!'e. potest iiiiimo contemplanti. In hac sapientes hujus
Nunc dicendum est quid sit theologia, altius roundi propterea, sicut jam diximus, stulti facti
quidem ineipienli ad evidentiam rerum dicendarum. sunt; quia solo nalurali documento secundum ele-
Pliilosophia omnis in tres principales partes seca- " menta et speciem juundi incedeutes, exemplaria
tur: Logicam, ethicam, iheoricam. Quartam enim, gratise non habuerunt: -in quibus etsi species erat
quam in suo loco adjecimus, hic ex supefabun- hiKiiiiis, sed roanifestior pneslabatur demonstratio
danti enumerare est. Philosophia ilaque tres conti- veriiatis.rHic ergo stultam fecitDeus sapientiam hu-
net partes : Primam, id est loglcam, qua?. vim jus (I Cor. i); quoniam veritatem agnoscere non
modumque raliocinationuin, veri ac falsi judicium potuit; quoniam in sua eruditione formam humili-
assumpsil; secundam auiem, id est elhicam, quae tatis tenere conlempsit. Hsec nunc de ihe-slogia
moduni vivendi reclum, et disciplinse formam se- dixisse sufliciat propler hierarchiam Dionysii, in
cnndum virtutum inslituta disponit; tertiam vero, quam explanaiionis gratia aliqua dicenda suscepi-
id est theoricam, quse sola verum in omni, quod est, mus. Omnis enim hierarchia theologise supponitur;
et non est scrutaii elegit. Hujus, id est, theoricse et necesse erat introducendis ad lectionem hierar-
tres partes sunl: Prima, mathematica; seeunda, cbise aliqua de theologiaprsemitlere, ad deflniendam
physica; tertia, theologia, in quibus conternplatio maleriam ejus, quse tota in imisibilibus consislifc
veritalis, quasi quibusdam contemplaiionum gradi- substantire, et earum naturis similiter invisibilibus
bus ad summum conscendit. Prima enim, id est ma- visibili documento utens ad demonstrationem sui.,
thematica, speculalur visibiles rerum visibilium for-

CAPITULUM II.
Jum sit maleria hierarchiarum, et disposilio earum.
Dionysius Areopagites ex philosopho Chrislianus C perium, quod in Domino et guberaatore omnium
effeclus theologus, et hierarchiarum descriptor, di- universaliter, et omnipotentisslme, etsuperexcellen-
vinse dispositionis ordinem in rerum omnium gu- ter, et inefiabiliter adoratur: in eos qui participes
bernatione demonstrat; quomodo rationalem creatu- gratise et glorias consortes et soeii- majestatis facti
ram participem fecit Deus potestatis suse, consli- sunt, per partes, et divisiones, et gradus, et ordines
_ tuens magistratus, et potestates, et principatus sa- distributum est, ab eo descendens et respiciens ad
cros in cceloin angelis, et in terra in hominibus, ut eum, et sub eo ordinatum qui fons et causa est
dominentur crealurae ejus. Dignum siquidem fuerat, omnium, et principium primum : « Unum opus, et
ut illa pars operis sui particeps fieret potestalis ejus arlifex uaus? unum imperium, et unus rector, unus
in dispositione sua : quse in sui condilione smilitu- princeps, et una respublica : unus Dominus, «t
dinis participationem acceperat, ulqusesolaadsimili- Pater, a quo omnis paternitasin ccelo, et in lerra
tudinem Condiloris sui facta fuerat, sola in sui or- (Ephes. m): unus in omnibus omnia: el oiniiia
dinationem imaginem illius retineret. Ipse igitur unum in uno. i Summum namque bonum parlici-
rerum omnium condilor Deus, cujus ineffabilis ma- palione graiiarum et donorum distributione, per
jeslas, et indeflciens virlus, potens erat sola guher- cunctos parlicipes largilionis unum in se manens
nare quod creaverat sola, voluit in rerum a se " dividitur, et omnes uno participa-ntes ad ipsius uni--
factarum gubernatione partieipes habere et coope- talis formam, simplicitatemque veram colliguntur.
ratores, non ut illorum ipse minislerio juvaretur, Neque enim participes polestatis esse potuissent^
sed ut ipsi poteslatis ejus consortlo sublimes eflice- nisi prius per gratiam consortes fierent virtutis.
rentur. Dominus ergo solus et princeps omnium, Neque cum illo possent, quod ipse potest, nisi
dominationes et principatus sub se, et secundum prius ex illo esse mererentur, quod ipse est. Omni-.
se esse instituit in ministerio perficiendo : quod potens autem Conditor non extranea usurpalione,
universitatis ordo deposcebat, ut opera ejus com- neque perfunctoria appellalione guhernator a se
plorenlur per ordines et disposiliones a summo in factorum omnium nomiiiatur; sed insita sibi vir-
universa prceceoio decurrente. Majestas ergo et im- tule, et bonitate inolila cuncta foveus el nutriens,
SS9" "EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSIi: — LIB. I. 930
regens, et disponens universa, eamdem sub se do- A signalos sub-uno prineipio et polestate una, a qua
minanlibus bqnilatem, et virtutem secundum men- omnis poleslas, et omnis virtus, et omnis lux spiri-
suram parlicipalionis et ministerii rationem per tualiter lucens et illuminans spiiitualiter lucentia
ordines et gradus mullifariam dispensavit excellen- omnia. Hsec est creaturse rationalis celsitudo, et su-
tioribus quidein, et supra posilis imperio majora et hlimilas, et dignitas admiranda, quo dominari me-
superexcellenlia dona impertiens; inferioribus au- ruil in operibus factoris sui, accepta viiiute ab ipso,
tem, el suppositis gradibus minora charismata,- et et tenens potestatem cum ipso. Quse virtus, quo-
libere famulaniia ad subjecta quoque sine oppres- niam secundum' mensuram largilionis el partlcipa-
sione prselata concedens. Istse sunl distiibutiones tionis varie multipliciterque ad decorem ac pulchri-
luminum, descendentes in omnia, quihus ipsa par- tudinem eorum, quse sapientia ornavit qperum, ab
licipare dafum esta-Patre luminum et sole juslitias, una virtute el potestale una distribuitur, nmltse
clara speculamina effecta; utiiiceant et illuroinent. virtutes et poleslates multae efliciuntur. Sed , ne
Subjecla quidera in eo quod lucenf, et in eo quod rursum mulliludo schisma generet, ac divisionem
iUuroinaut pra-lata. Et una lux estj et lionuro unum et adversum se pugnet orbis dominatione contraria,
est; et plurima sunt lucentia, et participantia bo- unum principium est, et moderator unus omnium,
num unum, et lucern unam; et in eo quod parlici- a quo habent quod sunt, et sub quo moderantur
pant unum sunt in uno ^collecta, el reduelaad quod possunt, et referunt ad ipsum omne quod
unum, et uni conformata. Hie sunt hierarchiae, id efiiciunt, ut unitas maneat in omnibus, et pax
est sacri principatus, quos summa hierarchia se- perseveret in regno cuncta creanlis el regenlis
cundum se formavit, et suh se constituii uominari, omnia Dei.
et praeesse in operibus suis secundum ordines cori-

CAPITULUM III.
De tribus kierarchiis
Tres sunt hierarchiae, in quaruiii descripiione C lione, trina divisione distincta. Tertia, ct ultima
theologus et narralor hierarchiarum etpoteslatum hierarchia in humana natura ordinata est secundam
sacrarura, quse in ccelo et in terris sunt, Dionysius, primo, et primam secundo loco imitans, el imagi-
opus consummatum explicuit. Prima principalis nem summam, et super excelleniem similitudinem
omnium, et forma, et exemplar reliquarum summa, per mediam participantia suscipiens, et referens
et ineflabilis potestas est Trinitatis, simplex, et una, per idipsum, ut ab uno totum sit, et ad unum to-
ef [uniformis sine gradu et difterenlia, et compara- lum, et totum unum. Theologia autem angelicam
tione, summa, el selerna, et perfecta, et vera in hierarchiam primam suscepit quasi exemplar hu-
omnia opera sua condenda et regeiida propria vir- manse hieiarcbice, ad cujus blmilitudinem ea quae
-tule Omnipotens, nihil externum suscipiens, nihil in hominibus cst hierarchia omnis facla est, el for-
suum amittens. Secunda hierarchia in aiigelica na- mla, explicandam; et post eam, quee sccundum
tura formata est, adoptione, et parlicipatione, et ejus similiiudinem constat, humanam-: tertio loeo
dignatione, a prima, et sub prima, et ad primam summam, et inefiabilem, et super excelsam consli-
secunda, simililudine sublimis, gradum habens, et tueus hierarchiam, ut ex prsecedentium illumina-
differentiam suscipiens, et comparalionem admit- tione humanis mentibus propinquiore, quae valde
tens, post summam Trinitatem secunda aemula- intelligibilis est et obscura, clarescat.

CAPITULUMIV.
Quare iheologiam assunipsit traclandam Dionysius Areopagiles poslquam susceperat fidem catholicam.
Theologus Dionysius sapientiam uiundi contra D in agriitione Creatoris esse sublimem, et sacramenta
humilitatem fidei Chrisiianse inflalam cernens, et redemplionis, quae despecta videbantur secundum
crucem Christi, et quse opera huuianitalis Verhi in speciem bujus mundi, et corum qui mundanam
carne Temedium facta sunt quasi indigna Deo, et tanlum noverant sestimationem, excelsa esse, el ve-
majestali summaj incongrua, el impossibilia veritati neranda, et supra mundi hujus sapientiam, el ra-
conlemni, et stultum existimari prsedicationis Ver- lionem, et doctrina efficacia ~ad demonstrandam
hum in redemptionem generis humani, et ex naturse summam verilatem. Propterea tbeologiam divinam,
documento secundum mundi hujus elementa ince- quse his exemplarihus usa est in dembnstraiione
dentes falsa judicare, quse de salute homiiiis perfecfa invisibilium , digna' Deo , et consentanea verilati
sunt in morie Redemptoris, opporiit se ut gloriam prsedicare, theologiam vero mundi, quae fatione car-
ejus evacuet, quse est secundum sensum hujus nis elemenla conditionis secuia est, nori potuisse
saecull sapieutiae. Et ostendit sapientiam Christianse veritalem Dei apprehendere. Et ita quidem, ut in
fidei in morle quidem Redempteris humilem, sed amigmale dicalur, Golias in capite suo a despecto et
951 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. - ES.EGETICA. — II. IN AREOPAGll. 932
modico percussus prpsternitur; quia niundi hujus .A ceuda, et ridicula, et incongrua, et falsa, ut fidem
sapienlia tumens in altum ah humilitate Christianse agnoscant el suscipianl veriiatem. Propter hocenim
veritatis in summo suo manifesti erroris compro- Deus in natura hominis conversari voluit, ut con-
hatur. Et inonstrafur Deus ab humilibus inventus, versalio hominis in coelo esse possei, et ob Iiocille
et humilibus revelalus, et crucem Christi creden- liumana sustinuit, ut divina iste cognoscere mere-
tibus conlulisse : quod superbientibus, elue se prse- retur. Hoc est sacramentum humililaiis Dei, et sa-
sumentibus conferre non potuit sapientia niundi. craineiitum iidei, el sacramentum veiitalis: quod
Propterea opponimus theologiam nostram, et excel- non cognoverunt superbi corde, inflati sensu suo,
sorum, et siiblimium, ct invisibilium cogmlionem, el sapientia sua, quse de carne erat, et non potuil
subsaniiantibus, et arguentihus fidem humilem, ut Dei sapienliam invenire, ut inveniretur stuliiia esse
• quse sapienlia putabalur, et non erat. ln hcc subli-
glorientur si possint ipsi, qui bsec despiciunt de si
milibus. Et si talia invenerunt, ct similia cognove- mes facli sumus ad eos; quia sapiintia Dei quse
runt sapientia sua, et ratione sua, et sensu suo, iu carne a nohis credilur, ab illis despi. itur; iu
quam lidei nostrse prseferre non timent, ut inspiciant gloria el majeslate a nobis aguoscilur, ab illis igno-
llieologiam suam, et quce de Deo dixerunt erubes- ratur.

CAPITULUM V.
Quid sit hierarchia et dispositio illius el exordium.
Quse oportuit in theologiam Dionysii pro descri- ]B sortio poteslatis sint. Et divisit dona virlulum",
plione hierarchiarum ad intelligentiam dicendorum et seeundum divisiones donorum distribuit oflicia
prsemittere, superioribus capitulis quantum pro poteslalum; et dedit dona plurima, ecmultas potes-
tempore animo suggestum esl, explevi. Nunc super- ^aies consliluit, et omnia dona de uno, et omiiis po-
est, ut quse de his a theologo dicta sunt, inspicia- testas sub uno; et unum in omnibus, etomnla ad
mus. Et quia ipsa leclionis superflcies magna ver- unum, ei in uno. Angelicam vero hierarchiam primo
borum profundilate lccla est, el quodam alto ser- iemonstrat theologus. Secundo traclat de humaiia.
monis superferentis se et exlollentis, et involuti Tertio quasi in fine, et consummaiione, de di-
secundum magnitudinem et excellentiam rerum vina, et summa. Ipsam autem angelicaro in tres
secretissimarum ambiguo celata necesse est, ut subdividit hierarcbias , et unamquamque trium
primum moderata, et communi, facilique ad intel- per tres ordines dislinguit, ut novem angelicorum
ligentiam explanatione reseretur. Et hsec erit for- ordinum numerus compleatur. Et omnem hierar-
Eassis commodior explanatio inlroducendis ad ma- chiam unius poteslatis et unius ofiicii, et unius di-
gnum principium, quoniam non oporlel in tantarum gnitalis, et in unaquaque hierarchia et primos con-
tamque sublimium rerum meditatione exercendos slituit, et medios, el ultimos ordines. Et priinos qui-
aniraos sermonum involucris occupari. Quse licet C dem illuminare; ultiraos vero illumiiiari; medios
apposita sint secretis venerandis digna velamina autem et illuminari a primis, et ultimos illuminare.
ingredienlibus, tamen revelata facie ad contempla- Post haec de ultima hierarchia similiter divisiones
tionem eorum, quse intrinsecus suni in libertate donorum, et distiibutionespoleslatum et dignitatum,
spiritus e medio sunt tollenda, ad pandenda myste- et oflicia, et ordines, et operaliones ad similitudi-
1ia. Hoc nunc ergo suscipimus, et hoc satis nobis nem angelicse hierarchise ordinala prosequitur. No-
est iu iis, quse dicemus. Nara ex reliquo, si quid vissime ad divinam, et simplicem, et superexcellen-
adjectum fuerit, ex superabundanti sit dono. Hierar- tem hierarchiam (quantum possibile est in humanis
chia ex Grseco interpretala sacer dicitur princi- contemplanii) conscendens, et iu ipsa eonsummans,
palus: et sunt hierarchiae, id est principatus sacri coiisummata hsecsumma est. Exordium autem (quo-
tres: quas dicemus, ut supra commemoravimus. niam summum bonum), cum sit unum, mirifice
Prima et summa bierarchia est poteslas divinitatis. multiplicatur, et variatur ad decorem et pulchritu-
Secunda et media est potestas angelica ad simili- dinem divi&ioniset profusionis in omnes, qui ejus
ludiricm primse potestatis facla, et sub prima po- participatione digni sunt, ut in illo unum sint om-
teslale constiluta. Terlia, el ultima hierarchia est nes; quoniam dona ejus lumina sunt, et Iumina fa-
" ciunt lucentia, et illuminata
polestas liumana ad similitudinem angelicse facta, lucentia, etilluminan-
et sub ea constituta, et per mediam eam sub prima tia ipsa, et fiunt lux lucentia, et illuminantia
et summa. His hierarchiis, id est principatibus luniina. Lux sunt, et una lux ubique, et unum
sacris totus regitur mundus : in quibus summa lucenlia in luce una, et multiplicatur in multis una,
potestas est, quse imperat tantum et infima, cui el multa in una uniunlur. Ex hoc ergo theologia in-
tantum imperatur; et media quse imperal inferiori, cipit, quia lumina lucenlia et illuminantia specula-
et cui a superiori imperatur. Suuima ergo potestas, miiia sunt divina : el videlufTu eis lux luceus et il-
et prima secundam, et lerliam potestalem post se luminans, quse iucomprehensibilis et inaccessibilis
conslituit in angelis, et hominibus, ut ei et confor- in se manet. El proplei hoc, ut videri possit, exit
jnes parlicipatione virmtis, et cooperatrices con- in ipsa, et infundit se illis, in apprebendanl eam, ei
935 EXPOSITIO IN EIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. II. 934
capiant, el videant in seipsis lucentia exipsa. Non . . illo esse desinit; sed processit ab illo, et permansi'
enim possunt videre vel apprehendere illam, quse in illo. Proplerea servil imago, et monstrat creatur?
noii lucent ex illa, quia sine luce neque ipsa videri opificem, quoniam ad hoc facla~est ut videatur in
lux potest. El sunt quidem ista speciosa simiUaera illa. Propterea -dona lumina sunt illuminantia, et
k*^.adia*dsMIem.pr&fu5ioirem, ut per visibilia iii- participaniialumina illuminata.el ipsa illuminanlia,
-risibilia videantur. Non enim bonum illud, et lux et illumhianti lumini similia. In eo quod illuminan-
ipsa-isla lux est; et tamen secundum aliquid lux tur, fiunt gratiae participes. In eo vero quod illumi-
est, etvereiux diei potest: etcum^dicitur lux, ve- nant, efficiunlurpotestatis consortes. Et constat his
rum dieilur quia lux est, et lux illius imago est. Et duobus oninis hierarchia; etperficitur gratia, et of-
quod in hac luce est, in illo bono est; quoniam ipsa ficio, virlute et mlnisterio: quse omnia similitudini-
lux ab illo bonum est, et totum in illo est, quia ab hus, et figuris, et senigmatibus variis a visibilibus
illo totum est: non enim cum ab illo esse ccepit, in sumptis theologice demonstrantur

LIBER SECUNDUS.

Sequuntur titun XV capitulorum eoelestis sive angelicas hierarchias divi Dionysii Areo-
pagitaead Timotheum;post quos singulorum capituiorum apponetur sccundum Joannem
Scotum littera; et post litteram, Hugonis nostri exposilio (5t).

CAP. I. Quod divina illuminatio secundum bonitatem varie imprmvisa provenieiis, manet simpla : et non hot
solum, sed el unificat illuminata.
CAP. II. Quam putchre divina et cmlestia per dissimilia symbola manfestantur.
CAP.III. Quid est hierarchia, et qum per hierarchiam inlelliganlur.
CAP. IV. Quid significat angelorum cognomindtio.
CAP. V. Quare omnes cmleslesessenlim communiter angeli dicuntur.
CAP. VI. Qum prima cmlestium essentiarum dispusilio, qum media,-qum ullima.
CAP. VII. De seraphin, et cherubin, et de thronis et de prima eorum hierarchia.
'Ckv. VIII. De dominalionibus, et virtutibus, et potestaiibus et de media eorum hierarchia.
CAP. IX. De principibus, et archangelis, et angelis, et de ultima eorum hierarchia.
CAP. X. Repelilio et congregatio angelicm ordinalionis.
CAP.XI. Quare omnes cxlesies essentim communiler virlutes cmlestes vocantur.
CAP.XII. Quare secundum homines summi sacerdotes angeli vocanlur,
IJAP. XIII. Quare a Seraphin dicilur purgatus fuisse propheta Isaias.
CAP. XIV. Quid significat tradiius angelicus numerus.
CAP. XV. Qum formativm angeticaum virtutum imagines, et qum deinde.

TITULUS CAPITULI I.
Quod divina Ulumihalio secundum bonitatem varie imprmvisa proventens, manei simpla; el nonhocsotum
sed et unificut illuminata.
LITTERA. B palem, et super principalem divini Patris clarilalem,
c Omne dalum oplimum, el omne donum perfectum qum angetorum nobis in figuratis symbolis manifc-
desursum est descendensa Palre luminum (Jac. i). J stat bealissimas hierarchias immaterialibus, et non
Sed et qmnis, Patre moto, manifestationis luminum tremenlibus menlis oculis respicienles : iterum ex ipsa
processio in nos opiime ac large proveniens : iterum in simplum illius restiluimur radinm. Eienim neque
ul unifica virtus restiluens nos replel, ac convertit ad ipse usquam, neque unquam radius a propria singu-
congreganlis Patris uniialem, et deificam simplicita- lari unilate deserilur. Ad anagogicam vero, et unifi-
tem. Etenim ex ipso omnia, et in ipsum (Rom. xi), cam eorum, qumprovisa sunt conlemperantiam optime
ut divinum ail verbum. Ergo Jesum invocantes pater- et pulchre multiplicatur, et provenit: maneique intra
num lumen, quod est quod verum quod i iltuminut se muniie in incommulabili similitudine uniformiler
omnem hominem venienlem in hunc mundum (Joan. fixus : et in se, quanlum fas est, respicienles propor-
i) i per quem ad principale lumen Patrem accessum tionaliter eis exlendil; el uniflcat secundum simpli-
habuimus (Ephes. u) : in sanclissimorum eloquiorum cem sui unitaiem. Etenim neque possibile est aliier
Patre traditas illuminationes, quanlum possibile est, nobis lucere divinum radium, nisi vdrielale sucrorum
respiciemus. Et ab ipsis symbolice nobis, et anago- velaminum anagogice circumvelalum, el iis, qum se-
gice manifestatas cwleslium animorum hierarchias, " cundum nos sunt, providentia paierna connaturaliler,
qnanium polenies sumus, considerabimus. Et princi- et proprie prmparatum. Propter quoa el sancfissimam
(54.) Confer ejusdem libri expositionem ei inier- edidit Heniiciis Josephus Floss, Bonnensis, Palrolo-
pretationem auetore Joanne Seoto, quas ex mss. co- gise lom. CXXU.
dieibusmulio emendatiores et auciioresquam antea
835 HDGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. - 83<3
nosiram hierarchiam perfectissima sacrorum disposi- 4. summo bono est, ita in omni bono secundum semu-
tio cmlesliumhierarchiarum super mundana imitatione lationem participationis summum honum contem-
dignam judicans, et dictas immateriules 'hierarchias plari potest. Ideoque theologiam convenienter ex
malerialibus figuris, ei formalibus composilionibus omni specie, et forma, el qualilale sensibili invisibi-
variHcans Iradidit, ut proporiionaliter nobis ipsis a lium significatione conformare. Et hic sensus est
sacralissimis formaiionibus in simplas, el non figura- primi capiluli. e Omne datum optimum, et omne
tas ascendamus altiiudines el similiiudines. Quoniam donum perfectum desursum est descendens a Patre
nequepossibileeslnostroanimoadnonmaterialemillam luminum J Auctoritaie aposiolica, et divinse theo-
ascendere cmlestium hierarchiarum, et imitalionem, logiae primum probat omne bonum esse a summo
et conlemplationem, nisi ea, qum secundumipsum esl, bono; deinde ex sua subjungit sententia omne bo-
materiali manuductione utatur. Visibiles quidem for- num respicere, et refundi ad summum bonum ;
mas invisibiiis pulchriludinis imaginationes arbilrans, quia, sicut in multis participatione dividitur, ita
et sensibiles suavitates figuras invisibilis distributio- multa in una similitudine et imitatione uniuntur.
nis, et immaterialis luculentice imaginem materialia Data oplima dona naturse sunt: dona perfecta dona
lumina, et secundum intellectum contemplativm pleni- gratise: Pater luminum auctor et largitor donorum.
tudinis discursas sacras disciplinas, el adunati ad B « Omne ergo datum optimum , et omne donum
divina, el ordinali habitus earum, qum hic sunt, dis- perfectum desursum est deseendens a Pafre lumi-
posilionum, ordines, et Jesu parlicipationis ipsam num3 J quoniam bona omnia sive quse nalura pri-
divinissimm eucharislim assumptionem, et qumcunque mum bene condila accepit, sive quse postea per
aiia cmlestibus quidem essenliis super mundane, no- gratiam glorifleata oblinere meruit; ab uno auctore
bis vero symbolice tradita sunt. Propter hanc ergo no- naturse et largitore, gratise data sunt. Quibus quasi
slram corrationalem theosin misericors perfectionis descendere fuit, a fonte plenitudinis summse ad
vrincipium, el cmlesteshierarchias nobis manifestans, paiiicipationem inferiorum venire. Oinnis enim -
et comministram eai um perficiens noslram hierarchiam creatura excellentiae Creatoris nalura infcrior est;
ad virtutem, nostramque shnilitudinem deiformis ea- et idcirco omne bonum, quod dono Crealoris crea-
rum sanclificalionis sensibilibus imaginibus super cm- turse infunditur, merilo quasi ad inferiora de-
lesles descripsit intellectus, in sacris eloquiorum com- scendere perhihetur. Descendit enim, quia sub-
positionibus, ut nos reduceret per sensibiiia ad iniel- ditse naturse et inferiori dignitate se infundit,
lectualia, el ex sacre figuratis symbolis in simplas cm- Descendit etiam, quia a perfecta et consummala
lestium hierarchiarum summitales. plenitudine in eam, quseexparle est, panicipatio-
nem se dividit. Ita tamen, quod nec descendens
EXPOSITIO.
serviat, nec divisum decrescat; sed manens in se
Primus liber Dionysii theologi Areopagitsa, qui de quod est, et in eo, a quo venit, quantum est eis, ad
ccelesti hierarchia, id est coslesti principatu inscri- quos venit se prsebet, et hoc quod esse accipiunt,
hitur, quindecim capitulis contextus est : in quibus et quantum esse in eo quod sunt, meruerunt. Ita ab
ceelcstium spirituum dona, et officia, virtutes, et uno bono omnia bona sunt; et in uno bono omnia
operatioues per singulos ordines, et gradus, et dis- bona. sunt; et ipsum bonum, a quo sunt omnia bo-
tributiones, et differentias diligenter enumerat. Ti- na, bonum est, et lumen est; el eorum, quse ab ipso
tulus aulem primi capltuli est: Quoniam omnis di- sunt, auclor bonorum et Pater luminum; et boria
vina illuminatio secundum bonitatem varie imprse- ipsa lumina sunt, et illuminantia ea, quse lucere
visa proveniens manet simpla, etnon hoc solum sed possunl, et luhiina fieri lucentia ex illuminante lu-
eiiam unificat illuminala. Ipsa enim gratia divina mine. Hoc enim bonum nihil a se coriditum alienum
illuminatio est, et ipsa dona graliae lumina sunt relinquit a se; nec tamen illuminat nisi ea tantum
illuminantia eos qui se participant; et omnia gra- quae creavit ad se et formavit secundum se. llla
tia ab uno fontc descendit, et omnis illuminatio j) enim sola lumen capiunt, quse lucere possunt ex
ab uno lumine; et mulli sunt radli, el unum lu- lumine, quse lumen veniens, sibi non dissimilia in-
mcn : et spargit se unum lumen, ut multos illumi- venit; et infusum ad majorem sui similitudinem et
net; et lucent illuminali multi, et non videlur nisi imaginem exteriorem peffectiorem exlollit. Ista ergo
unum lumen, et fiunt lumen unum in lumine uno. sola data optima, et dona perfecta accipiunt; quia
Tali similitudine monstrat theologia quomodo unum omnis creatura (prseter eam, quse imaginem coii-
bonum rnultis se participandum pisebet, ut unum ditoris habet, et similitudinis capax est) si in suo
sint in illo; qui unamtrahunt similitudinem ex illo. genere bonum est, quod a Crealore esse accepit,
Deinde prosequitur theologus, et ostendit, quod in- nec optimum erat cum datum est, nec perfectum
visibiles gratiae operationes, et donorum invisibi- consummatum. Rationalis vero creatura, quse sola
lium distributiones, non nisi visibilibus signis et ad imaginem conditoris facta est, dala et dona ac-
similitudinibus possunt demonslrari aut inlelligi; eepit. Optima quidem dum conderelur ad infima; et
et quod omnis visihiles species, et sensibilis natura perfecla dum sublimaretur aa summa. Neque enim
aliquam similitudinem teneat ad invisibilium de- ' melius aliquid alteri naturas datum est ab eo quod
monstrationem. Quoniam sicut omne bonum a primum aecepit, neque perfeclius eo quod postmo-
857 EXPOSITIO IN HIERARCIL COELEST. S. DIONYSII. — LIB. JI. -
938
duni esse nieruit, quoniam et primum pns effileiis A vlrtus, quse dispersa colligit; diversa eompeiiit, cl
omnibus bona condila est, et postmodum ad ejus,. ex multis unum facit, ct ita resiituens, etrefofmans
a quofacta est, imaginem etsimilitwdinemperfecta. converlit nos,.qui prius dissimilitudine fuimusaver-
Ergo data optima, et dona perfecta a Patre Iumi- si, multitudine diversi, pravitate perversi. Conver-r
num desceudentia rationalis tantum creaturse celsi- tit dico ad CGngregantis Patris unilatem, et deificatii
. tudinem contingunt, quse sola suhlimis facta est. simplicitatem. Lux enim Patris inyisibilis in sc,
Primum duni coneederetur optima;- et postea dum procedens in nos, et exiens ad manifestalionem va-
glorificarelur, perfeeta est, quodammodd consimi- ouos invenit, et inanes a vero bono; et infundens
iis, et cosequalis ad summa. Nara ipsa data optima, se nobis i*eplet nos seeundum uniuscujusque 110»-
ei dona perfecta lumina sunt, quae a Patre luminum striim virtutem et capacitatem; et cum repleverit,
descendunt; et ipselumen est, a quo descendunt convertit nos, ut non dissideamns" a Patre, sed iit
Patreluminum, et in quos descenduiit ipsi lumina eadem similitudine et imagine respicianius ad
fiunt; quia neePater luminis alium gignere poiuil ipsum, <qua non discordamus" ab ipso. Replet qui-
. quam ipse est, nee susceplor lumiiiis aliud quara dem illuminando; et converlit lumina faciendo. Re-
lumen lieri potest. Si ergo lumen est qui. lumen plemur enim in eo quod lumen accipimus; conver-
" limur autem in eo
genuit; et lumen est, qui lumen suscepit, jam quo- quod ex accepto luniihe, et ipsi
-dammodo invenitur esse idem et qui genuit, et qui lumina sumus. Namin eo cum lumine unus sumus,
suscepii. Ita tamen ut ille-hoc esse ci*edatur per et in luiiiino unum sumus, qaod lumen sumus , ct
riaturam ; isle vero hoc esse agnoscatur per gra- est.unifas in <ana similitudine, in uno lumine, in
iiam. Propter lioc ergo unum lumen in mulla se lu- una claritaie, et unum illuminans, etlucehsiumen.
.aiina participalione profudit, ut niultes llluminaios Quia] igitur omne bonum a summo bono est, et
ad unum lumen reformaret, ut dum illud partici- omne bonuni ad summum honumest; ab ilto enim
pando multi acciperent, in illius forma omues unuin accipimus, quod cum illo unum sumus; nec esset
apparerent. Proplerea theologus eum ex diyina in nohis, quo respiceremus ad illum, nisi prius
monstrasset auetoritate, queniam omne Iionum a quod suum est, nostrum fieret per illum. < Etenim
• summo bono, ox ex ipso omnia, et in ipsum, ut divinum ait verbum.»
sua^slatim subjungit senlenlia.
-Quoniani omue bonum adsummum bonum, et quod Id erf, ut divini verhi aucloritas testatur, ex ipso
abillo quidem divisione p*articipationis profunditur, procedentia^ in ipsum conversa ; ex ipso principio
<etad illud-simililudine conformationis unijtur. ^ in ipsum linem. Possiimus autera adhuc et motum
s Gmne datum oplimum, et omne donum perfe- £Q Patris non iriconvenienter accipere principium no-
clum desursum est descendens a Patre luminum. » strse contemplationis. Mens etenim tenebris suis as -
In hqc ergo probat, quod omne bonum a summo sueta, quando inlernam claritatem contemplari ni -
fjono est. Post hoc subjungit, quod.omne bonum ad titur, quasi trementibus, et palpanlibus luminihus
summum bonum eonversionera habel, et redoelio- vim insoliti fulgorisnon suslinens, ipsis primis aspc-
nem, etfinem. < Sed et omnis Patre moto, mani- ctus radiis reverberalur; et apparet illi quasi tre-
feslationis luminum processio In nos optime, et mulum lamen; et moveri videttir, ipsum lumen',
iarge proveniens, itcrum ut unifiea virtus resiitaens «jm potius illius tenebrse soke moveantur,et fu-
fflosreplet, et converlit ad congreganfis Patris uni- gianl pr»sentiam luminis coruscantis. Et videlur
tatem, -et deifieam simplieilatem. » Mptus Patris, motus luminis hic esse, cum sit tenebrarum Fu-
affectus est paternse benignitatis; sola enim heni- gientium lumen; et post motum ipsuni fimdunlur
gnitate et pietate sola Pater movelur, ut iiimina sua lumina, etprocedunt ad manifestationem,qu83 stan-
- «ffundat
super nos. Movetur non conturbatione sui, tibus tenebris videri non potuerunt, et replent oos
sed miseratione nostri. Mqvetur non se concutiens, Suinine, ut luceamus, et lumina simus,.sicutluraen
-sed nos colligens; non se evacuans, sed nos re- " est ipsum, quod nos illuminat, ut ex ipsosint ont-
plens. Movetur ergo, ut ad nos veniat, et non rao- D I nia, etin ipsum; quae principium subsistendi acci-
vetur, ut a se recedat. MoVelur, ut nohis esse inci- piunt ab ipso, et finem consunimationis in ipso ,
piat, quod non erat, et non movetur, ut sibi desinat sicut diviiium vcrbum per Paulum apostolum, te
€ssc,~quod erat. Sic ergo Pater Iuminum movetur stalur: y Quoniam ev ipso,et peripsurn,et in ipso
-.super nos, et moto Patrc lumina ejus dcscendunt sunt omnia : ipsi gloria in-saecula. Amen (Rom. xi).»
in nos, et perproce.ientia iu nos manifestanturper < Ergo Jesum invocantes paternum lumen, 'quod.
nos. Prinium nobis, post hoc aliis ex uobis, et om- est, verum, quod illuminat omnem hominem ve-
nis isla processio manifestationis luminum, Id est nientem in hunc nuindum (Joan. i); pcr quem al
per quam lumina manifestantur (non enim manife- principale lumen Patrem accessum habuimus; in
sjarenlur','* nisi procederent) exiens a Patre moto. sacralissimorum eloquiorum Patre traditas fflumi-
Omnis scilicet isla processio manifesiatioiiis lumi-- naliones quantum possibile respiciemus, et ab ipsis
num in nos proveniens hoc operalur, videlicet quod symbolice nobis, et anagogice manifeslaias ccele-
replet nos, non utique alio qiiam seipsa ex eo quod slium animorum hierarchias^quantum potentes su-.
replef, iierum restiluens reparando, sicut pGenis mus, considerabimus. K Superiori capilulo scquea-
eonstiiuit creando , restituit scilicet utpote unifica lis operis summam hrcviier comnlexus cst, quo-
PATBOL. CLXXV. 30
83$) HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS 1. — EXEGETICA. — II. 1N AREOPAGIT 910
niam omne bonum a summo bono, et omne bonum A (Vaequalis esse. Pater quippe Jcsu Deus est, ct solum,
ad summum bonum. Nunc priusquam texlum ma- Deus; Filias auiem Deus est, nec solum, sed etiam
teriae suae ingrediatur, iiivocationem facit ad Jesum, homoet Deus; etestlumen Jesusin coquod estDeus;
qui est paternum lumen, quo mediante omnes spi- et idem Iumen, quod est Pafer Deus. In eo vero ,
riluales illuminaliones, et dona graliarum illumi- quod homo est, lumen est, quoniam et ipsa Jesu
mandis tribuuntur, ut ipso illuminante, etjuvanle humanilas Iumen fuil in eo quod veritatem demon-
secundum divinorum eloquiorum traditiones, quae stiavit, el principale lumen Patrera revelavit. Sed
et ipsa ad luminanda corda horalnuni a Patre tra- lumen humanitalis Jesu minus fuil lumine deitatis,
•ditasunt, possit et veraciter agnoscere, et digne et in lumine quidem humanitalis Jesus inferior fuit
harrare cceleslium spirituum invisibiles illumina- Patre, in lumine vero divinitatis idem cum Patre.
Uiones, et dispositiones sacras. « Ergo Jesum invo- Et veniinus per ipsum ad ipsum lumen humanilaiis,
eantes; » ac si diceret: Omnis quidem illuminatio a in quo erat solus Filius, ad lumen divinitalis, in
Patre est, sed sine Jesu mediatore nulla iiluminalio quo eratPater, et Filius. Idcirco accessam hahui-
haberi potest. « Ergo » nos, qui illuminari posci- .mus per Filium ad Patrem; nec ad solum Patrerii,
mus, c Jesum invocantes, » ut scilieet illuminari sed et ad Filium et ad Paireni. Vidco et alium ac-
mereamur. Dcinde sequitur de ipso Jesu Chrislo, B cessum per Jesum ad prineipale liimenPatieni. Je-
quod est, « patcrnum lumen; » pro eo quod dicere sus enim sapientia Patris est, el ipsa<sapientia Pa-
debuerat, qui est paternum,lumen, ad sequenlem *' treni revelavit, et exivit sapientia Patris, Patre per-
dictionem relatio facta est, quod est paternum lu- manente in abscondilo : et mansii Pater invisibilis,
men. Vel « Jesum invocantes paternum lumen, » et sapientia ejus visibilis facia est, ut ad invisibilem
quod scilicet lumen est; hoc est, verum et seternum, Palrem perduceret, et cum facla est visibilis, non
et incommutabile esse habet, et lumenest, cx eo desiit invisibilis esse, quia venit eo uLi non erat:
•quod est. Nam sicut illuminala lumiua, quse lumina inde, uhi erat, non recessit. Et exivit prinium per
sunt non ex eo quod sunl, sed ex eo quod accepe- creaturam mundi, et manifeslavit se in operibus
runt. Quod eliam lumen verum suhauditur est lu- suis t et ccepit visibiliter videri iuvisibilis in eo
men; quoniam ex eo quod est, lucet, <etnon solum quod erat visibile, et monstratum est quoddam lu-
sihi lucet, sed etiam alios illuminat. Quod < illumi- men, ut duceret ad majuslumen : et erat primum
nal omnem hominem venientem in huncinundum.» lumen sapienliaa, el secundum lumen sapientia. Et
Non quia omnes illuminantur; sed quia ex omnibus faclus est nobis Jesus via ad Patrem; ex inferiori
riemo est, qui ex se habeat, cur poiius quam alter Q, lumine ad lumen principale. Deinde venit secundo
illuminari mereatur. Gralise enim illuminatio isla sapisntia, et exivit, ut dicluni est, per carncm, et
est, non naturse; doimm, non debitum; benelicium facta est lumen in testa, ut illuminaret nos, et as»>
largicnlis, non pramiium accipientis. Sive enim suefaceret ad majus lumeii, et perduceret ad prin-
omnem hominem in hunc mundum jvenientem hoc cipale lumen. Sed etita accessum babuimuspcr Je-
lumen illuminat quantum omnes natura rationis sum ad principale lumen Patrem. «Ergo Jesum
capaces facli sunt, et lumen intelligentise percepe- invocantes paternum Iumen, quod est, quod verum,
runt. Vel oninem hominem venientem in mundum quod iiluminat omnem Iiominem venieulem in hunc
lunien istud illuminat; non qiiia omnes, sicut di- mundum : per quem .ad principale lumen Patrem
«lum est, illuminaiitur; sed quia aliunde illuminari accessum habuimus.» Hucusque pendet sententia
non habent omnes, qui vel illuminantur, vel non donec sequenlibus compleatur; el est sensus. Nos
illuminaiitur. Illuminafe enim non esf, nisi Iuminis; invocantes Jesum, respiciemus, quantum possibile
sicut illuminari non est, nisi lumen accipientis, <est nobis, in iiluminationes sacralissimorum elo-
Quapropter sicut oronium est lumen accipere, ita xjuiorum, hoc est in sacratissima eloquia, quse lllu-
solius luminis est omnes illuminare. minant nos doctriua veritatis et intelligentia secre-
Scquitur : s Per quem ad piincipale himen Pa- D) torum, a Patre traditas. Traditse sunt enim a Patre
trein accessum hahuimus. » Per lumen Jesum ac- illuminaliones divinorum eloquiorum, ut nos ex
<cessum habuimus ad lumen Patrem. Jesus enim ipsis illuminemur, quousque capaces efliciamur
lnnieii est, et Paler Jesu Iumen; el genitus est a lu- coiilemplalionis luminis principalis, el ipsis illumi-
mine PalreFiliuslumen, et unum lumen Pater et nantibus nunc-agnoscimus secreta ccelestia, quae
Filius. Ei dicitur Paler principaie lumen, non quia nondum sensu compreliendere valemus. IUumina-
majus lumen vel melius lumen, quia idem lumen; tiones quoque sacralissimorum eloquiorum accipere
sed quia non d"elumine lumen, ideo principale lu- possumus descripliones sacri eloquii, et configura-
men. Filius lumen de lumine, Pater lumen non.de tiones ex formisvisibilibus sumptas, in quibus nobis
lnmine : ct tanien unum lunien Patcr et Filius, sicut slatum invisibilium rerum, et ccelestium secretorum
unus Deus Pater et Filius. Et ideo Paler principale ralionem modumque cx proposita similitudine de- '
lumen, quia de lumine Patre Filius lumen. Potest monstrat.Ipsis enim signis visibilibushumana mens
adhuc et aljter intelligi, quod Paler principale lu- commodius instruilur, etillumiuatur ad invisibilium
men dictus est. Video enim et ipsum Filium seeun- cognitionem. Proptefea pene ubique in sacro eloquii
dum aliquid lumen esse, in quo non potest Patri rerum visibilium species pro significatione adhiben*
Ul - EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. BIONYSII. — LIB. M til
tur, quando bumana mens de iis eruditur, quse ab-- A descendit, et ab ipsa revelationibus,' et demonstra-
scondila sunt ab Inlelligentia humana, ut per oa,, -tionibus divinis, et mystica sacri'eloquii narratione
quaenovit,caperepossitetirifelIigere quse non novjt. adnostram usque intelligentiam, parlicipationeniqutt
Istas illumlnatioues Ibris ad eruditionem nobis pro- se transfundit. Mens vero humana eisdem rursum
pesitaSj Jesum invocantes, qui intus corda illuml- - gradibus ad supernaconscendens, sacra divini elo-
net, inspicere debemus, et secundum ipsarum de- quii inspeetione ccelesiia secreta, et eam, quse in
monslraiionein seereta eoeleslia addiseere. angelis est, divinas claritatis illuminationem perpen-
Hoc est, quod sequitur : « Et ab ipsis symbolicei dit: ex qua paulatim iri invisibilium agiiitionem
nobis, et anagogice manifeslata coelestium animorum i succrescens ad ipsum tandem summi luminis splen-
hierarchias quantum potentes sumus considerahi- dorem contemplandum convalescit; et-fit, quod in
mus. J Est itaque ordo, ut primum sanctarum Scri- principio dictum est, quia unum lumen«et ad multa
pturarum Illuminationes cum Invocatione Jesu, per iiluminanda se dividit, ut illuminata omnia ad unius
quera interna illuminatio datur et sine quo exterior claritatis aspectum similitudinemque i*eformct. Pro-
inanis esl, inspiciamus : ac deinde, iiluminante Jcsu, pterea cognita ex sacris divini eloquii traditionibus
ex -ipsis sacrse Seripturae illuminationibus et de- coeleslium spiriluum claritate, qualiter hanc cogni-
monstrationibus coeleslium animorum, id est spiri- -^ tionem summi luminis contemplatlo subsequatur,
tnum ccelestium principatus sacros et poteslates ostendit, dicens r. i Et principalem, ef superprinci-
(qi:i nobis, nisi per Scripturse sacrse traditiones ma- palemdiviniPatris claritatem, quae angelorum nobis.
nifestarentur, invisibiles omnino essent etincognitij, In figuratis symbolis manifestat beatissimas hierar- '
rorisideremus". Hoe est enim, quod ait:»Conside- chias, immaterialibus, el non trementibus mentis
fabimus quantnni potentes i sive quantuiri possu- oculis respicientes, iterum-ex ipsain simplumillius
mus. Parvum est enim nostrum posse, et exiguum restituimur radium.»Ordo verborum est:Nos respi-
ad lantarum rerum magnitudinem. «Considerabi- cientes elaritatem divini Pairis principalem, et su-
.rmis hierarchias, » id esl sacros principatus ccele- perprincipalem oculis mentis immaterialibus-et non
slium auimorum,idesl angeiicorum spiriluuin, Hie- trementibus -j.quse claritas manifestat nobis bealis-
rarchias dico manifestatas nobis, hoc est demonsfaa- simas hierarchias angelorum in symholis flguratis, ;
tas, vel revelatas ab ipsis, scilicet iiluminationibus, iterum ex ipsa insimphim illius restituimur radium.
id est demonstrationibus sacri eloquii symbolice et Respicienies enim claritalem Patris restituimur, id
anagogice. Sj^mbolum est collatio formarum visibi- est reformamur ixerum, hoc est reductive conversi
lium ad invisibilium demonstrationem. Anagoge au- g( ad Iliud, unde venimus,in simplum ejus radium,
lem ascensio, slve elevatio mentis est ad superna ui in uno lumine unum simus, qui Iucemus ex lu-
-eonleinplanda. Notat aulem hic duplicem modum mine uno, et non sit" discrepantia-lucentium, sicut
revelationis divinse, quse theologorum et prophela- diversitas luminum non est ulla. Claritas aulem
rum mentibus infusa est per visiones et demonstra- Patris principalis et superprincipalis dicilur, quia
tiones, quas tJraeci iheophanias appellant, id est non solum dignitate vel causa lueentibus omnibUS
divinas apparitiones. Quoniam aliquando per signa superior est, sed etiam excelsior natura.Et hsec
sensibilibus similia invisibilia demonsirata sunt, clarilas, quia non corporalis, sed spiritualis est, et
aliquando per solam anagogen, id est mentis ascen- spiritualiter lucet; idcirco nonnisi immaterialibus
sum, insuperna pure conlemplata. Ex hisveroduo- tantum, id est incorporalibus oculis videri potesl.
LusJjeneribus visionum, duo quoque descriptionum Quos oculos etiam non trementes, id est sanos, ct
genera in sacro eloquio sunt ibrmata. Unum, quo perspicaces, et irreverberatos esse necesse est, ne
ibrmis, et figuris, et similitiidinibus rerum occuluv lippienti acie tantum lumen intuentes, tenehras sibi
1uni veritas adumbralur. Alterum, quo nude' et pure ex ipsa claritate inducant. Merito autem post elari-
sicut est absqiie integumento exprimitur. Cumltaque tatem angelorum per sacra eloquia contemplatam,
foimis, et signis, et similitudinibus manifestatur, p] ad divini Patris claritatem illuminaraur; quia et ipsa
cuod oceultum est, vel quod manifestum est, de- nobis angelorum olaritas a claritate Palris per eos
scribitur , symbolica demonslratio est, Curii vero in nos descendente ex sacri eloquij revelatione ma-
puro pura et nuda revelatione ostenditur, vel plana nifestatur. Hoc ..est, quod ait: « Qum angelorum
et apsrfa narratlone docetur", anagogica. nobis in figuratisiymbotis,» id est signis el confor-
Sequitur": « Et principalem, et super principalem matioriibus secundum speciesvisibilesflguratis, ma-
civini Patris claritatem, quae angelorum nobis in nifestatbeatissimas hierarchias, id est principatns,
figuralis symbolis manifestat beatissimas hierarchias, dignilates et potestates. Angelorum ordines, el pe~
immaterialibus, el non trementibus mentis oeulis teslates, et divinse eorum operationes omnino invi-
respicientes, iterum ex ipsa in simplum illius resti- sibiles sunt: et nisi visibilibus signis, et similitudi-
tuimur radium. 1 Hic manifeste edocet quibus, gra- nibus ex visibilibus sumptis demonsfrentur, intelligi
dibus divinse illuminationis processio fiat usque ad ab iis qui visibilia tantum noverunt nequaquam
lios; et rursum quibus progressionibus mens nostra possunt. Propterea Patiis claritas ad principale lu-
reducatur ad suromae claritatis conteroplationem. men suum nos repararo volens, primum illumina-»
Diviuam enimJumen primum in angelicam naturam tionibus sacri eloquii ad contemplandam angeloram-
'955 HUGONISDE S. VICTORE OPP. PARS I, — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. ,9-ii
claritatem nos excitat, et ex ea claritate illumina- A perfecla esse posset simul in universis. Ipsa vero
tos tandem ad suse«laritalis agnilionem lumenque dislributio multiplicatur opiime et pulchre : optime
reformat, ut unum simus in illa, qui unum accepi- in universis, et pulchre in singulis, vel, optime se-
mus ab illa. Ilsecvero claritas Palris unius simpfieis; cundum participati infusionem, pulchre secundum
radii emissioue et illuminatione per cuncta se dif- pariicipautium dispositionem. Optime enim multi-
fundit, et penetrat cuncta, quoniam unam sapien- plicatur, ut majus sit bonum, quod a multis percipi-
tiam Pater genuit, per quam cuncta opera sua fecit. tur; et pulchre mulliplicatur, ul major s".t decor
Verbum quippe Patris lumen de lumine est; unum universitalis, quod participantihus singuiis varie
Verbum, et radius unus, et ipsum Verbum sapientia divcrsisque 'modis infundilur, ut ex multitudine nu-
•est, et ipsa 'sapientia lumen esl procedens, a quo merosa iu parlicipanlihus boni iial consummalio, ex
nola est: una de uno, et propterea radius unus a dislribulione dissimili participantium pulchritudo.
'
claritate una, a quo illuminantur, qui ad ipsum re- Sive simiilicis radii, quo nos illuminamur multipli-
formantur, ut luceant ex ipso, et lux sint cum ipso, catio convenienter intelligi potesl secundum multas
sieut ille lux e.st. Et cum sint multa lumina illumi- ac diversas divinorum eloquiorum figuras ac simili-
nata, et varie dissimiliterque lucentia, unum tamen tudines : quibus secundum nos sumptis divina
lumen est illuminans in oranibus illuminatis. "sapienlia, quae in sua puritate, ac simplicilaie
Hoc est, quod sequitur : «Etenim neque ipse us- omnino incomprehensibilis est, mentibus hu-
quam, neque uuquam radius a propria singulaii manis varie. multipiiciterque, cum ipsa una ea-
uniiale deseritur.» Sapientia enim Dei quamvis se demque semper sit, declaralur. Multiplicatur ergo,
varie dissimiliterque menlibus spirilualiter illumi- quoniam multis modis declaratur : optime quidem
nandis secundum suscipientium capacitatem ac pos- quanlum ad se, et pulchre quanlum ad nos. Optime
sibilitatem infundat, in se tamen una permanet et multiplicatur, quoniam ex ipsa multiplicatione de-
simplex. Nec major sibi in iis qui abundant ex ipsa, clarationum perfectius agnosciturjpulclire deck-
nec minor in iis qui secundum inferiorem participa- ratur, quoniam pulchra ac decenti se declaiantium
tionis gratiam uniri accipiunt in ipsa; sed toia in formarum specie ac dissimilitudine manifestatur.
toto, et in singulis tota, summa transcendens, et Et ipsa multiplicatio iit ad contemperantiam eorum,
iufimis coiidescendens, numerose se participandam quse provisa sunt, hoc est «Ieclorum et provisorum
prsebens, et in se una permanens. Proplerea sese in ad vitam, ul contemperenliir et participalionis con-
plura paiiicipanlia dividit, sed ex sui partieipatione eordia uniantur quasi rnulta membra in uno cor-
plura participanlia acl unitatem restituit. Nos enim „ pore, ut ipsa diversilas donorum uniiatis et pacis -
colligi possumus in ipsa; sed ipsa dividi non potest societatem ad invicem confirmet : quatenus unum-
in nobis. Etenim ipse radius, id est ipsa sapientia qwdque membrum se a totius corporis compage di-
illuminans aprineipali luminePatre exiens, et usque videre non prsesumat, cum boni pleniludinem, quam
ad illuminanda omnia procedens,- a sua unitate in se minus habet, in aliorum sbeietale possideat.
propria non deseritur unquam, quoniam semper Quia.enim unumquodque hahel, qiiod aliud non
cum illo est; neque usquam, quoniam ubique in habet: proplerea unumquodque in alio habel quo<?
illo est. Nam et cum pe.rdiversa tempora mentibus in se non habel, vel in alio plus hahet quod in se
illuniinandis dissimiliter se prsebet, eadem ac indis- minus habet. Et idcirco singula irivicem tendunt
similis est..Elcum diversis locis,diversisque parti- ad se et concordiam ac pacem servaot inter sc : et
cipationis consorlibus simul praesentem se exhibet, ipsa concordia et pax contemperanlia est, qua sibi
multiplex non est. consentiunt, ut slent in unum et reformentur ad.
Sequitur: «Ad anagogicam vero, el uniflcam eo- unum. Propter hoc ergo ipsam eontemperanlh pro-
rum, quae provisa sunt, contemperanliam oplime et visorum anagogicam dicit et unificam. Unifleam
pulchre multiplicatur et provenit: manetque inlra quidem, ut stent in unum; anagogicam, ut refor-
se munite, in incommutabili nalurae similitudine I) menlur ad unum. Unificam, quia dispersos in unum
uniforniiler ftxus : et in se, quantum fas est, respi- oolligit; anagogtcam, quia dejectos ad superiora
cienles proportionaliter eis exlendit, el unificat se- reducit. Unificam, per dileeiionom proximi; ana-
cundum simplicem sui uniiatem.» Ac si diceret: gogicam, per dileclionem Dei. Propterea pulcbia
Divinas claritatis radius, qui spiritualiter lucentes est in congregatione, optima in elevatione. Ipse
illuminat, quamvis in se unus permaneat, parlieipa- ergo radius divinas illustraiionis mulfiplicatus she
tione lamen et distribulione donorum varie mulli- per distribulionem donorum spiritualium, qua in-
piicatur, quoniam multis diversisque modis distri- trinsecus parlicipatur; sive per varietatcm. niysii-
buitur el multiplicatur. Ilsec vero mulliplieatio et carum demonstratioiium, qua exlrinsecus in sacro
variatio uriiversorum estpulchritudo; quoniam, nisi eloquio cieclnralur, provenit, hoc est procedil iir
dissimiliter pulchra essent singula, summe pulchra corda iliuminanda, sive ab intus per aspiraiionem
non essent simul universa. Non enim unum aiiquod ea repleits, sive a foris per sacri verbi erudilioneni
ex universis diversis capere potuit, quod eral pul- se ipsis infundens : et tameii manet intra se munite,
-ehriiudinis tolum.: et idcirco summa pulchritudo ul cum se meniibus illuminandis varie ac mullipii-
varia pariicipalione disiribuia est in singulis, ut citer paiiicipandum pnestal, cxtra suse lamea siia-
9-53 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSH. — LIB. JL. - 9«
plicitateni umtaiis non effluak Ipsa enim cjus uni- j^ i Elcnim neque possibile esl aliter nobis luGere
tas proplerea semper inlra se manet, quoniam illam divinum radium, nisi varietate sacrorum vel ani-
munit atque custodit coessenllalis iucomnmlabilitas,
" mum anagogiee circumvclalum, et iis, quse secun-
ut Iicet ad iliius communicationem accedal parti- dum nos sunt, providentia paterna connaturaliter,
cipantium- pluralitas, ad diyisionem tamen fllius et proprieprseparatum. > Sacra velamina, in quibus
non prsevaleat participalioriis diversilas. Manel ergo nobis radius divimis lucet, sunt mysticse in sacro
inlra se munite, ut semper idem sit, neque exeat elqquio descriptiones, quae visibiles adducunt for-
- ab eo quod est, in id quod non esl: sed incommu- mas et similitudines invisibilium ad declarationeni.
tabili similitudine siia uniformiter fixus, ul videlicet Quibus videlicet velaminibus ipse radius divinus
a seipso non discrepet, quasi sibi dissimilis effectus. anagogice circumvelatur. Anagoge enim, sicut dU
Ncque solum ipse unusmanet, scd etiara respicientes ctum est, ascensio mentis, sive elevatio voealur In
in se, et coriversos ad se, quantum fas csl, hoc est lici- contemplationem supernorum. Anagogice igitur cir-
ium et possibile illis, exfeudit se eis, hoe est porri- cumvelatur, quia ad hoc velatur ut amplius clare-
git ut ad eos etiam veniat qui longe-sunt,'et ase scat; oblioc tegitur ut magis appareat. Ejus igilur
Simen non recedat. Extendit videlicet propoi tiona- obunibralio nostri est illuminatio; et ejus circum-
liler, hoc est ut alii plus, alii miuus accipiant se- B [ velalio, rioslri elevaiio. Quemadmodum inllrmi oeuli
ciindum dispensalionem distribulionis munerum, solem nube tecluni lihere conspiciunt, quixorusciim
vel possibilitatem capacilatis participantium. Qui ejus lumen intueri non possunt: sic el divinum
cniin proximi sunt, ADundanlius ex illo accipiunt: radium lippientibus mentis oculis lucerejmpossibile _
ct sic deinde singuli quo magis accedunt, magis ac- est, nisi varieiate sacrorurii velaininum circumvela»..
eipjunl; et quo magis recedunt, minus recipiunt. tum et praeparatum providcnlia paterna eonnatura-.
Omnes tamen accipiunt; unusquisque pro parte litcr el proprie iis, quse secundum nos sunt. Nisi
sua. Hoc esl, quod ait: « Proportionaliler se ex- enim providentia paterna nobis ineffabili bonitate-
lendit, quia tamen ad omnes se extendit, et omni- in Tioc providisset, oculis npstris iumen ipsius om-
bus se infundit, omnes illiiminat, et lumina esse nino lucere non posset: et idcirco palerne et pie
facit ex lumine suo, ac per lioc unum esse faeit, providit nobis, ut ipsum lumen praepararet nobis et
* sicut
ipse unus est. Et hoe est, quod dicit: « Uni- coaptaret iis, quse secundum uos sunt, i'ebus, et si-
iicat eos secundum simplicem sui unitatem. »~Una militudinibus, et formis : et sic connaluraliter et
enim illuminatio omnium, una est similitudo,- et pfoprie, hoc est secundum naturam jiostram, ct
ji.ua fofma, in qua unum sunt omnes ex illa, qui proprietatem eoruni, quae nalurse nostrae sunt, prse-
illuminantur ab illa, et ununi cum illa, quoniam paratum et coaptatum oslenderet nobis. Conformat
illuminati lumina sunt, slcut ipsa est lumen. Illi se nostris, ut per nostra innotescal nobis, ut ea,
lamen, qui ex ipsa unum sunt, unificatione unum quse connaturalia sunt et propria nobis, in de-
sunt non unitate, quia quod unum sunt ex mullis, 'monstrationemproposita facilius inlelligantur a np,-
unum sunt in uno. Ipsi enim jnulti sunt, et propte- bis.
rea unum non sunt in eo quod sunt; sed, quia Sequitur: « Propter quod et sanclissimam „no-.
mulii in uno sunl, exuno multi unum sunt, et unifi- stram hierarchiam perfectissima sacrorum disposU
. caiione unum sunt, nouunitate. Ipse vero non uni- tio ccelestium hierarchiarum supermundana imita-
ticatione, sed unilate unusest, quia unus est ex eo tione dignam judicans, et dictas immateriales hie-
quod esl, quod ununi est. Et propterea simplicem rarchias malerialibus figuiis, et formalibus compo-
<Iixit unitatem, quia ex uno unus est, el idem unum sitionibus varificans tradidit. » Ac si diceret: Quia
a quo est, ipse cst. Idcirco unitas in uno simplex per visibilia convenienter invisibilia demonslrantur,
est; unificatio vero multiplex in uno, quia illi idcirco divina Sapientia, quse omnia disponit ad
ex uno uniim, et. unum ~in uno : hic autem similitudinem angelicse hierarchise, quse invisibiliter-
cx multis unum, quia multi in uno, el urium in jy ordinata_ erat in ccelis, humanam hierarchiam visi--
- jnultis. Deinde
subjurigit causam quare divinus ra- bilitef formavit in terris, ut essent in iiominibus
dius, id est, sapientia divina, quae a Patre una est, quoque sicut inangelis poteslates et principatus
' et
apud Patrem simplex est, varie multiplicalur per sacri, quibus humana conversatio temporaliler iu-
similitudines et formas demonstrationum in sacfo cedens gubernetur, ut exvisibili dispositione homi-
eloquio, quoniam videlicet aliter uobis innotescere num, invisihilis innptescat dispositio angelorum.
non potuit invisibilis Dei sapientia, nisi sc iis quae Hoe est enlrn quod ait: Pi*opter quod perfectissima,
novimus visibilium rcrum fovmis ad similitudinem hoc est summa hierarchia ipsa ineffa-
' sacrorum,
conformaret, et per eas nobis sua invisihilia quse bilis Trinitas, a qua, et secundum quam sacra om-.
non novimus significando exprimerel. Propterea di- nia, id est- sacrae ordinationes omnes disponuntur,
vinus radius, qui in se unus est, et simplex, ad nos judicans sanctissimam nostram hierarchiam, id est
veniens, significationum et demonstrationum varie- humanam, dignam supermuridana, id est spiritualt
tate multiplicalur, quia eum in sua puritate ac sim- vel intellectuali imitatione ccelestium liierarchiarunv
plieitale capere non valet ut eas spiritualiter imifetur, et secundum illas di-
BPonatur. Et idcirco varificans id cst varie ae ta.ufe.
m HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 948
tiplieiter declarans ipsas scilicet jam dictas imma- A conlemplaiionem, nisi ea, » quae secundum Ipsum
tefiales, id esl spirituales et angelicas hierarcbias est materiali manudactione ufatur. Non materialem
materialibus, id est corporalibus et visibilibus, vel spiritualem imitationem, vel contemplationem dicit
eecuiidum visibilia sumptis figuris el coiupositioni- et incorporalem; quoniam omne, quod corporale
bus forriialibus, boc est aptis et competenter secun- est, ex materia est. Spiritualis autem natura merito
cluni rafionem fqrmalionum expressis, tradit, hoc immaterialis dicitur, quoniam, neque ex materia
est instituit ipsam videlicel saiiclissimam nostram est, ul sit de alio, neque materia esse potest, ul de
hierarchiam, ut In hoc quoque ratio servarefur vi- Ipsa sit aliud. Malerialem autem manuduclionem
sibiiium^demonstrationum ad invisibilem veritatem, corporalia signa inlelligit, quorum quasi manudu-
ui nos ascendamus ab ipsi.s saeralissimis formatio- ctione mens humana utitur, utex visibilibus ad in-
nibus, quse foris ad demonstrationem proponuntur, visibilium imitaiionem et contemplalionein diriga-
nd altitudines et similitudines non figuratas, hoc est lur. Ad imitationem quidem per exercifium virlu-
simplicss et spiriluales. Ascendamus dico propor- lis ; ad contemplationem vero per cognilionem ve-
tionaliter nohis ipsis, hoc est, secundum proportio- litalis. Nota autem novam composilionem et simi-
nem etmensuram spiritualium donorum illuminati litudinem novam in eo quod ail manuductio. Mens
per ea, quse foiis sunt, in invisibilium agnilionem, B elenim hominis tenebris ignoranlise suae ohvoluta aci
et ad sublimem, et simplicem, et eamdem semper lumen veritatis exire non potesl, nisi dirigatur, et
consistenlem veritafem. Altitudines enim, et simi- quasi caecus manuductione utens, quo non videt,
litudines ipssesunt invisibiles polestates. Altiludines incedaf. lpsse autem manuduclioiies et directiones,
quidem dignitate, similitudines incommutabiliiale, quibus mens ad invisibilia lendens ulitur, a visibi-
noii figuratse simplicitate. Ad quarum cognitionem libus sumuntur signis, et demonstrationibus secun-
secundum differentiam progressionum, et incrementa dum visibilia formatis. Et boc lotuiri disposuit, et
ifluminationum proportionaliter uobis ipsis ascen- ordinavit perfecfissima sacrorum dispositio, qas
flimus per gradus spiritualium profectuum in nobis, Grsece hierothesia vocatur, hoc csl sacrorum posi-
per diffeientiam donorum inter nos. Secundum tio, summa vidclicet Tiinilas, a qua et secundum
namque illam proportionem, qua nunc dona gratia- quam omnia sacra disponuntur et ordiuanfur in
rum differenter percipimus, merito postea vel hic ccelo, el in terra, et alio nomine telelarche, id est
per mentis contemplationem, vel illic per retribu- principium purgationis diciiur, quoniam ab ipsa
t/onem in numerum angelorum transimus. Sic enim omnis emundatio est et priucipium purgationis non
proportiqnaliter nobis ipsis ascendimus, quando se- solum ut bona fiant, quse mala sunt; sed el illustra-
«•ndum hoc, quod in prsesenti per dona gratiarum, tionis et deificationis, ut meliora efljciaiitnr, quse
et gradus dignitatum differenter disponimur, ad in- bona fuerunl. Ipsum ergosummum sacerdotium,
visibiiis veritatis paiiicipalionem secreta el invisi vel summa paternilas omnia emundans, et sanctifi-
bili promotione sublevamur. Ipsa aulem veritas in cans, et illustrans, hoc instituit et ordinavit, ut pri-
nobis quidem per oflicia spiritualium dignilatum, moloco secundura ipsam angelica natura invisihiliter
ct gradus, et distiibuliones ordinum figuraliter et formetur, et secundo loco humana natura ad eam -
materialiter figuratur, alque formatur secundum dem imaginem per visibilia exciiata reformeiur;
habitus, et acliones, et signa visibilia, quae in no-- quia non potest humanus animus ad invisibilium
stra sicut hierarchia addeclarationem opposita, quas cognitionem vel imitationem reduci, nisi per visibi-
omnia ceelesti atque angelica hierarchia secundum les demonstraliones erudilus, quoniam et ipsa visi-
simplicem veritatem sublimi, et nostrse naturae su- bilia a Deo sic facta sunt, ut.secundum illani simili-
perexcellenti modo absque signis et liguris pure et tudinem et aemulalionem, quam ad ipsa invisibilia
uniformiter constant: secundum quam excellentiam acceperunt, eadem convenienter declarare possunt,
ipsos angelicos ordines altitudines theologia vocal ul noster animus horum ductione utens ad illa,di-
et similitudines, vel quia per uullam mutabilitatem p rigatur secundum ista, pro similitudine demonstra-
a semetipsis discrepant, vel quia ea in ipsis secun- tionis illa sestimans et perpendens.
dum simplicem veritatem sunl, quasi qusedam simi- Quemadmodura sequitur : « Visibiles quidem for-
litudines et exemplaria esse videntur eorum, quse mas invisibilis pulcliritudinis imaginaliones, sive
per figuras et imagines consistunt. NisLenim inter imagines arbitrans, » videlicet ipse noster animus;
hsec et illa aliqua simililudo esset, per haec ad illa « et sensibiles suavitates figuras invisibilis distril*u-
nulla declaralio esset. Nunc autem, quoniam hsec, tionis, i subauditur, arbitrans ipse noster animus;
quse visibilia sunl ad -invisibilium semulationem dt- « et immaterialis luculenlise imaginem materialia
vina sapientia in prinia condilione formavit, in se- lumina, i ut iterum subaudiatur, arbilrans ipse
cunda disposilione exeisdemquoque rationali animo noster animus; « secundum intelleclum contempla-
ad invisibilium agnitionem conscendenti signa et tivae plenitudinis discursas sacras disciplinas, » hic
exempla demonstralionum constituit. plus subaudiendum est, arbitrans noster animus
Hoc est enim, quod sequitur : « Quoniam neque -imagines esse; « et adunati ad divina, et ordinaii
possibile est nostro animo ad non malerialem illam habitus earum, quaj hic sunl, disposilionum ordi-
•jscendere coelestium hierarchiarum imitationem, et nes, i iterum subaudi, arbitrans noster animus ima-
SiS EXPOSITIO IN HIERARCH. CGELEST. *S. DIONYSIL — LIB. H. £>#
ginesesse; i Jesu paiiicipationis ipsam divinissimaj & sefacit ah iliis, amore, e£ dilectione; et-judicatpe-
Eucharisliae assumptionem, t iierum subinlellige, regrina a se, et disconvenienlia, et nullam secum
arbitrans noster animus imagincm esse. Summa igi- habentia similitudinem. Atque in hunc modum no-
tur lotius capituli hsec esl: Quoniam non potest sler animus ex propria nalura doeetur quod visilii-
nosler animus ad invisibilium imitationem et con- lia ad invisibilia cogriationem hahent et simililudU
templationem ascendere, nisi per visibilia dirigatur, nem : et quod ipsa visibilia imagines sunt et simu
iia videlicet, ut ex [ipsis visibilibus invisibilia arbi- lacra eorum, quae visibililer videri non. possunt,
trari, et sestimare sciat, secundum quod ipsa ad illa quoniam ex his inlelliguiilurea, quae non videnlur-;
similitudinem Jiabent, et significationem faciunl. et quia secundum aliquid totum illic in ineommu-
Quas vero visibilium simililudines ad inrisibilia tabili nalura invisibiliter consislit, quod hic visibi-
ipse nosler aniriius arbitrari debeat et exislimare, liter el sensibiliter nalura mulabilis accepit, ut ad
quaedam dislincla suhjiciens exempla ostendit, acsi invisibilia conducat. Est enim liic species ct forma,
diceret: Ideo per visibilia invisibilium veriias de- qusedeleclal visum;est el melodisejucundilas, quse
nionslrata est; quia non- polest noster animus ad demulcet audiium; est suavitas odoris, quse reflcit.
'
invisibilium ipsorum -verit3lem ascendere, nisi per olfaclum ; est dulcedo saporis , quse infundit
visibilium considerationem eruditus, ila videlicet, B giislum; el lenitas corporum, quae fovet et hlande
tit arbilrelur visibiles iormas esse imaginationes in- excipit tactum.Illic autem species est virius, el
visibilis pulchritudinis. Quia enim in forrols rerum forma justitia, dulcedo amor, et odor desiderium ;
yisibilium pulchritudo earumdem consistit, congrue cantusvero gaudium et exsultatio; conlactus autem
ex formis visiliilibus invisibilem pulchriludinem de- amali, et desiderati, et qusesiii-boniinventio. Heee
monslrari dicil, quoniam visibilis pulchritudo invi- enim omnia ibi sunt, et vera ibi sunt, et habent ad
sibilis pulchritudinis imago esl. Quia tamen in rebus hsec, quae non vera sunt, aliquod siniile secundum.
visihilibus aliud est foraia , el aliud est essentia, quod intelliguntur a nobis. Ex iiis enim noster anU
idcirco quaecunque visibilia sunt mutabiliter pulchfa mus ad illorum cognilionem et imilalionem ascen-
sunl, quoniam quaecunque numero diversa sunt, et dit, arbitrans visibiles.formas, quas vel natura se-
riaiura mulabilia inseparabiliter simul non consi- cundum primam, condilionem indjlas ostcndit, vel
slunt. Invisibilia autemquibus aliud non est forma, sacrum cloquium dispensatorie ad declaralionem.
etaliud essentia, quia omne quod est, unum est et faciendam in significalionem proponit, invisibilis.
simplex, et idem esse : pulchra sunt ex eo quod pulchritudinis imagines esse et sensihiles suavilates,
sunt, el non est pulchriludo illorum compacta ex C id est dulcedines sensibiles, figuras esse et similitu--
multis concurrentibus in unum, sicut visibilis na- dines invisibilis disliibulionis, hoc esl dulcedinis,
tura videtur, cujus forma secundum spatia locorum quae invisibiliter dislribuitur, id cst.diversis modis
explicatur, elper figuras ex muliis cosplatasdispo- tribuitur : ut videlicet alius plus, alius minus ac-
nitur. ldcirco alia est pulclnitudo visibilis, et alia cipiat secundum mensuram, et dona gratise largito-
invisibilis jiaturse, quoniam illa simplex, et unifor- ris. Et similiter immaterialis luculentise, boc esl spi-
mis esl; istaaulem muliiplex et varia proportione ritualis lucis imagincm esse materialia, id esl COIH
conducla. Est tamen aliqua simililudo visibilis pul- poralia lumina; et rursuni sacras disciplinas, id esti
chriludinisad invisibilem pulchrifudinem,secundum investigatas et.perscrulatas ingenio,.iniagines esse.
semulationem, quam iuvisibilis arlifex ad utramque oontemplativae plenitudiiiis, id estplenseac perfectse.
constituit,in qua quasi speculamina quaedam diver- .conlemplationis, quae secundum intellecfum, id est
yersorum propoiiionuni unam imaginein effingunt. intelleclualiler solum et invisibililer ct percipitur, et<
Secundum boc ergo a pulchritudine visibili ad in- ministralur. Omnis eniin illa cognitio, quam modo.
visibilem pulchiitudinem mens huniana convenien- per sacrum cloquium studio lectionis vel medita-:
ter excitata ascendit; quasi de simili ad similia con- tionis diseimus, quasi imago tanlum esl illius plenae
ducta facile in semetipsa invisibiliter intelligens j) ac perfectse cognitionis, quain posimodum ex prse-
guse sif corum, quse foris visibiliter comprehendit, senti contemplafione bauriemus. Unde et Aposlolus
ad invisibilia cognatio. Nam secundum invislbilem ait: « Videmus nune per speculum in amigmate;
. lucem insitam slbi noster animus ad invisibilia re- iunc autem facie ad faciem (I Cor. xm). » Quid'
spiciens,facile arbitratur visibiles formas invisibilis ergo mirum est, si ea, quse foris apparenl sensibU
pulchritudinis imagines esse, illi, quod invisibile lia, invisibilium imagines esse dicuntur, cum ipsa
intus ipse babet, amica quadam similitudine re? nostra scientia, quse ad horiim comparationem spi-
spondenles, eas secundum appi'obationem et affe- rilualis et invisibilis creditur, imaginis et similitudi-
cium inveniens. Quod eniin in animo est, invisibile nisloca ad illa existimetur?
est, sicut ipse animus invisibilis est; et concipit ? Sequitur : e Et adunati ad divina, eir ordinali ba-
lamen ipse, qui inylsibilis est ex iis quse visibilia bitusearum,qusehic sunt,"dispositionum ordines. ».
sunt, gaudium, et amorem, et affectum; et diligit Iterum subaudi, ai*bitrans noster animus ordines.
ex his qusedam-quasi similia, et amica, et cognata dispositionum:« quse dispositiones bic, » hoc esfc.
et prsestal se illis voluntarie, et exsullal in ipsis. exlerius sunt, esse imagines hahitus adunali ad di-».
Aha autem aspernatur, et odil, et refugii, et lomje vina; Est enim quidam habi.tus menl.isbo.ii.Eead.up?«
551 TIUGONIS DE S. ViCTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — If. IN AREOPAGIT: S52
te- ai divina, et quasi collectse iimnum a variis de- k tionem nostram •.ut peceatis niortui jnstitrsc viva-
siderioruni scissuris, et ordinatse, ut recte incedat. ' mus ( I Cor. xv). » Et aposlolus Petrus dixit :
AJunatse videlicet per dileetronem^et ordinatse per t Christus est passus pro nobis; vobis relinquens
tliscretionem. Actunatse^d unum, et ordinatse in uuo. exemplum, ul sequamini vestigia ejus (/ Petr. u). >
Cujus videlicet habitus invisibiliter ordinati, et sub- Ergo mors Cliristi exeraphim fuit ut peccato moria-
sislentis imagines sunt ordines dispositionum, quse mur^et resurrectio ejus exemplum fuit ut justitise
cxlrinsecus in gradihus, et offielis, et miiiisteriis in vivamus. Ntmqtrid ideo veritas non fuil? ergoCIiri-
Ecclesia sancta dispensanlur. Sicut euim in _una stus vere morluus ncn est, et vere non surrexit,si
Ecclesia diversi. ordines, et" dispositiones 'unam in mors ejus, vel resurrectio vera non fuit. Ahsit!
•universitate paeem et cnncordiam subministrando, Nam de ipso scriplum est :« Vere languores nostros
el cooperando efficiunt, slc in una anima multae vir- ipse tulit, et dolores nostros ipse porlavit» (Isa.-
lutes cooperando, et submiuistrando sibi unam per- tm). Ergo mors Christi vera fuit," et tamen exem-
fectionis formam componunt. Sed et in unoquoque plum fuit; et resurrectio Christi vera fuit, eitamen
nostrum exterioris hominis dispositio, et ordo vi- exemplum fuit. Quare ergo sacramentum altarrs &i-
veudi, atque- agendi modus. interioris hominis for- militudo esse non potest, et veritas? In alio quidera
mam habitumque demonstrafc. B siroilitudo, et iri alio veritas. Nam, eum unum sit
Sequitur : « fit Jesu parlicipatlonis ipsam divi- saeramentum, tria ibi discreta proponuntur, speeies
itissima; eucharistiae assumptionem. » Rursum sub- scilicel visibilis, et veritas eorporis, et virtus gra-
jntellige^quodsupra,arbitrans noster animusipsam tiaj spiritualis. Aliud est enim visibilis species,
sssuniptioiiem divijiissimae eucharistiae imaginem qusq visibiliter cernitur. Aliud est verilas corporis-
njjss participationis Jesu. Ipsa enim assumptio diyi- et sanguinis, quae sub visibili speeie invisibiliter
).issiinseE.ucliaristise,id est sanclissimse-perceptionis, creditur. Atque aliud gratia spiritualis , quse curo
coi'poris*et sanguinis Jesu Christi, quam nunc sa- corpore et sanguine invisibiliter et spiritualiter
eranienialUer et visibiliter in altari tractamus, imago peicipitur. Quod enim videmus, spccies estpanisel
est ct forma illius partieipationis Jesu, qua vel nunc vini;quod aulem sub speeie illa credimus, rerura
ej in spiritu per dilectionem conjungimur, vel post- corpus est, et verus sanguis Christi Jesu, quod pe;
modum in eadem forma glorise apparenles ptena si- pendit in eruce, et qui fluxit de laiere. Nee per pa-
miliiudijie uniemur. Sane hic notandum quod qui- ncrn et vinum corpus et sanguinem lanlum signifi
dam ex hoc Ioco munimentum erroris sui dieere pu- cari; sed suh specie panls el vini verum eorpus ef
taverunt, dicentes in sacramento altaris veritatem- verum sanguiuem consecrari. Et speciem quideus
eorporis et sanguinis Christi non esse, sed iroaginem visibilem sacramentum esse veri corporis et veii
illius lautum et figuram : propterea quia Scriptura. sanguinis; corpus autem et sanguinem sacramen-
dicit, id quod m eueharistia altaris samilur, imagi- Sum csse gralise ,spiritualis. Et sicut species illie
nem esse illius quod- in participatione Jesu perci- cernitur, cujus res vel substantia ibi essenon eredi-
pielur. Qui profeeto in huncerroris laqueum noa Uir, sic res ibi esse veraciter et substantialiter prse-
incidcrent, si'vel sacramenta Dei reeta, el humili sens ereditur, cujus species non cerhitur. Videtur
fide susciperent, vel Scripturas sacras convenienti eaim speciespanisetvini,et suhstantiapanis etvini
intelligentia, tractarent. Nune autem, quia in sacra- non ereditur. Creditur autem subslaniia eorporis et
mcntis.Dei.sensunisuum fiiiei prsefertinl, etin Scri- sanguinis Christi, et tamen illius species non cernitur.
jHuris sapris sasiam. interpretaiionisformam, teiiere Quod ergo videtur secundum speciem sacramenlum
<ontemnunt, fit ut ipse sermo verilalis amplius eos esi, et imago illius quod creditur seeundum coiporis
caligare faciat, dum non recte intellectus errorem veritatem, et quod creditur secundum corporisve-
pro veritate ministrat. Quod tainen ScEJpturse. vi- ritatem, sacramentum est illius, quod percipitur
tium non est, sed legentjum et. non intelligentium secundtim graliam spiritualem. Sacrameutum ergo
eseciias; neque saeramenlprum Det. confusio, sed D altaris et eucharistia divina in vero eorpore et san-
prsesumentium pravitas. Hjc autem periculose er- guine Domini nostri Jesu Christi, et imago est se-
. raverunt tot manifestis sentenliis et-assertionibus candum speciem panis et vini, in qua cernilur, et
noii dubiis unum ambiguum praeferentes,. et in ipso ies est secundum substantise suse veritatem, in qua
magis mendacium,.quam veritatem eligentes, non creditur illic atqtie percipitur. Et rursum, quod
quia hoc ibi magis dicebatur, sed quia hoc ab illis nunc visibiliter secundum speciem sacramenti, et
magis credebatur. Quid enim?nuuquid ideo sacra-. corporaliter seeundum earnis el sanguinis verita-
incntuin altaris veriias non est, quia figura est? tem, Christum in altari sumimus, sacramentum est
-
Ergo nec mors Christi veritas est, quia figura est;; et.imago, quod ipsum eumdem invisibiliter el spi-
et resurreetio Christi veritas non est, quia figura. rituajiler secundum gratiae infusionem^ et spiritus
est. Nam el inortem Christi, et resurrectionem sui participationem in corde sumere debemus. Ei*go
flguram esse, et Imaginem esse , et similitu- divinissima eucharistia, quae in allari et seeundum
dincm, et sacramentum , et exemplum Apostolus speciem panis et vini, et secundum corporisot san-
manifeste declarat, dicens : * Christus mortuus e&t guinis Christi veritatem visibiliter el corporaliter
jn'Q d^liclis nostris, et resurrexit propter jusiifica- tractatur, -sacramentuni est, et signum, et imag®
~ "
r*>55 EXPOSITIO IN HIERARCH. CCELEST. S. DIONYSII. — LID. II. <SU
in\isibiiis, el spirilualis participalionis Jesu, quse iA mus secundum excmpla proposita aa invisibilia si-
intus in corde per fidem el dileclionem perflciiur. militudinem habere : et non sola hsec, sed quaecun-
Voluit enim sapientia Dei, quse se per visibile ma- que alia, qusenobis symbolice tradila sunt,vel quse
nifeslat," ostendere, quod ipsa animorum eibus et - ccelestibus essentiis supermundane. Non enim sola
refectioest, etproplerea carnemassumptamin edu- haec, quse posita sunt, visibilia, id esl formse suavi-
lium proposuit, ut per cibum carnis ad gustum in-- tates, lumina disciplinse, ordincs, eucharlslia saera,
vitaret Divinilalis. Sed, ne rursum humana inlir- invisibilium habent, elsi multitudinem, et demon-
mitas contactum carnis in assumptione horreret, strationem; sed et alia omnia vis;hilia quseeunque
consueli et principalis edulii specie illam velavit, et 'nobis, visibilitef erudiendis symbolice, id est figu-
sic sumendam proposuit, ut sensus in uno fovere-^ rative tradita, sunt proposila ad invisibilium signifi-
tur, etfldes in altero sedificaretur. Sensus enim-fo- cationem et declarationem. Et non sola hsec visibi-
velur in uno, dum solita tantum et consueta percU lia, quse nobis symbolice tradita sunt, invisibilium
pit; sedificatur autem fidcs in altero, dum in eo demoiistrationem liabent; sed illa quoque, quae cee«
quod videt, quale sit illud quod non videt agnos- lestibus essentiis, id est angelicis spiritibus, super-
cit. Proponitur igitur species panis et vini, ut do- mundane, id est invisibiliter et spiritualiter, el non
ceatur plena et perfecta refectio esse in sumptione "
secundum liujus mundi speci?s*tradita sunt, signa
corporis et sanguinis Clirisli ex divinitate Chrisli. sunt invisibilium, et imagines eyrum, qusein excel-
Plena autem refeetio cibus et polus est; cibi autem Ienti et incomprehensibili Divinilaiis natura supia
et polus, paniset vinum prineipalis5substantia est. omnem' inteliigentiam subsistunt, et sensum. Hoc
Et proponitur species ex principali substantia re- est enim, quod dicil, quod non sola ca invisibilium
feclionis, ut in ea sumatur, ol per eum significetur signa sunt, quae nobis tradita sunt synibolice; sed
veritas eorporis ct sanguinis, sicut ipse testatur, di- illa quoque, quse cselestibus essentiis tradila sunt
cens : < Caro mea vere est cibus, et sanguis meus superraundane. Habent namque et ipsi angelici spi-
vere est potus (Joan. vi). » Qusa lamen corporis et ritus signa sua, et denionslrationes, per quas de in-
sanguinls sumptio, quod sola sine spirituali effectu visibilibus Dei, et valde occultis, et secretis abscon-
. *5alulemnon conferat, ipse idem Salvator manifes- ditis intus immaterialiler, et invisibiliter, et simpli-
stat, dicens: « Caronihil prodest; spiritusest, qui citer erudiuntur. Quse quidem signa quantum ad
vivificat (ibid.). > Virlus ergo et plenitudo spirilua- , rios, et ea quae apud nos sunt visibilia, invisibilia
lis refectionis, quae in corpore et sanguiue Christi omnino existimantur; quanturii vcro ad illam mul-
est, per specieni quldem panisetvini significatur; .., tum invisibilcm, et inaccessibilem lucem, et incom-
in perceptione autem gratiae, et infusione iuternae prehensibilem Deitalis, quasi foris suntet procedur.t
et seternse refectionis perficilur. El sic quidem, cum abinlus in demonstralionem. Propter quod el ipsa
tria In uno ibi sint, in primo quidem signum inve- signa, quse.superveniunl mentibus, sive animis di-
nitur secundi; in secundo autem causa tertii; in vinitus illuminatis, theophanise, id est divinse appa-
terlio vero virtus secundi, et veritas primi. Et hsee ritiones vocantur; quia in eis ad manifestationem
tria in uno sunt, et unum sacramentum. Claret ila- venientibus id, quod omnino occultum Dei est de-
que quod divinissimse eucbaristise assumptio sacra- monstratur: Haec ergo sunt, quse ccelestibus stiper-
menlum est, et imago parlicipationis. Jesu; quia mimdane traduntifi*, non secundum eam, quae apud
hoc, quod ejus sacramenlum visibiliter percipi- nos est, demonstrationem; sed invisibiliter et sim-
mus signum est, quod ei spiritualiter et invisibiliter pliciter aspirata. Mulla quidem hic dicenda fuerant
uniri debemus. Ipsa aulem eucharistia, id est bona de hoc contemplationis genere, quo theophaiiiae, id
gratia, ipsa scilicet hostia sacra divinissima voca- est divinse apparitiones divinitus aspiratse mentibus
tur, quoniam divinos facit et participes Divinitatis iHuminandis superveniunt, et eas de occultis et in»
eos qui se participanl. Et quia ipsa signumest, et visibilibus Dei miro, et abscondito, et secreio, et,
veritas in qua vera caro Christi sub specie panis su- ]D singulari modo erudiendo sapientes efficiunt: prse-
milur, et in carne ejus digne sumpla ipsius etiam cipue quoniam et hic quoque quidam In cogitationi
D^vinitatis suseeplio, et participatio, et consor- bus suis evanuisse inveniuntur, Dcum rationali at -
tium condonatur. Propterea dignissima est, et san- mo omnino incomprehensibilem et inaccessibilem,
ctissima, et sanctiflcans sanctificanlia omnia, et prsedicantes, prseterquam quod theopbaniis quibus-
. sancta. dam, id est divinis apparitionibus, vel similitudini-
'
Sequitur :« Et qusecuuque alia cceleslibus quU busdivinisin contemplationem proposilis,.deipso
deiu essentiis supermundane, nobis vero symholice eruditur. Ipsa autem quasi qusedam simulacra ab-
tradita sunt. > Poslquam qusedam, exempli gratia, scondilaeTJivinitalis inter ralionales animos ac Deum
ad ostendendam visibilium ad invisibilia similitudi- media ponunt, altiora quidem menle, inferiora au-
nem proposuit, nunc generaliter de toto concludit, tem Divinitate. Et hoe quidem solum de Deo videri,
dicens : « Et qusecunque alia ccelestibus quidem elinhoc solo Deum videri, utpote qui in.ipso a
essentiis supermundane, nqbis vero symbolice tra- nulla mente vel animo videri possit. Hsec vero si-
dita sunt, > ac si diceret : Hsec quse superius me- mulacrasunt eorum, et phantasmata vanitatis :in
morata sunt, visibilia, arbitrari debet noster ani- quibus dum solum Diyijiitalislucemvisibilem etper
SS-3 HUGONIS DE S. VICTOHE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. £56
ceptibilem eonanlur asserere, veram Deitatis cogni- A ccelestibus autem essentiis, id est angMicisspiritibiss
lioiiem et visionem menlibus sanclis prpbantur au- supermundane el spiritualiter per nudam el simpli-
forre. Quid esl enim in illis solum Deum videri, et cem veritalem impressam revelala.
extra illa non videri, nisi nuuquamvere videri, et Sequitur : « Propler hanc ergo noslram corratio-
verum nunquam videri? Si enim imago sola semper nalem theosin, » id est diviniiatem, quae noLis est
videtur, et veriias nunquam videlur, quoniam ima- corralionalis, id est congrua vel apla. Congruum
go veritas non est, etiam cum de veritale esl. Tol- enim est ut per ea, quse nota stinl nobis, divinorum
lanl ergo pbaniasias suas, quihus lumen mentium parlicipes efliciamur, « Propler hanc ergo, etc, »
nostrarum obumbrare nituntur; ne.que nobis Deum quasi diceret: Quia liumanus animus non poteside
nostrum simulaciis aulumalionum suarurn inlerse- invisibilibus erudiri, nisi-per visibilia el cognita, ac
piant; quia nossicut saliarenon potest aliquid prce- cognata sibi, igitur « misericors principium perfe-
ter ipsura, ila nec sistere usque ad ipsum. Ipsas ctionis,» id cst Deus, a quo omnis perfectio iniiium
igitur theopbaiiias alio modo,et verilati consentaneo habet, sicul in ipso consummalionem capit, et fineni
cxisimemus. Sicut enim duo sunt, lumcn et quod sola gralia et misericordia, ul.nos ad suam cogni»
suscipitlumeneo-pus : etexhisduobus unum efuci- fionem revocaret, et similitudinem reformaref
tur lueens, et ipsum lucens imago quodammodo est, -° « manifestans nobis coelestes hierarchias, > id est
et similitudo luminis, in eo quod lucet sicut ipsum angelicas poteslales; « et perflciens eliam nostram
lumen*, ita et Deus noster lumen est, etverum.lu- hierarchiam comministram earum, » scilicet ccele-
mon esl, etipsum lumen rationales aninii mundi et slium hierarchiarum, ul sit illis et in dignitate con-
puri concipiunl: et ex eo lucentes fiunt, et non sunt formis, el in miiiistcrio divino conslmilis, servala in
ipsi imago luminis in eo quod sunt; sed in co quod nobis simililudine deiformis earum sanctiflcalionis,
lucent ex lumine, sicul ipsum lumen lucet; etsiint utsimus similes saiielificationi earum quse Deo con-
ipsa lucentia theopbanise luminis, in quibus lumen formes sunt, « ad virtulem nostram, » id est secun-
videtur, quoniam a nullo luraen viderelur, si nullus duni possibilitalem noslram, hoc est quantum si-
a liimine illuminaretur. Nam et qui in se lumen vi- miles esse possumus, qui homines, el mortales, et
det, lucentem se videt; qui profecto non videret, si peccato adhuc obnoxii sumus; t descripsit super-
non luceret, el sc lucentem r.on videret. Sic ergo ccelesles inteliectus, > invisibiles spiritus, qui nobie
non conslituimus alium inter Deum nostrum et incogniti erant, seiisibiiibus imaginibus, ul per nola
nos, sed immediale viam facimus, et nohis ad incogniia disceremus. Et hanc desciiptionem fecit
ipsum, et ipsi usque ad nos, ut shnus in ipso, et, Q « in sacris eloquiorum compositionihus, » idest in
ipse in nobis : ut non sit aliud exira ipsum, in quo sacri eloquii descriplionibus : quse compositiones, et
bealificemur, sicut aliud esse non potuit prseter flguras, et similitudines proponunt nobis ad inv.si-
ipsum, a quo crearemur. Propter hoe ergo supradi- bilium demoiislralionem. Et hoc ideo fecit, « ut
claiii sententiam theologise ad commodiorem inlel- nos reducerel per sensibilia ad intellectualia, » boc
ligentiain inlerprelemur. Quia enim dixerat invisi- est per visibilia ad invisibilia. Et ut nos eliam r.edu-
Iiilia quaedam per eas quae delerminatse sunt visibi- ceret et« ex sacre liguralis symbolis, > id est de fi-
les imagines, demoiislrari, nunc gencralem de ipsis guris sacris et sacrarum rerum figuris; «in simplas
jnvisibilibus sententiam subjubgil, dicens : « Et summilates, » id est in simplices el spiritales ex-
quaicunque alia,,etc. »Ac si dicerel: Non solum illa .ceUenlias cognosccndas « cceleslium hierarcbia-
invisibilia, quorura hsec signa proposita sunt, in ma- rum, » id est angelicarum polestalum. Propterea
nifestationem venerunt; sed etiam qusecunque alia enim illas visibilibus signis nobis descripsit, ut eas
iuvisibilia, quae nobis quidera, scilicet hominihus nobis intelligibiles faceret, et ad earum nos imila?
synibolice, id est figiiralive et per sensibiles dernon- lionem conformaret.
slraliones sunt tradita, id est proposita ctmanifesla;

LIBER TERTIDS.

