Méthodes D'intégration Numérique
Méthodes D'intégration Numérique
Méthodes D'intégration Numérique
Les motivations
Dans certains cas trs limits, une telle intgrale peut tre calcule analytiquement ( la main). Cependant, ce nest que trs rarement possible, et le plus souvent un des cas suivants se prsente :
Le calcul analytique est long, compliqu et rbarbatif
Le rsultat de lintgrale est une fonction complique qui fait appel dautres fonctions elles-mme
longues valuer
Rx
02
Cette intgrale na pas dexpression analytique (par exemple la fonction erreur : Erf (x) = p2 0 e x dx0 ).
Dans tous ces cas, on prfrera calculer numriquement la valeur de lintgrale I.
Le principe
Lide principale est de trouver des mthodes qui permettent de calculer rapidement une valeur approche
Ie de lintgrale calculer :
Ie I
(5.2)
Comme toujours, un programme numrique ninvente rien, et ne fait que procder trs rapidement un calcul
que lon pourrait en principe faire la main. Une mthode bien connue consiste par exemple diviserP
laire
sous la courbe en un grand nombre de petits rectangles daire Iek et de les sommer. Le rsultat Ie = k Iek
est alors une approximation de lintgrale I. Cette approximation est dautant meilleure que la largeur h des
rectangles tend vers 0, cest dire : limh!0 Ie = I. Cette mthode dite des rectangles est un exemple parmi
dautres. Nous le reverrons, mais nous verrons aussi dautres mthodes, plus gnrales et plus performantes.
Pour presque toutes les mthodes (sauf la mthode de Monte-Carlo), lintgrale numrique est calcule
partir de lvaluation de la fonction f (x) en un nombre de point n + 1 distincts : fk = f (xk ), k 2 [0, n]. Elle
scrit alors :
n
X
Ie = (b a)
w k fk
(5.3)
k=0
33
Performances
La performance dune mthode se juge en comparant
la prcision du rsultat : Celle-ci se caractrise en estimant lerreur entre lapproximation et la valeur
relle de lintgrale :
= I Ie
(5.4)
La valeur de lerreur ne peut pas tre calcule exactement puisquen gnral, on ne connat pas lintgrale I que lon cherche calculer. Cependant, une majoration peut souvent tre estime en tudiant
le dveloppement en srie de Taylor de la fonction f (x).
La rapidit dexcution ncessaire pour atteindre ce rsultat. De manire gnrale, toutes les mthodes
peuvent atteindre de trs grandes prcisions. Cependant, le temps de calcul augmente avec la prcision. Ce temps naugmente pas de la mme manire pour toutes les mthodes si bien que certaines
savrent plus ecaces que dautres. En particulier, le temps de calcul des mthodes de quadrature est
proportionnel au nombre de points o la fonction f (x) est value.
5.1
Comme nous allons le voir, les mthodes de Newton-Cotes simples ne permettent pas, elles-seules,
datteindre des prcisions susantes sur des intervalles [a, b] finis et ne sont donc jamais utilises dans ce
cas. En revanche, elles deviennent prcises lorsque |b a| ! 0, et elles constituent alors la base lmentaire
des mthodes composites prsentes dans la section suivante.
5.1.1
Principe
Le principe gnrale des mthodes de Newton-Cotes simples est dapproximer la fonction f (x) intgrer par un polynme P (x) f (x). Si cette approximation est susamment bonne alors, lintgrale de ce
polynme
Z b
Ie =
P (x)dx
(5.5)
Rb
sera une bonne approximation de I = a f (x)dx. Lavantage est que lon sait calculer analytiquement la
e Dans ces mthodes, on choisit des polynmes de degr p qui concident avec f (x) en p + 1
valeur exacte de I.
points distincts, espacs rgulirement entre les bornes a et b. Ces points sont situs aux positions :
{xk = a + kh, k 2 [0, p]} avec
h=
(5.6)
5.1.2
Mthode du rectangle (p = 0)
P0 (x) = f (a) = f0 .
