Edition Du Jeudi 21 Novembre 2013
Edition Du Jeudi 21 Novembre 2013
Edition Du Jeudi 21 Novembre 2013
Barreau de Mulhouse
Rentre Solennelle
- La culture de lesprance par Anne-Sophie Willm ............................ 2
- Le silence : cet autre de la parole! par Lynda Blarbi ...................... 6
- Notre avenir se dcline-t-il au fminin ? par Nathalie Haas ........... 7
l Compagnie des Avocats Conseils de Paris - Ile-de-France
- Lavocat au cur de la socit civile par Philippe Rochmann ..... 12
- Lavocat face la solidarit citoyenne par Christiane Fral-Schuhl .... 13
l Cour Administrative dappel de Bordeaux
Signature de la convention Tlrecours ..................................... 15
l Salon du livre du Barreau de Paris, .................................... 16
l French American Bar Association ........................................ 19
l Confrence des Btonniers
1ers Etats Gnraux des Ordres ...................................................... 30
l
VIE DU CHIFFRE
l
l
JURISPRUDENCE
l
Rentre solennelle
Anne-Sophie Willm
Etablissements secondaires :
4, rue de la Masse, 78910 BEHOUST
Tlphone : 01 34 87 33 15
1, place Paul-Verlaine, 92100 BOULOGNE
Tlphone : 01 42 60 84 40
7, place du 11 Novembre 1918, 93000 BOBIGNY
Tlphone : 01 42 60 84 41
1, place Charlemagne, 94290 VILLENEUVE-LE-ROI
Tlphone : 01 45 97 42 05
Didier Chotard
Frdric Bonaventura
2012
Copyright 2013
Les manuscrits non insrs ne sont pas rendus. Sauf dans les cas o elle est
autorise expressment par la loi et les conventions internationales, toute reproduction, totale ou partielle du prsent numro est interdite et constituerait une contrefaon sanctionne par les articles 425 et suivants du Code Pnal.
Le journal Les Annonces de la Seine a t dsign comme publicateur ofciel pour
la priode du 1er janvier au 31 dcembre 2013, par arrts de Messieurs les Prfets :
de Paris, du 27 dcembre 2012 ; des Yvelines, du 31 dcembre 2012 ; des Hautsde-Seine, du 31 dcembre 2012 ; de la Seine-Saint-Denis, du 27 dcembre 2012 ;
du Val-de-Marne, du 27 dcembre 2012 ; de toutes annonces judiciaires et lgales
prescrites par le Code Civil, les Codes de Procdure Civile et de Procdure Pnale
et de Commerce et les Lois spciales pour la publicit et la validit des actes de
procdure ou des contrats et des dcisions de justice pour les dpartements de Paris,
des Yvelines, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne ; et des Hauts-de-Seine.
N.B. : Ladministration dcline toute responsabilit quant la teneur des annonces lgales.
-Tarifs hors taxes des publicits la ligne
A) Lgales :
Paris : 5,48
Seine-Saint-Denis : 5,48
Yvelines : 5,23
Hauts-de-Seine : 5,48
Val-de-Marne : 5,48
B) Avis divers : 9,75
C) Avis nanciers : 10,85
D) Avis relatifs aux personnes :
Paris : 3,82
Hauts-de-Seine : 3,82
Seine-Saint Denis : 3,82
Yvelines : 5,23
Val-de-Marne : 3,82
- Vente au numro :
1,15
- Abonnement annuel :
15 simple
35 avec supplments culturels
95 avec supplments judiciaires et culturels
COMPOSITION DES ANNONCES LGALES
NORMES TYPOGRAPHIQUES
Titres : chacune des lignes constituant le titre principal de lannonce sera compose en capitales (ou
majuscules grasses) ; elle sera lquivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi 4,5 mm.
Les blancs dinterlignes sparant les lignes de titres nexcderont pas lquivalent dune ligne de corps
6 points Didot, soit 2,256 mm.
Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de lannonce sera compose en bas-de-casse
(minuscules grasses) ; elle sera lquivalent dune ligne de corps 9 points Didot soit arrondi 3,40 mm.
Les blancs dinterlignes sparant les diffrentes lignes du sous-titre seront quivalents 4 points soit 1,50 mm.
Filets : chaque annonce est spare de la prcdente et de la suivante par un let 1/4 gras. Lespace blanc
compris entre le let et le dbut de lannonce sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot soit
2,256 mm. Le mme principe rgira le blanc situ entre la dernire ligne de lannonce et le let sparatif.
