La Qualité
La Qualité
La Qualité
Jrmy DESTREMONT
Promotion MS OPIQ 16
Tuteur de thse : Madame Martine ISAMBERT
Anne 2009/2010
REMERCIEMENTS
Je tiens tout dabord remercier mon tutrice de thse, Madame Martine ISAMBERT, pour les
conseils et le temps quelle ma accord pour le travail de recherche, de rdaction et de relecture de
ma thse professionnelle.
Je remercie enfin aussi les diffrents interlocuteurs que jai pu interroger et qui mont permis de
comprendre le point de vue des diffrents acteurs du secteur agroalimentaire, que ce soit au niveau de
la production, de la transformation et de la distribution. Par leur avis et le temps quils mont
accords, jai pu dterminer les enjeux et les attentes des professionnels du secteur.
AB Agriculture Biologique
AFNOR Agence Franaise de Normalisation
AIB American Institute of Baking
AOC Appellation dOrigine Contrle
AOP Appellation dorigine Protge
BRC British Retail Consortium
CCP Critical Control Point
CdC Cahier des Charges
CCvD Central College van Deskundigen HACCP, littralement les critres
dvaluation dun systme HACCP oprationnel ,
CEN Comit Europen de Normalisation
DGCCRF Direction Gnrale de la Concurrence, de la Consommation et de la
Rpression des Fraudes
DOM Dpartement dOutre Mer
GFSI Global Food Safety Initiative
HACCP Hazard Analysis Critical Control Point
HAS Haute Autorit de Sant
IAA Industrie Agro-alimentaire
IFS International Food Standard
IGP Indice gographique Protge
INAO Institut National de lOrigine et de la Qualit
ISO International Organization for standardization
Marquage CE Marquage Conformit Europenne
Marque NF Marque Norme Franaise
MDD Marque de Distributeur
NC Non Conformit
OCD Organisme de Contrle et de Gestion
SIQO Sigle Officiel de la Qualit et de lOrigine
SMQ Systme de Management de la Qualit
SQF Safe Quality Food Industry
STG Spcificit Traditionnelle Garantie
UE Union Europenne
Dans cette entreprise, jai en charge la mise en place dun systme de management de la
Qualit.
La question de la certification de lusine selon un ou plusieurs rfrentiels sest pose. En
effet, dsireuse de prouver son efficacit produire un produit de qualit, la cooprative a cherch la
norme ou le rfrentiel le plus adapt son activit. Ce ft assez compliqu : choisir une norme
gnraliste mais reconnue ou une norme moins connue mais adapte au secteur ?
Les renseignements pris pour rpondre cette question nous ont laiss dans un flou provoqu
par la multiplicit des rfrentiels et normes existants et la difficult de choisir lun plutt que lautre.
Le secteur agricole et plus gnralement celui de lagro-alimentaire est donc soumis de cette
diversit.
La question pose lors de cette thse professionnelle est de savoir si cette diversit est un atout
pour la filire agroalimentaire.
Pour cela, aprs une recherche bibliographique sur le sujet, jtudierai en quoi ces rfrentiels
amliorent les entreprises, puis si celles-ci ont une vision claire des possibilits qui leurs sont fournies
par lintermdiaire de ces normes ou labels. Ensuite, jinterviewerai diffrents acteurs de la filire
pour connaitre les tendances de diffrents secteurs. Je poursuivrai en tudiant la perception quon les
consommateurs sur ces diffrentes certifications.
Je rpondrai ensuite la question de dpart en me basant sur les conclusions trouves pour
chaque hypothse.
Le sujet va donc traiter des normes et rfrentiels relatifs la Qualit dans lIndustrie Agro-
alimentaire. Pour bien cibler le sujet, voici les dfinitions des termes importants de la thse,
permettant ainsi de poser le champ du sujet.
Industrie agro-alimentaire :
Toutes les industries de transformation de produits issus de lagriculture en biens alimentaires.
Les matires premires utilises sont des produits dorigine animale ou vgtale qui subissent
des transformations plus ou moins complexes avant dtre mises sur le march. (Source : site
de lencyclopedie-gratuite.fr)
Ainsi, lors de ma thse, lindustrie agro-alimentaire comprendra lamont agricole (fermes et
coopratives agricoles), les industries de transformation et la grande distribution.
Certification :
Procdure par laquelle un organisme comptent et indpendant donne une assurance crite
quun systme, un processus, une personne, un produit ou un service est conforme des
exigences spcifies dans une norme ou un rfrentiel.
La certification est un acte volontaire. Elle constate la conformit des exigences spcifies
qui peuvent tre fixes un niveau qui ne correspond pas aux attentes des consommateurs.
(Source : Ministre de lconomie, des finances et de lindustrie, nov. 2004)
Rfrentiel :
Document technique dfinissant les caractristiques que doit prsenter un produit industriel ou
un service et les modalits du contrle de la conformit ces caractristiques. (Source : Site
internet de Qualit Online)
Norme :
Document tabli par consensus, approuv par un organisme de normalisation reconnu, qui
fournit, pour des usages communs et rpts, des rgles, des lignes directrices ou des
caractristiques, pour des activits ou leurs rsultats, garantissant un niveau d'ordre optimal
dans un contexte donn. Rq. : si la norme est obligatoire, cest un standard .
(Source : Ministre de lconomie, des finances et de lindustrie, nov. 2004)
Ainsi, par normes, rfrentiels ou labels Qualit, nous entendrons ceux qui se rapportent la
Qualit produit ou organisationnelle ce qui regroupe lorganisation, le process, le procd de
fabrication, les pratiques culturales ou encore la qualit organoleptique.
Ainsi, les rfrentiels relatifs au dveloppement durable ou au commerce quitable ne seront
pas abords, car ils portent sur des thmes socitaux ou dconomie mondiale. De mme, les produits
Kasher ou Halal sont issus de labels portant sur des pratiques religieuses, culturelles ou ethniques. Ils
ne seront pas abords non plus car ils napportent pas une Qualit supplmentaire sur le produit ou
lorganisation de lentreprise.
Ds la premire mise sur le march, les produits doivent rpondre aux prescriptions en vigueur relatives
la scurit et la sant des personnes, la loyaut des transactions commerciales et la protection des
consommateurs.
Le responsable de la premire mise sur le march d'un produit est donc tenu de vrifier que celui-ci est
conforme aux prescriptions en vigueur.
A la demande des agents habilits pour appliquer le prsent livre, il est tenu de justifier les vrifications et
contrles effectus.
(Source : http://www.easydroit.fr/codes-et-lois/article-L212-1-du-Code-de-la-consommation/A132546/)
Dautre part, la France sest depuis longtemps engage dans une politique sanitaire
volontariste qui a pris une porte europenne avec le Paquet Hygine.
Cest dabord et surtout le rglement 178/2002 qui est le socle du Paquet Hygine. Cest lui
qui fixe les grands principes de prcaution, de transparence et de traabilit.
Avec ce rglement, lUnion Europenne a voulu :
assurer un niveau lev de protection alimentaire qui prend en compte la sant et le bien-tre
des animaux, des plantes et de lenvironnement
garantir la Scurit alimentaire des aliments
harmoniser les systmes de surveillance et de contrle des diffrents pays membres de
lUnion Europenne
permettre la libre circulation des denres alimentaires
Concrtement, un exploitant agricole doit tenir un registre (qui rpertorie les pratiques
culturales) et respecter les Bonnes Pratiques dHygine sur son exploitation.
Une autre obligation europenne, le Marquage CE, pour les produits relevant des directives
europennes Nouvelle Approche , rglementant le droit la libre circulation des biens dans tous
les pays de lUnion Europenne. Il est destin aux services de contrles du march. Si une entreprise
veut vendre un produit hors de ses frontires, elle doit obtenir ce marquage CE. Il sera donn par tous
les principaux organismes certificateurs (Bureau Veritas, Afnor, SGS, ) par lintermdiaire dun
audit. Mais cela ne constitue en aucune faon une marque de Qualit ni une certification.
(Source : Ministre de lconomie, des finances et de lindustrie, nov. 2004.)
1.2.4. LHACCP
LHACCP, ou Hazard Analysis Critical Control Point, (en franais : Analyse des dangers et
points critiques pour la matrise) nest pas une norme ou un rfrentiel mais une mthode de gestion
(Source : http://amgar.blog.processalimentaire.com/?p=283)
LHACCP, en plus dtre intgre dans le Paquet Hygine, lest aussi dans la norme ISO
22000 (qui est lintgration de lHACCP dans lISO 9001) ainsi que dans les rfrentiels IFS, BRC,
AIB et SQF que nous tudierons dans cette thse.
(Source : http://www.haccp-guide.fr)
Certains distributeurs ont aussi cre leur propre rfrentiel priv normatif, tel lIFS et le BRC.
Des rfrentiels ou labels ont aussi t cres pour valoriser un produit ou un savoir-faire. Ils
peuvent tre rdigs par des branches interprofessionnelles ou lUnion Europenne.
