Hyg Mohamed Mouda.
Hyg Mohamed Mouda.
Hyg Mohamed Mouda.
THSE
Prsente pour obtenir le grade de
DOCTEUR
EN
Prsident
Rapporteur
Examinateur
Examinateur
Examinateur
Remerciements
Ce travail de recherche est ralis au Laboratoire de Recherche en Prvention Industrielle
(LRPI) de lUniversit Hadj-Lakhdar Batna. Je remercie le Professeur DJEBABRA Mbarek,
Directeur du Laboratoire LRPI, pour son rle de directeur de cette thse de doctorat et pour ses
conseils et orientations qui m'ont aid dans la bonne conduite de mes travaux.
Mes remerciements vont galement l'ensemble des membres du jury : Pr. BOURMADA
Noureddine d'honorer la prsidence du Jury, Pr. BELLAOUAR Ahmed, Dr. CHAIB Rachid et
Dr. SMADI Hacne d'avoir accept d'expertiser mon travail en tant qu'examinateurs.
Un grand merci l'ensemble de mes collgues enseignants et corps administratif de l'Institut
d'Hygine et Scurit pour leur sympathie et bonne humeur sans oublier bien sr l'ex-directeur et
l'actuel directeur de l'Institut d'Hygine et Scurit pour leur encouragements et soutien durant
ces longues annes de recherche doctorale.
Un remerciement particulier aux responsables de la direction HSE de Hassi Rmel du groupe
Sonatrach qui m'ont facilit la tche dans ce travail de recherche et particulirement aux
messieurs ANNOU Mohammed Brahim et CHATI Makhlouf pour leurs aides continues et
disponibilits respectives.
Enfin, je souhaite exprimer ma plus grande reconnaissance ma petite famille. Un grand merci
pour leur patience et encouragements.
Mouda Mohamed
Mohamed
3
Mes beaux-parents :
-Hachemi
-Smadi Messaouda
Mouda Mohamed
Sommaire
Remerciements
Ddicaces
Index des figures et des tableaux
Introduction Gnrale
CHAPITRE 1 - Pratique de la S&ST au sein du Groupe Sonatrach
Introduction
1.1. Gnralits sur la S&ST
1.1.1. Dfinitions de base
1.1.2. Fondements de la S&ST
1.2. Approches de mise en uvre de la S&ST dans les organisations industrielles
1.3. Pratiques de la S&ST au sein du Groupe Sonatrach
1.3.1. Politique de prvention du Groupe Sonatrac
1.3.2. Dmarche axe sur les risques professionnels : cas de lEvRP
1.3.3. Dmarche axe sur le comportement humain
1.3.4. Commentaires et discussions relatifs aux approches de mise en
uvre de la S&ST dans les organisations industrielles
Conclusion
16
17
17
17
18
19
20
20
23
27
28
29
2.3.2.
Conclusion
42
42
43
44
46
situations de travail
4.4. Contribution lvaluation de la performance des procdures de travail
4.4.1.
Mthode propose
A. Slection dune procdure de travail
B. Description des tapes de la procdure de travail
C. Dfinition de la liste prliminaire des indicateurs retenus
D. Dfinition de la liste finale des indicateurs retenus
E. Mesure de la performance de la procdure de travail tudie
4.4.2.
Rsultats et discussions
Conclusion
Conclusion gnrale
Rfrences bibliographiques
Annexes
81
81
82
83
83
83
84
84
85
87
88
91
98
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22
23
24
24
25
25
26
28
32
40
44
45
48
49
51
52
51
53
57
Figure 4.1. Comportement intentionnel dun oprateur pour violer une procdure
de travail
60
Figure 4.2. Cadre gnral de notre dmarche
61
Figure 4.3. Plan dimplantation des puits dans un champ ptrolier Algrien
62
Figure 4.4. Opration du soufflage dun pipe
64
Figure 4.5. Opinions des oprateurs laversion du risque au travail et leur connaissance
aux procdures de travail en fonction de leurs niveaux dducation
65
Figure 4.6. Variation des taux daccord avec les mesures de prvention et de protection 66
10
21
26
35
41
50
64
67
75
85
86
55
11
Abrviations
S&ST Sant et Scurit au Travail
S&SE Sant, Scurit et Environnement
NR-PT Non-Respect des Procdures de Travail
EvRP Evaluation des Risques Professionnels
SBP
Safe Behavior Program
NE
Niveau dExposition
FE
Frquence dExposition
DE
Dose dExposition
NG
Niveau de Gravit
A-RT Aversion du Risque au Travail
PP
Prfrence au Prsent
CT
Conditions de Travail
TMS Troubles Musculo-Squelettiques
S
Scurit au travail
C
Charge de travail
ST
Situation de Travail
B
Bnfice
C
Cot
P
Prjudice (Dommage)
U
Utilit
HSE-MS
Systme de management intgr HSE
NPi
Niveau de performance dun indicateur i
PDi
Pondration du degr de formalisation dun indicateur i
pondration du degr de formalisation dun indicateur i
PDi
PQi
Pondration de la qualit de mise en uvre dun indicateur i
PNi
Pondration du niveau dappropriation dun indicateur i
SDi
Score du degr de formalisation dun indicateur i
SQi
Score de la qualit de mise en uvre dun indicateur i
SNi
Score du niveau dappropriation dun indicateur i
12
Introduction Gnrale
Le secteur de ptrochimie est, non seulement, un secteur stratgique pour notre pays mais
il est considr galement comme un secteur haut risque (OCDE, 2012). Consquemment, le
groupe ptrolier Sonatrach a install en 2002 une Direction Centrale Sant, Scurit et
Environnement (S&SE) charge du dploiement dune nouvelle stratgie de gestion des risques
industriels.
Laccident de GL1K de Skikda survenu en 2004 a incit le groupe Sonatrach renforcer cette
stratgie par son engagement solennel prserver la Sant et la Scurit des Travailleurs
(S&ST), lintgrit du patrimoine et la prservation de lenvironnement est marqu par la
Dclaration de la Politique S&SE, faite le 27 Avril 2004. Ces engagements visent (Politique HSE
du groupe Sonatrach, 2004) :
- la conformit des activits du groupe aux exigences lgales et rglementaires en matire
de HSE,
- le dveloppement dune dmarche prventive de gestion des risques daccidents,
dincidents, de la sant au travail et de la protection de lenvironnement,
- lamlioration des performances HSE par la mise en place dun Systme de Management
Intgr Sant, Scurit et Environnement (HSE-MS),
- lamlioration des capacits de raction des units en situation durgence et de crise,
- le renforcement et la gnralisation de la formation et la sensibilisation en matire de
HSE et le dveloppement de linformation et de la communication dans les domaines de
HSE.
La mise en conformit des activits et installations du groupe Sonatrach est retenue comme tant
une priorit premire pour le groupe. Dans ce cadre, le groupe Sonatrach a mis en place un
processus de veille permanent concernant lvolution du cadre lgislatif et rglementaire
rgissant le domaine du HSE (RA-HSE, 2008). Dans ce contexte, un package rglementaire HSE
trs dtaill a fait lobjet dune dition sous forme dun CD-Rom qui permet deffectuer une
recherche des textes lgislatifs HSE par thme et par anne de publication depuis 1964 jusquau
20 mars 2006. Il prsente galement les structures des administrations charges de la S&ST ainsi
que les instruments judiciaires internationaux ratifis par lAlgrie dans le domaine HSE.
Ce processus de veille rglementaire constitue, notre avis, un exemple concret de bonnes
pratiques du groupe Sonatrach en matire du HSE en gnral et en S&ST en particulier. Car, la
matrise de la conformit la lgislation en matire de S&ST constitue lenjeu majeur du
management S&ST dans ce groupe industriel.
13
Par ailleurs, il est connu que la mise en place de ce dispositif de matrise de la conformit
rglementaire articul au sein du systme de management intgr (HSE-MS) nest pas vidente.
En effet dans le mme contexte et lchelle internationale, des auteurs soulignent que les
difficults rencontres sont inhrentes essentiellement des aspects pratiques (Audiffren et
Rallo, 2014 ; Guarnieri et al, 2014) : attitudes, comportements en matire de veille rglementaire
et valuation effective de la conformit.
De plus, le travail de veille comporte deux dispositifs majeurs (Audiffren, 2012) : le premier
consiste en une identification des textes et rglements en vigueur et le second consiste en un
suivi de lvolution de la rglementation. Do la vigilance quil faut accorder ce dernier
dispositif qui constitue un facteur de succs de lvaluation de la conformit1 moyennant, entre
autre, une revue documentaire.
Pour rappel, cette revue documentaire consiste en une tude de documents obligatoires tablis
par lentreprise (plans de prvention, procdures de travail,), de leur disponibilit ainsi que de
leur tenue jour.
Cest dans ce contexte que sinscrit notre travail de recherche doctoral qui consiste valuer la
conformit en S&ST du groupe Sonatrach moyennant lanalyse des procdures de travail qui
sont des rgles crites permettant de dterminer les modalits de fonctionnement, les
responsabilits et les dmarches entreprendre pour matriser les risques professionnels.
Lintrt accord ltude des procdures de travail est quun bon nombre des accidents de
travail sont attribuables2 au manque de prudence au travail et au Non-Respect3 des Procdures de
Travail (NR-PT). Les consquences d'un accident de travail justifient amplement l'effort
quexige l'acquisition d'habitudes de travail ax sur le respect de ces procdures.
Le NR-PT est un problme rcurrent dans le monde de travail (Stellman, 2000) qui remet en
cause la scurit au travail au sein des organisations et par voie de consquences leurs
conformits rglementaires. Car, cette conformit porte sur un rsultat qui consiste en une
prservation effective de la S&ST des salaris de lentreprise.
La littrature spcialise qui cadre la problmatique du NR-PT est axe sur lerreur humaine
dans le travail (Cellier, 1990). Les raisons de cette orientation sont dues au fait que plus
lindustrie est volue plus ses techniques sont au point, plus ses machines sont perfectionnes et
1
A ce propos, nous signalons que le package rglementaire du groupe Sonatrach na pas fait lobjet de mise jour
depuis 2006.
2
Plus particulirement dans les pays en voie de dveloppement o lon retient les principales causes suivantes
(Godard, 1995) : (i) faible marge de manuvre en matire de rpartition des tches et des comptences, (ii) niveau
insuffisant de formation, de sensibilisation et dinformation, (iii) omission damlioration possibles en matire des
procdures de travail.
3
Aussi, il est important de rappeler quun accident sur cinq est d (Daniellou, 2010) : des procdures de travail
insuffisantes, inexistantes ou non-respectes.
14
moins le facteur technique a dimportance dans ltude des accidents de travail comparativement
au facteur humain (Monteau et Pham, 1987).
De plus, lerreur humaine dans lindustrie peut tre scinde en deux grands groupes (Godard,
1995) : causes humaines inhrentes lorganisation de la production et causes humaines en
rapport avec le comportement mme des travailleurs.
Consquemment ltude de lerreur humaine dans le travail a attir lattention de chercheurs les
plus divers quingnieurs, psychologues, sociologues, mdecins, architectes et autres . Ceci
illustre limportance accorde par ces diffrents spcialistes ltude de lerreur humaine et,
dans notre cas, de son troite liaison avec le NR-PT. En effet, pour Cellier (1990), la dfinition
minimale4 de lerreur humaine est rsume par lcart par rapport une norme ou une
procdure de travail.
A partir de ces constats sur lerreur humaine et son lien avec le NR-PT et par voie de
consquence avec la non-conformit des entreprises, nous avons jug utile dorienter notre
problmatique de recherche doctorale sur le comportement intentionnel des oprateurs quant au
NR-PT en tant qulment dterminant de la non-conformit des entreprises et organisations
industrielles.
Ce comportement intentionnel des oprateurs est caractris par leur dsir ne pas respecter les
procdures de travail afin dallger la charge du travail. Ce dsir est ensuite matrialis par trois
tapes qui sont : la rflexion, laction et les consquences.
Cest autour de ces tapes que sarticule le contenu de notre manuscrit de thse de doctorat et
dont la structure est la suivante :
-
Dans le premier chapitre, nous nous focalisons sur la problmatique S&ST dans
lindustrie algrienne limage du groupe Sonatrach. Dans un premier temps, nous
rappelons les fondements de la S&ST et sa pratique au sein du groupe Sonatrach. Dans
un second temps, nous prsentons une approche industrielle base sur le comportement
des oprateurs, lerreur humaine et le respect des procdures dans le cas du groupe
Sonatrach. Dans ce contexte, lintrt sera port sur deux aspects importants qui sont : la
pertinence de la dichotomie comportement humain - activits et linfluence de la
situation de travail sur le comportement humain. Nous concluons ce premier chapitre par
lide suivante qui capitalise la place quoccupe la S&ST au sein du groupe Sonatrach :
de la sant des oprateurs celle du groupe Sonatrach.
