Denoyelle Spina 2010 Pub 2013 PDF
Denoyelle Spina 2010 Pub 2013 PDF
Denoyelle Spina 2010 Pub 2013 PDF
Edited by
Athena Tsingarida and Didier Viviers
ÉTUDES D’ARCHÉOLOGIE 5
Études d’archéologie 5
Edited by
Athena Tsingarida and Didier Viviers
Bruxelles
CReA-Patrimoine
2013
Éditeur
CReA-Patrimoine
© Centre de Recherches en Archéologie et Patrimoine (CReA‑Patrimoine)
Université libre de Bruxelles
50, av. F.D. Roosevelt / CP 175
B-1050 Bruxelles
[email protected] • http://crea.ulb.ac.be
ISBN : 9789461360335
Impression : Le Livre Timperman
Cover
Drawing from P. Hartwig, Die griechischen Meisterschalen, Stuttgart, 1893, pl. 17.1, kylix, Baltimore (MD),
John Hopkins University D4.
Études d’archéologie 5
Études d’Archéologie Classique de l’ULB 7
Contents
Foreword
Athena Tsingarida and Didier Viviers 7
Abbreviations 9
Introduction. Ceramics and the economic historian: mixed messages and unharmonised agendas
John K. Davies 11
5
Introduction
Introduction
Raymond Descat 231
Trafics amphoriques et commerce de vases dans le Pont-Euxin archaïque : quelques aspects
Pierre Dupont 233
Le commerce du vin et le commerce de la céramique hellénistique tyrrhénienne
en Méditerranée occidentale au IIIe siècle avant J.-C. : le point de vue « maritime »
Franca Cibecchini 237
Les amphores vinaires dans la documentation papyrologique d'époque ptolémaïque :
production, prix et capacité
Fabienne Burkhalter 251
Follow the scent… Marketing perfume vases in the Greek world
Annie Verbanck et Natacha Massar 273
Conclusions
Roland Etienne avec la collaboration de Pierre Rouillard 301
6
Abbreviations
Tsingarida, 2009 = A. Tsingarida (ed.), Shapes and Uses of Greek Vases (7th – 4th centuries B.C.), Brussels.
9
Spina : un avant-poste de la céramique italiote en Étrurie padane ?
Spina, cité étrusque implantée dans le delta du Quant à de possibles échanges dans ce domaine
Pô au confluent de voies terrestres, maritimes et entre les deux régions au cours du Ve siècle, nous
fluviales, et dont les nécropoles révèlent le goût n’en avons aucune attestation sérieuse. S’il y a
pour les vases grecs de prestige et l’accumulation de de la céramique italiote à Spina, c’est en quantité
mobiliers d’origines mixtes, est un des sites où se infinitésimale4, et même l’apparition des ateliers
lit de manière spectaculaire l’ampleur des échanges magno-grecs à figures rouges, dont certains, comme
entre producteurs et consommateurs antiques de ceux de Tarente, atteignent rapidement des volumes
céramique figurée. L’exposition et les colloques qui de production conséquents, n’effleure en rien un
se sont tenus à Ferrare dans les années 90, entre monopole attique qui se prolonge jusqu’au milieu
autres, ont contribué à éclairer la nature et la place du IVe siècle av. J.-C : c’est ce que constatait déjà
des importations attiques, celle des productions Beazley dans Spina e la ceramica greca, en 19595.
locales et leur rôle dans le rituel funéraire1.
Pourquoi alors, et sur quels indices tenter de relier
Mon point de vue aujourd’hui concernera en entre eux ces deux marchés de la céramique grecque ?
partie le site de Spina, mais lui sera aussi en partie Et surtout, puisque les termes de la connaissance
extérieur, puisque la question qui m’occupe depuis sont si hétérogènes, en suivant quelle méthode ?