Rb
Lintgrale approche Ie0 = a P0 (x)dx se calcule alors trivialement et donne :
Ie0 = (b a)f0
(5.8)
Il sagit de laire du rectangle.
Cette intgrale numrique ncessite une unique valuation de la fonction f (en x0 = a) et reprsente donc
ce quon peut faire de plus rapide.
Lerreur peut tre estime en utilisant les dveloppements en srie de Taylor ou le thorme des accroissements finis on trouve alors pour h = b a :
9 2 [a, b]
0 =
h2 0
f ()
2
|0 |
c.a.d.
h2
Sup[a,b] (|f 0 |)
2
(5.9)
Dmonstration : Pour calculer lerreur, on peut utiliser le thorme des accroissements finis : 8x 2 [a, b], 9 2 [a, b]
tel que :
a)f 0 ()
f (x) = f (a) + (x
=
=
=
=
I
Z
Z
Ie
P0 (x)) dx =
(x
a)f 0 ()dx = f 0 ()
(f (x)
a
b
a)2
(b
2
f 0 () =
h2 0
f ()
2
(f (x)
f (a)) dx
b a
xdx
0
Lerreur nest pas connue car la valeur de 2 [a, b] reste indtermine. Cependant, on peut la majorer
par la plus grande valeur de la drive sur le domaine considr. Quelques remarques sur cette erreur :
Cette mthode dintgration est exacte pour toutes les fonctions f constantes (dans ce cas 0 = 0
puisque quelles vrifient f 0 = 0). Dans le cas plus gnral cette mthode est dautant plus prcise que
les variations de f sont faibles (f 0 petit).
Plus le domaine [a, b] est petit, plus lerreur est faible. Cette erreur dcroit en h2 .
35
5.1.3
a+b
P00 (x) = f
= f0 .
(5.10)
2
Rb
Lintgrale approche Ie00 = a P0 (x)dx se calcule alors trivialement et donne :
Ie00 = (b a)f0
(5.11)
Il sagit de laire du rectangle. Cette mthode ncessite une unique valuation de la fonction f (en x0 =
(a + b)/2) et correspond donc aussi ce quon peut faire de plus rapide.
Lerreur peut tre estime en utilisant les dveloppements en srie de Taylor, ou le thorme des accroissements finis. On trouve alors pour h = b a :
9 2 [a, b]
00 =
h3 00
f ()
24
c.a.d.
|00 |
h3
Sup[a,b] (|f 00 |)
24
(5.12)
Dmonstration : Pour calculer lerreur, on peut utiliser le thorme des accroissements finis au deuxime ordre :
8x 2 [a, b], 9 2 [a, b] tel que :
2 00
f ()
a+b
a+b
a+b
a+b
f (x) = f
+ x
f0
+ x
2
2
2
2
2
En remplaant dans lexpression de lintgrale et de lerreur, on trouve :
=
=
=
=
I
Z
b
a
Ie
(f (x)
"
P0 (x)) dx =
b
a
f (x)
a+b
a+b
f0
+ x
2
2
a
Z b a
Z b a
2
2
f 00 ()
a+b
f0
xdx +
b a
b a
2
2
Z
a+b
dx
2
2 00 #
f ()
a+b
dx
2
2
3
f 00 () b a
h3 00
x2 dx = 0 +
=
f ()
3
2
3
Lerreur nest pas connue car la valeur de 2 [a, b] reste indtermine. Cependant, on peut la majorer
par la plus grande valeur de la drive seconde sur le domaine considr. Quelques remarques sur cette
erreur :
Du fait des symtries, cette mthode dintgration est exacte pour les fonctions f constante, mais aussi
pour les fonctions anes (dans ce cas 00 = 0 puisquelles vrifient f 00 = 0).
Dans le cas plus gnral, cette mthode est dautant plus prcise que les variations de f sont faibles
(f 00 petit).
Plus le domaine [a, b] est petit, plus lerreur est faible. Cette erreur dcroit en h3 , cest dire plus vite
que lerreur de la mthode prcdente : 00 /0 / h ! 0. Ainsi, pour des domaines [a, b] susamment
petits, la mthode du point milieu est toujours plus prcise que la mthode prcdente.
