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HEBDOMADAIRE
N382
8 AVRIL 2013
ISSN1241-0497
FORMATION
Encore
du travail
RFORME
DES RYTHMES
En ordre
dispers
Maternelle:
remise en forme
dito
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LA UNE
Maternelle:
remise en forme
Hebdomadaire du syndicat national
unitaire des instituteurs, professeurs
des coles et PEGC
128 boulevard Blanqui 75013 Paris
Tl. : 01 40 79 50 00
E-mail : [email protected]
Directeur de la publication : Sbastien Sihr
Rdaction : Marianne Baby, Alexis Bisserkine
Ginette Bret, Lydie Buguet, Judith Fouillard,
Claude Gautheron, Pierre Magnetto, Vincent
Martinez, Philippe Miquel, Jacques Mucchielli,
Emmanuelle Roncin, Sbastien Sihr.
Conception graphique : Acte L !
Impression : SIEP Bois-le-Roi
Rgie publicit : Mistral Media
365 rue Vaugirard 75015 Paris
Tl. : 01 40 02 99 00
Prix du numro : 1 euro Abonnement : 23 euros
ISSN 1241 0497 / CPPAP 0415 S 07284
Adhrent du syndicat de la presse sociale
Au cours de ce printemps qui se fait
attendre, o en est lcole? Un peu
de chaud, avec les annonces concernant les
valuations CE1-CM2 qui donnent un peu
dair: aucune remonte nest plus exige. Les
premiers Emplois avenir professeurs arrivent
dans les coles avec leur envie de devenir
enseignant et de dcouvrir lcole. La loi dite
de refondation, vote au Parlement sans
avoir suscit de grands dbats, acte les cra-
tions de postes, la priorit au primaire et la mise en uvre de disposi-
tifs qui pourraient changer lcole comme le plus de matres que de
classes et la scolarisation des tout-petits... Mais du tide, du ct des
cartes scolaires qui resteront tendues faute de pouvoir baisser les eec-
tifs, assurer un nombre susant de remplaants et de Rased. Un vent
glacial pour les EVS dont le renouvellement des contrats est encore
une fois sur la selette. Et quelle est la mto des rythmes? Le SNUipp-
FSU rend compte de sa grande enqute: seulement prs de 22 % des
coles vont passer la semaine de 4,5 jours, avec une organisation qui
reste encore souvent prciser. En continuant dexiger une rcriture
du dcret qui nore pas assez de possibles, les enseignants doivent
partout pouvoir participer activement aux rexions dune rforme qui
ne se fera pas sans eux. Encore un chaud-froid avec la cration des
Espe qui rinstituent une formation professionnelle ds la rentre pro-
chaine mais dont la mise en route demeure bien oue. Un printemps
timide, avez-vous dit? Aprs le 6 avril, nous de faire bouger un climat
qui doit prendre des couleurs pour nos lves et pour lcole.
Marianne Baby
cole: changeons
le climat!
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LENFANT A LCOLE
LA CANTINE PAR LE MENU
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ACTUS
RENTRE 2013
LPREUVE DES FAITS
10
GRAND ANGLE
RFORME DES RYTHMES
EN ORDRE DIPSERS
12
DOSSIER
MATERNELLE
REMISE EN FORME
18
MTIER
ESP
ENCORE DU TRAVAIL
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RESSOURCES
DUCATION LA SEXUALIT
REPRODUCTION AU CM2
26
AUTOUR DE LCOLE
REPRSENTATIVIT SYNDICALE
LES QUILIBRES MODIFIS
30
GRAND INTERVIEW
CLAUDINE
BLANCHARD-LAVILLE
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Est joint ce numro un supplment Congrs numrot de 1 32.
TARIFS 2011 Pour une ligne de 35 caractres (blancs inclus) Tarif syndiqu/abonn 14 euros TTC Tarif non syndiqu 23,5 euros TTC l En pav encadr sans fond couleur
Tarif syndiqu/abonn 20 euros TTC Tarif non syndiqu 30 euros TTC la ligne de 35 caractres l En pav encadr avec fond couleur Tarif syndiqu/abonn 24 euros TTC
Tarif non syndiqu 36 euros TTC la ligne de 35 caractres l Renvoyer au SNUipp - 128, Bd Blanqui - 75013 Paris
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Le site du SNUipp est optimis pour un afchage sur mobiIe (smartphone ou
tabIette). II existe dornavant, une appIication SNUIPP.FR pour android et iphone.
EIIe permet de suivre I'actuaIit de I'coIe, d'avoir d'avoir accs aux informations
pratiques comme Ie saIaire, Ies permutations mais aussi d'avoir d'avoir
connaissance d'informations excIusives via un systme d'aIerte.
Compte tenu de la progression exponentielle de l'usage des terminaux
mobiles (smartphones, tablettes...), le SNUipp a dvelopp une
application pour iPhone et smartphones sous Androd.
Disponible gratuitement, elle permet d'avoir accs aux informations du
site du SNUipp, et offre de nombreux services pratiques. Sur itunes.apple.com et play.google.com
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lColE
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TLVISION
CEST PAS SORCIER
REMISE SON CAMION
Le magazine scientique de
France3 Cest pas sorcier ne
programmera plus dmissions
indites au-del de juin pour des
raisons budgtaires, aprs dix-neuf
ans de bons et loyaux services.
Avec 7% de part daudience,
le magazine, qui proposait 30
numros de 26 minutes par an,
a t victime de laudimat. Une
ptition circule pour le maintien
de lmission.
www.avaaz.org/fr/petition/SAUVONS_
Cest_Pas_Sorcier/?ciWkOdb
MEXIQUE
UN JOUET CONTRE
UNE ARME
A Mexico o la violence est
omniprsente, des dizaines de
milliers denfants possdent des
armes. La ville a dcid de
sattaquer la culture de la violence
avec un programme baptis Pour
votre famille : le dsarmement
volontaire : un troc de jouets
contre le dpt de son arme pour
les enfants et de largent pour les
parents. Le programme de la ville
de Mexico devrait se poursuivre
jusquen juin. Les armes rcoltes
seront toutes dtruites.
SANT
LHPITAL
DES NOUNOURS
Convier les enfants lhpital pour
faire soigner nounours et doudous
an dviter la fameuse angoisse de
la blouse blanche, tel est le concept,
n en Allemagne en 2000, mis en
place par les associations franaises
dtudiants en mdecine depuis
2006. Rsultats: des petits patients
plus sereins et des tudiants qui
travaillent leurs discours face aux
jeunes enfants. Prochaine session
lhpital Bichat du 8 au 12 avril.
www.hopitaldesnounours.org
Dans le cadre de la chasse aux normes inutiles, celles concernant lquilibre
nutritionnel des repas servis dans les cantines scolaires sont sur la sellette.
Pourtant pour UFC-Que Choisir, les normes dictes en septembre 2011 ont
port leurs fruits... crus et de saison!
Cantines scolaires:
des normes au service
de la nutrition

lheure o les normes 2011 sur lquilibre
alimentaire dans les cantines scolaires
sont interroges, lassociation de consom-
mateurs UFC-Que choisir sest penche
sur les menus des tablissements scolaires de
606 communes. Dans une tude dtaille, la fr-
quence de prsentation des aliments au cours
de 20 menus conscutifs a t observe au
regard des normes rendant obligatoire lquilibre
nutritionnel. Si les coles primaires publiques ont
vu la qualit nutritionnelle des repas fournis aux
lves samliorer nettement au cours des der-
nires annes, les rsultats sont plus nuancs
dans le secondaire et dans le priv. Les menus
choix multiples sont souvent en cause, la proba-
bilit tant grande que les lves sorientent
dans ce cas vers les plats de qualit nutrition-
nelle faible. Dans ce palmars, les tablissements
privs du second degr font gure de mauvais
lves en privilgiant les gots des lves et le
moindre cot (viande hache plutt que viande
rouge, peu de poissons et de fruits frais) la
varit et la qualit.
La gestion concde: qualit
nutritionnelle conteste
Contrairement ce quelles voudraient laisser
entendre, les socits de restauration ne sont
pas exemplaires. Si, dans le primaire elles
obtiennent des rsultats quasi similaires aux can-
tines municipales, elles se font les complices
dans le secondaire des drives les plus regret-
tables. Cest ainsi que les stands de type caf-
tria sont de plus en plus prsents dans les
tablissements car ils ne sont pas concerns par
la rglementation 2011. Bilan: ils proposent aux
lves des plats tout aussi sduisants pour eux
que... dsquilibrs! Dans ces conditions et avec
18% dlves touchs par lobsit, lUFC conclut
quil serait plus raisonnable dopter pour lexten-
sion des normes plutt que pour leur abandon.
CLAUDE GAUTHERON
Selon UFC Que Choisir la qualit de la
cantine samliore globalement dans
le primaire, pas dans le secondaire.
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Julien Damon, professeur associ Sciences Po, auteur des Que sais-je? sur Les politiques familiales et Les familles recomposes.
VALUATION DES ENSEIGNANTS


de la formation
plutt que le bton
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[FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
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Pour rduire les dcits,
moduler les allocations
familiales selon les
ressources des familles
sera-t-il ecace?
Cest efficace pour limiter les
dpenses publiques, bien sr, et
cest relativement intelligent car
on garde ainsi le principe duni-
versalit des allocations fami-
liales, toujours verses tous, les
plus riches en recevant moins.
Mais cest aussi trs discutable car
si on parle de politique familiale,
on ne peut pas la mlanger avec
une politique sociale. En effet,
une politique familiale nest pas
faite pour lutter contre la pau-
vret... ou contre les riches... mais
pour soutenir la natalit ou aider
les familles concilier vie fami-
liale et vie professionnelle. Et on
peut signaler la perversit dune
telle dcision : o situer les
seuils? Des personnes en situa-
tion similaire ne peuvent bn-
cier de la mme prestation car
leurs ressources, pour certaines
tout juste au-dessus du seuil, pour
les autres tout juste au-dessous,
les sparent... Le seuil est alors un
couperet inquitable.
Que prconiseriez-vous
alors?
Les prestations familiales, les allo-
cations familiales, les barmes, les
paramtres... plus personne ny
comprend rien. Cest pourtant un
sujet qui reprsente environ 13
milliards deuros... La vraie prio-
rit dune politique familiale doit
tre cible sur un service public
dducation, qui engloberait tous
les services de la petite enfance
jusqu 16 ans, pour duquer, ins-
truire et socialiser, en reprenant
pour ce service public lensemble
des dpenses dallocations, de
quotient familial... On aurait alors
une formidable et puissante poli-
tique familiale adapte aux
familles du 21
e
sicle.
Pour finir, il faut souligner que
bien dautres sources dcono-
mies sont possibles comme la
rvision des avantages familiaux
de retraite (bonication et majo-
ration) qui reprsentent des
sommes importantes (autour de
10 milliards deuros) et qui ne
concernent pas les enfants.
PROPOS RECUEILLIS PAR GINETTE BRET
L
e 13 mars sest tenu Amsterdam un sommet international consacr
lvaluation des enseignants. Ministres de lducation, reprsen-
tants denseignants et reprsentants de lOCDE ont tent de tirer
les enseignements de la confrontation des diverses pratiques natio-
nales en la matire et ont conclu la plus grande ecacit de lvaluation
formative. Direntes tudes ont ainsi mis en lumire lintrt du feed-
back dans lactivit professionnelle et dans la culture collaborative.
Les enseignant(e)s ne sinquitent pas tant de rendre des comptes que
du mauvais usage qui pourrait en tre fait. a dclar Susan Hopgood,
prsidente de lInternational Education (IE) en armant que lvaluation
devait dabord aider les enseignant(e)s, non pour eux-mmes, mais dans
lintrt des lves. Dautre part, selon lIE, on na pu tablir ce jour
aucune corrlation entre la rmunration au mrite et les performances
des lves alors que de nombreuses tudes attestent quelle divise la
profession et altre la motivation des enseignants. Il a aussi t rappel
que certains pays dpourvus de modle dvaluation national comme
la Finlande ou la Norvge qui laissent une trs grande autonomie aux
tablissements, disposent dun systme ducatif trs performant. En
conclusion, pour que lvaluation des enseignant(e)s soit ecace il fau-
drait que ces derniers en reconnaissent lutilit et quelle apporte une
valeur ajoute leur vie professionnelle. CLAUDE GAUTHERON
RPUBLIQUE DOMINICAINE
DSACCORD SALARIAL
Les enseignants dominicains taient
en grve le 17 mars suite lchec
des ngociations salariales en cours.
Ils ont jug insusante la proposition
du gouvernement dune
augmentation de 20%. Le salaire
mensuel moyen slve actuellement
219 dollars (168) alors que le cot
du panier alimentaire de base est
estim prs de 300 dollars. Cette
action fait partie dun mouvement
social plus large qui revendique une
part de 4% du PIB allou au
nancement dun enseignement
public de qualit, laque et inclusif .
ROYAUME-UNI
CONTRE LA PAYE
AU MRITE
Les deux principaux syndicats
denseignants anglais qui reprsentent
90% de la profession annoncent une
intensication de leur action et une
srie de grves locales partir du 27
juin au Pays de Galle et en Angleterre.
Ils souhaitent protester contre les
nouveaux rgimes de retraite et la
drglementation de la rmunration
des enseignants qui vont se traduire
par.la baisse des pensions et une
accentuation de la paye au mrite.
Les enseignants anglais sont dj
classs dans des catgories salariales
en fonction de leurs performances.
USA
CHICAGO FERME
DES COLES
La ville de Chicago a pris la dcision
de fermer une soixantaine dcoles
primaires soit plus de 11% de son parc
scolaire. 30000 lves sont
concerns. Une mesure prise pour
combler un dcit budgtaire de un
milliard de dollars et, selon la
municipalit, pour sadapter au
manque de performance de ces
coles et la baisse de 20% des
eectifs scolaires depuis 10 ans. 88%
des lves aects par les dcisions
de la ville sont afro-amricains et cest
fait exprs dnoncent les syndicats
de lenseignement public et les
parents qui appellent manifester.
Le allo, un aair d seuil ?
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a carte scolaire 2013 ne portera pas tous les
fruits escompts. Les 3000 postes crs
signent un changement de cap qui, cepen-
dant, napportera des amliorations qu la
marge, ce qui naugure pas la rentre de meil-
leures conditions de travail pour les lves et les
enseignants. Pour preuve, les seuils douverture
et de fermeture ne devraient pas beaucoup chan-
ger. Et le P/E sera la hausse dans les seules aca-
dmies qui ont eu des dotations importantes. Les
dpartements ruraux sont ce titre mal dots et
les difficults du Gers et du Jura, o les sections
dpartementales du SNUipp-FSU rclament des
postes supplmentaires, illustrent combien les
fermetures de postes des annes passes ont
tendu les situations.
lchelle des coles, la rentre nest
pas encore tout fait lisible car les
DASEN jouent la prudence et gardent
des postes en rserve. La rforme de
la formation explique en partie cette
tendance. Si le nombre de postes de
PES est connu dans les acadmies,
des doutes persistent sur larrive
des laurats de ladmissibilit du
concours version Peillon. Combien
seront-ils et quel volume de postes
occuperont-ils? Des DASEN crent
des postes de remplaants pour pr-
venir dventuels besoins. Les mou-
vements dpartementaux qui san-
noncent devraient tre le reet de
cette situation inconfortable. Larri-
ve des PES et des laurats de lad-
missibilit, pour lesquels des postes
sont souvent rservs, risquent de
bloquer en partie le mouvement
intradpartemental.
Du ct des dispositifs
Les postes lis larrive de plus de matres
que de classes et la scolarisation des 2 ans se
mettent en uvre de faon plus ou moins heu-
reuse. La volont des DASEN est dterminante
dans le nombre de postes crs. Si en Gironde
25 postes plus de matres que de classes sont
crs, il ny en aura pas de nouveau en Seine-
Saint-Denis. Mais le rsultat nest pas toujours
la hauteur des attentes: certains ont imagin des
postes moiti scolarisation des enfants de 2 ans
le matin, moiti plus de matres que de classes
laprs-midi. En ce qui concerne les RASED, les
fermetures rptition connaissent cette anne
un coup darrt. Cependant, le faible nombre de
dparts en formation obre lavenir.
Lhorizon 2013 est loin dtre dgag. Et la prio-
rit au primaire devra sappliquer avec constance
et sur la dure. LYDIE BUGUET
DU TEMPS POUR PRPARER LES
DISPOSITIFS DE LA RENTRE!
Suite un courrier du SNUipp qui
demandait du temps de concertation pour la mise
en place des nouveaux dispositifs pour la rentre
2013, le ministre rpond: jai autoris les recteurs
et les directeurs acadmiques accorder pour les
coles concernes le temps quils jugeront utiles
sur les heures daide personnalise et sur les heures
danimation pdagogique.
Concrtement, les quipes qui accueillent un
matre supplmentaire ou un poste pour la
scolarisation des 2 ans peuvent dduire le temps
de concertation ncessaire llaboration des
projets. De mme, les enseignants qui veulent
travailler en quipe sur la mise en place de
laccompagnement pdagogique complmentaire
(APC) peuvent utiliser cet eet les heures dAP
ou danimations pdagogiques. Seule la liaison
cole-collge nest pas concerne par cette
dcision ministrielle.
La rentre 2013 prend forme dans les dpartements mais les amliorations
attendues devraient tre tnues. Tour dhorizon de la situation.
RASED
DANS LATTENTE
DUNE CONCERTATION
Plusieurs dclarations du ministre
ont fait tat dun groupe de travail
de la DGESCO et de travaux en
cours avec lensemble des
organisations reprsentatives de
personnels sur la question des
RASED. O? Quand ? Sil est vrai
que dans lexamen du projet de loi
dorientation pour la refondation de
lcole, il a t acquis que les
spcicits des missions et du
fonctionnement des RASED seront
rexamines, pour linstant aucune
runion na t mise en place. Le
collectif national RASED a donc crit
au ministre pour quil prcise ses
intentions et mette en uvre la
concertation attendue avec tous les
partenaires concerns .
DIRECTION DCOLE
ALERTE SUR LAIDE ADMINISTRATIVE
Une partie des contrats des employs de vie scolaire (EVS)
affects laide administrative commencent arriver
chance ds le mois davril. Faute de solution rapide, les
EVS retourneraient Ple Emploi sans perspective, laissant
les directeurs sans aide. Dans un courrier adress au ministre
le 29 mars, le SNUipp-FSU demande le renouvellement
des contrats ainsi que la cration de nouveaux mtiers
statutaires. Les discussions annonces sur la direction et le
fonctionnement de lcole doivent souvrir de toute urgence.
Rubrique Lcole / Direction et fonctionnement
Rentre 2013
lpreuve des faits

