Denoyelle Spina 2010 Pub 2013 PDF

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POTTERY MARKETS IN THE ANCIENT GREEK WORLD

(8 th - 1 st CENTURIES B.C.)

Proceedings of the International Symposium


held at the Université libre de Bruxelles
19-21 June 2008

Edited by
Athena Tsingarida and Didier Viviers

ÉTUDES D’ARCHÉOLOGIE 5
Études d’archéologie 5

POTTERY MARKETS IN THE ANCIENT GREEK WORLD


(8th - 1st centuries B.C.)

Proceedings of the International Symposium


held at the Université libre de Bruxelles
19-21 June 2008

Edited by
Athena Tsingarida and Didier Viviers

With the contribution of


Zosia Archibald, Alain Bresson, Fabienne Burkhalter, Véronique Chankowski, Franca Cibecchini,
John K. Davies, François de Callataÿ, Martine Denoyelle, Raymond Descat, Pierre Dupont,
Sandrine Elaigne, Roland Étienne, Alan Johnston, Elisabeth Langridge-Noti, Eleni Manakidou,
Natacha Massar, Thomas R. Patrick, Gary Reger, Katerina Rhomiopoulou, Pierre Rouillard,
Elisabeth Trinkl, Athena Tsingarida, Annie Verbanck, Alexandra Villing, Didier Viviers, Dyfri Williams

Bruxelles
CReA-Patrimoine

2013
Éditeur
CReA-Patrimoine
© Centre de Recherches en Archéologie et Patrimoine (CReA‑Patrimoine)
Université libre de Bruxelles
50, av. F.D. Roosevelt / CP 175
B-1050 Bruxelles
[email protected]  •  http://crea.ulb.ac.be
ISBN : 9789461360335
Impression : Le Livre Timperman

Cover
Drawing from P. Hartwig, Die griechischen Meisterschalen, Stuttgart, 1893, pl. 17.1, kylix, Baltimore (MD),
John Hopkins University D4.

Études d’archéologie 5
Études d’Archéologie Classique de l’ULB 7
Contents

Foreword
Athena Tsingarida and Didier Viviers 7

Abbreviations 9

Introduction. Ceramics and the economic historian: mixed messages and unharmonised agendas 
John K. Davies 11

I. TRADE AND TRADERS : VALUE, TRANSPORT AND PLACES OF EXCHANGE 


Introduction
The Greek Vase Trade: some reflections about scale, value and market 
Alain Bresson and François de Callataÿ  21
La céramique sur le marché : l’objet, sa valeur et son prix.
Problèmes d’interprétation et de confrontation des sources
Véronique Chankowski  25
Greek Potters and Painters: Marketing and Movings 
Dyfri Williams  39
Consuming Iconographies 
Elisabeth Langridge-Noti  61
Egypt as a “market” for Greek pottery:
Some thoughts on production, consumption and distribution in an intercultural environment 
Alexandra Villing  73
Naukratis, Aegina and Laconia; some individuals and pottery distribution 
Alan Johnston  103

II. MARKET AND PRODUCTS : THE MARKETS OF FINE WARE 


Introduction
The Markets of Fine Ware 
Athena Tsingarida 115
Economic Regionalism in Theory and Practice 
Gary Reger 119
Joining up the dots: making economic sense of pottery distributions in the Aegean and beyond
Zosia Archibald 133
Corinthian Pottery at Syracuse in the Late 8th and 7th Centuries BC
Thomas R. Patrick 159
Northern Greek Markets
Katerina Rhomiopoulou 171
Marché régional, importations et imitations de céramiques corinthiennes et attiques
à Karabournaki (Macédoine) à l’époque archaïque 
Eleni Manakidou 175
Classical Black-Glazed Imports to Western Asia Minor
Elisabeth Trinkl 189

5
Introduction

Spina : un avant-poste de la céramique italiote en Etrurie padane ?


Martine Denoyelle 203
Eléments d’évaluation des échelles de diffusion de la vaisselle de table au II siècle avant J.-C.
e

dans le monde hellénistique


Sandrine Elaigne 213

III. MARKET AND PRODUCTS : VASE CONTAINERS

Introduction
Raymond Descat 231
Trafics amphoriques et commerce de vases dans le Pont-Euxin archaïque : quelques aspects
Pierre Dupont 233
Le commerce du vin et le commerce de la céramique hellénistique tyrrhénienne
en Méditerranée occidentale au IIIe siècle avant J.-C. : le point de vue « maritime »
Franca Cibecchini 237
Les amphores vinaires dans la documentation papyrologique d'époque ptolémaïque :
production, prix et capacité
Fabienne Burkhalter 251
Follow the scent… Marketing perfume vases in the Greek world
Annie Verbanck et Natacha Massar 273

Conclusions
Roland Etienne avec la collaboration de Pierre Rouillard 301

About the contributors 307

6
Abbreviations

ABV = J.D. Beazley, Attic Black-figure Vase-painters Oxford, 1956.