Lensemble du sous-titre est spar du titre et du corps de lannonce par des lets maigres centrs. Le blanc
plac avant et aprs le let sera gal une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.
Paragraphes et Alinas : le blanc sparatif ncessaire an de marquer le dbut dun paragraphe o dun
alina sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces dnitions typographiques
ont t calcules pour une composition effectue en corps 6 points Didot. Dans lventualit o lditeur
retiendrait un corps suprieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi.
La culture de lesprance
par Anne-Sophie Willm
Rentre solennelle
je fais le vu que nous parvenions dfinitivement
mettre un terme tout ce qui divise.
Nous en sommes capables, mais la condition de ne
jamais oublier que le Conseil national des barreaux
est lunique lieu o notre profession doit toujours
avoir la certitude de pouvoir se rassembler.
Monsieur le Prsident, tout lheure vous remettrez
le prix du Barreau de Mulhouse Matre Lynda
Belarbi, Premire Secrtaire de la Confrence.
Vous avez t Premier Secrtaire de la Confrence
des Avocats du Barreau de Paris.
Un de vos secrtaires se trouve dailleurs dans cette
salle : Monsieur le Btonnier Jean-Michel Paulus
que je salue.
Vous pouvez donc sans peine imaginer lmotion
qui habite en ce moment notre confrre.
Pour la voix des avocats de France que vous avez
t, pour votre prsence chez nous, pour lintention
que vous avez exprim mon gard, pour les mots
que vous prononcerez tout lheure en honorant
la Premire Secrtaire de la Confrence, je vous dis
Merci.
Mulhouse accueille ce soir un autre homme
dexception. Monsieur le Prsident de la
Confrence des Btonniers.
Cher Jean-Luc Forget, quel privilge pour les
160Btonniers des rgions de France davoir pu
exercer leurs fonctions sous votre prsidence.
Vos ralisations, celles de la Confrence et de ses
membres ici prsents pour certains, Monsieur le
Premier Vice-Prsident Marc Bollet, Madame
le Btonnier Christine Laissue-Saint Avopodis,
Monsieur le Btonnier Yves Mahiu, sont
considrables.
La dernire en date, la mise en place dun processus
scuris et dun site de conservation de lacte
davocat constitue une avance extraordinaire pour
le dveloppement de cet acte.
Rentre solennelle
Rentre solennelle
Monsieur le Procureur de la Rpublique,
Le Barreau ne peut que se fliciter de ses relations
avec le Parquet. Disponible et gnreux, vous
veillez encourager les conditions dune coute
rciproque de respect.
Votre considration pour les avocats est sincre et
je vous en remercie chaleureusement.
Je salue galement lensemble des fonctionnaires du
greffe. Je sais quils travaillent dans des conditions
souvent difficiles.
Les avocats les respecteront toujours pour le service de
justice quils rendent et auquel nous sommes sensibles.
2012 et 2013 ont t marques par la volont des
Juges consulaires et des avocats de mettre laccent
sur les modes alternatifs de rglement des conflits.
Ce projet, engag dans lintrt vident du justiciable,
se concrtisera pleinement avec la mise en oeuvre
du grand Centre de Mdiation et dArbitrage.
Travailler avec les Juges consulaires a t un rel
enrichissement.
Lexcellence des changes partags avec le Conseil
de Prudhommes de Mulhouse doit galement
tre souligne. Elle a t lessence dune exigence
rciproque que nous avons su cultiver.
Monsieur le Prsident, je vous remercie pour ce
partenariat constructif et respectueux, guid par le
souci de mettre fin des antagonismes que nous
savons ne pas tre un progrs pour luvre de justice.
Dautres partenaires ne seront pas oublis :
l les experts-judiciaires, qui sont prcieux au juge et
lavocat dans la recherche et la comprhension de
la vrit technique,
l les huissiers de justice,
l la Maison darrt de Mulhouse, trs implique, aux
cts des avocats notamment la mise en uvre
dune manifestation autour de la Journe Prison
du 27 novembre,
l les forces de police et de gendarmerie, que nous
avons associes la convention daide aux victimes
Rentre solennelle
Le silence :
cet autre de la parole!
Lynda Blarbi
barreau par sa verve et sa persuasion. Lloquence,
caractre du grand orateur, se reconnait par cette
aptitude subtile et naturelle de manier habillement le
verbe pour emporter la conviction de ceux qui jugent.
La parole serait donc le ressort indispensable pour
branler lme de nos auditeurs, tous nos auditeurs
mme ceux de justice, qui ne doivent pas sabstenir
dentendre quand ils exigent le silence.