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Loi sur lcole: premire tape
Aprs une semaine de dbats, le projet
de loi pour la refondation de lcole
prsent par Vincent Peillon a t
adopt en premire lecture par
lAssemble nationale le 19 mars. Vot
par 320 voix contre 227, ce projet de
loi dorientation et de programmation
a recueilli les surages favorables des
socialistes, des cologistes et des
radicaux de gauche, les dputs du
Front de gauche ayant opt pour
labstention. Les lus de lUMP et de
lUDI ont vot contre. La prochaine
tape du marathon parlementaire se
droulera n juin avec le vote du texte
par les snateurs. Hormis le dossier
pineux des rythmes scolaires encadr
par un dcret, la loi sen tient de
grands principes qui demandent tre
prciss. Les dcrets et les circulaires
paratre seront donc dterminants et le
SNUipp psera de tout son poids pour
faire entendre la voix des enseignants
dans leur rdaction et leur application.
Retour sur les principales mesures de
la loi relatives lcole primaire.
60 000 postes
60000 postes devraient tre crs sur le quin-
quennat. Parmi ceux-ci 27 000 postes iront la
formation des enseignants. Le primaire aura
14 000 postes : 7000 pour le plus de matres que
de classes (intgrant les postes RASED), 3000
pour laccueil des moins de trois ans (ces deux
dispositifs visant les zones dfavorises), 4000
pour amliorer lquit territoriale.
Formation
Les coles suprieures du professorat et de ldu-
cation seront cres la rentre 2013. Elles four-
nissent des enseignements disciplinaires et didac-
tiques mais aussi en pdagogie et en sciences de
lducation. Elles doivent permettre une entre
progressive dans le mtier.
Numrique
La loi cre un Service public de lenseignement
numrique et de lenseignement distance qui
doit mettre disposition des coles et des ta-
blissements denseignement des services num-
riques permettant de diversier les modalits den-
seignement et proposer aux enseignants une
ore diversie de ressources pdagogiques.
Contenus denseignements
La loi recre le Conseil suprieur des programmes
en charge de la dnition des programmes et du
socle, ainsi que le Conseil de lvaluation de lcole
qui aura une mission de surveillance et dvaluation
du systme. Le socle commun est raffirm et
devient socle des connaissances , des comptences
et de culture. Il est conu comme le principe orga-
nisateur de lenseignement obligatoire (6 16 ans).
Un conseil cole-collge est institu. La loi sup-
prime les dispositifs dapprentissage avant 16 ans.
Communes
Le projet de loi cone aux collectivits la mainte-
nance du matriel informatique. Il encourage lin-
troduction et la gnralisation de lalimentation
biologique et locale dans la restauration collective.
Pratiques pdagogiques
En lien avec la rforme des rythmes, linterdiction
des devoirs la maison en primaire doit tre ren-
due effective. Lenseignement dune langue
vivante devient obligatoire au CP. Un parcours
dducation artistique et culturelle est institu pour
tous les lves de la maternelle au lyce. Lduca-
tion environnementale est introduite tous les
niveaux denseignement ainsi quun enseignement
moral et civique visant faire acqurir le respect
de lautre, lgalit hommes-femmes, les fonde-
ments et le sens de la lacit...
PHILIPPE MIQUEL
UN PAS DE FAIT MAIS
IL RESTE DU CHEMIN!
Pour le SNUipp, on est encore loin de la
refondation annonce par le ministre qui pourtant
est ncessaire. A elle seule et en ltat, la loi ne
sura pas sattaquer aux ingalits inacceptables
de notre systme ducatif. Il faut dgager des
priorits claires avec des moyens supplmentaires
qui amliorent concrtement la vie quotidienne
professionnelle des enseignants au service dune
meilleure russite des lves. Le SNUipp sest
adress au ministre pour exiger un calendrier de
mise en uvre de la priorit au primaire et des
discussions sur les dirents sujets: direction
dcole, ducation prioritaire, RASED, contenus
denseignement et programmes, valuations des
lves La rforme ne pourra se conduire sans les
enseignants. Ils devront tre associs toutes les
tapes et bncier pour cela de temps banalis
mais aussi tre accompagns et forms aux
volutions de leur mtier.


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MAYOTTE
GRVE POUR
LES SALAIRES
A lappel du SNUipp, les enseignants
de Mayotte taient en grve du 18 au
25 mars. Ils ont obtenu du
gouvernement des ngociations sur le
taux dindexation des salaires.
Le principe de cette indexation
(majoration des salaires par rapport
ceux de la mtropole) est act par le
gouvernement dans les trois
versants de la fonction publique mais
les syndicats rclament un calendrier,
une base de ngociation et un seul
taux dindexation Selon le SNUipp de
Mayotte, ce taux devra se rfrer
ceux pratiqus dans les autres DOM
et aux indices de prix.
PARIS
7 POSTES RASED CRS
Le recteur de Paris a conrm la
cration de 7 postes de RASED
supplmentaires pour lAcadmie. La
ptition intersyndicale lance en
fvrier dernier demandait en priorit
la re-cration de postes l o ils
avaient disparu car 3 postes
seulement avaient t prvus lors des
oprations de carte scolaire. Les
rcentes actions des enseignants
parisiens auraient-elles permis
ladministration de prendre conscience
des besoins daide spcialise des
petits Parisiens?
GERS
2 POSTES GAGNS
La campagne dachage syndicale
rclamant plus dinstits dans le Gers et
la mobilisation des parents dlves et
des lus du dpartement au travers
dactions denvergure, ont commenc
porter leurs fruits: deux postes
viennent de lui tre attribus. Cela ne
sura pas assurer une rentre
satisfaisante mais cest une premire
remise en cause dune politique qui
considre les territoires ruraux comme
des rservoirs de postes devant pallier
le manque de moyens des secteurs
plus urbaniss.
VALUATIONS CE1-CM2