Add2 = J.D. Beazley, Addenda: Second Additional References to ABV, ARV2and Paralipomena (compiled by T.H.
Carpenter) Oxford, 1989.
AGRP = T. Melander and J. Christiansen (eds), Ancient Greek and Related Pottery, Copenhagen, 1988.
APP = J.H. Oakley, W.D.E. Coulson, O. Palagia (eds.), Athenian Potters and Painters Oxford, 1997.
APP II = J.H. Oakley and O. Palagia (eds.), Athenian Potters and Painters Volume II, Oxford, 2009.
ARV2 = J.D. Beazley, Attic Red-figure Vase-painters Oxford, 1963.
The Athenian Agora III = R.E. Wycherley, Literary and Epigraphical Testimonia, Princeton (N.J.)1957
[The Athenian Agora III].
The Athenian Agora XII = B.A. Sparkes and L. Talcott, Black and Plain Pottery of the 6th, 5th and 4th
Centuries B.C., Princeton (N.J.), 1970 [The Athenian Agora XII].
The Athenian Agora XIV = H. Thompson and R.E. Wycherley, The Agora of Athens : the history, shape and uses
of an ancient city centre, Princeton, 1972 [The Athenian Agora XIV].
The Athenian Agora XIX = G. Lalonde, M. Langdon, M.B. Walbank, Inscriptions, Princeton (N.J.), 1991
[The Athenian Agora XIX].
The Athenian Agora XXIII = M. Moore, and M.Z. Philippides, Attic Black-Figure Pottery, Princeton, 1986
[The Athenian Agora XXIII].
Bresson, 2007 = A. Bresson, L’économie de la Grèce des cités (fin de Vie-Ier siècle a.C.). I. Les structures et la
production, Paris.
Bresson, 2008 = A. Bresson, L’économie de la Grèce des cités (fin de Vie-Ier siècle a.C.). II. Les espaces de
l’échange, Paris.
Johnston 1979 = A. Johnston Trademarks on Greek Vases, Warminster.
Johnston 2006 = A. Johnston Trademarks on Greek Vases. Addenda, Oxford.
Le vase grec = P. Rouillard, A. Verbanck-Pierard (eds), Le vase grec et ses destins, Munich, 2003.
Para = J.D. Beazley, Paralipomena: Additions to Attic Black-Figure Vase-Painters and to Attic Red-figure Vase-
painters Oxford, 1971.

Tsingarida, 2009 = A. Tsingarida (ed.), Shapes and Uses of Greek Vases (7th – 4th centuries B.C.), Brussels.

9
Spina : un avant-poste de la céramique italiote en Étrurie padane ?

Mar tine De n oye lle

Spina, cité étrusque implantée dans le delta du Quant à de possibles échanges dans ce domaine
Pô au confluent de voies terrestres, maritimes et entre les deux régions au cours du Ve siècle, nous
fluviales, et dont les nécropoles révèlent le goût n’en avons aucune attestation sérieuse. S’il y a
pour les vases grecs de prestige et l’accumulation de de la céramique italiote à Spina, c’est en quantité
mobiliers d’origines mixtes, est un des sites où se infinitésimale4, et même l’apparition des ateliers
lit de manière spectaculaire l’ampleur des échanges magno-grecs à figures rouges, dont certains, comme
entre producteurs et consommateurs antiques de ceux de Tarente, atteignent rapidement des volumes
céramique figurée. L’exposition et les colloques qui de production conséquents, n’effleure en rien un
se sont tenus à Ferrare dans les années 90, entre monopole attique qui se prolonge jusqu’au milieu
autres, ont contribué à éclairer la nature et la place du IVe siècle av. J.-C  : c’est ce que constatait déjà
des importations attiques, celle des productions Beazley dans Spina e la ceramica greca, en 19595.
locales et leur rôle dans le rituel funéraire1.
Pourquoi alors, et sur quels indices tenter de relier
Mon point de vue aujourd’hui concernera en entre eux ces deux marchés de la céramique grecque ?
partie le site de Spina, mais lui sera aussi en partie Et surtout, puisque les termes de la connaissance
extérieur, puisque la question qui m’occupe depuis sont si hétérogènes, en suivant quelle méthode  ?
de nombreuses années est celle de la naissance des C’est, tout d’abord, au travers de l’étude stylistique
productions italiotes à figures rouges, un phénomène des premiers vases à figures rouges produits dans
qui, à première vue, paraît bien distinct de ceux les colonies de Tarente et de Métaponte que l’on
qui caractérisent Spina, si l’on exclut le fait qu’il se peut se livrer à un certain nombre d’observations,
manifeste peu après le milieu du Ve siècle av. J.-C., mais je sais que même si je précise que cette étude
au plus fort du courant d’exportation attique vers la stylistique se place, comme il est indispensable, dans
cité padane. le contexte culturel et archéologique de cette région,
la démarche peut apparaître insuffisante. L’approche
Dans une contribution au colloque Salento Porta stylistique est souvent considérée au mieux, comme
d’Italia, J. de la Genière relevait déjà justement la subjective, au pire, comme sulfureuse, et la jonction
différence entre les exportations attiques en Pouille, est encore loin d’être évidente avec les études sur la
sporadiques et dispersées, et le trafic organisé qui distribution et la réception des vases grecs. Mais je
amenait à Spina les vases attiques par centaines, à voudrais tenter néanmoins de montrer aujourd’hui
partir du début du deuxième quart du Ve siècle2. ce que peuvent nous apprendre les choix décoratifs
Rien de comparable, en effet, entre les deux et iconographiques d’artisans grecs qui ont eu pour
situations au long du Ve siècle, même s’il faut noter projet de lancer, dans leur région, une production de
que les conditions de notre connaissance ne sont vases à figures rouges quasiment ex-nihilo.
pas équivalentes  : face au mobilier des milliers de
sépultures fouillées à Valle Trebba et Valle Pega À la différence de leurs confrères athéniens, en effet,
entre 1922 et 19653, les trouvailles de la Pouille les peintres de vases italiotes n’ont pas le bénéfice
proviennent soit de sites explorés au XIXe siècle d’une tradition continue de céramique figurée dans
(Ruvo), soit de fouilles plus récentes mais partielles laquelle puiser leurs formes et leurs sujets. De ce fait,
ou seulement partiellement publiées ( Rutigliano). d’ailleurs, on a souvent pensé qu’il pouvait s’agir
d’artisans athéniens immigrés venant s’installer
dans une région dont ils connaissaient le potentiel
1   Cat. Spina, 1994 ; Colloque Spina, 1993 ; Colloque
Spina, 1998.
2   De la Genière, 1989. 4  Sassatelli, 1994, 195-197.
3   Alfieri, 1979, 27-50. 5   Beazley, 1959, 48-49.

