Lynda Ouendi
Lynda Ouendi
Lynda Ouendi
Sujet
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Remerciements
Mes remerciements sont galement adresss toutes les personnes qui, de loin ou de prs,
ont contribu la ralisation de ce travail de recherche, et plus particulirement mes trs
chers parents, Melle HADJILA KERRICHE et Melle KATIA AMROUN.
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Listes des abrviations et des acronymes
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GFCI Global Financial Centre Index
GNMA Government National Mortgage Association
IBB Islamic Bank of Britain
IBOR InterBank Offered Rate
ICE InterContinental Exchange
IDE Investissement Directe Etranger
IDT Islamic Bank of Thailande
IFI Institution Financire Islamique
IFSB Islamic Financial Services Bord
IIBR Taux Interbancaire de Rfrence Islamique
IIMM Islamic Interbank Monetary Market
IIRA Islamic International Rating Agency
IIT International Innovative Technologies
INCEIF International Centre for Education in Islamic Finance
ITFC International Islamic Trade Finance Corporation
KLSI Kuala Lumpur Shariah Index
LIBOR London Inter-Bank Offer Rate
LME London Metal Exchange
LSE London Stock Exchange
MENA Middle East and North Africa
NYMEX New York Mercantile Exchange
NYSE New York Stock Exchange
OCF Organisation de la Confrence Islamique
OECE Organisation Europenne de Coopration Economique
OPC Organismes de Placement Collectif
PMMA Pays Membres les Moins Avancs
PVD Pays en Voix de Dveloppement
R&D Recherche et Dveloppement
REIT Sabana Shariah Compliant Real Estat Investment Trust
RU Royaume-Uni
SAM Sustainable Asset Management
SAMI Socially Aware Muslim Index
SEA South East Africa
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SEC Securities Exchange Commission
SID Socit islamique pour le dveloppement du secteur priv
SGX Singapore Exchange
SICAV Socits dInvestissement Capital Variable
SME Systme Montaire Europen
TBTF Too Big To Fail
UKUFS United Kingdom Islamic Finance Secretariat
USA United States of America
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Glossaire des mots arabes
Bay bithaman ajil (galement : bai muajjal) : Vente prix fix et paiement diffr.
El-djouhala Utilis dans les contrats lorsque ces derniers portent sur un lment
incertain.
Ijara Contrat par lequel un bien et/ou un service est lou sous forme de
crdit-bail avec une possibilit dachat la fin du contrat.
Istisna Contrat terme, dans lequel lacheteur paie un bien dont la fin de sa
construction/fabrication et sa livraison sont ultrieur.
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Maysir (gambling, en anglais et jeu de hasard, en franais) pratique dans un
contrat par lequel le droit des parties contractantes dpend dun
vnement alatoire.
Moucharaka Contrat crant une joint-venture dans laquelle les deux parties
fournissent des capitaux d'investissement et des comptences
entrepreneuriales et du travail.
Moudaraba Contrat crant une joint-venture dans laquelle une partie fournit le
capital financier et lautre fournit le capital entrepreneurial et travail.
Qard hasan Prt qui est rembours la fin de la priode convenue sans intrt ni
tout autre type de surplus.
Riba Dsigne tout type de surplus (montaire ou autre) exig par un prteur
son emprunteur.
Salam Contrat terme, dans lequel lacheteur paie une marchandise dont la
livraison est ultrieure.
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Takaful Accord dassurance entre un groupes de personnes qui acceptent de
ddommager la perte (ou les dgts) quelle pourrait infliger lun
deux sur le fonds dont ils font don collectivement.
Urbune Se rfre une vente dans laquelle lacheteur verse une avance du
prix du bien au vendeur que celui-ci pourra garder et revendre le bien
une tierce personne si lacheteur ne confirme pas le contrat durant
le dlai prvu pour payer la somme restante et prendre possession du
bien.
Wakala Contrat par lequel une personne (physique ou morale) est charge de
raliser des investissements pour le compte dun client qui paie en
contrepartie une rmunration indexe sur les rsultats.
Zakat Aumne obligatoire que tout musulman, qui possde pendant une
anne lunaire la valeur du Nissb, doit sacquitter de 2,5% du montant
total de ses biens en vertu des rgles de solidarit institues par
lIslam.
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Sommaire
Introduction gnrale.. 01
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation
financire 184
Introduction 185
Section 1 : La globalisation de la finance islamique....... 186
Section 2 : Les perspectives de la finance islamique.. 199
Section 3 : Risques, dfis et devenir de la finance islamique...... 218
Conclusion. 227
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Introduction gnrale
Introduction gnrale
Bien quelle soit ne durant la fin du 19me sicle, ce nest qu partir des annes 1970 du
sicle dernier que la globalisation financire ait connu un rel essor dans son processus de
dveloppement. Cet essor trouve ses origines principalement dans la vague massive du
progrs technologique, lacclration de l'innovation financire, la libralisation financire et
le passage au systme de change flottant ; tous ces changements taient accompagns dune
augmentation sans prcdent de la prise de risque sur les marchs financiers avec une hausse
inquitante de la frquence et de la gravit des crises financires.
En effet, les crises financires qui sont des vnements dont les retombes peuvent
menacer la stabilit conomique, sociale et mme politique des pays concerns ; taient et
continuent dtre lun des sujets les plus controverss. Ces crises viennent galement remettre
en cause la globalisation financire et mettre en vidence ses limites et ses dfaillances.
Encore, ces crises sont considres comme source dinquitude auprs des preneurs de
dcisions financires, au niveau national et international, par le fait de lacclration de la
circulation des flux de capitaux dun pays vers un autre et dune monnaie vers une autre,
minimisant ainsi la possibilit de prvention de ces crises ou denvisager des possibilits de
lutte contre celles-ci, qui deviennent de plus en plus frquentes, rcurrentes et systmiques par
effet domino.
La finance islamique est une finance thique base sur des valeurs morales tires des
enseignements de la Charia (loi islamique). Parmi les principaux fondements de cette
finance, figurent linterdiction de lapplication des taux dintrt dans les oprations
dendettement (plus connu sous le nom de riba ), ainsi que ladoption du principe de
partage des pertes et profits ; considrs comme les lments les plus distinctifs entre la
finance islamique et la finance conventionnelle. Le systme financier islamique tel que nous
le connaissons aujourdhui, trouve ses origines dans les annes 1940, lorsque le thologien
pakistanais Sayyid Abdul Ala Maududi avait mis en place les premiers principes
thoriques de cette finance. Mais ce nest quen 1957, que la premire institution financire
islamique fut cre par lArabie-Saoudite, il sagit dAl Rajhi Bank .
Une panoplie dinstruments financiers islamiques est aujourdhui accessible sur les
marchs de la finance islamique, mais galement sur les marchs de la finance
conventionnelle. En effet, nous pouvons retrouver une diversification dans la classification de
ces instruments, rpartis en instruments de base, pouvant tre de type participatif (la
moucharaka, la moudaraba, etc), ou de type dchange (la mourabaha, lijara, etc). Ils peuvent
galement tre rpartis en instruments de gestion dactifs, reprsents par les skuks, ou
dassurance (le takaful et le re-takaful). Plusieurs autres instruments sont encore en cours de
dbat, et ce, quant leur adoption ou leur interdiction en finance islamique, tels que les
produits drivs. Nanmoins, en 2010, des instruments swaps islamiques ont t cres et mis
en uvre. La finance islamique est galement riche par ses institutions, composes
dinstitutions institutionnelles et dorganes de contrles et de rgulation.
Si la finance islamique est considre comme lment majeur dans la rforme du systme
financier international, cela revient ses principes et sa bonne gouvernance (une
gouvernance la fois administrative et religieuse), lui ont permis dtre plus stable et plus
rsistante lors de la crise financire de 2007. De part linterdiction des taux dintrt, de leffet
de levier, de la titrisation bancaire et de la vente dcouvert, la finance islamique est arrive
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rester labri des retombes dvastatrices de la crise, auxquelles la finance conventionnelle
na pu chapper, et elle nen a connu que quelques une des consquences indirecte de celle-ci,
du fait de sa globalisation.
Les perspectives de la finance islamique ne font pas delle une finance sans limites, car
celle-ci prsente un certain nombre de risques, quelle pourrait avoir en commun avec la
finance conventionnelle, mais galement des risques spcifiques son mode de
fonctionnement. Ajouter cela, les nombreux dfis quelle devrait relever, au niveau
international (notamment dans le contexte de la globalisation financire), ainsi que les dfis
internes son environnement et son fonctionnement. Quant sa perspective future, elle se
voit tre une perspective prometteuse.
Problmatique du mmoire
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Plusieurs questionnements peuvent dcouler de cette problmatique principale, savoir :
Hypothses du mmoire
1- La finance islamique nest quun simple effet de mode qui a t porte sur la scne
mdiatique sous cet effet, notamment suite la crise financire de 2007 ;
3- La finance islamique, qui a fait preuve dune meilleure stabilit et dune meilleure
rsistance face aux dysfonctionnements de la globalisation financire, est appele
tre une alternative la finance conventionnelle, dans le processus de rforme du
systme financier international.
Notre motivation premire quant au choix de cette thmatique trouve son origine dans un
constat : le processus de globalisation financire a montr ses dfaillances et ses limites
(notamment partir des annes 1970) travers principalement le dclenchement de crises de
plus en plus frquentes et rcurrentes ayant touches les marchs financiers internationaux.
De toutes ces crises, celle de 2007, qui, lorigine, tait une crise du crdit immobilier aux
tats-Unis, mais qui sest vite transforme en crise financire mondiale affectant le secteur
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conomique rel (dont les consquences sont toujours dactualit). Plus encore, la gravit de
la crise a remis en cause la globalisation financire et a clairement dmontr la ncessit
dune rforme du systme financier international, par une adoption dune finance plus
thique, qui pourrait se trouver dans la finance islamique.
Objet du mmoire
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Pour mener bien notre rflexion, nous aurons recours des sources bibliographiques, ce
qui nous semble tre le meilleur utile cet effet. Un privilge sera accord aux ouvrages
portant sur la globalisation financire, les crises financires et la finance islamique. Une
grande attention sera galement accorde aux diffrents articles issus de sminaires, de
colloques ou de communications publies dans des revues et magazines. Par ailleurs, ils ne
seront ngligs tout type de documents et de rapports, les thses et les mmoires, ainsi que les
diffrentes sources Internet pouvant enrichir ce travail.
Structure du mmoire
Pour mener bien notre recherche et pour pouvoir apporter des lments de rponse
notre problmatique, nous avons jug utile de structurer le travail en cinq chapitres. Le
premier chapitre sera consacr la prsentation du phnomne de globalisation financire, de
son volution historique et de ses acteurs majeurs. Le deuxime chapitre, quant lui portera
sur les principales dfaillances ayant marques le processus de globalisation financire,
savoir les crises financire ; pour ceci nous commencerons par un essai de comprhension des
crises financires, puis de passer en revue les principales crises ayant marques ce phnomne
de globalisation financire, pour finir par une prsentation de la crise financire de 2007.
Dans le troisime chapitre, notre intrt portera sur la prsentation dabord, de la finance
islamique en termes de fondements et de son volution historique, puis de la notion du riba,
qui est considr comme lun des principaux lments distinctifs entre la finance islamique et
la finance conventionnelle ; enfin, du dveloppement de la finance islamique en termes de
rpartition gographique. Le quatrime chapitre est un chapitre portant sur les intervenants
dans la finance islamique, que se soient les marchs, les institutions ou les instruments,
pouvant tre propres la finance islamique ou emprunts de la finance conventionnelle et
adapts aux principes de la Charia.
Dans le cinquime et dernier chapitre, nous essayerons de situer la finance islamique dans
le contexte de la globalisation financire. Pour ce faire, nous commencerons par positionner la
finance islamique dans lenvironnement financier mondial capitaliste et dans le contexte de la
crise financire de 2007. Puis, un certain nombre de perspectives de la finance islamique sera
prsent. Pour finir enfin, par la mise en vidence des risques lis cette finance, aux dfis
auxquels elle devrait faire face et denvisager son devenir.
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Chapitre 1 :
La dynamique de la
globalisation financire
Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Introduction
La globalisation financire est marque par la forte concurrence qui existe entre les
diffrentes places financires internationales et la cration de divers types de marchs
financiers internationaux, notamment grce la rgle des 3D et la nouvelle technologie.
Linnovation financire et les investisseurs institutionnels viennent apporter leur marque
cette globalisation financire, car ils sont considrs comme des acteurs majeurs de ce
phnomne. Bien que la globalisation financire ait pu montrer ses avantages, celle-ci a
galement montr ses inconvnients et ses risques, principalement travers les diffrentes
crises financires (comme nous le verrons dans le deuxime chapitre).
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
La globalisation financire est un sujet vaste et complexe, car il sagit dun processus
dynamique qui a transform radicalement les rgles du systme financier international.
Effectivement, la dimension financire constitue lun des fondements essentiels de la
mondialisation. La globalisation financire sest vue dveloppe notamment travers
lintgration mondiale des marchs financiers, des nouvelles technologies et de linnovation
financire. (Voir annexe N01 pour un rcapitulatif de la globalisation financire).
1-1-1/Principales dfinitions
Voici trois concepts qui ne font pas unanimes quant leur dfinition. En effet, pour
certains auteurs, il ne sagit rien dautre que de synonymes ; pour certains dautres, il y a
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
similitude entre globalisation et mondialisation et une diffrence entre ces deux derniers et
linternationalisation ; mais il y a aussi ceux qui les diffrencient.
Jean-Marc Siron souligne le fait que dans les pays anglo-saxon, cest le terme
globalization qui domine trs largement celui d internationalization sans voir aussi
lutilisation du terme worldization ; alors que dans les pays francophiles, les trois
concepts (mondialisation, globalisation et internationalisation) sutilisent distinctement. Selon
lauteur, deux formes de mondialisation sopposent : la mondialisation internationale (ou
internationalisation) et la mondialisation globale (ou globalisation).3 Nous prsentons la
distinction de ces deux formes dans le tableau N01.
1
Revol Ren et autres ; Dictionnaire des sciences conomiques et sociales ; Ed Hachette
Education ; Paris ; 2002 ; p476.
2
www.scribd.com/doc/90566048/La-Mondialisation-Et-I-Internationalisation (consult le 26/03/2013
15:30)
3
Siron Jean-Marc ; Linternationalisation nest pas globale ; Universit de Paris-Dauphine ;
France ; p2
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
La globalisation financire est sujet de dbat depuis ses premires traces nos jours et
plusieurs auteurs ont essay de lui offrir une dfinition. Selon Moutouss Marc et Chamblay
Dominique la globalisation financire dsigne la transformation du systme financier
international cause par la suppression des frontires nationales sur les marchs des capitaux
ainsi que par le dcloisonnement des marchs financiers. 4 Pour Aglietta Michel : la
globalisation financire est le nom donn des transformations qui ont affect les principes de
fonctionnement de la finance. Ce sont des transformations trs profondes qui associent
troitement la libralisation des systmes financiers nationaux et lintgration
internationale. 5 Pour Arestis Philip et Basu Santou : la globalisation financire rfre au
processus par lequel les marchs financiers des diffrents pays sont intgrs en un seul. Elle
peut tre galement dfinie comme une libre circulation de capitaux travers les frontires
nationales sans faire face des restrictions. 6
A travers les dfinitions prcdentes, nous constatons que les auteurs sont unanimes au fait
que la globalisation financire reprsente les transformations ayant touches le systme
4
Moutouss Marc et Chamblay Dominique ; 100 fiches pour comprendre les sciences
conomiques ; Ed Bral Amazon ; 3me dition ; France ; 2005 ; p162.
5
Aglietta Michel ; Lconomie mondiale 2000 ; Editions La dcouverte, Collection Repres ;
Paris ; 1999 ; p52.
6
Arestis Philip and Basu Santou; Financial globalization and regulation ; Working paper N397;
The Levy Economics Institue of Bard College USA; December 2003; p2.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
les marchs financiers sans passer par des intermdiaires financiers traditionnels qui
sont les banques. Il existe galement une dsintermdiation par la titrisation, qui tait
purement interne aux tats-Unis avant dtre diffuse dautres pays, lorsque les
banques cherchrent soulager leurs bilans du fait de la crise de lendettement des pays
en dveloppement des annes 1980.
1-2-1/Impacts positifs
9
http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_des_3D (consult le 24/03/2013 15 :00)
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
premires, les entreprises peuvent dsormais se couvrir grce la cration des produits
drivs cette re de globalisation financire.10
1-2-2/Impacts ngatifs
La globalisation financire ne prsente pas uniquement des avantages mais galement des
inconvnients. Effectivement, elle a fortement influenc sur lautonomie de la finance, ceci se
reflte travers une dconnexion entre la sphre financire et lconomie relle ; ainsi, les
oprations financires sont quarante fois suprieures que les oprations sur bien et services, ce
qui les rend de plus en plus lies la perspectives de gains spculatifs. Avec la globalisation
financire, les tats ont perdu de leur pouvoir, qui se constate dans la perte des autorits
montaires de leur pouvoir face dimportants investisseurs privs en influenant sur les taux
dintrts et les taux de change par leurs placements financiers. Un autre impact est le manque
de transparence sur les marchs financiers, suite lexistence de comptes non publis de
clients occultes dans les chambres de compensation internationales, appels les botes
noires de la globalisation financire. Egalement, il existe une prolifration des fonds grs
par des paradis fiscaux, qui trs souvent favorisent le blanchiment dargent et lvasion
fiscale.11
10
http://sabbar.fr/economie/(consult le 28/03/2013 23:12)
11
Idem
12
.23-22 2012
"
"
Page | 15
Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Les places financires mondiales occupent une place trs importante dans cette
globalisation financire, pour leur rle dans le bon fonctionnement des marchs financiers.
Selon la Banque de France, les places financires sont les lieux qui assurent la rencontre
de multiples acteurs qui concourent au bon fonctionnement des marchs financiers au sein
dcosystmes dgageant dimportantes synergies 13 . Les places financires peuvent tre
galement dfinies comme tant les lieux o se concentrent de nombreuses et importantes
oprations financires et qui se caractrisent par un dense rseau de banques, de socits
financires (socits de financement), de bourses, de compagnies dassurance, ou encore de
maisons de ngoce international (commerce) .14
En revanche, les places financires ne doivent pas tre confondues avec les centres
financiers offshore , car ces derniers reprsentent des places organises par certains tats
ou certains territoires qui exercent des activits essentiellement financires, rmunres en
devises, destines aux seul non-rsidents.15
13
Lattractivit des places financires ; Bulletin de la Banque de France ; N 123 ; mars 2004 ; p
46.
14
http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F45549.php (consult le 18052013 10 :50)
15
http://www.trader-finance.fr/lexique-finance/definition-lettre-C/Centre-offshore.html (consult le
18/05/2013 11:35)
16
Bulletin de la Banque de France ; N 123 ; op.cit ; p 48
17
http://www.parisschoolofeconomics.com/hautcoeur-pierre-cyrille/financial_centres.html (consult le
18/05/2013 12:00)
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
leur hirarchisation : elles dfinissent les normes et les rgles aux emprunteurs et aux prteurs
de tous pays et classent les pays en termes de solvabilit ou de crdibilit en fonction de leurs
valeurs. Grce la concurrence entre les diffrentes places financires, linnovation financire
est de plus en plus acclre et sophistique.
En mars 2013, le classement tabli par le GFCI pour les dix premires places mondiales
(avec un rappel du classement en 2012) se prsente comme dans le tableau N02.
18
The Global Financial Centers Index-13; Qatar; March 2013; p 3-4.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Selon le mme rapport, Londres, New York, Hong Kong et Singapour reprsentent les
quatre principales places financires mondiales. Seules la place de Genve et celle de
Frankfurt qui figurent parmi le top 10 du classement, les autres pays dEurope, notamment les
pays les plus touchs par la crise, ont connu un changement plutt positif, mais reste encore
loin dans la liste (exemple : la place du Luxemburg est 18me, la place de Vienne est 20me, la
place de Paris est 26me, la place de Milan est 37me, la place de Madrid est 51me, la place de
Chypre est 75me et la place dAthnes est 79me). Pour les places financires des pays
mergents et en voie de dveloppement, beaucoup dentre elles ont vu une progression de leur
classement. Parmi ces places, celles prsentes dans le dans le tableau N03.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
19
http://dissertationsenligne.com/print/Les-Marches-Financier-International-Definition/33132.html
(consult le 10/05/2013 17:50)
20
Cartapanis Andr ; Les marchs financiers internationaux ; Edition La Dcouverte ; Paris ;
2004 ; p1
21
Mistrali Jean-Paul ; Efficience de financement des entreprises par les marchs financiers ;
EUROMED-Ecole de management- Marseille ; p44.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
- Le march des eurodevises : il sagit dune monnaie enregistre dans les comptes
dune banque, tablie hors de son pays dmission 22 ou dune opration de dpt ou
demprunt faite en monnaie trangre partir des comptes ouverts dans un pays autre
que celui de la monnaie dans laquelle elle est libelle.23 Son origine remonte aux
annes 1950, suite la crainte des banques sovitiques de voir leurs avoirs en dollars
gels cause de la guerre froide entre les tats-Unis et lURSS, qui dcidrent alors de
rapatrier leurs dollars auprs des banques en Europe (la Moscow Narodny Bank
Londres et la Banque commerciale pour lEurope du Nord Paris). Ladresse
tlgraphique de cette dernire tant eurobanque, ces dpts bancaires furent appels
eurodevises , et plus particulirement dans ce cas eurodollars .24 Cest par la
confrontation de loffre et de la demande que les taux dintrt sont dtermins sur ce
march, sans aucune intervention gouvernementale ; les taux varient donc chaque
instant. Plusieurs taux existent selon lchance considre, mais aussi des taux de base
IBOR25 (Interbank Offered Rate), un pour chaque place financire.26
- Le march des euro-actions : Les euro-actions27 est le nom donn aux actions vendues
sur leuromarch, cotes dans certains cas sur une place offshore, places par des
syndicats internationaux de banques et dont lachat se fait normalement en eurodevises.
Lutilit des missions des euro-actions et dabord lobtention de fonds beaucoup plus
important que sur les marchs nationaux. Puis, elles peuvent avoir des fins
publicitaires. Ensuit, celles-ci ont pour consquences de limiter les tentatives de reprise
de la socit considre. Enfin, une rpartition internationale des actionnaires permet
une multinationale de reflter ses intrts commerciaux. Les euro-actions sont offertes
au prix du march (correspond gnralement au dernier cours de la Bourse avant le
dbut du dlai de souscription). Les euro-actions peuvent tre vendues soit nimporte
o, cest la mthode flexible ; soit dans des marchs de certaines rgion, dans
22
Bito Christian et Fontaine Patrice ; Les marchs financiers internationaux ; Presses Universitaires
De France ; 1991 ; p8.
23
http://www.bibliotheque.auf.org/doc_num.php?explnum_id=435 (consult le 02/06/2013 19 :00)
24
Bito Christian et Fontaine Patrice ; op.cit ; p8.
25
IBOR : est le sigle gnrique d'Interbank Offered Rate (taux interbancaire offert), c'est--dire le
taux auquel une banque de premire catgorie, un moment donn et pour une chance donne, prte
une autre banque de premire catgorie en blanc (c'est--dire sans que le prt soit gag par
quelque actif que ce soit). Les indices IBOR sont nombreux, tels que: LIBOR, EURIBOR, TIBOR,
etc.
26
Bito Christian et Fontaine Patrice ; op.cit ; p16-17.
27
Idem; p64-68
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
laquelle le chef de fil du syndicat international de banque organise des syndicats pour
chaque rgion, cest la mthode ring fence .
- le march des euro-obligations : cest une obligation libelle dans une monnaie
diffrente de celle du pays de lmetteur.28Cest au 17 juillet 1963 que ft cre la
premire euro-obligation, lorsque la Bourse du Luxemburg accepta la cotation dune
obligation italienne mise par Autostrade, libelle en dollars amricains.29 Plusieurs
facteurs influencent sur le dveloppement du march des euro-obligations tels que les
avantages fiscaux (diminution ou suppression des impts sur les euro-obligations), la
rapidit des transactions, la rglementation quasiment inexistante, la diversification
dmission dobligations, etc.30 Les euro-obligations sont souvent moyen et long
terme, mais il existe celles court terme, appeles euro-notes (de sept 360 jours) ;
elles sont gnralement taux fixes, mais il est possible de leur appliquer des taux
variables, suivant lIBOR, ou encore mettre des euro-obligations coupon zro.31
28
http://fr.wikipedia.org/wiki/Euro-obligation (consult le 05/06/2013 19:45)
29
Bito Christian, op.cit, p55.
30
Idem
31
Cartapanis Andr ; Les marchs financiers internationaux ; dition La Dcouverte ; Paris ; 2004 ;
p41-42.
32
Idem; p 59-64.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
- Le march international des drivs : les produits drivs sont ngocis sur des
marchs organiss ou sur les marchs de gr gr, dont 90% des transactions se font
sur ce dernier march. Selon les statistiques de la Banque des Rglements
Internationaux (BRI), lencours mondial des drivs, en juin 2012, slve 25392
milliards de dollars pour une exposition brute de 3667 milliards de dollars. Il sagit
dun march utilis par tout autre type de march international ; en effet, il existe un
march des drivs de crdit, un march des drivs de change, des drivs des
matires premires, etc. Mais la valeur des drivs sur les taux dintrt reprsente la
valeur la plus importante de ce march, en comparaison avec des drivs sur les
matires premires, et nous constatons galement que lampleur de ce march a
fortement augment depuis 2008, en dpit de la crise financire mondial (lorsque les
agents essayaient de se prmunir des risques encourus).
33
http://www.matierespremieres.info/le-marche-des-matieres-premieres/ (consult le 04/06/2013
21 :30)
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Il vient trs souvent lesprit des personnes que la globalisation financire est un
phnomne nouveau datant des annes 1970, mais lhistoire nous prouve le contraire. En
effet, la globalisation financire trouve ses origines dans le 19me sicle, partir de 1870.
Celle-ci a connu un ralentissement dans son dveloppement, notamment suite aux deux
guerres mondiales, mais sest vite rattrape partir des annes 1970, avec le passage du
change fixe au change flottant, lessor de la technologie et linnovation financire.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
limitaient les possibilits dinvestissement court terme. Tout dveloppement des institutions
financires internationales pouvait galement limiter les possibilits de contrle de
linformation et du respect des contrats. Cette priode tait caractrise galement par la
destination des flux de capitaux vers les pays dvelopps, des pays riches en ressources
naturelles disposant dune main-duvre forme et bnficiant de faibles cots de transport.
Les flux de capitaux taient orients vers des pays o le cadre institutionnel tait favorable au
recouvrement des crances. Avec Le systme talon-or et la stabilit des taux de change, les
tats poursuivaient des politiques budgtaires et montaires stables, car la parit fixe limitait
la cration montaire et la possibilit de montiser la dette publique. La part des devises dans
les rserves des banques centrales en or et devises est passe de 10% 20% entre 1880 et
1914, ce qui a favoris la diversification des actifs en faveurs des devises et donc lintgration
financire des pays dvelopps. A la fin de 1880, lAngleterre, principal exportateur de
capitaux, avait augment ses taux de 2,5 4%, puis elle a t imite par dautres puissances
europennes, ce qui a engendr une rduction des flux de capitaux destins aux pays
mergents, qui avaient donc eu une difficult financer leur dficit courant ; ce qui rendait
ncessaire un rquilibrage du solde externe par une contraction de la demande intrieure
et/ou dprciation du taux de change. La part de la dette libelle en devise ou en or dans la
dette totale et dimportants dficits courants associs une forte dpendance aux capitaux
trangers, augmentaient la probabilit de subir une chute brutale des flux entrant en capitaux
(sudden stops). En 1913, la moiti du total des rserves en devises taient en sterling, cela
soulignait la crdibilit de lancrage du sterling sur lor et le rle central de la place financire
de Londres. Quant au dollar, celui-ci tait inexistant dans les rserves avant la cration de la
FED en 1914.
Du fait de la premire guerre mondiale, plusieurs pays, notamment dEurope, ont jug utile
de retourner ltalon-or (pris fin en 1919) ; ainsi, partir de 1920 de multiples confrences
ont eu lieu afin de crer un nouveau systme montaire international. La confrence de Gnes
en mai 1922 reprsente la plus importante de ces confrences, o la dlgation britannique,
sous la direction du gouverneur de la Banque dAngleterre, Montagu Norman, a prsent une
proposition de rformes montaires internationales, qui plus tard, a servi de base pour le
systme de change-or Gold exchange standard (GES) (les tats-Unis taient seulement
reprsents officieusement et nont donc pas contribu aux ngociations).35Puis, les tats-
35
Isard Peter; Globalization and the international financial system: Whats wrong and what can be
done; Cambridge University Press; UK; 2005; p 14-27.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Unis sont passs du stade dbiteur tranger celui de crancier important. Pour financer la
guerre, 60% des titres amricains tenus ltranger furent revendus aux investisseurs
amricains en 1915-1916. Entre 1915-1919, plus de 12 milliards de dollars de crdits taient
accords par les tats-Unis aux Allis, ainsi qu'aux Europens neutres. Au dbut, New York a
fourni du capital sous forme de prts court terme, principalement des crdits commerciaux
achemins par Londres. Les exportations amricaines de capitaux en 1919-1920 ont t plus
fortes quen toute priode ultrieure.36 En t 1928, la Rserve Fdrale Amricaine
(Proccupe par la spculation boursire qui avait atteint un niveau excessif) a commenc
relever les taux dintrt qui causrent la fin des prts. Le 18 septembre 1929, les prix des
actions sur le New York Stock Exchange (NYSE) ont chut brusquement. Deux jours plus
tard, ctait la chute de London Stock Exchange (LES), le 24 octobre, le march a perdu 11%
de sa valeur sur le commerce lourd, plus de 30 milliards de dollars en espace de deux jours et
14 milliards de dollars le 29 octobre seulement ; ctait donc un crach boursier en ce jour, dit
le jeudi noir .37
Des vagues de faillites bancaires eurent lieu en 1930 et surtout en 1931 et 1933, aux tats-
Unis et ltranger (tel est le cas pour la plus grande banque autrichienne, la Creditanstalt,
provoquant ainsi leffondrement de la bourse du pays ; ou encore la banque allemande, la
Danat Bank)38. En trois ans, 9000 banques disparurent, reprsentant 15% des dpts du
systme bancaire, du fait dun manque de liquidit. Le surendettement de plusieurs
emprunteurs (principalement, les fermiers du Middle-West) et la chute dautres marchs
dactifs (fonciers et immobiliers) jourent un rle initiateur non ngligeable. Au printemps
1933, la panique atteignit un tel degr quune fermeture de plusieurs jours de lensemble du
systme bancaire fut ncessaire pour ramener le calme.39 A partir de 1940, J.M keynes et H.D
White, reprsentant leurs ministres des Finances (britannique et amricain) respectifs,
commencrent se consulter pour proposer un nouvel ordre international ; mais lopinion et
Wall Street taient encore favorables au retour ltalon-or. En 1944, Keynes et White
36
Eichengreen Barry ; Systme financier et crise conomique dans l'entre-deux-guerres ; Revue
d'conomie financire. N14, 1990, p 106-107.
37
https://en.wikipedia.org/wiki/Wall_Street_Crash_of_1929 (consult le 19/04/2013 23:00)
38
http://www.linternaute.com/histoire/crise_de_1929/4757/a/1/1/3/ (consult le 19/04/2013 23 :40)
39
J. Gravereau et J. Trauman, La crise de 1929 et ses enseignements ; article pour le volume Crises
financires ; Edition ECONOMICA ; 2001 ; p2.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
avaient formul un compromis consistant garder lor la base, mais introduire une gestion
internationale des taux de change et des prts, travers un Fonds Montaire International
FMI ; mais ils ne souhaitaient pas empcher les mouvements de capitaux long terme, les
investissements productifs internationaux et les flux de capitaux vers ltranger (notamment
les pays dtruits par la guerre); ainsi lide de crer la BIRD (Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Dveloppement), est ne. Outre la cration du FMI et la BIRD, lide qui
dominait la Confrence de Bretton Woods tait dviter la dislocation de lordre montaire
international constate dans lentre-deux-guerres ; mais galement dviter lhyperinflation, le
protectionnisme, les dvaluations comptitives, les changes flottants, etc.40
40
Gilles C.B et autres ; Histoire de la globalisation financire ; Ed Armand Colin ; Collection U ;
Paris ; 2010 ; p 53-81.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
1950, les rserves mondiales du dollar taient suprieures celle en livres sterling, principales
devises mondiale depuis le 19me sicle ; ainsi le dollar tait la seule monnaie internationale, et
lon parlait de ltalon-dollar. en 1958, la balance des paiements amricaine tait dficitaire de
3,5 milliards de dollars, le dficit a continu en 1959 et 1960 ; il ne sagissait plus dune
pnurie du dollar, mais dune surabondance de cette devise. Puis, en 1961, le gouvernement
amricain cra le pool dor, un arrangement entre huit pays afin de mettre en commun leur or
et intervenir afin de maintenir la parit de 35 dollars lonce sur le march. Entre 1961-1965, le
prix de lor reste sous contrle et le pool tait acheteur net dor. Aprs la vente denviron 3
milliards de dollars dor, entre novembre 1967 et mars 1968, le pool de lor cessa de
fonctionner, en mars 1968.41
Une des plus importantes caractristiques de cette priode, est leffondrement du systme
de Bretton Woods, suite aux dsquilibres des politiques conomiques (expansion montaire
et forte inflation aux tats-Unis, favorisant un dficit extrieur et faisant perdre la confiance
dans le dollar) et aux dsquilibres structurels internes au systme de Bretton
Woods (convertibilit du dollar en or avec une quantit limite dor et une conomie en
expansion).42 Suite la dvaluation du dollar (en 1967 et 1970) et au dficit de la balance
commerciale amricaine, le Prsident Nixon a annonc, le 15 aot 1971, que les USA ne
garantissaient plus la convertibilit du dollar en or ; la fin de la mme anne, le dollar a
connu une dvaluation par rapport lor de 35 38 dollars lonce. Une attaque spculative
contre le dollar a eu lieu en fvrier 1973, de ce fait plusieurs devises flottaient contre le dollar
et un mois plus tard, la priode des changes fixes commena prendre fin, notamment suite
aux turbulences des relations montaires internationales. En janvier 1976, les accords de
Jamaque ont marqu le passage dfinitif au change flottant, en offrant au FMI le rle de
superviseur de la stabilit montaire internationale.43 Cette priode a galement t marque
par le premier choc ptrolier en 1973 (nous reviendrons sur cet vnement dans le deuxime
chapitre). Une autre caractristique importante vint marquer cette priode, il sagit de
lapparition des produits drivs. En effet, cest au 16 mais 1972, avec louverture de
l International Monetary Market , filiale du CME (Chicago Mercantile Exchange), que les
premiers contrats terme fermes sur devises sont ns. Le Chicago Board Option Exchange
(CBOE) est le premier march rglement doptions sur action cre le 26 avril 1973. Le
41
Gilles C.B et autres ; op.cit ; p 94-134.
42
Idem
43
Koudache Lynda ; Les politiques de changes et leurs effets sur lconomie : cas de lAlgrie ;
Universit Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou ; Algrie ; 2012 ; p18-19.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Chicago Board of Trade (CBOT) proposa le 20 octobre 1975 les premiers contrats terme
fermes sur prts hypothcaires (GNMA : The Government National Mortgage Association).
Le 6 janvier 1976, les premiers contrats terme sur les Bon du Trsor amricains 90 jours
(T-Bills) ont t introduits sur le CME.44
44
http://www.lexinter.net/JF/developpement_des_produits_derives.htm (consult le 28/04/2013
10:15)
45
Idem
46
Chehmana Aurele et autres ; Les produits drivs ; HEC Montral-Canada ; fvrier 2005 ; p4.
47
http://www.europarl.europa.eu/factsheets/5_2_0_fr.htm (consult le 30/04/2013 23:00)
48
http://en.wikipedia.org/wiki/Big_Bang_%28financial_markets%29 (consult le 28/04/2013 22 :45)
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
doctobre 1987 du march obligataire puis des marchs dactions, la crise de Junk bonds en
1989 et la Bulle spculative japonaise galement en 198949.
La priode allant de1990 2013 a fortement t marque par les crises financires
galement. Cela commena durant la dcennie 1990, dans les marchs financiers mergents,
en raison de : dfauts souverains, dvaluation des monnaies, chute des marchs dactifs et
fuites des capitaux.50Les principales crises de cette poque sont : crise mexicaine (1994), crise
asiatique (1997) et la crise russe (1998).51Egalement, La crise du systme montaire europen
(SME), issues des difficults dadoption du trait de Maastricht au Danemark et en France,
une violente tourmente sest abattue sur les marchs des changes europens en septembre et
octobre 1992, qui a donc perturb le SME. En septembre 1992, la livre et la lire ont quitt le
mcanisme de change et en novembre de la mme anne, la peseta et lescudo ont t
dvalus de 6% par rapport aux autres monnaies. En janvier 1993, la livre irlandaise a t
dvalue de 10% ; en mai, la peseta et lescudo ont subi une nouvelle dvaluation. En aot
1993, les ministres des Finances ont port les marges de fluctuations 15%. En 1996, toutes
les monnaies participantes aux SME taient rentres dans la marge de fluctuation dorigine
(2,25%)52.
Le nouveau millnaire dbuta aussi par une crise, lorsquen mars 2000 un krach boursier
fut clat appel bulle Internet (nous reviendrons sur cette crise dans le deuxime
chapitre). Il y avait galement la mise en circulation de leuro, aprs quil fut une monnaie
virtuelle utilise pour les transactions financires entre les banques et les marchs de capitaux,
depuis le 1er janvier 1999 ; puis leuro est devenu une monnaie relle apartir du 1er janvier
2002, avec lintroduction des billets et des pices qui ont remplacs les monnaies nationales
des pays membres de la zone euro53.
Les attentas du 11 septembre 2001, ont aussi leur rle dans cette globalisation financire,
car lattaque a touch plusieurs tablissements financiers de premire importance qui avaient
des services au sein de World Trade Center et aux alentours. La Fed a immdiatement inject
toutes les liquidits demandes par les banques qui taient victimes dassymtrie dans leurs
49
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_crises_mon%C3%A9taires_et_financi%C3%A8res#1971-
aujourd.27hui (consult le 28/04/2013 23 :40)
50
Rahmouni-Rousseau Imne; Les marchs mergents sont-ils dsormais labri des crises
financires ? ; Lenjeu mondiale ; Presses de Sciences Po Annuels ; Paris ; 2008, 323-335.
51
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_crises_mon%C3%A9taires_et_financi%C3%A8res (consult
le 30/04/2013 21 :30)
52
http://www.europarl.europa.eu/factsheets/5_2_0_fr.htm (consult le 30/04/2013 23:20)
53
Trichet Jean-Claude ; Lavnement de leuro, notre monnaie ; Banque centrale europenne ; p8.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Les investisseurs institutionnels sont devenus des acteurs majeurs dans la finance mondiale
et aucun march financier ne peut se priver de leur prsence et ce pour leur grand rle dans
linternationalisation des marchs financiers.
54
Perspectives conomiques de lOCDE ; Consquences conomiques du terrorisme ; 2002 ; p154.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Mais qui sont ces investisseurs institutionnels internationaux, parfois dnomms zinzins
et qui grent la plus grande partie de lpargne mondiale ? Les investisseurs institutionnels
sont des organismes financiers qui, en raison de leur nature ou de leurs statuts, sont tenus de
placer une grande partie des ressources quils collectent, en instruments financiers. Leur rle
dans l'conomie est d'agir comme des investisseurs hautement spcialiss pour le compte
d'autrui55 .
Les investisseurs institutionnels ont une grande influence dans la gestion des socits
travers leur droit de vote et leur participation dans la gouvernance au sein de ces socits. En
outre, ils ont une grande libert dachat et de vente des actions, ils ont une forte influence sur
les entreprises cotes et ils permettent de satisfaire les besoins de financement des firmes.56
55Lianos Angelos ; La place des investisseurs institutionnels internationaux dans le droit des marchs
financiers franais ; Universit Robert Schuman de Strasbourg ; France ; septembre 2003 ; p5.
56
http://en.wikipedia.org/wiki/Institutional_investor (consult le 25/08/2013 20:00)
57
Schultz Collins Lawson Chambers, INC. Investment Counsel; Portfolio management: theory and
practice; San Francisco-USA; June 2006; p64.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
-Frais de gestion gnralement plus lev -Risque dinefficience dans les situations de
-Ncessit de possder les comptences faible liquidit et de faible ampleur du march
quexige la slection de gestionnaires aptes -Risque de trop grande concentration des
raliser un rendement suprieur celui du positions individuelles.
march.
Source : Lee Alfred ; Combiner placement actif et placement passif selon une stratgie cur-
satellites , BMO Groupe financier, France, sans date de publication, P2.
Les investisseurs institutionnels tant devenus les principaux actionnaires activistes, il est
important de prsenter ceux ayant le plus marqu les marchs financiers internationaux, et qui
se manifestent travers les fonds de placement, dont les principaux sont : les fonds
dinvestissement, les hedge funds et les fonds souverains.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
8%
11%
15%
1, les tats-Unis
Suivant la figure N01, tats Unis sont la tte du classement avec 43% du total des
fonds dinvestissement
vestissement au monde, suivis de Royaume-Uni
Royaume Uni avec 15% du total, quant aux autres
pays dEurope, leur part est infrieure 10% chacun ; les autres pays du monde se partagent
11% du total mondial.
Il nexiste pas de dfinition universelle des hedges funds,, cependant ils peuvent
peuv tre dfinis
comme tant des
des fonds dinvestissement haut risque portant principalement sur des
produits effet de levier particulirement lev, cest--dire
cest dire permettant, pour des mises
limites,
imites, doprer sur des montants beaucoup plus importants, mais avec des risques
58
http://www.trackbusters.fr/definition-fonds-d-investissement.html (consult le 22/05/2013 01:50)
http://www.trackbusters.fr/definition
59
http://fr.wikipedia.org/wiki/Capital
http://fr.wikipedia.org/wiki/Capital-investissement#Historique (consult
nsult le 22/05/2013 02 :00)
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Cest en 1949 que les premiers hedge funds ont t cres par lamricain Alfred.W Jones,
aux tats-Unis, dun montant de 100.000 dollars dont 40% prvenaient de ses avoirs
propres.62Depuis quelques annes, les hedge funds ont pris de lampleur dans un grand
nombre de pays dans le monde. Au premier trimestre de 2013, les tats-Unis
tats Unis taient la tte
du classement mondial,
ndial, avec un montant de 1.575 milliards de dollars, suivis de Royaume-
Royaume
Uni de 436 milliards de dollars, puis de lAustralie de 47 milliards de dollars.63
Figure N02 : Rpartition gographique des hedge funds au premier trimestre 2013
4%
12%
23%
62%
Source : Adapt du The 2013 Preqin Global Hedge Fund Report- Sample Page,, London , 2013, p7.