Le locuteur fort de ses mots, baumes puissants des
maux des justiciables, doit chercher plaire.
Robert Badinter nous a prvenus si vous navez pas
su plaire et mouvoir, vous ne saurez convaincre .
Mais sduire ne peut suffire. Par son talent, lorateur
doit atteindre les ressorts des passions.
Accusation et dfense sappuient sur la parole.
Maisalors,seullelangagearticulseraitaptelloquence
de lavocat, habile manipulateur de la langue dEsope ?
Tant elle peut adoucir la douleur et servir la cause, mais
aussi maudire ou semer la discorde.
Et cet autre de la parole ? (Silence)
Celui que vous venez dentendre !
Le silence !
Ne serait-il pas la quintessence de la parole ?
Silence et loquence ? Doux oxymore pour
lhomme dont la parole est libre, quon a coutume
dappeler le bavard, pour ne pas dire argotiquement
le baveux.
Rentre solennelle
flux avec des silences qui sectionnent comme des
bornes.
Le silence devient le lien ncessaire et invite lautre
tendre loreille. Comme une riposte quand ce
que nous avons dire nest pas prt tre entendu.
Lorsquon a tout dit et que rien na t entendu, le
silence prend sa place.
Sa forme sonore soppose au refus de lcoute, surpris
par le mutisme soudain, le juge assoupi sursaute,
le silence devient suspension pour transformer
le prtoire en lieu de dbat contradictoire, lieu
o somme toute, nous avons tous un silence en
commun : le secret professionnel.
Il y aurait donc effectivement, mme pour lavocat,
un temps pour se taire et un temps pour parler.
En effet, le contradicteur bavard, appelle le discrdit
en condamnant la parole linanit, alors, face
linflation des mots du bavard, le silence est la
riposte sa parole touffante.
Sous la robe, il faut alors linviter enfiler ses
bas de contention, contention des mots conte
lhmorragie verbale.
Etre avocat nest pas dire nimporte quoi, nimporte
quand haranguant le prtoire et se bornant des
poncifs transformant le discours en longue logorrhe.
Non, nous ne sommes pas que des baveux bavards !
Notre silence nest pas quune pause !
Il nest mme pas un crime de lse- loquence!!!
Il est polysmique, silence complice, silence
acquiescement, silence dfense, silence rsistance,
voire silence mpris.
Garder le silence nest de loin pas synonyme de
se taire . Il est lautorit de celui qui ne dit pas un
mot en trop, celui dont les mots nont pas vocation
au seul tat ornemental de celui qui rsiste et reste
digne quand linjonction vient dun interlocuteur
zl, protestation et refus se font alors entendre.
Matre Moro Giafferi un Prsident de Cour
Notre avenir
se dcline-t-il au fminin ?
Nathalie Haas
Evidemment!
Messieurs , osez avouer combien de temps vous est
ncessaire pour assortir votre chemise avec votre
montre et vos chaussures?
Combien de temps passez-vous dans votre salle de
bains?
Car oui lhomme daujourdhui prend soin de lui :
Vie du droit
et je ne parle pas uniquement de tenues vestimentaires
... Non.
Une femme doit ainsi tre comptente, productive,
bonne mre, bonne pouse... et si elle rentre dans un
36 cest pas trop mal!
Porter la robe permet dailleurs de rgler ce petit
problme puisque celle-ci cache les rondeurs
merveille.
Notre robe devient ainsi notre meilleure amie.
Ah la robe! Ce vtement fminin par excellence,
symbole pour notre mtier dgalit et dhomognit.
A croire que lavocature tait prdispose faire la part
belle aux femmes.
Dailleurs tre avocat nest ce pas convaincre? Sduire?
La sduction est au cur de notre profession. Et qui
mieux quune femme pour cela?
Pensez Messieurs ces centaines deuros de budget
initial transforms, sans mme que vous ne vous
en soyez rendus compte, en milliers deuros pour le
dernier sac mains la mode!
Souvenez-vous qui a su jouer de sa persuasion pour
convaincre ce cher et faible Adam de croquer la
pomme ?
Voil le pouvoir des femmes: des sicles de savoirfaire, des secrets remontant lorigine du monde!
Tout cela au profit de notre profession ...
Les points forts des femmes sont enfin connus et
reconnus alors que par le pass personne ne sy
intressait.
Alors certes,du chemin reste parcourir, mais ne
luttons plus contre les hommes.
