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Par
Aurelie Azoug
Microm
ecanismes et comportement
macroscopique dun
elastom`
ere
fortement charg
e
Rapporteur
Rapporteur
President
Examinateur
Directeur de th`ese
Directeur de th`ese
Invite
Invitee
Remerciements
Ce travail, finance par la Delagation Generale pour lArmement, sest deroule entre le
Laboratoire de Mecanique des Solides de lEcole Polytechnique et le Centre de Recherches
du Bouchet (CRB) de SNPE Materiaux Energetiques. Il a ete realise sous la direction de
Rachel-Marie Pradeilles-Duval et Andrei Constantinescu.
Je tiens `
a les remercier pour leurs precieux conseils et toutes les discussions hebdomadaires
puis quotidiennes qui ont rythme mon travail. Ils ont su etre presents tout en me laissant
autonome. Ils ont surtout contribue `a mon epanouissement professionnel et personnel en me
communiquant leurs experiences respectives et ils representent, chacun `a sa facon, le chercheur
que jesp`ere devenir, scientifiquement et humainement. Un merci particulier `a Andrei pour sa
presence indefectible pendant la redaction, pour mavoir ouvert sa maison quand les heures
de la journee ne suffisaient plus et enfin pour son calme et sa bonne humeur.
Je ne peux remercier mon equipe dencadrement sans accorder une mention speciale `a Robert Nevi`ere qui ma soutenue et conseillee, dont la bonne humeur est maintenant legendaire
au CRB et qui sest passionne pour ce travail. Les nombreuses etudes experimentales de cette
th`ese refl`etent parfaitement lenthousiasme pour la mise au point de nouveaux essais quil a
su me communiquer. Encore merci, ces trois annees furent de vraies montagnes russes avec
des moments depuisement devant les machines mais aussi de joies scientifiques telles que
seule en procure une experience qui (enfin !) permet dobtenir une mesure propre.
Je souhaite remercier vivement les autres membres de mon jury. Merci `a Clotilde BerdinMeric qui a accepte detre presidente de ce jury. Merci egalement `a Carole Nadot-Martin
et Jean-Louis Halary qui ont lu avec attention ce travail et avec lesquels les discussions ont
ete pertinentes et detendues. Ce fut une joie de faire votre connaissance dans ce cadre. Je
remercie enfin Bassel Haidar pour toutes les discussions que nous avons eu sur mes resultats
mais aussi pour son enthousiasme et sa clarte de vue sur ces probl`emes complexes. Jesp`ere
que nous continuerons `
a travailler ensemble dans daussi bonnes conditions.
Je remercie Corinne Lopez, dernier membre de mon jury, et par ce biais la DGA pour
avoir finance cette th`ese. Je remercie egalement Mesdames Marie-sylvie Amiet et Herbeaux
pour le suivi regulier des travaux.
Je remercie egalement le CRB, Herve Graindorge, tous les chefs de programmes et projets
(3 ans plus tard, je ne sais toujours pas faire la difference...), Jean-Claude Chastenet et Pierre
Yvart pour avoir finance mes essais et mavoir accueillie dans leurs locaux. Les resultats
presentes ici nauraient pu etre obtenus sans laide des equipes de la meca, de lanalyse et de
la formulation du CRB, donc un grand merci `a Nicolas B., Monique, Patrick, Martine, Claude,
Claire, Nicolas Q., Maryse, Veronique, Hel`ene, Hugues et Sylvain. Ce plan dexperience est
aussi leur uvre !
Un grand merci `
a Marie Coquillat, Nancy Desgardin et Guy Jacob qui mont aide chacun
dans leur domaine de competence en repondant avec patience `a mes questions. Expliquer la
chimie `a une mecanicienne rel`eve du tour de force...
Enfin, merci `
a Nicolas et Jean-Philippe pour les pauses clopes ou cafe animees qui ont
agremente ma vie au CRB.
Egalement merci `
a Bernard Halphen et Patrick Le Tallec pour mavoir accueillie au LMS,
`a Claude Stolz pour ses cours de meca impromptus pendant mon stage master, `a tous les
chercheurs pour leur ouverture et lambiance de travail agreable du laboratoire, `a Christian
pour son sang froid devant mes recriminations informatiques et `a tous les thesards ou assimiles
que je retrouvais avec plaisir toutes les semaines puis tous les jours (si ma tete vous a fait peur
pendant la redaction, je men excuse) : Cecile (copine de bureau/photographe de mariage,
on aura tout vu !), Eric et Cedric (de nos questionnements du debut `a la redaction), Aurelie
(partageuse de bureau), Nicolas (toujours une blague en reserve), Shadan (deuxi`eme copine
de bureau, qui malheureusement na vu que la redaction), Franck, Stephanie, Eva, Gauthier
(vive lUTC), et tous ceux que joublie... Un merci particulier aux petites fees du secretariat,
Alexandra, Christiane et Flora pour leur gentillesse et leurs encouragements.
Comme il y a toujours plus malheureux que soi, je remercie chaleureusement Martin
Treiber et Anders Thorin pour le travail quils ont realise durant leur stage master et pour
mavoir supportee pendant les quelques mois o`
u nous avons travaille sur le meme sujet.
Jesp`ere que la suite vous apportera reussite et bonheur.
Enfin je remercie la personne anonyme qui a eu la merveilleuse idee de mettre un canape
dans la salle cafe. Mon dos vous benit pour toutes les nuits o`
u je nai pas eu le courage de
rentrer dans ma campagne !
Je cloturerai cette page de remerciements en ayant evidemment une pensee pour les gens
qui me sont les plus proches : mon p`ere, mon fr`ere et mes soeurs bien s
ur puisque jai la
chance davoir autour de moi des gens qui croient en moi (souvent plus que moi !) mais aussi
ma m`ere, decedee aujourdhui, qui ma donne tr`es jeune le go
ut des sciences et la curiosite de
comprendre. Merci aussi `
a Anne-Sophie et Hachmi qui mont encouragee `a poursuivre dans
cette voie et tr`es judicieusement conseillee au moment de commencer cette th`ese.
Enfin, un enorme merci `
a BBdA. Dans les remerciements de ta th`ese, tu esperais etre aussi
precieux que je lai ete pour taider. Le contrat est mille fois rempli, notre exil `a Ballancourt
le prouve. Ta comprehension, ton soutien et ta patience ont ete extraordinaires et je suis
tr`es heureuse davoir choisie cette derni`ere annee de th`ese (pourtant dej`a bien remplie !) pour
tepouser.
Introduction
Le propergol
1
Comportement mecanique
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
14
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
18
II D
emarche adopt
ee et mise en place dun plan dexp
erience
19
21
Construction du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
22
23
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
26
III Microstructures `
a diff
erentes
echelles
27
Caracterisation physico-chimique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
28
Simulation de la microstructure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
37
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
51
IV Relaxation en r
esonance magn
etique nucl
eaire
53
54
Methode experimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
64
71
79
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
86
V Nonlin
earit
e du comportement macroscopique quasi-statique avec pr
ed
eformation uniaxiale
1
88
Influence de la composition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
97
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
87
125
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
Conclusion et perspectives
149
A Mod`
eles obtenus par le plan dexp
erience
165
B El
ements de r
esonance magn
etique nucl
eaire
175
Introduction
Les travaux de cette th`ese se sont deroules dans le cadre dune collaboration entre le
Laboratoire de Mecanique des Solides (CNRS, Ecole Polytechnique) et SNPE Materiaux
Energetiques (Centre de Recherches du Bouchet, Vert-le-Petit). Lobjectif est detudier le
comportement mecanique dun elastom`ere fortement charge et energetique utilise dans les
moteurs de fusees ou de missiles : le propergol.
Les travaux de recherches dans ce domaine dactivite ont pour but de developper des
compositions de propergol qui maximisent la liberation denergie durant le fonctionnement.
Il est important de souligner que la fonction principale du materiau est energetique et non
mecanique. La plupart des elastom`eres charges industriels contiennent des particules destinees
`a ameliorer les proprietes mecaniques telles que le module dYoung, la resistance `a la rupture
ou la resistance au choc. Dans un propergol, les charges sont presentes afin dassurer la
performance energetique. Dans ce but, le taux de charges introduit est tr`es superieur `a celui
dun elastom`ere charge classique, comme par exemple un elastom`ere charge au noir de carbone
utilise pour la fabrication de pneumatiques. Le propergol appartient donc `a la classe des
elastom`eres fortement charges.
En consequence, les choix de la formulation nont pas pour objet dobtenir un bon
niveau de proprietes mecaniques. Cet objectif nest atteint que dans une phase ulterieure
doptimisation, une fois que les caracteristiques principales sont fixees (taux de charges,
choix des polym`eres...). Cependant, cette fonction mecanique doit etre assuree afin de pouvoir
effectuer la mise en forme du materiau et garantir son integrite en fonctionnement.
Les propulseurs fabriques etant de masses tr`es importantes (plusieurs dizaines de tonnes),
les essais taille reelle sont tr`es co
uteux. Cest pourquoi le processus de conception de ces
structures sappuie fortement sur les outils de simulation numerique. La capacite de simuler
correctement le comportement mecanique du propergol est donc primordiale. La modelisation
du comportement utilisee (Oz
upek, 1997) rend compte dun certain nombre de phenom`enes,
notamment la viscoelasticite non lineaire, lendommagement et la rupture ou encore le
comportement aux grandes deformations. Cependant, cette modelisation est principalement
phenomenologique et de nombreux aspects du comportement restent inexpliques dun point
de vue physique, voire non modelises. Une meilleure comprehension du comportement
permettrait sa modelisation de facon plus precise.
Une approche multi-echelle utilisant la theorie de lhomogeneisation a ete envisagee dans
des travaux precedents (Funfschilling, 2007, Matous et al., 2007, Nadot-Martin et al., 2008).
1
INTRODUCTION
Ces travaux ont montre la difficulte dadaptation de cette theorie au propergol viscoelastique,
non lineaire et fortement heterog`ene. Les liens entre la deformation de la microstructure et
les proprietes mecaniques restent incertains.
Lobjectif est de comprendre lorigine physique des non linearites du comportement
mecanique et donc les liens entre les mecanismes physiques de deformation et les proprietes
mecaniques mesurees. Les proprietes du materiau sont explorees `a plusieurs echelles en
utilisant differentes techniques experimentales et numeriques. Notamment, linfluence de
certains constituants sur les proprietes du propergol aux echelles etudiees est mise en evidence
gr
ace `a un plan dexperiences `
a quatre facteurs : le taux de charges, le rapport NCO/OH, le
taux de plastifiant et les agents dadhesion.
Cette approche sur differentes echelles melant etudes experimentales et numeriques
presente un aspect novateur pour letude des propergols et apporte de nombreux elements
de comprehension quant au r
ole des elements de la microstructure dans les mecanismes de
deformation.
Dans le chapitre I, une presentation des principales caracteristiques du propergol est
proposee, `a laide des informations disponibles dans la litterature. Cette premi`ere description
generale du propergol sera completee par des apports bibliographiques specifiques `a chaque
echelle etudiee dans les chapitres correspondants.
Dans le chapitre II, la demarche du travail est decrite. Le travail realise debute `a letape
de la formulation et se propose darriver au comportement mecanique macroscopique en
analysant des phenom`enes `
a lechelle microscopique. Une vue globale de linfluence de la
structure sur le comportement mecanique est visee et dans ce but, un plan dexperience est
realise. La construction du plan dexperience ainsi que la composition des materiaux etudies
sont definies.
Le chapitre III presente des etudes de la microstructure `a differentes echelles. Des moyens
experimentaux et numeriques sont utilises de facon `a caracteriser la microstructure dun
point de vue physico-chimique et mecanique. Les mesures physico-chimiques classiques de
caracterisation des polym`eres ont pour objectif de comprendre les liens entre les ingredients
qui sont introduits dans la formulation et la microstructure du materiau qui en resulte. La
possibilite de lier les mesures macroscopiques aux proprietes microscopiques par une methode
de localisation est ensuite examinee.
La relaxation en resonance magnetique nucleaire (RMN) permet dacceder directement
aux proprietes dun materiau `
a lechelle atomique. Dans le chapitre IV, lapplication de la
mesure de RMN aux propergols en fonction des caracteristiques specifiques de ces materiaux
est exploree. On sinteresse plus precisement aux heterogeneites chimiques du reseau et de la
fraction soluble. De plus, un poids important a ete donne `a letude de leffet de la deformation
sur les temps de relaxation.
A lechelle macroscopique, plusieurs series dessais danalyse mecanique dynamique
(DMA) sont realisees et decrites dans le chapitre V. Un interet particulier est porte `a
linfluence de la predeformation sur le comportement mesure. Lobjectif est, dune part, de
caracteriser lensemble des compositions du plan dexperience dans le domaine lineaire et,
dautre part, de mesurer linfluence dune predeformation uniaxiale sur le comportement non
lineaire. Les micromecanismes de deformation `a lorigine de la non linearite en fonction de
la predeformation sont discutes et le lien avec les mesures de relaxation en RMN est mis en
evidence. Linfluence de la predeformation sur le comportement en fonction de la temperature
2
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Chapitre I
Le propergol
1. UN ELASTOM
ERE
FORTEMENT CHARGE
1.1
CHAPITRE I
UN ELASTOM
ERE
FORTEMENT CHARGE
D
efinition des mat
eriaux
energ
etiques
nerg
Mat
eriaux e
etiques
Propergols
Poudres
Liquides
Explosifs
Solides
(ergols)
Composites
A liants inertes
Homog`enes
A liants energetiques
Butalane
Figure I.1 : Classification des materiaux energetiques et plus precisement des propergols
Trois grandes familles de materiaux energetiques peuvent etre distinguees : les poudres, les
explosifs et les propergols, voir figure I.1. La poudre est un materiau le plus souvent sous forme
de grains qui, en grand nombre, forment une charge destinee `a la propulsion dun projectile
dans une arme `
a tube. Un explosif est un materiau qui prend un regime de detonation lorsquil
est excite par un choc ou un courant electrique. Dans un regime de detonation, la vitesse de
6
1. UN ELASTOM
ERE
FORTEMENT CHARGE
CHAPITRE I
1.2
Il existe deux grandes familles de propergols, les propergols liquides generalement nommes
ergols et les propergols solides, voir figure I.1. Les propergols homog`enes sont ceux dont les
elements oxydants et reducteurs se situent sur les memes molecules dans la microstructure. La
majeure partie des propergols solides fabriques actuellement sont des propergols composites,
caracterises par la separation physique de loxydant sous forme de charges solides et de liant
reducteur dans la microstructure. Ces propergols composites sont actuellement favorises car
ils sont performants et presentent une grande facilite de mise en oeuvre. Ce sont les seuls
materiaux `
a offrir la possibilite de fabriquer des objets de taille importante, tels que les
boosters de la fusee Ariane (237 tonnes de propergol sous forme dun cylindre de 3 m`etres de
diam`etre et de 17 m`etres de hauteur).
Les propergols etudies dans ce travail sont des propergols `a liant inerte, cest-`
a-dire des
materiaux o`
u le liant ne constitue pas un stockage denergie chimique, par opposition aux
propergols `
a liant energetique. Parmi les propergols `a liant inerte, les butalanes ont un
liant `a base de polybutadi`ene hydroxytelechelique (PBHT) et contiennent des charges de
perchlorate dammonium et daluminium.
1.3
Composition de la butalane
de reference
Ce materiau est constitue dune matrice polymerique reductrice, chargee dun oxydant
(perchlorate dammonium) et dun metal (aluminium) jouant le r
ole de reducteur dappoint.
Lobservation au microscope electronique `a balayage de la figure I.2a permet dobserver en
gris clair les charges daluminium et en gris fonce les charges de perchlorate dammonium,
differenciees gr
ace `
a un detecteur delectrons retrodiffuses en fonction de leur numero
atomique. La figure I.2b represente une zone identique mais observee gr
ace `a un detecteur
delectrons secondaires qui met en evidence la topologie.
La fraction massique totale de particules est de 88%wt, ce materiau appartient donc `
a
la classe des elastom`eres fortement charges. La fraction massique doxydant, les cristaux de
perchlorate dammonium NH4 ClO4 , se situe entre 60 et 70%wt. Ce constituant est dense,
stable thermiquement et sa decomposition ne fournit que des gaz, dont une forte proportion
doxyg`ene. De plus, il existe `
a des granulometries variees, de 5 `a 500 m. Des agents dadhesion
liant-charges (AALC) assurent la liaison entre les charges de perchlorate dammonium et le
liant.
Un bon reducteur doit permettre un degagement important denergie lors de sa combustion. Laluminium est frequemment utilise comme reducteur des propergols composites car il
se presente sous forme de particules quasi spheriques de faible diam`etre, de lordre de 5 m,
7
1. UN ELASTOM
ERE
FORTEMENT CHARGE
CHAPITRE I
PBHT
HO
H2
C
H
C
C
H
CH3
OH
C
H2 n
+
OCN
N
NCO
H2
C
H
C
C
H
O
C
H2 n
N
C
Figure I.3 : Formation des liaisons urethanes entre le PBHT et le diisocyanate (Guyader Coquillat,
2007), signification du rapport NCO/OH
bien adaptees `
a la realisation de materiaux `a taux de charges eleves.
Le perchlorate dammonium et laluminium sont introduits sous forme de particules de
differentes granulometries afin doptimiser le taux de charges et la vitesse de combustion. La
section 1.4 decrit les specificites de cette mise en uvre optimisee.
La matrice, dont la fraction massique est faible, sert de liant et permet la mise en forme du
materiau. Elle est principalement constituee de polybutadiene hydroxytelechelique (PBHT
R45HT). La masse molaire du PBHT est de 2900 g/mol. La fonctionnalite en OH des
molecules se situe en moyenne autour de 2.3 (Guyader Coquillat, 2007), 2.4-2.6 (Bessaha,
1995). Bien que qualifie de telechelique, ce PBHT contient des molecules mono-, di-, tri-,
polyfonctionnelles, voire non fonctionnelles (Bessaha, 1995).
Le PBHT reagit avec lagent de liaison dicyclohexylmethyl`ene diisocyanate (MDCI) ce
qui conduit `
a la formation de liaisons urethanes, comme indique figure I.3. Etant donne la
fonctionnalite superieure `
a 2 du PBHT, un reseau polyurethane tridimensionnel est obtenu.
Le rapport NCO/OH est le rapport entre la quantite NCO de fonctions reactives du MDCI
et la quantite de fonctions OH du PBHT disponibles pour la reaction (figure I.3). La quantite
de MDCI introduite est volontairement inferieure `a celle necessaire `a lobtention dun rapport
NCO/OH egal `
a 1. Le rapport NCO/OH dune composition industrielle est proche de 0.8.
Plusieurs additifs sont par ailleurs ajoutes : des catalyseurs de combustion, des anti8
1. UN ELASTOM
ERE
FORTEMENT CHARGE
CHAPITRE I
H
C C C C O
H2 H2
H2
CH2
CH3
O
C C C
H2 H2 5 H2
H
C C C
H2
H2
CH2
C
H2
CH3
CH3
1.4
1. UN ELASTOM
ERE
FORTEMENT CHARGE
1.5
CHAPITRE I
Microstructure obtenue
Influence du proc
ed
e de fabrication
Lefficacite du malaxage est essentielle afin dobtenir une repartition homog`ene des
constituants et particuli`erement des charges dans la microstructure. Si le refroidissement
apr`es polymerisation entrane lapparition de contraintes residuelles dans la structure, il a
aussi des consequences importantes sur la microstructure.
En effet, les chanes de polym`ere `
a lequilibre se trouvent sous forme de pelote et occupent
un volume qui depend de la temperature. La reaction de reticulation se deroule `a une
temperature de 60C environ. Lorsque la temperature diminue, les chanes ont tendance `a
rechercher une conformation differente et `a former une pelote plus serree. Cependant les ponts
chimiques de reticulation fixent certains points de la chane. De plus, le materiau est colle
`a la structure et une diminution de son volume implique une deformation. A temperature
ambiante, les chanes subissent donc des tensions, ce qui constitue lorigine physique des
contraintes residuelles observees.
Influence du taux de charges
Le taux de charges a pour principale influence dentraner une amplification des
deformations dans le liant (Mullins, 1969, Mullins et Tobin, 1965). Le fort taux de charges
introduit implique une repartition spatiale aleatoire dans la microstructure. Cette repartition
entrane des champs de contraintes tr`es heterog`enes dans la microstructure et est `a lorigine
de non linearites du comportement mecanique. Ainsi, selon la position des charges, il peut y
avoir des zones de polym`ere fortement contraint ou occlus. Le polym`ere occlus est constitue
des chanes de polym`ere qui ne participent pas `a la deformation en raison dun arrangement
spatiale des charges (Heinrich et Kl
uppel, 2002, Medalia, 1972).
Influence des agents dadh
esion
Un agent dadhesion est par definition une molecule qui presente de fortes affinites avec
la surface de la charge et avec le polym`ere de la matrice. Les agents dadhesion du propergol
ne reagissent quavec le perchlorate dammonium. Les contraintes etant plus elevees sur les
charges de taille importante (Zhong et Knauss, 2000), ladhesion entre le liant et les particules
daluminium, de petite taille, nest pas un objectif recherche dans ces materiaux. Deux types
dagents dadhesion sont utilises dans les compositions industrielles. Pour des raisons de
confidentialite, ils sont intitules dans la suite agent M et agent D. Les connaissances etablies
sur leur fonctionnement et les reactions chimiques `a lorigine de ladhesion liant-charge sont
relativement limitees. Certains elements sont neanmoins precises ici.
Lagent M shomopolymerise au contact des charges de perchlorate dammonium et
encapsule donc la charge par une fine couche de liant fortement reticule. Cette coque plus
rigide soulage linterface liant-charge en reportant la sollicitation sur linterface liant-coque,
plus difficile `
a endommager du fait des liaisons etablies (Kolodziej, 2004).
10
1. UN ELASTOM
ERE
FORTEMENT CHARGE
CHAPITRE I
Lagent D presente une forte reactivite vis `a vis des isocyanates (agents de liaison)
(Hermelin, 1995). La reaction entre agent D et isocyanates diminue la densite de reticulation
du liant et donc affaiblit le reseau. Ce phenom`ene est compense par la reaction du agent
D avec le perchlorate dammonium. Du point de vue de la microstructure, il est `a noter
que cela a pour resultat de diminuer la densite de reticulation du polym`ere eloigne des
charges pour reporter les liaisons chimiques sur lenvironnement immediat des particules de
perchlorate dammonium. Le detail de son mode daction est mal connu. Cependant, cette
molecule reagit avec le perchlorate dammonium et avec le reseau, ce qui lui conf`ere un r
ole
dagent dadhesion. Elle est de plus reputee pour ameliorer les allongements, ce qui est une
consequence logique de son action sur la densite de reticulation du liant, voir paragraphes
suivants.
La mobilit
e mol
eculaire dans le liant
La mobilite moleculaire est ici definie comme la capacite dune chane de polym`ere a
`
diffuser dans le milieu visqueux constitue des chanes de polym`ere environnantes. Lorsque la
macromolecule se deplace en reponse `a une contrainte mecanique appliquee, les frottements
visqueux avec les molecules voisines retardent son mouvement et de lenergie est dissipee
en chaleur. La mobilite moleculaire est differente de la mobilite des segments. Si une
macromolecule est liee au reseau par des ponts de reticulation chimiques, elle est consideree
comme peu mobile car elle ne peut se deplacer dans son ensemble. Cependant, les segments
appartenant `
a cette chane et eloignes des ponts de reticulation peuvent maintenir une
mobilite proche de celle dun segment appartenant `a une molecule libre, comme le schematise
la figure I.5. Ces deux mobilites ne se situent donc pas `a la meme echelle.
mobilits
des segments
faible
moyenne
forte
noeud de
rticulation
mobilit
molculaire
faible
liaison
liantcharge
mobilit
molculaire
forte
Charge
Figure I.5 : Similarite de la contrainte appliquee sur certains segments de molecules liees ou libres
Dans le liant polym`ere, des gradients de reticulation setablissent entre les charges en
raison de laction des agents dadhesion, voir le paragraphe precedent. Il existe une zone
sur-reticulee autour des charges. Comme le schematise la figure I.6, lensemble des chanes
reticulees du liant est designe polym`ere lie. Puisque le rapport NCO/OH est egal `a 0.8,
soit inferieur `
a la stchiometrie, la quantite de fonctions reactives introduites ne permet pas
une reticulation totale de la matrice. Lorsque le propergol est plonge dans un solvant, le
reseau gonfle mais le materiau reste solide. Il ne se dilue pas. Par consequent, les chanes de
polym`ere lie forment un reseau tridimensionnel reliant toutes les charges.
Fukahori (Fukahori, 2007) propose une modelisation de la microstructure dun elastom`ere
charge qui fait lhypoth`ese dun superreseau constitue des charges, dune couche de polym`ere
vitreux `a la surface de ces charges et dun reseau de polym`ere dont la mobilite est restreinte et
11
1. UN ELASTOM
ERE
FORTEMENT CHARGE
CHAPITRE I
Fraction soluble
Charge
Polymre li
Polymre libre
Plastifiant
qui relie les charges entre elles. Le reste du materiau est constitue de la matrice polym`ere plus
mobile. Lors de la deformation, le reseau de polym`ere subit une deformation locale intense.
Supposement, les chanes du reseau sorientent et dans cette configuration, la mobilite des
segments est reduite. Ce gradient de mobilite `a lechelle des segments est proche de ce que lon
suppose du liant du propergol. Les informations disponibles ne sont cependant pas suffisantes
pour confirmer un mecanisme similaire.
1. UN ELASTOM
ERE
FORTEMENT CHARGE
CHAPITRE I
1.6
Fonctionnement et sollicitations
13
2. COMPORTEMENT MECANIQUE
CHAPITRE I
COMPORTEMENT MECANIQUE
Le comportement mecanique du propergol est generalement decrit comme hyperviscoelastique non lineaire endommageable (Davenas, 1989, Nadot-Martin, 2009, Trumel et al., 2001a).
Il ne sera detaille ici que le comportement sous sollicitations quasi-statiques. La reponse du
materiau `a des sollicitations sinusodales, par exemple des vibrations, est etudiee dans le
chapitre V.
Visco
elasticit
e non lin
eaire
-20 C
20 C
60 C
5 mmmin
50 mmmin
500 mmmin
2.0
Contrainte HMPaL
2.1
1.5
1.0
0.5
0.0
0
10
20
30
Dformation H%L
40
50
CHAPITRE I
2.2
2. COMPORTEMENT MECANIQUE
Principe de l
equivalence temps-temp
erature
2.3
2. COMPORTEMENT MECANIQUE
1.2
1.0
Contrainte HMPaL
CHAPITRE I
0.8
Effet Mullins
0.6
Hystrsis
viscolastique
0.4
0.2
Partie lastique
0.0
10
15
Dformation H%L
20
25
Endommagement du propergol
2. COMPORTEMENT MECANIQUE
CHAPITRE I
1.5
1 Comportement
incompressible
4
Augmentation du
nombre de sites
0.5
3
2
Contrainte HMPaL
Contrainte
Dilatation
1
0
10
15
20
Dformation H%L
25
30
35
Figure I.9 : Mesure de la variation de volume durant la traction associee aux observations au
microscope electronique `
a balayage de decohesion liant/charge (Laboratoire BCMA, 2010)
2.5
Mod
elisation du comportement
Le propergol presente un comportement mecanique complexe, qualifie de hyperviscoelastique non lineaire endommageable. La microstructure heterog`ene est `a lorigine dun
comportement presentant des non linearites tant physiques que geometriques dont lactivation
depend des conditions de sollicitations. Le developpement dune loi de comportement
macroscopique prenant en compte lensemble de ces non linearites reste un enjeu pour
les mod`eles phenomenologiques (Ha et Schapery, 1998, Haupt et al., 2000, Hinterhoelzl et
Schapery, 2004, Jung et Youn, 1999, Lion et Kardelky, 2004, Ozupek et Becker, 1992, 1997,
Oz
upek, 1997, Ravichandran et Liu, 1995, Schapery, 1986, Trumel et al., 2001a,b).