60
Journal officiel de la rpublique franaise,
franaise dcret n96-602 du 3juillet 1996.
61
Capocci Daniel ; Introduction aux hedge funds ; dition ECONOMICA ; Paris ; 2004. P19
62
Hammi Sofiane ; Le rle des hudge funds dans la gense et lexacerbation du risque systmique :
cas de la crise des subprimes ; Universit Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou
Tizi ; Algrie2012 ;p22.
63
The 2013 Preqin Global Hedge Fund Report-
Report Sample Page; p7.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Daprs la figure N02, lAmrique du Nord reprsente 62% du total des hedg funds au
monde avec un montant de 1.610 milliards de dollars, suivis de lEurope avec 549 milliards
de dollars, puis dAsie pacifique avec 124 milliards de dollars et 18 milliards dollars sont
rpartis entre les autres pays du monde.64
Les fonds souverains peuvent tre dfinis comme tant des vhicules dinvestissement
tatiques, aliments par des rserves de change autres que les rserves officielles, rpondant
des objectifs macroconomiques, investissant long terme dans des actifs trangers et
dpourvus dengagements explicites 65, ou encore comme tant des fonds dinvestissement
appartenant ltat, constitu dactifs financiers comme les actions, obligations ou autres
instruments et financs par les avoirs en devises.66
Cest en 1953 que le premier fonds souverain a t cre et il sagit du Kuwait Investment
Board qui devin en 1963 le Kuwait Investment Office , et depuis lanne 2000 le nombre
des fonds souverains ne cesse daugmenter, un phnomne qui sexplique principalement par
laugmentation des prix des matires premire (notamment les prix du ptrole) dont les
recettes alimentent ces fonds.67 Au premier trimestre 2013, le total mondial des fonds
souverains est dun montant de 5.399,60 milliards de dollars dont les cinq principaux
dtenteurs sont : Government Pension Fund - Global (Norvge) de 715,9 milliards de
dollars, Abu Dhabi Investment Authority (UAE) de 627 milliards de dollars, SAFE
Investment Company (Chine) de 567,9 milliards de dollars, SAMA Foreign Holding
(Arabie-Saoudite) de 532,8 milliards de dollars et China Investment Corporation (Chine)
de 482 milliards de dollars.68
64
The 2013 Preqin Global Hedge Fund Report- Sample Page; p7.
65
Demarolle Alain ; Rapport sur les fonds souverains , Edition La Dcouverte franaise ; Paris ;
2008 ; p4.
66
http://www.gfmag.com/tools/global-database/economic-data/12146-largest-sovereign-wealth-
funds.html#axzz2TwdydX7F (consult le 21/05/2013 18 :50)
67
Amiri Ramdane ; Les fonds souverains dans le contexte de la crise financire (2007-2009) : tat des
lieux et perspectives ; Universit Mouloud Mammeri De Tizi-Ouzou ; Algrie ; 2013 ; p15.
68
http://www.swfinstitute.org/fund-rankings/ (consult le 21/05/2013 22 :45)
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
36%
41%
17%
2/Produits
roduits et oprations majeurs
69
http://www.gfmag.com/tools/global
http://www.gfmag.com/tools/global-database/economic-data/12146-largest-sovereign
sovereign-wealth-
funds.html#axzz2TwdydX7F (consult le 21/05/2013 23 :00)
70
http://www.swfinstitute.org/fund
http://www.swfinstitute.org/fund-rankings/ (consult le 21/05/2013 23 : 10)
Page | 36
Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Les produits drivs (derivative products ou derivatives) sont des instruments dont les
caractristiques dcoulent ou drivent dautres instruments, quon appelle sous-jacents
(underlying). Les drivs financiers peuvent avoir pour sous-jacents tous les types
dinstruments financiers : actions et indices boursiers, devises ou taux dintrt. Les produits
drivs peuvent porter aussi bien sur un instrument financier classique (exemple : une option
sur action) que sur un autre driv (exemple : une option sur swap).71 Le dveloppement et
lvolution des produits drivs dans le monde ont connu expansion remarquable, notamment
lors de la crise financire de 2007, comme nous le montre la figure N04.
Parmi les produits drivs ceux considrs comme des produits de base, car ils sont
lorigine de cette innovation financire et utiliss dans la majorit des transactions sur les
marchs financiers. Il sagit des options, des spaws, des futures et des forwards :
71
Ruttiens Alain, Manuel des produits drivs , Edition ESKA, 2me dition, Paris, 2000, p15.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
- Les swaps : un swap est une opration financire qui consiste un change des flux
financiers entre deux contreparties, selon un chancier fix lavance. Lchange
peut se porter sur tout type de sous-jacent73.
- Les futures : un future est un contrat entre deux parties qui sengagent, lune vendre,
lautre acheter, une date standardise (lchance), un montant galement
standardis dun actif financier de rfrence, un prix convenu lavance, sur un
march organis74.
Ces autres produits drivs consistent principalement transfrer les risques de crdits, ils
sont gnralement reprsents par la titrisation76 et Les swaps de dfaut de crdit (dont
lappellation anglaise est : Credit Default Swaps CDS 77, et qui est le plus souvent utilise).
72
Jgourel Yves ; Les produits financiers drivs ; Edition La Dcouverte ; Paris ; 2005; p17
73
http://www.boursereflex.com/lexique/swap (consult le 15/05/2013 18:00)
74
Siron Jean-Marc ; Finances internationales ; dition Armand Colin ; Paris; 1993 ; p 161.
75
http://fr.wikipedia.org/wiki/Forward (consult le 15/05/2013 18:10)
76
Jobst Andreas ; Quest ce que la titrisation ? ; Finances & Dveloppement Septembre 2008 ; p
48-49.
77
Cont Roma ; Credit default swaps et stabilit financire ; Banque de France ; Revue de la
stabilit financire ; N 14 Produits drivs Innovation financire et stabilit ; Juillet 2010 ; p43.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
2-1-2-1/La titrisation
La titrisation consiste regrouper certains types dactifs pour les restructurer en titres
portant intrts. Le paiement des intrts et du principal sur ces actifs est transfr lacheteur
des titres. La titrisation a commenc dans les annes 1970, quand les agences spcialises
appuyes par le gouvernement des tats-Unis ont regroup les hypothques immobilires.
partir des annes 1980, on a commenc titriser dautres actifs gnrateurs de revenu et, ces
dernires annes, une croissance spectaculaire a marqu certains marchs, comme ceux des
titres adosss des hypothques aux tats-Unis. La titrisation a dabord t un moyen pour
les institutions financires et les entreprises de trouver de nouvelles sources de financement,
soit en retirant des actifs de leurs bilans, soit en y adossant leurs emprunts pour refinancer
leurs missions au juste taux du march. Elle rduisait le cot de leurs emprunts et, dans le cas
des banques, abaissait le niveau de fonds propres exig. La titrisation noffre pas seulement
aux investisseurs un nombre plus grand dactifs investir ; sa flexibilit permet aussi aux
metteurs dadapter la structure des risques et des gains des tranches la tolrance du risque
par les investisseurs.
Parfois, les initiateurs ne vendent pas simplement les titres lmetteur (titrisation par
cession authentique), mais cdent seulement le risque de crdit associ aux actifs sans
transfrer le titre de proprit (titrisation synthtique). La titrisation synthtique permet aux
metteurs dexploiter les diffrences entre le prix des actifs achets (souvent, illiquides) et
celui que les investisseurs sont prts payer (si les titres sont diversifis dans un vaste
ensemble dactifs).
Introduits en 1997 par JP Morgan, les CDS sont devenus la forme la plus rpandue des
drivs de crdit. Parfois dcrits dans la presse comme des instruments financiers
complexes , les CDS sont en fait les plus simples de tous les drivs de crdit. Un CDS est
un contrat entre deux parties, un acheteur de protection et un vendeur de protection, aux
termes duquel lacheteur de protection est rembours de la perte entrane par un vnement
de crdit relatif un instrument de rfrence. Lvnement de crdit peut tre la dfaillance de
lentit de rfrence, le dfaut de paiement dun coupon ou dautres vnements affectant
lentit tels que dfinis dans le contrat. En change, lacheteur de protection paie une prime,
Page | 39
Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
2-2/Oprations dominantes
Il existe un certain nombre doprations qui dominent les marchs financiers, des
oprations sur lesquelles se basent une grande partie des transactions financires sur ces
marchs. Il sagit de la spculation financire, de leffet de levier et des oprations spots.
Un grand nombre des investisseurs sur les marchs financiers ne peuvent chapper
lutilisation de deux types doprations financires, savoir : la spculation financire et
leffet de levier.
La spculation financire est une des principales techniques utilises sur les marchs
financiers internationaux, elle peut tre la fois un facteur de gains importants mais
galement de grandes pertes pouvant engendrer des crises financires.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
base d'un tat conomique futur et hypothtique afin d'en retirer un avantage.78 En finance, iI
nexiste pas de dfinition unique et universelle de la spculation, elle est dfinie par Michel
Aglietta comme tant linteraction des comportements entre agents concurrentiels qui ont
former des anticipations sur les anticipations des autres79 ; Pour Dominique Plihon, cest
prendre dlibrment un risque, dans lespoir dun gain ultrieur ; si la spculation est prise
dans son sens le plus large, alors dans ce cas une partie importante de lactivit conomique
est considre comme spculative, mais lessentiel de la spculation prend place sur les
marchs financiers80 ; Keynes dfini la spculation comme lactivit qui consiste prvoir
ltat psychologique des marchs financiers 81
La spculation est souvent prise pour un jeu de hasard, plus connu sous le nom de
gambling, et trs souvent les marchs spculatifs sont considrs comme tant un grand
casino. Selon Rix, le gambling est une recherche de gain en sappuyant uniquement sur la
chance et le hasard 83 ; mais quen est-il vraiment ? La rponse cette question peut tre
offerte travers le tableau N06.
78
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Speculation.htm (consult le 01/06/2013 15:45)
79
Aglietta Michel et autres ; Globalisation financire : Laventure oblige ; Edition
ECONOMICA ; Paris ; 1990 ; p 230.
80
Plihon Dominique ; Les dsordres de la finance : Crises boursires, corruption, mondialisation ;
Office des Publications Universitaires ; Alger ; 2004 ; p109.
81
Delcourt Jacques et De Woot Phelippe ; Les dfis de la globalisation : Babel ou pentecte ? ;
Presse universitaire de Louvain ; Belgique ; 2004 ; p292.
82
.179-178 2001 ,
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83
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Page | 41
Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Spculation Gambling
Base sur une tude de faisabilit Non base sur une tude de faisabilit
conomique conomique
Activit financire organise Activit financire non organise
La volatilit des prix est souvent simple, La volatilit des prix est souvent importante,
suivant loffre et la demande sur les car il ny a pas soumission loffre et la
marchs demande
Image de capacit de financement et de Peut inciter un endettement, vol, vente de
richesse biens ncessiteux, etc.
Risque moindre avec capacit de couverture Risque lev et aucune couverture
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2-2-1-2/Leffet de levier
Aristote dit : Donnez moi un levier, je soulverai la terre . Dans la sphre financire, le
levier est ce phnomne qui permet de multiplier sa mise trs au-del de ses apports, trs au-
del galement des multiples de rendement observ dans le cadre des placements financiers
habituels84.
Leffet de levier peut tre dfini comme tant une opration qui consiste pour un
investisseur en capital acqurir une socit travers dune holding de reprise et au moyen
dun apport limit en fonds propres en recourant lemprunt bancaire et en faisant supporter
la charge de cet emprunt par la socit acquise 85, ou bien une opration de rachat
dentreprise en finanant une part du prix dacquisition par endettement. Une socit holding
qui sendette est spcialement constitue pour acheter une entreprise dite cible dont les
84
Pham Virgine ; LBO : mode efficace de financement dacquisition dentreprises ; CNAM
Paris 5Conservatoir National des Arts et Mtiers); 2003 ; p 35.
85
Pintiaux Valrine ; Tout savoir sur les oprations de LBO : le Leverage Buy-Out ; Gualino
diteur ; Paris ; 2007 ; p40.
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
La premire acquisition par effet de levier est ne aux USA, lorsque McLan Industries Inc,
acheta la socit Steamship Pan-Atlantique, en janvier 1955, et de Waterman Steamship
Corporation, en mai 1955. Pour cette transaction, McLean a emprunt 42 millions de dollars
et souleva 7 millions de dollars par mission dactions privilgies. Leffet de levier a connu
le boom partir des annes 1980, lorsque plusieurs techniques se mirent utiliser cette
opration. Cest au dbut du nouveau millnaire, que leffet de levier a connu son rel
dveloppement avec la combinaison de la baisse des taux dintrt, le relchement des normes
de crdit et aux modifications rglementaires pour les socits cotes.87 Mais ce nest que
durant la crise financire de 2007 que les oprations effet de levier ont connu un vritable
boom, comme il est prsent dans la figure N05.
Figure N05 : Le volume des prts LBO (2004- 1er trimestre 2013)
Les oprations spots sont des oprations financires, par lesquelles les actifs financiers sont
commercialiss pour une livraison immdiate (deux jours ouvrs), contraste des oprations
86
http://www.vernimmen.net/ftp/chapitre50.pdf (consult le 09/06/2013 15:20)
87
http://en.wikipedia.org/wiki/Leveraged_buyout#Characteristics (consult le 09/06/2013 15 :30)
Page | 43
Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
terme. Elles sont reprsentes dans le cas dachat dactifs par lachat avec marge, et dans le
cas dune vente par la vente dcouvert88.
Lachat sur marge est une opration qui permet un investisseur souhaitant acheter des
actifs financiers mais ne disposant pas de la somme totale de leur valeur, demprunter une
partie de cette somme au prs de son courtier en contrepartie des intrts payables
mensuellement et condition que ses actifs soient mis en gage au prs de ce courtier, comme
une garantie de lemprunt.89
- Linvestisseur peut non seulement perdre son investissement initial, mais galement
perdre plus ;
- Linvestisseur doit tre prt dposer des actifs montaires ou financiers dans son
compte pour couvrir les risques du march ;
- Les firmes de courtage peuvent vendre une partie ou la totalit des titres des
investisseurs sans les consulter afin de rembourser le prt sur marge, si les appels de
marge ne sont pas remplies de faon satisfaisante ;
- Les comptes sur marge ont tendance amplifier les mouvements boursiers, cela
pourrait tre un problme systmique lorsque les marchs sont en spirale vers le bas.
88
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90
Cairo & Alexandria Stock Exchange ; Marging Trading ; p4 : http://www.egx.com.eg (consult
le 24/08/2013 23 :50)
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
2-2-2-2/Vente dcouvert
La vente dcouvert est une technique qui consiste ce quun investisseur emprunte des
actifs financiers dun autre investisseur (gnralement, un courtier) en contrepartie dun
intrt, quil pourra vendre sur les marchs financiers en esprant que leurs prix vont par la
suite baisser. Lobjectif tant de racheter ces actifs un prix infrieur et les remettre leur
propritaire, en bnficiant de la diffrence des prix.91Linvestisseur peut galement effectuer
une vente dcouvert nu , ces--dire vendre des actifs quil na pas encore emprunt et
donc vendre des actifs qui nexistent pas.92
Les ventes dcouvert sont principalement utilises dans des conditions normales de
march des fins de couverture ou pour assurer la liquidit du march. Cette pratique de
march prsente cependant des risques, de manipulation dans des conditions normales de
march, daugmentation des tendances de march, en particulier en phase basse du cycle
financier. Une vente dcouvert nu peut galement perturber le march, si le vendeur ne
peut effectivement livrer le titre au moment du dnouement de la transaction93.
91
http://news.bbc.co.uk/2/hi/7519190.stm (consult le 24/08/2013 15:15)
92
Global Islamic Economics Magazine : http://www.giem.info (consult le 24/08/2013 16 :10)
93
https://www.tresor.economie.gouv.fr/5048_quest-ce-quune-vente-a-decouvert-quest-ce-quun-cds-
souverain (consult le 24/08/2013 22:40)
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Chapitre 1 : La dynamique de la globalisation financire
Conclusion
Nous avons galement essay dans ce chapitre de prsenter les places financires
internationales, qui ne cessent de saffronter sur les diffrents marchs financiers
internationaux, afin davoir une dominance mondiale sur la sphre financire internationale.
Outre, les actifs financiers, trs souvent connus sous lappellation de sous-jacents (valeurs
mobilires, devises, etc), il existe des intervenants majeurs qui animent le processus de
globalisation financire et grce auxquels ce phnomne a connu son rel dveloppement, il
sagit des produits drivs, de la spculation, de leffet de levier, des oprations spots et des
investisseurs institutionnels. Il est cependant important de comprendre que ces intervenants,
bien quils aient un grand rle dans lessor et lacclration de la mondialisation financire, ils
ont galement des effets trs ngatifs sur celle-ci, notamment travers toutes les crises
financires que le monde a vcu et continue de vivre, comme nous le verrons dans le prochain
chapitre de ce travail.
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Chapitre 2 :
Les dfaillances de la
globalisation financire
Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Introduction
Avec cette multitude de crises, plusieurs thoriciens et conomistes ont tent dapporter
une plus grande clarification de ce phnomne de crises, en laborant diverses thories et en
prsentant leur processus. Ils ont galement essay de prsenter leurs principaux facteurs
dclencheurs, afin de trouver des moyens de prvention ou du moins de sortie avec un
minimum de pertes pour les conomies nationales mais galement pour lconomie mondiale.
Mais la crise qui a le plus veill lattention des spcialistes conomiques, financiers et mme
politiques, est la crise financire de 2007, et ce pour sa spcificit en termes de causes et de
consquences mondiales, qui sont dailleurs toujours dactualit.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Les crises financires ont toujours suscit la curiosit et l'attention des conomistes et des
financiers, et ce, en essayant dapporter des lments de prsentation de celles-ci, en termes
de dfinitions, de comprhension de leur cycle ou encore de leur typologie.
1-1/Principales dfinitions
Si le terme de crise tait au paravent un terme mdicale, celui-ci sest rpondu dans
plusieurs secteurs, parmi lesquels la finance, o lon retrouve la notion de crise financire
de laquelle drive toute une typologie de cette dernire (crise de change, crise montaire, etc).
Le mot crise est un mot qui drive du latin crisis (manifestation grave de la
maladie), qui son tour est emprunt au grec krisis (jugement) et qui dsigne en
conomie, les priodes dinstabilit.1Selon le dictionnaire le Robert historique, le mot
crise a t utilis pour la premire fois dans la langue franaise au XIVme sicle.2
1
Pavoine Jacques ; Les trois crises du XXe sicle ; Ed Ellipses ; Paris ; 1994 ; p 8.
2
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Le concept de crise financire est apparu pour la premire fois chez lauteur Compte
De Las Cases (1766-1842), en 18235. Les crises financires comprennent des combinaisons
diffrentes de problmes montaires, bancaires, de dettes,cest alors quune dfinition
universelle de la crise financire nexiste pas.
Cependant, les crises financires reprsentent des ruptures massives des marchs
financiers, qui se caractrisent par de forte chute du prix des actifs et des faillites
dentreprises 6. La crise des marchs financiers dsigne une forte dtrioration des marchs
financiers dun pays ou de plusieurs pays, dont le plus important trait est lchec du systme
bancaire national effectuer ses principales fonctions, qui se reflte dans une grande
dtrioration de la valeur de la monnaie et du prix des actifs des plus importantes socits
industrielles du march ; engendrant des consquences ngatives sur le secteur de la
production et de lemploi 7. Les crises financires se produisent lorsquil y a une rupture
dans le systme financier qui provoque un accroissement de lanti-slection et du risque moral
sur les marchs financiers, et lorsque les marchs sont incapables dorganiser les transferts de
fonds efficacement des emprunteurs vers les agents qui soffrent des occasions
dinvestissement productif. Les rsultats de cette incapacit des marchs financiers
fonctionner efficacement est une forte contraction de lactivit conomique relle 8.
Trs souvent, les crises financires commencent sur les marchs financiers, mais finissent
par prendre de lampleur sur dautres secteurs, dont les effets nocifs affectent lconomie
4
Random.h; Random House Dictionary of English Language; Random House; New York; USA;
1969; p 491.
5
.8 E F0
6
Mishkin Frderic et autres ; Monnaie, banque et marchs financiers ; Editions Pearson
Education ; 9d ; Paris ; 2010 ; p 265.
7
.200 1999
A 4> "" K,& ""H? J
".
8
Mishkin Frderic et autres ; Monnaie, banque et marchs financiers ; Editions Pearson
Education ; 8d ; Paris ; 2007 ; p 233-234.
Page | 50
Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Les crises financires peuvent avoir plusieurs effets dclencheurs et concerner diffrents
secteurs, cest alors quune typologie de crise financire existe et qui se rsume en quatre
principaux types, ces derniers se prsentent comme suit10 :
- Crise montaire : souvent dsigne par crise de change , elle se produit sur le
march de change lorsquune attaque spculative sur une monnaie dun pays conduit
une forte baisse, voir une chute, de sa valeur ; ou qui conduit les autorits montaires
(banques centrales) vendre une grande quantit de leurs rserves de change ou
augmenter les taux dintrt par une grande marge afin de protger leur monnaie ;
- Crise de dette : se produit lorsque les emprunteurs cessent de rembourser leurs dettes
ou que les prteurs cessent doctroyer des crdits et essayent de liquider les prts
existants. Elle peut tre relie un prt commercial (priv) ou souverain (public), dont
les risques potentiels, que le secteur public cesse de rembourser ses obligations,
conduisent une forte baisse des flux de capitaux privs et une crise montaire ;
9
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10
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Entre crise conomique est crise financire, il existe un lien trs troit, cest pourquoi la
prsentation du concept de crise conomique serai ncessaire, afin de mieux comprendre
ce lien. Il existe galement, entre la crise conomique et la crise financire, un processus de
dveloppement en commun, connu sous le nom de cycle .
Deux termes qui sont trs lis au concept de crise conomique, la rcession et la
dpression :
11
http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_%C3%A9conomique (consult le 16/09/2013 15 :25)
12
http://www.businessdictionary.com/definition/economic-crisis.html (consult le 16/09/2013 15:30)
13
Revol Ren ; Dictionnaire des sciences conomiques et sociales ; Edition Hachette Education ;
Paris ; 2002 ; p 330.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Selon Kindleberger16, il existe une forte relation entre une crise financire et une crise
conomique, car une entre en rcession et donc en ralentissement de la croissance
conomique concide souvent avec une crise dans le systme montaire et financier, travers
la baisse dinvestissement, la chute du prix des actifs financiers et les faillites bancaires, ce
qui intensifie la crise conomique. Egalement, une crise financire peut tre un indicateur de
dclenchement dune crise conomique.17
14
Revol Ren, op.cit ; p 105.
15
Mourey David ; De la crise financire la crise conomique : les relations troites entre finance et
conomie ; Rapport moral sur largent dans le monde ; France ; 2009 ; p 2.
16
De Boissieu Christian ; Les systmes financiers : Mutations, crises et rgulations ; Edition
ECONOMICA ; 2me dition ; Paris ; 2006 ; p 88.
17
Rosier Bernard ; Les thories des crises conomiques ; Edition La Dcouverte ; 5me dition ;
Paris ; 2003 ; p 5.
Page | 53
Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Le mot cycle provient du grec kuklo qui signifie roue ou cercle . Dans une
acception primitive, il dsigne un intervalle de temps qui correspond plus ou moins
exactement aux retours successifs d'un mme phnomne cleste , puis par extension une
priode de temps dont le terme correspond au retour de certains phnomnes qui se rptent
selon une squence identique. Finalement, l'usage du mot a prospr dans diffrentes
disciplines pour illustrer l'ide de transformation d'un systme qui revient son tat initial
ou la partie d'un phnomne priodique qui s'effectue durant une priode .18
Le cycle de Kondratieff 21prsente deux phases distinctes : une phase ascendante (phase A)
et une phase descendante (phase B). La phase ascendante saccompagne progressivement
dun excs dinvestissement ralis par les entreprises pour faire face la concurrence, ce qui
provoque une hausse des prix, les industriels rpercutant leurs cots de production sur les
produits et des taux d'intrt qui augmentent face une forte demande de la monnaie. Il
s'ensuit donc un dclin de lactivit conomique durant lequel les prix baissent, d un excs
de l'offre et une baisse de la demande, ainsi que les taux d'intrts, la baisse de
la consommation et des investissements entrane une baisse de la demande de monnaie, ce qui
permet une purge du systme et prpare le terrain pour une nouvelle phase de croissance.
18
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle (consult le 17/09/2013 11:00)
19
Capul J.Y et Garnier. O ; Dictionnaire dconomie et de sciences sociales ; Ed Hatier ; Paris ;
2005 ; p 111.
20
Bentayeb Feryel ; Essai danalyse sur la contribution de la finance comportementale la
comprhension des dysfonctionnements des marchs financiers ; Analyse de la crise financire de
2007 ; Universit Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou ; Algrie ; Fvrier 2013 ; p 140.
21
Grinin L. E and others; Kondratieff waves in the world system perspectives ; Ed Uchitel;
Volgofrad; Russia; 2012; p 23-64.
Page | 54
Chapitre 2 : Les
es dfaillances de la globalisation financire
Figure N06
N : Le cycle de Kondratieff
1-2-3-2/Le cycle
cle de Juglar
22
Juglar avait entrepris une dmarche danalyse mthodique de srie statistiques retraant
lessentiel des volutions de prix et de production, il avait galement observ que jusqu
jusqu
1929, le dlai qui
ui spare deux crises est compris entre six et onze ans, avec une dure
moyenne dun
un plus de sept ans. Il tait le premier considrer que la dynamique des
conomies de march tait impulse par un mouvement cyclique quatre temps : une priode
dexpansion, un moment de rupture ou crise, une phase de dpression et un processus de
reprise.
22
Rober Pierre ; Croissance et crise : Analyse conomique et historique ; Edition
Pearson Education ; Paris ; 2010 ; p 128-129.
Page | 55
Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Surproduction et crise
Expansion Dpression
Reprise
En sappuyant sur ltude des grandes crises de lhistoire, Kindleberger23 avait constat
lexistence de cycles dans la sphre financire qui se dcompensent en cinq phases. Dabord,
la phase dessor qui se caractrise par une croissance conomique aprs un ralentissement ou
une rcession. Puis, la phase deuphorie qui se caractrise par un cercle auto-entretenu entre
emballement du crdit et hausse du prix de certains actifs. Ensuite, la phase de paroxysme et
retournement qui est un point de retournement, le passage dune priode deuphorie une
priode de dcroissance et o les anticipations des agents conomiques se renversent. Aprs
une priode de hausse rgulire, on assiste une chute brutale du prix des actifs. Suivie de
reflux et pessimisme qui entranent la finance dans la crise sont lobsession de la liquidit chez
les agents endetts et la monte de laversion au risque chez les pourvoyeurs de liquidits.
Enfin, la phase de dflation de la dette et restructuration du bilan, dans laquelle le
dsendettement des investisseurs est lenjeu de cette phase.
23
http://www.lafinancepourtous.com/Decryptages/Dossiers/Crise-financiere/Les-cycles-financiers
(consult le 17/09/2013 22:20)
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Essor
Euphorie
Dflation de la dette et
restructuration du
bilan
Paroxysme et
retournement
Reflux et pessimisme
Source : http://www.lafinancepourtous.com/Decryptages/Dossiers/Crise-financiere/Les-cycles-financiers
(consult le 17/09/2013 22:20)
Afin de mieux comprendre les crises financires, des thoriciens ont essay dtablir
quelques thories explicatives de ce phnomne, en dterminant notamment les principaux
facteurs dclencheurs de celles-ci, mais galement de prsenter quelques solutions de lutte
contre les crises.
Il existe un certain nombre de facteurs qui sont souvent lorigine du dclenchement des
crises financires et qui ont suscit lintrt de plusieurs conomistes tablir des thories
explicatives de ces crises.
Page | 57
Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
- Les turbulences du secteur financier issues dune expansion du crdit, des afflux de
capitaux provenant de ltranger et de leffondrement des marchs financiers
conduisent au dclenchement des crises financires ; ajout cela louverture
conomique et commerciale, ainsi que la libralisation financire non prventive aprs
des annes de cloisonnement et de politiques de rpression financire, y compris la
fragilit de lencadrement institutionnel, juridique et rglementaire. La fragilit du
secteur financier se reflte travers les politiques de crdit laxistes et le dsquilibre
des bilans bancaires, lintervention de ltat dans lallocation des crdits, ainsi que la
fragilit du systme comptable et de gouvernance et le manque de transparence et de
divulgation de linformation ;
- Les composants des flux des capitaux ont une forte relation avec le dclenchement
dun certain nombre de crises financires. En effet, les crdits court terme sont les
plus risqus et les plus susceptibles des retraits lors des crises, lorsque les cots de
retrait sont rduits au maximum ; contrairement aux investissements directs trangers
(IDE) et linvestissement dans les titres financiers qui peuvent causer de grosses pertes
lors des crises.
24
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Page | 58
Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Outre les facteurs prcdemment cits, il est possible de considrer que les principales
causes au dclenchement des crises financires se prsentent dans les prts bancaires excessifs
et risqus, notamment les prts non productifs (prts la consommation et hypothcaires). Au
fait, il existe trois facteurs qui rendent cela possible, il sagit du manque de solvabilit et de
rglementation du march dans le systme financier, de lexpansion de la taille des produits
drivs et dune grande confiance dans lexpression too big, to fail .25
Plusieurs conomistes, notamment ceux issus des coles conomiques, ont profondment
analys les crises financires et ont essay dapporter des explications thoriques celles-ci.
En effet, nous retrouvons lcole classique, lcole keynsienne, lcole marxiste et autres, qui
se sont lances dans cette tude. Nous reprendrons dans ce qui suit les principales thories
conomiques explicatives des crises financires.26
La majorit des conomistes classiques, tels quAdams Smith, David Ricardo et Thomas
Malthus (mais galement des no-classiques, tels que Walras et Pareto) portent leur intrt
aux crises de surproduction , considrant que les crises financires ne peuvent exister du
fait que les marchs soient autorgulateurs. Nanmoins, ils estiment quune crise montaire
ou financire peut avoir lieu pour deux raisons principales. Dabord, lorsque la masse
montaire en circulation ne soit pas en quivalence avec la valeur dor en rserve bancaire.
Puis, lorsque ltat intervient dans le secteur montaire, considrant que toute intervention de
ltat nuit la situation conomique, crant ainsi des crises ou conduit leur aggravation, et
que celui-ci ne peut jouer que le rle de lintervenant de dernier ressort.
25
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26
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Page | 59
Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Selon lcole marxiste, la crise est un lment inhrent au capitalisme et qui fait partie de
son fonctionnement. Celle-ci provient du caractre anarchique (car chaque entreprise dcide
daccroitre la production en vue davantage de profit) et ingalitaire (car les dtenteurs de
capitaux senrichissent au dtriment des travailleurs). Ainsi, la production augmente mais pas
au mme rythme que la consommation (moins vite), do la crise rsulterait dune
surproduction . Selon cette thorie, les crises montaires sont lorigine de plusieurs
contradictions du capitalisme: au niveau des relations conomiques internationales, entre
lconomie et le social (baisse du pouvoir dachat, chute de la valeur des devises, dficit de la
balance des paiements, etc), entre intervention de ltat et libralisation financire sur les
marchs financiers, entre pays dvelopps et les autres pays, etc.
Les keynsiens ne croient pas au caractre rgulateur du march. Ils considrent que
linvestissement est la fois imprvisible et procyclique, il peut donc se placer sur les
marchs financiers et sortir du circuit de lconomie relle ; et que laugmentation des taux
dintrt ne soit pas lorigine des crises mais plutt la baisse soudaine de lefficacit
marginal du capital27. Ils estiment quil est ncessaire davoir une action contracyclique et
rgulatrice de ltat.
Selon Keynes, les mnages et les entreprises ont trois motifs pour garder une partie de
leurs ressources sous forme de liquidit : les transactions, lpargne et la spculation. Il
considre que le pouvoir du march se traduit par la domination du raisonnement spculatif
court terme sur le raisonnement de linstitution et de linvestissement long terme.
Cependant, la solution rside dans la rgulation des marchs financiers et montaires afin
dviter la spculation sur la monnaie, et que limpt sur le capital et le contrle administratif
de la mobilit du capital peuvent galement contribuer rduire les troubles.
27
Lefficacit marginale du capital a t dfinie par Keynes comme tant le taux de rendement interne
dun investissement.
Page | 60
Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Selon les montaristes, les crises proviennent de facteurs montaires lis au volume de la
masse montaire et des crdits, ainsi quau taux dintrt. M. Rothbard, considre que ltat
est lun des lments responsables des crises, estimant que si les gouvernements permettaient
lapplication des lois des marchs dans le secteur montaire, comme est le cas dans le secteur
du travail et des biens et services, et quils diminuaient leur interventions, les crises
sabsorberont par elles-mmes court terme.
Parmi les montaristes, ceux qui ont considrent le dveloppement technologique comme
principal facteur dclencheur des crises, tel est le cas pour J. Schumpeter. Il avait concentr
sont analyse sur linvestissement et linnovation, principalement linnovation technique, o il
explique le droulement des crises travers une srie de cycles et qu lorigine de toute crise
un dfaut technologique et un manque de dveloppement technique. Schumpeter tait alors
convaincu qu un moment donn, le capitalisme autant que systme productif connatra une
stagnation technologique.
Face aux crises financires, se trouvent deux stratgies habituelles : tenter de rduire les
facteurs de fragilit financire er donc prvenir les crises, dune par ; et les traiter au mieux et
le plus rapidement possible ds lors quil na pas t possible de les viter, dautre part.
28
Boyer Robert et autres; Les crises financires ; Edition La Dcouverte franaise ; Paris ; 2004 ; p
162-166.
Page | 61
Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
- A lorigine se trouve une impulsion qui a trait une innovation qui peut tre
technique, un nouvel instrument financier, la fin dun pisode guerrier, lmergence
dune nouvelle clientle pour de nouveaux services, ou encore les possibilits ouvertes
par une conjoncture financire nouvelles ;
- Les agents conomiques informs adoptent une stratgie slective travers de laquelle
ils assurent de la ralit des rendements promis par linnovation. Ils procdent des
achats aviss, profitant de leur expertise technique ou de linformation privilgie dont
ils disposent (le cas des innovations financires). Leur comportement est rationnel et
ne conduit pas lui seul un emballement spculatif;
- Les agents suiveurs et le crdit jouent un rle dterminant dans lenvole spculative.
En effet, la stratgie des agents informs se traduit par une monte du prix des produit
et donc des actifs financiers des entreprises qui participent leur production. Ceci
entraine sur le march des agents qui nont que peu ou pas de connaissance de la
nature de linnovation, mais qui se fient une extrapolation de lenvol des prix. Cette
emballement a dautant plus de vigueur quune autorit authentifie la ralit des
promesses faites aux petits pargnants et, plus gnralement, aux agents suiveurs;
- Un proche retournement brutal par lequel se manifeste le fait que les rendements
obtenus savrent bien infrieurs aux rendements attendus. Egalement, les agents les
mieux informs estiment que, compte tenu du niveau atteint par le prix des actifs, il est
prudent de se dsengager en vendant leurs actifs ;
Dans lidal, plutt que de subir les consquences des crises, il vaudrait mieux prvenir
leur dclenchement, cest--dire soit empcher la formation des bulles, soit freiner les
mcanismes de propagation. Nous reprendrons dans ce qui suit, les principales propositions
Page | 62
Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
- Inclure la stabilit financire dans la politique montaire : compte tenue des trois
principaux objectifs susceptibles dtre poursuivis par une Banque centrale (faible
inflation, contribution la croissance, prservation de la stabilit financire), il
faudrait mobiliser la communication pour complter laction sur le taux dintrt
court terme en privilgiant un ou deux de ces objectifs selon les perspectives
conjoncturelles. Egalement, combiner trois instruments : politique montaire mene
pat la Banque centrale, supervision du systme bancaire et financier par les autorits
de tutelle comptentes et possibilit dinterventions dune autre agence spcialise et
indpendante sur les marchs sur lesquels se dveloppe une spculation prjudiciable
et la stabilit financire.
29
Boyer Robert et autres ; op.cit ; p 155-201.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Bien que les crises financires aient dj exist durant le XIXme sicle, celles-ci se sont
montres plus frquentes lors du XXme sicle et dont les rpercussions taient lchelle
internationale.
Pendant la priode allant de 1929 1989, outre linstabilit politique mondiale, une
instabilit conomique et financire a galement marque cette priode et qui se manifeste
travers la crise de 1929, les chocs ptroliers et la crise dendettement dans les pays en voie de
dveloppement.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
La crise de 1929 est considre comme la crise ayant le plus marqu le processus de
globalisation financire lors du XXme sicle. Quelques annes plus tard, les annes 1970, il
a t montr que des tensions politiques peuvent amener dclencher des crises financires,
cest ce que le monde avait vcu suite aux deux chocs ptroliers.
Trs souvent appele par le krach boursier de Wall Street , la crise financire de 1929
avait marqu le dbut dune rcession qui sest aggrave durant quelques annes (annes
1930), conduisant au phnomne dune grande dpression . La crise se manifesta entre le
jeudi 24 octobre et le mardi 29 octobre 1929, lorsquen un mois, tous les gains de la phase
spculative depuis le dbut de lanne furent perdus, la baisse des valeurs boursires se
prolongrent jusquen 1932, o elle dpassa les 80%, et en trois ans disparurent 9000 banques
(principalement, par effet domino)30, parmi lesquelles, la Creditanstalt la plus grande banque
autrichienne, fonde en 1855.31
Quelques jours avant le krach (les 18, 19 et 23 octobre 29), les premires ventes massives
de titres ont eu lieu. Le jeudi 24 octobre (Jeudi noir ou Black Thursday) marque la premire
vraie panique. Le matin, il ne se trouve presque pas d'acheteurs, quel que soit le prix, et les
cours s'effondrent. midi, l'indice Dow Jones a perdu 22,6 %.et une meute clate
l'extrieur du New York Stock Exchange, aprs que les gardes du btiment et la police aient
empch des actionnaires d'entrer. La galerie des visiteurs est ferme et les rumeurs les plus
folles circulent (onze spculateurs se seraient suicids, les Bourses de Chicago et Buffalo
auraient dj ferm et celle de New York serait sur le point de le faire). Les cours restent
stables le vendredi 25 et samedi 26. Le cycle s'emballe le lundi 28 (Lundi noir ou Black
Monday), o 9,25 millions de titres sont changs. Cette fois les banques comprennent que ce
nest pas un phnomne passager , mais plutt un phnomne durable , et elles
n'interviennent pas. L'indice Dow Jones perd 13 %. Le 29 octobre (Mardi noir ou Black
Tuesday), le volume chang atteint 16,4 millions de titres. L'indice Dow Jones perd encore
12 % et les gains d'une anne de hausse disparaissent. Entre le 22 octobre et le 13 novembre,
30
Gravereau. J et Trauman. J ; Crises financires ; Edition Economica ; Paris ; 2001 ; p 153-154.
31
http://www.linternaute.com/histoire/motcle/4757/a/1/1/crise_de_1929.shtml (consult le 26/09/2013
23:30)
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Chapitre 2 : Les
es dfaillances de la globalisation financire
32
Le krach de 1929 ; p 10;; in
http://pourquoietcomment.voila.net/b.textes.pdf/Economique/economic.krach29.pdf (consult le
27/09/2013 22:45)
33
Idem
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Au dbut des annes 1970, les pays industrialiss qui viennent de connatre prs de trois
dcennies de forte croissance ( Les Trente Glorieuses ) sont largement dpendants du
ptrole. Les deux tiers de lnergie consomme en Europe sont imports, principalement du
Moyen-Orient. Les pays ptroliers prennent alors conscience quils sont en position de force.
En effet, le 06 octobre 1973, la guerre arabo-isralienne a t dclenche, de ce fait
lorganisation des pays arabes exportateurs de ptrole OPAEP avait dcid daugmenter le
prix du baril de 2,90 dollars en octobre 11,60 dollars en dcembre ; puis entre 1974 et 1978,
le prix du baril sest stabilis entre 12 15 dollars.34 Avec l'instabilit politique en Iran dbut
1979, et un contexte gopolitique particulirement tendu provoquent un deuxime choc
ptrolier qui engendra une hausse importante du prix du ptrole. La baisse de production de
l'Iran est compense en partie par une hausse de production de la part de l'Organisation des
pays exportateurs de ptrole (OPEP). Mais la situation demeure instable, ce qui se reflte sur
le prix du baril. Mais la crise clate rellement le 27 mars 1979, lorsque Les treize membres
de l'OPEP procdent alors une augmentation de 9% du prix du brut et ils se permettent aussi
d'ajouter des surtaxes. Le second choc ptrolier , qui s'avre plus svre que le premier,
s'tale sur une priode de prs de trois ans.35
Les chocs ptroliers ont t caractriss en premier lieu par deux hausses brutales des prix
rels de l'nergie importe, qui ont pes sur la croissance en rduisant le revenu rel
disponible, et ont aliment l'inflation en faisant jouer pleinement la spirale prix-salaires.
Rduire les chocs ptroliers ce seul mouvement de prix serait toutefois, quand on se place
dans un cadre national, nettement insuffisant pour mesurer leur impact d'ensemble sur la
situation conomique. En effet, au moins trois sortes de variables d'environnement
international ont pu tre affectes plus ou moins directement par les chocs ptroliers : les prix
internationaux, la conjoncture dans les pays dvelopps partenaires des pays exportateurs de
ptrole et la demande d'importation en provenance des pays du Tiers Monde et des pays
membres de l'OPEP.36
34
.?-,H
@ & 0 (
S* >!-Z?
) ?,234 K?" (, #_ "`
.112-111 2010
S>!
35
http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=549 (consult le 02/10/2013
20 :50)
36
Berthlemy J. C et de Lavergne J.G.D ; L'impact des chocs ptroliers. Une simulation
rtrospective: 1973-1982 ; Revue conomique. Volume 38, n4, 1987. pp. 885.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
1-1-2/La crise dendettement dans les pays en voie de dveloppement (annes 1980)
Au dbut des annes 1980, plusieurs pays industrialiss, notamment les USA, ont adopt
une politique anti-inflationniste, suite laugmentation du prix du ptrole durant les annes
1970, se traduisant par une augmentation des taux dintrt (voir figure N10, pour le cas de
la Fed). Les PVD qui se sont presque exclusivement des taux variables, ont vu leur dette
extrieure la hausse. Egalement, cette politique avait entrain un ralentissement de
lconomie mondiale provoquant une baisse des exportations des PVD et une baisse des cours
des matires premires ; avec lapparition dune pnurie en devises, menant un dfaut de
paiement des PVD, principalement les pays dAmrique latine.37Les PVD avaient galement
un problme interne dordre structurel, car ils taient fortement dpondant des pays du nord,
souffraient de corruption et se trouvaient dans une situation de panique de confiance dans les
pratiques politiques et conomiques adoptes.38 Cette situation qui a provoqu une rcession
mondiale et qui a contribu au dclenchement dune crise dans les pays en voie de
dveloppement (PVD), qui dbuta en aot 1982, au Mexique, lorsque celui-ci se trouva dans
une situation dincapacit honorer le paiement des intrts de sa dette extrieure. Quelques
mois plus tard, 40 autres pays dclarent tre dans la mme situation. En 1983, 27 PVD, y
compris les quatre principaux pays d'Amrique latine (le Mexique, le Brsil, le Venezuela et
l'Argentine) taient en ngociations pour restructurer leurs prts existants 39.