Cest--dire, la partie commune la plupart des dfinitions fournies par lensemble des auteurs de diffrentes
spcialits.
15
Sonatrach ainsi que les dmarches dployes par ce groupe pour rpondre aux exigences
rglementaires notamment le systme du permis de travail du groupe Sonatrach.
-
Le troisime chapitre permet de prsenter notre premire contribution qui consiste en une
proposition dune dmarche de matrise de la conformit S&ST dans le groupe Sonatrach
axe sur lanalyse prliminaire des procdures de travail. Lintrt de cette proposition
rside dans la ncessit de matriser tous les documents cres en interne dune
organisation industrielle (procdures de travail dans notre cas). Cette matrise est cadre
par la matrise de l'information en industrie. S'intgrant dans ce contexte, l'objectif de
notre proposition est de susciter l'intrt que prsente la matrise du risque informationnel
en industrie moyennant une dmarche anticipative base sur : l'audit informationnel, la
caractrisation du risque informationnel et le dploiement des barrires de prvention et
de protection. Ces trois grandes tapes sont supportes par une mthode arborescente
permettant de mieux formaliser : les failles, les menaces, les parades, le suivi et le
contrle. Afin d'illustrer nos propos, la matrise du risque informationnel pour
l'amlioration des procdures industrielles fera l'objet de l'application de la dmarche
propose.
Le quatrime et dernier chapitre complte lide dveloppe dans le chapitre trois dans le
sens o lintrt est port sur lamlioration des procdures de travail dans le cas dune
filiale du groupe Sonatrach. Dans ce contexte, ce chapitre prsente trois contributions
axes, respectivement, sur : une tude statistique du comportement humain en matire du
NR-PT, une proposition dun modle dynamique danalyse des situations de travail5 et
enfin, une valuation multicritres des procdures de travail.
Les quatre chapitres du prsent manuscrit de thse de doctorat sont suivis, logiquement, par une
conclusion gnrale qui dresse un bilan provisoire de nos contributions scientifiques ainsi que les
perspectives envisageables.
Enfin, pour mieux cerner le champ dapplication de nos contributions, des annexes sont
galement prsentes en fin du mmoire.
Lintrt accord une situation de travail dcoule de la relation voque dans la prsentation du chapitre deux qui
concerne linfluence de la situation de travail sur le comportement humain.
16
Chapitre 1
Pratique de la S&ST au sein
du groupe Sonatrach
La S&ST devient une proccupation majeure des entreprises. Car, les accidents de travail et
maladies professionnelles ne sont plus perus comme une fatalit mais comme un
dysfonctionnement (Andol-Aussage et Monteau, 2007). Consquemment, la S&ST est la science
qui permet de matriser les risques professionnels moyennant des mesures individuelles ou
collectives de protection contre les accidents de travail et les maladies professionnelles.
Lobjectif de ce chapitre est deffectuer un survol sur la S&ST. Ses fondements et concepts de
base ainsi que la place quelle occupe en milieu industriel limage du Groupe Sonatrach.
I.1- Gnralits sur la S&ST
I.1.1- Dfinitions de base
La scurit industrielle est lensemble des mthodes ayant pour objet de supprimer, ou du
moins minimiser, les consquences des dfaillances ou des incidents, dont un dispositif ou une
installation peuvent tre lobjet, consquences qui ont un effet destructif sur le personnel, le
matriel ou lenvironnement (Dupont et al, 1999). Elle peut tre dfinie galement comme tant
la probabilit quune entit vite de faire apparatre, dans des conditions donnes, des
vnements critiques ou catastrophiques (Lievens, 1976).
En industrie, la scurit est une notion plus ou moins bien perue selon le secteur industriel et la
taille des industries considres (Bernier, 2007). Ainsi, en ptrochimie, les oprateurs sont
conscients de la dangerosit des situations de travail dans lesquelles se trouvent.
Consquemment, ils sont bien sensibiliss la notion de scurit industrielle. Dans ce contexte,
17
nous pouvons affirmer quen Algrie la culture de la scurit industrielle est bien promue dans ce
secteur par rapport aux autres secteurs industriels o cette culture est en phase embryonnaire
(Boulkaibet, 2011).
A la notion de scurit est souvent associs dautres vocables tels que le systme et le travail :
- La scurit des systmes est dfinie comme labsence de risques inacceptables6 (ISO CEI
Guide 51, 1990). Cette dfinition repose sur la notion de risque et la scurit des systmes
nest atteignable que par le biais dun processus de rduction du risque. Dans ce contexte,
nous rappelons galement que la tolrance des risques suivant le principe dALARP7 fait
partie de la scurit des systmes ;
- La scurit au travail partage avec la scurit industrielle des aspects communs dans le
sens o elles font toutes les deux rfrence des notions telles que le risque, le danger, la
prvention, la protection mais aussi la responsabilit et lassurance. La scurit au travail
est de lordre de la protection et la prvention des accidents et des maladies dans le
monde professionnel (Pribre, 2013). De plus, la scurit au travail est intimement lie
une situation de travail qui permet de dcrire le travail raliser, les missions remplir
en termes de tches et dactivits (Bellemare et al, 2002). La situation de travail permet
de dcrire galement le poste de travail et son environnement professionnel (Marchat,
2012).
I.1.2- Fondements de la S&ST
La S&ST sattache la prvention des accidents de travail et des maladies professionnelles
par lamnagement des lieux du travail, et les mesures de protection individuelles et collectives.
La S&ST est, donc, la conservation de la sant et du bien-tre des travailleurs dans leurs postes
de travail. Consquemment, la S&ST est fonde initialement sur une approche rglementaire
initie par les accidents qui ont marqus lhistoire de lhumanit au fil des temps (Samson,
2008).
Les rgles de base de la S&ST se rsument en une cration des meilleures conditions possibles
de S&ST et un apprentissage permanent aux travailleurs des mthodes de S&ST. Pour cela, il
existe des instructions organiser pour les travailleurs regroupes en (ACFCI, 2010) :
instructions gnrales, instructions relatives aux postes de travail et instructions de protection
individuelle.
Lensemble de ces instructions, qui sont formalises sous forme de procdures de travail8,
matrialisent le respect de la rglementation relative la S&ST que nous dtaillerons dans le
chapitre suivant.
Le niveau du risque acceptable, en un lieu et un moment donn, est dtermin par la socit.
Cest le principe de As Low As Reasonalbly Practicable ou encore Aussi bas que raisonnablement possible.
8
cf. chapitre trois du prsent mmoire.
7
18
Il est important de souligner quavec lvolution de la rglementation, la S&ST npuise pas ses
fondements de lapproche rglementaire9 mais galement dune approche obligation de
rsultats traduite par la ncessit daboutir un rsultat moyennant une valuation priori des
risques professionnels dans les entreprises (INRS, 2013).
De ce qui prcde, les fondements de la S&ST sont inspirs des principes gnraux de la
prvention (ACFCI, 2010) :
- viter les risques (professionnels),
- valuer les risques (professionnels) qui ne peuvent tre vits,
- combattre les risques (professionnels) la source,
- adapter le travail lhomme,
- tenir compte de ltat dvolution de la technique,
- remplacer ce qui est dangereux par ce qui nest pas dangereux ou moins dangereux,
- planifier la prvention en intgrant la technique, lorganisation, les conditions de travail,
les relations sociales et l'influence des facteurs ambiants,
- prendre les mesures de protection collective en leur donnant la priorit sur les mesures de
protection individuelle,
- donner les instructions appropries aux travailleurs pour leur scurit et celles des autres.
La logique derrire ces neuf principes de prvention est, quau-del de la ncessaire conformit
rglementaire dune organisation industrielle, il faut constamment veiller ce que le travail soit
adapt lhomme et modifier lorganisation en consquence.
I.2- Approches de mise en uvre de la S&ST dans les organisations industrielles
Plusieurs approches sont pratiques par les organisations industrielles pour assurer
lintgration de la S&ST (Detchessahar, 2011) :
- la premire est rglementaire dans le sens o les organisations rpondent leur objectif
primaire, correspondant la simple satisfaction des obligations rglementaires. Etant
donn que lobjectif soit la conformit, cette approche vise satisfaire trois paramtres
primordiaux bien connus qui sont : la prvention, la protection et lintervention,
- la seconde est caractrise par un regard plus positif sur la S&ST. Consquemment, les
proccupations de la S&ST vont bien au-del des obligations rglementaires, en initiant des
pratiques intgrant la culture S&ST dans la culture densemble de lorganisation. La S&ST
est perue comme une partie intgrante de la gestion globale de lorganisation.
A notre avis, la premire approche permet de classer une organisation en tant que
conformiste en matire du S&ST alors que la seconde lui permet dtre sensible en
matire du S&ST. Mieux encore, la premire approche permet une organisation dtre
ractive10 en matire du S&ST alors que la seconde lui permet dtre proactive en S&ST.
10
19
11
20
La mise en pratique de cette politique et la concrtisation de ces objectifs sur le terrain sont
traduits (Chati, 2013) :
- sur le plan stratgique par une rduction de 10 % sur lhorizon 2012-2014 du taux de
frquence des accidents de travail (Tableau I-1). Cet objectif est fix sur la base de la
politique du Groupe Sonatrach et galement sur la base des donnes enregistres sur les
accidents de travail sur la priode 2008-2012 (Figures I-1 I-3),
- sur le plan oprationnel et titre indicatif par le dploiement dune dmarche
dEvaluation des Risques Professionnels (EvRP) sur lensemble des filiales du groupe.
Tableau I-1 : Extrait des objectifs stratgiques quantitatifs du Groupe Sonatrach daprs (Chati,
2013).
Figure I-1 : Evolution des accidents dans le Groupe Sonatrach daprs (Chati, 2013).
Dans la Figure ci-dessus, lanalyse des indicateurs (Taux de Frquence,TF, et de Gravit, TG),
montre que lvolution des accidents au niveau du groupe Sonatrach sur les cinq dernires
annes est marque par une rgression continue et progressive des accidents depuis 2008.
21
Figure I-2 : Bilan des rpartitions des accidents par types dans le Groupe Sonatrach
daprs (Chati, 2013).
La Figure I-2 montre que les formes daccidents les plus rcurrentes sont les chutes et glissades
qui constituent 33 % des accidents enregistrs durant lanne 2012 suivis des chocs et heurts par
objets avec un taux de 14 %. Ces formes daccidents sont toujours les principales formes qui
caractrisent les accidents au niveau du groupe Sonatrach depuis 2008.
Figure I-3 : Bilan des rpartitions des accidents par causes dans le Groupe Sonatrach
daprs (Chati, 2013).
Dans la Figure I-3, la cause la plus dominante dans loccurrence des accidents est la dfaillance
humaine avec un taux de 78 %. Cette dfaillance humaine est traduite en termes (Chati, 2013) :
du NR-PT, de linaptitude au poste et au non port des quipements de protection individuelle.
22
Ce taux lev de dfaillance humaine nest pas spcifique au Groupe Sonatrach mais plutt
lindustrie dune manire gnrale (INERIS, 2001).
Pour le Groupe Sonatrach, ce taux est lorigine du dploiement de deux projets fdrateurs :
Evaluation des Risques Professionnels (EvRP) et Safe Behavior Program (SBP) qui
illustrent les dmarches scientifiques ddies la S&ST.
I.3.2- Dmarche axe sur les risques professionnels : cas de lEvRP
Rappelons dabord que la mise en uvre de lEvRP (Evaluation des Risques
Professionnels) au sein du groupe Sonatrach est initie par trois raisons
fondamentales (Benchennouf, 2014) :
- La premire est que lEvRP est impos par la rglementation en vigueur notamment :
o le Dcret n 06-59 du 11 fvrier 2006 portant ratification de la convention 155
concernant la scurit, la sant des travailleurs et le milieu de travail, adopte
Genve le 22 juin 1981 notamment ses articles 4 et 7,
o la Loi 88/07 relative la scurit, lhygine et la mdecine du travail rgles
gnrales en matire de mdecine du travail. Notamment son article 12 relatif
lidentification et la surveillance en vue de rduire ou dliminer tous les
facteurs qui sur les lieux de travail peuvent affecter la sant des travailleurs ;
- La seconde rside dans les apports de lEvRP en termes denjeu socio-conomique. En
effet et au-del des consquences humaines pour la victime et son entourage, les
accidents de travail ou les maladies professionnelles reprsentent eux seuls un cot
important la charge des entreprises ;
- La dernire est que le dploiement de lEvRP constitue un facteur cl damlioration pour
lorganisation industrielle.
La figure suivante rsume les objectifs de lEvRP.
Sur le terrain, le dploiement de lEvRP au sein des filiales du groupe Sonatrach sest effectu en
respectant les tapes suivantes : une analyse documentaire pousse, des runions de travail
(Brainstorming) et enfin des visites des sites en vue dune analyse des situations relles du
travail.