Des approches de transition dechelles ont aussi ete proposees. La modelisation du
comportement mecanique viscoelastique non lineaire du propergol reunit de nombreuses
difficultes quant `
a lapplication de la theorie de lhomogeneisation. Lintroduction des non
linearites est donc progressive. Des lois de comportement ont ete developpees pour le
materiau sain (Areias et Matous, 2008, Nadot-Martin et al., 2008, 2003) et pour le materiau
endommageable (Dartois et al., 2009, Funfschilling, 2007, Inglis et al., 2007, Matous et al.,
2007, Nadot-Martin et al., 2006, Tan et al., 2008, Xu et al., 2008). Chacune de ces lois presente
des avantages et des inconvenients ainsi que des domaines de validite differents. Il nexiste
donc pas de loi de comportement fiable dans tous les cas de sollicitations.
17
3. CONCLUSION
CHAPITRE I
CONCLUSION
18
Chapitre II
D
emarche adopt
ee et mise en place
dun plan dexp
erience
Lobjectif de ce travail est dacquerir des connaissances sur les mecanismes microstructuraux `a lorigine des proprietes macroscopiques. Letude presentee part de la formulation et se
propose darriver au comportement mecanique macroscopique en analysant des phenom`enes
`a lechelle microscopique.
Il est bien connu que les ingredients de formulation ont une forte influence sur le
comportement mecanique. Cependant, on ne dispose pas dune caracterisation systematique
de leur effet. Des series dexperiences preliminaires ont ete conduites dans le but de mettre en
evidence linfluence de certains constituants sur le comportement mecanique (Azoug et al.,
2009). Les renseignements obtenus ne sont pas enti`erement satisfaisants car la comparaison
dun faible nombre de compositions dont plusieurs elements varient ne permet pas de
conclure rigoureusement sur linfluence individuelle des facteurs. Le materiau propergol etant
particuli`erement complexe, de fortes interactions entre ces elements ont ete mises en evidence.
Une vue globale de linfluence de la structure sur le comportement mecanique est visee et,
dans ce but, un plan dexperience est realise. Cet outil est adapte `a la problematique car il
permet de choisir les experiences effectuees de facon `a obtenir le plus de renseignements
possibles dun nombre minimal dessais. Etant donnes les co
uts de fabrication dune
formulation et de realisation dun essai, la minimisation du nombre de formulations testees
est un objectif primordial.
A lechelle microscopique, les materiaux du plan dexperience sont caracterises par une
serie danalyses physico-chimiques qui constituent le point de depart de linterpretation des
resultats obtenus par la suite. Une mesure de relaxation en resonance magnetique nucleaire
(RMN) sur echantillons deformes permet de plus dobserver levolution de la mobilite des
segments de polym`ere lorsque le materiau est deforme macroscopiquement.
A lechelle macroscopique, plusieurs series dessais danalyse mecanique dynamique
(DMA) sont realisees. Un interet particulier est porte `a linfluence de la predeformation
sur le comportement mesure. Des protocoles experimentaux particuliers ont ete mis en place
de facon `
a observer le comportement apr`es une predeformation multiaxiale.
La demarche et le plan de letude sont schematises sur la figure II.1. La construction du
plan dexperience ainsi que la composition des materiaux formules sont presentes dans ce
chapitre. Les mod`eles sous-jacents et le traitement systematique de la reponse sont decrits en
19
CHAPITRE II
Echelle microscopique
Formulation
Echelle macroscopique
DMA avec predeformation
Ingredients
Microstructure
de la composition
RMN Mobilite
des segments
uniaxiale
multiaxiale
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Syst`eme etudie
Reponses
Materiau propergol
Resultats
experimentaux
20
CHAPITRE II
Les facteurs choisis sont ceux qui sont supposes avoir une influence de premier ordre sur
le comportement mecanique. Ce choix sappuie sur lexperience de ces materiaux et de leur
comportement, acquise par le Centre de Recherches du Bouchet (Laboratoire BCFB, 2010,
Laboratoire BCMF, 2010). Parmi les composants du propergol, voir chapitre I section 1.3, la
selection sest portee sur les taux de charges et de plastifiant, sur le rapport NCO/OH ainsi
que sur la presence ou labsence dagents dadhesion liant-charges.
La variation du taux de charges modifie leffet renforcant de celles-ci ainsi que lencombrement de la microstructure. Ces effets sont cependant fortement dependants de laction des
agents dadhesion qui constituent donc un facteur supplementaire. Le rapport NCO/OH et le
taux de plastifiant agissent directement sur le comportement viscoelastique du liant. Ces deux
elements sont contr
oles par la quantite de certains constituants inclus dans le premelange, voir
chapitre I section 1.4. Le rapport NCO/OH correspond `a la quantite de MPDI par rapport `
a
la quantite de PBHT dans le premelange. Le taux de plastifiant est indique en pourcentage
en masse du liant car il est introduit durant la premi`ere etape de la fabrication.
Dans un plan dexperience, le type dun facteur est categorique ou continu. Un facteur
categorique est un facteur dont le nombre et la valeur des niveaux sont fixes. Ce facteur peut
avoir des valeurs qui ne sont pas numeriques, par exemple A, B, C. Dans le cas de notre etude,
seuls deux niveaux sont possibles, schematiquement presence (oui) ou absence (non). Un
facteur continu peut par contre prendre toutes les valeurs comprises entre les niveaux minimal
et maximal choisis. Dans la nomenclature dun plan dexperience, les niveaux minimal et
maximal de chaque facteur se denomment respectivement niveau 1 et +1. Ces valeurs sont
presentees dans le tableau II.1.
Facteur
taux de charges
agents dadhesion
Rapport NCO/OH
taux de plastifiant
Type
Niveau -1
Niveau +1
Unites
continu
categorique
continu
continu
86
non
0.8
10
90
oui
1.1
30
%wt du propergol
%wt du liant
2. CONSTRUCTION DU PLAN
CHAPITRE II
Le rapport NCO/OH de la formulation de reference est de 0.8, voir chapitre I section 1.3.
Ce rapport etant dej`a un minimum de fabrication, le plan dexperience nest pas construit
centre sur cette valeur. De meme, la composition de reference contient 22.5%wt de plastifiant,
voir chapitre I section 1.3. Ajouter du plastifiant dans cette composition dej`a peu reticulee et
peu chargee pourrait conduire `
a la fabrication dune p
ate et ne permettrait pas dobtenir un
produit solide. Le niveau maximal est donc fixe `a 30%wt du liant. Il est de plus impossible
de fabriquer un propergol sans integrer au moins 10%wt de plastifiant dans la composition
car le materiau est alors trop visqueux pour permettre la coulee.
CONSTRUCTION DU PLAN
Le plan construit `
a laide du logiciel Design Expert (Stat-Ease, 2010) est un plan `a
surface de reponse D-optimal (Fedorov, 1972). Un plan optimal a ete choisi en raison
de la presence dun facteur categorique. En effet, dans un plan dexperience classique, la
presence dun facteur categorique `
a deux niveaux implique une multiplication par deux du
nombre dessais. La construction dun plan D-optimal consiste `a optimiser les essais realises
en choisissant parmi toutes les combinaisons de niveaux possibles celles qui permettent de
maximiser le determinant de la matrice dinformation de Fisher (Fisher, 1925). En dautres
termes, les n essais choisis explorent le plus grand volume possible contenu dans la region
dexperimentation, donc obtiennent le plus dinformations possible. De plus, cette matrice
participant aussi au calcul de la variance, maximiser son determinant est equivalent `a
minimiser le volume de lellipsoide de confiance des coefficients estimes `a partir des essais
du plan. Par consequent, lintervalle de confiance des coefficients obtenus est plus restreint
lorsque le determinant de la matrice de Fisher est eleve.
Un plan `
a 20 formulations est obtenu. Une repetition (composition 6bis) et deux
compositions additionnelles (20 et 21) `a des taux de charges intermediaires sont ajoutees.
Les compositions ajoutees ne fournissent pas necessairement une information indispensable
mais elles sont particuli`erement utiles lors de la validation de mod`eles issus des reponses
experimentales. Finalement, 23 formulations sont donc fabriquees. La composition commune
`a tous les materiaux est decrite dans le tableau II.2.
La base des materiaux est donc identique, seuls les valeurs des quatre facteurs selectionnes
varient. Les proportions des facteurs des 23 formulations obtenues sont indiquees dans le
tableau II.3.
La microstructure de ces materiaux est caracterisee par des essais physico-chimiques au
chapitre III. Des mesures de relaxation en resonance magnetique nucleaire sous contrainte sont
ensuite realisees au chapitre IV afin de determiner levolution de la mobilite des segments
pendant la deformation. Enfin, leur comportement macroscopique est evalue gr
ace `a des
essais danalyse mecanique dynamique avec predeformation aux chapitres V et VI. Toutes
ces mesures experimentales constituent autant de reponses du plan dexperience dont le
traitement systematique est decrit dans la section 3.
22
3. TRAITEMENT SYSTEMATIQUE
DE LA REPONSE
CHAPITRE II
Formulation
Premelange
Propergol
Taux
PBHT
Additifs
MDCI (liaison)
DOZ (plastifiant)
Agent M
Agent D
100p
2.7p
variable
variable
variable
0.5 p `a 50%
Perchlorate dammonium
Aluminium
variable
20%
TRAITEMENT SYSTEMATIQUE
DE LA REPONSE
La mise en place dun plan dexperience a pour principal interet de traiter de facon
systematique les resultats experimentaux qui constituent la reponse. Le traitement statistique
des reponses mesurees est realise gr
ace au logiciel Design Expert (Stat-Ease, 2010). Ce
traitement se divise en 4 etapes :
1. Proposition dun mod`ele
Le mod`ele est une expression mathematique qui evalue une reponse Y en fonction
des niveaux des facteurs du plan dexperience, par exemple facteurs A et B. Le
mod`ele est dautant plus performant que la reponse evaluee Y est proche des resultats
experimentaux.
Dans un plan dexperience, lorsque les influences de deux facteurs ou dun facteur
et dune interaction sont confondues, ils sont dits aliases. Leurs actions sont alors
indissociables (Anderson et Whitcomb, 2005). Compte tenu du nombre de compositions
du plan dexperience, les mod`eles ne presentant pas dalias sont :
-
o`
u xa , xb , xab , xaa et xbb sont des constantes.
Pour chaque mod`ele, le coefficient de correlation R2 ajuste est calcule. R2 est une mesure
2
du pourcentage de variabilite de la reponse explique par le mod`ele. Le coefficient Rajust
e
est un ajustement de R2 par rapport au nombre de variables du mod`ele. Une analyse
de la variance est realisee afin destimer le pourcentage de donnees non predites par le
mod`ele (p-value). Le mod`ele choisi est celui qui, statistiquement, represente au mieux
la reponse en prenant en compte le moins de param`etres possibles.
Il peut paratre simpliste de modeliser linfluence des constituants du materiau
sur des reponses variees par un mod`ele lineaire ou quadratique. Cependant, nous
verrons au cours des differentes etudes de reponses que les mod`eles sadaptent parfois
23
3. TRAITEMENT SYSTEMATIQUE
DE LA REPONSE
Compo.
0
1
2
3
4
5
6
6bis
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
CHAPITRE II
Taux de charges
(%wt composition)
Agents
dadhesion
Rapport
NCO/OH
Taux de Plastifiant
(%wt liant)
86
90
86
90
86
90
90
90
86
86
86
90
88
90
88
88
88
88
90
86
86
89
89
non
non
oui
oui
non
oui
non
non
oui
non
oui
non
non
oui
oui
oui
non
non
oui
non
oui
non
non
1.1
0.8
1.1
0.8
1.1
1.1
0.8
0.8
0.8
0.8
0.8
0.95
1.1
1.1
0.95
0.95
0.88
0.95
0.8
0.8
1.1
1.1
0.8
10
30
20
20
30
30
10
10
10
20
30
20
20
10
30
15
25
10
10
10
10
20
10
CHAPITRE II
3. TRAITEMENT SYSTEMATIQUE
DE LA REPONSE
repartition non aleatoire est indicatrice dun biais dans les resultats ou induit par le
mod`ele. La courbe de la reponse predite en fonction de la reponse mesuree permet de
verifier que tous les points experimentaux sont correctement modelises, dans la limite
des erreurs experimentales et de modelisation.
Enfin la courbe de Box Cox est tracee (Box et Cox, 1964). Cette courbe determine
si une transformation des donnees entrane une reduction de la somme des carres des
residus. Si les residus peuvent etre diminues, une transformation est appliquee et les
etapes precedentes sont reiterees.
4. Validation et interpretation
Les mod`eles obtenus dans le cadre du plan dexperience sont recenses dans lannexe A.
Le mod`ele est valide par la mesure du coefficient de correlation obtenu. Il est `a remarquer
cependant que le mod`ele est plus precis dans le centre de la region testee que vers
sa fronti`ere. Linfluence de chaque facteur ou interaction est tracee et linterpretation
de ces resultats peut alors etre realisee gr
ace `a lensemble des informations du plan
dexperience, superieures en quantite et en qualite `a celles obtenues en comparant les
compositions deux `
a deux.
25
4. CONCLUSION
CHAPITRE II
CONCLUSION
26
Chapitre III
Microstructures `
a diff
erentes
echelles
La microstructure du propergol peut etre observee `a differentes echelles :
- echelle de latome,
- echelle de la chane de polym`ere ( 10 nm),
- echelle des charges fines ( 5 m),
- echelle de la distance entre deux charges ( 50 m),
- echelle des particules de taille importante ( 100 `a 200 m).
Seront etudiees dans ce chapitre les microstructures `a lechelle de la chane de polym`ere
et a` lechelle des particules de taille importante.
Dans un premier temps (section 1), les mesures physico-chimiques classiques de caracterisation des polym`eres sont presentees. Lobjectif de cette serie dessais est de comprendre
les liens entre les ingredients de formulation et la microstructure du materiau. La microstructure est caracterisee macroscopiquement par la temperature de transition vitreuse du
materiau, la quantite de fraction soluble et la densite de reticulation du liant. La distribution
des masses molaires dans la fraction soluble a egalement ete mesuree. Ces resultats sont
consideres comme le point de depart des etudes de comportement aux differentes echelles.
Dans un deuxi`eme temps (section 2), on explore la possibilite de lier les mesures
macroscopiques aux proprietes microscopiques par une methode de localisation. La
microstructure etudiee ici se situe `
a lechelle des particules de perchlorate dammonium dont
la taille est superieure `
a 50 m. Gr
ace `a la simulation de la repartition des charges dans
la microstructure, les proprietes de la matrice constituee du liant et des charges fines sont
identifiees. Lobservation de la microstructure deformee apporte de plus des informations
sur la distribution des champs de contrainte et de deformation dans ce materiau fortement
heterog`ene.
27
1. CARACTERISATION
PHYSICO-CHIMIQUE
1.1
CHAPITRE III
CARACTERISATION
PHYSICO-CHIMIQUE
M
ethodes exp
erimentales
Calorim
etrie diff
erentielle `
a balayage
La temperature de transition vitreuse Tg est la temperature `a laquelle seffectue le passage
du regime vitreux au regime transitoire o`
u le comportement est viscoelastique. Elle est
mesuree par calorimetrie differentielle `a balayage. Un appareil Mettler Toledo DSC 30 a
ete utilise. Deux echantillons de chaque composition du plan dexperience (voir tableau II.3)
sont soumis `
a deux cycles de temperature. Chaque cycle est constitue par une phase de
a -120C `
a -20C/min et une phase dechauffement de -120C `a 100C
refroidissement de 20C `
`a 5C/min. Les mesures ont lieu dans une atmosph`ere dazote dont le flux est 40ml/min.
La temperature de transition vitreuse est mesuree durant chaque phase dechauffement. La
valeur obtenue est la moyenne des points dinflexion des deux mesures.
Gonflement `
a l
equilibre
La methode ponderale `
a lequilibre de gonflement selon la theorie de Flory-Rhener (Flory
et Rehner, 1943) est utilisee pour traiter les echantillons.
Six echantillons de chaque composition, de masse initiale m0 , sont places dans le tolu`ene
jusqu`a atteinte de lequilibre de gonflement. Le solvant est change tous les jours pendant
quatre jours. Le cinqui`eme jour, trois echantillons gonfles sont peses et ont une masse mg . Le
solvant est evapore `
a lair libre jusqu`a lobtention dune masse constante ms . Ces mesures
permettent de determiner le taux de fraction soluble Fs , voir chapitre I section 1.5, et le taux
de gonflement `
a lequilibre de la fraction insoluble Gp gr
ace aux equations (III.1) et (III.2)
respectivement.
Fs
Gi
m0 ms
=
ms
mg
=
ms
(III.1)
(III.2)
Les trois autres echantillons, apr`es pesee `a letat gonfle, sont plonges dans la dimethylformamide pendant cinq jours de facon `a extraire les charges de perchlorate dammonium.
Laluminium nest pas extrait. Le solvant est egalement remplace tous les jours. Apr`es extraction des charges, un materiau identique au propergol mais sans perchlorate dammonium
est obtenu et la procedure de gonflement dans le tolu`ene est de nouveau realisee de facon `a
determiner le taux de gonflement Gl gr
ace `a lequation (III.2).
28
1. CARACTERISATION
PHYSICO-CHIMIQUE
CHAPITRE III
Quantit
e de polym`
ere libre Connaissant le taux de fraction soluble mesure Fs et la
quantite de plastifiant introduite dans le liant (voir tableau II.3) le taux de polym`ere libre
est calcule gr
ace `
a lequation suivante :
Polym`ere libre/Polym`ere =
Fs /Liant Plastifiant/Liant
Polym`ere/Liant
o`
u Polym`ere/Liant = 1 Plastifiant/Liant.
Plusieurs hypoth`eses sont admises dans cette analyse de la microstructure. Tout dabord, il
est considere que lintegralite du plastifiant est extraite. Au vu de la forte mobilite moleculaire
du plastifiant, cette hypoth`ese est generalement admise. Il est ensuite suppose que le polym`ere
libre est constitue de toutes les molecules de polym`ere de la fraction soluble. Le polym`ere
libre est donc plus precisement du liant libre car il ne contient pas que des macromolecules
de PBHT meme si, en masse, le PBHT est preponderant. Cette quantite est exprimee en
fonction du polym`ere total et non du liant car la presence de plastifiant diminue la quantite
totale de polym`ere dans le materiau. Le pourcentage de polym`ere libre est donc une indication
de la repartition du polym`ere, libre ou lie dans la microstructure.
Densit
es de r
eticulation et masses entre ponts Les densites de reticulation du
propergol Drp et du liant Drl (en mol de noeuds par unite de volume) sont deduites des
taux de gonflement `
a lequilibre Gp et Gl :
Dri =
ln(1 V2 ) + V2 + 12 V22
2/3
1/3
V1 V2 V22 V0
o`
u les variables sont :
V0
la fraction volumique du polym`ere au moment de la reticulation, ici V0 = 1,
V1
V2
12
1
2
2
.
Dr
La densite Drp est dite densite de reticulation apparente alors que Drl est dite densite
vraie. En effet, la densite Drl quantifie la reticulation proprement dite du liant, soit les liaisons
chimiques entre les chanes du reseau. La difference Drp Drl est censee traduire lapport
de linterface liant-charges. Les charges, en formant des liaisons avec le polym`ere, agissent
comme des super-noeuds de reticulation. Cest cet effet qui est cense etre elimine par la
dissolution des charges et cest la quantification de cette action qui est visee dans la mesure
Drp Drl .
29
1. CARACTERISATION
PHYSICO-CHIMIQUE
CHAPITRE III
Chromatographie dexclusion st
erique
Les masses molaires de molecules de la fraction soluble sont mesurees par chromatographie
dexclusion sterique. La chromatographie dexclusion sterique est le nom generique donne `a
la separation, par chromatographie liquide, de macromolecules selon leur taille.
Cet essai a ete realise sur huit compositions choisies du plan dexperience. Ce sont les
compositions 0, 1, 4, 8, 11, 15, 16 et 18, voir tableau III.1. En effet, ces compositions ne
contiennent pas dagent dadhesion et presentent des fractions solubles variees. La fraction
soluble de chaque composition a ete extraite de la meme facon que lors des essais de
gonflement, voir section 1.1. Environ 40 mg de fraction soluble sont solubilises dans 20 ml
de THF. Le melange est ensuite agite pendant 2 heures puis injecte `a 35C. Trois colonnes
lineaires PLgel mixD sont utilisees. La detection se fait par refractometrie. La correspondance
entre le volume delution et la masse molaire est realisee gr
ace `a une courbe detalonnage
choisie. Ici la masse molaire est calculee en equivalent polypropyl`ene glycol.
4
11
0
16
15
8
18
1
Tx de charges
(%wt)
86
88
86
88
88
86
86
90
Rapport
NCO/OH
1.1
1.1
1.1
0.95
0.88
0.8
0.8
0.8
Plast.
(%wt liant)
30
20
10
10
25
20
10
30
Fraction sol.
(%wt liant)
34,3
33,3
25,0
33,3
54,2
63,6
55,7
93,0
Polym`ere libre
(%wt liant)
4,3
13,3
15,0
23,3
29,2
43,6
45,7
63,0
Table III.1 : Materiaux choisis pour etude de la fraction soluble par chromatographie, classes en
fonction de la quantite de polym`ere libre determinee par gonflement
Les masses molaires Mn et Mw sont deduites des pics de chromatographie observes. Ces
masses molaires correspondent `
a la moyenne en nombre et en masse respectivement des masses
molaires des molecules constituant un pic, voir equation (III.3).
P
P
Ni Mi2
Mw
i Ni Mi
P
,
, IP =
.
(III.3)
Mn =
Mw = Pi
N
N
M
Mn
i i
i i i
o`
u symbolise loperateur moyenne et Ni le nombre de molecules de masse molaire Mi .
Lindice de polymolecularite IP est deduit. Selon cette definition, IP vaut 1 lorsque toutes
les chanes ont la meme masse molaire. Sa valeur crot avec lelargissement du pic et donc de
la distribution des masses molaires.
1.2
Temp
erature de transition vitreuse
1. CARACTERISATION
PHYSICO-CHIMIQUE
CHAPITRE III
-75
Tg H C L
-70
-80
-85
-90
5
10
15
20
25
30
Plastifiant H%wt du liantL
35
1.3
La fraction soluble
1. CARACTERISATION
PHYSICO-CHIMIQUE
CHAPITRE III
les charges et le liant et diminuent donc la quantite de polym`ere libre, voir figure III.2.
Cependant, la quantite de polym`ere libre augmente avec le taux de charges, avec ou sans
agents dadhesion. Cette augmentation peut etre associee avec laction de lagent D present
dans toutes les compositions, voir chapitre I section 1.5. Cette molecule reagit avec la surface
de la charge en consommant des agents de liaison. Elle augmente donc la reticulation `a la
surface des charges en diminuant celle du liant.
40
30
20
10
70
60
50
40
30
20
10
0
86
87
88
89
90
0.8
0.9
1.1
Rapport NCOOH
1. CARACTERISATION
PHYSICO-CHIMIQUE
CHAPITRE III
50 000
PBHT Fortes
masses molaires
20 000
10 000
PBHT Faibles
masses molaires
PBHT prpolymre
5000
2000
1000
500
Plastifiant seul
Plastifiant de la Fs
200
Faibles masses
molaires d'origine
inconnue
100
50
20
40
60
Polymre libre H%wt du liantL
80
Figure III.3 : Masses molaires Mn des molecules de la fraction soluble en fonction de la quantite
de polym`ere libre mesuree par gonflement
Les molecules de plastifiant etant par definition de masse molaire faible, le pic obtenu
est distinct des pics ayant pour origine les macromolecules de PBHT. La masse molaire du
plastifiant dans la fraction soluble est inferieure `a la masse molaire du plastifiant seul. Cette
observation reste inexpliquee dans le cadre de ces essais. Lindice de polymolecularite est tr`es
faible. Le plastifiant pur se presente sous forme de molecules dont lindice de polymolecularite
est proche de 1. Etant donne quaucune reaction chimique nest attendue, il doit en effet etre
mesure par chromatographie tel quil a ete introduit dans la composition.
Dans les echantillons contenant peu de polym`ere libre, un seul pic represente lintegralite
des masses molaires du PBHT de la fraction soluble. La distribution des masses molaires est
tr`es large et la valeur moyenne se situe environ au double de la masse molaire du PBHT
pur. Cette phase de la fraction soluble a donc utilise des agents reticulants pour lier quelques
chanes qui restent fortement mobiles par rapport au reseau de polym`ere lie.
Lorsque la quantite de polym`ere libre augmente, lindice de polymolecularite augmente
jusqu`a atteindre la valeur de 2.03 pour une quantite de polym`ere libre de 30%wt environ. La
distribution de masse molaire est donc particuli`erement large et montre la transition entre
une fraction soluble plus ou moins homog`ene composee de chanes de faibles masses molaires
et la microstructure de materiaux sous-reticules decrite dans le paragraphe suivant.
La diminution de la reticulation dans la composition permet lapparition de phases de
masses molaires superieures `
a 30 000 g.mol1 . Ces phases correspondent `a des paquets
de chanes reticulees de taille tr`es importante. Ce sont donc des portions de reseau qui,
faute dagent reticulant, ne sont pas liees au reseau principal. Ces portions de reseau sont
cependant des consommateurs dagents reticulants. Lapparition de cette phase concide aussi
avec une distribution moins large du pic correspondant aux chanes de PBHT de faibles masses
molaires.
En conclusion, la quantite de polym`ere libre nest pas le resultat direct de la quantite
33
1. CARACTERISATION
PHYSICO-CHIMIQUE
CHAPITRE III
1.4
Le r
eseau de polym`
ere
10 000
avec agents d'adhsion
sans agents d'adhsion
Plastifiant 10%wt du liant
Plastifiant 30%wt du liant
8000
6000
4000
avec agents d'adhsion
sans agents d'adhsion
Plastifiant 10%wt du liant
Plastifiant 30%wt du liant
2000
50 000
La masse entre ponts Ml est une mesure de la reticulation apr`es extraction des charges.
2
Une transformation inverse a ete realisee sur les donnees et la valeur de Rajust
e est 0.968.
La figure III.4a represente les interactions entre le taux de charges et le taux de plastifiant
ou les agents dadhesion. Le fait que le taux de charges ou les agents dadhesion aient une
influence sur la masse entre ponts Ml peut indiquer que cette mesure ne permet pas disoler
leffet de ladhesion liant-charges de la reticulation du liant. Si ladhesion liant-charge avait
ete eliminee par lextraction, tout le polym`ere auparavant lie aux charges serait alors libere
et le gonflement Gl devrait augmenter avec le taux de charges.
