L'armée Romaine D'afrique
L'armée Romaine D'afrique
L'armée Romaine D'afrique
ET
PAR
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Janvier 1912.
INTRODUCTION.
demandaient surtout aux villes libres : ils leur faisaient ainsi payer
leur autonomie(1).
Dans les circonstances difficiles, et lAfrique eut traver-
ser sous la Rpublique des crises frquentes et terribles, quand
on avait combattre un roi de Numidie soulev, comme Jugurtha,
ou les paves dun parti vaincu en Europe, mais non encore abattu,
comme les troupes de Marius ou celles de Pompe, le nombre des
soldats engags pouvait tre considrable, surtout lorsquil sy joi-
gnait des secours fournis par un Bocchus, un Hiarbas ou un Juba.
Les historiens nous ont transmis quelques chiffres, qui donneront
une ide de limportance des armes africaines en pareil cas. Quand
Pompe fut envoy par Sylla contre Domitius Ahenobarbus, il arriva
avec six lgions entires ; son ennemi avait, de son ct, des forces
imposantes(2). Csar en amena avec lui le mme nombre, lorsquil
vint combattre le parti pompien, et, en outre, 2,000 cavaliers(3) ; il
ne tarda pas recevoir de Sicile des renforts qui doublrent leffec-
tif de ses troupes, sans compter lappoint que Sittius et Bocchus lui
apportrent(4) ; ses adversaires disposaient dun chiffre de soldats
suprieur encore. Labienus, dans le rcit de la guerre dAfrique qui
nous a t conserv, aurait eu douze lgions, augmentes de cava-
liers germains, gaulois et africain(5), ainsi que des auxiliaires fournis
____________________
(1) Willems, op. cit., p. 638. Cest ainsi quAttius Varus, qui stait
rfugi presque seul en Afrique, put se constituer une arme de deux lgions,
parce quil savait comment on en usait pour y lever des soldats : nominum
et locorum notitia et usu ejus provinciae nactus aditus ad ea conanda, quod
paucis ante annis ex praetura eam provinciam obtinuerat. (Caes., De bell.
civ., I, 31.)
(2) Plutarch., Pomp., II :
,
t , .
(3) De bell. Afric., 2.
(4) Ibid., 33, 44, 53. Cf. Stoffel, Hist. de Jules Csar, II, p. 283.
(5) De bell. Afric., 19 : Quod triennio in Africa (Labienus) suos mili-
tes consuetudine retentos, fideles sibi jam effecisset ; maxima autem auxilia
haberet Numidarum equitum levisque armaturae. Praeterea ex fuga proelio-
que Pompeiano Labienus, quos secum a Brundisio transportaverat, equites
X INTRODUCTION.
par Juba, qui sont valus, dans un autre passage du mme ouvra-
ge(1), quatre lgions, un nombre considrable de cavaliers et une
grande quantit dirrguliers. Appien attribue Scipion huit l-
gions, 20,000 cavaliers et des auxiliaires(2) ; Juba, 30,000 fantas-
sins, 20,000 chevaux et bon nombre darchers(3). Il est vrai quil
prsente ce total de soldats non pas comme un chiffre officiel, mais
comme celui que lon attribuait Scipion dans le camp de Csar ;
mais, quelque exagr quon veuille le considrer, il nen reste pas
moins certain que larme des Pompiens tait trs puissante. Plus
tard, quand Lpide, aprs la bataille de Philippes, vint prendre pos-
session de lAfrique occupe par Sextius, il tait accompagn de six
lgions d Antoine, quil grossit ensuite par un recrutement local(4).
Il est certain quen temps ordinaire on nentretenait pas en Afri-
que un nombre de soldats aussi important : larme du pays se rduisait
un effectif normal beaucoup plus faible, duquel malheureusement
____________________
Germanos Gallosque, ibique postea ex hybridis libertinis servisque conscrip-
serat, armaverat, equoque uti frenato condocuerat. Praeterea regia auxilia,
elephantes CXX, equitatusque innumerabilis ; deinde legiones conscriptae
ex cujusque modi generis amplius XII milibus. Le texte de ce passage a
donn lieu de nombreuses observations. M. Wlfflin (C. Asini Polionis de
belle Africo, p. 33 et 34), reprenant une opinion de Juste Lipse, le regarde
comme entirement interpol. Il se demande (p. 34, notes) sil ne faut pas
considrer milibus comme une faute pour militibus. Il est sage de ne pas faire
fonds sur ce texte.
(1) Ibid., I. Au chapitre 48, on lit que Juba, laissant une partie de ses
troupes pour tenir tte Sittius, vint soutenir Scipion cum III legionibus,
equitibusque frenatis DCCC, Numidis sine frenis, peditibusque levis arma-
turae grandi numero, elephantisque XXX.
(2) Lauteur du De bello Africo (ch. I) donne 10 lgions Scipion ; cf. le ch. 20.
(3) App., Bell. civ., II, 96 :
( )
,
,
, .
(4) App., ibid., V, 53 : ... ...
, .
Velleius Paterculus dit, dautre part (II, 80) : Acciverat gerens contra Pom-
peium bellum ex Africa Caesar Lepidum cum XII semiplenis legionibus.
INTRODUCTION. XI
les auteurs ne parlent pas souvent ; car les troupes qui ne prennent
pas part des vnements remarquables nattirent gure lattention
des historiens. Orose seul y a fait allusion dans un passage de ses
Histoires(1). Il raconte que, lors de la peste dont lAfrique souffrit
en 125 avant Jsus-Christ, la suite dune invasion de sauterelles
et dune disette qui en fut la consquence, 30,000 soldats prirent
Utique ; et il ajoute que ce rassemblement de jeunes hommes tait
recrut pour assurer la garde de la province tout entire. Ce chiffre
ne laisse pas que dtre fort lev, et il le parat dautant plus, au
premier abord, que, ainsi que nous ltablirons dans ce travail, lar-
me rgulire de Numidie, lpoque impriale, tait loin dtre
aussi nombreuse. Mais il faut songer que les Romains venaient
peine de prendre pied en Afrique en 125, et que, au dbut de toute
conqute, le vainqueur doit entretenir des forces imposantes dans
le pays soumis, sil vent que la victoire y porte des fruits dura-
bles ; cest cette priode de loccupation que les demi-mesures
sont surtout dangereuses. Au reste, sous la Rpublique, les auteurs
ne regardaient point 30,000 hommes, composs pour la moiti de
citoyens romains, pour lautre moiti dallis, comme une grosse
arme ; ctait l leffectif habituel, cette poque, des provinces
pacifies, ou plutt peu prs soumises(2), et lAfrique tait consi-
dre comme telle(3).
