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HEBDOMADAIRE
N382
8 AVRIL 2013
ISSN1241-0497
FORMATION
Encore
du travail
RFORME
DES RYTHMES
En ordre
dispers
Maternelle:
remise en forme
dito
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LA UNE
Maternelle:
remise en forme
Hebdomadaire du syndicat national
unitaire des instituteurs, professeurs
des coles et PEGC
128 boulevard Blanqui 75013 Paris
Tl. : 01 40 79 50 00
E-mail : [email protected]
Directeur de la publication : Sbastien Sihr
Rdaction : Marianne Baby, Alexis Bisserkine
Ginette Bret, Lydie Buguet, Judith Fouillard,
Claude Gautheron, Pierre Magnetto, Vincent
Martinez, Philippe Miquel, Jacques Mucchielli,
Emmanuelle Roncin, Sbastien Sihr.
Conception graphique : Acte L !
Impression : SIEP Bois-le-Roi
Rgie publicit : Mistral Media
365 rue Vaugirard 75015 Paris
Tl. : 01 40 02 99 00
Prix du numro : 1 euro Abonnement : 23 euros
ISSN 1241 0497 / CPPAP 0415 S 07284
Adhrent du syndicat de la presse sociale
Au cours de ce printemps qui se fait
attendre, o en est lcole? Un peu
de chaud, avec les annonces concernant les
valuations CE1-CM2 qui donnent un peu
dair: aucune remonte nest plus exige. Les
premiers Emplois avenir professeurs arrivent
dans les coles avec leur envie de devenir
enseignant et de dcouvrir lcole. La loi dite
de refondation, vote au Parlement sans
avoir suscit de grands dbats, acte les cra-
tions de postes, la priorit au primaire et la mise en uvre de disposi-
tifs qui pourraient changer lcole comme le plus de matres que de
classes et la scolarisation des tout-petits... Mais du tide, du ct des
cartes scolaires qui resteront tendues faute de pouvoir baisser les eec-
tifs, assurer un nombre susant de remplaants et de Rased. Un vent
glacial pour les EVS dont le renouvellement des contrats est encore
une fois sur la selette. Et quelle est la mto des rythmes? Le SNUipp-
FSU rend compte de sa grande enqute: seulement prs de 22 % des
coles vont passer la semaine de 4,5 jours, avec une organisation qui
reste encore souvent prciser. En continuant dexiger une rcriture
du dcret qui nore pas assez de possibles, les enseignants doivent
partout pouvoir participer activement aux rexions dune rforme qui
ne se fera pas sans eux. Encore un chaud-froid avec la cration des
Espe qui rinstituent une formation professionnelle ds la rentre pro-
chaine mais dont la mise en route demeure bien oue. Un printemps
timide, avez-vous dit? Aprs le 6 avril, nous de faire bouger un climat
qui doit prendre des couleurs pour nos lves et pour lcole.
Marianne Baby
cole: changeons
le climat!
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LENFANT A LCOLE
LA CANTINE PAR LE MENU
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ACTUS
RENTRE 2013
LPREUVE DES FAITS
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GRAND ANGLE
RFORME DES RYTHMES
EN ORDRE DIPSERS
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DOSSIER
MATERNELLE
REMISE EN FORME
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MTIER
ESP
ENCORE DU TRAVAIL
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RESSOURCES
DUCATION LA SEXUALIT
REPRODUCTION AU CM2
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AUTOUR DE LCOLE
REPRSENTATIVIT SYNDICALE
LES QUILIBRES MODIFIS
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GRAND INTERVIEW
CLAUDINE
BLANCHARD-LAVILLE
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Est joint ce numro un supplment Congrs numrot de 1 32.
TARIFS 2011 Pour une ligne de 35 caractres (blancs inclus) Tarif syndiqu/abonn 14 euros TTC Tarif non syndiqu 23,5 euros TTC l En pav encadr sans fond couleur
Tarif syndiqu/abonn 20 euros TTC Tarif non syndiqu 30 euros TTC la ligne de 35 caractres l En pav encadr avec fond couleur Tarif syndiqu/abonn 24 euros TTC
Tarif non syndiqu 36 euros TTC la ligne de 35 caractres l Renvoyer au SNUipp - 128, Bd Blanqui - 75013 Paris
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SNUIPP.FR SUR SMARTPHONE
Le site du SNUipp est optimis pour un afchage sur mobiIe (smartphone ou
tabIette). II existe dornavant, une appIication SNUIPP.FR pour android et iphone.
EIIe permet de suivre I'actuaIit de I'coIe, d'avoir d'avoir accs aux informations
pratiques comme Ie saIaire, Ies permutations mais aussi d'avoir d'avoir
connaissance d'informations excIusives via un systme d'aIerte.
Compte tenu de la progression exponentielle de l'usage des terminaux
mobiles (smartphones, tablettes...), le SNUipp a dvelopp une
application pour iPhone et smartphones sous Androd.
Disponible gratuitement, elle permet d'avoir accs aux informations du
site du SNUipp, et offre de nombreux services pratiques. Sur itunes.apple.com et play.google.com
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lColE
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TLVISION
CEST PAS SORCIER
REMISE SON CAMION
Le magazine scientique de
France3 Cest pas sorcier ne
programmera plus dmissions
indites au-del de juin pour des
raisons budgtaires, aprs dix-neuf
ans de bons et loyaux services.
Avec 7% de part daudience,
le magazine, qui proposait 30
numros de 26 minutes par an,
a t victime de laudimat. Une
ptition circule pour le maintien
de lmission.
www.avaaz.org/fr/petition/SAUVONS_
Cest_Pas_Sorcier/?ciWkOdb
MEXIQUE
UN JOUET CONTRE
UNE ARME
A Mexico o la violence est
omniprsente, des dizaines de
milliers denfants possdent des
armes. La ville a dcid de
sattaquer la culture de la violence
avec un programme baptis Pour
votre famille : le dsarmement
volontaire : un troc de jouets
contre le dpt de son arme pour
les enfants et de largent pour les
parents. Le programme de la ville
de Mexico devrait se poursuivre
jusquen juin. Les armes rcoltes
seront toutes dtruites.
SANT
LHPITAL
DES NOUNOURS
Convier les enfants lhpital pour
faire soigner nounours et doudous
an dviter la fameuse angoisse de
la blouse blanche, tel est le concept,
n en Allemagne en 2000, mis en
place par les associations franaises
dtudiants en mdecine depuis
2006. Rsultats: des petits patients
plus sereins et des tudiants qui
travaillent leurs discours face aux
jeunes enfants. Prochaine session
lhpital Bichat du 8 au 12 avril.
www.hopitaldesnounours.org
Dans le cadre de la chasse aux normes inutiles, celles concernant lquilibre
nutritionnel des repas servis dans les cantines scolaires sont sur la sellette.
Pourtant pour UFC-Que Choisir, les normes dictes en septembre 2011 ont
port leurs fruits... crus et de saison!
Cantines scolaires:
des normes au service
de la nutrition
lheure o les normes 2011 sur lquilibre
alimentaire dans les cantines scolaires
sont interroges, lassociation de consom-
mateurs UFC-Que choisir sest penche
sur les menus des tablissements scolaires de
606 communes. Dans une tude dtaille, la fr-
quence de prsentation des aliments au cours
de 20 menus conscutifs a t observe au
regard des normes rendant obligatoire lquilibre
nutritionnel. Si les coles primaires publiques ont
vu la qualit nutritionnelle des repas fournis aux
lves samliorer nettement au cours des der-
nires annes, les rsultats sont plus nuancs
dans le secondaire et dans le priv. Les menus
choix multiples sont souvent en cause, la proba-
bilit tant grande que les lves sorientent
dans ce cas vers les plats de qualit nutrition-
nelle faible. Dans ce palmars, les tablissements
privs du second degr font gure de mauvais
lves en privilgiant les gots des lves et le
moindre cot (viande hache plutt que viande
rouge, peu de poissons et de fruits frais) la
varit et la qualit.