TITULUS GAPITULI II •.
Qnod pulchre divina el cmlestta eliam per dissimitia symbola manifeslantui:
LITTERA. descripliones, el ad qualem oportel ascendere per
Oporlel ergo, ul exislimo, primum exponere quam .formas veritatem. Utnon et nos eodem modo nndiis
quidem esse speculaiionem omnis hierarchim existi- immunde exislimemus cmlesles, et deiformes animos,
mamus, et quid ipsius unaqumque divinis profuit multipedcs esse quosdam, et multorum vulluum, el ad
(audaloribus.. Deinde cmlestes hierarchias laudare boum et pecudalilatem [pecuinilaleni\, aul.ad leonum
secundum ipsarum in eloquiis manifeslationem con- -bestialem imaginulionem formatos, aul ad aquitarum
seque%:libusque his dicere, qualibus divinis formatio- curvo rostro speciem, aut ad volalitium triperiiiam
iiibus cxlcstes figuranl ordines ehquiorum sacrm atarum commotionemefftguralos : el retas qwsiani
957 EXPOSITIO IN IHEIURCH. COELEST. S, DIONYSII. — LIB. III. 9>8
tgneas cuper cmlum imaginenmr, et ihronos male- A pmnaliones deiformibus, et saiictissimis disposilio-
• riulcs Diviniiaii ad reCubitum
necessarios; et equos nibus, sufficit ad eum dicere : Quomodo duplex est
quosdam mullicolores, et armiferos archislrategos; sanctm munifestationis modus? Unus quidem quasi
d qumcunquealia ex eloquiis nobis sacrai, et fortna- conseqttenspropter similes provenienlinm sacrarum
biliier in varietate manifestaiivorum symbotorum ftgurarum imagines; alter vero propter disshniles
iradita su"l (Ezech. i; Apoc. iv; Isa. vi; Dan. vn; formarum facturas in omnino inconsequens, ct inde~
Zuch. i; Apoc. vi; Ezech. xxm; Job. xvi; Sap. v; corum conformatus. Itaque cotendam super essentiam
Josue v; II Machab. m). Etenim valde arlificialiter divinitalis beatitudinem manifestativorum eloquiorum
iheologia poeiicis saciis formaiwnibus innon figu- myslicm traditiones, aliquando quidem ul raiionem,
ralis intelleciibus usa est : noslrum, ut diclum est, el intellcctuin, el esseniiam laudunl; divinam raiio-
animum revelans, el ipsi.propria, el connaturali re- nalilalem', et sapientiam ejus declarantes, el vere
ductione providens, el ad ipsam reformans anagogi- exislentem subslanliam, et eorum, qum sunt sub-
cas sanclas Scripluras, si cui aulem videlur sacras slantim, causam veram; et quasi lumen eam formaut,
quidem recipi debere composiliones lanquam simpli- ~el vitam vocant tanlis mirabilibus formalionibus
cium in seipsis ignotorumque nobis, et incontempla- casiioribus malteniibus, el materiales formaliones
bilium suhsistentium : inconvenientes verosexistimat excellere quoquomodo probatis deficienlibus; et sic
&SiXlorum intellecluum in eloquiis sacris descri- divina ad veritalem simililudine. Est enim snper
piiones, et omne sic dicere durum, hoc angeticorum omnem essenliam et vitatn, nullo quidem ipsum lu*
r.ominum thealrum; et debuisse, ail, theologos ad mine characterizante, omnique ratieiie, el intelleclu
corpoream facluram universaliler in corporatium shnilitudine ipsius incomparabiliter dereliclis. A!i-
venienles propriis ea, et quanlum possibile cognalis quando vero dissimilibus manifesiationibus ab ipsis
ct formare, el manifeslare figuralionibus ex apud nos eloquiis (Rom. xi; I Tim. vi; Psalm. CXL)'super-
preliosissimis, el immaterialibus quoquo modo, ei mundane laudalur, eam invisibHem, et infiititam, ct
superemineniibus essenliis, et non cmleslibus, et dei- incomprehensam vocanlibus : el qum, ex quibtis non
formibus simplicitalibus terrenas novissimas circum- qttid est, sed quid tion est, significalur. lioc enim,
pgsilas multiformilates. Iioc quidem et nostrum ut existimo, poicnlius est in ipsa. Quoniam quidem,
sublimius futurum essel, el supermundanas manifesta- ut occulla, ct sacerdoialis traditio subinlroduxil ,
iiunes non deducerel in inconvenientes dissimiliiudi- hoc quidem non esse secundum quid eorum, qum
nes. Hoc eliain- in divinas simul injusle non inju- 'sunt, eam vere dicimus. Ignoramus aulem superes-
riam facerei virlules, el mque noslrum non seduceret -. sentialem ipsius, el invisibilem, et ineffubitetn infina-
animum in immundas se inserenlem compositiones. litatem. Si igilur negaliones in divinis verm snnt
Et forlassis eiiam exislimabunlur supcrcmlestia affirmationes vero iricompaclm, obscuritati arcanorum
leoninis quibusdam, et equinis multiiudinibus re- magis apta per dissimiles formaliones manifestatio.
pleri; el mugiliva laudum oratione, el -volalili El nunc ilaque non lurpes replent cmleslh ornatui
angelorum prmcipilaiu, el animalibus aliis, ei ma- cloquiorum sacrm descripliones dissirnilibus eos for-
teriis ignobilioribus tanquam ad inconsequens, ct marum facluris manifestanles, el per has oslendentes
'ignobile, el passibile reclusa, dum describuniur per 'materialibits simul omnibus supermundalium excet-
omnia deiformes clarm manifestalivorum eloquiorum lenlias. Quin vero et nostrum animum reducanl ma-
simililudines. Sed verilaiis, ut ^xistimo, inquisiiio "gisdissimiles simililudines : non cxistimo quemquam
osiendit eloquiorumsacralissimum sapienliam (Ezech- bene sapientum conlradicere. Per quidem cnimpre-
xxvm ;-Jo6. xxxvm) inanimorum cmlestium forma- liosiores sacras formationes consequens esl seduci,
tionibus ulrumque valde providisse : iia ui neque in auriformes quasdam existhnantes esse cwlcslesesscn-
divinas (sic forsilan diceret quis) injuriam faceret tias, et quosdam viros fulgoreos decbra indutos vesii-
viriules; neque vos in viles passibiliter infigerel ima- tnenta, candidwn, et igneum innocue respergenies, et
'ginum humililates. Quiaquidem enim pulchre pro- r. qnibuscunque aliis similibus imaginalis formis theo-
curatm sunt informium formm, el figura carenlium logia cmlestes figuravil intelleclus. Quod quidem ne
figuris, non unam causam dicerel quis esse nostram patereniur, qui nihil visibilibus bonis altius inlelli
• analogiam non valentem immediale in invisibiles ex- gunl, sarictorum iheologorum restiluliva sapienlia ad
Undi contcmplaliones, et desiderantem proprias, et indecoras dissimililudines mirabiliter descendil : non
co^naiiirales reducliones : qum passibiles nobis for- 'concedens materiale nostrum in iurpibus imaqinibns
mationes prmiendunt informium supernaturaliumque remanens quiescere; purgans vero sursumque ferens,
'
speculalionum. Sed quia et hoc myslicis eloquiis est et animm suggerens deformitate compositionum, lan •
d^cenlissimum, per incomprehensibilia divina teni- quamneque juslo nequevcroprobanle, csse nequaquam
ymat occullare, et inviam mullis ponere sacram, valde materialibus, quia sic turpibus, similiasecundum
aoditamque supermundanorum intellectuum verita - veriiatem superccelesiia, el divin-aspeclacula, Sad ita-
iem. Est enim non omnis sacer, neque oiitnium, ut que el hoc intelligere oporlel: Nihil eorum, qum sunt,
eloquia aiunl, scientia (Malllt. vn; I Cor,- n). Si esse universaliler boni parlicipatione privalum : si-
auiem deformes imaginum-descriplionis causas exi- quidem, nl eloquiorum Verilas ait: « Omnia bona
'
ilimaverit quis inhonestum, dicens, refcrri sic inrpes valde (Gen. i). i Est crgo ex omnibus intctligcre fca-,^
9K9 IiUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. SGO
Hiisspeculationes, el invisibilibus, el inlclleclualibus, A specialitalem coaplant, el pardalineam vesliunl, et iir
ex maieriaiibusque formare dictas dissimiles simili- sam smvienlem(Cani. u; Isa, xxvm; Oseey). Ad
tudines: altero modoinlelleclualibus habenlibus, qum dam vero, et quod omnium vilius esse, el magis signh
sensibilibus aliter distribulu suni. Elenim furor in ficare visum est-; quia et vermis specie ipsam seipsam
irralionatibus quidem ex passibili moiu esl: et omnis circumformanlem divina sapienles [divtnam sapien-
irralionabililatis repletus esl furibundus eorum mo- tiani] tradiderunt (Psal. xxi). Sic et omnes llteosophi,
tus; sed intellectualibus altero modo oporlel irasci- et occulla inspiralione prophetma sanclis incontamis
bile inlelligeie, declarans, ul cxislimo, eorum virilem nalis distinguunl Sancla sanclorum, et disshnitem
rationabililalem, et iinmanem [immanenlem\ quielem sanclam flguralionem hoiiorant, ut ncque divina im-
in divinis, el immulabilibus fundamenlis. Eodem modo mundis recie accepla sint, neque mirabilium hnagi-
concupiscentiam quidem esse dicimus in irrationabili- pum siudiosi conlemplalionis tanquam veris remaneut
bus inconsultam quamdam, el malerialem ex naturali figuris. Divina itaque honorificani veris negalionibus,
molu, aut consueiudine in mulabilibus inconiinenter et ad novisslma compaclarum imaginalionum diversis
ingenttam impussibililalem, el irralionabilem corpo- shnililudinibus. Nihil ergo inconsequens .est, si ei
ralis voluplalh conlinuitalem ; simui omne animal cmlestesesscnlias ex inconvenienlibus dissimilibus sU
compellcnlu secundum scnsum inconcupiscibile.Cum mililudinibus formanl secundum dictas causas. Noh
vcro dissimiles similittidiiics inlclleclualibus circum- enim forlassis utique, non nos in qnmslionem quidem
ponentes concupisccnliam eis circumformamus amo- ex indigenlia in anagogen per diligenlem divinorum
rem divinum, ipsum inleltiyere oporlel superralionem, scrulalionem veniremus, nisi deformiias nos extorque--
et inlellectum immuterialilalis, el inflexibitc, el non ret manifeslatorim angctorum deformationis: non si-
indigens desiderium superessenlialiler caslm, et im- nens nostrnm animum remanere hi disshniiibus for-
passibiiis contemptationis el illam puram, el subli- marum facturis, sed reluclanlem negare materia»
tnissimam clarilalem, et invisibilem, et formificam les passibilitates, et assuescenlem pure extendere per-
pulchriludinem teternm, verm et- invisibilis societatis. visibitia in snpermundanas alliiudines. Tanla quidem
Et vetuti polentiam excipit quidetn in sufflcenlia, et a nobis dicta sunlproptermateriales el inconvenienles
in conversibililale; et a nulla afjligitur virlute, per divinorum eloquiorum angelicas imaginum descri-
incunfusum, et hnmutabilem divinm pulchriludinis ptiones. Deinde autem segregare oportet quid ipsam
amorem, el unhersalem revocalionem in id quod vera quidemesse hierarchiam exislimamus, quidque ab ipsa
cst appetendum. Sed et ipsam irralionabilitatem et in- hierarchia prosunt hierarcliiam soriientes. Dux vero
sensualitulem in quidem irralionabilibus animalibus, r« sit Christus (siquidem tnihi fas dicere) meus, tplius
aut in anitnatis materiis, defectum ralionis, et sensus hierarchicm manifestuiionis inspiralio. Tu vero, o
proprie vocamus ; in aulem immatcrialibus el intel- puer, secundum sanctam nostrm sacerdolalis iradi-
ieclualibus essentiis sanctm, et decenter supereminen- tionis legislationem, ipse sancte,el decenter ausculta,
tias earum, ut super mundalium confitemur, nostram mirabiliterdict.orum divinus divina in doclrina factus,-
iransiioriam, et corporalem ralionem, et materialem, secrelo anhni qum sancta sunt circumlegeits, ex im-
et alienatum incorporalibus animi sensum excellen- munda tnultitudine tanquam uniformia cuslodi.
les. Est itaque non dissonas formare cmleslibus for- Nonenim fas, ut eloquiaaiunlin porcosprojicerein-
vias, et ex vilibus tnaterim parlibus. Quoniam ei ipsa visibilium margaritarum inconfusum, et lnciformem,
ex vere bono subsistentiam possidens per omnem sui beneficumque ofnalum (Mallh. vii).
materiatem dispositionem hnagines quasdam inlelte- EXPOSITIO.
ctuatis putchriludinis habet; et possibile est per eas Primum dixi, et dico nunc, ne vos expectatione
reduci ad immaleriules primas formas dissimiliter, ut cletineam, quod in hierarchiam Dionysii petitionem
dicium est, similitudinibus acceptis, el eisdem non veslram suscepi, non ut profunda rerum scrutari
simililer : compacte aulem, et pulchre intellectaali- persequar, sed ul detegam solum, et in lucem cxpo-
husque et sensibilibus proprielatibus definilis. Hmc D nani tecta verborum. Hoc enim inlroducendis -pri-
^myslicos theologos inveniemus non solumcmlestium mum magis conveniens est: prseeipue quia illa, quse
dispositionum declaralionibus mirabililcr conforman- -disserenda censuimus, magna nimis, et supra no-
ies, sed ipsis aliquando divinis manifeslalionibus. Et slram possibilitatem agnoscimus. Titulus secundi
. aliqtiando quidem ipsam ex luminibus pretiosis tau- capituli hic est. « Quodpulchredivina, et ccelestia
dunt, nl solem iustiiim, ut stellam matutinam in ani- etiam per dissimilia symbola manifestantiir. > Supra
mum sancte orientem, et ul lumeii incircumvolute, et jam dixiraus quid sit synibolum, collalio videlicet,
invisibiliter resplendens (Malach. i; Apoc'. \\). Ali- id est coaptalio visibilium formarum ad demonstra-
qnando yero ex mediis, ut ignem innocue resplenden- tionem rei invisihilis proposilarum. Verbi gralia,
iem, ut aquam vitalis pleniiudinis datricem, et, ut cum spirituum ccelestium naluras exprimere visibi -
symbolicedicendum, in ventremsubeunletn,fluminaque litervolumus humanos quidem vultus, sed alas avis
redundaniem immensurabililer refluentia. Aliquando in unam composilionis speciem coaptamus, ut pro
autem ex novissimis, ul unguenlum suave, ul lapidem vultu hominis, qui solus ex visibilibus ratione uti-
angularem (Exod. m; Joan. i). » Sed ei bestialem tur, ipsi quoque iuvisibiles spiritus ralionales et sa-
ipst formam circumponunt; el lconis ci, cl panlhtrte pientes esse intelligantur- per alas aulem agiiita*.
OGI EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONTSIL — LIB. III. 9G2
uatuise illorum, el velox ad omnia motus exprima- A Hoe est ergo, quod in isto capilulo demonslrare in-
tur. Quiaergo in primo capilulo generaliter de omni tendit, sicut per titulum ipsius exprimitur : quocldi-
hierarchia disseruit, quasi summam sequentis opei is vina, et ccelestia pulchre, et decenter non solum per
hreviter ad doctrinam faciendam prselibans; pri- similes, sed etiam per dissimilcs formas, et figura-
mum, quia omne bonum a summo bono parlicipa- tiones demonstratur. Et quod nulla, sicut quidam
tionemultplicatur, et omne bonum ad summum existimaverunt, ipsis divinis et ccelestibus injuria
bonum similitudine et cpnversione unitur; deinde, fial, si aliquando in Scripturis sacfis per humiles
quia convenienter Scriptura ud declaraiionem invi- formationes, et quasi ab eorum excellentia remotas,
sibiliumvisibiliasigna assumpsit: nunc sequenti ca- et indignas figurentur, quemadmodum in Scriptora
pitulo ostendit, sicut titulus ipse prseloquitur, quod Deus plaustro, et angeli bobus comparantur : el cse-
videlicet pulchre, id est aple et convcnienter niani- lera in hunc modiim.
festaniur, hocestTeprsesentantur etsignificanlur, ut « Oportet ergo, ut exislimo, prirrium exponcro
manifesta fiaut, divina scilicet ea quse iu summa quam quidem esse speculalionem omnis hierarchise
sunt hierarcbia, et coelestia quae in angeliea suut existimamus, etc. » Pudice temperat as eiiionem
bierarchia. Ulraque haec conveniehter manifestan- suam, ut prudentem decet'; nrc in rebus excellenti-
tur, non solum per similia sj'mbola, id estnon solum B bus, et a sensu humano remotis ultra hominis pos-
per pulchras et decentes, atque eorum majeslali et sihilitatem praesumere videtu , dicens : < Ul existi-
puiitati congruas, sive consimiles'figuras el foimas; RIO. i Noverat enim tioe ipse, quod dicehat, quo-
sed etiam per dissimilia symbola, id est per talcs niam ab eo doctus erat.qui viderat, et sciebat. Sed'
formas et descriptiones, quse ab eorum excellentia servavit modestiam diclionis, utbsecliumiIitate,non
aliense et purilate indignse videantur. Quod quidem elatione quaerenda efinvenienda ostenderet. Opor-
aliquibus minus conveniens videatur esse. Sed bene tet ergo, ut existimo, primum exponere quam qui-
considerantibus ralione magna, et dispensationene- dem esse speeulationem « omnis hierarchiae existi-
cessaria ordinatum invenitur. Ralione quidem, mainus. » Quinque hic primum generaliter consi-
ut dum haec aliena in demoustrationem assumpta deranda modo introductionis legenlibus proponit :
cernimus, illa quoque, quse propria esse videban- quse per sequentia capitula singillatim exponet. Pri-
tur secundum aliquid, aliena esse, et dissimilia mum, generalem omnis hierarchise delinilioriem.
a summa veritate agnoscamus. Dispensatione Secundum, uniuscujusque hiefarchise utilitatem.
vero, ut dum illa, quse mens pia in divinis collo- Tertium, ccelestium hierarchiarum secundum visi-
cari seeundum proprietatem jion sustinet, si- biles formatlones, quse in eloquio sacro reperiun-
gnificatione iliorum cernil attribui: alia quoque C tur, laudationem.Quartumripsaruin formationumet
quse digna videbantur, ac per hoc vera et propria descriptionum, quibus ccelesles virtutes significan-
credi polerant, figurativa esse, et per similitu- tur, qualitaiem. Quintum, qualem ex ipsis, quae vi- t
ciinem verilali adducta nullatenus possit dubitarii sibiliter ad invisibilium declarationem et lauda-
Ergo symbola similia in demonstrationem ad hoc tionemproponuntur,mensliumana in ipsis*-invisibi-
- proposila sunt, ut invisibilium yeritatem specie eon- libus concipere debeat, veritatem. Hoc est, conside-
simili ostenderent; dissimilia autem, ut significando rare priraum, quid sit liierarchia. Secundo, q :id
a flgura ad veritatem exeundum,"et non remanen- prosil, id est.quse in unaquaque ulilitas consistai.
dum in iis, quae vera essenon poterant, demonstra- Tertio, quombdo excellentia invisibilium liierarchia-
rent.Ergo quantum similia symbola praecellunt spe- rum per visibilia signa ostenditur. Quarto qualil»-
cie, tamen dissimilia symbola transcendunt signifi- tera signorum, et demonstrationura mysticarum co-
calione; quoniam, etsi illa babent speciem pulchrio- gnoscere. Quinto, signatum a signo, verilaiem a fU
reni, tamen ista significationem tenent manlfesiio- gura separare. Oportet primum exponere quam spe-
rem. IHa veritatem ostendunt; ista a falsitate exire culationem, id est quam deflnitionem existimamus
compellunt. Illa sie veritatem significant, ut facile esse omnis hierarchiae, hoc est quomodo generaliter
possit rudis animus in eis detineri; ista sie erudiunt, vel universaliter definienda est hierarchia. Defini-
ui non sinat in sui veneratione animos consideran^ lionem autemidcirco specuiationern vocat; quoniam
tium falli. Illa, cum sint signa veritatis tamen, ali- definitio rei quasi speculum est, in qua fpsius rei
quando fortassis se pro veritatepropter excellentem natura cernitur, siciijt in speculo nalura corporis -
speciem recipi facerent, nisi ista sjgna essent, in apposili imago videtur. Generalis.definitio est, qiica
quibus veritas non credilur, etiamsi p"eripsa veritas deflnilio universaliter convenit, et in toto invenitur.
significetur. Aliud enim est veritas, atque aliud si- Qui enim dicit principalus angelicos hierarchiam
gnum veritalis; quia signum verifas non est, eliam esse, verum dicit; sed universaliter non definit, quo-
enni veritatis signum est, et verum est. Illa igitur niam in homimbus quoque hierarchia invciiitur.
signa evidentiorem demonstrationem haiient, quae et Item, qui dicit hierarchiam esse ordinem, verum
per similitudinem, qua appropinquant veritati, ip- dicit; quoniam ubipotestas est, ordoest. Sednon to-
sam veritatem manifestaut; et per dissimiiitudinem,- tum dicit; quoniam non omnis ordo hierarchia est,
qua elongant a veritate, se non esse verilatem, sed quia non omnis ordo potestas esf. Itaque generalis»
signa taroen, et imagincm verilatis demonstrant. definiiio estf quse omni convenit et continet totum.
863 IIUGCNIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — -II. IN AREOPAGIT. 8G4
Hanc itaque generalem definitionem hierarchise spe- A formas veritatem. Non enim suSficil hoc solum,
culationem omnis hierarchise auctor nomiuavit : quod visibile est attendere, nisi etiam sciamus qua-
quaeetomiii convenit, etcoiitinettotum.IIanc aulem lem oporteat ex eo quod visibiliter demonstratur,
quia in subsequentibus Ipse positurus cst et exposi- invisibiliter veritatem cogitare. Si enim pulamus
turus, nos in prsesenti prasoccupare non oportet. boc solum esse quod visibiliterin demonstrationem
Deinde subjungit aliud ex iis; quse exquirere vel ex- cernifur, nunquam ver-itatis pariicipes eflicimur.
ponere oportet, videlicet quodprofuit unaquseque Discernamus ergo signum a veriiate, et sciaraus
Iiierarchia divinis laudaforibus ipsius, hoc est, quid aliud esse, quod foris sensui erudiendo apponitur ;
vel quantum profuit uriaquseque hierarchia, id est aliud autem, quod intus Jinimo beatiflcando reser-
sacra poteslas, divinis Iaudatoribus suis, id est illis vatur. Idcirco autem dicere oportet ad qualem vcri-
qui in ea constiluti et ordinati Deum laudant, sive tatem aseendere debeamus, ab his figuraf.onum vi-
laudes divinas celebrant, et frequentant.Omnes enim sibilium formis, nencs etiam, sicut uiulli, exisiime-
liicrarchise ad laudem divinam ordinatae suisl et in- jnus haec omnia, quse pro signis cofiestium in Scri-
stitulae, sivae superiores, sive inferiores, ut abonini- pturis figurateproponuntur, ita esse iUicquemadmo-
bus laudetur Deus: a quo et per quem suntomnes et dum hie mysticeiiguraiilur in similiiudiiiibus et for-
in omnibus oninia (I Cor. xy). Et qui excellenliores ° mis et-figuris ad corporalia tamcn, et sensibilia
sunt, amplius laudant; et quiamplius laudant, subli- pertinentibus : quse in divina, el spiritualia omnino
roius remunerantur. Itaque omnis hierarchia lanien non cadunt.
suis divinis laudatoribus prodest, quaulum accopit Hoc est enim, quod sequitur : « Ut non et nos
secundum gratiaedistributionemet dona largitionis, eodem modo niulils inmiunde existimemus ccelestes,
ut sit vel in cognitione sublimior, vel in amore fer- £tdeifoimes animos, multipedes esse quosdara, et
ventior. Secundum graliam enim sunt dona, et sc- juultorum vultuum : et ad boum pecudalitatem, aut
cundum dona sunt merita, et secundum diversita- ad leonum bestialem imaginationem formafos : et ad
tero meritorum, praemiorum diversitas constat. aquilarum eurvo rostro speciem, aut ad volatilium
Omnis ergo hierarchia Dei laudatoribus suis tamen tripertitam alarum commotionem eftiguratos. Et ro-
in prsemio profuit quantum contulit in dono ; quia tas quasdam igneas super ecelum imagineniur; et
oiniiis digniias et potestas secundum ministerii et thronos materiales Divinitati ad recubitum necessa-
officii graiiam, qua Dei laridem, et honorem, et glo- rios, et equos quosdam mullicolores, et armiferos
riam prsedieare et amplificarepotuit, in fruclu retri- archislrategos; et qusecunque alia ex eloquiis nobis
butionls excrescit. Sed et ipsae coelestes virtules, /-, sacre et formabiliter in varietate manifestativorum
quibus lioc ipsum prsemium est Deum laudare, tan- symbolorum tradita sunt. » Ut ergo non exislime-
tum singulae secundum ordines suos et digniiates in mus etiam nos eodem modo multis, id esl quem-
princinalibus, et hierarchiis suis utilitatis accipiunt, admodum multi existimant, ccelestes et delformes
quanlo plus vel minus in laudem Creatoris per do - animos, id est spiriius invisibiles, incorporeos, et
Bum gratiae cooperantis assurgunt. Deinde, ait, Dei non corporum similitudinem ac formam haben-
« oportet, i Id est post expositam divinam definitio- tes, multipedes esse; quemadmodum videlicetligu-
nem oranis hierardiise et ulilitatem, oportet laudare • rative in eloquio sacro suh figuris et formis anima-
ccelestes hierarchias, boc est, angelicos.principaius, lium dcscribuntur, ut in Ezechiele; in Isaia, et Za-
id est laudes eorum describere et demonstrare se- ciiaria, el Michea, et aliis prophetis, angelici spiritut
aundum ipsavum, videlicet hierarchiarum, in elo- per animalia figurantur quadrupedia, et volatilia, ct
quiis inanifesiationem,"id est secundum hoc quod caetera ad hunc modum. Et ne exisliniemus etiam'
iaudcs carum in eloquiis, hoc est divinis Seripturis qucsdam illorum spirituum mullorum vultuum esse,
manifeslantur. Propouuntur enim in sacro eloquio id cst multos vultus sive facies habere, ut in Eze"
figurse ct demonstrationes, qiiibus virtutes et laudes chieleseriptuni est deanimalibus sanctis:« Qilatuor
angeiicarum potestatum declaranlur : quas auctor D facies uni erant (Ezech. i) ; > quod licet ad sanclos
inspiciendas, et considerandas dicit.ad angelicae hie-s evangelislas, vel apostolos, vel quoslibet justos con-
rarchise liianifeslalionem. grue reieratur, lamen eliam de sanclis angelis,
Sequilur;« Consequenlibusque iis, » hoccstcon- incarnalionem Verbi, et passionem, et resurrectio-
sequenterpostistasupradicta, velin consequentibus r.ein, et aEcensionem annuntiantlbus, etin hisoranU
iis, qui sequuntur : Oportet « dicere qualibus di\i- bus Verhum incarnatum ministerii fanmlatu prose-
nis formationibus figuranl sacrse descriptiones elo- quenlibus, non inconvenienter accipitur.
quiorum scilicet divinorum, coslestes ordines. > Ae Sequitur : « Ef ad boum pecudalitatem, > subau'
si diceret : Primum oportet considerare quomodo diendum est, et ne existimemus quosdam forriiaios
divina eloquia ccelestes virtutes per descriptionum ' ad boum pecudalitatem, boc ^sl ad similitudinem,
formationes laudabiles prsedicant. Deinde qualcs formamque boum, quae pecudalis £st, non angelica,
eiiam sint ipsae descriptiones et formationes, quas sicut in Ezechiele forma bovis, vel viiuli in anima-
divina quadam oratione in earum scilicet coelestium lium iiguratione exprimitur. Aut etiam, ne existime-
virlutum declaralionem iigurant. Novissime aulcm mus cosdem spiritus formatos ad leonum bestia-
oporia considerarc ad qualem oportet aseendcie per ie« imaginationem hoe esl adimaginaiio..cm sive
— '
t»S*S EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. LIB. III. 9i>8
imagmem leonum , quae beslialis est, et spiri- A dammodo immimda existimatio esi, qua? si,;e di-
tuali ac ralionali natura indigna, sicut in Eze- scretione, tam humilia et indigna illi cxcelleiiti i:a-
ehiele facies hominis, et facies leonis in flgu- turae perproprietatem allribuit. Sive igilur hsec, sive.
ratione animalium memoralur. Et ad aquilarum qusecunque alia ex eloquiis,idest Scriptuiis, nobis
curvo rostro speciem, iterum subauditur, formatos •sacreetformabililer, hocesi sacra sivesacraerei ibr-
non exislimemus. Quod autem ait « curvo rostro, i matione vcl figuratione, iradita sunt.in varietate
expresse dignam movet irrisionem, sicul in caeteris, ihanirestalivorum synibolorum, id esl ligurarum et
adversum eos qui hsec putanl spirituali naturse se- descriptionum sacrarum, quibus manifestaniur se-
cundum proprietatem assignala. Notum est autem creta et abscondita : omnia sic accipiamus, ut se-
quod in discrelione Ezecbielis etiam facies aquilse cundum similitudinem et significationem eorum
meinoratur. illa, de quibus facta sunt, omnia vera esse cieda-
Sequitur : « Aut volatilium tripertitam alarum mus : et tamen nihil horum in illis per proprietatem -
commotionem efliguratos, » subauditur ne exislinie- -esse cogitemus.
mus. Sicut 'enim in Isaia scriptum est de solio se- Sequitur : « Etenim valde arliflclaliter theologia
deniis et templo : « Seraphim slabat super illud : poeticis sacris formationihus iir non figuratis intel-
sex alse unl, et sex alse alleri. Duabus velabant ca- "iectibus usa est: nostrum, ut dictum est, animuih
put, duabus velabant pedes; et duabus volabantai- revelans, et ipsi propria, et connaturali redixlione
ter ad alterum (Isa. vi). i Et alibi: « Quoniam dua- providens : et ad ipsum reformans anagigicas san-
bus tegebant corpora sua (Ezech. i). » Dbi quidem .clas Scripturas. i Ad boc respondet, quod supra-
in' sex alarum per binas et binas distinctiones dixerat, considerandum esse qualibus formationibijs
terna vel tripertita commotio invenitur. Sex enim sacra Scriptiira ccelestes ordines ' figuraret; Ae si -
binse et binae junclse simul tria paria alarum confi- dieeret: Propterea ipsse formationcs ccelestiuai or-
ciunt. dinum iirsacro eloquio diligenler inspiciendce sunt;
Sequitur : « Etrota quasdam igneas super ccelum quoniam idoirco faclse sunt, ul nostrum animum
imaginemur. » Subauditur negatha particula a su- ad invisibilium cognilionem per lisec visibilia et noia
periori, videlicet ne imaginemur rolas quasdam revelarent, id est illuminarent. Etenim valde arti-
igneas super coelum, et ne imaginemur etiam thro- -ficialiter vel prudenter, sive considerare usa est
iios maleriales quasi necessarios Divinitati ad recu- theologia, id est divina Scriptura, pceticis saers
bitum, cum divina natura, quse sola omnia portat, formationibus, id est descriptionibus formarum vei
fulcimento non egeat. De rotis autem igneis et thro- ilguraruin ad sacra vel sancta repraesentanda propo-
-nis in libro Danielis teslimonium habemus (Dan. G sit-arum, formationibus poeticis, id est excogitatis,
vn), et inlsaia (Isa. vi), el Michea de solio excelso vel adinventis rationeel exposilis pcr similitudiiK>m
et sublimi sedentis. mystica? tradilionis in non figuratis intellectibus,' ii .
Sequitur : « Et, cquns quosdam multicolores > est spiritibus sine figura et corporali foimain sua
(sicut in Zacbaria leguntur equi albi, et nigri, el ni- simplicitate consistentilus significandis. « No.trum,
gri, et varii (Zach. vi); et in Apocalypsi simililer ut dictum est, » videlicet in superiori capitulo «anl-
{Apoc. vi) subauditur ne imaginemur.« Et armiferos mum revelans * ab alto ignoranlise velauiine, ut
archistralegos, » similiter ne imaginemur, id est Tiuda et aperta facie ccelestia contemplefur : «et ipsi
priucipes, et duces militise arma ferentes, sive armis scilicet animo propria et connaturali reductioue
indutos sicut in Zacharia legimus, et in Michea. providens, > utvidclicel reducatur ad invisibilia co-
IteniDominum sedentem super solium excelsum, et gnoscenda instructus per ea quae connaturalia et
exercilumcceli a dextris ejus, et sinislris; etinli- -propria illi sunt; et ad ipsum videlicet animum re-
bro Regum currus, et equos, et equites in montibus formans vel coaptans, sive contemperans sanctas
igneos demonstraios Eliseo, et puerp-ejus in auxi- Scripluras anagogicas, ut prius nostra nobis con-
lium venientes (IV Reg. vi), Archistrategi dicli suiit n formata ad nos descenderent, et postea ad siipe-'
quasi duces, vel ductores principum exereitus. Com- riora reducendo illuminatos sublevarent. IIoc e go
positum nomen ab eo quod est u.pyj>;arclios, id est thcologia valde arlificialiier frcil, ut nohis loquens
princeps, et nTparvyo; strategos, quod est dux et im- noslra suseiperel, et per nostra admonitos et eru-
perator exercitus, Archislrategi ilaque duces intelii- dilos ad sua sublcvaret. Sed si cui fortassis hoc
gunlur principum exercitus : qui ipsis etiam princi- probandum videatur, inquanlum ipsa theologia ad
lius principanlur, sive ducalum prsebent superiores. signiiicationem visibilium pulchras et decentes ab
Haecigilur omnia ab iis, quae secundum nos sunt -iis quse nostra sunt, formationes assumpsit; rcpre-
per similitudinem sumpta, alque illis spiritibus coe- hensibiie autem et incongruum illud, quod indecoras
lestibusad ea, quaeipsis invisibilia sunt, signifieanda etiam et indignas tantae puritati et majeslali siini-
altributa, sic a nobis accipienda suut, ut hsec ita in litudines apposuil: illi respondendum, propleiea
ipsis esse non existimemus, sed per hsec alia, quae theologiam non solum simjles, sed eliam dissimiles
in ipsis, nobis sunt invisibilia, visibililer proposita in demonstrationem divinorum formas*assunipsiss<!,
perpcndere studeamns. Non enim species corrupti- ut per illud quod dissimile et quasi alicnum rnani-
biiisadillorummunditiam allingit et proptcrea quo- feste de ipsis per liguram dicitur ctiam id, quod
S87 HUGOKIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — I. IN AREOPAGIT. 9S8
p.opnum videri polerat, figuratum cl aliemim tid A 1 esse tcrrenas et novissimas, id est uliimas vel infi- -
proprielalem agnoscatur : mas, sive abjeclas multiformitates, id est ex multis
Hoc est, quod sequitur : < Si cui autem videlur .formis et variis compositas flguras, deiformibus
sacras quidem recipi debere compositiones, tanquam simplicilatibus, id est spiritualibus naturis : quse
simplicium in seipsis, ignotorumque nobis, et in- quia deiformes suntin gloria, terrenae et novissimae,
contemplabilium subsistentium. > Hoc est, dignum et quia simplices in essentia, multiformitates ei
esse utrecipiantursacrse compositiones, id estiigu- omnino attribui non dcbuerunt. Et si dicatadhuc:
rationes vel formationes sacrse, quae de ipsis divinis Hoc quidem,id est si ex pretiosis et supereminen •
et invisibilibus factae sunt, utpote de iis quae simpli- tibus essentiis flgurse invisibilium sumerenlur, et
cia et incomposita sine figuratione corporali, et terrenae, et novissimae formitates deiformibus sim-
forma, ac per hoc nobis, qui corporalia tantum plicitatibus non circumponereulur, vel aptarentur :
contemplari et cogitare novimus, ignota et incon- hoc quidem et nostrnm sublimius futurum essst,
templabilia subsistunt, et nisi per visibilia signa et hoc est, sublimius nos ad cognilionem spiritualium
demonstrationes visibiles ostendi, ac percipi ab proveheret. Velhoc quidem et riostrum esset, quia
humano corde non possunt. Si cui ergo dignum corporale esset, et materiale; et sublimius futufum
videftur, et necessarium propter ejusmodi eausas esset, id est divinis et spiritualibus vicinius, ut ex
sa"as compositiones recipiendas esse, itaduntaxat ulraque parte rationabile fierct: ut per hoc, quol
si pulchre et. decenler, tantaeque puritatl conve- nostrum esset, id est familiare et cogniium nobis,
.nientes formarentur, nunc autem indecentes esse, er-udire non posset; et per hoc, quod sublimius et
« et ineonvenientes existimat, » ille videlicet quae- dignius esset, spiritualium excellentise et dignitati
cunque, « sanctorum intellecluum, i id est spiri- congrueret. Et supermundanas etiam, id est ccele-
tuum descriptiones, quae «in eloquiis sacris » factse stes et spirituales manifestaliones non deduceret in
sunt; et existimat ille etiain inconveniens esse, omne inconvenientes dissimilitudines quemadmodum istse
ho<-angelicorum nominum, ut theatrale sibivideiur descriptiones faciunt; quia ex terrenis et novissi-
-figmentum, ut videlicet angeli, boves, etleones, et mis essentiis similitudines inconvenientes et dissi-
aquilae, et equi, et rotse, et currus, et Ihroni, et miles rebus spirilualibus adducunL Hoc etiam, id
caetera hujusmodi introducantur et nominentur : est si ex pulchris et decenlibus formis tantum spi-
quod secundum ipsius existimationem thealrale ritualium flgurse formarentur, non faceret injuriam
videtur, et theatrali recitatione et irrisione dignum. in divinas virtules non convenientes formas eis al-
Nohis aulem pie sentientibus, et recte credentibus £ tribuendo: quod facere est injtastum. Et aeque, id
sie dicere durum, vel omne sic dicere durum, id est, similiter non seduceret animum nostrum, sicut
est oraues sic durae ,et inconvenientes dictiones, et ista turpis et indecens formalio seducit, ut alienrf de
descripliones, quod est quasiquoddamangelicorum illis virtutibus et indigna cogitet, dum se in islas
nominum thealrura; vel si exislimat ille sic dicere, immundas inserit, vel ingerit composiliones : quss
id est sic dicendum esse hoc, quod in Scriptura fin- de ipsis indecenler factae sunt.' Et foftassis adhue
gitur, quasi durum, id est inconsonum et inconve- aliud de his turpibus compositionibus nialum pro-
niens angelicorum nominum theatrum esse : et si veniat, quod existimabuntur superccelestia repieri,
ille etiam ail debuisse theologos venientes vel des- vel repleta esse leoninis quibusdam, et equinis roul-
ccndentes ad corpoream facturam, id est materialem titudinibus, id est equorum et leonum, et mugiliva
figuralionem, universaliter, id est omnino incorpo- Iaudum oralione, etvolatiliangeloruni praecipitafu ;
ralium, coelestium videlicet et invisibilium, formare quia figuraeleonum, et equorum, etboum, etavium,
ea, sciiicet invisibilia, et manifestare, quantum pos- quorum rugire, ethinnire, et volareest, et qui Deuin
sibile eis esset propriis et cognalis figurationibus, laudare non possunt nisi mugiendo, vel rugiendo,
id est inconvenientibus et similibus figurationibus - angelis tribuunlur. Et existimabuntur ipsa ccelesiia
sumptis apud nos, id est inter visibilia ista ex pre- j)] non "solum his, sed etiam" aliis animalibus et maie-
tiosissimis, vel sumptis ex pretiosissimis apud nos, riis ignobilioribus, ut vermibus, et carbonibus, el
hoc est ex eis, quae pretiosissima sunt apud nos; et aliis hujusmodi, quae per figufam de spuitualibus
ex immaterialihus quoquomodo, id est ex eis, quso dicta inveniuntur repleta, tanquam reclusa, id est
quoquo, id est aliquo modo immaterialia esse viden- patefacta, et aperta sint ipsa coelestia, ad inconsc-
tur et incorporalia, sicut videlicet lux, et ignis, ct quens, id est inconveniens et ignobile, et possibile
splendor, et calor, et caetera hujusmodi: quas, cum supra sit, ut ejusmodi admittantur, in ea, vel et
materialia sint, corporalia, multum tamen spiri- passibile, id est corruptibile. Et baec qujdem omnia
luali naturse subtililate et puritate appropinquant. existimabuniur, dum describuntur, simiiitudines
Si ergo dicat illeex iispretiosissimis, et aliquo modo manifestativorum eloquiorum : quas ad manifesta-
iramaterialibus et supereminentibus essentiis debere lionem eloquia proponunt clare, id est manifeste,
theologos sumpsisse figuras eorum, quse omnino .deformes. Si cui ergo hoc totum videatur (uthue
incorporalia sunt, ut per ea, quse fere imroatiuialia usque pendeat sententia, et demum ita inferafur)
st incorporalia sunt, vere incorporalia significa- ei quidem ita videri, solas.scilicet pulchras et-ex-
rentut*. Etsi adhuc dical non debere circumpositas cellentes species spiritualiuiri, el divinorum sigui-
869 EXPOSiTIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. III. 970
i
ficaliom apponendas. Sed tamen si quis venialem A templationem per ea, quse propria illi sunt et
diligenter inquirat, eum agnoscere, quod sapientia connaturalia, id est visibilia et corporalia quse vi-
divinorum eloquiorum ulrasque convenienter appo- delicet corporalia prsetendunt, id est proponunt
suit: formationes inforriiium f id est spiritualium
Hoc est, quod sequitur :« Sed veritatis, ut exi- speculationum et supernaturalium, id est no-
slimo, inquisilio oslendit eloquiorum sacratissimam stram naluram excedenfium speculationum et
'
sapientiam in animorum, sive spirituum coeleslium omnino incomprehensibilium nobis, nisi per
formationem utrumque valde providisse, ita ul ne- istas formationes passibiles demonstrarentur,
que in divinas (slc forsitan diceret quis) injuriam et insinuarentur nobis. Analoglam conditionem dicit
faceret virtules, i id est ul neque per ipsas humiles humaiiam; quoniam analogia est juxla rationem et
figuraliones injuriam faceret divinis virtutibus, id couvenientiam plurium similium in uno proprieias,
est spiritibus, qui divini sunt et sacri el incorporei: quemadmodum et grammalici analogias verborum
quod tamen fortassis aliquis injuriam diceret, et di- assignare solent secundum sirailifudinem plurium
cendani putaret, cum tamen injurianon sit, « neque sub una proprietate cadentium. Analogia igitur hu-
r.os s per easdem figurationes «infigeret passibiliter mance naturae, id est conditio vel proprietas, sive
In viles hurailitates imaginum, t id est in vilitatem " convenienlia, est ea posse et uosse quae ad horoi-
liumilium, sive in bumilitatem vilium imaginuro. nem pertinent, el quae homo esse et posse accepit.
- Dtrumque enim sapieniia divini eloquii providit ct Supra analogiam autem nosfram, id est supra con-
eavit, ut per istas humiles figurationes, neque divi- venientiam et sequalitatem nostram est ccelestia
nis injuriam faceret, neque nostrum animum ad scrutari, nisi per ea quae apud nos sunt visibilia et
viles cogitationes vel existimaliones falsas inforraa- nota nobis erudiamur. Hsec ergo analogia, id est
rel. Et quidem primum quare divinis et invisibilibus conditio humana, causa fuit quare sacrum eloquium
manifestandis corporales et visibiles figurae et formse menlibus humanis erudiendis de invisibilibus visi-
appositae sunt, necessaria et conveniens causa de- bilia signa proposuit. Et hoh ,sola hsec causa fuif,
tnonstratur, quam fortassis aliquis non unain dice- sed eliam « quia et hoc decentissimum est mysiicis
ret esse, sed duplicem, id esl |non solum ideo quia eloquiis, » occultare scilicet, « el inviammultis po-
illa nisi per ista animo noslro nianifesiari non pole- nere sacram, et abditam, » id est oecultam veritatem
rant, sed eiiam ideo, quiain flguris et senigmalibus « supermundanorum intellectuum,»id est invisibi-
mysticarum descriplionum ab impuris mentibus, et lium spirituum « per incomprehensibilia divina seni-
a malevolis divina secreta tegenda fuerant, ei celanda. Q gmala. s.Propterea enim seriigmata, et parabolae, et
Ita, inquit, mysticarum descriptionum causam ali- flgurse in mystico eloquio Scripturarum apponun-
quis dicet: quod cum et ipse indubitanter et vera- tur, ne veritas spirilualium rerum carnalibus et
citer dicere poluisset, modeste alteri altribuil, immundis spiritibus patescat, et ut simul sludiosos
tie forte suam auctoritalem eommendare vide- ei devotos ipsa sua profunditate exerceat. Quam ta-
retur. «len causam hic auctor ex superabundanti comme-
Hoc est ergo, quod ait : « Quia quidem enim morare judicat. Ideo igiiur tecta sunt ne omnibus
pulchre procuratae sunt informium formse, et figurae pateant divina sacramenta, quia non omnes digni
carentium figuris : ^non unam causam diceret quis sunt agnitione verilatis. « Est enim non omnis sa-
esse nostram analogiam. Quia quidem enim. > cer, neque omnium, ut eloquia aiunt, scienlia. >
Contra usum latinitatis secundum idioma linguae Propterea enim quia non omnis homo sacer est id-
Graecaeconjunctiones glomeravit, sivequiapro quod circo veritas omnihus manifestanda non est; quo-
legatur, ut sit hic sensus : Quod quidem quis, id niam, si cunctis manifesiaretur, multi illam per roa-
est aliquis, diceret non unam esse causam, banc litiam coniradicendo roderent, vel immunde vivendo
scilicet nostram analogiam, id est non solum no- inquinarent. Unde dictum est : « Nolite Sanetum
stram analogiam causam esse hujus rei, quod pro- D dare canibus (Malth. vuj, s iis videlicet, qui dente
curatae suat pulchre, id est convenienter a sacro malitise veritatem proposiiam rodunt; « neque mar-_
*
eloquio formse informium et figurae carenlium figu- garitas projicere ante s
porcos (ibid.), ante eos sci-
ris, id est quod in sacro eloquio attributse sunt licel qui oblatam, quantum in se est, male vivendo
formse et figurae illis cceleslibus spirilibus, qui in polluunt. Hi sunt namque non sacri, id est non digni
sua natura nec formas corporales habent, nec figu- sacfis, quorum non est scientia, « ut eloquia di-
ras. Hujus, inquam, rei diceret quis non solum esse cunt, » Scripturae sacrae. Apostolus enini dicit, quod
causam analogiam, id est conditionem nostram « fides omniumnonest (II Thess. ni), » quoniam '
aliter"non valenlem ad 4nvisibilium co-gniiionem illa veritatis cognitio, qua Deus a sanctis, el justis
perliugere, neque valenlem immediate, id est sine pie creditur, a perversis quibusque vel non recipilur,
medio aliquo-exiendit per intellectum in invisi- vel non digue tenetur-
biles conlemplationes, id est In contemplationes « Si autem deformes imaginum descriptionis cau-
invisibilium. Nostram analogiam dico etiam desi- sas exislimaverit, quis inhonestum, dicens referri
derantem proprias, et connaturales reductiones, hoc sic turpes formationes deiformibus et sanctissimis
esi, reducl ad invisibilum «ognilioncm, et Con- disposilionibus, suflMt ad eum dicere : Quomodo
PATKOL.CLXXY. 31
971 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS L — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 972
duplex est sanctae manifestationis modus ? > Nunc A j et subsislenlia omiiia subsislere facit, in eo quod il-
tandem ad qusestionem superius objectam respon- lam essentiam appellant cum ipsa tamen supra om-
det, in qua continebatur sacris et divinis non conve- uem ralionem, et intellectum, et essenliam in sua
nienter in sacro eloquio viles et abjeclas formatio- majestate nec intelligibilis, nec comprehensibilis su-
nes apponi, dicens : « Si quis existimaverit causas pra omnia subsistentia subsistat.
descriptionis imaginum deformes, > id est si quis' Sequitur: e Et quasi lumen eum formant, et vitam
. cxistimaverit deformes, id est inconvenientcs esse voeant. > Colendam scilicet beatitudinem mysticse
causas describendi imagines, dieens, inhonestum traditiones, cum tamen ipsa super omne lumen-sit
esse referri, id est aptari sic turpes formationes lumen el super omnem vitam vita subsislat.Tot ergp,
deiformibiis et sanctissimis dispositionibus, id est actantis modis sacra eloquia divinam majeslalemin
ordinibus. Si quis, inquam, ita existimaverit, et ila figuratione formant.«Ipsis tantis mirabilibus fornia-
dixerit: « Ad eum suflicit dicere quomodo duplex lionibus castioribus manentibus, quam cseterse,qusa
est sanclae manifestationis modus : » id est existi- incongruse videntur, et indignse, et ipsis tantis mira-
mationi et oppositioni ejusmodi sufficienter respon- bilibus formationibus probatis quoquo modo exccl-
delur in eo, quod sanctae manifestaiiouis, quae fit lere csateras materiales formationes. >Ac si diceret:
per Scripturas, duplex modus esse oslendilur, B Quamvis ad illam excellenliam omnis formatio, vel
« Unus quidem quasi consequecs, > id est conve- reprsesentatio inferior inveniatur, ad comparalio-
niens et decens, iu quo sigua signatam veritatem nem tamen aliarum formationum Um pulchrse, et
per consimilem proprietatem sequantur: propter si- iain deeorse formationes excellere probantur. Cum
miles imagines sacrarum ligurarum convenienlium, scilicet divinitatis nalura, ratio, et intelleclus, et
id est procedentium ad faciendam manlfestationem, essentia, et lumen, et vita nominalur, quamvis et
vel provenientium id est -aptarum et concordantium' in his quoque formationibus ad ineffabilem verita-
cum eo, quod significant. « Alter vero modus est lero exprimendani similitudo in manifestatione defl-
conformatus in omnino jnconsequens, >id est di- ciat. Unde ait: i Deficienlibus, et sic divina ad
screpans, et inconveniens, et indecorum, propterea veritalem similitudine. > Ipsis videlicet excellentio-
quod ipssefigurse et ipsa signa manifestantia veiita- ribus simililudinibus etiam sic deficienlibus, id est
tem non dicere videantur. Hocest, quod ait: « Pro- etiam in tanta excellenlia deficieiitibus a divina simi-
pter dissimiles formarum facturas. > litudine, deficientibus scilicet ad verilatem, subau-
Sequitur : « Itaque colsndam superessentialis ditur exprimendam. Omne enim, quod hic in signo
divinilalis beatitudinem manifestatlvorum eloquio- ( est, minus est quam quod illie in verilate est. « Est
rum mysticae traditiones, aliquando quidem ut ra- enim,« scilicetdivinanatura, >superomiiesessentiam,
tionem, et intellectum, et essentiam laudant, divU et vitani nullo quidem lumine eharaclQrizanle, id
nam rationalitateni, et sapienfiam ejus declarantes. est figurante, vel exprimente : et est excellens omni
et vere existentem subsistentiam, et eoruni, qua? ratione, et intellectu iiicomparabililer derelictis re-
sunt subsistentiae, eausam veram. » Ac si diceret: trorsuin, sive inferius a similitudine ipsius. Unde
Quia duplex est modus manifestationis in sacro elo- apparet si ejus similitudo ratione el intellectu tanto
quio : alter videlicet per similia signa, alter per superior est, quod ad ejus similitudinem sequandam
dissimilia signa formatus. Itaque etiam divinaena- nec ralio, nec intellectus incedere potest.
turae majestatem ipsa sacra eloquia aliquando per Sequitur : « Aliquando vero dissimilibus manife-
similes, aliquando per dissimiles formatioues reprse- stationibus ab ipsis eloquiis super mundane lauda-
sentant. Per similes quidem aliquando a corporalU tur, eam invisibilem, et infinitam, e£ incompreheu-
bus sumptas, aliquando ab incorporalibus. A cor- sibilem vocanlibus, el quae, ex quibus non quid est
poralibus, sicut cum eam rationem et intelleclum; sed qui non est, significatur. > Ac si dicat: Non
a corporalibus, quemadmodum cum eam lumen et; solum similibus et excellentibus manifeslaiionibus,
splendorem nominant, et csetera quse fiunl ad hune; j) atque ad ejus imaginem accedentibus manifestalar:"
modum. Aliquando autem per dissimiles formatio- sed aliquando etiam nianifeslatioriibus dissimilibus,
.-nessimiliter ab incofporalibus, vel a corporalibusi et ab ipsius nalura peregrinis, ab eloquiis « super-
sumptas divinam naturam manifesiant. Ab incorpo- mundane, > id est mystice el spiritualiter, et supcr
ralibus quidem, ut cum ei iram, zelum, poenitentiamt hujus mundi speciem laudalur. Quando enim per
attribuunt; a corporalibus vero, quando illi formas, pulchras formas laudalur, secundum speciem hujus
vel figuras bestiarum, vel aliarum quarumlibet re- mundi laudalur, id est dicitur secundum aliquid,
rum corporalium in significatione apponunt. Hoc: quod esl ipsum per quod laudalur. Quando vero
est ergo, quod dicit: «Itaque myslicae traditiones i per dissimiles et a se alienas fovmationes laudalur,
aianifestativorum eloquiorum laudarit colendam bea- supermundane laudatur; quoniam, nec idem esse
titudinem superessentialis divinitatis; aliquandoi dicitur, nec secundum id, sed supra id totum aliud,
quidem ut rationem, et intellectum, ,et essentiam,, per quod laudatur. Propterea ergo supermundane
declarantes divinam subsistentiam ejus vere exi- laudatur ab ipsis eloquiis formationibus dissimili-
stentera, et veram causam subsistentise oinniumi bus. Eloquiis dico sive ipsis formationibus vocanti-
eorum, quae sunt; * quoniam etjnse vere subsistit,, bus eam, divinam scilicet naturam, invisibilem, et
tm EXPOSITIG IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. 1«. 974
inflnitam, et incomprehensam : primum iniinitam A j quia superessentiale est, non coniprelienditur. De
in se; deinde invisibilem nobis;post incomprehen- ipso igitur inens human^ aliquid capere polesi, ip-
sam a jiobis ; et alia quoque multa ipsis eloquiis sumnon potesl; et lingua humana de ipsoaliquid
vocantibus divinam naturam, quse talia suni, ex qui- dicere potest, ipsum non potest, nec idcirco lamen
hus non quid est, sed quid rion est, significatur. falsum existimandum est quod de ipso dicitur; quo-
Cnm enim invisibiiis, et infinilus, et incomprehensus niam de ipso tantum est, ct non ipse hoc, quod dici-
dieitur Deus : non quid est dicitur, ,sed quid npn lur; neque vanum, quod de ipso cogitatur, quoniam
est enim visibilis, quia videri non poiest, neque fini- deipso tantum est, et non ipse hoc, quod cogitatur;
tur, quia loco non clauditur, nec tempore tcrmina- quoniam veiiim dicitur, et veritas cogitatur : quae
tur; nec ccmprehensibilis est, quia etsi quod est sic ducit ad ipsum, quamvis sublimius et excclsius
creditur, quantum estnon capitur. Qui ergoinvisi- ,• consisfat in ipso.
bilem dicit, non esse dicit quod est, sed non esse Sequitur : « Si igitur negationes in divinis verse,
quod non est. Similiter et qui infinitum dicit, et affirmaliones vero incompactse; obscuiilati arcano-
iiiconipfehensum, non dicit esse quod est, quia runi magis apta est per dissimiies formationes ma-
nihil esse aflirmat. Sed non esse dicit quod iian est, nifcstatio. > Ac si dicat: Quia expressius ec magis-
quia aliquid esse negat; quoniam et quod non affir- B * proprie Deum non esse quidquam esse dicimus, cum
mat, estquod dici non potest; et quod negat, est; et-esse aliquid, e't non esse veraciter dicamus, mani-
quod potest intelligi. festuni esl in divinis, id est iis quae de Deo dicun-
{Sequitur :« Hoc enim, ul existimo. potentius est, lur, el Deo attiibuunlur, negationes veras esse," id
in ipsa. »Hoc videlicet, ex quo non quid est, sed[ est proprias; aflirmationes vero incompactas, id est
quid non est significatuf, poteutius est, id est eflU improprias et non cohaerenles, quoniam dissimilia
Caeius, et magis proprium> et expressuin in ipsa; jungere et coaptare conantur secundum jllum mo-
quoniam, qui dicit quod non est, dicit qxiai slifjUO i Su-ffi'tllcendi, quo de Deo formari non pofest aiiter
modo potest inleUigi; gtii auiem dicit quod est, di- humana Ioculio. Si auleni negationes in divinis
cit quod nullo modo potest comprehendi. Sed poten- verse sunt, id est propriae, el aflirmationes incom-
tius est et excellentius quantum ad veritatis expres» pactae, id est improprise, manifestum" est
quo-
sionem, dicere, quod non est Deus, quam quoi est. niam obseuritati arcanorum revelahdorum ma-
« Quoniam quidem ut occulta, et saeerdotalis tra- gis apta est manifestalio facta per dissmiiles
ditio subintroduxit: hoe quldem non esse secundum , formati&nes, quam per sirailes; qrioniam illa remo-
quld eoi*um,quse sunt, eam vere dicimus : ignora- . , vendo quasi per negationem quid non sit Deus de-
nius autem superessentialem ipsius, et invisibilem, monstrare nititur; ista vero ponendo, quasi per
et inefiabilem inflnalitatem » Ac si diceret : Sicut; aflirmationem quid sit bstendere conatur. «Et nunc
testatur auctoritas sacrse Seripturse, subintroducta t itaque hon lurpes replent coelestes ornatus eloqui-
es. occulto ad manifestationem, et tradita ad corre-. orum sacrae descriptiones dissimilibus eos forinarum
ctionem et informationem. Sicut ergp ipsa traditio,( Tacturis manifestantes; et per has ostendentes riiate-
id est ipsa auctoritas tradita, occulta quantum ad[ rialibiis simul omnibus super mundalium excellen-
mysteria sacramentorum occultorum, et sacerdota-. lias. Et niinc itaque > quandoquiclehi dissimiles fi-
lis quantum ad ipsorum divinorum scriptorum di- guraliones in divinis roagis proprie constant secun- -
gnitatem et sanctitatem, et sui sanctificationem, dum eum modum, quo de Deo ex omnibus, quse
quia et a divinis saeerdotibus, et prophetieis traditaj sunt, nihil proprie nominatur; secundum hunc ita-
est, et propter sanctificandos per eam diyinitus san- que modum non replent, id est repletos asserunt,
clificata. Sicut ergo ipsa occulta et sacerdotalis tra- ccelestes orn&tus, id est coelestes ordines vel dispo-
ditio subintroduxit, didicimus eorum, quse sunt,t sitiones, ipsse turpes, id est deformes, quse in sacro
omnium non esse hoe, id est tale quid secundumi eloquio prhponuntur formationes; manifestantes
quod veredieimus esseeam, id estdivinam naturam, D ] eos scilicet ornatus, dissimilibus facturis, id est
quia nulla rerum creatarum species ita ejus siriiili- compositionibus formarum dissimilibus, et alienis
tudini approximat, ut id, quocl vere in ipsa esl, ex- ah eorum excellentia; et per has faclufas osteriden-
presse et secundum proprietatem ostendat.Yel itai tes supermundalium,- id est ccelestium et invisibi-
didicimus non esse eam vere quod dicimus eami "liuriiexcellentias simul omnibusmaterialibtts; hoc
esse secundum quid, hoc est secundum aliquid1 est excellentias ad omnia materialia; id est osten- -
'
eorum quse sunt: quod enim vere est secundumi dentes, quod ipsa supermiindaUa, et spiritualia om-
aliquid eorum, quse sunt, totum dici non polest : nibus materialibus excellunt. In hoc enim, quod eis
, et ideo cum eam secundum illa, quas sunt, aliquidi dissimiles figuras attribuunt, ostenduntquod et illa
esse dicimus, nondum quod vere est per expressio-- quoque, quae et secundum similitudinem" de ipsls.
nem manifestamus. Ignoramus aiitem superessen- dici videntur, ad proprietatem illorum non assufgunt.
tialem ipsius, et invisibilem, et ineffabilem infinali- Sequilur :«Quin vero et nostrum animum redu-
talem; Quod enim infinitum est ab humana seieutiaa cant magis dissimiles similitudines, non existim*
existimari non potest: quod, quia ineffabile est, nonti quemcjuam bene sapientumcontradicere.» Ac si di-
dicitur; et quia" invisibile est, non cognoscitur; etst cat: Non solum ideo dissimiles figurationesproba~
97S HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. -- EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 973
biles sunt, quod supermundaliura excellentias osten- A (I Cor. 11).> Sic quae Dei sunt, nemo scit, nisi sgi-
dunt; sedideo etiam quod nostrum animum magis rilus Dei; et qui habet spiritum Dei, sit per spiri-
quam similes flgurationes a"malerialibus ct corpora- tum Dei quse sunl Dei. Est autem oculus triplex :
libus reducunt, neque m se quieseere sinunt. Audi oculus carnis, oculus ralionis, oculus conteniplatio-
magnum sacramentum. Quod Deus est, super omne nis. Oculus carnis apertus est, oculus rationis lip-
est; el cum quaerilur quid esl, hoc dici noii potest, pus, oculus contemplalionis clausus el cascus. Ocu-
quia cogitari non potesl. Quod enim cogitari potest, Io carnis videtur mundus, el ea quae sunl in mundo.
ascendit in cor hominis, et capitur a corde homi- Oculo rationis animus, et ea quae sunt in anirao.
nis, vel in his quse videnlur secundum speciem, vel Oculo conlemplationis Deus, el ea quce sunt in Deo.
secundum ea quaeper imaginalionem, vel in iis quse Oculo earnis videt homo quae sunt extra se; oculo
seutiuntur intus per experientiam et veritalem; et rationis quse sunt in se; oculo contemplationis quaa
non capit cor hominis, nisi quaenovit, vel secundum sunt inlra se et supra se. Ergo Deus, quod est, inco-
ea quae novit. Novit autem ea, quae foris per sen- gilabilis est, sed hominum, et humanse ralioni:
sum concipit, et ea quaa intus per experientiam sen- quaenon percipit, nisi quod uovit, vel secundum id
tit; et omne quod capil, vel in islis capit, vel se- quod novit, quod est ia se vel extra se. Qui autem
"cundum ista conjicit. Quod autem nec in istis, nec B spirilum Dei in se habent, el Deum habent: hi Dcum
secundum isla est, cor humanjim capere non po- vident, quia oculura illuminatum habenl qud Deus
test. Quod autem Deus est, uec horum aliquid est, vidCri potest, et ser.tiunl non in alio, vel secundum
quia ereatura non est; nec secundum ista est, quia aiiud quod ipse non esl, sed ipsum et in pso quod,
Creator est. Quod ergo Deus est, nec in islis inve- est, quod prsesens est. Nec tamen id dici potesl,
niri potest, nec secundum ista intelligi quale est. Si quia ineflabile est, quia incegilabile cst; et senlitur,
enim inlelligerelur secundum ista, in eadem simili- et non exprimitur. Ergo, oiiincquoddiciiur de Dco
tudine deduceretur ad isla, et esset hoc in istis, quia est, secundum id dicitur, quod dici el cogitari
quod in illo est. Quaecunque autem in crealuris potest, quoniam aliter dici nou polest; ct omne
sunt, magis sibi vicina sunt et cognata, quia facta quod dici et cogitari potest, minus est et iufra est
sunt; quam opus arlifici, el faclura plasmatori. quam quod Deus est. Ipsum boc, quod dicitur, mi-
Omne enim tempus ad seternilalem comparaium, et nus dicitur, el ipsum hoc non dicllur quod est
omne spatium ad immensitatem compositum, minus Deus, quia qui aliquid clieil secunduin aliquid dicil,
invenitur bahens, quam quaelibel prolixilas lempo- et cogital quod dicit, et sccundum quod dicit. No-
ris ad momenlum collata, vel quantitatis extensio (Q minas Deum, et duas syllabas formas; el totum di-
quantumvis excrescens, ad alomi proportionem res xisse putas quod est. Quid cogitasti? Quod er.im co-
lata. Sic quod Deus est, ad creaturam comparalum gitasli, hoe dixisli. Cogilavi, inquis, quod supra om-
amplius excellens invenitur, quam quod summum nia esl: hoc quid esl ? Si cogitare potes quid est,
est eondilum ad ea, quae sunt ima, vel extrema hoc dicere potes. Si autem cogitare non pct 'S, di-
facla, comparatum. Non ergo secundum isla potest cere non poles ; quia, quod non potest cogitaii, non
cogitari Deus quod est; quoniam aliud esl, et aliter potest dici. Dixisli Deus : et quid est Deus? Quid
est, et longe, et remcAs, 3t dissimiliter; et quid est cogitas, aul quale cogitas curo dicis Dcus? Quod
dici non potesl. Si cnim aliquod horum dicilur, cnim sonat, hoc est inspiciens vel currens, sive ti-
aliud cst. Si secundum aliquid horum dicilur, aliter mor, vel quodlibet aliud existimaveris ut potes de
est. Quid ergo dicendirm est quod Deus est ? Si coe- ipso. Ergo cum dicis Dcus, inspicientemdicis et
lum dicitur, aliud esCSi terra dicitur, aliudest;el conlemplantem, ef. considerantem omnia. Et quid
quidquid in ccelo esl, el in terra est, non est hoc est hoc? Quomodo inspicil Deus, et quomodo videt?
quod Deus est. Ergo ailud est hoc quod Deus est. Et Quid est videre ejus, nisi essc, ejus ? Et hoc quale
hoc quid est? Solum hoe dici potest, quod aliud est? Si autem currentem intelligis, quia penetrat
est, et quid est, dici non potest. Habemus ergo quod ]D emnia., et apprehendit, et continet omne quod est,
dicamus, non est hoc Deus; sed non hahemus quod currere illi hoc stare est. Et hoc quis capial? Si
dicamus, hoc est Deus; quia omne quod hahemus, vero limorem interpretaris; et ipsum suh hoc no-
hoe non est Deus, ct non habemus in his omuibus, mine cogilandum asseris cum dicitur Deus : quis
neque inveninius quod est Deus. Omne enim hoc explicare possit quomodo timor sit Deus?Quod si
aliud est a Deo; quia non esl Deus omne quod fa- idcireo timorem dici putes quoniam limetur, quo-
ctum est a Deo, et non videt oculus, neque mens modo timetur quod non vidclur? quomodo videri
capit, nisi hoc, vel secundum hoe quod non est polest quod non petest cogitari? et quomodo timeii
Deus, sed aDeo. Homo enim sensumhominis habet, potest quod non polesl sciri? Vide ergo quid dicas,
el sentit secundum sensum hominis, vel quod extra cum dicis Deus; arit quid eogites, cum dicis Deus.
est secundum camem, vel quod intus esl secundum Crealorem, inquis, omnium cogito, cum dico Deus,
mentem,'et non habet amplius homo. Oculus car- qui omnia fecit, el ipse factus jion est. Ergo cum
nis quse adcamem, oculus menlis qusead mentem. dicis Deus, cogitas quod fecit omnia. Cogilas quod
Amplius quid ? « Nemo hominum scit quae sunt ho- fecit. et non cogilas quqd est ipse qui fecit. Nondum
uiinis, nisi spiritus hominis, qui est in homine. » adhuc attigisti quod spopor.deras, ut cogites, et ia-
977 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONY51L — LIR. III. 97S"
telligas quid est Deus. Minus est iotum hoe quod di- A ineogitabile. Et tamen, quia aiiud diei non polest,
cis; et non est hoe totum ipse de quo dicis; et ta- hoc dicitur; ne nihil dicaiur, ubi aliud dicen.dum
men de ipso boc dicis, non ut accedas ad -ipsum, est, el diei non potest quodest; vel si dici potest,
sed ut Ipsi appropinques. Magnum est enim homini intelligi non potesl..Hoc ergo dicitur, et tolerat hoc
nunc ad ipsum ire, etsi non detur pervenire."Dabi- veritas de se, et eommendat boc nobis pro veritate,.
lur antem postea, cum venerit quod perfectum est; - quiipsam adhuc veritaiem capere non possumus,.
et cosperit vldere homo sicut videtur, non per spe- donec transeat ligura, et veritas manifestefur, super.
culum imaginem, sed faeie ad faciem veritatem. omne hoc, et extra omne hoc, nude et aperte ut est
Nune autem interim totum imago est, et ipsa imago ipsa. Nunc ergo usque adhuc manent figurse, et ex.
Ionge a veritate est; et tamen facit quod potest qua- ipsis quaedam longe sunt, et apparent quod sunt si-
si imago; et convertit animum, sed uon perduciu "militudo tanlum; quasdam veropropriae sunt, etac-
Hoe enim solum potest in nobis et nos in illa hoc cipiuntur quasi pro veritaie, eum sint lantum signa"
solum, quia nec ipsa amplius ostendere potest, ne- verilatis et non veritas, in quibus quidem si niliil
que nos aliud comprehendere, et est tamen imago altiusfuerit adipsam, concedit haec veritas nobis,.
qusedam sublimior, et magis appropinquans veritati, . et non. reputat impossibilitatem. Si autem propin-
ita ut magis nohis appellari veritas possit, quia aliud B quae fuerint et consimiles, proximas tamen non-
nihil est super illam, quo expressius veritas demon- fuerint, et appareat aliud sublimius ad veritaiem-
slrari possit. Dieitur namque quod Deus ignis est; manifestandam ; non patitur vefitas ad ipsas dedu-
et raanifesta esl.figura; quonianiDeus ad proprieta- ci secundum proprielatem, quoniam in altero per-
tem, ignis non est; quoniam ignis corpus est, Deus fectius se demonstrat, in quo probat se hic esse
corpus non est. Dicitur etiam, quod Deus lumen tantum per similitudinem. ln illo vero supremo, quo
est; ct apparet hic similiter imago veritatis, aliuda altius nihil est, ad ipsani non apparet alterum, quo-
veriiate, quoniam Deus lumen non est secundum figura probetur; et idcirco ipsura sicMciperp opor-
propriefatem, quod seeundum figuram nominalur. tel ut est, quoniam aliud non datur, donec veniat
Omnia enim haec visibilia sunl, ef ldnge a Deo sunt quod perfectum est. Omnis ergo flgura tanto evi-
per proprietatem naturae, etiamsi secundum simili- dentius veritateni demonstrat, quanto apertius per
tudinem so!am,.quse et ipsa ad excellentiam maje- dissimilem similitudinem figuram se esse, et non
statis exigua est, coaptantur. Est autem alia natura veritatem - probat; atque in hoc nostrum ani-
incorporea magis vieina Deo, inter quam ac Deum mum dissimiles similitudines magis ad veritatem
nulla alia media est naiura; et hsec ad similitudU • reducunl, quo ipsum in sola similitudine manere
nenrniagis accedif, qnamvis et ipsa a veritate longe non permiitunt.
sit. Secundum hanc ilaque a nobis altissimam na- Quapropter, inquit, t non existimo "quemquam
turam ad Deum nobis sublimis simililudo formatur, bene sapientum contradicere » contra hoc quod dis-
cum dicitur Deus spiritus, et sapientia, et ratio, et similes similitudines riostrum aninium ad veritatem
amor; quia anima spiritus est, et angelus spiritus redueunt. Siquidem «consequens est, per pretiosio
est, et in ipso spiritu ratio, sapientia et amor est. res sacras formationes seduci, > id est consequi, vel
Et novimus quid sit spiritus, quantum animam no- provenire, vel contingere potest facile, ut perillas
vimus, et angelum novimus; ef per animam ange- sacrarum rerum formationes, quae pretiosiores re
lum novimus,- quantum nosmetipsos novimus; prsesentantur in sacro eloqUio, seducantur cogita-
quamvis et hoc modicum, et vix dici possit cogni- tiones hominum « existimantes quasdam ccelestes
tio. Cum ergo audimus quod Deus spiritus est, eo- essentias esse auriformes, > sicut in quibusdam lo-
gitamus animam, et angelum, et existimamus simi- cis Scripturarum per similiiudinem reprsesentantur;
liludinem, quoniam tale aliquid Deus est qualis et existimantes etiam in ccelo esse quosdam fulgu-
anima* est, et angelus, quia anima et angelus Teos viros decora indutos vestimenta, quemadmo-
spiritus est. Et nescimus quam longe hoc est j) dum angeli apparuisse leguntur splendidis veslibus
a veritaie incomprehensibilis excellentise, Qui enim et vultibus fulgoreis, « candidum, et igneum inno
diceret corpus spiritum, falsum diceret, quoniam cue respergentes, > id est eniittentes, vel fundentes-
corpus spiritus non est nec spiritus corpus. Qiii claritatem, et lumen; candidum quidem quantum
ergo lioc dieerevjure reprebenderelur; et veritati ad vesiimenta, et igneum quanlum ad vultus flam
contrarius judiearetur, et tamen qui dicit Deum esse meos et ardentes; innocue, id est sine lsesione, con-
spirilum, verum dixisse existimatur. Nemo illum stante in hoc ipso divino miraculo, quia in divinis
falsitatis arguit, cum tamen magis vicina sunt na- et coelestibus naturis, quse hie denionstrantur per
tura, et condiiione eorpus et ^spirilus, quam spiri- speciem, aliter illic sunt seeundum veritatem, in.
tus et Deus. Hic enim utrumque creatura est, et quibus naturae visibilis species cernitur, effectus-
-oitrumque comprehensibile est, et»mutabile ulrum- non invenitur.
que, et flnitum. Illic autem unum quidem aeternum Sequitur : « Et quibuseunque aliis similibus ima-
est,-alterum temporale; unum immensum, alterum ginatis formis, > id est secundum imaginabilia ex-
comprehensibile; unumsemper idem manens, alte- pressis, _«Theologia coslestes figuravit intellectus, >
jrum muiabiie'; unum sub scientiam cadens, alterum id^est spirituales naturas fepraesen'tavit,-uta supe-
S7D HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 986
rioribus (subauditur) hic consequens est seduci. A rilas ail, omnia bona valde. » Superius demonstra-
existimanles ccelesles esseniias in sua natura tales vit dissimiles reprsesentationes proplerea ad divino-
existere. c Quod qujdem ne paterentur, qui nihil rum manifcstationem convenienter adduei, ut ex
visihilibus bonis altius inlelligunt, » id est hoc exi- eis, quae evidenter dissimilia apparent, illa quoque,
stimarent ii qui alia bona esse non putanl altiora, quse similia videbantur, extra proprietalem esse
vel meliora his visibilibus bonis; ideo « sanctorum agnoscantur. Nunc vero demonstrat, quod propter
Iheologorum sapientia restitutivamirabiliter descen- hoc eliam non inconvenienter dissimilitudines assu-
dit ad indecoras similitudines, > id esl ideo sancli muntur; quoniam el illa quoque, quse dissimilia a
theologi, qui per sapientiam suam restituentem, et divinorum, et spiritualium verilate esse videntur,
xeformantem nos ad cognitionem veritalis divina aliquid habenl cum ipsis, in quo similia dici possunt,
nobis eloquia tradiderunt, mirabili considerafione quoniam nihil in uuiversilate est, quod a summo
descenderunt ad indecoras similiiudines assumen- bono parlicipationem non trahat; ac per hoc eo
das, ut eas divinis et coeleslibus naturis aptarent; quod cum illo participat, convenienter imaginem
et per ipsas alia quoque quae de illis magnifice, et illius, .ac simiiitudinem reprsesentat. Itaque "non
decore dici videntur, ad similitudinem, et non ad solum superiorem causam considerare oportet, sed
proprietatem referenda ostenderent. Hoc ergo fecit B et hoc eliam intelligere oportet, niliil eorum, quse
sapientia sanctorum theologorum « non eoncedens sunt universaliter, esse boni partieipatione priva-
materiale nostrum in lurpibus imaginibus rema- lum. Quia « sicut eloquiorum veritas ait, > id est
nens quiescere; purgans vero, sursum ferens anhnaa, vera eloquia aiunt, « omnia bona valde. » Sic enim
et suggerens deformitate compositionum tanquam scriptum est in Genesi : « Vidit Deus cuncta, quse
neque justo, neque vero probante esse; et quod ne- fecerat, et erant valde bona (Gen. i). » Si ergo OIK-
que valde materialibus sic turpibus similia secun- nia bona erant, in omnibus bonum erat, et omuia
duni veritatem sint super ccelestia, et divina specta- bona participabant, el ex bono omnia habebanl ali-
cula. P Ac si diceret: Sapienlia theologorum ad in- quid simile cum bono; ex quo bouum ipsum intel-
decoras similitudines descendens, in hoe ipso mira- ligi possit, et cognosci in ipsis. Unde sequitur :
biiiter nostras reslilutioni providit, non concedens « Est ergo,»id est contingit, « ex omnibus » scilicet
materiale nostrum, id est qariialem sensum no- rebus i intelligere bonas speculationes; el invisibi-
etrum, et materialibus inhserenlem, quiescere ma- libus, ei inlelieclualibus formare, » sive aptare « si-
teriale dico remanens in turpibus imaginibus, id est mililudines dictas dissimiles; > quas sciiicet supe-
quantum in se est remanere volens, ut haecsola co- , rius diximus dissimiles : « formare > dico « ex ipsis
gitet, et sola hsec quasi vera accipiat, si in eis materialibus, » id est corporalibus etvisihilihus. Sie
quiescere permitteretur, et non ipsarum turpitudine tamen ut ea, quse secundum similitudinem visibi-
iinaginum ad alia pulchra, et vera quaerenda exire lium invisibilibus tribuuntur, aliter in ipsis visibili-
eompelleretur; vel non concedens materiale nostrum bus, aliter in invisibilibus suhsistere agnoscantur.
quiescere remanens iu turpibus imaginibus, id est Hoe enim quidem ait: « Aliero modo intellectualibus
non concedens, ut vel quiescat, vel remaneat per - habenlibus, » ea scilicet, quae sensibilibus aliter di-
ipsarum turpitudinem imaginum illud expellens, et stribula sunl.
ad superiora promoisns; purgans vero sursum fe- Sequitur : « Elenim furor irrationabilibus quidene
rens scilicet virtutem aidmse, id est intellectualem ex passibili motu inest; et omnis irralionabilitatis
vim animse, quse sursum fert, et ad superiora inten- est repletus furibundus eorummotus. » Modo.qui-
dit; purgans ab imaginum admistione, ut spiritua- busdam exemplis propositis probatquod ea, quae de
lia, et invisibilia pure, et simpliciter conlemplari visibiliuni nalura ad invisibilia referuntur aliter bie
assuescat; et suggerens, id est admonens et persua- atque aliler ibi subsistunt; quemadmodum furor, et
dens animse ex ipsa deformitate compositionum, concupiscentia, et csetera, quae de visibilibus ad in- '
quod super coelestia, et divina spectacula non valde JQvisibilia per similitudinem referuntur; ac si dice-
similia sunt, seeundum veritatem materialibus, prsa- ret : Ea, quse visibilibus ad invisibilia aplantur,
cipue sic turpibus, tanquam neque justo, neque aliter se in ipsis visibilibus, atque aliter in invisibi-
vero probante esse, videlicet his illa similia; vel libus habcre credenda sunt; sicut in iis, quse sub-
suggerens deformitale compositionum tanquam ne- sequuniur, aperte potest inlelligi. « Furor » enim
que justo, neque vero probante esse; subauditur eo «in irrationabilibus, » id est irrationabiliter ince-
modo in proprietate spirilualiuin, et invisibilium denlibus et agentibus, sive ea rationem non habeant,
naturarum, quemadmodum in specie, et imagine sive ralionem habentia secundum rationem non in 1
visibilium demonstratur; et suggerens eliam, quod cedant. His quidem furor inest ex passibili motu,
neque valde, id est non multum similia sunt secun- id est impetuoso, et ferventi, et secundum passio-
dum veritatem suam superccelestia, et divina spe- nem dominanlem nato; et omnis irrationahililalis
f tacula materiahbus sic turpibus. repletus est furibundus eorum motus. Ille namque
Sequitur : « Sed itaque et boc intelligere oportet, motus furor nominalur, qui omnino extra rationem
mihil eorum, quse sunt, esse universaliter boni par- fervens solo impetu fertur passionis. « Sed in intel-
?ieipationc privatum. Siquidem, uf eloquiorum ve<- lectualibus aitero modo oportet irascibile intellU
981 EXPOSITIO 1N HIERARCII. COELEST. S. DIONYSIl. — LIB. III. , 882
gere; » hoc modo videlicet, "ul ipsum irascibile in &.luram, vel contra fertur desiderium illius: et irra-"
illis iniehigatur, deelarans eorum virilem raliona- tionabilem corppralis voluptatis conlinuitalem; sub-
biiitalem, etimnianem quietem in divinis, et immu- auditur dicimus esse ipsam concupiscentiam, irralio-
tabilibus fundamentis. Cum enim furor in spiritali, nabilem coiilinuitatem, id est" produetionem, vel
ccelestique nalura nominatur, non impetus, vel mo- mtentionem, vel effusionem corporalis voluplatis,
tus nominatur, sed quies, et immutabilitas intelligi- hoc e-stde corpore surgentis, et ad corporalia ten-
tur. Hac ratione inter dissimilia, et contraria con- dentis, el compellentis eiiam omne animal scilicet
siderata, quod sicut in his furor impetu, et Vehe- per appelitus sui violenliam, in id quod concupisci-
mentia supervenientem molesliam propellere niti- bile est secundum sensum. Et talem quidem con-
tur; ita illic quies immobilis persistens nulla con- cupiscentiam corporalium esse intelligimus. « Cum
cussione superveniente turbatur, propler hoc ipsam vero dissimiles similitudines non inlellectualibus,
quielera immanem vocat, id estfortem, et robustura, et spiritualibus circumponenies, » vel vestientes :
et imperiuibabilein ; omnem molum sine molu re- « circumformatus, > id est adaptamus « eis concu-
pellentem, et omneni violentiam sine concussione, piscentiam; » tunc ipsam concupiscentiam , non
et conturbatione sui comprimentem; quae tainen qualem prius, sed amoreui potius divinum intelli-
quies non ex ipsis est, scd ex divinis et immutabili- gere oportet, el desiderium immaterialitatis, sive
bus fundamenlis, quibusinhserenl, id est amore et incorporalitalis, et divinitatis super ralionem, et in-
contemplatione divina, quibus ad acternitatem fir- telleclura exislens; quoniam plus amari polest
mantur, rie ullaienus amodo commoveri possint. quam investigari vel intelligi; et inflexibile, quo-
Hsec autem quies, quoniam non necessitalis esi, ut iiiain ad unum semper est; et non indigens, quo-
inviti teneantur, sed voluntatis, ut infatigabiliter niam quod amatur prsesens est. Desiderium dieo-
amantes non deserantur; idcirco quieti ralionabili- contemplationis superessentialiter castse et impassi-
fatem virilem adjunxit, ostendens quod per ralio- bilis, hoc est ejus rei, quam contemplantur super-
nem illuminantem, mala quae discernunl, viriliter essentialiter, omnem scilicet essentiam, et naturam
respuunt, et per amoreni atticientem in bonis, quae aniiuo transeunles, cujus rei amor et castus est,
sentiunt, quicti sunt, ut quies per ralionem raunia- quoniam corruptionem amanti non ingerit, et im-
tur, ne aflectum malorum suscipiat; et ratio per passibilis quoniam suaviler reficiens desiderantem
quietem custodialur, ne in odio mali se opponens non affligit. t Et oportet etiam intelligere ipsam
iranqulllilalis terminos transcendat. Hanc ergo vi- concupiscenliam desiderium esse, tendens ad illam
rilem ralionem, el immanem quietem, liberam et ., pisram, et sublimissimam claritatem; et ad invisibi •
J
absolutam, nullamque perturbationem suscipientem lem, et formificam pulcbritudinem aeternse, veras,
furor divinis aptatus significat; quia, sicul diximus, et invisihilis socielatis, » quae videlicet pulchritudo
qaemadmodum bic furor ingruentem molestiam per formiflca dicilur, quoniam sibi conformat conversos
Insatiiam repellit, ita illic ralionabilis, et voluntaria ad se, u"t pulchri fiant, amanles pulchritudinem ve-
quies per immulabilitatem concussionem nou re- ram, non sicut in carne, el secundum earnem, uhi
eipit. amator pulchritudinis turpi esse potest; et, pulehri-
Sequitur : «Eodem modo concupiscentiam esse tudinis possessor non bonus inveniri; illic autem
dicimus in irrationabilihus' inconsultam quamdam, qui amat, possidet, et esse incipit qui hahere diligit.
et materialem ex naturali molu, aut consuetudine Talem ergo amorem, et tale desiderium incori-
in mutabilibus incontiner.ter ingenitam, passibilita- cupiscentia spiritualium ac divinorum intelligere
tem, et irrationabilem corporalis voluptatis conti- oportet.
nuitalem; simul omne animal compellenlis in se- Sequitur : « Et veluti potentiam suscipit quidem
eundum sensum eoncupiscibile. > Postquam de- in suflicienlia, etin conversibililate; et a nulla affli-
moustravit quid significet furor sensibilibus et nia- gitur; virtute per ihconfusum, et inimutabilem di-
terialibus allributus, quid item immaterialibus et ]i) vinae pulchritudinis amorem, et universalem revo -
invisibilibus naturis coaptatus; nunc consequenter eationem in id quod yere est appelendum.-» Ac si
differentiam concupiscentiae ostendit, sive quando diceret: Ipsa concupiscentia, sive desiderium ca-
de coiporalibus dicitur, sive quando in spiritualibus, stum seternorum, et invisibilium bonorum, quia in-
et divinis nominatur. Corporalium quidera concu- flexibile est, sicut dictum est, et non indigeus, id-
piscentium definiens esse passibilitatem quamdam, circo excepit, sive aecipit in sua sufiicientia, et con-
sive passionem, id est dominantem affeetionem, in- versibilitate ad -Deuni, et ad divina, quasi potentia
- consultam quidem, quia ratione non ferlur, sed quamdam sive excellentiam et firmilatem, ut aflligi
trahitur temerario appetitu in ea, quorum delecla- omnino uon possit ab aliqua contraria virtute, vel
tione afllcitur; et materiaiem, id est ex carne etex violentia, vel fortitudine. Nullus enim lsedi potest,
sensu eamali surgentem, et earnalia; et sensibilia vel affligi, nisi in eo quod diligit; «tpropterea qui illud
apparentem, passibilitatem dico ingenitam aut ex solum diligit quod auferri non potest, lsedi omnino
naturali motu, quando scilicet seeundum naturam non potest, quia nec exlra illud aliud appetit, in
esl appelitus ejus; aut ex consuetudine in ipsis illo sufficientiam habens; nec de illius amissione sol-
mutabilibus inconlluenter habita, quarido exlra na- licitatur, illud inimutabihter oblinens. Quia crgo
9SS HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA.'— H. IK AREOPAGIT. m
sufflciens est, non patitur indigentiam; et quia in- A l id est nihil irreverenter vel indeeenter eis attribuen.
ilexibile est, sustinere non potest violenliam. El hoe tes; sed, sicut decet supereminentias vel excellentias
quidem ei confertur per ificonfusum, et immutabi- supermundalium, id est spirifualium essentiarum,
lem divinse pulchritudinis amorem et universalem quse excellunt nostram transitoriam et corporalem
revocaiionem in id quod vere est appetendum. Quia rationem, id est rationem quae neque supra iransi-
enim iu illis amor Dei inconfusus est, vel, ut aliter toria ascendere, rieque extra corporalia omnino
dicatur, irapermistus et purus; idcirco desiderium coroprehendere aliquid potest; et excellentes sen-
eorum ad diversa non scinditur. Et quia immutabi- " sum animi noslri materialem et alienalum in cof-
lis est, ab eodenrnon fleciitur. Et quia universaliter poralibus hoc est, ad materialia tanlum vigentem;
revocaniur, et colliguntur in id quod vere est appe- et per materialia et corporalia ab immaterialibus,
iendum, nulla exteriori violentia turbalur. Si enim etincorporalibus alienatum, eadem percipere non
toto desiderio ad veritatem amandam non revoca- valentem. Quia ergo supra talem ralionem, supra
rentur, nec colligercntur, procul dubio laedi et afiligi talem sensum per excellentiam contcmplationis con-
possent, .ubi mutabilibus, et transitoriis mente in- sfitutse sunt, merito a iali ralione, et sensu alienae
hasrerent. Nunc autem, quia toii illic sunt, ubi om- perhibentur, uthaec ipsa eorum insensibilitas et ir-
nia immutabiliter consistunl; flt ul ipsi quoque per B I rationabllitas, non intelligatur stuporsive ignorari-
cohaesionem dilectionis, afllictionis mutabilitatem tia, sed alia esse et viri cognitio, et boni perceplio;
seniire non possint. et qualisapud nos est, vel secundum nos, non
Sequitur: « Sed et ipsam irrationabilifatem, et esse.
insensualitatem in quidem irrationabilibus aniraalU Sequitur : « Est itaque non dissonas formafe cce-
bus, aut in animatis materiis, deieetum raiionis et lesiibus formas, et ex vilibus materise partibus;
senstis proprie voeamus; in autem immaterialibus, quoniam et ipsa ex vere bono .sub>iislentiam possi-
et intellectualibus essentiis sancte, et decenter su- dens, per omnem sui malerialem dispositionem
pereminentias earum ut supermundalium confite- iraagines quasdam intellectualis pulchritudinis ha-
mur, nostram transitoriam, et corporalem ralionem bet; et possibile est per eas rcduci ad immateriales'
et raalcrialem, et alienatum incorporalibus animi primas formas, dissimiliter, ut dictum est, siraili-
sensum excellentes. » Aliis exemplis propositis tudinibus acceptis, et eisdem non simililer; compaete
ostendit ea quas de visibilibus et invisihilihus eadem autem,etpulchreintellectualibusque, et sensibilibus
dicuntur, non similiter dici, neque eodem modo. Ac proprietalibus definitis. » Subjungit aliam causam
si diceret : Non solum furor, et concupiscentia ali- priori, pro qua convenienter ex visibilibus ad invi-
ter hic atque aliter illie intelligere oportet. Irraiio- sibilia similitudines trahuntur, secundum ea etiam,
nabilitas enim, quse significat excelsum rationis; quse contraria videntur; non solum vidclicef, quia
ei iusensualitas, quae exeessum sensibilitaiis demon- ea, quse dicuntur aliter hic, et aliter ibi subsistere
sirat,4uando hic nominantur, id est in irrationabi- intelligunlur, sed ideo eliam, quia quseeunque hic
lihus et sensum non habentibus, defeclum ostendit sunt secundum aliud similitudinem habent ad ea
ralionis et sensibilitatis; quando veroillic, hoc est, quse ibi subsistunt, quoniam et haec, et illa ab uno
In divinis et intellectualibus naturis dicitur, supra hono sunt, quod sunt; et secundum imaginem,
rrationem et sensum aliquid non per defectum, sed quam ad illud possident isla, illorum quoque figu-
per profectufii significatur. Excecsus enim rationis ram et similitudinem prselendunt. Hoc est quod di -
et sensibilitatis vel sursum fit, vel deorsum, cum vi- cit: « Est, i id est eontingit, « formare coelesti-
delicet a ratione, et sensu vel deflcieus corruit, ut bus, > videlicet essentiis formasnon dissonas,
hoc non habeat, vel supra proficiens transcendit, ut ctiam « ex vilibus pariibus materiaa, > id est corpo-
amplius babeat. Unde et insacra Scriptura sanctos ralis substantise, quoniam et ipsa scilicet maleria
viros Spiritu Dei afllatos exstasim, id est mentis ex« possidens subsistentiam ex verebono habet quas-
cessum aliquoties passos invenimus; quoniam supra ]D dam imagines intellectualis pulchritudinis per om-
rationem et sensum humanum ducti in hoc a ra- hem sui materialem dispositionem : et per, eas sci-
tione et sensu excesserunt, quo ad id, quod altius licet imagines possibile est reduci animum ad illas
ratione erat, pertingentes in ipso vivifieari et ab primas immateriales formas, id est ad formas iin-
Ipso illuminari cceperunt. Illis ergo excessus fuit in materialium et spiritualium essentiarum, quae pri-
eo quod amplius acceperunt, sicut isiis excessus mae suntad ista quia secundum illa ista, et ad illa
factus est in eo, quod id ipsum perdiderunt, Pro- ista, et propler illa ista^ Possibile est dico reduci
pterea ergo Irrationabilitaiem et insensualilatem in de istis, ad illa tamen, similitudinibus ipsis dissT-
irrationabilibus quidem animalibus et in materiis militer acceptis, ut videlicet quse hic sunt, et de il-
inauimatis defectum rationis, et sensus proprie vo- lis dicunlur. aliter ibi esse, et subsisiere intelligan-
camus; in immaterialibus autem, et inlellectualibus lur. Et proprietatihus eisdem non similiter definitis.
essenljis quolies irrationabilitatem, et insensualita- Sed tamen compacte, id est convenienter, et apte,
tem nominamus, coufilemur non defeetum earum; et pulchre, id est decenter subauditur defiiiitis eis-
sed potius supereminenlias earum, utpote super- dem proprietatibus, utrobique videlicet el intelle-
aiundalium. Confitemur, dico, sancte, et deeenter, ctualibus et insensibilibus. Similitudinem dicit.
£35 . EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIS. ffl. -88G
quando per exlrinsecas formas vei figuras, vel qua- jA derileni; > illuminantem scilicet, ei non comburen-
litates descripliones invisibilium a visibilibus su- tem; accehderifem, etnon consumentem. Et quem-
munlur; proprietatem autem, quando ab interiori admodum cum eam vocat « aquam vitalis plenitu-
naiura similitudo conducitur. Sive ergo similitudi- dinis dalrieem; » quae dat videlicet plenitudineni vi-
nes ex rebus visibiiibus ad invisibilium naturam, tsa, et vita implet haurientes et portantes eam; et
extrinsecus transferendae proponantur, sive proprie- aquam etiam, « utsymbolice, > id est figurative,
tates ab eisdem visibilibus, et materialibus rebus ad sic dicaiur, « in ventrem subeunlera ; fluminaque
denionstrationem invisibilium intrinsecus assuman- redundantem immensurahiliter refluentia. > Ilsee
tur, sic utrinque comparatio, et coaptatio tempe- enim omnia non in proprietate, sed in flgura sola
randa est, ul et ipsse similitudines, quse similiter de ipsa dicuntur. ln omnibus his divlnitatis majes -'
uirinque proponi videntur, dissimiliter tanien acci- talem et bonitatem laudat mystica theologia. « Ali-
piantur; et aliter hic, aliter illic esse intelligantur; quando aulein etiam ex novissimis > ut exinferiori-
et ipsseproprietates quas ulrisque esedem atiribui bus et terrenis ipsam laudat, et laudem ipsius figu-
videntur, alitcr in istis, aique aliter in illis definian- rative manifestat, ut cum eam nominat « unguen-
tur, et alise esse inlelliganlur, itautunicuique, quod tum suave » et similiter cum vocat eam « lapidem
sibi conveniens est et aptum securidum naturam at- R angularem. > Et in tantum rerum infirmarum spe-
iribuatur. cies per similitudinem ei coaplal, ut aliquando
Sequitur : « Haee myslicos theologos inveniemus etiam ad incomenientes, et contrarias formas in
non solum ccelestium dispositionum declarationibus ejus descriptione descendere videatur. Qtiod tamen
mirabiliter co*.iforroanles, sed et ipsis aliquando di- secundum causam superius memoratam congrua,
vinis manifestationibus. > Idem superius commemo- necessariaque dispensaiione peragilur. « Sed et be-
ravii, quoniam scilicet mystici theologi, id estlheo- stialem ipsi forraam circumponunt. » Ac si diceret:
logi, qui myslica et secrela narrant, hsec, id est Non solum in declaratiorie divinitatis theologi ex
has similiiudines el proprielates sumptas a visibili- rcbus inferioribus similitudinesassumunt, sed (quod
hus, conformant, et coaptant non solum declaratio- mirum videtur !) etiam ad conlrarias ac dissimiles,
nibus ccelestium dispositlonum, id est ccelestium or- et quse si secundum proprielalem inlelligerenlur,
dinum angelicorum scilicet spirituum, id est non indignse omnino ejus majeslate essenl, formaiioncs
soluni ad declarandas vel demonstrandas ccelestes descendunt. « Nam et beslialem ipsi formam cir-
dispositioues, et angelicas ordinationes has simili-_ cumpor.unt; et leonis ei, etpantherse specialitatem,»
tudines, et proprietates.rerumvisibiliumproponunt; „ id cst speciem,vel formam, vel figuram « coaptant;
sed etiara ipsis aliquando divinis niariifestalionihus, et vestiunt eam, > scilicet divinitaterii: « pardali-
hoc est, ad ipsam divinilatem manifeslandam, et neam, » subauditur forniam, id est formani pardi.
iudicandam addueunt. « Et aliquando quidem ip- « Et vestiunt eam, t subauditur iterum divinila-
sam"» scilicet divinitalem, « ex luniinihus preliosis tem; ursam soevientem, hoc est specie ^ursae sas-
Iaudant, > eam luminibus pretiosis comparando, et vientis, vel « ursam scevientem » eam dicunt, ut
laueem ejus per illius rei, quse inter' cseleras res in utroque disconvenientia appareat, cum eliam
visibiles pretiosa est, et decora demonstrando, ut deformitaiem pulchro, et miti crudelitatem ailri-
veili gralia cum eam.solem vocant, non hunc visi- buant.
biler.i, qui oculos corporales etiam ad iniquitatem Sequitur : « Addam.vero et quod oriinium vili-
perpetrandam illuminal; sed solem jusliiija, qui spi- bus csse, et magis significare visum est. > Ac si di-
rituales oculos ad veritatem, et virtulem cognoscen- ceret: Liceret in praecedentibus, quarcommemorala
d.im illusfrat. Et sicut cum eam vocant * steliam sunt, et caeteris ejusmodi, magna indignitas videatur
niatulinam, » cujus ortus tenebras fugat, non in tamen in boc quod suhjiingo, mullo major apparet
Ijunc munaum visibiiiterillustrandum aseendentem, injuria. « Addam vero, > prsesumam quidem, et au-
sed in animum rationalem, qui solus boc lumen D dacter loqui videbor, qui et hoc divinis signiflcalio-
caperc potest, sancte, id est adsanctificationem fa- nibus adjiciam,.« quod omnium vilissimum csse
ciendam orientem. Et sicut etiam cum eam vocanl visum est; > ac per hoe secundum rationem supra-
«lumen incircumvolute, etinvisibiliterresplendens;» dictam, qua dissimilia symbola magis declaraiio-
non quemadmodum hoc visibile Iumen, quod et te- nem faciunl, amplius caeteiis significare probatur.
nebris obscurari, et circumvolvi, el loco concludi, Quod tamen foitassis bomo divinae majestati aptare
et lermino coarctari potest. Si ergo per species et ncn auderet sinon ipsa sibihaec sapientiaDei spon-
formas summarum et pretiosarum rerum divinse tanea dignatione assumeret. « Quia et vermis spe
majestalis excellentiam laudat mystica tbeologia. cie tradiderunt ipsam divina sapientes seipsam cir-
< Aliquaudo vero ex mediis, > subauditur rebus, cumforsiantem. > Sicut scriptum est : « Ego sum
quce in ordine conditionrs nec sumbia sunt, nec in- vermis, et non homo; opprobrium hominum, et ab -
fima, laudas ipsa theologia divinam majestatem, ut, jeclio plebis (Psal. xxi). > Nisi enim ipsa prius de
videlicet ignem eam vocando; non qualis iste est sehoc dixisset, quis de ipsa hoc dicere auderet?
corporalis ignis, qui licet prosit iliuminando, nocet, Cum eriim niliil vefme vilius et bumilius esse videa-
urcndo,et consumendo; sed «igncm innocue splen- tur, quis summam majcsiatcm iri hanc ahjectionem
987 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 98S
deducere prsesumeret, nisi ipsa se prius propria ,A monstrant, ergo nullam injuriam faciunt ipsis divi-
dispensalione tali specie significando circumforma- nis theologi sancti, et veras negafiones de ipsis
retur. Propterea ipsa hoc prius de se dignata est faciendo, et dissimiles formationes, ipsis attribuen-
dicere, quod sciebat bnmanam conscientiam per se do, sed honorificant potius ipsa divina veris nega-
in Creatorem suum non audere. « Sic omnes theo- tionihus, quibus ostendunt illorum exeellentiam
sopbi, et occulta inspiratione prophetse a sanclis tantam esse, ut quid sint, nullo modo possit expri-,
incontaminatis distinguunt Sancta sanclorum. > mi, etiamsi aliquo modo quid non sint possit dici;
Theosopbi, id est divina sapientes et qui occulta et honorificant etiam ea similitudinibus ah eorum
inspiratione prophetse facti sunt. Ii omnes cum per sublimitate per humilem formalionem diversis; et
visibiles species et visibilium rerum proprietates similitudinibus imaginalionum compaclarum ad no»
invisibilia designare volunt,- distinguunt ita ut su- vissima, hoc est compositarum, et conjunctarum ex
perius demonstravimus, « a sanclis inconlaminatis novissimis, id est infimis et vilibus rerum corrupti-
Sancta sanctorum. > Sancta incontaminata sunt bilium speciebus.
symbola diyinorum ex pulchiis. et decentibus for- Sequilur : « Nihil ergo inconsequcns est, si et
niis assumpta; Sancta sanetorum sunt ipsa, quee coalestes essentias ex inconvenieutibus dissimilibus
per haec flgurantur, divina. Tbeosophi ergo per hoc '" simiiitudinibus formam sccundum dictas causas. *
quod dissimiles figuras divinis attribuunt, etiam Ac si dicat: Quandoquidem veris negalionibus, et
similes formationes, et eas quae dignae videbantur, formationibus diversis divina honorificantur; nihil
ab illorum excellenlia et majeslate secernunt. Quia inconsequens est, hoc est inconveniens, si formant
enim et illa coaptant significationi eorum, quae non theologi, id esl repraesentant ccelestes essentias ex
dubitantur esse aliena; ostendunt et alia quoque, similitudinibus dissimilibus, et inconvenienlibus ;
rjuae vera videri poterant, secundum proprietatem hoc est per repraesentationes figurarum ab earum
non esse similia. Sic ergo in una eademque re, et natura dissimilium, et quodammodo inconvenien-
in similibus figuram a veritale separant, et in dissi- tium. Non est inconsequens dico secundum superius
milibus veritatis societale figuram veritatis hono- dictas causas.
rant, quoniam et illa cum alia ostenduntur, di- Sequitur : « Non enim forlassis utique, non nos
seernuntur, et ista, cum ad similitudinem coaptan- in qusestionem quidem ex indigentia in anagogen.
tur, bonorantur. Sic enim conveniens erat, ut id per diligenlem divinorum scrutationem veniremus,
quod factum est, omne ad Crealoris excellentiam nisi deformitas nos extorquerel manifestatoriseange-
comparatum, et in sublimibus demonstraretur non ,_ lorum formationis. » Quasi diceret: Ex indigenlia
esse sequale|' et in infimis non esse dissimile. Quia nostra in qusestionem hanc, hoe est ad ista quae-
enim factnm est, non potest ad aequalitatem reuda quantum ad imaginum visibilium composi-
esse compa"rabile, et quia ab eo factum est, noia tionem, vel in anagogen quantum ad invisibilis veri-
potest illi, a quo factum est, omnino esse dis- tatis invesfigaiionem; ex nostra inquam indigentia,
simile. qui veritatem scientes iis qussslionibiis non indige-
Sequitur : « Ut neque divina immundis recle slnt mus; in hanc, inquam, quaestionem non veniremus,
1 accepta, neque mirabilium
imaginum sludiosi con- nisi (propter alios qui inde scandalizari possent, si
lcinplationis tanqnam veris remaneant figuris. » non erudirenlur) deformitas nos exlorqueret. Pri-
IIoc ergo agitur per dissimiles flguraiiones, ut in mum negalionis geniinationcm nota, qua expressio
earum consideratione immundi corde, el indigni co- facta est : vel in hoc manifeslum esl formaliones
gnitioue veritalis amplius excsecentur; et ii qui stu- deformes in divinis utiles esse, quia et nos dhino-
diosi sunl, in conlemplatione mirabilium imaginum, rum veritatem ila diligenter non scrutaremur, nisi
lioc est sacrarum reprsesentationum mirabiliter fa- deformitas manifestaiionum nos extorquerel, id est
ctarum amplius exerceantur. Sic enim uirobique compelleret. Hoc est quod dicit: « Non utique for-
justum institutum perficitur, ut dum veritas in ma- p tassis veniremus in qusastionem ducentes in anago-
siifestatione quasi vili indumento se eontegil, et in- gen, » hoe est supernorum contemplationem; ex
dignos ad coutempluro sui provocet, et dignos, et inaigentia scilicel Intelligenliae veritatis : nori veni-
illam speciem suam, quae latet, concupiscendam, et remus, dico, per diligentem divinorum scrutatio-
quserendam invitet, ut non sinl contenti eo quod nem, « nisi nos extorqueret, s hoe est compelleret
foris aspiciunt, sed ipse deformitale exterioiis de- « venire in qusestionera.ex indigentia, et per quse-
monstrationis repulsi in iiguris non i'emaneant tan- slionem in anagogen, » ipsa deformitas manifesta-
quam veris, quoniam signum veritas esse non po- loriae deformationis, angelorum, ld est nisi deformi-
test, eiiam eum veritatis esl signum. tas formationis, per quam in Scriptura sacra mani-
Sequitur : « Divina itaque honorificant veris ne- festantur, angeli, compelleret; dico : « Non sinens
gationibus, el ad novissima compactarum imagina- nostrum animum remanerein dissimilibus formarum
tlonum diversis similitudinibus. » Ac si diceret : facturis, > id est in deformibus repraesentationum
Quandoquidem negationes iu divinis factse expres- compositionibus, quse a veritate spiriiualium dissi-
sius veritatem eorum significaut, et dissimiles for- "miies sunt. Nisi ergo ipsa deformitas reprsesenta-
matioaes imagiuum evidentius purilafem eorum de- tionum nostrum animum a' visibilibus figuris ad
"
SS9 -EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIR. IV. 990
quserendam veritatem compelleret; Ipse noster ani- A « Christus » (et si amplius audeo, dico « meus t)
mus in iis, quse foris proposita sunt, solis creden- dux sit sermonis mei. Sine quo nec sermo potest
dis et venerandis remaneret, nec indigentiam suam esse rectus, quia verbum est; nec intelligentia v.era,
agnoseeret, ut alia extra hsec concupiscenda sibi et quia sapienlia est. ]Nam omnes qui veium sapiunt,
quserenda putaret. Nunc autem ipsa-deformilas in- per ipsum sapiunt; ret ipse esl inspiratio «totius
terveniens compellit animum egredi a figura ad ve- liierarchjcse manifestationis,» quoniam ipse sapien-
ritatem; animum dico non valentem remanere in tia menlibus sanctorum theologorum inspiratus
iis quaeper se indigna sunt, et incongrua divinorum omnem hierarchicse dispositionis rationem sive quse
veritati. « Sed luetantem negare » ab ipsius divinis in ccelo est, sive quae in terra esl iis, qtiibus ipse
istas «materiales possibilitates, > quae foris in signis vult, modis manifestaf. « Tu vero, o pucr, > etc. Ad
proponuntur; acper bocquod ita sanctse abomina- TiinotheiimloquiturPauli discipulum, ad quem baec
tur « assuescenlem pure extendere se per visibilia > scripisse fertur, quem et puerum vocat propterea
excitatum « in supermundanas altitudines » : id est vel quia selate antecedebat ipsum, vcl quia docto-
exeelleniias angelicas, quse mundanis omnibus su* ris, et magistri loco et dignitate fungelialur ad
pereminent et excellunt. Nisi enim ab istis excitatus ipsum. « Tu vero, o puer, ausculta. » Ac si dicat:
per contemplationis provectum eadem ipsa omnino Quia ea quse dicenda sunt, magna sunt, idcirco tu
relinqueret, illa ad quae contemplanda nititur, pure sancte ac decenter ausculta, sicut ipsa sancta quse
intueri non valeret. dicenda sunt, decet. « Auseulta » dico; secundum
Sequitur : « Tanta quidem a nobis dicta sunt > sanctam nostiae sacerdotalis traditionis legislatio-
etc. Coniinuat ipse praecedentia ad sequentem nar- nem quse 11011contendere jubet, nec resistcre in
ralionem. « Tarita quidem, » quanta haclenus dixi- doctrina, sed reverenter, et humiliter auscultare.
mus, « dicta sunt a nobis propter descriptiones ima- Sive ausculta hsec, quse dicta sunt« secundum san-
ginum aiigelicas, > id est piopter descriptiones an- ctam legislatiouem nostrce sacerdotalis traditionis, *
gelorum, quas factae sunt per imagines, et formas id est quae dicta sunt securidum sanctam legem; id
visibiles, ei a visibilibus sumptas, quae deseriplio- est sanctam Scripiuram, quae allala esl nobis a Deo
nes sunt « divinorum eloquiorum, > id esl per divi-
per traditionemsacerdotalem, id est per traditionem
na eloquia faclse, et in divinis eloquiis praepositae, sanctorum et sanctificatorum. Sic ergo « ausculla
quse etiam descriptinnes materiales sunt, id est se- mirabiliter diclorum > boc est ea quae mirabililer
cundum materialium et corporalium naturam, et- dicta sunt: « tu »' dico, qui factus es divinus in di-
similltudinem formatse; et sunt etiam inconvenien- ,., vina doctrina, quse audienles et facientes divinos
tes propter incongruas et turpes figurationes eo- facit; vel in divina doctrina mirabiliter dictorum
rum, quibus attribulas sunt excellentiae. Propter divinus factus - ausculta quas dicenda propono. ES
ejusriiodi enim quajslio, quaebacteuus ventilata est, non solum ausculla, ut dicta reverenter suscipias,
proposita fuit. « Deinde autem segregare oportet, sed eliam « secreto animi quse sancta sunt circum-
quid ipsam quidem esse hierarchiam existimamus ; tegens ex immunda niultiludine, » id est ab iis qni.
quidque ab ipsa hierarchia prosunt hierarchiam et conversalione immundi et desideriis divisi sunt;
sortientes. Oportet, inquit, deinde, J hoc est, post « tanqam uniformia, » id est indivisa et intacla
supradieta, segregare., boc est distinguere quid exi- « custodi, » ne imprudenter laniantla eipolluenda,
stimamus esse ipsam hierarchiam generaliter acce- exponas. «Non enim fas est, ut eloquia* aiunt, in
ptam definiiidiie ejus proposita. t Deinde » etiam porcos projicere imisibiiium margaritarum iacon-
« opoiiet segregare, quid prosunt, > hoe est quid fusum, elluciformem,beneficumqueomatiim. > Ipsl
utiliiatis accipiunt sortientes hierarchiam ab ipsa enim sunt immunda illa muliitudo qui per porcos
scilicet bierarchia, quam singuli sortiuntur. Atque in sacra Scriptura significantur, qui Verbum Dei
in hoc diceudo precor, inquit, ut sii « dux > sermo- roale vivendo polluunt, et invisibiles margaritas, id
nis mei « Cbristus meus; > ita tamen si mihi fas I) est spirittiales intelligentias, quse ornant moribus,
est, hoc est licet dicere « meus. > Magnum enim esl intelligentias, lucent per puram veritatem, incon-
hoc, et quasi praesumptioni proximum esse videtur, fusse sunt per afiluentiam gratise, beneficae sunt in
ut peccaior praemium jusli accipiat, et abjectus de eos, qui ipsas cum reverentia et iionore contin-
altissimi faniiliaritate eonfidat. Proplerea dico. gunt.