On aimerait savoir si le chiffre donn par Orose fut aug-
ment dans la suite, surtout lorsque, aprs la victoire de Thapsus et
lextension de la province romaine qui en fuit la suite, on eut d-
fendre le territoire contre les invasions du Sud ; mais je nai trouv
____________________
(1) Oros., V, II, 4 : Apud ipsam vero Uticam civitatem triginta milia
militum quae ad praesidium totius Africae ordinata fuerant, extincta atque
abrasa sunt. Quae clades tam repentina ac tam violenta institit ut tunc apud
Uticam sub una die per unam portam ex illis junioribus plus quam mille
quingentos mortuos datos fuisse narretur.
(2) Cest ainsi que Cicron avait avec lui, en Cilicie, 12,000 lgion-
naires, 2,500 cavaliers et un effectif peu prs gal dallis fournis par le
roi Dejotarus (Ad Attic., V, 18, 2). Cf. Willems, le Snat de la Rpublique
romaine, p. 646, note 4.
(3) Cf. ibid., note 2.
XII INTRODUCTION.
(1) On ne trouvera indiques dans cette bibliographie que les ouvrages les plus
importants que jai consults. Les autres seront cits dans les notes chaque fois que loc-
casion se prsentera.
XXII BIBLIOGRAPHIE.
LIVRE PREMIER.
LES GUERRES DAFRIQUE SOUS LEMPIRE.
___________
CHAPITRE PREMIER.
III. Divor[um]
Mut[ua]
Filius Aproni, majo[r quam nomine factis],
Guetalas gentes q[uod dedit ipse fugae]
Effigiem cari genitor[is, diva, locavit],
Aeneadum alma paren[s, praemia justa, tibi]
CHAPITRE II.
son tour, allait tre utilis contre Gildon ; cest ainsi que, mme
cette poque de dcadence, les Romains restaient fidles leur
ancienne politique, qui leur avait toujours russi en Afrique.
Maczezel partit de Pise(1) avec une arme emprunte
lItalie et lEspagne, qui, suivant Orose(2), tait peu consi-
drable : elle ne comprenait que cinq mille hommes. On sait
par Claudien de quels corps exactement elle se composait(3),
ce qui nous conduit peu prs au mme total. On y comptait
en tout sept lgions ou numeri : les Herculii, les Jovii, les
Nervii, les Felices, une legio Augusta, les Invicti, les Leones.
De son ct, Gildon avait rassembl des troupes trs nom-
breuses. Maure et paen, protecteur dclar des circoncellions
et des donatistes, il reprsentait deux principes ou plutt deux
intrts puissants : il eut pour lui tous ceux qui rvaient lin-
dpendance nationale et la lutte contre la religion officielle de
lEmpire ; les motifs qui avaient fait natre la rvolte de Fir-
mus encouragrent et soutinrent celle de Gildon(4). On parle
de soixante-dix mille hommes rangs sous son drapeau(5), en
comptant les Gtules et les Africains de toute sorte accourus
son aide(6). Il est plus que probable que ce chiffre est trs
exagr ; mais le fait reste le mme. La lutte, nanmoins, ne
____________________
(1) Claudian., De Bel. Gild., 485.
(2) Oros VII, 36, 6. Zosime parle de .
Mais son tmoignage na pas grande autorit. Cf., sur cette question de dtail,
Ed. Vogt, kritische Bemerkanyen sur Geschichte des Gildonischen Krieges
(Festchrift der Trierer philolog. Versammlung), p. 70 et suiv.
(3) Au sujet de ces troupes expditionnaires, voir plus bas le chapitre
relatif larme dAfrique au Bas-Empire.
(4) Sur les causes de laccession si prompte de lAfrique entire
lusurpation de Gildon et de sa soumission plus prompte encore Honorius,
cf. Dureau de la Malle, Recherches sur lhistoire de la partie de lAfrique
septentrionale, etc., p. 34.
(5) Oros., VII, 36, 6 : Quinque milibus, ut aiunt, militum contra sep-
tuaginta milia hostium . Cf. ibid., 12.
(6) Claud., ln laud. Stilich., I, 250 et suiv.
GUERRES DAFRIQUE SOUS LEMPIRE. 95
PREMIRE PARTIE.
ARME DAFRIQUE ET DE NUMIDIE
CHAPITRE PREMIER.
COMPOSITION DE LARME DAFRIQUE ET DE NUMIDIE.
CHAPITRE II.
I. LE PROCONSUL.
2. LE LGAT.
3. LTAT-MAJOR DU LGAT.
CHAPITRE III.
1. HISTOIRE DE LA LGION(1).
1 MONNAIES.
a. L. CLODI MACRI S C
Tte de lion.
b. L CLODI MACRI LIBERA S C
Tte de lAfrique.
L CLODI MACRI S C
Figure en pied de la Libert.
R. LEG I MACRIANIA LIB
Aigle entre deux enseignes.
2e TEXTES DE TACITE(3).
Africa ac. tegio (ms. legiones) in ea, inledecto Clodio Macro, contenta
(mati-campa, principe post experimenturn domini minoris(4).
In Africa. legio oltortesre delectac a Clodio Macro, mol.. a Galba
dimissae, rusas jussn Vitelliimilitiam coepere(5).
nest besoin que vous plaidiez votre cause. Toutes les excuses
quon pouvait allguer en votre faveur, mon lgat lui-mme
me les a exposes. Il ma fait observer quune de vos cohortes
tait absente, celle que vous avez envoye auprs du procon-
sul, ainsi que cela se fait chaque anne, tour de rle ; quil
y a moins de trois ans vous avez fourni vos frres de la IIIe
lgion(4), pour complter leur effectif, une cohorte et quatre
hommes par centurie ; que vous tes disperss de tous cts
pour la garde de la province ; que, depuis un demi-sicle, deux
fois vous avez chang de garnison et deux fois construit un
camp nouveau. Vous seriez donc bien excusables nos yeux
davoir interrompu longtemps vos exercices ; mais il ne parat
____________________
(1) Sur ce monument, cf. hron de Villefosse, Strena Helbigiana, p.
122 et suiv., et Festchrift zu O. Hirschfelds sechzigst. Geburtstage, p. 192 et
suiv. ; C. I. L., VIII, suppl. p. 1724.
(2) C. I. L., VIII, 2532 = 18042 ; Ann. pigr. loc. cit. Cf. sur cet ensem-
ble de discours, qui nous est parvenu en fort mauvais tat : Dehner, Hadriani
reliquiae, Bonn, 1883, dont nous avons admis gnralement les restitutions,
plus heureuses que celles de Wilmanns, et accept les explications pour les
passages obscurs ; Plew, Quellenuntersuchungen zur Geschichte des Kai-
sers Hadrian, Strasbourg, 1890, p. 65 et suiv. ; Cantarelli, Gli scritti latini di
Adriano imperatore, 1898, p. 25 et suiv.