Pour le dploiement de lEvRP, deux mthodes peuvent tre utilises (Benchennouf, 2014)
- mthode base sur lapproche processus du SMQ13 (Figure I-5),
- mthode inspir du modle du danger (Figure I-6).
Figure I-5 : Approche processus de lEvRP daprs (Brandenburg & Wojtyna, 2003).
Zonage du champ (unit)
Poste de travail
Impacts
Rvaluation
Pondration
Plan daction
Non
Matrise ?
Oui
Suivi
13
Dans la Figure I-6, la pondration des scnarios de dangers est effectue en se rfrant aux
niveaux dexposition et de gravit (Benchennouf, 2014) :
-
NG1
NG2
NG3
NG4
NG5
P5
P4
P4
P2
P1
P5
P4
P3
P2
P1
P4
P3
P3
P1
P1
14
Le tableau suivant illustre la composante de lquipe charge de lEvRP dans une filiale de la
Sonatrach quest lENAFOR.
Tableau I-2 : Equipe de lEvRP de la filiale ENAFOR daprs (Benchennouf, 2014).
Comit
Composante
Comit de pilotage
Directeur QSE
Chef de D/ scurit Industrielle/et Chef de projet
Mdecin de travail
Chef de Centre Mdico- Social
Chef de dpartement oprations work over
Chef de dpartement oprations forage
Chef de Dpartement S.M.I
Sous-comits/structures
S-C. DMEP : 07 Personnes
S-C. DTRS : 08 Personnes
S-C. DHMC : 05 Personnes
S-C. DAGS : 02 Personnes
S-C. DTCI : 03 Personnes
S-C. DQHSE : 10 superviseurs QHSE
S-C. DRHU : 06 Personnes
Lvaluation des retombes dune EvRP seffectue moyennant une tude comparative des
accidents de travail survenus avant, pendant et aprs le dploiement de lEvRP. Ainsi et titre
dillustration, lvolution des accidents de travail pour le cas de lENAFOR est synthtise par la
Figure suivante.
Avant EVrP
Pendant
Aprs EVrP
Figure I-9 : Evaluation de lEvRP au sein de lENAFOR moyennant lvolution des accidents de
travail daprs (Benchennouf, 2014).
26
Daprs Benchennouf (2014), lavnement de lEvRP pendant les premires annes de son
application (2008-09) a connu un vif intrt de la part de lensemble du personnel de lENAFOR
(toutes catgories confondues). Cest la priode pendant laquelle il y a eu sensibilisation des
quipes charges de limplmentation de lEvRP. Ensuite, vient un certain relchement ou dclin
enregistr partir de lanne 2011 o aucune formation ni sensibilisation na t programme en
faveur de lEvRP malgr un plan de formation trs riche et trs diversifi.
Ce constat confirme leffet de mode associ au dploiement des systmes de management
limage de lISO qualit (Bahmed et al, 2009).
I.3.3- Dmarche axe sur le comportement humain
Afin quune organisation industrielle volue dun comportement conformiste vers un
comportement sensible , il est ncessaire dagir sur les comportements des oprateurs dans
toute dmarche de scurit industrielle. Ce qui implique la ncessit dagir la fois sur (Annou,
2013) : le comportement de conformit aux rgles de scurit et le comportement dinitiative de
scurit.
Dans le premier type de comportement, lintrt est port en particulier sur : lapplication
effective des rglements, des procdures de travail, maintien de lordre et de la propret sur les
lieux de travail. Dans le second cas, les initiatives de scurit peuvent tre formelles (intgres
dans la politique de scurit : cest le cas, par exemple, de la signalisation des dangers) ou
informelles (propres des pratiques de mtiers : par exemple, lorsque les oprateurs souponnent
une ventuelle dgradation qui peut voluer vers un incident, voire mme un accident).
La grande question qui simpose est la suivante : faut-il encourager ces initiatives informelles15
de scurit ou non sachant que certaines de ces initiatives peuvent tre dvastatrices (cf. chapitre
04) ?
Boissieres (2008) encourage de telles initiatives. Pour lui, Plus le degr dinitiative est lev,
plus le degr de conformit est lev (et non linverse). Deux justifications cadrent ce postulat
(Boissieres, 2008) :
- quand les rgles de scurit tirent parti des initiatives des employs (solutions adapts la
ralit du travail), elles sont plus applicables,
- quand les employs sont consults pour laborer les rgles de scurit, ils sont plus
enclins les appliquer (participation conformit).
Les initiatives en scurit (formelles et informelles) dpendent de la motivation des travailleurs
et de leurs implications qui sont un gage de russite des organisations en matire de S&ST et par
voie de consquence de leurs performances en S&ST (Mucha, 2010).
15
Le projet Safe Behavior Program (SBP) lanc par le Groupe Sonatrach pour amliorer le
comportement humain de ses oprateurs en 2007 est bas sur la motivation et limplication des
travailleurs de la Sonatrach. Ce programme est bas sur lanalyse de linfluence du
comportement des travailleurs sur les accidents et incidents et o lintrt est port sur cinq
barrires comportementales qui sont (Annou, 2013) :
- la priorit primaire qui intgre laspect scurit dans toutes les actions,
- la conformit qui sattache au respect des procdures de travail, des rgles et directives
sappliquant aux situations de travail,
- Le dialogue qui doit tre ouvert avec la hirarchie sur les lieux de travail afin de renforcer
la motivation des travailleurs,
- lvaluation continue des risques,
- Non lindiffrence qui encourage limplication des travailleurs en cas de situation
risque.
Daprs Annou (2013), ce projet est actuellement en phase de suivi sur les sites du Groupe
Sonatrach pour consolider et mettre en pratiques les enseignements acquis des workshops.
I.3.4- Commentaires et discussions relatifs aux approches de mise en uvre de la S&ST dans
les organisations industrielles
Rappelons dabord que les deux projets misent en pratique par le Groupe Sonatrach en
2007 (pour le PBS) et en 2009 (pour lEvRP) montrent que ce groupe a instaur rellement une
culture prventive de S&ST base sur de bonnes pratiques en matire de S&ST. Ces deux projets
attestent parfaitement que lobjectif de la Sonatrach en matire de S&ST est bien trac et que
lengagement de ce groupe en termes de S&ST est clair l'gard des normes et rglements
S&ST.
Ltape suivante que nous suggrons pour ce groupe est de capitaliser ces bonnes pratiques sur le
terrain en veillant quant au bon suivi de ces projets16 pour une meilleure promotion de la S&ST.
En effet, un bon suivi de ces projets fdrateurs en S&ST permet de favoriser une contribution
positive (donc, une plus grande motivation et une forte implication) des oprateurs en S&ST
(Figure I-10).
Projets fdrateurs
en S&ST
Pratiques
Conformits lgales
-EvRP,
- PBS,
Initiatives SST
Impacts
Promotion de la
culture S&ST au
sein de la Sonatrach
Figure I-10 : Apports des projets EvRP et PBS du Groupe Sonatrach en matire de la S&ST
16
Car ces deux projets sont achevs dans leurs volets formation (2012 pour le projet PBS).
28
La Figure I-10 montre que la promotion de la culture en S&ST est ralise au travers de
lexprience partage de pratiques. En effet, la culture S&ST se traduit par la conscience
partage que chacun na quune part des informations et des savoirs ncessaires la S&ST. Cest
fondamentalement une culture de la discussion, de la confrontation et de lintgration de
diffrentes logiques. Elle passe donc, non seulement par le respect des prrogatives
rglementaires, mais par un style de dialogue social et des relations avec lensemble des acteurs
favorisant un dveloppement continu de la contribution de chacune des parties la S&ST
(Simard, 2000).
Cette culture, lorsquelle se dveloppe, contribue dailleurs non seulement la S&ST, mais aussi
au bien-tre des travailleurs et par voie de consquences la qualit de production.
Par ailleurs, le comportement des oprateurs qui caractrisent leurs pratiques nest quun rsultat
de la construction complexe de ces pratiques (Gurin et al, 2006). Changer ces comportements
implique dagir sur les situations de travail17 (AFNOR, 2002).
Dans ce contexte, certains auteurs considre que la situation de travail est toujours singulire
(Daniellou et al, 2010). Mme si lopration prescrite est habituelle, certains facteurs sont
spcifiques (la mtorologie, lheure et le jour de la semaine, ltat des installations amont ou
aval, des matriels consigns, un intervenant de maintenance proximit, une composition
inhabituelle de lquipe, le changement dune procdure, etc.). Dans bien des cas, ces sources
de variabilit nont pas deffet sur lopration. Dans dautres cas, loprateur considre que
lcart est plus important, quil faut sy prendre autrement. Consquemment, partir de la
reprsentation de la situation de travail par loprateur et de son exprience que ses initiatives en
S&ST naissent et ce dveloppent.
A partir de ce constat qui illustre linfluence de la situation de travail sur le comportement
humain et par voie de consquences sur ses initiatives en S&ST, nous avons jug utile de
considrer la Situation de Travail (ST) comme un rfrentiel dune analyse des comportements
humains moyennant un modle dynamique (Mouda & Djebabra, 2015) que nous dvelopperons
dans le chapitre quatre.
Conclusion
En guise de conclusion de ce chapitre, il est important de rappeler quil existe une forte
dpendance entre la sant des employs et le fonctionnement de leur entreprise qui font que des
atteintes leur sant mal prises en compte par lentreprise peuvent affecter son fonctionnement
(Daniellou et al, 2010).
17
En effet, toute atteinte un employ aura des rpercussions sur lentreprise en termes :
dabsentisme, de cots multiples causs par les accidents de travail et maladies professionnelles,
de perte de comptences et mme en image de marque en S&ST de lorganisation.
Consquemment, pour solutionner le problme de la S&ST dans lindustrie il est impratif de
raisonner suivant la logique suivante : de la sant des travailleurs celle de leurs entreprise.
Cest--dire, la prise en charge de la S&ST des oprateurs aura des retombes sur lentreprise qui
se manifeste par sa sant traduite en termes de performance.
Le levier de cette performance est bien la conformit rglementaire de lentreprise que nous
dtaillerons dans le chapitre suivant sur le cas du Groupe Sonatrach.
30
Chapitre 2
A propos de la matrise de la
conformit S&ST dans le
groupe Sonatrach
31
La conformit oscille donc autour des obligations gnrales de lemployeur en matire de S&ST
o il doit mettre en uvre des mesures de prvention (formation, information, entretien des
quipements de travail,...) et de protection (barrires de protection collective, quipements de
protection individuelle,...) pour protger l'intgrit physique et psychique de ses salaris. Cette
obligation doit permettre dapprhender les dangers lis aux ambiances de travail (luminosit,
bruits, aration des locaux,), aux risques spcifiques du poste de travail (risque dincendie et
dexplosion, manutention manuelle ou mcanique de charges, circulation de vhicules et de
personnes,) ou bien encore au management dans lentreprise (stress, ).
La matrise de la conformit est un processus qui seffectue en trois tapes (Arrigo et al, 2011) :
- une identification, aussi exhaustive que possible, des textes et exigences rglementaires
en S&ST applicables l'entreprise. Cette identification implique, logiquement, la mise en
place d'une veille dite rglementaire,
- dploiement des valuations permettant lentreprise de mesurer de faon oprationnelle
son niveau de conformit la lgislation S&ST applicable. Ceci passe souvent par le
dploiement des techniques dinvestigation (audits S&ST),
- plan dactions matrialis par la planification des actions mener ainsi quun suivi stricte
des mesures planifies.
Ce processus est itratif dans le sens o lvolution de la rglementation (tape 1) permet de
rajuster lvaluation rglementaire et inversement cette valuation rglementaire permet
daffiner la rglementation rellement applicable au sein de lentreprise. De mme, lvaluation
priodique permet de mettre jour le plan dactions et inversement les actions ralises
permettent de rvaluer le processus dans sa deuxime tape.
La matrise de la conformit en S&ST exige un engagement fort des acteurs concerns de
l'entreprise dans le processus de matrise de la conformit mis en place ainsi que leur
mobilisation continue pour une bonne matrise de cette conformit la lgislation (Figure II-1).
Figure II-1 : Fonctions des diffrents services en matire de conformit la lgislation S&ST
daprs (Audiffren, 2012).
32
Cette matrise de conformit en S&ST est une tche non aise. Cest pour cette raison que
Audiffren (2012) propose un systme de matrise des conformits en matire de S&ST et une
oprationnalisation de celui-ci moyennant des outils informatiques.