Session 2013 facultative
L
es valuations CE1-CM2 seront cette anne utilises librement par les matres. Cest ce que
le ministre a conrm au SNUipp-FSU et le sens de la lettre quil envoie aux DASEN. Les va-
luations seront disposition des quipes partir de la mi-avril. Il est prcis que ce sont des
outils qui doivent aider les enseignants dans leurs choix pdagogiques pour mieux faire rus-
sir leurs lves. Lexploitation des rsultats se fera uniquement par les quipes dans les coles. Il ny
aura aucune remonte des rsultats, hormis pour 3% des coles, chantillon ncessaire aux travaux
de suivi statistique de la DEPP. Des discussions devraient souvrir prochainement sur le nouveau dis-
positif annonc pour 2014. Cette dcision se conjugue avec la suppression de la prime de 400 euros
attribue aux enseignants qui taient chargs de cette passation. La n de cette prime renforce
lurgence de louverture de ngociations salariales pour les PE et notamment lventuelle mise en
place dune indemnit salignant sur lISOE du 2
nd
degr. LYDIE BUGUET
D
es activits pdagogiques
complmentaires organises
dans le cadre du projet
dcole, par groupes restreints
dlves, pour laide aux lves rencontrant
des dicults dans leurs apprentissages,
pour une aide au travail personnel ou pour
une activit prvue par le projet dcole, le
cas chant en lien avec le projet ducatif
territorial. Le temps consacr aux activits
complmentaires est de 36 heures. Cest
ce que prcise la circulaire ministrielle du
21 fvrier qui met un terme aux soixante
heures daide personnalise. Le SNUipp-
FSU, qui avait contest cette AP, prend
acte de sa disparition, mme si sa trans-
formation en APC ntait pas sa demande.
Prparation dun expos, projet thtre, journal de
classe ou dcole, activits la ludothque, rali-
sation dune fresque... cest bien dans le cadre du
projet dcole que doit sinscrire la conception
des APC. Quil sagisse de leur contenu, de la
constitution des groupes restreints dlves ou
du moment o lon place ces activits, ce sont les
quipes qui ont la main. Il ne saurait ds lors tre
question que les IEN fassent revenir par la fentre
une aide personnalise dcrie, mise la porte par
la nouvelle organisation des 108 heures. La bonne
application dune circulaire se vrie surtout
lpreuve du terrain. Conance et libert profes-
sionnelle doivent tre reconnues partout et lini-
tiative doit tre entirement laisse aux ensei-
gnants. Le SNUipp a demand au ministre de faire
preuve de fermet auprs des recteurs et des
DASEN pour que le message soit relay sans ambi-
gut dans les circonscriptions. Il invite les quipes
dcoles alerter le SNUipp en cas de dicults.
Pour que lAPC ne soit pas de lAP dguise...Cest
vous qui dcidez. GINETTE BRET
APC
cest vous qui dcidez!
Les activits pdagogiques complmentaires (APC) vont se substituer laide
personnalise la rentre. Une disposition nouvelle sur laquelle les enseignants
doivent avoir la main. Dcryptage.
Cest bien dans le cadre du
projet dcole que doit sinscrire
la conception des APC.
10 10 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
Grand Angle
[
]
Pour lassociation des maires ruraux, seule-
ment 11% des communes rurales appliqueront
la rforme en 2013. L encore, le cot est un
obstacle mais aussi le recrutement danima-
teurs qualis.
L
e 31 mars, date butoir passe, un premier
bilan de la rforme des rythmes est
rendu possible: les communes ont rendu
leurs dcisions aux DASEN. Le SNUipp-
FSU a ralis une premire photographie de
la situation: seulement 18,6% des communes,
22,5% des coles et 22,3% des lves seront
nalement concerns par une modication
des rythmes scolaires ds la rentre 2013. Les
disparits dpartementales sont importantes:
aucun lve ne changera de rythme dans le
Val-de-Marne ou les Hauts-de-Seine, moins de
1% dans les Bouches-du-Rhne, 2,6% dans le
Rhne, 3,5% dans les Alpes-maritimes. Par
contre, ils seront 98% en Arige, 80 % en
Haute-Garonne, 84% dans les Deux-Svres,
79,5% dans les Landes.
Derrire ces chires, les ralits sont contras-
tes, lordre de bataille dispers. Si lon prend
lexemple des grandes villes, ce constat se
confirme. Quand Brest, Caen, Clermont-
Ferrand, Dijon, Grenoble, Nantes, Paris, Pau,
Poitiers, Rennes, Rouen, Saint-Denis et Tou-
louse appliquent, Amiens, Besanon, Dun-
kerque, Le Mans, Lille, Lorient, Lyon, Montpel-
lier, Strasbourg, Valence, Villeurbanne,
Villeneuve dAscq et Saint-Etienne repoussent.
Des obstacles rels
Deux arguments sont avancs pour demander
ce report: le temps et largent. Les collectivi-
ts doivent la fois rchir aux contenus du
priscolaire en concertation avec les acteurs,
rorganiser les transports scolaires, amnager
le temps extrascolaire, parfois encore laborer
de nouveaux horaires de cantine pour prendre
en compte le mercredi midi. Des dicults
que le SNUipp avait soulev trs tt. Dautant
que tout ceci cote de largent. Daprs les
calculs de lAssociation des maires de France,
lapplication de la rforme coterait 50 150
euros par enfant, en fonction des communes.
La rforme des rythmes ne
sappliquera que pour 22% des lves
la rentre. Tour dhorizon dune
ralit qui pose la dicult dun
dossier qui demande du temps, de
la rexion et de largent.
Le fonds damorage de 250 millions deu-
ros mis en place par le gouvernement risque
de montrer trs vite ses limites dautant que
beaucoup de communes qui passent en 2013
sont celles qui ont dja dvelopp des sys-
tmes priscolaires.
Rforme des rythmes, en ordre dispers
Seulement 22,3 % des lves
seront concerns par la rforme
des rythmes la rentre 2013.
2014, LILLE POUR UN PROJET CONCERT
Lille reportera la rforme des rythmes 2014 et projette douvrir les coles le samedi
matin au lieu du mercredi. Elle ferait ainsi le choix de ne pas allonger la pause mridienne au-del
de 2h et organiserait la semaine en 8 demi-journes denseignement. Lensemble des activits
priscolaires seraient regroupes sur une 9
e
demi-journe en librant une aprs-midi de la semaine
car cela na pas beaucoup de sens de mettre dheure de priscolaire le soira dclar Martine
Aubry. Or, le dcret sur les rythmes prvoit de rpartir lenseignement en 9 demi-journes, ce qui
appelle une drogation. Aujourdhui 2000 petits Lillois bncient des activits pri-ducatives.
Demain, ils seront 10000. Ce qui suppose des activits de qualit et bien encadres plaide la mairie
qui compte ainsi proter du ramnagement des rythmes pour renforcer son projet ducatif global
dj en place depuis 2005. Pour une mise en uvre russie en septembre 2014 la mairie prvoit un
calendrier des concertations (parents, enseignants, syndicats, associations).
11
Grand Angle
[
]
Mosaque dorganisations
Le passage en 2013 ncessite dornavant de
passer aux travaux pratiques et les directeurs
acadmiques de lducation nationale
(DASEN) doivent valider les projets prsents.
Et si certains entrent dans le cadre impos par
le dcret, dautres dispositifs montrent com-
bien il est restrictif. Poitiers a obtenu une dro-
gation pour garder des mercredis de concer-
tation mais leur nombre reste dnir. Elle est
pour linstant refuse Toulouse. Brest
demande une drogation pour que deux fois
par semaine, les lves tudient 5h50 par jour
alors que le dcret prvoit un maximum de
5h30 an, dit la mairie, davoir des plages plus
longues pour le priscolaire. Lille prvoit de
travailler le samedi matin (lire ci-contre)... Le
comit de suivi de la rforme des rythmes mis
Rforme des rythmes, en ordre dispers
HORIZONS 2013
Rennes, la dcision a t prise
dappliquer la rforme des rythmes en
2013. La ville prvoit des horaires le matin de
8h45 12h du lundi au vendredi, les aprs-midi
de 14h15 16h15 sauf le vendredi o lcole
sarrtera 16h. Lamplitude des accueils
prsicolaires resteraient lui de 7h30 18h45.
Brest, la municipalit a fait le choix de
concentrer le prsiscolaire sur deux journes,
le lundi et le jeudi pour une partie des coles ;
le mardi et le vendredi pour lautre moiti. Ces
jours-l, les lves auront donc checs,
badminton ou street-art de 15h10 16h30. La
pause mridienne (12h 14h) est maintenue et
la journe dbutera 8h40 pour sachever
16h30 (midi le mercredi). Nevers, deux
scnarios sont envisags. Dans le 1
er
, les lves
seraient en classe de 8h30 11h30 puis de
13h30 16h, trois jours par semaine. Le 4
e
jour
laprs-midi se terminerait 15h avant 1h de
parcours ducatifs. Dans le 2
nd
projet, le
temps de classe serait allong dun dheure
le matin jusqu 11h45. Dans les deux cas, la
journe de classe normale se terminerait
16h et une garderie serait mise en place jusqu
18h30.
RCRIRE LE DCRET POUR
UNE MISE EN UVRE RUSSIE
Pour les coles dont les projets ne sont
pas naliss, la concertation avec les enseignants
doit se poursuivre. La commune ne doit pas
dcider seule de lorganisation de la semaine
et de la journe. Sans accord, cest le report!
Cependant, des questions restent entires:
conditions de travail et de rmunration des
enseignants, nancement, gratuit et normes
dencadrement des activits, recrutement et
qualication des animateurs Le comit de suivi
de la rforme des rythmes, que le ministre va
mettre en place dbut avril, sera loccasion pour le
SNUipp-FSU davancer des propositions et
dexiger la rcriture du dcret. Une rcriture an
de rpondre aux 9 demi-journes trop
contraignantes et de permettre des organisations
locales (2 mercredis sur 3, aprs-midi trs allgs
pour les activits priscolaires). En outre, le
syndicat rclame la mise en place de recherches
indpendantes pour valuer les eets de la
rforme en 2013. Paralllement, il revendique une
baisse de 3h du temps de service des enseignants
pour la concertation, ainsi que la cration dune
indemnit spcique et des amliorations de leur
droulement de carrire.
RFORME DES RYTHMES
LE REPORT
2014 SIMPOSE
Seulement 18,6% des communes,
22,5% des coles et 22,3% des lves
seront nalement concerns par une
modication des rythmes scolaires
ds la rentre 2013. Le bilan national
et par dpartement prsent par le
SNUipp est sans appel. Le syndicat a
mis en ligne les rsultats de son
enqute ainsi quune carte qui met en
vidence les tendances par
dpartement.
Rubrique Lcole/Le systme ducatif
en place par le ministre devra valuer la per-
tinence et lecacit des dispositifs choisis.
Pas daccord
Certaines dcisions sont lobjet doppositions de
la part des acteurs ducatifs. Paris, lintersyn-
dicale enseignante appelait la grve pour la
troisime fois le 25 mars avec plus de 50% de
grvistes pour demander le report. Tours o
la mairie prvoit dallonger la pause mridienne
de plus de 2 heures, un rassemblement a t
organis conjointement par les parents dlves
et le SNUipp-FSU. On pourrait citer dautres
communes plus petites o la concertation na
pas t mene ou na pas abouti un dispositif
qui reoit lassentiment de tous les acteurs. Pour
le SNUipp-FSU, l o il ny a pas accord, les
DASEN doivent dcider le report 2014 syst-
matiquement. LYDIE BUGUET ET VINCENT MARTINEZ
initiatives
dOSSIER
]
12 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
M
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!
L
a maternelle, elle a tout
dune grande ! En
voulant faire la promo-
tion de lcole mater-
nelle pour dire toute
son importance dans le dveloppement de len-
fant, certains ne croyaient pas si bien dire. La
petite cole aurait parfois tendance se prendre
pour la grande. Ce glissement vers une forme de
primarisation , les IGEN Viviane Bouysse et
Philippe Claus lont point dans un rapport paru
en 2011. Ils estiment que depuis 1989, les cycles
pdagogiques qui devaient mieux articuler les deux
structures ont produit un amalgame tel que le
modle scolaire lmentaire a envahi toute lcole
maternelle . Si bien quau nal les inspecteurs
font ce constat dsolant : il ny a plus gure
aujourdhui de spcialistes de cette cole .
Aprs les annes de dnigrement o il ntait pas
question de former des enseignants pour changer
des couches culottes puis ces annes o la mater-
Alors que les IG
soulignent un
phnomne de
primarisation de la
maternelle et que le
ministre veut lui
redonner toute sa
spcicit,
re-questionner les
formes scolaires
particulires de la
maternelle est un vrai
d pour lavenir.
nelle tait avant tout considre comme une pro-
pdeutique llmentaire, voici venu semble-t-il
le moment de remettre les pendules lheure. Cest
du moins lambition afche par le projet de loi
dorientation et de programmation de lcole qui
fait lobjet du dbat parlementaire. Les missions
de lcole maternelle seront rednies an de lui per-
mettre de jouer pleinement le rle majeur qui doit tre
le sien dans la prvention des difcults scolaires et
la rduction des ingalits , annonce le ministre.
Le texte met laccent sur les conditions daccueil
des moins de trois ans dans les zones prioritaires ;
3 000 postes y seraient consacrs (lire p13). Sa sp-
cicit est de nouveau souligne : la formation dis-
pense dans les classes et les coles maternelles favo-
rise lveil de la personnalit des enfants, conforte et
stimule leur dveloppement affectif, sensoriel, moteur,
cognitif et social. Elle les initie et les exerce lusage
des diffrents moyens dexpression. Le texte de loi
propose des approches ducatives qui visent dve-
lopper la conance en soi et lenvie dapprendre et
la GS rintgre pleinement le Cycle 1.
Rinterroger les formes scolaires
de la maternelle
Lcole maternelle semble soumise un mouve-
ment de balancier. Un bmol est mis sur lusage
du papier-crayon et des ches, qui ont peu peu
envahi les classes de moyenne ou grande section.
Voici (re)venu le temps du dveloppement de len-
fant. En vrit, la maternelle ne sest jamais com-
pltement loigne de cette mission premire,
preuve en est la persistance des formes scolaires
qui lui sont propres : latelier, le coin jeu, les rituels.
Il ne sagit pas pour autant de revenir un ge dor
de la maternelle si tant est quil nait jamais exist,
rf Lchir ce que lon peut
organiser avec de trs jeunes
enfants, en dduire ce quon pourra
mettre en place dans les classes
suivantes
DOSSIER RALIS PAR
ALEXIS BISSERKINE
CLAUDE GAUTHERON
PIERRE MAGNETTO
PHILIPPE MIQUEL.

13
mais de rinterroger des formes scolaires qui ont
vu le jour avec les mouvements dducation popu-
laire des annes 40, puis ont t revisites la
lumire des valeurs sociales issues de mai 68 (lire
p14). Et cela, la lueur des enjeux daujourdhui,
notamment celui dendiguer cette difcult scolaire
qui continue de frapper entre 15% et 20% des
lves la sortie de llmentaire.
Dans ce contexte la question de la formation se
pose avec acuit. Plus que jamais il faut mettre en
place une formation spcique solide, prenant en
compte le travail des enseignants et les missions
de lcole maternelle. Mais il faut aussi tirer parti
des acquis de la recherche an de revitaliser les
savoirs professionnels.
Construire des progressions
qui vont de lavant
La cration dune centaine dIEN maternelle en
2009, aurait pu aller dans ce sens. Le bilan reste
contrast selon les dpartements. certains
endroits cela a permis lmergence de vritables
ples pdagogiques comme dans lacadmie de
Dijon avec des ressources, des actions de formation
(lire p15). Mais ces expriences ne doivent pas res-
ter lexception, elles doivent au contraire constituer
un point dappui qui accompagne les changements
annoncs pour la maternelle.
Bien entendu, il serait exagr de dire que la for-
mation ne prend jamais en compte les besoins des
jeunes enfants. La preuve,
lcole Sophie Condorcet de
Valence, dans la Drme,
cest bien parce que le travail
fait lIUFM avec une
quipe de lIREM de Bor-
deaux les a conduit se
questionner sur la perti-
nence de certaines formes
de travail que les ensei-
gnants ont remis en ques-
tion lorganisation a priori
des ateliers et choisissent la
forme de travail en fonction
d obj ect i f s pr ci s.
Varennes dans la Meuse,
cest aussi avec le concours
dun IEN que les enseignantes de lcole sont pas-
ss des coins jeu aux espaces jeu comme lieux dap-
prentissage (lire p15).
Mais comme tout le monde na pas la chance
davoir un IEN concern sous la main, autant
savoir que certaines ressources se trouvent en
ligne mme sil reste difcile de transmettre une
pratique par le web. Il y a les sites ofciels insti-
tutionnels, tels que Nopass, mais aussi des outils
issus du terrain, de la mutualisation des pratiques,
cest le cas de maternaile.net, site cr par Chris-
tine Lemoine, enseignante en Seine-et-Marne et
dont elle a ressenti le besoin quand, dbutante en
classe unique maternelle elle se sentait trs iso-
le (lire p14). Cependant, ces ressources ne
peuvent se substituer des vritables temps de
formation pour aider les enseignants.
Tout cela doit contribuer au nal la mise en place
dune organisation des activits qui soit au service
des apprentissages. Pour Alain Houchot, inspec-
teur gnral, il faut dabord rchir ce que lon
peut organiser avec de trs jeunes enfants et ensuite
en dduire ce quon pourra mettre en place dans les
classes suivantes . Autrement dit, pour russir la
maternelle il faut construire des progressions qui
vont de lavant et non plus rebours.
LA MATERNELLE NEST PLUS HORS LA LOI
Dnigre de faon caricaturale par Xavier Darcos, assigne
un rle de propdeutique de llmentaire par Luc Chtel,
lcole maternelle rapparat dans sa spcicit avec la loi de
refondation de lcole de Vincent Peillon. La scolarisation des moins
de trois ans y est dnie comme une chance pour lenfant et sa
famille lorsquelle est organise dans des conditions adaptes ses
besoins. 3000 postes sont ddis ce volet dans la
programmation quinquennale. Le texte prvoit une rednition des
missions de la maternelle ds 2014 et la cration dun cycle unique
regroupant petite, moyenne et grande section. Si le rle de
prparation aux apprentissages fondamentaux dispenss lcole
lmentaire est rappel, la loi insiste sur le dveloppement de la
conance en soi, de lenvie dapprendre et linitiation aux dirents
moyens dexpressions. Elle ore une vision de llve globale, qui,
outre laspect cognitif, ne laisse pas de ct les dimensions
aectives, sensorielles, motrices et fait aussi de la maternelle un lieu
de prvention des dicults scolaires.
[FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
dOSSIER
]
14
C
est dans les salles dasile quest ne au
dbut du XIX
e
Sicle la rexion sur les
formes scolaires les plus adaptes la ra-
lit des jeunes enfants accueillis. Avec Pau-
line Kergomard et la naissance de lcole maternelle
en 1880, les formes collectives mises en place lori-
gine ont rapidement laiss la place dautres, dictes
par un souci dducation et de dveloppement de
lenfant. Pdagogie individuelle prconise par Maria
Montessori puis pdagogie par ateliers qui trouve
son origine dans la philosophie de lcole moderne
et des mouvements pdagogiques de lducation
populaire des annes 40 (Freinet, ICEM, OCCE...).
partir des annes 70, lcole maternelle a voulu
concilier lvolution des valeurs sociales et les avan-
ces scientiques : la priorit tait alors la formation
dun citoyen responsable en favorisant lautonomie
et la coopration. La pdagogie du projet sest adap-
te la maternelle et les ateliers ont t lune des
modalits propres cette cole pour la mettre en
uvre. Favoriser la dcouverte, lexprimentation, le
ttonnement en mme temps que les mthodes de
travail ou lentraide tout en respectant le rythme de
chacun ne pouvaient soprer en grand groupe.
Aujourdhui cette organisation perdure dans sa
forme mais les principes qui la
sous-tendent ont quelquefois
t oublis comme le relve le
rapport de linspection gn-
rale de 2011. Forme oblige de
la pdagogie en maternelle dicte
par laspect organisationnel,
ltat des lieux rvle aujourdhui
une usure de la formule, une
drive paresseuse notent sv-
rement les IGEN. Pourtant ils
relvent aussi que de manire
positive, la mise en ateliers
tmoigne dune capacit des
matres accepter de ne plus
avoir la main sur toute la classe,
tolrer la diversit et dune
Comment
sest forge
votre pratique de la
maternelle?
Quand jai dbut en classe
unique maternelle, jtais trs iso-
le dans le mtier. Jai donc
construit en ttonnant une pra-
tique de classe peut-tre aty-
pique avec notamment des ate-
liers chelonns. Cela grce aux
pistes de rexion fournies par
les collgues de Cartables.net et
par la crche parentale laquelle
je participais. Il ma fallu, un
moment, mettre des mots sur ma
pratique pour la transmettre aux
collgues qui compltaient mon
mi-temps. Lide dun site sest
impose et ma passion pour lin-
formatique a fait le reste.
Quavez-vous remis
en question?
Le regroupement ne ma pas
convenu. La comprhension des
consignes en collectif suppose en
effet une maitrise du langage
scolaire alors que lcole est cen-
se lapprendre. Jai donc essay
de me mettre hauteur denfant.
Jouvre progressivement les ate-
liers un par un, sans regroupe-
ment. Les goulus de lcole sins-
cr i vent pendant que l es
passionns de duplo jouent. Mais
ils observent aussi ce qui se passe
ct, aux ateliers. Ils y prennent
du sens, mesurent lenthousiasme
des autres, et pour beaucoup se
laissent emporter leur tour.
Quant aux joueurs invtrs, je
vais les chercher et je les accom-
pagne tout particulirement dans
lactivit scolaire. Dans cette pra-
tique, lenfant a loccasion de se
mobiliser par lui-mme, de saisir
la consigne scolaire mme sil
nen a pas encore la culture et les
mots. Et tous peuvent accder
aux coins jeux.
Vous mettez en place
des brevets de
russite mi-chemin
du cahier de vie et de
lvaluation?
Mes lves travaillent souvent
toutes sections mlanges au sein
des ateliers chelonns: il les
investissent non pas en fonction de
leur section, mais en fonction de
leurs comptences et ils y trouvent
plusieurs niveaux de dicults. Le
brevet encadre cette graduation,
on y note le niveau de russite de
chacun. Comme je travaille peu
avec des ches, il donne aussi une
image du travail accompli. 400
brevets sont publis actuellement
sur le rpertoire, nourri par une cin-
quantaine de collgues. Cest une
prcieuse mutualisation!
De atelier chelonn
Christine Lemoine, enseignante en maternelle, auteure du site maternailes.net
3