La gestion concde: qualit
nutritionnelle conteste
Contrairement ce quelles voudraient laisser
entendre, les socits de restauration ne sont
pas exemplaires. Si, dans le primaire elles
obtiennent des rsultats quasi similaires aux can-
tines municipales, elles se font les complices
dans le secondaire des drives les plus regret-
tables. Cest ainsi que les stands de type caf-
tria sont de plus en plus prsents dans les
tablissements car ils ne sont pas concerns par
la rglementation 2011. Bilan: ils proposent aux
lves des plats tout aussi sduisants pour eux
que... dsquilibrs! Dans ces conditions et avec
18% dlves touchs par lobsit, lUFC conclut
quil serait plus raisonnable dopter pour lexten-
sion des normes plutt que pour leur abandon.
CLAUDE GAUTHERON
Selon UFC Que Choisir la qualit de la
cantine samliore globalement dans
le primaire, pas dans le secondaire.
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Julien Damon, professeur associ Sciences Po, auteur des Que sais-je? sur Les politiques familiales et Les familles recomposes.
VALUATION DES ENSEIGNANTS
de la formation
plutt que le bton
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[FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
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Pour rduire les dcits,
moduler les allocations
familiales selon les
ressources des familles
sera-t-il ecace?
Cest efficace pour limiter les
dpenses publiques, bien sr, et
cest relativement intelligent car
on garde ainsi le principe duni-
versalit des allocations fami-
liales, toujours verses tous, les
plus riches en recevant moins.
Mais cest aussi trs discutable car
si on parle de politique familiale,
on ne peut pas la mlanger avec
une politique sociale. En effet,
une politique familiale nest pas
faite pour lutter contre la pau-
vret... ou contre les riches... mais
pour soutenir la natalit ou aider
les familles concilier vie fami-
liale et vie professionnelle. Et on
peut signaler la perversit dune
telle dcision : o situer les
seuils? Des personnes en situa-
tion similaire ne peuvent bn-
cier de la mme prestation car
leurs ressources, pour certaines
tout juste au-dessus du seuil, pour
les autres tout juste au-dessous,
les sparent... Le seuil est alors un
couperet inquitable.
Que prconiseriez-vous
alors?
Les prestations familiales, les allo-
cations familiales, les barmes, les
paramtres... plus personne ny
comprend rien. Cest pourtant un
sujet qui reprsente environ 13
milliards deuros... La vraie prio-
rit dune politique familiale doit
tre cible sur un service public
dducation, qui engloberait tous
les services de la petite enfance
jusqu 16 ans, pour duquer, ins-
truire et socialiser, en reprenant
pour ce service public lensemble
des dpenses dallocations, de
quotient familial... On aurait alors
une formidable et puissante poli-
tique familiale adapte aux
familles du 21
e
sicle.
Pour finir, il faut souligner que
bien dautres sources dcono-
mies sont possibles comme la
rvision des avantages familiaux
de retraite (bonication et majo-
ration) qui reprsentent des
sommes importantes (autour de
10 milliards deuros) et qui ne
concernent pas les enfants.
PROPOS RECUEILLIS PAR GINETTE BRET
L
e 13 mars sest tenu Amsterdam un sommet international consacr
lvaluation des enseignants. Ministres de lducation, reprsen-
tants denseignants et reprsentants de lOCDE ont tent de tirer
les enseignements de la confrontation des diverses pratiques natio-
nales en la matire et ont conclu la plus grande ecacit de lvaluation
formative. Direntes tudes ont ainsi mis en lumire lintrt du feed-
back dans lactivit professionnelle et dans la culture collaborative.
Les enseignant(e)s ne sinquitent pas tant de rendre des comptes que
du mauvais usage qui pourrait en tre fait. a dclar Susan Hopgood,
prsidente de lInternational Education (IE) en armant que lvaluation
devait dabord aider les enseignant(e)s, non pour eux-mmes, mais dans
lintrt des lves. Dautre part, selon lIE, on na pu tablir ce jour
aucune corrlation entre la rmunration au mrite et les performances
des lves alors que de nombreuses tudes attestent quelle divise la
profession et altre la motivation des enseignants. Il a aussi t rappel
que certains pays dpourvus de modle dvaluation national comme
la Finlande ou la Norvge qui laissent une trs grande autonomie aux
tablissements, disposent dun systme ducatif trs performant. En
conclusion, pour que lvaluation des enseignant(e)s soit ecace il fau-
drait que ces derniers en reconnaissent lutilit et quelle apporte une
valeur ajoute leur vie professionnelle. CLAUDE GAUTHERON
RPUBLIQUE DOMINICAINE
DSACCORD SALARIAL
Les enseignants dominicains taient
en grve le 17 mars suite lchec
des ngociations salariales en cours.
Ils ont jug insusante la proposition
du gouvernement dune
augmentation de 20%. Le salaire
mensuel moyen slve actuellement
219 dollars (168) alors que le cot
du panier alimentaire de base est
estim prs de 300 dollars. Cette
action fait partie dun mouvement
social plus large qui revendique une
part de 4% du PIB allou au
nancement dun enseignement
public de qualit, laque et inclusif .
ROYAUME-UNI
CONTRE LA PAYE
AU MRITE
Les deux principaux syndicats
denseignants anglais qui reprsentent
90% de la profession annoncent une
intensication de leur action et une
srie de grves locales partir du 27
juin au Pays de Galle et en Angleterre.
Ils souhaitent protester contre les
nouveaux rgimes de retraite et la
drglementation de la rmunration
des enseignants qui vont se traduire
par.la baisse des pensions et une
accentuation de la paye au mrite.
Les enseignants anglais sont dj
classs dans des catgories salariales
en fonction de leurs performances.
USA
CHICAGO FERME
DES COLES
La ville de Chicago a pris la dcision
de fermer une soixantaine dcoles
primaires soit plus de 11% de son parc
scolaire. 30000 lves sont
concerns. Une mesure prise pour
combler un dcit budgtaire de un
milliard de dollars et, selon la
municipalit, pour sadapter au
manque de performance de ces
coles et la baisse de 20% des
eectifs scolaires depuis 10 ans. 88%
des lves aects par les dcisions
de la ville sont afro-amricains et cest
fait exprs dnoncent les syndicats
de lenseignement public et les
parents qui appellent manifester.
Le allo, un aair d seuil ?
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a carte scolaire 2013 ne portera pas tous les
fruits escompts. Les 3000 postes crs
signent un changement de cap qui, cepen-
dant, napportera des amliorations qu la
marge, ce qui naugure pas la rentre de meil-
leures conditions de travail pour les lves et les
enseignants. Pour preuve, les seuils douverture
et de fermeture ne devraient pas beaucoup chan-
ger. Et le P/E sera la hausse dans les seules aca-
dmies qui ont eu des dotations importantes. Les
dpartements ruraux sont ce titre mal dots et
les difficults du Gers et du Jura, o les sections
dpartementales du SNUipp-FSU rclament des
postes supplmentaires, illustrent combien les
fermetures de postes des annes passes ont
tendu les situations.
lchelle des coles, la rentre nest
pas encore tout fait lisible car les
DASEN jouent la prudence et gardent
des postes en rserve. La rforme de
la formation explique en partie cette
tendance. Si le nombre de postes de
PES est connu dans les acadmies,
des doutes persistent sur larrive
des laurats de ladmissibilit du
concours version Peillon. Combien
seront-ils et quel volume de postes
occuperont-ils? Des DASEN crent
des postes de remplaants pour pr-
venir dventuels besoins. Les mou-
vements dpartementaux qui san-
noncent devraient tre le reet de
cette situation inconfortable. Larri-
ve des PES et des laurats de lad-
missibilit, pour lesquels des postes
sont souvent rservs, risquent de
bloquer en partie le mouvement
intradpartemental.
Du ct des dispositifs
Les postes lis larrive de plus de matres
que de classes et la scolarisation des 2 ans se
mettent en uvre de faon plus ou moins heu-
reuse. La volont des DASEN est dterminante
dans le nombre de postes crs. Si en Gironde
25 postes plus de matres que de classes sont
crs, il ny en aura pas de nouveau en Seine-
Saint-Denis. Mais le rsultat nest pas toujours
la hauteur des attentes: certains ont imagin des
postes moiti scolarisation des enfants de 2 ans
le matin, moiti plus de matres que de classes
laprs-midi. En ce qui concerne les RASED, les
fermetures rptition connaissent cette anne
un coup darrt. Cependant, le faible nombre de
dparts en formation obre lavenir.
Lhorizon 2013 est loin dtre dgag. Et la prio-
rit au primaire devra sappliquer avec constance
et sur la dure. LYDIE BUGUET
DU TEMPS POUR PRPARER LES
DISPOSITIFS DE LA RENTRE!