Pour tre complet, terminons par le GFSI, le Global Food Safety Initiative, qui est une
organisation qui regroupe des experts en distribution, transformation et production du secteur
agroalimentaire. Son but est dharmoniser les standards de Qualit et de Scurit Alimentaire dans le
monde. Mais cette organisation na pas de rfrentiel ou de norme propre. Une entreprise ne peut tre
certifie GFSI. Elle est force de proposition et a approuv 10 standards de Qualit et de Scurit
Alimentaire. Cinq sont connus et reconnus mondialement et nous les tudierons plus prcisment par
la suite (IFS, BRC, CCvD-HACCP, SQF, et Global Gap), trois sont des rfrentiels trs spcifiques
et restreints des zones trs spcifiques (Global Red Meat Standart, Global AquaCulture Alliance
BAP et Primus GFS, inconnus en France). Les deux derniers sont des protocoles qui doivent tre
ajouts la norme ISO 22000, pour quelle soit reconnue par le GFSI.
Les normes et rfrentiels systme visent mettre en place une organisation de la structure
permettant :
Le dveloppement des capacits organisationnelles et managriales permettant une rapidit
dans les rponses apporter aux parties intresses.
La mise en place dindicateurs et de dispositifs denregistrement pour la surveillance de
lentreprise.
Un systme damlioration continue bas sur des actions correctives et prventives pour le
traitement des produits non-conformes.
La professionnalisation du traitement des rclamations clients.
La formalisation des savoirs et des processus de production dans lentreprise.
La certification Systme consiste donc mette en place une organisation visant satisfaire les
clients sur la capacit de lentreprise produire un bien une qualit dfinie, de manire continue et
prenne. Elle ne tient pas compte de la qualit intrinsque du produit. Elle nimplique pas une qualit
Ces dernires annes, lEtat a dcid dharmoniser les diffrents rfrentiels, normes ou labels
de Qualit Produit afin de faciliter la comprhension du consommateur sur loffre du march. En
effet, ces derniers ont le dsir dune information claire et sre.
Depuis 2006, les consommateurs ont donc vu apparaitre une politique de valorisation de la
Qualit alimentaire par
des Signes dIdentification de la Qualit alimentaire et de lOrigine (les SIQO)
des Mentions Valorisantes
Cela permet de crer de la diversit et de la varit dans loffre alimentaire.
Cette politique sest inscrite dans un contexte de proccupation accrue des consommateurs en
ce qui concerne la qualit mais aussi et surtout dans une volont des acteurs de la filire de valoriser
durablement leurs produits. Par lintermdiaire dun cahier des charges ou dun rfrentiel,
lentreprise sengage produire une qualit garantie au consommateur qui va rpondre des
exigences spcifiques de Scurit Alimentaire, de got et de valeurs gastronomiques et
organoleptiques.
Au contraire de la certification Systme, celle-ci concerne la qualit organoleptique du
produit. Elle procure un avantage mesur du produit vis--vis des produits de mme nature.
La certification Produit constitue un outil de segmentation du march, en rpondant des
besoins identifis des consommateurs (ex : Label Rouge, Bio, ). Cette politique a eu un gros succs
auprs des filires agricoles et agro-alimentaires. De nombreuses entreprises se sont lances dans
lobtention de ses signes. En effet, cela leur permet de pouvoir commercialiser des produits
diffrencis ayant des caractristiques clairement reconnues.
Dailleurs, les produits qui vont bnficier de la garantie du respect dun Cahier des Charges
accdent plus facilement la grande distribution et lexportation.
Autre atout : les signes didentification de la qualit et de lorigine vont protger certains
bassins de production (culture spcifique, patrimoine).
A noter que ces Guides de Bonnes Pratiques sont des documents de rfrence pris en compte
lors de contrles officiels des professionnels de la chane agro-alimentaire.
(Source : Ministre de lAlimentation, de lAgriculture et de la Pche, 06/02/2008)
Les rfrentiels relatifs aux pratiques agricoles sont bass sur le respect de lenvironnement,
en favorisant un systme de production qui limite les intrants, en assurant la Scurit Sanitaire des
produits agricoles, en renforant les impacts positifs de lagriculture sur lcosystme, sans remettre
en cause la rentabilit et la protection sociale de lexploitant.
Norme ISO 15161 : Lignes directrices ISO 9001 pour lindustrie de lalimentation et
des boissons
Rdaction : ISO
Objectifs : aider les entreprises agro-alimentaires mettre en place un Systme de
Management de la Qualit fond sur lISO 9001 et lHACCP.
Destinataires : toute entreprise du secteur agroalimentaire.
(Source : Organisation Internationale de Normalisation, 18/12/2001, Lignes directrices ISO 9001
pour lindustrie de lalimentaire et des boissons )
Norme SQF
Rdaction : Safe Qualit Food Institute
Objectifs : la certification de la Scurit Alimentaire, la qualit produit et la gestion de la
Qualit.
Destinataires : tous niveaux de la chane de production du secteur agroalimentaire.
(Source : site internet du SQF)
Norme AIB
Rdaction : American Institute of Baking
Objectifs : fournir un rfrentiel daudit de Scurit alimentaire.
Destinataires : tout niveau de la chane de production, spcialement sur le continent amricain.
(Source : site internet du AIB)
Ainsi, aucune autre enseigne na cre un label ou un rfrentiel de Qualit. Elles se contentent
pour la plupart de crer une Marque de Distributeur caractrisant une image de qualit du produit.
Label Rouge
Rdaction : cahier des Charges producteur/ validation par lINAO
Objectifs : valoriser un produit agroalimentaire ayant une qualit suprieure.
Destinataires : toute denre alimentaire ou produit agricole non alimentaire et non transform
ayant une qualit suprieure.
(Source : Ministre de lAlimentation, de lAgriculture et de la Pche, 26/02/2007)
Vin de pays
Rdaction : dcrets franais et rglementation europenne
Objectifs : valoriser les vins de table.
Destinataires : tout producteur de vin de table personnalis par une provenance gographique.
(Source : Site internet de Onivins)
Mentions valorisantes
Montagne
Rdaction : code rural franais
Objectifs : promouvoir les qualits des produits provenant des montagnes : authenticit,
spcificit et naturalit.
Destinataires : toute denre alimentaire et produit agricole non-alimentaire et non transform
ralis dans une zone de montagne (except les vins et spiritueux).
(Source : Ministre de lAlimentation, de lAgriculture et de la Pche, 26/02/2007)
Produit pays
Rdaction : code rural franais
Objectifs : valoriser les produits issus des DOM.
Destinataires : toute denre alimentaire et produit agricole non-alimentaire et non transform
ralis dans un dpartement dOutre Mer (except les vins et spiritueux).
(Source : Ministre de lAlimentation, de lAgriculture et de la Pche, 26/02/2007)
Certificat de conformit
Rdaction : structures collectives ou oprateur individuel
Objectifs : atteste quune denre alimentaire ou quun produit agricole non alimentaire et
non transform est conforme des rgles spcifiques et des caractristiques
pralablement fixes dans un cahier des charges, qui le distinguent dun produit
courant et qui portent, selon les cas, sur la production, la transformation ou le
conditionnement.
Destinataires : tout producteur de produit agroalimentaire (spcialement les produits
transforms).
(Sources : Ministre de lAlimentation, de lAgriculture et de la Pche, 14/01/2010)
La marque NF Agroalimentaire
Rdaction : Marque NF
Objectifs : apporter une preuve indiscutable que le produit agro-alimentaire rpond aux
besoins du march et est conforme des caractristiques dfinis dans un
rfrentiel. Il s'agit d'un cas particulier de certificat de conformit qui atteste
de la conformit une norme.
Destinataires : tout producteur de produit agroalimentaire (spcialement les produits
transforms)
(Source : site internet de la marque NF)
Tout dabord, cause des multiples crises sanitaires qui ont rendu mfiants consommateurs et
distributeurs, les entreprises agro-alimentaires ont de plus en plus une responsabilit lgale en termes
de transparence, de traabilit des produits et de la dcision, de prvention des risques. Ladhsion
une norme ou un rfrentiel permet de pouvoir rassurer les clients et se conformer la loi.
Du point de vue du client, la certification de ses fournisseurs lui donne des garanties sur sa
capacit lui fournir un produit respectant des exigences. Cest de plus en plus un critre de choix.
Pour la grande distribution, cest mme devenu un droit dentre sur le march.
La certification une norme ou un rfrentiel ou lobtention dun label qui certifie le respect
un cahier des charges permet dtre moins soumis la pression de la grande distribution qui impose
Pour les tablissements de la sant, une autorit publique et indpendante, la Haute Autorit
de la Sant (HAS) a t cre par la loi du 13 aot 2004 relative lAssurance Maladie. Au travers de
lArticle L-161 du code de la Scurit Sociale, le rle de lHAS est principalement de certifier les
tablissements de sant publics et privs. Cette certification a pour but dapprcier de manire
indpendante et objective la qualit dun tablissement grce des indicateurs, des critres, des
rfrentiels portant sur les Bonnes Pratiques et des procdures utilises dans les hpitaux.