Dans ce systme, trois aspects sont essentiels la matrise de la conformit :
- la limitation de lengagement de responsabilit de lemployeur : connatre la lgislation
applicable et sassurer de son respect dans lentreprise (mise en conformit) doit
permettre dviter lengagement de sanctions juridiques plus ou moins lourdes
lencontre de lemployeur ;
- lamlioration de la prise en compte et de la matrise des risques professionnels. Car, une
tude pousse du contenu de la lgislation S&ST permet de dduire aisment que le
respect des exigences applicables en la matire influence de faon positive la matrise des
risques professionnels ;
- lamlioration des processus de gestion dploys au sein dun rfrentiel S&ST. En effet,
la matrise de la conformit la lgislation influe positivement sur la performance des
processus de gestion dploys au sein dun rfrentiel S&ST18.
Enfin, le minimum exig pour la russite de la matrise de la conformit en S&ST rside dans les
dispositifs dploys qui sont : la cellule de veille et les rfrentiels S&ST. Consquemment, dans
la suite de ce chapitre lintrt sera port sur ltude de la conformit rglementaire du Groupe
Sonatrach en S&ST moyennant sa cellule de veille rglementaire et son rfrentiel permis
de travail .
II.2- Conformit rglementaire du Groupe Sonatrach
II.2.1- Contexte gnral de la conformit rglementaire : cas du Groupe Sonatrach
Le groupe Sonatrach active dans un secteur haut risque (hydrocarbures). Il n'est, donc,
pas l'abri des risques majeurs et ses travailleurs sont appels intervenir dans des contextes les
plus divers du domaine HSE qui peuvent se matrialiser sous formes d'accidents de travail,
accidents industriels majeurs et maladies professionnelles.
Consquemment, la S&ST sinscrivent parmi les dfis majeurs que doit relever ce groupe
industriel afin dtre socialement responsable et conomiquement comptitif. En effet, conscient
des enjeux auxquels sont confrontes ses Activits, le Groupe Sonatrach sest engag
progresser dans les domaines de la S&ST et de lenvironnement et den faire des domaines
dexcellence, en consacrant 12 030 325.5 milliers de DA en investissements qui ont port sur
les volets gestion des risques, gestion de la S&ST, gestion des urgences & des crises, la gestion
de lenvironnement (Sonatrach, 2013).
Dans ce contexte, les indicateurs les plus pertinents de lexercice de lanne 2011 demeurent les
accidents et incidents. Ceux-ci ont affich des rsultats encourageants travers une baisse des
18
Les deux rfrentiels internationaux les plus rpondus sont : OHSAS 18001 et ILO-OSH 2001.
33
19
Commissions CHS et
Inspection de travail
35
Prescriptions de protection
des travailleurs
Protection et promotion
de la sant
Scurit des
canalisations
Nuisances sonores
Substances
Explosives
- Dcret n86-132 du 27 mai 1986 fixant les rgles de protection des travailleurs contre
les risques de rayonnements ionisants.
- Dcret n01-285 du 24 septembre 2001 fixant les lieux publics o lusage du tabac
est interdit et les modalits dapplication de cette interdiction.
- Dcret n01-342 du 28 octobre 2001 relatif aux prescriptions particulires de
protection et de scurit des travailleurs contre les risques lectriques au sein des
organismes employeurs.
- Dcret n02-427 du 07 dcembre 2002 relatif aux conditions dorganisation de
linstruction de linformation et de la formation des travailleurs dans le domaine de la
prvention des risques professionnels.
- Loi n85-05 du 16 fvrier 1985 relative la protection et la promotion de la sant,
modifie et complte par la loi 98-09 du 19 aot 1998.
36
- Dcret n99-95 du 19 avril 1999 relatif la prvention des risques lis lamiante.
- Arrt interministriel du 15 juin 1999 relatif aux rgles techniques que doivent
respecter les entreprises effectuant des activits de confinement et retrait de lamiante.
- Arrt interministriel du 30 juin 1999 relatif la protection de la population contre
les risques sanitaires lis une exposition lamiante dans les immeubles btis.
- Dcret n87.182 du 18 juillet 1987, relatif aux huiles base de polychlorobiphnyle
(PCB), aux quipements qui en contiennent et aux matriaux contamins par les PCB.
- Dcret n 86-132 du 27 mai 1986 fixant les rgles de protection des travailleurs
contre les risques de rayonnements ionisants ainsi que celles relatives au contrle de
la dtention et de lutilisation des substances radioactives et des appareils mettant
des rayonnements ionisants.
- Arrt interministriel du 10 fvrier 1988 fixant les mthodes de contrle en matire
dutilisation des sources radioactives et des appareils mettant des rayonnements
ionisants.
- Arrt interministriel du 10 fvrier 1988 fixant la dlimitation et la signalisation
particulire des zones rglementes et interdites.
- Arrt interministriel du 10 fvrier 1988 portant classification des principaux
radionuclides.
- Arrt interministriel du 10 fvrier 1988 fixant les modalits de dtention et
dutilisation des substances radioactives et des appareils mettant des rayonnements
ionisants des fins mdicales.
- Arrt interministriel du 10 fvrier 1988 fixant les limites de doses annuelles
dexposition aux rayonnements ionisants.
- Arrt interministriel du 10 fvrier 1988 prcisant les conditions dutilisation des
dosimtres individuels destins au contrle des quivalents de doses reus par les
travailleurs soumis aux risques dexposition externe.
- Arrt interministriel du 10 fvrier 1988 fixant les limites drives de concentration
dans lair et les limites dincorporation annuelles et les valeurs de facteur de qualit et
de dbit de fluence des neutrons.
- Dcret excutif n90-79 du 27 fvrier 1990 portant rglementation du transport de
matires dangereuses.
Lexamen du contenu du tableau ci-dessus montre leffort fourni pour la cellule de veille du
Groupe Sonatrach pour identifier les textes et rglements en S&ST. Cependant, ce travail achev
en 2006 doit tre renforc par un suivi de lvolution de cette rglementation S&ST20. De plus,
20
Cest le cas par exemple du Dcret prsidentiel n06-59 du 11 fvrier 2006 portant ratification de la convention
155 concernant la S&ST et le milieu de travail, adopte Genve le 22 juin 1981.
37
ce travail de veille rglementaire ncessite donc une vigilance constante afin de sassurer de la
pertinence du primtre lgale S&ST retenu au regard des activits du Groupe Sonatrach21.
II.2.3- Acteurs de matrise de la conformit rglementaire du Groupe Sonatrach
La matrise de la conformit lgale en matire de S&ST implique la mobilisation de
diffrents services des filiales du Groupe Sonatrach (HSE, maintenance, ressources
humaines, ). Les acteurs appartenant ces services, qui sont dits internes, peuvent tre rpartis
en deux catgories : cadres et oprateurs du terrain.
Limplication des cadres est primordiale notamment en matires : de formation en S&ST, de
participation la politique S&ST, de comptences requises en tant quexperts de gestion S&ST,
de gestion du budget S&ST et, enfin, dans lidentification des textes rglementaires, de
lvaluation de la conformit S&ST et du suivi des plans daction. Tandis que limplication des
oprateurs rside : dans la formation en S&ST, dans les connaissances techniques du terrain et,
enfin, dans lvaluation de la conformit S&ST ainsi que le dploiement du plan dactions.
Notons que limplication des oprateurs, dans le dploiement de la veille rglementaire, est
dune grande importance pour la matrise de la conformit S&ST du Groupe Sonatrach.
Notamment, pour la russite des projets EvRP et PBS (cf. chapitre 1 du prsent mmoire).
Notons galement que les acteurs internes sont supports par dautres dits externes limage de
linspection de travail et des auditeurs externes reprsents par des bureaux dtudes.
II.2.4- Commentaires et discussions
Notre premier constat sur la veille rglementaire S&ST au sein du Groupe Sonatrach fait
apparatre la ncessit de mettre jour le package informatique dvelopp en 2006. Notamment
par linsertion des textes lgislatifs relatifs :
- Les accidents de travail et les maladies professionnelles :
o Arrt du 22 Mars 1968, relatif aux tableaux des maladies professionnelles
o Arrt du 11 Juillet 1971 relatif la classification des maladies professionnelles.
o Arrt interministriel du 10 Avril 1995, fixant la composition de la commission des
maladies professionnelles.
- Lhygine, la scurit et la mdecine de travail :
o Arrt interministriel du 16 Octobre 2001 fixant :
le contenu, les modalits dtablissement et de tenue des documents
obligatoirement tablis par le mdecin du travail,
le rapport type du mdecin du travail,
les normes en matire de moyens humains, de locaux et dquipement des
services de mdecine du travail,
21
Nous revenons sur cet aspect dans le paragraphe II-2-4 intitul commentaires et discussions .
38
22
Procdures du PT
Formations et comptences
Revue
Audit
Figure II-2 : Structure du systme Permis de Travail du groupe Sonatrach daprs (AH-FCP, 2014).
40
Dans la Figure II-2, ltape 1 est celle des acteurs-responsables signataires du Permis de Travail.
La seconde tape concerne lorganisation, la prparation et la mise en pratique du Permis de
Travail ainsi que les autorisations qui lui sont associes. La troisime tape est relative : aux
exigences de formation, lvaluation de comptences et lhabilitation du personnel. Lavant
dernire tape est axe sur laudit interne et externe ainsi que les rsultats daudit23. Enfin, la
dernire tape est rserve la revue du systme Permis de Travail.
C- Acteurs responsables du permis de travail du Groupe Sonatrach
Plusieurs acteurs responsables dont leurs responsabilits sont dfinies dans le document
systme de permis de travail du Groupe Sonatrach . Il sagit des acteurs regroups dans le
Tableau suivant.
Tableau II-2 : Acteurs responsables du Permis de Travail du Groupe Sonatrach
Asset Manager
Dsigne tout responsable principal (Directeur Rgional, Directeur dUnit,
Directeur de Complexe, Chef de Base, Directeur Gestion Sige) en charge
de la gestion de patrimoine (usine, btiment, laboratoire, base industrielle,
base de vie, chantier de construction, projet). Il est lAutorit
Oprationnelle Principale.
Autorit de zone
Dsigne toute personne en charge des oprations dune zone bien dfinie,
elle est lautorit oprationnelle de la zone. Les zones peuvent tre des
units de production, des sous stations lectriques, des utilits, des
btiments, des ateliers de maintenance, des canalisations ariennes ou
enterres ou des lignes lectriques ariennes.
Responsable de la
Dsigne le responsable HSE ou Scurit de site, il doit tre en relation
structure HSE ou
directe avec lAsset Manager.
Scurit
Coordonnateur du Cest la personne responsable de coordonner lmission et le retour de
permis
permis de travail. Ce coordonnateur assure la rsolution des conflits entre
permis de travail, il enregistre ltat des isolements et il assure le suivi de
tous les travaux en cours sur le site.
Demandeur /
Cest la personne qui fait la demande ou initie le permis de travail. Il
Initiateur du
prpare les premires tapes pour leur considration ultrieure par les
permis
autres signataires du permis.
Reprsentants de
Ce sont les personnes comptentes dsignes par lAutorit de Zone pour
lautorit de zone
tre signataires du permis de travail. Elles peuvent tre chefs de
dpartement, chefs de service, ingnieurs, superviseurs, chefs de quart ou
contrematres.
23
Pour rappel, laudit est lvaluation des carts entre le systme de rfrence et la ralit.
41
Reprsentants des
responsables HSE
ou de scurit
Contrleur de
latmosphre
Responsable de
lexcution
Charg de
consignation
Entreprise
extrieure
24
Notons que mme pour les travaux routiniers faibles risques sont soumis lobtention dun permis pour travaux
routiniers. Cest le cas par exemple des travaux de maintenance programme dans des zones non dangereuses (non
classes).
42
43
De mme, trois annexes (17, 18 et 19) sont ddies, relativement, aux certificats de consignation
lectrique, de confirmation disolement et dchafaudage.
II.3.2- Facteurs cls du succs du permis de travail du Groupe Sonatrach
Le systme permis de travail du groupe Sonatrach a connu des retards dans son
application au niveau des filiales du groupe (Aid, 2011). Afin dillustrer nos propos, nous
rappelons dans la figure suivante un rsume de la chronologie de sa mise en application.
Figure II-3 : tat de la chronologie dapplication du systme permis de travail au sein des
directions rgionales du groupe Sonatrach daprs (Aid, 2011).
Le contenu de la Figure ci-dessus montre que la mise en application du systme permis de
travail du groupe Sonatrach pose un problme au niveau de certaines directions rgionales en
terme de dlai de mise en uvre ou mieux encore en terme de risque oprationnel qui
formalise les dysfonctionnements dans la mise en application de ce rfrentiel. Ces
dysfonctionnements proviennent essentiellement de (Aid, 2011) :
- la dfaillance des procds de mise en uvre du rfrentiel (ou de leur inadquation),
- lincomptence ou de la mobilisation des acteurs impliqus dans cette mise en
application,
- la dfaillance au niveau des systmes dinformation qui gouverne la mise en
application de ce rfrentiel.
