Des Élèves de L'au-Delà
Des Élèves de L'au-Delà
Des Élèves de L'au-Delà
OU
" LUMIERE DE LA NOUVELLE JERUSALEM "
VOLUME 1
Rvlations sur les conditions spirituelles de vie dans l'Au-Del donnes par le Pre d'Amour
et de Vrit au moyen de Jacob LORBER.
*******************
PREFACE
PREMIERE PREFACE
" Jacob Lorber et les crits de la Nouvelle Jrusalem "
DEUXIEME PREFACE
-1-Dans la prsente uvre * Le Soleil Spirituel * nous avons luvre principale sur l'Au-
del. Elle a t mise par crit au moyen de Jacob Lorber de novembre 1842 dcembre 1843, comme
continuation des rvlations sur notre Soleil Naturel, alors acheves.
-2-Il est mieux que cette dernire uvre soit prcde par * Le Soleil Naturel *, et encore au
pralable par les prcdentes uvres dj mentionnes dans la premire prface.
-3-Luvre * Le Soleil Spirituel * vous conduit dans les rgions spirituelles qui entourent
notre Soleil Naturel, et qui renferment tout le monde plantaire; et elle nous montre, sous la conduite
d'Esprits levs, les conditions et les dveloppements des mes, dans les sphres respectives.
-4-Etant donn que ces enseignements sur l'Au-del reprsentent le couronnement de ceux
qui concernent la Cration et la Vie, des connaissances prliminaires ce propos sont conseiller.
-5-La chose principale en ce cas aussi c'est naturellement un cur simple et humble, une
descente spontane de l'intellect du trne humain, et un examen fait avec la mesure de l'Amour.
-6-Qui est plein de cet esprit, comprendra et sera lui-mme une confirmation de ce que Dieu,
dans Son infinie Sagesse dAmour, a cr et mrit constamment, pour le conduire la perfection.
-7-Et un tel lecteur entendra aussi la Voix de l'Amour Divin, par les rvlations de ce livre,
qui lui parlera de choses profondes et pleines de promesses.
-8-Il reconnatra avec joie, et croira volontiers que, ce que la science terrestre du sensible et
du mtaphysique, ce que l'occultisme et la transcendance aujourd'hui ont promulgu comme Stuekwerk,
et ce que lhumanit pressentait depuis toujours, se trouve ici runi en une merveilleuse doctrine de Dieu
et de la Vie, pleine de Vrit persuasive et consolante.
TROISIEME PREFACE
-1-Etant donn que l'impression de la troisime dition du * Soleil Spirituel * tait assez
bonne, cette uvre, puise depuis des annes, ne fut pas rnove, mais bien plutt reproduite avec une
rimpression authentique.
-2-Veuille le Pre Cleste, rveiller dans les curs des lecteurs et des auditeurs de riches
fruits, aussi avec la nouvelle publication de cette uvre de Son Message de Lumire et d'Amour
-3-Aux chers Amis de la Lumire de la Nouvelle Jrusalem qui, avec leurs offrandes ont
contribu avec tant d'amour aux frais de cette Nouvelle dition, nous adressons nos remerciements les
plus cordiaux, au nom de tous ceux qui en retireront un avantage.
Bitigheim, mai 1928
Les diteurs
LE ROYAUME DE DIEU
SS1 C1
(Ou est, et comment existe Le Soleil Spirituel ? Ce qu'est le spirituel en chaque chose.
Exemple : le son, le magntisme, le somnambulisme. Le Soleil Spirituel - Une
tincelle de grce du Seigneur, vis vis de Laquelle le Soleil Naturel est dans le
mme rapport que celui du corps avec lesprit.- Exemples: un bton de mtal brut,
et un de mtal raffin; procd pour obtenir le verre partir du sable;
correspondance de la colre des tres naturels avec celle des esprits parfaits.)
-1-Avant que nous puissions nous rendre dans le vritable Soleil Spirituel, nous devons au
moins savoir ce qu'il est, en quelle relation il est avec le Soleil Naturel, et comment il est constitu.
-2-Mais pour pouvoir se faire une ide la plus complte possible de l'ensemble, il doit tre
avant tout considr que le spirituel est tout ce qu'il y a de plus intrieur, et dans le mme temps, ce qui
pntre tout, et qui par consquent est le seul qui uvre et conditionne.
-3-Prenez par exemple un fruit quelconque; qu'est sa partie la plus intrieure ? Rien dautre
sinon que la force spirituelle dans le germe. Qu'est donc le fruit mme, tant donn que, avec toutes ses
parties composantes, il existe pour la couverture et la conservation du germe intrieur ?
-4-En ralit, il n'est autre que l'organe extrieur, pntr par la force du germe, lequel
organe, en toutes parties, se comporte vis vis du germe prsent, en oprant ncessairement dans le sens
bnfique en sa faveur.
-5-Que le fruit soit un organe conditionn de la force spirituelle du germe, cela apparat
clairement du fait que, non seulement le fruit, mais bien l'arbre entier ou la plante entire, nat du germe
spirituel.
-6-Qu'est donc le spirituel ? - Le spirituel est, en premier lieu, la force intrieure du germe,
dont l'arbre entier - tronc, racines, branches et feuilles, fleurs et fruits - est conditionn; et puis c'est
encore le spirituel qui pntre toutes les parties mentionnes de l'arbre, comme pour lui-mme et son
propre bnfice.
-7-Le spirituel donc, est le plus intrieur, ce qui pntre, et avec cela l'embrasse et l'enferme
en soi.
-8-Que cela soit exact, vous pouvez l'observer dans pas mal de phnomnes naturels. Prenez
par exemple, une cloche : o se trouve en elle le sige du son ? Vous direz : sur le bord extrieur, ou
dans le milieu du mtal, ou peut-tre, dans le partie interne de la cloche.
-9-Eh bien, tout cela ne correspond pas la vrit; parce que le son est le trs intrieur fluide
spirituel, enferm dans de minuscules enveloppes matrielles
-10- Quand on frappe la cloche, le coup est peru par le fluide intrieur - lequel en tant
que substrat spirituel est trs lastique et dilatable - d'une manire qui trouble sa tranquillit, ce qui a
comme consquence, que tout le fluide spirituel est amen un effort pour la ralisation de sa libert; ce
qui se manifeste ensuite dans les oscillations qui suivent.
-11- Si une telle matire, dans son extrieur est revtue d'autre matire, non excitable
par les susdites vibrations des puissances spirituelles, alors leurs efforts pour conqurir la libert sont
amortis par le matriau superpos, et bien vite, le son d'une telle cloche devient muet.
-12- Quand, par contre, la cloche est libre, les oscillations sonores durent beaucoup plus
longtemps. Si ensuite, en plus, elle est entoure extrieurement d'un corps trs excitable, comme par
exemple, d'un air pur charg d'lectricit, alors le son augmente encore en puissance.
-13- Si vous examinez attentivement cette image, il vous apparatra ncessairement
clair que, dans ce cas aussi, il y a un spirituel intrieur, pntrant et enveloppant. Prenons encore un
exemple.
-14- Examinez un morceau d'acier magntis; o se trouve la force d'attraction ou de
rpulsion ? Elle est dans le point le plus interne, c'est--dire, dans les minuscules enveloppes qui
reprsentent la matire du mtal.
-15- Et c'est justement cette force trs intrieure qui pntre toute la matire - qui en
elle ne reprsente point un obstacle - et l'entoure de partout.
-16- Que ce fluide magntique embrasse, extrieurement aussi, la matire en laquelle il
est cach, chacun est en mesure de le reconnatre par le phnomne d'attraction et de rpulsion.
-17- S'il n'y avait pas une essence environnante, et donc, oprant aussi au-del de la
sphre de la nature, comment pourrait-il saisir un objet qui se trouve distance, et l'attirer soi ?
-18- De surcrot, nous voulons citer encore deux courts exemples:
Observez un * conducteur lectrique *, ou mme une * bouteille lectrique *(premier
condensateur lectrique en 1746); quand ils sont chargs d'nergie lectrique, produite en frottant une
plaque de verre, ce feu pntre immdiatement toute la matire, et est en mme temps son intrieur le
plus profond.
-19- Quand ensuite, vous commencerez vous approcher de ces objets, vous vous
apercevrez aussitt du lger souffle et de l'attraction, et que le fluide entoure aussi toute la matire des
objets eux-mmes.
-20- Et cela se manifeste aussi, bien que sous forme plus douce, en chaque homme, et
de manire plus vidente, chez les somnambules.
-21- Pas mal d'entre vous auront certainement fait une exprience personnelle, c'est--
dire, de la distance laquelle un magntiseur peut influer sur un somnambule.
-22- Si l'esprit tait seulement intrieur, et non, en mme temps extrieur, et donc
pntrant d'abord, toute magntisation serait impossible, et ensuite, s'il n'tait pas enveloppant, et aussi
saisissant, dites-moi comment un rapport distance serait-il possible ?
-23- Je crois qu' prsent, nous avons suffisamment d'exemples, pour pouvoir dduire,
o, comment, et sous quelle forme le spirituel se manifeste partout, et donc, srement aussi, dans,
travers et autour du Soleil.
-24- Le Soleil Spirituel est donc la partie trs intrieure du Soleil Naturel et c'est une
Etincelle de Ma Grce; car le spirituel pntre avec une puissance oprante, toute la matire du Soleil et
enfin il embrasse aussi tout le complexe solaire.
-25- Ceci donc, pris dans son ensemble, est le Soleil Spirituel; et le Soleil Naturel par
rapport lui, n'est autre qu'un organe conditionn par le Soleil Spirituel, son profit, et qui est constitu
en toutes ses parties de faon qu'en elles, et travers elles, le spirituel puisse se manifester, et avec cela,
de nouveau pleinement se saisir dans sa totalit.
-26- C'est pourquoi, qui veut voir le Soleil Spirituel, qu'il regarde d'abord sa
manifestation extrieure matrielle, et rflchisse que tout cela est pntr et entour par le Soleil
Spirituel, en chaque dtail, comme aussi dans son ensemble.
-27- De cette faon il russira se faire dj une ide, mme si elle est faible, du Soleil
Spirituel.
-28- Si, en plus de cela, il pense que tout le spirituel est quelque chose de parfaitement
concret, c'est--dire, qu'il se saisit compltement partout, tandis que le naturel est seulement quelque
chose de partiel, de spar, qui ne se saisit pas, et qui, si mme apparemment il semble avoir une certaine
cohrence, cela dpend exclusivement du spirituel qui y demeure; Alors l'ide d'un Soleil Spirituel
deviendra dj plus claire et la diffrence entre le Soleil Naturel et celui Spirituel deviendra toujours plus
distincte.
-29- Toutefois, afin que vous puissiez distinguer cela encore plus clairement; Je veux
vous guider nouveau, avec quelques exemples, pour arriver une perception plus distincte.
-30- Prenez une petite barre d'un mtal noble; si vous l'observez l'tat brut, il est
opaque et rche. Si par contre vous nettoyez ce mtal et le polissez, il se montrera alors, dans une
lumire totalement diffrente, bien qu'il s'agisse de la mme petite barre.
-31- Quelle est donc alors la vritable cause qui a rendu brillante la petite barre ? Je
vous le dis, le nettoyage et le polissage, qui n'ont fait autre chose que porter un mme niveau, la valeur
du mtal-mme, au point de pouvoir briller et en mme temps de pouvoir mieux le saisir.
-32- Suite cela - et si vous pouvez pour ainsi dire le comprendre dans le juste sens -
ses molcules sont devenues pleinement d'un mme sentiment. Dans l'tat brut prcdent, au contraire,
elles se tenaient en face comme des ennemies; et chaque particule spare, s'emparait avidement, pour
son usage, des rayons de lumire nourrissants, en en dvorant le plus possible, et en ne laissant rien aux
parcelles les plus caches.
-33- A l'tat nettoy et poli, qui peut tre dfini, purifi et affin, ces parties se sont
saisies, et grce cela, les rayons de lumire qui tombent sur elles sont devenus bien commun, puisque
aucune des particules ne peut les garder pour soi, mais bien plutt doit les reflter.
-34- Qu'arrive-t-il alors ? Toutes ont de la lumire en surabondance, de sorte qu'elles ne
sont pas en mesure de consommer toute la richesse leur disposition, et le surplus de cette opulence
gnrale de rayons se manifeste en une magnifique splendeur harmonieuse, o toute le surface de la
petite barre mtallique brille.
-35- Commencez-vous avoir dj une ide de quoi drive cette splendeur
harmonieuse ? - De l'unit ou de l'unification. - Donc, si le spirituel est quelque chose de parfait,
d'unique en soi, combien plus grande doit tre la magnificence du spirituel, par rapport son organe ou
instrument matriel, qui est seulement une partie ou un fragment, et avec cela, justement aussi un
goste, un goulu, et donc, un mort pour l'esprit.
-36- Ecoutons maintenant un autre exemple: Vous avez dj eu l'occasion de voir cette
espce de pierre qui sert fabriquer le verre. Vous savez qu' l'tat brut, cette pierre ne permet pas de
faire passer les rayons de la lumire, parce que, dans ses parties elle est encore trop dsunie, et est trop
peu en accord en elle.
-37- Quand les rayons tombent sur elle, chacune des particules les consomme pour elle,
et ne laisse absolument rien son ventuelle voisine ou tout au moins, pour ainsi dire, que le rebut des
rayons absorbs.
-38- Comment arrive-t-il ensuite que son driv, c'est--dire le verre, soit aussi
gnreux ? La pierre, voyez-vous, est avant tout broye finement ; avec cela, chaque parcelle est
dtache de l'autre.
-39- Puis, cette poussire est lave, ensuite sche et mlange avec du sel, et place
enfin dans le creuset o, chaque particule, au moyen du sel, et grce au juste degr de chaleur du feu, est
troitement unie toutes les autres.
-40- En d'autres termes, que signifie ce travail ? Les esprits gostes, travers la
matire, sont pour ainsi dire broys, au point d'tre spars les uns des autres.
-41- Aprs cette sparation, ils sont lavs et nettoys. Ceci fait, ils sont ensuite placs
au sec, tat qui correspond la certitude; en cet tat, ils sont aussitt sals avec le sel de la sagesse, et
ainsi prpars, ils sont enfin purifis dans le feu de Mon Amour.
-42- Comprenez-vous cet exemple ? Si vous ne le comprenez pas encore compltement
Je veux cependant vous l'expliquer encore plus clairement.
-43- Le monde matriel extrieur, en toutes ses parties, est - comme correspondance - la
pierre brute; sa sparation est la formation avec elle de divers tres, et le lavage de la poussire est le
polissage, ou la progressive ascension des esprits dans la matire, vers des puissances toujours plus
leves.
-44- L'asschement signifie la mise en libert ou en sret des esprits, dans une unit,
qui s'exprime dj dans l'homme.
-45- L'acte de saler correspond l'attribution de la Lumire de Grce, l'esprit de
l'homme; la fusion finale, au moyen de la chaleur du feu dans le creuset est l'union des esprits, tant entre
eux, qu'aussi avec le feu de Mon Amour.
-46- En effet, comme le matire dans le creuset ne peut s'agripper tant qu'elle n'est pas
envahie par le mme degr de chaleur qu'a le feu lui-mme; de mme galement les esprits ne peuvent
tre en accord entre eux, et concilis ternellement, tant qu'ils ne sont pas compltement pntrs par
Mon Amour, l'gal de Moi, puisqu'il est dit ainsi dans la Parole:
-47- * Soyez parfaits, comme est parfait votre Pre dans le Ciel.*(Matt.V.48)- Et
encore:* Afin qu'ils soient UN, comme Moi et Toi nous sommes UN.* (Jean 17.11)- Aprs cela,
l'exemple vous paratra certainement clair.
-48- De quelle faon s'exprime dans le verre, le *devenir UN* ? Par le fait que toutes
les particules accueillent le rayon de Soleil, d'une seule et mme faon et en sont illumines de part en
part, et donc rassasies de lumire, et, cependant elles peuvent laisser passer, travers elles, sans
difficult, la lumire acquise.
-49- Comme vous voyez, dj les verres de vos fentres vous enseignent comment sont
rgles les conditions clestes, et en mme temps ils vous enseignent aussi la faon de regarder, d'un
degr considrablement plus proche, le Soleil Spirituel.
-50- Mais nous ne nous contenterons pas de cet exemple; la prochaine occasion nous
en exposerons encore quelques autres, pour monter ensuite, grce eux, avec la plus grande facilit,
compltement, sur le Soleil Spirituel Mme, et observer l, les inexprimables magnificences !
SS1 C2
(Toute la nature peut devenir un vangile de lOrdre de Dieu. Exemple : Une maison
d'habitation et sa construction-Le Soleil naturel avec sa guirlande de rayons. )
-1-Comme Je vous l'ai dj dit plusieurs fois, Je vous le rpte ainsi une fois encore: Toute la
nature, de mme que n'importe quelle fonction aussi bien des animaux, que spcialement des hommes,
peuvent tre un vangile, et selon les circonstances, indiquer et dvoiler les choses les plus
merveilleuses de Mon Ordre ternel.
-2-En effet, il n'y a aucune ncessit de chercher spcialement l'une ou l'autre chose, pour
s'en servir comme exemple comparatif, mais bien plutt, il suffit que vous saisissiez n'importe quelle
chose qui soit porte de main, bien que peu apparente elle puisse tre, et elle aura en elle, srement, cet
vangile parfaitement adapt pour clairer n'importe quel rapport ou n'importe quelle situation spirituels
comme si elle avait t cre exclusivement cette fin, depuis l'ternit.
-3-Donc, J'ai dit que nous aurons encore besoin de plusieurs exemples pour pouvoir nous
lever compltement jusqu'au Soleil Spirituel. Voil ici ct, une belle maison d'habitation ; avec quoi
est-elle donc fabrique ?
-4-Comme vous le savez, avec des matriaux bruts, amorphes, qui se trouvent entasss un
peu partout. On dit cela de l'argile qui doit servir confectionner les briques, puis de cette pierre spciale
qui brle devient chaux, et enfin viennent le sable et les bois divers.
-5-Nous portons tous ces matriaux sur un emplacement; ici il y a une petite montagne
d'argile, l une masse chaotique de troncs d'arbres, pas encore quarris et un tas de sable.
-6-A quelque distance il y a du minerai de fer, et un tas de pierres pour fabriquer le verre, et
non loin de tout cela, un puits plein d'eau.
-7-Et maintenant, voil ici, nous avons en vrac, tous, les matriaux qu'il faut pour fabriquer
une maison. Dites-Moi un peu, qui parmi vous a la vue assez perante pour voir, travers ces tas de
matriaux bruts, une majestueuse maison bien ordonne ?
-8-Personne, Je crois; aussi, que doit-il donc arriver maintenant ? L o il y a l'argile,
viennent les tuiliers; l'argile fondue est humecte, puis bien ptrie, et quand elle est saisi et bien
amalgame, et qu'elle est devenue suffisamment dure, on en forme les briques bien connues, et afin que
les particules de l'argile, dans les briques, se saisissent plus intimement et durablement, elles sont bien
cuites avec le feu; en cette occasion, outre la plus grande solidit, elles acquirent aussi la couleur que
vous connaissez bien.
-9-Qu'arrive-t-il avec la pierre calcaire ? Regardez, quelque distance ont t rigs des
fourneaux, dans lesquels cette pierre est brle, et ce qui s'ensuit vous le savez srement bien.
-10- Continuons regarder ! Du tas de troncs se sont approchs aussi les charpentiers,
et ils les quarrissent selon les ncessits de la construction; tandis que du tas de minerai de fer, se sont
approchs les forgerons qui le fondent, extraient le mtal employable, et le forgent pour l'usage auquel il
est destin.
-11- Et de mme, la pierre verre est broye, et transforme en verre, de la faon qui
vous est dj connue. A prsent, tous les matriaux bruts qui taient disperss tout autour, nous les
voyons dj, plus labors, de sorte que l'architecte arrive dj et qu'il dploie ses plans.
-12- On creuse les fondations, et les maons avec leurs aides, se donnent beaucoup de
peine, et nous voyons les matriaux en partie dj ennoblis, prendre consistance et forme, dans un difice
bien ordonn par les mains des constructeurs.
-13- Peu peu, la belle maison s'lve au-dessus du terrain et atteint la hauteur fixe.
-14- A prsent ce sont les charpentiers qui mettent la main l'ouvrage, et rapidement,
l'difice est compltement quip de la couverture ncessaire. Des matriaux dgags il y a encore du
sable et de la chaux, mais ceux-ci sont couls ensemble pour le crpi de la maison.
-15- Comme vous voyez, finalement la maison est faite pour ce qui concerne l'difice
rudimentaire, car prsent elle manque de finition; mais maintenant prennent place au travail des
artisans spcialiss; ici il y a un menuisier, l un forgeron, sur le toit le ferblantier, dans les pices le
peintre, puis le parqueteur, le dcorateur et le tapissier, ainsi que le vitrier; et enfin la maison est bientt
prte, et son aspect est digne de considration.
-16- Maintenant, si vous comparez dans votre sentiment, l'aspect votre vue de ces
matriaux bruts en tas jusqu' l'achvement de cet imposant difice, vous y rencontrerez une grande
diffrence.
-17- D'o est venue l'origine d'une telle diffrence ? Je vous le dis: de rien autre sinon
que de l'ordre et de l'union justes et conformes au but.
-18- Lorsque alors vous tourniez entre les tas de matriaux bruts, votre humeur tait
dprime, et vos sentiments s'entremlaient chaotiquement entre eux.
-19- Quand ensuite vous avez vu que les matriaux bruts prenaient consistance et
forme, et taient toujours mieux ordonns et rendus aptes avec le feu et avec les outils des travailleurs,
vous vous tes sentis plus votre aise, parce que vous avez aperu dj une plus grande possibilit que,
de ces matriaux ainsi rordonns, pouvait sortir une maison sans vous faire toutefois une ide exacte de
l'aspect que prendrait la maison.
-20- Mais lorsque vous avez vu l'architecte taler son plan, d'une certaine faon, vous
avez t heureusement surpris, puisque vous pouviez dj dire: Ceci deviendra un magnifique difice.
-21- Quand ensuite vous avez vu cet difice dans son ossature, vous avez attendu
anxieusement son achvement; cela arriv, vous l'avez observ avec une grande satisfaction; et quand
enfin, vous avez t conduits dans les pices de la maison, belles et bien paracheves, vous vous tes
grandement tonns, et vous avez dit: Qui aurait pu imaginer cela, en face des matriaux bruts qui
gisaient rpandus sans ordre tout l'entour ?
-22- Vous voyez donc comment sont les choses, avec tout ce que nous avons vu jusqu'
prsent dans le Soleil Naturel: il s'agit en substance de masses de matriaux bruts, qui taient visibles en
cet tat, sans aucune connexion et sans union.
-23- Si quelqu'un observe les habitants du Soleil et leurs institutions, il n'en peut tirer
aucune cohrence et aucune interdpendance.
-24- Ce n'est donc que dans le spirituel seulement que ces masses brutes sont peu peu
rordonnes, et d'un tel ordre seulement on peut constater pour quelle haute destination ils existent,
puisque, elles toutes, dans leur intrieur, visent un point o seul leur ordre final et complet, qui aura
pour rsultat la parfaite totalit, pourra tre ralis.
-25- Voil pourquoi nous pourrons voir l'difice compltement fini, seulement sur le
Soleil Spirituel, o tout cela se saisira et se montrera comme un tout, dans la plus grande magnificence.
-26- Observez donc comment cet exemple trs ordinaire renferme en lui un splendide
vangile, et vous entrouvrez pour l'observateur profond un ordre qu'aucun mortel n'a mme jamais
imagin.
-27- En partant de cet exemple, Je veux attirer votre attention sur quelque chose de plus
proche du spirituel, et prcisment en vous ramenant sur le Soleil Naturel lui-mme.
-28- Vous avez observ les diffrentes dispositions et institutions sur tout le Soleil,
ainsi que tout ce qui est en lui et sur lui. On y trouve, certes, une varit innombrable et presque
inexprimable. Or, comment s'exprime la fin, toute cette constitution du Soleil, certes, trs
remarquable ?
-29- La rponse vous est donne seulement, chaque regard que vous tournez vers le
Soleil lui-mme, c'est--dire, en une guirlande de lumire et de rayons, on ne peut plus intense.
-30- Regardez comment la quasi infinie varit se runit l, et comment ainsi runie,
elle uvre sur des distances d'espace presque sans fin.
-31- Il nest pas ncessaire dexposer ici les nombreux effets bnfiques de la lumire
solaire puisque chaque jour nouveau les dcrit et les loue dj sur votre petite plante, de mille faons.
-32- Le Soleil pourrait-il obtenir de tels merveilleux effets, tant donn les
innombrables parties qui le composent, sans cette unit de lumire ? Certainement pas ! Demandez-le
une nuit profonde, et elle vous dira et vous montrera littralement de quoi serait capable un Soleil sans
lumire
-33- Toutefois nous ne devons pas nous contenter seulement de cet exemple, encore
plutt dur, tant donn que nous en avons de meilleurs en grande quantit.
-34- Cependant, afin que vous vous persuadiez encore plus comment n'importe quelle
chose peut nous faire approcher de notre but si nous la considrons du juste point de vue, comme
prochain exemple, vous devez choisir vous-mmes un sujet, quel qu'il soit, et nous verrons ensuite s'il
peut servir votre but.
-35- Mais Moi, Je suis certain qu'il serait trs difficile de choisir, ce sujet, un exemple
inutilisable. En effet, que reprsente la masse amorphe d'un fragment de minral ?
-36- Pour le savoir il faut le jeter dans le four, et un juste degr de chaleur lui confrera
sa sre destination.
-37- C'est pourquoi n'allez pas pniblement la recherche d'un sujet, puisque, comme
Je vous le dis, Je peux utiliser chaque chose, comme un chiffonnier juif
Et sur ce, nous arrtons pour aujourd'hui
SS1 C3
(Image choisie par les amis du scrtaire, comme exemple: Une horloge. Sa disposition
et sa correspondance avec le Soleil, comme un grand Soleil d'or.)
-1-Donc, vous avez choisi une horloge; cet exemple est meilleur que vous ne pouvez
l'imaginer, puisque J'aurais aussi choisi un mesureur du temps. Nous voulons par consquent l'examiner
aussitt d'un il critique, en toutes ses parties, et l'on verra s'il nous mnera un degr plus haut que
l'exemple prcdent.
-2-Si vous observez une horloge, vous apercevez en ce petit instrument, seulement un
matriel bien ouvr. Vous voyez un mcanisme bien calcul, constitu de telle sorte qu'une roue motrice
croise ses dents avec celles d'une autre.
-3-Vous pouvez voir que tout l'ensemble des roues est uni avec une petite chane, forte en
proportion, avec le ressort lastique, qui avec sa force inhrente, met en mouvement tout le mcanisme.
-4-Si nous examinons encore de plus prs ce petit mcanisme, nous dcouvrons qu'il y a
encore en lui un grand nombre de petits cylindres avec des petits crochets, et chaque chose est sa juste
place et avec un but prcis.
-5-Une fois observ attentivement le mcanisme interne, nous pouvons passer observer la
configuration extrieure; et qu'y apercevons-nous ? Un cadran plat, et une paire de simples aiguilles.
Quel est le but de ces aiguilles sur le cadran ? Elles indiquent, comme vous le savez, les heures du jour et
de la nuit, autrement dit, elles mesurent le temps.
-6-Le temps qui est mesur par ces aiguilles est certes quelque chose qui embrasse tout et
pntre tout aussi, et il en est aussi le centre, d'o vous pouvez regarder, puisque personne ne peut dire:
Je suis la fin du temps; ou bien: Le temps n'a rien faire avec moi; ou mme: Le temps ne m'environne
pas.
-7-Car, quelle que soit la chose que quelqu'un fasse, il la fait dans le temps; pourquoi cela?
Parce qu'il est toujours pntr par le temps, et partout en est galement environn.
-8-Cela nous est indiqu aussi par l'horloge. Dans le centre du cadran sont fixes les
aiguilles, et elles dcrivent de leurs pointes, un cercle exact.
-9-Mais tant donn que, du centre jusqu'au cercle extrieur susdit, ces aiguilles, en tant que
matire concrte, avancent sans interruption, il rsulte qu'elles tracent, en partant du centre, un nombre
infini de cercles; et donc il est clair et vident que cette srie de cercles n'entend pas finir, sinon qu'en
raison d'un dgt au mcanisme.
-10- Mais prsent, revenons en arrire, c'est--dire, l'engrenage de notre horloge, et
nous y dcouvrirons deux plaques mtalliques inamovibles, tenues ensemble par de petits colonnes, ainsi
qu'une quantit de petits pivots, de crochets et de vis, galement immobiles.
-11- En toutes ces choses sans mouvement y a-t-il toutefois quelque chose de la
destination finale de cet instrument qui s'exprime dans le cadran ? Certainement, mme dans ces parties
immobiles, se trouve comme base et s'exprimant dans son mutisme, la destination finale de l'horloge.
-12- Si nous approfondissons notre regard sur le mcanisme, nous voyons un
mouvement vari des roues. Avant tout un vif pendule, puis la roue la plus proche de lui.
-13- Le petit pendule est encore trs loin de la destination principale, puisqu'il n'est
encore pas en mesure d'accomplir un cercle complet, mais bien plutt est constamment pouss de-ci et
de-l, et bien qu'il accomplisse dans le mcanisme le mouvement le plus rapide, il n'avance cependant
absolument pas.
-14- Le roue suivante qui est manifestement domine par le pendule qui se donne tant
faire, est attentive chaque bond de ce mme pendule, et chaque bond elle saute en avant d'un degr
sur son cercle, et bien que son mouvement circulaire soit plutt rapide, il est cependant constant.
-15- On observe en son mouvement, encore les dclics du pendule, toutefois cela ne
gte rien puisque le mouvement circulaire a t commenc.
-16- La roue qui suit celle du pendule se meut dj d'une faon plus homogne; elle
dcrit un cercle plus tranquille, et est beaucoup plus proche de la destination principale.
-17- La roue suivante se meut encore plus lentement, uniformment et tranquillement,
et pour cette raison, elle est aussi plus proche de la destination, et mme en fait dj considrablement
partie.
-18 La dernire roue se trouve dj compltement destination et elle l'exprime dans
son mcanisme mme; cependant, cette destination ne peut tre encore aperue dans ce mcanisme.
-19- Cependant, justement l, bien que secrtement, la destination principale s'exprime
dj dans le mcanisme matriel, et pointe au centre du mcanisme-mme un minuscule pivot ou
cylindre, sur le cadran, pivot sur lequel ensuite sont fixes les aiguilles qui, dans leur trs grande
simplicit, expriment pourtant l'unique destination de toute l'uvre mcanique mise en ensemble avec
tant d'art.
-20- N'apercevez-vous pas encore assez clairement, quoi vise toute cette longue
description ? Tout ce qu'il y a de divers et de combin montre cependant en soi, l'unification finale pour
un but principal ; et pas mme le plus insignifiant petit pivot ne doit manquer si le but ultime doit tre
atteint, de faon pleinement sre.
-21- Revenons maintenant notre Soleil, et considrons cette grande horloge d'or trs
fin, en tant que mesureur de temps, pour vous inconcevable. Nous avons vu le mcanisme divers de cette
gigantesque horloge.
-22- Nous voyons que mme ici, Mon Amour est le tout-puissant ressort vivant qui met
en mouvement cette grande uvre, entre les deux grandes plaques d'ancrage qui, en ce cas, s'appellent:
Eternit et Infini.
-23- Nous avons vu toutes les innombrables roues motrices, et tous les petits pivots et
les petites colonnes; nous connaissons prsent tout l'appareil mcanique; toutefois en raison de la
varit de ses composants, il est tout aussi difficile de reconnatre sa destination finale principale, que si
quelqu'un voulait tablir l'heure exacte, seulement en contemplant son mcanisme compliqu, sans se
soucier absolument du cadran.
-24- Ceci serait juste et n'offrirait pas la possibilit de soulever d'objection, si quelqu'un
disait: La question est diffrente, et prcisment: En ce Grand Mcanisme (du Soleil Naturel), comment
pouvons-nous nous apercevoir du pivot central, et l'atteindre, en tant qu'lment qui s'lve du matriel
et se pousse vers le haut, au-dessus du Grand Cadran de l'unique et grande destination finale ?
-25- Mais Moi Je vous dis: Cela ne doit pas nous proccuper, car, rien n'est plus facile
effectuer que justement cela, quand on a d'abord examin un mcanisme de sorte que toutes ses parties
soient connues dans leur caractre essentiel.
-26- Mais tant donn que, comme exemple adapt, nous avons choisi l'horloge, nous
nous en servirons aussi pour nous lever jusqu' sa grande surface.
-27- Qui a eu l'occasion d'examiner une horloge aura certainement constat qu'il y a en
elle trois choses qui ont presque le mme mouvement. La premire est la roue capsulaire dans laquelle
est fix le ressort moteur.
-28- La seconde est la roue motrice principale, unie la premire, avec une chanette, et
la troisime est la roue centrale qui avec son axe met en mouvement les aiguilles sur le cadran.
-29- Si nous voulons arriver sur le grand cadran nous devons avant tout voir qui
correspondent ces trois roues. A qui donc correspond la roue capsulaire du ressort ?
-30- Cela est on ne peut plus vident: Elle correspond l'AMOUR, puisque le ressort
est enferm, et engendre la Vie dans tout le mcanisme, c'est--dire, depuis le dedans.
-31- Par consquent, c'est justement dans l'Amour que trouve dj uniquement et
compltement sa cause, toute la destination principale de l'uvre. A qui correspond alors la seconde
roue, d'gal mouvement, lie la premire au moyen d'une chanette ?
-32- Cette roue correspond la Sagesse, qui reoit Sa Vie de l'Amour et qui pour cette
raison, se tient avec elle en troite liaison. A qui correspond la roue centrale qui avec son axe met en
mouvement les aiguilles ?
-33- A l'Ordre ternel, qui drive vivant des deux roues d'abord mentionnes et qui
dispose de faon que le mcanisme entier, en toutes parties, soit combin de telle sorte qu' la fin tout
doit concourir la ralisation de ce but principal qui, partant de l'Amour et de la Sagesse, est exprim
justement en cet Ordre.
-34- Comme vous voyez, maintenant, nous avons dj tout; la roue avec son axe nous
l'avons trouve, puisqu'elle s'appelle * Ordre *, et sur cet axe, nous voulons pour cette raison allier et
enfin complter la grande destination finale des choses, telle qu'elle se manifeste, conformment
l'Amour, la Sagesse, et l'Ordre qui en mane.
-35- A prsent nous aurons compltement atteint notre but, sur la base de cet exemple,
et c'est pourquoi nous nous trouvons dj sur le Soleil Spirituel, sans que vous puissiez encore supposer
et imaginer comment et de quelle faon nous y sommes arrivs.
-36- Mais, Moi, Je vous dis: revoyez donc seulement une seule fois les exemples
illustrs pour vous, et vous relverez avec une grande facilit, qu' partir de l'acte de vriller l'arbre,
jusqu' l'examen de l'horloge, en un certain sens, nous nous sommes levs vivement, incognito, sur le
Soleil Spirituel, tandis que vous, vous tes toujours en attente d'y parvenir.
-37- A prsent, nous nous trouvons dj sur le cadran du temps et de la vie, et nous
n'avons plus besoin d'aller chercher o se trouve son axe.
-38- Mais vous demanderez: Comment donc ? Cela semble une devinette. Mais Je vous
rponds: L o la signification des choses est indique, bien que plus encore dans les gnralits que
dans les dtails, et l o est signal aussi la finalit tout atteint l'unification, ou bien, l o cette
unification est signale avec toute sorte d'exemples vidents, l donc ne brille plus le Soleil naturel, mais
bien celui Spirituel.
-39- La suite, de toute faon, mettra toute chose dans la plus claire lumire et nous
pourrons constater, sans crainte d'quivoques, que nous nous trouvons dj sur le Soleil Spirituel.
-40- Quand quelqu'un tient en main un flambeau, il saura aussi la raison pour laquelle il
le tient en main. Quand il marche dans les tnbres, quelle est la chose la plus facile pour s'aider, s'il
possde un flambeau; il n'est que de l'allumer puisque ensuite avec la rapidit de l'clair, les tnbres
seront mises en fuite
-41- Nous cependant, nous avons dj le flambeau allum en main, et les exemples sont
sa lumire vive qui mane d'eux. A prsent, il ne faut qu'une tincelle d'amour, et le grand et significatif
cadran du Soleil Spirituel sera immdiatement clair.
-42- C'est pourquoi, la prochaine fois, nous ne ferons rien d'autre, sinon que d'clairer
avec notre bon flambeau ces divers points encore obscurs, et de dcouvrir leur signification cache; et
ainsi, contentons-nous pour aujourd'hui de ce qui a t dit !
SS1 C4
(Le Soleil comme tincelle d'Amour du Seigneur-Le flambeau pour clairer les tendues
infinies du Soleil Spirituel, c'est le Seigneur Lui-Mme; et comme consquence
logique, en cette lumire se montrera la Vrit - Diffrence entre le caractre du
Soleil Naturel et celui du Soleil Spirituel; la premire Impression que l'on retire de
ce dernier, c'est la simplicit; tandis que le premier c'est la complication. Nouveau
rappel de lhorloge, dont le mcanisme est semblable au Soleil Naturel, tandis que
son but correspond au Soleil Spirituel, comme dans la simplicit du cadran.)
SS1 C5
(Une excursion en montagne. Diversit des impressions retires par les participants,
selon leur disposition intrieure, comme exemple de la diversit de comprhension
de ce *Soleil spirituel*, ce que lon peut rsumer par les mots:* A qui a, il sera
donn*. L'apparente simplict du Soleil spirituel se trouve dans linfiniment
merveilleux selon la sphre des esprits d'o elle est contemple. Cette sphre
correspond l'espce et au degr de l'amour envers le Seigneur, et donc de la
sagesse. Exemple: Un plerin et son rve. Remarques sur le Royaume de Dieu
dans lhomme. )
-1-Si vous restiez pendant quelque temps sur une haute montagne, et prcisment, par une
journe belle et limpide, qu'est-ce qui vous frapperait de manire particulire ?
-2-Certains d'entre vous resteraient pendant quelque temps, comme extasis, parce que le
grandiose et romantique tableau de la nature, avec ses formes toujours changeantes, leur offrirait des
sujets suffisants pour de rjouissantes rflexions.
-3-D'autres au contraire penseraient totalement diffremment, et, comme rsultat de ces
penses, ils diraient: "Qu'y a-t-il ici de si extraordinaire ? On peut voir en long et en large; et aprs ?
-4-"Seulement une montagne aprs l'autre; certaines plus hautes, quelques autres plus basses;
ici et l les cimes sont couvertes de neige, en d'autres points se dtachent d'informes cimes rocheuses, et
ces montagnes qui sont au loin sont les plus passables, tandis que celles-ci plus proches, ne montrent que
des traces de dvastations continues.
-5-"Telle est la constante uniformit de la vue si vante des montagnes." Un autre encore,
faisant partie de la compagnie, un type plutt couard, regrette, presque en pleurant, de s'tre engag dans
la fatigue de monter l-haut.
-6-"Avant tout, dit-il, ici on ne voit rien autre que ce que l'on peut apercevoir aussi d'un bon
terrain plat, du bas". En outre, il se sent se glacer en raison de sa grosse fatigue, et enfin, il sent
seulement sa faim, sans penser ensuite qu'il devra faire l'pouvantable chemin de retour, ce qui lui fait
venir dj par avance le vertige.
-7-Ici donc, nous avons trois alpinistes; pourquoi le premier sent-il s'lever son esprit, le
second ne voit-il que des formes grossires et abstraites, tandis qu'ensuite le troisime s'irrite mme pour
avoir support tant de fatigue pour une rcompense d'aucune valeur ?
-8-La raison, voyez-vous, se trouve trs proche de chacun d'eux, tant donn qu'ils ne
peuvent la trouver seulement qu'en eux-mmes. Et comment donc ? C'est simple, voyez: Le premier est
d'esprit plus vif et plus veill; et ce ne sont pas les formes ou les hautes cimes des montagnes qui le
rendent heureux, mais bien plutt ses propres dispositions qui sont en rapport avec sa vie plus leve, de
manire correspondante, sur ces hautes montagnes.
-9-En effet, nous avons dj appris en d'autres occasions, quelle vie se manifeste sur ces
montagnes, et c'est justement de cette vie que dpend la sensation de dlice de ces visiteurs des hauteurs,
qui y arrivent avec un esprit plus veill et plus vif.
-10- L'esprit de l'autre est encore plong dans un profond sommeil, c'est pourquoi il
s'aperoit seulement de ce que voient ses yeux physiques, et le sens de la mesure ne tient que dans son
aride intelligence terrestre.
-11- Si au contraire, vous le payez grassement, lui, avec ses instruments de mesure en
mains, adapts ses connaissances mathmatiques, en tant que gomtre, alors il sera prt grimper sur
toutes les cimes des montagnes, sans se plaindre.
-12- En ce qui concerne l'esprit du troisime excursionniste, il n'y aurait vraiment rien
dire, car en lui vit seulement l'homme-animal, qui trouve son bonheur exclusivement dans son ventre.
-13- Si vous vouliez une fois le ramener nouveau sur le sommet d'une montagne vous
devriez avant tout avoir soin qu'il puisse y arriver sans fatigue, et en second lieu, lui faire trouver, arriv
l-haut, quelque chose de bon manger et boire.
-14- En ce cas il consentira monter, une fois encore, sur la montagne, et mme, sinon
au moyen de ses jambes, du moins avec celles d'un mulet bien dress. Il dira en effet:
-15- " Dans ces conditions, je suis de le partie, d'autant plus que l'air de la montagne
grce sa puret, est beaucoup plus favorable la digestion, que l'air stagnant des valles."
-16- De cet exemple, voyez-vous, nous pouvons tirer un grand et important
enseignement, qui s'adapte parfaitement notre simple Soleil Spirituel.
-17- Et cet enseignement s'accorde exactement avec ce texte de l'Evangile qui dit ainsi:
*A celui qui a il sera donn et il sera dans l'abondance; celui qui n'a pas perdra mme ce qu'il
a.*(Matt.13.5); et en ce texte biblique, il y a une autre parole encore, qui avec l'exemple susmentionn,
correspond encore plus exactement, savoir: *Le Royaume de Dieu ne se prsente pas sur un effort
extrieur, car voyez-vous, il est au-dedans de vous.* (Luc 17.21)
-18- Observez-vous maintenant, comment sont effectivement les choses, avec la
simplicit du Soleil Spirituel ? - Vous direz: Nous remarquons effectivement quelque chose de ce que
l'on veut dire et indiquer par-l, mais pas encore de faon suffisamment claire.
-19- Moi, cependant, Je vous dis: Seulement un peu de patience, et la chose se
prsentera vous, en quelques mots, aussi lumineuse que le soleil midi. Vous, pourquoi avez-vous vu
le Soleil Spirituel aussi simple ? Parce que vous en avez aperu seulement le ct extrieur; mais Je vous
dis:
-20- Il y a sur lui une varit infinie, grandiose et merveilleuse, dont jusqu' prsent
vous n'avez mme pas pu vous faire une ide; cependant, cette varit ne se trouve pas ainsi exactement
sur le Soleil Spirituel, mais bien plutt l'intrieur des esprits.
-21- Si vous voulez la voir, vous devez alors regarder avec de purs yeux spirituels, dans
l'une ou dans l'autre sphre des dits esprits bienheureux, car alors vous verrez immdiatement le vrai
monde spirituel du Soleil, d'habitude uniforme, se changer en d'innombrables merveilles, parce que vous
devez savoir - et c'est bien vrai - qu' chaque esprit il est donn une seule et mme base, constitue
purement de Ma Grce et de Ma Misricorde, et cette base s'exprime uniformment dans le Soleil
Spirituel vu par vous.
-22- En ce qui concerne au contraire le dcor de cette base, c'est--dire, le vrai monde
essentiel pour la Vie de l'Esprit, celui-ci, chaque esprit doit le porter en soi, intrieurement, et son tour
ce monde correspond son amour pour Moi, ainsi qu' la sagesse qui merge de cet amour.
-23- Afin que vous puissiez apercevoir cela encore plus clairement, Je veux ajouter un
exemple vraiment vident. Admettons que quelqu'un de vous se trouve sur un vaste pr plat.
-24- Sur ce pr on ne trouve rien l'exception d'un arbre ombreux au milieu, l'ombre
duquel pousse de l'herbe luxuriante. Sur cette herbe le promeneur se place pour se reposer et s'endort
tranquillement, retrouvant des forces.
-25- Cependant, durant ce doux et fortifiant tat de repos, un songe merveilleux s'est
pour ainsi dire empar de lui. En ce songe, le simple voyageur solitaire se trouve dans les plus splendides
palais, en compagnie de divers princes, et il s'entretient avec eux et jouit de cette faon d'une immense
batitude.
-26- Or Je demande: Comment est-il possible que cet homme, en ce pr dsert, puisse
se trouver en une telle compagnie intrieure ?
-27- Tout cela, voyez-vous, est une proprit de son esprit, et donc, est existant dans
son propre esprit mme, comme une cration due la force de l'Amour qui existe en lui, se manifestant
dans l'ordre de la Sagesse, comme un fruit de l'Amour. Si vous rflchissez un peu sur cet exemple, il
vous apparatra clairement comment en son temps dans l'esprit, chacun sera - selon l'amour et la sagesse
qui en drive - le crateur de son monde intrieur, habitable par lui; et ce monde, n'est que le Vritable
Royaume des Cieux dans l'homme.
-28- Donc, celui qui a l'Amour de Dieu en lui, celui-l, il sera ajout aussi la Grce,
au mme degr d'Amour qu'il possde. Par contre, celui qui n'a pas d'Amour, mais bien seulement un
aride intellect mondain, considr par celui-ci comme sagesse, celui-l il sera enlev ensuite mme ce
qu'il possdait, avec ce qui est naturel au monde, c'est--dire, sa vie naturelle physique corporelle.
-29- Voil, ainsi sont les choses: Un des alpinistes monte volontiers sur les montagnes,
et l'amour est sur les hauteurs, le crateur de son bonheur.
-30- Mais celui qui va sur les montagnes seulement avec son intellect, n'y trouvera
certes pas une rcompense batifiante; au contraire, il sera assez puissamment compromis dans son
intellect par la fatigue que l'ascension lui aura cote, parce que son intellect, l-haut, ne pourra lui
donner que bien peu, et mme, absolument rien.
-31- Quant au troisime promeneur qui n'a rien, sur la hauteur il remettra tout, car celui
qui est mort dans l'esprit, ne peut trouver aucun plaisir dans la vraie vie, puisqu'il est aveugle et muet en
face d'elle.
-32- Ainsi, il est galement tout aussi difficile de porter sur une hauteur une pierre car
ensuite, si on la laisse aller, elle se prcipite avec une d'autant plus grande rapidit, dans les profondeurs
de la mort.
-33- Si vous mettez tout cela ensemble, le Soleil Spirituel ne vous apparatra plus aussi
simple, comme auparavant. De toute faon, tout ce qui regarde encore ce point, nous l'apprendrons
clairement, la prochaine fois; c'est pourquoi, pour aujourd'hui il suffit.
SS1 C6
(*Le Cosmo-diorama* spirituel, comme la manire la plus commode pour voir
facilement de nombreuses et diverses choses. Description d'un diorama et sa
correspondance. Le premier esprit, dans la sphre duquel nous entrons reprsente
peu prs, la premire petite fentre du diorama.)
-1-Comment devons-nous nous rgler pour pouvoir voir quelque chose de plus sur notre
Soleil Spirituel, pourtant si simple ? Devrions-nous peut-tre nous appliquer faire de longs et grands
voyages de recherche, ou bien nous poster en un lieu donn, et l, ouvrir grands les yeux et la bouche, et
attendre que quelque bon rti se laisse mettre sous la dent ?
-2-Je vous dis: Ni l'un ni l'autre, mais bien plutt nous nous rendrons dans un cosmorama ou
diorama spirituel pour nous rjouir l, le plus possible, dans la contemplation de choses merveilleuses.
-3-Cependant, afin que vous puissiez vous faire de cela une ide meilleurs, Je vous
soumettrai nouveau la chose avec un exemple trs vident.
-4-Vous avez certainement dj eu l'occasion de voir ce que l'on appelle un * diorama
optique *, qui a pour but de faire voir au moyen d'une lentille grossissante d'un diamtre d'un demi-pied,
des images bien peintes, places sur le fond d'un mur noir.
-5-Si vous regardez travers cette lentille une de ces images, condition qu'elles soient bien
faites, vous pouvez faire travailler votre imagination et votre fantaisie, pour vous vader de votre tat
naturel.
-6-Si vous vous trouvez face une vingtaine de ces petites fentres, bien que celles-ci se
prsentent uniformment, et gales les unes aux autres, la variation des images sur chacune des petites
fentres vous donne cependant l'impression de courir le monde en long et en large.
-7-Donc, pour ce que vous avez aperu travers chaque petite fentre, ne vous a-t-on pas
rcr votre pleine satisfaction, avec l'impression qu'il vous aurait suffi de vous ouvrir un passage dans
la paroi noire, pour vous trouver de la faon la plus naturelle en cette rgion ?
-8-Vous ne pouviez vous dtacher de cette vue quand le guide vous a dit: Par la prochaine
petite fentre vous verrez quelque chose de plus grandiose, et donc passez plus avant.
-9-Le premier regard vous frappa profondment, puisque vous aperceviez une tendue infinie
de mer, et d'un ct, un large rivage riche de merveilles qui se perdait dans le lointain dans une vapeur
bleue.
-10- Sur la vaste surface de l'eau vous vtes, disperses ici et l, des les, et un grand
nombre d'embarcations de diverses grandeurs et diverses formes; et tout cela, si splendidement
reprsent, que vous n'avez pu faire moins que de vous exclamer: " Ici l'art cesse d'tre l'art, car on
entre compltement dans les limites de la plus pure ralit naturelle !
-11- Aprs quoi le guide vous conduisit une autre petite fentre et l aussi votre
merveillement grandit, et ainsi de suite, jusqu' la dernire.
-12- Quand, aprs avoir tout observ attentivement, vous vous apprtiez vous en aller,
le guide vous retint en vous disant: " Chers amis, ne voulez-vous pas retourner une fois encore la
premire lucarne ?"
-13- Mais vous lui rpondtes: " Mais cela, nous l'avons de toute faon dj vu";
cependant la guide vous a dit: " La lucarne est certes la mme, cependant les vues sont compltement
changes."
-14- Vous vous approchtes nouveau, et votre grande stupfaction, vous vites des
choses totalement nouvelles et inattendues, et donc aussi sur toute la file des vingt lucarnes.
-15- Sous cette impression, vous tiez prts vous loigner nouveau, quand le guide
se retourna vers vous en disant: " Mes amis, si vous aimez de nouvelles vues, je peux vous contenter". Et
vous, pris d'un vif intrt, vous vous tes mis nouveau au poste d'observation, et dj la premire
lucarne, vous vous tes cris: " Oh, quel prodige, vous prcieux ami, vous tes inpuisable dans le
domaine de votre art !"
-16- Et lui vous rpondit: " Certes, chers amis, je pourrais vous entretenir encore
pendant plusieurs jours, avec des variantes toujours nouvelles et grandioses.
-17- Vous voyez en un tel petit espace, ainsi uniforme, vous avez joui d'une telle
contemplation du monde, comme pas mal de navigateurs qui ont fait le tour de la Terre, et en ralit ne
l'ont certainement pas got.
-18- Vos regards ont plan sur des tendues de centaines de milles, et tout cela, sur un
espace de quelques toises et pieds.
-19- Maintenant voyez, cet exemple, certes vident, nous offre un avant-got trs
appropri pour la contemplation spirituelle on ne peut plus merveilleuse de ce dont on peut jouir sur
notre Soleil Spirituel, et nous montre ici aussi, sur un petit espace, comment peuvent tre offertes
surabondamment a notre vue spirituelle des choses foison, de la mme manire que dans la petite
chambre optique dcrite l'instant on a pu contempler avec trs peu de fatigue, au moins la moiti du
globe terre et eau.
-20- Mais comment pourrons-nous raliser cela ? Dsormais, une indication a t
donne, et en la suivant nous commencerons faire une petite preuve.
-21- Voil, nous nous trouvons prsent sur notre simple Soleil Spirituel; nous
continuons ne voir rien autre, except des esprits bienheureux, de parfaite figure humaine, qui errent
seuls ou en compagnie, de ci et de l, dessus et dessous, et en outre, nos arbustes, les buissons nobles et
la belle herbe.
-22- Mais voici que, justement maintenant, un homme-esprit vient vers nous. Il ne Me
voit pas; adressez-lui vous-mmes le parole, afin qu'il s'arrte devant vous; et quand il sera arrt, alors
approchez-vous davantage de lui, au point d'atteindre sa sphre; aprs quoi, vous verrez immdiatement
le Soleil Spirituel sous un autre aspect.
-23- Maintenant, vous tes dans sa sphre, et vous levez les bras au ciel de surprise; que
voyez-vous donc ? En raison du grand tonnement, vous n'tes mme pas en mesure de prononcer un
mot !
-24- Cependant, il n'y en a mme pas besoin, puisque sur ce sujet il est facile de
communiquer avec Moi, tant donn que J'aperois ce que vous apercevez, et de plus, de faon
infiniment plus parfaite.
-25- Vous voyez des rgions merveilleuses, des montagnes hautes et brillantes, de
vastes plaines fruitires, des fleuves, des ruisseaux et des mers qui scintillent au Soleil comme des
diamants. Vous apercevez le firmament d'un bleu ple lumineux, parsem de magnifiques groupes
d'toiles resplendissant d'une lumire trs pure.
-26- Un splendide soleil est visible l'Orient; il brille trs clair, mais en mme temps,
lger et doux, de sorte que, avec sa lumire, il ne fait pas plir les belles toiles du Ciel.
-27- Vous voyez de beaux temples brillants, d'innombrables palais et des grandes villes
construites sur les vastes rives des grandes mers. Un nombre incalculable d'tres des plus heureux
marchent sur les splendides tendues qui respirent toutes sortes de batitudes.
-28- Vous entendez mme leurs voix, et leurs clestes cantiques de louanges frappent
votre oreille. Tous, vous regardez alentour, cherchant le simple Soleil Spirituel d'avant; mais au
contraire, il n'y a plus rien de la prcdente simplicit bien plutt, tout est comme transform en
d'innombrables merveilles.
-29- Mais prsent, sortez de la sphre de votre homme-esprit ! Regardez: tout a
disparu, et nous nous trouvons nouveau sur notre simple Soleil Spirituel. Maintenant vous dites:
Qu'est-il arriv ? Comment cela est-il possible ?
-30- Un tel esprit porte-t-il donc tout cela dans un semblable cercle rduit, c'est--dire,
un monde infini rempli des plus prodigieuses magnificences, une vie aussi varie et largement rpandue
dans une sphre aussi rduite ? Ceci est-il une ralit, ou bien seulement une apparence vide ?
-31- Mes chers amis, pour maintenant, Je ne vous dis rien sur cela, mais bien plutt
nous profiterons au plus vite des lucarnes de notre diorama spirituel, et, seulement aprs, nous passerons
une illumination intrieure, car ce que vous avez vu, c'est seulement un petit commencement de ce qui
se prsentera vos regards.
SS1 C7
(Seconde lucarne: La sphre d'un second esprit, avec son monde intrieur, sur le Soleil
Spirituel. Le Temple leur entre disparat, et, sa place apparat un nouveau et
splendide monde cleste. Enseignement de cet esprit, qui, cinquante ans
auparavant, vivait sur la Terre. Les esprits d'un degr donn ne voient pas ceux
plus levs, si ceux-ci ne se laissent pas ou bien ne veulent pas se lasser voir. *
Veillez et Priez *, cest--dire: Marchez dans lamour ! - Qui tait cet esprit ?)
-1-Regardez: Voici que dj s'approche un autre esprit; celui-ci aussi doit faire halte ici afin
que vous puissiez entrer dans sa sphre. Regardez: il vous attend dj et sait, par un signal peru
intrieurement, ce que vous voulez.
-2-Allez, approchez-vous de lui, et entrez dans sa sphre ! Maintenant, vous y tes dj;
dites-Moi, que voyez-vous ? Je Me rends compte nouveau que, cause du caractre grandiose de ce
que vous apercevez, vous ne russissez pas vous exprimer; Je devrai donc nouveau faire fonction de
bon interprte. En raison de la grande admiration et de l'tonnement, vous tes comme figs dans la
sphre de cet esprit.
-3-Oh ! Certes, une semblable vue peut trs bien faire tourner un peu la tte, car vous voyez
une succession de rgions merveilleuses, de splendides plaines vastes comme des mondes, qui se
prsentent devant vos regards.
-4-Partout vous voyez de resplendissantes et tranquilles petites maisons habites par des
hommes pleins d'amour. Leurs figures inexprimablement belles et cordiales attachent votre cur, de
sorte qu'il vous est peine possible d'abandonner de l'il l'tre que vous regardez, pour passer ensuite
un autre.
-5-Comme perdus, vous vous plongez dans la contemplation d'un visage exprimant le plus
grand amour, et des milliers d'autres tres passent devant vous, sans mme que vous vous en aperceviez,
cause de celui-ci !
-6-Sur les hauteurs d'un doux vert, vous observez des temples qui brillent fortement, et qui
sont visits par des esprits dans la batitude.
-7-Vous levez vos regards vers le firmament, et mme ici vous apercevez de nouveaux
groupes d'toiles, encore plus splendides; et mme dans l'air trs pur, vous voyez passer avec une grande
lgret et avec rapidit, de trs lumineuses troupes d'esprits bienheureux qui, en partie planent
librement, et en partie au contraire, avancent en petits nuages brillants.
-8-Tournez vos regards vers l'Orient, et vous apercevez qu'un grand Soleil se trouve haut sur
l'horizon. Sa lumire est semblable celle d'une splendide aurore, et tout ce que vous regardez reflte la
Lumire de ce Soleil.
-9-A peu de distance de vous, il y a un temple, plutt haut, mais doucement arrondi. Les
colonnes brillent au Soleil comme des diamants, et, la place du toit, vous voyez des nuages brillants,
sur lesquels planent des esprits bienheureux.
-10- A prsent vous dites: " Tout ce que nous voyons est infiniment prodigieux et
indescriptiblement splendide, seulement chaque chose est encore plutt loin de nous; et il ne nous est pas
accord d'avancer, mme de quelques pas, vers un tel magnifique monde, car si nous le faisions, nous
sortirions videmment de la sphre de l'esprit qui nous reoit; et alors, nous ne verrions plus rien !"
-11- Et, Moi, Je vous dis: Mais parfaitement; allons seulement sur ce mont, et observez
les choses de plus prs. Voil, nous sommes dj sur le mont; que voyez-vous ici ?
-12- Vous devenez encore plus muets, et, en raison de votre grand tonnement, vous
n'tes mme pas capables de penser, puisque vous estimez que vous auriez pu tourner dans ce temple,
comme dans un grand difice sur la Terre.
-13- Seulement, quand vous tes entrs dans le temple, son intrieur s'est chang en un
nouveau monde cleste, beaucoup plus splendide et que votre il ne russit pas embrasser; de sorte
que maintenant, vous ne savez plus o vous tes !
-14- Toutefois pour le moment, cela a peu d'importance; la juste Lumire mettra tout au
clair. A prsent vous Me demandez si, mme dans la sphre des esprits de cette seconde espce, vous
pourrez apercevoir d'autres choses ?
-15- Oh, certes; le changement de ce temple en un nouveau magnifique monde cleste,
est justement une consquence du fait que vous tes entrs dans la sphre de ces esprits qui se trouvent
dans le temple.
-16- Cependant vous demandez: Et pourquoi maintenant, ne voyons-nous plus ces
esprits dans la sphre desquels nous sommes entrs ?"- La raison en est que vous regardez hors de leur
centre avec ma mdiation.
-17- Retirons-nous un peu en arrire, et regardez; voici que le temple d'avant se trouve
nouveau devant vous, et nous voyons qu'il est bond d'esprits bienheureux qui discutent sur tout ce qui
rapporte Moi !
-18- Maintenant vous tes persuads que mme dans un tel monde de sphres des
esprits, on peut circuler librement, son gr, de sorte que nous pouvons nouveau nous retirer, et
retourner au point d'avant.
-19- Voil; nous y sommes dj. Maintenant sortez de la sphre de notre hte-esprit, et
nous nous trouverons nouveau sur notre simple Soleil Spirituel.
-20- Maintenant que vous tes sortis de sa sphre, et que notre bon esprit se trouve
encore en notre compagnie, vous pouvez converser avec lui, car il vous connat trs bien, tant donn
que lui-aussi provient de la Terre, et qu'il descend de votre branche familiale.
-21- Pour le moment Je ne veux pas entrer dans de plus grands dtails, car de
meilleures occasions se prsenteront, o nous pourrons connatre de plus prs, tous ces esprits qui nous
ont servis en cette circonstance.
-22- De toute faon, coutez ce que cet esprit vous dit: " Oh, amis, qui prgrinez
encore avec vos corps physiques sur la dure Terre, saisissez, saisissez la Vie sa base ! Elle est infinie,
et sa plnitude est incommensurable !
-23- " La base de la Vie, c'est l'Amour du Pre en Christ en vous ! Et cette base infinie
saisissez-la au plus profond de votre cur, car ainsi vous trouverez en vous-mmes, ce que vous avez
trouv dans ma sphre.
-24- " Ce que vous avez vu tait seulement quelque chose de vraiment simple au
contraire dans la base de la Vraie Vie, il y a infini sur infini et l'infini !
-25- " Il y a peine cinquante annes terrestres coules, que moi, comme vous, je
prgrinais sur la Terre, comme un citoyen de cette dure vie; et la pense de l'invitable mort du corps,
souvent m'avait branl !
-26- " Mais, croyez-moi, ma peur tait vaine et vide, car, lorsque la mort s'est empare
de mon corps, je croyais aller la rencontre de la ruine ternelle et tomber dans le nant, alors seulement
je me rveillai comme d'un songe profond, et je passai en cette vie, vraie et parfaite.
-27- " Et si mme, jusqu' prsent, je suis bien loin d'avoir atteint la vritable perfection
de la vie, je suis toutefois toujours plus proche de cette perfection, puisqu'elle m'apparat peu peu,
toujours plus clairement.
-28- " Je ne peux encore indiquer combien grande et splendide doit tre cette
perfection; je peux seulement affirmer, et avec raison, par la plnitude de mon intuition intrieure, que la
perfection de la Vie dans le Pre, travers le pur Amour pour Lui, doit tre quelque chose qu'aucun
esprit, dans ma sphre, n'est en mesure de concevoir, mme seulement dans une partie infinitsimale.
-29- " Bienheureux celui, oui, bienheureux d'infinies fois, celui qui sur la Terre, a fait
de l'Amour pour le Seigneur son unique ncessit; car, ce faisant, il s'est engag sur la voie la plus courte
pour atteindre cette perfection de la Vie.
En effet, croyez-moi, mes chers frres terrestres et mes amis; celui qui porte en lui, sur la
Terre, l'Amour pour le Seigneur, celui-l porte en lui aussi la perfection de la Vie; car il a en lui, et prs
de lui, cette Fin trs Sainte et grandiosement, merveilleusement parfaite, dont je suis encore si loin, et o
je ne pourrai passer qu' travers de longues voies, avant de l'atteindre !
-30- " Ma condition actuelle de vie est dj, dire vrai, pleine d'une inexprimable et
intense joie, mais ce que vous avez vu dans ma sphre, et tant d'autres choses infinies que vous n'avez
pas encore vues, et que moi par contre je peux toujours voir, pleinement heureux, dans une prodigieuse
plnitude, constamment renouvele ne sont RIEN, en comparaison d'un seul regard vers le Pre !
-31- " C'est pourquoi, dans la vie terrestre, tenez avant tout votre regard fix sur Lui,
parce qu'alors il vous sera beaucoup plus facile et plus sr, et en son temps, d'tre guids sans retard, l
o demeure le Pre, parmi ceux qui L'aiment."
-32- Comment le langage de cet esprit vous plait-il ? En vrit Je vous dis: S'il tait
donn cet esprit de M'apercevoir, comme Guide au milieu de vous, il sera comme ananti en raison de
sa grande joie !
-33- Donc, comprenez et songez en quelle batitude vous vous trouvez, sans
malheureusement en avoir conscience: quand Moi, jour aprs jour, Je Me trouve parmi vous, vous lve
et vous enseigne, et vous indique avec Ma propre Parole la Voie la plus droite et la plus courte qui
conduit Moi !
-34- C'est pourquoi ne vous laissez pas embobiner par les hommes et par les choses du
monde, parce qu'il est plein de mort, de fange et de feu infernal; celui qui flchit cependant, prendra tout
cela, aprs l'abandon de son corps - nous aurons l'occasion de pouvoir le voir au passage - comme un bon
supplment auprs de quelques esprits de Notre Soleil Spirituel, car Moi Je vous dis:
-35- Malheur au monde pour sa mchancet: sa rcompense aura un nom pouvantable
et misrable, et se trouve dans la Colre de Dieu ! Toutefois, au sujet de telles tristesses il suffit;
maintenant s'approche nouveau un autre hte spirituel aussi nous voulons profiter de sa prsence pour
acqurir quelque chose de nouveau de sa sphre.
-36- Les deux premiers esprits, nous les gardons pour le moment en notre compagnie,
puisque Anselme H W. pourra sans aucun doute supporter le voisinage de son grand-pre !
Et avec cela, pour aujourd'hui, il suffit !
SS1 C8
(Le troisime esprit: sa sphre, comme troisime lucarne de notre diorama spirituel,
pleine de nouveaux mondes spirituels. Une revue des mondes clestes : en quelle
occasion un Soleil Central est regard de plus prs ? Une image de linfini : les
deux Miroirs. Le lien de lAmour Divin est la cause de la reflextion rciproque des
rayons. Cette multiplicit dpend de la sphre gnrale, quelle soit plus haute ou
plus basse.)
-l dcembre 1842-
-1-Et voil que le troisime esprit est dj ici, et nous profiterons donc quelque peu et sans
dlai de son hospitalit. Entrez donc dans sa sphre et nous constaterons aussitt ce qu'il y a voir.
-2-Du moment que vous vous trouvez dj dans sa sphre, dites-Moi vous, une bonne fois,
de votre propre bouche, ce qui se prsente la vue de votre esprit !
-3-Vous vous tonnez nouveau, et vous regardez autour dconcerts. Qu'est ce qui a tant
frapp votre regard ? Je Me trouve encore une fois contraint de vous servir d'interprte, puisque vous
n'avez ni le temps, ni le calme pour trouvez les paroles adaptes pour ce que vous avez aperu.
-4-Vous vous trouvez sur une nue resplendissante; d'un il stupfait vous voyez passer
devant vous des troupes entires de mondes clestes, en orbites infiniment vastes.
-5-Vous voyez qu'ils sont partout, recouverts d'uvres grandioses et merveilleuses, et
qu'elles sont innombrables sur chaque monde en particulier. Chacun de ces mondes semble tre
infiniment grand, et cependant, vous pouvez faire courir votre regard d'un ple l'autre.
-6-Vous voyez aussi des troupes infinies d'tres heureux, planer sur ces mondes en jubilant,
et qui passent devant vous; et chaque nouveau monde qui s'approche de vous, est recouvert d'autres
merveilles indicibles.
-7-Vous dites cependant: " Si au moins ne passaient pas aussi rapidement, ces mondes et
splendides demeures pour ces armes d'esprits bienheureux !
-8-Oh, attendez, car ceci aussi il peut tre aussitt remdi ! Regardez l, il y a justement
un grand Soleil tincelant qui passe et qui a tout l'air d'tre un Soleil Central Principal !
-9-Or nous voulons le retenir, afin que vous puissiez l'observer de plus prs. Et voil qu'il est
donc dj ici.
-10- Il est bien vrai que son grand clat aveugle vos yeux, et que justement cause de
sa luminosit excessive, vous ne pouvez pas apercevoir la plnitude de ses merveilles; cependant, mme
cela, il sera port remde !
-11- Et maintenant, voil que sa grande lueur a t attnue et vous pouvez voir quel est
son vritable aspect; c'est--dire un immense jardin de dlices inexprimables et d'une superbe beaut.
-12- Dans chaque jardin particulier, vous pouvez apercevoir de gracieuses demeures et
autour d'elles, planent des esprits bienheureux qui, pleins de joie, gotent les fruits exquis qui poussent
l.
-13- En outre vous voyez des esprits qui s'lvent dans l'ther lumineux, en chantant
des hymnes de louange; dans un autre lieu vous pouvez apercevoir des tres qui, bras-dessus bras-
dessous, se promnent dans la plus grande amiti et au comble de la joie.
-14- Plus en arrire, il y a un groupe de sages qui, avec des visages resplendissants,
chantent des hymnes Mon Grand Amour, Ma Grce et Ma Misricorde. Sur les branches de
splendides arbres fruitiers, innombrablement varis, vous pouvez voir scintiller comme des toiles
lumineuses.
-15- Vous demandez naturellement: Qu'est-ce donc que cela ? Et Je vous rponds:
observez la chose de plus prs, et vous constaterez ce qui se cache derrire ces toiles.
-16- Cependant vous vous merveillerez nouveau, puisque vous dites maintenant: "
Pre, Grand et Saint, qu'est donc cela ? Quand nous avons observ plus attentivement, l'une de ces
toiles se dilata, en mme temps que l'arbre, jusqu' une taille infinie.
-17- " Le grand monde d'avant, de mme que la taille de chacun des arbres, nous ne
pouvons plus les apercevoir, justement en raison de leur tendue infinie; tandis que cette petite toile a
tant grandi qu'elle est devenue elle-mme un nouveau grand monde; et nous voyons aussi ce monde,
plein de nouvelles merveilles !"
-18- Donc, vous dites la fin: Mais o donc a un terme la grandeur infinie de Tes
merveilleuses Crations ?
-19- Et Je vous dis: En demandant ainsi vous avez raison, mais J'ajoute: La plnitude
infinie et le grandiose de Mes crations n'ont ni commencement ni fin; en effet, partout o vous en
apercevez une, vous devez croire que l'infini y est cach ! C'est pourquoi, rien de ce que vous pouvez
voir maintenant, dans l'Esprit n'a en soi quelque chose de limit, mais bien plutt tout est infini; car si
cela n'tait pas ainsi, cela ne serait pas driv de Moi, et donc ne serait pas spirituel; et la vie ternelle
serait un vritable mensonge !
Cependant, si vous dites dj, au sujet du partage des corps naturels, que leurs parties vont
l'infini, et que dans une graine se trouvent caches des graines l'infini, pour cette raison, comment donc
le spirituel devrait-il tre soumis une fin ?
Convainquez-vous de cela justement en observant ce nouveau monde; regardez maintenant,
peu de distance passe un esprit; entrez dans sa sphre et vous vous persuaderez aussitt de quelle
nouvelle infinie plnitude de merveilles il abonde, et, croyez-Moi, cela continue ainsi l'infini !
-20- Vous avez la possibilit d'observer cela, mme dans une image naturelle. A dire
vrai, Je vous ai dj signal cette image une fois; toutefois vous pouvez prsent vous la remettre en
mmoire.
-21- Voici en quoi elle consiste: Placez deux miroirs l'un en face de l'autre, et dites-Moi
quand cette action rciproque de rflexion voit-elle sa fin ?
Vous voyez, ici aussi les choses vont de mme: Chaque esprit a l'infini en lui et cela
justement en infinie varit.
Mais chaque esprit est l'autre, et rciproquement, comme un miroir, grce son amour
profond pour Moi, et, par celui-ci, pour son frre.
Par consquent il y a aussi un infini et ternel aller et retour de rayons, et c'est justement cette
rciproque irradiation du grand, saint et tout-puissant lien de Mon Amour, grce auquel tous ces tres
sont lis avec Moi et entre eux, qui est cette source de la trs grande batitude.
-22- Mais vous demandez nouveau: Ces esprits que nous avons vus, et que nous
voyons toujours, depuis la sphre de notre complaisant hte-esprit, sont-ils vraiment des esprits
indpendants, ou bien sont-ils seulement des apparitions qui tirent leur origine de ces rayonnements
rciproques ?
-23- Et, Moi, Je vous dis: Ils sont ces deux choses en mme temps. Seulement, dans le
Royaume des Esprits, il ne peut en tre autrement puisque, en lui, tout est conditionn, de faon
essentiellement vivante.
-24- Si vous pouviez entrer l-haut, dans Ma Sphre Infinie, vous verriez tout l'Infini
Royaume des Cieux, comme un Unique Homme Spirituel. Si ensuite, vous vouliez entrer dans sa sphre,
cet Homme Unique se dsagrgerait immdiatement en d'innombrables mondes spirituels, qui auraient
l'apparence d'un nombre infini d'toiles particulires, rpandues dans tout l'Infini.
-25- Si ensuite, vous vouliez vous approcher de l'une de ces toiles, elle vous paratrait
immdiatement un homme particulier parfait. Si ensuite vous entriez dans la sphre de cet homme, vous
apercevriez de nouveau sa place un nouveau ciel, rempli de toutes parts d'innombrables toiles; et si
vous, nouveau, vous vous approchiez de l'une de ces toiles, lorsque vous seriez arrivs une certaine
distance, elle vous apparatrait comme un homme.
-26- Et si vous vous approchiez toujours plus de cet homme, vous pousseriez des
exclamations, presque comme autrefois le navigateur Christophe Colomb, quand il s'approchait du
continent amricain; car vous-aussi vous commenceriez dcouvrir un grand monde cleste, plein de
magnificences et de prodiges
-27- Si ensuite, vous vous rendiez compltement sur ce monde, vous vous
merveilleriez normment de le voir habit par d'innombrables armes d'esprits. Et puis la fin, si vous
vouliez entrer dans la sphre de l'un ou l'autre esprit demeurant l, vous dcouvririez aussi de nouvelles
magnificences, et, en mme temps, vous pourriez aussi - certes avec un regard plus pur - apercevoir le
premier monde-base, cette vritable demeure de ces esprits.
-28- Et de cette faon, tout procde ainsi de l'avant; et chaque esprit particulier est
nouveau un Ciel complet, certes en figure trs rduite.
-29- C'est pourquoi vous devez donc comprendre: Que le Ciel Entier est un CIEL des
cieux, et comme le Ciel entier est infini en soi, ainsi galement le Ciel de chaque esprit anglique
particulier est infini en soi; et ceci doit tre compris comme il rsulte du passage des Ecritures o il est
dit: * Le Royaume de Dieu ne se manifeste pas d'une faon extrieure, mais il est bien plutt au-dedans
de vous !
C'est pourquoi tout esprit demeurera en ce Royaume qu'il s'est conquis avec son amour pour
Moi, et donc, il l'utilisera aussi.
-30- De mme qu'il est aussi crit : * Le Royaume des Cieux est semblable un grain
de snev*: cette petite graine est l'une des plus petites parmi les semences; mais si elle est place dans
le terrain, c'est--dire, dans un cur plein d'amour, elle devient arbre, dans les branches duquel, les
oiseaux du ciel prendront demeure.
-31- Apercevez-vous prsent le tout petit grain de snev ? Chaque esprit particulier
qui est bienheureux, est un tel petit grain de snev, ce qui signifie: Il est une crature de Mon Amour,
et, avec cela, il est une vivante Parole de l'Amour-Mme. Quand cette Parole germe dans le terrain de
l'Amour, qui fut plac, libre hors de Moi, elle devient, de part en part, un arbre vivant, plein de l'Amour
et de toute Vie provenant de Moi.
-32- C'est pourquoi, quand vous entrez dans la sphre d'un tel arbre, il est naturel que
vous soyez tonns qu'il vous soit donn d'apercevoir en elle une telle infinie merveille, en raison de la
plnitude des Cieux, qui est semblable Mon Amour, Ma Grce et Ma Misricorde, en chaque esprit
l'infini.
-33- Cependant, tout cela, vous devez le considrer aussi comme conforme l'ordre,
puisque c'est seulement ainsi que vous pouvez en retirer tout ce qui est vrai, profond, utile, et enfin
apercevoir en vous, en limpide lumire, que Ma Parole crite en vous est semblable Moi, et est en
mme temps, le vivant et infini Royaume des Cieux, prs de vous, et - si vous voulez l'accueillir
activement en vos curs - vivant en vous.
-34- Cependant, ce qui, tout fait nouveau et merveilleux, vous sera encore rvl, pour
la ralisation de cette promesse, nous le verrons en grande abondance, dans les sphres des autres esprits
hospitaliers; et avec cela, sortez de la sphre de ce troisime esprit, qui est galement l'un de vos parents;
tandis que nous, la prochaine occasion, nous entrerons dans la sphre d'un quatrime esprit !
Et ainsi, pour aujourd'hui, nous arrtons !
SS1 C9
(Le quatrime esprit; le monde dans sa sphre; cet esprit comme guide. Le Temple de
la Parole Divine selon Jean et Paul, qui ensuite dans sa splendeur intrieure,
s'largit en une infinie plnitude de mondes spirituels. Voyage spirituel dans le
Temple. Le mystre du Fils delHomme ; le salut bien connu de Paul. Parmi les
paens et leurs enfants. Une question surprenante de la part du guide.
Enseignements du Seigneur ce sujet; patience de lamour et ses fruits. )
-2 dcembre 1842-
-1-Et voil; il est dj ici, et il vous fait lui-mme signe de vous approcher de lui et d'entrer
dans sa sphre. Entrez donc, et faites bien attention ce que vous verrez en cette sphre.
-2-Cet esprit, vous le verrez vous-aussi dans sa sphre, et ce sera lui-mme qui vous servira
un peu de guide dans son monde; cependant attention, car ce que vous verrez aura dj une importance
considrable.
-3-Donc, vous tes dans sa sphre, et votre cur est extrmement heureux, car vous
apercevez l'esprit dans la sphre de qui vous vous trouvez, avec la diffrence que, hors de sa sphre, vous
ne pouvez pas le reconnatre, tandis que dans sa sphre vous russissez mme le reconnatre, tant
donn qu'autrefois sur la Terre, il a t votre frre dans la chair.
-4-Mon Anselme, gnralement si prompt la parole, reconnatra trs bien son frre Henri,
peine l'aura-t-il entendu parler. C'est aussi pour ce motif que Je veux que ce soit lui qui vous conduise un
peu en promenade, en vous donnant quelques claircissements de sa propre initiative.
-5-Que voyez-vous donc ? Vous ne pouvez mme pas le dcrire, en raison de la grande
surprise de votre esprit. Mais cette fois, Je ne veux pas servir d'interprte; votre guide sera Henri, et, c'est
ainsi qu'il vous dit maintenant:
-6-" Regardez l, mes chers frres, quel grand, quel solennel temple, devant moi; observez
avec quelle magnificence il est orn de colonnes indescriptiblement splendides.
-7-" Comme tu vais, mon frre, chaque colonne est si leve, que sa hauteur te fait venir des
vertiges; et regarde seulement sur les cts, combien innombrables sont les colonnes qui entourent ce
splendide temple.
-8-" Et regarde, sur les colonnes s'lve un toit rond, qui brille plus que mille soleils, et sur le
fate du toit, s'lve une grande croix enflamme qui tincelle dans une couleur rouge, comme la plus
splendide aurore ! Comment ce Temple te plat-il ?"
-9-Tu rponds: "* Mon frre, sa grandiose et inexprimable somptuosit ne me permet pas de
trouver les mots qui conviennent, pour te communiquer mes impressions.
-10- " * Mais qu'y a-t-il en ce Temple ? Cher frre, peux-tu nous y conduire ? * Oh,
certes, mes chers frres et amis; mais prparez-vous quelque chose d'extraordinaire, parce que sa
magnificence intrieure, et mme, je veux dire, la saintet de ce Temple est si inconcevablement leve,
si prodigieusement grande, que vous pourrez difficilement la supporter.
-11- " Vous savez certainement que moi, durant mon existence terrestre, j'tais
vraiment un grand ami de la Parole de Dieu; et tant donn que l'Aptre Paul, au moyen duquel les
paens furent convertis, tait notre Aptre prfr, il tait aussi pour nous, aprs l'vangliste Jean, le
plus cher.
-12- " Ceci, vous l'avez appris souvent de moi; et ce Temple est bas sur ma telle intime
et profonde vnration de la Divine Parole. Avant que nous entrions l'intrieur, Je voudrais vous
donner quelques brves explications ce sujet:
-13- " Ces hautes colonnes presque innombrables, sont l pour indiquer chaque texte
des Ecritures, et elles reprsentent l'Ancien Testament. Si prsent vous entrez avec moi, entre ces
colonnes, se prsente vous un couloir trs illumin.
-14- " Ce couloir, du ct intrieur est limit par un mur d'un rouge brillant. Comme
vous voyez, le ct est tout aussi haut que les colonnes et il est reli avec la colonnade extrieure, au
moyen d'arches fortes et brillantes.
-15- " Ce couloir trs large, qui se trouve entre les colonnes et le mur, est le vritable
vestibule du Temple. Le toit que vous avez vu reluire si fortement-au-dessus des colonnes, dans sa forme
ronde, signifie la plnitude de Lumire et de Grce d'En-Haut.
-16- " La Croix sur le toit, veut dire l'origine de cette Lumire de Grce, qui en elle et
par elle-mme, est le Trs Saint, c'est--dire, l'Amour du Pre dans le Fils !
-17- " A prsent que vous, mes chers frres et amis, savez cela, venez avec moi, le long
de ce couloir, jusqu'o vous verrez jaillir du mur, une grande Lumire, qui brille d'un rouge semblable
celui d'une splendide rose printanire: l, se trouve l'entre du Temple.
-18- " Savez-vous quelle est la signification de cette Lumire ? Elle signifie et veut
exprimer l'Amour envers le Christ, et il n'est pas possible d'entrer en ce Temple, sinon autrement qu'
travers la porte troite de l'Amour pour le Christ.
-19- " Comme vous voyez nous y sommes arrivs; voil ici la porte. Vous vous tonnez
que pour entrer dans ce grand Temple, il y ait seulement cette petite porte; mais c'est justement, comme
l'a dj dit le Seigneur, que pour entrer dans le Royaume des Cieux, on y arrive travers la petite porte.
-20- " Courbez-vous le plus possible que vous le pouvez, et suivez-moi.
Immdiatement nous apercevons l'intrieur du Temple. Maintenant chers frres et amis, nous sommes
dans le grand lieu sacr. Que dites-vous d'une telle magnificence?
-21- " Comme je vois, mes chers frres, vous tes compltement privs de parole; c'est
pourquoi je vous avais dit avant d'entrer: Prparez-vous quelque chose d'extraordinaire.
-22- " Maintenant, comme vous voyez vous-mmes, pleins de stupeur, l'intrieur de ce
Temple est trop infiniment grand, merveilleux et splendide; de sorte que vous n'en pouvez communiquer
mme seulement un ple signe.
-23- " La premire chose merveilleuse qui frappe ici, c'est la grandeur infinie inattendue
de son intrieur. Vous pensiez que, lorsque vous seriez entrs dans le Temple, vous l'auriez trouv
magnifiquement orn et dcor, approximativement comme sur la Terre.
-24- " Vous voyez ici au contraire, au sens littral et fidle la Vrit, une infinie
plnitude de mondes spirituels; et ces mondes qui n'ont presque ni commencement ni fin, sont runis en
un Royaume.
-25- " Vous fixez vos regards stupfaits, dans les lointains infinis o sont dissmins
d'innombrables magnificences, mme jamais imagines.
Vous voyez des arbres qui se perdent dans la vote du Ciel, et de ces arbres pendent
d'abondants fruits, bien mrs, et d'une lumire irradiante. En regardant alentour, vous dcouvrez
d'innombrables Temples, et vous les voyez habits par de grandes troupes d'esprits bienheureux.
-26- " Tout cela vous tonne extraordinairement; cependant, regardez, mes chers amis
et frres; l vers l'Orient, sur un mont pas trop lev, il y a un temple trs simple, mais sa splendeur est
vraiment exceptionnelle.
-27- " Suivez-moi l, et vous verrez quelque chose qui vous fera extasier beaucoup plus
que tout ce que vous avez vu jusqu' prsent ! Allons-donc. Vous voyez trs bien combien ce temple se
trouve loin.
-28- " Selon vos mesures terrestres, vous pourriez atteindre plus tt votre Lune que ce
Temple. Nous, hommes-esprits, nous avons de ce point de vue, une plus grande commodit, puisqu'il
nous est suffisant de vouloir, et nous sommes dj l o nous voulons tre.
-29- " Veuillez donc vous-aussi tre avec moi, l o est ce temple; et comme vous
voyez, maintenant nous sommes dj sur le lieu. Vous restez abasourdis face la prodigieuse masse de
ce temple, et vous n'osez mme pas vous approcher trop de lui; prenez courage, et entrez avec moi, et
vous verrez comment vous serez accueillis par les habitants extrmement aimables.
-30- " Vous n'avez qu' me suivre ! Ce temple restera tel mme l'intrieur, et vous
vous trouverez comme dans une maison extrmement hospitalire.
-31- " A prsent nous nous trouvons dj dans le couloir, et donc, passons cette porte
lumineuse, et entrons finalement ' l'intrieur vritable du temple mme. Et voil, frres, et mes trs
chers amis, maintenant nous y sommes dj.
-32- " Connaissez-vous cet homme l'aspect trs affable, qui se trouve une certaine
distance d'ici, et qui est entour par un grand nombre de grands et de petits esprits-hommes ?
-33- " Regardez comment, de la faon la plus affable et affectueuse, il explique le
Grand Mystre du Fils de l'Homme, et comment chaque parole qui sort de sa bouche, ressembla une
trs lumineuse toile !
-34- " Mais voyez, notre bon hte nous a dj aperus; il se lve de son sige brillant, et
vient notre rencontre bras ouverts. Ne le reconnaissez-vous pas encore ?
-35- " Il est dj prs de nous; observez-le attentivement; vous devez aussi le
reconnatre. Mais si vous ne russissez pas le reconnatre son loquente figure, vous le reconnatrez
certainement son salut fidlement gal en tous les temps !
-36- " Ecoutez donc, il dit: * chers frres ! La Grce de Notre Seigneur Jsus-Christ
soit avec vous, et de mme que l'Amour du Pre dans le Fils, dans la communion de l'Esprit-Saint !
-37- "* Qu'est-ce qui vous a induits venir ici ? Lui a t votre Guide ? Vous n'osez pas
dire un mot, mais je perois en Moi de QUI est l'Amour si grand qui guide Ses rachets la Sainte
Source de la Vie Eternelle.
-38- "* Oh! Chers frres! Je vous dis, au Nom de Notre Seigneur Jsus-Christ que
j'aime par-dessus toute chose: Tenez-vous Lui seulement, Son Grand Amour; et vous n'irez jamais,
pour l'ternit, la ruine; parce que, bienheureux sont ceux qui croient au Christ, en tant que Vritable et
Eternel Fils du Dieu Vivant.
-39- "* Mais ceux qui L'aiment par-dessus toute chose, verront en LUI, le Pre Saint,
car ce n'est qu'au moyen de l'amour que nous deviendrons de vritables enfants de Dieu !
-40- " * C'est pourquoi, moi, le vieux PAUL, je vous dis: Tenez-vous l'amour pur, et
vous avez la Vie Eternelle en vous ! Je vous salue et que la Grce de Notre Seigneur Jsus-Christ, dans
le Pre et dans l'Esprit, soit avec vous.*
-41- " Donc, vous voyez, Mes chers amis et frres, avec quelle hospitalit et quelle
tendresse nous avons t accueillis par l'Aptre du Seigneur ! Regardez comment il se trouve dj
nouveau au milieu de ses disciples, et les guide dans l'Amour pour le Seigneur.
-42- " Vous voudriez savoir qui sont ces enfants et ces hommes-esprits. Ce sont, voyez-
vous, des paens et des fils de paens; seulement ne croyez pas qu'ils soient tous l, oh non, au contraire,
il n'y en a qu'une petite partie.
-43- " Maintenant, sortons de ce temple et rendons-nous en plein air, et regardez
comment les innombrables temples resplendissent, parpills de partout en ces rgions.
-44- " En substance, ils ne sont que de vritables instituts d'ducation pour toute sorte
de paens; et il y a de trs nombreux disciples de Paul qui font fonction d'ducateurs. Ici on parle
nouveau du premier temple, celui qui renfermait un nombre infini de mondes spirituels.
-45- " Il y aurait encore beaucoup de choses voir en ce grand temple, mais tant
donn que vous tes encore lis avec ce qui est terrestre, il faudrait des millions et des millions d'annes,
pour lui donner un coup d'il mme seulement superficiel et sur une petite partie.
-46- " En son temps, en esprit vous verrez par contre tout cela de faon parfaitement
claire, de la mme faon que moi; et cela par la Grce Infinie du Seigneur.
-47- " Et maintenant, sortons du Grand Temple; voil que nous sommes dj la petite
porte du vestibule, le long des colonnades, avec son toit resplendissant librement devant nos regards.
-48- " Mais maintenant, il y a encore une chose que vous pourriez me dire, parce que
voyez-vous, ici aussi il y a quelque chose que nous esprits, nous ne pouvons saisir qu'avec difficult, et
parfois mme absolument pas.
-49- " Votre visite, ou pour vous parler d'une manire plus comprhensible, le fait que
je vous vois et que je puisse parler avec vous m'est parfaitement clair, puisque vous avez dj t
souventefois chez moi, dans votre esprit, et vous avez parl avec moi comme maintenant; seulement, en
ces occasions, il ne devait rester en vous aucun souvenir.
-50- " Par consquent, mme votre prsente visite est, comme je l'ai dit, pleinement
comprhensible pour moi. Par contre, ce qui pour moi est incomprhensible et que je ne peux claircir,
c'est le fait que cette fois je ressente prs de vous une sensation de joie intense.
-51- " En effet, vous pouvez me croire, en tant que votre frre trs sincre: Je n'ai
jamais prouv un tel plaisir, depuis que je suis le bienheureux habitant de ce lieu ultra bienheureux !
Dites-moi donc quelle en est la raison, s'il vous est possible de me la dire !"
-52- Mais prsent c'est MOI qui vous dis: Cela, vous ne devez pas le lui rvler; car il
doit tre prpar, mme pour un seul regard qui pourrait lui permettre de M'apercevoir, parce qu'il y a
des esprits qui M'aiment si fortement, qu' cause de cet amour, Je ne peux m'approcher d'eux
visiblement, seulement qu'un peu la fois.
-53- C'est pourquoi, dites-lui qu'il doit encore un peu patienter dans son dsir, car d'ici
peu lui sera dvoile la cause de son bonheur. Dites-lui cela avec votre esprit.
-54- Vous voyez, il a dj peru ce qui lui a t dit, et donc, dans son ardent dsir, il est
content. Un tel tat s'appelle * La Patience de l'Amour*.
-55- Nous sommes dj nouveau dans notre petit coin de runion; aussi sortez de la
sphre de notre esprit-frre, et restez pour voir, parce que Je veux ME faire apercevoir de lui pendant un
instant !
-56- Regardez, maintenant il M'aperoit ! Il tombe sur sa face, et il aime, prie et pleure,
et il est bien ! Mais seulement pour un instant.
-57- La prochaine fois, nous nous servirons de la sphre d'un cinquime esprit; et celui-
l devra aussi vous guider, comme cela e t le cas avec ce dernier, qui est encore l, pleurant, priant et
adorant, et qui pourra rester encore en votre compagnie.
Donc, pour aujourd'hui, il suffit.
SS1 C10
(Le cinquime esprit et la sphre dans le Soleil Spirituel; richesse et abondance des
trsors de son amour pour le Seigneur. Diffrences dans la faon de juger les
choses, ici sur la. Terre et dans lAu-del. Visite d'un palais correspondant la
Parole de Dieu. Le plus grand prodige : Le cur de lHomme en tant que demeure
de l'Esprit-Saint. Le toit avec larc-en-ciel; merveille sur merveille. La mer avec des
les. Un autre temple, o par une ouverture rose se montrent Jean et Marie.
Stupfaction du pre Franois. Le sixime esprit demeurant dans la Cit Sainte.
Rayon de grce pour le guide Franois.)
-3 dcembre 1842-
-1-Comment ? Vous ne connaissez pas ce cinquime esprit qui se trouve dj devant nous ?
Regardez comme il vous sourit amicalement, et vous invite entrer dans sa sphre ! Allez donc, et
contemplez sa richesse.
-2-Cet esprit sera aussi pour vous reconnaissable dans sa propre sphre, et vous servira de
guide dans les limites des trsors de sa vie intrieure; en avant donc, entrez dans sa sphre.
-3-Maintenant, vous y tes, et vous ne russissez pas vous y retrouver, mme en donnant
seulement superficiellement un regard la grandiose et sublime magnificence de ce qui s'y trouve.
-4-De toute faon, suivez votre aimable frre-esprit, et, ses cts vous apprendrez des
choses que vous n'avez mme jamais imagines. Comme le prcdent, cet esprit aussi vous servira
d'interprte en Mon Nom; c'est pourquoi, coutez ce qu'il est prt vous dire.
-5-" Oh, chers frres et amis; quelle douceur, quel plaisir et quelle joie de vous revoir ici !
Vous me connaissez d'ailleurs; suivez-moi en ma trs bienheureuse sphre.
-6-" Je veux vous montrer les trsors qui tirent leur origine de l'Amour pour le Seigneur !
Voyez, mes chers frres, et particulirement toi, mon cher Anselme, l-haut seulement, sur cette
splendide montagne, vous pourrez voir les trsors de ma batitude !"
-7-" Et voil, nous avons atteint le sommet de la montagne; d'ici, vous tournez votre regard
sur des distances infinies, aussi loin que le regard de votre esprit peut arriver, et mme aussi loin que vos
penses les plus hardies et les plus rapides peuvent pntrer.
-8-" Comme vous voyez, tout cela est une grande principaut qui m'a t donne. Vous me
demandez: * Mais alors, cher et bienheureux frre, tu es aussi le propritaire de tous ces innombrables et
splendides palais qui font belle figure en tincelant comme autant de soleils leur lever, sur les monts
aux belles formes arrondies !
-9-"* Propritaire aussi des innombrables myriades d'esprits bienheureux que nous voyons
passer partout, se montrant rciproquement une grande amiti ?
Et ils t'appartiennent aussi les innombrables somptueux jardins, avec les splendides tours
ornes de colonnes, qui aveuglent nos yeux stupfaits de leur puissante lumire ?
-10- "* Et qu'en est-il ensuite de ces monts lointains que nous voyons s'lever comme
des soleils naissants ? Et le limpide firmament, avec un nombre infini de magnifiques constellations,
t'appartient-il aussi ?
-11- "* Et ce brillant Soleil sur notre tte, dont les rayons si doux semblent remplir tout
l'infini, est-il aussi compris dans ta proprit ?*
-12- " Mes chers frres aims, Je vous dis: Certes, et non seulement ce que vous voyez
mais bien encore infiniment plus que vous ne pouvez voir, est la proprit de Mon Amour !
-13- " Certes, vous vous tonnez et vous dites: * Comment donc cher frre bienheureux
! Ton explication, doit-elle tre entendue comme si en toi taient associs gosme et amour de soi-
mme, puisque tu dis que tout ceci, et encore infiniment plus, est la proprit de ton amour !
-14- "* Cependant l'amour est prsent ton propre 'moi' et donc aussi ta vraie vie. Ne
devrais-tu pas savoir qu'ici, tout est seulement la proprit du Seigneur ? Comment peux-tu donc dire
que tout ceci est la proprit de ton amour?
-15- " Mes chers frres, vos propos me sont trs agrables, et votre objection a une base
solide, mais en ce cas, elle n'est pas sa juste place.
-16- " En effet, quand vous voyez de l'extrieur vers l'intrieur, votre jugement est bien
bas; cependant, ici tout jugement doit partir de l'intrieur vers l'extrieur, pour pouvoir frapper toujours
juste, de sorte que, vous voyez, votre jugement n'est pas sa place.
-17- " C'est pourquoi, si je vous dis: *Tout ceci, et encore infiniment plus est la
proprit de Mon Amour*, vous devez alors juger de l'intrieur vers l'extrieur, et non le contraire, car
Mon Amour est Mon Seigneur Lui-Mme, et je n'ai aucun autre amour, et donc, aucune autre vie, en
dehors de celle du Seigneur !
-18- " Cependant, mes chers frres et amis, afin que vous puissiez comprendre en
profondeur que votre jugement envers moi tait extrieur, je vous dis, pour votre clarification
personnelle ncessaire, que si vous dites: *Tout ceci est la proprit du Seigneur*, vous exprimez une
reconnaissance seulement extrieure, savoir: que tout cela appartient seulement au Seigneur.
-19- " Mais avec une telle admission, tant le Seigneur que l'admission elle-mme, sont
encore en dehors de vous.- Par contre, si vous dites: * Tout cela est la proprit de Mon Amour*, vous
communiquez partir de vous, que tout est le Seigneur et qu'Il demeure avec Son Amour et Sa Grce,
comme la Vie ternelle en vous.
-20- " En effet, si vous dites, dans l'amour de votre cur pour le Seigneur: *Tout cela
est la proprit de Mon Amour *, vous dites la mme chose que ce qu'a dit autrefois l'aptre Paul, quand
il prgrinait sur la Terre, dans sa chair: *Ce n'est plus moi qui vis, mais c'est le Christ qui vit en moi !*
-21- " Je vous ai dit ceci, afin que vous sachiez de quelle faon sont faits vos propos;
car sur la Terre il y a seulement une faon de parler extrieure, et elle doit seulement pntrer de
l'extrieur vers l'intrieur.
-22- " C'est pourquoi, des propos de ce genre sont toujours incertains, et ils frappent
rarement juste, quand ils ne sont pas faonns comme la Parole du Seigneur qui embrasse l'homme de
tous les cts, et de cette faon le pntre.
-23- " Au contraire, notre faon de parler est intrieure et n'a rien d'extrieur, et donc
elle atteint et frappe toujours le but. Mais prsent, venez avec moi sur cette colline qui est devant nous,
et sur laquelle vous apercevez un palais vraiment splendide.
-24- " Comme vous voyez, nous avons peine exprim notre intention, que nous nous
trouvons dj l o nous voulons tre. Mais prsent vous dites: * Le palais est magnifique et grandiose,
mais le Temple que nous avons vu dans la sphre de notre frre, prcdemment, tait vraiment encore
plus grandiose.*
-25- " Mais, ici, je vous dis: Ne jugez pas trop htivement. Entrez-y d'abord, et puis,
faites des comparaisons. Vous voyez, ici aussi il y a seulement un troit portillon, pour entrer dans le
palais; courbez-vous le plus que vous pouvez et suivez-moi. Maintenant que nous avons franchi le seuil,
nous nous trouvons dans le palais.
-26- " Que vous arrive-t-il pour rester ainsi figs, en fixant le regard ici et l ? Vous
voyez, chers frres, je vous ai dit antrieurement que vous ne deviez pas juger avec trop de hte, car ici,
la valeur des choses tient toujours seulement dans leur intrieur et non dans leur extrieur.
-27- " C'est pourquoi, l'intrieur est aussi toujours plus lev, et plus merveilleusement
grandiose que l'extrieur; car ici, tout se comporte comme la Parole de Dieu sur la Terre.
-28- " Simple et sans faste extrieur elle tient dans le livre, au moyen des lettres;
cependant, si quelqu'un pntre avec son moi profond, dans la simple Parole, travers la porte troite de
l'humilit, avec un amour ardent, quelle plnitude de merveilles arrive-t-il avec la Parole de Dieu qui,
ainsi, simple et sans faste, se trouve dans le livre, compose de lettres ! Et les choses sont justement ainsi
ici aussi.
-29- " Vous ne pressentez absolument pas qu'en ce simple palais, vous auriez aperu
une infinit pleine des prodiges de Dieu. Mais prsent que vous voyez les innombrables troupes de
mondes, dans leur tre spirituellement transfigurs, et des myriades de magnificences, et d'innombrables
bienheureux sur ces mondes, vous vous tonnerez de ce que ce soit possible dans un palais
extrieurement aussi rduit !
-30- " Mais je vous dis: Ceci n'est point un prodige exceptionnel, du fait que l'on
considre ici que le cur d'un homme peut devenir la demeure de l'Esprit-Saint, grce l'amour du Pre
ternel, l'Infini, l'Ultra-Saint, le Tout-Puissant Dieu !
-31- " Si vous voulez aller avec moi, sur un terrain plat o s'lve un merveilleux
temple rond, plein de splendeur, entour de trois files de trs belles colonnes brillantes, exempt de toit,
la place duquel se trouve au contraire une sorte d'arc-en-ciel lumineux, qui semble toujours en
mouvement, vous n'avez qu' exprimer votre volont.
-32- "Voil, vous tes d'accord, et vous voyez, nous sommes dj sur place. Dsirez-
vous entrer en ce temple avec moi ? Vous le confirmer d'un cur joyeux; suivez-moi donc et entrons !
-33- " Et voil, nous nous trouvons dj dans l'intrieur, et de nouveau vous restez
stupfaits. Vous voyez ainsi sont les choses, ici chez nous. Dans l'intrieur nous sommes chez nous. Ne
vous laissez pas dconcerter par les merveilles encore plus grandes que vous apercevez ici, car, plus
nous pntrons profondment, et d'autant plus tout devient splendide et merveilleux, tandis que le Trs
Grand Amour, la Grce et la plnitude des prodiges, tiennent dans le plus profond Intrieur c'est--dire,
dans le Seigneur !
-34- " Arriver l ne sera jamais possible aucun esprit, de toute ternit, bien que vers
LUI, on puisse s'approcher constamment, toujours plus.
-35- " A prsent, vous Me demandez ce que signifie cette mer que l'on voit l-bas, et
qui est si scintillante; et de mme que, non loin de la rive, on aperoit une magnifique le, avec plusieurs
beaux temples, et particulirement ce Temple qui se trouve sur une hauteur escarpe.
-36- " Si vous tes disposs venir avec moi, vous vous assurerez par vous-mmes de
quoi il s'agit. Voil, ds que vous le dsirez, nous sommes dj au but, puisque sur la mer, nous n'avons
pas besoin de bateaux, tant donn qu'avec notre volont, nous pouvons arriver partout o nous voulons.
-37- " Vous voulez entrer aussi avec moi dans ce temple; alors suivez-moi. Cependant
ce temple ne doit pas vous tre dvoil selon son intrieur, dans sa correspondance spirituelle, mais bien
seulement comme une apparition visuelle dans l'intrieur de son difice.
-38- " Voil, nous nous y trouvons dj; ce style merveilleux vous plat-il beaucoup ?
Mais regardez vers cette grande fentre, par o pntre une lumire rouge ; qui voyez-vous l ? Un
homme l'aspect trs aimable, et une femme tout aussi aimable et affable.
-39- " Venez avec moi, et n'ayez aucune crainte, parce que ces habitants sont
extrmement gentils et empresss. Voyez, ils nous ont aperus; ils se lvent et s'empressent de venir
notre rencontre bras ouverts.
-40- " Ne les reconnaissez-vous Pas encore ? Vous les reconnatrez cependant sans
aucun doute, quand ils seront arrivs plus prs de nous. Voil, ils sont l; laissez-vous bnir par eux,
puisque lui, c'est le bien-aim du Seigneur, c'est--dire, l'aptre Jean; et elle, frres et amis, c'est la
mre de la Chair de l'Eternel Verbe de Dieu !
-41- " A prsent, ils vous ont bnis; cependant le temps n'est pas encore arriv o il
nous soit accord d'changer avec eux des paroles. Mais au cours de notre prsence ici, les choses seront
disposes de faon que vous pourrez tre plus prs d'eux que maintenant.
-42- " Car, mon moi profond me dit que je peux vous guider jusqu'ici et pas au-del;
veuillez donc revenir avec moi, au point d'o nous sommes partis.
-43- " Cependant je voudrais savoir de vous une chose: bien que vous n'en ayez pas fait
cas, il n'a pas chapp mon regard, que ces deux hauts lus du Seigneur, votre approche, ont t pris
comme d'un sentiment de respect profond, mais en mme temps dlicieux; par suite de quoi justement ils
n'taient pas en mesure de prononcer un mot.
-44- " Ceci, je ne l'ai Jamais vu, bien que j'ai dj t souventefois en ce lieu; et mme,
c'est le lieu de sjour que je prfre de faon particulire. Vous vous taisez et vous ne voulez rien me dire
!
-45- " Oh, chers frres, votre silence me fait justement pressentir quelque chose de
grand, et mme d'immense; raison pour laquelle je ne veux pas faire pression sur vous; qu'il arrive donc,
comme toujours, c'est--dire, que la trs Sainte Volont du Seigneur soit faite
-46- " Vous vous demandez prsent: * Mais cher frre, comment trouvons-nous le
chemin du retour ?* - Regardez o vous vous trouvez, et seulement ensuite demandez. Vous dites
maintenant: * Comment cela a-t-il t possible ? Nous sommes dj l'endroit d'o nous sommes partis !
*
-47- " Comme vous voyez, ici les choses procdent de faon diffrente que sur votre
Terre. En effet, en ralit, nous n'avons jamais quitt notre poste, mais bien plutt il vous a seulement t
accord, justement en ma sphre - ce qui est une Grce du Seigneur - de jeter des regards toujours plus
profonds dans Mon Amour Intrieur.
-48- " A vous, il ne faut rien d'autre sinon que de lever vos regards, pour constater que
vous vous trouvez, sains et saufs, l'endroit o nous nous sommes rencontrs; de sorte que je n'ai rien
d'autre vous dire, sinon que je suis celui qui, sur la Terre, en tant que votre frre, avait nom Franois.
-49- " Avec cela, j'ai accompli votre gard la mission que j'avais reue intrieurement;
et ainsi vous pouvez sortir de ma sphre."
Donc, comment cela vous a-t-il plu ? Vous tes compltement extasis. Tout cela est bien,
mais ce n'est pas encore tout.
-50- Vous voyez, vient ici, pour faire partie de notre compagnie, un sixime esprit; il ne
provient pas de ce Soleil Spirituel, mais bien plutt, c'est un habitant de Ma Cit Sainte.
-51- Dans sa sphre, vrai dire, vous verrez seulement des choses du Soleil Spirituel,
mais dans une lumire totalement diffrente de ce qui a t le cas jusqu' prsent. C'est pourquoi,
prparez-vous bien, car Je vous dis: Tout prendra un aspect totalement diffrent.
-52- Votre second frre, ici, a aussi dsir connatre qui tait votre base. Mais Je vous
dis: Il n'est pas encore assez mr. Un instant serait trop pour lui; cependant nous voulons lui faire sentir
Mon Voisinage.
-53- Voyez comment il en est transfigur, et comment, de son moi le plus profond, il
s'exclame avec des soupirs d'une joie intense: " Pre Saint, Tu ne peux tre si loin, car un bonheur de
Mon Amour, jamais pressenti, me dit que Tu es ct de nous.
-54- " Mais quand nous sera-t-il donn d'prouver la plus haute de toutes les batitudes:
TE voir, Pre Saint, dans le plus grand Amour de notre cur ?"
-55- Je vous dis: ces esprits, il sera vite, et mme trs vite, accord une Telle Grce.
Mais cependant, nous voulons nous prparer pour la visite suivante, jusqu' la prochaine occasion; et
avec cela, pour aujourd'hui, il suffit.
SS1 C11
(Rgion de la sphre du sixime esprit; sur un rcif. Dans la mer on voit des monstres
vers lOrient ; diverses images, dabords horribles et pouvantables, mais qui
ensuite se rsolvent doucement, Pierre sur le rocher.)
-5 dcembre 1842-
-1-Puisque notre aimable hte spirituel est dj ici, il ne convient pas que vous fassiez tant de
crmonies; mais bien plutt, empressez-vous d'entrer dans sa sphre, et de regarder l les choses, dans
une lumire diffrente.
-2-Voil, vous y tes dj; pourquoi regardez-vous tout autour avec un air si pouvant ?
Vous dites: " Parce que nous nous trouvons sur un haut rcif, et autour de nous, nous ne trouvons qu'une
mer infinie en tempte.
-3-" Cette mer ondoie avec des mugissements pouvantables et menaants autour de ce rcif
isol, sur lequel nous nous trouvons. Qu'en sera-t-il de nous si cette mer nous submerge de ses puissantes
ondes sur ce petit rcif ?
-4-" Nous ne voyons devant nous qu'un sr croulement ! De quel ct pouvons-nous nous
mettre l'abri, si les flots devaient s'lever au-dessus de nous ?"
-5-Mais, Moi, Je vous dis: Vous avez mal jug avec vos yeux, regardez avec une plus grande
tranquillit vers l'Orient, o votre surface de l'eau devient rouge; que voyez-vous donc encore ?
-6-Comme Je M'aperois, votre cur est envahi par la peur, et en tremblant vous dites: " Oh!
Seigneur et Pre, sauve-nous, autrement nous prissons, et nous sommes perdus.
-7-" En effet, des monstres pouvantables lvent leurs normes ttes, hautes comme des
cimes de montagnes ; sur les flots infiniment vastes de cette mer, ils semblent se diriger vraiment vers
nous, grande vitesse !"
-8-Oh ! Hommes de peu de foi, et de force encore moindre; pourquoi craignez-vous, du
moment que JE suis prs de vous, pour des choses qui ne sont autre qu'un nant ?
-9-Je vous dis: Employez votre vue de manire plus intelligente; car les choses que vous
voyez prsent sont de grande importance; et prsent, tournez votre regard vers le Nord, et dites-Moi
ce que vous apercevez l.
-10- Maintenant vous tes pouvants encore plus qu'avant, et en raison de cette
angoisse insense, vous n'tes mme pas en mesure de prononcer un mot. Qu'y a-t-il donc ? Vous voyez
l les flots tumultueux se diviser et former des murs, tandis que vous apercevez dans le fond, un feu
menaant qui s'lve toujours plus et absorbe les flots de la mer, en les changeant en vapeur.
-11- Au milieu de ce feu vous apercevez un dragon. Il a sept ttes, et sur chaque tte dix
cornes; avec sa puissante queue il divise les flots, et des quatre ttes qui mergent la surface de la mer,
il fait jaillir avec violence de grandes boules de feu dans toutes les directions.
-12- Maintenant, vous voyez aussi, comment un nombre infini de chauves-souris et
d'autres animaux nocturnes volent dans les gueules grandes ouvertes du dragon, et comment celui-ci les
fait descendre dans son sophage flamboyant.
-13- Sur les ttes du dragon vous pouvez apercevoir des faisceaux d'pais nuages qui
tournent en tourbillonnant autour des cornes, et font jaillir des clairs, qui vont ensuite comme des
foudres frapper les flots de la mer en meute.
-14- Cette manifestation vous remplit d'angoisse; mais MOI, Je vous dis: Tranquillisez-
vous, parce que d'autres suivent. Et voici: regardez autour de sa queue comment est soude une robuste
chane, et comment la pointe postrieure sont lies d'innombrables chanes plus petites.
-15- Et, ces chanes sont attaches d'innombrables troupes d'mes, que ce monstrueux
dragon trane derrire lui dans son sillage enflamm. Vous demandez anxieusement: " Pre, qu'arrivera-
t-il des malheureux esclaves de ce dragon ?"
-16- Mais, Moi, Je vous dis: Regardez une fois encore attentivement vers eux et vous
apercevrez bien vite comment ces esclaves, derrire leur dragon, exultent avec des pes flamboyantes
en mains et disent:
-17- * Honneur toi, puissant prince, toi qui as vaincu les peuples de la Terre, et qui
t'es rendu tributaire le ciel, de sorte que tu es devenu un puissant juge entre Dieu et toutes Ses cratures.
-18- * Tu as surpass les mrites et les uvres du fils provenant de Dieu, et tu les as
rendus tributaires sur la Terre, au-dessus de la Terre et au-dessous d'elle. *
-19- Donc, prsent que vous avez appris cela, que dites-vous de ces fidles du
dragon ? Vous frissonnez jusqu'au plus profond de vous. Mais, Moi, Je vous dis:
-20- Tenez bon l'endroit o vous vous trouvez, et regardez profondment vers
l'Occident, et vos regards se prsentera une scne totalement diffrente.
-21- A prsent vous tes en train de regarder l; qu'y a-t-il nouveau de si pouvantable
? Vous dites dsesprment: " Seigneur, si cela continue ainsi, nous sommes perdus, puisque le dragon
s'est tendu sur la vaste tendue des flots marins, comme un puissant et norme serpent, et nous sommes
environns de tous les cts, comme par une grande muraille de feu.
-22- " Ici nous n'apercevons plus aucune voie de sortie, aussi sans le salut nous sommes
sa proie. Au-dessus de notre point d'appui, nous ne pouvons nous lever; qu'en sera-t-il de nous ?
-23- " En effet, nous voyons dj la vaste surface de la mer devenir d'un rouge
puissamment ardent de tout ct; d'innombrables tourbillons se forment dj sur sa surface couverte
d'paisses vapeurs.
-24- " Des ouragans enflamms poussent, ple-mle, de grosses vagues ardentes vers le
ciel. Oh ! Pre, aide-nous avant que cette tribulation ne nous arrive toujours plus prs, autrement notre
fin est certaine !
-25- " Et quand les flots brlants qui sont chargs de pestilence nous auront engloutis,
en nous recouvrant de maldiction et de feu dvastateur, comment pourras-Tu nous arracher cette ruine
?"
-26- Oh ! Vous, pusillanimes, pourquoi poussez-vous ce pitoyable cri d'angoisse
Regardez prsent, vers le Sud, et vous apercevez aussitt une scne totalement diffrente.
-27- Voici l, autour de cet anneau brlant du serpent, il y a des esprits angliques
gigantesques arms de puissantes pes, qui attendent seulement un ordre de Ma part, pour chasser le
serpent.
-28- Et maintenant, tournez le regard de tous les cts et comptez les esprits angliques
chargs du jugement. Ne sont-ils pas douze ? Cependant, regardez nouveau alentour: Les Anges ont
reu le signe, et vous voyez, le serpent gt, mis en pices et il est dsormais mort !
-29- Ses parties inertes descendent dans le fond de la mer accompagnes par les ondes
ardentes, et les flots eux-mmes se prcipitent derrire, de tous les cts, en tumulte. Et maintenant
regardez, o sont les flots, o est la mer ?
-30- Des champs pacifiques s'lvent la place des pouvantables normes vagues, et,
regardez comment des messagers corporels viennent de tous les cts, portant dans leurs mains Ma
Vivante Parole, et ils la sment partout comme du grain.
-31- Et maintenant, regardez vers l'Orient, comment un nouveau et splendide soleil est
en train de se lever ! Du Ciel tombe une abondante rose sur le nouveau terrain de Ma Grce et de Ma
Misricorde et de nouveaux fruits magnifiques y poussent de partout.
-32- Comprenez-vous cette image vue l'instant ? Je vous dis: Cette image est trs
proche de vous, et ce qui y succdera est devant vos yeux.
-33- C'est pourquoi vous ne devez avoir aucune crainte, puisque vous avez vu dans la
reprsentation d'une trs haute Vrit Spirituelle, la fin de la scandaleuse prostitution.
-34- Et maintenant regardez nouveau autour de vous, et observez l'Esprit dans la
sphre de qui vous avez vu tout cela. Le reconnaissez-vous ?
-35- Vous dites: " Oh! Seigneur et Pre, il ne nous semble pas tout fait inconnu,
toutefois nous n'arrivons pas l'identifier; aussi ne pourrais-Tu pas nous dire, Toi, qui se cache derrire
notre hte, qui nous a prpar dans sa sphre, un tel banquet pouvantablement rjouissant !"
-36- Mais, Moi, Je vous dis: cet hte, vous devez facilement le reconnatre de vous-
mmes, si vous prenez en considration attentive, le point de base sur lequel vous vous trouvez encore.
-37- A qui ai-Je dit, autrefois, qu'il tait un *rocher* sur lequel J'difierai Mon glise,
qui ne pourra pas tre crase par les puissances de l'Enfer ?
-38- Vous dites: A Simon, qui pour cette raison, fut ensuite appel Pierre ! Vous voyez,
celui-ci est aussi notre hte spirituel. IL ME VOIT, et vous voit aussi; toutefois, vu que Je parle avec
vous, il se maintient dans le silence le plus absolu, parce qu'il est plein d'Amour pour toi.
-39- Et ainsi, sortez donc de sa sphre, car s'approche de nous un autre esprit, le
septime, dans la sphre de qui nous verrons des choses totalement diffrentes.
-40- Ce sixime esprit, c'est--dire Pierre, nous le garderons de toute faon en notre
compagnie. Rflchissez beaucoup sur ce que vous avez vu aujourd'hui; et attendez pour la prochaine
fois une solution valable justement sur ce que vous avez vu.
Et aujourd'hui, nous pouvons clore le chapitre.
SS1 C12
(Le septime esprit, dans la sphre de qui l'on voit : le toboggan qui descend de ta
colline; la balanoire; le bastion circulaire avec les chemins en spirales ; le vaste
bassin avec la grande roue aubes horizontales: images mystrieuses pour ceux
qui n'ont pas la vue spirituelle, et dont ltre vrai se montre justement ici.
Explications de ces reprsentations. )
-6 dcembre 1842-
-1- Et voil: le septime esprit est ici, et il vous attend; entrez donc sans attendre, dans
sa sphre, afin que vous puissiez voir la solution et les voies infaillibles du salut et de l'ordre ternel et
sr.
-2- Maintenant vous tes dans sa sphre, et vous regardez autour de vous, dconcerts
et abasourdis. Qu'y a-t-il de si trange, au point de ne pas savoir s'il s'agit dune plaisanterie ou d'une
chose srieuse. ?
-3- Je vois clairement les penses qui traversent votre esprit, et dont vous n'tes pas
compltement conscients, alors qu'elles se trouvent clairement devant Moi.
-4- Donc, vous dites : Comment donc, de ce que nous voyons maintenant, pourra
sortir la solution des choses tranges que nous avons vues prcdemment ? Cela, le comprend qui veut;
mais nous, la place de la solution, nous dcouvrons seulement un enchevtrement.
-5- Comment la solution pourra-t-elle surgir ? Nous ne pouvons, pas mme de loin
l'imaginer, car, quelle signification peut avoir ce que nous apercevons prsent ?
-6- " Ici slve un mont de forme conique: d'un ct, des hommes montent jusqu'au
sommet, tandis que de l'autre, ils glissent nouveau en bas, et puis se relvent et ont des clats de rire
sonores, sur ceux qui les suivent, disant en plus :
-7- "* Alors il est bien vrai qu'un seul fou en fait cent !*- D'un autre ct il y a un
grand nombre de balanoires qui sont suspendues entre deux grands arbres; sur chacune il y a quelqu'un
qui se balance avec entrain, tandis qu'autour il y a beaucoup de spectateurs qui se moquent de ceux qui
se balancent et leur crient:
-8- Oh, (couillons), comment pouvez-vous tre aussi heureux vous balancer, tant
donn que, s'il est vrai que si vous volez avec vhmence, de-ci et de-l, vous restez cependant toujours
la mmes place.
-9- "* Les limites de lancement de votre balanoire c'est l tout le parcours que vous
devrez chaque fois reprendre au commencement. * C'est la seconde prsentation que nous voyons: c'est
ce que vous dites entre vous; et puis, vous continuez:
-10- "Dun autre ct encore, nous apercevons un bastion circulaire; l'intrieur de ce
bastion il y a des chemins circulaires aussi, qui vont en spirale vers le centre o se trouve une sorte de
pavillon.
-11- " Sur ces chemins, des hommes vont en courant vers le pavillon, et quand ils l'ont
atteint, ils rebroussent chemin et courent nouveau vers l'extrieur, c'est--dire, vers le bastion.
-12- " Sur celui-ci, il y a ici et l, parsems, des groupes d'hommes qui tournent en
drision, de diverses faons, ces coureurs, et leur demandent ce qu'ils veulent effectivement atteindre
avec leurs courses.
-13- " Quelques-uns en ont assez de courir ainsi, ils sautent sur le bastion et disent
ensuite: comment ai-je pu tre aussi sot, et vraiment pour rien, seulement pour me fatiguer autant,
presque jusqu' en mourir !*
-14- " D'un autre ct encore un large bassin rond rempli d'eau du diamtre denviron
mille toises, et d'une profondeur d'une toise.
-15- " Au milieu de ce bassin il y a une roue aubes, d'un diamtre d'environ dix toises.
Cette roue est actionne avec un mouvement toujours gal et continu, par un chafaudage qui se trouve
au-dessus d'elle; ce qui a comme consquence que toute l'eau du bassin est contrainte d'avoir le mme
mouvement giratoire, qui est naturellement plus rapide prs de la roue, et toujours plus lent quand elle
est loin d'elle
-16- " A la surface de l'eau, il y a une quantit de petites barques, sur lesquelles se
trouvent des hommes qui se fatiguent dans le but de s'approcher de la roue, en partant du bord.
-17- Mais quand ils sont arrivs au voisinage de la roue, bien vite ils perdent leurs
forces, et sont ensuite renvoys vers le bord, en raison du mouvement tourbillonnant de leau.
-18- Autour du bord, il y a ici aussi un grand nombre de spectateurs qui se moquent de
ces navigateurs stupides.
-19- Ceux-ci, pour la plus grande partie, ne semblent pas se le donner pour entendu;
mais certains d'entre eux, quand ils ont t renvoys vers le bord ainsi plusieurs fois, descendent alors
finalement terre, avec des visages ennuys et dpits, en abandonnant leurs petites barques, et ils ne
cessent de s'tonner comment ils ont pu, sans un but, se faire porter de cette faon en rond, et de cette
faon par une roue mcanique.
-20- Certains d'entre eux restent regarder encore pendant quelque temps la stupide
activit, et la fin ils participent aux rires des autres spectateurs, aux dpens des navigateurs encore si
affairs.
-21- D'autres, par contre, s'loigne en secouant la tte, et vont la recherche d'une,
petite place tranquille, o se reposer de leurs grandes fatigues insenses et inutiles
-22- Mais ceci est tout ce que nous voyons dans la sphre si prometteuse de ce septime
esprit. Car ces apparitions sont trs diffrentes entre elles, nous le voyons trs bien, mais, en dfinitive,
elles sont toujours les mmes.
-23- Qui, par consquent, peut tirer de cela une conclusion et plus encore la voie
infaillible de lOrdre Divin, devrait avoir plus de lumire dans ses yeux qu'une lgion entire de Soleils
centraux principaux concentrs en un point.
-24- Tout ce que nous pouvons dduire de toute cette histoire est ce qu'ont dit autrefois
les anciens sages: * Sous le Soleil il n'y a rien de nouveau, mais bien plutt, tout parcourt constamment
son orbite, en recommenant toujours au commencement, et de la mme faon !*
-25- ''Moi, par contre, Je vous cite un autre vieux proverbe, tir de la nature des choses,
et qui sexprime ainsi: * Qui est aveugle, ne voit rien !*
-26- Vous voyez, contre ce proverbe il n'y a aucune sorte d'objection, puisque les
choses sont ainsi dans le monde, particulirement en ce qui concerne la vue intrieure de l'Esprit, et tout
le monde est semblable un Thomas qui disait:
-27- Tant que je ne mets pas mes mains dans Ses blessures et dans Son ct, je ne crois
pas !"; ce qui, en d'autres termes, signifie: " Ce que je ne saisis pas avec mes mains, et que je ne peux pas
voir de mes propres yeux, la claire lumire du Soleil, est pour moi comme non existant, et pour cette
raison, ne me dit rien.
-28- Je voudrais avant tout demander chacun de ces contradicteurs : Peux-tu saisir
avec tes mains les toiles du Ciel, et peux-tu les regarder la claire lumire du Soleil ?
-29- Comme tu vois, tu ne peux faire ni l'un ni l'autre, et avec tout cela, les toiles
n'existent-elles pas peut-tre ? Tu rponds: " Les toiles, je les vois, au moins de nuit, et je peux mesurer
leur cours."
-30- Mais, Moi, Je te dis: Ce tmoignage de ta part ne fait pas grand honneur ton
acuit d'esprit, car tu manifestes par-l ouvertement, que tu calcules Mon Ordre seulement partir de ton
ct nocturne, ainsi que tnbreux, alors que l'Ordre du Jour t'est tranger, et si tu n'avais pas la nuit, tu
resterais en plein jour comme un aveugle et tu ne serais mme pas capable d'imaginer l'Ordre de Mes
choses.
-31- Il est trs triste que vous deviez votre savoir, dans l'Ordre de Mes choses,
seulement travers la nuit, au lieu du jour; et vous voyez, de cela, donnent un- fidle tmoignage des
choses que vous avez vues l'instant.
-32- Dans la premire scne sont reprsentes les avides de savoir, et les dsireux
d'exprience, qui montent sur la haute montagne, et croient qu'arrivs au sommet, ils pourront saisir les
mystres du Ciel, et absorber jusqu' la dernire goutte, le nectar qui s'y trouve enferm, et, pour cette
raison, ils se fatiguent grimper sur les escarpements de la montagne conique.
-33- Plus ils avancent, et d'autant moindre est leur appui-et quand ils ont atteint le
sommet, et que d'appuis ils n'en ont absolument plus, le vertige les saisit aussitt, et tant donn que sur
la hauteur ils ne trouvent aucun point saisissable et d'appui cleste, ils se laissent aller en bas sur l'autre
pente de le montagne, glissent en bas, jusqu' arriver dans la mme plaine dont ils taient partis.
-34- Et la fin ils ne savent pas quoi a servi leur grimpe; et ils ne peuvent mme pas
faire moins ensuite que de se moquer d'eux-mmes, et enfin de se tenir ce petit discours.
-35- Maintenant nous en savons tout autant qu'avant, toute notre fatigue tait insense
et la fin, mme ridicule. Dans la grimpe nous nous sommes efforcs de nous devancer lun l'autre, et
pourquoi ?
-36- " Pour ensuite, tous ensemble, repartir tout aussi vite de l'autre ct. Qu'avons-
nous maintenant de plus que ceux qui n'ont pas mis pied sur la montagne escarpe ?
-37- Absolument rien, puisquen premier lieu nous sommes au mme point qu'eux, et
qu'en second lieu, en plus, nous nous sommes faits moquer par eux, comme des sots, tant donn que,
pour atteindre le mme but, nous nous sommes engags dans une norme fatigue, alors que nous aurions
pu arriver d'une manire beaucoup plus commode."
-38- N'observez-vous encore rien de cette exposition ? Je vous dirai seulement une
chose, et ainsi vous vous approcherez plus facilement de la question
-39- Comment comprenez-vous le texte;* Mon joug est doux, et lger Mon fardeau !* -
Du moment que J'ai nonc ce principe ; Qui oblige ceux qui veulent venir Moi grimper sur des
parois rocheuses de montagnes pour arriver Moi, alors que Je les attends sur le terrain plat et sur le
chemin le plus droit qui soit ?
-40- Et en outre. Pourquoi n'arrive-t-il rien de nouveau sous le Soleil ? Je vous le dis;
Pour la sage raison que la sottise humaine du monde doit s'mousser d'elle-mme, peu peu, puisque la
fin elle doit toucher de la main qu'elle ne peut atteindre rien dautre, sinon que ce qui dj longtemps
avant a t atteint sur la mme voie.
-41- De plus, cette premire image, vous pouvez trouver une solution approprie de ce
que vous avez vu dans la sphre du sixime esprit. Si vous revoyez l'histoire du dragon, comme on la lit
dans l'Apocalypse de Jean, vous pourrez sans autre saisir de la main, combien souvent il s'est dj donn
la peine de venir nouveau la surface de son abme, ou bien selon l'image d'aujourd'hui, de grimper sur
l'un ou lautre mont.
-42- Mais quel a t chaque fois le rsultat d'une telle fatigue ? D'autant plus haut il se
poussait, et d'autant plus petite devenait la base sur laquelle il s'appuyait; et quand il avait atteint le
sommet, quelle en tait la consquence sinon que celle de retomber rapidement dans les profondeurs d'o
il tait mont
-43- Cela, parce que sur la cime rien ne peut se maintenir, et si quelque chose veut s'y
fixer ou s'y souder, alors cesse aussi toute activit, puisque cela ne pourrait tre plus large qu'un point
d'appui pointu, sur lequel se trouve celui qui voudrait agir.
-44- Cela apparat clairement quiconque voudrait agir, en se trouvant sur un sommet,
puisqu'il se trouverait dans l'impossibilit de se mouvoir, et chacun serait srement pris de vertiges; et la
logique consquence en est, qu'il abandonne la cime, et se laisse en contre-parties glisser rapidement
nouveau dans les profondeurs.
-45 Mais c'est l une cole trs sage de l'Ordre ternel ! Son nom est * Faire place
nette *, ce qui signifie: La mortification de tous les dsirs gostes
-46- Il ne sert rien que quelqu'un, avant l'ascension, dise : " Ecoutez frre, montez
avec moi, je connais la bonne voie. Venez seulement avec moi, et uniquement sur cette voie, et nous
trouverons un vrai et valable point de base, sur la hauteur.''
-47- Nous avons dj entendu, au dbut, ces esprits s'exclamer, quand ils taient arrivs
au fond de la valle : "Un fou en fait cent"; et vous voyez, non pas cent, mais bien une masse grimpe
derrire cet unique (soi-disant) connaisseur de la voie.
-48- Mais tant donn que le mont en tant que cne a heureusement un seul sommet, il
est atteint rgulirement par toutes les voies; mais l, vaut de tout faon toujours le, mot : *Jusqu'ici et
pas au-del !*
-49- Mais il reste toujours le sort de glisser rapidement de l'autre ct, pour atteindre,
cet tat dont on tait parti.
-50- Comme vous voyez, en cette image, il y a dj la solution principale de ce que
vous avez vu prcdemment, dans la sphre du sixime esprit.
-51- Les prochaines reprsentations nous claireront encore davantage sur cette
solution; restez donc encore dans la sphre de ce septime esprit, jusqu' ce qu nous ayons expliqu
toutes les images.
-52- La prochaine fois, on abordera la balanoire; ensuite, le bastion avec ses voies en
spirale, et enfin le bassin.
Et ainsi il suffit pour aujourd'hui.
SS1 C13
" LA BALANOIRE ET SA SIGNIFICATION "
(Le culte crmonial des religions et tout ce qui y est reli. Image rconfortante de la fin
prochaine de cette comdie. Rvlation complte, spcialement sur la confession.
Lindustrie. Toute la vie mondaine nest quune balanoire. Morale de lhistoire.)
-1- Vous avez certainement vu, non pas une, mais plusieurs fois, ce passe-temps
monotone pour enfants, qui est en usage dans les jardins publics et qui est connu sous le nom de
*balanoire*; et mme, vous aurez fait vous-aussi de ces petits voyages, en avant et en arrire dans l'air.
-2- Quelle impression cela vous faisait-il quand, assis, vous tiez pousss de-ci et de-
l, trs nergiquement, par quelque lanceur expert ? Vous dites: * Notre impression tait sans aucun
doute tout autre qu'agrable.*
-3- * Et quand nous descendions de ce vhicule, nous tions sur la point de rendre,
cause de ces continuelles et rapides montes et descentes; et pour cette raison, nous avons aussi perdu
totalement l'envie de rpter de semblables voyages ariens.*
-4- Je dis: Ce rapport est trs bon, et nous pourrons l'employer trs propos, pour nos
fins. Mais n'avez-vous pas encore observ ce qu'il arrive, lorsquune telle balanoire a reu un lan trop
nergique ?
-5- Vous dites: * Certes, c'est si vrai quelle tourne sur elle-mme, et si le lancement
est trop fort, elle se retourne; et c'est alors tout autre que plaisant pour le voyageur volant.*
-6- Bien, dis-Je; mme ceci nous pouvons trs bien l'employer. Il nous reste encore
poser une question: A combien de longueur arrivent les voyageurs sur la balanoire ?"
-7- Rponse : Aprs une heure de cet * aller et retour *, s'ils ne sont pas assomms
avant, ils descendent de la balanoire, exactement au mme endroit do ils sont entrs, cest--dire,
monts; de sorte que, en conclusion, ils doivent en plus se contenter dtre sujets de moquerie, mme
d'une limace, laquelle, avec un mouvement incomparablement plus lent, en une heure aura certainement
dpass, en glissant, la porte de lancement de la balanoire.
-8- Donc, nous voyons, partir de la sphre de notre hte spirituel, comment, sur les
balanoires passablement grandes, se font balancer sottement une grande masse d'hommes.
-9- Regardez un peu l ; tant que la balanoire a un balancement modr, ceux qui se
balancent, tourns vers celui qui donne la pousse, crient afin que le lancement soit plus fort.
-10- Mais lorsque la balanoire commence accomplir un trois quart de cercle, alors ils
crient! Suffit, arrte, autrement la balanoire se retourne et nous sommes perdus !
-11- Ne pntrez-vous pas encore la signification de cette image ? Et oui elle est claire
comme la lumire du Soleil devant vos yeux ! Si vous jetez mme seulement un regard vers le culte
religieux crmonial, vous saisirez et comprendrez immdiatement cette image.
-12- Un enfant, n et baptis dans une telle glise riche en crmonies, est appel
immdiatement, au sens spirituel, dans le vhicule de la balanoire; et quand il est dedans, il est, un peu
la fois, mis en mouvement, avec un mouvement toujours croissant.
-13- Par suite de ce mouvement, l'tre humain est de l'opinion de faire - Dieu Seul le
sait - quels grands progrs et d'aller trs loin ! Seulement, chacun devrait voir au premier regard, et sans
difficult, combien loin mne un tel voyage !
-14- Oui, entre deux soutiens est suspendu notre petit bateau arien; soutien, dont l'un
est ce pilier du soi-disant rocher de la religion, et lautre pilier cette ncessit politique d'tat.
-15- Ces deux piliers sont plants le plus solidement possible et runis entre eux avec
des traverses; de sorte que le voyage se passe entre ces deux piliers; et l'on ne peut aller plus loin que la
corde dont dpend la si importante balanoire.
-16- Quelques-uns de ceux qui se balancent, sentent venir l'envie de vomir, et ds qu'il
y a un ralentissement dans les oscillations, ils en profitent pour sauter en bas et s'esquiver.
-17- Certains tournent dfinitivement le dos, et ne veulent plus rien savoir, mme pas
de la nommer. Seuls, ceux qui sont insensibles au vomissement et qui sont privs de lumire dans les
yeux, restent; et avec ceux-ci restent aussi ceux qui ont des intrts en ces balanoires, et ils y restent
assis pour la forme, et pour l'apparence ils se font doucement balancer.
-18- Et ils ne manque pas la bonne occasion de la vanter et de l'inculquer qui se
prsente cot, en disant qu'un tel genre de mouvement est on ne peut plus profitable au salut; et ils
attirent ainsi les trangers; et ils invitent aussi ceux qui s'en taient alls, remonter sur la balanoire,
s'ils sont assez stupides pour les couter.
-19- En effet, ils disent ceci: " Si vous voulez vraiment jouir de l'ascension la plus
sublime, alors vous devez vous laisser bander les yeux." Vu que ce discours attire pas mal de sots, ils
s'asseyent sur la balanoire, et se laissent bander les yeux, et ensuite se laissent balancer.