Suite un courrier du SNUipp qui
demandait du temps de concertation pour la mise
en place des nouveaux dispositifs pour la rentre
2013, le ministre rpond: jai autoris les recteurs
et les directeurs acadmiques accorder pour les
coles concernes le temps quils jugeront utiles
sur les heures daide personnalise et sur les heures
danimation pdagogique.
Concrtement, les quipes qui accueillent un
matre supplmentaire ou un poste pour la
scolarisation des 2 ans peuvent dduire le temps
de concertation ncessaire llaboration des
projets. De mme, les enseignants qui veulent
travailler en quipe sur la mise en place de
laccompagnement pdagogique complmentaire
(APC) peuvent utiliser cet eet les heures dAP
ou danimations pdagogiques. Seule la liaison
cole-collge nest pas concerne par cette
dcision ministrielle.
La rentre 2013 prend forme dans les dpartements mais les amliorations
attendues devraient tre tnues. Tour dhorizon de la situation.
RASED
DANS LATTENTE
DUNE CONCERTATION
Plusieurs dclarations du ministre
ont fait tat dun groupe de travail
de la DGESCO et de travaux en
cours avec lensemble des
organisations reprsentatives de
personnels sur la question des
RASED. O? Quand ? Sil est vrai
que dans lexamen du projet de loi
dorientation pour la refondation de
lcole, il a t acquis que les
spcicits des missions et du
fonctionnement des RASED seront
rexamines, pour linstant aucune
runion na t mise en place. Le
collectif national RASED a donc crit
au ministre pour quil prcise ses
intentions et mette en uvre la
concertation attendue avec tous les
partenaires concerns .
DIRECTION DCOLE
ALERTE SUR LAIDE ADMINISTRATIVE
Une partie des contrats des employs de vie scolaire (EVS)
affects laide administrative commencent arriver
chance ds le mois davril. Faute de solution rapide, les
EVS retourneraient Ple Emploi sans perspective, laissant
les directeurs sans aide. Dans un courrier adress au ministre
le 29 mars, le SNUipp-FSU demande le renouvellement
des contrats ainsi que la cration de nouveaux mtiers
statutaires. Les discussions annonces sur la direction et le
fonctionnement de lcole doivent souvrir de toute urgence.
Rubrique Lcole / Direction et fonctionnement
Rentre 2013
lpreuve des faits
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Loi sur lcole: premire tape
Aprs une semaine de dbats, le projet
de loi pour la refondation de lcole
prsent par Vincent Peillon a t
adopt en premire lecture par
lAssemble nationale le 19 mars. Vot
par 320 voix contre 227, ce projet de
loi dorientation et de programmation
a recueilli les surages favorables des
socialistes, des cologistes et des
radicaux de gauche, les dputs du
Front de gauche ayant opt pour
labstention. Les lus de lUMP et de
lUDI ont vot contre. La prochaine
tape du marathon parlementaire se
droulera n juin avec le vote du texte
par les snateurs. Hormis le dossier
pineux des rythmes scolaires encadr
par un dcret, la loi sen tient de
grands principes qui demandent tre
prciss. Les dcrets et les circulaires
paratre seront donc dterminants et le
SNUipp psera de tout son poids pour
faire entendre la voix des enseignants
dans leur rdaction et leur application.
Retour sur les principales mesures de
la loi relatives lcole primaire.
60 000 postes
60000 postes devraient tre crs sur le quin-
quennat. Parmi ceux-ci 27 000 postes iront la
formation des enseignants. Le primaire aura
14 000 postes : 7000 pour le plus de matres que
de classes (intgrant les postes RASED), 3000
pour laccueil des moins de trois ans (ces deux
dispositifs visant les zones dfavorises), 4000
pour amliorer lquit territoriale.
Formation
Les coles suprieures du professorat et de ldu-
cation seront cres la rentre 2013. Elles four-
nissent des enseignements disciplinaires et didac-
tiques mais aussi en pdagogie et en sciences de
lducation. Elles doivent permettre une entre
progressive dans le mtier.
Numrique
La loi cre un Service public de lenseignement
numrique et de lenseignement distance qui
doit mettre disposition des coles et des ta-
blissements denseignement des services num-
riques permettant de diversier les modalits den-
seignement et proposer aux enseignants une
ore diversie de ressources pdagogiques.
Contenus denseignements
La loi recre le Conseil suprieur des programmes
en charge de la dnition des programmes et du
socle, ainsi que le Conseil de lvaluation de lcole
qui aura une mission de surveillance et dvaluation
du systme. Le socle commun est raffirm et
devient socle des connaissances , des comptences
et de culture. Il est conu comme le principe orga-
nisateur de lenseignement obligatoire (6 16 ans).
Un conseil cole-collge est institu. La loi sup-
prime les dispositifs dapprentissage avant 16 ans.
Communes
Le projet de loi cone aux collectivits la mainte-
nance du matriel informatique. Il encourage lin-
troduction et la gnralisation de lalimentation
biologique et locale dans la restauration collective.
Pratiques pdagogiques
En lien avec la rforme des rythmes, linterdiction
des devoirs la maison en primaire doit tre ren-
due effective. Lenseignement dune langue
vivante devient obligatoire au CP. Un parcours
dducation artistique et culturelle est institu pour
tous les lves de la maternelle au lyce. Lduca-
tion environnementale est introduite tous les
niveaux denseignement ainsi quun enseignement
moral et civique visant faire acqurir le respect
de lautre, lgalit hommes-femmes, les fonde-
ments et le sens de la lacit...
PHILIPPE MIQUEL
UN PAS DE FAIT MAIS
IL RESTE DU CHEMIN!
Pour le SNUipp, on est encore loin de la
refondation annonce par le ministre qui pourtant
est ncessaire. A elle seule et en ltat, la loi ne
sura pas sattaquer aux ingalits inacceptables
de notre systme ducatif. Il faut dgager des
priorits claires avec des moyens supplmentaires
qui amliorent concrtement la vie quotidienne
professionnelle des enseignants au service dune
meilleure russite des lves. Le SNUipp sest
adress au ministre pour exiger un calendrier de
mise en uvre de la priorit au primaire et des
discussions sur les dirents sujets: direction
dcole, ducation prioritaire, RASED, contenus
denseignement et programmes, valuations des
lves La rforme ne pourra se conduire sans les
enseignants. Ils devront tre associs toutes les
tapes et bncier pour cela de temps banalis
mais aussi tre accompagns et forms aux
volutions de leur mtier.
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MAYOTTE
GRVE POUR
LES SALAIRES
A lappel du SNUipp, les enseignants
de Mayotte taient en grve du 18 au
25 mars. Ils ont obtenu du
gouvernement des ngociations sur le
taux dindexation des salaires.
Le principe de cette indexation
(majoration des salaires par rapport
ceux de la mtropole) est act par le
gouvernement dans les trois
versants de la fonction publique mais
les syndicats rclament un calendrier,
une base de ngociation et un seul
taux dindexation Selon le SNUipp de
Mayotte, ce taux devra se rfrer
ceux pratiqus dans les autres DOM
et aux indices de prix.
PARIS
7 POSTES RASED CRS
Le recteur de Paris a conrm la
cration de 7 postes de RASED
supplmentaires pour lAcadmie. La
ptition intersyndicale lance en
fvrier dernier demandait en priorit
la re-cration de postes l o ils
avaient disparu car 3 postes
seulement avaient t prvus lors des
oprations de carte scolaire. Les
rcentes actions des enseignants
parisiens auraient-elles permis
ladministration de prendre conscience
des besoins daide spcialise des
petits Parisiens?
GERS
2 POSTES GAGNS
La campagne dachage syndicale
rclamant plus dinstits dans le Gers et
la mobilisation des parents dlves et
des lus du dpartement au travers
dactions denvergure, ont commenc
porter leurs fruits: deux postes
viennent de lui tre attribus. Cela ne
sura pas assurer une rentre
satisfaisante mais cest une premire
remise en cause dune politique qui
considre les territoires ruraux comme
des rservoirs de postes devant pallier
le manque de moyens des secteurs
plus urbaniss.