La matrise des risques oprationnels voqus prcdemment est possible grce une mthode
dite The Document Pyramid (Griffith et Bhutto, 2009) quest une mthode pyramidale axe
sur la matrise documentaire (Figure II-4) :
44
Niveau 1
Niveau 2
Niveau 3
Niveau 4
45
Conclusion
Pour conclure ce chapitre, nous rappelons que lobjectif du systme de permis de travail du
Groupe Sonatrach est de sassurer que tous les travaux soient contrls et coordonns
correctement, en tablissant un moyen par lequel les personnes qui excutent des travaux
potentiellement dangereux peuvent recevoir des instructions qui vont prendre forme dun
document crit, appel autorisation ou permis de travail rpertoriant les risques et
indiquant toutes les dispositions prendre pour scuriser lopration.
Ltude de terrain montre que, mise part le retard dans le dploiement du systme permis de
travail, le grand risque du non-conformit managriale du Groupe Sonatrach limage de son
permis de travail rside dans la violation des procdures de travail quest un problme rcurrent
confirms par de nombreuses tudes (Mouda et al, 2014).
Partant de ce constat, dans la suite de ce manuscrit nous nous focalisons sur les procdures de
travail o lintrt sera port dans un premier temps (chapitre suivant) sur lanalyse prliminaire
des procdures de travail.
25
Dans le chapitre quatre, nous tudierons un exemple dune activit de nettoyage des pipes qui nest pas formalise
par le biais dune procdure de travail.
26
Il est important de rappeler que le non-respect des procdures de travail est la cause principale des accidents de
travail.
46
Chapitre 3
Proposition dune dmarche
de la matrise de la conformit
S&ST axe sur lanalyse
prliminaire des procdures
de travail
Permis de
Travail
Procdures de
travail
Matrise oprationnelle
Contrle
Retour dExprience
Matrialise dans notre cas par le rfrentiel permis de travail du Groupe Sonatrach.
48
tude sur ce niveau relatif aux procdures industrielles o l'on s'attache adapter une dmarche
d'analyse des risques pour l'amlioration des procdures industrielles (Mouda & Djebabra, 2013).
Dans le cadre de cette mthode, l'intrt sera port sur l'information industrielle qui comporte
quatre facettes (Aldebert, 2006) : informatique, conomique, organisationnelle et temporelle.
Dans cette tude, nous nous limitons aux facettes temporelles et organisationnelles : la facette
temporelle situe l'information dans les divers horizons temporels de l'entreprise et la facette
organisationnelle dcrit l'information dans son contexte industriel.
Dans le cadre de ces deux facettes, la base de l'analyse dysfonctionnelle de l'information
industrielle a pour objet la dtermination des modes de dfaillances (par analogie l'analyse du
type AMDEC28 couramment utilis dans les analyses des risques) qui doit rpondre aux
caractristiques suivantes (Villemeur, 1988) : il est relatif une fonction, il dcrit la manire
dont le systme remplit plus sa fonction et il s'exprime en terme technique (fermeture
intempestive, refus de fermeture, ).
Notons galement que pour les systmes techniques, il existe des modes de dfaillances
gnriques relatifs une fonction (Figure III-2).
1
0
(a)
(b)
Lgende :
(c)
Fonctionnement ;
1
0
(d)
1
0
(e)
Dfaillance.
28
Autre (A)
Oprateur (O)
Organiser des
tches (Or)
Anormal (An)
(Nr)
Normal
Modification
(Md)
Diagnostic (Dg)
Usage (Us)
(1)
O
Or
A
Op
Nr
An
Us
Op
(4)
(6)
(8)
(5)
(7)
Dg
Md
A
O
Or
(2)
(3)
O
.
.
O
A
(24)
50
Tche k
Tche Z
Tche X
Tche Y
Tche Y
Tche Z
(c) : Disjonction
(b) : Conjonction
Figure III-3 : Relations entre les tches dans une procdure de travail.
L'intrt de la subdivision d'une procdure de travail en tches lmentaires est que cette notion
de tche sert comme support de base pour l'analyse informationnelle des procdures. Pour mener
bien une analyse informationnelle des procdures industrielles, la dmarche prconise consiste
reprer les tches cibles (Figure III-4) en se basant sur les caractristiques des tches en termes
de (Favaro, 2004) : dfinition gnrale de la tche, pratique de la tche, mode de formation des
problmes, informations principales exploites, avantages de la tche et inconvnients.
51
Caractrisation
kme Tche de la
procdure de travail
Grille
Reprage des
tches cibles
Type de la
tche
Figure III-4 : Mthodologie danalyse des tches dans une procdure de travail.
Chaque tche cible est ensuite formalise par son mode de dfaillance dont l'identification est
base sur la typologie des tches telle qu'elle est dfinie par (Swain & Guttmann, 1980) :
une modification du systme par une action tels que : commande, pilotage, travail
physique ou ralisation manuelle,
une prise d'information sous forme de : constatation, surveillance, mesurage d'un
paramtre ou de son volution,
une gestion d'information par : mmorisation, communication, transfert.
III.2.3- Evaluation et matrise
Le but de cette tape est d'valuer la criticit des tches cibles en se basant sur trois types
de paramtres (Djebabra et al, 2011) : connaissances traduite par la tche, formalisation de cette
connaissance et degr d'excution pour l'oprateur.
Chacun de ces trois paramtres est valu sur une chelle ordinale allant de 1 3. Compte tenu
de la dpendance entre ces trois paramtres, leur cotation s'effectue de la manire indique par la
Figure III-5.
Connaissance
Formalisation
Excution
Criticit
1
2
3
4
6
Lgende :
Grande
Moyenne
Faible
6
12
18
27
Figure III-5 : Grille dvaluation des tches critiques dune procdure de travail.
52
A l'issue de cette valuation, toutes les tches ayant une criticit suprieure ou gale trois sont
critiques. L'ensemble des tches critiques doivent faire l'objet de suggestions :
d'amlioration de ces tches en termes de granularit de la connaissance et sa
formalisation,
de tches alternatives indispensables.
Dans ce dernier cas, il convient de prendre en considration : l'intention d'agir par l'oprateur,
l'utilit de la tche alternatives et les consquences qui lui sont associes (consquences positives
et ngatives).
III.3- Application de la dmarche propose un exemple dapplication
III.3.1- Prsentation de lexemple dapplication
Lexemple dapplication retenu dans cette section est celui du complexe de liqufaction du
gaz naturel Arzew GL1Z o lon sintresse la procdure de maintenance du train n6 qui, en
cas de travaux programms de maintenance doit tre mis larrt.
Lquipement principal est le ballon de dtente X06-G-07.83 dune hauteur de 6 m environ et
dun diamtre de 2 m (Figure III-6).
Donc, en cas de maintenance programme, ce ballon flash est mis disposition (platinage,
inertage et aration). Cette opration est directement suivie par une inspection du Dpartement
Technique pour dceler les ventuelles anomalies.
En effet, dans le cadre de cet exemple dapplication, lquipe dinspection dceler la rupture
des fixations du dflecteur dont sa rparation requiert le montage dun chafaudage lintrieur
du ballon pour faciliter les rparations ncessaires.
Par ailleurs, le ballon de dtente est considr comme un espace clos car il rpond aux conditions
suivantes (NIOSH, 1994) :
il nest pas conu pour tre occup par des oprateurs, ni destin ltre, mais qui,
loccasion, peut tre occup pour lexcution dun travail ;
laccs seffectue que par une voie restreinte ;
le ballon prsente des risques pour la S&ST notamment par sa construction et
lemplacement du dflecteur fixer.
Daprs NIOSH (1994), ce ballon de dtente est class dans la classe A29 (risque lev). Car, une
fois le ballon est mis disposition (platinage, inertage et aration) il prsente un risque immdiat
la S&ST du fait dune dficience doxygne dans le ballon.
Ensuite, les normes et rglements recommandent la ncessit de respecter les consignes
gnrales relatives aux espaces clos30.
Donc, lopration de fixation du dflecteur doit tre cadre par la procdure de travail suivante :
i-
29
Le guide NIOSH (1994) considre trois classes de risques : risque lev (classe A), risque moyen (classe B) et
risque faible (classe C).
30
Notamment lArrt du 19 mai 2004 fixant les rgles de scurit relatives aux terrils, dpts de striles, espaces
clos, silos et trmies.
54
ii-
iii-
Lapplication de la dmarche propose dans la section prcdente ( III-2) nous permet daboutir
aux rsultats regroups dans le Tableau suivant.
Tableau III-2. Analyse prliminaire de la procdure de travail relatif la maintenance du ballon
de dtente X06-G-07.83
Classification de la
Par rapport lhomme
procdure de travail
Par rapport la machine
Objectifs
Oprer les tches
Organiser les tches
Acteurs
Oprateurs
Autres
Reprage des tches
T1 ; T2 ; T4 ; T7 ; T8 ; T10
31
cibles
Modes de dfaillances MD_T1 = mauvaise isolation du ballon
MD_T2 = insuffisance de mise disposition du ballon
MD_T4 = chafaudage non conforme
MD_T7 = absence du surveillant
MD_T8 = non maintien du port des quipements de protection individuel
MD_T10 = obturation du trou dhomme par le surveillant
Tches alternatives
T17 = Une fois dans le ballon, ncessit dusage de dtecteur multigaz (en mode alarme et lecture continue) par loprateur
avant la fixation du dflecteur
T18 = Inspection de la conformit des chafaudages avant de rentrer dans
le ballon
31
32
56
Conclusion
La dmarche propose fournit un cadre d'analyse prliminaire des procdures de travail
axe sur le reprage des tches critiques (Mouda et Djebabra, 2013). En effet, base sur une
mthodologie d'analyse des risques industriels et moyennant des paramtres communs d'analyse
et d'valuation, cette dmarche nous a permis de dceler les tches critiques dune procdure
industrielle pris comme exemple dillustration.
Les rsultats issus de cette application montrent que la dmarche propose peut tre exploite
pour auditer les procdures de travail des activits du Groupe Sonatrach. Consquemment, cette
proposition constitue une avance mthodologique utile pour ce Groupe en vue de russir la mise
en uvre de son rfrentiel permis de travail.
En conclusion, la dmarche propose et les commentaires issus de son application sur le ballon
de dtente du GNL1K de Skikda montre lintrt de se focaliser sur les tches critiques en vue de
les matriser pour mieux renforcer et perfectionner les procdures de travail. Cependant, cette
action doit tre accompagne par une tude pousse des comportements des oprateurs.
Ceci fera lobjet du chapitre suivant.
58
Chapitre 4
Contribution lamlioration
des procdures de travail : cas
dune filiale du groupe
Sonatrach
Pour solutionner ce problme, lautomatisation des procds industriels est la premire solution
qui vient lesprit et qui permet de rduire limplication humaine dans le travail. Cette solution a
linconvnient de crer de nouvelles formes derreur telles que (INRS, 2001) : les phnomnes
de perte de conscience de la situation, les confusions entre les modes automatiques et manuels
dans certains procds partiellement automatiss. De plus, lautomatisation est problmatique
dans les pays en voie de dveloppement pour causes des problmes de transfert de technologie
(Rosenberg and Frischtak, 1985).
Consquemment, une seconde solution consiste matriser le comportement humain par la
multiplication des procdures, rglements et normes (Dudognon and Soulard, 2004). Cette
solution, pratique dans beaucoup de systmes sociotechniques haut risques, engendrent un
autre problme dans les entreprises quest celui du non-respect des procdures de travail par les
oprateurs (Mouda & Djebabra, 2013). En effet, la volont datteindre certains objectifs
(production et dlai) sont lorigine de ces violations des procdures de travail (De Brito, 2006).
De toute vidence, plus une procdure de travail est surcharge dactions respecter, plus on a
de violations de ces procdures (Hollnagel, 1993). De plus, la procdure de travail se prsente
comme une liste dactions accomplir ou ne pas accomplir, sans justification et sans modle
conceptuel. Un sentiment de contrainte et de perte de sens en dcoule, dautant plus fort que les
rgles respecter se rvlent parfois inutiles daprs un bon nombre doprateurs surtout les plus
anciens.
En dautres termes, le non-respect dune procdure de travail est initi par des drives
comportementales qui traduisent des carts entre ce qui est fait rellement et ce qui aurait d tre
fait. A ces drives sont associes des drives situationnelles qui correspondent des carts entre
la situation obtenue rellement et celle qui aurait d tre obtenue (Kohonen, 2001 ; Lievens,
2008).
En termes de recherches scientifiques, les tudes relatives au non-respect dune procdure de
travail sont axes, essentiellement, sur les drives situationnelles qui sont le rsultat de drives
comportementales (Analoui, 2007). Plus prcisment, sur lanalyse des drives situationnelles en
termes de consquences associes au non-respect dune procdure de travail (Figure IV1).