203
II. Market and Products: the Markets of Fine Ware

marchand  ; j’ai moi-même dans une contribution sinon créées, du moins développées par ces derniers
au colloque Athenian Potters and Painters, en 19946, de manière privilégiée à Spina, ou plutôt , pour la
tenté de cerner ce problème de l’origine des premiers clientèle de Spina.
peintres italiotes. À Tarente, le Peintre de la Danseuse
de Berlin, dont certaines inscriptions sont tracées en L’idée que certains aspects de la production attique
dialecte dorique, semble bien être d’origine locale aient pu être orientés, dans leur développement,
et il me paraissait que l’autre pionnier italiote, le par les goûts de ses clients, est examinée depuis un
Peintre de Pisticci actif à Métaponte, affichait à certain temps, mais alors que l’iconographie a fait
côté d’un atticisme étroit des particularités qui l’objet de nombreuses propositions qui vont dans ce
pouvaient mener à lui attribuer la même sorte sens, certaines conclusions récentes reviennent à une
d’origine. Néanmoins, la question de la formation à perspective plus neutre ; de l’idée de la commande,
la technique des figures rouges et au répertoire figuré c’est-à-dire de sujets composés à destination d’une
de ces artisans reste incontournable ; pour apprendre clientèle précise, on revient souvent à celle d’un
non seulement à décorer techniquement un vase à répertoire de thèmes purement attiques, dans
figures rouges, mais aussi à maîtriser l’espace, la lesquels les clients opèrent des choix significatifs8.
composition, la gestuelle, il faut avoir reçu une Dans le cas de Spina, il est intéressant de noter que
formation au sein d’un atelier à figures rouges et à F. Lissarrague, dans une communication présentée
cette époque, au milieu du Ve siècle, ce ne pouvait au colloque de 1994, concluait à la suite de Beazley à
encore être qu’à Athènes, d’où l’idée répandue sous une absence de tendances précises de l’iconographie
des formes diverses d’un transfert de compétences attique qui y est présente, si l’on exclut la forte
lié à un déplacement d’individus de la Grèce vers présence du répertoire dionysiaque : « les mobiliers
l’Italie méridionale, même si l’idée d’une migration funéraires sont avant tout formés d’objets, et non de
attique n’est plus la seule envisagée. Des propositions représentations… ce sont les vases qui voyagent, non
récentes, comme celle de F. Giudice, évoquent les images »9. Ceci se vérifie en effet, en particulier
ainsi la possibilité d’artisans d’origine magno- si l’on s’en tient aux catégories structurantes de
grecque ayant travaillé à Athènes, et contraints soit l’iconographie, type de scène, type de sujet, type
par les incidences économiques de la Guerre du de personnage. Mais la confrontation avec la
Péloponnèse, soit par celles de la politique de grands production italiote du Ve siècle met pourtant en
travaux engagée par Périclès, de retourner dans leur lumière certaines tendances spécifiques communes
patrie pour continuer à y exercer leur activité7. aux grands vases importés à Spina dans des registres
variés, à première vue marginaux, que l’on pourrait
Ce qui rend le postulat du passage de ces artisans désigner comme formant le contexte de l’image  :
par Athènes totalement hypothétique est le fait typologie des formes, organisation décorative des
qu’aucune trace des peintres proto-italiotes n’ait été vases, nature des choix iconographiques.
décelée par J.D. Beazley (qui pourtant a travaillé sur
l’identification de ces peintres bien plus qu’on ne s’en Les sites apuliens où se manifestent les premières
souvient généralement) dans la production attique tendances des productions tarentines et
à figures rouges ; ou, à l’inverse, que A.D. Trendall métapontines sont situés en Peucétie, la partie
n’ait repéré parmi les peintres attiques, dont il avait médiane de la Pouille antique, qui constitue
pourtant une bonne connaissance, aucune main d’emblée, dès les années 440‑430, un débouché
qui lui semblât familière. Pourtant, il existe bien privilégié pour les grands vases à figures rouges
une série d’indices qui relient entre eux les vases proto-italiotes – un phénomène qui connaîtra son
attiques et les vases proto-italiotes, et la raison d’être essor maximal au moment de l’Apulien récent, avec
de cet exposé est que, de manière systématique, une extension spectaculaire à la Daunie, située au
ces indices pointent pratiquement tous, selon moi, nord et représentée notamment par le site bien
non seulement vers les ateliers ou vers les peintres connu de Canosa. Des vases attiques, en particulier
attiques à figures rouges qui sont le plus représentés des cratères à volutes des années 460-450 av .J.C.,
à Spina, mais même, vers un certain nombre de étaient déjà parvenus ponctuellement sur certains
caractéristiques formelles qui semblent avoir été sites comme Altamura (d’où tire son nom le doyen