'
-L-IBER QUARTUS.

TITU-LUS CAPITULI III.


Qvid esl hierarchia et qum per hierarchiam Mililas.
LITTERA. lans, et ad inditas ei divinitus illuminationes propor-
Estquidem literarchia, secundum me, ordo divinus, twnaliter.in Dei similitudinem ascendens. Divina pul-
et scientia, et aciio dciforme qtiantum possibile simi- chritudo utsimpla, et oplima ut consnmmativa. Pura
991 BUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — IX IN AREOPAGIT. SS2
qxidetn -est universaliler omnium dissimiliindhw, ii linusquisque hierarchia disposiiionis ordo secundnm
dhiributiva vero secundum dignitatem uniuscujusque propriam analogiam reducitur ad divinam ceopera-
proprii tumhtis : el perfecliva in sacriflcio divinissimo iionem, illa perficiens gratia, et Deo dala virluie,
secundum ad ipsam perfectorum compucle hnmutabi- qum divinitati naturaliter, el supernaturaliler insunt,
tsm formaiionem. Interpretatio igitur hierarchim est el ab ea superessenlialiter acla, el ad possibilem
ad D^um, quanlum possibile esl similitudo, etunitas, Deum diligenlium animorum hniiationem hierarchim
ipaun habens omnis sanclm aclionis, et scientim du- manifestata.
ccm; el ad suum divinissimum decoremimmutabililer EXPOSITIO.
quidem definiens : quantum vero possibile reformat, Hactenus quse universaliter dicenda erant intro-
el suos laudatores agalmata divina perficit specula ducendis in hierarchiarum cognitionem pro rafione
clarissima, et munda recepiiva principalis himinis, et demonstrationum visibilium in significalionem visi-
divini radii, et inditm quidem clarilalis sacrm repte- bilium propositarum theologus disseruit. Deinde
ta: eamque iierum copiose in ea, qum sequuntur de- nuac principalem narraliouem ingrediens primuuj
clarantia divinas leges. Non enim fas esl sanclorum definit quid sit hierarchia ; non universaliter la-
perfecioribus ac sancte perfectis; operari quod omni- men, sed secundum eam tantum, quae in angelis et
no prmler hostiarum -j- mysteria, aul sacras ordina- 'B hominibus conslat hierarchiam, significatione re-
tiones; sed neque subsistere aliier si divhtam ipsius slricta. « Est quidera, » inquit, « hierarchia, se-
clariiatem appetunt; el ad ipsam sacre et decenter CB«dum me, ordo divinus, et scientia, et aciio, dei-
respiciunt, el reformantur, secundum uniuscujusque forme, quantum possihile similans; et ad inditas
sanctorum intellectuum anagogiam. Nonne ergo hie- ei divinilus illuminaliones proportionaliter in Dei
rarchiam qui dicit, sacrum quamdam nniversatiler similitudinem aseendens. » Quod ait, « secundum
declarat dispositionem, imaginem divinm speciosila- me, » ita accipiendum, ac si dixisset, secundum
tis in ordinibus, et scicntiis hierarchicis proprim illu- existimationem meam. Pudice enim temperat &s-
minationis sacrificanlem mysteria, el ad proprium sertionem suam, nedesua existimalione plus jusio
principium, ul -licet, asiimilalam ? Esi enim nnicui- pra3sumere vidcatur. Deinde tria in definitione hie-
que hierarchiam sorlieniium perfectio; hoc est secun~ rarchiae principalia proponit, quse perficiunl ipsam
dum propriam analogiam in Dei imitationem ascen- bierarchise definitionem. Sunt autem h-.ec- ordo,
dere, el omnium dhinius, ul eloquia aiunt, Dei coo- scientia et actio. Horum trium si defuerit omnium
peralorem fieri (I Cor. III ; III Joan. i; Malth. v), aliquod, non constat hierarchia. Primum est ordo
el osiendere 'divinam in seipso actionem, secundum (P divinus ; quia non est potestas, si ordinata non est
quod possibile est, relucenlem. Utpote quoniam ordo a Deo; propter hoc ait, ordo divinus. « Omnis »
hierarchim est quosdam quidein purgari, quosdam enim « potestas a Deo est; et quse"a Deo sunt, om-
vero purgare; et quosdam quidem illuminari quosdam nia bona et ordinata sunt; propterea qui potestati
'vero illuminare; el quosdam quidemperfici, quosdam resistit a Deo ordinatse, Deo resistit (Rom. xm). »
vero perflcere; unicuiquc deiforme adunalioni quali- Propter hoe ergo hierarchia est ordo divinus, id est
cnnque modo. Divhta bealiindo, quantum in homini- potestas aDeo ordinata, et secundum Deum dispo-
bus dicendum, pura qtiidem est sine omni dissimili- sita. A Deo quippe est per ordinationem; et secun-
tudine', plena vero luminis mlerni, perfecta et non in- dum Deum est per imitationem ; el propterea ordo
digens, shnul omnis perfectionis; purgans, el illu- divinus, quia aDeo est, ut sit; et secundum Deum
tninans, et perficiens; magna aulem purgaiio, sancla est, ut qualis et quantus sit. Deiude quia omnis
et illuminatio, et perfeclio, super purgalioncm, super potestas, quae a Deo ordinata est, ad aliquid perfl-
tumen, anie perfecla; per seipsam perfecta pcrfeclio- ciendum, atque complendum ordinata esl^se^ui-
nis principium; el cmnis quidem hierarchim causa, tur indefinitione post ordinem « scientia ei actio. »
omnisque sacri secnndum superemhtenlem celsitudi- Scientia quidem, qua quid faciendum sit inlelli-
mm. Oportel ilaque, ut existimo, purgandos quidem D gant; actio vero, qua quod intellexerint agendum,
puro perfici omnino, et omni iiberari dissimililudinis perficiant. In ordine officium ; in scientia discretio;
confusidne. Illuminandos vero repleri divino lumine in actione ministerium. Sine ordine praesumptio est
ad contemplalivam habitudinem et virtutem in ca- actio, sine actione negligenlia est ordo, sine scientia
stissimis mentis oculis reducendos. hxhnperfecto. re- vero et actio reprehensibiliset ordo inutilis. Pro-
siaurando participes fieri exploratorum sacrorum pter hsec ergo bierarchia est ordo divinus, et scien-.
perfeclivm scientim. Purgalores veromagnitudine pur- tia, et actio. Hierarchia dico tam in ordine quam
gationis aliis tradere ex propria caslitatc. Itlumina- scientia et actionc, similans deiforme, hoc est con-
tores autem luculentiores animos, et ad pariicipatio- formitalein Dei Jmitans quantum possibile scilicet
nem luminis, et distributionem proprie habentes, et illi est; et ascpndens in Dei similitudinem propor-
ditissime sancim repleti charitatis, omninosuum su- tionaliter ad illuminationes, id est secundum illu-
perexcellens lumen in eos qui digni sunl tumine, s«- minationes divinitusei inditas : unaquaeque scilicet
pervehere. Perfeclores vero tanquam prmceploresper- secundum modum et mensuram gratise divinitus ei
fectivm traditionis perficiendos sacratissima dgctrina infusce in ordine suo perficiens, et aseendens ad
•per inspectorum sacrorum scieniiam, Nonne ergo imitaiionem Dci, ut recte discernendo et bene ope-
993 .EXPOSITIO IN HIERARCH, COELEST. S. DIONYSII. — LIB. IV. 994,
rando ipsum imitetur. In utroque enim divinam si- A senlamus jjuod sumns. Ipsa ergo teletargis, id est
mililudinem seraulatur omnis hierarchia, sive in eo principalis purgationis hostia, et sacrificium divi-
videlicet quod ab ipso disponitur sive in eo quod nissimum, sine quo omnes hosliae et sacrificia om-
secundum ipsum operatur. Hsec autem definitio, nia nee affectum habere possunt, nec prodesse; ip-
sicut diximus, angelicam tantum et humanam bie- sum est, quo cfivina _pulchritudo perficit, et perfe-
rarcbiam complectilur, quae ad simililudiiieni-sum- ctosfacit eqs, qui perfecti sunt, adipsam, id est
maeet aeternsefactse sunt hierarchise : el ipsam imi- ad similitudinem ipsius reformali, id est concordi-
tariiur secundum ipsam dispositaj. ter, ut ab ea videlicet non discrepenl secundum im-
Sequitur : < Divina pulchriludo ut simpla, el mutabilem formationem ipsorum scilieet perfecto-
optima ut consummativa ; pura quidem est univer- rum,ad ipsam, id est secundum similiiudinem ejus,
saliter omni dissimilitudine; distrihutiva vero se- quam semel acceptam immutabiliter servant, utnon
cundum diguitalem uuiuscujusque proprii luminis; defluant ab ipsa. Divina enim pulchritudo quse'in se
ct perfecliva in saciiflcio divinissimo secundum ad una est, et perfecla perficiendos ad se per principa-
ipsam perfeciorum compacte immuiabilem forma- lis purgatioms bosiiam id est infusioflem .gratise
lionem. » Seusus hie esl. Quod divina pulchritudo, suse, quam a sua pleniludine propter purgandos, et
quam summam nominamus hierarchiam, secundum periieiendos iu paiiicipatione diffudit, purgal et per-
quam cselerse facfse sunt hierarchise, pura est uni- flcit, secundum uniuscujusque modum, et,mensu-
versaliter, id est omnino, utpote quse semper siropla ram, et capacitatem, quam dono «jusdein gratise
quidem est unitate, opiima bqnilale, consummativa perceperunt secundum immulabilem formatioriem
perfectione. Ubi enim unitas est, diversitas non est; illorum ad ipsam ; qusc videlicet formalio vel ideo
et uhi diversiias non est, dissimilitudo nulla esse imrautabilis, sicut diximus, vocatur," quod ipsos,
pstest. Item ubi perfectio est, ihi gradus non est; qusd formantur el reformantur ad inimutabililatem
ubi gradus non est, differehlia non est; ubidiffe- convertat; vel quia immulabilis consistit in eo, a
rentia non est, dissimilitudo nulla est. Ergo divina <_uoest, etiam si mutelur iis quibus est et in qui-
pulchritudo; quae forma^et exemplar est bene, et bus est.
pulchre dispositorum omnium; quia una est, plu- Sequitur : «Inlerpretatio [intentio\ igitur hierar-
Talitatem non jecipit; et quia oplima est, et con- chiae est ad Deum, quantum possibile, similitudo et
summata, nec solum consummata, sed etiam con- unitas. » Quod in Gvseeo dicitur exonos scopos, et
summandorum omnium consummativa, et consum- quod translatorinterpretaiionem vqcat, magis pro-
mationis causa, diversitateni non admittit, ac per r prie intentio vel directio nominatur. Esfenim inlen-
lioc omuino dissimilitudinem nescit; quae et una tio sive directio, quaescopos dicitur, certa deslinatio
est simplicilale et eadem perfectione. Et cum ili s*e- in aliquem finem. Omnis enim actio in aliquem fi-
metipsatalis sil," ut nec dividatur pluralitate, nec nem tendit et per aliquam directionem tendit. Sco-
inferior sit diversftale ; in ipsis lamen qui partici- pss autem, id est directio ve'l destinatio, esl qua
pes fiunt gratise, dislributiya est proprii luminis, tendit. Omnis ergo hierarchia seopon lrsrbef,i3 e?t
proprium lumen-diversis modis tribuens; secundum dircctionem secundmn quam incedat in ministerio
dignitatem, videlicet uniuscujusque participantium; suo cxplen-Jo; imitationemscilicet, et similitudinera
allioribus quidem majora, inferioribus aulem mi- divinam, ut queraadmodum ab ipso ordinata est in
nora largiendo doria gratiarum, ut in ipsis pulchre officio et diguilate, ita secundum ipsum incedat in
mulliplicetur, quse in se^vere una consistit. Pcrfe- Kiinislerio el operalione, ut praeter modum, et nien-
ctiva est et ipsa dlvina pulchritudo, quoniam perfi- suram ab ipso assignatam el ordini suo debitam.nU
cit, et consummatos facil participes luminum suo- bil agere praesumat. Est ergo interpretatio, id est
rum ; perfectiva dico in sacrificio divinissimo, quo deiiiiilio, sive potius direetio et .conlemplalio
perficit perflciendos sccundum immutabilem forma- hierarcbiae, qua intendere debet et diiigit om-
tionem compacte perfectorum ad ipsarii. Divinissi- U nis bierarcbia : similitudo, et unitas, hoc est
mum sacriflcium vocat ipsam illuminationem divi- imitaiio et iderititas ad Deum, ut in nuilo de-
nam, et gratiam, et propiiiationem; quo purgantur, tiet vel dcclinel ab ipsius simililudine, in qua
et emundantur purgandi omnes, et salvandi, non posita est; sed eum quantum possibile est aemu-
solum a corruptione mali, ul honi flanl; sed a de- lelur per omnia. Simililudo ad Deum est ipsuui
fectu quoque boni purgantur, ut meliores assistant. imitari; unitas vero solum sequi. Et hic est scopus,
Ipsa ergo ohlalio summa, et telelargis, id esl princi- id est directio, vel deslinalio omnis hierarchiaj, ul
palis purgationis hostia; ipsa videlicet gratia divina secundum ipsum ad ipsum incedat, ipsum habens
quae nobis ofiertur et pro nobis offerlur. Offertur qmnis sanctse et scientise, el actiouls ducem, ipsum
nobis ad purgalionem, offertur pfo nobis .ad propi-. sequens judieio, etaclione illuminata ab ipsoad
tialionem. Offertur nobis, ut.eam habeamus; qffer- cogniiioriem veritatis, et adjuta ad exsecutionem
turpronobis, utper eamplacearaus. Offerturnobis boni operis. «Ipsum habens ducem » intus prsesi-
per infusionem, offertur pro nohis pcr emundaiio- dentem in demonstratione veritatis, et foris prsece-.
nein. Offeriur nobis duro incipimus esse quod non dentem in exemplo bonse actionis. « Et ad suum di-
fuimus -, offertur a nobis, dum exhibemus et prse^ vinissimum decorem jmmutabiliter "quidem de2-
•MX HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 996
niens; quantum vero possibile, reformat, et suos A sacras ordinationes, id est sacros ordines unicuique
laudatores agalmala divina perficit. » Ipsa quidem proprios assignatos. Nam sine gratia operari, vanum
scilicet bierarchia immutabiliter definiens, hoc est est; praeter ordinem operari aut conlra, perversum.
invariabiliter sive inflexibiliter conversa, vel inten- Habent namque singuli propria dona, secundum
dens per suum scopum ad divinissimum decorem quse valeant operari; et ordines propfios secuiidunl
ipsiusDei, imitando, el sequendo ipsum, ulpulchii- quos debeanl operationem suam moderari. Propter'-
tiidini ipsius et decori divinissimo conformetur, se- ea necesse cst ut studeal unusquisque gratiam,
Cundum quem omnis hierarchia pulehre et deeenter quam accepit, agnoscere, ne incipiat prsesumeie iri
in suo ordine et gradu disposita est: quantiim pos- eo quodnonpotest; etoffieium proprium, ordinem-
sibile est reformat suos laudatores, hoc est eos qui que atiendere, ne audeat transgredi in eri quod non
in ipsa Deum laudant, et ad Iaudem Dei disposili debet. Hunc namque ordinem divinae dispositionis
sunt et ordinati: reformat, dico, in eo ipso quod diligenter servandum esse Petrus apostolus admo-
imilatores Dei facif, et ad similitudiiiem ipsius in net, dicens : « Unusquisque sicut accepit gratiam,
suo jninisterio convertit, et convertendo, ae refor- in alterutrum administrantes i (1 Petr. iv). EtPau»
mando agalmata divina perflcit, ut sint ipsi divina lus apostolus eos qui hanc divinam ordinationem,
agalmata, id est sancta simulacra et i*eceptacula B * et dispensationem tenere noluerunt, reprehendil,
diviuitatis, et specula clarissima ; ut sint ipsi agal- dicens : « Nunquid omnes apostoli ? Nunquid omnes
mata quidem divina, divinum lumen perficiendo, prophetse? Nunquid omnes doctores? Nunquid omnes
specula autem clarissima lucenda ex suscepto lu- virtutes? Nunquid omnes gratiam curationum ha-
mine. Perficit etiam ipsos laudalores suos, « munda bent? Nunquid onmes linguis loquunlur? Nunquid
receptiva, > sive receptacula « principalis luminis, omnes interpretantur ? iEmulamini charismata me-
et divini radii > lioc est luminis immediate illumi- liora. » (I Cor. xn.) Propterea igitur fas non est iis,
nantis, et ad ipsa prima illuminanda descendentis, qui divinse gratiae participes facli sunt, sive imme-
ut post-susceptum quidem lumen repleta sint clari- diale a Deo, sive per hominem eam acceperint, ali-
taiis sacrae, inditse sibi, hoc est, infusae: et ut sint. quid operari piaeter propria dcna, et officia, ut di-
eliam declarantia eain, videlicel claritatem, «ite- vina pulchritudo in omnibus conservetur, et ordo
rum, » hoc est secundo loco, «in ea, quse sequun- dispensationis summae perseveret. Sanctorum per-
tur, declaranlia» copiose secundum t divinas leges.s, fectores voeat eos, qui lantam a Deo graliam po?-
Sensus hic est: Quoniam hierarchia secundum il- ccperunt, ul alios etiam illuminando, et erudiendo
lam dispositionem , qua divinam pulchritudinem , ad sanclitatem perflciant. Sancte pei'fecti sunt, qui
imitatur, laudatores suos universaliter quidem, id[ C ab ipsis superioribus illuminati, et eruditi iu sancti-
est sive superiores, sive inferiores, tales facit ut di- late perflciuntur. -Mysteria hostiarum, sive dona
gni sint, el lumen divinum percipere et lucere exc gratiarum intelligi vult: quae propierea mysleria di-
lumine : specialiter autem quosdam ita mundos per- cuntur, quia occulte inspirantur; hosliae autem, quia
flcit ut sint capaces principalis luminis, et immedia- ad emundationem et expiationem percipientium tri- .
le illuminentur a Deo, ac deinde ad eos, qui sequun- buuntur. Sive ministeria hostiarum exhibitiones
lur posl se et dignitale constituti sunt sub se, lunien^ sanctorum operum dicit, et administrationes divi-
suum trausfundant: copiose quidem ex abundanliaa norum sacramentorum : quse et hostise sunt, qaia
perceptionis primse secundam participationem iai- offeruntur per exhibitionem aclionis, et mysteria per
nistrantes, servata duntaxat lege divina, in qua uni- sacramenla signiiicationis; quia per id, quod foris
cuique perscriptum est quid, vel quantum, aut cui(j visihiliter in sacramento agitur, invisibilis virtus ve-
ex dono graliae sibi concesso debeat impertiri. Nam rilalis significatur. Ita ergo praeler propria hostia-
quod non sine divina lege, id est ea dispensationc rum mysteria, id est dona, vel ministeria propria,
divina, qtia dona gralise in participes largilionis se- fas non est operari aliquid, vel sanctorum perfecto -
cundum certam mensuram, et proportionem iri- ribus, id est iis qui gratiam acceptam aliis peiii-
buuntur : el assignanlur officia, ut sciat unusquisque ciendis administrant, vel ipsis perfeetis, id est qui
quantum sibi liceat secundum ministerium assigna- per acceptam gratiam, in sanctitatis perfectionem
lum vel fieri liceat, manifestat cum subdit: perficiuntur. Neque fas est etiam sive his, sive illis
«Non enim fas est sanctorum perfectoribus, ac aliquid operari, prseter sacras ordinaliones suas,
sancle perfectis operari quid oninino prseter proprial„ hoc esl, prseter id quod ad sacras ordinationes suas
mysleria hostiarum, ac sacras ordinationes.» Ac si s[ spectat, ut videlicet id solum unusquisque operari
dicat: Propterea ii qui in ordine hierarchiarum su- j_ prsesumat, quod ad ordinem, et oflleium sibi assi-
periores sunt secundum divinas Ieges, lumina sua ia gnatum spectare probatur.
ad inferiores transfundunt; quia fas non est, hoc esl,I Sequifur : « Sed neque subsistere aliterj si divi-
licitum onmino aliquid operari, aut sanctorum per- namipsius.claritatem appetunt, et ad ipsam sacre,
fectoribus, id est iis qui alios in sanclilate perfi- [_ et decenter respiciunt, et reformantur, secundum
ciunt, aut sancte perfectis, id est iis qui ab aliis in
in uniuscujusque sanclorum intellectuum analogiam.»
sanctitate perficiuntur, prseter propria hostiarumm Quasi dicat: Non solum debitum ilfis esl ul sacra
mysteria, id est propria gratiarum dona, et proprias t3 mysteria et ordinaliones sacras custodiant, sed ne-
997 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELESTr S. DiONYSII. — LIB. IV. '
©98
cessarium quoque, quoniam aliter subsistere non A . relucentem. » Propterea ait: Qui dicit: hierarchiam
possunt, in eo videlicet slatu, qtio divinairi pulchri- generalem quamdam dispositionem signiflcat, pul-
tudinem imitantur, nisi ordines suos servando se- chriludinem divinam in sua ordinatione imilantem,
cundum leges"divinas incedant. Si ergo appetunt di- quia haec est perfectio unicuique ordini scilicet sive
vinam ipsius Creatoris sui claritatem, et ad ipsam personse omnium hierarchiam sortienlium aseende-
peycipiendam respiciunt imilando, el desiderando re, videlicet secundum propriam analogiam, id esS
sacre per affectum, decenter per habitum, et refor- modura et mensuram in Dei imitationem, et fieri
ip-amur ad ipsius similitudinem imitando ipsam, et cooperatorem Dei, ut eloqula aiunt, divinius om-
sequendo : unusquisque videlicet sanctorum intel- nium, id est quo nihil divinius aiunt eloquia, vel
Iectuum, id est angelorum, « secundum uniuscu- omnium divinius fleri cooperalorem Dei, id est, quo
iusque analogiam, » id est secundum modum et nihii magis divinos facit quam scilicet Dei coopera-
mensuram possibilitalis suae, quam habet seeundum torem fleri, et ostendere in seipso divinam actionem
ordinem, ct gradum, etproprietatem suam unusquis- relucentem : ut scilicet ad alios relucendo transfun-
que; ahter nullatenus subsistere possunt in eo bono, dat per exemplum operis,quod primum percipere
quod appetunt, nisi secundum leges divinas iuce- meruit per donum occultse aspirationis. Sic ergo
dant, ordinationes suas servando, et ministeria pro- R perfectio consfat hierarchise, ut qui purgantur pur-
pria exsequendo. gent, et qui illuminantur illuminenl, et quLperfi-
Sequitur: « Nonne ergo hierarchiam qui dicit, ciuntur perficiant. « Uipole quoniam ita scilicet est
sacram quamdam universaliter declarat dispositio- ordo hierarchiae : Quosdam quidem purgari, quos-
nem, imaginem divinae speciositalis in ordinibus, et daro vero purgave; et quosdam quidem' illuminari,
scientiis hierarchicis proprias illuminalionis sacrifl- quosdam vero illuminare; et quosdkm quidem per-
cantem mysteria, et ad proprium principium, ut li- - iici, quosdam vero perficere : unicuique deiforme
cetr, assimilatam? » Quando, inquit, necesse est ut adunationi qualicunque modo. » Primum purgan-
omnis hierarchia divinam appetat similitudinem, tur, posfea illuminantur, deinde perficiuntur. Nisi
neque aliter subsistere potest, nisi in ejus imitaiiorie enim prsecederet purgatio, non sequeretur illumi-
perseveret. Ergo qui dicit hierarchiam, declarat sa- natio; et nisi esset illuminatio, nou veniret consum-
cram dispositionem quamdam, quae imago est divi- matio. Sicut enim illuminari non polest qui non est
nse speciositalis, id est pulchritudinis. Dispositio- purgatus, sic consummari non potest qui non est
nem, dico sacriiieanlem inysteria, id est exercentem illuminatus; quia cogniiio yeritatis nonnisi mundos
sive exhibentem mystica opera, vel divina ministeria illuminat, et perfeciio virtutls nonnisi illuminatis
propriae.illuminatiouis, hoc est secundum propriam verilate appropinquat. Sed sunt superiores et subli-
illumiualionem in ordinibus et scientiis bierarchi- mes, et ipsi appropinquantes divinitati imniediate
cls, quanlum videlicet unieuique datum est operi ab ipsa accipientes et purgationem ut sint mundi,
seeundum ordinem, et gradum suum, et donum et illuminationem ut sint clari, et perfectionem ut siat
gratise illuminantis; et operando assimilalam, ulli- sancfi. Et ab illis rursum secundum ordinem divinse
cet, id est quanlum possibile esl creaturae secun- dispositionis, iis qui sequuntur, et in ordine sub-
dum modum et dignitatem suam ad proprium prin- jeeti sunt, et purgantur, et illumiuaniur, et perfl-
clpium suum a quo et facta est ut aliquid sit, et ciuutur. Et sic secundum hunc modum unicuique
secundum quod dispositaest ut talis sit. «Nonne adunationi", id est ordini et distributioni qualicunque
ergo qui hie:archiani dicit declarat dispositionem modo deiforme, id est deiformitas sive similitudo,
quamdam sacramuniversaliter,»id esl in omrii ordi- ipsum videlicet purgari, illuminari et periici, ut in
ne et gradusuo sic se habentem; quoniam, videlicet hoc suo modo, et mcnsura singuli deiforniitatem»
dispositaestet ordinata adimagiuemdivinaspulehritu- et Dei similitudinem babeant: qui sunt purgatione
dinis in ordinibus, et scientiis hierarchicis, et sacri- mundi, veritaie illuminati, bonitate perfecti.
flcatmysteriapropriaeilluminationis.utinomnidispo- _) Sequiiur : « Divina beatiludo (quantum-in homi-
sitionesua,etordiiiedignitatis,etscientiadiscretionis, nibus dicendum) pura quidem est simul omni dissi-
etimitalioneoperis, principium suum aemuletur. My- militudine]; plena vero luriiinis seterni: perfecta et
steria propriae ilhiminalionis sacrilicat, qui ex occulto non indigens simul omnis perfectionis; purgans, et
aspirationis dono bonunropus repraseulat; mysieria illuminans, et pefficiens. » Nunc demonslrare vull,
etiam proprise illumiualionis sacriflcal, qui per- quod bonum, quod in creatura sive purgata, sive
ceptam gratiam ad alios transfundens talentum com- illuminata, sive perfecta eonslal per gratiam, in.ipso
missum multiplicat; mjsteria etiam propriae illumi- Creatore, a quo est, subsistit per naturam : cujus
nalionis saerifleat, qui ea solum quae suo ordini et divina beatitudo, el munda est sine purgatione, et
officio conveniunt administrat. « Esl enim unicuique lucens sine illuminatione, et perfecta sine susce-
hierarchiam sorlientium perfectio, hoc est, secun- ptione. Non enim^ut munda sit, purgatuf; neque ut
dum propriam analogiam in Dei imitalionem ascen- luceat, illuminatur; neqife accipit, ut perficiatur.
dere, el omnium divinius [uivinissimej, ut -eloquia Sed habens in se totum alieuo non indiget; et suusn
•aiiint, Dei coopeiato.ein fieri, et oslendere divinam. ministrans, ea, quae per se indigentia sunt, replet.
in seipso actionem, secundum quod possibile est Pura quidem, inquit, est ab omni pariter dissimi-
m IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1000
liludine, boc est ergo, propter quod munda jure A } bonum sit, quia unum est, uec mulliplex, quia par-
nominatur, et dissimilitudinem uon habet, ul- ticipatum. Propter hoc,« per seipsam perfeeta ett,»
lam. Ubi enim puritas esl, dissimilitudo non quia quod habet, aliunde non accepit; et« per sc-
esl; quia id ipsum est totum, et concordans ipsam perfeclionis principium, > quia peifleiendis
unum. Corruptio enim dissimilitudinem inducit, quod habet largiendo ipsa non amittit. Et est
et alterum facit quod a suo esse"recedit, et deficit « causa omnis hierarchiae, et omnis sacri secundum
ut si alterum quam fuit. Quod ergo semperidem est, supereminentem celsitudinem. > Principium est,
dissimilitudinem non capit; et quod immutabile per- quoniam ab ipsa; et causa, quoniam per ipsam, et
severat, corruptionem non admiltit. Propterea di- propter ipsam; et fornia, quoniam secuudum ipsam
vina beatiludo inunda est, et incorrupta, et ab omni omnis hierarcbia in ordine dignitalis, et onine sa-
dissimilitudine aliena, consistens in eo, quod est, et crum in ministerio actionis dispensatur. Ab ipsa,
incorruptum servans quod babet. Est quoque plena prsedestinatione; per ipsam, creatione; propter ip-
luminis aelerni, nou tamen quasi illuminata, quo- sam, gloriflcalione; ad ipsam, conversione, ut ip-
niam ipsa liimen est; nec.Iucere incipiens, quoniam sam imiletur et in ipsa beatiflcetur.
ijeterna est; nec creseens in lumine, quoniam plena Sequitur : c Oportet itaque, ut existimo, etc. *
est. Perfecla quoque est, et non indigens simul B F Postquam demonstravit -divinam beatitudinem for-
omnis perfectionis, hoe est nullo indigens, quod ad mam esse, el causam omnis sacrse polestatis et
perfeclionem pertineat; quia totum habet et possi- disposilionis; ipsamque et niundam esse, et lucen-
det, et est tolum ipsa, quod possidet: el idcirco nec tem, el perfectahi : muiidam quidem aepurarii in
major esse potest, quia totum habet; nec minor, eo quodomni dissimilitudine, et confusione careat;
quoniam immulabiliter et seternaliter habel. El cuiu lucentem autem in eo quod selerni luminis plenitu-
in se talis sit, ul nec purgari egeat, pura; nee illu- dinem in se contineai; perfectam vero-iu co quod
minari, lumine plena; nec perfici, consummata : omnia habens nullo indigeat. Modo infeit, probans
purgal tamen, el illurainat et perflcit omnes, qui eos quoque, qui ad ipsius similitudinem et imitatio-
purgari, et illuminari, et perfici merentur, sive~pri- nem in sacris dispositionibus ordinali sunt, simili-
mo loco immcdiate gratiam accipientes, sive me- ter mundos esse debere ab omni contagione, et con-
diatc per eos,qui primum accipere meruerunt, par- fusione, et lucentes verilate, et perfectos boniiate,
licipantes. Hoc vero tolum, viclelicet quod divina iit el ipsi quoque alios eraundare possint, et illumi-
beatitudo plena, el lumine plena, et perfecta voca- nare, et perficere doctrina, el exemplo, ut.in ulro-
tur : dicendum est quantum in liomiuibus, id est que ad imaginem el similitiidincm Creatoris sui as-
secundum eum niodum, quo id, quod incffabile est, ^ surgani, sive in eo videlicet quod ipsi mundi, et
ab hominibus dici potest. Nam quantum ad ipsam clari, el perfecti sunt, sive in eo quod alios mun-
ineffabilem sunimse veritatis puritalem, magis di- daut, et illuminant, et perflciunt.« Oportet, > inquit,
cenda est ipsa divina natura purgatio sancta, et il- « ut exislimo purgandos quidem, > sive eos videli-
luminatio, et perfectio, ul parum id esse intclliga- cet, qui primo loco, sive eos, qui medianlibus aliis
lur,"qiiod pura dicilur, sed magis ipsa purgatio; purgalionem accipiunt; « puros perflci omnino, et
quod illuminala, sed magis ipsa iiluminatro; quod liberari ab omni dissimililudinis confusione, » quam.
perfecla, sed magis ipsa perfeclio : quod el ipsum vel ignorantia veri, vel concupiscentia mali induxit.
lamen minus adhuc invenitur, nisi cogitetur purga- « Hluminandos vero oportet rep]eri divino lumine, >
tio super omnem purgationem, illuminalio super ulpote reducendos in castissimis mentis oculis « «d
omneni illuminationem, perfectio super omnem per- contemplalivam liabitudinem, el virtutem, idesl ut
fectiGiiem. Proplerea ail: « Purgalio, illuminalio, mentis oculis castis, et mundis ex praeeedenli purga-
perfeclio, super purgationem,superIumen anteper- lionepeccati, elerroris existenlibus«conlemplativam
fecta, > sive plusquam perfecta, id esl supra perfec- habeant babitudinem, et virtutem. > Habitudinem
tionem; quia omne hoc, quod dicitur, secundum rv j videlicet per menlis puritatem; virtutem aulein per
aliquid dicitur, a quo longe est qui summe est, et conteciplationis stabilitatem, ulpossint contemplari
propterea supra omne hoc est, quod est. Idcirco diviria, quse et veraciter apprebendunt, ct relineii
purgatio est, quoniam in se coinquinatum non reci- perseveranter. « Ex imperfccto > autem « restau-
pit, coinquinationera vel corruptionem recipienlibus randos oporlet parlicipes fleri exploralorum sacro-
et patientibus corruptionem tollit: et tamen supra rum perfectivse scieniise, » ul videlicet vcra bona,
purgationem, quoniam corruptioncm non contingit. et sacra illa, quse per scientiam perfeetam expio-
Et' est illuminatio, quoniam in se lucet, et a se te- rant, dileclione sequendo, et sanctitale paiiicipando"
nebrosa claresccre facit, et supra illuminationem, apprehendaiit; ut sicut per scientiam perfcctam
quoniam omnia irradians, et penetrans a se non perfecti sunt in cognilione, ita per bonitatem per-
exit; et est perfcctio, quoniam niliil minus habel in fectam perfecti sint in participalione. « Purgatores
se, et minus habentibus quod deest largilur, et prse- vero magnitudine purgationis aliis tradere ex pro-
slat ex se ; et tamen ante perfecta, sive plusquam pria castitate, >id est ipsos purgalores, quorum scili-
perfecta, quoniam in singularitate boni conslat lo- eet minislerium est, ut per eos alii purgentur ab
ta^ ct in parlicipatione jndivisa, tit nec mjnus ejus crrore et culpa : oporlet tales esse, utjnagmludhia
tttCi EXPQSITIO IN HIERARCH. CQELEST. S. DIONYSII. — LIB. IV. 4002
purgalionis suse, id est munditise suae, quam in se .A diviua manifesta facta dicuntur, et ad imitandum
babent, aliis tradant purgationem propria caslitate, possibilia. Interna namque, et seterna bona ratio-
non alieno, sed proprio exemplo purgandorum vitam nales animi per solam charitatem percipiunt : illa
castificantes. « IUuminalbres autem oportet suum per dilectionem et gustando ut intelligant, et se-
superexcellens lumen in eos, qui digni sunt lumine, quendo ut apprebendant. Nisi enim diligerent nou
supervehere, >utpote habentes Iuculentiores.animos intelligerent, quia non intelliguntuf nisi cum dili-
ad participationem luminis, qua lumen ipsi perci- guntur; et rursum nisi amarent non qusererent, ct
piunl, el ad distributionem luminis, qua perceptum nisi qusererent non invenirent, quia non inveniun-
lumen ad alios illuminandos transfundunt : « ha- fur, si non quaeruntur. Hinc enim scriptum est:
bentes » dico « proprie, » id est singulariter et ex- « Jam non dicam vos servos, quia servus nescit
cellenter, quia quUalios illuminare debent, plus quid faciat Dominus ejus. Vos auiem dixi amicos,
aliis lucere debent: « et ditissime, > id est abun- quia oronia qusecunque audivi a Palre meo, nota
danler repleli esse debent sanctse claritatis, ut ex feei vobis (Joan. xv). > Et iterum : s Pater, gratias
abundantia perceplionis singulis tribuere possint ago libi, quia abscondisli baec a sapientibus el
quod opus est. Nam qui omnes docere debel, om- prudentibus, et revelasli ea parvulis {Luc. x). >Ecce
nium scientiam habere debet; quia non potest uni- B ergo quomodo sola charitas revelat ea quae abscon-
cuique quod expedit, ministrare, qui causas om- dita sunl Dei, simililer quoque et ip£a ad possibili-
nium nonnovit, el utilitates. Supervehere autem tatem deducit, quae sunt ineffabilia, et superessen-
<Iebent lumen suum, ut quod verbo docerit, per tialia, et supernaturalia omni creaturse, secundum
excellenliam vitas commendent, qnasi in sublimi incompreliensibileni suhlimitatem Dei. « Si quis,
lucentes, et lumina fundentes ad eos, qui conver- inquit, diligit nie, sermonem-meum servabit; et
satione inferius manent. Perfectores vero opor- Paler meus diliget eum, et ad eum veniemus, et
tet perficiendos sacralissima doclrina perinspeclo- mansionem apud eum faciemus (Joan. xiv). » Sie
rum sacrorum scientiam, lanquam prseceptores ergo omnis ordo dispositionis hierarchise gratia, et
perfeclivse scientise. Sacra veraciter- inspicit, qui virlute accepta a Deo per solam chariiatem perfici-
habitum per experientiam cognoscit; sacra veraci- tur, agendo, el imitando Deum,"ut illi actioneet
ter inspicit, qui interna bona guslando percepit. imilatione inesse incipiant, quse divinitati naturaii-
Sacratissimam ergo doetrinam habet, qui docet ter insunt, quoniam ex ipsa sunf; et supernatura-
quod sapit; qui inslruit quod sentit; qui docet uon liier, quoniam idem cum ipsa sunt; naturaliter,
solum cognoscere verum, sed apprehendere bonum quoniam coselerna-; supernaturaliter, quoniam
et amare justum. Quse -traditio idcifco perfectiva C eoessentialia: ciuodenim semper inest, naturale est;
vocatur, quia hoe solum hominem ad perfectum quod aulem idem est, supernaturale esl, quoniam
ducit, quando bona, quae per intelligenliam cogno- nalura ipsa est, et ipsum nalura est.
scere non potuit, per sludium boni operis appre- Sequitur : « Et ab ea superessentialiter acta; et
hendit. Tali ergo doclrina ipsi perfectores perftcien- ad possibilem Deum diligenlium animorum imita-
dos perficere debent, ut sint sancti et perfecti bo- tionem hierarchise manifestata. » Qusc sunt ea, quae
nitate, imilantes illum, ad cujus formam et simili- divinitati supernaturaliler]insuut, et ab ea super-
tudinem reformantur, et superiores trihuendo, et essenlialiter acta sunt, postremo ad possibilem
inferiores percipiendo gratise divinse participatio- imitationem animorum Deum diligentium hierarcbiso
nem. manifestala. Bona quaedam intelligi vult invisibilia,
Unde sequilur : « Nonne ergo unusquisque hie- et ineffabilia, quse apud Deum fuerunt, et in Deo
rarchise dispositionis ordo secundum propriam ana- fuerunt, et non venerant adhuc in eognitionem per
fogiam, id est, > modum, et mensuram, et ordinem, participationem, ut cognoscerentur et haberentur
< reducilur ad divinam cooperationem : iUa agens nisi ab eo solo cujus erant, in quo erant: et postea
et perficiens per gratiam et virtutem u Deo datam, ab ipso facta sunt, quando factum est, ul fierent in
qusedivinitati naturaliler, et supernaturaliter insunt, nobis; et superessentiabler facta' sunt, quoniam
£t ab ipsa > scilicet divinilaie « superessentialiler primum ab ipso facta sunt, nobis, ut postmodum
acta, postea manifestala sunt hierarcbise ad possi- per ipsum iierent in nobis. Facta nobis prsedesfina-
bilem imiiationem animorum, id est, > spirituum tione, ut fierent in nobis perceptione; facta nobis
« Deum diligentium ? » Nisi enim illa hona, quse in cum tribuuntur, ut fierent in nobis cum percipiun-
Deo sunt per naturam, ad Jstos descenderent per tur. Facta supra nos, cum incipiunt venire ad nos ;
gratiam, non essenlilli similes; el nisi ipsi agendo facta in nobis, cum incipiunt haberi a nobis. Facfa
pbtinerent, quae ipse non agendo sed habendo pos- in nos, cum descendunt ab ipso; facta innobis, cum
sidet, non essent illius imitatores. Postremo, nisi ab tribuuntur per.ipsum. Hsecergo sunt, quce divinitati
ejus secreto invisibili, bona illa ad manifestationem anle nos supernaturaliter insunt, et ab ea ad nos
dedueta essent, nequaquam possibilitati creaturae * superessentialiter facla sunt : postremo in nobis
imitabilia fuissent; nec dignitas secuudum ipsum per eam manifeslata. < Manifftslatse, inquit, sunt
esset, nisi gralia ab ipso exisset. Eece quid charitas hierarchise, > id est sacrse disposilioni, quse seCtin-
facit. Solis animis diligentibus Deum, abscondita dum Deum ordinata est, et incedit: et hoc factum
i.\iTnoi.. CLXXY. ' 32
1005 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. iOOi
"est « ad possibilem imitationera animorum Deum A lis inuniversitateimitationisstudioexerceantur.quia
diligentium, i id est, ut animi Deum diligentes eum gralia ad universos effundilur et in singulis opera-
imitari possint; quia, nisi manifestata fuisseut, imi- tur. Extra unitatem nullus illam accipere polest, et
tabilia non essent.' Nisi enim cognoscerentur non in unitate alleri data nulli sufficere poiest. i^ro-
qusererentur, et nisi qusererentur non cognosceren- plerea hierarcbiae nianifestantur ad possibilem imi-
iur. Hoc autem diligentef attendendum est, quod non tationem Deum diligentium animorum deducen-
smgnlis quibusque, sed hierarchias, idest universitati, dam.
bona illa manifestata dicuntur.ita tamen ut a singu-

'LIBER QU-INTUS.

TITULUS CAPITULI IV.

Quid significat angelorum cognominatio.


LITTERA. I omnia cognominalione angeliea & seieclim dignm fa-
B
Igilur hierarchia quid est, ut exisiimo, bene a no- ctai sunl: eo quod primo in seipsas edunt divinam il-
bis definila angelica hierarchia, deinde laudandu, luminaiionem, et per se in nos deferunl, qum supra
tnirabilesque ejus in eloquiis formarum facturm su- nos sunt, manifestaliones. Sic quidem,vt theologia
permundanis oculis iniuendm, ui ascendamus in dei- ait, per. angelos nobis donaim sunt. Et gloriosos
formissimam eorum simplicilaiem permyslicas forma- quoque anle legem, el post legem nostros patres angeli
tiones. Et shnul omnis hierarchim scienlim princi- ad divinum reducebant: quod agendum introducen-
pium laudabimus in divina religiositaie, el perfectis- tes, el ad rectam veritalis viam ex errore, et vita im-
simis graliarum aclkmibus : primum simul omnium munda reducentes, aut ordines sacros mysteriorum
illud dicere verum, ul bonitate universali, superessen- supermundalium, aut occullas visiones, aut divinas
tialis divinilas eorum jjum,.sunt essenlias ad esse quasdam ante pradicaliones [prmdicliones\ prophe-
- subsiiluens adduxit. Esi enim hoc omnium causm, et iice revelantes (Gen. xix, xxu, xxxi; Judilh'.y\;
super omnia bonitatis, proprium, ad communionem Dan. vu ; Matlh. n; Act. x; Apoc. iv). Si autem
suam ea, qum suni, vocare, ul unicuique eorum, qum quis dixerit et inde immediate fuisse quibusdam sdh-
sunt, ex propria deflniiur anatogia. Omnia igilur ctorum theophanias, discat et hoc sapienter ex sacra-
qnm suni participanl providenliam ex superessenliali, Q ( lissimis eloquiis, quomodo hoc quidem quid esl, Dei
et causaiissima divinilaie manantem. Non enim for- occullum nemo videl, neque videbit (Num. xu; I
tassis essenl nhi eorum, qum sunt, essentim principii Tim. vi). Theophanim auiem sanciis factm sunt,
assumptione. Existentia igitur oinnia ejus esse parii- [sed\ secundum decenies Deum, perque quasdam sa-
cipant. Esse enim omnium est superesse divinitaiis : cras videniibus proporiionalium visionum manifesta-
viventia autem eamdem super omnem vilam vivificam tiones. Ipsa igitur sapienlissima iheotogia visionem
Virtutem. Ralionabilia, et intelteclualia eamdem su- illam, qum in ipsa est descripta, revelavit divinam,
per omitem, et ralionem, et inlelleclum per se perfe- quasi in forma informium simililudhiem ex videniium
ctam, el anle perfectam sapientiam. Clarumque qvod in divinum reductione pulchre vocari theophaniam,
circa eam ilim essentiarum sunt, qumcunque innume- quasi per ipsam vidcntibus divina facta illumina-
rabiliter ab ea acceperunt. Sanctm ergo cmlestium es- tione, et quidetn divinis ipsis sancte perficientibus.
senliarum disposiiiones super ea, qum tanlum sunt et Has auiem divinas visiones gloriosi patres nostri per-
irrationabililer vivenlia (secundum qum nos raliona- fecerunt per medias cmlestes viriutes. An non el sa-
lia) in hierarchim traditionis parlicipalione facia cram legislalionem eloquiorum tradilio velul per se
sunt. Invisibiliter enim in divinamsimililudinem su- quidem dicit ex Deo Moysi donatam, ut etiam nos
permundane.aspicienies, et formare appetentes iniel- " vere doceat, divinos eam esse, ct sacros characteres ?
leclualem suam speciem copiosiores putchre habenl (Deut. ix.) Docel aulem ct sapienter tlteologia per
ad eam communiones. Altendentes enim sunt omnem angelos eam in nos pervenire, tanquam divhio legali
mtuin. Ipsm ergo sunt primo, el multipliciier, el sem ordineillud legaliter ponente, hocest, per prima se-
per ad.summum, quantum fas esl, in conformalibne cunda-indiviltum reduci. Elenim nonsotum insupei-
divini, et inflexibilis amoris intentw, et principates posilis, et subjectis animis sed el mque polenlibns tpsa
illuminaiiones hnmaieriatiter, et pure recipienles, et lesz definitur ex superessenliqti omnium ordinaiionis
ad ipsas ordinalm, et.hitetlcciualem Itabenles omncm principio. Hoc '-esl per unam quamque hierarchiam
vitam. Ipsmergo suriiprimo, el multipliciter in parli- prtmas, el tnedias, ullimas esse, ei ordinationes, et
cipalione Dei facim : et primo, et muliipliciler ma- virluies, et tninimorum esse diviniores doctores, et ma-
p.ifestalrices divmm occullationis. Propterea ei iiitra nuduciores in divinam adduclionem, et illuminalio-
£50S EXPOSITIO 1N HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. V. «0«
ttem, et communicationem. Yideo aulem quod et di- ji atlribuuntur, ad iiivisibilem ejus naluram demon-
vinum humanitatis Ghristi mysterium dngeli primum sirandam. Ideo enim spirilualibus oculis ea, quce
docuere deinde per ipsos in nos scientim gratia de- visibililer proponuntur, intuenda sunt, ne boc so-
scendil (Matth. i; Luc. j, n). Sic ergo divinissimus lum esse putetur quod videlur, ne mens in illo re-
Gabriel Zachariam quidem summum sacerdotem maneat quod foris conspicit. Sed per illud quod ex-
tnysteiia edocuit (Luc. i), hoc est, prophetam fore ex terius in demonstrationem proponitur, ad illud ve-
ipso contra spem, gralia divina nascilurum puerum rius et sublimius contemplandum invilatur.
divinitus, el saluiariter mundo manifeslandm virilis - Ideo sequitur : «Ut ascendamus in deiformissi-
Jesu divinm operationis. Mariam quoque quomodo mam eorum » scilicel angelorum, « simplicitatem
in ipsa foret divinum ineffabilis divinm formalionis per mysticas formaliones. > Ideo, inquit, « super
myslerium (ibid.). Ast alius angelorum Joseph eru- mundanis oculis intuendae sunt mirabiles formarum
diebat, quomodovere implerentur divinilus promissa facturae, ut per ipsas mysticas formaliones » extrin-
progenilori David (Malth. i; Luc. \\). Alius vero pa- secus cousideratas excitati, intrinsecus « ascenda-
slores tanquain multorum rediiu, el silenlio purgatos mus ad deiforraissimam »ipsorum angelorumisim-
cvangelizavit, el cum eo mullitudo exercitus cmlestis plieitalem. » Quasi enim multiplicilas qusedam an-
illam vatde laudabilem tradebanl iis, qui in terra B gelis est ipsa, per quam exterius demonslratur my-
sunt, doxologiam. Respiciamque el ad excellentissi- "slicaruni formationum veritas. Simplieiler autem
mas eloquiorum iuminis apparitiones. Video enim illorum spiritualis et invariabilis nalurse suse unitas
quoniam et ipse Jesus supercmleslium essenliarum est. In multiplicitale ergo sua deiformilatem non
superessenliatis essenlia, ad id, quod secundum nos habent, sed in simplicitate : quiain eaparte , qua
sst, immutabiliier veniens, non resilit a se ordinala, per visibiles formas demonstranlur, corporese natu-
el assutripla humana ordinatione, sed obediens sub- rse similitudinem assumunt. In ea autem parte, qua
diiur Palris, et Dei per angelos dispositionibus. El spirituales ipsi et incorporea natura inlelliguntur,
per medios ipsos annuntiatur Joseph a Palre disposiia ad imaginem, etsimllitudinein Dei respiciunt. Quse
Fitii ad JEgyplum recessio, et iterum ad Judmam similitudo non solum deiformis , sed eliam deifor-
ex JEgyplo traduclio (Matth. n). Et per angelos missima appellatur; quia cum eadem ipsa in homi-
ipsum videmussub patemis legislationibus ordinalum nibus quoque inveniatur, in angelis tamen excelleri-
(Luc. xxn). Insto enim dicere (ul scienti nostris sa- tior creditur.
cerdolalibus traditionibus expressa) el de angelo ipsum Sequitur : « Et simul omnis hierarchias seienliae
Vesumeonforlanle; aut quia el ipse Jesus per nostram ., principium laudabimus iu divina religiositate, et
salutarem, beneficam, et manifestatoriam veniensor- perfeclissimis gratiarum aclionibus.»In eo, inquil,
dinationem Angelus magni consilii appellatur. Et- quod angelicam hierarchiam laudabimus, simul
enim, ut ipse angeius dixit, qumcunque audivit a eiiam laudabimus divinam , et summam hierar-
Patre, unnunliavit nobis (Joan. xv ; Isai. ix). chiam, quse principium est omnis scientise hierar-
EXPOSITIO. chise, id est quam hahet omnis hierarchia', et per
Postquam demonstravit, dala et exposila generali quam disposita est omnis hierarchia, quia omnis
definitione, quomodo inteUigenda sit hierarcbia liierarchia et per eam disponitur et ab ea illumina-
secundum angelicarri et humanam" ordinaUonem tur. « Laudabirnus ~, inquam, principium oronis
(divina enim, quse infinita est, defiuiri non potest), hierarchiae, » scientise, non tamen definitione et
nunc de angelica hierarchia specialiler tfactare in- demonslratione sicut angelicam, ncc definitione et
cipit, primumostendens tiuomodo nomina.angelo- comprehensione sicut humanam, quarum altera im
rum, quae ab hominibus, et secundum homines data visibilis per visibilia demonstratur; altera visibilis
sunl, in illa spirituali, ccelestique natura inteUigen- in seipsa cognoscitur. Sed laudabimus divina reli-
da sunt. Continuat prsecedentia ad narrationem sub- giositale , et perfeclissimis graliarum actionibus.
ssquentem dieens : « Igitur hicrarchia quid est, ut ][) Neque enim demonstratione laudalur, quod incqgi-
existimo, bene a nobis definita angelica hierarchia,' tabile est, neque comprehensione laudatur, qiiod
deinde laudanda : mirabilesque ejus in eloquiis for- est incomprehenslbile. Sola ergo religione-et gratia-
marum facturse supermundanis oculis inliiendse. > rum actione Deus laudari potest, qui investigari et
Ac si diceret: Postquam secundum nostram existi- comprehendi non polest. Si ergo dicendo non po-
roationem bene ostendimus quid sit hierarchia ex tes, lauda vivendo. Quod lingua non explicat vita
definilione ejus proposlta ; nunc consequens est, ut bona commendat; bona volunlale contingitur, qui
laudcmus angelicam hierarchiam, id est iit osten- per scientiam non investigatur. Si ergo non com-
damus quantum laudala sit in Scripturis sacris, prehendis ipsum , vivendo secundum ipsum, tende
sive quantum ex iis, quse de ipsa dicta sunt, lauda- ad ipsum ; hoc est laudare divina religione. Rur-
biiis appareat, demonstremus. Et ad hoc demon- sum si dicere non potes ipsum, dicere potes quse
strandum conveniens est ut intueamur supermunda- data sunt ab "ipso; dona ejus optima commendare,
nis oculis, id est spiritualibus, el spirilualiler viden- ipsunfineffabililer bonum prsedicare ; hoc est lau-
libus oculis mirabiles facturas, id est compositiones dare perfeetissima gratiarum aclione, sic ergo lau-
ycl adapliones formarum, quse in eloquiis sacris illi dabimus principium nostrum divina religiositato,
1007 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS-I. - EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1008
et perfectissimis gratiarum aclionibus. In ipsa au- A pissent, non inccepissent; el nisi in illa essenliani
tem laudalione piincipii nostri primo omnium hoc haberent, in eo quod sunt, non permanerent. Pro-
commemorandum est, qualiter divina bonilas, quae plerea ipsa principium omnium est, quam assu-
ad orania diffunditur, primum creanda ad esse ad- mendo , et participando incipjunt; et essentia om-
duxit;postea gubernanda sub se constiluit et nu- nium est, quam assumendo, et pailicipando sub-
•trienda ad se reforraavit. Hoc est, quod dieit : sistunt.
< Primumsimul omnium', i id est primum ante Unde sequitur : « Existenlia igitur omnia eju*
omnia , oportet « illud dicere verum, » id est il- esse participant. » Ac si diceret : Quia slne ea ni-
lam veritalem dicere, « ut, •»hoc est qualiter, sci- bil subsistere potest, manifeslum est, quod esse
licet superessentialis divinitas c universali boni- ejus paiiicipant omnia, quse subsislunt. Ipsa ergo
tale sua adduxit ad esse essentias eorum , quse una et eadem existens in se divina nalura'quantum
sunt; substituens, » post creationem, videlicet dis- ad effectum, ei virtutem , et operationem, omnibus
ponens et ordinans , vel stafueus sub se, et or- subsistentibus, et a se creatis essentiis, et naturis,
dinans seeundum se. « Est enim, » elc. Ac si dice- et principium esl, a quo esse accipiunt, el essentia
ret : Propter hoc divina bonilas ea, quae creavit,
n ©mnium est, in qua subsistunt; el vila esl non
ad se revocat et reformal, quia proprium illi est ex omnium quidem (quia non omnia vivunl) sed vi-
insila benignitate illa, quse esse acceperunt ab ea, ventium omnium vila est, ex qua, etper quam vi-
ui beate esse possint, ad suam communionein vo- viflcantur , et vivunt; ei sapientia est non omnium
care; quantum scilicet unumquodque seeundum or- existentium , aut viventium, quia non omnia exi-
dinera conditionis suae, et modum capax esse potest slentia, aut viventia sapiunt, sed sapienlium om-
parlicipalionis illius. « Est enim, inquit, hoc pro- kium sapienlia est; el intelleclus, et ralio, a quaet
prium causae omnium, etbonitatis super omnia, > per quam illuminantur, et sapiunt, et intelligunt, et
id est bonitatis, quse causa esl omnium, quia per discernunt.
eam facta sunl omnia, et super omnia esl, quia tra- Hoc est quod dicit : « Esse enim omnium est
hit ad se facta a se; hoc scilicefproprium illi est, » quia per esse divinitatis,
superesse divinitatis,
vocare ea , quae sunt, ad communioiiem suam, ut omne esse est, esse habel et subsistit
sicut eorum definitur quod super
hoc est, unicuique quae sunt,
vel dispensatur ex propria analogia, id est mensura, quidquid est. « Viventia autem, » quse jam noii so-
lum essesed et vivere ab ea accipiunt, participando
ct modo, et ordine. Nam in hoc ipso pulehrituiio eamdem vitam, quae est super omnem vitam , et
universitatis perflcitur, quod non uno et eodem
*-\eamdem vivificam virtulem parlicipando, viviflcan-
modo omnia, sed singula quseque secundum ordi-
iur, et vivunt. « Rationalia autem, et intellectua-
nem et gradum suum varie, ac multifariam ad » participando « eamdem » ipsam sapienliam
lia,
-communionem divinse bonilatis revocantur, ut in exislentem «
eo quod non deseruntur, eompleatur opus bonila- super omnem el rationem, el intelle-
varie cium, per se perfeciam, et ante perfeciam, »id est
tis; in eo vero, quod disponunlur ad decorem omnia perfectam sapientiam parlicipando,
supra
«t piilchriludinem omnium opus sapienlise perflcia-
ratiocinantur, etintelligunt, et sapiunt. Raliocinan-
tur. « Omnia igiiuit, qusesunt, participant providen- tur quidem invesligando,
liam ex superessentiali, et causalissima diviniiate intelligunt cognoscendo,
manantem. » Quandoquidem, inquit, hoc proprium sapiunt participando, ut una et eadem divina boni-
tas et subsistentibus essenlia sit, et viventibus
esl divinse bonitatis, ut omnia revocet ad sui parii- vita, et sapientibus sapientia. Ex quo claret, quod
cipationem, ut conversa ad eam subsistant, qusc ab illa creata creatrici naturae similitudine, et veritate
ca processerunl; ut esse acciperenl. Ergo < omnia ab illa magis in dono
» magis propinqua sunt, quae
quse sunt, participant providentiam, id est pro-
visiun bonum, et provisam gratiam manantem ex perceperunt.
ipsa divinilate, quasi de fonle, etprimo principio D Hoc est quod sequitur : « Clarumque quod circa
omnis bonitatis, quae superessentiaiis est, quia in cam illse essentiarum sunt, quse innumerabiliter ab
suae naturae excellenlia omnibus essenliis , et sub- ea -acceperunt. > Circa eam videlicet divinam natu-
sistentibus naturis supereminet; et causalissima ram, id est propinquse et vicinae illi sunt, et imme-
est, id esl causarum omnium causa, et prima causa, diate conjunclse, illse essentiarum, hoc est illaees-
quoniam ab ejus bonitate procedit bonum onane senliae, sive nalurse, qusecunque post ipsum, esse
quod rebus a se conditis omnibus , ut subsistanl, datum innumerabiliter, vel mullipliciler ab ea dona
participandum praebet. « Non enim fortassis essent virtutum acceperunt. In quibus primo loeo censen-
nisi eorum, quaesunt, essentise, et principii assum- tur ccelestes illss et spirituales nalurse angelorum,
plione. » Ex hoc, inquit, probari poiest, omnia quse quse uon solum per sublililatem sapientise rationa-
sunt, divinam providenliam participare, quia aliter bilia sunl, quia intellectu discernunt; sed persiib-
subsistere non possent, nisi ipsius divime bonilalis, tilitatem quoque spiritualis naturse intellectualia,
a qua omnia esse aeceperunt, et in quaomnia sub- quia solo Intellectu in sua natura percipiunlur, et
.sistunt, participatione subsisterenl. Omnia enim, sensum corporis non contingunt; ac per hoc super
quse snnl, nisi a divina bonilate principium acce- omnia, o *<_sunt, factse sunt, quia vivunl; et.su-
1009 EIPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. V. 1010-
per omuia, quffi irrationabiliter vivunt, quia discer- A
, eipales illuminationes, > hoc est prirao; etprineL—
nunt. rpaliter datas, iiiimalerialiter sine corpore, efpure
Hoc est, quod ait : « Sanctae ergo coelestium -es- sine contagione. Immaterialiter sine visibili signifi-
scntiarumdispositiones,» id est sancli coelestium spi- calione, et pure sine erroris contagionc. « Sunl
riluum ordines, « factse sunt parlicipalione traditio- etiam ordinatse ad ipsas, » videlicet illuminationes
nis hierarchise, > id est participatione gratise, quae percipiendas, ut seeundum differentiam ordinis
traditur hierarchiae secundum Deum ordinalae,« su- differentia sit pereeplionis; vel ordinatse ad illas per
per ea, quse tantum sunt, » quia vivunt: « et super justiliam sunt subjicientes se, et coaplantes divinsa
ea, > quse « irrationabiliter viventia sunt, » quia voluntati per omnia, ut in eo ipso gratise illumina-
discernunt; secundum quse irrationabiiiter viventia tionem sine impedimento percipiant, quo ab ejus
nos homines rationalia animalia vocamur et sumus. Yeritate per desiderium iniquitatis non discordant.
Nec mirum, inquit, est, si spiritus angelici non so- « Sunt» eliam.« habentes intellectualem omnem vi-
lum super existenlia el non viventia et super viven- tam, » quia ipsum quod sunt, vita sunt, et eorum
tiaetiion discernentia, sed etiam super rationalia spirituales subslantise hoc ipsum vivere hahent quod
et corporalia dignitale facli sunt, quia rationalia esse. Quia ergo in eis aliud non est, quod vivilical;
corporalia, id est homines, licel ad divinam simili- " et aliud quod vivificatur, sed unum ipsum tolum ;
tudinem reformentur, non nisi corporalibustamen omnem vitam habere dicuntur, vel omnis vita essc,
mediantibus eruditi et excitati ad illam respiciunt. quia totum quod sunt, vita sunt, sicut et ipsa sum-
Angelica autem sublimitas super corporalia omnia ma vita, in qua sunt, et in qua vivunt, omnis vita
constituta invisibiliter, et immediate nulla alia crea- est; quia ex se vivit, et vita est, et totum quod est.
lura inter ipsam , et Deum constituta, ad divinam ipsum, vita est.
similitudinem conformatur copiosius, et multiplicius Sequitur : «Ipsse ergo sunt primo, et mulliplU,
ah illa gratiam hauriendo, et vicinius illam, ut pro- citer in participatione Dei factae, et primo, et multi-
ximam contemplando. « Invisibiliter,» ait, hocest pliciter manifestatrices divinse occultalionis. »Ipsae,
sinc materiaUbus el corporalihus instrumentis et inquit, ccelesles dispositiones « factae sunt in parti-
signis visibilibus in divinam imitationem seipsas cipatione Dei,» id est ut Deum et graliam divinam
co::formantes; ipsse scilicet cceleslium essentiarum participent; primo, quia nulla creatura ante ipsas:
dispositiones. « Et ad divinam similitudinem, > per < et multipliciter, » quia uulla creatura supra ipsas.
imiialionem et conformationem « supermundane, » -« Primo,» quia anle omnia: « et multipliciter,» quia
id est spiritualiter « aspicientes copiosiores pulchre .P plus omnia. Et sunt« manifeslatrices divinae occuU
habentadeam communiones, »idest multipliciores tationis, >id est divinse graliae invisibiliter et oc-
ab ea videlicet divina similitudine sumunt donorum culie sibi aspiraiae, dum id quod ipsse intus ex oe-
spiritualium perceptiones, in quibus communionem culla inspiratione percipiunt ad alios postmodum
cum ipsa habent. quia bonuhi ejus in ipsis spiri- - manifestando transfundunf. Vel« divinae occultalio-
lualibus donis percipiendo et communicando, in ipsa nis,> id est .divinitatis occultse et invisibilis mani-
el cum ipsa possident. Pulchre quidem, et pure , et feslatrices sunt; quia in eis, el per eas inv.isibilia
sine corporali contagione, et materiali atlactu; Dei ad manifestationem exeunt, cum claritas divina
simpliciter in ,illud assumpto. « Attendentes » quU et in eis primum lucet, et per eas postea illuminat
dem < sunt omnem vitam, > id est summam vitam, subjectos ordines provisorum. Propterea, ait, « di-
in qua est omnis vila; et quse tota est vita , nec gnac factaa sunt selectim,> id est specialiter vel sin-
aliunde vivens, sed viia ; ac per-hoc percipientes gulariter, «ultra omnia cognominatione angelica, eo
ex summa vila omnem vitam , ut in ea ipso quod quod primo in seipsas edunl divinam iliuminatio-
immediate plenitudinem vitse aceipiunt in ipsis, vita nem, et per se in nos deferunt, quse supra nos sunt,
nunquam deficiat. manifestationes.» Propterea quia divinum lumen*iu
Sequitur : «Ipsse ergo sunt primo, et multiplici- D ! ipsasprimo loco se effundit, et per ipsas ad nos il-
ter ; et semper ad summum, quanlum fas esl, in luminandos postea dcscendit, dignae factae sunt ultra
eonformatione divini, et inflexibilis amoris intentae; omnia, cognominatione angelica. Angelus quippe
et principales illuminationes immaterialiler, et.pure nuntius inlerpretalur. Qui ergo acceptam gratiam
recipientes, et ad ipsas ordinatse, et inlellectualem, aliis ministrando deferunt, quid aliud quam aucto-
habeiites omnemvitam. ^lpsse^inquit^suntintentae, ris el largitoris gratiae ejusdem nuntii sunt?'Sed
ad summum videlicet bonum , primo quia imme- sunt nuntii, alii priores, ,alii posteriores. Angel?.
diate,.et multipliciter quia perfecte, et semper quia enim, qui primo loco gratiam divinam percipientes,
sine intermissione intentse, < videlicet quantum fas illam postmodum ad hominum cognitionem defc-
est, i id esl licitum, vel possibile creaturse positse', runt, quasi ejusdem gratiae primi nunlii sunt. Ipsi
« in conformatione divini et inflexibilis amoris , » vero homines cum gratiam perceplam aliis prsetli-
id est creaturae inflexibiliter velimmutabililerDeum, cando, etaniiuutiandodeferunt, nuntii quidem.-nomi-
amanti; et per inflexibilem et divinum amorem ad nantur, sed primi nunlii non sunt, quia ab aliis
Hcum se convertenti, et reformanli. « Sunt etiam primo illuminatis, el prius nunlianlibus, quod nun-
ipss?, r scilicet cGelestes virtutes « rccipientes prin- liant, perceperunt. Propterea coelestes illi,.et inviw-
iMi HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS 1.— EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. I{|12
biles spiritus et singulari dignitate, et propria co- A diate fuisse quibusdam theophanias, discat et hor
gnominatione angeli nominantur; quiaeis primum sapienter ex sacratissimis eloquiis : quomodo hor
per occultam aspirationem manifestatur, quod de quidem quid est: Dei occultum nemo vidit, neque
imisibili divinitatis luce in semetipsis aspiciant, et videbit.» Si quis, inquit, conlra hoe, quod dixi, re-
per eos primo loco ad nos transfunditur, quod per velationes divinas per angelos ad homlnum cogni-
se ipsi ad nostram cognitionem manifestandum por- lionem venire dixerit, eliam angelis non medianti-
tanL Primo namque loco quasi ex occulto eonce- bus nonnunquam quosdam sanctorum Patrum-ab
ptionis divinse parturiendo, in seipsos divinam illu- ipsa divinitate revelationes accepisse, discat ex
minationem edunt, non exlrinsecus hauriendo, sed sacratissimis eloquiis hoc, quod, ipsum Dei occul-
ah intus concipiendo lucem claritalis seternae, ut tum nemo vidit, aut videbit. Si ergo quis, hoc est
abintus prodeat ad se, quod videant in se, et ad nos aliquis dixerit inde, id est, a secreio divino fuisse
transfundant per se. Sic enim primo in semetipsis scilicel factas quibusdam sanctorum theophanias, id
illuminationes divinas percipiendo per se, postea est divinas apparitiones immediate, hoc est, primo
deferunt adiios manifestatiories ipsarum illumina- loco in ipsos descendentes nulla alia creatura me-
lionum, quse sunt supra nos.-Nam « sic quidem do- diante; si quis, inquam, hoc dixerit, discat ille
natsa sunt nobis per angelos manifestationes,» sci- B eliam hoc sapienter intelligere ex saeratissimis elo-
licet divinse, « sicut theologia,» id est, sacra Seri- quiis, quomodo « nemo » unquam «vidit, neque
ptura « testatur. Et gloriosos quoque anle legem, et vidcbit occultum Dei,» boc est divinam naturam,
post legem nostros patres angeli ad divinum redu- quse occulta est et ab omni sensu remota. Vidit,
cebant, quodagendum introducentes, et ad rectam dico, quid scilicet est hoc ipsum occultum; hoc est:
veritalis viam ex errore, et vita immtinda redu- Et si vidit in ligura, non vidit in essentia; non vi-
centes, autordines sacros mysleriorum supermun- dit in specie, etsi vidit in significatione. Cumque
daiium, aut occullas visiones, aut divinas quasdam hoc ex sacratissimis eloquiis cognoverit., iutelligat
ante pradicationes prophetice revelantes.» Ita, ait, quod humana mens ad inaccessibilis lucis contem-
sicut theologia, id est sacra Scriptura, testatur, ma- plationem per semetipsam immediata accedere non
nifestalur, manifestationes divinse nobis per angelos potest, uisi theophaniis, id est apparitionibus divi-
donatse sunt; quia et antc legem, scilicet datam, et nis excitata sublevetur. « Theophaniae autem san-
post legem datam, id estsub lege et gratia.gloriosos clis factae sunt [sed] secuudum decentes Deum:
patres nostros, id est electos et justqs, quorum vi- perque quasdam sacras videntibus proportionalium
tam imitando filii sumus, angeli ad divinum, id est visionum manifestationes.» Theophaniae inquit, icl
ad dlvinam cogiiitionem reducebant: quod agendum est divinaerevelaliones vel divinitalis revelafiones
scilicet erat introducentes, id estjuste^tpieducen- sanctis factse sunt, non hoc quidem modo, ut mens
fes vivere, et ad rectam veritatis viam ex errore, et humana in earne mortali posita, et intra sensum
vifa immurida reducentes, hoe est, docenles recte liumanum constituta ad incomprehensibilem natu-
credere, ut et fides illorum esset recla, et vita ram contiogendam immediate accederet; sed factae
munda. Aut etiam revelantes ordines sacros myste- sunt secundura quasdam sacras manifestaliones,
riorum supermundaliuni, id est secretorum coele- sive visibiliura formarum extrinsecus sensui adhi-.
slium de vita scilicel beata, et cceleslis patrise gau- bitas, sive imaginationum secundum visibllia in-.
diis, et invisibili • beatorum spirituuiu ordinatione, trinsecus animo ingestas, sive alio qualicunque
qualiler omnes in uno bono felices sunt, non tamen modo altiori el excellentiori spiritaliter humanaa
coaequales; et quod superiores sine superbla prse- rationi impressas, tali convenieiitia coapiatas, ut et
lati sunt, inferiores sine miseria subjecii; aut ordi- ipsum Deum, de quo factse eranl, decerent,
nes sacrosniysterioruiii supermundalium, id est se- et ipsis, quibus flebant videnlibus seeuudum prc-.
cretorum divinorum revelantes, qualiter scilicet vi- portionem uniuscujusque, et capacilatem con-
sibiliter et temporaliler ab hominibus impleri opor- |Q grucrent.
tet, quod Deus invisibili, et secrela dispensatione HOGest, quod dicit : Sanclis factae sunt thcopha-
agendum disposuit; aut eliam revelanies occultas niaj secundum quasdam sacias manifeslationes de-
aliquas visiones de prseleritis, sive prsesenlibus, sive centes Deum, et per manifestaliones visionum pro-
futuris aliquid significantes ; aut revelantes divinas porlionalium videntibus. Quce scilicet ita propor-
'
quasdam anle prsedicationes prophetiee faetas, id tionaliter contemperalae erant possibilitati viden-
est prsedicationes divinas, in quibus aliquid ante - tium, ut imperfectiores quidera inferiori et imper-
quam ficret prophetice praedicabatur, revelantes, ut fecliori gcnere visionis ccelestium veritatem perci •
iis videlicet. quse dixerunt cognitionem fuiurorum, perent; excellentiores autem sublimiori modo se-
vel iis qrii audierunt intelligentiam dictorum mini- creta divina cognoscerent. Et lamen sive in istis,
strantes, el in liis omnibus sanctos viros sive ad re- sive in illis quidquid cle Deo ad bumanam cogni-
ctam fidem,'sive ad honam operationem instruen- tionem venire potuit, minus ipso, et quodammodo
do,"ad divinam cognitionem et participalioncm re- infra ipsum fuit. Hinc enim scriptum est: « Ea.quaa
ducentes. sub ipso erant, replebant templum (Isai. vi): » quia
1 Sequitur: « Si autem quis dixerit, et indc imme- omne quod mens huniana in hac viia de fogui-ion<;
"
•1015 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSIL — EIB. V." - 1014-
iflius capere potest, ineffabili majeslati ejus aequari, A mam auctoritalera, et angelorum per lubjectam
non potest. Tamen divina Scriptura manifeslationes - -
operationem.
iilas, quihus Deus mentibus humanis se revelat, Hinc est enini quod sequitur: «-Docet auteni et
theopbanias, id est divinas apparitiones vocare cou- hoe sapienter theologia, per angelos eam in nos
suevit; u^uoniam, etsi natura Deus non est, quod pervenire.» Non solum, inquit, testatur theologia
cernitur, secundum demonstrationem est, quiatamen legislationem donatam Moysi exDeo,immediate, sed
pcr ipsum, et in ipsoDeus manifestatur. docet etiam eam, scilicel legem, pervenire in nbs,
Hoe est," quod sequitur: « Ipsa igitur sapienlis- hoc est ad nostram cognitioiiemexpositam per an-
sima theologia visionem illam, quse in ipsa est des- gelos, ut aperte demonstrelur. quod illa legislatio et
cripla, revelavitdivinam, quasi in formainformium Dei erai, ex cujus aucloritate processit; et angeio-
simililudinem ex videntium in divinum reduclione rura eral, quorum etiam ministerium exhibuit.
pulcbreTocari ibeophaniam. J «Ipsa, inquit, sapien- « Tanquam, inquit,.divinoiegali ordine-illud legali-
lissima iheologia, » id est, divina "Scriptura, quse ter ponente, hoc est, per prima secuncla in divi-
secreta divina sapienter ad humanam cognitionem num reduci.»Ita,inquit, Scriptura legislationem Deo
educit, t revelavit pulchre, > id esl, convenienter vo- per angelos in hominibus ordinatam ostendit, tan-
cari theophaniam visionemillam,quse in ipsa descri-1B quam ipso legali ordine divinitus facto illud lega-
pfa est, ulpote <dhiuam similitudinem informiura,» liter ponente, id est instituentc, vel sancienle, hoc
id est spiritualium, et corporalem formam non ha- est, secunda reduci in divinum per prima. Cum
bentium naturarum , in forma visibili vel secundum enim divina Iex primum a Dco in angelos, acdeinde
visibilia sunipta expressam. Revelavit, dico, pulchre per angelos in homines processisse perhibelur, ma-
vocari theophaniam exreduclione videntium in di- nifeste ostenditur quod per prima et superiora , se
'
vina, id est, quia per eam videntes in divina co- cunda et inferiora ad divinam cognitionem redu-
gnoscenda reducuntur, quasi per ipsam videntibus cunlur : et lioc non solum inter Deum et angelos,
divina facta illuminatione et quidem divinis ipsis vel inter angelos et homines, sed in ipsis quoqus
sancte perfieienlibus, id est, non solum ideo quia angelis intelligi oportet, quoniam superiores iuferio-
divina videntibus manifestavit, sed quia ipsos eliam res ad divinam redueunt cognifionem. Quoniam et
videntes divinos effecit. in ipsis angelis ordines sunt, alii superiores, alii
inferiores : et qui superiores sunt, copiosius lumen
Scquitur : i Has autem divinas visiones gloriosi divinitatis hauriunt, et ad eos qui sequuntur post se,
palres nostri perfecerunt, per medias coelestes vir- illuminandos transfundunt. Et in ipsis quoque or-
tutes,> id est medianlibus coelesiibus virtutibus, per CJ
ad hominum deductae dinibus, in quibus secundum parem dispositionem
quas "cognitionem sunt : multi sequales sunt, hsec legis definitio .servaiur, u£
adepli sunt, et consecuti, et perfecte comprehende-
runl visiones istas gloriosi patres noslri. 6iut in divinse gratiae perceptionem alii. primi, alii
secundi, alii ultimi; et ii etiam, qui ordine pares
Sequitur : « An non et sacram Iegislationem elo- sunt, non sint in graiiae perceptione sequales. Hoe
quiorum tiaditio velut per se quidem dicit ex Deo est, quod dicit: « Etenim non solum et in super"
Moysi donatam, ut etiam nos vere doceat divinos positis, et in subjectis animis, id est spiritibus; sed
eam osse, et sacros characteres? »Nonne, inquit, et in seque potentibus ipsa lex deflniiur ex super-
«traditioeloquiorum,> idest, auctoritas Scriptura- essentiali principio ordinationis-omnium; bocest,*
rum, < dicit sacram legislationem,» id est, lationem id scilicet, « per uriamquamque hiefarchiam,» id
sacrae legisj« donatam esse Moysi ex Deo per sc,» est sacram ordinaticmem, «*e'sse et primas, et me-
nulhim videlicet mediatorem commemorans in la- dias, et ullimas, et ordinalibnes, et virtutes : » et
tione legis inier Deuni etMoysen. Sed ipsum per se in ipsis ordinalionibus, et virlulibus- diviniores
Deum Moysi locutum fuisse conteslans : ut etiam seiuper esse doctores, « et manuductores» divino-
doceatnoseam, videlicet legeni, sacros esse, et di- j0 rum, tit eds doceant, et adducant «in divinara acl-
vinos characteres, hoc est sacrorum et divinorum duetionem, et illuminationem, et communicationem.
signa, ut per ea, quae visibiliter in legislatione gesta In adductionem » per conversionem; «in illuiiiina-
sunt, alia quaedam invisibilia sigiiificata et demon- tionem i per cognilioriem; « in communicationem »
strata ostendat, sicut scriptum est: « Facies ergo perperceptionem.
tabernaculum juxia exemplar,quod tibi monstratum Sequilur : « Video autem quod et divinum Cbri-
est in morite (Exod. xxvi).» Secundum hunc ergo sti humanitatis mysterium angeli primuin docuere,
modum ei ipsa visibilis manifestatio ac materialis Deinde per ipsos innos scienliae gratia descendit. >Ex
aliocutio, qua invisibilis Dei hominibus se demon- hoc, inquit, patet quod quae a Deo mandantur ho-
strare voluit, Deus esse vel Dei esse dicitur, quiain minibus per angelos nuntiantur, quoriiam et ipsum
ea invisibiiis Deus ad manlfestationem prodiit, et divinum mysterium humariitalis Christi angeli do-
quse occulta "erant sua ad cognitionem eduxit. In cuerunt, tam eos qui prsedheruntet crcdiderunf,
qua tamen visibili manifestatione minisferio ange- quam eos qui viderunt et susceperunt. Efdeinde,
lorum mediante cuncta operalus est, ut id quidem hoc est, eonsequenterperipsos angelos hrnos hujus
quod visibile factum cst, et Dei dici possit per pri- scientise gratia dcscendit. Sic ergo, sicut videlicct
•IOIS HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS L — ESEGETICA. — H. 1N AREOPAGIT. 4016
Christi nativitas per angelos nuntiata esl : nativitas A ritalis disposilionibus angelicis se inclinavit. « Re-
quoque prsecursoris ejus per Gabrielem angelum le- spiciam, inquit, etiam adexcellentissimas apparitio-
gilur nunliala. « Sic, inquit, divinissimus Gabriel nes eloquiorum luminis, > id est apparitiones ipsius
Zachariam quidem summum sacerdotem docuit my- JesuChristi, quando videlicel ipse Jesus, qui lumen
steria, hoc est, puerum nasciturum ex ipso conlra est verum, in carne assumpta visibilis apparuit.
spem, » quia ex slerili matre et sene patre : gratia Quse apparitiones luminis excellentissimje existunt,
divina « Prophetam fore manifestandse virilis divinse prae cseteris oninibus apparitionibus eloquiorum, id
operationis Jesu mundo divinitus et salutariter. » esl prse cseteris omnibus apparilionibus quse in elo-
Ac si diceret *. Divinissimus Gabriel docuil Zatha- quiis sacris referunlur; quia nunquam prius ita ex-
riam summum sacerdotera, quodpuernaseiturusex cellenter Deus mundo se manifestavit, sicut quando
ipso propbeta foret operationis Jesu virilis; quia in in carne assumpta -ipse visibilis apparuit. Ad has
nalura humanitalis, qua sexum carnis assumpsit, igitur, inquil, apparitiones luminis excelshsimas
exhibila est; et divinse, quia perpotentiam divinita- prse omnibus apparitionibus eloquiorum respiciam,
lis, in qua etiam carnem suam condidit, est perfecta. ut in eis etiam hoc probem , quod diuna arcana in
Operalionis, dico, manifestandae mundo per eum homines por angelos dispensantur. Sienim circa il-
divinitus, et salutariter, hoc est ad salutem mundi R Iumhominem^quisuperhominesestangelica dispen-
divinitusproventurara. Docuit enim idem divinissi- satio non est repudiala, quanto magis in eis, qni
mus Gabriel« Mariam quomodo, > scilicet « in ipsa peccato obnoxii sunt, et in tenebris jguorantise con-
forct eomplenduni divinum mysterium ineflabilis di- stituti probatur esse necessaria, lu Ulo ergo bo-
unae formationis. > Quod scilicet divina operatio mine, qui eaput est hominum, agnoscere possumus
ineffabiliter super usum, et lcgem naturae de carne quid de aliis hominibus, membris ejus senlire de-
ipsius virginis sine virilis seminis admistione car- beamus.
nem sumeret, et eam indumentum Verbi seterni niU « Vl&io enim, inquit, quoniam et ipse Jesus su-
rabiliter formaret. « Ast alius angelorum Joseph percoelestium essentiarum in supercssentialis essen-
erudiebat, quomodo vere implerentur divinitus pro- lia ad id, quod secundum nos est. immutabiliter ve-
inissa progenitori David. » Id est, quomodo imple- niens, non resilit a se ordinata el assumpia bumana
renturea, quse.promissa erant divinitus, hoc est,a ordinatione. > Ipse, inquit, Jesus, qui secundum
Deo progenitori ejus David. divinitatem suam, qua.universa subsistunt super-
« Alius vero pastores tanquam multorum reditu, ccelestium quoque essentiarum, id est angelicorum
ct silentio purgatos evangelizavit: et cum eo mul- spirituum, qui non solum terrena puritate, sed et
u ccelestia quoque suiitilitate transcendunt, cssentia
iiludo exercitus ccelestis illam valde laudabilem tra-
riebant iis, qui in terra sunt, doxologiam. Alius, in- est; nee solum essentia, quia in co subsistunt; sed
quit, rursum angelus evangelizavit pastores, tan- superessentialis essentia, quia ad ejus sequalilatera,
qnam purgatos, et puros effectos muliorum redilu,» non pertingunt. Ipse Jesus cujus incffabilis riiajesfas
k\ est separatione vel segregatione muliitudinis, et et divinitalis potentia ipsos quoque angelos et por-
tiiniultus, et strepilus ; et purgatos eliam silentio, tat per gratiam, et iranscendit per naluram, veniens
id est quiete menlis et pace interna, ut in hoc ipso ad id quod secundum nos esl, hoc est, ad suscepto-
digni Evangelio, et Evangelico fierentalloquio, quod nem carnis, quaa nosirse naturae erat, et nobis simU
seorsum a multitudine ad semetipsos redeunles in lis erat; et immuiabililer veuiens, hoeest, sine di-
silentio, et quiete mentis constituti spiritalis annun- minutione, vel mutatione suae divinitatis, non resi-
liationis capaces exstiterant. Undepaulatim crescente lit ab humana ordinalione, hoc est, ab ordinatione
gratia post unius evangelizationem cccleslis exerci- sive lege humaniiati debita. Ordinatione, dico, pri-
tus multitudo auditur,, qui illam valde laudabilem mum ab eo ordinata, quando prius hominem in,-
doxologiam, id est h)rmnum glorise, tradebant iis struxit: postea ab eo assumpta quando humanitatis
qui in terra sunt bominibus scilicet bonae volun- n formam et naturam suscepit. Si autem humanam
talis. naturam assumpsisset, ellpmanam conditionem re-
Sequitur : « Respiciamque et ad excellentissimas spueret, ab humana ordinatione resilirel. Quasi
eloquiorum luminis appariliones. » Ac si dicerel: enim resilireilli esset, id, quod per naturam assum-
Non solum in iis, quse de Verbi inearnatione bomi- pserat, per condilionem nolle tolerare. Nunc autero.
nibus per angelos nuntiata sunt, apparet, quod di veniens ad humanam naturam per assumptionem
vinorum cognitio ipsis angelis mediantibus et mi- earnis, ah humana ordinalione non resilit per custo-i
nistrantibus ad homines descendit; sed in ipsa quo- diam humilitatis. « Sed ohediens subditur dispobi-
que persona Verhi incarnati idem videri potest; tionibusDei Patrisper angelos, » cirea ejus huma-
quse licet divinitatis majestate angelis imperaret, ea nitatcm administratis : « et per medios ipsos » an-.
tamen, quce circa ejus humanilatem temporaliter gelos, id est mediantibus ipsis angelis «.annuntia-
facienda fuerant, per angelos voluit dispensari: in tur Joseph, > utpote paedagogo infantise ejus, « re-
hoc ipso condiiionem bumanitatis dignanter susci- cessio » ipsius « filii » Dei « a-dJlgyptum »a Palre
piens, quod omni necessitate carens sola dispensa- Deo disposita, « ct iterum ad Judceam ex ./Egypto
lione ad exempium humanitatis, et documentum ve- fraduclio, i sive j*eductio. « Sed el ipsuni, inauit.
4017 EX.POS1TIOIN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. V. 1018
"videmus per- angelos sub paternis legislationibus Asecundum divinam ordinationem angelicse dispenr
ordinatum. >Ipsum videmus ordinatum per angelos, salioni subjecta sit qtiae in homine de lempore pas-
hoc est, dispositum, « sub paternis legislalionl- sionis ab angelo coniortari voluit; non lamen quae-
bus, > id est sub mandalis legalibus, quse mandata rens auxilium, sed formans exemplum ; non haberis
ii, quos secundum carnem patres habuit et ante- necessilatem, el tamen monslrans conditionera. Pro-
oessores, acceperant observanda. Sub his ilaque pterea ergo e insto » tibi « dicere, et de angelo
mandalis legalibus ordinatus eslperangelos, quando Ipsum Jesum confortante. »Aut eliam hoc « insto »
secundum legis palernse prsecepta et circumcisus est libi « dicere, quod ipse Jesus per nostram saluta-
die oetava, et quadragesima die in templo cum mu- j*em beneflcam, et manifestatoriam veniens ordina-
neribus, et hostiis prsesenlalus, legem per angelos tionem, angelus niagni consilii appellatur. » Hocest
datam ohservans Dominus" angelorum. quod ipse Jesus appellatur « -magni consilii angelus,
Sequitur :«Insto enim dicere, ut scienti uostris vcniens, » hoc esl, in eo quod venit adnos, perno-
sacerdotalibus traditionibus expressa, et de angelo stram ordinalionem, id est secundura quod ordina-
ipsum Jesum corifortante. » Parum est, inquit, quod verat, vel ordinalum erat venire in nostra natura :
dico, quod Jesus in humauitate ab angelis sub pa- quae ordinatio salularis erat, et heneflca, ct mani-
ternis legihus ordinatus est: qui in eadem humani- B festatoria. Salutaris in redemptione, benefica in gra-
tate ab angelo passioni propinquans etiam est con- tise largilioiie,-manifeslaloria in glorificatione. Sa-
fortatus. Insto dicere, quod forlasse si prius di- lutaris, quia a roorte redemil; benefica, quia redem-
ctum non esset, credibile omnino nou esset. Insto ptis ad justificationem dona-gratiarum contulit; ma-
dicere et de angelo ipsum Jesum confortante. Insto nifestatoiia, quia primum juslifieandisDeum in hu-
dicere, quod et ipse ego sineadmirationeproferre manitate. visibililer videndum proposuil, et poslea
i:on possum, quod-credo certe, et studeo: quod si justificatos per visionem humanitatis atl eonlempla-
inscienti dicturus essem, dicere omnino non praesu- lionem divinilalis perducit. Secundum hanc ergo
merem. Insto dicere, quod tam magnum est", « manifeslaloriam ordinalionem venicns-Jesus an-
ut a parvis scienfia comprehendi- non possit; tam gelus magni consilii appellatur. > Quia, « ul ipse
mirahile, ut a parvisiide non possit credi, de angelo augelus dicit, qucecunque audivit a Patre, annun-
ipsum conforlante. lnsto dicere, quod si a me tiavit nobis. > Si ergo angelus nuntius dieitur, me-
diciurii pntaretur, nonorederetur. Tibiautem scienti rito etipse Salvalor nunlius voeatur. Qui voluntalem
-quse expressa sunt, id est manifeste prolata a no- Dei Patris nobis annuntiat, et interna bona per Spi-
stris traditionibus sacerdotalibus, id esl a Scriptu- ritum suum nostris mentibus aspirando revelai. In
ris, quce nobis traditse sunt a saeerdotalibus, et sa- J quo etiam dignitas angelica manifeste ostenditur,
cra miiiistranlibus ae sanctificatis viris, tibi auda- quod et ipse Salvator ad nos mandata Patris defe-
cter inslo dicere veritatem, nihil haesitans de tua rens angelus cognominalur. Nam, cum summa no-
fide, quse firma esl, el scandalum non recipit, ba- slrae salulis per redemptionem non sinc angelica co-
hens discretioiiem- quid factum, quid diclum sit. gnominatione perficitur, palel quod et caetcra quo-
Tibi ergo, o Timothee fili, ut scienti nostris sacer- que, quae ad earadem salutem pertinent, angelica,
dotalibus traditiqnibus expressa, tibi flducialiter administratione dispensanlur. Et hsec quidem de
«insio dicere et de-angelo Jesum confortante, > ut in angelica cognominalione dicta sunt.
Iioc sine dubiialione patescat, quanlum humanitas