VALUATIONS CE1-CM2
Session 2013 facultative
L
es valuations CE1-CM2 seront cette anne utilises librement par les matres. Cest ce que
le ministre a conrm au SNUipp-FSU et le sens de la lettre quil envoie aux DASEN. Les va-
luations seront disposition des quipes partir de la mi-avril. Il est prcis que ce sont des
outils qui doivent aider les enseignants dans leurs choix pdagogiques pour mieux faire rus-
sir leurs lves. Lexploitation des rsultats se fera uniquement par les quipes dans les coles. Il ny
aura aucune remonte des rsultats, hormis pour 3% des coles, chantillon ncessaire aux travaux
de suivi statistique de la DEPP. Des discussions devraient souvrir prochainement sur le nouveau dis-
positif annonc pour 2014. Cette dcision se conjugue avec la suppression de la prime de 400 euros
attribue aux enseignants qui taient chargs de cette passation. La n de cette prime renforce
lurgence de louverture de ngociations salariales pour les PE et notamment lventuelle mise en
place dune indemnit salignant sur lISOE du 2
nd
degr. LYDIE BUGUET
D
es activits pdagogiques
complmentaires organises
dans le cadre du projet
dcole, par groupes restreints
dlves, pour laide aux lves rencontrant
des dicults dans leurs apprentissages,
pour une aide au travail personnel ou pour
une activit prvue par le projet dcole, le
cas chant en lien avec le projet ducatif
territorial. Le temps consacr aux activits
complmentaires est de 36 heures. Cest
ce que prcise la circulaire ministrielle du
21 fvrier qui met un terme aux soixante
heures daide personnalise. Le SNUipp-
FSU, qui avait contest cette AP, prend
acte de sa disparition, mme si sa trans-
formation en APC ntait pas sa demande.
Prparation dun expos, projet thtre, journal de
classe ou dcole, activits la ludothque, rali-
sation dune fresque... cest bien dans le cadre du
projet dcole que doit sinscrire la conception
des APC. Quil sagisse de leur contenu, de la
constitution des groupes restreints dlves ou
du moment o lon place ces activits, ce sont les
quipes qui ont la main. Il ne saurait ds lors tre
question que les IEN fassent revenir par la fentre
une aide personnalise dcrie, mise la porte par
la nouvelle organisation des 108 heures. La bonne
application dune circulaire se vrie surtout
lpreuve du terrain. Conance et libert profes-
sionnelle doivent tre reconnues partout et lini-
tiative doit tre entirement laisse aux ensei-
gnants. Le SNUipp a demand au ministre de faire
preuve de fermet auprs des recteurs et des
DASEN pour que le message soit relay sans ambi-
gut dans les circonscriptions. Il invite les quipes
dcoles alerter le SNUipp en cas de dicults.
Pour que lAPC ne soit pas de lAP dguise...Cest
vous qui dcidez. GINETTE BRET
APC
cest vous qui dcidez!
Les activits pdagogiques complmentaires (APC) vont se substituer laide
personnalise la rentre. Une disposition nouvelle sur laquelle les enseignants
doivent avoir la main. Dcryptage.
Cest bien dans le cadre du
projet dcole que doit sinscrire
la conception des APC.
10 10 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
Grand Angle
[
]
Pour lassociation des maires ruraux, seule-
ment 11% des communes rurales appliqueront
la rforme en 2013. L encore, le cot est un
obstacle mais aussi le recrutement danima-
teurs qualis.
L
e 31 mars, date butoir passe, un premier
bilan de la rforme des rythmes est
rendu possible: les communes ont rendu
leurs dcisions aux DASEN. Le SNUipp-
FSU a ralis une premire photographie de
la situation: seulement 18,6% des communes,
22,5% des coles et 22,3% des lves seront
nalement concerns par une modication
des rythmes scolaires ds la rentre 2013. Les
disparits dpartementales sont importantes:
aucun lve ne changera de rythme dans le
Val-de-Marne ou les Hauts-de-Seine, moins de
1% dans les Bouches-du-Rhne, 2,6% dans le
Rhne, 3,5% dans les Alpes-maritimes. Par
contre, ils seront 98% en Arige, 80 % en
Haute-Garonne, 84% dans les Deux-Svres,
79,5% dans les Landes.
Derrire ces chires, les ralits sont contras-
tes, lordre de bataille dispers. Si lon prend
lexemple des grandes villes, ce constat se
confirme. Quand Brest, Caen, Clermont-
Ferrand, Dijon, Grenoble, Nantes, Paris, Pau,
Poitiers, Rennes, Rouen, Saint-Denis et Tou-
louse appliquent, Amiens, Besanon, Dun-
kerque, Le Mans, Lille, Lorient, Lyon, Montpel-
lier, Strasbourg, Valence, Villeurbanne,
Villeneuve dAscq et Saint-Etienne repoussent.
Des obstacles rels
Deux arguments sont avancs pour demander
ce report: le temps et largent. Les collectivi-
ts doivent la fois rchir aux contenus du
priscolaire en concertation avec les acteurs,
rorganiser les transports scolaires, amnager
le temps extrascolaire, parfois encore laborer
de nouveaux horaires de cantine pour prendre
en compte le mercredi midi. Des dicults
que le SNUipp avait soulev trs tt. Dautant
que tout ceci cote de largent. Daprs les
calculs de lAssociation des maires de France,
lapplication de la rforme coterait 50 150
euros par enfant, en fonction des communes.
La rforme des rythmes ne
sappliquera que pour 22% des lves
la rentre. Tour dhorizon dune
ralit qui pose la dicult dun
dossier qui demande du temps, de
la rexion et de largent.
Le fonds damorage de 250 millions deu-
ros mis en place par le gouvernement risque
de montrer trs vite ses limites dautant que
beaucoup de communes qui passent en 2013
sont celles qui ont dja dvelopp des sys-
tmes priscolaires.
Rforme des rythmes, en ordre dispers
Seulement 22,3 % des lves
seront concerns par la rforme
des rythmes la rentre 2013.
2014, LILLE POUR UN PROJET CONCERT
Lille reportera la rforme des rythmes 2014 et projette douvrir les coles le samedi
matin au lieu du mercredi. Elle ferait ainsi le choix de ne pas allonger la pause mridienne au-del
de 2h et organiserait la semaine en 8 demi-journes denseignement. Lensemble des activits
priscolaires seraient regroupes sur une 9
e
demi-journe en librant une aprs-midi de la semaine
car cela na pas beaucoup de sens de mettre dheure de priscolaire le soira dclar Martine
Aubry. Or, le dcret sur les rythmes prvoit de rpartir lenseignement en 9 demi-journes, ce qui
appelle une drogation. Aujourdhui 2000 petits Lillois bncient des activits pri-ducatives.
Demain, ils seront 10000. Ce qui suppose des activits de qualit et bien encadres plaide la mairie
qui compte ainsi proter du ramnagement des rythmes pour renforcer son projet ducatif global
dj en place depuis 2005. Pour une mise en uvre russie en septembre 2014 la mairie prvoit un
calendrier des concertations (parents, enseignants, syndicats, associations).
11
Grand Angle
[
]
Mosaque dorganisations
Le passage en 2013 ncessite dornavant de
passer aux travaux pratiques et les directeurs
acadmiques de lducation nationale
(DASEN) doivent valider les projets prsents.
Et si certains entrent dans le cadre impos par
le dcret, dautres dispositifs montrent com-
bien il est restrictif. Poitiers a obtenu une dro-
gation pour garder des mercredis de concer-
tation mais leur nombre reste dnir. Elle est
pour linstant refuse Toulouse. Brest
demande une drogation pour que deux fois
par semaine, les lves tudient 5h50 par jour
alors que le dcret prvoit un maximum de
5h30 an, dit la mairie, davoir des plages plus
longues pour le priscolaire. Lille prvoit de
travailler le samedi matin (lire ci-contre)... Le
comit de suivi de la rforme des rythmes mis
Rforme des rythmes, en ordre dispers
HORIZONS 2013
Rennes, la dcision a t prise
dappliquer la rforme des rythmes en
2013. La ville prvoit des horaires le matin de
8h45 12h du lundi au vendredi, les aprs-midi
de 14h15 16h15 sauf le vendredi o lcole
sarrtera 16h. Lamplitude des accueils
prsicolaires resteraient lui de 7h30 18h45.