(3) Hron de Villefosse, Festchrift, p. 125, et C. I. L., VIII, 18042, A b.
(4) Il sagit de la lgion IIIe Gallica ou de la lgion IIIe Cyrenaica,
dont la IIIe Auguste avait t appele complter leffectif, on ignore quel-
le occasion.
148 ARME ROMAINE DAFRIQUE.
la lance ; vous avez excell ici dans les sauts dagilit, hier
dans les sauts de vitesse. Si sur quelques points vous tiez
rests au-dessous de ce qui convient, je signalerais votre in-
friorit ; si vous aviez dpass le but, je vous lindiquerais. Il
nen est rien : la rgularit remarquable de toute la manuvre
en a assur lagrment. Mon lgat Catullinus donne galement
ses soins tous les travaux auxquels il prside. Votre prfet
semble soccuper aussi de vous avec beaucoup de sollicitude.
Comme congiaire, je vous accorde vos frais de route : vos
exercices, vous les ferez dans les champs de manuvre des
Commagniens.
lgion elle-mme ait pris part la lutte, mais elle semble avoir
obi assez docilement linfluence de son lgat. Cest pour
la punir de cette docilit, qui amena le succs passager de
Maximin, que Gordien III, demeur seul matre de lEmpire,
laurait licencie. Telle est lopinion gnralement admise.
Elle sappuie moins sur des textes prcis quon ne saurait at-
tendre des historiens de cette poque, que sur les donnes
quelque peu confuses qui rsultent de leur comparaison.
Aussi sest-il trouv des auteurs pour mettre en doute,
au moins partiellement, ces assertions. On sest demand sur-
tout quelle tait au juste la position officielle de Capellien.
Herodien(1) dit ce sujet :
.
, .
.
Capitolin(2), de son ct, sexprime ainsi, dans la vie de
Gordien : Dum haec aguntur in Africa contra duos Gordianos,
Capellianus quidam, Gordiano et in privata vita semper adver-
sus et ab ipso imperatore jam, cum Mauros Maximini jussu
regeret, veteranus dimissus, conlectis Mauris et. tumultuaria
manu, accepto a Gordiano successore, Carthagrinem petit.
Dans la vie de Maximin(3), les faits sont rapports peu
prs de mme : Sed Gordianus in Africa primum a Capel-
liano quodam agitari coepit, cui Mauros regenti successorem
dederat.
De ces trois textes, le seul qui contienne des expressions
un peu prcises est celui dHrodien. Il nous apprend que le
____________________
(1) Herod., VII, 9.
(2) Vita Gordiani, 15.
(3) Vita Maximini, 19.
ARME DAFRIQUE ET DE NUMIDIE. 157
CHAPITRE IV.
AILES.
que nous ayons gard si peu de souvenirs dun corps qui fut
ds le dbut, ainsi que son nom lindique, recrut en Afrique
et qui, par consquent, doit remonter au 1er sicle.
____________________
Aug. Dacorum eq., (ibid., III, 6450) ; Coh. I co Delinatarum (ibid., III, 1979,
6374) ; Coh. I Nervana Germanor. eq. ( ibid., VII, 1066) ; Coh. I Ael. His-
pan. eq. (ibid., VII, 954, 965) ; Coh. I Aelia sagittariorum (ibid., III, 645,
5647). Cependant certaines cohortes milliaires ont leur tte des prfets:
par exemple, la coh. II Tungrorum eq. (ibid., VII, 879, 882), la coh. I Fida
Vardullorum (ibid. 1096), etc.
(1) C.I. L., VIII, 9057, 20577,21567.
(2) Inscription indite de Stif: L. Aelius Ae[l]i[a]nus cornicularius
coh. Spanorum.
(3) Cf. Marquardt, Staatsverwaltung, II, 2e d., p. 470 ; von Domas-
zewski, Hygin. liber de munit. castor., p. 50 ; Mommsen, Eph. epigr., VII, p.
462 ; Fiebiger, dans Pauly-Wissowa, Realencycl., IV, col. 2352.
(4) Numerus, Surorum (C. I. L., II, 1180), Sarmatarum (ibid., VII, 218), Tre-
verorum (ibid., XIII, 7613), Seiopensium (ibid., 6605) ; cf. C. I. L., XI, 3104.
(5) Numerus exploratorum Batavorum (ibid., XIII, 8825), Brittonum
(ibid., 6502, 6606), exploratorum Nemaningensium (ibid., 6629).
210 ARME ROMAINE DAFRIQUE.
peut y avoir quun dlgu. Mais lorsque, par suite des chan-
gements dans lorganisation sociale et militaire de lEmpire,
ces corps se rapprochrent des autres auxiliaires et devinrent
peu peu leurs gaux, on remplaa les prposs et les
curateurs , qui ntaient jamais que des chefs demprunt,
par des chefs propres, qui prirent le nom de tribuni(1) ou de
praefecti(2), lexemple de ce qui se passait dans les cohortes
et dans les ailes ; ces titres, qui commencent apparatre ds
la fin du IIe sicle(3), se perptuent jusquaux derniers temps
de lEmpire, o ils sont dun usage constant(4). Les inscrip-
tions dAfrique nous permettent de saisir sur le fait, par un
exemple frappant, cette transformation des numeri : tous les
commandants du numerus Palmyrenorum qui datent du IIe
sicle ou du dbut du IIIe sont des centurions de la lgion IIIe
Auguste, dtachs temporairement la tte du corps ; un seul
de ceux que nous connaissons porte le titre de tribunus : il est
certain quil est dune date plus rcente(5).
____________________
(1) Numerus Britannorum (C. I. L., II, 1396), exploratorum Breme-
niensium (ibid., VII, 1037).
(2) Numerus exploratorum Divitiensium (ibid., 6814), exploratorum
Germanicorum (C. I. Gr., 6771).
(3) C. I. L., III, 1391 (an 186).
(4) Mommsen, Gesammelte Schriften, VI, p. 273 et suiv. Cf. plus bas
la partie de ce livre relative larme du Bas-Empire.
(5) C. I. L., VIII, 11343 : Splendidissimus Sufetulensis ordo M. Val-
gio M. f. Quir. Aemiliano eq. r. tribuno. n. Palmurenorum ob eximiam in rem-
publ. suam liberalitatem titulum hac aeternitate signavit. La mention de la
tribu dans cette inscription ne permet pas de la placer beaucoup aprs le rgne
de Caracalla, bien quil ny ait pas l une rgle pigraphique absolue ; mais
la formule finale, prtentieuse et embarrasse, empche de lattribuer au d-
but du IIIe sicle. On se lappellera que Palmyre reut le titre de colonie vers
lpoque de Caracalla. (Dig., L, 15, 1, 5.) La transformation du numerus
nest peut-tre pas sans rapport avec celle de la ville dont il portait le nom.