6   Denoyelle, APP, 395-406. 8   Osborne, 2001.


7   Giudice, 2004. 9   Lissarrague, 1994, 72.

204
M. Denoyelle  —  Spina : un avant-poste de la céramique italiote en Étrurie padane ?

du Groupe des Niobides, le Peintre d’Altamura) ou


Gravina. Mais la nécropole de Contrada Purgatorio
à Rutigliano, fouillée entre 1976 et 1980, a livré
un ensemble de tombes pour la majeure partie de
la fin du Ve et du IVe siècle révèlant des mobiliers
complexes, constitués parfois de véritables services
issus du même atelier, qui jettent une lumière
nouvelle sur la prospérité et les conceptions funéraires
élaborées des élites peucétiennes de l’époque10. La
tombe 26, par exemple, datée de 430‑42011, a livré
sept vases (deux amphores, une pélikè, une hydrie,
un skyphos, une oenochoé) attribuables au Peintre
de la Danseuse de Berlin12, dont le plus frappant
est un grand cratère à volutes décoré de la mort de
Memnon et du triomphe d’Achille et portant les
inscriptions Achilleus, Memnon,et Thanatos (fig. 1).
Si l’on se réfère au répertoire attique, l’iconographie
de la scène est ici d’un type nouveau ; elle juxtapose,
entre autres le motif du relèvement du guerrier
mort (avec Thanatos, petit être ailé plongeant vers
visage de Memnon), celui du couronnement du
vainqueur par Nikè, et une Athèna assise qui assiste
à la scène en s’adressant au héros sur le mode d’une
rencontre intime. Le Peintre de la Danseuse de 1. Aellen, 1994, pl. 134.
Berlin, considéré par Trendall comme le pionnier
de la production tarentine, offre en effet des
compositions très différentes de la norme attique
ou atticisante, bien que ses scènes de combat et
ses amazonomachies (comme sur le col du cratère)
puissent être rapprochées des compositions d’Aison,
par exemple.

Néanmoins, ce que l’on remarque déjà à cette


époque et qui s’affirmera pleinement par la suite,
c’est l’importance pour les aristocrates peucétiens de
la forme du cratère à volutes comme vase de prestige
porteur d’iconographies héroïques ou religieuses.
Outre Rutigliano le phénomène est particulièrement
net pour le site de Ruvo, dont proviennent, à toute
époque du développement de la production iatliote,
des exemplaires exceptionnels, comme par exemple
l’unique cratère à volutes connu à ce jour du Peintre
de Dolon (fig. 2)13.

10   Publication partielle de la nécropole:


E.M.  De  Juliis (ed.), Catalogo del Museo archeologico
di Taranto, II.2, Rutigliano I  : la necropoli di Contrada 2. G. Sena Chiesa et F. Slavazzi (eds.), Ceramiche attiche e
Purgatorio : scavo 1978, Tarente, 2007. magnogreche collezione Banca, Intesa , Milan, 2006, 165.
11   Lo Porto, 1977, 741 ; De Juliis, 2000, 106-107.
12   RVAp I, 1979, 433-435.
attiche e magnogreche collezione Banca, Intesa, Milan,
13   G. Sena Chiesa et F. Slavazzi (ed.), Ceramiche 2006, 164, n° 164; Denoyelle, 2008, 94.