TETULUS CAPITULI V
Quare omnes cmtesies' tssentim communiler angeli dicunlur, et spccialiler proprias, prmterquam primi el
ecundi ordinum habent aqnominationcs.
LITTERA. D cipantes excellentium se, sunl ultimi. Ergo sanclis-
Bmc quidem es<, quantum ad nos, causa angeticm shnos excellentissimarum essenliarum ordines ungelos^
in eloquiis cognominaiionis. Scrulari aulem, ut exi- vocant theologi; etenim sunt manifeslalores el ipsi di-
slhno, oporiet,'ob quam causam Iheologi omnes qui- vinmilluminalionis (Hebr. i). Ordinemvero exlremum
dem simul cmlestes essenlias angelos vocant: ad md- animorum cmlestium non habent ralionem arclias^
nifeslatiohem aulem venientes supermundalium ipsa- aui thronos, aui seraphim nominandi. Neque enim
rtim dispositionum ordinem angetkum speciatiler no- eslin participatione excelsissimarum virtutum. Sed'
minant, completive ierminantem divinas, et cmlesles sicul ipse, nostros divinos summos sacerdotes reducit
res : ante ipsum vero superpositm archangeticos or- ad cognilos ei divinilatis fulgores, sic el ipsum ante
dinanl ornatus, principesque, el poteslates, el virlu- •se essentiarum [adhuc immundw] omnino sacrm vir-
tes, et quascunque his superfirmaias essenlias eloquio- lutes reducunt, et ad divinum sunt consummanti an-
rum cognoscunt manifestalorim tradiliones. Dicimus gelicas hierarchias disposilioni. Nisi quidem quis et
aulem, quod per omnem sanctam dispositionem excel- hoc dixerit, communes esse omnes angelicas nomina-
irnles quidem ordines habent inferiorum disposiiio- tiones secundum omnium cteiestium virtulum ht dei~
r.uyn, ci itluminationes, et virtules, non aulem parli- forme, ei cx Deo datum tumcn stibjeciionem, ci «i-
1019 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1020
ptremvienlem communicationem. Sed ut magis a no- A proprietatem superioruin non omnem inferiorihus
bis ratio dijudicata sit, considerabimus sacrm in clo- esse communicabilem, et idcirco cognominationes
qniis expressas sanctas, et decoras proprieiates unius- quoque ipsorum simili ralione ad iiiferiores univer-
tujusque cmlestis dispositionis. saliter non posse deduci. Aliquaudo lamen inferio-
res quando superiorum proprietatcm ex oflicii qua-
EXPOSITIO.
litate suscipiunt, nonien quoque ipsorum in ejus-
« Haec quidem est, > etc. Hoc quinto capite dis- dem offieii exsecutione assumunt. Hinc esse illud,
quiritur quare omnes coelestes essenlia; angeli co- quod superius commemoravimus, quod angelus, qui
gnominantur. Ilaecautem quaestio ex eo orta videtur, prophetae labia accendere, et purgare venerat, se-
quod in sacro eloquic ccelestium spirituum quidam raphim dicitur, quia in bujus operis qualitate ac-
Deo semper assistere, faciemque ejus semper videre cendentis sive inflainmantis proprietatem exsequeba-
perhibentur; quidam vero foras ad exteriora ministe- tur. Illud vero quod Apostolus dicit, omnes esse
ria complenda mitli dicuntur. Hinc namque conse- administratorios spiritus, et in ministerium missos,
quens essevideturquodii,qui sempervultuidivinoas- hocmodo intelligendum putant, quod sicut superius
sistunt, ad exteriora nuntiandanon exeant; ii autem, diximus, illi quoque non inconvenienter missi di-
qui foras mittunlur, divino conspeclui immobiliter, cuntur; quia, licet ad exteriora non exeant, ea la-
sive immutabiliter non assistant. Scriplum quippe men quse exterius nunlianda sunt, inferioribus. et
est in libro Danielis prophetae : « Millia millium subsequentibus ordinibus nuntiando apportant. Alii
ministrabant ei, et decies millies cenlena millia as- putantomues ccelestes ordinestam superiores, quam
sistebant ei (Dan. vn). > In qua dislinctione per as- inferiores pro tempore, et loeo, et causa ad exle-
sistenles quidem ii significati esse videntur, qui ad riora dirigi; eos tamen, qui hoc ex oflicio proprium
exleiiora non exeunt; _per ministranles vero ii qui habent, specialiter angelos sive arcbangelos cogno-
ad exteriora exeundo non semper assistunt. Propter minari. Nam, quod omnes aliquando miltantur,
quod quia inferiores siinul, et postremi ordines ad apostolus, in eo quod superius commemoravimus,
exteriora exeunt, superiores tanlum, et excellentio- testimonio asserere videtur, dicens : « Nonne omnes
res divinse contemplationi sine intermissione assi- sunt administratorii spiriius in ministerium missi,
stunt; pauciores assislentes, plures vero minislran- propler eos, qui hsereditatem capiunt salutis?»
tes esse perhibenlur. Nam cum novem sinl ordines Quod autem etiam superiores quidam aliquando non
angelorum,. __p tantnm, id est angeli et archangeli ex officio, sed ex causa accidentali ad exteriora di-
pro eo quod specialiler ex offieii sui distributione P rigantur,Psalmistaassererevidetur,cum dicit:«Qui
mitti habent, ex re ipsa cognominationem suscepe- facit angelos suos spiritus, et minislros suos ignem
runt.Angeli videlicet nunlii, archangeli vero princi- ureniem (Psal. cm). Sic ergo et alii sunt, qui ex
pales nuntii dicli; quoniam et illi minora, isti vero officio assislunt; atque alii, qui ad exterioia com-
majora quasi ex ministerii dignitate annunliant. Sed plenda exeunt, et lamen assistentes aliquando in
quia rursum in Scriplura sacra quosdam de supe- ministerium [missi, dum proprielatem inferiorum
lioribus ordinibusj missos legimus, sicut in Isaia suscipiunt, nomen quoque ipsorum in signiflcatione
unus de seraphim volasse ad prophelam, atque la-< assumunt. Qui tamen cum ad exloriora exeunf, ah
bia ejus carbone, quem forcipe de altari tulerat, te- interiori contemplalione non recedunt, quia illum
tigisse memoratur (Isa. vi); el in Epistola ad He- aspiciunt, qufpracsens ipsis est, quocunque vadunt.
brseos Aposlolus omnes administratorios spiritus, et Et hoc modo quidem priusquam verba libri ,'discu-
in roinisterium missos testatur, prnpter eos, qui teremus, ad evidentiam dicendorum hujusmodi quae-
hseredilatem capiunt salutis (Hebr. i) : magna nobis stionis mentionem breviter faciendam esse putavU
ambiguilatis diflicullas oboritur, et quid potius hinc mus, nihil temere definientes, sed secretum vene-
asserendum sit non facile invenitur. Auctor hane rantes, quod fortassis nescisse, veniaUs est infirmi-
quaestionem iu bunc modum solvit. Nomen angelo- D tas, asserere autem prsesumptuose, damnabilis le-
rum inferioribus tantum ordinibus, et qui es oflicio merilas. Hoc tamen sciendum est quod auctor illi
proprie exleriora nunliare babent, convenire testa- potius parti assensum praebere videtur, quosdam
tur. Sed quia divina se^.reta, quae ab ipsis inferiori- solumraodo, non orones ccelestes ordines ad exte-
busexterius ad hominum cognitionem deferuntur, riora mitti; et tamen propter ejusdem proprietaiis
eisdem a superioribus nuntiantur : nomen quoque participationem, qua superiores inferiorum gratiam
' et virtutem communicanl, nomina quoque inferio-
angelorum superioribus esse communicabile: qui
iieel ad exteriora nuntianda non exeant, ea tamen, rum a superioribus assumi. Sicut etiam aiiquando
quae exierius nunlianda sunt, desuper ipsi accipien- inferiores, quando superiorum proprietatem ex of-
do secundum legem divinaaordinationis ad inferio- ficii qualitate suscipiunt nomen quoque illorum in
res, et post se subsequentes ordines nunliando significalione assumunl. Nunc ad litteram : c Haec
transportans, omnemque virlutem, et gratiam, et quidem est, quanlum ad nos, causa angelicse in
proprietatem inferiorum superiores participare : eloquiis cognominationis.> «Haec,inquit,esl,> quam
proptercaque etiam coguominationes inferiorum ad superius diximus, « causa angelicae cognominatio-
gjjperioros transire; virtutem autem, et gratiam, et nis; > quia videlicet secrefa dhina per eos nobis
•2021 EXPOSITIO INTIIERARCH. COELEST. S. DIONYSH. — LIB. V. Itm
nuntiantur, et idcirco quia ad nos dhina praecepta A licet angelis, vel quascunque alias his supradictis
nunliando deferunt, quantum ad nos, id est quan- omnibus superfirmatas, ut sint non solum dignitate
fum ad id, sive propter id quod erga nos operan- sublimiores, sed etiam perfcetionis firmitale fortio-
tur, angelorum nomen assumunt. Sed quia hoc, id res, ot magis ad seternitatenr et immuiabilitatem
est interni prseceptoris riuntia foras ad hominum stabiles.
eogniiionem efferte, utrum omnibus conveniat non- Sequitur: «Dicimus autem quod per omnem san-
dum nianifesta ratione, vel auctoritate probatur, clam disposilionem excelleritcs quidem ordines ha-
qusereridum nunc est,' inquit, quare angeiorum no- bent inferiorum dispositionum et illuminaliones et
men in sacro eloquio omnibus communiter ecelesli- virtufes; non autem participantes excellenlium se
bus virtutibus attribuit. sunt ultimi. » Ac si diceret: Cum in illa ccelestium"
_ Hoc est, quod ait: « Scrutari, ut exislimo, opor- spirituum dispositione alii superiores sint, alii in-
iet, ob quamcausam theologi omnes.quidem simul feriores,- superiores quidem omnem illuminatio-
coelestes essentias angelos voeant; ad manifestatip- nem, et virtutem inferiorum habent; scd inferiores
nem aulem unientes supermundalium ipsarum dis- superiorum ordinum illuminaliones, et virtuies non
-positionum ordinem angelicum specialiter nomi- omnes hahenl. Proptereaque inferiorum nomina
nant, completive terminantem divinas et ccelestes B aliquando ad superiorcs ordines transferuniur, ut--
res;» ac si dkeret: Hoc nunc quserendum restat pote qui ipsis in eisdem nominum propri.eiatibus
quare theologi omnes illas ccelesles naturas univer- participant. Nomina vero superiorum non ila ab i"n
saliter angelos -nominant, cum tamen speciaUter -ferioribus assumi possunt, quoniam ad eos proprie-
unum ordinem illorum videlieet spirituum, quive- tatcs nominum universaliter non transeunt: hoc e&t
niunt ad nos ad manifestandas ipsas supermunda- quod ait: « Dicimus autem, quod per omnem saii-
les dispositiones, id est spirituales,-et divinas, etin- ctam dispositionem »cceleslium videlicetspirituum,
invisibiles ordinationes, ordinem angelicumnomi- « excellenles quidem » sive superiores « ofdines ba-
nant; < completive terminantem divinas, et ccelestes hent» omnes illuminationes, et virlutes «inferiorum-
"
res, > id est usque ad completionem, et terminum dispositionum,» hoc est subjectorum ordinuro.' Sed
perducentem res divinitus in ccelesti, secretaque ultimi, id est inferiores, et in ordine scqucntes
ordinatione dispositas. Praeceptum namque divinum non suntparticipantes, omnes suhauditur illumina
a summo deorsum currens, per superiores ordines ad tiones et virtutes excellenlium se, id est corum qui
inferiores defertur, donec tandem ad hqminumco- ipsis sunt exceUentiores. iiluminationes intelligi
gnilionem veniens opere compleatur : propter quod .r mus in cognitione verilatis; virtutes auteni in amo-
et ille ordo coeleslis, ad quem novissime per supef- re honitalis et perfectione operis.
positas virtules mandatum diviuitatis descendit; ac Sequitur : « Ergo sanctissimos excellentissifna-
deinde per ipsum foras nuntialur, completive sive rum essentiarum ordines angelos vocant theologi.
ad completionem illud terniinare dicitur, quia per Etenim surit manifeslatores et ipsi divinse illumina-
ejus illue, ubi novissirose visibili operatione com- tiouis. > Quia ait superiores ordines omnesproprie-
plendum est, annuntiationem deferlur. Hocergo tates habent inferiorum : crgo theologi sanctissimos
quserendum est quare scilicet, cum novissimus isle ordines excellentissimarunf essentiarum', id esl
ordo specialiter angelica cognominalione signetur, excellentissimorura spirituum, vocant angelos; quo-
omnes ccelestium essentiarum ordines angeli nomi- niam ipsi angelicam proprietatem participant,
"nantur. « Ante ipsum vero superpositse archangeli- in eo quod, licet ad exteriora nuntianda non
cos drdinant ornatus principesque et polestates, et exeant, famen eis, qui post se sequuntur ordinibus
viriutes, et quascunque his superfirmatas essentias divinam illuminationem, quam de se accipiunt trans-
eloquiorum cognoscunt roanifestatorise traditiones.» fundendo, el quasi nuiiliando mariifestant. « Ordi-
Ac si diceret: Ipsum quidem angelicum ordinem nem vero extremum animorum ccelestium non lia-
uitimuui et novissimum, rebusque humanis proxi- j[) bent rationem archas, aut- thronos, aut seraphim
mum, divinasque visiones postremo annuntiatione nominandi. »—«Non habenl, inquit, rationem > ipsi
efferentem, et determinantem theologi constituunt; theologi« nominandi cxtremum ordinem animorum
anle ipsum autem ordinant superposite, id est in coelestium, » id cst ultimum ordinem spifituum
ordine superposilos describunt. « Arehangelicos coelcstium, aiigelos videiicet: «archas,»id cst prin-
'
ornatus,» id est choros archangelorum ofdinatos, et cipes, aut thronos, aut seraphim, quia ipse scilicet
pulchre dispositos, qui in ordine ipsis angelis et extremus ordo angciorum non est in patiicipatione
superiores snnt-dignitafe, etpriores annuntiaiione. excelsissiraarum virlutum. Propterca enim non pos-
Deinde eliam constituunt ipsi theologi non solum sunt angeli principes, aut throni, aul seraphim no-
scilicet super angelos, sed etiam super archangelbs : minari, sicut principes, et throni, et serapbirii an-
principes, id est principatus, et potestates, et virtu- geli noriiinantur; quia superiores angclicam pro-
ies, et alias ^ssenlias, id est« spirituales naturas prietatem uiiiversaliter participant, angeli vero su-
quascunque cognoscunt, » id est ad cognitionem -periorum illuminationes, et virlutes, non universa^
pr.qponunl "manifestatorise traditiones eloquiorum liter participaiit : et eas praecipue,' pro quibus spe-
jracrorum, Essentias, dico, superlirmalas his vide- ciales cognpminaliones acceperunt^ sed «x parit
£0« HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1024
possident; dignitatem tamen, ac proprietatem co-1 _ nunt.Qui enim magls e vicino respiciunt, procul
gnominalionis ejus non babent."Neque enim omnis, dubio evidentius agnoscunt. Quomodo ergo ordo
qui aliquam vlrlutem aut proprietatem parlieipando cherubim ex singularis gratice privilegio cognomina-
habet, seeundum illam statim proprietatem cogno- tus, dicitur, si hoc alter in munere excellentius re-
minari debel, nisi illam vel inlcr caetero'*.singula- tinet, unde ipse appellalionem sortilur? Haee vero
riter, vel prse cseteris exeelleiiter obfiiieal. Non enim qusestio hac forlassis ratione non ineonvenienler
omnis; qui aliquid sapil, statim sapiens nominatur; solvitur : ita tamen, si secrelum verilatis nulla prae-
nec qui rectum quidpiam fecerit, continuo justus judicii temeritate violettir. Fieri namque potest ut,
dicitur. Sed hic solus qui sapientiam et justitiam licot omnia virtutum dona superiores ordines ex-
vel singulariter, vcl excellenter obtinet, sapiens et cellenlius possideani, ab iis tamen quse inter ipsa
juslus propria et expressa cognominatione appellari dona viiiulum sublimiora sunt, solum cognomina-.
debet. Sic itaque ccelestes illi ordines spiriluum lionem trahant; atque alia quse ordine dignitatis
sanctorum proprias cognominationes habenl, in sequuntur, post se sequentibus ad denominationem
quibus designaiur, non quod singulariler accepe- relinquant, ut primus a prima, secundus a secuuda,
rint, sed quid possideant excellenter. Seraphim lerlius atertia vocabulum sortiatur. Scimus sciiicet,
namque, quia ex amore Creatoris sui tanquam vi- < B teste Seriptura, quod inter omnia virtutum dona
cini et proximi, et in se ardentes sunl et ex se alios charilas excellit propter quod consequens erat, ut
acceiiduiit, ardentes sive incendentes interpretan- iile ordo, qui omuium eminentissimus est, a chari-
tur, non quod soli hoc inter caeleros habeanl sin- lale sola singularem sumeret in sui discretione ap-
gulariter, sed cum caeteris, et prae cceteris excel- pellationem,quamvis et a!ia.quoque donavirtutum
lenler. Omnes enim amore Dei ardent, etiamen ipsi excellentius possideret, a quibus appellalionem et
-ppecialiter ardentes vocari debuerunt, qui ipsius vocabulum sumere poluisset. Quia autem cognitio
amoris ignem et primi coneipiunl, el fortius arden- veritatis, post amorem virtulis proxiraa digniiate
tes ad caeleros quoque accendendos flammain dile- cognoscilur : idclrco ab ipsa dignitate qui secundi
ctionis emittunt. Sic el cherubim (quod nomen ple- sunt, post primos angelici spiritus merito cogno-
nitudo scieniim interprelatur) quia majorem caeteris minantur. Judicium autem diseernendae veiitatis
cognitionem Dei habciit, ex eo soli nomen acciplunt quia sententiam adhuc quasi dubiam habere vide-
quod cum cseteris possidentes prse caeteris omnibus tur, et suspensam quodammodo minus perfecta co-
excellentius percipere meruerunt. Throni quoque gnitione apparet: el idcirco quia ipsum postplenam
dicti sunt, non quod in eis solis Deus sedeat, et ju- n contemplationem, in qua veritas non qucerilur, sed
dicia sua discernat; sed quia hoc excellcntius cse- habetur, ad eamdem veritatis summse cognilionem
teris in munere acceperunt, piopter hoc ex ipso respieit, tertio post duos priores ordini nomen de-
specialiter cognomiiialionem trahunt. Et ad bunc dii: hoc tamen secundum Iiorainem propter quem
modum quidem de caeteris etiam ordinibus inlelli- nomina spiritibus ipsis data sunt, intelligi opoiiet.
gendum est, ut videlicet inde credantur singuli pro- Nam illic judicium non est ambiguitatis definitio,
prias cognominaliones accipere, quod excellentius sed veritalis discrelio ; neque ibi ubi manifesta sunt
probantur ex dono gratise possidere. omnia, aliquid, quod latei, discutitur, sed quod cer-
Sed orilur non 'contemnenda quaestio, et quae tum est, pro merito exislimalur. Quoeirca in hoc
magnam animo confusionem inducat, si ratione ad- quoque judiclo scientiam veritatis anteponendam
hibila discussa non fuerit. Si enim, ut dictum est, existimamus, quoiiiam sapienlia simplicitaiem el
in illa coelesti dispositione singuU quique ordines ex unitaleui judicat; judicium autem per vim disere-
ea proprietate singulares cognominationes trahunt, lionis ad diversa se, contrariaquc respicere probat.
in qua caeteris excellenliores esse comprobantur, Unde excellentiof cognominalio ab ipsa sapientia
cum subjeclof um ordinum omnes illuminationes el sumenda erat, per quam ordo excellentior designan-
virtutes superiores universaliter et excellenter pos- D dus erat: qui licet et sapientiam, et judicium ut-
sideant, nihil suppositis consequenlibusque oi dini- pole sublimior et perfectior plenius possideret, a
bus singulare relinquitur, ex quo propriam discre- sola tamen sapienlia vocabulum sumens, sequentis.
tamque inter cseteros cognominationem sortiantur. post se ordinis judicium cognominalionis relin-
Unde oportet diligentius considerare quemadmodum queret. Secundum banc ilaque considerationem
utrumque simul verum sit: quod videlicet subje- quisquis angelorum cognominationes interpretari
ctorum ordinum superiores universaliter ct excel- voluerit, nihil fortassis inconvenientise erit, si om-
lenler illuminationes et dona possideut, et tamen nia virtutum dona superiores ordines perfectius pos-
singuli quique aliquidfproprium ac speciale relinent sidenl,. el tamen inferiores ordines ex quibusdam
unde propria discretaque appellatione signari valent. specialiter danis proprias cognominationes habent.
Seraphim namque ex nomine singularem dileciionem De ipsis autem ordinibus angelorum in primis qui-
exprimunl. Cherubim autem excellentiorem cogni- dem, et ullimis eadem omnium sententia consfai.
tionem innuunt. Throni vero majorem vim discre- Nam seraphim, loco supremo positos, et post illos
tionis ostendunt. Constat tamen, quod qui ardentius cherubim, a-c delnde thronos nulli, qui sanclarum
ciligunt, profundius prospioiunf, et subtilius disccr- Scriplurarum teslimonia novit, ignotum esse potesl.
1023 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSH. — LIB. V. 1026
Inferioribus quoque ab imo sursum ascendentibus .,. subjectis ad explenda divina ministeria principan-
primum angelos atque archangelos .coUocari mani- tur, et superiores existunl. Dominationes autem di-
festum est. Sequentes quatuor ordiues quidam hoc ctos, qui etiam principatus excellentiori potestate
modo disponunt, ut a ihronis deorsum primum do- transcendunt, ut ipsos quoque subjectos habeant,
imnaliones, deiude principatus, deinde potestales, qui aliis ad ministeriuro implendum imperare me-
deinde virtutes consliluant, ut in hunc modum no- ruerunt. Haec breviter de ordinibus angelorum, et
vem ordines tribus lernariis distinguantur : quorum nominibus ad iuturam narrationem necessaria prae-
primus, 'et supremus seraphim, cherubim, thronos libanda esse putavimus, ut serael dicta lector ad
conlinet; secundus etmedius dominatiories, princi- singula quaeque, prout ratip poposcerit, et causa,
patus, etpolestates complectilur; teriius, etinfimus in sequentibus commemoranda, super his, ct _for-
virtuies, archangelos et angelos simul disponit. tassis sine his obscura dibenda assumat. Nunc ad
Sicque ab imo sursum primum angeli numeranlur; ipsius textus seriem -explanandam reverlamur. Su-
deinde arcliaiigeli,'dein"de virtules, deinde potesta- perius dixit, quod non habent rationem theologi
tps, deindeprincipatus, deinde dominationesr deinde nominandi angelicum ordinem archas, aut thronos,
throni, deinde cherubim, deinde seraphim. Theolo- aut seraphim; quia ipse videlicet angelicus ordo
gus autem primuni angelos ponit, deinde archange- * non est in participalione illarum excelsissimarum
los, deinde principatus, el hos primo lernario de- virtutum, ut ipsis participet in nomine, quibus non
putat. In seeundo auiem primum polestates, deinde parlicipat in nominis proprietate. Nunc idipsum
virtules, deinde dominaliones constiluit. In tertio sequentibus probat verbis, quod videlicel angelicus
vero primum thronos, postea cherubim, postea se- ordo excelsissimis virtutibus non participat. Non,
rapliim ab inferiori ad superiora progressione facta inquit, parlicipat cum ipsis; sed quod participat,
collocandos censel. Sed in hac terna triplici dislin- participal ex ipsis. Aliud quippe est in plenitudine
ctione hoc maxime considerare oportet quod su- participare, alque aliud ex plenitudine participatio-
premi quidem tres ordhies, id est seraphim, et che- nem accipere. Sic itaque angelicus ordo exeelsissi-
rubim, et throni ex virtule singularis excellentise, et mis virtutibus subjectus est, ut non participet cum
vi denominatioiiis suae ad interiora taniummodo ipsis, sed ex ipsis; quia, slcut ipse eos, qui in ho-
respicere videntur. Amare enim cl cognoscere, et minibus ad divinam cognitionem reducuntur, illu-
judicarciulus praesidentium, et conversionem ad minando, et erudiendo reducit; sic et ab iis, qui
interiora babentium proprium est. Ultimi vero tres, ante ipsum sunt, virtutibus divinam ipseilluminsK
el exiremi ordines ex proprietatecognominationis ., tionem percipit.
suaead exteriora solum secundum oflicium ministe- Hoc est, quod ait: « Sicut ipse, » videlicet ange-
rii sui dispositi esse probantur; sive angeli et ar- licus ordo, « nostros divinos summos sacerdotes, >
changeli pro eo quod, agenda quaeque et manife- id esl sanclos viros, qui sacra divina ab angelis iin-
standa horainihus, exteriusnunliant; sive principa- nsediate perceperunt, et nobis tradiderunt, < reducil
tus pro eo quod, quse circa liomines administranda ad cognitos ei divinitatis "fulgores, > id est divinam
sunt et uisponenda, invisibili polestaie dispensant. cognilionem quam ipse percepit, et perceplam tri-
Medii autem ordines sicut dispositione, ita oflicio buit, « sie ipsum eliam reducunt virtutes essentia-
quoque inter invisibilia et visibilia ferri videnlur; rum quae sunt ante se, t id est ante ipsum, vel super
et quse a superioribus ad inferiores deferenda sunt ipsum,« virtutes dico mundae, » id est valde sacrse,
secundum dignitatem, et dflieium suum adniini- vel omnino sacrse, ut possint per excellentiam san-
strare. In his autem dominaiiones primse sunt, quae elitatis fornia perfeclionis' esse subjectis. Et sunt
. singulari excellenlia invisibilem annuntiaii.oneni in eliam ipsse « virtutes sacrse ad divinum, > scilicet
viflutibus solo imperio forniant;" virtutes autem se- conferendum;id est divinitatis cognitionem dandam,
cundae, quse prceceplum imperium exsequendo in « disposilioni consummanli, angelicas hierarchias, >
potestatibus edunt. Poiestates vero tertiae, quse con- j ) id est dispositioni, quse perficit, vel perfectas con-
cepluni mandalum in priucipatibus, archangelis et linet sive terminat angelicas hierarchias; hoc est,
angelis sibi ad operalionem subjeclis perficiunt. Qui videlicet ultima dispositio,"in qua et ordo angelicus
.aulem post angelos et archangelos constituit virlu- in eo quod perfecta est, consummatur, el in eo
tes, illos nimirum spiritus inlelligi volunt, per quos quod ultima est, omnium spiriluum hierarchise ter-
frequenlius signa et miracula fiunt. In hoc quoque minanlur. Sane hic exsecrabilis interpretis error
postremae dispositionis proprietas servetur, cujus cavendus esl, qui ceelestes virtutes immundas dici
ministerium ad exteriora sola dispensanda ordina- exislimavit. Nam Graecum jrRvtsfdvpanieron, quod
tum esse putamus. Potestates vero dicunl illos spi- valde sacrum, Vel omnino sacrum, vel universahter
ritus vocari, qui adversas virtutes suhjeclas habent, sacrum_interpretatur, hic KVIS/>6V anieron, id est in-
_l eas secundum datam poteslalem libere eompii- sacrum, vel non sacrum, vel sine sacro intelligendum
jnunt, ne tantum nocere valeant, quanlum volunt. putavit. . ,
Principalus autem appellatos putant eos nimirum Sequitur : « Nisi quidem quis et hoc dixerit com-
spiritus, qui ipsis etiam bonis angelorum spiritibus munes esse omnes angelicas nominationes secun-
prailaii sunt: quibus dum agenda queequeimperant, dum omnium ccelestium virtuium in deiforme, ct
1027 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. I02S
cx Deo datum lumen subjeclionem, et supereminen- A"gralia ad omnium parlieipatiouem se diffundit, sic
tem communicationem. » Non possunt, inquit, in- una omnibus cognominatio rationabiUler tribui pos-
feriores ordines superiorum nqmina assumere, quia sit. « Sed utmagis a nobis ratio dijudicala sit, con-
in eadem excellentia virtutura cura eis non partici- siderabimus sacrse in eloquiis expressas sanctas, et
pant, nisi quis dicere velit, propterea nominationes decoras propfietales uniuscujusque ccelestis dispo -
angelorum omnes communes esse dehere, quod sitionis. » Ut magis possimus, inquit, judicare hauc
omnes pariter unum lumen a Deo datum subjecli ralionem, utrum videlicet cognominalioiies angeli-
pefcipiunt, ~et ex ipso lumine perceplo omnes Deo cae communes esse debeanl an non, oonsiderabimus
conformes fiunt, el unius superemin.ntis commu- sanclas et decoras proprietates uniuscujusque-cce-
nicationis in uno lumine participes existunt. Nisi, lestis dispositionis sacrae expressas in eloquiis. Ex
ait, quis etiam hoc dixerit, omues angelicas eogno- proprielalibus enim uniuscujusque _diligenter eon-
minaliones communes esse, secundum omnium sideratis fortassis poterit agnosci, utrum communi-
ccelestium vir.lutum subjeclionem in lumen, sive ad calio nominationis eadem esse possit: quibus et si
tumen deiforme, et ex Deo datum percipiendum, et gralia una infunditur, una tamen mensura, aepro-
secundum communicationem supereminentem gra- portione non datur.
tiae spirilualis vel specialls : ut quemadmodum una

TITULUS CAPITULI VI.


Qum sit prima cmtestium essenliarum dispositio : qum media, et qumuliima.
LITTERA. B ultima. > Agit enim in hoc capite de trina disporsil
'
Quanti quidem sunt et quates supercmleslium es- tione novem ordinum : quarum priraa, quse et sum-
senliarum ornatus, el quomodo secundum eos Hie- ma, tres ordines conlinet, seraphim, cherubim et
rarcltim perficiuniur, solam diligenter scire dico con- thronos; secunda quse et media, similiter tres, do-
lemplativam eorum perfeclionis principem ; adhuc et minaliones, virtules, et polestales; tertia, quae et
eos ignorare proprias virtules et illuminaliones, et ultima, tres simililer, principatus, archangelos vf
- suam sacram, et superornaiamordinationem. Impos- angelos : in quibus novem ordinum dispositio CSA
sibile enim est nos scire supercmleslium animorum summatur. Tractaturus autem de rebus tam subU-
minisleria, ct sanciissimas eorum perfecliones , nisi mibus, et ab humano sensu remolis, primum igno-
sibidixerit quis, quwcunque per eos nos tanquam . rantiam suam pudice confiletur, oslendens secreta
propria bene scientes divinilas mysteria docuit. Non illa ccelestia non solum hominibus ignola esse, sed
ergo nos quidem. quidquam proprio motu dicimus. ab ipsis quoque angeUcis spiritibus perfecte, ut
Qumcunque auiem ungelicarum speculationum a san- sunl, omnino comprehendi non posse, solamque
ciis theologis cqnlemplala sunt, hmc docenles nos, ipsam, a qua sunl, divinam virtulem perfecte scire
quantum potenles sumus, exponemus. Omnes theolo- ^ quod sunt.
gia ctelesies essentias novem vocavit manifestalivis Hoc est, quod dicit : « Quanti quidem sunt, et
cognominationibus (Colos. i). Has divinus nosler quales, super ccelestium essentiarum ornatus et
sanctus perfector in tres segregat lernas dispositio- quomodo secundum eos hierarchise perficiunlur :
nes: Et primam quidem esse dicit circa Deum exi- solam diligenter scire dico contemplalivam eorum
stenlem .semper, et attenteipsi et ante alias hnme- perfectionisprincipem, > id est solam divinamsa-
diate uniri traditam. Sanclissimos enim thronos, el pientiam, quam et principium habent ut sint, et ad
oculosos, et pennosos ordines cherubim Hebrmorum ipsam per contemplalionem respiciunt ut perfecti
voce, et seraphim nomhtalos, secundum omnibus su- sint. Ipsam ergo, inquit, divinam sapienliam solam
perposilam propinquilatem, circa Deum immediate scire dico, quanti et quales sunt ornatus supereoe-
collocari, ail, Iradere divinorum eloquiorum manife- leslium essentiarum, id esl invisibilium naturarum :
slaiionem. Trinum ergo hunc ornatum, quasi unam, quia nimirum quales a Deo conditi sunt, nec ipsi
et mque, ordinaiam, et vere primam hierarchiam perfecte comprehendere possunt. Propterea, inquit,
comtnunis noster magisler ait : qua (Ephes. III ; dico adhuc et eos ignorare proprias virlutes, et il-
Coloss. 1) non esl alia deiformior, el per se prmope- luminationes, el suam sacram, et superornatam or^
ranlibus.divinilatis illuminationibus immediaie in- Q dinalionem. Sola ergo ipsa, quse fecil, dwina sa-
lentior. Secundam vero esse ait, ex poteslalibus,'' et pientia perfecte comprehendit, et quales eos fecit et
dominationibus, el virtutibus completam. Et terna- qualiter disposuit, ut in hoc apeite demonstretiir
rum novissime cmlesliiim hierarchiarum, angelorum quantum Creatoris immensitas omnem creaturse
cl archaiigetorum, el principaluum (I Thess. iv) possibililalem transcendat, cum ad semelipsam
disposilionem. etiam comprehendendam nequaquam ipsa creatura
.EXPOSITIO - sufficiat.
Sexli capitis titulus est: « Quse sit prima ccele- Sequitur : « Impossibile enim' est nossciresu-
slium essentiarum dispositio, quae media, et quse percoelestium animorum ministeria, et sanctissimas
IC29 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. V. 1030
corum perfectiones. > Neque enlm valde mirandum A per existentem, neque ad exleriora aliquando
est, si nos de ipsis hoc non pqssumus scire, quod exeuntem ; et traditam, id est ordinalam, et dispo-
ipsi etiam de se nou valent comprehendere qui id- sitam uniri ipsi scilicet Deo, id est, ut ipsi uniatur
ipsum etiam quod de illis scimus, nonnisi per illos attente, semper sciiicet in ipsum intendens; et ut
a Deo dalum, et ministratum scire possumus. Pro- ipsi uniatur ante alias ccelestes virtutes, quse sur.t
pterea impossibile est nos scire de ipsis aliquid, post ipsam, et immediate uniatur, ut uullse sint
nisi quod divinitas per ipsos nos docuit. « Nisi, in- ante ipsam. « Sanclissimos enim thrones et ocu>
quil, ibi dixerit quis, qusecunque per eos tanquam losos et pennosos ordines cherubim Hebracorum'
*
propria. bene scientes divinitas mysieria docuit.. > voce, et seraphim nominatos, secundum omnibus
Impossibile est nos scire, nisi quis dixerit ibi, nos superpositam propinquilatem circa Dcum imme-
tanlummodo scire ubi per eos edocti sumus quae- diate collocari, ait, tradere divinorum eloquiorum
cunque mysteria, id est secrela, divinitas nos do- manifesfationem. > Ait ergo ipse perfector et do-
cuit per eos, tanquam bene scientes propria mini- ctor noster divinorum eloquiorum manifestalionem
steria. Bene ergo sciunt propria ministeria, quan- sive auctoritatem tradere, aut pefliibere sanclissi
tum sufficit ad nostram eruditionem; et bene ne- mos thronos, et oculosos, et pennosos ordines He<-
sciunt, quanlum suflicit ad plenam, et perfectain B brseorum voee nominatos cherubim el seraphim
comprehciisionem. oculosos scilicet-cherubim propter contemplationem,
Sequitur : « Non ergo nos quidem quidquam pennosos scilicet seraphim propter dilectionem. Hos
proprio motu dicimus: qusecunque autem angeli- inquam, ordines, id est thronos, eherubim et
carum speculationum a sanctis theologis contem- seraphim, ait ipse, collocari circa Deum amme-
plata sunt bsec docentes nos quanfum polenles su- diate secundum propinquitatem, quam habent ad
mus, exponemus. ».Quandoquidem, inquit, nosper Deum superpositam, et excellentiorum omni •
nos de ipsis, nihil scire possumus, quod ad ipsis non bus aliis ordinibus. « Trinum ergo hunc ornatum,
didicerimus : ergo in iis,~quae de ipsis dicere volu- quasi unam, et seque ordinatam, et vere primam
mus, non dicimus nos , id est ex proprio motu, hierarchiam communis noster magisler ait. » Hos
velsensu, sive cogitalione nihil dicimus. Sed quae- ergo tres ordines ait unam constituere hierarchiam
cunque sancti llieologi per contemplalionem de prlmam ad alias, aeque ordinafam in se. In qua
ipsis angelis speculati sunt, nos eorum auctorita- scilicet hierarchia licet aliis excelsiores sint in sin-
tem quanlum possumus sequendo, hoc docemus. gulari gratia, pares tamen quodammodo omnes
«Omnes theologia ccelestes essenlias novem vocavit sunt in dispositione una : et ex eo secundum ali-
manifestalivis cognominationibus. > Omnes, inquit, *-*quid sequales existunt, quod omnes immediate
coalestes essenlias, id est spiritus, vocavit theolo- Deum respiciunl: primi in dilectione, secundi in
gia novem manifestativis cognominalionibus , id cognitione, tertii in discrelioue. « Qua » seilicct
est, discrevilper novem manilestas, et evidentes hiei archia : « non est alia aliqua deiformior, el p r
cognominaliones ,' "scilicet angelos , archangelos, se prseoperantibus divinitatis illuminationitus in>
principatus, potestates, virlutes, dominationes, nsediate inlentior. » Nulla, Inquit, alia bierarchia
ihronos, cherubim et seraphim propriis vocabulis deiformior est quam isla, neque simililudini Dei
dislinguens. « Has, inquit, divinus noster sanctus magis appropinquans, neque magis intend ns illu-
perfeclor in tres segregat ternas dispositiones. » minationibus divinilalis in ipsa sola prseoperantibus,
Divinum, sanctumque perfectorem, sive doctorem quia ante alias; etper se operantibus qu.'a non per
suum neminem hic melius significasse creditur, alias. Divinae enim illuminationes in ista sola hie-
quam apostolum Paulum, a quo baptizatus, ct in rarchia ante alias operantur, quia omnesposl hanc
fide catholica eruditus fuerat; qui usque ad ter- hierarchiam ab ipsis divinis illuminationibus illu-
lium coelum in paradisum Dei raptus, ibique se- rninantur; et per se in ista sola divinse illumina-
crela, quaenon licet homini loqui, audiens; quan- .. tiones operantur, quia per istam omnes alise hierar-
tum de his huic vitse mortali cognoscere vel utile, chise a divinis illuminationibus consequenter illu-
vel possibUe fuit, lam huieviro sancto quam aliis, minantur. « Secundam veroesse, ait,» scilicet hier-
qui per Spiritum Dei humanam inteUigeiitiam ex- archiam « ex potestatibus, et dominalionibus, et
cesserant, ad memoriam pqsteritatis transmittendo virtulibus completam : » ordine tamen commutato,
per eos poliiis reveiasse putatur. Hujus ergo aucto- ul dominationes primse, et secundse virlutes, terlise
rltate frelus, sanciarumque Scripturarum testimo- poteslales intelligantur. « Et lernariim novissime
niis fultus , coelestium cognitidnem in terram de- 'cceleslium hierarchiarum, angelorum, arehangelo-
duxit.Has", inquit, scilicet essenlias, id est, hos novem rum, et principatuum dispositionem. » Subaudien?
ordines, « divinus noster sanctus perfector segre- dum est a superiori, ait ipse magister noster, ter-
gat, » id est, distinguit « in tresternas, » id est narum coelestium hierarchiarum novisse collocaram
tefnarias < dispositiones. Et primam quidem esse dispositionem,- angelorum, archangelorum el prin-
dicil circa Deum existentem, semper, el altente ipsi, "cipatuum. Uiii si quseratur quare Paulus in-Epistolis
et ante alias immediate .uniri traditam. » Primam suis cum angelorum dispositionem; distinguendo
quiaem dispositionem dicit circa Deum esse sem- enumerarel, liunc ordinem non servaveril, cum
1051 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. i0;2
lalem esse ordinem in eis, aliis astruxerit. Polest ^ norum repetitione explanet. In quo manifestum est
dici illic eurn non tantum ordinem disposilionum quia, si ordinem et numerum alt;nderet, simul
cosleslium quantum numerum explicare voluisse, omnes in una narralionis serie explhare sluduisse'.
maxime cum in uno loco quosdam lantum enume- El si qua alia ratio est, quse ad banc ohjectionem
ret; in alio aulem 'eos, quos illic tacuerat, sine alie- convenienter responderi possit.

LIBER SEXTUS.

TITULUS CAPITULI VII.


De seraphim el tltronis, hoc est de prima ange.orum Itierarchia.
LITTERA. B purgationis purw, et divini inminis, et perfectivat
Hunc nos recepturi sanctarum hierarchiarum or- scientim, sufficienlerjam a nobis diclumesse arbitror.
dinem, dicimus, quod omnes ccelestiumiulellecluum Nunc autem dicere digne prosequamur excellentissi-
cognominationes declarationem habent uniuscujusque mos inletlectus, quomodojam secundum eos hierar-
deiformis proprietalis. Et quidem sanctam seraphim chia ab eloquiis manifeslalur. In primis essentiis,
nominationem, qum Hebtmorum sunt, scienles, aut qum post substanlificam earum divinitalem collocaim,
intendentes manifestare, aut calefacienles; eam vero el veluii in vesiibulis ipsius ordinatm, omnem sunt
cherubim, muliitudinem scieniim, aul fusionem sa- visibilem et invisibilem superexcetlentes factam vir-
pieniim. Pulchre igilur prima cmleslium hierarchia- tuiem, propriam exislimandum est esse, et omnino
rum ab excellentissimis essentiis sanctificatur, ordi- wquiformem hierarchiam. Puras igiiur eas esse exi -
nem habens omnibus alliorem, hoc est, circa Deum slimandum, non ul hnmundis maculis el inquina-
immediate collocalur; et primo operantes theopha- tionibus liberalas: neque ut materialium receptivas
nim, el perfecliones in eam lanquam proxhnam prin- phanlasiarum, sed ut omni diminulione tnundas, el
cipalius deferuntur. Calefacienlesergo nominanlur el aliiores, et omni superfirmato templo secundum ex-
throni, et fusio sapienlim manifestativo deiformium celsissimam casiiiatem omnibus deiformissimis vir-
suarum habiludinum nomine. Mobile enim semper i_ lutibus supercollocatas, el proprio per se motu secun-
eorum circa divina, et incessabile, et calidum, et dum diligentis Deum inconversibibe ordinis, ineffa-
aculum, et superfervidum intentm, el forsan iniitnm, bilUer receplas, et in subjeclis contumetiam omnino
et inflexibilis semper motionis, et supposilorum redu- nescientes, sed incasualem, ut et intransmutabilem
clivm, et activm exemplalivum lanquam recalijicans habentes proprim deiformis specialitalis purissimarr
illa, et resuscilans in similem caliditatem, el igneum collocationem. Contemplativasque iterum sensibilium
cmlilus, ei holocauste purgalivum,etincircumvelatum, symbolorum, aut intellectualium speculalivas, neque
el inexstinguibile, habentemque sic semper lucifor- ul varielate sacrm scribenlis llteorim in divinum re-
mem et illuminalivam proprietatem, omnis tenebrosm ductas, sed ut omnis immaterialis scienlim altiori
obscurificalionis persecutricem, et manifestatricem, lumine repletas, et formificm, el principalis pulchri-
serapltim manifestaiio, aut cognominalio docet. Ipsa tudinis, et superesseniialis, et terlucenlis contempla-
vero clierubim cognoscibile eorum, et denudum, et iione, quantum fas, referlas, communionem autem
altissimm luminum dationis acceptivum et contempla- Jesu simililer digne factas. Non in imaginibus sacre
tivutn, in prima operatrice virtute divinm pulchritu- ficiis, formalive figurant deificum shnilitudinem, sed
dinis, et sapientificm tradilionis repletum, et com- ut vere ipsi approximanles in prima parlicipaiione
municalivum copiose ad secunda fusioni donatcs D scientim deificum 'ejus luminum, et quia Deo shnite
sapieniim. Ipsa autem altissimarum el compaclarum ipsis subsluntialiier doiialumzsl. Comniunicat autem
sedium omni diligenler exallari ignominia subjectio- hujusmodi, ut possibile, in prmoperalrice virlule dei-
nis, et ad summum supermundane sursum fcrens, et ficis ipsius, el humanis virlulibus. Perfeclas autem
omni, exlremitale ineffabiliter in sublimissimum, et simililer, non ul sacra varielale analeciicam [analy-
circa vere excelsum lolis virlutibus incommulabiliter ticum\ scienliam illuminalas, sed ut prima, el super-
et stabililer collocaium, et divini superadvenlus in eminenii deificalione repletas, secundum excellenlis-
omni impassibililate et immalerialilate acceptivum, simam, quanlum in angelis, divinorum operum scien-
et deiferum, et famulanter in divinas suscepiiones liam. Non enim per alias sanctas essenlias, sed ab
apertum. Hmc quidem nominum ipsorum, quantum ipsa divinitate sanctificaim, in ipsam immediate ex-
ad nos, declaralio. Dicendum vero, quam hierarchiam tenduntur omnibus supereminenti virlule el ordine, ci
eorum existimamus. Omnis quidem, enim hierarchim ad castissimam omnino foriitudinem cotlocanlur-, ci
specutationetn Deum imitanti deiformitate dependen- ad immalerialemel invisibilempulchriiudinem, quan
tem ineffabililer esse, cl dividi omnem hierarchicam tum fas, in contemplalionem adducuntur, et ad divi
aclionem in participationem sacram, et Iraditionem norum opcrum scibiles<raliones, ut primm, el circa
iOoo EXPOSITIG IN BIERARCII. COELEST. S. DIONYSIL — LIB. VI. 1054
Deum esseniim flecluniur, et ab ipso perfectionis . _ Aiii vero et illani valde laudabilem ei piissimam re-
principe excelteniissime [<7-r.ee/s2ssifMe] sanclificatm clamant theotogiam : Sanclus, sancius, sanclus, Do-
sunt. Hoc ergo el theologi aperte declarant, suppo- minus Deus Sabaoth; piena omnis terra gloria ipsiv.3
silas quidem cmlestium essenliarum disposiiiones su- (Ezech. i ; Ezech. III ; Isa. vi; Apoc. iv). Bas au-
perfirmatis omate erudiri deificus scieniias: omnium tem excelsisshnas cmtestium animorum hymnologias,
vero altiores ab ipsa divinitaie, quantum fas, doctri- jam quidem in iis, qum sunt de divinis laudibus,
nam illuminari. Quasdam enim earum iniroducuni a quantum ponibile, aperuimus, el dictum est de iis iti
prioribus sacre cruditas, Dominum esse cmleslium illis, quantum ad' nos, sutficienter. Ex quibus in re-
virlulum, et Rugetn glorim in cmlos liumanilus rece^ cordationem sufficitdicere tanlum secundum prmsens
plum (Psat. xxm). Quasdam vero apud ipsum Jesum tempus, quod theologicam seientiam ipsa prima dispo-
qumrentes, el pro ttobis sum divinmactionis scienliam silio, quanium fas, illumiiiata est a divina boniiale,
discentes, et eas ipsum Jesum immediate docentem, per quam, tanquam deiformem hierarchiam el aiiis
el prmlargiens eis manifeslanlem suam humanam seipsam cleindetradidit, illud per brevilatem dicendo
benignitalem. Ego enim, inquil, disputojustitiam, el subintroducens, ipsam piissimam, ei summe benedi-
judicium saluiaris -(Isa. LXIII).Miror aulem quod et ctam, ei omnino benedictam divinilatem fas est be-
cmlestium essentiarum primm, et tantum shnul '> nediciam esse ex Deum recipientibus quanlum pos-
ontnes supereminentes divinis iUuminolionibus, ul sibile cognosci, el taudari inlelleclibus. Ipsi enim
mediatm qumslionesrevcrenler appetunt. Eienim non sunt iunquam deiformes divini loci, divinm, ul elo-
inde inierrogant: Quare iua [libi\~rubra vesiimen- cjtda aiunt (Psal. ix, XLVI, LXXIX ; Isa. LXVI),
ta ? Apud seipsas vero deliberant ante inlerrogare, quietis. Et quia monas esl et unitas ires subslanlia-
oslendenies quidem, quod discunt, et deificam scien- liier, et supercmlestibus essenliis usque novissima
liam appelunt, iwn autem prcesilientes per divinam terrm extendens bonitatem suam in omnia qum suni,
processionem inditam illuminaiionem. Num ergo providentiam, tanquam omnis essenlim super prin-
prima cmlestium intellecluum hierarchia, ab ipsa cipale principium, ct causa, et omnium super es-
perfeciionis principc sanclificaia, quo in eam im- sentialiter immensurabili cenlineniia circumligans.
mediale exlendiiur sancihsima purgatione, multo
lumine, unte perfecta consummaiione, propoiliona- EXPOSITIO.
iiter eam implens purgalur, et illuminatur, et per- Seplimi capitis tiiulus est : De interprelalione
ficilur; omni quidem minoraiione pura, primi vero seraphim, et cherubim/et thronorum; et de prima,
luminis ptena, el primo dala cognilione, et scientia n quae eorum esl, hierarchia. Postquam enim enume-
parlitipans perfecla. Comprehendens autem (et hoc ravit ordines ccelestiuni hierarchianun, nunc dein-
dixerhn foriassis non immerito), quod el purgatio terprctalione, et significatione cognominationum
est, el illv.minalio, et perfeclio divince scientim as- tractare incipit. Et primum de iis, qui in prima sunt
sumpiio. Ignorantiam quidem uipoie purgans secun- hierarchia computati, id est de seraphim, et cheru-
dum ordinem indiia scienlia perfectarum doclrina- bim,et thronis secundum proprietatem appellationis
rum, illuminans aulem ipsa divina cognitione per virtutem eorum demonstrans.
quam et purgat non prius coniemplaniem; quam ma- « Hunc nos recepturi sanctarum hierarchiafum
nifeslat per aliiorem illuminationem, el perficiens ordinem. >
Hunc, inquit, ordinem sanctarum hierar-
ilerum ipso lumine secundum habitum scientia tu-
superius dixinras, nos recepturi et
cidissimarum docirinarum. Ipsa ergo est, quantv.m chiarum, quem : « Dicimus » consequenter, « quod
ad nosiram scienliam, prima cmleslium essentiarum approbaturi omnes ecelestium inlellectuum cognomioationes de-
dispositio, in circuitu Dei, el circa Deum immediale
clarationem habent uniuscujusquedeiformisproprie-
et
sians, shnpliciler, et incessanter circuiens mlernam
tatis. » Omnes enim cognominationes sanctoruiu
ejus scienliam, sccundum excellentissimam, quantum
intellectuum, id est spirituum, declarationem ha-
in angelis, seinper mobilem coltocaiionem. Mulias D bent deiformis proprietatis uriiuscujusqiie ordinis.
quidem, el beatas videns pure conlemplaliones, sim- Cognominatio declarat quod proprium illi esi, et
ptosque, ct immediate fulgores iliuminala, el divino singulare, per excellenliam doni in deiformitale col-
alimenlo repleta; multa quidem primo dala fusione,
latum. Oranis enim gratia ad Dei similitudinem
solaque domestica, el unifica divinm refeciionis uni-
et animum reformat; et tamen quod in ipsa isna
tale, muliaque communione Dei, cooperalionedigna forma
singulis collatum cst proprium, sicut di-
effecta ad eam, ul possibile, similitudine bonarum ha-
scrctum est iu munere, sic disccrnendum erat in
:
biiudhtum ei actionum multaque divinorum super-
appellatione.
posiie cognoscens,et divinm scicntim, et cognilionis in
pariicipaiione, secundum quod fas esi, facta. Propte- Sequitur : « Et quidem sanctam seraphim nomi-
rea el laudes ipsius llieologia iis, qui in terra sunt, nationem, quse Ilebrseorum sunt, scientes, aut in-
vero
iradidit; in quibus mirabiiiler manifeslalur excelten- cendentes manifestare, aut calefacientes; eam
iissimm ipsius itluminationis emiitentia. Alii enim cherubim, multitudinem scientice, aut fusionem sa-
omnes coslestium
quidum ejus sensibitiicr dicendo tanquam vox aqua- pientise. Dicimus, inquit, quod
i um rebcant: Benedicta gloria Uomini ex loco suo. intelleciuiiin cognominationes declarationcm ha-
PATHOI.. CLXXV. 33
1035 HUGONISDE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. .038
bent uniuscujusque deiformis proprietatis. » Nos, A . nalio, aut manifestalio docet. > Si ego quod sentio
dico, scientes nominationem seraphim : quae sera- dicam, priniuni hoc faleor, quod verba audivi aut
phim Hebrceorum sunt, id est, Hebraice sic appel- non homini dicta, aut non dicta ab honiine. Nam.et
lantur, manifestare aut incendentes, aut calefa- per hominem ea dici tam magnum mihi videtur, ut
cienles; eam vero subaudi nominationem, quce est nihil amplius homini dari possit. Et forle, quia
cherubim, scientes manifestare multitudiuem scien- verba ista ah illis nata sunt, quse audiri potuerunt,
tise, aul fusiouem sapientiae, ut in ipsa expressione dici non debuerunt. Nam ille quidem, qui hcecsug-
nominum' spirilualium declareiur gralia donorum, gerebat, vel docebat, usque ad tertium coelum per-
quse etsi singula non sint, excellenlia tamen con- venerat, et intraverai in paradisum, Dei ibique
Blant. « Pulchre igilur prima cceleslium hierarchia- verba qusedam de verbo audierat secreta omuino, et
rum ab exeellentissimis essentiis sanclificatur, or~ proxima silentio, usque ad quse auris humana, nou
dinem habens omnibus altiorem, hoc est circa Deum contingeret: qucenemo audiret, donec sciret. Intus
immediate eollocatur : et primo operantes tbeopha- enim audiebantur ubi dicebaniur, et non poterant
ni;e, et perfectiones in eam tanquam proximam exire foras ubi eral homo. Propterea' ab eo qui in-
principalius deferuntur. > Hoc, inquit, pulchrum tus erat, et valde intus, inlus et inlrorsum audiri
ct conveniens est, ut prima hierarchia spiritus ha- "' potuerunt; sed iis, qui foris eraut, dic non debue-
beat excellentioies, quoniam et ipsa ordine caeteris runt. Ne tamen vel illi, qui foris erant, derelinque-
omnibus altior est hierarchiis, el Deo vicinior circa rentur, si ab eo, qui intus erat, non vocarentur :
ipsum immediate, id est nulla alia inter ipsam et nata suntde verhis verba, sicut verba de verbo nata
Deum consistente, coliocata. Et propterea quia fuerunt : de verbis, quae intus servari debuerunt,
proxima Deo est, idcirco theophaniae, id esl divinse verba quae foras proferri potuerunt; de immensis
apparitiones, vel manifestationes, sive illuminatio- magna, de occultis obscura, de impenetrabilibus
nes primo operantes, a creatore scilicel in crealu- profunda, quse a nobis audita suntutrum intellecla,
ram, non per creaturam (illse enim primse sunt nescio. flsec sunt verba ipsa, quse magislri disei-
operaliones divinse illumiiiationis in creaturam pulus, ct discipulorum magister nobis scrulanda,
sive crealura, secundse per creaturam in creatu- vel potius miranda proposuit. Primus enirn disci-
ram) : el perfecliones etiam donorum spiritualium pulus Verbi verba audivit a Verbo, el ille verbis
in ipsam primam hierarchiam principalius deferun- aliis doctor faclus discipulum habuit, et doctorem
tur, quam in aeteras consequentes, et subjectas : fecit. Quo landem ad nostrum auditum descendenle
quippe quss oiiinem participationem spiritualis gra- tnJ quasi de ccelovox in terram personuit, et ipsa au-
tise nonnisi ipsa mediante concipiunt. « Calefacien- res nostras jam stupore impleVit; nonduin tamen
tes ergo nominantur, et throni, et fusio sapienlise corda manifesta veritate illuminavit. Proplerea qui
manifestalivo deiformium suarum habitudinum no- homines fuerunt, el nonduni divina capere polue-
mine. » Quandoquidem divinse iliuminationes et runt, dixerunt, quod tonitruum factuni fuerat, .quia
perfectiones in ipsam piincipalius defcrunlur, id- solum cousternabantur, et non erudiebantur. Alii
circo qui in ea sunt ordines consiiiull, alii ignem ad modieum illuminati, iiondum consummati, an-
amoris concipiendo ct prcehendo calefacienies no- gelum putaverunt, Deum non inlellexerunl. Ka-
minanlur, sicul serapbiin ; alii judicio verilalis que et nos supernsc vocis tonitruum audivimus,
potenies, ihroni; alii cognitione scientise lucentes et ccepimus mirari, nondum illuminari. Si ta-
el illuminantes, fusio sapieniice, sicut cherubim, men fuerit nosira admiratio excilatio, ipsa ad-
appellantur manifeslaiivo nomine deiformium stia- miratione convertemur, ul conversione illumi-
rum habitudinum. Ex ipso quippe noniine appella- nemur. Et erunt tunc verba ipsa dulcia non
iionis manifeslatur virtus deiformis habiludinis, ut solum miranda, sed amanda, cum cosperint au-
ipso noscanlur divina similitudine prcediti, quo di- diri et sciri, si taraen ad ipsa gratiosi fuerimiis.
screla, ac singulari appellatione noscuntur signati. IQ Si enim non diligunlui*,_non intelliguntur ; neque
.Nam quod in unoquoque ordine discretio nominis amautur, si non gusianlur. Quid ergo ? Quare au-
singularem quamdam, ae propriani notat habitudi- divimus, si uon intelligimus ; aut quomodo intel-
nera divinse participationis, ex subjecla senteutia ligimus, si non diligiraus ? Ego pro mea parte
probat, dicens : respondeo : Si non prsesumo de dilectione; uon
« Mobileenim semper eorum circa divina, et in- discedo ah admiratione. Forsitan ipsa admiratione
•eessabile, el ealidum, et acutum, et superfervidum, evigilabo ad cognitionem : et si minus excitor ad
intentse, et forsan intimae, et inflexibilis semper, cognitionem, incitabor ad dileclionem. Et erit inle-
motionis el suppositorum reduclivse, et activseexem- rim dilectio ipsa refectio, donec ex ea oriatur con-
plativum tanquam recaliflcans illa, et resuscitans in lemplatio, per quam fiat illuminatio.
similem caliditatem, et igneum ccelitus, et holocau- Quid est illud angelorum « mobiie semper circa
stepurgativum, et incircumvelatum,et inexstinguibile divina, et incessabile, et calidum, et acutum, et su-
habentemque sic semper luciformem, et illuminali- perfervidum molionis semper intenta, et forsan
vam proprietatem omnis tenebrosse ohscuriflcalionis intimse, et inflexibilis seraper ? > Si dixerimus
quod
et
Iie-rseculricem, manifestatricem, seraphim nomi- dilectio hoc est, fortassis parum dixisse videamur,
.037 EXPOSITIO IN rJIERARCH. COELEST. S. DIONYSH. — LIB. VI. 1833
nescientibus quid sil dilectio. Nunquam enim pa- jA,ipso : et idcireo penelrat omnla, et appropinqua£
rum dicit, qui ddectionem dicit, nisi forte parvam quantum potesl, ad unum ipsum.v
dicat dilectionem. Non autem isie parvam dileclio- Considera modo quomodo acutum habebant amo-
Jiem dicere voluil/qui tam multa de dilectione dixit: ris de quibus dicium esi: « Ubi erat impelus spir-
< Mobile, inquit, et incessabile, et calidum, et acu- tus, illuc gradiebantur (Ezech. i). » Impelus naraqu.
tum, et superfervidum. » Mobile, quia vita; in- ipse aculum fuit, sicut et liquidum in alio quodam
eessabile, quia perpetua; -calidum, quia -anior; acu- loco acutum nominalur dilectionis. Et prito quod
tum, quia sapienlia. Nunquid satis est hoc ? vitam sponsaerat ipsa, quse loqucbalur; et Jion oporte-
dixit, perpetuam nominavit, amorem posuil, el sa- bat durum aliquid aut asperum paventi et timidae
pientiam adjunxit. Et tptum hoc in una dileclione adduci. Idcirco liquidum nominalum est pro acuto
est, et una dilectio est. Vis scire, quod dilectio vita in blandimento dilectionis. Nam el ipsum liquidum
est? Audi dilectum illtfm, et dilectorem dilcctionem penetrat sicutacutum, etnon cessat donec ad inle-
commendantem. « Qui non diligit, inquit, manet in riora pervenerit. Idcirco ail: « Anima mea lique-
morte(/oa».i). » Ergo dUeciio vitaest; el qualis facta est, ui dileclus locutus est; quaesivi illum
vita? < Charitas nunquam excidil (I Cor. xm). » Si (Cant. III). » Propterea enim qusesivit illum, quia
autem charitas nunquam excidit, vila perpelua est B I liquefacta est ad illum, Nisi enim liquefieret ad il-
dileclio. Et quid amori Ubi calidum illud, et fervi- lum, non curreret post illtim; sed dura staret, et
dum ostenderepoterimus in dileetionem ? Ubi fer- non inlrarel. Nunc autem liquefacta est, ef currcre
vorem, et calorem amor habuit; vel potius, ubi amor ccepit; sed nondum statim inveiiil, donee pervenit.
sine calore, et fervore fuit? Ambulantes et amantes, Idcirco et hic quoque incessabile necessarium erat,
incendentes et ferventes, quid' dixerunt de Jesu, ut intraret, et penetraret, et diceret: « Tenui illum,
quem audierunt, et non cognoverunt in via ? Ambu- nec dimittam, donec introducam, inquit, eum isi
labant enim et movebantur, impatientia dilectionis domum malris mese, et in cubiculum genitricis meaa
acti, quia si starent non amarent. Mobile enim -aiuo- iflant. v). Infroducam, inquit, eum in domum ma-
ris est sicut et ealidum, ut non torpeseat dilectio tris niese, in cubiculum genitricis meae. » Ergo
vera. Ambulabanl ergo in mobili amoris, et arde- ipse ad te inlrabit, ul iu ingrediaris ad ipsum.
bant in ealido, et dicebant: « Nonne cor nostrum Tunc enini tu inlrasad ipsum, quando ipse ad te in-
ardens erat in nobis de Jesu, dum loqueretur nobis greditur. Quando amor illius cor tuum inirat, et
in via? (Luc. xxiv.) » Quia enim ambulabant, mo- pcnetrat, ct ad dntimum cordis tui dilectio illius
bile habebant; et calidum, quia ardebant; aculum periingil; tunc iutrat in te ipse, et tu quoque intras
'
.auiein non liahebant, quia non cognoscebant. Pro- teipsum, ut ingrediaris ad ipsum. Igitur lu ipsum
pterea enira quia acutum non habuerunt, audie- ad te introducito; uec quolibet modo ad te intro-
i'unt: «Stulti, ettardi ad credendum in omnibusquse ducito, ut maneat scilicet vel subsistat extra apud
locuti sunt prophelse (ibid.). » Ergo hebeles fuerunt, te, vel in porlis tuis, vel in atriis tuis; sive anie
et tardi ad cognoscendum; sed non tepidi, aut pigri ostium domus tuae, aut eliam solummodo in domo
ad diligendum. Quia tamen prius dilexerunt poslea tua, quia non multum est, neque magnum hoe di-
cognoverunt, ut acutum in dilectione esset sicut lectioni magnse, nisi usque ad tbalamum pervenial,
etcalidum. Priuscalidum,posteaaeutum. Propterea et cubiculum ingrediatur, et usque ad interiora pe-
non dilexit aculum et calidum, sed calidum et acu- netret, et in inlimis tuis requiescat. Adhuc amplius
tum : quemadniodum prius mobile, postea incessa- dicam, quia, el cubiculum genitoris forte non amat
bile, ut mobile ad inquisilionem exeitet, incessabile, nisiin cubiculum genitricis introducatur, ubi dile-
adperseverantiam confirmet; calidum, litsensumvi- ctio magis tenera est et blandimenta dulciora, ut
vificet; acutum aulem, ut penetrel ad comprehen- nihil apud te durum aut rigidum inveniat virilis
sionem. Significat enim acutum impetum quemdam truculentiae. Sed totum liquefiat, et mollescat igne
-amoris, et vebementiam desiderii ardentis, ferentis JJ dilectionis. Tunc enim nihil duritiae obsistet, ut ad
se in amatum, et intrantis, et peneirantis, ut ibi sit, iutima charitas pervenial, et acutum haheat omnia
ubi esl ipsum, quod amatur, cum ipso, et in ipso, ut penetrare dilectio; hoc nobis dicendum erat, pro acu to
flon"solum ab ipso calidum sit, sed transeat aeu- dilectionis, et liquidq ut intelligas vim amoris et
ium ia ipsum. Poterat enim calidum esse, et quasi dilectionis quanta est. Si tamen hoc intelligi potest,
de longe calelieri: cui hoc satis esset amare ita quoniam dilectio supereminel scientiae, et major est
absentem, et prcosentem non videre, vel praesenfcis- iutelligenfia. Plus enim diligitur, quam intelligitur,
simam possidere. Sednon erat amor hierarchise per- et intrat dileetio, et appropinquat, ubi scientia foris
fectus, neque amabilis multum, nisi acutum face- est. Nec mirum : quia dilectio semper amplius prae-
ret sibi, et transiret omnia, et penetraret, donec ad sumit, et confldit semper; ingerit se sine cuncia-
dileetuni perveniret, imo potius in dilectum iret. tione araor. Propterea aculuni habet, et liquidum
Si enim in dilectum non vadis, adhuc foris amas, penetrans omnia, et impctum sequens ardenlis de-
neque acutum habes dilectiouis. Sed habes, et tor- siderii sui, non dissimulare valens donec ad ama-
pens divisus manes, et eura illum, ut unum non tum perveniat; et eo ipso amplius adhuc siliens in-
efficiaris. Amor autem unuin lc facere vult cum trare in ipsum, el esse cum ipso, et tam prope, ui
1039 HUGONESDE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 19.0
si fieri possit, hoc idem ipsum sit quod ipse. Nun- _k Sed quomodo hsec assignare poterimus in illis su-
quldnon acuium valde esi, hsee omnia penetrare, perccelestibus nafuris, quibus idem esl vila quod
et ad intima intrare, ut nec repelli possit aliqua esseniia, quia non aliam haiient essentiam quam vi-
virtute, donec perveniat ubi amal? « Quis, inquit tam? Quis est ille incessabilis earum motus circa
Apostolus, separabit nos a charitaleChrisii? Perse- divina, el calidum, et acutum, et supeifemdum?
' cutio, an fames, an gladius ?(Rom. vm) » et csetera Quac sunt ilia divina, eirca quse incessabiliter 1110-
multa, quseimpedimento esse poluissent, si dileclio venlur, et calescuirt, et acuuntur, et superfervent?
illis non obstiiisset. Dileclio aulem, quia acutumha- Nam qui in circuilu esi, nondum inlrat; quia vel
buit, teneri non potuit; sed penran&ivit, et pene- tepel a calido, vel lorpet ab acuto. Si ergo acutum
travit, evadens libere, el currens ad desiderium habenl, quomodo in circuiiu suni? Forle quia di-
suum. Si ergo taleest calidum et acutum dilectio- vina ilia, de quibus Scriptura locuta cst, inius sunt
nis, quale putas est quod sequitur, « superfeni- onmi creaturse, et ita prorsus secreta el latenlia, ut
dum ? > Nam illud oportet aiiquid amplius habere, . si etiam contingi possunt, penetrari non possint.
quod ad incremenlum adjeclura est prsecedentium Alia vero divina qusedam sunt, quce in manifesta-
virlutum. Sed etipsares admonet ineo majus quid- tionem veniunt, et se quodammodo ad cognitionem
dam cogitare, quod superfervidum esl, quam quod R exponuut, vel dum prodeunt intro ad animum, vel
- calidum et acutum. dum proeedunt foras usque ad sensum. Nam quse-
Nostis enim quoraodo id, quod fcrvet quadam ca- dam divina prorsus intus esse, et a]>sco:idita,et la-
loris et incendii sui violenlia jactatur extra se, et tentia, qusedamvero foras exisse, ei inanifeslafa esse
toliitur supra se, el faciimotionem magnam ex sub- Aposiolus insinuai, clicens: « Quod notum Dc-iest,
jecla et invisibili sestuatione concepti fervoris. Et manifestura est in illis (Rom. i). > Cum cnim dicit;
non videlur, qui intus cst et movet, calor incendii « Quod notum Dei est, > id est noscibile de Dec,
latentis; sed quod movetur, vidctur eo: et ex eo ostendit, plane ex iis quse Dei sur.t, et in Deo sunt
quod videtur, concipimus et intelligimus vim ma- aliquid csse manifestum, aliquid oecultum. Et id
gnam, et virtutem robust.im, et violeutiam fortem quidem quod manifestum est, per scieniiam posse
ejus, qui latet, et non videtur. Quis polerit digne eontingi; id vero, quod prorsus absconditum est,
visibilium aemulationem ad invisibiiium majestalem nulla ralione posse penetrari. Sun! ergo divina qua>
conducerc? Spectacula proposiia suni, etostcnditur dam, et Dei qusedam ad manifestationem proposifa,
nobis fervor ex calore. et b.umore, sive polius in hu- quse secundum aliquid penetrari possunt, el com-
more ex calore: et videmus qucmadinodum calor - prehendi; quaadam vero lam profunda, cl oceulta,
sine tumultuatione sensim ad huraorem ingreditur, el intima valde, et impenetrabilia omnino, ut scru-
ut ingressus illum potentcr el violenter ejiciat. Sug- tari non possit illa omnis intellectus, neqtie ulla sa-
gerit se invisibiliter, ut illum manifesie attoilat, pieiitiainvesligare: de quibus magnum hocest, cum
quasi eum illic esse nolit, quem tam vebemcnti ve- datur ad illa contingere, etiamsi non detur illa pe-
lut impetus cujusdam indignatione ejicere fesiinal. netrare; et cum ad iila penetrando pervenitur, illa
Movelur ergo calidum ad aculuai, deinde promove- tamen non penclranlur, sed manenl impcnetrabilia
tur acufum ad superfervidum. Quod enim prius et iiicomprehensibilia, in quibus hoc solum, quocl
acuium fuit, el liquidum in dileciione obsisientia foris est, pcrvenienn intelligenlise ad cognilioiieni
alia penetrare valens, superfervidum fli jam, ct oslcnditur, cl id, quod semper inlus est, ad com-
bulliens in seipso stare non valens. Acutum enira prehensionem 11011 aperiiur.
est amoris, cuin orania transeundo despicit; super- Considera modo et -vide, si non te erudiant de in-
fervidum auiem, cum etiam semelipsum contem- visibilibus Dei ea, quae visibilia facta sunt a Deo.
jiendo relinquit. Nam qui hoc solum appeiit, quod Nam quaesola ratione aliquando minus invesiigan-
amat in iilius comparalione eliam,semelipsumdespi- tur, nonnunquam luce exemplorum cognoscibiiia
cit. Neque enim vere illud solum appeteret, si vel D efficiuntur. Vide crgo, quid possit sensus earnisin
semetipsum cum illo amaret. Non autem hoe facere mundo, ul exeo intelligas sicut intelligi potest, quid
polest nisi magna et singularis dilectio, ut prce possil sensus ineutis in Deo. Quando mundum ju -
amore illius, quod solum diligitur, ilie eliam, qui slum visibilem oculo carnis contingimus: ea, quse
amat, quemadmodum a semetipso, despiciaiur. Fit foris ipsi sunt, percipimus; ei ad ea, quce intus la-
ergo miro quodammodo, ul dum per dilectionis tcnt, sensu eodem penelrare non valemus. Et si ape-
ignem in illum sustollitur, qui est supra se, per vini riunlur aliquando quaedam, quae lafuerunt, laient
amoris expelliincipiat, et exire etiam a se. Quonmdo adlnic alia multa quce comprehendi non possunt, vel
ergo fervel, el quomodo bullit corde, qui per con- immensitate quia seasum exceaunl; vel subtilitate,
eeptum supe^ni amoris ignem, durii in illuin solum, quia sensum effugiunt; vel obscuritate, quia
qui sursum est, appetendum fertur cogiialione et sensum ad se non admittunt. Iia cogita quod sen-
desiderio exlra semetipsum projicilur, et supra se sus menlis rationalis, ille, quodivina percipimus, si
elevatur, hec se cogiiat, dum illum solum ainat? Sic quando adDeumcoiitingendum admillatur, ea solum,
inlelligimus mobile, et incessabile, et calidum, rt quae quasi sunlforis illi, peicipit; et illa quse intus
acutum et superfervidum dileciionis. occulta et abscondita latent non eomprehendit.
1041 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSIl. — LIB. VI. 1042
Idcirco autein dixit, quod illi foris est, et non no- JA nueretquod secundum aliquid intimuni dici potcrat,
Lis; quoniam omne, quod in Deo est, ad omnem quod secunclum omnem modum intimum non erat.
creaturam intus est: sed tamen ad comparatio- Potest namque intima dici proprietate, non compa-
nem eorum, qussomnino comprehendi non possunt, ratione. Intima illi, a quo est; scd non illi, ad quem
illi quodamiiiodo, sive in illo foris diciiur, id- est.
quod de illo secreiissinise eiiam-et subfilissimoe Sequitur : « Et supposilorum reductivse, el aclivce
inteliigeniise manifestatur. Pcr aculum igitur amoris exemplativum.s In superiori enumeratione expressit
penetrant ad ipsuni : et tamen per incomprehensU virtutem dilcctionis veraa in Deum, si quantum est,
bilem majeslatem, ipsius permanent circa ipsum, nescio; sed pulo quanlum dici potest. Nunc subse-
ut non ad totum ingrcdiantur, eliamsi penetrant us- quenter osiendit ejusdem dileetionis vim, eifeclum-
que aci aliquid. Sed el hoc ipsum considerare opor- quead proxlmum. Illic motumejus elconversioneia
tet, quod circa ipsuin esse dicuntur, et non In una ad snperiora demonstravit, qua Creatorem suum
parte aliqua. Ambiunt enim desiderio." quod intel- sitiunl : bic vero exponit inoluin ejus, et conversio-
lectu non peneliaiit, ut non relinquant quidquam nem ad inferiora, et proxima, qua ab invicem non
inconsideralum ex oinnibus, qtise possunl agnosci, " recedunt. Motio igitur dilectionis, quae illic ad supc-
semper videntes, et semper videre silienlc... StabU riora intenta, et intima, el infiexibilis dicilur, bie
les, ne recedaut; mobiles, ut incessanter appclanl. ad supposita et inferiora reduclivse et aclivce exem- .
Li circuitu, quia ad iotum quod cst, non inlrant. In plathum nominatur. Motus enim ille, qui in supe-
eirciiitii, quia immediale appropinquant. In circui- riori est contemplalio, in inferiori est operalio. Ack
tu, quia omne, quod in iUo noscibile est, yer con- supcriora tendit, uf in eis quiescat; ad inferiora
lemplalioiiern et dilectionem lustrant. Sic ergo mo- lendit, ut ea ad se reducat. Sursum ergo cbaritas-
hile eorum circa divina, et incessabile, et ipsius mo- movetur, utillic maneal; deorsum, ut icdeat. Pro-
tionis incessabilis, et intenlce, ct forsan iritimaj, et pterea motio charitatis in superioribus quidem ad
Inflcxibilis calidum,"et acutum, et supei.fervidum inferiores reductiva, el activa dicitur. Reductiva in
possuni convenienfer intelligi. Hoc lamen prceterire eo, quod illos ad Creatorem suum eodem igne clia-
non opovtet, qiiod molionem invisibilium nafurarum ritatis succendens convertil. Activa in eo, quod il-
Incessabiletn, et intentam, et forsan intimam, et los accepia claritale illustrans ad ipsius voluntatem.
iuflexibilem norainavit, iu uno solo dubiiantis voce componil. Reductiva est ergo subjectorum, quia il--
usus, cum ait forsitan, quasi cselera sine haesita- los ad superiora trahit. Activa, quia illos in inferio-
tione assereret, hoc solum nisi cuiri determinalione ribus disponit. Reductiva, ul ad Deum tendant.
auliilaiionis aslruere non audcret. Motio igitiir,illo- Activa, ut seeundum Deum incedant. Hujusmodi
Tum spirituum summae divinitati approximaniium ergo motionis reductivse, et activae subjectorum,
incessabilis dicitur, ei inlima, et inflexibilis; quia id est quse subjccta reducit ad ea, quse sunt supra
a se per amoris desiderium in Deum tendens, et se, et ad agendum instituit in se, cxemplaiivum est
mobilis semper esl, ut nunquam in se subslstat;" et forma illa dileciionis, in qua exemplo superiorum
intenlaut in iUum pergat; et inlima, ut ad exleriora suhjectis ostcndilur, t]uanto affeclu cbaritatis, efc
non effluat; et iuflexibilis, ut ad alia extra seipsum , secundum Deum incedere, et ad ipsum debeant in-
et prceter ipsum non divertat. Quare crgo non dicit hiare. Sive ut ita legalur, exemplativum subjeclo-
ahsolute intim.e; sed quasi dubiians, et an ita esset, rum, id est quod subjectis in exemplum proponi,-
sive ita dicendnm esset, nesciret, forsan addidit? fur :recluctive et active adverbialiler pronuntialisT,
Fortassis, quia vere inllmum boc solum inielligen- eodem sensu manente. Videte ergo quomodo se ex-
dum et dicendum putavit, quo inlerius nihil esl. In- pandit cbaritas, omnia complecti desiderans in illis.
timaerge moliononest, nisi quae vel ab intimo est, spiritibus bealis, el Deo proximis, quasi e vicino
vel usqucad inlimum est. Quia ergo divina nalura ardentibus, el ferventibus amplius. Ignis dilectionis,
sola omni nalurseintus est, sola ipsa ad omnem na- ]D ad superiora quidem reducitur, dum per dilectio-
turam iutiraa est; cujus motus sine motu ad crea- nem Dei bonuni suum siliens, movetur et ad infe--
luram solus in re intinius dicitur, quia ab eo est, riora et subjecta, parlicipes boni sui, et consortes.
quo nihil magis intimum invenitur. Motus aulem secum colligere volcns. Diligeutes ergo diligendi
crealursead Ciealorer.i quamlibet secretus, et pene- formam subjeclis tribuunt, et ardentes in se alios
trans intimustamen proprie dici non polest; quia ab quoque flamma dilectionis succendunt. Propler hoc
eo est, quod in foris cst, ad quem est: et cum ad itaque dileciio illorum exemplum facta esl subjeeto-
ipsum, qui intimus est contingendum dueitur, via >um ad superiora lendendi, et secundum superiora
llli usque ad ipsius intima non aperiiur. Quia ergo incedendi, tanquam recaliiicans illa, videlicet sub-
secundum aliquid et foris venit a ereatura exiens, jecta ei resuscilans in similem caliditatem, ul siniU
et foris subsisiit usque ad intima Creatoris pene- liter ardcant, etsi non sequaliler. Quod auiem ai.
tranda non pertingens, intimus omnino nominari « recaliflcans, et resuscitans, > non iia intelligen-
non debuil, licet tamen pro eo, quod ah interiori dum est, quasi prius exsiincti, et morlui, iterum
*
natura ad intimam est, convenienter intimus dici acccndantur et vivificentur; sed quod per dilectio-
possit: propter hoc bene ail, forsan intimse, ut in- neni d-esuper vcnientem ad eadem rursus, quae sur--
1043 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. —-EXEGETICA. -=- II. IN AREOPAGIT. 10U
sum sunt, amanda etexpetenda excitcntur. Per A si vel negligentes, vel fastidiosi fuerimus. Durum
ignem ergo dilectionis quasi recalefiunt et resusci- nohis esl in re lam dulei aliquid negare, quod acce-
tantur, in quibus accensa dilectionis flamma adilla pimus : el rursum temerarium nobis videtur adjU
rursum amanda reducitur, a quibus prius et prinei- cere quidquam, quod non debemus. Quid est, pu-
palius amanlibus in subsequentes, et subjectos ama- tatis, dilecfio? Quando totum dicelur? Eece dixi-
tores oriebatur. Orania ergo baee docet cognomina- mus «.mobile > illud ipsis, « et incessabile, el cali-
tio seraphim, sive manifestatio. In eo namque quod dum, et acutum, et superfervidum, cl intenlum, et
Seraphim, id est ineendentes, aut calefacientes inlimum, el inflexibile, et exemplalivum, et redu-
cogriominantur, et cognominatio ipsisest, etnobis ctivum , el activum, et recalificans , el resusci-
manifeslatio, quia et ipsis in voce cognominalio tans : » et videbatur hoc multum esse, el forsilan
exprimitur, et nobis in vocis interprelatione pro- satis : nisi adhuc sequerentur alia mira, .nescio
prietas cognominationis manifestatur, quia non ma- utrum mirabiliora. « Igneum, > iuquit,« ccelitus, et
nifestarentur nisi cognominarentur. Qui enim sibi holocauste purgativum. > Duo notanda sunt, quia
noti sunt contemplalione, nobis innotescunt cogno- igneum nominavit, et idipsum coelitus. Nam et
minalione : et idcirco ipsis quantum ad vocem co- igneum aliud est a terra, sed nonest simile illi, quod
gnominatio dicitur, nobis quantum ad vocis inler- B igneum ccelilus est. Urit enim, et consumit, ct va-
. pretationem manifestatio appellalur. Ipsa ergo co- stat, et destruit; nec societas illi esse potest cum
gnominatio, sive manifestatio seraphim omnia hsec alio. Qui enim illi approximant, lseduntur; et si
docet, id esl videlicet mobile ecrum circa divina, et omnino ad illud contingunt, jam consumi incipiunt.
incessabile, et docet etiam calidum, et acutum, et Quod vero igneum coelitus est, suaviter ardet; et
superfervidum motionjs eorum intentse, et intimse, accendit quidem, sed non consumil; et si quid con-
et inflexibilis, et docet eliam exemplativum subje- sumit, non taroen ad lsesionem, sed ad purgalio-
ctorum, reductive et active, quod in ipsis est, el ab nem : hoc enim consumit, quod lsederet, si con-
ipsis ad rcductionem, et aclionem subjectis prsebe- sumptum non essel. Proplerea posl « igneum cce -
lur, ut recaleflanl et resuscitcntur in caliditatem si- lilus, > sequitur« purgativum holocauste; » quia
milem calidilati superiorum et fervorem. Docet eliam ipsuni igneum purgat, et tblum purgat, et ex toto
ipsa eognominatio seraphim « igneum coelitus, et purgat, non solum a corruplione mali, sedetiam a
holocauste purgativum, el jncircumvelatum, et in- defectu boni. Qusedam enim fuerunt, quse corru-
exstinguibile. » Quod in ipsis est primum coelitus, ptionem mali contraxerant; qu<edani fuerunt, quse
sive divinifus descendens in ipsos : deinde ab ipsis, perfectionem boni nondum perceperant : et erant
ut ardeant el succendant, purgeutur et purgent, re- *-*utraque purganda; altera a corruptione, aitera ab
velentur et revelcnt. iroperfectione. Quse in lerra erant, purganda erant
Et docet etiam ipsa cognominatio seraphim luci- a corruplione; quse aulem in ccelo, purganda eranl
formem, et illuminalivam proprietatem eorum ha- ab imperfectione. Illa, quia in prima condilione non
bentem se semper sic: sic, id est uno eodemque erant perfecla; ista, quia post primam conditionem
moxlo, ac sine varietate, et mutabilitale permanen- erant eorrupta. Illa purgata sunt ab imperfeclione,
tem, etpersecutriccm omnis tenebrosse obseurifica- quando in gloriflcatione sunt consummata; ista
tionis, ut ad ipsam non accedat; et manifestalri- purgata sunt a corruptione, quando a peccato sunt
cem, ut exlra ipsam non lateat: hcec ergo omnia liberata. lllorum ergo purgatio non erat mali emen-
seraphim cognoinbalio, aul manifeslatio docet. Et datio, quod non habebaiit; sed boni consummatio,
hrce omnia; sicut diximus, in una dileclione sunt, quod minusbabebant.Istorumautempurgatio prius
st una dileclio sunt: quaeipsis desuper datur, et per erat emendatio; postea consummalio. Talem ergo
ipsos ad subjectos derivatur. Cujus dilectionis tri- purgationem in illa spiritali coeleslique natura intel-
plicem vim in illis summis spiritibus, hac enumera- ligimus. Sed et si quis in illis purgationem intelli-
lione auctor distinguil : supra ipsos, in ipsis, et sub . -. gal, non quae inerat corruplionis, quia semper
ipsis. Supra ipsos mobilem, in ipsis vitalem, sub mundi erant, sed perfectae mundilise, cui nihil cor-
ipsis operantem. Supra ipsos per desiderium, in rupiionis inesse poterat, el hoc convenienter inlel-
ipsis pcr sensum, suh ipsis per affeclum. Supra liget. IUud ergo «igneum ccelilus, » quo inflamman-
ipsos quscrentem, in ipsis sentientem, sub ipsis coj- lur, ut ardeant et purgantur vel ab imperfectione ad
ligentem. Supra ipsos, in eo quod appetunt; in consummaiionem, vel ad plenam munditiam contra
ipsis, in eo quod senliunt, sub ipsis, pro iis, quos onmem corruptionem : « holocauste purgalivum >
ad id quod. sentiunt in-se, et ad in quod appetunt est, id est universaliter purgaiivum, vel in loto pur-
supra se, secura trahunt. Propter hujusmodi mira- gativum, quia totum purgat ct in totopurgat; vcl
biles operationes dilectionis tam multa de ipsa di- ne aliqua insit corruptio, vel aliqua desit perfectio.
xit: in quibus fortassis totuni dixissel, si totum Holocauslum enim est, quod totum incendilur, cl
dici potiv:tset. Nos vero ulrumque pertimescimus, totura creraatur.
104S EXPOSITIO 1N HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. VII. 1045

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'LIBER SEPTIMUS.