40 000
30 000
20 000
10 000
86
87
88
89
Taux de charges H%wtL
90
0.8
0.9
1.1
Rapport NCOOH
1. CARACTERISATION
PHYSICO-CHIMIQUE
CHAPITRE III
rticulation
homogne
noeud de rticulation
densification de la
rticulation
liaison
non dtruite
par le solvant
liaison
AALC PBHT
Charge
AALC
Figure III.5 : Mesure du taux de gonflement Gl et action des agents dadhesion, AALC = agents
dadhesion liant-charge.
De plus, il peut etre observe sur la figure III.2b que la quantite de polym`ere libre nest pas
nulle lorsque le rapport NCO/OH est maximum. Malgre la surabondance dagents reticulants,
une fraction faible des chanes de polym`ere reste extractible.
1.5
Ladh
esion liant-charges
La difference entre les densites de reticulation apparente Drp et reelle Drl est censee
traduire lapport de ladhesion liant-charge. Une transformation racine des donnees a ete
2
realisee et le coefficient Rajust
e vaut 0.947.
Lapport de ladhesion `
a la densite de reticulation augmente logiquement avec le taux de
charges en presence dagents dadhesion, voir figure III.6a. En labsence dagents dadhesion,
Drp Drl est constante mais non nulle. Une part faible de la reticulation est donc due `a un
autre mecanisme, qui pourrait etre laction de lagent D. Cependant, cette part ne depend
pas du taux de charges.
Linteraction taux de plastifiant - rapport NCO/OH ninfluence pas la reticulation du
liant (figure III.4b) mais intervient fortement dans la densite de reticulation Drp Drl , voir
figure III.6b. Le signe de linfluence du plastifiant depend de la valeur du rapport NCO/OH.
Lorsque la quantite dagents reticulants est insuffisante, laugmentation de la quantite de
plastifiant diminue la densite de reticulation due `a ladhesion sur les charges. Il semble que
la reaction de lagent M necessite la combinaison avec lagent D qui consomme des agents de
liaison. Le plastifiant, en occupant lespace dans la microstructure, pourrait rendre difficile
la migration des isocyanates vers la surface des charges.
Lorsque les agents reticulants sont en nombre suffisant, laugmentation du taux de
plastifiant entrane une augmentation de la densite de reticulation due `a ladhesion. Ceci
pourrait etre simplement d
u au fait que le plastifiant limite la reticulation du liant en se
placant entre les chanes de polym`ere. La reticulation a alors lieu dans un reseau gonfle. Les
agents reticulants, dont la quantite est importante, se concentrent autour des charges.
Conclusion
La mesure de la temperature de transition vitreuse permet de definir une valeur de
reference pour chaque materiau. Lecart maximal de 7C entre les compositions implique
35
1. CARACTERISATION
PHYSICO-CHIMIQUE
6
avec agents d'adhsion
sans agents d'adhsion
Plastifiant 10%wt du liant
Plastifiant 30%wt du liant
86
87
88
89
Taux de charges H%wtL
90
CHAPITRE III
0.8
0.9
1.1
Rapport NCOOH
taux de
36
CHAPITRE III
2.1
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
Objectifs
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
CHAPITRE III
2.2
Caract
eristiques du mod`
ele
G
eom
etrie de la microstructure
La microstructure tridimensionnelle initiale (figure III.8a) a ete creee par S. Gallier, SMECRB, gr
ace `
a un algorithme de random sequential addition (Torquato, 2002). Les inclusions,
dont la repartition des tailles est connue, sont introduites comme des sph`eres rigides dont
lintersection est necessairement nulle. Cette microstructure simulee est comparee `a des
observations au microtomographe et est proche de la distribution spatiale de charges observee
dans le materiau reel (Gallier et Hiernard, 2008). Aucune autre restriction nest appliquee au
positionnement des sph`eres dans la microstructure. Ainsi le volume cree nest pas periodique
et aucune distance minimale entre les inclusions nest specifiee. Bien que les inclusions puissent
se toucher, aucun contact entre charges nest constate.
Afin de simplifier les calculs, letude se place en deux dimensions. Une coupe de cette
microstructure est choisie de facon `
a obtenir une geometrie bidimensionnelle contenant des
38
CHAPITRE III
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
charges et une matrice, voir figure III.8b. Seules les charges dont la taille est superieure `
a
50m sont selectionnees. Le taux de charges volumique se situe aux environs de 50%. La
matrice de cette geometrie, constituee du liant et des charges de petite taille, est consideree
homog`ene.
Dans la suite de cette etude, nous denommerons :
Charges
Les charges de perchlorate dammonium sont supposees rigides par rapport `a la matrice.
39
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
CHAPITRE III
E1
E2
Ei
En
Matrice
Le liant etant tr`es peu reticule dans le materiau reel, son comportement mecanique ne
peut etre mesure. Cependant, la modelisation du comportement dun liant plus reticule
et donc solide gr
ace `
a un mod`ele de Maxwell (figure III.9) est connue (SME-CRB, 2010).
Ces coefficients sont utilises comme valeurs initiales de loptimisation. Cela signifie que le
comportement de la matrice constituee de liant peu reticule et de charges fines est, en premi`ere
approximation, assimile `
a celui du liant pur reticule.
Lechelle de temps des simulations se situant entre 1 et 15s, le comportement de la matrice
est correctement represente par trois branches dont les temps de relaxation 1 , 2 et 3 sont
respectivement 0.1, 1.0 et 10.0 s. Lerreur engendree par la limitation du nombre de branches
considerees est environ 0.05% `
a t = 1s lors de la simulation de la relaxation du materiau.
Enfin la matrice est supposee quasi-incompressible. Son coefficient de Poisson est choisi
entre = 0.480 et = 0.498.
Maillage de lassemblage et de la r
ef
erence
Une attention particuli`ere a ete portee sur le maillage de ces geometries. La geometrie
complexe et `
a petite echelle de la microstructure necessite un maillage sophistique pour
obtenir des resultats robustes, voir figure III.10.
Le maillage doit repondre `
a un certain nombre de caracteristiques. Tout dabord, il doit
cartographier la geometrie reelle de facon satisfaisante. De plus, il doit etre suffisament fin
pour representer les variables de champ. Cependant, sil est trop fin, les co
uts de calculs
seront trop importants.
De facon `
a reduire le nombre delements, le maillage du cadre de propergol est grossier
sur les bords exterieurs et est graduellement affine pour rejoindre le maillage fin de la
microstructure, voir figure III.11a. Cette variation de taille delements est possible car les
valeurs mesurees sont censees etre constantes dans le cadre de materiau homog`ene.
La reponse de lassemblage est comparee avec celle dun mod`ele numerique de reference.
40
CHAPITRE III
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
(a) Assemblage
(b) Reference
2.3
Chargement et fonction co
ut
Le comportement des charges et du propergol est maintenant suppose connu. De plus, les
temps de relaxation i et le coefficient de Poisson de la matrice sont eux aussi fixes. Le but
est donc de determiner les modules E , E1 , E2 et E3 , qui permettent dobtenir une reponse
41
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
CHAPITRE III
M
X
m=1
N
X
Ei e(t/i )
i=1
m=1
42
(III.4)
CHAPITRE III
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
ou de facon equivalente
1 exp(t1 /1 )
1 exp(t2 /1 )
..
..
.
ref
exp(t1 /N )
E
E (t1 )
ref
exp(t2 /N )
E1 E (t2 )
=
..
..
..
.
.
.
1 exp(tM /1 ) exp(tM /N )
EN
E ref (tM )
Lequation admet toujours une solution au sens des moindres carres, cest-`
a-dire une
quasi-solution :
[E] = ([R]T [R])1 [R]T [E ref (t)]
Ce syst`eme est souvent mal conditionne. Cela signifie quune petite erreur des mesures
[E ref (t)] peut engendrer une erreur importante sur la solution [E]. Une mesure fiable de
cette propriete est donnee par le conditionnement de [R]. Le nombre de conditionnement
dune matrice correspond au rapport entre les valeurs propres maximale et minimale. Si
le nombre de conditionnement est grand, une petite erreur sur [E ref (t)] a une influence
considerable sur la valeur de [E] obtenue. Reciproquement, si le nombre de conditionnement
est faible, lerreur sur [E] ne sera pas beaucoup plus importante que lerreur sur [E ref (t)].
Lorsque tm [0, 1] soit M = 100, le nombre de conditionnement de la matrice [R]
est environ 103 . Cette valeur est tr`es importante et explique les erreurs observees sur les
param`etres [E] obtenus. Lerreur sur [E ref (t)] dans les tests realises correspond au fait que
le comportement de lassemblage ne peut pas etre parfaitement represente par une fonction
de relaxation telle que celle de lequation (III.4). On remarque que si lon suppose E connu,
la premi`ere colonne de [R] est eliminee et la matrice est mieux conditionnee. Son nombre de
conditonnement est environ 14.5.
En conclusion, ceci implique une forte amelioration du procede didentification lorsque la
valeur de E est fournie. Muni de cette information, plusieurs methodes doptimisation sont
proposees et comparees.
M
ethode didentification
43
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
CHAPITRE III
Optimisation Levenberg-Marquardt
Matlab
Param`etres materiau
xk+1
= xki + xi
i
Calcul elements finis
Abaqus
Reponse
Fy (t)
Si C(xki ) < tolerance
Chargement
uy (t)
xopt
i
2.4
Propri
et
es de la matrice
Chargement constant
La figure III.13 represente les valeurs initiale, de reference et optimisee de la force
resultante. Lerreur relative moyenne entre lassemblage et la reference est de 0.4%, ce qui
est tr`es satisfaisant.
Les valeurs obtenues pour les param`etres du comportement de la matrice Eim sont
indiquees dans le tableau III.2 en pourcentage du module du propergol homog`ene Eip dans
un mod`ele de Maxwell similaire. Comme attendu, ces valeurs etant tr`es inferieures `a 100%,
la matrice est significativement moins rigide que le propergol, malgre la presence des charges
fines.
Il a ete montre que le taux de charges varie de facon consequente suivant la microstructure
44
CHAPITRE III
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
130
Valeurs initiales
Rfrence
Rsultat optimisation
120
Force Fy HNL
110
100
90
80
70
60
0.0
0.2
0.4
0.6
Temps HsL
0.8
1.0
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
Microstructure
m
E
p
E
E1m
E1p
E2m
E2p
E3m
E3p
1s
1
2
3
3.16 %
7.23 %
6.78 %
9.01 %
14.99 %
13.61 %
5.51 %
2.63 %
4.77 %
37.12 %
44.12 %
47.49 %
15s
1
2
3
4.35 %
7.59 %
7.32 %
8.85 %
14.43 %
14.42 %
1.29 %
4.51 %
4.30 %
15.21 %
16.69 %
18.00 %
Optimisation
par etapes
1
2
3
4.44 %
7.66 %
7.40 %
9.00 %
15.91 %
15.22 %
0.94 %
0.83 %
1.16 %
13.47 %
25.48 %
23.54 %
Essai
Table III.2 : Coefficients du mod`ele de Maxwell de la matrice obtenus pour un chargement constant
(m = matrice, p = propergol)
140
120
Force Fy HNL
CHAPITRE III
100
80
60
40
20
0
0.0
Valeurs initiales
Rfrence
Rsultat optimisation
0.2
0.4
0.6
Temps HsL
0.8
1.0
2.5
Champ de contrainte h
et
erog`
ene dans la microstructure
CHAPITRE III
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
Essai
Microstructure
m
E
p
E
E1m
E1p
E2m
E2p
E3m
E3p
1
2
3
3.23 %
7.28 %
7.05 %
7.54 %
14.43 %
14.07 %
4.02 %
1.00 %
1.93 %
38.75 %
44.93 %
39.32 %
1s
Table III.3 : Coefficients du mod`ele de Maxwell de la matrice obtenus par optimisation pour un
chargement sinusodal (m = matrice, p = propergol)
400
300
200
100
0
20
10
20
10
0
0
10
Em
/Ep (%)
20
10
20
Em
/Ep (%)
2 2
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
(a) Assemblage
CHAPITRE III
(b) Microstructure
CHAPITRE III
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
tr`es faible fraction du polym`ere fournit donc une grande partie de la reponse.
.4
1.2
1
.8
Aire (mm2)
Aire (mm2)
.3
.2
.6
.4
.1
.2
0
20
10
10
20
30
40
Contrainte locale yy (KPa)
(a) Contraintes yy
50
60
70
0
0.1
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Deformation locale yy (%)
0.6
0.7
0.8
(b) Deformations yy
Figure III.18 : Analyse quantitative des champs dans la microstructure 3 pour une deformation
imposee de 0.5%
De plus, les mouvements des charges dans ces bandes ont tendance `a pousser sur les cotes
dautres charges qui creent alors des zones en compression dans le liant (zone gris fonce),
voir figure III.17. Cet effet est dautant plus important que les charges deplacees sont de
grande taille. Entre 5 et 6% de la matrice subit une contrainte negative dans la direction de
la sollicitation, voir figure III.18a. Ceci est un effet de lencombrement cree par les charges.
Enfin, si les contraintes se repartissent autour dune valeur centrale, deux valeurs de
deformation apparaissent et semblent indiquer deux comportements en fonction de la position
des elements dans la matrice. En effet, entre 12.6 et 13.7% de la matrice subit une deformation
yy quasi-nulle (figure III.18b) alors que la deformation dans le reste de la matrice se
situe autour de la deformation macroscopique imposee. Il est suppose que ces elements ne
participent pas `
a la deformation dans la direction du chargement et correspondent `a du
polym`ere entrave.
Conclusion
Une microstructure simplifiee a ete creee et analysee sous differentes sollicitations. Les
param`etres materiaux de la phase de la microstructure constituee du liant et des charges fines
ont ete determines par optimisation. La methode numerique utilisee permet dacceder aux
proprietes mecaniques de certaines phases de la microstructure in situ, ce qui est impossible
experimentalement. Lidentification necessite cependant de choisir avec attention lalgorithme
doptimisation ainsi que les valeurs du pas diteration et de la tolerance.
Gr
ace aux valeurs obtenues, la microstructure deformee a ete etudiee. Les param`etres
obtenus pour la matrice sont significativement inferieurs `a ceux du propergol. Le liant
homogeneise avec les particules fines presente un module tr`es faible. Lencombrement cree par
les charges dans la microstructure a donc une influence preponderante sur le comportement
macroscopique.
49
2. SIMULATION DE LA MICROSTRUCTURE
CHAPITRE III
50
CHAPITRE III
3. CONCLUSION
CONCLUSION
51
3. CONCLUSION
52
CHAPITRE III
Chapitre IV
Relaxation en r
esonance
magn
etique nucl
eaire
53
`
1. ETAT DE LART ET ANALYSE DES ELASTOM
ERES
CHAPITRE IV
`
ETAT DE LART ET ANALYSE DES ELASTOM
ERES
Le magnetisme nucleaire est un phenom`ene quantique lie au spin des noyaux. La resonance
magnetique nucleaire (RMN) ne sapplique donc quaux particules ou ensemble de particules
dont le spin nucleaire est non nul. La RMN est une technique spectroscopique qui consiste `a
detecter les variations de la magnetisation des noyaux atomiques dun materiau place dans
un champ magnetique statique fort sous laction dune onde electromagnetique excitatrice.
La magnetisation dun materiau et son comportement dans un champ magnetique exterieur
sont decrits dans lannexe B.
La methode employee ici est dite pulse RMN ou technique de la precession libre car
elle fait appel `
a de courtes impulsions donde magnetique. Le syst`eme de spins des noyaux est
observe apr`es limpulsion. Ces mesures sont fortement influencees par la relaxation des spins
du syst`eme. Les temps de relaxation fournissent des informations sur les echanges chimiques,
les changements conformationnels dans les macromolecules, les liaisons entre petites molecules
et polym`eres ou la diffusion moleculaire.
Lorigine de la relaxation et la definition des temps de relaxation T1 et T2 sont rappeles
dans lannexe B. Letude bibliographique se concentre uniquement sur la mesure du temps
de relaxation transversal T2 et sur son interpretation. Des descriptions plus detaillees de la
technique de resonance magnetique nucleaire par impulsion et de la mesure de relaxation par
RMN sont disponibles dans les ouvrages de Farrar et Becker (1971) ou de Poole et Farach
(1971).
1.1
Cet essai a pour but dobserver le comportement dun syst`eme de spins soumis `a une ou
plusieurs impulsions. Il est suppose que londe transmise est allumee ou eteinte de facon si
rapide que lenveloppe de limpulsion a la forme dun echelon rectangulaire, comme represente
sur la figure IV.1a.
De plus, le temps pendant lequel est appliquee limpulsion est tr`es court par rapport aux
temps de relaxation T1 et T2 . Par consequent, il est suppose quaucune relaxation na lieu
pendant limpulsion. Seul le signal de retour `a lequilibre apr`es limpulsion est enregistre. Ce
signal est denomme Free Induction Decay (FID).
Le mouvement de pr
ecession libre (Free Induction Decay)
Levolution des spins du materiau en fonction dune impulsion est representee et discutee
dans un plan fixe (xyz) qui en realite est un plan (x y z ) tournant avec londe magnetique
H1 . Ces considerations sont explicitees plus en detail dans lannexe B.
Supposons une impulsion H1 appliquee le long de x dans le plan tournant, voir
figure IV.1a. La meme bobine, ici le long de laxe x, est generalement utilisee pour emettre
limpulsion et mesurer le signal. La magnetisation M effectue une rotation selon laxe x dun
angle proportionnel `
a la duree de limpulsion. Si limpulsion est de 90, M saligne le long de
laxe y comme indique sur la figure IV.1b.
Les oscillations de magnetisation decroissantes mesurees correspondent au signal FID. Le
54
`
1. ETAT DE LART ET ANALYSE DES ELASTOM
ERES
CHAPITRE IV
H1 (t)
z
90x
H1
Temps
M(t)
z
Temps
y
T2
T2
2
La contribution des inhomogeneites du champ H0 sur le FID est non negligeable et, par
consequent, T2 nest pas assimilable `a T2 . Une methode pour contourner ce probl`eme a ete
proposee par Hahn et est intitulee spin-echo method (Hahn, 1950). Le principe est dutiliser
des impulsions dans les differents plans afin de focaliser la magnetisation dans une direction
55
`
1. ETAT DE LART ET ANALYSE DES ELASTOM
ERES
CHAPITRE IV
donnee `a un temps donne, ce qui permet disoler la mesure de relaxation de linfluence des
inhomogeneites de champ.
Pour mesurer le temps de relaxation transverse, une sequence CPMG (Carr et Purcell,
1954, Meiboom et Gill, 1958) est utilisee (figure IV.2) et explicitee en detail sur la figure IV.3.
Champ
magnetique
180y
90x
180y
Acquisition
repetitions
Temps
`
1. ETAT DE LART ET ANALYSE DES ELASTOM
ERES
CHAPITRE IV
z
H1
M
y
M
ecanismes de relaxation magn
etique et mobilit
e
Afin de comprendre les liens entre la relaxation magnetique et la mobilite des segments
de molecules, il est necessaire de comprendre comment un syst`eme de spins atteint lequilibre
avec son environnement ainsi que la facon dont les mouvements moleculaires participent `a la
relaxation nucleaire.
Impulsion magn
etique et fr
equence de mouvements
Les frequences de mouvements moleculaires dans un echantillon setalent sur une plage
importante. A un temps donne, certaines molecules ont des mouvements relativement lents
pendant que dautres changent de position tr`es rapidement. Une autre facon dobserver ces
mouvements moleculaires est de considerer le temps pendant lequel un atome reste `a la meme
position. En moyenne dans un liquide non visqueux, un atome reste `a une position donnee
57
`
1. ETAT DE LART ET ANALYSE DES ELASTOM
ERES
CHAPITRE IV
pendant 1012 s. Son mouvement a alors des composantes en frequence de 0 `a 1012 Hz.
Cette situation est tr`es similaire `
a celle impliquant une impulsion. Lorsquune onde de
frequence fc est appliquee pendant un temps s, une reponse est obtenue `a la frequence fc
mais aussi sur toute la plage (fc 1 )Hz. Par consequent, plus une impulsion est courte,
plus la plage de mouvements sollicites est importante.
Ainsi, lorsque les segments de molecules sont peu mobiles, le temps moyen entre deux
collisions moleculaires c est tr`es court. Les mouvements moleculaires sont rapides et les
protons perdent leur coherence de phase rapidement. Le temps de relaxation T2 est alors tr`es
court. Par opposition, les segments tr`es mobiles ont des temps de relaxation plus eleves.
noeud de
rticulation
forte
moyenne
faible
liaison
liantcharge
Charge
CHAPITRE IV
`
1. ETAT DE LART ET ANALYSE DES ELASTOM
ERES
subissent une contrainte topologique temporaire plus ou moins importante, ce qui introduit
une anisotropie des mouvements des unites monom`eres. La mesure de RMN est sensible `
a
cette anisotropie.
De facon simplifiee, la relaxation totale mesuree est une somme ponderee des relaxations
des differentes sous-molecules. A chaque relaxation est associee un temps T2 different.
La contribution relative de chaque type de sous-molecules `a la relaxation totale est
proportionnelle au nombre de protons sur ces fragments de chanes (Litvinov et Steeman,
1999).
Les signaux de relaxation sont analyses en utilisant des fonctions ajustes par moindres
carres telles que fonctions exponentielles, fonctions de Weibull et distribution normale ou
log-normale dexponentielles (Litvinov et Steeman, 1999). Pour des materiaux presentant
des phases distinctes, une combinaison lineaire de ces fonctions est utilisee. La fonction de
Weibull est notamment adaptee `
a la relaxation des phases dont la mobilite est fortement
reduite (Kaufman et al., 1971, Shim et al., 2003, Sun et al., 2007).
Lobservation de temps de relaxation T2 `a plusieurs composants est alors un artefact
de la methode de RMN, dans le sens o`
u celle-ci est capable de distinguer lensemble de
la distribution des mouvements realises par des parties dune meme molecule de polym`ere
(OBrien et al., 1977). Les temps T2 sont les temps moyens de chaque phase.
De la mesure `
a la structure physique
Les sous-molecules associees `
a chaque temps sont les segments de chane du reseau entre
ponts physiques ou chimiques de reticulation, les segments de chanes constituant les defauts
du reseau (chanes pendantes, boucles) ou encore les segments de chanes libres. Les temps
de relaxation T2 sont de lordre de quelques microsecondes pour les materiaux vitreux ou
cristallins, quelques millisecondes pour les caoutchoucs et quelques dizaines voire centaines
de millisecondes pour les liquides hautement visqueux. Cependant, lattribution dune partie
de la microstructure `
a un temps de relaxation resulte de comparaisons et de deductions
appuyees par la connaissance acquise de la microstructure complexe des elastom`eres charges
et ne constitue alors quune proposition plausible (McBrierty et Kenny, 1994). Il est utile
dappuyer ces deductions sur letude de la mobilite en fonction de la temperature ainsi que
sur letude separee des differents composants du syst`eme complexe.
1.3
Diff
erenciation des phases dun
elastom`
ere charg
e en fonction de leur
mobilit
e
Supposons que la magnetisation mesuree M(t) du materiau soit representee par une
fonction `a trois composantes, adaptee `a des syst`emes fortement heterog`enes :
M(t)
= fS e(t/T2S ) + fL e(t/T2L ) + fM e(t/T2M )
M(0)
(IV.1)
o`
u fi et T2i sont respectivement la fraction volumique et le temps de relaxation de la phase
i et fS + fM + fL = 1.
S, L et M representent respectivement le temps court (short), le temps long (long) et le
temps intermediaire (medium). Linfluence de la composition sur ces temps de relaxation et
59
`
1. ETAT DE LART ET ANALYSE DES ELASTOM
ERES
CHAPITRE IV
sur les fractions fS , fM et fL a ete discutee dans de nombreuses etudes dont seules les plus
pertinentes du point de vue de letude realisee sont presentees dans la suite.
CHAPITRE IV
`
1. ETAT DE LART ET ANALYSE DES ELASTOM
ERES
`
1. ETAT DE LART ET ANALYSE DES ELASTOM
ERES
1.4
CHAPITRE IV
Etude d
elastom`
eres d
eform
es
CHAPITRE IV
`
1. ETAT DE LART ET ANALYSE DES ELASTOM
ERES
Conclusion
La mesure de RMN est adaptee `a letude du propergol deforme car elle nexige pas de
modification de la microstructure, telle que limmersion dans un solvant, et elle est capable de
differencier les variations de mobilite des segments `a une echelle fine (inferieure `a la distance
entre deux noeuds de reticulation). Le temps de relaxation transversal T2 est directement lie
`a la mobilite du segment sur lequel se situe le proton. La distribution des temps T2 constitue
donc une indication precise de letat de la microstructure et de linfluence de la deformation
sur celle-ci.
Lattribution de phases de la microstructure `a differents temps de relaxation est issue
dune serie de deductions et de la connaissance de la microstructure. Cependant, les diverses
etudes menees montrent que, dans le cas dun syst`eme fortement heterog`ene et complexe tel
quun elastom`ere charge, la superposition de chaque element du syst`eme etudie separement
ne permet pas dobtenir une vision compl`ete de la microstructure. Les interactions sont
importantes entre les differents elements de la formulation, cest pourquoi la realisation
dun plan dexperience peut etre ici particuli`erement avantageuse. Celui-ci devrait permettre
disoler linfluence de chaque facteur tout en prenant en compte les interactions.
Il est cependant probable que lheterogeneite du syst`eme ne permette pas dobtenir une
relation directe entre deformation macroscopique et temps de relaxation `a lechelle du proton.
63
2. METHODE
EXPERIMENTALE
CHAPITRE IV
METHODE
EXPERIMENTALE
La methode experimentale presentee a ete appliquee sur tous les materiaux du plan
dexperience de facon identique. De plus, la relaxation de certains constituants, liants ou
propergols ayant subi une extraction, a ete mesuree sans deformation de facon `a faciliter
lidentification des differentes phases de la microstructure par comparaison.
2.1
Montage
Les mesures de relaxation par resonance magnetique nucleaire ont ete realisees gr
ace `a
un appareil DIASPEC basse resolution (ARTEC System).
Traction
Transmission
des contraintes
PEEK
Echantillon
Appareil
RMN
Zone de
mesure
BATI
(a)
Mors
et
echantillon
2. METHODE
EXPERIMENTALE
CHAPITRE IV
2.2
Champ
magnetique
t180
Seq 1 Seq 2
tm tAcquisition
Seq i
...
Seq nbscans
...
Temps
nbechos
RD
Temps
2. METHODE
EXPERIMENTALE
CHAPITRE IV
RD Le Repeat Delay est le temps entre chaque repetition de la sequence, voir figure IV.6b.
Il doit permettre un retour `
a lequilibre total du syst`eme et doit donc etre au moins
egal `a T1 ou 5 T2max . Il est de lordre de 1s.
nbscan Le nombre de scans est le nombre de repetitions de la sequence compl`ete, voir
figure IV.6b. Laccumulation dun grand nombre de sequences permet dameliorer le
rapport signal/bruit. Les valeurs choisies ici sont comprises entre 32 et 64 scans.