Q
U
E
S
T
I
O
N
S

Historique
Des salles dasile aux ateliers
www.maternailes.net/pratiques/
organisation/organisation.html
www.maternailes.net/brevet/index.php
capacit des enfants chercher, exprimenter, travailler
seuls si on leur offre des situations stimulantes. . Une
invitation revoir la fonction dune formule qui reste
un bon moyen de diffrenciation pdagogique .
15

la maternelle de Varennes (56), on pousse les


tables ! Avec le soutien de leur IEN, Julia
Beguinet et Sophie Coyen ont dcid de modi-
fier la configuration de leurs salles de classe
pour mieux ladapter la forme de pdagogie quelles
voulaient dvelopper. Bureaux et chaises ont donc t
rduits au minimum pour faire place des espaces-
jeux qui voluent et se renouvellent au gr de leur
investissement par les enfants et des intentions pda-
gogiques des enseignantes. Lide est dinverser le
fonctionnement traditionnel o les espaces de jeux
sont mis en priphrie de la classe pour faire de ceux-
ci un vritable lieu dapprentissage. Une raction
llmentarisation de lcole maternelle qui laissait
les deux enseignantes insatisfaites et sceptiques sur
les rels apprentissages de leurs lves et leur plaisir
dtre lcole.
Une ruche bourdonnante
Ainsi ce matin dans la classe de petits-moyens de
Julia, on joue la marchande, on fabrique des colliers,
on coute de la musique ou lhistoire du petit chape-
ron rouge. Julia a choisi dinterve-
nir dans lespace marchande. A
laide dune tablette numrique,
elle prsente aux 5 enfants les pho-
tos dune rcente visite lpicerie
du village : Comment sont rangs
les produits ? Quel est leur nom ?
Les enfants font la correspondance
avec les lments dont ils dis-
posent dans lespace jeu et com-
mencent oprer un rangement
par catgorie : produits laitiers,
fruits et lgumes, surgels... Dis-
ponible, attentive, la matresse
amne les enfants verbaliser
leurs actions et donne le vocabu-
laire correct. De lautre ct du cou-
loir, la classe de moyens grands de
Sophie bourdonne comme une
ruche. Un petit groupe compose
Varennes
la conqute
de lespace... jeu
Dans les deux classes maternelles dune cole meusienne, les enseignantes
ont fait des espaces de jeux le support principal de leur pdagogie.
en
B
R
EF
RITUELS
UNE AUTRE FORME
QUESTIONNER
Les rituels de dbut de journe ne sont
imposs dans aucun texte mais sinscrivent
pourtant dans tous les emplois du temps.
observent les IGEN dans leur rapport. Ce
temps de regroupement (o on traite des
prsents, des absents, de la date, )
favoriserait peu les interactions et serait
davantage un temps de socialisation o
les enfants, soumis des rgles de
communication, apprennent quelque
chose de la discipline collective.
Socialisation ou apprentissages? Quelles
adaptations lge et volutions dans
lanne? De nombreuses quipes
travaillent ces questions.
www.ac-clermont.fr/ia03/pedagogie/
maternelle/rituels.htm
CD-Rom AGEEM 2006 rites et rituels lcole
BILAN
DES IEN MATERNELLE
En 2009, 100 postes dinspecteurs chargs
de mission pr-lmentaire sont rservs
au pilotage de ples pdagogiques pour
appuyer les quipes et valoriser laction de
lcole maternelle. Le bilan ralis par les
IGEN est mitig puisque dans certains cas
les postes nont pas t pourvus ou leurs
missions mal dnies. Dans dautres au
contraire la prsence dun ple maternelle a
permis la formalisation dobjectifs et de
stratgies propres lcole maternelle et la
mise en place dactions de formation. Des
missions aner et une lisibilit renforcer
dans le cadre de la refondation.
Les espaces jeux permettent
de mler lpanouissement
et lapprentissage
des menus avec une ATSEM. Allongs par terre, des
lves planchent sur une manipulation mathma-
tique, dautres classent des photos sur une tablette.
Des petits scientifiques achvent le dessin dobserva-
tion dun escargot lev dans la classe tandis que cer-
tains sont plongs dans un livre de lespace lecture...
Du temps pour apprendre
Les enseignantes ont remis en cause leur fonctionne-
ment habituel pour mener une rflexion pousse sur
les espaces proposer aux lves : Quel matriel,
quelle progressivit ? Sans oublier de se rfrer aux
programmes. Sophie dclare avoir une meilleure
connaissance des lves plus tt dans lanne , elle
constate une plus grande implication et une partici-
pation de tous les lves. Julia souligne limpact sur le
climat de la classe : Les lves mettent du sens dans ce
quils font et on leur laisse le temps dapprendre. . Pour
lIEN Patricia Verselle : La pdagogie traditionnelle
induit une prise en charge de la diversit a posteriori alors
quune telle organisation est suffisamment souple pour
que chacun y trouve son compte demble. .

INGALITS
DS LA MATERNELLE!
Christophe Joigneaux sest intress la
construction des ingalits scolaires avec
lquipe ESCOL de Paris 8 et celle de
luniversit dArtois. Il centre ses
observations sur la maternelle et montre
comment elle est passe dun modle
productif et cratif un modle rexif
plus difcile mettre en uvre pour tous
les lves. Il interroge notamment
lassociation des formes ches/ateliers
qui laisse certains lves ct des
apprentissages et dune activit cognitive.
Jean-Yves Rochex et Jacques Crinon, La construction
des ingalits scolaires, PUR, 2011
Rubrique Lcole/Tmoignages
16
dOSSIER
]

lcole maternelle dapplication Sophie


Condorcet de Valence (26), les petites
sections comme les grandes dcouvrent
le monde en grand groupe. Quil sagisse
d habiller un polydre avec des formes gom-
triques pour les grands ou de mettre un chien
dans chaque niche pour les petits, les situations
de recherche sont organises en classe entire
ou en demi-groupe. Aprs une phase indivi-
duelle de manipulation leur permettant se sen-
gager dans laction, des lves metteurs com-
muniquent des rcepteurs les informations
ncessaires la rsolution du problme. On
cone aux lves la responsabilit de leur travail
et on observe des enfants qui cherchent annonce
Isabelle. Comme ses deux collgues, elle a tra-
vaill pendant sa formation initiale avec une
quipe de lIREM de Bordeaux. Cette approche
didactique a remis en cause la forme de travail
en atelier qui ne permettait pas de mettre en
place ce type de situations de communication.
On pense maintenant les contenus et la dmarche
avant la forme de groupement, prcise Isabelle, et
on essaye dlargir ce modle aux autres domaines
que l es mathma-
tiques . Les ateliers ne
sont pas abandonns
pour autant et toujours
utiles quand le petit
groupe est ncessaire.
Cette rflexion pda-
gogique sur les formes
de travail de la mater-
nelle se retrouve dans
les coles voisines.
Emmanuel est direc-
teur de lcole mater-
nelle Jules Valles clas-
se en RRS. Son quipe
est engage dans
lanalyse de ses pra-
tiques dans le cadre
dune formation sur lapprenance : des
sances sont lmes dans une des classes de
lcole puis analyses par les 7 collgues. En
observant les vidos du travail en ateliers, on sest
aperu quen dehors du groupe qui travaille avec
lenseignant et de celui supervis par lATSEM, les
lves donnaient parfois peu de sens lactivit et
entraient peu dans les apprentissages. Des
constats dbattus en quipe qui ont conduit
amliorer ce fonctionnement mais aussi la-
borer des situations et des activits menes en
demi-classe.
Drme
Apprendre en grand groupe
Que ce soit par le biais dune formation didactique ou
dune analyse collective de leurs pratiques, deux coles
maternelles de Valence questionnent le travail en ateliers
au prot de situations dapprentissage en grand groupe.
e
n

b
r
e
f
NOPASS
UN NOUVEAU MODULE
MATERNELLE
Consignes et rituels la maternelleou
comment faire participer 25 enfants de 4 ans
en mme temps?, la plateforme nopass
senrichit dun nouveau module. Le principe
est toujours de proposer un questionnement
sur le travail rel des enseignants. A partir de
vidos de professeurs dbutants en situation,
la plateforme croise leur analyse avec celles
denseignants chevronns ou de chercheurs.
Des ressources utiles en formation et pour le
travail en quipe ou en collectif denseignants.
www.neo.ens-lyon.fr/neopass
GFEN
LA MATERNELLE FAIT COLE
Le GFEN a tenu en fvrier ses 5e rencontres
pour la maternelle. Comment la maternelle
peut-elle faire cole alors quelle tangue
entre deux modles: celui centr sur les
connaissances techniques mais qui ne prend
pas en compte les spcicits du jeune enfant
et celui bas sur une vision spontaniste des
apprentissages mais qui en vacue les
dimensions socioculturelles et cognitives? Le
compte-rendu de la manifestation sur le site
du GFEN et dans le caf pdagogique apporte
des lments de rexion sur cette question
des formes scolaires.
www.gfen.asso.fr/actions/actions_nationales
www.cafepedagogique.net/lesdossiers/
Pages/02022013_GFEN.aspx
AGEEM
QUESTIONS DE MTIER
Le prochain congrs de lassociation aura lieu
cette anne Chaumont sur le thme
Grandir et se construire: lenjeu des traces
lcole maternelle. Du 3 au 5 juillet prochain,
ce seront prs de 1000 enseignant(e)s de
maternelle qui vont se runir pour changer et
se former au travers des confrences, des
ateliers et des expositions. Une 86
e
dition qui
prouve la vitalit de cette association qui
contribue, grce son site et son congrs,
mais aussi son rseau dpartemental,
questionner et faire voluer le mtier.
www.ageem-chaumont2013.fr
[FENTRES SUR COURS] N380 - 18 FVRIER 2013
17
E
N
T
R
E
T
I
E
N

A
V
E
C
Partir de tou-petit plut
qu d vouloir imiter l CP
Alain Houchot, inspecteur gnral
sinterroger
sur le sens
Pourquoi le rapport des IG
de 2011 observe-t-il une
primarisation de la
maternelle?
Lcole maternelle sappuie dabord
sur lengagement des enfants dans
laction et sur la prise dinitiative. On
a insist au cours des dernires
annes sur la ncessit du lien entre
cole maternelle et cole lmen-
taire et pour initier des comporte-
ments attendus lcole lmentaire,
on a de moins en moins recherch
laction des enfants. On les a de plus
en plus installs table, avec des
jeux ou des activits papier-crayon.
On sollicite alors moins leur initiative
que leur engagement dans la tache,
on cherche plus vrifier quils
intgrent les consignes, font ce quon
leur demande et suivent le chemin
propos. On ne permet plus assez
aux enfants de faire les expriences
que lcole maternelle doit proposer.
Les formes scolaires
spciques la maternelle
sont-elles encore
adaptes?
On observe des pratiques qui se sont
beaucoup uniformises de la grande
la toute petite section. On a orga-
nis la grande section comme un
petit CP pour que les lves
sadaptent le mieux possible lcole
lmentaire et toute lcole mater-
nelle sest peu peu conforme ce
schma. Aujourdhui, on nest plus
choqu de voir des enfants assis
devant une feuille de papier, occups
trier et regrouper des gommettes
sans jamais le faire avec des objets
ou des lgos. Toutes les journes
commencent de la mme faon, de
la petite la grande section, par un
regroupement collectif organis
autour des mmes rituels tout au
long de lanne sans que lon sinter-
roge sur le sens que cela peut avoir
pour les enfants.
Quelles sont les pistes que
vous proposez pour que
lorganisation des activits
soit au service des nalits
de lcole maternelle?
Dabord, rchir ce que lon peut
organiser avec de trs jeunes enfants
et ensuite en dduire ce quon pourra
mettre en place dans les classes sui-
vantes. Pour accueillir les deux-trois
ans lcole maternelle il faut plus de
supercie, un espace compos, mul-
tiple, facilement modulable, permet-
tant des volutions en cours danne,
des espaces intgrant les direntes
fonctions avec un lien direct entre les
diffrentes salles (satisfaire ses
besoins physiologiques, jouer, agir, se
dplacer, se reposer, se regrouper,
sisoler), offrant les quipements
ncessaires pour faire toutes les exp-
riences et apprentissages attendus.
Les activits sensorimotrices, les jeux
moteurs doivent tre privilgis. Il
nest pas ncessaire de prvoir une
table par enfant. Enfin la scurit
matrielle et aective des enfants doit
y tre parfaitement assure tout en
permettant un engagement auto-
nome des enfants dans le jeu, lexp-
rimentation, lexploration des lieux.