Pour attnuer la crise dendettement des PVD, il a fallu rduire leur dette. Pour cela, le
plan Brady, tabli par les USA en 1989, prvoyait, le rachat de dettes existantes 50% de leur
valeur, la fourniture de 24 milliards de dollars par la Banque mondiale et le FMI, et 10
milliards de dollars par le Japon. Ces montants ont servi racheter par les pays endetts de 68
milliards de dettes existantes. Il tait galement question lannulation partielle de la dette, en
sappuyant sur le rchelonnement de la dette restante, la conversion en obligations long
terme (avec des taux dintrt infrieurs ceux du march) et loctroi de nouveaux crdits par
les banques en proportion des crdits accords antrieurement.40
37
Berr Eric ; La dette des pays en dveloppement : Bilans et perspectives ; Universit Montesquieu
Bordeaux IV ; France ; sans date de publication ; p1.
38
Rakotomalala Jean Bruno ; op.cit ; in http://www.memoireonline.com (consult le 18/02/2014
22 :50)
39
Federal Deposit Insurance Corporation; History of the 80s ; History of the Eighties. Lessons for
the Future; Volume 01 An Examination of the Banking Crises of the 1980s and Early 1990s ;
2000; p205-206.
40
http://cegep.net/rei/doc/sup11-PlanBrady.htm (consult le 20/02/2014 10:00)
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Source: Federal Deposit Insurance Corporation; History of the 80s ; History of the Eighties. Lessons for the
Future; Vol 01 An Examination of the Banking Crises of the 1980s and Early 1990s , 2000, p205
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Dans son histoire, le systme montaire europen (SME) a enregistr deux crises, une
premire durant le second semestre 1992 et une seconde durant lt 1993. La crise de 1992 a
pour origine, le relvement des taux courts dcid par la Bundesbank (Allemagne) suite au
financement de la runification et lincertitude provoqu par le non danois quant la
ratification du Trait de Maastricht. A cet effet, dimportantes dvaluations de monnaies ont
eu lieu : 3,5% pour la lire italienne, 6% pour la peseta et lescudo, 10% pour la livre
irlandaise, puis nouveau 8% de la peseta et 6,5% de lescudo ; et de fortes pressions sur lr
franc franais et labandon du rattachement des monnaies priphriques de lEurope du Nord
(Finlande, Sude, Norvge) et lEcu.41
Quant la crise de 1993, celle-ci avait pour origine les fortes attaques spculatives sur le
franc franais, cest alors que la France mobilisa 300 milliards de francs pour dfendre sa
monnaie, mais que cela nait t suffisant. Puis, Edouard Balladur (Premier ministre franais
1993-1995), rclama lAllemagne de faire flotter sa monnaie temporairement ; une option
qui se heurta au veto des Pays-Bas et de la Belgique. Le 02 aot, les pays du SME prirent la
dcision de faire passer les marges de flottement de leurs monnaies de 2,25% 15%.42
41
Gilles Ccile Bastidon et autres, op.cit ; p 235-236.
42
http://www.challenges.fr/monde/20100211.CHA7132/commentaire-une-crise-qui-rappelle-celle-de-
1992-1993.html (consult le 20/02/2014 11:00)
43
Drouin Michel ; Le systme financier international ; Edition Armand Colin ; Paris ; 2001 ; p
156.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
court terme afin de financer la dette publique.44 Avec toutes ces tentions les autorits se
trouvaient obliges, le 20 dcembre 1994, de diminuer le peso de 12% de sa valeur et faire
fasse la fuite des capitaux, incitant ainsi une expansion de la spculation sur le peso,
notamment suite ladoption du change flottant. En janvier 1995, les marchs financiers
mexicains ont connu une forte baisse.45
Afin de faire face la crise, le Mexique mis en place des mesures immdiates, parmi
lesquelles, la baisse du dficit de la balance courante et ce grce un soutien financier
exceptionnel qui a permis la rduction du dficit de 6,7% durant la priode (1992-1994) 1%
du PIB entre (1995-1997). Au niveau du systme financier, des mesures ont t prises pour
passer un systme de change fixe et une libralisation des marchs ; ainsi que le recours
aux FMI et la Banque Mondiale a permis dviter que la crise ne soit propage dans dautres
pays. Au niveau interne, la Banque centrale, avec laide des institutions financires
internationales (FMI et Banque Mondiale), ont pu fournir des liquidits en devises aux
banques commerciales, afin que ces dernires puissent rembourser leurs obligations
financires.46
44
Martinez Guillermo Ortiz; What Lessons Does the Mexican Crisis Hold for Recovery in Asia? ;
Finance & Development Revue; International Monetary Fund;Volume 35, Numro 2; June 1998, p7.
45
.98-97 E F0
,N &H
46
.154 2001
A
A " *&: ,234 "( .
X
47
112-111 E F0
,N &H
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
a, depuis 1994, fait en sorte de lutter contre linflation, ce qui a conduit les autorits
brsiliennes dfendre le taux de change et crer une nouvelle monnaie le real , en juillet
1994 avec une parit fixe au dollar. Au dpart, ce mcanisme fonctionnait bien, mais celui-ci
sest vite retrouv face de nouvelles perturbations conduisant une crise. Le 15 janvier
1999, le pays abandonne sa dfense du taux de change du real, conduisant ainsi un systme
de change flottant. Au fait, plusieurs facteurs taient lorigine de la crise brsilienne, tels
que : laggravation du dficit budgtaire, lincapacit de ltat faire face ses obligations, la
baisse des rserves de devises, fuite de capitaux des marchs des actions, etc.
48
Lacoste Olivier ; Comprendre les crises financires ; Edition Eyrolles ; Paris ; 2009 ; p 43.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Dautres facteurs viennent alimenter la crise. Lpargne locale ne suffit plus pour alimenter
linvestissement, il y eu donc un manque de liquidit, incitant ainsi un recours croissant au
crdit bancaire, et ce malgr des flux significatifs dinvestissements directs trangers, qui
galement ne suffisent pas pour subvenir aux besoins globaux. La sphre financire est
soumise la pression spculative (notamment, immobilire et sur les monnaies locales) et des
marchs financiers ; la libralisation financire des mouvements de capitaux se fait sans
contrle et sans contrepartie. Le recours lendettement local 15% au lieu dun endettement
tranger moiti prix en dollars, sous le mcanisme de Peg49 , qui a, selon les autorits
locales, une forme de garantie implicite de crdit des banques trangres.50
Afin de sen sortir de la crise, les pays dAsie du sud-est se sont fortement appuys sur les
aides du FMI, notamment pour faire face la crise de liquidit survenue suite lexpansion de
la fuite de capitaux et la chute de la valeur des monnaies locales. Lintervention du FMI a
souvent t critique et vue comme une intervention ayant aggrav la situation, notamment
avec son imposition de lourdes rformes (baisse des dpenses publiques, adoption dun
systme de change fixe, licenciement, augmentation des taux dintrt, etc) ces pays touchs
par la crise, ceci contre 36 milliards de dollars pour lIndonsie, 08 milliards de dollars pour
la Core et 17 milliards de dollars pour la Thalande ; mais ces aides nont pas pu redonner
confiance sur les marchs 51.
En 1998, la Russie est trs endette, notamment pour financer le dficit public. Celui-ci est
en partie caus par le dlitement de ltat et par son incapacit faire rentrer les recettes
fiscales qui lui sont dues. Par ailleurs, les comptes extrieurs sont trs dgrads, le cours des
matires premires tant trs faible lpoque. Il ny a pas assez de rserves en devises la
banque centrale pour permettre la Russie de rembourser ses dettes en monnaies trangres.
Du coup, ltat a pris lhabitude dmettre de nouveaux titres GKO52 qui offrent des taux
49
Mcanisme qui limite presque rien les marges de fluctuations des monnaies locales au dollar (qui
lui sont fixes)
50
Gravereau. J et Trauman. J ; op.cit ; p 175-180.
51
2
X K "e
c &0 4 _d c F bc" & J " ;&, * A
.90-86 2001
52
Se sont des titres de crances ngociables court terme mis par l'Etat russe partir de fvrier 1993.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
dintrt trs levs, pour financer les dettes qui arrivent chance.53 Le 17 aot 1998, la
Russie reconnat, dans les faits, qu'elle est dans une situation comparable une cessation de
paiements . Le "corridor de change" du rouble par rapport au dollar est largi 9,5 roubles
(contre 7,15 auparavant), ce qui entrane une dvaluation, de facto, de 34%. Dans les bureaux
de change, le prix de vente du dollar augmente de 50%. Puis le systme bancaire se bloque,
empchant toute transaction. Fin aot, le cours du rouble et des actions des socits russes
continue de s'effondrer, le taux d'inflation ne cesse d'augmenter, atteignant 15% (contre 2% en
juillet et 0,1% en juin). Des banques commerciales licencient ou ferment, les entreprises
rduisent leurs cots fixes (salaires revus la baisse, chmage technique), de grandes
compagnies ptrolires sont amenes fusionner.54
Afin de mettre fin cette crise, la Russie avait sollicit laide du FMI. En effet, fin juillet
1999, le FMI verse 4,8 milliards de dollars, premire tranche d'un prt de 22,6 milliards de
dollars ; puis, le lundi 29 mars 1999, un autre prt a t accord et qui s'lverait 4,8
milliards de dollars (4,6 selon dautres sources), en quatre tranches gales.55 En contrepartie
de ces prts accords la Russie, le FMI avait exig un certain nombre de rformes, parmi
lesquelles : la privatisation des entreprises gouvernementales, la rduction de la charge fiscale
pour les entreprises, la restructuration des banques en faveur du secteur rel, lencouragement
de lexportation et la protection du march intrieur et la cration d'un environnement
concurrentiel dans les secteurs de monopole naturel en vue d'un cot plus efficace et le
contrle des prix.56
53
Lacoste Olivier ; op.cit ; p 44.
54
Baudelocque Isabelle ; La Russie ne relve pas de la raison ; Revue Regard sur lEst ; 1er juin
1999 ; in : http://www.regard-est.com
55
Idem
56
Vasiliev. S. A ; Overview of Structural Reforms in Russia after 1998 Financial Crisis ; February
16, 2000; p 2; in: http://www.imf.org
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Lclatement de la bulle Internet57, appele aussi le DotCom Bubble est ce qui a caus
le crash boursier de 2000. Les annes 1992-2000 ont t favorables pour le march boursier et
le boom dotcom tait en plein expansion. Mais les choses ont commenc prendre un
ralentissement partir de Septembre 2000. Effectivement, depuis les annes 1990, plusieurs
jeunes entreprises de nouvelles technologies et de l'information sintroduisent en bourse, cest
alors que les investisseurs se prcipitent sur les missions d'actions et d'obligations de ces
entreprises et les banques accordent des crdits pour faciliter les effets de levier ; mais au
dbut de 2000, les investisseurs ont vite compris que le rve dotcom avait dgnr en une
bulle spculative classique, notamment lorsquen quelques mois, l'indice boursier NASDAQ
s'est cras de 5.000 2.000 (voir figure N11) et la panique sensuit avec une chute du
march boursier en milliers de milliards de dollars.
En 2001, l'conomie amricaine a connu une rcession suite la bulle dotcom, ce qui a
forc la Rserve Fdrale rduire les taux d'intrt plusieurs reprises pour essayer darrter
la chute boursire. Arrive 2002, le NASDAQ avait chut de 800 et Microstrategy a chut
de 3500 $/action 4 $/action. A cette poque, de nombreux scandales comptables sont venus
la lumire dans laquelle les entreprises de technologie ont gonfl artificiellement leurs
revenus. Des centaines de milliers de professionnels de la technologie ont perdu leur emploi et
leurs conomies en investissant dans les valeurs technologiques. L'explosion de la bulle
Internet sera suivie par le gonflement de la bulle immobilire du march immobilier
rsidentiel aux Etats Unis (voir section 3 de ce chapitre).
57
http://www.thebubblebubble.com/dot-com-bubble/ (consult le 03/10/2013 9 :45)
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
La Turquie58 est un pays qui a pour trs longtemps connu des taux dinflation trs lev, tel
est le cas pour la priode allant de 1994 1995 , o le taux atteignait 81%, d principalement
la multiplication des activits quasi-budgtaires. Le pays connaissait galement une
situation de dsquilibre structurel de ses changes extrieurs. Cette forte inflation,
accompagne dun dficit budgtaire ont eu plusieurs effets sur lconomie turque, tels quune
augmentation des taux dintrt, une dollarisation des conomies et une fragilit du systme
bancaire qui pouvait conduire une grave crise systmique. Au dbut de lanne 2000, le FMI
proposa la Turquie un plan de stabilisation (baisse de la dpense publique, rformes
structurelles, etc) accompagn dun crdit de 3,7 milliards de dollars, en dcembre 1999.
Bien que ce plan ait conduit des rsultats satisfaisants et une amlioration de
lenvironnement macroconomique, ceci n'a pas empch la Turquie de connatre une grave
crise financire depuis la fin de 2000. La politique de dvaluation contrle de la lire a
conduit une apprciation du taux de change en termes rels et ceci a pes sur la
comptitivit des exportateurs et la dprciation de l'euro, ainsi que la hausse du prix du
ptrole ont aggrav les dsquilibres extrieurs, le dficit courant passant de 0,7 % du PIB en
1999 5% du PIB en 2000. Face cette situation, les taux d'intrt ont bondi, le taux d'intrt
58
http://www.strategicsinternational.com/f5coville.htm (consult le 03/10/2013 18:00)
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
interbancaire est pass de 38,5% en octobre 2000 183,2% en dcembre 2000 puis 400,3%
en fvrier 2001, quand le gouvernement a dcid de laisser flotter la lire. Dans ce contexte,
des difficults de plusieurs banques ont conduit une fuite des capitaux trangers. Enfin, la
hausse des taux d'intrt, la dvaluation de la monnaie et des conditions bancaires plus
strictes, qui ont pes sur l'activit et la production manufacturire, vont rendre prilleux le
paiement (capital et intrt) de la dette publique interne ou externe.
Juste aprs lclatement de la bull Internet et de la crise turque en 2000, le monde voit
natre une nouvelle crise en 2001, il sagit de la crise argentine. Aprs quelques annes, en
2007, une crise assez exceptionnelle touche cette fois toute la finance mondiale (voir section
03 de ce chapitre). Enfin vint, en 2010, une autre crise qui affecte une des principales rgions
conomiques et financires mondiales, la zone euro.
59
Chidiac Mouna ; Les origines de la crise conomique de lArgentine en 2001 ; Paris ; 2004 ; in
http://www.irenees.net/bdf_fiche-analyse-94_fr.html (consult le 28/09/2013 10:15)
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
rapport deux monnaies, le dollar et leuro, ce qui revient dtacher le peso du dollar. Puis le
7 septembre 2001, le FMI accepte une nouvelle et dernire fois daccrotre la possibilit de
tirage de lArgentine 21,6 milliards de dollars et les pressions externes sur le peso diminuent
quelque peu. Les mesures prises par Cavallo, lencontre du systme financier, entrainent une
panique bancaire interne, incitant ainsi, entre juillet 2001 et novembre 2001, les argentins a
retirer 15 milliards de dollars de leurs comptes bancaires. Afin de sauver les banques, Cavallo
prend, le 1er dcembre 2001, une ultime mesure en imposant le corralito , un plafond de
1000 dollars par mois sur les retraits bancaires. Le 5 dcembre 2001, la direction du FMI
indique quelle nest plus en mesure dachever la dernire revue du programme conclu avec
lArgentine (un tirage de 1,3 milliards de dollars). Le corralito a marqu la fin du rgime du
currency board et du systme du prsident De la Rua.60
La crise qui frappe la zone euro, depuis le dbut de lanne 2010, est la fois une crise de
dette souveraine et de solvabilit de certains pays de la zone euro (Grce), une crise des excs
dendettement priv dautres pays (Espagne entre autres), une crise de comptitivit dun
troisime groupe de pays (Portugal par exemple) : elle rvle des dfauts majeurs dans le
fonctionnement de la zone (effets cumulatifs des dsquilibres de balance courante) et des
failles du systme de gouvernance (coordination budgtaire et sanctions). En fait, la crise
europenne est le produit dune triple dfaillance. Dfaillance dabord, des marchs, des
agences de notation et des investisseurs, qui ont prt sans compter et ont considr la dette
du Nord comme gale celle du Sud. Dfaillance aussi des politiques, des rgulateurs et des
superviseurs qui ont laiss se former la bulle des dettes souveraines comme lendettement
priv : ils n'ont su ni prvenir la crise ni la traiter. Dfaillance de la thorie enfin, qui n'a
jamais su traiter cette construction hybride quest la zone euro.61
Afin de rduire les effets de la crise et denvisager une sortie de celle-ci, des solutions ont
t proposes et/ou mises en uvre. Dabord, il sagit de fournir des liquidits le temps que la
croissance reparte et que les investisseurs reprennent confiance ; puis, il faut restructurer la
dette et mettre en uvre dimportantes rformes pour amliorer la comptitivit de
60
Henry G. M ; Les crises au XXe sicle (1873-2003) ; Edition Berlin ; Paris ; 2003 ; p 211-214.
61
Cohen lie ; Leuro lpreuve de la crise des dettes souveraines ; dossier La crise de la
dette ; Revue politique trangre ; 1:2012 ; p 29-34.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
lconomie dans son ensemble. Le 10 mai 2010, un premier plan de sauvetage est mis en
place : 750 milliards deuros sont rendus disponibles ; 250 peuvent tre prts par le FMI et la
Commission europenne pourra avancer jusqu 60 milliards deuros, avec comme garantie le
budget communautaire ; et 440 milliards seront directement emprunts sur les marchs, les
tats membres apportant leur garantie. Le FESF (Fonds de sauvegarde de leuro, bientt
baptis Fonds europen de stabilit financire), qui sest transform en Mcanisme europen
de stabilit lhorizon 2013 ; 750 milliards deuros est un montant impressionnant, mais il
faut le comparer aux dettes publiques : 150 milliards deuros en Irlande, 330 milliards en
Grce, 640 milliards en Espagne et 1 480 milliards en Italie. Depuis le printemps 2010, la
crise des dettes souveraines a pouss les gouvernements dun certain nombre dtats membres
mettre en place des mesures daustrit et les dpenses sociales se retrouvent en premire
ligne des coupes budgtaires.62
La crise financire de 2007 nest pas limite un vnement unique, mais une srie de
crises en volution dans le systme financier et conomique mondial. La dtresse dans les
marchs financiers conduits plusieurs dfaillances et dinstabilits par le biais
dinterconnexion et de vulnrabilit, que les banques, les institutions financires non-
bancaires, les organismes de supervisions, daudit et de contrle, de rgulations des marchs
financiers ainsi que les autorits montaires et politiques avaient sous-estim limpact et
lampleur de la crise immobilire et les prts hypothcaires (dits crdits subprimes). Lorsque
la contagion se propageait, les investisseurs institutionnels ont paniqu et le danger inhrent
l'ensemble du systme est devenu manifeste.
Bien quelle soit dclenche en aot 2007, la crise financire mondiale trouve ses origines
dans quelques annes auparavant, qui se sont amplifies pour conduire ses causes directes.
Les consquences de cette crise, qui sont dailleurs encore dactualit, sont les plus graves
quune crise financire nait jamais engendres.
62
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000535-la-crise-de-la-dette-une-chance-pour-l-
integration-europeenne/quelles-solutions-a-la-crise-de-la-dette (consult le 03/10/2013 22:40)
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Pour comprendre la squence des vnements ayant dclench la crise, deux approches
sont possibles : la premire met laccent sur les drglements qui se sont amplifis tout au
long de 2007, la seconde considre quils se sont produits partir dune base elle-mme
fragile, comme nous pouvons le constater dans ce qui suit.63
Entre 1997 et 2007, lendettement des mnages amricains est pass de 90 % 140 % de
leur revenu disponible brut. Cette volution a pour origine diffrents facteurs, qui rendent tous
le crdit abondant et peu cher :
- Les caractristiques des prts hypothcaires amricains : aux Etats-Unis, cest sur la
valeur du patrimoine que sont adosss les prts hypothcaires. On prte plus en
fonction de lvolution de la valeur du bien immobilier quen fonction de la capacit de
lemprunteur rembourser son prt. Cette caractristique favorise le mcanisme de
63
Conseil dorientation pour lemploi ; Elments sur la crise conomique et la situation de lemploi
en France ; Document de travail ; France ; p 1-7 : in www.coe.gouv.fr
64
Moyens de paiements immdiats dont dispose le secteur non bancaire.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
lacclrateur financier65. En tout tat de cause, la hausse des prix des logements
garantissait lendettement de lemprunteur, mme subprime, puisquelle avait tendance
lenrichir et donc le rendre solvable, et que, en cas de dfaut de ce dernier, la banque
qui avait accord le prt pouvait esprer rcuprer sa mise en vendant un bien dont la
valeur avait augment. Entre 2001 et 2006, les encours de crdits subprimes ont donc
t multiplis par 7, passant de 94 685 milliards de dollars.
65
Comme les actifs servent de collatraux, la hausse du prix des actifs suscite une expansion du crdit,
donc alimente la demande pour ces mmes actifs. Il sensuit une nouvelle hausse du prix des actifs,
etc.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
- Les pertes bancaires et la baisse des marchs des actifs : La crise financire a affect
les rsultats des banques dau moins deux faons. Dune part, pour les prts qui nont
pas t titriss, les banques ont subi des pertes directes en raison de la hausse des
dfauts des emprunteurs immobiliers aux Etats-Unis, et un moindre degr au
Royaume-Uni et en Espagne. Mme en vendant les maisons saisies, les banques ne
pouvaient rcuprer le montant des crdits accords, puisque le prix des maisons a
baiss et que la saisie dun bien entrane par elle-mme des cots levs. Dautre part,
les banques ont subi des pertes lies aux moins-values en capital sur les crances
titrises ou en cours de titrisation quelles ont d rintgrer leur bilan, puisque ces
crances ne pouvaient plus tre finances dans les vhicules dans lesquels elles taient
places, en raison de leffondrement du march des asset-backed commercial papers.
66
Il sagit dun papier commercial adoss des actifs. Il est gnralement un instrument court terme
qui arrive chance entre 1 et 270 jours (30 jours en moyenne) de son mission.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Source : Conseil dorientation pour lemploi ; Elments sur la crise conomique et la situation de
lemploi en France ; Document de travail ; France ; p 5 : in www.coe.gouv.fr
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
La crise financire, qui est ne aux tats-Unis dAmrique, sest trs vite propage dans le
reste du monde, notamment dans les pays europens et asiatiques, du fait de la mondialisation
financire et conomique ; et ses consquences sont encore dactualit. La crise, souvent
appele la crise du sicle , a eu un impact sur plusieurs secteurs, outre le secteur financier.
En effet, celle-ci touch lconomie relle travers lemploi, le commerce extrieur, la
production et linvestissement lchelle mondial; ce qui a conduit une chute des prix des
actions sur plusieurs marchs financiers mondiaux, une baisse de liquidit dans le secteur
financier mondiale et un ralentissement conomique dans les pays dvelopps. Les
consquences de la crise sont multiples, nous prsenterons les principales dentre elles dans ce
qui suit.67
Cette crise est considre comme la plus grave crise que le secteur bancaire nait jamais
connue, car elle a engendr des pertes normes et des faillites dans de nombreuses banques
travers le monde, notamment en Asie et en Europe, (voir la figure N13 pour le cas des USA)
et cela a conduit des craintes de prts largement rpandues entre les banques ; ce qui a incit
les banques centrales injecter davantage de liquidit dans les marchs montaires pour
rduire la gravit de cette crise. Plusieurs tablissements bancaires et financiers se sont
retrouvs dans des situations critiques. En effet, la crise a caus la faillite de la banque
Lehman Brothers , quatrime banque des USA, suivie de la socit Merril Lynch , une
des plus grandes socits de courtage au monde ; dautres faillites ont suivies ses dernires, tel
est le cas de la banque Washington Mutual , ainsi que Fannie Mae et Freddie Mac ;
de grandes socits spcialises dans les prts hypothcaires. Un des leaders mondiaux de
lassurance American International Group (AIG) a t renflou par la Rserve fdrale des
tats-Unis (la Fed) et l'tat amricain dtient dsormais 80 % de celle-ci.
67
2012
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.128-123
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Des entreprises industrielles ont galement connu la faillite, tel tait le cas pour le
producteur automobile General Motors , avec sa fermeture de 30% de ses entreprises en
Amrique du nord, pour une perte estime 39 milliards de dollars ; ceci a caus de grosses
pertes dans le secteur automobile aux USA, mais galement en Europe et au Japon.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Dautres rpercutions ngatives de la crise ont t observes en 2009 aux USA et dans un
grands nombre de pays, ses effets ont t largis sur lconomie relle. En effet, les taux de
croissance t en baisse continue dans la majorit des pays industriels, avec un ralentissement
rapide de la croissance des conomies des marchs mergents. La rcession sest approfondie
dans la zone euro dont le PIB atteignait -1,5%, une diminution de l'indice des prix la
consommation, une baisse des taux dintrt, licenciement de plusieurs employs et la
demande la consommation avait diminue dune manire significative.
La baisse des taux de croissance conomique des pays dvelopps a engendr une baisse
de la demande de ses pays pour les matires premires et le ptrole, ce qui a conduit la
baisse des volumes dexportations des pays en dveloppement, et donc une baisse des
balances commerciales. La rcession conomique des pays dvelopps a entran une baisse
des niveaux de consommation, poussant ainsi la baisse des prix du ptrole jusqu atteindre
33 dollar le baril en fin 2008, mais galement une baisse au niveau du commerce
international.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Japon, lindice NIKEI a connu sa plus grosse chute depuis 1987, estim de 11% ; Quant
Pkin, les actions chinoises ont connues une baisse de 3,57% et la Bourse de Hong Kang avait
chut de 7,3%. Plusieurs pertes conomiques ont t enregistres suite leffondrement des
marchs boursiers, comme nous le montre le tableau N06.
Tableau N06: Le taux de dclin de la valeur des titres et des secteurs les plus
importants dans les pays les plus touchs au cours de l'anne 2008
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
La crise de 2007, notamment de part sa gravit, a conduit une mise en uvre plusieurs
tentatives de sortie de la situation quelle a engendre. La crise a apport des leons prendre
en considration lavenir afin dviter tout autre crise financire de mme origine, mais
galement des leons prouvant linstabilit et le dysfonctionnement de la globalisation
financire, qui ncessite un certain nombre de rformes.
Plusieurs interventions ont t mises en uvre afin dendiguer la crise qui dbuta en aot
2007. Ces interventions peuvent tre classes en trois catgories68 :
- Venir en aide aux mnages pour limiter laugmentation des dfauts de paiement ;
- Assouplir la politique montaire en injectant des liquidits et, ventuellement, en
jouant sur les taux dintrt ;
- Intervenir en tant que prteur en dernier ressort, voire en tant quacheteur en dernier
ressort.
Ds la fin aot 2007, le prsident amricain Georges W. Bush a annonc plusieurs mesures
pour prvenir les situations de dfaut de paiement des mnages. Le programme complet,
baptis Hope Now alliance a officiellement t prsent dbut dcembre 2007 par le
secrtaire du Trsor, Henry M. Paulson. Outre ce programme, une politique de relance
budgtaire a t mise en place :
- Hope Now Alliance : ce programme vise limiter les faillites hypothcaires par le gel
des taux dintrt sur les prts subprimes taux variable (adjustable rate mortage)
pendant une priode de cinq annes. En revanche, ce programme pose des problmes :
les clauses des prts ne peuvent tre modifies par les prteurs, car ils ont t titriss ;
et le gel des taux dintrt pendant cinq ans implique une perte actuarielle sur le sous-
jacent et peut donc poser des problmes de notation ;
68
Artus Patrick et autres ; La crise des subprimes ; Edition La Documentation franaise ; Paris ; 2008 ; p
103-118.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Depuis le dclenchement de la crise en aot 2007, les banques centrales ont agi la fois
pour viter une crise bancaire systmique et pour limiter les effets sur la croissance. Quant
la Fed, elle a mis profit ces vnements pour innover dans ses procdures dintervention :
Les banques peuvent tre atteintes priodiquement par des crises de liquidit et il est
ncessaire, pour viter les faillites bancaires, quil y ait un prteur en dernier ressort, dont le
rle a t jou, durant la crise, par les banques centrales, qui peuvent prter des liquidits
supplmentaires aux banques, en prenant comme garantie les actifs dtenus par les banques.
Mais, si le problme de base est lanomalie de valorisation des actifs financiers sur les
69
Le Federal Funds Rate est lintrt que les banques se facturent pour des prts de 1 jour
(overnight). Ce taux de base amricain est dfini par le march et nest pas explicitement impos par la
FED. En retirant ou en ajoutant de largent loffre de monnaie, la FED tente dadapter le federal
funds rate effectif au taux dintrts quelle vise atteindre.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
marchs, ceci les conduit prendre dans leurs livres des actifs des prix diffrents des prix de
march pour viter une crise de liquidit bancaire.
On a vu, en effet, pendant la crise financire de 2007, que les difficults de financement
des banques venaient des moins values, aux prix de march, quelles ralisaient sur leurs
actifs (des pertes comptables potentielles bien suprieures aux pertes conomiques), de
limpossibilit de vendre des actifs sur des marchs ou la liquidit avait disparu.
Depuis le dbut de la crise, outre les prts accords par les banques centrales aux
institutions financires, elles ont galement nationaliss certaines dentre elles. En effet, la
Banque dAngleterre a t contrainte, en fvrier 2008, de nationaliser (temporairement) la
socit de crdit immobilier Northern Rock, tandis quen mars 2008, la Fed a d secourir la
cinquime banque daffaires amricaine Bear Stearns. On peut galement ajouter cette liste
le plan du Trsor amricain pour protger Freddie Mac et Fannie Mae, les deux principales
agences de refinancement de limmobilier amricain. Fin juillet 2008, le Congrs amricain
estimait 25 milliards de dollars le cot de ce plan.
De nombreux dbats ont tent d'clairer les causes de la crise rcentes et les consquences
de sa gestion. Les analyses ont conduit un certain consensus sur les leons de la crise. Ces
enseignements peuvent tre rsums comme suit :
70
http://www.robert-schuman.eu/fr/questions-d-europe/0246-la-regulation-financiere-apres-la-crise-
des-subprimes-quelles-lecons-et-quelles-reformes (consult le 07/09/2013 16:20)
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
- Ncessit dun cadre de gestion de crises afin dviter lala moral et de protger le
contribuable : le principe TBTF a conduit des actions massives de rescousse d'entits
insolvables et, par la suite, des oprations de recapitalisation pour combler des
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
71
On entend par ala moral le fait qu'en vertu de l'engagement du G7 toute institution systmique peut
se considrer comme abrite d'une faillite, de par sa taille mme, quels que soient ses errements. Cette
situation malsaine risque d'inciter de nouvelles prises de risques excessifs.
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
les cranciers ; comportant notamment la dsignation d'une autorit pour mener bien
ce type de tche, des mesures spcifiques pour affronter les crises de groupes
internationaux, des plans de sauvetage et de rsolution pour les firmes systmiques ;
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Chapitre 2 : Les dfaillances de la globalisation financire
Conclusion
Les crises financires engendre une forte inquitude au sein des marchs financiers et des
tats, et ce pour leurs effets ngatifs qui peuvent atteindre la stabilit financire, conomique,
sociale et voir mme politique des pays. Malgr les points communs (origines, effet domino,
etc) qui peuvent exists entre toutes les crises connues dans cette re de globalisation
financire, des particularits restent nanmoins relatives pour chaque crise, comme nous
lavons pu constater dans la prsentation de certaines de ces crises financires (cris de 1929,
chocs ptroliers, et autres).
A travers ce chapitre, nous avons galement pu revenir sur la crise financire de 2007, qui
continue prsenter ses effets sur le monde et remettre en cause le fonctionnement du
systme financier mondial. En effet, bien que cette crise ait connu ses premires traces aux
tats-Unis, ses retombes ont t observes lchelle mondiale, affectant le secteur
financier, conomique relle et social. Plusieurs tentatives de sortie de cette crise ont t
proposes, principalement par des appels des rformes dans la sphre financire
internationale et dans le processus de globalisation financire, plus particulirement.
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Chapitre 3 :
Introduction
Lobjet de ce troisime chapitre est doffrir une vue globale de la finance islamique
travers, dabord sa dfinition, ses sources, ses piliers et son volution historique dans une
premire section. Puis dans une deuxime section, nous essayerons dapporter un intrt au
riba, car celui est souvent considr par comme tant le principal lment de distinction entre
la finance islamique et la finance conventionnelle. Enfin, dans une troisime et dernire
section, lattention se portera sur le dveloppement de la finance islamique en termes de
rpartition gographique.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
La finance islamique est une finance thique qui puise ses fondements dans les
enseignements de la Charia (loi islamique) et travers de laquelle ses piliers ont t labors.
La pratique de la finance islamique est une pratique ancienne, mais elle na pas toujours t
comme nous la connaissant aujourdhui, car la finance islamique actuelle trouve ses origines
dans le milieu du 19me sicle.
Les dfinitions donnes la finance Islamique varient selon la vision des auteurs sur celle-
ci. Nous trouvons des dfinitions trs restreintes (relatives uniquement aux oprations
bancaires sans intrt ) et des dfinitions plus gnralises (relatives tout type
doprations financires suivant la Charia). Son objectif relve dun cadre conomique,
financier, mais galement social et solidaire.
1-1/Principaux concepts
Afin de mieux comprendre ce quest une finance islamique, il est important de dfinir
galement ce quest une conomie islamique et une banque islamique afin dviter toute
nuance entre ces concepts.
1
Khurshid Ahmed; Nature and significance of Islamic economics ; in Ahmed and Awan; 1992;
p19.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
islamique . Pour Mannan M.A2, lconomie islamique est une science social qui tudie les
problmes conomiques dune population adhrant aux valeurs de lislam . Une des
dfinitions les plus compltes de lconomie islamique est celle donne par Mohsin S. Khan3
(conomiste au FMI) : d'une manire gnrale, le terme conomie islamique dfinit un
systme complet qui prescrit un modle spcifique de comportement social et conomique
pour tous les individus. Il traite un vaste ensemble de questions telles que les droits de
proprit, le systme d'incitation, l'allocation des ressources, les types de la libert
conomique, le rle de dcision conomique du gouvernement. L'objectif primordial du
systme est la justice sociale et les modles spcifiques de rpartition des revenus et de la
richesse, et par consquent, les politiques conomiques doivent tre conues pour atteindre
ces objectifs .
Selon le dictionnaire dOxford la finance islamique est un systme financier bas sur les
principes de la Charia, principalement linterdiction du riba, et le partage des profits4 ; cette
dfinition prsente des limites, car les principes de la Charia quant la finance islamique ne
se rsume pas principalement linterdiction du riba et il ne sagit pas uniquement dun
partage de profits mais galement des pertes engendres par toutes oprations financires
islamiques. Une dfinition plus complte de la finance islamique est celle qui considre cette
dernire comme tant une composante du systme financier global dans lequel la conception
et le fonctionnement des instruments, des institutions, des marchs et des infrastructures sont
fonds sur les contrats et les modalits de gouvernance qui sapplique aux rgles et principes
de la Charia. 5
2
Mannan M.A; Islamic economics: Theory and practice ; Cambridge: The Islamic Academy;
Revise Edition; 1986; p18.
3
Muhammad Ayub; Understanding islamic finance ; Wiley Edition; England; 2007; p31.
4
http://www.aawsat.com/details.asp?issueno=11700&article=589498 (consult le 30/07/2013
19 :00)
5
V. Sundararajan; Islamic finance ; SAGE Edition; New-Delhi; India; 2011; p3.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
La banque islamique se dfinie comme tant une institution montaire et financire qui
collecte des fonds pour les investir conformment la Charia afin de contribuer au
dveloppement conomique 6. Dune vision plus large, la banque islamique se rfre aux
systme et activits bancaires compatibles avec les enseignements de la Charia et dont la
pratique est au profit dun dveloppement de l'conomie islamique 7.
Economie islamique
Finance islamique
Banque islamique
Source : Adapt de la dfinition de lconomie, de la finance et de la banque islamiques prsents plus haut.
6
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7
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Page | 99
Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
La Charia8 reprsente la loi islamique, dont ses deux sources principales sont le Coran
et la Sunnah . Un rle est aussi jou par les jurisconsultes du droit musulman (les scholars),
spcialistes de la Charia, et dont la fonction est dinterprter les principes applicables aux
techniques de financement modernes, tout en restant fidles lesprit des sources du droit
musulman. Les scholars utilisent trs souvent les principes acceptes du Qiyas ou se
fondent sur un consensus dit Ijlm relatif aux normes applicables une technique de
financement donne afin de proposer une analyse et un effort de rflexion (appel Ijtihad )
pour interprter les textes fondateurs de lIslam.
Les sources primaires, le Coran et la Sunnah, constituent les bases essentielles permettant
de dterminer la conformit de toute action avec les rgles et la finalit de la Charia. Le
Coran est le livre saint de lIslam et reprsente la parole de Dieu (Allah) telle que rvle au
prophte Mohammed (SAWS) et constitue la premire source en termes de loi. Quant la
Sunnah, elle englobe lensemble des enseignements transmis par le prophte Mohammed
(SAWS) travers ses paroles, ses expressions, ses actes et son approbation tacite ou
dsapprobation.
8
Moat Michal ; La cration dun droit bancaire islamique ; Universit La Rochelle ; France ;
Dcembre 2011 ; p 17-22.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
forte raison dune interprtation de la loi divine , mais dun raisonnement rigoureux fond
sur lanalogie.
Les enseignements de la Charia ont mis en uvre un certain nombre de piliers sur lesquels
toutes activits et transactions financires doivent se reposer. Du point de vue de la finance
conventionnelle, linterdiction du riba (taux dintrt) est la principale diffrence entre la
finance islamique et la finance traditionnelle. Mais il ne sagit pas de lunique point de
divergence, comme nous pourrons le montrer dans ce qui suit.
2-2-1/Les interdits
Les interdits en finance islamique sont de nombre de quatre, savoir : le riba, le gharar, le
maysir et les investissements illicites9 :
- Le riba est un mot arabe qui signifie une augmentation ou une croissance dans un prt
qui doit tre pay par le dbiteur pour le prteur, indpendamment du fait que
l'augmentation soit grande ou petite (ce concept sera dvelopp dans la section 02 de ce
chapitre) ;
- Selon Ibn Abidin, le gharar peut dsigner lincertitude quant lexistence de lobjet de
la transaction. Pour lcole Zahiri, le gharar dsigne lincertitude quant aux
9
H. Gait Alsadek and Worthingto Andrew; A Primer on Islamic Finance: Definitions, Sources,
Principles and Methods ; Griffith Business School; Australia; 2009; p 7-10.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
- Quant au maysir, celui-ci est reprsent par la pluparts des jurisconsultes comme tant
un jeu de hasard (gambling). Le maysir se dfini comme toute forme de contrat dans
lequel le droit des parties contractantes dpend dun vnement alatoire.
- Pour ce qui est des investissements illicites, en islam il est interdit dinvestir dans
certains secteurs, tels que les boissons alcooliques, la viande de porc, la drogue,
larmement, la pornographie, etc.
2-2-2/Les principes
- Le principe de partage des pertes et des profits10 consiste ce quil y ait un partage
quitable entre les parties prenants dun contrat et proportionnel lapport de chacun
(un apport en capital, en travail ou en garantie) dans le projet. Ceci est bas sur la rgle
dgalit al-ghunm bil-ghurm qui signifie que tout droit au bnfice doit tre
accompagn dune prise de participation la perte possible ;
10
El-Husseini Ibrahim Ali; Islamic finance principles and their applications in project financing ;
Massachusetts Institut of technology; USA; May 1988. P 57-59.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
- Le principe de proprit est un des principes trs importants dans la finance islamique,
car les agents conomiques ne peuvent oprer sur ce qui ne leur appartient pas (
lexception dune procuration faite par le propritaire au profit dune tiers) et le partage
des pertes et des profits se fait base dun contrat de proprit12 ;
2-2-3/Les applications
En plus des interdits et des principes, la finance islamique doit galement appliquer ce qui
est appel par adossement un actif tangible (Asset Backing) .
L Asset Backing 14 ou adossement un actif tangible, apparat comme lun des piliers
qui font de la finance islamique une finance reconnue pour son potentiel en termes de stabilit
et de matrise des risques. En effet, toute transaction financire doit tre obligatoirement
adosse un actif tangible, rel, matriel et surtout dtenu, pour quelle soit valide selon la
Charia.
En plus de renforcer la stabilit et la matrise des risques, ce pilier est galement une faon
pour la finance islamique de participer au dveloppement de lconomie relle par la cration
dactivits conomiques. L Asset Backing permet notamment de rassurer quant aux
problmatiques de dconnection de la sphre financire la sphre relle.
11
Asyraf Wajdi Dusuki ; Principle and Application of Risk Management and Hedging Instruments in
Islamic Finance ; International Shari'ah Research Academy for Islamic Finance (ISRA), Kuala
Lumpur, Malaysia; p 2-5.
12
Bin Saad Abdul-Samad; Ownership and Property in Islamic Financial Transactions in
http://www.kantakji.com/fiqh/files/finance/s211.pdf (consult le 24/07/2013 16:30)
13
http://islamfin.go-forum.net/t579-topic (consult le 24/07/2013 16:50)
14
Benlahmar Imad ; La finance Islamique est-elle un rempart la finance conventionnelle fa la
crise financire ? ; Bisuness School. INSEEC; Paris-Bordeaux; 2010; p16
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Figure N15:
N15 Les piliers de la finance islamique
Source: Adapt de: H. Gait Alsadek and Worthingto Andrew; A Primer on Islamic Finance:
Definitions,
finitions, Sources, Principles and Methods ; Griffith Business School; Australia; 2009; p 7-10;
7 et
autres.
Sil y a bien un acteur qui est omniprsent dans le domaine de la finance islamique, cest le
Charia board , et les diffrentes responsabilits qui incombent ce comit lui confrent un
rle cl et fondamental dans ce secteur.