205
II. Market and Products: the Markets of Fine Ware

Comme leurs confrères attiques du Groupe Borée- Mais revenons aux vases eux-mêmes. Après les
Florence, du Groupe des Niobides et du Groupe de formes dominantes, les systèmes décoratifs. Parmi
Polygnotos, les peintres italiotes créent et décorent ceux qui se mettent en place durant les premières
cette forme à destination de quelques sites choisis, décennies de la production italiote, il faut relever
concentrés dans une aire régionale précise  ; si l’on la présence significative de la formule du double
étudie, à travers les listes de Beazley, la distribution registre séparée par une frise d’oves ou un méandre,
des cratères à volutes à figures rouges provenant qui sera appliquée à Tarente au cratère à volutes et en
des ateliers attiques que j’ai cités, Spina arrive calice, et à Métaponte, à l’hydrie et à la nestoris. Cette
systématiquement en première position, suivi de formule, qui est exceptionnelle en Attique, a été mise
près par Bologne où la distribution des formes est au point par le Peintre des Niobides : ainsi sur un
de même type, mais moins abondante, puis par cratère en calice de Spina décoré d’une gigantomachie
Marzabotto, Numana, et quelques autres sites, dont en partie haute et d’un cortège dionysiaque, en
Ruvo14. partie basse (fig. 3). Pour les cratères à volutes, elle
est encore plus rare et apparaît essentiellement sur
Une étude parallèle serait à mener sur le cratère à un exemplaire bien connu de Spina décoré par le
colonnettes, forme «  sœur  » du cratère à volutes Peintre de Cléophon et daté des années 43017, qui
selon Beazley, dans lequel se spécialisent certains porte en partie haute une procession sacrificielle et
peintres de ces mêmes ateliers attiques, comme le en partie basse, un cortège dionysiaque (fig. 4). À la
Peintre de Florence par exemple  ; en Peucétie, de suite de N. Alfieri, qui y voyait le chef d’œuvre du
même, il occupe une place alternative et peut être le « plus phidiaque des céramographes »,18 S. Matheson
vase dominant de la tombe. C’est ainsi le cas dans la a relevé la « quintessence parthénonienne » du vase,
Tombe 77 de Contrada Purgatorio (21 aprile 1977, caractéristique qui en effet, se lit clairement dans la
proprietà Didonna)15 : il s’agit d’une sépulture double composition de la procession et dans la solennité du
constituée de deux dépositions successives, qui rituel. La disposition en registres ici est certainement
contenait aussi des armes – casque apulo-corinthien, liée à la prise de modèle sur la frise des Panathénées,
ceinturons, cnémides. Le cratère à colonnettes dont le format et les proportions commandent
avec un retour d’Héphaïstos, tout comme le grand l’organisation générale de la partie haute du vase.
skyphos, est attique, tandis que l’amphore, qui
semble attique, est en fait une imitation métapontine Une conception du décor extrêmement proche
par le Peintre de Pisticci. Il y aurait de nombreuses apparaît sur l’un des premiers cratères à volutes
remarques à faire sur le type de vases contenus tarentins, celui du Peintre de Sisyphe aujourd’hui
dans la tombe, ceux qui sont spécifiques à l’univers conservé à Munich, et qui provient de Ruvo19
peucétien, comme les petits canthares, les lébétes (fig.  5). On le date généralement de 430-420. Le
ou le calathos à décor mat, et ceux qui sont aussi sujet n’est pas religieux mais mythologique, ou peut-
présents dans les tombes de Spina, mais qui sont être inspiré de la tragédie et reste encore aujourd’hui
ici des productions coloniales  : comme l’amphore assez mystérieux bien que l’un des personnages
à anses torses (d’un type qui apparaît dans l’atelier tende à un autre un tessère d’hospitalité marqué
du Peintre des Niobides), les plats à pied à décor du nom de Sisyphe, le héros corinthien. Quoi qu’il
végétal, le rhyton à tête de mulet (un exemplaire à en soit, la ressemblance entre les deux vases ne me
été retrouvé à Spina)16, les petits vases à vernis noir ; paraît pas pouvoir être due au hasard, d’autant que
les coupes et les askoi à figures rouges sont peut- la typologie du cratère italiote se réfère étroitement à
être attiques, mais il conviendrait de le vérifier de celle qui est illustrée par le cratère attique. Mais il y a
près, et donc, l’interprétation de l’ensemble reste à plus : si le sujet traité par le peintre de Sisyphe n’est
venir. Mais cette mixité entre les produits attiques et pas religieux, la source de la scène, comme l’avait
italiotes montre bien que Rutigliano est un des lieux déjà vu N. Moon20, est aussi la frise des Panathénées,
où s’opère le déploiement d’un processus de conquête
du marché par les ateliers coloniaux à peine nés.
17   Ferrare, 44894  ; ARV², 1143, n° 1, 1684  ;
Matheson, 1995, 139-140, pl. 123, KL.1.
14   Sassatelli, 1994, 190-197. 18   Alfieri, 1979, 78
15   Cat. Miti Greci, 1994, 129, n° 104. 19   RVAp I, 1978, 16, 1/51.
16   Aurigemma, 1965, pl. 223. 20   Moon, 1929.