de nombreuses années est celle de la naissance des C’est, tout d’abord, au travers de l’étude stylistique
productions italiotes à figures rouges, un phénomène des premiers vases à figures rouges produits dans
qui, à première vue, paraît bien distinct de ceux les colonies de Tarente et de Métaponte que l’on
qui caractérisent Spina, si l’on exclut le fait qu’il se peut se livrer à un certain nombre d’observations,
manifeste peu après le milieu du Ve siècle av. J.-C., mais je sais que même si je précise que cette étude
au plus fort du courant d’exportation attique vers la stylistique se place, comme il est indispensable, dans
cité padane. le contexte culturel et archéologique de cette région,
la démarche peut apparaître insuffisante. L’approche
Dans une contribution au colloque Salento Porta stylistique est souvent considérée au mieux, comme
d’Italia, J. de la Genière relevait déjà justement la subjective, au pire, comme sulfureuse, et la jonction
différence entre les exportations attiques en Pouille, est encore loin d’être évidente avec les études sur la
sporadiques et dispersées, et le trafic organisé qui distribution et la réception des vases grecs. Mais je
amenait à Spina les vases attiques par centaines, à voudrais tenter néanmoins de montrer aujourd’hui
partir du début du deuxième quart du Ve siècle2. ce que peuvent nous apprendre les choix décoratifs
Rien de comparable, en effet, entre les deux et iconographiques d’artisans grecs qui ont eu pour
situations au long du Ve siècle, même s’il faut noter projet de lancer, dans leur région, une production de
que les conditions de notre connaissance ne sont vases à figures rouges quasiment ex-nihilo.
pas équivalentes : face au mobilier des milliers de
sépultures fouillées à Valle Trebba et Valle Pega À la différence de leurs confrères athéniens, en effet,
entre 1922 et 19653, les trouvailles de la Pouille les peintres de vases italiotes n’ont pas le bénéfice
proviennent soit de sites explorés au XIXe siècle d’une tradition continue de céramique figurée dans
(Ruvo), soit de fouilles plus récentes mais partielles laquelle puiser leurs formes et leurs sujets. De ce fait,
ou seulement partiellement publiées ( Rutigliano). d’ailleurs, on a souvent pensé qu’il pouvait s’agir
d’artisans athéniens immigrés venant s’installer
dans une région dont ils connaissaient le potentiel
1 Cat. Spina, 1994 ; Colloque Spina, 1993 ; Colloque
Spina, 1998.
2 De la Genière, 1989. 4 Sassatelli, 1994, 195-197.
3 Alfieri, 1979, 27-50. 5 Beazley, 1959, 48-49.
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II. Market and Products: the Markets of Fine Ware
marchand ; j’ai moi-même dans une contribution sinon créées, du moins développées par ces derniers
au colloque Athenian Potters and Painters, en 19946, de manière privilégiée à Spina, ou plutôt , pour la
tenté de cerner ce problème de l’origine des premiers clientèle de Spina.
peintres italiotes. À Tarente, le Peintre de la Danseuse
de Berlin, dont certaines inscriptions sont tracées en L’idée que certains aspects de la production attique
dialecte dorique, semble bien être d’origine locale aient pu être orientés, dans leur développement,
et il me paraissait que l’autre pionnier italiote, le par les goûts de ses clients, est examinée depuis un
Peintre de Pisticci actif à Métaponte, affichait à certain temps, mais alors que l’iconographie a fait
côté d’un atticisme étroit des particularités qui l’objet de nombreuses propositions qui vont dans ce
pouvaient mener à lui attribuer la même sorte sens, certaines conclusions récentes reviennent à une
d’origine. Néanmoins, la question de la formation à perspective plus neutre ; de l’idée de la commande,
la technique des figures rouges et au répertoire figuré c’est-à-dire de sujets composés à destination d’une
de ces artisans reste incontournable ; pour apprendre clientèle précise, on revient souvent à celle d’un
non seulement à décorer techniquement un vase à répertoire de thèmes purement attiques, dans
figures rouges, mais aussi à maîtriser l’espace, la lesquels les clients opèrent des choix significatifs8.