15
Yahia Abdul-Rahman; The art of Islamic banking:
banking: Tools and techniques for community based
banking ; Hoboken Edition; New Jersay (USA); 2010;
2010 p115.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
- conseiller et assister les institutions dans llaboration des contrats et des produits
conformes aux principes du droit musulman ;
- analyser la documentation lgale et les caractristiques des produits labors par les
quipes de dveloppement des tablissements financiers pour sassurer notamment
quils respectent les principes de la finance islamique ;
- mettre des avis religieux (Fatwa) compatibles aux termes des changes avec les
responsables de linstitution financire, lorsque des modifications ont t apportes sur
des produits donns ;
- procder laudit rgulier des produits Charia compatibles tout au long de la dure
de vie du produit pour sassurer que les normes imposes pour la validit et le
caractre licite de chacune des oprations ralises soient bien respectes ;
- adopter les mesures ncessaires dans le cas du non respect des conditions imposes
dans lutilisation dun produit ;
- raliser des rapports annuels afin de confirmer le caractre Chari'a compatibles des
oprations ralises par les institutions financires.
Bien que lensemble des jurisconsultes saccordent sur les grands principes fondamentaux
de la finance islamique, quelques opinions et interprtations avances peuvent diffres entre
diffrents Charia boards. Ceci empche lexistence dune harmonisation des produits ou des
procdures financires islamiques. En effet, selon linstitution financire, certains requirent
16
http://www.finance-muslim.com/2009/04/role-fonctionnement-sharia-board (consult le 30/12/2012
19:34)
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
une adhsion stricte aux principes religieux (exemple : les pays du Golf), dautres sont plus
ouverts aux exigences du march et leur adhsion aux principes de la Charia est plus lgre
(exemple : Malaisie).
Trs souvent considre comme une finance nouvelle, lhistoire nous montre que la
finance islamique remonte lavnement de lislam ; en revanche sa pratique telle que nous la
connaissons de nos jours, et qui pourrait attribuer ladjectif contemporaine la finance
islamique, trouve ses premires traces dans le XXme sicle.
Bien quelle ft sous une forme diffrente que celle de nos jours, une finance base sur les
principes de lislam tait dj ne lre du prophte Mohammed (SAWS) et des Khoulafas.
La vie tant simple au temps du Prophte (SAWS), la seule finance qui existait cette
poque tait relativement une finance publique, rpartie entre les dpenses et les ressources de
ltat islamique17 de cette poque.
Les dpenses publiques18 taient sous une forme montaire, mais galement sous forme de
produits alimentaires et de vtements ; cela a conduit une diversit des capitaux que lEtat
dpensait pour satisfaire les besoins gnraux et raliser une socit solidaire. Le principe de
diversit est lun des principes les plus importants de la jurisprudence islamique. A la
Mecque, la communaut musulmane navait pas institu un systme de dpenses publiques et
le besoin de crer un Bait al-Mal ne se faisait pas sentir. Les dpenses taient faites, soit par le
prophte, soit par les musulmans volontairement.
17
Voir annexe N06
18
Gafouri Abdul Hdi ; Islam et conomie : Rflexion sur les principes fondamentaux de lconomie
islamique ; Edition Al Bouraq ; Bayrouth-Liban ; 2000 ; p54-57.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Les ressources de lEtat musulman se distingues entre les recettes de lEtat et les
proprits de lEtat. Les recettes de ltat19 faisaient rfrence la zakat, le waqf, la Jizya,
louchour, la ghanima, les terres conquises par la force et les denres agricoles. Quant aux
proprits de ltat20, celle-ci devaient tre exploites dune manire contribuer la
construction dune socit juste et fraternelle pour le bien gnral, ou pour le bien dune
partie de la communaut musulmane (les pauvres, les ncessiteux, etc.) ; ltat pouvait
galement vendre ou donner une partie de la terre tatique, si cela tait dans lintrt gnral
de la communaut musulmane.
A lpoque dAbou Bakr Assidiq, le Bait Al-Mal21 nexistait pas encore, celui-ci ayant
dirig la communaut musulmane un peu plus de deux (02) ans, avait exerc les mmes
pratiques financires que celles du Prophte (SAWS).
Ce ntait quavec larrive de lpoque dOumar Ibn Khatab, quon assistait une
finance22prenant sur des sources de linstauration des premiers systmes comptables et une
gestion rigoureuse des comptes de ltat tait exige avec lexpansion territoriale de lislam.
Il fut particulirement de canaliser la collecte de la Zakat qui tait achemine vers le
Bait El-Mal El-Mouslimine23 (ou Trsor public).
Othman Ibn Affan tait le premier exercer la frappe de monnaie (bien que des rcits
affirment que fut Omar le premier le faire). Lorsque le Perse fut conquis, trois types de
19
Gafouri Abdul Hdi ; op.cit ; p 58.
20
Idem ; p 163
21
http://en.wikipedia.org/wiki/Bayt_al-mal#Establishment_of_Bait-ul-Maal (consult le 18/01/2013
19h15)
22
Dhafer Saidane ; L a finance islamique lheure de la mondialisation ; Revue Banque Edition ;
France ; 2009 ; p18.
23
Voir annexe N07
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
pices taient en circulation dans les territoires conquis, savoir : Baghli de 8 dang24, Tabari
de 4 dang et Maghrbi de 3 dang. Omar a fait une innovation et heurta un Dirham islamique
de 6 dang.
Bien que les racines thoriques de la finance islamique soient lointaines, elle demeure une
construction contemporaine. En effet, pendant des sicles, il ny eut pas un vritable systme
financier complet, on ne proposa pas des modes de financement alternatifs et on nimaginait
pas dorganisations financires adaptes.
1990 2013
1940 1970
Source : Adapt de Grant Thornont , Finance islamique : tat des lieux et perspectives ,
Regards : lettre dinformation ; N2 ; Novembre 2012, p3.
Les principes thoriques de la finance islamique ont t formules en grande partie par le
thologien pakistanais Sayyid Abdul Ala Maududi , partir des annes 1940 ; une
conomie base sur les principes islamiques a galement t prconise par Anwar Iqbal
Qureshi en 1946, Naiem Siddiqhi en 1948 et Sheikh Mahmud Ahmad en 195225. Mais ce
nest quen 1957 que la premire institution financires islamiques fut cre par lArabie
24
Parit dune monnaie par rapport une autre
25
Visser Hans; Islamic finance: Principles and practice ; Edward Elgar Publishing Limite; United-
Kingdom; 2009; p2.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
En 1969, Dallah Albaraka a t fonde Riyad (Arabie Saoudite) par le cheikh Saleh
Kamel sous forme de petite entreprise qui a volu sur une priode de quarante (40) ans en
un conglomrat international diversifi, intgrant des investissements en milliards de dollars
dans plus de quarante (40) pays travers le monde. Le groupe active sur tous les secteurs de
la vie conomique, y compris le commerce, limmobilier, la finance, la sant, le transport et
lentretien. Dallah Albaraka est la tte dAl Baraka Banking Group, dAltawfeeq Financial
Group et dAltawfeeq Company for investment Funds.29
26
http://www.alrajhibank.com.sa/ar/about-us/pages/default.aspx (consult le 26/01/2013 18:50)
27
Islamic Research and Training Institute; Tabung Haji as an Islamic financial institution ; Lecture
series N4; Jeddah Saudi Arabia; 1995; p11.
28
Dhafer Saidane; op.cit; p17.
29
http://www.dallah.com/en/Pages/Index/3 (consult le 26/01/2013 00:50)
30
Dhafer Saidan; op.cit; p21.
Page | 109
Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
En 1981, une des plus importantes institutions financires islamiques ft fonde par
Mohamed Al Faisal Al Saoud , il sagit de Dar Al Maal Al Islami dont le sige est
Genve33 .
Durant les annes 1990, laccent se met sur le dveloppement dinstruments respectant la
fois la Charia et la rmunration des capitaux investis et de l'expertise de la banque. Les
rgles de fonctionnement des institutions financires islamiques deviennent plus raffines. En
fvrier 1990, l Accounting and Auditing Organisation of Islamic Financial Institutions
(AAOIFI) a t tablie conformment laccord dassociation, qui a t sign par les
institutions financires islamiques, il sagit dune organisation charge d'laborer des
standards comptables appropris pour les institutions financires islamiques34.
31
Islamic Development Bank Group, IDB Group In Brief , Saudi Arabi,; April 2012, p 2.
32
http://en.wikipedia.org/wiki/Dubai_Islamic_Bank (consult le 26/01/2013 19:55)
33
Dhafer Saidane; oi.cit; p23.
34
http://www.aaoifi.com/aaoifi/TheOrganization/Overview/tabid/62/language/en-US/Default.aspx
(consult le 26/01/2013 21:30)
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
conformes la Charia ; mais lintrt pour cette finance est devenu un intrt mondial depuis
la crise financire de 2007.
Trs souvent pris comme principal lment de distinction entre la finance conventionnelle
et la finance islamique et trs souvent galement considr comme une prohibition islamique,
le riba ce concept parfois mal interprt est en ralit une pratique qui a t condamne bien
avant larrive de lislam. Les spcialistes de la finance islamiques essayent de trouver une
alternative celui-ci dans les oprations financires islamiques.
Bien que le concept du riba trouve ses origines dans la littrature arabo-musulmane, et qui
est, selon la finance conventionnelle, interprt comme tant un taux dintrt et parfois
comme usure, en revanche sa condamnation date davant lislam, quil soit dans un cadre
religieux ou thique.
Le mot riba est un mot arabe, dont la dclinaison grammaticale est Raba (verbe au
pass simple) et qui signifie: a augment et a agrandi. Abou Ishaq a dit: yarbu signifie que
l'homme paie quelque chose afin d'tre indemnis pour plus que ce qu'il a pay. , il dit
galement que le riba est de deux sortes: l'une est interdite, qui est tout prt qui est
rembours avec une augmentation, ou pour lequel un bnfice est acquis ; et le riba
admissible, qui est reprsent par laumne en esprant une rcompense de Dieu. 35
Le mot riba est souvent assimil la proscription de lintrt, alors quen ralit la notion
est beaucoup plus large. En effet, le riba ne se limite pas uniquement au prt intrt, mais
toutes prestations des sommes dargent ou de choses fongibles dues par une personne une
35
Thomas Abdulkader; Interest in Islamic Economic Understanding riba; Taylor & Francis e-
Library Edition; London and New York; 2006; p 10.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
36
autre engendrant un profit ralis par lune des parties sans contrepartie . De manire
gnrale le riba concerne : toute augmentation sans contrepartie37.
Dans les pratiques de la finance conventionnelle, il existe une distinction entre usure et
intrt , lusure tant un prt intrt trs lev ; or dans la finance islamique il nexiste
aucune distinction entre ces deux termes et est considre comme usure tout intrt aussi faible
soit-il38.
Les raisons derrire la prohibition du riba viennent du fait que sa pratique est en opposition
avec le principe dgalit et de justice, du point de vue religieux, social et conomique entre
les parties contractantes. Cette interdiction vise tablir au sein dune socit une galit
entre celui qui dtient le capital et celui qui le fructifie. Un surplus au dtenteur du capital
travers le riba constitue un privilge reconnu au capital par rapport au travail. Lislam cherche
crer un contrepoids la domination des riches. La richesse ne doit constituer une source de
puissance conomique, mais elle doit circuler continuellement dans le cadre de ce qui est
permis par la Charia et tre dpense pour aider les pauvres39.
Contrairement ce que lon pourrait croire, linterdiction du riba nest pas uniquement une
interdiction islamique, mais celle-ci existe galement dans les enseignements du judasme et
du christianisme et sa condamnation apparaissait dj mme dans les anciennes critures
philosophiques grecques.
36
Guranger Franois ; Finance islamique ; Edition Dunod ; Paris ; 2009 ; p34.
37
BENMANSOUR Hacne, LIslam et le riba, pour une nouvelle approche du taux dintrt ;
Dialogues Editions, Collection Islam ; Paris ; 1990 ; p 140.
38
El Aatmi Rachid ; La banque islamique ; Universit Mohhamed 5-Maroc ; 2007 ; p4.
39
Chapra M. Umer; Why has Islam prohibited interest? Rationale behind the prohibition of
interest ; in Interest in Islamic Economics: Understanding riba ; Taylor & Francis Group Edition;
United-Kingdom; 2006; p 95-110.
40
Denis Henri ; Histoire de la pense conomique ; Edition Presse Universitaire De France ; Paris ;
1996 ; p 48-49.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
t invente en vue de lchanger, tandis que lintrt multiplie la quantit de monnaie elle-
mme.
Dans le culte juif, des passages du Deutronome et de lExode motionnent ce qui suit: De
ltranger tu peux exiger un intrt, mais de ton frre tu nen exigeras pas point, afin que
lEternel Dieu te bnisse dans tout ce que tu entreprendras dans le pays o tu vas entrer pour
en prendre possession. (Deutronome, 23 :19,20) et Si tu prtes de largent mon peuple,
au pauvre qui avec toi, tu ne te comporteras point avec lui en usinier ; vous ne mettrez point
sur lui dusure. Moise. (Exode, 22 :25). Ne lui donne point ton argent intrt, ni tes
aliments pour en tirer profit. (Lvitique, 25 :37). Qui ne prte pas usure et naccepte
pas de surcrot, qui carte sa main de liniquit et exerce une justice loyale entre les
hommes. (Ezchiel, 18 :8). Les juifs et les Lombards41 taient les seules pouvoir pratiquer
le prt intrt jusquau 16 sicle.
La perception islamique du riba est la fois une perception thique et religieuse, dont sa
pratique est prohibe pour tout musulman (la prohibition est dans les pratiques entre
personnes musulmans ou entre personnes musulmanes et non musulmanes).
41
Peuple germanique qui envahit lItalie du Nord en 568 et connu pour ses activits de prt dargent.
42
Ruimy Michel ; La finance islamique ; Editions SEFI ; Collection Finance daujourdhui ;
Qubec-Canada ; 2008 ; p 24-25.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Linterdiction du riba trouve ses fondements dans le Coran, la Sunnah et le Fiqh. Nous
prsenterons ces diffrents fondements avec les textes relatifs chacun.
Premire tape : Tout ce que vous donnerez usure pour augmenter vos biens au dpens
des biens dautrui ne les accrot pas auprs dAllah, mais ce que vous donnez comme Zakat,
tout en cherchant la face dAllah (sa satisfaction)Ceux-l verront (leurs rcompenses)
multiplies. (Coran ; 30 :39)
Ce verset mecquois montre une comparaison entre ceux qui donnent de largent pour
obtenir une augmentation et ceux qui en donnent comme aumne cherchant ainsi la
satisfaction et la bndiction dAllah (Dieu). Le riba ntait pas encore interdit, mais diffam
et invectif.
Deuxime tape : Cest cause des iniquits des juifs que nous leur avons rendu illicites
les bonnes nourritures qui leur taient licites, et aussi cause de ce quils obstruent le sentier
dAllah, ( eux-mmes et) beaucoup de monde. Et cause de ce quils prennent des
intrts usuraires-qui leur taient pourtant interdits- et parce quils mangent illgalement les
biens des gens. A ceux dentre eux qui sont mcrants nous avons prpar un chtiment
douloureux. (Coran ; 04 :160,161)
Dans ces versets mdinois, Allah appelle les gens ne plus pratiquer le riba (comme au
temps davant larrive de lIslam Al Jahiliya ).
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
1-Djabir (RAA) a dit : Le Messager dAllah (SAWS) a maudit celui qui consomme lusure,
celui qui le donne consommer, celui qui libelle (la transaction) et les tmoins. Ils sont tous
pareils. (Muslim, Tirmidhi, Ahmed)43
43
Muslim, Tirmidhi, Ahmed, Nassai, Ibn Madja et autres sont des rapporteurs de Hadiths et
jurisconsultes islamiques accepts de tous.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
2-Selon Abou Hourayra (RAA), le Messager dAllah (SAWS) a dit : Evitez les sept
pernicieuses (pchs capitaux). Ils dirent : Messager dAllah ! Que sont-elles ? Il dit :
Associer quoi que ce soit Allah. Pratiquer la magie. Tuer sans raison lgitime lme
quAllah a faite sacre. Manger lintrt (lusure). Manger les biens de lorphelin. Tourner le
dos dans la bataille. Accuser tort dadultre les femmes chastes, croyantes et distraites.
(Bukharai, Muslim, Abu Dawud, Nassai)
3-Selon Abdullah Ibn Masood a rapport que le Prophte (SAWS) a dit : Lusure
comprend soixante-dix genre de pchs dont le plus faible est comparable au cot avec sa
mre. (Ibn Madja)
Riba Al-fadl: Est dcrit comme tout excs illgal dans lchange de deux contre-
valeurs o lexcdent est mesurable grce son poids ou sa mesure44. Le concept est
bas sur certains Hadiths selon lesquels si lor, largent, le bl, lorge, les dattes et le
sel sont changs contre eux-mmes, ils devraient tre sur place (au comptant), gaux
et dtermins. Si ces conditions ne sont pas trouves lors dune transaction, cette
dernire deviendra riba Al-fadl.
Les Hadiths portant sur riba-Al-fadl sont multiples, citons les suivants:
- Selon Oubada Ibn Samet, le Messager dAllah (SAWS) a dit : Lor par lor, largent
par largent, le bl par le bl, lorge par lorge, les dattes par les dattes et le sel par le
sel ; chaque espce par son pareil, de quantits semblables et de donnant-donnant. En
dehors de ces espces, vendez comme il vous convient mais donnant-donnant.
(Muslim, Tirmidhi)
44
http://www.renaissance.com.pk/Septrefl2y4.html (consult le 06/01/2013 22:00)
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
- Selon Abou Said Al Khoudri, le Messager dAllah (SAWS) a dit : Nchangez lor
contre lor quen quantits similaires et ne considrez pas que telle quantit est
suprieure lautre ; nchangez largent contre largent quen quantits similaires et
ne considrez pas que telle quantit est suprieure lautre et nchangez pas une
espce non disponible contre une autre disponible. (Boukhari, Muslim, Tarmidhi,
Nissai, Ahmed)
Lavis des jurisconsultes nest pas unanime quant au fait que le riba Al-fadl se limite aux
six produits cits dans le Hadith du prophte (SAWS) ou peut tre tendu dautres produits
ayant les mmes caractristiques.45 En effet, certains jurisconsultes, prcisment ceux de
lcole Zahiri, sont du premier avis et appellent limiter le riba Al-fadl aux six produits cits
dans le Hadith. Mais dautres appellent llargissement du champ des produits ceux ayant
des caractristiques commune ; et parmi ceux qui sont de cet avis, les Hanafites, Hanbalites,
At nakhaie, At Zuhri, At Thauri et Ishaq ; de ceux de lcole Chiites, nous avons les Imimis,
Zaydis et Jfaris. Mais actuellement, le caractre portant sur le poids est critiqu du fait que
les personnes utilisent la monnaie-papier.
Un autre groupe, les Mlkites et les Chafiites, ont un avis diffrents par rapport lor et
largent, considrs et utiliss comme une monnaie, et ce propos Ibn Taymiyah a dit que ce
qui est pris en considration dans le Hadith nest pas le poids de ces biens mais leur valeur
(prix). Ainsi donc, tout bien utilis comme moyen de change et une mesure de valeur peut tre
sous la prohibition du riba. A cet effet, les hanafites maintiennent leur opinion quant au fait
que la prohibition est relative au poids et la mesure du bien. Les Malkites considrent que
la prohibition est sur tous les biens stockables. Quant aux Chafiites et Hanbalites, ils sont du
mme avis que les Malkites lexception du fait que les produits peuvent tre stockables ou
non stockables.
45
Dr Engku Rabiah Adawiah Engku Ali; Riba and its prohobition in Islam ; International Islamic
University Malaysia; p 16-19.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Riba Anassia : Est dfini comme tant tout excs (surplus) sur un capital rsultant
dun prt dtermin terme46. Il est galement appel riba Al Quran du fait quil a
t prohib par le Coran (ou encore riba Al Jahiliya du fait que les gens
dAljahiliya pratiquaient souvent cette activit).
Dans le Coran, le riba Annasia a t prohib travers plusieurs versets tels que : les
croyants ! Ne pratiquez pas lusure en multipliant dmesurment votre capital. Et craignez
Allah afin que vous russissiez ! (Coran ; 03 :130).
Pour ce qui est des Hadiths, citons : selon Usama Ibn Zayd, le prophte (SAWS) a dit : Il
ny a pas de riba sauf Anassia. (Boukhari, Muslim, Ahmed).
Selon Anas Ibn Malik, le prophte (SAWS) a dit : Si un homme accorde un prt
quelquun, il ne devrait pas accepter de cadeau. (Boukhari)
Depuis 1978, des conomistes et des jurisconsultes ont essay de mettre en place des
alternatives au riba, permettant une meilleure activit aux institutions financires islamiques.
Nous reprendrons les principales tentatives dans le tableau N07.
Le principe de partage des pertes et des profits est un pilier qui distingue remarquablement
la finance islamique de la finance conventionnelle ; pour cela, nous essayerons dans ce qui
suit de prsenter le mode de calcul du ratio de partage des pertes et des profits. Outre les
oprations avec la clientle, il existe galement des oprations qui seffectuent entre les
institutions financires islamiques, notamment bancaires ; cet effet un taux interbancaire
tait ncessaire, et jusqu fin 2011, seul le LIBOR tait utilis comme rfrence.
46
http://www.thefinancialexpress-bd.com/more.php?date=2012-06-04&news_id=131702 (consult le
07/01/2013 9:30)
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Auteurs/annes La proposition
Chahata (1978) Pourcentage moyen des bnfices attendus du capital investi.
El-Jarihi (1981) Le taux de rendement de l'indice des dpts centraux court terme, qu'il a
appel (Almaam), et ces dpts sont des comptes d'investissement ouverts
par la banque centrale aux banques commerciales afin dinvestir dans un
secteur productif.
El-Haouari Taux de rendement du meilleur investissement caractris par les
(1982) spcifications dun projet en cours d'tude en termes de lgitimit, de
priorit islamique et de degr de risque.
Zarqa (1983) Taux de rendement prvu sur l'investissement rel.
El-Abji (1985) Mdiane moyenne du taux de rendement attendu par rapport des
investissements similaires qui se caractrisent par le mme degr de risque
pour le projet en cours d'tude.
Mirakhor Taux de rendement sur investissement pour les projets qui se caractrisent
(1996) par le mme degr de risque, qui peut tre calcule partir des donnes
des marchs financiers en utilisant Tobin's q theory
Azameel (2007) A prsent trois propositions: (1) le taux de rendement sur les instruments
et les obligations gouvernementales et les organisations quasi-
gouvernementales ayant une forte liquidit, qui se caractrise par un faible
risque avec possibilit de vente sur le march secondaire (2) le taux de
rendement sur les marchs boursiers mondiaux caractriss par un risque
faible et une liquidit leve comme tel que le Dow Jones. (3) le taux de
rendement sur les fonds et les portefeuilles faible risque et une liquidit
leve.
El-Beltaji Taux de profitabilit pour le financement des ventes terme bas sur le
(2007) taux : de la zakat, du risque industriel, du risque du client, de formule et le
cot bancaire.
El-Qatan (2007) Taux dpendant du taux de la zakat, du taux d'inflation prvu et la prime
de risque.
Source : 51 . 1 >5 % 1E .F " A1 $%B C" % 5> 5 -? %@
.19 2008 $1@
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Avec :
Ratio PPPc : Ration de partage de pertes et de profits du capital
C : Capital investi
Tr : Taux de rendement
N : Dure de linvestissement
Selon lImam Hanafi, le ratio relatif au travail sera dduit aprs soustraction du ratio PPP
relatif au capital de la valeur global du rsultat de linvestissement.
47
Adated from: Muhammad Abdurrahman Sadique; Profit and Loss Allocation among Islamic
Bank and Client Partner in Equity Financing: Practice, Precepts and Alternatives ; J.KAU: Islamic
Econ., Vol. 22 No. 1, Malaysia; 2009; p 145- 158.
Page | 120
Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Avec :
Ratio PPPt : Ratio de partage des pertes et des profits du travail
2-2-2/Le LIBOR
48
Iqbal Zamir ; The banchmark issue in the islamic financial system ; In The American Journal of
Islamic Social Sciences; Vol. 16 N 2; Summer 1999; p 46-47.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
1500 1289
milliards de dollars
1130
861 933
1000
Volume en
677
509
500
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : Abdel-Razek
Razek Sherine ; LEgypte flirte avec la finance islamique ; Al Ahram ; Hebdon
N1122 ; mai 2012.
La rpartition gographique de la finance islamique dans le monde est marque par une
forte concentration de celle-ci
ci dans les pays du Golf persique et en Malaisie. Ceci se traduit
par le fait que ces pays taient les premiers prendre linitiative
linitiative dans lapparition de la
finance islamique contemporaine, notamment travers la cration des plus importantes
institutions financires islamiques.
islamiques
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
1-1/La
1/La finance islamique dans les pays du Golfe
En fin 2011, les banques islamiques saoudiennes reprsentaient 24% du total des banques
islamiques arabes, suivies par les banques des Emirats Arabes
Arabes Unis de 20,5%, puis des
banques koweitiennes de 19% et les banques qataries de 12% ; quant aux banques du Bahren,
elles taient de 11,5%. En consquence, les actifs des banques islamiques de ces cinq pays du
Golf formaient environ 86% du total des actifs
actifs des banques islamiques arabes (lquivalent
denviron 314 milliards de dollar). Il faudrait noter galement lintroduction par les banques
conventionnelles de ces pays de fentres islamiques, ce qui est le cas de diverses banques de
dtail saoudiennes50.
Figure N18:: Nombre de banques islamiques dans les pays du CCG en 2009 et 2012
30
25
Titre de l'axe
20
15
10
5
0
Arabie- Emirats
Bahrein Kuwait Oman Qatar
Saoudite Arabes
2009 3 19 7 5 0 4
2012 25 26 18 10 5 6
Source : Dhafer Saidane ; L a finance islamique lheure de la mondialisation ; Revue Banque Edition ;
France ; 2009 ; p 29-32 ; et
http://wiki.islamicfinance.de/index.php/Islamic_financial_institutions#Middle_East
49
Hassoune Anouar ; Quel(s) march(s) pour la finance islamique ? ; Esa--Beyrouth-Liban ; 29
fvrier 2008 ; p44.
50
51 %B .F " 5I I 8 - J$ KB " %
.5 2011
Page | 123
Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Pour ce qui est des produits takaful51, le CCG est dot dun nombre important doprateurs
takaful : 77 oprateurs avec une contribution moyenne de 10 milliards de dollar en 2010.
Selon le rapport mondial de takaful 2012 dErnest&Young, lArabie-Saoudite est le plus
grand march de lassurance islamique avec une contribution de 4,3 milliards de dollars, soit
52% du volume mondial. Les mirats Arabes Unis (EAU) se classe en 3me position (la
Malaisie est en 2me position), avec une contribution de 818 millions de dollars.
Au premier trimestre 2010, le CCG est class deuxime metteur mondial de sukuk, avec
une part de 35 %. Au deuxime trimestre de la mme anne, la rgion du CCG a bondi de
1293% pour atteindre 2,42 milliards de dollars.52 Le tableau N08 prsente les principales
missions de sukuk dans la rgion du CCG en 2012.
Les pays du Gulf participent galement dans les marchs boursiers. En effet, nous
retrouvons le cas du : FTSE DIFX Sharia Index Series , il sagit dune collaboration avec
le DIFX (Duba International Financial Exchange)53, lindice a t lanc initialement pour
constater lvolution des socits appartenant au Kowet et au Qatar avant quil soit largie
51
Ernst &Young; The world Takaful report 2012 ; Dubai; p 8-17.
52
Islamic Finance Information Service ; IFIS Global Sukuk Market ;H2-2010 Report; p3.
53
Devenu Nasdaq Duba partir de novembre 2008
Page | 124
Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
aux autres pays du Golfe ; du Kowait Shariah Criteria Index cr par la bourse du
Kowet ; de lindice Bakheet sur la bourse du Riad en Arabie-Saoudite ; et du Dow
Jones Islamic Market Index (DJIM) 54, dans lequel on retrouve parmi ses membre de Charia
Board des scholars du Bahrein, dArabie-Saoudite et des Emirats (EAU)55.
La finance islamique en Malaisie est une industrie dynamique qui est largement considre
comme une alternative comptitive aux solutions de financement traditionnelles. Il y a divers
acteurs locaux et trangers sur le march qui exposent leur dynamisme avec une large gamme
de produits financiers innovants et des services proposs.
En juillet 2012, les banques islamiques ont reprsent 24,2% soit 69,5 milliards de ringgit
des actifs bancaires du pays, en hausse de 23,7% en fin 2011. Le total de lactif a augment
de 20,6% entre janvier et juillet 2012, contre 15,4% pendant la mme priode en 2011. Les
dpts des banques islamiques taient de 362,7 milliards de ringgit la fin de juillet 2012,
passant de 25,8% en fin 2011. Le financement islamique a reprsent 26,6% du total des prts
la fin de juillet, contre 25,9% la fin de 2011 ; et le secteur des mnages a reprsent plus
de deux tiers des prts consentis par la finance islamique. En juillet 2012, les actifs takaful
ont augment 18,3 milliards de ringgit, soit 9% de lactif total de lassurance.57
Cest en 1984 que lindustrie takaful est ne en Malaisie. En 2002, le Malaysia Islamic
Financial Services Bord (IFSB) a instaur les normes gnrales et les principes directeurs de
54
El Khamlichi Abdlbari ; Ethique et performance : le cas des indices boursiers et des fonds
dinvestissement en finance islamiques ; Universit dAuvergne-France ; 2012 ; p87.
55
Dow Jones Indexes; Guide to the Dow Jones Islamic Market Index3 ; June 2003; p9.
56
http://en.wikipedia.org/wiki/Islamic_banking_in_Malaysia (consult le 08/02/2013 23:10)
57
http://fr.financialislam.com/1/post/2012/10/la-part-de-march-des-banques-islamiques-se-dveloppe-
en-malaisie.html (consult le 09/02/2013 02:54)
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
La Malaisie est toujours le leader mondial sur le march des sukuk, qui reprsente 68% du
total mondial des sukuk en circulation et 71% des parts de march des sukuk mis en fin
juillet 2012. Bursa Malaysia est rest la tte des cotations des sukuk, avec 99,6 milliard
de RM (31,7 milliards de dollar) en fin juillet 2012, selon le rapport conomique 2012/2013
publi par le ministre des Finances.60
La Malaisie sest galement lance dans les indices boursiers islamiques. En effet, la bourse
de ce pays disposait dun seul indice islamique KLSI (Kuala Lumpur Shariah Index) mais a
t remplace en 2007 par deux indices, savoir : FTSE Boursa Malaysia EMAS Shariah
Index et FTSE Bursa Malaysia Hijrah Shariah Index , lancs en partenariat avec la
bourse anglaise FTSE et destins respectivement aux investisseurs malaysiens et
internationaux.61
58
The wordl Takaful report 2012 ; op.cit ; p 51-52
59
Shahril Azuar Jimin and others ; Evolutions of the malusyian Takaful indastry ; Dataran
Kewangan Darul Takaful ; 15th april 2011; p11
60
http://www.theborneopost.com/2012/09/28/malaysia-still-global-runaway-sukuk-leader/ (consult le
09/02/2013 21 :54)
61
El Khamlichi Abdelbari ; op.cit ; p87.
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
En Iran, le systme bancaire est pass en un systme islamique (plus de 67% des banques
iraniennes sont purement islamiques) et il y a eu une nationalisation de toutes ses institutions
financires.62 La banque islamique est toujours un march de niche en Afrique du Nord.
Lagence de notation Standard&Poors estime que des facteurs conomiques et un paysage
sociopolitique favorables devront acclrer sa croissance dans la rgion et ainsi soutenir le
dveloppement de cette industrie travers le monde. En 2012, le nombre total des banques
islamiques dans la rgion du MENA (hors CCG) tait de 53 banques, comme nous pouvons le
constater daprs le tableau N09.
Le takaful dans cette rgion nest pas aussi dvelopp que dans les pays du CCG et sa
prsence est trs limite. En Iran la rpartition du takaful en 2012 est comme suit : 27% pour
le secteur mdical, 3% pour la marine et laviation, 18% pour la proprit et les accidents et
53% pour lautomobile.
Lassurance islamique takaful existe galement dans les pays dAfrique du Nord. En
effet, le Soudan63 est le premier pays de cette rgion a voir adopt les produits takaful en
1979 ; en 2011, le poids du takaful tait de 340 millions de dollar et en 2012, le Soudan
comptait quiz compagnies Takaful (le premier march en Afrique). En 2012, le nombre de
compagnies takaful tait en Egypte de huit ; en Algrie, Tunisie et Lybie dune seule
compagnie.64
62
Boumala.N et Bournane.N ; Finance islamique : Essai danalyse des instruments de la finance
islamique ; Institut HIMI (Tizi-Ouzou)-Algrie ; 2011 ; p20-21.
63
Zaki Hamdan Abu Elbasher; The Sudanese experience in Takaful: The model, practice and
development ; Khartoum-Sudan; p2.
64
http://fr.financialislam.com/actualiteacutes.html (consult le 07/02/2013 23:45)
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Pays Nombre
Irak 08
Iran 07
Jordanie 06
Liban 02
Palestine 03
Syrie 03
Ymen 05
Egypte 09
Soudan 06
Algrie 02
Sarah occidentale 00
Maroc 00
Lybie 00
Tunisie 02
Total 53
Source : Dhafer Saidane ; L a finance islamique lheure de la mondialisation ; Revue Banque Edition ;
France ; 2009 ; p 29-32 & http://www.kantakji.net/index.php (consult le 05/02/2013 20:30)
En Egypte, la loi autorisant lutilisation des Sukuk est encore en cours de dbat et ce
depuis sa proposition en janvier 2013 ; bien que lmission de Sukuk produirait 10 milliards
de dollar et une offre de 6 milliards de dollars de part la Banque Islamique de
65
Islamic Finance Information Service ; op.cit ; p14.
66
Idem; p16-18.
Page | 128
Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Le Soudan est en avance par rapport aux autres pays dAfrique du Nord en termes de sukuk.
En mai 2012, un sukuk souverain de 1,5 milliards de dollar a t mis pour financer un
pipeline ptrolier. Lagence de gestion de la dette soudanaise a envisag galement dautres
missions, en devise ou en monnaie nationale, bases sur le rendement dactifs miniers
aurifres. Le Soudan met quatre fois par an un Mousharaka Sukuk qui offre un rendement
comprit entre 16 et 19%. En quatre ans, le march des sukuk islamiques a doubl, atteignant
84,5 milliards de dollar.69
Il est vrai que la finance islamique soit fortement concentre en Malaisie, mais son
dveloppement se fait galement remarqu dans les autres pays dASE.
En effet, lintrt que porte Brunei la finance islamique sest vu augment avec les efforts
dploys de lEtat par ltablissement dune nouvelle lgislation permettant la rglementation
de cette finance. En septembre 1991, une caisse dpargne islamique pour lOmra et le
plerinage a t cre. En 1993, la premire banque islamique Brunei est ne et en 2007 le
nombre de banques islamiques tait de quatre; la mme anne la compagnie Takaful
Brunei Dar Asalam et la compagnie insurance Taib Islam ont t cres, rgis par la loi
takaful depuis 2008. Le premier sukuk a t lanc par The Islamic Development Bank of
Brunei en 2006, puis le gouvernement a mis un autre sukuk ; mais aucune autre mission
depuis na t enregistre.70
67
http://www.alarabiya.net/articles/2013/01/20/261506.html (consult le 07/02/2013 00:10)
68
http://fr.financialislam.com/1/category/sukuk/1.html (consult le 07/02/2013 00:30)
69
http://fr.financialislam.com/1/post/2012/03/soudan-un-sukuk-de-15-milliards-pour-financer-un-
pipeline-ptrolier.html (consult le 08/02/2013 00:15)
70
http://www.aawsat.com/details.asp?section=58&article=659229&issueno=12103#.URvYFvIXYfQ
(consult le 12/02/2013 20 :04)
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Lanne 2010 a t dun grand succs pour la finance islamique Singapour, avec des
traites telles que loffre publique de Sabana Shariah Compliant Real Estat Investment
Trust (REIT) pour un montant de 664,4 millions de dollar Singapour (SGD) (523,3 millions
de dollar US) ; et lmission dun capital de 600 millions de SGD (472,5 millions de dollar
US) par Danga chance en 2015 et 900 millions de SGD (708,7 millions de dollar US)
a chance en 2020 par Khozanah Nasional . En 2011, loffre la plus significative tait de
144,3 millions de SGD (113,6 millions de dollar US) et il eu galement dune activit
Mourabaha des matires premires par Sabana Shariah Compliant REIT (la plus
importante lchelle mondial). Les volutions rglementaires et fiscales pour promouvoir et
faciliter la finance islamique Singapour ont t systmatiquement promulgues depuis 2006,
mais de nouveaux dveloppements rglementaires sont entrs en vigueur en 2011, ce qui a
raffirm lengagement du gouvernement du Singapour et des autorits rglementaires et
fiscales pour dvelopper le march de la finance islamique dans ce pays.72 Le Singapour sest
galement lanc dans les indices boursiers islamiques avec la participation du Singapor
Exchange (SGX) au FTSE SGX Shariah Index Series .73
71
Islamic Finance News; 2012guide ; Malaysia; February 2012; p54.
72
Idem; p78.
73
El Khamlichi Abdelbari ; op.cit ; 81.
Page | 130
Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
diffrents types dinvestissements investir dans les sukuk. En 2012, la Thalande tait dote
de quatre compagnies dassurances islamiques (takaful).74
Aprs un succs dans certains pays du MENA et dAsie du Sud-Est, la finance islamique
sest galement installe en Europe avec une concentration remarquable au Royaume-Uni.
Ces rgions ne sont pas les seuls pays au monde avoir adopt la finance islamique. En effet,
plusieurs autres pays quils soient dAmrique, dAsie ou autres, font appel cette finance.
74
Islamic Finance News; 2012 guide ; op. cit; p81.
75
Datehouse Bank; Financial Markets series: Ilsmaic Finance ; United Kingdom; March 2012; p 2-
7.
Page | 131
Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Au RU, les cinq banques entirement islamiques ont t cres entre 2004 et 2008. Il y
aussi environ 17 banques classiques qui ont ouvert des fentres pour des services financiers
islamiques, tel est le cas de la banque HSBC Aamanh dont lactif est de 16,7 milliards de
dollar, ou la Gatehouse Bank , qui en 2010, a ralis plus de 160 millions de Livre en
acquisitions immobilires conformes la Charia. The Islamic Bank of Britain (IBB) est
une banque de dtail et la seule banque islamique possder cinq succursales et environ
50.000 clients. The Bank of London and the Middle East (BLME) est un organisme
indpendant du Shariah Compliant UK Bank bas Londres. Les efforts de la BLME
stendent sur la banque de financement, de trsorerie et de gestion du patrimoine qui
comprend la banque prive et la gestion dactifs. La BLME vise renforcer ses services et
pntrer le march des pays du CCG.
Cest au RU quest lanc le premier projet de cration de sukuk dans un pays occidental,
en 2006. Il ft galement le premier pays crer un march secondaire des sukuk. En 2009, le
LES a eu son premier sukuk amricain (de General Motors) et son premier sukuk dune
banque europenne (The Kuveyt Turk). Un total de 19 sukuk mis LES pour un montant de
11 milliards de dollar. La premire entreprise au RU mettre des sukuk tait International
Innovative Technologies (IIT), en 2010. A la mme anne, cinq missions de sukuk ont t
enregistrs sur le LES pour un montant de 1,7 milliards de dollar. En 2011, 10 missions de
sukuk taient inscrites sur le LSE, pour un montant de 5,1 milliards de dollar. En 2012, le
nombre est pass 37 sukuk dune valeur de 80 milliards de dollar. Six autres sukuk
pralablement admis une ngociation sont arrivs maturits et ont t rpertoris. Un total
de 43 sukuk a t rpertori sur le SLE avec une valeur totale de 24 milliards de dollar. La
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
37
19
11 10
5 1.7 5.1
Cest en octobre 1999, que le Global Islamic Index Series , lun des premiers indices
boursiers islamiques a t lanc par le FTSE au RU ; un indice global visant tous les secteurs
dactivits conformes la Charia et assurant une couverture gographique internatioanle.
Actuellement, celui-ci
ci est devenu le FTSE Shariah Global Equity Index Series , n dune
oprration de joint-venture
venture entre la FTSE et la socit Consulting Yasaar ; cette srie
englobe les indices du DIFX Shariah,
Shariah, le SG X100 et ke FTSE Bursa malaysia Index FTSE
2010 .77
76
http://fr.financialislam.com/1/post/2012/08/grande
http://fr.financialislam.com/1/post/2012/08/grande-bretagne-premire-compagnie
compagnie-dassurance-
islamique.html (consult
consult le 14/02/2013 22:30)
77
El Khamlichi Abdelbari ; op.cit ; p84-85.
Page | 133
Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
La finance islamique se manifeste dsormais dans les autres pays dEurope. En effet, des
fentres islamiques sont ouvertes dans divers banques conventionnelles, tel est le cas de BNP
PARIBAS, Socit gnral ou Calyon en France ; ou louverture de filiale de banques
islamiques telles que le KUveyt Turk Bank en Allemagne. La Banca del Monte dei
Paschi di Siena , en Italie, projette un potentiel de dpts bancaires de dtail islamiques de
4,5 milliards deuro (5,8 milliards de dollar) et des recettes de 170 millions deuro (218,6
millions de dollar) en 2015 ; et 26 milliards deuro (33,4 milliards de dollar) et 950 millions
deuro (1,22 milliards de dollar), respectivement en 2050.78Bientt la premire banque
islamique de la zone euro sera installe en Luxumburg, il sagit de l Eurisbank ; elle
compte stablir dans le courant du second semestre 2014 et commencer ses activits en dbut
2015.79
Le march takful nest encore pas trs rpondu dans ces autres pays dEurope. En France,
loccasion du lancement de son contrat dassurance vie, Alpha Vie , le cabinet en gestion
de patrimoine DGCA (Dupont Conseil Gestion Associs) a annonc, en 2011, que parmi les
supports propos la souscription, figureront des fonds Charia compliant .80 En 2012,
Swiss Life a lanc Salam-Epargne et Placement , le premier contrat dassurance vie
conforme aux principes de la finance islamique en Suisse.81En juin 2013, le Luxumburg lana
son premier contrat dassurance vie multisupports Charia compatible Amne Exclusive
Life , travers la compagnie dassurance Vistis Life , dstin pour sa clientle franaise.82
Le march des sukuk a galement sa place en Europe. En 2004, lEtat rgional de Basse-
Saxe en Allemagne, tait le premier metteur europen de sukuk dun montant de 100
millions deuro. En juillet 2010, lAutorit des Marchs Financiers (AMF) de France a publi
deux positions permettant les fonds de placement conformes la Charia et lmission des
sukuk (la Bourse de Paris a dailleurs un segment sukuk) et quatre rglements sur les impts
78
Islamic Finance News ; 2012guide ; op.cit; p49-50.