Lobjectif de cette certification obligatoire est lamlioration de la prise en charge des
patients. A ce titre, elle porte sur lensemble du fonctionnement des tablissements.
Ainsi, il existe une certification unique et obligatoire pour les tablissements de la sant et
cette certification est ralise par une unique organisation indpendante.
Beaucoup dhpitaux la complte malgr tout par une certification ISO 9001 de leur
organisation. Mais dans la mesure o la certification du HAS est suffisante, lobjectif de cette
dmarche est uniquement lAmlioration Continue et non une tentative de diffrenciation.
A noter quil existe aussi des accrditations pour certaines interventions spcifiques ou pour
des quipes mdicales. (Ex : accrditations pour les maladies rares dans certains tablissements)
(Sources : site internet du CHU de Rouen et site internet de la Haute Autorit de Sant)
Dans le secteur de lautomobile, ce sont les acteurs de lindustrie qui ont eux mme dvelopp
une unique norme spcifique leur secteur, lISO TS 16949 :2000. Cette norme rgit la gestion de la
Qualit au niveau de la conception, le dveloppement, la production, linstallation et lentretien. Elle
sadresse aux industriels de lautomobile, aux quipementiers et aux sous-traitants.
Pour la grande majorit des constructeurs, la certification est une condition obligatoire pour
toute relation commerciale. Elle est prpondrante toutes autres normes existantes.
Elle spcifie les exigences de productivit, de comptitivit et de qualit exceptionnelles, en
ayant une forte orientation vers lAmlioration continue, la fiabilit et lanticipation.
Ainsi, dans ce secteur, cest lensemble de lindustrie qui a cre une norme de rfrence avec
pour objectifs performance et fiabilit.
(Source : Site internet du groupe BSI)
1.6.3. Conclusion
Ces deux secteurs ont russi structurer loffre globale de certification. Que ce soit grce
lintervention des pouvoirs publics ou par une relle volont des acteurs du secteur, chacun a russi
uniformiser les normes et rfrentiels existants et mettre en place un systme clair et simple bas sur
un rfrentiel faisant lunanimit. Les entreprises peuvent ventuellement se soumettre dautres
normes mais uniquement dans un but dAmlioration Continue.
1.7. Conclusion
2.2. Constat
Nous venons de voir que dans la filire agro-alimentaire, il existe une grande multiplicit et
une grande diversit de normes, rfrentiels ou encore labels.
On trouve en effet des certifications de Qualit Produit (ex : AOC), des certifications de
Qualit Systme (ISO 9000), des certifications de Scurit Alimentaire (ISO 22000), des
certifications de Procds (Guides de Bonnes Pratiques de Fabrication ou dHygine). Il existe au
total plus dune vingtaine de normes ou de rfrentiels diffrents.
Mais devant toutes ces possibilits, comment les industriels sy retrouvent tils ? Connaissent-
ils ce que chaque norme ou rfrentiel peut apporter leurs produits ou leur organisation ? Ont-ils
une relle volont dAmlioration Continue ou se sentent-ils obligs de se soumettre la certification
pour contenter les clients et consommateurs ?
Faut-il cumuler plusieurs rfrentiels pour pouvoir satisfaire toutes les parties intresses ?
Enfin, le consommateur est-il sensible ces normes et rfrentiels ? Sy retrouve-il ? A-t-il
des exigences particulires et o vont ses prfrences ?
2.3. Hypothses
Pour rpondre ces questions et traiter au mieux la problmatique, mes hypothses de thse seront :
I. Les normes et rfrentiels existants de la filire permettent-ils dorganiser lentreprise
en termes de production, de management et damlioration continue ? Corollaire :
Quapportent-ils rellement lentreprise ?
II. Les entreprises utilisent-elles les diffrentes possibilits de certification dont elles
disposent? Corollaire : Sy retrouvent-elles dans cette multiplicit ?
III. Les normes et rfrentiels sont-ils adapts aux enjeux stratgiques actuels du secteur
agroalimentaire ? Corollaire : Quelles sont les tendances ?
IV. La communication autour des certifications est-elle adapte et efficace pour satisfaire au
mieux les attentes du consommateur final ? Corollaire : Est-il sensible au systme de
certification et aux diffrents rfrentiels et normes ?
Dans cette partie, nous allons tudier de faon plus dtaille chacun des rfrentiels,
normes ou cahiers des charges de chaque type de certification sur le plan :
organisationnel
environnemental
Scurit Alimentaire
Qualit produit
pratiques culturales.
Pour chaque type je comparerai les rfrentiels qui sy rapportent, afin de pouvoir
analyser les atouts de chacun mais aussi les contraintes et axes damlioration.
Ce sera loccasion de pouvoir cibler qui peut sadresser chacun des rfrentiels vis--
vis des besoins et attentes des diffrents acteurs de la chane alimentaire : producteurs,
transformateurs et distributeurs.
La norme NF V01-005 sest positionne au niveau de lamont agricole. Elle est calque sur
lISO 9001 concernant les exigences dun Systme de Management de la Qualit et lEngagement de
la Direction. Elle va plus loin dans limplication des fournisseurs mais est plus limite dans
lorientation client et naborde pas la ralisation du produit, la Conception et le Dveloppement ou
encore le Management des ressources. En fait, cette norme est surtout oriente vers les producteurs et
est moins pertinente envers la ralisation du produit et donc la satisfaction client. Mais, tout comme
lISO 9001, elle pose les bases dun SMQ et lAmlioration Continue dans lentreprise.
Enfin, la norme ISO 15161, qui ne peut dboucher sur une certification, peut tre considre
comme un excellent guide pour les entreprises du secteur agroalimentaire qui ont dj, grce aux
principes de lHACCP, un vcu dans la traabilit, la matrise du produit conforme et non conforme
et des moyens de surveillance et de mesure. Cette norme donne les recommandations ncessaires
lentreprise pour intgrer les exigences de lISO 9001 sans remettre en cause ou modifier le systme
dj en place.
Ainsi, pour les entreprises qui matrisent dj le Management de la Qualit, lISO 9001
parait une suite logique dans lAmlioration de leur systme. Pour les dbutants, il est prfrable de
passer par lintgration des principes de lHACCP puis de sorienter vers la norme ISO 15161. Pour
les entreprises du secteur agricole, le choix est un peu plus complexe. En effet, la norme
Agriconfiance est trs exigeante en terme de traabilit pour les producteurs. Tout va dpendre des
orientations stratgiques de lorganisme. Si il dsire avoir une orientation client, il est conseill quil
sengage vers une certification ISO 9001. Si, au contraire, il prfre assurer une relation
mutuellement bnfique avec ses adhrents/producteurs, il est prfrable de sorienter vers la norme
NF V01 005. Il est dailleurs intressant pour une entreprise de lamont agricole de sorienter vers la
norme ISO 9001, pour lorientation client et la mise en place dun SMQ performant, puis aprs que
ce SMQ ait un peu vcu, une certification sous Agriconfiance, pour lorientation producteur.
(Source : Norme ISO 9001, norme ISO 15161, norme NFV 01-005)
En ce qui concerne la NF V01 007, elle semble plus complte. Mais elle reste rserve presque
exclusivement aux entreprises de lAmont agricole. Elle aborde les conditions de mise en place dun
systme de management environnementale, en y incluant clients et surtout
fournisseurs/adhrents/producteurs. Tout comme pour lISO 14001, les actions mener pour la
conformit rglementaire et latteinte des objectifs doivent tre planifies dans un plan daction, mais
lentreprise nest pas dans lobligation de les traiter dans limmdiat. Lentreprise ne doit pas
seulement soccuper des aspects et impacts environnementaux relatifs la ralisation du produit dans
ses locaux, mais aussi lextrieur (environnement, Parties intresses, )
Au contraire de lISO 14001, elle met en avant lengagement de la direction. Elle impose de
lier le systme de Management de la Qualit celui de lEnvironnement. Il est donc obligatoire pour
lentreprise davoir une approche Qualit au pralable ou en parallle.
En conclusion, lISO 14001 est plus limite que la norme Agriconfiance. Mais elle est
destination de tout type dentreprise au contraire de sa concurrente. Si la norme ISO se contente
surtout daborder les impacts relatifs lentreprise, la norme NF V01 007 va plus loin, en impliquant
toutes les parties intresses. Le grand point ngatif des normes environnementales est quelles
nobligent pas les entreprises certifies se conformer la rglementation court terme, mme si
limpact et/ou le risque sur lenvironnement est important. Les entreprises peuvent se permettre de
planifier sur plusieurs annes dans actions environnementales importantes, sans engager dactions
correctives dans limmdiat. Cela dit, ces deux normes permettent aux entreprises de prendre
conscience de leur environnement grce lanalyse environnementale. Elles les engagent dans une
dmarche damlioration continue environnementale. Les entreprises ont plus de temps pour mettre
en place les actions que pour les normes organisationnelles, ce qui est bnfique pour les PME pour
qui les cots engendrs peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers deuro.
(Source : norme ISO 14001 et norme NF v01-007)
En effet, Global Gap est trs clairement au dessus de lAgriculture raisonne en termes de
renomme, de certificats dlivrs ou de mesures pour lenvironnement.
