Cycles Sexuels
Cycles Sexuels
Cycles Sexuels
Partie 2 :
reproduction Chapitre 2 : régulation des
cycles sexuels chez la femme
1- Contraception et contragestion
2- La procréation médicalement assistée.
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1- Observations directes
L’observation simple de certains paramètres féminins permet de mettre en évidence un fonctionnement
cyclique de la femme avec une périodicité de 28 jours :
- Les règles ou menstruations se manifestent par des saignements provoqués par le renouvellement
périodique de la paroi interne de l’utérus (voir 2°).
- La température corporelle
varie également de manière
cyclique comme le montre la
figure 3.
2- Observations microscopiques
Certains organes de l’appareil génital de la femme, notamment les ovaires et l’utérus
suivent une évolution cyclique dans leur structure même, évolution qui peut être
caractérisée par l’observation microscopique de ces structures.
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- Comme nous l’avons décrit dans le chapitre précédent, l’ovaire contient des follicules qui évoluent selon
des cycles de 28 jours : en début de cycle, un follicule primaire se développe en follicule secondaire puis
tertiaire puis cavitaire et en 14 jours aboutit à un follicule mûr qui « explose » en libérant l’ovocyte au
moment de l’ovulation. Cette première partie du cycle est appelée phase folliculaire. La cavité laissée après
l’ovulation est alors comblée par des cellules qui forment le corps jaune. Puis ce corps jaune régresse lors
de la deuxième partie du cycle, du jour 14 au jour 28. Cette phase est appelée phase lutéinique ou lutéale.
Du jour 1 au jour 14
follicules
Corps jaune
Figure 4 : coupe d'ovaire montrant des
follicules à différents stades
Du jour 14 au jour 28
- L’utérus peut être considéré
comme un « muscle creux » puisqu’il
est formé d’une couche interne
appelée endomètre entourée par une
couche musculaire ou myomètre.
C’est essentiellement l’endomètre qui
évolue de manière cyclique. Au cours
du cycle, son épaisseur augmente
considérablement et il s’y forme de
nombreux replis : c’est la dentelle
utérine. La vascularisation de cette
couche devient également plus
importante : en fait, l’endomètre se
prépare à recevoir un éventuel Figure 6 : coupe longitudinale d'utérus (schéma)
embryon dans le cas où il se serait
produit une fécondation après le
14ème jour. Si aucun embryon ne
s’implante, l’endomètre se détache et
est évacué par le vagin avec les
saignements qui en résultent : ce sont
les règles ou menstruations qui
déterminent le premier jour du cycle.
Ainsi, à chaque cycle, l’utérus se dote
d’un endomètre « neuf », propre à
accueillir un embryon.
Afin de mettre en évidence les relations qui existent entre les principaux organes qui régissent les cycles
sexuels chez la femme, on réalise les expériences suivantes chez la souris (on admettra que la régulation des
cycles est la même chez la souris et chez la femme).
Animal Animal
témoin adulte témoin
prépubère
Activité cyclique de Appareil génital
l’appareil génital juvénile, absence
(ovaires + utérus). de cycle.
Développement
cyclique de l’utérus
ovariectomie + greffe
d’un ovaire
Question : après avoir tiré une conclusion simple pour chacun des résultats observés,
compléter le schéma ci-dessous à l’aide des termes suivants :
.........………..
…………………………………..
..............…..
……………………………………
Concentration
plasmatique (U.A.)
oestrogènes
progestérone
jours
0
14 28
Phase folliculaire Phase lutéinique
On constate que la quantité d’oestrogènes produite augmente avec la croissance du follicule ovarien : on en
déduit que c’est le follicule qui produit les oestrogènes. Ce sont les cellules folliculaires et les cellules de
la thèque qui fabriquent ces hormones.
De même, on constate que la quantité de progestérone est proportionnelle au développement du corps
jaune : on en déduit que ce sont les cellules du corps jaune qui fabriquent la progestérone
sang
oestrogènes progestérone
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oestrogènes
Concentration
plasmatique (U.A.) progestérone
jours
0
14 28
Phase folliculaire Phase lutéinique
En comparant l’évolution de la quantité d’hormones produites par l’ovaire et l’aspect de la muqueuse utérine,
on constate qu’au cours de la phase folliculaire, plus la quantité d’oestrogènes augmente, plus l’épaisseur de
l’endomètre est importante : on peut donc en déduire que ce sont les oestrogènes qui stimulent cette
croissance de l’endomètre. Pendant la phase folliculaire, la présence d’oestrogènes mais surtout l’apparition
de la progestérone fabriquée par le corps jaune provoquent la dentellisation et l’augmentation de la
vascularisation de cet endomètre.
En fin de cycle, et dans le cas où il n’y a pas d’implantation d’un embryon, la muqueuse gonflée se détache et
est évacuée par la voie génitale, avec les saignements associés, sous forme de règles ou menstruations.
Ainsi, le cycle de l’endomètre utérin est réglé par les hormones ovariennes, oestrogènes et progestérone.
sang
oestrogènes progestérone
utérus
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Définition générale d’une hormone : une hormone est une substance produite par un organe appelé
glande endocrine, et qui agit à distance par voie sanguine sur un ou d’autres organes appelés organes
cibles, entraînant une réaction spécifique.
Ici, la glande endocrine est l’ovaire, les hormones sont les oestrogènes et la progestérone, l’organe cible est
l’utérus et les réactions spécifiques sont l’épaississement, la dentellisation et la vascularisation de l’endomètre.