-20- Et mme ensuite, dans leur enthousiasme, ils s'crient: " Voil, seulement
maintenant nous comprenons quels grands mystres se cachent derrire cette uniformit car maintenant,
aller en avant et en arrire a cess pour nous, tandis qu'avec la rapidit de l'clair, nous traversons des
espaces sans limites !"
-21- "Cela, oui, peut se dire un miracle: qui aurait pu songer que derrire ce mysticisme
(au bandeau) et cette monotonie, fussent caches de si grandes choses!
-22- Quand de tels voyageurs croient avoir accompli un long voyage; alors ils
demandent la partie intress de telles balanoires de leur dbander les yeux.
-23- Mais ceux-ci, sachant bien quelle en serait la consquence, les en dconseillent
avec insistance, en leur disant: " Malheur vous, si vous osez le faire maintenant, car dans la sphre o
vous vous trouvez, pour un peu vous seriez aveugls, si vous vous faisiez enlever le bandeau des yeux.
-24- " Seulement quand nous serons arrivs au terme de la vie, alors vous pourrez
enlever le bandeau, afin de pouvoir voir combien srement vous avez t protgs par deux piliers: et
aussi pour recevoir la rcompense finale pour avoir t fidles cette balanoire qui, travers ce long
voyage, vous a dbarqus la sre destination."
-25- Or, vous voyez, quelques-uns se laissent tromper par leurs boniments et gardent
dlicatement le bandeau ; dautres au contraire, ennuy par ce curieux voyage, fait laveuglette, arrache
le bandeau et constate, leur grande indignation, avoir t dups, puisquils se trouvent au mme point
de dpart, entre les deux piliers, et les cordes tendues.
-26- Eux alors sont pris par l'envie de sauter en bas de la balanoire : mais cela est
dangereux, parce que celle-ci est toujours en mouvement, de sorte qu'ils sont obligs malgr leur
rbellion de continuer ce voyage monotone, et quand ils commencent protester contre les intresss
aux balanoires, alors, avec toutes sortes de prtextes et de manigances, il leur est recommand le
silence, car autrement ils auraient au pis aller tre jets avec violence hors de la balanoire.
-27- Et ce n'est pas tout, voyez-vous; afin que les protestataires s'adaptent, de gr ou de
force aux prtentions des intresss aux balanoires, du ct de la piste de lancement il est allum du feu,
et du ct oppos, sont plantes des lances pointues en grand nombre !
-28- Que reste-t-il aux protestataires ? Rien dautre qu' se laisser encore balancer et,
contre leur volont, dbourser aussi la taxe pour le voyage aux pousses violentes.
-29- Avec combien d'anxit ceux qui voient attendent maintenant le moment o la
balanoire s'arrtera ! Mais quand cela aura-t-il lieu ? Nous pouvons faire le calcul avec une grande
facilit.
-30- Regardez; la balanoire la plus proche de nous oscille dj trs fortement, au point
d'atteindre les trois-quarts du cercle. Cependant, par suite de cette forte oscillation, les piliers de soutier
se sont branls, et ils vacillent sur leur base; et le fort frottement a dj consum de nombreux fils de la
corde de la balanoire.
-31- Vous voyez, cette usure de l'appareil oscillatoire a mme t remarque par les
intresss eux-mmes, si bien qu'ils ne se hasardent plus leur donner trop d'lan, parce qu'ils disent: *
Si nous exagrons les cordes se rompent, et nous terminons en compagnie des passagers balancs, ou
bien dans le feu, ou bien sur les broches; c'est pourquoi, portons imperceptiblement les choses au point
de stagnation et adaptons-nous aussi sans qu'ils s'en aperoivent la volont des prestataires en faisant
des choses plus ordinaires; et laissons que tout aille pour le mieux, sans nous imposer par la violence, car
aux temps d'aujourd'hui avec elle on n'obtient rien !*
-32- Et maintenant, regardez nouveau : la balanoire se dplace dans des limites
beaucoup plus restreintes, ceux, dont le bandeau est tomb, sautent en bas l'un aprs l'autre, et sur les
balanoires ne sont rests seulement que les intresss, et quelques autres voyageurs qui le bandeau ne
tombe pas, mme s'ils mettent eux-mmes les mains pour l'enlever.
-33- Vous voyez aussi combien sont affairs les propritaires des balanoires, afin de
rendre les plus solides possible, avec toutes sortes dtais les deux piliers branlants.
-34- Des serviteurs pays, au moyen dchelles, sautent en haut sur la balanoire, pour
consolider les cordes avec du fil renforc. Mais tant donn que les cordes ne tiennent jamais fermement,
il ne peuvent en aucun point faire des nuds bien serrs.
-35- Cest toutefois un signe trs important, en lequel on peut reconnatre quel point
en sont les choses actuellement avec les balanoires.
-36- Qui voudrait considrer ce qui prcde, seulement comme pure imagination na
qua jeter un rapide regard sur la faon de procder du monde actuel, et il apercevra ces enlacements et
ces entrelacements de nuds entre pays, peuples et confessions religieuses, faits la vue de tous.
-37- Je veut attirer votre attention seulement sur des conversations entre tats,
conversations qui finissent en traits de toutes sortes ; pour qui observe tout cela mme
superficiellement, il y apercevra clairement, le susdit renforcement des cordes, avec des ficelles et des
liens de toutes sortes.
-38- Cependant, quelquun pourrait Mobjecter et dire : *Si les choses sont ainsi,
pourquoi les protestataires qui sont ceux qui voient le mieux, sont-ils daccord sur ces ngociations, ces
renforcements et ces liens ? *
-39- La rponse est celle-ci : Tant que, coup de rparation, la balanoire rsiste, il est
dommage den changer car, dune certaine faon, on sy est attach ; et les patrons de la balanoire,
parce que celle-ci rapporte, sadaptent donc et lon a recours de nouveaux nuds et des ajoutures,
pour ne pas tre entrans dans la chute, dans le cas dune rupture soudaine et imprvue de la corde.
-40- Il est facilement dductible que ces liens et ces nouages sont un signe certain du
peu de dure et du peu de rsistance de la corde principale ; car si un des pays ou des peuples se sentait
suffisamment fort, face un autre, il aurait dict des conditions en conscience de sa puissance, et ne se
perdrait pas derrire des liens et des nuds.
-41- Mais tant donn quil est conscient de sa faiblesse, il a recours de tel
renforcements de facilit, lesquels, tout mis part, ne peuvent donner la corde, pas mme une seconde
de dure de plus que celle que de par sa propre nature elle cache en elle, en raison de sa forte usure.
-42- Quand la corde ne rsistera plus au poids, elle se rompra, et les liens et les nuds
aussi. Vous voyez la seconde image nous enseigne cela.
-43- Regroupez tous vos problmes ecclsiastiques et politiques, ou bien comparez
chaque circonstances particulire de ceux-ci avec notre image, et vous verrez quelle correspond tout
fait exactement, tant du point de vue gnral, que du point de vue particulier.
-44- Afin que cela ait paratre dans une lumire encore plus claire, Je veux vous citer
en guise dexemple, quelque fait tirs de la sphre ecclsiastique que de celle politique dtat.
-45- De celle ecclsiastique, prenons la confession auriculaire : la position de la
balanoire qui, chaque oscillation est la plus proche du sol, est celle de ltat de pch.
-46- Et donc : on se confesse, et avec cela on monte dun ct vers le ciel ; on sy arrte
un instant ; puis on retourne tout aussi rapidement nouveau en bas.
-47- Arriv au point le plus bas, on se confesse, et donc suit limpulsion remonter
nouveau de lautre ct. De cette faon lhomme, dans son balancement, rpte cet acte aussi longtemps
quil vit, et il termine son existence terrestre gnralement de nouveau avec la confession, bien que la
balanoire se trouve en position de repos.
-48- Mais au trpas la balanoire n'oscille plus vers le haut, et l'homme se trouve au
mme point que lorsqu'il est arriv sur cette Terre.
-49- Quels progrs cependant a fait l'homme spirituel. Vous pourrez le voir par notre
reprsentation dans la sphre des esprits, sur le Soleil Spirituel; c'est--dire que : Dans l'Au-del il
continue se faire bercer sur la balanoire jusqu' ce que la corde se rompe; mais celle-ci ne se rompra
pas si facilement, tant que l'homme lui-mme ne se sera pas libr du bandeau qui a littralement grandi
avec ses yeux.
-50- Sur cette mesure qui vous est maintenant donne, vous pouvez juger tout le
crmonial ecclsiastique, et vous n'y dcouvrirez rien dautre sinon que le balancement sur
lescarpolette.
-51- La signification complte intrieure de tout ce qui concerne l'tat prsent de l'glise,
est mis en musique de faon prcise, par chaque cloche qui, du haut du beffroi, chaque oscillation met
trs bruyamment toujours la mme note.
-52- De sorte que l'oreille harmonique a beau se tendre et se mettre en n'importe quelle
place, elle ne russira saisir seulement qu'une note monotone est qui s'est dj rvl plus que
suffisamment au premier coup.
-53- Tout ce quun tel auditeur aura la fin retir sera: Dans le lointain, on peut encore
couter un pareil son; mais proximit, il est insupportable. C'est pourquoi, il est bon de se mettre hors
d'atteinte ! Avec cela nous avons pris en considration un exemple ecclsiastique; passons maintenant
un exemple politique d'tat.
-54- Regardez un peu votre industrie, et toutes les affaires d'argent, qui sont rellement
le point central de toute la vie tatique.
-55- Celui qui n'y aperoit pas le mange d'une balanoire ininterrompue, doit tre
absolument d'un septuple aveuglement. Vous observez partout, tant dans la gnralit que dans les faits
particuliers une lvation, puis un abaissement successif.
-56- Si un royaume s'lve, un autre retombe au point le plus bas de la balanoire. Mais
bien vite tombe celui qui s'tait d'abord lev, et une autre oscillation vers le haut.
-57- Chaque fois que vous avez observ qu'un tat s'est lev jusqu'au sommet, ceci est
le signal assur de sa chute, encore plus rapide que ne l'avait t son ascension !
-58- Si vous observez certains particuliers qui se sont enrichis en faisant usage de leur
balanoire personnelle, vous noterez alors qu' un certain moment, c'est--dire, quand ils ont atteint le
plus haut sommet imaginable de leur aisances, leur balanoire commence faire des oscillations toujours
plus courtes.
-59- Tout dpend alors de la longueur de la corde; si elle est trs longue, les oscillations
sont trs lentes et plus amples. Mais, mme si une corde tait longue comme de l au Soleil, cependant,
lorsque la balanoire qui y est fixe a atteint le point le plus lev, elle devrait ncessairement retourner
son inutile point le plus bas; et ainsi, la vie du monde n'est que pure balanoire
-60- Vous pouvez observer avec la plus grande attention; mais qui de vous peut
dmontrer que dune telle vie mondaine il rsulte un progrs quelconque, Je lui donne en cadeau une
vraie vie ternelle !
-61- Vous verrez aussi ici que l'on trouve l'application du dicton des vieux sages, c'est-
-dire: * Rien de nouveau sous le Soleil ! *
Je suis aussi de cet avis, car en ce qui concerne ces mouvements gnraux et ces progrs
apparents, il y a bien peu de nouveau que l'on puisse trouver sous le Soleil.
-62- Heureux celui qui russit se dgager de la balanoire, car sur un terrain libre,
sans cordes et sans obstacles, il ferra plus avec quelques pas et en peu de temps, qu'en allant en haut et en
bas sur la balanoire, en plusieurs milliers d'anne.
-63- Mais qui veut devenir parfait, comme est parfait le Pre dans le Ciel, qu'il fuit plus
que tout le mouvement de balanoire du monde. Traner une lourde, croix apporte beaucoup plus
lesprit et pour sa vie ternelle que de se faire balancer doucement dans la mort ternelle.
-64- Il est donc esprer que vous avez compris cette image, et c'est pourquoi la
prochaine fois verrons d'un il plus clair la troisime reprsentation ; de sorte que pour aujourdhui nous
considrons la question comme close.
SS1 C14
(Le bastion circulaire dans sa correspondance a une vraie raillerie pleine de sel et
d'esprit ! Les visages des diverses glises chrtiennes sont dvoils. )
-9 dcembre 1842-
-1- Si vous regardez avec attention ce bastion, vous verrez que dans son intrieur il y a
plusieurs routes qui partent de la partie interne jusqu'au bord du circuit, et qui en forme de spirale vont
vers le centre, o se trouve le pavillon clos.
-2- Si vous affinez votre attention, vous vous apercevrez que toutes ces routes sont
rgles de faon que - tout bien calcul - elles n'atteignent jamais la porte d'entre du pavillon, mme si
au bord de l'ample surface il est crit: * Qui peut dcouvrir la voie la plus troite, et ensuite, sans en
dvier y avance, arrive srement et infailliblement, dans le grand pavillon o l'attend une grande
rcompense.*
-3- Que veut donc signifier cette chose trange, le long de ces voies en spirale ? Je ne
veux pas vous donner une rponse absolue; mais vous la trouverez de toute faon, ds que vous aurez
observ un peu la chose de plus prs.
-4- Attention donc ce qui suit en ce poste, follement bruyant, mais qui dit beaucoup,
justement cause de sa folie ! Comme vous voyez, toujours l o l'une de ces routes a son
commencement, se trouvent de service, un directeur de course et un nombre considrable d'aides pour
dresser et rgler le trafic.
-5- Observez comment partout, ces * fonctionnaires * ont des visages srieux et
importants. Sur le large bastion qui entoure la vaste surface interne, il y a une grande quantit de
personnes des deux sexes.
-6- Regardez un peu l, au dbut d'une de ces routes, il y a les fonctionnaires et le chef
qui vantent leur route, comme tant la seule juste et infaillible, en disant: " Venez tous ici ! C'est la vraie
et seule route sur laquelle vous pouvez atteindre le pavillon, et donc, y entrer aussi, l o il y a une
immense rcompense qui vous attend !
-7- Cependant, en regardant immdiatement ct, il y a le chef de service qui se
trouve l'entre de la route voisine et crie, tourn vers les htes: " Ne vous laissez pas dtourner ! Vous
payez chez nous la taxe de beaucoup plus rduite, parce que notre route est la plus ancienne, et donc
aussi la plus exprimente, sur laquelle, une infinit de voyageurs ont atteint le pavillon tant dsir, et sa
rcompense leve.
-8- Mais voici que le chef de service d'une autre route s'interpose aussitt, en
protestant vivement, et en faisant de nombreuses pressions, il rend les htes attentifs ne pas suivre les
trompeurs allchements du premier et du second chef de service.
-9- Mais ce dernier s'insurge contre ces invectives, et crie d'une voix puissante: " Je ne
dis pas que vous devriez venir chez nous; je ne remets pas votre volont d'employer ou non notre
chemin; mais bien plutt tant donn qu'avec sret ma voie est la plus ancienne et la plus juste, je veux
vous y traner par les cheveux.
-10- " En effet, il est trs triste que pour des sots comme vous tes, on doive courir
derrire une indicible chance !" Le chef de l'autre voie intervient nouveau, en criant plus fort que le
prcdent: " Suivez donc mon voisin, mais vous ne savez pas ce qui vous attend sur son chemin, au
voisinage du pavillon, car une fosse profonde, cache en surface, vous attend, pour tre
irrmdiablement perdus pour toutes les ternits."
-11- A cette sortie, le chef de service concurrent s'exalte encore plus, et sans dire un
mot, il envoie ses aides sur le bastion et fait mettre ensemble, de force, une masse de personnes
prsentes, en les poussant vers sa route; et quand ils veulent payer le tribut, le chef fait avec ostentation
le gnreux et dit: " Je ne veux rien de vous, mais je veux seulement votre bonheur; parcourez donc ma
voie, et vous ne trouverez aucun gouffre catastrophique, mais bien plutt vous arriverez sains et saufs au
pavillon si dsir.
-12- " Je n'y mets qu'une seule condition: Que vous ne sortiez pas de ma route. Si vous
deviez en sortir, ou par imprudence, ou volontairement, alors je ne garantis plus rien; et la place du
pavillon, vous trouverez quelque fosse couverte avec soin, comme trappe pour vous engloutir !"
-13- Mais vous observez justement maintenant qu'il y a l ct un autre chef de
service. Seulement celui-ci ne fait pas de bruit, et il a le visage affect de cordialit et de mansutude, et
les htes lui demandent le motif de tant de bienveillance, et respectivement ce qui lui tient tant cur.
-14- Mais il leur rpond avec une grande modestie et beaucoup de calme, comme suit: "
Et qui ne pourrait pas tre triste ? Voyez, tous ces malheureux s'acheminent sur une fausse route, alors
que celle-ci seulement est la plus juste, et mne presque en ligne droite l'entre du pavillon.
-15- " Je ne vous dis pas, venez ici; mais quand vous aurez expriment partout que
vous n'avez rien atteint, sinon qu'un inutile et vide ennui, vous en viendrez de vous-mmes sur ma voie.
-16- " Seulement, Je serais bien plus content, si l'on ne faisait pas de bruit, pour ne pas
susciter d'envie chez les chefs de service voisins, car ils sont trs querelleurs de nature, et je ne voudrais
pas d'ennuis, du moins pour le respect et la dignit de ma voie."
-17- Mais regardez aussi un peu plus loin, il y a un autre chef de service qui regarde du
coin de lil, astucieusement, son voisin, en secouant la tte, tandis qu' la fin il dit: " Bien, bien, mais
rira bien qui rira le dernier."
-18- " Je vous dis, mes aides, laissez en paix tous les htes qui se trouvent sur le
bastion; Que ces fous fassent ce qu'ils veulent, mais n'invitons personne, mais bien plutt, dpassez le
bastion et allez en terrain libre; l, pchez-les et amenez-les ici, et vous verrez que ces sots alors ne
chercheront pas une autre voie, en dehors de la ntre.
-19- " Nous planterons seulement un drapeau avec l'inscription: * Unique voie juste
pour atteindre le but *, en faisant en mme temps le moindre bruit possible; et ainsi les gros poissons
seront pour nous !"
-20- Et regardez encore: l ct il y a encore une autre voie, mais celle-ci est trs
troite et pauvrement quipe. Il semble que le chef de service dorme, assis l, et il ressemble un
malheureux qui ne s'aperoit de personne, et de plus ses aides peu nombreux suivent son exemple.
-21- Avec tout cela, plusieurs htes s'approchent de lui, et lui demandent comment vont
les choses avec sa voie. Lui, en quelques mots, dit: " Ma voie parle d'elle-mme et n'a pas besoin d'tre
exalte; et qui a envie de la parcourir se persuadera si elle conduit au but ou non."
-22- Ces paroles tranges, mais simples, font s'tonner plusieurs, et ceux-ci sans retard,
prdisposs intrieurement, s'acheminent sur cette voie.
-23- Alors les htes demandent quel est le prix d'entre; mais il dit: " Il n'existe pas
d'argent pour franchir ce seuil; seulement avant de s'acheminer, il est ncessaire, et mme indispensable
que vous distribuiez tous vos avoirs aux pauvres; car ensuite, arrivs au But, vous pourrez les retirer avec
les intrts: Cette condition fait s'tonner nouveau les demandeurs, et, un la fois, ils se retirent, et
retournent nouveau sur le bastion.
-24- Mais regardez encore: l ct se trouve une autre voie; son chef de service est un
vieux bourru; il a dress l'entre de la route une vritable caisse des entres. Lui, vrai dire, n'invite
personne, mais si quelqu'un vient et lui demande: * Quelle espce de route est celle-l ? Conduit-elle
rellement au pavillon ?* Alors le chef de service sur un ton de mystre lui rpond: * Ami, il n'y a jamais
eu une voie comme celle-l, une route trs ancienne, mais en change trs sre, et elle mne directement
au pavillon.
-25- * Si tu veux la parcourir, elle ne tournera pas pour toi en dommage; mais tu dois
payer le prix d"entre, en espces sonnantes; et en change tu reois une lettre de change de mme
valeur.
-26- * Si tu suis exactement la voie, et ne te laisses attirer par aucune autre, tu arriveras
sans aucun doute au pavillon, et avec cela, tu t'assureras le gain principal.
-27- * Si par contre, tu devais t'garer, il te resterait cependant toujours la consolation
de recevoir un tant d'intrts pour tes espces sonnantes dposes ici, pour le montant lesquelles tu as
toujours ta lettre de change en main !*
-28- Ce chef de service, comme vous pouvez observer, est d'un grand concours pour
grands et petits, mais non certes par Amour de la Voie; c'est pourquoi il est surcharg d'or, d'argent, et de
toute sortes de pierres prcieuses.
-29- En ce qui concerne le pavillon, il ne s'en soucie pas le moins du monde, car ce qui
compte pour lui, c'est le trafic de l'argent. Et pour le mme motif, mme ses plerins n'attachent pas de
grande importance atteindre ou non heureusement le pavillon, tant donn que le vritable intrt tient
dans la lettre de change.
-30- Mais regardez encore: Il y a plusieurs voies peu frquentes. Leurs chefs de
service sont, d'une certaine faon, seulement tolrs par les autres chefs de service des autres voies.
-31- Si quelques plerins s'approchent de l'un d'eux, cela va bien; mais s'il ne vient
personne, ils ne se font pas de cheveux blancs pour autant; tant donn qu'ils ne dpendent pas des
entres de la voie, mais peuvent bien vivre aisment avec les profits qu'ils tirent de leurs petites
boutiques de fanfreluches qu'ils ont installes ct de leur voie.
-32- Et si quelqu'un leur demande en secret, si celle-ci est la voie juste, ils rpondent
avec la plus grande indiffrence: * Si celle-ci n'est pas la juste, laquelle doit l'tre alors ?*
-33- Donc, toute cette plaine est entoure de chefs de service de toute sorte: Faisant
grande figure, hurlant, se lamentant, taciturnes, mystrieux, et, exception faite pour cette voie troite
sans talage ni rclame, vous trouvez partout des voyageurs et des chercheurs du But.
-34- Mais tant donn que toutes ces voies sont flanques de hautes haies, il arrive qu'
la fin, tous ceux qui les parcourent, ne s'aperoivent pas de se cogner dans les murs du pavillon; mais
sa porte d'entre, nul n'arrive.
-35- Et autant en voyez-vous emboucher l'une ou l'autre voie, tout autant cognent du
nez seulement sur la rugueuse paroi extrieure; et tant donn que leur fatigue n'a servi rien, ils
cherchent nouveau la libert dans un retour immdiat.
-36- Arrivs au bastion, ils se rendent alors chez le chef de service qui dlivre les lettres
de change, contre espces sonnantes. Et regardez la merveille, mme les chefs de service des autres voies
envoient en cachette, par l'entremise de leurs aides, des bourses pleines d'or et d'argent, et les changent
avec des lettres de change.
-37- Seulement chez notre chef de service qui se tient l'entre de la voie troite et
difficile, il ne se rend personne. C'est pourquoi il a aussi peu faire; et s'il y a quelqu'un qui veut se
rendre chez lui, celui-l est raill ou bien il en est empch avec la force de la conviction par quelque
chef de service d'une autre voie.
-38- Mais prsent, regardez nouveau l, comment sur le bastion se sont installs en
grand nombre de gaillards explorateurs, et comment ils observent la voie troite compltement dserte.
-39- Certains parmi eux disent: "Regardez un peu l, combien est dserte cette voie;
certes, elle ne prsente pas la commodit des autres voies, et elle ne garde pas sa porte des braillards
qui annoncent la bonne qualit et la sret de la voie, mais comme toutes ces autres voies ont t battues,
sans arriver la porte, essayons de parcourir celle-ci et qui sait jamais si ce n'est pas vraiment celle-ci la
juste."
-40- Voil qu'un grand nombre de ces explorateurs tournent dj autour du bastion, et
suivent la voie de lil; et les autres chefs de service ne comprennent pas ce que signifie ce
cheminement tout en rond.
-41- Mais gare tous les chefs de service des autres routes, si ces heureux chercheurs
ont retrac le juste parcours de la voie troite, parce que les choses iront mal pour eux, tant donn qu'ils
devront en rendre compte.
-42- Toutes leurs voies seront dtruites, et le sage chef de service de la voie troite,
attirera lui toute l'administration. C'est pourquoi, ne vous tonnez pas, si sur le bastion, s'entendent dj
assez frquemment de sonores clats de rire, particulirement l'encontre de ces propritaires de voies
qui crient plus fort que les autres.
-43- Voyez, toutes ces actuelles voies principales doivent tre couvertes de drision.
Toutes leurs doctrines et leurs grandes promesses doivent devenir un opprobre, particulirement quand *
la ligne principale sera trouve.*
-44- Mais vous pouvez croire que, comme l'enseigne cette prsentation spirituelle, les
choses sont effectivement ainsi. Il y a dj sur le bastion beaucoup de chercheurs de voies la vue trs
perante; et il ne leur reste scruter que la dernire moiti de la voie en spirale.
-45- Encore quelques pas, et vous verrez la Voie troite trs remplie de monde ! Ses
voyageurs arriveront infailliblement la porte, et dans le pavillon ils prendront les grands trsors, et ils
les feront voir tous les htes, sans aucun mystre.
-46- Quand cela arrivera, alors ce sera la fin de toutes les autres voies; les htes feront
irruption de tous les cts; et les haies seront abattues, et ainsi ils pourront s'approcher de la porte de tous
les cts.
-47- Il n'est pas ncessaire que soit indique dans ses moindres dtails, particulirement
la premire voie mentionne, puisque c'est la hirarchie officielle. La seconde, c'est l'glise grecque. La
troisime, celle protestante. La quatrime, l'anglicane. Les autres voies reprsentent les autres sectes.
-48- Quand vous savez cela, vous savez tout ce que cette image dcrit; et si vous
l'observez bien, cela constituera pour vous une solution encore plus grande que ce que vous avez vu dans
la sphre du sixime esprit.
Prochainement, nous passerons la quatrime reprsentation, de sorte que, pour
aujourdhui, il suffit.
SS1 C15
(Le bassin avec la roue palette horizontale. Ici est la Sagesse; que lon lise et que lon
interprte la sphre prophtique du septime esprit. Le prophte Daniel. )
-1- Si vous avez bien observ, depuis le premier regard, de cette quatrime image, doit
avoir surgi en vous spontanment la question: Pourquoi en ce bassin rond, l'eau doit-elle tre
continuellement mise en un mouvement circulaire, au moyen d'une roue aubes qui se trouve au centre ?
-2- En cette question on trouve dj une rponse trs importante: En premier lieu pour
qu'aucun navigant ne puisse s'approcher du centre; en second lieu, pour qu'avec ce mouvement forc de
la surface de l'eau, tout ce qui, de toute faon veut s'approcher du centre du bassin, soit repouss vers
l'extrieur par le mouvement tourbillonnant de l'eau qui part du centre mme, malgr toute la peine que
l'on prendrait pour y arriver.
-3- En effet ces navigants peuvent se fatiguer au maximum, cependant ils ne peuvent
atteindre la roue, pour arrter ensuite le mouvement et faire en sorte que l'eau devienne tranquille, de
faon ce qu'il soit rendu possible ces navigants de s'approcher du centre, et avec des forces runies,
de saisir tout le mcanisme, et de le porter hors du bassin, librant ainsi toute la surface de l'eau, pour la
navigation gnrale de plaisance.
-4- Maintenant se prsente une autre question: Qu'y a-t-il de si extraordinaire au centre
de ce bassin ? La roue peut toujours exister, puisque, part cela, l'espace ne manque pas sur la surface de
l'eau, en laissant le centre en dehors.
-5- Tout cela pourrait encore aller, tant qu'on ne sait pas ce qui se cache dans le point
central, l o justement est place la roue; mais justement quand on sait cela, peut natre en soi-mme
l'urgent dsir qui fait dire: Au loin la roue avec ses nombreuses aubes !
-6- Elle ne nous est d'aucune utilit; et puis, le prtexte que, avec son mouvement
continuel, elle empche l'eau de croupir, n'est pas suffisant si l'on considre le dommage important qui
en rsulte, puisqu'on ne peut pas traverser librement le lac.
-7- Que pourrait-on penser vraiment qu'il y ait de cach en cet endroit ? Cela pourra
tre saisi pleinement, seulement quand sera dvoil son mystre cach.
-8- Cependant, afin que vous n'ayez pas vous creuser la cervelle trop longtemps, Je
vous le dis clair et net: Dans le point central du bassin, il y a une Source pleine d'Eau Vive; mais elle est
trs bien obture, et mme, il y a, tendu dessus, du plomb fondu, de sorte que l'on ne peut mme pas y
prendre une goutte.
-10- Cette roue, disent-ils, leur a t accorde par Dieu, et elle a pouvoir de vivifier
l'eau, tant que la roue est actionne par eux; mais si ventuellement ce mouvement venait cesser, alors
l'eau viendrait perdre sa vie, et elle ne servirait plus personne.
-11- Ils disent encore: " Celui-l est le seul bassin - bien qu'il en existe d'autres - qui
contient de l'eau vraie et vive, en consquence de son mouvement central, tandis que, dans les autres
bassins, on va videmment la ruine, cause de l'absence de l'appareil central."
-12- "Que ce soit l'unique bassin au monde, avec de l'eau vive, cela est prouv, en
premier lieu, par son anciennet; en second lieu, par son extraordinaire somptuosit et sa hauteur qui
surpasse tout l'chafaudage, et qui fait actionner la puissante roue vivifiante.
-13- " En troisime lieu, son authenticit unique est prouve par la taille prdominante
du bassin; en quatrime lieu, par son universalit (catholicit), qui est remarquable du fait que sur la
surface de l'eau, il y a toujours le nombre le plus grand de navigants; et en cinquime lieu, que tous les
autres bassins sont drivs de celui-ci, ce qui est dmontr par la presque complte ressemblance avec
celui-ci - seul vrai bassin d'eau vivifiante."
-14- A prsent, tournez nouveau le regard l-bas: Les navigants, continuellement
ramens la rive, sont, au moins pour les deux tiers, agacs de leur voyage monotone et sans rsultat
aucun; aussi descendent-ils de leurs embarcations et, dconcerts, sautent sur la rive, et tournent le dos
en disant: " Nous aurions certainement pu faire quelque chose de mieux, plutt que de nous exposer si
longtemps cette moquerie de l'eau vive !
-15- " Il nous a t dit: Persistez seulement, et faites plusieurs fois le tour en faisant
attention cependant de ne pas diminuer la force, et de ne pas s'approcher trop prs de la roue, et en
second lieu, ne restez pas trop ct des berges, mais bien plutt utilisez toujours l'espace intermdiaire
de l'eau, c'est--dire, entre la roue et la rive.
-16- " En effet, s'approcher trop de la roue enlverait au navigant ses forces, et son tat
d'affaiblissement le conduirait invitablement du royaume de la vie celui de la mort.
-17- " Or, prudemment, nous sommes arrivs sur la rive, miraculeusement saufs; mais
si aux autres navigants il venait aussi l'ide de regarder vers la rive, ils se rendraient au moins compte
qu'ici la vie est extraordinairement plus vivante que sur l'insipide surface de l'eau.
-18- " Alors srement, ils tourneraient bien vite leurs petites embarcations vers cette
rive d'autant plus heureuse, et ils se moqueraient bien vite des grands bavardages des matres de ce
bassin."
-19- Et puis ils recommencent parler ainsi: " Au Seigneur toute louange et tout
honneur, pour nous avoir inspir cela ! Mais alors on se demande: o prendrons-nous une autre eau
meilleure ?"
-20- Voyez maintenant quelques-uns d'entre eux disent: " Regardez l vers l'Orient,
peu de distance d'ici, il y a des montagnes; qui de nous ignore que de ces montagnes jaillissent toujours
de bonnes sources ?
-21- "Allons y sans tarder, et nous trouverons certainement de l'eau plus pure et plus
vive que cette vieille eau de vaisselle battue de tout ct."
-22- Regardez comment une grande masse de navigants s'loignent discrtement du
grand bassin, pour s'acheminer vers les montagnes. C'est dj un bon signe. Cependant, part cela, il est
peut-tre mieux que nous restions encore ici, prs du bassin, pour voir encore un peu ce qui arrivera.
-23- N'observez-vous pas que parmi ceux qui sont sur la rive, il y en a beaucoup qui se
sont pourvus de bonnes jumelles; et finalement ils sont l, scrutant la roue de tous les cts, et ils se sont
aperus que ses aubes sont trs uses et pourries.
-24- Quelle en sera la logique consquence ? Nous voulons couter ce que disent entre
eux, nos observateurs ? Voici que justement l il y en a deux de vraiment perspicaces; ils parlent avec
une impression de bonne humeur.
-25- Ecoutez donc ce que dit le premier: " Tu vois, que t'avais-je dit? Voil le moment
est venu o pour ces bourreurs de crne, cela commence aller mal; car la roue ne peut tre arrte pour
la remplacer par une autre, parce qu'il faudrait pas mal de temps, et cet arrt signifierait la mort complte
de l'eau, et la fin du trafic au grand dam des matres du bassin."
-26- Et le second s'exprime ainsi: " Tu vois, frre, il arrivera pendant ce-temps, le
moment o l'eau du bassin sera actionne par un mouvement plus lent, pour allonger en un certain sens
l'poque de sa fin. Mais, certainement, les navigants n'auront pas tous les yeux bouchs, au point de ne
pas s'apercevoir de l'agitation ralentie de l'eau.
-27- " Alors, ils feront comme nous et accosteront au rivage. D'autres, vu le peu de
rsistance qu'oppose l'eau au centre du lac, s'crasant le nez contre la roue si claironne, pourront se
rendre compte par eux-mmes, dans quelles conditions elle vient se trouver maintenant.
-28- " Comme tu le sais dj, les ampouls intresss la roue diront, comme ils ont
toujours dit, que la roue est inattaquable pour tous les temps, et qu'elle a toujours le pouvoir pour
l'ternit de rendre l'eau vivante."
-29- " Que diront ceux-l, aprs avoir constat la prcarit du matriau agitateur, par
rapport aux discours de tentative de conviction de la part des patrons, pour ne pas perdre les navigants ?
Ne tourneront-ils pas eux-mmes le dos la roue, et ses dispositifs agitateurs, en dirigeant la barque
vers la Rive ?"
-30- Un autre dit: " Ceci est clair comme la lumire du Soleil; particulirement quand
l'eau est peu remue, elle commencerait exhaler une odeur nausabonde, par suite de la putrfaction de
l'eau elle-mme."
-31- Mais il y a encore une autre compagnie sur la rive. Plusieurs louvoient dans toutes
les directions; et avec des perches ils sondent la profondeur du bassin, et se comportent comme s'ils
taient des navigants rguliers.
-32- Mais vous voyez, quelques-uns de ces scrutateurs descendent terre, et ils
commencent changer des ides trs importantes; voici que l'un s'exprime ainsi: " J'ai toujours dit que
tout ce marcage circulaire tait peu profond, et que l'eau, agite artificiellement, ne permettait pas de
dcouvrir son peu de profondeur.
-33- " Donc, tant donn que cette eau n'est qu'un misrable mlange facilement
susceptible d'aller la putrfaction, elle devait ncessairement tre aussi pour ce motif tenue
constamment en agitation, et pour que son aspect extrieur soit d'un coloris vivant.
-34- " A prsent, nous savons comment vont les choses; nous sommes donc tout fait
au courant.- De quelle faon cependant retenez-vous que l'on pourrait obvier cette folie, qui dure dj
depuis si longtemps ?
-35- Ecoutez, maintenant un autre prend la parole: " Les intresss la roue de l'eau
sont de toute faon dj doublement en proie beaucoup d'anxit et de peine, et ils ne savent pas
comment faire pour prendre des mesures, par suite de la roue pourrie.
-36- Qu'est-il plus facile maintenant sinon que de creuser en cachette une voie
souterraine, et vider ainsi toute leur eau insipide; et lorsque le bassin sera vide, ils pourront faire tourner
leur roue, autant qu'ils veulent, et vous pouvez tre certains qu'alors aussi les navigants aveugles
sortiront du bassin, et se rendront finalement compte que la vie existe aussi hors du bassin, et en
abondance partout."
-37- Et voici qu'un troisime prend maintenant la parole, coutez-le: " N'avez-vous
jamais entendu dire que justement la place o il y a la roue, il existe effectivement une source d'eau
vive ?" Un quatrime intervient prsent et dit:
-38- " Si nous renoncions vider le bassin d'eau; et si la place, nous faisions une
galerie souterraine, jusqu'o se trouve la source d'Eau-Vive, et qu' travers une conduite pour la mener
loin du bassin, nous la dversions ensuite dans les valles, pour former de vrais torrents et des fleuves;
nous laisserions ensuite les habituels sots se bercer avec leurs barquettes, dans les puantes eaux
stagnantes et pourries du bassin."
-39- Et le premier reprend la parole et dit: " Brave frre, c'est ce qui s'appelle une bonne
ide ! Mais il faut se mettre luvre le plus vite possible. En effet, ce n'est pas pour rien qu'ils ont plac
la roue justement en ce point; parce que si l'humanit dcouvrait vraiment o se trouve la source de
l'EAU VIVE, alors pour eux, ce serait la mort et l'croulement, et c'est pour cette raison qu'ils l'ont
soigneusement enferme. Mais maintenant nous avons pris cette dcision, et elle est fixe dans le Ciel.
Prparons-nous donc donner un commencement notre travail.
-40- A prsent regardez; ceux-l ont dj commenc le travail, et il avance sans
obstacles. Ils sont plusieurs qui creusent avec entrain, et avec une vigueur toujours plus forte.
-41- Regardez comment, de nombreuses veines d'eau dcouvertes forment dj un
ruisseau scintillant qui court en bas vers les valles, et comment les gens accourent vers le ruisseau, qui
avec son doux murmure a dj rendu attentifs les gens des environs..
-42- A prsent notre groupe de chercheurs et de creuseurs est proche de la source
principale. Et regardez, maintenant ils sont arrivs sur place, et l'un des creuseurs donne le coup de
grce: la source est mise jour.
-43- Elle roule vers le bas tout ce qui est mort et contamin, mais en mme temps, elle
vivifie chaque chose et la rend active. Finalement, mme les travailleurs peuvent voyager naturellement,
sans artifice d'aucune sorte, vers la vie ternelle, avec une infinie libert.
-44- Cependant les intresss la roue sont l observant le grand phnomne survenu
leur insu; et en mme temps ils appellent au secours de l'chafaudage de la roue ! Mais c'est inutile; bien
qu'ils fassent tourner pleine force la roue, elle manque son effet, parce que les aubes, en raison de leur
pourriture, se sont dtaches, et les navigants ont abandonn leurs barquettes, et ils prfrent aller pieds
vers la source de l'Eau Vive.
-45- Seuls les intresss la roue s'en tiennent, pour ainsi dire, leur bouillon !
Quelques-uns arrachent avec rage des bouts de la roue, et s'en servent pour atteindre, en nageant, la
bienheureuse berge.
-46- Tandis que pour les intresss principaux, il ne reste la fin aucun moyen de salut;
car eux-mmes ont pouss les petits bateaux loin du centre, vers la rive; et donc, personne n'est mme
plus en mesure de leur porter aide. Et l'EAU VIVE ne veut plus courir l'intrieur de leur bassin putride.
-47- Les choses, en ralit, sont vraiment de cette faon; et ceci est aussi la parfaite
solution de toute la sinistre image, vue de la sphre de notre septime hte spirituel !
-48- Cette image, vous la comprendrez certainement, et donc il suffit; car, ceci aussi
nous est offert par la vue du Soleil Spirituel.
-49- Comme vous l'avez rencontr dans le Soleil Naturel o toutes les conditions
matrielles correspondent celles de toutes les plantes, ainsi sont aussi les choses, particulirement
avec les conditions spirituelles.
-50- Mais qui est ce septime esprit, de la sphre de qui vous avez dcouvert tout cela ?
Regardez, il s'agit d'un vieil esprit, rserv pour ce temps: C'est l'Esprit du prophte Daniel.
-51- Et maintenant que vous savez cela, vous pouvez sortir de sa sphre et entrer, pour
la prochaine fois, dans la sphre du huitime esprit, qui maintenant s'approche; tandis que nous, pour
aujourdhui, nous mettons un point.
SS1 C16
(Le huitime esprit et sa sphre de la vrit et de l'amour. Sublime paysage. Excursion
en montagne. L'trange pendule. La caractristique construction pyramidale. Le
cadran particulier de l'horloge du monde qui indique * le dernier temps *. Un
cadran suprieur, et la splendide solution du grand systme chronomtrique. Le
grand et le petit d. Le Livre des sept sceaux, etc... La magnifique Cit. * La
Nouvelle Jrusalem *-Ces vrits, toutes visibles de la sphre de Swedenborg.)
-1- Donc, notre hte ami est dj ici; entrez donc immdiatement dans sa sphre. Cet
esprit, vous le reverrez dans sa sphre, parce qu'il vous servira de guide.
-2- Mais faites trs attention ce qu'il vous montrera et dira, parce que grce cela,
vous apparatront claires certaines choses que, jusqu' prsent, vous n'avez pas encore comprises dans
leur juste signification.
-3- Vous vous trouvez dj dans sa sphre, tenez-vous donc lui, parce qu'il est un
guide trs capable, et, en lui, il y a beaucoup de sagesse (savoir) provenant de Moi. Chemin faisant, vous
apprendrez qui est rellement cet esprit; aussi, coutez-le et suivez-le !
-4- Et l'esprit vous parle ainsi: " Venez, venez, frres, selon la Volont du Seigneur; Je
veux vous guider dans le Royaume de la Vrit et de l'Amour!
-5- Regardez l, vers l'Orient, il y a une belle montagne majestueuse, et observez
comment le Soleil Spirituel, dans lequel il y a le Seigneur, est dj haut au-dessus de l'orient, et combien
splendidement, ses rayons, l'gal d'une douce aurore, pntrent dans les valles et dans les autres points
bas du monde.
-6- En cette occasion, regardez aussi un peu en arrire, et vous pourrez apercevoir une
vaste mer, agite en surface par de hautes vagues; sur ses vagues on voit divers navires, certains grands
et d'autres petits.
-7- Regardez comment les flots affluent vers la rive, pour absorber ces magnifiques
rayons solaires; et mme les navires qui se trouvent en haute mer, ont rgl leurs voiles, de faon
pouvoir l'gal des flots, atteindre la rive illumine.
-8- De ceci, vous pouvez reconnatre la Force secrte des rayons qui partent de ce
Soleil Divin, dans lequel demeure le Seigneur.
-9- Mais prsent, rendons-nous sur le mont, et de l nous contemplerons comment la
divine Vrit se rend manifeste. Vous demandez: " A ce qu'il semble, ce mont se trouve une certaine
distance d'ici; comment donc pourrons-nous l'atteindre assez vite ?"
-10- Frres, ne vous proccupez pas pour cela, parce que notre volont propre est plus
que suffisante pour liminer les distances; et voici, comme vous voyez, nous sommes dj sur place !
-11- Vous dites: " Cher ami et frre spirituel, ici, c'est infiniment splendide, aussi nous
y resterions volontiers, tant donn que quelque chose de semblable ce mont, nous nous le sommes
dj imagin, mme seulement comme un simple pressentiment."
-12- Vous regardez l, vers le midi, parce que quelque chose de curieux vous agite
l'esprit, et vous ne pouvez deviner de quoi il s'agit. Il est bien vrai que vous voyez un grand soleil qui
pend depuis le haut firmament, et au moyen d'une longue barre d'or, et ce soleil se meut de ci et de l
avec la lenteur rgulire d'un pendule d'horloge.
-13- Vous voudriez savoir de quoi il s'agit. Eh bien, rendons-nous vers ce ct, et vous
en aurez vite une ide. Vous voyez, l derrire ce grand pendule solaire, un norme difice base
quadrangulaire, fait en terrasses et en forme de pyramides, s'lve jusqu' toucher de sa pointe le haut
firmament cleste apparent.
-14- Nous irons donc examiner d'un peu plus prs cet difice. L'inscription sur l'un des
cts, nous dira avant tout, comment sont les choses avec cette construction. Comme vous voyez, voil,
nous sommes arrivs.
-15- Maintenant que nous sommes ici, regardez en haut. Sur la dixime terrasse,
comme vous voyez, il y a deux grandes pyramides lumineuses. Regardez ce qui y est crit. Vous dites: "
L'criture nous est inconnue." Bien, alors Je vous lirai ce qui y est crit. Donc, sur la pyramide notre
gauche on lit: * Ceci est le grand mesureur du temps (chronomtre) pour les choses cres. * Et sur
l'autre on lit: * L'unique mouvement exact de toutes les choses et de tous les vnements, selon l'ordre
divin.*
-16- De ces deux inscriptions vous pouvez facilement dduire ce que cette image
signifie.
-17- Mais prsent, montez avec moi, au moins jusqu' la moiti de la hauteur de cet
difice; l nous pourrons voir le cadran de cette grande horloge mondiale, et vous pourrez facilement en
dduire quel temps est celui actuel !
-18- Voil, nous sommes sur l'emplacement dsir. Vous vous tonnez que ce cadran
soit marqu avec des chiffres, d'un ct seulement, c'est--dire gauche, et prcisment, comme vos
horloges de un douze.
-19- La partie droite, qui est tourne vers l'Orient, est compltement exempte de
chiffres. Cela dpend du fait que, ici le ct occidental reprsente seulement le temporel humain, tandis
que celui oriental reprsente le spirituel.
-20- Vous voyez, quand la Cration matrielle fut fonde, cette grande aiguille brillante
tait tourne vers le bas, cest--dire sur le numro UN que vous voyez briller encore fortement.
-21- O se trouve maintenant cette aiguille ? Vous dites: Elle est droit vers le haut, et
est proche du dernier chiffre; seulement elle a encore dpasser deux petits points, et puis l'aiguille sera
au-dehors, dans le champ lumineux priv de chiffres.
-22- Savez-vous ce que veut signifier cela ? Eh bien, cela signifie: * Le dernier temps
* ! Cependant, vous demandez: " Et quand l'aiguille aura atteint le champ blanc libre, alors les choses
cesseront-elles d'exister ? " De cela nous serons informs par un prochain cadran qui se trouve plus haut;
c'est pourquoi, montez avec moi seulement quelques chelons !
-23- Et voici, ici, il y a dj un autre cadran; qu'observez-vous maintenant sur lui ?
Vous dites: " Nous voyons une disposition exactement inverse.
-24- " Le ct tourn vers l'occident est sombre, sans aucune indication de chiffres; le
ct tourn vers l'orient, au contraire, est marqu de nouveaux chiffres trs lumineux. -
-25- " Mais ici le numro UN est en haut, et le douze en bas. La grande aiguille effleure
dj la premire pointe de l'unit, qui brille comme une claire toile du matin; et chaque chiffre qui
descend au long du large cercle, vers le bas, en partant de l'unit brille toujours plus; et la splendeur du
dernier nombre est semblable celle du Soleil qui, l'orient irradie si magnifiquement."
-26- Vous avez vu juste; mais qu'est-ce que cela signifie ? Cela, vous l'apprendrez
immdiatement: * Un temps ancien et tnbreux s'tend en un temps nouveau et lumineux*. C'est
pourquoi, toutes les choses ne passeront pas, mais bien plutt il leur sera donn * un nouveau temps *.
-27- Et comme le premier temps tait un temps qui allait vers le dlabrement, et un
temps tnbreux, ainsi, ce temps qui vient est un temps de jaillissement, cest--dire un temps de jour.
-28- Maintenant, vous avez saisi la signification de cette grande horloge. Tournons
donc nos regards loin d'ici, et observons attentivement les choses qui, en nombre infini sont autour de
nous, et sont une merveille voir.
-29- Vous apercevez l, vers le midi, un difice quadrangulaire de grosse masse, qui est
semblable un grand d, et mesure presque douze mille toises de tous les cts.
-30- Au-dessus de lui, aux quatre angles, vous pouvez voir quatre gigantesques figures
humaines, et leurs pieds, vous apercevez quatre animaux diffrents.
-31- Rendons-nous aussitt l pour voir ce que tout cela signifie. Nous voici dj sur la
brillante surface de ce gros d. Regardez comment, au milieu de cette surface, il y a encore un petit d,
exceptionnellement lumineux, et sur le d il y a un livre compltement dcachet.
-32- Le septime sceau est galement ouvert, et de lui vous voyez monter toutes sortes
de gigantesques figurations. De nombreux esprits de blanc vtus, avec de grandes trompettes en sortent,
volant dans toutes les directions.
-33- L'un d'eux sonne de la trompette, et de la mme s'lancent l'extrieur toutes
sortes de malheurs, comme guerres, disettes, famines, maladies. Plus loin, un autre sonne de la
trompette, et d'elle, flambe un feu dvastateur qui, l o il arrive, dvore tout, et fait se liqufier les
pierres les plus dures.
-34- Un autre sonne de sa trompette, et la mer se soulve comme une haute mare,
portant au rivage toutes sortes d'animaux immondes; et regardez l-bas dans le fond, comment la vieille
Terre se noie dans une telle mare.
-35- Regardez, de l'autre ct il y a un quatrime esprit qui souffle de sa trompette, et
un grand dragon plein de feu tombe, li et avec les menottes, dans un gouffre sans fin, brlant avec un
feu inextinguible.
-36- Regardez maintenant les quatre gigantesques figures qui se trouvent aux angles du
grand d. Elles sont aussi munies de grandes trompettes. Et voici que celui qui se trouve au septentrion
souffle de la sienne, et un esprit s'lance hors de la trompette, avec en main un gros fouet pour chtier la
Terre.
-37- Et faites attention, celui vers l'Occident souffle aussi de sa trompette, et d'elle sort
un autre esprit, portant en main une coupe ardente et enflamme, pour balayer la Terre de ses
immondices.
-38- Vers le midi, un grand esprit sonne aussi de sa trompette et un grand nombre
d'esprits en sortent en trombe, munis: de paniers, avec dedans, des graines de toutes sortes, pour -semer
de nouveaux fruits sur le sol balay.
-39- Maintenant c'est le tour de l'esprit qui se trouve l'Orient, qui souffle de sa
trompette; et d'elle, sort une nue tincelante, et sur cette nue il y a d'innombrables troupes d'esprits. Au
sommet de la nue, vous pouvez apercevoir une Croix Lumineuse et au ct de la Croix, il y a un
Homme tendre et doux comme un Agneau.
-40- Vous voyez, c'est le signe du fils de l'Homme. Avec cela nous avons ainsi tout vu,
en ce lieu, de ce qu'il peut tre accord de voir; puisque c'est par la Lumire de la Vrit que vous
apercevez ces choses.
-41- A prsent vos regards sont tourns vers l'Orient, et vous apercevez votre grand
tonnement, une grande cit, merveilleuse au-del de toute expression, qui brille comme un magnifique
Soleil au-dessus de vous !
-42- Vous voudriez savoir ce qu'est cette cit, et vous voudriez la voir aussi de plus
prs. Eh bien, transportons-nous l, et voici que la cit se tient devant nous !
-43- Que vous en semble, vous plat-il d'tre ici ? Vous dites: "Infiniment, car ici
vraiment, on respire de tous les cts, du pur Amour, et tout ce que nous apercevons, a un caractre on
ne peut plus tendre et doux, ainsi que respirant l'Amour le plus sublime !".
-44- Et vous ajoutez: " Combien resplendissent magnifiquement les murs de cette cit;
combien solennelles et somptueuses en sont les portes, et. quelle Lumire indescriptiblement
merveilleuse s'irradie vers nous de chacune d'elles !
-45- "D'innombrables troupes d'esprits magnifiques plus que bienheureux y entrent et
en sortent. Oh, combien il doit tre beau d'y habiter !" Etant donn que votre dsir est de visiter cette
cit, avanons-nous. Sachez seulement qu'elle est infiniment grande, et que nous ne pourrions pas la
parcourir toute, mme avec la rapidit de la pense, pas mme en toutes les ternits des ternits.
-46- En effet, cette cit devient grande et mme infiniment toujours plus grande aussitt
que l'on pntre en son intrieur; c'est pourquoi, nous nous approcherons seulement d'une porte, en jetant
un regard seulement l'entour.
-47- Vous dites prsent: " Pour l'Amour du Tout-Puissant Seigneur, quelle infinie
somptuosit, et quelles magnifiques habitations ! Cette route que nous apercevons d'ici, semble n'avoir
jamais de fin."
-48- En effet, moi aussi Je vous dis: Vous pourriez marcher toujours de l'avant par cette
route, et vous n'arriveriez jamais au bout oppos; et de ces routes et places il y en a en quantits
innombrables en cette cit.
-49- Voulez-vous savoir comment cette cit s'appelle ? Vous n'avez qu' lire
l'inscription sur cette porte; elle se lit ainsi: * La Sainte Cit de Dieu * ou bien * La Nouvelle Jrusalem
*!
-50- Mais moi qui vous ai guid ici, Je suis l'esprit de Swedenborg; et avec cela, vous
avez vu tout ce qui vous a t accord par le Seigneur, travers ma sphre.
-51- Revenons donc en arrire, et sortez de ma sphre, et allez Celui qui vous attend,
et dont le NOM est SAINT, SAINT, SAINT !
-52- Maintenant vous tes nouveau ici, avez-vous tout bien observ ? Vous le
confirmez.. Mais je vous dis: Ce que vous ne comprenez pas encore, vous apparatra plus clair en son
temps, et prcisment dans la sphre du prochain esprit; et avec cela, pour aujourd'hui nous mettrons un
point.
SS1 C17
(Le neuvime esprit et sa sphre: L'vangliste Marc; il guide dans le vritable monde
spirituel, ou bien dans le Hads, et en plusieurs autres rgions, comme aussi dans
l'Enfer. Ce que l'on appelle le Styx. Le village brl au-del du Styx, plein de misre
et d'horreur: demeure de la sensualit.)
-1- Ce neuvime esprit, vous pouvez aussi le voir dans sa sphre; il vous guidera en
divers lieux, o vous pourrez voir et arriver la connaissance de choses ignores totalement de vous
jusqu' prsent, ce qui vous rendra aussi possible d'apercevoir beaucoup plus clairement, ce quoi il
vous a t donn d'assister jusqu' ce moment.
-2- Regardez: Notre nouvel hte et ami est dj ici; entrez donc sans autre dans sa
sphre, et suivez-le selon ses indications. A prsent, vous vous trouvez dans sa sphre; faites donc
attention ce que ce nouveau guide vous dit:
-3- " Chers amis et frres, venez, venez avec moi, voir tout ce que l'Amour du Pre,
dans son infinie grandeur opre et combien suavement il se manifeste partout.
-4- " Rjouissez-vous extrmement de ce que le Pre se soit plu montrer ces choses
votre esprit, puisque vous pourrez contempler, de vos propres yeux, combien les voies du Seigneur sont
impntrables, et comment les dlibrations de Son ternelle et Infinie Sagesse, chappent n'importe
quelle recherche !
-5- " Tournez votre regard gauche, aussi loin que vos yeux spirituels vous le
permettent, et dites-moi ce que vous russissez apercevoir.
-6- " Je vois que, cause de l'tendue de la vue, vous tes embarrasss, et vous ne
savez pas de quel ct commencer ! Aussi, exposerai-je moi-mme en bon ordre et verbalement ce que
vous voyez.
-7- " Vers minuit-( la place des points cardinaux, dans le texte allemand on emploie
de prfrence, pour tablir les dits points, les termes: matin midi soir et minuit. Ceci, parce que les
premiers termes qui se rfrent aux parties d'un jour entier, correspondent l'tat des mes, avec
rfrence leur degr de lumire.)
-8- " Vous apercevez une rgion plutt aride; des montagnes, hautes et escarpes,
trnent en se succdant, et semblent scruter, l'instar de juges menaants, les plaines illimites situes
au-dessous.
-9- " a et l, entre les montagnes, et sur les collines plus basses, vous pouvez voir des
difices, du type des vtres sur la Terre. Plus vers le bas on aperoit aussi de petites glises.
-10- " Dans les parties hautes de ces monts, vous pouvez suivre des nuages plutt
sombres qui y rdent, tandis qu'au-dessus, les montagnes semblent consister exclusivement en neige et
glace, comme les hauts glaciers chez vous, sur la Terre.
-11- " Enfin, vous pouvez constater que toute cette rgion nordique est, pour ainsi dire,
isole de la zone dans laquelle nous nous trouvons, par un fleuve trs large.
-12- " Si vous suivez du regard le cours de ce fleuve, vous pouvez constater qu'il
provient de la rgion qui se trouve entre le matin et minuit, et qu'il se dirige, en formant presque un
demi-cercle, entre le soir et minuit.
-13-. " Ses flots sont fortement dmonts, raison pour laquelle, un unique pont volant,
ou bien, pour tre plus exact, une nacelle libre, rend possible la traverse pour ces habitants qui
demeurent au-del du fleuve.
-14- " Il vous intresserait certainement de savoir de quelle espce d'habitants il s'agit.
Nous pouvons aussitt l'apprendre; il suffit que vous veniez avec moi. La barque se trouve justement sur
cette rive, et nous pourrons traverser le fleuve avec peu de fatigue.
-15- " Montez donc sur la barque d'un cur tranquille, et n'ayez pas peur des flots
cumants, ni de la noire profondeur de ce fleuve, nous guiderons la nacelle avec tant d'adresse, qu'il n'y
entrera mme pas une goutte d'eau.
-16- " En avant donc; vous y tes. Comme vous voyez la traverse s'accomplit de faon
bien meilleure que vous ne le supposiez ! Nous sommes dj au milieu du fleuve.
-17- " Ne vous pouvantez pas pour les monstres qui soulvent la tte au-dessus des
flots, mme s'ils ouvrent la gueule toute grande comme s'ils voulaient engloutir des mondes entiers, tant
donn que dsormais, nous sommes prs de l'autre rive; voici que nous l'avons atteinte.
-18- "Descendez terre avant moi; moi pendant ce temps j'assure la barque la rive, et
puis je vous rejoins. Nous voici donc sur la terre ferme. L-bas, assez l'intrieur d'une valle, vous
pouvez apercevoir un village trs sale.
-19- " Allons jusque l, pour voir de quoi il s'agit. Nous voici arrivs; ici, que vous en
semble ? - Vous tes presque assaillis par la fivre, mais je vous dis: Ici encore il n'y a pas de mal; vous
verrez pire.
-20- " Vous dites justement: Cher frre et ami ! A nous il suffit ! En effet, les maisons
extrmement sales ont tout l'aspect, comme lorsque chez vous, en quelque coin recul de la Terre, a
clat un incendie qui a noirci tout ce qui tait ct.
-21- " Quant aux hommes que nous voyons ici, ils sont tellement dguenills, que sur la
Terre, il serait difficile d'imaginer quelque chose de plus dguenill.
-22- " Nous voyons maintenant un couple qui s 'approche; lhomme est moiti nu, sa
chair est maigre et sale, et sur la poitrine, il semble qu'il y ait la marque d'une brlure.
-23- " Mme ses cheveux semblent moiti brls, de mme qu'aussi un ct de son
visage. Ce qui l'accompagne semble tre une femme. Seigneur, quelle pitoyable silhouette fminine !
-24- " Elle a un aspect, comme si elle avait t ensevelie durant trois ans; des paules
lui pendent seulement quelques guenilles sales. Ses pieds compltement nus ressemblent plutt des os
dcharns; et ses bras ensuite: l'un est un bras squelettique, demi brl, l'autre est plein de pus et de
bubons.
-
25- " Et sa tte ! Quelle physionomie ! En ralit, si quelqu'un est capable d'y
dcouvrir quelques caractristiques qui ne soient pas celles de la mort, cela veut dire qu'il a des yeux
pour ne pas voir !
-26- " Certes, mes chers amis et frres; ne regrettez cependant pas cette vue, car ceci est
encore l'aspect le meilleur des habitants de cette rgion, et c'est, pour ainsi dire, le tout dbut de la grande
misre que cette rgion cache en elle.
-27- " Entrons maintenant dans le village, et vous pourrez y voir des choses vous
stupfier. Voici: ici est justement la premire maison; regardez l'intrieur par cette fentre basse; qu'y
voyez-vous ?
-28- " Oh, vous reculez de dgot ? Oh, je sais qu'ici nous ne sommes pas dans un
magasin de parfums; Vous voyez sur le sol de cette pice, des tres humains demi-putrfis, accroupis
ple-mle, qui se roulent dans leur chair pourrie.
-29- " Certes, ce n'est pas une vue agrable; mais il ne peut en tre autrement, car ici est
montr lamour pour la chair. Vous vous demandez si ces tres doivent tre considrer comme
gnralement perdus; mais vous savez aussi combien grands sont l'amour et la misricorde du Seigneur 1
-30- " Pour tous ceux-l, voyez-vous, la chair, ou plutt, l'envie de l'apptit charnel,
doit tre consume dans la plus nausabonde des faons, avant qu'ils puissent atteindre un tat qui rende
possible de leur venir en aide.
-31- " Croyez-vous que ces tres qui, votre regard, semblent extrmement
malheureux, se sentent malheureux dans cet tat ? Mais jamais de la vie !
-32- " S'ils le sentaient, ils pourraient aussi s'y soustraire, puisque chacun d'eux a
encore assez de force pour se relever, et se dplacer pour atteindre le fleuve, dont l'eau a une force
purificatrice et gurisseuse.
-33- " Seulement, l'apptit charnel est leur lment, de sorte qu'ils rdent autour de leur
chair, jusqu' ce qu'elle soit compltement consume.
-34- " Vous demandez: Ces malheureux ont-ils quelque chose pour pouvoir se nourrir
ou la possibilit de le faire ? Eh bien, venez jusqu' la prochaine maison, et regardez l'intrieur par la
fentre, et vous assisterez ainsi un repas.
-35- " Que voyez-vous donc ? Mais si vous n'tes pas solides !... Pourquoi avez-vous
ainsi soudain fait un saut en arrire ? Voil, mme ce que vous avez aperu est une consquence de
l'envie charnelle.
-36- " Vous avez mme sur la chair un proverbe qui dit: * Celui-ci et celle-l s'aiment
se manger ! * C'est pourquoi, vous ne devez ni vous pouvanter, ni vous tonner autant, si vous avez vu
ici que les habitants de cette maison se mangent l'un l'autre des parties de leur chair pourrie, pleine de
vermine et de vers.
-37- " C'est ainsi que la chair doit se consumer, afin qu'ensuite, cette petite tincelle
d'un esprit meilleur, qui se trouve encore en eux, puisse ensuite tre libre.
-38- " A prsent, vous voudriez savoir si ces malheureux tres ont quelques
occupations. Vous voyez, cela aussi nous pourrons le constater, en nous rendant la maison ici ct.
-39- " Voil, regardez travers cette fentre moiti dmolie, et vous apercevrez
aussitt l'une des occupations des habitants de cette maison, Mais nouveau, vous vous loignez
horrifis !
-40- " Qu'y a-t-il donc ici qui ne va pas, et qui vous repousse avec tant de violence ? La
vrit est toujours la vrit, mme si elle dcoule des plus bas cloaques, comme les habitants de cette
maison, qui tirent des lambeaux de chair demi-putrfie, en les enroulant autour de leurs propres os
nu, et cela accompli, leur pense court aussitt nouveau, l'accouplement sensuel, en y concentrant
toutes leurs forces, afin de se procurer ainsi un voluptueux plaisir charnel !
-41- " Votre tonnement ici, n'a pas de sens; car, sur la Terre, existe-t-il peut-tre
quelque chose de meilleur ? Oh, vous devriez pouvoir voir, avec lil spirituel, certaines chairs douces et
dlicates qui, sur la Terre, font grande et belle figure, et alors vous vous tonneriez encore plus, et mme
beaucoup plus qu'en ces cas et lieu !
-42- " Vous vous demandez: Ces pauvres tres n'ont-ils donc aucune ide de Dieu, et
aucun dsir de Lui ? Allez un peu plus loin; voici: prsent vous pouvez voir quelque chose, sur une
colline qui a l'aspect de ruines sales, d'un lieu de prire.
-43- " En nous approchant, qui sait si nous ne dcouvrons pas quelque chose de
remarquable ! Regardez, ici en arrire du ct de la montagne, il y a une porte d'entre, bien qu'en trs
piteux tat.
-44- " Il est suffisant que nous donnions seulement un coup dil l'intrieur, et nous
recevrons sans autre la rponse voulue votre question.- Mais vous voici nouveau stupfaits. Mais en
fait, qu 'avez-vous dcouvert de si surprenant ?
-45- " Vous ne devez pas vous comporter ainsi, autrement nous n'arriverons jamais la
fin de notre tour d'inspection, d'autant plus que ce que vous avez vu maintenant, n'est ni plus ni moins
que trs naturel.
-46- " Rflchissez un peu: L'homme sensuel et charg de dsirs, porte tout cela autour
de lui. C'est pourquoi, mme quand il entre dans une glise il peut tourner son regard sur n'importe
quelle chose, mais son amour pour la chair est constamment actif.
-47- " Chaque objet est color par son amour morbide, et sa propre manire, de sorte
que cet amour nausabond se fait encore apercevoir sensitivement, en chaque objet, sur lequel un tel
homme sensuellement avide a pos les yeux.
-48- " Voil la raison pour laquelle, en cette espce de lieu de prires, la place de
l'autel, vous n'avez pas vu autre chose que les parties gnitales des deux sexes.
-49- " En effet, un trs petit crucifix on ne peut plus misrable, tait orn de tous les
cts avec ces parties du plaisir; et vous avez aussi vu quelques hommes qui, comme s'ils taient dans un
muse d'art pornographique, allaient en rond, en se tranant, et avides la vue de ces objets, tout autre
qu'artistiques, et plongs et enfoncs dans cette morbidit sensuelle.
-50- " Peut-tre trouvez-vous cela exagrs ?- Je vous dis que ceci est toute la vrit. En
effet, chez vous sur la Terre, il y a une norme quantit d'hommes qui, de temps en temps, tournent une
pense vers Dieu, particulirement quand ils voient une image sculpte, qui LE reprsente de faon
grossirement matrielle.
-51- " Mais combien de temps dure un tel souvenir ? Il suffit que son regard se tourne
pour un instant sur une plantureuse femelle, et bien vite, le souvenir du Seigneur, de mme que Son
Image, sont pars et tisss de toutes sortes de parties charnelles attrayantes et stimulantes !
-52- " Sur la Terre, simplement, c'est votre peau qui cache tout cela, mais pour l'Esprit,
ce nest pas le cas, car devant Lui, ni peau, ni chair ne peuvent cacher quelque chose.
-53- " Vous demandez: Cher Ami ! Ici dans le fond de ce sale foss, on trouve des
trappes ornes d'une manire voyante de la mme faon nausabonde. Est-ce peut-tre la continuation de
ces honorables obscnits charnelles ?
-54- " Mes chers amis et frres ! Il suffit de faire un essai; dans le but de rpondre ce
problme et de le rsoudre, nous visiterons encore deux de ces *palais*, et je suis d'avis que vous en
aurez assez de sorte que vous renoncerez poser -d'autres questions, sur les nombreux autres *palais*
qu'il y a encore.
-55- " Voici: ici, il y en a un; regardez donc l'intrieur, et vous serez surpris de ce que
vous verrez d'un seul regard. Vous commencez vous tordre, comme si vous tiez assaillis par une
colique aigu ! Qu'y a-t-il donc ? Je n'y vois rien de nouveau. Ce sont des apparitions de votre Terre,
telles qu'elles arrivent l.
-56- " Ici, vous ne voyez rien d'autre, l'exception d'un grand nombre de femmes qui
sont, couches sur un bas-flanc sale, et qui sont encore assez en chair.
-57- " De spcial, il y a seulement, que des tres du sexe masculin, l'attitude
furieusement sexuelle - et non seulement d'aspect -font le tour parmi les femmes, et avec des couteaux
pointus font des trous dans leur chair, en appliquant ensuite leurs parties gnitales dans les blessures
encore fraches.
-58- " Puis ce sont les femmes qui lient les mains aux hommes, autour de poteaux avec
des cordes, en se mettant ensuite faire autour de leurs parties gnitales des actions dans tous les sens,
comme de les mordre et de les dchirer avec des dents d'un rouge ardent.
-59- " Puis, leur tour, ce sont les hommes qui arrachent les seins des femmes, et les
pendent leurs parties gnitales, et mme sur tout leur corps. Cette action infme a comme consquence
une grande effusion de sang.
-60- " Mais c'est ce qui vous fait le plus horreur, vous donne rpugnance et nause.
Vous pensez que cela est de toute faon un peu exagr. Je vous dis au contraire: Absolument pas, car si
vous pouviez voir avec lil spirituel, mme seulement sur un mille carr de la surface terrestre, en
combien de formes se manifestent les dsirs de la chair, vous verriez des choses avec des varits encore
plus diverses et plus rpugnantes que ce que vous avez vu ici.
-61- " Vous pouvez croire que si certains habitants de la Terre n'taient pas retenus par
la crainte des chtiments sanctionns par les lois d'tat et les lois civiles, vous verriez des choses
vraiment inoues et surprenantes; parce que les envies charnelles se rvleraient la lumire du soleil,
pleines de trouvailles vraiment infernales.
-62- " Vous est-il rest encore du dsir, pour pouvoir regarder l'intrieur de la
prochaine maison ? Vous secouez la tte; et moi aussi, de mon ct, je ne vous conduis pas plus avant;
seulement je vous dis, en rsum, que vous ne verriez rien de meilleur, mais bien toujours quelque chose
de pire encore.
-63- " Par exemple, dans la prochaine maison, vous apercevriez tous les modes
possibles de violation des enfants. En allant plus loin, vous verriez comment des jeunes filles sont
sduites et aguiches la luxure, par des maniaques charnels. Mais, considr que ces horribles
spectacles vous seraient plus nuisibles qu'utiles, il est mieux que vous les vitiez et ne les regardiez
absolument pas.
-64- " Mais je dois vous informer que plus on avance l'intrieur de cette valle, plus
les tres se prsentent extrieurement plus en chair et plus complets que l, proximit du fleuve.
-65- "La cause est rechercher dans le fait que ceux qui sont prs du fleuve sont plus
dlivrs et librs des embches de la chair que ceux qui demeurent vers le fond de la valle.
-66- " Regardez l dans cette fosse crasseuse, et vous verrez mme plusieurs maisons
en flammes. Vous demandez ce que signifie cela ? Cela signifie que ce dsir charnel dgnre dans la
malignit, c'est--dire, en quelque chose de semblable la jalousie sur votre Terre.
-67- " Cependant, dans une telle maison, comme. vous n'tes pas prpars un
semblable spectacle, regarder l'intrieur vous coterait la vie
-68- " Avec cela nous n'avons plus rien faire en cette sombre valle, de sorte que, la
prochaine fois, nous nous approcherons d'un autre village, et nous verrons l comment sont les choses.
-69- " Seulement Je vous dis: Ne vous faites pas trop d'illusions, car l aussi, nous en
verrons de toutes sortes de couleurs !
Et pour aujourd'hui il suffit.
SS1 C18
(Considration sur ce que lon a vu. Configuration de lusure, et domicile des chevaliers
de lindustrie.)
-1- Avant que nous nous approchions de cette autre valle, Je veux rpondre
brivement une autre question que vous m'avez adresse, savoir: Vous voudriez savoir si ce que vous
avez vu est justement l'Enfer.
-2- Je ne peux vous dire ce sujet, ni oui, ni non, mais bien seulement que ce que vous
avez vu est de nature infernale, mais n'est pas le vritable Enfer, car ce que l'on montre ici est une vision
isole du vice.
-3- L o vous avez vu les tres les plus consums et les plus dtruits, le vice-mme
est aussi plus consum. Par contre, l o vous avez aperu des figurations encore compltes et
charnellement actives, l la force du vice, provenant des dsirs mauvais, avec la facult active de pcher,
n'entend pas diminuer.
-4- La mme chose se manifeste sur la Terre, l o les hommes s'abandonnent toutes
sortes de pchs, rduisant leur nature physique un tat dsastreux et impuissant, et en raison de
l'esclavage de la luxure, pour s'exciter, usent d'excitants artificiels.
-5- Tandis qu'ici, ces tres qui vivent prs du fleuve, malgr tout, de temps en temps,
permettent que monte en eux une pense qui montre la caducit de tous ces plaisirs.
-6- Par contre, dans le fond de la valle, vous avez vu ceux en qui la force du dsir est
encore plus en accord avec la force active du vice.
-7- De ce qui a t dit prsent, vous pouvez dduire que ce que vous avez vu n'est
qu'une image infernale du pch et du vice, et cette connaissance, pour s'engager ensuite, dans la valle
contigu celle que nous avons dj montre.
-8- Comme vous voyez, cette valle est spare de celle dj connue de vous, par un
mamelon montueux assez sale. Il suffit que nous le franchissions, et nous verrons aussitt comment se
prsente lautre valle.
-9- Vous voulez, et vous voyez, nous sommes dj sur la crte du mont. Regardez l-
bas le nouveau village; comment vous plat-il ?
-10- Vous dites: " De loin, il parait avoir un meilleur aspect que le prcdent, seulement
le fait qu'il se trouve plus vers l'occident, ne nous permet pas de nous attendre quelque chose de bon.
"Certes, vous avez raison, et il en sera aussi ainsi.
-11- Vous me demandez en outre, pourquoi ces difices sont plus grands, et dans leur
ensemble, ont un aspect plus respectable que ceux du village prcdent ? Et je vous dis:
-12- Allons en bas dans le village, et vous trouverez aussitt la rponse votre
question. Donc, nous sommes dj devant la premire maison.
-13- Vous voyez, elle a un mur arrondi et en saillie, teint d'une couleur d'un blanc sale;
mais, ni fentre, ni entre de ce ct avant. Vous demandez: " Et pourquoi donc ?"
-14- Parce que ce ct de la maison est tourn vers l'Orient, et cela constitue une
horreur pour les habitants de ce village. En suite de quoi, nous devons nous dplacer vers l'arrire de
l'difice, lequel se trouve un peu sur la pente du mont, si nous voulons dcouvrir ce qui rgne l-dedans.
-15- Voil, ici, il y a dj une fentre spacieuse; regardez l'intrieur, et dites-moi ce
que vous voyez. Mme ici, vous tes l reculer d'effroi.
-16- Stupfaits, vous dites: "Pour l'Amour de Dieu, c'est inou, inhumain et
inconcevable !"Dans le fond est assis sur une large stalle, un vritable monstre humain.
-17- Il a une grosseur surhumaine, au point qu'il occupe plus de la moiti de la pice, et
un ventre pendant de faon repoussante. Le cou est entour par de sales coussinets de graisse, comme
suspendus l'un sur l'autre.
-18- Devant lui il y a un grand nombre d'hommes, maigres au point de sembler des
squelettes vivants, et ils s'entassent autour de cette horrible panse adipeuse, suscitant le dgot, afin que
le monstre s'apitoie sur eux, et daigne les dvorer.
-19- Rellement, cet tre monstrueux a dj devant lui des squelettes humains
compltement dcharns. Ensuite plus en arrire, il y en a quelques-uns qui maudissent le monstre, et
dans leur furie, ils voudraient se jeter sur lui, mais ils en sont empchs par ceux qui le monstre a
promis de dvorer aussi un peu de leur chair, pour la muter ensuite en graisse du monstre.
-20- Il est naturel que vous demandiez: " Que peut donc signifier cette trange et
horrible image ?" Mais moi, chers frres et amis, je suis contraint de vous dire, si vous ne saisissez pas et
ne comprenez pas cela au premier regard, que cela veut dire que vous sur la Terre vous n'avez rien appris
du tout, en consquence de votre complet aveuglement.
-21- Ceci n'est qu'un excellent portrait d'un usurier ou d'un magnat et grand chevalier de
l'industrie, qui s'est fix comme but de sa vie d'accaparer tout ce qui, d'une faon ou d'une autre, lui
rapporte des intrts.
-22- tes-vous capables d'tablir la limite o un tel usurier ou un magnat de l'industrie
se dclare finalement rassasi ? Son avidit de gain ne va-t-elle pas l'infini ?
-23- Serait-il peut-tre tenaill mme seulement un peu par le remords s'il lui tait
possible d'arracher lui les trsors et les richesses du monde entier ?
-24- Rpandrait-il une larme s'il pouvait dvorer, en l'attirant lui, la vie de toutes les
veuves et de tous les orphelins de la Terre ?
-25- Moi Je vous dis: Hlas, les pauvres courent encore en troupes lui et lui sacrifient
toute leur vie et leurs forces; pour un vil salaire, ils sont contraints par lui se faire corcher et dvorer
presque compltement.
-26- Il y en a d'autres qui lui apportent leurs quelques trsors; et ils s'estiment heureux
ds lors qu'il les accepte, seulement contre un taux d'intrt mesquin.
-27- Et mme, beaucoup de tromps vont si loin qu'ils considrent littralement comme
une ncessit qu'en l'tat des choses, ils aient d tre tromps par lui, sans sa faute.
-28- D'autres, tout aussi avides que lui, cependant des *pauvres diables*, humainement
moins russ, voyant sa sclratesse, le menacent de destruction et de mort.
-29- Cependant, ceux qui sont lis d'intrts avec le magnat, empchent que la mort ne
vienne le dtruire, afin de ne pas y perdre leurs gains.
-30- Donc, que dites-vous prsent, au sujet de cette image ? Ne montre-t-elle pas cet
horrible pch, en le plaant dcouvert, tel qu'il est effectivement ?
-31- Mais ce n'est qu'un dbonnaire commencement; rendons-nous maintenant la
maison la plus voisine, qui est quelque peu plus grande, et observons-en le contenu, et vous verrez que,
comme je l'ai dit, les choses changeront d'aspect !
-32- Nous y voici, nous sommes dj la bonne fentre; seulement, il faut que vous
aiguisiez votre vue, puisque, la maison tant plus grande, et ayant sur l'arrire seulement deux fentres
plus petites et sales, l'intrieur se prsente quelque peu sombre.
-33- Donc, avez-vous dj aperu ce qui s'y trouve ? Voil que pour rponse, vous
tremblez au contraire; c'est dj un indice certain que vous avez aperu ce qui est suffisant.
-34- Mais vous vous trouvez empchs de parler et je vous crois volontiers, car de
semblables spectacles font tressaillir mme nous, esprits forts, et celui-l en particulier pour le motif que
de tels faits, justement maintenant, se multiplient et deviennent mme plus grandioses.
-35- Mais je vois que, dans ce cas, il sera ncessaire d'exposer ce que vous avez vu,
tant donn que vous, pour une telle image, vous ne trouveriez pas si facilement les mots appropris.
-36- Vous avez ici aussi, vers le fond, un tre horriblement engraiss; il a un ventre
pouvantablement saillant. Dans sa face s'ouvre une gueule grande comme celle d'une hyne; ses bras
ont la forme de trs forts serpents gants; et ses pieds sont semblables ceux d'un ours.
-37- Sur son norme panse est dress une sorte d'autel, et dans le milieu de celui-ci est
enfile une broche deux tranchants, avec la pointe tourne vers le haut. Sur cette broche sont enfils
des tres trs maigres.
-38- L'un des bras en forme de serpent est continuellement occup enlever de la
broche les enfils, et les porter la bouche du goulu.
-39- L'autre bras par contre tourne de tous les cts, la chasse de l'un ou de l'autre des
malheureux, confins malheureusement en cet pouvantable local; et le premier qu'il attrape, il le saisit,
l'crase, et le flanque sur la broche qui est sur l'autel.
-40- Les hautes lamentations des malheureux rendent encore plus actif son bras. Voil,
ceci est l'image que vous avez vue. Que vous en semble? Vous dites: " L'impression est tout simplement
pouvantable et horrible !" Et vous ajoutez:
-41- " Mais c'est une exagration. Il est vrai que sur la Terre, les choses vont trs mal,
mais en ce qui concerne cette image, il semble toutefois qu'il y ait une forte exaltation !
-42- Mais je vous dis: Ici, il n'y a rien de trop, ni trop peu; Mais bien plutt en tout
temps, seulement que la vrit nue. Arrtez un peu votre attention sur certains hros du commerce et de
l'industrie de la Terre, prenez une rgle et mesurez la gueule de la cupidit.
-43- Puis examinez leurs bras, la forme qu'ils ont, et vous constaterez s'ils ne sont pas
parfaitement identiques cette image.
-44- L'un est occup accumuler et mettre tout de ct; l'autre piller par tous les
chemins, avec mchancet, ruse et violence.
-45- Gnralement, quand il s'est empar d'une proie, celle-ci est enfile sur la broche,
comme une offrande de la cupidit sur l'autel.
-46- Mais vous demandez: " Et pourquoi cet autel se trouve-t-il justement sur la panse
de ce monstre ?"- Voyez-vous, le ventre signifie le collecteur de la plus sale espce d'avidit ou de
cupidit; gosme et amour de soi-mme.
-47- Le ventre volumineux indique combien ce genre d'amour est dmesur; et l'autel
sur celui-ci indique ensuite l'honorabilit mondaine et la supriorit, et, en consquence, quelle race de
prsomptueux et d'orgueilleux sont ces sublimes honorables chevaliers de l'industrie et du commerce !
-48- La broche deux tranchants dresse sur l'autel, ceci, vous pouvez le dduire de
vous-mmes, au premier regard. N'avez-vous encore jamais entendu parler du droit commercial ou de
change ? Voil, c'est ce qui se trouve sur l'autel !
-49- C'est pourquoi, il suffit qu'un pauvre diable se laisse prendre dans la trappe, et il
est aussitt saisi et broy sans rmission; enfil dans le droit, et avec ce droit, transperc mort.
-50- Vous demandez encore: " Et qui sont alors ces malheureux qui, si diligemment,
sont attraps ? Et pourquoi la broche deux tranchants ?" Les malheureux sont toutes sortes d'hommes;
savoir, pour une partie, ceux qui tant les plus proches de ce qu'on appelle l'engrenage, sont aussi les
plus exposs, ce sont les petits commerants.
-51- Une autre partie est compose de ceux qui, pousss par le besoin, doivent cder
leurs produits aux grands spculateurs. Une troisime partie est forme de pauvres gens trangers qui,
d'une faon ou d'une autre, sont en relation avec cette entreprise. Une quatrime partie est compose
d'hommes dsireux de faire quelques acquisitions. Une cinquime partie, ce sont les associs d'affaires
qui demeurent ailleurs.
-52- Une sixime partie, ce sont ceux qui dpendent de l'entreprise de classe suprieure;
et la septime espce, ce sont ceux de la classe infrieure et la plus tourmente.
-53- Pour toutes classes, la broche deux tranchants est toujours prte. Cependant, nous
aurions oubli quelle est la signification du double tranchant.
-54- Mme cela on devrait le saisir du premier coup: L'un des tranchants signifie la
politique commerciale. L'autre tranchant: le droit de cette politique, avec lequel il est accord
d'embrasser toute branche de son activit, de faon pouvoir en retirer le plus flatteur intrt usuraire.
Comprenez-vous cela ?
-55- Si vous ne comprenez pas fond, consultez les dispositions en vigueur, et dites-
moi o cela se trouve prescrit lgalement; et quel est le gain qui revient la classe commerciale.
-56- Voici pourquoi la broche taille des deux cts:d'un ct, par la politique
commerciale bien connue, et de l'autre par la cupidit illimite; et ces deux cts tranchants sont
troitement lies avec le droit commercial, comme les deux tranchants sur une pe.
-57- Voyez-vous prsent si cette image correspond bien aux faits ? Elle montre,
comme j'eus vous le dire, ni plus ni moins que la vrit nue.
-58- Maintenant vous dites: "L'image est juste, cependant cela ne nous laisse pas de
doutes que des choses semblables appartiennent l'Enfer!" Dans le fond, vous n'avez pas tous les torts;
toutefois, tout reste fermement sur ce qui a t dit.
-59- En effet, cette image illustre seulement le pch en lui-mme, sans tenir compte
des personnes qui rellement le commettent.
-60- C'est pourquoi cette reprsentation est certes de nature infernale, cependant ce n'est
pas l'Enfer dans sa ralit. En effet, s'il vous tait donn d'apercevoir cela dans le vritable Enfer, dj au
premier regard, l'impression que vous en retireriez serait bien diffrente de celle par vous prouve dans
la pleine et totale proximit d'une telle image du pch.
-61- Vous voyez, il y a encore un grand nombre de ces choses, en ce ravin crasseux.
Mais tant donn qu'en lui le pch de la cupidit y est reprsent toujours plus intrieurement, et donc
de manire inexprimablement toujours plus horrifiante, vous ne pourriez plus supporter un autre
spectacle de ce genre.
-62- C'est pourquoi, limitons -nous aux deux maisons dj vues; parce que, quand ce
pch passe dans la sphre de la brlante jalousie, veille par la cupidit, alors aussitt cela devient
aussi compltement et purement infernal, non adapt vos faibles yeux et votre esprit encore plus
faible.
-63- Aussi la meilleure chose est que la prochaine fois nous nous rendions dans une
troisime valle. L, il nous sera donn de voir des choses tout fait nouvelles, et donc, pour aujourd'hui
contentons-nous de ce qui a t appris.
SS1 C19
(L'arrivisme pouvoirs de domination: comment il est reprsent dans l'Au-Del, avec
un claircissement relatif. )
-1- Pour atteindre cette troisime valle, cette fois non plus, nous n'aurons d'autre
chose faire que de dpasser ce mamelon montueux qui, dire vrai, est plus lev que l'autre.
-2- Vous voulez, et voil, nous sommes dj sur la cime. Regardez maintenant en bas
vers l'Occident (soir), et le village est devant votre regard.
-3- Cependant vous dites: "Cher Ami et Frre, l'exception de quelques massifs
renflements de terrain, nous ne pouvons rien dcouvrir d'autre qui puisse ressembler un village". Mais,
moi, Je vous dis:
-4- Vous voyez dj sans autre regard ce qui est voir. Regardez le plus loin qu'il
vous est possible, particulirement dans cette fosse qui devient toujours plus troite et plus sombre, et
vous apercevrez, en grande quantit, de tels renflements de terrain.
-5- Vous dites: " Mais l-il ne peut demeurer personne, quel que soit l'aspect du
pch". Mais, moi, Je vous dis: Laissons courir tout raisonnement, et rendons-nous plutt vers ces
renflements, parce qu'alors la chose changera d'aspect; et maintenant descendons.
-6- Et voil, nous sommes dj devant le premier renflement; qu'en dites-vous ? Vous
haussez les paules; moi par contre je vous dis: Approchez-vous encore un peu, mais pas trop, car alors
vous ne hausserez plus les paules.
-7- Vous demandez pourquoi on ne devrait pas s'approcher trop d'un tel renflement de
terre, l'apparence aussi insignifiante ! Mme de cela, quand vous serez bonne distance, vous recevrez
immdiatement l'explication voulue; approchez-vous encore un peu.
-8- Qu'arrive-t-il donc avec ce saut imprvu en arrire ? Ne vous ai-je pas dit que ces
tas de terre ne sont pas aussi vides qu'ils le paraissent, si on les regarde une certaine distance.
-9- A prsent, vous dites: " Mais pour l'Amour de Dieu qu'est donc cela ? A peine
nous sommes-nous approchs de deux pas qu'un nombre incalculable de serpents que nous connaissons
comme parmi les plus venimeux ont allong leurs ttes hors de leurs gtes, en ouvrant toutes grandes
leurs gueules empoisonnes.
-10- " En vrit, si nous n'avions pas saut en arrire aussi rapidement, ils se seraient
prcipits sur nous, en nous procurant quelques srieux dommages. Donc, ces tas de terre et de pierres
sont exclusivement des asiles de serpents; n'y a-t-il l rien qui ressemble l'homme ?"
-11- Je vous dis: Pour savoir cela, nous devons observer ce tas du ct septentrional, o
cependant, il est accessible avec encore plus de danger. Vous devez donc marcher derrire moi, et
regarder furtivement au-dessus de mes paules, et alors vous verrez comment sont exactement les
choses. Venez donc !
-12- Comme vous voyez, nous sommes au bon emplacement; prsent observez bien;
dans la partie la plus basse du tas, il y a un trou, comme dans les tanires des renards. Observez
attentivement l'intrieur, et vous apercevrez quelque chose d'autre.
-13- Cependant, quand vous aurez aperu quelque chose, bien que ce soit trs
pouvantable, vous devez toutefois rester silencieux et tranquille, car un mouvement inconsidr, ou un
cri intempestif de peur, pourraient avoir comme consquence pour vous de devoir fuir le plus rapidement
possible.
-14- Eh bien ! Avez-vous regard l'intrieur ? Vous l'affirmez sans ouvrir la bouche;
c'est bien ainsi. Avant d'entrer dans le sujet, loignons-nous le plus rapidement possible de ce tas, car
dans son voisinage, il n'est pas conseiller de parler de ce qui le concerne.
-15- Etant donn que ce tas est muni de milliers d'oreilles l'coute, il est mieux de se
tenir bonne dis tance. Racontez Moi donc prsent ce que vous avez vu.
-16 Vous dites: " Oh, cher Ami et Frre, combien pouvantable et horrible tait ce que
nous avons vu ! Sur le fond il y avait un tre accroupi; il avait tout fait l'aspect d'un dragon rpugnant
et pouvantable.
-17- " Ce dragon avait, bien sr, une tte semblable celle humaine; cependant, la
place des cheveux on pouvait apercevoir une masse innombrable de serpents venimeux, qui se tortillaient
de tout ct, et tournaient tout alentour leurs yeux enflamms, afin de voir si de cette horrible demeure
s'approchait quelque proie.
-18- " Plus vers la partie antrieure, le long des murs, on pouvait apercevoir une
quantit de malheureuses figures humaines, mains et pieds lis avec des chanes, et un grand nombre de
serpents libres qui glissaient autour des dites figures, en mordant les veines et en suant le sang.
-19- " Cet tre horrible avait dans sa main droite, entoure d'un serpent, une pe de
feu, et sur l'autre main un crit enroul.
-20- " Un serpent qui tait entortill le long de son bras gauche feuilletait souvent ce
rouleau, aprs quoi, il passait sa langue visqueuse sur la partie du rouleau ainsi feuillet, comme s'il
voulait attirer l'attention du monstre assis dans le fond, sur quelque chose d'une particulire importance.
-21- " Aussitt aprs nous vmes que d'un point obscur du fond, taient tir dehors par
une quantit de serpents de nombreux tres humains l'aspect on ne peut plus malheureux.
-22- " Sur ceux-ci, le monstre lana immdiatement son pe enflamme, en dchiqueta
quelques-uns, tandis que les autres, il les fit mettre sous les chanes, par des serpents pourvus de bras, les
associant ensuite ceux qui se trouvaient dj le long des murs; c'est tout ce que nous avons vu."
-23- Je vous dis: Eh bien, des choses inexprimables et bien pires encore que ce qui est
dcrit en cette image, arrivent justement sur la Terre en ce domaine.
-24- Eh bien, vous rendez-vous compte quel pch se cache sous cette reprsentation ?
Elle correspond, voyez-vous, la plus sale ambition tyrannique mondaine politique.
-25- Tout ce qui s'approche du dsir de domination s'approche aussi, dans son intrieur,
de manire caractristique, de cette image.
-26- Vous ne devez pas confondre la sale politique avec la sage perspicacit d'un tat
honnte et de rgents justes, inspirs par Dieu, lesquels, comme il est naturel, doivent surveiller leurs
peuples, afin que ces derniers ne se gtent pas trop, en raison de leur rciproque mchancet, ou bien
n'aillent pas la rencontre d'une ruine complte.
-27- Sous cette image au contraire, on entend reprsenter seulement cette ruse infernale
qui pousse des hommes d'tat et de rangs divers, chercher travers les plus scandaleuses bassesse et
lchet, se crer un poste de commandement, et ds lors qu'ils l'ont atteint, se retrancher
immdiatement dans une ultrieure humilit, dans la simplicit et la fausse modestie.
-28- Mais leur demeure est pleine de serpents venimeux aux aguets, qui sont
semblables aux espions secrets rampants et de grande astuce, qui, avec la plus grande sollicitude, sont en
train de surveiller tout autour, pour arrter son dbut quelque danger pour leur soi-disant modeste
patron.
-29- Si quelqu'un s'approche effectivement avec de mauvaises intentions, il est
immdiatement saisi et tran secrtement devant l'illustre modeste propritaire de cette demeure.
-30- Que pour une semblable proie, en cette discrte demeure, cela n'aille pas trop bien,
vous l'avez vu travers l'image. Les serpents, qui se trouvent sur la tte, la place des cheveux, sont l
pour indiquer l'effort incessant pour la conqute d'un pouvoir toujours plus grand.
-31- L'pe ardente dans la main enroule d'un serpent indique une place de
commandement arrache avec l'adulation et la ruse, c'est--dire, un emploi ou une charge qui autorise un
tel assoiff de domination exercer le pouvoir qui lui a t confr.
-32- Que l'pe soit rouge ou enflamme dnote l'inexorable svrit de l'tre
tyrannique. Que la main soit entoure d'un serpent signifie qu'elle est employe avec une grande ruse !
-33- Le rouleau dans la main gauche, dont le bras est galement entour par un serpent,
indique la ruse infernale et l'avidit de domination, dans les plans desquelles personne ne peut mettre
lil, l'exception de grande ruse et de son habilet.
-34- Vous avez vu des hommes trans depuis le fond; ceci est pour indiquer comment
la multiple astuce du tyran les a faits prcipiter dans le bas, les faisant ainsi ses prisonniers.
-35- Les grands serpents, pourvus de bras humains, qui mettent les chanes aux
prisonniers, sont les complices politicards soudoys du tyran.
-36- Les chanes, au contraire, indiquent le complet tat d'esclavage de ceux qui se
trouvent sous l'pe d'un tel tre abominable. Avec ce que dit, je crois que nous aurons tout interprt, et
de la faon juste.
-37- Mais vous dites: " L'image en vrit semble exacte, toutefois nous croyons qu'elle
est expose d'une manire quelque peu forte."- Eh bien, Je veux attirer votre attention seulement sur
quelques exemples, dont votre Terre, particulirement au temps prsent (anne 1842) est pleine; et de
ceux-l vous pourrez dduire trs facilement si cette image dit trop !
-38- Afin que vous ne vous creusiez pas trop le cerveau, J'attirerai votre attention, en
premier lieu sur tous les mchants mutins qui, pour la plus grande partie, en partant d'un autre principe,
aprs accomplissement de leurs astucieux et mchants plans, se sont changs en les plus grands monstres
de l'humanit.
-39- Robespierre est encore loin d'tre le pire, parmi les innombrables qui ont prcipit
la pauvre humanit de la Terre, de multiples faons, matrielles, morales et spirituelles, dans un malheur
sans nom.
-40- C'est justement cette politique, vraiment infernale et satanique, de semblables
hommes, qui est, seulement en surface, illustre en cette image.
-41- S'il tait conseiller de vous faire voir cela au plus profond des tas de terre qui se
trouvent plus l'intrieur dans la valle enfonce, vous pouvez me croire en vrit, dj au prochain tas,
mme le plus impavide d'entre vous ne serait mme plus en mesure de mettre sur le papier, ne serait-ce
qu'une lettre; car tout cela appartient au plus profond, au plus pervers Enfer.
-42- De la hauteur vous avez aperu combien grand est le nombre de ces renflements de
terrain, en cet horripilant ravin.
-43- A ce sujet, je peux seulement vous dire que, en chacun de ces tas, les choses sont,
pour dire un nombre, de faon dix mille fois pire que dans le prcdent.
-44- Et que ceci vous suffise, parce que je dois vous avouer ouvertement, que seuls les
plus puissants esprits angliques, pourvus de toutes les forces possibles par le Seigneur, peuvent
traverser cette valle tnbreuse, sans en avoir de dommage.
-45- Mais moi, je ne pourrais pntrer avec vous pas mme jusqu'au troisime tas, car,
tant que ce dsir de domination a en vue la vaine gloire et le mondain, comme vous l'avez vu dans le
premier tas, il n'est pas dangereux pour le spirituel, quand on use de la prudence ncessaire.
-46- Tandis que dans le second cas, un tel dsir allonge ses bras de serpents, dans votre
spirituel; c'est pourquoi, tout esprit doit faire trs attention et rester une certaine distance d'un tel tas.
-47- Avec cela contentons-nous de ce que nous avons vu dans cette valle.
La prochaine fois, on ira dans une rgion, plus vers le septentrion; sur une hauteur plus
sre et plus bienveillante, d'o nous pourrons donner un coup dil gnral sur les diverses conditions de
cette rgion;
Et avec cela nous arrtons !
SS1 C20
(Poursuite de ce voyage d'exploration spirituelle, et le retour. Bain salutaire dans le
fleuve. Son explication. Ascensions du mont; trs proccupant ce que l'on aperoit
derrire et aux environs. Explication des diverses apparitions du mal, du faux et du
mchant, sous ses diverses formes. La vritable image du temps prsent dans sa
perversit, et dispositions pour le salut. Images de la tendance philistine du
monde. La voie de lEnfer et sa rtrospective. Le mamelon montueux avec une
ample perspective de tous les cts et dans toutes les directions, correspond
l'tat libre de l'homme quand il a trouv la voie de la Vrit. Une traverse. )
-1- Mais pour atteindre cette hauteur favorable, nous devons aller vers la rgion
gnrale nordique la plus orientale, et de l seulement, nous pourrons monter sur ce sommet, puisque la
rgion qui s'tend plus vers le nord, est trop horrible, pour que nous puissions continuer ensuite le
voyage de ce ct.
-2- Outre cela, de cette-hauteur, nous pourrons de toute faon l'embrasser du regard.
C'est pourquoi, venez avec moi, et, la manire spirituelle, nous serons l-haut le plus vite possible.
-3- Et voil, nous sommes dj prs de la premire valle que nous avions visite; et
regardez un peu-l, vers le fleuve, et vous verrez ce couple que nous avions rencontr auparavant; et
comment prsent il se purifie dans l'eau du fleuve; et comment il a dj pris, bien que ce soit
partiellement, un meilleur aspect, dj remarquable. Vous demandez maintenant ce que cela signifie.
-4- Ceci a sa signification, en ce que l'homme se sent satur et las du vice charnel, et
prouve un dsir, ml de repentir de s'amliorer, et de renoncer compltement ce pch, et donc de se
purifier, selon qu'il est possible, de tout le mal que le pch porte avec lui.
-5- Vous voyez combien est difficile une telle purification, tant donn que ce fleuve a
peu de baies, pour que ces pcheurs endurcis puissent y accder.
-6- En outre, ils ne doivent pas s'aventurer trop au large, car en premier lieu les flots
du fleuve sont trop imptueux, et puis il y a des apparitions qui menacent d'engloutir ces pnitents.
-7- Si cependant ils persistent courageusement, en restant calmes, en leur baie, alors
ils se sentent toujours plus fortifis, et en voie de gurison; et ainsi encourags, et une fois atteinte la
pleine force, ils peuvent remonter le fleuve dans la direction entre l'orient et le septentrion, d'o descend
le fleuve.
-8- Et quand ils sont arrivs un pont qui unit une rive l'autre, en face se trouve une
colline; en traversant ensuite cette dernire ils arrivent dans la rgion occidentale (soir).
-9- Comment sont les choses dans la rgion occidentale, nous aurons l'occasion de le
constater, quand nous la parcourrons, seulement aprs avoir donn le coup dil projet sur la rgion
septentrionale. Maintenant que vous savez cela, laissez que nous nous levions sur notre hauteur, pour
voir plus en dtails cette rgion du nord.
-10- Vous demandez nouveau si cette hauteur est visible. Certainement qu'elle l'est;
regardez l-bas, assez loin d'ici, cette crte de la montagne d'un blanc-gris; c'est notre destination.
-11- Vous frissonnez un peu devant la vertigineuse hauteur de ce sommet; mais cela ne
compromet absolument pas notre voyage l-bas, puisque nous atteindrons cette cime, tout aussi
facilement que nous avons atteint ce point sur lequel nous nous trouvons, et si vous le voulez, mettons-
nous en marche !
-12- Maintenant, nous sommes sur place. Comme vous voyez, il y a un espace suffisant
sur cette cime, seulement vous ne devez pas trop vous approcher du bord, en particulier de ce ct qui est
tourn vers le profond nord qui, comme vous le voyez, est envelopp dans la plus complte obscurit.
-13- Approchez-vous donc de moi, et regardez l, vers l'Occident, et assez loin; voyez-
vous les trois ravins ? Ce sont ceux que nous connaissons dj. Cependant, aprs ces trois il y en a
encore sept, et, si vous regardez attentivement, vous apercevrez qu'ils sont pleins de trous, dont s'lve
une fume gris-sombre. Vous demandez ce que cela signifie !
-14- Cela signifie cet tat de l'homme qui, dans sa vie physique matrielle, connat
l'essence du vrai et de propos dlibr, le change en faux; et puis agit en conformit avec sa mchancet
intrieure.
-15- Les trous qui sont ouverts vers la lumire du midi indiquent la connaissance de la
Vrit relle; la fume qui sort de ceux-ci dnote l'arbitraire retournement de la divine Vrit, ou la vaine
fausset; le feu cach, dont la fume monte, c'est la mchancet fondamentale cache, en tant que trs
haut degr de l'amour de soi-mme, et du-dsir de domination qui en rsulte.
-16- De ce fondement mchant, toute la bonne graine de la Lumire est change en
semence de la zizanie, qui est ensuite allume par ce feu dvorant, et enfin brle et dissoute en cette
fume.
-17- Vous voyez que ces sept ravins sont aussi spars l'un de l'autre par des mamelons
montueux; et chaque mamelon, comme vous pouvez l'apercevoir, consiste en dix collines; chaque colline
est orne comme d'une chapelle. Vous dites: Que signifie tout cela ?
-18- Les dix collines indiquent partout la Grande Loi Mosaque, tandis que les
chapelles indiquent la Sagesse de cette Loi. Les sept valles, que ces collines sparent l'une de l'autre,
indiquent la septuple Loi de l'amour du prochain.
-19- Mais vous, vous voyez justement en ces valles, un trou fumant. Cela dnote la
lente destruction de la Loi Divine, et le complet obscurcissement, et le dpart vers la ruine la plus
complte de l'amour du prochain, toutes choses qui prises dans leur ensemble, sont appeles: *La grande
prostitution de Babel*.
-20- Mais cette fume est pire que n'importe quelle autre pestilence. Qui l'a respir une
fois, en est immdiatement si tourdi et si aveugl que, non seulement dans la valle il ne peut trouver
une place libre, mais bien plutt qu'il peut tourner autant qu'il veut, il ne russit pas abandonner ce lieu
o il a t empest par la fume.
-21- Vous demandez: Que lui arrive-t-il alors ? Regardez plus attentivement et vous
apercevrez facilement comment, des chapelles bien fermes, sortent des sauveteurs qui s'empressent de
descendre dans le fond de la valle, et qui s'approchent de ces enfums, et les emmnent sur des points
plus dgags.
-22- Cependant vous pouvez voir aussi que, peu nombreux sont ceux qui se laissent
emmener au loin; la majeure partie persiste avec enttement vouloir rester leur place, tandis qu'eux
prfrent tre guids par de noirs messagers qui sortent des trous.
-23- Ceci, voyez-vous, est la vritable image de votre monde actuel, et elle indique la
nature de la culpabilit des hommes, durant leur sjour sur la Terre.
-24- Vous cependant, vous voyez que cette haute chane de montagnes spare perte de
vue cette antirgion septentrionale, de la vritable tnbreuse *minuit*, que vous pouvez apercevoir
derrire votre dos, et qui veille rellement horreur et pouvante.
-25- Mais, avant de jeter un regard l, donnons encore un coup dil vers le bas, du
ct qui regarde vers l'Orient. L vous pouvez voir, aprs les trois valles mdianes dj connues que
nous avons visites, aussi sept autres valles.
-26- Si l'on compare ces sept valles celles que, juste l'instant nous avons observes
du ct occidental, elles sont, comme vous pouvez le voir, considrablement plus leves et on y
aperoit partout pas mal de villages.
-27- Mais pour peu que vous aiguisiez votre vue, vous pouvez facilement constater que
l, il n'y a-point d'ordre. En aucun lieu on aperoit un peu de vie; les champs sont pour la plus grande
partie abandonns, et l o il y a quelques morceaux cultivs en bl, partout pousse, parmi le noble bl,
pour le moins trois fois autant de mauvaise herbe.
-28- Dans la dernire valle seulement, plus vers l'orient, il semble que les choses
aillent mieux, bien que l aussi il y ait plus de dsordre que d'ordre. Ici aussi, sur les collines habituelles,
entre les valles, vous pouvez apercevoir des chapelles, comme vers l'Occident; cependant, si vous
observez avec attention, vous verrez que peu sont ceux qui y montent.
-29- Les gardiens bnvoles des chapelles ont prpar partout des chemins commodes
au maximum possible, mais toutefois, mme ces voies commodes sont hlas considres comme
incommodes et trop fatigantes, par les habitants des villages, qui en vrais loirs ennuys ne sont pas
amens sortir de leur lthargie et monter aux petites chapelles, pas mme par les beaux jardins qui les
entourent, pleins d'arbres fruitiers, et par la belle vue dont on y jouit, au-del du fleuve, sur les heureuses
tendues dont l'ternel Orient (Matin) dispose.
-30- Vous dites: Tout cela correspond au vrai, et nous le voyons de nos yeux; mais que
signifie ce comportement ? Chers frres et amis ! Ici, je suis d'avis que vous devriez le reconnatre au
premier regard, et ce propos je ne veux rien dire d'autre, sinon, seulement ce que le Seigneur dit
travers Jean en se rfrant la communaut de Sardes, laquelle il adressa *ces paroles: " Puisque tu n'es
ni froide, ni chaude, mais bien seulement tide, Je te vomirai de Ma bouche". (Apoc.3.16) - (N B: en fait
il s'agit de Laodice et non Sardes !)
-31- Il ne convient pas que Je vous en dise plus; confrontez seulement votre soi-disant *
monde bon et meilleur *, avec cette image et vous le retrouverez reprsent exactement la lettre. Dans
le monde ne dit-on pas ainsi ? De toute faon je ne fais rien de mal, par rapport aux commandements qui
me concernent. Si je me tiens tranquille et ne fais de tort personne, que veut-on de moi encore en plus ?
-32- Vous voyez, sur la base de ces principes, la population entire de cette zone se
tient enferme dans ses cabanes, sans se soucier les uns des autres. S'il vient quelqu'un pour demander de
l'aide, personne ne lui accorde, ou bien certain, du coin o il est en train de dormir, chuchote:
-33- " Aide-toi par toi-mme, comme tu peux, puisque moi je m'aiderai par moi-mme,
quand j'aurai besoin de quelque chose; tu n'as rien faire avec moi, ni moi avec toi, donc, que chacun
s'occupe de ce qui le regarde."
-34- Vous voyez, cela vous pouvez reconnatre facilement votre monde, et en quel
tat il se trouve ! Comme vous pouvez le constater, il est avant tout, tout aussi bien spar - l'gal des
autres zones o domine le malin - par les tendues heureuses de ce fleuve funeste et fatal.
-35- En second lieu, cette zone est tout aussi proche de cette chane de montagnes
frontalire entre l'en de et l'au-del, que cette zone que nous avons observe vers l'occident.
-36- Et toutes ces valles que vous voyez dbouchent sous la paroi de cette haute
montagne, en de tnbreux tunnels, ou passages souterrains, qui conduisent en droite ligne, en cet Au-
del, extrmement tnbreux, qui se trouve derrire votre dos.
-37- Vous demandez: " Qu'est-ce cela ?" Je vous dis: Du moment que nous avons
observ l'avant-rgion, tournons-nous un peu, et regardons la rgion qui est de l'autre ct; trois brefs
coups dil vous diront plus que vous ne voudriez savoir.
-38- Voil; vous vous tes tourns; eh bien, qu'avez-vous aperu ? Vous dites: pour le
moment, encore rien, l'exception dune nuit qui devient toujours plus profonde. Regardez encore une
fois; que voyez-vous maintenant ?
-39- " Oh, oh !" Vous exclamez-vous; " Quelle chose pouvantable, et misre sur
misre ! Nous ne voyons qu'un feu aprs l'autre, et des serpents rouges qui se tortillent dans les
flammes'! Bien, mais prsent regardez encore une fois; que voyez-vous maintenant ?
-40- Cette vue, ce que je vois, vous enlve la facult de la parole, et maintenant, moi,
je vous dis: Ce que l'on a montr votre troisime coup dil est le premier degr du vritable Enfer !
-41- Il y a encore un second degr, et ensuite un troisime; mais ces deux derniers, vous
ne pouvez les regarder, puisque dj un trs bref regard vous coterait la vie, puisque l rgne partout, la
mort la plus absolue.
-42- Toutefois le premier Enfer, je vous l'ai montr, afin que vous puissiez dduire o
conduisent irrvocablement les passages souterrains qui partent de toutes ces valles !
-43- Combien difficile devient pour l'esprit appesanti matriellement par le malin, le
chemin du retour; vous pouvez facilement le dduire de l'incommensurable profondeur qui, de ce
mamelon montueux, mne dans l'abme tnbreux.
-44 Pour le moment, il ne convient pas que vous en sachiez plus ce sujet. Le point o
nous nous trouvons est, par contre, cette libre hauteur o l'homme vient se trouver dans sa vie
physique, de laquelle il reconnat en lui, jusqu'en profondeur, en gale mesure, le vrai et le faux, le bon et
le mauvais.
-45- Celui qui se trouve cette hauteur, a trouv la vraie signification de la vie, et il ne
peut plus tre perdu, moins que lui, de sa volont spontane prfre se jeter en bas dans l'abme.
-46- Mais certes il ne fera pas une chose semblable parce qu'il sait combien cher lui a
cot l'ascension. Tandis que nous maintenant au contraire, nous descendrons de cette hauteur, sans rien
y perdre, pour aller l o nous attend l'embarcation.
-47- Vous voulez, et vous pouvez; et ainsi nous sommes nouveau o nous voulions
aller. Bien, mais maintenant regardez encore une fois; que voyez-vous maintenant ?
-48- Montez sur l'embarcation, et je la dtacherai, et je vous reconduirai l'autre bord,
plus heureux. Voil, l'embarcation est dtache et le voyage commence.
-49- Comme vous voyez, cette fois affleure de l'eau un nombre encore plus grand de
monstres qui menacent de nous engloutir encore plus frocement que dans la traverse prcdente.
-50- Cependant, regardez, la rive heureuse est dj l, de sorte qu'ils peuvent exercer
leurs dents contre l'embarcation, tant donn que nous sommes dj au sec.
-51- A prsent, d'ici, nous tournerons nos pas vers l'Occident(Soir) et nous visiterons
cette rgion un peu meilleure, la prochaine fois; de sorte que, pour aujourdhui, il suffit.
SS1 C21
(Visite dans la rgion occidentale: soir; beau paysage romantique. Un lac avec des les,
des maisons, des barques, et sur la colline, un temple. Lieu de demeure des
chrtiens, croyant dans le bon sens mais qui cherchaient dans la seule foi la
justification, et considraient l'amour comme un accessoire, etc Lieu des paens
probes et loyaux iconoltres. Limite de cette rgion la grande mer.)
-1- Regardez, ici il y a dj une voie trs commode, nous avanons donc joyeusement.
Si vous regardez votre gauche, vous pouvez apercevoir, comme limite d'une large plaine, des chanes
de montagnes assez hautes, mais doucement arrondies, couvertes de trs beaux bois de cdres, et de
diverses autres espces d'arbres magnifiques.
-2- Les cimes sont partout dgages, et chacune est orne d'une pyramide, sur la
pointe de laquelle brille une limpide toile. Si, par contre, vous regardez droit devant vous, alors vous
apercevez une large valle qui s'allonge en ligne droite, et qui a l'aspect d'tre trs fertile jusqu'o vous
pouvez pousser le regard.
-3- En divers sites de cette valle, vous pouvez voir aussi des difices trs gracieux, et
des hommes trs actifs qui y entrent et en sortent, de mme que beaucoup d'autres occups avec zle la
culture des champs.
-4- Dites, ne vous semble-t-il pas vous promener sur votre Terre, dans une belle valle
o justement comme ici, de paisibles campagnards sont l travailler leurs champs avec entrain. ?
-5- Si ensuite vous tournez le regard votre droite, vous apercevez galement, dans le
lointain, une chane de montagnes si tendue que l'on ne peut en voir la fin, et dont les pentes sont aussi
couvertes d'arbres de bonne espce au milieu desquels, a et l, se montre une maison de paysans; tandis
qu'au-dessus du maquis, la montagne s'lve rapide et pierreuse, avec la cime couverte de neige et de
glaces ternelles.
-6- Vous dites: La rgion est vraiment merveilleusement belle, cependant il y manque
partout quelques lacs ou quelques fleuves. Si quelque chose de ce genre y tait, il ne serait pas possible
de trouver si facilement ailleurs, une rgion plus ravissante, et en mme temps, aussi romantiquement
belle que celle-ci.
-7- Mais, Moi, Je vous dis, mes chers frres et amis, ayez un peu de patience, car, bien
vite nous verrons de l'eau en grande quantit, tant donn que nous avanons trs rapidement; si bien que
nous avons pntr, dj en cette rgion occidentale, beaucoup plus profondment que vous ne pouvez le
concevoir.
-8- Regardez un peu alentour, et mesurez la douce chane de montagnes, orne de
pyramides, et vous vous convaincrez combien nous avons dj pntr l'intrieur. Vous dites:
Comment cela est-il possible ?
-9- " Nous ne pouvons pas voir la fin de cette chane de montagnes, mais en mme
temps, il me semble qu'elle continue l'infini, aussi derrire nous. A grande distance nous apercevons
seulement scintiller, comme des poussires solaires illumines, les belles toiles qui se trouvent sur les
pyramides."
-10- Certes, chers frres et amis, sur ce sol on voyage trs rapidement sans que le
voyageur s'aperoive de la rapidit du mouvement. Nonobstant cela, comme vous le constaterez vous-
mmes en cheminant en toute commodit, pas pas, notre mouvement est si rapide que sur la Terre,
d'une telle rapidit nul ne peut se faire mme une ple ide.
-11- S'il tait possible, physiquement, d'atteindre une telle rapidit, vous pourriez
traverser en un instant des milliards de systmes solaires. Comment cela est-il possible ! Il en sera
discut prochainement.
-12- Maintenant, tournons nouveau notre regard vers l'avant et reprenons nouveau le
chemin. Vous me demandez: " Qu'y a-t-il l-bas au fond: cette surface scintillante, au-del de laquelle,
sur le firmament un peu sombre, comme lorsque le soir descend, se pavanent des toiles trs scintillantes
?
-13- Ayez un peu de patience, nous y arriverons bien vite. Regardez maintenant vers la
droite, et dites-Moi si ce que vous voyez est de votre got ? Je lis votre approbation dans vos yeux; eh
bien, n'est-ce pas l un lac en bonne et due forme ?
-14- Regardez combien de belles les mergent sur la calme et pure surface de l'eau, et
comme elles sont bien cultives, et en outre ornes d'une gracieuse petite maison; et, regardez combien
de beaux bateaux sillonnent les eaux, chargs de gens qui vont d'une le l'autre..
-15- Vous tes surpris; et dire que vous n'en voyez mme pas la centime partie ! Plus
nous avancerons, et d'autant plus ce lac nous apparatra tendu.
-16- Comme vous pouvez voir, le bord gauche cependant, constitue toujours une large
valle jusqu' la chane montagneuse qui continue du ct gauche; et nous ne devrons pas marcher
encore beaucoup, avant que cette valle ne se rtrcisse, et que par contre, le lac s'largisse encore
davantage devant nos yeux.
-17- Regardez ici, notre gauche, sur une belle colline verte, il y a un trs beau temple
avec un toit d'or; et vous pouvez aussi apercevoir que dans ce temple ouvert de tous les cts, il y a une
grande quantit d'hommes. Vous voudriez savoir aussi quoi ils sont occups ?
-18- Regardez vers la rive voisine, comment descend d'un gracieux bateau un groupe
qui se rend dans ce temple. Tournez-vous vers eux, et nous apprendrons sans aucun doute ce qui les
attire en ce temple. Mais, si vous n'osez pas, Je le ferai, moi:
-19- " Ecoute, bon ami et frre dans le Seigneur; qu 'est-ce qui vous attire dans le
temple qui se trouve au sommet de cette verte colline ?" Et il rpond: Cher ami, d'o viens-tu, que tu
ignores cela ? "Et je rplique: "D'o crois-tu que Je vienne ? "Et lui: "DOrient !"
-20- Alors, si tu vois que Je viens d'Orient, comment peux-tu demander d'o Je viens ?
Mais, moi, je dsire, cause de ceux qui sont avec moi, que tu t'adresses moi, avec un langage ouvert.
-21- Celui qui est interrog s'incline et dit: Puissant messager du Seigneur, un sage de
l'Orient, c'est--dire un frre, qui te sera bien connu, enseigne en ce temple l'Amour du Seigneur; aussi,
nous nous rendons l pour couter une telle haute Sagesse."- Et je lui dis:
-22- " Depuis combien de temps dj tes-vous les habitants immortels de ces les ?"-
Et lui s'exprime ainsi: " Puissant messager du Seigneur, nous habitons en cette rgion dj depuis plus de
cent de vos annes terrestres !"- Je repartis: " Ne dsireriez-vous pas vous approcher davantage vers
l'Orient ?"
-23- Et lui: " Nous ne connaissons pas le chemin; mais cette le nous a t assigne
comme demeure, pour que nous y restions. Ensuite, il n'est venu personne qui pt nous conduire plus
avant et il nous manqua toujours le courage d'entreprendre de notre propre impulsion, un voyage qui
nous semblait infiniment long, puisque les plus sages parmi nous disaient que l'orient, dont nous
apercevions trs bien la lumire, est infiniment loin.
-24- " Par consquent, nous pensons que l'orient est absolument impossible atteindre
avec nos forces, et donc, il ne nous reste autre chose faire qu' apaiser le plus possible notre dsir
d'aller l-bas.
-25- " En outre, nous sommes d'avis que ce que nous possdons ici est dj trop pour
nous, comme pure Grce et Misricorde du Seigneur, et pour cela nous sommes pleins de
reconnaissance. Il y a cependant une chose dont nous voudrions jouir au moins une fois, c'est--dire, de
pouvoir voir le Seigneur !"
-26- Et Je rponds: " Alors, rendez-vous dans le Temple o est enseign l'Amour pour
le Seigneur ".
Regardez comment toute la compagnie s'empresse d'atteindre le temple, en traversant les
beaux champs !
-27- A prsent vous me demanderez: A quelle catgorie d'hommes ont appartenu ceux-
l, durant leur existence sur la Terre ? Et Je vous dis: Ceux-ci sont ce que l'on appelle les croyants
chrtiens, qui cherchaient la justification dans la seule foi, et ne voulaient pas reconnatre l'Amour de
faon juste; c'est--dire que, selon eux, l'Amour ne sert rien pour la Vie ternelle; et c'est ce principe
qui les retient ici.
-28- Le lac indique l'inaccessibilit de ceux qui se sont tablis sur quelque chose de
fixe. Les les au contraire dnotent que le Fondement est sorti de la Parole du Seigneur.
-29- Mais, tant donn que la Vrit n'est pas jointe l'Amour, ou bien, autrement dit,
que le Vrai de la foi n'est pas uni dans le vrai mariage cleste avec le Bon de l'Amour; Ainsi la zone
habitable de ces gens est spare.
-30- Les bateaux que vous apercevez sur le lac indiquent la bonne et amicale faon
d'agir de ces-hommes sur la Terre, et cette faon d'agir porte les insulaires, comme vous voyez, des
relations rciproques.
-31- Cette zone ici, du ct gauche, marque ceux qui, des vrits de la foi, un peu la
fois, sont passs, bien que partiellement une bonne activit d'amour, et pour cette raison croient aussi
l'Amour du seigneur. Cependant ils restent toujours plus attachs la Foi qu' l'Amour.
-32- Ceci est montr partout; par les arbres, hauts et robustes, mais qui ne produisent
pas de fruits comestibles, raison pour laquelle les aliments leur sont offerts, avec des produits du terrain,
de basse taille; Mais en quantit suffisante.
-33- Et ainsi aussi, les pyramides sur les cimes montagneuses arrondies, avec les toiles
brillantes sur la pointe, sont l pour indiquer que le principe le plus haut de ces hommes est la foi; et
ainsi galement, la seule et unique lumire.
-34- Cette partie de ces monts qui est richement couverte de cdres, dnote la valeur de
cette foi. Mais s'ils ne produisent pas de fruits comestibles, cela signifie que la seule foi n'est pas apte
promouvoir la Vie; bien que dj, dans la seule foi, demeure en soi une vie quelque peu spirituelle, mais
inapte avancer.
-35- La rgion notre droite, avec les monts escarps, confine d'abord avec le nord;
Cest la raison pour laquelle ils sont aussi raides et aussi hauts; et c'est le signe que l se trouve la ligne
de dmarcation entre l'occident et le nord.
-36- Vous demandez si la rgion droite est aussi habite ! Oh, certes, mais, pour la
plus grande partie, par de bons paens, comme aussi par ceux qui, avec l'iconoltrie, ont prserv leur
cur de la tristesse, et qui d'ailleurs taient de probes habitants du monde.
-37- Les temples, que vous voyez merger ici et l du fourr, sont galement des lieux
d'enseignement, o ces tres peuvent tre dlivrs de leurs erreurs, condition qu'ils le veuillent
srieusement !
-38- Mais, tant que cela ne se manifeste pas, ils sont laisss comme ils sont, et il n'est
fait sur eux aucune pression. A prsent que nous savons cela, nous pouvons sans autre nous remettre en
chemin.
-39- Vous demandez nouveau: Qu'est cette colonne, exceptionnellement haute, qui se
trouve l-bas, gauche, l o le lac s'largit, tandis que la bande de terrain se resserre ?
-40- Rendons-nous l; voici qu'elle nous est toujours plus proche, et prsent nous
sommes vraiment sur place. Lisez ce qui est crit l en haut. Eh bien, vous avez lu exactement, puisqu 'il
y est dit: * Signe de dmarcation entre le Royaume des Enfants et l'antiroyaume*; cet antiroyaume qui
est la demeure de ceux qui ne sont pas encore aptes un passage.
-41- Et maintenant, regardez devant vous, comment s'tend perte de vue, une
immense mer, au-del de laquelle on n'aperoit pas de terre. Vous voyez, c'est justement la surface
scintillante qu'auparavant nous avons aperue au loin.
-42- Seulement, regardez encore plus avant; justement dans le fond, car vous pourrez
voir aussi les toiles; toutefois, pour aujourdhui, nous ferons une pause devant cette colonne, tandis que
la prochaine fois, nous commencerons notre traverse vers cette profondeur stellaire; et avec cela nous
arrtons pour aujourd'hui !
SS1 C22
(Traverse de la mer pieds. Les poissons qui s'y trouvent dans leur correspondance.
Les flots et les tourbillons. Rgion confinant au Royaume des Enfants.)
-1- Vous demandez: Cher ami et frre, comment pourrons-nous traverser cette norme
surface marine, vu qu'il n'y a en aucun lieu de bateau dont pouvoir se servir ?
-2- Mais, Moi, Je vous dis: .Nous n'avons pas besoin de cela, car il suffit de notre
volont pour pouvoir y marcher dessus, comme le fit Pierre, pour rejoindre le Seigneur.
-3- N'ayez donc pas peur, puisque nous marcherons comme sur la terre ferme. Or,
comme vous le voyez, nous nous trouvons dj sur l'eau; comment vous semble ce terrain ? Vous dites
qu'il est beau d'y marcher dessus, car il est aussi lastique.
-4- L'eau est limpide, et parait tre trs profonde, et nous ne ressentons aucune crainte.
Ceci est juste, mes chers frres; tant qu'on est prs du rivage, et que le surface de l'eau est calme et lisse
comme un miroir.
-5- Mais quand nous serons arrivs en haute mer, et que la surface de l'eau deviendra
toujours plus fluctuante, on devra se concentrer le plus possible, pour ne pas se laisser prendre par la
mer, et ensuite perdre l'quilibre.
-6- Toutefois, si l'eau est solide ici, elle restera telle aussi dans le milieu de la mer;
c'est pourquoi, cherchons commencer notre voyage. Seulement tenez-vous prs de moi, et ne faites pas
de pas incertains et vacillants, mais bien plutt, assurs et fermes; car, avec des pas mous et non assurs,
vous n'obtiendrez jamais grand-chose.
-7- En effet, comme vous pouvez le voir, la surface de l'eau est on ne peut plus
glissante, et si l'on n'y pose pas les pieds solidement et avec assurance, on peut facilement glisser et
tomber; dans quel cas, il est trs difficile de se remettre sur pieds; Cependant, Je vois que vous faites dj
de bons progrs.
-8- Et maintenant, toujours en avant en ligne droite, jusqu' ce que nous ayons rejoint
ce point, sur le lointain horizon, qui a toute l'apparence d'tre plutt dmont.
-9- Or, comme vous voyez, nous avanons rapidement; et si mme en quelque point le
sol vacille dj, par suite du mouvement ondulatoire de la mer, toutefois, cela n'empche absolument pas
notre voyage.
-10-. Cependant qu'tes-vous l regarder si attentivement dans l'eau ? Vous dites que
vous regardez seulement pour voir si dans les profondeurs de la mer, il n'y a pas de poissons, ou d'autres
animaux aquatiques.
-11- Je vous dis que des petits poissons de noble espce, il y en a; mais des monstres
marins, vous pouvez tre tranquilles, car ici il n'y en a pas. Si vous voulez voir les poissons nobles qui
migrent de l'orient vers l'occident, vous devez vous tourner un petit peu de ct.
-12- Voyez-vous quelle norme quantit de poissons brillants avivent ces eaux sans fin,
en provenance de la rgion du matin ? N'ont-ils pas une certaine ressemblance avec vos petits poissons
dors, bien que certes leur splendeur n'ait rien de commun avec ceux-ci ?
-13- Vous voudriez aussi connatre quelle est sa signification ? Eh bien, cela dnote la
Vie coulant de l'Eternel Orient, qui vivifie cet lment, en le pntrant, et qui ensuite en sort, comme une
Vie Libre, en se fondant dans les espaces infinis des ternelles Crations de Dieu.
-14- Du moment que maintenant nous avons dj fait une pause, nous en profiterons
pour donner un coup dil l'entour, sur la surface de ces grandes eaux.
-15- Et voil que vous en tes pouvants; parce qu'il semble que tout l'infini soit
rempli de ces eaux, tant donn qu'on ne russit plus apercevoir, en aucun point, de traces de terre
ferme.
-16- Je vous dis au contraire: Ne vous proccupez pas et rflchissez que, malgr cette
norme surface aqueuse autour de vous, cela ne va pas aussi mal, comme ce l'a t pour Christophe
Colomb, avec ses malheureux navires, au milieu de l'Ocan Atlantique, o il regardait en avant et autour,
plein d'effroi, pour y dcouvrir au moins un petit bras de terre ferme quel qu'il soit.
-17- Mais prsent, continuons notre voyage; comme vous le-voyez, il ne manque pas
beaucoup pour arriver aux grands flots. Quand nous y arriverons, tenez-vous bien serrs autour de Moi,
car nous devrons passer de profondes valles et de hautes montagnes, se formant par le mouvement
houleux des eaux.
-18- Regardez comme les flots deviennent toujours plus visibles et plus proches de
nous; encore deux pas et nous aurons rejoint les lames.
-19- Voici le bord de la premire vague dj devant nous. Regardez combien est
profond le sillon form par celle-ci, et comment l'eau s'y prcipite, tandis que du ct oppos, il semble
que s'lve jusqu'au ciel une montagne de flots cumants.
-20- Vous dites: cher ami et frre, n'est-il pas possible de passer au-del de tout cela,
sans y passer dedans ? Car c'est dj effrayant seulement le regarder.
-21- Mais Je vous-dis: Ne vous alarmez pas, parce que l a ira trs bien, puisque,
comme vous pouvez l'observer, l'abme form par les eaux se referme dj, avec nous tous au milieu; et
ainsi nous pouvons continuer notre chemin, et quand nous aurons atteint cette montagne d'eau qui s'lve
devant nous, elle aussi se sera aplanie.
-22- Et mme, regardez comme elle s'est dj abaisse, et donc, la voie est nouveau
libre. Cependant ici il y a de nouveau un abme qui cume sauvagement; les murs d'eau se prcipitent
vers le fond.
-23- Cependant nous patienterons un peu, puisque cet abme aussi deviendra sous peu
nouveau une voie plane. En effet, voici que les murs se sont dj runis, et nous pouvons continuer notre
voyage.
-24- L cependant, il y a une immense montagne d'eau, tandis que derrire nous
justement maintenant un nouvel abme s'est form. Vous dites: Cette monstrueuse montagne finira par
nous pousser dans l'abme.
-25- Ne vous proccupez pas, car la montagne d'eau remplira l'abme, et ainsi nous
aurons nouveau une voie praticable. Et maintenant observez: aprs la bourrasque et la pluie le soleil
brille.
-26- Avec cette montagne forme par les flots, nous aurons travers toute la partie
orageuse de cette mer, et devant nous, maintenant, nous avons des eaux tranquilles; cependant l-bas,
trs loin, l o vous voyez un grand nombre d'toiles sur les eaux, nous rencontrerons un autre point
prilleux, avec de grands tourbillons.
-27- Seulement vous devez rester tranquilles, car ceux-ci ne pourront vous nuire. Et
voici, tant donn l'actuelle rapidit plus grande de notre avance, nous sommes arrivs prs des
tourbillons; seulement ici nous devons cheminer toujours sur le bord du tourbillon, et ainsi nous ne
serons mme pas effleurs.
-28- Et vous ne devez mme pas vous laisser impressionner par son bruit semblable au
tonnerre; regardez plutt vers le firmament, puisque nous sommes dj sous les toiles qui, il y a
quelques instants, nous semblaient si distantes.
-29- Mais prsent, faites bien attention; et regardez ce qui se prsente devant nous!
Vous criez: Terre, Terre ! Et oui, la terre; alors cette mer n'tait pas vraiment si infinie, comme vous
vous l'imaginiez il y a un moment encore.
-30- Regardez l-bas, sur une langue de terre, qui s'allonge considrablement sur la
mer; et ici il y a de nouveau une colonne sur laquelle il est crit: Rgion confinant au Royaume des
Enfants.
-31- A prsent vous savez o nous nous trouvons, cependant vous dites: Mais pour
l'amour du Seigneur, c'est une rgion horriblement montagneuse. Devrons-nous aller encore plus
profondment au milieu de ces montagnes ?
-32- Mais certainement, cest justement le but principal pour lequel nous avons fait ce
long voyage jusqu'ici. Cette rgion, vous devez la voir, car seulement ici vous pouvez relever la vraie
signification de l'occident.
-33- La prochaine fois nous nous hasarderons pntrer en cette rgion montagneuse,
mais jusqu'alors, nous nous reposerons ct de cette colonne !
SS1 C23
(Une troite rgion montagneuse trs misrable, correspondant au dicton:* Qui sme
peu, rcolte peu*; endroit pour les gens, en leur temps, trs importants, riches et
trs respectable : lieu qui constitue l'institut de crdit de l'Au-del. A partir de l
commence l'chelle ascendante jusqu' l'ternel Orient.)
-20 dcembre 1842-
-1- Etant donn que nous sommes suffisamment reposs, et que nous avons profit de
l'occasion pour jeter un large regard rtrospectif sur les lieux dernirement-parcourus (la vaste mer avec
ses vagues), la continuation de notre voyage ne nous cotera pas trop de fatigue.
-2- Regardez, justement ici il y a une valle assez large, avec un petit bras de mer qui
conduit vers l'intrieur du pays; commenons donc notre marche par le ct droit de cette baie.
-3- Ici, nous pouvons avancer beaucoup plus librement, tant donn que nous
marchons sur un terrain solide. A prsent, regardez vers le fond de la valle, l o elle se rtrcit
fortement; l-bas nous arriverons au plus vite, et nous y ferons notre petite tape.
-4- En avant donc, et joyeusement, car de cette faon nous arriverons bientt au but.
Regardez comment la valle se fait toujours plus troite, et, de tous les cts, d'pouvantables rochers de
hautes montagnes se penchent d'en haut comme s'ils voulaient se prcipiter sur nous.
-5- Cependant, ne vous laissez pas-prendre par l'angoisse, car, personne il ne sera
fait tort d'un cheveu. Et voil, nous sommes dj prs de l'troit ravin; comment cela vous plat-il ici ?
-6- Vous dites: A dire vrai, pas tellement bien !" Mais vous verrez, quand nous
aurons jet un regard plus attentif sur cette rgion, elle vous plaira plus que ce n'est le cas actuellement.
-7- Regardez ici, prs de la gorge; du ct gauche part un troit foss qui va vers le
sud (midi); qu'y apercevez-vous ? Vous dites; Nous voyons des prs escarps, cultivs ici et l en
champs plutt misrables. Plus en bas, s'y trouvent dissmines des masures qui semblent construites
l'abri du mont.
-8- Ici et l il y a des sources qui se prcipitent d'une grande hauteur; en outre, il y a
des arbres et des buissons, de sorte que, dans l'ensemble, cette petite valle l'aspect d'une rgion
montagneuse, on ne peut plus resserre.
-9- Et ne voyez-vous pas des silhouettes humaines ? Vous dites: "Jusqu' prsent il ne
se prsente notre regard rien de semblable; cependant, maintenant il nous semble qu'il y a quelques
paysans qui montent vers la premire cabane.
-10- "Ils portent sur le dos des vtements gris de drap grge, comme sur la Terre. Plus
loin, maintenant nous voyons d'autres campagnards semblables, qui semblent tre occups sarcler la
mauvaise herbe du bon grain, et si la vue ne nous trompe pas, sur l'un des prs situs en arrire, il doit y
avoir un troupeau de vaches plutt maigres.
-11- "Cher ami et frre, comme tu peux te l'assurer toi-mme, c'est l tout ce qu'il est
donn d'apercevoir ici de vivant. Cette valle continue-t-elle, ou bien finit-elle avec ce que vu par
nous ?"
-12- Mes chers amis, cette valle s'avance encore trs profondment en cette rgion, et
peu peu devient plus large et plus accueillante; toutefois, elle n'est pas comparable avec cette zone que
nous avons vue avant d'arriver la premire colonne.
-13- Vous demandez: Que veut signifier cette valle ? Et moi Je vous dis: Cette valle
et beaucoup de semblables ne sont autre qu'un efficace dvoilement de ce texte des Ecritures, qui dit:
-14- * Qui sme peu, rcolte chichement. *Et vous demandez nouveau: Qu'taient-ils
donc ceux-l sur la Terre ? Ils taient des personnes aises et respectables, qui ont fait un peu de bien, eu
gard la malheureuse humanit. De toute faon, ils taient de grands bienfaiteurs plus pour eux-mmes
que pour les autres.
-15- Par exemple, le propritaire de la premire cabane, que vous voyez justement l
devant tait un homme extraordinairement riche; cet homme, en toute occasion, a prodigu de
considrables sommes d'argent pour les pauvres.
-16- Cependant, toutes ces sommes, prises ensemble, ne formrent mme pas la dix
millionime partie de son patrimoine. Comme vous voyez, cet homme avait certes un amour pour son
prochain, mais d'un autre ct, l'amour de lui-mme tait si prdominant que vous apercevrez
immdiatement la raison pour laquelle il est ici un misrable paysan.