79
http://fr.financialislam.com/1/post/2013/12/eurisbank-une-premire-banque-islamique-pas-la-
dernire.html (consult le 09/01/2014 18:50)
80
http://fr.financialislam.com/1/post/2011/03/un-nouveau-contrat-dassurance-islamique-en-france.html
(consult le 14/02/2013 22:45)
81
http://fr.financialislam.com/1/post/2012/07/swiss-life-lance-salam-epargne-placement-le-premier-
contrat-dassurance-vie-conforme-aux-principes-de-la-finance-islamique.html (consult le 14/02/2013
23:00)
82
http://fr.financialislam.com/1/post/2013/11/assurance-vie-vitis-life-lance-un-contrat-charia-
compatible-haut-de-gamme.html (consult le 09/01/2014 18:45)
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
(Murabaha, Sukuk, Ijara et Istisna). Depuis 2011, lAssociation bancaire italienne coordonne
un groupe de travail sur la finance islamique qui met laccent sur les problmes lis
lmission des Sukuk. En fin 2012, le groupe FWU AG, socit de services financiers tablie
Munich-Allemagne, a mis un sukuk de 55 milliards de dollar ; la toute premire mission
de Sukuk par une socit allemande et le montant le plus lev en sukuk dune socit
europenne.83
LEurope sest galement lance dans les indices boursiers islamiques. Le STOXX
Europe Islamic Index est conus pour fournir une exposition des marchs europens
conformes la Charia. Bas sur une technique de dpistage exclusive et novatrice, ses
constituants sont choisis de lindice STOXX Europe 600 Index et pondrs selon la
capitalisation boursire flottante. Le processus de slection est supervis par The Shariah
Supervisory Board .84LAllemagne a aussi son indice boursier islamique, le West LB
Islamic German Index , lanc en janvier 2012, comprenant les plus grandes socits
allemandes (DAW et MDAW).85
La formation en finance islamique est disponible dans ces pays dEurope. Nous trouvons
par exemple lcole de management de Strasbourg, luniversit Paris-Dauphine et luniversit
de Bordeaux en France. Luniversit du Luxembourg et le Centre International pour
lEducation en Finance Islamique (IICEIF) ont sign un accord de collaboration visant
accroitre la connaissance et lexpertise en finance islamique et takaful.86
83
Islamic Finance News; 2012guide ; op.cit; 49-59.
84
http://www.stoxx.com/indices/index_information.html?symbol=SXISBP (consult le 15/02/2013
00 :30)
85
Islamic Finance News, 2012 guide , op.cit; p50.
86
http://fr.financialislam.com/1/post/2011/05/luniversit-du-luxembourg-sinteresse-la-finance-
islamique.html (consult le 15/02/2013 00:45)
87
http://muslimvillage.com/2012/05/16/22979/australia-revives-islamic-finance-push/ (consult le
15/02/2013 22 :00)
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Ces dernires annes, un certain nombre dentits financires canadiennes ont essay de
rpondre la demande croissante de part la population lgard de la finance islamique.
Parmi les principaux dveloppements au Canada en termes de finance islamique
comprennent 89:
- Un Islamic Finance Advisory Board (IFAB) a t cre pour rpondre aux besoins
du Conseil indpendant et des services daudit pour lindustrie ;
- Au moins deux fonds communs de placement, lancs par Frontier ALT et Global
Prosperata , dstins retenir les seuls instruments conformes la Charia ;
La finance islamique a galement une part de march aux Etats-Unis dAmrique (USA).
En effet, les banques islamiques ont leur place aux USA, citons Devon Bank , Cole
Taylor Bank ou autres, qui offrent des produits et services islamiques tels que la Murabaha,
Ijara, fonds mutuels, etc ; ou encore des banques dinvestissement telles que Arcapita ,
88
http://www.isegs.com/forum/showthread.php?p=304 (consult le 15/02/2013 23 :15)
89
http://www.mondaq.com/canada/x/120566/Insurance/Takaful+Islamic+Insurance (consult le
16/02/2013 00 :10)
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Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Overland Capital Group . Zayan Finance et Lariba American Finance House sont
parmi les socits hypothcaires islamiques qui exercent aux USA. Il existe galement des
programmes et organisations de financement communautaires, comme World Relief et
Ameen Housing Co-operative ; mais aussi des socits de fonds mutuels telles que
Saturna Capital et North American Islamic Trust .90
Les USA possdent galement leurs indices boursiers islamiques. Effectivement, nous
trouvons le Dow Jones Islamic Market Index (DJIMI) lanc en fvrier 1999 et qui reflte
lvolution des socits de 66 pays qui respectent les principes de la Charia. La famille
DJIMI regroupe plus de 90 indices rpartis en fonction des zones gographiques, secteurs
dactivit et taille des socits, tels que : Indices Globaux (13 indices), Indices Titans et
Blue Chip (13 indices), Indices USA (05 indices), etc.91
Le Japon sest lanc dans les obligations islamiques, avec la mise en place dun comit de
jurisconsultes islamiques par la Japan Bank International Co-operative (JBIC), dun droit
islamique pour le lancement de sukuk ; et en 2005, le gouvernement japonais avait fait appel
au march des sukuk.94
90
Abdi Shaeesteh; Islamic banks in the UnitedStates: Breaking through the barries ; New Horizon
Magazine; April-June 2009; p3-4.
91
El Khamlichi Abdelbari; op.cit; p85.
92
Idem p86.
93
Islamic Finance News; 2012guide ; op.cit; p46.
94
Matsumoto & Mori Hamada; Islamic finabce in Japan: New legislative framework for suku
issuances ; 22nd annual meeting and conference Islamic financial international trade-challenges and
issues ; Tokoyo-Japan; 02 March 2012; p 3&7.
Page | 137
Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Bien que la Russie reste encore dans un systme plutt dmocratique dans la prise de
dcision, surtout lorsquil sagit de modifier ou crer une loi, ce qui ralenti un peu le
dveloppement de la finance islamique ; nanmoins, celle-ci commence voir le jour. En
effet, en 2011, les deux plus grandes banques russes ont cherch devenir les premires
institutions du pays offrir des produits financiers islamiques. Ainsi, VTB , la deuxime
banque de Russie, avait pour objectif en 2011, de vendre environ 200 millions de Sukuk.95
Les pratiques bancaires islamiques en Turquie gagnent du terrain, avec dj quatre banques
islamiques qui occupent presque deux fois la part du march bancaire quelle tait en 2005.
Ces banques offrent des produits et services immobiliers, mais aussi dans le secteur de la
construction, du commerce et de lindustrie. Au dbut de lanne 2011, un indice Charia-
compliant des entreprises t ct la bourse dIstanbul.96
La finance islamique au Nigeria fait ses premiers pas avec louverture toute rcente dune
premire banque islamique Zaiz , qui dispose de deux succursales dans lEtat de Kaduna et
lEtat Kano.97 Selon Ventures Africa, lentreprise Genghis lance des sukuk noms
Iman sur le march kenyan en fvrier 2013, destin aux investisseurs keynans qui ont opt
pour la politique des entreprises socialement responsables .98Le gouvernement sngal et
la Socit islamique pour le dveloppement du secteur priv (SID), filiale de la Banque
Islamique de Dveloppement, ont annonc le 13 octobre 2013, que le Sngal compte mettre
des sukuk de 100 milliards de F CFA (environ 200 millions de dollars) en 2014.99
Elu comme lun des pays mergents les plus puissants et de part sa sa position comme l'un
des plus grands exportateurs mondiaux de produits halal destination des pays du GCC, le
Brsil est considr comme un bon candidat pour la cration un march durable de la finance
islamique100.
95
http://fr.financialislam.com/1/post/2011/05/des-banques-russes-sactivent-dans-la-finance-
islamique.html (consult le 16/02/2013 19:40)
96
http://fr.muslimvillage.com/2011/11/08/16036/how-the-rise-of-islamic-banking-is-changing-turkey/
(consult le 16/02/2013 20 :28)
97
http://fr.financialislam.com/1/post/2012/02/nigria-ouverture-de-la-premire-banque-islamique.html
(consult le 16/02/2013 22:30)
98
http://fr.financialislam.com/1/category/kenya/1.html (consult le 09/01/2014 20:20)
99
Idem
100
Islamic Finance News; Brazil: The newt bastion of Islamic finance? ; April 2013; p8.
Page | 138
Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Ltat des lieux de la finance islamique dans le monde nous permet de constater que celle-
ci suscite lintrt de plusieurs pays, quils soient majorit musulmane ou autre. En
dfinitive, sa rpartition mondiale, peut tre regroupe en plusieurs catgories, comme nous le
montre la figure N20.
Source : http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/recherche-innovation/221133722/finance-islamique-et-
innovation-tic (consult le 13/10/2013 11:45)
Page | 139
Chapitre 3 : La finance islamique et son dveloppement
Conclusion
A travers ce chapitre, nous avons galement essay dapport un certain clairage quant la
question du riba . Si le riba est considr en finance conventionnelle comme tant parfois
un taux dintrt et parfois une usure, la finance islamique considre comme riba toute
augmentation du capital emprunt quelle que soit sa nature et sa valeur. Nous avons
galement montr que linterdiction du riba nest pas uniquement une interdiction islamique
mais que celle-ci est galement prohibe par le judasme et le christianisme, ainsi que dans les
penses philosophiques les plus anciennes.
Contrairement ce que lon pourrait croire, la finance islamique nest pas une finance
destine uniquement aux pays musulmans ; mais son adoption peut tre faite par chaque pays
quelque soit sa dominance religieuse, car la finance islamique est avant tout une finance
thique qui cherche non seulement le dveloppement conomique et financier des pays, mais
galement le dveloppement social et solidaire. Si celle-ci connait une forte concentration
dans les pays du CCG et en Malaisie, la finance islamique est en dveloppement continue
travers le monde pour les diffrentes opportunits quelle permet doffrir, et plusieurs pays
non musulmans portent un intrt remarquable la finance islamique, leur tte le Royaume-
Uni.
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Chapitre 4 :
Introduction
La scne financire islamique est anime par plusieurs intervenants, que se soient des
marchs, des institutions ou des instruments. En effet, tout comme dans la finance
conventionnelle, il existe un march montaire interbancaire et un march financier dans la
finance islamique. Pour les institutions, celles-ci se regroupent en institutions institutionnelles
(banques, compagnies dassurance et fonds dinvestissement) et en institutions de
gouvernance. Quant aux instruments, ceux-ci se prsentent en instruments dits de base (trs
souvent appels instruments bancaires : moucharaka, moudaraba, mourabaha, ijara, et
autres), en instruments de gestions dactifs, appels les sukuk (alternatives islamiques aux
obligations), mais galement en instruments dassurance (takaful) et de rassurance (re-
takaful).
La scne financire islamique est galement anime par les dbats portant sur
lintroduction de nouveaux acteurs dont les modes de fonctionnement sont trs souvent
inspirs de la finance conventionnelle, linstar des produits drivs, de la spculation, du
tawarrouq (paiement et livraison terme) et des oprations spot (lachat sur marge et la vente
dcouvert). Cependant trois positions peuvent se prsentes par rapport lintroduction de
ces instrument dans la finance islamique : des avis unanimes des jurisconsultes musulmans et
des spcialistes de la finance islamique quant la prohibition de certains instruments et
oprations par la Charia; des avis galement unanimes quant la tolrance de certains autres
instruments et oprations par la Charia ; et dautres avis qui rests partags entre la
prohibition et la tolrance de par la Charia pour certains instruments et oprations.
Nanmoins, bien que des instruments et des oprations de la finance conventionnelle soient
prohibs, les spcialistes financiers islamiques sont la recherche rgulire et continue
dalternatives islamiques.
Lobjet de ce quatrime chapitre est de prsenter ces diffrents intervenants qui animent la
scne financire islamique et de connaitre quels sont ceux qui sont susceptibles dy faire parti
ou pas. Dabords, nous prsenterons dans la premire section les marchs et les institutions de
la finance islamique. Puis, dans la deuxime section il sera sujet de prsenter les principaux
instruments financiers islamiques. Puis, la troisime et dernire section portera sur les
instruments et oprations qui sont sujets de dbats au prs des jurisconsultes et des
spcialistes financiers islamiques quant leur introduction ou non dans le finance islamique.
Page | 142
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Contrairement ce que lon peut croire, la finance islamique nest pas une finance qui se
limite aux banques islamiques qui offrent un nombre restreint dinstruments. Effectivement,
cette finance est dote de marchs mais galement dinstitutions outre que bancaires.
Tout comme dans la finance conventionnelle, il existe deux types de marchs en finance
islamique, o schangent des flux montaires et financiers entres les agents conomiques;
savoir un march montaire interbancaire et un march financier.
Le march montaire interbancaire islamique est un march sur lequel se rencontrent les
institutions bancaires islamiques en besoin de finance avec celles en capacit de financement ;
mais galement sur lequel les banques centrales des pays qui y participent ce march
peuvent intervenir.
Le 18 dcembre 1993, la Bank Nagara Malaysia publia les premires lignes directrices
pour la mise en uvre dun march montaire interbancaire islamique1 (the Islamic Interbank
Monetary Market IIMM ), mais ce nest que le 03 janvier 1994 que celui-ci ft lanc. Il
existe douze instruments utiliss sur le march montaire interbancaire islamique, parmi
lesquels : Mudaraba Interbank Investment (MII), Gouvernment Investment Issue (GII), et
Wadiah accepted.
1
http://iimm.bnm.gov.my/index.php?ch=4&pg=4&ac=22 (consult le 15/03/2013 14 :30)
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Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Bien que lislam interdit lutilisation des intrts lors des transactions, lindustrie financire
islamique a longtemps utilis le London Interbank Offered Rate (LIBOR) comme une
rfrence en labsence dune alternative conforme la Charia. Mais lors de la 18me
confrence mondiale annuelle des banques islamiques tenue au Bahren, le 22 novembre
2011, le taux interbancaire de rfrence islamique (IIBR)2 a t lanc. L'indice a t
dvelopp par Thomson Reuters en collaboration avec lAccounting and Auditing
Organisation for Islamic Financial Institutions (AAOIFI), lAssociation des banques de
Bahrain, Hawkamah Institute for Corporate Governance, la Banque islamique de
dveloppement (BID), CIMB Bank , RHB Bank, Bahrain and Dubai Islamic Banks, Al Hilal
and Al Salam Banks, Kuwait Finance House
Ce taux sera utilis comme base pour fixer le prix d'un large ventail d'instruments
financiers islamiques, y compris les sukuk (obligations islamiques), le financement des
entreprises et des accords communs de trsorerie islamiques. Le nouveau systme est bas sur
le taux de rendement du capital utilis par les banques islamiques, ce qui reprsente le taux de
profit moyen auquel les offres sont faites pour les transactions interbancaires compatibles la
Charia des institutions financires islamiques.
2
Global Islamic Finance; First Islamic Interbank Benchmark Rate Launched ; Kuala Lumpur; 28
November 2011
3
http://www.financialislam.com/relationship-with-central-banks.html (consult le 17/03/2013 06:30)
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Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
La nature de la relation entre les banques islamiques et la banque centrale diffre dun pays
un autre, cela dpend du cadre juridique qui rgit le statut des banques islamiques dans ces
pays. Certains tats ont adopt une lgislation spciale pour les banques islamiques en dehors
de la lgislation pour le systme bancaire classique. Dautres tats ont pris linitiative de
mettre en place et dappliquer des lgislations qui permettent la cration de banques
islamiques. Le tableau N10 nous permet de prsenter la nature existante entre la banque
centrale et les institutions bancaires islamiques dans certains pays du monde.
- en tant que prteur de dernier ressort, la banque centrale peut intervenir afin dviter
des crises, de protger les dposants et de prvenir les dommages sur lconomie qui
peuvent tre provoqus par leffondrement des banques, en fournissant des liquidits
aux banques islamiques en besoin de financement sous forme de Mudaraba ou de
Mucharaka au capital.
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Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Le march financier islamique est le march o les instruments financiers sont ngocis de
faon conforme aux principes de la Charia. Il joue un rle trs important dans le
dveloppement et llargissement des instruments de la finance islamique.
Le march financier islamique peut tre dfini comme tant un cadre rglement dans
lequel lmission dinstruments financiers soit en conformit avec la loi islamique entre les
agents dficitaires et les agents excdentaires, sous le contrle et la gouvernance des autorits
des marchs et des conseils de surveillance islamiques4.Tout comme sur le march financier
conventionnel, il existe un march primaire et un march secondaire sur le march financier
islamique.5 Sur le march financier primaire islamique, les entreprises ont la possibilit de
lever les fonds ncessaires leur projet sur le principe de la comparaison des anticipations de
profits des diffrents fonds allous. Cette comparaison se fait grce laccumulation et la
diffusion par le march financier, de linformation relative aux entreprises. Le dveloppement
du march primaire exige cependant le dveloppement simultan dun march financier
secondaire. Ce dernier permet en effet de satisfaire la prfrence pour la liquidit des
4
http://www.iefpedia.com/vb/showthread.php?t=20 (consult le 09/01/2014)
5
http://fr.financialislam.com/les-marcheacutes-financiers.html (consult le 17/03/2013 09:00)
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Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Il existe un ensemble dinstruments qui peuvent tre utiliss sur un march financier
islamique. Ces instruments sont : les matires premires, les actions, les sukuk, la spculation,
les swaps, les indices boursiers et les trackers. Dans ce point, nous prsenterons les indices
boursiers, les trackers et le Forex, quant aux autres instruments, ceux-ci feront objet de
prsentation plus loin dans ce travail:
Cest en 1998 que le premier indice boursier islamique a t lanc sur le march, il sagit
du Socially Aware Muslim Index (SAMI). Depuis les principaux fournisseurs dindices
boursiers ont tendu leur gamme et proposent aujourdhui un large panel dindice Charia
pour accompagner le dveloppement acclr de la finance islamique. En effet, en 1999, ft
lanc le Dow Jones Islamic Market(DJIM) , regroupant 600 entreprises majoritairement
6
Member of IIFM; Agreement establishing the international Islamic financial market; Bahrain;
November 2001; as amended (2008); vol 16p.
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Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Les indices islamiques font preuve dune performance de plus en plus remarquable sur les
marchs internationaux. Ainsi, dans la figure N21, nous pouvons remarquer
marquer lvolution quasi
semblable de lun des plus importants indices islamiques,, savoir le Dow Jones Islamic
Market World,, celle du Dow Jones World, durant cinq annes successives.
successives
Source : http://www.cimb-principalislamic.com/docs/IslamicAssetManagement.pdf
principalislamic.com/docs/IslamicAssetManagement.pdf (consult le 14/02/2014)
7
El Khamlichi Abdelbari ; thique et performance : le cas des indices boursiers et des fonds
dinvestissement en finance islamique ; Universit dAuvergne ; France ; Novembre 2012 ; p 84-87.
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Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Il existe deux types de Trackers islamiques, savoir lIslamic Hedge Fund Tracker et
lEASY ETF FI Islamic Mark and Titans 100. L Islamic Hedge Fund Tracker a t lanc
par la Deutsch Bank travers duquel le client investi dans le fond, qui, son tour investi dans
les commodities (biens tangibles), le retour sur investissement est garanti suivant la
performance dun ensemble de hedge funds. Quant l EASY ETF FI Islamic Mark and
Titans 100 , il a t initi par BNP PARIBAS et Axa Managers ; il est compos de 25%
dactions de firmes europennes, 25% dactions asiatiques et 50% dactions amricaines sur
des produits conformes la Charia. Il est cot la bourse de Zurich et il est soumis un
contrle de deux comits de Charia: la commission Dow Jones et la BNP PARIBAS Funds
Shariah Supervisory Committee.9
Dans la finance islamique, il y a un consensus gnral entre les scholars sur le fait que les
monnaies des pays peuvent tre changes, car celles-ci sont des entits distinctes avec des
valeurs diffrentes ou valeurs intrinsques et le pouvoir dachat. Nanmoins, parfois la
divergence dopinion sur la licit des changes de devises se porte principalement sur
lexistence du riba, du gharar et du maysir, ainsi que sur la date de livraison.10
8
http://www.contrepoints.org/2013/10/29/144358-indice-islamique-a-la-bourse-de-londres (consult
le 13/12/2013 20:46)
9
http://fr.financialislam.com/les-trakers.html (consult le 17/03/2013 12:18)
10
Obaidulla Mohammed ; Islamic FOREX Trading ; in Majalla Fiqh Islami; Part 4; Islamic Fiqh
Academy; India; 1991; p1.
Page | 149
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
De plus en plus des brokers proposent dj des comptes compatibles avec les prescriptions
de la Charia, parmi eux : la banque dinvestissement en ligne Saxo Banque, qui possde des
bureaux Paris, le courtier Etoro ou encore la firme AVAFX, galement prsente Paris.11
Outre les institutions bancaires, la finance islamique est dote dautres types dinstitutions,
savoir des compagnies dassurance (takaful) et de rassurance (re-takaful), ainsi que des
organes de contrle et de rgulation (autrement dit, de gouvernance).
Tout comme dans la finance conventionnelle, il existe galement dans la finance islamique
des institutions institutionnelles, savoir des banques islamiques, des compagnies dassurance
islamique (dites takaful ) et des fonds islamiques.
La banque islamique est lune des principales institutions de la finance islamique et qui a
connu une vulgarisation et un dveloppement trs remarquables, en termes dactivits et de
rpartition gographique. Les compagnies dassurance font aussi parties des institutions de la
finance islamique, elles offrent des produits dits takaful (des produits dassurance
conformes aux principes de la Charia).
La banque islamique est une institution financire qui rgi selon les lois islamiques et est
prsente sous forme de plusieurs types : daffaire, commerciale, rgionale, nationale, agricole,
industrielles, etc.12 Linterdiction des prts intrt est souvent considre comme la
11
http://www.forex.fr/trading/32-fiche-technique/4427-fiche-technique-sur-les-comptes-forex-
islamiques (consult le 12/01/2014 11:55)
12
.69-62 1999 %
!
"#$"
Page | 150
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
60
Nombre de banques
50
40
islamiques
Europe
30 Moyen-Orient
20 Afrique
10 Asie
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Une compagnie dassurance islamique opre suivant la formule islamique takaful base
sur le principe coranique gnral de Tawoun ou entraide mutuelle , ce type
dassurance est semblable lassurance mutuelle du fait que les membres sont aussi bien
assureurs quassurs. Si les jurisconsultes approuvent lassurance mutuelle, dite takaful
tawouni , ils condamnent toutefois lassurance commerciale, dite takaful tijari , du fait
de son caractre commercial et mercantile que revt cette activit et la pratique usuraire lie
aux placements des fonds des socits dassurance. Les compagnies takaful placent tout de
mme les fonds collects, mais selon les modes de financement conformes la Charia, tels
13
http://www.fleurislam.net/media/doc/txt_banque_islamique.html (consult le 31/07/2013 16:30)
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Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
que la moudaraba, lijara, listisn, etc. Les pertes et les profits sont partags entres les
actionnaires fondateurs de la socit et les assurs au prorata de la prime paye.14
15 12.407
10.039
10 6.975 8.329
4.122 5.315
5 1.988 3.068
0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Volume en milliards de $
2-1-2/Les
2/Les fonds dinvestissement islamiques
Les fonds dinvestissement islamiques sont dfinis par lAAOIFI comme tant16 : des
vhicules dinvestissement, qui sont financirement indpendants des institutions qui les
tablissent. Les fonds prennent la forme de participation gale dactions/parts des
actionnaires/porteurs dactifs et de droit aux bnfices ou pertes. Les fonds
fonds sont grs selon la
mudaraba ou la wakalah (contrat dagence) . Ils sont galement considrs comme l'une
14
Boudjellal Mohammed ; Les assurances dans un systme islamique ; Revue des sciences
conomiques et de gestion ; N 05 ; 2005 ; p 65-66.
15
http://www.islamic-banking.com/retakaf
banking.com/retakaful_or_reinsurance.aspx (consult le 31/07/2013 23:50)
16
Accounting and Auditing Organization of Islamic Financial Institutions (AAOIFI); Financial
Accounting Standard NO 14; Investment funds; Appendix B.
Page | 152
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
des institutions financires islamiques qui collectent des fonds des investisseurs sous forme de
parts ou dinstruments de placement afin de les
les confier des spcialistes et des expertes de
gestion dactifs pour les employer suivant des formes dinvestissement islamiques appropries
et dont les rsultats seront partags conformment aux accords tablis. Les FIIs sont soumis
la rglementation islamique,
slamique, ainsi quaux lois, aux dcrets et aux rglements
gouvernementaux non contradictoires la loi islamique17.
2% action
4%
7% march montaire
5%
34% marchandises
6% rendement fixe
8% immobilier
espces
15%
19% allocation mixe
infrastructure
Source: Malayasia Islamic finance marketplace; Global Islamic Funds ; Malaysia; 23 December 2013;
p3.
17
Shehata Hussein Hussein ; Le caractre distinctif de fonds d'investissement islamiques
islamiques ; Srie
d'tudes en conomie islamique; Egypt ; p 6 ; in : http://www.darelmashora.com
18
Jouaber-Snoussi Kaouther ; La finance islamique ; La Dcouverte Repres ; 2012 ; p. 6
19
Malayasia Islamic finance marketplace; op.cit; p1.
Page | 153
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Cest en 1991 que les gouverneurs des banques centrales et les autorits montaires des
pays membres de lOrganisation de la Confrence Islamique (OCF) ont souhaitaient la mise
en place dune rglementation du systme financier islamique. En effet, des efforts de
rglementation et de contrle se sont multiplis avec la cration de divers organes de contrle
de la finance islamique, appels galement par les organes de gouvernance.
2-2-1/LAAOIFI et la IDB
http://www.isdb.org/irj/portal/anonymous?NavigationTarget=navurl://24de0d5f10da906da85e96ac356
b7af0 (consult le 11/03/2013 19 :30)
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Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Le but de lIDB est de favoriser le progrs conomique et social des pays membres. La
banque participe aux capitaux propres des entreprises et offre des prts pour des
projets productifs en plus de fournir une aide financire ses pays membres. La
banque est autorise accepter des dpts et mobiliser des ressources financires
travers des modes compatibles la Charia. Elle est galement responsable daider la
promotion du commerce extrieur, de fournir une assistance technique aux pays
membres et de contribuer la formation du personnel engag dans des activits de
dveloppement conformes la Charia.
2-2-2/LIFSB et lIIRA
- LIIRA23 a dbut ses activits en juillet 2005, pour faciliter le dveloppement des
marchs financiers nationaux ou rgionaux en dlimitant les investissements ou le
risque de crdit, de fournir une valuation du risque des entits et des instruments
financiers islamiques. Le systme de notation reconnat et intgre les caractristiques
uniques de la finance islamique dune manire qui largit la perspective de qualit, ce
22
http://www.ifsb.org/background.php (consult le 11/03/2013 23:35)
23
http://www.iirating.com/ (consult le 12/03/2013 20 :20)
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Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
qui est lobjet ultime dune agence de notation. Cela facilitera dvelopper et
approfondir les marchs de capitaux dans les pays qui le souhaitent. Le 30 dcembre
2013, lIIRA a sign un accord de coopration avec lagence de notation chinoise
Dagong Global Credit Rating Company Limited.24
Les instruments de base sont les instruments trs souvent considrs comme des
instruments bancaires, mais que nous pouvons galement retrouver dans tout type
doprations financires islamiques, quelles soient bancaires ou autres.
Les instruments participatifs sont des instruments par lesquels les investisseurs participent
au capital et/ou travail du projet, mais galement au partage des pertes et profits ainsi qu la
prise de risque. Les principaux instruments participatifs sont : la moucharaka, la moudaraba,
la wakala et la mouzar.
24
http://www.iirating.com/Documents/PressReleasePdf/IIRA-Dagong.pdf (consult le 12/01/2014
21:45)
Page | 156
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
1-1-1-1/La moucharaka
La moucharaka25 est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes sassocient dans le
capital dune entreprise, dun projet ou dune opration moyennant un partage des rsultats
(pertes et profits) dans des proportions convenues. Selon le contrat de moucharaka, le droit
des propritaires la gestion peut tre pratiqu ou renonc, se contentant seulement une
contribution financire.
La part avance par chaque associ doit tre en monnaie. Cependant les malikites et les
hanbalites acceptent que le capital engag soit en nature condition que celui-ci fasse lobjet
dune valuation montaire au moment de la signature du contrat. Dans le contrat de
moucharaka, il est interdit de stipuler une somme fixe de la rmunration des associer, celle-ci
doit tre un pourcentage ou une fraction du profit selon les conditions du contrat dans le cas
dune perte, elle sera partage entre les associs en prorata de leurs apports au capital, sauf si
elle est due la ngligence ou la violation dune des clauses du contrat de la par dun des
associ, celui-ci est tenu pour responsable des dommages causs ses partenaires.26
25
-100 2002 9!:-7
1 "
"#$ 012
%3 0 4
. 5"
# ./
.101
26
Institut islamique de recherche et dveloppement ; Introduction aux techniques islamiques de
financement ; Actes de sminaire N37 ; Banque Islamique de Dveloppement ; Djeddah ; Arabie-
Saoudite ; 1992 ; p 37-39.
27
.106-103 <=# 1
# ./
Page | 157
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
1-1-1-2/La moudaraba
- La moudaraba limite (mouqayada) est un contrat par lequel le financier (rab el-mal)
spcifie la particularit de lactivit ou du projet dans lequel il souhaite investir ses
fonds. Lentrepreneur (moudarib) ne devrait cependant pas utiliser ces fonds pour
investir dautres activits ou projets, ou ceux ne respectant pas les conditions tablies
par le financier ;
28
Institut islamique de recherche et dveloppement ; Introduction aux techniques islamiques de
financement ; op.cit ; p21.
29
El-Najdiyi Abd Arahman; Sharia standards for Islamic financial institutions ; AAOIFI; Bahrain;
2007; p 236.
Page | 158
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
1-1-2-1/La wakala
La wakala30 est un contrat par lequel une personne (mouwakil) autorise une autre personne
(wakil), agir son nom lors dune opration bien dtermine. Il sagit donc dun contrat
dagence qui permet dagir pour le compte dun autre contre une redevance fixe. Les IFIs
utilisent trs souvent ce type de contrat dans la moucharaka, la moudraba, la salam, listisn et
lijara ; mais galement pour le payement des factures commerciales, dans la gestion des
fonds et dans la titrisation. La wakala est un contrat non-contraignant, car il peut prendre fin
soit par la volont dune des contres parties (ou des deux conjointement), soit par le dcs ou
la perte de la capacit juridique dune dentres elles, ou encore par la fin de lobjet du contrat
(fin du projet, liquidation de lentreprise, destruction, etc).
Il existe plusieurs types de contrat wakala. Il peut tre spcifique ou gnral, limit ou
illimit, ou encore sous condition ou futur:
- La wakala est limite si le mandataire agit selon des limites (en termes de temps, du
prix, du type de projet, etc) ; alors quelle est illimite si le mandataire agit en toute
libert suivant les termes du contrat ;
- La wakal sous condition est lorsque le mandataire doit agir suivant une condition
tablie par le mandatant (exemple : achat dune action si la socit est de service) ;
30
http://www.financialislam.com/wakalah.html (consult le 09/08/2013 23:15)
Page | 159
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
alors que dans la wakala future, la relation dagence naura lieu qu une date future
dtermine dans le contrat.
1-1-2-2/La mouzar
La mouzar31 est un instrument de type moudaraba dans le domaine agricole, elle est
galement considre comme ijara au dpart et moucharaka sa fin. La mouzar consiste en
lexploitation des fermes o les IFIs peuvent fournir les terres et/ou les quipements
ncessaires contre une part des rcoltes, elle peut tre considre donc comme le mtayage. Il
existe trois formes de mouzar prsentes dans le tableau N11.
Dans le domaine agricole deux autres types dinstruments peuvent galement tre utiliss :
la mougharassa et la moussaqat. Le principe de la mougharassa32 est le mme que pour la
mouzar la diffrence de lexploitation dun verger et non dune ferme. Quant la
moussaqat33, elle consiste en lentretien des fermes et des vergers contre une part des
rcoltes ; trs souvent les terres sont des proprits des IFIs.
Les produits dchange sont des produits bass gnralement, sous des contrats de vente
qui permettent le transfert d'une marchandise contre une autre marchandise, le transfert d'un
31
.218-217 1936 %-F
G "
C "" ?= @
=
32
.121 <=# 1
# ./
33
.218 <=# 1 ?= @
=
Page | 160
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
bien pour de l'argent, ou le transfert d'argent pour de l'argent. Les principaux produits
dchange sont : la mourabaha, lijara, listisn et le salam.
La mourabah et lijara sont deux types dinstruments financiers islamiques dchange qui
sont trs souvent utiliss notamment par les institutions bancaires, pour leur considration
dalternatives aux prs avec intrt.
1-2-1-1/La mourabaha
La mourabaha34 est un instrument qui permet une IFI dacqurir des actifs tangibles dans
le but de les revendre avec des marges bnficires (forfaitaires ou bass sur un pourcentage)
leurs clients, que ces derniers pourront payer en un seul versement ou faire lobjet de
plusieurs chances. LIFI peut acqurir les biens et les mettre la disposition de ses clients,
ou les acqurir sous ordre de ses clients qui offrent la promesse dachat, cest ce qui est appel
par la mourabaha assortie dun ordre dachat .
34
Usmani Muhammad Taqi ; An introduction to islamic finance ; Kluwer Law International ; The
Netherlands; 2002; p 66.
35
.110-109 <=# 1
# ./
Page | 161
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
1-2-1-2/Lijara
Lijara est un instrument trs souvent utilis par les IFIs qui leur permet dacqurir des
biens mettre en location la disposition des clients pour une priode donne tout en gardant
le titre de proprit de ces biens.36Il convient de prciser que lijara ne peut porter sur des
biens immatriels (tels que largent et les crances), ni sur des biens futurs ou encore des
biens prissables ou qui se traduisent par lusage (tels que les produits alimentaires ou
ptroliers) ; et le prix et la dure de la location doivent tre bien dfinis la signature du
contrat dijara.37
Les IFIs ont la possibilit dutiliser trois types de contrat ijara, savoir la location-vente, le
crdit-bail et la location dexploitation38 :
36
Usmani Muhammad Taqi; op.cit; p 109.
37
Moat Michael ; La cration dun droit bancaire islamique ; Universit de la Rochelle ; France ;
Dcembre 2011 ; p 89-90.
38
Idem
Page | 162
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Une des conditions fondamentales pour la validit dune vente selon la Charia est que les
actifs (dstins la vente) doivent tre en possession relle ou prsume du vendeur au
moment de la transaction ; nanmoins, il existe une exception cette rgle travers deux
instruments, savoir : le salam et listisn o la pratique de la vente terme est permise.
1-2-2-1/Le salam
Le salam39 est une vente par laquelle un vendeur sengage fournir certains actifs
spcifiques lacheteur, terme un prix dtermin payable au comptant. Les actifs de la
transaction ne peuvent tre de largent ou des devises, car ceux-ci sont soumis aux rgles de
bay asarf (vente de monnaie), o lchange doit tre simultane.
Avec la cration des IFIs, celles-ci utilisent linstrument de salam parallle. La vente des
biens achets dans un contrat salam avant la prise de livraison nest gnralement pas
autorise par la Charia, il est cependant permis aux IFIs de conclure des contrats salam
parallles pour les mmes biens la date et lheure de livraison du salam original. A cet effet,
il doit y avoir deux contrats diffrents et indpendants ; celui o lIFI est acheteuse et lautre
dans lequel elle est vendeuse. Aprs lachat du bien par voie de salam, lIFI peut le vendre
travers un contrat parallle de salam pour la mme date de livraison un prix plus lev que
le prix du premier contrat ; la diffrence entre les deux prix reprsente le bnfice ralis par
linstitution.41
39
Usmani Muhammad Taqi; op.cit; p128-129.
40
http://www.financialislam.com/salam.html (consult le 11/08/2013 22:20)
41
Idem
Page | 163
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
1-2-2-2/Listisn
Comme pour le salam, il existe un istisn parallle utilis par les IFIs, qui doit porter sur
deux contrats. Le premier contrat est sign entre lIFI en tant que vendeur et son client
(donneur dordre de fabrication/construction) avec un prix diffr. Quant au second contrat, il
sera sign entre lIFI, qui sera dans ce cas lacheteuse, et le fabricant (constructeur) qui
ralisera le bien suivant les caractristiques exiges par le client (du premier contrat), mais qui
sera remis lIFI un prix infrieur au prix de lIFI son client, dont la diffrence des prix
fera lobjet du bnfice de linstitution.
Listisn est trs souvent utilis dans le financement de projets, notamment les grands
projets tels que lindustrie ptrochimique, le financement dinfrastructures, le financement des
projets immobiliers, etc.
Aprs avoir prsent les instruments de base de la finance islamique, il est galement
ncessaire de prsenter les autres instruments de cette finance, savoir les sukuk et le takaful,
qui ne manque aucunement dimportance et dutilit dans cette finance ; bien au contraire ces
instruments ont fortement contribu au dveloppement des marchs de la finance islamique.
2-1/Les sukuk
Les sukuk sont considrs comme une alternative aux obligations de la finance
conventionnelles. Ils sont mis contre des actifs, trs souvent des actifs immobiliers ou des
actifs de titres. Ils sont mis gnralement pour une priode moyen ou long terme (mais des
sukuk court terme ne sont pas exclus).
42
.22-3 2008 9!: 5= 1 ". J5F
5 %#L FC " =
Page | 164
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Selon lAAOIFI43, les sukuk sont des certificats de valeurs gales reprsentants des parts
dactifs corporels, usufruits et services, ou dans des actifs de projets particuliers ou toute
activit dinvestissement spcifique . Les sukuk sont galement dfinis comme tant des
produits financiers adosss un actif tangible et chance fixe, le Sak confre un droit de
proprit sur les actifs de lmetteur, et son porteur reoit une partie du profit attach au
rendement de lactif sous-jacent. Ainsi, lintrt est remplac par un profit prvenu lavance
risque quasi-nul 44. Les sukuk sont des documents valeurs gales mis au nom du
propritaire, qui lui confrent ainsi le droit aux revenus. Les sukuk reprsentent une part de
proprit des actifs et non une dette pour leur dtenteur.45
Dans le cas des financements immobiliers o les sukuk sont particulirement utiliss, la
SPV procde lacquisition du bien et le donne en crdit-bail la banque ou lentreprise
mettrice. Les loyers du crdit-bail constitueront les revenus sur lesquels sappuiera la
rmunration des porteurs de sukuk. Lopration se clture soit progressivement par
versement fractionn du capital vers, soit en fin de contrat, avec le rachat du bien par
lmetteur.
43
Ayub Muhammed; Understanding Islamic finance ; Wiley edition; England; 2007; p392.
44
http://fr.financialislam.com/les-sukuk.html (consult le 09/03/2013 21:57)
45
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/ 03- 31 T==
46
Idem
Page | 165
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
2-1-2/Types de sukuk
Il existe une panoplie dinstruments qui peuvent tre utiliss dans les contrats de sukuk afin
que ces derniers puissent tre adosss des actifs tangibles. LAAOIFI47 compte quatorze
types de sukuk, nous prsenterons les principaux dentres eux, qui se prsentent en sukuk de
type participatif et dautres dchange :
- Les sukuk participatifs : Les sukuk participatifs sont des sukuk bass sur des contrats
de moudaraba, moucharaka, wakal ou istisn et dans lesquels les propritaires
participent au projet (capital et/ou travail), ainsi quaux rsultats du projet (pertes ou
profits) et aux risques encourus.
- Les sukuk dchange : Les sukuk dchange sont des sukuk bass sur des contrats de
vente de type mourabaha, ijara, salam et istisn, par lesquels les sukuk sont changs
contre un actif tangible (marchandises, btiments, produits manufacturs, etc).
De nos jours, le lancement dun sukuk souverain est dsormais possible. Effectivement, le
04 octobre 2013, trois jours avant la dissolution de la Chambre des dputs, le Conseil de
gouvernement luxembourgeois a approuv le principe du lancement dun sukuk souverain,
cest--dire une obligation islamique adosse des immeubles de ltat. Puis, le 29 octobre de
la mme anne, le Premier ministre britannique David Cameron a annonc que la Grande-
Bretagne entendait devenir le premier pays occidental lancer en 2014 un petit sukuk
souverain, avec une mission de 200 millions de livres (230 millions deuros).48
Lassurance est un concept qui peut poser un problme en droit islamique dans la mesure
o celle-ci est considre comme une incertitude. En matire financire, plus spcialement, le
risque est ncessaire, le plus souvent, la licit des rmunrations provenant de lactivit
conomique, ce qui peut paratre contradictoire avec lassurance.
47
El-Najdiyi Abd Arahman; op.cit; p 307-310.
48
Poujol Vronique ; Le Luxembourg veut aussi lancer son sukuk souverain ; publi le
13/11/2013 ; in http://www.paperjam.lu (consult le 13/12/2013)
Page | 166
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
2-2-1/Le takaful
Lassurance autorise par le droit islamique revt la forme de garantie mutuelle (takaful)
ou de coopration mutuelle (tawun). Ainsi, le takaful peut tre dfini comme tant un
accord entre les membres dun groupe donn et aux intrts communs, appels participants,
qui dcident collectivement de se garantir les uns les autres contre un certain nombre de
revers ou de pertes potentiels, clairement dfinis dans laccord, par lintermdiaire dun fonds
commun aliment par les ressources de chacun des membres du groupe et qui doit servir
indemniser les participants. Le fonds est investi conformment au droit islamique et sa gestion
avise doit procurer des profits. Il sagit donc dune entraide solidaire par lintermdiaire
dune mutualisation des risques et des ressources. 49
Les jurisconsultes considrent que lassurance relve de la catgorie des contrats nouveaux
dans la finance islamique, cest la raison pour laquelle les avis sont partags entre son
interdiction et sa tolrance. Linterdiction touche plus particulirement lassurance dite de
type commercial . Cest le cas du Conseil de lAcadmie du Fiqh de la Ligue Islamique
Mondiale, situ la Mecque, qui condamne lassurance de type commercial et approuve
lassurance de type mutuel et de type social, qui prennent forme dans un cadre islamique
de takaful .50
La takaful peut tre principalement utilis suivant trois modles, savoir le modle
moudaraba, le model wakala et le model waqf 51 :
- Le modle moudaraba : dans lequel tous les contractants partagent les pertes et les
profits. Selon ce modle, les oprateurs nont pas payer une commission, mais
recevront un salaire qui sera vers partir du partage des bnfices raliss par la
socit. Le ratio de partage des pertes et des profits est dtermin lavance et
approuv par le Charia board. Les charges sont la charge des actionnaires;
49
Guranger Franois ; Finance islamique ; Edition Dunod ; Paris ; 2009 ; p 189-190.