36
5.1.4
Mthode du trapze (p = 1)
f0 + f1
f1 f0
a+b
P1 (x) =
+
x
(5.13)
2
b a
2
Rb
Lintgrale approche Ie1 = a P1 (x)dx se calcule alors mathmatiquement ou gomtriquement et donne :
Ie1 = (b
a)
f0 + f1
2
(5.14)
Il sagit de laire du trapze. Cette mthode ncessite deux valuations de la fonction f (en a et en b). Elle
est donc en gros deux fois plus lente que les mthodes prcdentes.
Lerreur peut tre estime en utilisant les dveloppements en srie de Taylor, ou le thorme des accroissements finis. On trouve alors 1 pour h = b a :
h3 00
h3
f ()
c.a.d.
|1 |
Sup[a,b] (|f 00 |)
(5.15)
12
12
Lerreur nest pas connue car la valeur de 2 [a, b] reste indtermine. Cependant, on peut la majorer
par la plus grande valeur de la drive seconde sur le domaine considr. Les remarques sur lerreur sont les
mmes que pour la mthode du point milieu. En prcision, cette mthode est donc quivalente celle du
point milieu (1 00 ), mais elle est deux fois plus lente.
9 2 [a, b]
5.1.5
1 =
Pour approximer la fonction f , cette mthode utilise le polynme de degr 2 (la parabole) qui passe par
les trois points f0 = f (a), f1 = f a+b
et f2 = f (b) :
2
P2 (x) = 2
Lintgrale approche Ie2 =
ment et donne :
Ie2 = (b
Rb
a
a)
f2 2f1 + f0
(x
(x2 x0 )2
x1 ) +
f2
x2
f0
(x
x0
x1 ) + f1
(5.16)
h5
Sup[a,b] |f (4) |
90
(5.18)
(5.17)
a)/2 :
2 =
h5 (4)
f ()
90
c.a.d.
|2 |
1. En fait, le calcul commence tre un poil compliqu et est laiss la curiosit du lecteur.
2. Cette dmonstration est aussi laisse au lecteur...
37
Lerreur nest pas connue car la valeur de 2 [a, b] reste indtermine. Cependant, on peut la majorer par
la plus grande valeur de la drive quatrime sur lintervalle considr. Quelques remarques sur cette erreur :
Cette mthode dintgration est exacte pour les fonctions f polynomiales dordre 3 (car elles vrifient
f (4) = 0), ce qui inclut en particulier les fonctions constantes, les fonctions anes, et les paraboles
par exemple. Plus gnralement elle est dautant plus prcise que les variations de f sont faibles (f (4)
petit).
Plus lintervalle [a, b] est petit, plus lerreur est faible. Cette erreur dcroit en h5 lorsque h diminue,
cest dire beaucoup plus rapidement que les mthodes prcdentes : 2 /0 / h3 ! 0, 2 /00 / 2 /1 /
h2 ! 0. Ainsi, pour des intervalles [a, b] susamment petits, la mthode de Simpson est toujours plus
prcise que les mthodes prcdentes.
5.1.6
Plus gnralement, on peut construire des approximations en utilisant des polynmes dordre quelconque.
Le polynme dordre p passant par p + 1 points rgulirement espacs entre a et b sexprime en fonction des
polynmes de Lagrange Lk (x), k 2 [0, p] :
Pp (x) =
p
X
fk Lk (x)
avec
Lk (x) =
k=0
Lintgrale approche Ie =
Rb
a
p
Y
j=0,j6=k
x
xk
xj
xj
(5.19)
a)
p
X
w k fk
avec wk =
k=0
Rb
a
Lk (x)dx
b a
(5.20)
Un telle mthode ncessite p + 1 valuations de la fonction f (en xk , k 2 [0, p]). Ainsi, plus le degr est lev,
plus la mthode est lente.