-17- Vous dites que cette raison, vous l'apercevez approximativement; Alors je veux
vous l'exprimer clairement. Cependant, avant, vous devez savoir qu'ici, dans le Royaume de l'Esprit, on
sait trs bien faire le compte des capitaux et des intrts, et que l'on prend en conscration mme les
fractions d'intrts dans la mesure d'un atome.
-18- Faites donc attention: Ce campagnard qui ici est si misrable, sur la Terre,
possdait un capital s'levant en chiffre rond, deux millions de florins d'argent.
-19- Selon le taux lgal des intrts, ce capital considrable lui rapportait annuellement
cent mille florins. Des fruits de ce capital, cet homme en a joui pendant trente annes entires, de sorte
qu'il a augment son capital initial, d'autres trois millions de florins.
-20- A son conomie domestique, il destinait les intrts des intrts, prlevant sur eux
mme toutes les largesses bienfaitrices qui, la fin de son existence terrestre, s 'levaient au total
cinquante mille florins.
-21- A quelle proportion correspond cette somme par rapport son capital de base,
avec les intrts qu'il rendit en toutes ces annes ? Elle correspond un cinquime de sa rente principale.
-22- Lui cependant obtenait annuellement cinq fois autant, comme rtribution des
intrts de son capital, aprs ajout des cinq millions; tandis que la somme indique de cinquante mille
florins, employe des fins bienfaitrices, se rfre toute sa vie.
-23- Cette somme est par nous calcule sur les trente ans, et ce qui correspond une
anne, est considr comme capital; et les intrts de ce capital lui sont crdits.
-24- Le capital correspond maintenant la valeur de toute sa prsente entreprise, et
l'utile que cette entreprise lui rend, se trouve toujours en exacte proportion avec les intrts lgaux.
-25- Les deux personnes qui sont encore avec lui, cest--dire, son pouse et son fils,
aussi trpasss, ont d'une certaine faon collabor avec l'esprit du pre; c'est pourquoi ils ne disposent
pas d'un capital propre, mais bien plutt doivent vivre des intrts, ou de la rente de cette entreprise
agricole.
-26- Vous demandez: Et ces tres ne peuvent-ils pas augmenter leurs biens ? Oui, il y a
cette possibilit, mais les choses ici procdent trs au ralenti, par rapport la Terre.
-27- Cependant vous savez combien il est difficile, en partant d'un capital de peu
suprieur mille florins, d'arriver ensuite au million, sur la base des intrts lgaux.
-28- Eh bien ! Ici c'est encore plus difficile d'atteindre une plus grande possession avec
son propre travail; car, ce que rend ce maigre terrain est peine suffisant, avec la plus grande conomie,
offrir ces trois personnes, le seul ncessaire pour pouvoir subsister; de sorte que ce n'est pas le cas de
pouvoir mettre de ct des conomies.
-29- Cependant il s'offre eux un seul cas, o les malheureux habitants de cette rgion,
peuvent un peu la fois, se tirer hors d'une telle situation, quand passent la fosse des plerins plus
pauvres qu'eux de manire pouvantable.
-30- Ils sont gnralement nus et dchirs par la faim; et quand ces plerins aperoivent
ces cabanes, ils se livrent la mendicit.
-31- Et si un campagnard, malgr sa propre indigence, accueille le malheureux bras
ouverts, le conduit dans sa misrable cabane, l'habille et partage avec lui son misrable repas, alors, en
rcompense de cet acte de solidarit, son capital est augment de la moiti, toutefois, sans qu'il s'en
aperoive.
-32- Si ensuite, il se comporte ainsi, plusieurs fois de suite, ou prend dfinitivement
soin d'un semblable malheureux, en lui -disant: "Viens, cher frre, je suis pauvre, et je dispose de trs
peu; cependant, reste ici, et je partagerai ce peu, fraternellement avec toi, tant que j'en disposerai; et
quand avec toi j'aurai consomm tout ce que j'ai, alors je prendrai moi aussi volontiers avec toi le bton
de mendiant."
-33- Alors quand le campagnard aura agi ainsi, secrtement son capital sera centupl.
Et si par la suite viennent lui beaucoup d'autres ncessiteux, et qu'il les accueille avec amour, et fait son
possible pour les pourvoir, en recourant pour l'aide d'autres voisins, alors son capital augmente de mille
fois, naturellement son insu.
-34- Si ensuite il arrive que, en raison de son amour pour le prochain, il s'est spoli de
tout son avoir, et que vraiment il s'est contraint mendier, avec les pauvres de sa famille, on le laisse
faire un certain temps, afin qu'il pourvoie la subsistance de ses accompagnateurs d'abord et ensuite la
sienne propre, mais en donnant toujours la plus grande partie et la meilleure son frre.
-35- Voil; alors seulement vient lui, incognito, envoy par le Seigneur, un esprit
anglique, qui s'informe de ses conditions.
-36- Si alors il s'exprime ainsi: " Cher ami, comme tu vois, je suis pauvre, mais cette
pauvret ne m'abat pas; seul le fait que je ne peux aider mon pauvre frre me serre le cur."
-37- Que pensez-vous qu'il puisse arriver ce moment ? L'envoy du Seigneur s'tant
prsent comme un mendiant lui dit: " Je vins nu toi, et tu me vtis; et comme affam et assoiff, tu me
rassasias et me dsaltras, et tu ne mesuras pas ton offrande, de sorte que tu fus ensuite oblig de
mendier avec moi, et tu cherchas partout du pain pour moi;
-38- " C'est pourquoi, vois-tu, je suis maintenant, Moi, ta grande rcompense, puisque
Moi, ton pauvre frre, Je suis l'Unique Seigneur du Ciel et de tous les mondes, et Je vins toi pour
t'aider.
-39- " Durant le temps o tu vcus sur la Terre, tu as sem avec parcimonie et par
consquent, une maigre rcolte fut ta rcompense.
-40- " Cependant, toi ici, tu n'as plus pratiqu l'usure; mais bien plutt tu as permis que
ton cur s'apitoie et puis s'attendrisse; et tu n'as plus t capable de laisser passer devant ta cabane aucun
mendiant, sans avoir d'abord partag avec lui tes maigres provisions.
-41- " Tu vois, ta faon d'agir a t fructueuse et a fait de toi un riche habitant du Ciel.
Regarde, ce frre qui vient prs de toi, te conduira dans ta nouvelle demeure."
-42- A ce moment le Seigneur disparat, et le messager conduit le pauvre habitant de
cette rgion, qui avait ainsi agi dans l'amour, dans le midi d'or o l'attend sa nouvelle proprit,
proportionne au capital de son activit d'amour.
-43- Mais il y a aussi le cas o cet tre heureux s'exprime ainsi devant le Messager: "
Cher ami et frre, tu vois, je suis immensment heureux, en raison de l'immense Grce et de la
Misricorde du Seigneur, que l'on m'ait accord cela.
-44- " Je sais que cette nouvelle proprit sera certainement splendide et riche
d'abondance, seulement vois-tu, ici il y a d'autres frres trs pauvres; ceux-l je cde ces biens qui me
sont destins, tandis que je prfre que tu me laisses retourner dans ma petite cabane, parce qu'il pourrait
arriver que, parmi les nombreux pauvres qui peut-tre visiteront encore ma demeure, se trouve une fois
encore le Seigneur.
-45- " C'est pourquoi, je veux retourner l, et, en cette pauvre cabane, accueillir
beaucoup d'autres frres pauvres, avec un amour cent fois plus grand que ce n'tait jusqu' prsent le cas.
-46- " En vrit, je peux te le dire; si moi, dans ma misrable demeure, je pouvais tre
encore une fois considr digne d'un tel bonheur, je serais en cette pauvre cabane, beaucoup plus
heureux, pour toutes les ternits, que je ne le serais si tu me donnais les plus grands et les plus
splendides biens, dans la plus belle partie du Ciel.
-47- " Laisse-moi donc sur mon terrain." Et ensuite, il arrive aussi que le messager
laisse rentrer le pauvre campagnard et sa petite famille dans sa cabane, tandis que le Seigneur est l pour
l'accueillir, bras ouverts, et le fait immdiatement habitant de l'Eternel Orient (matin) !
-48- Vous voyez, des scnes de ce genre arrivent assez souvent; cependant, vous
pouvez peine mme imaginer quel haut degr d'esprit d'abngation cela demande.
-49- En effet, la pauvret porte avec elle, beaucoup, et mme trop souvent,
insparablement, le quasi ncessaire amour de soi-mme, et par consquent, un pauvre mendiant
demande de l'aide seulement pour lui !
-50- Quand, en mendiant, il a mis ensemble un petit montant, celui-l lui est peine
suffisant pour ses ncessits, puisque par habitude, son indigence ne lui permet pas de partager le peu
qu'il a rassembl, avec quelque autre frre dans le besoin; raison pour laquelle, dj vous sur la Terre,
vous pouvez constater souvent, parmi les classes de dshrits, une dsolante envie.
-51- De l drive que les habitants de cette valle, qui sont tous en piteuses conditions,
se cachent le plus possible la vue de ces mendiants.
-52- Et c'est pourquoi on aperoit en cette rgion, bien peu de monde, hors des maisons.
Tandis que ceux que vous apercevez appartiennent dj une espce meilleure.
-53- La prochaine fois nous visiterons la valle rude et escarpe qui se trouve notre
droite, vers le septentrion; et avec cela pour aujourd'hui nous arrtons.
SS1 C24
(Demeure des stociens dans lAu-del; leur tat. Leur logique. Leur unique
accessibilit : la voie de la science. Exemples et difficults pour les convertis.)
SS1 C25
(Visite aux fin d'une conversion pour les meilleurs stociens. Dissertation ou
discussion.)
-1- Regardez ici au-dessous dans la valle, on voit, justement prsent, trois
messagers qui s'apprtent tenter une telle pche; suivons-les et prtons une oreille attentive leurs
propos.
-2- Ils s'avancent dans la valle, vers la troisime cabane, situe sur un rocher arrondi
et couvert de mousse, et c'est justement l qu'ils se prsenteront.
-3- Regardez comment ils s'approchent de la cabane avec circonspection, en se faisant
presque plus petits; suivons-les donc et faisons attention ce qui suivra au premier accueil.
-4- Celui qui fait fonction de chef salue celui qui parait tre le personnage le plus
important de la masure, c'est--dire le plus sens d'un groupe de dix personnes.
-5- Ecoutez ! " homme souverainement sage, toi qui observes les choses du juste
point de vue, et qui reconnais par la hauteur pntrante de ta raison ce qui est juste et injuste, ce qui est
raisonnable et draisonnable, ordonn et dsordonn.
-6- " Nous avons appris en des lieux trs loigns combien tu es sage; aussi nous
sommes ici pour obtenir de bons conseils sur certaines questions !"
-7- Le Prsident de la raison rpond ainsi: " De ce ct, vous tes en vrit les
bienvenus; Je veux volontiers vous aider dans les limites de mes forces, mais pas au-del d'elles-mmes.
-8- " En effet, vous saurez certainement que mes trsors ne consistent pas en or, argent
et pierres prcieuses. Par moi ne sont pas offerts non plus de banquets somptueux, mais bien plutt ce
que je possde : la victoire de la pure raison auprs de laquelle vous pouvez puiser autant que vous
voulez.
-9- "Vous pouvez tre certains que ces trsors vous rendront beaucoup plus heureux
que vous ne pourriez l'tre en entrant en pleine possession de toutes les soi-disant magnificences clestes
qui en elles et par elles-mmes ne sont rien, sinon que des ncessits secrtement exprimes d'un esprit
mcontent de ce qui lui a t donn.
-10- " Vous savez que l'espace est infini, et que l'homme, en cet espace, pense. Celui
qui porte ses penses dans l'infini oublie d'abord qu'il est lui-mme un tre fini, et un tre, en second lieu
qui ne rflchit pas et ne se rend pas compte, qu'en dfinitive, de telles penses sont pour lui, rien d'autre
qu'un constant mcontentement, et par consquence, une aspiration toujours plus grande des biens
impossibles atteindre; et de l, la fin un persistant tat malheureux que la folie humaine ne fait
qu'alimenter aveuglment, seulement avec des esprances vides amplifies et agrandies artificiellement.
-11- " Par consquent, mme le Ciel n'est autre chose qu'un semblable bien rv, et il
sert seulement nourrir la force d'imagination des esprits mcontents de ce qu'ils ont eu.
-12- " Seule la pure raison est en mesure de calculer les vraies limites des ncessits de
son tre subjectif, et elle demande ensuite, en toute objectivit, seulement lexacte mesure de sa propre
troitesse, et cette mesure s'appelle la pleine satisfaction (ou plein assouvissement).
-13- " Celui qui est content (ou assouvi) de ce qu'il reconnat tre exact selon la mesure
de son troitesse, calcule par la pure raison, celui-l a trouv son vrai ciel, et il n'en dsire jamais plus
d'autre, de toute ternit; parce qu'il apercevra clairement que, en raison de la mesure de son troitesse, il
ne s'adapte rien autre qu' ce qui correspond pleinement cette mesure."
-14- " A de tels sages propos - ainsi rpond le chef des messagers - nous reconnaissons
dj par ton bref discours que tu as fait compltement tienne la victoire de ta raison; c'est pourquoi nous
osons aussi - comptant avec plein d'assurance sur ta sagesse - t'exposer ce qui nous intresse."
-15- Le reprsentant de la raison dit: Bienvenu soit, tout ce en quoi je puis vous tre
utile; et donc, exprimez librement, et sans rserves, ce qui vous tient cur."
-16- Alors le messager dit: " Ecoute donc ! Dans la socit, par laquelle nous avons t
envoys toi pour obtenir un bon conseil, il s'est lev un grand dbat sur la ncessit ou non de la
lumire.
-17- " Les motivations en faveur de la lumire sont tout aussi valides que celles contre
la lumire; et nous ne sommes absolument pas en mesure de dcider laquelle des deux parties a raison."
-18- Le reprsentant de la raison dit: " Rptez-moi quelques-unes de ces motivations
ou contre-motivations, et vous pouvez tre certains que mon jugement frappera juste."
-19- Le messager s'exprime ainsi: " Ecoute donc ! Un bon motif en faveur de la lumire
est le suivant: Que seraient toutes les choses sans la lumire ?
-20- " Elles seraient tout aussi peu que si elles n'existaient pas. En outre, la lumire est
le principe fondamental de toute activit, et par consquent aussi de toute pense, car, sans la lumire, en
tant que l'unique force qui meut tout et incite tout, rien n'aurait jailli, et donc, mme pas un seul tre
raisonnable pensant, puisque la lumire est sans aucun doute aussi le principe fondamental de la raison;
et elle est l'tat spirituellement trs pur, la vraie raison-mme.
-21- " Voil, telle est la motivation en faveur de la lumire. La contre-motivation est la
suivante: *Du moment que la lumire, de toute vidence, est issue des tnbres, et que, par consquent,
avant que la lumire ne ft, tout l'infini tait plong dans un tat compltement dpourvu de lumire, on
en vient se demander si dans l'tat de tnbres l'infini tait moins infini que ce qu'il est maintenant dans
l'tat de pleine lumire? *
-22- "Et la partie adverse continue ainsi: * Il est connu de tous que l'intrieur des corps
de l'univers est pour la majeure partie, compltement priv de lumire, et cependant la matire, en un tel
tat obscur, se trouve tout aussi intensive, et mme encore plus qu'elle ne l'est en surface, o elle roule
dans la lumire.
-23- "Si donc, tout le corps de l'univers, en ce qui concerne son intrieur, peut trs bien
subsister sans lumire, la lumire a toute l'apparence d'tre parmi les choses de la nature, un vritable
objet de luxe.*
-24- "Et la contre-motivation poursuit ainsi:* chacun sait que, dans la nuit dans le sein
maternel, est arrive sa gnration; et que, justement en cette nuit, il a reu la vie.
-25- "* Pour quelle raison alors, ce qui est devenu vivant seulement dans la nuit, doit-il
sortir ensuite dans la lumire ? Qui voudrait mme seulement un peu, faire attention cela, celui-l
devrait s'apercevoir du premier coup que la lumire n'est pas seulement une chose superflue, mais bien
plutt, mme nuisible aux choses et aux tres; parce qu'ils s'y habituent, et alors ils se sentent
manifestement malheureux, si celle-ci ensuite vient leur manquer. *
-26- " Et ils poursuivent ainsi: * Si les hommes naissaient compltement aveugles, ils
ne se proccuperaient absolument pas pour la perte de la lumire; tandis que, pour un il habitu la
lumire, devenir aveugle, est son plus grand malheur.*
-27- " Comme il est naturel, les opposants objectent en disant: * En un tel tat
d'heureux aveuglement, entre un homme et un polype qui se trouve sur le fond de la mer, il n'y aurait
aucune diffrence, car, si un homme ne voyait aucune chose, il ne pourrait jamais se faire une ide en
aucune manire.
-28- " * Et dans le manque d'ides, ce serait justement le cas de placer une grave
question, savoir: Quel aspect aurait la pense sans les concepts et sans les formes de la pense elle-
mme ?
-29- " * Au sujet du malheur, suite un aveuglement fortuit - ainsi s'expriment les
dfenseurs de la lumire - si l'on veut considrer cela comme un malheur et en faire une motivation
supplmentaire contre la lumire, alors on peut l'appliquer aussi aux autres sens, qui n'ont rien voir
avec la lumire.
-30- " * Toutefois, pour viter tout malheur de ce genre, l'homme devrait natre
compltement sans les sens, et dans la nuit. Cependant, quelle pourrait tre la pense d'un homme sans
aucun sens, c'est--dire insensible; on pourrait de la meilleure faon l'apprendre d'une pierre. *
-31- " Comme tu vois, homme hautement sage, nous nous trouvons dans un tel
enchevtrement; Et notre unique et grande certitude est que tu pourras dnouer ce nud."
-32- Le reprsentant de la raison dit: " Ecoutez mes amis trs estims ! C'est un cas
extrmement critique, puisque chacune des deux parties a la raison pour elle.
-33- " Cependant si l'on considre que suite la reconnaissance de la pure raison, il ne
peut y avoir deux raisons, mais bien plutt une seulement, il sera plutt difficile en ce cas, entre deux
raisons, d'tablir quelle est vraiment la raison juste.
-34- " Nous pourrons-la trouver seulement si nous tenons dans les limites voulues notre
caractre essentiel, en tant qu'tre individuel; aussi, coutez :
-35- "J'exposerai d'abord des principes, en tirant ensuite d'eux un bon rsultat.
Cependant pour pouvoir faire cela, Je dois d'abord admettre: Une existence non existante, une existence
consommante ou vgtative, et une libre existence pensante.
-36- " Une existence qui n'existe pas n'a besoin de rien, donc pour cette raison aucune
consommation. Une simple existence naturelle vgtative admet dj ncessairement, avec son existence
mme, qu'elle est ici seulement travers une consommation qui lui correspond; et elle peut exister aussi
bien dans la nuit que dans la lumire.
-37- " Mais l'homme, tant donn qu'il est un tre pensant, et qui dcide librement de
lui-mme, en tant qu'existence plus leve prsume aussi une consommation telle, qui corresponde
justement cette existence.
-38- " Et la substance qui doit tre consomme ne peut en ce cas tre autre que
justement la lumire.
-39- " Une existence consommante, en tant que produit de la nuit, n'a besoin de rien
autre, que d'une nourriture lui correspondant pleinement.
-40- "Et une existence claire, librement pensante a besoin alors, ncessairement, de
cette nourriture qui est le principe de son existence mme.
-41- " Et ainsi, chaque principe est suffisant son produit, et doit ncessairement
trouver la substance pour alimenter sa vie; et par consquent, du non-tre merge un non-tre.
-42- " Pour un produit de la nuit, sa subsistance doit tre, par la force des choses,
tnbreuse. Et pour l'existence de la lumire, une subsistance apparente la lumire.
-43- " Ensuite, en ce qui concerne l'homme, grce la pure raison, il reconnat que lui,
par la ncessit des choses, drive de la lumire, et doit aussi reconnatre que la lumire, de ce point de
vue, est un substrat qui lui est ncessaire.
-44- " Par contre, quand il se considre seulement comme un consommateur animal et
se rend ennemie une vie plus leve et librement pensante, et peut nouveau se former comme un
embryon dans le sein maternel, alors certes il n'a pas besoin de la lumire.
-45- " Comme vous voyez, chers amis, vous avez ici, le plus clairement possible, la
raison incontestable en faveur de la lumire." Et le messager dit: Ecoute, homme sage !
-46- " Nous avons reconnu, de ton exposition, ta raison prdominante, et quelle est la
situation; cependant il y a un seul point encore dans l'ombre, pour lequel on ne russit pas trouver une
rponse valable, et c'est prcisment:
-47- " Pourquoi sur le corps terrestre, tous les innombrables produits vgtaux, ainsi
que le rgne nombreux des espces animales, ont-ils besoin pour la plus grande partie de la lumire, soit
pour leur vgtation, soit pour leur reproduction animale ?
-48- " En effet, il est trs bien connu de tous les naturalistes, que, dans un espace
absolument dpourvu de lumire, il n'y a presque absolument pas de vgtation; tandis que les animaux,
en des lieux compltement sombres, tombent bien vite malades et meurent, et pourtant, selon ton
exposition, ils ne paraissent pas tre ncessairement des consommateurs de lumire.
-49- " Quant eux ils ne sont pas des tres pensants, et ils ne peuvent mme pas l'tre,
comme consquence bien-fonde de leur caractre essentiel, rigidement jug.
-50- " Cette objection, nous ne la faisons pas, comme si nous voulions par-l diminuer
ta pure opinion, mais bien seulement pour nous tirer d'ventuelles embches qui pourraient nous tomber
dessus."
-51- Le prsident de la raison s'exprime ainsi: Que cette objection soit au contraire
pour moi la bienvenue, pour que nous la portions aussitt devant le clair jugement de la pure raison; et
donc, coutez:
-52- " Suite au ncessaire mutisme en ce qui concerne leur propre existence, ceux qui
appartiennent aux rgnes vgtal et animal, auraient besoin de tout aussi peu de lumire qu'en a besoin le
point obscur central d'un corps de l'univers. .
-53- " Mais tant donn que nous existons nous-aussi auprs d'eux, en qualit de
produits de la lumire, il n'est toutefois pas possible pour nous d'accepter la conclusion inverse, c'est--
dire que nous sommes ici pour eux.
-54- " En effet, un homme ne peut pas dire: Je suis ici afin que cette maison soit habite
par moi, et que moi je la serve; mais plutt doit-il dire, que la maison y est, en raison du fait qu'elle doit
servir l'homme.
-55- " Donc, si la-lumire nous a engendrs, cette lumire a d ncessairement disposer
l'avance ces conditions qui sont indispensables notre existence, apparente la lumire.
-56- " Et par consquent, mme les espces mentionnes par nous ont besoin
ncessairement de la lumire, afin de pouvoir servir nos ncessits apparentes la lumire, en tant que
moyens de consommation.
-57- " Mais en ce cas, je ne me rfre pas la consommation de l'estomac animal, qui
peut trs bien tre rassasi, mme dans une pice sombre, mais bien plutt la haute consommation de
l'esprit, que l'on ne peut rassasier seulement que d'ides et de formes, qui comme lui proviennent de la
lumire.
-58- "Un arbre qui se trouverait au centre de la Terre, ne pourrait servir de nourriture
l'esprit, avec tous ses fruits, tant qu'il ne serait pas port lui aussi la lumire, et qu'il ne se serait pas
apparent elle.
-59- " Vous voyez, mes chers amis, prsent votre point problmatique a t clair; si
quelque chose devait encore vous paratre obscur, veuillez me le communiquer franchement !"
-60- Le messager dit: " homme estim et hautement sage, du moment que tu as
prononc ton jugement de la manire la plus juste, tu voudras bien m'accorder que je te soumette aussi
une question faisant rfrence toi-mme; c'est pourquoi coute-moi: Quel est donc le vritable motif
pour lequel, toi, sage exposant de la raison la plus claire, tu as rig ta maison justement en ce coin,
compltement l'cart de la lumire ?"
-61- Le reprsentant de la raison dit: " Le motif est plus sage que tu ne peux l'imaginer
et prcisment: Si nous voulons regarder les choses dans la lumire, et les distinguer les unes des autres
pleinement claires, nous devons suivre, mathmatiquement les justes principes de base de l'optique et
ne pas nous mettre nous dans la lumire; mais bien plutt en un point qui soit suffisamment l'ombre.
-62- "Ce faisant, notre facult visuelle est renforce et les objets qui nous font face
peuvent tre aperus dans leurs plus petits dtails et avec des contours bien tracs.
-63- " Si toi par contre, tu tournes les yeux vers la lumire, ils sont aveugls par elle, et
tu verras les choses, vaguement, comme travers les nuages; de sorte que tu devras te contenter de cette
partie d'eux qui est dans l'ombre.
-64- " Voil pourquoi ma demeure est tourne vers l'ombre, et non pas vers la lumire.
A prsent, s'il te semble qu'il y ait encore d'autres points clairer, tu trouveras en moi, et n'importe
quel moment, un homme infatigable et toujours prt dans la limite de ses possibilits, te donner pleine
satisfaction, "
-65- Et maintenant, le messager adresse au prsident de la raison la question suivante: "
J'ai constat une fois encore comment tu penses tout, sur la base de principes fondamentaux bien
calculs, et tu parles et agis de manire analogue; aussi m'est-il venu une grande envie d'apprendre de
toi, pourquoi, en tant que dfenseur de la valeur de la lumire, tu t'es tabli dans une zone des plus
inhospitalires, qui offre pour l'estomac animal, tout aussi peu que pour celui spirituel.
-66- " N'est-ce pas un grand pch que tu n'aies pas choisi comme rsidence, une zone
plus riche, pour une vraie bndiction de nombreux hommes de faible intelligence; et en laquelle toi
aussi tu aurais pu trouver une plus grande nourriture pour ton esprit, en prparant de cette faon, aux
esprits faibles, une nourriture plus renforce, tire de la multiplicit des rayons de lumire afin qu'ils se
rencontrent avec ton esprit?"
" Mes chers amis, sur ce point de votre question, il doit vous tre donn sans retard une
lumire suffisante !"
SS1 C26
(Suite de la discussion avec les stociens. )
-1- L'homme de la raison s'exprime ainsi: " Comment vous trouvez-vous par rapport
l'Infini ? Vous dites: Pas autrement que de manire finie et limite. Et voil, vous donnez dj vous-
mmes, en cette rponse, le motif pour lequel j'ai choisi cette rgion comme ma rsidence.
-2- " C'est donc pourquoi je vous dis: Vraiment sage est celui qui a trouv les limites
de sa propre raison et qui avec elle a reconnu combien il faut pour rassasier son esprit.
-3- " Cette rgion correspond de faon exacte aux limites bien connues de ma raison
elle-mme dont la devise est celle-ci: Contente-toi toujours de ce qui correspond ton troitesse.
-4- " Ne dpasse jamais la sphre de tes connaissances, reconnais et trouve-toi toi-
mme en cette sphre qui est tienne, car alors tu as trouv le bonheur de ta vie, au degr le plus complet
et qui te convient le mieux.
-5- " Pour ce motif, voyez-vous, cette rgion que vous trouvez si inhospitalire, est
pour moi celle qui convient pleinement, puisqu'elle n'offre rien de plus que ce qui correspond aux limites
de ma raison.
-6- " En consquence, si je peux tre utile quelquun, je le peux seulement
l'intrieur de l'horizon de mes connaissances; en dehors de celui-ci, je devrais tre un profane, et je serais
plac dans l'impossibilit d'tre utile, mme en faible partie.
-7- " De cela, vous pouvez dduire pourquoi, pour y vivre, j'ai choisi justement cette
rgion et aucune autre. Mais si vous deviez peut-tre estimer que je puisse tre sduit par la vanit pour
ma sagesse, aux fins de briller comme une lumire devant les autres, alors vous vous trompez
normment sur mon compte.
-8- " En effet, mon principe fondamental inbranlable est celui-ci: Si tu veux aider
quelquun, alors connais trs bien la sphre partir de laquelle tu voudrais l'aider.
-9- " Cependant, si tu ne connais pas encore cette sphre, renonce ta philanthropie,
car, qui veut donner plus qu'il n'a, est un fou ou un trompeur."
-10- Alors le Messager s'exprime ainsi: " Trs estimable ami, tu as nouveau parl
avec beaucoup de sagesse, et nous n'avons rien objecter.
-11- " Seul un point nous semble un peu obscur; et du moment que toi jusqu' prsent
tu as t si complaisant pour rectifier et clairer de faon valable nos problmes, tu voudras certainement
tre encore aussi bienveillant pour nous permettre de recourir toi pour un conseil sur ce point aussi."
-12- Et le prsident de la raison rpond: " Chers amis, tant que vous vous trouvez sur
mon territoire, vous pouvez me soumettre n'importe quelle demande, et vous pouvez tre certains que je
serai en mesure de vous donner, sur chaque point, une clarification parfaitement valable pour mon
district. Dites-moi donc quels sont vos doutes.
-13- Le Messager s'exprime ainsi: " Dans ta sage exposition, tu as parl d'une troitesse
dtermine de ton horizon de connaissance et dit comment il est absolument contraire la sagesse de
vouloir s'lever au-dessus de cet horizon.
-14- " La dernire partie nous est comprhensible, car en vrit, nul ne peut faire
quelque chose au-dessus de ses forces, et s'il veut le faire, il est dj un fou en pensant vouloir dpasser
seul ses propres limites.
-15- " Cependant, vois-tu, quand tu naquis, ta raison n'avait srement pas un horizon
aussi vaste que tu l'as maintenant. Il en rsulte que tu as d videmment largir toujours plus ton horizon
de connaissances, pour pouvoir le porter, avec cet largissement, jusqu' la prsente circonfrence
vraiment tonnante.
-16- " A prsent on demande: Cet horizon est-il considrer comme dfinitivement
tabli, ou bien est-il apte un agrandissement encore plus important ?
-17- " Quant moi, je suis de l'avis que mme si un tre limit largit son horizon, il
reste cependant toujours un tre limit, et il ne court jamais le danger de remplir tout l'infini."
-18- Le prsident de la raison dit: " Chers amis, d'un ct vous avez raison, mais de
l'autre, tort ! Si l'homme s'tait constitu par lui-mme, il pourrait alors se donner son gr ce qu'il
voudrait, puisqu'il n'aurait trouv aucune pnurie dans l'infini, de sorte qu'il tiendrait lui d'augmenter
sans cesse et son gr l'horizon de ses connaissances.
-19- " Cependant, tant donn que l'homme n'est pas un auteur de lui-mme, mais bien
plutt un tre constitu, ainsi l'horizon de ses connaissances est aussi une chose donne.
-20- " Quand ensuite, sur un corps terrestre, vous observez par exemple, ne serait-ce
seulement qu'une pomme, vous voyez aussi que, depuis son origine, et aussitt aprs la chute de la
floraison, elle grossit toujours plus son horizon.
-21- " Cependant, quand elle a atteint sa limite dtermine, et de mme que sa pleine
maturit, vous pouvez chercher la persuader autant que vous voulez, mais au-del de son tat, elle ne
pourra que vous persuader et vous dire: Jusqu'ici et pas plus loin, parce que ma mesure est pleine !
-22- " Et pourquoi la pomme vous donnerait-elle une telle rponse? Parce qu'elle aussi
est une chose constitue, et non un don fait soi par elle-mme; et si vous vouliez la forcer s'largir
ultrieurement, vous ne feriez videmment que la dtruire !
-23- " Pour l'homme, voyez -vous, le cas est le mme. Il est un tre donn et non un tre
qui se donne de lui-mme et, par consquent son primtre de maturit est lui-aussi fix dans ses limites.
-24- " Celui qui atteint compltement un tel primtre, et reconnat ensuite en lui qu'il
est complet pour le circuit qui lui a t fix, celui-l est en lui, en tant que tel, aussi parfait qu'il est
possible.
-25- " Si, par contre, il reste l'intrieur de ce primtre, sans jamais le remplir, alors il
est un esclave estropi de lui-mme, et il n'aura pas la capacit de dvelopper une activit suffisante, pas
mme en sa propre faveur.
-26- " Celui qui enfin veut gonfler d'air l'espace qui lui a t donn, est un fou et un
orgueilleux, et il s'achemine de lui-mme vers sa ruine; et il arriverait de lui, comme d'une balle remplie
de poudre feu et qui est enflamme: dans l'explosion, les morceaux seraient lancs dans toutes les
directions, et de la balle il ne resterait rien."
-27- Le Messager parle ainsi: " En substance, nous n'avons rien rfuter de ta
dissertation, car elle est parfaitement exacte.
-28- " Cependant, toi, cher ami, tu prsentes tes rponses comme une magnifique tude,
de faon si sage, qu'elle provoque en nous un nouveau prtexte pour lequel il est ncessaire de recourir
toi pour d'ultrieurs claircissements.
-29- " Et ainsi, en la sage exposition qui est la tienne, tu t'es prononc dans le sens que
l'homme est seulement une chose donne, et non reue de lui-mme.
-30- " Donc, si ceci est sans aucun doute le cas, on doit alors demander videmment:
Qui est le Donneur ? Puisque, quelque chose de donn prsuppose srement un donateur.
-31- " De la mme faon que n'importe quelle apparition a sa cause correspondante.
Voil pourquoi nous souhaiterions beaucoup recevoir de toi un claircissement adquat justement sur le
Donneur."
-32- Le prsident de la raison dit: Chers amis, pour ce qui concerne le Donateur, Il est
au-dessus de l'horizon de nos connaissances, et nous avons fait tout ce qui tait de notre comptence, en
nous reconnaissant comme donns.
-33- " Cependant, si nous voulons chercher fond le Donateur, alors c'est comme si
nous voulions, avec un compas la main, mesurer le primtre de l'infini.
-34- " Ceci est certainement vrai, puisque, au-del du primtre tabli, il faut penser
des primtres toujours plus larges, avec lesquels le primtre le plus petit a toutefois une certaine
ressemblance.
-35- " Mais si ce trs petit primtre devait devenir compltement semblable au grand
dans ses dimensions, il devrait par la force des choses tre dchir, puis sa ligne priphrique plus courte
devrait tre tendue pour la porter sa rotondit.
-36- " Seulement l'exprience enseigne que le primtre du petit circuit, bien qu'tendu,
pourrait atteindre peut-tre peine la millime partie du primtre plus grand du circuit suivant.
-37- " Et ainsi, seulement dans sa millime partie, il serait en correspondance avec la
priphrie du circuit plus grand, tandis que toutes les 999 autres parties resteraient ternellement
impossibles atteindre."
-38- " Et vous voyez, en cet exemple, il y a en jeu seulement deux circuits limits. A
prsent, prenez ce circuit limit, et avec la ligne de sa superficie tendue, essayez de mesurer le circuit
infini et illimit, et demandez-vous quoi pourrait tre compar un tel travail ou une telle tche de la
part de notre raison.
-39- " Je suis de l'avis qu'une plus grande folie dans le cerveau humain n'est mme pas
comparable. Et ce serait aussi le cas si nous voulions enquter sur le Donateur Infini, pour savoir QUI IL
EST.
-40- " Et donc, comme je l'ai dj dit auparavant, il est suffisant pour chaque homme
qu'il se reconnaisse comme un tre fixe donn, et que, sur cette base, il rgle aussi son circuit limit de
connaissance.
-41- " Quant au Donateur, Il ne concerne en rien celui qui est donn, car Il doit tre
videmment infiniment au-dessus de ce qu'il donne !
-42- " Que peut devenir une pomme une fois qu'elle a atteint sa maturit ? Que peut-il
advenir d'un cercle, quand la ligne qui est partie d'un point s'est rejointe elle-mme au mme point ?
-43- " Qu'il reste donc ce qu'il est, car alors il sera parfait pour ce pour quoi il a t
donn."
-44- Le Messager s'exprime ainsi: En ce que tu as expos maintenant se trouve la
juste rponse; mais, part cela, nous aurions toutefois encore une question te soumettre; coute donc:
-45- " Dans la rgion dont nous venons il est prch continuellement, par ce que l'on
appelle la partie la meilleure, l'amour de Dieu, et nous ne savons pas ce que l'on veut dire avec cela, sur
la base de tes sages principes.
-46- " Car avec l'amour, nous entendons: saisir et attirer. Comment un tre limit, ou
une force limite, peuvent-ils saisir et attirer eux une force illimite ?
SS1 C27
( Grande patience ncessaire pour continuer la discussion. Le sage stocien doit
maintenant parler de l'amour, et scientifiquement s'exprimer sur ce qui concerne
lIncarnation du Seigneur. La Parole * Que la lumire soit * en tant qu'pe d'amour
pour dnouer le nud gordien du stocien. Le prsident de la raison accabl et
libr. Promesse du Pre Saint. Observation en conclusion. )
-1- Le prsident de la raison fait observer: Chers amis, pour pouvoir donner cette
question une rponse acceptable, il est d'abord ncessaire de faire la distinction voulue.
-2- " Comme premire chose, il est ncessaire d'claircir comment on doit comprendre
le concept * Amour * de faon qu'il concorde parfaitement avec la raison, et ensuite seulement on peut
relever comment se place ce concept par rapport lui-mme et tout ce qui l'environne.
-3- " Le concept * Amour * n'est autre - et mme il est impossible qu'il en soit
autrement - qu'une ncessit qui s'exprime; ncessit dont la cause son tour ne peut tre autre sinon que
justement le manque de ce pourquoi une telle ncessit se manifeste.
-4- " La ncessit, ou le besoin, est semblable la faim. Quand un homme est trs
affam, sa faim lui donne la sensation qu'il pourrait engloutir un monde, pour pouvoir se rassasier
compltement.
-5- "Tandis que l'exprience lui dit: * Mange une livre de pain, et tu seras
suffisamment rassasi !* Vous voyez en ce qui concerne le besoin spirituel, qui correspond au concept *
amour *, le cas est presque compltement identique.
-6- " L'homme affam d'amour est de l'avis qu'il devrait remplir le vide de son cur
avec tout l'infini, avant de pouvoir se sentir effectivement rassasi.
-7- " En quoi doit tre recherche la cause de ce dsir erron? Elle est rechercher
seulement dans le fait que son propre horizon de connaissance n'est pas suffisamment rassasi; par suite
de quoi, ncessairement, un vide attire l'autre, un manque attire l'autre, et avec cela, d'un besoin on passe
un autre.
-8- " L'amour dsire tre rassasi; et tant donn que celui-ci est une pure facult
mcanique de faim spirituelle, il a la facult de juger ce dont il a besoin pour se rassasier vraiment.
-9- " Si l'on considre donc qu' travers cette facult de dsirer se manifeste un vide
dans la connaissance - ce qui, bien y regarder, signifie: aucune connaissance - il n'est donc pas en
mesure de juger quel est l'lment ou la substance ncessaire son rassasiement.
-10- " Dans une semblable situation, de telles ttes vides se tournent, avec leur aveugle
facult de dsirer, vers les limites de l'Infini, et sont de l'avis que de cette ternelle corne d'abondance
leur volera dans la bouche tout ce qui leur manque.
-11- " Cependant, combien est vide leur opinion vraiment insense, on peut le constater
facilement, tant donn que de tels amants de l'Infini, au lieu de se sentir d'une faon ou de l'autre
compltement rassasis, ressentent au contraire une faim toujours plus forte; ce qui, du reste, est
absolument naturel, comme on peut le dmontrer avec l'exemple suivant:
-12- " Il suffit que vous preniez un homme naturellement affam. Si lui, avec toute sa
faim, reste, assis ct d'une corbeille de pain, mais ouvre grand la bouche vers l'espace infini, comme
s'il' voulait engloutir tout le firmament, alors qu'il ne se soucie pas du pain qui est ct de lui, il est
vident qu'avec un tel apptit de l'Infini sa faim augmentera toujours plus; et s'il ne se dcide pas vite
mettre la main dans le panier, il finira par mourir d'inanition.
-13- " Et de cela, mes trs estims amis, vous pouvez dduire facilement, sans d'autres
explications, comment sont rellement les choses, avec ce que l'on appelle * L'amour pour Dieu *.
-14- " Le vritable amour envers Dieu ne peut tre autre chose sinon que: tout tre
donn doit accomplir son circuit, pour former cet horizon de connaissances qui lui a t donn.
-15- " Cet accomplissement ne peut absolument se raliser que seulement aprs que
l'homme se soit connu lui-mme, et avec cela, ait aussi reconnu le circuit qui lui a t assign.
-16- " Pour pouvoir faire cela, l'homme doit loigner de son chemin tous les obstacles,
se librer de tous les petits et grands besoins extrieurs, et seulement ensuite, se rendre dans son propre
point central dont il lui sera possible d'embrasser du regard son horizon entier, en le remplissant ensuite
de ce qui lui manque encore.
-17- " Quand il a accompli tout cela avec constance et persvrance, en renonant
toutes les choses vides et insignifiantes, alors il a aussi rassasi son amour et son besoin avide.
-18- " Puis tout ce qu'il digrera, il pourra ensuite facilement et sans retard, l'indemniser
avec cette plnitude qui lui a t donne.
-19- " Ceci ensuite est considr, du point de vue de la raison pure, comme un amour
parfait et rassasi, qui ne se manifeste plus comme faim, mais bien plutt comme une agrable satit.
-20- " Vous voyez, ceci est pour moi, dans mon horizon, mon opinion exprime le plus
clairement possible. Si vous avez quelque chose objecter, comme je l'ai dit, vous pouvez le faire
librement, comme moi-aussi je suis en mesure de rfuter n'importe quelle objection."
-21- Le Guide dit: Cher ami, tu as trs bien pes ta rponse, et nous dans le fond, nous
ne pouvons soulever aucune objection.
-22- " Mais du moment que tu nous permets de parler encore, nous voulons te consulter
sur une question extraordinairement importante; coute-nous donc !
-23- " Il est enseign chez nous, vois-tu, principalement encore une chose, et contre cet
enseignement personne n'a le courage de s'opposer.
-24- " A part cela, nous ne savons toutefois pas comment nous devrions le considrer
de ton point de vue (ou bien: selon tes principes). Cette doctrine consiste en ceci:
-25- " Dieu, en tant que Principe de Force et de Puissance qui embrasse tout, devrait
s'tre saisi Lui-Mme en Son Centre, et avoir form en celui-ci un point culminant de Toute Sa Force et
de Sa Puissance, puis tre descendu sur la plante Terre, sous forme humaine, et prcisment en la
personne d'un certain Jsus-Christ.
-26- " Justement comme un point culminant de toute la divine Essence, et l, Lui-
Mme, enseignant les hommes et prgrinant parmi eux comme un frre; et la fin, en raison de Son
grand Amour envers Ses cratures, Il s'est laiss tuer par elles, selon le Corps qu'Il avait pris !
-27- " Comme preuve de Sa divinit, Il a accompli des choses et des actions qui ne sont
possibles aucun homme, et Il se ressuscita Lui-Mme, trois jours aprs la mort de Son Corps, et en
prsence de beaucoup Il retourna en Son Centre Divin !
-28- " Et quand Il tait sur la Terre, l'enseignement le plus important et le plus grand fut
celui-ci: Les hommes devaient L'aimer par-dessus toute chose; et Il promit ceux qui l'auraient fait, Son
Royaume, qui devrait consister dans la connaissance toujours plus profonde de Dieu, dans l'amour
augmentant toujours pour Lui, et dans le bonheur inexprimablement plein de dlices qui monte justement
de cette connaissance et de cet amour: Bonheur qui est appel * La Vie ternelle en Dieu .*
-29- " Et comme tu vois, cela n'est pas aussi dnu que tu le crois, puisque, dans la
rgion dont nous provenons, demeure le mme Christ. Et, comme nous avons pu en tout temps nous en
persuader, de la faon la plus vidente et la plus vivante, Lui obissent toutes les cratures dans tout
l'Infini.
-30- " Il Lui suffit d'un seul signe, et d'innombrables myriades de mondes sont crs
dans l'instant. Que dis-tu prsent de l'atmosphre que nous avons apporte dans ta sphre ?"
-31- Le prsident de la raison rpond ainsi: Si tout votre rcit n'est pas une chimre, il
n'y a rien d'impossible se saisir de la Puissance et de la Force infinies en un certain centre; tant donn
que d'un point quelconque peuvent sans aucun doute partir des lignes en infinit.
-32- " Par contre, il y aurait faire des objections quant l'incarnation sous la forme
humaine de ce Centre de la Force et de la Puissance divines, bien que la raison pure ne puisse pas
rellement accueillir cela comme une vritable contradiction.
-33- " Cependant, que cet tre ait enseign ensuite, en premire ligne, l'Amour envers
LUI, ceci apparat, purement pens, comme un pur gosme de la part de l'tre Divin.
-34- " Mais si nous acceptons ce besoin goste de la part de l'tre Divin, ou bien de la
Force Originaire en elle concentre, Elle cesse d'abord d'tre absolue, et si cela devait tre discutable,
alors toute existence se trouverait expose au total anantissement.
-35- " Par consquent, les choses doivent tre d'une faon diffrente, en ce qui concerne
cet Amour; et le Centre Divin peut alors trs bien se manifester sous la forme humaine.
-36- " Si par contre, avec cet amour que vous avez expos, on entendait se rfrer
uniquement un tat de faim, alors vous devriez admettre sans difficult, en quelles mains devrait se
trouver l'existence de toutes les choses, si la Puissance et Force Infinie, presque pousse par la ncessit,
devait recourir elles pour se rassasier.
-37- " Mais tant donn que vous m'avez aussi dit que ce Christ - d'une certaine faon
pour tenir une promesse faite - se trouve uvrant parmi vous, en tant que constante expression de Sa
Toute-Puissance et de Sa Force,
-38- " Vous devez admettre videmment que moi, de ce primtre qui m'a t donn, je
ne puisse dire quelque chose, ni pour ni contre. Quand il s'agit de semblables choses, tout dpend de sa
propre exprience.
-39- " Si je pouvais voir moi-mme ce Christ, ou le Centre Humanis, alors je saurais
aussi, d'une faon certaine, ce qu'il y a en tout cela; mais, comme sont les choses maintenant, mes
honorables amis, vous devez vous contenter de ce qui a t dit.
-40- " Si vous amenez ce Christ ici chez moi, vous pouvez aussi tre certains que je ne
jugerai pas Son tre d'une manire inconsidre, pour autant que naturellement ce soit dans ma sphre.
Mais au-dessus de ma sphre, il ne doit rien y avoir !"
-41- Et le Guide dit: Admettons le cas que ce Christ, en tant que l'tre le plus rempli
d'Amour, vnt ici, et te dise de Le suivre, que ferais-tu alors ?"
-42- Et le prsident de la raison rpond: " S'Il est ce que vous avez dit de Lui et que
moi, je le reconnaisse comme tel, on ne peut rien penser de plus clair, sinon que la puissance infiniment
plus petite, doit suivre ncessairement de sa propre impulsion celle infiniment plus grande, puisqu'il
n'existe ni voie mdiane, ni une de sortie.
-43- " Mais si les choses ne sont pas ainsi, alors il est tout aussi clair que je ne peux
sortir arbitrairement de ma sphre, tant donn justement que moi, en compagnie de ma sphre, comme
je l'ai dj clairement expliqu, j'ai t * donn * et que je ne me suis pas donn de moi-mme."
-44- Alors le Guide dit: " Regarde, Je suis le Christ ! Que veux-tu maintenant de Moi ?"
Le prsident de la raison dit: " Si Tu es le Christ, montre-le, et je Te suivrai."
-45- Et le Christ, en tant que Guide dit: " Que la lumire soit dans cette sphre, et toi
rgion, brille, deviens un Paradis !" Et maintenant regardez: Le prsident de la raison se prosterne devant
le Seigneur et il L'adore en disant:
-46- " Il en est donc ainsi, car Dieu seulement sont possibles toutes les choses !
Seigneur, du moment que Tu as dj fait une grce aussi grande pour moi, misrable, mis au banc par
moi-mme, accueille-moi dans Ton Cercle !
-47- " Cependant, dans Ton Cercle de grce, laisse-moi tre le plus petit ! Je sais que
Tu peux largir mon horizon, de la mme faon que Tu as donn partir de Toi, moi-mme tel que je
suis.
-48- " Mais moi, je me suis habitu ce primtre limit, comme le plus restreint d'une
sphre humaine vivante; laisse-moi donc aussi dans ce primtre, comme le plus insignifiant parmi tous
ceux que Tu as honors de Ta Grce !
-49- " Crois-moi, Seigneur, et regarde en tout mon tre venu de Toi; mon esprit
toujours incapable de concevoir la pense de pouvoir Te voir, Infini Donateur, dans Son tre originaire.
-50- " Mais tant donn que maintenant je T'ai aperu, avec cette vision ont t aussi
satisfaites les plus grandes conditions vitales de mon esprit."
-51- Et le Seigneur parle ainsi: " Suis-Moi donc, et tu ne dois absolument pas tre le
plus petit, ds lors que Je suis au milieu de Mes enfants!
-52- " Cependant, pas ici, mais bien seulement l-bas tu devras reconnatre en Moi, le
Pre Saint le plus tendre !"
-53- Et vous voyez, Mes chers amis, ceci est encore une des espces les meilleures de la
dlivrance de sa sphre d'un tel esprit prisonnier de la raison pure.
-54- Il y a cependant une grande quantit de ces esprits, en cette rgion qui est l devant
vous, avec qui les choses ne vont pas aussi facilement qu'avec cet esprit.
-55- C'est trs souvent le cas - et mme tout autre que rare - que ces stociens,
prisonniers de la raison, ont aussi un degr considrable d'orgueil en eux, en raison de leur savoir.
-56- IL ne serait mme pas indiqu pour vous d'assister une telle conversation, car
vous pouvez croire qu'en des cas semblables, chouent souvent plusieurs centaines de tentatives de
conversion.
-57- De toute faon, nous quittons prsent cette rgion, tandis que la prochaine fois
nous nous avancerons sur le ravin central.
Et ainsi, pour aujourdhui, nous arrtons !
SS1 C28
(Une fois encore, les valles des riches, des rudits et des homme de la raison et de
l'intellect. Signification profonde de ce que lon aperoit en cette rgion. La grande
paroi sparatrice et le passage troit. La steppe sombre sablonneuse; premire
rencontre. Colloque trs instructif. )
-2 janvier 1843-
-1- Et voici que nous sommes nouveau au point d'o nous tions partis. Vous
frissonnez quelque peu la pense de vous avancer en ce ravin; mais entre les parois rocheuses abruptes,
il y a un espace suffisant pour que nous puissions avancer assez commodment sur la voie choisie par
nous, bien qu'inaccessible.
-2- Le long du chemin vous dcouvrirez, tant droite qu' gauche, un grand nombre
de gorges troites; celles de gauche, c'est--dire du ct du midi, ont la mme signification que la
premire valle gauche, que nous avons visite et o demeurent les riches de la Terre.
-3- La diffrence consiste seulement en ce que les habitants de ces gorges situes plus
vers le fond, sont toujours plus pauvres en ce qui concerne les bonnes uvres bien qu'ils aient t
toujours beaucoup plus riches, sur la Terre, en biens terrestres.
-4- Dans les gorges droite, par contre, ce sont les demeures pour toutes sortes
d'rudits, de rationalistes et d'intellectualistes; et ces tres demeurent d'autant plus au fond de ces valles,
que plus loign du Seigneur tait le bagage de leurs connaissances sur la Terre.
-5- A prsent que vous savez cela, nous pouvons commencer notre chemin avec de
bons rsultats, et nous rendre en ces rgions, o vous aurez des choses trs importantes apprendre. En
avant donc !
-6- Vous demandez o prennent origine toutes ces eaux qui, provenant des valles et
des gorges qui se trouvent des deux cts, se prcipitent en cet troit ravin, au travers duquel, comme un
torrent imptueux, elles se dversent dans la baie de la grande mer.
-7- Les eaux signifient les connaissances et les uvres d'utilit pratique qui en
drivent: ces choses que de tels hommes ont traites, grce la lumire de leur intellect et de leur
intelligence, sur la voie des expriences par les rgles naturelles des choses.
-8- Les eaux qui arrivent du ct droit sont, comme vous le voyez, plus troubles. Cela
signifie que, dans le bagage des connaissances scientifiques, il y a beaucoup de faux.
-9- Tandis que celles, moins troubles, qui proviennent de la gauche, indiquent que les
riches du monde, bien qu'en possession de notions scientifiques plus maigres, savaient mieux faire leurs
comptes que les vritables savants.
-10- Que les eaux se rencontrent en ce ravin, signifie que la puissance de la science, et
celle des liens du monde; s'unissent toujours, et la fin deviennent UN, car l'rudit cherche la science
pour devenir, par son moyen, riche des trsors du monde.
-11- Tandis que l'homme riche de biens du monde cherche la science pour pouvoir au
moyen d'elle, augmenter encore ses biens.
-12- C'est la raison pour laquelle vous pourrez observer que les eaux, qui proviennent
de la gauche, ne sont pas aussi troubles et tumultueuses que celles qui arrivent de la droite.
-13- Cela dit encore en plus: Que le riche en trsors du monde, sait toujours se faufiler
parmi les savants, diplomatiquement, pour s'approprier de leurs connaissances quelque chose qui puisse
se prter leurs besoins de spculation.
-14- Ainsi maintenant nous savons aussi ceci, de sorte que nous continuerons prsent
notre voyage.
-15- Regardez l dans le fond, encore assez loin d'ici, il y a une autre paroi de pierre, et
l-bas aussi tout cet ensemble de valles, de gorges et de ravins prend fin tant droite qu' gauche.
-16- Cette paroi s'ouvre parfois, et forme une lzarde assez large. Si l'on y arrive ce
moment, on peut pntrer de l'autre ct. Cependant, si l'on ne saisit pas cet instant, on ne passe plus.
-17- Vous dites: Pas mme de la faon o, dans la rgion nordique, nous nous
sommes levs au-dessus des monts ?" Et Je vous dis: Ici ce systme ne sert mme pas, car la raison en
est que vous avez encore du terrestre en vous.
-18- De toute faon, nous choisirons justement le moment o la paroi s'ouvrira, et
ensuite comme au-del de la paroi s'tend une large plaine, nous passerons avant que la fissure ne se
rtrcisse.
-19 Et voil, nous sommes prs de la paroi; patientez un peu, car bientt elle s'ouvrira.
Maintenant, Je dis: Ouvre-toi ! Et regardez comment dj se spare la grosse paroi; et prsent que la
fente s'est faite assez large, traversons-la lestement.
-20- Etant donn que nous sommes passs heureusement, tournez-vous un instant en
arrire, et vous verrez comment maintenant la paroi est nouveau ferme.
-21- Mais prsent, regardez devant vous, dans la rgion o nous nous trouvons; que
vous en semble? Vous dites: " Quelle question ! Comment pourrait nous plaire cette rgion, o la
lumire manque, et o, pour avancer, nous allons ttons.
-22- " Nous devons nous tenir serrs toi, autrement nous nous perdons, car nous ne
voyons mme pas le sol que nous foulons aux pieds, et nous ne savons pas s'il est compos de pierres, de
sable, de salets ou d'eau, puisque, comme dj dit, nous ne te voyons mme pas et mme pas nous."
-23- Certes, Mes chers amis, ici c'est ainsi, et l'on n'y peut rien faire. Vous demandez si,
de toute faon, il y a des tres vivants en cette rgion. Mais, Moi, Je vous dis: Il n'est pas trs facile de
trouver une autre rgion aussi peuple que celle-ci; car ici on peut dire srieusement: Ce march des
tnbres grouille d'hommes.
-24- Vous voudriez avoir un peu de lumire, pour pouvoir vous faire une ide du lieu.
Mais, Moi Je vous dis: Cela n'irait pas trop bien ici, si nous devions nous servir d'une quelconque
lumire, car nous serions aussitt entours par les habitants de cette rgion, presque comme un ver
tomb dans une fourmilire.
-25- Cependant, il suffit que vous attendiez un petit peu, et alors la pupille s'largira, de
sorte que nous pourrons apercevoir quelque chose, mme dans ces tnbres. Allons donc un peu de
l'avant.
-26- Comment cela va-t-il; commencez-vous dj un peu voir quelque chose ? Vous
dites: "Trs faiblement, nous commenons apercevoir que sous nos pieds le sol est de sable, et que
devant nous, quelque chose bouge."
-27- Certes, vous avez raison, approchons-nous et voyons de quoi il s'agit. Voil, ce qui
se mouvait vient notre rencontre. Regardez bien, il s'agit d'une silhouette humaine, d'aspect trs
misrable et toute dforme. Vous demandez qui c'est; eh bien, J'interpellerai cette silhouette.
-28- " Que fais-tu ici, malheureux tre ? D'o viens-tu ?" L'tre rpond: Je suis dj
depuis trois annes terrestres en cette rgion, et je cours autour comme un animal sauvage, et je ne
trouve rien qui puisse calmer ma forte faim.
-29- " En vrit, je ne sais pourquoi, aprs mon dpart de la Terre, j'ai d venir en cette
misrable rgion J'tais sur la Terre un grand seigneur, et j'avais une charge importante. J'ai administr
mon office, honntement et fidlement.
-30- " Je ne me suis jamais laiss corrompre par aucune offre flatteuse, mais je
procdais rigoureusement selon la loi, m'acquittant de cette faon de mon devoir, avec une estime
gnrale, et je fus aussi apprci et remarqu par mon monarque.
-31- " J'ai fait spontanment des bonnes uvres, en employant des moyens tirs de mon
traitement; et j'ai vcu, tous les points de vue, de faon exemplaire.
-32- " Par contre, lorsque je quittai l'existence temporelle, je me trouvai en cette
horrible rgion, en laquelle, comme dj dit, j'erre depuis trois ans, sans trouver une voie de sortie."
-33- Alors le Guide lui demande encore: Mon bon ami, tout ce que tu nous as racont
peut tre vrai, seulement, n'as-tu jamais pens au Christ, le Seigneur, et cru en Lui
-34- " As-tu fait, quelquefois, du bien par amour pour Lui ? As-tu considr comme tes
frres tous les hommes, mme si bas et si vulgaires qu'ils aient pu tre ?
-35- " Dis-moi, comment sont les choses en ce domaine ?" Et le malheureux rpond
ainsi: " Comment un homme noble et cultiv peut-il croire en un Christ, bon seulement pour les pauvres
d'esprit et pour les petites femmes.
-36- " En dpit de cela, pour ne scandaliser personne, du point de vue politique, j'ai
particip toutes les sottises chrtiennes. De plus, qui pourrait tre assez sot pour prtendre d'un homme
qui endosse une haute charge d'tat, qu'il puisse considrer comme ses frres, tous les va-nu-pieds qu'il
rencontre sur le chemin ?
-37- " Ou bien faire quelque chose, par amour du Christ, des bigots oisifs ! En ce cas,
il faudrait d'abord devenir aussi-bte pour croire en un tel Christ; et ensuite seulement examiner si, pour
un certain amour pour Lui, il y a quelque chose faire !
-38- " Je croyais toutefois en un Dieu, et souvent je pensais en moi-mme: Si ce Dieu
est juste - ce qu'Il doit videmment tre - alors, en admettant qu'aprs la mort il y ait une vie, Il devrait
rendre pleine justice un homme quitable et juste, comme je l'tais.
-39- " Qu'aprs la mort il y a une vie; je suis l l'exprimenter dj depuis trois ans, en
cette pouvantable rgion, errant de-ci de-l, comme une bte sauvage.
-40- " Cependant, en cet tat qui est mien, je dois hlas me persuader qu'il n'y a pas de
Dieu, car s'il y en avait Un, Il devrait avoir de moi cette mme considration qu'a eue mon empereur.
-41- " Si l'on considre que, sans aucun doute, tout est luvre du hasard aveugle, ainsi
je dois attendre ce qu'il fera de moi. Mais si vous avez quelque chose pour mettre dans l'estomac,
donnez-le moi, car j'ai trs faim; car ici je n'ai pas d'autre nourriture en dehors de quelques petites plantes
de mousse, toujours trouves par hasard."
-42- Le Guide s'exprime ainsi: Ecoute, Ami ! Il y a seulement un Dieu, qui est
infiniment juste; et ce Dieu n'est autre que le Christ des pauvres d'esprit et des petites vieilles.
-43- " Que cela soit pour toi un rayon de Grce, afin que tu saches vers qui tu dois te
tourner, si cela devait aller pour toi encore pire que maintenant.
-44- " Tu vois, tout ce que tu as fait, bien que Juste en soi, tu l'as fait uniquement sous
la pousse de l'amour de toi-mme.
-45- Car ton amour tait trs important pour la charge que tu endossas, en raison de la
satisatisfaction qui en drivait pour toi de tout ct, et de la haute apprciation du monde.
-46- " C'est pourquoi tu n'as port avec toi rien d'autre que ton propre amour pour toi,
qui ds lors, est compltement dpourvu de lumire, puisque celle du monde lui a t enleve.
-47- " La vraie lumire de l'Esprit et Sa Justice sont le Christ! Tourne-toi vers Lui dans
ton cur, et alors te seront donns lumire et pain, selon la mesure exacte de ta conversion. Mais
prsent, laisse-nous!"
-48- Regardez comment maintenant, il s'en va en tapinois, en rflchissant; et observez
comment le noir amas de nuages au-dessus de lui prend une lgre lueur gristre.
-49- Cela dpend du fait qu'il a commenc rflchir sur le Christ. Mais, nous, allons
de l'avant, parce que des cas encore plus intressants nous seront offerts.
SS1 C29
(Seconde rencontre dans le tnbreux royaume sans foi. Discussion entre un prtre et
un homme du monde, trs adapte cette rgion dsertique. )
- 3 janvier 1843 -
-1- Regardez ! Non loin de nous, quelque chose bouge de nouveau; l'avez-vous aussi
remarqu ? " Si lil ne nous trompe pas, cette fois, il s'agit de deux hommes macis, et consums
jusqu'aux os, dites-vous !
-2- Vous avez raison; cependant, faisons deux pas, et ainsi nous les rejoindrons. Et
maintenant, les voici ici; mais ils ne se sont mme pas aperus de notre prsence, et pour le moment cela
va bien, car ainsi nous pouvons couter leurs propos.
-3- Et mme, nous ne nous ferons pas voir, et seulement la fin nous nous
prsenterons leur esprit, comme une lgre suggestion, de sorte que grce cela l'un ou l'autre puisse
tre amen si possible modifier un peu sa faon de penser.
-4- Ouvrez donc bien les oreilles et coutez, car ils commencent justement maintenant
discuter de la chose principale.
-5- A. dit: " Alors mon trs cher ami, pour toi maintenant les choses ne vont
absolument pas mieux que pour moi. Depuis combien de temps te trouves-tu en ce lieu ?"
-6- B. rpond: " Cher ami, selon mon sentiment, il devrait y avoir quelques semaines.
Et toi ?"- A. dit: " Pour moi hlas, il y a dj environ vingt ans."
-7- B. fait observer : " Il m'est absolument inconcevable que je puisse tre tomb ici;
car tu peux me croire - tant donn que toi, en tant qu'homme plus g - tu m'as connu comme jeune
homme de vingt ans trs actif; j'ai toujours continu vivre, selon ce que j'ai trouv loyal et juste, ma
connaissance.
-8- " J'ai rempli mon office sacerdotal avec une grande fidlit; je n'ai jamais nglig,
pas mme d'une lettre, les prceptes de l'Eglise.
-9- " J'ai toujours prch dans l'esprit de la Seule Eglise batifiante; et dans les limites
de mes possibilits, j'ai toujours aid ceux que je reconnaissais tre vraiment dans le besoin, c'est--dire,
ceux qui taient devenus pauvres sans qu'il y ait de leur faute.
-10- " Je rendais honneur Dieu chaque jour dans le saint sacrifice de la messe; et je ne
peux mme pas me souvenir d'un jour, jusqu' la dernire heure, o j'aurais omis de prier selon le
brviaire.
-11- " Je me conformais tous les statuts mis par les chefs de l'Eglise; et j'aurais t
prt combattre, la vie et la mort, pour les droits de cette mme Eglise.
-12- " J'tais svre au confessionnal, et je crois avoir gagn beaucoup d'mes pour le
Ciel; et moi - comme le voulut le Christ - je me suis intress ceux dans le besoin, donnant manger
aux affams, boire aux assoiffs, et habillant les nus; j'ai visit les prisonniers, de sorte que, aprs mon
trpas, je m'attendais assurment tre accueilli dans le Ciel.
-13- " Il faut considrer en particulier que je m'tais assur en outre une indulgence
plnire de la part de sa saintet le pape. Mais comment sont les choses avec le Ciel - que je m'tais
certes promis - tu le vois tout aussi bien que moi !
-14- " Cependant, mon cher ami, tu sais, j'ai pens souvent en mon for intrieur, tout
fait secrtement, sans jamais le laisser filtrer publiquement, que le christianisme, avec le Christ, n'tait
rien autre que paganisme plus raffin; et javais donc plac bien peu de confiance en Christ avec toute Sa
Trinit.
-15- " Et maintenant il apparat clairement devant moi, combien j'avais raison avec mon
secret manque de confiance. Et toi, que dis-tu ce propos ?"
-16- A. dit: " Eh, mon trs cher ami, que pourrais-je dire ? Je n'tais pas prtre,
cependant je vivais toutefois, on peut bien le dire, presque mme tout aussi rigidement, c'est--dire - et
cela se comprend de soi - comme les meilleurs prtres me l'avaient inculqu.
-17- " Il est bien vrai que, d'une certaine faon, moi aussi j'avais des doutes, mais je
pensais: Que ce soit comme l'on"veut, je vis tranquillement ainsi, comme il ma t enseign par les
prtres, et cela ne peut tre erron.
-18- " En effet, je pensais: En admettant que leur doctrine soit fausse, ou bien btise, ils
en sont eux responsables, mais moi, je m'en lave les mains.
-19- " Et si Dieu est rellement un Juge aussi juste, comme tous les prtres le prchent
depuis la chaire, Il doit me rcompenser, condition naturellement qu'Il existe.
-20- " Si, par contre, il n'existe aucun Dieu, alors de quelque faon que l'on vive, cela
n'a pas d'importance. S'il y a une vie dans l'au-del, elle doit tre srement correspondante au caractre
constamment probe et honnte d'un homme.
-21- " Si vraiment il n'y a pas de vie dans l'au-del, aprs la mort du corps, la faon
dont on a vcu sur cette Terre n'aura aucune importance.
-22- " Tu peux dduire de cela que moi sur la Terre j'ai vcu comme un homme probe,
prudent et fidlement obissant; or, au contraire, je me trouve ici dj depuis longtemps; et cela a t la
vraie rcompense !
-23- " Rien autre donc, qu'une nuit glaciale, presque impntrable, sans qu'un jour y
succde, mme nuageux et tnbreux.
-24- " A l'exception d'un peu de mousse sablonneuse, aucune autre nourriture n'entre
dans mon estomac; et ceci devrait concorder avec l'Amour, la Misricorde et la Justice de Dieu, si
souvent prchs par vos prtres ?
-25- " Je rflchis depuis plus de vingt ans: y a-t-il vraiment un Dieu, ou non; et en
quelque lieu que je rencontre quelqu'un et discute avec lui de ce point, il ne sait sur ce sujet rien de plus
que moi.
-26- " C'est pourquoi je suis encore plus tonn que toi, un prtre qui a toujours
travaill pour *Le Royaume de Dieu *, tu sois justement l subissant le mme sort.
-27- " Je retiens, qu'avec le Christ, nous avons tous t tromps. En effet, il m'a sembl
souvent nigmatique qu'un Dieu ait pu se laisser tuer?
-28- " Les vieux et sages juifs connaissaient certainement le Christ mieux que nous, et
ils ont su s'en dlivrer de la meilleure faon, en le jugeant comme un juif rveur et hypocrite.
-29- " Ils l'ont ensuite avec finesse * refil * aux Romains, jusqu'alors heureux, et
comme rcompense, ces derniers dtruisirent leur cit des Rois.
-30- "Eux, pour leur compte, restrent avec leur vieux Dieu, qui videmment a un
aspect beaucoup plus divin que notre Crucifi.
-31- " Aprs quoi; c'est nous qui avons d accueillir, suite ce coup de gnie des juifs,
justement ce Dieu qui chez eux avait t l'tre le plus diffam.
-32- "Selon moi, on peut toucher cela de la main; car, si dans le Christ il y avait eu
quelque chose, en cette sphre de l'univers, je peux te le dire, il y en aurait au moins un qui saurait
quelque chose de rel sur Lui.
-33- " Au contraire, tu peux rencontrer des milliers d'hommes, que tu dois reconnatre
comme des tres senss et modestes, et qui ne connaissent de Lui pas mme la plus petite chose.
-34- " Je peux te le dire: Je me suis trouv dj avec des hommes qui sont en cette
rgion depuis mille et mme deux mille ans et qui se sont mme habitus manger de la mousse.
-35- " Sur la Terre, ceux-ci taient des contemporains du Christ, condition - et cela dit
entre nous - qu'un Christ ait vraiment exist; et ils en savent de Lui, tout aussi peu que nous.
-36- " Il y en a mme quelques-uns qui affirment n'avoir jamais entendu ce nom. Voil,
tu vois, ce sont mes ides; ides auxquelles je suis arriv au cours de ma prsence ici, et en partie, dj
durant mon existence terrestre; naturellement en secret. Que t'en semble ?"
-37- B. dit: "Estim ami; je dois admettre ouvertement que tes ides ont de la sagesse;
toutefois je ne puis accepter pleinement l'ide que les sages juifs qui connaissaient le vrai Dieu, mme
comme vengeance envers une grande nation telle que l'tait la nation romaine, aient fait endoss en tant
que Dieu presque un gibier de potence.
-38- " Car justement en cette poque, il y avait aussi parmi les Romains des hommes
trs sages; c'est pourquoi, il ne serait pas raisonnable de considrer cette grande et sage nation aussi sotte
au point de faire un semblable misrable change avec leurs dieux si reprsentatifs, et si magnifis et
clbrs en vers.
-39- " Cependant, vu que tu as rvl ton opinion, je veux m'ouvrir moi-aussi toi et te
communiquer ce que souvent j'ai pens durant mon existence terrestre, et prcisment:
-40- " Les Romains, ou en vrit la caste sacerdotale romaine, avait observ
secrtement qu'avec le temps elle ne pourrait plus continuer avec toutes ses divinits; c'est pourquoi, un
peu la fois, les chefs cherchrent aussi pour le peuple qui devenait toujours plus matrialiste, un mythe
plus matriel.
-41- " Alors ils firent croire que le trs grand dieu, Jupiter, avait eu piti de l'humanit;
et tant donn que parmi tous les peuples, la nation juive tait la plus loigne du paganisme, Jupiter en
personne tait descendu sur la Terre.
-42- " Prenant la figure d'un juif, enseignant au peuple la vrit sur la vraie doctrine de
Dieu Rome. Cette doctrine tait pour les juifs une horreur, d'autant plus qu'en ce temps, les Romains
leur pesaient sur l'estomac.
-43- " Ils firent donc leur possible pour rendre suspect ce vrai dieu Jupiter sous forme
humaine. Pilate savait trs bien qui se cachait sous le Christ; raison pour laquelle il l'a dfendu le plus
possible.
-44- " Mais tant donn que les juifs ne se laissaient pas apprivoiser, et qu'ils
menaaient Pilate de le dnoncer l'empereur, comme un complice, alors Pilate pensa en lui-mme:
-45- "* Je leur abandonne le Tout-Puissant; il saura certainement mieux que moi ce
qu'il pourra se laisser faire et Jupiter, ou bien Christ, s'est laiss crucifier pour la forme, selon la coutume
des Romains; et, en tant que Jupiter Il ressuscita facilement de la mort, et il fit ensuite communiquer aux
grands-prtres de Rome ce qu'ils avaient faire.
-46- " Pour ces prtres c'tait justement une eau dsir pour leur moulin; et ils
enseignrent alors le peuple sur la base du mythe qu'ils avaient cr en accord avec les Romains qui se
trouvaient dans le pays des juifs.
-47- " Ils inventrent en plus une infinit de martyrs, et, d'accord avec l'empereur, ils
recoururent aussi des cruauts, vraies ou feintes, et remplirent la tte du peuple sot avec la mise en
scne de nombreuses apparitions miraculeuses; et de cette faon, le vieux et blafard paganisme, dj
pourri, est arriv, toujours sous le mme pontificat, jusqu' nous.
-48- " Et par la ncessit des choses, nous avons t assez balourds pour accepter,
comme or en barres, un tel authentique sale tour. C'est pourquoi, mon avis, ici est parfaitement
reprsent la rcompense de notre paganisme nouvellement cr."
-49- A. dit: Mon trs cher, je dois sincrement reconnatre que ton opinion est plus
digne de foi que la mienne; mais je ne comprends pas comment, l'occasion dune semblable habile
entreprise, ils aient pu baser sur le judasme le paganisme nouvellement cr.
-50- " Car, pour autant que je sache, en le tirant de ce que l'on appelle les vangiles, le
Christ se rfre exclusivement aux prophtes des juifs, et il n'est pas facile d'accepter l'ide que les
Romains, Sages et orgueilleux, se soient servis, pour crer une religion, justement de la religion des juifs,
par eux mpriss au-del de toute mesure.
-51- " En outre, je dois reconnatre ouvertement, en face de toi, que la Doctrine absolue
du Christ, si on laisse de ct les miracles, est en elle-mme une Doctrine humainement intelligente, et,
mon avis, elle s'offre moins que n'importe quelle autre, l'avidit de lucre bien connue des Romains.
-52- " Pour ce motif, il n'est pas tellement facile de prouver qu'elle a t luvre de la
caste romaine, mais bien plus srement celle des juifs; et cela, d'autant plus que l'on sait par l'histoire, de
faon certaine, combien les Romains se sont opposs avec acharnement l'introduction de cette
Doctrine !"
-53- B. dit: Estim ami, tu es peu dans les secrtes chappatoires de la caste
sacerdotale. Vois-tu, tu as lu dans l'histoire que divers empereurs romains se sont placs presque jour
aprs jour contre l'introduction de cette religion.
-54- " Nomme-moi par contre mme un seul pontife romain (paen) qui s'y soit oppos.
-55- " Donc, la chose tait si bien trame, que cette religion nouvellement cre n'aurait
pas trouv une faon meilleure pour s'introduire, sinon justement qu' travers la ncessaire opposition,
apparemment cruelle, des empereurs romains.
-56- " Que cette religion nouvellement cre ait t base sur le judasme, a une raison
trs vidente, dans le fait que les sages romains, l'occasion de leurs diffrentes conqutes, avaient
l'opportunit de connatre fond un grand nombre de religions, et ils taient en mesure de constater que
la religion nouvellement cre, projete par eux, n'aurait pu se baser mieux sur aucune autre religion si
ce n'est celle judaque.
-57- " Voil pourquoi, mme leur Jupiter, devenu homme, a t fait natre, pour des
raisons trs sages, dans le pays des juifs, car ils savaient trs bien que toutes les autres religions taient
encore plus pourries que la leur."
-58- A. dit: " Oh, oui, trs cher ami, prsent ton ide prend un aspect totalement
diffrent; et je ne peux me dispenser d'y adhrer. Certes, si ce ne fut pas ainsi, d'o autrement serait
venue cette avidit d'or et d'argent du pontificat romain encore prsent ?
-59- " Mais, part cela, je dois reconnatre que la vraie et pure doctrine morale du
Christ, qu'elle provienne d'o que l'on veuille, est bonne au-dessus de toute critique; c'est ce qui m'a fait
persister dans le Christianisme.
-60- " Qu'avec le temps, quelques plantes parasitaires gostes se soient accroches ce
pur arbre, ceci, laisse-moi le dire, est aussi indniable; et c'est pourquoi je dois te dire - et mme
maintenant il me vient une ide - si le cas se prsentait que je dusse tomber sur un vrai et pur fidle du
Christ, en vrit, il est exclu que je pourrais tre son ennemi ! "
-61- Et B. fait observer: " En effet, s'il y en avait un, moi aussi je resterais; mais l est
la difficult !"
Et A. rpond: " Tu sais ce que nous allons faire: Tchons de dcouvrir cet indice; et une
fois trouv, nous aurons au moins un emblme de la fidlit."
-62- Comme vous voyez, sur A. il s'est fait dj un peu de lueur; mais sur B. il faudra
encore beaucoup de temps.
Maintenant, tant donn qu'ici nous n'avons plus rien faire, continuons notre chemin !
SS1 C30
(Troisime rencontre: un couple tromp. Dialogue entre un philosophe ecclsiastique
et une bigote. Enseignement que lon en retire. )
- 4 janvier 1843-
-1- Regardez l-bas; environ cinquante pas devant vous, vous pouvez apercevoir un
couple d 'amoureux. Allons directement vers eux, et d'ici peu nous les aurons rejoints.
-2- Ceux-l non plus ne doivent pas s'apercevoir de notre prsence. Htons-nous donc,
de faon apprendre par un autre nouvel pisode en formation quelque chose qui nous intressera.
-3- Nous voici prs d'eux, et comme vous pouvez voir, en ce couple il y a une femme
chtive d'aspect trs fatigu, et un homme consum presque jusqu'au dernier petit morceau de chair, mais
ayant quelques gouttes de sang, pour pouvoir avoir encore un peu de force pour se traner en avant, en
cas d'extrme ncessit; regardez comme elle lui tend la main et se rjouit de la rencontre:
-4- " Salut vous au nom du Ciel ! Comme je suis contente de tout cur, qu'un
heureux hasard ait fait que nous nous rencontrions. Mais je dois avouer que je n'aurais jamais cru vous
trouver en un semblable lieu.
-5- " Car j'ai toujours t d'avis que vous vous trouviez dj bienheureux dans"le Ciel;
car, pour autant que je me souvienne, sur la Terre vous tiez un homme trs pieux et probe.
-6- " Vous, des mains de qui, en tant que professeur trs rudit du clerg, sont sortis de
nombreux prtres rudits, braves et dignes, aptes au soin des mes; et prsent, Juste Ciel, je dois vous
rencontrer, en ce misrable tat, en un semblable lieu en lequel moi aussi, Dieu sait pourquoi, je suis
arrive il y a deux mois."
-7- Et lui rpond: "C'est ainsi, ma trs prcieuse amie; et je regrette justement que
vous-aussi vous trouviez ici; mais qu'y pouvons-nous faire ? Vous tes ici comme une trompe; et moi
galement comme un tromp.
-8- "Durant la vie terrestre, nous nous tions fait (le Ciel saura pourquoi - condition
qu'il y en ait un en quelque lieu) de grandes esprances d'une vie heureuse; mais, moi dj plusieurs
annes, tandis que vous depuis quelques mois seulement, nous sommes en train d'apprendre combien
heureuse est cette vie, et quelle est la rcompense pour les bonnes actions qui s'accomplissent sur la
Terre !"
-9- Et elle, fait observer: " Mais, au nom du Ciel, quand je pense la vie austre que
vous meniez, et que du monde vous n'avez rien eu de bon; et lorsque vous prchiez, dans l'glise tous
pleuraient mus.
-10- " Et aux magnifiques enseignements et avertissements que vous donniez durant la
confession, et comment, dans le plus profond recueillement vous accomplissiez le saint sacrifice de la
messe; je ne peux vraiment pas comprendre comment vous tes arrivs ici !
-11- " Pour l'une de nous, c'est plus admissible, tant donn que peut-tre on a fait
passer sous silence quelques pchs dans la confession, ou parce que n'a pas t scrute en profondeur
notre conscience.
-12- "Tandis que quelqu'un comme vous connaissant toute chose, gardant le contrle de
tous ses mouvements ! Je le rpte, seul le Ciel saura pourquoi vous tes tomb justement ici. Avez-vous
peut-tre fait quelques suppositions pour expliquer cela ?"
-13- Il dit alors: " Oh ! Prcieuse amie; j'ai fait encore quelque chose de plus qu'une
supposition; mais je crois qu'il ne serait pas si facile pour vous de le comprendre."
-14- Elle dit: " Je vous en prie, parlez sans gard; qui sait si je ne peux pas en retirer
quelque utilit moi aussi !" Il rpond: " C'est bien, je vous en communiquerai quelque chose.
-15- " Cependant, je ne veux pas prendre la responsabilit que ce dont je vous parlerai
vous sera utile, ou bien vous scandalisera; Aussi apprtez-vous couter quelle est ma supposition."
-16- " Je suppose qu'il n'existe ni Dieu, ni Ciel et que, pour de trs bonnes raisons,
nous, tres humains, nous ne sommes rien autre que des produits de la nature.
-17- " Quand la partie brute matrielle s'en va, comme une enveloppe, par la force
vitale naturelle, cette force se maintient encore en vie pendant quelque temps, puis un peu la fois, elle
meurt elle-aussi.
-18- " La force, son tour, se disperse dans l'espace, comme la force de la poudre
dcharge qui sort de l'embouchure d'un canon; alors 'en est fini pour toute l'ternit de toutes les
esprances et de toutes les attentes des hommes.
-19- " Si vous m'observez attentivement, vous vous apercevrez comment je m'approche
de la complte dissolution et de l'anantissement final; et alors ma supposition vous apparatra
clairement mme dans cette tnbreuse valle."
-20- Elle dit: " Juste Ciel - condition qu'il existe - que me racontez-vous l ? C'est
extrmement pouvantable, bien que personne mieux que vous ne puisse en avoir connaissance.
-21- " Il est vrai que pour moi-aussi sur la Terre, ces penses se sont leves en moi, en
particulier la suite de ce que certaine personne, cultive et illustre, me fit observer qu'aprs la mort il
n'existe plus rien de bon.
-22- " Et seulement maintenant je vois que ce distingu monsieur avait pleinement
raison; et qu'ainsi, avec le temps il adviendra de moi ce qu'il advient de vous. Du moins, quand j'tais sur
la Terre, si les choses allaient mal, je pouvais dire: Mon Dieu et Mon Seigneur, ne m'abandonne pas !
-23- " Tandis qu' prsent que puis-je faire, si vraiment Dieu n'existe pas ? Pourriez-
vous, trs cher ami, me dire encore comment sont les choses avec le Christ et avec Sa trs bienheureuse
mre Marie, qui devrait avoir t vierge ?
-24- " Et pourquoi avons-nous d dans le monde rciter tant de rosaires, de litanies et
d'oraisons jaculatoires, pour ces deux Saints; et pourquoi avez-vous dit tant de messes, plein de
recueillement, si les choses sont justement telles que vous l'avez affirm, vous, il y a un instant ?"
-25- Il dit: " Eh ! Ma chre amie, sur cela moi aussi j'ai vu clair, seulement en ce
monde-ci. Les grands seigneurs du monde ne pouvaient mettre le peuple sous le joug, sans avoir trouv
d'abord un dieu quelconque, et ensuite une religion pour le mme peuple.
-26- " Au moyen de la religion il a t facile pour eux de tenir en bride la plbe qui
travaillait si diligemment pour eux; de sorte que, eux, sans absolument se proccuper de travailler,
pouvaient engraisser sur de moelleux lits et dans des fauteuils en leurs palais et leurs chteaux.
-27- " Dans ce but, furent engags de partout des prtres et des matres, qui leur tour
furent tenus dans l'ignorance et la stupidit qui convenaient, dans le but de faire devenir tout aussi
stupide mme le peuple ordinaire.
-28- " Cependant, quand ces prtres taient des personnes avises, ils pouvaient eux-
aussi trs bien vivre, et pour cela viter que, avec leur intelligence, ils puissent devenir dangereux pour
les grands de ce monde.
-29- "Mais pour donner poids cette religion, qui en elle-mme n'est rien qu'un
remarquable vernis, il a t ncessaire de l'orner de toute sorte de crmonies et de rites mystiques,
totalement dpourvus de sens.
-30- " Car autrement, ils n'auraient pu obtenir auprs de la plbe ordinaire, les effets
ncessaires. Comme vous voyez, ma trs chre amie, cela a t aussi mon cas.
-31- " Dj sur la Terre, j'avais compris en mon for intrieur, que les choses, avec la vie
dans l'Au-del, allaient de faon trs diffrente de ce que je prchais moi-mme du haut de la chaire.
-32- " A ce sujet, je m'tais aussi exprim, tout fait en secret, avec les grands
seigneurs au pouvoir, en demandant des claircissements. Seulement les claircissements ne me furent
jamais donns, mais en compensation j'ai eu - je ne sais mme pas bien moi ni comment ni pourquoi -
une considrable promotion; on me nomma professeur, et donc bien pay, et la fin, mme directeur du
sminaire.
-33- " Mon opinion est que ces messieurs ont pens que j'tais trop avis pour occuper
un poste de bas-rang, aussi m'en ont-ils donn un meilleur, afin que dans mon propre intrt, avec ma
perspicacit, je puisse seulement me rendre utile et ne pas nuire aux intrts de la caste sacerdotale.
-34- " Il est vrai que j'ai toujours vcu en homme trs honorable, mais ce qui a t sot
de ma part, et que je regrette encore maintenant, c'est qu'avec une telle promotion, je me suis bien
tromp, et en second lieu qu'en ma charge qui rendait bien, j'ai men - mme que ce soit seulement en
apparence - une vie trop stupidement rigide, du point de vue spirituel, pour mon propre bien-tre.
-35- " Il est bien vrai que je pensais qu'une telle vie de renoncements m'aurait procur
en peu de temps la dignit piscopale; mais j'avais mal fait les comptes; car les grands seigneurs avaient
trs bien calcul que pour le poste qui m'avait t assign, je possdais un juste degr de stupidit, et que
je ne pouvais donc plus tre dangereux; c'est pourquoi, ils me laissrent tranquillement moisir dans ma
charge.
-36- " Comme vous voyez, ma chre amie, ainsi sont les choses, avec tout ce qui
concerne la religion dans le monde; c'est pourquoi je dis depuis le commencement, que nous avons t
tous les deux tromps."
-37- Elle dit: " A prsent, j'y vois soudain clair moi aussi ! Si j'avais su cela, tant que
j'tais sur la Terre, combien j'aurais pu vivre allgrement !
-38- " En effet, j'tais d'abord, comme l'on disait, une belle jeune fille, et aussi, en plus
de cela, d'une famille trs aise. Combien de petits jeunes gens bien me courtisaient, mais moi, sous
l'influence de la religion, je n'osais mme pas les regarder.
-39- " Et pour l'amour de Notre Seigneur Dieu et de sa trs bienheureuse mre, la
Vierge Marie, je suis devenue une vieille vieille fille; sans compter que, dj durant mon existence
terrestre, j'ai cd stupidement, presque en entier, mon patrimoine la sainte mre l'glise !
-40- " Oh, combien ai-je t sotte ! Comme il aurait t mieux si j'tais devenue une
joyeuse prostitue, au moins j'aurais pu jouir un peu !
-41- " Voil mon excellent ami; si les choses sont rellement comme vous les avez
dcrites, alors il me viendrait l'envie de lancer des imprcations et de tout maudire; toutefois non, je ne
veux pas le faire !
-42- " Quand les choses iront trs mal pour moi, je veux de toute faon, bien que par
habitude, m'aider en invoquant Dieu et la bienheureuse Vierge Marie.
-43- " Parce que je peux me rappeler que sur la Terre, quelquefois, l'invocation du
Christ et de la Chre Dame, m'a manifestement aide; cela d'autant plus que, si avec cette invocation on
ne gagnait rien, on ne perdait rien non plus.
-44- " A dire vrai, je ne peux pas me faire rellement des reproches, pour avoir fait,
durant ma vie terrestre, quelque chose qui ait attir sur moi un semblable chtiment, c'est--dire, celui de
me trouver en ce lieu tnbreux; sinon peut-tre d'avoir trop tenu parfois du ct des prtres;
naturellement sans que l'honneur et la morale ne fussent entams, car, de ce point de vue, j'ai toujours t
trs rigoureuse.
-45- " Cependant, pas mal de fois j'ai vitupr contre des hommes qui me semblaient
mauvais et je me suis dresse contre eux; et mme chaque fois, je les ai jugs, naturellement seulement
vis vis du clerg, et en sa compagnie j'ai condamn aussi tous les luthriens, les juifs, les musulmans et
les paens, au nom de la Sainte Trinit.
-46- " Mais ce furent messieurs les prtres dire, qu'en tant que bonne croyante
chrtienne, je devais agir justement ainsi. Certes, ils disent aussi que l'on doit prier pour eux, afin qu'ils
puissent embrasser la religion Juste, et c'est pourquoi je me suis rgle ainsi:
-47- " D'abord, comme il convient je les ai condamns, et puis j'ai pri pour eux. C'est
en cela, je crois, qu'il devrait y avoir eu quelque chose d'erron, car autrement je ne saurais vraiment pas
ce qu'il pourrait y avoir eu d'autre.
-48- " Les pauvres, je les aids, mais pas trop, car j'ai prfr lier mon patrimoine
l'glise, parce que je pensais que les prtres auraient su le rpartir mieux que moi.
-49- " Et ainsi, plus j'y repense et plus j'y rflchis, d'autant plus je me convaincs d'tre
arrive ici sans faute de ma part; mais bien entendu, si les choses sont comme vous me les expliquiez
avant, alors ni l'une ni l'autre chose n'aurait pu me nuire, ni m'tre utile.
-50- " Mais comme je l'ai dit avant, je reste ferme dans ma rsolution sur l'Invocation
de Dieu et de la Chre Dame; et je veux me traner en long et en large en ce lieu autant qu'il sera
ncessaire.
-57- " Peut-tre qu'avec le temps, je tomberai sur quelqu'un qui pourra me dire quelque
chose de mieux que ce que vous m'avez dit, mon toujours trs cher ami d'ailleurs.
-52- " Et ainsi je vous salue, car je vois qu'en votre compagnie, je ne pourrais pas
devenir plus heureuse. Et mme, comme je le sens prsent dans mon cur, il aurait t plus dsirable
que je ne vous ai jamais rencontr !
-53- " En effet, maintenant j'aperois trs clairement que la btise est prfrable, parce
qu'elle rend les hommes plus satisfaits que ceux d'une intelligence plus vive.
-54- " De toute faon, je suis aussi heureuse de ne pas tre tombe dans le Purgatoire,
que je craignais tant; ou bien mme dans l'Enfer; car, bien y regarder, cela ne va pas si mal, tant donn
que je ne ressens aucune douleur, exception faite de celle de la faim.
-55- Il est vrai que pour me rassasier je dois recourir l'herbe, qui est ici en quantit
suffisante. Si les choses n'empirent pas, je finirai par m'habituer cette nourriture; et donc il ne me reste
qu' vous dire adieu ! "
-56- Et il dit: " Eh bien, adieu aussi vous, et tchez d'engraisser en mangeant de
l'herbe; de toute faon je vous souhaite bon apptit. Mais, moi, je n'ai pas encore t aussi heureux que
vous de trouver de riches emplacements d'herbe; mais bien seulement de la misrable et rare mousse, et
ceci jusqu' prsent a t mon unique nourriture."
-57- Regardez, maintenant tous les deux s'loignent: Lui s'en va plus vers la partie
septentrionale, et elle, plus vers celle mridionale.
-58- Vous demandez: Comment donc celle-ci se trouve en cette rgion ? En ce qui
concerne lui, selon ce qu'il a exprim, il est plus que suffisant pour en comprendre le pourquoi.
-59- Mes chers amis ! En ce qui concerne la femme, on devrait le comprendre du
premier coup. Car cette espce d'amour est celui qui habite une personne qui fait quelque chose pour se
procurer ensuite un bien reconnu par lui comme assur, qu'il soit immdiatement possible de l'obtenir ou
bien en tant que rcompense future ?
-60- Ceci n'est qu'amour de soi-mme. En effet, qui fait ce qui est bien et juste
seulement pour lutilit, celui-l aime par-dessus tout lui-mme, et il fait aussi son possible pour
pourvoir lui-Mme de la meilleure faon.
-61- Les choses sont ainsi aussi en cet tre qui, pour s'assurer le Ciel, prodigue son
patrimoine, comme quelqu'un d'autre l'emploie pour acheter une maison, ou pour quelque chose d'autre
qui puisse lui tre d'utilit.
-62- Du vritable amour pour le Christ, amour qui doit tre toujours hautement
dsintress, elle n'a jamais eu mme le plus petit sentiment ! Pour ce motif, elle doit tre dlivre en ce
lieu tnbreux, entirement, de son apptit pour une rcompense, et amen chercher et dsirer Dieu par
amour de Lui-Mme. Alors seulement il est possible de semblables tres, de s 'approcher du Vrai
Amour et de Sa Grce.
-63- Tandis que pour l'homme, avant de pouvoir tre apte un plus haut accueil de la
Grce, on doit apercevoir en lui, selon son sentiment, un complet anantissement.
-64- Toutefois, vous ne devez vous reprsenter personne comme compltement perdu;
bien que, pour certains, il puisse s'couler, cent, mille, deux ou trois mille ans - selon vos calculs - avant
que justement il devienne capable d'accueillir une grce plus leve.
-65- Cependant, afin que vous puissiez faire d'ultrieures expriences, au sujet des
divers motifs pour lesquels tant d'hommes arrivent ici, nous nous avancerons ultrieurement en cette
rgion.
-66- Quand nous tomberons sur des groupes entiers, jaillira en vous une lumire
beaucoup plus grande, et vous russirez apercevoir de quelles innombrables folies est au fond affecte
cette partie dite * la meilleure * de l'humanit, vivant prsentement sur la Terre; et combien leurs bonnes
actions sont faites, pour la plus grande part, en raison d'intrts gostes.
Et avec cela, pour aujourd'hui il suffit !
SS1 C31
(Quatrime rencontre en ce lieu tnbreux. Un groupe d'mes chasses avec de
violentes pousses vers le lieu des plus profondes tnbres, o l'on entend dj de
loin, des pleurs et des grincements de dents. Un discours pour ceux-l. Il
commence ce faire un peu de lueur, en raison de lamour pour le Christ.)
-5 janvier 1843-
-1- Regardez l-bas, assez loin de nous, o l'on aperoit une lueur ple d'un gris-
rougetre, se trouve un groupe form d'une trentaine de personnes des deux sexes; dirigeons-nous de ce
ct. Voici que maintenant nous les avons rejointes. Pouvez-vous dj apercevoir quelque chose ?
-2- Vous dites: " Oh, certes ! Cependant il semble qu'il s'agisse de gens trs agits, et
mme comme s'ils en venaient aux mains entre eux". Je rponds: Vous avez observ exactement, mais il
s'agit seulement d'une apparence.
-3- A une certaine distance, une dispute spirituelle semble une vraie bagarre;
approchons-nous donc encore un peu, et l'image prendra immdiatement un tout autre aspect vos yeux.
-4- Observez seulement qu'au fur et mesure que nous nous approchons de ce groupe,
d'autant plus tranquilles deviennent les mains de ses membres.
-5- Par contre, nous percevons une sorte d'aboiement, semblable au bruit d'un moulin
bl, mlang des voix, ou mieux, des hurlements et des lamentations.
-6- Vous dites: " Cher ami, cela retentit presque comme les paroles adresses par le
Seigneur aux enfants de la Lumire; c'est--dire, au sujet de ceux qui devront tre chasss dans les
profondes tnbres, o leur sort sera: *Pleurs et grincements de dents* !"
-7- Certes, mes chers amis, car nous sommes dj la mme signification. Cependant,
ce que l'on doit entendre, clair spirituellement, sous les paroles: *tre chass dans les plus profondes
tnbres, avec pleurs et grincements de dents*, vous pourrez l'apprendre avec vos yeux et vos oreilles,
quand nous serons en toute proximit.
-8- Faisons donc encore quelques pas, et nous sommes prsent justement l o nous
voulons tre. Que voyez-vous ici ? Vous dites:
-9- " La vue n'est ensuite pas si laide, si l'on excepte les visages macis auxquels
cependant dsormais nous nous sommes dj habitus; pour le reste, le groupe a un aspect tolrant. Il est
l, entourant un orateur qui s'apprte tenir une confrence."
-10- Mes chers amis, vous avez raison, c'est justement pour ce discours que je vous ai
amens ici. Cependant vous demandez : "Vu qu'ici, nous n'avons trouv, en aucun lieu, un point quelque
peu lev, et que tout ce royaume de la nuit semble consister en une plaine sablonneuse infinie, nous
voudrions savoir comment cet orateur a pu s'lever considrablement au-dessus de ses auditeurs.
-11- Vous avez raison en demandant cela, car ici, la chose la plus insignifiante a une
grande signification. Cet orateur s'est difi une petite colline, en entassant le sable avec ses pieds;
cependant, comme sa tribune d'orateur est constitue, ainsi le sera son discours.
-12- Tant que l'orateur se tiendra tranquille sur sa tribune de sable, elle le soutiendra ;
mais quand - ne serait-ce mme qu'un peu - il voudra s'y affronter, sa colline s'effritera, et ensuite il se
retrouvera au mme niveau que ses auditeurs.
-13- Mais prsent, il a donn le signal qui convient pour commencer parler ; prtons
donc une oreille attentive ce qu'il va dire, cependant sans tre remarqus.
-14- Voil le discours; coutons donc !
" Mes amis et amies trs estims; j'ai appris de vous tous comment en particulier, tous
autant que vous tes, vous avez vcu sur la Terre, en tant que citoyens parfaitement et compltement
honntes et loyaux; un tel dans une branche et tel autre dans une diffrente. (applaudissement gnral)
-15- " Vous, en tant que * bons chrtiens *, vous aviez une juste crainte de Dieu, et
ainsi aussi dans une mesure parfaitement juste, vous tiez bienfaisants envers l'humanit souffrante.
-16- " Vos noms taient toujours crits en grandes lettres, en tant que les premiers, dans
les journaux, grce vos offrandes considrables, l'occasion de tous les sinistres ou les malheurs ; ce
qui tait aussi plus que juste.
-17- " En effet, mme les aveugles et les sourds doivent admettre qu'en ce qui concerne
l'aide et l'appui, il n'y a rien de plus louable et de plus fructueux que de faire connatre ces personnes qui
ont toujours pratiqu la bienfaisance.
-18- " Car, en premier lieu, avec cette publicit, la pauvre humanit sait o se tourner
en cas de besoin, et en second lieu, il est vident que d'autres encore sont stimuls entrer eux-aussi dans
la belle catgorie philanthropique des grands bienfaiteurs de l'humanit, rendus connus de cette faon.
(applaudissements trs chaleureux)
-19- " Certes, vous tiez partout o il s'agissait de fondations bienfaisantes, de quelque
genre que ce soit, et, d'un cur profondment mu, je peux dire que vans tiez d'authentiques nobles
citoyens du monde, au sens le plus complet et le plus parfait de cette dfinition. (Applaudissement
gnral, et parmi les auditeurs, envahis par l'motion, on entend les mots suivants : splendide, orateur
divin, homme divin !)
-20- " Vous avez toujours donn votre appui aux arts et aux sciences, vous avez servi
l'tat en citoyens exemplaires ; certes, on peut dire de vous que vous avez vcu au sens le plus parfait de
l'Evangile, puisque chacun peut constater que vous avez toujours donn Dieu ce qui est de Dieu.
-21- " Le dsir des honneurs et de la gloire n'a jamais t ce qui vous a pousss vos
nobles actions ; mais bien plutt toujours et en toute chose, c'tait la ncessit altruiste du bien uvrer
qui vous a pousss tout ce que vous avez fait de grand et de splendide. ( nouveau des
applaudissements bruyants, mls des larmes, des sanglotements et des pleurs.)
-22- "C'est pourquoi votre vie tait sans tache, comme un Soleil dans un ciel serein de
notre Terre, tandis qu'ici hlas, de soleil il n'y en a aucune trace Mais ce point, mes chers amis,
permettez-moi une grande et importante question:
-23- " Quelle est prsent la rcompense pour ces actions trs remarquables et
exceptionnellement honorifiques ? O est ce Ciel tant vant qui fut promis ceux qui se seraient
comports en purs chrtiens dignes d'tre imits ?
-24- (Applaudissent exceptionnel de la part de tous les prsents, et on entend que
plusieurs d'entre eux font cho, en gmissant, aux dernires paroles prononcs par l'orateur: Certes, o
est ce Ciel tant vant que pour gagner nous avons accord tant d'offrandes ?)
-25- " Mes trs chers auditeurs ! Voil : ici, ce sol sablonneux, ces tnbres plus
qu'gyptiennes, et notre louable et maigre nourriture consistant en mousse, reprsentent la rcompense et
le Ciel que les prtres nous ont tant vant. ( nouveau des applaudissements)
-26- " O est le Dieu juste, pour l'amour Duquel vous avez accompli tant de nobles
uvres ; car dans les vangiles il est dit : * Ce que vous ferez aux pauvres, c'est comme si vous le faisiez
Moi, et pour cette raison vous en aurez la rcompense. *
-27- " En outre il est dit : * Selon la mesure avec laquelle vous mesurerez, vous serez
aussi mesurs. *-Donc, trs chers auditeurs, vous avez fait tout cela, vous avez protg des milliers de
pauvres, et vous avez t justes, sans parcimonie dans la mesure et dans le poids.
-28- " O est alors le trsor dans le Ciel ; et o la riche mesure qui devait tre restitue,
pour toutes les uvres bienfaisantes, que vous, en vrais chrtiens, vous avez accomplies ? (En cho
rsonne : Oh, oui, o est tout cela ?)
-29- " Voil ici le trsor cleste : en ces tnbres, la mesure juste de ce qui nous est
restitu, avec cette maigre mousse que sur la Terre, seul l'lan se serait habitu manger.
-30- " Combien de fois sur la Terre, en diverses occasions grandioses, nous avons
entam le * Te Deum Laudamus *, et les prtres nous ont cri du haut de toutes les chaires, au point de
nous assourdir les oreilles:
-31- " * L-haut seulement dans le lumineux Royaume des Cieux, vous entonnerez le
grand et ternellement vivant Te Deum Laudamus *.
Mes chers auditeurs, permettez-moi une question, et prcisment :
-32- "Comment sont les choses prsent, ici dans ce Splendide Royaume des Cieux,
avec le Te Deum Laudamus si vant ? Vous haussez les paules ; en vrit, je ne me limiterais pas
hausser les paules, mais bien plutt tout le corps, si je ne craignais pas qu'avec ce mouvement, ma molle
tribune d'orateur ne me dpose de ma place importante, le terrain venant me marquer sous les pieds.
-33- " Je suis de l'opinion, - sans vouloir par-l devancer quelqu'un dans l'expression
ventuelle de la sienne - qu'avec cette nourriture si substantielle, nos gorges pourraient bien difficilement
mettre des voix suffisamment sonores, pour entonner un tel hymne sublime ; cela d'autant plus qu'en ce
lumineux Ciel jaillit une autre question spontane :
-34- " Y a-t-il, ou bien n'y a-t-il pas de Dieu ? Et de mme, s'asseoir table devant des
aliments clestes, avec Abraham et Isaac, est chose on ne peut plus douteuse.
-35- " Si j'tais maintenant sur la Terre, je pourrais prendre le got d'crire une exgse
bien russie de ces textes si prometteurs. Je dirais que sous Abraham et Isaac, sont entendues tnbres et
sable, et que, pour la table dresse, on entend le plus beau lichen islandais;
-36- " Une vraie nourriture honorable pour les rennes et les lans ! Et s'il y a quelqu'un
qui veuille ou puisse dire que nous sommes mieux que ces malheureux animaux du glacial nord, je lui
cde immdiatement ma tribune boiteuse.
-37- " Je retiens cependant que pour constater, cela, il n'est ncessaire que de palper
notre ventre o cette nourriture indigeste gronde comme paille bien sche, et de donner un coup dil
ce sol sablonneux, si bien clair ; aprs quoi, la preuve, que nous sommes trait l'gal des animaux, est
rellement porte de main.
-38- " Le Bon Rdempteur du monde ne connaissait, mme pas de loin, quel aspect
avait le soi-disant Royaume des Cieux qu'Il prchait, car, s'il l'et connu, il ne se serait pas laiss fixer
la croix.
-39- " Si Son tant vant Dieu le Pre, aprs la crucifixion et la mort, l'a trait comme
nous avons t traits nous, cet Homme, en Lui-mme vraiment digne de tant de respect et d'admiration,
aura ouvert de grands yeux, quand la fin de Ses jours, Il se sera trouv dans la salle de la Dernire
Cne, change en ces splendides champs de lichen que, nous, pour apercevoir nous avons moins de
fatigue qu' dcouvrir des perles au fond de la mer.
-40- " Mais prsent, trs chers auditeurs, je vous soumets une autre question
importante et prcisment: Dsormais nous sommes ici - ceci est hors de tout doute - mais jusqu' quand
resterons-nous les habitants de ce royaume frugal ? Notre sjour ici aura-t-il une fin, une fois ou l'autre ?
Ou bien, aurons-nous le trs bienheureux plaisir de nous promener sur ces tendues, l'ternit durant ?
-41- " Ceci, voyez-vous, est une question trs importante, mais trs difficile rsoudre.
Honorables auditeurs: si cela devait dpendre de moi, vous pouvez tre srs qu'il serait plus facile
d'obtenir une rponse d'une pierre, que de moi.
-42- " De toute faon, je ne veux devancer personne, car, en des ttes diverses, il peut y
avoir aussi des points de vue divers. Toutefois, je suppose que cette extraordinaire illumination de notre
grande scne peut exposer avec clart quelque chose d'utile; car, pour exposer quelque chose clairement,
il doit y avoir aussi de la lumire, et pour qu'il y ait de la lumire, il faut le Soleil.
-43- " Mais ici, mettre quelque chose en lumire signifie, en d'autres termes: considrer
soi-mme et tous les autres, comme d'authentiques fous. Cependant, il est aussi vrai qu'ici, les grands
rudits de la Terre auraient beaucoup de temps pour rflchir.
-44- " Heureux, condition que, gagnant autant de temps pour rflchir, ils
apportassent avec eux aussi un matriau important, car autrement, avec ces trois lments, tnbres,
sable et lichen, ils seraient bien vite court de sujets.
-45- " Microscopes et autres instruments d'optique: ils peuvent trs bien les laisser sur
la Terre, tant donn qu'ils leur serviraient bien peu; car, en dehors du sable, du lichen et des tnbres, il
n'y a rien d'autre.
-46- " Mme les hommes d'tude, les savants et les bibliothcaires, trouveraient ici de
quoi s'ennuyer pouvantablement, puisqu'ils rencontreraient difficilement ici de leurs semblables.
-47- " Mme les grands artistes et les virtuoses feraient ici de fort mchantes affaires.
Mes trs chers amis; si notre sort actuel attend tous les hommes qui vivent sur la Terre - ce dont je ne
veux pas douter.
-48- " Alors je suis d'avis que le probe Mose et l'encore plus probe Christ crucifi, ont
pris avec leurs lois et leurs doctrines une voie trs vacillante et incertaine.
-49- " Si, en particulier Mose, avec son bton miraculeux, avait frapp la Terre en
disant: * Soleil, obscurcis-toi, car pour notre stupidit la lumire des toiles est suffisante, et toi, Terre,
deviens une steppe sablonneuse sur laquelle rien ne puisse crotre;
-50- " Alors toute la svre lgislation au milieu du tonnerre et des clairs, aurait pu
tre omise, car, en de semblables circonstances, mme le pch serait devenu de lui-mme une grande
raret, comme les diamants authentiques au Groenland, sur le Spitzberg et en nouvelle Zambie.
-51- " Je voudrais en effet connatre celui qui est capable de commettre ici une rapine et
un vol, ou bien un acte voluptueux, avec cette maigre nourriture, et avec notre charme sensuel du type
des squelettes de trpasss. Mme un menteur, je le paierais poids d'or, si j'en avais.
-52- " Et qu'est-ce qui pourrait ici inciter quelqu'un commettre un homicide ? En
trouver un, avec les trsors et les richesses dont nous disposons, serait encore plus difficile que pour un
astronome de dcouvrir, avec ses instruments d'optique, plantes et soleils en cette ternelle obscurit !
-53- "Bref, nous pouvons faire tout ce que nous voulons, et parler aussi volont,
cependant je suis persuad que nous ne pouvons pas amliorer le moins du monde notre sort.
-54- " Car j'ai entrepris ici des voyages beaucoup plus longs que Christophe Colomb, et
vogu dans toutes les directions sur cette mer de sable et de tnbres, mais je n'ai pas eu le bonheur de
pouvoir crier: Terre, terre*, mais bien plutt j'ai trouv partout, nuit, lichen et sable. C'est pourquoi, en
conclusion de mon discours telle est mon opinion:
-55- " Puisque, parmi tous les hommes qui ont foul la Terre, Christ est le plus loyal
que j'ai trouv, Lequel d'une certaine faon a aboli la prolixe loi mosaque, qui avait en elle quelque
chose de tyrannique;
-56- "prchant sa place, l'unique et sainte loi de l'amour du prochain; je me dclare
d'accord avec cette loi, parce qu'on dira ce que l'on veut, c'est la seule faon pour que des tres
intelligents, quelles que soient les conditions de vie, puissent vivre le plus heureusement possible.
-57- " Je propose donc que nous-aussi, par amour du bien-mme, nous restions fidles
cette loi. Gardons fermement dans notre esprit le Christ, comme un vrai honnte Homme, en essayant le
plus possible d'tre contents, en ces circonstances, malgr notre sort amer; parce que, je crois qu'ainsi,
nous rendrons moins amer notre destin, tant qu'il durera.
-58- " Cependant, je vous prie, chers amis, de ne pas vouloir considrer mon dsir
comme s'il tait une loi absolue, mais bien plutt comme un dsir bien intentionn. Toutefois, si nous
nous comportons toujours plus d'une manire sociable, je pense que justement grce cela, avec nos
petites forces runies, nous pourrons porter plus facilement et plus lgrement notre fardeau, plutt
qu'gostement chacun pour soi.
-59- " Moi, pour ma part, je serai toujours prt vous soutenir de ma parole, pour
autant que cela soit dans mes forces, en n'importe quelle occasion; avec ce dsir et cette assurance, je
clos ainsi mon discours." (Applaudissement gnral de tous les membres)
-60- Comme vous pouvez voir, l'orateur descend avec prcaution de sa peu stable
tribune, et il est accueilli trs amicalement par tout le groupe. Nombreux sont ceux qui lui serrent la main
en disant:
-61- " Un tel homme qui a la tte et le cur leur juste place, il est bien qu'il soit parmi
nous; c'est pourquoi nous sommes aussi trs heureux de t'avoir trouv, toi, cher et fidle ami, et trs
volontiers nous sommes prts te suivre, n'importe o que ce soit !"
-62- Regardez prsent comment il se fait un peu plus clair au-dessus de ce groupe, et
comment, tant l'orateur que tous les autres commencent s'en merveiller, et comment l'orateur fait
entendre nouveau sa voix, disant: " Voil, c'est justement ce que je pensais:
-63- " Si ce n'est pas le Christ crucifi, avec Sa Doctrine philanthropique, qui nous
apporte la Lumire, nous resterons ternellement des esprits de la nuit !"
-64 Comme vous voyez, il fait nouveau trs clair au-dessus de ce groupe, tandis que
vous pouvez apercevoir comment du ct de lOrient, s'approche trs rapidement deux messagers
envoys par le Seigneur, pour apporter encore plus de Lumire en ce groupe.
-65- C'est pourquoi nous attendrons encore un peu, pour voir ce qui arrivera.
SS1 C32
(Ce groupe si dispos dans son amour en faveur du *Brave Christ*, reoit maintenant la
visite de deux messagers de lOrient. Dialogue entre, l'orateur et la compagnie et
l'un des messagers, qui dvoile la vrit sur eux-mmes; en les guidant ensuite au-
del de la grande paroi de sparation, semblable la matrice maternelle, dans le
premier degr de la Lumire de La Vie, pour aider spirituellement leur naissance
obsttrique spirituelle. )
-7 janvier 1843-
-1- Regardez, le groupe aussi a aperu les deux messagers, et notre orateur, comme
vous pouvez le voir, va cordialement leur rencontre, pour les accueillir comme il convient en
s'exprimant ainsi:
-2- " Soyez mille fois les bienvenus, tant pour moi que pour tous ceux-ci, mes
compagnons. A vrai dire, je ne vous connais pas; cependant, autant que je le vois, vous tes des hommes
comme nous, peine arrivs ici de la Terre, ou bien vous venez de quelque lieu, o la pture est
meilleure que la ntre; car vous avez un aspect magnifique, par rapport moi et toute la compagnie.
-3- " Si vous tes peine arrivs de la Terre, je vous avertis que ceux que l'on appelle
des Robinson, sont dans des conditions meilleures que les ntres, et mon assertion, il n'y a pas besoin
d'autres preuves, sinon que vous nous regardiez de la tte aux pieds, et notre aspect humain vous dira trs
clairement, au premier regard, comment on se trouve ici quant au bien-tre.
-4- " Cependant, je peux vous assurer qu'ici il n'y a absolument pas de maladies; car
en nous, qu'est-ce qui pourrait encore tomber malade ? Nous pourrions tre soumis, tout au plus, ces
maladies qui attaquent les pierres, car lorsqu'on est priv presque compltement de tous les sucs vitaux,
je suis d'avis que l'on est aussi dlivr de toute sorte de maladies.
-5- " La seule infirmit dont, du moins au commencement, on est afflige, est celle de
la faim, d'o un mal d'estomac; mais tant donn que la faim est le meilleur cuisinier, il y a un aliment
pour cette faim, avec lequel seulement, doit tre surmont une preuve extraordinaire.
-6- " Regardez ici nos pieds, sur le sable; il y a une petite *pierre d'achoppement*,
pour notre estomac. Vous voyez, il s'agit du lichen; et mme on pourrait dire : un vrai lichen islandais et
sibrien.
-7- " Les rares gouttes de rose qui sont entre les petites feuilles du lichen, sont
l'unique moyen pour teindre la soif, en cet immense dsert sablonneux.
-8- " Ne soyez pas affects mme si ces conditions devaient durer ternellement, parce
que la patience et l'habitude rendent la fin tout supportable.
-9- " Mais pour nous tous, il nous sera trs agrable si vous vouliez rester parmi nous,
avec vos vtements quelque peu phosphorescents, car je peux vous assurer que l'on peut s'habituer tout
plutt qu' ces tnbres; c'est pourquoi vous pouvez imaginer que pour nous tous cette lueur de
phosphorescence semble franchement un soleil !
-10- "Mais prsent, mes chers amis, voudriez-vous tre assez bons pour nous dire
pour quelle raison, depuis la Terre, vous avez t conduits ici, ou bien - si vous deviez provenir de
quelque zone meilleure - qu'est-ce qui vous a amens en fait l'abandonner pour venir en ce lieu aussi
misrable ?"
-11- L'un des deux dit: " Pauvre ami, tu te trompes sur notre compte, et de beaucoup.
En effet, nous ne sommes pas venus ici depuis la Terre, ni de quelque zone meilleure que la vtre; mais
bien plutt nous sommes envoys par le Seigneur, par Celui que vous considrez comme un homme trs
probe et loyal - alors qu'Il est le Seul Seigneur du Ciel et de la Terre - pour vous montrer quelle est la
raison pour laquelle vous errez depuis si longtemps en ce lieu, sans aucune aide.
-12- "Si vous vous demandez: * Comment avons-nous vcu sur la Terre ?* Votre clair
souvenir vous dira: * Nous avons toujours vcu et nous avons toujours agi ainsi, simplement, pour notre
bien plus que pour le bien des autres, ainsi que pour les honneurs terrestres, les louanges et l'estime; et le
renom vis vis des autres hommes tait le vrai rsultat, et tout cela constituait le mobile principal de
toutes nos actions.*
-13- " Vous pourriez ajouter: * Nous avons toujours t de fidles citoyens de l'tat et
de l'glise.* mais pourquoi ? Par amour de Dieu peut-tre ? Alors vous diriez: * Comment pouvions-
nous aimer Dieu, du moment que nous ne Le connaissions absolument pas, et de mme aussi, nous ne
connaissions pas quelle tait Sa Volont !
-14- "* Notre fidle soumission l'tat et l'glise se basait, avant tout, sur la
possibilit pour nous de nous procurer facilement, justement grce cela, de nombreux avantages par
rapport aux autres, qui n'taient pas en position aussi favorable devant l'tat et l'glise, comme nous.*
-15- " En outre, cette fidle dpendance envers l'tat et l'glise - considre du point de
vue du plein aveuglement de l'esprit - avait aussi une autre raison, car vous pensiez:
-16- "* S'il y a vraiment dans l'Au-del, une vie aprs la mort, selon les enseignements
des prtres et des autres chevaliers de l'immortalit, nous ne pouvions certainement pas aller la
rencontre de la ruine, avec une telle faon d'agir.
-17- "* Si par contre une telle vie outre-tombe n'existe pas, du moins la renomme de
nos uvres se propagera sur la Terre, travers nos enfants et petits-enfants, de faon rendre vivant au
moins notre souvenir;
-18- "* Et l'on dira: Quels hommes taient ceux-ci, et quels temps taient-ce o
pouvaient vivre de tels hommes !* Vous voyez, ceci aussi doit vous le dire votre moi profond, et c'est
pourquoi vous tes passs de la vie physique corporelle cette vie de l'me, sans en avoir la moindre
ide intrieurement;
-19- " Et vous ne saviez absolument pas ce qui convient avant tout la vie spirituelle, et
encore moins comment elle est constitue, et en quoi elle consiste.
-20- " Donc, quoi de plus naturel que vous, en cette vie spirituelle, vous ne puissiez
trouver rien d'autre, sinon seulement que ce que vous avez apport ici de la vie corporelle physique,
c'est--dire, une silhouette maigre faire piti, reprsentant votre tre, dans son intgralit, avec des
tnbres compltes dans la vie de l'esprit.
-21- " Vous tes arrivs ici, comme dans la procration de l'homme un embryon entr
dans le corps de la mre o rgnent aussi de compltes tnbres.
-22- " L'embryon se nourrit, pour ainsi dire, seulement de l'limination du sang de la
mre, jusqu' ce qu'il atteigne, avec cette nourriture, cette force naturelle et suffisante qui lui permet
d'abandonner son lieu obscur de formation.
-23- " C'est pourquoi vous vous tes trouvs ici, pour ainsi dire, en un corps maternel,
et vous avez d vous nourrir toujours de la mme impuret de ce corps.
-24- " Cependant, tant donn qu'en vous se trouve encore une tincelle vivante, c'est--
dire ce peu d'amour et de vnration pour le Christ qui mne la Vie ternelle, alors cette tincelle vous
a mris - en tant qu'embryons spirituels - pour un accouchement hors de votre sphre tnbreuse; et
donc, il peut vous arriver ce que tu as dit ton groupe en conclusion de ton discours, c'est--dire:
-25- "* Si avec le Christ il ne nous vient aucune lumire, nous pouvons tre certains
que ces tnbres resteront toujours notre ternelle proprit.*- Et ainsi donc, la Lumire est venue vous
en Christ, et c'est pourquoi vous devez ainsi apprendre ce que le Seigneur a dit l'un de Ses disciples,
c'est--dire:
-26- "* Nul ne peut recevoir la Vie ternelle, et par-l, le Royaume de Dieu, s'il n'est
pas n nouveau.*- Ce fut de nuit que le seigneur parla ainsi son disciple, pour lui montrer par-l, que
tout esprit, non encore re-n, se trouve dans la nuit, comme un embryon dans le ventre maternel, et
qu'ainsi aussi, c'est de nuit que le Seigneur vient l'esprit non re-n, pour qu'il soit mis au monde,
partir d'une telle nuit, dans la lumire de la Vie ternelle.
-27- " Etant donn que par suite de l'amour qui s'est rveill pour le Seigneur - bien
qu'encore trs maigre - le temps de la mise au monde est arriv, nous avais t envoys ici, pour vous
guider hors de ce lieu, et vous conduire l o vous serez mis sous protection, comme des enfants; grce
quoi vous pouvez recueillir nouveau des forces vitales fraches, grce auxquelles ensuite, selon qu'elles
seront plus ou soins dveloppes en fonction de votre volont, vous pourrez atteindre cette sphre que le
Seigneur jugera tre la plus apte votre capacit et votre force.
-28- " Cependant, vous ne devez jamais penser un *ciel*, comme un lieu de
rcompense pour les bonnes uvres que l'homme a accomplies sur la Terre, mais bien plutt pensez
seulement que ce Ciel n'est autre que votre amour pour le Seigneur !
-29- " D'autant plus grand sera votre amour pour le Seigneur, et d'autant plus humbles
vous serez vis vis de Lui et devant vos frres, d'autant plus vous porterez le vrai ciel en vous. C'est
pourquoi, prsent, rassemblez-vous et suivez-nous ! "
-30- Regardez maintenant comment tout ce groupe se rjouit et suit les deux messagers.
Vous vous demandez o ils conduiront cette compagnie. Tournez-vous et regardez derrire vous, une
distance considrable * la haute paroi ouverte * que vous connaissez bien. Qu'en dites-vous ? N'a-t-elle
pas peut-tre l'aspect du vagin maternel qui s'ouvre la naissance d'un enfant ?
-31- Vous dites: Maintenant nous comprenons cette correspondance
merveilleusement juste ; cependant, quand cet abme aura t dpass et que la compagnie sera arrive
au-del de la paroi, o viendra-t-elle se trouver ?"
-32- O se trouve l'enfant aussitt aprs la naissance ? Vous dites: " Dans de doux
langes, et ensuite, dans le berceau, donc, toujours dans des conditions de vie limites."
-33- N'avez-vous donc pas vu les nombreuses valles qui se trouvent droite et
gauche, sur le chemin qui conduit cette paroi, en venant de l'Orient ?
-34- Voici : Ces valles sont les langes et le berceau. Donc, ces hommes seront placs
en ces valles, o les choses sont approximativement ainsi.
-35- En effet, comme il arrive avec un enfant peine n qui ne devient pas homme du
jour au lendemain; ainsi procdent les choses avec l'esprit nouveau-n, spcialement dans le Royaume
des esprits, certes, avec une grande lenteur.
-36- Maintenant, vous savez en quelle rgion vous vous trouvez effectivement; c'est
pourquoi il ne faut pas non plus s'tonner si ici vous n'apercevez, parmi les nombreux errants, presque
aucun matre lev.
-37- Parce que cela n'apporterait aucun avantage, tant donn que ce serait comme
quelqu'un qui voudrait donner une instruction un enfant qui se trouve encore dans le ventre maternel.
-38- Cependant, quand arrive pour l'enfant le moment apte pour lui donner des
enseignements, vous le savez de toute faon ! C'est pourquoi ces deux messagers ne peuvent pas tre
considrs comme des matres, mais bien plutt comme de vritables accoucheurs spirituels.
-39- A prsent que nous savons cela, nous pouvons avancer un peu plus loin, o nous
sera prsente une scne compltement nouvelle; et ainsi, pour aujourd'hui nous arrtons !
SS1 C33
(Cinquime scne dans le monde tnbreux et sablonneux. Le nuage de poussire. - un
groupe s'emploie faire prendre des vessies pour des lanternes. Indication sur les
apparitions spirituelles. Un club d'employs d'tat trs intresss. )
-9 janvier 1843-
-1- Si vous voulez bien aiguiser votre vue, vous apercevrez plus vers la droite quelque
chose qui ressemble un nuage de poussire. Vous le confirmez; cest bien; aussi, empressons-nous
d'aller de ce ct; et ainsi nous pourrons l'observer dans sa reprsentation dploye. Vous demandez:
-2- " Quelle signification a ici un tel nuage de poussire ?" Je vous dis: en vrit, pas
beaucoup. Vous aurez dj entendu parler souvent sur la Terre de gens qui prtendent faire prendre * des
vessies pour des lanternes* ; et c'est l l'image correspondante. Comment et de quelle faon ? Quand
nous serons plus prs, vous constaterez par vous-mme ce phnomne.
-3- Regardez, nous y sommes dj; que voyez-vous donc ? Vous dites: "Nous ne
voyons plus le nuage de poussire, mais sa place, un groupe nombreux de personnes des deux sexes,
trs affaiblies, et semblables des nains, qui se gonflent les uns en face des autres et se soulvent sur la
pointe des pieds, car chacun veut tre plus grand que l'autre.
-4- Les plus petits prennent mme en mains du sable et le jettent en haut, au-dessus
d'eux, et ils voudraient avec cela, faire croire aux autres qu'ils sont des espces de gants. Donc, vous
avez observ juste; puisque, en apparence, leur faon de penser se manifeste ainsi.
-5- Mais prsent, approchons-nous compltement d'eux, et tout le groupe prendra
immdiatement un autre aspect. Voil, nous sommes justement dans leur dos; qu'observez-vous
maintenant ? Vous dites:
-6- " Maintenant ils nous paraissent un peu plus grands; ils se regardent les uns les
autres trs amicalement, et ils se comportent comme certaines femmes coquettes en socit."
-7- Mais vous voudriez savoir de quoi il dpend que cette compagnie paraisse toujours
diffrente, selon le point dont on la regarde.
-8- Vous voyez, cela dpend du fait que sur la Terre, c'est aussi ainsi: en plein
voisinage, personne n'a l'habitude de dire la vrit un puissant; et mme les puissants entre eux
l'vitent. Voil pourquoi ils se font les uns les autres une sorte de cour.
-9- Par contre, quand chacun va pour son compte, il s'lve au-dessus de l'autre et
trouve redire sur tous. Cependant, personne n'ose s'exprimer haute voix, ou sur quelque chose de
positif; mais on se limite faire modestement des comparaisons.
-10- Seulement vis vis de soi-mme, on juge tout au plus haut point de vue, et ceci
signifie jeter du sable au-dessus de sol, ou bien, dit en d'autres termes: lever sa propre personnalit au-
dessus des autres.
-11- A une plus grande distance d'une telle compagnie, dans son ensemble, cest
interprt comme une btise; et discours et faons d'agir sont considrs comme rien de plus que fume
vide ou creuse fanfaronnade.
-12- Si vous considrez ces deux situations diffrentes et les mettez en confrontation,
vous pouvez en tirer la conclusion suivante: De loin se prsente la vraie perspective d'une chose; moins
loin, la perspective d'ensemble se perd toujours plus, mais par contre il en rsulte plus de dtails. A plus
grande proximit, on ne dcouvre plus rien de la principale perspective, tandis que tous les dtails
apparaissent au regard, d'autant plus dfinis.
-13- Si quelqu'un ne peut saisir cela clairement, J'attire seulement son attention sur un
phnomne que l'on rencontre dans le monde matriel.
-14- Quand il se trouve par exemple environ dix heures de route, distance d'une
montagne importante, il la regarde dans son ensemble, et la montagne reste en lui comme une image
dfinie.
-15- S'il s'approche de la montagne de quelques heures de marche, elle se dcomposera
pour ainsi dire dans ses embranchements, et il y dcouvrira une infinit de contreforts et de ravins qui, de
loin, semblaient former avec la montagne entire, une surface plane.
-16- Quand ensuite il grimpe sur la montagne, il lui arrive comme quelqu'un qui ne
voit pas le bois en raison du trop grand nombre d'arbres; car, d'o il se trouve il n'aperoit presque plus
rien de ce qu'il avait vu de loin au premier abord.
-17- Je suis de l'avis, qu'en considrant cet exemple avec attention, les trois divers
aspects de notre compagnie devraient apparatre clairement. Mais prsent vous demandez:
-18- 'Tout cela est juste, mais qu'est-ce que cela a faire avec cette compagnie ? De
quel esprit ceux-l sont-ils fils ? Nous ne pouvons le dduire exactement du comportement de ces tres;
car, toute leur faon d'agir et tout leur langage ressemblent plus une pantomime qu' une conversation
compose de paroles comprhensibles."
-19- Eh bien, Moi, Je vous le dis: Cela est justement trs clair; Vous devez tre encore
trs aveugles, pour ne pas deviner comment sont les choses, d'o ces tres proviennent et quels taient
leurs buts.
-20- Regardez; c'est un groupe compos exclusivement de ceux que l'on appelle les
grands fonctionnaires de l'Etat, avides de prestige mondain, et de bnfices personnels; lesquels ont
exerc leur charge seulement dans leur propre intrt, au lieu de le faire pour le bien de l'Etat et de ses
citoyens.
-21- Ces individus se comportaient sur la Terre on ne peut plus affablement et
amicalement les uns envers les autres; mais indpendamment de cela, chacun servait avec beaucoup de
finesse se faire valoir par rapport aux autres.
-22- Cependant personne ne se fiait l'autre et trouvait donc ncessaire de faire en
sorte, par des voies sournoises, que l'autre ne pt avoir beaucoup de secrets vis vis de son voisin.
-23- Qu'est donc une telle amiti goste et une si raffine courtisanerie, sinon qu'une
coquetterie effronte, laquelle de par elle-mme n'est rien autre qu'une racine ou une semence de la
vritable prostitution.
-24- En effet, c'est ainsi qu'une avide et voluptueuse prostitue jette ses regards
aimables et trs prometteurs quelqu'un, pour le sduire, et recevoir quelque chose de lui. De la mme
faon aussi, le vautour apporte en l'air la tortue, pour la laisser ensuite tomber en bas, et se gagner ainsi
un beau petit djeuner.
-25- Ces individus sont bien peu utiles l'ensemble, et eux-mmes ne se trouvent pas
dans les conditions les plus favorables, exposs comme ils le sont, l'crasante astuce des autres.
-26- Et mme, de pareils hommes ressemblent aussi aux joueurs qui, le soir, changent
des visites amicales et fraternelles, et sont pleins de rciproques empressements.
-27- Mais quand ils sont assis la table de jeu, aucun d'eux il ne ferait ni chaud ni
froid, que celui qui joue entre lui, perde aussi sa maison. A ce moment vous dites:
-28- " Mais trs cher ami, ce sont videment des tres mchants de cur, et on doit les
considrer comme des tres perdus ! "- Mais, Moi, Je vous dis: Vous jugez trop crment, et vous n'tes
pas en mesure de faire une diffrence entre les voleurs qui usent de violence, et ceux que l'on appelle les
pauvres larrons occasionnels ?
-29- A cette dernire catgorie appartient aussi notre groupe. Leur position dans le
monde a, en quelque sorte, admis un droit politique d'tat se comporter ainsi; et eux dans leur for
intrieur sont persuads d'avoir toujours agi compltement en conformit avec leur charge.
-30- Ici, dans le Royaume des esprits, une action n'est jamais impute comme
condamnable, si l'homme l'a commise sans que sa conscience ft trouble par un inquitant sentiment de
justice; et cela a t aussi le ras avec ces individus.
-31- Pour eux, rien n'est une ralit absolue; ni le bien, ni le mal; mais bien plutt, tout
est, dans un certain sens, seulement une comdie politique, plus ou mains astucieuse. C'est l le motif
pour lequel eux-aussi se trouvent ici, afin que le futile et le faux en eux soient consums.
-32- Quand cela sera accompli, certes sur la base d'un progrs excessivement lent, alors
seulement ils seront mis hors de cette rgion, et seront accueillis dans des valles qui se trouvent droite,
vers le fond, o nous avons fait connaissance de nos stociens.
SS1 C34
(Interdpendance psychologique et influence entre homme et femme, expliques avec
limage d'un arbre. Le penchant dominer et gouverner dj chez lenfant vici.
L'astuce de Eve utilise son influence infantile. Indication trs importante sur
linfluence rciproque des poux dans lau-del. Grand danger et graves preuves
pour ces hommes-mme bons, qui dpendent de leurs pouses ambitieuses et
infernales. Lordre divin respecte, comme premire chose la libre volont. Les
deux sortes damour : celui pour Dieu, et celui pour lpouse. Vous les hommes,
examinez votre amour, pour lamour de votre salut ternel.)
-1- Vous dites: Tout cela est bien, et nous le comprenons trs bien; cependant, tant
donn qu'en cette compagnie nous avons vu des femmes auxquelles certainement aucune charge
publique n'avait t confie, on se demande ce qu'elles ont faire ici, et pourquoi elles sont ainsi
amalgames en cette compagnie ?
-2- Mes chers amis, vous devriez vous tonner vous-mmes si vous ne comprenez pas
cela au premier regard.
-3- N'est-il pas connu, depuis l'ternit, que la femme est en tout considrablement
plus faible, et qu'elle veut et dsire d'autant plus ardemment, justement ce pour quoi elle est le moins
apte, c'est--dire, dominer et gouverner.
-4- Quand les hommes endossent une certaine charge, et prennent pouse, ou bien
l'ont dj, alors il est plus que sr qu' la fin, c'est la femme qui gouverne, plus que l'homme, appel
justement la direction.
-5- Pour raliser ses plans, elle emploie la ruse fminine dans toute sa plnitude, et il
faut de la part de l'homme une extraordinaire fermet, s'il ne veut pas tre cras par elle, c'est--dire par
* son Eve *.
Vous demandez encore:
-6- " Et quelle est la raison pour laquelle la femme, avec sa ruse, remporte
gnralement la victoire ?"- Je vous dis: La raison est trs naturelle et facilement comprhensible.
-7- Si vous rflchissez que la femme est justement la racine de lhomme, tout le reste
vous apparatra clairement
-8- Le tronc d'un arbre avec ses branches se tient en vrit sous la lumire du ciel; et il
absorbe une nourriture thrique des rayons du soleil, mais, personne ne remarque que, malgr cela, il
reoit sa nourriture principale des racines.
-9- C'est pourquoi, si les racines devaient conspirer contre l'arbre, et suite cela se
rendrent libres par rapport lui, qu'adviendrait-il rapidement de l'arbre ? Il se desscherait, et la fin, ne
produirait plus de fruits.
-10- Et voyez-vous, cela, la femme le sait, dans son for intrieur, et elle sent
exactement quelle ncessit lhomme a d'elle; mais si elle a t mal leve et si elle a un cur gt, elle
fait ce que font parfois les racines d'un arbre, c'est--dire, qu'elles mettent hors du terrain de nouvelles
pousses, les nourrissent, tandis que l'arbre est ainsi priv de la ncessaire nourriture.
-11- De ces surgeons qui proviennent des racines il ne se forme jamais un arbre robuste
et porteur de fruits; mais bien seulement un buisson apparent l'arbre.
-12- De toute faon il en rsulte que si l'arbre n'est pas abondamment aid contre un tel
dsordre des racines, avec la nourriture la plus leve du ciel, en faisant que ses branches et ses rameaux
s'largissent fortement, faisant ainsi de leur ombre faner la mauvaise pousse des racines - et cela aussi
avec l'aide du gel d'une saison hivernale favorable qui l'touffe.
-13- L'arbre certes se trouve videmment dans une situation trs dfavorable, pour ce
qui regarde sa propre existence, et pour son champ d'action et d'activit.
-14- Et ceci arrive aussi l'homme, quand il a une femme imprieuse, et qui veut
imposer sa volont en toute chose. S'il n'est pas capable de tenir tte dlibrment, il deviendra avec ses
germes btards, toujours plus faible et plus soumis, et la fin il se desschera; et il devra rester
regarder, sans pouvoir ragir devant l'action de son pouse.
-15- Un autre exemple nous est offert aussi par les enfants qui, dans leur faiblesse, sont
souvent plus forts que le plus grand hros devant qui tremblent des milliers de milliers.
-16- Admettons qu'un hros soit un pre, et qu'il ait un enfant trs petit, qui est peine
en mesure de balbutier, et qui lui dise:* Pre reste avec-moi aujourdhui et ne sors pas, parce que j'ai trs
peur qu'il ne t'arrive quelque chose; eh bien, le hros s'attendrit et obit l'enfant.