Brest, la municipalit a fait le choix de
concentrer le prsiscolaire sur deux journes,
le lundi et le jeudi pour une partie des coles ;
le mardi et le vendredi pour lautre moiti. Ces
jours-l, les lves auront donc checs,
badminton ou street-art de 15h10 16h30. La
pause mridienne (12h 14h) est maintenue et
la journe dbutera 8h40 pour sachever
16h30 (midi le mercredi). Nevers, deux
scnarios sont envisags. Dans le 1
er
, les lves
seraient en classe de 8h30 11h30 puis de
13h30 16h, trois jours par semaine. Le 4
e
jour
laprs-midi se terminerait 15h avant 1h de
parcours ducatifs. Dans le 2
nd
projet, le
temps de classe serait allong dun dheure
le matin jusqu 11h45. Dans les deux cas, la
journe de classe normale se terminerait
16h et une garderie serait mise en place jusqu
18h30.
RCRIRE LE DCRET POUR
UNE MISE EN UVRE RUSSIE
Pour les coles dont les projets ne sont
pas naliss, la concertation avec les enseignants
doit se poursuivre. La commune ne doit pas
dcider seule de lorganisation de la semaine
et de la journe. Sans accord, cest le report!
Cependant, des questions restent entires:
conditions de travail et de rmunration des
enseignants, nancement, gratuit et normes
dencadrement des activits, recrutement et
qualication des animateurs Le comit de suivi
de la rforme des rythmes, que le ministre va
mettre en place dbut avril, sera loccasion pour le
SNUipp-FSU davancer des propositions et
dexiger la rcriture du dcret. Une rcriture an
de rpondre aux 9 demi-journes trop
contraignantes et de permettre des organisations
locales (2 mercredis sur 3, aprs-midi trs allgs
pour les activits priscolaires). En outre, le
syndicat rclame la mise en place de recherches
indpendantes pour valuer les eets de la
rforme en 2013. Paralllement, il revendique une
baisse de 3h du temps de service des enseignants
pour la concertation, ainsi que la cration dune
indemnit spcique et des amliorations de leur
droulement de carrire.
RFORME DES RYTHMES
LE REPORT
2014 SIMPOSE
Seulement 18,6% des communes,
22,5% des coles et 22,3% des lves
seront nalement concerns par une
modication des rythmes scolaires
ds la rentre 2013. Le bilan national
et par dpartement prsent par le
SNUipp est sans appel. Le syndicat a
mis en ligne les rsultats de son
enqute ainsi quune carte qui met en
vidence les tendances par
dpartement.
Rubrique Lcole/Le systme ducatif
en place par le ministre devra valuer la per-
tinence et lecacit des dispositifs choisis.
Pas daccord
Certaines dcisions sont lobjet doppositions de
la part des acteurs ducatifs. Paris, lintersyn-
dicale enseignante appelait la grve pour la
troisime fois le 25 mars avec plus de 50% de
grvistes pour demander le report. Tours o
la mairie prvoit dallonger la pause mridienne
de plus de 2 heures, un rassemblement a t
organis conjointement par les parents dlves
et le SNUipp-FSU. On pourrait citer dautres
communes plus petites o la concertation na
pas t mene ou na pas abouti un dispositif
qui reoit lassentiment de tous les acteurs. Pour
le SNUipp-FSU, l o il ny a pas accord, les
DASEN doivent dcider le report 2014 syst-
matiquement. LYDIE BUGUET ET VINCENT MARTINEZ
initiatives
dOSSIER
]
12 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
M
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f
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!
L
a maternelle, elle a tout
dune grande ! En
voulant faire la promo-
tion de lcole mater-
nelle pour dire toute
son importance dans le dveloppement de len-
fant, certains ne croyaient pas si bien dire. La
petite cole aurait parfois tendance se prendre
pour la grande. Ce glissement vers une forme de
primarisation , les IGEN Viviane Bouysse et
Philippe Claus lont point dans un rapport paru
en 2011. Ils estiment que depuis 1989, les cycles
pdagogiques qui devaient mieux articuler les deux
structures ont produit un amalgame tel que le
modle scolaire lmentaire a envahi toute lcole
maternelle . Si bien quau nal les inspecteurs
font ce constat dsolant : il ny a plus gure
aujourdhui de spcialistes de cette cole .
Aprs les annes de dnigrement o il ntait pas
question de former des enseignants pour changer
des couches culottes puis ces annes o la mater-
Alors que les IG
soulignent un
phnomne de
primarisation de la
maternelle et que le
ministre veut lui
redonner toute sa
spcicit,
re-questionner les
formes scolaires
particulires de la
maternelle est un vrai
d pour lavenir.
nelle tait avant tout considre comme une pro-
pdeutique llmentaire, voici venu semble-t-il
le moment de remettre les pendules lheure. Cest
du moins lambition afche par le projet de loi
dorientation et de programmation de lcole qui
fait lobjet du dbat parlementaire. Les missions
de lcole maternelle seront rednies an de lui per-
mettre de jouer pleinement le rle majeur qui doit tre
le sien dans la prvention des difcults scolaires et
la rduction des ingalits , annonce le ministre.
Le texte met laccent sur les conditions daccueil
des moins de trois ans dans les zones prioritaires ;
3 000 postes y seraient consacrs (lire p13). Sa sp-
cicit est de nouveau souligne : la formation dis-
pense dans les classes et les coles maternelles favo-
rise lveil de la personnalit des enfants, conforte et
stimule leur dveloppement affectif, sensoriel, moteur,
cognitif et social. Elle les initie et les exerce lusage
des diffrents moyens dexpression. Le texte de loi
propose des approches ducatives qui visent dve-
lopper la conance en soi et lenvie dapprendre et
la GS rintgre pleinement le Cycle 1.
Rinterroger les formes scolaires
de la maternelle
Lcole maternelle semble soumise un mouve-
ment de balancier. Un bmol est mis sur lusage
du papier-crayon et des ches, qui ont peu peu
envahi les classes de moyenne ou grande section.
Voici (re)venu le temps du dveloppement de len-
fant. En vrit, la maternelle ne sest jamais com-
pltement loigne de cette mission premire,
preuve en est la persistance des formes scolaires
qui lui sont propres : latelier, le coin jeu, les rituels.
Il ne sagit pas pour autant de revenir un ge dor
de la maternelle si tant est quil nait jamais exist,
rf Lchir ce que lon peut
organiser avec de trs jeunes
enfants, en dduire ce quon pourra
mettre en place dans les classes
suivantes
DOSSIER RALIS PAR
ALEXIS BISSERKINE
CLAUDE GAUTHERON
PIERRE MAGNETTO
PHILIPPE MIQUEL.
13
mais de rinterroger des formes scolaires qui ont
vu le jour avec les mouvements dducation popu-
laire des annes 40, puis ont t revisites la
lumire des valeurs sociales issues de mai 68 (lire
p14). Et cela, la lueur des enjeux daujourdhui,
notamment celui dendiguer cette difcult scolaire
qui continue de frapper entre 15% et 20% des
lves la sortie de llmentaire.
Dans ce contexte la question de la formation se
pose avec acuit. Plus que jamais il faut mettre en
place une formation spcique solide, prenant en
compte le travail des enseignants et les missions
de lcole maternelle. Mais il faut aussi tirer parti
des acquis de la recherche an de revitaliser les
savoirs professionnels.
Construire des progressions
qui vont de lavant
La cration dune centaine dIEN maternelle en
2009, aurait pu aller dans ce sens. Le bilan reste
contrast selon les dpartements. certains
endroits cela a permis lmergence de vritables
ples pdagogiques comme dans lacadmie de
Dijon avec des ressources, des actions de formation
(lire p15). Mais ces expriences ne doivent pas res-
ter lexception, elles doivent au contraire constituer
un point dappui qui accompagne les changements
annoncs pour la maternelle.
Bien entendu, il serait exagr de dire que la for-
mation ne prend jamais en compte les besoins des
jeunes enfants. La preuve,
lcole Sophie Condorcet de
Valence, dans la Drme,
cest bien parce que le travail
fait lIUFM avec une
quipe de lIREM de Bor-
deaux les a conduit se
questionner sur la perti-
nence de certaines formes
de travail que les ensei-
gnants ont remis en ques-
tion lorganisation a priori
des ateliers et choisissent la
forme de travail en fonction
d obj ect i f s pr ci s.
Varennes dans la Meuse,
cest aussi avec le concours
dun IEN que les enseignantes de lcole sont pas-
ss des coins jeu aux espaces jeu comme lieux dap-
prentissage (lire p15).