ARME DAFRIQUE ET DE NUMIDIE. 211
CHAPITRE V.
GARNISON DE CARTHAGE.
DEUXIME PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
Cohors II Breucorum.
Cohors II Brittonum.
Cohors Cirtensium.
Cohors I Corsorum c(ivium) r(omanorum).
Cohors VI Delmatarum equitata.
Cahors VII Delmatarum equitata.
Cohors II Gallorum.
Cohors I Flavia Hispanorum.
Cohors I Musulamiorum.
Cohors I Aug. Nerviana velox.
Cohors II Nurritanorum.
Cohors Pannoniorum.
Cahors II Sardorum.
Cohors Singularium.
Cahors IV Sygambrorum (ou Sugambrorum).
Vexillatio equitum Maurorum.
Numerus exploratorum Pornariensium.
Numerus Raetorum gaesatorum.
Numerus Surorum.
CHAPITRE II
I. LE PROCURATEUR.
CHAPITRE III.
Comme laile des Parthes, laile des Thraces est souvent men-
tionne sur les inscriptions maurtaniennes : An-bou-Dih(1),
Aumale(2), Sour-Djouab(3), Berouaghia(4), Hadjar-er-
Roum(5), Miliana(6) et surtout Cherchell(7). Tantt elle est
appele, de son nom complet, ala II Augusta Thracum(8) ; tan-
tt, au contraire, on la dsigne sous la forme abrviative : ala
Thracum(9), qui peut nous tonner aujourdhui, mais qui ne
trompait personne alors, puisque ctait la seule aile des Thra-
ces campe dans le pays. Quelques-uns des textes relatifs ce
corps sont du 1er(10) et du IIe sicle(11) dautres du IIIe(12). Il faut
en conclure quil occupa la Maurtanie pendant tout lEmpire.
On a suppos quil y tait venu en lanne 40(13) ; mais ce nest
l quune hypothse, qui ne parait pas suffisamment tablie.
Ala I Thracum Mauretana. M. Mowat a mis lide
que cette aile de Thraces avait t, dans le principe, forme
en Maurtanie, au moyen dauxiliaires recruts en Thrace(14) ;
____________________
(1) C. I. L., VIII, 20827.
(2) Ibid., 9045.
(3) Ibid., 9203,
(4) Ibid. 9238 (?).
(5) Ibid. 10949.
(6) Ibid., 9615.
(7) Ibid. 9358, 9370, 9380, 9390, 21024, 21026, 21030, 21035, 21059.
Cf. le diplme militaire de Cherchel.
(8) Ibid., 9358, 9390, 21024, 21030, 21059.
(9) Ibid., 9615, 10949. 21026, etc. Lpithte Augusta figure dans un texte
(ibid., 9358) ; Pia Fidelis, sur deux monuments de Rome (ibid., VI, 1725 a, 1675 b).
(10) Ibid., 21024. Le nom du soldat est Ti. Claudius Congonetiacus, et
ceux de ses trois hritiers, Ti. Claudius Viator, Ti. Claudius Clemens et Claudia
Extricata. M. Keil (De Thracum auxiliis, Berlin, 1885, p. 32) place ce texte aprs
lanne 58 et vers cette date. Linscription du Corpus n 9390 serait, daprs cet
auteur, de la mme poque peu prs.
(11) Cf. le diplme de Cherchel et un papyrus de Berlin (Eph. epigr., VII, p. 456 et suiv.).
(12) C. I. L., VIII, 9370 (entre 209 et 211), 9045 (an 255), 20827 (an 254).
(13) Keil, op. cit., p. 32.
(14) Bull. epigr., 1886, p. 245.
ARME DE MAURTANIE CSARIENNE. 241
TROISIME PARTIE.
les inscriptions le titre de pro legato sont dun ordre plus le-
v.
Leur rsidence tait la ville de Tanger, o a t trouve
la seule inscription vraiment importante relative un procura-
teur, un texte honorifique grav aux frais des exacti du corps
doccupation(1).
Deux des gouverneurs dont les noms figurent dans les
Fastes de la province(2) portent le titre de pro legato ; ce sont
: P. Baesius Betuinianus, du temps de Trajan(3), et C. Julius
Pacatianus, contemporain de Septime Svre(4). On peut se
demander quelle est la valeur de ce titre et sa raison dtre. M.
Pallu de Lessert dit ce sujet(5) :
Il y a peut-tre lieu de faire entre le procurator utrius-
que Mauretaniae et le procurator Augusti pro legato Tingita-
nae une diffrence indique par lnonc de leur titre. Tandis
que le premier runissait le pouvoir civil et le pouvoir mili-
taire des deux provinces, le second, au contraire, ne cumulait
que les pouvoirs militaires. Ainsi P. Baesius Betuinianus, pro-
curator Augusti pro legato Mauretaniae Tingitanae, investi
du gouvernement civil de la Tingitane, aurait eu en outre le
commandement des forces militaires des deux provinces, le
procurator de la Csarienne ayant d mettre ses troupes sa
disposition et ne conservant que ladministration civile.
Cette assertion contient une part de vrit : il est certain
que le procurator pro legato de Tingitane navait pas le pouvoir
civil en dehors de cette province ; mais il me parat tmraire
daffirmer que son pouvoir militaire stendt sur les deux
____________________
(1) C. I. L., VIII, 9990.
(2) Cf. la liste de ces gouverneurs dans les Fastes des prov. afr. de M.
Pallu de Lessert, I, p. 531 et suiv.
(3) C. I. L., VIII, 9990.
(4) Ibid., XII, 1856.
(5) Cf. Bulletin des Antiquits africaines, 1885, p. 102.
256 ARME ROMAINE DAFRIQUE.
LAla mi ;
LAla Hamiorum ;
____________________
(1) C. I. L., VIII, 9990,
258 ARME ROMAINE DAFRIQUE.
QUATRIME PARTIE.
CINQUIME PARTIE.
LESCADRE DAFRIQUE.
I. COMPOSITION DE LESCADRE.
Mais Ferrero, qui lon doit sur cette question un travail dfi-
nitif(1), a fait observer que la flotte nomme libyque devait
tre bien plutt destine garder la cte du pays appel pro-
prement Lybie, cest--dire la rgion qui stend entre lAfri-
que propre et lgypte, la Cyrnaque et la Marmarique, et
que lon aurait certainement distingu par lpithte Africana
ou Numidica une escadre qui aurait crois sur les ctes de
Numidie ou dAfrique. On comprend que lon dsigne par le
nom de Libya, dans une pitaphe versifie, le pays africain
en gnral, mme la Maurtanie(2) ; mais, dans le langage ad-
ministratif, ce mot ne pouvait sentendre que dune province
spciale, celle qui une telle dnomination tait officiellement
applique(3). Il faut dailleurs noter que le texte qui nous fait
connatre la flotte libyque est unique, quil a t trouv
Constantine, cest--dire loin de la mer, et, ce qui est plus gra-
ve encore, quil dsigne cette flotte sous le nom de nova. Le
document tant de lanne 180, lexistence de lescadre quil
nous rvle ne peut gure remonter plus haut que le milieu du
IIe sicle ; par suite, sil ny en avait pas dautre pour garder la
cte dAfrique, celle-ci serait demeure pendant un sicle et
plus sans dfense. Ce sont l des faits qui mritent rflexion(4).