Ils doivent tre nos allis pour que notre place soit
plus grande encore dans cet avenir qui nous tend
les bras, laissons derrire nousles clivages dun autre
temps. Les aigris qui smeuvent encore de voir une
femme btonnier dun grand Barreau ou Prsident
dune juridiction.
Regardons autour de nous : les femmes sont l au
mme titre que les hommes, elles ont conquis la place
qui leur revenait.
Alors, notre prsence nous toutes nest-elle pas
la preuve que les combats, dOlympe de Gouges,
Benote Groult, Simone de Beauvoir sont achevs?
Nous ne pouvons que les remercier et les honorer
non pas en multipliant les lois, les colloques, les
dclarations de bonnes intentions et autres Think
tank , associations...
Non.
Car rien ny fera tant que la volont dy arriver,
ensemble, homme et femme, ny sera pas!
La cl, elle, est en vous, en nous, car je vous le rappelle:
Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et
il dpendra de nous. Il est moins dcouvrir qu
inventer.
2013-797
Vie du chiffre
Jrme Haas
D.R.
Vie du chiffre
Jacques Attali
D.R.
Ren Ricol
10
2013-798
D.R.
Vie du chiffre
2013-799
11
Vie du droit
Lavocat au cur
de la socit civile
Philippe Rochmann
12
Vie du droit
linverse! Vous le savez, les CARPAs, notamment
celle de Paris, aident tous les jours nos confrres
viter des piges que pourraient tenter de nous
tendre quelques clients esprant nous manipuler.
Combien davocats ont finalement t condamns
aprs dhumiliantes perquisitions et gardes vue?
Une infime minorit, ma connaissance, qui ne
permet pas de gnraliser et de vilipender toute
une profession!
Il est indispensable que nos institutions se dotent
de services Affaires Publiques dignes de ce nom,
dabord pour expliquer et ensuite pour convaincre.
Monsieur le Btonnier dsign, ce sujet a t un de
vos thmes de campagne et je sais que vous voulez
aller trs vite sur ce sujet. Au nom de la Compagnie,
soyez en remerci car le temps presse !
4. LAVOCAT, LE BARREAU
DE PARIS ET LE CNB
Nous sommes toujours sur le sujet de porter
un discours homogne et construit auprs des
pouvoirs publics. Madame le Btonnier vous
avez souhait lt dernier que lOrdre que vous
dirigez et qui reprsente lune des composantes
importantes du CNB puisse se faire entendre
et que, tout au moins, ses propositions soient
analyses. Vous aviez convaincu le prsident
du CNB de ce dialogue ncessaire. Le prsident
du CNB na pas t suivi par son bureau. Nous
connaissons la suite.
Cet pisode fut particulirement violent. Je
tiens ce soir rendre un hommage particulier
au Btonnier Christian Charrire-Bournazel
qui a navigu pendant 18mois par gros temps,
au milieu dintrts contradictoires, souvent
dconnects des vrais soucis des avocats. Il a
souhait seffacer sans pour autant avoir dmrit.
Le bateau semblait alors ingouvernable.
Madame le Btonnier, vous avez lanc un pav
dans la mare. Il fallait le faire car le systme est
bout de soue. Mais tout cela naura de sens
que si cette institution se rforme bref dlai.
Monsieur le Prsident du CNB, cher Jean-Marie
Burguburu, vous tes aux commandes. Cest
vous quil revient de faire voluer notre CNB pour
Lavocat face
la solidarit citoyenne
Christiane Fral-Schuhl
13
Vie du droit
Formation au Barreau (EFB) et, depuis sa cration,
Praeferentia.
Vous et les vtres tes toujours prsents au service
et la cause de votre Btonnier, quel quil soit,
quand il vous la demand.
Soyez-en remercis au nom de notre Barreau !
Je marrte un instant ici, cher Philippe, pour
vous remercier davoir particip depuis lorigine
laventure Praeferentia, den avoir t la cheville
ouvrire, en quelque sorte celui sans qui rien
naurait t possible.
Merci, Monsieur le Prsident, davoir retenu cinq
sujets. Nous nous sommes attaqus aux braconniers
du droit. Notre action, vous le savez, ntait pas
protectionniste, elle allait dans le sens dune action
citoyenne et permettait dviter les consultations
juridiques donnes par de non-professionnels.
Il en va ainsi dans toutes les professions rglementes.
Le but ntait pas de dfendre un monopole. Nous
souhaitions simplement viter que nimporte qui
fasse nimporte quoi.
Cest notre exprience, notre obligation
permanente de formation continue et notre
dontologie protectrice du client, qui nous
permettent daccomplir une prestation de
qualit, une prestation qui protge le citoyen
consommateur quand il a besoin de nous.