Esposilio in reliquam partem capitis septimi divi Dionysii Areopagiim de ctelesli hierarchia, cujus tittera
prmmissa est.
Olia longa novum exordium poseunt. Paulo su- A etiam cognominalio, cherubim contemplativum sci-
licet eorum in prima operatrice virtute divince pul-
periusingressi fuimus sermoneni de cognominalione
angelorum, ubi auctor demonstrat quare singulis ehritudinis, et sapientifice traditionis repletum, et
ordinibus "angelorum tales sunt cognominatioiies, communicativum copiosae ad secunda ftisioni dona-
sive appeliationes altributse. Et de primo quidem, tae sapientise. Sic dislingue : Cherubim cognomina-
iio docet contemplativum divrocc pulchrifudinis iii
a.tque supremo ordine, qui seiapbimcognominatur,
ejusdeni appellationis rationem, quae a iheologia prima operatrice virtute. Iu eonamque quod cheru-
data est, secundum capacitatem nostram prosecuti bim, id est pleni scienlia dieuntur, ostenditur quod
sumus. Nunc superest ul eam quoque, quam de se- per lunien data; sapientiae divinam pulchriludinein
quentis ordinis cognominatione rationem reddit, contemplantur; quoniam profeclo quidquid sdrent,
consideremus. Prius dixerat, quod cognomina- pleni sapientia non essenl, si divinam pulchritudi-
fio, sive manifestatio seraphim doeet « mohile il- iiem, a qua, el in qua pulchre, el rationabiliteror-
lorum, et incessabile, et calidum, et acutum, et dinata suni omnia, non cognoscerent. Quia ergo
^superfervidum, > quse post baec adjuncta sunt: pleni surit sapientia, divinam ulique piilchriludinem,
njinc vero infert et dicit, quod ipsa cognomina- contemplantur. Nec quoliliel modo eonlemplantur.
tio, sive manifestatio cherubim docet« cogno- sedin prima operatrice virtute ut prirau.m SGilicct
scibile eorum, et deividum, > etc. Ait euim : «Ipsa et principaliler illuriiinali a Deo cceieros posi .se.illu-
vera cherubini, » Duo a superiori repetenda sunt, minent. Divina enim virtus primum^ et priucipali-
cognominatio et docet. Ac si diceret: Ipsa cogno- ter, et per se operatur iu eos, qui proximi suni;
minatio cherubim docet, id est in eo quod cherubim, deinde autem per illos in alios, qui subsequuntur.
quod inferpretatur plenitudo scieniim, cognominani Hoc ergo docet cognominatio cheruhim , contempla-t
iur, docetur et signlfiealur t cognoscibile eorum, > lionem scilicet pulchritudinis divinae in illis esse pev_
Id est cognitio slve notitiaet scientia, quam habent; primam operatricem virtutem; quia primum Deus
et signiflcatur etiam hoc nomine « deividum eo- operatur in eis, ut postea per.eos operetur. Docet
rum, i id est visio Dei, quse est in eis, quia per lu- etiam repletum sapientificae tradilionis, lioe.est do-
men sapientise inditum sihi majeslatem Creatoris cet repletos eos esse gratia divina_: quse sapientifica
sui clare coutemplantur. Significatur etiam « acce- traditione Creatoris aliis plus, et aliis minus in'par-
piiviim altissimse douationis Iuminum": > hoc est, licipatione distribuitur. Mira igitur excellentia illo-
significatur, quod lumina divinitus data altissime rum ostenditur, quia iilius boni, quod sapientia
et perfectissime accenerunt. Ineo enim quod pleni- <_,Crealoris.ad pulchritudiuem universorum dissimi-
tudinem seientise ex ipsa sua cognominatione hahere liter traditum est, non partem sed plenitudinem ha-
signiflcantur, profecto ejusdem sapientise lumen bere prcedicantur. Potest et aliter distingui, ut di_-
aliunde accepisse docentur; quia secundum Apo- calur quod cherubim cognominalio docel contem-
stoli dictum : « Si non accepissent, omnino habere plativum illorum repletum, id est contemplationem
non potuissent (I Cor. iv). > In eo vero, quod ba- illorum repletam divinae pulchriludinis, et sapicntU
bent, notatur acceptio; in eo, quod plenitudinem ficsetradilionis in prima pperatriee virtule. Potest-
hahent, notatur profectio. Esl autem ordo, quod aplera non inconvenienter per divinam pulchritudU
primum lumen sapientise divinitus datum accipiunt, nem el sapientificam traditioiiemhociiiteUigi, quod
el postea eodem lumine illustrali auclorem luminis divina sapientia ex eo ipso majorem in operibus
Deum vident et cognoscunt. Bene ergo illuminan- suis pulcliritudinem eflicit, quocl dona sua non uno
tur, quisic illuroinantur, ut eum videantet eogno- ei eodem modo omnibus partieipanda consedit. Cu-
scant, a quo illuminantur. Multi illuminanlur ul jus nimirum pulchritudinis, et traditionis summi
caetera videant, et ipsum, per quem vident, non vi- isli spirilus idcirco rcpleti suni; quia dona, qusein-
deant. Sed non est magnum, opus videre, si a.rtifi- ferioribus, et subjectis ex parte datie sunt, secun-
ccm ignores. Species facta beatiflcar-e non potest, si D.dum plenitudinem possidere meruerunt.
ad operatricem pulchritudinem non pertingas. Pro- , Sequitur : « E.t communicativum copiose ad se-
pierea ergo cherubim cognominatio. docet « cogno- cunda fusioni donata* sapientice. » Iterum repeten-
scibile eoruin, et deividum, et altissima Iuminunda- dum est a superiori. Docef,cognominalio cberubim
tionis acceptivum. » Noia inusitatas eompositiones communicativum eorum, id ist communicationeiii.,
in co, quod ait deividum, et lummundationis. Docet vel participalioncro copiose fiisioni donatse sapieiit.
10i7 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT 1048
tice, hoc est quod communicantes participant non __. in gloria non per ce'situainem uaturce, sed per sub-
modice, sed copiose fusioni donatse eis sapientise. levationem gratise meruerunt. Dicat ergo : «Ipsa
Qucc videlieet fusio primum in eis copiose faela esl, autem altissimaium et conipaclarum sedium, » id
ul per eos deinde fiat ad secunda : quatenus lumen est thronorum (iierum a superiori subaudiendum est
sapientice, quod ipsis primum desuper copiose in- cognominatio ) docet hoc, scilicet eosdem thronos
funditur, per ipsos postmodum ad secundos, id est exalfari, sive exaltatos ess'e diligenter, ici est perfecte
sequentes ordines illuminandos transfundaiur. ab omni ignoroinia subjectionis, hoc est ab omni
Hanc ergo plenitudinem, et dignifatem, et excellen- ignominiosa subjeciione. Nam, quanto perfeclius
tiara in dono sapientise, ctlumine veritaiis eherubim prsesideuti Deo subjecii sunt tanlo verius per ipsum,
cognominatio doeet- et in ipso supra castera omnia sublimari merucrunt.
Sequilur : « Ipsa autem altissimarum et compa- Quia ergo throni non subjectionem, sed dominatio-
ctarum sedium omni diligenter exaltari ignominia nem signifieant, dum ccelestes illos spirilus sernio
subjectioiiis, et ad summum supermundane sursum Bei thronos nominat, in eo ipso perfeete domiuan-
ferens, et omni exiremitale ineffabiliter in sublimis- tes, et ab omni subjeciione liberos esse demonstrat.
simum, ei eirca verc excelsum tolis virtutibus in- Sic ergo cognominatio thronorum docel eos ab omni
commuiabiliter et stabiliter collocatum : et diuiii " ignominia subjectionis exaltafos, docet eliam sur-
srcperadvenlus in omni impassibililate el immateria- sum ferens illorum, id est sublevalionem illorum
litate accepiivuni, el deiferum, et famulanter in di- usque ad summum : et hoc supermunclane, id est
vinassusceptionesaperttim. > Posl cognominationem spirilualiier sive inrisibililer, exaltafione videlicet
seraphim, et cherubira, ad cognominationem thro- spirilali et invisibili, atque oimiem mundanam et
norum transit explanandam. Ac si dicat : Sicut se- visibilem celsiludinem transcendenti. Cognomiriatio
rapliim cognoniinatio afdorem dileetionis, et cogno- ergo thronorum non solum docet eos per domina-
minatio cherubim claritatem cognitionis, ita quoque tionem inferioribus esse prselatos: sed per sublima <
cognominatio thronorum celsitudinem significat di- tlonem quoque usque ad summum exaliatos, ut vi-
gnitatis, pro eo quod invisibilis Cor.ditor in ipsis se- delicct inter ipsos, et eum qui summus est, medium
dens, per eos subjecta oinnia Judicando dlsponit. non sit aliquid.
Propter hanc enim dignitatem et excelleniiam ju- Sequitur : t Et omni extremilaie ineffabiliter in
dicii divini, quod per eos exerceiur, ipsos thronos sublimissimum : et circa vcre excelsum toiis virtu-
allissimas el compactas sedes nominavit; altissi- tibus incommutabiliter, et stabiiiter collocatum.
mas, propter dignitatem; compactas, propter verita- Q fpsa sciiicef thronorum cognominaiio docet colloca-
tero. Tbronos namque regnanlium et judieantium tum, id est collocationem illorum, sive sfabilimen-
sedes esse maiiifestum est. Et ad regnantem quidem tum meommulabiliter, et stabiliter facium, totis
sublimitas, ad judicanlem vero veritas pertinet. Et virtutlbus, id est oumiraoda virtute, et inconcussa
idcirco ipsos thronos merito altissimas sedes nomi- fortiiudine. Factum dico incffabiliter longe ab omni
navit, qtiia in eis regnans superiorem non habet; et extremltate, hoc est ultra omnem finem,in sublU
compaclas, quia in eis judicans a veritate non desi- missimum , et circa vere excelsum. Ubi enim esset
del. Quid est compactuni ? Apie et convenienter con- sedcs Dei,nisiubiDeussedet?Ubi habitat Deus, ubi
juncfum. Videte juneturam sedium Dei. Junctura regnat, ubi sedet, ubi quiescif ,ubi throni ejus sunt, et
sediumDei convenientia est judiciorum. Omne judi- sedes ejus. Videtequam longe sunt a nobis.Quam longe
cium ex alio aliud infert. Ex culpa poenam, ex justi- est ab omni subjectione summa majestas, ab omni
tia gloriam, cx merito prcemium, ex qualitale operis eorruplione aeterna incommulabilitas. Ubi majestas
qualitaiem retributionis. Invenit culpam, adjudicat est, tbronus est; ubi incommutabilitas est, sedes
pcenam. Invenit justitiam, adjudicat gloriam. Bene est. Thronus significat iucommutabilitateni. Ergo in
jungitur, compacta est sedes ista. Bene convenit et ipsa aeternitale, in ipsa incommulabilitate sedes Dei
apte cobccret. Pcena culpae, gloria justitise. Si gloria D collocatse sunt. Et quam longe hoc sit ab omni ex-
culpsejungeretur, et poena justitice, non convenirent tremitate, quis dicerepotcst? Quid est extremitas?
adinvicem, neque compactam sederii haberef judi- Finis : ubi fiiiis est, extremilas est. Finis in summo,
cium. Compactio ergo sedium veritas est judicio- finis in imo. In utroque creatura finem habet. Finis
rum. Sciendnm vero est quod oiiine inferius judi- in imo est, ubi eessat defectus, ne in nihilum eaf,
cium cum in qucestionem venerit aut contradictio- quod aliquid est. Fmis in summo, ubi se sistit pro-
nem a superiori, aut testhnonium, aut firniamenium fectus, ne exlra niensuram se extendat, quod ma-
sumere solet. Sumraum autem jtidicium, quia supra gnum est. Quantum crgo infima superant, qui incf-
se aliud non habet, a quo confirmelur; jure sedes fabililer summa transcenduiii^Possumus adhucalio
Dcinon solum compactcc per veritatem, sed altissi- modo non inconvenienter extremitaies isias inler-
mae nominantur per dignitatcm. Si aulem non com- pretari. Extrema quippe sunt; quippe suni visibilia
paclas. sed sublevatas legerimus, quod ex ambiguo omnia; quia sicut ab infimis sursum ascendenti su-
Grreccediclionis similiter intelligi polest: hoc signi- premum est, quo nihil esi altius, ila ab iiifiniis fo-
ficatur, quod ccelestes illi spiritus, quibus _ad judi- ras prodeunti exiremum est, quo niliil est exterius.
eaiidnm prcesidet Deus, quod singulariter alfi sunt Subsellia ergo divina, sicut in eo quod ihroni dicun-
1049 ExPOSITIO IN IIIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIR. VII. 10SO
. tiir, a subjeciione infimoruin ostendunlur per digni- A eorum existimamus. » Ac si diceret: Hacfenus de
tatem in suinmo excellenter sublevala, ita quoque, cognominalione illorum diximus; nunc vero de sa-
in eo quod sedes dicunlur, demonslrantur ab omni cra potestate eorum, qualem eam existimamus esse,
Cuetuatione exlremoriim per siabilitatem in inlimo dicere debemus. « Omnis quidem enim hierarchise
iiicommutaiilifer collocata. Et tamen neque sursum speculaiionera Deum imitanli deiformitate dependen-
sublevata ineffabili celsitudini aequari possunt, sub lem ineffabiliter esse, et dividi omnem hierarchicam
quasunt; neque ad interiora collecta simplici uni- actionem in participationem saeram, et traditionem
isli eomparari, ciica quam sunt. Propter hoc ergo purgalionis purae, et divini luminis, el perfectivse
sedes dicuntur, quia et sublus suntper ineffabilem scientia5.: sufficienter jam a nobis dictuni esse ar-
majestatem superius praesidenti, et in circuilu sunt bitror. » Sensus liicest: Arbitror sufflcienter dictum
per incommutabilem unilalem interius quiescenli. esse jam a nobis, omnis hierarchice speculationem,
Hoc ergo coguominatio thronorura docet : et non id est, generalcm hierarchiae definifionem, ineffabi-
solum hoc, seddocet eliam « accepiivum divini su- liter dependentem esse ex deiformilale, hoe esl ex
peradventus, » hoc est, quod dlvinilalem desuper similitudine Dei : similitudine, dico, imitanti Deum,
eis advenienlem accipiunt in omni impassibilitatc et hoc est ex similitudine imitationis Dei. Satis, in-
immaterialilate, boc est incorrupte et pure. Quia quit, jam diclum arbitror quid sit hierarchia gene-
enim illam accipiunt in purilate, immalerialiter raliter definita, scilicet deiformitas, id est confor-
illam accipiunt; et rursum quia illam sine labore, malio vel similitudo ad Deum, quse in eslImitantibus
el fatigalione suaviler influentem accipiunt, im- Deum. Superius namque in teriio capitulo univer-
passibiiiler illam accipiunt. Qui ad occullae divi- saliler hierarcliiam ita definit. Hierarchia est ad
nitatis nolitiam per studium et laborem proficiunt, Deum, quantum possibile est, siiiiilitudo el unitas.
isli divinum superadvenlum passibilifer accipiunt. Propter hoc ergo arbitror suflicienter jam dictum
Rursum quibus occulta.divinitas per signa exteriora, esse quid sit hieiarchia, quantum scilicet pertinet
et figuras corporales cognoscendam se ingerit, ad ad generalem definitionem. Similiter arbiiror salis
ipsos quodammodo quasi matcrialiter venit. Quia jam dictiim esse, omnem hierarchicam actionem
ergo summi illi spiritus ad percipiendam divinitatis dividi, id est, quod oinnis hierarcbica aclio divi-
notitiara nec studio proficiunl, nec materialibus flgu- ditur in pariicipationem sacrara et traditimiem pur-
riserudiuntur: rectcdivinum superadventum etim- gationis purae, etdivini luminis, et perfeciivaescien-
passibililer et immaterialiter accipere perhibenfur. liae. Omnis enim sacrae potestalis actio vel in,eo
Sequitur : « Et deiferum, et famulariler in diu- ,n constat, quod participant a superiori; vel in eo,
nas susceptiones apertum. > A superiori iterum sub- quod tradunt inferioribus purgatiouem, etillumina-
audiendum est, cognomhiatio thronorum docel, sci- tionem, el perfectionem. Triplex est gralia, quam
Ucet deiferum illorum, hoc est quod Deum sibf prse- duobus modis exercent, accipiendo, et iropertien-
sidentem ferunt; et famulariter apertum in divinas do : primum est purgalio ad puritatem; deindai
suscepiiones, hoe est, quod famularitcr, id est obe- illuminatio ad verilalem; deinde perfectio ad boni-
dienter se aperiunt et volunt3rie coaptant, ul ipsum tatem. Haacest enim perfeetiva scientia, quae per-
Deum advenientem inse suscipiant, quatenus divinss ficit, Ct perfectos facit, quando ex babilu virtutis
operationi voluntas subjecta respondcat, et ministe- veritas percipitur. «Nune autem diccre digne pro-
rium sacrum non necessitudinis, sed dilectionis esse sequamur excellenlissimos intellectus, quomodo
comprobetur. Recius ordo. Primum subsellia Dei jam secundum eos hierarcbia ab eloquiis manife-
sublevantur per dignitatem; deinde collocantur pro- statur. » Ac si diceret : Quoniam superius univer-
ter stabiliiatem; postea Deum advenientem in se saliter hierarchiae et definitio, et divisio sufijcienter
suseipiunl, et ferunt. Postremo, quia rationalia sunt a nnbis data est; nunc prosequamur digne dicere
vehicula, ut opus felieilatis sit, ministerio deside- excellentissimos intellectus, id est, supremos spiri-
rium, et voluniatemadjunguht. D tus serapbim; scilicet cherubim, et throuos, in
Sequitur : « Hcecquidem nominum ipsorurn quan- quibus prima angeliea hierarchia ordinala est. Pro-
tumad nosdeclaralio.»Continuat seipsum ad sequen- sequamur, dieo, dicere quomodo hierarchia secun-
tia. Dictis enim cognominationibus irium ordinum, dum eos, id est, quomodo eorum hierarchia ab
nunc ad eorumdem bieiarcbiam, id est, sacram po- eloquiis sacris manifestatur. Iioc cnira ordo ralionis
testatem definiendam, et exponendam transit. « Hsec expostulat ut post generalem delinitionem et divi-
quidem, i sciUcet bcec, quam supra diximus, « est sionem b.ierarcbise, ad specialera tractalionem ejus
declaratio nominum ipsbrum, > videlicet triuni or- sermo deseendat. In primis quidem de prima hie-
dinum. Est dico quantum ad nos, id est quanlum rarchia, quae in tribus illis summis ordinibus con-
nobis videiur, vel quantum ad nos esl dcclaratio sistit, quserendum est qualem eam esse sacra elo-
nominum ipsorum , id est propter nos, ut nobis per quia manifestant. Et ne forte quis pularet eorum
nomina declarentur, non propter ipsos, qui sibi, et sacram potestatem idcirco diversam esse, quia or-
sine nominibus noti esse possunl. dines eorum ditierenles inveniuntur, dicit in omni -
Sequitur : < Dicendum vero, quam hierarcliiam bus tribtis unam esse omnino, et consimilem hier-
lOol IIUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1052
archiam, inquanium videlicet omnes summae et A iinmundiiia, vel corruptionc liberandse, sed ab omni
principali hierarchise primo loco uniunlur, et ab illa imperfectione, et diminutione perficiendse, hoc est,
suse sacrae poteslatis dignitatem immediate sor- quod dicit: Existimandum esl puras eas esse, vjde-
tiuntur. licei primas illas essentias : puras dico, non famen
Hoc est enim, quod subjungit, dicens : «In pii- ita quasi liberatas ab aliquibus immundis maculis,
mis essenliis, qusepost substantificam eaium divi- et inquinationibus; quia nunquam immunditiam
nitatem coUocalse,el velut in vestibulis ipsius ordi- aliquarn, aut ii:quinationeni habuerunl; neque ita
natae, omnera sunt invlsibilem, et visibilem super puras quasi receptivas malerialium phantasiarum,
excellentes factam virtutem, propriam exisliman- quia omnino maleriales pbanlasias non recipiunt,
dumjest esse et omnino sequiformem hieiarchiam.» el propterea purgari ab eis non indigent, quia om-
Primse essentise supremi illi sunt, et principales nino eas non babenl; sed potius ifa puras, quasi
tres ordines angelorum - quse inter omnes creatuias mundas, et alienas ab orani diminulione et imper-
primae sunt, et post divinilatem subsiantilicam ea- fectione. Sane per immundas maculas, et materia-
rtim, id est, quse eas subsistere facit, prinio consli- les phanlasias duo genera spiritualis inquinaliouis
tutae, ct veluti in vestibulis ipsius ordinatse, id est expressit : unum, quod est in desideriis pravis; al-
ita prope, ut quidquid ultra sit, nonnisi in ipsa, et '" lerum, quod est in cogitationibus vanis. Desideria
ipsa sit divinitas. In illis ergo prirais essentiis , quae enim prava munditiam cordis quasi lutum iuquU
ita collocalce, et ordinatae, proximae divinitati super- nant, vance autem cogitationes quasi pulvis qui-
excellentes sunt, ei transgredientes omnem factam dam superaspersus clarilatem ejus obnubilant. Quia
virtutem invisibilem, et visibilem, id est, omnis igitur purissimaa illce essentiae summorum spiri-
facturse, sive creaturas virtulem invisibilis et visibi- tuum, neque in pravis desideriis, nec in cogilationi _
lis; in illis, inquam, essenliis exislimandum est esse bus vanis corruptionem ullani suscipiunt, idcirco
liierarchiam, id est saeram polesialem; propriam, neque ab immundis maculis, neque a materialibus
id cst discrelam, et differentem ab aliis in se, et pliantasiis mundari exposcunt. Purae igitur intelli-
omnino scquiformem, id est consimilem et aequalem gendse sunt, non quasi purificatse a corruplioue,
fnler se. In illa enim sacra potestate, quam habent, sed <_uasimundae ah imperfeclione; nec solum ab
sicul sunt aliis omnibus excellenliores, ita adinvi- imperfectione alienae, sed etiara per excellenliam
cem omnino sequales existunt, ita ut singuli in eo perfeciionis cceteris omnibus perfeclis altiores, et
quod a summa diviniiate immediate accipiunt, alios supercollocatse.
superiores non habeant; et in eo quod inferioribus (r_ Hoc est enim, quod sequitur : « Et altiores, > sub-
ex divina paiiicipatione largiunttir, omnes simililer auditur existimandum est, esse primas illas essen-
primi dispensatores existant. In hoc ergo una est, lias, « el supercollocatas omnium superfirmato
et consimilis hierarchia in tribus. teniplo, » id est, omni rationali creaturse, in qua
Sequitur : «Puras igitur eas esse existimandum : Deus hahitat, el quse per inbabitantem ipsum ad
non ut immundis maculis et inquinationibus libe- sumroum bonum esl confirmata. Omnibus his pri-
ratas, neque ut malerialium receptivas phantasia- mse illce essentise supeicollocatse sunt secundum
rum, sed ut omni diminutione mundas, et alliores : excellentissimam castilatem suam, id est, excellen-
et oroni superflrmato lemplo secundum excelsissi- liorem castitale reliquorum omnitim : castitatem,
mam caslitalem omnibus deiformissimis virlutibus dico, existenlem in omnibus virtutibus, hoe est
supercollocatas : et proprio per se motu, et eodem omnimodis virtutibus, illarum, deiformissimis, hoc
molu secundum diligentis Deum iuconversibile or- est, ad coiiforinilalem Dei magis accedentibus,
dinis, ineffabiliter receptas : et in subjectis contu- quam virtutes aliorum accedunt. Sic ergo exislimar.-
meliam omnino nescienles, sed iiicasualem ut et dum est primas illas essentias, el puras esse, et per
inlransmutabilem liabentes propriae' deiformis spe- excellentiam p.uritatis cseteris altiores, et supercol-
cialitatis purissimam collocalionem. > Superius D locatas.esse. Et existimandum esteliam ad ipsam
dixitin tribus illis excellentissimis ordinibus ange- puritatem in Deo parlicipandam ineffabiliter rece-
lorum unam esse, et consimilem omnino hierar- plas esse proprio motu per se, hoc est, sine media-
chiam, id est sacram poleslatem : nunc consequen- tore; et eodem molu, hoc est, sine devialione-
lcr adjungit ea, quce ad hierarchicam aclionem, id semper in idipsum inlendente; secundum incon-
est, sacrsepolestatis operationem perlinent, perfecte versibile, hoc est, inconversibilitalem ordinis Deum
illis inesse, hoe est, purgaiionem, illuminalionem, diligentis. Qui enim nunquam lepescunta dileclione,
perfectionem. Quse tria omnis sacra potcstas sub nunquam flecluiitur aut convertuntur ab inten-
summa potestate ordinala duobus modis exercet, tione.
scilicel a superiori accipiendo, et inferioribus im- Sequitur : t Et in subjeclis contumeliam omnino
pertiendo. Dicit ergo, quod istce primse essentiae in ncscientes, subaudilur existimandum est. Sicut
quibus est prima hierarchia ordinala, purgationem enim purilatem Dei desuper participant sine dimi-
liabent, quam et a superiori diviniiate accipiunt, ul nutione, ita inferius participandam prsebent sine
purgenlur, et inferioribus conferunt, ul purgant. elatione : in hoc ipso Deum imitantcs, «qui dat
Accipiunt autem purgationem non quasi ab aliqua omnibus affluenter, et non improperat (Jac. i). i
1633 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIR. VII. 1034
Proplerea,inquit, « existiroandum est nescientes A ter speculativasintellectualium; non tamen quasi re-
esse contumeliam in subjectis; sed polius habeiites ductas Jin divinum, hoc est in divinam cognitionem,
collocalionem propriae deiformis specialitatis inca- varietate, id esl mulliplici doclrina theoriae, id est
sualem, ut et intransmutabilem. > Propriam dei- divinae Scriptui*ae;theorisedicosacrescribentis; quia
formero speciilitalem intelligit, excellentem, et scilicet de divinis et sacris rebus .scribit et loqui-
singularem conformationis divinse pulchritudinem : tur. Per divinse enim conlemplationis simplicem il-
quce in illis summis essentiis csl; in qua ita puris- luminationem, non per variam et multiplicem Scri-
simse et perfectissimse collocatae sunt, et fundatas, plurarum doclrinam eruditse, omnes sacras figura-
ut collocationem habeant incasualem; cui casus tiones, et sensibilia signa, quse vel in Veteri, vel in
dotninari non potest; et merilo incasualem, utpote Novo Testamento, ulpole tabernaculum fcederis, et
intransmutabilem, vel incommutabilem. Summa arcam testamenti, et cselera hujusmodi, quse ad de-
ergo hujus capituli hsec est, quod - primae et prin- monstraiionem invisibilium Scriptura proponit: vi-
cipales illce essentise purgalionem, sive puritalem sibiles etiam species creaturarum, per quas 'invisi-
suam sine diminutione parlicipant, sine elatione bilia demonslrantur; mysticas quoque revelaliones
parlicipandam prsebent, sine mulabilitate incorru- per sensibiles formaliones factas, omnia scilicet hsec
ptam possident. Et hsec quidem de purgatione illo- 3 sacra symbola contemplantur. Et non solum hsec,
runi dicta sunt. . - quse foris sunt, sed intellectualia quoque,-quae per
Postea de illuminalione jungit dicens : « Contem- puram et nudam veritatem inlus lucent, speculan-
plalivasque iterum sensibilium symbolorum, aut tur. Ad horum autem omnium speculationem, et dU
inteUectualium speculativas, neque ut varietate vinam cognilionem non existimandum est eas redu-
sacrescribentis theorise in divinum reductas; sed, ctas esse varietate sacreseribentis tbeoriae, hoc est.
ut omnis immaterialis scientice alliori lumine re- multiplici doctrina divinarum Scriplurarum, quae ad
pletas, et formilicse et prineipalis pulchritudinis, et hoc solum necessaria est, ut nientes hominum ah-
superessenliaUs, et terlucentis contemplatione, alienatae a Deo ad cognitionem veritatis reducantur,
quantum fas, refertas, communionc aulem Jesu et per varia dispersa colliganlur in unum. Non ergo
similiter dignefactas : non in imaginibus sacrefictis existimandum, summas illas essentias horum em-
formative figurant deiflcam simililudinem; sed ut niiim cognitionem habere quasi per doctrinam Scri-
vere ipsi approximanfes in priraa participatione pturarum eruditas, sed potius ul repletas altiori lu-
scientiae deiflcum ejus luminum : et quia a Deo mine, id est excellentiori cognitione omnis immate-
simlie ipsis substauiialiter donalum est. Communi- , rialis, hoc est spiritualis scientise. Altius quippe et
cant autem hujusmodi, ut possibile, in prseopera" dignius est lumen cognilionis, quod intus per invi-
trice virtute deiflcis ipsius, et humanis virtulibus. > sibilem aspirationem infundilur, quam quod exlrin-
Hoc totum de illuminatione dictum est. Ac si dice- seeus per doctrince erudilionem possidetur. Ipsas
ret : Non solum exislimandum esl primas illas itaque suinmas, scilicet essentias existimandum est
essentias purgationem babere et puras esse; sed visibilium et invisibilium cognitionem habere, ut-
iterum, hoc est, adhuc existimandum est, illunii- pote repletas tali lumine; et ut etiam refertas con-
nationem hahere, et contemplativas esse sensibi- templalione pulchritudinis formiflcae principalis, et
lium symbolorum, et speculativas intellectualium. superessentialis, et terlucentis. Refertas dico, quan-
Sensibilia symbola materialia sunt signa, sive in tum fas est, id est possibililati creaturae concessum.
creaturis, sive in Seripturis, sive in sacramentis Significat autem divinam pulchritudinem : quae for-
divinis, ad demonstrationem invisibilium proposita: mifica esl, quia secundum se formavit a se facta
quorum mysticam signiflcationem, et invisibilem omnia, et principalis est, quia, cum sit forma
• veritatem summi illi angelici spiritus per divinam
oranlum, ipsa lamen ab alio formam non accepit;
illumiuationem contemplando agnoscunt. Specu- et superessenlialis est, quia non solum praecedit per
lanlur eliam per eamdem illuminalionem intelle- >formam in eo, quod exemplar est omnium, sed tran-
ctualia, subaudi symbola, id est spirituales theopha- scendit quoque per. essentiam in eo quod est crea-
nias, id est divinas manifestationes, per quas eis trix universorum.
intus occultce, et invisibilis divinitalis natura mani- Sequitur : «Et lerlucentis, » scilicet pulchritudi-
festatur. Vel sic legi potest. Exislimandum est eas, nis « contemplalione referlas existimandum est. i
scilicet essenlias confemplativas esse sensibilium Teiiticentcm pulcbritudinem eamdem divinam pul-
symbolorum, et speculalivas intelleetualium, el non chritudinem significat : quse in tribus lucet, cum
(subaudi) symbolorum. Foris enim in sensibilibus ipsa tamen triplex non sit, sed una, Pater, et Filius,
ubi materialia signa sunt, symbola sunl: intus au- et Spiritus sanctus tres personae sunt; sed Deus
lem in inlelleetualibus, ubi signa non sunt, sed iinus, Deitas una, nafura una, essentia una, pulchri-
veritas, syrabola non sunt. Propterea in sensibilibus tudo una. Vides Patrem, pulchrifudinera illamlucen-
sacris symbolis signa veritatis conlemplanlur, inlus tem vides in Patre; vides Fiiium, pulehritudinem il-
aulem in intellectualibus absque signis nudam veri- lara lucentcm vides in Filio;- vides Spiritum san-
tatem speculantur.Propterea existimandum est, con- ctum, ptilchritudinera illam lucenlem vides in Spi-
teraplativas esse sensibilium symbolorum, et simiii- rifu sancio, Quasi ergo teiiucet, quia intribus lucet»_
tOlo HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 103$
cum tamen ipsa triplex non sit; sed una, quse lticet. j^ quia illumniatos a se per divinam similltudinem,
Alius est Pater in persona, ibi lucet. Alius estFilius qtiodanimodo deos efliciunt.
in persona, ibi iucet. Alius est Spiiitus sancfus in Sequitur:« El quia Deosimile ipsis substantialiter
persona, ibi lucet. Et tamen Patris, et Filii, et Spi- donatuin esl. »Ideo eliam , inquit, vere, et inprima
ritus sancti, sicut Deitas una, etnatura una, ita pul- participatione approxiinantes sunt ipsi Divinitali ;
chritudo una. Propterea, inquii, « existimandum quia Deo simile donatum est ipsis, id est quia simi-
est terlucentis pulchritudinis conlemplalione refer- liludoDei donata est ipsis substaulialiter. Quod enim
tas. » Quid ergo mirum est, si summce illse es- Deo similes sunt 11011 ex alio, aut per alium habent;
sentice opera divina visibilia el invisibilia per- sed quia ipsam divinilatem substantialiter nude et
fecte cognoscunl, quse ipsius Creatoris contempla- pure percipiunt. Vel simile Deo donatum esl eis
lione quantum scilicct creaturce possibile est, plenae subjeciissimc, quia proximo loco subjeeii sunt, ut
sunt. ipsam similiiudinem Dei prima participatione susci-
piant.
Sequilur : « Communione autem Jesu similiter Sequitur : « Communicant bujusmodi, ut possi-
digne facias, » subauditur existimandum est. Nota bile esl, in pnsoperatrice virfute deificis ipsius, et
ibi esse compositionem « dignelaclas, » id est di- B humanis virtulibus. » Concludit supradicta. Qaia
gnas faclas. Non solum, inquit, divinilatis conlem- enira refertas sunt bujusmodi, id esl isicc summas es-
plationem et coguitionem percipere meruerunt, sed senlise conteroplatione principalis pulcbriltidinis,
illius etiam salvationis, quce in humanitate Jesu idcirco communicant deiflcis virtutibus; et quia di-
perfecla est, communione, et cognoscendo, et parti- gnefaclce communione Jesu idcirco communicant
cipando dignefactce sunt. Gommunicaverunt enim bumanis virlutibus; e( quiaprirao, et proxitno locs
Jesu : raysterium incarnalionis ejus, et anlequam parlicipant, idc.irco communicant in praeoperairice-
fieret prsedicendo, et eum fieret administrando et virtule Dei: quae scilicel primura in eis operalur, et
posquam perfectum est, homini ad seterniiatem re- postea operetur per eos. Vel liunianas virtutes Jesu
parato in eadem bealiludinis societate congaudendo. vocat viriutes ejus ex humanitale, id est ex clc-
Postea subjungit, ostendens quod divinam ccntem- mentia sive benignitate exbibitas : ut sit sensus :
plationem sine aliquibus flguris imraediate ab ipsa Quoniam, sicut ejus viriuiibus communicanl in cori-
diviuitate illuminatas percipiunt. Sicul enim supe- templatione majesfatis, ita eiiara communieant in
riusdemonstiavit quod cognilionem omniura visibi- cooperalione benigniiatis. Communicant ipsi per
lium et invisibilium non per exteriorem docirinam, contemplalionem in sua majestate; coiEmunicant
sed per internam in ipsa Del sapientia legunl el ipsi per minislcrium cooperationis in nosira redem-
hauriunl; iia nunc demonstrat quod eamdein con ptione. Sic ergo communicanl deificis ei bumanis
templationem divinam non per aliquas formas, vel virlulibusipsius : et hoc est quantum possibile est
imagines mediantes, sed ab ipsa divinitate primo eis secundum datae gratise mensuram. Hactemis de.
loeo immediate, nude et pure percipiunt. « Non, in- iiluminatione illarum dictum esl. Nunc teriio loco
quit, figurant deiflcam similitudinem formalive in subjungit de perfectione.
imaginibus sacreflctis; sed potius flgurant eam, ut Sequitur : « Perfectas autem similiter non ut sa-
vere approximantes ipsi, » sciliccl deiflcse similitu- cra varietale analyticam scientiam illuminatas, sed
dini, vel diviniiati, « approximantes, » dico in pri- ul prima ; et supereminenti deifieatione repletas, se-
ma partieipalione scientice «deificum ejusluminum,» cundum excellentissimain, quanlum in angelis, di-
id est, deificantium ejus illuminationum. Deifica si- vinorum operum scientiam.» Ac si dicat :Non solum
militudo ipsa conlemplatio divina; quia, dum per puras et illurainalas ea.s esse existimandum est; sed
eam illumiiiali lucentcs sunt, quodammodo jpsius eiiam perfecias in scienlia ex habitu virtulis per-
lucis illuminantis similitudinem accipiunt. rh hac cepla, non tamen quasi illuminalas, sive eruditas
autem deificasimilitudinenon se figurant, neque illam D scientiam, vel disciplinam analyticam, id est reso-
sibi acquirunt per aliquas sacras imagines forma- lutoriam ; sacra varietate, id est mulliplici doclrina
tas el fictas, id est composilas ad demonsirationem sacra Scripturse. Non enim sicut hoinines foris raul-
spiritualium; sicut homines, qui per visibiles et tiplicitate serinonis erudiuntur, ut eis per disputa-
oialeriales demonstrationes in sacro eloquio eru- tiones et discretiones ea, quce occulta sunt et per-
diuntur ad invisibilium cognitionem. Non ergo me- plexa, in scientia ac disciplina rcsolvantur, sed per
dianlibus ejusmodi illse sumniss essentiss illuminan- simplicem intus coniemplationem illuminari acci-
tur coritemplatione dhiua. Sed, ut vere approximan- piunt, ut ab corum cognitione nibil eorum, quae
tes ipsi, id est non per aliud, sed per ipsam verita- sciri possunl, abscondaiur. Sic igitur eas exisli-
temapproximantes ipsi veriiati, quia inter ipsas, et mandum esiesseperfectas, non quasi illuminafas ad
veritatem nihil est medium : el idcirco approximan- resoliitivam el explicabilem scienliam per varieta-
tes sunt in prima participatione scientice; quia pri- tem sacri eloquii; sed quasi repletas prima, et su-
nio loco parlicipant scieniiam deifieum ejus lumi- pereminenti deificalione, hoc est divina illumina-
num ; quia immediate coniemplantiir, el sciunt, et tione, qua ante alias omnes ccelestes essenfias illu-
coguoscuni himina ejus dcifica, id esf deificaatia ; minantur secundum scicnliam divinorum operum,
1057 EXPOSITIO IN HIERARCII. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. VH.- 1038
excelleritissima, quantum in angciis sciiicet excel- £A enimscriptumest, quod Salvalore secundum carnem
lens esse potesl. « Non enim per alias sanctas es- aceeptam, ascendente in ccelum, quibusdam ange-
sentias, sed ab ipsa Divinitate sanctificafse, in ipsam lorum humaniialis ejus exaltalionem adbuc ignoran-
immediate extenduntur : omnibus supereminenli libus, atque ideo admiranlibus, etdicentibus : « Quis
virtute et ordine et ad casiissimam onmino foiiitu- est iste rex glorice? » ab aliis amplius illuminatis
dinem colloeantur, et ad immalerialeni el invisibi- dictum est Dominus virtutura, ipse est rex glorise. >
lem puldiritudinem, quantiim fas in contemplatie- (Psal. xxiu.) In quo probaiur aliquando alios ab aliis
nem adducunlur : ei ad divinorum operum scibiles erudiri.
raiiones ut primce et circa Deum essemice, flectun- Sequitur: « Quasuam vero apud ipsum Jesum
tur, et ab ipso perfectionis piincipe excelsissime qucerenteS; et pro nobis suse divinse actionis scien-
sanctiflcatiB sunt. » Probat summa istas essentias tiam discentes; et eas.ipsum Jesuni hmnediaie do-
ante omnes alias, ei supra omnes alias ccelestes es- centem, et prselargiens eis manifestantem suam hu-
seniias iliuminaliouem divinam percipere; quia non manam benignitatem. Ego enlm, inquit, disputo ju-
per alias sanctas essentias, sed ab ipsa Divinitale stitiam, et judicium salutaris. » Hoc exemplum de
sanctiiicatse, in ipsam immediate per dilectionem et Isaia sumptum estad probandum, quod supremi or-
sublimationem cxteuduntur, secundum virtutem et B ' dines angclorum a solo Deo ad scientiam verifatis
ordinem, hoc est, gratiara et diguitatem, quam ha- illuminanttii'. Quasdam vcro solas coelestes essen-
fient omnibus supereminentem. Sic itaque Diviniiati lias introducunt ipsi theologi, quserentes, idest quae-
imraediale conjunctce ah ipsa sola accipiunt et pur- stionem facicntes apud ipsum Jesum; et discentes,
gafonem, et iliuminalionein, et perfeciionem, hoc uon ab alio, sed ab ipso, qui Deus est, scientiam
est quod dicit, collocanlur, iu esl stabiliuntui ad suse actionis divince pro nobis exhibitce. Actioncm
castissiniani oinuino forlitudinem, sive inflexibilita- divinam ipsius Jesu vocat passionem et moriem
lem, hoc est, foriem et inflexibilem, et ineorrupti- quam pro nobis sustinuit. Quce actio idcirco divina
bilem castitatem. Adducuntui* etiam per illumina- dicitur; quia soli Deo possibile fuit-ut per mor-
tionem, quautuni fas," id est licitum vel concessum tem mortis deslrueret poiestatem. Hujus ergo
est, in contemplatioiieni ad immalerialem et invisi- aciionis scientiam coelesles essentias ab ipso Jesu
bilem pulchriluuisiem Creatoris contemplandam. qussrenfes introducunt, ubi indumentum carnis as^
Flecluniur ctiani sicut in moUi cera, vel inforraan- sumptce sanguine passionis crueniatum cernentes
tur vel erudiuntur, sive eliam perflciunlur ad scibi- dicunt: « Quis est, qui venit de Edom tinctis vesii-
les rationes divinorum operum, ut primcc essentise bus de Bosra ? (Isai. LXIII.) * El deinceps : « Quare
et circa Deum proximo loco consistentes, et quce ab C ergo rubrum esl vestimentum tuum , et indumen-
ipsa perfeciionis principe scilicet Divinilale excelsis- tum tuum sicut calcanlium in torculari? (ibid.) »
simae sauctificatse sunt. Ita ergo qucerentes, et discere appetentes introdu-
Sequitur: t Hoc ergo et theologi aperte decla- cunt. Introducunt etiam ipsum Jesum eas immedia-
raiit, suppositas quidem ccelestium essentiaruni di- le, et per semetipsum docentera , el manifestantem
spositiones a superfirmatis ornate erudiri deificas eissuam humanam, id estclementem benignitatem,
scientias : omnium vero altiores ab ipsa Divinitaie, quam nobis exhibuit. Quam- manifestationem eis
quanturiiias, addo.cfrinain iliuminari. » Auctoritate coiiferf, prcelargicns, id esl ante omnes alios lar-
probai, quod dixerat, supremos scilicel angelorum giens seieniiam operationis suse. « Ego, » inquit,
ordines a sola Divinilate illuminari; inferiores au- < disputo justitiam, cl judieiuni salufaris dbid.). »
tem a superioribus erudiri. Iloe enim theologi, id Justitia, et judicium salutaris, id est salvatoris sive
esl prophelse, et qui sancti de ccelcstibus el divinis salvationis , i*edemptionem significat generis huma-
loculisunf, aperte declaranl : supposilas quidem di- ni. In qua et justitia fuil, inquantum scilicet factor
spositiories, id est inferiores ordines cceleslium es- creaturam suam ab aliena dominatione revocavit;
sentiarum. ordinate, id est pulehre et convenien- yj ] et judicium, inquantum diabolum invasorem aUeui
ter erudiri ad deifieas seientias, a superflrmatis, juris ab eo, quem possidebat, honiine, potenter eje--
id est superpositis ordinibus; eas vero, quae al- cit. Ilanc auiem jusliliam, et judieium idcirco di-
tiores sunt omnium, ab ipsa Divinitaie, quanlum sputare se dicit, quia eam, quse ad dolores carnis
fas esl, id est possibile illis, ad doetrinam illumi- assumptce pertinuit, cum labore, ct quasi quadam
naii. concertatione adimplevit.
Sequitur: « Quasdam euim earum introducunt a Sequitur : « Miror aulem, quod et ecelestium es-
prioribus sacre eruditas, Dominum esse ccelesiium seniiarum primse, et tantum simul omnes superemi-
virtutum, et Regem glorice in coslos humanifus re- nentes divinis iiluminationibus, ut mediatce qusestio-
ceptum. > Exeraplum ponit, uhi ccelesles essenlise ncs reverenter appetunt. » Ad hoc respicit quod
inferiores a superioribus eruditce sunt : ubi scilicet dicilur summas esseniias immediate a Deo illumi-
theologi introducunt quasdam earum a prioribus nari, et erudiri, quia eontrarium videtur,- quod in
sive a superioribus eruditas, ul scirent Deum Domi- hoeloconon soluni a superiori suo, sed abinvicem
uum cceleslium virtutum, et regem gloriae secundum quoque qucerentes, et quasi discere volentes inve-
Iiumanitatem suam in ccelos esse receptum. Sic niuntur. Sed sciendum est quod hcec quaestio.nOH
•1059 HUGONIS DE S. VICTORE OPP.. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 10G0
doctrinae inquisilio esl, sed ignorantice professio. jA assumpta flducia ad ipsum quaeslionem dirigunt.
Qucerunt enira, ostendentes quod nesciunt, et quod < Quare rubrum est indumentum tuum, et vesti-
doeeri opus habent. Ubi autem omnes quserunl, mentum luum sicut calcantium in torculari. >
profecto aliunde se doeeri debere osiendunt. Quse- Sequilur : « Num ergo prima ccelestium inlelle-
runtergo inter se, docendi supra se. Quia tam mu- ctuum hicrarchia ab ipsa perfeclionis principe san-
tua qusestio doctrinse, et scicntise ab invicem inqui- ctiflcata in eo quod in eam immediale extenditur
sitio esse videtur, cuni eas a solo superiori erudiri sanctissima purgaiione, multo lumine, anteperfecta
constet, idcirco ait. Miror quod primse illse, et prin- consummalione proportionaliter eam implens, pur-
cipales ccelestium essentiarum, id est inter ccelestes galur, et illuminalur, et perficitur? » Sensus hie
essentias, et tanlum supereminentes divinis illumi- est. Num pro nonne ergo prima hierarchia ccele-
nalionibus, omnes simul alias coelestes essentias; stium intellectuum purgalur, et illuminatur, et per-
miror, dico, quod appelunt quaestiones, id est fa- ficilur. Sanctificala ab ipsa principe perfectionis,
ciunl quaesliones appetentes scientiam, reverenter, hoc est ab ipsa divinilate', quce princeps est, et
id est humililer sicut humilcs et inferiores, et quasi principium omnis sanciificationis. Sanetificata, di-
excellentiam illuminationis suse non atleiidentes; et co, in co quod ipsa divinitas immediate in eam
hoc est quod ait, « ul mediatce, » id est velut illce *B extenditur, illustrans, sivc irradians, vel replens
quae mediura habent inter se et Deum, et ab aliis eam proporlionaliter, id est. differenti participa- *
erudiri indigent; vel ut mediatae, quia non vere tione.ab illuminalionereliqiiorum, cum sanctissima
mediatae, quia ad alias qmeslionem non faciunt; purgatione, et cum mullo lumine, et cum anteper-
nec tamen vere inimedialse, quia non ad ipsum fecta, id est superexcellenti consummatione vel
principium suum, sed adinvicem quaestionem rc- perfeciione. « Purgatur, » dico, et « illuminatur,
ferunt. et perficilur, ut sit pura ab omni minoralione vcl
Sequilur : « Etenim non inde interrogant: quare imperfectione, et ut plena primi luminis, » hoc est,
tua rubra veslimenta ? > Probat quod vere ut me- in eam primum ante alias lucenlis; et ut sil « per-
diatae qucestionem faciuni, quia non ad ipsum Jesum fecta participans perfecta scientia, et cognitione
prius, sed ad invicem verba dirigunt, dicentes : primo sibi data. > Quod autem ait, « sanctificata, >
« Quisestisle, qui venit de Edom tinclis" vestibus vel ut commodius fortassis quamvis inusilatius
de Rosra? > Non enira, inquit, inde interrogant, transferlur, pontificala ab ipsa principe purgatio-
hoc est ab illo interrogalionem incipiunt, quare tua nis; ipsam, ut diximus, divinitalem significat, quce
rubra vestimenta? ubi immediate ad ipsum Jesum (,"' Graeceteletarchia, id esl princeps purgationis, sive
sermonem dirigunt; sed prius inter se quasi me- sanctificalionis vocatur.
diate :« Quis est iste, > e( castera. Unde mirum est, Sequitur: « Comprehendens autem et hoc dixe-
quod illse supremse essentise, cum primse sint, et rim fortassis non immerito. » Tanquam si qucere-
pvoxiinaeDivinitali, quasi mcdiatce faciunt quaestio- tur, quse sit ista purgalio, respondet, quod assum-
iies. ptio divinse scientise in animo ralionali, et purgaiio
Sequitur : « Apud seipsas vero deliberant anle est, et illuminalio, et perfeclio. Purgatio, quia
interrogare, ostendentes quod discunt, et deificam ignoranliampurgat; ilhiminatio, quia divina cogni.
scientiam appetunt. » Solvit modo qusestionenV, tione illuminat; perfectio, quia illuminando scien-
quare scilicet summse ilise essentiae, cum sint pro- tia perfectarum doctrinarum, sive disciplinarum
ximce Deo, inter se qusestionem faciunt; quia scili- secundum hahilum illuminatum consummat, hoc
cet apud semetipsas deliberant interrogare, ne forte est quod dicit: « Comprehendens, » hoc est, breu-
uimis festiva inlerrogatione prsesiliant, sive prssve- ter in unum supra dicla colligens; etiam hoc non
niant illuminationem illam, quse in ipsis fit per di- immerito fortassis dixerim, quod et purgalio est,
vinam processionem; hoc esi, per divinam gratiam et illuminatio, et perfectio divince scientias assurn-
in ipsas illuminandas procedenlem; ostendenles jr. ptio. Et retldit causam, quare purgatio, et illumi-
efiam per ipsam deliberationem inlerrogationis suae, naiio, et perfeclio dicitur. « Ignoranliam quidem
quod appetunt deificam scientiam. In eoquippe, utpote purgans secundum ordinem indita scientia
quod interrogant, significant se scientiam appetere; perfectarum doctrinarum. >Ideo purgalio dicitur,
in eo aulem quod prius inler se conferunt qusestio- utpote purgans ignoranliam indita scientia, hoc est
nantes et deliberant, demonstrant quod divinam in per inditam scienliam perfectarum doctrinarum.
se processionem non audent praevenire. - Indita, dico, secundum ordinam; hoc est, secun-
Hoc est enim quod sequilur : « Non autem pras- . dum quod dignilas, et excellentia uniuscujusque
silienles per divinam processionem inditam illumi- ordinis exposcit. « IUurainans autem ipsa divina
nationem. > Appetunt enim scientiam; ct ideo in- cognitione, per quem et pnrgat non prius contem-
terrogant, sed non pfsesilientes illuminationem di- plantem. t Ideo illuminatio dicitur, quia illuminat
vinam, donec ipsa seipsam offerat sponte procedens unamquamque hierarchiam divina cognitione, per
in ipsas, ideo deliberant apud se, prius non audent quam scilicet divinam -cognitionem etiam purgat
Jesuin interrogare quousque se ipse offert, dicens : ipsam hierarchiam. Hierarchiam, dico, non prius
< Ego sum, qui loquor justitiam. » Tunc demum conlemplanlem, quam purgetur, sicut scriptum est:
1061 . EXPOSITIO IN HIERARCII. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. VII. 10G2
< Beati niundo corde, quoniam ipsi Deum videbant A habenl juxla Deum ; excellentissimam, dico, quan-
(Mallh. v). > tum in angelis, id est quantum ad comparationem
Sequitur : « Quam manifeslat, per alliorem ilru- illius, quse in caeteris omnibus angelis inveniiur. Ei
minationein, et perfieicns iterum ipso lumine se- collocationem dico seinper mobllem,quia et con-
cundum babilum scientia lucidissimarum doctrina- templatione non recedunt, el desiderio seraper ac-
rum. > Quam scilicet hierarchiam ipsa divinse cedunt. Propter haec ergo omnia principalis est ista
scientias assuraptio manifestat per altiorem illumi- dispositio inter omnes alias ccelesles essenlias,
nationem. In hoc enim eam altiorem cseteris omni- principalis, dico, quantum "ad noslram scienliam
bus esse declarat, quod eam altiori, et excellentiori scilicet quantum per nostram scientiam comprehen-
lumine divinse cognitionis illustrat. di polest. Subjungit adhuc in laudem hujus hierar-
Sequitur : « Et perficiens ilerum ipso lumine se- chice, alia post alia; nuilla excelsa, el sublimia, et
cundum habitum scienlia lucidissimarum doctrina- divina admiraiione digna accumulans, et profunda
rum. » Non satis manifeste distinguii iUuminatio- quaedam, etnon nisi purisnota. Talis, inquit, est
nem et perfectionem., pro eo quod utrumque in dispositio illa, sive ordo, primas hierarchice colloca-
cognitione et scientia assiguare videtur. Hoc tamen tione proxima, desiderio et intentione ardentissima;
jnierestj quod illuminatio proprie ad illam cogni- B quae, licet ad totum quod Dei esl incomprehensibile
tionem pertinet, quse scientiam sedificat; perfeclio penetrare non valeat, aeterna tamen dileclione
autem ad illam cognitionem, quse bonorum morum quantum capi potesl et comprehendi a creatura
formam, et habitum virtulum demonstrat. Sunt ambire non cessat. Sed ne forte laboris, non felici-
enim quaedam, quse tantum investigantur ad cogni- tatis studium videretur, si semper ambiret, et nuu-
lionem intelligendi; qucedam vero specialiter perii- quam attingerel, semper qusereret, et nunquam
nenl ad inlelligenliam facienai- Ad illa necessaria perciperet; semper desideraret, et nunquam gusla-
est illuminatio; ad ista perfectio. Non enim perfe- ret, adjungit fructum inquisilionis et desiderii effe-
ctum facit cognitio veritalis , nisi habitus virlutis cluui, dicens : « Multas quidem, et beatas videns
subsequatur. Idcirco lucidissimara doctrinam vocat, pure conlemplatioiies, simplosque et immediaios
quse in habitu virlutis constat, quia magistra intel- fulgores, illuminata, et divino alimento repleta.
ligendi experientia est; et ille oplime virtutem no- Multa quidem primo data fusione, solaque domcsik-
vit, qui eam non audiendo solum, sed et gustando ca', et uniflca divince refectionis unitale mullaque
el faciendo didicit. In experientla et babitu virtu- communione Dei, et cooperatione digna effecta ad
tis, cognitio veritatis perficitur, quse in sola intelli- eam, ut possibile, similitudine bonarum habitudi-
gendi illuminatione inchoatur. Quod totum quia num et aclionum ; mullaque divinorum superposile
per divinse scienlice assumptioiiem acquiritur, id- cognqscens, et divinas seientise, et cognitionis in
circo ipsaet purgalio, et illuminalio, et perfectio participatione, secundum quod fas est, facta. * Dixit
convenienter appellalur. quomodo dicere potuit : Tres triniialem circum-
Sequitur : « Ipsa ergo est, quantum ad nostram slant, seraphim dilectione, cherubim cognitione,
scienliam, prima coelestium essenliarum dispositio, throni dominatione. Tota hic trinilas est. Dominalio
in cireuitu Dei, et circa Deum immediate stans, et in Patre, sapientia in Filio, dilectio in Spirilu san-
simpliciter, et incessanler eircuiens seternam ejus cto. Videbatur serapbim superposuisse, quia chari-
scientiam, secuiiduniexcelleiilissimam, quaniuni in las supereminet; sed et ecce videnius quia tliro-
angelis, semper mobilem collocalionem. » Infert e nus Patris est, et junguutur throni cum Palre, et
supradictis. Ac si diceret : Quandoquidem illa dilectio Spirilui sanclo dalur. Si thronos subjectos
summorum snirituum hierarcbia primum, etpriu- putas, quia post seraphin et cherubim nominantur;
cipaliter ab ipsa Divinilatc et purgatur, et illumina- pula etiam prcelatos, quia ad Patrem pertinent, qui
tur et perficitur; ergo ipsa estprima et principalis anie Filium el Spiritum sanctum dicitur. Sed in
disposilio, sive principalis ordo ccelestiumessentia- ][) Trinitate gradus non est. Pater, et Filius, et Spiri-
rum, stans immediate ; et in circuilu, el circa tus sanctus unus esl Deus. Non potcst unitas infe-
Deum. Stat enini per incommutabilitatem contera- rior esse seipsa. Propterea hierarchia illa summo-
plationis; circuit aulem per vivificum ei incessabile rum spirituum, quce a summa et supereminenti Di-
desideriura seternse dilectionis. Idco incessanter, vinitatis dominalione primo, et principaliter forma-
quia non deficit a dilectione; ideo simpliciter, quia lur quanlum ad excellentissimam similitudinem,
circuiens non recedit ah unitate. Ipsa unitas in me- qua simplicem unitatem imitatur, gradum in domU
dio est simplicitas Divinitatis; cui in circuiiu , et ^natione non habet, quamvis lamen secundum eam
circa sunt, inquanlum immediate iUi appiopinquanl. (qua creatura Crealori cequari non potest) mensuram
In circuitu etiam, quia ineffabiU ejus occultceque participationis, et distributionem gratiae, differen-
incomprehensibiliiati quodammodo foiis et ipsss tiam habcat. Propterea uua est trium dominatio,
sunt, ad quem omnino non penetrant. Tamen am- qua universaliter subjectis omnibus post supremam
biunt et desiderant; el ad interiora nituntur; et et supereminentem Deilatis dominalionem prsefe-
cognitione, et dilecllone accedentes proximse flunt runlur, adiuvicem non subjiciuntur. Propterea om-
secunduui exceUentissimam collocationem, quam nes simul primum locum habciit, et circumslant
1063 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1034

proxima collocalione singuli, ut alium alius nec _ ehrum est videre disposilionem et forraam operis;
inierveniat positione, nec prseveniat partieipalione, quam jueundum esse putas et delectabile sapien-
nec transcendat dominatione. Ifa est dispositio isla tiam artificis contemplari ? Noli autem cogitare, quia
prima in circuilu Dei, etcircaDeum iramediate una sapicntia nominatur quasi solitariam quamdam
stans ita proprie. Et quis est frucius hujus iantce et fasiidiosam coniempiationem videutium illam,
familiaritatis? una esl, sed non ita una. Quomodo enim putas esse
Audi quod sequilur:_«Mullas quidem et beatas vi- unam sapientiam Dei? Forte, quemadmodum dicis
dens pure contemplaliones simplosque ct immediate essentiam unam, speciem unam et forniam unam,
fulgoresilluminata, et divino alimento replela. > Ne iocuni uiiuin et tempus uiium : hcec omnia numero
crgo mireris si sic ambiunt, et elongari non patiun- unum snnt. Quid est numero? discretione. Quidest
tur. Aliquid ibi est quod trahit; et _uid hoc est? numero ? parvitaie. Quid est numero ? imperfeetione.
Exspeclas, ul dicatur quid sit illud quod in lantum Sic enim numeras hoc el illud. Cum enim numeras,
desideraniium aifeclum incitat el provocat dilectio- dicis hoc et non illud. Quod ergo unitate nume-
nem. Sed quomodo putas a nobis dicelur, quod ab ratur, uniiate separalm*; et eadem unitate probatur
iliis non penctraiur ? Illi adhuc nou intraverunt, sed ab omnibus esse diminutum, a quibus ostenditur
Sn circuitu slant; el maguum illls esl -accedere ad B ipsa unitate discretum. Nunquid sapientiani Dei ita
illud, ul videant, et contrectent, et gustent, et expe- unam esse putas ? Ergo ipsam numeras, et dicis,
rianiur qualis sit dulcedo boni sine obslaculo dile- recle hoc, et non illud. Si ergo ipsa est, et non
ctoribus expositi; nec intrant tamen nec penetrant illud ; ergo non iotum est ipsa ; et aliquid est extra
ut comprehendant, et usque ad toium capiant, ipsam, quod non esl in ipsa. Si totum in ipsa est,
quanta sit imniensiias occulti. Quomodo ergo tu lolum ipsa esi; quomodo tu dicis hoc et non iilud
foris exponere putas, cui et illi qui intus sunt foris ipsa est? Noli ergo numerare. Scriptura libi dicit:
raanent? Non ergo dici potesf a noliis bonum illud, « Sapientia ejus non est numerus. Omnia, quce ex
quod illos beatos ariimos per gaudium seleruae con- ipsa sunt, in numero facta sunl ei pondere, et raen-
lemplationis jiixta se immobiles tcnet, ut ad caduca sura. Ipsa auteni sub numero non esl; > iriquavera
non eflluanl; et rursum per desidcrium movens ad unitas est sinc parvilaie, el universilas sine mulii-
se trahit, ut ipsum incessabili dileclione appelant. plicilate; nec sub pondere est, incesiiniabihs;
Sed ne omnino tacealur, quod prorsus dici rion nc-c sub mensura, incomprehenslbilis'. Quid ergo
potest, audi quid sit, quod illos et tenet juxta se, et putas esse videre sapientiam Dei? Quando, mun-
trahit ad se. Bonum quoddam, et niagnum supra dum istum vides, quanta in. ipsos vides? Et to-
J
bona ista omnia, quse nosti, aliud prorsus non so- tum hoc indevenit; etibiest toium, ubi est sa-
lum diflerenlia, sed supereminentia, ut ianren se- pienlia Dei. Ei quid dico lotum hoc ? Parum eniui
cundiim hsec, quae nosti, bona tibi insinuetur, et est hoc, ul in sapientia Dei non aliud sif. Si in-
notum liat, sicut poiesl esse, dicamus: lumen est lelligit opus suum Deus, et seipsum r.on inlelli-
et dulcedo bonum illud. Quare lumen? quia oculos git, quce est sapientia ista ? PIus enim est quod
clareseere facit. Quare dulcedo ? quia reflcil. Duo est Deus quam quod est factum a Doo. Si ergo
sunlista apud nos magna bona, et non inveniuntur novit quod fecit, el non novit quod est ipse qui
alia majora his, neque ad gaudium vel ad felicita- fecil; quod majus est iguorat, et noii est sapienfia
tem noslram roagis operanlia : lumen et duicedo. perfecla in eo. Si cor tuum capere poiesf, et com-
Alterum est ad illumhiationera, alterum ad refe- prehendere ea quce facis et quse expllcas opere,
ctionem. Si illuminaris et non satiaris, magnum univcrsa ralione intus dictante disponis, et quce fa
boiium est sed 11011 plenum. Si satiaiisetnon illu- cturus es omnia prius in ratione concipis; el eum
minaris, magnum item bonum est sed non perfe- ad opus exeunt, a ratione non recedunt: quomcdo
clum. Refeciio jucundum facit, quod intus esl; illu- in selerna ratione Conditoris non esse potest omne
minatio jucundum exhibet, quod foris est, ulrum- r» quod factum esi? Rursuni si parum est animo-ratio-
que ad gaudium plenum exigitur. Si enim in altero nali videre el comprehendere quse foris sunt, nisi ea
reficeris, et in aliero afficeris, 11011esl lcetitia per- quce inlus sunt, multo majora et mirabiliora con-
ibcta,cui trisiitia misia est. Qucere ergo refeeiioncm, templelur, et majus agnoscit esse quod ipse esf,
nl jucundum tibi sit quod in te esl, qucere et illu- quam omne quo extra ipsum est: non potest aeler-
minationem, ut jucundum tibi sit, quodextra te est. nus artifex in ea sapientia, qua videt cmne "quoi
Videlur quidem refectio magis necessaria esset, ipsc fecit, ignorare quod majus omnibus est; quod
quemadmoduni magis proprium est tibi bonum, est ipse qui fecit. Aitende ergo qiise sit sapientia
quod in te esl, quasn quod exira te est bonuin. Ve- ista, in qu,a sur.t omnia quce facla sunt, el prsater
rumtamcn illuminatio conlemplalinuis quaiitum ju- omnia, et super omnia, quod majus omnibus est
cunditalis apponii ? Dulce lumen, et delectahile ocu- ilie, a quo omnia facla sunf. Qualis puias esl sjse-
lis videre solem. Aspice mundum istum, qui mulla ciesista, in qua tanta pulchrifudo esl ? Cem eigo
Kpectacula jucunditalis prasI)el?Etomniahcecpersa- auiis sapientiam Dei nominari, boc totuni cogiia,
pientia Dei facta sunt. Totum quod vides, inde exi- hoc totum in ipsa est; ct ipsam videre, totuni hoc
vit, ubi raiio, et causa est onuiiuni. Si ergo tam pul- videre est. In ipsa videnlur omnia quse facfa suul;
4035 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. VII. 1066
et in ipsa videlur a quo omnia facta sunt. Propterea .A Unitas ergo refeciionis, et unitas alhnenti una est
summi illi spiriius, qui per excellenliam "superemi- refectio, et unum alimentum. Ergo in mensa Dei non
nentis gratise immediate appropinquant, ab ipsa nisi unum ferculum apponilur. Sed noli centemnere.
illuminanlur ad coniemplandam ipsain, et in ejus Satietas niulta est. « Satiabor,» inquit .Psalmista,
conteniplatione vident, et quod factum est per ip- « cura apparuerit gloria tua (Psal. xvi). > Muha in
sam, et quod esl in ipsa, cl eum qui per ipsam fecit hoc mundo suut, et haecomnia cor homiiiis satiare
in quo esi ipsa. Istse ergo sunt contemplationes, iion possunt. Unum autem bonum est apud Deum,
quaspure videt prima hierarchia, ad simplos ful- et hoc solum cum percipiiur, salietas invenkur.
gores iramediale iiluminata, quse contemplationes Ergo non in multiludine, sed in unilate satietas est.
et multss sunt, in quanturo illic omnia videnlur ; et Qiiando satiefas? quando satis est satietas. Pone
'
beatcesunt, quia cum omnibus iile etiam qui fecit modo, ut ex his mullis, qusa in mundo sunt, quaj-
omnia videtur. Nou enim prceter ipsum videlur darii aliqua habeas, quse diligis et videbis, quod non
quod in ipso videiur, quia et unum est quod videtur, siifiicit. Veniant plura: adhuc non dices, suflicit.
quod ipse est; et in ipso urio omnia videntur, in Apponantur universa ; et invenies teegentem.adhuc,
quo oninia unum et unum omnia est. Vide quam et nondum salis habenlem. In omnibus ergo his sa-
multae sunt contempiationes, ubi nihil omnium abs- B tietas esse non potest, ubi satis esse non poiest.
conditur, quam beatae contemplatioiies, uhi in Veniel autem unum illud bonum ; et satietas erit,
summo bono cuncta videntur; ubi videre et habere; quia salis eril. Non mireris. Omnia haecmulta sunt,
amare et gustare bonum idem est; ubi non videtur, sed mullum non sunt. Illnd unum est, et mullum
nisi veritas; non ariiatur, nisi bonitas. Duo sunt est. Propterea peccatrix illa quia multa dimitlenda

enim, cognitio et amor. Alterum ad illuminationem habuit, non multa sed multum dilexit. Multa dimi-
perlinet; alterum ad refectionem. Cognitio illu- sit, et multum elegit. Sapiens erat; non atfendit
ririnat, dilectio satiat. Coghitio veritatis, amor bo- acervum, sed prelium pensavii. In multis parum ;
nitatis: in his bealitudo conslat cognoscere et amare iri uno multum. Propterea non atttendas ad nume-
bonum. t Gustate, inquil Scriplura,.et videte, quo- rum, sed fructumjnquire. Unum esl bonum, quod
niam suavis est Dominus (Psat. xxxm). > In «gu- ,libi praeparavit Deus. Noli limere cum audis unum;
state> dilectio; in «videtei cognilio est. Duo ista rinura bonum est, sed in iUo bono omne bonum est.
distincte cominendat, scilicet cognitionem et dile- Unam refeclionem, ununi cibum, unum ferculum,
ctionem. «Multas quidem, et beatas videns pure unum panem prceparavit, sed ne despicias. Audi
contemplationes simplosque, et immediate fulgores „ quod scriptum est: « Hahentem omnem saporem, et
illuminaia. > Hoc de illuminaiioiie et cognitione di- emne oblectamentum suavitatis (Sap. xv).» Hoc di-
cium est. vinum alimentum, et inulta fusio, vel abundans
Sequitur: «Divino-alimenlo repleta. Mulla qui- effusio, qua videlicetiusione beata illa societas pri -
dem primo data fusiorie, solaque doraeslica,et uni- rao loco sibi data repletur. Est eliam unilas divince
fica divincerefeclionis uniiale. » Hoc dictum est de refectionis, qua scilicet unitate sola, hoc est singu-
dilectione" et refectione. Utramque multis modis lari et domesiica, et uniflea specialiter digna effecta
commendat. Primo cognitionem in contemplatio- est. Ipsa vero una, et simplex divina refectio, id-
nibusmullis etbealispure visis per illuminaiionem circo singularis dicitur, quia ciim aliena delectatione
fulgorum siriipliciam. Qui suni simplices fulgores? ei dulcedine extranea non percipitur; domeslica,
purse illuminationes. Per puras illiiminationes ve- quia amicis tantum et familiaribus praeparatur.
nitur ad puras contemplationes. Pura illuminalio Unifica, quia unum secum eflicit omnes, quibus se
est quando veritas per semetipsam concipilur; pura siimendam et participandam concedit.
coniemplatio est quando veritas in semetipsa vide- Sequitur : «Multaque eomriiuiiioneDei et coope-
tur. Quando per subjeetam imaginem vel figuram ratione : >subauditur repleta est dispositio, vellile-
"
veritas addisciiur, nou est pura illuminatio; quando D rarchia prima ccelestium essentiarum. Ipsa dico,
in subjecta imagine vel figura veritas cognoscitur, digna effecla ad eam, scilicet communiorieniet coo-
non est pura contemplatio. "Neque enim simplicitas peralionem Dei, ut possibile sibi est.; simililudine
esse potest, nisi ubi solum esl; neque purilas, nisi bonarum habiludinum, id est virtutum et aclionum.
ubi veruni esl. Simplicitas in solo ; puritas in vero. Per bonas enim habitudines, digna effecta est com-
Proplerea qui immediate contemplanlur, et per se- niiinione; pei bonas aetiones, digna cooperatione..
metipsos ad verilatem accedunt, soli simpflces illu- Et i*ectusest ordo. Primum per claritatem cogni-
minaliones habent et puras contemplationes. tionis illuriiiriatur; postea per dulcediriem dilectio-
Sequitur: «Divino alimento repleta. » Quod est riis feflcitiir, ut sic Ded ef communicet in virtute, et
divinum alimentum^ divina refeetio. Et ipsa refe- cboperetur in aetiorie, sicut scriplum esti « Si quis
ctio quse est, nisi Dei dilectio ? Propterea cum di- diligitme, sermonemmeum servabit; et Pater meus
xisset, « Supereminentem illam disposilionem ange- diliget eurn, et ad euni veniemus, et marisionem
licam repletam divino alimenlo, » adjunxil etiam, apud eum faciemus (Jouri. xiv).» "
dicens:«repletam unitale diviuserefeclionis. > Quid Sequitrir : « Multaque divinorum superpdsite
autem est divina refp.ct.ig,riisi divinum alimentum ? cognoscens. et divinceseientise et cognitionis in par-
PAIRGL. CXXXV, 3k
1067 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS L — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 10C8
licipatione, secundum quod fas est, facta.» Hoc JA autem Scriptura, quam se de divinis Iaudibus fe-
est, ipsahierarchia cognoscens est multa divinorum, cisse asserit, inter haec ejus scripla, quce apud nos
id est multa de divinis, sive de Deo superposite, id sunt, minime reperitur. Ex hac tamen senlentia
est excellenler super alias hierarchias «et facta est possumiis cognoscere de divinis Iaudibus ipsum
in participalione,» hoc est, particeps facta est di- scripsisse, quoniam in libro de divinis nominibus
viuse scientise et cognitionis divinae, secundum ex amaloriis hymnis sancti Hierothei qusedam in- •
quod fas est illi, id est concessum. troduxit, in quibus de supradictis laudibus nonnihil
Sequitur : « Propterea et laudes ipsius theologia tracfatur.
iis qui in terra sunt, tradidit in quibus mirabili- Sequitur : « Ex quibus in recordationem sufficit
ter manifestatur cxeelsissimse ipsius illumiiialionis dicere tantum seeundum prccsens lernpus, quod
eminentia. » Ac si diceret : Quia tanta est ex- theologicam scienliam ipsa prima dispositio, quan-
cellentia hierarchise primarum essentiarum, pro- tum fas, illuminata cst a diviua bonitate, per quam
pterea theologia, id est divina Scriptura tradidit iis, tanquam deiformem hierarchiam el aliis seipsam
qui in terra sunt, hoc est, hoininibus, laudes sive deinde tradidit. » Ac si diceret: Ex quibus, scilicet
laudationes ipsius. In quibus scilicet laudalionibus laudibus divinis in supra memoralo libro suflicien-
mirabiliter manifestatur eminentiam evcelsissimsa "' ter expositis, nunc secundum prsesens tempus in
illuminationis ipsius. Ac si diceret : Quia tanta est recordationem, vel admonilionem lantum suflicit
sublimilas ejus, propterea Ibeologia hominibus lau- dicere hoc, scilicet quod ipsa prima dispositio, hoc
•Sationesejus, quibus ipsa Deum laudat, manifesta- est, prima hierarchia angelorum illumiuata est theo-
vit, ut per excellentiam laudationis manifestareiur logicam, id est divinam scientiam ab ipsa divina
eminentia illuminalionis. bonltate. Nola constructionem in eo quod ait, illu-
Sequitur : « Alii eniin quidam ejus sensibiliter di- minata seientiam. Sic enim dicitur : Erudior autem,
cendo tanquam vox aquarum reboant. Benedicla glo- doceor discipllnam. Dicit ergo, quod priraa dispo-
ria Domini ex loco suo. » Ac si diceret: Vere excel- sitio a sola divina honitate illuminata est ad scien-
lentes sunt laudationes hujus hierarchise, quae a tiam ; per quam videlieet scientiam ipsa dispositio
Scriptura divina manifestanlur, quia alii ejus, id est tradidit seipsam; deinde, hoc est, consequenler aliis
quidam ex ea sensibiliter sonando reboant, vel re- hierarchiis post se sequentibus. « Tradidit, » dico,
sonant, sive clamanltanquam vox aquarum : Bene- c seipsam tanquam deiformem hierarchiam, » hoc
dicta gloria Domini ex ioco suo. Vel sic legi potesl. cst, Dei coriformitatem el similitudinem habentem,
Theologia tradidit laudes ipsius sensibiliter, id est („ et Deum imitantem in eo quod ab ipso illuininaia
per similitudinem sensibilium, et corporalium de -alios illuniinat, et seipsis quasi formam, et exem-
spiritalibus dicendo, quod « alii ejus. >'Hoc est, de plar proponit divinae conformitatis. Hoc ergo nunc
numero ipsius « reboant tanquam vox aquarum. sufiicit dicere de supradictis laudibus, quod in eis
Benedicta gloria Doniini ex loco suo. > Hoc testi- prima dispositio angelorum Creatorem suum lau-
monium de Ezechiele sumptum est, ubi propheta dans, forniam laudandi aliis posl sequentibus hie-
vocem commotionis magnse post se factam comme- rarchiis semelipsara tradidil, « subintroducens, _>
morat. Qusevox, quamvis ibi prolata non dicitur, hocest,suggerenseis, velinsinuans« illudperbrevita-
tamen iste a summls eam coslestium ordinum spi- lem dicendo. » Subinlroduxit enim, vel suggessit
ritibus sine ambiguitate factam esse testalur. quasi occultum quiddam, et paucis manifestum.
Sequitur : « Alii vero illam valde laudabilem et Suggessit autem per brevitatem dicendo aliud qiiod
piissimam reclamant theologiam : Sanclus, sanctus suggcssit. Et rbete nonnisi occulte suggerebatur,
sanctus : Dominus Deus Sabaoth. Plena omnis terra quod erat invisibile, et nonnisi breviter dicebatur,
gloria ipsius (Isa. vi). > Hoc testimonium de Isaia quod erat ineffabile. Quantumcunque enim expone-
suroptura est, ubi duo seraphim volanles alter ad retur ad cognitionem, ocultum esset, quod erat im-
allerum, hanc theologiam, id esl divinam allocutio- D penetrabile; et quantumcunque extenderetur per
nem, sive laudationem ad invicem proclamasse com- sermonem, breve esset ad ipsum, quod erat inter-
memoranlur. minabile. Suggessit tamen, et insinuavit, et expo-
Sequitur : « Has autem excelsissimas coslestium suit, ut per eam ad aliorum cognitionem veniret,
animorum hymnologias, jam quidem in iis, qusesunt quod ipsa nullo mediante perceperaf. Quid sugges-
de divinis laudilius, quantum possibile, aperuimus. sit?
Et dictum est de his in illis quantum ad nos, sufii- Audi: « Ipsam piissimam, et summe benedictam,
cienter. » Has supradietas hymnologias, id est divi- et omnino benedictam divinilalem, fas est benedi-
nas laudationes ccelestium animorum, hoc est, coe- ctam esse ex Deum recipieniibus quanlum possibile
lestium spirituum; dicit se aperuisse, vel exposuis- est eam cognosci, et laudaii intellectibus. Ipsi enim
se, quantum sibi possibile fuit, in aliis Scripturis, sunt tanquam deiformes diviiii loci, divincc, ut elo-
cmsesunt ab ipso faclae de divinis laudibus; et de quia aiunt, quietis. > Exponit supra memoralum
his scilieet hymheiogiis, in illis (subauditur) Scri- testimonium de Ezechiele sumplum. « Benedicla
pturis sufficienter dictum es.s_etestatur, quanlum ad gloria Domini ex loco suo. > Ipsa, inquit, prima hie-
euin, hoc est ad ejus possihilitalem perlinuit. Hcec rarchia clamans, « benedicta gloria Domini ex loco.
1069 ' EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSH. -7 LIB. VII. 1070
suo, » docet, quod fas esl, hoc est justum, vel de- IA deiformes, et ex iiihabitanle Deo Dci similitudinem
bitum, vel dignum, ipsam piissimam et summe be- habentes. Rursum quia loci divini sunt, constat
nediclam, et omniuo benedictam divinitatem, bene- , quod divinse quietis loci sunf, quia divini loei om-
dictam esse exintelleciibusDeum recipienlibus elin nino esse non possent, nisi quietis ei pacis locLes-
tantum benedictam, quantum possibile est eam co- sent, sicut eloquia aiunt: « In pace factus est Iocus
gnosci et laudari. Juslura est, inquit, ut ipsa divi- ejus (Psal. LXXV).»
nitas, quas in se semper piissima est, parata scilicet Seqiiitur : « Et quod monas est, et unitas tres
largiri, et non indigens accipere : et quse summe substantialiter : et super coelestibus essentiis usque
benedicta est, et omnino, vel forlissime henedicta, ad novissima terrse extendens bonitaiem suam in
hoc est, cujus gloria in semetipsa tanta est, ut nec omnia, quse sunt, providentiam lanquam omnis es-
alieno beneficio augeri, nec aliena laude amplius sentise super principale principium, ct causa, et
commendari possit. Fas, inquit, esl, ut quamvis in omnium superessentialiter immensurabili continen-
se ita perfecta sit, utbenedici, vel laudari non egeat: tia cireumligans. » Hoc de sequenlis expositione,
tamen ut intelleclus, id est, corda rationalia, eam quod de Isaia suraptum fueral, adjungit. Ac si dice-
henedicant et laudent, quautum scilicet eam cogno- ret : Sicut prima illa ccelestis hierarcbia clamans,
seere, et secundum cognilioncm perceptam laudarc It_ c benedicta gloria Domini de loco suo, > Deum non
- possunt. Quamvis enim gloria ejus ex solum in se, sed in sanctis etiam suis benedicen-
semetipsa
perfecta sit, nos lamen a henedictione et laude ejus duni et glorificandum esse docuit, ita quoque icr
cessare non dehemus : qui et si henedicendo et lau- sanctum proclamando, et non dominos, sed ,Domi-
dando illi non perficimus, perficimur tamen ex illa. num Sabaoth subjungendo, tres personas in una
Vel aliter intelligi potest, quod dicit, justum esse, Deitale, non tres deos, sed unum Deum esse signifi-
ut diviniia?, quse in se summe benedicta est, ex in- cavit. Hoc est, quod dicit. Et quia monas est, et
leUectibus Deum reeipienlibus benedicatur. Ac si iniilas ires substaniialiter,-quasi diceret: Non solum
diceret : Quamvis laus Dei in semetipsa siimme boc, quod supradictum est de gloria Domini ex locf»
jierfecta sit, hoc lamen laudi ejus jure addicitur, suo benedicenda ipsa prima hierarcbia cceleslis se-
_uod per gratiam corda a sefacla inhabitare digna- quenlibus.se hierarchiis subintroduxit; sed etiam
tur. Sic ergo justum esl divinitatem in semetipsa' hoc, quod monas, et unilas, hoc est divinitas, quae
summe benedictam pro eo etiam benedici, et bene- vere una est, et simplex natura, tres personce est
dictam esse, quod se mentibus beatificandis reci- suhslantialiter, hoe est, quod tres personse una es-
piendam praebet, et eas tanquam locuin proprium sentia vel siibstantia, et una essentia trcs personas;
inhabitare dignatur. Non enim ita in eis liabitat quasi ^1 quia Deus in essentia unus esi, et Irinus in personis.
siabilinienlum quasrens, et velut ruitura, si fulci- Sane quod monas et unitas cum idem esse videatur,
mentura non habeat. Non enim locum quserit Deus geminate positum est, pro Graecofactuni esl: in quo
-
sibi, quasi esse non posset, nisi contineretur; sed duo nomina sunt monas, et henas : qucc quamvis
quasi receptaculum qucerit cui se "infundendum unam habeant apud nos intcrpretationem (ulrum-
prcestct: quod utique bealum esse non posset, nisi que enim sonat unitas) haec taraen differentia esse
ab ipso repleretur. Adjicilur ergo super omnem lau- videtur, quod monas illam magis unitatem signifi-
dem.ejus, quod summe benedicius in se alios bene- cat, quse secundum discretionem dicilur henas vero
dictos facit ex se. Benedicatur ab illis, benedicalur illam, quse secundum simplicilatem notatur. Omne
~et pro illis. Ab illis benedicatur quantum illis co- enim, quod simplex est, unum est. Non autem om-
gnoscendus et laudandus revelaiur; pro illis bene- rie, quod unum est, simplex est; quoniam et unum
dicatur, quantum in illis manifestatur. collectione dicitur et unum compositione, et unum
Sequitur : « Ipsi enim sunt tanquam deiformes similitudine. Quse omnia, quia non totum, quod
divini loci, divinae, ut eloquia aiunt, quietis. > Red- sunt unum sunt vere unum non sunt, et unilatis
"dit causam, quare ex-eo, quod dictum est,« benedi- rp. nomen similitudine tantum mutuantur, non proprie-
cla gloria Domini ex loco suo: > signatum intelligat, 1 tate. Divinse autem naturae, cui unum est et simplex
gloriam benedictam esse debere ex intellectibus esse, totum quod est, vere unum esse est el ideo
Deum reeipieriiibus, quia, inquit, ipsi inlellectus recte non solum monas, sed henas quoque appellari
Deum recipientes, ipsi sunt loci divini. Theodocos debuit; quia unitas ejus in vera ejusdem atque in-
enim Graecedicitur, hoc est, Dei receptor. Quo no- divisae substanlias semper simplicitate subsisfit. Di-
mine omnis purus animus sive humanus, sive ange- cat ergo, quia in vera Deitate monas et unitas sub-
Iicus potest significari. In ipsis enim duobus Deus stantialiter sunl; quia, sicut trinilas personarum in
hahitat, et quiescjt. Ipsi ergo tanquam deiformes Deo essentiae unilatem non dividit, ita unitas natu-
divlni loci sunt. Quasi rationem reddit, quare diviui rae trinitatem personarum non confundit. Sed t.es
loei dicuntur. Eadem enim causa est, quare loci ununi substantialiler sunt, quibus tribus substantia
stint, et quare deiformes sunt. Ex eo quippe, quod csl una.
iumen capiunt, locus luminis fiunt. Et rursum ex eo - Sequitur; « Et super ccelestibus essenliis us-
ipso, quod lumen capiunt, lucentes flunt, el confor- que ad novissima terrce exlendens bonilatem suam
mes lumini existunt. Sunt ergo divini loci, utpote in omnia, quae sunt providentiam. » Ethoc, in-
"
1071 TiUGONISDE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1072
<_uit, prima hierarchia scquentibus post se insinua- A clrcumligans, id est circumligatio, quia cireurolbgat
vit: quod vera unitas, et summa trinitas extendit, omnia, et complectitur, et continet superessentia-
ivel penetrare facit bonitatem suam a super ccele- litcr cum immensurabili conlineniia, quce totum
slibus essentiis, usque ad novissima tcrrrce, id esf, comprehendit, el in ipsa incomprehensibilis maneS.
a summis usque ad ima; bonilatem, dico exislen- Quia ergo principium est, a quo facta sunt omnia,
tem providentiam in omnia, quia omnibus providet et causa per quam facta sunt omnia, et circum-
<?lnihil a sc alicnum Telinquit, ut pote quas est su- ligans continenlia, in qua subsistunt universa, Id-
per principale, vel super esseniiale principium om- circo plena est oroiiis terra gloria ejus, quoniam
aiis essenlise, et causa omnium ; ouia ab ipsa, et ab ipsa bonilate replentur, et nutriuntur omnia,
sd ipsaro facta sunt omnia : et quse esi omnium ut subsislant in ipsa, quse facfa sunt per ipsam.

LIBEB. QCTAYUS.

TITULUS CAPITULI VIII :


[Be dominationtous^et pDtestaiibtis,et d£ media ecvuw,hunrchia.
•LITTERA. B in ea, qum inferiora sunt, polestutivis virlulibus
Transevndum aulem nunc nobis ht mediam cm- prmcipitatm, sed potenter in divina posl bene ordi-
ieslium inletleciuum disposilionem, dominationes natas reduclm, et qum post eam deiformiier redu-
illas supermundanis oculis, quantum possibileest, cenlis, et ad, polenlificam causaiem potentiam.
txploraniibus, et vere potenlia speculamina divi- quantum fas est, assimitalm, el eam, ut possibiie,
iiarum polcslaium, el virtutum. Etenim unaqum- angelis revelanlis in bene ornatis per ipsatn ordvni-
qtie supra nos esseniiarum cognominatio Dei imi- bus potestativa virlute. Has Imbens deifortnes prs-
tatorias earum significat deiformes proprietales. prietates media cmlestium animorum dispositio
Itjiiur sanclarum dominalionum manifeslativam .purgatur quidenif el illuminatur, el perficiiur,
nominalionem exisiimo declarare absolutam quam- quemadmodum dictum est, a divinis iiluminationi-
dam, et omni .pedesiri minoraiione liberam anago- bus indilis sibi secundo per primam hierarchiam
aen, nullaque tyrannicarum dissimililudinum ulio dispositionem, et per mcdiam illam secunda mani-
modo universaliier eam inclinatam, liberaliter se- festalione delatis. Itaque per alium diclum venien-
veram dominationem, oinni minulivm serviluti sti- lem in alium angetum auditum. symbolum facie-
perpositam, superiorem subjeclioni omni, et remo- mus a longe 'super perjectm, et per processkmem
tam ab universa dissimilitudine, et dominaiionis *- occultm in sequentia perfcciionis. Nam sapientes
incessanler appetenlem, et ad illius ipsius ttalurali- circa sacras nostras immolaiiones aiunt, per seip-
ter subsislenlis virtutis similitudinem, quantum ' sas lucenies divinorum pieniludines per alias con-
possibile esl, et seipsam, ei qum post eam sunt, templalivarum participationum esse perfectiores. Sic
oplime, et speciose conformanlem, ad nullum una existimo el angeticorum ordinum immedialam par-
videnlium, scd ad oroprie 6'vuniversale conversam,et ticipalionem primo hi Deum exlentorum perfeeio-
Dominicm' semper deiformilaiis in parlicipalione, rem esse per medietatem perfeciorum. Propier quod
sccundum quod possibile est, ipsi faclam. Ipsam et a nosira sacerdolali traditione. perfeciivm, luci-
vero sanctarum virtutum forlem quamdam, et in- ficw-,et purgaihm viriutes primi intellecius nomi-
commutabilemvirilitatem in omnes secundum earum nantur inferiorum, lanquam per eos in omnium su-
deiformitatem operaiiones, ad. nullam susceptionem peressenlialeprincipium reductorum, et mysticarum
indilarum ei divinarum illuminalionum imbecilliter purgalionum, et itluminalionum et perfectionum in
infirmatam, polenter in imitalionem Dei reductdm, parlicipalione, secundum quod eis fas, faclorum.
non relinquenlem suimet imbecillilate deiformem Poc enhn est omnino divina ordinatione divinilus
motum, sed firmiter ferenlem in superessentialem, n promulgalum, pcr prima secunda divinis participare
et potenlificam virlutem, el ipsius imaginem virluli illuminationibus. Invenics autem hoc et multoties '
similem, juxla quod licet, faclam, el ad ipsam a llteologis expressum. Quando enim divina, el pa-
quidem ut principalem virtulem polenler conversam: lerna humanitas Israel nutritive pro sacra ejus sa-
ad secunda vero virtutem dando [dans ei\ deifor- luie corripiens, et ulciscentibus, et immanibus na-
miter provenientein. Ipsam auiem sanclarum po- lionibus in correplionem tradens^ omnigenaproviso-
testatem mquipolenlem divinarum dominaliomm, et rum in melius traduciione, et capliviiatem dimisit,
virlutum bene omalam, et inconfusam circa divi- el ad priorem clementer reduxit beneficentiam,vi-
nas susceptiones ordinalionem, et ordinatum super- dit theologorum unus Zacharias unum primorum,
mundanm et inlellectualis polestatis, non tyrannice ut exislimo, et circa Deum angelorum {communit
4073 EXPOSITIO IN ISIERARCfl. COELEST. S. DIONYSH. — LlB. VIII. 1074-
cnim, ut dixi, esi omnibus hcee angelica cognomi- A i « Transeundum, mquit, nunc nohis est in me-
nalio) ab ipso Deo discenlem de hoc consoiatoria, diam coelestium intellectuum dispositionem : domi-
ut dktum est, verba. Alterum vero subjectorum naliones, illas super riiundanis oculis; quanium.
angelorum in occursum primi provenientem, tan- possibile est, exploranlibus, et vere potehtia specu-
quam ad illuminationis susceplionem et perceplio- lamina divinarum potcstatum, et virtuturo. » ContU
v.em, deinde ab ipso divinum consilium tanquam nua : seipsum ad sequentem diciionem, ac si diee--
& summo sacerdoie eruditum, et hoc docere theolo- ret. Posi exposiiionem supremse hierarchiae, ordo
gum conversum, quoniam frucluose habiiabitur'Hie- exposlulal ut transeamus ad mediam, id est ad ex-
rusalem a multiiudine hominum (Zach. i). Aller au- positionem medice hicrarchice coelestium intelle»
tem iheologorum Ezechiel (Ezec4i. vm), et ab ipsa, ctuum, id esi angelicorum spirituum. Postea ex-
inquit, hoc cacratisshne promulgaluin esse cherubim ponil nominalim qui sunt illi ordines angelorum,
supsrfirmaia gloriosiesima divinitate. Ipsum enim in qsiibus media illa potestas sacra constat: ad cu?-
Israel, ut dicltun est, dux exercilus humanitas pcr jus exposilionem se transire debere dicit, addens :
'
disciplinas in metius iraducens juslilia divina cor- « Dorainaiiones : illas supermiindanis oeulis, quan-
ngeniibus respondeiur, correcios jusiificavit. Hoc tum possibile est, explorantibus, et vere potentia
"
docelur, prinuis post cherubim lumbos sapphiro speculamina divinaruin potestatum et virtuium._ -
prmcinctus, qui poderajuxta symbotum hierarchicum Transeundum, inqiiil, est nobis, » dicit, « explo-
tnduebalur. P.eliquos autem cngelos, qui secures rantibus in illa, » scilicct hierarchia dominationes,
tabebani, divina 'ordinalio itnpcrat a priori doceri « et vere potentia speculamina potestalum et virtu-
de hoc divinum judicium (Ezech. \). Ei quidem tum, » id esl et potestafes, et virtutes. Isti enim
enim dixil mediam pertransire Hierusalem, et dare sunt ires ordines secundas hierarchise, quorum vir--
sigr.um in frontes correctorum virorum; aliis : Exite tutem et officia diligenfer explorare oportet euro,
in civiiaiem post eum, et percutile, el notiie parcere qui eorum sacram poteslalem exponcre desiderat..
vcuiis vesiris; ad omnes autem, super quos eii si- Ideo, inquit, « supermundanis oculis, » id est spiri-
gnum, ne appropinquetis (Ezech. IX). Quid fortassis tualibus explorandum. Non enim isla corporalibus.
quis dixeril de dicenle angelo ad Danielem : Exiil oculis videnlur. « Explorantibus » itaque « nobis-
sermo; aut deipso primo ignem ex medio cheru- illas, t scilicet dominationes coelestes, et « exploran--
bim recipiente (Dan. IX). Aut illud ejusdem quod" tibus speculamina, i id est spcculationes, vel con-
abundantiusin ordinis angeiici ostensionem, quoniam templationes « polestatum,etvirtutum. »^Quod dicit
ei cherubin immiliil ignem in manus sanclam sto- <•> „ esploralurum se speculationes vel conleroplationes.^
iam induii (Ezech. x); aut de vocanle divinissi- potestatum et virtutum ; vel ita intclligeridum. est,_
mum Gabrietem, el dicenle ei: « Fac ittum inlel- ac si diceret, per speculationem vel contemplatio--
itgere visionem (Zach. i); » aut qumcunque aiiw nem de illis habilam se illorum dignitatem explo-
a sacrk iheologis dicta sunt de cmlesiium hierar- ralurum, vel ipsam eorum contemplationem, qua.-
chiarum deiformi ornatu. Ad quem nostrm hierar- Deum eontemplantur, et.divina percipiunt. explora-
chim ordinatio, secundum quod possibile esi, as- turum, et investigalurum se lestatur. Vere polentia
similata, angelicam pulchriludinem, quantum in speculamiria, vel potentes spcculationes vocat pro-
characieribus habebit formala per eum, et redncta pterea, quod ipsos vere potentes explorant. -Poten-
ad superessenlialem s&mulomnis hierachim. tem enim speculationem potentium speculationem.
E5P0S1TIO. intelligit. Vere potentes idcireo nominat, quia in
bonitale poienles el in verilate. Malum siquidem
Octavum caput est de dominationibus, el vir— posse, vere posse non est, sed non
posse, sicut
tuiibus, et poiesiatibus, et de media, quse eoruna scriptum est: « Quidgloriaris innialitia,qviipotef!S
est hieiachia. In prcecedenfi siquidem eapite tra- es in iniquitate (Psal. LI) : > Quapropter et ipsas
ctavit de tribus primis ordinibus, seraphim, et £0 potestates divinas vocat,
quia ex Deo et in Deo pos-
cherubim, et thronis, et de hierarchia, id est sacra sunt omne quod possunt.
poteslate eorum, quce in ccelesli dispositione prima Sequitur : « Eienim unaqussque supra nos essen-
est et principalis, et post Deum immediate ordi- tiarum cognominatio Dei imitatorias earum signifi-
nata. Nunc ergo consequenter ingreditur tractare cal deifoijnes proprietaies. Ac -si diceret: Recie
de tribus sequenlibus ordinibus, id est'domina-
potestates, et virlutes divinas nominavi, quia el hoc
-lienibus, viriutibus et potestalibus; ei de hierar- ipsa earum cognominatio doeet. Sicut unaquseque
cliia, id cst sacra potestate eorum, quse in cce- cognominalio essentiarum, quco supra nos sunt,
icsli disposltione seeunda, vel media est consti- id est eosleslium, significat deiformes proprietates.
tuia, id esl, posl primani, et ante ultimam. earum : et ideo deiformes, quia Dei imitalorias..
De hac" ergo hierarchia, eodem, quo et de su- Quod enim foimitalem habenl ccelestes illse essen-
periori ordine tractat, priroum oslendendo causam tias, non ex qualitaie habent, sed ex imitatione, quia-
vel rationem cognominationis, quce ipsis ordinibus similitudinem Dei illis non uatura confert.sed gralia.
iujus hierarehise attributa est, deindevjrtutemipsius Sequitur : « Igilur sanctaruni dominationum ms-
gacrce potesiatis Iatius exponeudo. nifestativam nominalionem existimo declarare. sb-
4075 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. - EXEGETICA. — II. IN AREOPAGfT. - 1070
solutam quamdam, et omni pedestri minoration< A tem optime et speciose imitentur. Propterea inquit,
liheram anagogem; nullaque lyrannicarum dissi- « existimo declarare nominationem earum domina-
inililudinum ullo modoeaminclinatamnniversaliter, tionem conformantem se, et ea quse post eam sunt,
liberaliter severam dominationem, omni minutivcc divince virtuti; et ad nullum vana videnlium, sed
servituti superposilam : superiorem subjectione, ad proprie on universale conversam. > Videntium
omni et remotam ab universa dissimulatione, el ponit pro eo, quod dicere debiieral visorum, usita-
dominaiionis incessanter appetentem; et ad illius tissimo Grascorum more; quoniam a verbo Soxou-
ipsius naturaliter subsistentis virtutis similitudinem, fiK!, hoc est, video vel videor, quoniam commune
quantum possibile, et seipsam, et quae post eam esl, derivatur: ut sit sensus : Existimo declara-
sunt, optime, et speciose fconformaulem; ad nul- re conversam non ad aliquid eorum quae vana vi-
lum vana videntium, sed ad proprie ovon univer- dentur, id est quse per se considerata ima apparent,
sale conversam, et Dominicae semper deiformitatis el iransitoria. Sed couversam polius ad proprie on
in participalione, secundum quod possibile est ipsi universale, id est conversam ad id, quod est pro-
factam. » Haec omnia nominatio dominationum do- prie, et universale; ad Deum, scilicet cui et pro-
cel; in eo enim, quod dorainationes appellantur, hssc prium esse est, quia per se subsislit, et universale,
omnia, quae de seipsis dicla sunl, habere c-t facere B quia omnibus esse tribuit. Sciendum vero quod ovon
siguificantur. Hoc est quod dicit: « Exislimo ma- apud Grsecos quando per OVTSV p.r/.pbvper omicron,
liifesfativam nominationem sanctarum dominatio- id est o breve seu parvum scribilur, neutrale est, et
num, » id est nominationem, qua manifestatur et inlerpreiatur quod est. Quando vero wv per a riv
declaratur earum virtus,' et excellenlia, et dignitas : piyx, id est Mlongum vel magnum scribitur, ma-
exislimo, inquit, illam nominalionem declarare hcec sculinum esl, et interpretatur qui esl. On ergo, ipse
omnia. Quse omnia? Audi. « Multa enim sunl. » esl Creator omnium, etprincipium,qui est, et quod
Ideo dixi haec omnia : quia multa sunl ad nos , sed est proprie in se, et universale ad omnia : ad quod
pauca ad ipsas. « Existimo, inquit, sauctarum do- piincipium dominationera hanc conversam dicit, et
niinalionum nominationem declarare absolulam factam in parlicipalione, id est participem effecUm
quamdam, >.id est liberain, et ab omni depressione Dominiece deiformitatis, id est divinae similitudinis,
alienam « anagogem, » id esl excellentiam, sive su- quam semper, id est.incommutaibililer retinet: fa-
blimitatem, vel sursum ductionem earum, qua ad cfam dico, secundum quod possibile estipsi. Hacie-
summum elevantur, ut nulli infra summuni subji • nus demonstravit quid significet nominatio domina-
ciantur. Et existimo ipsam nominationem etiam , lionum; nunc transit ut demonstret quid significet
J nominatio virtutum.
declarare, eam scilicel anagogen, sive exccilentiam
zpsarum non esse inclinatam universaliter ulla Sequitur : « Ipsam vero sanctarum virtutuni fer-
jnodo, id est nullo modo omnino esse inclinatam lem quamdam ei incomroutabilem virilitateni in
ulla lyiannicarum dissimilitudinem, id est per ul- omnes, sccundum earum deiforniitatem, operatio-
lam, sive secundum uliam lyrannicam dissimilitu-. nes, ad nullam susceplionem inditarum eis divina-
dinem, id est secundum aliquam lyraimidem, quse rum illuminationem imbecilliter infirmatam, polen-
oriinino ah earum dominalione dissimilis est. Ac si ler in imitationem Dei reduclam: non i*elinquen-
diceret: Sicut per excellentiam universalem supra tem suimel imbecilliiate deiformem motum, sed
omnem subjeclionem elevaniur, ila ad oppressionem firmiter ferentem in superessenlialem, et potentifi-
subjeetorum per nullam tyrannidem iiiclinantur. cani virtulem, et ipsius imaginem virtuti similem,
Sequitur : « Liberaliler severam dominalionem ; juxta quod licet, faclam, et ad ipsam quidcm ut
amni minulivse servituti superpositam. » A supe- principalenfvirtutem potenter conversam. Ad secun-
rioribus (subaudiendum esl) existimo deolarare no- dam vero virtutem dans et deiformiter provenien-
ifiinalionem dominationum, dominationeni earum tem. >Ipsam,inquit,sanclarumvirtulum (subauditur-
liberaliter severam, id est benigne severam. Severi- 0 cognominationem) existimo declarare quamdam viri-
latem habenlem in potestate, liberalitatem in beni- litatem fortem el incommutabilem in omnes opera-
gnilate. Severam, quia a superiori potestas exeree- tiones : virilitatem dico, inditam eis seeundum dei-
tur, inferiori libeiias non tollitur. Ideo liberaliier formitalem earum, quia in hoc similes, vel confor-
severam dominationem, omni minulivse, servituli mes Deo sunl, quod ad omnia agenda fortem et
superpositam, id est non subjeclam alicui ad servi- incommutabilem virilitatem, sive virtutem accipere
tulem, quse liberlatem iraminuat, sed superiorem meruerunt. Divina siquidem virtus et fortis est
omni subjeclibne, et remotam ab universa dissiroi- agendum ut non frangatur in difflcullale alicujus
liludine, idesiab omiii minoritate, sive imperfeclio- operis, et incommulabilis est ad perseverandum ut
ne, quse eam dissimilem Crealori suo efficial, et nou langueat, aul iuflrmetur spatio diulurnitatis. In
incessanter appetentem dominationis, id est per si- hoc ergo virtutes deiformes sunt, et ideo consimiles
mililudinem dominalionis, et conformitatem Crea- sunt quod ad omnia agenda robur forte liabenl; et
toris respicientem, sive tendentem, vel inhssfenlem, incommutabile. Nec solum virilitatem habent for-
et conforinantem se, et ea, quse post eam sunt, ut tem, et incommulabilem ad omnia agenda sub se,
_ir,gula, Quantum sibi possibile est. divinam viiiu- sed habeiit etiam i irilitatem sive virtulem non iiv=
1077 EXPOSITIO 1N HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. VIIL 1<078
lirmatam imhecilliter, ad illam susceptionem indi- jA virtute. > Post cognominationem virtutum transit,
tarum ei divinarum illuminationum. Fortes enim ad cognominalionem potestatum. Ipsam aulem san-
sunt in exseeutione operum, fortes etiam sunt in ctarum pptestatum (subaudilur nominationem) exU
perceptioue donorum, quia virtutes eorum, -et si stimo- declarare ordinationem quamdam illarum.,
inflrmetur ad divlnam virlutem comparata, non la- aequipoteiilem divinarum dominationum, et virtur
men inflrmatur ad divinam eonformata. Inflrmatur tuin, idest ajqualis potentiaecum"dominalionibus e,<
conditione ad capiendum totum, quod Creatori pro- virtutibus ordinalionem, dieo, bene ornaiam et in-
prium est; sed non infirmatur corruptione ad perci- confusam circa, divinas suscepliones, id est circa
piendum totum, quod creatufse debitum est. Non dona diyina suscipienda, quia dona Dei, quce ad
crgo imhecilliter inflrmatur : quse etsi virtutem non ornatum pulchritudinis spiritualis suscipit, in suo
haheal Crealori aequalem, habet tamen fortitudinem gradu, et ordine huniililer persistens sine confusione
creaturae sufficieritem. Proplerea vifilitatem habet custodii. Existimo eliam ipsam nominationera.po-
fortem, et incommutabilem ad exsecutionem facien- testatum declarare ordinatum, id est ordinationem
dorum, et non infirmatam ad perceptionem mune- poteslatis supermundanse, et intelleclualis : po,-
rum; etreductam potenter, hoc est, eonversam sive testatis, dico, non prseeipiiatse tyrannice in ea ,
Teformatam in imitatione Dei, hoc est, ul Deum " quce infeiiora sunl, cum potestativis virtutibus, id
imitetur ; reduetam quidem per iUuminationes, in est violenta forlitudine. Sed polius reductce, sive
imilationem per operationes. Et habent virilitatem conversce potenter in divina post bene ordinalis,.
non relinquentem deiformem m.olum aliqua imbe- id est post virtutes, quae ante eam ordinatae sunt.:_-
. cilliiate suimet. Deiformem motum vocat, quod ipsse et potestatis, dico, reducentis deiformiter, id est
virtutes eoelesles incessabiliter moventur, ut Deum secundum similitudinem divinam, quae post eam
imitenlur; vel desuper seilicet appetendo accipere, sunt, id est, illos ordiries angelorum, qui post eam
quod ille iiabet, ul idem sint cum ipso; auf deor- subsequunlur. Sieut enim ipsa meditanlibus supe-
sum, faciendo quod facil, ul non recedant ab ipso. rioribus ad simililudinem Dei convertitur, ita me-
Sic itaque habent virUitatem non relinquentem dei- diante ipsa quse inferiora sunt ad eamdem Dei si-
formem motum; sed per illum deiformem motum militudinem revocantur. Adhuc sequitur : Potesta-
firiniter ferenlem se, vel exlollenlem in superes- tes assimilatae, quantum fas est, id est, vel licitum,
sentialem, et potentiiicam virtutem Creatoris : ac vel concessum ad potentificam, causalem poteiir
per hoc factam imaginem similem virtuti ipsius tiam; quia omniapotest, etcausa, est.omjiium. Et
Creatoris, juxia quod licef, hoc est, seeundum quod potestalis, dico, revelantis , cam." scilicel divinam
concessum est.ipsis, vel possibile. In hoe enim quod potentiam, quantum. possibiie est, angelis eam re»
virilitasillorum perdeiformemmotumin superessen- velare. Quomodo revelaniis ? pplestati.va virtute.
vialeiri, et potentiflcam virlutem Creatoris sustolli- Ubi revelantis ? In ordinibus per ipsam bene orna-
tur, ejusdem divinse virtutis imago et similitudo tis, hoc.est, in suhsequentibus ordinibus, quos or-
fieri comprobatur. Propterea, inquit, existima.virU nat,, divinam eis.potentiamjsxemplo sui revelando.
litatem illorum imaginem effectani similem. divinse Sequitur : « Has habens.deiformes proprietates
viriuti, et conversam ad illam divinam virtutem, media coslestium animorum dispositio, purgalur
ulpote ad principalem virtulem ; ad secunda vero, quidem, et ilhiminatur.,, et perficitur, quemadmo-
virtutem dans.^et. deiformiter provenientem. Sic, dum dictum est, a divinisilluminationibus inditis
inqu'.t,.cognominatio virtutum docet virilitatem eo- sibi secundo per primam hierarcbiam disposilionem,
- rum conversam ad superiorem virtutem Dei, ut ab etper mediam illam secunda manifestalione dela-
illa quasi a priiiia deiformitatem accipiat; et docet lis. > Media,. inquit, dispositio coslestium anU
eliam eam provenienlem vel procedentem ad secun- morum., de. qua scilicet hactenus traclatum est
da, id.est, ad subsequentes ordines, ut ilUs deifor- . quse constat dominationibus et virtutibus, et pote-
miter. proveniaf, dans eis virtutem, etin ipsa vh> n statibus :.ipsa habeus deiformes proprietates, has
tute.Dei ^onformitatem, ut ipsam deifbrmitatem, et scilicet quas supra diximus, purgalur et illumina-
a superiori aceipiat, et inferioribus tribuat *.accipiat lur,. et perficitur, quemadmodum superius dictum
per donum, trihuat per exemplum. est de prima hierarchia ; purgatur dico,' a divinis
Sequitur: « Ipsam autem sanctarum..polestatum jlluminalionibus inditis sibi secundo (subauditur
asquipoientem divinarum dominationum, et, virtur loeo), per primam hierarchicam dispositionem,
lumbene ornatam, et inconfusam circa divinas su- Prima hierarehica disposilio in tribus primis ordi-
sceptiones ordinatione, et ordinatum supermunda- nibus constat, id est seraphim, cherubim, et thro-
n»,.et.inieUectualis potestatis, non tjTannice in ea, nis : quse primo loco ab ipsa divinitate divinaa,
qsisa inferiora sunt, poteslativis virtutibus prsecipi- suscipit illuminationes : quibus pluminatjonibus.
tatae, sed potenter in divina post hene ordinatas postea secunda manifestatione per mediam illam.ad
reductae: et post eam deifoi*miter reducenlis, et ad secundam bierarchiam delatis, ipsa secunda hie-
potentificam causalem potentlam, quantum fas est, farehia per easdem divinas Illuminaiiones se-
assimilatae : el eam, ut pbssibile, augelis revelantis cundo loco purgatur, et illuminatur, et perficitur_
in bene ornatis per ipsam ordinibus polestativa Sequitur : «Itaque per alium dicium venientem
1079 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1080
in alium angelum auditura, symbolum faciemus a A pium reduclorura; et ruyslicarum purgaiionum, et
longe super perfectas, el per processionem occultse in illuminationum, et perfectionuni in parlicipatione,
sequentia perfeelionis. > Exemplo et auctorilate secundum quod eis fas faclorura. » Ac si diceret:
probat quod dixerat, scilicet mediam disposilionem Quia superiores spiritus perfectiores sunt inferio-
angelorum illuminari a prima, sive perprimam, ribus et consequentibus, propterea a npslra sacer-
Iioe est, quod dicit : Symbolum facieraus, hoc est dotali traditione primi inlellectus, id est, supremi
exemplum, sive denionstrationem perfeclionis, sci- brdines angclorum vocantur perfectivse, et lucifi-
licet divinse a longe super omnia perfectse : et oc- cas, et purgativce virtutes inferiorum, qu.ia per ees
cultseper processionem in sequentia ; quia, cum in inferiores perflciuntur et purganlur, ef iiluminan-
se occulta sit et invisihilis, pcr processionem la- lur : virtutes nominaiitur inferiorum , utpote redu-
imen exit, et manifestatur in sequentia, id est, in ctorum per se, hoc est, per seipsos in superessen-
eos qui post ipsam primo loco sunt immediate, tiale principium omnium, id est Deum , et inferie-
sive in eos qui post illos sequuniur. Ilujusmodi, in- rum, dico, facloi*um in participatione, quia parti-
quam, perfeciionis diviuas in se perfectae et oceullas, cipes facti sunl, quantum eis fas est, mysticaruin
et tamen per largitionem gralise in sequentia pro- purgalionum, et illuminationum, et perfectionum.
cedenlis symbolum faciemus, dictum, id est dictio- " Per ipsos itaque superiores, per quos purgantur, et
nem, sive sermonem per alium angelum prolatum illuminantur, et perficiunlur.
et poslea venientem in alium augelum, et ab Sequitur : « Hoc enim est omnino divina ordina-
eo auditum. In eo enim quod alius angelus di- tione divinitus promulgatum : per priina secunda
xit, alius audivit, alius doctrinam protulil, alius divinis participare illurainalionibus : hoc, inquit,
suseepit: symbolum factum est, hoc est demonslra- est divinitus promulgalum, > -vel manifestaluin
tio, sive argunienlum, quod divina perfectio per « omnino, > id est, universaliler de divina ordina-
priores et superiores ad sequentes et infericres par- lione, quod secunda ubique per prima pariieipanl
licipanda procedit. « Nam sapientcs circa nostras divinis ilL _ linaiionibus.
sacras immolationes aiunt per seipsas lucenies di- Sequitur : «Invenies autem hoc el multoties a
vinorum plenitudines, per alias conlemplativarum theologis expressum : » hoc, inquit, quod dico se-
paiticipaiionuiii esse perfectiores. > Ac si diceret: cunda per prima paiiicipare divinis illuminalipni-
Non est mirum,' si in angelis, alius docuit, alius bus, invenies tu expressum, id esl, manifeste ma-
docebatur, quarido aliusalio doctior est. Nam qui gnificaium, et notatum in Scripturis scilicet saeris ;
sapienles sunt circa sacras nostras immolationes, P a theologis, id est, iis qui de divinis ratiocinaii
id estcirca noslra sacrificia sive sacramenta, ipsi sunt, et scripserunt.
aiunt divinorum plenitudines, id est illos angelos, Sequiiur : « Quaudo enim divina et paterna hu-
qrii pleni sunt divinis donis, sive illuminationibus manitas Israel nutrilive pro sacra ejus salute cor-
ct per seipsos lucent, perfectiores esse paviicipaiio- ripiens et ulciscentibus, et iminaiiibus nationibus
num contemplativarum per alios, hoc esi, parti- in eorreptionem tradens omnigena provisorum in
cipalionibus contemplalivis per alios. Gcnitivum melius traduclione: el caplivitatem dimisit, etad
enim posuit proablativo. Qui, inquit, sapientes priorem clementer reduxil beneiicentiam : Vidit
sunt, vel periti in nosiris sacramentis , leslanlur, tkeologorum unus Zacbarias iinum primorum, ut
quod illi angelici spiritus qui per semelipsos divi- existimo, et circaDeum angelorum (corhrounis enim,
uani immediate contemplationem suscipiunt, perfe- ut dixi, est omnibus hsec angelica cognominaiio)
ctiores sunt quam cscteri, qui mediantibus superio- ah ipso Dco discentem de hoc consolatoria, ut
ribus eamdem participant conteinplationem. dictum est, verba. Alteium vero subjectorum ange-
Sequiiur : « Sic existimo et angelicorum ordi- lorum in occursum primi provenientem, tanquam
num immediatarii participationem primo in Deuin ad illuminatioiiis susceptionem, et pereeplionem;
extentorura perfeciiorem esse per medietatem per- D d.einde ab ipso divinum eonsilium tanquam a sum-
feetorum. » Quia, inquit, sapicntes hoc teslantur, mo sacerdote eruditum : Ei boc docere theologum
•propterea el ego existimo immediatam participa- conversum, quoniam fructuose habitatur Hierusa-
tionem sngelicorum ordinum, primo in Deum ex- lem a multitudine hominum. » Probat exemphim,
tentorum, boc esl, illos angelicos ordines, quiprimo quod dixerat. In Zacbaria propheta legitur ange-
loco, et principaliter in Deum extenti immediaie lum mandato accepto a Deo exisse, ct angelo alteri
ipsum participant, perfectiorem esse, id esl, perfe- sibi occurrenti mandatum dedisse ut curreret, et
cliores participationc esse perfeclorum per medie- prophetas nuntiarel, quod adhuc absque muris ha-
talem, boc est, perfectis participantibus per medie- bilarelur Hierusalem.. Hoc est enim quod dicit:
tatem, hoe est, perfectiores esse quam iis, qui c Quando divina, et paterna liumanitas, > id esl pie-
perfecti sunt aliis mediantibus. tas Dei paterna. «nutriti.ve corripiens,» id est, more
Sequitur : « Propter quod a nostra sacerdotali nutrilii qui parvulum fllium ad hoc flagellai, ut ca-
traditione perfectivse, lucificse, ct purgativce virtu- stigel, corripiens Israel ilagello Babylonicas captivU
ies primi iritellectus nominantur inferiorum; tan- tatis pro. sacra ejus salute, ut scilicet dum covpo-
<_ua.m per se in omnium' superessentiale princi- ra'.iter eum ad lempus exterius disperderel. IPM^
1081 EXPOSITIO IN HIERARCII. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. VIII. 1082
rius ad sanctitatem reparando salvaret. Sic iiaquc A ris habitabitur Hierusalem. » Sub eodem ulique
pietas Dei palerne corripiens Israel et tradens eum . sensu, prc eo quod post interniciem captivitatis
in correptionem, ad hoc scilicct ut corrigeretur tra- divina gratia populus ille in tanlum niuliiplicandus
dens eum nationibus, Chakteis vidclicet : uaiioni- foret, ut aiijbilu m.urorum Ilierusalem habitantiuin
busdico, et ulciscenlibus, et immanibus; quia el ro.iliitiido includi npn pohset.
injuriam Dei uilae snnt, et tamen lioc r.on zelo *
Sequitur : t Alier aulem Iheologorum Ezechiel
juslltice sed crudelilatis furore fecerunt. Tradcns et ab ipsa, inquit, ho,c sacratissime promulgatum
dico traductione; ut scilicet traducerentur de pa-~ esse ci.icrubim sciperjirroafa gloriosissima divini-
iriain exsilium, de lerra sua in terram alicnam, laie. > Altcrius thcologi iestimbnio probal, qiiod
de Hierusalem in Babylonem, de visione pacis in dixit, scilicet quod divina consilia a primis angelis
captiviiatem confusionis : traductione dico omr.i- iramediate suscepta ; deiude per inferiores angelos
gena, id est universali, sivc generali omnium pro- usque ad theologorum aniinos deferuniur, hoc est,
visorum in meiius, hoc est, ad salulem prcedesti- quod ait : « Alter tlieologorum Ezechiel, > scilicel
natorum.Per hanc siquidera caplivilalem et redu- lioc consilium .divinum eliani ab ipsa gioiiosissima
ctionem, quce in uno populo cor_oraliler facta est diunitale, et superllrmaiasacraiissimepromiilgatuni
omnium elecforum, et a captivitate peccaii liberan- " esse cberubira ; boc, inquil. Ezeehiel dicit, c_uod
dorum forma demonstrata est. Quando igitur di- divinitas ipsa gloriosissima in niajestate superfir-
vina pietas paterne tradens Israel lali traduclione; mata in ceternitate, coasilium suum cheiubim sa-
postea et captiviiatem dimisit, el ipsum Israel ad cralissime promulgavit vel revelavit, a quibus
priofem heneilcenliam cleraenter reduxit. Tunc postea consequenlibus est ordiiiibus manifestalum
« vidit unus theologonim Zacbarias scilicet, unum amplius? « Ipsum enkn Israel, ut diclum est, dux
primorum angelorum, > id esl, unum de primis exercitus humanitas, per disciplinas in meliustra-
angelis, hoc est unum de exccllenlibus et superio- ducens, Jusiilia divina corrigenlibus rcspondelur,
ribus, etcirca Deum positis angeiis. Dicit, « unum correctos juslificavil. » Ilumanitas , inquit, id est,
deprimis^ut ego existimo: > nam iheologia lioc pietas, dux exercitus sive magisira exertilationis,
non dicit, quod ille iiiius de primis fcierit. Sed ego traducens ipsum Israel in melius per diseipliuas,
existimo, quod ille uims de primis fuil, quia pfse- noxios condemnavit, correcios justiiicavil, et ho*"^
ceplura abalio priore non accepii, sed inanclatura scilicei judiciuw ex divina justitia rcspondeiur cor-
ad secundum dedit. Ideo, inquit, « exisiimo ego, > rigentibus angelis, qui niissi eraulaJ puniendum ;
quod ille unus fuit piimoium, angelorum. Quomojo _ quod idcirco divina pietas f.agella inducerel, ut
primorum angelorum, cum angeli primi non sint, reprobos condemnaret, corrcctos justificaret. Vel
quoniam qui ultimi sunt et iniiini tantum angeli ipsa divina-justilia respondetur corriger.iibns quod
nominantur? Non inquit, sic angelum dieo. Sed justum est, ut reprobi condemnentur, correcli ju-
secundum hoc, qiiod communis est aliquando om- slificeniur. Vel corrigeiitibus Ciialdais, id est, per-
Siibus, sicut sup a dictum est, hsec angelica cogno- sequentibus per quos Deus populuni siium flagcU
minatio niinc supremos ordines angelos voco. Sic lavit et correxit, cx divina juslilia respondctur, ut
jfaqueunus theologorum Zacharias vidit unum pii- rccipiant sicut meruerunt; Israclilas auiein corre-
moruin aiigelorum abipsoDeo discentem eonsolato- clos divina pielas justifieavit. « IIoc docctur pritmis,
ria verba, de hoe scilicel negotio capliviiatis, et re- posl cherubiin lumbos sapphiro prcccinctus, qui po-
ductionis Israel, ut dictum est in propbetia, scili- dere juxla symbolum hierarchicuin induebalui' : >
cel ipsius Zacharice. Vidit eliam aUerum subjecto- hoc, inquit, diviuum consilium condenmatioiiis
rum angelorum in occursum prirai angeli provenien- et juslificationis « doceiur, priinus post cherubim,
tem id est exeuntem, velprcevenientem, id est, prse- consiilulus qui induebatui podere juxla symbolum
currei.tera antequam vocelur, tanquam paratum, et hierarchicum. » Quod enim posl cherubim quidam
devoium per se ad susceptionera, ct perceptionem D apparuit lumbos sapphiro prcecinclus, et podero
iiluminationis suse, quam accepturus erat ab illo. indutus, symbolum eral hierarchicum, id est flgura
Deinde vidit ipse Zachaiias illuin secundum angc- hierarchica, quia bierarchia visibilibus figuris uli^
lum eruditum consiliiim ab ipso primo angelo tan- turad invisibilium demonstrationera. Et non solum
quam a summo sacerdote, ulpote scilieel a supe- ille, qui post cberubim primus erat, docelur divi-
riori, et sacra dante : et"vidit etiam eumdenf secun- num consilium, sed etiam reliqui, qui sequuntur..
dum angelum postea conversum, hoc docefe theo- Hoc est enim quod suhjungil: Reliquos auiem an-.
Ipgum, hoe est conversum a primo angelo, cui in- gelos, qui secures habebant, diviua ordinatio impe--
tendebat; ad theologum, hoc est ad ipsum Zaeha- rat a priori doceri de hoc divi.ium judicium. De hoo
riam, ut eum doceret, hoc sciiicel consiliuni divi- scilicet consilio, sive de hoc opere divina ordinalio
cum, quod ipse didicerat a primo angelo : primus imperat ipsi cherubiin « reliquos angelos doeeri ab
autem angelus aDeo, hoc est aulem,cpiisilium, eo, ».qui primus erat post cherubim, uteo ordine
quod ipse -annuntiavit « quonjam fruclupse_, > id prseceptum divinum primum in cherubim descende-
csf, copiose « habitabilur » Hierusalem a multitu- ret, .deinde per cherubim ad eum qui proximus
d_ne homiuum. Alia tranEiaiio dicit: c Absque mu- era_l podere indutus, per. quem tandem ad con^
1083 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. 1N AREOPAGIT.. 1084
sequenles angelos, qui cum securibus parati crant A A alium in alium Ueri demoustratur ? Illud quidem in
venirct. visione Ezechielis, de qua hoc sumplum est, testi-
Sequitur : « Ei quidem enim dixit mediamper- liionium conjicitur magis, quam exponit; quo-
tfansire Hicrusalem, et dare signum in frontes cor- niam ex eo quod primus ille post cherubim sanctam
reclorum virorum : » vel ei, hoc est, cherubim di- stolam, sive podere indutus de medio cherubim
xii divina ordinatio, utille prasciperet.sequentemse ignem accipere jubetur, eumdem ignem ab ipso che-
pertransire mediam Hierusalem, etc. Vel ei, hoc est, rubim non inconvenienter accepisse creditur. De
sequenli post cheruhim, per ipsura cherubim t di- Iioc itaque quid dicere poterit aliquis, nisi quoil
xit mediam pertransire Hierusalem, » etc. Et non manifeste ostendilur -divinam largilionem per alios
solum illi per cherubim prceceptum dedit, sed aliis ad alios Iransire ? Aut eliam de angelo voeante di-
ctiam post ipsum sequenlibus hoc est, quod subdi- vinissimum Gabrielem , et dicente ei : Fac illum
dilur :« Aliis exite in civiiatem posl eum, el percu- intelUgere sermonem [visionem] : quid dicere poie-
tite ; et nolite parcere oculis veslris. Ad omnes au- rit aliquis, nisi quod secundum ejusdem disposi-
lem super quos est signum , ne appropinquelis. » tionis ordinationein divinura praeceplum per alios
Hauc aulero omnia, quae de visionibus propheticis ad alios descendit; et qui superiores sunt, inferio-
assumpta sunt, ad lioc valent, ul ostendatur, quod r.*feusimpej-isntfacienda, quemadmodum cognoscen-
primi et summi angeli ab ipso Deo erudiuntur, se- d.i insinuant? De his itaque aut etiam de aliis om-
ctindi a primis, tertii a secundis. niSius, qucecunque alia a sacris iheologis dieta sunt
Sequitur : « Quid fortassis quis dixerit de dicenle de cosleslium Iiierarehiarum deiformi ornalu, quid
angelo ad Danielem : Exiit sermo ; aut de ipso pri- aliquis dicere poterit, nisi quod supradictum esl?
mo ignem ex medio cherubim recipiente? aut illud Ad quem scilicel ornatuni ccelestium hierarchiarum
ejusdem, quod abundantius in ordinis angelici nostrce, idest hunianse, siveEcclesiasticae bierarchice
ostensionem; quoniam et cherubira immittit ignem ordinatio assimilata, quantum ei possibile (scilicet
in manus sauctam stolam induli; aut de vocante assimilari) ex ipsa similiiudine habebit angelicam
divinissimum Gabrielem, el dicente ei: Fac illum pulchritudinem quantum in characleribus, hoe est,
iutelligere visionem. Aut qusecunque alia a sacris iiguris, et similitudinibus. Quantum enim inodo
theologis dicta sunt de cceleslium hierarchiarum habct in figura sirailitudiuis, lantum postmodum
dciformi ornatu, ad quem nostrse hierarchise ordi- habebit in celsitudine glorificationis. Modo quidem
natio, sectindum quod possibile est, assimilata, an- characterem et signum habet in figura ; tunc rei-a
gelicam pulchritudinem, quantum in characteribus Q , et veritalem habitura in gloria. Quidam characleres
habebif formata per eum etreducta ad superessen- istos extranee intcrpretari conati sunt; in illa fu-
tialem simul omnis bierarcliise. » In liis teslimoniis tura gloria beatitudinis supernce phantasias quas-
propheticis, sicul supra diximus, hoc solum probare dam et imagineserrorumproDeoin conlemplalione
intendit, quod in angelis alii alios docent, et infe- speculantibus opponentes, Demn' in sua substaniia
riores a sufierioribus prseccptum, et doctrinam sus- nulli unquam visibilem asserentes. Sednos beaiitu-
cipiunt; sive eliam cum hoinines ab angelis eru- dinem non exspectamus in contemplalione iiguia-
diuuiur, et inferiorcs a superioribus cognitionem rum, quibus veritas ipsa'promissa est. Noslrse igilur
aeeipiunl. Quid euim dixerit quis, hoc est, aliquis, hierarcbias dispositio ad angelicum ornatum foima-
de angelo dicenle ad-Dauielem, nisi, quod inferior ta, quantum modo in characleribus et iigura babet
a superiore eruditur, et doctrinam suscipil? Aut sirailitudinis, tantuih postmodum bahebit fn gloria
etiam quid dixerit aliquis de illo primo superius pulchritudims. Modo quidem foimata per eum :Iioc
post cherubim commeniorato podere induio, et; est, et secundum eum angelicum scilicet ornaliim,
ignem, ex medio cherubim recipienle, nisi boc si- et mediasle eodem ornatu angelico, reducta ad su-
militer, quod alius ab alio accipere ostendilur, quod peressenlialem siraul omnis hierarcbiae, hoc est,
per se habere non polest? Aut quid aliud est etiam D reparata ad similitudinem Dei, qui est superessen-
illud ejusdem, scilicet visionis, sive exeropli, quod tialis omnis hierarchiae; quia ab eo omnis hierarchia
abundantius est sive copiosius in ostensionem an- nonsolum formam, sed etiam substanliam habet;
gclici ordinis, id est adoslendendum, quod in ange- quia oninem hierarchiam ipse non soluni instituit,
lis aliis alii superiores ordines ordinati sunt, sicutl sed etiam ereavit, ut posl ipsum esset similitudine,
dico, quod cherubim immittit ignem in manus sau- sub ipso conditione.
ctam slolam induti, Jiisi manifeste dispensaiio per

LIBER WONIIS.