Mais comme tout le monde na pas la chance
davoir un IEN concern sous la main, autant
savoir que certaines ressources se trouvent en
ligne mme sil reste difcile de transmettre une
pratique par le web. Il y a les sites ofciels insti-
tutionnels, tels que Nopass, mais aussi des outils
issus du terrain, de la mutualisation des pratiques,
cest le cas de maternaile.net, site cr par Chris-
tine Lemoine, enseignante en Seine-et-Marne et
dont elle a ressenti le besoin quand, dbutante en
classe unique maternelle elle se sentait trs iso-
le (lire p14). Cependant, ces ressources ne
peuvent se substituer des vritables temps de
formation pour aider les enseignants.
Tout cela doit contribuer au nal la mise en place
dune organisation des activits qui soit au service
des apprentissages. Pour Alain Houchot, inspec-
teur gnral, il faut dabord rchir ce que lon
peut organiser avec de trs jeunes enfants et ensuite
en dduire ce quon pourra mettre en place dans les
classes suivantes . Autrement dit, pour russir la
maternelle il faut construire des progressions qui
vont de lavant et non plus rebours.
LA MATERNELLE NEST PLUS HORS LA LOI
Dnigre de faon caricaturale par Xavier Darcos, assigne
un rle de propdeutique de llmentaire par Luc Chtel,
lcole maternelle rapparat dans sa spcicit avec la loi de
refondation de lcole de Vincent Peillon. La scolarisation des moins
de trois ans y est dnie comme une chance pour lenfant et sa
famille lorsquelle est organise dans des conditions adaptes ses
besoins. 3000 postes sont ddis ce volet dans la
programmation quinquennale. Le texte prvoit une rednition des
missions de la maternelle ds 2014 et la cration dun cycle unique
regroupant petite, moyenne et grande section. Si le rle de
prparation aux apprentissages fondamentaux dispenss lcole
lmentaire est rappel, la loi insiste sur le dveloppement de la
conance en soi, de lenvie dapprendre et linitiation aux dirents
moyens dexpressions. Elle ore une vision de llve globale, qui,
outre laspect cognitif, ne laisse pas de ct les dimensions
aectives, sensorielles, motrices et fait aussi de la maternelle un lieu
de prvention des dicults scolaires.
[FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
dOSSIER
]
14
C
est dans les salles dasile quest ne au
dbut du XIX
e
Sicle la rexion sur les
formes scolaires les plus adaptes la ra-
lit des jeunes enfants accueillis. Avec Pau-
line Kergomard et la naissance de lcole maternelle
en 1880, les formes collectives mises en place lori-
gine ont rapidement laiss la place dautres, dictes
par un souci dducation et de dveloppement de
lenfant. Pdagogie individuelle prconise par Maria
Montessori puis pdagogie par ateliers qui trouve
son origine dans la philosophie de lcole moderne
et des mouvements pdagogiques de lducation
populaire des annes 40 (Freinet, ICEM, OCCE...).
partir des annes 70, lcole maternelle a voulu
concilier lvolution des valeurs sociales et les avan-
ces scientiques : la priorit tait alors la formation
dun citoyen responsable en favorisant lautonomie
et la coopration. La pdagogie du projet sest adap-
te la maternelle et les ateliers ont t lune des
modalits propres cette cole pour la mettre en
uvre. Favoriser la dcouverte, lexprimentation, le
ttonnement en mme temps que les mthodes de
travail ou lentraide tout en respectant le rythme de
chacun ne pouvaient soprer en grand groupe.
Aujourdhui cette organisation perdure dans sa
forme mais les principes qui la
sous-tendent ont quelquefois
t oublis comme le relve le
rapport de linspection gn-
rale de 2011. Forme oblige de
la pdagogie en maternelle dicte
par laspect organisationnel,
ltat des lieux rvle aujourdhui
une usure de la formule, une
drive paresseuse notent sv-
rement les IGEN. Pourtant ils
relvent aussi que de manire
positive, la mise en ateliers
tmoigne dune capacit des
matres accepter de ne plus
avoir la main sur toute la classe,
tolrer la diversit et dune
Comment
sest forge
votre pratique de la
maternelle?
Quand jai dbut en classe
unique maternelle, jtais trs iso-
le dans le mtier. Jai donc
construit en ttonnant une pra-
tique de classe peut-tre aty-
pique avec notamment des ate-
liers chelonns. Cela grce aux
pistes de rexion fournies par
les collgues de Cartables.net et
par la crche parentale laquelle
je participais. Il ma fallu, un
moment, mettre des mots sur ma
pratique pour la transmettre aux
collgues qui compltaient mon
mi-temps. Lide dun site sest
impose et ma passion pour lin-
formatique a fait le reste.
Quavez-vous remis
en question?
Le regroupement ne ma pas
convenu. La comprhension des
consignes en collectif suppose en
effet une maitrise du langage
scolaire alors que lcole est cen-
se lapprendre. Jai donc essay
de me mettre hauteur denfant.
Jouvre progressivement les ate-
liers un par un, sans regroupe-
ment. Les goulus de lcole sins-
cr i vent pendant que l es
passionns de duplo jouent. Mais
ils observent aussi ce qui se passe
ct, aux ateliers. Ils y prennent
du sens, mesurent lenthousiasme
des autres, et pour beaucoup se
laissent emporter leur tour.
Quant aux joueurs invtrs, je
vais les chercher et je les accom-
pagne tout particulirement dans
lactivit scolaire. Dans cette pra-
tique, lenfant a loccasion de se
mobiliser par lui-mme, de saisir
la consigne scolaire mme sil
nen a pas encore la culture et les
mots. Et tous peuvent accder
aux coins jeux.
Vous mettez en place
des brevets de
russite mi-chemin
du cahier de vie et de
lvaluation?
Mes lves travaillent souvent
toutes sections mlanges au sein
des ateliers chelonns: il les
investissent non pas en fonction de
leur section, mais en fonction de
leurs comptences et ils y trouvent
plusieurs niveaux de dicults. Le
brevet encadre cette graduation,
on y note le niveau de russite de
chacun. Comme je travaille peu
avec des ches, il donne aussi une
image du travail accompli. 400
brevets sont publis actuellement
sur le rpertoire, nourri par une cin-
quantaine de collgues. Cest une
prcieuse mutualisation!
De atelier chelonn
Christine Lemoine, enseignante en maternelle, auteure du site maternailes.net
3
Q
U
E
S
T
I
O
N
S
Historique
Des salles dasile aux ateliers
www.maternailes.net/pratiques/
organisation/organisation.html
www.maternailes.net/brevet/index.php
capacit des enfants chercher, exprimenter, travailler
seuls si on leur offre des situations stimulantes. . Une
invitation revoir la fonction dune formule qui reste
un bon moyen de diffrenciation pdagogique .
15
N
A
J
A
26 26 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
N
ouveau virage pour la PAC? Le 13 mars
dernier, le Parlement europen a vot en
sance plnire les amendements aux
propositions de la Commission pour
rformer la politique agricole commune. Ce
vote sert de support de nouvelles ngocia-
tions entre les tats membres en vue de dnir
de nouvelles orientations pour la PAC qui
devraient se mettre en place sur la priode
2014-2020. Pour certains syndicats dagricul-
teurs et nombre dONG, cette rforme doit tre
loccasion de mettre en place une PAC plus co-
logique et plus quitable et de mettre n len-
couragement excessif un productivisme peu
soucieux denvironnement. Car derrire un
dbat un peu technique se dissimulent des int-
rts conomiques et sociaux considrables: Les
dpenses agricoles reprsentent environ 40%
du budget europen (56 M deuros en 2010) et
la France qui reoit environ 20% des crdits en
est la premire bnciaire. Indispensable au
fonctionnement et mme la survie de lagri-
culture europenne, la PAC repose sur deux
piliers: le versement daide directe aux agricul-
teurs et la mise en place de mesures de soutien
au march (subventions, aides la produc-
tion...) pour environ 75% du budget; les 25%
restants sont consacrs laccom-
pagnement de la politique de
dveloppement rural (aides lins-
tallation, modernisation des exploi-
tations, agriculture biologique, tou-
risme rural...).