____________________
(1) Ricerche nuovo intorno all ordinamento delle armate, p. 58 et
suiv. ; Bull. des Antiquits africaines, 1884, p. 157.
(2) Inscriptions trouves Cherchel : C. I. L., VIII, 21031 : Baetica
me genuit telus ; cupidus Libuae cognoscere fines, Caesarae(am) veni. ;
21303 : [h]unc Libuae genuit tellus eademq[ue recepit].
(3) La cration des provinces de Libya Superior et Libya lnferior re-
monte Diocltien (cf. Marquardt, Rm. Staatsverwaltung, II, p. 457) ; mais
Ferrero pense avec raison que le pays se nommait ainsi, gographiquement
du moins, ds le IIe sicle.
(4) La classis libyca na rien de commun non plus, ainsi que la tabli
Ferrero (Bull. des Antiq. afric., 1884, p. 177), avec la flotte que Commode
institua pour le transport du bl dAfrique Rome, substituant ainsi, comme le
prouve une inscription dOstie, une institution dtat ce qui tait auparavant
abandonn A linitiative prive. Cf. Audollent, Carthage romaine, p. 359.
ESCADRE DAFRIQUE. 277
SIXIME PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
....us Tolomaide.
....rhyto Ant(iochia).
ius Lucianus Cl[audi]opol(i).
anius Longus. Apam(ea).
[Ae]milius Bassus Apam(ea).
....[Gr]acilis. Cast(ris).
[A]nicius Niger Plus(iade).
[Me]mmius Macrinus. Laud(icea).
....Marcellus. Larisa.
nianus Severus Tolom(aide).
[Am]monius Valens Sid(onia).
[Co]rnelius Sabinus. Nico(media).
[A]ntonius Priscus. Ant(iochia).
[A]emilius Secundus Thev(este).
Q. Domitius .....
C. Numonius Pot. .....
T. Axius Sabinus. .....
T. Fl. Safidianus Caesa(rea).
Q. Otacilius Ma Kart(hagine).
T. Papius Fl. Nicom(edia).
Ti. Cl. Tyro.
...................................
....[Mess]alla Cl. Tol(omaide).
Prusi(ade).
[C. Ju]lius Antoninus Kas(tris).
Ti. Cl. Julianus Tyro.
L. Cl. Agrippa. Nicom(edia).
C. Manilius Rufus Prusia(de).
C. Sempronius Maternus Luga[d(uno)].
L. Antonius Victor Scythop[oli].
C. Vibius Celer Nicom(edia).
M. Appius Soss[ianus]. Nicom(edia).
....Fabricius
............................................
C. Julius Proculeianus. ?
T. Flavius Victorinus Damasc[o].
RECRUTEMENT DE LARME DAFRIQUE. 291
Ibid., 18068. Liste qui renferme 91 noms ; tous les soldats sont origi-
naires dAfrique. (Date de leur entre en service, 173.)
Ibid., 18086. Vingt-cinq noms dont la patrie est signale. Tous les sol-
dats sont Africains.
condition, dont leur naissance les cartait, tait bien faite pour
les tenter. En effet, par suite des lois qui rglaient le mariage
des lgionnaires, lois que nous tudierons plus loin(1), les fils
de militaires encore au service ne pouvaient tre considrs
comme des enfants lgitimes, en droit romain, sans pourtant
tre entirement assimilables aux spurii ordinaires : ctait
une classe denfants illgitimes part, il est vrai, mais qui,
comme tous les autres, ne pouvaient hriter de leur pre la
cit romaine. Or les empereurs avaient le privilge daccor-
der le jus civitatis qui bon leur semblait ; et ce privilge,
ils lexeraient surtout pour rendre le recrutement plus ais
et introduire dans les lgions ceux des provinciaux qui leur
paraissaient le plus propres y prendre place. Il tait ds lors
tout naturel que ces enfants de troupe fussent les premiers
bnficier de la faveur impriale. Par l, le prince rparait,
son plus grand profit, la fausset de la situation que la loi
crait aux lgionnaires et leurs enfants.
Lassimilation entre ces fils de soldats et les provinciaux
levs par le prince au rang de citoyens romains ntait pour-
tant pas absolue ; ils se distinguent de ces derniers en deux
points.
En premier lieu, quand ils deviennent citoyens, ils ne
prennent pas le gentilice imprial, conformment la loi g-
nralement suivie en pareil cas, mais bien celui de leur pre ;
et leur prnom est le prnom paternel(2). Parmi les lgionnaires
____________________
(1) Voir p. 368 et suiv. Nous suivons sur ce point la doctrine de Momm-
sen. Elle e t vivement combattue (cf P. Tassistro, Il mairimonio dei soldati
romani, p. 9 et suiv. : bibliographie du sujet), sans quon ait pu expliquer
dune faon satisfaisante toutes les particularits, surtout pigraphiques, qui
simposent lattention.
(2) Cf., ce sujet, Mommsen, loc. cit., qui voit dans cette similitude
lindice dune filiation factice. Je nai pas trouve parmi les soldats de la l-
gion III Auguste un seul exemple de lgionnaire, fils de lgion naire, dont le
prnom ft diffrent de celui de son pre.
RECRUTEMENT DE LARME DAFRIQUE. 301
AUXILIAIRES.
CHAPITRE II.
VTEMENTS.
ARMES.
SOLDE.
REMONTE.
CHAPITRE III.
gnie tutlaire, les tres aussi bien que les choses, les ru-
nions dhommes comme les groupes ddifices(1). Le Gnie
de la lgion ou celui du camp taient, pour les militaires, ce
qutait pour les habitants des villes le Gnie de la cit.
Et puisque ce dernier donnait place, ses cts, des
gnies protecteurs de parties de la cit, il ny avait pas de rai-
son pour que les soldats se bornassent au culte de la lgion ou
du camp ; chacune des divisions de la lgion, chacun des di-
fices du camp pouvait et devait avoir son dieu protecteur ; et
lon est arriv ainsi crer une infinit de dieux militaires de
second ordre, qui ntaient en somme que les diffrents frag-
ments de divinits plus comprhensives. De l le Gnie de la
centurie(2), celui du tabularium principis(3), celui de la schola
des beneficiarii(4), des bureaux des tribuns(5) et dautres enco-
re, dont on a trouv les noms inscrits sur des bases Lambse
ou ailleurs.