TITULUS CAPITULI IX ;
De principalibus, archangelis et angelis, el de uitvma eorum hierarchia.
LITTERA. ticas concludens hierarcltias a deiformibus priitcipi-
Heliquus nobis in contemplalionem ornalus-ange- bus, archangelis, el angelis disposilas. Etprimoqui-
I0S5 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. IX. JOSS
detn dicere necessarium exislimo , sccundum quod A ipsis visorum dkinitus, et corralionaliter cullui. Iloc
mihi impossibile, sacrarum earum cognominaiionum perhibelur et ipse Hebrworum populus perpessus esse.
manifeslaiiones. Manifestal enhn ipsa quidem cmle- Coynitionem enim Dei repulisli, ail, et post cor luum
stium principum illud deiformiter principale educli- exisii (Ose. iv; Jer. n). Neque er.im coaciam habe-
vum cunt ordine sacro, et principaiibus decentissimis mus viiam; neque per providcnlium propriam polesla-
virlutibus, el ad superprincipale principium ea%uni- iem, divina luminaprovidmilluminationis revelantur,
versaliter converli, el alias hierarchice ducere, et ad sed htlellectualium visionum dissimililudo superplena
illud ipsum, quanlum possibile, formari princificum palerna bonilate lucis donalionem, aul omiiino non
principium, manifeslareque superessenlialem ejus or- partkipatam facil, ad earum reformalionem non di-
dinationem ornatumque principalium viriulum. Ipsa slributam, aut parlkipaliones fucit differenles, pur-
aulem sanctorum archangelorum wquipolens quidem vas aut magnas, obscuras aut claras, unius et sim-
esl cadesiibus principatibus. Est enhn, et eorum, el plicis, el semper eodem se modo habeniis, et superex-
angelorum, ut dixi,- hierarchia una, et disposiiio. pensi fonlalis radii. Dcinde quia ei aliis genlibus, ex
Verumtamen quoniam quidetn non est hierarchia non quibus et nos respeximus in illud, omnibus paralum
el primas, et medias, et ullimas virlutes habens, ar- in iradilionem et apertum divini luminis, et magnum,
"
changelorum sanclus ordo communicalivwhierarchicw el copiosumpelagus, 11011 alienigenw quidam impera-
tnedietati exlremorum recipilur. Etenim sucratissi- banl dii: unum autem oninium principium, ^i ad ip~
mis principaiibus communicat, ct sanclis angelis. sum reduxerunt scquenlcs, secundum unamquamque
Jpsis quidem quoniam ad superessentiale principium gentem sacerdoiio fungenles angeli. Melchisedech in-
principaliter convertilur, et ad ipsum, ul possibile, re- tetligendum summum sncerdoinn exisienlem Domino
formatur, et angelos unifical secundum bene ornatos amicissimum existettlium, non exislenlium, sed vere
ejus, el ordinalos, et invisibiles ducalus. Islis vero , exislentis excelsi Dei. Elenim sic simpliciter Melchi-
quod et eis prophelico est ordini, divinas illuminatio- tedech ipsi theosophi non amicum Dei iantutn, sed el
nes hierarchice per primas virlutes suscipiens, cl an- sacerdotem vocavcrunt (Gen. xiv). A11ul sapienlibus
gelis eas deformiter annunlians, et per angelos no- aperte signipcaient, quod nonsolum ex eis in ipsum,
bis manifestans secundum sacram uniuscujusque divi- qui vere esl, Deum converlil. Adhuc autem et aliis ul
nilus illuminatorum analogiam. lpsi enim angeli, summus sacerdos educet ea, quw cst ad veram, et
sicut prwdiximus, completive consummant omnes solam divinilaiem rcductione. El hoc aulem iuam
cmleslium animorum dispositiones , secundum quod summe sacerdolalcm inlelligcntiam admonebhnus,
consummandum est : quippe in cmleslibus essenliis _ quod et Pharaoni apud ipsos JEgtjpiios imperanie
habentes angelicam proprielatem et magis apud nos engelo (Gen. XLI), et Babyloniorum principi prwsidc
angeti, quam priores apiius nominati, quantum cir- proprio, omni providenlia, et dominationis providum,
ca id, quod manifestius est, ipsis est hierarchia , et el polestalivum secundum divisiones distiibutum, el
vtagis circuinornalus.Excelleniissimam quidem enim, geniibus illis veri Dei mhiistri duces staiuli sunt for-
ut diclum est; disposilionem tanquam ipsi occulto mationum ab angelis visionis manifeslatione, angelit
primilus ordinale proximantem, clam, formans [for- continuo sacris viris Joseph, et Danieli ex Deo per
maniem\ exislimandum ordinare secundam. Secun- engelos rcvelatm (Dan. 11).Unum enim esl omnium
damvero, qum complelur a sanclis dominationibus, principium, ei providentia. Et nullo modo exisliman-
etvirtutibus, etpotestalibus, ei, qum est principibus, dum Judmos quidem pleniler dixisse divinitalem; an-
et archangelis, et angelis, Itierarchiw prmesse. Pri- getos aulem specialiter, atil mque honorabiliter, aut
tnam quidem hierarchium manifeslius; eam vero, opposilis, uul Deos quosdam attero imperare aliis
qum est posl eam, occutlius. Principaluum aulem, genlibus. Sed et eloquium illud secundum ipsam sa-
archangelorum, el angelorum manifeslativam dispo- crqm inlelligentiam' accipiendum non ul palicnte Deo
sitionem, humanis, hierarchiis per consequenlia prw- cum alteris diis, aut angelis nostrum ducalum, in
cipcre, ul si per ordinem ad Deum ascensus, el con- lsrael principatum, et genlis ducalum Israel conlen-
versio, el communicaiio, el unilas. Et quidem necnon to. Sed ul ipsa quidem una simul, et excelsa provi-
a Deo omnibus hierarchkis optime indtta, et commu- denlia omnes homines salulariter propriorum angelo-
nicative superveniens, et cum ornatu sacratissimo rum reslituloriis manudttctionibus distribuenle, tolo
processio. lnde iheologia nostram hierarchiam ange- fere ultra omnes Israel in viri Dei illuminationem, et
lis dislribuit,principem Judmorum populi Michaelem cogniiionem converso. Unde theologia quidem ipsum
nominans (Dait, x), et alios gentium diversos. Staluit possedisse Israel inveri Dei famulatum significans,
eiiitn E&celsuslerminos genlium, secundum numerum facta est porlio Domini, ail (Psal. cxxxiv; Deut.
angelorum Dei (Deut. xxxn), Si autem quis dixerit, XXXII; Isa. xix). Ostendcns attlem et eum virilim
et quomodo Hebrmorum populus reductus est solus in cmleris gentibus distribuisse cuidam sanctorum ange-
djvinas illuminationes, respondendum qttod non ange- torum in cognoscendum per eum unum omnium prin-
lorum rectas dominaliones accusari oporlel aliarum cipium Michaelem, dixil Judaicum duxisse popttlunt
tjentium in non exisientes deos errore, sed itlos ip- (Dan. x). aperte nos edocens unum esse omnium pro-
sos propriis inflexionibus ex ea qum esl in divinum videnliam, -simul omnibus invisibilibus ct visibilibus
re.cla reduciione recidenles amore proprio, cl supcrbia virtutibus superesscnliatiter supercollocatain. Oinnes
1087 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PAHS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. ,.083
autem per singulas genles imperanles angelos in ip- A j prinoilicum principium, quanluro posslhiij cst, eas
sum, ul propriam principium sequenles, votuniaie scilicet viiiutes formari ad illud, vel conformari
esreiUiali quasque virlutes exlendere illi : ducere, dico, bierarcbice, id ept secundiint
EXPOSITIO. modum et mensuram prselationis suce. Suce euim
« Reliquns nobis in contemplalionem ornalus, viiiutes ad prir.cipium suum ducunt, universaiiicr
angelicas coucludens hierarchias a deiformibus conveitendo; aliorum virtutes ad principium suum
priiicipibus arehangelis , et angelis dispositas. » ducunt hierarchice prcccedendo; quiain tanium da-
Plaua sunt verba. Ornatus, inquil, concludens an- cere habc-nt, in quantum prcecedere, vel prseesse
gelicas hierarchias, dispositas a deiformibus princi- debent. Ideo hierarehice ducunt, quia in eo,iriG_aa
pibus archangelis, et angelis, est nobis reliquus, id prselati 11011sunt, recte duces esse non possurit.
est reliquum nobis est nunc hoc, ut conieniplemur Hoc ilaque "manifestat eorum cognominatio, quod
sive consideremus ornatum, id esl pulchram dispo- scilicet principatuui habent ad simiiiiudinem Dei
sitionem angelicse hierarchiae, quae quasi conclusio ex oflicio, et virlute : et quod ad principium suum
est duarum prceeedentium, et finis, in qua dispositi et suas viitutes convertunt, et aliorum virtutes du-
sunt tres ordines, id est principatus, angeli et ar- cunt. Manifeslat etiani eorum cognoniinatio orna-
changeli. B tum ipsarum principalium virtutum, koc est ipso-;
Sequitur : « Ei primo quiclem dicere necessaiium rum priiicipaluurn disposiiionem, manisfestare su-
cxistimo secundiun quod mihi possibile, sanctarum peressentialem ordinationem ejus principii primi.
carutn cognominationum manifestaliones. > Ego, Ex ipsa quippe eognominatione principatuuminnui-
inquit, existimo necessarium esse, ut primum di- tur, quod in eorum prcelatione primus principaius
cani manifestaiioiies cognominafiomim earum, ut manifestatur, quia ipsum princioando et imitantur,
per interpretalionem cognominationum manifesten- et raanifestant.
tur proprietates carum. Hoc igitur primum existi- Sequitur : « Ipsa autein sancloruro archangelo-
mal exponendum, quare in hac ullima hierarchia rum sequipolens quidem est cceleslibus prineipati-
al i principes, alii archangeli, alii angeli nominan- hus. Estenim eteorum, et.angelorum, ut dixi, liie-
tur, quia ex ipsa discreta cognominatione proprie- rarcliia una et dispositio. i Ipsa (suhaudilur) eog-
tates" singulorum manifestantur. Hoc estj quod sub- noroinatio « sanctorum archangdbrum, sequipotens
dit : « Mauisfestat enim ipsa quidcm cosleslium est, » id estccquam potenliara, vel asqualem poten-
principum illud deiformiter principale eductivum tiam, significal, « ccelestibus principatibus; » quia
ciim ordine sacro et principalibus decentissimis vir- una hierarchiaest, et una disposiiio irium ordi.vum,.
tutilus el ad super prineipale piincipium eas uni- hoe esi, et angelorum, et'corum scilicet archange-
ser&aliter converti, el alias liierarchice ducere; et lorum, et principatuum. Et lieel ex eo, qaod una
ad illud ipsum, quantum possibile formari princili- est hierarchia, una esl et asqualis potesias triumj
cum priiicipiuro, iran festareque superessentialem tamen quia nulla hierarchia est, quce non habeat
cjus ordinationem , ornalumque principalium vir- et primos, et medios, et uliimos ordines, ideo ar-
tutum. » Exponit quid singulares cognominalioncs changeli inler principaius, qui primi sunt, ef ange-
in hac hier.v.chia ultima significent: etprimum de los qui iiltimi sunt, medio loco constituti, utro-
eognomiiiatione piiucipatuum tractat, oslendens rumque participant proprieiatem. Hocest, quod di-
quod ipsa scilicet cognominatio manifestat illud cil : « Verunilamen quoniam quidem non est Me-
principale educlivum, hoc est, illura principalem rarcbia, non et primas, et medias el ultimas viriu-
dncalum, quem habent, deiformiler, hoc est simili- les habens, archangelorum sanctus ordo commu-
Uidinem Dei; quia sicut Deus unus, et summus nicativehierarchice medietati exlremoru m recipitur. >
princeps estomnium, ila ipsi principes, et duces Quoniam, inquit, non est hierarchia aliqua qu;e
sunt subjeclonim angelorum et homhium. Hunc iion habeat et primas, et medias, el ultimas virtu-
itaque ducatum ipsa cognominatio manifestal cum D les : ideo « sanctus orclo archangelorum recipUur
ordine sacro, et priucipalibus decenlissimis virlu- communiealive medietati hierarchise exlremorum :>
tibus, qula ipsum ducatum et ex ordine sacro; lia- hoc est, recipiiur ut in medietale sit extremorum
be..t, ctexprincipalibus viriutibus. Quia quod du- communicans hierarchise, Id est sacrce poieslati il-
ces et principes aliorum sunt, et ex eo habent, quod loriim, vel hierarchicse medietaii recipitur, hoc est
ad hoc ex officio ordinali sunt, et ex boc, quod ad possidendam hierarcbicam medietaiem, qusa
principalibus virtutibus cceteris excellentiores exi- eomniunicaliva est extremorum, hoc est, quod se-
siunt. quitur : t Et enim saeratissimis principaiibus com-
Sequitur : « Et*ad super principale principium municat, et sanctis angelis. » In quo aulemutrius- (
eas universaliter converli; » boc, inquit, etiam ma- que i eommunicet, subsequenter oslendit, dicens :
nifustat cognoroinatio principum, eas scilicet virtu- « Ipsis quidera, quia ad superessenliale principiuni
tes, quas ipsi hahenl: universaliler converti ad su- principaliter convertitur, et ad ipsnm, ut possibile,
perpriccipale principium^ hocest, Deuin. Et signi- reformatur; et angelos uniiicat secundum bene or-
jicat eliam ipsa eoruni cognominalio, alias scilicet natos, ejus, el ordinatos, et invisfbiles ducatus. t In
virtutes, vel aliorum virtules ducore ad illud ipsum hoc, lbquit, pariifipat archaugelorum ordo cum
1089 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELE5T. S. DIONYSII.*— LID. JX. 1US0
principatihus iaeadem virtule, quia « convertilur A est. » Ac si diceret: Congrue nobis ordo arcban-
ad superessentiale prineipium suum, et reformatur gelicus per angelos divlnas illuminaliones annun-
ad ipsum, > quantum possibile- est sibi : et quia tiat, quia ipsi angeli in coslesli disposilione ullirai
eliam uniflcat, hoc est, ad unilatem ejusdem prin- sunt, et hominibus proximi, et in eis complentur,
cipii coUigit, angelos post se ducendo secundum sive terminantur et consummantur omnes disposi-
ducatus invisibiles, et ordinalos, quibus illos subje- liones sive ordines coslestium animorum, hoc est,
ctos et sequentes ducere habet. In hoe ergo archan- angelorum. Ita ergo angeli omnes coslesles ordines
gelorum ordo virtufi principatuum communicat, consummant, secuadum quod consummandum est,
quod ad similitudinem, sive imitationem illorum ad uf subaudiatur de eis; vel, ut expressius dicatur,
primum principium suum et seconvertit, et sequen- secundum quod consummandi sunt ipsi scilicet or-
tes se colligit. Et non solum principalibus supra dines angclorum. Quomodo auiem perficiant, aut
posifis, sed eiiam angelis infra constitulis commu- eonsumment ipsi angcii ccelestes ordines, sub-
nicat ipse ordo archangelorum. Hoe est, quod jungit, dicens: « Quippe in ccelesiibus essentiis
subdit: « Istis vero, quod el eis prophetico est ordi- habentes angelicam proprietatcm, et magis apud
ni divinas illuminationes bierarchice per primas nos angeli quam priores apiius nominali, quantum
virlutes suscipiens : et eas angelis deiformiter an- B circa id quod nianifeslius est ipsis est hierarehia,
nuntiaus : et per angelos nobis manifestans seeun- et magis circumornalus. >. Non, inquit, mirum est
dum sacram uniuscujusque divinitus illuminatorum si in eis ccelesles ordiries terminanlur, quia inter
analogiam. » IUis, inquit, id est priucipatibus com- omnes ecelcoles essenlias eorum proprium est nobis
~ divina secreia nuntiare; et in hoe habent angelicam
municat, sicut supra diximus, ordo archangelorum.
Istis vero, id est, angelis in hoc communicat, proprietatem, quod eoruin proprium est nunlios
quod eis et prophetico est ordini, id est, ordo. esse hobis; el idcirco apud non aptius angeli no-
propheticus, et ad prophetandum ordinatus, pro- minati sunt niagls quam priores sive superiores, in
phetans eis utpote inferioribus divina secreta, quanlum videlicet ipsis est hierarchla, id est po-
divinas quidem iiluminatiqnes suscipiens per pri- testas, vel officium circa id quod manifestius est
mas virtutes, Iioc esi, per principatus, aui priores, nobis, et in quantum etiam ipsorum ornatus, sive
el superiores sunt: ipse suscipiens, dieo, « hierar- dispositio, vel ordo magis circum, id est, circum-
chice, > hoc est, seeundum quod ordo, et dispo- scriptibilis est, et intelligibilis nobis propter mini-
sitio hierarchica exposcit, ut scilicet inferiores a slerium visibilibus- appropinquans. Ideo eis magis
superioribus suas illuminationes suscipiant. « Sus- est circumornatus, hoc est, cognoscibilis vel com-
cipiens,» dico, « et annuntians eas, > scilicet illu- prehensibilis ordo, qiiia nobis proximus.
minationes, quas a superioribus suscipit, angelis Sequilur: « Excellentissiraam quidem eninl, ut
iiiferioribus : annuntians autem deiformiter, ut in dictum est, dispositionem tanquam insiocculto pri-
boc, qupd a superioribus suscipit, hierarchicam naitus ordinare proximantem clam formaus [forma]
disposilionem.cuslodiat; in hoc vero, quod infe- exislimandum ordinare secundam. Sceundam vero,
Tioribus tribuit, a Dei conformilate non recedat, quae completur a sanctis dominationibus," et virlu-
qui summus omnium universis subjectis sua dona libus, et potestatibus, ei quse est principibus et ar-
participanda largitur. Illuminalionem quippe a su- changelis, et aiigelis, hierarchiss praeesse. Primam
periori suscipere hierarchicum est, infcriori autem quidam hierarchiam nianifestius, eam vero quse
dare divinum. Ac per hoc ordo archangelicus medio post eam, oecultius. Principatuum autem, et axchan-
constituius secundum disposilionem hierarchise et gelorum, et angelorum maiiifestativam dispositio-
superioribus et inferioribus partieipat, divinas illu- nem, humanis hicrarehiis, per consequenlia prseci •
minationes ^i superioribus suscipiens principalibus, pere, ut sit per ordinem ad Deum ascensus, el con-
et angelis inferioribus eas aununtians : et per an- versio, et communicatio, el unitas.» Existimandum
gelos nobis quasi postremis et infimis easdem divi- '.D est, inquit, exceUentissira3m dispositioiiem, boc
nas illuminaliones annuntians secundum- sacram est, supremam hierarchiam tanquam primitus, id
uniuscujusque divinilus illuminaiorum analogiam, est, principaliter approxiinantem ipsi occulto, id est
lioc est secundum modum el mensuram capacitalis Deo, ordinare secundam, clam, id est, occulle, vel
uniuscujusque nostrum ad eamdem divinam illumi- incomprehensibiliter formans eam. Secundam vero
nationem percipiendam. vel annunlians nobis pef hierarchiam, quas completur a sanctis dominationi-
angelos secundum sacram analogiam uniuscujusque bus, et vhiutibus, et potestatibus, existimandum
iilorum, sciUeet angelorum, divinitus illuminato- est prseesse ei, scilicet hierarchise, quse ex princi-
rum, id est in tantum per unumquemque divinam patibus, et archangelis, et angelis, et exislimandum
illummationem annuntiant, in quantum unusquis- estprimamquidem hierarchiam, hocest, supremam,
que aptus est ad eam capiendam in se, et annun- pcrcipere manifestius divinas illumlnationes, vel
tiandam-aliis per se. manifestius praeesse tertice; eam vero, quse post
Sequitur : < Ipsi enim angeli, sicut prsediximus, eam est, hoe est,- secundam, occultius scilicel prce-
completive consummant omnes ccelestium animo- esse. Disposilionem autem, id est, hierarchiam
rum dispesitiones, seeundum quod consummandum principatuum, et - archangelorum, et "angelorum,;
1091 HUGONIS DE S. VICTOttE OPP. PARS I. — EXEGETICA. - II. IN ATIEOPAGIT. 4092,
manifesfativam, id est, notam, et notificantem exi- J|& quis, ait, miratur cur boni angeli illas gentes quibus
stimandum est prsecipere humanis hierarchiis per praefuerunt a cognitione veri Dei recidere passi
consequentia, hoc est, consequenter postquam ei a sunt, respondendum hoc culpa angelorum factuin
superioribus praeceptum fuerit: ut sic sit per ordi- non esse, et quod non oportet accusari rectas domi-
ncm ad Deum ascensus, el conversio, et communi- nationes angelorum pro errore gentium aliarum,
catio, el unilas, id est, ut humanae mentes per infe- quae non fuerunt ex Israel, in deos non existentes,
riorem hierarchiam ad mediam, et de media ad id est, quia errando illos coluerunt qui non erant
supremam conversae, ascendant ad illum unum dii; sed illos ipsos propriis inflectionibus, id est,
communicandum quod Deus est. propria voluntate, recidentes a recta reduciione, id
Sequilur : « Et quidem necnon a Deo omnibus est, cognitione, per quam homo reducitur in divi-
iiierarehicis pptiiue indila, et communicalive super- num, ut crederent deos, qui non erant dii; iilos,
Veniens, et cum ornatu sacratissimo proeessio. i inquam, ipsos accusandos, qui propria voluntate,
Tali, inquit, ordine unum bonum ab omnibus com- in quantum liberi arbitrii erant, a veritate in erro-
municalur, a Deo procedens in omnes hierarchicos rem lapsi sunt, et hoc ex amore proprio, quia se-
ordincs, ut eos ornet superveniens eis et inditum ipsos amaverunt plusquam Deum, et suam gloriam
per comnmnicaiionem. Ilocesl, quod ait: Et quidem B I quaerebant, et ideo superbi eraut; et ex superbia
necnon, id est, eliani, proccssio fit a Deo illins visorum ipsis divinilus, id est, eorum quae ipsis
summi videlicet boni, omnibus hierarchicis, subau- revelata sunt divinitus, et quae revelata sunt eis
dilur, ordinibus, optime indita : eis t superveniens eliam corrationabiliter cultui scilicet divino, id est,
communicativc, » hoc est, ad communicandum, et ex quibus rationabililer vel probabiliter intellexisse
cum ornatu sacratissimo. In hoc enim niagnum est potuissent quemadniodum Deum colere deberent.
ornatus divinse disposilionis, quod cuni nnum bo- Quia sicut dicit Aposlolus : « Cum cognovissent
num omnes parlicipent, non uno lamen modo com- Deum, non sicut Deum glorificaverunt; sed eva-
municandum provenit, sed per alios alii illud perci- nuerunt in cogilationibus suis. Dicentes enim se
piunt, ct rursum aliis post se communicandum esse sapientes [ecce superbia] stulti facli sunt, et
praebent. Qucmadmodum in illis spiritibus prima obscuratum est insipiens cor eorum [ecce errorin
hierarcliia secundae, secunda lertiae, tertia nostrae, non existentes deos], quiaservieruntpotiuscreaturae
id est, l.umanffi, divinas illuminaticnes communi- quam Creatori, qui est benedictus in saecula (Rom.
candas prsebel. Hoc est, quod subsequenter adjun- i). » Vel divinilus et corrationabiliter retribuente,
git, dicens : < Inde Iheologia nostram hierarchiam subauditur eis, Deo : hoe est, sapienler et condigne
Judaeorum Mi- '« cullui; hoc est, sicut decebat cultores
angelis dislfibuit, priccipem populi falsorum,
chaelem nominans, ct alios gentium divmOs. » scilicet deorum, visorum ipsis, hoc est, qui ipsis
Inde, ait, hoc est, propterea, quia inferiores a videbantuf dii, et non eran!.. In hoc enim sapienler
superioribus regunlur, theologia, id est, divina et rationabiliter retriiuit eis Deus, quod, sicut dicit
Scriptura, distribuit nostram bierarchiam angelis Apostolus, quia Deum BOMprobaverunt habere iu
regcndam, nominans Micbaelem principem populi notilia, tradidit eos Deus in reprotiuii] sensum, ut
Judaeorum, et alios angelos diversos principes gen- faciant quae non oportet in semetipsis. In semetipsis
lium scilicet nominans : sicut in Daniele principem enim puniendi fuerant, qui in semetipsis peccave-
Persarum, et principem Graecofum nominatum legi- rant.
mus. Et non solum in illis teslimoniis probatur Sequitur : i Hoc perhibetur el ipse Hebraeorum
angelos principari hominibus, sed etiam alibi testa- populus perpessus esse, hoc seilicet, quod a cultu
tur Scriptura, dicens: t Statuit excelsus terminos Dei recessit, sicut et alise nationes recesserant in
gcntium secundum numerum angelorum Dei (Dan. culluram idoloruni; vel hoc, id est, vindiclam divi-
x). i Terminos, hoc est, divisiones, sive distrihu- nam consimilem, quia similiter a cultu Dei recessit,
tiones gentium slatuit Altissimus juxta numerum et cognilionem Dei abjecit. Ait enim divina vox ipsi
angelorum Dei: quia numero angelorum numerum Israel, « Cognitionem Dei repulisti: et post cor
genlium aptavil, ut singulis gentibus singuli angeli tuum existi. i Relicto scilicet Deo, qui intus pura
praeessent; quamvis quia secundum aliam transla- niente colilur. Exisli foras per amorem visihilium,
tionem ibi non angeli, sed filii Dei, nominanlur, .quo le cor tuum, id est, desiderium et voluntas
aliud aliquid significatum videatur. prava distrahebat, In quibus omnibus liberi arbitrii
SequilUr : t Si autem quis dixerit: Et quomodo potesUs apparet, quia sine coaclicne homo, sive
Hebraeorum populus reductus est solus in divinas; ad bonum adjulus, sivead nialuni permissus.pra-
illuminationes?Respondendum quod non angelorum pria voluntate inclinatur. Hoc est quod sequitur":
rsclas dominationes accusari oportet, aliarum gen- « Neque enim coactam habemusvitam. » Ypluntas
• tium in non existenles deos
errore, sed illos" ipsosi enim rationali creaturae dari potest libera, seil cogi
propriis inflexionibus ex ea qua; est in divinumi omnino non polest. Et sicut in nostra potestale non
recta reductione recidentes amore proprio, et Super- est ut divinae illuminalionisdonum nobis offeratur,
bia, ipsis visorum divinitus et corralionabililer jta nonnisi in nostra polestate esl ut oblatum susci-

cultui. > Ae si dieeret Mirum quidem videtur. Si piatur. Nam aliquando et cum nolumus oflertui'.
1095 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. IX. . 1094
sed nunquam suscipitur, nisi cum volumus. Et A quod bomis Dominus in republica sua bonos sub se
cum volumus, quidcm a Deo volumus, quia donum ministros constiluerit: quorum ministerio el hoc
Dei est voluntas bona. Cum autem nolumus, a postea factum est, quod nos, qui ex gcntibus credi-
nobis nolumus, quia nolle nihil aliud est quam dimus, respeximus per fidem ad Deum, et ad pleni-
non velle : quod desertio boni est ad non esse, et tudinem illuminalionis ejus, reducli per eos : quod
nihil, quod sine ipso factum est. Itaque « divina utique uon fecissent, si boni non fuissent. Hoc est
lumina providac illuminalionis, » quia per ea Deus quod dicit. Deinde etiam ex hoc probari potest,
provide illuminat, illa quidem non « revelantur per quod boni angeli praelati fuerunt gentibus, quia sci-
propriam poteslatem providentiam : i id est, eo- , licet ipsis aliis gentibus, quae non fuerunl ex Israel,
rum qui ex eis acceptis providentes fiunt; vel pro- ex quibus gentibus et nos, qui postea credimus,
visorum, id est, eorum qui provisi sunt, vel prae • respeximus, conversi per fidem in id magnum et
destinati a Deo ad illa accipienda. Notandum, quod copiosum pelagus divini luminis, quod paratum est
ubi nos revelantur habemus, alia littera habet obcce- et apertum omnibus in traditionem,' sive largitio-
cantur; quae licet diversa sint, ad eamdem tamen nem, quia largitur se et tradit omnibus volentibus
veritatem astruendam pertinent: ut scilicet osten- et desiderantibus illud accipere.- Illls videlicet genti-
<3alurquod utrum divina lumina revelentur, id est, " bus non imperabant alienigenae quidam dii, quamvis
manifestentur, an obcaeeentur, id est, abscondantur hoc videri posset, quia idola' coluerunt, et falsos
et occultentur, nori in poteslate accipientium, sed deos adoraverunt. Sed unus Deus illis imperabat,
in arbitrio dantis constat. Sed lamen quamvis ipsa et dominabatur, quia sicut est uuum principium
manifestatio vel occultatio in eorum potestale non omniuni, a quo sunt omnia, ita est unus Doniinus,
sit, susceptio tamen nunquam tit, nisi cum eorum et rector, sub cujus poteslate constiluta sunt uni-
voluntate, quia ralionale honum est quod non potest versa. Qui sicut in seipso bonus est, ita ministros
nisi a cognoscenie et volente percipi. lgitur aut bonos sub se rectores el duces angelos conslituit,
prava voluntate fit ut omnino repellantur, aut diffe- et illi angeli reduxerunt nos sequentes per fidem ad
rentia bonae volunlatis, ut dissimiliter participentur. ipsnm principium nostrum. Reduxerunt, dico, se-
Hoc est quod dicit: « Sed intelleclualium visio- cundum quod erant sacerdolio, id est sacra praela-
num, » hoe est, spiritualium oculorum, rationalhim lione, fungentes secundum unamquamque gentem,
scilicef mentium, « dissimilitudo facil donalionem hoc est, unusquisque ex ea gente in qua sacerdotio,
lucis, » venienlem scilicet« de superplena, » hoc id est sacra potestate, fungebatur, ad lidem conver-
est, de valde plena et excellenter plena paterna ^ lit eos, qui credidernnt, et ad princinium suum re»
bonitate; illam, i inquam , donationem facit ipsa spexerunt.
dissimilitudo, aut omnino non participantem, et Sequilur : t Melchisedech, intelligendum, sum-
uon dislrihutam ad earum sciiicet visionum refor- raum sacerdotem existentem Domino amicissimum
mationem: « aut facit participationes differentes, existentium, non existentium, sed verc existcnlis
b.oc est, parvas aut magnas, obscuras aut claras, excelsi Dei.» De angelorum ministerio et officio
imius fontalis radii, et simplieis, et semper eodeu» tractans, subilo de Melchisedech iiarralionem indu-
modo se hahentis, et^superexpansi. » Radius enim cit: non quia,ut quidam putaverunt. angelum ipsum
eivinae illuminationis a fonte boni descendens in se fuisse, aut per hoc ejus sacerdotium inter niinisteria
nnus et simplex, et semper eodem modo se habens, angelorum commemorandum existimet, sed ut
cunctis rationalibus mentibus superexpanditur, et ostendal quod non solum angelorum, sed etiam san-
»b eis non secundum suam simplicitatem, sed se- ctorum et Deo placentium hominum, aliisque homi-
cundum illarum diversitatem differenter participa- nibus in iis qua? divina fuerunt praepositorum, opeie
tur. Aut enim pravae sunt, et omnino illam repel- et ministerio factum sit quod 'increduli ex gentibus
lunt, et faciunt ut nullo modo participetur, neque ad fidem et cultum veri Dei conversi sunt. Secundum
dislribuatur ad earum reformationem; aut dissi- ][) hunc itaque modum, quo angcli ex ofiicio praelalio-
militer bonse sunl, et differenter eum suscipiunt. nis suae sacerdolio functi sunt in genlibus, ad fidem
Sequitur: t Deinde quia et aliis gentibus, ex quU veri Dei convertentes, intelligendum est Melchise-
bus et nps respeximus in illud, omnibus paratum dech summum sacerdotem ftiisse exislentem Domino
in traditionem et apertum divini luminis, et ma- amicissimum omniumexislentinm, imo potius non
gnum, et copiosum pelagus; non alienigenae quidem existentium, sed vere exislentis excelsi Dei. Littera
imperabant dii, unum autem omnhim principium; et perplexa est. Sensus autcm hic est. Quia dixerat
ad ipsum reduxerunt sequentes secuudum unam- Melchisedecb Domino fuisse amicissimum omniuni
quamque gentem sacerdotio fungentes angeli.» Ac exislenlium, quasi corrigens dictum suum, quia eos
si diceret: Quod gentibus boni angeli praelali fue- ,. qui vere non sunt exislenles dixerat, subjungit, non
rint, non solum ex eo probari potest, quod Altissi- ' existentium, secundum quod scriptum est:« Omncs
mus terminos populorum constituisse dicitur juxta gentesquasi non sint, sic sunt coram eo (Isa. XL). »
numerum angelorum Dei, sed ex eo etiam, quod Et quasi quaereretur quis ergo existat, subjungit:
ipsis gentibus non alienigense dii ab inilio impera- < Solus excelsus Deus, qui veram habet existen-
iant, sed unus Deus. Probabile enim est omnino tiam.» Quod autem non ait vere existens excclsus
'4095 HUGGNIS DE'S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. J095
Deus, « sed vere existenlis excelsi Dei, propter simi- .& talem intelligenliam admonebimus quod et Pharaoin
litudinem praecedentis -vocis factum est, ut per apud ipsos ^Sgyplios imperante angelo et Babylonio-
eumdem casura responderct non existenlium, « si rum principi prseside proprio, omni providentia, et
verc existentis excelsi Dci. » Vel sic legi potest. dominalionis providum, et potestativum secundum
Melchisedoch exislenlem Domino amicissimiim om- divisiones dislribulum : et genlibus illis veri Dei
nium existentium inielligendum est fuissesaeerdo- ministri duces staluti sunt formationum ab angelis
tem non quorumlibel existentium, sed excelsi Dei visionis manifestatione, angelis continuo saeris viris
vere existenlis, sicut scriplum est: « Efat enim sa- Joseph et Danieli ex Dcc per angelos revelatae. j
ccrdos Dei tdtissimi (Gen. xiv). » Adhuc aliam subjungit auVoritalem, ex qja pttjha
Et sequitur : c Etenim sic simpliciter Melehisedecli re vult geutibus bonis angelos a Deo pnelaics, >\-wA
ipsi theosophi non amicum Dei, sed et sacerdotem videlicet apud iEgyplios Pharaoni arigelus visionem
vocaveruni. > Bene, hiquil, dixi Melchisedech sacer- demonstrat, et per eam illi de futura slerilitate cay-
dotein intelligenduni quia theosophi, ifl est divina telam imperat : manifestala dcinde eadeni visione'
scvibenles non sic simpliciter amicum tantummodo per Joseph, et similiter Babyloniorum principl, sci-
Dei. sed etiam sacerdotem voe&verunt. Et quare licet Nabuchodonosor, proprius praeses, id est pro-
sacerdolcm vocavefunt subjungit, dicens : «An ut B prius prsepositus suus, videlicet proprius angehts.
sapientibus signilicarent aperte qudd non solum ex visionem format, eademque poslea per Banlelem re-
eis in ipsum qui vere est Deum convertit? Adhuc serando manifestat. In quibus omriibus apparct quod
autem et aliis ut summus sacerdos educet ea quas Deus omhium ferum et providentiam habet, et do-
est ad veram et solam d.vinitatem feductioue. i minationem, et potestatem, securidum quod per ii;
Quod, inquit, Melchisedech, qui de Judaeis rion erat, las visiones discfetum, vel dislinctum, vel distribu-
non solum amicum Dei, sed etiam sacerdotem Dei tum est: quae Visiones primum angelis revelatss
vocaverunt; an ideo hoc feeerunt? utique sic. ideo suut a Deo, et deinde coirtinuo per angelos -sacris
hoc fecerunt, ut sapienlibus aperle significarent viris Joseph et Danieli, hoc esr quod dicit: 0 Ti-
quod non solum e'x eis, id est ex Israel, qui soli molhee, non solum superiora, sed etiam hoe admo-
fcunc ad cognilionem divinam reducti e't conversi nebimustuam, summe,sacerdotaiem intelligentiam,
videbantur, coinerfit in ipsum Deum, hoc est, ad id est intelligentiam tuam, qui suirinrus' sacerdos
fidem ct cognilionem ipsius Dei, qui vere est, sed es, admonebimus hoc, quod angeio imperante Pha-
eliam ex aliis gcnlibtis multos educet de tenebris raoni apud JSgyptios, et Babyloniorum principi im-
id est, angelo, qui ei prss-
ignoranlise, videlicet ea redv.clione qua? estadve- " perante prseside proprio,
ram et solam divinitatem, hoc est, ad cognitionem lalus eral; per hoc, inquam, quod angeli iliis imps-
Dei. NOn quod ipse Melchisedoch aliquos ex Israel rasse leguntur, dislributum estprovidum et potesta-
conver;isse legaiur, qui necdum pdpulus efat: nisi tivum divinse providentise ef dommatlonis secunfinm
forte Israel in patiibus superioribus accipiamus, ex illas, scilicet visiones, id est ostensum est quod
Deus providentiam suam et potestalem singtilis gen-
quibus aliqui fortassis per ipsum Mekhisedech
libiis gubernandis distiibuit; et oslensiun est etiam
tempore ipsius ad notitiam Dei ducti sunt. Vel ut
sic Iegatur, quod scilicet idcirco noii solum ainicus quod gentibus iliis veri Dei ministri duces staluti
Dei, sedet sacerdos vocatus sit, quia convertit, sub- sunt; et quomodo ostensum sil, boc subjungit:
auditur, ignaros et nescios,~ad ipsuni Detnn, cui manifestatione, scilicet visionis formationuiri ali an-
vere est credendum. Et quasi aliquis objiceret, gelis, boe est, visionis in qua demoristratae "suntfor-
quod ipse Melchisedecb, qui de Israel non erat, sed' matibnes, sive figurse ab angelis faclsc.in mentibus
alienigena, ntillum ad iidem Dei convertit, quia so- prophetarum, ad significanda futura, quales fuerunt
Ius Israel Deurn cognovit, respondet quod non so- vaccS, et spicse, quas vidit Pharao {Gin. XLI), et
lum ex Israel ad fidem Dei conversi suht, sed etiam' arbor, et statua, qiiam vidit Nabuchodonoscr
ex aliis genlibus: quss scilicet cdnverslo aliorum' (Dan. ii). Talis^ itaqne visirfnis manifestaiioise <Je-
per ipsum Melchisedech facta est. Qui tunc quidem, monstfata est divma providentia et potestas,- per an-
id est quando Abraham benedixit, sacerdos Dei al- gelos gentes disporiens; visionis, dico, primum re-
lissimi vocatus est, cum non esset ex Israel, ut velatae angelis a' Deo, et deinde continuo per ange-
ostenderetuf quod educlurus esset ad jDeum mitl- los revelatse sacfis viris, Joseph scilicet et Danieliex
tos, et quod Deus non solum in Israel, sed etiam in Deo.
geiitibus et sacerdotem baberet et popiilum. Pro- Sequitur: «Unurir enim est omniuin principiura
pterea non ait eduxit, sed «educet, » inquid. Ad il- et providentia: etnttllo modo existimandum Judseos
lud quidem lempus, quando hsec dicta sunt, futu- quidem pleriilef duxisse divinilatem : angelos autent
rum significans,' quando vel ipse Melchisedech postea specialiter, ant aeque horiorabiliter, aut oppositis,
per se ex genlibus ad Deum convertit: vel Christus, aut deos quosdain alteros imperare aliis' gehti-
cujus ille lypus erat, non solum ex Israel. sed etiam bus. » Repetitid probat,- quod supfa dixit, quod
ex omnibus gentibus per fidem mUltos ad Ecclesiam nnum- est princlpium et providentia' omnium,
suam de tenebris infidelitatis eduxit. id- est,- unus' Deus, a' quo sunt omnia, et per
Sequitur ;« Et hocautcm, tuam. sirmriie sacerdo- quem reguntur universa; ef idcirco nullo ffio-
4037 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELE-ST. S. DIONYSH. — LIB. IX: I0C8
do existimandum est divinitatem duxisse Ju- A.illi soli princeps et dux esset. Non, -inquam. lta
daaos, hoc esl, dueatnm prsebuisse Judaiis pleniler, intelligendum est. Sed ita ut, hoc est, quasi, ip-
vel absolule, boc est, per semetipsam, scilicet sine sa quidem excelsa, vel Excelsi providentia, quaa
mediante arigelorum ministerio : aliis autem genti- est una simul omnium, quia omnibus providet;
bus imperare angelos specialiler, hoc esl, particula- illa, inquam, providentia salulariler distribuente
riter, sive minus excellenti potestate, autseque ho- omnes homines restitutoriis manuductionibus pro-
norabiliter, boc est poteslale sequali et consimili di- priorum angelorum, id est ducatibus, quibus
vinaj dominationi, aul oppositis (subauditur impe- quasi caeci in tenebris ignorantiae manuducerert-
riis), quemadmodum apostata angelus dixisse legi- lur, et ad lumen veritatis restituerentur, et solo
tur sedem se ad aquilonem positurum et Allissimo Israel converso in illuminalionem et cognitionem
potestate futurum consimilcm (Isa. xiv). Aut etiam veri Dei fere ultra omnes gentes. Proplerea enini
non estexislimandumalterosquosdam deos imperare solus lsrael a Deo in portionem aceeptus, et ductus
aliis gentibus, quasi unius et veri Dei potestati et do- legilur; quia solus tunc ex omnibus gentibus ad co-
minalioni omnia subjecla non sint. Non est,inquit, gnitionem Dei revocatus est, et ad cultum divinum
ila exislimandum qnasi in solis Judieis verus Deus institutus. « Unde, inquit, theologia significans
polestatem habeat, et aliis gentibus sive angeli, sive i3 ipsum, » hoc est Deuni, « possedisse Israel in veri
alteri quidam dii, sive sequali, sive insequali, con- Dei famulatum, » ait: i Facta esl porlio Domini, i
traria tainen et extranea divinae dominationi impe- ipse scilicetlsrael. Sicitaque portio ejus fuit Israel,
reut poteslate. Vel sic legalur : Nullo modo existi- qui sic ab ipsp possidebatur, ut ipsum possideret
mandum Divinitatem per se ipsam sine interposita et haberet.
subjecta potestate angelica, Judaeis ducatum prse- Sequitur : «Ostendens autem et eum viritim cas-
buisse: angelos autem aliis gentibus imperasse spc- teris gentibus distribuisse, cuidam sanclorum ange-
cialiter, hoc est, parliculariter, scilicetin genlibas loruni in cognoscendum per eum unum omnium
potestate et dignitate inferioribus quam ipsi Judssi principium Michaelem dixit Judaicum duxisse popu-
fuerunt; autseque bonorabiliter, hoc est, in gcnli- lum.» In hoc,, inqtiit, quod sacra Scriptura dixit
bv.s, scilicet aequepotentibus el honorabilibus : aut Michaelem duxisse Judaicum populum, ostendit plane
etiam in opposilis gentibus, quae ipsis scilicet Judaeis eum, id est Deum distribuisse eliam in csetcris gcn-
oppositse et contrariaefuerunt, oppugnantes el op- tibus scilicet ducatum viritim, hoc est sigillalim,
primcntes eos. Non esi, inquit, ita existimandum, cuidam, hoc est, alicui sanctorum angelorum, vel,
quod scilicet Deus idcirco Judaeos per semetipsum J ut expressius dicatur, unam uni, vel unamquamque
<i?x^rit, quasiipsi casteris gentibus omnibushonora- unicuique vel singula singulis : dislribuisse, dico, in
Liiiores fuerint, alias autem gentesquasiinferiores et cognoscendum per eum scilicet angclum, hoc est;
viliores dominationi angelicaereliquerit, cum in aliis ut unaqusequs gens per suum augelum cognosceret
lrtiionibus plures non solum aeque honorabiles, sed unum omnium principium, a quo sunt omnia, et
etlam fortiores et poientiores, ipsosque Judseos, sub quo reguntur universi, ut boc, inquit, osten-
sua potentia et fortiludine opprimenles fuisse non deret sacra Scriptura, dixit Michaelem ducem Ju-
dubilentur. Nam quod dictum est: « Quando divi- daici populi, quem specialiter Deus sua sub
provi-
<lebat Altissimus gentes, slatuit terminos populorum denlia, et gubernatione tuendum susceperat. Nam,
juxta numerum angelorumDei: pars autem Domini hoc dicens, aperte nos edocuit unam esse
providen-
populus ejus, Jacob funiculus hseredilalis ejus; i tiam, quae omnibus
non ita intelligendum est, quasi cseteras genles an- gubernando prsesidet. sub qua
per singulas gentesimperantes angeli easdem gentes
gelis regendas dederil, solo Israel sibi, hoc est, suae
providentise et gubernationiretenfo : ut videlicet vel sequentes ipsos voluntate essentiali, boc est, libero
ipse Israel sine angelis vel angeli reliquas gentes arbitrio naturaliler insito, extendunt vel promovent
sine ipso disponerent, quia et Israel Micbael praela- ]U in ipsum proprium principium, scilicet suggerendo
tus legitur, et Deus omnes gentes in sacro eloquio et adjuvando, Scriptura, inquit, dixit Michaelem Ju-
possidere et gubernare memoratur. Non itaque sic daicuin duxisse populum, cujus ducem ipsum Dei
intelligendum est quod seriptum est: « Sed cloquium alibi conimemoraverat. In hoc «aperte nos edocens
illud, » in quod videlicet hoc dicitur accipienduui: unam esse omnium providentiam superessentialiter
< est secundum ipsam sacram inlelligeniiani, » hoc supercollocatam,'» hoc est, non solum
potentiali-
esf, secundum talem intelligentiam, quae a sacro, ler, sed etiam naturaliter praesidentem simul omni-
boc esta veritale, non discordet. Hsec autem est sa- bus invisibilibus et visibilibus virluti-bus, angelorum
cra intelligenlia, ut intelligamus hoc dictum noi. ila scilicet et hominum. Hoc est enim, quod in utrisque
ut, koc esl, quasi, partiente Deo ducatum noslium, bontim constat. Ostendens etiam «omnes angelfis
id est humani generis cum alteris quibusdam diis sub illa providentia per singulas gentes imperantes
aut augelis : partiente, dico, in principatum Israel, extendere quasque,» sive singulas virtutes illarum
et in ducatum gentis, contento scilicet Deo Israel, videlicet gentium in ipsum subauditur Deum, « ut
id est, principatu in Israel, aut retento sibi, ita ut in proprium principiumj t virtutes, dico, «seqHentes
PATROL. CLX.XV. 35
4092 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1100
'vohmtateessenliali, » hocest arbitrio liberonaturali. A virlutes suggerendo excitant, non coactas necessi-
Angeli enim humanas mentes ad Deum amandum tate, sed e sequentes volunlate. >

'
TITULUS CAPITULI X.
Synagoumangelicccordinationis repelilio.
LITTERA. denao, occullior et manifestior divinitatis illumina-
Connexa est itaque sic ipsa quidem honorabilissima . tione purgatur, et ilhtminatur, et perficitur.» Be
circa Deum animorum disposilio ex perfectiva illu- prima hierarchia dicit, quse in tribus constal ordi-
minatione ordinata, in eam immediate ascendendo nibus, seraphim, cherubim et thronis. Hsecitaque
occullior : et manifcstior divinitatis Uluminaiione dispositio, sive ordinatio animorum, hoc est spiri-
purgatur, el illuminalur, et perficitur. Occultior qui- B tuum honorabilissima vel excellentissima omnium: -
dem tanquam invisibilior, et magis simplificala et " connexa est circa Dcum, hoc est, et inter se con-
-unipcala. Manifesiior vero ul ante data, et primo corditer juncta, et Deo immediate sociala; sic or-
'•lucet,et universalior, et magis in eam, ut oportet, dinata ex perfecliva illuminatione, id est divina,
forma effusa. Ab ipsa autem ilerum proporlionaliter quae sola perfecte lucei et illumiriat. Quicunque enim
secunda, et a secunda tertia, ei ex tertia secundum ab ipsa illuminautur, lucendo qnidem ei assimilan-
nos hierarchia, secundum ipsam bene ornantis ordi- tur, et illuminando alios eam imitantur. Sed tamen
nationis legem in harmonia divina, et analogia ad nec in eo quod luceul, ei coaequantur, nec in etf
simul omnisboni ornaius super principale pmieipium quod illuminant, eomparantur. Propterea hierarchia
el consummalionem hierarchiai reducilur. Nanifesta- ista, quae sola ab ipsa iliuminalur Immediate, sin-
tores autem omnes sunt el angeli eorum, qui ante gulariter ex perfectiva illuminatione ordinatur. Alii
ipsos sunt. Ipsi quidem honorabilissimi Dei moveti- quippe, qui inferiores illuminationesmcdiate susci-
lis, proportionaliter autem cceteri ex Deo motorum. piunt, convenienler eliam inferius dispositi et ordi-
Tantum enim omnium superessenlialis harmonia nati sunt. Ista vero hierarchia, quae ex perfectiva,
nnicuique rationalium, et inteUeclualium sacro or- sive teletarchica, et divina illuminatione, quae prin-
natu, el ordinata ductione pmvidit, quantum ipse Q ( ceps est sanclificationis, id est prima, et maxima,
hierarchiarum vnusquisque ordo sacre, et decenter ac singularis causa sanctificationis ordinatur, vel,
posilus esl. El omnem hierarchiam videmus in pri- ut expressius dicatur, pontificatur, hoc est in ponti-
mas, et medias, el uliimas virtutes divisam. Sed et ficalem ordinem, sive dignitatem sublimatur : con-
ipsam, per singulas specialiler clicendnm, dispositio- venienter cunctis dignitate superponitur, in eam vi-
nem ipsis divinis harmoniis discrevil. Propter quod delicet illuminalionem immediate ascendendo, oc-
el ipsos divinissimos seraphim theoiogi aiunt alterum cultior existens, et manifesfior ex eadem divinilatis
ad alterum clamare(hai.iv), aperlehoc, ut exislimo, illuminatione purgatur, et illuminatur, et perficitur.
declaranles, quod llieologkas sentcnlias ipsi primi Quomodo aulem prima hierarchia, ex eo quod divi-
secundis tradunt. Addiderim autem fortassis, et hoc nam illuminationem immediate suscipit, et oceul-
non incongrue,qucd et secundum seipsum unusquisque tior, et manifestior sit, verbis subsequentibus ex-
ei cmlestis, et humanus animus speciales habet et pri- ponit, dieens : « Occultior quidem tanquam invisi-
mas, et medias, el ullimas ordinaiiones, et virtutes, bilior, et magis simplificata et vivificata. Manifeslior
&d jam diclas per unumquemquehierarchicarum illu • vero ut quae ante data lucel, et primo lucet, et uni -
minationum jiroprias anagogas proporiionaliter ma- versalior est, et magis in eam ut oportet, forma
nifestatas : per quas unumquodque in participalione D I effusa.» Occultior, inquit, est in eo quod invisibilior
fa, sicut idipsum et fas esl, et possibile, superinco- est, et magls «impMcata, et unilicata. In eo occul-
gniiissimm purgationis plenissimi luminis, anteper- tior est <juod magis invisibilis est, et propinquior
fectm perfeciionis. Etenim nihil per se perfectum in- simplicitati, et unilalt Deitatis. Manifestior autem
digens universalis perfectionis, nisi vere perfeclissi- est, ulpote quse lucens ex luce dala sibi ante, id est
mi*mel ante perfeclum. priusquam aliis : ideo primo lucet, et excellentius.
EXPOSITIO. Manifestior est etiam, quia universalior est, in qua
Decimi cspilis titulus est : Synagogse angelicse una similitudo in pluiibus constat, quia magis no-
ordinationis repetitio. Hic enim breviter repetitur, tum est quod magis commune est, el pluribus con-
quod supra dictum esl, scilicel, ordinata Synagoga, venit. Unde aulem universalior sit et magis eousi-
id est congregatio, vel multitudo angelica in onini- milis, adinvicem consequenter ostendit, quia scilicet
bus suis primis, et secundis, ct tertiis. Caput autem forma, id est divina illuminatio, ex qua formatur ut
sic incipit: luceat, magis, id est expressius, vel abundantius
« Connexa est itaque sie ipsa qtiidem honorabilis- effusa est in eam, quam in alias hierarchias subdi-
sinaa circa Deum animorum dispositio, ex perfectiva tas. Sensus autem hic est: Quia scilicet divina illu-
Hlimiinalioue ordinata, in eam immediate ascen- minalio in istam hierarchiam primo effunditur, id-
fiOl - EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONVSII. — LIB. IX. {lQg
circo ipsa perfectius illuminatur. Quanto autem J\ sua sequentibusrevelet. Caeteriauiem, quipost ipso?
perfectius ii, qui in ea sunt, spiritus uriam illumi- gequunlur, nuntii sunt ipsorum motorum ex Dep.
nationem suscipiunt, lanlo perfectius et clarius lu- Nuntii, inquam, sunt proportionaliter, id est, se-
cenles in ipsa unaforma unius luminis unum fiunt: cundi primorum, et Dei per primos; tcrtii sccundo?
et quod in ipsis diversum ex natura multipliciter rum, et primorum per secundos; Dei autcm pqr
•distinguitur, una claritatis forma superveniente cun- secundos et primos; atque in liunc modum cseteri
.ctis dissimile non videtur. Ita ergo ista hierarchia, post hoc sequentes. Quomodo autem proportionalU
quia priuslucet, perfectinslucet; et quiaperfectius . ter singuli diving secreta revelent, subsequenfibus,
Jucet, universalius, vel similius, vel expressius lu- verbis exponit, ostendens quod unicuique tantum
jcet, quia expressius Iucet, manifestius lucet. Quae posse datum est, quantum compelit ordini el loca
ergo essentialiter occullior est, flormaliter est mani- in quo positus est. Hoc est, quod dicit : « Tantum
festior; et quse sublilior est ex natura, clarior est enim omnijum supercssentialis harmonia unicuique
,ex gratia. rationalium et intellectualium spcro ornatu et prdir
Bequitur :« Ab ipsa autem iterum proportionali- nafa ductione prssvidit, quantqm ipse hierarchiarum
ter secunda, et a seeunda tertia, et ex tertia secun- unusquisque ordo sacre et decenter posilus est. s
idum nos hierarchia, secundum ipsam bene ornantis B ' Superessentialis,
jnquit, harmonia, id est, divina
ordinationis legem in harmonia divina, et analogia providenlia, qua; omnia concorditer disposuit tan=
ad simul omnis boni ornatus super principale prin- tum praevidit, scilicet virtutis vel potentiae, unicui-
cipium et consummatioriein hierarchice reduci- que rationalium vel intellectualium, cum saero or-
tur.» Ah jpsa, inquit, hierarchia prima reducitur natu, et ordinata ductione, scilicet sacre omans, et
vel convertiturasecunda etasecunda tertia coriver- ordinate ducens; tantum, inquam, prsevidit, quan-
titur, et a tertia convertitur illa scilicet hierarchia, tum est sacre et decenter positiis pnusquisque ordp
xruseest secundum nos, Prima enim hierarchia an- hierarchiarum, hoc, quantum decet sanctitatem et
gelica convertit secundamr secunda tertiam, terti.a decentiam ordinis uniuscujusque. De quo ordine in
angelica convertit humanam. Quomodb aulem con- unaquaque hierarchia distinctiones subjungit, di-
vertat ostendit, dicens : Ad super principale princi- cens : « Et omnem hierarchiam videnius in primas,
pium, ei consummationem simul omnis b.onus orna- etmedias, eiultimasvirnilessivcordinesdivisam. p
tus, id est ad Deum, qui principium est et perfectio Etnon solmn unamquamquehierarchiam, sed etiam
omnis bonse et pulchrae" disposilionis. Reducit au- unumquemque ordinem per singulas hierarchias.
tem hierarchice, ho.c est secundum oflicium, vel „. HQCes.t, quod sequitur : t Sed et ipsam, per singu-
ordinationem, sive legem hierarchiarum in quibus las specialiter dicendum, dispositionem ipsis divinis
ordinalnm est, ut superiores secundum modum et harmoniis discrevit. »Ipsa, inquit, divina providen^
virtutem suam inferiores illuminando et suggerendo tia discrevit, vel distinxit, ipsam scilicet unani-
ad principium suum convertant. Convertunt auteni qtiamque dispositionem, hoc est ordinem, diviuis,
secundum ipsam legem bene ornanlis ordinationis, harmoniis, ut scilicetdistinctio esset, et discrepamia
id est div.inseprdjnaiionis., quae ornat omnia : cujus non esset. Et boc dicendum est spepialiterper sin^
Jex est et institutio, ut alii ab aiiis illuminentur, et gulas hierarchias : singuli ordines spepiales haben|
convertantur in harmonia et analogia divina^hoc est, discretiones.
in concordia et proporlione a Deo uniyersilati col- Sequitur : « Proptcr quod et ipsos divinissimos.
lata. In eo enim quod boni p.articipatio per alios seraphim ipsi theologi aiunt alterum ad alterum cla=
' aliis
proportionaliter transfundilur, concordia in mare : aperte, ut aper^e existimo, declara;ites quod
nniversitate perficilur et consummatur. Quod autein theologicas sententias ipsi primi secundis tradunt. »
ait, iterum feducitur, sic intelligendum est quasi Propter quod, quia scilicet singuli ordines in semet
secunda reductione, Primaenim reductio est.quando discreti sunt, idcirco ipsi' theologi aiunt ipsps sera-
primi ab ipso"Deo illuminati in jpsum Deum eon- D ] phim, qui divinissimi sunt, id est, divinitatis pror
yertuntur. Secunda quando a primis secundi, vel a pinquissimi, clamare alterum ad alterum, sicut \if
secundis tertii. «Manifestalores autem sunt omnes, Isaia Jegitur (Isai. vi). In hoc seilicet qttod alterum
et-angeli eorum, qui ante ipsos sunt.» Omnes, in- ad alterum clamare dicunt, aperte declarantes quod
quit,spirituscoelestes manifestalores sunt, et angeli, theologicas; id esj. divinas sententias, ipsi qui primi
boc est, nuntii corum qui sunt ante ipsos. Quod sunt in illo ordine iradunt iis qui secundi in eodem
enim a prsecedenlibus accipiunt sequentibus post se ordine constituti sunt. In quo claret unum eumdem-
nuntiant et manifestant. qtte ordinem primos et secundps habere. Quod si de
-Seqriitur : «Ipsi quidem honorabilissimj Dei mo- primo et de supremo ordine veraciter accipitur, de
ventis, proportionaliter autem cseteri ex Deo moto- sequentibus r.ullo modo dubilari potest.
rum.» Dixerat omnes nuntios esse prsecedentitim Sequitur : « Addiderim autem fortassis etboc non *
ad sequentes : nunc subdislinguit, quod ipsi quidem incongrue, quod et secundum seipsum unusquisque
Jionorabilissimi, id esl, excellentissimi spiritus, qui et coelestis et humanus animus speciajes habet e£
solum Deum anle se habent, nuntii sunt ipsius Dei primas, et medias, et uilimas ordinationes et viitu=
moventis eos perinspirationem, ut per eos secreta tes, addictas per unumquemque hierarchic^iuin
1103 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. -- II. IN AREOPAGIT. 1104
illuminationum proprias anagogas proportionaliter A scilicet ad proprias anagogas, ut habeat videlicet
manifestalas : per quas unumquodque in parlicipa- ascensiones suas unusquisque proprias, et pronio-
tione fit, sicut idipsum el fas est, et possibile, super- liones in melius, sicut scriptum est: « Ascensiones
incognitissimae purgationis, el plenissimi luminis, in corde suo disposuit (Psal. LXXXIII)>> » et iterum :
et ante perfectae perfecjonis. » Sensus hic est: e Asceudunt de virtute in vhiutem : et vidcbitur
quod non solum univcrsalis hierarchia in primam, Deus deorum in Sion. » Ad has autem anagogas, id
'
ct mediam, et ultimam hierarchiam, et singulae hie- est ascensiones, dispositae sunt virtules alise infe-
rarchlse in primos, et medios, et ultimos ordines, riores, alise superiores, ut ab inferWibus ad supe-
et singuli ordines in primos, et medios, et ultimos riora ascendendo participes tandem fiant summi
spiritusdividuntur; sed etiam ipsi singuli spiritus boni, quod est Deus deorum in Sion. Habet, inijuit,
angelici, si humani in semetipsis virtualiter discreti unusquisque spirifus proprias virtutes, primas,
sunt; primas, el medias, et ultimas virtutes conti- el medias, el ultimas, ad proprias anagogas, id est,
nentes : per quas propriis anagogis, id est, sursum aseensiones faciendas. Anagogas dico, dictas jam,
ductionibus, sive ascensianibus, ab inftmis ad me- id est, quas supra jam diximus, per nnumquemque
dias, et a mediis ad supremas, secundum hierarchi- scilicet ordinem hierarchicarum illuminationum :
cas illuminationes proportionaliter ascendentes, par- B quia cum ostendimus qualiter in distributione hie-
ticipes fiunt, quantum eis possibile, divinae purga- rarchi.arum distincti ordines differentes illuminatio-
tionis, quse est incognitissima, vel occultissima, nes percipiunt-, demonstravimus etiam quemadmo-
*{uia intime "purgat, et divini luminis, quod est ple- dum in eis inferiores proportionaliter, id est, ratio-
nissimum, quia omnes lenebras fugat, el divinse per- nabili differenlia promolionis per superioies ad su-
feclionis, quse est anleperfecta, quia cunctis el prior prema ascendunt. Pronterea dixit anagogas bierar-
est aeteruilate, et superior dignitate, el plenior ve- chicarum illuminalionum proporlionaliter manife-
ritate. Hierarchicas autem illuminaliones idcirco statas, sive in proportionibus manifestalas, sive ex
proportionales dicit, quia in sacris poteslatibus, ubi prsecedenti Iraclatione, in qua hoc demonstraium
alii superiores, alii inferiores conslituti sunt, divi- est quod ascensiones istse proporlionaliler fiunt vel
nas illuminaliones non omnes uno modo percipiunt. in hoc proportioualiter manifestalas, quia quanto
Superioribus enim el capacioribus in donis gralise magis crescil ascensio, tanlo magis crescit cognitio.
amplius tribuitur, inferioribus secundum modum Propler hasigitur ascensiones gradus virtutum dis-
capacitalis suse minus parlicipandum prsebetur. positi sunt, per quas videlicet ascensiones unum-
Secundum huncilaquemodum, quovel in singulis quodque, id est, unusquisque animus asceudens
hierarchiis diversis ordinibus el diversis animis dif- per eas fit in parlicipatione, id est, fit particeps
ferenter divinse illuminaliones tribuuntur, unusquis- superincognitissimae purgationis, et plenissimi l&-
•que etiam animus in semelipso in eisdem illumina- minis, et anleperfeclae perfeetionis. Particeps, dico,
lionibus rationabili differentia a minoiibus ad ma- fit sicut idipsuin, id est ut parliceps fiat, fas estel
jura excrescens provehittir. Hoc est quod dicit-: possibile : fas, quantum ad parlicipandi boni digni-
t Addiderim autem et hoc non ineongrue, » ac si tatem; possibile, quantum ad suam capacitalem.
<liceret : Non solum de singulis hierarchiis sive or- Sequilur : « Etenim nihil per se perfectum indi-
diiiibus congrue dicere possum quod habeanl et pri- gens universalis pcrfeclionis, nisi vere perfeclissi-
iiios, et medios, et uliimos ordines, vel spirilus; sed mum, et anle perfeclum. » Bene, inquit, dixi divi-
eliam hocfortassis non incongrue supradiclis addere nam perfeclionem anteperfectam; quia omnia, quse
possum, quod unusquisque et coelestis et humanus perfecta sunt, ex ipsa perfecta sunt; quia nihil est
auimus secundum seipsum, vel in seipso, habet spe- per se perfeclum, elnihil quod non sit per se imper-
ciales, hoc est, proprias el primas, et medias, et fectum, et quod non sit indigens per se invisibilis,
ultimas ordinationes et virlutes, hoc est, virtutes in vel omnis perfectionis, nisi illud bonum sunimum :
ipso primo, el medio, el ultimo loco ordinatas. Ad .. quod est el vere perfectissimum quia nihil ei deest;
<juid aulem virtutes liabeat differenlcs, subjungit, et anleperfeclum, quia ejus plenitudo aeterna est.

TITLILUS CAPITULl XI.


Quare omnes cmlestesessenlim communiter virtutes cwlesles nominanlur.
LITTERA. ullimai vero primarum nullo modo, Et cujus gratia
His auiem defmilis, illud dignum intelligerc opor- cmlesles quidem virtutes omnes divini inlellectus no-
tet, ob quam causam omnes simililer angelicas essen- minantur; seraphim aulem, et throni, et dominaiio-
lias, virtutes coilesles vdcare consuevimus. Non enim ncs nullo modo. Parlicipalm enim extremm ab excel-
est dicendum ut in angelis, quod omnium novissima lenlissimis sunt universalibus proprietaiibus. Ipsi
est dispositio ipsa sanctarum virtulum. Et quidem namque angeli, et anle angelos archangeli, et princi-
T.ovissimarum sanctam, et decoram illuminalionem patus, et polestaies post virlutes ab ipsa tlieologia
superpositarum essenliarum dispositiunes pariicivani; ordinali communiler smpe a nobis similiter cum aliis
iiOS EXPOSITIO IN HIERARGH. COELEST. S. DIONYSH. — LIB. IX. no$
sunctis essentiis ccelestes virlutes vocantxir. Dicimus A Dignum, inquit, est intelligere cujus, subaudifur rei,
autem quod communiter in omnibus uienles ccelestium gratia omnes divini intelleclus ccelestes virtutes no-
nominalione virlulum, non confusionem quamdam minanlur, cum nullo modo nominenlnr seraphim,
uniuscujusque disposiiionis proprietatum introduci- et throni, et dominationes. Nam, quod angeli nomi-
mus; sed, quia in tria dividuntur secundum se super- nantur, mirum non esl quia angeli ultimi sunt, et
mundana ratione omnes divini inlellectus, in essen- eorum proprietas a superioribus participatur uni-
liam, et virtutem, el operationem, cum simul omnes, versaliter. Hoc est, quod dicil : « Extremaj enim, »
aul eorum quosdam inobservate cmlestesessentias, aut subauditur essentise, ut sunt angeli, « parlicipatse
cmlestes vocamus virlutes, periphraslicos, de quibus sunt ab excelsissimis virlutibus » in omnibus pro-
sermo esl, significare nos exislimandtim, ex ea, qnm prielatibus suis; sed non enim diverso, sttperiorum
per singulos eorum est, essenlia vel virlute. Neque proprietales ad inferiorum participalionem univer-
enim superposilam preprietalem facile est jam a nobis saliter veniunt.Propfcrea niirum esl quomodo an-
discretarum sanclarum virtulum minoribus omnino geii, et qui ante angelos sunt, archangcli, elprinci-
anneclere esseniiis in conversione inconfusm angcli- • patus, et potestafes nomen virtutum assumant, cum
corum ornatuum ordinationis. Juxla env.n smpe a non parlicipent proprielatem; quia < post virlules
nobis recte reddilam raiionem ipsm quidem superfir- Babipsa theologia ordinati sunt, » id est a divina
matm dispgsitiones abundanter habenl minorum etiam Scriplura posl virlutes ordinati referuntur. Et tamen
sacras proprietales; uliimm vero majorum superposi- « similiter cum aliis sanctis essenliis vocantur a.
las universilates non habent, particulariler in eas nobis ccelestes virlutes. »
primo apparentibus illuminalionibus per primas pro- Sequitur : < Dlcimus aulem, quod communiter in>
portionaliler eis dktribulis. omnibus utentes coelestium nominatione virtutum,.
EXPOSITIO. non confusionem quamdam uniuscujusque disposi-
Undecimi capitis titulus esl : Quare omnes ccele- tionis proprielatum introducimus.»Modo solvit quae-
stes essentise communiter virlutes vocantur. Haec stionem quare nomen virtutum inferioribus ordiui-
esl quasstio : Cum unus tantum ordo in ccelestibus bus tribuatur. « Dicimus, inquit, quia nosutentes
spiriiibus virlutes vocetur, quare hoc vocabulum nominatione coelestium virtutum, communiler etiam
omnibus communiter tribualur. Dicit autem -. omnibus, non inducimus, confusionem aliquani
< His autem definitis, illud dignum intelligere proprietafum uniuscujusque dispositionis, » id Cit
oportet, ob quam causam omnes simililer angelicas per hoc quod nomen commune facimu-j, discreiionis-
essentias virtutes ccelestes Tocare consuevimus. » ., proprietatem non confundimus. Sed potius quando
Hoc quippe dignum inquisilione est; quia non eani inferiores ordines virtutes nominamus, non illius
causam bic esse constat, quam-reddimus, quando ordinis proprietatem, sed communem cunclis virtu-
omnes coelesles essenlias angelos vocamus : quod tem significamus. Omnes enim divini intellectus in
scilicet ordo angelorum ultimus est : et ideo nomen tria dividunlur, non inter se, alius scilicel ad alium^
ejus ad- superiores ordines assumitur, quia ab eis sed unusquisque secundum se, sive in se, « super-
proprietas ejus participatur; qiieniam omnes supe- mundana ratione, » id est spirituali. Quod enim-
riores sicut omnes proprietales iiiferiorum partici- dividuntur non fit ex consideratione partium, ubi.
pant, ita etiam convenienler aliquando nomee eo- non simplicitas essenlise, sed spiritualis est discretio,
rum assumunt. Sed hic simihier dicere non possu- ubi non totum in parles, sed naiura discernitur in
mus, qnando omnes coelesles spirilus virlutes nomi- proprietates. Postea subjungit, in quae tria unusquis-
namus; quia, cum quidam ordines inferiores sint que spiritus in se dividatur, scilicet « inessentiam,
ipsis virtutibus, illi sicut non participant in proprie- et virlulem, et operalionem. » In omni enim spi-
tate superiorum, ita etiam videtur, quod in vocabulo rituhaectria sunt. Primum essentia,inquasubsistit;
participare non debeant. Hoc est, quod dicit: « Non deindevirtus/secundum quani valef; deinde operatio.
cnim est dicendum ut in angelis, scilicet quod ipsa ]j per quam efficit. «Cum igitur omnes simul» scilicet
sauctariim virlutum disposilio novissima sit om- spiritus, « aut quosdam eorum, inobservate,» id est"
nium. » Hoe enini si verum esset, non esset mirum, indiserele sive communiler, « vocamus aul coelestes
si nomen earum omnes alii ordines participarent, essentias, autccelestes virtules,existimandum est nos,
quia proprietatem ipsarum utpote superiores parli- eos, dequibus sermoesl, significareperiphrasticos,»
ciparenl. Hoc est, quod sequitur : i El quidem no- id est, pcr cireumlocutionem, « ex ea essentia, veP
vissimarum esscnliarum, » id est, ullimorum spiri- virlule quae per singulos eorum cst, »id est quae-
luum « sanclam, et decoram illuminationem parti- communis est omnibus, non ex ea, quaeproprie sin-
cipant dispositiones superpositarum essenliarum; gularis, cujus ordinis dignilalcm discernit. Quare
ultimse vero, » subauditur dispositioncs, «' nullo auiem singularem proprietatem tinius ordinis aliis
modo, » scilicet parlicipant illuminationem prima- subjectis ordinibus attribttere nolit, ostendit, dicens :
rum essentiarum. « Neque enim, inquit, facile nobis est superpositam
Sequitur : < Et cujus gralia coslestcs quidem vir- proprielaicm sanctarum virtutum jam a nobis discre-
lutes omnes divini iiiteHectusnominaiitur; serapiiim' tam, » id csl proprie el singulariter eis allributani,
autem, et throni, et dominationes nullo modo. » « minoribus essentiis anneclere, t she tribucre,
1107 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PARS. I. - EXEGETlCA. - II. M AREOPAGIT. H08
iin convcrsione ordinationis inconfusasangelieteuni A.iiiferioribus non convenit; quod
superiores abua-
Ornatuum; t quia si hoc facerem, converterem sive danter babent, quidquid inferiores habent; Inferio-
perverterem ordinaiionem angelicorum ornatuum, res vero abundanler non habeul quidquid superiores
quae ineOnfusa est. Quomodo autem inconfusa sit habent. Quid enim tam magnum polest esse ibi;
Ordinalio angelicorum ornatuum, id est angelico- quod in communionem universorum iion transeat,
rtim ordinumpulchresiveoriiatedispositorum osteu- ibi charitas communis est, quaj major omnibus est?
dit, quia scilicet servant discretionem suam, nec se Ergo omnia sunt omnium. Sed hoc solum proprlum
fcommisceht superioribus, quorum proprietatibus ibi est, quod abundanter alicui est quod omnibus
participare non habent. « Ipsaequidem superfirmatse non est, quia superiores quidem virtutes inferiorum
dispositiohes, >id est superiores ordines « abundan- universaliter et abundanter habent; inferiores auleia
ter » sive plene « habent etiam minorum sacras pfo- non aJ,quevirlutes superiorum habent universaliter,
pfietales; ultimas vero majorum superpositas uni- id est, secundum omnem plenitudinem illuininalio-
versitales non habent. > Superius aliquanttilumjam nibus divinis t taniunimodo particulariter primo iu
diximus, quompdo illic, ubi Deus est omnia in om- eas apparenlibus. > Non in eas priroo apparenlibus,
iiibus, aliquid proprium esse possit alicui, quod sed primo particulariter in eas. Nam in alias, id est,
omnibus eoinmune non sit. Ific quoque non omnino " in superiores prius apparent universaliler, et deinde
tacuit auctor, quomodo id inlelligendum sit in eo, postea per ipsas primas proportionaliter, hoe est,
qflod ait: « Abundanter habent. » In hoc ergo pro- secundum proportionem, non secundum omuem
priotas intelligenda est, qu£ superioribus, convenit, plenitudinem ejus distributtntur.

TITULUS CAPIIULi XII.


Quare secundum homines hierarchim angeli vocanlur.
LITTERA. lium et ralionaiium ad unitatem ejus, et quaiiscunque
'Qumrituf aulcm el hoc intelligibilium eloquiorum virlus, universaliler converlilur, et ad divinas ipsius
Uudiose intuenlibus. Si enim parlicipanlia excelsio- illuminationes, quantum possibile, bicessabiliter ex-
him virtutum universilatum non sunt ultima, ob tendilur secundum virtulem, si justum dicere, divina-
quam causam secundum nos, summus sacerdos, att- imilalione, et divina univocatione digna facta est.
geius Dei omnipoienlis, ab eloquiis nominatur ? EXPOSITIO.
(Malach. u; Apoc. n.) Est autem non contraria ra- Duodecimicapitis titulus est: Quare seeundum ho-
tii>, ut existimo, ante definitis. Dicimus enim, quod mines hierarchise angeli vocantur. Cujus sensus est:
ab universaii, et superposita majorum ornaiuum vir G Quare illi, qui sunt hierarchiaj, id est sacri princi-
tule relinquunlur ullimi. Mediam eilim et proportiona- pes secundum homines sive inter homines, sicut
tem participant juxta unam simul cunclorum conjun- suut summi pontifices, vel quilihet sacerdotes et abl
clivam sotietalem : quale est, quod santtorum cheru- ministri verbi Dei, quare illi scilicet angeli vocaiilur,
bim ordo participat sapientiam et scientiam alliorem. cum dictum sil superius quod inferiores sicut su-
Sub ipsis aiitem essentiarum dispositiones participant periorum proprietates non participant, ita eliao
quidem el ipsm sapieniiam, et scientiam, parlicularem nomina assumere non debent. Si enim ordo ange-
iamen ad illos et subjectam. Et quidem omnino in lorum quia inferior virtutibus est, nomen ipsarum
parlicipatione sapientim esse et scientim, commune secundum proprietatem earum participare non po-
esi omnibus deiformibus intellectibus. Attente autem, test; nec homines (quia indubitanter angelis iufe-
ct primo, aut secundo, aut infra, nequaquam com- riores sunt) nomen ipsorum secundum proprietatem
mune; sed sicut unicuique ante propria definilur ana- eorum usurpare possunt. Sed Jiaje qusestio in eo
dona grati-sespi-
logia. Hbc autem et de omnibus divinis menlibus non solvitur, quod supra diximus, quia
forlassis qkis errans definiet. Eienim sicut primi ritualis, quse in communionem omnium transeunt,
ubundaiilius habent minorum sanctas, pulchrasque appellationem quoque in participationem universo-
proprielales, sic habent ultimi eas priorum; non ia- <rum deducunt: et quamvis eo quod singulariter per
men similiter, sed infra. Nihil ergo, ui existimo, in- excellentiam a quibusdam possidentur, discretam
urdinatUnl, si et secundum nos summum sacerdotem appellationem faciunt; eo tamen quod secundum
angelum tlieologia vocat, juxta virtulem propriam an- aliquem modum communia sunt, nomina quoque
prophetica proprielate, et ad aliquando secundum exigentiam causarum ad com-
gelorum participantem
manifestalivain eorum simililudinem, quantum possi- rnuneni appellationem deducunl.
bile hominibus', extentum. Invenies autem, quod et « Quaeritur autem et hoc intelligibilium eloquio»
deos iheotogia votat, el ccelestes supra nos essentias, rum studiose intuentibus. t A studiose intuenlfbus,
el &pud nos amicissimos Dei, et mirabiles viros. Et hoc est, a studiosis inspectatoribus intelligibilium
id est divinorum eloquiorum : quss
ijUideU diiiiniun secretum superessenlialiter simul om- eloquiorum, de
hlbiis ti i-emblumi et supercollocatum, et nullv.m ei sunt intelligibilia, id est spiritualia et profunda
ub td simile nominari froprie-, et rebus mtelligibilibus facta : quasritur, diGO,hocsci-
e&t-UIiiiquai sukt,
^lHJtto vtitst. Yerumtameh qumcvnque et inlellectua- iicet quqre homines prselati aliis, angeli vocantur,
«IAQ ' P.VPnsiTlfi fN HIF.RARCH. COELERT. S."D10NYSIiril. LIB. IX. 1110
Quare autem hoc quseratur rationem subjungit : A l quia «in participatione sapienliae et scientias esse
« Si enim ultima, id est inferiores ordines non sunt omnino, > id est universaliter, « eommuue est om-
participantia virlutum uuiversitatum excelsiorum,» nibus deiformibus intelleclibus, > id est omnibus
id est propfietatum, quse sunt in excelsioribus uni- spirilibus per insitam ralionem Deo conformibus et.
versaliter, vel, ut expresslus dicalur universe, id est similibus. Participare quidcm sapientiam aliquo,
plene et perfecte : « Ob quam causam ergo sacer- modo omnibus commune est. Sed«attenteetprimo, >.
dos, qui secundum nos > sive inter nos scilieet ho- hoc est, expresse et principaliter s eam participare,
niines « summus esl, nominatur ab eloquiis angelus aut secundo, aut etiam infra eam parlicipare, ne-
Dei omnipotentis? » Si enim singularitatem pro- quaquam omnibus commune est. » Qui enim primo
prietalis non habet, qttare expressionem appellatio- non participant, parlicipanl secundo, aut infra, hoc
nis assumil ? Coutrarium videtur, ut nomen discre- est, infcrius et imperfectius participant; sed non
tionis ad communiojicm deducatur. Sed tamen in- pariicipant et primo; quia, quicunque perfectionem
quit, «non est conlraria ratio ista, » sive assertio, habent, habent et incboationem; sed non quicunque
« ut existimo, ante delinitis, » boc est, iis quae ante inchoationem habent, statim perfecliouem babere
<lefinita sunt, scilicet de discrelione singulorum. In possunt. <Sed» haheni lantummodo unumquodqtto
lioc enim, quod talem cofflmunionem appellationis B ' « sicut unicuique definitur, > vel dispensalur, vel
concedinms plurium , discretionem non lollimus delerminatim unum aliquid tribuitur «anle propria
singulorum. « Nos quippe dicinrus vere, quod ul- analogia,» id est secundum regulam, vel modum,
Simi J sive infimi scilicet ordihes « relinquuntur ab vel mensuram propriam, quae ei ante omniain aelerna.
nniversali, el superposita virtute majorum orna- Dei providentia prajdestinata et pra?visa fuit t HC-G.-
tuum,'s id est excelleutioruin ordinum, ut scilicet autem,. i scilicet quod superiorum virtules inferiores.
?ion parijcipent virtules superiorum secundum illam UOMsecundum plenitudinem, tamen aliquo modo.
universitatem, sive totalitatem, vel plenitudinem, parlicipent fortassis «de omnibus divinis mentibus, >.
qua illi participanl. Et lamen possunt aliquando bocestrationalibus spiritibus «aliquis definiet,» vel
convenieuter nomen illorum participare; quia, quam- affirmabit, «non errans» ih hoc, quia verum est.
vis iion participentvirtutem illorum sccuudum sequa- « Etenim sicut primi, » et superiores ordines «abun-
3em plenitudmeni, parlicipanl tameu secundum con- dantius habel sanctas, et pulchras proprietates mi-
similem imitationem. norum; sic ipsiultimi, et minoxes habent eas pro-
« Mediam enim. inquit, et proporlionalem parli- prictates, quae sunl priorum : non tamen siiiiiliter,
eipant, » subaudilur virtiitcm, hoc esi, participaiit sed infra, » hoc est, imperfeclius quam il!i. Pro-
virtulem illorum, etsi ncn secundum summam par- pterca, inqtiit, t ut ego exislimo, nihil inordiiiatmn,»
ticipationeni, in qua sinl sequales, participant tamen subauditur, fuit vcl fit, «si theologia angelum vocat
sceundum mejiam, vel mediocrem el inferioreia summum sacerdolem secundum nos, » id est eum,
quaindam pailieipationem, in qua possint esse con- qui secundum nos homines summo sacerdotio fun--
similes : hiec autem pariicipalio fit non secunduei gitur, vel angelum vocat secundum uos, quia nobis
singularem uniuscujusque perfectioncm sed « juxta videlicet annuntiat verbum Dei : et ideo angeluin,
unam simul cunctorum et conjunetivam socicta- quia « participantem juxta virtutem propriam,» hoc
tem, » hoc est, uon juxta id quod unicuique siugu- est, secundum graliam ex proprio offtciosibi datam:
lare est, sed juxta id quod omnibus est commune. «participantem» dico « prophetica proprielate > an-
Quod quia unum, id est commune cunctis est, in eo gelorum, quia ei competil prophelizare, et annun-
simul omnes eonjuncti sunl et sociali. Secundum liarc verbum Dei sicut angeli annuntiant; Et illum,
itaque quod commune cunclis-est, singnlaria 110- dico, etiam « extentum, > vel provectum, sive subli-
mina ad communem sigtiificationem trahuutur; malum ad manifestativam similitudinem eorum sci-
quia, sicut diximus, illud etiam, quod per excellen- licet angelorum, quia in hoc similis est angelis qu,od
liam aliquibus proprium est, per participationem Q ] secreta Dei ad eruditionem subjecfrorum manifestat
cunctis commune esl. -« Quale est, iuod sanctorum vel revelat. Nec mirum si homines angeli vocaifc
ehernbim ordo participat sapientiam, et scientiam tur, cura angeli, et homines pariter dii vocati sunt.
-allioiem, » etc. Exemplo subjeclo probat, quod di- Hoc est, quod dicit : «Invenies autem, quod et,
xit: Quod iti, quod quidani tautum excellenter pos- deos theologia vocat ipsas ccelestes, el superipres
sidcnl, secumlum inferiorem communionem in par- essentias,» hoc esl angelos, etnon solum illos, sed
ticipalionem eunctorum venit: quale est hoc, quod « etiam quosdam » apud nos, id est noslri generis-
ordo sanctorum eherubim participat sapientiam, et viros, scilicet « mirabiles, et amicissimos Dei. >
scientiam altiorem. « Dispositiones autem essenlia- Quare autem homines angeli, vel homines dii vo-
rum, > id est ordhies spirituum, qui sunt stib ipsis ceulur, causam subjungit: Quia videlicet divinitas,
cheruhim, « parficipant et ipsa3 quidem sapientiam, cum slt secreta et remola secundum excellentiani,
et scienliam; sed tamen particularcm, et subjectam naturaa suos ab omni creatura, tamen a rationabili-
ad ilios, > id est non ita perfectc, ueque ita excel- bus mentibus, quae se per virtutem ad unitalem il-
lenter ut illi. Et vcre non soli cherttbim sapientiam Iius et illuminationem convertunf, quouammodo
et scicjiUam parlicipant, sed eiiam alii inferiores; concipitur. et participatur : et ideo inqvautum dhi-
Hll HUGONIS D£ S. VICTORE OPP. PARS. I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1112
liitatis participes sunt, secundum aliquem modum .A cunque virtifs, » sive angelorum, sive homiuum
noii inconvenienter dii vocai'i possunt. <eonvertitur ad unitatem ejus, » scilicet divinilatis?;
Hoc est, quod dicit : « Et quidem divinum seere- et qualiscunque virtus extenditur incessabililer ad
tuui,» id esl dhinitatis secreluni, « et remoium est, divinas Ipsius Deitatis llluminationes capiendas, illa
et supercollocatum est superessentialiter simuJ om- virtus digna facta esl divina imitatione per simili~
nibus rebus; et nullum eorum, quse ab eo sunt,» tudinem, et divina univocatione per appellationem:
subauditur condita, « valet omnino, et proprieno- digna diro facta est virius illa secundum virlulem,
niinari simile ei; » quia Creator et creatura expresse id esl. intantum digna inquantum virlus est. Ita ta-
similia esse non possunt. « Verumtamen qusacunque meu si hoe justum est dicere, ut aliqua virtus quan-
virttis intellectualium, et rationalium,» hoc est an- lunivis magna digna esse possil « divina lmitationes
gelorum « et, » ut universaliter dicatur, « qualis- ef divina univocatione. >