composition, la gestuelle, il faut avoir reçu une Dans le cas de Spina, il est intéressant de noter que
formation au sein d’un atelier à figures rouges et à F. Lissarrague, dans une communication présentée
cette époque, au milieu du Ve siècle, ce ne pouvait au colloque de 1994, concluait à la suite de Beazley à
encore être qu’à Athènes, d’où l’idée répandue sous une absence de tendances précises de l’iconographie
des formes diverses d’un transfert de compétences attique qui y est présente, si l’on exclut la forte
lié à un déplacement d’individus de la Grèce vers présence du répertoire dionysiaque : « les mobiliers
l’Italie méridionale, même si l’idée d’une migration funéraires sont avant tout formés d’objets, et non de
attique n’est plus la seule envisagée. Des propositions représentations… ce sont les vases qui voyagent, non
récentes, comme celle de F. Giudice, évoquent les images »9. Ceci se vérifie en effet, en particulier
ainsi la possibilité d’artisans d’origine magno- si l’on s’en tient aux catégories structurantes de
grecque ayant travaillé à Athènes, et contraints soit l’iconographie, type de scène, type de sujet, type
par les incidences économiques de la Guerre du de personnage. Mais la confrontation avec la
Péloponnèse, soit par celles de la politique de grands production italiote du Ve siècle met pourtant en
travaux engagée par Périclès, de retourner dans leur lumière certaines tendances spécifiques communes
patrie pour continuer à y exercer leur activité7. aux grands vases importés à Spina dans des registres
variés, à première vue marginaux, que l’on pourrait
Ce qui rend le postulat du passage de ces artisans désigner comme formant le contexte de l’image :
par Athènes totalement hypothétique est le fait typologie des formes, organisation décorative des
qu’aucune trace des peintres proto-italiotes n’ait été vases, nature des choix iconographiques.
décelée par J.D. Beazley (qui pourtant a travaillé sur
l’identification de ces peintres bien plus qu’on ne s’en Les sites apuliens où se manifestent les premières
souvient généralement) dans la production attique tendances des productions tarentines et
à figures rouges ; ou, à l’inverse, que A.D. Trendall métapontines sont situés en Peucétie, la partie
n’ait repéré parmi les peintres attiques, dont il avait médiane de la Pouille antique, qui constitue
pourtant une bonne connaissance, aucune main d’emblée, dès les années 440‑430, un débouché
qui lui semblât familière. Pourtant, il existe bien privilégié pour les grands vases à figures rouges
une série d’indices qui relient entre eux les vases proto-italiotes – un phénomène qui connaîtra son
attiques et les vases proto-italiotes, et la raison d’être essor maximal au moment de l’Apulien récent, avec
de cet exposé est que, de manière systématique, une extension spectaculaire à la Daunie, située au
ces indices pointent pratiquement tous, selon moi, nord et représentée notamment par le site bien
non seulement vers les ateliers ou vers les peintres connu de Canosa. Des vases attiques, en particulier
attiques à figures rouges qui sont le plus représentés des cratères à volutes des années 460-450 av .J.C.,
à Spina, mais même, vers un certain nombre de étaient déjà parvenus ponctuellement sur certains
caractéristiques formelles qui semblent avoir été sites comme Altamura (d’où tire son nom le doyen
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M. Denoyelle — Spina : un avant-poste de la céramique italiote en Étrurie padane ?