Concernant les autres professions rglementes,
dont le mtier est de faire du droit titre principal
ou accessoire, je laisserai mon successeur le soin
de continuer le dialogue avec leurs reprsentants
afin que les comptences des avocats soient
reconnues dans tous les domaines qui le justifient.
Pour ce qui est de lavocat homme politique ou
lavocat lobbyiste, vous avez raison. Les derniers
exemples le prouvent.
Le Barreau de Paris et lensemble de la profession
se sont mobiliss contre le projet de loi obligeant les
CARPA dnoncer les confrres sans passer par le
filtre du Btonnier.
Au l des pages
14
C
Gilbert Azibert
D.R.
Vie du droit
Alexis Gaucher-Piola, Jean-Franois Desram, Anne Gurin, Bernard Quesnel et Ludovic Valay
15
Vie du droit
Barreau de Paris
1re dition du Salon du livre - Htel de Harlay, 20 novembre 2013
16
Christian Huglo, Jean-Robert Bouyeure, Sabine Forestier, Olivier Akerman et Xavier Chiloux
Jurisprudence
17
Jurisprudence
La jurisprudence de la Cour de cassation est cet gard constante. Elle considre que les juges
du fond doivent sattacher avant tout se rfrer lobjet social de lassociation, afin dapprcier
le droit dagir. Ils doivent rechercher si la demande en justice entre dans le cadre de lobjet
social donnant mission ladite association de prendre toute initiative judiciaire ncessaire
la dfense des intrts collectifs de ses membres. Si la violation allgue cause lassociation
un prjudice collectif, direct et personnel, ds lors que cette violation contrevient aux intrts
collectifs et individuels de ses membres quelle tait charge de dfendre dans le cadre de son
objet, la recevabilit de laction est admise.
La Cour de cassation juge que mme hors habilitation lgislative, et en labsence de prvision
statutaire expresse quant lemprunt des voies judiciaires, une association peut agir en justice
au nom dintrts collectifs ds lors que ceux-ci entrent dans son objet social sans quil soit,
en outre, ncessaire que, pour ce faire, les statuts prvoient lexercice dune action en justice.
Les juges du fond apprcient souverainement le dfaut dintrt agir dune association[2].
Cependant, il lui incombe dtablir que lacte quelle critique porte atteinte aux intrts collectifs
quelle reprsente.
En lespce, il tait constant, dune part, que, selon ses statuts, lassociation Vivre la Dfense
avait pour objet : la fdration, la gestion et la dfense des intrts des locataires et occupants
des immeubles du quartier de la Dfense, - la reprsentation et la dfense des intrts des
locataires et occupants des immeubles du quartier lgard dune part des propritaires et/ou
copropritaires runis en syndicat ou non ou des tiers, personne physique ou morale de droit
priv, dautre part, de toute administration, collectivits territoriales ou des tiers, personne de
droit public ou para public ; - lassistance et linformation aux locataires et en priorit pour
ses membres, lorganisation de runions ou de toute manifestation dintrt collectif pour
eux, et, dautre part, que, au soutien de son action, cette association faisait valoir que les
deux actes litigieux taient contraires lobjet social de la SNC Les Locataires et avaient t
conclus en violation des rgles relatives au bail dhabitation et aux logements sociaux et que
son action avait pour but, la fois, de faire reconnatre lillgalit des deux actes notaris au
regard des dispositions dordre public rgissant, dune part, le statut des socits anonymes
dHLM et, dautre part, le droit du logement et de lhabitat et de dfendre ainsi lintrt collectif
des membres de lassociation relevant du champ de la citoyennet, et, face la destruction
urbanistique de leur quartier, dempcher lviction des habitants de ce quartier, viction
motive par un projet de promotion immobilire.
Le pourvoi est lvidence cart en ce que le but recherch nest, en ce type de litige, que de
nuire aux intrts des parties engages dans ce projet. Les procdures abusives et dilatoires en
retardent, de faon prjudiciable, le bon droulement. Ce quoi le lgislateur tente de remdier.
2. Une lgislation en devenir
La multiplication des normes lgislatives et rglementaires, aggrave par les modifications
successives dont elles font lobjet, fragilise les projets en les rendant vulnrables aux actions
contentieuses. La procdure actuelle favorise le dpt de recours en raison de sa souplesse,
de son caractre plutt favorable aux requrants et dun calendrier judiciaire excessivement
long (entre deux et quatre ans).