Rflexion
Action
Consquences
Figure IV.1- Comportement intentionnel dun oprateur pour violer une procdure de travail.
Dans la Figure IV-1, le comportement humain en termes de non-respect dune procdure de
travail est intentionnel. Il est caractris par trois principales tapes :
tape de rflexion o l'oprateur s'engage dans une rflexion du non-respect dune
procdure de travail. Cette rflexion est alimente par son dsir simplifier la
procdure de travail afin d'allger la charge du travail ;
60
tape d'action o l'oprateur concrtise son dsir par un non-respect dune procdure
de travail. Cette action de l'oprateur est initie par des critres lis essentiellement
: la scurit au travail, la productivit et la charge de Travail.
videmment, l'oprateur attribue des pondrations ces trois critres et sur la base de
leur valuation par l'oprateur que ce dernier s'engage (ou non) dans son action.
Seulement, il est important de rappeler que ces pondrations estimes par l'oprateur
sont entaches d'incertitudes qui peuvent rendre biaise son action.
tape relative aux consquences immdiates qui dcoulent de l'action de l'oprateur.
Ces consquences peuvent tre nfastes pour loprateur.
Cette orientation axe sur le comportement intentionnel doit tre prcde, logiquement, par
ltude de la perception des risques au travail, composante importante apprhender dans la
mesure o elle se situe en amont du processus prventif et est considr ce titre comme un
facteur dterminant dans lattitude et le comportement humain face au risque au travail (Degenne
and Lemel, 2006). Cest dans ce cadre que nous nous focalisons dans la section suivante sur la
perception des risques au travail par les oprateurs dans un champ ptrolier algrien.
IV.2- Contribution la perception des risques au travail par les oprateurs du Groupe
Sonatrach
IV.2.1- Approche propose
Lapproche que nous proposons (Mouda et al, 2015) est cadre par un processus cognitif
de traitement de linformation et de prise de dcision de Non-Respect dune Procdure de Travail
(NR-PT) quest capitalis par la Figure IV-2.
Protocole exprimental
Perception
Situation de travail
Analyse de NR-PT
Plan daction
Critres
Figure IV.2- Cadre gnral de notre mthode.
Dans la Figure ci-dessus, la perception de la situation du travail est un processus complexe
travers lequel un oprateur reoit, traite et mesure linformation de son environnement physique
et communicatif via les sens (Wittorski., 1997). Lexprimentation est le meilleur moyen pour
apprhender cette perception (Cohen et al, 1987; Beattie and Loomes, 1997).
A- Le protocole exprimental
La perte du contrle est le cadre de ce protocole ; car, elle est la cause la plus frquente des
accidents de travail dus au non-respect des procdures de travail dans les champs ptroliers
61
algriens. Cette cause concerne : les objets ports ou manipuls, les quipements (outillage) et
les moyens de transport et dacheminement.
Dans ce contexte, le protocole exprimental a pour objet didentifier les prfrences des
oprateurs pour le NR-PT relatif aux oprations de soufflage des pipes dans le champ ptrolier
tudi35 (Figure IV-3).
Figure IV-3. Plan d'implantation des puits dans un champ ptrolier algrien
Ce protocole exprimental est, donc, une enqute par questionnaire36 dont la structure est
compose de trois grandes parties :
- lidentit : cette partie comporte des informations gnrales sur les oprateurs (ge,
anciennet, niveau de formation, situation familiale, etc.),
- les comportements face au Risque de Travail (RT) o lintrt est port sur :
o lAversion du RT (A-RT),
o la Prfrence au Prsent (PP),
o les Conditions de Travail (CT) axes sur : les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS)
et laccord avec les mesures de protection des RT,
35
36
les opinions qui matrialisent la perception des critres suivants : Scurit au travail (S),
Productivit (P) et Charge de travail (C).
Toutes ces dimensions sont mesures par un score trois niveaux : 1 = faible, 2 = moyen et
3 = fort.
Lintrt de cette structure du questionnaire est son caractre progressif : on sintresse tout
dabord lidentit des interviews afin de mieux les prparer lenqute et ensuite aux
informations plus faciles obtenir (les comportements) pour aller progressivement vers les
lments plus impliquant (les opinions ou les prfrences).
B- Domaine et chronologie dapplication de la mthode
La mthode propose a t ralise dans un champ ptrolier algrien (DC-HSE, 2010). La
population cible de ltude est compose de 48 acteurs37 dont lge moyen est de 43.5 ans (ge
entre 21 et 60 ans). Lanciennet moyenne de cette population38 cible est de 16.5 ans (anciennet
entre 01 et 30 ans). Le niveau dtude de la population cible est le primaire pour la moiti de
leffectif tudi (niveau primaire = 48.9% ; niveau secondaire = 42.2 % et le niveau
universitaire = 8.9%). 5.6 % des oprateurs tudis ont bnfici des arrts de travail pour causes
daccidents de travail.
La chronologie de lenqute sest tale sur toute lanne 2013. Le long de cette priode, nos
constatations du terrain montrent que les procdures de travail relatives aux oprations du
soufflage des pipes ne sont pas respectes dans la majorit des cas ; notamment pour ce quest de
la conception des lieux de travail et des moyens de communication entre les oprateurs. Pour
illustrer nos propos, nous rappelons dabord que l'opration de soufflage, qui prcde les tests
hydrostatiques, est effectue laide dun racleur mousse pouss par de lair comprim. Elle
permet de nettoyer le pipe de tout corps tranger ayant t introduit pendant sa ralisation.
Les quipements utiliss dans cette opration sont rappels dans la Figure IV-4. Chaque
opration du soufflage dun pipe est effectue par deux oprateurs affects comme suit (DCHSE, 2010) : un oprateur est charg dinjecter lair comprim partir du compresseur dans le
pipe travers la tte de soufflage et un deuxime oprateur est positionn lautre extrmit du
pipe afin de sassurer de la sortie du racleur.
Les deux oprateurs restent en contact par les moyens de communication jusqu la fin de
lopration. Consquemment, les principales anomalies rsident dans : la conception des lieux de
travail qui peuvent altres les communications entre oprateurs (prsence de camion qui
transporte le compresseur dair et de personnes trangres sur les lieux des oprations
(chauffeurs de camions).
37
38
Boulon de serrage
Pipe
Compresseur
d'air
39
cf. lannexe 2.
64
Les aspects sociaux qui ont marqus les non-rponses chez certains oprateurs sont, donc, dune
grande importance pour notre tude. Car, ils permettent de capturer ce qui renvoie au capital
humain et au capital social de loprateur, dterminants potentiels de la manire dapprhender
une situation risque. Consquemment, la premire partie de notre enqute par questionnaire
permet dlucider, non seulement, les facteurs constitutifs du climat social chez les oprateurs
tudis mais, galement, leur importance quant au bien-tre des oprateurs lors de la ralisation
de leurs activits professionnelles. Ainsi :
Le niveau dducation universitaire de certains oprateurs retenus dans cette tude
peut vraisemblablement tre lorigine de leurs comportements et opinions qui se
dmarquent des autres catgories doprateurs ayant des niveaux dducation limits
au primaire ou au secondaire. Par exemple, pour la dimension Aversion du Risque de
Travail (A-RT), les oprateurs de niveau dducation limit chercheront gagner leur
vie par le biais de cette activit pour prserver les situations alatoires que leur
rserve lavenir sans trop se proccuper des risques. Ce qui nest pas le cas des
oprateurs du niveau universitaire qui ont lintention de changer cette activit ds que
loccasion se prsente. En dautres termes, ces oprateurs de niveau universitaire ont
une prfrence au futur alors que les autres ont une prfrence au prsent (Figure IV5). La confirmation de cette tendance chez les oprateurs universitaires est confirme
par le test statistique de Chi-deux : P=0.74 ;
Figure IV-5. Opinions des oprateurs laversion du risque de travail et leur connaissance aux
procdures de travail en fonction de leurs niveaux dducations.
-
Enfin, lge est a priori un dterminant naturel de la perception du risque chez les
oprateurs tudis. Cest le cas de laccord des oprateurs avec lefficacit des
mesures de prvention et de protection quest proportionnel avec lge des
oprateurs. La Figure IV-6 montre effectivement que les moins gs ont une faible
prfrence ces mesures comparativement la sagesse et lexprience des oprateurs
gs.
65
SAP = sensibilisation aux activits physiques ; EAT = chauffement avant travail ; FEM = formation
lutilisation du matriel ; MPI = mesures de protection individuelles ; MPC = mesures de protection
collectives.
Figure IV-6. Variation des taux daccord avec les mesures de prvention et de protection.
Dans la Figure IV-6, nous avons crois la question relative lge des oprateurs avec les
questions relatives aux mesures de prvention et de protection (SAP, EAT, FEM, MPI et MPC).
Il sagit dun tri crois. Le test statistique de Chi-deux est valide trs nettement : P = 0,96.
La seconde partie du questionnaire est consacre essentiellement trois dimensions de la
perception du Risque du Travail (RT) qui sont :
laversion du RT o loprateur cherchera gagner sa vie par le biais de cette activit
risque pour prserver les situations alatoires que lui rserve lavenir. Les rsultats
de cette perception sont fournis par la Figure IV-5,
66
Moyen
Fort
83
42
25
16
48
60
87
56
83
86
48
0
La troisime et dernire tape de notre enqute dbute par linformation sur le RT o 87% des
oprateurs dclarent avoir bien inform sur le RT. Ce qui nous a conduits leur demand
dapprcier les principales causes des RT. Les rsultats de cette apprciation sont fournis par la
Figure IV-7 o nous constatons que 92% de ces causes correspondent au NR-PT.
67
pour amliorer les procdures de travail et assurer leurs respects par les oprateurs chargs de
leur excution, il est primordial de prendre en considration les comptences des oprateurs et
leurs capacits dautonomie tout autant que les conditions de travail qui affectent leurs
comportements.
Ceci nous a conduits revenir sur la Figure IV-1 et nous pencher davantage sur lanalyse des
consquences issues de laction de loprateur moyennant un modle dynamique que nous
dtaillerons dans la section suivante.
IV.3- Contribution la modlisation dune situation de travail en vue dune analyse des
comportements des oprateurs
IV.3.1- Modle propos
A- Formalisme du modle propos
Pour pouvoir mener bien cette modlisation de la situation de travail, la projection de
cette dernire sur l'axe des temps nous permet de mettre au clair son instantanit (Figure IV-8).
En effet, tout ce qui se trouve dans le pass fait partie des donnes caractrisant la situation de
travail alors que le futur est caractris par des objectifs assigns cette situation de travail en
termes d'amlioration des conditions de travail.
Situation de Travail (ST)
Temps
Donnes caractrisant une ST
69
Valeur d'une
consquence
Pi(t)
E 5?
Ci(t)
E 4?
E1
E2
Bi(t)
E 3?
Temps
Le dcideur qui dploie des mesures de prvention et/ou de protection pour amliorer
les conditions de travail sur la base d'une connaissance acquise. C'est le cas, par
exemple, de l'instauration d'une procdure de travail pour matriser un risque donn.
Dans le modle de la figure IV-9, une situation de travail en prsence d'un risque est
dfinie par un tat (E1) qui correspond un niveau de scurit au travail dit menac.
Le dploiement d'une barrire procdurale permet la situation de travail de transiter
vers l'tat (E2) qui correspond un niveau de scurit au travail dit acquis.
La durabilit de cet tat (niveau de scurit acquis) dpend, en grande partie, du
comportement des oprateurs accentu par des vnements externes.
ii)
L'oprateur, influenc par son dsir d'allger la charge du travail, opte pour la
simplification de la procdure de travail. Ce qui se traduit dans la figure IV-9 par une
transition de l'tat (E2) vers l'tat (E3?). Cette simplification s'accompagne,
ncessairement, par des consquences qui peuvent tre acceptables ou non. C'est ce
qui se traduit dans la figure IV-9, par deux autres transitions : une transition de l'tat
(E2) vers l'tat (E4?) qui reprsente le cas o la consquence est tolrable et une
transition de l'tat (E2) vers l'tat (E5?) qui reprsente le cas o la consquence est
non acceptable.
70
iii)
(1)
Avec : Ui(t) est l'utilit d'une simplification de la procdure de travail par l'oprateur i
l'instant t.
Bi(t), Ci(t) et Pi(t) qui sont, respectivement, les Bnfices, les Cots et les Prjudices
associs l'action de simplification de la procdure de travail par l'oprateur i l'instant t.