Lerreur peut aussi se calculer (mais a devient franchement compliqu), et on peut montrer que :
si p est impair :
9 2 [a, b]
p =
hp+2 (p+1)
f
()
Cp
c.a.d.
si p est pair :
9 2 [a, b]
p =
hp+3 (p+2)
f
()
Cp
c.a.d.
hp+2
Sup[a,b] f (p+1)
Cp
hp+3
|p |
Sup[a,b] f (p+2)
Cp
|p |
(b
a)
f0 + 3f1 + 3f2 + f3
8
3 5 (4)
h f ()
80
(b
a)
8 7 (6)
h f ()
945
En pratique cependant, les coecients deviennent de plus en plus grands lorsque lordre du polynme
augmente. De plus, partir du degr p = 7, certains coecients deviennent ngatifs, ce qui ce traduit par
des polynmes fortement oscillants. Les dirences entre des grands nombres posent des problmes darrondi
machine qui rendent trs vite ces mthodes inutilisables. Elles ne sont donc jamais utilises pour p > 7.
5.1.7
Bilan
Plus les mthodes de Newton-Cotes simples sont bases sur des polynmes de degr lev, plus elles
sont lentes et plus elles sont diciles coder, mais plus elles sont prcises. Le plus souvent en pratique, le
domaine total dintgration [a, b] est beaucoup trop grand et la fonction varie trop sur ce domaine pour que
ces mthodes donnent des rsultats satisfaisants. Elles ne sont donc quasiment jamais utilises en tant que
telles.
On subdivise donc le domaine total [a, b] en un grand nombre de petits intervalles sur chacun desquels on
peut appliquer avec succs les mthodes de Newton-Cotes simples. On parle alors de mthode de NewtonCotes composites.
5.2
5.2.1
Lide est donc de dcouper le domaine total dintgration [a, b] en m intervalles. On approxime alors
laire Iek , k 2 [0, m 1] de chaque intervalle par des mthodes de Newton-Cotes simples, et on en dduit une
39
m
X1
k=0
Iek
(5.21)
Lorsque m est susamment grand, la largeur (b a)/m des intervalles devient aussi petite que lon veut,
si bien que ces mthodes peuvent atteindre des prcisions aussi grandes que ncessaire, sans pour autant se
heurter au problme des polynmes de grand degr.
En utilisant sur chaque intervalle des mthodes de Newton-Cotes simples de degrs dirents, on obtient
des mthodes composites aux proprits et aux performances direntes. Sur chaque intervalle, une mthode
de degr p + 1 value la fonction intgrer en p + 1 points, ce qui revient le subdiviser en p sous-intervalles.
Si on applique ce principe m intervalles contigus, la mthode de Newton-Cotes composite dfinit n = m p
sous-intervalles au total 3 et ncessite lvaluation de n + 1 points. Plus ce nombre est lev, plus la mthode
est lente mais, en gnral, plus elle est prcise. Les comparaisons de mthodes de dirents degrs se feront
donc nombre total de points n commun, cest dire rapidit quivalente. Les mthodes les plus prcises
seront les plus performantes.
Dans certains cas, ces m intervalles peuvent tre espacs de manire non rgulire pour mieux reprsenter
une zone ou la fonction f (x) varie beaucoup, mais dans cette partie, nous nous limiterons au cas dintervalles
rguliers.
5.2.2
La mthode des rectangles composite applique la mthode des rectangles simple (p = 0) sur chacun des
m intervalles. Le nombre total de sous-intervalles est donc n = m. Laire de chaque intervalle vaut :
Ie0,k = (xk+1
=
=
xk )fk = hfk
h (f0 + f1 + ... + fn
n
X1
h
fk
+ 0 fn )
(5.22)
(5.23)
k=0
Dans cette formule, tous les points ont le mme coecient (1), sauf le dernier point fn qui nest pas utilis
(coecient 0).
Lerreur est simplement la somme de toutes les erreurs :
0
n
X1
k=0
2
=
|0 |
0,k =
n 1
h2 X 0
f (k )
2
k=0
h
nf 0 ()
2
(b a)2
Sup[a,b] (|f 0 |)
2n
o lon a utilis le fait que h = (b a)/n pour la dernire ingalit. A nouveau, cette mthode est exacte
pour les fonctions constantes. Plus gnralement, elle est dautant plus prcise que le nombre de points est
3. pour le cas particulier des mthode dordre 0 (p = 0), on a n = m.