-17- Aprs cet exemple, revenons nouveau vers les femmes; l'homme, comme vous le
savez, change dj dans l'adolescence le ton de sa voix; alors que la femme conserve la mme tonalit
que l'enfant.
-18- Et voyez-vous, de mme que la femme conserve cette tonalit de voix, elle
continue conserver en elle, un degr plus ou moins grand, quelque chose de l'tre infantile.
-19- Grce cette facult, elle peut parfois agir avec cette force infantile qui est souvent
plus grande que la force de volont d'un grand gnral.
-20- Toujours grce cette facult, la femme justement, peut faire levier sur lhomme
jusqu la racine. Si elle voit que, par la voie de l'habituelle ruse fminine, elle n'obtient rien, alors elle
recourt bien vite son infantilisme, en apparence faible, avec laquelle, dans la plupart des cas, elle
reporte une victoire sur l'homme fort.
-21- Je crois que de cet exemple, la chose vous apparatra encore plus claire; et vous
pourrez en dduire pour quelle raison font aussi partie de cette compagnie des tres fminins.
-22- Toutefois, vous devez savoir cela: dans le monde spirituel, la femme reste attache
l'homme, tant que celui-ci ne s'est pas compltement purifi de toutes les scories du monde.
-23- Pas mal d'hommes pourraient atteindre bien avant la puret spirituelle, s'ils n'en
taient pas empchs, toujours dans les mmes circonstances par leurs pouses plus matrielles. Et pour
notre compagnie aussi, elle serait alle beaucoup mieux, si elle n'tait pas entrelace de femmes.
-24- Chaque fois qu'un homme prend une bonne dcision et veut en son cur s'engager
sur une voie meilleure, la femme sait toujours comment faire - par suite de son dsir inn de domination
- pour le retenir, en lui indiquant une autre voie.
-25- Ou bien, dit en d'autres termes, un homme, qui a une semblable pouse, trouve
dans le monde spirituel encore une plus grande difficult s'en librer, que sur la Terre.
-26- S'il veut s'loigner d'elle de but en blanc, elle sait l'amener avec ses prires, et en
lui exposant sa faiblesse, rester nouveau prs d'elle; et plus encore il se sent pouss lui donner toute
sorte d'assurances qu'il ne veut pas la laisser de toute ternit.
-27- Et mme, il arrive souvent que des hommes au cur bon arrivent en ce lieu avec
des femmes qui, de par elles-mmes, se sont rendues entirement dignes de l'enfer. Ce sont les plus
dangereuses, et aussi les plus tenaces, car leur cur est attir par ce qui est coupable et bas; mais en
dehors de cela, pour diverses considrations de gain ou de domination, elles tiennent aussi leur marri.
-28- Mais tant donn que le sentiment pour une telle femme, tend videmment
l'Enfer, et que le mari n'a pas la force suffisante pour se sparer d'elle, pour cette raison il cde la
faiblesse apparente de l'pouse.
-29- Elle l'attire elle, un peu la fois, de la faon la plus innocente, au-del des limites
de cette rgion, au-del du fleuve que vous connaissez dj, c'est dire, dans l'Enfer; et il faut alors, une
grande patience et un fatigant travail, mme de la part d'anges trs puissants, pour dtacher un tel homme
de son infernale pouse.
-30- Selon votre calcul du temps, un tel travail pourrait demander mme plusieurs
centaines d'annes; et vous voyez, en cette compagnie aussi, sont prsentes quelques-unes de ces
femmes.
-31- Vous dites: Mais ici le Seigneur pourrait intervenir, et tirer un gros trait sur le
compte de ces femmes". Une semblable intervention peut sembler logique, tant qu'on ne connat pas les
autres voies de l'Ordre Divin.
-32- Qui, par contre, connat cet Ordre, sait aussi trs bien qu'une telle intervention est
absolument impossible, parce qu'y est conditionn le maintien de la vie de l'esprit.
-33- Vous devez savoir que l'amour de l'homme est sa vie, et cette vie, il la porte en lui.
Q'est-ce qui a fait pour l'homme que l'pouse remportt victoire sur lui ? C'est le fait qu'il l'a trop
accueillie dans son amour.
-34- Or l'homme devrait s'examiner et placer sur une balance trs sensible l'amour pour
sa femme et l'amour pour le Seigneur, et peser avec une sollicitude attentive, ces deux sortes d'amour,
puis faire trs attention au point o se manifeste un excs de poids.
-35- Puis il devrait scruter profondment et scrupuleusement en lui quelle perte serait
pour lui plus supportable; c'est--dire, s'il prfrerait perdre son pouse aime et tous les avantages qui
drivent d'elle, ou bien l'amour du Seigneur!
-36- Mais ceci ne doit pas se limiter, comme on l'a dit, une expression extrieure,
comme si quelqu'un disait: " Je suis prt sacrifier au Seigneur non seulement une, mais bien dix
pouses", car cette demande de la Vie, il doit toujours tre rpondu avec la racine elle-mme.
-37- Prenons le cas o le Seigneur - un tel homme qui soutient en paroles qu'il aime le
Seigneur dix fois plus que son pouse - la lui enlve avec la mort du corps.
-38- Si l'homme, en le sentant en lui de faon vivante, peut alors dire: "Seigneur, je Te
remercie pour m'avoir fait cela, car, grce mon amour pour Toi, je sais que tout ce que Tu fais est fait
pour le mieux.
-39- Si en outre, un tel homme trouve rellement, dans l'amour pour le Seigneur, une
compensation suffisante pour la perte de son pouse, alors son amour pour le Seigneur est, en lui,
vraiment plus grand que celui pour sons pouse.
-40- Par contre, si cette action du Seigneur, la tristesse l'envahit, et qu'il s'exprime
ainsi: Seigneur, Tu vois, je T'aime tant; pourquoi m'as-Tu rserv une telle tristesse et une telle douleur ?
-41- En vrit, vous pouvez croire qu'un semblable homme aimait son pouse plus que
le Seigneur ! Et mme quand un tel homme survit son pouse, durant plusieurs annes, et qu'avec le
temps il l'a mme oublie et s'est tourn compltement vers le Seigneur, malgr cela il n'a pas banni
compltement cet amour de son cur; car, si dix ans aprs, il tait accord elle de revenir, il en serait
enchant, et il l'accueillerait avec le plus grand amour, en particulier si elle lui parait spirituellement
rajeunie.
-42- A ce moment, vous demandez nouveau: Comment cela est-il possible, du
moment que le veuf s'est tourn compltement vers le Seigneur ?" Mais Mon tour Je vous demande:
-43- " Etait-ce une soumission spontane, ou pas plutt seulement force ? Se serait-il
comport ainsi, si le Seigneur ne lui avait pas enlev son pouse ? "
-44- Auprs du Seigneur, seule a valeur la libre volont, et par consquent, la complte
abngation de soi en TOUT. Cet homme tait triste pour la perte de son pouse; c'est pourquoi il se
tourna vers le Seigneur, pour trouver auprs de Lui, le ncessaire rconfort, et l'apaisement de son cur
accabl.
-45- De ce point de vue, qu'a t pour lui le Seigneur? A-t-Il t l'amour central dans le
cur d'un tel homme, ou non pas plutt un moyen tranquillisant, une sorte de couverture sur la douleur
endure, et donc aussi un empltre gurisseur ?
-46- A ce moment, vous ne pouvez rien dire d'autre, sinon que le Seigneur, en ce cas, a
t seulement un moyen, une couverture, et pourquoi pas, mme, un empltre. Qui peut donc dire qu'un
amour, fruit de la reconnaissance, peut tre considr au mme niveau que l'amour fondamental du
cur ?
-47- N'est-ce pas l une diffrence semblable celle du cas o un homme aime son
bienfaiteur parce qu'il l'a rendu heureux; ou bien, ml cet amour, il prouve qu'il aime en raison du
bonheur qui en a dcoul pour lui !
-48- Je suis de l'avis qu'il y a entre ces deux sortes d'amour une grande diffrence; car
l'amour pour le bienfaiteur n'est que la consquence de l'amour fondamental qui demeure dans le
bonheur obtenu; et ce n'est pas, pour cela, un amour fondamental mais bien plutt un amour de seconde
main.
-49- Quel aspect prend cela vis vis du Seigneur, tant donn que l'homme devrait
placer son plus grand bonheur seulement en Lui, car en considrant les choses justement en partant de ce
bonheur, tous les autres bonheurs devraient apparatre vides et vains, et donc, pas indispensables de toute
ternit.
-50- En effet, l'homme devrait pouvoir dire de faon vivante en lui-mme :Si j'ai
seulement le Seigneur, je ne demande ni Le Ciel, ni une Terre, et partant, moins encore une pouse.
-51- De ce qui a t dit, vous comprendrez pourquoi J'ai attir aussi profondment votre
attention sur la ncessit pour l'homme d'examiner de faon extraordinairement vivante et profonde, la
diffrence qu'il y a entre son amour pour le Seigneur, et celui pour son pouse, puisque c'est le Seigneur
Lui-mme qui dit: * Qui aime son pre, sa mre, son pouse, son frre et ses enfants plus que Moi n'est
pas digne de Moi !*
-52- Et, ce moment vous demanderez encore:*Y a-t-il donc un tel homme pour se
considrer perdu, en raison de son amour de seconde main pour le Seigneur ?*
-53- Mais jamais de la vie ! Cependant il ne peut atteindre le Seigneur, tant qu'il ne s'est
pas dtach compltement de la base ou fondement de son amour, et qu'il n'a pas chang son amour, en
un amour principal et fondamental pour le Seigneur.
-54- Que les difficults cependant soient associes souvent en ce royaume des esprits,
pour la transformation de cet amour, nous l'avons relev en observant cette compagnie.
-55- Mais nous aurons l'occasion de scruter ce point trs important, dans une prochaine
scne, plus clairement et plus fond, et d'une manire pratique.
-56- Vous pourrez voir, combien souvent un tel faux amour conjugal, qui semblait
dfinitivement teint, se rveille nouveau depuis l'origine, quand ces poux se retrouvent dans l'au-
del.
-57- Avec cela, laissons que cette compagnie continue son chemin sans tre drange.
Quant nous, nous avanons de notre ct!
SS1 C35
(Nouvelle scne, toujours dans la mme rgion. Un couple d'poux: preuve de ce qui a
t indiqu prcdemment, et application pratique du proverbe allemand: *Tout irai
t bien, si elle n'tait pat une charogne ! * Puisqu'elle dit: O Bible, Bible, tu es le
malheur des hommes. -Prlude. )
-1- Regardez, non loin d'ici, vous pouvez apercevoir un couple d'tres humains,
justement en cette situation qui se prte magnifiquement notre but. Empressons-nous de ce ct, de
faon les rejoindre sans retard.
-2- Vous demandez quelle est exactement la situation des deux ? Et Moi, Je vous dis:
Elle ne pourrait tre plus approprie, puisque l'pouse est morte seulement six ans avant le mari; ce
dernier l'a beaucoup regrette; mais aprs deux ans, il s'est jet dans les bras de la religion; et il a vcu
trs fidlement, et en accord avec cette reconnaissance de sa part.
-3- Mais prsent, il a t rappel lui de la Terre, et il est venu ici il y a peu. Ce
prambule pour le moment est suffisant; le reste, vous l'apprendrez ensuite en esprit.
-4- Etant donn que nous, dans le mme temps nous avons heureusement atteint notre
petit couple, il ne nous convient rien d'autre que d'couter avec attention le dialogue qui va commencer.
Ecoutez donc, comment elle adresse une question son mari, et prcisment:
-5- "Je suis extraordinairement heureuse de te revoir, aprs tant de temps, mais
prsent dis-moi seulement si mes dernires volonts ont t exactement excutes, car cela me tient
extraordinairement cur."
-6- Le mari rpond: "Mon pouse aime par-dessus toute chose; afin que tu vois
combien ponctuellement tes dernires volonts ont t respectes, je ne peux que te dire que moi-aussi,
en disposant mes dernires volonts, je n'ai fait rien autre qu' nouveau confirmer les tiennes, en m'en
tenant compltement celles-ci, l'exception de quelques legs insignifiants.
-7- Tout le reste de notre patrimoine commun, augment encore par moi de plusieurs
milliers de florins, je l'ai laiss par testament nos enfants. En es-tu contente ?"
-8- L'pouse rpond: " Mon mari toujours aim, l'exception de ce qui concerne les
legs, je suis pleinement contente! Dis-coi cependant, combien s'lvent-ils, et qui sont les lgataires ?"
-9- " Mon pouse aime, dit-il, les legs s'lvent au total, pas plus de deux mille
florins, diviss en cinq parts; et, l'exception d'une part, les lgataires sont quatre de tes parents "
-10- La cinquime part seulement, je l'ai laisse la caisse des pauvres, pour ne pas
offenser l'honneur et le dcorum. Je n'aurais mme pas fait cela, si toi, durant ta vie terrestre, tu n'avais
pas souvent exprim l'intention de te rappeler tes parents.
-11- "En ce qui concerne les pauvres, tu sais de toute faon qu'on devait faire quelque
chose, dj en premier lieu en raison du monde, et puis, en quelque chose aussi pour l'amour de Dieu,
tant donn que l'on est tout de mme des chrtiens et non des paens.
-12- " D'ailleurs, cette bagatelle de deux mille florins compte peu par rapport au grand
patrimoine que nous avons laiss; puisque, selon mes derniers calculs, chacun de nos sept enfants a
hrit la belle somme de cent cinquante mille florins.
-13- " En outre, tous les enfants ont t levs de faon s'en tenir une sage
conomie, de sorte que tu peux tre compltement tranquille pour ce qui concerne le patrimoine que tu
as laiss, comme je le suis moi-mme; et tu peux maintenant, avec moi, aller la recherche d'un autre
patrimoine, de manire que l'on puisse arriver dans une position en correspondance la plus heureuse, en
laquelle il nous soit donn de vivre au moins comme nous avons vcu sur la terre."
-14- Elle dit: " Moi, pour tre contente, il me suffit que les enfants soient bien pourvus.
Certes, avec ces deux mille florins, chacun d'eux aurait eu aussitt une petite somme en mains; autant
pour commencer, sans toucher immdiatement aux intrts du capital; toutefois, du moment que c'est
chose faite, et que nous ne pouvons y apporter aucun changement, je dois, que je le veuille ou non, me
dclarer satisfaite.
-15- "Mais en ce que tu dis au sujet d'un capital utilisable ici, je te prie, en tant que ton
pouse toujours fidlement amoureuse, de ne pas te faire d'illusions absurdes; car six annes sont
dsormais passes, et je vais, errant en ce dsert tnbreux et aride, avec une grande angoisse et de
l'inquitude;
-16- " et que, tout ce que j'ai pu trouver de comestible, pousse par une pouvantable
faim, a t une espce de mousse, et, assez frquemment, parfois on tombe sur quelque chose qui semble
de l'herbe sche, avec laquelle, la fin, on peut se remplir l'estomac.
-17 "Si tu n'tais pas arriv de la Terre, encore envelopp dans une lueur de lumire,
justement en ce point, bien difficilement nous aurions pu nous rencontrer pour toute l'ternit."
-18- Et il dit: " Mais, ma chre pouse, n'as-tu rellement aucune ide du motif pour
lequel tu es arrive en ce lieu terreux ? Je suis d'avis que ce sont tes sentiments trop mondains qui t'ont
conduite ici.
-19- " Tu avais coutume de t'exprimer parfois de manire pas trop louable, et tu
t'attachais plus que tout, l'exprience et la philosophie du monde.
-20- " Moi cependant, je te disais trs souvent, ma chre pouse, que si dans l'au-del il
y a une vie, selon moi, on n'aurait rien pu obtenir avec l'exprience du monde, et que pour cette raison, il
aurait t mieux de s'en tenir la Parole de Dieu.
-21- " En effet ce qui est du temps dure peu; tandis que s'il y a une ternit, nous, avec
notre sagesse prissable, nous nous en tirerons trs mal.
-22- " Tu vois, ma chre pouse, ce sont littralement les paroles que trs souvent je t'ai
adresses en confidence; et combien maintenant, je me convaincs avec un grand tonnement et avec
regret, que mes paroles se sont hlas confirmes.
-23- " C'est pourquoi je suis d'avis, ma chre pouse, que c'est justement le dernier
moment - si ici l'on peut s'exprimer ainsi - o nous pouvons rejeter compltement toutes nos penses du
pass, en particulier celles mondaines, et nous tourner vers Notre Seigneur Jsus-Christ, en implorant de
Lui, grce et misricorde, car s'Il ne nous aide pas Lui nous sommes perdus pour l'ternit.
-24- " Je sais, et je sens en moi, de la faon la plus certaine que, l'exception du Christ,
il n'y a pour nous dans tout l'infini, aucun autre Dieu et aucune autre aide. Si LUI nous aide, nous
sommes effectivement aids; mais si LUI ne nous aide pas, nous sommes irrmissiblement perdus !
-25- " Maintenant je prfrerais que tu aies donn tout notre patrimoine aux pauvres, et
que nos enfants fussent devenus des mendiants; cela nous aurait apport plus de bien-tre spirituel, que
tous nos soins prudents pour l'installation matrielle de nos enfants.
-26- " C'est pourquoi, ma chre pouse, du moment que nous ne pouvons pas remdier
notre folie mondaine, il ne nous reste rien d'autre qu' nous tourner vers le Christ seulement, avec tout
le srieux voulu - l'exclusion de tout autres penses et dsirs - afin qu'Il veuille, avec Sa Grce et Sa
Misricorde, considrer notre grande folie, comme une faiblesse humaine, et rsoudre en bien, pour nos
enfants, notre uvre !"
-27- La femme dit: " J'ai toujours pens que tu aurais apport mme en ce monde, ta
dlirante folie religieuse. Qu'avons-nous fait de mal, nous deux dans le monde ?
-28- " N'avons-nous pas t toujours justes envers chacun ? Avons-nous jamais t
dbiteurs envers quelqu'un, ou bien n'avons-nous pas pay ce que convenu quelque domestique ?
-29- "S'il y avait un Dieu, ou selon ta faon de penser, un Christ, ce serait la plus
grande injustice, s'Il devait rcompenser des tres comme nous avec la rcompense qu'il y a ici devant.
-30- " Ou bien en tant que Dieu, pourrait-il, mme faiblement blmer un homme, s'il ne
peut prter foi une vieille *lgende* pleine d'absurdits et de sottises ?
-31- " Je pense en effet, que mme un aveugle devrait s'apercevoir que pour un Dieu -
en admettant qu'il y en ait un - si le genre humain devait effectivement l'intresser, aucun homme ne
pourrait mme songer que ce Dieu se soit approch seulement une fois en personne des hommes pourvu
de toute Sa force miraculeuse; et cela seulement pour les habitants d'un trs petit district, alors que toute
la Terre tait peuple.
-32- " Dis-moi donc, un Dieu peut-il prtendre sans condition que ces hommes et ces
peuples qui, en premier lieu ne peuvent accepter comme valable l'affirmation que c'est justement Lui qui
a institu cette doctrine, doivent y croire sans discussion; et s'ils ne peuvent le faire, en admettant qu'il
soit Juste, peut-il les en blmer ?
-33- "Les hommes et les peuples ne peuvent-ils pas alors s'insurger contre ce Dieu -
toujours en admettant qu'il existe - et Lui dire: Comment veux-Tu recueillir, l ou Tu n'as pas sem ?
Comment prtends-Tu nous juger, du moment que Tu es un Dieu injuste ?
-34- "Veux-Tu tenir un juste jugement ? Alors juge ceux qui T'ont vu et qui ont entendu
Tes prdications; mais nous, laisse-nous en paix, parce que nous ne T'avons jamais vu, et nous n'avons
mme pas pu nous persuader de Ton existence !
-35- "Tu vois, mon cher mari, ceci est aussi clair que le Soleil de midi sur la Terre. Tu
n'aperois pas encore cela, parce que tu es ici seulement depuis peu de temps. Mais quand tu y seras
depuis plus longtemps, tout cela t'apparatra clair toi aussi, malgr ces paisses tnbres.
-40- " Comme preuve de mon amour pour toi, je te dis que partout ici, prs de moi, tu
peux appeler aussi longtemps que tu veux, et haute voix, ton prsum Christ-Dieu; mme si ton appel
durait des annes, tu devrais arriver la claire persuasion que moi, ta fidle pouse, dans mon
intelligence naturelle, je vois beaucoup plus clair que toi, avec ta soi-disant rudition divine.
-41- " Tu vois, un vieux proverbe dit ainsi: *Oh bible, oh bible, tu es pour les hommes
un malheur !* Et tu vois, le proverbe a raison. Si les hommes sur la Terre avaient le courage d'arracher
jusqu'aux racines cette vieille sottise judaque, et de mettre sa place la pure raison humaine, le monde
serait plus avanc dans la culture de plusieurs centaines d'annes.
-42- " Par contre, comme sont les choses, qui sait pour quelles considrations, on doit
tenir encore en vigueur cette vieille sottise; en suite de quoi, assez frquemment, on lie pieds et mains
des hommes loyaux et probes pour une libre action.
-43- " Quelle en est la consquence ? Penses-y un peu, toi, avec ton habituelle
perspicacit: O trouve-t-on le plus grand nombre d'individus pauvres, mchants et envieux ?
Certainement pas ailleurs que l justement o la Bible, et en particulier la nouvelle doctrine chrtienne,
domine.
-44- " Va Rome, va en Espagne, va en Angleterre, et tu trouveras confirmation de ce
que je suis en train de te dire. Les hommes qui s'en remettent un Dieu, commencent paresser, dans
l'esprance de Son aide.
-45- "L'aide ensuite ne vient pas, et comme consquence logique, ces hommes
s'appauvrissent, et, s'ils ne deviennent pas vraiment de mauvais sujets, ils finissent toutefois toujours par
rester la charge des hommes actifs et industrieux.
-46- " Partout on claironne: Dieu est la Bont mme; Il est plein d'Amour et de
Misricorde; cependant Il laisserait les mendiants mourir de faim, s'il n'y avait pas des hommes actifs et
laborieux pourvoir pour eux.
-47- " Tu vois, mon cher mari, au dpens des hommes bien-pensants, actifs et pour
cette raison aussi, aiss, l'oisive prtraille a jeu facile pour prcher un Dieu trs bon et misricordieux;
mais si nous biffons de tels hommes, nous verrions bien vite la fin peu glorieuse de tous ces sermons.
-48 " Si ces hurleurs - qu'ils soient noirs ou blancs - savaient sur la Terre comment
sont rellement les choses avec la vie dans l'au-del, ils prcheraient bien diffremment, ou bien
remplaceraient leurs sermons vides, avec beaucoup plus de charrues rentables.
-49- " Il se peut qu'il y ait un Dieu, en tant que Force Fondamentale qui guide tout
l'Univers; mais il est certain qu'un Dieu, tel que l'enseigne la Bible, n'existe pas."
-50- Le mari dit: " mon pouse aime, tes penses s'garent dans une impasse, et sur
une voie errone. Justement chez les crivains clbres, trs verss dans la connaissance des choses de
Dieu, j'ai lu que les esprits infernaux s'expriment justement comme toi.
-51- " Je peux t'assurer que cela est mme la cause, plus que valable pour laquelle tu te
trouves en cette ternelle nuit. En vrit, je suis terriblement angoiss et dcourag cause de toi !
-52- " En effet, avec de semblables principes, je te vois irrmissiblement perdue pour
l'ternit. Si tu ne veux absolument pas accepter d'autres principes, je me sens oblig par ncessit, de
t'abandonner pour toujours ton destin."
-53- Elle dit: " Et tu serais capable de te comporter ainsi avec moi, l'pouse qui t'aime,
et qui t'a toujours t fidle ?
Mais moi, je te dis que je ne serais pas capable d'une chose semblable, pas mme si tu
tais rellement condamn l'Enfer !
-54- " Je ne t'abandonnerais pas mme dans le feu, tandis que toi, tu veux me laisser
pour des propos, qui d'ailleurs sont indubitablement raisonnables.
-55- " En outre, tu es pleinement libre de m'exposer raisonnablement tes opinions; mais
des sottises il est absolument ncessaire qu'elles soient vites, parce que moi je t'aime trop pour te
laisser t'engager sur des voies errones.
-56- De toute faon, je veux te conduire dans un autre lieu o nous nous trouverons
mieux qu'ici; et seulement en compagnie plus nombreuse, tu apprendras plus exactement comment sont
les choses ici."
-57- Et lui, rpond ainsi: Ma chre pouse, je ne veux pas te laisser, car pour faire
cela je t'aime trop, et je veux pour cette raison, te suivre ainsi l o tu veux me conduire.
-58- " Car je vois que, malgr ton ignorance de la vraie religion, tu es toutefois toujours
de cur loyal, et tu es toujours une bonne pouse, au sujet de laquelle je n'ai rien objecter, quand bien
mme elle ne peut partager mon point de vue.
-59- " C'est pourquoi, si tu connais quelque place meilleure en ce royaume de toutes
tnbres, conduis-moi l-bas, et nous verrons ce qu'alors on pourra faire."
Regardez, elle saisit son bras et le conduit en avant.
Nous, de notre ct, nous voulons suivre ce couple vraiment intressant, pour tre
ultrieurement tmoins du rsultat d'un tel rapport.
Donc, suivons-les.
SS1 C36
(Dveloppement ultrieur de la scne avec ce couple. La fameuse philosophie
aristocratique est base sur la richesse de cette hrone. Un esprit menteur
comme ceux qui si frquemment se manifestent dans les sances mdiumniques
expose ses points de vue.)
-1- Vous ne devez pas vous impressionner si vos yeux, cette fois, sont exposs une
preuve plutt forte; car le chemin tourne davantage vers le septentrion, et, pour cette raison, deviendra
toujours plus tnbreux. Toutefois, pour notre couple, nous aurons toujours suffisamment de lumire,
afin que mme en cette occasion rien ne nous chappe.
-2- Ne percevez-vous encore rien, ire certaine distance ? Vous dites : A dire vrai,
nous percevons quelque chose, mais bien, diffrent d'une voix humaine.
-3- Il semble s'agir plutt, comme du vacarme de plusieurs chariots, ml au
grondement d'une grande chute d'eau. Vous demandez: Que signifie cela ? Et, Moi, Je vous dis: suivons
sans autre notre couple, et mous nous ferons une ide.
-4- N'apercevez-vous pas acore l-bas quelque chose de rougetre, une lueur
semblable celle d'un morceau de fer rougeoyant mais par trop ! Voil, justement l, tournez le regard,
parce que nous y attend un spectacle de premier ordre.
-5- Au fur et mesure que nous nous approchons, cet trange grondement de tonnerre
prend toujours plus le son de voix humaines, rauques; mais prsent, arrtons-nous, car la masse se
dirige justement de ce ct, et, comme vous voyez, mme notre amoureuse avant-garde a pris une
position d'attente.
-6- Voyez comme le mari est plein d'anxieuse expectative de ce qui s'approche, et, en
raison de l'angoisse et de la peur, il a l'air de faire quelques pas en arrire.
-7- Mais elle, lui saisit le bras et le prie, par ce qu'il a de plus cher en son cur, de
l'couter seulement pour cette fois et de rester avec elle, puisque ceci est la chance dont elle lui a fait
mention auparavant, et qu'il doit connatre, pour pouvoir se persuader si elle est du ct de la raison ou
de celui du tort.
-8- Il demande ce qu'est ce qui s'approche, et qui lui semble lui si pouvantable. Et
elle lui dit; " Ce que c'est, ce que c'est ?...Ce sont d'authentiques et profonds penseurs; ce que tu pourras
vite constater par toi-mme."
-9- Vous voyez, il se tranquillise et attend la troupe *profondment pensante*, qui est
en train de s'approcher. Et voil qu'une compagnie assez nombreuse est dj ici. Notre couple, par
courtoisie, va leur rencontre, et par consquent, nous devons en faire tout autant, sinon par courtoisie,
mais bien pour d'autres motifs.
-10- Vous voyez, maintenant ils sont en groupe et s'accueillent les uns les autres, avec
toutes sortes de courtoisie; approchons-nous encore un peu, afin que rien ne nous chappe.
-11- Comme vous voyez, du milieu de la compagnie s'approche de notre couple, une
silhouette extraordinairement maigre et consume, et la femme l'accueille avec beaucoup de gentillesse
et une grande bienveillance. Mme le mari de la femme s'incline profondment devant cette silhouette
d'homme.
-12- Ce dernier prend la parole et dit: " Oh, ma trs chre dame, cela me fait
immensment plaisir d'avoir nouveau la joie de pouvoir vous considrer comme l'une des ntres, car
votre intelligence et votre comportement extrmement apprciable font grand honneur notre socit, et
en sont en vrit le plus bel ornement.
-13- "Donc, chre madame, avez-vous quelque chose sur votre trs dlicat cur, car
alors ce serait pour moi un vrai bonheur si vous voulez bien me manifester votre souci."
-14- Et elle dit: "Mon trs cher, et surtout trs estim ami ! Regardez, l'homme qui est
mon ct est mon poux terrestre, si tendrement aim.
-15- "Il s'est comport sur la Terre, en toutes ses actions, de faon droite, distingue et
avantageuse, de sorte que, vraiment srieusement, je dois reconnatre que notre mariage tait l'un des
plus heureux.
-16- "Car, que peut dsirer de plus une femme, ds lors qu'un mari sait venir la
rencontre de tous ses dsirs de cur de femme ? Sauf quelques points sans importance, je n'aurais
vraiment rien objecter.
-17- "Mais prsent, il y a un point important sur lequel nous n'avons pas pu nous
accorder, et qui par consquent a toujours t entre nous un petit obstacle.
-18- "Cependant, je dsire vous exposer en quoi consistait cet obstacle, comme il est
accord une femme de s'exprimer devant vous, mon trs cher ami; et vous voudrez bien ensuite avoir
vous-aussi la complaisance de murmurer ce sujet deux mots mon mari; et je suis certaine qu'ils
serviront le gurir radicalement de son mal."
-19- Et l'homme dit: " Oh, je vous en prie, trs chre madame, vous tes trop bonne! Je
puis seulement vous assurer qu'il m'en reviendra un grand honneur et un bonheur particulier, s'il m'est
donn de pouvoir me dire moi-mme d'avoir servi, dans ma petitesse, une dame aussi aimable !
-20- " Je vous prie donc de me confier cette peine de votre cur". Elle rpond: " Ah!
Mon trs cher ami, vous tes trop bon et trop modeste; et c'est justement cette bont et cette modestie qui
infusent a mon cur ce courage de ne rien tenir cach devant vous; c'est pourquoi, veuillez donc
m'couter avec bienveillance!
-21- " Ce point fatal ne consiste en rien autre, sinon que mon mari - pour tout le reste,
brave homme, bon et trs affable - est un passionn de la Bible, et avec cela est aussi un chrtien.
-22- "Mais le vrai motif, pour lequel il s'est jet dans les bras de cette secte ridicule,
tient dans le fait qu'il est d'origine pauvre, de basse extraction.
-23- "En considration de cela, depuis le berceau dj, lui fut aussi inculque, avec la
berceuse, cette philosophie de mendiants, comme c'est gnralement le cas dans les classes pauvres.
-24- "Combien il est ensuite difficile de dlivrer quelqu'un de cette sottise absorbe
avec le lait maternel et devenu chair de sa propre chair! Et vous, trs cher ami, vous le savez
certainement mieux que moi.
-25- " Avec cette philosophie de petits pauvres, mon mari, par ailleurs homme de
grande valeur, est aussi arriv ici, dans le royaume des forces primitives de la nature, comme si souvent
vous avez eu la bont de nous l'expliquer.
-26- "Mais cela ne me convient pas; il se tient encore fermement son Christ, qui
n'existe en aucun lieu, ce qui est plus que certain.
-27- " Donc, mon ami trs estim, je vous ai expos trs brivement ma proccupation
et de quoi j'ai besoin; et c'est pourquoi je vous prie d'accueillir avec la plus grande bienveillance mon
pauvre mari, quelque peu gar, et de lui montrer quelque chose de convaincant sur ce point de vue."
-28- Et l'homme dit: " Oh, s'il ne s'agit que de cela, nous l'expdierons vite et bien, en
ce royaume o la vrit est compltement nue."- A ce moment, il se tourne vers le mari de la femme, lui
tend cordialement la main et lui dit: Mon cher ami, est-ce vraiment aussi srieux que votre aimable
dame me l'a rapport ?"
-29- Le mari de la ferme dit: Trs cher ami, je dois admettre franchement que, si
chre et prcieuse que me soit mon pouse, je suis toutefois convaincu que, sur ce point, nous ne nous
accorderons jamais, puisque, de quelque faon qu'aillent les choses, j'ai acquis la ferme conviction et pris
la dcision d'en rester ternellement ma foi en Christ.
-30- " Car je suis convaincu que ce Non m'a toujours procur un grand rconfort; et Il a
toujours t infailliblement Mon toile brillante.
-31- "Quand je me suis tromp de route, cela a toujours t par ma faute, et seulement
parce que je ne me suis pas tenu assez troitement au Christ. Quand ensuite, je me sui s tourn nouveau
vers Lui, j'ai t nouveau aid, comme par une puissante baguette magique!
-32- " Vous, en homme bien pensant et sage, vous devez admettre qu'il serait
extrmement injuste de ma part, de m'loigner justement maintenant d'un Tel Bienfaiteur, c'est dire,
quand il m'apparat combien j'ai le plus grand besoin de Lui.
-33- " C'est pourquoi, mon trs cher ami, ne vous donnez aucune peine pour moi, cet
gard, car je vous assure cur ouvert que ce serait peine perdue.
-34- " J'ai t aussi trop longtemps un esclave du charme de mon pouse. Aprs son
dpart, j'ai appris me passer d'elle; et en Christ, mon Seigneur, j'ai trouv la vraie vie; et j'espre qu'ici,
elle ne voudra plus me tenter, tant donn qu'avec la mort du corps, j'ai cess de devoir partager les
devoirs conjugaux.
-35- " Si elle veut me suivre, elle pourra toujours tre pour moi aussi digne et chre;
mais changer ma foi en Christ avec elle, cela je ne le ferai jamais plus ; mme si par la violence elle
devrait me traner dans le centre de l'Enfer.
-36- "Donc, si elle se contente que je sois prs d'elle, sans tre drang avec mon
Christ, alors je n'entends pas rompre notre vieil amour; si par contre, elle n'est pas contente ainsi, alors
avec cela j'ai prononc ma dernire parole en sa prsence."
-37- Le prsum sage s'exprime ainsi: Cher ami, j'ai cout patiemment, du
commencement la fin, et, au sujet de ce que vous avez exprim, je ne puis opposer trs srieusement
que mon plus vif regret.
-38- " Cependant, afin que vous sachiez qui vous avez faire, je suis le grand matre
Melanchthon, dont vous aurez certainement entendu parler sur la Terre."
-39- Le mari de la femme dit: " Certainement; mais avec cela que voulez-vous dire?"
Le soi-disant matre dit: " Moi trs cher ami, rien d'autre que, moi, je sais mieux que vous qui est le
Christ, puisque j'ai travaill avec une grande diligence, dans ce que l'on appelle * Le Vigne du
Christianisme*, jusqu' la dernire heure de mon existence, et je peux vous garantir que, si cela avait t
ncessaire, j'aurais affront mme la mort.
-40- " J'ai nettoy de toutes les scories, non seulement la doctrine romaine, mais bien
aussi celle de Luther; et j'ai vcu littralement selon le sens de cette doctrine; mais quelle en a t la
rcompense ?
-41- " Je n'ai certes pas besoin de vous l'illustrer en beaucoup de mots; il suffit que vous
jetiez un regard sur tout mon tre, et vous verrez quel a t le rsultat de mon christianisme pour ainsi
dire quintessenci.
-42- " Il ne convient pas que j'en dise plus. Que j'applique donc, le vieux dicton *
experientia docet * (l'exprience enseigne), aussi dans votre cas, et je sui s convaincu que dans cent ans,
si les choses vont bien, nous nous retrouverons tels que nous sommes prsent.
-43- " Vous, mon ami, tes ici encore comme un novice, et vous ne savez pas comment
on vit ici, dans le royaume des forces fondamentales centrales. Quand pendant plusieurs sicles, vous
aurez t pouss par cette ternelle nuit, errer sers but, et aurez souffert de la faim,
-44- "c'est alors que des connaissances plus solides et plus profondes, trouveront un
plus grand espace dans votre tte, o sont venues la surface toutes les sottises du monde."
-45- L'homme dit au soi-disant matre: " Cher ami, si vous possdez ce sujet des
connaissances si bien fondes, communiquez-les moi, puisque je ne suis absolument pas oppos vous
couter; mais je ne renoncerai pas le moins du monde mes ides, si je ne devais pas trouver les vtres
trs convaincantes."
-46- Celui qu'on appelle M. rpartit: " Bien, mon ami, je veux d'abord attirer votre
attention sur les fruits que le christianisme a apports sur la Terre.
-47- "Les Romains taient un grand peuple, tant qu'ils taient rests leur doctrine de la
raison pure. Toutes leurs uvres taient grandes et riches de signification; leurs principes lgislatifs sont
encore aujourdhui les bases fondamentales de toutes les lois d'tat et du droit des nations.
-48- " Mais quand le christianisme s'y est insinu, alors s'est aussi insinue la mort pour
le peuple romain; de sorte qu' la place o autrefois sigeait le grand et hroque gouvernement romain,
sa place rgnent des prtres paresseux, indolents et oisifs;
-49- " Et un grand nombre de va-nu-pieds se tiennent aux aguets sur les routes, comme
des brigands et des voleurs, avec le rosaire en main, de sorte qu'aucun passant n'est sr de sa vie. Comme
vous voyez, ceci est un fruit du jardin du christianisme.
-50- "Essayez de voyager dans la magnifique Espagne, et essayez de retourner en
pense, aux temps anciens de cette nation, et passez ensuite au moyen ge chrtien, et il ne vous
chappera pas comment une telle bndiction chrtienne fait que par milliers et par milliers ils ne
quittent pas la vie de faon naturelle, mais que bien plutt elle leur est arrache par le dsespoir, sur des
bchers ardents qui les rduisent en cendres!
-51- "Regardez un peu l'mouvante introduction du christianisme sous Charlemagne;
regardez cornent pour faire cela, il a pass au fil de l'pe des milliers de milliers d'autres !
-52- "Que l'on se rende ensuite en Amrique, et que l'on examine un peu l'histoire, et
l'on trouvera un nombre infini d'exemples pitoyables et pnibles, c'est dire, des fruits de la bndiction
chrtienne.
-53- " De l, que l'on aille ensuite en mon poque, et que l'on observe les horreurs
*pleines de grce* de la guerre de religion de trente ans et je suis convaincu que vous pourriez passer en
revue, d'un il critique, l'histoire originaire de tous les peuples;
-54- " et je m'engage vous porter alentour ternellement sur mes bras, si vois tes
capable de retrouver des scnes diffrentes de celles signales l'instant.
-55- " Je ne veux pas rappeler votre attention sur les nombreuses bndictions du
christianisme survenues en d'autres lieux et d'autres poques; mais je voudrais seulement vous rendre
prsent l'tat de ces peuples qui sont jusqu' prsent libres du christianisme.
-56- "Comme par exemple: les Chinois, presque ternellement en paix, et d'autres
peuples importants de l'Asie; et d'les non encore dcouvertes.
-57- " Et vous devriez tre trois fois aveugle, si vous n'aperceviez pas du premier coup,
la diffrence entre le christianisme et la vraie sagesse des vrais peuples pacifiques, pleins d'exprience."
-58- Cependant Je lui dis: " Tous ces grands dfauts dfavorables du christianisme, ou
mieux, du no-judasme, pourraient se dmasquer, si quelqu'un disait:
-59- "*Ces faits tablis, historiques, sont en effet tous vrais; mais le Christ n'y est pour
rien, et l'on ne peut Lui attribuer la faute de tout ce que la diffusion de Sa Doctrine a apport avec elle,
car celle-ci tait on ne peut plus pure et charitable.*"
-60- Celui qu'on appelle M. dit: " Cher ami, tout cela est plaisant couter; et moi-
mme, durant mon existence terrestre, j'tais un zl dfenseur de cette Doctrine.
-61- C'est seulement ici que j'ai aperu le vritable poison de cet enseignement pour le
peuple, en tant qu'vidente orientation la fainantise et la poltronnerie.
-62- " L'homme qui, mme sans cela, a en lui inne la tendance la paresse et
l'indolence, trouve en cette doctrine le meilleur dfenseur de ses penchants, tant donn qu'en elle il est
indiqu manifestement de ne rien faire, l'exception de chercher seulement un certain Royaume
Spirituel, dans quel cas nanmoins, il serait pourvu de tout ce qui est ncessaire pour l'existence.
-63- " Et vous voyez, aprs un certain temps, pas trop long, pas mal d'hommes sages se
sont persuads que l'on ne pouvait absolument pas faire le calcul d'tre pourvus du ncessaire; et c'est
pourquoi ils recoururent d'autres moyens, c'est--dire, la vieille pe.
-64- " Puis ils laissrent le peuple dsormais christianis, dans son aveuglement. Et
maintenant, mon ami, considrez de n'importe quel point de vue cet insuccs et vous n'en retirerez rien
de diffrent, si l'on excepte les expriences spirituelles les plus leves sur le christianisme, que l'on
puisse faire ici, dans un tat plus libre; comme cela a t mon cas, au cours des derniers sicles.
-65-- " Mon trs cher ami, maintenant j'ai fini, et vous tes libre de penser et de faire
comme il vous plat le plus. De toute faon, vous pouvez compter sur mon estime et mon amiti; et ce
sera un grand plaisir pour moi, si d'ici quelques sicles nous nous rencontrons nouveau.
-66- Comme vous voyez, celui que l'on appelle M. prend cong de l'homme, et continue
sur sa route avec toute sa compagnie, en abandonnant notre couple.
-67- Sur l'effet de cet intressant discours, et de ces aimables enseignements, nous
ferrons quelques expriences ultrieures, seulement la prochaine fois; tandis que pour aujourd'hui, nous
mettons un point !
SS1 C37
(Suite de la scne, avec comme protagonistes, toujours le mme couple. Le mari
quelque peu embarrass. Il cite des paraboles significatives du Seigneur; mais
lpouse insiste : Jai raison suis moi donc.en Enfer. )
-1- Dsormais, la compagnie n'est plus visible, alors que le couple est toujours la
mme place, plong dans de profondes rflexions. Puis elle lui demande: "Donc, mon trs aim mari,
qu'en dis-tu ?" En secouant la tte, il rpond.
-2- " Ma chre pouse, il y a peu dire; ou bien l'orateur a raison, et la chose est
rsolue et il n'y a rien ajouter; ou bien il a tort, et alors il ne reste qu' demeurer femmes sur nos
principes; et mme dans ce cas aussi, il n'y a rien dire.
-3- " Toutefois, s'il a raison ou tort, ce n'est pas chose que l'on peut rsoudre sur deux
pieds, mais que l'on doit laisser sa propre exprience de dcider, seulement aprs quelque temps."
-4- Elle dit: " Mais, mon cher mari, tu considres alors, moi, ta fidle pouse, et ce
digne homme, comme des menteurs, du moment qu'aux paroles si persuasives de celui-ci, tu n'as pas
prt aussitt pleine foi !
-5- " Tu vois, les hommes sont amens mentir et se tromper rciproquement,
seulement l o cela peut leur apporter des avantages, or, dis-moi, quel avantage pourrait-il tre retir,
ici, d'un mensonge ou bien d'une tromperie ?
-6- "En effet, ici, il n'y a rien perde et rien gagner, mais bien plutt une seule chose
est certaine, c'est, qu'en ce qui concerne le rassasiement de l'estomac, une compagnie est toujours plus
mauvaise qu'un seul homme errant en cette rgion sans limites, tant donn qu'un seul fait encore assez
vite pour trouver du lichen et de la mousse comestible pour emplir son estomac.
-7- " Tandis qu'au contraire, quand ils sont en nombre, il est beaucoup plus difficile
qu'ils soient rassasis en suffisance. Tu voudrais me demander ce que j'entends dire avec cela !
-8- "Mon trs cher mari, rien d'autre sinon que, ni moi, ni cet homme avis, nous ne
voulions te persuader pour en retirer un avantage, de renoncer ta vieille foi en la Bible;
-9- "parce que si j'erre pour mon compte, et toi pour ton compte, chacun de nous y
gagne, par suite du maigre sol qu'il y a pour se soutenir.
-10- " Si nous deux avions voulu te mentir ou te tromper, nous t'aurions laiss a tes
principes; ensuite de quoi, tu te serais loign de nous, au moins en tant que consommateur.
-11- "Au contraire, nous n'avons voulu que t'indiquer la trs pure vrit, laquelle
certes sur la Terre, aucun mortel ne songe mme, et moins que tous, un semblable entich de la Bible et
du christianisme, comme tu l'es, toi.
-12- " A quoi veux-tu encore rflchir ? Rends-toi donc la raison, et suis-moi, moi ton
pouse qui t'aime tant, au moins ici dans le royaume de la vrit nue, o j'ai fait six annes d'exprience
avant toi; du moment que tu n'as pas voulu m'couter, dj au temps o nous tions sur la Terre.
-13- "Dans le monde, vois-tu, tout est mensonge, parce que, justement avec le
mensonge chacun gagne quelque chose, ou du moins simagine gagner quelque chose.
-14- "Tandis qu'ici, un vrai gain n'existe pas, et par consquent mensonges et
tromperies tombent. Crois-moi, rien ne me lie toi, l'exception de mon amour, et c'est encore l'ultime
gain que j'ai avec toi.
-15- "Cependant, si tu reste toujours fidle tes principes futiles, mme ce gain cesse
pour moi. Par consquent, nous ne pouvons tre heureux que seulement dans la complte concordance de
nos ides et des connaissances de nos esprits.
-16- "Mais si l'on ne peut tablir cette harmonie, alors je dois te dclarer ouvertement
que, prgrinant seule, je serai plus heureuse que dans ton voisinage vide; car moi maintenant, je ne peux
rien faire de plus ton avantage, sinon que te dire encore:
-17- "Puisque je t'aime sincrement, et que je t'ai toujours aim, j'ai fait tout ce qui tait
en mes possibilits, pour te prouver l'amour et la fidlit que je t'avais jurs. Mais tant donn que ton
amour n'gale pas le mien, tu es prt m'abandonner, et toujours pour l'amour de ta folie. Dcide
prsent de ce que tu es dispos faire."
-18- Voil que l'homme commence se gratter la tte, et aprs un moment il s'exprime
ainsi envers son pouse: "Ecoute ma chre; de tes paroles, vois-tu, j'ai pu relever que tu m'aimes
rellement; et cela je ne peux le mettre en doute.
-19- "Seulement, je ne comprends pas: Si en ce monde tnbreux des esprits, il n'y a
rien gagner, il n'y aura rien non plus perdre, ni avec la vrit, et pas mme avec le mensonge ou la
tromperie.
-20- "Si toi ensuite, tu veux me *refiler* sans but aucun ou sans gain, une autre sorte de
vrit, la fin, cette mme sorte de vrit et apporter tout aussi peu d'utilit que mes ides, dclares
fausses par toi et par cet homme rudit.
-21- " Je suis donc de l'avis que, si ton amour poux moi est rellement aussi intense que
tu l'as expos l'instant, tu peux tout aussi bien me suivre moi, que moi te suivre toi; moins que tu
n'aies trouv, en quelque lieu, quelque chose de mieux qui se tienne sur le chemin de ta vrit; dans quel
cas, je te suivrai sans doute pour me persuader de la meilleure ralit de ta vrit.
-22- " Si ce n'est pas le cas, alors, o que nous allions est totalement indiffrent.
Cependant, je pense toujours que nous, sur la Terre, nous avons vcu comme chrtiens de nom, et nous
avons lu les Evangiles; mais, en substance, nous n'avons jamais suivi ces enseignements.
-23- "Mais bien plutt, nous vivions et uvrions selon notre point de vue et notre
convenance. En somme, ni de mon ct, de mme que ni de ton ct, cette Doctrine n'a t mise en
pratique, c'est--dire, de faon active.
-24- "En effet, dans la Doctrine il est dit:* Aime Dieu par-dessus toute chose, et ton
prochain comme toi-mme !* lavons-nous peut-tre fait ? Si maintenant je le demande mon cur,
spirituellement il me rpond qu'en vrit, l'amour envers Dieu lui est compltement inconnu.
-25- "Toi, par contre, un Dieu, tu n'as jamais cru, et ainsi, ton cur doit tre encore
plus tranger que le mien cet amour. Il est dit, en outre, dans la Parole rvle dans les Evangiles :
-26- "* Qui veut entrer avec Moi dans la Vie, qu'il prenne avec lui sa croix, et Me suive
!* Dis-moi, ma chre pouse: Quand avons-nous fait cela sur la Terre ? Je n'ai jamais port une croix, et
toi moins encore; toute notre croix, si on peut l'appeler ainsi, a consist seulement en purs soucis
terrestres pour nous procurer de l'argent.
-27- "Eh outre, dans les vangiles il est rapport ce que le Seigneur dit au jeune homme
riche :*Vends tous tes biens terrestres, et rpartis-les entre les pauvres mais toi, suis-Moi, car ainsi tu
auras la vie ternelle.*
-28- " Qu'ajouta ensuite le Grand-Matre Ses disciples, ou plus encore ses aptres,
quand le jeune homme, cette annonce, s'tait loign en pleurant ?
-29- " Tu vois, Ses paroles taient trs significatives, et comme il me semble, nous
sommes en train de jouir justement prsent de la triste signification de ces paroles, qui disent ceci:* Il
est beaucoup plus facile un chameau de passer travers le chas d'une aiguille, qu' un homme riche
d'entrer dans le Royaume des Cieux !*
-30- " Et l'on trouve encore dans la Parole du Seigneur, qu'Il invita beaucoup d'htes
un banquet, mais que les invits n'avaient pas le temps d'y prendre part, cause de leurs nombreuses
affaires mondaines.
-31- "Tu vois donc: N'avons-nous pas t invits de nombreuses fois, et trs souvent?
Avons-mous accueilli cette invitation ? A prsent, ma chre pouse, nous ne pouvons attribuer qu' nous-
mmes, si aujourdhui nous nous trouvons en ce lieu d'paisses tnbres, o il y a des hurlements et des
grincements de dents, c'est--dire tout ce que le Seigneur a prdit ces hommes qui se comportent
comme nous.
-32- "Qu'ici il n'y ait aucune foi dans le Seigneur, et que cette vnrable compagnie
s'exprime ngativement sur Son Compte, comme tu l'as toujours fait toi, cela signifie simplement que
tous ces gens se trouvent ici, pour les mmes raisons pour lesquelles nous nous y trouvons nous deux!
-33- " Et si le grand Amour et la Misricorde du Christ ne nous aident pas nous tous, je
suis persuad que mme si les ternits taient surcharges des soi-disant vrits *mlanchtoniques*,
nous ne pourrions en retirer que bien peu d'aide.
-34- "Mais d'ailleurs, si, suite aux vrits profondment connues de toi, tu as trouv
quelque chose de mieux, comme je l'ai dit, je suis prt te suivre, pour te montrer que moi-aussi je
t'aime; et je ne veux pas te charger de mes principes fondamentaux, comme tu as voulu le faire, mon
sujet, avec tes prsumes vrits."
-35- La femme dit: " Tu peux dire ce que tu veux, mais la raison est de mon ct. Je ne
peux te donner aucune assurance d'avoir dj trouv quelque chose de mieux; mais malgr cela je suis
d'avis que si tu veux me suivre, d'ici peu nous pourrons trouver un lieu o il devrait y avoir de la lumire
en grande abondance.
-36- "En effet, pousse par le sentiment de ma vrit intrieure, je suis alle une fois, en
ligne droite, sur notre ct droit, et je suis arrive la fin, un fleuve trs large."
-37- "Au-del du fleuve j'ai aperu une montagne imposante, et derrire ce mont montai
t une lumire comme l'aurore quand elle pointe. Si seulement on pouvait traverser le fleuve, je suis sre
que l'on devrait arriver dans une rgion plus claire que celle-ci."
-38- Et le mari rpond: Ca va, je te suis, conduis-moi l."
Mais prsent, allons-y nous-aussi, car que vous puissiez assister cette scne, jusqu' sa
complte solution.
SS1 C38
( La situation avec ce couple, se fait proccupante, avec une grande joie pour la femme,
mais avec urne lourde peine pour lhomme. La *Haute cole.* de cette rgion de la
nui t, et le voyage en cette direction: le premier degr de lEnfer.)
-1- Vous dites : "Cher ami, comme ce couple nous prcde sur le chemin, ainsi nous
aussi nous le suivons depuis un moment, aveuglment et en silence, comme cette mme nuit est aveugle
et silencieuse; et Tu vois, d'aucun ct il n'est possible d'apercevoir le rougeoiement du matin, comme
promis par la femme.
-2- "O est-il ? Peut-tre la femme a-t-elle menti l'homme ? "Mais, Moi, Je vous dis:
Ayez encore un peu de patience, et vous n'apercevrez mme que trop vite le prcieux rougeoiement du
matin promis par la femme.
-3- Regardez plutt notre couple, et comment la femme devient toujours plus joyeuse,
alors que l'homme devient toujours plus triste et plus sombre.
-4- Vous demandez: *Et pourquoi cela ?" La rponse est claire: Elle s'approche de son
lment, o son amour goste est dirig, c'est pourquoi elle se sent d'autant plus heureuse.
-5- Tandis que pour lui, au contraire, le cas est compltement oppos, puisqu'il
s'approche d'un lment qui lui est contraire, et c'est pourquoi il n'est pas attir par son amour, mais bien
plutt entran par l'amour de cette sirne qu'est son pouse.
-6- Il arrive pour lui, comme il tait racont par les anciens, dans les fables des
sirnes. Tant que l'amoureux regardait l'envotante sirne depuis sa sphre, il en tait extasi, et un
baiser dune semblable amoureuse lui apparaissait ravissant, au-del de toute imagination.
-7- Quand par contre il s'approchait d'elle, et qu'elle le serrait dans ses deux bras, elle
commenait l'attirer dans son lment; alors le fantastique charme amoureux prcdent se dissipait, et y
succdait une grande pouvante et une mortelle anxit.
-8- Vous voyez, c'est justement le cas ici aussi. L'homme observe qu'au fur et
mesure qu'ils avancent dans cette direction, il se fait toujours plus de tnbres; pour lui, une semblable
nuit toujours plus profonde n'est pas son lment, alors quelle, elle se trouve toujours plus son aise.
-9- Plus il fait sombre, et d'autant plus elle se trouve dans l'lment de son amour, et
donc aussi, de sa vie. Mais prsent, vous pouvez dj percevoir distance un bruit sourd, comme celui
d'une lointaine chute d'eau. Vous vous demandez ce que cela signifie?
-10- Je vous dis: cela ne signifie rien autre, sinon que nous sommes arrivs assez prs
de ce fleuve sparateur, que nous avons pu apercevoir dj l'occasion de notre visite dans la rgion
septentrionale.
-11- Pressons-nous donc, afin de pouvoir atteindre au plus vite la rive. Vous demandez
prsent nouveau: comment donc ce rougeoiement derrire la montagne ne se fait-il pas encore
apercevoir !
-12- Patientez encore un peu; quand nous aurons atteint la rive du fleuve, dont nous
sommes trs proches - comme d'ailleurs vous pouvez vous en apercevoir au bruit qui va toujours en
augmentant - alors on pourra apercevoir, derrire la montagne dans le lointain, le rougeoiement tant
dsir.
-13- Mais prsent, faites attention, et regardez o vous posez les pieds, car quelques
pas seulement nous sparant de la rive du fleuve.
-14- Maintenant arrtez-vous; nous sommes dj arrivs sur le lieu, et regardez le long
du fleuve; et justement en bas au fond, vers son embouchure, on peut apercevoir un rougeoiement
semblable celui produit par un grand incendie lointain.
-15- Mais prsent, faites attention au dialogue qui commence dans notre couple; elle
dit: " Donc, mon cher ami, qu'en dis-tu maintenant; avais-je raison ou tort?
-16- "Regarde l-bas un magnifique rouge matinal; et ici, regarde le large fleuve. Que
devrons-nous faire prsent, pour atteindre cette rgion plus claire
-17- "Comme tu vois, nous ne pouvons traverser le fleuve, mais en marchant sur la
berge, le long du cours de l'eau, nous pouvons le descendre.
-18- "Il fait toujours plus clair, comme tu peux le voir toi-mme, et avec le temps, nous
pourrons certainement atteindre aussi cette rgion beaucoup plus lumineuse."
-19- L'homme dit: " Va trs chre pouse, cette lumire ne m'offre aucune confiance,
car ce rouge ici n'a aucune affinit avec celui de l'aurore.
-20- "Il ressemble, ce que je vois - bien qu' la lumire du Soleil qui se lve - celle
d'une ville qui brle derrire la montagne. Quil s'agisse de l'incendie d'une ville, j'en doute; mais qu'il
s'agisse d'un incendie quelconque, ce devrait tre hors de doute.
-21- "C'est pourquoi je veux continuer marcher avec toi, tant que de ce feu nous
avons assez de lumire, mais plus avant je ne vais pas, car on ne peut savoir quelle est l'origine de cette
lueur; de sorte que la prudence enseigne s'en tenir loign.
-22- " En effet, l'homme ne doit pas s'approcher de ce qu'il ne connat pas, et qui n'est
pas semblable sa nature." Elle dit: " Mais ce sont des bavardages absurdes. On voit donc trs bien
combien tu es sot; quelle en est la cause ? Je te le dis:
-23- "La cause tient dans le fait que d'abord tu ne t'es jamais souci de ce qui regarde
les effets des forces naturelles originaires; raison pour laquelle toi, mme maintenant, tu n'es pas en
mesure d'expliquer un tel phnomne.
-24- "En second lieu, tu es ici depuis trop peu de temps, et tu as eu peu d'occasions
d'observer des phnomnes de ce genre, et respectivement, de te faire enseigner ce sujet par des sages
de la rgion.
-25- "Mais regarde, le long de la berge, viennent justement vers nous deux hommes;
allons leur rencontre, et je suis persuade que si tu veux causer avec eux, tu en retireras beaucoup de
profit."
-26- Et l'homme dit: " Oh, certes, ma chre pouse; j'ai toujours t un grand ami des
hommes riches de connaissances; pourquoi ne devrais-je pas l'tre prsent ?"
-27- Mais maintenant Je vous dis vous: prsent, faites trs attention: l'homme salue
trs gentiment le plus grand et le plus voyant des deux nouveaux venus; lequel son tour s'incline
froidement, et demande au mari de la femme:
-28 "Qu'est-ce qui vos a pousss, racaille tnbreuse parcourir le chemin qui mne
au champs de la Lumire ! Et l'homme rpond: " Trs illustre ami, je suis arriv en ce lieu tnbreux il y
a peine deux jours, mon pouse par contre, se trouve en cette rgion depuis presque six annes.
-29- "Elle connaissait ce champ de lumire; je n'en connaissais vraiment rien, mais
comme j'avais un ardent dsir de lumire, il ne me resta donc rien autre faire - en tant que total
inexpriment - qu' me faire guider ici par mon pouse, dj plus experte!
-30- "Veuille donc, illustre ami, ne pas considrer cela comme une erreur de ma part. Si
quelqu'un en faisant cela, s'est tromp, c'est de toute vidence seulement mon pouse."
-31- L'tranger dit: " Et toi en tant quhomme, tu te hasardes dclarer ici une chose
semblable ? En vrit, tu ne fais pas preuve d'tre trs avanc, parce que, des hommes qui ont besoin de
la conduite de leurs pouses sont considrs ici par nous de la mme faon que les singes."
-32- A ce moment, l'tranger se tourne vers la femme et lui dit: "Est-ce que cela a t
srieusement votre uvre, trs affable et ravissante dame ?" Elle rpond: "O mon trs illustre ami; je
dois malheureusement reconnatre ma honte, que mon mari - d'ailleurs trs cher - serait rest srement,
pendant quelques centaines d'annes, dans les tnbres paisses, se nourrir de lichen et d'herbe sche.
-33- "Et tout ceci pour le pur amour, absurde et futile envers le philosophe juif bien
connu de vous; au lieu de s'engager sur les voies de la lumire, non seulement selon mon conseil, mais
aussi selon celui beaucoup plus sage de ce grand savant que vous connaissez aussi, et qui s'appelle
Melanchthon."
-34- L'tranger dit : " ma trs estime et trs aimable dame, je dois vraiment vous
plaindre de tout mon cur, et d'un autre ct, admirer la force de votre cur, pour devoir vous occuper
aussi infatigablement, dans le but de ramener sur le droit chemin ce vrai balourd de mari.
-35- "Cependant, vous devez aussi me pardonner, trs chre madame, si je m'excite
quelque peu; car, lorsque, en cette poque claire et qui devient toujours plus claire, j'entends encore
parler de la vieille philosophie chrtienne judaque, je ne tiens plus dans ma peau en raison de la rage
que cela me fait.
-36- "Une chose semblable me fait un effet encore plus sot et plus absurde que si
quelqu'un se proposait de rester fidle une mode d'habillement vieille de milliers d'annes, tandis que
tout autour de lui, le monde entier, depuis longtemps, sest aperu des avantages d'une nouvelle forme de
vture que, lui, na pas adopte."
-37- A prsent l'tranger se tourne vers l'homme, et lui dit: "Est-ce donc bien vrai ce
que ton pouse - qui prouve tre une femme trs sense - a dit de toi ?"
-38- Regardez, l'homme reste quelque peu stupfait, et sur le moment ne sait quelle
rponse donner l'tranger, qui lui parait dj tre trs rudit.
-39- Lui, ne veut pas se sparer du Christ, et d'un autre ct, le mentionner ne lui
semble mme pas conseiller, en face de ce pdant prsomptueux, c'est pourquoi il se tait.
-40- Cependant, l'tranger cultiv se tourne nouveau vers lui, et dit: "Voil cher ami;
j'imagine qu'avec toi, c'est le bon moment, et qu'alors, tu es un homme exempt dimpts! Comprends-tu
cela ?"
-41- L'homme dit: " Non, je ne saisis pas le sens de tes paroles". Et l'tranger fait
observer: " Cela ne me surprend pas; cependant pour ce qui regarde la dfinition *exempt d'impts*, elle
tait en usage dj chez les anciens et sages Romains et Grecs et elle trouvait application pour les fous et
les balourds.
-42- "Et aussi l'poque actuelle, aux hommes de ton acabit, on confie le diplme de
fous, d'exempt de taxes, grce quoi ils sera ensuite accueillis facilement en quelque asile d'alins bien
organis, chose qui ne devrait pas tre inconnue pour toi, tant donn que sur la Terre, ce que je sais, il
t'avait t confi la direction d'un office d'tat - Comprends-tu prsent le sens de cette phrase ?"
-43- L'homme dit: "Hlas je dois plus que la comprendre; mais prsent, permets-moi
aussi une question: Qui te donne toi, malgr ta culture, le droit d'tre envers moi aussi grossier, comme
sur la Terre, le fut le grand pdant envers un lve sot qui est instruit gratuitement ; alors que moi, je me
suis adress toi avec beaucoup de courtoisie. "
-44- Ecoute mon cher ami, si je me suis adress a toi quelque peu brusquement ce fut
seulement comme signe particulier de distinction de ma part; ce pour quoi, tu dois tre reconnaissant
envers ta solidaire pouse; car autrement, j'aurais affront un tel sot et cruche fidle du Christ, de faon
tout fait diffrente; de sorte que cette rencontre lui aurait srement t pour l'ternit l'envie de
chercher une rgion claire.
-45- " Si cependant tu veux te faire une raison, ct de ton pouse, et m'assurer que tu
te repens de ta vieille ineptie, suite laquelle justement, tu es venu en ces tnbres, je veux te conduire -
mais comprends-le bien cependant, seulement par gard pour ton pouse - prs du lieu que l'on voit
illumin, dans un institut de rducation, o tu pourras te former une meilleure opinion sur ce que sont
vraiment les choses, condition que tu ne sois pas trop stupide."
-46- Humblement surpris, l'homme dit: " Cher et trs prcieux ami, si les choses sont
ainsi, conduis-moi l-bas; j'tais sur la Terre, comme tudiant, toujours l'un des plus distingus; de sorte
que dans ton cole, je ne serrai certainement pas l'un des derniers.
-47- L'tranger rpond: C'est bien, je t'accueille, mais, prpare-toi, car, en cas de
progrs manqu, tu devras quitter immdiatement le haut collge, et tu seras renvoy ta nuit premire.
Si par contre, tu es un tudiant diligent, la juste distinction ne te manquera pas.
-48 Pour ce qui se rfre ensuite ta vieille philosophie judo-chrtienne, je te
conseille par avance de ne pas trop la mentionner dans la haute cole, car tu cours le risque d'tre tourn
en drision; et ce serait dj un signe trs dfavorable; ensuite parce les fanatiques ne sont pas aptes
l'tude des hautes sciences srieuses, tant donn que celles-ci ont besoin de penseurs senss et sans
passion."
-49- A ce moment intervient aussi la femme, qui se prcipite vers l'rudit, et le remercie
dj par avance, avec les mots les plus flatteurs, pour cette extraordinaire faveur, et l'rudit lui rpond:
-50- "Certes, certes, trs estime et trs aimable dame, mais de cela vas devez remercier
seulement lui, tant donn qu'il a t prfr en face de nombreux milliers, et mme, de nombreux
millions d'tres qui peuplent cette tnbreuse rgion. Suivez-moi donc ! "
-51- Vous voyez, la femme saisit le bras de son mari, en suivant l'rudit, et lui dit
durant le chemin: " Donc, quen dis-tu maintenant ? J'espre que tu conviendras prsent qu'il y a des
conditions totalement diffrentes de celles que tu imaginais sur la terre!" Le mari lui rpond:
-52- "Ma chre pouse, c'est vident et indiscutable si ces conditions sont bonnes et
avantageuses, la suite le dira. Soit dit entre nous, toute cette histoire me semble toujours trs scabreuse;
cependant, comme je l'ai dit, attendons de voir quel sera le rsultat de cette entreprise.
-53- " Il est mme crit en un texte du digne aptre Paul: *Examinez le tout, et retenez
le bon.* Et je veux m'en tenir cela; seulement mon opinion profonde est que de cet examen particulier,
il ny aura retenir quun beau nant, o tout au plus une chose drisoire.
-54- "En effet cette lumire qui devient toujours plus intense - et qui me semble celle
d'une ville qui brle - n'est point apte clairer le bien et le bon; toutefois, comme je l'ai dit, tout dpend
d'une preuve.
-55- "Regarde un peu ce fleuve, l dans le fond, il semble devenir rouge ardent; et les
flots paraissent se dissoudre en vapeurs ardentes. Cela me fait l'effet comme si nous approchions d'une
mer de feu, occupe dvorer leau de ce fleuve."
-56- La femme dit: "Certes, mon cher mari, ici il s'agit de connatre les forces oprantes
leur origine, et il est naturel que cela se prsente la vue, sous forme grandiose; en particulier si l'on
fait une comparaison avec un pauvre tudiant qui sur Terre, consulte la lumire d'une faible lampe de
nuit un auteur romain."
-57- -Regardez, ici, il y a une barque attache la rive; le guide dit: "Si vous voulez me
suivre, pour votre grand bonheur, montez sur cette barque, afin que nous suivions le cours du fleuve, en
direction des sublimes champs de la lumire."
-58- Et voila, la ferme va lestement dans la barque, tandis que le mari est incertain et ne
sait quoi se dcider; et seulement pour ne pas rester seul, et un peu par honte, il y monte.
-59- La barque est dtache; et regardez comme elle descend le fleuve, avec la vitesse
d'une flche, mais prsent, avanons-nous aussi, sans embarcation et autres moyens de transport,
l'exception de notre volont.
-60- A prsent, regardez comment les flots, au-dessous de la barque, deviennent
toujours plus enflamms, et cela jusqu' ce que le fleuve dbouche dans une troite gorge entre les
montagnes.
-61- Mais nous, survolons au-del de cette montagne et attendons notre barque
l'embouchure du fleuve. Seulement, ne vous pouvantez pas, car ici, nous sommes *exempts d'impts*;
et toutes les choses pouvantable que vous verrez ici, ne nous nuiront pas.
-62- Et voil, nous y sommes dj; vous vous pouvantez parce que vous voyez le
fleuve se prcipiter en grondant, comme une large cascade chauffe au rouge, dans une pouvantable
profondeur flamboyante, dont on ne voit pas la fin. Vous demandez ce que cela signifie ? Et Je vous
rponds:
-63- Ceci est la promesse * Haute cole * dans laquelle notre pauvre homme fera la
connaissance des* forces originaires dans leur fondamentale activit *; mais, dit en des termes plus
appropris, c'est l le premier degr de l'Enfer !
-64- Mais prsent, regardez en bas vers le fleuve, car en ce moment la barque arrive.
Vous voyez, l'homme se tord les mains, et veut sauter hors de l'embarcation, mais l'pouse s'enroule
autour de lui, pour le tenir fermement, tandis que le soubresaut fait retourner la barque, et le quatuor,
bien ou mal accord, va finir dans * La Haute cole *.
-65- Vous demandez: Devons-nous peut-tre descendre l-bas nous aussi ? Et Je vous
dis, et mme Je vous l'ai dj dit depuis le dbut: Vous devez assister la solution complte de cette
scne, autrement vous ne saurez seulement que la moiti de ce que signifie le lien d'un double amour
dans un cur.
-66- Cependant, n'ayez aucune crainte de ces flammes car elles ne sont seulement
qu'une apparence de ce qui est infernal.
-67- Quand nous serons sur place cependant, la chose prendra un tout autre aspect.
C'est pourquoi, suivez-Moi sans aucune crainte.
SS1 C39
(Explication des observations faites ici. Remarques sur la relation existant entre le
Soleil Spirituel et ces lieux. O est le Ciel et o est lEnfer ? Cette rgion dans sa
propre lumire, o le mari voit clair sur le compte de son pouse, presque trop
tard. Sa dcision de se sparer delle, et sa prire au Seigneur. Deux anges
justiciers, comme librateurs, qui le conduisent dans le royaume des Enfants.)
-1- Vous dites : " Mais ici la descente est raide, et la voie est parseme d'cueils et de
pentes escarpes !" Certes, Mes amis, mais ceci le parait seulement pour vous.
-2- Par contre, ceux dont le cur correspond ce lieu, ont devant eux, une route large
et praticable. Avanons donc courageusement, et il ne faudra pas longtemps pour atteindre la plaine,
apparemment envahie par les flammes.
-3- A prsent, regardez l, comment peu peu les flammes disparaissent; cependant
vous demandez: Devons-nous peut-tre marcher sur la braise ?
-4- Ne vous souciez pas de tout cela, car ce ne sont que des apparences, et elles
marquent l'tat d'esprit de ceux qui demeurent l-bas.
-5- La *flamme* signifie l'activit du mal; * la vapeur mle la fume* indique le
faux fondement; et * la braise *, le complet gosme, avec le zle et la volont devenue mchante de
ceux qui se trouvent en cet amour d'eux-mmes.
-5- Cependant, comment tout cela donne la preuve elle-mme particulirement, vous
le verrez bien vite de vos propres yeux, sur place. A prsent, regardez nouveau en bas; qu'apercevez-
vous maintenant ?
-7- Vous dites: " Les flammes ont compltement disparues, et la braise s'est comme
rassemble en tas; cependant entre un tas et l'autre, nous voyons la nuit la plus profonde."
-8- Vous demandez nouveau: "Et o est all finir le fleuve rouge ardent que nous
avons vu se prcipiter ?- Voyez ce fleuve est galement une apparence, et il indique le cours de ce qui est
faux, et comment cela finit mal.
-9- Et de mme, cet *abme* marque la profondeur du mal, et comment il combine
des plans astucieux et bien mdits pour l'accomplissement de ses rsolutions mchantes.
-10- A prsent que vous savez cela, mettons-nous aussitt en chemin, afin de rejoindre
au plus tt notre but, ainsi que notre groupe. Encore quelques pas, et voil, nous sommes dj sur le plat,
et donc aussi la plus grande profondeur.
-11- Ici vous ne russirez rien voir, tant donn que les tnbres sont tellement
paisses qu'avec la lumire de vos yeux, vous ne pourriez rien apercevoir de toute ternit.
-12- C'est pourquoi, ici il sera ncessaire que nous nous procurions autant de lumire
qu'il nous faut pour y voir quelque chose; cependant personne de ceux ici prsents ne doit avoir le
moindre sentiment de cette lumire, et vous devez rester trs prs de Moi, et ne vous approcher de la
sphre d'aucun esprit, sinon la distance qui vous sera accorde par Mon entremise.
-13- Regardez donc, nous avons prsent de la lumire on ne peut plus suffisante nos
besoins, pour donner un coup dil au lieu. Quobservez-vous ici ? Vous dites, comme sous l'influence
d'un peu de fivre: "Quest donc ce que l'on voit, quelle sorte de lieu aride est celui-ci !
-14- "A notre regard il ne se prsente rien autre que du sable noir, des grosses pierres
vraiment noires, et le sol est form exclusivement de cela; et au milieu de celles-ci, sort de la vapeur
fumeuse, comme nous avons eu souvent l'occasion de l'observer l o l'on produit le charbon."
-15- En outre vous demandez: "O sont ici visibles des tres, tant donn que cette
rgion parait tre compltement morte ?" Certes, mes chers amis, mme ceci est seulement une
apparence qui marque la mort.
-16- Cependant, ne vous proccupez pas pour le manque d'tres en ce lieu; en effet,
vous en apercevrez sous peu un grand nombre. Et voil, non loin de nous il y a quelque chose voir, peu
prs, comme chez vous sur la Terre, un bcher aux proportions assez considrables.
-17- De ce bcher nous nous approcherons, et vous apercevrez aussitt de quel
matriau il est compos. Voil, nous sommes assez prs; observez attentivement. Que voyez-vous donc ?
-18- Et vous dites nouveau: "Mais pour l'amour de Dieu, qu'est donc cela ? Il s'agit
d'hommes, entasss les uns sur les autres, comme des harengs l'huile, et en outre, ils sont attachs avec
de grosses chanes, si fortement au sol, qu'il n'est possible personne de faire le moindre mouvement.
-19- "Si tel est le cas, effectivement les choses vont trs mal, pour ce qui concerne la
libert de l'esprit qui, ce que l'on dit, devrait durer ternellement."
-20- Certes, Mes chers anis, cela parait ainsi au premier abord, si nous observons la
chose, notre lumire cleste; cependant l aussi, c'est seulement urne apparence qui correspond la
vrit.
-21- Mais, au fond, cette apparence signifie justement comment une socit par sa
propre fondamentale fausset, et par le mal qui s'ensuit, a t faite prisonnire. Mais, allons plus avant et
abandonnons ce tas !
-22- Regardez, ici devant, il y en a un autre encore plus grand ! Etant donn que nous
nous trouvons justement la bonne distance, dites-moi aussi maintenant ce que vous voyez. Et vous
dites:
-23- "Cher Ami, nous ne voyons rien de diffrent d'avant, seulement que le tas est de
forme conique, et sur ce cne est jete une grande masse de chanes, sous le poids desquelles ces tres
sont fortement comprims.
-24- "Seulement aucun point nous ne pouvons voir quelques visages; car, ce qu'il
semble, tous ces tres ont le visage tourn vers le bas". Mais demandez si dans ce tas se trouve peut-tre
aussi notre quatuor ? Non, Mes chers amis, nous les rejoindrons ensuite: seulement en avanant un peu
plus loin.
-25- Regardez, devant nous, une certaine distance, il y a une vritable montagne; mais
puisque nous nous en sommes maintenant approchs, observez-la un peu, et dites-Moi ce que vous
voyez.
-26- Et vous dites: "Qu'est donc cela ? -Il s'agit aussi de vrais tres humains, entasss,
enchans parmi des grilles; et d'eux, il y a une grande quantit de serpents et ce vipres qui regardent de
tous les cts, avec leurs yeux infmes, en faisant frtiller leurs langues. Que signifie cela ?"
-27- Cela signifie qu'une socit humaine, par sa fausset est passe toujours plus dans
le mal. Cependant, allons-nous en d'ici, en avanant encore un peu; et regardez, non loin d'ici, il y a une
chane montagneuse si vaste que vous ne pourriez pas l'embrasser si facilement d'un coup dil.
-28- D'ailleurs cela n'est mme pas ncessaire; puisque, un seul endroit est l'image du
tout. Et voil, ici il y a dj le pied d'un des contreforts de la montagne. Observez de plus prs, et dites-
Moi ce que vous voyez. Vous dites:
-29- "Nous ne voyons rien d'autre que des monstres de toutes sortes, avec les menottes,
et comme presss au sol; et seulement a et l, les os crass de quelques cadavres humains. Que signifie
donc tout cela ?"
-30- Cela signifie le pur amour d'eux-mmes; et c'est l'apparence de la puissance, de la
grandeur et de la richesse mondaines, quand ces attributs ont t employs dans le monde, dans un but
sauvage et goste.
-31- Cependant, vous demandez encore : Mais cher ami, du moment que nous s savons
trs bien que nous nous trouvons dans ta sphre, et, en fin de compte, sur le Soleil Spirituel, o nous
supposions qu'il n'y avait que des choses clestes, comment se fait-il que nous y trouvions l'Enfer au
complet ?
-32- Eh bien, Mes chers Amis, ne vous a-t-il pas t expliqu par le Seigneur Lui-
mme, lors de la descente dans le Soleil Spirituel, que le spirituel est ce qu'il y a de plus profond qui
puisse tre, qui pntre tout et embrasse tout.
-33- Si le Spirituel est donc ainsi constitu, il pntre toutes les plantes, et toutes leurs
sphres, en lesquelles pntre la lumire du Soleil naturel; et pris dans un sens purement spirituel, encore
d'infinies fois plus loin.
-34- Par consquent, vous ne vous trouvez pas maintenant, dans la sphre du vritable
Soleil, mais bien dans la sphre particulire votre plante.
-35- Cependant, de mme que du vrai soleil naturel, toutes les plantes reoivent sa
lumire et sa chaleur, et que son efficace atmosphre pntre toutes ces plantes, ceci est aussi le cas
avec le Soleil Spirituel, parce que, sur la vibration de ses rayons spirituels, nous pouvons mme pntrer
du regard, dans le champs spirituel de ses plantes.
-36- A prsent que nous avons clairci cette ide, il vous sera clair aussi - il faut le
souhaiter - que l'on puisse, sur cette voie spirituelle, apercevoir aussi clairement travers, la nature de
l'Enfer, avec rfrence votre plante.
-37- D'ailleurs, vous ne devez pas vous reprsenter le Ciel et l'Enfer, comme des lieux
matriels, distants l'un de l'autre; mais bien seulement comme des conditions ou des tats d'esprit
diffrents.
-38- En effet, localement, Ciel et Enfer, peuvent trs bien se trouver proches, de mme
qu'un homme clestement bon peut marcher cot d'Un autre infernalement mauvais; et mme, ils
peuvent sasseoir sur le mme banc.
-39- L'un a le Ciel parfait en lui; tandis que l'autre a le complet Enfer. Comme preuve
de cela, Je pourrais vous montrer, l'instant, dans Ma propre sphre, comment ici on peut trouver tout
aussi bien le Ciel que l'Enfer aussi, aperu par vous l'instant.
-40- En effet, vous voyez tout cela, seulement dans ma sphre, et vous n'avez besoin
pour cela que de faire un pas hors d'elle, pour vous retrouver au mme point o vous tes entrs
l'origine.
-41- A prsent que vous savez cela, nous pouvons tourner le dos cette montagne!
Vous vous tonnez, car la place de la montagne, vous apercevez des groupes d'tres qui marchent
librement, et mme des habitations de toutes sortes: certaines semblables des gargotes sales, d'autres
qui semblent de noirs chteaux mdivaux, et tout cela, dans une demi-lumire rougetre.
-42- Mis regardez l, non loin de nous, on trouve justement l'un de ces chteaux difi
sur une hauteur rocheuse. Nous voulons aller l.
-43- Regardez, nous y sommes dj; la porte est ouverte. Nous ici, nous sommes
invisibles; c'est pourquoi, entrons en cette forteresse, et observons ce qui arrive. Voil, c'est la premire
salle; aux murs sont pendus des instruments de torture et de mort de toutes sortes.
-44 L dans le fond, sige sur un trne, le soi-disant chtelain, et il tient conseil avec
ses complices, sur ce qui serait faire, dans le but de s'emparer des biens et des trsors d'un chtelain
voisin, du mme type.
-45- Ecoutez la mission qu'il leur donne: *Ils doivent attaquer, sans se faire remarquer,
le chteau pris en point de mire, et ensuite, sans rmission, massacrer tout ce qui vit, et enfin, s'emparer
des trsors.
-46 *Si quelqu'un devait s'opposer eux comme invincible, ils doivent l'amener lui,
comme dj fait d'autres fois, et il serait soumis aux pires tortures*. A prsent le conseil est fini; tous
prennent les armes et se prcipitent au-dors.
-47- Du moment qu'ici nous n'avons plus rien faire, courons aussi derrire eux. Et non
loin, se tient dj devant nous, le chteau vis; il est cern, et l'pouvantable carnage commence; ces
tres mchants luttent frocement les uns contre les autres.
-48- Et vous voyez, les habitants du second chteau sont mis en pices, tandis que
maintenant, les complices du premier chtelain, viennent vers nous, en amenant troitement li, notre
quatuor.
-49- Approchons-nous et coutons ce qu'ils disent. Voici ; l'homme dit son pouse:
"Oh, toi, misrable serpent, prsent je te reconnais; mon amer pressentiment m'avait toujours suggr
de quel esprit tu es fille
-50- Regarde, c'est a la haute cole et la lumire, dont - comme si tu tais un tre
spirituellement expert - tu me parlais avec tant d'astuce, d'hypocrisie et de mensonge:
-51- " Et ce sclrat de professeur, ici avec les menottes en notre compagnie, fait partie
de cette pouvantable captivit, tant donn que ne peut tre diffrent notre horrible sort !"
-52- La femme dit: "Comment peux-tu penser une chose semblable de moi ? Qui
pouvait prvoir une semblable disgrce ! Mes intentions envers toi taient bonnes."- Et le mari rpond: "
Maintenant tais-toi, misrable serpent.
-53- "Toi seule je dois remercier, si je me trouve maintenant dans l'vident Enfer. Entre
moi et toi que soit dnou tout lien pour toujours.
-54- Et Toi, mon Jsus, dont je me suis toujours souvenu, dlivre-moi de cette
pouvantable captivit. Je prfre, si c'est l Ta trs sainte volont, prgriner durant plusieurs milliers
d'annes dans la rgion obscure que j'ai laisse au-del du fleuve; et l, expier tous mes pchs, plutt
que de rester encore ici un instant de plus; car ce lieu pouvantable semble tre exclu ternellement de
toute Ta Grce et de Ta Misricorde ! Jsus aide-moi ! mon Jsus, sauve-moi !"
-55- Et regardez; de ce cortge s'approchent en hte deux silhouettes masques. Voil,
elles sont dj ici. Elles se dcouvrent, et, comme vous le voyez, ce sont deux anges justiciers du
Seigneur.
-56- Chacun a en main une pe flamboyante. L'un des deux, trace avec l'pe un coup
fendant sur le chteau conquis, et les tres dchiquets se recomposent en personnages complets, et ils se
lamentent pour l'injustice soufferte.
-57- L'autre ange fait un geste avec l'pe sur le premier chteau, et il prend feu
immdiatement; et, au milieu des flammes, par toutes les ouvertures, portes et fentres, se jettent dans le
vide des tres qui hurlent et brlent comme des torches, et maudissent les deux anges vengeurs.
-58- Et maintenant, l'un des anges introduit son pe flamboyante entre les quatre
enchans, et chaque lien est dnou; l'homme tombe sur la face devant les deux anges et implore la
Grce d'tre sauv.
-59- Et regardez, l'un des anges le saisit, et l'attire lui; mais la femme le saisit aussi et
implore le mari d'avoir piti d'elle, et de ne pas l'abandonner.
-60- Regardez combien elle se fait traner loin, en mme temps que l'homme, par
l'esprit anglique ! A prsent, les deux anges s'lvent vers le haut, et l'un des deux porte l'homme;
cependant, la femme ne lche pas prise et se fait porter elle-aussi.
-61- Alors seulement - quand ils se trouvent une grande hauteur - l'autre ange donne
un coup fendant avec 1'pe, et avec beaucoup de peine il dnoue la prise de la femme sur l'homme.
-62- A prsent, elle tombe en hurlant, dans son lment, et l'homme est emport aux
frontires du Royaume des Enfants, o cependant il y a encore aridit et tnbres.
-63- Ainsi, vous avez assist une libration, et lune des meilleures. Cependant, il y en
a d'autres, et d'innombrables, beaucoup plus pouvantables, pour lesquelles on doit lutter contre une plus
grande obstination, et dont vous pourriez difficilement supporter la vue - mme perue travers la parole
-.
-64- C'est pourquoi, retournons dans la rgion o nous nous trouvions prcdemment,
d'o nous passerons suite en celle du midi.
Et avec cela, nous mettons un point pour aujourd'hui.
SS1 C40
(O les paens se trouvent-ils dans lAu-del ? Pourquoi sont-ils tenus spars des
chrtiens ? Lieu de destination de notre mari. Calcul des intrts dans lAu-del.
Trop de proccupation pour les enfants, du point de vue du monde, et amour de
soi-mme. Nombre vital de lamour de cet homme. Ses perspectives de progrs.
Voyage pour atteindre la rgion mridionale.)
-1- Il ne convient pas de s'arrter un instant encore une fois, sur le fait que, en cette
rgion occidentale bien connue de vous dsormais il y a encore une grande quantit, et mme une trs
garde quantit de scnes semblables celles auxquelles nous avons assist jusqu' prsent.
-2- Si quelqu'un ensuite dsirait savoir o sont ceux qui proviennent du paganisme, Je
peux vous rpondre que, pour la majeure partie, ils arrivent justement en cette rgion.
-3- Toutefois, ces points de rception sont tenus rigoureusement spars, de sorte
qu'un paen ne peut s'approcher de cette zone rserve l'une quelconque des sectes chrtiennes.
-4- Ces distinctions ont lieu mme dans l'Enfer; et il n'y a aucun lieu o il y ait des
mlanges; car ces distinctions sont ncessaires au plus haut degr.
-5- Si de tels esprits taient laisss ensemble, par suite de leur mchancet intrieure
ils se gteraient l'un l'autre, tel point, qu'il ne serait pas possible de leur venir en aide, d'aucune autre
manire sinon qu'avec un anantissement total.
-6- En effet, vous devez vous reprsenter cela comme deux lments diffrents qui,
sur la Terre, sont tellement en opposition qu'ils en sont au point de se dtruire constamment l'un l'autre.
-7- De la mme faon, il y a aussi dans la sphre spirituelle de tels lments
fondamentaux qui ne doivent pas tre en contact, car si cela arrivait, il adviendrait dans la sphre
spirituelle, ce qu'il advient sur la Terre lorsqu'on met de la paille sche prs du feu,
-8- ou bien de la poudre feu, ou bien comme si vous jetiez de l'eau sur un difice
construit avec de l'argile. C'est pourquoi, dans le monde des esprits, o il ne peut tre plac d'interdiction
pour personne, ces distinctions sont rigoureusement ncessaires.
-9- Mais si quelqu'un dsirait savoir toutefois comment se prsentent ces lieux
d'abordage des esprits paens, on peut rpondre qu'il n'est pas opportun pour un esprit chrtien de visiter
de tels lieux, quel que soit l'esprit accompagnateur.
-10- Le Seigneur Seul devrait le guider et l'accompagner directement; autrement, une
telle visite serait, pour chacun, plus dangereuse que salutaire.
-11- Pour nous cependant, avant de passer dans le Midi, rendons-nous chez l'homme
sauv, pour voir ce qu'il fait, et comment il s'est arrang. Voici que la paroi connue est nouveau
ouverte; profitons de cette occasion, pour nous rendre travers la fissure aux confins du Royaume des
Enfants.
-12- Voici, nous y sommes; la paroi s'est referme derrire nous; rendons-nous sans
autre, aussitt en cette troite valle qui se trouve prs de la paroi, et qui tourne vers le Midi. Htons-
mous donc.
-13- Regardez l-bas, justement au fond, dans un coin marcageux, une trs ordinaire
cabane de bois, autour de laquelle il fait plutt sombre; tant donn que le site est comme ferm entre les
rochers. Rendons-nous l, puisque c'est l le lieu assign notre homme.
-14- Vous, vrai dire, vous demandez: " Mais pourquoi lui a-t-il t assign un
semblable dsert, et, comme si cela ne suffisait pas, justement dans un coin vaseux et humide ?"
-15- Mes chers anis, avec de tels esprits, sauvs avec peine de l'Enfer, au
commencement on ne peut procder autrement, puisque, durant leur sjour, l-bas ils ont toujours
accueilli en eux, plus ou moins quelque chose d'infernal; ce qui est conforme au feu de l'Enfer.
-16- Et cela s'exprime de manire plus ou moins grande, sous une forme goste,
suscite par la ncessit. En effet, il est connu que tout besoin a ceci de particulier, savoir, qu'il a
toujours plus ou moins, comme moteur constant l'gosme mesquin.
-17- Qui est en danger oublie gnralement tout et se proccupe seulement de son
propre salut. Le pauvre demande l'aumne seulement pour lui; le malade cherche seulement pour lui un
moyen qui gurit.
-18- Qui tombe l'eau, tche de se sauver lui-mme. Celui que les flammes touchent
dj au-dessus de la tte, celui-l en gnral s'chappe seul, pour se soustraire l'lment dvastateur.
-19- Ce n'est seulement que lorsqu'il est en sret, qu'il pense aux autres qui subissent
le mme sort. Ceci dit, ce lieu est pleinement conforme au but, pour ce qui concerne notre homme.
-20- Le terrain humide servira trs bien teindre son feu goste; et l'obscurit encore
assez paisse sera trs salutaire pour ses yeux, habitus aux tnbres profondes.
-21- Car une lumire soudainement forte serait pour lui tout aussi dangereuse que si
l'on exposait les yeux d'un nouveau-n immdiatement aux intenses rayons solaires.
-22- D'ailleurs, sa proprit correspond exactement au compte des intrts de ce capital
que lui, en tant que chrtien, dans sa foi et son amour pour le Seigneur, a accord aux pauvres
proprement dits.
-23- Vous ne devez pas y inclure le legs connu dont il a dispos par testament, son
dpart de la Terre pour le monde des esprits; mais seulement ces offrandes faites par lui aux parents en
secret, en raison d'un sentiment de piti vritable, et en tant que chrtien croyant.
-24- Ce capital devrait s'lever quelque chose comme plus de deux cents florins
d'argent. Si vous comparez ce capital donn par lui aux pauvres, vraiment par amour envers le Seigneur,
avec le grand capital laiss par lui aux siens, alors vous trouverez aussi l'exact rapport mathmatique
entre l'amour de lui-mme, et celui pour le Seigneur.
-25- Mme ces soucis excessifs pour assurer l'avenir de ses enfants est amour de lui-
mme; car celui qui amasse vraiment pour le Seigneur plus que pour lui-mme, celui-l aurait pens
proportionnellement plus au Seigneur qu' lui-mme au travers de ses enfants.
-26- Vous demandez: Et pourquoi donc ? Parce que, en ce cas le Seigneur lui aurait
accord la profonde reconnaissance, grce laquelle il aurait pu apercevoir clairement que le Seigneur
peut prendre soin de ses enfants mille fois mieux qu'il ne peut le faire lui-mme dans son amour de soi
en eux; car le Seigneur n'a pas dit: ce que vous aurez fait pour vos enfants de la chair, vous l'aurez fait
Moi; mais bien plutt, Il s'est rfr exclusivement aux pauvres, a ceux qui sont nus, aux affams, ceux
qui ont soif et aux prisonniers, et Il a ajout. Ce que vous aurez fait ceux-l, c'est Moi que vous
l'aurez fait.
-27- Il n'a pas non plus dit: Quand vous accueillez vos propres enfants en Mon Nom,
vous M'avez accueilli Moi; mais Il a dit bien plutt ceci, seulement en une occasion, c'est--dire quand,
beaucoup de pauvres lui avaient amen leurs enfants encore plus malheureux:
-28- "En vrit, qui a accueilli en Mon Nom, un tel malheureux enfant, M'a accueilli".
Et en outre, le Seigneur dit ainsi: "Qui aime son pre, sa mre, son pouse, ses enfants plus que Moi,
n'est pas digne de Moi".
-29- A ce moment, certains pourraient dire: Tout cela a seulement une profonde
signification spirituelle" Oh, certes, dis-Je, et mme une trs profonde signification, puisqu'il s'agit de la
plus pure et de la plus immdiate Parole de Dieu.
-30- Cependant Je demande: Pourquoi, vous, ne cherchez-vous pas l'or la surface de
la Terre, mais creusez-vous des puits profonds et de longues galeries ? Vous dites: "Comment doit-on
comprendre cela ?" Mais, Moi, Je vous dis:
-31- "Rien de plus facile: Qui veut arriver l'or, ne doit pas ngliger la terre extrieure,
parce qu'il doit la creuser, pour atteindre au gisement interne de l'or.
-32- " De la mme faon aussi, la signification littrale de la Parole Divine doit tre
d'abord compltement observe extrieurement, pour ensuite seulement pouvoir passer celle spirituelle,
naturellement en le comprenant bien dans son sens juste et conforme au but.
-33- " Si maintenant vous observez notre homme, vous trouverez qu'il a apport avec
lui, presque plus d'un million d'amour de lui-mme, et seulement quelque chose au-dessus de deux cents
florins d'amour pour le Seigneur.
-34- Ceci, malheureusement, est un rapport trop misrable; mais prsent, comme vous
voyez, l'habitation qu'il a ici est calcule exactement en proportion des intrts de ce capital.
-35- A prsent on verra comment il emploiera ce capital; en effet, il ne manquera pas
que du ct oppos, des tres trs malheureux lui rendront visite, et lui demanderont de l'aide.
-36- S'il fait son possible, dans la limite de ses forces, de pourvoir envers ces pauvres
frres, mme misrablement, son capital augmentera de dix, et mme de cent fois; et alors il sera
transfr en un lieu meilleur.
-37- Cependant, il ne pourra pas si facilement atteindre la voie qui mne au Seigneur,
avant que le capital gagn ici ne soit devenu dix fois plus grand que celui qu'il a laiss ses enfants, c'est
dire l'amour de lui-mme.
-38- Toutefois, mme ici il y a des cas exceptionnels, mais ceux-ci doivent avoir les
caractristiques comme dans l'exemple qui a t illustr au commencement, c'est--dire quand quelqu'un
donne tout ce qu'il a, et en plus de cela, continue avoir soin, de toutes ses fonces, de ses frres; alors est
aussi possible une immdiate et totale dlivrance de ce lieu.
-39- En effet, en ce cas, un tel esprit humain est semblable la femme qui donna son
offrande au Temple, en mme temps que beaucoup d'autres.
-40- La femme donna l'offrande la plus petite, mais par rapport aux autres, elle donna
de son ncessaire pour vivre, tandis que ceux-l, seulement leur superflu.
-41- Vous voyez, ainsi se prsente ici une cole de purification pour la Vie ternelle,
parfaitement juste, et qui tire son origine du grand Amour et de la Misricorde du Seigneur.
-42- Maintenant que nous avons appris tout cela, qui naturellement doit tre observ par
chacun, nous pouvons laisser cette rgi on, et aller vers le Sud.
-43- Vous demandez quel en est le chemin; ne vous souciez pas de cela; l'occasion de
ce trajet, nous ne nous attarderons pas autant que nous l'avons fait ici, mais bien plutt nous prendrons
vraiment la voie spirituelle, et c'est pourquoi, en un clin dil, nous serons au but que nous nous sommes
fixs d'avance.
-44- Il y aurait, vrai dire, le long de la voie qui mne l, encore pas mal de degrs
considrer; mais tant donn que cela ressemble ce que nous avons dj vu, il est suffisant que vous
vous rappeliez bien tout ce que vous avez vu jusqu' prsent, et de cette faon vous pourrez imaginer
tous les passages qu'il y a au long du trajet depuis cette rgion jusqu' celle mridionale.
-45- Les grandes eaux forment une ligne de partage principale, qui ne peut tre
dpasse par des voies ordinaires; parce que cette eau indique le haut degr de sagesse qui est demand
pour atteindre le midi.
-46- C'est pourquoi, ceux qui passent dans la rgion du midi, doivent devenir trs forts
dans le Feu de l'Amour, afin de pouvoir atteindre un degr de sagesse semblable celui que ces grandes
eaux dnotent.
-47- Maintenant que nos savons aussi cela, la prochaine fois nous nous rendrons,
comme dit, sans retourner en arrire, dans le resplendissant midi; de sorte que pour aujourdhui, il suffit !
SS1 C41
(Beaux panoramas dans la rgion du Midi. Les habitants respectifs ne voient pas
d'entits suprieure, mais ils les peroivent intrieurement. Visite dans une petite
maison simple, alors que son intrieur est grand et splendide. Ici c'est leffet du
vrai de La Foi et du fruit conscutif de lAmour. Les magnifiques habitants portent
en partie des couronnes sur la tte, mais le serviteur de tous est le plus grand, et
son tour, le vrai propritaire de la maison. Sa nature ou son essence. A prsent il
voit les htes et les salue. Le Dsir de ce bienheureux est de pouvoir voir le
Seigneur. )
-1- Est-il bien vrai que vous me demandez si, avant de nous en aller, nous ne
prendrons pas cong comme il convient des chers habitants de cette maison, en leur exprimant notre
satisfaction pour l'affectueux accueil reu ?
-2- Mes chers anis, je suis trs ennuy que vous ne m'ayez pas rappel cela dj avant,
car nous nous trouvons dj sur la cime de l'une de ces montagnes que vous aviez aperues il y a peu, de
loin, et notre petite maison est prsent une grande distance derrire nous ! Ceci vous surprend
quelque peu, et vous dites:
-3- "Mais, cher ami, comment se fait-il que nous voyagions avec la rapidit de la
pense, alors que dans les rgions septentrionales et occidentales, peu d'exceptions prs, nous
avancions pas pas ?
-4- "Nous savons par des expriences faites prcdemment, qu'en esprit on peut se
dplacer et avancer avec la rapidit de la pense; c'est pourquoi, ce n'est pas que cela nous paraisse
trange, mais bien plutt que justement en ces rgions qui en elles taient trs maigres de toutes sortes
d'apparitions que l'on puisse qualifier de belles et splendides, nous cheminions pas aprs pas; tandis
qu'en cette rgion cleste, tout ce qu'il y a de magnifique nous passe devant avec la rapidit de l'clair,
presque inobserv. Voil ce qui nous semble trange. "
-5- Mes chers ami s, vous jugez votre manire trs justement; mais par contre
spirituellement il n'en est pas ainsi. Quand, en ce grand royaume des esprits, nous nous dplacions en ces
rgions qui, en raison de leur tat et de leurs conditions, correspondent plus ce qui est naturel, alors
automatiquement, chacun de nos mouvements est frein et c'est pourquoi, notre cheminement se fait plus
lentement; et une telle signification nous indique aussi, fondamentalement, la fatigante progression de
l'esprit.
-6- Et, d'autant plus profondment nous avons pntr en ces rgions, d'autant plus
fatigant et aussi plus lent devient notre cheminement.
-7- Ici par contre, l o l'esprit jouit dj de sa pleine libert, notre marche est aussi
libre des liens le retenant, et c'est pourquoi son avancement est beaucoup plus libre, et par consquent
aussi plus rapide.
-8- Cependant, vous demandez: Tout cela est bien, vrai et exact, seulement nous nous
rappelons que justement dans la rgion septentrionale, nous avons fait une rapide traverse d'une chane
de montagnes.
-9- Et ensuite, aussi en sortant de l'Enfer, nous sommes revenus grande vitesse dans
le Royaume des Enfants, et de l jusqu'ici, notre voyage a dur seulement un clin dil. Comment doit-
on comprendre tout cela ?"
-10- Mes chers amis! Je devrais vraiment m'tonner que vous ne compreniez pas encore
cela; du moment que vous-mmes sur la Terre, avez expriment dj trs souvent quelque chose de
semblable avec la formation de votre esprit.
-11- Je veux attirer votre attention sur ce point seulement avec un exemple; et alors
vous apercevrez profondment, et comprendrez pleinement, ces apparentes contradictions, dans vos
rapides voyages.
-12- Si, par exemple, vous tiez experts dans le domaine des mathmatiques ou de
quelque autre science, et qu'en cette occasion vous deviez apprendre, de faon analytique et dmontrable,
un axiome de comprhension difficile, sur lequel tait bas, presque compltement, tout le concept de
cette science, il vous en cotait certes beaucoup de fatigue avant de pouvoir le saisir pleinement; et
certainement, vous avez d avancer pas lents, d'un point l'autre.
-13- Cependant, qu'arrivait-il, quand vous aviez compris compltement cet axiome?
Votre esprit, justement suite cela, n'a-t-il pas alors fait un vol rapide vers le haut, en se posant avec tout
autant de rapidit sur un point de vue dont il pouvait embrasser d'un regard, ce que, auparavant, il avait
scrut et explor avec tant de fatigue?
-14- Et non seulement cela, mais il tait en mesure d'apercevoir, mme en ces concepts
dont il s'tait rendu matre, des consquences ou des rsultats ignors de lui jusqu'alors; de sorte que,
grce son vol rapide, votre esprit tait devenu clairvoyant, scrutateur, et mme, crateur de vrits
futures !
Comprenez-vous maintenant un tel vol rapide vers le haut ?
-15- Vous voyez, les choses sont exactement ainsi dans l'esprit; car, ce que vous, sur la
Terre, vous appelez un travail spirituel, ou bien un travail de la pense, est ici, dans le Royaume de
l'Esprit, une ralit prcise.
-16- Nous allmes pas lents vers l'Occident (le Soir), et, durant le chemin nous pmes
connatre toutes sortes de conditions.
-17- Sur cette voie, si instructive, nous arrivmes jusqu' l'ultime profondeur que puisse
atteindre votre esprit. Tout dut tre dissqu analytiquement, devant vous, jusqu' la solution dfinitive.
-18- A la suite de cela, qu'a fait votre esprit ? Il a appris un second concept important,
et, avec l'apprentissage d'un tel important problme ne sest aussi rendu possible un second vol rapide
vers le haut.
-19- Nous arrivmes dans le Royaume des Enfants, c'est--dire sa frontire la plus
extrieure; l nous dmes apprendre un troisime concept intermdiaire important, mais qui avait une
importante relation avec tout le prcdent, et qui servit de valable pronostic de ce qui aurait suivi dans le
Midi.
-20- Etant donn que vous avez saisi vite et avec facilit ce concept intermdiaire, ainsi
le vol de l'esprit, rapide vers le haut, qui s'en est suivi, en cette rgion lumineuse, a t tout aussi fond
que tous les prcdents.
-21- A prsent, nous sommes dans la rgion de la haute lumire; comment peut-on
s'tonner, si ici notre avance - tant donn que l'esprit est devenu beaucoup plus prt et plus expert - est
donc dautant plus rapide que dans les deux rgions prcdentes ? Mais je vous dis cependant:
-22- Ici nous faisons encore seulement des pas courts, mais rapides; cependant pas au-
del du point o arrive lil de notre esprit dans la rgion.
-23- Mais quand nous nous approcherons depuis cette rgion, vers l'Orient(Matin) alors
nos pas seront infiniment plus longs et plus rapides; et, vous voyez, mme cela est tout aussi naturel du
point de vue spirituel.
-24- Une chose semblable, on peut d'ailleurs, dj l'apercevoir clairement, mme sur un
corps de lunivers, dans les esprits plus veills; car un penseur expert est capable de pntrer
rapidement un objet qui est soumis son jugement, en le slectionnant habilement et fond en toutes ses
parties.
-25- Toutefois, il doit toujours avoir un objet devant lui, car, sans objet, lactivit de
son esprit cesse. De la mme faon, nous-aussi, nous pouvons parcourir rapidement les espaces dj vus
ici.
-26- Cependant, quand l'esprit a atteint un tat beaucoup plus libre et dgag, alors il ne
s'occupe plus du slectionnement de l'objectif qui lui est donn, mais bien plutt, tant donn que dj
avant il a trouv partout dans l'objectivit, les* Puissances de l'Infini, mme son regard est devenu
infiniment plus profond; et sa rapidit, ou son avancement, beaucoup plus vif.
-27- Comprenez-vous bien tout cela ? Vous me le confirmez, et je dis: C'est bien; alors
nous pouvons tourner nos regards depuis cette belle hauteur, toujours vers l'avant, dans les rgions
encore beaucoup plus belles qui s'tendent devant nous.
-28- Vous vous tonnez car nous, depuis cette belle et haute montagne, nous regardions
grande distance, quand nous nous trouvions prs de la petite maison bien connue; maintenant nous
voyons devant nous depuis la plaine, et non comme il arrive lorsqu'on regarde d'une montagne, dans une
rgion situe plus en bas.
-29- Il y a de trs belles campagnes trs tendues, trs fertiles, mais toujours notre
niveau. Et encore plus surpris tes-vous, pour ce qui concerne le large fleuve, admir dj avant; tant
donn que lui, dans toute sa largeur, coule librement et ouvertement vers le haut de la montagne.
-30- Mais vous dites: "Cher ami, c'est videment contre nature !"-Vous avez raison, tant
que vous observez un semblable phnomne, avec votre il naturel; mais si vous l'observez au contraire
avec lil spirituel, la chose prend un caractre tout fait diffrent.
-31- Vous demandez : "Comment se fait-il donc que nous ne puissions le saisir dans
son juste sens ?" Ceci je le pense moi aussi, toutefois, vous devriez tre dj si avancs que ce
phnomne devrait s'expliquer de soi-mme.
-32- Dites-moi : Pourquoi l'eau, dans les corps de l'univers, coule-t-elle vers le bas ?
Vous dites: " A cause de la gravit "immanente" Et qu'est-ce qui conditionne la gravit de l'eau ? Vous
dites: " La force d'attraction du point central de gravit de la Terre.
-33- Bien rpondu ! Donc, si le point central de gravit de la Terre conditionne la
gravit, et avec cela aussi le cours de leau vers le fond, que reconnaissez-vous en cette rgion spirituelle
comme un point gnral qui attire tout lui ?
-34- N'est-ce pas le Seigneur qui habite dans la sublime hauteur de toutes les hauteurs !
Vous voyez, ceci est la raison pour laquelle aussi le cours de l'eau, au-dessus des hauteurs, est
spirituellement tout aussi naturel, qu'est naturel sur la Terre sa course vers le bas.
-35- A prsent, vous comprenez cela aussi, de sorte que - on peut l'esprer - vous
comprendrez aussi ce que signifie cette montagne, ainsi que la rgion qui justement part d'elle.
-36- Vous dites: " Nous en avons, il est vrai, un lger sentiment, toutefois nous ne
serions pas en mesure de nous exprimer clairement ce sujet."
-37- Mais je vous dis que ceci sonne trs trangement de votre part; parce que vous,
dans les maisons plusieurs tages, ne mettez-vous pas des escaliers avec de nombreuses marches ? A
quoi servent-elles ? Vous souriez et vous dites: "Ceci est naturel; comment pourrait-on autrement
atteindre l'tage suprieur partir de celui infrieur ?"
-38- "Devrait-on peut-tre se faire soulever pniblement avec une corde ?" Trs bien; si
vous quipez vos maisons, dj dans le monde, aussi commodment, vous semble-t-il que le Grand
Architecte devrait rester en arrire, quant aux bonnes ides, par rapport vous.
-39- N'avez-vous jamais entendu comment, autrefois, le vieux Jacob vit en songe une
chelle sur laquelle les esprits angliques montaient et descendaient, et au sommet de laquelle se trouvait
le Seigneur ?
-40 Et voil, ici nous avons dj un petit barreau, justement, de cette chelle cleste.
Mais tant donn qu'une semblable marche de cette chelle cleste, a une signification beaucoup plus
grande que celle de vos maisons; nous voyons aussi sur cette marche, un nombre infini de merveilles et
de splendeurs.
-41- Cependant, nous les examinerons plus attentivement, seulement la prochaine
occasion; et avec cela, il suffit pour aujourd'hui.
SS1 C43
(Singulire beaut de la rgion, et habitation particulire des esprits bienheureux.
Changement prestigieux l'entre, et cause relative. Correspondance des
premires apparitions en de telles demeures. Pntration de la Vrit dans sa
propre signification.)
-1- Si vous regardez un peu autour, en cette magnifique place, qu'y observez-vous, et
qu'est-ce qui vous frappe le plus particulirement. Vous dites: "Cher ami; qu'il serait beau d'en parler si
l'on avait des mots suffisants pour dcrire toutes les choses qui se prsentent innombrables notre vue.
-2- " Seulement, quand les mots manquent, il ne reste rien d'autre faire, sinon qu'
indiquer tout au plus, du doigt, ce qui nous a le plus frapp.
-3- " En effet, ce que nous apercevons devant nous, ne peut tre en soi, ni un difice,
ni un arbre, et pas non plus un mont; c'est d'une certaine faon, la fusion en un unique ensemble de
parties composantes de toute espce, cependant parfaites mme si on les prend chacune en particulier."
-4- Certes, d'un ct vous pouvez avoir raison, mais si vous regardez plus
attentivement cet ensemble, ce qui concerne les objets particuliers vous apparatra beaucoup plus
clairement.
-5- Voulez-vous faire un essai ? Que voyez-vous en ligne droite devant vous, du cot
droit du fleuve ? Vous dites: "Nous voyons une colline de forme doucement conique, entoure la base
d'un mur d'enceinte.
-6- "Cependant, ce mur a plus laspect d'une haie vive de jardin que d'un mur
vritable; seulement le feuillage semble sortir de cette espce de mur.
-7- " Ce mur est color par moments mais, en mme temps il est transparent, presque
dans l'ordre de l'arc-en-ciel. Sa hauteur devrait atteindre peine une toise.
8- "Sur le mur il y a des arcs, comme du verre; sur ceux-ci court une sorte d'avant-
toit, comme de l'or, dans lequel se meuvent continuellement divers ballons colors et brillants, d'un
diamtre d'environ deux empans, et distants d'environ une demi-toise lun de lautre.
-9- "La cime de cette colline est orne d'une sorte de temple. Les colonnes semblent
des peupliers trs lancs; tandis que le toit semble tre d'or trs bri1lant, et semble se tenir au-dessus de
celui-ci comme s'il tait en quilibre au lieu d'appuyer directement sur lui. Enfin, au sommet du toit, se
trouve une sphre transparente et lumineuse.
-10- "Voil, cher ami, c'est ce que nous apercevons maintenant, cest--dire, sur la rive
droite du splendide fleuve. Cependant, tout cela semble former un tout.
-11- "Nous n'avons jamais rien vu de semblable ; et mme, un homme ne peut mme
pas se l'imaginer si facilement.
C'est pourquoi nous ne savons mme pas ce que c'est, qui cela sert, et quelle
dnomination cela a.
-12- "Il est vrai qu' lil, cela se prsente comme un magnifique spectacle
extraordinairement remarquable; cependant, tout ceci est ce qu'il y a de remarquable que nous ayons pu
en retirer jusqu' prsent."
-13- Eh bien, mes chers amis, vous avez trs bien considr la chose, et c'est pourquoi
je peux dj vous dire que celle-ci aussi est justement une demeure d'esprits bienheureux.
-14- Vous dites, en vrit: " Cela peut tre, mais jusqu' prsent, nous ne pouvons
dcouvrir en une telle trange demeure aucun signe d'habitabilit." Moi, au contraire, je vous dis:
-15- Approchez-vous seulement de cette singulire habitation; et vous vous assurerez
aussitt si elle est habitable au non. Et voil, nous avons atteint le mur d'enceinte, et justement ici il y a
une porte d'entre.
-16- Nous passons le seuil, et nous nous trouvons immdiatement face face avec les
habitants de cet difice.
-17- Nous voici l'intrieur; regardez autour et dites-Moi ce qu'il vous en semble
prsent. Vous ouvrez de grands yeux, et vous dites: Mais, de quelle nouvelle plaisanterie s'agit-il donc
ici ?
-18- "Nous sommes peine entrs par la porte du mur d'enceinte, et voil qu'il n'y a
plus de colline, et par consquent pas mme cet trange difice qui semblait un temple; et toute la zone,
jusqu'o arrive notre regard, semble prsent totalement diffrente de celle d'avant.
-19- "Il y a un moment, nous apercevions, parpills sur la plaine, en grand nombre, de
tels singuliers difices d'habitation, construits sur des collines semblables, plus grandes ou plus petites.
-20- "Maintenant, par contre, nous voyons une grande quantit de palais grandioses du
style le plus splendide, et sur la rive du fleuve - la seule maison qui soit reste intacte - et mme des
villes d'une tendue considrable.
-21- "Cher ami, comment doit-on comprendre une telle mtamorphose ? Naurions-
nous pas d voir, aussi intrieurement, comme telle, cette singulire construction que nous avons aperue
de l'extrieur, il y a peu ?"
-22- Certes, mes chers amis, selon le point de vue terrestre, cela aurait t la chose la
plus juste et la plus naturelle. Selon le point de vue spirituel, par contre, cela justement ne va pas.
-23- Vous dites : "L'Esprit n'a-t-il donc pas des yeux pour regarder les choses comme
elles sont ? Parce qu'il doit regarder une chose comme elle est, seulement dun ct, et ensuite, quand il
veut regarder la chose de l'autre ct, pour lui, elle a disparu, et cest comme si elle nexistait plus.
-24- Certes, certes, chers amis, quand sur la Terre vous observez une chose avec les
yeux physiques, elle reste constamment la mme; elle ne subit aucun changement, et vous pouvez
toujours encore la reconnatre par sa construction extrieure.
-25- Cependant Je suppose le cas o pour quelqu'un il ne suffit pas de voir toujours la
forme extrieure, et qui dsire pour cela, connatre l'essence de tout l'objet et prcisment, commencer
par sparer mcaniquement chacune des parties.
-26- Quand ensuite il a divis suffisamment l'objet en de nombreuses parties et qu'il les
a examines en dtails il recourra, en seconde opration, la chimie, en dissolvant toutes les parties de
l'objet en ses divers composants originaires.
-27- De sorte que, la place du prcdent objet formel, il se trouvera avoir seulement
des lments dont le prcdent objet tait constitu dans sa forme.
-28- Ne pourrais-je pas maintenant vous demander aussi: Pourquoi donc, l'occasion
d'un tel examen chimique, la forme prcdente de l'objet n'est-elle plus visible ? Vous dites:
-29- "Ceci est plus que naturel; car dans la dissolution de ses parties, la prcdente
forme extrieure devait ncessairement tre perdue." Bien dis-Je;
-30- Quel tait le motif, ou mieux, la cause pour laquelle les parties qui, prcdemment
concourraient former une forme prcise, devaient-elles tre dissoutes ?
-31- Vous haussez les paules, et vous tes embarrasss pour trouver une juste rponse.
Et cela va bien; Je veux rpondre moi-mme: La cause en tait l'esprit qui voulait pntrer profondment
dans l'intrieur de la matire; mais par suite de cela, il est vident que sa forme originale a compltement
disparu.
-32- Donc, vous voyez, ce qui sur la Terre est entrepris d'habitude mcaniquement, ou
chimiquement, ou biologiquement, pour rassasier les ncessits de l'esprit, se prsente ici, dans l'Esprit,
dans la plus belle ralit harmonique.
-33- Car, si vous pntrez ici dans une maison quelle qu'elle soit, que vous avez
examine de l'extrieur, cela signifie que vous entrez dans la signification intime, et par consquent, dans
la complte dcomposition et dissolution de la chose elle-mme, ou bien, en d'autres termes, vous allez
la chose vue, sur la base initiale.
-34- Voil pourquoi ici on ne peut plus dcouvrir, de l'intrieur, la forme aperue
depuis l'extrieur; mais bien seulement, la signification intrieure qui correspond spirituellement cette
forme extrieure, encore de faon plus profonde.
-35- Cependant, afin que vous puissiez apercevoir cela encore plus clairement, je veux
vous expliquer, dans sa correspondance, la forme vue par vous dabord du dehors par sa comparaison
celle vue maintenant intrieurement.
-36- Le *fleuve* reprsente ici, le Flot de la Vie Spirituelle, visible et perceptible dans
tous les sens, issu de lAmour et de la Sagesse, issu du Vrai de la Foi, et du Bon de lAmour.
-37- La colline de forme conique, sur la rive droite du fleuve, indique en elle et par elle-
mme, l'action de tendre vers le haut, de la sagesse. La douce monte marque que la sagesse drive de
l'amour.
-38- Le mur d'enceinte, qui enferme la colline, indique que la Sagesse se meurt encore
toujours l'intrieur d'une certaine forme. Le mur d'enceinte formant un cercle parfait, marque la forme
sage radoucie par l'amour.
-39- Et ceci, l'indiquent aussi les feuilles qui poussent hors du mur, c'est--dire que le
cercle de la sagesse est tiss avec la Vie, qui est galement l'Amour.
-40- Que ce mur soit a et l, color et transparent, c'est--dire color en transparence,
signifie la fusion de l'amour avec la sagesse.
-41- Les arcs sur ce mur circulaire, indiquent l'ordre de la sagesse, quand elle est
fondue avec l'amour. L'avant-toit qui tourne tout autour sur les arcs, signifie un rcipient rceptif ouvert,
qui est une voie pour la lumire.
-42- Les petites balles tournoyantes et lumineuses indiquent la vraie Vie, qui provient
de la sagesse, lorsque celle-ci est unie l'amour.
-43- Le temple sur la colline dont les colonnes sont semblables de vivants peupliers,
et sur lequel se trouve, en suspension, un toit d'or, avec au sommet, une sphre irradiante, signifie que
cette sagesse est vivifie par l'amour pour le Seigneur; et de l, les colonnes vivantes.
-44- Le toit d'or se tenant en quilibre dans l'air, indique la richesse de la Grce divine,
drivant de cet amour; la sphre irradiante, au sommet du toit, dnote ensuite la haute sagesse vivant
dans les choses divines. Voil, tout ceci est la sensation de ce qui est vu extrieurement.
-45- Quant prsent, nous entrons en elle, cela signifie justement sa fin, tandis qu' sa
place, vous apercevez la haute Ralit qui y tait reprsent, et qui, en cette sphre, merge de la sagesse
lie l'amour pour le Seigneur.
-46- Tous ces palais, ces difices et ces villes, correspondent alors leur utilit, en
conformit au Bon de l'amour; tandis que la splendide forme que l'on rencontre partout, correspond la
rayonnante sagesse.
-47- Donc, nous aurons ainsi fait ntre aussi cette chose importante, de faon pouvoir
nous engager en cette rgion, et en examiner toutes les magnificences.
-48- Toutefois, nous n'entrerons en aucun de ces difices, car dans leur intrieur, vous
apercevriez nouveau des choses totalement diffrentes; et il y aurait ensuite beaucoup discuter et
tirer au clair; de sorte que l'on n'arriverait jamais la fin.
-49- Cependant, lorsqu'un jour, vous serez spirituellement plus purs, et en mme temps
dlivrs de l'enveloppe matrielle, vous aurez de toute faon la possibilit de voir et d'observer les
varits infinies et les merveilleuses diversits du Royaume Spirituel, pendant toute l'ternit.
-50- Notre mission ici est seulement de parcourir, du regard, les diverses faons en
lesquelles se ferme et se dveloppe le spirituel.
-51- C'est pourquoi vous pouvez prsent tourner librement le regard tout l'entour, et
observer votre gr les grandes merveilles, tandis que la prochaine fois, nous continuerons notre
chemin, aprs avoir rsum tous ce que nous avons vu.
Avec cela, il suffit pour aujourdhui.
SS1 C44
(Rapide coup dil sur ce que nous avons vu de plus beau l'occasion du rcent
voyage : Les gracieuses cabanes du matin, et les beaux palais du midi. Description
de l'un de ces palais et de ses habitants. Choix entre l'un de ces palais, et de lune
des petites maisons places sur la colline. L'preuve. Qui demeure ici ? Une
famille de calvinistes : Un berger des Alpes et une gardienne de vaches; ses
grands-parents, leurs enfants, et petits-enfants. Conversation avec les sus-dits.
Enseignement sur l'ducation de lAmour, avec ses fruits, par rapport la
Sagesse.)
-1- Donc, maintenant vous avez regard tout autour, et vous avez vu des
magnificences de toutes sortes, innombrables, et au-del de toute mesure. Dites-mi donc laquelle des
choses que vous avez aperues, vous a davantage plu ! Vous dites:
-2- "Cher ami, toi aussi il est accord de lire au plus profond de nous; aie donc la
bont de rsumer ce que nous avons observ de meilleur et de plus splendide."
-3- Bien; je vais donc faire comme vois dsirez, car je lis dans vos yeux, et
l'expression de votre visage, ce qui vous a plu, plus que tout.
-4- Ce ne fut certes pas les grands, solennels, brillants palais, vous plaire plus que
toute autre chose, et pas non plus les villes construites le long du fleuve qui veillrent en vous le dsir
d'y arrter longtemps votre regard; mais bien plutt l-bas, au-del du fleuve, vers le Matin (l'Orient),
vous avez t frapp par ces douces collines, sur lesquelles sont construites des petites maisons plutt
misrables; c'est justement l que vos regards ont t le plus fortement attirs.
-5- Je vous dis: Si ici on devait juger les choses du point de vue esthtique du monde,
on pourrait dire que vous, mes chers, vous avez trs mauvais got; si par contre nous jugeons
spirituellement, je dois vous dire que vous ne vous tes absolument pas tromps, et que votre flair a eu le
sentiment que derrire ces rsidences, apparemment misrables, tait enferm en elles quelque chose de
beaucoup plus lev.
-6- Certes, vous n'avez pas tort seulement, en cette rgion, il faut prendre en
considration le grand et le fastueux, dans la mme mesure que le petit et le non-voyant.
-7- A prsent, observez attentivement l'un de ces magnifiques palais, la faon dont il
est difi en pierres blanches brillantes, et dont il a exactement sept tages, dont chacun a une hauteur de
trente brasses; et chaque palais a quatre faades compltes, et chaque faade a soixante dix grandes
fentres, distantes l'une de l'autre de sept brasses.
-8- De chacune des fentres sort une lueur semblable celle du soleil, et chaque
faade est orne, chaque tage, devant ces fentres lumineuses, dune colonnade qui brille, comme si
elle tait d'or transparent, bien bruni; et le toit de ce palais semble tre recouvert de grandes tablettes de
diamant.
-9- Autour de ce grand palais, il y a aussi un magnifique jardin, d'une ampleur
correspondante, dans lequel vous pouvez voir des milliers de milliers des plus splendides fleurs; et de
mme aussi, de nombreux milliers de magnifiques arbres fruitiers de chaque qualit.
-10- Entre les fleurs et les arbres fruitiers, vous voyez scintiller des pyramides
barioles, dont les pointes sont ornes de sphres brillantes; et, sur les sphres, vous pouvez apercevoir
une couronne, des pointes de laquelle jaillit l'eau dans l'air brillant aussi haut que votre regard le permet.
-11- Les gouttelettes semblent grandir en cet air lumineux, et tombent ensuite
nouveau dans le jardin, diversement colores, lentement et majestueusement dans l'ordre le plus parfait;
et enfin, elles s'vaporent en se dispersant en les plus divers parfums clestes.
-12- Et si ensuite, vous afftez encore votre vue, vous pouvez apercevoir en ce jardin,
un grand nombre d'tres bienheureux, trs beaux et radieux, des deux sexes, qui s'y promnent.
-13- Regardez, justement maintenant, prs de l'entre du magnifique jardin, se tient un
homme; son habit est de fine soie blanche, et il a sur la tte, une couronne brillante.
-14- Son visage est blanc comme la neige, et sa chevelure est d'une couleur qui semble
de l'or; regardez comment cette silhouette humaine est imposante.
-15- Observez combien avantageux est le contraste entre la couleur de la peau et le
rouge brillant de l'ourlet de l'habit; tandis que la ceinture, autour des flancs, brille comme si elle
consistait en un grand nombre d'toiles !
-16- Et maintenant regardez; voici qu'un esprit fminin s'approche de la porte d'entre;
qu'en dites-vous, cet esprit vous plait-il ? Vous dites :
-17- "Cher ami, la vue de cet tre, il y a de quoi en perdre mme les sens. En vrit
quelque chose de si parfait, un homme ne peut le contempler sans un danger immdiat pour sa vie; quant
se figurer s'il est capable de l'imaginer ainsi !...
-18- " On pourrait affirmer que cet tre fminin spirituel est au-dessus de tous les
concepts humains, et mme plus que clestement beau !
-19- " Quelle affabilit leve et infiniment douce dans le visage; quelle douceur et quel
splendide coloris dans ses traits !
-20- "Et puis, les cheveux abondants d'un blond clair lumineux; et sur sa magnifique
tte, une couronne resplendissante, comme si elle tait forme par les plus splendides diamants. Et mme
le vtement de couleur bleu-ciel, avec des bordures d'un rouge ple, brillant lui-aussi.
-21- " Oh, que d'harmonie grandiose et douce en tout cela ! - Nous voyons mme un
bras, au sommet duquel ce magnifique vtement est rassembl en plis, au moyen d'un trs beau fermoir.
-22- "Quelle rondeur et quelle harmonie dans ce bras ! Il semble tre aussi doux qu'un
souffle suave de la plus belle aurore printanire !
-23- " Et maintenant - cher ami - en opposition au bras dcrit l'instant, nous
apercevons aussi la jambe, jusqu'au-dessus du genou, de cette femme-ange. En vrit, cette vue est
excessive mme pour un il spirituel; car, son harmonieuse douceur et sa perfection sont indescriptibles.
-24- " En vrit, il ne peut tre possible qu'a un Dieu de produire une semblable et
inexprimable harmonie
" Et nous apercevons encore, cher ami, une infinit de ces merveilleuses harmonies, vers
l'tages plein de lumire; en vrit en une semblable compagnie, tre un frre bienheureux serrait
toutefois un dlice trop grand !"
-25- Certes, mes trs chers frres, de telles magnificences, il y en a en nombre infini;
mais je vous demande: Comment vous plait prsent un tel palais ? A ce qu'il semble, vous vous sentez
quelque peu embarrasss, ce qui devrait signifier:
-26- " Cher ami, s'il dpendait rellement de nous de la faon dont se prsentent les
choses, nous n'aurions quasi plus rien objecter sur ce magnifique palais en le comparant avec les petites
maisons construites sur les collines, au-del du fleuve.
-27- " Car, faute d'autre chose, et, naturellement l'tat purement spirituel, nous serions
contents d'une telle batitude pour toutes les ternits; en particulier si ici, de temps en temps, il nous
tait accord la Grce de voir le Seigneur.
-28- "Si tel ne devait pas tre le cas, alors certes, nous devrions retirer quelque peu ce
que nous avons l'instant affirm."
-29- Qui, mes chers amis, comme il est arriv nous, la vue de tant de magnificences,
il est dj arriv pas mal d'autres. La diffrence consiste seulement dans le fait que vous ici vous l'avez
sans payer de taxe; tandis que les esprits rellement arrivs en cette sphre y trouvent une tentation
encore trs puissante, l'occasion de laquelle ils doivent se montrer capables d'une grande abngation,
sils veulent arriver la zone des collines, au-del du fleuve, o se trouvent les gracieuses petites
maisons.
-30- Vous demandez qui sont et d'o proviennent les esprits bienheureux qui demeurent
en ce palais. Ce sont les esprits de familles de la Terre, en partie pauvres et en partie riches, certaines
arrives ici avec le temps, de l'Occident que vous connaissez bien, et certaines aussi directement, suite
leur juste systme de vie scrupuleusement conforme, et bien bas sur leur Foi dans le Seigneur.
-31- Plus avant, vers le plus profond midi, vous tomberez sur des esprits paens
bienheureux qui sur la Terre ont vcu fidlement selon leur foi, et ont t prts accueillir la Foi dans le
Seigneur, une fois arrivs dans le monde des esprits.
-32- En ce palais qui se trouve devant nous, habitent des fidles la foi chrtienne de la
secte dite des Calvinistes. Trois d'entre eux taient riches sur la Terre; mais ici ils ne sont pas les plus
riches, mais appartiennent plutt la domesticit.
-33- Mais les deux que vous avez aperu les premiers, l'entre du jardin, vous pouvez
encore les voir, taient sur la Terre, les plus malheureux.
-34- Lui, tait berger sur les Alpes suisses, et elle tait aussi une malheureuse gardienne
de vaches. Avec le temps, ce pieux berger reconnut les bonnes qualits chrtiennes de la jeune fille, et il
en fit son pouse selon sa confession.
-35- Ce couple passa honntement et toujours ensemble sa vie, jusqu' la dernire
heure. Ils eurent plusieurs enfants, qu'ils levrent avec svrit, selon leur confession chrtienne; et
cette base fut aussi fidlement maintenue par cinq branches de la famille.
-36- Et ainsi, vous pouvez voir ici - cas on ne peut plus rare - une famille vraiment
bienheureuse, lie par les liens du sang, compose des parents, des enfants et des petits-enfants.
-37- Le couple que nous voyons est donc l'anctre de toute la famille. Les trois plus
humbles de la compagnie sont vraiment aussi des parents, mais de cette catgorie qui, par suite
d'heureuses circonstances terrestres se sont mondainement levs.
-38- Par suite de leur richesse terrestre, ainsi que de leur position mondaine favorable,
ils ont joui sur la Terre de pas mal d'avantages et de commodits, qui sont toujours rests ignors des
autres membres de la famille, rests pauvres.
-39- C'est la raison pour laquelle ces trois doivent tre soumis ici des renoncements de
ce, dont les plus pauvres membres de la famille peuvent jouir en grande abondance.
-40- Indpendamment de cela, ces trois sont cependant heureux ici, en mesure pour
vous inexprimable; pace qu'ils ont employ leur position mondainement leve, et leur richesse, pour la
plus grande part, des fins bonnes.
-41- Du moment que nous sommes ici, faisons toutefois une petite visite ces deux
premiers habitants qui se tiennent toujours devant l'entre de leur jardin, et ceci justement afin que vous
puissiez constater de quel esprit ils sont anims; allons donc l-bas, pendant un court moment.
-42- Voil qu'ils nous ont dj aperus, et qu'ils s'empressent de venir notre rencontre;
cependant, comme vous voyez, soudain ils s'arrtent. Quelle peut en tre la cause ? Ils sentent encore
quelque chose de matriel en vous, c'est pourquoi ils prfrent attendre que nous nous approchions d'eux.
-43- Et voici; nous sommes prs d'eux, et le trs bel homme nous accueille avec les
paroles suivantes: " Je vous salue dans la pure lumire du Seigneur! Puis-je, moi, l'infime serviteur de
cette demeure, vous demander quel sentiment pur et bon vous a guids ici ?"
-44- Je dis: " Cher ami, ta demande est juste et opportune, et le ton de tes propos est
aussi rempli de la trs pure Sagesse du Ciel, mais tu vois, il y a une chose dont tes paroles manquent, et
cette chose c'est l'Amour !
-45- " Tu es magnifiquement en place dans ton conomie domestique, et, de ta pure
sagesse, dcoule ta splendide proprit; cependant, tu vois, un minuscule petit grain dans le Royaume de
l'Amour du Seigneur, vaut d'infinies fois plus que toute cette magnificence.
-46- " Tu vois, ceux qui m'accompagnent sont des disciples de l'Amour; et moi, je suis
maintenant pour eux, par l'Amour le plus lev, un Guide au nom du Seigneur; et c'est de ce point de vue
que tu dois me reconnatre et m'accueillir !
-47- "Tu vois, la puret des murs est une vertu splendide, et le juste est un Ami du
Seigneur. Cependant, sache que si quelqu'un est un pcheur, et qu'il fait pnitence par Amour pour le
Seigneur, celui-l Lui est plus agrable que quatre vingt dix neuf de ceux dont tu es, toi, qui dans toute la
puret de tes murs n'as jamais eu besoin de faire pnitence.
-48- "Et toi, pure pouse de cet homme pur, en vrit, ta vie a t le chemin pour ce
splendide Royaume. Cependant, vois-tu, dans l'Eternel Orient (Matin) demeurent pas mal de ton sexe
qui, trs souvent ont pch contre leur chair.
-49- " Ces pcheresses ont reconnu leur faute, et se sont humilies, pleines de repentir
devant le Seigneur, et elles s'enflammrent ensuite de tant d'amour pour Lui, qu'elles ne cherchrent rien
autre que Lui, que la Grce qu'Il et assez de misricorde envers elles pour les accueillir, aprs leur mort,
parmi les plus malheureuses qui pouvaient jouir justement de Son Infinie Misricorde.
-50- " Et tu vois, elles demeurent maintenant, extrmement bien, dans la constante
compagnie du Seigneur, dans l'ternel matin !
En vrit, ici tout est splendide et solennel, mais une misrable cabane de paille dans le
Royaume o demeure le Seigneur, est infiniment suprieur toute cette splendeur!"
-51- Regardez prsent comment ce couple se frappe la poitrine, et tous les deux disent
d'une seule voix: O puissants Amis du Seigneur, en peu de mots, vous avez dit des choses infinies.
-52- " Et depuis longtemps nous pressentions qu'il devait y avoir quelque chose de plus
haut et de plus sublime que ce qu'il y a ici, nous ne connaissions pas la voie; d'autant plus que notre
sagesse savait crer ici ce qu'il y a de plus lev.
-53- "A prsent, au contraire, nous savons que cela tait seulement une concession, afin
que nous puissions reconnatre toujours plus, par cela, lAmour. Dis-nous donc ce que nous devons faire,
pour nous rendre dignes de recevoir ne serait-ce mme qu'une goutte de l'Amour fondamental vritable."
-54- Et maintenant je leur dis: "Cher ami, et toi chre amie, n'avez vous jamais entendu
ce que le Seigneur a dit au jeune homme riche ? : * Donne toutes tes richesses aux pauvres, et puis suis-
Moi !*
-55- "En outre, n'avez-vous jamais lu ce passage dans l'Evangile, o il est dit que le
Seigneur a fait une comparaison qui vaut pour l'ternit; * lorsque dans le temple, aux premires places,
un pharisien juste faisait remarquer au Seigneur ses uvres agrables et conformes la Loi de Mose,
tandis qu'au fond du temple, un pauvre pcheur se frappait la poitrine et disait:
-56- " Seigneur, je ne suis pas digne d'lever mon regard vers Ton Tabernacle ! * Qui
a t justifi ici par le Seigneur ? Vous dites: L'humble pcheur. Vous voyez donc que, de cela, vous
pouvez facilement dduire, quelle est la Vraie Voie qui conduit au Seigneur.
-57- "Vous-aussi, faites en tout autant, car la Parole du Seigneur a sa pleine validit
galement dans les Cieux, et cela, pour toutes les ternits. Et coutez encore:
-58- "Devant Lui il n'y a rien qui puisse vraiment se considrer corme juste et pure; car
LUI Seul est pur, bon et misricordieux ! Ne vous considrez pas parfaits, mais bien plutt faites ce que
fit le pcheur dans le temple, non ce que fit un compagnon de crucifixion du Seigneur bien connu de
vous;
-59- et seulement alors vous trouverez la vraie justification qui est l'Amour exclusif
pour le Seigneur. Devenez pauvres compltement, si vous voulez vous enrichir de limmense Grce de
lAmour du Seigneur !"