Global Gap a russi trouver un systme qui permette chaque producteur de spcialiser son
rfrentiel par rapport son ou ses activits.
Chacun est soumis des exigences gnrales tout producteur et des exigences spcifiques
son produit (ex : Fruits et lgumes).
Les mesures imposes au producteurs vont plus loin que le cadre rglementaire.
Surtout, mme si le rfrentiel nest pas orient client, il a une lgitimit vis--vis des
transformateurs de lamont agricole.
Il est donc plutt conseill pour une producteur de sorienter vers Global Gap, plus complet,
plus reconnu et adaptable chaque producteur.
(Source : Normes Global Gap et Dcret de lagriculture raisonne)
Nota Bene : Lagriculture biologique aurait pu faire partie de ce sous chapitre. Malgr tout, elle
constitue surtout, dans la tte du consommateur et de beaucoup de producteurs, une Qualit attache
au produit. Si un rglement existe au niveau europen, la certification la plus connue et la plus
reprsente est celle de la Marque AB, qui est rpertorie dans les SIQO.. Cest pour cela que jai
mis le rfrentiel de lAgriculture Biologique dans la partie 3.5, Normes et rfrentiels de Qualit
Produit.
Les normes IFS et BRC, trs proches tant sur le fond que sur la forme, vont plus loin que
lISO 22000. A porte europenne, elles ont t rdiges par les professionnels de la distribution et
donc les clients directs. Ces rfrentiels sont donc un immense atout car ils fournissent les exigences
prcises que lentreprise doit remplir pour contenter ses clients. Les deux rfrentiels permettent la
mise en place dun systme de Management de la Qualit et de la Scurit alimentaire. Ils sont trs
complets, en abordant les thmes des allergnes, maintenance, Ils impliquent aussi davantage
clients et fournisseurs. Ils semblent donc plus intressants pour les entreprises qui se destinent au
march europen et qui sont dj performantes en termes de Scurit Alimentaire et dorganisation,
mais ils ne sont pas spcifiques un secteur particulier.
Les deux rfrentiels destins au march amricain sont bass sur plusieurs normes permettant
de rpondre aux besoins spcifiques des diffrents secteurs agroalimentaires. Ils constituent les
normes les plus compltes en poussant loin la Scurit Alimentaire, la gestion des risques et des
problmes de contamination ainsi que les principes de lHACCP. Rdigs par les professionnels du
secteur, ils bnficient de la mme crdibilit que lIFS et le BRC. Les deux normes laissent aussi le
choix aux entreprises du niveau de performance ou dexigence atteindre. Elles sont donc trs
intressantes pour les entreprises mais destination du march amricain uniquement. SQF est la
En fate, seules les Filires Qualit Carrefour mlent rellement Scurit Alimentaire et
Qualit produit. Cependant, elles sont surtout destination de la production primaire et ont donc d
sadapter aux producteurs, en allant beaucoup moins loin concernant la Scurit Alimentaire et la
matrise des risques de contamination. Mais elles constituent une belle opportunit, bien quelles
obligent travailler uniquement avec Carrefour.
Enfin, le CCvD est devenue obsolte avec lapparition des normes telles que IFS ou SQF qui
impliquent indirectement un systme HACCP rpondant aux exigences. Il ny a donc plus dintrts
pour une entreprise se soumettre ce rfrentiel.
(Sources ; norme ISO 22000, norme IFS, norme BRC, norme SQF, norme AIB, norme CCvD et site
internet Carrefour)
Il y a tout de mme une relative diffrence entre ce que sont chacun des labels et la perception
quen ont les consommateurs. Lexemple le plus probant est la marque AB. Dans lesprit des
consommateurs, les produits AB sont sains et bons pour la sant. Or, ils sont surtout sans pesticide ni
OGM, mais rien ne prouve scientifiquement que les produits sont ce jour bnfiques pour
lHomme.
Malgr ces quelques dfauts et une grande lourdeur de la gestion administrative pour les
SIQO, tous ces labels structurent une filire qui aurait bien du mal vendre autant de produits sans
cela. Les labels de Qualit Produit rassurent le consommateur (respect dun cahier des charges,
authenticit, contrles rguliers, denres de qualit) et intressent le distributeur (notion de
dveloppement durable, denre vendue plus chre, communication sur des valeurs que les enseignes
peuvent sapproprier comme lauthenticit ou la proximit). Cest donc dabord un outil de
diffrenciation pour toutes les parties intresses.
Ainsi, pour un producteur qui voudrait se lancer dans une dmarche de valorisation de la
Qualit, il est prfrable quil dbute par lobtention dun certificat de conformit ou la marque NF.
3.6. Conclusion
En tout cas, mis par quelques marchs de niche, tout intervenant de la filire peut trouver un
rfrentiel adapt a son activit et ses besoins.
Mais le gros point noir est quil nexiste pas une seule norme qui permet de lier tous les types.
Sils veulent amliorer lensemble de leur entreprise, les producteurs, transformateurs et distributeurs
doivent donc cumuler plusieurs certificats ou labels, en fonction de leurs besoins, pas toujours faciles
connatre dailleurs. Cela complique donc le choix. De plus, ce cumul reprsente un cot financier
trs important et oblige les professionnels se soumettre des rgles et contraintes trs lourdes et
restrictives. Les entreprises sont donc gnralement obliges de choisir ce quelles veulent amliorer
en priorit.
On peut donc conclure que cette multiplicit reprsente pour le moment une force relle pour
lamlioration des entreprises agroalimentaires, mais que le nombre trs lev de normes ou
rfrentiels commence devenir une faiblesse.
Hypothse n1 :
La multiplicit est une force pour les possibilits diverses et varies quelle offre tout niveau
du secteur. Elle permet dorganiser lentreprise en terme de production (Qualit Produit et
Scurit Alimentaire), de management et damlioration continue.
La multiplicit est une faiblesse car il ny a aucun rfrentiel qui permette de cumuler Scurit
alimentaire, Qualit produit, organisation et respect de lenvironnement de faon similaire.
La multiplicit est une faiblesse car les diffrences entre chaque rfrentiel sont souvent peu
perceptibles et rendent difficile le choix stratgique pour une entreprise.
Depuis quelques annes, les exportations de la part des entreprises franaises ont connu une
forte augmentation, mais dans le mme temps ces entreprises se sont confrontes une forte
concurrence de la part des pays de monde entier.
Do deux ncessits : renforcer la qualit de loffre alimentaire (scurit et qualit produit) et
favoriser linnovation et la diffrenciation.
Dans cette optique, les entreprises du secteur IAA se sont naturellement tournes vers la
certification ou le label.
Elles semblent privilgier la spcificit franaise et le got en ce qui concerne les exportations
et vont donc davantage vers les certifications produits, par lintermdiaire des Signe dIdentification
de la Qualit et de lOrigine.
Mais quen est-il des tendances actuelles des entreprises en matire de certification ?
Y a-t-il des rfrentiels qui sont trs clairement prfrs dautres ?
Ceci semble ainsi tre la tendance de ces dernires annes. Les possibilits ne sont plus
forcment complmentaires, les diffrentes parties intresses veulent crer une norme ou un
Les normes organisationnelles et/ou porte internationale, tel que lISO 9000, lISO 14000,
ou lISO 22000 sont diversement rparties de le monde entier en terme de nombre dentreprises
certifis.
Fin 2009, sur lensemble des normes internationales ISO, seules 7,2% sont destination de
lAgriculture et des technologies agricoles. Cela est peu, au regard de limportance de ce secteur dans
lconomie mondial.
Avec la multiplication des normes et rfrentiels agro-alimentaires, tout du moins en Europe,
on pourrait penser que lISO veuille sinsrer dans le secteur. Pourtant, encore une fois, seuls 3,1%
des futurs projets y sont consacrs. On note donc un intrt assez relatif de lISO pour
lagroalimentaire.
Cependant, si on tudie les chiffres du nombre dentreprises qui sont certifis par une des
normes ISO, on peut sapercevoir que le phnomne est inverse : les entreprises du secteur
agroalimentaire y sont trs attaches.
(Source : ISO : LISO lcoute des clients, rapport annuel 2009 , page 28)
Avec 188 815 entreprises certifies dans le monde, la France se place 11me dans la hirarchie,
avec 3482 entreprises certifies dans tout type de secteur. L encore, la prsence des Etats-Unis ou de
la Chine peut surprendre lorsque lon parle dune norme environnementale.
Mais cela montre surtout le dsintrt certain des entreprises franaises pour les dmarches
environnementales, alors que ce thme est un des enjeux du futur.
(Source: ISO: The ISO Survey 2008 )
La France ne se place que 18me dans ce classement. Pourtant considre comme un des piliers
de lagroalimentaire dans le monde, tant au niveau des exportations que de la qualit de ses produits,
elle semble donc marquer le pas sur ce nouveau rfrentiel, d un manque dintrt vident de la
part des professionnels du secteur.