Le sujet des recours contre les permis de construire est toujours dactualit et revient
rgulirement sur le devant de la scne lgislative. Il a pris ces dernires annes une tournure
inquitante en raison de leur augmentation et de leur caractre mafieux pour certains. Ne
faut-il pas encadrer plus strictement lexercice de recours en matire de permis de construire
afin de lutter contre lacharnement procdural qui sexerce depuis de nombreuses annes
dans ces domaines ?
Les communes sont de plus en plus victimes de recours abusifs qui ralentissent les chantiers
de plusieurs annes et freinent le dveloppement conomique, social et urbanistique. Les
recours abusifs nuisent la bonne administration de la justice. En encombrant inutilement nos
tribunaux, ils mettent mal le droit dtre jug dans un dlai raisonnable.
Afin de limiter ces recours, des rgles spcifiques ont t introduites, mais il savre que ces
dispositions sont insuffisantes pour prvenir les procdures abusives, notamment du fait que
lamende est rarement prononce par le juge lencontre de lauteur dune requte abusive.
Il est du devoir du lgislateur de renforcer la procdure afin de responsabiliser les requrants
dans la prsentation de leurs recours.
Le Gouvernement, particulirement sensible aux enjeux de lurbanisme, a demand
un groupe de travail constitu autour du prsident Daniel Labetoulle, de formuler des
propositions pour lutter contre les recours abusifs tout en veillant la prservation du droit
au recours des requrants. Le rapport de ce groupe de travail a t remis le 25 avril 2013.
Parmi les propositions faites, certaines sont de nature acclrer le traitement contentieux
des autorisations durbanisme, comme la possibilit, pour le dtenteur de lautorisation de
demander au juge de fixer une date au-del de laquelle des moyens nouveaux ne pourront plus
tre invoqus, ou lattribution dune comptence de premier ressort aux cours administratives
dappel pour les projets importants. Dautres visent lutter contre les recours frauduleux.
Dans le prolongement de ces travaux, et sur la base de la loi dhabilitation n 2013-569 du
1erjuillet 2013, le Conseil des ministres du 17 juillet 2013 a adopt une ordonnance relative au
contentieux de lurbanisme. Le Gouvernement doit prendre une srie de sept ordonnances pour
faciliter la ralisation doprations damnagement et acclrer la construction de logements.
Pour lutter efficacement contre les recours malveillants, lordonnance encadre lintrt agir
du requrant dans le temps et dans lespace. Ainsi, un recours ne sera recevable qu partir
de la date daffichage du permis de construire en mairie et que si la construction est de nature
affecter les conditions doccupation des biens du requrant. De plus, lordonnance permet
au juge de condamner le requrant de mauvaise foi verser des dommages et intrts au
bnficiaire dun permis de construire, sil estime que celui-ci a subi un prjudice excessif.
Autres aspects :
-Si en principe rien ne soppose lengagement des travaux en cas de recours contentieux
contre un permis de construire, en ralit les travaux sont souvent gels dans lattente de la
purge des recours. Cela tient en partie dans le risque de dmolition qui pse sur le projet en
cas dannulation du permis. Or, il nest pas logique de faire peser ce risque sur le ptitionnaire
qui a rgulirement obtenu un permis de construire, alors que lillgalit du permis relve
de la responsabilit de la ville qui la dlivr. Il est donc propos que laction contre une
construction difie conformment un permis de construire soit restreinte une action en
dommages-intrts. Laction en dmolition continuerait en revanche se justifier dans le cas
des constructions sans autorisation.
-Pour des projets importants de construction de logements, compte tenu de lintrt public
qui sattache leur ralisation rapide, le dlai de traitement des contentieux serait rduit
en confiant la procdure, en premier et dernier ressort, aux cours administratives dappel.
18
Cette mesure serait rserve aux oprations de plus de 1 500 m et aux communes de plus de
50000habitants. La liste des communes concernes serait fixe par dcret.
Outre ces pistes de rforme, il serait galement intressant de permettre un contrle
systmatique de la recevabilit des requtes. La mesure que prvoit le gouvernement de limiter
lintrt agir des tiers est la bienvenue, mais si la recevabilit est examine au moment
du jugement, cette mesure ne permettra pas de rapprocher le temps judiciaire du temps
conomique qui est au cur de la proccupation des professionnels de limmobilier. Cest
par voie dordonnance que le nouveau cadre des recours abusifs sera fix. Elle devrait tre
adopte dici fin 2013.