40
Figure 5.1 Mthode composite des rectangles (p = 0) pour m = 6 intervalles (cest dire n = 6 sousintervalles et n + 1 = 7 points au total).
grand :
1
0 = O
= O(h)
n
(5.24)
Lerreur dcroit comme 1/n. La mthode des rectangles est une mthode dordre 1.
5.2.3
La mthode des trapzes composite applique la mthode des trapzes simple (p = 1) sur chacun des m
intervalles. Le nombre total de sous-intervalles est donc nouveau n = m. Chaque intgrale vaut :
Ie1,k = (xk+1
Ie1
=
=
xk )
fk + fk+1
2
(5.25)
(5.26)
k=1
Dans cette formule, les points du bord du domaine ont des coecients dirents (1/2) de tous le points
intrieurs (1).
41
Figure 5.2 Mthode composite des trapzes (p = 1), pour m = 6 intervalles (cest dire n = 6 sousintervalles et n + 1 = 7 points au total).
1,0 /2 +
n
X1
1,k + 1,n /2 =
k=1
=
|1 |
h3
12
h3 00
nf ()
12
(b a)3
Sup[a,b] (|f 00 |)
12n2
00
f (0 )/2 +
n
X1
00
00
f (k ) + f (n )/2
k=1
o lo a utilis le fait que h = (b a)/n. A nouveau, cette mthode est exacte pour les fonctions constantes
et anes (et mme les paraboles en fait). Plus gnralement, elle est dautant plus prcise que le nombre de
points est grand :
1
1 = O
= O(h2 )
(5.27)
n2
Lerreur dcroit comme 1/n2 . La mthode des trapzes est une mthode dordre 2.
5.2.4
La mthode de Simpson composite applique la mthode de Simpson simple (p = 2) sur chacun des m
intervalles. Le nombre total de sous-intervalles est donc cette fois-ci n = 2m (il est forcment pair et le
nombre de points n + 1 est forcment impair !). Chaque intgrale vaut :
42
Ie2,k = (xk+2
xk )
fk + 4fk+1 + fk+2
6
(5.28)
=
=
k=0
(5.29)
k=1
Dans ces formules, il y a 3 coecients dirents : 1/3 pour les points du bord, 4/3 pour le points internes
impairs, et 2/3 pour les points internes pairs.
Figure 5.3 Mthode composite de Simpson (p = 2) pour m = 3 intervalles (cest dire n = 6 sousintervalles et n + 1 = 7 points au total).
nouveau, lerreur est simplement la somme de toutes les erreurs :
2
=
=
|2 |
o lon a utilis le fait que h = (b
est prcise :
...
h5
mf (4) ()
90
(b a)5
(4)
Sup
|f
|
[a,b]
180n4
1
n4
= O h4
(5.30)
Lerreur dcroit comme 1/n4 . La mthode de Simpson est une mthode dordre 4.
5.2.5
Gnralites
Bien videmment, on peut construire des mthodes composites dordres plus levs.
43
Les mthodes utilisant des polynmes de degr plus lev (tout en restant <8) sont plus prcises (
nombre de points gal). Plus prcisment, lerreur associe lutilisation dun polynme de degr p
dcrot en n (p+1) si p est impair et n (p+2) si p est pair. Autrement dit, lordre des mthodes
associes est p + 1 si p est impair et p + 2 si p est pair.
La prcision de toutes les mthodes de Newton-Cote augmente avec le nombre de points utiliss.
Numriquement, chaque addition gnre une petite erreur darrondi machine (lerreur relative est de
lordre de 10 17 pour des rels doubles prcision). Lorsque lon somme beaucoup de nombres, les erreurs de chaque addition sajoutent et lerreur relative totale augmente. Dans le cas des mthodes de
Newton-Cotes composites, une erreur due aux arrondis machine sajoute donc aux erreurs de troncations tudies prcdemment. Et cette erreur augmente avec le nombre de points. En pratique, on ne
peut donc pas augmenter infiniment le nombre dintervalles des mthodes de Newton-Cotes, et il existe
un nombre de points particulier qui permet une prcision optimale.