Il fierait pourtant inexact de croire que les grands dieux
du panthon romain soient rests absolument exclus du culte
officiel des armes, ou, tout au moins, que les soldats se soient
abstenus de leur dresser des autels dans le camp, alors que ce
camp avait un caractre de permanence trs accentu. Il en
fut des dieux lgionnaires comme du camp lui-mme : leur
mobilit demeura un principe, comme la mobilit du camp en
tait un ; mais, alors que le dernier tait viol dans la pratique,
il tait bien difficile que le premier ne ret pas lui-mme
quelque atteinte. Mars, le dieu militiae potens, comme il est
appel sur un texte de Lambse qui lui a t consacr par un
____________________
(1) Servius (ad Georg., I, 302) sexprime ainsi : Genium dicebant
antiqui naturalem deum uniuscujusque loci vel rei aut hominis.
(2) C. I. L., VIII, 2531 ; cl. R. Cagnat, Les deux camps de la lgion IIIe
Auguste, p. 55, a, b, c.
(3) C. I. L., VIII, 18060.
(4) lbid., 10717.
(5) Ann. pigr., 1898, 12.
348 ARME ROMAINE DAFRIQUE.
CHAPITRE IV.
CHAPITRE V.
OFFICIERS SUPRIEURS.
AUXILIAIRES.
CHAPITRE VI.
suos scit apud signa depositos, de dese rendu nihil cogitat, ma-
gis diligit signa, pro illis in acie fortius dimicat, more humani
ingenii ut pro illis habeat maximam curam in quibus suam
videt positam esse substantiam. Denique decem folles, hoc
est decem sacci, per cohortes singulas ponebantur, in quibus
haec ratio condebatur. Addebatur etiam saccus undecimus,
in quem tota legio particulam aliquam conferebat, sepultu-
rae scilicet causa, ut, si quis ex contubernalibus defecisset,
de illo undecimo sacco ad sepulturam ipsius promeretur ex-
pensa. Haec ratio apud signiferos, ut nunc dicunt(1), in cofino
servabatur. Et ideo signiferi non solum fideles sed etiam lit-
terati homines eligebantur, qui et servare deposita scirent et
singulis reddere rationem.
De ce passage de Vgce il rsulte quil existait au camp
deux caisses distinctes, dont le contenu, proprit du soldat,
tait soumis la surveillance de ltat, mais dont la destina-
tion tait trs diffrente.
La premire tait analogue notre caisse des retraites.
Afin dobliger le soldat lconomie, on le contraignait d-
poser entre les mains des signiferi la moiti de ce qui lui reve-
nait chaque donativum, pour ne le lui rendre, suivant toute
vraisemblance, moins de raisons majeures, quune fois son
service termin. On lui versait alors, non pas, comme cela se
pratique, une somme annuelle fixe, ni une somme proportion-
nelle son temps de service, mais la somme mme quon lui
avait retenue, sans intrts, semble-t-il.
Cette somme pouvait atteindre un chiffre relativement
assez lev. Les empereurs, en effet, distribuaient des donativa
aux troupes non seulement lors de leur avnement, ce qui tait
____________________
(1) Lincise ut nunc dicunt ne sexplique gure dans ce passage. Je
suppose que le texte de Vgce portait : Signiferos [vel], ut nunc dicunt,
[draconarios]. Cf. II, 7 : Signiferi qui signa portant, quos nunc dracona-
rios vocant.
388 ARME ROMAINE DAFRIQUE.
(Suivent 36 noms.)
Pro salute Augg. optiones scholam suam cum statuis et imaginibus do-
mus [di]vinae item diis conservatorib(us) eorum ex largissimis stipend[ii]s et
liberalitatib(us) quae in eos conferunt fecerunt, curante L. Egnat[i]o Myrone
q(uaestore) ; ob quam sollemnitatem decreverunt uti collega proficiscens ad
spem suam confirmandam accipiat sestertium VIII mil(ia) n(ummum) ; ve-
terani quoque missi accipiant kal(endis) lan(uariis) anularium singuii ses-
tertium VI mil(ia) n(ummum). Quae anularia sua die quaestor sine dilatione
adnumerare curabit.
E
lmp. Caess. L. Septimio [Severo Pio Pertinaci Aug. et
M.] Aurelio Antonin P[io Aug. et L. Septimio Getae Caes.]
et Juliae Aug. matri Aug[g]. et castror[um, dedicante Q.
Anicio] Fausto cos. ampl(issimo), ex largissimis stip[endiis
quae in] eos conferunt fecerunt optiones valetud(inari) duo
Caecil(ius) Ur[banus et medici ?]... pequari, librarius et
discentes capsariorum leg. III Aug. P. [V. ob quam so]lemni-
tatem decreverunt universi arca(m) habere et so[ciis... qui ex]
eodem colleg(io) dimittentur anulari n(omine) singulis ses-
tertium II m(ilia) n(umrnum) da[re...], item discentib(us) pro
port(ione) scamnari sui sestertios co n(ummos)...
Le rglement des commis du tabulariurn legionis porte(1) :
F
Tabularium legionis cum imaginibus domus divinae ex largissimis sti-
pendis et liberalitatibus quae in eos conferunt fecerunt L. Aemilius Cattianus
cornicular(ius) et T. Flavius Surus actarius item Iibrar(i) et exacti leg. III
Aug. P. V. q(uorum) n(omina) subjecta sunt ; ob quam sollemnitatem decre-
tum est ut si qui in locum corniculari legionis vel actari missi emeriti substi-
tutus fuerit, det ei in cujus locum substitutus est anulari nomine denarios ;
item si qui in locum cujusque librari substitutus fuerit, det scamnari nomine
collegis denarios ; et si qui ex eodem coliegio honestam missionem mis-
sus fuerit, accipiat a collegis anulari nomine denarios DCCC, item si qui ex
collegis profecerit accipiat denarios D.
Scamnarium........................... M
Anularium.............................. MD MD M DCCC M
Dplacement........................... MM
Avancement dans la lgion.... M D M
Mort.......................................
Dgradation............................
VALETUDINARIUM
CORNICINES MEDICI DISCENTES TESSERARII DUPLARII
DSIGNATION TUBICINES ETC.
Scamnarium........................... DCCL
Anularium.............................. D D CCL
Dplacement........................... CC (miles)
D (ecques)
Avancement dans la lgion.... D
Mort....................................... D
Dgradation............................ CCL
CHAPITRE VII.
LES VTRANS.
service, soit des relations avec les habitants, soit une famille.