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II. Market and Products: the Markets of Fine Ware
Comme leurs confrères attiques du Groupe Borée- Mais revenons aux vases eux-mêmes. Après les
Florence, du Groupe des Niobides et du Groupe de formes dominantes, les systèmes décoratifs. Parmi
Polygnotos, les peintres italiotes créent et décorent ceux qui se mettent en place durant les premières
cette forme à destination de quelques sites choisis, décennies de la production italiote, il faut relever
concentrés dans une aire régionale précise ; si l’on la présence significative de la formule du double
étudie, à travers les listes de Beazley, la distribution registre séparée par une frise d’oves ou un méandre,
des cratères à volutes à figures rouges provenant qui sera appliquée à Tarente au cratère à volutes et en
des ateliers attiques que j’ai cités, Spina arrive calice, et à Métaponte, à l’hydrie et à la nestoris. Cette
systématiquement en première position, suivi de formule, qui est exceptionnelle en Attique, a été mise
près par Bologne où la distribution des formes est au point par le Peintre des Niobides : ainsi sur un
de même type, mais moins abondante, puis par cratère en calice de Spina décoré d’une gigantomachie
Marzabotto, Numana, et quelques autres sites, dont en partie haute et d’un cortège dionysiaque, en
Ruvo14. partie basse (fig. 3). Pour les cratères à volutes, elle
est encore plus rare et apparaît essentiellement sur
Une étude parallèle serait à mener sur le cratère à un exemplaire bien connu de Spina décoré par le
colonnettes, forme « sœur » du cratère à volutes Peintre de Cléophon et daté des années 43017, qui
selon Beazley, dans lequel se spécialisent certains porte en partie haute une procession sacrificielle et
peintres de ces mêmes ateliers attiques, comme le en partie basse, un cortège dionysiaque (fig. 4). À la
Peintre de Florence par exemple ; en Peucétie, de suite de N. Alfieri, qui y voyait le chef d’œuvre du
même, il occupe une place alternative et peut être le « plus phidiaque des céramographes »,18 S. Matheson
vase dominant de la tombe. C’est ainsi le cas dans la a relevé la « quintessence parthénonienne » du vase,
Tombe 77 de Contrada Purgatorio (21 aprile 1977, caractéristique qui en effet, se lit clairement dans la
proprietà Didonna)15 : il s’agit d’une sépulture double composition de la procession et dans la solennité du
constituée de deux dépositions successives, qui rituel. La disposition en registres ici est certainement
contenait aussi des armes – casque apulo-corinthien, liée à la prise de modèle sur la frise des Panathénées,
ceinturons, cnémides. Le cratère à colonnettes dont le format et les proportions commandent
avec un retour d’Héphaïstos, tout comme le grand l’organisation générale de la partie haute du vase.
skyphos, est attique, tandis que l’amphore, qui
semble attique, est en fait une imitation métapontine Une conception du décor extrêmement proche
par le Peintre de Pisticci. Il y aurait de nombreuses apparaît sur l’un des premiers cratères à volutes
remarques à faire sur le type de vases contenus tarentins, celui du Peintre de Sisyphe aujourd’hui
dans la tombe, ceux qui sont spécifiques à l’univers conservé à Munich, et qui provient de Ruvo19
peucétien, comme les petits canthares, les lébétes (fig. 5). On le date généralement de 430-420. Le
ou le calathos à décor mat, et ceux qui sont aussi sujet n’est pas religieux mais mythologique, ou peut-
présents dans les tombes de Spina, mais qui sont être inspiré de la tragédie et reste encore aujourd’hui
ici des productions coloniales : comme l’amphore assez mystérieux bien que l’un des personnages
à anses torses (d’un type qui apparaît dans l’atelier tende à un autre un tessère d’hospitalité marqué
du Peintre des Niobides), les plats à pied à décor du nom de Sisyphe, le héros corinthien. Quoi qu’il
végétal, le rhyton à tête de mulet (un exemplaire à en soit, la ressemblance entre les deux vases ne me
été retrouvé à Spina)16, les petits vases à vernis noir ; paraît pas pouvoir être due au hasard, d’autant que
les coupes et les askoi à figures rouges sont peut- la typologie du cratère italiote se réfère étroitement à
être attiques, mais il conviendrait de le vérifier de celle qui est illustrée par le cratère attique. Mais il y a
près, et donc, l’interprétation de l’ensemble reste à plus : si le sujet traité par le peintre de Sisyphe n’est
venir. Mais cette mixité entre les produits attiques et pas religieux, la source de la scène, comme l’avait
italiotes montre bien que Rutigliano est un des lieux déjà vu N. Moon20, est aussi la frise des Panathénées,
où s’opère le déploiement d’un processus de conquête
du marché par les ateliers coloniaux à peine nés.
17 Ferrare, 44894 ; ARV², 1143, n° 1, 1684 ;
Matheson, 1995, 139-140, pl. 123, KL.1.