TITULUS CAPITULI XIIL


Quare a serapliim dicilur purqalus fuisse propheta Isaias.
LITTERA. ]B similitudinem suam bene convenientia et facilia. Ad
Age et hoc secundum virtutem inspiciamus ul quid vero reformationibus contrarias essentias, ipsa nul-
a theologis seraphim missus fuisse dicilur (Isai. vi). lum absconsum primilivm operalionis vestigium ma-
Etenim responderit quisquam, quod non supposiiorum nifeslat. El hoc eo amplius, quia iis, qum non sunt
quis angelorum, sed unus i/uisdam de mvxhnis essen- cognala per opporluna sibi habentia admittilur, pri-
tiis, etinlimis pnrgat sacerdolem. Quidam ergoaiunt, mum utpote ignita faciens ab igneis facile mobilia, et
quodjuxlajam ante reddiiam cuncloruminletlecluum per hmc aut aqnum, aut alterum quid, non facile
societatis definitionem non unam circa Deum prima- ignescenlium proporlionaliter calificam. Juxla hanc
rum mentium nominat eloquium in theologi purgatio- igitur naturalis ordinationis ralionem, supernatura-
nem venisse; quemdam vero prmstantium nobis an- lis ipsa omnis boni ornalus visibilis, et invisibitis, or-
gelorum sacrificanlem prophetm purgationcm, sera- dinatio, congrue dilucidationi clariiatem primo ap-
phim mquivocalione vocatum fuisse, propter igneam parentem ul in copiosissimis effusionibus, excelsissi-
ct cmlestem dictorum ablulionem peccatorum, et pur- mis manifeslat essenliis : et per eas qum posl sunl ci>
gali in divinam obedientiam resuscitalionem. Et senliw divinum participant radium. Hm enim primm
eloquium unum ex seraphim simpliciter dixisse aiunt, cognoscentes Deum, et divinam snpereminenter desi-
'
non unam circa Deum cotlocalarum, sed nobis prm- *' derantes virlulem, et prmoperatrices fieri^ quantum
btantium purgalivarum virtutum. Aliler autem non possibile, Deo simili virtute, et actione dignm ejfeclm
nimis inconvenientem quamdam prmslilit mihi apolo- sunt, et posl se essenlias ipsm ad similem virtuiem,
giam super hujusmodi stalu. Ait enim, quiapropriam ut virtus, deiformiter extendunl, copiose ipsis traden-
purgativam sacrificationem magnus -ille, qui lunc tes ex snperveniente in eas claritale, el illm itermn
erat, visionem formans angelus, in docendum divina subjeciis.: et per singutas prima ei, qum est post eam,
theologum, in Deum, et post Deum in prmoperatricem tradit. Ipsa aqua nonne et in omnes proportionuliter
reposuil hierarchiam. Et nonne igitur hmc ralio verax pervenit? Estergo simui cunclis illuminalis princi-
est ? Ait enim qui hoc dixit: Quomodo divina virtus pium illuminandi Deus quidem natura, el vere ei pro-
in omnia veniens implat, et per omnia immensu- prie, ut luminis essentia, et ipsius esse, et videre cau-
rabililer pervenit, el omnibus iterum est invisibilis salis. Tum deiformiter, et Deo similiter permanens
non sotum, quasi ab omnibus superessenlialiter re- superpositum, post se unicuique divina lumina per se
mota, sed el quasi occulte in omnia permiitens provi- in illud transvehendo. Ergo excellentissimam cmle-
das suas operationes. Sed tamen et in omnibus hi- stium animorum dispositionem simul omnium reli-
lellectuaiibus proporlionalitersiiperlucet, et propriam n quarum essentim, secundum quodconsequens est, posl
iltuminationem ingerens preliosissimis essentiis, per Deum principium miranlur, omnis sacrce et divinm
eas quasi primas in alias sub illis munitas se bene scientim, et divinm imitationis, tanquam per illos in
crdinate disiribuit secundum*uniuscujusque disposi- omnes, et nos divina iltuminatione distribuia. Pro-
iionis contemplalivam commensurationem. Quam, ut pter quod et omnem sacram, et Deo similem opera-
aperlius dicam, el per propria exempla etsi deficien- tionem in Deum quidem quasi causalem referunt;
lia Deo omnibus remoto, verumtamen nobis manife- deinde in primos deiformes intellectus tanquam pri-
sliora. Solaris radii distributiones in primam mate- mos operatores divinorum, et magistros. Num ergo
riam bene distributm implent omnium lucidiorem, et prima sanctorum angelorum 'dispositio magis simul
per eam manifeslius proprios declaral splendores. omnibus habet igneamproprietakem, eleffusam dtvinm
Accedens vero crassioribus materiis obscuriorem lm- sapienlim tradiiionem, et myslieum excelsissimce di-
het dislribulivam superapparitionem ex illuminanda- vinarum illuminationuin scienlim, et sessivam pro-
rum materiarum ad illuminalinnis distributivum ha- prielalem gestantem, divinam susceptionem signifi-
bitum in opporlunitate, et paulo post ex hoc ad per- cantem. Ipse vero snppositarum dispositiones essen-
fecte fere indistribuium coarctalur. Iterum ignis ca- liarum, igneam, sapienlem atque scientem Dei stiscc-
liditas magis scipsam ditfribuil in capaciora, et-ad ptoriam virtulem participant quidcm infro, c. c.d pii-
1115 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. IX, 1114
mas aspicienles, ei per eas ut imitatione divina prmo- .A ducente angelo, hoc est purgalionem, et omnes divi-
peralrires dignefactas in deiformitatis possibile re- nas operaliones per primas essenlias relucentes, cl in
ductm. Dictas ergo sanctas proprielates, quarum par- oinncs reliquas distribui, secundum uniuscujusque ad
ticipatio per primas post eas subsistenles fiunl,inipsis deificas parlicipationes analogiam. Ptopter quod el
illis post Deum tanqumn in hierarchiis reponunt. Ait ignite purgativam proprietalem ipsis seraphim conse-
ergo hmc,dicens (ibid.) : Visionem ab illa descenden- quenier posl Deutn reposuil. Nihil ergo inordinatum,
tem, ab ipso susceptatn fuisse theologo, per unum im- si purgare iheologum dicitur seraphim. Sic enim Deus
peranlium nobis sanctorum el beatorum angelorum, purgatoinnes, quorum tolius'purgalionis est causa.
el ante illuminativam ipsius manuductionem in illam Magis aulem proxime utemur exemplo : sicul qui se-
sanctam contemplationem reposuisse. Et supersedere cundum nos est summus sacerdos per suos minislros
vidil excelsissimas essentias, quanlum in symbolis aiit sacerdotes purgans, aut illmninans ipse dicitur
dicendum, post Deum, et circa Deuin collocalas et purgare, el illuminare per ipsum purgatis ordinibus
cum Deo; omnibuseliamipsis superarcane sublimio- per se in ipsum reponentibus proprias sacras opera-
rem superprincipalem summilatem in medio superfir- liones ; sic et propriam purgativam scientiam, el vir-
malarum viriutum snpcrcollocatam. Didicit ergo vi- tutem, ipse purgalionem thcologi perficiens angelus
'"
sionibus ipse iheologus, quod juxla omnem superes- in Deutn quidem veluli causalem deinde in ipsum
sentialem superexcclieniiani incomparabiliter super- seraphim lunquam primo agenlem summum sacerdo-
collocatum est divinum omnium invisibili visibilique lem reponit : veluti fortassis quis cum angelica reve-
virtuli. Alque quod ab omnibus est remolum ut uni- reniia, purgaium edocens, dixeril quod in te perfi-
versate, mque primis eorum, qum sunt, essentiis simi- ciendm purgalionis ante me principium quidem esi
le. Adhuc et omnium ipsum principium, et causam excelsum, el essentia, et crealor, et causalis, primai-
subsianiificam esse, el eorum qum sunt, secrela sin- que essentias adesse adducens, et circa se colloca-
gularitate immulabile fundamenlum, ex quo esse, et lione conlinens : el observans inconversibiles, et casu
bene esse etiam ipsis summe munilis est virlulibus. carenles : et seipsum tnovens in primas propriarum
Deinde easdem sanctissimorum seraphim edoclus est providarum operationum participaliones; hoc enim
deiformes virtutes; sacra quidem ipsorum cognomi- limc me docens ail ipsius seraphim manifeslare mis-
natione, quod est ignitum de quo paulo post nos dice- sionem. Summus 'aulcm sacerdos, et posl Deum dux
mus, quantum nobis possibile, subinlroducere in dci- ipse, prmstantium essentiarum omalus, a quoego pur-
formeignitm virlutis anagogas. Alarum vero expansa gare deiformiler eruditus sum, ipseitjitur eslper me
sacra formalione ta divinum in primis, et in mediis, le purgans, par quem proprias providas actiones ex
et in ultimis inlelleclibus absolutam, et altissimam occullo eliam in nos produxil ipsa toiius causa,et opi-
extensionem. Sed ei eorum mullificum, et mulliforme fex purgalionis. Hmc ille quidein docuit me : tibi au-
videns inlellectualis theologus, el alis distingui eatn tcm ego trado, tum autem concesserim intellecluati,
subtus pedes, el eam subtus facies visioncm, et eum et discrelivm scienlim, aul alteram partem dictarum
in mediis alis semper motum, ad invisibilem eorum, causarum ubsoivi dubitatione ; et eamdem honorari
qum visa sunt, reductus est scicnliam, manifestata ei ante alteram, tanquam conscquens, el rationabile, et
altissimorum inlellecluum multivia, et mullivida vir- mque verum habentem, aut a teipso, quod vere veri
tute : et eorum sacra formidine, quam habenl super- vicinius sit, invenire, aut ab altero discere, Deo vide-
mundane in altiorum, et inferiorum superbam, el au- licetdanle, elprius recipieiilibus angelis, ct angelorum
dacem, et impossibilem scrulationem : el in commen- amicis nobis revelare, per ejus magis amabilem con-
suratione Deum imilanlium aciionum incessabite, et lemptationem.
allivolum semper motionis. Sed el illam divinam, ct EXPOSITIO.
multum preliosam hymnodiam eruditus est, formante i Age et hoc secundum virtutem inspiciamus. »
visionem angelo secundum virlulem ipsi theologo, et Eia,inquit, o Timothee, post ccetera, quae dicta sunt,
Iradente propriam sacrutn scientiam. Docuit ergo Q etiam hoc consideremus secundum virlulem et pos-
eum el lioc, quia purgalio est quantumcunque purga- sibititatem nostram, « utquid scilicet a theologis
tis ipsa divinm claritalis incognitce,quanlum possi- dicilur unus de sej'aphim missus fuisse » iu Isaia
bile,participaiio. Rmc aulcm exipsis divinitatis re- videlicet, quando forcipe carbone, sublato de altari,
molis causis, qua omnes sacros inteileclus superessen- propbef* labia purgavit (Isa. vn). Et necesse est ut
tiali occultatione perficit, altissimis circa se virluii- hanc qusestioncm inspiciamus, et disculiamus, quia
bus tnanifestior quomodo est, et magis semelipsam dubium fieri polesl utrum per seraphim bic unus
manifeslal, et distribuit. Deinde secundis, aul novis- aliquis de superiori ordine intelligendus sit, propter"
simis, aul nostris intellectualibus virtulibus, quuntum pioprielalem nominis; an de inferioribus, propter
ab ipsa unaqumque secundum deiforme exslitit, sic proprietalem administralionis, quia infirmorum ct
manifestam suamitluminalionem conducit ad proprim extremorum proprium est nostram hierarchiam ad-
occultationis laudandum ignotutn. Lucet auicm per ministrare. Ideo inspicienda est qusestio, ut amhi-
singula, secundis per prima. El si oporlei breviter di- guitas exislimationis tollatur. Fortassis enim « quis-
cere', primo ex occulto ad manifeslv.m ducitur per quam respondcrit, quod non sttppositorum quis, »
primas virtutes. Hoc ergo ihcotogus didicil cx lucem hscest aliquis Angelorum,« purgat sacerdotetn, >
*m HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. —II. IN AREOPAGIT. tiiS
I&aiam scilicei; « sed unus quidem de inlimis et, A ille scilicet angelus propriam purgativam sacrifica-
uiaximis esscntiis, > hoc est, supremis spiritibus. tionem, hoc esl operationem, qua ipse tunc proprie
Sed lioc rursum alicui dubium esse potest,propterea el singulariter prophetae labia purgavit, et sacra
quod supremi ordines ad exteriora dispensanda, fecit, illam suam operalionem reposuit <in Deum,»
sive admiiiistranda non miltunlur. hoe est attribuit Deo, « el post Deum reposuit in
Propterea « quidam aiunt quod juxta definitionem praeoperalricem hierarchiam, >id est iu hierarchiam
socielatis cuuctorum intellecluum jam ante reddi- in qua et per quam Deus primo, id est ante omnes
lam > a nobis, id est secundum hoc quod superius alias operatur. Ideo autem suam actionem illi hie-
definivimus, omnes spiritus socielalem quamdam rarchioe attribuit, a qua ut hoc agerel post Deum
habere inter se proprietattim et nominum dicunt, principaliter accepit. Et hosc est ratio quare sera-
quod eloquittm « non nominat, > id est, < non > phim summus dicitur, scilicet quia qui hoc fecit
dicit « venisse in purgationem theologi unam ali- angelus sicut illttd post Deum principaliter a sera-
quam primarum menlium, > id est primorum spi- phim accepit, ita eliam post Deum ipsi seraphim
riluum circa Deum, subaudiiur, constitulorum. Sed altribuit. Hanc ei'go ralionem reddidit ille eirea
dieunt « quemdam polius praestantium nobis, » qui qusestionem hujusmodi. -t Et nonne igitur hoecralio
nobis tantum hominibus proelati sunt « sacrifican- verax est? » Verba sunt auctoris, qui videtur suam
tem purgationcm prophetoe, > id est faek-nicm san- existimationem huic sententiae accommodare. Yeiax
clam, et Deo quasi gralum sacrificium offerentcni, videtur esss ratio hsec quia ille talis, « qui hoc
< vocalum fuisse seraphim, sequivocalione, >id est dixit, » ait ostendens « quomodo divina virtus in
nominis, non excellentia proprietalis. Qua simili- omuia venieiis iinplel omnia » el non solum venit,
tudine aulem angelus extremi ordinis seraphim vo- sed etiam pervenit, et penetrat per omnia immen-
catus sit, subjungit : « Propter igneam et ccelesleiu surabililer transiens ea, t etest invisibilisomnibus.»
ablutionem, » sive mundaiionem « diclorum > jam Et ilerum hasc est ita invisibilis transcendens om-
superius « peccatorum »ipsius prophetae, etpropter nia sine termino, sicut invisibilis est omnibus sub-
< resuscitationem » etiam, vel vivrfieationem ipsius sistens ante omnia sine principio. Vel«iterum in-
< purgati in divinam obedientiam; > quia sicut ignis visibilis est >perimmensitatem, sicut invisibilis est
esl rubiginem cremaiidopurgare, et morlua atque per seternitaleui, quia sieut seternitatem non capit
exstincla calefaciendo vivificare; sic islo divino intelligentia lemporalis, sic immensitatem non com-
igne et a peccatis purgatus est, et ad amorem Dei prehendit nalura circumscriptibilis. Vel iterum
inflammatub. Quod quia ministerio angeli factum ,r. < invisibilis est, > id est non solum in se secundum
cst, « aiunt» quidam « eloquium > sacrum « unum quod est essentialiter et ineffabiliter ab omnibus
ex seraphim simpliciter dixisse non unam > aliquam remota, sed etiam nobis, secuudum quod est iucom-
virlutum < collocatarum circa Deum, > sed unam prehensibiliter omnibus occulta. In se igitur est in-
potius « purgativarum virtutum nobis praestantium,» visibilis, et in uobis est invisibilis, et in utroque
id est unum angelorum, nobis, hoc esl, hommibus, modo manet incomprehensibilis. Hoe est quod ait
prselatorum propter simiHludinem aclionis lamen ille : « Quia nou solum invisibilis esl in se, quasi
ipsum seraphim appellatum. ab omnibus superessentialiler remola, sed »,eliam
- Sequitur : « Alter autem non nimis ineonvenien- iit nobis est invisibilis, « quasi occulle permittens, t
tem quamdam praestilit mihi apologiam super hu- vel penetrare faciens « in omnia providas suas ope-
jusmodi statti. > Quidam, inquit, ducunt angelum raiiones. »Ita ergo divina virtus et in seipsa invisi-
qui propbetam purgavit de supremis fuisse spiriti- bilis est quasi remota, et in nobis invisibilis est
bus, propter hoc quod seraphim appellatus est. Alii quasi occulta, per operationem , quia secundum
autem dicunt eum de inferioribus fuisse, et propter providenliam suam operatur in nobis.« Sedtamen >
simililudincm actionis tanlum seraphim appellatum: quamvis ita invisibilis sit, superlueet effundens se
ita singuli pro sua opinione verisimiliter defiiiientes. D ad manifestationem < omnibus intellcctualibus, >
Sed « aller » quidam neque cum illis neque cum hoc est rationalibus menlibus. « Superlucel » dico,
istis omnino consentiens, « praestitit mihi quamdam « proportionaliter, i id est aliis plus, aliis minus,
apologiam, > id est excusationem, vel salisfactio- secundum uniuscujusque mensuram scilicet et ca-
nem, sive defensionem « non nimis inconvenien- pacitatem. Et cum omnibus communiter superlu-
tem, » super hujusmodi sfatu, id esl definitione, per ceal, excellenter tamen « propriam iiluminationcm
quam slatus rei describitur : vel super hujusmodi ingerens pretiosissimis essentiis, » id est subtilissi-
instantia, id est qusestionc, quae quodammodo iu- mis et excellenlissimis spiritibus : « per cas » vi-
stat, et importuna est donec solvatur. Quam aulem delicet essenlias « quasi primas > postea distribuit
satisfactionem vel defensionem ipsepraesliierit ciica se bene ornate « in alias » scilicel essentias « sub
quaeslionem hanc subjungit : « Ait enim ( subau- illis » primis i munilas, » id est firmalas, vel col-
ditur ille apologiam proestans) quia magnus ille Jocatas, vel dispositas. « Distribuit > dico, <secun-
angelus, qui tunc erat formans visionem in theolo- dum contemplalivam commeusurationem uniuscu-
gum docendum divina, > hoc esl, in mente theolo- jusque dispositionis, » id est secundum hoc quod
gi, quem pcr illam visionem divina doccre dcbuil imaquceque dispositio, sive orde secundum propriam
4117 EXPOSITIO 1N HIERARCK. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. IX. Iii8
mensuram capax est contemplationis illius:«quam,» A Non solum in lumine, sed eliam m calore materiali
subauditur, distributionem divinae illuminationis ita invisibilis veritatis imago est. Nam ipse calor ea
differeuter secundum mensuraui accipientium per- corpora quae magis apta susceplioni suae invenit,
venientem, < ut apertius dicam et peF propria iuagis accendit: alia autem minus, donec taadeui
exempla; > propria, inquam, « et si » hocest, in contraria omnino et'dissimilia offendens, nulluia
quamvis, tamen < deficieniia, Deoomnibus remoto;» in eis suae operationis effeclum ostendit.
hoc est ad comparationem Dei deficientia, qui ab Hoc eslquod dicit: < Iterum ignis caliditas,» ac
oinnibus rebus remotus est, et nulla similitudine si diceret:> Non solum in splendore luminis, sed
proprie demonstrari potesl. Ergo deficientia, et non etiam in caliditate ignis siipradicla similitudo videri
propria. «Verumtamen > propria, quia « nobis ma- potest.« Nam ignis caliditas magis seipsam distri-
nifesliora. » Non propria ad divinam majestalem, buit in capaciora > subauditur corpora, etin ea quae
propria ad humanam possibilitatem; non propria, sunt bene cohvenientia ad suam similitudinem, ut
sicut iu illo est, propria sicut nobis ostendi potest. scilicet ex calore calefiant, quia inter calidum et ca-
Ut ergo per exempla Deo non propria nobis prdpria lorem similitudo constat, sicut inter album etalbe-
divinse illuminationis dispensari distributionem dinem, et bonum et bonilatem, et omnino oninis
oslendam, hauc similitudinem propono. < Solaris " proprietatis ad affectum suum. Veniens vero ipsa,
radii dislribuliones in primam materiam bene dis- scilicet caliditas, < ad essentias contrarias reforma-
tributa; implent omnium lucidiorem, et per eam lionibus > suis, quia scilicet calefactioni, perquam
manlfestius proprios declarat splendores. > Distri- ad similitudinem caloris reformari debuerunt, con- '
butiones, inquit, sive effusiones solaris radii bene traria qualitale repugnant, in eis ipsa caliditas
distributse in primam materiam, hoc est in illam < nullum manifestat vestigium, > vel saltem « abs-
maieriam venientes quae cst prima, hoc est optima consum,» siveobscurum « primitivae operationis; >
et purissima, et ad illuminationem aptissima; ad hoc est, nullum effectum ibi ostendit, in quo vel te-
talem, inquam, materiam venientes implent eam , nuiter possit agnosci quod saltem principium ili
nullum in aliqua parte obstaculum lumini invenien- aliquod habeat operationis. In hunc modum ratio-
tes, etimpJendo faciunteamlucidiorem, prolucidis- nales substantiae coelestis amoris ignem aut susci-
simam omnium; et sic per eam ipse radius inani- piunt, si aptse fuerint, et praeparata habitacula con-
festius declarat proprios splendores, quia quanto venienlia susceplioni illitis, aut omnino repellur.t,
pcrfectius radiat, tanto perfectius illuminabitur; si discrepant qualitate confraria, autaccendi IJOB
et quanto perfectius illi infundiiur, tanto clarius Q possunt. Ego opto, ut anima mea nulla faeculentiv
refunditur ex illa.« Accedens vero crassioribus ma- sordium terrenarum lumen claritatis internae repel-
ieriis, > hocest, ad crassiores malerias, et qusemi- lat, nullo malitise frigore sanctse devotionis calorem
nus illuminatioui sunt aptse, illic « obscuriorem ha- excludat, sed clarescat el calescat ccelitus in divi-
bcl dislribittivam super apparitioncm. » Sicut enim cam similitudinem reformala. 0 qualis essentia su-
cum se infundit in illis capitur imperfecle, ita et per essenliali bono conjuncta, beata natura super-
cum se effunditper illas super hoc extrinsecus appa- naturali bono plena! Felieiter facla est, quaesic
ret obscure : quod provenit ex « inopportunilate il- refici meretur. Si mihi hoc concessum fuerit, non
luminandarum materiarum: » inopportunitas nocet, habeo ultra queri de his omnibus quaepriora trans-,
et impedimento est ad« distribulivum habitum illu- ierunt. Monstrat ereatura arlificem, et mirabiliuiu
minationis, > id est ad hoc ut illuminatio ipsa vel operum forma speciem commendat auctoris. Unuui
distribuatur, vel habealur. Ita ergo in puris et levi- est bonum et una est pulchritudo, et ipsum bonum
gatis corporibus perfectius lucel, in crassioribus ipsa est pulchritudo. Summum bonumet summa
et grossioribus minoratur; et paulo post ad alia pulchritudo, et in summo hono omne bonum, unum
adhue minus apta descendens ex hoc defeclu, bonum, et in summa pulchritudine omnis pulchri-
id est, post hunc defeclum, coarctatur fere ad per- Dtudo, una pulchritudo. Non poterat aulem visibilis
fecle indistributum, hoc est ad hoc ut nullo modo nalura in eo uno omnia continere; et Deo multa
dislribuatur. A subtilissimis enim materiis, a qui- bona facta sunt, ut unum bonum summum osien-
Lus perfecte comprehenditur,adminus aptas descen- derenl, et similiter pulchra mulia,ul unius pulchri-
dens, a quibus imperfecte capitur, tandenr ad alia tudinis summae imaginem demonstrarent. Sed et
lam fseculenla, et grossa, et obtusa pervenit, quae vitae multse constilutse sunt in iis quorum conditio
fere omnino lumeu repellunt, et nihil illuminationis amplius aliquid habere meruit, iis quag bona quidem
capere possuut. Ad hunc modum spirilualis lux ad etpulchra facla sunt, et tamen hoc bonum quod
mentes rationales veniens,eas quas puras invenit, vita est capere non possunt. Et hae vitaj omnes
ei. defaecatasperfecte illuminat, eas vero quas minus - unam vilam summam semulantur: unaquaeque ia
aptas reperil minori claritate, et, ut ita dicam, luce genere suo, in eo quod est, et quantum est ab ea,
obscuriori illustrat. Quas vero onmino contrarias et secundum eam quae sola vera est. Omnis autem
et fseeulentas offendit,.sua prorsus participatione et vilos corporeae principia duo sunt, calor et humor:
eommunione immunes relinquit. Ita per similitudi- unum, scilicct humor, nutrimentum vitse prsestat;
tienr visibilium, invisibilium verjtas dcmonslratur. alterum, id est calor, vitam sensificat. Sine calore
1419 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1120
non vivit subsistrns; sine humore vivens non subsi- A , sunt, el apta ad susceptionem caloris. Sic itaque ab
stil. Propterea hoec rationabili contcmperantia cun- igneis priniunietprincipaliter calenlibus facit ignita,
clis se vivificandis infundunt, ut ex eis unaquaeque el per bsec ignita, scilicel postea, calificat adbuc
vita mensuram capacitatis suse, quantum oportet, frigidiora et remoliora, id est, aut aquam, aut alte-
aceipiat, quatenus inferiores vitae per gradus incre- rum quid, hoc esl, « aliquid aliud non facile igne-
mentorum suorum ad imaginem summse vitse profi- sceiilium,» id esl eorum quae non facile igneseunt.
eiant. Primus enim gradtts corporese vitce est sensi- < Calificat, » dico, «proportionaliter ,» hoc est,
fieatio; seeundus per sensum ingrediens ,imaginalio; unumquodque sccundum modum, et mensuram
tertius per imaginationem conceptoruiii, memoria; suam, et capacitalem suam ad calorem susci-
quartus seeundum passibilem applicationein, sensus, piendum.
quaedam sine intelligentiae discretione providenlia. : « Juxla hancigitur,» eic.Adaptat simi-
In qua quidem quasi rationis imago est, sed ralio Sequifur
liludinem. « Secundum hanc, inquil, rationem,» id
nulla est. Secundum Iianc et bruta qusedam anima- est similitudinem « naturalis
ordinationis, > id est
lia aliis sui generis callidiora videntur, et quadam ordinalionis naluralium rerum et visibilium, « eliam
quasi sensus facilitate ratioualis mentis providen- T>ipsa sttpernatur alis ordinatio, > id est divinae gra-
tiam imitantia. Quod tamen magis sensus passio tise
dislributio, quae est « ordinalio omnis boni or-
quam inlelligentise operalio esse probatur. In his
natus,» id est omnis ordinis bene et ornate dispo-
autem omnibus- vita corporea vitam spirittialem
sili, sive « visibilis» ut in hominibus, sive «iuvisi-
itnilalur. Primum videlicet in eo quod senlit; se- bilis > ul in
angells ; illa, inquam, supernaiuralis
cundo in eoquod sensum concipit; terlio ineoquod ordinatio congrue manifestat primo «claritatem de-
concepta relinet; quarto in eo quod sive in imagi- lucidationis,» id est manifestalionis, vel revelafio-
natis sive in sensis per sensus passionem secundum nis,« excolsissimis essentiis,» id est supremis spiri-
quamdam ralionissimilitudinem vel ad appeiendum libus : « claritatem» illam, dico, « primo apparen-
vel ad fugiendum sa infleclil. ln his itaque omnibus tem» in
eis, utpote «in copiosissimiseffusionibtis,»
vitoe corporeoe spiritualiu.m vitarum imaginem te- boc esl, sicuteam decet apparere quandose copiose
nent, et per medias eas summam vilam, quanlum effundit, vel iis quibus se copiosissime effudit. «Et
possunt, asmulanlur. Nam et ipsse spiritales vitse per eas» scilieet excelsissimas essentias, illseessen-
omnes a summa vita accipiunt quod vitse sunt, par-
tise, « quse post» ipsas < sunt, participant divinum
tieipantes inde descendenlem spiritualem calorem, radium,» id est elaritatem divinam. « Hse enim, »
et humorem, quo nutriantur e( vivificentur ul vivant. C scilicet excelsissimse essentiae, «
primaesunt cogno-
Dtto ista spiritualiter conccpta spiritualem vitam scentes el desiderantes supereroinenter divi-
Deum,
perfieiunt: spiritalis humor nulriens per gaudium; nam virtutem.» Et quia principaliter cognoscunt et
et non consfat vita ulla quse calorem et humorcm effectae sunt « fieri prasoperatrices,
diligunt, dignsa
suum non haheat nutrienlem et sensiUcantem, ut in
quantum possibile est, virtute et actione simili Deo;>
eo quod vita cst subsistere possit; elquae magis ha>c id
est, ut anle omnes alias primo post Deum in
habet, merito magis vita nominatur. Ut multae sunt
subjecta omnia operentur, divinam virtutem lar-
vitae, sicut participationes sunt multse, et omnis
ab et omnis vila giendo ; et in eo ipsosimiles Deo fiant,quia virtutem
partieipalio uno, ab uno ; sic ita-
quam desuper accipiunt subjectis , impendunt. fpsae
que summum bonum in omnia se diffundens, om- enim essentias quse post se sunt, sive subjeclae
nem vitam constituit, cl ad sunimam vitam omnem
sibi, «extendunt ad virtutem similem,» scilicet suse
vilam forniando reducit.
virluti, utpote virtus deiCormiter se habens, quia in
Sequitur :« Et hoc eo amplius.» Ac si diceret: eo quod hocfaciunt, virlute sua Deum imilantur,
Non solum hoc quod lucem corpoream ct calorem « copiose tradentes ipsis,» scilicel subjectis essen-
materialem qusedam corpora suscipiunt, qusedam
tiis, « ex claritate superveniente in eas. Et illse »
omnino repellunt, argumentum est invisibilis veri-
scilicel subjectse essenlioe, «iterum »tradunt « sub-
tatis, sed hoc eliarn, quod per ea quae magis calent
» sibi; «et » ita « per singulas » effusione
alia minus calida accenduntur : hoc, inquil, adhuc jectis
divini muneris currente, « privua tradit ei quae est
amplius argumentum est. Amplius post prima, non
: hoc est invisi- post eam,» et sic deinceps usque in finem.
amplius supra prima argumenlum
bilis veritalis. Quia ipsa caliditas materialis ignis Scqttitur : «Ipsa aqua, > etc. Post similitudinem
admiltitur, et iufunditur iis scilicet corporibus t quse quam de igne secundum claritatern et calorem pro-
non sunt cognata » sibi, id est, apta ad suscipien- posuit, aliam iterum simililndinem de aqua propo-
dam ipsam : infunditttr, dico, illis « per alia haben- nit. «lpsa, inquit, aqua nonne in omnes proportio-
lia opportuna,» id est, quae se habent opporlune ad naliter pervenit ?» Ipse humor aquae, qui se per om-
illam. « Primum,» illam suscipiunt, « utpote ignita nes partes terrenorum corporum diftundit, propor-
faciens ab igneis facile mobilia.» Ipsa quippe cali- lionaliter cuncla replet, alia plus alia minus hume-
ditas ab igneis, quse magis calenl ignita, facit alia, ctans, secundum hoc, scilicet, quod unumquodque
quae secundario et minus calefiunf, quoe tamen ct plus vel minus capax est humectalionis. In hocergo
ipsa ideo ignita fiunt ab igncis, quia facile mobilia cxemplo simililer divinse gralioe distributio nuitpari
1121 EXP0SIT50 IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. IX. U2 ^,
modo cunctis proveniens convenienler demon-. A subjeclis principium illumiuationis existat, ul noi»
slratur. "
quasi multa mtiliis, sed unum multis lumen praa-
Sequitur: < Est ergo,» elc. Quandoquidem, in- beat. Sed in eo quod post hoc iterum adjecit, -<in
quit, sicut unum visibile lumen miilta illuminat, et illud divina Iumina lransvehendo,> non iinum mul-
ab iUo lumine muita luceniia Jucent, ila invisibilis ,. lis, sed unum uni illuminalionem ministrare vide-
luxcuucta invisibiliter lttcentia illustrat.« ErgoDeus tur. Unde palet quod secundum morem Scripturae
principium est illuminandi, » sive illuminationis vicissim, sive pro numero numerus, sive pro ge-
< simulcuncfis illuminafis. »Necmirum: quoniam nere genus ponatur, ejusdem intelligentiop. veritas
et ipselumen esl, et non quolibetmodo lumen, sed non mutatur.
nalura , id est naturaliter, et vere, et proprie. Na- Sequilur : « Ergo excelsissimam ecelestium ani-
turaliter, quia ex se; et vere, quia in se; et pro- morum dispositionem. > Inferl e supradiclis, ac si
prie, quia per se. Natui'aliter, quia ex ipso quod est diceret: Quandoquidem disposiiio prima divii.a sus-
lumen est; et vere, quia ipsum quod est lumen est; cepit, et subjeclis omnibus illuminationein prsebel;
et proprie, quia per ipsum quod esl lumen est. Na- «eigo omnium reliqtiarum disposilionem essentise
turale siquidem est quod aliunde non assumitur, mirantur, » id est reliquorum ordinum omnium spi-
vere est quod essentialiter possidetur, proprie est B ritus admirando et stupendo contemplantur «ipsam
quod per alium non confertur. Sic itaque Deus lu- excelsissimam ccelestium animorum dispositionein,
men est: et parum dico, cum dico eum esse lumen, principium post Deus, seeundum quoa consequeus
utpote qui essentia est ipsius luminis. Cseteri enim est. » Ita enim consequens est, ut Deum primum
qui luceut essentia luminis non sunt, sed effectus. principium cognoscant; deinde et ipsos qui primi
Illi ergo, quod Jumina sunt, ex lumine sunt; ille sunt post Deum suo modo principium ad sequeutia
vero lumen est ex eo quod est. « El est etiam cau- venerentur, per quos gratia divina ad eos qui sub-
salis esse et videre, id esl essentiae et visionis ipsius jecti sunt descendit. Et hoc esl qttod sequitur : « Mi-
luminis; » quasi sic dicereiur: Deus essentia luminis rantur eos principium esse omnis sacrae et divinse
est, et ipsius essentisu etiam catisa est, quia quod scientise et divinae imilationis : » quse scilicet ad
luriien est, essentialiter est; et quod essenlialiter subjecta per ipsos manant tanquam divina illuml-
est, ex se est. Sic ergo causa est esseutise luminis : natione distributa per illos in omnes alias ecelestes
et non solummodo essentiae luminis, sed eliam viriutes, et non solum in eas, sed etiam in uos^ vi-
ipsius visionis, sive manifestatlonis luminis, quia delicel homines, qui divinas illuminationes illis me-
non solum ex se habet quod essenlialiter lumen est diantihus accipimus. Et quia omnes reliquse essentiae
lucens per naturam, sed hoc etiam quod tempora- ccelestes primis mediantibus illuminantui, idcirco
liter lucel illuminans per gratiam. qnidquid sacrum operari possunt, et Deo simtle, hoc
Sequitur: « Tum deiformiter et Deo similiter per- quidem primum Deo atfribuunt, qui causa esl oro-
manens superpositum, > etc. InDeo, inquil, lumen nium; deinde ipsis primis spiritibus, quibus ope-
ipsum aliud non est quam essentia ipsa illi, eui rantibus et mediantibus graliam divinam peicipiunt.
idem est esse et lumen esse, qui ex semetipso prin- Hoc csl, quod dicit: « Propter quod, > scilicet, quia
cipium est illttminandi, quia eos qui primi Jucent ex per illos a Deo illuminatos reliqui illuminanliir,
semetipso illuminat. Tum autem, id est, deinde post ideo ipsi reliqui t omnem sacram et Deo similtm
ipsuni, scilicet Deum, nnumquodque « super posi- operationem suam in Deum quidem quasi eausalom
lum permanens deiformiter et Deo similiter,» hoc referunt > quia ipse est prima causa omnium;
est, secundum conformalionem et simililudinem « deinde reforunt in primos intellectus, » id est. su-
Dei, subauditur, principium iit illuminandi posl se, premos spiritus, qui deiformes sunt, veIDeo,oon-
<per se transvehendo divina lumina in illud » scilicet formes, in hoc quod dona spiritalia Iribuunt: non
post se conslituium. Sensus hic est: Quod Deus, laiuen ut Deus, qui prima causa est a quo sunt, sed
qui omnibus superpositus esl, eos qui proximi sunl., p. tanquam primi effectus, per quos stmt. Ideo ad eos
per se illuminal: et sic fit principium illuminationis" referunt bonum suum, perquos est «Janquam per
primos lucentes illuminans; deindeipsorum primum primos operatores,- et magistros divinorum, » scili-
lucentittm unusquisque caeteris omnibus subjeclis - cct donorum. Operatores quidem in eo quod movent
secundum conformitatem et simililudinem Dei su- efficiendo, magistri vero in eo quod prsesident diri-
perpositumfitprincipium illuminalionis unicuiquo gendo.
subjeclonim, divina lumina per se transvehendo Sequitur: < Num ergo prima, > etc. Num pro
in illud scilicet subjeclum. Quod autem neulraliler nonne. < Nonne ergo, inquit, prima dispositio san -
1 clorum angelorum, > quae tantopere cseteris onmi-
posuit superposilum, pro eo quod dixisse debuisset
superpositus, scilicet ordo, vel angelus, more Scri- bus sublimior est, « magis omnibus babet, » sum-
pturse facium est, maxime cum de ignotis et mira- mam et « igneam proprielatem,» hoc est, cbarita-
bilibus agitur, -cum dicilur illud, ac si dicerelur, tem, sieutin seraphim; « et effusam, » idest, abun-
quodcunque illud est. Quod vero suJijunxit uuicui- danlem < traditionem divinse sapientise, et myslicum
que post se, sie videtur dielum quasi illud superpo- excelsissimse divinarum illuminationum scientise, »
*itum, quodcttnque est, unum existens,' singulis id est mysticam, vel occultam sive profundam excel-
"""
5125 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I,— EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1124
sissimam scientiam, quam ex divihis illuminationi- A phetse per unum angelum de novissimo ordine
bus percipit, sicut in cherubim, et sessivam pro- eorum. qui in angelis extremi sunt et nobis lanluin
prielalem, sicut ih thronis, gestantem, Deum scili- praesunt: et ideo ait illum angelum « ante illumina-
cet, et < signilicantem divinam susceptionem : » tivam ipsius manuductionem, > id est revelationeiu
quia in eo, quod throni dicti sunt, aperte significa- illam, qua ipse roanuduxit, et erudivit prophetam,
lur quod Deum in se sedenlem et quiescentem susci- et qua ipse ante illuminatus erata prima hierarchia:
piunt. Sensus est: JMonneprima hierarchia excel- i reposuisse in, »id est, retulisse ad < illam sanctam
lentius et abundantius caeteris omnibus habet et conlemplationem, > hoc est, in ipsam primam hie-
ignem charitalis, et lumcn cognitionis, et judicium rarchiam, a qua contemplabatur se habuisse quod
discrelionis? Habet utique haec omnia amplius cse- habuit, et fecisse'quod fecit,«Videt etiam»ipse Isaias
terisomnibus. «Upssevero > dispositiones t supposjta- < supersedere, » id est in allo et sublimi sedere,
rum essentiarum, » id est, subjectorum ordinum, t excelsissimas esscntias, collocatas post Deuin, et
participant quidem et ipsse «igneam virtutem, > id eirca Deum, et cum Deo, quantum in syinbolis, >
est charitatem, sicut seraphim, sapienlem, atque id est, figuris et similitudinibus est < dieendunu s
scientem «virtutem, > id esi, cognitionem, sicut Hoe enim totum symbolicum est et figurativuin,
cherubim, et virtutem susceptoriam Dei, sicut thro- " quod Deus secundum corporalem similitudinem in
ni: < participant,» dico; sed «infra,» id est, im- solio excelso sedere dieitur; et seraphim circa eum
perfectiusquam primse :«et aspicientes ad primas, > et juxta stare perhibentur. Et videt eliam ipse Isaias
id esl, imilantes primas, « et per eas, > scilieet siimmilatem sublimiorem « omnibus ipsis,» scilicct
primas, reduclse in id deiformitatis quod possibile excelsissimis spirituum beatorum essentiis;-« ctiam
ipsis est, hoc est, reduclae ad tanlam deiformitatem superarcane, » id est, excellentissimo modo : « sum-
quantam eis possibile est; per eas seilicet primas, mitatem,» dico, « super principalem, >id est Deum,
dico, < digne facfas > hoc est, dignas factas, « divina qui summus et principalis omnium est, supercollp-
imitalione, » id est, ut Deum imilenlur « prseopera- calam t in medio superfirmatarum' virtutum. > In
irices, » id est, prius et excellenlius omnibus aHjs medio enim virtutum, id est sanetorum spirituum,
ab ipso et secunduro ipsum operantes. qui lirmati suntet stabiliti seterna eollocatione eirca
Sequitur :«Dictas ergo sancias proprietates, >etc. Deum super omnia, ipse Deus summus,, et princj-
jQuandoquidem, inquit, per primas subsequentes palis sedens videtur in solio excelso et elevato, «\i\
dona graliarum accipiuni, ergo sanclas proprietates bis ergo visionibus didicit ipse theologusa > Isaiss
jam superius diclas, quale fuit prophetae labia car- _ hoe scilicet, « quod divinum, > id est divinitas,
bone incendere, quod proprium videtur esse sera- « supercollocata esl incomparabijiler supra ornneni
phim, et seientiam doccre, quod proprium videlur superessentialem superexcellentiam omni invisibili,
cherubim. Ejusmodi ergo proprietates, < quarum el yisibili virtuli, > hoe est, quod divinitas incom >
participatio fit per primas essentias, » aliae essentiae parabiliter, transcendit secundum omnem excellendi
« subsislentes posteas, » has, inquam, proprietates, imodum, omnem virtutem, visibilem et invisibilem.
* reponunt in ipsis, » id est, allribuunt ipsis illis Et non mirum, si transcendit omnia ipsum divinum;
primis, scilicet per quas eas participant: « tanquam < atqui, > id est certe, « quia ab omnibus est'rcnio*
in hierarchis, » id est in principibus, et superiori- tum, » per excellentiam scilieet, utpdte illud, quod
bus, ut eas ad illos referant, a quibus acceperunt. unhersale est ab iis, quse ex parte sunt omnia, et
< Reponunt» dico < in illis post Deum : » quia pri- intanlum remotum ct excellens, ut cnec primis es-
mo eas Deo altribuunt, deinde illis qui proximi sunt scnliis eorum, » quse sunt, « simile sit, » sed Ionge
post Deum. Quod autem ait, quod subsequentes distans et transcendens. Quod autem ait « primis
essentise parlicipatio fiunl proprielalum primarum, essentiis eoruro, quse sunt, » tale est ac si diceret,
modus loquendi lalis est ac si diceret; Participes esseutiis eorum qui sunt primi, vel esserttiis quaa
Jiunt proprietatum primarum, quia quod primi pos- D sunt primoe, id est, supremis spiritibus angelorum.
gident per proprietatem, secundi communicant per Nec solum didicil divinum ab omnibus remotum, et
participalionem. nulli simile esse. « Sed adhuc, > sive insuper etiam
Sequitur ; « Ait ergo hsec, dicens, » elc, Ille, in- hoc didicit ipsum «esse omniuni principium, > quia
quit, de quo superius dixi, qui mihi non inconve- ab eo sunt omnia; et causam sanctificam, quia pgr
nientem prseslilit apologiam. Ille dicens hsac, quse eum subsistunt universa; et iramutabile fundameti-
bactenus dicta sunt de divina illuminatione per alios lura eorum, quse sunt, secreta singularitate, quia in
ad alios descendente, ail visionem supradictam. de eo subsistentia perseverant universa : qui secrela et
qua quaeslio orla est de purificatione labiorum pro- occulta divinitate sua ojnnfe continens unilas uni-
phetae < suscepfam fuisse ab ipso theologo, > Isaia versitatem colligit, et singularitas multiplicitatem
sciliccl, < per unum sanclorum, et bealorum, > an- eonstringit. Ex quo et esse, et bene esse est etiam
gelorum « imperantium nobis, » hominibus, « de- ipsis summe munitis virtutibus, id est illis spirili-r
scendenlem ab illa,» subauditur, prima hierarcliia. bus, qui in summa virtute et felicitale firmali suut
Hoc enim ait ille, quod visio illa, quam vidit Isaias et stabiliti: qui ab illo habent non solum ut sint,
prima hierarchia deseendit, et alJata est ipsi pro- sed etiam ul beati sint. Hoc ergo totum didicit iq
{{23 EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. DIONYSII.— LIB. IX. 1123
visione illa de divinitatis excellentia. «Deinde, > A . bilium vidit: < manifestata ei per haec omnia roulti-
etiam didicit, et « edoctus est, easdem sanctissimo- via, etmultivida virtuteislorum altisslmorum intel-
rum seraphim, > vel, ut expressius dicatur, eorum- lectuum. > Quae scili.cet, virtus et multivia est, in-
dem sanctissimorum seraphim, < deiformes virtu- quantum multipliciler movelur appetendo; et mul-
tes, > vel easdem virtutes, quas in Deo esse didice- livida, inquantum multipliciler beatificatur possi-
rat, didicit etiam esse in seraphim ex conformitate dendo. Multivia in eo, qua pergit scrutando; multi-
Dei; quia, quod Deus habet per naturam, ipsi habent vida in eo, quod invenit penetrando. Multaesunt viae,
per gratiam,conformatiDeo. Quas autem, et quales quibus itur ad bonum unum : ideo recte multivia.
virtutes, sive etiam ex quo didicerit virtutes esse in Sed quare multivida, cum unum sit, quod videtur,
seraphim subjungit, dicens : « Ex sacra quiriem co- nisi quia in uno cuncta videntur? Sic ergo reductus
gnominatione ipsorum, quod, > id est, quae cogno- est propheta ad scientiam veritatis, monstrata, ei
minatio, « est ignilum. > Quia seraphim ardens, per sacras imagines multivia, et multivida virtute
vel succedens interpretatur, et significat ignitum : altissimorura intellecluum. Monstrala eiiam « ei
« de quo » ignito, inquit, nos « paulo post dicemus, sacra formidine eorum, » sive reverentia, « quam
quantum possibiie nobis erit, subiritroducere ana- habent supermundane, > id est, impassibiliter et
gogas,» id est, sursum duetiones « virtulis igni- B pure, « in superbam et audacem et inpossibilem
tae, > scilicet charilatis ipsorum scraphim, « in dei- scruiationem altiorum et inferiorum, » id est,ne
forme:»hoc est, inTem tam dignam et Deo consimi- supcrbe, et audacter, et impossibiliter scrutentur,
lem. Vel sic: Ex hac, inquam sacra eognominatione, ultra mensuram possibilitatis susa secreta Dei, quae
didicit ipse propheta: anagogas, id est, sursum du- altiora ipsis sunt per majestatero, et inferiora per
ctiones, sive ascensus, vel provectus ignitse virtu- profunditatem. Ideo quippe velanl caput, ut altiora
tis, id est, charitatis ipsorum seraphim. « In ex- tecta sibi profiteantur : ideo vclant pedes, ut infe-
pansa aufem sacra formatione alarum, > id est in rioia et profundiora impenetrabilia esse testentur.
sacra formatione expansarum alarum, didicit ipse Propter ea superbi, et audaces esse formidant ad id,
-propheta « absolutam, et altissimam in divinum ex- quod impossibile est scrulandum. Superbi ad alta,
tensionem, » quse est -t in primis, et in mediis, et audaces ad profunda ; superbi ne nimis eleventur,
in ullimis intellectibus. »Per cognominationem igi- audaees, ne prsecipitenlur. In hoc ergo sacram for-
tur, quae ignilum sonat, didicit igneam virtutem; id midinem habent, quia sacrum est timere, quod prse-
est, eharitatem desiderio ad alta ascendentem; per sumptum nocerel, et supermundane habent, quia
expansionem vero alarum, didicit.cognitionem sub- sine passione et afflictione formidant. Tiroent enim,
liliiate in longinqua se porrigentem, et usque in di- et non afliciunfur; contremiscunt, et non concu-
vina eapienda se extendenlcm, in primis, et me- tiuntur. Pavent secttri, et sine ulla molestia, vel
diis, et ullimis intelleetibus, id est, spiritibus in corruptione suse quietis vcrentur ad incomprehen-
illo ordine primis, etmediis, et ulfimis : velprimis sibilem majestatem mensuram transire sttse possi-
intelleclibus quibus divina capiunt supra se, mediis bilitatis. Ad horum omnium scientiam reductus est
quibus divina capiuut in se, ultimis quibus divina propheta, supradicta videns, in extensione alarum.
capiunt sub se. Extensio vero ipsa, sive porrectio Et videns etiam incessabile, et altivolum semper,
-cognitionis et absolula est, quia nulla ignorantise scilicet perseverantis motionis in commolione ala-
caligine ad inmiensifatem se diffundens circumvol- rum : qttae commotio in commensuratione constat
vitur; et altissima/quia ad summa pergens nulla actionum Deum imitantium, id est in actionibus
infirmitate prsegravatur. Et non solum ex iis, quse ipsorum, quibus imitantur Deum, comroensurantes
dicta sunt, virtutem dilectionis et cognitionis ipso- se possibilitati suse, ut nihil praeter ralionem et
rum cognovit, < sed etiam muitilicum, et mullifor- mensuram agere praesumant.
ine eorum videns ipse intellectualis theologus » Sequitur : « Sed et illaiu divinam, et mtiltum
Isaias, < et videns etiam eam visionem distingui g pretiosam hymnodiam eruditus est. » Ac si diceret:
alis subtus pedes, et dislingui eam alis subtus fa- Non solum in habiiu seraphim virtutem eorum
cies : etvidens etiam eum semper motum,» id est, cognovit; sed etiam ki voce eoi'um hjmnodiam, id
qui semper est, in mediis alis : per hoec omnia est laudem divinam, didicit« foi'mante angelo visio-
< reductus est, > et eruditus « ad invisibilem scien- ncm ipsi theologo secundum virtutem > capacitatis
tiam eorum, quse visa sunt. » Per hoc cnim, quod ipsius, « ettradente propriam sacram scientiam : >
distinctionem vidit alarum, quse subtus pedes dcor- quia quod ipse angelus scivif, per hancsacram vi-
sum; et alarum, quse sublus facies sedentis sursum sionem theologum scire fecit. « Docuit ergo > ipse
porrigebantur; et alarum,- quae in medio semper angeliis « eum, > seilicet theologum, in hoc quod
movebanlur : per hoc scilicet vidit ipse muliiplicem labia ejus, qui jam justus videbatur, purgavit car-
virtutem illorum, quse et multilicata est in opere, bone sumpto de aliari, « quia ipsa participatio in-
signata per motionem, et multiformis in cognitione cognitae divinoe claritatis accepla, quantum possibile
et dilectione, significata per porrectionem. Et in est, purgatioest quanlumcunque perfeclis. > Quia
his ommuus reductus est ille et admonitus, ut invi- quantumcunque quis purgatus sit, purgatior fit
sibiliter cognosceret, quod secundum speciem visi- ijlla percepta.
1127 HUGONIS DE S. VICTORE OPP. FARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1123
Sequitur : « Hoec aulem, > etc. Dixit, quod per- tk theologum. Sic enim etDeus purgat onines, quoium
ceplio claritalis divinae purgatio est : nunc conse- totius purgationis, » vel quorum omnium purgatio-
qticnter ostendit quod hsec 'clariias, ex occulto nis « est causa; > et non solum Deus, sed magis ia
sunimse divinitatis procedens,ad perficiendos etillu- hoc exemplo vlderi potest quomodo facere aliquid
minandos omnes sacros inlellectus, primum se ma- dicitur, non per quem fit solum, sed etiam a quo fit.
nifestat allissiniis virtutibus apertius cirea se posi- Quia < magis proxime utemur exemplo. t Sic sera-
lis.: et ostendit quomodo est in proprio, et vero phim dicitur purgare illum, quem puigat iuferior
esse suo; deinde posl primas ostenditse secundis; ' angelus, accepta virtute et mandato a seraphim :
et postea novissimis; ad postremum etiam, nostris < Sicut secundum nos summus sacerdos per suos
bumanis intellectibus, el ita descendens conducit ministros, aut sacerdotes purgans, aut illuminans,
illuminationem suam ad unamquamque virtulem, ipse dicitur purgare, et illuminare ordiiiibus per
secundum quod unaquseque deiformis facla est ah ipsum purgatis, proprias suas sacras operationes
ea, hoc est, quod ait : « IJsec, » scilicet « claritas reponenlibus in ipsum, » id est attribuentibus ei
procedens ex remotis causis divinilatis, a qua divi- per se. Quod enim per illas operatur, per illas ei
nitale exiens, perficit omncs sacros intellectus, »id aitribuitur. < Sic etpropriam purgativam scieutiam,
est rationales mentes, illuslrando eos < superessen- " el virtutem, ipse purgationem theologi perficieus,
tiali occultatione, » id est valde occulta et secreta angelus, in Deum quidem veluti causalem, deinde
aspiratione : ex illis, inquam, remotis causis pro- in ipsum seraphim tanquam primo agenlem sum-
cedens ad manifestationem, primum manifestior fit mum sacerdotem reponit. »Ila ergo angelus quod
quomodo est, id esl secundum verum esse suum, fecit, primum Deo, deinde seraphim atffibuit, per
altissimis viriulibus circa se positis : et manifestat, quos fecit. « Velutl forfassis quis dixerit, > id est
< el distribuit semetipsam illis magis, > quam aliis; ut verbi gratia :« Si quis cum angelica reverentia, s
« et deinde » post jllas « manifestal secundis » se, id est sub persona angeli, quse est revereuda :
« deinde novissimis, » postremo eliam « nostris in- « edocens, » prophetam c purgatum » esse a se,
lellectualibus virlutibus, > id esl ralionalibus men- « diceret > ei : 0 Isaia, « purgationis periiciendae
tibus ; « et sic > a primis usque ad ultima descen- in te, » scilicet per me, t non ego sum principium,
dens, < conducil illuminationem suam per singulas sed ante me principium est excelsum quidem, » id
viriuies : sic » hoc esl, intantum manifestam in est Deus, qui est et « essentia, et Creator, et cau-
singulis, quantum unaquseque virtus exislit ab ipsa salis » omnium et adducens adesse primas essen-
scilicet claritate secundum deiforme, boc est secun- ,n tias; « et coniinens eas circa se colloeatione, »id
dum conformitatem Dei. Tanto magis enim unam- est stabili Itrmitate; « et eonsenans eas inconver-
(jUamque virtutem illuminal, quanto magis eam ad sibiles, et casu carentes, > id est ne simul a se ver-
deiformitatem coaptat. Quare autem claritas ista taiitur, et cadant; « et seipsum movens in primas
procedat ad manifestationem subjungil : « Ad pro- paiticipaiionis proprtarum providarum operatio-
pisae occultationis laudandum ignotum. » IJcirco num, » id est operationum, quas secundum provi-
en"m aliquid de ipsa percipimus, ut in illo, et per dentiam facit; quia omne quod temporaliter facit,
illud quod occultum, et ignotum, et incomprehen- in seterna providentia disposuit. Propria operatio
sibiie omniitoin ipsa est, laudemus. Dei est, quaudo per semetipsum operatur sine me-
Sequitur : « Lucet autem per singula secundis diantecreatura, ex qua nimirum prima parlicipatio
per prima. » Ubiqueenim secundislucetperprima, venit; quia illi eum sine medio suscipiunt, qui ejus
sive per primos, « Et si oporlel breviter dicere, » operalionis primi effectus fiunt. Prima siquidem
hoc in summa dici potesl, quod « primum ex oc- Dei operalio est, quando se movet a se; prima par-
cullo ad manifestum ducitur per primas virtutes. > ticipatio, quando sese praebet per se. Et illa quidem
Quod enim in seipsa est omnino occulta est; et tunc altissima creatura-est, ad quam estprima operatio,
primum incipil videri quando primum incipit ha- D et in qua est prima paflicipalio. per illam, deinde ad
beri. Neque enim ab aliquo unquam videlur, nisi a subsequeutia descendens. Ad hunc modum subje-
quo habetur. « Hoc ergo theologus didicit ex luceni clus angelus boc quod fecit, superiori seraphim at-
ducente angelo. »Ex duclore clarilatis angelo didicit tribuit, a quo, ut hoc facere posset, accepil. < Hoc
boc. Nova compositio, lucem ducente, ac si diceret enim, > quod ab alio illudfacere acceperit, ait < do-
luciductore. Ab illo igitur didicit boc theologus. cens me hsec manifestarc, > vel significare < mis-
Quid hoc? hoc esl scilicet quod didicil: » Purgatio- sionem ipsius seraphim. » IHe inquit, qiii supradicta
nem, et omnes divinas operaliones relucentes per baec omnia apologiam prsestans me docttit, ipse ait
primas essentias per eas in omnes reliquas distribui, missionem seraphim significare lioc, quod scilicet
secundum uniuscujusque reliquorum analogiam, » illud, quod fecit ab illo utique facere acceperat, a
id estmodum et mensuram, < ad deificas parlicipa- quo venil. Idcirco convenienler ipse angelus pro-
tiones. Propter qttod et ignite purgativam proprie- phetse dicere potest. < Ego purgationis, quam in te
tatem reposuit» illeangelus, id estattribuit, < ipsis facio, prineipium non sum. Sed excelsum, el pri-
seraphim consequenler post Deum : » elideo « nihil mum principium ante me est » Deus, qui est Crea-
inordinatum > dicitur « si seraphim diciturpurgare tor et causa onraium. Deinde auiem ipse « ornatus
mO EXPOSITIO IN HIERARCH. COELEST. S. -DIONYSII. — LIB. IX. 1130
prajstantitim esscntiarum, > id est ordo summorum A gas, el honores plusquam alleram tanquam vcrhni
spirituurn, qui cst < post Deum sacerdos, et dux » et rationabilem. « Aut > si hoc non placet, conce-
divina tribuens, et ad Deum reriucens : « a quo > do tibi < a teipso invenire, quod vere vero vicinius
orditie et« cgo erudilus sum deiformiter"purgare, * sit. Aut, > si adhuc illud uon placet, concedo ,lib'
quemadmodum nunc in te facio. « Ipse » scilicel « ab alfero discere, Deo videlicet danfe, > sive hoc,
o:do < est pttrgans te per me, » propter hoc quia sive ullo alio roodo agnoscas : « prius > tamen
roe purgare docuit : < per quem, t scilicet ordi- ipsam scientiam veritatis « recipienlibus angelis > a
uem, ipsa causa ct opifex lolius purgationis (sub- Deo, et postea per angelos angelorum amicis san-
auditur divinitas) « proviJas suas acliones producit clis viris riobis revelare, id est ad hoc rccipiejitibus,
ex occulto etiam in nos » extremos, scilicet angelos. utnobis eam revelent. Aut sic. Et concedo libi re-
Haec et Lis sirailia verba si angelus purgatiohem velare nobis « per ejus magis amaLilcm contem*
faciens ad prophelam diceret, inconvcniens non plalionem, > angelis, etangelorum amicis recipicn-
esset: unde patet quod cum scraphim ad prophe- iibus prius scilicet ipsam scientiam verilatis. Ver-
tam volare dicitur, et prophetam purgare dicitur, buru mirabile. Angeli a Deo aecipiunl, et ho-
non inconvenienter inlelligi potest quod hoscope- mines ab angelis; et ipsi rursum horoinesab
ratio per subjectmn quidem angelum administi'ata B angelis doeti alios homines docent ; ct venit
est,se.i superioii, a quo cral, allribula. doctrina veriiatis per alios in alios, et viden-
Sequilur : « Hsec ille qttidem docuit me : » verba lnr multi esse magisiri ct doctores veritatis; et
sunt auctoris ad propositum redtuntis. Ille, inquit, nemo tamen docetur, quia ab ejus CDntemplaliono
qui apologiani mihi prscstitil, docuit me hsec supra- non illuminalur. Alii magistri adhibeut ministe-
dicta omnia. « Ego autem, > o Timolhec! « libi rium; umis magisler est, qui solus prsesial sensum.
irado » omnia a me sive dicta, sive approbata, sed Ille sine aliis docere potest; aiii sineipso 1:011p;ts-
ad utramque partem haber.lia. « Tuoe autem intel- suni. Turoihi das verbura. Quid auteni est verbum
leciuali et discretivae scientise, t id est discretioni: sine inielliger.tia? Pcr verbum quidero inlelligcntia
« concessejim allerara pariem dictarum causarum venit. Sed illo iutclligentiam in corde ponit, qui
absclvi» scilicet per te « dubitaiione, > id cst pi o rafa intus illuminal, non qui foris sonat. Unctio ejug
et indubitata liaberi : < et eamdem lionorari ante docet nos de omnibus. Tu foris loqueris; sed intus
alteram taiiquatn habenlein consequens, et ratio- non uitgis. Propterea amabilis mihi quidem esi tua
nabile, et aeque verum. > IIoc el tuae volunlati eruditio. Sed magis amabilis est ejtts conlp.niplalio;
concedo, el discrctioni, el scieiitise, nl alterajji par- quia et hoc, quod in tua erudilione amabile est,
temsenlentiarum isfarum, remota dubilalione, eli- nonuisi ex ejus coiiferoplalione est.

TITULUS CAPITULl XIV.


Quid significat traditus angelicus numerus.
LJTTERA. C « quia tradilio > divinorum « eloqtiiorum de ar.gel.'s
Quid significat angelicus numerus tradilus. Et hoc ait esse millies miliia, et decies millies decem mil-
autem dignum, ul exislimo, inlellecluali cognitione, lia > angelorum, « revolvens sublimissimos nume-
quia eloquiorum de angelis traditio, « milties mil- rorurn seeundum nos, > id est numeros qui secun-
lia >esse ait, el « deccm millia decies millies (Dan. dum nos sublimissimi sunt. Revolvens dico in se-
vn), secundum nos sublimissimos numerorum in se- ipsam, hoc cst, in pronuntiationeverbortim, qussin
jpsam revolvcns, ei multiplicans, el per lioc aperte si- ipsa continentur verba, revolvens in verba, et alia
gnificans innumerabilcs cmleslium esscniiarum ordi- per alia roultiplicans, sicut millia in millies et de-
tiatioucs. Multm enim sunl beatm mililim supermun- cem millia in decies raillies per multiplicationem
aalium intellectuum, infirmam ct coarctalam supe- revolvuntur. Quod aperlius dixisset revolvens nu-
ranles materialium sccundum nos numerorum com- meros in seipsos, quamvis tamen hoc expressius di-
metisuralionem, ei a sola gnosticadefinilm supcrmun- ctum sit, quia r.on numeri, sed nomina numerorum
dana, et cmlcsli inleUigenlia, ci scienlia, secundum per multiplicationem in se collocata revolvuntur.
tpsam ditissime eis donalam sanilatem divinm multm Si ilsque ti-adiiio eloquiorum multitudinem coele-
icienlim sapicniifica omnium simul qum sunt super- stium spirituum stgnans, ail millics millia, et decics
essentialiter subsistentis principii, el causm sub- millies decem millia esse angelorum, sublimissimor.
sianiificm, el conlineniis virtutis, ei ambicntis con- ' secundum nos numeros in te revolvens, vel intot
summationis. se conferens, et aiios per alios multipiicans. < Etpcr
EXPOSITIO. boc aperte significans iunumerabiles esseordinalio-
< Quid significat aiigelicus nujnerus traditus, » id nes ccelestium esscntiarum. > In eo enim quod ma-
est Jafus, vel definitus a Scripluris sanclis ? Non simos numeros posuit, patenter innuif, quod adhus
solum, inquit, supradicta; sed ct < hoc isitcileciuali dicere debuissel, si amplius dicere potuisset. Sane
cognitione diguum est,» quare scilicet certus el de- sciendtim quod hoc, qtiod ait millies millia, et de-
finitus ntimerus angelicis spiritibus attribuatur; ciesmillies decem nr.llia, nostratranslalio hoemoio
PATRCVL.CIAXY. SG
1131 IIUGONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1132
11011eoiHine!; sed milliamillium, et decies millies A merum illarum esscnliarum coelestium in illa pu-
conteEa raillia, quod lamen ad eamdem veritatem rilale et integritale, iu qua eas creavit et formavit.
ispeclat. Ideo ergo inlinitos significare volens, ma- Quaescilicet scienlia et ccelestis est, et divina, o$
ximos numeros finilos posuit, quia « multse sunt multa. Cceleslis, per puritatem ; divina, per veriia-
bcatoe militise, » id est beatse raullitudines Deo mi- tem; mulla, per incomprehensibilitatem. Et ctim ta-
litantes, < supermundalium intellectuum, superan- lis slt in se, sapieulifica cliam est in opere suo, sa-
tcs infirmam ct ooarctatam commensurationem ma- jjienler faciens omnia, nihilque reprehensione di«
lerialium numerorum secundum nos, et definltse a grium constiluens. Ei ista talis sapienlia, per quam
sola gnoslica, id est coguitiva scientia; vel cogni- omnia crcala sunt, et omnia cognoscunlur, ipsa est
tiorie scilicet divina , quac omnia cognoscit, et sola illius, qui cst principium omnium, quae. sur.t (quia
novit numerum illarum supernarum virtulum, et ab ipso sunt onmia) superessenlialiler suLsister.s
soladisceriiit eas, et plene cognoscit secundum ip- per se, videlicet perfectus, et nullo indigens; ol qui
s>am sanilatem, id est puritatem, vel integrilalem est causa substantifica omnium, quia omnia subsi--
timplicis et incorruptibilis naluroe earttm, donalam stere facit, ut sint; etestvirtus coiitinens omni.i,
eis ditiswme et abundantissime « supermundana, et ut maneanl in eo quod sunt; et est consummatio
ccelesti sapientifica inlelligentia et scientia divinae, B ambiens omnia ne diffluanl, aut decidanl ab eo,
et mulloe scientise principii omnium quao sunt su- quod sic sint. Non ergo mirum est, si illi spiritus
peressentialilcr et existenlis, et eausae substanli- quorum numerus nobis inconjprehensiliil s est, per
ficae omnium et virlutis coutinenlis omnia, et con- taniam et tanti scienliam discerni possunt: per
summationis ambienlis omnia. > Sensus talis est, quam omnia, quando non erant, creata sunt; et
quia sola Dei sapientia, quse est gnoslica, id est co- nunc ne ad nihilum facta reverlanlur, in ipsa stib—
gnitiva oinnium, definile et perfecte cognoscit nu- sistunf.

LIBER DECIMUS.

TITULUS CAPITULI XV.


Qum sunt formattvm angmtcarum virluium imagines, el qum deinde, id est et reliqua ?
LITTERA. Q el erga venienlia sociabili processioneprovide eas tn
Fer,ages quodrestal dicamus,remitlenles nostrum, parlicipalione virtutis esse, omnibus non falsocoadu-
sividetur, inlellectualem oculum circasublimes con- nabil cmleslibus essentiis, etsi aliis quidem superpo-
icmplaliones angelico vigore imentum, ad dividuam site el universaliier, ul smpcdiclumest, aliis veropar-
et mullipertilam laliludinem mulliformis angelicarum ticulariter et subjecle. Inchoandum autem raiionc, ct
specificationum vaiietatis, descendenles iierum ipsis, qumrendumin prhna formarum discretione, o1>quam
tanquam incomequenlibus in simplicitatem caleslium causam theologia fere ullra omnes invenilur honorans
animorum analyiice reflexis. Unum autem sit tibi ignitam sacram descriplionem. Invenies ergo eam non
prmcognilum, quomodo sacra formatarum imaginum solum rolas igneas conformanlem, sed et animalia
discrctiones, easdem aliquando cmlestium essenliarum ignita, et viros quasi ignem fulgurantcs, el circa ea$
dispositiones ordinanles significant, et iterum ordi- cwlesles esseniias cumulos carbonum ignis circumpo-
nalas, et novissimas ordinanies, ordinatasqite primas, nentem, et flumina immensurabili sonitu igne fla-
et easdem, ul dictum csi, pritnas, et medias^ et ulli- grantia (Ezecli. i; Dan. vn; IV Rcg. n). Sed el ihro-
tnas liubenies virlules, nulla hwrdinatar ralione in- nos ail igneos esse, el ipsos excelsissimos seraphim
troducla, secundum hujusmodi reseralionuts modutn. cmlilus ardenles ex cognominatione significare: tt
Siquidem enim ordinari quasdam a prioribus dice- J} ignis proprietatem cl operationem ipsis distribuit, et
remus, deinde earumdem ordinantes priores, el ite- omnino snrsum, deorsumque igniiam honorat sete-
rum ordinantes ullimarum, ordinari ab ipsis illis or- ctim formarum facturam. Ergo igneum significare
cHnalis, vere inordinalione et confusione mulla com- censeo cmlestium animorum deiformissimum. Ipsi
tnista essel res inlerposita, Si vero .easdem et ordi- enim sancli theologi (Hebr. x) supcressentialem el
nare, et ordinari dicimus, non aulem earumdem, aut informemessentiam inigne smpedescribunt, tanquam
ab eisdem, sedeas singulas ordinari quidem a prio- habenle tnullas divinm, si fas est dicere, proprielatis,
r.busf ordinari autemnovissimas : non inconseguenLr quanlum in invisibitibus imagines, Ignis enim sensi-
fortassis quis dixeril in eloquiis sacrefaclas formas, bitis est sic quidem dicendum, in omnibus et per om-
casdem atiquando posse primis, el mediis, el uhimis nia clare venit, ct removetur ab omnibus; lucidus si-
virtutibus pulchre el vere circumdari. Et sursum igi- mut, cl quasi occulius; incegnitus ipse per ipsum non
nir conversibiliter exlendi, et erga semetipsas firmiler accumbente tnateria, in qua propriam manifesiat
convolvi propriar,um existentes cuslodilivm virtnlum, aclionem, immensurabilisaue el invisibilis , per se-
'
1135 EXPOSITIO IN IIIEIURCII. COELEST. S. DJONYSII. — LIB. X HZi
ipsum potcns simui omnium, et quiccunquein eis fiunl }\. mobile, et velox, et cursile in divina semper. euutis
ad actionem propriam mobilis, tradens seipsum om- molionis, propter quod el pennatos theologia sancto-
nibus quoquo modo approximantibus, renovativus, na- rum intellecluum fiquravit pedes (Ezech. 1). Penna-
'.iirm custodia, illuminativus circumvelalis spiendori- lum namque significal anagogicam velocitatcm, et
bm, incompreliensibilis, clarus, discretus, resiliens, cmlesle sursum versus itineris aclivum et ab omni
sursum ferens, acute means, excelsus, non recepturus humili per sursum ferens remotum. Ipsa vero pcnna-
cor.tumeliam minoralionis, semper molus per seipsum rum levitas nihil terrenum, sed lolutn munde, et sine
motus, movens alterum,comprehendens, incomprehen- gravitale in excelaum ascendens. Nudum quoque, ct
sus, non indigens nllerius, latenter crescens a seipso, discalceatum (Gen. xviu, xix), ei absolulum, el de-
ct ad susceptas malerias manifcstans suimel magni- 'missum, et immensurabile, cl puruni, ad eorum, qum
ludinem, aclivus, poiens, siinul omnibus prmsens in- extra sunl, apposilione, ei ad simptictlalem divinam
visibililer, negleclus non esse pulalur, atlriiur an- quanium possibile, assimilativnm. Sed quoniam ile-
lem, sicul quadam vindicia, connaiuraliter cl proprie rum simpla, ei muttiim varia sophia, el nudos vcstit,
subito relucet, el iterum incdmprehensibitiler impal- cl vasa qumdam dat ipsis circumferre age animorum
pabilis, non minutus, in omnibus dilissimis suimet cmleslium sacros amiclus, et organa, sccundum quod
\ nobis possibile, aperiamus. Claram quidem enim vc-
tradiiionibus. Et alias mullas forlassis quis inveniet B
ignis proprielates pulchras, ut inscnsibilibus imagi- slem igneamque (Apoc. i), significare cxistimo dei-
nibus, diviiue operalionis. Ilocergoscienleslheosopii, [onne, juxla ignis imaginem el luculcnlum, propter
tmlestes essenlias ex igne eonformant, significantes in cceto quieles, ubi lumen est onmino invisibile di-
earuin deiforme et, quanlum possibile, Dei imilabile. cendum, aul inlclleclualiter illuminans, aul inlellc-
Sed et humaniformes ipsas describunt propler iniel- clualiler illuminalum. Sacerdotalem vero vestcm ad
lectuale, el sursum habendo inluitivas virlutes, et fi- divina et myslica speculamina ductivum, et lolius
gurm rectum el luculentum, el secuudnm nalnram vilm votuin. Zonas quoque fecundarum ipsarum cu-
principale et regale, et secundum sensuin ndnimum slodilivuin virlutum, et congregantcm cas habilum in
quidem quantum ad reliquas irrationabitium anima- seipsnm unite converli, et circulariter cum facilitalc
lium viriutes. Omnium vero polens, secundum intel- casu carente a naturce simililudine circa seipsum cir-
-lectus magnuudinem virlute, el secundum rationabi- cumferri. Yirgas eiiam regale ac principale ,reclaque
iem scienliam continuitate, el secundum naluram omnia definiens. Tela vero, el secures disbhnilitudi-
animm liberum el potentissimum. Est autem el per num separalivum, el discerncnlium virtutum acumen
singula, ul cxistimo, corporaiis noslrm tnulliplicis etefficax ct aclnosum. Geomelrica et tectonica vasa,
_. parliiionis invcnire cmlesles virlutes, dicenies con- *-"fundaiivum, ct mdificativum, el perfectivum, et qum-
speciivas quidem significare virlutes, ipsum ad cunque alia reducenlis et converlenlis sunl secundo-
divina lumingria clarissimum respectum, et ile- rum providenlim. Esl aulem quando cl in nos divino-
rum ieneram et liquidam el non repercussam, rum judiciorum sunl symbola, illa qnm acla sunt a
sed acute mobilem, et puram, et plenam im- sanclis angeiis, organa; aiiis quidem declarantibus
passibiliter divinarum susceplionem illuminulio- gorrigenlem disciplinam, aul punientem jusliliam;
num. Olfactuuin verodiscretivas virtules illud super aliis vero de angustia liberlalem, aul disciptinm
intdlectum suave olenlis dislribulionis, quanium pos- fmem, aut prioris bencficentim rcsnmptionem, aut
sibite receptivum,etcorum,-qumsic nonsunt, per scien- apposilianem aliorum bonorum, parvorum aut mag-
liam discretivum, et omnino refugilivum. Aurium norum, scnsibilium autinvisibilium (Excch. x; Judic.
vero virluies, illud parliceps el gnosticum divinm in- vi; II Machab. v; Exech. xxxi; Apoc. m ; Zach.
spiralionissusccplivum.Gusialivas autem invisibilium vin). Ei omnino forsan non dubilarcl perspicax ani-
escarum pleniludinem, et divinarum, el alenlium pro- mus pulchie invisibilibus adunarc visibilia. Ipscs
motuum suscepiivum. Tactivas vero convenienlis, av.t etiam venlos nominari~velocilalem eorum significat,
nocentisper scienliam discrelivum. Palpebras deinde, et in omnes fere absque nwra pervenienlem effeclum,
et superciiia divinarum visionum, et inlelligentim ei desursum hi ea, qum deorsum ad sursumque ca,
cusloditivunu Juvenilem vero et adultam mtatem , qum deorsum sunt, transveclivum moiutn, erigentcm-
illud innovantis semper viialis virlulis. Denies autem que secuhda ad superiorem celsitudinem, moventem-
divisivum indiim nitirienlis perfectionis. Vnaqumque que prima ad communicalivatn, el providam mino-
enhn esseniia tntelleclualis, donatam sibi a divimore rum processionem (Gen. xxvm ; Joan. i). Dicet au-
uniformem inlelligenliam provida virlute dividit, et lem fortassis quis, aerei spiriius ventosam cognomt-
mullipltcat ad inferioris ductricem analogiam. Hu- nalionem, et deiforme cmleslium significare : Itabct
meros autein, et brachia, el item manus, factivum, et enimet hoc operqtionis divinm imaginemet formam,
operativum, et aclivum.-Cor vero symbolum esse dei- ut in symbolica theologia per tetraslicam dijudica-
-
formis vitm propriam vitalem virtulem deiformitcr in lionem per plura demonslratur, secundum naturm
ea, qum prminlellecla sunt seminantis. Pectora ile- tnotivam, el gignentem, el velocem, el polentem capa-
rumsignificare durum cl cuslodilivum, ut a supposiio citatem, el ignotum nobis, et invisibile lalibulum
corde vivificmdistribulionis; dorsa vero continuum movenliutn principiorum et consummalionum. < Nc-
simul cunctarum ferlilium virlutum. Pedcs autem scis cnim, inquit, unde venit, et quo vadil (Jom. iii
'U53 HUGONIS DE S. VICTOllE OPP. PARS 1. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 1.58
Isai. \). > Sed et nubis ipsis speciem iheologia cir- ,h. tivm imaginis dijudicatio in proximarum simili modo
cumformat, significans per hoc sacros intelleclus oc- declarationem. Inspicienduinque el hoc, fluvios dictcs
xulti qnidem luminis supermundane superrepletos, fuisse et rolas et currus connexos cmlestibus essenliis
pnmam mamfestalionem pompose accipientes , el ip- (Dan. vii; Ezech. i, x). Igneatn enhn quidem fiumina
sam copiosf in ea, qum sunt secnnda, lucide el pro- significanl divinos piomotus copiosam ipsis, et non
porlionaliler dislribuentes : el quia genitale eis, et deficieniem affluentiam donantes, et vivifica nutrien-
vivificum, et aclivum, el perfeciivum subsktit juxta tes fecunditale. Currus autem conjunclivam similitu-
intellectualem imbrium "concepiionem, excipieniem dinuni socieialem (IV Reg. i; Ezcch. i), Roimautem
sinum humidis pluviis in vilaies partus evocaniem. pennalm quidem cutn sinl, in ea, quceante conspectum
Ipsa eliam mris, eleleciri, et lapidum muliicolorum sunl, inconversibililer eunies per reclatn, ei jusiam
speciem thcologia cmlestibus essentiis circumponil viam exeuniis operationis earum virtutem in eamdem
(Isai. xxxv ; Apoc. i; Dan. u). Elcctrum quidem sine flexu, et recle seclam viam sitnul omnium earum
'
tjuasi auriforme, simul el argenteum significal, im- intettecluati rolalu supermundane dircclo. Esl autem
pulribilem ut in auro, el largum, et non minulum, et et per aliam anagogen dijudicare iiileliectuatium ro-
inccnlaminalum splendorem, el apertam, ut in argen- tarum imaginariam descripiionem. Vocitalum estenim
lo, el luciformcm et cmlestem claritatem. In mre au- B eis, ut aii iheologus, gei, gel, yel (Ezech. x). Sigv.ifi-
tem secundum tradilas raliones aul igneum aut au- cat autem hcc, juxla Ilebraicam vocem, revolutiones
riforme altribuendum. Lapidum vero mullicolores ct revelaliones. Ignem siquidem et deiformes rotm,
species significare exislimandum aul quasi albas, luci- revolutiones quidem habent circa idipsum optimum
forme,aut quasi rubeas, auriforme, aul quasi palli- semper mobili tnolu; revelaliones vero secrctorum
das, juvenile etnovum; ei per singulas species inve- mcnifeslaiione, ct subjectorum circumreducticne, et
nies anagogicam fypicarum imaginum dijudicaiionem. allarum illuminationum, in ea, qum subjecta sunt,
Sed quoniam quidem hmcsecundum viriutem noslram deducliva perfeclione. Reliquus vero nobis in expla-
a nobis sufficienler dicta csse arbilror, transeundum naiionem de gaudio calestium dispositionum sermo.
in sanctatn rescrationem ccelesiium animorum sacrefi- Etenim acccplrices omnino non "suntejus, qum secun-
tjuraim besliulis formalionis. Leonem enim significa- dum nos est, passibilis delectalionis. Congaudere au-
tc censendum, principale, et robustum, el indomitum. lem Deo (Luc. xvi) dicuntur perditorum inventions
ct abdilum ineffabilis divinitalis, ut virtus, assimila- juxla deiformem eputajioncm el in providentia, et
tivum intellectualhun vestigiorum circumvelamine et in salute in Deum rcdeunlium deiformitatem, et in-
mystice fortassis pomposo aniiciu, secundum divinam ' corruptionis Imliliam, ei illam beneficcntiamineffabi-
illuminationem in semet reslitulo ilinere. Ipsam vero lem, in cujus participalionc smps facti sunt el viri
bovis, firmum et novum, el inlellecluales sulcos revo- sancti per deificos divinarnm iiluminalionum desuper
cans [renovans] in susceptionem cmlestium, et gi- edventus. Tanla a me de sanclis formaiionibus dicia
gneniiutn imbrium, -et custodilivum, et forlissimum. sunl, diligenli quidem earum manifeslaiionc deficien-
Ipsam dehinc aquilm, regale, et aliiferum, et citivo- tia; perfecia aulem, ul existimo, ad non humiliter
Jum, el ad poienlificum aliinentum acuium, ct so-£ nos remanendum in figurativis phantasiis. Siaulem ei
iirinm, et agile, et bene tnachinatum, et ad copiosum hoc dixcris, quomodo non omnium deinde angelicarum,
el n.tdtolucentem radium divini solis desiderio in spe- in eloquiis virlulum, aut operalior.vm, aul imaginum
rulaiivtirum virluium sanis obtuiibus immediale, re- fecerimus menlionem, respondemus verum quod, qua-
cle et inflexibililer conlemplativum. Illam vero equo- rum quidem supermundanam scientiam ignoravinms,
!«;?!, obediens, el frenabile; et album quidem, vere in ipsis nos alierum luciduclorem doceniem desidera-
Jucidum, el c/uasi maxime divini luminis cognalissi- mus (Job xu). Qumdam aulem lanquam diclis mqv.e
tnum. Eorum autem, qui nigri suni, abditum; ru- polentia prmlermisimus, commensurationi sermonis
:iirum vero igneum, el aciivum; commistorum quoque providenles, et suvra nos secreium silentio honorifi-
e-x albo et nigro, cum perfeciiva virlute exlremorum r. canles.
eonjunclivum, e! prima secundis, et secunda primis EXPOSITIO.
jonversibiliter ac provide conneclens. Sed si non ser- Decimi quinli et ultimi capitis tilulus est : Qtioa
monis terminaremus commensurationem, et per partes sunt formalivse angelicarum virlulunrimaguses , et
diclorum animalium proprietales, et omnes corporales quse deinde, id cst etrcliqua ? Hactentts enim tracta-
eorum conformaliones adnnassemus fortassis non vit de invisibilibus proprietalibus angelorum : qase
incongrue caleslibus viriutibus secundum dissimile sunt scilicet dona illa virlutum, invisibiles opera-
similitudines. Furibundum quidem in ipsornm inlel- tiones in eis. Nunc consequenter de visibilibus for-
leclualem forlitudinem, cujus novissima furor esl mationibus tractare incipit: quas sacrum eloquium
imago; ipsam vero iterum concupiscenliam in amorem ipsis secundum corporalium rerum imagines et si-
divinum : et,ul summatim dicendum, simul omncs militudines mystica significalione altribuif. Fer, ag^,
irralionobilium aniinaliuin, el sensus, el midliplices dic, eia, vox horlantis est vel seipsum, vel efiam Ti-
partes in immateriales cmlestium essentim intelligen- molheum, ad quem loquilttr: < Eia dicamus, quoti
tias, el uniformes virtutes reducenles. Sufficiunl auiem resfat. > Quid est quod restat? IToe scilicet ut nos,
Jscpknlibus nox solum hmc ipsa, scd unius significa- < si ita videtur, » fibi remittaraus, vel relaxenius
115" EXPGS1T!G 1N HSSRARCH, CGELEST. S. BIOx^YSil. — LIB. X. 1138
< noslrum intellectualem oeulum, » hactenus« eirea k nantttr et sanetiUcantur. Ei novissimoe iterum, el=i
cublimes contemplatiorses de aitgclico vigore »inspi- non habent angelos sub se quos ordinent, nabent
clendo habitas < intentum; > et reflexo oculo de- tamen homines, qui ordinantur, et disponuntur, et
jEcendamus < ad divlduam, et multipertiiam lalitu- sanciiftcantur ab ipsis. Vel certe in hoc, quod su--
- dinem riiulliforrnis varietalis angelicarum speeiiica- premi ordinafi, et novissimi ordinantes introdueun-
tionuin, » hoc est, ad multiformem varielatem, vel tur, significalur, quod in ipsis alii ab aliis differunt:
multarum formarum varietatera, quse est in speci- et sunt in superioribus quidain inferiores, qui ab
licat.onibus, vel forniationibus angelicis : in qua aliis taroen in eodem ordine constitutis ad aliquid
varietate, quia ampla multiludo est, vel multa am- ordinentur et iuferioribus quidam superiGres, qui
plitudo, pro sipiplicitate dividuum, et-pro unitate in- alios in eodem ordine collocatos ad aliquid ordi-
venitur riiuitiperlitum. Sic ergo dicamus, quod re- nent. Et hoc est qaod sequitur : Quia ipsa eloquia
stat, remiltentes oculum nostrum ab invisibilibus, et signilicant easdcm scilicct dispositiones, primas., et
descendenies ad visibiiia. c Iterum in ipsis, » scili- medias, et ultiraas habenles virtules. Sicut jam su-
cet descenderites, et consideraiionem.ligentes, el la- perius diolum est, unamquamque disposilionem ha-
men « reflexit > iteruro, sive reductis ipsis iroagiui- _ bere in personis, el unamquamque personam iu
lms < analytice, sid est resolutorie, «in simplicila- proprietatibus, ita, inquit, discretiones formationuni
tem Eiiimorum cceleslium : lanquam » per se « in sacrarum reprsesentanl primos, et mcdiGs,,el ulft-
consequenlibus, > id est inconveuientibus. Et est mos spiritus iu eodem ordine, et primas, et medias,
sensus : nos descendentes per contemplationem de et ultimas virtutes in eadem persona; < nulla » ta-
invlsibilibus, ad visibiiia et in ipsis scilicei visibili- inen < in hoc inordinata ratione introducta, secun-
bus consiuerationem figenfes, ilerum ipsa ad sim- dum modum bujusmodi reseralionum, » id est ev-
plicilaiem invisibiiium reflectamus, resolvendo et positiorram. Si enim hcc-modo intelligitur sicul nos
exponendo, sive osleiideiido quomodo per id quod superiusesposiiimus, nihil inconvenientis est in hoa
visibile ceruitur, id, quod videri non potest, signifi - reprssseniatione. Et bene dico in hac reprsesejua-
cetur. Alioquin visibilis formalio inconsequens, ct tione, qua iidem et ordinantes et ordinati inlrodu-
inconveniens esset, si in illa simplici nalura hoc per cuntur, nullajn inconvenientiam esse, quia confu-
veritatem essentite esse crederetur, quod ei secun- sio, sive transposilio nulla rectos dispositionis est
dura vaiias rerum corporalium species in significa- ibi, cum ab aliis ordinati, et alios ordinantes intro-
tione muJtipIex aitribuiiur. Sicut ergo descendimus dueaiitur. Si vero respeclu eorumdem ordinantes rt
simplices uaturas visibilibus rcproe3cntando, sic ] ordinati dicerentur, inco:iveniens esset, Itoc est,
ascendimus, et quasi resolutorie ad divinam consi- quod dicit : -t Si quidem diceremus quasdam, »
derationeai nos reflectimus, quando easdem formas subaudi dispositiones, ulpote medias, < ordinari a
spirilaliter exponendo roystice inielligendas pradi- prioribus ; > et deinde ipsas.« priores ordinanifts ->
camus. Descendimus, quando simplicitati ecelestium sive ordinatriees « earumdem » seilicet mediarum/
naturarum roulliplicitatem eorporalium formatio- ' < et iterum > per eas medlas « ordinantes > sive or-
num per sigr.ificalionem aptamus : aseendimus, dinatrices « ultimarum : » si, inquit, illas priores
quarido eamdem multiplicitalem visibiliuro figuratio- ordinatrices roediarum , et ullimarum converso or-
num ad intelligentiam simplicis veritatis exponendo dine < ordinari diceremus ab ipsis illis ordinatis :
resolyimus. vere res interposita esset commista inordinatione,
Sequitur : < Unum autem,- etc. > 0 Timothee, et confusionc multa; > quia ordinatum uon essef,
priusauam de visibilibus formationibiis angelorum aliquos ordinari ab iis, qtios ordinant. «-Si vero
tractemus, unum sit tibi praecognituro, ut primum easdem, > diverso respeclu, < ordinare-et ordinari
lllud cognoscas. Quid est illud ? hoc scilicet ut co- dicimus ; non tamen earumdem > ordinalrices, a
gnoscas. < Quomodo sacr33discreiior.es formatarum quibus ordinantur, « aut ab eisdem ordiuari, > quas
imaginura, >id est quomodo sacrse Scripturoe discre- * ordinant; « sed eas singulas, » id est diserelas sine
tse in imaginibus, q«ias formant de ipsis, angelis, confusione reciprocationis permanentes < ordinari.
< significant, et repraesentant easdero disposiliones, > quidem a prioribus, ordinare autem novissimas, »
Id est ordines « coelcstiumessentiarum. » Aliquando nullum inconveniens est. Et secundum hoc fortassis
inferiores ut t ordinanles, el ilerum » easdem ut < non inconsequenter, > id est non inconvenienter
< ordinaias > a superioribus : in quo slgnificant « aliquis dixerit sacrefaclas formas, quse sunt iu
quodammodo eas medias esse, et inferiores habere eloquiis, aliquando posse" ct pulelire, et vere, > id
quos ordinent, et superiores a quibus ordinenlur. est convenienter et veraciter « circumdari, > id esl
< Et rursum aliqttando signiiicant etiam noussimas aptari« easdem et primis, et mediis, et ultimis vir-
dispositiones ut ordiriantes, et primas ui ordinatas: > tulibus. »
quod tamen mirum videtur, cum nec illse inferiorcs Ssquitur : « El sufsum igitur, etc. » Ac si dice-
habeant quos ordinent, nec istoe superiores a quibus ret: Quandoquidem aliquis veracitcr dicej'e potest
ordinentuf. In. quo tamen datur intelligi, quod su- easdem formas convenienter aptaii primis, etme-
premse etsialios supra se non habent angelos, a qui- diis, et ultimis virtutibus. Igitur ipse ille, qui Iroc
bus ordinentur, habent taroen Deum, a quo ordi- dixerit, non falso eoadunabii, id est comrouniter
1139 IIUCONIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. 1N AREOPAGIT. 1UO
sttribuet omnibus coelestibus essentiis : et sursum A j igne, » id est in ignis specie.et figura etiam ipsam
extendi per dilectionem Dei, et in seipsis firmari per < superessentialem, et informem essentiam » divi-
custodiam sui el sub se progredi per dilectionem nitatis : quse et superesseniialis est per majesta-
proximi, hoc cst, quod dicit : < Sursum conversibi- tem, et informis per incompreheiisibililatem. De»
liler [convertibiliier] extendi, > scilicet per dilectio sctibunt dico in igne « tanqtiam habente mullas
nem Dei, < el erga seipsas firmiler convolvi,»id est imogines divinse proprietatis, quantum in > rebus
constringi et ambiri : constringi, ne bonum effluat; < visibilibus > haberi poiest imago divinse pro-
ambiri, ne maluin influat. In quo scilicet quia con- prietatis. Iia tamen dico « si fas est dicere, s
\olvuntur erga seipsas, < custoditivoe cxistunt pro- quod divina proprietas aliquam similitudinem ha7
priarum virlulum, > id est proprias virlutes custo- beat, qtiaevalde incomprehensibilis est ct invisibilis.
diunt. Hoc itaque, id est sursum extendi, el in se Sequilur : « Ignis enim, » etc. Nunc ingreditur
convohi, < et esse eas in participatione virtutis, » proprietates ignis describere, in quibus ejus natu-
subaudit paratas, < provide, » lioc est, intente sive ram, et qualitatem, et potenliam mirabilem osten-
devote < erga vcnienlia conscciabili processione. » dit, atqtte significationeni excellenlem demonslrat.
Iloec ei'go tria comnniniter aliqnis attribuet vere « Ignis enim, » inquit, « sensibilis est. Sic quidera
omnibus « essenliis coelcstibus, > seilicel quod sur- " dicendum est, » scilicet quod sit sensibilis. Hoe
£>umextendunlurper dilectionem Dei, et quod erga adjungit idcirco : Quia aliquibus forlassis videri po-
se convolvuntur per cuslodiam sui, et quod paratae terat, proptei'ea quod natura ignis nonnisi in sub-
sunt provide, et intente, et devote ad participandam jecla materia sensu percipitur, igriem omiiino cor-
virtutera suam erga venientia ad se per amorem so- pus non esse. Dicit ergo, quod ignis vere sensibiiis
cialem procedentes, ct ultro se offei'entes ad dileeiio- est, et corpus quamvis longe excellentius et subtiiius
nem socialem. Hsec igitur onmia communiier orani- omnibus aliis rcbus corporalibus, et naUtrse spiri-
bus altribui possunt : < Etsi,» id est quamvis,«aliis tuali proximum, ac per hoc longe dissimilius cunelis
quidem superposite et universaliter, > id est excel- aliis .'effectum suum demoustrans. < Ignis enim in
lenter et plene conveniant, ut« ssepe jam dictuua omnibus, et per omnia clare venil, et » tamon
cst; aliisvero particulariter et subjecte. » « removetur ab omnibus. > Prope est per prse-
Sequitur : < Inchoandum autem ralione, > ctc. senliam; Jonge est per excellentiam. In omnlbuif
Ac si diciTet: Quandoquidem de formationibus an- est quia visibilem se prsestat per illuminationem ,
geiicis tractandum est, ergo in primis inchoandum et longe est ab otnnibus; quia perceptibilem se
est ratione, id est rationabiliter « et qurerendum < „ non prsebet per discretam substantise suse per-
inprima, > ipsarum « formarum discretione, > ceptionem. Hoc est, quod sequitur : Et « lucidus
quare < theologia invenilur honorans ignitam sa- simul cst, ct qtiasi occultus. > Lucidus enim est,
cram descriplionem, > id est, forraalionem, in qua quia iii subjecla materia pereipitur; occullus, quia
ignis species ad significationeni proponitur, « fere in sua essentia corporaliter non videtur. < Incogni-
ultra omnes alias descriptiones. > Raro enim itive- tus > esl« ipse per seipsum, non accumbente ma-
nilur aliqua specics visibilis (si lamen invenilur) leria; > quia sine subjecta maleria, ut dictum est,
excellenliorem habens ad invisibilia deinonstratio- percipi non polest : c in qua > videlicet materia
nem. « Invenies ergo eam, > scilicct theologiam « propriam manifeslat actionem. » Ex quo quo-
< non solum rotas igneasformantem > ipsorum in- dammodo magis incorporeus esse videlur; quia
visibilium significationi, < sed et auimalia igniia, prseter sttbjectam materiam ad sensum non venit.
ct viros quasi ignem fulgiirantes; » et invenies eliatn Unde videtur ignis quodammodo roedius esse inter
ipsam ibeologiaro « circumponentem cttmulos ear- invisibilia ei visibilia? inquantum illis approximat
bonutn ignis circa eas coelestes esseniias, » et descri- incorporeus, el corporeus iiiquantum his appro-
bentem eiiam « flumina igne flagrantia cum immen- pinquat. Est etiam immensurabilis , quia in iufini-
surabili soniiu. » Et non solum hoc : « Sed etiam D i tum excrescit, etquanlum roateria subjecfa sufficit,
thronos igneos ait, » scilicel ipsa theologia, in coelo ipse non defieit, et est invisibilis, quia in sua pura
csse; et ait etiam « ipsos excelsissimos seraphim substantia extra subjectam materiam non videtur.
ex cognominalione significare coelitus ardentes, et Est eliara « per seipsum potens simul omnium, i
distribuit » etiam < ipsis > seraphim « ignis pro- scilicet rerum, « et potens » etiam < omnium, ques-
prielatem et operationem. Et, > ut breviter dicam, cunque in eis » videlicet rebus < fiunt ad actioncm
< omnino surstiro, etdeorsum, ubique honorat se»- proprlam. In igne siquidem piimus motus corpo-
leclim, » id cst specialiter ignitam facturam for- reus est, qui omnia alia movet, et ipse ab alio non
marum. movelur. Proplerea quidquid iu omnibus agilur,
Sequilur : « Ergo igneum, » etc. Ac si dice- non ipsorum proprium est, iri quibus lit, sed ipsius
vet: Quandoquidem iheologia in tanlum veneratur potius, per quem fit.
igneam formationem : « Ergo, »judico ego < igneum Sequitur : « Mobilis tradens seipsum omnibus
significaredeiformissimum coslestium animorum, » quoquo modo proximanlibus. » Quia enim per se
id est illara virtutem, quae est in illis deiformissiroa. movelur proprio motu , diffundit se in omitia,
Et merito, qttia « ipsi theologi sa^pe describunt in unumquodque movens secundum quod ci approxi-
liii EXPOSITIO 1N IHERARCII. COELEST. S. DIONYSII. — LIB. X 1M2
mal, id est secandum quod plus vel minus mobile ^ accipit, sed, ostendil, manifestans ibi aliquanilo,
hiveiiitur. Est eliam « renovalivus » omiiium, quia quod in se habet semper. Est etiam « activus, > ei
vcnovat veterascentia, ne omnino deficiant, et in « potens,» quia potenter agit, alque movetur, cun-
nihilum eant. Videmus enim per singulos annos cla obstantia destruens; et est « simul omnibus
- quomodo ignis naturain innovat, qttando ea quse praesens invisibilifer. » In quibusdam enim rel)U3
liiemali algore senuerant, verno calore calefacta videtur tantummodo, sed oranibus invisibiliter prse-'
1
-rcviviscunt. Inlioc ergo ipse ignis « custodia > est sens babelur : quod apparel ex eo quod aliquando
< naturae; » quia naturam custodit; ne omnino esse offerisione et concursu corporum sine altritione
desinat, si semper defectum pateretur, et uuuquam inde etiam excutitur ubi non esse videbatur. * Nc-*
rcpararelur. £st etiam < illumiiialivus, » quia illu- gleclus » quidem, et non moltis, sive quielus per-
minat omnia, < circumvelatis spleiidoribus. » Splen- mancns, « non esse putatur; atlriiu autem > sive'
dores siquidem ejus ad illumiiiationeni foris emi-' atlritione, provocatus, el commotus « quasi quadam
cant, sed circumvelaiitur quando rursum se ad - vindicla subito relucet » exsiliens, et in ea quse cor-
secrelum nalurse suse redueti oceullanl. Proplerea ripuerit desaeviens : quod tamen « coiinaturaliter ct
ergo est < incompreJiensibilis, > qura foris quidem- proprie, t id esttex propria virtute et polentia facit.
effusus sensus percipitur, sed inlrorsum subdu- 3 <Et iterum incomprehensibiliter impalpabilis, »
cius non comprelienditur. Est ptiam « clarus, » cum relabitur, a sensu incompreheusibilis Tnanet:
jnanifeste apparens, et < discretus » diversa di-' inon minutus » exstinclione, sicut nec auctus ac-
slinguens. Et-esl < resiliens, » quia deorsum pasci- censione. Quod totum facit < in omnibus > rebus,
tur, et sursum movelur. Infeiiora ardore appre- t dilis^imis suimet tradilionibus; > quia quidquid e\
hendens, sed ab ipsius le^itale propria ad alta re- se rebus subjectis ad aliquam virtutem tradit, in se
sllicns.. minus non habet, semper plenus persistens. I&las
Propterea sequilur : < Sursum ferens, > quia igitur iguis proprielatas cnumeravi, et fortassis
pondere carens summa petit, « et acute means, > < roultas alias inveniet quis ignis propiietates, pul-
quia propria virtutis moiu cuncta penelrat, « et chras » scilicet similitudines < divinsc operationis :
excelsus > quia supereminet uuiversis; quia quid- ut, > hoc est, sieut « in sensibilibus imaginibus, s
quid corporeuni prseter ipsuni est, nalura sub ipso scilicct similitudo illius esse potest. El ideo < theo-
est : « Non recepturus contumeliam minoratio- sophi, hoc scienles, » id est lantam excellcniiam
nis; > quia, sicut cum effundilur non augelur, igitis « conformant, » ^clfigurant « ccelestes essen-
si cuni recipitur non roinoralur, neque, in eo tias ex igne : significantes > per hoc « deiforrae ea-
quod augmerituna accipei'e videlur capiens glo- > rum, et Dei imitabile, » quod in eis est « qtiantum
liam , neque, in eo quod minorari putaiur pas- possibile » est haberi. Et non solum ex igne eon-
sus contumeliam , quia quod est in se semper 10- formant eas, < sed cijam describuitt eas humam-
tus est. Esietiam t semper molus, » id est habens formes, » id est in huraana fofma, « propter intel-
motum, et est < per seipsum motus, > quia motus, lectuale, » vel ralionale eorum, id est rationaliiatcm
quem habet, ab alio non est; et in eo quod se mo- corum, sieut homo solusinler omnia vlsibilia ra-
vel, alia omnia molum habentia movet; et ideo est tionalis invenitur. Siiniliterinhumana forma dcseri-
<moveus alierum » et est -« comprehendens > ipse bunt eas, propter < intuitivas, » id est contemplati-
< incomprehensus. » Gmiieni enim materiam vir- vas < virlutcs » eorum, quas Lhabent sursura ha-
lute propria commutaus ulendo, et consumendo in bendo sese, sicut homo solus inter omnia animantia
se trahit, et a nullo corpore lenetur, cum consum- ereclum habet vultum in superna : « et» describuiit
pto co. quod exurit, in semetipsuni revertilur. Est - ctiam eas in Jiumana forroa propter ipsius « figurse >
igitur « non indigens alterius, » quia per suhjeclam humanae «rectum, >id est rectitudinem, quia cre-
roateriam, in qua ardet, non tam tenetur, ut sit, cta est statura humana, non prona sicut aliorum
quam tenetur, ut ibi sit; ct si creseere videalur ex 3 aniniantium; « et > propter t luculentum, > id est
ipsa, non accipit ex Ipsa incrementi substaritiam, clarum et evidens, sine insigne ipsius figuroe huma-
quamvis ex ipsa crescendi in ipsa causam sumat, nsejquia ex ipsa erectione sua magis evidentem
quia non fit major in se, sed in ipsa magis. Idcirco prsestat, et venustiorem aspectum; < el > propter
aitr quod est « latenter crescens a seipso, >, quia < principale, et regale, » quod ipsi homini datum
quantum ad manifestum ab ipsa subjecta materia est < secundum naturam, t ut principetur et domi-
crescere videtur; sed rei veritate a seipso crescit, nelur caeteris creaturis; etpropter < minimumse-
non ut in se major sit; sed ut in ipsa materia magis cundum sensum quantum ad reliquas Yirtules irra-
sit: proplerea iucrementum quidem a seipso acci- tionalium animalium, > id est quia liorao minus iu
pit, cum crescere videtur in res subjectas « mani- sensu corporali viget, quam cselera animanlia : quss
festans tanlummodo suimet magnitudinem ad illas In vi sentiendi majorem ipso virtutem acceperunt.
materias, » in quibus est,hoc est, ita erescit in ma- Propter minimum quidem in sensu : et propter Om-
'
teria, quam suscipit, id est apprehendit, utin ea nipotens- in virtute, vel propter < potens > omni
quideni major appareat, sed tamen in semetipso virlule,« secundum intelleetus magniludinem et se-
iuajor- Bon sit. Non enim ^ maguiludinem - ibi - euudum ralionalcm scientiam continuitate > perma-
11.13 HUGONIS DE S. ViCTORE OPP. PARS I. — EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. ilU
nentem, « et propter liberum, ct poteniissimum > A quibus cibus dividitur, et comminuilur, et in cor-
quod in eo est « secundum naturam animoe. > Pro- pus liutriendum trajicitur, dicunt significare t divi-
pter hoc enim in forma humana.angelus describi- sivum nutricnlis perfeclionis indilse, » vel insitse
tur; quia homo quanlo minus sensu viget, ubi a ipsi rationali spiritui. t Unaquaeque enim essenlia
bcstiis superatur, tanlo potcntior est ratione, et in- iulellectualis uniformem intclligeniiam donatam
telligenlia, ct libcrlate naluralis arbitrii, ubi angelis sibi a diviniore essentia > quasi cibum integrum
assimilatur. < provida virtuie dividit et mulfiplicat : > commi-
<Est autem, > ctc. Ac si diceret: Non solum pro- nuens, et adaptans « ad duclricem analogiam infe-
pter haec, quoe dixi, convenienter humana forma rioris, » hoe est, ad mensuram, per quam traduci
angelis per slgnilicationem aptatur, sed etiam< est, > possit ad parficipationem infeiioris scieiillse. Nisi
hoc esl, conlingit « imenire coelestes virtutes per enim illud, quod magnuro accipit ad mensuram
singula nosirse corporalis multiplicis parlitionis. >In comminueret, nequaquam'ad inferioris intelligen-
Mngulis enim partibus humaiii corporis per mysti- tioe parlicipalioneni transire valeret. « Humeros
cam sigiiilicalioncm inveniri possuni spirituales aiftem, et brachia, el item manus » dicunt signifi-
virtules; quia omnia, quae visibiliter faclasunt, ali- care < factivum, et operalivum, et activum. Cor
quam ad iinisibilia habent signilicationem. Ita pos- B vero > dicuut' « symbolum esse, > Id est figuram,
sunt recte considerantes cx visibilibus invisibilia « deiformis vitoe, > seminantis, vel spargentis, sive
pei'pendere.Unde contingitid invenire, < dicentes, » diffiuidentis « propriam yitalem virluiem in ea, quaa
id est eos qui dicunt « ipsum clarissimum respe- prseintellecla sunl: » sicut cor moium difiundil vi-
ctiwn, » qui homini datus est < ad divina Jumina- talem ad membra caetera. Propierca dicunt cor esse
ria, » uipote solem, et luuam, et stellas « signiiicare in Deo, sive in rationali spiritu illani virtutem, a
conspectivas virtutes, » id est contemplalivas, quoe qua diffundfttir gratia vitalis in alios, qui praevisi
sunt in raiionabilibus. Siraililer dicentes adhuc sunt a Dco, ut illam aceipiant. Illis enim tantum
ipsum respeclmn exterioris intuitus significare dalur, qui ad illam accipiendam proevisi sunt, et
< suseeptionem » quaradam < divinarum illumina- prsedestinaii ad vilam. « Pectora iterum » dicunt
tionum, teneratn, > id est facile seutientem etliqui- « significare durum, el firmum : et custodifivum »
danvid est ciare perspicienieni, sjet non repercus- illius < vivificaedistribulionis a corde > procedentis,
tam, » id est efficaciter eomprehendentem, « sed ulpote < a supposito > ipsi pectori, quia cor pectori
acule mobilem, »_qitia non Tepercussam; «puram,» suppositum est, ut ipso muniatur et custodiatur.
quia liquidam; « plenam impassibiliter, » quia te- < Dorsa vero, » dicunt significare c continuum. >
neram. Iia quidem de visu corporali dicenies : « Oi- id est conlinuationem < ctmctarum fertilium vir-
factum tero, » corporalium « discretivas virtntes, » ttitum; > quia, sicut in dorso spina spinoe copula-
dicenles signiiicare lillud ueceptivum distributio- ta est, ita in virtutibusuna alteri cohseret. « Pedes
uis, » sive donatiouis, sive effusionis gratise spii i- aulem » dicunl significare « mobile, et velox, et
tualis < suave olentis super intellectum. > Recepti- cursile motionis semper eunlis in dlvina. Propler
vum dico, quanlum possibile est esse receptivttm; quod > quia velocem moitim habent, « theologia
< et eortjm qttse sic non sunl, » id est eorum quae pedes sanclorum intellectuum pennaios figuravit. s
nonsuaviter olent; « discietivum per scientiam, et Et merito, quia « pennatum significant anagogi-
omnino refugitivum. » Hoc est, olfactum dicunt si- cam, » id esf, sursum ducentem < velocilatem : >
gnifieare specialiter vim illam sive virlulem animae, el significat etiam < coelesle activum, > id esl coe-^
quse spirilualiler discernit inler ca, qusa spirituali- lestem actioncm, vel impulsionem, sive promoiio-
ter benc olent, et quoe non; et bene olentia appetil, nem itineris, quod est sursum versus : et signiiicat
inaie vero oleutia refugit. « Aurium v.ero virluies» etiam c remotum, > id est remolionem, t ab omni
cicuut significare < illud, » quod in anima est «par- huinili, » id est humilitate, vel abjeciione, sivede-
ticejis; et gnosticum, » id cst cognitivum et susce- 0 pressione : quod « remotum » in eis esl < pcr sur-
plivum divinse inspirationis. t Gustativas, » etc. sum ferens, » quia in eo quod sursum feruntur
Idem dicii, hoc est, gustalivas virtutes dicunt signi- ab omnibus, quae in imo suut, removentur. Ipsa
ficare « plcuiludincm invisibilium, ct divinarum vero penuarum levitas significal nihil terrenum aut
escarum, »Lquibus ccelestes essenlisereficiuiilur; si- ponderosum in eis esse, e sed lolum ascendens in
gnificare etiam « susceptivum promoiuum alentium, excelsum muiide, et sine gravilate. Nudum quoque,
id cst iilud quod eis suscipit alenles promotus, hoc el discalceatum, » quod eis atfribuilui, siguificat
est, nulrientia incrcmenta. < Tactivas -vero vir- « demissum » eorum, < el absolutum, et inmen-
tufcs, » dicunt sigitifieaie illud, quod in anima est, surabile, et purum ab » omni « apposilione eorum,
« discretivumperscientiam convenicntis, autnocen- qusa extra sunt, » hoc est, quod nudi, ct discalceaii
tis. Palpebras delnde, et supercilia t dicunl signifi- describuntur angeli, siguifieat quod « ab» omni < ap-
care < custoditivum intelligentioe divinarum visio- positione, » sivc conjunclione « eorum, quae extra -
num; juveniiem vero, et adultam astatem » dicunt sunt, » id cst visibilium, demissi sunf,idest Iaxali,
significare «illud, > quod in anima est « vitalis vir- et absoluli, et puri, acperhoc imraensurabiles.Quo
tulis semuer innovantis > eam. < Dentes autem, > enirn niimis corporea commistiene, vel appositioue
II r> EXPOSITIO IN IHERARCH. COELEST. S. DIONYSII. — LIH. X. - 11-10
Loaictautur, eo amplius per pttritalcm -intelligciitiae A
l quod ille, inquam, habitus circa seipsum circu-
immeusurabiliter dilaianltir. Significat etiam c nu- lariter circumflectiluf per coiicerentiam uni?erso-
dum, et discalceatum assimilativum eorum ad divinam rttm et per nnituam ipsarum virtutum consideratie-
simplicifatem, quanlum possibile esl, > quod a cor- nem: circumflectitur dico cum facilitalc, quia
porea admislione puri cv duplici substantia non facilis propier similiiudiiiem et concordiam de
subsistunt. Qua sentcntia feriuntur, qui angelos virtute in virtutem progrcssio fit: qusc facilitas
corpora hahere dicunt: Auctor quippe ab oinni ap- casu cai-ct a similitudine naturoe. Virtuiura enini
posiiione eorum,-quseexlra suntpuros esse leslalur progressio, non corrupiio, scd reparalio est naturse.
ct per nudam ac puram esseniiam suara, in qua « Virgas etiara, > sive sceptra dicufit sigiiificare,
subsisiunt, divinain simplicitatem imiiaji. i regaie ct principale, et omnia recta defiiiicus ; >
Seqitiiur : < Sed quoniam iterum, » elc. Ac si di- sicut virga recla est, et geslauien regium. « Teia
ceret: Dixi, quod diviua Scriptura in eo quod an- vero, et secures, > quibus incidi, vel dividi, vel se-
gelos nudos descrihit, puritatem ac simplicitalem cari solent integra, dicunt signillcare < separativttm
eorum signifieat. Sed quoniam iterum ipsa sophia, dissimilitudinum, > hoc esl iilam vim, quoe dissi-
quse el simpla ,est per veritatem, et inultum varia lnilitttdines separat, ct inier bona ac inala disccrnil;
pcr divefsitatem foniiationum, < quoniam,»inquam, R I « et > dicunt significare ipsum < disceriienlium acu-
ipsa lalis « sophia iterum et nudos vestit, efvasa roen virtulum, > id est subtilitatem scilicet iuspi-
qusedam t id esl instrumenta « dat ipsiscircumferre: ciendo; « etefiicax, et actuosura, > id est efficaciam
age, > id est eia, « aperiamus, secundum quod nobis agendi peiiiciendo : « Gcomeirica > auteni « el te-
possibile est, sacros amicius ccelestium animorum clonica vasa, > id est instrumcnta mensurandi et
et organa, > id est Instrumenla; quia, sicut diclum ffidificandi, dicunt significare « fundativum, et aedi-
est, c-t vestitu describur.tui', et vas-a qusedam, sive ficalivum, ei perfeclivum, ef quaecunque suut aiia
organa cis in ipsa mystica descriplione circumfe- providentioe reducenlis, et convericntis sccuudo-
renda fribuuntur. Et bene dico aperiamus quid hoec rum. > Providentiaenim primorum, et supetioruin,
signiftcent, quia significativa sunt omnia. In primis quse secunda, et inferiora in melius conveitit, et
cj'go <claram quidem vcstem et igneam, » quae eis reducit, spiriialeun eis aedificium fundat, et sedhi-
atlribuitur, < existimo significare deiforme, > quod cat, et periicit. Cujus operis signa sunt vasa gec-
in eis est,-« jttxta ignis imaginem,» quoa simililudo metrica, el teclonica secundum corporalem speciem
est deiformilatis, < et luculer.tum , id esl clarum in visione formata.
eiistimo eis atlribui, < propter quietes, > quse sunt Sequiiur : « Esl autem, etc. > Ac si diceret: Ea
<in coelo , ubi lumen est, > sed non quodlibel C * quoe secundum visibilium formamangelis aftributin-
lumen, sed < omnino invisibile. > (Itaenim dicendum lur, non solttm sigua sunl invisibilis virtutis corum,
xest, quod omnino sil invisibile lumen illud
quod ibi sed significaiit ctiam aliquando ea quse in nobis et
est) < aut intellectualiler illuminans, » sicut in Deo, circa jios agunlur. Hoc esl quod dicit: « Esi, >hoe
<aut intellectualiter illuminatum, > sicut in angelis. esl, conlingit, « quandoilla organa, > id cst instni--'
« Sacerdolalem vero vestem,» existimo significare menta, < quae acla sunt, >hoc est exhibiia vd proe-
< duciivum, » vel ducatum, sive directionem « ad seiitia « a sanclis angelis, sjmbola sunt, .> id est
divina et mystica speculamina,» et significare « vo- signa et demonstralioncs « divinorum judiciorum,»
tusn lotius viloe.» In sacerdotali namque veste signi- quce in nos vel erga nos exercentur. « Aliis quidemi
ficafur, quod duces sunt ad divina, mystica specula- scilicel drganis per significationcm < declarantibus
lnina, id est ad contemplalioiies divinas el mysticas, corrigenlem disciplinam, »,scilicet Dei, sicut \irga,
subjectos erudientes ad cognitionem, el quod illo- quoe verbcrans vidctur, « aut > declarantibusi pu-
rum vitam Deo dedicant exhortantes, etconfirman- nientem justitiam, > sicut secures et gladii. < Aliis
tes boni operis deveiionetn. « Zonas quoque » dicunt vero >organis declarantibus«libertatem,> vellibera-
significare « custoditivum ipsarum fecundarum vir- _ tionem de angttslia, « aul finem disciplinae, > id est
tutum : > et significare «habitum congreganlem eas» correptionis, et pcense « aut resumpiionem, > id est
scilicet virlutes, < converti tinite in seipsum, et cir- reeuperationem « prioris beneficentise, aul appositio-
cumferri circulatiter circa seipsttm, cum facullate ; ncm aliorum donorum > post priora data, « parvo-
carente casu a siniilitudine nalurae.» Sensus est: rum aut magnorura, sensibilium > sicut in c>rpcra-
Quod zona quselumbos et uriibilicum, in quibusesi libus bonis, < aut iinisibilhim > sictit in spirilua-
seminativuin propagationis, ambit et constringit, libus. < Et, ut > universaliter dicam , < forsilan
significat custodiam fecundarum virlutitm: quse cu- perspicax animus non dubitaret omuino, id cst pcr
stodia ipsas viriutes ambit, el custodit, vel con- omnia, «pulchre adunare, > id est adaptare per ti-
stringit,- ne in sua multiplicatione extra melas ju- guificalioneni, t visibilia invisibilibus, >utnihil sci
stitioe relaxentur, aut difiluant. Significatur etiarai licel ex omnibus visibilibus relinquerel, quod no:i
in jpsazona, in eo quod coipus aiubiendo mores aliquam ad invisibilia significalionem habere denion
circuli in-seipsum converlitur, et unitur : qtiodha- - straret. Et merito: quia etiam <ipsos » scilicct an-
bitus virtutum ipsas virtutes in unum congrcgans,, gelos < vcntos, nominari, > hoc est, illud ctiaui,
ite uiffluaiil sive ab uuitate concordioe rccedant; ; quod ipsi ajigeli venti nominanlur, < sigu.fical eo-
11-17 HUGONIS DE S. YICTORE OPP. PAR.S 1. —, EXEGETICA. — II. IN AREOPAGIT. 11-18
rum velocilatem, el effectum eorum pervenieiitcni A , principiorttm moventlum opera ipsa ad effectum, "
in omnes res fere absqtte mora. » Et signilicat eliam non penetratur. Similiter et consummationum igno-
inotum eorum transvectivum « desursum in ea quse tum lalibulum non penetralur; quia, cum quhl ad
deorsum sunt, et» rursum ab iis, « quse dcorsum effectum movelur, illud quidcm, quod fit, ceri.i-
sunt ad ea qtiae sursum sunt.» Quid auiem motus mus; sed unde sic list, vel ad quid iiat, non \IJe-
ille hinc indc transvehat cor.sequenter adjungif. nuts. Hoc est quod in visione seraphim, caput et
< Motum» dico < erigenlem secunda, » Id est infe- pedes contfigunt in solio sedeutis, quia divinse ope-
riora ad stiperiorem celsitudinem, «et moventeni rationis media, quaein lempore aguiilur, cerninniS;
prima,» id est superioi'a «ad communicativam, el quoe autem ante tempora fuerunt prima, ei qiue
providam minorum processlonem,» id est ut proce- posi tempora ultiina futura sunt, investigare non
dant ad minora, id est iufeiiora, providere eis, et possumus, quia lalibuliim moventium principio-
comraunicare eis viriutera suam. rum, et consummationum, invisibiiis nobis est et
Sequitur : t Dicet autem fortassis quis, > etc. ignorum. Simililer et quando sphilus ad cor venit,
Dixerat superius angelos ventos nominari propter sentitur quidem in eo quod percipitur. < Unde »au>
velocitatem suam; nunc subjungit, quod fortassis tem « veniat, aut quo vadat, » nou investigalui'. Un-
aliquis dicere poteril, quod venti nomijiantur pro- " de venit, principium esl; quo vadit, consummalio
pter divinaTn-similitudiiiem; quia et ventus secun- et fmis. « Sed neseis,»inquit, « unde venit, aut quo
dum aliquid divinse operalionis formam, et imaginem vadit, > quia ct prineipii, et linis simul lalibulum
habet, sicut in alia theologia de quatei-naria dijudi- ignotum et invisibile est. Propterea nescis unde ve-
catione, id cst de quatuor clementoriim signiilea- niat, quia meritum in te non invenis, pro quo te
tione perplura exempla, aut argitmenta se demon- graiiam dicas. Ne.;cis quo vadit, quia ex percepto
slrasse testatur : quod opus apud nos non habctur. dono ad quem fidem pervenias, non intelligis. Se-
« Dicet, inquit, fortassis quis, id est aliquis, ven- eundum bsec itaque omnis venlus divinse operatio-
tosam cognominationem aerii spiiitus, signi(icaj'c » nis iraaginem habet et formam.
non solum velDcitaicro, sed etiam t deiforme, > id Sequitur « Sed et nuhis,» etc. Non soluni, inquit,
est deiformilatem ccelestium spirituum. « Habet theologia angelos ventos nominat, « sed etiam spe-
enini eliani hoc » (subauditur elementura) in se ciem nubis circumformat, vel aptas ipsis : nubes
«.el imaginem, et formam divinoe operationis, > nt, eos vocando, t significans per hoc sacros inlellectus
hocest, sicui per plura \idelicet exempla demoii- super repletos supermundane, » id est spiritualiter,
slratur « in symbolica tbeologia, » id est in tlieo- « occulti luminis, »id est invisibilis charilatis : illos
logia, quoe de symbolis, id est de liguris et simili- dico « accipientes pompose,»id esl excellenler <pi i-
tudinibus visibilibus demonstralur : dico « per niam manifestalionem »ipsius luminis in prima ap-
tctraslicara, > id est qualernariam t dijudicatio- ^parifione ipsius,quia primura eismonstratur, el ex-
nem, » ubi persingula quaiuor elementa ostenditur, cellenter ab eis peicipitur : ideo sunt ipsi « acci-
qualilcr visibilia invisihilium, et similitudines sunt pientes primam nianifestationem ejus pompose, >
etsigna. Secundum illamigilur dijudicationem de- et gloriose, et sunt eliam distribuentes ipsam scili-
monstratum est, quomodo hoc elemenfum, id est cet manifestationem «in ea, quse secunda post cos;
ventus divinae operalionis et imaginem et formam distribuentes eis illam Iucide, »id estclaj-e « etpro- .
habet. In quo autem Itabeat hanc imaginem et for- portionaliter, »id est secundum uniuscujusque men-
roam, subjungil : « Secundum capacitatetn uaturae suram. Sic et nubes primum lumen solis suscipiunt,
suae motivam, et gignentem, et velocem, et polen- deinde illud ex ipsis resplendens in subjecta clif-
tem, » quia motus aer motum et incrcmentum rcbus fundunt. Et ideo eliam aiigeli imbes dicuntur, quia
Stibjicit, etveloeiier currens exliinsecus poteuler, « in eis subsistit generale, et vivifieum-, el aclivum,
dve violenter impellit « et seeundum ignotum no- et perfeclivum, juxia intellectualem conceplionem
bis, et invisibile lalibulum nioveniiuni principio- Q ] imbrium » spiritualium. Sicut nubes, quseper effu-
ruin et consummalionum. » Ventus enim niotits sionem imbrium terram fecundanles rebus ex ea
foras ad sensum venit; sed principlum et finem nascentibus tribuunl vim gignendi, et vivificationis,
molus ejus sensus non deprehendit. Unde scriplum et augmenti perfeciionis. Sic ergo nubes dicuntur,
est: < Qui pi-oducit venios de thesauris suis (Psal. propter hujusmodi imbrium conceplionem, dico
cxxxiv). » Ventos siquidem de thesauris producere, « evocantem, » sive provocanlem, vel elicientem
cst et de occukis et latentibus causis spiramina « in vitales partus > exeipienleni sinum, id est ter- .
ver.lorum per maiiifeslam agitationcm ad sensum ram, quae imbres sinu suo excipit: «evocantem >
profene. Sccuudum lianc sirailitudinem etiam dico, t humidis pluviis, » id est per pluvias humi-
Creator spiritus, universis occulte prsesidens et in- das. « Per pluvias enim terram provocat nutriendo
visibilis permanens, cuncta movet et promovet sua ad vitales partus procreandos.
Virltittv; et videntar quoe moveutur, at qui movet Sequilur : «Ipsa etiam, > etc. Ac si diceret: Ncn
non vicielur; potens in faciendo. velox in perficien- solum in specie nubis ipsa tbeologia augelos de- .
do; eujhs opei'a quidem foris cernuntur, sed igno- scribit, t sed eiiam speciem aeris, et eleclri, et mul-
lum et in\isihile laliimlum primarum causarum et ticolorum lapidum circumponit ipsa per > significa-
JI49 EXPOSITIO 1N HIERARCII. COELEST. S. DIONVSH. — I.IR. X. tiM
iioiiem < ecelestibus essentiis.» Et, recle. Nam « ele- }i iraagitionum cogitatlone in incircumpscritum Jumen
ctrura t quidem utpote < auriforme, simul et argcn- contemplandum menteproficisci. Illic quippe intel- i
teum significaf,» utpote in auro, splendorem « im- lectus, dum supcrvenientis clarilatis splendore cir-
putribilem, et simul largum, et non roinutum, ct cumdatur, quasi quodam- amiclu tectus, quidquM
inconlaminatum, » sicut aurum non aeruginat ali- praeter illud lumcn In seinetipso est, ctiam ipse vi-
quando,sed« splenSorem » puruni habet, atqueperpe- dere lioii potest. Hsec ergo omnia lconis formam si-
luum. « Et > signilicat etiam ufpotc « in argento, gnificare existimandiim est. « Ipsam vero bovis >
clarilalem apcrlam, et luciformem,- el ccelestem, » (subauditur formam) existimandum cst significate
slcut argesilum nitidum est et liicens. Sic ergo eie- « Urmum et novum, > et revocans vel renovans,
ctrum secundum utramque speciem, auri scilicet et « et reparans intellectuales sulcos in suscepiioneth
argenti significat nilidum el fulgidum, id est clarum caiesiium, et gigneniiuin imbrium ; et » significare
et igneum, quia superna sapientia, quoe in illis spi- ctiara « custoditivum et foitissimum. > Quia enim
ritibus lucet, et clara est pcr cognitionem, ei ignea bos firmiter pedem figit, firmilatem et stabililatem
per dileclionem. Hoc ergo per electri speciem in immutabilitatis significat. In hoc autero, quod ter-
superais spiiitibus sigtilficatur « In oere autem at- ram sulcans revocaf cam, et renoval, ad susceptio-
tribuendum > cst eis < aut igncum aut auriforme', B ' nera ccelestium irobriura qttibus ad
gigncndum fe-
sccundtim rationes » jani « iradilas,^» in expositio- cundatur, significat interiorem novifatcm, qua mens
^ne sciiicet eleciri, ubi sccundum aliquid similis temperatur et adaptatur ad suscc-ptionem ccelestis
species invenitur. /« Lapidum vero multicolores spe- gratise, quse fecundata, gcrmina virtulum profert.
cjes existimandum est significare autluciformequasi In hoc ergo, quod bos forlitudine cervicis eminet, et
albas, > id est sicul alboe scilicet species signiiicant, jiigum portans custodit, signiiicatur custodia men-
< aut auriforme, quasiTubras, aut juvenile et.no- lis, qua in oroni actu in sui cuslodia sine defectu
vitm, quasi pallidas. > Et, ut breviter dicaro, « per perseverat. « Ipsara dciiijie aquilee > (subaudi for-
singuias species invenies anagogieam, id est spiri- roam) existimandum est significare « regale, t quia
tualem < dijudicationem iypicarum, > id est figura- caHeris avibus praecminct; « et altiferum, > quiV
tivarum imaginum. « Sed quoniam quidem haec se- volatu in altum se fcrt; « etcitivolum,» quia cito
cttndum virlutem nostram a nobis dicta esse suffi- volat; « et ad potentificum aliraentum , acutum
cienter arbitror, » ideo transeundum » est nunc «in et sobrium, > quia in sublimi volans alimenttim
saiictam reserallonem, > id est expositionem « sa- suum acule prospicit, sobrie appelit, potcnter rapit.
crefiguratae beslialis formationis ecelestium animo- fn Significat etiam forma aquilse, « agile, > quia ad se
rum, ut scilicet exponamus besliaJcs formas, quse movendum expedita est; « et» significat« bene ma-
sacrefiguratse sunt ccelestibus animis ad significan- chir.alum, > quia in molu suo convenienler seco-
dos ipsos. -« Leonem enim eensendum est signili- aptat; < et > siguificat etiam conteniplativum < ad
care principale, etrobustum, etindomitum, t quod radium divini solis copiosum, et multoluceniem, >
in iliis spiritualiter cdnsislit, et significare etiam id est mulfttm Iuccntero, una dictio. «' Conteroplafi-
< assimilalivum inteJIectuaJium vestigiorum » per- vum » dico, < desidei-io,' • id est per desiderium
geniiuni «ad abditum, > id est scereium « ineffa- « virlutum ihspeculativaruin, > id est inlus vel in-
bilis divinitatis. » Quse vestigia, ut, id est sicut vir- teriora speculanlium : et contemplationem dico
tus, id est res spirilualis potest, imitantur vesligia « sanis obtutibus ct immediate, et rccte, et infiexi- "
leonis,quia sicutleo vesligia suacauda delet etquo- biliter, » sicut aquila irreverbeialis oculis radittm
dammodo planum, quodpedeimpresserat, reformat solis inluctur. Hsee igitttr omnia in contemplativis
ctrestitiiii, ut occullus sit incessus ejus, ila invisi- spiritibus formam aquilse exisliraandum est signili-
lillis gressus cceleslium spirituum quodammodo for- care. « Illam vero eqitorum, » subaudi forniara cxi-
matur, < ilinere suo in semet reslituio, » id est ad stimandum cst significare « obediens, et frenabiie,
priorem statum reducto, et in planum reduclo, dele- !D ctalbum quidcm, » id cst albamformara existiman-
lis vestigiorum signis « circumvelamine, id est per dum esl significare « obcdiens, el frenabile, et al-
circumvelamen ; et, ul ita fortassis pofius myslice bum quidem, » id est albam forraain existimandum
dicatur, « restituit in itinere pomposo amictti, > id est significare « vere lucidum, et quasi inaxime co-
-est insigui, vel exeellenti, sive splendido et glorioso gnalissimum divini luminis. Eoruin autcm, » sci-
amictu provenienie eis i secundum divinam illumi- licet equorum, «qui nigri sunt, > formam existi-
nationem. > Pergentibus enim introrsum ad secre- mandum est significare < abdiium, »id est occultum
tum divinilalis lumen contemplandum ex superve- incomprehetisibilitalis scilicet divinoe, sicut niger
niente splendore vesligia delenlur; quiapmne quod color lenebrosus est, et visum repellit. « Rubrum
piius per cognilionem inhserebat, a memoria tergi- vero » colorem existimandurn esf significare«igneum
tur, cum concupiscentibus animis desiderata clari - et aclivum,» quia fervorem innuit bouse voluntatis,
tas manifeslatur. Hiuc est quod Paulus dicit : quoe in opere exerceiur. « Commislorum qttoqtie >
« Unum, quse quideni retro sunl obliviscens, in ea, (subaudi equorum) « ex albo et nigro > colore,
quce anleriora sunt, me cxtendo. > Quasi ergo dele- existimandum est sigiiificare « coiijunctivtiin extre-
lis -vcstigiis incedere esi, delela aJj animo omniuni inorum ciun -perfccliva viiiutc: > qu,e sociatper
1151 IIUGQNIS DE S. VICTORE OPP. PARS I. — EXEGETiCA. — 11. IN AREOPAGIT, wi
charitaiem « prima secundis, et secunda primis con- A i quas coneorditer uno assensu moventur ad omnia.
vertibiiiter, ac proinde connectens, » ut scilicet ad- < Rotae autem > cum sint quidem < pennatse, id est
invicem per aroorem mutuum et providentiam con- agiles ; < et cttm sint euntes inconversibiliter, > id
nectantur. Hoc itaque in supradiclis formafionibus est sine retrogradatione, et inflexibiliter, id est siue
intelligi polest. Et fortassis, < si non tei'niinaremus - deviatione, < in ea quse sunt anle conspeetum, » id
Bermonis commensurationem, > idestnisi hoc esset -est anteriora, significant < virlutem operationis,
quod terminare volumus tali mensura sermonem, ei earum t scilicel essentiarum : operationis dieo
amplius per singula exponenda non ire : et nisi exeuslis < per rectam et justam viam , » omnium
eliam terminaremus omnes p:oprietates, « et simtil earum esseniiarum intellectuali rolatu, « su-
omncs corporalcs couformationes » supradieto- permundane, > id est spirilttaliter « directo » in
rum animalium « per partes eorum » jam diclas, id eamdem rectam viam, ulsimulet concorditer pra-
est nisi per boc quod ex parle jam de eis diximus, positum iter incedant, sine fiexu, id est sine devia-
qtiidquid universaliter de ipsis dici potcst, sive in tione, « et recle, > id est sine retrogradalioiie. IIoc
interioribusproprielatibus.sivein exlerioribus con- itaque rotae significant. Et non solum hoe, sed < est
formalionibus una similitudine signillcare volumus: eliam, » id est contingit, vel convejiit < per aliatn
nisihoc, inquam,essequodpersingula expoitendoire 2] anagogen, > id est spirittialem interprelaiionem,
nolumus, « fortassis non incongrue adttnassemus « dijudicarc imaginariam descripticaem inlelfccfua-
ccelCalibus virtuiibus, > etiam furibundum, < secun- lium rotarum. Vocitalum enim esi- eis, » sciiicet
dura slmilittidines dtssirailes, » sicut superius di- angeli, « ul ait theologus, > id esl prcphela : < Gel,
eium est, quasdam dissimilitudines simiies, quas- gel, gel. > Dicit enim Ezecbiel quod apparejtlibus
rfam vero dissimiles esse. Secundum htinc itaque et cuirentibus rolis audiente lpso angelus easvolu-
niodum non iiicongrue apiassemus « furibundum » biles appcliavit. In hoc ergo vociiaturo est et cla-
ccelestibus virtutibus < in ipsorum iisiellectttaiem matum gcl, sive eis, sive ab eis. « S:gnificat auiem
fortitudinem > signiftcandam : « cujus > scilicet for- hoc, » id est gel, < juxla Hebraicam vocem, revo-
titudinis « furor novissima imago esi » quia videli- lutiones et revelationes. » Uiriusque inierpretatio-
cet per contrariura et de longe s<gnificat. < Insaiu nis causam sulijusigit: « Ljnese siqttidem el Djifor-
vero concupiscentlain > irralionabilium, non incon • niesrotos, revolutionesquidem haLe-M,circa iJipsum
grue aplassemus < in amorem divinum > significau- optimum, motu semper mobili, > id est permotum
dum. < Et, ui universaliter dicamus s sicut sumroa- semper mobilem. Quemadraoduni circulus propterea
titn dicendum est, convenienter aplassemus < simul _ in semetipsum revolviiur, qtiia circum unum et
et omnes sensus, et omnes multiplices partes ii-ra- G idem ipsum, id est centrum, semper movetur; sic
tionabilium nnimalium, » ipsis scil.cet spir.tualibus spirituales rotae quasi in semelipsas revolvuntur,
per significationem sensus et partes dico «reduceii- dum circa idipsum quod esl optimum,id esl Deura,
tes » nos significando < in immateriales, > id est quasi circa centrum stmm contemplatione seroper
spirituaies * imelligentias, et uniformes virtutes ipsum ambiendo moventur. Et ideo semper mobili
essentise ccelesiium ; » quia per ea quae corporaliter motu raovenlur, quia et desideriura est iiiexsLngu:-*
et materialiter in sensibus et membris irrationalium bile, etquod desideratur incomprehensibile. Piopter
animalium describuntur ad immaterialem, id est hsec omnia spirituales rolae revolutiones habent.
« Revelationes vero » habent in manifcstalione
spiritualem intelligeniiam earum virttitum quse uni-
fonniter ef pure in essentia sunt spiritualium ex- < secretorttm, > et in circumreductione subjecto-
citamur. Possenl mulla alia dici, < sed sufiiciuut rum, > quia ad subjectos quidem deseendunt, eos
sapientibus non solum hsec ipsa > quse dicta sunt; illuminando: sed iterum redeunt, ipsos per coiitem-
< sed t etiam « unius significativoe imaginis dijudi- plafionemad superiora reducendo;~et sie revelatio-
catio in declaraiionem proximarum, > id est simi- • ncs babent in < deductiva perfectione allarum illu-
lium imaginura < simili raodo > faciendaro. Et ideo ® minationum in ea quae subjecla suut; » quia illu-
j minationcs
< inspicieriuitm esl etiani hoc » ipsos scilicct ange- quas ab alto suscipiunt ad perfeclioncm
los « fluvios dictos fuisse, et rolas et cufrus con- subjectorum dedticunt, per quas eadem subjecia
nexos, » id cst adaptatos per significationem < cce- rursum ad superiora reducunt.
leslibus cssentiis, > vel inspiciendum est in ccelesli- Sequitur: < Reliquus vero nobis, > etc. Post
bus essentiis,dictos, id est nominalos fuisse fluvios, esplanationem figurarum el descriplior.um ma-
et rotas et cuirus connexos, id estcopulatos et con- terialium, rursum ad iuteriora converlilur, gau-
dia novissirno conteinplaturus. Es
junctos ad iuvicem. Nam « ignea quidem flumina . bcne angclorum sermo de ccelestibus gaudio terrainatur ,
significant divinos promotus, » id est promotiones
sive effusiones divinse gratiae < donantes > ipsis cee- quia ccelestium omnium gaudium finis est. «Re-
lestibus essentiis « copiosam, > id est « non defi- liquus nobis » est < in explatiationcm sermo de
cientem affluentiam, et nutrientes < eas » vivifica aaudio ccelesiium disposilionum, > qttia hoc so-
fecuiidilate. Currus autem, > in quibus multa copu- luni nunc rcstat ut de gaudio ccelestium aliquem
lala pariter volvuntur, signilicant « conjunctivam explanationis gralia sermoiiem faciamus. Et heua
sowelatein steiililudinum,. > quce sunt in ipsis, per non siiupliciier de gaudio, sed de gaudio cce-
-1153 INDEX RERUM ANALYTICUS. ilBl
lesfium sermonem restare dixil quia ccelestes dis- A rattvis pbanlasiis, >id est, ad hoc ut erudiant nos,
posiliones < non sunt omnino acceptrices ejtts qualitcr (omiiiiso saltem)non remaneamtis < hu-
passibilis delectaiionis qua^, secundum nos est, t militer, » id esl, abjecte, « in figuralivis phan-
sed < congaudere Deo dicunlur, » id est, gaudio iasiis, » nihii aliud esse crcdenies quam quod se-
divino simili gaudio gaudere, de « perditorum in- cundum visibilimn forniaiionetn scriplum inveni-
ver.tionej > sicut quando perdita ove reducta, et mus. Sed eruditi polius a Jigurativis, ad eorum
draehma inventa ad gralulandum invitanlur. Et quse \era sunt cognilionem ascendamus. « Si au-
< juxla deiformem exsulationem » illam quse pro- tem et hoc dixeris, > tu aliquis, vel tu, Timolhee,
digo filio r.evertente in vitulo saginato figui'ala est < quomodo » nos « non fecerimus » memoiiam vel
ct perfecta. Vel sic Jegi potesl : Congaudere Deo < mentionem omnium angelicarum virtutum » et
dicuuiur de perditorura inventione, non aliqua « «peralionum » et« imaginum'» quae « in eloquiis»
feroporali elsubito passibiliter exorta laeliliaaftecti, inveniuntur : deinde, id esfpost illa quae diximus,
sed « juxta deiformein epulationem ,-» id est, de- < respondemus veruni, »id esl, « quod » verum esl;
lectationem et jucunditatem qua impassibiliter per- el quod in ipsis quidem, scilcet viitutibus, aut
frunnlur, oefernum Dei gaudium imitar.tes. Et operationibus, aut imaginibus, < quartim sttper-
< eongaudere Deo dicunlur » secundum deiforroi- " Hiuiidanani, > id est, nimis allam « scientiam igno-
ialeni, < in providentia et salute redeuiitium in ravimus, alterum lucis duclorem desideramus do-
Deum, » qtiia ad simililudinem Dei saluti provident centem » nos, id est, ul doceat nos, et ducat ad
redeuntium ad Deum. Dicuniur eiiam eongaudere lucem cognitionis. « Quaedam atttem tanquam oe-
Deo sectiiidum < incorruptionis Isetitiam, » id est, opiepotentia diclis, » id esi sequalia et non majora :
incorruplara, sive plene el perfecte dulcem laefi- iis quae diximus, « praetermisimus ; » tamcn « com-
iiam, cui nulla araaritudo misla est; cl sectmdum mensurationi sermonis providentes, » id est pro-
iliam < ineffabilem beneftcentlam » divinse gralioe, videntes ne sermo noster mensuram suam trans-
per-quam interna dulcedine effusa corda sancia iret, et nimis diceremus, si vel hoc iolum dicere-
reficit, < in cujus pariicipalione, » id est, cujus mus, quod dicere possemus. Siraililer eiiam « ho-
scilicet dulcedinis vel beneficenlies participes « fa- norificantes secretum » quod « super nos, » est
-cti sur.t; > et, id esl etiam « sancti viri, per « silentio, » id -cst, silendo aut per silentium. Si-
deificos advenlus divinarum illuminationuro, » de- lentium enim secrcfttm honoi'af, quia ilii quod
super scilicet advenieiilium. « Tanta a me, » eic. tacetur aliquando raajor reverenlia exhibelur. Et
Clausulam forraat in qua brevi recapitulatiorie ii- C tegenda sunt nonnunquara aliqua quse dici pos-
neiu narralionis constiluit. < Tanta, > inquit,«a me sent, ut semper supersit quod intus requliatur, et
dieia sunt de sanctis formationihus : > dicta dico iae vilcscat si lotuin exponatur.
*_ccfieier.tia diligenli roanifeslatiGne, > hoc est, Hsec quidem in hierarchiam B. Dionysii secun-
a diligenii manifestatione « earum, » scilicet for- dum sensus ncstri possibilitalem praesumpsi. Sed
mationum; quia ea quse a me dicfa sunt rainus timeo ne nostra illius adjiciens, marmoreum parie-
suffic-ienlia esse confileor ad diligentem et peife- tem luto superduxisse convincar. Propteiea ver-
dam manifeslationem sanctarum formationum. Sed talur praesuiriptio, imploret devoiio. Mihi autem
tamen quamvis ad hoc perfecta non sint, « per- solalium affert,-qttod illius quem exponendum sus-
fecla » tamen sunt, « ut exislimo, » ad aliud, sci- cepit, in quo sapienlia transeendit sanctitas con-
licel < ad non remariendum nos humiliter in figu- descendit.