Ainsi se formrent et grandirent peu peu un certain nombre
de centres importants qui succdrent dhumbles bourga-
des, habites primitivement par des indignes, ou mme qui
naquirent par lagglomration seule des vtrans(1). Leur d-
veloppement est ais suivre autour du camp de Lambse.
Dans le bourg mme de Lambse, et ceci est tout naturel,
ils taient dj assez nombreux, sous Antonin le Pieux,
pour former une curie entire(2) ; Markouna (Verecunda),
qui tait comme un faubourg de Lambse, ils se rencontraient
galement en grande quantit(3). Mais cest surtout au Nord
quils stablirent ; ils semblent avoir occup quatre points
principaux : Ksar-el-Ghennaa, El-Mader, Seriana et Zana.
Ksar-el-Ghennaa(4) parat navoir t quune bourgade
qui narriva jamais la condition de municipe, sans doute
parce quelle tait rattache Lambse ou quelque grande
cit du voisinage ; on ny a trouv que des pitaphes ; mais, sur
neuf tombes dhommes, une porte le nom dun soldat et quatre
de vtrans(5) ; ce dtail indique suffisamment quelle tait la
composition de la population. El-Mader (Casae), situe tout
ct, ne constituait dabord, comme le nom lindique, quune
____________________
(1) On ne peut rien avancer de certain au sujet des vtrans tablis dans
le pagus Mercurialis Veteranorum Medelitanorum. On ne sait mme pas au
juste lemplacement de la localit ( C. I. L., VIII, 122 ; Tissot, Gogr. de lAfri-
que, II, p. 591) ; et lon ne connat, de cet endroit, que deux inscriptions, dont
la plus ancienne date de 199 (C. I. L., VIII, 884). Pourtant, du fait que ce ntait
quun pagus au dbut du IIIe sicle (ibid., 885), on doit conclure quil ny a pas
eu dduction de vtrans. Ctait un bourg o venaient se fixer les soldats aprs
leur retraite, sans doute ceux qui taient originaires de la cit laquelle le pagus
tait rattach.
(2) C. I. L., VIII, 18214 et 18234. Les tombes de vtrans sont mention-
nes aux nos 3011 3287.
(3) Ibid., 4238 4248.
(4) Cette ruine est connue aussi sous dautres noms. Cf. Gsell, Atlas arch.
de lAlgrie, XXVII, 135.
(5) C. I. L., VIII, 4306, 4308, 4309, 4310, 4314.
414 ARME ROMAINE DAFRIQUE.
I. 18 : ex armatu(ra).
I. 34: d(iscens) a(rmaturae).
I. 20 : candidatus.
I. 23, 38 : ex candidato.
I. 2 : ex centurione.
I. 7, 12 ; cf. col. c, I. 1 et 2 : ex inmune.
I. 25 : ex marso.
I. 16 : ex polione.
I. 5 : cf. col. c, I. 6 : ex sig(nifero).
_______________
CAMPS DE LINTRIEUR.
CHAPITRE PREMIER.
ARME DE NUMIDIE.
CAMP.
PRTOIRE(2).
LEg
III AV g
signiferi (n 4) ; cornicines (n 8) ;
tesserarii (n 5) ; tubicines (n 9) ;
optiones (n 7) ; armaturae (n 10).
PRAETENTURA.
LATERA PRAETORII.
RETENTURA.
CHAPITRE II.
CHAPITRE III.
SECONDE PARTIE.
POSTES TABLIS SUR LES FRONTIRES.
CHAPITRE PREMIER.
ARME DAFRIQUE ET DE NUMIDIE.
1. FRONTIRE DE TRIPOLITAINE.
les eaux qui ruisselaient des vallons voisins. Une porte vo-
te, accoste de deux corps de garde, ouvrait le monde romain
____________________
(1) Recueil de Constantine, XXXII, 1898, p. 76 ; cf. Nouv,. Arch. des
missions, IX, 1899, p. 36 et suiv.
FRONTIRE DE TRIPOLITAINE. 535
Entre chacune delles tait dresse une belle pierre, munie dun
anneau dattache taill en relief. Des morceaux de plusieurs
autres auges semblables existaient dans la cour du castellum.
Une fentre, dont les quatre cts du cadre ont t retrouvs
dans les dcombres de cette curie, lclairait et larait ; la
largeur de lappui fait penser quelle souvrait dans le mur
denceinte plutt que du ct cour ; ce nest toutefois quune
hypothse.
Aux environs du castellum, on ne rencontre pas de tra-
ces de constructions contemporaines de louvrage.
La route saharienne qui suivait la plaine surveille par
le poste de Khanefi gagnait ensuite, en 10 milles romains,
le castellum de Benia-Ceder(1), monument militaire dune
grande importance. Le plan ci-joint (voir p. 543), dress
par M. le commandant Donau, montre ses dispositions g-
nrales.
Ldifice mesure une soixantaine de mtres sur quarante
environ ; la porte regarde le Sud-Est. Il tait flanqu de bas-
tions sur deux de ses faces. Louverture totale de lentre est
de 4 m, 35, ainsi que le passage qui la prolonge ; elle ne pos-
sdait pas de moyens de fermeture. Le passage lui-mme, sur-
veill de lintrieur par des crneaux horizontaux placs dans
le mur de gauche, tournait angle droit, laissant entre lui et le
mur denceinte un emplacement libre pour le poste de police ;
il aboutissait ainsi la vritable entre du castellum, E, celle-
ci solidement ferme . Son montant de gauche tait doubl,
lassise infrieure, dune borne qui se rptait droite. En-
tre les deux bornes, louverture utile a 2 m, 40 avec un seuil
form de trois dalles, deux de 0 m, 75, lautre de 0 m, 90 ;
____________________
(1) Donau, Bull., arch. du Comit, 1903, p. 315 et suiv. ; 1904, p. 467
et suiv. Cf. Blanchet, Rec. de Constantine (XXXII), 1898, p. 74 et suiv. (avec
un plan et une vue). Ce castellum tait dj connu deTissot (Geogr. compa-
re de lAfrique, II, p. 690).
FRONTIRE DE TRIPOLITAINE. 543
les deux premires donnant passage aux roues des chars, tan-
dis que la troisime prsentait une saillie, contre laquelle ve-
nait prendre appui la porte en bois lorsquelle tait ferme.
Celle-ci avait deux battants dont les pivots verticaux se
logeaient dans les pierres dangle, encore visibles au mme ni-
veau que les dalles du seuil. Enfin des poutrelles horizontales
2. FRONTIRE DAFRIQUE.
CHAPITRE II.
CHAPITRE III.
TROISIME PARTIE.
LIVRE IV.
Proconsularis. Africa.
Bizacium. Byzacium.
Numidia. Numidia.
Tripolis. Tripolitana.
Mauretania Caesariensis. Mauretania Caesariensis.