Rq : la norme ISO 15161 nest pas un rfrentiel pouvant aboutir une certification. Cest un guide,
qui donne les lignes directrices pour lapplication de lHACCP dans les industries agroalimentaires.
A ce titre, je nai pas pu dfinir le nombre dentreprises qui lont utilis.
En 2008, en Europe, on comptait 9800 certifications sous le rfrentiel IFS. Si les chiffres
sont approximatifs pour la France, environ 1000 certificats IFS ont t dlivrs cette mme priode.
La France se positionne donc trs bien. En fait, de plus en plus, la certification IFS devient
une porte dentre vers le march de la Grande Distribution. Avec les gants tels que Auchan ou
Carrefour, la France fait partie des pays performants dans les filires de Grande Distribution. La perte
de vitesse des petits commerants leur profite et un grand nombre dentreprises ont pour clients une
ou plusieurs enseignes de distribution. Pour les transformateurs du secteur agroalimentaire, le
passage par une ou plusieurs filires de grande distribution est donc une obligation pour vendre leurs
produits en grande quantit et/ou de manire continue. La certification IFS parait alors une ncessit,
do lavance de la France en Europe.
Les chiffres concernant le BRC ne sont pas communiqus. Cependant, pour beaucoup
dentreprise, la certification IFS saccompagne dune certification BRC en mme temps. En effet, ces
Enfin, en ce qui concerne les rfrentiels SQF, la France ne possde aucune entreprise
certifie sous ce rfrentiel. Cependant, dans toute lUnion Europenne, seuls les Pays Bas (3) et le
Royaume Uni (1) ont un certificat SQF. Ce nest donc pas destin lEurope mais presque
uniquement au march amricain.
On sintresse maintenant aux normes et rfrentiels qui sont davantage destins au secteur
agricole.
Les rfrentiels Global Gap sont les plus connus dans le monde.
Ainsi, fin 2008, 94 000 certificats ont t dlivrs dans le monde. La France nen a obtenue que
2 673, cest dire seulement 2,8% alors quelle est lun des plus gros exportateurs de matires
premires agroalimentaires. Le pays le plus reprsent est lEspagne (17,5%).
(Source : K. Longct. 22/02/10)
En ce qui concerne lAgriculture Raisonne, seule 2840 exploitations avaient opt pour ce
mode de production en octobre 2009. Cela est trs peu, au regard des 300 000 exploitations agricoles
professionnelles en France (moins de 1%). Le flou qui entoure les exigences applicables et surtout un
rfrentiel ressemblant un corpus dexigences rglementaires entrane un doute sur lintrt rel que
peut retirer un agriculteur se conformant une certification Agriculture raisonne .
(Source : Farre, Octobre 2009)
On peut aussi tudier les normes Agriconfiance. Rappelons que la norme NF V01 005 est
considre comme lISO 9001 du secteur agricoles en France et la norme NF V01 007 celle de
lISO 14001.
Encore une fois, les donnes sont claires : en fvrier 2010, seulement 120 sites certifis sur
3000 entreprises cooprative et 1500 filiales en France (2,6% du total). Mais cela reprsente environ
30 000 exploitations agricoles.
Pour la NF V 01 007, seuls 31 sites et 10 000 producteurs sont certifis. Cela est trs peu.
Pourtant, lide de crer un rfrentiel constituant le chanon manquant entre les normes ISO
9001/14001 et le monde agricole est trs intressante. Mais le peu de communication ralise et les
exigences trs contraignantes en terme de traabilit pour lagriculteur ont limit son dveloppement.
En Europe, la France reprsente 13% du March bio, surtout domin par lAllemagne et le
Royaume-Uni (50% eux deux). Des efforts sont donc encore fournir.
Un chiffre intressant : 25% de personnes consomment des produits bio en France. Les
produits phares sont les fruits et lgumes, les ufs et les produits laitiers et le pain. Les
consommateurs achtent surtout en grandes et moyennes surfaces, mais vont de plus en plus dans les
marchs spcialiss. Le consommateur-type est une femme, de plus de 35 ans, rsidant en lle de
France, dans lEst ou le Sud-ouest et de CSP +. Ce sont donc des consommateurs fidles .
(Sources : Pronatura, Mars 2008 et Agence bio, 2008)
4.5.1. Franais
En ce qui concerne le Label Rouge, en 2010, ce sont 500 cahiers des charges enregistrs, dont
400 dans les filires viandes, volailles, charcuteries et salaisons. En tout, 50 000 producteurs sont
soumis un Cahier des Charges Label Rouge .
Spcifique la France, il est devenue une rfrence de Qualit Organoleptique, trs connu et
prise sur notre territoire mais aussi ltrangers.
4.5.2. Europens
Avec lmergence des signes europens, la rpartition des IGP, AOP, et STG en France et en
Europe permet de dfinir des tendances.
Ainsi, pour les AOP, en dcembre 2009, et sans tenir compte des produits alcooliss, 76
cahiers des charges ont t officiellement dposs. Si le chiffre parait peu lev, il est en fait
important vis--vis des autres pays de lUnion Europenne qui en compte 463. Ainsi, avec 16,5%, la
France est seconde derrire lItalie.
En ce qui concerne lIGP, la France compte 92 cahiers des charges officiellement dposs en
2010, dont plus de la moiti en produits carns. LUnion europenne en comptait 395 en 2009. Avec
22,8% des IGP, la France se place premire devant lItalie cette fois-ci.
(Sources : site internet de lINAO)
Pour les STG, trs peu de cahier des charges ont t dposs dans lEurope entire (22 en
2009) et aucun en France pour le moment.
Toujours en 2009, la France compte 166 IGP, STG et AOP rassembls et se classe 2nd derrire
lItalie qui en dtient 188, mais loin devant lEspagne qui nen compte que 128.
La France sest surtout lance dans les sigles de Qualit pour la viande et les volailles (53
cahiers des charges, 1re sur chaque secteur), le fromage (45 cahiers des charges, 1er du secteur) et se
La France possde 4 produits qui sont dans le Top Ten des plus gros chiffre daffaires AOP-
IGP (le canard foie gras du Sud-ouest, la volaille de Lou, le Comt et le Roquefort).
Enfin, notons que La France est en deuxime position concernant les produits en attente la
Commission (61), derrire lItalie qui en compte 102.
(Source : CHAILLOUET, D. 6/12/09)
Pour terminer, 140 vins ont t certifis IGP en 2010, et constituent environ 30% de la rcolte
annuelle de lensemble du vignoble franais.
(Sources : site internet de lINAO)
Ainsi, les Signes dIdentification de la Qualit et de lOrigine semblent tre privilgis par les
entreprises franaises. Elles semblent tre comptitives par rapport la concurrence europenne, tant
en nombre quen qualit et chiffre daffaires. Le phnomne est en plein expansion, vu le nombre de
dossiers en attente de validation.
Les chiffres concernant les mentions valorisantes ne sont pas communiqus par les grandes
instances de la Qualit, de la consommation ou de lagroalimentaire. Les appellations Montagne
(30 dnominations montagnes fin 2008) et Produits Pays sont des marchs de niches alors que les
produits Fermiers bnficient dune plus grande notorit et dune production plus importante en
terme de volume. Ces trois mentions sont surtout vendues en Vente directe par le producteur.
Quoiquil en soit, de par les volumes de vente, le phnomne est quand mme assez limit et
ne semble pas prendre dampleur ses dernires annes, probablement touff par les Signes Officiels
dOrigine et de la Qualit, qui possdent une plus large couverture mdiatique, de surface et de
volume. Ils ont donc la prfrence des producteurs.
Le Certificat de Conformit Produit a t dlivr pour 310 Cahiers des Charges de produits
agroalimentaire. Cela reprsente 264 entreprises issues des filires porcines, charcuterie, volailles et
fruits et lgumes, tout comme nous avons pu le voir avec les Signes dIdentification de la Qualit et
de lOrigine. Toutefois, le succs du Certificat de Conformit Produit est plus limit en terme
dentreprises certifies, mme si elles reprsentent 60 000 producteurs.
Dailleurs, pour le cas particulier Marque NF agroalimentaire qui est le certificat de
conformit dune norme , seuls 2 produits lont reu : le Jambon Cuit Suprieur et le Tonyu
Ainsi, le Certificat de Conformit Produit ou Norme semble plus en retrait vis--vis des sigles
SIQO. Les diffrents cahiers des charges se ressemblent et nont pas une connotation qualit
organoleptique supplmentaire comme peuvent avoir les SIQO. Le Certificat de Conformit na
donc que peu dintrt pour les producteurs, transformateurs et distributeurs.
(Source : ISARA, Fvrier 2007)
En 2003, on comptait 449 filires Qualit Carrefour, rpartis dans 15 pays diffrents.
En France, en 2004, on en comptait 96, qui rassemblaient 35 000 producteurs.
Carrefour ne dsire pas communiquer sur les chiffres actuels, mais le fait quil mette de plus
en plus en avant les filires Qualit Carrefour en magasin dmontre leur monte en puissance.