0.5
0.45
400
300
0.4
210
200
Amplitude
0.35
190
180
0.3
170
160
0.25
150
140
0.2
130
120
0.15
110
100
0.1
090
080
0.05
070
060
0
1
10
10
10
10
T2(ms)
Figure IV.7 : Spectre obtenu en RMN sur le propergol de reference en fonction du param`etre ,
nbscans = 32, nbechos = 600, RD = 1000ms.
La deformation macroscopique appliquee `a lechantillon setend de 0% `a 20% selon
lelongation maximale `
a la rupture. Cette deformation est appliquee par pas de 1% si
lelongation maximale est inferieure `
a 8%. Sinon, le comportement magnetique est mesure
tous les 2% de deformation. Entre chaque pas de deformation, lechantillon est maintenu
`a deformation imposee entre 5 et 30 minutes suivant la valeur de la deformation pour
atteindre une stabilisation du materiau dun point de vue mecanique et donc une relaxation
des contraintes proche de zero.
2.3
Exploitation du signal
Premi`
ere approche
Lessai realisee gr
ace `
a la sequence CPMG permet dobtenir une courbe representant le
maximum des echos en fonction du temps, voir figure IV.8.
Une deconvolution du signal par inversion de Laplace est realisee. Cette deconvolution
calcule la distribution des temps de relaxation dapr`es la fonction (IV.2) o`
u n = 80 dans
notre cas.
M (t) =
n
X
i=1
t
Ai exp
T2i
(IV.2)
2. METHODE
EXPERIMENTALE
CHAPITRE IV
MHtL
8
6
4
2
0
0.1
0.5 1
5 10
50100
Temps HmsL
0.5 1
5 10
T HmsL
50 100 2
2. METHODE
EXPERIMENTALE
CHAPITRE IV
notamment dans le cadre du plan dexperience mais aussi de pouvoir comparer les reponses
`a differents pas de deformation.
Parmi les fonctions utilisees couramment pour representer la relaxation de materiaux
heterog`enes decrites dans la section 1.2, une fonction constituee de trois composantes
exponentielles est choisie, voir equation (IV.3). Cette fonction est identifiee sur la mesure
gr
ace `a un algorithme doptimisation de Levenberg-Marquardt (Press et al., 2007). La fonction
est utilisee car elle determine, en plus du resultat de
NonlinearModelFit de Mathematica
loptimisation, la precision avec laquelle celui-ci est obtenue.
t
t
t
M (t)
= fs exp
+ fm exp
+ fl exp
(IV.3)
M (0)
T2s
T2m
T2l
o`
u fl + fs + fm = 1.
Le resultat de loptimisation pour chacun des temps ainsi que pour la fonction totale est
presente sur la figure IV.10a. Les trois temps de relaxation sont distincts et le coefficient de
correlation obtenu est superieur `
a 0.96 pour lensemble des materiaux du plan dexperience.
M HtL
M H0L
Modle
fs e-tT2 s
fm e-tT2 m
fl e-tT2 l
1.0
0.8
Rsidus
0.010
0.005
0.000
-0.005
-0.010
-0.015
0.6
0.4
0.2
0.1
0.5 1
5 10
50 100
Temps HmsL
Temps HmsL
20 40 60 80 100 120
(b) Residus de lidentification
2. METHODE
EXPERIMENTALE
CHAPITRE IV
de grandeur `
a celles obtenues pour linfluence de la deformation, voir figure IV.12. Par
consequent, levolution de la relaxation magnetique observee en fonction de la deformation
nest pas le resultat dune variation de letat de relaxation mecanique du materiau.
-
fl e T2 l + fm e T2 m + fs e T2 s
Fractions de matriau f
pente fm = -0.00041
pente fl = 0.00028
0.4
0.3
pente fs = 0.00013
0.2
0.1
0.0
10
12
fm e T2m + fl e T2 l + fs e T2 s
0.5
14
30
30
pente T2 l = -0.01384
10
10
pente T2 m = -0.00046 5
1
pente T2 s = 0.00016
0.6
0
10
12
0.6
14
Figure IV.11 : Influence du temps entre lapplication de la deformation et la mesure de RMN sur
les coefficients de lequation (IV.3)
Les coefficients de lequation (IV.3) sont identifies sur le signal resultat `a chaque pas
dallongement , voir figure IV.12.
Ces resultats sont representes en fonction de la quantite 2 1/. Cette expression est issue
de la theorie de Kuhn et represente la contrainte vraie adimensionnelle dun reseau de chanes
de polym`ere obeissant `
a un certain nombre dhypoth`eses (Ogden, 1984, Treloar, 1975). Ces
hypoth`eses, notamment lhypoth`ese de deformation affine du reseau et dincompressibilite
du materiau, ne sont pas verifiees dans le cas du propergol. Cependant, cette representation
a ete utilisee dans des cas similaires (Cohen-Addad et Huchot, 1991, Deloche et Samulski,
1981). Elle permet disoler le phenom`ene observe dune partie des non linearites dues aux
grandes deformations, meme si ces non linearites ne sont quune approximation.
Levolution des coefficients selon cette contrainte est representee par une droite. La pente
de cette droite est une indication de leffet de la contrainte sur la microstructure et sur la
mobilite des protons du materiau. Une variation de la proportion de materiau attribuee `
a
chaque temps de relaxation, figure IV.12a, ainsi que du temps de relaxation en lui-meme,
figure IV.12b, est observee.
69
CHAPITRE IV
fl e T2 l + fm e T2 m + fs e T2 s
0.3
0.2
pente fs = 0.066
pente fm = -0.022
pente fl = -0.044
0.0
0.0
0.1
0.2
0.3
0.4
2 - 1
(a) Proportions du materiau f
0.5
0.6
0.4
0.1
fl e T2 l + fm e T2 m + fs e T2 s
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6
0.5
Proportion de matriau f
2. METHODE
EXPERIMENTALE
30
30
pente T2 l = 2.33
10
10
pente T2 m = 0.69 5
pente T2 s = -0.10 1
0.6
0.6
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
2 - 1
(b) Temps de relaxation T2
Figure IV.12 : Influence de la deformation sur les coefficients identifies, voir equation IV.3
70
CHAPITRE IV
3.1
Ad
equation des mod`
eles issus du plan dexp
erience
La methode dexploitation des mesures dans le cadre du plan dexperience est decrite en
detail dans le chapitre II section 3.
Fractions fi
Il na pas ete necessaire dappliquer une transformation aux valeurs obtenues pour les fractions
2
fs , fm et fl . Les mod`eles obtenus ont des coefficients de correlation Rajust
e de 0.83, 0.79 et
0.97 respectivement. Ces valeurs sont satisfaisantes. Linfluence des facteurs sur les fractions
de materiau est donc relativement directe.
Temps T2i
Une transformation puissance est appliquee au temps T2s , T2m et T2l de valeur 2, 0.5 et 0.5
respectivement. Les mod`eles obtenus pour les temps T2s , T2m et T2l ont des coefficients de
2
elation
correlation Rajust
e de 0.67, 0.85 et 0.84 respectivement. La valeur du coefficient de corr
du mod`ele de T2s est relativement faible. Le mod`ele est cependant valide statistiquement. En
effet, lanalyse de la variance indique que la probabilite que seul le bruit soit `a lorigine du
mod`ele est inferieure `
a 0.01%.
Cependant, il nest pas aise de garantir quun facteur elimine du mod`ele nait aucune
influence sur le resultat observe. La dispersion des resultats experimentaux est un frein `a la
modelisation precise de la reponse.
3.2
Relaxation du r
eseau de polym`
ere
La comparaison est ici realisee entre la reponse des macromolecules de PBHT non
reticulees et un liant non plastifie, voir figure IV.13. Ce liant contient une faible quantite de
fraction soluble. La reaction de reticulation reduit de facon importante le temps de relaxation
unique du PBHT. Ce resultat est logique puisque cette reaction non seulement allonge les
chanes mais impose en plus des contraintes `a celles-ci en formant un reseau tridimensionnel.
Il est interessant de remarquer quun reseau de polym`ere sans charge ni plastifiant presente
deux temps de relaxation fortement distincts. Les segments de chanes nont donc pas tous
la meme mobilite, voir section 1.3. En effet, la contrainte de mobilite est plus importante
pour les protons proches dun noeud de reticulation que pour les protons plus eloignes. De
plus, la variation de masses molaires des chanes de PBHT introduites est accentuee par la
repartition des isocyanates lors de la reticulation et cree donc une distribution de taille de
maille du reseau, donc une distribution de mobilite des segments. Par consequent, le temps T2s
identifie sur la relaxation dun propergol peut etre attribue `a la relaxation non seulement des
protons proches des charges mais aussi des protons lies `a des noeuds chimiques (reticulation)
ou physiques (enchevetrements).
Le rapport NCO/OH a une forte influence sur les fractions fs et fl mais aucune sur
fm , voir figure IV.14a. La constance de fm peut etre due au fait que les protons de cette
71
10
20
50
1
2
5
10
20
Temps de relaxation T2 HmsL
50
Liant
1.0
Fraction de matriau f
CHAPITRE IV
PBHT seul
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
Figure IV.13 : Comparaison de la relaxation des molecules de PBHT et du liant non plastifie
30
20
Temps de relaxation T2 HmsL
0.4
Fractions de matriau
0.5
0.3
0.2
fs
fm
fl
0.1
10
5
3
T2 l
T2 m
T2 s
2
1
0.6
0.0
0.8
0.9
1
Rapport NCOOH
1.1
0.8
0.9
1
Rapport NCOOH
1.1
CHAPITRE IV
3.3
La figure IV.15a compare les coefficients identifies sur les reponses dun propergol et dun
liant plastifie. Le liant plastifie est constitue du meme polym`ere que le propergol et contient
16%wt de plastifiant et 19.4%wt de polym`ere libre, ce qui est inferieur aux taux observes dans
le propergol (respectivement 22.5 et 34.3%wt du liant, voir chapitre I section 1.5). Linfluence
de ces aspects de la composition sur les coefficients f est approfondie dans la section 3.4.
0.5
0.6
10
50
Liant plastifi
Propergol
0.5
30
Temps de relaxation T2 HmsL
Fraction de matriau f
section 1.3. Les protons du plastifiant et de certaines molecules libres de faible masse molaire
sont attribues `
a la fraction fl . fl diminue lorsque le rapport NCO/OH augmente car la
reticulation diminue la quantite de molecules libres en les liant au reseau, transferant ainsi
une partie des protons de fl dans fm et fs .
Le rapport NCO/OH a le meme effet sur tous les temps de relaxation, voir figure IV.14b.
Les temps de relaxation diminuent lorsque le rapport NCO/OH augmente. La contrainte
imposee aux chanes de polym`ere est evidente et explique la diminution de mobilite globale
des segments. Cependant, il est possible de remarquer que la fraction fl contient les protons
des molecules de la fraction soluble. La reticulation diminue la quantite de ces molecules
mais ne les contraint pas directement par une liaison chimique. Pourtant le temps T2l diminue
lorsque la reticulation augmente. Il a ete montre au chapitre III section 1.4 que laugmentation
du rapport NCO/OH a aussi pour consequence une reduction importante de la masse entre
ponts du liant et de la taille des mailles du reseau. Le reseau contraint donc indirectement
les molecules libres en fonction de la taille des mailles de la meme facon que lencombrement
cree par les charges contraint le liant.
0.4
0.3
0.2
0.1
0.0
20
10
5
T2 l sans AALC
T2 l avec AALC
T2 m
T2 s
1
0.5
0.5
1
5
10
Temps de relaxation T2 HmsL
50
86
87
88
89
Taux de charges H%wtL
90
CHAPITRE IV
diminution de 0.3 et 16 ms des temps T2s et T2l , soit respectivement 30.6% et 37.9%. T2m ne
subit pas de variation. Un temps T2s est identifie dans les deux materiaux. Ces protons `a faible
mobilite ne sont donc pas uniquement les protons lies aux charges. Cependant, le polym`ere
lie aux charges a une mobilite fortement reduite, notamment gr
ace `a laction des agents
dadhesion, ce qui explique la diminution du temps de relaxation T2s observee en moyenne.
Malgre un taux de plastifiant superieur dans le propergol, le temps T2l de ce materiau est
inferieur `a celui du liant plastifie. Une hypoth`ese proposee pour expliquer ce resultat est
lencombrement cree par les charges dans la microstructure et qui limite les mouvements
possibles des chanes (Litvinov, 1988).
La comparaison dun materiau charge et non charge montre donc linfluence preponderante des particules, non seulement sur les chanes de polym`ere liees aux charges mais aussi
sur la mobilite de lensemble des segments de macromolecules.
Lexploitation du plan dexperience permet de determiner linfluence du taux de charges
sur la relaxation dun propergol. Tout dabord, le taux de charges na pas dinfluence
preponderante sur les coefficients f . Labsence du taux de charges dans la modelisation des
coefficients f ne signifie pas que leurs valeurs restent identiques quelle que soit la quantite
de charges dans la microstructure. Cela signifie quune variation de 86 `a 90%wt du taux de
charges na pas une influence preponderante comparee au rapport NCO/OH et au taux de
plastifiant.
La figure IV.15b represente linfluence du taux de charges sur les temps de relaxation. De
meme que lors de la comparaison dun propergol et dun liant plastifie, le taux de charges
na pas dinfluence sur T2m . Ce facteur na pas non plus dinfluence sur le mod`ele obtenu
pour T2l . Cependant le mod`ele de T2l est le seul des trois temps de relaxation qui prend
en compte linfluence des agents dadhesion. La presence de ces agents dadhesion diminue
faiblement le temps de relaxation T2l . Leur action est de creer une couche de polym`ere rigide
autour de la charge. En adoptant la meme hypoth`ese que lors de letude des resultats de la
figure IV.15a, ceci pourrait avoir pour consequence daugmenter le volume effectif des charges
et donc lencombrement dans la microstructure. La compression des molecules de la fraction
soluble entre les charges est donc plus importante, la mobilite des protons de ces chanes est
en partie reduite et le temps de relaxation mesure diminue.
Bien quil nait pas dinfluence sur fs , le taux de charges a linfluence attendue sur T2s .
Le temps T2s diminue fortement lorsque le taux de charges augmente. Ainsi laugmentation
du nombre de particules a pour effet de multiplier les contraintes sur les chanes et donc de
diminuer la mobilite des segments lies aux charges.
Tous les materiaux du plan dexperience sont des propergols fortement charges. Laugmentation du taux de charges a pour principale consequence de diminuer la mobilite des
segments de chanes proches de la surface. Linteraction de laction des charges avec laction
des agents dadhesion ne permet pas de distinguer linfluence de chaque facteur, cependant
lencombrement d
u aux particules avec ou sans agents dadhesion parat egalement restreindre
la mobilite des segments de la fraction soluble.
74
CHAPITRE IV
3.4
R
epartition des protons selon les temps de relaxation
Le plastifiant ayant une tr`es faible masse molaire, il nest pas compose dun grand nombre
de segments, contrairement aux macromolecules de PBHT. Sa mobilite moleculaire ainsi que
la mobilite de ses segments est donc tr`es importante et les temps de relaxation associes sont
necessairement plus longs. Il est donc admis que la relaxation du plastifiant est mesuree dans
la fraction fl uniquement.
Fractions de matriau f
0.5
0.4
0.3
0.2
fs
fm
fl
0.1
0.0
10
15
20
25
Plastifiant H%wt du liantL
30
Figure IV.16 : Evolution des fractions de materiau en fonction du taux de plastifiant, rapport
NCO/OH = 0.95, taux de charges sans influence
La variation du taux de plastifiant influence de facon artificielle la repartition des
protons mesures, voir figure IV.16. En effet, les molecules de plastifiant contiennent des
protons et augmentent donc la fraction fl correspondant aux molecules les plus mobiles.
Etant donne que la quantite mesuree est normalisee, les fractions fs et fm diminuent.
Il nest pas possible disoler linfluence artificielle de linfluence reelle du taux de plastifiant
sur les valeurs des fractions f . Le fait que les fractions fs et fm evoluent avec des pentes
similaires en fonction du taux de plastifiant pourrait indiquer que lajout de ces molecules ne
modifie a priori pas les quantites de protons des autres phases. Cependant, cette comparaison
nest pas satisfaisante. Il a en effet ete montre que lajout de plastifiant dans la microstructure
a pour resultat une augmentation de la masse entre ponts et donc une modification de la
repartition des points de reticulation, voir chapitre III section 1.4. Cette variation est supposee
se repercuter sur les fractions fm et fs mais nest pas visible ici.
Modification de la relaxation des mol
ecules de plastifiant dans le propergol
La comparaison des reponses du plastifiant seul, dun liant plastifie et dun propergol met
en evidence une grande variation des temps de relaxation T2l , voir figure IV.17. Le plastifiant
(DOZ) est constitue de molecules de tr`es faible masse molaire et son temps de relaxation est
donc eleve (proche de 250 ms) alors que les temps T2l du liant plastifie et du propergol sont
inferieurs `
a 50 ms.
La question qui se pose `
a la suite de cette observation est : la mobilite des segments de
plastifiant est-elle modifiee ou la reduction du temps T2l nest-elle due qu`a la mesure dun
75
50
100
200 300
T2 l Liant plastifi
1.0
Fraction de matriau f
20
CHAPITRE IV
T2 l Propergol
T2 DOZ seul
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
10
20
50
100
200 300
Temps de relaxation T2 HmsL
temps moyen pour une phase donnee ? Le faible temps T2l obtenu pour le propergol et le
liant plastifie pourrait netre que la consequence de lattribution dun temps moyen pour
des segments de mobilites tr`es differentes. Cependant, pour quune simple moyenne permette
dobtenir T2l 30 ms pour le propergol, il faudrait que la proportion de plastifiant soit proche
de 10%wt du liant alors que celle-ci vaut environ le double (22.5%wt du liant).
Par consequent, la mobilite des segments de plastifiant est diminuee par les macromolecules de polym`ere de plus forte masse molaire environnantes. Cette observation a ete
discutee dans la litterature (voir section 1.3) et montre quil existe une veritable interaction
chimique entre le plastifiant et les chanes de PBHT.
Evolution de la mobilit
e des segments de polym`
ere
Levolution des temps de relaxation en fonction du taux de plastifiant indique une
augmentation de la mobilite de tous les protons du materiau non lies directement `a une
charge ou `a un noeud de reticulation, voir figure IV.18. Ainsi laugmentation du taux de
plastifiant na pas dinfluence preponderante sur T2s mais a pour consequence daugmenter
T2l et T2m . Cette augmentation est particuli`erement importante pour T2l car le plastifiant
mesure est attribue `
a ce temps et augmente donc la moyenne des temps de relaxation. Il nest
alors pas possible de differencier cette augmentation de la moyenne de laccroissement de la
mobilite des segments de polym`ere due `a la presence de plastifiant.
Puisque la relaxation du plastifiant est attribuee uniquement `a la fraction fl , laugmentation de T2m observee est uniquement due `a leffet du plastifiant sur les autres molecules de la
microstructure, effet qui est de reduire les frottements entre les molecules et donc daugmenter
la mobilite des segments de ces chanes. Cette augmentation est cependant peu marquee.
76
CHAPITRE IV
30
25
20
T2 l
T2 m
T2 s
15
10
5
0
10
15
20
25
Plastifiant H%wt du liantL
30
Figure IV.18 : Evolution des temps de relaxation en fonction du taux de plastifiant, taux de
charges = 88%wt, NCO/OH = 0.95
3.5
Un essai de RMN sur echantillons non modifies puis extraits a ete realise dans le but de
determiner plus precisement linfluence de lensemble de la fraction soluble sur les temps de
relaxation mesures. Les compositions du plan dexperience 6, 7 et 15 ainsi que le propergol
de reference ont ete choisis, voir tableau II.3. Ces propergols ont tous un rapport NCO/OH
faible, 0.8 ou 0.88 pour la composition 15 et des taux de plastifiant de respectivement 10, 10,
25 et 22.5%wt du liant. Lextraction a ete realisee par gonflement et a pour resultat d
oter de
la microstructure toutes les molecules non reliees au reseau ou aux charges, voir chapitre III
section 1.1.
La premi`ere observation issue de ces mesures est que le temps de relaxation T2l est
absent des echantillons extraits. Par consequent, une forte majorite de la fraction fl observee
dans les propergols est issue des protons de la fraction soluble. Cependant, une partie des
protons de la fraction soluble peut etre attribuee aux temps T2m ou T2s . Ainsi, les mesures de
chromatographie par permeation de gel ont mis en evidence la presence dans la fraction soluble
de morceaux de reseau pour des rapports NCO/OH faibles, voir figure III.3. Les protons de
ces groupements de fortes masses molaires comportant des noeuds de reticulation peuvent
etre inclus dans chacune des trois fractions selon leur distance `a un noeud de reticulation.
Le temps T2m est identifie apr`es extraction, ce temps est donc constitue des protons du
reseau de polym`ere, que ce reseau soit relie au reseau global ou fasse partie de la fraction
soluble. Cependant, lextraction de la fraction soluble modifie de facon importante ce temps
lorsque le taux de plastifiant est eleve, voir figure IV.19. Dans les compositions 6 et 7, dont le
taux de plastifiant est faible, aucune variation significative de T2m ou de T2s nest observee.
Linfluence du plastifiant sur la mobilite du reseau global est donc clairement mise en evidence.
Le temps T2s est aussi diminue par lextraction pour les propergols 15 et reference. Ceci
suppose une influence de la fraction soluble sur les protons proches des noeuds de reticulation
ou des charges. Une autre hypoth`ese est cependant probable. Lextraction de la fraction
soluble entrane le retrait dun volume dautant plus eleve que la quantite de plastifiant
est importante. Une contraction de la microstructure a donc lieu, ce qui peut expliquer la
diminution de mobilite observee jusque sur les protons de la fraction fs . Linfluence de cette
contraction sur le comportement mecanique est mise en evidence au chapitre VI section 1.
77
Initial
Extrait
CHAPITRE IV
15 H25%L
15
T2 HmsL
10
Rfrence H22.5%L
6 H10%L
7 H10%L
0
T2 s
T2 m
T2 s
T2 m
T2 s
10
T2 m
T2 s
T2 m
15
Figure IV.19 : Comparaison des temps de relaxation dechantillons non modifiees et extraits
Conclusion
Linterpretation des mesures realisees en labsence de deformation mecanique permet de
delimiter linfluence de chaque element de la microstructure sur la mobilite des protons et
leur repartition. Une correspondance est determinee entre les trois phases mises en evidence
par leur difference de mobilite et la microstructure :
T2s protons des segments proches des charges ou des noeuds de reticulation
T2m protons des segments du reseau (ou de portions de reseau) eloignes des noeuds de
reticulation
T2l protons des molecules de plastifiant et des segments de chanes de polym`ere libre de faible
masse molaire. Il est possible, si la taille des mailles est suffisamment importante, que
des protons des segments du reseau ou de chanes pendantes aient une mobilite similaire
et soient donc attribues aux temps de relaxation longs.
Ces phases distinctes en RMN ne sont donc pas physiquement distinctes dans la
microstructure. Il est alors difficile de comparer lechelle de la mesure de resonance magnetique
nucleaire `a celle de caracterisation de la microstructure. La mesure `a lechelle du proton se
situe `a une echelle plus petite que la mesure de gonflement mais laddition du signal sur
lensemble de lechantillon ne permet pas de distinguer les protons de mobilites proches mais
dorigines variees.
Enfin, cette correspondance entre temps de relaxation et microstructure nest quune
hypoth`ese plausible dinterpretation issue de linfluence de chaque facteur sur la relaxation
magnetique. Ce nest en aucun cas un decoupage arbitraire de la microstructure et il est
certain que les limites de ces phases sont moins definies que ce qui est presente ici.
78
CHAPITRE IV
Ad
equation des mod`
eles issus du plan dexp
erience
La methode dexploitation des mesures dans le cadre du plan dexperience est decrite en
detail dans le chapitre II section 3.
Les pentes obtenues pour les coefficients f sont tr`es faibles. Avant de pouvoir en faire une
exploitation, il a ete necessaire de les multiplier par 100 afin daccentuer les differences entre
les valeurs. Il est donc clair que lexploitation realisee sur ces resultats rel`eve de tendances
observees et non de comportements precisement mis en evidence. De plus, il a ete necessaire
dappliquer une transformation aux pentes obtenues afin dameliorer la determination de
linfluence des facteurs. Une transformation racine est appliquee aux pentes de fs et fl alors
que la pente de fm subit une transformation puissance de valeur 3.
2
Malgre ces transformations, les coefficients Rajust
e restent peu satisfaisants. Leurs valeurs
sont 0.3, 0.64 et 0.77 pour les pentes des fractions fs , fm et fl respectivement. La figure IV.20
represente la valeur predite en fonction de la valeur mesuree. La dispersion des valeurs des
pentes de fs est particuli`erement importante et la prediction du mod`ele est peu robuste. La
droite de correlation est plus marquee pour les pentes des fractions fm et fl .
0.20
0.00
0.10
-0.05
0.05
0.10
0.05
0.00
Valeur prdite
Valeur prdite
0.15
Valeur prdite
4.1
-0.10
-0.05
-0.15
-0.05 0.00
(a) Pente fs
0.20
0.00
(b) Pente fm
0.00
(c) Pente fl
Figure IV.20 : Adequation des mod`eles issus des pentes des coefficients f
Une transformation puissance est appliquee aux mesures experimentales des pentes de
T2s , T2m et T2l , de valeur 0.43, 0.64 et 1.38 respectivement. Les coefficients de correlation
2
Rajust
elation du mod`ele de la pente de T2s est
e sont alors de 0.80, 0.49 et 0.73. La corr
satisfaisante. Ceci est confirme par la figure IV.21a. Bien que le mod`ele soit statistiquement
79
4. EVOLUTION DES TEMPS DE RELAXATION AVEC LA DEFORMATION
CHAPITRE IV
valide, la correlation du mod`ele de la pente de T2m est faible et la dispersion des resultats est
importante, voir figure IV.21b. Enfin, malgre un bon coefficient de correlation, le mod`ele de
la pente de T2l parat approximatif, voir figure IV.21c.
0.4
0.2
0.0
-0.2
-0.4
-0.4
Valeur prdite
Valeur prdite
Valeur prdite
10
-1
-0.2
0.0
0.2
Valeur mesure
0.4
-2
-2
-1
0
1
Valeur mesure
-5
-5
5
Valeur mesure
10
Figure IV.21 : Adequation des mod`eles issus des pentes des coefficients T2
La valeur des pentes mesurees est faible et leur exploitation dans le cadre du plan
dexperience est donc difficile. Cependant, le fait que ces pentes soient faibles constitue
une information. Les evolutions observees ne concernent quune petite partie des protons
du materiau. En effet, lapplication dune contrainte mecanique macroscopique nest pas
equivalente `
a une deformation directe de la microstructure. Soumettre le materiau `a
une deformation uniaxiale entrane une repartition heterog`ene des contraintes dans la
microstructure. Les zones fortement contraintes correspondent `a environ 15% du liant.
Dautres zones subissent une compression, voir chapitre III section 2. Levolution de la
mobilite des segments ne peut donc pas etre similaire dans chacune de ces zones.
4.2
Le taux de charges est le facteur dont linfluence est la plus importante sur les pentes
des coefficients fs et T2s . Il ne permet cependant pas dexprimer lensemble des variations
observees, ce qui explique la faible correlation de la modelisation de ces deux pentes. La
pente de la fraction fs est positive quel que soit le materiau et la pente de T2s est negative
sur lensemble du domaine excepte une extremite. Par consequent, la proportion de segments
peu mobiles augmente lorsque le materiau est deforme et la mobilite de ces segments est
reduite.