Lide est de reprendre, pour les requrants individuels, ce qui a dj t fait pour les
associations en fixant des dlais pour lapprciation de lintrt pour agir. La proposition tend
galement insister sur la notion dintrt ls pour viter que le seul voisinage entraine une
prsomption de recevabilit du recours.
Il est ainsi propos dinsrer dans le Code de lurbanisme un article L. 600-1-2 ainsi rdig :
Une personne physique ou morale autre quune association nest recevable former un
recours pour excs de pouvoir contre une autorisation dlivre en application du prsent code
que si la construction, lamnagement ou les travaux sont de nature affecter directement
les conditions doccupation, dutilisation ou de jouissance du bien quelle dtient ou occupe
rgulirement ou pour lequel elle bnficie dune promesse de vente ou de bail. Sauf pour le
requrant justifier de circonstances particulires, cet intrt sapprcie la date daffichage
en mairie de la demande du ptitionnaire .
Les requrants qui souhaitent faire durer la procdure diluent leurs moyens dans des jeux
dcriture successifs. Le groupe de travail prconise linstitution dune procdure souple de
cristallisation des moyens.
Il est donc propos dintgrer dans le Code de lurbanisme un article R. 600-4, aux termes
duquel : Saisi dune demande en ce sens, le juge devant lequel a t form un recours contre
un permis de construire ou damnager peut, pour tenir compte des effets dune prolongation
de linstance sur la situation du bnficiaire de lautorisation, fixer une date au-del de laquelle
des moyens nouveaux ne peuvent plus tre invoqus.
Le groupe de travail prconise galement lintroduction de deux dispositions :
Remplacer lactuel article L. 600-5 du Code de lurbanisme par les dispositions suivantes :
Le juge administratif qui, saisi de conclusions diriges contre un permis de construire ou
damnager, estime, aprs avoir constat que les autres moyens ne sont pas fonds, quun
vice naffectant quune partie du projet peut tre rgularis par un permis modificatif, peut
limiter cette partie la porte de lannulation quil prononce et, le cas chant, fixer le dlai
dans lequel le titulaire du permis pourra en demander la rgularisation.
Aprs larticle L. 600-5, crer un article L. 600-5-1 ainsi rdig :
Le juge administratif qui, saisi de conclusions diriges contre un permis de construire ou
damnager, estime, aprs avoir constat que les autres moyens ne sont pas fonds, quun
vice entranant lillgalit de cet acte est susceptible dtre rgularis par un permis modificatif,
peut surseoir statuer jusqu lexpiration du dlai quil fixe pour cette rgularisation. Si un tel
permis modificatif intervient dans ce dlai, il est notifi au juge qui statue aprs avoir invit les
parties prsenter leurs observations .
Aprs avoir rappel que, dans le cadre du recours pour excs de pouvoir, des conclusions
reconventionnelles ne peuvent tre prsentes pour obtenir la condamnation du requrant
des dommages et intrts pour procdure abusive, le rapport prconise lintroduction dune
telle possibilit en matire de contentieux de lurbanisme. Il est donc propos dinsrer dans
le Code de lurbanisme un article L. 600-7 ainsi rdig :
Lorsque le droit de former un recours pour excs de pouvoir contre un permis de construire
ou damnager est mis en uvre dans des conditions qui excdent la dfense des intrts
lgitimes du requrant et qui causent un prjudice anormal au bnficiaire du permis, celui-ci
peut demander au juge administratif saisi du recours de condamner lauteur de celui-ci lui
allouer des dommages et intrts.
Gageons que dans sa grande sagesse le lgislateur sempresse dassainir un contexte procdural
dltre et nuisible aux intrts conomiques dun secteur gravement touch par la crise actuelle.
[1] Laction est ouverte tous ceux qui ont un intrt lgitime au succs ou au rejet dune prtention, sous
rserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit dagir aux seules personnes quelle qualifie pour lever ou
combattre une prtention, ou pour dfendre un intrt dtermin.