Figure 5.4 Erreur des direntes mthodes de Newton-Cotes en fonction du nombre dintervalles utiliss
pour intgrer la fonction f (x) = sin x sur lintervalle [0, /2]. Les points correspondent aux erreurs mesures.
Les droites dcroissantes sont les erreurs maximales thoriques associes. La droite en pointills correspond
aux erreurs darrondi machine.
44
5.3
Exercices
Dfinir en C une fonction simple intgrer sur un intervalle [a, b], par exemple f (x) = sin x sur [0, /2],
f (x) = e x sur [0, 1] , ou autre (choisir une fonction dont on connait la valeur exacte de lintgrale).
En utilisant la mthode des rectangles et un nombre dintervalles n donns, intgrer numriquement
cette fonction par la mthode des rectangles. Essayer plusieurs valeurs de n et observer lvolution de
lerreur mesure.
Intgrer cette mme fonction avec les mthodes des trapzes et de Simpson (on pourra par exemple
dfinir une fonction pour chaque mthode). Observer qualitativement lvolution de lerreur mesure
pour les direntes mthodes.
Raliser une boucle et enregistrer dans un fichier lerreur des trois mthodes pour toutes les valeurs du
nombre dintervalles n entre 1 et 108 (on pourra multiplier n par 2 chaque itration pour limiter le
temps de calcul et la taille du fichier). Visualiser le rsultat en chelle log-log avec gnuplot.
Aprs avoir calcul analytiquement le maximum thorique des drives successives de f sur lintervalle
considr, tracer galement la majoration thorique de lerreur pour ces trois mthodes. Commenter
Recommencer avecpf (x) = sin x sur lintervalle [0, ], ou encore f (x) = sin2 x sur lintervalle [ , ].
Idem pour f (x) = x sur [0, 1]. Interprter...
Intgrer la fonction f avec la mthode de Gauss (voir section suivante) et comparer lerreur celle des
mthodes de Newton-Cotes composites.
45
5.4
5.4.1
Mthode de Gauss-Legendre
Principe
Pn
Nous avons vu que les mthodes de Newton-Cotes simples pouvaient scrire Ie = (b a) k=0 wk fk o la
fonction f (x) est value en n + 1 points xk , k 2 [0, n]. Avec ces mthodes, les points taient rgulirement
espacs sur le domaine et on approximait la fonction f (x) pour un polynme de degr n qui concidait avec
f en ces n + 1 points.
Lide de la quadrature de Gauss-Legendre est de gnraliser cette mthode pour des points espacs de
manire non-rgulire sur lintervalle dintgration. Si on ne fixe pas a priori les positions des n + 1 points,
cela laisse n + 1 degrs de liberts supplmentaires et on peut peut choisir les positions de ces points de
manire obtenir une mthode optimale.
Quelle que soit la position des n + 1 points, la mthode qui consiste calculer lintgrale du polynme
de degr n passant par ces points est exacte pour tous les polynmes de degr d n. On peut donc utiliser
les n + 1 degrs de libert qui correspondent la position des points et calculer leur positions de manire
ce que la valeur de lintgrale soit exacte galement pour tous les polynmes de n + 1 degrs de plus, cest
dire pour tous les polynme de degr d 2n + 1 4 . Lerreur de cette mthode est alors beaucoup plus petite
que celle des mthodes de Newton-Cotes simples utilisant le mme nombre de points.
Afin de trouver lexpression des mthodes de Gauss pour dirents nombres de points, on cherche
dterminer les positions des xk et les coecients wk associs de manire ce que cette mthode soit exacte
pour les polynmes 1, x, x2 , ... et x2n+1 .
Le plus souvent, la mthode de Gauss-Legendre est prsente sur un intervalle [ 1, 1]. Une intgration
b a
sur un intervalle plus gnral [a, b] peut nanmoins sobtenir par le changement de variable : x ! a+b
2 + 2 x.