Un examen rapide de l'Equation (1) permet de dduire les transitions vers les trois tats
incertains, objet de la quantification du modle propos :
- Transition de l'tat (E2) vers (E3?) Ssi Ui(t) 0
- Transition de l'tat (E2) vers (E4?) Ssi [Ui(t) < 0] et [Ci(t) < Pi(t)]
- Transition de l'tat (E2) vers (E5?) Ssi [Ui(t) < 0] et [Ci(t) > Pi(t)]
Un examen dtaill de la relation (1) montre que chaque paramtre de la fonction Ui(t) est
exprim son tour par un ensemble d'indicateurs qui permettent de mieux cadrer le paramtre en
question. Dans ce contexte, deux problmes se posent au niveau d'exploitation de ces
indicateurs : l'importance de chaque indicateur et leur agrgation.
En effet, pour ce qu'est de l'importance de chaque indicateur et afin d'en tenir compte dans la
relation (1), des auteurs (Polet, 2002) ont introduit des pondrations associes chaque
indicateur de la manire suivante :
Ui(t) = i(t).Bi(t) [i(t).Ci(t) + i(t).Pi(t)]
(2)
Avec : i(t), i(t) et i(t) sont des pondrations que l'oprateur attribut aux paramtres : Bi(t),
Ci(t) et Pi(t).
Certes, l'intgration de la pondration des indicateurs associs aux paramtres (Bi(t), Ci(t) et
Pi(t)) permet de considrer l'importance de chaque indicateur par rapport aux autres indicateurs.
Cependant, un autre problme persiste et concerne la manire la plus judicieuse pour l'agrgation
de l'ensemble des indicateurs quel que soit leur importance sachant qu'ils sont gnralement sous
71
diffrentes formes (Tyteca, 1996 ; ien, 2011) : indicateurs en valeurs absolues et en ratios,
indicateurs de tendance, indicateurs de mesure de rsultats, indicateurs de comparaison,
Pour rappel, la littrature spcialise dans le domaine d'agrgation des indicateurs est riche de
modles d'agrgation des indicateurs. Ces modles varient des plus simples aux plus compliqus
(Tyteca, 1996; Skogdalen, 2011). Une faon de contourner le problme d'agrgation des
indicateurs serait de rechercher des indicateurs prioritaires (Sgourou 2010; Caputo, 2013) en
terme de risques professionnels qui leurs sont associs.
A notre avis, l'avantage de la priorisation des indicateurs par usage de l'approche d'valuation des
risques (professionnels, dans notre cas) est logique dans le sens o notre but initial est d'tudier
les risques associs la simplification des procdures de travail. Pour illustrer nos propos,
chaque indicateur associ aux paramtres de l'utilit (cf. Equation 1) est valu sous forme d'un
risque dont la nouvelle dfinition40 est la suivante (ISO 31000, 2009) : "le risque est l'effet de
l'incertitude sur les objectifs". Consquemment, nous retenons les formulations suivantes des
risques associs aux paramtres de l'quation (1) :
Avec :
(3)
(4)
(5)
40
Pour rappel, cette dfinition abandonne donc la dfinition classique du risque : Le risque est la combinaison de
probabilit dvnement et de sa consquence.
72
L'examen des relations (1), (3), (4) et (5) nous permet d'crire :
Ui(t) =
(C
+P
(6)
Avec :
Max(
B
,,
(7)
; tel que
; tel que
; tel que
(j = 1..k)
(8)
(j = 1..m)
(9)
(j = 1..n)
(10)
Dans les quations (8 10), les variables k, m et n sont les effectifs des indicateurs associs aux
,C
et P
.
paramtres B
IV.3.2- Application du modle propos l'tude des procdures de travail
L'industrie ptrolire est le terrain d'application du modle propos. Le choix de cette
catgorie industrielle se justifie, non seulement, par ses activits risques (Bergh et al, 2014)
mais galement par le fait que des recherches aussi anciennes que rcentes indiquent que 90 %
des causes profondes dincidents sont lies aux comportements professionnels (tels que le nonrespect des procdures de travail) alors que seulement 10 % se rapportent aux conditions de
travail.
L'exemple d'application retenu est une procdure de soufflage d'un pipe de 10 reliant un
manifold un centre de stockage et traitement du ptrole sur une longueur de 11500 mtres
(Figure IV-4). L'opration de soufflage, qui prcde les tests hydrostatiques, est effectue laide
dun racleur mousse pouss par de lair comprim. Elle permet de nettoyer le pipe de tout corps
tranger ayant t introduit pendant sa ralisation.
Les quipements utiliss dans cette opration sont rappels dans la Figure IV-4. Cette opration
est effectue par deux oprateurs affects comme suit : un oprateur est charg dinjecter lair
comprim partir du compresseur dans le pipe travers la tte de soufflage et un deuxime
oprateur qu'est positionn lautre extrmit du pipe afin de sassurer de la sortie du racleur.
Les deux oprateurs restent en contact par les moyens de communication jusqu la fin de
lopration.
La procdure de soufflage du pipe est la suivante :
- Phase de prparation :
T1- Acquisition de l'autorisation du travail de l'opration du soufflage du pipe.
T2- Vrification de la conformit des quipements utiliser dans l'opration.
Notamment, le procs-verbal du contrle technique du compresseur.
73
Rappelons que cette procdure de travail est valable pour toutes les oprations de soufflage des
pipes du champ STAH (Figure IV-3).
Un examen rapide de cette procdure de soufflage montre que les tches de la phase prparation
sont nombreuses. Elles reprsentent 57% de l'ensemble des tches. De plus, les investigations sur
les accidents et incidents survenus montrent que souvent c'est au niveau de cette phase que les
oprateurs tentent de simplifier cette procdure pour tenter de rduire la charge du travail.
A partir des tches de cette procdure, nous avons procd l'estimation des risques (
) associs aux indicateurs ( ,
et
74
et
).
Paramtre : Bnfice
4
80
64
40
32
Variation du rythme
60
32
32
80
24
60
64
Disponibilit de l'information
32
32
32
Taux de gravit
100
lments prcurseurs
48
125
32
32
Paramtre : Cot
Qualit du produit
(ou du service)
Paramtre : Prjudice
Rappelons galement que la liste des indicateurs retenus dans le tableau 1 n'est pas limitative.
D'autres indicateurs peuvent tre intgrs.
IV.3.3- Rsultats
L'examen des rsultats du Tableau IV-3 montrent que la liste des indicateurs prioritaires est
la suivante : ,
et
75
-(
))
(11)
Avec :
=
(12)
(13)
(14)
(15)
La quantification de l'utilit (Equation 11) permet de dduire l'tat vers lequel volue la situation
du travail en cas d'une ventuelle simplification de la procdure de travail prsente
prcdemment41.
Le cas que nous avons tudi pour illustrer nos propos, quant la simplification de cette
procdure de travail, concerne la phase de prparation o les oprateurs concerns par le
soufflage d'un pipe ont opt pour l'allgement de certaines tches de cette phase afin d'acclrer
le soufflage du pipe. Dans ce contexte et lors des oprations de soufflage d'un pipe programmes
le 19 juin 2010, nous avons constat que les tches : T2 (conformit des quipements de
soufflage), T3 (notamment, la prparation des moyens d'intervention), T5 (s'assurer d'aucune
prsence de personnes non concernes par l'opration de soufflage ni de corps trangers dans les
lieux) et T6 (montage correcte de la tte de soufflage sur le bout du pipe) n'ont pas t respectes
par l'quipe charge du soufflage du pipe.
Le calcul de l'utilit du non-respect de ces tches par les quations (11 15) est le suivant :
U1(19/06/2010) = 0.14 (0.07+(1.6+0.5)) < 0
(16)
Pour rappel, les tats d'accueil sont (Figure IV-9) : E3, E4 et E5.
76
seulement, par la prsence non justifie du chauffeur sur les lieux du soufflage mais, galement,
par son comportement non appropri (la victime s'est dirige dans le sens inverse du pipe qui
tait sous pression).
Les circonstances de cet accident (Figure IV-10) montrent que la victime a succombe ses
blessures cause de la violence du choc et de la gravit du traumatisme.
77
78
A ce propos, il est important de rappeler que le concept de comptence ne doit pas tre dploy
par certains oprateurs expriments pour simplifier des procdures de travail sur la base des
critres de productivit ou de confort. Le concept de comptence doit tre utilis pour donner une
consistance aux procdures de travail existantes ; car ce concept est directement li l'action et
suppose, donc, des actions efficaces et pertinentes.
De plus, la comptence n'est pas de lordre de la simple application, mais de la construction ou
plutt de la reconstruction. Consquemment, la comptence se dveloppe et peut se perdre dans
le temps. L'autre avantage du modle propos est d'tre un outil d'aide au dveloppement de la
comptence des oprateurs et des dcideurs. Par exemple et titre d'illustration de nos propos sur
l'opration du soufflage du pipe ralise en date du 19-06-2010, l'valuation qualitative et
quantitative du modle propos a permis de renforcer la comptence des acteurs impliqus dans
l'opration du soufflage du pipe par le perfectionnement de la procdure de travail qui cadre cette
opration. Il s'agit de la mise jour de la tche T10 qui devient :
T10 =
A notre avis, l'avantage de reformuler la tche T10 permet, d'abord, l'oprateur de s'assurer de la
prsence d'un manomtre sur la tte de soufflage (ce qui n'est pas le cas des oprations de
soufflage effectues avant juin 2010) et, par la suite, d'agir en cas d'autres anomalies qui peuvent
tre l'origine du dtachement de la tte de soufflage. C'est le cas, par exemple, de lobturation
du pipe pour cause de : la prsence dun obstacle physique, lutilisation dun racleur inadquat,
ou bien la dformation interne du pipe.
Enfin, un autre avantage du modle support dans sa partie quantification par l'approche
d'valuation des risques professionnels est la possibilit d'estimer les pondrations i(t), i(t) et
i(t) que les oprateurs attribuent aux paramtres Bi(t), Ci(t) et Pi(t) (voir Equation 2). En effet et
en se rfrant la relation (6), la relation (2) devient :
Ui(t) = i(t).
[ i(t). C
+ i(t). P
(17)
L'avantage de cette relation est qu'elle permet de considrer les poids respectifs des indicateurs
prioriss pour calculer l'utilit d'une ventuelle simplification de la procdure de travail par un
oprateur. C'est dans ce contexte que nous avons jug utile de renforcer la comptence des
acteurs impliqus dans la procdure du soufflage des pipes du champ STAH du Groupe
Sonatrach en estimant les poids de la liste des indicateurs prioriss par le Tableau IV-3.
Les rsultats de cette valuation des poids associs aux indicateurs prioriss dans le Tableau 1
sont prsents par la Figure IV-12.
79
68%
10
oprateurs
100% NR-PT
0%
14%
18%
l'exprience des oprateurs (150 heures d'exprience en moyenne dans les oprations du
soufflage des pipes) est l'origine de la perception en premier rang de l'indicateur li la
rapidit de la procdure,
l'accident mortel survenu en 2010 est l'origine de la perception des indicateurs relatifs
au paramtre Prjudice.
Enfin, ces rsultats intgrs dans la relation (16) permettent d'valuer la nouvelle valeur d'utilit :
U1(19/06/2010) = (0.14 x 0.68) [(0.07 x 0) +((1.6 x 0.14) +(0.5 x 0.18)))]
= 0.0952 0.314 < 0
(18)
81
Cette utilit dpend des paramtres Bk(t), Ck(t) et Pki(t) qui sont, respectivement, les Bnfices,
les Cots et les Prjudices associs l'action du non-respect de la procdure de travail par
l'oprateur k l'instant t.
De plus, chacun de ces trois paramtres peut tre caractris par des indicateurs qui lui sont
propres. Consquemment, lutilit Uk(t) du non-respect des procdures de travail peut tre
exprime par lensemble des indicateurs associs aux paramtres : Bk(t), Ck(t) et Pki(t).
Classiquement, cette notion dutilit Uk(t) a t cadre :
soit par des tudes ergonomiques de postes de travail (du type rtrospective ou
prospective) qui, par l'observation des faits marquants (ou dterminants), ont permis
d'identifier les tches critiques et les moyens de leurs matrise (Mouda et Djebabra,
2013),
soit par une analyse cot-bnfice qui a permis de mettre en uvre un modle
dnomm BCD (Mouda & Djebabra, 2015) qui permet de mettre en quation les
paramtres Bk(t), Ck(t) et Pki(t).
A notre avis, lensemble de ces tudes ont pour vocation danalyser les rsultats obtenus par le
non-respect des procdures de travail en sinspirant du postulat suivant : si ces rsultats sont
bons, la procdure est performante.
Certes, ces tudes sont relativement accessibles, peu coteuses et simples utiliser par les
industriels. Cependant, elles comportent un certain nombre de limites. Par exemple, elles
mesurent les checs (non-respect des procdures) plutt que les succs (respect des procdures),
elles procurent galement une vidence face au non-respect des procdures de travail. Parton de
ce constat, une autre approche axe sur la mesure de la performance dune procdure de travail
semble intressante surtout si elle contribue efficacement la rduction des phnomnes
indsirables quest le non-respect des procdures de travail.