-60- Et maintenant regardez, le couple se lve, et retourne en pleurant vers sa demeure;
et maintenant tous se rassemblent devant le palais, et coutent attentivement ce que disent leurs parents,
et regardez comment tous enlvent leurs ornements, et changent leurs magnifiques vtements, avec
d'autres trs simples, qui n'ont que le seul but de couvrir leur nudit.
-61- Et voil que les parents remettent toutes ces magnificences ces trois qui avant
taient les plus pauvres, tandis que, comme vous pouvez le voir, une grande compagnie de plusieurs
centaines d'esprits sort du jardin en venant vers nous.
-62- Vous demandez: "Mais cher ami, que ferrons-nous d'eux ?" Mais, Moi, je vous dis:
"Ne vous proccupez pas, vos aurez ici, la possibilit d'assister en cette occasion une vraie scne
cleste, au point que vous en resterez abasourdis.
-63- Cependant, cette scne, nous assisterons seulement la prochaine fois; de sorte
que pour aujourd'hui, il suffit.
SS1 C45
(Une famille cleste, compose dtres angliques masculins et fminins, telle quelle
apparat dans son ensemble et dans ses dtails, ainsi que la cause respective et la
correspondance. Exemples tirs de la vie terrestre comme preuves. Le
magntiseur et le magntis : comme une sorte de mariage spirituel. Acte de la
procration lorigine. *Ce qui se sme ici se rcolte dans lau-del.*
Correspondance de lvacuation. Cette famille se joint aux trois visiteurs, pour
aller dans lternel Orient. Diffrences entre les aides et les commodits du Midi, et
lactivit et la dpendance du Matin. Voyage vers lOrient travers le fleuve de
sparation.)
-1- Et voil que la grande compagnie est dj arrive prs de nous; observez ces chers
enfants, comme l'un est clestement plus beau que l'autre.
-2- Dans la physionomie de chacun se prsente une beaut diffrente; les anges
masculins sont juvnilement robustes; dans la forme de leur visage on peut apercevoir partout un doux
srieux.
-3- Leurs yeux sont grands, et cela signifie qu'en eux, il y a beaucoup de lumire. Leur
nez est bien form et dlicat. Cela signifie qu'ils ont un sens tout fait extrmement sensible et trs
subtil.
-4- La bouche est de ligne douce, et la plupart la tiennent ferme. Cela dnote que la
sagesse est discrte et rserve. Le menton est galement doux et dpourvu de barbe; cela indique que la
Vritable Sagesse est libre, et ne s'entoure pas d'un pineux et broussailleux mysticisme.
-5- Lisse et rond est leur cou, ce qui signifie que la vrit considre selon son
principe fondamental est quelque chose de bien accueillant, et en soi, un tout arrondi.
-6- Regardez en outre la douceur des mains, ce qui indique que la sagesse prend tout
avec un bon ordre prtabli, et n'aime pas mettre la main quelque chose d'imparfait.
-7- Vous dites ce moment:* Il est on ne peut plus digne de noter, qu'ici, les tres
masculins ont des formes trs belles et arrondies, presque comme celles des femmes, de sorte que, la
fin on ne sait si l'on trouve plus de plaisir admirer une silhouette masculine, ou bien une fminine !*
-8- Ceci, mes chers amis, a sa raison dans le vrai mariage cleste, et prcisment en
suite de ce qui est dj dit dans les Ecritures: Que l'homme et la femme doivent tre seulement une seule
chair.
-9- C'est pourquoi, eux ici se diffrencient seulement un peu, et sont, comme le
Seigneur eut le dire, tous semblables aux anges de Dieu. Mais vous demandez si aussi chez les esprits
ici il n'y a pas de diffrence de sexe. Et moi, je vous dis:
-10- Ceci est ici tout aussi bien le cas que sur les plantes ou les corps terrestres; et les
esprits mangent et boivent, et se librent aussi de leurs scories. En outre ces poux clestes jouissent
aussi, comme sur la Terre, des joies conjugales.
-11- Cependant ici, tout est ralis du point de vue de la signification, et donc,
autrement que sur la Terre, ou sur les autres corps terrestres.
-12- En effet, *manger et boire* signifie l'accueil du Bon et du Vrai divins; Tandis que,
cet acte que vous connaissez du point de vue sensuel, en tant qu'accouplement, signifie l'union du Bon de
l'Amour, et du Vrai de la Foi; ce qui a comme rsultat, une activit d'Amour; de sorte que chaque chose,
dans son ensemble, se prsente ici, comme cause, action et effet.
-13- Qui par consquent veut uvrer, doit d'abord accueillir en lui le principe oprant
comme cause de base; ceci justement est entendu comme nourriture, c'est--dire * se nourrir *.
-14- La digestion de cette nourriture produit et soutient la constante vie des esprits.
Cependant la Vie ne veut et ne peut rester isole en elle-mme, mais bien plutt, elle saisit l'objet qui lui
plait, et qui lui correspond, et se met en communion avec lui; de sorte que, d'une certaine faon, de deux
vies, il en drive parfaitement une.
-15- Ceci, on peut le considrer du point de vue du but. Mais du but naissent des
germes duvres, tant donn qu'une vie forme par l'union, ou mieux, dans l'unification de deux vies,
est beaucoup plus puissamment oprante, en tout, qu'une seule vie qui ne peut tre considre comme
une vie complte;
-16- Etant donn qu'il est impossible qu'en elle se manifeste un but, et par consquent,
pas mme un plein et vrai germe. Comprenez-vous ce qu' l'instant je vous ai dit? Vous dites:
-17- "Cher ami, en partie, assez bien; cependant, pas compltement clairement."
Bon; je veux vous donner encore quelques autres claircissements. Vous-mmes, sur la
Terre, avez un acte correspondant; c'est dire, qui a une ressemblance avec l'accouplement des esprits.
-18- Qu'arrive-t-il, quand un homme plein de vie magntise, comme vous avez
l'habitude de dire, un tre de sexe fminin ? En ce cas, il n'arrive rien autre sinon que l'homme, avec son
fort esprit, pntre dans l'esprit plus faible de la femme, et avec cela, le rveille une activit en le
protgeant avec sa force, dans le sens que, pendant un certain temps, il entre en rapport avec lui, et
partiellement s'unit avec lui * fluidiquement *(non avec fluidit, car alors ce serait un driv de liquide-
fluide) ou plutt, accomplit avec lui, une union conjugale spirituelle.
-19- Quel est l'effet d'une telle union ? Si vous observez un peu les diverses
manifestations en ce domaine, vous ne pouvez rien dire d'autre sinon que:
-20- Le faible esprit fminin, grce l'union avec la force de l'esprit masculin, s'est
renforc; et dans un tat beaucoup plus fortifi, il peut accomplir des choses qu'il ne pourrait accomplir
l'tat isol.
-21- La clairvoyance, et la pntration spirituelle, fortement claire dans la cration,
autrement impntrable, ne sont qu'un effet de cette union.
-22- Et voil, c'est justement ainsi que s'effectue ici ce que l'on appelle l'acte
d'accouplement spirituel; il est un rciproque accrochement des forces spirituelles infiniment
apparentes; et l'effet d'un tel accrochement est ensuite justement correspondant celui de la
magntisation, dont nous avons parl l'instant.
-23- Il est vrai que maintenant vous dites que cela vous semble clair, mais cependant
vous demandez encre de quelle faon cet acte est accompli ici selon l'apparence extrieure.
-24- Je vous dis que cet acte se prsente extrieurement de la mme faon qu'il est
accompli par les poux, seulement il n'est accompagn pas mme de la plus petite trace de sensualit.
-25- Dans la premire Eglise, qui tait celle Adamique, un tel acte procrateur tait
accompli par les hommes d'alors - qui taient en rapport continu avec les Cieux - galement de manire
plus spirituelle que sensuelle.
-26- A l'occasion d'un tel acte, les deux conjoints taient pntrs, plus que d'habitude,
par l'esprit divin; par suite de quoi, ils tombaient dans un sommeil physique, se rveillaient bien vite de
ce sommeil naturel, et devenait alors UN dans l'esprit, et pour cette raison aussi compltement
transports dans les Cieux.
-27- L seulement, ils accomplissaient l'acte de la procration; aprs quoi, ils taient
immdiatement spars, et ramens dans leur corps physique, dans le monde naturel.
-28- C'est la raison pour laquelle, alors, cet acte tait aussi appel s'endormir, ensemble
* ou proches. Mais, tant donn qu'avec le temps, cause des plaisirs du monde, les hommes taient
devenus toujours plus matriels et sensuels, ils commencrent s'approcher des femmes, sans aucune
prparation spirituelle, dans leur sphre naturelle, et donc de manire purement animale, et ainsi ils ne
tombrent plus en ce sommeil naturel, pour pouvoir rendre l'esprit libre.
-29- Suite cela, les fruits aussi, cause de cette action, devinrent plus sensuels et plus
matriels; comme justement taient plus sensuelles et plus matrielles, la cause et l'action mme qui les
avaient produits.
-30- Vous-mmes avez l'habitude de dire: * Ex trunco non fit mercurius *(ou bien : Tel
pre, tel fils); c'est pourquoi, comment serait-il possible, par la voie purement animale, dengendrer de
l'esprit ?
-31- Je suis d'avis que, si vous rflchissez un peu sur cette trs importante exposition
tire de l'histoire ancienne, vous pourrez vous reprsenter l'acte d'accouplement purement cleste de
faon plus exacte et plus digne que ce que vous auriez pu concevoir, en considrant cet acte seulement
sur la base de son actuelle manifestation, exclusivement sensuelle.
-32- Et ainsi, par suite de cela, la Loi Mosaque le dfinissait ncessairement en raison
de son impudicit, comme impur, et donc aussi profane.
-33- Dsormais, tout cela vous est connu; que signifie encore * l'vacuation *, du ct
des esprits ? En premier lieu, commenons par nous demander quelle signification, ou quel but, a celle
naturelle ?
-34- Elle ne signifie rien autre, sinon que le rejet de la partie purement matrielle,
quand les substances vives sont sorties des aliments pour s'incorporer dans les cellules de lhomme.
-35- Or la vie, voyez-vous, n'a aucune autre possibilit de se manifester et de se rvler,
sinon que seulement sous une forme qui lui corresponde. Cette forme correspond toutes les actuelles
enveloppes extrieures des choses.
-36- Et si mme ces fruits que vous voyez ici ne sont l'origine rien autre que des
correspondances vivantes de l'Amour et de la gesse du Seigneur, c'est--dire, des correspondances du
Vrai de la Foi et du Bon de l'Amour;
-37- Elles ne peuvent cependant tre prsentes sans la forme apparente, comme est
tout peu prsentable une pense sans la forme, travers la parole.
-38- C'est pourquoi, quand vous entendez des paroles, vous vous nourrissez de fruits
spirituels; les paroles, en tant qu'enveloppes matrielles, sont bientt vacues; tandis que la
signification, ou l'essence spirituelle, demeure en vous, comme nourriture essentielle.
-39- Les formes sont les porteuses de ce qui est vivant; mais tant donn que le vivant
est seulement divin, c'est pourquoi le plus intrieur, par consquent, le spirituel pur, ne peut tre accueilli
par aucun lment extrieur.
-40- Voil pourquoi le Seigneur cre les vhicules ou * formes d'Amour *
correspondantes, qui sont les porteuses de Sa Vie.
C'est pourquoi, si nous voulons accueillir en nous cette Vie, nous devons l'accueillir, en
un premier temps, avec la forme.
-41- Seulement en nous, ce vhicule ou forme est dtruit, pour ensuite librer la vie,
enferme en elle, et l'unir au plus vite avec la Vie en nous, qui est tout aussi divine, en la fortifiant de
manire vivifiante pour la conservation des deux.
-42- La forme mme, en tant qu'enveloppe dtruite, est ensuite vacue entirement de
notre tre vivant, selon lordre naturel prdispos par le Crateur.
-43- Chez vous sur la Terre, cela est appel * excrments *; ici, par contre
*sparation*. Chez vous la forme est grossirement matrielle; chez nous au contraire elle est fluide, et
disparat entirement. Etant donn que maintenant, vous avez obtenu cette information, retournons
nouveau notre nombreuse et trs belle compagnie.
-44- Voil, notre couple de parents est dj ici; l'homme s'approche de moi et dit:
"Puissant habitant de l'ternel Orient, tu es certainement un trs cher ami du Seigneur, regarde, nous
avons tout abandonn et donn tout notre avoir et nos affaires prcieuses, selon ton conseil.
-45- "Tu vois que nous sommes nombreux, et pourtant, nul n'est anim d'un sentiment
diffrent du mien. A prsent nous sommes ici, en toute humilit devant toi, qui es venu au nom du
Seigneur.
-46- " Quil te plaise donc d'exprimer quelle est la volont du Seigneur, puisque nous
sommes tous prts la recevoir, et excuter ce qu'elle comporte."
-47- Je dis: " Chers frres et surs ! Ne regrettez pas votre rsolution dans l'Amour
pour le Seigneur, et suivez-moi en Son Saint Nom !
-48- "Regardez l-bas, au-del de ce fleuve, o, sur des collines qui semblent plutt tre
inhospitalires, vous pouvez apercevoir assez loin de petites maisonnettes peu voyantes; je veux vous
guider l, et donner chacun son habitation.
-49- "Oh, certes ! L, vous ne vivrez pas aussi commodment et aussi merveilleusement
qu'en ce magnifique palais; mais, voyez-vous, vous devez vous en dshabituer, car, dans l'ternel Orient,
en la prsence constante du Seigneur, on n'habite pas en de semblables palais, mais bien plutt en de
petites et trs simples cabanes.
-50- " Ainsi galement, on n'est pas si richement vtus qu'ici, mais bien plutt, les vrais
enfants du Seigneur se promnent presque nus; en outre, l, personne ne doit paresser, et c'est pourquoi
le Seigneur sait comment tenir continuellement occups Ses Enfants.
-51- "Ici, vous aviez un * bienheureux repos *, et la magnifique et tranquille jouissance
de tout ce que vous possdiez en toute plnitude; mme l, le traitement est tout fait diffrent, car le
pain quotidien, on doit le gagner littralement avec zle et diligence.
-52- " Vous ici, n'tiez tenus ni demander, ni remercier, pour aucune chose, puisque
le Seigneur vous donnait tout, spontanment, dans la plus grande surabondance; l par contre, vous
devez toujours demander au Seigneur et Pre, et Le remercier.
-53- " Ici, chacun avait pour soi, comme un Seigneur, sa propre table, et pouvait
manger et boire son gr; l, par contre, personne n'a de table propre, mais bien plutt, tous doivent
venir la Table du Seigneur.
-54- "Ici, vous pouvez manger ce que vous voulez; l au contraire, est en vigueur la
rgle:Mangez ce que l'on place devant vous.
Si vous tes satisfaits et contents de cet change, alors suivez-moi; mais que votre volont
soit compltement libre."
-55- Voici comment s'exprime toute la compagnie: " grand et cher Ami du Seigneur,
si mme nous possdions ici, mille de ces palais, nous les abandonnerions, s'il nous tait accord d'tre
prs de la demeure de ce Pre Grand et Saint, mme seulement en tant que les derniers et les plus infimes
serviteurs !
-56- " Toutes les conditions que tu nous as poses sont trop grandes et trop leves pour
nous. Si nous tions considrs dignes des miettes qui tombent de la table du Seigneur, nous serions dj
infiniment plus heureux que nous ne l'avons t ici, tant donn que nous, justement parmi cette grande
magnificence, il nous tait accord d'apercevoir le Seigneur, seulement dans le Saint Soleil de Grce, au-
dessus de nous; tandis que le Pre parmi Ses Enfants, nous ne L'avons jamais aperu.
-57- "Guide-nous donc selon la voie cleste, parce que nous sommes disposs et
dcids te suivre !"- A prsent je parle -Alors, suivez-moi au-del du fleuve, en cette rgion de collines.
-58- "N'ayez pas peur des flots qui, jusqu' prsent, ne pouvaient habituellement pas
vous soutenir, tant donn que votre fondement n'tait pas le vritable *Fondement de la vie*, c'est--
dire, l'amour vrai pour le Seigneur.
-59- " Cependant, tant donn qu' prsent il est devenu aussi votre fondement, ainsi,
l'eau du fleuve vous soutiendra, puisqu'elle est la signification de ce fondement."
-60- Regardez prsent comment tous nous suivent, et comment leau du fleuve les
soutient, comme un terrain solide.
-61- Et ainsi, nous voulons nous rendre tous ensemble sur cette zone de collines, et
mettre en place, l, notre compagnie, et observer ensuite ce qui arrive et si la compagnie s'y trouve bien
et est contente.
SS1 C46
(Arrive dans la rgion des collines ternelles de lOrient. Les habitations semblables
aux chalets alpins de la Suisse. Les dispositions respectives et les particularits.
Indications sur lconomie rurale. Conversation avec le propritaire. Bref examen
dAmour. Le fidle tmoignage de lAmour demande un troit contact personnel
avec le Pre Saint. Lessai se rpte. Travailler et Servir. Laccueil dans les
cabanes extrieures. Transformation dans la relle affabilit de lAmour. Comment
vous figurez-vous le Seigneur ? Le reconnatriez-vous sIl passait devant vous ?)
-1- Et voici que, selon notre rapide faon de voyager, dsormais dj habituelle, nous
sommes dj sur place. Comme vous voyez, justement devant nous, se trouve l'une de ces maisonnettes,
semblables d'aspect celles des Alpes de Suisse.
-2- Vous dites: "En effet, elle en a vraiment l'aspect; seulement, si l'on compare avec
l'un des palais, ou mieux encore, avec de grandes villes qui se trouvent l en-bas dans la plaine
dernirement visite, nous croyons qu'il est prfrable d'habiter ici !"
-3- Bien ! Alors nous donnerons un coup dil l'intrieur de l'une de ces maisons,
pour observer sa disposition, ainsi que ses habitants habituels. Voil: nous y sommes dj; et prsent
vous demandez:
-4- "Mais cher ami, comment se fait-il que cette maison, dans son intrieur, ne change
pas son but et son caractre, selon le systme habituel spirituel; mais, que bien plutt son intrieur
correspond avec son caractre extrieur, comme une demeure solide et stable ?"
-5- Chers amis, cela vous le comprendrez exactement par la suite, et en frquentant les
habitants de cette rgion, comme ils se prsenteront nous.
-6- N'observez-vous pas qu'ici aussi se trouvent des outils agricoles de toutes sortes ?
Regardez, il y a des faux, des pioches, des rteaux, des flaux, et ne manque ni la charrue, ni la herse.
-7- Regardons prsent un peu autour; derrire la maison, il y a mme un petit difice
de dbarras, ainsi qu'une table pour une paire de bufs.
-8- Ici ensuite, il y a une cuisine, l une salle pour les domestiques, et sur le devant,
une salle meuble et dcore avec beaucoup de bon got par les propritaires de la maison. Que dites-
vous de tout cela ?
-9- Vous tes plutt tonns, ce que je vois, puisque vous dites entre vous: "En
vrit, tout cela est trs accueillant, et nous serions disposs nous arrter ici, sans y rflchir par deux
fois; toutefois, toute cette disposition terrestre, en plein Ciel, nous semble quelque peu trange."
-10- Mes chers amis, je pensais dj que cela vous aurait apport une surprise; mais
cela causerait une surprise encore plus grande certains * papistes invtrs *, qui se figurent le Ciel
comme un tablissement de l'oisivet.
-11- Cependant, comment sont les choses ici, nous pourrons le constater au cours de
notre prgrination en cette rgion orientale, et cela de manire plus que suffisante.
-12- Toutefois, afin que vous sachiez pourquoi vous avez trouv ici toutes sortes
d'outils, comme sur la Terre, je vous dis en attendant, seulement que ceux-ci n'auraient jamais t
dcouverts sur la Terre, si dj avant ils n'avaient exist en tous les Cieux, dans la forme et la manire
parfaitement correspondantes.
-13- Par consquent, il ne faut pas vous tonner de trouver dans le vritable lieu du
Ciel, les caractristiques originaires, puisque tous ces outils marquent l'activit d'amour, et se trouvent ici
comme moyen pour la production du bon et du fructueux; il n'est pas ncessaire d'en savoir plus pour le
moment.
-14- Maintenant regardez : de l'un des champs, s'achemine vers cette maison, son
propritaire; nous voulons aller sa rencontre, lui prsenter notre salut, et lui exposer notre dsir!
-15- Voil, il nous a aperus, et il vient notre rencontre les bras ouverts. Sa forme de
vtements vous plait-elle ? Vous dites: " Cher ami, vraiment ce n'est pas mal, puisque nous sommes
habitus voir de tels vtements.
-16- " Il a tout l'aspect d'un campagnard de la Terre, craignant Dieu et honntement zl
dans son travail.? Nous voyons qu'il porte une chemise ordinaire un peu rustique, et puis des pantalons
confectionns aussi avec la mme toile que la chemise; et ceci est tout ce que nous pouvons voir sur lui.
-17- " S'il n'avait pas la taille une ceinture rouge, on ne le distinguerait pas d'un
travailleur ordinaire des champs." Certes, mes chers amis, ici les choses ne se droulent pas aussi
brillamment que la-bas dans les palais. Vous demandez naturellement:
-18- "Cher ami, n'est-ce pas justement ici un degr de batitude suprieur, si on le
compare celui d'en bas, dans la plaine infinie, o abondent d'innombrables magnificences et me
somptuosit indescriptible ?"
-19- Mais, moi, je vous dis: Le degr de batitude est partout d'autant plus lev, qu'il
est au-dessous de ces magnificences et de ces somptuosits.
Que cela soit possible... cela vous sera expos et comment sous peu.
-20- En effet, notre brave homme est dj ici; aussi prparons-nous l'accueillir
aussitt, comme il se doit. Ecoutez, il parle:
-21- "Soyez mille fois les bienvenus, mes chers frres aims ! Je vois qu'avec vous,
vous avez amen une compagnie considrable, et je sais dj ce qu'elle cherche ici.
-22- "Cependant, je vous dis ouvertement, et sans retard, qu'il lui en cotera beaucoup
d'engagement et beaucoup de renoncements, pour s'habituer cette vie beaucoup plus laborieuse et plus
leve; et mme aprs s'y tre habitue, il lui en cotera, un effort considrable, avant qu'elle ne puisse
devenir rellement sienne.
-23- " Mais, toi, mon cher frre, tu sais trs bien qu'avec l'amour et la Patience, toutes
les difficults peuvent tre surmontes. Et mme de ma part, il ne sera rien omis de ce que l'on exige
pour pourvoir de faon efficace, ternelle et vivante auprs de ces chers frres et surs.
-24- " Et prsent, mes chers amis, entrons un peu dans ma demeure, en prenant avec
nous le couple principal de cette compagnie, pour tablir les accords ncessaires, afin que tous au plus
vite puissent tre logs selon l'Ordre ternel de lAmour. Allons donc !"
-25- Voil que notre hte fait dj signe notre couple, et celui-ci entre avec nous,
suivant joyeusement la douce invitation. Nous sommes dj l'intrieur, de la salle; et maintenant faites
attention ce qui sera dit.
-26- Notre hte s'exprime ainsi devant le couple: "Mes chers amis, soyez les bienvenus
en toute la profondeur de mon amour; dites-moi librement et ouvertement ce qui vous a amen
abandonner votre grande magnificence, et choisir, comme votre future rsidence, ces collines o il n'y
a aucune somptuosit, ni richesse, ni abondance ?"
-27- Celui qui est interrog rpond: " Ami cleste ! Je ne sais pas encore qui tu es dans
ton tre; mais tant donn que toi, depuis la plus intime base de ta vie, tu me demandes quel a t le
mobile de notre initiative, je te dirai que le Seigneur est l'unique motif qui m'a pouss, et avec moi, tous
les autres, cette entreprise."
-28- L'hte dit: " Apprendre cela de vous, est un incomparable dlice pour mon cur,
mais le Seigneur vous a dj accord, de toute faon, une incalculable rcompense; que voulez-vous
donc encore de plus ?
-29- "En effet, il me semble qu'il devrait tre suffisant que le Seigneur vous ait donn
tout ce quoi votre cur peut aspirer dans sa plus grande profondeur; si bien que, selon moi, une telle
entreprise prend presque l'aspect d'ingratitude de votre part."
-30- L'homme dit: " Cher ami, extrieurement, cela pourrait en avoir l'aspect, mais ce
n'est pas ainsi, selon notre moi profond, car vois-tu, que ferais-tu toi ma place, si tu avais des
magnificences mille fois plus grandes que les miennes pour rjouir ta vue, mais que, avec toute cette
splendeur inexprimable, il ne te fut pas donn la possibilit de voir, dans Son Etre, le Saint Donateur ?
-31- "Tu vois, il est plus que certain qu'en raison de ton grand amour envers le
Seigneur, tu abandonnerais tout, afin qu'il te fut rendu ainsi possible de t'approcher toujours plus du
Seigneur "
-32- L"hte rpond : "Chers amis, ceci, je le comprends trs bien, et je sais ainsi
pourquoi tu m'as parl de cette faon; cependant, sais-tu avec certitude si ici tu verras le Seigneur, et
quand ? Ou bien sais-tu si cette rgion est celle parmi lesquelles le Seigneur apparat en personne ?"
-33- L'homme dit: " Ami trs estim, cela, je ne le sais certes pas; mais ce que je sais,
c'est que, pour le Seigneur, est plus cher celui qui est petit plutt que celui qui est grand, car Il a dit Lui-
mme:* Laissez venir Moi les petits !*
-34- " C'est pourquoi, je ne pense pas tre sur une voie errone, si je me trouve
prsent ici, devant toi, aprs avoir abandonn par amour du Seigneur, toute ma magnificence, et j'ai
cherch la simplicit et l'humilit de cette colline."
-35- Et notre hte dit: Bien, mon cher ami, tu as rpondu avec justesse; seulement il
me semble que ta rponse soit ici hors de lieu;car, vois-tu, le Seigneur dit cela seulement devant le
monde, tant donn qu'Il dclare ouvertement, comment toutes les grandeurs humaines sont une horreur
devant Lui ; Ensuite Il dit aussi :
-36- "*Celui qui dans le monde est le plus petit, est devant Lui, dans les Cieux, le plus
grand.* Mais toi maintenant, tu n'es plus dans le monde, mais bien plutt tu es dans le Ciel. Dans le
monde tu tais petit; en effet tu tais un petit berger sur les Alpes; et pour cela le Seigneur t'a fait grand
dans le Ciel; c'est pourquoi, demande toi-mme ce que tu cherches encore !"
-37- Et l'homme rpond: " Cher ami, je reconnais trs bien que toi, dans la Sagesse qui
te vient du Seigneur, tu me dpasses infiniment; mais je sais aussi que Moi, au cours de ma grande
batitude, qui dure dj depuis longtemps, je n'ai vu le Seigneur que seulement dans Son Saint Soleil de
Grce."
-38- Et l'hte demande: " Que veux-tu de plus ? N'as-tu donc jamais lu: *Le Seigneur
Dieu Jhovah demeure dans la Lumire inaccessible ! *- Donc, comment pourrais-tu t'approcher de LUI,
plus qu'il ne t'est possible ?"
-39- L'homme rpond: "Oui, cher ami, c'est vrai, cependant le Seigneur Dieu Jhovah
tait aussi un Homme sur la Terre, et Il a pour cette raison assum notre nature, et Il a fait aux Siens la
promesse qu'ils demeureront prs de Lui, ternellement.
-40- " Et non seulement cela, mais Il a mme dit au malfaiteur crucifi en mne temps
que Lui: * Aujourdhui tu seras avec Moi en Paradis!* Et Paul l'aptre se rjouissait d'aller au Seigneur.
-41- "Et donc je crois moi-aussi que, dans les Cieux de Dieu, il doit y avoir une
quelconque possibilit de rencontrer le Pre, et de Le contempler avec des yeux pleins de batitude et
avec le cur rempli de l'amour total ! "
-42- L'hte dit: " C'est bien, du moment que tu crois que ce que le Seigneur a dit sur la
Terre est ainsi vraiment dit, dans la mme mesure, pour tous les Cieux, et cela justement, parce que tous
les Cieux sont faits par la Parole que le Seigneur a prononce sur la Terre.
-43- "Mais a prsent, mon cher ami, il y a quelque chose d'autre. Tu vois, l-bas tu tais
un seigneur dans ta vaste proprit leve; et tout autant l'tait toute ta compagnie.
-44- "Ici au contraire, vous devrez * servir *, et vous devrez gagner votre pain et les
autres aliments, avec le travail de vos mains; puisque, comme tu le vois, moi-mme, je dois travailler et
cultiver ici le sol, pour obtenir une rcolte, et me procurer ainsi la subsistance.
-45- " Le sol est, vrai dire, trs bni par le Seigneur, et rend plus d'un fruit centupl
par rapport la semence; cela n'empche pas quil doit tre cultiv avec diligence, autrement le Seigneur
ne fait pas prosprer Sa Bndiction.
-46- "C'est pourquoi vous devrez ici cultiver les champs et les prs, avec toutes sortes
d'outils agricoles; ensuite vous devrez vous rendre sur les champs avec la faux, couper le bl, le lier en
gerbes, et le porter au gerbier, et librer le grain des pis.
-47- "Cependant, tout cela, vous devrez le faire en tant que serviteurs, et non comme
patrons vous-mmes de quelques terres. Et mme, faire ces travaux, vous devrez mettre une grande
diligence; car ici on ne supportera pas que quelqu'un d'entre vous s'en aille flner avec les mains dans les
poches.
-48- " Sur cela vous devez bien rflchir; et si vous trouvez que cela est conseiller
pour vous, alors restez, puisque le travail ne manque pas ici, mais bien plutt, il y a souvent un manque
de travailleurs.
-49- "Mais si ces conditions auxquelles on ne peut droger, ne vous plaisent pas, vous
pouvez sans autre, retourner vos magnificences." Lhomme dit:
-50- '' Oh, cher ami, ne te proccupe pas de cela; il est Vrai que nous, dj depuis
longtemps, nous nous sommes habitus une certaine mollesse; cependant nous ne nous sommes pas
dshabitus d'un travail bni, puisque celui que, plus ou moins, nous avons fait sur la Terre et, vrai
dire, pour l'amour de nous-mme, nous le faisons ici srement mille fois plus volontiers par amour pour
le Seigneur; et de cet amour, aussi par amour pour toi, qui es certainement un ami assez important du
Seigneur !"
-51- Et l'hte dit: "Donc, du moment que les choses sont en ces termes restez ici!"
L'homme dit: " Mais cher ami, nous sommes quelques centaines; comment pourrais-tu nous loger tous en
cette modeste maisonnette ?" L'hte rpond:
-52- "Mon cher ami, ne t'en proccupe pas; n'as-tu donc jamais entendu ce que le
Seigneur a dit sur la Terre, en tant qu'homme ? Na-t-il pas dit: * Dans le Royaume de Mon Pre il y a de
nombreuses demeures ! *
-53- "Regardez la colline vers l'Orient; jusqu'o votre il peut atteindre, vous pouvez
voir combien il y a de maisonnettes semblables celle-ci.
-54- "En elles, vous pouvez tous trouver place suffisamment. Vous demandez qui
appartiennent toutes ces demeures. Et je vous dis: Ces demeures, dans leur ensemble, appartiennent un
Seul Propritaire, et c'est pourquoi, je veux vous conduire en elles, et assigner vous tous le travail
accomplir.
-55- " Vous demandez si je suis un reprsentant autoris du propritaire de toutes ces
demeures ? Mes chers Amis, si je ne l'tais pas, comment pourrais-je parler de cette faon ?
-56- Et comment pourrais-je me justifier de faire avec vous la volont des autres, si je
n'avais pas le droit d'en disposer selon mon juste et affectueux gr ?
-57- "Toi et ton pouse, je veux vous garder ici dans ma demeure; quant la chre
compagnie j'entends la loger toute dans mon voisinage ! Sortez donc, et annoncez tous cette dcision."
-58- Et vous voyez, le couple sort de la maisonnette et fait part de tout cela, avec une
expression affectueuse et joyeuse, ceux qui taient dans une attente anxieuse; et, regardez comment
toute la compagnie se prosterne pleine de gratitude, et remercie le Seigneur, qui a voulu leur faire si
affectueusement la Grce de trouver ici, service et logement.
-59- Maintenant, mme notre hte sort, et regardez comment Il impose sur tous Ses
mains, et indique les demeures qu'ils peuvent occuper.
-60- Maintenant vous pouvez voir aussi comment les membres de notre compagnie,
aprs l'imposition des mains, ont subi des changements. Leur couleur blanche s'est change en une
couleur naturelle rose; et leur tre, exceptionnellement dlicat a pris une relle consistance.
-61- Et voil, quel aspect heureux, vivace et satisfait ils ont maintenant, alors qu'avant
leur expression tait d'un srieux sage et plein de mystre.
-62- Regardez; maintenant ils se sparent, et prs de chaque demeure qui leur a t
assigne, les habitants les attendent bras ouverts.
-63- Mais prsent, notre hte rentre avec le couple de parents, et leur demande: Mes
chers amis, comment vous reprsentez-vous le Seigneur, de faon pouvoir Le reconnatre, s'Il devait Se
prsenter vous ?"
-64- L'homme dit: " Oh, cher ami, toi qui au nom du Seigneur, nous a accueillis si
affectueusement, ceci, vois-tu, est une question laquelle il est difficile de rpondre.
-65- En effet, sur la Terre, dans notre religion, nous ne nous sommes jamais occuper de
donner au Seigneur une forme humaine, mais bien plutt, nous nous sommes soucis seulement de Sa
Parole, en pensant que, en ce monde, Lui, de toute faon Se serait fait reconnatre immdiatement; et
nous L'aurions, en outre reconnu Ses Paroles.
-66- " Cependant, seulement maintenant je m'aperois, qu'en plus de Ses Paroles, le
Vritable Amour pour le Seigneur, veut aussi connatre Sa Figure personnelle.
-67- " Seulement, sur ce point, notre amour n'a jamais eu l'occasion de s'y arrter un
instant, et c'est pourquoi il n'a mme pas pu en cueillir quelque chose.
-68- "C'est pourquoi, tu voudras avoir la bont, mme en ce cas, cher ami, de nous
dcrire la Figure du Seigneur."
Et l'Hte dit: " C'est bien;du moment que vous le dsirez vivement au fond de vous, je
vous dis:
-69- " Regardez-Moi, puisque le Seigneur, en tant que figure humaine, correspond La
Mienne." L'homme dit: " Oh, cher ami, ce m'est une grande consolation et une grande joie, et je suis dj
ultra-bienheureux de voir devant moi une image si parfaite du Seigneur.
-70- "Mais combien grande sera ma batitude, quand il me sera donn de voir le
Seigneur Lui-mme !" L'Hte dit: " En vrit, ton amour pour le Seigneur est devenu grand; rjouis-toi
donc pleinement, puisque tu vois, JE suis le Seigneur; et toi, il t'est accord de demeurer prs de Moi,
ternellement !"
-71- Mais prsent voyez vous-mmes comme tout a soudainement chang. De la
rgion orientale on n'aperoit plus rien, cependant la simplicit premire est reste; et elle est l'unique
vrai, ternel Orient (Ciel) du Seigneur !
-72- Cependant pour nous, le moment n'est pas encore arriv de s'arrter ici, mais bien
plutt, selon la volont du Seigneur, de nous avancer plus loin dans la rgion du Midi.
Continuons donc notre voyage.
SS1 C47
(Retour du Midi. Le Matin, Orient = LAmour actif. Le Midi = La Sagesse pntrante.
Enseignements sur ces conditions spirituelles et leurs correspondances. Une
autre mer, et les premiers nuages dans lAu-del. Rapide voyages au-dessous des
nues blanches qui cachent le soleil. Le Ciel catholique romain : comme un simple
ciel dpreuve. Une rgion avec couvents et glises catholiques. Visite dans une
glise ddie la Trinit ; sons de cloches et dorgues, ect. Tout selon le modle
bien connu. Mais il manque des images de saints. On annonce lAscension au Ciel,
laquelle nous prenons aussi part.)
SS1 C48
(Une procession se composant d'un prtre, d'orants porteurs d'tendards, en
psalmodiant s'en va vers le Ciel. Patiente ascension de la montagne. Arrive aux
portes du Ciel, o font leur apparition * Pierre * et * Michel * Tout n'est seulement
qu'apparence qui correspond au fondement erron de la foi, apparence permise
pour sauvegarder l'tincelle Intrieure de la vie; car l'amendement ne peut avoir
lieu seulement que trs lentement. -Autres claircissements sur la prudence ce
sujet.)
-1- Et voil, nous sommes dj dehors, et les esprits portant des branches de palmier,
sortent en masse de l'glise, et prsent les suit aussi le prtre qui endosse les ornements sacrs avec
dans les mains l'ostensoir.
-2- Sur lui, c'est--dire, au-dessus de sa tte, vous pouvez voir aussi un baldaquin
port par quatre esprits masculins, vtus de blanc; devant lui se rangent tous les esprits, en suivant le
gonfalon de procession, et prsent tous se mettent en mouvement, avec toutes les formalits habituelles
du crmonial.
-3- Il ne manque mme pas la sonnette; un crucifix prcde le baldaquin; et toute la
compagnie entonne l'hymne qui vous est bien connu :* Saint, saint, saint est le Seigneur, notre Dieu
Sabbaoth *.
-4- Regardez: maintenant la procession a atteint une petite hauteur; l nous voulons la
rejoindre. Cette hauteur est trs trompeuse, car il n'y a pas si vite une fin, comme il semblerait au premier
regard.
-5- La route qui y conduit est la vritable * voie catholique du Ciel *. Aussitt que l'on
est arriv sur cette premire hauteur visible, on en aperoit une seconde qui mne nouveau plus haut.
-6- Ds que l'on a atteint aussi cette seconde hauteur, on dcouvre seulement qu'une
troisime suit; et cela continue ainsi, selon l'tat d'esprit des ascensionnistes du Ciel; tant donn que
parfois il y en a qui doivent monter plus de mille de ces hauteurs caches, avant de pouvoir atteindre la
soi-disant *rgion cleste des nues *.
-7- Souvent il arrive qu' l'occasion d'une telle ascension au Ciel, certains en ont assez,
et considrant le chemin trop long; alors ils se tournent vers le prtre, et lui demandent combien le
voyage pourrait encore durer.
-8- Alors, comme rponse, le prtre cite ce passage de l'Ecriture qui dit: * Celui qui
persvre jusqu' la fin devient bienheureux.* Et aprs cette rponse, le cortge poursuit son chemin.
-9- Aprs une tire de quelques cinquantaines de hauteurs, on demande au prtre si,
tant donn la longueur du voyage, on ne pourrait pas se reposer un petit peu. Dans ce cas, le prtre
donne la rponse suivante: " Priez sans interruption !"
-10- Dans le monde spirituel cela signifie que l, on ne doit jamais se reposer, une fois
que l'on est sur la voie du Ciel; puisqu'on sait, comme chose certaine que les paresseux et les tides sont
vomis par la bouche de Dieu, et qu'il ne leur est pas permis d'entrer dans le Royaume des Cieux.
-11- Raison pour laquelle ils doivent rassembler toutes leurs forces, et continuer leur
ascension, tant qu'ils n'auront pas atteint la porte bienheureuse du Royaume des Cieux. Suite cet
avertissement, l'ascension continue.
-12- Lorsque, aprs peut-tre une autre cinquantaine de hauteurs, le prtre lui mme se
sent fatigu, et que toute la compagnie ne veut plus monter, il dit finalement:
-13- " Ecoutez, brebis de mon troupeau ! Nous sommes ici peine mi-chemin; nous
voulons donc rendre honneur Dieu, et Le remercier pour nous avoir accord d'atteindre ce point !"
-14- Alors tous font halte, s'agenouillent et remercient Dieu, selon le dsir du prtre, et
prcisment, en premier lieu Dieu le Pre, puis Dieu le Fils et en dernier, Dieu le Saint-Esprit.
-15- Quand toute la compagnie, de cette faon, s'est un peu remise, le cortge continue
sa marche. Mais tant donn que le prtre sent dans ses propres pieds que pour l'ascension il ne pourrait
pas continuer aussi facilement, sans les ncessaires arrts, il annonce ds prsent qu'aprs le
franchissement de chaque future hauteur, on priera une station de * la Passion *.
-16- Naturellement, lui-mme profite de l'occasion pour se reposer; mais, quand les
douze, ou bien en cas dfavorable, les quatorze stations sont arrives terme, et que les hauteurs sont
toujours plus raides, et se succdent les unes aprs les autres, sans aucun signe de fin, on recourt la
rcitation du * rosaire * en se partageant.
-17- Mais lorsque tout le rosaire est aussi rcit, et que les hauteurs deviennent toujours
plus rudes, sans que l'on en voit la fin, tous se tournent vers le prtre, en lui demandant ce que signifie
cela, car malgr toutes ses suggestions, le but semble toujours encore trs loign.
-18 Alors le prtre dit: " Certes, chres brebis de mon troupeau, ici seulement
commence le point o le Royaume de Dieu demande violence; ceux qui s'en empareront par la force, le
possderont. "
-19- Mais en mme temps le prtre dcide que, chaque hauteur dpasse on devra
rciter un Psaume de David; et ainsi, le cortge continue pniblement l'ascension.
-20- Cependant, tant donn que notre cortge subit tous ces vnements, et en fait
l'exprience, nous le suivons nous-aussi, pas pas, jusqu' la fin, quand le rosaire ne sera plus rcit.
-21- Regardez, la prochaine hauteur est dj trs rude, et demande pas mal d'effort pour
la monter. Aprs beaucoup de fatigue, la compagnie a atteint le sommet.
-22- Comme vous voyez, ils s'tendent tous immdiatement sur une petite esplanade
plane; et le prtre lui-mme, tirant de sa poche un psautier et mettant de ct l'ostensoir, commence lire
le Premier Psaume, le plus lentement possible pour gagner pour lui et pour toute la compagnie une pause
avec un repos plus long.
-23- A prsent, il a fini de lire le premier psaume; il prend nouveau l'ostensoir, mais il
dit toutefois aux quatre porteurs du baldaquin, tant donn que le Ciel est de toute faon proche, qu'il est
raisonnable qu'ils abandonnent sur place ce petit * ciel * d'honneur.
-24- Sur cette disposition, tous se relvent et, comme vous le voyez, commencent
aussitt monter avec peine la rude monte. Comme vous pouvez le constater, cette ascension
s'accomplit aussi avec les mains, et pour notre prtre cela ne va pas si bien, de mme que pour le porte-
bannire et pour le porteur du crucifix.
-25- De sorte que le prtre se fait tirer vers le haut, tant bien que mal, par quelques
grimpeurs qui le prcdent, tandis que les porteurs du gonfalon et du crucifix dploient leurs clestes
enseignes en guise de btons de montagne.
-26- Maintenant, avec beaucoup de fatigues et d'efforts, un autre plateau a t atteint,
mais la surface plane est cette fois peine assez grande pour que notre compagnie y trouve seulement un
espace trs restreint pour se reposer.
-27- Ils campent donc nouveau, et le prtre commence la lecture du second psaume.
Mais, comme vous le voyez, lui-aussi est pris par l'angoisse, car, il aperoit d'abord devant lui une autre
hauteur encore plus raide; et s'il regarde vers le bas, le vertige le prend !
-28- Que doit-il faire maintenant ? Il est harcel de questions ce sujet, de la part des
ascensionnistes pour le Ciel; et on lui demande o sont les marches qui conduisent celui-ci.
-29- Le prtre rpond alors: " Je crois que ces puissants replats montueux sont les
marches, et vous-mme, faites ici l'exprience de combien on doit tre pur de toutes sortes de pchs
pour ne pas tre crass sur ces puissantes marches du Ciel." Puis il continue:
-30- " Ici, nous devons nous sparer, car il se pourrait que sur le prochain replat, on ne
trouve pas de place suffisante pour tous; tant donn que l'espace plat semble, de hauteur en hauteur,
devenir toujours plus troit, il ne serait plus possible de se reposer tous ensemble, en chantant les
louanges au Seigneur et la divine Trinit.
-31- " C'est pourquoi, que les plus intrpides parmi vous aillent de l'avant, et qu`ils se
reposent jusqu' ce qu'ils nous voient ici nous lever; et quils montent le degr suivant, au cas o ils
devraient en trouver encore un."
-32- Et, comme vous pouvez le voir, c'est--dire, avec lil de votre esprit, la moiti de
la compagnie se lve et monte sur une hauteur trs escarpe, en se servant des mains et des pieds.
-33- Quelques-uns atteignent le sommet, mais d'autres moins robustes, glissent
nouveau vers le bas. Le prtre demande ceux qui sont dj au-dessus, s'il y a encore une autre hauteur.
-34- Et eux, comme rponse, crient: " Victoire ! Il n'y plus de hauteurs: nous nous
trouvons dj au commencement d'une vaste plaine, et trs au loin, devant nous, nous apercevons dj
les nues clestes, et au milieu, une lumire trs forte, mais nous ne pouvons encore distinguer quoi
elle est due."
-35- Regardez maintenant: tous ceux qui se trouvent sur le gradin infrieur se lvent en
rassemblant leurs forces; le prtre attache l'ostensoir sur son dos, et monte lui-aussi, le mieux qu'il peut,
avec les mains et les pieds.
-36- Finalement, avec beaucoup de fatigue et de grands efforts, tous ont grimp sur
cette dernire hauteur; ils louent maintenant le prtre en disant: Ceci est une preuve sre que personne
sans un tel guide spirituel, ne peut atteindre le Ciel !"
-37- Mais le prtre dit: " Mes chers enfants, certes, ceci est vrai, puisque c'est
Dieu Lui-mme qui l'a command ainsi. Cependant, ce n'est pas moi, mais bien seulement Dieu qu'en
revient l'honneur !
-38- " En effet, si je me juge rtrospectivement, je dois admettre que je vous ai amens
jusqu'ici, plutt avec quelque chose qui ressemble une tromperie, qu' ma connaissance personnelle.
-39- " Mais tant donn que le Seigneur Lui-mme a recommand Ses aptres
d'employer la ruse, je suis justifi devant vous; et la russite dans ma faon de vous guider, vous montre
maintenant que je vous ai guids justement et fidlement, selon la doctrine de notre glise la seule
batifiante."
-40 Et le prtre continue ainsi: " Remettons-nous donc dans l'ordre initial, et avanons
vers le but."
Et maintenant vous voyez, le cortge, revigorifi, commence avancer sur le vaste haut-
plateau; et, comme vous pouvez l'observer, avec une rapidit toujours croissante.
-41- Les nues clestes sont toujours plus proches, et mme, comme vous le voyez,
nous sommes dj justement au-dessous. Et voil, ici on aperoit un haut mur, o il y a une porte d'or qui
sert d'entre; seulement, celle-ci est prsent ferme.
-42- Le prtre s'en approche et dit: " Mes chers enfants, nous avons pri, et il nous a t
donn; nous avons cherch, et nous avons trouv."
-43- " A prsent nous sommes arrivs au moment de frapper;c'est pourquoi le crucifre
doit d'abord frapper avec le crucifix, et par trois fois, au non du Pre, du Fils et du Saint-Esprit; et la
porte sera certainement ouverte."
-44- Et maintenant regardez, tout arrive selon les paroles du prtre; car effectivement,
au troisime coup, la porte s'ouvre, et, comme vous pouvez le voir, paraissent Pierre et l'Archange
Michel, qui examinent notre compagnie ensuite la laissent entrer, toute au complet, dans le Ciel.
-45- Seulement ont t omis ici, certains attributs de Pierre et de l'Archange Michel afin
que puisse tre teinte, pour le moins, la premire tincelle, trs matrielle il est vrai, de ceux qui taient
en train d'entrer dans le Ciel.
-46- Vous voudriez savoir s'il s'agit vraiment de Pierre et de l'Archange Michel ? Eh
bien, je vous dis que tout cela n'est seulement quapparence qui est excute au Nom da Seigneur par les
esprits angliques.
-47- De la mme faon est aussi form tout le Ciel; et ainsi doit-il en tre, car
autrement, il ne serait pas possible d'aider ces esprits, qui se sont bass sur quelque chose d'erron et de
faux.
-48- Cependant, chacun trouve ainsi le monde spirituel et le ciel, comme dans sa foi ; il
se l'est cr fondamentalement dans l'esprit; l'exception du seul purgatoire, parce que le Seigneur ne le
permet pas, car de lui, il pourrait driver le plus grand danger pour les esprits:
-49- si ces derniers, dans une telle condition, la place du Seigneur, se tournaient
encore plus nergiquement vers les Saints, en recourant mme l'aide des messes mondaines, toutes ces
choses qui avec le temps tueraient compltement l'esprit.
-50- En effet, l'esprit ce sujet, renoncerait compltement sa propre activit, et pour
sa batitude, il aurait recours exclusivement la misricorde de Dieu, misricorde mdiate ou
immdiate; ce qui, en d'autres termes, signifie commettre sur soi-mme un assassinat spirituel !
-51- A ce moment vous demandez; " Et comment donc ?" Cela est facilement
comprhensible puisque la vie de l'esprit consiste seulement et uniquement dans son amour, et de
l'activit qui drive de celui-ci.
-52- Qu'arrive-t-il de celui qui, dans le monde, a renonc toute activit ? A la fin, il
perd toute force et toute nergie, et il devient si faible, qu'il se rduit une misre complte; et comme
l'enseigne l'exprience du monde, dans le plus grand nombre de cas, cela mne au suicide.
-53- C'est pourquoi, dans le monde spirituel galement, ce serait un suicide spirituel;
car de tels souffrants ne se voyant pas aids et librs avec l'invocation des saints, perdraient
compltement la foi, et s'abandonneraient totalement au dsespoir, ce qui justement est une vritable
mort de l'esprit !
-54- Car, le dsespoir dans l'esprit, signifie un complet et violent dtachement du
Seigneur. Pour cette raison, un tel tat de choses n'est pas permis, pas mme dans l'Enfer.
-55- Quand l, le mal se fait trop actif, le Seigneur fait aussi en sorte que la mchancet
soit sanctionne, et cela certes, de la faon la plus sensible; mais lorsque, suite cela, le mal cesse, alors
aussi la sanction est leve.
-56- Donc, pour ce qui concerne ce Ciel (catholique), il n'est pas du tout-un obstacle
la vie de l'esprit, et il peut tre considr ici , comme une bonne cole vivante, dans laquelle seulement
les esprits commencent connatre le Vrai Ciel.
-57- Mais de quelle faon, cela arrive en notre ciel (catholique), nous l'apercevrons la
prochaine fois, en esprit, le plus profondment possible; et ainsi, pour aujourd'hui, nous arrtons.
SS1 C49
(Passage travers la porte dor. Le banquet dAbraham, prpar avec de riches
aliments, autour duquel se trouvent assis beaucoup dhtes, servis par un grand
nombre de domestiques. Questions ces serviteurs. Puis commencent lennui et
le dsir de sloigner de la table. Sage souci de la trop matrielle ide du Ciel.)
-1- Etant donn que l'on a fait entrer notre compagnie, profitons nous-aussi de franchir
ce seuil. Dans ce but, Pierre et Michel ont laiss la porte ouverte, car, eux, savent trs bien ce que nous
avons faire ici.
-2- Vous connaissez les diverses images et les ides sur le Ciel qui sont en particulier
celles de l'glise catholique. Si vous ne deviez pas en avoir, pleinement connaissance, ici vous en serez
effectivement trs bien informs.
-3- Regardez devant vous, puisque vous marchez derrire notre nombreuse
compagnie; nous allons assister la premire scne. Que voyez-vous non loin de nous ? Vous dites:
-4- Nous apercevons un somptueux et splendide palais, et au-dessus de celui-ci, on
peut lire une inscription forme par de clairs petits nuages regroups; et, si nous voyons bien, nous lisons
sur eux: * Demeure d'Abraham *" Bien dis-je, que voyez-vous encore ?
-5- Vous dites: " Nous apercevons autour de ce grand difice, un jardin extrieurement
vaste, qui semble avoir dj son commencement quelques pas devant nous."
-6- Que voyez-vous encore ? Vous dites; " C'est vraiment merveilleux, mais voyons
une table si longue qu'elle parait ne pas avoir de fin; elle est bien fournie en aliments exquis; et ensuite,
un grand nombre d'htes ont dj pris place des deux cts, et ils se servent avec beaucoup d'entrain.
-7- " Nous voyons aussi d'innombrables tres affairs qui servent ces htes avec zle.
Enfin nous apercevons que quelques htes sont en train de causer avec animation avec ces esprits
affects au service."
-8- Et, Moi, Je vous dis que vous voyez juste c'est pourquoi, entrons nous-aussi dans
le jardin sans retard, en suivant notre compagnie qui s'approche dj le long de la table, de faon
pouvoir faire nos considrations.
-9- Vous voyez, Pierre et Michel indiquent les places aux membres de notre
compagnie, en leur disant: " Asseyez-vous donc dans le Royaume des Cieux, la table dAbraham,
dIsaac et de Jacob, et gotez en surnaturelle plnitude les fruits de vos uvres terrestres, uvres que
vous avez accompli toujours inlassablement, par l'amour du Ciel, et dans l'amour envers Dieu."
-10- Regardez maintenant comment notre compagnie s'assied table, avec des visages
exprimant gratitude et batitude leve, se servant aussitt et avec beaucoup d'entrain d'aliments et de
boissons. Laissons que celle-ci se rassasie sans tre drange et d'un cur joyeux; quant nous, allons de
l'avant.
-11- Regardez l-bas, o l'on aperoit grand-peine la fin de cette table; l, sigent
entours d'une grande gloire, Abraham, Isaac et Jacob, et ici, devant vous, il y a un hte qui cause avec
l'un des serviteurs clestes. De quoi peuvent-ils parler ? Approchons-nous encore un peu et ainsi nous
pourrons aussitt connatre la teneur de la conversation.
-12- Ecoutez, justement maintenant, un hte rassasi jusqu' la nause, hte qui selon le
calcul de votre temps se trouve cette table dj depuis quatre semaines mangeant continuellement
demande au serviteur:
-13- " Cher ami, combien de temps encore durera ce splendide banquet ?" Et le
serviteur son tour demande l'hte : " Ami aim de mon cur, pourquoi me le demandes-tu ?
-14- L'hte, quelque peu embarrass rpond: " Cher ami, je ne te ferais pas cette
question, si j'tais encore sur la Terre, parce que moi-aussi je serais de l'avis qu'avec une telle question,
je commettrais un pch. Cependant, tant donn que je suis prsent dans le Ciel o personne ne peut
plus pcher, je me permets donc de te poser cette question.
-15- " Mais la vraie raison de ma question est celle-ci:* Tu vois, se trouver ici - et qu'
Dieu soient ternellement toute louange et tout honneur - est en ralit indescriptiblement splendide, et la
nourriture et la boisson sont sans aucun doute clestement bonnes;
-16- Mais nanmoins je dois te l'avouer, cette constante monotonie commence me
lasser; voil pourquoi je t'ai demand combien de temps encore on doit rester table."
-17- Et le serviteur dit: " Cher, cher ami, n'as-tu donc jamais entendu sur la Terre que
les joies clestes sont de dure ternelle ? Comment peux-tu donc me demander combien de temps
durera ce banquet ? Tu vois, il dure pour l'ternit. "
-18- Et vous voyez, ces mots, l'hte s'pouvante et demande au serviteur: " Ceci je le
comprends; cependant sur la Terre, j'ai aussi entendu parler d'une contemplation ternelle de Dieu.
-19- " Je vois, certes, l-bas, Abraham, Isaac et Jacob; Cependant de Dieu le Pre, de
Dieu le Fils et de Dieu le Saint-Esprit, je n'aperois aucune trace en aucun lieu." Et le serviteur de
rpondre:
-20- "Mais mon cher ami, supposes-tu que la Divinit Trine doive s'asseoir sur ton
nez ? Regarde l-bas, au-dessus des trois patriarches, et tu apercevras bien vite Dieu dans Sa Trinit,
dans la Lumire inaccessible.
-21- " Puisque tu auras trs souvent entendu dire sur la Terre que Dieu demeure certes
dans le Ciel, et que tous les bienheureux peuvent L'apercevoir, face face, c'est -dire, de la face du Pre
jusqu celle de l'Esprit-Saint.
-22- " Cependant, de par Elle-mme, la divine Trinit demeure dans la Lumire
inaccessible ! Alors, cher ami, veux-tu donc un Ciel encore plus parfait ?"
-23- Et notre hte dit: " Oh, cher ami, jamais de la vie, je suis compltement content,
mais si au moins je pouvais, comme toi, faire un peu le serviteur, seulement pour pouvoir bouger un peu,
ou bien s'il m'tait permis d'aller faire un petit tour, de temps en temps, dans ce grand jardin, si beau,
alors cette batitude cleste serait considrablement augmente !"
-24- Le serviteur dit: " Cher frre, que dois-je entendre de ta bouche ? Ton dsir sonne
comme un mcontentement de ce Dieu t'a assign dans le Ciel ?
-25- " Tu parles de faire du mouvement et de te promener en ce jardin; nas tu pas
toujours pri toi-mme:* Seigneur donne leur le repos ternel et la paix ternelle. *
N'as-tu pas ici un repos et une paix ternels ? Quel mouvement prtends-tu faire ici?"
-26 L'hte est trs embarrass et, la fin il dit aussi au serviteur: " Cher ami, je
reconnais que tout cela est juste et qu'ici le Royaume des Cieux, en vrit, s'exprime vraiment
littralement; et je vois aussi que, suite la vrit dite pour l'ternit, il ne peut en tre autrement.
-27- " Si d'autre part je rflchis que je devrai rester assis cette place, ternellement,
en vrit je me sens glacer, et de plus, je dois t'avouer ouvertement que, face une telle perspective de
batitude et de joie clestes, moi, comme malheureux paysan de la Terre, j'tais beaucoup plus heureux
qu'ici avec cette ternelle vue du Ciel !
-28- " Mais du moment que dans le Ciel j'y suis dj, j'en fais offrande Dieu. Une
seule chose est bonne ici, c'est que l'on ne peut plus pcher." Le serviteur dit: " De toute faon, je vois
qu'avec le Ciel tu es insatisfait; que dois-je alors faire avec toi ?
-29- " Pour toi, Son ordre cleste ne peut certes pas tre boulevers." Et l'hte dit:
"Cher ami, j'ai entendu une fois sur la Terre, et j'ai vu des images peintes, o les bienheureux taient
genoux sur les nuages, do, immobiles, ils contemplaient Dieu.
-30- "Mais ici, il y a seulement un jardin ; o sont donc les nuages ?" Le serviteur
rpond: "Mon cher ami, observe le terrain un peu plus attentivement, et tu t'assureras bien vite, combien
lgre est la base sur laquelle nous nous trouvons; penses-tu peut-tre qu'il s'agisse d'un sol terrestre ?
-31- " Regarde un peu ici; je remuerai un peu de terrain avec la main, et tu te
convaincras immdiatement que nous tous nous nous trouvons sur les * nues clestes *."
-32- Regardez: le serviteur pousse de ct un peu d'herbe, et notre hte aperoit, non
sans quelque surprise, que la base effectivement n'est autre chose qu'un lger nuage; et aprs cette
constatation, il se tourne aussitt vers le serviteur et lui fait la question suivante:
-33- "Cher ami si le sol est aussi inconsistant, ne serait-il pas possible que quelqu'un
suite mouvement impulsif et inconsidr, puisse tomber hors de la nue ? Et dans un cas semblable, o
irait-il finir ?
Le Purgatoire ne se trouve-t-il pas peut-tre ici au-dessous de nous ?
-34- Le serviteur dit: " Cher ami, de cela tu ne dois avoir aucune crainte, puisque
maintenant, tu es un esprit lger, et ce sol est pour toi tout aussi solide qu'en son temps l'tait le sol
terrestre pour te soutenir."
-35 Et l'hte continue: " Cher ami, permets-moi encore une question: Ce sol est-il aussi
solide, seulement ici prs de cette table, ou bien a-t-il la mme rsistance partout ?"
-36- Et le serviteur demande: " Cher ami, pourquoi demandes-tu des choses qui ne te
regardent pas ? Ici, o tu jouis de ta batitude, tu vois bien que le sol est suffisamment solide pour toute
l'ternit.
-37- " En ce qui concerne le vaste jardin, de toute faon, tu n'as pas y aller; c'est
pourquoi, que t'importe la solidit de son sol !
-38- " Mais du moment que tu m'as fait cette demande, je veux te rpondre que le sol
du jardin a partout la mme solidit; autrement il ne nous soutiendrait mme pas nous qui devons cueillir
et apporter ici sans interruption des fruits en abondance pour cette table ternelle."
-39- L'hte se dclare finalement satisfait, et le serviteur va pour s'loigner; mais il
vient une nouvelle ide l'hte, et il prie le serviteur d'tre aussi bon et de l'couter; et il dit:
-40- " Cher ami, du moment que nous avons dj discut sur pas mal de sujets, je
voudrais te demander encore une chose, mais confidentiellement, entre nous, et prcisment: Que
pourrait-il arriver ici quelqu'un qui, las de ne rien faire, se lverait toutefois, et voudrait faire un peu de
mouvement sur ces magnifiques prs ?"
-41- Le serviteur rpond: "A toi, il n'arriverait rellement rien; mais tu sais que Dieu ne
verrait pas volontiers qu'un esprit bienheureux ft mcontent de Ses dispositions. C'est pourquoi, ce qui,
de ce point de vue, pourrait t'arriver, en ralit je ne saurais te l'expliquer.
-42- " Une chose cependant est certaine, c 'est dire, que ta place libre serait
immdiatement occupe par quelqu'un d'autre; c'est pourquoi, tu devrais ensuite t'asseoir plus loin.
-43- " Mais du reste, ce que je vois, durant notre longue conversation, tu n'as mme
pas tourn une fois le regard vers la Trinit, avec tout ce qui est dit de tenir le regard immobile sur
Dieu !"
-44- L'hte dit: " Cher ami, tout ceci est juste et vrai; mais, vois-tu, tout mon tre aspire
fortement une plus grande libert, et, si possible, aussi quelque activit. Ensuite, au Nom de Dieu, je
dois te dire que, comme vont les choses, maintenant, je ne rsiste pas mme un instant; alors figure-toi
pour l'ternit !...
-45- Regardez : notre hte se lve et court au loin toute vitesse; et son exemple, il
trouve des imitateurs !
Les serviteurs les poursuivent, et quand ils les auront atteints, nous les rejoindrons nous-
aussi, pour faire d'autres considrations, et voir quel sera le pli que prendra cette histoire; et avec cela,
pour aujourd'hui il suffit.
SS1 C50
(La compagnie se dcide quitter la Table, et se retrouve gurie de ses rves terrestres
des reprsentationsdu Ciel. Exemple du peu de validit de ce Ciel matriel.
L'amour pour une jeune fille.)
-1- Et voil, nous avons dj rejoint les serviteurs; regardez un peu plus en avant, les
fugitifs sont arrivs aux limites du grand jardin. Il est entour d'un mur transparent, qui - comme vous
pouvez vous en assurer - du point de vue de l'apparence, constitue un bel ornement pour le jardin; mais
on aperoit aussi, travers celui-ci, l'extrieur, un pouvantable abme.
-2- Nos htes, aprs leur fuite, pourraient faire une autre tentative, c'est--dire, sauter
le mur, tant donn qu'il n'est pas trs haut; cependant cet inconvnient que nous connaissons dj les
empche de tenter l'entreprise.
-3- En effet, nous voyons prsent le groupe entier arrt devant le mur,
compltement dconcert, et personne ne sait quelle dcision prendre. Cependant, juste ce moment,
plusieurs des serviteurs s'approchent d'eux, et le chef les interpelle ainsi:
-4- "Qu'avez-vous donc fait ?" Ils rpondent: "Pardonnez-nous, chers amis, nous
n'avons rien fait d'autre que ce que nous ressentions en nous comme une vritable ncessit de vie, et
justement suite notre besoin profond qui tait de s'vader de ce ciel peu convaincant."
-5- Le chef des serviteurs dit: " Je vois bien qu'tre assis longtemps, et manger
continuellement, de mme que la contemplation monotone de votre Trinit Divine, doivent avoir
commenc vous ennuyer ; mais si vous retournez en pense votre existence terrestre, en vrit, vous
devez reconnatre que, jusqu' votre dernire heure, vous n'avez pri que * pour le repos ternel, et pour
* une lumire brillant ternellement *, et aussi qu'tre * rassasi la table d'Abraham, d'Isaac et de
Jacob, dans le Royaume des Cieux *...
-6- "...Et l, de voir Dieu, face face, Dieu Qui demeure dans Sa Lumire,
ternellement inaccessible. Si pour vous maintenant, tout cela s'est ralis fidlement, comment donc
pouvez-vous le trouver peu convaincant et injuste ?"
-7- L'hte interlocuteur rplique: " Cher Ami ! Je veux parler au non de toute la
compagnie; c'est pourquoi, je te prie de bien vouloir m'couter patiemment !
-8- "Nous, sur la Terre, nous avons cru fermement, sans le moindre doute, ce que
notre glise nous exposait, et, ce faisant, nous pensions:
-9- " Si nous vivons loyalement et rigidement selon les enseignements de celle-ci,
actifs dans la foi rendue vivante par l'Amour, il ne peut y avoir d'erreur en nous, puisquil nous a
toujours t prch que cette glise ne peut nous tromper, ni se tromper, tant donn qu'elle devait tre
en pleine possession du Saint-Esprit.
-10- " Et tu vois, maintenant, nous avons atteint aussi exactement ce que l'glise nous a
enseign, et que malheureusement nous avons cru aussi fermement.
-11- " Mais hlas, avec la ralisation de tout ce en quoi nous avions cru, nous avons pu
faire des constatations avec un sentiment bien diffrent, et avec une lumire trs diffrente, et suite
cela, nous est venu le soupon que ceci ne peut tre le vrai ciel, mais que, en quelque lieu, devait se
trouver rellement le vrai, tandis que celui-ci est seulement une vritable prison.
-12- " A quoi sert une table ternellement bien fournie, quoi sert l'ternelle
contemplation des Trois Personnes Divines, si tout cela n'est passible d'aucun changement plaisant ?
-13- " Et puis, cher ami, permets-moi de dire: Rester assis ternellement !... Le seul fait
de penser une chose semblable, avec le temps peut pousser au dsespoir n'importe quel esprit, si timide
et soumis qu'il puisse tre !
-14- " Certes, nous devons admettre qu'tre longtemps assis ne procure ici aucune
douleur, comme c'est le cas par contre, sur la Terre.
-15- " Il n'est pas non plus dsagrable de se trouver continuellement en telle et pieuse
compagnie; mme lil est toujours agrablement mu par la vue de la divine Trinit.
-16- "Les aliments et les boissons sont si exquis qu'ils ne lassent ni le palais ni
l'estomac; en outre, de temps en temps, on entend des chants suaves, qui partent de la grande compagnie
qui occupe la table, et qui effleurent l'oreille en la rjouissant.
-17- " Tu vois, tout cela serait en parfait ordre; mais, en plus, il y a au milieu,
l'pouvantable ternit; de sorte que, si toi aussi tu possdes un vif et vrai sentiment humain, tu dois te
sentir saisi d'horreur, tant donn que la vie est une force libre et anime.
-18- " Cette force, nous la sentons en nous, et malgr cette vivante perception, nous
devrions rester relgus cette table pour l'ternit ?...Cela ne serait-il pas une manifeste contradiction
avec l'ide de la vraie vie ?
-19- " Enfin, je dois encore ajouter une exprience que j 'ai faite sur la Terre et je crois
que tu pourras relever facilement de cette comparaison combien ce Ciel n'est pas naturel, par rapport la
faon humaine de sentir.
-20- " Lorsque, sur la Terre, j'tais encore un homme plein de vie, sur les trente ans et
clibataire, une fois je rencontrai par hasard une jeune fille. Elle me sembla d'une beaut tellement
cleste, que dans mon cur je me dis:
-21- " Mon Dieu et mon Seigneur, si Tu faisais en sorte que cette jeune fille devienne
mon pouse, j'en serais le plus heureux, comme si Tu m'ouvrais aussitt les portes du Ciel ! "Et moi-
mme dans mon cur je m'tais aussi jur:
-22- " Cet ange cleste doit devenir mon pouse !" Aprs ce serment, je recourus tous
les moyens possibles pour que cela se ralist.
-23- " Cela me cota beaucoup de peine et de zle; mais plus je devais combattre pour
faire mienne cet ange terrestre, d'autant plus heureux je me reprsentais sa possession, dans mon
sentiment profond.
-24- " Et mme, mon imagination sentimentale allait si loin que srieusement je
m'imaginais que si cet ange fminin se tenait ternellement devant moi, et si je pouvais seulement la
contempler continuellement, de la tte aux pieds, je ne m'en serais pas rassasi de toute l'ternit !
-25- " Et tu vois, aprs une lutte qui a dur deux ans, cette femme-ange devint
rellement mon pouse. En vrit, dans les premiers temps, je ne pouvais mme pas raisonnablement
croire que j'tais srieusement cet homme heureux qui pouvait dire de plein droit cet ange: Ma chre
pouse !
-26- " En effet, j'tais trop heureux ; mais tu vois, pres environ deux ans, cet ange
devint pour moi quelque chose de tellement habituel, que souvent cela me cotait un considrable
sacrifice de rester la maison, prs d'elle, du moins par bonne ducation et par point d'honneur.
-27- " Au commencement j'tais, au plus profond de moi, si jaloux, que je me serais
mis en colre si un vritable ange du Ciel, avait os s'approcher de mon super cleste idal.
-28- " Aprs deux ans par contre - et je dois le dire sincrement, ma propre honte -
j'tais trs heureux quand parfois mon idal du Ciel recevait quelque visite, car ainsi je gagnais un peu de
temps pour aller me promener au grand air dans la divine et libre nature.
-29- " Et tu vois, dj alors je pensais en moi :Mon Dieu et mon Seigneur si en son
temps il devait arriver quelque chose de semblable, mme avec le Ciel, cela ne correspondrait
absolument pas avec le besoin de l'homme.
-30- " Toutefois, je pensais, en guise de rponse: Et si le Ciel devait tre aussi une
ternelle monotonie; Dieu modulera les sentiments de l'esprit mortel, de sorte que cette monotonie offre
cependant, l'esprit lui-mme, un ternel et inexprimable dlice.
-31- " Et prsent, j'ai got aussi le Vrai Ciel, et je dois te dire qu'il ne me convient
pas mieux du tout; et mme considrablement plus mal que cela n'a t avec mon ciel terrestre.
-32- " Si le Seigneur ne m'enlve pas cette fatale sensation d'ennui, cause de la vue
prolonge de la mme uniformit, il me serait beaucoup plus agrable qu'il me fasse retourner sur la
Terre, mme si je devais tre un ternel bcheron, puisque, cher ami, que cela soit dit une fois encore, le
sentiment qu'veille l'ternelle dure de tout ce dont on jouit, ou que l'on voit vraiment sans le moindre
changement, est quelque chose d'pouvantable !
-33- " A prsent, juge toi-mme sur la base de ce propos rendu ncessaire, et fais de
nous ce que tu veux. Mais la table, je ne me laisse plus reconduire quoi que tu fasses; je voltigerai
plutt ternellement en jardin, et quand J'aurai faim, je cueillerai moi-mme aux arbres de quoi me
rassasier; mais comme je l'ai dit, la table je ne veux plus retourner !
-34- " Je dois aussi te dire que les souvenirs de la vie active sur la Terre me procurent
ici encore un plaisir plus grand que toute cette table cleste, l'exception bien entendu, de la
contemplation de la divine Trinit, sur quoi il est vrai, il y aurait certes quelque chose dire.
-35- " Cependant il s'agit d'une chose trop sacre, et nous ne sommes pas dignes de
nous exprimer davantage ce sujet; c' est pourquoi, juge seulement ce que je t'ai dit jusqu' maintenant,
et agis en conformit !
SS1 C51
(Suite du traitement de gurison de ces loyaux aspirants au Ciel. Confession de
penses simples reues tandis que l'on assistait la *Messe*. Une lueur
commence poindre au sujet de ce Ciel apparent. La comprhension errone de la
Trinit Divine. *Moi et Le Pre nous sommes UN ! * Le Royaume des Cieux apparat
tre actif dans toutes les paraboles de l'Evangile. On montre Jsus comme le Seul
Librateur, et le Seigneur du Ciel et de la Terre ! La vraie Trinit. Eclaircissements
sur le pourquoi de limpossibilit de rmission du pch contre lEsprit-Saint .
Lamour, la Grce et la Misricorde du Seigneur.)
-1- Le Chef des serviteurs dit: " Mon cher ami, je comprends trs bien ce que tu
entends me dire; Seulement je ne saisis pas pourquoi, toi, durant ta vie physique, tu ne t'es pas fait du
Ciel une reprsentation diffrente, et pourtant tu lisais souvent l'ptre de Paul.
-2- " Dis-moi un peu, que pensais-tu quand tu lisais : * Tel l'arbre tombe, tel il reste!*
A prsent tu hausses les paules, et tu ne sais ce que tu pourrais rpondre !
-3- "Mais, moi, je te dis que l'arbre indique justement ta foi, et en d'autres termes, cela
ne dit rien autre, sinon que: Comme tu crois, ainsi il t'arrivera !
-4- " En effet, telle qu'est la foi, ainsi est aussi la reconnaissance; telle qu'est la
reconnaissance, ainsi est aussi l'incitation l'activit qui drive de la reconnaissance.
-5- " Et telle qu'est l'incitation l'activit, ainsi est aussi l'Amour, lequel cependant est
la Vie vritable de l'esprit.
-6- " Tu vois, vous avez tous cru en un Ciel, tel qu'il se prsente maintenant vous, et
vous uvriez avec droiture sur la base de cette croyance, pour atteindre ce Ciel, et tel que l'arbre, aprs
l'accomplissement de la vie terrestre, est tomb dans la vie spirituelle, ainsi reste-t-il aussi.
-7- " Je ne peux absolument pas vous donner un autre Ciel, diffrent de celui que vous
vous tes donns par vous-mmes, puisque dans les Ecritures il est dit:* Le Royaume de Dieu ne se
prsente pas avec un faste extrieur, mais il est au-dedans de vous*.
-8- " Donc, ce Ciel aussi, tel qu'il se prsente, est un produit de votre foi qui a sa base
au fond de vous. Que voulez-vous y faire prsent ? Pourriez-vous expulser de votre intrieur votre foi ?
-9- "Pouvez-vous peut-tre devenir mme, luthriens, ou bien de purs vangliques ?"
L'hte rpond: " Cher ami ! Que de cela nous garde la Sainte Trinit, tant donn qu'un pas semblable
pourrait nous mener mme l'Enfer !"
-10- Et le chef serviteur dit: " Certes, certes, mais prsent que vous avez pris une
dcision, tant donn les circonstances, il ne vous reste rien autre qu' vous maintenir dans le plus
complet repos pour toute l'ternit des temps."
-11- Et l'hte dit: " Cher ami, qu'en serait-il si nous retournions au lieu o nous sommes
arrivs aussitt aprs notre mort terrestre ? Pour moi, ce serait beaucoup plus agrable, et je serais prt
faire ce qu'il me serait demand.
-12- " Bref, pour une nourriture frugale, je serais dispos excuter n'importe quel
genre de travail au profit d'autrui, et ce serait pour moi, ainsi que je le sens, infiniment plus agrable que
d'tre assis pour l'ternit."
-13- Et le serviteur dit: " Bien, bien, mon cher ami, cela je le comprends tout aussi bien
toi; seulement je n'arrive pas m'expliquer - comme d'ailleurs je te l'ai signal avant -
-14- " Pourquoi, toi, sur la Terre, tu n'es pas arriv une meilleure reprsentation du
Ciel; et ce d'autant plus que, souvent, tu t'ennuyais, terriblement, en assistant une messe trop tire en
longueur, et tu attendais impatiemment * L'Ite Missa est *."
-15- L'hte dit: " Oh, cher ami, je t'avoue que tu as devin juste; en effet, trs souvent il
en tai t ainsi, et cette erreur, je l'ai aussi toujours confesse, mais je ne pouvais m'en dlivrer.
-16- " Le prtre m'a expliqu qu'il s'agissait de luvre maligne du dmon, et je
m'efforais avec une grande abngation de m'imaginer le sacrifice de la messe comme la chose la plus
ressentie possible, mais hlas c'tait peine perdue.
-17- " Je rcitais certes, toutes mes prires dans un bon missel, et durant la messe
j'essayais de me concentrer en mditation le plus possible; mais je n'ai jamais pu pousser les choses au
point d'prouver du regret quand la messe tait arrive la fin; et mme secrtement j'tais toujours
heureux quand tait arriv le moment de sortir de l'glise.
-18- " Dans les journes estivales, quand il ne faisait pas trop chaud, et que quelque bon
chur accompagnait la messe, cela pouvait aller; mais durant l'hiver, cher ami, je te l'avoue sincrement,
je considrais un tel office, comme une sorte de purgatoire, pour expier les pchs, mais en aucun cas
comme un gradin du Ciel.
-19- " Cependant, que je me reprsentasse alors sur la Terre, une semblable monotonie
comme supportable - et que l'on dise la mme chose pour la monotonie du Ciel, en lequel je croyais
comme il nous tait enseign - devait avoir sa raison pour le fait que je vivais dans le monde, et que cela
m'offrait toutes sortes de faits et d'vnements, et que mon tat tait continuellement chang.
-20- "Cependant, ici o tout changement a cess d'un coup, o il n'y a pas de nuit, o il
n'y a mme rien faire, dans une ternelle paresse, avec une vue constamment la mme...on en vient
perdre le got de savourer la vie.
-21- " Je t'en prie donc, parle avec Abraham, Isaac et Jacob, afin qu'ils nous donnent
quelque chose faire; ou bien, comme dj indiqu avant, qu'ils nous permettent d'aller l-bas, dans la
zone infrieure, o peut-tre nous trouverons quelque chose de quoi nous occuper, car ici, dans ces
conditions, nous ne pouvons pas rsister."
-22- Le serviteur chef dit: " Mais que prtends-tu donc ? Que veux-tu faire ici ? Et quoi
l-bas ? N'avez-vous pas dit et cru dj sur la Terre que le Seigneur Dieu Sabaoth est un Dieu Tout-
Puissant et qu'il n'a pas besoin des services des hommes !
-23- " Sur la Terre seulement Il leur permet de travailler, afin qu'ils puissent conqurir
le Ciel. Puisque dans Son Royaume cesse ensuite tout travail.
-24- Tu vois, vous croyez aussi en cela; donc, que vient-tu faire ici, ct de la Toute-
Puissance Divine ? "
-25- L'hte dit: " Oh, cher ami, crois-moi prsent je reconnais ma grande erreur;et je
t'avoue ouvertement que, nous tous ici, nous nous trouvons littralement dans un ciel de punition; car,
la suite de ta question, nos ides se sont clarifies.
-26- " En effet, si le Seigneur, par pure misricorde, nous a permis de travailler sur la
Terre, afin que nous puissions nous gagner le Paradis, je ne vois justement pas pourquoi, Sa Misricorde
et Son Amour Infini devraient cesser justement ici dans le Ciel ?
-27- " Cher ami, j'aperois au contraire que tu as quelque chose d'autre dans l'esprit;
c'est pourquoi nous te prions d'urgence de ne pas nous tenir plus longtemps en suspens; et communique-
nous quelle est la juste et vraie Volont du Seigneur !
-28- " Nous voulons tout faire, et nous y prter en toute chose; seulement, ne nous
conduis plus cette table longue et ennuyeuse, au vrai sens des termes; et je prfrerais cesser d'exister
plutt que d'tre semblable un polype vorace, la surface de cette mer de lumire !"
-29- Le chef des serviteurs dit: " Cher ami et frre ! Tu vois, seulement maintenant tu es
mur; et je peux t'annoncer toi, et vous tous, la Vrit; coutez donc:
-30- " Ce ciel que vous voyez ici n'est autre qu'une apparence cre par votre foi
errone; et la Trinit que vous contemplez reprsente le point culminant de votre erreur.
-31- "Comment avez-vous pu penser que trois Dieux puissent la fin tre cependant
UN Dieu ? Et que chacun de ces trois Dieux excute chacun quelque chose de diffrent, et que cependant
ils doivent tre tous les trois, parfaitement UN Seul tre et UNE Seule nature ? Eh outre, comment avez-
vous pu vous imaginer un Dieu oisif, du moment qu'il a t depuis l'Eternit, l'tre le plus actif ?
-32- " Vous voyez, c'est la raison pour laquelle vous vous tes imagins aussi une vie
ternelle passer dans l'oisivet; sans rflchir que la Vie est la Force oprante que Dieu a souffl en
toutes ses cratures par Sa Force ternelle.
-33- " Le Seigneur, n'a-t-il pas dit sur la Terre que LUI et le PERE sont UN ? N'a-t-il
pas dit: * Qui Me voit, voit aussi le Pre ?* N'a-t-Il pas dit aussi: * Croyez que Je suis dans le Pre et que
le Pre est en Moi* ?
-34- " Vous voyez, tout cela aurait pu trs facilement attirer votre pense sur le fait que
le Seigneur est seulement UN; et par consquent aussi UNE SEULE PERSONNE; donc, jamais un Dieu
Triple, comme vous vous L'tes reprsent.
-35- " A ce moment, vous me direz certes: Cher ami, tu sais comment notre foi tait
enchane et il nous tait impossible de reconnatre quelque chose de diffrent de ce que * l'Eglise * -
sous la menace de chtiments ternels dans l'Enfer, mais par contre avec des vagues allusions de
batitudes clestes - nous a enseign, en ajoutant en outre:
-36- "* Aucun il n'a jamais vu, et aucune oreille n'a jamais entendu, et aucun esprit n'a
jamais imagin, ce que Dieu a prpar pour ceux qui L'aiment !*"
-37- " Oh, amis et frres ! Cela, je le sais trs bien, et je sais donc aussi que vous avez
t tromps et mens sur une fausse route; et c'est pour cela qu'est aussi arriv maintenant pour vous le
moment de la libration, o vous pourrez prsent reconnatre le Vrai Dieu et le Vrai Ciel.
-35- " Vous avez lu dans la Parole du Seigneur, sous quelles formes IL a prsent le
Royaume des Cieux; de sorte que, quelle que soit la forme en laquelle il vous plaise de le contempler, il
doit vous sauter aux yeux, qu'en aucun cas, le Seigneur n'a annonc un Royaume des Cieux oisif, mais
bien plutt, l'exception de la forme, seulement extraordinairement actif.
-39- " Tournez-vous donc aussi maintenant vers le Seul Seigneur Jsus-Christ, puisqu'Il
est le SEUL DIEU et SEIGNEUR du Ciel et de la Terre. Cependant, tournez-vous vers LUI avec votre
intrieur, avec dans le cur l'amour pour LUI, car alors vous trouverez immdiatement en Lui par Lui,
en vous, la vraie destination de la Vie ternelle, en l'apercevant ensuite clairement en vous.
-40- " Cette Trinit errone doit disparatre compltement en vous, afin que vous
puissiez reconnatre la Vraie Trinit, qui est l'AMOUR, la SAGESSE et l'ternelle PUISSANCE
oprante, dans le SEUL Seigneur Jsus !
-41- " Vous ne devez pas penser qu'au baptme du Christ, une triple personnalit divine
se soit manifeste; car tout cela n'tait qu'une apparition permise par le Seigneur, afin que l'humanit
puisse reconnatre dans le Seul Seigneur, la pleine Toute Puissance, et la pleine Divinit.
-42- " Eh effet, ce moment * La Sagesse de Dieu *, en tant que Son VERBE ternel,
provenant de l'ternelle VIE, s'est incarne et s'appela * FILS de DIEU *, ce qui a la mme signification
que si l'on disait: La Sagesse est le Fruit de l'Amour; et elle provient de LUI comme la lumire de la
chaleur; et la reprsentation visible de l'Esprit de Dieu, sur le Fils, indiqua simplement en tant
qu'apparition, que mme l'ternelle et infinie FORCE de DIEU, provient de l'AMOUR l'gal de la
SAGESSE, bien qu'oprant travers lAMOUR; de mme que la chaleur du Soleil, avec la diffusion de
la lumire, en rend les effets manifestes.
-43- " Si vous comprenez tout cela prsent, il vous sera facile de comprendre aussi
pourquoi, dans le Seigneur, devaient tre prsents: Son Amour Infini, manant l'ternelle Lumire de la
Sagesse, et avec la somme des Deux, la totale et infinie Puissance Oprante Divine.
-44- " En effet, Jean dit aussi ceci: * En Christ demeure la plnitude de la Divinit *; et
il dit aussi: * Au commencement tait Dieu, et Dieu tait le Verbe, et le Verbe tait auprs de Dieu; et le
Verbe s'est fait chair et Il demeure parmi nous.*
-45- " Vous, vrai dire, vous dites qu'il y a aussi crit:* Au commencement tait le
Verbe, Dieu tait le Verbe, puisque le Verbe tait auprs de Dieu, et Dieu tait dans le Verbe* Vous
voyez, cela ne change rien, puisque Dieu et le Verbe sont une seule et mme chose, comme Fils et Pre.
Ou bien si vous dites: *Verbe et Dieu qui sont aussi UN comme Pre et Fils*, ou bien, * Dieu et le
Verbe, ou l'Amour et la Sagesse sont depuis l'ternit parfaitement UN *.
-46- " Par moment vous pouvez tourner et retourner le texte de Jean, votre gr, mais
son tmoignage a toujours la seule et mme signification, c'est--dire, que le Seigneur est UN, tant
comme Pre que comme Fils, et que comme Esprit.
-47- " Vous demandez comment on doit comprendre alors ce texte de l'Ecriture, o il
est dit que: * Les pchs contre le Pre et contre le Fils sont rmissibles, tandis que les pchs contre
l'Esprit-Saint ne le sont pas *.
-48 " Cela est toutefois trs facilement comprhensible, car pour celui qui combat
contre l'Amour Divin, alors ce dernier le saisit et l'amne la raison. Pour celui qui lutte contre la
Sagesse divine, cette dernire lui rserve le mme traitement; mais, dites-moi, vous:
-49- " S'il y avait un fou qui voulait srieusement se retourner contre la Puissance
Infinie et la Force Divine, quel pourrait en tre le sort, sinon que d'tre saisi et expdi dans les abmes
infinis, afin de devoir ensuite, par la voie de retour infiniment et dsesprment longue et fatigante,
s'approcher nouveau si possible travers la misricorde de Dieu, de l'Amour d'abord si reni.
-50- " Et tu vois, tout cela est toujours fait par le Seul et mme Seigneur, et se
manifeste en tout homme, comme lhomme lui-mme le veut. A celui qui veut se mesurer avec Sa Force,
le Seigneur fera aussi goter quelle est la saveur de Sa Toute Puissance, face l'impuissance d'une telle
crature.
-51- " Mais il ne faut pas penser que le Seigneur condamne et anantisse un tel stupide
combattant; car, tout ce que le Seigneur lui fait, est fait en raison de Son Amour Infini; afin que nul ne
soit perdu ! - A prsent rflchissez bien sur tout cela au fond de vous; aprs quoi je reviendrai, et je
vous guiderai au lieu que vous aurez trouv et reconnu en vous."
SS1 C52
(Suite. Cette compagnie est abandonne elle-mme, afin quelle puisse digrer cet
aliment authentique reu. Indications sur les procds spirituels intrieurs. La
vraie pauvret dans lesprit. Danger du scepticisme aveugle. Le chef des
serviteurs, apparemment, sest tromp, puisquil a attribu Jean un passage de
Paul. Consquences de cela : rechutes, doutes. Explication du malentendu.)
-1- A prsent, regardez vous aussi ! Les serviteurs s'loignent; ceux qui sont rests
commencent se consulter, si bien que l'on en vient se demander: " Arriverons-nous un accord du
point de vue spirituel ?"
-2- De quoi causent-ils prsent ? Seulement un peu de patience et nous l'apprendrons
aussitt. Celui qui s'est principalement entretenu avec le chef des serviteurs, et qui sur la Terre a t un
paysan, se mettra bientt en avant, et communiquera toute la compagnie sa proposition.
-3- Vous voudriez dj la connatre, mais je vous dis: Tant que l'esprit n'a pas atteint le
plus haut degr de perfection, ce n'est pas possible; car, comprendre un esprit encore imparfait est au
contraire d'autant plus fatigant et lent.
-4- Vous demandez: Et pourquoi donc ? C'est facilement comprhensible; parce que
l'esprit n'a rien sur quoi s'appuyer, mais bien plutt, toute sa proprit est son moi profond.
-5- L'esprit parfait a, en lui aussi le parfait Bien et le parfait Vrai, en surabondance
infinie; c'est pourquoi il a aussi la capacit de saisir en toute chose, ce qu'il y a de bien et de vrai, de
rellement spirituel, de manire incroyablement rapide.
-6- L'esprit imparfait n'a en lui rien autre que des ides et des concepts errons; et
quand il devrait faire quelques progrs dans le Bien et dans le pleinement Vrai, il doit d'abord saisir ce
qu'il y a en lui d'erron, le reconnatre comme tel, le chasser hors de lui, et tomber ensuite dans une
grande pauvret, pour pouvoir devenir * un vritable pauvre en esprit .*
-7- Grce cette pauvret, au complet vide spirituel de concepts, l'Etincelle Divine -
qui est le Bon de l'activit de l'Amour - devient libre, commence s'tendre toujours plus, et remplir
ensuite le prcdent vide spirituel avec une nouvelle Lumire, et en cette Lumire seulement l'esprit
arrive une comprhension toujours plus complte.
-8- Donc, comme vous voyez, il cote notre compagnie beaucoup de peine pour se
librer de l'image du Ciel aperue par eux. Ils continuent encore toujours voir ce qu'ils ont aperu
depuis le commencement.
-9- Mais ceci dnote que pour saisir le pur VRAI et le BIEN, ils n'ont pas encore
chang beaucoup. Vous voudriez savoir quelle devrait en tre la cause, tant considr que le serviteur -
comme vous avez l'habitude de le dire - a mis la vrit sous le nez de toute cette compagnie, et ce, plutt
nergiquement.
-10- Et, moi, Je vous dis que souvent cela dpend d'une bagatelle; en effet tous ces
hros du Ciel catholique ne sont au fond que des sceptiques affligs d'aveuglement. Le scepticisme est
pour les hommes ce qu'est pour les arbres un coloptre.
-11- Est en effet plus que suffisant, un point particulier pas compltement digne de foi.
Ce point devint ensuite un insecte nuisible pour la vrit, qui la fin, en raison de sa reproduction
extraordinairement abondante, ruine de grands bosquets d'arbres de la connaissance et de la
reconnaissance.
-12- A ce moment vous demandez: " Cher ami, en quoi consiste ce point dangereux,
pour cette compagnie ?" Et je vous dis: ce point est en soi peine digne d'attention.
-13- Mais le sceptique qui ronge toutes les fibres de l'arbre de la Vie et de la
Connaissance, place ce point sous un microscope trs agrandissant et dcouvre en ce point, insignifiant,
des montagnes d'asprits et d'ingalits qui n'ont naturellement rien faire avec la surface du bois
vivant examin naturellement.
-14- La cause de cela est due au fait que ces sceptiques tournent constamment autour de
ce point insignifiant avec le microscope de leur intellect.
-15- Mais personne il ne vient l'esprit d'employer le microscope au-del des
frontires de ce point, dans le but de pourvoir constater comment ce point, qui leur semble eux si
scabreux se lie au contraire trs bien avec l'autre bois de la Vie.
-16- Toutefois, afin que vous puissiez apercevoir en quoi consiste ce point, j'attire votre
attention sur le fait que le chef serviteur, d'un point de vue extrieur, a un peu mlang les textes de
l'Ecriture cits par lui.
-17- Une rectification, vous l'avez dj apprise, durant cette discussion; toutefois, le
serviteur a selon l'apparence cit un texte de Paul, comme s'il tait de Jean. Etant donn cependant que
l'orateur de la compagnie, et quelques autres encore, sont assez verss dans les Ecritures, ils s'en sont
aussitt aperus; et c'est, principalement, la raison pour laquelle ils sont en train de se consulter si
vivement.
-18- Notre orateur a fait relever cela, en grand secret, en disant: " Mes chers et
bienheureux amis ! Si ce serviteur tait effectivement un connaisseur expert des Ecritures, il n'aurait pas
si facilement confondu Paul avec Jean; au contraire, il a clairement cit quelque chose comme dit par
Jean, alors que cela a t prononc seulement par Paul; et cela me suffit pour croire qu'il n'est pas tout
fait au courant sur la Vritable Vrit Divine; de sorte que pour tout le reste aussi de ce qu'il a dit, on
devrait lui faire des rserves.
-19- " C'est pourquoi, Je suis de l'avis que ce Ciel est un Ciel compltement vrai;
comme ensuite, selon le rcit et le tmoignage du serviteur, les choses devraient rester avec la prison la
table, il me semble galement qu'il s'agit de suppositions bases sur des nuages.
-20- " Nous sommes libres, et nous pouvons nous asseoir table quand nous voulons;
et nous pouvons aussi nous promener en cet immense jardin, notre gr; et c'est pourquoi, je suis d'avis
que mme cet norme et splendide palais qui est derrire cette grande et longue table, il sera galement
possible, non seulement de le visiter, mais peut-tre nous sera-t-il accord d'y habiter.
-21- " En effet, le Seigneur n'a-t-il pas dit: * Dans le Royaume de Mon Pre il y a de
nombreuses demeures !* C'est pourquoi, en cet norme palais il pourrait y avoir un grand nombre de ces
demeures; ou bien, un grand nombre de palais semblables pourraient tre de quelque autre ct un peu
plus loin.
-22- " C'est pourquoi j'estime qu'il ne vaut pas la peine d'attendre ultrieurement ce
serviteur, aussi expert dans les Ecritures, mais qu'il est prfrable bien plutt de nous acheminer aussitt,
selon notre libert de dcision, et selon notre gr, en direction du grand palais.
-23- " Etant donn qu'ici nous ne pouvons plus pcher, nous pouvons aussi faire ce que
nous voulons, car il est certainement mieux d'tre dj dans ce ciel, en pleine conscience, que dans un
vrai ciel de paysans, selon l'opinion force de notre serviteur.
-24- " Si ensuite, ce Ciel ne devait pas tre celui juste, qu'y pouvons-nous faire, nous,
du moment que dans le monde il ne nous en a pas t indiqu un autre.
-25- "Et si, comme cela nous ft enseign dans le monde, ici tout procde avec justice,
ce qui est aussi indubitablement le cas, je voudrais vraiment comprendre pour quelle raison on devrait se
moquer de nous, pendant un certain temps, avec un faux Ciel.
-26- " En effet, nous avons toujours cru en un Ciel juste et vrai, et non en un ciel
apparent et moqueur; il serait vraiment infme de notre part de supposer que Dieu ait voulu se divertir
sur notre dos; c'est pourquoi mettons-nous en route sans crainte !"
-27- Comme vous pouvez le voir ce petit groupe, comme un point, l'gal d'un
coloptre a attaqu tout un bois de bonnes connaissances, et nos sceptiques sont retards dans leur
erreur premire. Cependant, ici vous demandez: " Pourquoi le serviteur s'est-il comport ainsi ?" Et, moi,
je vous dis:
-28- Le serviteur s'est exprim exactement dans le sens spirituel, mais nos sceptiques,
esclaves de leur erreur, n'ont pas dplac le microscope spirituel du point douteux, de sorte qu'ils n'ont
pas pu reconnatre les bonnes corrlations secondaires.
-29- Vous aurez observ que le serviteur n'a pas prononc entirement le texte de
l'aptre Paul, omettant l'ide essentielle. Vous voyez, ceci est un point trs important de comprhension;
et c'est justement ce point de corrlation qui manque toute cette compagnie, ce point qui veut dire
justement l'amour actif et oprant, drivant de la foi pure dans le Seul Seigneur.
-30- Regardez encore en tout l'Evangile selon Jean, ce que signifie, la vivante Parole
Intrieure, ou lAmour pour le Seigneur; et cela se rsume au sens cleste, dans le texte prononc, et
donne la Lumire juste au sujet du Seul Seigneur.
-31- Paul, par contre, embrasse en lui cette lumire, de faon vivante; Lumire qui chez
Jean est l'Amour pour le Seigneur; c'est la raison pour laquelle Paul dit: * Ce n'est pas moi qui vis, mais
le Christ qui vit en moi !*
-32- Par suite de cela, le texte cit par le serviteur est tir de l'ensemble de Jean, et il ne
peut tre de Paul car il manque encore toute cette compagnie le caractre essentiel de l'Amour pour le
Seigneur.
-33- Pour ce qui regarde la suite de cette intressante discussion, nous pourrons la
constater la prochaine fois, en suivant de prs notre compagnie.
SS1 C53
(Notre compagnie fait un voyage dexploration vers le palais. Surprise. Sparation au
moyen dun abme. La cure radicale de ce Ciel apparent continue. La compagnie
est isole. La grande glissade, et, dans le fond ils atteignent la mer. Aprs un
voyage en barque ils atteignent une zone verdoyante, o ce certain chef des
serviteurs est l les attendre.)
SS1 C54
(La cure continue. Fermentation dans les esprits. Dispute entre eux. Rflexions d'un
docteur en thologie. Eclaircissements. Nouveau lieu de sjour.)
-1- Et voil, au fur et mesure que l'embarcation s'approche de la rive, notre orateur
aussi reconnat le serviteur de bonne mmoire, ou du moins il lui semble le reconnatre; c'est pourquoi il
se tourne vers ses compagnons en disant :
-2- " Regardez un peu l, si celui-l n'est pas celui qui a servi table; si ce n'est pas le
cas, alors mme l'lment sur lequel nous naviguons ne serait pas de l'eau;
-3- " Oh ! Pour sr, c'est l toute sa faon, son visage, ses longs cheveux blonds; Bref,
plus nous approchons et d'autant plus srement il me semble que c'est vraiment lui.
-4- " Si j'en avais la puissance, prsent je ferais clater sur sa tte, un de ces orages !
Mais du moment que je ne peux le faire, alors quand nous nous rencontrerons, je lui ferai goter au
moins quelques foudres de ma bouche.
-5- " Et puis, je ne peux pas croire qu'en ce royaume des esprits, c'est -dire, la-haut
dans ce ciel douteux, et ici en ce pays, il y ait des esprits qui se ressemblent ce point.
-6- " De toute faon, nous n'entreprendrons rien; seulement quand nous serons prs de
lui, nous attendrons que ce soit lui qui parle le premier. S'il ne devait pas le faire, je tcherai de
m'informer, en lui faisant dire s'il est ou n'est pas ce serviteur."
-7- Mais un autre membre de la compagnie dit l'orateur: " Ecoute ami, en mettant le
cas que cet esprit, qui est l nous attendre, soit effectivement le serviteur bien connu, je suis toutefois
d'un avis diffrent du tien, mon cher ami et frre.
-8- " Tu vois, c'tait de toute faon ta volont, comme aussi la notre, de sortir de ce
ciel la haut, o l'unique occupation tait de rester assis, de dvorer et de boire; ce que je sais, ce
serviteur t'avait mme assur quil reviendrait.
-9- " Le fait qu'il ne soit plus revenu nous ne m'tonne pas du tout, car - permets-moi
de te le dire - en premier lieu, aussitt aprs qu'il s'en tait all, tu as commenc t'en prendre lui
cause des textes bibliques faux.
-10- " En second lieu, aucun de nous - justement pour cette raison - n'a suivi ses
instructions sur la faon dont nous aurions d nous comporter.
-11- " Si bien qu' cause de cela, qu'il nous ait tenus un peu sur la touche, et qu'il nous
ait placs dans un considrable embarras, je trouve cela plus que justifi, si l'on considre notre vrai
manquement envers lui.
-12- " Etant donn ensuite que nous avons t si merveilleusement mis l'abri, et ceci,
srement par son entremise selon moi, nous devrions laisser de ct toutes sortes d'orages, de foudres et
de ruses en tout genre; parce qu'il pourrait lui venir l'ide nouveau de nous oublier et de nous rendre ce
pays qui est prsent porte de main tout aussi instable que le ciel l-haut."
-13- L'orateur dit: " Mon trs estim ami et frre, srieusement parlant, tu n'as pas tort,
j'tais seulement un peu courrouc, mais ton propos m'a fait recouvrer compltement la raison.
-14- " Ce serviteur pourrait trs bien tre un ange travesti, bien que je n'aie aperu
aucune trace d'ailes... que cependant, il pourrait tenir caches sous son vtement."
-15- "Et si cela tait, que la sainte Trinit nous protge, car nous en serions accabls,
tant donn qu'un tel ange devrait tre pouvantablement fort !
-16- " Autrefois, un prtre trs pieux m'a racont qu'un tel ange, avec son immense
force, pourrait trs facilement couper en deux la Terre, d'un seul coup de sa grande pe flamboyante.
-17- " Donc, si nous ici, nous l'affrontions avec des manires discourtoises, il lui serait
possible de tirer de dessous son vtement, outre sa paire d'ailes, aussi une pe bien affile. Je renonce
m'tendre sur ce quventuellement il pourrait faire contre nous, pouvantablement faibles comme nous
le sommes."
-18- L'autre orateur dit: " Certes, certes, cher ami et frre; sur ce point, tu as nouveau
raison; d'autant plus que si mme, ce qu'il semble, il n'est pas aussi expert dans les Ecritures, il peut
toutefois tre rellement un ange, de sorte que nous ferions bien de nous approcher de lui en toute
humilit."
-19- Un troisime intervient, qui fait observer: " Frres, coutez : Trois ttes et six yeux
voient plus qu'une tte et deux yeux. Seulement je suis d'avis que ce n'est pas le cas de faire tant de bruit,
avec rfrence au mlange des textes bibliques, ou mieux, au mlange des noms des aptres, l'occasion
des citations indiques.
-20- " En effet, pouvons-nous savoir comment les esprits clestes, et en particulier les
anges, connaissent la Parole de Dieu, comment ils la li sent, et comment ils la comprennent.
-21- " Ce pourrait tre aussi facilement que Jean ait entendu rellement ainsi ce que dit
par le Christ, et qu'il ne l'ait pas mis par crit; ou bien, que ce qui fut crit a t gar travers de
nombreux transferts.
-22- " De mme que, autant que je sache, une ptre complte de Paul a t perdue pour
le monde. Dans le Ciel srement il n'y a pas ces sortes de pertes.
-23- " C'est pourquoi, je le rpte, nous ne devons pas trop prsumer, ce sujet, tant
donn nitre ignorance. En effet, comme vous savez, dans le monde, j'tais un prtre, et prcisment un
docteur en thologie; et en cette qualit, j'ai trouv dans le Livre Sacr pas mal de lacunes; cependant je
me suis toujours rconfort en disant:
-24- " Si ces textes manquants avaient t absolument indispensables au salut des
hommes, le Seigneur n'aurait pas permis quils soient gars. Puis je pensais encore que ces textes, nous
les aurions un jour retrouvs au Ciel, dans un but plus hautement spirituel."
-25- Et comme vous voyez, notre orateur, et toute la compagnie, sont satisfaits de ce
qui a t dit.
-26- Mais prsent, l'embarcation a aussi atteint la rive, et toute la compagnie - qui
dpasse les cent personnes - descend terre; et le serviteur, qui l'attendait, vient sa rencontre bras
ouverts.
-27- Notre orateur s'approche de lui, plein de respect, et lui demande: " Est-ce bien toi,
ou n'est-ce pas toi ?" Le serviteur lui rpond: " Oui, c'est moi, et nous s sommes nouveau ensemble,
comme je te l'avais dit l-haut.
-28- " Toi, et toute ta compagnie, vous ne vous tes pas tenus aux conditions que j'avais
soumises, et donc, je n'ai pas pu maintenir les miennes, dans la forme ou dans la mesure dans lesquelles
je te les avais exposes.
-29- " Et pour tre prcis, parce que tu as boulevers ta mesure. Toutefois, je voulais te
librer de ton faux ciel; par consquent, selon ta mesure bouleverse, moi aussi j'ai d recourir une voie
dconcertante pour vous tirer, toi et les autres, hors de ce ciel illusoire.
-30- " Tu me demandes maintenant ce que signifie cette route si singulire, avec son
dveloppement aussi extraordinaire; et tu demandes aussi ce qu'indique l'vidente contradiction entre la
solidit du terrain que je t'ai montr, alors que tu tais encore table,
-31- " et l'croulement du sol cleste survenu peu de temps de l; car, du point de vue
normal, ce serait un vritable pige.
-32- " Eh bien, je te dis que tout cela a une signification qui correspond compltement
votre sentiment intrieur; Ensuite, quand moi, table, je te montrai la solidit de ton ciel, je ne te fis voir
autre chose que tes fondations encore solides dans la fausset de tes ides sur ton ciel.
-33- " Mais tant donn que toi, dans mon voisinage, tu as commenc percevoir
l'insuffisance et le manque de bon sens, contraire toute ralit spirituelle, de ton ciel, tu te soulevas du
centre de ton tre, et, avec beaucoup d'autres qui, secrtement incits par moi, partageaient ton point de
vue, tu t'enfuis; et dans la plus lointaine frontire de ton tre, je t'indiquai ce qui t'enchanait encore ton
stupide ciel.
-34- " Voil ce que tu aurais d considrer; toi par contre, mme la limite extrme de
ton erreur, tu restes solidement attach elle; et tu ne fus pas capable de saisir ce que je te disais.
-35- " Ce n'est pas moi, mais bien la Parole que je t'avais communique qui a fait mollir
ton erreur, malgr ta volont d'avancer sur cette fausse voie; et cette Parole la dchira En plusieurs
points, travers lesquels tu as pu apercevoir le manque complet de fondement de ton ciel apparent.
-36- " Cependant, la fin, la Parole mme t'a consolid; par contre, ceux trop faibles
furent spars de toi par un nouveau gouffre, et tu fus, comme je l'ai dit, en un certain sens, conquis.
-37- " Etant donn que, suite cela, ton erreur commena toujours plus baisser, tu te
rfugias sur le mur avec ta compagnie.
-38- " Ce mur tait la divine Parole en toi, dire vrai, trs adhrente, mais entirement
incomprise en toutes ses parties; c'est pourquoi elle n'avait pour toi et pour ta compagnie aucune force
portante.
-39- " Et le mur apparent se dtacha et tomba avec vous dans les profondeurs; cela
signifie que la Parole qui, jusqu' prsent, avait faire seulement votre intellect, tomba en petites
parties dans la vivante profondeur de votre cur.
-40- " Vous apertes bien vite, au-dessous de vous, de grandes eaux qui menaaient de
vous engloutir; mais ces eaux n'taient autre que la visible sagesse de la reconnaissance, qui se trouve
cache au fond de toi, de cette infirme partie de la Parole (du Verbe).
-41- " Avec ce MUR de la Parole, dans ton cur, tu rejoignis bien vite la grande, la
lumineuse mer de la connaissance, et la Parole tait pour toi, comme pour vous tous, une sre Porteuse
sur les flots infinis de la divine Sagesse qui est cache aussi, seulement en cette petite partie de la Parole.
-42- " Lorsque tu accueillis secrtement toujours plus la Parole en toi, Elle te porta,
selon le degr de ton accueil, toujours plus prs d'une solide rive de la VIE.
-43- " Tu n'aurais pas pu l'atteindre, tant que cette Parole n'aurait pas remport une
pleine victoire sur la prsomption de ton cur. Mais la Parole a vaincu et, avec elle, tu as atteint aussi la
solide rive.
-44- "Repense seulement toutes les ridicules sottises qui ont germ dans ton
dbonnaire revtement extrieur, et tu apercevras facilement tout l'insoutenable et toute la vacuit de
toutes tes ides sur Dieu et sur le Ciel.
-45- " Mais prsent, tu es sur le premier vrai fondement de la Parole; cherche donc
pntrer sur ce fondement, toi, avec ta compagnie, et vous commencerez reconnatre Dieu et le Ciel
d'un point de vue compltement diffrent.
-46- " Regarde l-bas, entre le Matin et le Midi, il y a un grand palais. Vous devrez aller
l, et vous trouverez tout ce dont vous avez besoin.
-47- Et l'orateur dit: " cher et clestement trs aim ami; Pourrais-tu tre assez bon de
nous accompagner l-bas ?"
-48- Le suppos serviteur dit : " Il n'y en a pas besoin, car jusque l, vous ne pouvez
vous tromper de route. Mais, moi, je veux vous y prcder, plus rapide que la pense, pour vous recevoir
ensuite et vous introduire l-bas !
-43- L seulement, nous pourrons illustrer de plus prs certaines paroles sur Jean et sur
Paul; et il sera alors dmontr qui de nous tous est le plus expert dans la Parole. Suivez donc mon
conseil, et mettez-vous en route. Amen !
-50- Et voil, le suppos serviteur a disparu, et notre compagnie commence s'avancer
sur le parcours indiqu, certes encore plutt dconcerte. Mais nous, nous voulons aussi la suivre, et tre
tmoins de tout ce qui arrivera encore de remarquable.
SS1 C55
(Surprise pour la disparition soudaine de ce serviteur. Belle rgion. Le brouillard
disparat, et le VRAI authentique pointe chez nos aspirants au Ciel, avec une plus
grande clart spcialement en ce qui concerne lAmour.)
-9 fvrier 1843-de 16h45 19h.-
-1- Le premier orateur, se tournant vers la compagnie, dit : "Mais regarde un peu, c'est
vraiment trange ! Jusqu' prsent j'ai toujours cru que les esprits pouvaient devenir soudain invisibles
seulement pour les hommes; mais que des esprits puissent devenir invisibles aussi pour les esprits eux-
mmes, c'est pour moi une nouveaut rellement flambant neuve.
-2- "Que questionne donc qui se sent de questionner comment cet esprit, qui est
srement un ange, a disparu si soudainement, sous nos yeux, et qu'y rponde qui est capable de le faire.
-3- " Par ma pauvre vie, je suis de l'opinion que sur la Terre, il serait plus facile de
mordre la lune, que de rpondre cette question". Un autre de la compagnie rplique:
-4- "Cher ami, tu vois, mme cela je ne le trouve pas si trange, parce que sur la Terre
j'ai entendu dire souvent que les esprits angliques peuvent se dplacer avec la rapidit de lclair."
-5- " Si donc, cet esprit qui est srement anglique, a maintenant disparu aussi
rapidement de notre vue, cela n'est sans aucun doute que la confirmation visible de ce que nous avons si
souvent entendu dire sur la Terre."
-6- Un troisime intervient en disant: " Chers amis, c'est tout fait juste ce qui se
rfre aux prrogatives angliques de notre serviteur, cependant pour effectuer sa rapide fuite volante, il
aurait d toutefois d'abord largir ses ailes; tant que je n'aperois en quelqu'un les ailes, je ne crois pas
que ce soit un ange.
-7- " En effet auprs de tous les hommes pieux, sur la Terre, les anges sont apparus
munis d'ailes, et cela arrivait toujours dans l'tat que l'on appelle un ravissement spirituel, donc, toujours
et seulement avec les yeux spirituels.
-8- " Donc, si les hommes pieux apercevaient toujours les anges de Dieu, ails,
pourquoi ce ne devrait-il pas tre aussi le cas avec nous, tant donn qu' prsent, nous-mmes sommes
aussi compltement esprits ?"
-9- Le premier orateur fait observer: " Mon cher ami, je dois te dire ouvertement, que
ton dsir se base sur une considrable faiblesse de l'esprit, car, en ce qui concerne les ailes, chacun
devrait savoir qu'elles sont l simplement pour signifier la grande mobilit de cet esprit.
-10- " Ce qui frappe le plus, par contre, est le fait - comme je l'ai dj dit - qu'un esprit
puisse devenir invisible devant un autre esprit.
-11- " Le fait que nous, en tant qu'esprits, nous ne puissions nous dplacer avec la
rapidit de notre serviteur, ne me trouble mme pas, car, pour faire cela, je crois qu'est ncessaire aussi
un certain exercice; tant donn qu'avec l'exercice on devient matre en toute chose.
-12- " Cependant, cette faon de devenir invisible ne me sort pas de l'esprit. Mais
prsent, laissons tomber ce sujet, pour le moment o il nous sera accord nouveau de nous trouver avec
lui; car ce sera lui-mme de nous l'clairer.
-13- " Observons plutt cette rgion merveilleusement belle;en vrit, elle m'est mille
fois plus chre que notre haut ciel prcdent.
-14- " Il me plairait beaucoup de m'tablir ici, et sur ces hauteurs, et faire l'aise le
paysan .Regardez seulement cette magnifique herbe luxuriante, les merveilleuses fleurs, les belles alles
bordes d'arbres, et, autant qu'il me semble, avec de nobles arbres fruitiers; et les petits ruisseaux ne
manquent pas.
-15- "Et regardez, plus loin, cette large et splendide plaine, entoure de merveilleux
groupes de montagnes qui, leur tour, sont ornes de somptueux difices, et mme, de vrais palais.
-16- " Et, si mon il ne me trompe pas, je dcouvre sur le mont le plus proche de nous
mme des tres vivants, en vtements blancs, qui se promnent devant les palais.
-17- " Oui, ceci me plait, et cette rgion a vraiment l'aspect d'un Ciel, et non ce ciel o
nous aurions d habiter comme d'ternels polypes dvorateurs.
-18- "Certes, c'est d'une somptuosit claire, limpide; a dire vrai, ici on n'aperoit rien de
la Trinit, par contre cependant, brille un splendide Soleil qui claire toute la rgion; et je dois vous
avouer sincrement, en ce qui concerne la contemplation de la Trinit, que, pour parler ouvertement, je
peux trs bien m'en passer en prsence de ces magnificences, comme j'ai pu m'en passer dans le monde.
-19- " A ce propos, il me vient maintenant une autre ide. Si en quelque lieu ici, on
pouvait se trouver avec le Seigneur Christ, et prcisment comme en Son temps Il a vcu sur la Terre et a
enseign Ses aptres, ce serait vraiment pour moi, en plus de tout le reste, le plus grand plaisir.
-20- "Car je dois vous dire sincrement une autre chose qui me regarde, c'est--dire,
que la vue de la Trinit Divine est certainement en elle-mme trs lev, mais je serais vraiment un
infme menteur si je devais affirmer que cette vue a veill en moi de la chaleur d'amour.
-21- "Je me suis toujours efforc, dans la limite du possible, mais je n'ai jamais russi,
embrasser toutes les trois Personnes d'un gal amour, car si j'aimais le Pre, je ne pouvais pas en mme
temps aimer le Fils, et quand je m'apprtais aimer l'Un, la pense me venait que cela ne pouvait tre
accueilli favorablement ni par le Pre, ni par le Fils.
-22- " Si ensuite, je voulais aimer seulement le Fils, alors je pensais que, par le Pre,
ceci n'aurait pas pu tre estim juste. Ensuite, quant l'Esprit-Saint, L'aimer comme une Colombe, je
dois l'avouer, cela a cot beaucoup de luttes inutiles avec mon cur.
-23- " En effet, en ce cas, j'aurais trs bien pu aimer un morceau de bois, plutt que
cette troisime Personne divine, mais on ne peut plus impersonnelle.
-24- "C'est pourquoi l'Esprit reut la plus petite partie de mes prires, et ceci pour la
bonne raison que je n'ai jamais russi apercevoir quelle tait, Sa base, et ce que je pouvais faire de
LUI !
-25- " Pre et Fils taient toujours plus proches de mon cur, et s'ils n'avaient pas t
deux, mais bien lUN ou l'AUTRE, seul pour soi-mme, j'aurais pu aimer l'Un ou l'Autre, ardemment.
-26- " J'ai pens trs souvent, naturellement en secret: Oh, si le Christ au mains une fois
tait descendu de Son trne lev, en quelque lieu o j'aurais pu Le rencontrer seul seul, alors je me
serais pris de Lui, en mourir.
-27- " Mais un amour pour une Lumire inaccessible, ou, mieux dit, avec mon amour
de si courte porte, je n'ai pu approcher ni le Pre, ni le Fils.
-28- " Du reste, je ne trouve absolument pas naturel d'envoyer le vritable amour se
perdre dans l'infini illimit, puisque l'amour demande un objet que l'on peut atteindre.
-29- " Aimer quelque chose que l'on ne peut atteindre, pour ma part, je suis port le
considrer comme une vritable folie.
-30- "Quand j'tais encore sur la Terre, je m'tais propos de voir si, ventuellement
j'aurais pu mprendre d'une trs belle toile. Dans ce but, pendant longtemps, je contemplai cette toile;
et ce faisant, je fis le plus possible pression sur mon cur.
-31- " Croyez-vous que j'ai t en mesure d'veiller en Moi, pour cette toile, un
vritable amour, comme celui que l'on prouve pour un bon ami, ou pour une aimable amie ? Oh, jamais
de la vie ! Cela ne m'a jamais russi.
-32- " Et ainsi m'en arrive-t-il de mme avec l'amour pour la Trinit; de mme que
l'amour pour le Saint Sacrement de l'autel ne me russit absolument pas mieux.
-33- " Car, bien que souvent je fisse la communion, et cherchasse pntrer dans mon
cur pour voir si je tenais plus au sacrement qu' l'amour pour mon pouse et pour mes fils, je dois
reconnatre, peut-tre ma honte, que l'amour pour les membres de ma famille tai t incomparablement
plus fort que celui pour le Saint Sacrement.
-34- "De sorte que je n'aurais pu saisir correctement avec mon cur ni la Trinit, ni la
Sainte Eucharistie; de tout cela je m'approchais seulement, toujours avec une secrte crainte sacre; si
bien qu' la fin, j'arrivai considrer comme un vrai pch d'aimer Dieu avec l'amour naturel du cur.
-35 " Avec le Christ seulement, je faisais; une exception. Quand je lisais Ses saints
vangiles, je me Le reprsentais toujours prsent devant moi; et dans ma pauvre vie, je pensais toujours:
-36- " Si j'avais eu la Grce, comme c'est arriv aux aptres, en vrit, moi-aussi je
serais devenu un vritable aptre, et avec bien peu de peine; et en raison de l'crasant amour pour Lui,
j'aurais abandonn femme et fils !
-37- " Oh ! Oui, je dois mme vous dire qu' bien regarder, si jy repense, j'ai tout fait,
seulement pour l'Amour du Christ de l'Evangile, et grce cela, certainement, j'ai fait aussi de
magnifiques songes avec le Christ; pour la plupart, trs doux.
-38- "Pour en revenir ce qui concerne la Sainte Trinit et l'Eucharistie, je restai
toujours, involontairement, avec un constant martyre mditatif de mon cur; car, pour ces divines
sublimits, extraordinairement mystrieuses et incomprhensibles, mon cur tait comme entour par
une ternelle glace polaire.
-39- " Cependant, mes chers amis, je n'entends absolument pas vous influencer avec ma
faon de sentir, mais j'ai voulu plutt donner seulement aussi libre cours mon cur, en cette libre
rgion.
-40- " Si quelqu'un de vous sent aussi le besoin d'ouvrir son cur, quil le fasse ainsi
librement, car, avant que nous atteignions le palais qui nous a t indiqu, il se passera encore un peu de
temps."
-41- Plusieurs membres de la compagnie s'avancent, et disent: "Cher ami et frre, nous
pouvons t'assurer sincrement qu' ce sujet, pour nous, les choses n'ont absolument pas mieux t.
-42- "Nous croyions tout, comme par devoir ; et nous tions souvent de vrais sots,
cause d'une secrte crainte sacre, face ces extraordinaires choses divines; et nous trouvions nous-
aussi, plein apaisement, seulement dans le Christ de l'Evangile.
-43- " Pour cette raison, nous tions aussi souvent plus ports vers la trs sainte mre de
Dieu, comme aussi vers quelques autres saints, que vers la sublime grandeur divine; que nous craignions
bien sr, et bien souvent jusqu'au dsespoir.
-44- " Mais quant L'aimer, nous en tions trs loin; tant donn que ce que l'on craint
si pniblement, on peut trs difficilement l'aimer.
-45- Si nous, en cette rgion, nous pouvons voir la bienheureuse Vierge Marie, et
quelques autres saints, nous n'en avons pas ide ; car, en ce Ciel l-haut o nous nous trouvions, bien
qu'ayant scrut de partout, avec la plus grande attention, nous ne pmes pas mme en dcouvrir une
trace.
-46- " Toi, cher ami, qui d'habitude as les meilleures ides, pourrais-tu nous dire
quelque chose de satisfaisant cet gard ?
-47- Le premier orateur rpond ainsi: "Mes chers amis, je crois que, sur ce point, ici,
nous ne devrions pas faire trop de questions, mais plutt, en premier lieu, tcher datteindre au plus vite
le palais qui nous a t indiqu, pour recevoir l les claircissements promis sur cette Parole de Dieu, que
ni moi ni vous n'avons comprise.
-48- " Et en particulier sur ce qui se rfre Paul et Jean; ensuite, nous devons tablir,
comme principe de base, pour nous tous - tant donn que la Sainte Trinit est devenue pour nous
invisible - de revenir notre Christ de l'Evangile, et nous tenir Lui.
-49- " Ceci aussi pour le motif que, en nous basant sur Sa Parole: * Dans le royaume de
mon Pre, il y a de nombreuses demeures *, celui-ci a beaucoup plus de ressemblance avec le Ciel vrai et
authentique, que celui de L-Haut.
-50- "Mais prsent, nen parlons plus; car, regardez, le suppos serviteur vient dj
notre rencontre; c'est pourquoi, suivons son exemple, nous-aussi, silencieux et tranquilles.
SS1 C56
(Lorateur expose au serviteur ses trois diffrentes reconnaissances, qui se concluent
par une dclaration damour pour le Christ de lEvangile.)
-1- Et vous voyez, ils sont nouveau ensemble, et le suppos serviteur est l
demandant notre orateur comment le voyage leur a plu, et quelles observations ils ont changes durant
le trajet. L'orateur dit:
-2- " Cher ami et frre, tant donn que tu es certainement un esprit d'une catgorie
particulirement leve, je me limite citer notre dicton: *Beaucoup de bruit pour rien !*-Ceci a t
aussi notre cas.
-3- "Nous avons bavard beaucoup, ce qui cependant, pris dans son ensemble, et plac
sur la balance de la vrit, devrait peser bien peu.
-4- " Selon moi, il devrait tre totalement inutile de te rpter, toi, parce que tu peux
lire sur notre figure notre btise, toutes nos stupidits, l'exception d'une chose que, pour la vrit, j'ai
dite moi, ce qui ne signifie pas cependant qu'il puisse y avoir quelque importance pour cela; mais bien
seulement pour le sujet trait, c'est--dire, en lui-mme."
-5- Le suppos serviteur demande alors: " En quoi consiste donc ce que tu as dit qui
est important en soi-mme ? Comme tu vois, nous devons encore parcourir un beau morceau de route,
avant d'arriver au palais; de sorte que tu as un temps suffisant pour me le dire."
-6- Notre orateur dit: "Cher ami et frre, si tu as la patience de m'couter, j'aurais une
grande envie de te communiquer exactement, de mon sentiment le plus profond et le plus intime, en quoi
consiste, tant pour moi que pour toute la compagnie, ce qui est pour nous de la plus grande importance.
-7- " Tu me fais un signe d'assentiment et tu dis que je peux parler ; c'est pourquoi je
veux me librer compltement de tout ce qui se trouve en moi.
-8- " Je cultivais en secret ces ides, dj sur la Terre, mais elles n'taient alors que des
rveries passagres, qui devaient laisser toujours nouveau la place due ma * foi catholique *.
-9- " Ces rveries taient, et le sont encore plus aujourdhui, de la nature suivante:
D'abord, l'incompressible Trinit tait pour moi place si haut, que je pouvais faire tout mon possible,
sans pour cela russir lever l'amour de mon cur entirement jusqu' Elle.
-10- " Il est bien vrai que j'avais une peur faire piti, et une incroyable terreur sacre;
mais c'tait tout ce que je ressentais pour Cet tre Trine et si lev. De plus il n'tait pas possible pour
mon cur de l'obtenir.
-11- " Mais quand en mme temps je pensais que l'on devait aimer Dieu part-dessus
toute chose et de toutes ses forces vitales, je me demandais: Est-ce l le cas avec toi ? N'est-il pas vident
que toi, dans ton cur, tu aimes ton pouse, tes fils, et quelque-uns de tes amis, plus que la trs Sainte
Trinit ?
-12- " Alors au fond de moi je recevais toujours la rponse, tout autre qu'ambigu,
qu'en effet, j'aimais, pouse, fils, et amis, plus que la trs Sainte Trinit.
-13- " Et mme je dois ajouter en toute sincrit que je ne russis pas comprendre
comment il peut tre possible un homme d'aimer cette Trinit, parce que, plus je voulais tendre cet
amour, et plus je me persuadais que l'homme n'est pas capable d'aimer ce qui est trop grand.
-14- " Et mme j'ai essay de l'prouver en moi avec toutes sorte de penses
exprimentales. Une fois je pensai en moi: pourrais-tu aimer la femme la plus belle du monde, si elle
tait deux fois plus haute qu'un clocher ?
-15- " Je me reprsentai dans ma rverie une telle femme, le plus possible vivante, et
Dieu sait comment cela arriva - si cela dpendit de la force de mon imagination ou bien de l'aide de
quelque esprit - Bref, j'aperus effectivement l'apparition d'une silhouette fminine immensment
grande.
-16- " Autant que je me souvienne, cette silhouette tait, dans ses proportions vraiment
belle, mais au lieu d'veiller dans mon cur un sentiment d'amour, une pouvante vraiment infernale
s'empara de moi, si bien que grce cette exprience, j'ai appris pratiquement, que le cur de l'homme
n'est pas fait pour aimer des choses trop grandes; et il ressent au contraire devant elles une grande
pouvante, comme un enfant peureux qui voit pour la premire fois un hros couvert d'une armure
complte.
-17- " Et ainsi aussi j'ai demand mon cur, si j'aurais pu aimer une montagne, ou
bien toute la Terre. Je tentai mme d'veiller en mon cur ce sentiment, mais ce fut comme si un homme
pas assez robuste devait soulever un poids non proportionn ses forces.
-18- " Je me reprsentai, l'occasion de telles tentatives, quelques grands hros, et je
me demandai: Ceux-l doivent avoir aim ardemment toute la Terre, pour avoir tant lutt pour sa
conqute
-19- " Mais mon cur me rpondit: Ces tres n'ont pas aim la Terre, agis bien
seulement eux-mmes car ils ne voulaient pas tre les pres, ou bien les enfants, mais bien seulement les
seigneurs et les dominateurs de la Terre;
-20- " Quand je dcouvris cela, je trouvai aussi mon principe-base, d'autant plus
renforc, et je dcouvris encore plus clairement que l'homme ne peut jamais embrasser de son amour ce
qui, par rapport lui, est trop grand.
-21- "Une fois je voulais m'prendre d'une toile, mais cela aussi ne fonctionna pas, car
elle tait trop loin de moi; et, en cette tentative d'amour, j'tais semblable un poisson hors de l'eau, qui
halte continuellement pour l'eau, mais cependant, pas une goutte ne passe a travers ses branchies.
-22- " Avec ces tranges exemples d'amour, j'ai mis en de nombreuses faons mon
cur l'preuve, mais je restai toujours les mains vides.
-23- " Et il en arriva de mme avec l'amour pour la trs Sainte Trinit; et mme je
pourrais affirmer que les choses allaient encore plus mal; tant donn qu'avec les dites preuves d'amour,
l'exception de l'apparition de cette femme gigantesque, je n'avais pas peur; tandis que je craignais
toujours normment la Trinit;
-24- " Parce que je connaissais cet tre suprme, selon la foi, seulement comme un juge
trs svre et inexorable, qui montre Sa Grce l'homme, seulement aprs une courte vie sur la Terre,
condition qu'il la traverse dans la plus rigide pnitence.
-25- " Cependant, une fois que lhomme meurt, mme cette parcimonieuse Grce cesse,
et il n'est rserv au pcheur que l'ternelle damnation; et si cela va un peu mieux, un purgatoire horrible
et pouvantable.
-26- " Du Ciel - avant le Jugement Universel - ce n'est pas le cas d'en parler. Quand
celui-ci viendra, les anges, avec toute leur sagesse, ne le savent mme pas. Il est vrai qu'aprs, une
batitude ternelle est promise, batitude sur le moule de celle que nous avons gote nous dernirement.
-27- " Si donc, toi cher ami, tu rsumes tout cela, c'est--dire, en premier: ta nature tout
fait spciale, pleine de mystre et incomprhensible de la Trinit en Dieu; en second l'inexprimable et
l'inexorable svrit de juge de cet Etre; et en troisime: LEnfer, le Purgatoire, le Paradis le Jugement
Universel, et en plus de tout cela, en quatrime: cet ternel Ciel pour fainants et dvorateurs, associ
un ternel repos, je voudrais vraiment connatre le cur qui, mme avec beaucoup d'effort et de violation
de ses sentiments, pourrait prouver, pour un tre Divin de ce genre, le plus ardent amour !
-28- " Avec le numro UN, cher ami, je serais ainsi en place, prsent nous avons un
numro DEUX, qui n'est absolument pas meilleur, et est tout aussi mystrieux.
-29- " En cette occasion, je veux seulement attirer ton attention sur une sotte pense que
j'ai eue. Tu vois, notre doctrine (catholique) nous montre dans l'hostie, infailliblement et
incontestablement, la Divinit complte.
-30- Mais d'un autre ct, il y a une infinit d'glises, et en chaque glise une infinit
d'hosties. Si, par exemple, plusieurs prtres lisaient en mme temps la messe, et souvent, presque au
mme moment, communiaient les prsents, cela me cotait souvent une grande lutte intrieure, de me
reprsenter en chaque hostie, le vritable tre Divin; et ceci comme un tre complet et non partag !
-31- " Quelle tait alors pour moi la consquence de cette reprsentation ? Je ne pouvais
viter d'apercevoir beaucoup de dieux, et chacun, complet en soi-mme; dieux, qui, au moment de la
transsubstantiation se pressaient ncessairement dans le ciboire.
-32- " A prsent, je pense que justement c'tait ce que j'prouvais, en particulier quand
je voulais accueillir une de ces hosties, avec tout mon amour.
-33- " A la vue, que j'avais, de tant d'hosties, je ne pouvais absolument pas m'en
reprsenter une seulement, et j'tais ainsi contraint de n'en aimer presque aucune. A la diable, cela me
russissait encore avec celle qui se trouvait dans l'ostensoir, puisqu'elle y restait plus longtemps.
-34- " Ce qui est dcrit l est encore combien moins sot que ce que je pensais et
ressentais en moi. Mais il y a une autre chose qui s'emparait de moi, et qu'il m'tait impossible de
digrer; mais je te prie, si je te la communique, de ne pas trop rire de Moi.
-35- Voil de quoi il s'agit: Quand Je regardais une hostie-dieu aussi complte, il me
venait la pense sui vante, qui me faisait dsesprer: Si ceci est un vrai Dieu complet, comme me
l'enseigne ma religion, qu'en est-il alors au Ciel avec le Dieu Vritable ?
-36- " Doit-il descendre chaque fois, entirement, ou bien, pendant ce temps, le Pre
reste-t-il au Ciel, et est-ce seulement le Fils qui descend, ou bien l'Esprit-Saint qui excute ce service?
-37- " A ce sujet, j'ai soumis mme des questions, mais je n'ai jamais reu d'autre
rponse, sinon que c'tait un impntrable mystre divin, et qu'y arrter un instant sa pense, tait
presque dj l'un des pchs les plus graves, au point qu'en insistant cela pouvait devenir facilement un
pch contre l'Esprit-Saint.
-38- " Avec une telle rponse, je fus contraint de renoncer, autant que possible, mes
sottes penses, car je voyais clairement que, sur la Terre, je n'aurais pu obtenir aucune explication, et je
me consolais en pensant au monde spirituel.
-39- " Certes, je pensais aussi aux paroles du Christ, qui avait dit seulement: * Ceci est
Mon Corps *, mais non Sa Divinit.
-40- Mais mme cette pese m'tait de peu d'utilit. Je me sentais mieux, quand sous
ces mots, je me reprsentais un Pain Vivant des Cieux, qui peut donner l'homme croyant un aliment
pour la Vie ternelle; et je vcus en cette foi, le mieux qu'il me fut possible, jusqu' la fin de ma vie
terrestre.
-41- "Ceci serait donc ma rverie numro deux ? Et maintenant en suit une troisime, et
celle-ci concernait le Christ de l'Evangile. De ce Christ, je dois l'avouer sincrement, j'tais constamment
passionn, comme une Madeleine.
-42- " Et aprs avoir eu quelques songes de Lui , et en gardant toujours prsentes
quelques scnes de Son plerinage terrestre, je dois le dire, mon cur tait toujours enflamm.
-43- " Je ne sais comment cela arrivait, mais je pouvais faire n'importe quoi et je ne
russissais absolument pas, malgr la doctrine catholique, le considrer comme un juge inexorable.
-44- En effet, il y a la scne avec le larron, sur la Croix, et la faon selon laquelle, LUI,
mourant, demande au pre de pardonner ceux qui L'ont outrag et ceux qui Le crucifient...
-45- " Puis en pensant la parabole du fils prodigue, celle du Bon Samaritain celle du
publicain et du pharisien, celle de l'adultre, et d'autres semblables en grand nombre; tout cela
formait une sorte de solide muraille, contre laquelle, ma croyance catholique en un juge ne pouvait rien.
Et c'est pourquoi, je m'imaginais aussi un Ciel ma manire, et prcisment:
-46- " Si, dans lAu-del, il y a un lieu semblable une belle rgion sur la Terre, rgion
o l'on et l'inexprimable bonheur de se trouver avec le Seul Christ, et d'tre enseign par Lui, de
recevoir aussi de Lui, comme disciple, une charge exercer dans l'amour...
-47- " Cela serait vraiment un Ciel tel qu'aucun mortel ne pourrait en imaginer de plus
beau, de plus heureux et de plus lev. J'ai aussi pens trs souvent:
-48- " S'il tait possible pour moi de pouvoir avoir ainsi le Christ, mme si c'tait
seulement de temps en temps, alors mme la plus misrable cabane serait pour moi le plus haut des
Cieux !
-49- " Et mme souvent je pensais: Si je T'avais seulement Toi, mon trs aim Christ
de mon cur, je ne demanderais ni un Ciel, ni une Terre plus heureuse ! Tu vois, cher frre et ami, ce
sont l mes rveries; les penses ne payent pas de droit, et, tout compte fait, tout arrive ensuite, comme
Dieu le veut !
-50- " Rflchis autant que tu veux, sur ce que je t'ai dit; et si de tout cela, tu peux tirer
quelque chose pour notre enseignement, ce sera utile et bon. Si par contre, ce n'est pas le cas, alors qu'il
arrive comme toujours et seulement la Volont du Tout-Puissant Dieu Trine !"
-51- Le suppos serviteur sourit notre orateur et lui dit: " Ecoute Mon cher ami; tes
rveries sont meilleures que tu ne peux l'imaginer; en particulier ta troisime rverie est
incontestablement la meilleure.