Lorganisation en ateliers
est-elle adapte aux
petits?
La plage la plus importante chez les
plus jeunes est sans doute leur arri-
ve et la premire heure de la mati-
ne. Il faut sans tarder installer des
activits auxquelles lenseignant
invite les enfants en tout petits
groupes. Lenseignant, aid par lAT-
SEM, organise une alternance dacti-
vits libres et proposes. Cette orga-
nisation permet des plages courtes
dactivit intense pour les enfants qui
seront alors totalement dans laction
auprs dun adulte entirement dis-
ponible. Par ailleurs, pour les tout-
petits, les regroupements sont trs
restreints et courts lorsquils orga-
nisent la vie de la classe, plus longs
lorsquils proposent une activit
conduite par un adulte.
Comment ce modle
dateliers peut-il voluer
dans les classes suivantes?
Dans une classe de petits, les groupes
seront un peu plus importants et les
activits priphriques mieux connues
des lves. Ce nest quen moyenne
section quon peut envisager des ate-
liers de rinvestissement pilots par
lATSEM. Chez les grands, on vise lau-
tonomie: les lves peuvent sinstaller
seuls dans une tache et la mener au
bout. Pour cela, il faudra quils aient
pralablement eu loccasion dexplici-
ter la dmarche avec lenseignant, si
possible en petit groupe. Lenseignant
doit nanmoins prvoir dtre l trois
moments: un moment de lancement
puis, en cours de tche un moment de
relance, puis enn un temps de valo-
risation et de bilan.
ALAIN HOUCHOT EST
INSPECTEUR GNRAL DEPUIS
2001 ET SEST
PARTICULIREMENT
INTRESS LCOLE
MATERNELLE ET
LDUCATION PRIORITAIRE. IL A
COORDONN EN 2012 LE
RAPPORT LARGISSEMENT
DU PROGRAMME CLAIR AU
PROGRAMME ECLAIR.
18 18 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
mtieR
[
]
en
B
R
EF
COLLOQUE SNUIPP
DUQUER CONTRE
LHOMOPHOBIE
Le SNUipp-FSU organise jeudi 16 mai
lauditorium de lHtel de ville de Paris
un colloque intitul duquer contre
lhomophobie ds lcole primaire. Ce
colloque sera loccasion de rendre
public le projet pdagogique labor
par la commission nationale de lutte
contre les LGBTphobies. En prsence
de Serge Hfez, Nicole Mosconi,
Rjane Snac ou Cendrine Marro, des
enseignants tmoigneront de leur
exprimentation du projet dans leurs
classes. Renseignements et
inscriptions auprs des sections
dpartementales.
RUSSITE DUCATIVE
CRATION DU CONSEIL
NATIONAL DE
LINNOVATION
Un conseil national de linnovation pour
la russite ducative vient dtre cr
sous lgide de la ministre George
Pau-Langevin. Le conseil aura pour
mission dorganiser le dbat sur
linnovation en matire ducative entre
acteurs institutionnels, chercheurs,
monde associatif et mouvements
pdagogiques. En outre, il pourra
formuler des propositions, recenser,
valuer et diuser les pratiques les plus
innovantes. Charg de remettre un
rapport la ministre une fois par an, il
entrera ociellement en fonction le 19
avril prochain.
MORALE LAQUE
UN RAPPORT POUR
EN DBATTRE
La mission charge de rchir sur
lenseignement de la morale laque
lcole remettra son rapport au ministre
de lducation courant avril. La mission
ne recommanderait pas de faire de cet
enseignement une discipline part
entire donnant lieu une valuation
des lves, et suggrerait de la
concevoir sur un mode transversal.
Le rapport sur la morale laque
seraensuite mis en dbat pour que
tous les franais sapproprient cette
ide a dclar Vincent Peillon.
MAITRES FORMATEURS


lever le flou
L
e SNUipp a demand une audience au
ministre pour voquer la situation des
maitres formateurs du premier degr
et lui faire connaitre ses propositions.
Le syndicat rappelle que la mastrisation sest traduite pour eux par un alourdis-
sement de la charge de travail avec, le plus souvent, un resserrement de leurs missions
du tutorat, et un isolement par rapport aux quipes de formateurs IUFM. Il est vrai
que lorganisation du travail des maitres formateurs a t bouscule par les der-
nires rformes: leur charge de classe a augment suite au passage la semaine de
4 jours et ils ont perdu une demi-journe de dcharge qui leur donnait davantage
de possibilits dintervention. La rednition ingale de leurs missions de formation
les a coups du lien ncessaire avec la recherche et les lieux de formation initiale.
Pourtant, depuis leur mise sous tutelle des DASEN, les maitres-formateurs ont tra-
vaill combler labsence de relle formation. Cest sur eux et les conseillers pda-
gogiques qua port souvent la responsabilit de faciliter lentre dans le mtier des
enseignants stagiaires et no titulaires. Un travail reconnu dans un rcent rapport
de lIGEN (non publi ce jour!) qui crit que les PEMF constituent pour la forma-
tion des enseignants une ressource trs intressante tout en dplorant que pour
bon nombre duniversits, le champ de la formation du premier degr dans le cadre
des Esp ne reprsente pas un enjeu. Pour le SNUipp, les maitres formateurs doivent
tre associs au fonctionnement des Esp et y faire valoir leur expertise dans larti-
culation des aspects thoriques et pratiques de la formation. Cela demande de revoir
leurs obligations de service pour leur accorder le temps de dcharge susant et
une souplesse dorganisation qui leur permettent dintervenir tant sur le terrain que
dans les Esp. ALEXIS BISSERKINE
Anne scolaire 2013-2014
Tableau rcapitulatif des
tudiants ou enseignants
dbutants qui pourront
tre en responsabilit dans les
coles la rentre 2013. On verra
aussi des tudiants en Master 1 ou
2 en stage dobservation ou de pra-
tique accompagne.
Qui vient dans mon cole la prochaine rentre ?
Concours 2013:
admission en juin 2013
Concours anticip 2014:
admissibilit en juin 2013,
admission en juin 2014
Concours dnitif 2014:
admissibilit et admission
en juin 2014
8600
Adn|:aJ
concours 2013
enc|a::e
enorna|on
|Jd|an:
admissibles au
concours
anticip 2014
enc|a::e
(stage ls,
dcharge de
direction...)
|Jd|an:
boursiers se
prparant aux
concours
|eJre:
dinterventions
encadres
STAGIAIRES CONTRACTUELS
8500
EMPLOIS AVENIR
PROFESSEUR
4000
19
mtieR
[
]
L
a loi de refondation a souhait rhabiliter la
formation initiale en instaurant les ESPE
(coles suprieures de lducation et du pro-
fessorat). Pourtant, si le travail sur les
maquettes de master a dbut depuis plusieurs
mois, les contenus de formations et les textes sont
encore ltude alors que les ESPE doivent tre
oprationnelles ds la rentre 2013 pour les tu-
diants inscrits en M1 et la rentre 2014 pour les
M2. Actuellement, il est prvu un tronc commun
lensemble des tudiants se
destinant aux mtiers de len-
seignement et de lducation.
Il portera sur des domaines
transversaux (connaissance
des processus dapprentis-
sage, la lutte contre les discri-
minations, culture de lgalit
homme-femme, prvention
des violences scolaires). Pour
le SNUipp-FSU, la formation
initiale doit prendre en compte
les spcicits du premier degr et tre articule
la recherche.
Les tudiants de 1
re
anne suivront des stages dob-
servation et de pratique accompagne et les tu-
diants de 2
e
anne reus au concours bncieront
dun stage en responsabilit mi-temps. Ils seront
accompagns dun binme de tuteurs issus de
luniversit et de la structure daccueil. Le contenu
disciplinaire et de recherche du mmoire serait en
relation avec la nalit pdagogique et les pra-
tiques professionnelles. Pour le
SNUipp-FSU, tous les dpartements
doivent tre dots dun site ou dune
antenne ESPE an dassurer la proxi-
mit gographique de la formation
pour les tudiants et la possibilit
dintervention des matres-forma-
teurs dans les masters. Le syndicat
sera attentif ce que ses priorits
pour les parcours des PE soient bien
prises en compte dans llaboration
des maquettes. CLAUDE GAUTHERON
Le travail sur les maquettes de master a dbut alors que les Esp doivent ouvrir leurs
portes la rentre 2013. Pour le SNUipp-FSU, il faut que tout soit prt la rentre pour
accueillir les PES et les laurats du concours 2013 dans de bonnes conditions.
ESPE
encore du travail
POUR TRANSFORMER LCOLE
RHABILITER UNE
FORMATION CONTINUE
DE QUALIT
La loi de refondation prcise que tout au
long de leur carrire, les enseignants
bncient dune formation continue
[qui leur permet] de rester au contact de la
recherche . Cependant, les 18h de temps
de service (9h danimations pdagogiques
+ 9h dactions de formation continue),
sont loin de rpondre aux volutions du
mtier. Alors que la loi dorientation offre
de nouvelles perspectives (plus de matres
que de classes, accueil des moins de 3
ans), les enseignants ont plus que jamais
besoin dune formation qui leur permette
dtre accompagns et de prendre du recul
sur leurs pratiques au sein de nouveaux
projets pdagogiques (recherches-action,
stages masss...). Pour le SNUipp-FSU,
on ne pourra pas transformer lcole en
faisant lconomie dune formation
continue de qualit incluse au temps
de service.
Rubrique Le mtier / La formation
Quelles
sont les
principales conclusions
du dernier colloque de
lOCDE sur le mtier
denseignant?
Dans tous les pays observs, ceux qui
russissent le mieux sont ceux qui
permettent aux enseignants davoir
un retour sur leurs pratiques. En
France, nous rejoignons le constat de
linspection gnrale: la formation
continue est sinistre. Cest dautant
plus inquitant que le systme fran-
ais enregistre une forte aggravation
des ingalits. La corrlation entre le
niveau scolaire et le niveau socio-
conomique des parents est trs
marque et le taux dchec scolaire
est pass de 15% 20% en 10 ans. La
gestion direncie de la dicult
scolaire est plus dveloppe dans
dautres pays.
Quel rle peuvent jouer
les enseignants?
Ce qui ressort des enqutes de
lOCDE cest que la qualit des
enseignants est le moteur premier
pour la russite scolaire. Mais cela
suppose de sinterroger sur leur
formation initiale. La majorit des
pays considre que les savoirs et
les savoir-faire sacquirent en
mme temps. Ce modle simul-
tan doit supplanter le modle
conscutif la franaise dans
lequel on obtient un concours et o
ensuite on se forme la pdago-
gie. Le levier principal qui devrait
tre au cur de la rforme
aujourdhui est la formation.
Que peut-on apprendre
des autres pays?
En France, les jeunes enseignants
sont souvent parachuts dans les
tablissements dfavoriss. En Alle-
magne, des enseignants expri-
ments accompagnent leur entre
dans le mtier durant 1 an 18 mois,
avec des eets bnques sur leurs
performances et leur bien-tre. Mais
la formation continue est au moins
aussi importante car le mtier den-
seignant est en constante volution.
Elle doit aussi orir des volutions
de carrire en permettant de deve-
nir tuteur auprs de jeunes ensei-
gnants ou assistant de recherche
comme au Canada ou en Finlande.
Cest aussi un moyen de valoriser le
mtier et de rpondre la crise des
vocations.
PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT MARTINEZ
L formatio a cur d l rform
3

Q
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S
T
I
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S

ric Charbonnier, expert la direction ducation de lOCDE


OCDE Enseigner, un mtier qui sapprend:
www.oecd.org/fr/edu/scolaire/enseigner.htm
20 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
20
mtieR
[
]
B
en, la cantine, Topakan a donn
un coup de poing Nora mais avant
elle lavait trait de petit nain
mais ctait pour rire. Dans le
prau couvert de lcole Michel Ange au Mans,
huit lves sont chargs de rejouer la scne
devant leur classe de CM1 sous les indications de
Sarah qui a t tmoin de lincident.
Petit petit, les lments de la bagarre se
mettent en place. Pour cela Dany Dauphin, len-
seignante de la classe et Gilles Rouby, le coordo-
nateur de la ZEP interrompent la mise en situa-
tion, questionnent, relancent. Cet vnement de
lcole avait t not sur un papier et dpos
dans la bote aux lettres de la classe pour le cours
de vivre ensemble du jeudi matin.
Une exprimentation au long cours
Cette sance d1h15 fait partie dune exprimen-
tation mene dans vingt classes de CM1 en zone
dducation prioritaire de la Sarthe De lempa-
thie pour lutter contre le harclement lcole.
Cest le deuxime cycle dateliers auxquels les
enfants participent. Aprs des jeux empa-
thiques et jeux de rles, ce cycle est bas sur
le thtre forum et lexpression corporelle. Il
sagit donc de dvelopper lempathie des
lves pour renforcer leur lien lautre dans un
cadre garanti par les enseignants. Pour cela,
dans chaque classe participante, deux anima-
teurs encadrent les sances. Tous ont t for-
ms par lquipe VIPS* dOmar Zanna (lire ci-
contre) la fois sur des lments thoriques
lis lempathie et au harclement mais aussi
sur chacun des outils proposs. Nous avons
nous-mmes t mis en situation et cela nous
permet de mieux apprhender ce que cela
induit chez les lves explique Dany. Cette
exprimentation se poursuivra lanne pro-
chaine avec les mmes lves en CM2 explique
Gilles Rouby qui a travaill, avec lquipe de
chercheurs du VIPS et lInspection dacad-
mie, llaboration de ce projet nanc par le
ministre jeunesse et sports. Des confrences
comme celle dEric Debarbieux le 11 avril
viennent rythmer ce travail qui se cloturera par
une valuation sur le climat scolaire et le com-
portement des lves.
Des corps et des mots
Ce matin, une fois la scne de la cantine
rejoue, les enseignants reviennent avec les
lves sur ce qui sest pass. Qua ressenti
Topakan, quand Nora la appel petit nain?,
Est-ce que Topakan est grand? Les lves
mettent des mots de plus en plus prcis: de
la haine!, il tait triste, en colre, vex,
il a cru que ctait une insulte, il sest senti
humili. Cette situation est dautant plus int-
ressante que nous savons que cet lve dune
autre classe est trs sensible au sujet de sa
petite taille, nous sommes proches de situation
de discrimination voire de harclement
raconte lenseignante. Et Nora qua-t-elle res-
senti quand elle a pris le coup?... Jarrive pas
dire. Dans ces sances on se rend compte
du manque de vocabulaire des enfants pour
verbaliser ce quils ressentent poursuit-elle.
Cet exercice est le dernier dune sance qui a
dbut par de la relaxation, un chauement
type cris de guerre par quipe et une pre-
mire situation de thtre-forum durant
laquelle les enfants devaient rgler un conit
entre deux enfants et leurs parents au sujet de
la tlvision.
Un droul que l es deux ani mateurs
construisent ensemble en fonction des situa-
tions proposes dans le cadre de lexprimen-
tation et des ractions des lves. La semaine
prochaine, la classe sera amene reprendre
lincident de la cantine mais le modier pour
le faire voluer et trouver une solution au
conit. LYDIE BUGUET
*Violences, identits, politiques et sports
La classe de CM1 de lcole Michel-
Ange au Mans (72) en RRS participe
une exprimentation mene avec
luniversit du Maine sur lempathie
pour lutter contre le harclement
lcole.
Cest pour quon se respecte,
quon scoute, quon aide les
autres qui sont mal. Une lve
de CM1 de lcole Michel Ange du Mans
Quand lcole duque lempathie...
Dans le thtre-forum, les lves
interviennent au cours de la mise en scne
quand ils pensent pouvoir faire voluer la
situation vers un rglement du conflit.
21
mtieR
[
]
en
B
R
EF
REVUE
NON-VIOLENCE ACTIVITS
Non-violence activits est un centre de
ressources sur la gestion non-violente
des relations et des conits. La revue du
mme nom propose dans son numro
de mars-avril 2013 un dossier sur
Favoriser lempathie pour prvenir la
violence. Au sommaire, Serge Tisseron
et son jeu des trois gures lcole
maternelle mais aussi un papier de
Catherine et Daniel Favre consacr
lempathie comme comptence
professionnelle indispensable des
enseignants.
www.nonviolence-actualite.org
FORMATIONS
LOCCE SANS VIOLENCE
La Fdration nationale de lOce
Central de la Coopration lEcole
(OCCE) organise une Universit dt,
du 9 au 11 juillet, Narbonne (Aude),
autour de la thmatique Mieux vivre
lcole, Apprendre sans violence(s).
Seront prsents Daniel Auverlot,
Claudine Blanchard-Laville, Yvanne
Chenouf, Carole Desbarats, Sylvain
Connac, Eric Debarbieux, Daniel Favre,
Georges Fotinos et Christian Staquet.
www.occe.coop/federation/actualites/706-
ue-2013-occe
Quest-ce que lempathie?
Cest la disposition se mettre la place
dautrui tout en restant distance, sans se
confondre avec lautre comme cest le cas
dans la sympathie ou la compassion. Pr-
cisons une distinction. Lempathie cogni-
tive, cest ce que fait lenseignant quand il
sadresse ses lves. Car pour trans-
mettre faut-il encore avoir pris la mesure
du niveau de rception des lves. Lem-
pathie cogntive, cest aussi celle du per-
vers qui manipule sa victime ; ce qui
montre bien que lempathie nest pas tou-
jours vertueuse. Lempathie motionnelle
se dclenche dans les situations de face
face, elle passe par les corps en prsence
et cest prcisment cette version de lem-
pathie qui mintresse. Disons quen la
matire, nous avons tous tendance tre
aects: autrement dit entrer en rson-
nance motionnelle. Si vous souriez, jau-
rais tendance sourire aussi. Cest elle qui
est en jeu chaque fois quil y a des per-
sonnes en interaction. Elle ne passe pas
forcment par la parole.
Pourquoi travailler sur
lempathie motionnelle
lcole primaire?
Je travaille depuis plus de 15 ans sur la
dlinquance juvnile. Jessaie de saisir les
mcanismes sociaux de lempathie pour
faire des propositions de prise en charge
des mineurs dlinquants dont je suppose
que le passage lacte a voir avec ce que
je qualie danesth-
sie momentane de
lempathie . Autre-
ment dit, ces jeunes
sont, au moment du
passage lacte, sous
lemprise de leurs mo-
tions, incapables de se
matriser et donc incapables de recon-
natre autrui comme un autre, comme une
version deux-mmes. Partant de cette
hypothse, jai expriment auprs de plu-
sieurs groupes de jeunes un protocole qui
consiste mettre en scne des motions,
pour solliciter lempathie dont certains
semblent manquer au moment du passage
lacte 1. Je propose dsormais des pro-
grammes de prvention des comporte-
ments violents et de harclement par une
ducation, par corps, lempathie.
Comment sy prendre?
Le cur des interventions est loccasion
de proposer aux lves de vivre des situa-
tions permettant daccder la reconnais-
sance de lautre, de souvrir lautre. Il est
question de crer les conditions du dve-
loppement de la disposition lempathie
pour favoriser le bien vivre ensemble.
Dans cette perspective, il sagit dutiliser,
raison dune sance par semaine, la
mdiation des motions provoques par
la pratique des activits physiques, du
thtre-forum, des jeux de rle et toute
autre activit mettant en jeu le corps.
OMAR ZANNA
EST DIRECTEUR DU
LABORATOIRE VIOLENCES,
IDENTITS, POLITIQUES ET
SPORTS .
3