Cest dans ce contexte que sintgre cette quatrime contribution qui a pour objet de prsenter
une mthode de mesure des performances des procdures de travail base sur lidentification et
lexploitation des principaux indicateurs de performance de ces procdures de travail.
IV.4.1- Mthode propose
La mthode retenue dans cette tude est axe sur lexploitation de trois dimensions
reprsentative du phnomne complexe de la performance qui sont (Combon, 2007) : le degr de
familiarisation avec la procdure de travail, la qualit de sa mise en uvre sur le terrain et enfin
son niveau dappropriation par les oprateurs chargs de son excution et de son respect.
La Figure IV-13 synthtise les principales tapes de la mthode prconise pour la mesure de la
performance des procdures de travail.
82
Mesure de la performance de la PT
Performance de la PT
Indicateurs SST,
Productivit, Qualit de travail,
Questionnaire
Degr de formalisation
Qualit de mise en uvre
Niveau dappropriation
Dans notre cas, = 0,784 ( > 0,7) et par voie de consquence la liste des indicateurs est
considre bonne et cest donc la liste finale que nous retenons pour la mesure de la performance
de la procdure de travail tudie.
E- Mesure de la performance de la procdure de travail tudi
La mesure de la performance de la procdure de travail dbute par lvaluation des
indicateurs retenus selon les trois dimensions de la performance moyennant une chelle semiquantitative de cotation quatre niveaux (Combon, 2007) : 0 = insatisfaisant, 1 = imparfait, 2 =
acceptable, 3 = efficace.
Cette premire valuation nous permet dobtenir une matrice dite de scores qui sera ensuite
croise avec une autre matrice dite de pondration qui nuance limportance relative de chaque
critre de performance (Combon, 2007). Le but de cette pondration est de distinguer le niveau
dimportance relatif de chacun des indicateurs retenus. Dans ce contexte, un poids de 1 est
attribu aux indicateurs jugs importants, un poids de 2 aux indicateurs jugs trs importants et
enfin, un poids de 3 aux critres jugs essentiels.
La mesure de la performance de la procdure de travail est alors effectue par le biais de la
relation suivante :
84
(20)
(21)
Indicateurs
I1
I2
I3
I4
I5
I6
I7
I8
I9
I10
I11
I12
I13
I14
Matrice de
pondration
DF QME NA
1
1
1
1
1
1
3
3
2
2
3
2
2
2
2
2
2
2
3
2
1
1
1
1
2
3
2
2
3
2
3
3
2
2
2
1
2
2
2
1
1
1
QME
0
3
1
1
1
1
1
1
1
2
1
2
1
2
NA
1
2
1
0
2
1
1
0
2
2
2
1
2
1
Moyenne des
scores pondrs
0.33
2.00
2.67
1.67
3.33
2.67
3.00
0.67
3.67
4.67
6.00
3.00
3.00
1.67
85
Indicateurs
I1
I2
I3
I4
I5
I6
I7
I8
I9
I10
I11
I12
I13
I14
Matrice de
pondration
DF QME NA
1
1
1
1
1
1
3
3
2
2
3
2
2
2
2
2
2
2
3
2
1
1
1
1
2
3
2
2
3
2
3
3
2
2
2
1
2
2
2
1
1
1
Somme des
pondrations
3
3
8
7
6
6
6
3
7
7
7
5
6
3
Moyenne
des scores
pondrs
0.33
2.00
2.67
1.67
3.33
2.67
3.00
0.67
3.67
4.67
6.00
3.00
3.00
1.67
Niveau de
performance
(en %)
11.00
66.67
33.37
23.86
55.50
44.50
50.00
22.33
52.43
66.71
85.71
60.00
50.00
55.67
Enfin, la mthode retenue dans cette dernire partie de ce chapitre prvoit de reprsenter sur un
graphique radar les diffrents niveaux de performance de la procdure de travail tudie (Figure
IV-14).
86
87
Conclusion gnrale
Arrivs au terme de cette thse, force est de constater que nombre dides et de
voies de recherche souvrent nous en matire de la conformit S&ST des organisations.
Cependant, cette richesse dans les voies dexploration des approches thoriques de la
conformit S&ST est fragilise par la disponibilit de linformation notamment sur les
indicateurs S&ST (statistiques sur les accidents de travail sur une grande plage du temps,
en particulier).
Lobjectif de cette thse de doctorat est de comprendre comment et pourquoi la
prvention S&ST est applique ou non au sein du Groupe Sonatrach. Sintgrant dans ce
contexte, notre motivation tait dexplorer la politique S&ST de ce groupe industriel et
non pas sa critique. Consquemment, dans ce qui suit on sattachera tout dabord
synthtiser les apports des diffrents chapitres de la prsente thse de doctorat ainsi que
les limites de nos contributions. Ensuite, cette mise en lumire permettra de prsenter les
perspectives envisageables notre travail.
Apports des diffrents chapitres
Le premier chapitre vise prsenter la problmatique S&ST dans lindustrie algrienne
limage du Groupe Sonatrach o la culture S&ST est bien ancre dans ses activits
industrielles. Dans ce contexte, lapport de ce chapitre est consistant dans le sens o il nous a
permis de faire le point sur une approche industrielle base sur le comportement des
oprateurs o nous avons mis en exergue lintrt que prsente la notion de situation de
travail et son influence sur le comportement des oprateurs.
Ceci nous a permis de nous orienter vers lexploration de cette notion de situation de travail
de manire dtaille dans les chapitres trois et quatre qui sont ddis nos contributions dans
le cadre de cette thse de doctorat.
Le deuxime chapitre complte le prcdent en se focalisant sur la matrise de la conformit
S&ST. A cet effet, le travail prsent dans ce chapitre reflte la pratique du Groupe Sonatrach
en matire de la prvention S&ST. A ce propos, il est important de rappeler que peu de
recherches scientifiques ont port sur les dterminants de lapplication de la rglementation
S&ST dans le Groupe Sonatrach. Consquemment, ce chapitre sintresse au plan daction42
dploy par le Groupe Sonatrach pour se conformer la rglementation S&ST en vigueur.
Plus prcisment, lintrt sest port sur le rfrentiel permis de travail du Groupe
Sonatrach dont sa mise en pratique permet de se conformer en grande partie aux exigences
rglementaires en S&ST. Cependant, la russite de sa mise en pratique est fortement
42
conditionne par le respect strict des procdures de travail. Or, le non-respect des procdures
de travail est un problme rcurrent bien connu en industrie et mme dans dautres secteurs
dactivits professionnelles. Do la nouvelle problmatique que nous avons aborde de
manire dtaille dans la suite de nos travaux (chapitres trois et quatre).
En effet, les chapitres trois et quatre ont pour finalit de confronter les lments mis en
exergue dans le premier chapitre43 la pratique rencontre sur le terrain en matire de matrise
des conformits lgales S&ST du Groupe Sonatrach. Dans ce contexte, trois contributions ont
t ralises pour mieux cadrer le problme du comportement des oprateurs en milieu de
travail :
la premire contribution (cf. chapitre trois) consiste en une proposition de
dmarche de matrise de conformit S&ST axe sur lanalyse prliminaire des
procdures de travail (Mouda & Djebabra, 2013),
la seconde contribution (cf. chapitre quatre) porte sur la perception du risque au
travail par les oprateurs (Mouda et al, 2015),
la troisime contribution est ddie lanalyse de la situation de travail ainsi que
son volution dans le temps en fonction des actions entreprises par les oprateurs
pour simplifier les procdures de travail (Mouda & Djebabra, 2015).
Dans ces trois contributions, nous nous sommes intresss au phnomne du non-respect des
procdures de travail. Une autre piste dinvestigation nous semble intressante, voire-mme
ncessaire pour boucler la problmatique du comportement des oprateurs influenc par la
situation du travail. Il sagit de lvaluation de performance des procdures de travail suivant
une approche multicritres. A ce propos, nous tenons signaler que nous avons retenu une
approche dnomme Tripod dj utilis en management de la S&ST (Cambon, 2007) que
nous avons adapt au cas des procdures de travail (cf. dernire partie du chapitre 4).
Limites de nos travaux de recherche
Comme tout travail de recherche doctoral, notre travail prsente un certain nombre de
limites inhrentes aux diffrentes contributions dj voques.
Ainsi et pour ce quest de la premire contribution, la limite majeur de notre travail rside
dans la focalisation sur les tches cibles axes plus sur les facteurs de risques au travail que
sur le travail lui-mme.
Dans la seconde contribution, lenqute par questionnaire est limite un chantillon rduit.
Et le traitement des questionnaires est effectu par le tableur Excel et non pas par un logiciel
professionnel pour mieux dcrire la dpendance entre les items du questionnaire.
Dans la troisime contribution, nous navons pas considr le respect partiel des procdures
de travail. De mme, lanalyse consquences-bnfice dploye est supporte par une
valuation subjective des grandeurs des risques professionnels.
43
Perspectives envisageables
Les limites voques prcdemment illustre, dune certaine manire, les difficults que
nous avons rencontre lors de la ralisation de notre travail. Toutefois, ces limites ouvrent des
perspectives envisageables pour amliorer nos travaux.
Consquemment, la premire perspective consiste en une analyse fonctionnelle des tches et
ce nest qu lissue de cette analyse fonctionnelle que les tches critiques seront dduites.
Lintrt de cette perspective est dintgrer de nouvelles tendances en matire danalyse des
tches ; notamment la notion de tche ajoute qui peut avoir de rpercussion sur la
pnibilit du travail et par voie de consquences sur la scurit au travail.
La seconde perspective est duvrer dans le sens dlargir lenqute sur la perception des
risques au travail un chantillon plus reprsentatif. Ceci requiert un cadre officiel de
coopration universit-industrie pour pouvoir impliquer les oprateurs dans lenqute. Le
traitement du questionnaire pourra, alors, effectu par des logiciels informatiques plus
puissants afin de mieux valoriser les rsultats sur la perception des risques au travail par les
oprateurs du Groupe Sonatrach.
La troisime perspective consiste user de la thorie des expertons (Cadet, 2010) pour mieux
agrger les avis des experts.
La quatrime perspective est dexplorer de manire plus fine la notion dutilit associe
aux consquences relatives la dcision des oprateurs pour simplifier les procdures de
travail. En effet, cette hypothse dutilit de la dcision relative au non-respect des procdures
de travail a t formalise de manire cardinale dans notre deuxime contribution. Il serait
intressant dopter pour une formalisation ordinale de cette fonction dutilit.
Enfin, la dernire perspective concerne lvaluation de la performance des procdures de
travail moyennant les approches multicritres. Dans ce contexte, nous projetons lusage
dautres mthodes multicritres sur la procdure de travail retenue afin de comparer les
rsultats de la priorisation des indicateurs de performance de la procdure tudie.
90
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Annexes
Annexe 1 : Prsentation succincte du Groupe Sonatrach
A-1. Prsentation du Groupe Sonatrach
A.1.1. Sonatrach entreprise mre
Les hydrocarbures constituent les poumons de lAlgrie. Le Groupe Sonatrach est la
socit nationale charge dexploiter ces hydrocarbures pour contribuer au dveloppement de
lconomie du pays.
Sonatrach est la compagnie nationale algrienne de la recherche, la production, le transport, la
transformation et la commercialisation des hydrocarbures, cre par dcret n 63-491 du
31/12/1963 portant agrment de la socit nationale Sonatrach et statue par le dcret
prsidentiel n 2000-271 du 23/09/2000 portant statut de la socit nationale Sonatrach.
Les activits du Groupe sont rparties suivant plusieurs domaines rsums par le tableau
suivant.
Activit Amont
Transport
par
Canalisation TRC
Activit Aval
Activit
Commercialisation
des hydrocarbures
activits
internationales
98
44
99
101
Q14-
Q15-
Q16-
Q17Q18Q19Q20-
Pieds (pieds/chevilles)
Jambes (jambes/genoux)
Tte
Quel est votre accord avec l'efficacit de la mesure de prvention suivante :
sensibilisation aux problmes lis aux activits physiques ?
Faible
Moyen
Fort
Quel est votre accord avec l'efficacit de la mesure de prvention suivante :
chauffement avant le travail ?
Faible
Moyen
Fort
Quel est votre accord avec l'efficacit de la mesure de prvention suivante :
formation lutilisation des outils et matriels de travail ?
Faible
Moyen
Fort
Quel est votre accord avec l'efficacit des mesures de protection individuelles ?
Faible
Moyen
Fort
Quel est votre accord avec l'efficacit des mesures de protection collectives ?
Faible
Moyen
Fort
Quelle est votre apprciation du paramtre Aversion du risque au travail ?
Faible
Moyenne
Forte
Quelle est votre prfrence au prsent ?
Faible
Moyenne
Forte
102
103