-52- " Vois-tu, il est vrai que dans la Divinit il y a des choses et des situations
ternelles impntrables; des voies et des dcisions quaucun tre cr ne sera jamais en mesure de
comprendre.
-53- " Cependant en ce qui concerne ton amour pour le Christ, sous peu pleine lumire
te sera faite. D'avance je peux absolument te dire que toi et toute ta compagnie, vous serez srement
rendus au plus vite participants du Ciel imag par ta rverie !
-54- " Mais tant donn que nous sommes maintenant justement devant la porte du
palais, entrons y, et l, tu auras d'autres explications.
SS1 C57
(Le palais qui devait servir de sjour cette compagnie, une fois le seuil franchi, a
disparu ; et sa place sest substitu un temple entour dun magnifique
panorama. Explication de ce changement, comme exemple naturel, en
correspondance avec une graine. La graine pour le Royaume de Dieu, cest sa
Parole, sur laquelle crot le Saint Arbre de la Vie. La lumire se fait, et la Lumire de
Vie. La grande promesse. )
-1- Et notre orateur dit: " Cher ami et frre, tes dernires paroles ont certes par elles-
mmes un ton on ne peut plus rconfortant; seulement je voudrais faire observer que, tant que le Christ
ne se trouve pas devant moi, on a beau dire de Le saisir par le juste ct.
-2- " En ce qui concerne mon cur, je L'ai dj depuis longtemps saisi, et il en est de
mme pour toute la compagnie; toutefois le cher Christ n'a pas voulu Se laisser saisir par nous,
essentiellement ainsi, alors que nous brlons tous pour Lui.
-3- " Nous voudrions Le saisir, et, en raison de notre suprme amour, ne Le laisser
jamais plus, pour l'ternit; seulement pour raliser cette entreprise on ne peut plus bienfaisante, il ne
nous manque que l'Objet mme saisir, qui en ce cas, est la chose principale !
-4- " Oh, ce serait une bonne chose, cher ami, et mme super-bonne, de saisir le Christ
de toutes nos forces; tout mon tre, et mes sens y aspirent avec bonheur; Mais IL doit tre ici, et c'est
pourquoi IL doit Se faire trouver en quelque lieu, en cette rgion.
-5- " En vrit, si cela dpendait de nous, il ne m'importerait absolument pas d'tre jet
hors de mille cieux, pour Son Amour - pour ne pas parler du Ciel qui est ici au-dessus, et pour lequel
c'est dj chose faite.
-6- "Mais il faudrait que l'on m'assurt seulement qu'aprs avoir t jet dehors la
millime fois, je tomberais justement aux pieds du Christ. Mais, si je ne suis pas pleinement sr de cela,
mon amour pour le Christ quivaut, plus ou moins, un inutile haltement, la recherche de ce
bienfaisant Air de la Vie, quand on se trouve dans une sphre o, de cet air vital, il y a bien peu ou mme
rien du tout."
-7- Le suppos serviteur dit: " As-tu donc ici peu d'air respirer, que tu parles comme
si tu devais haleter en qute d'air vital ?"
-8- Notre orateur rpond: " Mon cher ami et frre, je ne voudrais pas que tu te
mprennes sur ce que je dis, car il y a un double air de la vie, selon ma comprhension. L'air pour les
pomons, ici, est plus que suffisant.
-9- " Mais le cur est aussi un organe qui a bien besoin de respirer, cest--dire que
j'estime par consquent, qu'il doit respirer l'amour. Tu vois, quand je vivais encore sur la Terre, en tant
qu'homme, j'tais, comme dj signal une fois, fortement amoureux d'une jeune fille.
-10- "Pour mes poumons, en cet occasion, javais partout un air suffisant pour respirer ;
mais quand je ne me trouvais pas prs de lobjet de mon amour, je me sentais suffoquer, malgr la
grande abondance d'air.
-11- " Quand au contraire j'tais prs de l'objet de mon amour - tu ne dois pas m'en
vouloir si ici j'emploie des termes non adapts - alors l'air devenait pour moi tout fait semblable de
l'ther parfum.
-12- " Tu vois, ici, il m'arrive la mme chose, et certainement, c'est le cas pour toute la
compagnie; c'est pourquoi je te dis: chasse au loin toutes ces magnificences clestes, et place en ce lieu,
o se trouve ce temple luxueux, une chaumire ordinaire de paysans; donne-moi, la place de ces
luxueux vtements, un habillement ordinaire de paysan, et, la place de toutes ces alles bordes de
majestueux arbres fruitiers, mets-y des arbres de misre et un petit champ de bl, mais ajoute tout cela
le Christ, et tu me rendras beaucoup plus heureux, que si surgissant en plus encore mille autres rgions,
tout aussi splendides.
-13- "Et mme, je veux te dire encore plus en ce qui concerne mon cur; si une
semblable situation tait possible, je serais inexprimablement plus heureux et bienheureux dans le plus
misrable coin de la Terre, mme s'il avait l'aspect de l'antichambre de l'Enfer, ou bien dans l'Enfer-
mme, si je pouvais tre avec le Christ, que sans Sa relle Prsence, humainement visible, dans le plus
lev et le plus merveilleux Ciel ! Je crois, cher ami et frre, avoir parl trs clairement."
-14- Notre suppos serviteur dit: " Mon cher ami, Je t'ai trs bien compris, seulement il
me semble que ton amour pour le Christ, tu le mets au mme point que ton amour mondain.
-15- " Selon moi, l'amour pour le Seigneur devrait tre tout fait diffrent de celui pour
une future pouse; et c'est pourquoi, je suis d'avis que tant que tu ne te spareras pas d'un tel amour dans
ton cur, tu n'aimeras pas le Christ de la manire juste; et tant que tu ne L'aimeras pas de la manire
juste, j'estime que le Christ y regardera, avant de t'apparatre et de venir toi."
-16- Notre orateur dit: " Mon cher ami, c'est plus facile dire qu' faire; mets dans mon
cur encore un second amour, srement plus digne du Seigneur, que ce qu'il est dj, et dans lequel je
vis prsent, et je laisserai aussitt aller le premier.
-17- " Cependant, je crois que si j'ai runi prsent tout mon amour, mme celui que je
ressentais pour mon pouse, et si j'ai consacr secrtement tout cet amour rassembl dj depuis
longtemps seulement au Seigneur, c'est--dire, de sorte que je puisse dire du plus profond de mon cur:
-18- " J'ai renonc pour le Christ tout ce que j'avais et je ne peux rien faire de plus
pour le moment. Mais si tout cet amour est simplement indigne du Seigneur, alors, comme je te l'ai dj
dit l'instant, je ne peux m'en procurer un autre plus digne, aucun prix.
-19- "Cependant, je ne peux mme pas croire que le Seigneur veuille tre aim de nous
d'un autre amour, qui ne soit justement celui que Lui-mme nous a plac dans le cur.
-20- " Ensuite, si je pense tous ceux que le Seigneur avait choisis et qui taient prs de
Lui durant Sa vie terrestre, il me semble qu'ils Lui ont t plus chers que ceux qui L'ont aim d'un amour
ordinaire filial du cur.
-21- " Et ainsi, son prfr tait Jean qui certainement a embrass souvent le Seigneur;
et qui, lors de la Dernire Cne, s'est littralement appuy sur Sa Poitrine, dans un lan d'amour.
-22- " Et le cas tait le mme avec Marie, sur de Marthe, et comme aussi avec
Madeleine, qui tait amoureuse de Lui, et qui, justement suite ce grand amour, a t la premire Le
voir aprs la Rsurrection.
-23- "Lexemple le plus vident et le plus palpable, le Christ Lui-mme la donn,
quand ils Lui amenrent les enfants, au moment o Il dit: * Laissez venir Moi les petits enfants, et ne
les empchez pas de s'approcher, car c'est eux qu'appartient le Royaume des Cieux.*
-24- "Tu vois, il est certain que les enfants ne savaient rien d'un amour plus lev et
plus digne du Seigneur; mais bien plutt, ils se serrrent autour du Seigneur du Ciel et de la Terre, avec
leur amour filial naturel, et cependant aprs cela, le Seigneur dit, tourn vers Ses disciples:
-25 "*Si vous ne devenez pas comme ces petits enfants, vous n'entrerez pas dans le
Royaume des Cieux !* Tu vois, cher ami, cela me donne pleinement le courage d'aimer le Seigneur avec
mon amour filial ou infantile naturel; et qui sait si mon tel amour envers Lui en soi-mme extrmement
simple n'est pas plus agrable, considr de mon point de vue, que si je pouvais L'aimer avec le trs pr
amour d'un sraphin, si je le possdais !
-26- En vrit, ce sujet, je ne ferais certes pas, de mon cur, une caisse d'pargne de
l'amour; telles que sont les choses au contraire, je dois m'crier avec le cher aptre Pierre: * Mon Christ
aim, tu vois dans mon cur, je n'ai ni or ni argent, cependant ce que j'ai, je voudrais le donner tout
Toi, si moi seulement je T'avais !*
-27- Notre suppos serviteur ouvre Ses bras, et dit l'orateur, et travers lui, toute la
compagnie:
*Mon trs aim ami et frre, ne t'ai-Je donc pas dit: Saisis seulement le Christ dans Son
juste ct, et Il sera ici !*
-28- " Et tu L'as saisi; et pour cette raison, il est arriv ce que Je t'avais dit, puisque le
Christ s'est approch de toi; a partir de maintenant, tu ne sortiras plus de Sa compagnie pour l'ternit; et
ainsi donc, tu peux embrasser ton Christ selon le dsir de ton cur !"
-29- Notre orateur, avec le cur tout excit par son amour, demande celui qu'il tient
toujours pour tre le serviteur que nous connaissons: " Oh, cher ami, o, o est-il donc, afin que moi et
toute ma compagnie, nous puissions tomber Ses pieds ?"
-30- Et le suppos serviteur dit: " Amis et frres, il se trouve ici, devant vous: Voici, Je
suis le Christ que vous avez cherch dans votre cur. Mais J'tais prs de vous, depuis bien longtemps
avant, et Je vous ai cherchs et amens ici.
-31- " Venez donc ici, et Je vous mnerai l o Je demeure parmi ceux qui M'aiment
comme vous M'aimez; car en vrit, Je ne demande ni or, ni argent, mais Je demande un pur amour
filial !
-32- " Quant la somptuosit et la splendeur, il est en ma puissance d'en orner de
faon merveilleuse tout l'Infini !
Par contre, Je suis pour vous un vrai Pre, Mes chers Enfants; et c'est pourquoi vos curs,
dans leur filiale simplicit, valent pour Moi, beaucoup plus que toutes les magnificences des Cieux !
Suivez-Moi donc !"
-33- Et vous voyez, comment prsent tout est chang. Tous les membres de notre
compagnnie entourent le Seigneur; chacun L'aime et serre son cur contre le Pre, comme le font les
enfants, quand ils ne voient pas leurs bons parerents, pendant un temps assez long.
-34- Et le Seigneur les guide comme un bon Pre, et Il leur enseigne Lui-Mme
connatre Ses merveilles.
Regardez combien de bonheur irradie prsent le visage de tous; et notre orateur ne peut
retenir encore une exclamation: " Oh ! Quel voyage est celui-ci, au cours duquel le Pre Saint conduit
Ses enfants l o il demeure !"
SS1 C59
(*Bonnes particularits des meilleurs catholiques romains* : Ils arrivent dans lAu-del
assoiff de Lumire. Arrive dans lternel Orient. Explications sur la rgion du
Midi et sur ses habitants : Protestants, paens, catholiques romains et grecs.
Erreur principale des deux derniers groupes. Limitation de la Sphre de la Toute
Puissance divine, dans lducation du cur humain. Les rgion du Midi et du
Soir(Occident) comme produits de la Toute Puissance tandis que la rgion de
lternel matin(Orient) est absolument relle, et comme sont aussi relle les
plantes dans la rgion mme. Les tendues et lextension de la rgion orientale
sont infinies.)
-1- Vous demandez maintenant si nous devons nous joindre ultrieurnent cette
compagnie. Et Je vous dis que cela est ncessaire, parce que vous devez suivre le droulement entier, du
commencement la fin; tant donn que, actuellement, tous ceux-l sont trop bienheureusement surpris,
et trop pris par leur amour envers le Seigneur, et que seulement sa juste place et au juste moment, ce
premier violent jaillissement du sentiment d'amour pourra tre regl; et alors mme notre orateur ne
manquera pas de puiser des claircissements sur pas mal de choses, la meilleure des Sources.
-2- En effet, c'est une particularit des meilleurs catholiques romains, savoir, qu'ils
arrivent dans le Royaume des esprits, profondment assoiffs de Lumire; et, comme dans le cas actuel,
mme dans le Vrai Ciel, ils tiennent prtes une infinit de questions, pour pouvoir clairer tous ces coins
qui, durant leur existence, ont t laisss dans les plus profondes tnbres.
-3- Regardez, nous sommes dj assez proches du juste emplacement; la zone des
basses collines que vous connaissez bien nous sourit dj; et le Soleil de ce Ciel se trouve trs bas, et
envoie une merveilleuse lumire qui tend au ros; aussi notre compagnie est l observer tout cela, et
elle s'tonne de la simplicit de cette rgion qui s'ouvre devant elle.
-4- Et voil, ici il y a dj la petite maison bien connue, et ses habitants aussi ne nous
sont pas inconnus. Regardez comment ils s'empressent de venir la rencontre du Pre et de ceux qui Le
suivent, extrmement joyeux dans leur amour, et remplis du trs grand plaisir de Sa Visite.
-5- Et voici que le Pre les accueille bras ouverts, et leur dit: " Regardez un peu l,
combien nouveau Je suis devenu plus riche ! Tout travailleur mrite son salaire; comme vous voyez,
Moi, J'ai travaill, et c'est pourquoi, J'apporte avec Moi Mon salaire.
-6- " J'amne ici de nouveaux frres et de nouvelles surs, et il leur est accord de
rester autour de Moi, comme vous, afin que Ma Parole soit accomplie pour l'ternit, savoir: que, l o
Je suis, l doivent tre Mes collaborateurs, et ceux qui M'aiment doivent demeurer prs de Moi !"
-7- A ce moment, le Seigneur se tourne vers l'orateur que nous connaissons, en lui
disant: "Donc, mon fils aim, mon frre et ami, regarde, cela est mon petit coin; comment te plait-il ?"
Notre orateur se recueille un instant, puis il dit: " Oh! Seigneur, comment peux-Tu me demander une
telle chose ? Serait-il plus naturel que je Te demande Toi, comment cela Te plait ici ?
-8- " En effet, pour ce qui me concerne, me plaira toujours infiniment, et plus que tout
autre lieu, l o Tu es et o Tu as Ta demeure, et ce qui plait le plus.
-9- " En vrit, ce lieu a le mme aspect que ces lieux que nous, pauvres paysans, nous
avions sous les yeux sur la Terre; mais ici on jouit d'une vue magifique ! L-bas cette plaine, qui s'tend
l'infini, est orne d'une somptuosit inexprimable !
-10- "Des villes et dnormes palais dune grande magnificence, il y en a un nombre
faire frmir, tandis que du ct oppos, c'est--dire devant nous, cette splendide rgion de collines, avec
ses petites maisonnettes, semble de n'avoir pas de fin, l'infini.
-11- " De quoi dpend-il que la plaine l-bas, paraisse aussi indescriptiblement plus
somptueuse que cette zone de collines ? Mais je suis un grand bavard, et seulement maintenant je
m'aperois que je suis l me perdre en mille questions; c'est pourquoi, Pre, pardonne-Moi !
-12- Le Seigneur prend l'orateur par la main et lui dit: " Regarde dans la rgion l au-
dessous, habitent gnralement des hommes qui, suite leur seule foi en Moi, ont men une vie
compltement juste. Parmi eux, il y a, pour la plus grande partie, ceux que l'on appelle des protestants, et
d'autres sectes chrtiennes.
-13- " Plus loin encore, demeurent les paens qui, dans le monde, ont cependant vcu
avec droiture, selon leur foi, et seulement ici ils ont accueilli la foi en Moi. Et encore plus au fond, en
cette partie qui se trouve entre le Midi et l'Occident, il y a la demeure de ces fidles chrtiens catholiques
qui s'appellent, en partie romains et en partie grecs; mais qui ici n'ont pu se purifier compltement de
leurs erreurs, sans dommage pour leur vie et leur libert.
-14- " Non pas que pour cela, ils ne soient pas heureux; au contraire, ici, ils jouissent
d'un grand bonheur, et ils ne sont pas du tout confins dans leur zone; au contraire, ils peuvent faire des
progrs, par suite d'un plus grand approfondissement sur la base relle et vraie (originaire) .
-15- " Tu voudrais savoir en quoi consiste une telle erreur ? Vois-tu, elle consiste dans
l'acceptation de la foi comme une obligation, par crainte de Dieu, et vivre ensuite fidlement selon cette
foi. Qui croit ainsi ne peut jamais aimer Dieu parce quil Le craint trop !
-16- " Cette peur exagre de Dieu, c'est justement l'erreur que l'on ne peut leur enlever
aussi facilement, sans domage pour la vie et la libert; naturellement, tu penses part toi: Comment le
Tout-Puissant peut-il s'exprimer ainsi ?
-17- " Vois-tu, quand il s'agit de la pleine libert d'un tre, Moi-Mme, Je dois Me
mettre de ct, avec Ma Toute-Puissance; car, si J'en usais, ce serait la ruine immdiate de l'tre; et
J'aurais, au lieu d'enfants vivant, pensant et uvrant librement, de vritables machines juges, qui se
dirigeraient selon Ma volont, mais jamais spontanment.
-18- "C'est pourquoi, Je peux faire usage de Ma Toute-Puissance, en premier lieu,
seulement quand elle est absolument ncessaire, et, en second lieu, quand elle ne limite, en aucune faon
l'esprit libre, dans sa connaissance et sa volont.
-19- " Et mme, Je veux te donner aussitt un exemple de la faon selon laquelle Je fais
usage de Ma Toute-Puissance: Ce qui concerne le monde naturel, et en gnral, la conformation de
toutes les cratures, sont l'uvre de Ma Toute Puissance.
-20- " Quand ensuite, les esprits sont devenus libres, suite Ma Parole, et la faon de
vivre qui s'ensuit, et qu'ils ont accueilli en eux Ma Vie, alors Ma Toute-Puissance agit de faon que tout
ce que les esprits, devenus librement vivants, reconnaissent en eux comme charg d'utilit dans le
domaine du Bon et du Vrai, ils peuvent immdiatement l'apercevoir comme ralit disponible en grande
quantit pour leur usage spontan.
-21- "Cette rgion infrieure est en grande partie l'uvre de Ma Toute-Puissance, et elle
correspond en tout au vrai de la Foi, et l'uvre utile qui en drive, comme on le trouve au fond de ces
esprits bienheureux. Et c'est le cas partout, o que tu tournes le regard, que ce soit sur tout le Midi, ou
bien sur tout l'Occident.
-22- " Tu demandes prsent dans ta pense: N'est-ce donc pas l le cas aussi avec
l'ternel Orient ? Non, il dpend de conditions totalement diffrentes; et il est en toutes ses parties,
pleinement immuable et solide, comme l'est n'importe quel monde, du point de vue naturel; et la stable
solidit de l'Orient est comme la profonde, l'ternelle solidit originaire, en face de la solidit extrieure
naturelle.
-23- La raison de cela tient dans le fait que, en premier lieu, Je suis Moi-Mme
ternellement immuable dans ma Volont; et ce que J'ai form une fois, de faon fixe et dtermine,
reste ainsi ternellement immuable et dtermin, comme immuable et dtermin Je suis Moi-Mme dans
Mon ternelle Volont.
-24- " En second lieu, cette rgion est immuablement stable, aussi parce que Mes
enfants qui viennent ici chez Moi sont UN avec Moi dans leur volont et dans leur connaissance, par
suite d'un grand amour qu'ils Me portent; ou bien, dit en d'autres termes, parce qu'ils se sont humilis
jusque dans leurs fibres les plus profondes, et en raison de leur amour pour Moi, ont compltement
renonc leur volont, et sa place, ont accueilli en eux la Mienne, ternellement vivante.
-25- " C'est pourquoi, ceux ici ne veulent rien autre que ce que Je veux. Cependant, Ma
Volont est une trs claire dmonstration, solidement tablie du Bon et du Vrai; par consquent, mme
cette rgion, o Je demeure avec les Miens, est compltement stable et immuable; et en aucun lieu, il n'y
a illusion ou tromperie.
-26- " Ce que tu vois ici est parfaitement la mme chose, tant extrieurement
qu'intrieurement. Toutes les plantes, les arbres, les fruits, les champs de bl, ne sont pas ici seulement
comme des correspondances apparentes, mais sont bien des ralits parfaitement fixes et stables. Si ici,
tu vas d'un lieu l'autre, tu peux compter tes pas, tant l'aller qu'au retour, et tu constateras la mme
distance.
-27- "Tu me demandes, comme c'est logique, si cette solidit a quelque chose en
commun avec celle de la Terre. La solidit de ce monde cleste n'a rien voir avec celle du monde
matriel; car la solidit du monde matriel est aussi seulement apparente et dure pour chaque esprit,
seulement tant qu'il est un habitant de la matire.
-28- " Une fois que l'esprit a quitt la matire, cesse pour lui cette solidit. Par contre,
ici, il n'en est pas ainsi, puisque cette solidit est vraie, immuable et indestructible, pour toutes les
ternits des ternits, parce qu'elle est une parfaite expression de Mon ternel Amour Paternel.
-29- " Tu demandes jusqu'o s'tend cette rgion ! Mon fils trs cher, cette rgion que
tu vois, en tournant le regard vers l'Orient n'a jamais de fin; et elle est, par consquent, si grande que si
sur tous les innombrables corps de l'univers naissaient ternellement des hommes, et que tous (aprs le
trpas naturellement) vinssent ici en cette rgion, ils compteraient, en comparaison de l'tendue de cette
rgion, pour rien de plus que ne compte un petit grain de sable en comparaison de l'infinit de l'ternel
espace.
-30- " Et tu voudrais savoir encore comment Je peux embrasser du regard tout cela, et si
ceux qui demeurent trs loin l'intrieur dans le vaste ORIENT, peuvent ME voir parfois
-31- " Mon cher fils, frre et ami, mme cela Je veux te le dire, car pour Mes enfants, il
ne doit rien y avoir de cach !"
SS1 C60
(Le soleil particulier Dieu originaire. Dieu demeure dans la Lumire inaccessible.
Explications de lOmniprsence du Seigneur, personne essentielle. Exemples ce
sujet : miroir concave ou miroir ardent, ect Dmonstration ce sujet.
Comparaison tire de loptique. Prparation pour prendre part la table du
Seigneur.)
-1- Tourne le regard vers le haut, et observe comment, vu dici, le soleil est trs bas.
En ce soleil Je demeure compltement et rellement depuis toujours.
-2- "Ce Soleil se trouve dans lternel et inamovible Centre de Mon tre Divn. Les
rayons qui partent de ce Soleil, remplissent selon leur nature tout l'infini; et en eux-mme ils ne sont
autre chose que Ma Volont d'Amour et la Sagesse qui de cette volont mane ternellement et
constamment.
-3- " Par consquent, ces rayons sont partout compltement vivants, et partout ils sont
pleinement et parfaitement Mon Essence-Mme. Il s'ensuit que, o que tombe un rayon, l Je suis Moi-
Mme, comme dans le Soleil, compltement prsent.
-4- " Donc, non seulement oprant, mais bien aussi personnellement prsent; et cette
Personnalit, par consquent, est partout la Seule et la Mme. En n'importe quel lieu que tu veuilles aller,
tu Me trouveras partout, compltement chez Moi
-5- " Entre en laquelle de ces petites maisons, ton choix, et tu peux tre certain que
tu Me rencontreras en chacune, en, tant que parfait Matre de Maison.
-6- "Toi, maintenant tu dis que, de cette faon, Je ne suis pas le Vritable Christ
original, qui a prgrin sur la Terre et enseign les nations, mais que Je suis seulement une copie
vivante et parfaite de Lui; tandis que le Christ, en Lui-Mme et par Lui-Mme, demeure cependant dans
la Lumire inaccessible.
-7- " Et tu dis encore: Si la chose tient en ces termes, il en drive videment un
polythisme.
-8- " Ecoute, Mon cher ami, frre et fils ! Toi, cet gard, tu penses encore selon la
nature extrieure et humaine; mais ce n'est seulement que lorsque tu penseras intrieurement selon
l'Esprit, que cette question prendra alors pour toi un aspect tout fait diffrent. Toutefois, afin que tu
puisses passer d'autant plus facilement de ton mode naturel de penser celui spirituel, Je veux te guider
au moyen d'exemples naturels.
-9- " Regarde: sur la Terre tu voyais seulement un soleil; mais si tu tenais un miroir
face au soleil, ce mme soleil tait aussi dans le miroir, et il est exclu que tu puisses affirmer que celui
qui tait dans le miroir tait un autre, et non celui qui brillait dans le Ciel.
-10- " Mais si tu avais eu plusieurs milliers de ces miroirs et les avais exposs au soleil,
n'aurais-tu pas aperu en chacun d'eux un soleil parfait, qui manait de lui tout autant de lumire et tout
autant de chaleur ? Tu dis: Ce devrait tre le cas sans aucun doute. Mais Je veux te donner un exemple
encore plus convaincant.
-11- " Sur la Terre, tu auras certainement entendu parler de l'effet de ce que l'on appelle
un grand miroir ardent. Tu dis que tu en possdais un. Quand tu faisais tomber les rayons du soleil sur un
tel miroir, dans leur rfraction ils taient mille fois plus intenses que ceux partant du vrai soleil.
-12- " Et si mme tu eusses tenu face au soleil plusieurs milliers de ces miroirs, tu
aurais aussi pu constater la plus grande paissance dans les effets de chacun d'eux. C'est, dis-tu,
parfaitement vrai !
-13- " Mais qu'est-ce qui opre en ces miroirs ? Tu vois, rien autre que toujours le seul
et mme soleil que toi, travers le nombre considrable de miroirs tu as multipli.
-14- " Maintenant par contre, Je te demande: A travers cette multiplication, le soleil a-t-
il vraiment srieusement t multipli, ou bien, ce qui a t multipli est-ce seulement son effet ? Tu dis
prsent: Certes, l'effet seulement. Bien; Je te dis: Combien de soleils avais-tu donc dans tes miroirs ?
-15- " Et tu dis: Du point de vue des miroirs, autant de soleils qu'il y avait de miroirs;
mais en ralit, en considrant la chose du point de vue du soleil, j'en avais seulement un et toujours le
mme.
-16- "Donc, tu vois, ce qui est indiqu par cet exemple tir de la nature, se prsente ici
dans la plus grande et la plus vivante ralit et dans sa plnitude.
-17- " Mais il est bien vrai que tu dis en toi: Cela, je l'aperois prsent parfaiterent; de
toute faon, part cela, si l'on voulait examiner chaque soleil que l'on voit rflchi dans le miroir, et s'en
approcher pour pouvoir le connaitre dans son vritable tre, tous ces soleils, ne seraient d'aucune utilit
et la vritable essence du soleil resterait cependant compltement trangre l'il investigateur.
-18- "Mais Je te rponds: C'est exact, mais autant toi que toute la Terre, qu'auriez-vous
pu y gagner si le vrai soleil se ft approch de la Terre et de toi, comme tu t'es approch de lui, au moyen
du miroir ?
-19- " Tu vois, toute la Terre, toi compris, vous auriez t dissous, comme une
minuscule goutte d'eau sur le feu ardent. De quelle utilit t'aurait alors t l'approche du soleil rel ?
-20- " C'est pourquoi, c'est infiniment plus le cas avec Mon Soleil; Il doit rester dans un
Centre inaccessible, duquel aucun tre ne peut s'approcher, au-del de l'ordre tabli; car chaque approche
qui dpasse la mesure fixe apporterait chaque tre le complet anantissement.
-21- " Ceci a t dit aussi par Mose, quand il voulait voir la face de Dieu; car, sous le
terme *voir*, tu ne dois pas comprendre *apercevoir avec les yeux*, mais bien *approcher
compltement de l'tre fondamental de la Divinit*.
-22- " Comme tu vois, Je suis l'Unique et le Mme comme Je suis dans le Soleil, et
cependant Je suis ici devant toi, de sorte que tu peux t'approcher compltement de Moi, comme un frre
d'un autre frre; et cela n'a-t-il pas beaucoup plus de valeur, et ne montre-t-il pas plus d'Amour et de
Misricorde que si tu pouvais rellement t'approcher de ce Soleil, pour tre ensuite compltement
ananti, par suite de ton approche ?
-23- " En outre, combien serait imparfait le bonheur, tant le tien que le Mien, sil ne
M'tait pas possible de Me transfrer personnellement et essentiellenent, dans toute Ma Plnitude, en
n'importe quel lieu, l o Mes Enfants se trouvent.
-24- " Vois-tu, le Ciel est infini; si cette multiplicit essentielle infinie de Mon Unit
pleinement inoffensive ne M'tait pas possible, combien Mes Enfants se sentiraient orphelins, et combien
Me sentirais-Je Moi-Mme Seul parmi eux !
-25- " Que Je sois parfaitement le Mme, et possde toute la vivante divine Conscience
et tout l'Amour, toute la Sagesse et toute la plnitude de la Puissance Divine, tu peux le dduire en
premier lieu du fait que Je t'ai conduit ici, personellement et essertiellement, et de cette faon, Je t'ai
montr la Puissance de Mon Amour, de Ma Sagesse et de Ma Parfaite Divine Volont.
-26- " Si tu ne devais pas trouver tout cela suffisant, pense ce que tu veux, et Je veux
que cela apparaisse devant toi, immdiatement, comme une chose cre. Voil; tu voudrais une rgion de
la Terre connue de toi. Regarde devant toi: Je te l'ai cre visible et perceptible !
-27- " A prsent tu dis: En vrit, Seul le Dieu Unique peut faire une chose semblable !
Bien, dis-Je; ainsi tu devras admettre aussi que Moi, qui suis l devant toi et te dvoile les prodiges de
Mon tre, Je suis parfaitement et compltement Celui-l Mme qui se trouve ternellement en ce Soleil,
dans Son Caractre Essentiel fondamental !
-28- " Tu dis: Certes, ceci je le crois maintenant pleinement; mais si maintenant j'allais
dans une autre maison, et que Toi, Tu restes ici, et que je trouve l-bas videment un second tre de la
mme origine que Toi, c'est--dire, comme Toi; serait-il lui parfaiterent UN avec Toi, et serait-il
semblable toi en tout ?
-29- " Et, Moi, Je te dis: Cela dpend seulement d'un essai de ta part. Je veux faire en
sorte que tu te trouves avec la rapidit de la pense, l au fond, trs loin d'ici, prs de l'une de ces petites
maisons, tandis que Je resterai ici, ce dont ta compagnie te rendra tmoignage ton retour, tandis que tu
Me diras alors si, l bas, tu M'as retrouv parfaitement gal, ou bien non ! Donc, sois l-bas !
-30- "Or tu vois, Mon cher Fils, frre et ami, tu es ici maintenant, comme tu peux le
constater, dans le lointain Orient. Tu peux reconnaitre cela, en regardant autour de toi, car tu
n'apercevras rien autre seulement que les vastes tendues infinis de l'Orient avec leurs habitations; et
mme de tes compagnons il n'y a aucune trace. Dis-Moi donc, ne suis-Je pas Moi ici toujours le Mme ?
-31- " Et tu vois, ainsi doit-il tre, car s'il n'en tait pas ainsi, rien de ce qui a t cr
n'aurait t fait; et serait mme difficilement pensable un homme en tant que tel !
-32- " En effet, la vie de chaque homme est justement elle-aussi seulement une image
parfaitarent semblable Moi. Et quand un homme a vcu selon Ma Parole, ou bien quand des millions
ont ainsi vcu, est-ce que seul l'un d'eux peut dire:
-33- " Christ vit-Il seulement en moi ? Certes non ! Si donc, au contraire tous peuvent
le dire, suis-Je donc un Christ partag en eux, ou bien un Christ ternellement indivis ?
-34- " Je suis ternellement et toujours, l'Unique et le mme, dans le cur de chaque
homme; et quand des millions et des millions ont rempli leur cur de Moi, et prcisment, chacun pour
soi compltement, il n'y a pas, suite cela, pour soi un autre Christ en particulier; mais bien dans le cur
de chacun demeure intgralement l'Unique et mme Christ.
-35- " Donc, qu'en dis-tu prsent ? Ne suis-Je pas Moi ici, parfaitement Celui-l
mme que tu as laiss L-bas, auprs de ta compagnie ? Tu dis: Oui, Seigneur, Tu es le mme, et il n'y
a aucune diffrence ni dans Ton visage, ni dans Ta Parole, et pas mme dans Ta divine Volont; et c'est
pourquoi, je ne peux pas penser autre chose sinon que Tu es venu ici avec moi, avec la mme rapidit !
-36- " Oh, certes, ainsi te semble-t-il naturellement; Mais, comme je te l'ai dit, ton
retour, ta compagnie donnera tmoignage de Ma constante prsence auprs d'eux, de sorte que tu le
sauras aussitt toi-aussi. A prsent je te dis: Sois de nouveau l-bas ! Et tu vois, tu es de nouveau avec ta
compagnie; et prsent dis-Moi, comment M'as-tu trouv l-bas ?
-37- " Tu dis: Tu tais l-bas, entirement Toi-Mme comme Tu l'es ici, et il n'y avait
pas la moindre diffrence. Je te dis: C'est juste; mais prsent, demande tes compagnons si, dans le
mme temps Je Me suis loign d'ici. Tu vois, ils disent: Mais jamais de la vie; au contraire, le Seigneur
nous racontait ce qui tait en train d'arriver.
-38- " Et voil que tu t'tonnes prsent et que tu ne peux t'en persuader. Mais Je te dis,
que cela n'est absolument pas un miracle, mais bien plutt que ceci arrive travers un procd plus
qu'ordonn et juste.
-39- " Si toi sur la Terre, tu avais t un opticien, cela te paratrait encore plus vident.
Comment arrive-t-il que plusieurs hommes dcouvrent pour leur propre compte, un seul et mme objet,
compltement comme UN, et pourtant, chacun en particulier seulement comme le sien ?
-40- " Tu vois, cela dpend de l'il de l'homme. De l'objet partent des rayons dans
toutes les directions, et chacun reoit l'image forme par les rayons, dans son il; et chacun contemple
ensuite, en lui, seulement telle image accueillie en lui, laquelle est parfaitement semblable l'objet
aperu.
-41- " Un tel objet a-t-il t peut-tre multipli, tant donn que chacun le voit en soi,
tel qu'il est ? Tu dis: Absolument pas.
Et tu vois, ici nous avons le mme cas, mais de faon vivante; tandis que dans le Monde,
il est seulement naturel, et avec cela, il est ainsi apparement mort.
-42- " Tu dois contempler cette merveille encore plus profondment; cependant, avant,
tu dois un peu digrer tout ce qui a t dit jusqu' prsent, comme un vrai pain des Cieux.
-43- " Mais, Moi, pendant ce temps, Je veux aller en cette demeure qui est Mienne, et
vous faire prparer Ma Table, par Mes serviteurs, afin que toi et ta compagnie, vous puissiez vous
asseoir table, pour la premire fois, pleinement avec Moi, et goter le Pain de ton Vrai Pre Cleste! Et
c'est pourquoi, patiente un peu ici dehors, jusqu' ce que Je revienne et te conduise en Ma Maison !
SS1 C61
(Le repas la table paternelle : agneau rti, pain et vin. Aprs le repas vient le travail.
Lquipement pour la mission ternellement batifiante ; inscription dans le livre
des citoyens de la Jrusalem Cleste. Ouverture de la vue intrieure. Entre dans
la Cit Sainte. Le Bon Pasteur avec Son troupeau. Ici est pleinement dvoil la
vraie destination de lhomme de la Terre. Ensuite retour dans la sphre des
catholiques romains. Visite dans un couvent de carmlites.)
SS1 C62
(Explication de linvisibilit des esprits angliques du Troisime Ciel - ciel damour
pour les esprits des Cieux situs en dessous, et des autres mondes spirituels.
Visite dans le couvent des Carmlites )
-1- Vous demandez: * Et ici, nous laisseront-ils entrer ? En effet, si les choses sont ici,
avec cet Ordre, comme sur la Terre, du moins notre connaissance, nous n'en retirerons pas grand-chose
d'utile.*
-2- Mes chers frres, ici les choses sont comme sur la Terre. Mais ceci ne nous sera
pas un obstacle, car, cet gard, nous sommes au-dessus de toute difficult, et personne ne peut nous
empcher de fourrer le nez dans les secrets les plus cachs; de sorte que mme en ce cas, nous entrerons
en douce dans le couvent, et rien n'chappera notre flair. Venez avec Moi, et ne vous proccupez de
rien.
-3- Pour ces tres, nous resterons compltement invisibles, encore pendant longtemps,
puisque vous devez savoir que les Esprits angliques appartenant au Troisime Ciel-mme, et de mme
que les autres esprits, par la volont de celui-ci, restent invisibles aussi pour les autres Cieux situs au-
dessous, tant que ces derniers, selon leur Moi profond, n'ont pas accueilli en eux-mmes, le caractre
essentiel de l'Amour pour le Seigneur; c'est--dire, d'abord comme concept, et ensuite comme efficace
activit d'amour.
-4- Nous pouvons donc entrer en ce couvent, sans proccupation d'aucune sorte, parce
que personne ne nous apercevra, c'est--dire: Moi, non, parce que je suis un habitant de la Cit Sainte; et
vous non plus, parce que vous tes l'intrieur de ma sphre, et qu'en celle-ci, vous tes la Volont du
Suprme Ciel, car c'est la Volont Sainte du Seigneur !
-5- Comme vous voyez, nous avons dj pntr dans le couvent, et prcisment nous
nous trouvons dans leur rfectoire. Maintenant sont apports sur la table des aliments de strict jene; et,
comme vous voyez, prsent arrivent nos religieuses.
-6- Ne sont-elles pas vtues comme sur la Terre ? Vous dites que vous n'avez jamais
eu l'occasion de les observer de prs, mais bien plutt en images seulement, et celles-ci correspondent
exactement.
-7- Mais prsent regardez comment elles s'apprtent rciter le * benedicite *. En
quoi peut consister cette prire ? Comme vous pouvez facilement l'entendre: en un long rosaire; et, en
plus, en quelques phrases latines prises aux psaumes et aux pres de l'Eglise, mais dont, mme ici,
aucune des relieuses ne comprend la signification?
-8- Et voici que la suprieure s'assied table; et les autres font devant elle une
inclination presque jusqu' terre, et puis restent debout, ct de leur sige.
-9- La suprieure donne le signal de s'asseoir; elle a ct d'elle une clochette dont
elle se sert justement prsent, pour le dbut du repas. Cependant, devant la table, il y en a une debout;
celle-l ne doit pas manger maintenant, mais bien plutt elle doit lire aux religieuses qui sont en train de
manger la Passion du Seigneur.
-10- Maintenant nos moniales ont termin leur repas corporel et la suprieur sonne
nouveau avec la clochette. Cela signifie qu'elles doivent se lever de leur sige. En effet, elles se lvent,
s'inclinent de nouveau profondment devant la suprieure, puis se mettent genoux pour rciter la prire
de remerciement, consistant nouveau dans un rosaire bien nourri.
-11- A celui-ci fait suite cent Ave Maria silencieux. Quand ceux-ci aussi, aprs trois
quarts d'heure, ont t rcits, c'est nouveau le tour des prires en latin.
-12- Celles-ci termines, les religieuses vont devant le Crucifix, se prosternent
compltement devant lui; puis elles se rendent devant limage de Marie, et en font tout autant; et ainsi
aussi devant l'image de Joseph; et enfin devant celle de la fondatrice de l'Ordre, c'est--dire, Thrse
d'Avila; aprs quoi seulement elles se rendent devant la suprieure, et se prosternent devant elle * qui
reprsente physiquement Thrse *.
-13- Finalement la suprieure dit toutes de se mettre debout, et elle ajoute qu'elles
doivent relire dans leurs cellules la prire chorale qui leur est affecte, afin qu'ensuite, dans le chur,
tout puisse aller sans drangement: ce qui pourrait causer facilement quelques petites irritations, et
engendrer ainsi mme un pch vniel.
-14- * En considrant ensuite - ajoute la suprieure - que de toute faon l'homme le plus
juste pche journellement sept fois devant Dieu, et combien il doit tre attentif pour ne pas pcher huit
fois, et peut-tre mme plus.*
-15- L'une des moniales, ce moment, prie la suprieure de lui permettre de dire un
mot; tant donn que justement ce moment, le silence rigoureux n'est pas prescrit, elle accorde ce qui
est demand. (Mais en ce couvent, demander signifie: prier humblement. )
-16- Que veut donc demander cette moniale ? Prtons attention; elle dit: " Trs digne
pouse du Christ, tant que nous avons vcu corporellement sur la Terre, la vie rigide du Monastre nous
tait agrable, au moins pour nous assurer le Ciel aprs la mort physique.
-17- " Mais tant donn que depuis quelque temps dj, nous avons chang la vie
terrestre avec celle ternelle, et que, avec la mme rigide vie conventuelle d'avant, nous n'avons pas
encore le moindre vent du Ciel, on en vient se demander si cette vie claustrale n'aura jamais de fin; car
si nous devions rester pour toujours ainsi svrement clotres, ce serait quelque chose d'pouvantable !"
-18- La suprieure dit: " toi, fille dsobissante ! Comment as-tu pu permettre que le
dmon prenne ainsi possession de ton cur, au point d'oser soumettre une telle horrible question?
-19- " Ne sais-tu donc pas, qu'avant le Jour du Jugement personne ne peut arriver au
Ciel; et que grce l'intervention de la Trs Sainte Vierge Marie, de sainte Thrse, et entre elles deux
de saint Joseph, Christ le Seigneur a exonr notre Ordre, justement parce qu'il est le plus svre, des
peines du Purgatoire; et en change, pour notre complte purification, IL nous a accord la grce, mme
aprs la fin de notre vie corporelle, de purger nos pchs vniels commis sur la Terre, ainsi que d'effacer
les tches de ceux mortels ?
-20- " C'est pourquoi, la rgle de l'Ordre de notre grande fondatrice doit tre observe
ici de la faon la plus rigoureuse. Autrement il pourrait mme arriver qu'une telle fille, dsobissante
comme tu l'es, s'entendit dire, au Jour du Jugement, par l'inexorable, trs svre et trs juste Juge, comme
sentence sans appel:
-21- " * loigne-toi de Moi, maudite, parce que Je ne t'ai jamais reconnue comme Ma
sur !* Comme vous voyez, ces paroles de la suprieure ont frapp notre pauvre requrante comme
mille clairs en une seule fois.
-22- Elle tombe sur la face devant la suprieure et la prie d'une punition convenable; et
la suprieure dit: " Oh, certes, tu as mrit une lourde punition ! Cependant je ne veux te punir pour cette
fois que seulement d'un soufflet, et ensuite d'un jour de jene.
-23- " Cependant tu dois, sans perdre de temps, faire appeler le confesseur et lui
exposer exactement, et en toute humilit, le discours infernal et hautement condamnable devant Dieu,
que tu as fait devant moi, et faire ensuite dix fois la pnitence qu'il te donnera; et cela en l'honneur de la
Sainte Trinit, en l'honneur des cinq plaies de Jsus-Christ, en l'honneur de Ses amres souffrances et de
Sa mort, en l'honneur de Sa trs sainte Mre la Vierge Marie, en l'honneur de saint Joseph, et en
l'honneur de sainte Thrse. A prsent relve-toi, et viens recevoir mon soufflet."
-24- Et voil que notre moniale se relve, tend humblement la joue la suprieure; et
celle-ci, pour chasser le dmon, lui flanque comme vous voyez, une gifle tellement nergique, au point
d'en faire venir des vertiges.
L-dessus, notre moniale pleure, remercie amrement la suprieure pour ce chtiment, et
sort du rfectoire avec les autres surs, se rendant ensuite dans sa cellule. Ce qui arrivera ensuite, nous
l'observerons la prochaine fois !
SS1 C63
(La religieuse pnitente et le Vrai Pre confesseur. Leur dialogue et intermde
surprise.)
-1- A peine arrive dans sa cellule, la moniale donna le signal avec une clochette, afin
que la servante du couvent vienne chez elle. Qu'aura-t-elle lui dire ? Il ne s'agit que d'appeler le pre
confesseur, afin qu'elle puisse se purifier de son pch, commis devant la prieure, encore avant de
prendre part, le cas chant, la prire.
-2- La servante se charge immdiatement de cette mission, et notre moniale descends
aussitt au confessionnal, s'agenouille devant la grille, et attend le confesseur.
-3- Rendons-nous l, nous-aussi, et pour une fois, tendons l'oreille vers la confession.
Ce que la moniale confessera, nous le savons; par contre, ce que nous ne savons pas encore, c'est ce que
dira le confesseur; de toute faon nous l'appendrons maintenant.
-4- Le confesseur est arriv de l'autre ct de la grille, et il y pose l'oreille. Maintenant
la confession est finie, et il lui dit:
" Ecoute, ma chre fille, si la rgle de ton Ordre, telle qu'elle tait en vigueur sur la Terre,
tu la places devant ton esprit, il est vident qu'avec ta manifestation, tu as pch...
-5- " Mais pas contre l'Ordre de Dieu, puisque c'est cet Ordre qui te fit penser en ce
sens, mais bien contre l'ordre du couvent qui te dfend d'avoir de semblables penses.
-6- " Pour ton erreur contre l'ordre du couvent, tu as mme reu de ta suprieure la
punition adquate, et, selon les dispositions qui t'avaient t imparties, tu t'es prsente ici.
-7- " Maintenant il s'agit du pardon de ton pch, du ct divin; mais Dieu, en toutes
Ses Paroles, n'a jamais fait d'un tel ordre conventuel une loi.
-8- " Des prceptes humains, mme s'ils furent en vigueur depuis des millnaires,
Dieu ne les a jamais sanctionns comme SIENS, et IL ne regarde mme pas si certains, pour ainsi dire,
contraints par la ncessit, commettent quelques infractions contre les prceptes du monde; ceci dit, moi
ici je n'ai rien te pardonner du Ct Divin."
-9- Notre moniale dit au confesseur: " Vnrable prtre, toi qui siges ici, devant moi,
au Tribunal de la Sagesse Divine, comment peux-tu dire, toi, que l'ordre de notre couvent et sa rgle ne
sont pas divins, mais bien seulement des prceptes et des rglements humains ?
-10- " Tu vois, si je devais communiquer cela ntre Prieure, nous courons tous les
deux le risque d'tre svrement chtis; je serais traite comme une possde du dmon; et toi, comme
un hrtique vident; tu serais excommuni, ou mme, frapp de l'anathme religieux; c'est pourquoi
explique clairement ce que tu entends dire."
-11- Le confesseur dit: " Ecoute ma chre sur; qui aime par-dessus toute chose Christ
le Seigneur, en tant que le Seul Vrai Dieu du Ciel et de la Terre, ne craint ni l'excommunication ni
lanathme. Vois-tu, les hommes sur la Terre, qui ont des tendances mondaines, et qui savent bien peu
ou mme rien du Christ, se moquent de ces mesures arbitraires de l'Eglise. Pourquoi donc rient-ils ?
-12- " Parce que, dans ces mesures arbitraires, ils n'aperoivent aucun dommage pour
leur vie de trafics. Et pourquoi ne devraient-ils pas rire ceux qui aiment vraiment le Christ ? En effet, ils
ont craindre un dommage encore infiniment infrieur de ces mesures ou condamnations arbitraires.
-13- " N'as-tu donc jamais entendu ce que le Christ a dit autrefois dans le Temple la
femme adultre, quand les pharisiens et les scribes l'avaient conduite devant lui, comme mritant la
lapidation ?"
-14- La pnitente dit: " Cela, je le sais bien, mais qu'entends-tu dire avec cela ?"-" Je
n'entends rien te dire d'autre - rpond le confesseur - que le Christ, dans Ses jugements, est beaucoup
plus doux que Ses prtres et Ses scribes.
-15- " Ceux-l avaient reconnu l'adultre comme mritant la lapidation publique, sans
la moindre grce, sans la moindre misricorde; mais le Christ leur dit: * Que celui d'entre vous qui est
sans pch, lui jette la premire pierre.*
-16- " Tu vois, ces paroles ont frapp comme la foudre les pharisiens et les scribes; il y
avait aussi une autre loi qui voulait que le grand-prtre ft sans pch, et cette loi, les pharisiens et les
scribes la connaissaient tout aussi bien que celle contre l'adultre.
-17- " Mais en mme temps, ils savaient aussi avoir commis eux-mmes l'adultre sous
chaque aspect, tant spirituel que matriel.
-18- " C'est pourquoi ils s'pouvantrent tellement de cette rponse inattendue et
pntrante, que, oubliant compltement l'adultre, ils s'enfuirent tous toutes jambes.
-19- " En effet, ils ne voulaient pas en cette occasion trop agacer le Christ, parce quils
craignaient qu'il puisse rvler aux nombreux Juifs croyants, leur ignominie, car ces derniers auraient pu
les saisir et les traiter avec la svrit prvue pour des cas semblables par la Loi mosaque.
-20- " Qu'arriva-t-il au contraire avec notre adultre ? Elle seule tait reste devant le
Seigneur. L'aurait-il peut-tre condamne ? Oh! Certes non; Il lui demanda: * Ceux qui t'ont amene ici
ne t'ont-ils pas condamne ? * Et l'adultre rpondit: * Non Seigneur, personne ne m'a condamne.* Et Il
lui dit: * C'est pourquoi, Moi-aussi, Je ne te condamne pas; va en paix, et ne pche plus !*
-21- " Que dis-tu donc sur cette faon d'agir du Seigneur ?" La moniale rpond : " Je ne
peux dire autre chose, sinon que le Seigneur est sans aucun doute plus misricordiex que tous les
hommes de la Terre pris ensemble."
-22- Et le confesseur dit: " Bien, ma chre sur, si tu reconnais cela, tu devras alors
aussi reconnatre que Mon enseignement est aussi parfaitement valable.
-23- "Donc, si la bont du Seigneur, au sujet de l'adultre ne s'en est pas tenue la Loi
mosaque qui tait mane de Lui, combien moins S'en tiendra-t-Il une rgle conventuelle.
-24 " Car vois-tu, le Seigneur est compltement libre, et Il peut faire ce qu'Il veut; et si
quelqu'un Lui demandait: * Que fais-Tu ? * Il ne lui donnerait aucune rponse.
-25- " Mais moi, j'ai t envoy toi comme confesseur, pleinement en Son Nom, et en
Son Nom, dis-moi, qu'ai-je craindre ?
-26- " Tu dis:* Certainement pas le Seigneur, puisque tu agis parfaitement en Son Nom.
* Donc, du moment que je n'ai rien craindre de lui, devrais-je peut-tre craindre ton couvent, ou
l'arbitraire ecclsiastique ?
-27- " Tu vois, avec moi ce n'est absolument pas le cas, et c'est pourquoi je te dis: Si tu
as un amour vrai pour le Seigneur, tu dois aussi oser quelque chose pour cet amour; c'est--dire: aller
maintenant vers ta suprieure et lui dire ce que je t'ai dit; et dis-lui aussi que, selon ma volont, elle doit
venir, aussitt ici chez moi avec toi."
-28- La moniale demande encore quelle pnitence elle doit accomplir comme
rparation; mais le confesseur de rpondre: " Rien d'autre, si ce n'est que ce que je t'ai dit linstant de
faire."
-29- Notre moniale se relve; et, comme par suite de la longue absence de la religieuse,
quelques doutes taient venus la suprieure, elle tombe justement, la sortie du confessionnal, sur elle
qui venait sa rencontre, et elle lui raconta tout ce que le confesseur lui avait dit.
-30- La suprieure se tord les mains, et dit notre moniale: " Tu vois donc quel pch
tu as commis; la grce de Dieu s'est compltement loignes de toi, et un dmon a pris la place d'un ange
de lumire, et s'est mis la place du confesseur, en te donnant cet enseignement condamnable.
-31- " Et non seulement cela, mais en prtendant encore que je me prte un entretien
avec lui, afin qu' travers moi, qui suis l'me du couvent, toutes les religieuses soient attires l, dans la
condamnation ternelle.
-32- " J'ai pens bien souvent en moi, que tu aurais apport une telle disgrce sur cette
sainte maison. A prsent il n'y a pas d'autre moyen, sinon que nous toutes nous runissions nos forces, et
que nous soumettions cette difficult qui est ntre la trs bienheureuse Vierge Marie, saint Joseph et
sainte Thrse.
-33- " Si ceux-l ne nous coutent pas, nous sommes perdues, car ici, il n'y a plus ni
Grce, ni Misricorde de la part de Dieu !"
Notre moniale dit la rvrende mre: " Que l'on dise ce que l'on veut, mre suprieure,
toutefois aprs l'enseignement du trs rvrend confesseur, je ne crois plus aucune de vos paroles et je
suis prte si cela est possible mourir encore une fois, plutt que de cultiver en moi des opinions
errones et contraires l'enseignement de ce trs digne confesseur."
-34- A ce moment, la rvrende mre suprieure, dans son zle monastique, veut
donner un coup mortel sur la bouche de notre moniale, mais le confesseur est tellement nergique et
rapide qu'il arrache la grille et soustrait la moniale ce mauvais traitement.
Ce qui suit, nous l'apprendrons la prochaine fois.
SS1 C64
(Libration de la pauvre prisonnire du despotisme de la mchante prieure ;cette
dernire reste incarcre dans sa prison. Le Jugement. Le Nouveau Jour-Morale;
Que personne ne prenne base et ne s'tablisse sur quelque chose, mais qu'il
prenne bien plutt, comme unique rgle de vie, lamour pour le Seigneur et pour le
prochain. )
-1- Nous allons donc laisser ce couvent de femmes, et nous rendre un peu plus loin.
Regardez l-bas, plus vers le Midi et l'Occident, on trouve l'Un de ces clotres, comme on peut le
reconnatre au premier regard.
-2- Voil en effet une somptueuse Eglise, avec deux massives tours campaniles, et des
deux cots de l'Eglise, les vrais difices du clotre avec des fentres plutt petites; et, comme vous voyez,
tout l'ensemble des difices, glise comprise, est entour par un solide mur.
-3- Vous voudriez savoir quel est l'Ordre qui y habite. Et Moi, Je vous dis: L'un des
plus svres, et prcisment l'Ordre de ceux que l'on appelle les Augustiniens dchausss.
-4- Cet ordre tait, en son temps, un ordre de pnitents trs considr, cest--dire,
selon la rgle du pre de l'Eglise Augustin, lequel, comme on le sait, se donna beaucoup de peine pour
reprsenter l'Essence de la Trinit sous un concept dtermin.
-5- Ce chrtien tait tellement zl, et il a mme t admonest par le Seigneur Lui-
Mme, de ne plus s'occuper de sa triple et inutile recherche; malgr cela, il fit solidement ligue avec les
vques romains, et se dclara pleinement d'accord Nice, sur la Trinit forme par trois personnes
divines, et il tenta ensuite de rendre valide, autant que possible, pour l'Eglise, cette image de la Trinit,
grce d'ailleurs son trs vif savoir mondain.
-6- C'est grce cela qu'il a t lev l'honneur d'tre appel * Pre de l'Eglise* et
Matre de l'Eglise. De toute faon il tait trs trange que de tels matres de l'Eglise se fissent appeler
aussi pre de l'Eglise; du moment qu'ils possdaient l'Evangile dans lequel il avait t fix, par le Christ,
Qui tait le Seul et Vrai Pre de tous les hommes, et partant, d'autant plus aussi de Son glise.
-7- Mais tant donn qu'Augustin ne faisait pas ces recherches pour son propre profit,
mais bien plutt avec une intention droite, elles ne lui firent pas imputes charge et il vit son erreur
dans le monde spirituel, et en partie, au moins pour lui, dj dans celui naturel, et il fut pour cette raison
aussitt accueilli par le Seigneur, et guid sur des voies meilleures.
-8- En raison de ses meilleures connaissances terrestres, dj durant son existence
terrestre il avait fond une petite cole secrte autour de lui, cole qui avait une meilleure, et donc plus
vive, connaissance du Dieu UN et TRINE.
-9- Dans ce but, Augustin avait fait connaissance avec la Parole Vivante Intrieure, et
ainsi aussi appris la Voie par laquelle on peut s'approcher d'Elle.
-10- Cette voie tait en substance: l'humilit la plus absolue, l'oubli total du monde, et
en regard, saisir le Seigneur avec l'amour.
-11- Cette cole avait rencontr un grand appui, bien qu'elle ft maintenue le plus
possible secrte; mme l'vque romain en eut connaissance, et officiellement il n'y tait pas oppos; et
mme, il adhra lui-aussi cette cole.
-12- Il vit bien vite que la doctrine officielle ne concordait pas avec celle nouvelle; mais
dsormais il ne pouvait nager contre-courant. Donc, afin que cette cole ne finisse pas mal, tant donn
qu'elle tait une importante dcouverte pour ce temps, il lui accorda toutefois le libre exercice; et il
l'appela l'Ecole des vrais prtres, qui avec le temps reut le nom de * scolastiques *.
-13- Naturellement, ces scolastiques ne doivent pas tre confondus avec ceux de
l'Egypte antique, lesquels s'occupaient du mysticisme magique ; mais ceux-ci taient bien plutt
scolastiques dans la signification intrieure de la Parole.
-14- Ils donnrent une autre image de la Trinit, et celle-ci consistait en * Un il dans n
triangle * qui se trouvait dans une sorte de couronne de rayons solaire.
-15- Et, mme si cette figure n'tait pas juste en correspondance, Dieu cependant tait
prsent dans une Unit, et l'il reprsentait le Soleil du Seigneur, Soleil dans lequel Il Se trouve dans
Son Amour, et Sa Sagesse ternels; et ceci aussi parce que l'tre humain le comprend.
-16- En effet, partir de lil regarde l'amour, de mme que la Sagesse en tant que
Lumire. Les trois angles de la figure, au centre de laquelle se trouve lil, reprsentent les trois degrs
dans lesquels le Divin s'exprime comme le plus profond.
-17- Les deux angles infrieurs indiquent: celui de gauche, le naturel, celui de droite, le
spirituel, tandis que l'angle suprieur reprsentait le cleste.
-18- Ensuite, en ce qui concerne l'irradiation de lil vers les trois angles, elle indiquait
l'coulement de l'Amour travers ces trois degrs.
-19- La surabondance des rayons, partir de cette figure indiquait la Puissance infinie
et l'impntrabilit de l'tre Divin; et par consquent, cette image tait une figure reprsentative assez
bien russie de l'Essence Une et Trine de Dieu.
-20- Selon cette rgle a t aussi fond l'Ordre des Augustiniens dchausss.
Maintenant, vous voudriez savoir pourquoi ceux-ci, que l'on appelait des nouveaux scolastiques, n'ont
pas reprsent de faon plus parfaite l'tre UN et TRINE de Dieu, et pourquoi le Seigneur ne le leur a
pas indiqu.
-21- Cela dcoule du fait que tous ceux-l se trouvaient encore comme envelopps dans
quelque chose de faux, cause des prcdentes trois Personnes Divines.
-22- Une partie de ces scolastiques adhra de toute faon une connaissance meilleure
et plus approfondie; et c'est l le motif pour lequel elle se mit sous la protection de l'Eglise grecque, o
elle forma ensuite une vritable secte, sous le non de * Unitaires *; tandis que sous la coupe de l'vque
romain on resta toujours avec l'ancienne rgle, c'est--dire, la plus stricte clture dans le silence; silence
qui, avec le temps, arriva au point que mme les initis ne devaient changer entre eux que trs peu de
paroles.
-23- Cependant chacun pouvait pour soi, parler avec la Parole Intrieure, mais il n'tait
pas permis de dire et de communiquer aux autres ce qui tait dit ou entendu. Et ainsi, mme ce bon
Ordre se gta avec le temps; et sous pas mal des dignitaires successifs, il ne jouit plus d'une grande
considration, ni d'une grande importance.
-24- Suite cet tat de choses, de cet Ordre, en sortirent d'autres semblables, qui
toujours pour ces bonnes raisons, se fermrent avec rigidit devant le monde.
-25- Ces Ordres, mme pris tous ensemble, malgr leur bonne volont, ne pouvais rien
raliser de bon; en premier lieu, parce qu'ils en taient toutefois empchs par l'organisation extrieure
de lEglise; et en second lieu, parce qu'ils pouvaient discuter entre eux, dans leur stricte clture, ils ne
pouvaient tre employs utilement au soin des mes qui leur taient confies.
-26- Beaucoup d'Ordres se formrent encore, Ordres chez qui, au commencement, la
base tait bonne, puisque tous, plus ou moins, taient des fidles de la scolastique intrieure; mais avec
le temps, cela fut compltement perdu, et il n'en resta rien autre, en dehors de la forme extrieure.
-27- Et comme avec le temps, certains Ordres commencrent agir beaucoup au profit
de l'piscopat romain, de considrables faveurs extrieures leur furent accordes par ce mme piscopat.
-28- Ensuite de quoi naquirent bien vite des *fondations* et des *ordres* privilgis
qui taient beaucoup mieux que ceux qui s'en taient tenus la Rgle Fondamentale. Cela fit que les
petits Ordres en prirent ombrage ; et ainsi ils commenaient travailler en faveur de Rome, et ils furent
leur tour toujours plus favoriss.
-29- De cette faon fut compltement perdue toute trace de ce qui dans l'Ordre tait
intrieur; et la place succda une fondation contrefaite; et c'est justement sur ure telle fondation que
nous voyons ici ce clotre, qui n'a d'autre que le nom de son fondateur originaire; ce que vous pouvez
facilement reconnatre par la Trinit tripersonnelle qui se trouve sur la porte majeure de l'glise, et au-
dessous, comme enserr par les nuages, se trouve le soi-disant * il de Dieu *, ce qui signifie que le
faux a remport la victoire sur le vrai.
-30- Ces moines-esprits vont encore naturellement pieds dchausss, et sont toujours
couverts du mme habit; mais si vous voulez voir la scolastique intrieure, elle ne consiste en rien autre,
sinon que ces moines, extrieurement, se comportent et font des gestes, comme autrefois, les vrais
augustiniens se sont comports.
-31- Mais si vous demandiez l'un d'eux pourquoi il le fait, vous ne recevrez aucune
rponse, ou, si jamais vous en aviez une, ce serait peu prs la suivante: Nous faisons cela en tant que
pnitents constants pour l'amour du Ciel, puisque le Royaume des Cieux rclame violence; et ceux qui ne
l'arrachent pas eux, par la violence, ne l'auront pas non plus.
-32- De cela, vous pouvez facilement reconnatre quel est le vrai motif de leur vie
svre; et cela, quand a va bien. Ils font tout pour l'amour du Ciel; ils aiment et mme craignent le
Seigneur, mais non pour Lui-Mme mais bien plutt, seulement cause du Ciel et de l'enfer.
-33- Si le Seigneur leur enlevait l'enfer et changeait le Ciel d'oisivet et de vie
commode et du manger et du boire - comme ils le rvent - pour un Ciel de travail, ils feraient bien vite
un sigle de croix, de mme que sur leur vie de pnitence, pour se choisir le Ciel de dlices, d'oisivet et
de commodit.
-34- Ainsi vont les choses, dans le meilleur des cas; mais dans de nombreux couvents,
le strict accomplissement de la Rgle n'est qu'un moyen politique, pour s'assurer de considrables
avantages temporels, et en venir naturellement en possession.
-35- Et cette faon d'agir est mme d'espce infernale, et un opprobre devant le
Seigneur. Cependant, cela nous ne le constaterons pas ici, parce que ceux qui se comportent ainsi, se
trouvent dans le profond occident, et mme si la chose est basse, dans l'enfer.
-36- C'est pourquoi ici, nous tomberons seulement sur de rigides aspirants, au Ciel, qui
veulent servir, comme ouvriers pris la journe, avec la svre observance de la Rgle de leur Ordre.
-37- Que le couvent apparaisse aussi ici, comme tel, cela drive du fait qu'en eux-aussi
il y a la croyance matrielle dans le jour du Jugement; et, de cette croyance, vous verrez en ce couvent,
toutes les variations qui drivent de la fausse ide de base que l'me aprs la mort physique - suite
certains concepts mal compris de l'ancienne scolastique mystique - continue vivre ou bien dans le soi-
disant * Psychopannychie *, c'est--dire dans un sommeil minral de l'me, ou bien dans une vie inactive
en Paradis, et entre autre, aussi dans un Ciel conquis aussitt aprs la mort.
Quel pli prennent les choses ici, nous le verrons la prochaine fois ; de sorte que pour
aujourdhui cela suffit.
SS1 C66
(Visite dans les monastres. Enseignements sur louverture et la fermeture spirituelle
des portes. Inspection de la belle glise. Eclaircissements sur les dispositions et
les institutions en ce lieu. Prcepte principal : laissez-nous devenir les seigneurs
du monde, et tout empereur inclinera la tte nos pieds. Eclaircissements sur
lEglise de Rome. Douce assurance ce sujet.)
-1- Vous me demandez prsent: *Cher ami et frre, comme tu vois, le couvent est
ferm de partout; entrerons-nous peut-tre les portes tant closes, ou bien les ferrons-nous ouvrir ?*
-2- Chers amis et frres, nous ne ferrons ni une chose ni l'autre, puisque le couvent
parait ferm, seulement lorsqu'on est une certaine distance ce qui signifie que ceux qui y habitent sont
peu accessibles, puisque ce clotre ferm reprsente de faon extrieurement visible quelle est la propre
base inaccessible de ces esprits.
-3- Cependant, comme nous nous approchons de ce couvent, entrons dans sa sphre;
et, de cette faon, introduisons-nous aussi visiblement dans la base structurale et mentale de ses
habitants; ainsi nous le verrons aussitt ouvert; approchons-nous donc, afin que vous puissiez vous en
convaincre par vous-mme. Et nous y voici; nous nous trouvons dj dans la sphre du clotre, et comme
vous voyez, les portes se sont ouvertes.
-4- A ce moment vous faites observer: * Cher ami et frre, nous ne pouvons pas
encore bien comprendre comment cela arrive; est-ce que cela arrive par la volont de ceux qui y
demeurent, ou bien cette fin a-t-il t appliqu quelque dispositif supranaturel, grce auquel, d'une
simple pression, on agit soudain en ouvrant toutes les portes ?*
-5- Chers frres, ce n'est absolument pas le cas; toutefois, afin que vous puissiez
apercevoir la vraie cause, je veux vous aider avec un exemple facile. Dans une socit se trouve * un
sage de ce monde * que vous dfinissez du terme de *philosophe*.
-6- Cet homme s'exprime tout au plus par syllabes, et mme ne parle pas du tout.
Pourquoi cela ? Avant tout parce qu'il ne veut pas jeter ses perles aux porcs; et en second lieu, parce que
lui-mme considre certaines de ses ides, quelque peu dangereuses, et c'est pourquoi il n'ose pas les
rendre connues publiquement; et ce, d'un ct pour ne pas compromettre, par une lgret, sa renomme
d'rudit, et d'un autre ct aussi par crainte que quelques oreilles policires et politiques puissent lui
causer de graves tourments.
-7- Donc, l'homme, pour ne se compromettre d'aucune faon, s'enferme en lui-mme
et s'abandonne son formel sommeil de l'me, ou bien il recourt son paradis spirituel de sagesse, ou
bien son ciel de stocien; ce qui, dans un tel tat, lui permet aussi de regarder avec soin alentour pour
voir si, parmi les gens qui l'entourent, il y a quelque esprit semblable lui.
-8- S'il russit en dcouvrir un, il devient aussitt confiant, et commence ouvrir,
l'une aprs l'autre, les portes de sa cachette. Et s'il trouve plusieurs initis dans ses ides, et qu'en outre
ils les ont faites leurs, alors les portes de sa cachette n'ont plus de limites, et elles sont ouvertes grandes
compltement et toutes en une fois.
-9- Puis notre homme ne fera pas moins que de rendre tous ses justes
applaudissements de tels compagnons anims de ses propres ides. Mais, dire vrai, nous ici, nous ne
sommes pas l pour participer srieusement leurs fausses et impudentes argumentations de cet Ordre
conventuel; toutefois, suite notre approche, nous sommes considrs spirituellement comme tels par le
clotre.
-10- Vous demandez justement si les esprits qui habitent en ce couvent nous vois. Mais
Je vous dis: D'un ct cela ne serait pas vraiment ncessaire, car ici il s'agit seulement de vous faire
connatre les conditions qui y rgnent; et nous, dans ce but, nous pouvons entrer partout o nous voulons
sans obstacles, et ainsi observer en secret tout ce qui y arrive.
-11- Cependant, tant donn qu'ici il s'agit de vous procurer aussi une tangible
compntration, il est ncessaire que nous nous rendions visibles aux habitants de ce clotre.
-12- Pour ce motif, nous avons aussi t vus, tandis que nous nous approchions; et les
portes prsent sont ouvertes pour nous; de sorte que nous pouvons entrer librement. Comme premire
chose, nous entrerons dans l'glise, et nous donnerons un coup d'il autour, pour voir s'il y a quelque
chose de notable; nous voici arrivs; qu'apercevez-vous de spcial ?
-13- Vous dites: " Etrange dire, mais cette glise est vraiment magnifique ! Le style
splendide, l'tendue, les magnifiques tableaux qui ornent les murs, suscitent franchement parler un
grand merveillement. Le matre-autel ensuite est un parfait chef d'uvre de sculpture.
-14- Mme la, reprsentation de la Trinit se distingue par son caractre lev, et en
mme temps raffin, comme une uvre d'un vrai matre.
-15- " En effet, bien que l'image de la Trinit soit errone, comme on le sait, nous ne
l'avons jamais vue peinte avec autant d'art, comme justement ici. Cette peinture est vraiment digne d'tre
remarque, puisque le Pre et le Fils tiennent leurs ttes trs proches l'une de l'autre; c'est pourquoi toutes
les deux se trouvent dans le triangle illumin, et, au-dessus des deux ttes, sur l'angle suprieur, il y a la
colombe reprsentant l'Esprit-Saint, et elle est place de faon qu'elle repose justement sur l'angle mme,
tandis qu'elle abaisse sa tte entre les deux ttes qui sont au-dessous d'elle.
-16- " En outre, il est aussi digne d'tre not que, sous la Trinit, sont reprsentes des
troupes et des troupes agenouilles et priantes, sur des nues, et parmi les bienheureux, nous
n'apercevons presque rien d'autre que les prophtes antiques, les aptres du Seigneur, Marie et Joseph,
rellement sous la Trinit; puis un grand nombre des martyrs connus, et aprs eux, des papes, des
cardinaux, des vques et des prlats, quelques moines clbres, des empereurs, des rois, des princes, des
comtes et des chevaliers; et aussi des bienheureux; mais malheureusement il n'y a aucun paysan
bienheureux parmi eux."
-17- Vous avez vu pas mal, mais pas tout; regardez donc bien, trs en bas, justement l
o vient finir le tableau, et vous pourrez apercevoir un bout de terrain, o sont reprsents, en grand
nombre, de malheureux campagnards qui, implorant de l'aide, lvent les mains vers les bienheureux.
-18- Et plus en bas encore, on aperoit mme le Purgatoire, et une masse de gens des
campagnes, qui allongent les mains au-dessus des flammes qui les effleurent, en demandant du secours
aux saints qui se trouvent dans le Ciel.
-19- Enfin, sur la partie gauche du tableau, un peu sur la Terre, est reprsent un nuage,
plutt sombre, et il y a une chelle qui, du sol, atteint le nuage. Au sommet de l'chelle, vous pouvez voir
une porte deux battants selon la forme des tables de la loi de Mose.
-20- Derrire la porte se tiennent notre Pierre et l'Archange Michel; et sur l'chelle vous
pouvez apercevoir quelques-uns, peu nombreux, sur le point de monter, mais dont certains, une fois le
nuage atteint, tombent ensuite la tte en bas. Sur le fond de ce nuage sombre, on peut voir aussi quelques
bienheureux agenouills; ce sont ceux que l'on appelle * Tous les saints *!
-21- Comme vous voyez, cette image il ne manque rellement rien, l'exception de
l'Enfer. Mais tant donn que l'Enfer est en dehors de toute communaut, et mme en dehors de la
mmoire de tous ces bienheureux, il ne peut mme pas faire parti de ce tableau.
22- A prsent que nous avons examin attentivement le tableau du matre-autel, de
haut en bas, il ne nous reste voir que le tabernacle qui est form d'un groupe de ttes de sraphins, trs
artistiquement dispos; puis, la petite porte du tabernacle, sur laquelle est reprsent le Christ ressuscit;
et, si nous voyons bien, ce Christ est presque transparent; et l'on aperoit du ct ce Son cur, un
splendide ostensoir, avec le Saint-Sacrement qui scintille.
-23- Certes, comme dans les images, il en est ainsi aussi dans l'activit pratique des
uvres. Seulement, l'amour du Christ reprsente maintenant l'amour pour l'or, l'argent et les pierres
prcieuses; et le Pain de Vie s'est travesti avec ces emblmes principaux du monde."
-24- " Si toi prsent, bon ami et frre, tu voulais nous illustrer la chose plus
clairement, cela ne nous apporterait certes aucun dommage."
Oh srement, cela je peux le faire sans aucun doute; Demandez vous-mmes: Avec
quels moyens devrait-on venir ici, si l'on voulait atteindre le Pain de Vie ?
-25- Avant tout il faudrait recourir au Christ fait de pierres prcieuses. Cependant, cela
ne reprsente que la morte muraille de l'Eglise, ou * l'glise mure *.
-26- Qui en cette Eglise n'est pas baptis et confirm, ne peut arriver au vivant trsor de
la grce de l'Eglise; mais quand une fois quelqu'un se trouve dans l'Eglise mure, il n'oublie pas l'or et
l'argent, puisque les clefs de Pierre sont faites de ces deux mtaux. Et ainsi, si quelqu'un apporte or et
argent, il lui est aussi accord d'atteindre le Pain de Vie.
-27- Vous ne devez pas dj penser que l'on doive payer pour la communion; puisque
celui qui se confesse reoit gratuitement la petite hostie aussi souvent qu'il le veut. Mais si quelqu'un
veut obtenir l'effet complet de l'hostie, alors il doit payer en plus une messe de bndiction.
-28- Si ensuite on veut qu'aprs la mort des messes soient rgulirement clbres, on
doit faire une riche donation, ou bien instituer une fondation permanente; et si ensuite on veut que la
lecture des messes ait un effet encore plus fort, elle doit avoir lieu sur des autels privilgis.
-29- Je suppose que de ces quelques exemples, vous dduirez sans trop de peine
comment on peut atteindre le Saint Sacrement que vous avez aperu seulement travers l'argent, l'or et
les pierres prcieuses.
-30- Dans le monde, cet or, cet argent et ces pierres prcieuses signifient:* Honneur
Dieu, c'est--dire: Omnia ad majorem Dei gloriam... Tout pour la plus grande gloire de Dieu !* Mais ici
cela est compris totalement diffremment ainsi traduit, cela veut dire: Tout pour notre importance
toujours plus grande, pour notre exaltation, et pour notre profit sacerdotal toujours croissant, et toujours
plus riche; ou bien, dit de faon encore plus comprhensible:
-31- * Laissez-nous devenir les seigneurs du monde, et tout empereur inclinera la tte
devant nos pieds.*
-32- A ce point on en vient se demander: o vraiment reposent la vritable humilit
chrtienne et le mpris des choses de ce monde, sous tout ce monceau d'or, dargent et de pierres
prcieuses ? Ou sont alls finir l'amour du prochain, le renoncement soi-mme, et o en est le *Prenez
votre croix et suivez-moi* ?
-33- Car, du point de vue de l'or, de l'argent et des pierres prcieuses, le Seigneur aurait
d dire: * Prends ton or, ton argent et tes pierres prcieuses, et ainsi splendidement charg, viens et suis-
Moi !*
-34- Pierre aussi, en son temps, n'aurait pas d dire: * De l'or et de l'argent, je n'en ai
pas*. Et autrefois encore, le Seigneur n'aurait pas d faire au jeune homme riche cet amer discours et
ajouter la fin: * Qu'il est plus facile un chameau de passer par le chas d'une aiguille, qu'a un riche
d'entrer dans le Royaume des Cieux !*
-35- Comme vous voyez, hlas, ainsi tout est renvers et dtruit. Et lEglise qui se
nomme * La seule batifiante*, n'a de chrtien qu' peine le nom seulement.
-36- Qui dans une attestation, ou autre document, indique seulement *catholique*, c'est
plus que suffisant, et il n'a pas besoin d'ajouter le mot *chrtien*. Si, par contre, quelqu'un met
seulement *chrtien*, il est considr comme une sorte de petit hrtique, et peut mme s'exposer des
ennuis.
-37- Mais laissons prsent tout cela de ct, tant donn que les consquences de ces
grandes et graves erreurs sont clairement et ouvertement devant nous; et du moment que vous connaissez
le vrai Ciel, il ne sera pas difficile d'apercevoir la grande diffrence entre ici et l, dj au premier
regard.
-38- Certainement vous vous demandez pourquoi alors le Seigneur ne met pas une fin
immdiate et complte ces errements, et pourquoi Il a permis qu'elles naissent !
-39- Mais, moi Je vous dis que les Voies du Seigneur sont immenses et impntrables,
et Ses dcisions insondables. Qu'il vous suffise de savoir que le Seigneur est infiniment bon, et combien
grandes et infinies sont Sa Patience et Sa Misricorde; et Lui, en tant que Suprme Amour et Suprme
Sagesse, sait trs bien, et sans possibilit d'erreur, comment porter toutes les plantes leur maturit; et
quand elles sont devenues mres, Il sait les utiliser de la faon la plus approprie et la meilleure Ses
Fins, ternellement remplies d'Amour et de Sagesse.
-40- Vous pourrez, avec une raison tout ainsi bonne, demander pourquoi le Seigneur a
plac sur la Terre tant d'ivraie et tant danimaux froces et venimeux, dont vous ne pouvez apercevoir,
vous du moins, aucune utilit.
-41- Mais, moi, je vous dis: En tout cela le Seigneur poursuit Ses Voies impntrables,
et toujours Ses dterminations prcises; et il nous suffit de savoir, de faon vivante qu'Il est un Pre
infiniment bon.
-42- Et quand nous savons cela, nous savons aussi, qu'Il n'a rien cr dans un but
insignifiant ou mauvais, et d'autant moins, dans un but mchant ou erron.
-43- Mais bien plutt qu'Il achemine tout au but inexprimablement le meilleur, et qu'il
fera ainsi ternellement ! A prsent, vous vous demandez si l'on doit visiter et examiner ainsi les autres
parties de l'glise !
-44- Eh bien, cela n'est pas ncessaire; Rendons-nous donc prsent, dans le vritable
clotre, et faisons l nos considrations.
-45 Regardez, justement maintenant vient notre rencontre un aimable augustinien,
sortant de ce que l'on appelle la sacristie. Il nous salue et nous fait signe de le rejoindre; suivons-le donc !
SS1 C67
(Un frre du clotre leur fait signe de le suivre. Il donne libre cours une cataracte de
louanges de la seule Eglise batifiante. Discussion avec ce moine. Question
critique : est-il vrai que Pierre a fond lglise romaine ? Trs gentille( ?) rponse
du moine : rponse parfaitement romaine.)
-1- Que voudra donc nous montrer ou nous dire cet augustinien ? Rien dautre que ce
qu'il nous est ncessaire. Nous voici prs de lui; coutez donc ce qu'il dit, et observez comment il nous
accueille. Voil ses paroles :
-2- " Soyez mille fois les bienvenus, chers amis et frres, au nom de la trs
Mystrieuse Trinit, au nom de la trs bienheureuse Vierge Marie, de saint Joseph, et du patron de notre
glise, Augustin, qui a t un vritable et fidle aptre du Seigneur Jsus-Christ !
-3- " Ma soumise petitesse peut-elle vous adresser la question: Quelle pieuse intention
vous a-t-elle conduits en ce Temple, le seul agrable au Seigneur ? Etes-vous peut-tre des membres de
mon Ordre, arrivs ici de frais, ou bien tes-vous venus ici, en tant que pieux pnitents spirituels pour la
rmission des pchs vniels, pour viter ainsi le Purgatoire ?
-4- " Cherchez-vous ici l'ternel repos et l'ternelle lumire, ou bien le vivant pain des
anges, vraiment spirituel ; ou bien dsirez-vous tre initis aussi dans les profonds mystres de la
Trinit !
-5- " Bref, si l'un ou l'autre de ces buts vous a conduits ici, vous pouvez tre certains
que vous en obtiendrez la plus complte satisfaction, car vous saurez certainement qu'en dehors de cette
Eglise, il n'y a pas de salut, et qu'en aucun autre lieu on ne peut atteindre la beatitude.
-6- " En effet, le Christ Seigneur a fond son Eglise en sorte qu'Il a donn les clefs du
Royaume des Cieux seulement Pierre. La ntre est difi sur le rocher de Pierre, donc fonde par
Pierre, et il lui a t donn pour tous les temps des temps la puissance de rendre bienheureux ou bien de
condamner.
-7- "Que l'Eglise ait ensuite le droit de condamner, droit que lui a confr le Christ,
cela apparat clairement en ces textes o il est dit: * Vous occuperez les siges des juges, et vous jugerez
avec Moi les douze tribus dIsral *et ailleurs: * Ce que vous dlierez sur la Terre, sera dli aussi dans
le Ciel, et ce que vous lierez sur la Terre, sera li aussi dans le Ciel.
-8- " Et encore: * Recevez l'Esprit-Saint; ceux qui vous remettrez les pchs, ils
seront remis dans le Ciel, et a ceux qui vous les retiendrez, ils seront retenus aussi dans le Ciel.
-9- " Et il y a encore certains de ces textes, ou le Seigneur a donn Pierre sur la
Terre, tout pouvoir sur le genre humain. Comme logique consquence, il n'est possible de soulever aucun
doute sur le fait que lEglise catholique romaine, fonde par Pierre lui-mme, selon la dtermination
immuable de Dieu, est la seule batifiante.
-10- " Si vous, comme c'est le cas sans aucun doute, vous appartenez cette Eglise,
alors ici seulement vous pouvez trouver la porte du Ciel; si, par contre, vous n'y appartenez pas, alors
vous devrez bien vite arriver la conlusion, sur le sort qui vous attend; puisque dans l'Ecriture il est aussi
dit: *Qui n'appartient pas cette Eglise, et n'est pas baptis en elle, doit tre damn.*
-11- Mais prsent je lui parle : "Marc, coute cher ami, tu nous as pos diverses
questions, et tu nous as mme communiqu les points les plus importants des Ecritures qui sont en
relations avec votre Eglise.
-12- " A part cela, je dois te donner d'abord l'assurance, en premier lieu, que nous ne
sommes pas venus ici pour les raisons signales dans tes questions, et en second lieu, que les textes que
tu as cits ne nous concernent absolument pas.
-13- " Toi, maintenant, tu fait une figure quelque peu trouble et perplexe, et tu penses
au-dedans de toi : que sommes nous venus faire ici si nous n'avons pas les vues formules et numres
par toi ? Et en dclarant mme que cela ne nous concerne absolument pas, en quoi ces textes devraient
ils rendre vident comme seule batifiante l'Eglise Romaine ? Cependant, que veux-tu y faire, si les
choses sont justement ainsi, et pas autrement ?
-14- " Si nous tions venus ici, seulement d'un point de vue exclusivement scientifique,
pour apprendre quelque chose de vous, et voir et examiner auprs de vous galement quelque chose? Ne
pourrons-nous pas tre en ce cas aussi les bienvenus pour toi ?"
-15- Le moine dit: " Mes amis trs estims, n'avez-vous jamais entendu sur la Terre,
que dans le monde spirituel, la science n'apporte plus de fruits, mais bien seulement la foi catholique
romaine, quand elle est vivante travers les bonnes uvres ?"
-16- Je dis: " Oh ! Certes, ceci cous l'avons entendu dire pas mal de fois; cependant,
nous avons aussi entendu que, dans le monde spirituel, on peut tre clair sur tous les doutes terrestres,
et qu'une telle lumire peut tre appele aussi une science spirituelle; laquelle science, en substance, n'est
qu'une claire pntration dans les Mystres Divins.
-17- " Et en outre, vu que dans le monde spirituel, comme avant en celui naturel, il y a
des clotres et des glises, entours de murs, et orns de toutes sortes d'objets artistiques, pourquoi alors,
dans le monde spirituel, ne pourrait-il pas y avoir aussi une sience; laquelle, dj sur la Terre, tait
videment plus spirituelle que les murailles d'un clotre et dune glise, et que toutes les uvres peintes
ou sculptes qui s'y trouvent ?
-18- " Ecoutez, dit le moine, comme je le relve de vos paroles, vous me semblez pleins
de sentiments hrtiques et condamnables; parce que, qui considre tout ce qui appartient au trs haut
service de Dieu, comme seulement matriel au lieu de purement spirituel, montre clairement qu'il est, en
parole et en uvre, toujours condamnable au plus profond Enfer.
-19- " Donc, si ce que vous avez dit a l'instant correspond srieusement votre
sentiment, il sera necssaire de vous jeter hors de ce trs pur Temple de Dieu, dans l'ternelle damnation,
car il est dit: * Tu dois fuir l'hrtique*; Et encore:* Un tel hrtique, vous devez le chasser de la
communaut, et selon Paul, le remettre au dmon.*
-20- "Ne savez-vous pas que celui qui s'en prend aux dispositions de lEglise, la seule
batifiante, commet le pch le plus grave contre l'Esprit-Saint; pch qui ne peut jamais tre remis ?
21- " C'est pourquoi, je dclare clairement, en ce saint lieu, afin que ne te frappe pas la
damnation ternelle, qu'en vrit, pour nous purs serviteurs de Dieu, il est plus agrable que tout le
monde soit damn, plutot que ne soit tache par un pch mme minime la saintet du Ciel.
-22- "Ici prennent fin toute grace et toute misricorde. A celui qui n'est pas pur au vrai
sens de lEglise, comme le soleil dans le ciel, il ne doit jamais tre permis d'entrer dans le Royaume de
Dieu."
-23- "Maintenant, je lui parle: " Cher ami, tu n'as certainement pas pris la Parole de
Dieu du ct le plus doux et le plus indulgent, mais bien plutt de celui jugeant svrement. Cependant
je voudrais te soumettre une question, et tu peux me donner une rponse; seulement tu dois m'assurer
que tu rpondras "
-24- Le moine dit : "A condition que celle-ci ne soit pas purement dmoniaque, je te
rpondrai ; car tu sauras certainement que lon nest pas oblig de rpondre au dmon. "
-25- Et je lui dis: " C'est bien, je te poserai une question; si tu ne peux pas prouver ou
elle est diabolique, tu devras me rpondre; autrement tu ne pourras pas bouger de ta place. Cependant,
garde-toi bien de recourir au mensonge, car ceux-ci pourraient te coter cher. Donc, voil ma question:
-26- " Comment peux-tu me prouver, sur la base des Saintes Ecritures, que c'est l'aptre
Pierre qui a fond l'Eglise catholique romaine ?
A ce que je sais, dans les Ecritures qui sont parvenues jusqu' nous, on n'en trouve pas la
moindre allusion. Qu'un Paul ait enseign Rome et prch lEvangile de Seigneur cest gnralement
connu; mais que vraiment Pierre ait fond Rome la papaut, je ne me souviens vraiment pas que dans
les Ecritures on en trouve mme une syllabe. Si toi, avec ton droit religieux, tu veux me flanquer la
damnation, tu dois d'abord me prouver que l'Eglise romaine a t, sans aucun doute, fonde par Pierre, a
qui le Seigneur avait confi un tel droit.
-27- " Mais si tu ne peux le prouver, et prcisment avec les Saintes Ecritures, tu auras
affronter avec moi un dur combat." Regardez comment le moine faitt une figure lamentable et se
creuse le cerveau pour trouver une rponse valable, mais sans y russir.
-28- Alors il recourt une sortie stupide qui lui servira bien peu. Il nous fait signe de
l'couter; c'est pourquoi coutons-le. Donc le moine parle ainsi :
-29- " vous, dtestables dmons, c'est l la plus diabolique des questions, normment
hrtique, et tellement contre l'Esprit-Saint que, pour de tels hrtiques, mille des plus horribles et plus
profonds enfers, avec une damnation de la dure de mille ternits, seraient encore trop doux !
-30- " A une telle question, devrais-je rpondre afin qu'ensuite, tous les dmons en une
fois, vinssent me prendre ? Vous pouvez toujours attendre une rponse de ma part !
-31- " LEglise romaine ne devrait pas avoir t fonde par Pierre, alors que dans
Rome-mme, il a enseign pendant trois ans, a tabli son sige et y subit aussi son martyre sur une croix
lenvers?
-32- "En outre, son corps incorruptible se trouve encore actuellement dans la sainte
crypte de lglise Rome ; et son sige est encore aujourd'hui le puissant trne du pape; et toi, o dmon
infernal, tu veux me soumettre une semblable question, et tu te permets de te prsenter avec autant
d'insolence, devant la face dun pur serviteur de Dieu, d'un prtre consacr ?
-33- " Je te somme, au nom du Dieu Trine, de la bienheureuse Vierge Marie, de saint
Joseph, et au nom de tous les saints aptres, disciples et martyres, au nom de tous les autres saints, et au
nom de toute l'Eglise catholique romaine, la seule batifiante, toi horrible dmon, de fuir avec ton
infernale compagnie ce saint lieu; Autrement j'appelle ici, tous mes frres qui reposent en Paradis ou qui
sont dans le Ciel, afin qu'avec trois crucifix hautement consacrs et avec d'autres emblmes
cclsiastiques bnits, quils vous poursuivent, vous tourment si longtemps, que ceci devienne pour vous
un long martyr pire que le plus profond Enfer."
-34- " toi, maudit et horrible dmon, dmon mange chtiens qui trompe tous les
hommes, rebut du septime jour de la cration: toi, crature de Dieu, ternellement damne, va-t-en,
va-t-en, hors d'ici !
SS1 C68
(Effet ngatif de cet exorcisme. Suite du combat. Enseignement fanatique de lEglise,
sans obligation de se tenir la Parole ! Le moine est mis au pied du mur. Pierre et
Paul. Puissants coups contre larmature romaine. Dclaration en conclusion.)
-1- Marc dit: " Ecoute, mon cher ami, ton exorcisme extraordinairement impitoyable
na certainement aucun pouvoir ecclsiastique; en effet, comme tu vois, nous trois, qui selon toi, sommes
des dmons du plus profond Enfer, sommes ici devant toi compltement indemnes.
-2- " 'Tu peux tre aussi sr, en priorit, que nous ne fuirons mme pas devant cent
seau deau bnite ; Car, tant que de ta part nous napprendrons pas la vraie raison, documente par les
Ecritures, sur laquelle se base ton Eglise unique et batifiante, qui a t fonde par Pierre, nous ne nous
loignerons pas d'ici, pas mme d'un pas.
-3- " Et mme, au contraire, nous avons tout fait l'intention de pntrer encore plus
profondement dans ton clotre, sans permettre qu'aucun exorcisme ne vienne nous troubler et nous
retenir.
-4- " A ce sujet je t'invite mme nous rendre un service, c'est--dire nous conduire
dans les pices de tes frres qui sont tous aussi insenss que tu l'es, toi ! "
-5- Aprs s'tre fait d'abord trois signes de croix, le moine rpond: " Dieu ne garde de
faire une chose semblable ! J'ai souvent entendu dire que les tentations du dmon, dans le monde
spirituel, sont mille fois pires que celles du monde naturel;
-6- " Et que seulement dans le monde spirituel on peut se faire une ide exacte de la
mchancet et de la ruse du dmon; de sorte que ce que j'ai lu ce sujet dans les saints livres, crit par
des hommes pieux et craignant Dieu, est maintenant, au vrai sens du mot, devant moi.
-7- " Mais je te demande, dmon ternellement horrible, et trompeur constant de
Dieu et de tout le genre humain: Crois-tu que Dieu se laisse tromper ? Tu te trompes ; et ainsi, de mme
que Dieu ne se laisse pas tromper, je ne me laisse pas non plus tromper par toi, moi en tant que fidle
serviteur de Dieu en tout temps.
-8- " Et avant que je ne cde devant toi, je veux te tenir tte, avec l'aide de Dieu et de
la trs bieneureuse Vierge Marie, jusqu ce que tu viennes perdre la patience de lutter ultrieurement
avec moi. C'est pourquoi tu peux faire ce que tu veux, mais tu ne russiras pas me faire renier Mon
Eglise.
-9- " N'as-tu jamais entendu ce que demande l'Eglise, suite au pouvoir confr elle le
Christ, c'est--dire que l'on doit croire d'elle, sans condition, tout ce quelle dispose, tant par crit que
verbalement ?
-10- " En effet, si lEglise est en possession de l'Esprit-Saint, qui parle travers Elle,
quel est le vrai et sincre chrtien qui douterait de la croire ?
-11- "Si par contre on voulait poser des questions, comme tu le fais, chaque dcision
ou chaque dcret de lEglise, alors on devrait aussi demander o tait crit dabord ce que Mose et les
prophtes ont dit comme provenant de Dieu ?
-12- " Tu vois, crasseux dmon, ce qu'ils ont dit provenait de l'Esprit-Saint, et donc
cela est rest et restera comme une vrit ternelle !
-13- " Je la mme faon, lEglise a aussi l'Esprit-Saint, mais c'est limit seulement ce
qui a dj t d'abord crit; Cependant elle peut toujours parler librement, et les fils de lEglise sont tenus
de reconnaitre cela comme une vrit indiscutable, en tout temps.
-14- " Donc, si l'Eglise affirme que Pierre, historiquement, a vcu rellement Rome,
o il a rig l son sige et y est mort crucifi, ceci est une vrit garantie, car annonce par l'Eglise,
laquelle est en pleine possession de l'Esprit-Saint.
-15- "Voil, tu as la preuve rclame par toi, et donc loigne toi, comme tu tes engag
le faire ! A dire vrai, je ntais absolument pas oblig de te donner cet enseignement ; toutefois je lai
fait pour te prparer une damnation dautant plus grande."
-16- Marc parle maintenant: " Bien, mon ami, et, pour parler srieusement, mon frre
plong dans la plus grande obscurit ! Je te demande - du moment que tu m'as expos de faon si
vidente, l'Esprit-Saint de lEglise comment il est alors possible que cet Esprit-Saint ait pu autant se
tromper, au sujet des nouvelles concernant la prsence de Pierre Rome, nouvelles donnes par les
divers prophtes de lhistoire de l'Eglise; prophtes qui, selon tes affirmations ont toujours Parl et crit
sous linfluence de l'Esprit-Saint ?
-17- " En effet, tu as parl, il y a peu, de la prsence de Pierre Rome, pendant une
priode de trois ans. Mais, moi, je peux t'assurer que ce mest inconnue mme pas une syllabe de ce qui
historiquement a t crit sur Pierre.
-18- " Si donc tu es un peu vers dans lhistoire de l'Eglise, tu auras certainement
dcouvert des diffrences sur cette prsence de Pierre Rome, diffrences qui vont de vingt-quatre ans
trois ans !
-19- " Mme l'anne de la mort de cet aptre Rome est trs diverse; et on peut
s'estimer heureux, quand la diffrerce ne dpasse pas une anne. Cependant, que ce que je dis soit exact,
tu peux le constater chez divers historiens.
-20- " Etant donn que notre bibliothque est heureusement en possession de tous ces
tmoignages, dis-moi maintenant laquelle tu rserves entirement ta foi ? "
-21- Le moine dit: " C'est l de nouveau une question dmoniaque, dans le but de me
prendre au pige que dois-je te rpondre ? Je te dis: Le vrai croyant chrtien est obissant, ne doute de
rien, et ne pose pas de questions sur des dates inexactes; tandis que le chercheur hrtique rumine et
fouille tout, et ensuite, quel profit ?
-22- " Mme dans les Ecritures sacres on trouve de semblables contradictions;
devrions-nous peut-tre les rejeter pour autant ? Si tu ne sais pas comment parle l'Esprit-Saint, alors je te
dis qu'il parle toujours selon la Sagesse interieure; et de tels dires ont une signification totalement
dlffrente et qu'aucun dmon ne comprend.
-23- " Tandis que nous, clairs par la Grce sanctifiante de Dieu, nous connaissons
cette signification, et nous connaissons ce que nous croyons. De cette faon prsent, tu n'es dbiteur
d'aucune autre question, car avec cela tu augmentes toujours plus ta damnation !"
-24- Marc parle maintenant: " Bien, cher ami, si cela est juste, alors je ne vois vraiment
pas pour quelle raison il a plu l'Esprit-Saint de rapporter si fidlement ce qui concerne l'aptre Paul, et
n'a pas retenu par contre de dire quelque chose sur celui que tu appelles saint Pierre, du moment qu'il
tait appel personellement fonder l'Eglise du Christ.
-25- " Paul tait seulement appel tre un aptre pour les gentils, tandis qu'il n'est
crit en aucun lieu que le Seigneur ait appel aussi Pierre pour ce travail. En outre, Pierre connaissait
l'excellence de l'aptre Paul, et il ne voyait donc aucune ncessit de faire en second, l o Paul avait
dj fond une communaut.
-26- " On sait en outre par l'Ecriture, cest--dire par Paul lui-mme, qu'une fois il avait
admonest Pierre; mais en aucun endroit on ne fait mention d'un cas o Paul et Pierre aient pris des
initiatives en commun accord.
-27- " Donc tant donn que Pierre - en tant que premier chef suprme de l'Eglise -
avait dj t trouv dans l'erreur par Paul et donc appel se justifier, on doit dduire que l'Esprit-Saint
ne lui avait pas accord l'aide ncessaire, ou mieux dit, qu'il avait compltement oubli d'intervenir en
faveur de Pierre. Et c'est pourquoi on pourrait aussi conclure que toutes ces dates historiques, si
contradictoires, sont le fruit de la fantaisie, ou autrement on devrait en accuser en ce cas lEsprit-Saint
dinfidlit.
-28- "Je sais, au contraire, que le Christ le Seigneur a donn tous les aptres une
mme puissance ; et mme, ce que dit Jean, LUI, aprs Sa rsurrection, dit Pierre de le suivre ; Jean
Le suivit aussi et lorsque Pierre voult larrter, le Seigneur le rprimenda en lui disant : *Que timporte
si Je veux quil demeure ?*
-29- " Ce qui quivaut dire : Que t'importe, s'il Me suit l'gal de toi. Et pourquoi
alors ?" Parce que le Seigneur a voulu nettement montrer avec cela que ce disciple(Jean), dans
lensemble, devait comme Pierre suivre le Seigneur invariablement et constament, malgr lobjection de
Pierre.
-30- En outre, je sais aussi que le Seigneur - suite des dolances prsentes par Ses
aptres - prit la dfense d'un certain Jean, un qui ne suivait pas Jsus, et ramena le calme dans le cur
jaloux de Ses aptres.
-31- Puis, nous ne savons rellement rien sur lventuelle dification de quelques
temples que le Christ ait ordonn quelques aptres, et d'une disposition suplmentaire de la part de
l'Esprit-Saint, nous n'en savons justement rien.
-32- "Il est vrai que le Christ a dit: * Prchez partout Mon Evangile*, mais il n'est fait
mention en aucun lieu qu'Il ait dit: Construisez-Moi des temples * Par contre, nous savons qu'au puits de
Jacob il a dit la Samaritaine:
-33- " *Le temps vient, et mme il est dj venu, o les vrais adorateurs de Dieu,
L'adoreront en esprit et en vrit* (Jean 4). Nous savons aussi que le Seigneur a recomand ceux qui
prient, de se retirer dans leur propre petite chambre ( en tant que facteur extrieur, et comme condition
intrieure). Cependant aux aptres il n'a jamais dit de se renfermer dans des clotres, mais Il a dit: * Allez
dans le monde, et prchez l'Evangile toutes les nations.*
-34- " Donc, si ta manifestation de puissance cclsiastique, tu veux la rendre influente
au moyen de l'Esprit-Saint, alors tu condamnes le Christ comme un menteur vident, ou comme un
maitre imparfait, lequel, durant Son activit d'enseignant, ne savait pas ce qui tait ncessaire Sa
Doctrine ; et Il a d pour cette raison l'amliorer ensuite de faon, pour ainsi dire, ambige, cause de
pas mal de ces histoires se contredisant.
-35- " Il n'avait pas consider que pour la diffusion de Sa Doctrine, des clotres et des
temples auraient t rendus ncessaires. Il n'a pas prvu que Pierre, Rome, aurait d fonder Son Eglise,
et avec le temps difier un norme lieu de prire, et une maison dhabitation encore plus norme pour ses
successeurs.
-36- " Et, de la mme faon, le Christ n'a mme pas pu prvoir qu'avec le temps,
seraient ncessaires Son Eglise de grandes hirarchies dans Son sacerdoce, pour la diffusion de Sa
Doctrine; car s'il avait aperu cela durant Son plerinage terrestre, en l'occasion o les aptres Lui
posaient des questions sur la prminence, Il naurait pas pu leur donner cette rponse qui est en plein
contraste avec la prsente organisation cclsiastique, c'est--dire:
-37- "* Un Seul est le Matre, tandis que vous, vous tes tous frres ! * Son ignorance
va mme encore plus loin, qui ne sait pas en effet quIl a dit: * Personne n'est bon, except Dieu; et vous
ne devez appeler personne pre, car Seul UN dans le Ciel est votre Pre. De mme, personne n'est saint,
sinon Dieu Seul.*
-38- " Maintenant, comment se fait-il donc : Chaque aptre est saint, et le successeur de
Pierre est tout bonnement un *saint pre*! Si toi, cher ami, tu rflchis bien sur cela, tu dois, avec le
consentement gnral de ton ordre, inculper ncessairement le Christ de ces faiblesses que maintenant je
t'ai exposes; et si tu crois Sa divinit, tu dois aussi dire:
-39- " *Dieu, tel un faible homme, aperoit seulement un peu la fois ce qui est le
mieux; et Il est aussi oblig de se plier devant Ses cratures, au risque de Son ternelle Vrit et de Son
Infinie Sagesse.*
40- "Nous savons trs bien que le Seigneur a fond lEglise Hbraque au moyen de
Mose et de ses prophtes, visant reprsenter Son Eglise, et qui avait en tous ces points rapport Lui.
Mais cela, il le fit littralement au moyen de Mose.
41- " Cependant, que le Seigneur, en apparaissant en la souveraine Personne du Christ
ait voulu nouveau fonder une Eglise riche de crmonies et d'images de toutes sortes, Il n'en a pas fait
la moindre allusion.
-42- " Mais bien plutt Il plaa comme solide base de Doctrine, rien autre que le seul
amour du prochain; et, un tel amour, il plaa comme invitable fondement prliminaire et de base,
lamour pour Dieu, puisquIl a dit expressment :
-43- Aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai aims et comme encore Je vous
aime; car, seulement ainsi, on reconnaitra que vous tes vraiment mes disciples.*
-44- " Et de mme, Il a dit que Ses disciples ne devaient condamner et juger personne,
afin qu' leur tour ils ne fssent pas jugs et condamns. Et de plus, le Seigneur, faisant rfrence Lui-
Mme, a dit encore qu'Il n'tait pas venu sur la Terre pour la juger, mais pour la rendre heureuse, et pour
chercher ce qui en elle tait perdu.
-45- " Alors, comment avez-vous donc pu vous riger en juges, tout l'oppos et en
contradiction avec ce noble, clair et prcis enseignement du Christ, et vous attribuer le droit d'mettre
des sentences de condamnation et de mort, aussi bien dans le temps que pour l'ternit ?
-46- Est-ce que ce ne serait pas le cas peut-tre de vous appliquer ce texte o, LUI, le
Seigneur, en se retournant vers ceux qui pourraient Lui dire: *Nous avons prch en Ton Nom,
prophtis et chass les dmons...* s'crierait: " Eloignez-vous de Moi, vous faiseur de mal ! Je ne
vous connais pas, car vous tes rellement, vous, ceux-l mme qui, de tout temps, vous tes opposs
l'Esprit-Saint ! *
-47- C'est pourquoi je te dis, rflchis soigneusement sur mes paroles, et puis, donne-
moi une rponse; mais garde-toi bien de recourir nouveau des exorcismes, car autrement, je te ferai
voir, moi, la puissance d'un autre exorcisme qui ouvrira tes yeux aveugles; et tu apercevras l'abme qui
t'attend, si tu persistes obstinment dans ta folie.
-48- " Tu Vois, le Seigneur a eu piti de vous et il m'a envoy ici, pour votre salut. Si
vous voulez m'couter, vous pouvez tre sauvs; si vous ne le voulez pas, jai le pouvoir de vous jeter
dans les profondes tnbres, dans un endroit appropri pour vous, fix par le Seigneur."
-49- Comme vous voyez, le moine commence s'tonner toujours plus, et il ne sait que
penser, ni comment s'en tirer; C'est pourquoi il se retourne et revient pouvant auprs de ses
compagnons.
Allons derrire lui, et voyons un peu quel pli prennent de semblables erreurs, dans le
monde spirituel.
SS1 C69
(Les moines tiennent conseil ! Dommage quedans lau-del il ny ait pas de bchers et
de tortures. Attaque : Le Crucifix en tant que machine faire couler le sang.
Limpide tableau expos le moine quand il dit : *La Terre est nos pieds et nous
portons Dieu sur nos mains.* Demande catgorique : finalement ils se plient
devant la croix elle-mme.)
-1- Et voil qu'il se rend dans une salle assez vaste; comme vous voyez plusieurs
moines viennent sa rencontre, et quelques-uns lui demandent, en nous voyant, qui nous sommes et ce
que nous voulons.
-2- Et notre moine rpond furtivement : " Ne men parlez pas, parce quil sagit dtres
pouvantables qui, par une trange conception, veulent au-dessus de toute imagination, nous troubler
dans notre trs bienheureuse tranquilit.
-3- Je ne sais si celui qui se tient au milieu est Lucifer en personne ou son premier
assistant, mais une chose est sure, c'est qu'il s'est jou de tous mes moyens ecclsiastiques d'exorcisme
les plus puissants, et que, de surcroit, chose vraiment inconcevable, il m'a menac de me prcipiter dans
le vritable Enfer, si je ne lui prouvais pas littralement, selon les Ecritures, que Pierre a vraiment fond
l'Eglise Romaine.
-4- " Je vous dis que j'ai rassembl tout mon savoir, et lui ai soumis tous les meilleurs
arguments a ce sujet mais, face sa ruse, ils taient tout aussi peu valables et aussi peu efficaces qu'une
goutte d'eau pour teindre un incendie.
-5- Que peut-on dire de plus, quand quelquun prouve, en le tirant des Ecritures, que si
l'Eglise Romaine, dans son ordre actuel, est guide et maintenue par l'Esprit-Saint, c'est qu'alors le Christ
tait un menteur, ou bien un tre - en admettant qu'il ft driv de la Divinit - toutefois d'une telle
imperfection, qu'elle mme considre ncessaire d'apporter la suite de considrables amliorations, au
moyen de l'Esprit-Saint, la Doctrine fonde par le Christ.
-6- " Bref, il prouvait minutieusement, qu'tant donn l'actuel ordre cclsiastique, le
cas est double, c'est--dire:
- Ou bien la Doctrine du Christ est pleinement d'origine divine, et alors notre
Eglise est un beau nant, si ce n'est mme qu'un arbitraire trbreux paganisme.
- Ou bien, notre Eglise est vraiment en rgle, alors c'est le Christ qui n'est rien; et
si le Christ n'est rien, ce rien retombe aussi sur notre Eglise.
Voil, frres, ce qu'il y a de vraiment pouvantable !
-7- " Oh, si ici, en ce Royaume, nous avions la Sainte Inquisition, et si nous pouvions
martyriser ces esprits hrtiques, comme sur la Terre, pour les hommes en chair et en os, nous leur
ferions sentir leur hrsie de manire brlante au point de dpasser les peines du plus profond Enfer !
-8- " Que peut-on faire ici, ou l'on n'a plus aucun pouvoir ? On doit justement, au sens
littral, prendre sur nos propres paules cette horrible croix, et suivre patiemment le Christ!
-9- " Regardez il se met en mouvement dj avec ses assistants, en s'acheminant vers
cette salle; je ne peux vous donner aucun autre conseil, sinon que de faire furtivement un signe de croix,
a chacune ses paroles, et de ne donner aucune ponse ses ventuelles questions.
-10- "Rfugions-nous derrire le crucifix de notre rfectoire, et restons l tranquilles! Et
que l'un de nous se mettre derrire la croix et fasse que des blessures du Crucifi jaillissent des gouttes
de sang ; et ainsi cet hote infernal ne pourra nous nuire d'aucune manire."
-11- Et voil: tout le groupe, compos d'environ cinq cents esprits, se rend derrire le
Crucifix, et, comme vous le voyez, des blessures de limage du Christ commence jaillir le sang. Les
moines se comportent comme s'ils dormaient, et notre premier interlocuteur se trouve justement derrire
tous.
-12- Vous dites: " Cher ami, de ce que nous voyons, ici tout travail et toute peine seront
inutiles; nous sommes d'avis que ceux-l ne pourraient pas tre ports sur le droit chemin, pas mme par
le sol sablonneux et moussu de l'extrme sombre Occident.
-13- " En effet, il est vraiment pouvantable que les plus puissantes paroles du Seigneur
soient considres pour tre tout bonnement comme des paroles de Satan.
-14- " Le Seigneur Lui-Mme pourrait certainement apparatre en personne, et prcher
contre leur manque de bon sens, qu'ils Le considreraient comme ils t'ont considr toi; et s'il devait
tmoigner de la vrit de Son Etre avec des miracles, ils diraient, comme autrefois les pharisiens: *Il
opre tout cela au moyen du chef des dmons.*"
-15- Certes, chers amis, votre observervation est juste, et avec ces tres, les choses sont
effectivement en ces termes ; mais dun autre ct ilest tout aussi vrai qu'au Seigneur d'innonbrables
choses sont possibles, et mme plus qu'innombrables, infinies, dont tout notre savoir n'a pas la moindre
ide.
-16- C'est pourquoi, ici aussi, nous ferons quelques expriences, et l'on verra aussitt
quel sera l'effet que l'on obtiendra sur ces tres. Donc, faites attention ! Comme vous voyez, ce crucifix
truqu est leur point d'appui, une uvre qui les protge dans leur manque de bon sens.
-17- Nous commencerons donc par cela; nous le mettrons bas, et nous l'anantirons
sous nos pieds. Approchons-nous donc; comme vous voyez, le machiniste qui fait couler le sang
s'loigne dj notre approche, et je dis: " toi, fausse image qui est sortie de la fausse fondation qui
dure dj depuis trop longtemps en ces tres, prcipite-toi dans le nant, car aux yeux du Seigneur il
n'existe pas d'opprobre plus grand.
-18- " Une telle image trompeuse qui se rapporte Lui, et au moyen de laquelle des
milliers et des milliers de curs humains sont remplis, avec la plus tnbreuse illusion, des plus
abominables laideurs de la mort !"
-19- Voil, le crucifix est maintenant au sol compltement dtruit, comme un tas de
balle sale, et les moines, sans parler, se lvent l'un aprs l'autre, et de chaque visage, jaillisssent vers
nous colre et rancur, sans toutefois qu'ils osent porter la main sur nous.
-20- Aucun d'entre eux ne veut dire un mot; par contre, moi, je veux dire quelque chose
celui, qui se tient derrire tous, et que nous connaissons dj: " Ecoute, esprit tnbreux, puisque tu te
tiens distance ! Viens devant et donne-nous la rponse la question que je t'ai adresse dans le
temple !"
-21- Comme forc par la peur, le moine s'approche et veut, la place de la rponse,
rpliquer avec une maldiction cause de la destruction du crucifix; mais regardez, une fente s'ouvre
dans le terrain juste devant lui, fente large d'environ une toise, et dans le fond, il aperoit l'Enfer; et je lui
dis ainsi:
-22- " Regarde, esprit tnbreux, c'est l ton christianisme, et ton cur est plein
craquer de tout ce que tu vois l en-bas dans ce gouffre.
-23- " A la place du doux Amour du Christ qui prdomine tout, Christ qui, sanglant sur
la croix priait le Pre en Lui demandant de pardonner aux excuteurs du mal, vous, au contraire, vous
n'avez que haine, furie sectaire, maldiction, jugement et feu; c'est pourquoi vous tes de vrais mchants
antichrist, des adversaires directs de la Doctrine Fondamentale du Christ.
-24- " A tous ceux qui vous honorent et vous reconnaissent pour ce que vous montrez
tre en apparence, vous enlevez jusqu' la dernire goutte de VIE, et en change, vous remplissez leur
cur avec la mort.
-25- " Par contre, du Pain Vivant qu'est la vritable et vivante Parole de Dieu, vous leur
donnez manger des pierres ardentes, afin qu'ils deviennent l'gal de vous, plein d'esprit de vengeance
et de fureur, de jugement et de condamnation, contre tous ceux que le Pre Lui-Mme a voulu lever et
enseigner.
-26- " Vous ne vous faites aucun scrupule de renforcer votre oppression sur les peuples,
en raison de votre soif de domination et de gain : en bannissant de cette faon le plus possible la Parole
de Dieu de la communaut, en imposant sur un ventuel possesseur de cette mme Parole la maldiction
comme hrtique, et sa condamnation respective.
-27- " Au lieu de la Parole de Dieu, vous nourrissez le peuple avec votre gosme, avec
votre ambition, et votre devise la meilleure consiste tenir loin du peuple le plus possible, toute tincelle
de lumire meilleure, alors que le Christ a dit expressment:
-28- "*Soyez parfait, comme votre Pre dans le Ciel est parfait !* Que vais-Je faire de
vous ? Justement vous, qui deviez faire patre le troupeau du Seigneur, par peur du loup, vous vous tes
enfferms derrire sept murs ; et au lieu de fidles bergers, vous avez fait de vous-mme des loups
rapaces, partir de de votre tanire, tandis que tout autour se tiennent par milliers de milliers ceux qui
ont prouv la duret de vos dents froces, et qui avec de hautes lamentations vous accusent devant le
Jugement du Christ.
-29- " Que dois-Je faire de vous, qui avez toujours foull aux pieds la Parole de Dieu,
parce qu'elle ne se prtait pas votre insatiable soif de domination et de gain ? Que dois-Je faire de vous,
qui effrontment osez vous vanter devant le peuple en disant: La Terre gt nos pieds, et nous portons
Dieu dans nos Mains ? *
-30- " Je vous le dis: Une attestation plus dfavorable, et en mme temps plus russie,
vous n'en pouviez trouver, car en vrit, avides de pouvoirs et de lucre, vous avez plac, partout o cela
tait possible, sous vos pieds, les peuples avec leurs rois, et les empereurs consacrs, et avec Dieu dans
vos mains, vous faisiez commerce comme avec une marchandise de mauvaise qualit.
-31- " Mais, par contre, vos curs taient toujours vides de ce qui est de Dieu, et la
place, remplis de ce que toi, esprit tnbreux, tu vois tes pieds, au travers de ce gouffre ouvert.
-32- " Que dois-Je donc faire de vous ? Voulez-vous me demander qui Je suis ? Alors
Je vous rpondrai en disant: Je suis un vritable Aptre du Seigneur, et j'ai t envoy ici, afin de vous
rveiller en Son Nom.
-33- " Mais comment puis-je vous rveiller, si vous tes pleins de l'ternel Jugement ?
C'est pourquoi je vous demande encore une fois: Que voulez-vous faire ? Parlez, autrement ce gouffre
vous engloutira ! "
-34- Ecoutez prsent, notre moine s'exprime ainsi: Je te prie, au nom de tous mes
frres, qui que tu puisses tre, de bien vouloir nous pargner cette dure preuve que tu as annonce; car,
si nous sommes effectivement devenus trompeurs par rapport la Doctrine du Christ, notre Seigneur,
nous ne l'avons pas t spontanment, mais nous devions tre ainsi comme nous sommes, et aucun de
nous ne devait parler et agir autrement que de la faon dont il lui tait impos de parler et d'agir, par
l'Eglise Elle-mme.
-35- "Etions-nous des loups ? Eh bien, nous devions l'tre; c'est pourquoi tu es
effectivement un messager d'En-Haut, tu sauras aussi trs bien, comment les choses taient avec nous, et
comment elles sont encore; et tu sauras aussi que nous sommes ici tout aussi incarcrs que nous l'tions
dans le monde.
-36- " C'est pourquoi s'il t'est possible, rends-nous libres, et nous sommes prts
accueillir la Pure Parole du Christ. Seulement, avant tout, couvre cet horrible abme devant nous."
-37- Maintenant Marc parle: " Si tu veux surmonter cet abme, alors tu dois touffer en
toi, en esprit et en vrit, ce que tu aperus au-devant de lui, puisque ce n'est qu'une apparition semblable
ce que toi-mme cache dans ton propre cur.
-38- " Aussi, cherche pntrer en toi, et vous tous qui tes ici, faites-en tout autant.
Eveillez-vous de votre songe de mort. Cependant, en ce clotre, il y en a encore beaucoup d'autres, et
ceux-l je dois d'abord les exhorter; et quand ils se seront retrouvs, alors seulement je reviendrai, et je
vous indiquerai une nouvelle voie, au Nom du Seigneur."
-39- Et prsent ils commencent se lamenter et pleurer; cependant nous, nous ne
restons pas ici les couter, mais bien plutt nous nous rendrons aussitt chez les moines qui se trouvent
dans le Paradis.
SS1 C70
(Le magnifique jardin du clotre, et le palais, demeure des moines. Logique cleste de la
somptuosit : moralement, elle nest pas un indice favorable pour celui qui y est
enclin. Faits historiques en confirmation de cela. Rencontre avec les Augustiniens
du Paradis. Les anges de ce Paradis - avec des ailes - taient sur la Terre les
serviteurs du clotre ou des frres lacs ; discussion avec les Augustiniens. Nous
sommes prs dtre incarcrs.)
-1- Regardez ici en face, le long de cette grande cour, il y a une porte ouvertequi
conduit dans un jardin assez tendu ; nous voulons aller l et regarder ce qui sy trouve.
-2- Et voil le jardin est l devant nos regards, dans toute son tendue. Comment vous
plait-il ? Vous dites : *Cher ami, en vrit, on devrait tre un ennemi de la haute esthtique, si lon ne
trouvait pas plaisir regarder ce jardin.
-3- Ces splendides arcades au long des murs considrablement hauts du jardin, les jets
deau, les magnifiques temples bien ouvrags, et puis les innombrables fleurs dlicieuses, pour ne pas
parler des arbres fruitiers disposs en bon ordre ; tout cela, il faut vraiment le dire, est de lart ainsi que
dun bon gout quivalent, et la nature se trouve partout bien pese dans le meilleur accord harmonique
avec lart.
-4- *Et l-bas au-dessus du mur du jardin slve un palais extraordinairement beau
qui ne laisse, quant au faste, rellement rien dsirer.
-5- *Nous sommes davis que si ceux qui demeurent ventuellement dans ce palais
correspondent aussi un peu sa magnificence, ils ne doivent point avoir en eux et deux-mme et en
aucune sorte des sentiments compltement corrompus.*
-6- Certes, je vous dis, chers amis et frres, cela en est au moins laspect ; mais, vous
ne devrez jamais oublier, cet gard, la rgle suivante :
-7- L o, parmi les hommes, ily a beaucoup de faste, l il y a un grand gaspillage ; l
o il y a beaucoup de gaspillage, l se cache aussi beaucoup dambition ; et l, o il y a beaucoup
dambition, l il y a beaucoup damour de soi-mme ; et celui-ci son tour nest autre quun grand
gosme.
-8- Par consquent, le faste extrieure nest pas un indice favorable pour celui qui y
est enclin. Regardez un peu sur la Terre : qui demeure dans de grands somptueux palais ? Rarement
quelquun qui nest pas riche et puissant.
-9- A qui une telle somptuosit apporte-t-elle une quelconque utilit ? A personne, si
lon excepte le propritaire lui-mme. En quelle faon lui est-elle utile ? De diverses faons, cest--dire :
en premier lieu, cest un emblme mis en vidence de son pouvoir de matre ; pouvoir qui amne les
passants un profond respect, les intimide, de sorte quil nosent pas sapprocher dune telle somtueuse
demeure et en aucune occasion.
-10- En second lieu, une telle somptuosit retient toujours la pauvre humanit de
sapprocher du propritaire, pour lui demander quelque petite offrande. En troisime lieu, cette
somptuosit est une source innpuisable pour la constante nourriture de lorgueil, et en consquence
aussi, du mpris permanent des classes pauvres de lhumanit.
-11- Et de cette faon, une semblable somptuosit est aussi le meilleur moyen pour
maintenir constament la pauvre humanit dans laveuglement voulu.
-12- Vous en demandez la raison ? Parce que lhomme simple, en particulier le
campagnard, considre les propritaires de ces somptuosits comme des tres suprieurs, et il nest pas
capable de se librer de cette faon de sentir.
-13- Certes, je dois vous dire, si l'Eglise ddie Pierre et le Vatican papal n'avaient
pas t construit avec un faste et une grandeur dpasser presque la majeure partie des concepts
humains, alors ils y en auraient pas mal qui ne considreraient pas comme une grande grce dtre admis
baiser la mule du pape ; et de mme si les fausses indulgences avaient t dlivres partir d'une
cabane de paysans, elles n'auraient jamais eu d'effet *rentable*, comme c'est par contre le cas, vu qu'elles
proviennent de la splendide somptuosit terrestre du Vatican.
-14- Vous avez pu constater que toujours, quelque soit la religion, une fois quelle est
passe dans le matriel extrieur, elle commence saider justement avec le faste, pour pouvoir en retirer
encore pendant quelque temps lutilit la plus grande, en exploitant laveuglement des hommes.
-15- Cependant, il faut aussi se demander si cet aveuglement de lhumanit a jamais
servi quelque chose ? Mme le Temple de Salomon n'tait en ralit rien de diffrent sinon qu'un
prohte muet qui, de par son existence depuis l'poque de Salomon et ensuite, indiquait tout le peuple
isralite, comment lui-mme tait pass du spirituel intrieur au matriel extrieur; et comment la fin,
en tout le Temple, on ne pouvait plus rien trouver de bon et de vrai.
-16- Et le Seigneur Lui-Mme donna aux juifs le tmoignage quils avaient chang ce
lieu de prire en une caverne d'assassins.
-17- " Oh, certes, en ce temple ont t commises des atrocits sans noms, et les hommes
furent aveugls par le temple, au point qu'ils n'ont pas pu reconnaitre le Seigneur de la magnificence, et
que la crucifixion du Seigneur fut dcid justement dans le temple.
-18- Judas aussi reut dans le temple le prix de sa trahison, et ce fut aussi dans le
temple quil jeta cet argent ensanglant, comme un grand tmoignage que, justement le temple tait dj
depuis longtemps une caverne d'assassins de l'Esprit de Dieu.
-19- Pour peu que vous rflchissiez sur ce qui a t dit maintenant, toute cette
somptuosit n'apparaitra plus vos yeux, sous une bonne lumire; et sur la faon dont ici sont
effectivement les choses, nous pourrons avoir bien vite un petit chantillon en nous approchant du
premier temple du jardin.
-20- Regardez un peu l; deux moines de blanc vtus, viennent notre rencontre. Mais
vous demandez: * Ceux-l sont-ils dominicains ou cisterciens ? * Non, mes chers frres, ce sont
seulement des augustiniens du Paradis; puisque, en Paradis, ils se dvtent des habits noirs et en
endossent des blancs.
-21- Que regardez-vous prsent avec tant dattention, du ct du palais ? Je sais dja
ce qui vous a frapps; ce sont des anges sautillant a et l, avec, attaches sur le dos, des ailes
confectionnes avec des plumes blanches.
-22- Vous voudriez certainement savoir sils peuvent aussi voler. Oh non, absolument
pas: car les ailes n'ont pas pouss, mais ont t attaches artificiellement, comme pour une scne de
thatre, tandis que leur sautillement doit reprsenter leur vivacit et la faon dont ces anges sont prts
servir les habitants du paradis leur moindre signe.
-23- Regardez, il y en a dj une demi-douzaine qui courent derrire les deux moines
qui s'approchent de nous; et vous vous apercevrez aussitt que les anges de ce paradis sont pourvus de
matraques sacrs et de sabres, pour en chasser au-dehors d'ventuels htes non apprcis, d'une faon
tout autre que paradisiaque.
-24- Vous demandez: * Qui taient ces anges sur la Terre ?* N'avez-vous jamais
entendu parler des frres lacs, ou mieux dit, des serviteurs du clotre ? Comme vous voyez, ici aussi ils
sont des esprits au service du clotre; et afin qu'un tel service leur paraisse plus plaisant, ils sont vtus
comme des anges.
-25- Tout cela dpend de la fausse base par suite de laquelle ils ont chang le temporel
avec lternel. Le grand Amour et la Misricorde du Seigneur laissent cependant ces tres sur cette base
aussi longtemps quil le faut pour quils commencent lentement comprendre quune telle situation doit
avoir quelque chose drron.
-26- Avant tout parce que, malgr l'abondance de ces fruits, ils ne russisent jamais se
sentir vraiment rassasi. En effet, manger et boire, il leur semble le faire en rve.
-27- En second lieu, ils voient passer en haut toujours des nuages blancs, mais ils ne
russissent pas apercevoir d'o ils prennent la lumire; et en troisime lieu, avec le temps, ils sont
frapps par le fait que, bien que sachant qu'ils sont dans le monde spirituel, ils ne voient jamais en aucun
lieu, ni un saint, ni la mre de Dieu, la trs Sainte Marie, ni Pierre, et pas mme l'Archange Michel.
-28- Il y a aussi une quatrime circonstance, trs fatale pour eux, c'est--dire qu'en
regardant, au-del du mur du jardin, aprs y tre monts avec des chelles, ils naperoivent que des
steppes striles, tandis que seul leur jardin est fertile.
-29- Il y a enfin une cinquime circonstance qui, un peu la fois, concourt les
rveiller, c'est--dire, que lEglise de leur clotre nest frquente par personne d'autre que par eux-
mmes.
-30- Et il y a beaucoup d'autres de ces moyens intressants, grce auxquels l'esprit peut
tre rendu attentif. Ces habitants du paradis ont, dire vrai, encore le ciel du clotre devant eux, ciel que
nous verrons plus tard; mais mme le ciel prsente encore pas mal de de difficults assez importantes.
-31- C'est pourquoi les habitants du paradis doive t tre trs diplomates et tenir le plus
possible secrets les risques que prsente le ciel; car cela irait trs mal pour leur paradis qui doit pourvoir
aussi pour le ciel, si nos vivaces anges ne voulaient plus s'occuper de la culture du grand jardin.
-32- Vous devez savoir en effet que le Seigneur permet que ces esprits doivent ici se
procurer la subsistance, comme sur la Terre, avec le travail de leurs bras, et la sueur de leur front; en
somme, ils doivent travailler s'ils veulent manger.
-33- Mais prsent nos deux habitants du paradis sapproche de nous ; donc silence, et
faites attention l'accueil !
Regardez, un des hommes paradisiaques fais signe deux anges, munis de matraques de
se mettre cot de lui, afin qu'il puisse s'approcher de nous, sous bonne escorte; et lautre homme
paradisiaque, en compagnie de six anges arms de sabres, forment larrire garde de lavant garde, pour
le cas o cette dernire devrait se montrer trop faible face l'ennemi.
-34- Faites bien attention; le premier homme paradisiaque ouvre dj la bouche et nous
demande: * D'o venez-vous, d' En-Haut ou bien d'en-bas ?*
Marc rpond: * D'En-Haut.* Et celui-ci lui demande encore: * O est l'En-Haut ?*
J'indique de la main la poitrine, et je dis: * Ici dans le cur, dans l'exclusif amour pour le Seigneur, c'est
l'En-Haut !*
-35- Le moine dit : *Comment donc parles-tu de semblables histoires absurdes ? Ne
sais-tu pas o est le Ciel, et ne sais-tu pas qu'ici, tu te trouves dans le paradis de Dieu ?* Et je lui dis: * Je
sais o est le vrai Ciel, et je connais trs bien le Paradis mais ce paradis-ci, et ton Ciel, je ne les reconnais
absolument pas comme tels.
-3c- * C'est pourquoi, je reconnais seulement selon la vrit; et dans la vrit votre ciel
et votre paradis ne sont autre chose quun produit de votre folie, profondment mondaine.*
-37- Il dit: * Quel propos est-ce donc l ? Est-ce ainsi que parlent ceux qui viennent
d'En-Haut ? Attends seulement un moment, et nous te montrerons de faon palpable, o est le bas.
-38- Venez ici, vous, anges de Dieu, et emparez-vous de ces trois gibiers de potence, et
conduisez-les l o vous savez dj, cest--dire, dans lcole o lon apprend distinguer le Haut du
bas.
-39- Et voil que les anges nous entourent ; et cette fois nous les laissons faire, et nous
nous laissons emmener par eux. Seulement quand ils aurons prononc sur nous une sentence
*philantropique*, alors nous commencerons nous remuer quelque peu.
-40- En effet, tout cela fait partie de la mise en scne ; sans cela vous ne pourriez vous
faire une ide exacte de cette situation spirituelle; tandis que d'un autre cot, ces esprits ne seraient pas si
facilement rcuprables par d'autres voies; et nous ne pourrions pas non plus les dlivrer de leur illusion,
de la meilleure faon peur eux.
-41- C'est pourquoi, laissons nous emmener par eux de bon cur, et mme afin que
vous puissiez constater en quelles faons, infiniment multiples, le Seigneur sait utiliser Ses serviteurs de
sorte que ce soit toujours l'amour de prdominer et de porter du fruit.
SS1 C71
(Nos htes sont conduits la tour fortifie. Pendant ce temps les deux paradisiaques
discutent entre eux)
SS1 C72
(Lexcution de la sentence na pas lieu, en raison de la disparition de la tour-prison,
sur simple toucher du doigt par le Guide. A prsent le zl sen prend Dieu.
Runion paradisiaque. Question scabreuse. Rponse loyale.)
-1- Cet esprit-moine, en tant quhabitant de ce cleste (?) paradis, qui est prsent en
possession de la cl, ouvre la porte de la tour et nous fait signe dentrer. Quen dites-vous? Devons-nous
obir l'invitation ?
-2- Certains catholiques diraient: Lobissance le demande. Cependant, tant donn
qu'il y a un autre prcepte qui dit d'obir Dieu avant qu'aux hommes; alors nous ne donnerons pas
cours linvitation, et nous resterons tout bonnement dehors; et en outre, je prendrai la libert de changer
de but en blanc cette tour en un tas de poussire impalpable, avec le simple toucher de la main.
-3- Mais tant donn que celui qui dtient la cl nous menace en nous disant: " Si vous
n'entrez pas; immdiatement, j'aurais recours la violence ! "Approchons nous donc de la tour, et
prcisment autant qu'il est suffisant pour que je puisse l'effleurer au moins d'un doigt.
-4- Nous voici arrivs, et regardez prsent la tour n'existe plus; mais regardez aussi
la figure que fait le dtenteur de la cl, tandis que l'autre, celui de sentiments meilleurs, s'approche de lui
et lui dit:
-5- "Mon cher frre, que dis-tu donc de cette disparition ? Le dmon pourrait-il faire
quelque chose de ce genre ? " Lautre dit: "Oh, mon cher frre, la chose me semble extrmement
mystrieuse.
-6- " Jusqu' prsent aucun dmon n'avait pu attaquer cette tour; en effet, elle tait l,
comme une inexpugnable forteresse de Dieu, et tous les hrtiques et les serviteurs du dmon, ces
adversaires de la seule Eglise batifiante, ont trouv en elle, lasile pour leur damnation, et jamais jusqu'
prsent, un dmon n'a os s'approcher de cette tour.
-7- " Et regarde un peu, cet impie, ou autre qu'il soit, a effleur la tour seulement d'un
doigt, et l'instant, il n'en est pas mme rest une trace.
-8- "A prsent, je crois, la meilleure chose faire est de tacher d'loigner ces trois de
ce paradis; autrement s'il touche quelque chose d'autre, il l'anantira l'gal de la tour.
-9- "Je dois sincrement admettre que Dieu le Seigneur est, vrai dire, un tre trs
nigmatique; quand on pense avoir fait quelque chose pour le mieux, Il envoie ensuite tout vau l'eau.
-10- " De cette faon, Il a fond une Eglise aprs l'autre; et quand l'une de ces Eglises
s'tait bien developpe, au point de servir Dieu par le menu, alors Il vient, Lui, et comme pour une
pagode paenne, Il coupe le fil par le milieu, et tout tombe en ruines, de sorte quil en reste tout au plus
que le nom, comme cela est arriv avec la cit de Babylone, dont on ne peut plus identifier la place o
cette grande cit du monde se trouvait.
-11- " De toute faon, en ce qui me concerne personnellement, je ne veux plus rien
avoir faire avec ces trois tres. Si tu veux traiter ultrieurement avec eux, fait le aussi; mais que tu
puisses obtenir quelque chose d'eux, j'en doute beaucoup.
-12- "Mon opinion serait de runir un concile gnral, comme le meilleur moyen de
dcider de ce qu'il y a faire, aprs un semblable vnement. Cepandant, comment fait-on pour le runir,
tant que ces trois sont ici ? "
-13- L'autre dit: " Je retiens que cela n'est pas ncessaire, car si ces trois, comme c'est
vident, sont d'En-Haut, quoi servirait notre concile ?
-14- " Ils le pulvriseraient tout aussi bien que la tour. Quant croire qu'ils soient d'en-
bas, il est mieux que nous n'en parlions pas du tout, puisquil est dit que le rocher o lEglise de Pierre,
ne peut tre craser par les puissances infernales.
-15- "Quarriverait-il ensuite si, nous, dans un concile, nous dcrtions que ces trois
sont envoys par l'Enfer, alors qu'au contraire avec le tmoignage du Christ, ils ont dtruit la tour ?
-16- " Avec cela nous affirmerions rien autre, sinon que notre Eglise, la seule
batifiante, n'a t fonde ni par Pierre, ni par le Christ.
-17- " Et ce tmoignage serait infiniment pire que la destruction de la tour. Par contre,
si nous reconnaissons que le Seigneur nous a fait cela, suite son incommensurable dtermination, nous
ne nous nuisons pas le moins du monde puisque le Seigieur peut faire ce qu'il veut, et tout ce qu'Il fait est
surement bien fait. "
-18- L'opposant dit: " Tu as raison, et je ne trouve rien objecter; cependant, que diront
de toute cette histoire tous nos frres bienheureux; et les nombreux anges servants, quand ils apprendront
ce qui est arriv ?
-19- " C'est pourquoi il serait juste de les informer de cela, et sans retard, autrement
nous ferions pitre figure devant eux."
-20- L'autre rpond: " A ce sujet, je suis d'un tout autre avis; ne nous proccupons pas
de ce que nos frres pourraient dire, mais bien plutt, au Nom de Dieu, laissons que ces trois, tant qu'ils
sont ici, fassent ce qu'ils veulent, et nous nous en lavons les mains.