LH Concentrations FSH
plasmatiques (UA)
jours
0 14 28
Les taux de LH et de FSH produites sont donc relativement constants au cours du cycle, hormis
le 14ème jour au cours duquel se produisent deux pics de libération d’hormones par l’hypophyse :
un pic de FSH et surtout un pic de LH. C’est ce pic de LH, qui en agissant sur le follicule mûr,
est à l’origine de l’ovulation. La FSH est une hormone qui agit sur l’ovaire et qui provoque la
croissance du follicule au cours de la première partie du cycle. La LH entraîne la formation du
corps jaune. LH et FSH sont donc deux hormones hypophysaires qui stimulent les ovaires : elle
sont qualifiées de gonadostimulines.
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Ici encore la communication entre ces deux organes s’établit par liaison sanguine : les neurones de
l’hypothalamus fabriquent une molécule et la libèrent dans le sang : c’est donc une neuro-hormone qui a
été baptisée GnRH (gonadostimulin releasig hormon). En empruntant les capillaires sanguins, la GnRH
va aller stimuler les cellules glandulaires de l’hypophyse qui en réponse vont fabriquer de la FSH et de la
LH à destination des ovaires.
On voit donc que les différents organes qui interviennent dans la régulation des cycles sexuels
communiquent entre eux par voie hormonale et qu’il y a plusieurs niveaux de contrôles : d’abord
l’hypothalamus qui contrôle l’hypophyse, puis l’hypophyse qui contrôle les ovaires et enfin les ovaires qui
contrôlent l’utérus.
hypothalamus
GnRH
hypophyse
LH FSH
ovaires
oestrogènes progestérone
utérus
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L’ablation des ovaires chez une femelle de Mammifère provoque rapidement l’augmentation de la production
de LH au niveau de l’hypophyse : cette observation indique donc que lorsque les ovaires sont en place, ils
freinent cette synthèse de LH.
Ainsi, l’hypophyse contrôle les ovaires, mais en retour les ovaires contrôlent aussi l’hypophyse : ce
mécanisme est appelé rétrocontrôle (feed back en anglais).
Principe des rétrocontrôles ovariens :
- Au cours de la première phase du cycle, l’hypophyse, avec la FSH provoque la croissance du follicule
ovarien. Ce follicule, en grossissant, secrète de plus en plus d’oestrogènes qui vont alors agir en retour
sur l’hypophyse et ainsi freiner la synthèse de FSH et de LH : c’est le rétrocontrôle négatif des
oestrogènes sur le complexe hypothalamo/hypophysaire.
- Vers le 13ème jour du cycle, le follicule est mûr et libère donc une grande quantité d’oestrogènes. Or, à
forte concentration, les oestrogènes inversent leur effet sur l’hypophyse et la stimulent : c’est le
rétrocontrôle positif des oestrogènes qui provoque alors le pic de LH du 14ème jour qui lui-même est
responsable de l’ovulation
- Après l’ovulation, le follicule n’existe plus et donc la production d’oestrogènes diminue. Mais le corps
jaune est alors stimulé par la LH et se met à produire de la progestérone. Cette seconde hormone
ovarienne agit elle aussi en rétrocontrôle négatif sur l’hypophyse et permet de maintenir les taux de
FSH et de LH assez bas au cours de la deuxième phase du cycle : c’est le rétrocontrôle négatif par la
progestérone.
- Complexe
+ hypothalamo
hypophysaire Rétrocontrôle
- négatif
FSH LH
Rétrocontrôle
positif ou négatif
ovaires
oestrogènes progestérone
oestrogènes
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Il est maintenant possible d’établir un schéma final qui résume les interactions hormonales entre
les organes impliqués au cours des cycles sexuels chez la femme.
hypothalamus
hypophyse GnRH
- -
+
FSH
+ LH
+ +
ovaires
+
utérus
0 14 28
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Ce fonctionnement cyclique de la femme sous contrôle hormonal se réalise depuis la puberté jusqu’à la
ménopause. A la ménopause, le vieillissement de l’ovaire et donc la réduction de la production d’oestrogènes
et de progestérone ne permettent plus les rétrocontrôles sur le complexe hypothalamo/hypophysaire et
provoquent donc l’arrêt des cycles.
Les cycles s’arrêtent aussi, mais de manière transitoire, pendant 9 mois, au cours de la grossesse : s’il y a
fécondation et nidation, le corps jaune de l’ovaire ne se résorbe pas en fin de cycle et continue donc à secréter
de la progestérone, ce qui maintient la muqueuse utérine dans laquelle est implanté l’embryon. Cette
modification du fonctionnement ovarien associée à la production d’une hormone placentaire, la HCG,
entraîne l’arrêt des cycles.
La HCG, témoin de la présence d’un placenta est la substance détectée dans les urines ou par prise de sang
lorsqu’un test de grossesse est effectué.
Les connaissances sur les mécanismes biologiques associés à la reproduction permettent à l’espèce humaine de
contrôler cette reproduction et donc de dissocier procréation et sexualité. Ce contrôle peut se faire avec deux
objectifs opposés : soit éviter d’avoir un enfant, soit en faire un alors même que le couple est stérile.
1- Contraception et contragestion
La contraception consiste à empêcher qu’il y ait contact entre ovocyte et spermatozoïdes donc fécondation.
Elle utilise des procédés qui doivent être réversibles, contrairement à la stérilisation qui est elle par définition
irréversible. Les principaux moyens de contraception utilisés sont résumés dans le tableau ci-dessous.
La contragestion empêche l’implantation de l’embryon dans la paroi utérine. Elle n’empêche donc pas la
fécondation et en cela peut être considérée comme une forme d’avortement. Deux molécules sont actuellement
utilisées : le RU486 et la « pilule du lendemain »