De plus, la pente de fs augmente lorsque le taux de charges augmente (figure IV.22a). Ceci
est sans doute d
u`
a lamplification des deformations par les charges. Il convient maintenant
de determiner par quels mecanismes ces protons ont ete transferes `a la fraction fs .
Le temps T2s mesure en labsence de deformation diminue lorsque le taux de charges
augmente, voir figure IV.15b. De plus, la pente de T2s tend vers 0 lorsque le taux de charges
augmente, voir figure IV.22b. Le temps T2s tend vers la limite de mesure de la machine qui
est proche de 0.1 ms et son evolution nest donc plus mesuree correctement.
80
4. EVOLUTION DES TEMPS DE RELAXATION AVEC LA DEFORMATION
CHAPITRE IV
10
fs
T2 l
fm
fl avec AALC
fl sans AALC
0.05
0.10
0.00
-0.05
T2 m
T2 s
sans AALC
avec AALC
8
6
4
2
0
-0.10
86
87
88
89
Taux de charges H%wtL
90
86
87
88
89
Taux de charges H%wtL
90
Figure IV.22 : Influence des charges sur la relaxation sous contrainte, rapport NCO/OH = 0.95,
taux de plastifiant = 20%wt du liant
La pente de T2m est proche de 0. Etant donne laddition des erreurs de mesure et de
2
modelisation (Rajust
e = 0.49), analyser la variation de T2m , faible autour dune valeur nulle,
pourrait etre equivalent `
a vouloir examiner du bruit.
La pente de la fraction fm est negative quelle que soit la composition. La proportion
de protons intermediaires diminue lorsque lechantillon est deforme. Trois hypoth`eses sont
proposees :
- La mobilite des protons de la fraction fm est reduite en raison de letirement du reseau.
Ces protons font alors partie de la fraction fs .
- Des portions de reseau sont immobilisees entre les charges qui se rearrangent en fonction de
la deformation. Le reseau subit une compression et la mobilite de ses segments diminue.
Ces protons font alors partie de la fraction fs .
- A loppose, la deformation entrane une rupture de certaines liaisons et cree des chanes
pendantes. Dans ce cas, les protons font partie de la fraction fl . Lhypoth`ese de la
rupture progressive de liaisons `a linterieure dune chane ou sur la surface de la
charge lorsque le materiau est deforme a ete proposee par Bueche (Bueche, 1960) afin
dexpliquer leffet Mullins et est schematisee sur la figure IV.23.
Il est probable que la quasi-constance du temps T2m soit due `a la concurrence de ces
trois mecanismes. De plus, la diminution de fm est accentuee par la quantite de charges.
Cependant, cette observation ne permet pas de favoriser une des hypoth`eses. Un fort taux
de charges implique un etirement et une compression du reseau plus importants, suivant
la position dans la microstructure de la portion de reseau consideree. Dans ce cas, il est
non seulement probable que la mobilite de certains segments soit reduite mais aussi que des
liaisons soient rompues.
Enfin, la pente de T2l est positive et depend de la presence dagents dadhesion. La mobilite
des segments les plus mobiles a donc tendance `a augmenter lorsque le materiau est deforme.
Cependant, une grande partie des pentes des fractions fl sont negatives. Laugmentation
observee de T2l peut etre une consequence de la diminution de protons dans cette fraction.
81
4. EVOLUTION DES TEMPS DE RELAXATION AVEC LA DEFORMATION
Chaine de polymre
CHAPITRE IV
Rupture de la liaison
liantcharge
Charge
Charge
Charge
Charge
4.3
CHAPITRE IV
10
fs
fm
fl 90%wt charges
fl 86%wt charges
0.10
T2 l
0.15
0.05
0.00
-0.05
T2 m
T2 s
sans AALC
avec AALC
8
6
4
2
0
-0.10
0.8
0.9
1
Rapport NCOOH
1.1
0.8
0.9
1
Rapport NCOOH
1.1
Figure IV.24 : Influence du rapport NCO/OH sur la relaxation sous contrainte, taux de
charges = 88%wt, taux de plastifiant = 20%wt du liant
Lorsque le taux de charges est minimal, la pente de la fraction fl est positive et augmente
en fonction du rapport NCO/OH. La faible valeur du taux de charges implique que le
volume disponible pour le reseau et la fraction soluble est important. Il a ete determine
que laugmentation du rapport NCO/OH a pour consequence de diminuer les valeurs de fl et
T2l mesurees sans deformation, voir section 3.2. Il est donc envisageable que la deformation
permette un rearrangement des chanes de polym`ere de facon `a diminuer les contraintes
internes. Lhypoth`ese proposee par Dannenberg et Brennan (1966) est que les chanes
glissent `a la surface des charges afin daccomoder la deformation, voir figure IV.25. Ces
rearrangements moleculaires permettent de repartir les contraintes de facon plus homog`ene
entre les chanes et donc augmentent la taille des mailles. Dans ce cas, la forte augmentation
du temps T2l en labsence dagents dadhesion est logique, voir figure IV.24b.
Rseau polymre
dformation
noeud de
rticulation
dformation
Glissement
des liaisons
liaison
liantcharge
Charge
Charge
Charge
83
4. EVOLUTION DES TEMPS DE RELAXATION AVEC LA DEFORMATION
4.4
CHAPITRE IV
Le taux de plastifiant nest un facteur preponderant dans aucun des mod`eles obtenus
pour les pentes des temps de relaxation, voir figure IV.26b. Levolution de la mobilite des
differentes phases nest donc pas liee `
a la quantite de plastifiant, malgre son influence sur
letat initial du syst`eme.
Ce facteur na pas non plus dinfluence sur la pente du coefficient fl , voir figure IV.26a.
Cependant, il convient dexaminer ces resultats avec precaution. Etant donne que les
molecules de plastifiant sont mesurees et attribuees `a la fraction fl , il est malaise de determiner
leur action sur les autres molecules de cette fraction.
fs 90%wt charges
fs 86%wt charges
fm
fl
0.1
0.15
0.05
0
T2 l
T2 m
T2 s
sans AALC
avec AALC
-0.05
0
10
15
20
25
Plastifiant H%wt du liantL
30
10
15
20
Plastifiant H%wt du liantL
25
30
Figure IV.26 : Influence du taux de plastifiant sur la relaxation sous contrainte, taux de
charges = 88%wt, rapport NCO/OH = 0.95
Linfluence du taux de plastifiant sur la pente de la fraction fm parat coherente. Les
segments sont moins susceptibles detre immobilises si les molecules de plastifiant facilitent
les mouvements moleculaires. La pente de fm se rapproche de la valeur nulle lorsque le taux de
plastifiant augmente. Lhypoth`ese dun transfert des protons de fm vers fs est donc favorisee.
Le comportement de fs fait apparemment appel `a dautres mecanismes. Cependant, la
correlation du mod`ele est tr`es faible et le poids de linteraction entre les taux de charges et
de plastifiant dans ce mod`ele est eleve. Par consequent, aucune deduction ne peut etre faite
de ce comportement.
Conclusion
Linfluence des facteurs du plan dexperience sur la relaxation magnetique du materiau
deforme est nettement moins directe que leur influence sur letat initial du syst`eme.
Cependant, certains micromecanismes de deformation apparaissent probables.
Tout dabord, linfluence des charges est preponderante sur levolution de la microstructure au cours de la deformation. Le volume occupe par ces charges constitue un encombrement
consequent de la microstructure. De plus, le rearrangement des charges au cours de la
deformation a de fortes consequences sur les contraintes subies par certaines parties du liant.
84
CHAPITRE IV
85
5. CONCLUSION
CHAPITRE IV
CONCLUSION
La mesure de relaxation en RMN sans deformation apporte un grand nombre dinformations sur les heterogeneites dans le liant et trois phases distinctes sont identifiees.
Schematiquement, ces phases correspondent (i) aux segments proches de charges ou des
noeuds de reticulation, (ii) aux segments du reseau (ou de portions de reseau) eloignes des
noeuds de reticulation et (iii) aux molecules de plastifiant et aux segments de chanes de
polym`ere libre de faible masse molaire. La correspondance entre les temps de relaxation
mesurees et les types de segments permet daborder linfluence de la deformation avec des
elements etablis.
Cependant, il est particuli`erement difficile dinterpreter les mesures de relaxation des
materiaux deformes. Linfluence de la deformation mecanique macroscopique sur la mesure
de relaxation `
a lechelle du proton est faible. Une diminution de la mobilite des segments
de la fraction la moins mobile est mesuree alors que la fraction de ces segments augmentent
lorsquune deformation mecanique est appliquee. Les fractions des autres phases du liant
diminuent. Lidentification de mecanismes physiques reste cependant hypothetique et les
mecanismes proposes doivent donc etre confirmes par des essais complementaires. Ils seront
discutes durant linterpretation des essais danalyse mecanique dynamique du chapitre V.
86
Chapitre V
Nonlin
earit
e du comportement
macroscopique quasi-statique avec
pr
ed
eformation uniaxiale
Les mesures de proprietes viscoelastiques dun materiau sont generalement effectuees avec
un spectrom`etre mecanique, couramment appele viscoanalyseur. La spectrometrie mecanique
est plus connue sous le nom anglais de Dynamic Mechanical Analysis (DMA) ou Dynamic
Mechanical Thermal Analysis (DMTA) lorsque linfluence dune variation de temperature est
mesuree.
Lobjectif de ce chapitre est dune part de caracteriser lensemble des compositions du
plan dexperience dans le domaine lineaire et dautre part de mesurer linfluence dune
predeformation uniaxiale sur le comportement.
Un mod`ele phenomenologique liant les modules de conservation et de perte `a la valeur de la
predeformation est propose. La correlation entre ce mod`ele et les mesures experimentales est
discutee en terme dintervalles de confiance. Les micromecanismes de deformation `a lorigine
de la non linearite en fonction de la predeformation sont discutes et le lien avec les mesures
de relaxation en RMN est mis en evidence.
De plus, linfluence de la predeformation sur le comportement mesure en DMTA permet
de mettre en evidence les relations entre la fraction soluble et le reseau de polym`ere durant
la deformation.
87
`
MESURE
PAR DMA
1. COMPORTEMENT DES ELASTOM
ERES
CHARGES
CHAPITRE V
`
MESURE
PAR DMA
COMPORTEMENT DES ELASTOM
ERES
CHARGES
Lanalyse de la litterature realisee dans cette section est dediee aux connaissances acquises
sur le comportement des elastom`eres charges en reponse `a des sollicitations sinusodales. Apr`es
un rappel des principes de la mesure de DMA, linfluence des charges et les non linearites
specifiques aux elastom`eres charges sont etudiees en detail.
1.1
Bien que lessai soit denomme analyse mecanique dynamique, le comportement mesure en
DMA est en realite quasi-statique. Le spectrom`etre mecanique soumet un echantillon `a des
oscillations harmoniques damplitude de deformation et de frequence constantes de la forme :
= 0 + a sin(t).
La reponse en contrainte est ensuite mesuree. Lorsque le comportement est stabilise,
une reponse du type de celle de la figure V.1 est obtenue. Et lorsque le materiau teste est
viscoelastique lineaire, la contrainte reponse est decrite par lequation :
= 0 + a sin(t + )
o`
u est langle de dephasage tel que represente sur la figure V.1. Cet essai est generalement
realise sans predeformation. Les quantites 0 et 0 sont alors nulles.
Les grandeurs directement resultantes de lessai sont la norme du module complexe |E |
et le facteur de perte tan . La rigidite apparente du materiau est egale au rapport des
amplitudes des oscillations de contrainte et de deformation, a /a . On la note |E |. Quelle
que soit la predeformation, la norme du module complexe ne depend que des oscillations de
la sollicitation et de la reponse. Le facteur de perte est la tangente du dephasage entre les
deux signaux.
Les proprietes materiaux deduites de ces grandeurs sont le module reel ou module de
conservation, E , et le module de perte, E , composantes du module complexe E = E +iE ,
gr
ace aux equations suivantes :
|E | =
tan =
E 2 + E 2
E
E
`
MESURE
PAR DMA
1. COMPORTEMENT DES ELASTOM
ERES
CHARGES
Dformation impose
CHAPITRE V
0
Temps
Contrainte mesure
0
Temps
1.2
`
MESURE
PAR DMA
1. COMPORTEMENT DES ELASTOM
ERES
CHARGES
CHAPITRE V
- les liaisons chimiques fortes entre les charges et les molecules de polym`ere du liant qui
diminuent la mobilite de celles-ci et augmentent globalement la densite de reticulation
du materiau.
- la presence dun reseau de charges du `a des liaisons chimiques de faible energie entre les
charges qui se detruit lorsquune deformation mecanique est appliquee (Kraus, 1984).
1.0
0
-100
Liant plastifi
Propergol
1.2
Propergol
Liant plastifi
-50
0
Temprature HC L
50
Les modules de conservation et de perte dun elastom`ere charge sont plus eleves que
celui de lelastom`ere pur (Adicoff et Lepie, 1970, Fletcher et Gent, 1957, Wang, 1998). La
figure V.2 represente un essai de DMTA realise sur le propergol de reference (voir chapitre I
section 1.3) et le liant de ce propergol pour 0 = 0. Les oscillations ont une frequence de
7.8Hz et une amplitude a de 0.04%. Les resultats indiquent en effet que le propergol a un
module complexe plus important que le liant plastifie.
0.8
0.6
0.2
0.0
-100
-50
0.4
0
Temprature HC L
50
`
MESURE
PAR DMA
1. COMPORTEMENT DES ELASTOM
ERES
CHARGES
CHAPITRE V
1.3
Sensibilit
e`
a lamplitude de la d
eformation dynamique (effet Payne)
Il a ete montre d`es les annees 1940 (Gehman et al., 1941) que laugmentation damplitude
dynamique lors de la mesure provoque de fortes diminutions du module complexe. La
figure V.3 illustre cette non linearite observee sur le propergol de reference (voir chapitre I
section 1.3) `
a temperature ambiante, 0 = 0 et differentes frequences. Les modules de
conservation et de perte diminuent lorsque lamplitude de la deformation a augmente.
Lamplitude de la variation depend de plus de la frequence et de la temperature.
10
15
1 Hz
1 Hz
5 Hz
5 Hz
10 Hz
10 Hz
10
0.01
0.1
1
Amplitude de la dformation a H%L
20
0.01
0.1
1
Amplitude de la dformation a H%L
Figure V.3 : Illustration de leffet Payne observe sur un propergol `a differentes frequences
Cet aspect du comportement est souvent appele effet Payne `a la suite des etudes
detaillees de Payne (1962a). Cet effet est absent dans les caoutchoucs non charges, il est donc
directement lie `
a la presence des charges. Deux approches ont ete proposee pour expliquer ce
comportement.
La premi`ere est basee sur le comportement des charges et attribue leffet Payne `a un
mecanisme de rupture et reconstruction du reseau de particules de noir de carbone (Kraus,
1984, Ulmer, 1996, Ulmer et al., 1974). Une des raisons de cette interpretation est que
cette diminution du module ne resulte pas dun endommagement irreversible. Si lechantillon
reste au repos suffisamment longtemps, le module initial `a faible amplitude peut etre de
nouveau observe. A faible amplitude de deformation, le module dynamique depend de la
capacite des charges `
a former une structure et de laire surfacique totale des charges. Aux
amplitudes moyennes, le module diminue progressivement suivant la destruction du reseau de
charges. A amplitudes elevees, le reseau est rompu et les particules ont principalement un effet
hydrodynamique. De nombreux mod`eles ont ete developpes `a partir de la meme hypoth`ese
et sont revus de facon detaillee par Heinrich et Kl
uppel (2002). Ces theories sont cependant
peu satisfaisantes du point de vue de la dissipation. Des mecanismes tels que le glissement de
chanes `a la surface des charges ou la liberation de polym`ere occlus sont envisages (Heinrich
et Kl
uppel, 2002).
La deuxi`eme approche dinterpretation de leffet Payne se propose de modeliser levolution
des liens entre les charges et lelastom`ere (Maier et G
oritz, 1996). Un mecanisme de glissement
des chanes sur la surface des charges a en effet ete propose comme etant `a lorigine des
dissipations dans un materiau charge (Dannenberg et Brennan, 1966, Osman et Atallah,
2005). Le mod`ele moleculaire de Maier et G
oritz (1996) apporte une interpretation physique
91
`
MESURE
PAR DMA
1. COMPORTEMENT DES ELASTOM
ERES
CHARGES
CHAPITRE V
1.4
Sensibilit
e`
a la pr
ed
eformation
Effet de la pr
ed
eformation sur le comportement du propergol
Les phenom`enes decrits precedemment etablissent que le comportement dynamique est
fortement dependant des conditions dexperimentation. Medalia (1978) indique quil est
important de mesurer les proprietes dun elastom`ere charge dans le contexte de lutilisation
qui en sera faite, aux memes deformations et temperatures (ou frequences). Cependant
lors de grandes amplitudes de deformations dynamiques, lechauffement engendre dans
lelastom`ere atteint des niveaux qui ne permettent pas une mesure correcte. La solution
utilisee, par exemple par Adicoff et Lepie (1970), consiste `a superposer `a une predeformation
des oscillations de faible amplitude. Cette methode permet de mesurer les proprietes
viscoelastiques reelles en grandes deformations jusqu`a la rupture.
La deformation imposee est alors de la forme = 0 + a sin(t) o`
u 0 non nulle est
la valeur de la predeformation. Le dephasage et le module complexe ne sont calcules que
sur la partie sinusodale du signal. Ainsi, ces valeurs sont constantes en fonction de la
predeformation si le comportement est lineaire. Lapplication dune predeformation doit etre
consideree comme un changement de cadre de mesure mais nintervient pas reellement dans
le deroulement de lessai de DMA. Dans le cas des propergols viscoelastiques, le module
complexe et le dephasage varient de facon importante selon la predeformation. Ceci confirme
un comportement fortement non lineaire.
Les modules de cisaillement de conservation dun propergol, dun caoutchouc charge au
noir de carbone et dun Solithane 113 (elastom`ere utilise comme liant dans les propergols
americains) ont ete mesures en fonction de la predeformation en tension (jusqu`a environ
7%) par Adicoff et Lepie (1970), voir figure V.4. Le module du propergol montre une
forte augmentation alors que celui du caoutchouc charge diminue et que celui du Solithane
92
CHAPITRE V
`
MESURE
PAR DMA
1. COMPORTEMENT DES ELASTOM
ERES
CHARGES
8.5
Log G Dynescm2
Propergol
8
Solithane 113
7.5
Elastomre charg
7
0
0.05
Dformation =DLL0
`
MESURE
PAR DMA
1. COMPORTEMENT DES ELASTOM
ERES
CHARGES
CHAPITRE V
1.5
Influence de la temp
erature
CHAPITRE V
`
MESURE
PAR DMA
1. COMPORTEMENT DES ELASTOM
ERES
CHARGES
Un deuxi`eme pic damplitude variable est observe `a temperature relativement elevee, dans
la region de transition, par exemple par Adicoff et Lepie (1970). Ce pic est connu mais son
origine nest pas etablie de facon claire. Deux hypoth`eses sont generalement avancees.
Hypoth`
ese 1 La presence de deux domaines physiquement distincts dans la microstructure
est mise en evidence dans des materiaux polyurethanes. Une phase est constituee de
lagglomeration de segments rigides tandis que lensemble des segments souples constitue
une deuxi`eme phase. Ces materiaux presentent aussi deux pics de tan qui sont attribues `
a
la transition de ces deux domaines (de la Fuente et al., 2003). Aux faibles temperatures, le
pic de tan est attribue `
a la transition vitreuse de la phase souple. A des temperatures plus
elevees, un ou deux pics de relaxation sont mesures sur la courbe du module de perte E ou
de tan suivant la quantite de phase rigide (Brunette et al., 1981, Brunette et MacKnight,
1982). Linterface entre les phases souples et rigides augmente avec la temperature et modifie
ces mecanismes de relaxation (Etienne et al., 1994). Il est de plus precise que la presence de
noeuds de reticulation dans la phase souple ne permet pas cette segregation des domaines et
donc cette interpretation de tan (Brunette et al., 1981).
Cette observation a ete adaptee au cas des elastom`eres charges en supposant que la
segregation `
a une echelle faible soit situee `a linterface liant-charges. La couche de polym`ere
vitreux situee autour de la charge subit une relaxation `a une temperature tr`es elevee comparee
`a celle de la transition vitreuse du liant (Dutta et al., 1990, Dutta et Tripathy, 1992). Cette
interpretation a ete proposee dans le cas de propergols (Cerri et al., 2009).
Hypoth`
ese 2 Il a ete propose dans le cas de melanges de polybutadi`ene reticule et libre que
ce pic de tan ait pour origine lecoulement terminal des chanes de polym`ere libre (Robertson
et Roland, 2008, Sidorovich et al., 1971). Un comportement identique du facteur de perte a
ete observe pour des reseaux contenant des chanes libres, non charges (Ndoni et al., 1998,
Urayama et al., 2001) et charges (Zhu et al., 2005). Les chanes se deplacent dans le reseau
gr
ace au mecanisme de reptation propose dans le mod`ele de dynamique moleculaire du tube
(De Gennes, 1979, Doi et Edwards, 1986). Ce mod`ele du tube est en accord avec les temps
de relaxation caracteristiques deduits des mesures de tan en fonction de la frequence.
Il est particuli`erement interessant de remarquer que ce pic depend de la mobilite de
lensemble de la macromolecule. Lamplitude du pic depend de la quantite de chanes libres
alors que la temperature du pic est fortement influencee par la masse molaire des molecules
libres (Min et Kelley, 1990, Sidorovich et al., 1971). Le temps de relaxation caracteristique,
95
`
MESURE
PAR DMA
1. COMPORTEMENT DES ELASTOM
ERES
CHARGES
CHAPITRE V
Essai r
ealis
e sur un liant de propergol Le comportement viscoelastique du liant du
propergol a ete mesure en DMA avant et apr`es extraction (figure V.5). Le deuxi`eme pic
disparat compl`etement apr`es extraction. Des propergols et elastom`eres de meme nature ont
montre le meme comportement (Mathew et al., 2008). Lorsque lelastom`ere est fortement
reticule donc sans polym`ere libre, aucun deuxi`eme pic nest visible sur la courbe de tan ,
ce qui tend `
a confirmer lhypoth`ese 2. La valeur de tan apr`es le deuxi`eme pic na ete pas
mesuree, etant donnee la plage de temperature choisie pour lessai. Cette temperature est
en effet limitee pour des raisons de securite evidentes mais aussi pour eviter loxydation du
materiau.
Dans un materiau non reticule, tan tend vers linfini lorsque la temperature augmente (Sidorovich et al., 1971). La fraction soluble extraite du propergol a ete testee gr
ace `a
un essai de DMA en torsion. Le facteur de perte de la fraction libre tend en effet vers linfini
lorsque la temperature augmente, voir figure V.5. Encore une fois, lhypoth`ese 2 est la plus
vraisemblable.
1
Liant
Fraction libre du liant
Liant aprs extraction
0.9
0.8
Facteur de perte tan
lie `a la temperature du pic par lequivalence temps-temperature, voir chapitre I section 2.2,
depend de meme de la masse molaire des molecules libres (Ndoni et al., 1998) mais aussi de
la taille de maille du reseau (Urayama et al., 2001). Une fois que lecoulement terminal a eu
lieu, le facteur de perte a une valeur identique au facteur de perte du reseau sans polym`ere
libre (Sidorovich et al., 1971). Cette hypoth`ese a ete testee gr
ace `a des mesures de DMA
du liant du propergol avant et apr`es extraction. Les resultats de ces essais sont presentes au
paragraphe suivant.
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
Frquence 7.8Hz
100
50
0
Temprature (C)
50
100
Figure V.5 : Essais de DMTA sur le liant et ses composants (SME-CRB, 2010)
Enfin, linfluence de la predeformation mecanique sur ce comportement a ete testee sur
un propergol vieilli (Adicoff et Lepie, 1970). La temperature du premier pic est diminuee de
4C pour 5% de predeformation 0 alors que la temperature du deuxi`eme pic est diminuee de
9C pour la meme predeformation. Les mecanismes mis en evidence par le deuxi`eme pic de
tan ne correspondent donc pas `
a ceux de la transition vitreuse.
En conclusion, lorigine de ce deuxi`eme pic de tan ainsi que son evolution avec la
predeformation restent discutees et seront determinees de facon plus certaine gr
ace aux
resultats experimentaux obtenus dans la section 3.
96
CHAPITRE V
2.1
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
INFLUENCE DE LA COMPOSITION
Dformation impose
M
ethode exp
erimentale
Mesure n1
Mesure n2
Mesure n3
Temps
Figure V.6 : Representation de la deformation imposee au cours du temps lors de la mesure avec
une predeformation
La predeformation appliquee evolue de 0.01 jusqu`a environ 10% ou jusqu`a la rupture
de lechantillon. A chaque niveau de 0 , une deformation sinusodale est superposee. Cette
deformation est caracterisee par sa frequence, 5 Hz, et son amplitude a . Les caracteristiques
de lessai sont precisees dans le tableau V.1. Lamplitude a presentee ici est dite SSA ou
Single Strain Amplitude car elle ne represente que la moitie de lamplitude pic `a pic du
signal.
Difficult
es li
ees `
a la mesure du comportement du mat
eriau pr
ed
eform
e
Dans sa configuration actuelle, lappareil disponible au laboratoire est dedie `a une
utilisation industrielle. Les informations fournies se limitent `a une valeur du couple
(|E |, tan ) deduite des signaux par une exploitation auquel lutilisateur na pas acc`es.
Compte tenu de la sollicitation complexe appliquee lors des essais, il a ete juge indispensable
de valider la mesure `
a lorigine de cette exploitation.
97
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
Caracteristiques de lessai
Temperature
Predeformation 0
Amplitude a
Frequence
CHAPITRE V
DMA
Ambiante
de 0.01 `a 10%
0.01%, 0.1 % et 0.5%
5Hz
CHAPITRE V
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
10
Rgulation
Mesure n1
Mesure n2
Mesure n3
8
6
4
2
0
0
100
200
300
400
Temps HsL
1.0
Rgulation
Mesure n1
Mesure n2
Mesure n3
0.5
0.0
-0.5
-1.0
100
200
300
400
Temps HsL
Figure V.7 : Signaux de deplacement et de force lors dun essai de DMA `a trois predeformations
Exploitation de la r
eponse
Si X represente les modules de conservation E ou de perte E , un mod`ele unique,
equation (V.1), permet de representer levolution des deux modules pour lensemble des
materiaux, voir figure V.9.
X=
+ log(0 )
si 0 < t ,
h
+ log(0 ) + log
i
0
t
sinon.