Q
U
E
S
T
I
O
N
S

Omar Zanna, matre de confrences lUFR Sciences et techniques de lUniversit du Maine.


duquer par l
mis e situation
Quand lcole duque lempathie...
DOSSIER
LESTIME DE SOI,
CEST TOUT BNF
Dans un dossier paru en 2010 dans le N337,
la rdaction de FSC stait penche sur une
problmatique voisine de lempathie :
lestime de soi. Agns Florin y crivait :
Il est important de dvelopper en classe
la comprhension des tats mentaux
dautrui : prendre conscience que lautre a
des dsirs, des savoirs, quil ressent des
choses quand lautre agit. Cela passe par
un travail de verbalisation des motions
aussi bien dans la relation entre les enfants
quentre enfants et adultes. Cest loin
dtre inutile puisquon touche aux
apprentissages sociaux, langagiers
et de communication.
Rubrique Dossier / www.snuipp.
fr/-Estime-de-soi-c-est-tout-benef-
22 22 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
mtieR
[
]
e
n

b
r
e
f
FOCUS PISA


Les notes influencent
lavenir des lves
MUSIQUE
LES ENFANTS
DE LA ZIQUE
Ldition 2013 du CD des
enfants de la Zique est paru:
Chanteurs & Peintres - La
Fabrique de lArt.
Consacres aux rencontres
entre les arts visuels et la
chanson, les uvres
proposes sont couter ou
chanter en classe ou lors
de la fte de la musique.
Elles sont accompagnes
dune analyse et de pistes
dexploitation. Des partitions
et des accompagnements
play-back sont disponibles
sur le site des Francofolies.
L
es notes scolaires inuencent les aspirations des lves souligne le der-
nier Focus de Pisa qui analyse la loupe ses dernires enqutes. Le
programme international estime que si les systmes dvaluations dif-
frent selon les pays, leur rle est identique: informer les enseignants
et les lves sur leurs progrs et leurs besoins, et rcompenser la matrise de com-
ptences. Pourtant, les enseignants ont tendance mieux noter les lles ainsi que
les lves issus des catgories socioprofessionnelles favorises, mme sils ne font
paspreuve de meilleures attitudes ou performances que les garons et les lves
issus dun milieusocio- conomiquedfa-
voris prcise lenqute avec proccu-
pation. En ce sens, les notes seraient
aussi un moyen pour la socit de com-
muniquer et valoriser ses valeurs en
matire dducation.
Alors que plus de 95% des pays utilisent
un systme dvaluation, souvent sous
forme de notes, cette tendance a des
consquences durables: parce que les
lves fondent leurs aspirations en termes
dtudes et de carrire sur les notes quils
obtiennent lcole et parce que les
notes constituent un critre de slection
pour laccs aux lires bac et post-bac.
Partant de comparaisons internationales,
PISA dnit les pratiques dvaluation
ecaces. Elles devraient notamment reposer sur des objectifs prcis an daider
les lves progresser sans crer de concurrence malsaine. La note chire nest
pas ncessaire et il est prfrable davoir recours des valuations qualitatives
personnalises conclut PISA. VINCENT MARTINEZ
* www.oecd.org/pisa/pisainfocus/pisa%20in%20focus%20n%C2%B026%20%28fra%29--Final.pdf
FILLES/GARONS
EXPOSITION POUR
LES 3-6 ANS
Des elles, des ils est une
exposition du Forum des Sciences
Villeneuve dAsq (Nord) qui montre
aux enfants de 3 6 ans la diversit
des modles lles/garons et aux
parents limportance dune
ducation sans prjugs. Jusquau
mois de novembre, par le biais
dactivits et dexpriences vivre
ensemble, les enfants sont invits
faire des choix selon leurs intrts,
envies, sans se soucier dappartenir
au groupe des lles ou des garons.
Une exposition indite en France!
www.forumdepartementaldessciences.fr
EDUSCOL
EGALIT LCOLE:
DES STATISTIQUES
La brochure 2013 Filles et garons sur
le chemin de lgalit de lcole
lenseignement suprieur est publie
sur le site Educol du ministre. Elle
regroupe les principales donnes
statistiques sur les parcours scolaires
compars des lles et des garons:
rpartition sexue selon les niveaux
denseignement, choix dorientation,
types dtablissement, russite aux
examens, le tout dans une une
cinquantaine de tableaux,
histogrammes, diagrammes et graphes.
Un outil de rfrence qui fournit,
lchelle nationale, des lments de
comparaison et danalyses.
GFEN
LE TRAVAIL SUR
LE MTIER
Le GFEN (groupe franais
dducation nouvelle) publie
dans le n 147 de sa revue
Dialogue un dossier trs complet
sur Enseignants: le travail sur le
mtier. Quel est le travail
enseignant? Quelles sont les
caractristiques de sa
professionnalit? Comment
outiller les dbutants sur le
mtier? Quelles actions et
pratiques de formation?
Expriences de travail collectif,
actions de formation, analyses...
un numro commander
www.gfen.asso.fr/fr/revue_dialogue
84,5 %
Cest le taux de russite au baccalaurat 2012
toutes sries confondues selon les chires
dnitifs publis le 27 mars par le ministre de
lEducation nationale, en baisse de 1,2 points par
rapport 2011. Ce sont ainsi 76,7% des jeunes
dune gnration qui ont obtenu le bac en 2012.

FORMATION
EMPLOIS DAVENIR
PROFESSEUR
Alors que les premiers emplois davenir
professeurs commencent arriver dans les
coles, le SNUipp-FSU met disposition des
tudiants un guide pratique an de pouvoir
rpondre leurs interrogations (missions,
rmunration,temps de travail,
formation) Il propose aussi aux quipes
dcole et notamment aux directeurs un
vade-mecum pour comprendre le dispositif
et accueillir leurs futurs collgues dans les
meilleures conditions.
Rubrique Le mtier/ Lactualit
BAC
13
/2
0
23
mtieR
[
]
infos services
mtieR
[
]
Lu
dans le
Bo
n13 du 28 mars 2013
O Rien signaler.
n12 du 21 mars 2013
O coles maternelles et
lmentaires: Projet ducatif
territorial
n11 du 14 mars 2013
O Temps partiel dans les coles
et dcharges des directeurs
dcole
Je serai directrice de mon cole 4 classes la rentre ; aurai-je droit
un allgement de service sur les activits pdagogiques complmentaires ?
Les directeurs bncient, ds la rentre scolaire 2013 et quelle que soit lorganisation de la
semaine scolaire de leur cole, dun allgement ou dune dcharge sur le service de trente-six
heures dAPC :
oa:dedec|arqeden:e|qnenena||eqenende:erv|cede|eJre:
oJardedec|arqeden:e|qnenendec|arqede|eJre:de:erv|ce
den|dec|arqeden:e|qnenendec|arqede|eJre:de:erv|ce
dec|arqeoa|eden:e|qnenendec|arqede|eJre:de:erv|ce
Le tableau de service adress par le directeur de lcole l IEN prcise les modalits dapplication
de cet allgement ou dcharge.
Obligations de service: changement pour tous!
INFO
La CAPN du 19 mars a entrin
les promotions dchelon des
collgues dtachs ltranger
et en COM ; pour toute
information ce sujet,
contactez le secteur hors de
France du SNUipp ladresse
[email protected]
La prochaine CAPN aura lieu en
principe le mardi 28 mai 2013
et concernera notamment les
promotions des collgues
dtachs en France ainsi que les
dparts en stage nationaux
concernant le domaine de lASH
(psychologue scolaire, CAPA-SH
options A,B, C et D autisme,
DDEEAS). Pour tous
renseignements et suivi de votre
dossier, nhsitez pas
contacter la section
dpartementale du SNUipp.
Question/Rponse
Les obligations de service hebdomadaires des enseignants des coles changent la
rentre 2013. Cela sapplique tous que la rforme des rythmes soit applique ou
non dans leur cole.
Le service sorganise en :
|eJre:|ebdonada|re:den:e|qnenen
devant tous les lves
|eJre:annJe||e:reoar|e:conne:J|
TEMPS OBJET
6 heures conseils dcole
18 heures animation pdagogique et action de formation continue
(au moins la moiti des 18 heures)
24 heures
forfaitaires
Temps de travail consacr au travail en quipes pdagogiques, aux
relations avec les parents, laboration, au suivi des PPS, la continuit
pdagogique entre les cycles et la liaison cole-collge
36 heures activits pdagogiques complmentaires (APC)
24 heures
forfaitaires
Temps de travail consacr notamment lidentication des besoins
des lves et lorganisation des APC.
(en gras ce qui change)
RPARTITION DES 108 HEURES
cf circulaire n2013-019 du 4 fvrier 2013, BO du 21 fvrier 2013
cf circulaire n2013-038 du 13 mars 2013, BO du 14 mars 2013
24 24 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
ressources
[
]
ressources
[
]
24
Pour dcouvrir la richesse de notre langue dans tous ses bats...
Au plaisir
des mots
MEKESKISPASSE?
D. Mc Neil & T. Merci
Seuil 2012 (18)
Ds 4 ans
Mc Neil, ls du peintre
Marc Chagall, construit
un superbe jeu de
devinettes autour des
images et des mots.
Les yeux dor dune chouette scrutent la nuit
noire Mkeskispasse?. Sur un ciel turquoise,
otte un ballon rose duveteux en forme de
cur. Mkeske? Pour la rponse, dplions
la feuille: ce sont deux amants roses enlacs.
Et derrire ce bel ventail bleu?
Mkeskiscache?... Un paon mordor qui fait
la roue.... Chaque image, accompagne dun
mot trange et de quelque lignes musicales,
rserve une surprise: Un tiers de lune a dans la
nuit, un quart dorange pour compagnie. Un
hibou lui sbroue les plumes, ce livre trange
sachve ainsi.
DU COQ A LANE
P. Petit & H. Tullet
Sarbacane 2009
(13,5 ) Ds 5 ans
De coq col, de col
bol, de bol vol, il ny a
quun battement daile,
juste une lettre! Mais
qui change et le sens
et la reprsentation!
Cest ce petit jeu que
se livre P. Petit, tandis
que les illustrations de H. Tullet orent autant
de passerelles que de fausses pistes.
LE CHACHEUR
B. Azimuth & H. Galeron - Les grandes
personnes 2011 (15) Ds 6 ans
Etonnant Galeron qui met en images style XVII
e
,
dans un album de 50cm de long sur 10 cm de
haut, les variations loufoques du virelangue Un
chasseur sachant chasser doit savoir chasser
sans son chien! Car un chien aussi a chache!
Bien sr! Un chien chacheur sachant chasser
doit savoir chasser sans son chasseur! Mais le
contraire est-il possible? Peut-on dire quun
chasseur qui chasse avec son chien ne sait pas
chasser? Pour a, il faudrait demander aux
lapins. Au lapin chass, pas au lapin chasseur.
Bref, on ne sait plus qui est le chacheur, pardon
le chasseur ou le chach... Reste lire ce texte
haute voix. Et gare la langue qui fourche!
FORET-WOOD
O. Douzou & J.
Parrondo Le
Rouergue 2013
(17) Ds 8 ans
Dans cet album qui
fte les 20 ans des
Editions du Rouergue, leurs deux auteurs
ftiches sen donnent cur joie pour inventer
une fort imaginaire. chaque page son arbre
indit, au pastel, avec son nom en latin de
cuisine et ses multiples clins doeil. Citons
Likeanordicus arbre monter soi-mme en
pices dtaches; la seita incendibikia
prudencia, fort dangereuse construite en
a||Jnee:lauriulas peospectam
pomponia, , fait de cotons-tiges. On croise le
silva vartanus, arbre yy, perruque blonde,
le Gui yometelus en forme darc, larbre qui
fait che de tout bois, et mme larbor
caerulea, barbre bleu... Limagination tant au
pouvoir, rien narrte notre plaisir!
AMIS MOTS ET
FAUX AMIS
C. Pernaudet &
M. Bathori
Rouergue 2013
(15,5) Ds 8 ans
lenvers,
lendroit, par un
bout ou par
lautre, avec toutes
les combinaisons possibles, lauteur fait se
rpondre lettres, syllabes et mots ou irte avec
lanagramme. Ainsi, Le car caracole, le piment
ment, la thire avait du th hier
et Quand les olives mettent les voiles, les
lampes ont des palmes et le poli nest pas poli.
Quant aux illustrations dcapantes, elles jouent
leur partition personnelle avec une remarquable
vigueur!
LES FIGURES DE STYLE ILLUSTRES
PAR DES DESSINS DE PLANTU
L.Caillaud-Roboam Hatier (Bescherelle
2012) (19,90) Pour tous!
Acronyme! Eh oui, a vous dit quelque
chose... Une gure de style? Oui, mais
laquelle?... On vient votre secours: Sigle qui
se prononce comme un mot ordinaire. Cette
suite dinitiales sert dabrviation comme WC
ou DVD : Alors vous nous condamnez
lachlme? [] Les chresses arrivent, dit le
duc en se frottant les mains. (Queneau, Les
Fleurs bleues ), citation que Plantu dans ses
mises en images actualise avec verve et malice.
Comme quoi, les gures de style ne sont pas
rserves aux grands classiques, mais sont
dune actualit brlante. Irrsistible!
MARIE-CLAIRE PLUME
25
ressources
[
]
DUCATION LA SEXUALIT