14 Sassatelli, 1994, 190-197. 18 Alfieri, 1979, 78
15 Cat. Miti Greci, 1994, 129, n° 104. 19 RVAp I, 1978, 16, 1/51.
16 Aurigemma, 1965, pl. 223. 20 Moon, 1929.
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en particulier la séquence des Ergastines dont sont de telles compositions, et de leur source, sur des vases
repris la figure d’un ordonnateur tourné de trois- attiques, ce qui n’implique pas dans ce cas forcément
quarts et la jeune fiancée au strict drapé vertical, un passage par les ateliers athéniens, mais crée un
dont les plis reprennent ceux de la frise sculptée. nouveau lien avec le type de vases envoyés à Spina.
C’est cette référence en arrière-plan qui teinte de
solennité l’ensemble du registre. Il semble donc D’autres choix décoratifs des ateliers italiotes, au
probable que le Peintre de Sisyphe était au courant reste moins ponctuels, vont dans le même sens,
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M. Denoyelle — Spina : un avant-poste de la céramique italiote en Étrurie padane ?
8. Cliché Soprintendenza archeologica della Puglia. 9. Cliché Soprintendenza archeologica della Puglia.
tenant des sceptres. Sur le col, à l’avers comme au doubles), le vase n’est pas de sa main, et il n’est pas
revers se trouvent plusieurs groupes de personnages non plus attique. Au terme d’une enquête stylistique
engagés pour la plupart dans une libation : libation qu’il serait trop long de développer ici, il semble
à un cavalier ou à un guerrier par une divinité ailée, certain que nous avons là un produit métapontin,
libation offerte par des femmes à des hommes dont issu de la collaboration d’au moins deux mains, celles
certains tiennent un sceptre mais un autre, un simple du Peintre de Pisticci (responsable de la face A) et
bâton, ainsi qu’une scène de poursuite d’une femme celle du Peintre du Cyclope (auteur d’au moins une
par un guerrier barbu. Comme on le distingue assez partie des figures du col). Au-delà de l’application
bien ici, il y a de nombreuses inscriptions : sur le col mise par les peintres à « faire attique », certains
près des groupes de personnages et souvent redoublé, groupes, comme celui de la poursuite, trouvent leurs
on trouve kalè, kalos et également kalas. Sur la panse meilleurs équivalents sur des vases bien identifiés
du côté de la scène principale, Apollon et Athénaia à comme métapontins25. Par ailleurs, l’éclectisme du
côté des deux divinités, Aias à côté d’Ajax et Théanô répertoire figuré et des schémas, qui renvoient non
à côté de la femme en fuite à l’extrême gauche (sœur seulement au Peintre de Pélée, mais également au
d’Hécube et prêtresse d’Athèna) ; plus étonnant, Peintre des Niobides, à Polygnotos ou au Peintre
de part et d’autre de l’aigle qui orne l’épisème du de Cléophon est caractéristique des deux peintres
bouclier d’Ajax, Aietos, l’aigle, une façon de nommer métapontins identifiables ici, qui sont si on peut dire
une figure inerte et censément emblématique qui spécialisés dans l’imitation des maîtres attiques. Une
n’est pas sans rappeler les désignations d’objets sur des particularités des représentations, qui me semble
le vase François. Un autre aspect inhabituel est le fait précisément contraire aux pratiques des peintres
que l’aigle, tenant dans ses serres une couronne et attiques est la démultiplication de certains éléments :
donc, porteur de victoire, orne dans cette image le les inscriptions, inhabituellement abondantes, mais
bouclier du héros commettant un sacrilège. aussi, les scènes de libation, qui entre le revers et
le col, se répètent six fois sans véritable logique
Malgré les ressemblances d’ensemble et de détail thématique, semblant seulement être en association
avec le peintre de Pélée, dont plusieurs des « tics » avec le monde épique et réel de la guerre.
stylistiques sont reproduits (comme le traitement
schématique de l’apoptygma du péplos, marqué sur
le vase de Rutigliano par une série de demi-cercles
25 LCS, pl. 4, 1 ; 17, 3 ; 29, 2.
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Magna Grecia », in : Cat. Miti Greci, 2004, 137-140. 277-295.
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