(V.1)
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
Dplacement
Force
4
3
Signal HVL
0.2
-0.2
2
Dplacement
Force
-0.1
-0.2
-0.4
135
140
145
Temps HsL
150
226
155
(a) Mesure n1
236
238
(b) Mesure n2
Dplacement
Force
228
10
8
6
0.2
0.1
130
0.4
CHAPITRE V
0
425
430
435
440
Temps HsL
445
(c) Mesure n3
80
60
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Mesures experimentales
modele
Int. confiance 95%
40
20
25
Module de Perte E'' HMPaL
20
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Mesures experimentales
modele
Int. confiance 95%
15
10
5
0
0.01
0.1
1
10
Prdformation 0 H%L
0.01
0.1
1
10
Prdformation 0 H%L
Figure V.9 : Identification du mod`ele sur les resultats experimentaux de DMA pour la composition
1 du plan dexperience
de confiance `
a 95% du mod`ele peut alors selargir dans la region du seuil, cependant il reste
acceptable, voir figure V.9. De plus, le couple de valeurs (, ) obtenu nest pas une solution
unique et depend fortement de la qualite de la mesure experimentale.
Afin de saffranchir du fait que les param`etres optimises ne constituent pas une solution
100
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
10
Bcp
B
8
6
4
1.0
0.5
ct
p
t
Acp
A
0
0.0
0.0
0.0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Amplitude de la dformation a H%L
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Amplitude de la dformation a H%L
Pente B HMPaL
50
1.5
Seuil t H%L
CHAPITRE V
40
30
20
10
0
0.0
(b) Seuil t
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Amplitude de la dformation a H%L
(c) Pente B
unique, trois valeurs sont calculees a` partir du mod`ele. Ces valeurs sont la valeur du module
plateau `a faible predeformation A, le seuil de deformation de la non linearite et la pente de la
non linearite B. La valeur du plateau est definie comme la valeur du mod`ele `a la deformation
0 choisie, voir equation (V.2). Le seuil est directement evalue par t . La pente est la moyenne
des pentes calculees aux deformations entre t + 3% et t + 6%, gr
ace `a lequation (V.3).
A = + log(0 )
1
N
B =
N
X
i=1
o`
u 0 = 0.01%
+ log
t + i
t
1
o`
u i [3%, 6%] et N = 16
(V.2)
(V.3)
Dans la suite de cette etude, les exposants c et p sont ajoutes aux param`etres obtenus
pour indiquer leur association avec les modules de conservation ou de perte respectivement.
De plus, les param`etres obtenus dependent bien entendu de la valeur de lamplitude des
deformations a de lessai, voir figure V.10, en raison de leffet Payne (voir section 1.3).
80
70
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Mesures experimentales
modele
Int. confiance 95%
60
50
40
30
20
20
Module de Perte E'' HMPaL
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Mesures experimentales
modele
Int. confiance 95%
15
10
5
0.01
0.1
1
10
Prdformation 0 H%L
0.01
0.1
1
10
Prdformation 0 H%L
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
CHAPITRE V
les courbes ont toutes la meme forme. Le mod`ele autorise cependant une augmentation ou
une diminution du module en fonction de la predeformation. Comme le montre la figure V.11,
les comportements peuvent sensiblement secarter du mod`ele propose. Ainsi les modules de
la composition 0 presentent une augmentation puis une diminution. Cette composition est un
extreme du plan dexperience car elle est fortement reticulee, peu plastifiee et ne contient pas
dagents dadhesion. Ce comportement peut donc sexpliquer par un endommagement meme
`a ce faible niveau de deformation. Seule la courbe obtenue `a une amplitude de 0.05% a pu
etre exploitee dans le cadre du plan dexperience.
2.2
Ad
equation des mod`
eles
Tous les resultats, A, t et B, ont ete exploites dans le cadre du plan dexperience et ont
subi une transformation puissance dont la valeur est determinee par la courbe de Box-Cox,
2
es dans le
voir chapitre II section 3. Les coefficients de correlation ajustes Rajust
e sont indiqu
tableau V.2.
A
a
0.01%
0.1%
0.5%
Ac
0.99
0.99
0.98
t
Ap
0.98
0.97
0.99
ct
0.71
0.83
0.22
pt
0.54
0.58
0.33
B
Bc
0.75
0.94
0.87
Bp
0.80
0.77
0.79
2
eles avec les essais de DMA avec
Table V.2 : Coefficients de correlation ajustes Rajust
e des mod`
predeformation sur les materiaux du plan dexperience
Ces coefficients indiquent que les mod`eles sont particuli`erement bien adaptes aux valeurs
du plateau A, que ce soit pour le module de conservation ou le module de perte. Ces valeurs
dependent donc de facon assez directe des facteurs du plan dexperience. Les coefficients de
correlation obtenus lors de letude des pentes B sont leg`erement inferieurs mais indiquent
tout de meme la bonne qualite de ladequation, particuli`erement si lerreur introduite par
lexploitation de la mesure est prise en compte.
Les coefficients de correlation des mod`eles representant les seuils t sont faibles. Dans
le cas de lessai o`
u a = 0.5%, ils sont meme trop faibles pour permettre une etude de
linfluence des facteurs et sont par consequent exclus de lanalyse. Les figures V.12 et V.13
representent les valeurs predites en fonction des valeurs mesurees pour les param`etres ct et
pt respectivement.
La correlation est meilleure dans le cas du seuil ct . Lerreur semble provenir dune
dispersion des resultats experimentaux plut
ot que dune inadequation du mod`ele. En effet,
la valeur du seuil obtenue est fortement dependante des contraintes imposees `a lalgorithme
doptimisation et la solution nest donc pas unique.
Pour le param`etre pt , la figure V.13 indique que, `a lerreur introduite par lexploitation
des valeurs experimentales sajoute une erreur de modelisation importante. Ainsi les facteurs
influant sur la reponse ne permettent pas dexpliquer lensemble des variations observees. Il
est tout de meme utile de determiner quels sont les facteurs qui paraissent influents sur le
seuil de nonlinearite du module de perte.
102
CHAPITRE V
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
2.0
2.0
2
=0.71
Rajust
2
=0.83
Rajust
1.5
Valeur prdite
Valeur prdite
1.5
1.0
0.5
1.0
0.5
0.0
0.0
0.5
1.0
1.5
0.0
0.0
2.0
0.5
Valeur mesure
1.0
1.5
2.0
Valeur mesure
(a) a = 0.01%
(b) a = 0.1%
Figure V.12 : Adequation des mod`eles avec les seuils identifies ct pour le module de conservation
2.0
2
=0.54
Rajust
2
=0.58
Rajust
1.5
Valeur prdite
1.5
Valeur prdite
2.0
1.0
0.5
0.0
0.0
1.0
0.5
0.5
1.0
1.5
Valeur mesure
(a) a = 0.01%
2.0
0.0
0.0
0.5
1.0
1.5
2.0
Valeur mesure
(b) a = 0.1%
Figure V.13 : Adequation des mod`eles avec les seuils identifies pt pour le module de perte
2.3
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
CHAPITRE V
40
14
12
30
Ap HMPaL
Ac HMPaL
10
20
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Sans AALC
avec AALC
10
8
6
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Sans AALC
avec AALC
4
2
0
0
86
87
88
89
Taux de charges H%wtL
(a)
Ac ,
rapport
NCO/OH
plastifiant = 20%wt du liant
90
0.95,
86
87
88
89
Taux de charges H%wtL
(b)
Ap ,
rapport
NCO/OH
plastifiant = 20%wt du liant
90
0.95,
12
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Sans AALC
avec AALC
40
10
Ap HMPaL
8
Ac HMPaL
30
20
6
4
10
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Sans AALC
avec AALC
2
0
0
0.8
0.9
1
Rapport NCOOH
1.1
0.8
0.9
1
Rapport NCOOH
1.1
CHAPITRE V
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
20
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Sans AALC
avec AALC
50
30
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Sans AALC
avec AALC
15
Ap HMPaL
40
Ac HMPaL
Le r
ole du plastifiant est de diminuer les frottements intermoleculaires dans la microstructure en se placant entre les chanes de polym`ere, voir chapitre I section 1.5. Cela a pour
consequence de reduire le module de perte Ap indicateur de la dissipation, voir figure V.16.
Cette diminution nest pas monotone, il existe une quantite optimale de plastifiant qui depend
a priori de la quantite de liant et sans doute de son taux de reticulation.
10
20
5
10
0
0
10
15
20
25
Taux de plastifiant H%wt du liantL
30
10
15
20
25
Taux de plastifiant H%wt du liantL
30
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
CHAPITRE V
intermoleculaires, notamment gr
ace `
a la plastification, mais clairement seule sa quantite a
une influence sur le module de conservation.
2.4
Microm
ecanismes `
a lorigine de la nonlin
earit
e
Amplification des d
eformations et r
earrangement des charges
a 0.01%
a 0.1%
1.2
90%wt charges
86%wt charges
1.0
ct H%L
Lorigine physique de linfluence des charges observee sur le comportement en DMA des
elastom`eres charges est discutee dans la section 1.2. Trois principaux mecanismes sont decrits :
lamplification des deformations, la formation dun reseau de charges et le glissement des
chanes de polym`ere sur la surface des particules.
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
0.80
0.85
0.90
0.95
1.00
Rapport NCOOH
1.05
1.10
Bp
106
CHAPITRE V
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Sans AALC
avec AALC
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Sans AALC
avec AALC
25
20
Bp HMPaL
150
Bc HMPaL
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
100
50
15
10
5
0
0
86
87
88
89
Taux de charges H%wtL
(a)
Bc,
rapport
NCO/OH
plastifiant = 20%wt du liant
90
0.95,
86
87
88
89
Taux de charges H%wtL
(b)
Bp,
rapport
NCO/OH
plastifiant = 20%wt du liant
90
0.95,
AALC
Figure V.19 : Augmentation du volume effectif des charges creee par les agents dadhesion, AALC
= agents dadhesion liant-charge
107
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
CHAPITRE V
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Sans AALC
avec AALC
120
100
12
10
Bp HMPaL
Bc HMPaL
80
60
40
8
6
4
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Sans AALC
avec AALC
20
2
0
0
0.8
0.9
1
Rapport NCOOH
(a)
Bc,
taux
de
charges
plastifiant = 20%wt du liant
1.1
88%wt,
0.8
0.9
1
Rapport NCOOH
(b)
Bp,
taux
de
charges
plastifiant = 20%wt du liant
1.1
88%wt,
CHAPITRE V
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
dagents dadhesion, ce qui est suppose apr`es cette discussion. Cela na pas ete observe pour
plusieurs raisons : les valeurs du seuil sont particuli`erement dispersees (au point que les
valeurs obtenues pour une amplitude de 0.5% nont pas pu etre exploitees), voir section 2.2,
et le taux de charges et le rapport NCO/OH ont une influence preponderante sur les valeurs
obtenues pour des amplitudes de 0.01 et 0.1%, voir figure V.17. Le fait que linfluence des
agents dadhesion ne soit pas mise en evidence dans cette etude nest donc pas une information
suffisante pour etablir la participation de ce mecanisme au comportement.
Elongation maximale du r
eseau
Les seuils de la non linearite t diminuent fortement lorsque le rapport NCO/OH
augmente, voir figures V.17 et V.21. Lhypoth`ese delongation maximale des chanes, voir
section 1.4, pourrait etre confirmee par cette observation.
a 0.01%
a 0.1%
plastifiant 30%wt du liant
plastifiant 10%wt du liant
1.2
1.0
0.8
t H%L
1.4
0.6
0.4
0.2
0.0
0.80
0.85
0.90
0.95
1.00
Rapport NCOOH
1.05
1.10
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
CHAPITRE V
Or, le taux de plastifiant a une influence relativement faible sur le seuil ct donc laugmentation
supposee de lelongation maximale due au plastifiant ne permet dexpliquer laugmentation
importante du seuil pt .
1.4
a 0.01%
a 0.1%
1.2
90%wt charges
86%wt charges
ct H%L
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
10
15
20
25
Taux de plastifiant H%wt du liantL
30
Figure V.22 : Interaction des taux de charges et de plastifiant sur le seuil ct , rapport
NCO/OH = 0.95
Lorsque le taux de plastifiant varie de 10 `a 30%wt du liant et que le rapport NCO/OH vaut
1.1, la valeur du seuil est environ multipliee par 5, voir figure V.21. A des rapports NCO/OH
superieurs `a 1, le taux de plastifiant a peu deffet sur la masse entre ponts, voir chapitre III
section 1.4. Laugmentation du seuil pt avec le taux de plastifiant est donc directement liee `a
la diminution de frottements intermoleculaires. Il nest cependant pas possible de dissocier les
frottements entre les chanes du reseau des frottements entre le reseau et le polym`ere libre.
Levolution des modules lorsque la deformation augmente apporte dautres elements de
reflexion. Il a ete montre que les mecanismes entranes par labsence de liaison entre le liant
et les charges ont pour consequence une diminution de la contrainte appliquee au reseau, voir
paragraphe precedent. Les pentes de non linearite sont maintenant observees en fonction du
rapport NCO/OH lorsque le materiau contient des agents dadhesion, voir figure V.20.
En presence dagents dadhesion, la pente B c augmente lorsque le rapport NCO/OH crot,
voir figure V.20a. Bien quun seuil de deformation soit clairement observe, le mecanisme
delongation maximale propose et la repartition heterog`ene des deformations dans la
microstructure impliquent que le nombre de chanes du reseau atteignant leur elongation
maximale augmente lorsque la deformation appliquee augmente. Cet effet est accentue par la
distribution de masses molaires supposee dans le reseau et observee dans la fraction soluble,
voir chapitre III section 1.3. Donc la quantite de liant qui participe `a la non linearite evolue
avec la deformation, et ce de facon plus rapide si le reseau est plus dense.
A des niveaux damplitudes superieurs `a 0.1% et en presence dagents dadhesion, la
pente B p augmente de meme lorsque le rapport NCO/OH augmente, voir figure V.20b. Dans
le cadre du mecanisme propose, B p etant associee aux frottements intermoleculaires, ceux-ci
sont en effet supposes augmenter dautant plus que le reseau est dense.
Etonnament, le taux de plastifiant a une influence tr`es importante sur la pente B c aux
amplitudes 0.1 et 0.5% alors que son influence sur B p est faible ou inexistante quelle que
soit lamplitude des oscillations, voir figure V.23. Cette tendance est opposee `a celle observee
ci-dessus pour les seuils.
Bien que le plastifiant permette de reduire les frottements et donc le module de perte
110
CHAPITRE V
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
140
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Sans AALC
avec AALC
120
80
60
8
6
4
40
a 0.01%
a 0.1%
a 0.5%
Sans AALC
avec AALC
20
0
10
Bp HMPaL
Bc HMPaL
100
12
10
15
20
25
Taux de plastifiant H%wt du liantL
30
0
10
15
20
25
Taux de plastifiant H%wt du liantL
30
2.5
La figure V.24 represente les valeurs du plateau et les pentes obtenues pour une
composition du plan dexperience. Le comportement est similaire pour lensemble des
compositions. La diminution des valeurs du plateau avec lamplitude des oscillations est
une observation directe de leffet Payne en labsence de predeformation, voir figure V.24a. Le
couplage est observe sur les pentes, qui sont plus faibles lorsque lamplitude des oscillations
augmente, voir figure V.24b. En labsence de couplage entre leffet Payne et la predeformation,
111
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
CHAPITRE V
10
8
6
4
2
0
0.0
Bcp
B
50
Pente B HMPaL
les courbes obtenues aux trois amplitudes devraient etre parrall`eles et la pente constante.
Linfluence de la predeformation sur leffet Payne est cependant plus importante pour le
module de conservation que pour le module de perte.
Acp
A
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Amplitude de la dformation a H%L
40
30
20
10
0
0.0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Amplitude de la dformation a H%L
(b) Pentes B
Conclusion
Les mesures du comportement viscoelastique macroscopique `a laide des essais danalyse
mecanique dynamique mettent en evidence une forte non linearite. De facon `a pouvoir
112
CHAPITRE V
2. INFLUENCE DE LA COMPOSITION
comparer toutes les compositions entre elles, une exploitation des resultats a ete realisee et a
permis dobtenir trois param`etres pour chaque courbe. Ceci constitue une perte dinformation
importante et a aussi pour consequence de forcer tous les materiaux `a se comporter suivant
le meme mod`ele theorique, ce qui nest pas necessairement le cas en realite.
De plus, les mod`eles obtenus dependent fortement de la qualite de lidentification de ces
param`etres. Dans le domaine lineaire, la correlation entre les mod`eles et les param`etres est
quasiment parfaite. Linfluence des coefficients sur les valeurs des modules de conservation et
de perte est donc facilement identifiable lorsque la predeformation est faible. Dans le domaine
non lineaire, les valeurs des seuils obtenues sont fortement influencees par les contraintes
imposees `
a lidentification et sont donc peu exploitables. Bien que la valeur des pentes
soit calculee `
a partir de la valeur du seuil, le fait de realiser une moyenne sur une plage
de deformation la rend plus stable. La correlation des mod`eles des pentes est relativement
acceptable sans etre aussi parfaite que dans le domaine lineaire.
Letude du comportement dans le domaine lineaire reserve peu de surprises mais permet
detablir une base de comportement pour letude de la non linearite. Les influences du taux
de charges et du rapport NCO/OH sont celles attendues, soit une augmentation des modules
lorsque ces facteurs augmentent. Enfin, les modules diminuent lorsque le taux de plastifiant
augmente.
Dans le domaine non lineaire, un certain nombre de mecanismes sont proposes `a partir de
linfluence des facteurs. Tout dabord, une amplification des deformations par les charges est
observee sur le seuil ct et les pentes B c et B p . Un mecanisme de rearrangement des charges
en fonction de la deformation est de plus suppose et parat confirme par le couplage entre la
predeformation et leffet Payne. La reaction des agents dadhesion sur la surface de la charge
entrane une augmentation du volume effectif des charges qui accentue lamplification des
deformations. En labsence dagents dadhesion, un mecanisme de glissement des chanes `
a
la surface de la charge est suggere par la faible influence de la densite de reticulation sur
les pentes B c et B p . Enfin, la forte augmentation des modules de conservation et de perte
est attribuee au fait que les chanes du reseau atteignent progressivement une elongation
maximale qui depend de la densite de reticulation de ce reseau, de ses liens avec les charges
et de son etat de gonflement.
Linfluence de la plastification est difficilement dissociable de la modification occasionnee
par lajout de molecules de plastifiant avant la reticulation. Linconvenient de cette methode
de formulation est quil nest pas possible dobserver linfluence du taux de plastifiant sur
des reseaux identiques. De la meme mani`ere, augmenter la quantite de polym`ere libre a pour
consequence de reduire la quantite de chanes reticulees participant `a la deformation. Bien
que les observations realisees en resonance magnetique nucleaire apportent des informations,
le r
ole de ces chanes sur le comportement macroscopique reste inconnu. Enfin il apparait
que la principale consequence de la presence de ces molecules libres, plastifiant ou chane de
polym`ere, soit un gonflement du reseau qui modifie son comportement.
Dans le but dacquerir des informations sur le comportement de la fraction soluble pendant
la deformation, le comportement des materiaux a ete mesure en fonction de la temperature
et met en evidence des mecanismes faisant intervenir cette fraction soluble, voir section 3.
De plus, letude realisee chapitre VI section 1 a pour objectif de comparer les reponses
macroscopiques dechantillons dont seule la fraction soluble a ete modifiee.
113
3. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
CHAPITRE V
INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
3.1
M
ethode exp
erimentale
Lors de lessai de DMTA (Dynamic Mechanical Thermal Analysis), le but est non
seulement de mesurer et comprendre linfluence de la temperature sur le comportement du
materiau mais aussi de determiner dans quelle mesure la predeformation a une influence sur le
comportement de la fraction soluble. Deux essais sont donc realises pour chaque composition
du plan dexperience, voir tableau II.3. Lors du premier essai, la predeformation est fixee `a
une valeur nulle. La predeformation est ensuite fixee `a 2% pour le deuxi`eme essai, de facon `a
se placer au-del`
a du seuil de non linearite mesure `a temperature ambiante, voir par exemple
figure V.17.
Caracteristiques de lessai
Temperature
Predeformation 0
Amplitude a
Frequence
DMTA
de -100 `a 80C
0% et 2%
0.04%
7.8Hz
3. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
CHAPITRE V
0.8
0.6
Tan
0.6
Tan
0.4
0.4
Mesures
0.2
0.2
Dcomposition
Mesures
Dcomposition
Modle total
Modle total
0.0
-100
-50
0
Temprature HC L
50
(a) Predeformation 0%
100
0.0
-100
-50
0
Temprature HC L
50
100
(b) Predeformation 2%
1 G 2 t t G
t tG
G
exp
1 + erf
2
2
2G
2
(V.4)
Loptimisation est realisee en deux etapes sur les resultats experimentaux, `a laide
dun algorithme doptimisation par moindres carres de Mathematica . La premi`ere etape
consiste `a identifier un pic sur les resultats experimentaux correspondant aux mesures `
a
des temperatures inferieures `
a -50C. Lors de la deuxi`eme etape, deux pics et lintegralite
des resultats sont consideres, en proposant comme valeur de depart de loptimisation pour
le premier pic les valeurs obtenues lors de la premi`ere etape. La figure V.25 presente un
exemple de resultats experimentaux, ainsi que les deux pics obtenus et leur somme. Il apparat
clairement que la somme des pics permet dobtenir une courbe tr`es proche des mesures. Cette
constatation est dautant plus remarquable quelle est verifiee pour toutes les compositions
du plan dexperience.
Premier pic Le premier pic est une manifestation de la transition vitreuse. La temperature
du maximum du pic Tp1 est donc censee etre tr`es proche de la temperature de transition
vitreuse Tg , mesuree par calorimetrie differentielle `a balayage au chapitre III section 1.2.
Laire de ce pic a ete determinee mais ne semble pas dependre de facon significative des
facteurs du plan dexperience.
Deuxi`
eme pic Pour le deuxi`eme pic, deux valeurs caracteristiques sont choisies. La
premi`ere caracteristique est Tp2 Tg , o`
u Tp2 est la temperature du maximum. Lecart `
a
la temperature de transition vitreuse est plus significatif car il indique le stade de la phase de
transition auquel se situe le deuxi`eme pic. La transition vitreuse est consideree comme une
origine absolue pour chaque composition.
115
3. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
CHAPITRE V
Ad
equation des mod`
eles
Le traitement statistique des donnees, voir chapitre II section 3 pour plus de details, a
ete realise sur les temperatures du pic 1 et du pic 2 ainsi que sur laire du pic 2. Apr`es avoir
2
applique une transformation puissance, les coefficients de correlation ajustes Rajust
e obtenus
sont eleves et donc satisfaisants. Leur valeur est 0.88, 0.73 et 0.97 respectivement pour les
temperatures du pic 1 et du pic 2 ainsi que pour laire du pic 2.
Levolution des caracteristiques du pic 2 avec la deformation implique que les erreurs
experimentales et doptimisation sont ajoutees. Par consequent, ladequation des mod`eles sur
les donnees est limitee, particuli`erement dans le cas de levolution de la temperature, voir
figure V.26.
20
2
Rajust
=0.30
2
Rajust
=0.84
Valeur prdite
15
Valeur prdite
3.2
10
-5
5
-10
0
0
10
15
Valeur mesure
20
-10
-5
Valeur mesure
Figure V.26 : Mod`eles representant levolution des caracteristiques du pic 2 avec la predeformation
Les difficultes rencontrees avec levolution de la temperature du pic 2 peuvent avoir pour
origine le fait que la difference de temperature entre les predeformations 0 et 2% nest pas
assez elevee et se confond donc avec lerreur experimentale. Seuls les facteurs taux de charges
et presence dagents dadhesion semblent avoir une influence sur cette evolution.
116
3. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
CHAPITRE V
3.3
Module HMPaL
1 104
5000
E' 0 =2%
E' 0 =0%
E'' 0 =2%
E'' 0 =0%
1000
500
100
50
10
-100
-50
0
Temprature HC L
50
3.4
Le premier pic de tan est une manifestation de la transition vitreuse subie par le
materiau. La temperature du maximum de ce pic est fortement correlee avec la temperature de
transition vitreuse Tg , voir figure V.28. La droite tracee est optimisee par moindres carres dans
Mathematica . Sa pente vaut 1, cependant les temperatures du pic 1 doivent etre diminuees
117
3. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
CHAPITRE V
de 8.2C pour etre en adequation avec les temperatures mesurees pour Tg . Linfluence du
plastifiant observee sur Tg est similaire sur la temperature du pic 1, voir figure V.28b.
-65
86%wt charges
90%wt charges
NCOOH=0.8
NCOOH=1.1
Temprature Tp1 HC L
-76
-78
-80
-70
-75
-82
-80
-76
-74
-72
Tg HC L
-70
-68
10
15
20
25
Taux de plastifiant H%wt du liantL
30
3.5
Origine du deuxi`
eme pic
Les differentes hypoth`eses concernant lorigine du deuxi`eme pic de tan ont ete discutees
dans la section 1.5. La premi`ere hypoth`ese est que ce pic correspond `a la transition dune phase
rigide dans le materiau, possiblement situee autour des charges. Compte tenu des resultats
experimentaux obtenus precedemment pour le propergol, lhypoth`ese de lecoulement des
molecules libres de faible masse molaire est privilegiee. Linfluence des facteurs du plan
dexperience sur ce comportement devrait permettre de confirmer ce choix.
Tout dabord, le taux de charges na aucune influence sur la temperature de ce pic, voir
figure V.29, et linfluence des charges sur laire du pic est fortement dependante de la presence
dagents dadhesion. En labsence dagent dadhesion, laire du pic diminue lorsque le taux
de charges augmente alors que leffet oppose est observe lorsque des agents dadhesion sont
presents. Ceci pourrait confirmer la premi`ere hypoth`ese. Cependant, il convient de rappeler
que les mecanismes dadhesion liant-charge favorisent la creation de fraction soluble. Cette
observation peut donc aussi confirmer la deuxi`eme hypoth`ese.
Lobservation de la figure V.30 permet de definitivement choisir la deuxi`eme hypoth`ese.
En effet, laire du pic diminue lorsque la reticulation augmente, voir figure V.30a. Or la
reticulation favorise a priori le fonctionnement des agents dadhesion et donc la creation dune
phase rigide autour des charges. Dans le cas de lhypoth`ese 1, une augmentation de laire du
pic serait observee. Linfluence du plastifiant est finalement decisive : laire du pic augmente
avec le taux de plastifiant, voir figure V.30b. Selon la premi`ere hypoth`ese, la variation du
118
3. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
CHAPITRE V
Caractristiques du pic 2
120
Tp2 -Tg HC L
Aire
Sans AALC
Avec AALC
100
80
60
40
86
87
88
89
Taux de charges H%wtL
90
taux de plastifiant serait sans effet. Linfluence est ici clairement etablie et ne depend pas des
agents dadhesion, elle nest donc pas le resultat dune interaction malvenue.
120
120
Tp2 -Tg HC L
Aire
Sans AALC
Avec AALC
100
Caractristiques du pic 2
Caractristiques du pic 2
Figure V.29 : Influence du taux de charges sur les caracteristiques du deuxi`eme pic de tan
80
60
40
Tp2 -Tg HC L
Aire
Sans AALC
Avec AALC
100
80
60
40
20
0.8
0.9
1
Rapport NCOOH
1.1
10
15
20
25
Taux de plastifiant H%wt du liantL
30
3. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
CHAPITRE V
contribution du reseau. Dans une etude similaire sur un materiau non charge, il a ete montre
que cette contribution est inferieure de plus dun ordre de grandeur `a celle des chanes libres et
peut donc etre negligee (Urayama et al., 2001). La question ne se pose plus lors de letude de
linfluence de la predeformation puisque les aires `a 0 et 2% de predeformation sont soustraites
lune `a lautre.