[2] Cass. civ. 1re, 14 Novembre 2000 : Bull. civ. 2000, I, no 289 : Vu larticle 31 du nouveau Code de procdure
civile ; Attendu que la socit Editions Albin Michel a annonc la publication, le 1er octobre 1998, dun livre
ayant pour coauteurs Mme Rheims et M. Bramly, intitul INRI, sur la couverture duquel figurait limage dune
femme nue crucifie, surmonte de linscription INRI ; que, faisant valoir que lexposition publique de cette
couverture tait de nature heurter les sentiments religieux dun certain nombre de croyants, lassociation
Alliance gnrale contre le racisme et pour le respect de lidentit franaise et chrtienne (AGRIF) a demand
linterdiction, sous astreinte, de la mise en vente, dfaut de lexposition publique, du livre en ce quil comportait
une telle couverture ; Attendu que, pour dclarer lAGRIF irrecevable en son action, larrt attaqu retient que
lexposition publique de la couverture du livre litigieux ne porte atteinte aucun des intrts collectifs que
cette association a statutairement vocation dfendre ; Attendu quen statuant ainsi, alors quil rsulte des
statuts de lassociation quelle avait un intrt lgitime agir contre une publication qui, selon elle, porte
atteinte aux sentiments religieux de ses membres quelle sest donn pour objet de protger, la cour dappel
a viol le texte susvis.
Cass. civ. 2me, 21Juillet1986 : Bull. civ. 1986, II, no 119 Mais attendu que si une association dclare peut
rclamer en justice la rparation du prjudice quelle prtend avoir subi, ce nest qu charge dtablir que lacte
quelle critique porte atteinte aux intrts collectifs quelle reprsente ; Et attendu que cest dans lexercice
de son pouvoir souverain que la cour dappel retient que lUCIA et lUDCIA, regroupant non seulement des
commerants mais encore des industriels et des artisans, ntablissaient pas que louverture dun magasin de
meubles le dimanche portt atteinte aux intrts collectifs quelles reprsentaient et, par suite, devaient tre
dclares irrecevables en leur action .
Cass. civ. 2me, 25 Mars 2010 : pourvoi no 09-12.781 : Attendu, selon larrt attaqu (Paris, 28janvier2009),
que soutenant que la campagne publicitaire tlvise effectue par la socit Monsanto agriculture France pour
la promotion du dsherbant dnomm Roundup comportait des allgations, indications ou prsentations
fausses et de nature induire en erreur sur les qualits substantielles et les conditions dutilisation de ce produit,
lassociation des utilisateurs et distributeurs de lagrochimie europenne (lassociation ) la fait assigner devant
un tribunal de grande instance afin que soit ordonne la modification du message publicitaire et la diffusion
dun rectificatif ; Attendu que lassociation fait grief larrt de dclarer irrecevable son action ; Mais attendu
que sous le couvert du grief de manque de base lgale au regard de larticle31 du code de procdure civile,
le moyen ne tend qu remettre en discussion devant la Cour de cassation lapprciation souveraine de la
cour dappel qui, par une dcision motive, a retenu queu gard au contenu et la destination du message
publicitaire incrimin, ainsi qu lobjet de lassociation, celle-ci ne disposait pas dun intrt lgitime agir....
2013-804
Vie du droit
Agenda
Renseignements : 01 45 72 67 39
[email protected]
2013-806
2013-807
COMMISSION FRANCO-ALLEMANDE
DU BARREAU DE PARIS - ASSOCIATION
DES AVOCATS ALLEMANDS ETABLIS
EN FRANCE (AAF)
Journe Franco-Allemande
A propos de la FABA
Les membres sont :
Matre Cline Bondard (Co-fondatrice et
Prsidente en France), Carole Sabbah (VicePrsidente et Trsorire), Matre Jessica
Dillon (Secrtaire Gnrale), Matre Esther
Hagge (Directrice des Relations publiques),
Matre Brendan Berne (Directeur Comit
de Publication), et Matre Rassa Bambara
(Directrice Comit des Evnements).
Pour rejoindre lassociation et assister aux
vnements crivez [email protected]
Le prochain dner de Thanksgiving est prvu
le jeudi 28novembre 2013.
Le 26 novembre 2013
Maison du Barreau
2, rue de Harlay
75001 PARIS
Renseignements : 01 44 32 48 08
[email protected] 2013-808
LEGITEAM - VILLAGE DE
LA JUSTICE - LAW IN FRANCE
11me Journe de la proprit
intellectuelle & numrique
Le 26 novembre 2013
UICP - Espace Congrs
16, rue Jean Rey
75015 PARIS
Renseignements : 01 70 71 53 80
[email protected]
2013-809
2013-810
LEADERS LEAGUE
13e Edition des Trophes du Droit
Le 28 novembre 2013
Pavillon dArmenonville
Alle de Lonchamp
75016 PARIS
Renseignements : 01 70 22 50 90
[email protected]
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Annonces
lgales
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A. Coriolis
Dcoration
Anne-Sophie Willm
Chevalier de la Lgion dhonneur
Mulhouse, 7 novembre 2013
Anne-Sophie Willm
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Dcoration
Jean-Ren Tancrde