Un vert trop ple
Les partisans du verdissement
saluent ladoption par le Parlement
du principe de conditionner 30%
des aides directes une bonne
gestion des ressources agricoles
(diversication, maintien des ptu-
rages, mise en jachre...) Mais ils
dplorent le manque dambition du
projet et regrettent en particulier
le refus dabaisser le plafond des
aides (actuellement 300 000
euros) qui alimentent principale-
ment les grosses exploitations. Les
discussions qui se sont droules
Bruxelles les 18 et 19 mars entre
les ministres de lagriculture des 27 ne les ont
pas franchement rassurs: les mesures concer-
nant le maintien des prairies permanentes, la
diversication des cultures et la mise en place
de zones dintrt cologique ont dores et dj
t revues la baisse. Sous lgide de la prsi-
dence irlandaise, les Etats membres doivent
dsormais trouver un accord an de boucler la
rforme en juin aprs dultimes ngociations
avec les eurodputs. Dans un contexte de crise
et de concurrence entre pays qui cherchent
tirer eux une part maximum de budget, la
nouvelle PAC (qui ne se mettra en place quen
2015) aura sans doute du mal tirer vers le vert
promis... PHILIPPE MIQUEL
La PAC peine
passer au vert
La rforme de la politique agricole commune pour les annes qui viennent
est actuellement discute Bruxelles. Le verdissement annonc par lUE
ne satisfait pas les dfenseurs dune agriculture plus respectueuse de
lenvironnement.
leu
r
av
is
XAVIER BEULIN
PRSIDENT DE LA FNSEA
%
2
8
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28 28 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
REPRSENTATIVIT SYNDICALE
syndicats inchangs,
quilibres modifis
L
e ministre du travail a prsent les rsultats des mesures daudience des
organisations syndicales et tabli la liste des syndicats dits reprsentatifs.
En 2008, les accords de Bercy avait chang le mode de dsignation de la
reprsentativit syndicale en France. Auparavant, la liste tait tablie par
dcret. Dsormais, elle rsulte du cumul des rsultats obtenus par chaque syndi-
cat dans les direntes lections dans les entreprises du secteur priv (lections
professionnelles dans les entreprises de plus de 11 salaris, dans les TPE et dans
les chambres dagriculture), les organisations
tant dsignes pour 4 ans. Selon le ministre du
travail, le taux de participation sest lev
42,78%, soit 5,46 millions de votants sur les 12,7
millions de salaris.
Au nal, on prend les mmes et on recommence.
Pour tre retenues, les organisations devaient ru-
nir au moins 8% de surages. Les gagnants sont
la CGT (26,77%), la CFDT (26 %), FO (15,94%), la
CFE-CGC (9,43%) et la CFTC (9,30 %). Il y a cepen-
dant trois surprises. Dune part la CFTC, que tout
le monde donnait sortante, se maintient. Dautre
part, la CGT, quelon pensait loin devant tout le monde, est talonne par la CFDT
moins dun point. Enn, les nouveaux prtendants, lUnsa (4,26%) et Solidaire
(3,47 %), restent la porte du garage. Ces lections reprsentent un vritable enjeu
dans la mesure o ce sont ces organisations qui participeront pour quatre annes
venir aux ngociations nationales, aux ngociations de branche et aussi la ges-
tion des organismes paritaires. GB
70%
DES TRAVAILLEURS PAUVRES SONT DES FEMMES
Cest le constat fait par la Dlgation aux droits des
femmes et lgalit du Conseil conomique, social et
environnemental. Dans cette tude prsente en fvrier,
la Dlgation se dit alarme par la fminisation
grandissante de la pauvretn||||on:deenne:
vivent en dessous du seuil de pauvret, soit 964
mensuels par personne, et 33% de celles en situation de
famille monoparentale peroivent un revenu infrieur
ce seuil. Selon ltude, il existe des facteurs cumulatifs
de prcarit auxquels de nombreuses femmes sont
exposes et qui trouvent leur origine dans le fondement
culturel du rle qui leur est assign dans la socit, y
compris au regard de lemploi .
Ainsi, le taux demplois non qualis occups par des
femmes augmente. Il est pass de 56% en 1990 62%
aujourdhui. Le taux de fminisation des emplois
temps partiel dpasse 82% et pour 31% dentre elles, il
sagit dun temps partiel subi. Ces situations ont un
impact sur le niveau des pensions de retraite les
femmes percevant en moyenne une pension deux fois
plus faible que celle des hommes. Elles constituent
galement la majorit (57%) des personnes
bnciaires du minimum vieillesse qui slve 777
par mois. Ltude montre aussi que cette prcarit a un
impact sur leur sant et quelles sont particulirement
exposes aux risque psychosociaux au travail.
Les
rsultats
sur la
reprsentativit syndicale
traduisent-ils un nouvel
quilibre dans le paysage
syndical franais?
Oui et non. Si on retrouve les
mmes cinq centrales syndicales
la sortie, les rapports de force lec-
toraux ont surpris, ce qui ncarte
pas lhypothse de recours juri-
diques venir. Trois syndicats
(CFDT, CFTC, CFE-CGC) obtiennent
une courte majorit arithmtique
(1)
,
ce sont ceux qui ont sign laccord
national interprofessionnel du 11
janvier dernier. Pendant les 4 pro-
chaines annes, les ngociations
interprofessionnelles seront en
grande partie dans leurs mains
puisque CGT et Force ouvrire ne
reprsentent pas les 50 % nces-
saires pour invalider un accord.
Mais cela va quand mme changer
la reprsentation dans de nom-
breuses branches. Des acteurs
nouveaux vont entrer ici ou l
(UNSA ou Solidaires par exemple),
dautres vont sortir.
Ces rsultats vous ont-ils
surpris?
Oui, ces rsultats djouent en par-
tie la connaissance que lon croyait
avoir sur les rapports de forces
intersyndicaux ou les tendances
luvre, par exemple le fort repli
ces dernires annes des implan-
tations de la CFTC. On note
cependant la troisime place de la
CFE-CGC parmi les cadres, ce qui
cre un doute sur la lgitimit du
privilge catgoriel qui lui est
reconnu. Lors de la signature de
laccord national interprofession-
nel en janvier 2013, on a assist
une orchestration de la dmocra-
tie sociale o le politique sest
extasi de cette signature en la
brandissant comme un modle.
Son assise toutefois reste fragile,
mme avec ces chires favorables
aux signataires. La dmocratie
sociale consiste aussi prendre en
compte les positions autres que
celles qui paraissent majoritaires.
PROPOS RECUEILLIS PAR GINETTE BRET
Ce rsultat nou on surpri
2
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Jean-Marie Pernot, chercheur lIRES (institut de recherches conomiques et sociales)
(1)
Les scores, recalculs pour 5 organisations sur
100% donnent 51,15% ces trois syndicats.
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10 AVRIL PARIS (75)
PEDT EN QUESTION
La journe dtude organise par
lassociation PRISME aura pour thme Les
projets ducatifs territoriaux, leviers pour les
russites ducative et sociale des acteurs.
Philippe Mrieux introduira un dbat
surles enjeux, les principes et les actions
pour une ducation partage. Alors que
les PEdT sont questionns, un projet de
Charte des ambitions ducatives pour des
PEL renouvels sera prsent.
www.prisme-asso.org/spip.php?article6134
13 AVRIL SAINT-TIENNE (42)
LCHEC SCOLAIRE
MDICALIS
Les universits de Lyon2 et St Etienne
proposent une journe dtude sur les
formes contemporaines de mdicalisation
et psychologisationde lchec scolaire.
Cette journe veut contribuer une
meilleure comprhension des
transformations sociales qui ont fait voluer
les manires de traiter lchec scolaire.