Mauretania Sitifensis. Mauretania Sitifensis.
CHAPITRE PREMIER.
LE COMMANDANT EN CHEF.
I. AFRIQUE.
CHAPITRE II.
LARME DOCCUPATION.
PREMIRE SECTION.
ARME MOBILE. SA COMPOSITION. SES VARIATIONS.
I. AFRIQUE.
2. TRIPOLITAINE.
3. MAURTANIE CSARIENNE.
5. PERSONNEL.
SECONDE SECTION.
2. LIMITANEI.
CHAPITRE III.
LES LIMITES.
STATIONS. DISTANCES.
Limitanei.
Praepositus limitis Thamallensis.
Praepositus limitis Montensis, in castris Leptitanis.
Praepositus limitis Bazensis.
Praepositus limitis Gemellensis.
Praepositus limitis Tubuniensis.
Praepositus limitis Zabensis.
Praepositus limitis Tubusubditani.
Praepositus limitis Thamallonensis.
Praepositus limitis Balaretani.
Praepositus limitis Columnatensis.
Praepositus limitis Tablatensis.
Praepositus limitis Caputcellensis.
Praepositus limitis Secundae forum in castris Tillibanensibus.
Praepositus limitis Taugensis.
Praepositus limitis Bidensis.
Praepositus limitis Badensis.
____________________
(1) Tissot, op. cit., 225.
(2) Idem, ibid., p. 227.
(3) Voir plus haut, p. 524, ce qui a t dit du limes de Tripolitaine.
(4) Sur les limites dAfrique, voir Bcking, Not. dign., Oc., II, p. 510 ;
Morcelli, Africa christiana, aux diffrentes localits ; Bache, Rev. afric., IX,
p. 161 et suiv., Masqueray, De monte Aurasio, p. 56 et suiv. ; Poulle, Rec. de
Constantine, XIII, p. 708.
(5) Not. Dign., Oc., XXV, 1-36.
752 ARME ROMAINE DAFRIQUE.
3. CSARIENNE.
qui avait Aumale pour centre et qui, par suite, tait lest du
prcdent, ne dpendait que du duc de Maurtanie, alors que
le limes Tamanunnensis, qui venait immdiatement aprs,
vers lEst, relevait du comte dAfrique ? Y a-t-il omission
dans la liste des limites dAfrique, ou bien celle de Csarien-
ne contient-elle des renseignements dpoques diffrentes ?
Avec un document aussi plein de confusions et derreurs que
la Notice des Dignits, il est permis de tout supposer, sans
quil soit possible, la plupart du temps, de rien affirmer.
Le limes Auziensis termine la liste des circonscriptions
militaires de la frontire indiques par la Notice pour la Tri-
politaine, lAfrique et la Maurtanie Csarienne. On voit, en
se reportant la carte o nous les avons indiques, et en la
comparant celle o nous avons essay de tracer le limes au
haut Empire, que la limite extrme de la domination romaine
avait bien peu recul au dbut du Ve sicle. La ligne stratgi-
que qui joint Arae Philenorum Telmin est la mme quan-
trieurement ; elle na jamais vari. De Telmin Ourlal, sur
lOued-Djedi, le trac de la frontire est encore le mme ; ce-
pendant on peut croire que le mouvement dextension qui, au
Ve sicle, avait permis la colonisation de savancer, appuye
de postes militaires, jusquau Chott-Melghir, sest arrt, et
que les tablissements romains extrmes se sont rapprochs
du pied mridional de lAurs comme au temps de Trajan. Le
limes du IVe sicle gagnait ensuite Tamannuna par Tubunae
et Zabi, ce qui est, peu de chose prs, le trac de la ligne
frontire officielle au dbut du IIIe sicle. Il faut donc admet-
tre qu lpoque de la Notice, le territoire situ au sud du
Chott-el-Hodna, les massifs du Zab et des Ouled-Nal avaient
t laisss sans protection(1).
____________________
(1) Aucun texte pigraphique dat du Ve sicle na t trouv dans ces
rgions.
OCCUPATION MILITAIRE APRS DIOCLTIEN. 761
4. MAURTANIE TINGITANE(4).
Limitanei.
Praefectus alae Herculeae, Tamuco.
Tribunus cohortis secundae Hispanorum, Duga.
Tribunus cohortis primae Herculeae, Aulucos.
Tribunus cohortis primae <et> ltyraeorum, Castrabariensi.
Tribunus cohortis, Sala.
Tribunus cohortis Pacatianensis, Pacatiana.
Tribunus cohortis tertiae Asturum, Tabernas.
Tribunus cohortis Friglensis, Friglas.
LIVRE PREMIER.
LES GUERRES DAFRIQUE. SOUS LEMPIRE.
CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE II.
LIVRE II.
LARME DOCCUPATION JUSQU DIOCLTIEN.
PREMIRE PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE II.
CHAPITRE III.
CHAPITRE IV.
CHAPITRE V.
Garnison de Carthage.....................................................................................................211
SECONDE PARTIE.
ARME DE MAURTANIE CSARIENNE..............................................................217
CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE II.
CHAPITRE III.
TROISIME PARTIE.
DE MAURTANIE TINGITANE..................................................................................253
Composition, commandant en chef et personnel de larme de Tingitane........253
QUATRIME PARTIE.
CINQUIME PARTIE.
LESCADRE DAFRIQUE............................................................................................275
Composition de lescadre....................................................................................275
SIXIME PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE II.
CHAPITRE III.
CHAPITRE IV.
CHAPITRE V.
CHAPITRE VI.
CHAPITRE VII.
Les vtrans....................................................................................................................409
LIVRE III.
LOCCUPATION TERRITORIALE DE LAFRIQUE.
PREMIRE PARTIE.
CAMPS DE LINTRIEUR..........................................................................................428
CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE II.
CHAPITRE III.
SECONDE PARTIE.
POSTES TABLIS SUR LES FRONTIRES..............................................................523
CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE II.
CHAPITRE III.
TROISIME PARTIE.
LOCCUPATION DES LIMES ET LE SYSTME DFENSIF...................................680
LIVRE IV.
LOCCUPATION MILITAIRE DE LAFRIQUE APRS DIOCLTIEN.
CHAPITRE PREMIER.
CHAPITRE II.
Larme doccupation.....................................................................................................728
SECTION PREMIRE.
SECTION II.
CHAPITRE III.
Les limites.......................................................................................................................747
Tripolitaine........................................................................................................747
Afrique...............................................................................................................751
Maurtanie Csarienne.......................................................................................757
Maurtanie Tingitane..........................................................................................762
Organisation des limites.....................................................................................765
CONCLUSION.............................................................................................................767
INDEX ANALYTIQUE.................................................................................................777
TABLE DES MATIRES...............................................................................................797
TABLE DES PLANCHES HORS TEXTE.