206
M. Denoyelle  —  Spina : un avant-poste de la céramique italiote en Étrurie padane ?

3. Cat. Spina, 1994, fig. 63. 5. Arias, Shefton, 1962, fig. 236.

4. Cat. Spina, 1994, fig. 86. 6. Aurigemma, 1965, pl. 63.

en particulier la séquence des Ergastines dont sont de telles compositions, et de leur source, sur des vases
repris la figure d’un ordonnateur tourné de trois- attiques, ce qui n’implique pas dans ce cas forcément
quarts et la jeune fiancée au strict drapé vertical, un passage par les ateliers athéniens, mais crée un
dont les plis reprennent ceux de la frise sculptée. nouveau lien avec le type de vases envoyés à Spina.
C’est cette référence en arrière-plan qui teinte de
solennité l’ensemble du registre. Il semble donc D’autres choix décoratifs des ateliers italiotes, au
probable que le Peintre de Sisyphe était au courant reste moins ponctuels, vont dans le même sens,

207
II. Market and Products: the Markets of Fine Ware

pense que dans ce cas comme dans le précédent, les


emprunts faits par les peintres italiotes ne sont pas
de nature « stylistique », il ne s’agit pas de se fournir
en types de décor adapté à telle ou telle zone du vase,
mais d’utiliser une formule porteuse de sens, qui est
caractéristique d’un type de vase mais aussi, d’un
certain contexte de distribution.

Cette question de la transmission des motifs


entre Spina et les premiers ateliers italiotes est à
nouveau posée de manière complexe par une des
tombes de Rutigliano trouvée en 1976, publiée
sommairement dans la catalogue Arte e artigianato
in Magna Grecia de 199622. Elle contenait une série
d’armes et d’instruments en bronze ainsi qu’un
riche service de vases à figures rouges, à vernis
noir, à peinture superposée, et à peinture mate de
7. CVA Tarente 3, 4 D, pl. 7, 1. fabrication indigène. Les vases à figures rouges,
y compris le lécythe cylindrique de type attique,
sont proto-italiotes, à l’exception de la coupe qui
en reprenant manifestement des formules que l’on est probablement attique, (une configuration qui
trouve illustrées dans des proportions  spécifiques à se retrouve sur d’autres sites de la Pouille centrale
Spina. Ainsi, le décor du col des cratères à colonnettes, comme Gravina23 ; de manière générale, la coupe à
qui, dans les ateliers attiques, est majoritairement figures rouges n’est que très rarement produite par
formé d’un frise de boutons de lotus très allongés, les ateliers de Métaponte et de Tarente).
la guirlande de lierre restant rare. Mais à Spina, la Le vase le plus remarquable de l’ensemble est bien
proportion des cols de cratères à colonnettes décorés entendu le cratère à volutes, qui a été considéré
de cette façon est bien supérieure à la norme, dans dans les mentions de la tombe comme une pièce
tous les ateliers (fig. 6). attique, et attribué au Peintre de Pélée24 (fig.  8-9).
Il reste encore, dans le détail, inédit. La typologie
C’est précisément ce type de décor qui sera choisi et la qualité technique générale, en particulier le
par les ateliers métapontins et tarentins pour leurs vernis noir brillant et la couleur orangée de l’argile,
cratères à colonnettes (fig.  7). Il est intéressant de donnent en effet au premier coup d’œil l’impression
noter que cette forme de vase semble destinée à qu’il est attique, et la référence au Peintre de Pélée est
l’Italie du sud, comme le montrent ses lieux de elle aussi motivée, comme nous le verrons, par des
trouvaille et son iconographie, de manière exclusive détails stylistiques précis.
à la clientèle indigène. Le choix de la guirlande de
lierre va certainement au-delà d’une préférence Sur la face principale est représenté un épisode de
décorative et marque une partie du vase et par l’Ilioupersis, le viol par Ajax de Cassandre, cette
métonymie, le vase entier, (comme c’est aussi le dernière agrippée avec une compagne à la statue
cas par exemple, de l’embouchure de la nestoris, d’Athèna, tandis qu’une femme emmène à gauche,
forme rituelle exclusivement destinée à la clientèle une jeune fille et qu’à droite, Apollon et Athèna,
indigène)21 du sceau de Dionysos. Là aussi, il est plutôt que d’assister à la scène, semblent engagés
intéressant de se demander quelle est la nature exacte dans une sacra conversatio. Au revers, une scène de
de la référence italiote à l’usage attique sur ce point, retour du guerrier victorieux auquel une femme ailée
et pourquoi dans les ateliers de cratères à colonnettes (qui tient un caducée, ce serait donc plutôt Iris que
attiques, on a choisi de remplacer à l’occasion et de Nikè) verse une libation entre deux hommes barbus
manière plus fréquente pour certaines clientèles la
traditionnelle frise en arceaux de bouton de lotus
par ce motif à la symbolique sans équivoque. Je 22   Cat. Arte e artigianato, 1996, 408-411.
23   Ciancio, 1997, 182-186, tombe 1/1974.
24   Lo Porto, 1977 ; Cat. Arte e artigianato, 1996,
21   Sisto, 2006. 409, 348.26.