-21- " Que nos frres tentent aussi, s'ils en sont capable, de nager contre un fleuve de
montagne qui court vers le prcipice. "-Et maintenant je parle, moi, au meilleur des moines et je lui dis:
-22- " Ecoute, cher ami, ton propos ne me dplat point, car tu es plus proche du vrai
Royaume de Dieu que pas mal d'autres; mme si peu nombreuses sont les uvres qui t'ont suivi ici.
-23- " Toutefois tu as en toi une tincelle de lumire plus grande que les autres; et par
suite de cela, l'occasion te sera offerte ici de rcuprer cette activit des uvres qui, te manque pour
atteindre ensuite le Royaume de Dieu.
-24- " Ordonne donc que tous les faux bienheureux de ce paradis se rassemblent ici le
plus vite possible." Notre moine le meilleur dit aussi: " Cher ami ceci peut tre fait l'instant; un appel et
un signe suffisent, et tous viendront ici immdiatement."
-25- Je dis: " Fais donc comme tu l'as dit. "Le moine fait ainsi; et, vous voyez, de tous
les cts arrivent des moines en grand nombre; et, regardez, quelques-uns lvent les bras au Ciel quand
ils ne voient plus la tour; et la premire question gnrale est la suivante:
-26- " Par le Dieu Un et Trine, qu'est-il arriv ici ? Quel impie a commis cela ?" Et
notre moine rpond d'une voix assez forte:
-27- " Frres, coutez: Je vous le dis, ne posez pas de questions ce sujet, parce que les
trois puissants se trouvent encore parmi nous; et celui qui est au milieu est celui que nous voulions
enfermer dans la tour titre de punition; mais lui, d'un doigt seulement a effleur la tour, et, en un clin
d'il, la tour fut anantie.
-28- Mais nous, nous savons que la puissance de Satan ne peut faire cela; soyez donc
prudents, afin quil ne nous arrive pas un dommage plus grand.
29- Et prsent un suprieur de ce groupe paradisiaque de moines s'approche de nous,
tout craintif, et nous adresse la question suivante:
-30- " Nous, et tous nos bons esprits, nous louons Dieu le Seigneur; si vous tes aussi
de bons esprits, dites-nous quel est votre dsir ?"
-31- Marc parle: " Vois-tu, mon dsir est trs simple, et ne consiste en rien autre, sinon
que tu me dises en quelle occasion Pierre a fond lEglise Romaine, et en quelle occasion ensuite, il a
fond la caste monacale en gnral. Mais ceci, tu dois me le prouver avec l'Ecriture, car toute autre
preuve sera par moi repousse."
-32- Et maintenant regardez comment ce prieur fait une figure vraiment piteuse; et
comment il fait discrtement sur lui un signe de croix; et voix basse il dit son voisin: "Que Dieu nous
aide, car nous nous trouvons face la plus grande trinit infernale.
-33- " Ici il y a Lucifer, Satan et le Lviatan ! Ceci est plus que sr. Mais la question
nous a t adresse nous; que rpondrons-nous ?
-34- " Si nous restons silencieux, cette trinit - que Dieu nous en garde - dtruira tout
notre clotre, notre paradis et notre Royame des Cieux, et, la fin, nous amnera droit en Enfer !
-35- " Si nous rpondons, cela quivaut pour nous, nous assurer de toute faon
l'Enfer. En vrit, les dispositions de Dieu, en ce monde, prennent un tel pli, que pas mme en paradis et
dans le Ciel, on ne sait avec certitude, quelle est l'exacte position dans laquelle on se trouve.
-36- Mais tant donn que je ne peux absolument pas prouver l'autorit apostolique de
l'Eglise Romaine avec l'Ecriture, la meilleure chose est que je lui dise que je ne peux rien dire avec
exactitude; et que seulement travers une tradition historique, on dit que cet aptre devrait avoir pass
Rome quelque chose comme plus de vingt ans.
-37- " Si ce qui est dit est vraiment vrai, Dieu seul le sait !
-38- " J'tais en mon temps un catholique romain, et je croyais, j'enseignais, et j'agissais
dans l'esprit de cette Eglise et je pense ne pas m'tre tromp
-39- "Mais si les choses sont autrement, alors toi-mme tu peux m'en informer. Je ne
suis pas hostile t'couter; de sorte que tu peux parler.
-40- " Si tu es un bon esprit, tu ne peux vouloir le mal; si, par contre, tu es un esprit
mauvais, alors pense que Dieu est plus puissant que toi; et donc, dis ce que tu as dire."
SS1 C73
(Encore une question scabreuse au prieur. Rponse loyale. Il nest pas exempt de
lumire. Le Dieu Maozin mentionn par Daniel(XI-38). Portrait de lEglise Romaine,
ect. Autrequestion. Honnte rponse.)
-1- Je lui dis: " Pour le moment tu t'en es bien tir; et tant donn que toi-mme tu
admets ne pas pouvoir rpondre la question, je veux considrer ta rponse manque comme une vraie
rponse.
-2- " Cependant, prsent fais attention, parce que je veux te poser une autre
question ; peut-tre qu'a celle-l, tu trouveras une rponse en toi. tant donn ta connaissance de
lEcriture, et que, mme durant ta vie terrestre sur la Terre, tu n'as jamais pu apprendre si laptre Pierre
a rellement vcu Rome et y a fond l'Eglise Romaine, je voudrais toutefois savoir de toi, en premier
lieu, pour quelle raison alors il t'est venu l'esprit d'intriguer avec autant d'entrain pour obtenir le priorat
du monastre ?
-3- " Et puis pourquoi, aprs avoir arrach le priorat, travers toutes sortes dastuces,
tu t'es adress au chef de l'Eglise afin qu'il te fit gnral de l'Ordre, et mme si possible, vque ?
-4- " Tu vois, c'est l une question importante, et tu seras d'autant plus srement en
mesure de me donner une rponse, tant donn que tout cela tu l'as expriment en toi, et que c'est
encore toujours vif dans ton souvenir."
-5- Et maintenant, comme vous voyez, notre chef paradisiaque fait une figure
abasourdie, et cherche en chaque coin de sa pense une rponse habile, comme on peut le dduire de son
expression embarrasse.
-6- Mais il ne trouve en lui rien de ce genre, de sorte qu'il se sent amen lacher
*nolens volens* (bon gr mal gr) la vrit.
-7- Et bien que la vrit, tant donn les circonstances, lui fasse sur la langue l'effet
d'une soupe brlante, il n'y a cependant pas d'issue possible; c'est pourquoi il dcide de dire la vrit,
advienne que pourra.
-8- Le prieur s'exprime donc ainsi: " Cher ami, quelque soit le lieu d'o tu viennes, je
te dis franchement que j'ai fait tout cela, au sens littral, par moi-mme; et pourquoi l'ai-je fait ?
-9- Parce que, tant parfaitement au courant des prceptes de base de lEglise
apostolique Romaine, je voyais aussi trop bien quelle tait la vraie vise de ses thormes chrtiens,
c'est--dire, seulement celle de dominer le monde.
-10- " Mais, pour obtenir cela, il falait d'abord se crer autorit et importance; et
travers celles-ci, amasser trsors et richesses. Ce qu'a faire en tout cela le pur christianisme, tu le sauras
tout aussi bien que moi, mais lEglise Romaine ne s'en est jamais souci.
-11- "Et, si je ne me trompe, cet tat de choses dure depuis le temps de Charlemagne,
lequel, ce que je sais, a donn l'vque de Rome, de grandes proprits foncires, et en a fait avec
cela un souverain du monde.
-12- " Depuis ce temps on a considr - naturellement seulement en secret - que le
christianisme dans sa pure sphre, ne s'adaptait pas aux intrts de l'Eglise; car, dans son authenticit, il
est diamtralement oppos au caractre voyant du monde; et c'est pourquoi on en maintint seulement le
nom, et on modela ensuite la doctrine, pour pouvoir l'adapter par ncessit de choses la grandeur et au
faste du monde.
-13- " Je dois te dire encore que, souvent, en rflchissant dans le secret de mon cur
sur la papaut, me tournait dans l'esprit, de faon vive, le dieu mentionn par Daniel, c'est--dire Maozin,
auquel on aurait offert en sacrifice, or, argent et pierres prcieuses, et en qui il n'y aurait pas eu d'amour
de femme.
-14- " Mais quoi pouvaient servir toutes mes rflexions ? Dsormais je n'tais qu'un
stupide buf attach au joug; qui aurait pu me dlier ?
-15- " Une chose cependant est certaine, c'est que les bufs qui se trouvaient devant le
chariot ont moins tirer que ceux attachs plus en arrire; et j'tais content de constater cela, et de faire
mon possible afin d'tre attach un joug, le plus possible en avant, afin d'tre ainsi, plus un buf de
parade que de trait.
Qu'en dis-tu, aurais-je peut-tre d agir autrement ?
-16 " Certes, jaurais dsir me comporter diffrement, si Dieu ne m'avait pas donn
une peau si sensible. Cependant suite lextme sensibilit de ma peau, et la vue des bchers ardents,
je fis le fourbe, et en pratique je ne m'occupai plus de rien.
-17- " En effet, je pensais part moi: faire du bien, du point de vue vraiment chrtien,
ainsi qu'il tait dans les intentions du divin Fondateur, c'est en de semblables circonstances absolument
impossible; je prfre ne rien faire, et suivre au mieux la stupidit extrieure.
-18- " C'est pourquoi, je cherchai o il tait possible de changer cette stupidit mon
avantage termporel. Je savais trs bien que cela tait faux par rapport la Doctrine du Christ, condition
qu'il y ait quelque chose d'autre; mais d'autre part je pensais:
-19- " Si le Seigneur - comme il est crit dans les Evangiles - a enseign cette doctrine
aussi simple et extrmement pure, comment peut-elle tellement dgnrer !
-20- "En outre, je pensais souvent Paul qui avait invit ses communauts tre
soumises au pouvoir du monde, quil ft bon ou mchant, puisqu'il n'y a en aucun lieu un pouvoir, qui ne
soit pas de Dieu.
-21- " Par consquent, si ce que font ces chefs de l'Eglise est injuste, ils auront eux
devoir en rpondre en son temps; moi par contre, je ferai comme fit Ponce-Pilate, quand il ne russit pas
empcher la crucifixion du Christ.
-22- " Et le Seigneur, en tant que l'tre le plus parfait, reconnaitra srement que lun de
nous, avec son pouvoir trs limit, ne peut certes pas nager contre le courant gnral du monde.
-23- " Alors voil, cher ami, de quelque lieu que tu sois, telle est la rponse ta
question; et maintenant, mme si tu m'enlves la peau, tu ne pourrais obtenir rien d'autre de moi."
-24- A prsent Je parle: " Bien, Mon cher ami, tu n'as rien pass sous silence, mais tu as
bien communiqu effectivement tout ce que tu as trouv dans ton souvenir. Seulement, je voudrais
encore apprendre de toi, pour quelle raison tu es ensuite arriv en ce Paradis.
-25- " En effet, si selon ce que tu as dit, tu tais persuad de la faillibilit de l'glise
Romaine, tu aurais du tre persuad que mme sa doctrine de la survivance de l'me aprs la mort, devait
galement tre fausse, comme tout le reste.
-26- " En outre Je dois aussi te dire que pas mal d'entre eux, provenant justement de
cette Eglise, quand ils sont arrivs ici, ont toutefois aussitt t accueillis dans le Vrai Royaume de Dieu.
-27- " Et Je dois encore te dire, afin que tu puisses comprendre, que mme si l'Eglise
Catholique s'est trouve - et se trouve - en plein contraste avec ce qui est vraiment chrtien, je ne me
souviens cependant absolument pas qu'elle ait jamais dfendu l'amour du prochain et l'humilit; c'est
pourquoi je voudrais apprendre de toi, comment il se fait que toi, comme dj signal, tu es venu en ce
Paradis ?"
-28- Notre prieur dit: " Cher ami, de n'importe quel lieu que tu puisses provenir,
rpondre cette question est de ma part trs difficile, car je connais le motif qui m'a conduit ici, autant
que je connais le centre de la Terre.
-29- " En effet, si je veux tre sincre, je dois avouer que, durant mon existence
terrestre, j'avais renonc croire l'immortalit de l'me, et beaucoup d'autres choses encore.
-30- " Donc, quand on ne croit pas la vie spirituelle aprs la mort, dans le monde il ne
reste d'autre qu' vivre selon l'antique dicton romain:* Ede, bibe, lunde; post mortem nulla voluptas !*
(Mange, bois, dors; aprs la mort les plaisirs n'existent pas !)
-31- " Et ainsi, j'ai aussi vcu dans le monde, c'est--dire, pour manger et boire, et j'ai
pris partie toutes les comdies du monde.
-32- " Quand ensuite en son temps est tomb aussi pour moi la fatale mort du corps
- au sujet de laquelle durant mon existences terrestre, je m'tais fait beaucoup d'inutiles soucis - alors
seulement j'appris que la mort en vrit n'tait pas la fin, mais que bien plutt, aprs la dposition de
mon enveloppe terrestre ( dposition qui jusqu'au temps prsent m'tait inconnue ) je continuais vivre,
comme j'avais vcu sur la Terre, avec la seule diffrence que moi ici, au lieu des sales cellules du clotre,
je passe mon temps en ce gracieux salon de jardin.
-33- " Qu'au lieu d'un habit noir, j'en porte un blanc; que je ne clbre plus de messes,
et que je me trouve ici, comme un petit vermisseau dou de la raison, et que je suis au sens littral du
mot un vrai parasite.
-34- " Qu'ici soient encore observes les rgles claustrales du monde, c'est tout aussi
inexplicable que tout le reste ! Nous nous figurons tre heureux, mais en ralit nous ne le sommes que
grce notre rgle claustrale habituelle, cependant toujours un peu amliore, que nous avons retrouve
ici.
-35- " Si celle-ci vient aussi nous tre enleve, alors les rats des champs sont plus
heureux que nous. Et en plus de tout cela, je dois t'avouer que, tous autant que nous sommes, nous ne
savons absolument pas pourquoi nous sommes ici.
-36- " Si tu sais quelque chose de plus et de mieux, informe nous-en, car nous sommes
volontiers disposs changer cette apparence incertaine, mme avec une certitude dsagrable.
-37- " Fais de moi, et de nous tous ce que tu veux, seulement pargne-nous l'Enfer, et
d'ultrieures questions, car mainteant, je t'ai tout dit, et je ne pourrais rien te dire d'autre, car, l o il n'y
a rien, mme pas la mort ne peut recueillir quelque chose."
SS1 C74
(Question concernant son amour pour le Christ. Rponse loyale et bonne. Quelques
regards tout autres que plaisants dans lesprit intrieur de lEglise Romaine. Aprs
cela, le vritable Evangile du Paradis, en opposition aux mystificateurs.)
-1- Maintenant je parle, moi Marc: " Ecoute cher ami, je suppose que, muet comme
une pierre, tu ne l'es pas tout fait, et c'est pourquoi tu seras en mesure de rpondre encore une
question. Cette question, je veux te l'adresser de la faon la plus simple possible, et donc, coute:
-2- " Durant ta carrire sacerdotale, n'as-tu jamais rflchi sur le Christ, et ne t'est-il
jamais venu l'esprit que tu pourrais L'aimer de toutes tes forces ? Tu vois, c'est une question trs
simple, laquelle tu peux rpondre avec un oui ou bien avec un non; seulement, la base de ta rponse,
doit se trouver la vrit."
-3- Le prieur rpond ainsi: " Cher ami, quelle que soit ta provenance, je peux encore
rpondre ce genre de question, mme si tu m'en soumettais plusieurs; par contre, pour ce qui concerne
l'Eglise Romaine, tu ne dois plus rien me demander, tant donn que je suis indiciblement heureux,
comme un simple soldat libr, et qui n'a plus rien faire avec elle.
-4- " En ce qui concerne le Christ par contre, je suis prt causer avec toi aussi
longtemps que tu voudras; et en rponse ta question, je peux te dire qu'au-dedans de moi, j'ai souvent
pens au Christ, et souvent j'ai peru en moi que j'aurais pu tre un aptre tout autre que mauvais, si
j'avais eu le bonheur de prgriner avec le Christ, comme l'aptre Pierre.
-5- " Et mme je dois te dire que le Christ serait la seule Personne Divine que je
pourrais aimer de toutes mes forces, si Elle existait rellement en quelque lieu.
-6- " Et que, durant toute ma carrire sacerdotale, je me sois occup officiellement
moins tout du Christ, tu sauras certainement comment et aussi pourquoi; puisque, lorsque sous le
vtement de chef du cloitre, j'tais appel par quelque haute autorit ecclsiastique, ou par un vque, ou
bien comme il advint une fois, mme par Rome.
-7- " Durant de telles rencontres, on ne parlait jamais du Christ, mais bien
exclusivement de ce qui concernait le clotre, comment taient administrs les biens de l'Eglise, et
quelles dispositions j'aurais d prendre, au cas o le clotre dt rendre trop peu, et faire en sorte que les
rentes de l'Eglise vinssent augmenter !
-8- " Et quand une fois, il me fut command de me rendre Rome, je pensai que l,
j'aurais reu une lumire plus leve sur le Christ; mais mme Rome je ne trouvai pas trace de cela !
-9- " Je fus seulement interrog dans les moindres dtails sur la manire dont allaient
les choses avec les recettes de l'Eglise... si aucun legs important n'tait pas dj exigible, et si ce dt tre
le cas, comment entendait-on employer les capitaux respectifs
-10- " Et alors je rpondis que dans notre cas on ne pouvait parler de legs ou de
donation encore exigibles; tandis que tous les vieux legs avaient dj t mis dans les coffres depuis
longtemps avec le capital ecclsial du clotre.
-11- " Et que des nouveau legs ou des donations, en raison des temps trop clairs,
devenaient toujours plus rares, de sorte que l'on devait se contenter des legs simples, ou de quelques
messes payes pour les dfunts; mais que de legs de dure ternelle, le temps tait pass.
-12- A mon exposition, comme premire chose, un cardinal lana d'une voix tonnante
une puissante maldiction sur tous les hrtiques et les protestants; et il me fut dit seulement de prparer
les foules avec de svres sermons et des admonestations durant la confession, de sorte qu'en premier
lieu elles n'eussent pas se faire clairer par ceux que l'on appelle protestants, et en second lieu, que l'on
fasse ce qui tait possible pour incorporer pour toujours lEglise, la seule batifiante, de riches legs ou
de gnreuses donations, dans le but de se gagner le Ciel.
-13- " Aprs cette exhortation, il me fut consign toute une collection de quelques
centaines d'indulgences plnires, que j'aurais d placer le plus vite possible, au prix de dix thalers pour
chaque indulgence.
-14- " A moi, il me fut accord gratuitement une indulgence plnire, mais la
condition qu'elle aurait eu effet seulement quand j'aurais expdi Rome la contre-valeur de toutes les
autres indulgences.
-15- " En cette occasion, je voulais obtenir quelques claircissements sur des questions
religieuses, seulement on me fit signe de me taire; et l'un des membres du groupe me dit en passant que
je devais remercier en toute humilit, pour une aussi grande grce de la part du * lieutenant suprme du
Christ * et que je passe mon chemin en quittant Rome le plus vite possible pour arriver la maison, afin
d'accomplir l la volont du *saint-pre*.
-16- " Je suivis ce conseil; cependant avant le dpart, il me fut mme fait la grce d'tre
admis au baiser de la mule; mais avec cette grce, il me fut aussi imparti l'ordre de ne pas rester Rome
plus de vingt quatre heures au-del.
-17- " De ce que j'ai dit prsent, tu peux facilement dduire de quelle race de
christianisme il s'agissait l. En vrit, si un cardinal n'avait pas dit * lieutenant du Christ *, j'aurais t
Rome sans entendre prononcer le nom du Christ, auprs de ces autorits suprieures, exception faite
naturellement, durant les crmonies ecclsiastiques.
-18- " De cette faon, une telle visite Rome a amoindri mme jusqu' la dernire
goutte ma croyance dans l'immortalit de l'me, et mme aussi mon sentiment pour le Christ.
-19- " Lorsque je fus de retour en mon monastre, avec ces fameuses indulgences, je les
mis la disposition de mes confrres, et, ce que je sais, ils les ont toutes places; cependant il s ont du
marchander.
-20- " Et quand je m'assurai que l'alination des indulgences, du point de vue moral,
prsentait une certaine difficult, je fis en sorte que Rome rduisit aussi ses prtentions; et en effet, ils se
contentrent d'une somme moindre.
-21- " Et voil, c'est tout ce que je peux te dire en rponse ta question en ce qui
concerne mon amour pour le Christ, tu dduiras toi-mme que lorsque, avec de semblables manges
ecclsiastiques, on a limin compltement le Christ, et que lhomme, en particulier de la caste
sacerdotale, a perdu la foi, cela va trs mal aussi avec son amour pour le Christ.
-22- " Je n'entends absolument pas dire par-l que je n'aimerais pas le Christ, s'Il tait
en quelque lieu. Et mme, je pourrais L'aimer par-dessus toute chose, puisque Sa Doctrine est rellement
la plus pure et la meilleure que tout homme mortel puisse imaginer.
-23- " Cependant, le * si * influe fatalement sur cela; je suis venu ici et prsent je vis
ici, comme je l'ai dj rvl prcdemment, sans savoir ni pourquoi, ni o, ni comment; et cela, tandis
que dans le monde j'avais compltement abandonn l'ide de l'immortalit de l'me humaine.
-24- " Du reste ici aussi, jusqu' prsent, je n'ai pas entendu parler du Christ, plus que je
ne l'avais appris sur la Terre; de sorte que, entre moi et Christ, se met constamment ce fatal * si *.
-25- " Ote-le moi, et tu auras en moi un disciple comme Jean, ou comme Madeleine.
-26- A prsent je parle, moi: " Bien cher ami, tu m'as donn, ma brve question, une
rponse trs tendue; et c'est pourquoi je veux dire toi et vous tous quelque chose d'important.
-27- " Si vous observez ce que je vais vous dire, vous pourrez prendre la voie qui mne
la Vraie Vie ternelle. Autrement la place o la tour a disparu, est dj ouverte pour vous la voie qui
conduit la mort ternelle ! Ecoutez donc:
-28- " Jsus-Christ est l'unique Dieu, Seigneur de tous les Cieux et de tous les soleils et
de tous les mondes ! Il est en Lui, seul; suite Son Amour infini, en tant que Pre; et suite Son infinie
Sagesse, en tant que Fils; et puis, suite Son ternelle toute-puissance et inviolable saintet, l'Esprit-
Saint Lui-Mme.
-29- " Et, comme Lui-Mme dit de Lui :* Moi et le Pre nous sommes UN et qui Me
voit, voit aussi le Pre; et en mme temps, l'Esprit-Saint mane de Lui comme Il l'a montr quand Il
souffla sur Ses disciples, et leur dit:* Recevez l'EspritSaint ! *
-30- "Donc, c'est l pour vous le premier article de foi, sans lequel personne ne peut
atteindre la Vie ternelle, puisqu'il est dit aussi dans l'Ecriture:
-31- "* Qui ne croit pas que le Christ est le Fils du Dieu Vivant, Lequel est l'Amour du
Pre, ne sera pas bienheureux. * Mais, moi, je vous dis:
-32- " Si vous ne saisissez pas dans le Fils en Christ, autant le Pre que l'Esprit-Saint,
vous n'aurez pas accs la Vraie Vie !
-33- " Vous ne devez pas vous sentir heurts par le texte o l'on dit: * Le Pre est plus
grand que le Fils *; parce que cela signifie que l'Amour, en tant que Pre en Soi, est l'Essence
fondamentale de Dieu, et que de l'Amour-Mme mane, ternellement Sa Lumire (en tant que Fils); et
l'Esprit dans Son ternelle Puissance (en tant qu'action)dans l'Esprit-Saint. Que ce soit pour vous le
second article de foi !
-34- " Le troisime article de foi cependant, doit s'entendre ainsi: * Soyez humble de
tout votre cur, et aimez Dieu, dans l'Unique Christ, par-dessus toute chose, et entre vous, comme frres
intimes, et que chacun soit au service de l'autre, et fasse son possible pour servir tous, en se considrant
lui-mme, comme le plus misrable !*
-35- " Et quand vous aurez accueilli en vous compltement ces trois articles de foi,
alors seulement vous sera indique la voie qui conduit la Vie ternelle. Vous, depuis la Terre, vous
n'avez apport ici, que de mchantes et fausses images, et c'est pourquoi, partout elles apparaissent
devant vous.
-36- " Toutes, illusions, n'avaient aucune base; c'est pourquoi, bien vite elles
s'vanouirent dans le nant, devant vos yeux, c'est--dire, ds que sera brise votre nuit intrieure qui
plane sur vous.
-37- " Dans ce but je vous ai donn une nouvelle semence, au Nom du Seigneur;
semez-la dans votre cur, afin qu'elle puisse devenir une plante porteuse de fruits; et seulement alors le
fruit sera apte vous fortifier et enflammer votre amour: et cette flamme clairera pour vous la
nouvelle voie qui conduit la vie ternelle !"
-38- Et maintenant, regardez comment tous ces moines paradisiaques commencent se
frapper la poitrine et crier: " Quel abme sous nos pieds, et quelle profondeur sombre au-dessus de
nous!
-39- " Seigneur, sois misricordieux envers nous pauvres pcheurs ! Ferme l'abme,
et couvre les profondeurs au-dessus de nous, puisque nous ne sommes pas mme dignes d'une tincelle
de Ta Grce ! Anantis-nous plutt que de nous condamner, parce que nous ne mritons rien d'autre!"
-40- Comme vous voyez, ceux-l rentrent en eux, beaucoup plus facilement que les
prcdents. Laissons-les prsent, en cette disposition de cur; et rendons-nous dans le ciel du clotre,
o vous exprimenterez, au sens littral du terme, que le dicton * Medium tenere beati * a ici sa ralit,
puisque le ciel ici est pire que le sommeil de l'me.
SS1 C75
(Visite dans le ciel du clotre. Accueil tout fait cleste!)
-1- A ce moment vous demandez: " Cher frre et ami ! O est ici ce ciel ?" Et moi je
vous dis: Il ne sera pas ncessaire que nous allions trs loin pour le dcouvrir. Regardez devant nous ce
majestueux palais, o, justement au milieu, en haut d'un escalier, on aperoit une petite porte.
-2- C'est l l'entre du ciel, car il est ncessaire que vous sachiez que le ciel et le
paradis ne se trouvent pas trs loin l'un de l'autre. Vous demandez naturellement si Pierre et Michel
peuvent se trouver ici aussi ?
-3- Eh bien, ils ne manquent pas non plus ici, cependant ils ne se tiennent pas devant,
mais bien derrire la porte. Ici nous n'entrerons pas par la force, et ds que nous frapperons, vous
constaterez la prsence de Pierre et de Michel. Allons donc la petite porte et frappons, afin qu'ils nous
fassent entrer.
-4- Nous voici arrivs; mais faites attention ce qui nous sera demand travers le
portillon, aprs que nous aurons frapp. Voila, je frappe, et vous entendez, Pierre est dj prsent et
demande: " D'o venez-vous, d'En-Haut ou bien den-bas ? "
-5- Je rponds: D'En-Haut ! Pierre demande: " Quel est ton nom ?" Je dis: Messager
du Seigneur ! Et Pierre continue demander: " De quel Seigneur dis: Je connais seulement un Seigneur,
c'est--dire, Jsus-Christ !
-6- Et Pierre dit: " Tu es un menteur; comment le Christ peut-Il envoyer ici de
l'extrieur, du moment qu'Il demeure seulement ici dans le Ciel, et sige la droite du Pre ? Si tu tais,
vraiment envoy par Lui, tu devrais venir ici depuis le ciel; tandis que tu arrives ici depuis l'extrieur, et
de plus, avec une voix inconnue; tu es donc un trompeur et un pcheur, et un pcheur de la pire espce,
contre l'Esprit-Saint; donc, hors d'ici, et prcipitez-vous aussitt dans l'abme infernal, avec quiconque
d'autre est avec toi !"
-7- Je parle: Ecoute aveugle gardien du ciel, tu te trompes lourdement; toutefois, vu
que tu me demandes d'o je viens et quel est mon nom, moi-aussi je te demande donc toi-aussi, qui es-
tu, du moment que tu t'arroges le droit de condamner, alors que le Seigneur a dconseill tous Ses
aptres de le faire, et de la faon la plus nergique !
-8- Pierre dit: " Je suis Pierre, une pierre sur laquelle Christ a difi Son Eglise que les
messagers d'en bas, tes semblables, ne pourront jamais craser; c'est pourquoi tu attends inutilement la
permission d'entrer."
-9- Et je lui dis: Et si moi, malgr ton cleste pouvoir * ptronien *, je dfonais cette
porte et m'emparais compltement de ton ciel, pour qui me tiendrais-tu alors ?
-10- Pierre rpond: " excrable dmon, essaie un peu de saisir la poigne, et tu
sentiras aussitt comment elle brle; je peux donc t'assurer dj d'avance, que cette poigne brlera
terriblement en te faisant souffrir en un instant plus que mille ans du plus profond enfer."
-11- Je parle moi: Ecoute, tout dpend d'un essai, et c'est pourquoi je saisis ta
dangereuse poigne, et regarde comment la porte s'est ouverte, et je peux t'assurer que moi, avant tout, je
n'ai senti aucune douleur, et que j'ai dj dpass le seuil, de sorte que maintenant je te demande, face
face: qui penses-tu que je sois, du moment que j'ai dpass ta porte de rocher avec mon entre. Parle
donc !
-12- Pierre dit: " Comment puis-je parler, moi, en prsence d'un tel hrtique, qui foule
de ses excrables pieds, en s'en moquant, la sainte demeure de Dieu et de Ses saints ?"
-13- Je dis alors: Ainsi me parles-tu, en tant que Pierre ? Ne sais-tu pas que le Christ a
command ses aptres d'tre doux comme des colombes ? Alors que toi ici tu es inabordable comme
un chien la chane !
-14- Si tu tais vraiment Pierre, tu devrais savoir que le Seigneur a recommand es
disciples, en premier chef, de pratiquer la vritable humilit du cur, la plus grande douceur d'esprit, et
le complet amour du prochain.
-15- Si prsent, en tant que prsum dmon, je te rappelle cela, c'est que cela veut dire
que moi, malgr tout, je suis plus proche que toi de la divine vrit, bien que tu estimes tre Pierre, et
que tu supposes tre un vrai travailleur du Ciel.
-16- Alors que la Parole du Seigneur t'est tout aussi trangre, dans sa mise en pratique,
que le centre de la Terre; c'est pourquoi je t'invite encore une fois, au Nom Vivant du Seigneur,
dclarer la complte vrit, en me disant qui tu es !
-17- Le pseudo-Pierre dit: " Ecoute, horrible dmon, tu n'es pas digne d'une rponse,
et si tu ne quittes pas aussitt cette place, j'appelle sans retard, toutes les forces clestes, c'est--dire en
premier lieu les saints.
-18- " Si ensuite, tu ne fuis pas encore devant eux, j'appellerai la trs bienheureuse
Vierge Marie, et saint Joseph, et si mme devant eux tu ne prends pas le chemin de la fuite, j 'appellerai
la Trinit Elle-Mme, et avec cela il te sera montr qui est ici le plus puissant, toi ou la Sainte Trinit !
-19- " C'est pourquoi ne tarde pas, et, de bonne volont va l bas dans ton maudit enfer;
car si tu laisses que toutes les puissances clestes viennent sur toi, tu seras alors li avec des chanes
ardentes, avec tes complices, avec une peine mille fois plus grande, et jet l-bas, au plus profond des
enfers, o en ces peines, normment multiplies, tu brleras, et tu seras rti pour toutes les ternits !"
-20- Et moi, je lui dis: Ecoute, tant donn que toi, ma demande qui tait
accompagne du vritable Amour du Seigneur, tu m'as donn cette misrable rponse, et que-tu m'as
mme menac de toutes les puissances clestes, moi alors de mon ct, Je dois prendre la libert, avec
mes complices, de pntrer dans ton ciel, sans ta permission, et de m'assurer l, si toutes tes clestes
puissances seront justement, srieusement en mesure de faire jouir de tout ce dont tu m'as menac.
-21- Et coutez, suite mon petit discours, Pierre lance des cris lamentables, et nous
met contre Michel; mais lui s'chappe au loin et appelle l'aide les puissances clestes, toutes en une
seule fois; nous donnons au prsum Michel, une lgre chiquenaude; et regardez, lui-aussi court
derrire Pierre, de sorte que l'escalier est libre.
-22- Montons-y, et ainsi vous pourrez mme constater que Pierre et Michel avec les
autres puissances clestes, par pure politique clestement modeste, se retireront vers le fond du ciel.
-23- Et voil, nous sommes dj arrivs, et le ciel s'tend devant nos yeux, mais en
mesure beaucoup plus limite que celle que, dans leur fondation, ces clestes habitants se l'imaginent.
Que dites-vous de ce ciel ?
-24- Comme je vois, vous haussez les paules vous dites: *Mais ceci devrait donc tre
un ciel ? Il nous aurait t beaucoup plus facile d'apercevoir un ciel dans le jardin du paradis que nous
avons visit avant, qu'en ce misrable march de scne de thtre de quelques sous !
-25 * En vrit, nous ne nous serions jamais imagins que ces habitants du ciel
puissent tre aussi sots. Si pour le moins ils eussent dguis l'glise de Pierre, Rome, comme un ciel, ce
serait encore pardonnable un certain degr d'aveuglement; mais une semblable grossire et vulgaire
exhibition, on ne contraindrait aux applaudissements sur la Terre, mme pas le plus aveugle et le plus
ingnu bambin de la campagne, et elle serait siffle avec beaucoup de force, mme seulement un petit
peu meilleure.
-26- * Sur la scne on voit des tableaux trs ordinaires mis ensemble, et ils devraient
reprsenter la table d'Abraham, d'Isaac et de Jacob; et la table, au lieu de l'tre en relief, ces trois
patriarches sont reprsents en une image trs mal peinte; et sur la scne cleste, forme par des
coulisses avec des nues peintes, se trouve la Trinit taille dans un carton grossier et frustre, et ce
tableau, tout autre qu'artistique, est attach sur le fond de scne avec des clous ordinaires et bien visibles.
-27- * Les chrubins et les sraphins, qui devraient soutenir l'image de la Trinit, sont
de vritables avortons ! La chose la meilleure est encore cette grande fentre ronde, pourvue d'un verre
jaune, qui se trouve derrire la Trinit. *
Certes, trs chers amis, vous avez vu juste; mais prsent vous voudriez savoir, pourquoi
ici, le ciel a un aspect si piteux.
-28- Je vous dis: Tout ceci a ses bonnes raisons; et vous avez appris dj dans le jardin,
comment l pour la possibilit du ciel, on demande un grand soin, afin que les habitants du paradis ne
soient pas excits une ventuelle meute; et cela, de faon spciale, de la part des anges qui y
travaillent.
-29- Cependant de cela, il ne convient pas d'avoir ici tant d'gard, car une tromperie en
entrane toujours une autre. Au fur et mesure que nous ferons nos considrations, nous pntrerons
clairement aussi derrire les raisons pour lesquelles ce ciel a un tel aspect frustre et matriel.
-30- C'est pourquoi nous profiterons de chaque bonne occasion pour y voir clair. En
effet, vous pouvez savoir dj par avance que, la clture il est rserv aussi un ciel trs claustral.
-31- Mais, vu que dans un tel tat demeurent gnralement deux catgories diffrentes,
c'est--dire, les vrais moines et les frres lacs, prposs aux services, pour cette raison, mme ce ciel,
qui ne rveille certes pas l'apptit des moines, est occup pour la plus grande partie par des frres lacs,
qui en sont pleinement satisfaits, quand ils ont assez manger, et cela: parce que, suite leur
extraordinaire lacit - c'est--dire qu'ils n'appartiennent pas l'ordre, mais sont seulement adjoints - ils
n'ont jamais pu se reprsenter un ciel meilleur.
-32- En effet, ils appartiennent cette classe catholique, on ne peut plus tnbreuse et
inculte, pour laquelle une image mal sculpte ou mal peinte est beaucoup plus miraculeuse qu'un chef-
duvre du point de vue esthtique.
-33- Et mme, vous aurez certainement dj eu l'occasion d'observer que les images qui
rappellent quelque fait miraculeux sont pour la plupart de vritables caricatures.
-34- C'est la raison pour laquelle, pour ces clestes habitants, un ciel, comme celui que
nous avons vu dernirement, serait trop beau, et partant pas tellement vridique et aussi puissamment
oprant.
-35- Bref, omettons maintenant de faire une analyse ultrieure de ce ciel, puisque nous
saurons de toute faon, clairement et compltement les plus petits dtails, au fur et mesure que sera
dvoile la nature de ces clestes habitants.
-36- Vous verrez ici reprsenter au sens littral ce que l'on appelle une comdie cleste,
puisque ces habitants donneront bien vite commencement un tel spectacle pour nous chasser loin de
leur ciel.
-37- Ainsi la prochaine fois, nous assisterons impassibles ce spectacle thtral, mis en
scne contre nous !
SS1 C76
(Le gonflement du ciel. Explication. De la peur et de la mlancolie. Le gonflement du ciel
continue comme prlude une vritable comdie. Dbut de la comdie elle-mme.)
SS1 C77
(Suite de la comdie ; la table gigantesque ; les ripailles des mondes et leur cause.
Lassaut et la retraite.)
-1- Et voil que ceux qui doivent prparer la table sont dj ici, et chacun a les mmes
proportions que ce hros qui est sorti des coulisses.
-2- Regardez comment quatre de ces prparateurs tendent sur la table tout autre que
jolie, une nappe qui, selon les apparences serait assez grande pour contenir tout votre systme plantaire y
compris le soleil, au point d'en faire un balluchon porter au march, comme s'ils fussent autant de
pommes.
-3- A prsent seront placs sur la table des fruits qui consistent en, pommes, poires,
prunes et autres fruits encore; une sorte de pain y est ajout, et, la place destine chaque personne, il
y a aussi une coupe qui en apparence devrait contenir toutes les mers de la Terre.
-4 Vous demandez: *Mais qu'est-ce l et que signifie tout cela ?* Mais, moi, je vous
dis: Pour les esprits, cela est en soi facilement possible, puisque, comme vous l'aurez expriment
souvent sur la Terre, quand vous vouliez user d'un peu de votre imagination, il tait facile de vous
reprsenter un animal connu de vous, ou bien quelque chose d'autre, dans une mesure normment
augmente, de sorte qu' la fin vous deviez presque en avoir peur.
-5- Or vous voyez, ce qui sur la Terre vous tait possible seulement par la fantaisie de
votre esprit, et pour chaque homme, est ici possible par contre pour chaque esprit et peut se manifester
comme une ralit apparente.
-6- Ce genre de productions est appel ici * arts trompeurs *, dont se servent de
prfrence les esprits mchants, quand ils veulent faire en cachette quelques mchants coups.
-7- Donc, tant considr que ces esprits ont en eux encore du faux, et donc, du
mchant, ils peuvent se servir de ces productions, qui par elles-mmes sont plutt inoffensives, pour
nous pouvanter, en tant qu'ennemis prsums.
-8- Seulement, ils s'apercevront bien vite que devant leurs petits jeux nous ne nous
retournerons mme pas; et tout leur art se rduira rapidement l'tat naturel, et ainsi ils ne rpteront pas
leurs tromperies une seconde fois.
-9- Et maintenant regardez; les comdiens s'approchent de la table, arrivant de tous les
cts, et avec leurs mains gigantesques ils saisissent des fruits colossaux et les portent leur bouche
pouvantablement grande, qui apparemment semble engloutir toute la Terre, comme si elle tait une
fraise.
-10- Vous vous tonnez prsent de la faon dont il est possible vos yeux
d'apercevoir avec la plus grande facilit, et entirement, toute cette fantastique apparition illusoire,
malgr son norme grandeur.
-11- Cela dpend du fait que cette grandeur apparente n'est avant tout absolument pas
une grandeur, mais bien seulement une illusion; cependant, par la grce du Seigneur, nous sommes dans
la plus claire lumire, de sorte que devant nous, rien ne peut tre reprsent si grand, dans son caractre
illusoire, que nous ne puissions l'apercevoir immdiatement d'un regard, dans toutes ses parties fausses.
-12- En outre, et en second lieu, ceci a aussi une autre cause et prcisment que, face
ces esprits, mme notre silhouette apparente augmente dans la plnitude de la vrit, dans les mmes
proportions en lesquelles augmente le sens trompeur de ces esprits. Voil comment cela doit tre
compris.
-13- Mais prsent, tournez votre attention vers le podium thtral de ce ciel illusoire,
podium que nous connaissons dj bien. Regardez comment derrire les nues avance un grand nombre
de gigantesques combattants portant armures et cuirasses; le chef les prcde, portant un crucifix tout
ainsi grand que la personne qui le porte.
-14- Mais prsent faites attention une autre apparition: En effet, justement
maintenant, le Christ gant commence se tourner vers nous depuis la croix; coutez, il va parler et il
dit:
-15- " Hors du ciel, vous maudits, puisque vous vous tes toujours opposs l'esprit-
saint de mon glise catholique romaine, la seule batifiante, et vous avez toujours t pour moi des
hrtiques, odieux plus que tout.
-16- "C'est pourquoi, hors d'ici, dans les plus profondes tnbres, parce qu'il n'y a pas
de place pour vous ici dans le ciel, et je ne vous ai encore jamais reconnus.
-17- "Ne m'obligez pas recourir la violence, car si je suis oblig de le faire, votre
demeure serait l'enfer le plus profond. Si vous n'avez pas cru avant en mon aptre Pierre, croirez-vous
toutefois en moi, qui vous parle depuis la croix !"
-18- Maintenant ici, vous vous tonnez quelque peu ; mais, moi, je vous dis : Ne vous
laissez pas troubler par cette apparition, puisque vous voyez, la croix et la figure sont creuses.
-19- Le porteur, comme vous le voyez, tient la croix prs de la bouche et parle travers
une ouverture qui ensuite dbouche justement dans la bouche de la figure du christ en croix.
-20- Voil pourquoi la voix semble venir de la bouche de l'image; donc, mme ceci est
un maquillage vain et mchant, tant donn qu'avec cela l'image du Seigneur est exploite pour une
tromperie.
-21- Cela mis part, cette tromperie n'est pas totalement mchante, parce que le chef
qui fait cela manque en ralit d'une volont fondamentalement mauvaise.
-22- Du reste, vous pouvez aussi voir qu'il n'ose pas venir trop en avant avec son
instrument; et c'est dj un signe que pour lui cet artifice ne lui apportera pas une grande bndiction;
c'est pourquoi il se tourne vers ses guerriers, et fait signe de tenter de nous pouvanter avec un puissant
hurlement.
-23- Puis commence parmi eux un grand mouvement et ils, frappent les pes entre
elles avec un grand fracas, et font mine de vouloir s'approcher de nous.
-24- Seulement ils constatent que nous n'entendons pas nous laisser pouvanter aussi se
retirent-ils nouveau, tous ensemble avec leur chef, derrire les coulisses.
-25- Mme les convives voient qu'ils ne nous pouvantent mme pas avec leur
grandiose et norme repas; c'est pourquoi, l'un aprs l'autre ils s'esquivent.
-26- Cependant, la comdie n'est pas encore finie, puisque commencera aussitt le
second acte; et celui d'entre vous qui s'y entend en zoologie le trouvera trs divertissant, ainsi
qu'intressant; parce que je vous le dis par avance, nos clestes habitants prsent oseront le maximum,
c'est--dire qu'ils se prsenteront nous comme de gigantesques animaux de toutes espces.
-27- Mais nous, qui savons cela, nous ne nous pouvanterons pas devant eux, ni devant
leurs productions grossires et fantastiques !
SS1 C78
(Second acte, de caractre zoologique, sur le podium du ciel du clotre. Explication de
cette apparition philippique contre les sottises de lEglise Romaine.)
-1- Regardez vers le fond: Arrive justement maintenant un crocodile bien nourri, d'une
taille naturellement proportionne toutes les choses et tous les tres.
-2- Il ouvre tout grand la gueule comme s'il voulait engloutir la moiti de la cration.
Mais tant donn que rien ne lui vole lintrieur, il la referme modestement.
-3- Et maintenant, toujours du fond, s'avancent pas mal de tigres, dhynes, de
lopards et d'ours; et plus au fond encore glissent cette fois des serpents gants.
-4- Et prsent regardez, tous ces animaux se lancent les uns contre les autres, avec
des sauts impressionnants, et de froces enroulements, comme s'ils voulaient se mettre en pices.
-5- Et l-bas dans un coin pointe une grosse tte de tigre, et elle observe si nous
sommes pouvants ou non ! Seulement, tant donn que nous ne nous pouvantons absolument pas, ce
combat entre animaux commence aussi se relcher.
-6- Comme c'est naturel, vous demandez de quelle faon une telle mtamorphose est
possible. Et moi je vous dis: Une telle mtamorphose, dire vrai, est impossible pour un esprit bon, de
par lui-mme.
-7- Toutefois, avec la force qui existe en lui, travers le Seigneur, il est en mesure de
former de telles images, avec sa volont; mais cependant partir de lui, de sorte qu'ensuite elles
semblent tre rellement prsentes.
-8- De telles productions sont appeles dans le royaume des esprits des * illusions
visuelles *. Cependant, ce n'est pas le cas avec les apparitions qui se droulent prsentement devant
nous.
-9- En effet, les esprits qui ont en eux quelque chose de mchant ne peuvent produire
partir d'eux, aucune vision illusoire; ils peuvent, au maximum faire sortir d'eux ce mauvais de sorte
qu'il devienne leur forme extrieure.
-10- C'est justement aussi le cas avec ces esprits dont vous avez eu l'occasion de voir
reprsente la forme extrieurement, c'est--dire ce qu'il y a de grossier et de mchant en eux. Donc, ici,
les choses sont ainsi.
-11- C'est pourquoi, ici, d'un ct, tout est fiction et fausset orgueilleuse; cependant,
selon votre dicton biblique:* Au pur, tout est pur *; mme en toutes ces apparitions, pour nous il n'y a
rien de trompeur, puisque, justement avec ces apparitions, les esprits se mettent nu en montrant leur
intrieur, tant donn qu'ici il n'est possible personne de manifester quelque chose de personnel qui ne
corresponde pas parfaitement avec sa base intime de vie.
-12- D'abord, vous avez connu le faux Pierre; cela signifie que toute l'apostolicit de
leur glise est base sur un Pierre compltement faux. C'est pourquoi, vous trouverez aussi en plusieurs
milliers de clotres toujours un tel faux Pierre.
-13- Et comme sont les choses avec leur Pierre, ainsi sont-elles avec tout le reste de leur
vie ! Selon votre mme constatation, vous avez trouv d'abord dans ce ciel le ridicule le plus sordide.
-14- Observez seulement le march burlesque, typiquement paen, de vos glises, et
alors vos devrez admettre que ce ciel, dans sa correspondance, est encore trop beau pour de semblables
folies.
-15- En ce qui concerne ensuite la table d'Abraham, on ne peut plus sale, c'est une
image fidle de la table du Seigneur dans vos glises; table sur laquelle sont faites au Seigneur souvent
des offrandes propitiatoires trs complaisantes, pour de l'argent, pour la gurison de chiens malades, de
chevaux, de bufs, de brebis, de porcs et pour tout autre genre d'animaux, et pour toutes sortes d'actions
infmes.
-16- Et sur cette mme table est administr le Pain du Seigneur; chose que n'importe
quel esprit un peu clair doit considrer comme une absurdit tellement grande qu'elle ne peut tre
dpasse !
-17- Une telle table ne ressemble-telle pas une vritable auge cochon dans laquelle
est mise la nourriture ? Et celui qui mange dans cette auge n'est-il pas justement semblable un porc ?
En vrit, l'un est un porc, et l'autre qui se mle la nourriture des porcs est lui-mme coupable, si les
porcs le dvorent ensuite.
-18- Le Seigneur par contre a compar Sa Parole aux perles que l'on ne doit pas jeter
aux porcs: de sorte que moi, je suis aussi d'avis qu' partir de cette auge cochons il ne sera certes pas
possible de soutirer grand-chose du Pain Vivant.
-19- De cela vous pourrez facilement dduire que cette table d'Abraham, comme nous
l'avons vue avant, est encore trop bonne pour reprsenter la totale infamie de pas mal de tables du
Seigneur dans vos glises.
-20- La raison de cela tient dans le fait que ces frres lacs au fond d'eux-mmes,
pousss par leur condition se sont reprsent la table du Seigneur dans le monde, quelque peu meilleure
qu'elle ne l'est dans la ralit.
-21- Car ils n'avaient jamais eu aucune connaissance que la * Table d'Abraham, Isaac et
Jacob * n'tait l pour rien autre qu'indiquer le trs pur amour pour le Seigneur, et par cet amour, toute
activit fructueuse au profit du bien spirituel des frres.
-22- Par consquent, telle la table, tel le ciel; car le vritable Ciel ne peut s'acqurir par
l'argent; comme votre glise sur la Terre, le vend constamment prix fixe, il en rsulte que ce ciel que
l'on achte est parfaitement correspondant.
-23- C'est pourquoi il doit avoir tout l'aspect des moyens avec lesquels on se l'est
procur.
SS1 C79
(Regard sur la voie qui conduit au vrai Ciel ; folie de la voie contraire ; exemples du
froment et de la procration. Explication des exemples, et leur utilisation pratique.)
-1- Pour peu que vous rflchissiez, il ne vous chappera pas que le vrai Royaume des
Cieux du Seigneur, en tant que vie fondamentale de l'Esprit en soi, c'est--dire dans son esprit, remplit
pratiquement les conditions prescrites par le Seigneur, pour l'obtention propre de cette vie.
-2- Cela signifie qu'il doit d'abord trouver cette Vie en lui, et une fois qu'il l'a trouve,
alors seulement il doit la renforcer et la fortifier selon l'Ordre indiqu par le Seigneur, Lequel est le Seul
qui peut savoir ce qui est ncessaire pour la ralisation de la Vie Spirituelle rellement tablie.
-3- Donc, si quelqu'un veut, avec des moyens fous, mondainement gostes et en outre
compltement morts et chargs de salet, acheter le Royaume des Cieux - qui comme on l'a dj fait
observer est la vritable Vie de l'Esprit, parfaitement dveloppe - son mode d'action est tout fait fou et
insens, comme celui d'un homme qui ayant sem du froment dans un champ trs pierreux, et qui,
voyant que le grain ne croissait pas, aurait apport sur-le-champ d'autres pierres pour pousser le froment
germer.
-4- Le cultivateur sens ne doit-il pas au contraire d'abord changer son champ en un
bon terrain, puis le fumer, et seulement aprs, rpandre la semence dans les sillons, afin qu'il germe vite,
croisse et porte beaucoup de fruit ? Et cela, nimporte quelle personne, seulement un peu experte en
culture, doit le confirmer.
-5- Donc, si dj le froment devient porteur de fruit seulement ces seules, vraies et
uniques conditions, pour obtenir la bndiction, alors comment peut crotre la Semence de la Vie de
l'Esprit, tellement plus noble, sur un champ absurde, et devenir fruit vivant de la Vie ternelle ?
-6- Je veux vous offrir un exemple encore plus vident dont ce point, extrmement
important, vous apparatra encore plus clair. Cependant, pour comprendre cet exemple en pleine clart,
nous voulons faire prcder quelques-uns des points qui le composent, travers lesquels, l'exactitude de
cet exemple sera expos de faon vraiment mathmatique; coutez donc !
-7- Vous savez que des objets ou des choses de qualits diffrentes ne peuvent ni
s'additionner ni se diviser ensemble; celui qui, par exemple, a un petit sac avec l'intrieur mille grosses
(monnaie allemande d'alors), pourra-t-il augmenter cet argent en y ajoutant mille pierres?
-8- Si quelqu'un possde une maison, pourra-t-il avoir celle-ci agrandie, seulement
parce qu'il y a ajout d'autres meubles ?
-9- Si quelqu'un a dix brebis dans une table, obtiendra-t-il plus de brebis par le fait
qu'il a ajout une autre table ct ? De l, il rsulte videment que pour pouvoir augmenter des objets
ou des choses, il est ncessaire d'y ajouter d'autres objets et d'autres choses de la mme espce.
-10- A prsent que nous nous sommes arrts sur cela un instant, je vous prsente
l'exemple: Il y a dans un lieu quelconque un homme stupide qui a le vif dsir d'avoir des enfants qui lui
soient propres, pour voir ensuite sa vie continuer en eux.
-11- Mais, vu qu'il s'agit d'un homme sot qui ne sait pas comment les enfants sont
engendrs il s'adresse un faux ami et lui demande des conseils sur la faon de raliser son dsir.
-12- Mais comme l'ami, faux et intress, s'aperoit de la stupidit de l'homme, qui est
cependant assez riche, il pense part lui: * Dans l'eau trouble on pche toujours bien.*
-13- * Les stupidits de celui-la je veux, les changer en un avantage pour moi, de faon
divertissante*; et cela dcid, il dit ainsi au sot: * Ecoute, mon ami, ce que tu veux obtenir est trs
difficile et ncessite beaucoup de frais.*
-14- * Toutefois, s'il s'agit d'une chose vraiment srieuse, je veux te procurer l'occasion
et t'instruire ensuite sur la faon dont tu dois te comporter; mais, je pose comme condition absolue que tu
suivras ensuite sans aucun doute mes instructions.
-15- * En quel cas, luvre que tu projettes devra russir; autrement tu seras perdu pour
toujours !* En rponse cette promesse du faux ami, l'homme stupide le rassure en disant :
-16- * Puisque je sais que toi seul es un homme trs riche de connaissances, je me fie
compltement toi. Indique-moi seulement la manire, et rien ne sera trop cher pour moi.* Que fait alors
le faux ami ? Ecoutez:
-17- Au lieu de procurer au sot, une femme vivante, il lui vend prix cher une morte
statue de bois et lui dit: * Mets-la dans ton lit, et souffle sur elle avec application. Si tu te mets aussi dans
le lit prs d'elle, avec le temps tu auras, sans aucun doute, une riche descendance.*
-18- Notre homme prend la statue, l'emporte dans sa maison, la place aussitt dans son
lit, et lui aussi se couche prs d'elle et commence souffler sur elle.
-19- Cela, il le fait pendant un an, mais aucun descendants ne vient au jour. Il se rend
donc chez le faux ami, et lui demande quelle pourrait en tre la cause. Mais celui-ci lui dit:
-20- "Mais quelle sottise te vient l'esprit ? Qui peut prtendre avoir des fruits vivants,
en une anne, du moment qu'un arbre, plant en terre, commence donner des fruits aprs plusieurs
annes ?"
-21- Mais il lui fait des loges en mme temps que plusieurs autres moyens, pour la
ralisation de ce but, moyens qui sont achetables auprs de lui.
-22- L'homme sot les achte au prix demand et les emploie selon de fausses
prescriptions, toutefois, malgr tout, on ne voit aucun fruit vivant. Alors, le sot tromp retourne chez le
faux ami, et lui demande quelle pourrait tre la cause du manque de russite.
-23- Le faux ami attribue avec une feinte sagesse la cause du manque de russite
toutes sortes de circonstances inventes astucieusement, en faisant le mystrieux, et il continue ainsi le
tranquilliser jusqu' ce que le sot, devenu par la suite aussi d'un ge avanc, n'a plus la vraie force de
procrer; et la fin, le faux ami le rconforte, en lui disant qu'une descendance vivante, il l'aura sans
autre, quand il aura laiss la vie temporelle; et il lui donne encore en plus, des moyens protecteurs
employer pour la statue, la fin de son existence terrestre, afin que d'elle naisse une sre et vivante
descendance.
-24- Et vous voyez, ce fou se dclare satisfait mme de cette promesse. Eh bien, c'est l
l'exemple. A prsent vous demandez:
-25- " De quel point de vue devons-nous le considrer pour en tirer au-dehors la
lumire ncessaire ?" Je vous dirai: C'est aussitt facilement faisable.
-26- 1) Il est remarquer que la vie ne peut se reproduire seulement que dans la Vie et
non partir d'une matire morte; de sorte qu'un homme doit avoir une femme vivante, et non un
simulacre de matire morte; mais prsent vient le beau:
-27- 2) Considrez-vous maintenant en tant qu'hommes en qui le Vrai Royaume des
Cieux devrait tre engendr, avec la sainte Epouse de la Vie, qui est * La Vivante Parole de Dieu *, et
qui s'appelle *L'Eglise du Seigneur *.
-28- Mais si l'glise est une statue de matire morte, dans laquelle il n'y a aucune vie, et
que, par d'avides et faux amis qui se nomment prtres de Dieu, elle est vendue pour de l'argent, en la
dclarant avec tromperie, vivante et comme l'unique et seule apte engendrer la Vie, alors que la vie ne
peut tre engendre seulement que par la vie,
-29- alors on doit ncessairement conclure qu'une telle Eglise est une tromperie indigne
au-del de toute expression, de sorte qu'il est impossible d'en imaginer une plus grande, et que les fidles
dune telle glise ne sont en rien moins sots et moins insenss que l'homme pris en exemple; et cela doit
sauter aux yeux de quiconque est bien pensant et lucide d'esprit.
-30- Paul n'a-t-il pas prch avec me grande excitation de son esprit, que quiconque
voudrait prcher un autre Evangile qui ne ft pas uniquement celui prch par le Seigneur - savoir, le
Seigneur-Mme qui a t crucifi, donc Jsus-Christ, uvrent en Esprit et en Vrit, Lequel dit: * Qui
n'est pas re-n n'entrera pas dans le Royaume des Cieux* celui-l serait condamn ?
-31- Observez donc maintenant une glise fabrique avec des pierres, une glise dont le
but principal est l'or, l'argent et les pierres prcieuses; une glise qui promet un Ciel qu'elle ne connat
pas le moins du monde elle-mme;
-32- une glise qui tourmente, aiguillonne, juge et de surcrot condamne ainsi
soigneusement ses stupides croyants, en promettant avec toutes sortes de moyens mystrieux, et
naturellement pour de l'argent, l'obtention d'un Ciel encore plus stupide.
-33- Et alors il ne vous sera pas difficile de reconnatre au premier regard, l'image vide
du sot, et de connatre qu' la fin il ne reste rien autre l'homme qu'un vif dsir d'avoir des successeurs
vivants, mais sans jamais pouvoir s'en rjouir.
-34- Vous voyez, ainsi hlas se prsentent les faits religieux dans le monde, et non
seulement dans lEglise catholique bien connue, mais bien aussi, si en n'importe laquelle des autres
Eglises spares, car, avec le temps, toutes finissent par devenir sectaires.
-35- Si vous observez maintenant, selon l'exemple qui vous a t donn, le ciel qui
s'tend devant vous, vous l'apercevrez certainement parfaitement correspondant.
-37- En effet, tant donn qu'il est un fruit d'une Eglise qui est semblable une statue
morte, ainsi galement tout ce qui en elle devrait tre vraie vie, est galement une farce grossire, et rien
autre que le produit d'un dsir sot et faux, et donc aussi exempt de vie.
-37- Qu'un semblable ciel ait aussi peu de consistance, vous pouvez le dduire, si vous
rflchissez qu'il n'est autre qu'une illusion plastique de l'esprit, qui aurait voulu engendrer la vie, mais
qui n'a pu le faire, parce qu'il manquait les moyens vivants.
-33- A prsent que nous savons cela, et que nous connaissons les correspondances de ce
ciel, nous pouvons passer examiner le dveloppement et son dvoilement: Dvoilement qui nous aidera
tre clairs sur certains mystres apparents.
SS1 C80
(Explication ultrieure au sujet de cette comdie du gonflement. Autre exemple : Un
ignorant comme orateur de la compagnie. Aucun esprit ne peux tre fait prisonnier
tant quil ne se fait pas prisonnier lui-mme. En quoi consiste la sublime grandeur
du Seigneur.
-1- Vous dites: " Nous comprenons trs bien comment les esprits de ce ciel ont pu
s'agrandir et se changer; par contre, ne nous est pas encore assez claire la faon dont ces esprits ont pu,
en mme temps queux-mmes agrandir aussi leur ciel, lequel, du moins selon l'apparence que nous
apercevons, se trouve compltement en dehors d'eux, et ils tournent autour, sur lui et en lui, comme sur
un sol naturel."
-2- Ecoutez, chers amis et frres, c'est tout aussi facile comprendre que tout le reste,
puisque tout le ciel n'est autre qu'une manire errone de se le reprsenter de ces esprits, qui ensuite
s'accrot dans la mme forme avec eux, dans la mme extension selon laquelle eux se gonflent.
Cependant, afin que vous puissiez saisir aussi cela fond, je veux vous donner un exemple de la Terre,
facilement comprhensible.
-3- Un homme se trouve dans un groupe o un certain sujet est discut. Cet homme n'a
pas la moindre ide de ce sujet; cependant, pour faire voir que lui aussi comprend quelque chose, il
forme une phrase fondamentalement fausse que l'on pourrait prter n'importe quelle autre chose, plutt
qu'au sujet en discussion.
-4- Quand vient son tour de s'exprimer, il la prononce lui-aussi, mais il est couvert par
un clat de rire gnral. Mais suite cela, quarrive-t-il ?
-5- Prcdemment, cet homme n'avait attribu sa phrase aucune importance, car,
part soi, il se dit: * Le sujet en discussion m'est aussi inconnu que le centre de la Terre.
-6- Ce que les autres ont dit cet gard a tout fait l'apparence d'tre tout aussi
incomprhensible que mon ignorance elle-mme; c'est pourquoi je peux moi aussi prononcer une phrase
quelconque, simplement pour avoir dit moi-aussi quelque chose.
-7- Comme vous voyez, jusqu' ce point, notre homme tait encore modeste et
supportable; mais l'clat de rire des autres a touch son point d'honneur, et maintenant il commence
rflchir sur la phrase qu'il a prononce, et il la juge, dans la prsomption de sa propre valeur, toujours
plus exacte, trs significative et trs bien trouve.
-8- A la dcouverte de cette crdibilit qui, selon lui, se trouve au fond de la phrase -
dont, vrai dire, il ne peut donner aucune garantie - il s'irrite et pour cette raison il commence lever
toujours plus son ide, et la fin, il cherche le moyen de se venger de tout le groupe, tant donn que
celui-ci s'tait permis de lui rire la figure.
-9- Il commence leur dmontrer que de semblables ttes vides ne l'ont point
compris; il leur expose avec emphase que, seulement en cent ans ils pourraient arriver au point de
comprendre fond, mme seulement une minime partie de ce que lui, avec tant de facilit avait jet l,
presque ngligemment.
-10- L'un des prsents s'approche alors de lui et lui dit: " Ecoute, ami, ton dlai de cent
ans est trop court, car, aprs profonde rflexion, j'ai russi plus qu' apercevoir, pressentir, comme
travers un voile, l'extraordinaire profondeur de ta phrase, et c'est pourquoi je suis d'avis quun semblable
sens cach ne peut devenir connaissance publique qu' peine d'ici mille ans.
-11- Un autre des prsents lui fait aussi, en secret, un loge semblable aprs quoi, 'en
est fini pour lui, puisque notre homme commence seulement maintenant smerveiller de son infini
savoir, se gonfle prsent, effroyablement, et considre les autres htes et leurs expositions, comme des
moucherons, en comparaison de lui-mme et de sa connaissance, et il s'lve la fin si haut qu'il leur dit:
-12- " Avec des ttes qui sont mille ans en arrire, l'un de nous ne peut se laisser aller
jusqu'au point de continuer une discussion, du moment qu'il peut prsent mettre en avant que dj cette
simple phrases dite par lui ne pourra tre comprise d'eux, pas mme dans mille ans."
-13- Voil, cet exemple est trs clair, et il est, pour ainsi dire, pris dans la vie de chaque
jour, et il indique, de faon vidente, comment une absurdit, ainsi que l'insens, peuvent se gonfler et
augmenter, si la chose est adroitement manie par la partie adverse; une telle absurdit devient la fin,
une ide fixe, et par consquent un faux produit spirituel.
-14- Donc, comme c'est le cas sur la Terre, c'est d'autant plus vident ici, dans le
royaume des esprits. Les habitants de ce ciel, avant notre apparition ici, n'avaient pas attribu une grande
valeur au ciel mme.
-15- S'ils n'avaient pas t nourris par le Paradis, ils lauraient dj depuis longtemps
abandonn. Mais tant donn que nous sommes venus et que nous avons commenc rendre douteux
leur ciel, au commencement ils se sont retirs pouvants, parce qu'ils se sont aperus qu'ils ne pouvaient
pas nous en faire accroire avec leur stupidit.
-16- Mais tant donn qu'au fond d'eux-mmes ils se sont sentis couverts de honte,
alors en chacun d'eux, a commenc se faire sentir et crotre toujours plus, la dmangeaison de la
vaine gloire; et leur reprsentation cleste, c'est--dire, leur ciel, a grandi ensuite avec eux.
-17- Et c'est seulement alors qu'ils se sont aperus du caractre extraordinaire de leur
reprsentation, et c'est pourquoi ils ont jou deux actes sur leur scne, et un spectacle la table
d'Abraham; et cela entirement contre nous, pour nous montrer la grandeur de leur ciel.
-18- Etant donn que nous - dans un certain sens de manire bienveillante - nous ne
nous sommes pas laisss pouvanter, et que, nous nous maintenons encore constamment notre place,
prsent, ces habitants du ciel tudient une vraie et efficace vengeance.
-19- Et cette manuvre aussi nous devons la laisser se drouler, tant donn ensuite ils
seront accessibles une parole de ma part.
-20- Mais vous, de tout cela, vous pourrez constater une chose trs importante, c'est
dire comment l'cole, pour toutes sortes d'esprits fausseront bass, doit tre constitue, pour pouvoir les
amener un peu la fois, sur la juste voie de la Vie. Le concept fondamental est le suivant:
-21- Aucun esprit, par suite de sa libert, ne peut tre fait prisonnier, avant qu'il ne se
soit fait prisonnier de lui-mme.
-22- C'est pourquoi il est ncessaire de laisser aussi ces esprits ici, toutes ces
occasions travers lesquelles, leur libert tant sauve, ils sont toutefois, d'une certaine faon, contraints
par eux-mme tomber dans leur propre filet.
-23- Quand vient le moment - ce qui arrive toujours tt ou tard - o ils ne voient plus
aucune issue de sortie, ils doivent se rendre; il arrive l peu prs la mme chose qu'il arrive aussi sur la
Terre, lorsquun savant voit, rfut de tous les cts, de faon mathmatiquement exacte, son principe
erron; si bien qu' la fin il doit rendre les armes, et confier l'enfantement de son esprit un meilleur
ducateur.
-24- Mais comment cela arrive, au sens littral, et spirituellement ici, dans le royaume
absolu des esprits, vous l'apercevrez, clair comme la lumire du soleil, aprs ce mange pour la
vengeance, maintenant en prparation.
-25- Oh certes, mes chers amis et frres, dans le Royaume Spirituel infiniment grand, il
y a des scnes dont aucune imagination humaine ne peut se faire mme la plus petite ide.
-26- Si vous pouviez apercevoir, avec une vision totale, comment les divers hommes de
la Terre, et ensuite ceux des innombrables autres mondes, sont guids sur le chemin de la Vrit, et ainsi
assister des milliards de scnes, vous y laisseriez la vie, parce que je vous dis:
-27- En aucune autre chose le Seigneur ne se montre plus sage et plus merveilleux
qu'en cette direction de la Vie Spirituelle infiniment et suprmement varie; et pourtant Sa Sagesse a
partout les voies les plus infaillibles pour mener toutes ces infinies diversits sous le mme toit.
SS1 C81
(Troisime acte sur la scne tragi-comique. Le ciel lance des clairs et tonne et colore
toute la scne avec le rouge de la colre. Feu oppos de couleur blanche. Les
hros descendent au parterre. Explication sur le feu de lau-del. Dsarrois de ces
soi-disant habitants, pour une parole provenant du Vrai Ciel. Confession des
hros, et un pas vers la rdemption. Lhabillement de lau-del.)
-1- Regardez l-bas vers la cleste scne; l'amas de nuages s'obscurcit, et la grande
ouverture sur le fond, derrire la trinit, se rtrcit toujours plus, et d'ici peu, il ne restera qu'un
minuscule tout petit trou. Faites attention ce qui se prpare apparatre.
-2- Et voil, prsent la vote cleste est compltement obscure, et les bords des
nuages semblent devenir ardents; et vous pouvez dj percevoir un sourd grondement, comme un
puissant tonnerre lointain.
-3- Et maintenant, mme la colossale trinit est en train de devenir comme enflamme
de colre; et, de la bouche des chrubins commencent partir des clairs.
-4- L'orage approche; de derrire les nuages partent des flammes qui traversent
l'ample espace en se croisant, comme de puissantes foudres.
-5- La scne fait toujours plus charge d'clairs et de coups de tonnerre, et comme si
c'tait de la grle avec son fracas; sur le parterre elle descend en faisceaux de flammes et allume la
matire avec laquelle elle est en contact; et ce feu flamboyant n'a pas l'intention de cesser. Que dites-
vous de cette scne ?
-6- Je pensais dj que tout cela vous aurait caus un peu d'angoisse, et que vous
estimeriez qu'il n'est pas conseiller d'assister jusqu la fin de ce troisime acte de la comdie, tout
autre que cleste.
-7- Mais, moi, je vous dis : Il est en notre pouvoir de faire cesser immdiatement ce
feu, en lui opposant un feu contraire, o nos adversaires goteront sa puissance, avec de fortes brlures.
-8- Mais tant donn que ceux-ci trouveront que notre feu brle trop, ils descendront
alors de la scne, et se rendront sur le parterre pour le fuir. Cependant ce feu les saisira et dtruira en eux
la mchancet; aprs quoi seulement, ils deviendront aptes accueillir auprs de nous des paroles pour
leur salut.
-9- Et regardez, je fais un signe de la main, et immdiatement une incalculable
quantit de faisceaux de flammes blanches tombent sur la scne cleste, en traversant les faisceaux
rougetres; et, comme vous voyez, tout est envelopp dans un incendie charg de vapeurs.
-10- Et maintenant coutez les lamentations de ces habitants clestes ! Et voil qu'
prsent ils se prcipitent dj vers nous en demandant de l'aide, comme vous pouvez le voir, chaque
fugitif est envelopp dans une colonne de flammes et ne peut y chapper.
-11- Maintenant toute l'ardente compagnie se prcipite ici sur le parterre. A ce moment
vous pouvez observer qu'au milieu des clairs, se dversent aussi des torrents d'eau; et ce vritable
ouragan apporte un grand adoucissement nos hros qui sont la proie des flammes.
-12- A ce moment vous dites: " Cher ami et frre, c'est vraiment l une manire
pouvantable de gurir. "Mais, moi, je vous dis: Ce doit tre ainsi pour ces maladies graves qui doivent
gurir, puisque ces tres appartiennent, dans le rapport spirituel, aux * arthritiques *, et ce mal ne peut
tre guri seulement qu'au moyen d'un puissant bain purificateur.
-13- Mme vous sur la Terre, vous avez des bains de vapeurs; pourquoi alors, ne
devrait-il pas y avoir aussi, pour des cas semblables, dans le royaume des esprits quelque chose
correspondant des bains de vapeur spirituels ?
-14- Moi, je vous dis: Sur la Terre il n'existe aucune chose dont on ne trouve la
correspondance dans le royaume des esprits.
-15- Par consquent, maintenant, ce que vous apercevez n'est pas si trange que vous
avez pu vous l'imaginer au commencement; seulement, vous ne devez pas comparer ce feu avec celui
terrestre; car ici, quand celui-ci apparat, il indique seulement un grand zle.
-16- Comme vous avez vu, les habitants de ce ciel voulaient se venger de nous, et nous
mettre en fuite, avec leur grand zle, qui, en substance, est un produit du faux qui est en eux, et par
consquent mchant.
-17- Mais tant donn que la faon d'agir cleste n'est certes pas celle de rendre le mal
pour le mal, mais de faire seulement le bien envers ceux qui tentent, de nous dtruire et de bnir ceux qui
nous maudissent, ainsi nous ne sommes pas alls contre eux avec un feu semblable, mais bien plutt
avec * un feu d'amour * tout aussi lev, dans la mesure o tait lev le feu de leur colre qu'ils ont
dvers sur nous.
-18- Et cela signifie en vrit:* Rassembler des charbons ardents sur la tte de nos
adversaires *. Et cela, vous le constaterez bien vite, puisque * l'eau vive *, que de notre ct nous avons
fait dverser sur eux, les fera suffisamment rflchir.
-19- Mais regardez maintenant: Toute la compagnie, qui atteint le millier, se rtrcit
nouveau aux proportions premires, ce qui signifie que, dans leur zle, ils ont subi une juste humiliation.
-20- Mme le ciel qui, jusqu' prsent tait trs gonfl, se rtrcit dans la mme
proportion. Le feu s'teint, et nos clestes habitants sont compltement nus devant nous.
-21- Et comme vous pouvez le constater, ils commencent prouver une bnfique
honte, ce qui est toujours un signe sr que le vaincu commence s'apercevoir de sa folie et des torts qui
sont joints elle.
-22- A prsent donc, pour le moins, ils sont aptes pour couter plus volontiers une
parole de ma part, alors que jusqu' maintenant ce n'tait pas le cas; et c'est pourquoi je veux, aussi
adresser l'ex-Pierre qui se trouve justement en premire ligne, la question suivante:
-23- " Comme tu vois, soi-disant Pierre, nous sommes encore ici, car toutes tes
puissances et tes forces clestes n'ont rien pu faire contre nous.
-24- " Etant donn que cela est bien manifeste devant toi, de mme que devant ta
compagnie, dis-moi prsent, qui suis-je selon toi ? Suis-je d'en bas ou bien beaucoup plus srement
d'En-Haut ?"
-25- Le pseudo-Pierre rpond: " Ecoute moi ! Moi et toute la compagnie tions, et
sommes encore, en proie un grand dsarroi. Mais prsent, nous voyons trs clairement qu'avec ce trs
malheureux ciel, en lequel nous tous avons t trs maltraits, les choses ne sont pas vraiment comme
elles devraient tre.
-26- " Et nous voyons aussi que si devaient se rpter en ce ciel des scnes du genre de
celles d'il y a peu, on pourrait le considrer comme un Enfer de premire classe; ou bien, si pas vraiment
comme un Enfer, du moins comme un Purgatoire en bonne et due forme.
-27- " Je te prie donc, et aussi au nom de tous mes frres, de nous dlivrer - s'il t'est
possible - de ce ciel fatal au-del de toute expression !
-28- " En mme temps que cette prire, je dpose tes pieds, ma personnalit de Pierre,
en la reconnaissant comme fausse; mais je reconnais galement que je ne suis pas apte tre un Pierre,
ni ne l'ai jamais t, parce que je suis trop mchant et trop sot aussi, mme pour faire le gardien de porcs,
en quelque pturage spirituel, si dans cette rgion il y a une semblable occupation.
-29- " Je ne te demande rien d'autre sinon que de nous dlivrer de cet indcent ciel de
carton *; et quel que soit le lieu o tu nous conduiras, nous sommes volontiers prts servir le Seigneur,
de tout notre cur, mme pour une maigre nourriture.
-30- " Seulement, pargne-nous le Purgatoire et l'Enfer, car nous avons expriment de
faon pouvantable combien brle ce feu, mme si ce n'est qu'un court moment, au point de nous le
rappeler pendant l'ternit."
-31- A prsent, je parle: " Bien, bien, ce langage me plait plus que le prcdant; mis
prsent soyez vtus, et suivez-nous dans le * Paradis * o nombre de vos frres sont dans l'attente d'une
semblable libration."
-32- Comme vous voyez, tous ceux-l, qui taient nus, sont prsent revtus avec des
habits de toile gris-clair; et tant donn que maintenant nous abandonnons ce lieu, ils nous suivent en
louant srieusement Dieu pour la premire fois.
-33- Vous dites: " Ces vtements de toile semblent de grossires casaques de coutil
militaire, et tout cela pris dans son ensemble l'aspect d'un misrable convoi militaire de soldats. "
-34- Certes, mes chers amis, les habits se rglent ici, selon la connaissance du VRAI, et
du BIEN qui en dcoule; mais combien de vrai et combien de bien il y a en ces esprits, vous aurez pu le
dduire clairement de leur ciel et de leur faon de se comporter; c'est pourquoi ces vtements sont
parfaitement en correspondance avec leur tat.
Ce qui arrivera ensuite, nous le verrons la prochaine occasion.
SS1 C82
(Arrive des mes peine conquises dans *Le Jardin du Paradis * Effet sur les
paradisiaques. Ils reconnaissent leur faute, en ressentent du remords et lavouent.)
-1- Et maintenant, nous nous trouvons nouveau dans le soi-disant * paradis *; et,
comme vous pouvez vous en assurer, il est encore exactement comme nous l'avons laiss.
-2- Et regardez l dans le centre; l attendent nos habitants bien connus du paradis,
mais dans une disposition de cur beaucoup plus humble et plus rflchie qu'avant, quand nous sommes
arrivs ici au clotre.
-3-Les habitants du * ciel * nous suivent donc humblement, de sorte que nous allons
directement l o se tiennent en attente les paradisiaques, avec ce nouveau coup de filet.
-4- Regardez: notre prieur, et les deux premiers orateurs, ouvrent de grand yeux, en
voyant que toute la communaut du ciel nous suit, parce qu'ils n'taient pas suffisamment prpars une
conqute de ce genre, et dans le secret de leur for intrieur, ils avaient considr notre expdition dans le
ciel comme une pierre de touche, dont devait rsulter l'indiscutable vrit sur notre mandat.
-5- Etant donn donc que tout le ciel est derrire nous, humili et vaincu, le prieur,
tourn vers sa compagnie, dit: " Ecoutez mes amis, tant donn ces circonstances, la chose prend
naturellement un tout autre aspect.
-6- " Ces trois ont certainement t envoys ici par une Puissance divine, encore
inconnue de nous; c'est prsent aussi clair que le soleil de midi sur la Terre.
-7- Mais, que pouvons-nous faire face cette pouvantable certitude... c'est une tout
autre question ! Quel est l'tat de notre conscience ?
-8- " Comment nous comporter par rapport notre prcdente attitude, avec ces hauts
messagers ? Voil une autre question, de quoi faire trembler.
-9- " Selon leur sentence, serions-nous condamns, si tout va bien, au Purgatoire ou
bien - Dieu nous en garde - mme l'Enfer ? Ecoutez mes amis, c'est encore une question si
pouvantable que l'on peut dsesprer !
-10- " Ils sont en train de s'approcher de nous, avec des visages terriblement srieux
dont, pour nous, il n'y a vraiment rien de rconfortant attendre.
-11- " Mais quand je pense quelle tait sur la Terre notre vie sacerdotale, et que je
songe comment nous, bien que connaissant trs bien l'Evangile du Seigneur, nous ne l'avons cependant
jamais mis en pratique entre nous, dans sa vraie signification, pas mme dans les plus petits termes !
-12- " Et comment au contraire on a toujours travaill, au vrai sens des mots, contre le
pur Esprit Divin ! Alors, mes frres je crains de n'avoir jamais bien trouv une chose aussi srement que
la suivante: Pour nous tous, tant donn les tristes circonstances, rien d'autre ne nous attend que le pur,
nu et trs chaud Enfer !
-13- " Il me viendrait presque l'envie d'invoquer que les montagnes nous tombent
dessus, pour ne plus voir le visage de ces terribles juges !"
-14- L'autre orateur, celui le meilleur, se tournant vers le prieur, dit: " Ecoute frre,
selon moi, ce n'est pas le cas de dsesprer avant le temps, car pour le faire, pour nous il y aura toujours
un temps suffisant, c'est--dire, quand nous serons condamns srieusement.
-15- " D'ailleurs, il est plus facile d'y arriver par la douceur. C'est pourquoi, remettons-
nous la prire et la plus grande humilit possible et ne dsesprons pas, tant donn la grande
misricorde du Seigneur; et qui sait si ces messagers nous jugeront avec une svrit inexorable !
-16- " Car, s'ils sont envoys par Dieu, ils seront meilleurs que nous, et donc plus doux
dans leur sentence que nous ne l'tions nous envers les prsums pcheurs contre notre Eglise, soi-disant
la seule batifiante."
-17- Le prieur dit: " Cher frre, tes paroles consolatrices sont douces comme le miel et
le meilleur lait; cependant je repense aux paroles du Christ rapportes dans l'Evangile, contre les * faux
prophtes *, chrtiens seulement de nom, c'est--dire:
-18- " * Allez-vous-en loin de Moi, maudits, allez au feu ternel, que le dmon et ses
anges ont prpar; parce que, Moi, Je ne vous connais pas, vous, faiseurs de mal, qui vous tes toujours
opposs l'esprit-saint ! Que dis-tu de ce texte, l'ami ?"
-19- L'autre rpond: " Certes, frre, le texte est pouvantable, et pour nous je crois qu'il
va sur mesure ; seulement je dois aussi t'avouer que je ne suis pas encore trop mr pour l'enfer.
-20- " Si le Seigneur effectivement n'est pas plus misricordieux que nous ne l'avons t
nous, pour la plupart, quand nous tions sur la Terre, alors ce texte, devrait trouver, malheureusement sa
plus juste application notre sujet puisqu'il est dit ici:
-21- Soyez misricordieux, car alors vous trouverez misricorde !* Et c'est le cas,
puisque la misricorde sur la Terre, nous ne la connaissions mme pas de vue !
-22- " Or, si je pense avec quelle lgret et avec quel sentiment de triomphe nous
avons condamn l'enfer des peuples entiers, je sens monter en moi un sentiment d'angoisse; et les
paroles de rconfort que je t'ai adresses l'instant commencent perdre toute signification pour moi.
-23- Un troisime interlocuteur intervient et dit: " Amis et frres, je vous comprends
pleinement; nous sommes perdus ! C'est pourquoi j'estime que nous ne devrions pas le prier d'autre chose
que de nous assigner un degr de l'enfer pas trop embras.
-24- " Ainsi nous lui pargnons mme de prononcer la sentence la plus pouvantable; et
ce sur la base de la seule considration en notre faveur que, sur la Terre, nous tions obligs d'agir ainsi
et pas autrement, en trs grande part sur imposition de la part du pouvoir ecclsiastique.
-25- " C'est pourquoi nous avons excut les prescriptions de lEglise, quelles fussent
justes ou injustes; et donc j'estime que, mme si nous avons agi ainsi, avec la conscience que notre faon
d'agir n'tait pas selon la Parole de Dieu et que si nos avons en consquence servi Mammon, cela a t
aussi parce qu'il n'tait pas facile pour nous de nous comporter autrement.
-26- " Oh certes, nous aurions d plutt subir le martyre, quuvrer contre le Christ;
mais pour faire cela, pour raliser cela, notre foi, toujours par la faute de notre Eglise, tait trop faible.
-27- " C'est pourquoi je suppose que notre faute n'est pas telle qu'elle puisse nous
mriter le plus profond enfer. Au Seigneur tout honneur, et que Son Nom soit toujours lou par-dessus
toute chose ! Je pense donc qu'il n'aura pas l'intention de nous rserver le pire; aussi, attendons avec une
tranquillit trs humble, ce que le Seigneur dcidera pour nous."
-28- Regardez, maintenant toute la compagnie est d'accord avec lui, en pleine humilit,
tant donn qu'avec cela, tous se sont dment abaisss et humilis, et tous ont ainsi reconnu entre eux
leur propre faute.
-29- Approchons-nous de nos moines pour arriver avec eux une juste dtermination.
Cependant, vous aussi en avanant avec moi, soyez trs srieux, car en cette compagnie il y a encore
quelque chose d'attach, quelque chose qui doit tre compltement limin par elle avant qu'elle puisse
devenir apte une destination plus leve.
SS1 C83
(Indications sur le but de lauto-connaissance, bien que le rsultat soit dj connu. La
Parole ternelle de Dieu, comme tribunal jugeant le Christ. Discours aux moines.
Manifestation des principaux rsidus de leur aveugle illusion de considrer la
confession comme expiation suffisante. Enseignement sur la base de lEcriture et
dexemples.)
-1- " Nous serions dsormais arrivs au bon moment pour causer avec cette
compagnie de moines; c'est pourquoi, maintenant je pense renouveler mes questions, pour pouvoir
constater quel progrs elle a fait, suite ce qui lui a t expos prcdemment.
-2- " Mais vous, vous demandez: * Mais en ce monde spirituel, cela doit-il toujours
tre fait verbalement; ou bien, des esprits de ton lvation n'ont-ils pas la possibilit de connatre au
premier regard, sans changer un mot, comment sont en leur moi profond ces esprits trompeurs ?*
-3- " Je vous dis: Cela est possible chaque esprit du plus haut Ciel; et, c'est pourquoi
il peut pntrer outrance, au premier regard, n'importe quel esprit imparfait; mais avec cela il est
apport peu d'aide un tel esprit; et c'est la mme chose que lorsque sur la Terre un dlinquant est arrt.
-4- " Le juge, dj la premire audience est pleinement persuad travers les
tmoignages que celui qui est arrt est coupable d'un certain dlit; toutefois, selon la loi, on ne peut
condamner le coupable tant qu'il ne s'est pas lui-mme exprim au sujet de sa culpabilit.
-5- "Mais la parole est l'unique moyen pour extrioriser son moi profond; ou bien, en
d'autres termes, tant l'homme que l'esprit, s'expose avec la parole, la vue extrieure, c'est--dire qu'il
montre cornent est fait son tre intime.
-6- "Voila pourquoi, ici aussi, la seule connaissance de ma part de la condition
intrieure de ces esprits, considre uniquement en en elle-mme, ne sert pratiquement rien.
-7- "Mais, suite cette connaissance, je peux guider les esprits dans leur propre
manifestation, de faon que ces esprits, comme pousss par le besoin, ne puisent m'chapper, et ils
doivent donc extrioriser leur sentiment profond, au moyen de la parole, et l'exposer la vue gnrale.
-8- " Avec cela, parait aussi vident, dans la plnitude de la vrit, ce point de
l'Ecriture o il est dit: * L on fera savoir haute voix depuis les toits*, ou bien, comme on lit dans Paul
*Nous devons nous rvler entirement devant le Tribunal du Christ*; ce qui, en d'autres termes, Tout
doit devenir vident et manifeste, au moyen de la parole, parce que la parole est le vrai Tribunal du
Christ.
-9- " Et *Annoncer haute voix depuis les toits*, signifie que chacun se juge travers
sa propre parole; ou, mieux dit, que chacun devra extrioriser compltement son moi profond, puisque,
comme le toit est habituellement le moyen de protection de sa maison, de mme, la parole prise
spirituellement est ce moyen constitu par l'amour de soi-mme pour sa propre protection, moyen avec
lequel l'homme durant son exprience terrestre se dfend le mieux possible des bourrasques qui le
menacent.
-10- " Cependant, tandis que de ce point de vue, la parole propre est semblable au toit
d'une maison, ici, dans le monde spirituel, elle ne peut plus offrir, ni scurit, ni protection, et c'est
pourquoi il est dit:
-11- " * On l'annoncera haute voix depuis les toits *, c'est--dire, a travers sa propre
parole se manifestera extrieurement sa propre nature profonde, en bien comme en mal. Vous avez dj
entendu un grand nombre de ces manifestations verbales, cependant celle que vous couterez maintenant
ne sera pas superflue pour vous.
-12- " C'est pourquoi, j'entends adresser cette compagnie de moines, pour les raisons
qui maintenant vous ont t exposs, ma question prtablie, et vous pourrez constater quel noyau
mauvais et tnbreux est encore cach en cette compagnie. Faites donc attention; je pose la question en
disant:
-13- "Donc, comme vous voyez, je suis revenu ici, aprs avoir vaincu votre ciel. A
prsent, comment vont les choses avec votre reconnaissance intrieure et la mortification qui s'ensuit ?
Vous sentez-vous encore d'authentiques serviteurs du Seigneur, ou bien plutt des trompeurs du peuple,
et tromps votre tour, cause de votre obstination ?"
-14- Le prieur dit: " Nous nous sommes examins, et nous nous sommes trouvs
compltement mritants d'tre condamns l'enfer; car, aprs mre rflexion, nous avons pleinement
reconnu que tu es un vrai messager de la Justice Divine.
-15- " En outre, tu es dot d'une puissance devant laquelle tous nos murs et nos tours se
brisent comme de la balle. Mous sommes et restons d'ternels dbiteurs du Seigneur; et chacun de nous
porte tant de cette dette sur les paules, qu'en raison justement de la Justice Divine, elle ne pourra lui tre
remise de toute l'ternit.
-16- " C'est pourquoi, nous n'avons aucun argument pour discuter avec toi, mais nous te
prions bien plutt - si tu as la possibilit de tant de grce et de Misricorde Divines - de ne pas nous
condamner, pour notre pch, au plus atroce et plus douloureux degr de l'enfer.
-17- " S'il tait possible ici de se confesser, nous serions disposs le faire durant cent
annes conscutives, pour obtenir l'absolution de notre pch, selon le degr de pnitence associ la
confession.
-18- " Mais tant donn qu'ici cela n'est plus possible, et que nous - comme dit Paul - *
nous restons comme nous sommes tombs *, il ne nous reste rien d'autre que de rester en attente, pleins
d'pouvante et de tristesse, dans l'attente de ta sentence de condamnation "
-19- A prsent je parle, moi, Marc : Donc, vous tes d'avis qu'avec la confession il
serait possible de se librer des pchs ? Si telle est votre foi, alors, dites-moi en quelle occasion le
Seigneur, sur la Terre, a promulgu cet article de foi, comme moyen de rmission des pchs ?"
-20- Le prieur dit: " Cher ami, tu sauras certainement que le Seigneur a confr Ses
aptres le pouvoir de dlier et de lier; avec cela il est lumineusement prouv que le Seigneur a institu la
confession; et l'aptre Jacques en parle aussi formellement quand il dit:
-21- " * Confessez-vous les uns aux autres vos pchs.* Si vous rflchissez sur cela,
comme d'ailleurs sur d'autres textes encore, il est totalement impossible de mettre en discussion le fait
que le Seigneur a institu la confession, comme un moyen de rmission des pchs."
-22- Maintenant je parle, moi : " Ecoute, ami et frre, si tu comprends ainsi la Parole du
Seigneur, il ne faut pas s'tonner que l'on puisse te trouver ici en plein dsespoir.
-23- " Dis-moi, quelle folie pourrait tre plus grande que celle de deux hommes,
rciproquement ennemis, ou bien de deux pcheurs ou dbiteurs l'un envers l'autre, auxquels avec le
temps, chacun des deux viendrait peser sur la conscience cet tat coupable, et qui, pour se librer de
ce fardeau, iraient un homme quelconque, et voudraient que celui-ci - tranger leurs actes et que ne
regarde absolument pas la rciproque inimiti des deux - les dlivrt de leur faute et de leur dette ?
-24- " Dis-moi ; si cet tranger devait adhrer cette requte et leur accordait
l'absolution, comment pourra-t-on le qualifier ? Ne serait-il pas lui, un grand trompeur ?
-25- " Tu confirmes cela dans tes penses. Bien ; mais la chose te sera, encore claire
davantage. Admettons le cas qu'un certain A, au lieu de restituer fidlement les mille talents B, se
laisse induire par un certain trompeur de nom C, qui A n'a jamais d aucun argent, de payer lui
seulement cent talents, en considrant aussi comme solde sa dette de mille talents envers B.
-26- " Que dirait B de cette rgularisation de dette ? Et A de son ct cesserait-il avec
cela d'tre dbiteur envers B ? J'estime que pas mme les esprits les plus infernaux et les plus misrables
ne pourraient soutenir une chose semblable; raison par laquelle on peut d'autant moins soutenir ce sujet
du texte vanglique donn par le Seigneur, tant donn qu'en Soi, le Seigneur est le plus grand Amour
et la plus grande Sagesse.
-27- " Il apparat donc ncessaire de soumettre les textes que tu as cits sur le pouvoir
de la rmission des pchs un autre explicable claircissement, puisque celui que tu as donn l'instant
ne correspond pas la vrit.
-28- " Aussi, je t'accorde un court dlai, pour que tu puisses scruter en toi, et me donner
ensuite communication de la faon dont tu considres prsent la chose.
Cependant tu ne dois pas tarder plus de sept minutes. Donc scrute-toi dans l'Esprit de la
Vrit. Amen !
SS1 C84
(Repentir et reconnaissance de lerreur au sujet de la fin de la confession. La Terre
nest pas tant un lieu de purification, quen particulier un lieu dpreuve. Preuves
ce sujet. Nature des tres de la Terre, et conditions pour leur salut. Explication des
textes. Du pch contre lEsprit-Saint. La sixime demande dans le Notre Pre.)
-29 mars 1843-de 17h15 19h.-
-1- Et voil, notre prieur s'est dj sond, et il commence parler; coutez donc: "
Cher ami, j'ai bien pes au plus profond de moi, autant ton exemple que ta question: et ce sujet je ne
peux rien te dire d'autre, sinon que tu as parfaitement raison.
-2- " En effet, je vois pour la premire fois, dans ma double vie, que la confession est
une norme interfrence, tant dans les droits divins que dans ceux rciproques des frres.
-3- " C'est pourquoi, comme je m'en aperois maintenant, on ne peut simaginer rien
de plus insens que la prtention que l'on puisse mettre d'accord, leur satisfaction, deux dbiteurs
rciproques, de sorte que tous les deux soient rciproquement satisfaits, l'un du dbit, et l'autre du crdit,
par l'intervention d'un tiers compltement tranger la chose, sans que celui-ci n'y perde rien;
-4- " c'est--dire, quand une tierce personne, avec l'acceptation d'une modique somme
- ce qui naturellement est la chose la plus illgale du monde - russit convaincre un dbiteur que lui
avec cela, a sold un gros dbit envers son crancier.
-5- " Ami, cela m'est prsent aussi clair que cet air transparent; mais maintenant
surgit une autre question, c'est--dire: Si les choses sont indubitablement et de faon plus que
convaincante ainsi, quel est le sort qui attend ces confesseurs fous, et quel sera celui des pnitents ?
-6- " Si je rflchis que dans Mon Eglise, c'est justement l la *condition sine qua
non*, je me sens traverser alternativement par un froid glacial et par un chaud infernal.
-7- " Mais, comment a-t-il donc t possible que, par amour de Dieu Notre Seigneur,
cette horrible absurdit ait pu mettre des racines si profondes et si inextirpables ?
-8- " Oh, non ami, je veux volontiers expier ma folie dans l'enfer, mais fais-moi
retourner sur la Terre pendant trois ans, dans un corps immortel.
-9- " Je veux allumer dans l'Eglise une lumire si forte que pour son absurdit elle
devrait devenir plus dangereuse qu'un fer ardent pour une goutte d'eau.
-10- " Parce que je sais moi, avec combien d'obstination, les hautes hirarchies
sacerdotales insistent sur cette tromperie insense; et je vois aussi que l'on n'y renoncera jamais par des
voies ordinaires.
-11- " Pour ce motif, comme je l'ai dj dit, je serais dispos descende sur la Terre,
certes avec un corps indestructible, pour mettre fin cette absurdit, ainsi qu' pas mal d'autres non
moins importantes."
-12- Maintenant je parle, moi, Marc: " Cher ami et frre, vois-tu, tout ce que tu
voudrais faire le Seigneur n'en a pas besoin; par contre, tche de comprendre ici, l o tu te trouves
maintenant, du vrai point de vue, ce que signifie la rmission des pchs; car ainsi te seront offertes par
milliers des occasions d'employer cette connaissance de faon meilleure, utile et fructueuse, plutt que si
tu uvrais sur la Terre, avec toutes les possibilits miraculeuses, en admettant que cela te ft accord
pour un millier d'annes, dans le sens que tu as suggr.
-13- " En effet, la Terre n'est pas un lieu de purification, mais bien plutt un lieu
d'preuve de la libre volont, et c'est pourquoi aussi, l tout est libre; bon sens et absurdit, Satan et les
Anges, peuvent cheminer cte cte du mme pas.
-14- " Et afin que la volont de l'esprit puisse s'exercer dans sa libert, sur un corps de
l'univers doivent tre prsentes toutes sortes d'incitations qui oprent sans arrt, pour soustraire l'homme
la vrit, et le guider vers le faux.
-15- " De sorte que chaque homme, de mme que des communauts entires ont
soutenir une lutte continuelle, au travers de laquelle la force vitale est exerce, et la libre volont doit
prendre une direction quelconque et dcide.
-16- " C'est pourquoi, si tu voulais mettre en pratique ton dessein, en apportant une
lumire oprante sur un corps de l'univers, de mme que dans une compagnie ecclsiastique, tu devrais
comme premire chose, liminer toutes les incitations de la chair, en particulier celles du sexe, et puis en
gnral de tous les sens vifs, et en outre, dtruire tous les besoins de l'homme corporel.
-17- " Si tu faisais cela, ou mieux, si tu pouvais le faire, que serait alors l'homme sur un
corps de l'univers ? Tu vois, de ces vives incitations, drive d'abord le genre humain, et ensuite aussi tous
les autres stimulants l'activit propre de l'homme.
-18- " Et donc, il te sera certainement clair - comme je le pense - que sur les corps de
l'univers auprs des hommes, l'extirpation de ce qui est faux, et du mauvais qui s'ensuit, pris dans son
ensemble, ne serait que l'extirpation du genre humain lui-mme.
-19- " Et c'est pourquoi, tu devras aussi admettre que ta prsume miraculeuse prsence
sur la Terre, serait encore moins fructueuse pour le prsent, et moins encore pour l'avenir, par rapport
ce qu'ont rapport, pour le renouveau de tout ce qui tait faux et mauvais, la merveilleuse prsence du
Seigneur Lui-Mme sur la Terre, et aprs Lui, celle aussi de Ses nombreux aptres et disciples remplis
de Son Esprit.
-20- " Cependant, je veux te dire pourquoi vraiment tu voudrais aller sur la Terre; tu
vois, ceci pour deux raisons; La principale se nomme vengeance, et la seconde, pour donner au Seigneur
une satisfaction encore plus insense que n'a t insens ton comportement sur la Terre, et en te servant
en outre d'une manire errone et compltement fausse.
-21- " Renonce donc ton projet, de faon vivante, et laisse que dans ton cur, la
place de la vengeance, germe le vritable amour du prochain, car seulement ainsi il te serra possible de
voir de quelle manire, beaucoup plus conforme au but ici, justement sur place, de voir comment on peut
affronter les absurdits du monde, conformment au trs haut et sage plan d'amour du Seigneur.
-22- " Vu que toi, comme je suis en train de le constater avec toute ta compagnie, tu
comprends et reconnat tout cela, je dois prsent attirer ton attention sur le fait que tu me dois encore
une rponse au sujet des textes de l'Ecriture qui parlent de la rmission des pchs; et nous ne pouvons
faire aucun pas ultrieur vers l'avant, tant que cela n'a pas t mis en pleine lumire de faon vivante.
-23- " C'est pourquoi, apprte-toi rpondre, en premier lieu sur ce qui concerne dlier
et lier * (Matthieu XVIII-18 et Jean XX 23).
-24- " Quand tu auras rpondu cela, alors seulement nous passerons commenter
Jacques; parle donc !"-Et le prieur dit: " Oh, cher et grand ami ! A cet gard, cela ira trs mal pour moi,
car il s'agit d'une tache indiciblement difficile, et j'espre que tu ne te fcheras pas contre moi.
-25- " En effet, cet gard, tu pourrais difficilement avoir de moi une rponse
satisfaisante, puisque, mme pas la mort ne peut prendre quelque chose, l o il n'y a rien."
-26- A prsent, je parle, moi: " Tu vois, je savais dj que cela devait finir ainsi; et
quand on pense que tu voulais aller sur la Terre pour amliorer ton Eglise !
-27- "Dis-Toi un peu de quelle faon tu t'en serais tir, du moment que pour une
semblable entreprise, il te manque justement tout ce qui est ncessaire et le plus essentiel ?"
-28- Le prieur dit: " O grand ami, mon absurdit augmente comme le chiendent sur un
terrain fum. Seulement maintenant je vois, la lumire de ta question et de ton exposition, que je ne
suis pas apte mme faire le gardien de porcs; que l'on se figure alors le miraculeux correcteur des
Eglises ! Oh, dis-moi, quelle norme folie se cache encore en moi ?"
-29 Je dis: " Ne te proccupe pas de cela; ce qui importe c'est la rponse ma question
qui fera en toi des miracles. C'est pourquoi, fais attention ce que maintenant je vous rpondrai:
-30- " Je veux d'abord t'expliquer ce que dit Jean, tant donn qu'il place avant
l'illumination de l'Esprit-Saint, c'est--dire, avec les mots: * Recevez l'Esprit-Saint. A ceux qui vous
aurez remis les pchs, ils seront remis, et ceux qui vous les aurez retenus, ils seront retenus."
-31- N.B: C'est l le texte de l'vangile que nous possdons, tandis que selon ce qui est
dit par Marc, dans la mme uvre, le texte devrait s'exprimer ainsi:* Recevez l'Esprit-Saint, ceux qui
vous remettrez les pchs, ils seront remis aussi dans le Ciel; ceux qui vous les retiendrez, ils seront
retenus aussi dans le Ciel.*
-32- " Tel est donc le texte; mais quelle est sa comprhension ?-*Recevez l'Esprit-
Saint* signifie: * Soyez illumins par Ma vrit *, et, plus profondment encore: * Suivez Moi en tout !
*, et, au sens absolu: * Aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai aims !*
-33- "* Car c'est ainsi et cela que l'on reconnatra que vous tes Mes vrais disciples,
c'est--dire, si vous vous aimez les uns les autres.*
Tu vois, c'est l la signification vritable de: * Recevoir l'Esprit-Saint *, parce que le
Seigneur n'a jamais donn aucun autre commandement en dehors de celui de l'amour; par consquent Il
ne peut offrir et donner aucun autre Esprit qui ne soit pas celui de l'Amour.
-34- " Comprends-tu maintenant ce texte ? Tu me le confirmes avec le cur; bien, alors
avanons. * A ceux qui vous remettrez les pchs, ils seront remis aussi dans le Ciel!*- Cela signifie :
-35- " Lorsque quiconque dentre vous, selon Mon Esprit dAmour et de Sagesse, a
remis son frre la dette qu'il a envers lui, alors Moi aussi Je veux remettre non seulement la dette au
frre dbiteur, mais bien aussi toutes les dettes que celui qui a remis la dette a envers Moi.
-36- " * Si quelquun, par contre - comme il est dit dans la seconde partie du texte - ne
remet pas la dette son frre, Moi de Mon ct, Je retiendrai aussi la dette au crancier.
-37- "* Et si le crancier veut se rconcilier avec celui qui a pch contre lui mais que
le dbiteur ne veut pas se rconcilier, alors Moi aussi Je serai irrconciliable avec le dbiteur, tant qu'il
ne se sera pas rconcili avec son adversaire.*
-38- " Tu vois, c'est l l'unique explication, valable dans le Ciel, de ce texte. Mais, en ce
qui concerne les pchs que l'homme commet contre Dieu, et ensuite contre son propre esprit, personne
ne peut remettre le premier l'exception de Celui contre l'Ordre de Qui il a t commis.
-39- " Et le second pch, c'est--dire celui contre son propre esprit, il ne peut, comme
c'est naturel, tre pardonn ou remis par personne d'autre, sinon justement que par le propre esprit mme,
c'est--dire, avec la plus srieuse volont et en renonant soi-mme, par amour du Seigneur et avec la
rsolution de ne jamais plus commettre ce pch.
-40- " Au sujet ensuite d'un pch commis directement contre l'Esprit-Saint qui, en Soi
est l'amour oprant du Seigneur, il apparatra certainement clair, que si quelqu'un se met volontairement
contre le plus haut et le plus oprant Moyen de Grce, jaillit alors la question trs significative :
-41- " Avec quel moyen pourra-t-il tre sauv, s'il se met d'une manire impie en lutte
avec le Trs-Haut, au-dessus de Qui il n'y a personne ?
-42- " Tu vois, c'est donc l l'explication dans sa pleine signification, l o les textes
parlent de la rmission des pchs, qui se trouvent exposs, en rsum, dans la haute prire du Notre
Pre * o il est dit irrvocablement: * Remettez-nous nos dettes, comme nous les remettons nos
dbiteurs *; alors qu'il n'est absolument pas dit:
-43- "Pardonne-nous notre faute, selon le degr de notre pnitence, puisque nous nous
sommes confesss et avons ensuite communi, et que notre confesseur, en Ton Nom, nous a remis nos
pchs.*
-44- " Et en un autre passage encore il est parl d'un pardon gnral des pchs, c'est--
dire, l o il est dit: * Soyez misricordieux, car alors vous trouverez misricorde. * Ici aussi on ne dit
pas:
-45- "* Confessez-vous, car alors les pchs vous seront remis * Et dans lEnfant
Prodigue, le Seigneur indique, pour ainsi dire, du doigt, quel est le moyen le plus apte pour obtenir la
rmission de ses propres pchs, et prcisment, le retour Dieu dans l'activit d'amour, dans l'humilit,
retour Dieu qui est le plus aimant des pres, parmi tous les hommes !
Comprends-tu cela ?
Tu me le confirmes; alors nous pouvons aller de lavant, pour examiner le texte de
Jacques."
SS1 C85
(La banque lucrative des pchs : la confession auriculaire. Le christianisme nest
autre que le paganisme avec ladjonction dun peu de sel. Le pontificat et sa stable
arme. La Parole de Dieu est le Vrai Juge.)
-1- " En ce qui concerne ensuite Jacques (V. 16), il ne dit absolument pas que la
communaut doit confesser ses pchs un ancien ou chef, mais bien simplement les uns aux autres, de
faon que dans la communaut il n'y ait rien de cach que lon ne puisse y porter remde.
-2- Et c'est la raison pour laquelle Jacques le recommande pour ldification de la
communaut, et ne commande absolument pas de confesser ses propres pchs pour tre jug ou sauvs
par l'intercession de tiers.
-3- " Si donc, tout cela est indiscutablement le sens de l'Ecriture, pourquoi donc y a-t-
il ce que l'on appelle la confession auriculaire dans l'Eglise catholique ? Je te le dis:
-4- " Elle n'est autre qu'une banque lucrative des pchs, ou les hommes transfrent les
obligations et les assurances de leur vie, en les rendant avec ce passage doublement rentables.
-5- " Pour eux-mmes, grce la taxe usuraire pratique par lEglise; car en effet,
grce la confession, l'homme se soustrait la vue de ses frres et concitoyens afin qu'ils ne sachent pas
qui il est vraiment, lui, en son for intrieur.
-6- " Ou pour le moins, ils l'estiment nouveau, aussitt aprs la confession, pour un
homme fondamentalement honnte; alors que lui aprs la confession ne subit de changements d'aucune
sorte, mais reste exactement ce qu'il tait avant (avec une illusion en plus).
-7- " De cette faon tous les pchs confesss sont conservs, et chaque propritaire
particulier les reoit nouveau augments par la suite des intrts; et ainsi en premier lieu il trompe lui-
mme, et ensuite son prochain !
-8- " Il trompe lui-mme, car aprs chaque confession il se sent et se considre comme
un homme compltement digne de la Grce Divine, et comme effet, il prouve son propre gard, une
certaine satisfaction qui lui allge la conscience.
-9- " Quant ses semblables il les trompe au contraire, avant tout parce qu'ils n'ont
jamais su comment taient vraiment les choses avec lui, et donc ils taient, pour ainsi dire, contraints de
le considrer comme bien meilleur quil n'a jamais t dans la ralit.
-10- " C'est pourquoi, ce sont les intrts, et ils se nomment: * Double tromperie *; et
cette tromperie ensuite devient encore une tromperie principale qui consiste dans le fait que le pnitent
tombe dans l'illusion de s'tre compltement justifi mme devant le Seigneur.
-11- " Je peux t'assurer que si Judas le tratre avait fond une communaut chrtienne,
elle aurait certainement t meilleure que celle-ci qui n'est pas drive du Christianisme, mais bien
exclusivement du paganisme, auquel il n'a t ajout qu'un peu de sel.
-12- " Et comme dans un aliment le sel forme la plus petite partie, de mme, en ce
nouveau paganisme, le Christianisme forme peine la plus petite partie.
-13- " Et cela pourrait encore aller si au moins le sel n'tait pas insipide. Mais tant tel,
comment peut-il assaisonner suffisamment le paganisme au complet, au point de le faire devenir un
Christianisme, au moins partiellement ?
-14- " Le paganisme avait beaucoup de * dieux *; pour cette raison, malgr le pur
assaisonnement, le christianisme ne pouvait se contenter d'un Dieu unique, de sorte que de LUI, il en fit
trois; et aprs ce Dieu Tripartite, on divinisa ensuite aussi les hommes qui avaient vcu sur la Terre, pour
obtenir ainsi me compensation pour les * demi-dieu * et les * lares * dj trop exploits.
-15- " L'antique paganisme tait trs lucratif pour les prtres; tandis que le
christianisme pur tait oppos cette soif de gain, en raison du fait que l'Ecriture dit: * Vous l'avez reu
gratuitement, c'est pourquoi vous devez le diffuser gratuitement.*
-16- " Cela n'tait pas lucratif pour le paganisme; c'est pourquoi on prfra tablir * un
registre des pchs *; et comme selon la Loi Mosaque on pchait trop peu, ils y ajoutrent
arbitrairement d'autres lois, difficiles suivre.
-17- " En plus du * Registre des pchs* et du volumineux *Livre des lois *, on institua
la * confession * qui remet les pchs; et l'on amena avec ce moyen l'humanit verser toutes sortes
d'offrandes lucratives et d'uvres de pnitence, grce auxquelles ensuite, avec laide de productifs *
services divins *, le pontificat, seul batifiant, s'leva une splendeur mondaine telle, que tous les rois
tremblaient devant lui !
-18 " Cependant, afin que ce pontificat pt devenir encore plus indpendant, et uvrer
encore plus sans limites, il sut avec un moyen appropri, se former une arme stable, forte, avec plus
d'un million d'units, qui s'empara invinciblement de partout, de chteaux, de forteresses, de villes et de
pays, d'empereurs, de rois et de princes; en se rendant ainsi sujets et tributaires tous les tats.
-19- " L'arme est reprsente par tous les * prtres * et les * moines *, et le moyen de
fidlit est le * clibat *. C'est sur ce mode qu'a t fond la nouvelle puissance religieuse paenne.
-20- " Toutefois, de mme que chaque dominateur, sil veut connatre comment pensent
ses sujets, doit avoir des informateurs secrets, de mme pour le pontificat, de tels informateurs secrets
taient extrmement ncessaires; et ceux-ci sont lensemble du clerg.
-21- " Et comment s'appelle le moyen, travers lequel tous les plus secrets sentiments
taient, et sont encore maintenant pntrs ? Ce moyen n'est autre que la *confession *; et, comme tu
vois, c'est l le second gain; c'est--dire celui pour les confesseurs, et donc pour tout l'ensemble de la
tnbreuse prtraille.
-22- " Et en quoi consiste ce gain ? Je te le dis: Il ne consiste en rien autre, sinon que
pour l'Eglise, tous les pnitents sont, pour ainsi dire, enregistrs l'actif comme bien propre, non sans
l'adjonction ncessaire de la tromperie goste avec laquelle ces pnitents sont ports s'illusionner tre
si souvent justifis devant Dieu, aussi souvent qu'ils se sont confesss.
-23- " Et justement, ainsi pourvus de ce * gain *, vous tes maintenant vous ici; de sorte
que se prsente une nouvelle question, savoir: Que prsenterez-vous, pour la rduction, ou mme, pour
la complte extinction de ce vritable gain infernal ?
-24- " En effet, je dois aussitt ajouter que personne ne peut entrer dans la Vraie Vie,
par la pure et immdiate Misricorde de la part du Seigneur, car, celui qui n'a pas, il sera enlev aussi
ce quil a encore.
-25- " Vous voyez, l est la question importante que vous devez encore dbattre. Pour
cela aussi, je vous accorde un certain rpit.
-26- Si vous pouvez produire quelque chose qui, ici dans le Royaume de la Nue Vrit
et de la pleine infaillibilit, peut tre accept, alors a va bien, par contre, si vous ne pouvez le faire, vous
avez dj en vous ce qui vous jugera.
-27- " Croyez-moi, ce n'est pas moi, et pas non plus le Seigneur qui vous jugeront, mais
ce sera la Parole que le Seigneur a prononce, c'est celle-l qui vous jugera en vous-mmes; tant donn
que, comme vous avez pu clairement l'apprendre par mon explication, vous avez toujours agi contre cette
Parole; laquelle cependant, en aucun point ne peut tre en votre faveur, mais bien plutt doit tre
justement compltement contre vous."
-28- Le prieur dit: " Certes, c'est hlas ainsi. A prsent, la sentence de condamnation
pour l'Enfer est comme si elle tait prte. En effet, que pourrais-je, moi, prsenter mon avantage ? Je ne
peut rien dire d'autre, sinon que: Seigneur, sois envers nous pauvres fous aveugles, et trs grands
pcheurs, misricordieux et bienveillant !
-29- " Je ne vois d'autre devant moi que la plnitude dbordante de ma faute ; et c'est
pourquoi je n'ai pas besoin d'un certain temps pour rflchir, car, la fin tout se rduit pour nous, rester
plus longtemps dans la pnible situation dattendre l'pouvantable sentence.
-30- " Cette attente pour moi, et pour tous les autres aussi, jen suis certain, est dj
plus que douloureuse que ce que peut l'tre le feu de lEnfer lui-mme.
-31- " C'est pourquoi, je te prie, ne nous retiens pas plus longtemps. Mais donne-nous
plutt mme la pousse vers le lieu auquel nous appartenons."
-32- Je dis: " Ici ce n'est pas mon consentement qui vaut, mais bien l'Ordre Divin ! C'est
pourquoi tu dois te soumettre lui, si tu ne veux pas aller la perdition pour l'ternit, arbitrairement.
-33- " Donc pour cela tu dois parler sur ce point qui t'a t indiqu. En effet, je vois en
toi encore quelque chose en faveur de la confession, et tant que cela ne sort pas de toi, tu ne peux pas
quitter ce lieu; profite donc du rpit qui t'est accord, et ensuite, parle. Amen."
SS1 C86
(De ladministrateur infidle. Le Seigneur envoie Ses messagers pour la Rdemption, et
non pour la condamnation. Le Seigneur est pur Amour mme dans lEnfer.)
-1- Notre prieur, dans le nouveau et court temps qui lui est accord, a scrut dans tous
les mandres de son tre quelque chose, heureusement, l'appui de sa cause.
-2- Offrons-lui donc l'occasion d'exposer sa dcouverte; et c'est pourquoi je lui dis:
"Cher ami et frre ! Je vois que tu as fait une dcouverte, c'est--dire qu'en certains cas favorables, une
juste confession peut tre sense. Mais que ce que tu as dcouvert puisse tre affect en ta faveur, ceci
est une tout autre question."
-3- Le prieur dit: "Je dois tre en ce cas tout aussi sincre, comme en tout le reste, et
affirmer que ce point, en ce qui me concerne, a t pour moi presque toujours un rconfort, en particulier
si l'on fait rfrence la confession.
-4- "Mais si ce rconfort tait juste ou injuste, c'est l justement une autre question. Et
voil quel tait le point: *La parabole de ladministrateur infidle* qui dans sa position se comporte
presque comme un confesseur avec ses pnitents.
-5- "Le Seigneur loua l'administrateur infidle et dit mme Ses disciples qu'eux aussi
auraient d se procurer des amis avec des biens injustes, afin que lorsque le Seigneur demanderait Son
administrateur de rendre des comptes, ceux-l eussent pu l'accueillir dans leurs demeures clestes.
-6- "Tu vois, c'est l tout ce que j'ai pu trouver en ma faveur, et je pense aussi que
beaucoup de mes pnitents auront t accueillis par le Seigneur, et se trouveront dans les demeures
clestes.
-7- "J'tais certes un administrateur infidle, et j'ai pch contre le Bien de la Divine
Parole, et j'ai spcul avec cet inapprciable Bien au dtriment du grand Matre de Maison;
-8 "Ce Bien que j'ai chang en un a misrable magot.
-9- "Combien souvent, au confessionnal, j'ai remis leur faute, aux plus endurcis
dbiteurs envers le Seigneur, et leur ai effac entirement le capital principal; et je laissais seulement aux
dbiteurs un petit capital rsiduel: ces pchs vniels qui pouvaient tre considrs comme les taches
laisses par de gros pchs.
-10- "Et seulement pour ces taches il fut demand la ncessaire purification de la
pnitence, sans compter que, pour cette pnitence, on avait recours des moyens purificateurs avec
lesquels le dbiteur pouvait se librer facilement et avec peu de peine de son soi-disant pch vniel.
-11- "Que lEglise ait dispos arbitrairement des systmes auxquels non seulement moi,
mais galement tout autre prtre, devait se conformer avec rigidit, en de semblables cas de pchs
vniels, ni moi ni n'importe quel autre ma place n'y pouvions rien faire.
-12- Ici, tu as tout ce que je peux te dire; ta sagesse saura mieux juger la chose que ma
raison."
-13- A prsent Je parle: "Cher ami et frre, j'ai entendu ta plaidoirie, et Je te dis qu'elle
s'adapte la question de la confession auriculaire; mais comment ? C'est une chose totalement diffrente
que je te communiquerai immdiatement.
-14- "Quand le confesseur est plein d'amour dans son cur, au vrai sens, il profite de
l'occasion que lui offre ce ministre, de sorte qu'il montre au pnitent, quand et de quelle faon les
pchs peuvent lui tre remis, mais par le Seigneur seulement;
-15- "En ajoutant que la confession, de par elle-mme, sans l'observance des conseils
amicaux, et leur pleine application, est compltement dpourvue de signification.
-16- "Tandis qu'en regard, quand un pcheur croit qu'il a obtenu, avec la simple
confession, la pleine rmission de ses pchs, alors en ce cas, la confession le rend encore plus endurci et
incorrigible.
-17- "Et si le confesseur, aprs avoir attir son attention sur cela, donne au pnitent,
amicalement et plein d'amour, le conseil qu'il doit s'efforcer avec beaucoup de soin et de srieux,
travers le renoncement tous les pchs jusqu'alors commis, d'avancer sans plus s'garer, sur les voies
indiques par l'Evangile - voies par lesquelles seulement on peut arriver la renaissance de l'Esprit;
-18- "Et si le pnitent aprs cela, assure le confesseur qu'il fera son possible pour suivre
son conseil; et si le confesseur, a cette vidente et vive assurance, remet au pnitent, au Nom du
Seigneur, les pchs confesss, alors seulement il est *un vrai confesseur* et peut en ce cas tre
considr comme un administrateur infidle.
-19- "A ce point, tu te demandes comment donc il est possible en un tel cas que seul un
vrai et juste confesseur soit encore un administrateur infidle.
-20- "Cela tu peux le dduire en partie des circonstances que j'ai exposes ici, par suite
desquelles personne n'a le droit, entre deux crancier et dbiteur, d'teindre la dette, moins que la
troisime personne nintervienne, pousse par l'amour, et rconcilie les parties en cause, toujours avec la
permission des deux, et non arbitrairement pour son propre compte.
-21- "Et si le dbiteur est, par pauvret, dans l'impossibilit de solder cette dette au
crancier, alors en ce cas, la troisime personne doue d'un amour altruiste peut venir au devant des
deux, et solder la dette.
-22- "En ce cas aussi, l'injuste administration d'un semblable juste confesseur et soutien
de l'humanit, montre merveille ce texte de l'Ecriture o le Seigneur dit Ses aptres et disciples:
-23- "*Et quand vous aurez fait tout ce qui tait dans vos capacits et vos forces, dites
et reconnaissez que vous tes d'inutiles serviteurs.*
-24- "Je suppose que sur ce sujet il ne sera plus ncessaire de t'enseigner encore plus
profondment; car si tu conserves encore en toi, mme seulement une tincelle de foi vive dans
l'Evangile, ce que j'ai dis doit tre pour toi pleinement convaincant comme une ternelle vrit
incontestable.
-25- A prsent dans ta pense tu me dis: Dsormais cela ne m'est que trop clair;
cependant, qu'adviendra-t-il maintenant de moi et de nous tous, tant donn que tous autant que nous
sommes ici, nous sommes bien loin de pouvoir seulement tre considrs comme des *administrateurs
infidles*, tant donn que nous ne sommes jamais rests au confessionnal dans ce vrai sens.
-26- Marc parle: "Mais, moi, je te dis, la voie est dj ouverte, et il te sera bien vite
offert l'occasion de jouer ici dans le royaume de l'immortalit, le rle d'un administrateur infidle de
meilleure espce que celui jou par toi sur la Terre, o il te manquait compltement, Lumire, Foi et
Amour.
-27- "Regarde derrire nous toute la masse des lacs tromps, regarde le grand nombre
de lacs de ce paradis, et enfin regarde la masse considrable des *dormeurs dans l'me*, en ce clotre de
votre fausse fondation.
-28- "Va auprs d'eux et prche le vritable Evangile; et puis amne-les tous ici; et ainsi
tu feras le premier pas pour devenir, dans le Royaume de Dieu, un vritable *administrateur infidle*".
Le prieur dit: toi, divin ami et frre ! Serait-il donc encore possible de pouvoir me
soustraire l'Enfer ?"
-29- Je lui dis: "Mais, cher ami, qui t'a jamais condamn l'Enfer ? Penses-tu que les
messagers de l'ternel Amour fassent cela ? Si tu ne te condamnes pas de toi-mme, avec ton sentiment
obstin, et si, comme je vois, tu ressens en toi de l'amour pour le Seigneur, o est celui qui ait au-dessus
de tout cela le pouvoir de te condamner l'Enfer ?
-30- "Crois-tu peut-tre que le Seigneur envoie Ses messagers pour condamner et
envoyer les pcheurs en Enfer, comme vous le faisiez, vous, sur la Terre ? Tu es en grande erreur !
-31- "Si le Seigneur envoie des messagers, Il le fait dans le seul but de rdemption, et
jamais pour la condamnation et la damnation.
-32- "Tche plutt que ton amour pour le Seigneur clate lumineusement; et rends-toi
avec cet amour auprs de tes frres et amne-les ici, hors de leur prison; et aussitt alors tu comprendras
comment le Seigneur juge Ses enfants.
-33- "Crois-moi, mme pour l'Enfer, le Seigneur est purement Amour; et il ne se trouve
mme pas un esprit malin, condition qu'il le veuille, qui ne puisse tre justifi et accueilli comme un
enfant prodigue qui revient chez le Pre !
-34- "Donc, si ceci est le cas gnralement connu et infaillible, ainsi toi-aussi illumin
par ton amour pour le Seigneur, tu pourras conclure que Sa Toute-Puissance ne t'a pas cr pour lEnfer.
-35- "Va donc prsent, et fais ce que je t'ai dit, afin que bien vite arrive pour toi une
vraie solution !"
SS1 C87
(Tmoigner de la compassion pour soi-mme porte des effets ngatifs. Pourquoi le
Seigneur tolre les stupidits dans lEglise ? La confession. Pour le Seigneur il ny
a pas de voies errones, mais bien seulement des voies droites et des voies
courbes ; car le Seigneur a de la misricorde aussi pour les paens. Quand la
confession peut tre une chose juste.)
-1- Et voil, maintenant le prieur va prendre ceux que nous avions laisss il y a peu,
au-del du gouffre flamboyant. Vous demandez si, au-dessus du gouffre, il a dj t construit un pont,
afin que les dormeurs puissent le franchir.
-2- Je vous dis ce sujet il nest encore rien arriv, puisque nos dormeurs dans l'me,
aprs que nous nous soyons loigns, ont commenc se plaindre; ce qui pour lhomme, spirituellement,
amne avec soi un effet extrmement dltre, car par cet acte il se justifie lui-mme, alors qu'il attribue
toute faute et toute responsabilit aux autres, et il se prsente comme un homme digne de comprhension
et d'estime, et donc, digne d'tre plaint.
-3- Etant donn que, comme dj observ, c'est le cas avec nos dormeurs, il ne peut y
avoir un pont adapter sur le gouffre, travers lequel ils pourraient arriver ici chez nous.
-4- Cependant, cela sert aussi pour notre prieur, en tant qu'preuve, et il sera montr
quel effet fera sur lui l'tat de doute de cette fraternit avec les dormeurs.
-5- Vous voudriez tre tmoins de sa faon d'agir; mais je vous dis que ce n'est pas
ncessaire pour le moment; en effet, nous le reverrons bientt tant donn qu'il reviendra sans avoir
obtenu aucun rsultat.
-6- Nous par contre dans le mme temps, nous nous adresserons plutt un autre
moine, pour voir quel effet a eu sur lui notre travail sur le prieur.
-7- Nous n'avons aucune ncessit de lui dire: Viens ici et rvle-toi nous, puisqu'il
se sent lui-mme pouss s'approcher, justement dans ce but, et justement maintenant il madresse la
question suivante:
-8- " bon ami et frre, j'ai cout ton enseignement sur la confession, du
commencement la fin, avec la plus grande attention et une profonde apprciation; et j'en ai dduit que,
malheureusement, cette fonction capitale, dans l'Eglise catholique, est le plus souvent, un dplorable
abus de la Parole Divine; de sorte que l'on ne peut rellement rien repousser et rfuter de la pure vrit
que tu as expose.
-9- " Malgr cela, cette fonction continue cependant exister, et continuera pendant
des sicles. Donc, si cet office est d'un si grand dsavantage, tant pour le confesseur que pour le pnitent,
tant donn qu'il se rapporte et s'ingre dans la vie de l'Esprit, on doit en pleine conscience demander
pourquoi le Trs Saint et Tout-Puissant Seigneur et Dieu du Ciel et de la Terre tolre une telle horreur,
justement dans Sa Vigne ?
-10- En outre je dois reconnatre que, justement au moyen de la confession, pas mal
d'hommes sur la Terre taient de manire assez vidente de vrais prfrs du Seigneur; et Lui-Mme
S'est manifest eux, corporellement, plusieurs fois; et, autant que je me souvienne, il ne s'est jamais
exprim ngativement sur cet office.
-11- " Au contraire, je connais plusieurs cas o justement, avec ce moyen le Seigneur a
communiqu aux hommes, par lintermdiaire de tels tre choisis, quils auraient du faire une vraie
pnitence pour la rmission de leurs pchs, aprs les avoir confesss avec un profond repentir.
-12- " Je connais aussi de nombreux cas o des hommes, qui avaient pris profondment
cur ce conseil, aprs une telle confession accomplie en esprit, avec beaucoup de srieux, sont
compltement re-ns, et ds lors, sont rests de vrais amis du Seigneur, digne de la plus grande
considration.
-13- " Si par contre avec cet office, les choses sont comme tu nous l'as enseign tous
il y a peu, je dois t'avouer que la direction du genre humain sur la Terre, de la part du Seigneur est pour
moi une nigme insoluble.
-14- " Autant que je puisse me rappeler, la confession fonctionne de toute faon, de
sorte que le pcheur, seulement aprs avoir excut sa pnitence, reoit la rmission de ses pchs,
condition qu'il se dclare repentant, avec la plus srieuse rsolution de ne plus les commettre dans
l'avenir.
-15- " Depuis la chaire, il est aussi souvent rappel qu personne il ne peut tre remis
un pch, si le pnitent ne s'est pas rconcili dabord, du plus profond de son cur, avec tous ses
dbiteurs.
-16- " En admettant mme qu'avec cet office il soit accompli d'excessifs abus, si on ne
les regarde pas comme tant dans les rgles gnrales ecclsiastiques, ils veulent t justement que cet
office soit maintenu dans une telle pure signification. Ces excs ne peuvent tre cependant placs la
charge de l'ensemble.
-17- " En ce qui concerne cette question, je ne veux mme pas aborder le sujet si
l'Eglise a compris, justement ou non, ce qui a t demand par le Seigneur avec nos textes.
-18- " Cependant il est une chose certaine, c'est que le Seigneur ne doit pas considrer
cet office comme rellement compltement injuste, au moins pour la Terre, d'abord parce qu'Il l'a laiss
germer; et, en second lieu, parce qu'Il le tolre encore toujours dans Sa Vigne, l'arbre n de ce germe;
-19- " Arbre qui Lui apporte toujours, comme on le sait, une riche rcolte, tant donn
qu'il est certain que, ds lors que quelqu'un se sent malade, il a recours au mdecin, lui indique o il se
sent mal, afin que le mdecin en reconnaisse la cause et offre au malade un moyen efficace de gurison.
-20- " Donc, personne ne peut reconnatre cela comme injuste du point de vue humain -
tant donn qu'on pourrait aussi dire: au Tout-Puissant seulement il est possible de gurir toutes les
maladies - si celui qui souffre, dans sa confiance vive dans le Seigneur, fait usage des moyens qui lui
sont fournis par le mdecin expert, comme s'ils taient bnis par Dieu.
-21- " Or je ne vois pas pourquoi cela ne devrait pas valoir pour l'me malade de
l'homme !
-22- " Si, sur la Terre, il y a de vrais mdecins pour les maladies du corps ct de
l'Amour et de la Toute-Puissance divines, mdecins qui ne sont pas considrs comme superflus, pour
quelle raison donc devraient tre considrs comme superflus des mdecins adjoints spirituels ct de
l'Amour et de la Misricorde divines ?
-23- " En outre, il a t suggr aux hommes par le Seigneur d'tre actifs dans l'Amour.
Donc, s'il ne peut certainement pas tre considr comme erron de vtir les nus, de rassasier les
affams, de dsaltrer les assoiffs, de consoler les affligs, de librer les prisonniers, ect... et que le
Seigneur Lui-Mme, dans l'exemple donn pour montrer qui est vraiment notre prochain, a envoy de
l'aide au bless au moyen du Samaritain;
-24- "Comment pourraient tre un opprobre, des uvres spirituelles de la misricorde et
de l'Amour du Seigneur de la part de Ses mdecins spirituels, leur manire, c'est--dire, en conformit
avec leur nature ?
-25- " Et si mme si ces uvres ne sont pas droites comme elles devraient l'tre, c'est--
dire, parfaitement correspondantes ce trs pur Royaume de la Vrit, qu'y pouvons-nous faire, nous -
serviteurs successeurs loigns de cette rgle principale ecclsiastique - si nous en avons fait usage,
comme elle rpond actuellement, pour la rmission des pchs et l'amlioration des hommes ?
-26- " Cependant, j'estime que si c'tait un opprobre absolu, le Seigneur l'aurait dj
depuis longtemps extirp de la Terre; et srement cela ne continue pas subsister dans un sens ngatif
absolu.
-27- " Mon dsir serais, comme je l'ai dj indiqu au commencement, de recevoir de
toi, ce sujet, une claire lucidation."
-28- A prsent je parle, moi: " Mon frre et ami, ta question est trs significative et plus
importante que tu ne peux l'imaginer; et pour pouvoir l'clairer comme il convient, une telle lumire est
ncessaire que pour le moment tu ne serais pas en mesure de la supporter.
-29- " Pour le moment je veux seulement te dire que le gouvernement des mes de la
part du Seigneur est beaucoup plus merveilleux et extraordinaire que tu ne serais en mesure de le
comprendre seulement en petite partie, pendant des ternits.
-30- " Tu vois, du point de vue du Seigneur, il n'y a en aucun lieu de voie errone; et
chacune est trs bien connue du Seigneur, et chacune est rattache Lui comme un lien de la Vie.
-31- " Tu sauras cependant au moins faire une distinction entre une voie droite et une
voie courbe ! Mais que le Seigneur se trouve Son aise mme sur une voie courbe, c'est srement hors
de tout doute.
-32- " Que d'autre part un homme, sur une voie courbe n'arrive pas aussi vite au but,
sera hors de tout doute, c'est comprhensible. Seulement, il paratra tout aussi clair que, pour le Seigneur,
ce ne peut tre la mme chose que quelqu'un, pour arriver Lui, suive la voie courbe au lieu de la voie
droite.
-33- " A ce point, dans ton for intrieur tu dis: * C'est tout fait juste *; mais malgr
cela, tu n'aperois pas comment la confession peut s'adapter cet exemple, puisque tu la considres
finalement comme une voie trs courte.
-34- " Je te dis: Ce n'est absolument pas le cas de mettre en doute que cet office,
souvent, pour certains hommes, a t la voie la plus courte; mais comment ?
-35- " Parce que le Seigneur, vint la rencontre d'un tel homme qui pensait
srieusement amliorer sa vie; et le guida ensuite, Lui-Mme, sur la voie droite et plus courte.
-36- Mais ce n'est pas encore une bonne raison pour approuver cet office. Il y a aussi
des milliers et des milliers de paens, devrait-on alors plaider en faveur du paganisme.
-37- " De toute faon, j'ai dj indiqu, dans le cours de mon enseignement, comment
devrait procder une confession, pour pouvoir tre considre par le Seigneur, comme juste, et mme
recommandable.
-38- " J'ai indiqu l'administrateur infidle, en qui le Seigneur, en la prvoyant,
approuvait uniquement et seulement la confession catholique existante:
-39- " Si donc le confesseur est semblable l'administrateur injuste, et remplit son rle
en cette seule vraie scne, digne d'approbation, en ce cas la confession est mme vanglique,
-40- " et donc une branche unie au Vrai Arbre de la Vie. Si par contre, c'est seulement
un jugement arbitraire de prtre, alors c'est une branche dtache de l'Arbre de Vie, qui ne peut porter
aucun fruit.
-41- " Que du ct de la Communaut Catholique, sous la direction de l'vque romain,
elle ait port beaucoup de fruits agrables au Seigneur, et que cet office soit souvent une bonne preuve
d'humilit pour les hommes, nous le savons beaucoup mieux que toi, car si ce n'tait pas le cas, tu peux
tre sr que le Seigneur sait toujours comment parer un dsordre excessif.
-42- " Comme Il l'a fait l'poque des diverses rformes ecclsiastiques, tant donn
qu'alors, justement cet office avait atteint le degr le plus insens de la dgnrescence. Cependant, de
tout cela, il n'apparat pas encore une complte approbation.
-43- " Quand le confesseur dit que ce n'est pas lui, mais bien seulement le Seigneur qui
peut remettre les pchs, et se considre seulement comme un instrument aimant qui, dans la confession
ou bien depuis la chaire, montre qui est angoiss dans son esprit, la pure voie vers le Seigneur, alors
c'est un confesseur fidle; cest--dire qu'il est, comme tel, un vrai philanthrope rempli d'amour, qui
tient cur par-dessus tout le bien de ses frres.
-44- " Par contre, quand il dit: *Il ma t confr le pouvoir de te remettre ou de te
retenir tes pchs, et il dpend de moi de t'envoyer en Enfer ou au Ciel, alors il usurpe le Pouvoir Divin,
et rend Dieu superflu son frre, il dchire avec cela le lien entre Dieu et l'homme; et il fait de ce dernier
ou un dsespr qui mprise tout ce qui est divin, et souvent un maudit sclrat qui avec le temps se
place au-dessus de tout;
-45- " Et la fin il n'a plus aucune retenue pour commettre toutes les atrocits
possibles, sans se sentir aucunement tenaill par le remords;
-46- " Ou bien il fait de l'homme un apathique indiffrent, ou un dormeur qui aprs la
confession se sent la conscience tranquille, mais qui en fait n'est absolument pas diffrent de ce qu'il tait
avant, alors qu'il croit avoir vid le sac de ses pchs durant la confession.