Pourquoi est-il de plus en plus interprt
comme une dfaillance individuelle lie
des causes mdicopsychologiques?
www.recherche.univ-lyon2.fr
16 AVRIL LYON (69)
SOIRE CAP CANAL
Cap Canal invite les enseignants une
soire projection-dbat autour dun lm
produit pour le magazine Cap Info
primaire: La pause mridienne: on en fait
quoi? La soire se droulera au CRDP
de Lyon 19h et runira pour dbattre le
chronopsychologue F. Testu, des
reprsentants de la FCPE, de la ville de
Lyon et de la ligue de lenseignement. De
quoi alimenter le dbat sur les rythmes.
www.capcanal.com
13 ET 14 MAI BORDEAUX (33)
LA FABRIQUE DES GARONS
Ce colloque fournira loccasion de dbattre
de faon transversale des questions
de mixit/non mixit, dgalit lles/
garons ou de violences de genre, qui
traversent les champs de lducation
formelle et informelle. Quon les punisse,
quon les oriente, quon les soutienne ou
quon les distraie, lessentiel des eorts
ducatifs se concentre sur les garons
Pourquoi cette surreprsentation
masculine?
www.ades.cnrs.fr/spip.php?article1017
MUSIQUE
Des comdiens racontent la musique
J
e voulais simplement montrer que les jeunes
ont des problmes mais ne sont pas un pro-
blme dit Maja Milos, ne Belgrade en 1983,
ralisatrice dun film exceptionnel, Clip. La
banlieue serbe nest pas plus rjouissante que les autres,
et les jeunes lles de 14 ans coinces entre le chmage
venir, la grisaille et la dculturation, y ressemblent leurs
contemporaines des autres pays. Elles se lment hyst-
riquement avec leur tlphone, baladent leurs parents
avec une grande habilet, habitent un univers mental por-
nographique, ont des contacts quotidiens avec la drogue,
les monstruosits tlvisuelles et les bouteilles de gin
achetes au coin de la rue et descendues cul-sec pour se
sentir vivre un peu. Facebook est leur seule fentre sur le
monde. Drle de fentre Maja Milos va trs loin dans son exposition de cette
jeunesse-l. Elle prend pour hrone une de ces gamines en apparence perdues.
Les images sont violentes, tout est montr, sexe, drogue, alcool, dlire et hystrie.
La tenue morale de cette jeune cinaste lui permet de chroniquer ce que notre
monde a de plus dplaisant, de plus odieux, en faisant une grande uvre de
cinma. Il fallait un sacr talent, une pense dune sacre solidit pour aller aussi
loin dans lhorreur banale, sans aucune complaisance, en nissant par rconcilier
le spectateur avec ces mes perdues quon loblige regarder en face. Spring
Breakers et Clip peuvent tre vus lun aprs lautre. De la Floride la Serbie, avec
des moyens dirents, et sans doute avec une plus grande rigueur dans le second
lm, il ne sagit pas de dtourner les yeux. REN MARX
Les critiques de cinma de Fentres sur Cours sont sur laviedeslms.com
D
ominique Pinon nous embarque pour un voyage dans
lunivers ferique du cirque sur un texte de Carl Norac.
Lauteur belge stait dj plong avec talent dans luni-
vers musical avec Monsieur Chopin ou le voyage de la
note bleue et Monsieur Satie, lhomme qui avait un petit piano
dans la tte. Bazar circus illustr par des compositeurs
russes et franais (Khatchatourian, Chostakovitch, Rimsky-Kor-
sakov, Rachmaninov, Satie, Milhaud) est empreint dallgresse
et de mlancolie la fois. Les partitions aux accents jazz, clas-
sique et populaire et les illustrations magniques dIsabelle Cha-
tellard servent ce conte musical drle et potique.
La voix rocailleuse de Michel Galabru nous fait redcouvrir le
conte musical de Serge Prokoev Pierre et le loup, interprt
par lOrchestre de chambre de Genve. Une nouvelle version,
aprs celle de Grard Philipe, Fernandel, Claude Piplu, Jacques
Brel, Charles Aznavour, Jacques Higelin ou Jean Rochefort.
Rit, auteur-compositeur-interprte signe avec Le voleur de
sommeil son premier album pour la jeunesse. Un village din-
sectes, un trio grillon-fourmi-cigale, pour aborder les
angoisses nocturnes des enfants sur des mlodies lgres aux
rythmes reggae et folk. LAURE GANDEBEUF
BAZAR CIRCUS, DIDIER JEUNESSE
MICHEL GALABRU RACONTE
PIERRE ET LE LOUP, DIDIER
JEUNESSE
LE VOLEUR DE SOMMEIL RIT,
ACTES SUD JUNIOR
CINMA
CLIP
GRAnD Interview
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30 30 [FENTRES SUR COURS] N382 - 8 AVRIL2013
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C
Au risque denseigner, le titre de votre
ouvrage voque des dicults
constitutives du mtier denseignant.
Quen est-il?
Je ne travaille pas sur la pathologie des enseignants
mais sur la sourance professionnelle lie aux dicul-
ts inhrentes au fait daccepter et dassurer la place
denseignant. Alors que lair du temps pousse plutt
regarder du ct de facteurs externes crateurs de ces
dicults, jessaie de montrer quil est ncessaire de
se pencher sur la complexit soutenir cette place. Je
crois quon mconnat que la relation didactique est
aussi une relation intersubjective complexe. Lensei-
gnant doit entrer en lien avec les lves pour quils se
mettent en rapport avec le savoir quil essaie de trans-
mettre. Ces deux dimensions sont intriques et cest
ce qui est constitutif de la dicult.
Dans ce cadre vous prnez lanalyse
clinique des pratiques professionnelles.
Pouvez-vous expliquer de quoi il sagit?
Je postule que chez chaque enseignant comme chez
chacun dentre nous, il y a une instance que Freud a
thoris sous le terme dinconscient et qui nous
inuence dans notre manire dtre, de faire, de dire.
Si on part de cette hypothse, on est oblig dadmettre
que chez tout enseignant, aussi rationnel quil soit, il y
a des choses qui se passent son insu et sur lesquelles
sa volont na pas prise. Dans notre position profes-
sionnelle, notre histoire, notre formation, tout ce qui
nous a constitu est prsent. Je propose de le recon-
natre pour viter que le retour ou mme lirruption des
dimensions personnelles ne viennent parasiter la pra-
tique professionnelle mais aussi, de surcrot, pour rg-
nrer cette pratique, la revitaliser, en travaillant sur soi
dans son fonctionnement professionnel.
En quoi cette dmarche ne
sapparente-t-elle pas aux conseils
pdagogiques ou psychologiques?
Dans ce travail, on essaie de comprendre dans laprs-
coup ce qui sest pass. On explore dans une dmarche
rexive un moment qui est rapport au sein du groupe
par un participant. Lintention nest pas de dire len-
seignant ce quil devrait faire mais que,
clair par les laborations groupales, il
modie son rapport la situation analy-
se. Mon rle en tant quanimatrice est de
contribuer ce que le travail dveloppe la
croissance psychique professionnelle des
membres du groupe.
Les conseils ne peuvent pas sure aider
un enseignant car mme sil veut sen saisir, il se peut
quil ne le puisse pas en situation. Il existe quelque
chose de plus fort qui le pousse sans quil le sache vers
certains modes de fonctionnement pour, par exemple,
faire baisser son angoisse ou chercher des bnces
narcissiques... Dans la perspective que je propose, on
nest pas matre dans sa maison pour reprendre une
formule de Freud.
Quapporte le groupe ce travail?
En relation duelle ce travail laboratif est envisageable
mais il me semble que le groupe apporte davantage
de richesse condition que lanimateur instaure un cli-
mat de conance, quil garantisse labsence de juge-
ment, et favorise une attention emphatique de tous.
Des rsistances peuvent se faire jour, car cette
dmarche peut conduire des remaniements person-
nels dans lesquels on na pas forcment envie de sen-
gager. Je fais le pari que le plaisir de penser ensemble
va tre plus fort que la peur de dcouvrir des lments
sur soi que lon sait mais que lon ne veut pas revisiter.
Ces pratiques peuvent-elles tre
institutionnalises?
Oui. Mais pour cela, il est ncessaire de former davan-
tage danimateurs pouvant soutenir une approche cli-
nique et cest l tout lenjeu du master professionnel
que jai cr luniversit de Nanterre intitul Forma-
tion lintervention et lanalyse de pratiques. Il
sagit de former des animateurs qui assurent un carac-
tre contenant et scurisant au groupe, pour que, dans
ces conditions de travail, les enseignants participants
puissent explorer leur pratique professionnelle pour la
redynamiser sil y a lieu.
PROPOS RECUEILLIS PAR LYDIE BUGUET
Pour revitaliser l
pratiqu enseignant
Claudine Blanchard-Laville, professeure mrite de sciences de lducation luniversit Paris Ouest Nanterre
AUTEUR DE LES
ENSEIGNANTS ENTRE
PLAISIR ET SOUFFRANCE,
PUF 2001 ET DAU RISQUE
DENSEIGNER, PUF 2013