5.4.2
Mthode 1 point (n = 0)
lordre le plus bas (n + 1 = 1 point), on cherche la position de lunique point x0 ainsi que lunique
coecient associ w0 de manire ce que la mthode soit exacte pour tous les polynmes de degr 2n+1 = 1.
En loccurrence, il faut ici quelle soit exacte pour les polynmes P0 = 1 etR P1 = x.
1
Pour le polynme constant : P0 = 1, lintgrale exacte est I0 =
1 dx = 2. Et lintgrale par
1
quadrature scrit :
0
0
X
X
Ie = 2
wk P0 (xk ) = 2
wk 1 = 2w0
(5.31)
k=0
k=0
k=0
(5.33)
46
5.4.3
Mthode 2 points (n = 1)
lordre suivant (n + 1 = 2 points), on cherche la position des deux points x0 et x1 ainsi que les deux
coecients associs w0 et w1 de manire ce que la mthode soit exacte pour tous les polynmes de degr
2n + 1 = 3. En loccurrence, il faut ici quelle soit exacte pour les polynmes P0 = 1, P1 = x, P1 = x2 et
P1 = x 3 .
R1
Pour le polynme constant : P0 = 1, lintgrale exacte est I0 =
1 dx = 2. Et lintgrale par
1
quadrature scrit :
1
1
X
X
Ie = 2
wk P0 (xk ) = 2
wk 1 = 2(w0 + w1 )
(5.34)
k=0
k=0
k=0
k=0
k=0
(5.38)
5.4.4
Gnralisation
p
p
Ie = f ( 1/ 3) + f (1/ 3)
(5.39)
Principe
Cette mthode peut tre applique un nombre de points n + 1 quelconque. On peut alors montrer
quune bonne approximation de lintgrale calculer est :
o :
Ie = 2
n
X
w k fk
(5.40)
k=0
47
P1
Pn
x
(2n
(n 1)Pn 2 (x)
n
Leurs racines nont pas toujours dexpression analytique, et le plus souvent, elles doivent tre calcules
numriquement.
Les n + 1 coecients associs aux points de quadrature valent respectivement :
8k 2 [0, n]
wk =
1)xPn
1 (x)
(1
0
x2k )Pn+1
(xk )2
(1 x2k )
(n + 1)2 Pn2 (xk )
(5.41)
Pn
On peut montrer que 8n > 0, k=0 wk = 1.
On trouve facilement ces valeurs dans des livres ou sur internet. Quelques exemples sont donns dans la table
5.1.
Integrale sur un intervalle quelconque
Dans le cas o lintgrale nest pas calcule sur [ 1, 1], mais sur un domaine quelconque [a, b], alors la
mthode est la mme avec :
n
X
Ie = (b a)
w k fk
(5.42)
k=0
o les poids wk sont les mmes que prcdemment et la fonction f est value aux points de quadrature
b a
suivants : fk = f a+b
2 + 2 xk (o les xk sont les points de quadrature racines des polynmes de Legendre
calculs sur [ 1, 1]).
48
2wk
2
1, 1
5/9, 8/9, 5/9
p
18+ 30
,
36
36
p
p
18+ 30 18
, 36 30
36
p
p
322 13 70 322+13 70 128
,
, 255 ,
900
900
p
p
322+13 70 322 13 70
,
900
900
18
30
....
p
p
(3 + 2 6/5)/7,
(3 2 6/5)/7,
q
q
p
p
(3 2 6/5)/7, (3 + 2 6/5)/7
q
q
p
p
1
1
5
+
2
10/7,
2 10/7, 0,
3 q
3q 5
p
p
1
5 2 10/7, 13 5 + 2 10/7
3
...
49
Figure 5.6 Erreur de la mthode de Gauss en fonction du nombre de utiliss pour intgrer fonction
f (x) = sin x sur lintervalle [0, /2]. Les erreurs de quelques mthodes de Newton-Cotes composites sont
rappeles pour comparaison. La droite en pointills tout en bas correspond aux erreurs darrondi machine.
50