Les chiffres sont donc dans la tendance des SIQO. Mais si ceux-ci semblaient privilgier la
viande et la volaille, les filires Qualit Carrefour semblent sintresser une plus large gamme. En
France, en 2004, la rpartition des 96 filires se prsentaient comme telle :
Fruits et lgumes : 37%
Vins : 25%
Poissons : 14%
Fromages : 11%
Viandes : 9%
Les filires Qualit Carrefour semblent stre intresses des secteurs dlaisss des SIQO.
Avec lexpansion de Carrefour dans le monde, le phnomne devrait perdurer encore longtemps.
(Source : Le Journal de Carrefour, Mars 2005)
Si, au final, on peut sapercevoir que les entreprises ont une vision assez large des possibilits
de certification et que toutes les normes ou certifications sont reprsentes, des disparits existent.
Au niveau des normes organisationnelles, la France est peu comptitive vis--vis des autres
pays du Monde et surtout, trs en retard par rapport aux grands dEurope : Espagne, Italie,
Allemagne et Royaume-Uni.
Par contre, elle est comptitive sur les normes de Scurit Alimentaire et semble rattraper son
retard par rapport aux normes dorganisation. Elle est bien place sur lchiquier europen.
Probablement pousses par la Grande Distribution, les entreprises franaises sy sont lances
rapidement et efficacement et ont bien compris lintrt dtre certifies par un rfrentiel provenant
des distributeurs.
Le manque dintrt des entreprises pour les normes ISO vient peut-tre de l : en ayant
adhrer un rfrentiel dj restrictif et prcis en terme de scurit alimentaire, de traabilit,
danalyse des risques et damlioration continue, elles ont prfr poursuivre avec les normes IFS et
BRC dj bien matrises ou se lancer vers le march amricain avec AIB. Lobsolescence du CCvD
et le quasi-monopole de SQF sur le continent amricain les rendent anecdotiques en France et en
Europe.
De plus, au contraire des normes ISO, ces rfrentiels ont t crs par et pour la grande
distribution et la Fdration des Entreprises du Commerce et de la Distribution. Mme si la
certification nest pas forcment venue dun acte volontaire, elle constitue un critre de
rfrencement des entreprises de produits agroalimentaires pour la Grande Distribution. Ces
rfrentiels possdent donc un atout indniable.
Les entreprises franaises ont donc dcid davoir une stratgie de mise en confiance de laval
du secteur et de miser sur la Scurit Alimentaire. Lintrt stratgique et commercial est donc plus
important aujourdhui que pour les normes ISO.
Notons le dsintrt assez flagrant des entreprises et surtout des structures agricoles pour les
normes et rfrentiels de pratiques culturales : en retard pour le rfrentiel mondial Global Gap, peu
intress par Agriconfiance et lagriculture Raisonne. Seule lagriculture Biologique tire son pingle
du jeu, porte par lintrt actuel pour les produits bio.
En fait, ce sont surtout les Signes Officiels de la Qualit et de lOrigine qui semblent faire
lunanimit auprs des producteurs et des transformateurs. Les Labels Rouges et AOC, porte
Terminons par les Filires Qualit Carrefour. Leur nombre augmente rapidement et
rgulirement. Elles sintressent aux filires un peu dlaisses par les sigles (poissons, vins et fruits
et lgumes) et surtout, elles ont de la part de Carrefour, un des leaders mondial de la distribution de
produits agroalimentaire, un appui :
Commercial : relation durable et prenne conomiquement
Marketing : Carrefour communique et met en avant les produits
Elles sont un bon compromis entre qualit organoleptique, Scurit alimentaire et respect de
lEnvironnement et sont surtout dune grande simplicit vis--vis des Signes Officiels de Qualit et
de lOrigine.
Ainsi, nous pouvons voir que les entreprises ont une vision assez large des diffrentes
possibilits qui soffrent elles. Chaque secteur a ses prfrences, en cohrence avec les apports rels
que les rfrentiels choisis peuvent leur apporter. Cependant, nous pouvons noter un dsintrt
flagrant pour les normes dorganisation et de pratiques agricoles alors que les normes de Scurit
Alimentaire et de Qualit et dOrigine sont trs prises.
Malgr tout, la multiplicit des normes de chaque type (organisation, scurit alimentaire,
pratiques agricoles, et Qualit Produit) implique une dispersion des entreprises.
Hypothse n2 :
La multiplicit est une force car les entreprises utilisent les diffrentes possibilits dont elles
disposent. Tous les rfrentiels, normes et labels sont reprsents et les entreprises franaises
sont comptitives sur lchiquier europen pour les thmes de Qualit Produit et de Scurit
Alimentaire. La dispersion est pour le moment limite.
On saperoit quune grande partie des personnes intrroges font leurs courses de manire rgulire
(au moins deux fois par mois). Ils ont donc certaines habitudes de consommation, en particulier au
niveau de lachat. Les rsultats obtenus seront donc significatifs.
Sans surprise, la qualit et le prix sont les critres les plus importants aux yeux des
consommateurs. Ensuite, cest limage ou la marque du produit.
Le label ou lappellation narrive quen 4me position. Le mode de production et lauthenticit,
alors que ce sont des critres labellisants, arrivent en dernier dans les critres dachats. On peut donc
dj penser que le label nest pas un des critres dterminants ou trs importants pour le
consommateur.
Lorsque je posais directement la question, pour 62,3% des personnes interroges, un label
peut impliquer ou favoriser lachat dun produit. Parmi les explications donnes :
La confiance envers le produit
La reconnaissance dun produit moins industriel, non issu dune usine
La reconnaissance dune meilleure qualit
Mais certains voquent davantage laspect commerce quitable ou cologique que qualitatif.
Cela dpend aussi du label selon eux. Enfin, pour beaucoup, un label peut favoriser un achat, mais
seulement prix gal ou bon rapport qualit/prix.
Pour ceux dont le label nimplique pas un achat, les raisons fournies sont surtout que le prix
dun produit labellis est plus lev. Certains ne croient pas en une qualit suprieure et donc le label
na aucun intrt pour eux.
On observe que globalement, les consommateurs nont pas une grande confiance dans la
filire agroalimentaire. Seuls les producteurs chappent au phnomne.
Ils semblent avoir une relle dfiance envers les transformateurs et la Grande Distribution.
5.5. Sensibilit
Jai voulu connaitre leur sensibilit, c'est--dire lattention quils portent lors de lachat dun
produit alimentaire par rapport quatre critres : la qualit du produit, la scurit alimentaire, la
protection de lenvironnement et les pratiques culturales (bio par exemple).
Il semble que les consommateurs portent un intret important la qualit du produit, ce qui
peut paratre normal. Mais ils font aussi attention la Scurit Alimentaire, ce qui signifie quils
nont pas confiance en la filire agroalimentaire pour leur fournir un produit sain et sr. Les deux
autres thmes passent clairement au second plan.
La rponse exacte taient 12 et la courbe ntant pas gaussienne, on peut sapercevoir que les
consommateurs ne le savent pas vraiment. Dailleurs, pour une bonne partie, ils nont mme pas pu
donner un avis chiffr.
Gnralement, ils considrent quil y a assez voire trop de labels Qualit et que cest bon pour
le choix, mais ils reconnaissent quils ne les connaissent pas tous et quils ne comprennent pas
rellement leur signification.
Je leur ai ensuite demand de me citer spontanement les labels Qualit quils connaissaient,
les premires tendances apparaissent :
Label Rouge 27
Marque AB, bio 22
AOC 21
Commerce quitable 5
Fermier 3
On saperoit donc que trois labels sortent trs clairement du lot : le Label Rouge, la Marque
AB ou bio et lAOC. 15% des personnes interroges mont aussi spontanment cit le Commerce
quitable, alors que ce nest pas une norme de Qualit Produit. Le label Fermier est aussi voque
mais il reste trs en retrait vis--vis des trois autres labels.
Ensuite, je leur ai fourni la liste complte des normes et rfrentiels existants en leur
demandant sils les connaissaient. Les rsultats sont donns dans le graphique suivant :
Parmi les rfrentiels de Qualit Produits les plus connu, voici limage quen ont les consommateurs
et les produits quoi ils les rapportent :
AOC, Label Rouge et Fermier :
Ensuite, si on analyse quels produits les consommateurs rattachent les trois labels, on
obtient :
Jai spar le label Vin de pays , car cest le seul qui a na pas toujours une consonance de
bonne qualit. Prs de 40% des consommateurs ont une certaine mfiance envers ce signe. La encore,
un problme de communication parait vident.
5.7. Suggestions
Certaines personnes ont fait des suggestions concernant les labels ou appellations Qualit :
Avoir des labels ou certifications dont on connaisse la signification
Dissocier les labels officiels des marques de Grandes Surfaces
Elargir la communication vers le consommateur sur lensemble des labels
Communiquer sur la valeur ajoute du produit vis--vis des produits de base
Diminuer le nombre de labels
Savoir qui est lorigine du label et savoir qui le contrle
Ce sont donc surtout des remarques qui concernent la communication. Beaucoup se rendent
compte de leur mconnaissance des labels et appellations. Ils aimeraient plus de transparence ou de
simplicit et il serait prfrable de diminuer leur nombre.