INDEX REBUM ANALYTICUS.

A non sit sc?uclus, 597el seq. Adam, Eva, serpens, el filii


Adamiet Kvasquid significent,659,6i0.
Abdissexposilio,572. AdventusDominisupremusexponitur, 563,566.Adven-
Abel interlioitur,41. Abel defunelus quomodo adhuc tus Dei ad judiciumutrum in die an in nocle futurus sit,
loquatar, G50. 814.AdvcntusClirisiicurplenitudo tempons, 561.Adven-
Abigail ad David. Kabal, 696. tus Dominiiriplex, 587.
Abner et Asael,allegorice,698 el seq jEgyptii au viderint Israelitas cum eos persequeren-
Abramutram voluent mentiendo vitam servare, cum lur, 65.
diceret: Dic quodsorormea sis, 50. Abrahamcredidisse jfegyptus,desertum et terra promissionisquid iigurent,
Deo, quomododicatur ei reputaium ad justitiam, 439. 638.
Abrahamexiens de terra sua. Ejus sacrificium,645el seq.. /Etalesqua3et quot et quare dicta, 21.
Absconditaquid dicat Aposlolus,571. AffliGtioaniminedum vanitasomnia, 175.
Acedia,ayariliajgula ef luxuria injurias anobis|Deo il- Agiographl cur novemiaatum dicantur, 20.
lalas, quomodoulciscantur,776et seq. Allegorjaquid sit, 12.
Adamjrrisorie dicitur factus quasi unus ex nobis, 13. Altare Dei, Christus, 277.Allare Dci fidesnostra, 277-.
Adasfugienti a paradisocomparaturhomofugiens a veri- Amaleeitse,696.
Ute, 163*«'52.7.Adaman plus quam Eva peccaveril. Au Amareesl sapere, 193.
1355 INDEX RERUM ANALYTICUS. HS6
Ambularescctinriunieainpni, esse sccmidum carnem, Deus, an liomoille sil ab aatprno, 453.Chrisiinominean
saperc c.i qua; suiii canns, :midpmsil, -i78. signiiicelur uni\crsalc, 435, 436. ClirisLumesse in aliquo
"Anallicmaesse pro ir.itiilnisquomodooplavcril Paulus, qifidsil, 478. llirislus cur dicitur liaTes, ei cur nos liao-
488et seq. redcs Clnisti, 480. Ciiristus an aliquid merueriL.578.
Angcii an diceinlisiul ilii, 528. Angeli quomodcoffe- Cliristusan seeundum humanilalemIueril caput sanclo-
ranLoratioiips noslras Deo, 580. Angelicarum virlutum runi ante inearnaLioiiem,582 el secj.Clirislussecundnm
ltirmalivajimaginesqiue sinl, 1156el scqq.Angelorumad ordincm Meleliisedeeliponlifexnuiiusnioilis dicitur, 62t.
liosliumnoslrorum expugnalioncinahirnlas, 576. Angclo- Clirislus an nceesMtale'el jure naltira morLuusfuerit,
ruin cognomiiiatioquid signiliceL,1005cl scq. Angelorum 627. Clirislum piurima iti Yeteri Tcstamenlo spirilua-
noinine, quare communiler voceniiir onincs ccelesliuni liLcr sigiiilicanlia, 636 el seqq. Clirislus guomodoser-
spiriluum esscnliie: cL lamcu speciaiiler lialjcanLprn- pp.nsteneus, 844.Cliristusan desursuniveneril secundum
prias agnominalioiiesproelcrquamprimi cLsecuudi orrii- iilramqueiiaiuram, 816. Clirislicorpus manducareet sti-
num angeli, 1017 el seaq. Angelorum numcrus quid si- merc, qnaesil i'jiTerenlia,851et seq. Clirislusduobusmo-
gnificel, 1129elseq. dis loquiLur,861. Clirislusin Lririuomoriis quomodofue-
Animarex elsaceraos, 276. Anima virgo el fornicaria, riL liomo elcorpus, 881. Clirislus auoinodo merueril,
529, 530. Anima sponsus et sponsa divcrso lespcclu, 887 e!seq
517.Anima magnifical,cLspiriltisexsuilal, cl lamen ani- Cireumrisinqnibus sfl prnceopla,quare in parlibus ge-
ina el spiritus illic, 117, 420, -121. Animacl spirilus se- iiilalibus clniaiibus laiilum,qnani cliicaciamliahea', qua-
.cundumralionem diiTeriinl,419, 420.Animatina est in rc baplisma ei succedaf,quoniodo dical Aposlolus pro-
liomincvi\ificalivael ralionalts, 418, 419.Ar.ima ansola desse, cumid poslea negcl, 451, 452. CircumeisioLriplex,
]i;inietiir eLnon corptts.De corporis gloriiicalione,419. 6i6,88i.
AuimsslenLalionesvariae, 523.AnimaBin profundumca- Cireiimsianliajscplcmqiiibus res siirnlficalxdisccrnun-
sus, 585. Auimorumex lemporum iransiLuconfusio, 256. tur, 21.
Anna el Samuel, 682ei seq. CilliaraDa\idquid exprimalur, G91elseq.
Anlicltrislusubi nascelur, qua3eril ejus maliLia,an pu- Civilasmoraliler accepla, significilaniniam, 258.
rus homo, 591et seqq. Clypcuslbnium, clypcus Safil, 101.
Apocryphascripla quassinl, 18. Ca'ii qui el quomoriopcribiinl, 611. Cirliim vcrum.
AqutBsuperiores bonos salvandos,aquasinfcrioresma- 184. Coclumfprliiim, 181. Coslumel lcrraquid allegoriec
los damnandossignilicant, 637el seq. Aquaein vinummu- significenf,635,636.
laiio, 751 ct seqq. CogiLalio,medilalio, conlemplalio qtia; sinl," 116, 117
Aquila LuciferfacLus Lc\iaihan, 578. Aquilasphilosoplii el scqr
et sophislse,
" Arca 578. CognilioLriplex,881.
et diluviumquid figuralivereprsesenleiit,611.Ar- Collisiomnniuimdiversa sigiiitic.il,297. Expomlur,299.
ca Dei et Dagon, 684. Columbain cujus speeie \cnii Spirilussancliis, quid
Arca Gedeoniset ejus sensus allegorieuseimoralis,678. fuit, 859.
Aromalaquibus conditusest Jacobquid exprimant,631. Comedereetbibere qttsebonade manttDci ccnscantur,
AseensioDavidin Ilebron quidsignificet. 698. 200, 201.
Ascensusin ccehimet justiliam, 185. Comparaliomultiplex, 885.
Aslerieon quid, 50. CompaliClirisloquid sil, 890.
Auditores legis varii, 885. Coneupiscenliamncseiebam,dicil Aposloltts; quserliir
Augurari an solitui Joseph, 58. de qua concupiseenlia,47i.
Auris non impletur audilu, quare, 140 el seq. Conressioirjplex, confessioejiciens peecatum,conseicn-
Avaritiaquomodoest idolorumservitus, 584. liam puramreddit, 512.
Avprsio et eversio, conversio eLreversioa Deo eta ' Congregalio aquarum cobibitioncmexprimil viliorum.
dhbolo ad Deum, quid sint, 544el seq. 636el seq.
Azoliiet manus Dei suuer eos 684el sea. Conjugiaanliquoruman vera, 525. Conjtigiumquirisil:
B quascausa ejus, quse legilimrepersome, qtue botta ojus,
52i. Cqnjugiumanmajus bonum silquam \irginitas, 526.
Baplismaan sit necessarium,ut stne ejus susceplione Conjugiuiiiquid sil eL quammulliplex, crror in con.miiio:
nemosalvus fial, 815. BaplismaJoannis in quo diflerebat conjtigiumconsanguinconiman solvi possil; an sii iiilcr
a baplismaleClirisii, 815el seq. Baplismalumquod dical infideles, an virginitalipraslerendum,910 et seqq.
Paulus, cum unumsit; an in pluribus fiat, 622. Baplismtis Conlrislare Spirilum sanclumquid sit, 571.
cur non possit iterari, 629. Bapiismus el circumcisioin Corhumantimloli mundo non sufiicil, ncc ipsi lolus
quo iuler se diiTerant,885. mundus, et quare, Hidseqq.
Beatitudines oclo exponuntur, 763 el seq. Bealiludo Cormimoraliter forlitudo,206.
ailerna an mereripossil, 890. Corpttsmerfutim propter quod oeecaium,478 et scq.
Benedicide Deo el de homine an simililcr dicalur,567. Corvuset columba,013.
BcnediclioJacob, el ejus signiiicaLio,649. Benediclio- CosLaunde faclaesl Eva, an in Adam,40.
nes filiorumIsrael per patrem moribundum,58, 59 et seq. Craliculaquam ficri \tili Dcns, TOel scq.
Benedielionisdivinsegcnera tria, 546. Crcdcre Trinilalcm quomodo sil niinus qtiamcrcdcrc
ilenjamiiiquid inlerpretalur, 88. incirnaiionem Yerbi, 8H.
liib.ioliieweYeleris Teslamenli rcparatio. 17. Ejtis Cubilusqtianluni lcneal, 46.
explauaiio, 18. • Cyrus Judteos eaplhos Iibcral el reosdificaflcmpltim
lihririi numeri raliones, 22. Domini.727 el seq.
Bonumulrum sil malumesse 435.
c D
DBCUS l.mmioatusquio nobis exliibeat,760, 821 el seq. Dajmoniaciisalegioneposspssiisqiiidfigurpl,802c(sr(7'/.
Caleeamenlisolvendi ralio, 96. Dalum intcr et fruclumquscdilicrcnlia, 580.
Calor Dei Lriplex,579. ljavid et Joiiallne dilcclio, 695. Daviil coram Arliisos
CanliciMariajexposilio quod sit tJifficilisob rei ardui- suuni immulansquid (igiirarci,694. Quidcfiamprsciden-
talpm, 413, 414. do oram clilamydisSaul, 6!I5
Diput Ecclesia?secundumqttani naluramf.lirislus. Q"a- " Debora ol ejus signilicalio,676el seqqrDcbora;canli-
rc siL capul ejus, 570. CapuLsapio.nlisquidsil, 191, 195. cum cxponiiur,89.
Caplhilales spirituales du;»?,560, 561. Dclielumcl peccalnmqua?sint, 567.
Carnessuas comederequiil sit, 255. Dciisan \cliL malumleri, 455. Dcus cur nqn dicatur
Omsa, non pccnafacitmarlyrcni, 4S8. Dcus lapidum,sicul gcnlium, 459. Deusiiimsih iialur.i,
Chauanicaclfilia cjus sanala quid adumorenl, 796. Cha- tion in pcrsona, 527. Dcumdiligcrc quarc 01quomodoct
iian.-ciiribularii, 675. quanltlmdehemus, 658, 659cl seq. Dcum ncmo \idit tm-
Clmrilas.non scmpcr ltabclur cum fido et aliisdonis: quani, 858. Deus l"ilio suo riedit Spirilnm sinc mcnsiira
an haberi possila riamiiandis; an semcl liabila nunquam scciindumimmaiiilatem,816.Dcus qnomodosemperope-
ainiUalur : quomorio non cxciilet, 555 el seqq. C.liarilas relur, 817. Deiimcssenlialitcr in oiuuibuscreaturis esse,
quid sil, el au DcussiL cliarilas sccundumAugtislinum, quid sit, -857etseq.
000. Dcxlera moralilcr proleclio, 266. Dexfera ' Dci quid si-
Cliristnm qnadrunlicilcr comedimus, 289. Clirisltisan giiiliccl, 569.
fuil bis gcnilus, 451.C.hrisiusan tlici simplicilcr possil Dicrttm sev ol Sabbali ralio, 665el scq.
crealura vel facltis, 451, 135.Clirisliisan scrundtirn hu- Dics trcs quibus non poluit solvi proposilioSalomonis,
nianilalcm sit iilitisDei, an pcrsona, an anima cjus sit 93. Dicssolcmniset furoris Domini.320, 521. Dies Do-
!1S7 IKDEX RERMI ANALYTICCS. 1158
raiui triplieiler accipilur, 551 Dies peregrinationis, Flammamignis quomodo facial Eeus ministros suos
589. 615.
DiuicttltatesScriptura?sacraaunde sint, 25. Fletns varius et de quo flendum,505
TJiialieni qui pr.ucipiunlurabjici ab Jacob, 56. Fiuminainlrant mare, et mare non redundat, quare,
DileclioDei el dileclioprox-mi, an sinl eadem.Quid 157et seq. Flumina paradisi quomodooriantur in eo,
sit dileclioproximi : an omnrs diligendi sint ajqualiter, cum aiibi habeant fontes, 59.
503, 506. Dileciio Dei an possit liaberi sine dilectioue - Foiia quaj sinL.Folia nonfruclus consecutus Ecclesia-
proximi, 901. sles, 171el seq.
DinafiliaJacob quid exprimat, 631. Fornicatioan gra\issimum sit peccalumquia in ea ma-
Discipulisepluaginta, 812 el seq. sima delectatio,"526.
Disposilionesessenliarumcoelesliumtres, prima, se- Fornicatoresan sint modovitandi, el ab ecclesia abji
cunda etterlia, 1027ei seqq. ciendi; et quod foriiicaliomulLiplcx,522.
"Disputaliohominisel muiabilitasaffligiteum, nen re- Forlitudosapienlia;ex omniparte, 189.
fum variabilitas,257. Dispulalionesliominumde mtindo, Funiculum lendere moraliler quidsil, 278.
257. Disputationihominumtraditus est mundus, 237 et Fures, lalrones, \iudemiatores, 578.
seqq. Furtum, mendaciumelperjurium quassint, 661.
Distendiin occupatiouepessimaquid sit, 157 el seq. G
Diveset villicusejus. Diveset Lazarusmendicus, quid
figurentallegorice, 821, 8Z%e!seq. Garjsointarumfraus etcallidilas quidadumbrent, 674.
Divisionesterras quatuor, 597el seq. Galaadquidinlerprelalur, 92 el seq.
DoclorjusliliaaCiirislus,552. GaJata3et ad eos Epislola;,555.
DoctrinceLriagenera, 568. Gaudiumnon semper malum, 165.Gaudiumquadru-
Domuscur sallus dicta, -107el seq. Domus Jacob Ec- ples, 329.
clesia, 592. Gedeonet bellum Madianilarum: tixores et filii ejus,
Dona dedit hominibus Chrislus. Qua? dona dederit 678, 679 el seq.
ascendens.Secundumquam jiaturam dederit doiia. Quo- Gelboemoutes, 697et seq.
mododicilurasceudenset desceudens, 572, 575. Genera quatuor hominumcirca fidem se diversimode
E habetilium, 559 et seq.
Generatio praterit, et generalio advcnil, exponilur,
Ecclesiastesquid stt; el ejus libri expositio, 115elseq. 150. Generatioquomodo salvel mulierem, 598. Genera-
Ecciesiaslesfuit rex Israel, 121.Ecclesiaslesper sua ope- tiones Koe, 48 el seo.
ra probatopera omnium hominum vana, 149 el seq. Ec- Geneseoslibri noniina, 52.
clesiaslaiconalusvani.Domiuusfactusesl hominum,sed Genlesin sensumorali, 257. Habilare inler eas quid
senus \iliorum, 169,170 etseq. sit,.262.
Edom, Esau et Seir, 574, 584. Genlilempopulumarguit Dominus,577.
Ego sumqui sum explicalur, 62. Granumfrumentiin terram cadens quid nobis Dguret,
Eleana et uxores cjus : de eodem moralitas, 681 el 760 el seq Granumsinapisallegorice, 795.
scc/ Gratiacur uni potius quam aiteri conferalur,490et seq.
£lectorum relieitas describitur, 369elseqq. GratiaDei qtiid sjt, 514.Gralia Dei sum id quod sum :
Elias Pt iorretis Carilh, 708.Yidua Sareptana. Pro- quare gralia, 559. GratiajDei deesse quid sil, 651.
plietasBaal occidit. FugiLcoramJezabel. Besedit sub Ju- H
nipsro. yuid jia3callegorice, 709el seqq.
Elisa^usel palliumElias,714.Maledicilpueris in Be- Haberi quot modisdicatur, 577.
Ihcl, 715. Hasreditassi ex lege, non est ex promissione; quaiis
Eloquensnonsumab heri et nudiuslerlius, 62. sil consequenlia,559.
Ementium et vendenlium in templo Domiuiejeclio, Hseres secundumquamnaturam dicalur Cbrislus,610.
734et seq. Hajretici quomodoos aperiunl in Ecelesiam,502. Hse-
Ephesii etad eosepislolasargumentum, 567. reticorum caligo,559.Ha^retieusquis diceudus, 555.
Episcopalum desideransbonnmopus desiderat, 598. Hai eivitas quid reprasenlel, 673.
Error quid.sit, el quis eom noscit, 179. Hanon el servi Da\id, 701, 702.
Esau peccatuman irremissibile, 652. Hebr«i unde dicli, 579. Hcbr<ei,et ad eos Episiol.-ear-
Esdras quomodosigniiicalCbrislum,750. gumentum,iutentio etmodus, 607el seq. Rebra;us, id est
Estlier et mysLeria"qua3 allegorice et moraliter iigurat, Iransiens,fa.-tus Ecclesiastes,174.
755 el seqg. Heii el filii ej'us,683.
Eueharistiaquare dicalur sacramentumcorporisetsan- Herodes plurcs, 26 et seq.
guiuis Domini,550. Quare insLitulapost esum agni ty- Hierarclna quid sit, quasdisposilio illius, quod cxor-
jiiei. Quare non sub propria specie delur. Quare sub du- dium, 931et seq. Hierarchia quid sit, cl qus3per cam uti-
plici cum sub ulraque sil lolus Christus. Quse
' sit ejus litas, 989ei seqq. Hierarchia angelorumjirima, id csl su-
virlus, et alia, 530, 551, 532. » prema, in qua serapliim, cherubim et throni conslituun-
Evasex costa formalio,40. tur, 1051el seqq. Hierarchia secundavel media, in qua
Exeommunicarealiquem an bommi sit; unde exem- sunt dominationes, virtules et polestales, 1071et seqq.
plum sumptum : an injusle excommunicaluslicile resi- Hierarchia terlia velullima eliniima, qua3 est principa-
slere possit,521, 522. tuum, archangelorumetangelorum, 1085et seqq.Hierar-
cliiarummateria et dispositio, 927et seq. Quod siul tres
F hierarchia;, 929.
Hicrusalemcommunisiiliis Israel el Jebusteis, 87.
Faher ferrarius cur non sil invenlus in terra Israei, HisLoriattnde sil dicta, 12.
C83. Homodebuil omnibusdominari,57. Hominisformalio,
Fabula;quid significant,cum diciLApostolus,utnon in- 58el seq. Homini cur dedit Dcusprasceplumunum, 40.
lendBrent iabulis,594ei seq. Homo rivens ei homo vila, 125 ctseq. Homoa veritale
Factorem suumregem sectui,180. aufugit, sicut Adam in paradiso fugit, et absconditse ;
Faliacia peecaLiquid sil, 619. expouilur, 163 -et seqq.Hominumdiversa sludia, 259,
Fascinalioquid sil, 538. 210ei sef/:Hominemquomodotripliciler deseril Deus.
Fenestra Incarnalionisqmnque.Fenestrs alia? quin- 260, 261.Hominumbonorumtria genera, 516.Homo est
que, 5ii. Deus et Deus est homocumdicitur: quid est quod dica-
Fermentum intribus satisfarina3,allegorice, 794.Fer- tur, 433elseq. Homoassuraplus a Yerbo anHomoassum-
sil Deus. An
nuenlumnovum el velus quid, 909 sit adoptivusfilius, an naturalis, 456 elseq.
Festivitasel Sabbatum,276. ptus a Yerboan sit mendax, 452.Homovelus el exlerior
Ficusin vinea quid sil, 817.Ficum quem iniellexeril an idem; ct quid sit bomovelus, 471. Homo exterior el
Ciiristusdicens; Cumesses sub iicu, 811. interior an duo sint, 547.Hominisprimi formalioquid a)-
Fides quomodosignificatet non opera, 537. legorice, 659. Homopera?greproreeluset servisbonainci- sua
Filii Dei, in Hebrasodicunlurfilii angelorum, 45. Fi- tradens quidfiguret, 800et seq. Homo in lalrones
lii, in quos visitat Dominusiniquitatempalrum,qui suiil, dens quid designet, 814 el seq.
67 el seq. Filius unius anni erat Saul, exponitur, 98. Filii Honoriiicareminisierium, seu ofiiciumsttum quid sit,
Israel regem postuiantes,685ei scq. Fiiius prodigus al- 498. _
Irgorice, 820el seq. Fillum suum quomodoet cur dedil HorUisconclusus,Ecclesia,275.Hortus voluplatis va>
Pater, 815. Filius solus quao facit Baler, ipse similiter ritis, 340.
iacil. 848. Hurailitasei humilitatio,421.
INDEX 1S.ERCMANALYTICUS. IIGO
'
Hjdropicussanatus, 817 clseq Lex an sit causa mali, 470. Lex an faciat, an doccat
I pecctre, 475.Lex Mosaiea,cur dicta iex scripla, lex fa-
clorum, et non Evangelium;]ex E\angelii eur dicta, lex
Idolumquomodonihil esse dicalur, 527, gratias,lex juslilise, 438el seq.Lex quare data, quarenon
Idumasteexeidiumminalur, 588. stalim postAdasiapsum,559, 560. I.ex omuisimpletur m
Ignis et flamma moraliler, 59i. Ighis moraliler concu- dileelioiieproximi,quis sit proximus,565 el seq.
piscentia, 272. Libet viiss, et iripiices in eo scribendi, aut tribus mo-
IllumiuaLiodivinaseeundumbonilalemvarie impravisa dis, qui sint ab eo delendi, 450 et seq. Liber \ita3 quid
proveiiiens,manet simpla, el unificatiliuminata,955, 954 sit, 580.
el seqq. Libertales qualuor, 598.
Imago el similitudo quid sini, 57. Librorum sacror.imordo,numerus, auctoritas,15. T.i-
Jncarnatioquomodofacta, 452. hrorumsacrorumscriplores, 16.Librorum varia nomina,
IndumentumsanclorumChristus,et vice versa, 561. 18.
Inferni tres, 181,185. Ligni vitseel scienliss,39. Lignum, lenum et stipulam ^
Inimicis an ex prajceplo teneamur opcra pietatis im- quid dical Paulus, 519.
pcndere, 567, 568. Lillera quomodooccidat,515. _-'
Iniquitas mentita est de Deo et de se, quomodo et Locaofierendisacrificia,77.I.ocorumin Scripturismy-tf;. ~
quando, 203. Iniquilas mim apttd Deura, 489. slica signilicalio, 23.Locus in quo sLasterra sancla est,
Iunocenliumoppressio,impiorumviolenliaetstuUorum propler quid, 62.
de his judicium, 232 el seqq. Loqui linguaquid sil, 557cl seq.
Inleritiishominumet jumenlorumunus, 219el seq. In- Lot e Sodomisexiens eLuxor ejus retrospieiens quid
teritus sapienlis eLslulli unus, 197. exprimant, 646 el seq.
Invijibiiia Dei quomododieal pluraliler, cum Deus sit Luclaj quatuorChnsLi,592, 595.Lucta;quatucr Ecele-
simplex, 459. lnvisibilia Dci, cur poLiusPalrem quam si;e, 593, 594.
I"iiiumindicenl, 459. Lux in tenebrislucens, 833:Lux secundum quam ra-
fnvocatioet vocalioquid, 891et seq. luram dicalur Chrislus, cum sit lux illuminans,856 et
Ira Dei iii qua jura\it, 619. seq. i
Irasci etnon peccare, 575. M
Iris et coloresejus, 613.
Isaacan benedicendo Jacob omnino deceptus fuerit, MacbabMet mysteria qua3 nohls prajfigurant,748 el
G30. scq.
lsai quomodoadduxitseptem filioscoraniSamuele,99. Maianostranon diligimus,sed malanoslraaudire dili-
Isaiasproplieta cur a Seraphimpurgatus dicatur, 1111 gimusqrare, 155.
el seqq. Maledicliquomodosint, qui permanseruntin operibus
Israel et Fhilislhiim caslra, 683 et seq. legis, et quomodoomnis quidpendet in iigco : — an ct
Israelitarumliberalio, 64. Christus,558el seq.
Maliliamnonfacit Sapientia, sed permit.it esse in eo
J quod fecit, 188. -
Jacob ad Laban profeclio,ejus allegorira significalio, Mandalumnovum, ut dlligalis invicem, an sufiiciaii-d
630, 052. Jacob poliusquam Esau cur elegerit Deus, 489 sjlutem, el quare dicalurno\ um, 865ei seq.
ei r>eq. Manumaridam habens quid referat, 801. Mamic}d
Jacobusminorcur dicilur frater Donfni, 535 el seq. Deumlevare, 510,512.
Jairus et iiiia ejus, ei basmorroissa,quidfigurent, 811 Mare vita s&cularis,292.
cl seq. Mariaet Clnlslusex semineDavid,005 el seq.
Jephthe, 680. MarlliaeLMariasorores Laiari, 815el seq.
Jericlio subvprsioailegorice, 672. Roasdificalur,708. Mascuiisoli cur redimebantur,84.
Jerusalem obsidio prima eL secunda, el iames, 724, Msleria prima quando, cl ubi, ei qualij creataftit,
725. 51.MaleriaScripturs sacra?,24.
Joisalhas, armjger ejus, et mel quod gustavit, 68Set Meiiss3propositionis signiiicatio,664.
scq. Mentiriquid sil, 50.
Joseph quomodoChrislumreferal, 651cl seq. Meritasancloruman surficiantad Tuturam\itam compa-
Josue cl transilus Jordanis quidfigurenl, OIl.Ejus suc- randam,481.
ccssores,676. Micholsuperba, Davidautem humilis, 700ct seq.
Jubilopusquoto anno celebrabatur, 565. Millia quatuor hommum saliala panibus septem ot pi-
Judas el filii ejtts, el Thamarallegorice, 632, 653. scictilispaucis, 806et seq.
Juda3inon crodendoin Christum, qucmodo peceave- MirabilisscienliaDomiui,587.
runt, si credero hon poluerunt, 493.Judasorum inlideli- Modiqualuor cognoscendiDeum, 459el seq. .
tas et excKcatio,quomodo iuerit eausa ealutis gentium, Moeniael munilionesanima;, 274.
498 JJonogamusquis eensenduseliam seeundum Hiercny-
Judicabit Deus juslum etimpium, et lunc erit omnis mumet AugusLinum,598el seq.
rei lempus, 245. Moreshominumperversi, 244.
Judicia hominum tria pracipua, 548.Judieium omne Morsin olla, 718. Mortis auctor quomodo diabolus,
quomodoPatcr dederit Filio; et quid sit Palrem non ju- 616.
dicare qnemquam,848el seq. Mortuitres a Dominosuscitati qnid deraonstrent,812.
Judilb et mysteriaquasnobis exponit ej'ushisioria, 745 Motiocapilis exprimitdiversa, 297, 299.
cl seqq. Motusanimorumet carnis, 385, 534.
Jurare per Deum, per creaturamquid sit. Juramentum Moyseshisloriographuset propheta, 52. Ejusintentio
an sil bonuai. Jural Apostolusper Creatorem, 437-Jura- in scribendaGenesi, 55. Moysesquomodoaecuset Juda;os
mentnm quomodosit omniscontroversi» finis, 624. et Chrislmpxfuset, 849el seq. Moysinativitas,et exilus
JusiitiaDei et justitiahumana an sint contraria:, 899. lsraelde. ". lo, quidmoralilersignificeiit,(tiilelseq.
Justilia in se et justitia Dei quid, 882. Justiti» emcacia Mulier in . . iterio deprehensaquid reprasenlet, 739.
cur fideiet non charitali allribuitur, 458. Mulierin bello capta, 669et seq. Mulieresfructum suum
Sustosantiquos curdelinuit limbus.An Deus cos po- comedenles,515,514, 515.
tueral damnare, 458 Mundusquomodotolus in malignopositus, 551.
L Murusmoraliler,277, 278.
Laborare sub sole quid cst, exponilur, 123ei scq. N
Labores hominum,quorumet quis dicendusvanus, 123. Kaaman Syrus, et ejus lepra qua?adbssit Giezi,7I9,
Lacrvma3Chrisliutrum verosfiierinl necne; anraliona- 720.
biles, 858. Naasrex Ammomlarumrex et Jabes Galaadquid figu-
I.apis utrum in Deo vita luerit, et homoan in Deovita rent, 687.
ft.il, 835. Nabuzardan,726.
Lego uli legitime quid sit, 593. Legis impletio an ja- Katura tribus modisaccipitur,seeundu_q'_orumunum
stiiiccl, 450: eramus nalura filiiira;, 570.
Leprosi doeem munjaii, 823. Leprosus sanalus quid Navisin mare quid, 805.
signiiicet, 789el seq. Nazarethquid, el an ab ea passitaliquidbnni esse,_£i-
Levitarumhabilacula,675. Kecessitas el iniquitas diversiter ad Deum ciamrua:..
Leviticusunde eiquare dictus, 74. 507
1161 1NDEX RERUM ANALYTICUS. im
Noe inebriatio et vinea ejus quid allegorlce, 645, 644. Philosophicur sinl inexcusabileSj si fecissent quantum
Nomenmeum Adonai, exponilur, 63 Nomen Dei san- potuissent, an salvi fuissent. AnpoterantDeumdiligerr,
ctum, quod dicit Maria in cantico, muiliplex est, 427. 140, 441.
Kominafortiumin Israel, 104el seq. Pisces malos, aves bonos quomodosignificent, 638.
Novitatesvocam an omnes vilanda3,602. Pleniludo Christi secuudum quam naturam censebitur
Novumnihil sub sole, exponitur : temporum asternitas esse, et si dicafur secundum ulrumque, dubitatur quo-
refehitur, 144 etseq. Novumnihil sub sole, multo magis modosecundumhumanam, 835 et seq. Pleuitudo divinita-
nihil novum sugra solem, 146. tis cum sit una, quomododicatur omnis. Quomedo corpo-
Nox et dies ahimsemoraliter, 260,509. Nox et maxiilas -raliter dicatur habitare in Chrislo, 583 el seq.
allegorice quse sint, 260. Plumarium opus quid et quale, 70.
Numeratio populi Israel a David Dominoquare displi- Poena ipsa, quseculpa esl, utrum a Deo, 444, 445.POJ-
cuit, 702 el seqq. nam semper habet ,malilia, 244.Poenseinferni, quas pa-
Numeri novem mysticiScriptursesacr», 22. liuntur animasimpiorum, an sint maleriales, 590.
O Pamitenlia emendantimores imnelius an sit necessa-
ria, 554.Poeuitentisecommoda,549et seq.
Obedienliseveritas et virlus, 689 el seq. Poenitere quid sit, 446.
Obelos quid, 30. Polymita tunica Joseph, 56.
Obstetrices Sephora et Phua, utrum Hebrase an Mgy- Pontifices et sacerdotes quare angeli vocentur, 1107
ptise fuerint, 61. el seqq.
Oculi stulti in tenebris sunt, quomodo in finibussunt Portse et vectes earum quid significent, 280 el seq.
terrse, 196. Oculusnon saturatur visu, quare, 140 et seq. Portare Deum quid sit, 524.
Omnia an simul creala sint, 55. Omniatransitoria et Poteulia Dej non est modulisnostrse capacitatis _>e-
.anitati subj'ecta,138. Omnia tempus habere, 206, 215. iienda: nec qualenus possit disquirendum, 425, 426 el
Omnia qusehabent esse ex Deo, an debeaut dici esse de
Deo, 500. Omniasubj'ectasub pedibus Christi, 6.15. Om- seq. Potestas diaboli in quo sit diminuta post mortem Chri-
ma fecitDeus in pondeie, numero et mensura, 880. sfi, 457 elseq. Poteslas peccandi an sil a Deo, 505. Po-
Opera Dei perseverant in seternum, 242. Opera cura testalem qualem posset dare Deus servis suis, si vellet,
fiant varia intentione, quomodo reddet Deus unicuique 840.
secundum opera sua, et quomodo secundum propria. Prascepta et sacramenta Iegis naluralis et legis Scriptas,
Quomodo'secundum opera, cum varia fiant voiuntate. "660.
Quomodoin puero baplisato, qui salvus est sine opere. PraBcineliolumborum quid sit, 816 et seq.
Opera sunl transitoria, poenseaBternse,quomodo secun- Prsedestinalio quid sit, de quo fuit, de persona an de
dum opera, 447, OSetseq. Opera ante fidem, utrum sint nalura, 434.
penilus inutilia, 459. Opera mortua quas vocet Paulus, Prsedestinatorumet numerus an possit au-
622. Opera Dei triplicia : de nibilo creare, ex materia geri vel minui, 486, elreproborum seq.
formare, mediante nalura facere, 852. Operarii in vinea Pra^lati qui mederi negligunt, 295. Pralalis Iriplici
allegorice, 797. Operumsex dierum distinclio, 54. modo loquuntur subditi, 288.Et de quibus sil eis eruber
Oralionis Dominicaset septcm ejus peiitionum expla- scendum, 288 et seq. Praelatorum et subdiLorumcuipa
Ealto, 767 el seq. 294 et seq.
Originale peccatumquid, quaresic vocatum,quare po- Prsemium consequitur semper virtus, 24i.
steris imputatur, quomodo in baptismo deleatur; quo- Pra;ordinationes Dei quomododuo, 568 et seq.
modo a parentibus transit in sobolem per carnem, cum Prasscienliaan sitcausa prsedeslinationis,etan esset iu
non sit in sola carne, 460,461. Deo si nulla essent futura; an sit causa futurorum; an in
Ovium pastores cur delestentur .ffigyptii,et cur oves ferat rebus futuris necessitatem eveniendi, 483,484, u
non comedant, 58. seq.
Primitias de parte pecuniasdicit, 69 el seq.
Primogenitorum KancU_calio,'65."
Pallii
~Panes Samnelisstissio quidfiguret, 691. Princeps mundi quomodoejectus foras, 860.
et
quinque pisces3uo, aliegorice, 758 el seq. Pa- Probatica piscina et ejus virtus, 757 et seq.
nes in deserto an in se, an ex addilione aliqua multipli- Promissiones vel prophetise Dei tribus modis fiuiil,
eati fuerint, 850. 892 et seq.'
Paradisus voluptatisquid allegorice designet, 658 el seq. Prophetiss tria genera, 356.
Paraiyticus demissusper teguiam et sanatus, quid, 808. Providere bona coram Deo quid sit, '549.
Passionespeccatoruin quid, 473. Pugillus melior est cum requie, quam utraque raanus
Patientes et impatienles, 883. ' plena cum afflictione, 255.
Pali propter Christum an sitbomim et donumDei,576, Puniat an aliquem Deus sine misericordia, 505.Puniat
577. an Deus bis in idipsum; quid sitbis punire, 574.
Paulus varie inlerpretatur, 431. Paulus' an menlitus
fuerit promittendo se venturum ad Corinthios, cum non Q
venerit, 514 et seq. Paulus quomododubitet in corpore, Qualitaset quantitas m Quobus«onsiderantur,882e<s^'
an extra corpus raptus sit in ccelum,552 et seq. Paulus
quomoijopeccatorum primus, 596. Paulus cur non pra»- 11
posueril et nomen et dignitatem seribendo ad Hebrasos,
609. Babalh et diaoema regis ejus, 702.
Pax inDeo etpaxadDeum, quid, 886. Rabbi quod dicilur interpretatum magisler, quis hoe
Peccare in Deum quomodogravius est quam in proxi- dixit, 840.
mum, 524. Ratio naluralis an aliquid possit sine gralia adjuvanle.
Peccataactualiaan sint ex peccato Adse,458.Peccatum Quomodosit nunc infirmior quamante peccatum, 441,442.
primum, 41. Peecatum in foribus, 44. Peccatum
'- an fiat Rebeccse ad Isaac adduclio, 647 el seq.
operatione Dei, 442 et seq. Peccatum 0,"iritum sau- Redemptio nostra cur per mortem Christi facfa sit,
clnm quid; an irremissibile, 447. quam solo verbo facere potuerit; an convenientiori modo
f-ntateuchon quid, 29. fieri; cui prelium ej'ussil datum, an Deo, an dia-
Persecutionem quomodopatientur omnes volentes pie Eotuerit olo ; a quo sit homo redempius, 457. Bedemptio et re-
in Christo vivere, cum Eeclesia pacemj'am habeat,J60* et missio peccalorum an idem sint, aut quomododifferunt,
seq. Persecutiones Ecclesise quatuor, 324 el seq. 569.
Personas .aecipere qnid sit, et quomodoDeus non sit Regum Hbri quot et quorum, 95,
personarum acceptor, 449.Personse qusesacrificiaofferre Remmon Dlii et Isboselh mors, 699.-
possunt, 75 el seq. Rerum universilas utroque modo incomprehensibilis
Perversi difficile corrfguntur, explanatio, 159ei seq. est, 140.
Petitiones septenTorationis Dominicas quomodo se- Respeclus Dei triplex, 422, 425.-
ptem vitiis capitalibusopponantur, 777 et seqq: Retis in mare emissio explicatur, 761 el seqq.
Petrus an \ere reprehensibilis fuerit gentes cogendo Rex ponens rationem cum servis suis. Rex qui feoil
judaizare, _56. nuptias fiiio suo; allegorice exponitur quid adumbrent,
Pharaonisservi duo, 655et seq. 798et seqq.
"Pharisseuset publicanus in templo orantes cuid exhi- 796, Risus malus, error, 165.
teant, 824. Roboam et Jeroboam, 707.
Philemo, et ad eum Epistolse argtimenlum, 607. Bogare Patrem ionomine Christi qnid sit, 865.
Philippenses,'et adeos Epistola, 573. Ruth etierra Moabquid referanf, 680.
PATROL. CLXXV. .7
Ii05 INDEX RERUM ANALYTICUS. 1164
S Symbolalicet dissimilia pulcbre demonstrant eoilestia
et divina, 955et seqq.
Sabbala quatuor in Scripturis, 6S. Sabbala qualuor Synagogseangelicseordinationisrepetitio, 1099el seqq.
* sint, 661.
qua; Syntagma,id esl compositio,50.
Sacerdolesreprobandi, 666 el seq.
SacrificiaeLeorum allegorise, 663. Sacrificium, oblalio- T
el libamen qusesint, 74 et seq. Tabernaculum animse quid sit, 273. Tabernaculum et.
Sseculumunde dictum, 897. ea quas offerendaerant in eo, quid figurent, 661.
Sagiua in mare missa, allegorice exponitur, 794 et seqq. Tabulseduaedecalogi, 660, 665.
Sagitta salutis, 722.
Salomonisin Ecclesiasle intentio, 115. Modustractandi Templi Salomonisstructura, 106et seq
in eo, 116.Salomonisnomina etiibri, 115,116. Salomonis laria Tempora et eausseofferendi, 76 et seq. Tempora SKCU-
et tempora aslerna, 605. Temporisest subjacere mu-
fercula, equi, prafecli, uxores, llironus, 705,704 el seqq. tabilitati, 207. Temporum ac gestorum in Scripturismy-
Samariseobsidioct fames, 720.. stiea significatio, 25. Tempus nascendi, et tempus mb-
Samaritanasmulieris hisloria allegorice exponitur,[' 755 ' rlendi, 209,212, 228.Tempus tacendi et lempusloquend",
et seq. 225, 254. Tempus plantandi et tempus evellendt,
Samson et de eo moralitas, 680. SamsonisInterpreta- 212, 213, 217, 229. Tempus occidendiel lempus sanandi, 215,
et
lio, ejus capilis rasio moraliler, 263. 217, 219, 229. Tempus deslruendi et tempus asdificandi,
Sanatio filii Teguli a Domino, 757, 218, 220, 229. Tempusflendi et tempus ridendi, 218, 220,
Sancti an et quomodointerpellent pro nobis, 487. 229. Tempus belli et lempus pacis, 225. Tempus dile-
Sapiat cuis plus quam oporteat, 502 et seq., 897 el seq.
Sapientiaattingit a fine nsque ad finem^forLiteT, et dis- clionis et tempus odii, 224, 234. Tempus acquirendi et
-ponit omnia suavifer, exponitur, 185 el seqq. Sapientia tempus perdendi, 251. Tempus scindendi et tempus co.s-
235. Tempus gratije cur dies salulis dicitur, 548.'
Siominisin hac vita, 197. Sapienlia lux est; error et stul- suendl, Tenebras nonvidet in
qui tenebris est, 178.
'
litia lenebraj sunt, 178. Sapicnlia omnis CumsitaDeo, Tentare Dominum quid sit, 66.
qnomodo diclum : Perdam sapientiam, etc, 515el ssq. Tenlatio el a quibus fiat, 618. Tenfationes qus,-
Sapientia Verbi quo evacuaret crucem Christi, 515. Sa- tuor, 711etqusesil, seq. Tentationum tria genera, 529.
Xjieniiamet virtulem quasrenlium multiplex varielas et Terra et ccelummundi; terra et ccelumhominis, 191,
vanitas, 177et seq. Sapientis oculi in capile ejus, 182. Terra luroris quid sit allegorice et moraiiter, 517. Terra
Saul tria millia militum eligens quid exprimerel, 687. in seternum slat, et homoslare nequit, 151 el seq.
Ejus reprobatio, 689. Testamentum Y"etuscur probemus. Cur illud dicatur
Scabellum pedum qui sint moraliter, 270. Yetus, et sequens Novus; quse discrimina sint inter duo
Sceptrum varie capitur, 84. 626, 627.
Seienlia Dei an possit augeri vel miuui, 485. Scienlia Testamenla, Teslimoniuman Filius non perhibeat de se : et quo-
quomodo et non eharilas infleL,527. modo opera ejus teslimonium perhibeant, 849.
Scribiinlibrovitsesecundumprsescientiam,quidsit, 492. Theoiogiasdivinaaet humansedifferentiseet earum de-
Seriptores NoviTeslamenli, 18. 925 et seqq. Theologiam cur traclandam
Scriptursequsa merentur vocari divinas,10. Scriptura monstrationes, Dionysius Areopagites, poslquam susceperat
divina quomodoab aliis differat, 11. Scripturse sacrssin- susceperitfidem catholieam,929et seqq.
teiligentia triplex, 12. Non omnialamen tripliciter expo- Theristrum quod genus vestis, 57.
nenda, 12. Scripturas interpretatio lilteralis et historica Thesaurusin agro absconditus quid sit, 794.
est necessaria, 15. Scriptura sacras translaliones varise, Thessalonicenseset ad eos Epistolseargumentum, 5S3,
17. Scriptura sacra cur dicta Yetus et Novum Testamen- S86el
tem, 19. Scriptura sacra quem fruclum pariat, 20. Qtiem seq.
fructum ex.aliis capial, 20. Quid aijis prseslet, 21. Sci- Threnorum inlerpretatio et expositio, 255 el seqq.
Tibiam super femur percutere, 94.
plura sacra etEvangelium, 827 el seqq. Timor mulliplex, ulrum initialis faciat servum an libe-
Seminalor et semen ejus quid, 792. , rum, 890, Timores duo, 855. Timores quatuor sacra Scri-
Septem dona Spiritus sancli, 410, 411et seq. Septem diseernit: exponuntnr, 427,428.
cralionis Dominicsepetitiones, _D_,405 et seq. Sefjtein ptura Timotheuset ad eum Epistolasargumentum, 595.Timo-
vilia et septem virtutes illis conlrarise,400, 401 el seq. Uieum cur tria posuit, quse sunt gratia, miseri-,
Serpentis formamcur sumpsit (enlalor proloplasiorum, .ordia salutans, et pax, 594.
41. Serpentes Moysiet magorum an veri, 65. Titus et ad eum Epistolseargumentum, 603.
Servire injiovitate spiritus quid sil, 889, Tobiaset mysteriaqusedesignat ejushistoria,757-efse^
Servilutis quatuor genera, 572, 573. Servitutis qua- Transitus discipulorumper sata, 791.
tuor modi, 423. Tremor beatorum spirituum quid sit, 417
Servorumtria genera, 556. Servum quomodo se dicat Tribulatio triplici modocontingit, 886
Paulus, 451. Tristega in arca, 47.
Seth, Cainet filii eorum, 640et seq. Turris Babylonica,49.
Sibilus varias indical affeetioncs,297, 299.
Sina mons quomodofumavit, 89. D
Sindonissimplicitas et allegoria, 580.
-Sol Christum, luna Ecclesiam, slellse fideles quomodo Umhra, corpus, etspiriLus quomododifferant, 584. si-
Unctio 715. Unctio et vestes sacerdotis quid
exprimant, 638.Solismotuscircularisexponitur, 1Soelseqq. gnificent,Eiisei, 665.
Solliciludo dupleXjbona el mala, 912. Utilitas proveniens bonis ex eo quod vident malos pa-
Somniorum tria genera, 5S5et seq. niri, quassit, 495.
Spes quid sil; an babealur sine charitate, 464, 463. Utres \eteres et utres novi, quid allegorice, 809.
Spiritualia quatuor sunt prascepta : exercitia, virtutes,
e&arismala,555. V
Spiritus ad solis instar pergit, et in circulos suos re-
vertitur, 157. Spiritus an aliquod postulet et non obli- YaccaearcamDe_reportantes, 685.
neat, 482. Spiritus immundusexiens ab homine, quseloca Yanitas cupiditatis in tribus constat, 120. Yanitas re-
<qua_.'at,791. Spiritus sancttisan procedat etmiltatur a se rum et hominum occupalio pessima, 131 el seq. Yanitas
sicut a Palre et Filio. Quomodo sit amor quo Pater Fi- rerum probatur per eiemeutorum corruplionem,' 121.
liumetFilius Patrem diligit, 502. Spirilus sanctus cur Yanitas si sint omnia quemodoipse Salomonnon vanitas,
mortaiita-
per divinitatem significatur, 440. Spirilus sanctus Iripiiei 125. Vanitastriplex, raulabilitatis, curiositatis,
modo datur, fusioue, infusione, effusione, 554 elseqq. tis, iiSelseqq. fictilia quos sigaifieent,
Spiritus sanctushsereditalisnoslraepignus de vel arrha, 509. Yasa aurea, argentea, Hgnea, " \
Spiritus sanelus an dici possil prineipium principiont 604.
Yenator cur fuerit Cain, cumnou licuent tunc carmbus
FiliuSj 830.
Stoiaunde dicla, 57. vesci,45. ... tria
SLultuseomplicat manus suas, 235. Stultus in fenebris Verba novissima David, 105.Yerba rnsunl, sirepi-
ambulat, et oculi ejus in iinibus terrse, ,182. tus, forma, intellectus, et quid singula,610 ct 52 el seq. Yerbo
Sunamilismulier et Eliseus; tabernaculum sedificatum; porfare omnia quomodo dicatur Deus, seq. Verbo-
puer suscitatus, 716ei seq. rum Ecclesiastsenova lilteralis etmnraiis expositio, 153
Superbia , invidia et ira divinse polestati potissimum el seq. Verbum duo significal; cur Filius Dei dicatar Yec-
repugnant, 775el seq. Siiperbisegenus duplex et humili- bu_i, 851.
titis, 904 et seq. Veritas non invenitur nisi ab iis qui eam in veritale
Surdus et mutus sanatus quidalle^orice, 805 etseq. quserunt: quisuntqui quterunt eamin veriiale, 169.
4ISS ORDO IiERUM QU_E 1N ISOC TOMO CONTINENTUR. 1186'
Yia polluta et vasa sancta, 100.Via ires significat,Chri- Volunlas cum opere an plus valeat quam sine opere,
stum, legem Dei, \itam prasentem, 298. Via trium die- 438. Voluntas Dei pro benepiacito, 515. Voluntasomnis
fum quid exprimat, 664. ulrum sit a Deo, 445, 444. Volunlas el aclio mala utrum
Vicfimsesecundum Isidorura, 668. pcrDeumfianl, 852 et seq. YolunlasChristi triplex, 879.
Vindemiaria Deo quid sit, 513-515. Voluntas Dei multiplex, 884. Yolunlas Dei bona, bene-
Yinea et agricolsequid, 826 et seqq. placens, perfecta qusesit, 905.
Yirprudens etaudiens verbumDei quissii, 789.
Virgarumqttas deeorticavit Jacob allegoriea expositio, X
651. Xenouhontisoeconomicus,51.
\ irgines deeem cum lampadibusquid nobis exponant,
199. Virgo Synagogaet Ecclesia, 527 el seq.
Virtutes quare eommuniter nominenlur omnes essen- z
tite coclcsles,1105el seqq. Zacnteus, 825 et seq.
YisioElisein monte, 712el seq. Zelus quid et in quo sit, 318. Zelus seu semulatio Ju-
Yita aetivaet vita contemplativaquid, 801.Vita dupiex, dseorum,quid el qualis fuit, 494.
una secundum spirilum, allera secundum carnem, 210. Ziphei, 695.
Vivere sibi et mori sibi quid sit, 903. Zizania quam superseminat inimicus quassit, et quis
Yocareet juslificare an differant; an omnes voeati sint inimicus, 792et seq.
prsedestinati, 487. Zoroaslesinventor magiae,49.

OU_E IN HOC TOMO COKTINEKTDR.

HUGO A SANCTO VICTORE. CAP.IX et I in Levit. — De, nomine Levitici et quia-


OPERUM PARS PRTMA. — EXEGETiCA. — que in eo distincte tractalis.— 74
I. 1N SCRIPTURAM SACRAM. CAP.X et II in Levit. De sacriflciis, oblatione et
libaiione. 74
DE SCRIPTURISET SCRIPTORIBUSSACRISFRM- C-.p.XI et III in Levit. — De personis a quibus fiunt
KOTATIDKCULiE. prsedicta. 75
CAP.I. — QuseScriptarse divinitatis nomine singuiari- CAP.XII IVet inLevit. •—De temporibus et causis in
lcr appellarfdebeant. 9 eis offerendi. 76
CAP.H. — Quod divinaScripturaab aliis distinguitur in —
CAP.XIII et V in Levit. De locis, causis et exposi-
maleria et modotractandi. 11 tione litterali Leviliei. 77

CAP.III. De triplici intelligentia sacrseScripluros.11 —
CAP.XIV. Adnotatiunculsein Numeros. S4
CAP.I\r. — Kon omnia in divino eioquio comperta, sed —
CAP.XV. Adnotatiunculaein Deuleronomion. 86
qussdamduntaxat ad dictam tripiicem inLerpielaLionem ADNOTATI__;CUL__ "ELUCIDATORLEIN LIERUM
o>seadigenda. 12 JUDICUM. 87
CAP.Y. — Quodsit neeessaria inlerpretalio litteralis el ADNOTATIUNCUL__ ELUCIDATORLEIN LIBROS
historiea. 13 REGNUM. ~

CAP.VI. De ordine, numero et auctoritate librorum , ln Regum primum. 595
sarrseScriplu_s. 15 In Regum secundum. 100
CAP.VII. — De sacrorum librornm scriptoribus. 16 In Regum tertium. 106
CAP.VIII.— De bibliothecseYeteris Testamenti repa- In Regum quartum. 112
ratione. 17
CAP."IX. — De diversis Scripturse sacrce translalioni- IN SALOMONISECCLESIASTENHOMILLEXIX.' j
bus. 17
CAP.X. —De scriptorihus NoviTestamenti. 18 Prsefalio.— De varia sacrse Scripturseexpdsifione, et
CAP.XI. — De scriptis apocryphis. 18 de Salomonisintenlione. 115
CAP.XII- ^- De bibliotheese et variis Homilial. — De titulo operis, Salomonisnominibtis, et
interpretatione, libris et principiis hujus operis, de vamtalum explana-
librorumnominibus. 18

CAP.XIII. De fructu divinaalectionis. 20 tione. 113
— Homilia II. — De probalione vanitatis omnium sub
CAP.XIV. Quem fructum sacra Scriplura ex aliis co-io: per eiementorumcorruptionem,per rerum
capiat, etquid aliisprseslet; et deseptem circumstantiis genera-
tionem, successionem, et eorum quas iuerunt oblivionem.
quibusres significatae

discernuntur. 20
CAP.XV. De numeris mysticis sacrse Scripturae. 22
CAP.XVI. — De locis, temporibus, ac gestis myslicis Eomilia III. — QuomodoEcclesiastes probet per sua-
sacra3Scriptinxe. 25 opera omnia hominum opera vana, cum prafdiclonmi ,

CAP.XVif. Demateria sacrseScriplurse. 24 epiiogo. l^9

CAP.XVIII. De difucultalibussacrseScriptura;. 25 HomiiiaIV. — De rerum vanilate, et hommum occupa-
ADNOTATIONES ELUCIDATORLEIN PENTATEU- tione pessima. 1S1
CIION. —
HomiliaV. De dictorum verborum Ecclesiaslsslilte-
CAP.I. — In prologum divi Hieronymi inPentateuchon rali etmoraliexpositione. 155
adnotationeselucidatoriae. 29 HomiliaYJ.—Quid sit distendi in occupationepessima. ,

CAP.H. De nomineprimi libriPenlaleuchi. 52

CAP.III. Quodseribendo Genesim Moyses histo- fuit HomiliaVn. — Quod perversi difficilecorrigantur. 159
riographus et propheta; et quod duo in ea attendenda: Homilia VHI. — Quod homo a verilate aufugit : nt
ulpote veritasrerum gestarum, et forma verborum. 52 Adam in paradiso fugit, et absconditse. 164
CAP.IV. — Quffisit intentio Moysi in Genesi, et an —
HomiliaIX. De"diversis vanis Ecclesiastasconatibus.
simul dmniacreata sint. 55 169

CAr.V. De materia prinia, quando, et ubi, et qualis Homilia X. — De reliquis vanitatibus usque in eum
crcata sit. 3* locum : t Stultus in tenebris ambulat. t 172
CAP.VI. — De operibussex dierum dislinctis. 54 HomiliaXI. — Qui sint lines terrse in quibus sunt ocull
CAP.VII. — Aduotaliones elucidaloriselam verborum stuliorum : etquomodo sapientia attingit a fiue usque ad
quamsententiarum Geneseos,per singula fere, uti ea ad- finem forliter, etc. • ,. , .
.translatio-
notabimus, capita. 35 Homilia XII. — In illud, secundum aliam

CAP.VIU. Sequuntur ej"usdemAdnotaliunculseeiuci- nem- e Ocuiislultoruminiinibusterrse; t ubinoslra habet:
daloriaain Exodum. 61 « Stultus in tenebris ambnlulj elinreiiquacapifis secundi:
Adnotatiunculffi ln Le\iticum. 71
H6. ORDO RERUM 1168
HomiliaXIII.— Quomodoomnia tempus suum babent. CAP.VI. — De exitu Lot e SodomTs. 6J6
204 CAP. Y H. — De hoc, quod tentavit Deus Abraham. 647
HomiliaXIV.— ReUquorumqusesuum tompus babent CAr.VIII. — De Sara, et morte, ac sepulturaejus. 647
declaralio et dictorumrepetitio. 215 CAP.IX.— Quomodoadductaest Rebeccaad Isaac. 647

Homilu XV. De lempore et tempori subj'eclisper CAP.X. — De Abraham, Isaac, et pueris eorum, ac
aliam interpretalionem. 219
Ilomilia XVI.— De spirituali intelligentia eorum qtias puteis. 618
GAP.XI. — De benedictione Jacob. 649
de tempore dicta sunl. 223 CAP. X II. — Quomodoperrexit Jacobad Laban. 649
HomiliaXVII.— De animorumeonfusioneex tempo- CAP.XIII. — De virgis,quas decorticavitJacob. 651
rum transitu. 256 CAP.XIV.— De Dina filiaJacob. 651

Homilia XVHI. De perversis hominummoribus: et CAP.XV. — De historia Joseph. 631
quid ex eis censueritEcclesiastes. 244 CAP. X VI. — De Jacob,et liliis ejus. 632
HomiiiaXIX.— De innocentiumoppressione,et dere- CAP.XVII. — De Juda, acflliis ejus, et Thamar. 652
Relione: et vario ct stullo impiorum de hac vila judicio. CAP.XVIII.— De duobusservis Pharaonis. 655
232 —
CAP.XIX. De aromalibusquibus conditus est Jacob.
ADNOTATIUNCUL__ ELUCIDATQRLEIN THRE- 654
NOS JEREMLE. |235 LIBER TERTICS. — In reliquosFenlaieuchilibroset primo
ADNOTACIUNCUL__ ELUCIDATORLEIN JOELEM in Exodum.
PROPHETAM 522 CAP.L—DenativitateMoysi,et exitu Israel de iEgypto."
EXPOSITIOMORALIS IN ABDIAM. 653
Prafatio. 371 CAP.n. — Deiisqusespiritualiter Dominum vel Chri-
Exposilio. 572 stum significant. 656
DE QUINQUESEPTENIS. CAP.III. — De jEgypto, deserto et terra promissionis.
CAP.I. — Quaeuamsint quinque septena in sacra Scri- 658
ptura conlenta. 405 —
CAP.IV. De mandatodileclionis. 6&S
CAP.II. — Quantamperniciem hominiinferant seplem CAP.V. — De praeepLislegis naturalis et scriptie. 669
viLiamortaiia. 405 CAP.VI. — De duabustabulis. 660
CAP.III. — Quibus saucti Spiriius donis tres primse CAP.VII. — De qualuor Sabbatis. 661
Dominicasorationis petitiones respondeant; et quibus CAP.VUI.— De furto, mendacio,et perjurio. 661
vitiis medantur. 407 CAJP. IX. — De construclionetabemaeuli, et de offte-
CAP.IV. — Quibusitem donis quatuor postremse peli- rendisin eo. 661
liones accommodenlur,et quihus malis remedium prse- CAP.X. — De sacrificiis. 663
stenU 409 CAP. X I. — De meusapropositipnis. 664

CAP.V. De septem donis Spirilus sancli. 410 CAP.XII.—DeTia trium dierum. 664
EXPLANATIO IN CANTICUM DEAT__MARLE. —
CAP.XIII. De duobusteslamenlis. 664
Prologus. 413 CAP. —
XIY_. De duabus tabulis, duobus cherubim, et
Explanalio-. 414 duabustubis. 665
QU^STIONES ET DECISIONESIN EPISTOLASD. CAP.XV.—De unctioneet vestibussacerdotis. 665
PAULI. —
CAP.XVI. De praeputiisarborum. 663
I. — In Epistolamad Romanos. 431 CAP.XVII. — De sacerdolibus reprobandis ex libro
II. — In Epislolamprimam ad Corinlbios. 513 Pastoraliscursebeati Gregorii. 666
III. — Iu Epislolamsecundamad Corinthios. 545 CAP.XVIII.— De viclimisex libro Isidori. 668
IV. — In Epistolamad Galalas. 555 CAP.XIX.— De primogenitobovis, etovis. 668

V. In Epistolamad Ephesios. 567 —
CAP.XX. De muliere capta in bello. 669

VI. Jn Epislolamad Philippenses. 575 —
CAP.XXI. Konarandumin bove sfmulet asino. 670
Vlf. —'InEpislolam ad Colossenses.- 581 CAP.XXn. — De vesie ex lana et lina contexla. 678
VIII.--. In Epislolamprimamad Thessalonicenscs. 585 LIEERQUARTUS. — III librosJosue, Judicwn el Rulli.

IX. In Epislolamsecundamad Thessalonicenses.589 Prologus. 663
X. — In Epistolamprimam ad Timolheum. 593 CAP.I. — De Josue et transitu Jordanis. - 671

XI. Ju Epislolamsecundam aolTimolheum 601 —
CAP.II. De iiiiis Ruben, et Gad, et de dimidia iribu
XII. — In Epistoiamad Tilum. 605 Manasse. 67_
XIII — In Episfolamad Philemonem 607 CAP.III..— De subversioneJericho. 672
XIV. — In Epislolamad Hebrasos. 607 CAP.IV. — DeeiutateHai. . 675,
, APPENDiX. —Exegetica dubiain Scripluram CAP.V . —De altari quod construxitJosue. 674
sacrani. —
CAP.VI. De doloGabaonitarum. 674
POSTERIORUMEXCERPTIONUM LIBRIXIH, conti- —
CAP.VII. Delevitis. 673
nenles ulriusque Teslamenti allegorias. CAP. —
VIII. De Chananseisfributariis. 675
635 CAP,IX, — De successoribusJosue. 676
Prologus. —
CAP.X. De Debora. 676.
Prologus aller. 653
ALLEGORLE INVETUS TESTAMENTUM. —
CAP.XI. Sensus allegoricusde area. 678
LIBER — In tibrumGeneseos.— Ab initiomundi
PRIMUS. CAP.xn. — Sensusmoralisde area. 678
v>quead Abraham. —
CAP.XIU. DeGedeoneet bello Madianilarum. 678
OP. I. —De significationecosliet terrse. 655 CAP.XIV. —De Gedeone,et uxoribus ejus, et fiiiis.679
CAP.H. — De coelo,terra, et operibussex dierum 656 CAP.XV.— De Jeplile. 680
CAP.III. — De aquis superioribuset inrerioribus. 657 —
CAP.XVI. De Samsone. 680
CAP.IV. — De soie, luna el sleliis. 638 —
CAP.XVII. Moralhasde eodem. 680
CAP.V. — De piscibuset avibus. 658 —
CAP.XTIII. De Bulli 680
CAP.VI. — De paradisovoluptatis. 658 —
LIBERQDIKTCS.Iti librum Hegum. I — Ab Belcana
CAP.VIf — De furmalioneprimi hominis. ad
659 usgue David.

CAP.VIII. De Adam, Eva el serpente. 659 Prologus. 681
CAP.IX. — De sex diebus operationis divinse,et de CAP.1. -_ De Helcanaet uxoribus ejus. 681
659 —
CAP.II. Moralitasde eodem. 681
Eeplimoquielis. CAP.III. — De Annaet Samueie. 682
CAP.X. — De Adam,Eva et filiiseorum., 610
— et PhineesfiliisHeli. 683
CAP.XI. — De Seth, Cainetfiliis eorum. 640 CAP.IV. De Ophni,
CAP.XII — De Enos, Henoch, el Noe. 611 CAP V..— De Heli et filiis ejus rursum. 685
CAP.XIII. — De arca et diluvio. 641 —
CAP.VL De caslris Israel, et Philislhiim. 685
CAP.XIV.— Moralissenlentia de arca. 612 CAP.VII — De arca Dei, et filiisHelimortuis. 684
CAP.XV. — De corvo et columba. 645 —
CAPVIII. De area Dei, etDagon. 681
' CAP.IX. — De aggravationemanusDomini super Azo-
CAP.XVI.— De iridis coloribus. 645
68*
CA_.XVII.— De vinea Noe, el ejus inebriatione. 613 tios. —
CAP.XVIH.— Moralis s.entenliade eodem. 614 CAP.X. De duabusvaccis,qusereportaverunt arcam.
LIBERSECONDUS. — De reliquis mysleriis Geneseosab 685
Abraham usquead Moysen. CAP.XI.— QuodfiliiIsrael postulaverunlregem.
" 685
CAP.1. — De exitu Abrahamde lerra sua • 6k> CAP.XII. —ItemdeSaul. 686
('A.. II. — Moralisexplicaliode eodcm. 645 CAP.XIII. — De Naas rege Ammonitarum,et de Jabc
CAP.III. — De sacriiicioAbralia?. 643 Galaad. 687
CAP.IV. — Moralisexposiliode eoriem, 616 CAP.XIV.— — De tribusmillibus eleclis a Saule. 6§7
CAP.Y. — De triplici circumcisiono, 6*6 CAP.XV. De eo quod non inveniebatur faber ferra-
IIG9 QU_E IN HOC TOMO CONTINENTUR.
ricsin terralsrael. 688 CAP.XXXIX.— De prima obsidioneHierusalem. 724
CAP.XVI.— De Jonatha et armigero ej"us 688 CAP.XL.—D-secundaobsidioneHierusalem,elfame723
CAP.XVII.— De Jonatha etmelle-quod gustavit. 688 CAP.XLI.—Deinterruptionemuri, etfuga Sedecni». 7_5

CAP.XVIU. De reprobationeSauiis. 689 CAP.XLII. — De Nabuzardan. ' • 726
CAP.XIX. — De virtute-_bedient.se. 689 CAP.XLffl. — De translalione Juda. 727
LIBERSEXTUS. — In I et II Regum. — A David usque LIBEROOTAVCS. — Ih duos priores libros Esdrm.
ad Salomonem. CAPI. — De Cjrq et liberatione captivorum et restan-
CAP.I. — De scissione pallii Samuelis. (691 ratione tempif. In primum Esdrse. 727

CAP.II. De Saule, David et cithara ejus.. 691 CAP.II. — Quid 'notet, quod, Judsei post septuaginta
I II. —De acie Israel et Philisthiim. 692 annosliberantur. "
CAP. 727
CAP.IV. — De Philislhiim et de Gohathlierum. 695 CAP.III. — De numero vasorum,qua3relata sunt de Ra-
CAP.V. — De dilectione Jonathseet David. 695 bylone. 728
CAP.VI. —De Jonatha etDavid absconditoi'nagro. 693 CAP.IV. — De numero revertenlium de Babylone. 728
CAP.VII. — De eo quod David mutavit os suum coram CAP.V. —De numero animalium. 729
Aehis. 694 —
CAP.VI. De oblalioneprincipum. 729
CAP. V ni. — iis
De qui convenerant David. 694 V II. —
CAPIX. —De Ripheis. - ad 695
CAP. De fundatjone templi.
CAP.VIII. — De hostibus Judseet
729
729
Benjamin.
CAP.X. •—De eo quod David prsecidit oram chlamydis CAP.IX. — De dedicationedomusDomini. 750
Saul. . 695 CAP.X. — QuomodoEsdras significat Chrislum. 750
CAP.XI. — De vefiaisAbigail ad David. 695 CAP.XI — De circuraspectionedoctorum. 751

CAP.XII. De Abigail et Nabal. . 696 CAP.Xn. — Generalis sententia de toto sedificio. 752
CAP.Xin. — De Amalecitis. 696 CAP.XIII.—De Sanabaliatirato, et de Samaritanis.732
CAP. X IV. — De montibus Gelboe. . 697 CAP.XIV. — De cauleia asdificantium. 752
CAP.XV.— De eisdem. 697 CAP.XV. — QuomodoSabbatumobservabant. 733
CAP.XVI.— De AscensioneDavidin Hebron. 698 CAP.XVI.— De bifariadedicatione civitatis. 734
CAP.XVII. — De Abner et Asael. 698 LIBERKOKUS. —-In libros Esther, Tobim, Judilh et Ma-
CAP.XVIII. — De longa ooncertatione inler domum chabmorum.
Davidet domumSaul. 699 CAP.I. — De mysteriis, qua_continentur in libro Esther.
CAP.XIX. — De sermone
' quem intulit Abner ad senio- 735
reslsrael. 699 CAP.II. — De mysteriis quse continentur in libro To-
CAP.XX.— De niits Remmon et mortelsboseth. 699 bise. 757
CAP.XXI.—QuomodoDavid expugnavitHierusalem. 700 CAP. i n. — De mjsteriis quse conlinenlur in libro Ju-
CAP.XXH.—DesuperbiaMichoI ethumi!itateDa\id. ,700 dith. 744

CAP.XXIII. De Hanon et servis David. 701 —
CAP.IV. De mysteriis qusecontinentur in libro Ma-

CAP.XXIV. De Rabalh et diademale regis ejus. 702 chabseorum. 748

CAP.XXV. QuomodoDavid numeravit Israel. 702 ALLEGORLEIN NOVUMTESTAMENTUM libros
LIBER — —
SEPTQICS.In III et IV Begum. A Salomone novem complectentes.
ad
usque transmigralionemBabylonis. ALLEGOMiE INEVAKGELlA.
CAP.I. — De diversis lerculis et equis Salomonls. 703 Prologus. - 731
CAP.II. —De sapienlia, prsefeetis,subjectis, et uxoribus LIBERPWSIUS. — De mysleriis Evangelh sancti Joannis.
Salomonis. 705 CAP.I. — De aqua in vinummutata. " 751

CAP.III. De sedificationetempli. 705 CAP.II.—De eodem mysterio. 755
CAT.IV.^Delibertate Israel el sefvitute alienigenarum. CAP.III. — De ejectione ementium et vendentium in
706 templo Domini. ' 754

CAA.V. De tlirono Salomonis. 706 —
CAP.IV. De muliere Samaritana. 755

CAP.VI. DeTtoboam. . 707 CAP. V . — De Mo regujia Dominosanato. 757
CAP.VH. — De Jeroboam. - 707 CAP.VI. — De probalica piscina. -- - - 757
CAP.VIII. — De eo quodscriptum est: t Demetam po- CAPVII..—Dequinquepanibusetduobuspiseibus. 758
steriora Baasa. » 708 CAP.VUL — De muliere in adulterio deprehensa. 759
CAP.IX-.— De resedificationeJericho. 708 CAP.IX. — De csecoilluminalo. 760
— 708
- CAP. X. De Elia et torrente Carilh. CAP.X.—Degrano frumenli. . 760
CAP.XI. De — Elia et vidua Sareptana. 709 CAP. XI. — De emissione relis in mare. 761
CAP.XII. — De Elia et prophelis Baal. 709 LIBEBSECUKDUS. _-- In Mallliaiuin.
CAP.XIII. — De interleclione prophetarum Baal. 710 CAP.I. — De sermorie Dominiin monle, et octo beati-
CAP.XIV. — De iuga Elisecoram Jezabel, et de Juni- tudinibus secundumMalthasum. 765
pero. 710 —
CAP.U. DeOrationeDominieasecundumMatthWum,

CAP.XV. De visioneEliaein monte 712 et de septem pelilionibus in ea conlenlis. 767

CAP.XVI. De custodiahuroilitalis. 713 CAP.III. — De septem peccatis morlalibus, contra qua;

CAP.XVII. De quod eo Eiias unxit Eliseum. 713 valent Orationis Dominicsepetiliones." 774
CAP.XVIU.— De pugna Renadab conlra Israel. 714 —
CAP.IV. Quodh_c tria peccata superbia, invidia et
CAr.XIX. — De eo quod dictum est a servis regis Sy- ira divinasbonitati polissimumrepugnant. 775
rise : t Dii montium,sunt dii Israel. J 7l4 —
CAP.V. Quodreliqua quatuor vitia, acedia, avarilia,

CAP.XX. De Eliseo, et pallio EIi<e. 714 gulaetluxuria,injuriseDeoanobisillat_esuntultricia. 776
CAP.XXI.—De eo quod \ir Dei maledixit pueris in CAP,VI. — Quodsuperbia per luxuriam retunditur; et
Belhel. 715 quod diclis sepfem peccatis totidem opponuntur pelilio-

CAr.XXH. De aqua trium regum exercitihua a Do- nes in Oratione Dominica. 777
mino dala. - 715 CAP.VII. — De captatione benevoleniise in principio
" 777
CAP.XXUI.—Demuliere.qusecIamavitadEliseum. 716 OrationisDominicaj. • -
CAP.XXIV.— De tabernaculo, quod asdificaveruntSu- CAP.VIII. — De prima pelitione Orationis Dominicse
namitis et vir ejus Eliseo. - 716 contra superbiam. 779

CAP.XXV. De resuscitatione filii Sunamilidis. 718 CAP.IX—De secundapetitione contra invid'am. 780
CAP.XXVI.—De eo quod scriptum est: « Mors ih ol- CAP.X. — De tertia petitione contra iram. 781
la. > , 718 CAP. X I. — De quarta petilione conlra acediam. 782
CAP.XXYn. — De eo qui viro Dei panes -primiliarum CAP.XII. — De.quinta pelilione conlra avarifiam. 781
obtulit. 719 CAP.XIII. —De sexta petiliohe contra guiam. 786
CAP.jXXVin.—Decaptivapuelia, etdeNaamanSyro. 719 CAP.XIV.—DeseplimapeliLIonecontraluxnriam. 788
CAP.XXEX.—Delepra Naaman,quse adhsesitGiezi.720, CAP.XV—De vrr-o prudenle,, el audiente 'verbum

CAP.XXX. De obsidioneet fiuneSamarias. 720 Dei. 789
CAP.XXXL —De Jehu. 721 CAP.XVI.— De leproso mundato. 789
CAP.XXXII.—QuomodoJoas instauravit Sartatecta. 721 CAP.XVII. —De transitu discipulorumper sata. 791
CAP.XXXIU.— De scriba, el pontifice, et pecunia, et -CAP.XVHI.— De immundospiritu exeunte abhomine.
operariis. 722 791

CAP.XXXIV. De sagitta salntis. - 722 —
CAP.XIX. De forti et vasis ejus. 792

CAP.XXXV. De projectione Israel. 725 —
CAP.XX. De seminatore et semine. 792
CAP.XXXVI.— De Samaritanis 725 CAP,XXI. 792
CAP.XXXVII.—DeJ sia, et phase quod celebravit. 723 CAP.XXII.—Deiniroico.quisuperseminavitzizania.
— De grano sinapis. - 795
- CAP.XXXVIII-*=-flp. p.nsu, quem solvit populus Pha- . CAP.XXIII. —De fermento abscondito in tribus satis
rajjni sub Joachim. 725 farinse. 791
*? ORDO REUUM -QUM IN HOC TOMO GONTINENTUR. 1172
CAP.XXIV.— De thesauro abscondiloin agro. 794 earum. ~
. 927
CAP.XXV.— DeJaominencgoiiatore quserente bonas —-
CAP.III. De tribus"hierarchils. 929
margaritas. — 794 CAP.IV. — Quare theologiam assnmpsit tractandam
CAP.XXVI. De sagena missain mare. 794 DionysiusAreopagitespostquamsusceperat
' fidem calho-
CAP.XXVII.— De (iianana^a,et tilia ej'us sanala. 796 licam. 950

CAP.XXVIII. De lunalico a dssmoneliberalo. 796 —
CAP.V. Quidsit hierarchia, et disposilio illius, et
CAP.XXIX.—Derege, qui posuit rationemcum servis exordium. 931
suis. 796 LlBERSECUNDUS.
CAP.XXX.— De operariis in vinea. 797 Titulus capiluli I. — Quoddivinailluminatiosecundum
CAP.XXXI.—Defilio.quivineamintrarerecusavit. 797 bonitatem varie imprasvisaproveniens,-manet simpla;
CAP.XXXII.— De rege, qui fecit nupjias"filiosuo. 798 et non hoc solum sed et unificat ' illuminata.

CAP.XXXIir. De die judicii. 799 Litlera. "953

CAP.XXXIV. De decem virginibus. 799 ExpositioHugonis. • 955

CAP.XXXY. De homine, qui tradidit servis suis LlBERTERTIUS.
bona sua. . 800 Titulus capituli II. — Quodpulchre divina et coalestia
LIBER —
TEitnus. In Mareum. etiam per dissimiliasymbola manifestantur.

CAP.I. Dehomine habente manum aridam. 801 Littera. 953

CAP.II. De dsemoniacopossessoa.legione. 801 Expositio. .60
CAP.IIL—Dediscjpulisrequiescentibusindeserto. 804 LlBERQUARTUS.
CAP.1Y. — De navi irnnari. 805 Titulus eapituli III. — Quid est hierarchia, et quaeper

CAP.V. De surdo et muto sanato. - 805 hierarchiam utilitas.

CAP.VI. De seplem panibus et paucis pisciculis, et Liltera. 989
quatuor millibushominum satiatis. 806 Expositio. 992

CAP.VII. De fermentoPharisseorum et Herodis. 807 LlBERQUINTUS.
CAP. V III. — De manu elpede scandalizante hominem. TiLulus capituli IV. — Quid siguiDcat angelorum co-
807 gnominaLio.

CAP.TX.~ De paralylico demissoper tegulas ante Je- Liltera. 1003
tum. 808 Exposilio. 1005

LIBERQUABTUS.I)i Lucam. —
TiLuluscapiluli V. Quare omnes coelesles essentise

CAP.1, II. De viro et muliere curatis. 809 comniuniler angeli dicunlur; et specialiler proprias,
CAP. I II. — De commissura, et veslimento novo, et de pra?terquam primi et secuudi ordinum, habenl agnomina-
utribus etvino. 809 liones.
CAP.IV. —_Deelectione duodecimapostolorum. 810 Littera. 1617

CAP.V. De arbore et ejus fructu. 810 Exposilio. - 1019

C -P.VI. De servo centurionis. 810 Tilulus capituli VI. —Quassit prima coalestiuni es-
CAP.VII. —De muliere et Simone leproso. 810 sentiarum dispositio : qusemedia, et quseultima.
CAP.VIII. — De duobusdebitoribus. 810 Littera, 1027
CAP.IX. —DeJairoarchisynagogo,etha3morrhoissa. 811 Expositio. 1.027

CAP.X. De tribus mortuis quos suseilavit Dominus. LlBER SEXTCS.
'812 Titulus capituli VII. —De seraphim etthronis, hoc est

CAP.XI. De septuaginla duobusdiscipulis. 812 de prima angelorum hierarchia.
Cip. XII. —Dehomine qui inciditin latrones. 814 Litlera. 1051
CAP.XIII. — De Martha,et MariasororibusLazari 815 Expositio. 1054
CAP.XIV.—De lumborumprseeinctione. 816 LlBEB SEPTLMGS.

CAr.XV. De eunte in \ ia cumadversario. 817 Exposifio in reliquam partem capitisseptimi dhiLittera
Dio-

CAP.XVI. De iicu planlata in vinea. . 817 nysii Areopagifse de coelesti hierarchia, ' cujus
CAP.XVII. —De muliere spiritum infirinitalis
~ habente prsemissa est. 1043
decera et oclo annis. 818 LlBEBOCTAVUS.
CAP.XVIII. — De'hydropico sanato. . 818 Titulus capituliVIII. — De dominationibuset potesta-
in
GAP.XIX. — Invitatus ad nuptiasnon.recumbat pri- libus, et de media eorum hierarchia.
nio loco. 819 Litlera. « 1071

CAP.XX. De homine, qui fecit ccenam maguam, et Expositio. - 1075
vocavitmultos. 819 LIBER KONUS.
CAP.XXI. De — oveet drachma perditis.
-
820 Titulus capituli IX. — De principatibus, aivhange.is,
CAP.XXII. — De filio prodigo. 820 el angelis, et de ultima eoruinhierarchia.
CAP.XXIII.— De divite et ejus viilico. 821 Littera. 1083
CAF.XXIV.—DedivileepUlone, etLazaro mendico. 822 Expositio. 1087
CAP.XXV.— De decem ieprosis mundatis. 825 Tilulus capituli X. — Synagogseangelicse ordiuis re-
CAP.XXVI.— De duobusin-agro, quorum unus assu- petitio.
mclur, etalter relinquetur. 825 Littera. 4099
CAP.XXVII.—DePharisseoetpublicanoorantibus. 824 E\positio. 1693

CAP.XXVIII. De csecojuxta viam iiluminalo. 821- —
Tilulus capituli XI. Quare omnesca^lesles essemiM

CAP.XXIX. De Zachseo. 825 .comniunilervirtules coelestesnomuianlur.
CAP.XXX.— DeDomino flente super Hierusalem. 826 Littera. 1105
CAP.XXXI.— De vinea et agricolis. 826 Exposilio. —
1103

LIBERQUJNTUS.Iit Joannem. Titulus capituli XII. Quare seeundumhominesliie-
CAPI, seu prologus. 827 raTchiseahgeli vocanlur.
CvP.lL 850 Littera. . 1107
LIBEB SEXTUS.— AUegorixin EpistolamPauli ad Uoma- Eipositio 1108
nos. , . fj^ —
Titulus capituli XIII. Quare a seraphim dicitur pur-
LIBERSEPTIMUS. — 1« Epistolam Pauh ad Corinlluos galus fuisse prophela Isaias.
. ,. 905 Litfera. "lill
primam. — r?i EpislolamPauh ad Oormttnosse- liU
LIBEROCTAVOS. "'" Exposifio.
cundam. Tilulus capituli XIS'.— Quidsignificet tradilus ar.ge-
EXEGETICORUM GENUINORUMPARS SE- licus numerus.
Littera. 1129
CUNDA. - 1129
Exposilio.
CDMMENTARIAIN HIERARCIHAMCOELESTEM LlBERDECIMUS. —
S. DIONYSHAREOPAGTMI. Titulus C3pilu!iXV. Qus_sunt formalivseaugelica-
LlBER PBIMUS. ,. rum virtulum jmagines, el quas deinde.
di- Littera. _ 1152
CAp.I. _ De differentia mundanastheologisealque923 1!58
e
vsnce, — l de demonstrationibus earumdem. Exposifio.
CAP.II. Qusesit materia hierarchiarum et disposilio INOEX ANALVTICUS. .'33

FINIS TOMI CENTESIMl SEPTUAGESLMIQUINTl.


%%lypib MiGNE, au Peiit-Mdntiouge,

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