50
Boudjellal Mohammed ; Les assurances dans un systme islamique ; Revue des Sciences
conomiques et de Gestion ; N05 ; 2005 ; p 65-66.
51
Hussain M. M and Pasha A. T; Conceptual and operational differences between general takaful and
conventional insurance ; Australian Journal of Business and Management Research; Vol 01-N08;
November 2011; p 24.
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Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
- Le modle waqf : selon ce modle, un fonds waqf est cr en tant quentit juridique
distincte, dont les contributions des participants sont considres comme tant des
dons. L'objectif de ce fonds est de procurer un soulagement pour les participants
contre les pertes dfinies selon les termes et conditions du fonds Waqf.
2-2-2/Le re-takaful
La prime pay par lassur est partage selon un pourcentage entre la compagnie takaful et
la compagnie re-takaful. Tout comme pour le takaful, lutilisation du re-takaful implique que
les cotisations ou les primes collectes par la socit de re-takaful des oprateurs takaful sont
investis en fonction du modle wakala, moudaraba ou waqf, et les profits et les frais sont
partags entre les compagnies takaful et re-takaful bass sur l'accord dun contrat spcifique.
Dans le cas o un risque se produit, lassur sera indemnis par la compagnie takaful et la
compagnie re-takaful selon le pourcentage convenu au dpart.53
52
Mulhim A. S and Sabbagh A. S; The islamic insurance: Theory and practice ; Jordan; p 106; in
http://pdfbooksfree.pk
53
http://www.dummies.com/how-to/content/what-is-retakaful-reinsurance-in-islamic-finance.html
(consult le 12/08/2013 23:15)
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Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Bien que les produits drivs conventionnels ne soient pas tout fait inclus dans la
classification des produits financiers islamiques, suite la non-unanimit entre les
jurisconsultes islamiques, nanmoins avec laide d International Islamic Financial Market ,
situ au Bahren, et d International Swaps and Derivatives Association , situ New-York,
des normes mondiales pour les produits drivs islamiques en t fixs en 2010. Le Hedging
Master Agreement fournit une structure dans laquelle les institutions peuvent changer des
produits drivs tels que les taux de profit et de swaps de devises.54
Parmi les produits drivs figurent les options et les swaps, dans ce qui suit nous
essayerons de prsenter lavis des jurisconsultes quant lutilisation de ces produits dans la
finance islamique et de savoir si des alternatives ces produits existent ou sont envisageables.
1-1-1/Les options
Page | 169
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
dargent, ni sur un utilitaire et ni sur un droit financier, cest alors que ce type de contrat est
prohib par la Charia .55
Dautres savants (Ahmed Yousef Sulaiman, Mohammed Ali Elqari et autres) ont tent de
justifier ladmissibilit aux options en faisant un parallle avec bai al-urbun (vente dal-
arbun), dans le sens o le vendeur ne retourne pas le paiement de la prime ou de lavance
lacheteur dans le cas o celui-ci nexerce pas loption dachat et ne confirme pas le contrat.
Toutefois, dans le cas d'une option d'achat, l'acheteur perd la prime de l'option mme si celle-
ci est exerce et que le contrat est confirm. En cas de bai al-urbun, cependant, la prime de
l'option est dduite du prix de vente lorsque le contrat est confirm.56
Les options conventionnelles, quelles portent sur les devises ou autres actifs ne sont pas
admissibles en islam, il y a un quasi-consensus entre les jurisconsultes sur ce sujet.
Nanmoins, des alternatives aux options peuvent tre mises en place : loption call peut tre
remplace par bai al-urbun, en dduisant la prime de la valeur des actifs ; et pour loption put,
une chambre de compensation centrale qui prendra la prime (en contrepartie de ses services
aux propritaires dactifs en leurs trouvant des acheteurs en une dure dtermine),
condition de fixer la valeur de loption.57
1-1-2/Les swaps
Les swaps se pratiquent sous diffrentes catgories, cependant nous prsenterons lavis des
scholars sur les plus utiliss58 :
- Le swap de taux dintrt : ce type de swap est prohib par la Charia, car il sagit dun
change de monnaie contre de la monnaie avec diffrenciation et report, exerant ainsi
le riba ; riba el-fadl si les monnaies taient de la mme devise et riba anassia si les
monnaies taient de devises diffrentes;
55
Obaidullah Mohammed ; Islamic financial services ; King Abdulaziz University; Jeddah-Saudi
Arabia; 2005; p 181.
56
Idem; p 182.
57
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58
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Page | 170
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
- Le swap de devises : ce type de swap est galement prohib par la Charia, car il sagit
dchange de devises terme (interprt comme riba anassia, du fait que le prix
terme est diffrent du prix au comptant dans le premier change de devises).
Nanmoins, mme un change avec le mme prix, le swap reste interdit par la Charia,
car il sagit dans ce cas dchange conditionnel de dettes, et galement une vente de
dette par dette (contrat terme portant sur deux changes);
- Le swap de dettes : cest un autre type de swap interdit par la Charia, car il comporte
plusieurs lments prohibs, savoir le riba (al-fadl ou anassia, suivant les devises
changes), vente de dette par dette (contrat terme portant sur des changes) et
lincertitude (el-djouhala, car les valeurs des monnaies changer sont incertaines);
- Le swap sur marchandises : pour ce type de swap, deux avis se prsentent, un avis qui
tolre cette pratique et un avis qui linterdit. Pour le premier avis, des malikites, exige
ce que la vente ne porte pas sur une vente ayina (revendre au premier vendeur) et ni
sur le riba. Le deuxime avis, des hanbalites, considre que cette pratique est
considre comme une vente ayina. Nanmoins, la majorit des jurisconsultes se sont
mis daccords sur le fait que ce type de swap soit tolr condition quil ne porte pas
sur le riba (cest--dire le deuxime soit une condition dans le premier contrat).
Bien que certains types de swaps soient prohibs par la Charia, il existe trois principaux
instruments d'change islamique (swaps) qui ont t structurs de manire conforme aux
principes de la Charia, savoir le FX swap islamique, le swap islamique de devises et le
swap islamique de taux de profit :
- Le FX swap islamique59: est bas sur deux structures qui sont gnralement offerts sur
le march. Une structure base sur le contrat de baie `al-tawarouq (titrisation) et
l'autre d'adopter le concept de wad (promesse). La premire structure comporte deux
transactions tawarouq au dbut et la fin ; le problme qui peut se poser est lorsque
les deux parties veulent changer des devises terme mais le taux tant fix lors de la
59
Dusuki Asyraf Wajdi; Shariah Parameters on Islamic Foreign Exchange Swap as Hedging:
Mechanism in Islamic Finance ; International Conference on Islamic Perspectives on Management
and Finance; University of Leicester; UK; 2nd 3rd July 2009; p8.
Page | 171
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Cependant, il serait important que les raisons dinterdiction des swaps de dettes soient
vrifies, du fait da la non correspondance de ceux-ci au fonctionnement des oprations
swaps. Egalement, lutilisation des swaps de dettes en finance islamique serait envisageable
dans le cadre dchange de dettes en prise de participation au capital travers les actions et les
sukuk.
60
Ayub Mohammad ; Use of Wad and Tawarruq for Swaps in the framework of Islamic Finance ;
th
8 International Conference on Islamic Economics and Finance ; Qatar Faculty of Islamic Studies;
December 2011; p 6.
61
http://us.practicallaw.com/9-503-3029?q=*&qp=&qo=&qe= (consult le 19/08/2013 17 :05)
Page | 172
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Des produits dits terme font galement partie des produits drivs, savoir les forwards
et les futures. Nous essayerons de prsenter lavis des jurisconsultes par rapport
lintroduction de ces produits en finance islamique, mais savoir galement si des alternatives
ces produits ont t mises en uvre ou si elles sont envisageables.
1-2-1/Les forwards
Il y a divergence entre les scholars quant la prohibition ou pas des produits forwards. En
effet, selon Ali Qara Daghi, Ahmed Yousef Sulaiman et autres, les forwards sont des produits
prohibs par la Charia car ils relvent dune vente de dette (interdite en islam) et que trs
souvent il sagit dune vente dcouvert (galement interdite en islam). Pour Mohammed
Abd alghafar, Sharif et autres, les produits forwards ne sont pas des produits prohibs car le
vendeur dtient la valeur des actifs et que ces derniers sont la proprit de lacheteur une fois
le contrat conclu et que le paiement, ainsi que le transfert des actifs ne reprsentent quune
garantie.62
Afin de mieux tablir un avis sur les produits forwards, il est important de prsenter leurs
avis suivant trois cas63. Dabords, le report des allocations (transfert des actifs et leur
paiement) aprs conclusion du contrat de vente sous un produit forward est tolr. Ensuite, la
vente des actifs avant chance, il est certain que la vente de ce qui nest pas en possession du
vendeur est prohibe par la Charia, mais dans le cas dun forward si les actifs sont en la
possession du vendeur ce type de contrat est alors tolr. Enfin, le report du vendeur ou de
lacheteur de sa position une liquidation future, en contrepartie dune prime, est prohib, car
il sagit dun riba de report (riba anassia)64.
62
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63
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64
Transfert des actifs la signature du contrat avec paiement diffr (opration inverse du salam)
65
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Page | 173
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
pratiquent sur les marchs financiers (la bourse) sont prohibs, car une personne procde la
vente de ce quelle ne dtient pas, selon quelle rachtera plus tard afin de le transmettre la
date prvue, et ceci est interdit par la Charia. ; nous constatons que la prohibition porte sur
les contrats forwards bases sur la vente dcouvert, ce qui ne peut tre gnralis sur toutes
les autres pratiques des forwards. Encore, des alternatives aux produits forwards peuvent tre
proposes afin dviter toute polmique ou nuance, telles que ladoption des contrats salam,
des contrats istisn et la vente dite anassia .
1-2-2/Les futures
Il existe plusieurs types de contrats futures, cest alors que nous prsenterons lavis des
scholars sur les principaux contrats futures66 :
- Les futures de marchandises : ce type de contrat est un contrat prohib par la Charia
et ce, suivant la dclaration finale du colloque portant sur les marchs financiers du
point de vue islamique, tenu du 20 au 25 novembre 1989 Rabat et la dcision de
lAcadmie du Fiqh de la Ligue Islamique Mondiale lors de sa septime session tenue
du 9 au 14 mai 1992 Djeddah, et cest galement lavis dautres spcialistes en
finance islamiques tels que Ali Qara Daghi et Mohammed Taqi Othmani. Cette avis
porte sur le fait quil y a un paiement et une livraison diffrs dans le mme contrat
(vente de dette par dette), mais galement la prsence du riba dans ce type de contrat
(riba anassia sur les contrats portant sur lor et largent, car ils sont considrs comme
de la monnaie) ;
- Les futures des actifs financiers : les futures des actions et des crances sont prohibs,
car il y a vente de dette par dette, le recours aux ventes dcouvert, ainsi pour le fait
que les crances (obligations et bons de trsor) portent sur le riba. Les contrats futures
sur les indices boursiers sont galement prohibs, car ces indices ne sont pas
considrs comme des actifs tangibles ou financiers. Cette prohibition trouve son
origine dans la dcision de lAcadmie du Fiqh de la Ligue Islamique Mondiale lors
de sa septime session tenue Djeddah du 9 au 14 mai 1992;
66
.95-88 <=# 1
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Page | 174
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
- Les futures des devises : ce types de contrat est galement prohib par la Charia, car il
porte sur la vente de dette par dette, mais galement sur le riba anassia. Cette
prohibition est issue de la dcision de lAcadmie du Fiqh de la Ligue Islamique
Mondiale, durant sa septime session tenue Djeddah du 9 au 14 mai 1992 et sa
treizime session tenue la Mecque le 9 fvrier 1992.
La prohibition de tout type de contrat future peut tre sujette dventuelles recherches
dalternatives islamiques, tel est le cas pour les contrats salam dans le cas des futures de
marchandises, ou autres types dinstruments qui pourront tre envisageables cet effet.
Outre les produits drivs, il existe des oprations et des instruments de la finance
conventionnelle qui font dbat entre les spcialistes de la finance islamique et les
jurisconsultes, tels que la spculation, la vente dcouvert, etc.
La spculation est une des oprations trs souvent condamne et considre comme
prohibe, pourtant lavis des spcialistes ne fait pas lunanimit. Quant au tawarrouq, celui-ci
ne connat pas de terme quivalent dans la langue franaise et reprsente une opration o le
paiement et la livraison sont terme.
2-1-1/La spculation
La spculation est trs souvent dsigne par le terme moudaraba en finance islamique,
ce effet, il est important de reprendre la dfinition de ce terme et de comprendre son
interprtation en terme de spculation afin dviter toutes nuances avec la moudaraba en tant
quinstrument de participation (prsent dans la premire section de ce chapitre).
La moudaraba peut tre dfinie comme tant une estimation des possibilits de gain afin
des les saisir et les probabilits de perte afin de les viter , ou encore comme tant une
Page | 175
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
opration dachat et de vente non en vue de recevoir des dividendes ou des bnfices issus des
actifs, mais dans le but de rcolter des gains rsultants des diffrences naturelles des prix,
cest--dire des plus-values . Une autre dfinition peut tre prsente, o la moudaraba est
dfinie comme tant une opration dachet ou de vente, suivie dune opration inverse,
exerce par des personnes sous la base dinformations, dans le but de bnficier des
diffrences naturelles des prix des actifs, quils soient des titres ou des marchandises, afin de
rcolter des gains .67
De ces dfinitions, la moudraba est considre comme une activit commerciale (dachat et
de vente) exerce suivant des informations et des donnes des marchs. Ainsi, toute
transaction alatoire est considre comme un jeu de hasard (gamling) et est donc prohibe
par la Charia (activit base sur le maysir). Ainsi, en prenant en considration la moudaraba
comme une activit dachat et de vente afin de gnrer un profit, celle-ci ne reste pas loin de
la dfinition linguistique du terme : daraba/ yadribu/ darban ; qui signifie le commerce ou
la recherche du gagne-pain. De cette dfinition linguistique, lAcadmie de la langue arabe
du Caire a approuv que la moudaraba en conomie dsigne une opration dachat ou de
vente exerce par des personne spcialises afin de bnficier des diffrences des prix. 68
67
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674-672 2004
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Page | 176
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
2-1-2/Le tawarrouq
Lavis des jurisconsultes quant la pratique du tawarouq est suivant sa typologie. En effet
il existe deux types de tawarouq exerc de nos jours, savoir le tawarouq individuel et le
tawarouq bancaire :
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Page | 177
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
pratique du tawarouq individuel est une pratique tolre par la Charia et que seule la
pratique dayina soit prohibe ;
La pratique du tawarouq bancaire pourrait tre revue afin dessayer dtablir une
transformation de celle-ci en tawarouq individuelle travers la signature dun contrat wakala
entre la banque et son client ; ainsi, la banque sera en mesure dexercer la titrisation au nom
de son client, tout en restant loin de la pratique dayina. Une autre possibilit peut tre
propose, consistant ce quil y ait plusieurs contrats distincts au lieu dun seul contrat entre
la banque et son client ; un contrat mourabaha assorti dun ordre dachat et un contrat wakala
pour la revente des actifs ( une personne autre que le premier vendeur).
Il existe sur les marchs financiers deux autres types doprations spots. Dans le premier
type, lacheteur ne dtient pas la somme total de la valeur des actifs, il sagit de lachat avec
72
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Page | 178
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
marge. Dans le second type, le vendeur ne dtient pas la totalit des actifs vendre, il sagit
de la vente dcouvert.
Lachat sur marge73 est un instrument trs utilis sur les marchs financiers. Il consiste ce
quun investisseur achte des actions payables en partie par ses fonds propres et lautre partie
travers un prt soit dune institution financire ou bancaire, soit au prs des maisons de
courtage.
Lavis des jurisconsultes quant la vente avec marge reste encore en cours de dbats ;
nanmoins il y a unanimit ce que les prts avec intrt soient prohibs par la Charia. Au
fait, les dbats portent particulirement sur les prts faisant recours aux maisons de courtages.
Lavis des jurisconsultes porte sur plusieurs cas, principalement74 :
- 1er cas : le courtier vend les actifs financiers linvestisseur. A cet effet, trois
possibilits sont possibles. Dabord, le courtier peut exiger que linvestisseur fasse son
emprunt (pour le payement de ces actifs) son niveau, ainsi lopration est interdite
car, il y a combinaison entre une vente et un prt en un contrat unique. Puis, que la
vente soit avec un prix diffr, galement lopration est interdite car, il y a double
vente en un contrat unique. Enfin, que les actifs vendus soient ports comme gages au
niveau du courtier, dans ce cas lopration est autorise car, la vente gage est
approuve en islam et le courtier peut bnficier des profits issus de ces actifs.
- 2me cas : linvestisseur fait recours au prt. Deux possibilits se prsentent cet effet.
Soit le prt est avec intrt, dans ce cas lopration est interdite, car elle porte sur le
riba. Soit le prt est sans intrt, dans ce cas lopration est autorise (opration rare
sur un march financier, mais possible si linvestisseur ne fasse pas appel aux
institutions financires et bancaires ni aux maisons de courtage ; mais fait recours au
qard hassan, par exemple).
73
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Page | 179
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
- 3me cas : le prt est sans intrt mais linstitution ou le courtier exige quelle (il) soit
intermdiaire dans lopration dachat/vente des actifs contre une commission payable
par linvestisseur. Dans ce cas les avis ne sont pas unanimes, il y a en effet ceux qui
interdisent ce type dopration considrant que tout prt engendrant un profit
quelconque est considr comme riba, et il y a galement une combinaison entre un
prt et un courtage ; et il y a ceux qui considrent que la commission nest pas prise
comme tant un surplus au prt mais une rmunration pour linstitution/courtier et
que lopration de courtage est indpendante du prt.
Selon le Dr Mira Hamed75, lachat avec marge peut tre effectu en finance islamique
travers lutilisation de la mourabaha. La principale diffrence entre cette alternative et
linstrument traditionnelle outre linterdiction du riba, est la rmunration de lintermdiaire
qui sera dans ce cas un oprateur de la mourabaha assortie dun ordre dachat (tout en
respectant les conditions dtablissement dune mourabaha).
Notre avis rest partag avec la proposition du Dr Mira, car effectivement les institutions
financires et bancaires ainsi que les maisons de courtage peuvent procder lachat de ces
actifs suite une demande de linvestisseur et les lui revendre avec une marge bnficiaire
sous un contrat de mourabaha assortie dun ordre dachat, ainsi la rmunration de
linstitution sera la diffrence entre son prix dachat et son prix de vente des actifs.
La vente dcouvert est une opration trs rpondue sur les marchs financiers, elle est
dfinie comme une vente qui sexerce lorsquune personne vend des actions quelle ne
dtient pas encore dans lespoir de les racheter un prix infrieur afin dobtenir une plus-
value. 76
75
j#2 1 "fg= @g#2 T\ 1 0 TCW 0= C eN5
# "e# i\
.2011/05/17 11858
76
Battalio. R, Mehran. H and Schultz. P; Market Declines: Is Banning Short Selling the Solution? ;
Federal Reserve Bank of New York; Staff Report no. 518; September 2011; p1.
Page | 180
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Lavis des jurisconsultes sur cette opration porte sur deux situations, selon que la vente
soit faite avant ou aprs lemprunt des actions par linvestisseur (auprs de son courtier ou
autres personnes). Nous prsenterons ces situations comme suit77 :
- 2me situation vente dcouvert aprs lemprunt des actions : dans une telle
situation, il est dabord important de connaitre la position de la Charia quant
lemprunt dactions ; ce sujet il y a divergences entre les avis des jurisconsultes et ce,
suivant la natures des actions des socits, quil faudrait bien dterminer (montaires,
tangibles, dettes, etc).
Nanmoins, lavis des jurisconsultes est unanime quant la vente dcouvert aprs
lemprunt des actions au prs du courtier soit prohibe, car il sagit dans ce cas dune
combinaison entre un prt et un courtage (une vente dans cette situation) dans un seul
contrat (contrat interdit par la Charia) ; le mme avis est consenti lorsque les actions
sont des gages au niveau du courtier, car il sagit dans ce cas, dune utilisation de titres
sans autorisation de leurs propritaires.
Pour ce qui est de lun emprunt auprs dune tierce personne, la vente dcouvert est
tolre suivant lavis qui tolre la vente dactions emprunts (le cas contraire est
juste).
77
777-750 <=# 1
#
= `# =
Page | 181
Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
non autorise par la Charia. Quant la vente dcouvert aprs emprunt des actions, cette
situation reste encore sujette de dbat entre les spcialistes financiers et religieux. Une autre
situation devrait tre aborde qui portera sur la vente dcouvert avec lautorisation des
propritaires des actions empruntes . Egalement, une alternative financire islamique
pourrait tre propose, pouvant porter sur la moudaraba entre le propritaire dactions et les
spculateurs. En effet, les propritaires dactions seront dans ce cas les porteurs de capitaux
(arbab el-mal) et les spculateurs (moudaribin) qui participeront avec leur travail sur les
marchs financiers; et il y aura bien videment partage des pertes et profits et de la prise de
risque.
78
Hakm ibn Hizm est venu dire au Prophte : O Messager de Dieu, quelqu'un vient me proposer
de m'acheter ce que je ne possde pas. Puis-je le lui vendre et me le procurer ensuite sur le march ?
Ne vends pas ce qui n'est pas en ta possession, rpondit le Prophte (rapport par at-Tirmidh, n
1232, Ab Dod, n 3503, Anissai n 4617, Ibn Madjih n 2187 et Ahmed n 15385).
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Chapitre 4 : Les intervenants dans la finance islamique
Conclusion
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Chapitre 5 :
Introduction
Bien que la finance islamique ait commenc dans une petite communaut musulmane
travers lexercice de quelques oprations financire, aujourdhui cette finance est une
industrie mondiale qui ne cesse de prendre de lampleur et connatre de plus en plus
dinnovation financire. Dailleurs, en 2008, lInstitut Islamique pour la Recherche et la
Formation de la Banque Islamique de Dveloppement (BID), avait charg une quipe
scientifique spcialise qui a pu extraire 1357 instruments financiers de 14 rfrences
doctrinales des quatre coles juridiques islamiques1 .
Il sagit galement dune finance stable, thique et socialement responsable, qui arrive
imposer sa performance dans un environnement qui prsente plusieurs dfaillances, plusieurs
risques et une multitude de dfis relever. En effet, si la crise financire de 2007 a men le
systme financier conventionnel dans une situation de remise en cause de ses fondements et
ses pratiques, la finance islamique na connu que certain effets indirects de cette crise et a
mme pu en bnficier de celle-ci. Elle montre une intervention dynamique dans plusieurs
secteurs dactivits (tels que le financement de projets, le financement du commerce extrieur
et le dveloppement socio-conomique). De nos jours, la finance islamique est considre
comme la finance thique recherche qui pourrait stabiliser et rformer le systme financier
mondial.
1
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.18-16 2008 ) ", $
Page | 185
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Dans sa dfinition globale, la libralisation financire dsigne les procdures prises par les
tats afin de rduire et/ou abolir certaines restrictions quant au fonctionnement du systme
financier, notamment travers la rgle dite des 3D et de la privatisation2. Dans un
contexte de drglementation, plusieurs instruments financiers conventionnels sont ns, mais
galement islamiques, avec la naissance de la mourabaha, de la moucharaka,arriv aux
sukuk qui reprsentent de nos jours linstrument majeur de cette industrie. Le
2
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.3 2009 &; 21-20 &CD# E,-6 &*B "
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
La religion musulmane, qui prne la proprit et la libre entreprise, a pu tre invoque pour
drglementer, privatiser ou rduire l'importance des services publics. En tmoignent les
politiques conomiques trs nolibrales de certaines municipalits islamistes au Liban, au
Maroc, ou encore en Turquie. Egalement, les excs de la finance mondiale dus la
libralisation des flux de capitaux, ainsi que les crises financires ont incit les classes
moyennes dans certains pays musulmans, mais aussi ailleurs, se tourner vers des produits
prsents comme thiques, comportant un rfrent moral, et aussi moins risqus.4
Aujourd'hui, la finance islamique constitue donc une finance de plus en plus mondialise et
ouverte aux non musulmans. Avec la mondialisation conomique et financire et
l'engouement pour la finance thique et durable, les occidentaux s'intressent la finance
islamique et contribuent mme son dveloppement en dehors de ses frontires naturelles,
celles des pays d'islam.
Le capitalisme qui peut tre dfini comme tant un systme de production dont les
fondements sont l'entreprise prive et la libert du march. Il s'agit d'un ensemble d'lments
solidaires dont les relations permettent la production, la rpartition et la consommation des
richesses indispensables la vie d'une collectivit humaine. Le capitalisme est la fois un
systme conomique, mais aussi un type d'organisation sociale. C'est aujourd'hui le systme
conomique dominant dans le monde, qui est l'origine du phnomne de mondialisation , et
est caractris par : la proprit prive des moyens de production, la division du travail,
3
Blin Patrick ; Islam, thique et capitalisme lheure de la globalisation financire : lhypothse
dune troisime voie islamique en dbat ; Institut dtude Politiques de Lyon ; France ; Septembre
2012 ; p 50-53.
4
Idem; p 53-56.
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
l'existence d'un march qui permet la rgulation de l'activit conomique, l'objectif d'un profit
individuel pour les propritaires du capital et la sparation entre le capital et le travail.5
Tout comme dans le capitalisme, lislam nest pas lencontre de la recherche du profit, au
contraire celui-ci nimpose pas de limite maximale la valeur des profits ou mme des prix
des biens, car cela dpond de loffre et la demande, ainsi que la ngociation sur les marchs.
Nanmoins, dans un cas de distorsion de march et de thsaurisation, le contrleur de ltat
peut procder une confiscation des biens thsauriss afin de les revendre un prix infrieur,
dont le capital sera retourn au propritaire des biens et que les profits gnrs seront
distribuer en aumne. Ajouter cela, quen islam lenrichissement individuel nest pas
prohib, et que seul le payement de la zakat soit considr comme imposition de la richesse6.
Une autre caractristique capitaliste que la religion musulmane ninterdise pas est, le
rapport salarial. En effet, dans un cadre dentreprenariat, il existe bien une hirarchie, une
division du travail et une ingalit des revenus ; ce qui ne va pas lencontre de la Charia.
Egalement, la proprit priv est approuve en islam, et dans un cadre conomique cela sous-
entend la proprit prive des moyens de production (terrains, btiments, machines, etc),
condition que ces derniers soient utiliss dans le respect de la Charia ; en voici donc une
autre caractristique du capitalisme. Le libre-change, la concurrence et lautorgulation des
marchs sont des lments de lconomie qui existent en conomie islamique depuis le temps
du prophte (SAWS), et dans lequel lintervention de ltat doit tre minimale7.
De ce fait, nous constatons bien que lislam ne soppose pas aux pratiques du capitalisme,
dans le cas o ceux-ci soient exerces suivant les principes de la Charia et dans un cadre
socialement responsable. Ainsi, pour revenir la finance islamique, nous pouvons donc
dduire que sen est une finance qui peut parfaitement tre une partie prenante du capitalisme
mondial.
5
http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/capitalisme/30530 (consult le 11/10/2013 23:50)
6
izaka Murat ; Islamic capitalism and finance : Origins, evolution and the future ; Edward
Elgar Publishing; UK; 2011; P 10- 13
7
Idem; P 13- 17
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Ces dernires annes, le Bahren8 est rapidement devenu un leader mondial dans la finance
islamique, en jouant l'hte de la plus grande concentration d'institutions financires islamiques
dans le Moyen-Orient. Actuellement, il ya sept compagnies takaful et deux socits re-
takaful qui oprent dans le Royaume. En outre, le Bahren est le premier march des sukuk, y
compris les sukuk du gouvernement court terme ainsi que les titres de leasing. La croissance
de la finance islamique dans le royaume est remarquable. Le total des actifs financiers
islamique est pass de 1,9 milliards de dollars en 2000 25,4 milliards de dollars en aout
2012 ; et la part de march des banques islamiques est passe de 1,8% du total des actifs
bancaires en 2000 13,3% en aot 2012.
8
http://www.cbb.gov.bh/page-p-islamic_finance.htm (consult le 24/10/2013 21:00)
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Londres fourni des services financiers islamiques9, depuis 1980 mme si ce nest que
durant ces dernires annes que ces services ont commenc gnrer des profits importants.
Lune des plus importantes caractristiques ayant contribu positionner Londres comme
tant le centre ouest de la finance islamique est la politique gouvernementale destine
largir le march des produits islamiques et les institutions financires conformes la Charia,
ainsi que louverture de fentres islamiques dans les institutions financires conventionnelles.
En effet, depuis 2003, la politique gouvernementale a permit la cration dun cadre fiscal et
rglementaire favorable au Royaume-Uni pour la finance islamique ; tel est le cas en 2003
avec :
Les sukuk ont galement leur place au Royaume-Uni, notamment la City, principalement
suite lannonce du gouvernement au 21 janvier 2010 son intention dintroduire des mesures
rglementaires et de suppression des obstacles quant lmission des sukuk et de rduire les
cots juridiques pour ces types dinvestissements.
Bien que le Bahren et Londres soient les principales places financires islamiques au
monde, dautres places rgionales viennent les concurrencer dans la position mondiale,
savoir la Malaisie et Duba.
La Malaisie a gagn en importance ces dernires annes, avec Kuala Lumpur dj tabli
comme un centre financier islamique domestique, et Labuan est aspirant devenir un centre
financier islamique offshore. La stratgie adopte par la Malaisie est de dvelopper un
systme financier islamique complet (march montaire islamique, march financier
islamique, normes islamiques de gouvernances et de comptabilit, etc); puis par la
dtermination de segments financiers pertinents pour soutenir lexpansion des activits de la
finance islamique.10
Les progrs significatifs accomplis par le systme financier islamique national ont ouvert
la voie de son intgration dans le march mondial. Dans le plan directeur pour le secteur
financier, la finance islamique a t identifie comme une activit de niche pour le centre
international offshore de Labuan. Ce dernier complte le march financier islamique dans
l'mission et la cotation d'instruments financiers islamiques libells en devises trangres,
10
Hassan M. Kabir and Lewis Mervyn. K; Handbook of Islamic finance ; Edward Elgar Publishing
Limited; UK; 2007; p 391-395.
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
ainsi que dans l'tablissement de liens avec d'autres centres financiers islamiques pour tendre
la porte mondiale de la finance islamique11. Parmi les initiatives du gouvernement malaisien
dans cette dmarche de faire du pays un centre islamique financier mondial 12 :
Avec sa cration, en 1975, de la premire banque islamique Dubai Islamic Bank (dont
la position tait en haut du classement mondial des banques islamiques, en 2012), Dubai
envisage de devenir le leader mondial de lconomie et de la finance islamiques. En effet, le
09 janvier 2013, Cheikh Mohammed Bin Rachid Al Maktoum, vice-prsident et premier
ministre des Emirats Arabes Unis et souverain de Duba, a annonc son intention de mettre en
place une plateforme intgre pour une conomie islamique et un dveloppement dun
systme Charia- compatible, dont Dubai serait la capitale dici 2016. Avec un objectif
duniformisation et de rgulation des produits, des services et pratiques lis lconomie
11
Hassan M. Kabir and Lewis Mervyn. K; op.cit; p 396-397.
12
Malaysia, asias islamic finance hub ; Price Waterehouse Cooper ; Malaysia ; 2008 ; p 14-21.
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
islamique; le projet implique toutes les composantes des pratiques conomiques : sukuk,
assurances, lgislation, industrie alimentaire et standards de management13.
Parmi les plans tablis par le gouvernement, pour permettre Duba de devenir la capitale
de la finance islamique, louverture en juillet 2013, du Dubai Center for Islamic Banking and
Finance . Il sagit dune initiative conjointe soutenue par le gouvernement et la Hamdan Bin
Mohammed e-University. Le nouveau centre apportera son soutien l'initiative de trois
programmes acadmiques sur : le dveloppement des ressources humaines, la recherche
scientifique et le service communautaire. Le centre offre plusieurs services, tels que des cours
en anglais et en arabe fournis au sein du HBMeU Cloud Campus, des sminaires pour les
professionnels, les entreprises et les tablissements d'enseignement, etc.14 Depuis le
lancement de cette initiative par le gouvernement de Duba, le nombre des sukuk mis et
inscrits a connu une hausse, avec 15 nouveaux sukuk (dont cinq sur le march financier de
Dubai (DFM) et 10 sur le NASDAQ Dubai) 15.
Les causes de la crise financire de 2007 peuvent tre analyses du point de vue de la
finance islamique. Il serait galement important de connaitre quelles taient les consquences
de cette crise sur la finance islamique.
13
http://fr.financialislam.com/1/post/2013/01/duba-future-capitale-de-lconomie-islamique.html
(consult le 20/10/2013 22:50)
14
http://www.emirates247.com/news/government/dubai-center-for-islamic-banking-and-finance-
launched-2013-07-25-1.515462 (consult le 21/10/2013 22:30)
15
http://www.oxfordbusinessgroup.com/economic_updates/dubai-focuses-islamic-finance-part-its-
economic-diversification-strategy (consult le 21/10/2013 22:45)
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
- Les points communs entre les deux finances sont dans le fait que la crise soit lie
des prts excessifs, laugmentation de la pratique de la spculation (augmentant
ainsi les niveaux de risque) et la mise en place de produits drivs complexes et
risque trs lev, ajouter cela labsence dthique dans les pratiques financires ;
- Les points de convergences entre les deux finances sont lis lorigine de
lexcessivit des prts. Selon la finance conventionnelle, ceci est reli au
dysfonctionnement du mcanisme de stabilit de linflation et aux besoins de
fonds propres (limitant ainsi la capacit de prts des banques). Alors que la
finance islamique considre que lorigine des prts excessifs soit lie la pratique
de lintrt et de la titrisation.
16
Salad Addawe ; What are the impacts of the global financial crisis on Islamic banking system and
how Islamic bank spared from the crisis? ; Department of Accounting-Aalto University; Australlia;
2012; p34-36.
17
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Depuis le dclenchement de la crise en 2007, plusieurs tudes ont attest que la finance
islamique na pas t directement affecte par les retombs de la crise et cela revient au fait
que cette finance napprouve pas la pratique de lintrt, de la titrisation bancaire, de la
majorit des produit drivs, de la vente dcouvert, lachat sur marge en utilisant des effets
de leviers assez levs, de la planche billet et que celle-ci applique le principe de partage des
pertes et profits ainsi quune double gouvernance (administrative et religieuse)18 .
- La baisse des valeurs boursires mondiales entrain une perte de lindice Dow
Jones Islamic Titans Index environ 7.39% de sa valeur ;
18
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19
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
La crise financire na pas eu uniquement un impact ngatif sur la finance islamique, mais
galement un impact positif. En effet, suite la crise, des rapatriements de capitaux des tats-
Unis vers les pays du Golf ont t enregistrs pour tre placs principalement dans des
banques islamiques. La finance islamique est depuis la crise, considre comme la finance
thique et moindre risque recherche, incitant ainsi les agents conomiques aller vers cette
industrie, ce qui avait pour consquence laugmentation du volume des actifs financiers
islamiques. Egalement, la crise a permis davoir un grand effet mdiatique sur la finance
islamique, lui permettant une meilleure vulgarisation auprs du grand public et une incitation
aux dbats et la recherche auprs des spcialistes20
Plusieurs institutions financires ont approuv que les institutions financires islamiques
taient les moins touchs par la crise financire de 2007, tel que le FMI, la Banque Mondiale,
Merrill Lynch et le Dow Jones Islamic Indexe, de fait de sa solidit qui lui a permis dtre une
finance stable.21
Une tude22 a t faite sur un chantillon dinstitutions bancaires islamiques (Al Rajhi
Bank of Saudi-Arabia, Qatar Islamic Bank, Faisal Islamic Bank of Sudan et Islamic
International Arab Bank of Jordan) durant la priode allant de 2004 2009, afin de dterminer
le taux de croissance de ces institutions travers la slection de certaines des principales
oprations financires de ces institutions (actifs=A, financement et investissement=B,
20
2012/12/22 "
" X B "> [K&' *\
http://iraqieconomists.net
21
International Monetary Fund; Regional Economic Outlook: Middle East and Central Asia ;
Washington; October 2009; p11.
22
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19-11 &'$` X ;&
Page | 196
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
passifs=C, capitaux propres=D et dpts=E), dans le but est de montrer si durant la crise
financire de 2007, les IFIs ont perdu de leur croissance ou pas. Les rsultats de ltude (ayant
comme anne de base, lanne 2004) se prsentent dans le tableau N12.
Tableau N12: Evolution des taux de croissance (2004-2009) des IFIs chantillons
de ltude
2004 2005 2006 2007 2008 2009 Taux moyen
(Anne de base) % % % % % % de croissance
Al Rajhi Bank of Saudi-Arabia (en millions de riyal)
A 77855 100 122.0 135.1 160.4 211.8 219.2 158.0
B 64772 100 123.7 138.2 161.9 219.6 234.0 162.9
C 67670 100 120.5 125.6 149.6 203.7 209.8 151.5
D 10185 100 132.2 198.1 231.7 265.4 282.1 201.5
E 60914 100 115.0 120.4 147.2 191.4 197.8 145.3
Qatar Islamic Bank (en millions de riyal)
A 7742 100 123.3 192.3 275.5 433.2 507.2 271.9
B 5341 100 142.0 189.1 297.3 470.9 511.1 285.0
C 1723 100 159.3 240.3 509.1 667.1 791.7 411.2
D 1497 100 140.0 283.6 309.2 477.1 601.5 318.5
E 5817 100 118.0 151.0 209.7 285.2 350.0 202.3
Faisal Islamic Bank of Sudan (en millions de livres)
A 2911 100 149.9 246.3 254.1 532.2 835.4 352.9
B 1370 100 182.4 326.2 483.2 827.7 1362.7 547.0
C 2483 100 144.5 251.7 372.3 572.2 902.3 390.5
D 4290 100 180.8 144.0 262.9 319.5 445.9 242.1
E 2080 100 149.0 259.6 371.6 572.5 919.4 395.3
Islamic International Arab Bank of Jordan (en million de dinars)
A 402 100 97.2 142.9 147.6 225.3 258.7 161.9
B 210 100 101.1 155.2 168.6 276.6 442.8 207.3
C 181 100 93.1 126.0 123.3 251.4 227.3 153.5
D 50 100 108.8 124.6 147.0 183.0 233.4 149.4
E 331 100 109.9 163.3 179.6 200.8 369.2 187.1
Source: & &B"_ >& $ JK <& . T# . Q .*
19-11 &'R `X ;
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Du tableau N12, nous pouvons constater que la valeur des principales oprations des IFIs
de lchantillon ont connu une volution croissante durant la priode allant de 2004 2009, et
ce mme durant la crise financire de 2007 et des deux annes qui lui succdent, o limpact
de la crise tait fort sur le systme financier international (voir mme sur toute lconomie
mondiale). Ces IFIs ont continu de prsenter des rsultats positifs et croissants, montrant
ainsi, que malgr les quelques consquences ngatives ayant touch la finance islamique,
celle-ci sest montre dune meilleure rsistance aux retombs de cette crise et dune
meilleure stabilit. En effet, travers les rsultats de ltude ports sur le tableau N10, les
donnes (reprsentes galement en graphes pour une meilleure illustration dans lannexe
N11) nous montrent que:
- Al Rajhi Bank of Saudi-Arabia a connu une croissance de 158% des actifs, de 162.9%
de financement et investissement, de 151.5% des passifs, de 201.5% de capitaux
propres et de 145.3% des dpts ;
- Qatar Islamic Bank a connu une croissance de 271.9% des actifs, de 285% de
financement et dinvestissement, de 411.2% des passifs, de 318.5% des capitaux
propres et de 202.3% des dpts ;
- Faisal Islamic Bank of Sudan a connu une croissance de 352.9 des actifs, de 547% de
financement et investissement, de 390.5% des passifs, de 242.1% des capitaux propres
et 395.3% des dpts ;
- Islamic International Arab Bank of Jordan a connu une croissance de 161.9% des
actifs, 207.3% de financement et investissement, 153.5% des passifs, de 149.4% des
capitaux propres et 187.1% des dpts.
La finance islamique trouve sa solidit et sa stabilit dans ses piliers fonds sur les
enseignements de la Charia et dans sa double gouvernance (administrative et religieuse),
travers desquels nous pouvons dduire les principaux lments ayant contribus cette
stabilit et sa rsistance face linstabilit du SFI ; notamment, la crise financire de 2007.
Ces lments se rsument comme suit23 :
23
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Page | 198
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
- La finance islamique est une finance base sur lthique, que tout agent conomique
se doit de respecter et dappliquer ;
- La finance islamique est base sur le principe de partage des pertes et des profits et le
principe de partage des risques ;
- Lutilisation des prts avec intrt est une pratique interdite en finance islamique (une
des pratiques ayant dclench la crise) ;
- Linterdiction de la quasi-totalit des produits drivs en finance islamique (autre
facteur dclencheur de la crise) ;
- En finance islamique, les oprations de vente de la dette par dette et de titrisation
bancaires sont interdites (encore une des causes de la crise financire de 2007) ;
- Les oprations spots sont dautres oprations interdites en finance islamique (une autre
cause de la crise financire de 2007).
La finance islamique est une finance qui a galement fait ses preuves dans le financement
de projets, travers ladoption dinstruments et techniques de financement inspirs de la
finance conventionnelle, et dans le financement du commerce extrieur.
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Le BOT (Build Operate Transfert)24 est une forme de financement de projet travers un
accord entre une socit prive et un organisme gouvernemental. Laccord engage lentreprise
prive construire une infrastructure et lexploiter pour une priode donne, puis
transfrer la proprit lorganisme. Il existe une panoplie de formes de financement de
projets relatives au BOT: BOOT (Build Own Operate Transfer), BOO (Build Own Operate),
BLT (Build Lease Transfer), DBFO (Design Build Finance Operate), DBOT (Design Build
Operate Transfer) et DCMF (Design Construct Manage Finance).
24
Markom Ruzian and others; The current practices of Islamic Build Operate Transfer (BOT)
financing contracts: a legal analysis; Pertanika J. Soc. Sc & Hum. Vol 20 (s); University Putra
Malaysia Press; 2012; p 73-85.
Page | 200
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Les opportunits dont pourrait bnficier un pays, travers lutilisation du BOT islamique
dans le financement de projets dinfrastructures sont multiples, tels que25 :
- Lefficacit des entreprises prives permet de fournir un projet moindre cot et dans
les dlais;
- Les entreprises prives sont plus innovantes dans le choix des phases de conception et
dexploitation dun projet ;
- Le secteur priv investi directement dans le dveloppement des infrastructures,
rduisant ainsi la dette publique ;
- Le BOT cre des occasions daffaires pour le secteur priv local et des possibilits
demploi, mais il permet galement dattirer les investisseurs directs trangers ;
- Le BOT facilite le transfert de la technologie en accueillant des entrepreneurs
internationaux dans le pays.