208
M. Denoyelle  —  Spina : un avant-poste de la céramique italiote en Étrurie padane ?

8. Cliché Soprintendenza archeologica della Puglia. 9. Cliché Soprintendenza archeologica della Puglia.

tenant des sceptres. Sur le col, à l’avers comme au doubles), le vase n’est pas de sa main, et il n’est pas
revers se trouvent plusieurs groupes de personnages non plus attique. Au terme d’une enquête stylistique
engagés pour la plupart dans une libation : libation qu’il serait trop long de développer ici, il semble
à un cavalier ou à un guerrier par une divinité ailée, certain que nous avons là un produit métapontin,
libation offerte par des femmes à des hommes dont issu de la collaboration d’au moins deux mains, celles
certains tiennent un sceptre mais un autre, un simple du Peintre de Pisticci (responsable de la face A) et
bâton, ainsi qu’une scène de poursuite d’une femme celle du Peintre du Cyclope (auteur d’au moins une
par un guerrier barbu. Comme on le distingue assez partie des figures du col). Au-delà de l’application
bien ici, il y a de nombreuses inscriptions : sur le col mise par les peintres à «  faire attique  », certains
près des groupes de personnages et souvent redoublé, groupes, comme celui de la poursuite, trouvent leurs
on trouve kalè, kalos et également kalas. Sur la panse meilleurs équivalents sur des vases bien identifiés
du côté de la scène principale, Apollon et Athénaia à comme métapontins25. Par ailleurs, l’éclectisme du
côté des deux divinités, Aias à côté d’Ajax et Théanô répertoire figuré et des schémas, qui renvoient non
à côté de la femme en fuite à l’extrême gauche (sœur seulement au Peintre de Pélée, mais également au
d’Hécube et prêtresse d’Athèna)  ; plus étonnant, Peintre des Niobides, à Polygnotos ou au Peintre
de part et d’autre de l’aigle qui orne l’épisème du de Cléophon est caractéristique des deux peintres
bouclier d’Ajax, Aietos, l’aigle, une façon de nommer métapontins identifiables ici, qui sont si on peut dire
une figure inerte et censément emblématique qui spécialisés dans l’imitation des maîtres attiques. Une
n’est pas sans rappeler les désignations d’objets sur des particularités des représentations, qui me semble
le vase François. Un autre aspect inhabituel est le fait précisément contraire aux pratiques des peintres
que l’aigle, tenant dans ses serres une couronne et attiques est la démultiplication de certains éléments :
donc, porteur de victoire, orne dans cette image le les inscriptions, inhabituellement abondantes, mais
bouclier du héros commettant un sacrilège. aussi, les scènes de libation, qui entre le revers et
le col, se répètent six fois sans véritable logique
Malgré les ressemblances d’ensemble et de détail thématique, semblant seulement être en association
avec le peintre de Pélée, dont plusieurs des « tics » avec le monde épique et réel de la guerre.
stylistiques sont reproduits (comme le traitement
schématique de l’apoptygma du péplos, marqué sur
le vase de Rutigliano par une série de demi-cercles
25   LCS, pl. 4, 1 ; 17, 3 ; 29, 2.