la reproduction nest
pas interdite
S
i les lves de CM2 se proccupent beau-
coup de sexualit, il leur est souvent dicile
den parler en classe ou avec leurs cama-
rades autrement que sous forme caricatu-
rale ou provocante. Forte de ce constat, Christine
Blaisot, enseignante lcole Edouard Herriot au
Mesnil-Hnard (76), a choisi de proposer une
dmarche originale. Depuis un certain temps, je
constate une dgradation au niveau du compor-
tement des lves dans leur relation lautre sexe.
Plutt que traiter la sexualit avec les leons habi-
tuelles, nous avons bti un projet tout au long de
lanne qui sinscrivait tout fait dans le cadre de
notre projet dcole: Moi et les autres, le respect. .
La problmatique de dpart: tous diffrents
pour quelle raison? dbouche naturellement sur
ltude de la reproduction sexue.
Un cadre scientique rassurant
Invits formuler leurs interrogations sans aucun
tabou dans une bote questions, les lves
btissent ensuite avec leur matresse et lappui
dIsabelle Martinet, professeur de SVT lIUFM,
une dmarche exprimentale pour y rpondre.
en
B
R
EF
LIRE CEST PARTIR
DES LIVRES 0,80
Depuis 1998,
lassociation Lire
cest partir dite des
livres jeunesse vendus au prix unique de
0,80 dans le but de favoriser laccs la
lecture. Refusant la logique marchande de
ldition, lassociation sauve du pilon des
ouvrages quelle dite sans subvention ni
bnce. Disponible uniquement sur
internet ou auprs des antennes
dpartementales de lOCCE, le catalogue
propose plusieurs dizaines douvrages,
destins aux enfants de 3 12 ans, mais
aussi une collection de CD ou encore des
textes en espagnols. www.lirecestpartir.fr
PRVENTION ROUTIRE
LES DEUX FONT LAPER
An de prparer les lves lattestation
de premire ducation la route (APER),
la GMF propose aux enseignants des
cycles 1, 2 et 3 dirents outils conus dans
le cadre des programmes scolaires. Un
CD-ROM destin un usage en petit
groupe met en scne deux personnages,
dont Cafouille limprudent, dans des
situations face auxquelles les lves
devront choisir les bons comportements,
pied, vlo ou comme passager. Il
saccompagne dun dpliant lattention
des enfants ainsi quun guide pdagogique
pour les enseignants.
eduscol.education.fr/education-securite-
routiere/spip.php?article131
Observation de maquettes, visionnage de lms,
danimations sur Internet*, le cadre scientique
est rassurant pour les lves et permet daborder
le sujet de faon plus neutre. Mais aucune ques-
tion nest lude, le respect de lautre, la mixit,
sont galement abords dans le cadre de dbats
en classe. Cest loccasion de poser des limitesen
rappelant par exemple que la pornographie ne
peut tre voque lcole. Point dorgue du
projet: la ralisation par les enfants de petits
lms danimation sur la fcondation en utilisant
la pte modeler. Pour Christine, le bilan est
positif: Les lves taient capables la n de
rpondre toutes les questions. Jai limpression
que a leur a permis de grandir, de mieux se
situer dans leur statut denfant et non de bascu-
ler trop tt vers ladolescence.
Rcompense pour la sixime fois par un prix de
La main la pte, Christine, passionne de
sciences et convaincue des bienfaits de la pda-
gogie de projet, sest lance cette anne dans
une autre aventure scientique: La mare et la
biodiversit! PHILIPPE MIQUEL
*www.biologieenash.net
Les enfants ralisent
eux-mmes des lms
danimation pour
reprsenter la fcondation.
DVELOPPEMENT DURABLE
LE CIDEM EXPLIQUE
LE TRI AUX ENFANTS
Alors que la Semaine du dveloppement
durable vient de se drouler du 1
er
au 7
avril, le CIDEM a publi Les aventures de
Lo Folio , un livret pdagogique destin
sensibiliser les lves aux problmes
environnementaux. Sadressant aux lves
de 6 10 ans, Les aventures de Lo
Folio est accompagn dun poster pour
la classe, de ches-ateliers pour les lves
et dun kit destin lenseignant. Lespace
pdagogique du site du CIDEM permet
dexploiter toute les facettes de loutil ou
de jouer en ligne avec Lo Folio.
Rubrique Le mtier / Les ressources
CIDE
M
a
utOuR
[
]
de lColE


N
A
J
A
26 26 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
N
ouveau virage pour la PAC? Le 13 mars
dernier, le Parlement europen a vot en
sance plnire les amendements aux
propositions de la Commission pour
rformer la politique agricole commune. Ce
vote sert de support de nouvelles ngocia-
tions entre les tats membres en vue de dnir
de nouvelles orientations pour la PAC qui
devraient se mettre en place sur la priode
2014-2020. Pour certains syndicats dagricul-
teurs et nombre dONG, cette rforme doit tre
loccasion de mettre en place une PAC plus co-
logique et plus quitable et de mettre n len-
couragement excessif un productivisme peu
soucieux denvironnement. Car derrire un
dbat un peu technique se dissimulent des int-
rts conomiques et sociaux considrables: Les
dpenses agricoles reprsentent environ 40%
du budget europen (56 M deuros en 2010) et
la France qui reoit environ 20% des crdits en
est la premire bnciaire. Indispensable au
fonctionnement et mme la survie de lagri-
culture europenne, la PAC repose sur deux
piliers: le versement daide directe aux agricul-
teurs et la mise en place de mesures de soutien
au march (subventions, aides la produc-
tion...) pour environ 75% du budget; les 25%
restants sont consacrs laccom-
pagnement de la politique de
dveloppement rural (aides lins-
tallation, modernisation des exploi-
tations, agriculture biologique, tou-
risme rural...).
Un vert trop ple
Les partisans du verdissement
saluent ladoption par le Parlement
du principe de conditionner 30%
des aides directes une bonne
gestion des ressources agricoles
(diversication, maintien des ptu-
rages, mise en jachre...) Mais ils
dplorent le manque dambition du
projet et regrettent en particulier
le refus dabaisser le plafond des
aides (actuellement 300 000
euros) qui alimentent principale-
ment les grosses exploitations. Les
discussions qui se sont droules
Bruxelles les 18 et 19 mars entre
les ministres de lagriculture des 27 ne les ont
pas franchement rassurs: les mesures concer-
nant le maintien des prairies permanentes, la
diversication des cultures et la mise en place
de zones dintrt cologique ont dores et dj
t revues la baisse. Sous lgide de la prsi-
dence irlandaise, les Etats membres doivent
dsormais trouver un accord an de boucler la
rforme en juin aprs dultimes ngociations
avec les eurodputs. Dans un contexte de crise
et de concurrence entre pays qui cherchent
tirer eux une part maximum de budget, la
nouvelle PAC (qui ne se mettra en place quen
2015) aura sans doute du mal tirer vers le vert
promis... PHILIPPE MIQUEL
La PAC peine
passer au vert
La rforme de la politique agricole commune pour les annes qui viennent
est actuellement discute Bruxelles. Le verdissement annonc par lUE
ne satisfait pas les dfenseurs dune agriculture plus respectueuse de
lenvironnement.
leu
r
av
is
XAVIER BEULIN
PRSIDENT DE LA FNSEA

Poursuivre une Pac qui


abandonne la quasi-
totalit de ses capacits
de gestion des marchs et
de rponses aux crises...
qui augmente le poids de
la conditionnalit par un
verdissement trs consquent
nest pas de nature amliorer
la comptitivit de nos
productions et lires...
CONFDRATION
PAYSANNE

La grande majorit des


paysans franais seront de
fait ligibles au verdissement,
ce qui supprime laspect
incitatif de la mesure et ne
permettra pas datteindre
lun des objectifs qui tait de
rendre la PAC plus lgitime
vis--vis des concitoyens
et des contribuables,
ISABELLE AUTISSIER
PRSIDENTE DU WWF

Le Parlement na pas
intgr des rgles aussi
basiques que le respect de
la Directive Cadre sur lEau
ou la protection des zones
humides. Il a aussi manqu
dambition pour faire du
contenu du verdissement
un vritable moyen daller
vers une agriculture plus
rsiliente et plus bnque
pour lenvironnement.
COMMUNIQU
DU MINISTRE DE
LAGRICULTURE

Le principe et les
modalits des 30% de
verdissement sur le 1er pilier,
qui taient trs menacs en
dbut de ngociation, sont
nalement prservs un
niveau proche de lambition
initiale de la Commission.
Le Ministre a obtenu ce qui
tait un minimum pour lui.
LUnion europenne a du mal favoriser le
dveloppement dune agriculture plus verte.
a
utOuR
[
]
de lColE
27
Aprs avoir obtenu une
licence de sociologie, Mar-
gaux David sest inscrite en
master mtiers de ldu-
cation a lIUFM de Crteil
pour passer le concours de
professeur des coles.
Actuellement en 1
re
anne, elle cone Depuis
longtemps je me destinais au professorat. Alors
quand en dcembre dernier elle reoit comme
tous les boursiers un mail du rectorat sur les
Emplois dAvenir Professeur (EAP), elle saute sur
loccasion et constitue son dossier. Et le 18 fvrier
elle entre en fonction lcole l-
mentaire Marcel Pagnol de Pon-
tault-Combault. Rmunre 617
net par mois pour 12h de travail
hebdomadaire, Margaux reconnait
que laspect petit boulot ntait
pas sa principale motivation. Non,
Margaux voulaittravailler rellement
dans une cole. Car si dans notre
formation on a des stages, je considre que pro-
fesseur est un mtier qui sapprend sur le terrain.
Le dispositif dEAP lui permet ainsi de mettre en
pratique la thorie apprise lIUFM. Accueillie
chaleureusement dans son cole en fvrier, Mar-
gaux a dj pu dcouvrir plusieurs niveaux o il
lui est dsormais possible de mener des sances
avec le soutien du titulaire de la classe. Cest
vraiment ce que jattendais du dispositif recon-
nait-elle: entrer dans le concret du mtier et
dcouvrir que chaque enseignant a des pratiques
direntes, ce qui permet de se construire soi-
mme comme professionnel . Face aux
contraintes du master, Margaux
ne fera pas classe pendant les
crits du concours, en juin, puis
travaillera temps plein jusqu
la n de lanne scolaire. Et si
tout va bien, elle sera titularise
en septembre 2014. Bon cou-
rage et bonne chance
VINCENT MARTINEZ
INSCRITE EN MASTER
MTIERS DE
LDUCATION , MARGAUX
PRPARE LE CONCOURS ET
VIENT DTRE RECRUTE
COMME EMPLOI DAVENIR
PROFESSEUR DANS UNE
COLE DE
SEINE-ET-MARNE.
Margaux David, Emploi dAvenir Professeur en Seine-et-Marne
Diplmes : les femmes comblent les carts
Les femmes de 55 64 ans
sont plus nombreuses que les
hommes ne dtenir aucun
diplme, mais la gnration des 25-34
ans inverse cette hirarchie. Et tandis
que leurs anes (55-64 ans) ntaient
que 8,8% dtenir un diplme
suprieur Bac +2 (12,7% chez les
hommes), les femmes de 25 34 ans
sont aujourdhui 28,1%, (24% chez les
hommes).
CIRCULAIRE PEDT
SE DONNER LES
MOYENS
Nouveau dispositif inscrit dans la loi
dorientation, le projet ducatif
territorial (PEdT) permet aux
communes dorganiser 3h
hebdomadaires dactivits pri-
ducatives. La circulaire parue n mars
prcise que si les activits nont pas de
caractre obligatoire elles peuvent tre
payantes. Le SNUipp-FSU estime que
toutes les garanties ne sont pas runies
pour offrir des temps ducatifs de
qualit. Il demande la cration dun
fonds de prquation an de limiter les
risques dingalits territoriales.
Rubrique Lcole / Le systme ducatif
en
B
R
EF
IVG
CONTRACEPTION
GRATUITE POUR LES
MINEURES
Depuis le 31 mars, les jeunes lles de 15
18 ans peuvent obtenir une pilule
contraceptive dans toutes les
pharmacies avec une ordonnance et la
carte vitale de leurs parents. Cette
mesure prise par Marisol Touraine, la
ministre des aaires sociales et de la
sant, vise faciliter laccs de la
contraception aux mineures et rduire
le nombre dinterruptions volontaires
de grossesse (environ 12000 par an).
Jusquici, la pilule tait dlivre
gratuitement et de faon anonyme
dans les centres de planning familiaux
trop peu nombreux.
INFORMATIQUE ET LIBERT
CNIL CONTRE GOOGLE
Les autorits de protection des
donnes de 6 pays europens dont la
CNIL franaise ont dcid le 2 avril
dengager une action rpressive contre
Google. Depuis mars 2012, la rme
amricaine applique une nouvelle
politique de condentialit qui
fusionne les informations de plusieurs
services autrefois spars, ceci en
contradiction avec la directive
europenne informatique et liberts.
Dj somm de revoir ses rgles en
octobre dernier par les 27 tats
membres Google na adopt pour le
moment aucune mesure concrte.
Source: Insee, enqutes Emploi.
FEMMES
25-34 ans
35-44 ans
45-54 ans
55-64 ans
HOMMES
25-34 ans
35-44 ans
45-54 ans
55-64 ans
PERSONNES SANS DIPLME OU
CERTIFICAT DTUDES PRIMAIRES
PERSONNES AVEC DIPLME
SUPRIEUR BAC +2
3
6
,
5
%
9
,
9