Pour le financement des projets dinfrastructures de diffrents secteurs, plusieurs pays ont
eu recours au BOT islamique, linstar de la Malaisie, comme nous pouvons le constater
travers le tableau N13.
Le capital-investissement (private equity, en anglais) est dfini selon Mike Wright comme
tant linvestissement, long terme, ralis par des investisseurs professionnels dans les
25
Sudki M.Jad ; Build Operate and Transfer (BOT) project development system in Saudi-Arabia ;
King Fahd University of Petroleum and Minerals; January 2005 ; p6.
Page | 201
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
fonds propres des firmes non cotes, en contrepartie dun gain en capital alatoire complt
par un rendement en dividendes 26. Le capital-investissement se dcline de plusieurs formes,
parmi lesquels : le capital-risque et le capital-dveloppement. Le capital-risque (venture
capital, en anglais) est une activit financire par laquelle des investisseurs apportent du
capital, leurs rseaux et expriences la cration et aux premires phases de dveloppement
dune entreprise innovante fort potentiel. Quant au capital-dveloppement (growth capital,
en anglais), il est relatif aux entreprises ayant franchi le stade du capital-risque et qui ont un
besoin de financement afin de supporter et acclrer leur croissance.27
A travers les contrats moucharaka, moudaraba et wakala, dans le cadre du financement par
capital-investissement, les banques islamiques peuvent constituer des groupes de managers
qualifis, qui par leur expertise et leur savoir faire, par la pertinence de leurs analyses des
business plans proposs par les investisseurs et des opportunits offertes par le march,
permettront un meilleur choix de projets prometteurs. Ceci est galement profitable pour les
nouveaux investisseurs ou ceux qui recherchent dvelopper leurs entreprises, et ce en
bnficiant de lexpertise et de la rputation de la banque pour mener bien leurs projets30.
Pour ce qui est des projets de construction, de fabrication et de technologie, les contrats
istisn sont les plus adapts pour intervenir dans le capital-investissement. Pour mener bien
ce type de projet et limiter les risques qui leurs sont lis, les banques islamiques peuvent
mettre en place des units spcialises distisn et des experts qui superviseront
laccomplissement des obligations relatifs aux contrats. Quant au contrat salam, celui-ci
26
Wright Mike ; Le capital-investissement ; Revue franaises de gestion; 2002 ; p283.
27
Irrmann. G ; Le capital-investissement : source de dveloppement conomique ou colonialisme ?
Cas du Maghreb ; HEC Paris; septembre 2008; p12.
28
Nazneen Halim; Islamic private equity and venture capital: Still misunderstood? ; Islamic Finance
News Supplements; November 2012; p11-12.
29
Bennamara Sofia ; Finance islamique et capital-risque ; Universit Laval ; Qubec-Canada ; p
48-53
30
Idem; p 48-49.
Page | 202
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Le contrat de concession peut tre dfini comme tant une convention par laquelle un
commerant appel concessionnaire , met son entreprise de distribution au service dun
autre commerant ou industriel appel le concdant , afin dassurer la distribution de
produits. La distribution est assure exclusivement par le concessionnaire sur un territoire et
une priode dtermins et cela sous la surveillance du concdant32.
Le contrat de concession islamique serait dune opportunit pour un pays, que se soit dans
le secteur public ou dans le secteur priv. Dans le cas d'une concession de service public, une
entreprise prive conclu un contrat avec le gouvernement pour avoir le droit exclusif
d'exploiter, d'entretenir et d'effectuer des investissements dans un service public (comme un
systme d'approvisionnement en eau, dexploration ptrolire, de gestion administrative, etc)
pour un certain nombre d'annes. Dans le secteur priv, le contrat de concession peut tre
utilis dans les magasins dexploitation (automobiles, quipements, etc) ; mais galement
dans le domaine culturel et sportif (thtres, salles de cinma, club sportifs, etc), ou encore
court terme et trs court terme, tel est le cas des espaces promotionnel34.
31
Bennamara Sofia ; op.cit ; p 50-53.
32
http://www.murielle-cahen.com/publications/contrat-concession.aspp(consult le 11/07/2013
01:09)
33
- &
J> + D&",$ MX ",
T; &eR
.17-15 Q &; P
34
http://en.wikipedia.org/wiki/Concession_(contract) (consult le 11/07/2013 10 :30)
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Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Lautre secteur que la finance islamique est en mesure de financer est le commerce
extrieur et cela travers lutilisation de plusieurs instruments, trs souvent par le biais de la
banque. Pour ce faire, plusieurs instruments peuvent tre utiliss par les institutions financire
et bancaires islamiques.
Les instruments de la finance islamiques sont en mesure dapporter leur contribution dans
le financement du commerce extrieur. Ainsi, nous retrouvons les instruments participatifs et
les instruments dchange dans le financement des importations et des exportations35.
Pour le cas de la moudaraba, lIFI fait recours au crdit documentaire, par lequel lIFI
finance toute lopration dimportation et transmet les biens imports son client, puis ce
dernier se charge de la vente de ces biens. Les bnfices rsultant de cette opration seront
partags entre lIFI et son client, par contre seule lIFI supporte les pertes (autant que rab el-
mal).
35
.98 -86 2012 &CD# ; &P; ; B "BW # JX $ " &6
Page | 204
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
son nom des biens imports afin de les revendre son client importateur avec une plus-value.
La mourabah permet galement de financer une opration dexportation, et ce par
lacquisition de lIFI des biens exporter puis les revend avec bnfice son client
exportateur de ces biens.
LIFI utilise galement le salam dans le financement du commerce extrieur, travers deux
mthodes : soit par lacquisition de matires premires quelle mettra en vente sur le march
extrieur ou en change contre des produits finis (ou linverse : produits finis contre des
matires premires) ; soit par la vente par salam dquipements et machines de productions
aux entreprises nationales en contrepartie de produits industriels destins lexportation.
La finance islamique est une finance double volets : un volet conomique, qui cherche
crer des projets et de la richesse, promouvoir le commerce, crer de lemploi, etc ; et un volet
social, qui cherche lutter contre la pauvret, amliorer les conditions de vie de la
population, etc.
La zakat et le waqf sont deux instruments financiers islamiques qui sont dune importance
majeure dans le dveloppement socio-conomique dun pays et qui permettent de lutter contre
la pauvret.
37
: 7 "
T; :,
; & D " &_& #,$?
http://www.kantakji.org
Page | 206
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
La zakat
Augmentation de la
Augmentation du fond de demande de mains-
roulement court terme doeuvre
Augmentation des
ressources
(revenus+bnfices)
Source : Adapt de : 8 "
T; :,
; & D " &_& #,$?
http://www.kantakji.org
Page | 207
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Les fonds de zakat peuvent galement tre utiliss dans la cration des socits
dinvestissement, dont les actions seront les proprits des bnficiaires de la zakat, et ceci
travers lutilisation de plusieurs instruments financiers islamiques de financement de projet
(moucharaka, moudaraba, ijara et qard elhasan). Un contrat de moucharaka entre le fonds de
la zakat et le fonds du waqf, pour la cration dentreprises au profit des personnes pauvres
peut galement tre conclu.38
Pour le rle conomique et social de la zakat, des fonds de zakat ont t cres par certaines
institutions financires islamiques, telles que la Banque islamique de Duba et la Banque
Faisal islamique en Egypte. La gestion de ces fonds se fait par un comit spcialis et
indpendant et qui est rgi sous le contrle du Charia board39 .
Ladoption de la finance islamique par les institutions waqf a permis la cration dune
multitude de projets et le waqf est aujourdhui un moteur de dveloppement conomique et
social. Effectivement, le waqf permet le financement de projets dinvestissement permettant
ainsi la cration demploi et laugmentation de la production des biens et services ; le
financement dtablissements dordre public (coles, hpitaux, centres de culture et loisirs,
38
.12 i; jB& &_& #,$?
39
, j'& $ mC$ " > 6 J' "*&[ P 6
k
.328 2007 "R9
40
http://www.lescahiersdelislam.fr/L-institution-des-waqf-et-la-finance-islamique_a391.html (consult
le 31/12/2013 16:00)
41
2004 &CD# B "&CD# E? T6 ,X : X E? 9 " 6 D6 T;
.137
Page | 208
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
La Malaisie est lun des pays musulmans portant un grand intrt sur le waqf, notamment
sur les terres waqf . En effet, en 2000, 20.735,61hectares des terres sont au profit des
uvres caritatives, et lun des rcents investissements grande chelle de terres waqf en
Malaisie a t initi par le Conseil Religieux Islamique des Territoires Fdraux ,
collaboration avec Tabung Haji , TH Technologies Sdn. Bhd et la Bank Islam
Malaysia Berhad , impliquant un projet pour la construction d'un immeuble de 34 tages au
cot de RM151 millions.43 Le tableau N14, prsente la rpartition des terres waqf dans les
diffrents Etats de la Malaisie, en 2000.
Tableau N14: Rpartition des terres waqf dans les Etats de la Malaisie, en 2000
(en hectares)
42
http://irshad.gov.sd/pdf/doralwagif.pdf (consult le 31/10/2013 15:30)
43
Hasan. Z & Abdullah. M. N; The investment of waqf land as an instrument of muslims economic
development in Malaysia; International Conference on Endowments Investment; Dubai-UAE; 4-6th
February 2008; p 1-2.
Page | 209
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
44
http://www.marw.dz/index.php/2010-01-21-09-36-45/166-2010-02-16-16-28-19 (consult le
31/10/2013 15:40)
45
Banque Islamique de Dveloppement ; Document dorientation sur la rduction de la pauvret ;
Djeddah, Royaume dArabie Saoudite ; Avril 2007 ; p 9-10.
Page | 210
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
La BID vise maximiser son appui la rduction de la pauvret en tirant des leons des
expriences russies tout en prservant la caractristique purement islamique de son approche.
Elle encourage galement la coopration sud-sud travers lchange dexpriences entre les
pays et institutions membres de lOCI ainsi que dautres pays non membres. Deux thmes
fondamentaux dfinissent la substance des activits de rduction de la pauvret de la BID,
savoir 46 :
46
Banque Islamique de Dveloppement ; Document dorientation sur la rduction de la pauvret ;
op.cit ; p 12.
Page | 211
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
base sur laquelle reposeront ensuite la plupart des activits de rduction de la pauvret.
En matire dducation, la BID fera du financement des coles primaires sa priorit,
accompagne de programmes dalphabtisation intensive. Cependant, pour que
laction soit efficace, la banque mettra galement laccent sur les coles secondaires et
les universits et autres tablissements dtudes suprieures, et sur les centres de
formation professionnelle. Dans le secteur de la sant, le financement dunits de soins
de sant primaires demeurera une priorit absolue en faveur des pauvres. Les soins
prnataux et lradication des maladies y figurent en bonne place, mais des hpitaux
de quartier, rgionaux et spcialiss aussi seront financs. En outre, des programmes
dinformation du public seront multiplis, dans le cadre de la prvention des maladies.
Bien que les institutions bancaires islamiques (IBIs) ne puissent octroyer des crdits avec
taux dintrt, celles-ci utilisent le radq elhasan pour satisfaire certains besoins financiers de
sa clientle, en consacrant une somme dargent destine ses clients dmunis47. Du fait que
lactivit principale des IBIs soit le financement et linvestissement, le qard elhasan nest pas
considr comme une activit principale mais un service social, pour cela les IBIs ont
dtermin la destination de ces prts comme suit48 :
- Des prts court terme pour la clientle (qui peuvent tre dautres IBIs), afin de
satisfaire les besoins de financement temporaires, saisonniers ou urgents ;
- Des prts compensatoires, pour effectuer des services lis lIBI comme la garantie
des oprations bancaires et le crdit documentaire ;
- Des prts sociaux, pour le financement de la scolarit, des soins, des mariages, etc.
- Des prts productifs : destins au financement des activits dont le but est de gnrer
des profits (commerce, agriculture, pche, industrie, etc). Dans ce type de prts, lIBIs
47
"6 ) ", &Q (&> X,X C P* )$ "
R#
.346 2008
48
.346-345 i; jB&
R#
49
.121-120 1978 ;&99 , & " B6 " >& &; T R &6
Page | 212
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
octroie ces prts dans un cadre de moucharaka, qui est la fois pour la banque une
opration dinvestissement et une activit sociale ;
- Des prts la consommation : destins au financement des besoins de base de la
clientle (habillement, mdicaments, logements, scolarit, etc), dont seul le capital doit
tre rembours lIBI.
De ce fait, nous pouvons constater que le qard elhasan a un double rle dans la socit, un
rle conomique travers le financement de projets (cration dentreprises, financement
dquipement de production,), permettant ainsi la cration demploi ; et dun rle social
travers le financement de besoins de base des ncessiteux.
Lexistence des marchs financiers islamiques est dune grande importance, que cela soit
dans les pays musulmans ou non-musulmans, du fait de leur rle et de leur fonction. La
cration mme dun march financier unifi est une dmarche envisageable.
Le recours aux marchs financiers islamiques par les agents conomiques souhaitons
sappliquer la Charia quant leur oprations et transactions financires, peut revenir
plusieurs raisons, telles que50 :
50
;" Q& ,X ' R : $ *&[ P 6 $?
2006 8-6 &;
B "
X q M&" " Xd "6&'
.20
Page | 213
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Chaque pays est en mesure de crer un march financier islamique, notamment si celui-ci
dispose en son sein un nombre assez important dinstitutions financires islamique (tels que le
Bahren et le Kuwait), ou si celui-ci dispose dun systme financier bas sur la Charia (tels
que le Pakistan, lIran et le Soudan). Les pays o la prsence de la finance islamique est
faible, ne sont pas exclus de cette possibilit, au contraire ceci pourrait encourager le
dveloppement de cette finance par la cration dIFIS et attirer des capitaux trangers.
Ceci dit, avec lunification de tous ces marchs pour la cration dun seul march financier
islamique ne serait que bnfique pour les pays et les agents souhaitons faire appel la
finance islamique, principalement les pays musulmans qui se trouvent dans le besoin
Page | 214
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
51
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X" B m*
.18-17 2006 &R 22-21 &CD# &PQ;-&VH
B "-$& CD# * -Qd
Page | 215
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Lutilisation des actions en islam est permise tant que cela reste dans un cadre respectant la
Charia, lexception des actions sans droit de vente (voir annexe N09), et qui en finance
islamique peuvent tre reprsentes par les instruments participatifs : moucharaka, moudraba,
etc. Cependant, lmission dactions en bourses permet une augmentation du capital des
entreprises sans faire appel lendettement ( lchelle nationale ou internationale), en vitant
ainsi le risque daugmentation des taux dintrt et donc des charges des entreprises. Le
recours aux actions peut tre galement utilis travers le capital-investissement islamique, le
capital-risque islamique et le capital-dveloppement islamique, afin dencourager la cration
dentreprises (strats-up), les joint-ventures, les IDE, etc. Les instruments participatifs
islamiques font en sorte que les pertes et les risques soient partags quitablement entre les
actionnaires.52
Afin que les marchs financiers islamiques soient au services des IFIs et plus efficaces et
efficients, ils se doivent de sappuyer sur une panoplie dinstruments permettant lmission de
valeurs mobilires ; et du fait que les obligations soient interdites en islam, les jurisconsultes
et les spcialistes de la finance islamiques ont mis en place une typologie assez riche en
52
Islamic Finance News ; Islamic private equity and venture capital: Still misunderstood? ; IFN
Supplements-Sukuk & capital market 2012; 07 November 2012; in
http://www.islamicfinancenews.com (consult le 15/11/2013 01 :40)
Page | 216
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
termes de sukuk pouvant tre mis sur les marchs financiers, et qui peuvent offrir des
avantages semblables ceux des actions.53
Les produits drives54 sont parmi les instruments ayant marqus le processus de
globalisation financire et qui taient lun des principaux facteurs de la crise financire de
2007. Ainsi, bien que la quasi-totalit de ces produits soient prohibs en finance islamique,
nanmoins la mise en uvre dalternatives est envisageable, afin de permettre un meilleur
dveloppement des marchs financiers islamiques. Effectivement, il serait ncessaire de crer
des produits drivs conformes la Charia, notamment dans un contexte de globalisation
financire qui ne cesse de montrer ses limites. Lutilisation de produits drivs islamiques
permettrait une meilleure gestion des risques, des conomies de transaction et dintgration
avec le systme financier international et de tirer profit des opportunits dinvestissement qui
les accompagnent et des opportunits de financement qui existent sur les marchs financiers
internationaux.
Ce qui serait important de souligner est la considration de ces produits comme tant quun
jeu de hasard ne revient pas leur nature mais la faon dont ils sont utiliss et qui pourront
donc tre convertie selon les principes de lislam.
53
.11 i; jB& .11 i jB& B m*
54
.26-25 i; jB& *&[ P 6 $?
Page | 217
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Dsormais, la finance islamique est une finance globalise ayant intgr le systme
financier mondial. De ce fait, elle devrait faire face quelques risques et relever un certain
nombre de dfis.
La finance islamique se doit de faire face une multitude de risques, dont certains quelle
partage avec la finance conventionnelle et dont dautres qui lui sont spcifiques ; elle devrait
galement avoir un ensemble de moyens et doutils de gestion de ces risques.
La finance islamique prsente une typologie de risques qui peuvent tre en commun avec
la finance conventionnelle, appels risques gnriques (risque de crdit, risque de
marchs,) et des risques qui lui sont, appels risque spcifiques (risque de non-
conformit la Charia, risque du taux de rendement, ). Nous prsenterons ces diffrents
types de risques dans le tableau N15.
Page | 218
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Page | 219
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Dans le cas de la gestion des risques gnriques, les moyens utiliss en finance
conventionnelle sont trs souvent repris en finance islamique, lexception de ceux qui ne
soient pas conformes la Charia (tel est le cas de certains produits drivs). Ces moyens
peuvent tre : la diversification des portefeuilles dinvestissement (pour une plus grande
rpartition des risques), la dfinition de critre dvaluation et doctroi de crdits,
llaboration dun systme de gestion et didentification des besoin de liquidit (notamment,
du fait quen finance islamique, il est interdit de faire appel aux prts avec intrt et la
titrisation bancaire), ladoption dune veille financire aux sein des institutions financires
islamiques, etc.55 Quant aux risques spcifiques, ceux-ci peuvent tre grs par lutilisation de
certains moyens, tels que : llaboration de systme de contrle et du surveillance plus
rigoureux dans les Charia boards, la certitude de ladquation des contrats aux principes de la
Charia avant leur signature, la dtermination dun niveau appropri des soldes de rserve de
taux de rendement et dinvestissement, la mise en place dun systme pour grer les attentes
des actionnaires et des titulaires de comptes d'investissement, etc56.
55
.42-35 i; jB& s t H * *
56
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k&? T ; ,>
.20-18 2012 J&; 6-5 Q ; &WQ$
57
& * '&Xd " '& i >& Qd "
6&' B &
.5 2007 J& 18-17 Q &&>
58
.8 i; jB& 6&' B &
Page | 220
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
des institutions financires islamiques (IFIs), lexception des assurances islamiques (takaful)
et des fonds communs de placement islamiques, et qui se rpartissent en des approches de la
gouvernance gnrale des IFIs, en droit des titulaires de comptes de placement, en le respect
des rgles et principes de la Charia et en la transparence de l'information financire l'gard
des comptes de placement59.
Bien que la finance islamique soit dans un environnement de plus en plus favorable sa
mise en uvre et son adaptation de par plusieurs pays au monde et que celle-ci soit en
ascension continue, nanmoins il faudrait souligner quelle se trouve face une multitude de
dfis, qui se prsentent sous formes de dfis internationaux et de dfis internes60.
- La libralisation des services financiers implique une forte concurrence entre les
institutions financires conventionnelles et islamiques, mais galement entre les
institutions locales et trangres. Ceci pourrait conduire une augmentation de la prise
de risque dans le but davoir une meilleure rentabilit ; mais sans quil y ait une bonne
gestion de ces risque, ce qui serai dune menace la stabilit financire des institutions
financires islamiques ;
- Les attentats du 11 septembre 2001 sont encore un autre dfi que la finance islamique
doit relever du fait que depuis cet vnement dramatique, les islamophobes accusent
cette industrie dtre la tte du financement di terrorisme et du blanchiment dargent,
conduisant ainsi une certaine crise de confiance en cette finance ;
59
Islamic financial services board ; Guiding principles on corporate governance for institutions
offering only islamic financial services (excluding islamic insurance (takaful) institutions and islamic
mutual funds) ; Malaysia; December 2006; p 3-4.
60
&'6 j; &$Q& Xd "
JK >& 6$> JQ" B k *
.37-8 &;
B " Qd"
Page | 221
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
- Ladoption des normes de Ble reste encore un dfis pour la finance islamique,
jugeant que ces normes ne prennent pas en considration laspect et les fondements de
cette finance, ce qui rend difficile leur application de par les acteurs de la finance
islamique ;
- La globalisation financire, qui a pour but lunification des marchs montaires et
financiers, conduit davantage dinnovation dans larchitecture financire
internationale et impose ladoption de certaines pratiques ; ceci dit, la finance
islamique se doit de suivre ce mouvement si elle souhaitait poursuivre dans sa
dmarche mondiale ;
- Les fusions-acquisitions pour la formation dentits financires gantes sont devenues
des oprations assez frquentes dans cette re de globalisation, ce qui intensifie la
concurrence dans ce secteur. Cependant, la question qui se pose est de savoir si les
institutions financires islamiques possdent-elles la volont et la capacit de raliser
des fusions-acquisitions ?
- Le e-banking , un lment majeur dans le processus de la globalisation financire,
est dune prsence trs limite dans les institutions bancaires et financires islamiques,
et que celle devraient prendre plus en considration afin de faciliter ses transaction,
notamment lchelle internationale ;
- La gouvernance de la finance islamique a besoin dune amlioration notamment, dans
le cadre dune adoption de normes comptables plus transparents sous le rgis de
lAAOIFI, et une standardisation des contrats financiers islamiques.
Outre les dfis internationaux, la finance islamique doit galement faire face des dfis qui
lui sont spcifiques et que nous reprenons comme suit :
- La cration dun cadre institutionnel solide reste encore un grand dfi pour la finance
islamique. Pour cela, il faudrait mettre en place un cadre rglementaire et des
politiques facilitant la cration de marchs et dinstitutions financiers islamiques, ainsi
que la pratique de leurs activits ;
Page | 222
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Page | 223
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
H. Simon avait constat que la cause principale de la dpression des annes trente du sicle
dernier est la crise de confiance dans le systme de crdit qui aurait pu tre vite si le
financement des investissements tait bas sur un systme participatif. H. Minsky rejoint
Simon dans la ncessit de mettre en place un systme de financement participatif et non de
crdit.61 Selon Keynes62, une meilleure utilisation de la monnaie et une stabilit financire se
verront quand les prts seront octroys un taux nul. Pour Maurice Allais, la stabilit
financire aura sa place quand le taux dintrt sera gal zro et que limpt sur le capital
soit de 2%, ce qui est relatif la prohibition du riba et au taux de le Zakat, que la haute
Autorit franaise avait publi63.
61
"6&'[ P
<?> J
T; &> C ""; D5
6
.22 1994 Q &; P B ) ",$ +$
62
John Maynard Keynes ; Thorie gnrale de l'emploi, de l'intrt et de la monnaie ; d. Payot,
1998, 387 p.
63
Grandmont J. M ; Rapport sur les travaux scientifiques de Maurice Allais ; Annales dconomie
et de statistique ; N14 ; 1989 ; p 26-30.
64
http://www.xibar.net/Ecovision-La-finance-islamique-solution-de-sortie-de-crise_a16971.html
(consult le 18/07/2013 15:20)
65
Idem
Page | 224
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
La finance islamique ne cesse de connatre une ascension et plusieurs tudes montrent que
ceci se verra galement dans les annes venir ; dailleurs sa valeur a t estim 700
milliards de dollar en 2009 et il est attendu quelle atteigne 1.300 milliards de dollar dici
2019.66 Selon The Banker , les rvolutions arabes en Afrique du Nord (dbut 2011) ont
apport un changement positif pour la finance islamique dans cette rgion du monde, des
rformes de la rglementation bancaire et financire sont en phase de modification en Egypte,
en Tunisie, en Lybie et au Maroc, pour renforcer la pratique de cette finance dans ces pays.67
Figure N26: Prvisions des actifs bancaires islamique dans la rgion du MENA en
2015(en milliards de $)
66
Jouini. E et Pastr. O ; La finance islamique : Une solution la crise ? ; Edition ECONOMICA ;
Paris. 2009. P2.
67
http://eamaar.aiforms.com/?mod=article&ID=3674 (consult le 28/06/2013 16 :08)
68
M.Redouane ; Selon une tude : les actifs financiers islamiques atteindront les 1100 milliards de
dollar en 2012 ; Revue Les circuits de lEco ; 26/11/2011.
69
;& P "B 6 _R jy& ;' B ">& [*& 6 x
6
.17 2012 R&P<
Page | 225
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
La Banca del Monte dei Paschi di Siena , en Italie, projette un potentiel de dpts
bancaires de dtail islamiques de 4,5 milliards deuros (5,8 milliards de dollars) et des recettes
de 170 millions deuros (218,6 millions de dollars) en 2015 ; et 26 milliards deuros (33,4
milliards de dollars) et 950 millions deuros (1,22 milliards de dollars), respectivement en
2050.70 La Deutsche Bank estime que lensemble de lindustrie financire islamique pourrait
doubler ses actifs 1 800 milliards de dollars en 2016. Ainsi, la liquidit du march a veill
lintrt de Goldman Sachs qui cra en 2012 un programme de sukuk de 2 milliards de
dollars.71
70
Islamic Finance News; 2012guide ; Malaysia; February 2012; p49-50.
71
http://finance.sia-partners.com/20120417/la-finance-islamique-etat-des-lieux-et-perspectives/
(consult le 16/07/2013 23 :15)
72
Idem
Page | 226
Chapitre 5 : La finance islamique dans le contexte de la globalisation financire
Conclusion
Bien que la finance islamique ait montr ses capacits de solidit, de stabilit et de
performance, celle-ci nest pas sans risques, des risques quelle peut avoir en commun avec la
finance conventionnelle ou qui lui sont spcifiques. Egalement, face aux changements dans
lenvironnement financier international, cette finance doit relever un certains nombres de
dfis lchelle internationale ou interne. En revanche, ces risques et ces dfis ne font pas de
la finance islamique une finance sans avenir, bien au contraire, celle-ci apporte de plus en plus
un intrt mondial, la considrant comme un lment majeur de la rforme du systme
financier international ; et son expansion dans le monde est en progression continue.
Page | 227
Conclusion gnrale
Conclusion gnrale
Il rsulte aussi de ce travail de recherche que la crise financire de 2007 trouve ses origines
dans laugmentation des taux dintrt, lexpansion de la liquidit et de loctroi de crdit,
lutilisation extensive des produits drivs, de la titrisation, de leffet de levier et de la vente
dcouvert ; ainsi que labsence de transparence dans les marchs financiers aux Etats-Unis. A
la suite de ces pratiques, les emprunteurs (notamment ceux faible solvabilit) se sont
retrouvs dans une situation dincapacit rembourser leur crdit, principalement avec la
baisse de la valeur de limmobilier, considr comme une garantie des crdits ; puis la crise a
atteint tous les marchs financiers amricains et est arrive ceux de lEurope, pour enfin
toucher dautres pays. La crise a t accompagne dune augmentation des prix du ptrole et
de lagroalimentaire dans le monde. La crise na pas eu des effets uniquement sur le secteur
financier, mais sur le secteur de lconomie relle galement, avec une augmentation du taux
de chmage et du seuil de la pauvret lchelle mondiale.
Dans ce contexte, il est claire que des solutions finales aux retombes des crises ne soient
pas encore tablies par les pays, cest alors quun certains nombres de mesures et de rformes
sont appeles tre mises en uvre afin dviter que dautres crises se dclenchent ou du
moins, viter toutes consquences menaant la stabilit financire et conomique. Dans cet
appel, il est toutefois considr quune finance thique serait un des lments important dans
la rforme du systme financier international et pour une finance qui ne soit pas centre
exclusivement sur le profit. Ceci a t un objet dun discours prononc par le Prsident de la
Rpublique franaise, Nicolas Sarkozy, le 25 septembre 2008 et dont nous pouvons reprendre
Page | 229
quelques phrases de sens : Lconomie de march, cest un march rgul, mis au service
du dveloppement, au service de la socit, au service de tous. Le capitalisme ce nest
pas la primaut donne au spculateur. Cest la primaut donne lentrepreneur , la
rcompense du travail, de leffort, de linitiative , cest la responsabilit individuelle,
lengagement personnel Cest une thique, une morale, ce sont des institutions... La crise
financire cest la crise dun systme qui sest loign des valeurs les plus fondamentales
du capitalisme 1. La finance islamique peut, cependant, tre considre comme un
compartiment de la finance thique pour sa dimension morale et socialement responsable
impose par la Charia.
La finance islamique connait une ascension remarquable depuis les annes 1970 ; o
durant cette priode, les chocs ptroliers ont contribu cet essor en raison de la ncessit
pour les pays ptroliers, de placer les excdents qui en ont rsult. Cependant, la finance
islamique contemporaine est vritablement ne avec la cration de la premire banque
islamique Duba, en 1975. La finance islamique s'est considrablement dveloppe au fil
des ans pour devenir une partie notable du systme financier international ; avec une valeur
des actifs financiers islamiques dans le monde passait de 150 milliards de dollars au milieu
des annes 1990 1000 milliards de dollars en 20082, et qui, selon lagence Moodys, pourrait
atteindre 2 800 milliards dici 20153. La finance islamique qui connait une forte concentration
dans la rgion du Golf persique et dAsie du Sud-Est (notamment, la Malaisie), se voit depuis
quelques annes atteindre de nouveaux marchs dans les diffrents pays (exclusivement au
Royaume-Uni). Egalement, l'industrie de la finance islamique a dvelopp une large gamme
de produits financiers conformes la Charia et a adapt certains instruments financiers
conventionnels afin qu'ils soient conformes aux principes de la Charia.
1
Guranger Franois ; op.cit ; p 1-2.
2
Di Mauro Filippo and others ; Islamic Finance in Europe ; Occasional Paper Series; N146;
European Central Bank; June 2013; p 9.
3
Granger Franois; op.cit; p 2.
Page | 230
Afin quil y ait un meilleur dveloppement de la finance islamique, notamment dans cette
globalisation financire, quelques recommandations peuvent tre suggres et prsentes
comme suit :
- Un travail de collaboration entre les jurisconsultes musulmans doit tre labor et une
formation dexpertises, afin darriver mettre la disposition de la finance islamique
des avis (fatwas) unifis partout dans le monde, quant la pratique de certaines
oprations financires, facilitant ainsi laccs cette industrie et son dveloppement;
- Bien que la gouvernance de la finance islamique ait fait ses preuves durant la crise
financire de 2007, nanmoins une optimisation de celle-ci travers le dveloppement
continue et rigoureux de normes bancaires, financiers, juridiques et comptables
permettront de prsenter un systme financier islamique solide, structur et capable de
faire face aux diffrents risques encourus; avec mise en avance de la transparence des
comptes et des oprations, ainsi que de la relation existante entre cette industrie et les
banques centrales.
Page | 231
Durant tout notre travail de recherche, nous avons tent dapporter des lments de rponse
notre problmatique pose et formule comme telle : Dans un contexte de globalisation
financire en perptuelle mutation, quelle pourrait tre la place de la finance
islamique ? ; dont trois scnarios, cet effet, ont t envisags et reprsents sous forme
dhypothses. Ainsi, nous pouvons, ce stade de notre recherche, constater que la finance
islamique ne peut tre vue comme tant un simple effet de mode; car celle-ci sest montre
capable dimposer son existence et sa manifestation dans le processus de la globalisation
financire (en termes dvolution historique, dintervenants, de rpartition gographie et de
gouvernance) ; ce qui ne peut donc pas confirmer notre premire hypothse. Quant
lenvisageable alternative la finance conventionnelle que pourrait tre la finance islamique,
il ne serait possible de confirmer cette hypothse lheure o, malgr limportance de ses
actifs financiers islamiques qui connaissent une croissance allant jusqu 50% par an, sa
prsence mondiale ne reprsente quenviron 1% de la finance mondiale4. La finance
islamique, comme nous lavons dmontr dans ce travail de recherche, est une finance qui
rpond un grand nombre de besoins financiers, capable daccompagner la finance
conventionnelle dans ce processus de globalisation financire, afin dtablir un
dveloppement du secteur financier et socio-conomique, travers le financement de projets
et du commerce extrieur, le dveloppement des marchs financiers, ltablissement de
nouveaux produits financiers, une expansion gographique et une responsabilit socitale. A
cet effet, nous pouvons confirmer notre hypothse prsentant la finance islamique comme une
partie prenante de la finance conventionnelle.
4
http://www.rfi.fr/emission/20131029-le-davos-islamique-londres (consult le 16/11/2013 03:40)
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Annexes
Annexe N01 : Aperu gnrale de la globalisation financire
Page | 248
Annexe N02 : Liste des principales crises financires
Anne Crise March financier en cause
1637 Tulipomanie March terme
1720 Krach de 1720 Actions
1792 Panique de 1792 Base montaire
1797 Crise montaire de 1792 Banque
1810 Crise de 1810 Banques
1819 Crise de 1819 Banques
1825 Crise boursire de 1825 Actions
1836 Krach de 1836, panique de 1836 Actions, banques
1847 Krach de 1847 Actions
1857 Crise de 1857 Actions, banques
1866 Crise de 1866 Actions, banques
1873 Krach de 1873 Actions, immobilier, banques
1882 Krach de lUnion gnrale Actions, banques
1890 Crise Baring Banques, risque systmique
1907 Panique bancaire amricaine de 1907 Banques, actions
1923 Hyperinflation de la rpublique de Taux dintrt
Weimar
1929 Krach de 1929 Actions
1966 Crise amricaine du crdit Banques
1971 Inconvertibilit du dollar US Forex
1974 Banque Hersttat Banque, Forex, risque systmique
1979 Hausse des Fed funds March montaire amricain
1980 Corner, de largent mtal Mtaux, nergie, produits agricoles
1982 Dette bancaire des PVD Banques, taux dintrt, risque systmique
1985 Bank of New York Banques, risque systmique
1987 krach d'octobre 1987 du march Taux dintrt, actions, risque systmique
obligataire puis des marchs d'actions
1989 Junk Bonds Banques, taux dintrt
1989 Bull spculative japonaise Actions, immobilier, banques
1990 Invasion du Kuwait Ptrole, taux dintrt
1992 Crise du Systme montaire Forex, taux dintrt
europen (SME)
1993 Systme montaire europen Forex, taux dintrt
1994 Correction brutale du march Taux dintrt
obligataire
1994 Crise conomique mexicaine Forex, taux dintrt, risque systmique
1997 Crise conomique asiatique Forex, banques
1997-1998 Crise brsilienne Forex
1998 Crise russe Taux dintrt, risque systmique
2000 Krach boursier Actions
2000 Crise turque Banques, taux dintrt, Forex
2000-2009 Hyperinflation au Zimbabwe hyperinflation
2001 Attentats du 11 septembre Risque systmique
2001 Junk bonds Taux dintrt
2001 Crise conomique argentine Forex
2002 Crie brsilienne March obligataire, Forex
2007 Crise financire de 2007 March immobilier, Banques, Actions,
Risque systmique
2009 Crise de la zone euro Dettes souveraines, immobilier
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_crises_mon%C3%A9taires_et_financi%C3%A8res (consult le
06/10/2013 17 :00)
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Annexe N03 : Chronologie de la crise financire pour la priode allant
du 08 fvrier 2007 au 31 dcembre 20081
Anne 2007
8 fvrier 2007 HSBC lance le premier "profit warning" de son histoire et indique que les
impays de crdits immobiliers haut risque amputeraient de 10,5Mds$ ses
bnfices annuels.
L'information se rpand que les emprunteurs "subprime" sont dfaillants. Le
Federal Reserve estime les pertes 50Mds$. Un an plus tard elle les estimera
400Mds.
8 mars 2007 New Century Financial Corporation, deuximes tablissement de crdit
amricain spcialis dans les subprimes, indique qu'elle n'accepte plus de
demande de crdit, ne pouvant se refinancer.
23 mars 2007 Kensington, leader du crdit immobilier risques en Grande Bretagne, met un
svre avertissement sur ses rsultats.
2 avril 2007 New Century Financial Corporation, numro du "subprime" se place sous la
protection d'une procdure Chapter 11.
22 mai 2007 Lancement de l'indice LCDX.
1er juin 2007 Les indices CAC, DAX et S&P au plus haut.
29 juin 2007 Bear Stearns est oblig d'offrir 3,2 milliards $ pour sauver un hedge fund en perte
compte tenu des taux de dfaillance sur les prts hypothcaires.
Les trois agences de notation maintiennent les notations de 200 milliards $ qui ne
respectent pas cependant les critres de notation fixs lors de l'mission des
titres.
10 juillet 2007 LAgence de notation Moodys abaisse la note de 399 titres lis aux prts
subprime octroys par des grandes banques amricaines (Citigroup, Morgan
Stanley, Merril Lynch, Bear Stearns).
17 juillet 2007 L'indice Dow Jones de la Bourse de New York franchit les 14.000 points, au plus
haut de son histoire.
La banque dinvestissement amricaine Bear Stearns annonce que la valeur de
ses fonds a fondu de moiti cause des subprimes. Cette annonce provoque un
premier recul des bourses europennes.
18 juillet 2007 Bear Stearns, une des plus vieilles banques de Wall Street, annonce la faillite de
deux de ses hedge funds.
19 juillet 2007 Lagence de notation Standard&Poors abaisse la note de prs de 500 missions
obligataires fondes sur des crdits subprime.
26 juillet 2007 Les places financires dvissent sous l'effet de la crise des subprimes aux USA;
Le CAC 40 perd 2,78%, le FTSE 100 perd 3,5% et le Dow Jones 2,26%
31 juillet 2007 Soutien de la banque allemande KfW IKB Deutsche Industriebank (79
Milliards $ d'actifs) qui a lanc un avertissement sur rsultat
1er aout 2007 L'Etat allemand annonce qu'il injecte 3,5 milliards d'euros dans le sauvetage
dIKB.
2 aout 2007 La banque d'affaires Oddo ferme trois fonds "montaires dynamiques".
La Banque centrale europenne (BCE) maintient son taux inchang 4 %.
1
Adapt de : http://www.ladocumentationfrancaise.fr & http://www.latribune.fr & http://www.lexinter.net
Page | 251
6 aout 2007 Dmission du n 2 de Bear Stearns et Faillite d'American Home Mortgage, puis
de Home Bank et First Magnus Financial
9 aout 2007 BNP-Paribas annonce le gel de trois fonds contenant des crdits subprime.
La BCE, la Federal Reserve (Fed) et la Banque centrale du Japon injectent plus
de 330 milliards de dollars dans le circuit montaire mondial.
Le CAC 40 perd 2,17% et le Dow Jones 2,83%.
10 aout 2007 Tous les indices boursiers sont en chute.
La BCE et la Fed injectent encore de fortes sommes. HomeBanc, socit
amricaine de crdit immobilier qui compte plusieurs banques europennes (dont
BNP Paribas) parmi ses cranciers, se place sous la protection de la loi sur les
faillites.
13 aout 2007 Goldman Sachs injecte 3 Mds$ dans un de ses fonds.
14 aout 2007 Les bourses de Paris, Londres et New York sont en chute.
15 aout 2007 Le Dow Jones passe sous la barre des 13 000 points.
16 aout 2007 Le CAC 40 clture son point bas annuel, 5 265,47 points.
Le cot de la crise des subprimes est estim 150 milliards de dollars, selon une
tude de Calyon.
17 aout 2007 La Rserve fdrale abaisse son taux de 6,25% 5,75%, pour la premire fois
depuis juin 2006.
Le fonds amricain Sentinel Management Group se met en faillite pour chapper
aux demandes de remboursement de ses cranciers.
Le CAC 40 perd 3,13% et termine son plus bas niveau de l'anne en clturant
5.217 points.
22 aout 2007 Le CAC 40 perd 3,13% et termine son plus bas niveau de l'anne en clturant
5.217 points.
Lehman Brothers ferme sa filiale BNC Mortgage.
23 aout 2007 Bank of America investit 2 Mds$ dans Countrywide Financial.
6 septembre 2007 La Fed et la BCE injectent de nouvelles liquidits sur le march montaire.
12 septembre La crainte de limpact de la crise des subprimes sur lconomie amricaine
2007 contribue lapprciation de l'euro, franchit pour la premire fois de son histoire
le cap de 1,39 dollar.
14 septembre Des milliers d'anglais font la queue devant les agences de la banque Northern
2007 Rock et retirent en 24 heures 1Md. La Banque d'Angleterre, qui n'avait pas t
appele intervenir en tant que prteur de dernier ressort depuis 1970; consent
un prt garanti par l'Etat de 25Mds.
UBS doit passer 2,4 milliards d'euros sur des crdits hypothcaires amricains.
18 septembre La Fed abaisse sont principal taux directeur d'un demi-point 4,75%.
2007
19 septembre La Banque Centrale amricaine abaisse son taux d'escompte 4,75%.
2007
29 septembre Merril Lynch, troisime plus importante banque de Wall Street, annonce une
2007 perte de 2,24 milliards de dollars, son premier depuis six ans. Le PDG de Merril
Lynch, Stanley O'NEal doit dmissionner.
1er octobre 2007 Citigroup annonce une chute de 60% de son bnfice au troisime trimestre.
UBS annonce pour 4Mds de FS de dprciations d'actifs.
4 octobre 2007 Malgr les critiques dnonant l'euro fort, le principal taux directeur reste laiss
en l'tat, 4 %.
Page | 252
29 octobre 2007 Dmission de Stanley O'Neal, PDG de Merril Lynch, qui a perdu 2,24 Mds $.
31 octobre 2007 L'euro est au dessus de 1,45$.
Baisse de 0,25 point des taux de la Fed.
4 novembre 2007 Dmission de Charles Prince, PDG de Citigroup.
7 novembre 2007 Record historique pour l'euro qui franchit le seuil de 1,47$.
Record historique pour le baril de ptrole NY qui franchit les 98$.
14 novembre Le fonds de pension de l'Etat de Floride annonce que sur les 50 milliards de
2007 dollars de placement court terme grs, 2,2 Mds sont dsormais considrs
comme des investissements spculatifs. La plupart de ces titres sont des "asset
backed commercial paper" d'une dure d'un an.
27 novembre Le fonds souverain d'Abu Dhabi prend 5% de Citigroup et apporte 7,5Mds$.
2007
6 dcembre 2007 Le prsident George W. Bush prsente les grandes lignes d'un plan d'urgence
destin venir en aide certains mnages pris au pige de l'endettement.