209
II. Market and Products: the Markets of Fine Ware

Tout aussi frappant est l’emprunt appliqué d’un Bibliographie


vocabulaire gestuel et d’accessoires aux vases
attiques des peintres cités, dans lequel figurent
aussi bien le type de vases utilisé pour la libation, Alfieri, 1979 = N. Alfieri, Il Museo Nazionale
le type de bouclier porté par Ajax que certains archeologico di Ferrara, Bologne, 1979.
éléments décoratifs des vêtements, comme les petits Arias, Shefton, 1962 = P.E. Arias, B.B. Shefton,
losanges sur la tunique longue de la statue d’Athèna A History of Greek Vase-painting, Londres, 1962.
(Polygnotos et son groupe)26.
Aurigemma, 1965 = S. Aurigemma, La necropoli di
On relèvera également l’aspect particulier de cet Spina in Valle Trebba, 1, 2, Rome, 1965.
aigle triomphant sur le bouclier d’Ajax, fort proche
du motif ornant deux oenochoés trouvées à Spina, et Beazley, 1959 = J.D. Beazley, « Spina e la ceramica
qui proviennent de la tombe 422 de Valle Trebba27, greca », Studi Etruschi 25 (1959), suppl. 47-57.
celle dont le beau vase est l’amphore du Peintre de Cat. Arte e artigianato, 1996 = E. Lippolis (ed.),
Pélée montrant une libation au guerrier faite par I Greci in Occidente. Arte e artigianato in Magna
Nikè qui fait partie des sources principales des scènes Grecia, Tarente 1996, Naples, 1996.
de libation montrées sur le cratère.
Cat. Miti Greci 2004 = G. Sena Chiesa, E. Arslan
Il s’agit donc surtout d’un faisceau d’observations, (eds.), Miti Greci Archeologia e pittura dalla Magna
dont certaines ne sont encore que superficielles et Grecia al collezionismo, Catalogue d’exposition, Milan,
qu’il faudra approfondir, avec l’espoir en particulier 2004.
que de nouvelles fouilles de nécropoles peucétiennes
seront bientôt publiées. Dans la réflexion sur Cat. Spina, 1994 = F. Berti et P.G. Guzzo (eds.),
ce phénomène, qui met en jeu l’existence sur le Spina Storia di una città tra Greci ed Etruschi, Ferrare,
plan culturel d’une «  connexion adriatique  », la 1994.
personnalité des premiers peintres italiotes, et Ciancio, 1997 = A. Ciancio, Silbion Una città tra
particulièrement du Peintre de Pisticci, reste une Greci e indigeni. La documentazione archeologica dal
clef fondamentale. Il me semble aujourd’hui plus territorio di Gravina in Puglia dall’ottavo al quinto
que probable que cet artisan au moins a formé sa secolo  a.C., Bari, 1997.
technique et sa connaissance du marché des vases à
figures rouges en travaillant, autour de 450 av.J. c., Colloque Spina, 1993 = Studi sulla necropoli di Spina
pour l’exportation vers le site de Spina, site dont in Valle Trebba, convegno del 15 ottobre 1992, Ferrare,
les modes de consommation de la vaisselle de 1993.
prestige, parallèlement, ont pu servir d’une façon
Colloque Spina, 1998 = Atti del convegno internazionale
ou d’une autre de modèle aux élites peucétiennes en
di studi “Spina. Due civiltà a confronto”, Ferrare 21
pleine croissance.
janvier 1994, Rome, 1998.
De Juliis, 2000 = E.M. De Juliis, Taranto, Bari, 2000.
de la Genière, 1989 = J. de la Genière, « Nota sui
vasi attici in Puglia », in : Salento. Porta d’Italia. Atti
del Convegno internazionale, Lecce 27 - 30 novembre
1986, Galatina, 1989, 157-162.
Denoyelle, 1997 = M. Denoyelle, «Attic or non-
Attic ? The case of the Pisticci Painter», in  : APP,
395-406.
Denoyelle, 2008 = M. Denoyelle, « Le cratère à
volutes : fortune antique et fortune moderne » , in :
El vaso griego en el arte europeo de los siglos XVIII y
26   Voir par exemple Aurigemma, 1965, pl. 36, pl. 9 ; XIX, Actes du colloque, Madrid, Casa de Velazquez,
Matheson, 1995, pl. 31, 50, 57, 121. 14-15 février 2005, Madrid, 2008, 89-104.
27   Aurigemma, 1965, pl. 172-177.

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M. Denoyelle  —  Spina : un avant-poste de la céramique italiote en Étrurie padane ?

Giudice, 2004 = F. Giudice, « Pericle, le ‘grandi opere’ Osborne, 2001 = R. Osborne, « Why did Athenian
e il trasferimento dei ceramografi dalla Grecia alla pots appeal to Etruscans? », World Archaeology 33, 2,
Magna Grecia », in : Cat. Miti Greci, 2004, 137-140. 277-295.
LCS = A.D. Trendall, The Red-figured Vases of Reusser, 2002 =  C. Reusser, Vasen für
Lucania, Campania and Sicily, Oxford, 1967. Étrurien. Verbreitung und Funktionen
attischer Keramik im Étrurien des 6. und 5.
Lissarrague, 1993 = F. Lissarrague, « Spina, aspects Jahrhunderts vor Christus., Kilchberg, 2002.
iconographiques », in : Colloque Spina, 1993, 67-75.
RVAp = A. Cambitoglou, A. D. Trendall, The
Lo Porto, 1977 = F.G. Lo Porto, «  Recenti Red-figured vases of Apulia, I, Oxford, 1978; II,
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Epizefirii. Atti del 17. Convegno di studi
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1976, Naples, 1977, 725-745. economica e produttiva: merci, scambi, artigianato »,
in : Cat. Spina, 1994, 179-217.
Matheson, 1995 = S.B. Matheson,
Polygnotos and vase painting in classical Sisto, 2006 = M.A. Sisto, « Vasi su vasi. Nestorides e
Athens, Madison, University of Wisconsin Press, crateri a colonnette in Magna Grecia », in : I. Colpo,
1995. I. Favaretto, F. Ghedini (ed.), Iconografia 2005
Immagini e immaginari dall’antichità classica al
Moon, 1929 = N. Moon, «  Some early South mondo moderno, Atti del Convegno Internazionale,
Italian vase-painters », BSA 11 (1929), 30-49. Venezia, 26-28 janvier 2005, Rome, 2006, 411-417.

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