Hypothse n3 :
La multiplicit est une force car elle donne confiance aux consommateurs envers les
producteurs
La multiplicit est une force car elle permet de dfinir un produit par rapport son label (mais
uniquement pour AOC, Label Rouge et Fermier)
La multiplicit est une faiblesse car les consommateurs ne sy retrouvent plus parmi tous les
normes et labels Qualit.
La multiplicit est une faiblesse car elle ne donne pas confiance aux consommateurs envers les
transformateurs et la Grande Distribution.
La multiplicit est une faiblesse car mis part les quatre signes de Qualit Produit, Label
Rouge, AOC, Bio, Fermier, les autres ne sont pas connus du consommateur.
Aprs avoir fait un bilan sur lutilisation des normes par les diffrents types dentreprises, je me suis
intress aux motivations qui les poussent choisir tel ou tel rfrentiel et ce que cela a impliqu
comme changement dans lentreprise.
Jai ainsi ralis un questionnaire et jai ensuite interrog diffrents acteurs du secteur agro-
alimentaire selon cinq cibles :
Responsable Qualit (deux personnes interroges)
Grande Distribution (une personne interroge)
Consultant Qualit (une personne interroge)
Industrie (quatre personnes interroges : deux responsable de production et 2 chefs dquipe)
Amont agricole (un exploitant, un directeur et un prsident de cooprative interrogs)
La dure moyenne de chaque interview tait de 15 minutes. Je vais maintenant vous prsenter une
synthse de chaque conversation. Les questionnaires sont disponibles en annexes 6.
Dans un premier temps, jai pris contact avec deux responsables Qualit.
Lun exerce sa fonction dans une petite structure, lentreprise GGF (Guaranteed gluten free),
qui est une structure de 12 salaris, spcialise dans les produits sals surgels, les produits frais
sucrs et les biscuits sans gluten. Cest un micromarch. Son systme de Management de la Qualit
est encore en phase de mise en place.
Le second est responsable Qualit dans une entreprise de viennoiserie industrielle crue
surgele et les beignets cuits congels nomme Panarmen. Cest un grand site (170 salaris) et le
SMQ mis en place a dj un certain vcu et est efficient.
Les deux structures ont tous deux pour cible la Grande Distribution (Auchan, Carrefour
principalement), sous MDD.
GGF a en plus une marque propre vendue dans des magasins spcialiss et via internet. Le
march tant petit, la concurrence est faible. Pour Panarmen, leurs principaux concurrents sont
dautres MDD et des marques forte notorit comme Pasquier.
Si pour le responsable Qualit de GGF, lobjectif est surtout dobtenir le certificat, pour
Panarmen, cest la recherche de lefficience et la note de laudit IFS peut devenir un atout.
Chaque responsable Qualit considre que les rfrentiels sont bien adapts leurs activits et
leurs attentes car ils intgrent les thmes de matrise des risques, dorientation client et dHACCP.
Dans les deux entreprises, la Direction est bien implique, elle est oriente Qualit et
Terrain et comprend quune telle dmarche peut amliorer le fonctionnement de lentreprise.
Mais la responsable Qualit de GGF prouve plus de difficult avec les salaris. Ils ne
simpliquent pas compltement dans la dmarche. Lorganisation nest pas encore mise en place et
seules des sensibilisations ont t ralises, notamment pour lorientation client. Ds quun problme
survient en production, ils oublient ce qui a t mis en place et la productivit est privilgie.
Pour le responsable Qualit de Panarmen, les oprateurs intgrent les rgles et les respectent,
mme en cas de problme de production.
Pour les deux responsables Qualit, les apports dune telle dmarche sont nombreux : contrle
plus rigoureux de la qualit, amlioration continue, organisation de lentreprise, mobilisation du
Ds que la certification sera acquise, GGF communiquera verbalement la nouvelle tous les
clients via les commerciaux. Au contraire, Panarmen ne communique pas le renouvellement des
certificats ces clients qui peuvent aller consulter le portail IFS pour trouver linformation. Cest la
base de la diffrence entre les deux dmarches : pour Panarmen, la certification est surtout l pour
rester conforme aux attentes du client alors que pour GGF, cest justement pour satisfaire une
exigence demande expressment par celui-ci.
Le responsable Qualit de Panarmen doit faire face un cumul de rfrentiels. Il pense que
cela peut tre une bonne chose si lentreprise en a les moyens. Dautant que les rfrentiels de
Scurit Alimentaire sont proches et la certification par rapport lun peut aisment se faire par
rapport lautre. Mais il regrette quil ny ait pas une seule norme qui ferait rfrence dans le secteur.
Concernant son rayon, il ma indiqu que plus des de ses produits taient labelliss AOC,
AOP, IGP ou Label Rouge. En effet, le Groupe Auchan demande trs clairement que les produits
dans ses rayons aient une spcificit . Chaque chef de rayon doit alors avoir un panel de produits
de qualit. Mais ce terme qualit signifie produit remarquable et non qualit suprieure.
Aujourdhui, Auchan dsire faire passer le message : Nous proposons des produits de
qualit spcifique ayant une origine particulire ou un mode de fabrication particulier.
Les habitudes et les choix ne sont pas les mmes pour le consommateur selon quil achte en libre
service ou la coupe. Pour le libre service, en effet, il sattache surtout une marque et ne fait pas
vraiment attention si le produit est labellis. Pour la vente la coupe, le consommateur fait
confiance Auchan. Cest pour cela que chaque rayon se doit davoir pour chaque rfrence un
produit de qualit spcifique reconnu et donc labellis.
En ce qui concerne le producteur, le chef de rayon affirme que cest presque une obligation pour
lui dtre labellis afin dtre rfrenc dans les magasins. Cest une vitrine , un moyen de
dmontrer sa particularit Auchan (origine, provenance ou got). Cest cela qui va le
diffrencier des autres et permettre de crer un partenariat portant sur de gros volume.
Il existe trop dappellations ou de labels et mme lui, professionnel, sy perd. Grce au sigle, il va
savoir si le produit est dfini selon sa provenance, sa recette ou son mode de production mais il ne
connaitra pas les dtails lis la fabrication.
Il semble que les diffrents labels intressent surtout les producteurs qui dmontrent le
caractre particulier de leur produit, par lorigine ou la fabrication. Pour le consommateur, cette
notion reste encore floue. Le fait quil dmontre une provenance ou un mode de production semble
passer en second plan.
Chez Novandie, une dmarche Qualit a t engage depuis quelques annes, par
lintermdiaire des certifications ISO 9001, IFS et BRC. Les motivations qui ont pouss lentreprise
sorienter vers lISO 9001 nont pas t expliques au chef dquipe, mais il pense que cest pour
lorientation client et lorganisation de lentreprise. Par contre, il sait que les certifications IFS et
BRC sont obligatoires pour vendre en Grande Distribution et sur le march anglo-saxon.
En ce qui concerne la distillerie, elle est certifie ISO 9001 et il y a mise en place de lISO
22000 sur le site, avec comme objectif une certification en 2011. Les principales motivations furent :
rassurer le client (ISO 9001)
rorganiser la structure
amliorer lefficience du Systme Qualit (ISO 22000).
Si pour le chef dquipe Novandie, les diffrents rfrentiels vont au-del de la simple
Scurit Alimentaire des produits, les autres personnes interroges considrent quils sont plutt bien
adapts lactivit. Ils pensent mme que cumuler plusieurs rfrentiels est un avantage, car chacun
apporte quelque chose de spcifique dans le fonctionnement pour lentreprise. Par contre, ils ne
savent pas quelles actions se rapportent tel ou tel rfrentiel et impose beaucoup daudits de suivi.
Tous considrent que les dmarches engages permettent la mise en place dun Systme de
Management pour la traabilit et la conservation des donnes. Elles fournissent un cadre qui permet
de produire dans de bonnes conditions. Hormis la lourdeur administrative et documentaire, ils ne
trouvent pas de contraintes trop importantes dans les dmarches. Mais le chef dquipe Novandie ne
voit pas rellement lintrt de tels rfrentiels car il considre que mme sans certification, les
oprateurs seraient tout de mme consciencieux. Il admet cependant que chaque rfrentiel fait
avancer les choses, mme sil ne voit pas toujours le lien avec la Qualit.
Chacun admet que la Direction simplique dans les dmarches et fournissent les moyens
humains et matriels ncessaires. Mais pour le chef dquipe Novandie, la Direction est surtout
prsente les jours daudits et chacun dplore que le service Qualit ne discute pas plus avec eux dans
la recherche ou la mise en place dactions ou de nouvelles rgles en production. En effets, celles si
sont souvent contraignantes pour la production et leurs sont imposes.
Chacun saccorde dire que les oprateurs sont trs impliqus. Cela passe par une
sensibilisation et un affichage clair et attractif. Ils respectent bien les rgles, sont appliqus et
concerns par la Scurit alimentaire et le respect de lorganisation, mme sils ne savent pas toujours
le pourquoi des rgles ou actions mis en place. Par contre, dans les SMQ encore jeunes, les rgles
peuvent passer au second plan si un problme survient en production. Dans chaque entreprise, la
certification ou son renouvellement sont communiqus aux salaris. Cela permet de pouvoir
impliquer davantage les oprateurs.