La temperature du pic ne depend que du rapport NCO/OH, voir figure V.30. Cette
temperature diminue leg`erement lorsque le rapport NCO/OH augmente. Il a ete montre
quune diminution de la masse molaire des macromolecules libres a pour consequence une
diminution de la temperature du pic (Sidorovich et al., 1971). Par contre, une augmentation
de la densite de reticulation du reseau devrait avoir pour consequence une augmentation du
temps de relaxation et donc une augmentation de la temperature. Dans le cas present, il
nest pas possible de determiner si linfluence du rapport NCO/OH sur la temperature du
pic est due `a une competition entre une modification de la masse molaire ou de la quantite
des molecules libres et une augmentation de la densite de reticulation. Le rapport NCO/OH
influe sur tous les param`etres de la reptation. Il serait necessaire de comparer les reponses
de molecules de meme masse molaire dans des reseaux dont la densite de reticulation varient
ou `a linverse, des molecules de masses molaires variees dans des reseaux identiques.
Laire du pic est donc une indication de la quantite de macromolecules libres de
faible masse molaire susceptibles de subir un ecoulement. La temperature du pic serait la
temperature dactivation liee `
a la mobilite moleculaire de ces chanes dans le reseau et depend
donc de la masse moleculaire des chanes libres et de la taille de maille du reseau.
3.6
Effet de la pr
ed
eformation
Lorsque le materiau est deforme, la temperature du deuxi`eme pic augmente alors que son
aire diminue, voir figures V.31 et V.32. Le fait que la temperature augmente pourrait etre
d
u `a une diminution de la taille de maille du reseau en raison de la deformation. Dapr`es le
mod`ele du tube, le temps de reptation est alors plus long et la temperature du pic augmente.
Pour que lecoulement ait lieu, deux conditions doivent etre reunies : laugmentation
de mobilite moleculaire de la chane et laugmentation de la taille des mailles du reseau,
engendrees par lelevation de la temperature. La reptation des chanes est alors activee. Laire
du pic diminue, ce qui signifie que la quantite de chanes concernees par cet ecoulement
diminue. Or, le fait dappliquer une deformation superieure au seuil de non linearite et donc
`a lelongation maximale du reseau (voir section 2.4) implique quune partie du reseau atteint
une deformation suffisante pour que sa taille de maille diminue. Dans ce cas, les chanes libres
situees dans cette partie du reseau nont plus la possibilite deffectuer des mouvements de
grande amplitude et donc de diffuser par reptation, en tout cas pas `a la meme temperature.
Il ne peut etre exclu que la temperature decoulement de ces chanes soit alors fortement
augmentee et sorte de la zone de mesure.
Linfluence du taux de charges et des agents dadhesion sur levolution du deuxi`eme pic est
encore une fois le resultat du phenom`ene damplification des deformations, voir figures V.31.
En effet, laugmentation du taux de charges accentue laugmentation de la temperature et la
diminution de laire.
120
3. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
CHAPITRE V
20
Evolution du pic 2
15
10
5
0
-5
Tp2 -Tg HC L
Aire
Sans AALC
Avec AALC
-10
-15
86
87
88
89
Taux de charges H%wtL
90
20
10
Evolution du pic 2
Evolution du pic 2
Figure V.31 : Influence du taux de charges sur levolution du deuxi`eme pic avec la predeformation
10
-10
Tp2 -Tg HC L
Aire, charges = 90%wt
Aire, charges = 86%wt
Sans AALC
Avec AALC
-20
-10
0.8
0.9
1
Rapport NCOOH
1.1
10
15
20
25
Taux de plastifiant H%wt du liantL
30
Figure V.32 : Influence des facteurs sur levolution du deuxi`eme pic de tan
Laire du pic diminue dautant plus que le taux de plastifiant augmente, voir figure V.32b.
121
3. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
CHAPITRE V
Seul le mod`ele issu des materiaux contenant des agents dadhesion et un faible taux de charges
presente un comportement different. La presence de plastifiant augmente laire du pic dans
le materiau non deforme en favorisant la mobilite de certaines molecules de masse molaire
leg`erement elevees, voir section 3.5. La mobilite de ces molecules est alors plus susceptible
detre restreinte par une deformation du reseau. Une forte diminution est donc observee. De
plus, un fort taux de charges cree une amplification des deformations qui accentue cet effet
du plastifiant.
Lorsque le materiau contient des agents dadhesion et que le taux de charges est faible,
levolution de laire du pic augmente jusqu`a atteindre des valeurs positives. Cela suppose
que des chanes sont liberees par la deformation. La forte interaction des agents dadhesion
avec la quantite disocyanates dans la composition et de polym`ere libre dans la microstructure
pourrait apporter des elements de reponse `a cette anomalie. Cependant, etant donnee lerreur
introduite par la limite de temperature imposee aux essais, aucune conclusion ne peut etre
apportee `a cette observation relativement marginale.
Conclusion
La mesure du comportement en fonction de la temperature compl`ete les essais realises
precedemment `
a temperature ambiante. Ces essais permettent tout dabord de verifier que
linfluence de la predeformation sur les modules de conservation et de perte est proche detre
constante sur une large plage de temperature.
Lobjectif est de mettre en evidence linfluence de la predeformation sur le comportement
de la fraction soluble. Levolution de tan en fonction de la temperature presente deux pics. Le
pic aux basses temperatures est le resultat de la transition vitreuse. Le pic aux temperatures
plus elevees a une origine physique plus discutee. Les mesures experimentales ont montre que
ce pic correspond `
a lecoulement final des chanes de polym`ere libres dans le reseau.
Ce mecanisme est la consequence de la presence de macromolecules de faible masse molaire
dans un reseau de meme nature chimique. Lorsque la temperature est suffisamment elevee, les
chanes ont une mobilite moleculaire forte et le reseau est lui-meme plus mobile. Les chanes
libres peuvent alors diffuser par reptation dans le reseau. Le temps de relaxation associe `a ce
mouvement depend de la masse molaire des chanes libres et de la taille de maille du reseau
(mod`ele du tube). La temperature du pic est liee `a ce temps de relaxation alors que laire du
pic est une indication de la quantite de chanes libres concernees par ce mecanisme.
Lorsque le materiau est predeforme, la temperature augmente alors que laire du pic diminue. Par consequent, lecoulement des chanes est rendu plus difficile par la predeformation et
une partie des chanes libres ne subit plus cet ecoulement. La predeformation a pour resultat
de reduire la taille de maille du reseau dans les parties du liant les plus contraintes et donc
dempecher les mouvements de grande amplitude des chanes libres situees dans ces zones.
122
CHAPITRE V
4. CONCLUSION
CONCLUSION
123
4. CONCLUSION
124
CHAPITRE V
Chapitre VI
Comportement macroscopique
quasi-statique et pr
ed
eformations
multiaxiales
Letude DMA du chapitre V a mis en evidence une forte non linearite en fonction de la
predeformation et de la temperature. Etant donne le mecanisme de rearrangement des charges
discute precedemment, la question se pose naturellement de lanisotropie du comportement
induite. Dans ce chapitre, letude est approfondie dans un cadre multiaxial.
La premi`ere partie presente linfluence de la contraction de la microstructure, resultat
du retrait de molecules solubles par gonflement, sur la non linearite en fonction de la
predeformation. Ce retrait de mati`ere est donc ici considere comme une predeformation
triaxiale.
La mesure du comportement apr`es reorganisation des charges dans la direction orthogonale parat pertinente. La deuxi`eme partie de ce chapitre propose un protocole experimental
et une methode dexploitation des mesures de DMA avec predeformation biaxiale.
Lobjectif est dobserver le comportement dans le domaine lineaire ainsi que levolution
du seuil et de la pente de la non linearite pour les deux types de predeformation.
125
CHAPITRE VI
Cette serie dessais a deux objectifs. A la suite des observations realisees dans le chapitre V,
ces essais permettent de comparer le comportement dun meme reseau `a plusieurs niveaux
de gonflement positifs ou negatifs (contraction). Le gonflement et la contraction, occasionnee
par le retrait de la fraction soluble, peuvent etre consideres comme differents niveaux de
predeformation triaxiale. Le premier objectif est de determiner si cette predeformation
modifie la non linearite du comportement.
De plus, les liquides de gonflement sont de nature chimique differente et presentent des
viscosites variees. La caracterisation de linfluence de la nature de la fraction soluble constitue
le deuxi`eme objectif.
1.1
Cr
eation de mat
eriaux par gonflement
M
ethode exp
erimentale
Le propergol de reference est modifie par gonflement de facon `a creer des materiaux avec
des fractions solubles de compositions et de quantites variees. La composition du propergol
initial et la methode experimentale du gonflement sont decrites en detail dans les sections 1.3
du chapitre I et 1.1 du chapitre III respectivement. La modification du propergol est realisee
en deux etapes : (i) extraction de la fraction soluble, le materiau est gonfle dans du solvant,
(ii) le materiau est gonfle avec differents ingredients de facon `a remplacer la fraction soluble
extraite. Lorganigramme VI.1 decrit ces differentes etapes et le nom donne `a lechantillon
obtenu pour chacune.
Propergol
Ech. I
solvant
Propergol extrait
Ech. E
PBHT
PBHT*
DOZ+PBHT
DOZ
Ech. P
Ech. Poxy
Ech. DP
Ech. D
Figure VI.1 : Modification du propergol par gonflement, Ech. = echantillon, PBHT* = PBHT
sans antioxydant
Le propergol initial (Ech. I) est place dans du solvant, sa fraction soluble est donc extraite
et lechantillon E est obtenu. Cet echantillon E est ensuite gonfle dans du prepolym`ere PBHT
avec et sans antioxydants pour obtenir les echantillons P et Poxy respectivement. Le montage
est maintenu `
a 60 C pendant un mois de facon `a augmenter la mobilite des chanes de
126
CHAPITRE VI
I
E
P
Poxy
DP
D
Charges
%wt
88.0
94.4
91.9
92.4
92.0
72.9
Gain en masse
%wt
0
2.7
2.2
2.6
29.5
Fraction Soluble
composition
%wt %
PBHT DOZ
6.8
0
PBHT
2.6
PBHT reticule 2.2
DOZ PBHT
2.5
DOZ
22.8
du liant
67.5
0
43.1
38.6
42.4
89.3
polym`ere et donc ameliorer la diffusion du PBHT dans lechantillon. Pour lechantillon Poxy ,
cet echauffement a aussi pour consequence une oxydation du prepolym`ere de la fraction
soluble.
Lechantillon E est aussi gonfle dans du plastifiant (DOZ) et dans un melange de
prepolym`ere PBHT et de plastifiant dont les proportions sont 70%PBHT/30%DOZ, ceci
aboutissant respectivement aux echantillons D et DP. Gr
ace `a laction du plastifiant, aucune
elevation de temperature nest necessaire pour que les produits pen`etrent.
Tous les echantillons sont ensuite seches `a temperature ambiante et peses tous les jours
jusqu`a ce que la masse se stabilise.
Mat
eriaux obtenus
La composition des materiaux obtenus est presentee dans le tableau VI.1. Le gain en
masse est calcule gr
ace `
a lequation (VI.1), o`
u M represente la masse. Mextrait est la masse
mesuree par pesee apr`es extraction de la fraction soluble. La quantite de fraction soluble
(Frac.Sol.) ajoutee dans chaque echantillon par gonflement est mesuree par pesee apr`es
sechage et correspond `
a Mfinale . La quantite de fraction soluble de lechantillon I a ete
determinee precedemment par gonflement.
Gain =
Mfinale Mextrait
Mextrait
(VI.1)
CHAPITRE VI
1.2
Temp
erature de transition vitreuse
Materiau
P
E
Poxy
PBHT
I
DP
D
DOZ
-60
Tg ( C)
74.1
75.5
75.5
80.4
83.6
85.1
103.4
106.0
-70
Tg HC L
CHAPITRE VI
Poxy
E
-80
PBHT
DP
-90
-100
D
DOZ
-110
0
1.3
20
40
60
80
100
Taux de plastifiant H%wt du liantL
D
eformation moyenne r
esultant du proc
ed
e de gonflement et s
echage
Levolution de la masse des echantillons a ete suivie par pesee `a toutes les etapes
du procede de gonflement et remplacement de la fraction soluble. Les masses volumiques
du propergol, du polym`ere et du plastifiant sont connues, voir equation (VI.2). La masse
volumique des charges est connue mais nest pas indiquee ici. De plus, le taux de plastifiant
de la formulation est de 22.5%wt du liant, soit 2.7%wt de la masse totale.
propergol = 1.81
polym`ere = 0.91
(VI.2)
plastifiant = 0.92
Dans la suite, M et V indiquent respectivement une masse et un volume. Les indices ini,
extrait et final indiquent letape du procede concernee par ces quantites, respectivement les
etapes initiales, apr`es extraction et finale apr`es gonflement. Posons Mini la masse initiale dun
echantillon de propergol, son volume Vini = Mini /propergol est alors deduit.
Apr`es extraction de la fraction soluble, la masse Mextrait mesuree permet de deduire la
quantite de fraction soluble (VI.3) et donc les masses occupees par le plastifiant (VI.4) et le
polym`ere libre (VI.5) dans letat initial.
Mini Mextrait
Mini
= Mini 2.7%
Fs = 100
Mplastifiant
(VI.3)
(VI.4)
(VI.5)
Le volume de liant non soluble est ensuite calcule (VI.6). De plus, le volume de polym`ere
dans lechantillon initial est calcule et choisi comme volume de reference (VI.7). Cela signifie
que lechantillon initial de propergol I est considere comme gonfle par le plastifiant.
129
CHAPITRE VI
charges
polym`ere
plastifiant
Mcharges
Mplastifiant
= Vini
charges
plastifiant
(VI.6)
Vextrait = Vini
Vref
(VI.7)
Le gain en masse apr`es gonflement a ete calcule, voir equation (VI.1) et tableau VI.1. Le
volume de lechantillon apr`es gonflement Vfinal en est deduit (VI.8).
Mfinale Mextrait
polym`ere
Mextrait
Vfinal Vref
Gonflement = 100
Vref
Vfinal = Vextrait +
ou
plastifiant
(VI.8)
(VI.9)
Le gonflement est defini comme la variation de volume entre la reference, qui correspond
`a letat non perturbe du polym`ere, et letape finale (VI.9). Le volume occupe par la
fraction soluble dans lechantillon initial est de 13.5%. Etant donnee la faible quantite de
molecules libres ajoutees, la plupart des materiaux subissent en realite une contraction de
leur microstructure plut
ot quun gonflement.
La deformation est supposee identique dans toutes les directions. Cette hypoth`ese est
equivalente `a celle de caracteriser une sph`ere deformee anisotropiquement par le rayon de la
sph`ere de meme volume, voir figure VI.3. La deformation moyenne m est alors definie par :
1
m = (1 + Gonflement) 3 1.
z
z
(1 + m )R
y
CHAPITRE VI
E
Poxy
DP
P
I
D
Gonflement
-55.7%
-27.8%
-23.1%
-22.1%
36.3%
313.8%
60
m
-23.8%
-10.3%
-8.4%
-7.99%
10.9%
60.5%
40
20
DP P
Poxy
-20
1.4
20
40
60
80
Fraction soluble H% du liantL
Le protocole de lessai DMA est identique `a celui du chapitre V section 2. Les conditions
dessais sont precisees dans le tableau V.1 et lamplitude des oscillations est a = 0.01%.
Cette amplitude est trop faible pour obtenir une mesure correcte du dephasage du materiau
D, voir figure VI.5b. Cependant, le materiau E ne peut supporter une amplitude superieure
donc cette valeur a ete conservee.
1000
100
50
E
Poxy
P
DP
I
D
modle
100
50
10
5
1
0.5
0.01
0.1
0.5 1
Prdformation 0 H%L
5 10
500
Module de conservation E HMPaL
E
Poxy
P
DP
I
D
modle
10
5
1
0.5
0.1
0.05
0.01
0.01
0.1
0.5 1
Prdformation 0 H%L
10
CHAPITRE VI
10
Acp
A
1000
500
100
50
10
5
1
0.5
0.1
0.05
-10
-20
c
p
-30
-20
0
20
40
60
Dformation moyenne m H%L
-20
0
20
40
60
Dformation moyenne m H%L
CHAPITRE VI
A HMPaL
1000
500
Ac
Ap
100
50
10
5
0
5
10 15 20 25 30
Taux de plastifiant H%wt du liantL
CHAPITRE VI
1
ct
p
t
4
100
-100
-200
Bc
Bp
-20
0
20
40
60
Dformation moyenne m H%L
-20
0
20
40
60
Dformation moyenne m H%L
mecanisme de rearrangement des charges et pour explorer linfluence du reseau polym`ere sur
ce mecanisme et notamment sur le seuil de la non linearite.
Les pentes de non linearite B c et B p augmentent fortement lorsque la deformation
moyenne m augmente et tant que celle-ci reste negative, voir figure VI.8b. Comme pour
le comportement dans le domaine lineaire, une forte discontinuite est observee entre -8 et
10% de deformation moyenne. Au-del`
a de 10%, les pentes diminuent lorsque la deformation
moyenne augmente.
Comme discute precedemment, le comportement mesure est celui du reseau de charges.
Les materiaux presentent une densite de reseau de charges et des valeurs de plateau Ac et
Ap en relation avec la deformation moyenne. Les pentes de non linearite B c et B p quantifient
levolution des modules lorsque le reseau de charges est modifie par la predeformation
uniaxiale 0 .
Il semble que les modules de conservation et de perte tendent vers une valeur unique `a forte
predeformation quel que soit lechantillon `a lexception de lechantillon D, voir figures VI.5a
et VI.5b. Cette observation implique que la reorganisation des charges anisotrope creee par
la predeformation uniaxiale entrane des valeurs de modules fixees independantes de letat
initial du reseau de charges. Ce mecanisme de reorganisation anisotrope est en competition
avec la reorganisation isotrope initiale des charges due au procede de gonflement puis sechage.
De facon schematique, la predeformation uniaxiale efface leffet de la contraction isotrope.
En consequence, les valeurs des modules `a forte predeformation sont superieures ou inferieurs
aux valeurs initiales Ac et Ap suivant le reseau de charges cree initialement. Les pentes B c et
B p sont alors respectivement positives ou negatives.
Il est interessant de remarquer que la pente est nulle pour une deformation non nulle,
voir figure VI.8b. Lorsque la pente B c ou B p est egale `a zero, le module mesure sur
larrangement de charges isotrope initial est egal au module `a forte predeformation engendre
134
CHAPITRE VI
Conclusion
Ces essais apportent des complements dinformation `a letude detaillee de la non linearite
du comportement en DMA en fonction de la predeformation. En effet, les materiaux etudies
ici sont tous fabriques `
a partir dun echantillon unique. Ils presentent donc la meme structure
du reseau et la meme quantite de charges. Les variations entre les echantillons portent sur
letat de gonflement ou de contraction du reseau et sur la quantite et la viscosite de la fraction
soluble introduite. Ces deux facteurs sont cependant correles. Cest pourquoi les influences
de la contraction et de la plastification sont difficiles `a isoler lune de lautre.
Il apparat que les mecanismes en jeu dans le comportement non lineaire du propergol en
fonction de la predeformation pourraient etre similaires `a ceux qui ont lieu durant lextraction
de la fraction soluble et le sechage de lechantillon. Dans les deux cas, une forte augmentation
des modules est observee. Une reorganisation des charges est supposee, isotrope dans le cas
de lextraction et anisotrope lors de la predeformation.
Cette constatation est complementaire des observations du chapitre V section 2 :
lamplification des deformations par les charges est sans doute fortement accentuee par cet
effet de rearrangement. De plus, le couplage entre leffet Payne et la predeformation (voir
chapitre V section 2.5) peut trouver son origine dans cette reorganisation.
135
EFORMATIONS
CHAPITRE VI
EFORMATIONS
2.1
M
ethode exp
erimentale
Lessai de DMA sous predeformations biaxiales a ete realise sur le propergol de reference
et 4 compositions du plan dexperience, voir tableau VI.4.
Composition
REF
1
7
10
15
Taux de charges
%wt
88
90
86
90
88
Agents
dadhesion
oui
non
oui
non
non
Rapport
NC0/0H
0.8
0.8
0.8
0.95
0.88
Taux de plastifiant
%wt du liant
22.5
30
10
20
25
Un echantillon specifique a ete decoupe dans des plaques pour chaque materiau, voir
figure VI.9a, de facon `
a limiter les concentrations de contraintes occasionnees par lapplication
dun champ de deformation biaxial. Les dimensions de lechantillon sont 50 45 5 mm. Cet
essai a necessite de plus le developpement dun montage specifique. Des mors particuliers et
des barres calibrees ont ete fabriquees, voir figure VI.9.
Lappareil de DMA netant pas concu pour ce type de sollicitations, cet essai se deroule
en 3 etapes.
Etape 1
La predeformation horizontale est appliquee gr
ace `a un
appareil de traction classique. hor = 0%, 2%, 5% ou
7.5%.
136
CHAPITRE VI
EFORMATIONS
Figure VI.9 : Photographies du montage dun essai de DMA sous predeformations biaxiales
Etape 2
Le deplacement est ensuite maintenu `a laide de barres
rigides. Des mors sont colles sur les surfaces dans la
direction verticale. Lechantillon est laisse au repos 48
heures afin dobtenir un comportement quasi-stabilise.
Etape 3
Le montage est place dans lappareil de DMA, voir
figure VI.9b et est soumis `a :
- une predeformation verticale 0 = vert comprise entre
0.01 et 7.5%,
- des oscillations de deformation de frequence 5 Hz et
damplitude a = 0.01%.
Lappareil de DMA mesure le facteur de perte tan et la raideur de lechantillon
K correspondant au rapport entre la force mesuree et le deplacement impose. Cette
grandeur depend des dimensions de lechantillon et nest donc pas une propriete du
materiau. Idealement, une mesure de champ aurait permis de determiner les deformations
et contraintes locales et donc le module du materiau sous predeformations biaxiales. Le
dispositif experimental necessaire pour obtenir une mesure precise est alors complexe et
co
uteux en temps dinstallation et de mesure. Dans lessai presente ici, seules les grandeurs
macroscopiques ont ete mesurees.
La figure VI.10 represente les resultats dune simulation de lessai, realisee en petites
deformations avec un materiau elastique lineaire. Linfluence de ces hypoth`eses restrictives
sur les resultats est etudiee dans la section 2.2. Comme le montre la figure VI.10, les champs de
deformation sont heterog`enes dans la microstructure. Dans un essai uniaxial, les deformations
sont quasi homog`enes et, connaissant les dimensions de lechantillon, le module du materiau
est deduit de la raideur. Ce nest pas le cas dans lessai biaxial. Il est donc necessaire de
137
EFORMATIONS
CHAPITRE VI
Figure VI.10 : Representation de linhomogeneite des deformations dans lechantillon durant une
sollicitation biaxiale. Les deplacements imposes dans les directions horizontale et verticale sont
identiques
determiner les relations de passage entre les grandeurs macroscopiques mesurees et les valeurs
locales de la contrainte et de la deformation, pour pouvoir en deduire le module complexe
du materiau. Ce sera lobjet de la section 2.2. Langle de dephasage est suppose identique en
tout point de lechantillon, il est donc directement obtenu par la mesure.
Une fois le module obtenu, un mod`ele identique `a celui du chapitre V section 2
(equation (V.1)) est identifie `
a partir des resultats experimentaux. Les valeurs du plateau
ainsi que du seuil et de la pente de la non linearite sont determinees.
2.2
D
etermination des relations de passage des grandeurs macroscopiques aux
champs locaux
La determination des relations de passage est decrite en detail par Thorin (2010).
M
ethode
En supposant le materiau elastique lineaire, deux matrices de passage sont determinees,
une entre les forces mesurees et les contraintes locales et lautre entre le deplacement impose et
les deformations locales. Lerreur engendree par les hypoth`eses est etudiee dans la section 2.2.
Les notations sont definies sur la figure VI.11a. Les symboles F , S, D et U indiquent
respectivement une force, une section, une longueur initiale et un deplacement. Les directions
1 et 2 sont les directions horizontale et verticale.
Lessai se realise en plusieurs etapes. Par consequent, le deplacement U2 est applique apr`es
le deplacement U1 . La longueur D1 est definie comme la longueur initiale de lechantillon
138
EFORMATIONS
CHAPITRE VI
F2
U2
S2
S1
D2
F1
D1
U1
Fi
Si
Ui
Di
(VI.10)
(VI.11)
Un volume elementaire est choisi au coeur de lechantillon, voir figure VI.11b. Les
deformations et contraintes locales, et , sont supposees homog`enes dans ce volume, voir
section 2.2.
Le principe est de modeliser par elements finis un essai de traction biaxiale sur un materiau
lineaire elastique. A partir des valeurs Ei , les contraintes i sont calculees numeriquement dans
Abaqus . Les deformations et contraintes et sont extraites du calcul dans le volume choisi.
Ces calculs impliquent que le principe de superposition des deformations et des contraintes
dans les directions 1 et 2 est verifie. Les matrices de passage sont alors deduites gr
ace aux
equations (VI.12) et (VI.13).
= L (1,2)
(VI.12)
= L E(1,2)
(VI.13)
R
esultats
Le calcul est effectue pour un materiau de raideur unite (E=1Pa) et quasi-incompressible
(=0.48), en petites deformations. Il a ete verifie que levolution des forces F est lineaire en
139
EFORMATIONS
CHAPITRE VI
fonction de U , lorsque les deplacements sont suffisamment faibles pour garantir la linearite
geometrique des deformations.
A partir des valeurs et calculees par elements finis, les matrices de localisation L
et L sont identifiees. Seules les relations concernant 11 , 22 , 11 et 22 sont considerees
dans la suite de letude. En effet, les coefficients des matrices L definissant ces relations sont
superieures aux autres dau moins un ordre de grandeur, `a lexception de 33 . Or 33 se deduit
de la quasi-incompressibilite du materiau par 33 (11 + 22 ).
0.651906 0.119811
11
=
1
22
0.110787 0.779163
2
11
0.923296 0.364929
E
=
1
22
0.310907 1.039920
E2
Il est donc `
a present possible de determiner les champs locaux `a partir des grandeurs
macroscopiques mesurees. Cependant, la variation de contrainte 1 dans la direction
horizontale lors de lapplication doscillations de deformation verticales nest pas mesuree
et est estimee par simulation numerique, donc dans le domaine lineaire. Levolution de cette
valeur dans le domaine non lineaire est inconnue.
Les differentes hypoth`eses necessaires `a la realisation de la simulation doivent etre etudiees
afin de valider ces relations de passage et de definir leur limite de validite.
Estimation des erreurs
Les hypoth`eses adoptees precedemment sont :
- la linearite geometrique,
- lhomogeneite des contraintes et deformations dans le volume elementaire,
- la similarite des champs en elasticite ou en viscoelasticite lineaire.
Des calculs en petites deformations et prenant en compte la nonlinearite geometrique
sont compares pour des deformations comprises entre 0 et 10%. Lhypoth`ese de linearite
geometrique est consideree valide pour une erreur inferieure `a 6% en contrainte. Le domaine
de validite obtenu est E1max = 4% et E2max = 4.5%. Les essais realises `a E1 = 7.5% ne sont
donc pas exploitables avec cette methode. Pour E1 = 5% et E2 = 2%, lhypoth`ese de linearite
geometrique introduit une erreur maximale relative de 0.8% en contrainte.