11 dcembre Dbut dcembre, AIG affirme que la crise du subprime tait dsormais sous
2007 contrle. AIG a annonce que les secousses boursires conscutives l'explosion
de la bulle immobilire lui avaient cot 352 millions de dollars fin novembre.
AIG devra rviser considrablement l'estimation de cette perte en fvrier 2008.
12 dcembre Cinq banques centrales (BCE, FED, BoE, Banque du Canada et Banque
2007 nationale suisse) lancent une action concerte pour lutter contre la crise de
liquidits. Ils fournissent 90 Mds$ de financement court terme pour les
banques.
Anne 2008
8 janvier 2008 Dmission de James Cayne, PDG de Bear Stearns.
17 janvier 2008 Merril Lynch annonce une perte de 9,8 Mds $ au 4me trimestre, autant que
Citigroup.
18 janvier 2008 George Bush annonce un premier plan de relance de 150 milliards d'euros.
21 janvier 2008 Forte baisse des places boursires mondiales.
22 janvier 2008 Baisse des taux de la Fed de 0,75 points. Le taux principal est 3,50%
24 janvier 2008 La Socit Gnrale annonce une perte de 6,9Mds., 2Mds en raison de la crise
des subprimes et 4,9Mds$ en raison des oprations de Jrome Kerviel.
30 janvier 2008 Baisse du taux de la Fed de 0,50 points. Le taux principal est 3%.
18 dcembre La BCE injecte 500 Mds$ dans le systme financier. La Banque d'Angleterre met
2007 aux enchres 20 Mds$ de prts trois mois.
11 fvrier 2008 AIG annonce des problmes de valorisation de son portefeuille de drivs. .
AIG rvise les pertes annonces en dcembre 2007 la hausse hauteur de
5,23 milliards de dollars. La perte sur l'ensemble de l'exercice 2007 annonce
fin fvrier pourrait mme tre encore plus leve dans la mesure o la dernire
estimation ne prend pas encore en compte le mois de dcembre. Le groupe doit
reconnatre que ses auditeurs avaient souhait mettre des rserves sur la fiabilit
de ses mthodes comptables. AIG estime avoir pris des mesures suffisantes pour
valoriser correctement ses investissements dans des produits de type CDO et
divers produits de couverture, mais les investisseurs sont visiblement inquiets et
le titre chute. Les agences de notation ont prvenu qu'elles risquaient d'abaisser la
note de l'assureur.
Page | 253
Le cot de l'achat de protection contre le risque de dfaillance d'une entreprise
"investment grade" monte 135 points de base.
L'indice LCDX qui suit la valeur des prts amricains haut risque tombe un
bas historique de 90,8.
La Federal Reserve estime les pertes sur les subprime 400Mds$, huit fois
l'estimation de 50 Mds faite un an auparavant. Les banques n'ont fait tat que de
120Mds de pertes.
15 fvrier 2008 UBS a perdu 12,4 Mds de francs suisses au 4me trimestre.
17 fvrier 2008 La banque britannique Northern Rock est nationalise pour viter son dpt de
bilan.
7 mars 2008 La Federal Reserve offre 200 Mds de prts 28 jours aux banques et
tablissements financiers
11 mars 2008 La Federal Reserve offre aux banques d'investissement 200 Mds en bons de
Trsor.
12 mars 2008 les pertes lies aux subprimes sont values 2000 milliards de dollars.
13 mars 2008 Carlyle Capital Corporation (CCC) annonce sa probable faillite, compte tenu de
17 Mds$ de dettes insuffisamment garanties.
14 mars 2008 La Fed accorde un prt d'urgence de 28 jours Bear Stearns et organise son achat
par JP Morgan avec sa garantie.
16 mars 2008 JP Morgan achte Bear Stearns (399 Mds$ d'actifs). Les actions de Bear Stearns
ont chut de 83,41%. Le prix annonc pour le rachat de Bear Stearns est de 2$
par actions, 1% de sa valeur quinze jours plus tt.
Page | 254
15 avril 2008 L'OCDE chiffre les pertes lies la crise des subprimes 422 milliards de
dollars.
Wachovia, quatrime banque amricaine, annonce une recapitalisation de plus de
7 milliards$ pour faire face sa diversification dans l'immobilier. Cette
augmentation de capital est ncessaire alors que la banque avait deux mois
auparavant procd une augmentation de capital de 3,5 Mds$.
Deutsche Bank cherche cder entre 15 et 20 Mds$ de dollars de crdits
accords pour financer des oprations effet de levier. Les cessions se feraient
des fonds de capital investissement.
Selon une analyse de BNP Paribas, les banques ont encore leur bilan 200Mds$
non couls, dont 55 Mds chez DB et 43 Mds$ chez Citigroup.
La crise des subprime coute 5,6Mds$ la banque japonaise Mizuho.
FGIC a enregistr au quatrime trimestre 2007 une perte de 1,89 Mds de $, soit
vingt fois son chiffre d'affaires.
17 avril 2008 Merril Lynch a annonc une perte nette de 1,9mds$.
18 avril 2008 Merril Lynch passe 9Mds$ de dprciations d'actifs au premier trimestre 2008.
13 mai 2008 Augmentation de capital du Crdit Agricole SA de 5,9Mds.
6 juin 2008 AIG annonce sa dcision de cooprer avec l'enqute de la SEC sur ses pratiques
d'valuation des titres lis au march hypothcaire
9 juin 2008 Lehman Brothers annonce 2,8 milliards de dollars de pertes au 2e trimestre.
Richard Fuld, le directeur gnral (CEO), demande au prsident Joe Gregory de
dmissionner.
25 juin 2008 Augmentation de capital de Barclays de 5,7Mds.
1er juillet 2008 Bank of America rachte Countrywide Financial pour 2,5 milliards de dollars au
lieu des 4 milliards prvus en janvier.
11 juillet 2008 La banque californienne Indymac est en faillite.
13 juillet 2008 En une semaine, les actions de Fannie Mae et Freddie Mac, ont perdu
respectivement 47% et 45% en Bourse. L'Etat fdral annonce un plan de soutien.
29 juillet 2008 Merrill Lynch lve 8,5 milliards de dollars de capitaux et vend pour 30 milliards
d'actifs toxiques.
30 juillet 2008 le prsident Bush promulgue un plan de sauvetage de l'immobilier de 300
milliards de dollars.
10 aot 2008 UBS, Citigroup et Merrily Lynch s'engagent racheter leurs clients pour 40
Mds$ d'obligations enchres (Auction Rate Securities ARS).
26 aot 2008 le FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation), qui garantit les dpts de 8600
banques amricaines, publie une "liste noire" de 117 tablissements en grandes
difficults.
31 aot 2008 En Allemagne, l'assureur Allianz vend Dresdner Bank Commerzbank.
4 septembre 2008 Lancement de l'augmentation de capital de Natixis. Avec une forte dcote (2,55
euros l'action contre 19,55 lors de son introduction en Bourse fin novembre
2006), 3,7 milliards d'euros sont levs.
7 septembre 2008 a Rserve Fdrale doit garantir la dette de Fannie Mae et Freddie Mac hauteur
de 100 milliards de dollars chacune. C'est pratiquement une nationalisation.
Page | 255
9 septembre 2008 JP Morgan rclame davantage de garanties Lehman Brothers pour lui prter au
jour le jour.
14 septembre La Fed refuse de donner sa garantie Barclays ou Bank of America, qui taient
2008 candidats la reprise, comme JP Morgan dans le cas de Bear Stearns. La Fed et
le Trsor refusent. En consquence, ce dimanche soir, Lehman Brothers est
contraint de se dclarer en faillite.
15 septembre Bank of America rachte Merril Lynch pour 50 Milliards$.
2008
16 septembre La Fed accorde un prt de 85 milliards de dollars lassureur amricain AIG, au
2008 bord de la faillite.
17 septembre Reserve Primary Fund annonce que sa valeur d'actif net est infrieure 1$ par
2008 part.
Le Dow Jones plonge de 4,06%. Morgan Stanley et Goldman Sachs perdent
respectivement 26,2% et 13,9%.
18 septembre La Federal Reserve, la BCE, la Banque d'Angleterre et les banques centrales du
2008 Canada et de Suisse offrent 180Mds $ en swaps de change. 100 milliards de
dollars supplmentaires seront levs par le Trsor amricain.
La "vente dcouvert" est interdite provisoirement la Bourse de Londres et
Wall Street pour enrayer la baisse des cours.
19 septembre Henry Paulson annonce un plan de 700 milliards de dollars pour racheter aux
2008 banques leurs crances toxiques.
20 septembre Le gouvernement amricain annonce la cration dune structure de dfaisance
2008 disposant de 700 Mds$ pour racheter les actifs pourris des banques.
21 septembre la Fed accorde le statut de banque de dpts Goldman Sachs et Morgan Stanley
2008 pour leur donner accs aux aides publiques.
22 septembre Mitsubishi UFJ Financial Group investit 8;5 Mds$ dans Morgan Stanley et prend
2008 une participation qui pourra monter 20% du capital de la banque.
23 septembre La BCE injecte 40 Mds$ dans la zone euro dans le cadre de mesures conjointes
2008 avec la Federal Reserve pour apaiser les marchs.
24 septembre Goldman Sachs obtient 5 milliards de dollars du mythique investisseur Warren
2008 BuffLe FBI confime qu'il a lanc une enqute sur le milieu financier amricain.
La SEC progresse dans son enqute et cite plus d'une vingtaine de "hedge funds"
comparaitreett, ce qui lui permet d'en lever 5 autres.
25 septembre Washington Mutual, la plus grosse des caisses d'pargne amricaines, fait faillite.
2008 Ses actifs sont repris par JP Morgan Chase, qui devient la premire banque de
dpts des Etats-Unis.
26 septembre Citigroup reprend Wachovia et devient la premire banque de dpt.
2008 Le bancassureur belge Fortis dvisse en bourse.
27 septembre Le Daily Telegraph et le Daily Mail rapportent que la banque britannique
2008 Bradford & Bingley (B&B), touche par la crise immobilire, pourrait tre
nationalise.
28 septembre Belgique, Pays-Bas et Luxembourg se divisent les actifs de Fortis, au bord de la
2008 faillite, et apportent 11,2 milliards d'euros.
Le New York Times indique que la faillite d'AIG aurait cot 20 Mds$
Goldman Sachs.
29 septembre La banque Bradford & Bingley est sauve de la faillite par la banque espagnole
2008 Santander et pr le gouvernement britannique.
Page | 256
Citigroup absorbe 42 Mds$ de dette de Wachovia.
Hypo Real Estate obtient de la part d'un consortium de banques allemandes des
facilits de crdit suffisantes pour lui permettre de continuer son activit.
La majorit de la Chambre des reprsentants amricaine (228 contre 205) rejette
le plan Paulson.
L'indice Dow Jones chute de 7%
30 septembre Les gouvernements belge, franais et luxembourgeois dcident d'injecter 6,4
2008 Mds dans Dexia. Les deux dirigeants du groupe donnent leur dmission.
er
1 octobre 2008 Le Snat amricain adopte par 74 voix contre 25 une version rvise du Plan
Paulson, la "Loi sur la stabilisation conomique d'urgence de 2008.
3 octobre 2008 Promulgation du plan de sauvetage financier des banques amricaines (Plan
Paulson) prvoyant la cration d'un fonds public d'au moins 700 milliards de
dollars donnant l'tat les moyens et l'autorit de racheter les crances douteuses
pour stabiliser les marchs financiers.
Dcision de nationalisation de Fortis.
4 octobre 2008 AIG dclare se recentrer sur les activits d'assurance dommages.
La Haye nationalise l'ensemble des activits nerlandaises de Fortis pour 12
Mds.
Au sommet de Paris sur la crise financire, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel,
Gordon Brown et Silvio Berlusconi s'engagent soutenir les banques
europennes et appellent un sommet international en vue d'une rforme du
systme financier mondial.
5 octobre 2008 a banque allemande Hypo Real Estate est sauve in extremis par l'tat.
6 octobre 2008 Nouveau lundi noir en Bourse: Paris perd 9,04% lors de la sance, ce qui
constitue un record absolu de baisse.
BNP Paribas prend le contrle pour 15 Mds des activits de Fortis en Belgique
et au Luxembourg.
La presse annonce un projet d'union entre les Caisses d'Epargne et les Banques
Populaires.
7 octobre 2008 Franois Fullon dclare que l'Etat ne laissera pas une banque franaise tomber en
faillite.
8 octobre 2008 Sept banques centrales mondiales (tats-Unis, Europe, Royaume-Uni, Canada,
Sude, Suisse et Chine) saccordent pour baisser leurs taux directeurs d'un demi-
point.
L'Islande achve de nationaliser ses trois banques et obtient 4 milliards de dollars
d'aide financire de la Russie.
Baisse des bourses, Paris perd 6,31%, malgr l'annonce d'une intervention
coordonne des banques centrales, dont la BCE, qui diminuent par surprise leur
taux de 0,5%.
9 octobre 2008 L'Eurbor trois mois est 5,393%, son niveau le plus lev depuis la fin 1994.
L'Euribor une semaine est en baisse 4,790% aprs avoir franchi les 5% pour
la premire fois depuis plus de sept ans 5,019%. L'Euribor six mois est son
plus haut niveau de 14 ans 5,448%.
La BCE a offert aux banques de leur prter six jours au taux de 3,75%. Elle a
Page | 257
fourni 100 Mds$ en "overnight dollar funds 5% (contre 9,5% la veille).
Le Libor trois mois est 4,75%. Le taux overnight est 5,09% alors que le taux
de la Fed est 1,5%
Page | 258
10 novembre l'aide publique AIG passe de 85 152 milliards de dollars.
2008
16 novembre l'Italie annonce un plan de relance de 80 milliards d'euros.
2008
23 novembre l'Italie annonce un plan de relance de 80 milliards d'euros.
2008
24 novembre Londres annonce un plan de relance de 17,8 milliards d'euros comportant une
2008 baisse de la TVA de 2,5 points et une hausse du taux d'imposition pour les gros
revenus.
26 novembre Jos Manuel Barroso prsente un plan de relance europen de 200 milliards
2008 d'euros.
28 novembre Jos Manuel Barroso prsente un plan de relance europen de 200 milliards
2008 d'euros..
4 dcembre 2008 Nicolas Sarkozy prsente un plan de relance de 26 milliards d'euros sur 2 ans.
Patrick Devedjian est nomm ministre de la relance.
9 dcembre 2008 ccord de principe entre la Maison Blanche et le Congrs pour aider le secteur
automobile, avec des fonds du Plan Paulson.
11 dcembre Bernard Madoff, ancien prsident du Nasdaq, est arrt New York. Il a
2008 escroqu 50 milliards de dollars (65 milliards avec les intrts) des milliers
d'investisseurs en Amrique et dans le monde. C'est la plus grosse fraude
pyramidale de l'histoire.
Selon l'conomiste Thierry Philippon, la crise dtruira entre 1 et 1,4 million
d'emplois dans le secteur de la finance.
16 dcembre La Fed ramne son taux directeur dans une fourchette entre 0 et 0,25%. Un plus
2008 bas historique.
17 dcembre L'exposition des banques franaises l'escroquerie Madoff est estime 1,07
2008 milliard d'euros, dont 450 millions pour Natixis, 350 millions pour BNP-Paribas,
163 millions pour Dexia.
19 dcembre General Motors et Chrysler reoivent un prt public d'urgence de 17,5 milliards
2008 de dollars.
L'affaire Fortis entrane la dmission du gouvernement belge. Yves Leterme est
souponn d'avoir voulu influencer la justice pour favoriser la vente BNP-
Paribas.
21 dcembre l'Irlande injecte 5,5 milliards d'euros dans ses trois principales banques.
2008
25 dcembre la Fed accorde GMAC, la filiale de financement de General Motors, le statut de
2008 banque pour qu'elle puisse bnficier du plan Paulson.
31 dcembre le Dow Jones a plong de 33,8% et le CAC de 42,6%.
2008
Page | 259
Annexe N04 : Principales interventions dinjection de liquidit lors de la
crise de 2007
Ces deux premires sries doprations ont permis dattnuer les tensions sur le march
montaire. Mais, chaque fois, laccalmie na t que de courte dure. En mars 2008, la Fed
innova une nouvelle fois en proposant deux nouveaux instruments :
- les TSLF (Term Securities Lending Facility) qui permettaient aux banques dchanger
des bons du Trsor contre des titres adosss des crances hypothcaires (MBS)
rputes de bonne qualit (autrement dit des titres mis par les agences fdrales
Fanny Mae et Freddie Mac ou nots AAA);
- les PDCF (Primary Dealer Credit Facilty) qui permettaient dautres acteurs du
march que les banques de dpts de se refinancaient la fentre de lescompte pour
24 heures.
2
Artus Patrick et autres ; La crise des subprimes ; Edition La Documentation franaise ; Papris ;
2008 ; p 106-109.
3
Le montant de ladjudication a dabord t fix 20 milliards de dollars, puis progressivement
augment jusqu atteindre 100 milliards de dollars en mars 2008.
Page | 260
2/Le plan Paulson
Le 23 septembre, le plan est prsent par Henry Paulson et Ben Bernanke au Senate
Banking Committee, qui le rejeta en le qualifiant d'inacceptable. Le 24 septembre, le prsident
Bush s'est adress la nation amricaine par le truchement de la tlvision, affirmant que la
crise financire pourrait devenir srieuse si aucun geste n'tait fait rapidement par le Congrs
des tats-Unis. Pendant l'excution du plan, les sommes seront octroyes en trois tapes : 250
milliards de dollars seront immdiatement accords au Trsor suivis de 100 milliards
octroys, si ncessaire, la demande du prsident des tats-Unis, puis 350 milliards sujets
un nouveau vote du Congrs des tats-Unis. Plusieurs instances officielles surveilleront
l'excution du plan.
4
http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Paulson (consult le 07/09/2013 10:30)
5
Un mortgage-backed security (MBS) ou un titre hypothcaire est une valeur mobilire adosse
des actifs. Il s'agit d'une forme dasset-backed security(ABS). Sa valeur de revente est garantie la
fois par un ensemble de portions d'hypothques et par les intrts pays sur ces hypothques
Page | 261
Annexe N05 : Principales oprations de fusions-acquisition bancaires
(De janvier 2008 mai 2009)
Montant de
Date dannonce Acqureurs (Pays) Cibles (Pays) lopration
(en Mds de $)
11 janvier 2008 Bank of America (tats- Countrywide Financial (tats- 4,0
Unis) Unis)
29 fvrier 2008 Banque Populaire (France) Actifs de HSBC en France 3,3
24 mars 2008 (2e JP Morgan Chase (tats- Bear Stearns (tats-Unis) 1,3
offre) Unis)
13 mai 2008 Westpac Banking Corp. St Georges Bank (Australie) 12,0
(Australie)
11 juillet 2008 Crdit Mutuel (France) Citibank Deutschland 6,6
(Allemagne)
14 juillet 2008 Santander (Espagne) Alliance & Leicester (R-U) 2,3
31 aot 2008 Commerzbank (Allemagne) Dresdner Bank (Allemagne) 8,6
12 septembre 2008 Deutsche Bank Deutsche Postbank (Allemagne) 3,6
(Allemagne)
15 septembre 2008 Bank of America (tats- Merrill Lynch (tats-Unis) 50,0
Unis)
17 septembre 2008 Barclays (Royaume-Uni) Actifs de Lehman Brothers 1,75
en Amrique du Nord
22 et 23 septembre Nomura Hldgs (Japon) Actifs de Lehman Brothers en n.c
2008 Asie, Europe et Moyen-Orient
25 septembre 2008 JP Morgan Chase (tats- Washington Mutual (E-U) 1,9
Unis)
29 septembre 2008 Santander (Espagne) Actifs de Bradford & Bingley 0,73
(R-U)
3 octobre 2008 Wells Fargo (tats-Unis) Wachovia (tats-Unis) 15,1
13 octobre 2008 Lloyds TSB (Royaume- HBOS (Royaume-Uni) 21,7
(2e offre) Uni)
13 octobre 2008 Santander (Espagne) Sovereign Bancorp (tats-Unis) 1,9
24 octobre 2009 PNC Financial Services National City (tats-Unis) 5,6
(EU)
3 novembre2008 Banco Itau (Brsil) Unibanco (Brsil) 17,1
13 janvier 2009 Morgan Stanley (tats- Smith Barney (tats-Unis) 2,7
Unis)
26 fvrier 2009 Caisse dEpargne (France) Banque Populaire (France) n.c
7 mars 2009 (2e BNP Paribas (France) Actifs de Fortis en Belgique et 13,2
offre) Luxembourg
1er mai 2009 Sumitomo Mitsui Banking Nikko Cordial ; Actifs de Nikko 5,5
Corp (Japon) Citigroup (Japon)
Source : Plane Mathieu et Pujals Georges ; Les banques dans la crise ; Presses de Sciences Po | Revue de
l'OFCE ; n 110 ; 2009/3 ; p199.
Page | 262
Annexe N06 : Ltat islamique
Ltat islamique a-t-il gard la mme signification depuis lavnement de lIslam nos
jours? Cest cette question que nous essayerons dapporter quelques lments de rponse
dans ce qui suit.
De ce qui prcde, nous constatons que ltat islamique a connu un dveloppement depuis
le temps du prophte Mohammed (SAWS) nos jours, allant dune petite communaut
mdinoise un tat moderne quasiment semblable aux autres tats du monde avec une
diffrence qui se manifeste dans les principes de la doctrine adopte, qui se doivent dtre
selon les principe de lIslam (un point commun entre ltat islamique moderne et ltat
islamique sous la direction du prophte-SAWS). Parler de la Ummah aujourdhui, dsigne
lensemble des musulmans travers le monde (sans pour autant quils soient rsidents dans un
mme territoire).
6
Caratini Roger ; LIslam cet inconnu ; Edition Michel Lafon ; France ; 2001 ; p166-167.
7
Khir B.M; The islamic quest of social political justice ; MA: Blackwell Publishing; Malden-USA-
; 2004; p503-518.
8
Hatem Elliesie ; Rule of Law in Islamic Modeles States ; Working paper N13 ; In Matthias
Koetter/Gunnar Folke Schuppert (Eds) ; Berlin ; 2010.
Page | 263
Annexe N07: Le Bait Al-Mal El-Mouslimine
A lpoque Dabou Bakr Assidiq, le Bait Al-Mal nexistait pas encore, celui-ci ayant dirig
la communaut musulmane un peu plus de deux ans, avait exerc les mmes pratiques
financires que celles du Prophte (SAWS).
Avec lexpansion des conqutes lpoque dOmar Ibn Khatab, largent provenait en
grande quantit et des salaires aux combattants de larme ont t attribus. Abou Hurayra,
qui tait gouverneur de Bahren, a envoy une somme dun montant de 500.000 Dirhams ;
cet effet, Omar avait convoqu ses compagnons pour une assemble consultative sur la
disposition de largent et cest alors quOthman Ibn Affan indiqua que le montant devrait tre
gard pour les besoins futurs, et ainsi donc Walid Ibn Hicham suggra, que comme les
Byzantins, quune distinction entre le dpartement du Trsor et le dpartement de la
comptabilit devrait tre mise en place.
Aprs avoir consult ses compagnons, Omar dcida de crer le centre du trsor Mdine.
Abdullah Ibn Arqam a t nomm titre dagent du Trsor et il tait assist par Abdul
Rahman Ibn Awf et Muiqib. Un ministre distinct des comptes a galement t mis en place et
il a t ncessaire de tenir un registre de tout ce qui a t dpens. Plus tard des trsoreries
provenales ont t mises en place et lexcdent de celles-ci tait dpos la trsorerie
centrale de Mdine. Un btiment part a t construit pour le Trsor royal sous le nom de
Bait Al-Mal , gard par environ 400 gardiens.10
9
Gafouri Abdul Hdi ; op.cit ; p46.
10
http://en.wikipedia.org/wiki/Bayt_al-mal#Establishment_of_Bait-ul-Maal (consult le 18/01/2013
19h15)
Page | 264
Annexe N08 : Rcapitulatif de lavis des jurisconsultes musulmans
quant lutilisation de certains instruments
conventionnels en finance islamique
Instruments prohib Non-prohib Divergence
Les options
de taux dintrt
de devises
Les swaps*
dactions
Sur marchandises
Les forwards
de marchandises
Les futures des actifs
financiers
des devises
La spculation
La titrisation individuel
bancaire
Le trading sur
marge
avant emprunt
La vente dactions
dcouvert aprs emprunt
dactions
Source : Adapt de la section 03 du chapitre 04
*Des alternatives islamiques aux swaps conventionnels ont t cres (voir page N178)
Page | 265
Annexe N09: Les actions selon la Charia
Non Non
Aspects Types Prohibition prohibition prohibition
avec conditions
Action nominative
Selon la nature Action au porteur
juridique An order share
Action ordinaire
Selon les droits Action diffre
accords aux Action de prfrence
actionnaires (privilgie)
Action numraire
Selon le mode de Action en nature
paiement Mixture share
Action avec droit de
Selon le droit de vote
vote Action sans droit de
vote
Selon les Action gratuites
subventions Action non gratuite
Selon Action de capital
lamortissement Action de jouissance
de laction
Source, Adapt de:-()
*+ "
"! #
% "' &
.99-90 2001
Daprs ce tableau, nous remarquons que seule laction sans droit de vote qui soit prohibe par la
Charia, pour le fait que les conditions dactionnariat en finance islamique ne soient pas compltes. En
revanche nous remarquons galement, quil existe certains types dactions qui sont lorigine
interdits par la Charia, mais qui peuvent tre non prohibs sous certaines conditions ; telles que
laction au porteur (son interdiction est du fait de linexistence du nom de lactionnaire, ce qui peut
conduire des diffrends et conflits, perte des droits, etc. Pour que ce type daction soit accept par la
Charia, lactionnaire doit tre majeur et valide); ou encore, laction de prfrence (privilgie) (son
interdiction est du fait de lingalit des droits entre les actionnaires en termes de vote et de bnfices.
Ce type daction peut tre tolre par la Charia si la priorit est offerte aux anciens actionnaires lors
de laugmentation du capital de la socit, et aucune nouvelle action peut tre admise avant leur
accord).11
De ce tableau nous dduisons donc que la finance islamique sadapte lensemble des types
dactions qui existent en finance conventionnelle, travers la tolrance absolue de certains types
dactions par la Charia, ou la tolrance sous conditions dautres types, lexception de laction sans
droit de vote, o la prohibition est unanime suivant la loi islamique.
11
-()
*+ "
"! #
% "' &
99-90 2001
Page | 266
Annexe N10 : Comparaison entre les obligations et les Sukuk
Aspect de Obligations Sukuk
comparaison
Ne donnent pas l'investisseur une Donne une part partielle
La proprit des part de proprit. Ils sont un titre de linvestisseur.
actifs crance de l'metteur au porteur de
l'obligation.
Critre En rgle gnrale, linvestissement Linvestissement doit tre conforme
dinvestissement doit tre conforme la lgislation la Charia.
locale.
Unit dmission Chaque obligation reprsente une part Chaque sak reprsente une part de
de la dette. lactif sous-jacent.
La valeur nominale de l'obligation est La valeur nominale du sak est base
Prix dmission fonde sur la solvabilit de l'metteur sur la valeur marchande de l'actif
(y compris sa valeur bousrire). sous-jacent.
Les dtenteurs d'obligations reoivent Les porteurs de sukuk reoivent une
Profits rgulirement (et souvent taux fixe) part des bnfices tirs de l'actif
(gains/bnfices) et des paiements d'intrts pour la dure sous-jacent (et accepter une part des
risque de de l'emprunt, et leur capital est garanti pertes encourues).
linvestissement tre rembours la date d'chance
de l'obligation.
Les porteurs d'obligations, en gnral, Les porteurs des Sukuks sont
Effets des cots ne sont pas concerns par les cots lis concerns par les cots lis au sous-
au sous-jacent. jacent.
Source : Adapt de http://www.dummies.com/how-to/content/how-sukuk-islamic-bonds-differ-from-
conventional-b.html (consult le 01/06/2013 15:00)
12
.24 ' 6 8 #'
Page | 267
ou de placement ; ou lappellation des intrts usuraires de profit, de loyer, de
commission ou de rendements ;
- Les obligations coupon zro sont galement prohibes, car elles sont considres
comme des prts vendus un prix infrieur la valeur nominale et leurs propritaires
bnficient des diffrences comme tant un rabais sur ces obligations ;
- Les obligations avec rcompenses sont aussi prohibes, car elles reprsentent des prts
qui stipulent un profit ou une augmentation lensemble des prteurs, ou certains
dentres eux, non par nomination, ainsi que des soupons de jeu de hasard
(gambling) ;
13
Les Sukuk Muqaradha sont des instruments alternatifs aux obligations usuraires, proposs par le Dr
Sami Hamoud la Banque Islamique jordanienne, en 1987, dont sa dfinition de ces Sukuk est comme
suit : sont des documents libells avec des valeurs standardises, sur la base dune participation aux
rsultats du bnfice net.
Page | 268
Annexe N 11: Evolution des taux de croissance (2004-2009) des IFIs
chantillons de ltude
Les rsultats du tableau N11 du chapitre 05 peuvent tre reprsents comme dans les
figures ci-dessous, afin davoir une meilleur lecture de lvolution des taux de croissance des
quatre IFIs chantillons de ltude ; savoir : dAl Rajhi Bank of Saudi- Arabia, Qatar Islamic
Bank, Faisal Islamic Bank of Sudan et dIslamic International Arab Bank of Jordan.
Figure N01: Evolution des taux de croissance (2004-2009) dAl Rajhi Bank of
Saudi- Arabia (en millions de riyal)
300
Evolution du taux de
250
croissance
200
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009
A B C D E
Source:
G"
C 6D "! EF 6 AB . #? . =
.<
.14 )" H '
800
700
600
500
400
300
200
100
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009
A B C D E
Source:
G"
C 6D "! EF 6 AB . #? . =
.<
.17 )" H '
Page | 269
Figure N03: Evolution des taux de croissance (2004-2009) de Faisal Islamic
1600
1400
taux
1200
1000
800
du
600
400
croissance
Evolution
200
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009
A B C D E
Source:
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500
Evolution du taux de croissance
400
300
200
100
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009
A B C D E
Source:
G"
C 6D "! EF 6 AB . #? . =
.<
Page | 270
Listes des figures, des
tableaux et des annexes
Liste des figures
Page | 272
Liste des tableaux
Page | 273
Liste des annexes
Page | 274
Tables des matires
Table des matires
Remerciements. II
Liste des abrviations et acronymes ...... III
Glossaire des mots arabes VI
Sommaire.. IX
Introduction gnrale.. 01
Page | 276
2-2/Le dveloppement de la globalisation financire (1977-2013)... 28
Section 03 : Intervenants dans la globalisation financire 30
1/Les investisseurs institutionnels......... 30
1-1/Prsentation des investisseurs institutionnels. 30
1-1-1/Dfinition des investisseurs institutionnels. 31
1-1-2/Principales stratgies des investisseurs institutionnels 31
1-2/Les principaux investisseurs institutionnels ... 32
1-2-1/Les fonds dinvestissement... 32
1-2-2/Les hedges funds (fonds darbitrage) .. 33
1-2-3/Les fonds souverains 35
2/Produits et oprations majeurs.. 36
2-1/Les produits drivs .... 37
2-1-1/Les produits drivs de base . 37
2-1-2/Autres produits drivs... 38
2-1-2-1/La titrisation .. 39
2-1-2-2/Le Credit Default Swaps (CDS) ....... 39
2-2/Oprations dominantes ..................................... 40
2-2-1/La spculation financire et leffet de levier 40
2-2-1-1/La spculation financire . 40
2-2-1-2/Leffet de levier. 42
2-2-2/Les oprations spots........................................... 43
2-2-2-1/Achat sur marge (margin) .... 44
2-2-2-2/Vente dcouvert . 45
Conclusion..... 46
Page | 277
1-2/La notion de cycle des crises financires et conomiques..... 52
1-2-1/La notion de crise conomique ... 52
1-2-2/La relation entre crise financire et crise conomique..... 53
1-2-3/Cycle des crises financires et conomiques 54
1-2-3-1/Le Cycle de Kondratieff 54
1-2-3-2/Le cycle de Juglar...... 55
1-2-3-3/Le cycle de Kindleberger.. 56
2/Au cur des crises financires 57
2-1/Causes et thories conomiques des crises financires..... 57
2-1-1/Les causes des crises financires.. 57
2-1-2/Les thories conomiques des crises financires...... 59
2-1-2-1/La thorie classique... 59
2-1-2-2/La thorie marxiste 60
2-1-2-3/La thorie keynsienne...... 60
2-1-2-4/La thorie montariste... 61
2-2/Dtection et sortie des crises financires..... 61
2-2-1/La dtection des crises financires... 61
2-2-2/Solutions de prventions et de sortie des crises financires..... 62
Section 02 : Rappel historique des principales crises financires lre de la
globalisation financire.. 64
1/les crises du XXme sicle 64
1-1/De 1929 1989........................................ 64
1-1-1/De la crise de 1929 aux chocs ptroliers . 65
1-1-1-1/La crise de 1929 et le dbut de la Grande Dpression...... 65
1-1-1-2/Les chocs ptroliers (1973 et 1979) ..... 67
1-1-2/La crise dendettement dans pays en voie de dveloppement 68
1-2/De 1990 1999............................ 69
1-2-1/Les crises du SME et la crise mexicaine.. 69
1-2-1-1/Les crises du systme montaire europen (1992 et 1993) 70
1-2-1-2/La crise mexicaine (1994). 70
1-2-2/La crise brsilienne, asiatique et russe...... 71
1-2-2-1/La crise brsilienne (1998-1999) 71
1-2-2-2/La crise asiatique (1997-1998).. ....... 72
Page | 278
1-2-2-3/La crise russe (1998).... 73
2/Les crises du nouveau millnaire.. 74
2-1/Durant lanne 2000 75
2-1-1/La bull Internet (2000).. 75
2-1-2/La crise turque (2000).................................. 76
2-2/De 2001 2010 77
2-2-1/La crise argentine (2001).. 77
2-2-2/La crise dans la zone euro (2010). 78
Section 03 : La crise financire de 2007.. 79
1/Principales causes et consquences de la crise... 79
1-1/Origines et causes de la crise... 80
1-1-1/Lexpansion dmesure du crdit hypothcaire aux Etats-Unis.. 80
1-1-2/Le dclenchement de la crise 82
1-2/Les retombes de la crise..... 84
1-2-1/De nombreuses faillites 84
1-2-2/Impact sur la croissance conomique... 86
1-2-3/Leffondrement des marchs boursiers 86
2/Tentatives de sortie de la crise et de rformes des marchs financiers 88
2-1/Tentatives de sortie de la crise..... 88
2-1-1/Dfendre la solvabilit des emprunteurs.. 88
2-1-2/La politique montaire . 89
2-1-3/Le prteur en dernier ressort..... 89
2-2/ Leons de la crise et rformes d'aprs-crise... 90
2-2-1/Les enseignements de la crise... 90
2-2-2/les rformes des marchs financiers..... 92
Conclusion. 94
Page | 279
1-1-2/Dfinition de la finance islamique 98
1-1-3/Dfinition de la banque islamique 99
1-2/Les sources de la finance islamiques... 100
1-2-1/Les sources principales 100
1-2-2/Les sources secondaires 100
2/Les piliers de la finance islamique et le Charia board... 101
2-1/Les piliers de la finance islamique... 101
2-2-1/Les interdits.. 101
2-2-2/Les principes..... 102
2-2-3/Les applications 103
2-2/ Le comit de conseil (le Charia board)...... 104
2-2-1/Prsentation du Charia board.. 104
2-2-2/Les fonctions du Charia board ... 105
3/Historique de la finance islamique.. 106
1/Gense de la finance islamique... 106
1-1/La finance au temps du prophte..... 106
1-2/La finance islamique au temps des Khoulafa.. 107
2/La finance islamique contemporaine.. 108
2-1/Les premires traces dinstitutions financires islamiques.. 108
2-2/Essor des institutions financires islamiques... 109
Section 02 : Intrt particulier au riba... 111
1/Lanciennet de la condamnation du riba ... 111
1-1/La notion du riba.......... 111
1-2/La prohibition du riba avant lislam............ 112
2/La perception islamique du riba.. 114
2-1/La prohibition du riba.. 114
2-1-1/Le riba Dans le Coran .. 114
2-1-2/Le riba dans la Sunnah 115
2-1-3/Le riba dans le Fiqh ..... 116
2-2/Des alternatives au riba...... 118
2-2-1/Le ratio de partage des pertes et des profits....... 120
2-2-2/Le LIBOR 121
Page | 280
Section 03 : La finance islamique dans le monde. 122
1/ Forte concentration de la finance islamique dans les pays du Golfe et la Malaisie .. 122
1-1/ La finance islamique dans les pays du Golfe . 123
1-2/ La finance islamique en Malaisie .. 125
2/ Le dveloppement de la finance islamique dans le reste du MENA et du SEA 126
2-1/ Le dveloppement de la finance islamique dans la rgion du MENA (hors le CCG) 127
2-2/ Le dveloppement de la finance islamique la rgion SEA (hors la Malaisie). 129
3/un dveloppement de la finance islamique dans les autres pays du monde 131
3-1/Le Royaume-Uni : leader occidental 131
3-2/La finance islamique dans le reste du monde.. 134
Conclusion 140
Page | 281
2-2-1/LAAOIFI et la IDB.... 154
2-2-2/LIFSB et lIIRA. 155
Section 02 : Les instruments de la finance islamique 156
1/Les instruments de base.. 156
1-1/Les instruments participatifs 156
1-1-1/La moucharaka et la moudaraba... 157
1-1-1-1/La moucharaka...... 157
1-1-1-2/La moudaraba 158
1-1-2/La wakala et la mouzar... 159
1-1-2-1/La wakala.. 159
1-1-2-2/La mouzar.... 160
1-2/Les instruments dchanges.. 160
1-2-1/La mourabaha et lijara. 161
1-2-1-1/La mourabaha 161
1-2-1-2/Lijara 162
1-2-2/Le salam et listisn.. 163
1-2-2-1/Le salam 163
1-2-2-2/Listisn. 164
2/Les sukuk et les produits takaful.. 164
2-1/Les sukuk . 164
2-1-1/Prsentation des sukuk.. 165
2-1-2/Types de sukuk.. 166
2-2/Les instruments dassurance 166
2-2-1/Le takaful.. 167
2-2-2/Le re-takaful. 168
Section 03 : Instruments faisant dbat 169
1/Les produits drivs 169
1-1/Les options et swaps 169
1-1-1/Les options 169
1-1-2/Les swaps.. 170
1-2/Les produits terme. 173
1-2-1/Les forwards. 173
1-2-2/Les futures 174
Page | 282
2/Autres oprations financires.. 175
2-1/La spculation et le tawarrouq . 175
2-1-1/La spculation... 175
2-1-2/Le tawarrouq .. 177
2-2/Le oprations spot 178
2-2-1/Lachat sur marge. 179
2-2-2/La vente dcouvert. 180
Conclusion . 183
Page | 283
Section 02 : Les perspectives de la finance islamique... 199
1/La finance islamique comme moyen de financement. 199
1-1/Le financement de projets........ 200
1-1-1/Le BOT islamique. 200
1-1-2/Le capital-investissement islamique ........ 201
1-1-3/Le contrat de concession islamique.. 203
1-2/Le finance du commerce extrieur. 204
1-2-1/ Lapport des instruments financiers islamiques........ 204
1-2-1-1/ Lutilisation des instruments participatifs 204
1-2-1-2/Lutilisation dinstruments dchanges.. 204
1-2-2/Lapport de l International Islamic Trade Finance Corporation (ITFC) .. 205
2/La finance islamique et le dveloppement socio-conomique........ 206
2-1/Le rle de la zakat et du waqf. 206
2-1-1/Le rle de la zakat. 206
2-1-2/Le rle du waqf. 208
2-2/Le rle des institutions financires islamiques (IFIs).. 210
2-2-1/Le rle de la Banque Islamique de Dveloppement ........ 210
2-2-2/Le rle du qard elhasan. 212
3/Perspectives des marchs financiers islamiques. 213
3-1/Le rle des marchs financiers islamiques.. 213
3-1-1/Limportance des marchs financiers islamiques 213
3-1-2/Le rle dun march financier islamique unifi....... 214
3-2/Le dveloppement des marchs financiers islamiques........ 216
3-2-1/Lapport des instruments existants... 216
3-2-2/La ncessit dutilisation de nouveaux instruments. 217
Section 03 : Risques, dfis et devenir de la finance islamique.. 218
1/Les risques et les dfis de la finance islamique .......... 218
1-1/Les risques de la finance islamique. 218
1-1-1/Typologie des risques... 218
1-1-2/La gestion des risques 220
1-2/Les dfis de la finance islamique. 221
1-2-1/Les dfis globaux et internationaux....... 221
1-2-2/Les dfis spcifiques. 222
Page | 284
2/Le devenir de la finance islamique ........ 223
2-1/La finance islamique et la rforme du systme financier international... 223
2-2/Lexpansion future de la finance islamique 225
Conclusion 227
Page | 285
Rsum
Afin de mener bien notre recherche, nous avons eu recours une dmarche descriptive,
analytique et dductive ; base sur une revue littraire et empirique portant sur ce sujet. Quant
la structure du mmoire, celle-ci sarticule autour de cinq chapitres. Le premier chapitre
porte sur la prsentation de la dynamique de la globalisation financire. Le deuxime chapitre
prsente les dfaillances de la globalisation financire. Le troisime chapitre est relatif la
finance islamique et son dveloppement. Le quatrime chapitre porte sur les intervenants dans
la finance islamique. Le cinquime et dernier chapitre permet de situer la finance islamique
dans le contexte de la globalisation financire.
De ce travail de recherche, nous avons pu constater que face aux dfis et aux dfaillances
de la globalisation financire, la finance islamique, qui est aujourdhui une finance globalise,
se montre plus stable, plus performante et plus rsistante que la finance conventionnelle et elle
est considre comme une partie prenante de la finance internationale, voir mme un lment
de rforme du systme financier international.
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Abstract
In order to be able to carry out our study, we used a descriptive, analytical and deductive
approach, based on a theoretical and empirical literature review on this topic. We structured
the research study in five chapters. The first chapter focuses on the presentation of the
financial globalization dynamics. The second chapter presents the failures of financial
globalization. The third chapter focuses on the Islamic finance and its development. The
fourth chapter focuses on Islamic finance stakeholders. The fifth and final chapter allows us to
put into context and situate Islamic finance in the context of financial globalization.
Through this research study, we found that financial globalization faces numerous
challenges, flaws, limits and failures. Islamic finance, which is today a globalized finance, is
more stable, more resilient and performing better than conventional finance. It is considered
as an integral part of international finance, or even as an element of international financial
system reform.
Page | 287