Tout dabord, Madame Longct ma expliqu quelle avait rencontrait deux types
dorganisation dentreprise:
Lun o le systme Qualit mis en place est efficace. Les entreprises se tournent vers des
normes dorientation clients (IFS, BRC) ou environnementales
Lautre o il nexiste pas de systme Qualit. Les organisations vont vers des rfrentiels
permettant lamlioration de lorganisation (ISO 9001 ou Agriconfiance).
Certaines entreprises avec lesquelles elle a collabor ont connus des checs dans leurs
tentatives de certification, et en particulier pour lamont agricole, dus gnralement :
un problme dharmonisation des changements dans lentreprise
un manque dimplication du Conseil dAdministration ou de la Direction
ou un manque dintrt des diffrents acteurs du projet.
En tant que consultante, elle a eu trs peu faire aux normes de Qualit Produit. Il semble que
ce soit des dmarches que les producteurs font de manire autonome. Mais elle est beaucoup
intervenue dans les structures qui cherchent se conformer aux rfrentiels Agriconfiance, ISO 9001,
ISO 14001, IFS ainsi que celles qui souhaitent mettre en place lHACCP.
Les entreprises ont du mal choisir entre les rfrentiels car elles ne connaissent pas toutes
les possibilits quils offrent et se contentent des plus connues. Le cumul de plusieurs rfrentiels
nest pas difficile grer en interne, mais il engendre un cot que beaucoup dentreprises ne peuvent
supporter.
Lamont agricole est plus exigeant vis--vis des fournisseurs dans les dmarches inities.
Mais cela se fait gnralement plus tard, quand la certification est acquise et que le systme possde
un certain vcu. Le lien qui unit la cooprative ses adhrents est fort.
Aujourdhui, la majeure partie de ses clients initient des dmarches Qualit qui leur serviront
de critre de rfrencement client. Mais ce nest pas pour cela que la dcision de se certifier est vcue
comme une obligation. Au contraire, trs souvent, elle est ne de la volont de la direction. Pourtant,
la direction nest gnralement pas compltement implique dans le projet et en tant que consultante,
elle doit souvent les inciter sinvestir davantage. Ils ont dautres proccupations et ne se rendent pas
compte de la ncessit dtre prsents, notamment certains moments cls.
Les dmarches environnementales sont gnralement mieux apprcies par les oprateurs et
sont sources dune motivation plus importante.
Entre lamont agricole et lindustrie agroalimentaire, des diffrences existent. Jai voulu
confronter les avis dun exploitant agricole, dun directeur et dun prsident de cooprative.
Lexploitant agricole que jai interrog est spcialis dans la polyculture et llevage allaitant
bovin dans les Ardennes. Il constitue le premier maillon de la chane agro-alimentaire. Il na quun
type dinterlocuteur : le Ngociant (priv ou cooprative). Il subit la concurrence des autres
exploitants agricoles (surtout pour le volume de production). Sur son exploitation, et comme dans
beaucoup dautres selon lui, aucune dmarche Qualit na t lance, que ce soit au niveau de la
Scurit Alimentaire, de la Qualit produit, de lenvironnement ou des pratiques agricoles. La
scurit alimentaire est assure par les traitements phytosanitaires et une bonne matrise du stockage
(lutte contre les nuisibles et protection contre les intempries). Plusieurs raisons ont t voques
pour expliquer cela :
Labsence de connaissance concernant les diffrentes possibilits de certification.
Connaissance de lagriculture biologique mais manque dintrt pour ce mode de pratique.
Connaissance de lagriculture raisonne mais ignorance de lexistence du rfrentiel
Inadaptation des normes de Scurit Alimentaire (gestion documentaire, mise en place dun
systme de management de la Scurit Alimentaire, HACCP pratiquement impossibles sur
son exploitation aussi bien pour le cot que pour lorganisation ou la formation).
Aucun de ses clients ne lui a demand de certifier son exploitation. Il semble que les
ngociants ne soient pas intresss. Ils veulent un produit agricole brut, qui sera utilis ou transform
dans lindustrie agroalimentaire. Il ma avou que lagriculture raisonne prenait tout de mme de
plus en plus dampleur, mais surtout parce quelle permet de rduire les cots de lexploitation
(moins dengrais, moins de gasoil utilis, ). Il semble donc que la certification touche peu lamont
agricole, hormis les exploitants qui se lancent dans un march de niche par conviction (bio) ou des
raisons conomiques (agriculture raisonne).
En fait, chaque acteur du monde agricole a bien conscience que les choses sacclrent avec la
rglementation europenne et la prise de conscience sur les questions environnementales, de Scurit
Alimentaire et de traabilit. Chacun va devoir mettre en place une organisation allant dans le sens de
la matrise des risques. Si cela ninquite pas outre mesure les coopratives, il nen est pas de mme
pour les exploitants agricoles, seuls, non forms et non accompagns. Mais ils savent quils ne
pourront y chapper, mme si cela remet en cause lorganisation de leur exploitation.
6.7. Conclusion
Hypothse n4 :
La multiplicit est une force car elle donne de nombreuses possibilits et les entreprises
choisissent le rfrentiel qui leur correspond vis vis de leurs orientations stratgiques.
La multiplicit est une force car les rfrentiels sont bien adapts aux activits des entreprises.
La multiplicit est une faiblesse car la certification nest plus un critre de diffrentiation ou un
avantage concurrentiel. Les clients lutilisent comme critre de rfrencement incontournable.
La multiplicit est une faiblesse car elle offre trop de rfrentiels et les entreprises ont des
difficults les connaitre tous et en dtail.
La multiplicit est une faiblesse car elle oblige les entreprises cumuler plusieurs types de
rfrentiel pour pouvoir amliorer lensemble de leur organisation car il nexiste pas une
rfrence cumulant Scurit Alimentaire, qualit produit, organisation et environnement.
La multiplicit est une faiblesse car elle est difficile daccs pour les petites structures et
lamont agricole (complexit, cots, ).
La multiplicit est une faiblesse car les rfrentiels vont trop loin pour de contenter toutes les
parties intresses et sont difficiles apprhender pour le personnel.
Au travers de cette thse, jai pu voir que la multiplicit est une force car elle donne de
nombreuses possibilits aux entreprises pour samliorer tant au niveau de lorganisation, de la
Qualit Produit, de la Scurit Alimentaire et de Protection de lEnvironnement. De plus, les
rfrentiels sont bien adapts aux activits et besoins des entreprises de lensemble de la filire
agroalimentaire.
Mais cette multiplicit constitue surtout une faiblesse car il existe trop de rfrentiels
Qualit et les diffrences entre chaque normes ou labels sont souvent peu perceptibles
(notamment en ce qui concerne la Scurit Alimentaire et la Qualit produit). Cela complique
le choix de lentreprise. La certification est aussi devenue un critre de rfrencement qui
pousse les entreprises un cumul de rfrentiels, souvent lourd grer. Enfin, cette multiplicit
cre un flou et les entreprises mais aussi les consommateurs ne sy retrouvent plus et se
contentent des quelques rfrentiels les plus rpandus (normes ISO 9001, IFS, BRC, Label
Rouge, AOC, Fermier).
Il est regrettable de ne pas avoir une norme de rfrence qui cumulerait les thmes
organisationnels, de Scurit Alimentaire, de Qualit Produit et Environnementaux ou
ventuellement un rfrentiel unique pour chacun de ces thmes qui regrouperait les normes,
labels et appellations existants.
Jai pu dcouvrir tout les normes et rfrentiels existants et les tudier, tant au niveau de leur
contenu que de lintrt quils suscitent auprs des professionnels du secteur.
Cela ma permis de comprendre les besoins des entreprises en fonction de leur activit. Grce
cette thse professionnelle, je peux maintenant savoir quel rfrentiel est alors le mieux adapt pour
eux en fonction de leurs orientations stratgiques.
De plus, cela ma donn loccasion de rencontrer diffrents acteurs de la filire qui, au-del du
sujet de la thse, mont expliqu les enjeux de la certification et des difficults quils ont rencontrs.
Jai pu apprcier leur accessibilit et leur franchise.
Il na pas toujours t facile de trouver tous les rfrentiels. De mme, les chiffres concernant
la certification des entreprises en France sont souvent difficilement accessibles et il ma fallu croiser
plusieurs sources pour pouvoir connaitre le nombre dentreprises certifies sous chaque norme.
Je pourrai utiliser les recherches et le travail effectu lors de cette thse dans mon projet
professionnel. Depuis longtemps, jai la volont de travailler dans un service Qualit dun site de
production agroalimentaire. Dornavant, je pourrais alors conseiller une entreprise sur le rfrentiel
qui lui correspondrait le mieux. Lautre avantage est que je serais oprationnel rapidement dans un
systme de management de la Qualit, ayant tudi chaque rfrentiel de manire approfondie.
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