Lhypoth`ese dhomogeneite des contraintes et des deformations locales nest valable qu`a
une echelle donnee. Le but est de verifier que cette echelle est compatible avec celle de la
maille choisie comme volume elementaire. Pour cela le champ de contrainte dans la maille
est compare avec celui des mailles voisines dans le cas le plus defavorable, soit E1 = 4%, E2 =
4.4%, voir figure VI.12. Le raisonnement est identique avec le champ de deformation qui
nest pas represente ici. Les heterogeneites relatives sont dau plus 6.3% en contraintes et
16% en deformation. Lhypoth`ese dhomogeneite des champs peut donc etre conservee. Il
sagit cependant dune approximation.
Enfin, lapproximation du comportement du propergol par une loi viscoelastique lineaire
permet de simplifier de facon consequente le calcul numerique. Lechantillon est laisse au
repos 48 heures `
a letape 2 du procede experimental pour permettre une relaxation des
140
CHAPITRE VI
EFORMATIONS
(a) 11
(b) 22
2.3
Non lin
earit
e du comportement sous pr
ed
eformations biaxiales
EFORMATIONS
CHAPITRE VI
70
60
50
Ac
Ap
Uniaxial
Biaxial
40.1%
28.6%
40
30
20
16.1%
29.1%
76.2%
53.5%
REF
20.9%
22.8%
48.3%
31.6%
10
0
7
10
Compositions
15
1.5
ct
p
t
Uniaxial
Biaxial
-75.8% -89.4%
-88.4% -81.6% -71.4%
-58.9%
1.0
-88.3%
-48.4%
0.5
-71.2%
-53.2%
0.0
REF
1
7
10
Compositions
(a) Seuils t
15
300
250
Pente B HMPaL
2.0
Seuil t H%L
deformation horizontale est laissee libre alors que lors de la mesure en biaxial, la deformation
est imposee nulle. Ces deux mesures ne sont donc pas equivalentes.
Les valeurs du plateau augmentent lorsque la sollicitation est biaxiale, voir figure VI.13.
Les pourcentages indiques sont, lun au-dessus de lautre, les evolutions relatives du param`etre
par rapport `
a sa valeur en uniaxial pour, respectivement, les modules de conservation et
de perte. Cette augmentation est notablement plus importante pour le materiau 1 qui est
fortement charge, plastifie et peu reticule. Les mecanismes de reorganisation des charges
proposes precedemment (section 1.4) pourraient expliquer ces differences de module. Il a
ete observe precedemment que le module apparent du propergol est plus eleve lorsque la
sollicitation est equibiaxiale et non plus uniaxiale (Nevi`ere, 2006).
200
150
175.1%
213.3%
Bc
Bp
Uniaxial
Biaxial
74.0%
139.4%
101.3%
49.1%
100
-5.4%
2.3%
33.0%
1.9%
50
0
REF
7
10
Compositions
15
(b) Pentes B
Figure VI.14 : Comparaison des non linearites sous predeformations uniaxiale et biaxiale
142
CHAPITRE VI
EFORMATIONS
La pente est par contre fortement augmentee pour tous les materiaux exceptee la
composition 7, voir figure VI.14b. Ceci est tout dabord la consequence de la diminution
du seuil observee. La composition 7 presente des taux de charges et de reticulation faibles.
Encore une fois, linfluence du taux de charges est non negligeable.
Dans lensemble, la non linearite est donc accentuee par la predeformation hor . La
quantite et la precision des informations obtenues sont cependant insuffisantes pour envisager
une explication physique du comportement.
Le mod`ele mathematique propose pour les mesures de DMA uniaxiales est identifie
sur les resultats biaxiaux et la correlation est satisfaisante, voir figures VI.15 `a VI.19. Les
intervalles de confiance sont convenables, `a lexception de certaines zones autour des seuils. La
determination du seuil etant un defaut du mod`ele (chapitre V section 2.2), cette constatation
ne remet pas en cause les resultats. Les intervalles de confiance sont parfois particuli`erement
larges aux grandes predeformations vert mais cela nest d
u qu`a une absence de mesures
experimentales, voir figures VI.15 et VI.18.
60
50
20
0% hor
2% hor
Mesures exprimentales
modle
Int. confiance 95%
70
Module de conservation E' HMPaL
Influence de la pr
ed
eformation hor sur la non lin
earit
e
40
30
20
10
0
15
0% hor
2% hor
Mesures exprimentales
modle
Int. confiance 95%
10
0
0.01
0.1
1
Prdformation 0 H%L
10
0.01
0.1
1
Prdformation 0 H%L
10
143
80
30
0% hor
2% hor
5% hor
Mesures exprimentales
modle
Int. confiance 95%
EFORMATIONS
60
40
20
CHAPITRE VI
0% hor
2% hor
5% hor
Mesures exprimentales
modle
Int. confiance 95%
25
20
15
10
5
0
0.01
0.1
1
Prdformation 0 H%L
10
0.01
0.1
1
Prdformation 0 H%L
10
60
20
0% hor
2% hor
5% hor
Mesures exprimentales
modle
Int. confiance 95%
80
40
20
0% hor
2% hor
5% hor
Mesures exprimentales
modle
Int. confiance 95%
15
10
0
0.01
0.1
1
Prdformation 0 H%L
10
0.01
0.1
1
Prdformation 0 H%L
(b) Module de perte E
144
10
120
100
40
0% hor
2% hor
5% hor
Mesures exprimentales
modle
Int. confiance 95%
80
60
40
20
0% hor
2% hor
5% hor
Mesures exprimentales
modle
Int. confiance 95%
30
20
10
0
0.01
0.1
1
10
Prdformation 0 H%L
0.01
0.1
1
Prdformation 0 H%L
10
60
20
0% hor
2% hor
5% hor
Mesures exprimentales
modle
Int. confiance 95%
80
Module de conservation E' HMPaL
140
EFORMATIONS
CHAPITRE VI
40
20
0% hor
2% hor
5% hor
Mesures exprimentales
modle
Int. confiance 95%
15
10
0
0.01
0.1
1
Prdformation 0 H%L
10
0.01
0.1
1
Prdformation 0 H%L
10
145
EFORMATIONS
CHAPITRE VI
80
REF
1
7
10
15
Ac
Ap
60
40
20
0
0
1
2
3
4
5
Prdformation horizontale hor H%L
0.3
0.2
0.1
250
Pente B H%L
REF
1
7
10
15
ct
p
t
0.4
Seuil t H%L
Les courbes dans le domaine lineaire sont relativement eloignees les unes des autres alors
quune fois le seuil de non linearite atteint, elles se rapprochent. A partir dun niveau de
predeformation dependant de la composition, les courbes se confondent et indiquent donc
un comportement similaire. Il en est deduit que la predeformation vert efface leffet de la
predeformation hor . Ainsi, il est suppose que la predeformation hor entrane des mecanismes
de rearrangement de la microstructure anisotropes. Ces rearrangements sont annules par la
deformation vert dans une direction orthogonale.
Letude des param`etres des mod`eles en fonction de hor confirme ces observations visuelles.
Linfluence de la predeformation horizontale sur la valeur du plateau est similaire quelle que
soit la composition du materiau, voir figure VI.20. Lorsque hor augmente, la valeur des
plateaux Ac et Ap augmente en moyenne de 33 et 26% respectivement. Cette observation est
donc dans la continuite de leffet de la biaxialite observe dans le paragraphe precedent.
REF
1
7
10
15
Bc
Bp
200
150
100
50
0
0.0
0
1
2
3
4
5
Prdformation horizontale hor H%L
0
1
2
3
4
5
Prdformation horizontale hor H%L
CHAPITRE VI
EFORMATIONS
en fonction de vert , voir figure VI.21b. Les pentes diminuent entre 2 et 50% sauf celles
du propergol de reference qui augmentent. Ceci peut etre d
u `a labsence de mesures au
del`
a de 2% pour ce materiau, ce qui transforme le calcul de la pente en extrapolation du
comportement. Cette diminution de pente explique le fait que les mesures soient identiques
aux fortes predeformations, malgre la grande variation des seuils identifies.
Conclusion
Le comportement du materiau sous predeformations biaxiales est difficile `a caracteriser
experimentalement. La predeformation est appliquee en deux etapes, un temps de repos est
laisse entre chacune des etapes et les longueurs caracteristiques de lechantillon evoluent en
fonction de la predeformation appliquee. La mesure a cependant ete realisee et les valeurs
de la raideur K et de tan sont obtenues `a differents pas de predeformations horizontale et
verticale.
Des relations de passage entre les grandeurs macroscopiques mesurees et les champs de
deformation et de contrainte locaux sont determinees gr
ace `a une simulation par elements
finis de lessai. Ces relations permettent de determiner le module du materiau `a partir de la
mesure. Le mod`ele mathematique propose pour les mesures de DMA uniaxiales est identifie
sur les resultats biaxiaux et la correlation est satisfaisante.
Le comportement du materiau sous predeformations biaxiales est similaire qualitativement `a celui observe sous predeformations uniaxiales, mais pas quantitativement. De plus,
si une augmentation de la predeformation horizontale modifie le comportement du materiau,
cette modification est annulee par laddition dune predeformation verticale, sans pour autant
rejoindre le comportement uniaxial. La non linearite est fortement modifiee par limposition
dune deformation horizontale nulle.
Cette etude presente une methode de realisation dessais de DMA sous predeformations
biaxiales et dexploitation des resultats. Bien que les hypoth`eses necessaires `a lexploitation
des mesures soient fortes, les resultats obtenus pour cinq materiaux sont satisfaisants et
montrent un comportement qualitativement similaire `a celui observe directement par la
mesure uniaxiale. De plus, dans le domaine defini par les hypoth`eses adoptees, lerreur a
ete quantifiee et la methode semble valide. La mesure du comportement viscoelastique du
propergol en DMA sous predeformations biaxiales na, `a notre connaissance, pas ete realisee
auparavant.
Si cet essai est accessible techniquement, lexploitation des mesures necessite des
approximations qui peuvent etre precisees. Par exemple, la mesure de la variation de
contrainte dans la direction horizontale lors de lapplication doscillations de deformation
verticales serait une information particuli`erement utile afin de verifier lapproximation realisee
et dobserver son evolution avec la non linearite verticale. Enfin, la methode peut etre validee
dans son ensemble gr
ace `
a des essais de mesure de champs. Ces essais consistent `a marquer
lechantillon avec des rep`eres et `
a suivre levolution des points pendant la sollicitation afin de
mesurer directement les champs locaux. Le montage experimental est donc plus consequent.
Lideal serait de realiser un nombre limite de mesures de champs, de valider la methode
proposee et deffectuer ensuite les essais simplifies avec des relations de passage connues
entre les grandeurs macroscopiques et les champs locaux.
147
3. CONCLUSION
CHAPITRE VI
La methode nest valide quen petites deformations. Letendre `a des deformations plus
importantes necessite de mettre en place une optimisation numerique des coefficients dune
loi de comportement non lineaire du materiau dans une simulation par elements finis de
lessai. De plus, une relation de passage differente doit etre determinee `a chaque pas de
predeformation en dehors du domaine des petites deformations.
CONCLUSION
148
Conclusion et perspectives
Le propergol est un elastom`ere fortement charge dont la microstructure et le comportement mecanique sont complexes. Dans ces travaux de th`ese, il a ete propose de comprendre
lorigine physique de ce comportement afin de le modeliser de facon plus precise. Une etude
experimentale multi-echelle sur des materiaux issus dun plan dexperience a ete realisee. Les
resultats, qui permettent une comprehension detaillee du comportement, constituent aussi
une base de donnees en vue dune future identification de loi de comportement.
Les travaux experimentaux et numeriques se repartissent de lechelle de latome `a lechelle
macroscopique en passant par differentes echelles qualifiees de microscopiques. A lechelle
microscopique du reseau polym`ere, la caracterisation physico-chimique du liant a montre de
fortes interactions entre les elements de la formulation. Le reseau polym`ere obtenu nest pas
le resultat direct et lineaire des ingredients introduits. De plus, la dissociation des differents
mecanismes intervenant dans la construction de ce reseau nest pas aisee.
A lechelle des charges de perchlorate dammonium, les proprietes mecaniques de la phase
de la microstructure constituee du liant et des charges fines ont ete determinees gr
ace `
a
une methode numerique de localisation. La simulation de la microstructure a de plus mis
en evidence le rearrangement des charges avec la deformation et la forte heterogeneite des
contraintes et deformations entre ces charges. La methode peut aisement etre etendue `a des
mod`eles de microstructure plus complexes.
Dans le cadre dune application aux elastom`eres fortement charges, cette methode est
encourageante mais necessite des ameliorations. La phase de la microstructure etudiee etant
supposee viscoelastique lineaire, il est possible de saffranchir de linfluence du temps pour
identifier un module tangent instantane. Le processus doptimisation est alors supposement
facilite. De plus, la comparaison de cette simulation avec des observations au microscope
electronique `
a balayage ou au microtomographe dechantillons deformes validerait utilement
les conclusions obtenues. Dautre part, il serait benefique de comparer la reponse de
ce mod`ele avec les travaux anterieurs faisant intervenir la microstructure du materiau
(Funfschilling, 2007, Matous et al., 2007, Nadot-Martin et al., 2006, 2008, 2003) ainsi que
sous des sollicitations plus variees (sollicitations biaxiales, predeformation et sollicitations
sinusodales). Enfin, il serait profitable detendre les conclusions obtenues `a des geometries
tridimensionnelles. Cela represente une difficulte technique au niveau du maillage, mais la
methode de localisation est identique. Cependant, il est donc implicite que les difficultes
inherentes au probl`eme mathematique de localisation seront aussi identiques pour une etude
tridimensionnelle.
La relaxation en resonance magnetique nucleaire permet dacceder `a des informations
`a lechelle des atomes. La repartition des protons dans la microstructure est determinee
149
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
gr
ace aux materiaux du plan dexperience. Cependant, linterpretation des mesures sur les
echantillons deformes est delicate. Certaines conclusions sont avancees mais lidentification
de mecanismes physiques reste hypothetique. Par la suite, il conviendrait detudier des
syst`emes mod`eles dans lesquels la distribution de temps de relaxation initiale est plus etroite.
Linfluence de la deformation devrait alors etre exacerbee et plus uniforme. De plus, une
extension de la plage de temps de relaxation mesures `a des valeurs inferieures `a 0.1 ms semble
necessaire et accessible techniquement. Cependant, etant donne les conclusions de lensemble
des travaux de cette th`ese, il apparat que les mecanismes microscopiques `a lorigine du
comportement macroscopique se deroulent `a une echelle superieure `a celle mesuree par cette
technique experimentale.
A lechelle macroscopique, letude du comportement mecanique sest concentree sur
linfluence de la predeformation sur le comportement sous sollicitations sinusodales. Une
forte non linearite est observee en fonction de la predeformation uniaxiale. Deux composants
paraissent particuli`erement influents sur la non linearite : (i) les charges qui entranent
une amplification des deformations et dont le rearrangement spatial durant la deformation
implique une distribution heterog`ene des contraintes, et (ii) le reseau dont lelongation
maximale est contr
olee par lensemble des elements de la formulation (agents dadhesion,
plastifiant, agents reticulants) `
a travers sa densite de reticulation et son taux de gonflement.
Les informations obtenues gr
ace `
a ces essais pourraient etre plus precises si les signaux
de deplacement et de force etaient directement enregistres et exploites. La representation des
resultats sous la forme de la norme du module complexe et du facteur de perte est commode
et efficace mais restrictive car elle ne represente que les deux premiers coefficients de la
serie de Fourier obtenue `
a partir du signal. Cela implique cependant de mettre au point une
calibration et un traitement de ces signaux, ce qui na pas ete fait dans cette th`ese.
La question de lisotropie des mecanismes microstructuraux est resolue gr
ace `a deux
etudes du comportement avec predeformations multiaxiales. Des materiaux ont ete modifies
par gonflement et absorption, occasionnant ainsi une contraction de la microstructure
consideree comme une predeformation triaxiale. Une methode de realisation dessais de
DMA avec predeformation biaxiale a de plus ete proposee et validee numeriquement. Bien
que la predeformation soit appliquee de facon fondamentalement differente, les deux series
dessais montrent le meme comportement. En resume, leffet de la predeformation sur
les modules de conservation et de perte dans une direction est effacee progressivement
par la predeformation dans une direction orthogonale. Les mecanismes de deformation
microscopiques paraissent donc superposables.
Il serait tr`es utile de confronter les resultats obtenus gr
ace aux essais de DMA avec
predeformation biaxiale `
a des essais de mesure de champs. Le montage necessaire `a des
mesures de champs est plus important et donc plus co
uteux en temps. Lobjectif est de realiser
un nombre limite de mesures de champs, de valider la methode proposee et deffectuer ensuite
les essais simplifies avec des relations de passage connues entre les grandeurs macroscopiques
et les champs locaux. Un essai simple de caracterisation du comportement sous sollicitations
biaxiales serait alors mis au point.
La modelisation du comportement du propergol sous sollicitations sinusodales avec
predeformation constitue la suite logique de cette etude. Le travail experimental consequent
realise dans cette th`ese permet de donner une direction claire `a un futur effort de modelisation.
De plus, une base de donnees de resultats experimentaux est maintenant disponible pour
150
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
identifier une loi de comportement. Ces resultats sont necessaires pour reellement valider la
capacite dune loi de comportement `a representer la reponse du materiau.
Parmi les mod`eles existants (Haupt et al., 2000, Mason, 1960, Morman, 1983), le
mod`ele phenomenologique de Lion et al. (2009) `a variable interne semble le plus adapte
au comportement observe experimentalement. En effet, non seulement ce mod`ele prend en
compte les grandes deformations, mais, de plus, les elements necessaires `a la representation
de leffet de la predeformation, de la frequence et de lamplitude de la deformation sinusodale
sont mis en place.
Il convient donc didentifier les param`etres de la loi `a laide des resultats experimentaux
disponibles. Cette premi`ere etape permettra de determiner si deventuelles modifications
sont necessaires pour representer correctement le comportement du propergol. Le couplage
entre leffet Payne et leffet de la predeformation devrait notamment susciter quelques
difficultes. Dans une deuxi`eme etape, la loi modelisant le comportement du propergol sous
sollicitations sinusodales avec predeformation doit etre integree `a la modelisation globale du
comportement.
Les travaux de cette th`ese permettent en outre de conclure que, si une modelisation du
comportement est mise au point, elle pourra sans difficulte etre etendue `a une large gamme
de compositions.
Enfin, la comprehension dautres particularites du materiau est possible. Par exemple,
leffet Mullins sous chargement cyclique met probablement en jeu des mecanismes similaires
au comportement sous chargement sinusodal. Une modelisation plus precise de cette non
linearite est donc envisageable.
151
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163
164
Annexe A
Mod`
eles obtenus par le plan
dexp
erience
o`
u
Charges = Taux de charges (%wt),
NCO/OH = Rapport NCO/OH,
Plast = Taux de plastifiant (%wt du liant),
AALC = Agents dadhesion liant-charges.
Si le facteur AALC nest pas precise, il na pas dinfluence sur le mod`ele. La transformation
de la reponse est determinee par la courbe de Box-Cox (Box et Cox, 1964).
165
ANNEXE A
CARACTERISATION
PHYSICO-CHIMIQUE DE LA MICROSTRUCTURE
2
Rajust
e
Mod`ele
Tg
0.7665
Fs
0.9830
Pol. libre
0.9855
Pol. lie
0.9766
166
ANNEXE A
Param`etre
Drp
2
Rajust
e
Mod`ele
0.9633
Drl
0.9680
Drp Drl
0.9470
Param`etre
Mapp
Mliant
2
Rajust
e
Mod`ele
0.9720
0.9680
167
ANNEXE A
2.1
2
Rajust
e
Mod`ele
fs
0.8266
fm
0.7926
fl
0.9695
T2s
0.6668
T2m
0.8450
T2l
0.8394
Param`etre
168
ANNEXE A
2.2
Influence de la d
eformation
Param`etre
2
Rajust
e
Pente pfs
0.2960
Pente pfm
0.6442
Pente pfl
0.7685
Mod`ele
0.7981
Pente pT2m
0.4892
Pente pT2l
0.7328
Pente pT2s
169
ANNEXE A
ANALYSE MECANIQUE
DYNAMIQUE
3.1
Influence de la composition
Mod`ele
Ac
0.9887
ct
0.7078
Bc
0.7450
Ap
0.9832
pt
0.5442
Bp
0.7958
170
ANNEXE A
2
Rajust
e
Mod`ele
Ac
0.9855
ct
0.8311
0.7450
Ap
0.9732
pt
0.5757
Bp
0.7732
Bc
171
ANNEXE A
2
Rajust
e
Mod`ele
Ac
0.9816
ct
0.2204
0.8661
Ap
0.9957
pt
0.3318
0.7907
Bc
Bp
172
ANNEXE A
3.2
Influence de la temp
erature
Ces mod`eles sont utilises dans le chapitre V section 3.
2
Rajust
e
Mod`ele
Tp1
0.8834
Tp2 Tg
0.7279
0.9742
Airep2
2
Rajust
e
Mod`ele
EvTp1
0.6497
EvTp2
0.3035
0.8345
Param`etres
EvAirep2
173
ANNEXE A
174
Annexe B
El
ements de r
esonance magn
etique
nucl
eaire
Cette annexe a pour objectif dintroduire la mesure par resonance magnetique nucleaire
(RMN). Des descriptions plus detaillees de la technique de RMN par impulsion et de la
mesure de relaxation sont disponibles dans les ouvrages Farrar et Becker (1971) et Poole et
Farach (1971)
LA PRECESSION
NUCLEAIRE
La RMN exploite une propriete particuli`ere des particules quantiques quon appelle le spin.
Toute particule poss`ede un spin dont leffet est similaire a` celui dun moment magnetique
(cest-`
a-dire un petit aimant). Le noyau est considere comme une particule spherique chargee
tournant autour dun axe. I est le nombre quantique de spin du noyau. Il peut etre prevu en
fonction du nombre atomique et de la masse de lisotope. On ne sinteressera quaux protons
de spin 1/2. Un echantillon de mati`ere contient donc un ensemble de spins. Le moment
magnetique associe `
a un seul noyau est :
i = ~I
o`
u est le quotient gyromagnetique (constant pour un noyau donne) et ~ la constante
de Planck h divisee par 2. Lorsque lechantillon est place dans un champ magnetique
exterieur H0 , le spin nucleaire saligne dans la direction de H0 et tourne sur lui-meme `
a
une frequence naturelle 0 = H0 dite frequence de Larmor. Cest la precession. Si un petit
champ magnetique dit tournant (ou onde de radiofrequence) H1 est applique `a angle droit
du grand champ magnetique statique H0 , la magnetisation a tendance `a suivre les rapides
variations dans la direction de H1 . Le mouvement du spin est influence par ses interactions
avec les noyaux voisins et le milieu environnant : le mouvement vibratoire du reseau dans le
cas dun solide, la diffusion et la dynamique moleculaire dans le cas dun liquide.
175
ANNEXE B
De facon `
a simplifier letude du comportement, les proprietes magnetiques macroscopiques
du materiau sont considerees. Au lieu de sinteresser a` un seul moment magnetique N , la
magnetisation M est etudiee, cest-`
a-dire le moment magnetique par unite de volume :
X
M=
ni
2.1
EQUATIONS DE BLOCH
ANNEXE B
z
H0
M
Champ tournant
H1
y
2.2
Si les mecanismes de relaxation sont ajoutes `a cette relation, les trois composantes du champ
constituent les equations de Bloch.
Mx
dMx
= (M H)x
dt
T2
dMy
My
= (M H)y
dt
T2
Mz M0
dMz
= (M H)z
dt
T1
Ces equations peuvent etre facilement resolues pour le cas simple dune onde magnetique
H1 dans un plan x y tournant et dont lamplitude est tr`es inferieure au champ magnetique
statique H0 .
177
Index
Agents dadhesion liant-charges, 10, 21, 34 Localisation, 37
35, 73, 74, 107, 108, 120
Loi de comportement, 17, 39
Analyse mecanique dynamique (DMA)
identification, 4245
en temperature (DMTA), 94, 114
Masse entre ponts, 29, 34
predeformation, 92, 9698, 120, 131
Materiaux energetiques, 67
principe, 88
Micromecanismes de deformation, 85
elongation maximale des chanes, 81, 93,
Calorimetrie differentielle `
a balayage, 28
109111, 120, 133
Charges
amplification des deformations, 10, 89,
amplification des deformations, 10, 89,
90, 94, 106, 107, 120
90, 94, 106, 107, 120
glissement des chanes sur les charges, 83,
encombrement, 49, 73, 74, 103
90, 92, 108
influence sur la mobilite, 60, 80
rearrangement des charges, 10, 48, 81, 90,
nature, 7
91, 106, 112, 132, 134
rearrangement, 10, 48, 81, 90, 91, 106,
rupture
des liaisons liant-charges, 81
112, 132, 134
Mobilite
taux, 7, 21
des segments, 11, 5760, 76, 95
volume effectif, 74, 107, 108, 120
moleculaire, 11, 95, 120, 121
Chromatographie dexclusion sterique, 30, 32
Mod`
ele du tube, 95, 120
Contraction de la microstructure, 131135
Module
complexe, 88
Effet Mullins, 15
de conservation, 88, 99, 104, 117
Effet Payne, 91
de perte, 88, 99, 105, 117
couplage avec la predeformation, 111
Endommagement, 16, 102, 133
Plan dexperience
Equivalence temps-temperature, 15, 94
facteurs, 21
mod`eles, 2325, 31, 71, 79, 102, 116, 165
Facteur de perte, 8889, 94
173
deuxi`eme pic, 95, 115, 118
principe,
2025
Fonction gaussienne modifiee exponentiellereponses, 22
ment (EMG), 115
Plastifiant,
9, 21, 29, 31, 75, 84, 105, 119
Fraction soluble, 12, 28, 3034, 61, 77, 96
Polym`ere
entrave, 49, 112
Gonflement
lie, 11
`a lequilibre, 28, 34
libre, 12, 29, 31, 35, 95, 119
du reseau, 105, 110, 126128, 134
occlus, 10
Indice de polymolecularite, 30
Precession libre, 54
178
INDEX
Predeformation
biaxiale, 136148
couplage avec leffet Payne, 111
modelisation, 99
triaxiale, 129, 131135
uniaxiale, 88, 92, 9698, 114, 120
Propergol
comportement mecanique, 14
composition, 7, 22
fabrication, 9, 10, 21
microstructure, 10, 27, 38
Resonance magnetique nucleaire (RMN)
du deuterium, 62
influence de la deformation, 62, 64, 68,
7985
mesure de temps de relaxation, 5356,
6568
principe, 175177
Reticulation, 8, 11, 33, 34, 60, 71, 105
densite, 29, 34, 35, 95, 104, 120
Rapport NCO/OH, 21, 82, 104, 109
definition, 8
Relaxation mecanique, 42, 44, 68, 97
Reptation, 95, 120
Sequence CPMG, 55, 65
Temperature de transition vitreuse Tg , 28, 30
31, 90, 117, 128
Temps de relaxation T2 , 55, 67, 78
Viscoelasticite, 14, 39
179