%
2
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,
1

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1
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REPRSENTATIVIT SYNDICALE


syndicats inchangs,
quilibres modifis
L
e ministre du travail a prsent les rsultats des mesures daudience des
organisations syndicales et tabli la liste des syndicats dits reprsentatifs.
En 2008, les accords de Bercy avait chang le mode de dsignation de la
reprsentativit syndicale en France. Auparavant, la liste tait tablie par
dcret. Dsormais, elle rsulte du cumul des rsultats obtenus par chaque syndi-
cat dans les direntes lections dans les entreprises du secteur priv (lections
professionnelles dans les entreprises de plus de 11 salaris, dans les TPE et dans
les chambres dagriculture), les organisations
tant dsignes pour 4 ans. Selon le ministre du
travail, le taux de participation sest lev
42,78%, soit 5,46 millions de votants sur les 12,7
millions de salaris.
Au nal, on prend les mmes et on recommence.
Pour tre retenues, les organisations devaient ru-
nir au moins 8% de surages. Les gagnants sont
la CGT (26,77%), la CFDT (26 %), FO (15,94%), la
CFE-CGC (9,43%) et la CFTC (9,30 %). Il y a cepen-
dant trois surprises. Dune part la CFTC, que tout
le monde donnait sortante, se maintient. Dautre
part, la CGT, quelon pensait loin devant tout le monde, est talonne par la CFDT
moins dun point. Enn, les nouveaux prtendants, lUnsa (4,26%) et Solidaire
(3,47 %), restent la porte du garage. Ces lections reprsentent un vritable enjeu
dans la mesure o ce sont ces organisations qui participeront pour quatre annes
venir aux ngociations nationales, aux ngociations de branche et aussi la ges-
tion des organismes paritaires. GB
70%
DES TRAVAILLEURS PAUVRES SONT DES FEMMES
Cest le constat fait par la Dlgation aux droits des
femmes et lgalit du Conseil conomique, social et
environnemental. Dans cette tude prsente en fvrier,
la Dlgation se dit alarme par la fminisation
grandissante de la pauvretn||||on:deenne:
vivent en dessous du seuil de pauvret, soit 964
mensuels par personne, et 33% de celles en situation de
famille monoparentale peroivent un revenu infrieur
ce seuil. Selon ltude, il existe des facteurs cumulatifs
de prcarit auxquels de nombreuses femmes sont
exposes et qui trouvent leur origine dans le fondement
culturel du rle qui leur est assign dans la socit, y
compris au regard de lemploi .
Ainsi, le taux demplois non qualis occups par des
femmes augmente. Il est pass de 56% en 1990 62%
aujourdhui. Le taux de fminisation des emplois
temps partiel dpasse 82% et pour 31% dentre elles, il
sagit dun temps partiel subi. Ces situations ont un
impact sur le niveau des pensions de retraite les
femmes percevant en moyenne une pension deux fois
plus faible que celle des hommes. Elles constituent
galement la majorit (57%) des personnes
bnciaires du minimum vieillesse qui slve 777
par mois. Ltude montre aussi que cette prcarit a un
impact sur leur sant et quelles sont particulirement
exposes aux risque psychosociaux au travail.
Les
rsultats
sur la
reprsentativit syndicale
traduisent-ils un nouvel
quilibre dans le paysage
syndical franais?
Oui et non. Si on retrouve les
mmes cinq centrales syndicales
la sortie, les rapports de force lec-
toraux ont surpris, ce qui ncarte
pas lhypothse de recours juri-
diques venir. Trois syndicats
(CFDT, CFTC, CFE-CGC) obtiennent
une courte majorit arithmtique
(1)
,
ce sont ceux qui ont sign laccord
national interprofessionnel du 11
janvier dernier. Pendant les 4 pro-
chaines annes, les ngociations
interprofessionnelles seront en
grande partie dans leurs mains
puisque CGT et Force ouvrire ne
reprsentent pas les 50 % nces-
saires pour invalider un accord.
Mais cela va quand mme changer
la reprsentation dans de nom-
breuses branches. Des acteurs
nouveaux vont entrer ici ou l
(UNSA ou Solidaires par exemple),
dautres vont sortir.
Ces rsultats vous ont-ils
surpris?
Oui, ces rsultats djouent en par-
tie la connaissance que lon croyait
avoir sur les rapports de forces
intersyndicaux ou les tendances
luvre, par exemple le fort repli
ces dernires annes des implan-
tations de la CFTC. On note
cependant la troisime place de la
CFE-CGC parmi les cadres, ce qui
cre un doute sur la lgitimit du
privilge catgoriel qui lui est
reconnu. Lors de la signature de
laccord national interprofession-
nel en janvier 2013, on a assist
une orchestration de la dmocra-
tie sociale o le politique sest
extasi de cette signature en la
brandissant comme un modle.
Son assise toutefois reste fragile,
mme avec ces chires favorables
aux signataires. La dmocratie
sociale consiste aussi prendre en
compte les positions autres que
celles qui paraissent majoritaires.
PROPOS RECUEILLIS PAR GINETTE BRET
Ce rsultat nou on surpri
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Jean-Marie Pernot, chercheur lIRES (institut de recherches conomiques et sociales)
(1)
Les scores, recalculs pour 5 organisations sur
100% donnent 51,15% ces trois syndicats.
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10 AVRIL PARIS (75)
PEDT EN QUESTION
La journe dtude organise par
lassociation PRISME aura pour thme Les
projets ducatifs territoriaux, leviers pour les
russites ducative et sociale des acteurs.
Philippe Mrieux introduira un dbat
surles enjeux, les principes et les actions
pour une ducation partage. Alors que
les PEdT sont questionns, un projet de
Charte des ambitions ducatives pour des
PEL renouvels sera prsent.
www.prisme-asso.org/spip.php?article6134
13 AVRIL SAINT-TIENNE (42)
LCHEC SCOLAIRE
MDICALIS
Les universits de Lyon2 et St Etienne
proposent une journe dtude sur les
formes contemporaines de mdicalisation
et psychologisationde lchec scolaire.
Cette journe veut contribuer une
meilleure comprhension des
transformations sociales qui ont fait voluer
les manires de traiter lchec scolaire.
Pourquoi est-il de plus en plus interprt
comme une dfaillance individuelle lie
des causes mdicopsychologiques?
www.recherche.univ-lyon2.fr
16 AVRIL LYON (69)
SOIRE CAP CANAL
Cap Canal invite les enseignants une
soire projection-dbat autour dun lm
produit pour le magazine Cap Info
primaire: La pause mridienne: on en fait
quoi? La soire se droulera au CRDP
de Lyon 19h et runira pour dbattre le
chronopsychologue F. Testu, des
reprsentants de la FCPE, de la ville de
Lyon et de la ligue de lenseignement. De
quoi alimenter le dbat sur les rythmes.
www.capcanal.com
13 ET 14 MAI BORDEAUX (33)
LA FABRIQUE DES GARONS
Ce colloque fournira loccasion de dbattre
de faon transversale des questions
de mixit/non mixit, dgalit lles/
garons ou de violences de genre, qui
traversent les champs de lducation
formelle et informelle. Quon les punisse,
quon les oriente, quon les soutienne ou
quon les distraie, lessentiel des eorts
ducatifs se concentre sur les garons
Pourquoi cette surreprsentation
masculine?
www.ades.cnrs.fr/spip.php?article1017
MUSIQUE


Des comdiens racontent la musique
J
e voulais simplement montrer que les jeunes
ont des problmes mais ne sont pas un pro-
blme dit Maja Milos, ne Belgrade en 1983,
ralisatrice dun film exceptionnel, Clip. La
banlieue serbe nest pas plus rjouissante que les autres,
et les jeunes lles de 14 ans coinces entre le chmage
venir, la grisaille et la dculturation, y ressemblent leurs
contemporaines des autres pays. Elles se lment hyst-
riquement avec leur tlphone, baladent leurs parents
avec une grande habilet, habitent un univers mental por-
nographique, ont des contacts quotidiens avec la drogue,
les monstruosits tlvisuelles et les bouteilles de gin
achetes au coin de la rue et descendues cul-sec pour se
sentir vivre un peu. Facebook est leur seule fentre sur le
monde. Drle de fentre Maja Milos va trs loin dans son exposition de cette
jeunesse-l. Elle prend pour hrone une de ces gamines en apparence perdues.
Les images sont violentes, tout est montr, sexe, drogue, alcool, dlire et hystrie.
La tenue morale de cette jeune cinaste lui permet de chroniquer ce que notre
monde a de plus dplaisant, de plus odieux, en faisant une grande uvre de
cinma. Il fallait un sacr talent, une pense dune sacre solidit pour aller aussi
loin dans lhorreur banale, sans aucune complaisance, en nissant par rconcilier
le spectateur avec ces mes perdues quon loblige regarder en face. Spring
Breakers et Clip peuvent tre vus lun aprs lautre. De la Floride la Serbie, avec
des moyens dirents, et sans doute avec une plus grande rigueur dans le second
lm, il ne sagit pas de dtourner les yeux. REN MARX
Les critiques de cinma de Fentres sur Cours sont sur laviedeslms.com
D
ominique Pinon nous embarque pour un voyage dans
lunivers ferique du cirque sur un texte de Carl Norac.
Lauteur belge stait dj plong avec talent dans luni-
vers musical avec Monsieur Chopin ou le voyage de la
note bleue et Monsieur Satie, lhomme qui avait un petit piano
dans la tte. Bazar circus illustr par des compositeurs
russes et franais (Khatchatourian, Chostakovitch, Rimsky-Kor-
sakov, Rachmaninov, Satie, Milhaud) est empreint dallgresse
et de mlancolie la fois. Les partitions aux accents jazz, clas-
sique et populaire et les illustrations magniques dIsabelle Cha-
tellard servent ce conte musical drle et potique.
La voix rocailleuse de Michel Galabru nous fait redcouvrir le
conte musical de Serge Prokoev Pierre et le loup, interprt
par lOrchestre de chambre de Genve. Une nouvelle version,
aprs celle de Grard Philipe, Fernandel, Claude Piplu, Jacques
Brel, Charles Aznavour, Jacques Higelin ou Jean Rochefort.
Rit, auteur-compositeur-interprte signe avec Le voleur de
sommeil son premier album pour la jeunesse. Un village din-
sectes, un trio grillon-fourmi-cigale, pour aborder les
angoisses nocturnes des enfants sur des mlodies lgres aux
rythmes reggae et folk. LAURE GANDEBEUF
BAZAR CIRCUS, DIDIER JEUNESSE
MICHEL GALABRU RACONTE
PIERRE ET LE LOUP, DIDIER
JEUNESSE
LE VOLEUR DE SOMMEIL RIT,
ACTES SUD JUNIOR
CINMA


CLIP
GRAnD Interview
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30 30 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
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Au risque denseigner, le titre de votre
ouvrage voque des dicults
constitutives du mtier denseignant.
Quen est-il?
Je ne travaille pas sur la pathologie des enseignants
mais sur la sourance professionnelle lie aux dicul-
ts inhrentes au fait daccepter et dassurer la place
denseignant. Alors que lair du temps pousse plutt
regarder du ct de facteurs externes crateurs de ces
dicults, jessaie de montrer quil est ncessaire de
se pencher sur la complexit soutenir cette place. Je
crois quon mconnat que la relation didactique est
aussi une relation intersubjective complexe. Lensei-
gnant doit entrer en lien avec les lves pour quils se
mettent en rapport avec le savoir quil essaie de trans-
mettre. Ces deux dimensions sont intriques et cest
ce qui est constitutif de la dicult.
Dans ce cadre vous prnez lanalyse
clinique des pratiques professionnelles.
Pouvez-vous expliquer de quoi il sagit?
Je postule que chez chaque enseignant comme chez
chacun dentre nous, il y a une instance que Freud a
thoris sous le terme dinconscient et qui nous
inuence dans notre manire dtre, de faire, de dire.
Si on part de cette hypothse, on est oblig dadmettre
que chez tout enseignant, aussi rationnel quil soit, il y
a des choses qui se passent son insu et sur lesquelles
sa volont na pas prise. Dans notre position profes-
sionnelle, notre histoire, notre formation, tout ce qui
nous a constitu est prsent. Je propose de le recon-
natre pour viter que le retour ou mme lirruption des
dimensions personnelles ne viennent parasiter la pra-
tique professionnelle mais aussi, de surcrot, pour rg-
nrer cette pratique, la revitaliser, en travaillant sur soi
dans son fonctionnement professionnel.
En quoi cette dmarche ne
sapparente-t-elle pas aux conseils
pdagogiques ou psychologiques?
Dans ce travail, on essaie de comprendre dans laprs-
coup ce qui sest pass. On explore dans une dmarche
rexive un moment qui est rapport au sein du groupe
par un participant. Lintention nest pas de dire len-
seignant ce quil devrait faire mais que,
clair par les laborations groupales, il
modie son rapport la situation analy-
se. Mon rle en tant quanimatrice est de
contribuer ce que le travail dveloppe la
croissance psychique professionnelle des
membres du groupe.
Les conseils ne peuvent pas sure aider
un enseignant car mme sil veut sen saisir, il se peut
quil ne le puisse pas en situation. Il existe quelque
chose de plus fort qui le pousse sans quil le sache vers
certains modes de fonctionnement pour, par exemple,
faire baisser son angoisse ou chercher des bnces
narcissiques... Dans la perspective que je propose, on
nest pas matre dans sa maison pour reprendre une
formule de Freud.
Quapporte le groupe ce travail?
En relation duelle ce travail laboratif est envisageable
mais il me semble que le groupe apporte davantage
de richesse condition que lanimateur instaure un cli-
mat de conance, quil garantisse labsence de juge-
ment, et favorise une attention emphatique de tous.
Des rsistances peuvent se faire jour, car cette
dmarche peut conduire des remaniements person-
nels dans lesquels on na pas forcment envie de sen-
gager. Je fais le pari que le plaisir de penser ensemble
va tre plus fort que la peur de dcouvrir des lments
sur soi que lon sait mais que lon ne veut pas revisiter.
Ces pratiques peuvent-elles tre
institutionnalises?
Oui. Mais pour cela, il est ncessaire de former davan-
tage danimateurs pouvant soutenir une approche cli-
nique et cest l tout lenjeu du master professionnel
que jai cr luniversit de Nanterre intitul Forma-
tion lintervention et lanalyse de pratiques. Il
sagit de former des animateurs qui assurent un carac-
tre contenant et scurisant au groupe, pour que, dans
ces conditions de travail, les enseignants participants
puissent explorer leur pratique professionnelle pour la
redynamiser sil y a lieu.
PROPOS RECUEILLIS PAR LYDIE BUGUET
Pour revitaliser l
pratiqu enseignant
Claudine Blanchard-Laville, professeure mrite de sciences de lducation luniversit Paris Ouest Nanterre
AUTEUR DE LES
ENSEIGNANTS ENTRE
PLAISIR ET SOUFFRANCE,
PUF 2001 ET DAU RISQUE
DENSEIGNER, PUF 2013

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