-47- " Et enfin, cette condition factice le porte nouveau pcher; de sorte que en tant
pnitent routinier, il aura la prochaine confession vider nouveau le sac.
-48- " Donc, si comme je l'ai dit, les choses sont rellement ainsi, dis-moi si c'est le cas
d'approuver la confession auriculaire. Cela, tu le nies en ton for intrieur.
-49- " C'est pourquoi je te dis encore que ta premire question doit se considrer
comme dfinitivement superflue, du moins pour le moment actuel.
-50- " Tandis qu' la seconde il t'a t rpondu avec ce que j'ai dit et expos maintenant.
" Mais seulement ce qui suivra vous clairera beaucoup plus ce sujet.
SS1 C88
(Le prieur en difficult devant labme, bien que serviteur du Pontifex Maximus : le plus
grand faiseur de ponts. Le seul et vrai pont de la dlivrance de la mort la Vie. Une
parabole comme exemple.)
-1- Et maintenant regardez l, notre prieur vient avec un visage dsespr, et avec rien
de fait. Sortant du clotre, il s'approche de nous, avec le cur plein de doutes angoisss.
-2- Il ne manquera pas de commencer aussitt son rapport; faites donc attention, tant
donn que ce qu'il dira vous offre la possibilit de faire un pas considrable vers une plus profonde
connaissance de l'intense activit divine des mes.
-3- Le prieur est dj ici et commence parler. Ecoutons-le: "Oh, ami et frre !
Comment vont effectivement les choses, d'abord avec ta mission et maintenant aussi avec la mienne... le
Seigneur le saura mieux que tous; mais, moi, je n'y comprends rien.
-4- En effet, selon ton indication, j'allai l chez nos frres endormis en leur me, et je
voulus justement les amener ici selon ton invitation; mais je dus m'apercevoir que quelque chose
d'pouvantable nous sparait !
-5- " Tu vois, entre moi et eux, qui hurlaient et se lamentaient, il y avait un grand
gouffre, d'o montaient de vives flammes.
-6- " Derrire ces flammes il y avait mes moines qui peinaient continuellement, pour
trouver le moyen de venir en de, mais inutilement.
-7- " Je m'efforai de placer au-dessus du gouffre, des objets, de faon former un
pont de fortune; mais tout ce que j'y posais, devenait immdiatement la proie des flammes, et tait
consum en un clin dil.
-8- " Cependant, tant donn que malgr tous mes efforts et ma meilleure bonne
volont, je n'ai pu donner cours tes instructions, alors je pensai que Dieu Lui-Mme ne peut prtendre
de personne l'impossible; et donc, un messager envoy par Lui ne le peut pas non plus.
-9- " En effet, construire sur un tel abme un pont qui pt rsister un tel semblable
lment, c'tait pour moi simplement impossible.
-10- " C'est pourquoi, contraint par la ncessit, je suis ici de retour, avec rien de fait,
tel que lorsque j'ai t envoy; et j'ai pens au fond de moi, ou bien n'avoir pas bien compris ma mission,
ou bien, que justement avec cette mission, tu as voulu m'offrir une preuve vidente, grce laquelle je
puisse apercevoir combien je suis infiniment incapable et inapte pour le Royaume de Dieu.
-11- "Que ce soit comme l'on veut, j'ai pens aussi qu'un ultrieur claircissement de ta
part serait ici vraiment sa place. C'est pourquoi je suis revenu et je suis l te communiquer comment
sont les choses.
-12- " Mais, toi, tu peux faire ce que tu veux, car j'aperois clairement que, nous tous,
nous sommes dans l'impossibilit de nous opposer toi; et si mme tu n'tais pas un messager d'En-Haut,
notre misrable force devrait toutefois se laisser mettre sous le joug par la tienne, puisqu'elle ne pourrait
aucunement s'y opposer.
-13- En outre, je dois t'avouer, qu la vue des grandes souffrances de mes frres, j'ai
commenc douter de ta mission divine; toutefois jai ensuite pens que l'on doit attendre la fin, et juger
seulement ensuite.
-14- " C'est pourquoi j'attends ici la solution promise; aprs quoi je formulerai en moi
un jugement dont il puisse m'apparatre clairement en quelles mains je me trouve."
-15- A prsent je parle, moi: " Il me parait rellement trange que tu n'aies pas pu
construire un pont sur un gouffre enflamm, alors que le chef suprme de lEglise se dcore du titre trs
significatif de * Pontifex Maximus *, par suite de quoi, tous les prtres qui sont sous son sceptre sont
srement des * Pontifes mineurs *.
-16- " En effet, toi, en tant que l'un de ces * Pontifes mineurs *, tu as clbr durant ton
existence terrestre un grand nombre de messes au profit des mes; et, ce faisant, tu pensais difier des
ponts, au travers desquels les mes des dfunts puissent passer du Purgatoire en Paradis; comment se
fait-il alors que tu ne sois pas capable maintenant de construire mme un petit pont insignifiant, pour
traverser ce misrable et troit gouffre ?"
-17- Le prieur dit: " Cher ami et frre, il se fait dj un peu plus de clart en moi, et si je
ne me trompe pas, avec cette mission tu as voulu te moquer un peu de moi, afin que je puise apercevoir
comment sont les choses dans leur ralit, en particulier avec nos * messes pour les dfunts *, de mme
qu'avec les autres offices mortuaires, naturellement, toujours contre paiement."
-18- A prsent je parle, moi: Certes, cher ami et frre, cette fois tu as devin juste;
sais-tu quel est l'unique moyen de rdemption, et, avec cela aussi l'unique pont de la mort la Vie ?
-19- " Tu me fais signe de ne pas l'apercevoir clairement; mais, moi, je te dirai: Tourne
ton regard vers le Seigneur ! Que crois-tu qui ait pouss le Seigneur * racheter * le genre humain de la
Terre qui t dchu, et construire de cette faon, pour chaque habitant en particulier, un pont qui va de
la mort la Vie et qui aurait rsist pour l'ternit ?
-20- " En bien, je te le dis: Ce n'tait que Son ternel, divin et misricordieux Amour
paternel ! Voil que tu me le confirmes; mais j'ajoute encore quelque chose:
-21- " Si un Roi, sur la Terre, avait des prisonniers, et qu'il y et quelqu'un qui voult
les aider, comment cela lui serait-il possible, tant donn que ceux-ci sont gards dans une forteresse
inexpugnable, dont personne na la cl, l'exception du Roi ?
-22- " Cet homme qui est proccup par le sort des prisonniers a appris que le roi est
accessible seulement une trs grande dmonstration d'humilit devant lui, et puis un grand amour qui
surpasse tout autre sentiment.
-23- "A prsent que nous savons cela, je te demande: Comment se comportera cet
homme pour obtenir pour les prisonniers un moyen de les sortir de leur captivit ? Eh bien, je te le dis:
-24- " Il tche comme premire chose, travers son amour pour les prisonniers
d'veiller en lui-mme un impatient dsir de les savoir libres. Tu vois, c'est ici la premire tte de pont.
-25- " Aprs ce travail prliminaire, il rflchira que le roi n'tant accessible qu'avec
l'humilit et l'amour, ce doit tre un monarque noble, bon et juste; alors, arriv cette considration, il
runira toute son humilit et tout son amour, pour ainsi dire en les concentrant, et il les prsentera au roi
comme offrande.
-26- " Tu vois, ceci fait, il a achev aussi la seconde tte de pont. Mais tant donn que
le roi extraordinairement noble, bon et juste, acceptera avec beaucoup de satisfaction une telle offrande,
il rendra notre constructeur de ponts un amour encore plus grand que celui qui lui avait t offert.
-27- " A prsent, il apparatra clairement que l'amour du roi se fondra avec l'amour du
constructeur de ponts, pour un seul et unique but, de sorte que le pont sur le foss de la forteresse sera
construit; et le roi viendra lui-mme ouvrir la porte de la forteresse, et librera tous les prisonniers, en les
conduisant hors de l'ignominie, pour se rendre ensuite dans le pays de la paix et de la magnificence !
-28- " Donc, maintenant que nous avons ajout encore cette parabole, il t'apparatra
clairement de quel matriau il faut se servir, et comment un semblable pont doit tre construit, pour qu'il
ne puisse pas tre dtruit par le feu de l'gosme, de l'amour de soi-mme, de l'envie et de la discorde.
-29- " Tu dis prsent: * Oui, je le reconnais, il s'agit vraiment de l'amour du prochain,
en union avec l'amour envers Dieu.
Bien, dis-je; retourne donc l et construis-nous un pont avec ce matriau, et tu peux tre
certain que cette partie deviendra un rocher indestructible, prt affronter n'importe quelle puissance
infernale; et ainsi il sera aussi la vraie cl avec laquelle, toi, de mme que chacun de vous, vous pourrez
ouvrir n'importe quel genre ou type de prison, et vous pourrez ensuite aussi entrouvrir les portes des
Cieux.
-30- "Toi, dans ta vie terrestre, tu as clbr beaucoup de messes, et aussi d'autres
offices religieux pour le bien des hommes morts; mais toi, avec ce travail tu as construit sur le sable; et le
matriau que tu employais tait de sable inconsistant, car pour que ce sable puisse rester bien compact, il
lui manquait l'lment de base, c'est--dire, l'amour.
-31- " Tandis que toi, en tous ces offices, tu escomptais exclusivement les recettes
ecclsiastiques. De tout cela qu'est-il rsult d'utile pour tes frres; tu as pu te persuader par toi-mme
que tes tentatives matrielles de construire un pont, correspondaient tes offices religieux.
-32- Mais prsent, retourne l-bas, et construis un pont sur le vivant rocher de Pierre,
qui est la foi, l'Amour et la Lumire Vivante, et tu peux tre certain que tu constateras que le rsultat sera
bien diffrent de celui d'avant.
-33- " Mais tu dois penser que ce n'est pas toi, mais bien seulement l'unique Roi Absolu
qui peut librer les prisonniers, et il arrivera ainsi, si toi, la lumire de ton amour, tu crois vraiment.
Donc, maintenant, va de nouveau au Nom de Seigneur.
Amen "
CHAPITRE. 89
(Enseignement vanglique du prieur aux dormeurs dans lme. Objection : Aprs la
mort on ne peut plus rien faire ! Prire vivante du prieur, et son effet.)
-1- Et voil que le prieur s'en va donc de nouveau vers le clotre, o se trouvent les
dormeurs dans l'me. Mais cette fois, je dois moi-aussi tenir la parole que je leur ai donne; suivons donc
le prieur, afin que vous puissiez assister aussi ce qui arrivera.
-2- Comme vous voyez nous sommes dj sur place ; faisons donc attention ce que
le prieur s'apprte faire, mais discrtement afin qu'ils ne nous voient pas. Il se trouve prs du gouffre, et
commence son discours en disant.
-3- "Chers frres ! Vous savez ce qui nous a toujours divis dans notre couvent; donc,
ce n'tait autre qu'une diffrence de vues et d'opinions, sur l'tat de lme aprs la mort du corps.
-4- " Vous souteniez que l'me doit rester demi-consciente, dans un tat inactif de
somnolence, jusqu'au jour du Jugement; et vous vous rfriez pour soutenir votre opinion, divers
matres de l'glise.
-5- " Nous qui, actuellement, sommes hors du clotre, nos tions opposs votre
opinion, et nous vous montrions que si effectivement l'me aprs la mort du corps, se trouve dans un tel
tat de sommeil peine conscient, et est pour cette raison compltement inactive, alors tous les offices
religieux que nous clbrons pour son bien, ne sont rien autre qu'une illusion et une tromperie; car si l'on
considre un tel tat de l'me, ni un Purgatoire, ni un degr quelconque de l'Enfer ne sont admissibles.
-6- Malgr cette preuve contraire, vous avez insist vhmentement sur votre opinion,
de sorte que, entre vous et nous, il y avait toujours un gouffre secret ardent, hors duquel faisaient rage de
hautes flammes destructrices, chaque fois que nous tentions de construire un pont afin qu'il nous unisse.
-7- " Ce qui dans le monde se manifestait comme une opinion morale, se manifeste ici
dans la ralit visible. Mais prsent, je dois vous faire connatre quelque chose d'autre.
-8- Vous connaissez tout aussi bien que nous l'arrive ici d'un puissant messager venu
nous pour nous librer tous de notre vieille erreur.
-9 " Ce messager ma montr lumineusement combien fausses et sottes sont nos ides
sur toute chose; il m'a indiqu une nouvelle voie, et cette voie ne consiste en rien autre qu'en l'amour
pour Notre Seigneur Jsus Christ, qui est l'Unique Dieu de tous les Cieux et de tous les mondes, et qui a
dit de Lui-Mme que * Lui et le Pre sont UN* et que, * 'Qui Le voit, voit le Pre.*
-10- " Et le Seigneur a encore dit que * Qui coute Sa Parole, et vit en conformit avec
Elle, a la Vie ternelle en lui *; et que * Celui qui croit qu'Il est le Fils Unique de Dieu, ne gotera jamais
la mort de toute ternit *.
-11- " Telle est donc la voie, une voie totalement nouvelle que le messager nous a
indique; c'est pourquoi, si nous suivons cette voie, si nous la parcourons, et si nous nous runissons sur
elle comme de vrais frres dans l'Unique Seigneur Jsus-Christ, alors sur ce gouffre qu'il y a entre vous
et nous, il se formera un solide pont au moyen duquel nous pourrions tous atteindre sains et saufs le
Royaume de la divine misricorde de l'unique Seigneur Jsus-Christ.
-12- " C'est pourquoi, tchez de vous connatre vous-mme ! Rejetez loin de vous votre
sot vtement de lillusion et de la somnolence et tournez vous vers l'Unique Seigneur Jsus-Christ, car
alors, Lui Qui aucune circonstance dans tout linfini et lternit nest inconnue, aura dans son Amour
Infini piti de nous, et construira sans retard au-dessus de ce gouffre un solide pont, sur lequel vous
pourrez passer sains et saufs.
-13- " Les flammes dans le fond de labme steindrons aussitt, ds que vous et moi et
tous nos autres frres, nous deviendrons UN dans la foi et lamour envers lunique Seigneur et Pre
Jsus-Christ."
Avec ces mots, le prieur a termin son discours, et l'un de ceux qui se trouvent au-del du
gouffre, lui rplique:
-14- " Bon ami et notre frre ! Ton propos est louable et plein de bon sens; cependant,
quoi tout cela peut-il nous tre utile, du moment que tu dois savoir qu'aucun homme, aprs la mort du
corps, ne peut faire quelque chose de mritoire pour la Vie ternelle, et que par consquent, ici toute la
foi et tout l'amour ne sont rien autre que d'inutiles penses de lesprit. C'est pourquoi, nous pouvons dj
t'assurer que pour nous tous, ton intention, bonne en soi, nous donnera en ce cas bien peu de fruits."
-15- A prsent le prieur parle nouveau: " chers amis et frres, dans votre mrite
suppos pour l'obtention de la vie ternelle, se trouve justement la plus grande et la plus dltre
difficult pour votre salut et le ntre
-16- " Comme le messager m'a clairement indiqu que le Seigneur a dit Ses aptres et
Ses disciples: * Quand vous aurez tout fait, dites alors: Nous avons t des serviteurs inutiles.*
-17- " Laissant mme de ct ce texte, dites-moi, vous chers frres, face au Dieu Tout
Puissant, que peut faire la crature impuissante, qui soit digne de mrite :
-18- " Qui d'entre vous a cr un brin d'herbe, ou mme simplement un acarus des
feuilles avec la force qu'il aurait voulu voir oprante, de son propre mrite ? Qui de vous tait ct du
Seigneur, mme seulement comme le plus humble aide, durant la cration de tous les mondes et de tous
les Cieux ?
-19- " En quoi avons-nous contribu la grande uvre de la Rdemption, au point de
pouvoir dire ensuite: Nous avons prt utilement notre aide au Dieu Tout Puissant ! Qu'avons-nous fait,
nous, avant de recevoir du Seigneur la premire vie ?
-20- " Quoi d'utile peut procurer ses parents un faible bambin! Au point de pouvoir
ensuite leur dire: Donne-moi ma part de bnfice ? Vous voyez, non seulement nous avons toujours t
des serviteurs compltement inutiles devant le Seigneur, mais encore, tout en tant de vritables
fainants, nous nous imaginons avoir fait vis -vis du Seigneur quelque chose de digne de mrite.
-21- " Oh, chers frres, combien nous nous sommes loigns du but de l'ternelle vrit,
avec une semblable illusion ! Oh, que n'avons-nous dans le monde plutt cru et accept ce que nous
avons accept ici, car alors cela irait beaucoup mieux pour nous, que ce n'a t le cas jusqu' l'instant
prsent.
-22- " Mais tant donn que nous ne pouvons plus nous transfrer dans le monde
matriel, alors, en notre prsent tat spirituel, c'est pour nous justement le dernier temps - mais qui
s'appelle ici : l'ternit - de nous rendre compte de cette grande illusion, et de reconnatre devant le
Seigneur, en notre for intrieur, cette trs grande faute, pleins d'humilit et de repentir, par suite de quoi
nous sommes rests si longtemps dans l'illusion d'avoir accompli devant Dieu quelque chose de
mritoire, pour le bien de notre me.
-23- " Frres ! Frappons-nous la poitrine et disons une bonne fois de faon vive:
Seigneur, tout cela a t exclusivement notre trs grande faute, et c'est pourquoi nous ne cesserons
jamais, Amour Saint, d'tre Tes ternels dbiteurs !
-24- " Frres et chers amis, je suis persuad que si vous ressentez cela en vous de faon
vivante, comme je le sens en moi, trs clairement, vous passerez srement dans un tat totalement
diffrent - et cela travers un pont - tat dont nous tous jusqu' prsent, nous n'avons pas la plus petite
ide.
-25- " Parlez donc, partir de votre cur, avec moi, et dites ensuite haute voix:
Toi, Tout-Puissant Saint Amour, Toi, trs; Misricordieux Seigneur et Pre Jsus-Christ !
-26 " Nous reconnaissons notre grand pch, devant Toi ; nous dclarons ici que nous
sommes dinutiles et mme de trs mauvais serviteurs, et nous reconnaissons aussi que tout le mrite
suppos de notre part, devant Toi, Pre Saint, ne pouvait tre qu'une horreur.
-27- " Cependant, dans notre trs grand besoin, nous Te prions ici de bien vouloir tre
pour nous bienveillant et misricordieux ! Fais en sorte que nous puissions devenir ici, de vrais frres,
qui puissent toujours s'aimer, par Ta Grce et Ta Misricorde, et Te rendre, en n'importe quelle situation,
toute louange, tout honneur et tout mrite !
-28- " Et nous Te prions encore, du fond de notre cur, Pre Saint, de bien vouloir
nous faire la suprme grce qu'il nous soit accord nous, trs grands pcheurs devant Toi, de T'aimer,
ternel Amour, de toutes nos forces.
-29- " frres, dites cela en vous de faon vivante, et pour finir, ajoutez: Pre, ce
dont nous T'avons pri, nous l'avons fait selon notre volont. Cependant, nous demandons que Tu n'aies
pas tre misricordieux envers nous, selon notre volont, mais seule Ta Volont est Sainte; et c'est
pourquoi, que soit faite seulement Ta Volont, et non la ntre !"
-30- Vous voyez, ce discours, du prieur a chang compltement le sentiment de nos
dormeurs dans l'me; c'est pourquoi ils se dpouillent de leurs vtements, et sont prsent nus devant
nous.
-31- Mais maintenant, regardez vers la porte du rfectoire; un Homme trs simple est
en train d'entrer. Savez-vous QUI est Cet Homme ?
Vous devriez dj le savoir: C'est CELUI QUI la prieur s'est adress ! Mais prsent la
scne principale va dbuter; c'est pourquoi vous pouvez vous attendre avec raison des choses
grandioses.
SS1 C90
(LHomme Simple. Confession du prieur. Humilit.)
-1- Regardez, cet Homme Simple est en train de s'avancer vers le prieur; celui-ci le
dcouvre maintenant et il va Sa rencontre, en Lui adressant aussitt la question suivante:
-2- "Cher ami et frre; soi mille fois le bienvenu et reois mon salut; seulement tu
sembles pour moi un tranger, et je ne peux rellement pas me souvenir de t'avoir dj vu parmi; ma
compagnie.
-3- " Cependant, j'ai t un bon connaisseur d'hommes, dj sur la Terre; et une partie
- bien que trs petite - de cette capacit, je l'ai apporte ici, et cela naturellement, par la grce on ne peut
plus immrite et la misricorde du Seigneur; de sorte que je reconnais toutefois que tu dois tre un
homme de sentiment trs noble, raison pour laquelle je veux aussi te soumettre sans retard ce dont j'ai
besoin.
-4- " Tous autant que nous sommes ici, nous appartenions sur la Terre au clerg;
cependant, comme sont les choses dans le monde, devant le Seigneur nous tions tout, sauf de vrais
prtres.
-5- " Nous faisions, bien plutt machinalement, les crmonies qui nous taient
prescrites, et qui auraient d tre des services divins, cependant, combien peu de * service de Dieu * il y
avait en elles, cela nous fut montr, il y a peu, de faon vidente, par un messager qui nous a t envoy
par le Seigneur.
-6- Bref, nous tions jusqu prsent et pour la plus grande partie nous le sommes
encore prisonniers de nos propres erreurs, qui avaient leur origine en toute fausset possible, et dont
nous naurions jamais pu nous librer par nous mme, si le Seigneur, dans son Amour Infini, navait pas
eu de la misricorde pour notre pauvret sans limites.
-7- " Au-del de ce gouffre Tu peux voir cette partie de ma confraternit qui est
encore expose un grand danger. Le messager du Seigneur m'a envoy ici, justement dans le but de
sortir de cette prison mes pauvres frres.
-8- " J'ai dj fait tout mon possible pour atteindre ce rsultat riche de bndictions;
toutefois sur cet abme, il ne veut pas se faire voir de passage.
-9- " Je connais trs bien quelle a t la mission qui m'a t donne par le messager du
Seigneur, et je suis persuad, au plus profond de mon sentiment que, s'il m'en tait offert la possibilit,
j'aiderais de tout mon cur mes pauvres frres.
-10- " En vrit le messager du Seigneur m'a renvoy, pour la ralisation de cette
mission, la seule aide du Seigneur.
cher ami, je suis certes convaincu, jusqu'en mes fibres vitales les plus profondes, que le
Seigneur peut aider ces frres, comme d'ailleurs moi-mme, mieux que n'importe quel autre en tout
l'infini; mais je sais aussi que je suis trop indigne d'une telle aide de la part du Seigneur.
-11- " Donc, si tu voulais et pouvais m'tre une aide pour sauver ces malheureux, je suis
certain que tu le ferai s, comme une bonne uvre; et si nous russissions au nom du Seigneur, les
porter au-del de cet pouvantable gouffre, alors je me jetterais pour la premire fois, en esprit et en
vrit, devant le Seigneur, dans la poussire de ma nullit et je dirais:
-12- " Seigneur, Toi le Pre le plus bienveillant et le meilleur, je Te remercie pour
cette Grce incommensurable que Tu m'as accorde, de pouvoir maintenant apercevoir, et dire du plus
profond de mon cur. Seigneur, je n'ai rien fait, mais bien Toi seulement Tu as tout fait tandis que je
ne suis que le pire et le plus inutile des serviteurs."
-13- L'Homme Simple rpond: " Bien mon cher ami et frre, je t'ai compris fond ;
mais que devons-nous faire ? Devons-nous peut-tre placer sur le gouffre des poutres ou d'autres
matriaux ?"
-14- Le prieur dit: " cher ami et frre, une telle tentative, je l'ai dj faite, moi, mais
ce feu furieux l en-bas dtruit tout immdiatement, car, regarde un peu l en-bas, il y a de quoi
s'pouvanter la vue de l'norme quantit de braises et de flammes qui font rage. Pour ma part, je ne me
fie mme pas de m'approcher."
-15- L'homme dit: " Bien, mon cher ami, je veux y aller, moi, et voir quel point est le
feu. Regarde, je suis ct du gouffre, et je dois te dclarer ouvertement que, l'exception de quelques
tincelles, il n'y a plus trace de feu."
-16- Et le prieur se rend lui-aussi sur le bord du gouffre; quand ensuite il regarde
dedans, alors il lve les mains et crie vers les frres qui se trouvent du ct oppos: " frres,
approchez-vous du gouffre, et persuadez-vous par vous-mmes, combien le Seigneur est infiniment
bienveillant et misricordieux ! On aperoit dans le fond, seulement quelques tincelles.
-17- " On aperoit dans le fond seulement quelques tincelles encore; prosternez-vous
et remerciez l'unique Seigneur ! Lui seul a touff cet pouvantable feu. Mais affrontez maintenant,
vous-aussi, ces tincelles restantes, avec les larmes de votre repentir, et avec votre remerciement le plus
sincre possible, Lui, le Saint, Tout-Puissant Aide en toute ncessit; et soyez persuads et plus que
certains, que si le bon, saint et trs aimant Pre, nous a aids jusqu' ce point, Il nous aidera aussi pour le
reste.
-18- " Et maintenant regardez ici, il y a un frre bon et cher qui est venu nous. Je ne
sais pas encore qui il est, ni d'o il vient; toutefois, une chose est certaine, c'est qu'il a t envoy par le
misricordieux Seigneur Jsus-Christ, afin qu'il puisse m'aider pour votre salut, tant donn que je
reconnais cela son empressement se mettre notre disposition."
-19- Regardez comment les frres dj nus, au-del du gouffre, dsormais dpourvu de
feu, profondment mus par les paroles du prieur, se jettent nouveau le visage sur le sol et remercient
Dieu pour tant de grce et de misricorde; tandis que le prieur demande l'homme simple si, selon son
avis, on devrait prsent recourir aux poutres et aux planches pour construire un pont.
-20- L'homme simple dit: " J'estime que le Seigneur, sans ta collaboration a teint le
feu; c'est pourquoi, maintenant, au moment juste il devrait arriver ce que ta confiance a dans l'intention
qu'il arrive, c'est--dire, que mme le gouffre doit se rtrcir, ainsi qu'il se trouvait au dbut.
SS1 C91
(La grande et importante condition pose pour la libration, avec des exemples pour
expliquer. La juste maturit. Le gouffre devient praticable ; ceux qui staient
tromps sont conduits en de et reoivent des vtements appropris.)
-1- Le prieur dit: " cher et trs estim ami et frre ! Cet inestimable et magnifique
pense est devenue compltement matresse aussi de mon esprit; et j'en vois aussi profondment sa sre
ralisation dans le Seigneur; toutefois, dans le mme temps, japerois combien nous sommes tous
indignes d'une telle sainte aide extraordinaire. "
-2- L'homme simple dit: " Cher ami et frre, je te dis: Ce sentiment, tant le tien que
celui de tes frres, est la chose la meilleure, tant donn qu'il vous fait apercevoir, de faon vivante, que
tant que quelqu'un croit qu'il peut faire quelque chose, ou bien tre digne de la Grce et de la Misricorde
divines, il doit aussi compter que le Seigneur le fera attendre jusqu' ce que cette sotte illusion soit
dtruite en lui.
-3- " Si par contre, il arrive ton actuel point de vue intrieur, savoir: qu'il n'est rien
et ne peut rien par lui-mme, mais que bien plutt le Seigneur est Tout en tout, et donc, le Premier et le
Dernier, l'Alfa et l'Omga; alors aussitt il s'abandonne volontairement et compltement au Seigneur, de
sorte que le Seigneur le saisit et le conduit sur la bonne voie.
-4- " C'est pourquoi, c'est mon avis que mme maintenant, ce sujet, tu dois dposer
tout ton amour pour tes frres, et toutes tes proccupations leur sujet, aux Pieds de leur Seigneur en les
embrassant avec ton cur rempli d'ardent amour pour Lui et alors:
-5- " Tu te convaincras srement que le Seigneur, commence devenir actif justement
l au moment ou l'homme, par suite de son humble connaissance intrieure, remet avec amour au
Seigneur toute sa vaine force oprante et sa faible volont, puisquil arrive aussi la mme chose parmi
les hommes qui ont un chef terrestre au-dessus d'eux.
-6- " Tant que quelqu'un veut administrer de soi mme ses propres avoirs, le chef ne
se souciera pas de lui, et ne chercher pas savoir comment il administre ses biens.
-7- " Quand, par contre, quelquun s'aperoit de sa faiblesse prendre soin de ses
propres intrts, il prend ses capitaux, et se rend avec ceux-l auprs du chef juste, lui expose son cas et
lui demande en mme temps, avec un sincre amour, et une obissante humilit de son cur, de prendre
en consigne ses avoirs et d'en avoir soin pour lui: alors le chef les prendra, les dposera la banque de
l'Etat, et le probe mais faible requrant recevra ponctuellement les intrts respectifs.
-8- " Comme je l'ai dit, c'est souvent le cas parmi les hommes dans le monde, bien que
dans un sens certes moins pur et moins aimant.
-9- " Donc, si dj l'homme stupide du monde sait comment mettre en des mains sres
ses propres avoirs, pour s'assurer de cette faon une rente viagre sans proccupations, combien plus
l'homme spirituel beaucoup plus sage devrait apercevoir Qui est le plus parfait Administrateur et
Curateur de toutes les ncessits de la vie de l'homme spirituel, sil Lui remet d'abord compltement tous
ses capitaux vitaux.
-10- " En outre, dans l'Evangile, le Seigneur dit trs clairement vers QUI * ceux qui
sont fatigus et crass * doivent se tourner pour trouver le vrai rconfort; et sur QUI ils doivent
transfrer tous leurs soucis et leurs proccupations.
11- " Si tu rflchis bien sur cela, alors tu trouveras facilement et trs vite, que toutes
tes proccupations pour tes frres, malgr ta loyaut suggre par l'amour sont plutt inutiles.
-12- " Avec la premire libration de tes frres, tu voudrais pour le moins, atteindre le
but de pouvoir dclarer devant le Seigneur que tu as t un serviteur parfaitement inutile.
-13- " Tu vois, bien que cela pris en soi sonne bien, toutefois par rapport au Seigneur, et
mme ton titre de mrite, il y a l quelque chose qui ne va pas.
-14- " En effet, ce faisant, tu veux avec ton activit, rendre un bon service au Seigneur,
mais cependant comporte-toi comme si tu ne l'avais pas fait, pour te prparer de cette faon une louange
de Sa part.
-15- Mais, moi, je te dis qu'en ce Royaume il y en a beaucoup qui disent: * Je suis le
dernier et le plus insignifiant devant Dieu; cependant, ceux qui disent cela d'eux-mmes, et le confessent,
voudraient justement se placer auprs du Seigneur, dans une position particulire de faveur, pour devenir
justement ensuite, au dire du Seigneur, Lui-Mme, dire rapport dans l'Evangile mme les premiers et
les plus grands dans le Royaume de Dieu.
-16- Cependant, dans un autre passage le Seigneur dit:* Si vous ne devenez comme ces
petits enfants, vous n'entrerez point dans le Royaume de Dieu *. Comment et pourquoi donc ? Tu vois,
parce que justement les petits enfants sont rellement les plus humbles et les plus simples, tant donn
que pour tous leurs soucis ils s'en remettent seulement au pre.
-17- " O y a-t-il un enfant qui, tout proccup, peut demander ses parents: Que
mangerons-nous et que boirons-nous, et de quoi nous vtirons-nous ?
-18- " Tu vois, des penses de ce genre sont inconnues des enfants; quand ils ont faim
et soif, ils courent auprs des parents et demandent manger ou boire et, eux, le leur donnent. Et mme
ils ne demandent jamais un habit; quand ils ont froid, les parents s'en aperoivent, et leur donnent non
seulement un vtement chaud, mais aussi beau et convenable, parce qu'ils sont leurs chers petits enfants.
-19- " Donc, mon cher ami et frre, abandonne-toi aussi au Seigneur, et sois certain
quIl te pourvoira de tout ce dont tu as besoin, et cela beaucoup plus vite et inexprimablement mieux
qu'un pre terrestre ais ne pourvoit ses enfants de ce dont ils ont besoin."
-20- Le prieur, dit: " Ecoute, cher ami et frre, bien que tu puisses paratre modeste et
simple, je dois cependant te dclarer que ces paroles sont incomparablement plus leves et plus
essentiellement vraies que celles du cleste messager du Seigneur, auquel j'ai fait allusion avant.
-21- " En effet, maintenant tu ne m'as pas seulement indiqu la Vrit la plus vivante de
toutes les vrits, mais bien plus, tu m'as tellement remplis d'un tel vivant rconfort que je me sens
comme compltement ananti par l'immense, trs humble gratitude, et par l'amour envers l'inexprimable
Pre Cleste aimant.
-22- " Les paroles du haut messager du Seigneur taient, pour mon sentiment, comme
une lime rugueuse, avec laquelle - et qu'en cela soit remercie la Divine Misricorde - il a lim mes
nombreuses et trs grandes erreurs.
-23- " Ses paroles taient aussi, souvent, comme une pe affile, qui blesse
douloureusement, bien que, grce cela il ait fait sortir ce sang, gt gnrateur d'une vie errone.
-24- " Tes paroles au contraire, ami et frre, sont semblables un baume suave qui
gurit tout mal; je ne peux mme pas te dcrire combien je me suis senti indiciblement bien chaque
parole que tu as prononce ! Je suis arriv au point de pouvoir t'assurer sincrement et de manire vive,
qu prsent, du plus profond de mon cur, je peux dire:
-25- " Seigneur, Tout-Puissant, trs Saint et trs Bon Pre, quil arrive maintenant,
pour moi et pour tous mes pauvres frres, seulement selon Ta trs Sainte Volont ! Toutes mes
proccupations et toute ma volont, je les dpose Tes trs saints pieds; et ce que Tu voudras faire de
moi, que ce soit toujours selon Ta Volont, la seule vraiment sainte !
-26- " Et toi, frre cleste aim, tu dois srement tre un ami du Seigneur, encore plus
grand que ne l'est l'autre haut messager.
-27- " Mais tu dois me pardonner, car tes propos m'ont tellement rempli d'amour aussi
pour toi, que je ne peux faire moins que de t'embrasser, et t'exprimer ainsi toute ma gratitude pour ton
cleste enseignement, et te montrer tout mon ardent amour fraternel.
-28- " En vrit, bien quaussi peu je pourrai cesser d'aimer le Pre saint trs aimant,
tout aussi peu je t'oublierai, toi, dans mon cur !
-29- L'homme simple dit: " mon cher frre et ami, approche-toi donc et aime-moi,
puisque c'est la Volont du Seigneur que tous les frres doivent s'aimer."
-30- Et maintenant, regardez comment notre prieur se prcipite vers l'homme simple,
encore inconnu de lui, l'embrasse et le serre sur son cur de toute sa force, et comment l'homme simple
change l'accolade encore plus vivement.
-31- Estimez-vous que cela soit un signe avantageux ou dsavantageux pour notre
prieur ? Moi, je vous dis que c'est un signe de l'espce la plus avantageuse, depuis toujours, puisqu'il a
t de faon spciale, depuis l'ternit, dans le caractre du Seigneur d'avoir la plus grande joie pour le
retour, d'un enfant perdu.
-32- Mais prsent, comme vous voyez, ils ont desserr leur treinte, et l'homme
simple, tourn vers le prieur, dit: " Mon cher ami et frre, regarde un peu ici; ce qu'il me semble, durant
notre conversation et notre accolade d'amour fraternel, le prcipice a disparu sans laisser aucune trace; il
ne sera donc plus difficile d'aller prendre tes pauvres frres; allons donc, et montrons-leur comment vont
les choses prsent."
-33- Et voil; tous les deux vont chez les nus dormant en leur me, et ceux-ci se
relvent et regarde merveills et avec des yeux rayonnant de gratitude, l o il y avait avant l'horrible
abme. L'homme simple leur dit: " Vous voyez, le gouffre n'existe plus; suivez-nous donc
tranquillement."
-34- Mais ils disent: " Mais cher ami et haut frre, nous sommes nus, et nous n'osons
mme pas nous rendre dans la partie la moins claire de notre rfectoire."
-35- L'homme simple leur dit: " Ne vous souciez pas du vtement, parce que Celui qui
a eu misricorde de vous, et a fait disparatre le gouffre, a pourvu aussi pour des vtements appropris.
Regardez l, au milieu de cette salle, sur la table vous trouver ce qu'il vous faut; rendez-vous donc l,
servez-vous et ensuite suivez-nous."
-36- Et voil, ils vont l o il leur a t indiqu, et le prieur, pris d'un amour trop grand
pour son cher frre lui dit: " Cher ami cleste, pour ton service d'amour, je ne peux te laisser marcher
jusque l, comme l'un de nous; mais bien plutt je t'en prie, permets que je te porte !"
-37- L'homme simple dit: " Mon cher frre, laisse courir ce drangement, parce que, si
c'tait le cas de le faire, je pourrais te porter toi, et tous tes frres, aussi loin que tu voudrais, plutt que
toi me porter, mme seulement jusqu' cette table.
-38- " Mais si tu me portes dans ton cur, cela m'est indiciblement plus agrable que si
tu voulais me porter dans tes mains; et peut-tre m'as-tu dj aussi port !
-39- " Tu me demandes ce que j'entends dire avec: *peut-tre* ? Mais je te dis: ", ne te
proccupe pas de cela maintenant; en son temps tout te sera clair. Allons au contraire prs de la table,
afin que nos frres prennent le vtement appropri."
-40- Et notre prieur dit: " Bien, bien, cher frre, comme il te plait, cela me plait
parfaitement aussi. Ce * peut-tre * ne veut pas me sortir de la pense; toutefois je dpose cela aussi aux
pieds trs chers et trs saints du Seigneur, et ainsi qu'advienne Sa Volont, comme aussi la tienne ! "
-41- Et voil, tous s'approchent de la table, et comme vous pouvez aussi l'observer, tous
les pauvres frres sont dj habills, sans l'aide de camriers.
-42- Leurs habits ne sont pas compltement clestes, mais plutt ceux de la justice, qui
correspond lamour pour le Seigneur qui est en eux.
La suite la prochaine fois.
SS1 C92
( Querelle au sujet du service d'amour, et triple preuve )
-1- L'homme simple demande maintenant au prieur ce qu'on doit faire avec les frres
dsormais mis en sret et vtus. Et le prieur dit: " Cher ami et frre, la mission, qui m'a t donne par
le haut messager du Seigneur, tait de les conduire tous dans le jardin qui prcdemment tait notre faux
* paradis* claustral, o ils pourront certainement recevoir du messager d'autres indications en ce qui
concerne la voie qu'ils doivent prendre. C'est ce qui les attend, et mon souci doit tre qu'ils puissent
arriver l ce but."
-2- Et lhomme simple dit: " Alors cette mission pourra tre accomplie facilement, de
sorte que tu n'auras plus besoin de moi." Mais le prieur dit: " Oh, cher ami et frre, fais tout ce que tu
veux, seulement je te prie de ne pas m'abandonner, car je dois dire sincrement que je sens en moi
quelque chose qui me dit que, si tu me laisse ce serait pour moi comme si toute vie m'abandonnait.
-3- " C'est pourquoi, tu ne dois pas m'abandonner, mme si la mission que j'ai
accomplir est deux fois plus simple que celle de maintenant, car jusqu' prsent tu m'as guid en tout
d'une faon si favorable, et tu as aid d'une manire manifeste, moi et mes pauvres frres au Nom du
Seigneur, jusqu' ce moment.
-4- " Je t'en prie donc, aide-moi au Nom du Seigneur, compltement, jusqu' la
conclusion; et ma prire, cher ami et frre, monte du plus profond de moi."
-5- L'homme simple rpond: " Bien, mon cher ami et frre, en ce cas ce serait dj
tout en ordre, seulement il y a une circonstance que l'on ne doit pas ngliger, et c'est prcisment:
-6- " Que cette mission, le messager cleste l'a confie toi; par contre, si je viens
maintenant auprs de lui avec toi, et que le messager s'aperoit aussitt que ce n'est pas toi qui l'as
accomplie, mais bien seulement moi, dis-moi, peux-tu m'assurer par avance qu'il en sera satisfait ?
-7- Peux-tu ne donner l'assurance que je ne te cause pas un dommage en venant avec
toi ? En quel cas, je ferai bien volontiers ce que tu dsires, mais je ne voudrais te causer de prjudice en
aucun cas, et ne pas te mettre dans un grand embarras devant le messager cleste. Sur ce point, que
penses-tu ?"
-8- Le prieur dit: " cher ami et frre, s'il ne s'agit pas d'autre chose que cela, alors
viens sans autre dans le jardin avec moi, sans aucune crainte, car mme si tu ne venais pas, j'informerais
moi-mme immdiatement le haut messager que, toi seul, tu avais rsolu la condition qui mavait t
fixe; et que, pour cette raison, je pouvais tre considr, non pas comme la cinquime, mais bien
comme la dixime roue d'une voiture, pour la plus grande part.
-9- " Ce n'est donc pas le cas que tu considres cela comme une raison suffisante pour
ne pas venir avec moi. Quant a mon profit, ou bien mon dsavantage, ce n'est mme pas le cas d'en
parler; car, en ce qui me concerne, je suis prt aller pour toi en Enfer; alors en raison de non amour
pour toi, regarde un peu si quelques mots tranchants de la part du messager cleste peuvent me blesser !"
-10- L'homme simple dit: " Bien, cher ami et frre, sur ce point nous y voyons clair;
Mais prsent, il y a un point quelque peu important. Je connais la rigide prcision de ton messager, et je
sais, que lui, au Nom du Seigneur, n'est pas le moins du monde dispos marchander; et justement pour
cette raison, il m'est venu l'esprit quelque chose de vraiment compliqu.
-11- " Tu vois, il pourrait arriver que le messager cleste, avec sa grande puissance,
fasse retourner ces frres dsormais libres, l'tat d'avant; et ceci, pour le fait que ce n'est pas toi, mais
bien seulement moi qui ai accompli la condition qu'il t'avait fixe.
-12- " Cependant, je peux faire en sorte que le messager ne sache pas que j'ai aid tes
pauvres frres. En ces circonstances tu apparais devant le messager, comme compltement justifi, tant
donn que la mission a t rsolue selon ses ordres."
-13- Le prieur dit: " Oh, cher ami et frre, plutt que de m'attribuer quelque chose en
quoi je n'ai pas eu la plus petite part, je prfre mille fois finir en Enfer; de toute faon, je veux avouer
moi-mme pleinement que la russite de mon expdition est due seulement toi, travers le Seigneur, ce
dont je te suis trs reconnaissant.
-14- " Et si le messager devait ne pas se dclarer satisfait, et pour cette raison, porter
prjudice aux pauvres frres dans leur libert peine obtenue, alors je me jetterais dans la poussire
devant lui, et je le prierais en toute humilit de me punir moi seul, de la faon qu'il estime la plus
congrue, au Nom du Seigneur, la place des frres. En effet, je prendrais volontiers toute faute sur moi."
-15- Et l'homme simple dit: " Cher ami et frre, tu vois, ainsi tu me plais beaucoup, et
c'est pourquoi, ce point aussi a t rsolu et il ne mempche plus de venir avec toi.
-16- "Mais il y a encore un troisime et dernier cueil; si tu es capable de le surmonter,
alors rien ne me retiendra plus d'accder ton dsir.
-17- " Tu vois, ici dans le Royaume des esprits, il y a la rgle immuable et la coutume
gnralement pratique, que les plus parfaits esprits du Ciel suprieur, esprits auxquels j'appartiens moi-
aussi, apprennent l'instant, de faon vive, ce qui en n'importe quel moment et en n'importe quel lieu, se
trouve dit et trait avec rfrence au Seigneur, et c'est pourquoi, j'ai moi-aussi entendu la belle parabole
raconte par le messager, parabole o il reprsentait le Seigneur comme un roi accessible seulement un
extraordinaire amour et l'humilit.
-18- " Le messager a dit, en cette parabole, que Seul le Seigneur avait la cl de la
prison, et par consquent, Il tait aussi le Seul qui pouvait l'ouvrir, ou bien construire le pont sur le
gouffre, tant donn que personne d'autre n'avait ce droit.
-19- " A dire vrai, tu as invoqu le Seigneur dans la plnitude de ta vie et de la vrit,
afin qu'Il t'aidt, toi et tes frres; et tandis que tu attendais, en pleine confiance, l'aide du Seigneur, je
vins, comme par hasard, dans la glande salle, et peine tu m'aperus, tu commenas aussitt te
lamenter de la difficult o tu te trouvais.
-20- " Tu me fis piti; et vu que, si cordialement, tu me demandas de t'aider, ce que je
fis aussi selon ma force, surgit maintenant la question: Une telle aide sera-t-elle considre comme
acceptable par le messager, si on la confronte au contenu de la parabole qu'il a expose ?
-21- En effet, comprends bien, c'tait le Roi Suprme Lui-Mme qui aurait d venir
t'aider. Comment doit-on prsent considrer la chose ? Le messager ne te dira-t-il pas peut-tre: *
Pourquoi, la vue de cet ami et frre, as-tu laiss tomber ta confiance dans le Seigneur, au point de te
retourner pour obtenir de l'aide de cet ami et frre, du moment, que, d'aprs la parabole, tu aurais d
reconnatre et voir que pour une telle libration de la prison, personne, l'exception du Seigneur, ne
pouvait possder la bonne cl ? * "
-22- Le prieur dit: " Oh, cher ami et frre, c'est l certes une question tout fait
diffrente, et pour y donner une juste rponse, je sens dj le courage me manquer.
-23- " Eh bien sais-tu ce que je fais ? Je m'en tiens strictement la vrit. Je n'ai pas
invoqu d'autre que le Seigneur, et dans mon - autant que possible - complet abandon au Seigneur, tu
arrives.
-24- " Puis-je maintenant penser, faire et croire autrement, sinon que le Seigneur,
conduit par Son infinie Misricorde, t'a envoy mon aide, pleinement en Son Nom ?
-25- " Et ce d'autant plus que moi, tant donn ma grande indignit, Il n'aura jamais pu
venir Lui-mme, et m'aider moi le plus indigne de tous !
-26- " Toutefois pour cela, qu' Lui aillent toute louange, toute gloire et tout amour, car
Lui Seul, en t'envoyant toi, m'a aid ainsi que ces frres ! Ainsi entends-je parler devant le messager, et il
peut ensuite faire de moi ce qu'il lui plaira le mieux, au Nom du Seigneur, car je veux tout prendre sur
moi.
-27- L'homme simple dit: " A prsent, je vois bien que tu as une volont d'amour
parfaitement fidle; de sorte que maintenant, rien ne me retient plus de me rendre dans le jardin, avec toi
et avec tes frres.
-28- " Mais au cas o le messager voudrait de toute faon les condamner durement, en
te faisant aller qui sait o, comment devrais-je me comporter par rapport vous ?"
-29- Le prieur dit: " Cher ami et frre, cet gard, je n'ai aucune crainte;et pour ce qui
te concerne, certes, je ne pourrai pas t'aider; cependant tu n'en auras aucun besoin, puisque, en tant
qu'habitant du plus haut des Cieux, tu es suffisamment pourvu de Force Divine.
-30- " Au contraire, au Nom du Seigneur, je te prie seulement au cas o cela aille trop
mal, de m'aider ainsi que mes frres, en conformit avec la Volont du Seigneur ! "
-31- L'homme simple dit: " Alors, c'est bien; je me souviendrai aussi de ta requte
devant le Seigneur; et maintenant allons.
SS1 C93
(Lubiquit sur la Terre, comme faible signe dune facult parfaite dans lAu-del, cest-
-dire : dapparatre en divers lieux en mme temps ; les explications ncessaires.
Exemples comme documentation. Origine de ces manifestations ; Les diseurs de
monologues. Un miracle purement spirituel : si je pouvais tre partout en mme
temps.)
-1- Maintenant allons nous-aussi, pour tre sur place au bon moment. En effet, cette
compagnie ne mettra pas beaucoup de temps, pour rejoindre les autres dans le jardin; htons-nous donc.
-2- Et voil; nous sommes dj sur place, l o nous devons tre. Le Seigneur sait trs
bien que dans la salle aussi nous avons t tmoins de tout ce qui est arriv avec les dormeurs dans l'me,
mais seuls ceux-ci ne le savent pas.
-3- Naturellement vous vous demandez si tous ceux qui dans le mme temps sont
rests dans le jardin, se sont aperus que nous tions absents !
-4- Voyez-vous, ce sujet, ici dans le Royaume des esprits, c'est un peu diffrent par
rapport la Terre; car sur cette dernire, votre apparition est strictement lie votre propre individualit,
et vous ne pouvez vous faire voir de personne, sinon qu'au moyen de votre prsence physique
personnelle.
-5- Cependant, comme on l'a dit, partout ici c'est totalement diffrent. Il y a de rares
cas aussi sur la Terre qui ressemblent cette apparition, mais toutefois de manire trs incomplte.
-6- La double, triple et mme sextuple ubiquit, et mme au-del, sont comme on l'a
dit, quelque chose de semblable; c'est--dire que le seul et mme homme, tel qu'il vit dans son corps, se
fait voir lui-mme, ou bien est vu par quelques autres en un lieu totalement diffrent, et parfois, mme
en plusieurs lieux en mme temps, mais sans se trouver en ralit en aucun de ces lieux
individuellement.
-7- Il y a cependant un cas beaucoup plus ressemblant cette prsente apparition
spirituelle que le prcdent; il arrive beaucoup plus souvent et il est plus ordinaire; mais tant donn
justement son abondance, on y accorde peu d'attention, on le juge peu et il n'est absolument pas compris
fond.
-8- Voil de quoi il s'agit: quand un homme, dans sa ralit, se trouve en quelque lieu,
il peut arriver qu'en cent et mme mille endroits, situs distance les uns des autres, ses fidles pensent
lui au mme moment, et aucun d'eux, en pensant lui, ne se le reprsente sous une forme diffrente de sa
forme relle, en stature et en constitution.
-9- Maintenant vous demandez: Et comment, tout ce millier de personnes a-t-il pu
penser lui, et puis le multiplier ainsi, du moment quil existe seulement dans sa seule et mme personne
?
-10- La raison tient dans le fait que, selon l'esprit, chacun porte en soi, l'autre, non
seulement particulirement, mais bien de manire innombrable, comme deux miroirs mis face face
c'est--dire qu'ils peuvent accueillir en eux, rciproquement l'image qui apparat multiplie.
-11- Les deux premires images refltes seront naturellement les plus claires et en
mme temps les plus grandes; toutes les suivantes deviendront toujours plus petites, et aussi moins vives.
-12- Si donc vous saisissez bien ce prambule, il ne vous sera pas difficile de
comprendre aussi l'apparition ici, dans le Royaume des esprits; puisque ce que vous appelez * pense
figure * c'est ici: des apparitions parfaitement forges.
-13- La premire est la plus vive et la moins transitoire; les suivantes, ou bien ce que
l'on appelle les penses secondaires, que vous-aussi reconnaissez comme des souvenirs fugaces, ne sont
pas aussi valables, et moins d'une ferme volont de l'individu qui les porte en lui, elles n'arrivent pas
apparatre extrieurement.
-14- Mais nous, nous nous trouvions d'abord devant ces habitants dans le jardin, et nous
avons discut avec eux de choses trs importantes; par consquent nous tions - et nous le sommes
encore - leurs penses principales, c'est--dire, les principaux reflets en eux: raison pour laquelle ils ont
continu nous voir, sans que nous, avec notre individualit fondamentale, nous ayons eu besoin d'tre
constamment devant eux.
-15- Une proprit principale de cette apparition tient dans le fait que, pour celui qui l'a
appele l'existence par ses penses principales, elle est capable de parler, et partant, d'tablir une
conversation.
-16- Vous demandez comment cela est possible ? Pour ce cas aussi, il y a des
apparitions dans le monde, qui ont quelques ressemblance.
-17- Par exemple, quelquun peut avoir un songe, dans lequel il a dit ceci ou cela un
ami, lequel son tour lui a rpondu.
-18- Quand au rveil il rencontre son ami, il apparat que celui-ci ne connat mme pas
une syllabe de ce que son image a dit en songe l'autre.
-19- Toutefois, la conversation entre le rveur et son ami tait si arrange que le rveur
ne savait pas ce que l'ami lui aurait dit, tant qu'il n'a pas commenc parler. Donc, ce serait une
apparition semblable.
-20- Une autre semblable apparition au phnomne est celui de l'ubiquit double ou
multiple; en quelle occasion ces doubles de l'individualit principale, quand ils apparaissent, souvent,
changent des mots avec ceux qui les voient.
-21- Mais en pareil cas, la ressemblance avec notre apparition spirituelle est dj plus
distincte; car en cette matire, l'individualit principale a dj souvent un sentiment indistinct de ce
qu'elle a dit en quelque lieu, durant son apparition essentielle libre selon l'esprit.
-22- A ce point vous dites: Mais cette apparition ne dpend-elle pas de la pense
principale de celui qui elle est apparue ? C'est vrai; c'est pourquoi, tous ces phnomnes ont t cits
comme ressemblants et non comme pleinement identiques.
-23- Ils ont dans le vritable fondement la seule et mme origine; mais leur formation
doit apparatre sur la Terre, ncessairement beaucoup plus voile qu'ici, o tout est devant nous
spirituellement ouvert et limpide.
-24- Toutefois, pour une comprhension plus facile, vous pouvez prendre note en plus,
que les apparitions, en tant que spars des individus principaux, peuvent tre mises en uvre dune
faon double:
-25- Primo: Comme dj expos ici; secondo: au moyen aussi de la ferme volont de
celui qui veut apparatre hors de son individualit principale.
-26- Quand il s'agit de cette seconde manire, la chose est plus profondment
saisissable, et on peut tablir plus exactement aussi la nature de la double ou multiple ubiquit.
-27- Toutefois sur la Terre, cela ne peut jamais tre effectu exactement, puisque le
spirituel est cependant invitablement toujours en conflit avec la matire, mme dans les meilleures
circonstances.
-28- Il y aurait encore une troisime manire semblable de tels phnomnes familiers,
c'est dire chez les diseurs de monologues, qui mettent devant eux un individu imaginaire parlant, et
puis commencent avec lui un dialogue.
-29- Cet exemple s'adapte mieux que tout autre notre cas; la seule diffrence est que
la personne tablie en face du diseur de monologues n'apparat pas du tout, et en second lieu que cet
interlocuteur imaginaire dit seulement ce que l'autre lui met dans la bouche.
-30- Ici l'apparition parle de la mme manire que l'individu principal, et la cause tient
dans le fait que l'apparition n'est plus imaginaire, mais bien plutt l'expression spirituelle vivante de
l'individu principal lui-mme, expression manifeste l'extrieur.
-31- En substance, elle est formellement l'amour fraternel, ou amour du prochain, qui a
son origine seulement dans le Seigneur. Car, voyez-vous, par suite de l'amour du Seigneur en chaque
esprit, chaque esprit est aussi en rapport perptuel avec le Seigneur Lui-Mme, et par consquent aussi
tout ce qui se trouve en chaque esprit.
-32- Donc, si nous nous montrons un esprit, ou paraissons devant lui en parlant
comme c'est notre cas, donc, pas dans la ralit principale, mais bien plutt seulement en apparence,
notre manifestation est place vivante dans le Seigneur.
-33- Quand aprs cela, je pense quelque chose, une telle pense passe immdiatement
travers le Seigneur, dans notre second ou bien mme centime moi apparent, et celui-ci parle et agit
alors, justement comme si nous-mmes, dans notre ralit, nous tions prsents; et nous, en tant
qu'individualit pouvons ainsi savoir dans le plus petit dtail ce que notre image apparente a fait et dit.
-34- Cela vous semble vous certainement trs miraculeux; mais dans le parfait
Royaume de la Vie, il arrive que la force oprante vivante d'un mme esprit est rclame de plusieurs
cts, aussi vivement.
-35- Certains hommes trs affairs ne disent-ils pas aussi chez vous : Oh si je pouvais
tre prsent partout en mme temps; si je pouvais seulement me partager !
-36- Ce langage, ce dsir et cette pense, souvent trs forts, sont la preuve la plus
vidente que, dans le Royaume de l'esprit, il doit tre possible, de la faon dcrite plus haut, de se
partager en uvrant, sans pour cela devoir subir dans sa propre individualit principale, en tant qu'unit,
mme la plus petite subdivision.
-37- En effet, n'importe quelle chose qu'il est possible l'esprit de penser, dans le
Royaume des esprits, elle se trouve prsente et compltement forme, avec la seule diffrence que ce qui
est produit, rsulte tre imparfait dans les esprits imparfaits, et parfait dans les esprits parfaits, en tant
qu'image et ressemblance du trs parfait dans le Seigneur.
-38- Je suppose qu'il ne sera plus ncessaire d'employer d'autres paroles pour ce cas;
l'tre comprhensif saura ce que l'on veut dire avec cela; tandis que pour lincomprhensif, le redire
mme mille fois autant ne suffirait pas.
-39- Mais maintenant, notre compagnie est en train d'arriver du clotre; prparons-nous
donc la recevoir.
SS1 C94
(Une question laquelle il est difficile de rpondre. Mme la mondanit doit tre
limine, si lon veut que lamour soit pur, et comme exemple appropri : Amour
rus de jeune fille. Lastuce ne fait pas partie du vritable amour. Mais soyez
prudents comme des serpents et simples comme des colombes.)
SS1 C95
(Le rapport et lpreuve. Commencement de la rcompense. Nouvelles preuves.)
-1- Dsormais, notre prieur en compagnie de son homme simple est aussi arriv prs
de nous, le visage illumin de joie; et il attire l'attention de l'homme simple sur moi en lui disant:
-2- " Regarde, cher ami et frre, l, entre ces deux esprits l'apparence insignifiante,
se trouve justement l'autre messager. " L'homme simple lui rpond: " Bien, mon frre, va vers lui, et
indique-lui tout ce qui est arriv.
-3- Et le prieur lui dit: " Mais toi, cher ami, ne viens-tu pas avec moi ? Et l'homme
simple rpond: " Va donc devant; si la ncessit le demande, alors je te suivrai." Le prieur se conforme
cela; il vient vers moi, et dit:
-4- " Cher et grand messager du Dieu Trs-Haut, venu du Ciel, regarde, ici il y a tous
ceux qui taient prisonniers; pas un n'est rest en arrire, et mme au contraire, nous en avons un de plus.
-5- " Cet homme cependant n'est pas un prisonnier, mais c'est bien plutt quelqu'un
que je dois remercier, aprs Dieu, le Seigneur Tout-Puissant, pour le salut des pauvres frres
prisonniers."
-6- A prsent je parle (Marc): " Mais, mon cher ami et frre, si cet tranger a accompli
le travail qui t'avait t assign, ou est alors ton mrite ?
-7- "Je t'ai pos comme condition que, toi seul, avec l'aide du Seigneur, tu d dlivrer
les prisonniers; comment alors, as-tu pu te servir dans ce but d'un tranger, avant tout sans te proccuper
aucunement par contre de la faon dont tu aurais d agir, et en second lieu, sans mme savoir qui tait
l'tranger qui t'a aid ?
-8- " Si tu as l'habitude d'uvrer ainsi, que pourra-t-on te confier dans l'avenir? Ne
sais-tu donc pas que le Seigneur ne t'a pas confr une force pour paresser, mais que bien plutt IL t'a
donn la force de la Vie, en raison de Sa Grande Misricorde, seulement pour une juste activit
d'amour ?
-9- "C'est pourquoi, demande-toi en quelle lumire tu apparais devant moi. Mais je te
dis: Justifie-toi maintenant devant moi avec de bonnes raisons, autrement je considre ta mission comme
non accomplie; et la fin, je te place toi-mme derrire le gouffre que tu connais bien, de sorte que toi
seul aies supporter la vue des flammes, et rflchir sur la manire dont on doit agir sur les voies du
Seigneur, pour tre en rgle."
-10- Le prieur dit: " Mon cher ami et frre, s'il n'y a rien d'autre que cela seulement,
alors je vais me mettre sans plus attendre derrire le gouffre flamboyant; et si mme, selon les calculs de
la Terre, je devais y souffrir tout seul durant mille ans, mais que je sache que mes pauvres frres sont
saufs, alors en ces flammes je louerais et magnifierais cependant le Seigneur, au-del de toute mesure,
pour avoir t si bienveillant et si misricordieux envers mes pauvres frres prisonniers, grce l'aide de
cet tranger si plein d'amour !
-11- " En effet, je suis persuad d'avoir suivi ponctuellement ton conseil, et non pas de
manire force, mais bien avec amour, et ton entire satisfaction.
-12- " Je me suis tourn vers le Seigneur, avec mes frres; et quand notre confiance en
l'Amour et en la Misricorde du Seigneur avait atteint le plus haut degr, alors ce sauveur tranger vint
moi, et je pensai:
-13- " Je suis certain d'une chose, c'est--dire, que je suis trop indigne pour m'attendre
une aide personnelle du Seigneur. Mais tant donn que le Seigneur est cependant infiniment
misricordieux, IL m'a certainement envoy en Son trs saint Nom, cet homme comme un sauveur, et
donc qu'en soient rendus Dieu, toute louange, tout honneur et toute gloire !
-14- " Mes frres sont sauvs, et cela sans ma moindre collaboration; prsent il peut
arriver de moi ce que l'on veut ! Je dois aller derrire le gouffre, eh bien, donne m'en aussitt l'ordre, et je
m'empresserai d'y aller, en exultant et en louant le Seigneur, et si possible d'expier dix fois pour chacun
d'eux ! "
-15- A prsent je parle: " Bien, mon ami et frre; mais parles-tu rellement
srieusement ? " Et le prieur rpond: Oh, ami et frre, il ne s'agit que d'en faire lssai; donne-moi
seulement l'ordre et tu te convaincras aussitt que je veux faire comme je dis, et comme le demande la
trs sainte Volont du Seigneur."
-16- Et, moi, je lui dis: " Bien, alors tu peux aussitt te mettre en chemin; rends-toi
donc l-bas, pour l'amour de tes frres ! " Et vous voyez, le prieur me remercie pour cet ordre, se
retourne et s'achemine directement sur la voie du retour, pour prendre sa place derrire le gouffre.
-17- Chemin faisant il s'approche de l'homme simple et lui dit: "Cher ami et frre, tu
avais raison; en effet, comme tu vois, je dois srieusement aller moi-mme, pour mes frres sauvs,
derrire le gouffre, pour rflchir sur la faon dont on doit uvrer sur les voies du Seigneur.
-18- " Vois j'y vais, volontiers; il me suffit que mes frres soient saufs, et ce qui me
concerne importe peu. Je peux seulement louer et magnifier le Seigneur pour Son grand Amour et Sa
Misricorde, et L'aimer par-dessus toute chose selon ma force et alors les flammes peuvent bien me
perdre ! Je vais ainsi, au Nom du Seigneur, mais quand tu iras aprs du Seigneur, souviens-toi de moi ! "
-19- L'homme simple dit: " Oh! De cela tu ceux tre certain ! Je ne t'oublierai pas; mais
prsent va et accomplis la volont du messager !" Et regardez, maintenant il s'en va srieusement, en
exultant dans le Nom du Seigneur. Vous demandez combien de temps il devra rester l !
-20- Mais, moi, Je vous dis: Ne vous proccupez pas pour lui; il sera nouveau ici, car,
au lieu du gouffre, il rencontrera l, seulement de grands htes du Ciel, qui lui feront endosser un nouvel
habit.
-21- Regardez, justement il est en train de venir vers moi, en endossant un vtement
blanc avec une couronne brillante sur la tte. Le voil, et je lui demande: " Cher ami et frre, qu'est donc
cela ? O est ton sacrifice derrire le gouffre ? Au lieu d'expier derrire celui-ci, tu arrives ici, avec sur le
dos un cleste habit d'amour."
-22- Le prieur dit: " Oh, cher ami et frre, je n'y peux rien faire; tu vois, tandis que
j'allais vers le triste arrire de notre rfectoire, la place du gouffre se tenaient trois splendides jeunes
gens qui ne dirent:
-23- " * Frre dans le Seigneur nous savons o tu veux aller, mais l n'est pas ta
destination, car cela n'a t seulement qu'une dernire preuve pour examiner ton cur.
-24- " *Enlve donc l'habit de tes erreurs passes, et endosse ce nouveau vtement
d'Amourr et de Vrit.* Je m'y refusai, et je leur dis :*O amis de Dieu, je ne suis pas digne d'une
semblable grce *; mais mon refus ne servit rien, puisque, bon gr mal gr, je fus dpouill du vieil
habit, et l'on me fit endosser ce vtement avec la rapidit d'un clair; et prsent, je m'y trouve dedans,
et j'en ai honte pour n'en tre pas digne !
-25- " Mais que puis-je y faire ? L'habit dsormais se trouve sur non corps, et, comme
je n'en ai pas un autre, je ne peux me dnuder et affronter les rires indigns de mes frres.
-26- " Cependant, je pense que le Seigneur permet que tout cela marrive afin que je
sois humili de part en part. Cest pourquoi, mme pour cela, quaillent Lui toute louange, tout honneur
et toute gloire ternellement.
-27- A prsent, je parle, moi: " Certes, cher ami et frre, si les choses sont ainsi, alors
moi-aussi je dois me dclarer satisfait; mais prsent je veux te poser une question, et tu dois m'y
rpondre.
-28- " Dis-moi, que ferais-tu - en admettant le cas - si le Seigneur venait nous ?" Le
prieur dit: " Oh, cher ami et frre, ce serait pouvantable !
-29- " En vrit, si c'tait possible, je prfrerais mille fois plus me trouver derrire le
gouffre flamboyant, ou bien me cacher dans le coin le plus sombre, ou tout au moins, rester ici, mais
avec sur le dos l'habit le plus misrable qui soit; car si le Seigneur me voyait avec ce vtement, il pourrait
me demander:
-30- " * Comment es-tu donc arriv l'honneur de ce vtement, toi qui es certainement
un de ceux qui le mritent le moins ? * Oh, frre, cent montagnes seraient peu pour me couvrir
immdiatement, afin de ne pas supporter plus longtemps une telle norme ignominie bien mrite,
devant le Seigneur.
-31- " Cependant, s'il t'est possible de me procurer un autre vtement, tu me rendrais un
grand service. Revts plutt mes frres, qui sont certainement plus dignes que moi de ces vtements
clestes; quant moi, par contre, enveloppe-moi de chiffons, et laisse que je reste en arrire des autres.
-32- " Je dsire adorer Mon Seigneur, dans la plus grande humilit, sans tre vu,
spcialement maintenant, avec cet habit non adapt ma mesquine personne; parce que je suis le dernier
parmi tous mes frres !"
-33- A prsent je parle: " Cher ami et frre ! Cela ne dpend pas de moi, mais va
seulement vers cet homme simple, celui-l est dj en soi, un vritable aide. Il t'coutera certainement
nouveau, et il te donnera ce que tu dsires."
-34- Le prieur dit: " Certes, mon cher frre et ami, car celui-la est un vritable homme.
Je dois aussi t'avouer que je t'aime bien, mais que j'aime cet homme au moins deux fois plus que je ne
t'aime, pour le motif peut-tre qu'il est plus doux dans son langage, et qu'il coute trs volontiers ce qu'on
lui dit; c'est pourquoi je veux suivre ton conseil, et me mettre sous sa protection."
-35- Et comme vous voyez, le prieur va vers son homme simple, et il lui expose son
embarras; et celui-ci lui dit: " Cher ami et frre, ton dsir m'est extrmement agrable; qu'il advienne
donc ce que tu demandes avec tant d'humilit ! Rends-toi donc dans la tonnelle proche, et tu y trouveras
un autre vtement."
-36- Et le prieur y va d'un bond; mais il revient immdiatement sans avoir rien fait, en
disant: Mais cher ami, cela serrait vraiment un bel change ! Au lieu d'un habit dguenill, digne de
moi, j'ai trouv un vtaient bleu ciel tincelant, bord d'toiles brillantes, complt par une ceinture
rouge ple; et en plus de cela, il tait tellement parfum qu' sa vue et son dlicieux parfum, je me
sentis soudainement comme ravi en extase !
-37- " C'est pourquoi je te prie de ne pas me faire d'autres surprises de ce genre, parce
que je ne pourrais pas les supporter. Fais-moi plutt trouver une ordinaire veste de paysan en peau et, si
en outre, elle devait tre dchire et rapice, je serai si indescriptiblement plus heureux en elle, que dans
un vtement qui dj m'oppresse fortement."
-38- Et l'homme simple dit: " Alors va l-bas au cur du feuillage, et tu trouveras le
bon vtement." Et le prieur s'en va, courant nouveau, mais cette fois il n'est pas si vite de retour, car il
doit avoir trouv le vtement appropri.
-39- Et c'est justement ainsi, puisqu'il revient prsent dans une casaque de treillis
grise, et il est heureux de lavoir trouve; il se rend ensuite auprs de l'homme simple, et remercie Dieu
devant lui, pour la Grce reue; mais celui-ci lui dit: " Tu te sens certainement ton aise en ce vtement
misrable et humble, mais si le Seigneur devait venir, et que, te voyant en cet tat, Il te dise:
-40- * Ami, pourquoi donc n'as-tu pas endoss l'habit nuptial ? *"
Et le prieur rpond: Mme si j'tais dehors dans les plus paisses tnbres, il ne
marriverait rien d'autre que ce qui est parfaitement juste et raisonnable.
-41- " Que l'on m'envoie aussi dans le coin, le plus pauvre qu'il y ait, parce que c'est
vraiment l ma place ! Mais, me considrer digne du Ciel - Mme comme le plus misrable parmi ceux-
l qui de toute faon se trouvent dans le Ciel le plus bas - doit tre ternellement pour moi la dernire
pense."
-42- L'homme simple dit: " Bien, mais prsent, je veux te dire quelque chose en
secret. Tu vois, le messager est l qui prpare tous tes frres pour l'apparition prochaine du Seigneur, et
je te dis aussi qu'Il sera bientt ici ! Que feras-tu prsent ?"
-43- Le prieur dit: "Cher ami et frre, pour l'Amour du Seigneur Tout-Puissant,
conduit-moi donc l o tu crois le mieux, en quelque coin cach de ce jardin; et, si je ne t'en demande
pas trop, reste avec moi, au moins jusqu' ce que le Tout-puissant Seigneur ait ralis Sa Sainte Intention
avec tous ces frres, et si, au dernier moment, Il voulait me chercher moi-aussi, alors je me jetterais
devant Lui, le visage contre terre, et j'invoquerais Sa divine Misricorde.
-44- L'homme simple dit: " Alors, comment sont les choses avec ton amour pour le
Seigneur, du moment que tu le crains tant ? "
Le prieur rpond: " En ce qui concerne mon amour pour le Seigneur, il est effectivement
puissant, si bien que par Lui, je ferais n'importe quoi, condition d'tre en mesure de pouvoir le faire !
-45- " Cependant, je suis dj assez content quand, loin de Lui, je peux silencieusement
L'aimer dans mon cur ! Mais, rester ct de Lui, je n'en suis pas digne de toute ternit.
-46- " Il suffit que je pense seulement a mon authentique vie de philistin sur la Terre, et
la faon selon laquelle j'ai souvent profit en ma faveur de la Puissance Divine; et alors, je voudrais
disparatre en raison de ma honte ! Laisse donc que je prenne la fuite au plus vite; ce qui pour maintenant
est la chose la plus salutaire pour moi."
-47- Et l'homme simple dit: " Cher ami et frre, je ne voudrais, en aucun cas, tre un
obstacle ta juste humilit; c'est pourquoi, suis-moi en quelque coin vers l'Orient; l il sera difficile
qu'ils nous aperoivent, car le feuillage est si dense, qu'il n'est pas si facile de voir au travers de celui-ci.
-48 " Certes, l'il de Dieu voit partout, mais ceci pour le moment n'importe pas.
Allons-y donc sans plus attendre, et, arrivs l, nous ferons nos humbles considrations, quand le
Seigneur paratra; moins qu'Il ne nous visite les premiers !"
-49- Le prieur dit: " De cela tu peux tre certain, car le Seigneur ne va pas en premier
au plus indigne ! C'est pourquoi nous serons pleinement en sret. Allons donc !
SS1 C96
(Questions suggres par la curiosit et par la peur. Nous devons devenir tous ouverts
devant le Tribunal de Dieu. Le meilleur conseil bni. Lamour est meilleur que la
crainte. *La crainte envers le Seigneur drive dun concept erron que tu te fais de
Lui.* La bienheureuse reconnaissance.)
-19 avril 1843- de 16h30 18h30-
-1- Et maintenant notre prieur et l'tranger simple vont rejoindre cette paisse tonnelle,
consistant en arbres figues, et ils se rfugient derrire elle.
-2- Mais prsent faites attention, le moine que nous connaissons s'approche
nouveau de moi , et modestement me demande: " Cher ami et frre, indubitablement nous te
reconnaissons tous comme, un haut messager du Seigneur, tandis que nous ne savons pas qui est
vraiment cet tranger simple.
-3- Peux-tu donc nous dire qui il est, car je l'ai observ attentivement, et je dois
t'avouer ouvertement, qu'au cours de mes observations, mon cur se rchaufait toujours plus, et il en
arrivait aussi tout autant mes frres.
-4- " C'est pourquoi j'estime qu'en cet homme il ne se cache pas chose de peu
d'importance. Il devrait tre Pierre, ou bien Paul, ou mme le bien aim du Seigneur. Si je n'ai pas frapp
trop loin du but, fais-le moi comprendre fraternellement.
-5- " En vrit, je ne sais pas ce qui arrivera de nous dans l'avenir; devrons-nous peut-
tre aller en Enfer, ou du moins en Purgatoire ? De toute faon, il est certain que j'aimerai cet tranger,
homme simple, pour toute l'ternit, o que je me trouve, et ce, en raison de sa simplicit et de sa
tendresse l'gard de notre prieur, cdant mme sa faiblesse, et la fin, le prenant mme sous sa
protection, dans l'ventuelle et pouvantable venue du Seigneur."
-6- " Voil, celui-l certes, je veux l'appeler un vritable ami des hommes. tre un
appui pour quelqu'un sur la Terre est chose simple, facile, car chaque homme jouit l de sa pleine libert;
mais en ce Royaume des esprits, horrible, inexorable, presque compltement dnu d'amour, de grce et
de misricorde, c'est chose totalement diffrente que de trouver, un ami aussi noble, derrire qui on
puisse s'abriter l'approche d'un semblable pouvantable danger.
-7- " C'est pourquoi je te prie, une fois encore, ainsi qu'au nom de tous ces frres, de
me dire qui est cet homme. Peut-tre pourrait-il tre tout aussi bienveillant et misricordieux envers
nous, en nous protgeant et en nous couvrant, quand le Seigneur paratra pouvantablament, avec le
Visage du Juge inflexible rempli de colre.
-8- " Oh, ami et frre, tu ne peux certainement pas comprendre et saisir ce qu'est, pour
un pauvre pcheur, de se prsenter devant le Tribunal du Christ !
-9- " Je prfrerais me faire ensevelir pour l'ternit, dans la plus grande profondeur,
sous ce sol, que voir, mme seulement durant un instant le Visage du Juge trs Juste, ternellement
inexorable.
-10- " Fais-nous donc cette ultime faveur, si nous en sommes dignes, mme seulement
pour une trs petite part; aprs quoi nous nous dclarerons satisfaits pour l'ternit de la sentence divine
qui sera prononce notre charge. Sauve-nous donc seulement de la vue du Visage du Juge inexorable !"
-11- A prsent je parle, moi: " Cher ami et frre, sais-tu que tu prtends de moi des
choses tranges, et tu ne rflchis pas que je ne suis pas le Seigneur, mais bien seulement son serviteur
trs indigne ?
-12- " En tant que tel, je ne peux pas faire ce que je veux, mais bien seulement ce qui
est la Volont du Seigneur; et cet tranger n'est ni Pierre, ni Paul, et pas non plus le disciple bien-aim du
Seigneur, mais il est bien plutt quelqu'un qui n'est pas loin de ceux que tu as nomms; mais pas non
plus loin de moi et de toi. Que cela te suffise pour le moment.
-13- Cependant, que tu veuilles te protger derrire lui, avec tes frres, devant la Face
du Seigneur est chose vaine; suppose-tu que le Visage du Seigneur est chose vaine; supposes-tu que le
Visage du Seigneur ne te trouvera pas o que tu sois ? Oh, tu es en grande erreur.
-14- " Mais si tu es de l'opinion de pouvoir te cacher derrire le dos de cet homme
simple, au point d'viter le regard du Seigneur, suis alors avec tous tes frres le prieur, et sur place il sera
montr si tu es l'abri devant Sa Face.
-15- Crois-tu que le Seigneur viendra ici quand cette place restera vide ? Cela, Il ne le
fera certes pas, mais bien plutt Il se rendra directement l o vous serez, s'Il ne vous attendra pas mme
tout bonnement derrire la tonnelle."
-16- Maintenant parle notre moine: " Trs haut ami et frre, tu m'as dit maintenant des
choses pouvantables; si c'est le cas, alors je ne voudrais pas aller dans la tonnelle, mais, plutt me
cacher seul, ou tout au plus avec un frre, en quelque coin sale, ou, justement cause de la salet, Il ne
montrera pas si vite Son Visage."
-17- A prsent je parle nouveau: " Cher ami et frre, mme cela te servira peu; en
effet, le Seigneur te trouvera n'importe o, mme s i tu tais enseveli dans les plus grandes profondeurs.
-18- " C'est pourquoi je suis d'avis que tu restes plutt ici, avec tes frres, et que tu t'en
remettes la Volont du Seigneur; et le Seigneur te regardera avec beaucoup plus de bienveillance dans
ton obissance, que si tu voulais arbitrairement, en insens, te cacher de Lui devant Qui, ternellement,
nul ne peut se cacher."
-19- Notre moine dit: " Si les choses sont ainsi, alors au Nom tout-puissant du Seigneur,
quadvienne Sa Sainte Volont, puisque, suite ton propos, nous sommes prpars tout !"
-20- A prsent, je parle, moi: " Bien; si vous pensez ainsi, alors allons nous-aussi l o
sont alls le prieur et l'homme simple, pour attendre l, le Seigneur, la place la plus approprie de ce
jardin."
-21- Et vous voyez, les moines, de mme que tous les lacs, s'avancent en nous suivant
en toute humilit, mais aussi le cur plein de peur, vers la tonnelle bien connue.
-22- Et maintenant nous voici arrivs; mais laissons un moment notre compagnie en
attente devant la tonnelle, tandis que nous nous rendrons un peu plus vers l'arrire, pour voir comment
vont les choses avec notre prieur.
-23- Regardez; il demande dj, d'une voix quelque peu incertaine, son ami
protecteur: " Pour lamour du Seigneur, que signifie cela ? La grande masse de mes frres, qui par
ailleurs me sont chers, s'est mise en mouvement justement maintenant, directement vers ce coin qui nous
servait de cachette.
-24- " A la fin il arrivera ce que tu as dit, c'est--dire, que le Seigneur se prsentera en
premier lieu, justement l o je me serais cach. Cher ami et frre, ne serait-il pas possible de changer de
place ?"
-25- Lhomme simple dit: " A quoi cela te servirait-il ? Ne sais-tu pas ce qu'entendait
dire Paul avec ces mots:* Nous devons tous devenir ouverts devant le Tribunal du Christ! "
-26- Le prieur dit: " Oh, cher ami et frre, ces pouvantables paroles, je ne les connais
mme que trop bien ! Mais que peut-on faire si, malgr cela, je ne peux me librer de cette terrible peur
du Seigneur ?"
-27- A prsent c'est l'homme simple qui parle: " Ecoute, mon cher ami et frre, je suis
en mesure de te donner un bon conseil. Tu as fait observer, il y a un instant, que tu pourrais aimer le
Seigneur par-dessus toute chose, et que tu serais dj content pour toute l'ternit, s'il t'tait accord de
Le voir seulement une seule fois, mme de loin et au passage.
-28- " Mais tu sais aussi que le Seigneur est un grand Ami de ceux oui L'aiment, et qu'il
vient leur rencontre, secrtement, mi-chemin. Ne serait-il pas beaucoup mieux que toi, au lieu de ta
grande peur, tu consacres au Seigneur ton amour, et que le Seigneur ensuite, toujours en secret, vienne
ta rencontre, te gurisse de ta peur aussi mauvaise quinsense ?
-29- " Je suis d'avis que ce serait plus convenable que d'avoir une peur sans aucun sens
et si sotte, devant Celui que toutefois on doit seulement aimer par-dessus tout!"
-30- Le prieur dit: " Certes, cher ami et frre, comme toujours tu as parfaitement raison.
Oh, s'il m'est accord d'aimer le Seigneur, au point de ne pas tre trop niais avec mon amour envers lui,
parce que je sens de faon vraiment vive en moi que je peux aimer seulement le Seigneur, de manire
indescriptible et inexprimable ! "
-31- L'homme simple lui dit: " Tu vois, mon cher ami et frre, ton langage prsent me
plait infiniment plus que celui d'avant; c'est pourquoi je veux te rvler un petit secret.
-32- " Tu vois, Celui que tu as tant craint, et que tu crains encore, n'est pas loin de toi.
Dis-moi, craindrais-tu autant le Seigneur, mme s'Il voulait apparatre en face de toi, simple et plein
d'amour, tout fait semblable moi ?"
-33- Le prieur rpond: " trs aim ami et frre, sous un semblable aspect, certes, je
n'aurais pas peur de Lui; mais quant l'amour, je crois qu'il pourrait presque me tuer si je devais
apercevoir devant moi le Seigneur, ainsi dans ta simplicit ! "
-34- L'homme simple dit: " Vois-tu, ta peur dcoule d'une reprsentation
fondamentalement errone du Seigneur, alors que le Seigneur ne correspond mme pas en plus petite
partie cette reprsentation. Et c'tait mme la raison pour laquelle tu ne pouvais pas saisir
compltement le Seigneur avec ton amour.
-35- "Mais tant donn, qu'une bonne fois, toute erreur doit avoir un terme, regarde
donc ici ! Observe d'abord mes pieds qui portent encore les stigmates; puis observe Mes mains, et place,
comme Thomas, ta main sur Mon Ct transperc, et tu te convaincras que mme derrire un pais
feuillage, on ne peut se cacher du Seigneur ! "
-36- Et voil que finalement le prieur reconnat le Seigneur dans son Homme Simple, et
il tombe Ses pieds, cras par le plus puissant amour; n'tant pas en mesure de parler, il pleure et
sanglote.
-37- Mais le Seigneur se penche aussitt sur lui, le relve et lui dit: " Dis-Moi donc, toi
qui es toujours Mon frre et Mon ami, suis-Je si horrible et si terriblement pouvantable comme jusqu'
prsent tu M'as reprsent ?"
-38- Le prieur dit: " Toi, tout-puissant et trs aim Seigneur Jsus ! Qui aurait os
mme seulement penser que mme dans le Royaume des esprits, Tu es aussi infiniment bon ?
-39- " Oh, Seigneur, laisse que je sorte et crie de toutes mes forces, de sorte que ma
voix puisse atteindre toutes les intensits de Ta Cration Infinie, que Tu es le Pre infiniment aimant et
saint !
-40 " Oh, Seigneur, combien suis-je infiniment heureux prsent que je T'ai ainsi
connu ! Oh, certes, Tu es le Ciel de tous les Cieux, et le plus grand bonheur de tous les bonheurs !
-41- " Si je T'ai seulement, Toi, et s'il m'est accord de T'aimer toujours plus, je ne
demande ni ciel ni aucun autre bonheur !
-42- " Permets que je construise ici me cabane qui soit assez grande pour contenir moi,
mes frres et Toi, Seigneur, et je ne l'changerai pour sr avec aucun autre bonheur !
-43- Toi, trs aimant et saint Jsus, Tu ne dois plus nous laisser, car dsormais, sans
Toi, je serais ternellement malheureux !"
-44- Le Seigneur dit: " Ami et frre, Je connais ton cur, laisse tomber ce que tu
dsires; au contraire va au-dehors auprs de tes frres, et annonce-Moi eux comme Je Me suis annonc
toi.
-45- " Je te suivrai bien vite, pour dlivrer tous tes frres, l'gal de toi, et Je vous
conduirai ensuite votre vritable et ternelle destination ! Va donc et uvre selon Mon Amour.
Amen !"
SS1 C97
(La confession dun prdicateur. Le Christ dform et le Vrai, toujours le Mme, plein
damour et dhumilit pour , lternit. *Venez Moi vous tous. *
-1- Et vous voyez, notre prieur sort de derrire la tonnelle et va auprs de ses frres,
comme le Seigneur le lui a command, et il est au comble du bonheur; suivons-le nous aussi, pour voir
comment il excutera sa nouvelle mission.
-2- Le moine loquace bien connu est dj all sa rencontre, et il lui demande avec un
visage qui trahit l'pouvante: " Ecoute frre, comment est-il possible qu'en ces moments pouvantables,
dans lesquels nous, toi y compris, nous sommes dans l'attente du Juge inexorable, tu puisses sortir de ta
cachette, avec un visage ainsi heureux ?
-3- Est-ce peut-tre luvre de ton guide simple ou bien t'es-tu persuad par toi-
mme, au point de surmonter l'preuve ? Ne voudrais-tu pas me dire moi et tous les autres, comment
tu as fait pour arriver tant de joie, en ce terrible moment ?
-4- "Au Seigneur toute louange, tout honneur et toute reconnaissance pour t'avoir
accord une telle grce; mais ct, nous, pauvres pcheurs, nous supportons ici une angoisse et un
souci d'autant plus grands.
-5- " Oh, si nous pouvions aussi tre un peu aid, ce serait pour nous vraiment trs
fructueux pour notre cur ulcr.
-6- A dire vrai, combien de fois sur la Terre, j'ai prch au peuple, du haut de la
chaire, combien il est pouvantable de se prsenter devant la Face du svre Juge, et encore plus
pouvantable ensuite, de tomber dans Ses mains.
-7- " Il se peut que pas mal de mes auditeurs se soient sentis terriblement remus
jusqu'au fond d'eux par mes sermons; il est pourtant certain que j'ai pris cur mes sermons, et moins
que tous, comme vous le savez, rentr au couvent, je n'ai manqu de goter avec apptit un bon morceau
accompagn d'un bon verre de vin.
-8- " Ici par contre se ralise exactement le dicton:* Qui creuse la fosse aux autres, y
tombe la fin lui-mme*. De sorte que maintenant je me trouve en cette fosse jusqu'au cou, et je ressens
fortement, et de faon vive, ce que, durant mon existence terrestre, je voulais faire ressentir aux autres
avec mes sermons.
-9- Voil pourquoi je te prie avec tant d'insistance de bien vouloir nous communiquer
tous comment il est possible - dans la condition o nous nous trouvons - que tu puisses tre d'un esprit
aussi joyeux ! Car je crois que cela pourra peut-tre nous servir pour nous procurer un peu de rconfort. "
-10- Le prieur dit: " Ecoute donc, frre trs aim: Pour la peur que j'prouvais avant
cause de la prochaine apparition du Seigneur, et que tu prouves jusqu' prsent, sa vraie cause tient dans
le fait que nous n'avons jamais voulu le Seigneur Tel qu'Il est dans Sa Ralit; mais bien plutt nous
avons fait de lui l'tre le plus pouvantable.
-11- " Ainsi nous avons ensuite perdu le vrai Christ, Qui, mme du haut de la Croix,
sanglant et mourant, bnissait Ses plus grands ennemis, tortionnaires et calomniateurs, en les excusant de
leur ignorance.
-12- " Ce Christ qui accueillit cur ouvert ce malfaiteur qui s'tait tourn vers lui, et
Qui n'a pas non plus condamn l'autre qui l'outrageait mme sur la croix.
-13- " Nous, la place de ce vrai et trs saint Christ, nous nous sommes faits de Lui un
Christ tyrannique, prt punir ou couver constamment une vengeance, jusqu'au jour fix - par notre
imagination malade - o aurait d avoir lieu le jugement.
-14- " Alors que nous aurions au moins d rflchir que si le Seigneur avait voulu Se
venger de Ses misrables cratures, il n'aurait pas eu besoin d'un terme aussi longue chance, mais Il
aurait pu faire avec eux comme Il fit avec Sodome et Gomorrhe.
-15- " En outre, nous nous reprsentions le Christ toujours une telle inaccessible
hauteur, d'o Lui, pour ainsi dire, Se souciait bien peu de Ses cratures, mais les laissait bien plutt ainsi
compltement libres jusqu'au jour du jugement, tant donn qu'elles avaient Sa Parole et Sa Loi; tandis
que nous ne rflchissions pas assez sur les Paroles du Bon Pasteur: de mme que Sa promesse:
-16- " * Je reste avec vous jusqu' la fin des temps *, est passe sans tre entendue
devant notre cur sourd; et nous, au lieu d'arrter notre pense sur la prsence vivante du Christ, nous
nous contentions de celle du crmonial mort, travers lequel nous perdions toujours plus le vrai Christ.
-17- "Mais transformions ce qui tait spirituel, tout en matire; et la fin nous avons eu
l'ordre d'tre chaque jour les crateurs du Christ ( travers la transsubstantiation) et nous pcheurs avec
cette prtention de puissance qui crie vengeance au Ciel, contre l'Amour et la Misricorde divines ! Vu
que le Christ plein d'amour n'aurait pas autant rapport, dans le temps, que Celui trs svre selon la loi
inexorable, nous avons tout soumis Sa rigoureuse Justice, au lieu de le soumettre, en tant qu'tres
faibles, Son ternel Amour et Sa Misricorde; et comme nous en avons fait dans le temps un
producteur d'intrts, ainsi est-Il rest ainsi, pour notre cur, jusqu'au moment actuel.
-18- "Croyez-vous que le Vrai Christ Se soit pour autant vraiment transform, et qu'Il
ait pris l'aspect que, dans notre imagination malade, nous Lui avons donn ?
-19- " Oh non, mes chers frres ! Il est rest, comme toujours Il tait et comme
ternellement Il sera: le mme Pre saint, infiniment bon et misricordieux.
-20- " Il est aussi, toujours ce mme Ami aimant qui dit tous: * Venez Moi vous
tous qui tes accabls et fatigus, et Je vous rconforterai.*
-21- " Oh, mes chers amis ! Je voudrais encore vous dire, si jamais un habitant de la
Terre peut commettre un pch trs grave, il ne pourrait s'en trouver un aussi facilement que celui qui
fait que, par indigne avidit de lucre terrestre, on a mconnu l'inexprimable Bont et l'Amour du
Seigneur, comme nous les avons mconnus nous !
-22- " Rflchissez sur, la Parabole de l'enfant prodigue. Que fit celui l de si
remarquable, au point de pouvoir se rconcilier avec son pre, profondment afflig ?
-23- " Rien d'autre sinon que de revenir la maison, chez son pre, et encore, pouss et
contraint par la terrible faim et par d'autres ncessits de la vie, pour tre l, la maison du pre, de toute
faon comme le dernier esclave.
-24- " Que fit au contraire son pre ? Il alla la rencontre de son fils qui tait en train
de revenir; quand ce dernier tomba ses pieds et lui exposa son imprieuse ncessit, le pre le releva,
l'treignit sur sa poitrine, lui fit endosser le vtement le plus splendide, et il ordonna de surcrot de
prparer un banquet de joie.
-25- " Dites-moi, chers frres, avons-nous jamais considr Christ de ce point de vue ?
Il est vrai que nous avons prch aussi la parabole de *L'enfant prodigue *; mais comment ?
-26- " Le fils perdu devait se convertir grce notre confession, et ensuite travers
toutes sortes de pnitences imposes par nous, qui, souvent, taient pires que le manger des porcs de
l'enfant prodigue en terre trangre.
-27- " Et quand un tel fils perdu, aprs la confession, s'tait mme rellement converti,
au lieu de l'Unique Pre vraiment bon, il ne trouvait d'autres que nous qui l'avions amen au prsum
retour, sans tant penser qui tait vraiment le Pre, o Il est vraiment, et de quel ct l'enfant perdu aurait
d se diriger !
-28- " Voil ce que vraiment nous avons fait, nous, tandis que le bon et saint Pre n'a
pas chang. Vous tes avec moi rien autre que comme ces enfants perdus qui ont dissip, pendant
longtemps, les biens reus du Pre sur la Terre, en menant une vie dissolue.
-29- " Dsormais, il y a dj depuis longtemps que nous sentons amrement notre
pauvret, hors de la Maison Paternelle. Retournons-y, et jetons-nous aux pieds du Pre; non pas pour
qu'Il ait nous prparer un somptueux banquet, et nous accueillir avec de grandes rjouissances, mais
seulement pour qu'il nous soit accord d'tre vraiment les tout derniers dans Sa Maison Paternelle, et de
L'aimer, ensuite de toutes nos forces vives !"
-30- Le moine dit: " Oh, frre, quelles paroles tu as prononces, et quel baume cleste
tu as ainsi vers dans nos curs ! Oh, certainement, tu nous as apport l'ternelle vrit; comment donc
pourrions-nous craindre le trs ton Pre saint, Celui que nous aurions d attendre avec la plus grande joie
et le plus grand amour de notre cur ?
-31- " Mon cher frre, je peux t'assurer que tu m'as t du cur, mme toute la peur que
j'avais en raison de l'apparition du Seigneur, et de manire telle, que je n'aurais mme pas de crainte du
plus svre jugement.
-32- " En effet, il me suffit seulement de savoir que je peux aimer le Christ, qui est si
infiniment plein d'Amour. Etant donn qu'il est en Lui-Mme si infiniment bon et aimant, je sens que je
peux tre heureux partout, quand je peux L'aimer, Lui, qui est l'Amour dans sa plnitude.
-33- " Je te remercie, cher frre, aussi au nom de tous nos frres, pour nous avoir
apport cette splendide nouvelle, qui t'a t certainement suggre par ce tendre homme simple.
-34- " Et je te donne aussi la pleine assurance que moi, et nous tous, nous ne cesserons
jamais d'aimer ternellement le vrai Christ par-dessus tout; parce qu'Il est, en Lui et hors de Lui, si
misricordieux et si infiniment bon !
-35- " En effet, qui ne pourrait L'aimer ainsi, devrait tre le pire dmon infernal. Et
comme moi avant, j'avais si peur de paratre devant Sa Face, ainsi, partir de maintenant, mon plus
ardent dsir sera ternellement, dans ma grande indignit, de voir le Pre trs saint, face face, mme si
ce n'est qu'une fois seulement.
-36- " Oh, Toi, mon cher Jsus ! Combien je Taime maintenant que je T'ai mieux
connu que lorsque j'tais sur la Terre ! Sois envers moi, pauvre pcheur, bienveillant et misricordieux,
seulement ce qu'il faut pour ne pas menlever mon bonheur qui consiste pouvoir T'aimer de toutes mes
forces, partout o Ta misricorde, Ta sainte volont, m'enjoindront d'aller.
-37- " Oh, Seigneur ! Je ne Te demande rien, car je ne suis pas digne de la plus petite
grce. Laisse-Toi seulement aimer de moi, et, s'il est possible, laisse-moi me consumer compltement en
mon amour pour Toi !"
-38- Le prieur dit: " Mon cher frre, du moment que tu es si chang en ton cur,
comment notre homme simple te plat-il, lui qui justement prsent sort de derrire la tonnelle ?"
-39- Le moine dit: " Oh, trs cher frre, cet homme m'a toujours plu normment
depuis sa premire apparition; je le suivrais partout o il voudrait se rendre; et quelle que soit la place o
il voudrait se mettre dans l'attente du Seigneur, j'y resterais ferme comme un roc, pendant une ternit,
sans me dplacer mme d'un cheveu.
-40- " Ce serait justement le type d'homme au cou de qui je me jetterais en dversant
sur Lui tout mon amour ! Le prieur dit: " Que ferais-tu alors, cher frre, si le Seigneur de la Terre et de
tous les Cieux s'approchait de toi en une telle simplicit ?"
-41- Le moine dit: " Oh, frre, pour exprimer un tel sentiment, je crois que mme pour
les esprits clestes les plus levs, les paroles auraient du mal sortir de la poitrine.
-42- " En effet, un tel bonheur serait insupportablement grand, mme s'il devait ne
durer qu'un instant !"
Le prieur dit: " parles-en avec l'homme simple lui-mme, qui justement maintenant
s'approche de nous; il est certainement en mesure de te donner les meilleurs claircissements sur ce pour
quoi, crois-moi frre, il me manque les mots.
-43- " C'est pourquoi je te dis: Va, toi, et mme, allez vous tous, la rencontre de cet
homme simple; il vous montrera vous, comme il m'a montr moi la Vraie Voie qui conduit au Pre,
et non seulement cela, mais aussi le Pre Lui-mme ! Je ne peux vous en dire plus !"
44 Mais maintenant, l'homme Simple ouvre les bras et dit: " Mes Enfants, venez dans
les bras de votre bon Pre, car Je suis Celui dont vous avez si peur !"
-45- Un cri gnral part de tous les curs, et tous tombent Ses pieds, et ils pleurent de
joie en raison de leur grand amour pour Lui ! Et tout ce que l'on peut entendre de leur bouche, c'est: "
Toi Pre Saint ! Comme Tu es infiniment bon !
-46- " Oh ! Si nous pouvions T'aimer seulement pour une petite partie de tout cet
Amour dont Tu es digne !"
Et vous voyez, le Seigneur se penche sur eux, les relve tous et dit: " Mes Enfants,
coutez et apprenez Ma svre sentence de Juge, qui dit ceci: *car Moi, votre seul vrai et bon Pre, Je
veux vous conduire Moi-Mme au lieu appropri de votre destination, qui s'amliorera toujours plus
dans Mon Royaume !
-47- " Mais pas ici, en ce lieu o est encore visible pas mal de votre erreur des sens;
mais bien plutt, dans un lieu vraiment pur, je veux aussitt vous montrer ce que vous devrez faire, et
comment vous devrez vraiment Maimer parfaitement en esprit et en vrit, et donc, en cet Amour,
M'adorer comme le Seul Dieu, ternellement vrai ! Donc, abandonnez tout et suivez-Moi !"
-48- Et voil; maintenant le cher Pre ramne nouveau dans Sa Maison, une autre
poigne de fils perdus; et ils Le suivent en louant et en magnifiant Son Saint Nom !
Suivons-les nous-aussi, afin de pouvoir assister la pleine solution.
SS1 C98
(Le Bon Pasteur sen va vers Sa Maison avec un nouveau troupeau. Ce que le Seigneur
considre comme une louange agrable. LAmour en tant quternel, tout-puissant
et saint lien entre Dieu et lhomme, grce auquel il devient notre Pre.
Quel est le vritable il pour voir Dieu. Le secret du vrai progrs. Une Parole de la
bouche du Seigneur vaut mieux que toutes les Paroles des hommes runies. Avec
le Seigneur nous pouvons tout ; sans Lui, rien ! Encore une preuve trs
importante pour les condamns au clibat.)
-1- Et regardez, prsent, nous nous trouvons sur le bord de la grande tendue d'eau
que vous connaissez dj; comment la traverserons-nous ? Je vous dis: Avec un semblable Guide, il n'y a
pas de raison de se proccuper, puisqu'Il sait comment transformer immdiatement l'eau en terre ferme,
de sorte que vous n'avez encore rien vu de semblable.
-2- Regardez comment le prieur qui se trouve plus prs de Lui, Lui demande: " Toi,
ternel Amour ! Mon trs aim Jsus, que ferons-nous devant cette mer si infiniment large ? " Et le
Seigneur dit: " Cher ami et frre dans Mon Amour, nous, marcherons dessus."
-3- Le prieur demande: " Toi, mon Amour, l'eau nous soutiendra-elle ?" Le
Seigneur rpond: " Comment peux-tu poser une telle question prs de Moi ? Ne sais-tu donc pas que tout
M'est possible, et que le suis aussi un seigneur de toutes les eaux ?
-4- " Eh bien regarde: Je veux que cette grande tendue d'eau devienne
immdiatement terre ferme, qu'elle reste telle et qu'elle nous soutienne, tant que nous ne l'aurons pas tous
traverse. Mais, ds que nous aurons atteint le point fix qui se trouve sur l'autre rive, Je veux qu'elle se
dissolve nouveau en son lment liquide. Qu'il en soit donc ainsi ! Vois-tu prsent encore de l'eau ?"
Le prieur dit: " Toi, mon Tout-Puissant et Saint Amour ! Toi, Pre bon et saint ! Comment cela est-il
possible ? Combien rapidement tout cela s'est chang !
-5- " L'tendue d'eau infinie, fortement fluctuante, est devenue un terrain solide, au
point de pouvoir marcher dessus, sans peur ni hsitation ! Comment pouvons-nous TE remercier pour
T'tre montr, devant nous, si merveilleusement tout-puissant et aimant ?"
-6- Le Seigneur dit: " Mon cher ami et frre, le seul remerciement cher et prcieux qui
M'est agrable est toujours, et par-dessus tout, un cur qui M'aime. Je te le dis: Aucune offrande de
remerciement, aucun * Te deum laudamus *, aucune fte de joie, et aucune crmonie de remerciement
ne Me sont agrables; et mme, au contraire, J'en ressens la nause, comme devant une charogne pourrie
et puante, dans la fosse.
-7- "Mais un cur simple qui M'aime toujours est pour Moi une magnifique pierre
prcieuse dune valeur incalculable, sur la Couronne infinie de Mon ternelle Puissance Divine et de Ma
Magnificence; et c'est pour Moi, comme une goutte de baume verse sur Mon Cur Paternel, brlant
d'amour, goutte qui me dsaltre au-del de toute expression et augmente la joie de toute Ma Divinit
Infinie, d'une faon absolument inexprimable pour toi et devant toi.
-8- " Reste donc dans ton amour pour Moi, et ne cherche rien d'autre pour l'ternit;
car ainsi tu es pour Moi tout ce que tu dois tre; et alors, Je serai Moi-aussi, pour toi, tout ce que Je peut
tre vraiment, c'est dire ton Dieu Crateur et Pre ternellement trs aimant !
-9- " L'amour est le seul lien entre Moi et toi; il est l'unique Pont merveilleusement
tout-puissant, entre Moi, le Crateur infini, et toi, Ma crature finie.
-10- A travers ce pont, Je veux venir toi, et toi Moi, comme un cher pre vient ses
enfants et comme les enfants vont leur pre. L'amour est aussi ton vritable il comme Il est Mon
vritable il, ternellement unique; avec cet il seulement il t'est possible de Me voir, Moi, ton Dieu et
Crateur, comme un frre voit l'autre. Pour n'importe quel autre il, Je suis dans Mon Caractre
Essentiel, ternellement invisible.
-11- " L'Amour est en outre le bras droit de ton tre, avec lequel tu peux te serrer Moi,
comme un frre. L'Amour est aussi l'oreille fine et aigu, la seule qui puisse entendre Ma Voix
paternelle, l o aucune autre oreille ne pourra se substituer de toute ternit.
-12- " L'Amour est un but plac si infiniment loin, qu'aucune intelligence et aucune
sagesse humaine ne peut jamais l'atteindre. Cependant, l'Amour vrai commence justement par cette fin
vers laquelle l'intelligent et le savant tendent inutilement leurs oreilles.
-13- " L'Amour est certes l'instrument visuel de l'esprit le plus intrieur et le plus fin; et,
avec cet instrument seulement, tu peux scruter dans Mes divines profondeurs miraculeuses; tandis que
l'intellect et la sagesse de lhomme ne sont mme pas en mesure d'effleurer l'extrme bord de Mon
vtement.
-14- " C'est pourquoi, toi et tes frres, vous tes aussi heureux, tant donn que, comme
premire chose, vous avez accueilli lamour en vous; Amour qui a chang prsent cette eau en un
solide soutien, travers lequel, Je veux Moi-Mme vous conduire, en tant que le Seul Vrai Guide, et
comme votre unique et vrai Pre, et frre, dans votre amour pour Moi, de mme que dans Mon Amour
pour vous.
-15- " Donc, pour toute l'ternit, vous n'avez penser aucun remerciement; car ton
amour est tout dans le Tout, comme Moi, dans Mon Amour pour toi, et pour vous tous, Je suis le Tout
dans le Tout ! Et maintenant, nous allons commencer la traverse sur ce soutien, comme sur un pont;
suivez-Moi donc !"
-16- Comme vous le voyez, le cortge avance rapidement, et je peux vous assurer que,
bien qu'il vous semble que l'on aille pas pas, nous nous dplaons toutefois avec une rapidit
inconcevable pour vous.
-17- En effet, en avanant ct du Seigneur d'un pas - ceci considr autant au sens
spirituel qu'au sens matriel - cela rend plus que si vous faisiez, en mesure terrestre correspondante, des
pas qui iraient d'un soleil un autre.
-18- Cependant vous devez bien saisir le sens de la diffrence qu'il y a entre les progrs
matriels et ceux purement spirituels. En effet, ce mouvement n'indique pas ici seulement une
progression visible vers l'avant, mais on doit plutt considrer la signification comme applique
quelqu'un qui se laisse conduire par l'Amour du Seigneur dans sa sphre intrieure de la connaissance, et
qui, en un instant, ou, en correspondance, en un pas, fait une exprience indiciblement plus grande; et
qui acquiert dans la vrit une trs claire facult visuelle, infiniment plus grande et plus tendue, quun
chercheur de l'intellect et de la sagesse humaine, en plusieurs milliers d'annes terrestres.
-19- Et pour parler de manire encore plus comprhensible: Un pas, sous la conduite du
Seigneur, a plus grande valeur qu'un million de pas sous la conduite dun esprit mme clair ! Ou bien,
mieux dit encore:
-20- Une Parole de la Bouche du Seigneur a plus grande valeur que toutes les paroles
qui, sur tous les corps de l'univers, ont t prononces ou crites par tous les hommes.
-21- Il n'est certes pas ncessaire que Je vous en dise plus cet gard. Mais pendant ce
temps, nous avons franchi la zone de l'eau; en effet, tournez le regard derrire vous, et vous verrez qu' la
place du prcdent terrain solide, il y a nouveau notre interminable mer.
-22- Et regardez, mme le Seigneur attire sur cela l'attention de ceux qui le suivent, et Il
dit au prieur: " Regarde un peu derrire toi; et prsent observe ici devant toi ce lieu, et dis-Moi s'il te
plait."
-23- Le prieur dit : " Seigneur et Pre, mon ternel Amour ! L o Tu es, tout est beau
et me plait indisciblement ; sans Toi, autant ici quen nimporte quel autre lieu, ce serait ternellement
se dsesprer."
-24- Le Seigneur dit: " Tu as bien parl; c'est ainsi et pas autrement. Avec Moi, vous
pouvez tout, mais sans Moi, rien ! C'est pourquoi il est aussi bien d'tre toujours proches de Moi ! En
dehors de Moi il n'y a en aucun lieu, un tre qui ait consistance et stabilit, car Moi Seul Je suis la Voie,
la Vrit et la Vie !
-25- " Qui reste en Moi au moyen de lAmour, et Moi en lui, celui-l a la Vrit et la
Vie. Continuez donc Me suivre, et Je veux vous montrer un autre endroit pour voir s'il vous plaira. Si
vous l'apprciez, alors vous pourrez choisir l une demeure; s'il ne devait pas vous plaire, nous en
chercherons un autre. Suivez-Moi donc !"
-26- Et voici que le cortge se met en marche entre l'Orient et le Midi, et l au fond,
derrire ces montagnes brillantes, nous ferons nouveau arrt en une rgion indescriptiblement belle, o
nos htes devront soutenir une preuve plutt forte, car en eux, il y a encore cach un nud, c'est--dire,
l'amour par la femme, par suite duquel ils taient hostiles au clibat, non pas d'eux-mmes, mais
contraints, par l'ordre religieux et par les circonstances, de l'observer.
-27- Cependant, a dire vrai, en tant que clibataires, ils ont fait leur devoir, et pas mme
l'un d'eux sur la Terre ne s'est laiss aller envers une femme, du point de vue charnel.
-28- Seulement le mrite en est relatif, du fait que le lieu o ils ont pass leur vie
claustrale, en ce qui concerne les beauts fminines, tait trs mal plusieurs points de vue, c'est--dire,
tant au sujet de la grce, de l'esthtique, de l'habillement, du langage, et d'autres choses encore, toujours
considres du cot esthtique mondain.
-29- Donc, en ce clotre allaient se confesser seulement des vieilles femmes, car pour
les jeunes, cet ordre religieux tait considr comme trop rigide.
-30- Etant donn ces conditions, tait presque exclue toute quelconque attirance
contraire au clibat; et puis, mme la victoire sur cet ventuel attrait occasionnel du cot de ces
condamns au clibat, n'tait ensuite pas si grave au point de correspondre ce que les gnrations
successives ont d traverser.
-31- Voil la raison pour laquelle ils doivent soutenir cette preuve en prsence du
Seigneur. Je vous dis: En ce premier lieu d'arrt, nous aurons l'occasion de voir aussi des esprits fminins
bienheureux, la vue desquels, mme vous, la tte commencera tourner.
-32- En outre, le lieu-mme sera aussi si clestement beau, que vous, l'exception de la
Cit Sainte, vous n'avez encore rien vu de semblable, de sorte qu'il sera constat bien vite, en le mettant
sur la balance, quel poids a l'amour pour le Seigneur chez ces nouveaux sauvs.
Cependant, cela sera l'objet de nos considrations seulement la prochaine fois.
SS1 C99
(Une rgion clestement belle. Une vraie procession cleste. Une proposition
scabreuse. Un frre vient laide.)
-1- Nous nous trouvons dj sur le sommet des monts que nous avons vu, il y a peu,
briller de loin, devant nous. Regardez cette rgion indescriptiblement belle, qui s'tend l'infini un peu
plus au-dessous de ces montagnes, avec une grande somptuosit, et des varits merveilleuses. De
splendides valles trs larges alternent avec des chanes de collines, se croisant dans toutes les directions.
-2- Il y a de magnifiques ruisseaux, dont l'eau semble d'or transparent, et cette eau
coule avec une vivacit bien ordonne, et l o un ruisseau se jette dans l'autre, comme vous pouvez le
voir, il se forme un lac rond qui, avec le flottement sa surface, dveloppe un magnifique jeu de rayons.
-3- Sur les rives de ces lacs, il y a de magnifiques palais, au toits de couleur d'un rouge
brillant; toits qui n'ont pas pour but de protger de la pluie, mais bien plutt de faire, grce leur
transparence affluer la lumire l'intrieur, dans les gradations de couleur les plus varies.
-4- Observez ensuite la structure de ces palais, dont chacun exalte une splendide
architecture diffrente, de haut style, et observez comment des nombreuses fentres, et mme de chacune
d'elles, sort une lumire de couleur diffrente.
-5- Le terrain qui entoure ces splendides palais est magnifiquement cultiv en jardins,
o poussent en ranges bien ordonnes, de gracieux petits arbres chargs des meilleurs fruits, ainsi que
des fleurs brillantes d'une splendeur jamais imagine.
-6- Au milieu de tout cela, il y a de magnifiques pavillons de jardins, de divers genres,
qui ont en partie l'aspect de petits jardins suspendus, et en partie semblent des tours avec de splendides
coupoles.
-7- D'autres encore ont la forme de temples droits la colonne irradiante et qui se
distinguent entre eux par la diversit du toit, tantt arrondi, tantt pyramidal.
-8- Et de plus, regardez les splendides enceintes des jardins, consistant en de trs
belles arcades et pergolas, en dessous desquelles on peut se promener, ainsi que dessus.
-9- Observez encore les gracieuses nacelles dans lesquelles plusieurs esprits
bienheureux de cette rgion se bercent la surface de ces eaux merveilleuses, et naviguent d'une rive
l'autre. Ecoutez, aussi les chants suaves, qui de loin arrivent notre oreille.
-10 Et partout sur les collines il y a une glise pourvue d'un clocher trs haut, avec sa
cloche respective au son magnifique. Et mme, vous pouvez vous persuader justement maintenant du
son de ces cloches, tant donn que justement elles sonnent toutes notre apparition.
-11- Ces cloches n'ont pas le son de celles de la Terre, mais leur son ressemble bien
plutt celui trs doux de ce que vous nommez vos harpes oliennes; seulement ce son est
inexprimablement plus pur; et avec tout cela il est si dlicat qu'il rsonne de grandes distances, aussi
bien dans les notes graves que dans les aigus.
-12- Mais prsent, tournez votre regard vers l'avant, l o une voie droite s'ouvre
devant vous; laquelle, n'a pas l'aspect d'une grand-route de votre Terre, mais bien plutt un ruban de
velours, large de plusieurs toises, magnifiquement tiss avec de l'or et des pierres prcieuses bien polies.
-13- Et des deux cts, poussent des arbres qui sont en mme temps pleins de fleurs
parfumes, et chargs de fruits mrs d'une exquise saveur.
-14- Et toujours sur cette voie, vous pouvez voir une procession, naturellement sans
tendards, sans bannires et sans crucifix, qui s'avance notre rencontre. Ceux qui la composent, portent
entre les mains de rayonnantes branches de palmiers, et en outre, les tres fminins portent des corbeilles
remplies de toutes sortes de fruits clestes, pour accueillir au plus vite les htes qui arrivent, de la faon
la plus affectueuse et avec un grand esprit d'hospitalit.
-15- Et vous voyez, la procession arrive toujours plus prs de nous, et les esprits
angliques fminins s'empressent de la prcder avec leurs corbeilles, pour arriver avant auprs de nous.
Deux d'entre elles sont dj ici. Observez la dlicatesse infinie et la beaut vraiment merveilleuse de leur
forme; tout en elles est d'une rondeur sublime et thre.
-16- De leur visage irradie une gentillesse vraiment cleste, dans sa bienheureuse
srnit; et les vtements, extraordinairement subtils, annoncent l'tat de tendre innocence de ces tres.
Mais prsent toutes ces jeunes filles anges s'approchent toujours plus, et toujours plus on aperoit aussi
la splendeur de leurs visages.
-17- Ecoutez aussi leur faon de parler, clestement douce et d'un ton suave, et
comment elles saluent notre compagnie en disant:
-18- " Oh ! Venez, vous merveilleux amis de notre trs saint et trs aimable Pre, et
restaurez-vous avec nos fruits, que nous avons apports ici, avec le cur palpitant d'amour.
-19- " Oh ! Comme nous sommes heureuses d'avoir eu la jolie immense et batifiante
de voir une fois encore, en tte de votre cortge, Notre Seigneur, Dieu et Pre, bon et aimant par-dessus
tout.
-20- Et maintenant, regardez comment nos frres sauvs commencent tous ouvrir de
grands yeux et le prieur se tourne justement prsent vers le Seigneur en disant :
-21- " Seigneur, Toi, trs bon et misricordieux Pre de tous les tres au Ciel et sur la
Terre; qu'est-ce donc que cela ? S'agit-il peut-tre d'esprits angliques qui ont vcu autrefois sur la Terre,
ou bien s'agit-il d'anges trs purs des trs hauts Cieux ?
-22- " En effet, quelque chose d'aussi beau ne s'est encore jamais prsent, mme pas
au plus profond de mon tre comme une lgre lueur.
-23- " Sur la Terre, j'tais un rigide partisan du clibat; mais, si dans le moment le plus
grand de mon zle, se ft prsent mon regard quelque chose de semblable, si mme de loin, en vrit,
cela m'aurait transport tout d'un coup dans le plus ignominieux mahomtisme. Ici il s'agit de dire,
justement littralement: Seigneur et Pre, aide-nous, autrement nous sommes perdus !"
-24- Le Seigneur dit: " Donc, Mon cher ami et frre, cette fois avons-nous trouv
justement ce petit coin qui te plaise ? A ce que j'observe, il semble que tu n'es pas hostile monter ton
mnage ici et te chercher une chre pouse cleste, tant donn qu'ici, on ne peut plus effectivement
parler d'tre perdus; et que toi et tes frres vous pouvez choisir, votre gr, en Ma prsence.
-25- " Si donc tu es content ici, tu peux te choisir aussitt une pouse cleste, et aussi
un palais; et Je te bnirai toi, et tous les autres, et J'annoncerai en outre, toi et chacun des autres,
quelle est sa mission cleste. Bref c'est l Ma proposition, toujours conditionne ton libre choix."
-26- Le prieur, ainsi que ses frres, regardent tantt la zone, tantt le Seigneur, et
presque plus longtemps les pouses clestes; et le prieur, justement pour cette raison, ne peut tre aussi
vite prt pour la rponse, car il se parle ainsi lui-mme:
-27- * Rester ici serait certes beau, ct d'une semblable pouse cleste, et avec une
semblable proprit en plus; de sorte qu'il n'y a vraiment rien autre dsirer !
-28- En vrit, selon moi, imaginer un Ciel plus Ciel que celui-ci devrait tre
simplement impossible n'importe quel esprit immortel, pour toute l'ternit.
-29- * Si dans ce cas on ne sent pas le besoin d'un bon conseil, on ne le sentira plus
pour l'ternit. Cependant, quand je pense ce que l'on ressentirait en embrassant une semblable pouse
cleste, en ltreignant immortellement sur sa propre poitrine immortelle, plein d'un ardent amour
cleste, il me vient des vertiges; et je voudrais volontiers, et mme trs volontiers, prononcer devant le
Seigneur mon sonore - oui - condition qu'en toutes ces magnificences qui nous entourent, il y ait une
vraie base solide.
-30- * Et si, au contraire, toute cette histoire n'tait qu'une preuve ? Si l'on devait
mordre cette pomme, comme Eve au Paradis avec le pauvre Adam, et qu'aprs avoir mordu, toute cette
rgion merveilleuse se changet en une autre ce dont Dieu nous garde de toute ternit ?
-31- * En ce cas cette prise de dents magique et cleste viendrait nous coter trs,
mais trs cher ! Oh, si je pouvais seulement savoir si tout cela a effectivement une consistance de dure
ternelle, alors je voudrais - toutefois j'ose peine le penser - prononcer ainsi discrtement mon - oui -
pour la proposition qui nous a t soumise par le trs saint et trs aimant Pre. *
-32- A ce moment, le moine que nous connaissons bien s'approche du prieur et lui dit:
"Ecoute frre, pendant combien de temps vas-tu faire attendre une rponse notre trs aimant et saint
Pre ?
-33- " S'il m'choyait de rpondre, je l'aurais dj fait depuis longtemps, d'accord en
cela avec pas mal d'autres frres. Et je te dis que je n'aurais pas rpondu autre chose que ce que me
suggre mon sentiment le plus profond, et prcisment:
-34- " * Seigneur et Pre, en tout Ton Amour infini et Ta Misricorde, avec Toi et
prs de Toi, il est extrmement beau et bon d'tre, et donc aussi en ces clestes magnificences.
-35- Si Tu restes ici, moi aussi je me sentirai ici extrmement heureux; si Toi au
contraire, comme la trs Sainte Source premire de toutes ces splendeurs, tu ne restes pas ici, et si celle-
ci n'est pas ta constante demeure, alors je ne veux pas non plus y rester, mais bien plutt, si Telle est Ta
Volont, aller de l'avant avec Toi, jusqu' ce que Tu dises: Je demeure ici ! * Frre, ne penses-tu pas que
ce se serait l me bonne rponse ?"
-36- Le prieur dit: " Oui certainement, cher frre, tu m'as rveill d'un rve; tu as
raison. Ainsi cela rsonne-t-il aussi au fond de moi, et ainsi je veux parler au Seigneur, puisque Lui, est
plus que toutes ces clestes magnificences !
SS1 C100
(La cleste destination. Le mariage cleste et les clestes demeures. Epreuve damour
et dhumilit et la plus haute rcompense.)
-1- Et maintenant le prieur se tourne vers le Seigneur et dit: " Je Te prie de bien
vouloir m'couter avec bienveillance, Tout Puissant Pre, si affectueux et si saint ! Bien que tu
connaisses parfaitement toutes mes plus intimes penses et mes sentiments, je veux toutefois parler
devant Toi, puisque Tu le dsires.
-2- " En ce qui concerne Ta sainte et affectueuse proposition, prsent il ny a plus
aucun doute en moi que, si nous l'eussions accepte, Tu l'aurais aussi maintenue, puisque Tu es partout et
en toute chose, l'Amour, la Flicit et la Sagesse ternels.
-3- Il est vrai que si je contemple ces tres angliques, dans leur cleste puret, en
constatant que l'une est plus splendide et plus belle que l'autre, et que chacune sa faon est
incomparable, et que si je demande mon cur si je serais content en acceptant une telle grce infinie de
Ta part, alors je suis oblig de me frapper la poitrine et de dire:
-4- " Seigneur, je ne suis absolument pas digne d'une grce si infinie, car ce serait
une rcompense trop clestement splendide pour moi un fainant terrestre, dform, et sympathisant
avec le clibat.
-5- " En vrit, si l'on devait tre en possession, avec Ta bndiction d'une semblable
moiti et ternelle compagne de la vie, si purement cleste, les annes de la Terre - si elles taient ici
encore en vigueur - passeraient grands bonds, comme les vives sauterelles par une chaude journe
d't, en de semblables conditions presque plus que clestes et l'on ne pourrait jamais parler dennui.
-6- Cependant, Seigneur et Pre, je dis prsent un grand * MAIS * ! Tu vois, il est
difficile de parler devant Toi, en particulier dans un ces de ce genre, o l'on suppose avoir t mis, par
Toi, doublement au pied du mur.
-7- " En effet, se montrer mcontent Ton gard, d'une semblable rcompense et la
refuser ventuellement, pour aspirer un bonheur plus lev, il me parat pour le moins que ce serait
comme pcher grossirement contre Ta Bont infinie.
-8- " Par contre, l'accepter presque avidement, et avec trop de promptitude, serait
comme dire que l'on se sent en tre dignes : ce qui avec nous ne peut jamais tre le cas. En outre, il
s'impose suite aussi une secrte question intrieure que, du moins en moi, je sens ainsi se poser:
-9- " Tu vois, deux biens sont ici, devant toi, l'un clestement splendide, c'est--dire,
ce Ciel, et l'autre infini, c'est--dire, Toi-Mme Seigneur !
-10 " S'il y a en moi, pauvre pcheur, le libre choix entre ces deux biens, je dois
ouvertement avouer - que ce soit goste, o bien une quelconque autre chose - que je devrais dire:
-11- " * Seigneur, je reste prs de Toi, et j'abandonne, par amour envers Toi, ce Ciel,
extraordinairement magnifique, et n'importe quel autre Ciel, s'il y en a encore de plus magnifique que
celui-l, si l'on admet naturellement qu' Toi, Seigneur, un tel choix de la part d'un pcheur comme je
suis, puisse tre agrable.*
-12- " En effet, je ne voudrais pas laisser supposer par-l, devant Toi, Seigneur et Pre,
que je suis peut-tre mcontent avec ce Ciel, parce que ce n'est absolument pas le cas; et mme au
contraire, pour une telle grce infinie, je Te louerais, je T'aimerais et je Te magnifierais de toutes mes
forces, comme le plus indigne de tous.
-13- Cependant, Seigneur, se met dj en avant nouveau ce * Mais *; avec cela, je
veux dire seulement ceci: Si Toi, Pre trs aimant, Tu ne devais ventuellement pas rester ici, pour
toujours, comme tu l'es maintenant, et s'il nous tait accord de Te voir ici, peut-tre seulement en de trs
rares occasions, je prfrerais mille fois passer avec Toi toutes les ternits dans le coin le plus recul et
le plus lointain du Ciel, que rester ici, mme seulement une heure, sans Toi, Pre Saint et plein
d'Amour ! "
-14- A prsent le Seigneur parle: " Bien, J'ai appris et constat du fond de ton cur, que
ton amour pour Moi est bien dirig, et que toi, de mme que tes frres, vous avez renonc toute cette
immense magnificence cleste, comme un sacrifice agrable pour Moi; et c'est pourquoi Je vous dis que
justement avec ce sacrifice, vous vous tes rendus dignes de ce magnifique Ciel.
-15- " Pour toi et pour tes frres, cest justement ici la destination que jai fixe, et cest
pourquoi vous pouvez choisir librement, selon ce que vous suggre votre cur.
-16- " Chacun de vous doit prendre en consigne un de ces magnifiques palais, et
prendre une pouse cleste qui soit pleinement son got, et ensuite, comme seigneur de ces biens, il n'a
aucune autre obligation sinon que, en premier lieu, de Me reconnatre et de Maimer ternellement en
tant que le Seigneur et votre Pre, puis d'accueillir ces pauvres nouveaux esprits qui souvent arrivent ici,
de les recevoir, de les vtir et de les amener plus prs du Pre, avec d'affectueux enseignements.
-17- " Ne demandez pas si Je resterai ici, constamment visible, comme actuellement, ou
bien non visible; car, d'une faon ou d'une autre, Je suis cependant toujours prsent partout .
-18- " Et quand tu regarderas ce Soleil, pense alors: En lui demeure ton Pre; et ce
soleil, qui rchauffe si doucement cette rgion et illumine tout aussi magnifiquement ne se couche
jamais, et tu le verras toujours, et tu ne dtourneras jamais de Lui le visage de ton amour.
-19- " Cependant, n'importe quel moment o, au comble de ton amour pour Moi, Tu
me saisiras efficacement, alors Je serai prs de toi comme maintenant sans retard, de mme qu'auprs de
tes frres, personnellement visible, dans Mon tre.
-20- " Dans ta nouvelle maison, en ce ciel, tu trouveras un tableau blanc; regarde le de
temps en temps, selon les circonstances de ton activit d'amour, et sur lui tu relveras Ma Volont.
-21- " Et la femme que Je te donnerai, aime la comme toi-mme, sois un avec elle, afin
qu'avec elle tu deviennes un homme parfait, qui soit dans le parfait Vrai cleste, et dans le bon de
l'activit d'amour.
-22- " En cette femme tu sentiras la puissance de ton amour pour Moi, et la femme de
son cot sentira la puissance de ma Sagesse en toi; et ainsi vous serez comme UN, dans Mon ternel
Amour, et dans Mon ternelle Sagesse. Et le plus haut degr de votre joie sera lorsque vous deviendrez
compltement UN, dans l'amour pour Moi.
-23- " Ici, il n'est pas ncessaire que tu pourvoies la nourriture, ni d'autres ncessit
de quelque genre que ce soit, car, pour tout il a t fix et pourvu par Moi, pour toutes les ternits.
-24- " En effet, ceci est un Royaume que J'ai prpar depuis le commencement, pour
Ceux qui M'aiment, et c'est le grand et saint hritage que Je leur ai prpar la croix ! C'est pourquoi,
accepte-le de Moi, en tant que l'Unique Donateur de tous les bons dons, et jouissez de ses immenses
magnificences et de ses trsors, maintenant et toujours, ternellement.
-25- " En ce Royaume vous ne vieillirez pas, mais bien plutt vous serez toujours plus
heureux et vous deviendrez toujours plus forts, plus jeunes et plus magnifiques ! C'est l votre heureux
sort, bien proportionn ; allez donc, et choisissez vos ternelles compagnes de la Vie, afin que Je vous
bnisse pour un ternel bonheur sans fin !"
-26- Vous voyez, ce dlicieux bonheur, notre prieur est presque pris de vertiges; en
raison de cette grande motion, ni lui, ni ses frres n'osent plus faire un pas vers les jeunes femmes
clestes en attente.
-27- Alors le Seigneur invite ces dernires d'un signe, elles s'approchent, et chacune
tend celui qui lui est destin un rameau de palmier. A lacceptation de ce rameau, mme les vtements,
encore plutt ordinaires des moines, se changent en habits correspondants clestes, et alors le Seigneur
les bnit tous, et tous tombent sur la face, et louent et glorifient le Seigneur pour cette grce
incommensurable.
-28- Mais regardez, la-bas, derrire les moines lacs - qui sont ici gaux aux moines - il
y a encore un frre lac sans femme et sans rameau de palmier, qui regarde plutt tristement comment ses
frres ont t pourvus.
-29- En effet, on na pas pens lui donn aussi une jeune femme, et ainsi ses
vtements ne se sont pas non plus transforms, de sorte quil se trouve encore avec son habit de coutil. A
prsent, quadviendra-t-il de lui ? Attendons le droulement des vnements, tant donn que le Seigneur
ne se souviendra certainement mme pas de lui.
-30- Maintenant le Seigneur se tourne vers les poux clestes, en leur disant: " Et
maintenant, Mes chers enfants, laissez que vos clestes pouses vous conduisent la maison; et que
chacun de vous prenne ensuite pleine possession sur place du bien ternel que Je lui ai prpar !
-31- Nos nouveaux, poux clestes se relvent ; mais le prieur observe avec un vif
regret que notre pauvre frre lac est rest les mains vides; et c'est pourquoi il se tourne immdiatement
vers le Seigneur, en disant:
-32- " Seigneur, trs aimant et trs bon Pre, je ne peux Te louer et Te magnifier
assez pour la grce que TU as accorde nous tous ; mais, regarde l au fond il y a un pauvre frre
encore sans pouse et sans habit, et cela me fait beaucoup de peine.
-33- " Oh Seigneur, si cela T'tait agrable, je voudrais lui cder mon vtement et mon
pouse, plutt que de le voir ainsi abandonn. Je sais trs bien que Ton infinie Bont paternelle a dj
pourvu pour lui de la meilleure faon.
-34- " Cependant, tant donn que de Toi, j'ai eu aussi un cur aimant et
misricordieux, je dois T'avouer sincrement que, si je ne sais pas que ce pauvre frre est tout aussi
heureux que je le suis, je prfrerais, en Ton trs Saint Nom, renoncer pendant plusieurs milliers
d'annes a toute cette batitude, plutt que de savoir qu'il est, mme seulement pour quelques jours,
moins heureux que moi."
-35- Le Seigneur dit: " Voudrais tu vraiment cder ta femme, ton vtement et tes biens
clestes ce frre ?" Le prieur rpond: " Oui, Seigneur, a l'instant, mme si je devais retourner seul dans
mon vieux et faux clotre."
-36- Le Seigneur appelle lui le pauvre frre lac, et lui dit: " Regarde, en cette
occasion, tu as t le seul de l a compagnie rester les mains vides; mais ce frre t'a vu ainsi abandonn,
et il a eu piti de toi, de sorte quil veut te cder sa part, par amour pour Moi ; es-tu content ?"
-37- Le pauvre frre lac rpond: " Oh, Seigneur, en ce qui me concerne, je suis dj
heureux et content s'il m'est permis de rester ici en ce point, et ternellement, en Te louant et en Te
glorifiant, de regarder ces clestes magnificences; et, en ce cas, je serais dj heureusement satisfait, si
Toi, Seigneur, Tu me permets d'tre, malgr ma grande misre, aussi seulement comme le dernier
serviteur, dans la maison de lun des plus pauvres parmi mes frres que Toi, Seigneur et Pre, tu as bnis
pour l'ternit, en tant que Tes clestes citoyens.
-38- " En effet, sur la Terre aussi, j'tais le dernier dans le clotre, o, dire vrai, j'tais
de peu d'utilit, et toute mon activit prsume n'tait autre quune aumne de la part de Tes serviteurs
plus levs de ce clotre, afin quil ne ft pas trop vident quils devaient me vtir et me nourrir comme
un inutile fainant.
-39- " Et ainsi je n'ai jamais rien fait de mritant, pas mme pour me gagner une petite
rcompense. Comment pourrais-je, maintenant, mattendre ici, une rcompense gale a celle de mes
frres bien meilleurs que moi ?"
-40- En Se tournant vers le prieur, le Seigneur dit: " Donc, Mon cher fils, que peut-on
faire en ce cas ? Comme tu vois, ce frre ne veut accepter ton offre en aucune manire; qu'entends-tu
faire prsent ?"
-41- Le prieur dit: " Oh, Seigneur et Pre, laisse que je fasse mon premier devoir
fraternel envers lui, ici dans le Ciel. J'entends l'accueillir dans la maison que Tu m'as donne et le
considrer l totalement gal moi; et enfin je veux le placer comme un matre la tte de tous les biens
qu prsent Ton Amour, Ta Grce et Ta Misricorde mont accords.
-42- Le Seigneur dit: " Sais-tu ce que nous allons faire. J'ai maintenant un plan
totalement diffrent. Etant donn que toi et ce frre, vous vous tes rendus l'un l'autre prisonniers par
amour envers Moi, alors, Moi-aussi Je vous fais compltement prisonniers de Mon Amour.
-43- Les autres frres qui s'en sont alls vers leurs demeures, avec leurs pouses
clestes, nous les bnissons, tandis que toi, ta compagne et ce frre, venez avec Moi, dans le plus haut
Ciel, o j'ai l'habitude de demeurer ternellement parmi Mes Enfants."
-44- Regardez: Le prieur, son pouse et le frre se prosternent devant le Seigneur dans
une extase infinie; le Seigneur les rconforte, les relve et dit: " Mes Enfants, suivez Moi donc dans Ma
Maison paternelle !
-45- Et ils s'en vont vers l'ternel saint Orient, sans que les autres frres s'en
aperoivent. Des files infinies de bienheureux saluent de tous les cts ce petit cortge, et louent le
Seigneur pour Son Infinie Bont, Son Amour et Sa Misricorde.
Allons, nous aussi derrire eux, de faon pouvoir tre prsents l'installation de ces trois
nouveaux citoyens du Ciel !
SS1 C101
(Un point dobstacle dans le tournant constat dans la destination du prieur. On obtient
une clarification spirituelle intermdiaire. Guider, tirer et porter, au sens spirituel.)
-1- Je remarque qu'en vous se cache une question secrte qui dit ceci: * En ce qui
concerne le pli vraiment rjouissant, pris par la progression du prieur, il y a un point obscur, qui empche
de saisir exactement les choses par leur vrai Centre clairant.
-2- * Le Seigneur a d'abord assign au prieur l'pouse et les biens clestes, sans poser
aucune condition prliminaire, et IL l'a bni justement cet effet, l'gal des autres, en lui indiquant en
mme temps sa destination et sa mission clestes, sans faire aucune rserve.
-3- * Et, toujours comme IL l'a fait pour les autres, IL lui a donn des instructions
divinement clestes, en lui indiquant qu'IL apparatra toujours personnellement dans Son tre, ds que
l'un ou l'autre le saisira avec la puissance et la fore de son amour.
-4- * En toutes ces divines prescriptions, le Seigneur n'a aucunement indiqu au prieur
qu'Il aurait, son sujet, des vues suprieures futures.
-5- * Comment se fait-il donc maintenant que cette destination du prieur, clairement
place, cesse ainsi tout d'un coup ? Lui et sa compagne n'ont mme pas eu le temps de voir les biens que
le Seigneur leur avait destins en ce Ciel, alors qu'ils ont t conduits par le Seigneur dans le Ciel le plus
lev !
-6- * Cela est plutt difficile saisir, puisque le Seigneur, d'abord les a tous bnis,
prieur compris, suite l'acceptation de la rcompense; et avec Sa Bndiction Il a exprim le plein et
parfait accord entre Sa ferme Divine Volont et la libre volont des obligs.
-7- * Quand les hommes changent, avec une telle rapidit, leurs plans, cela peut
facilement s'expliquer par l'imperfection de leurs connaissances; mais si cela est effectu par la Partie
divinement Omnisciente, comme on l'a dit, il est trs difficile de comprendre, tant donn que le
Seigneur sait certainement avec certitude, ce qu'il y a en ce qu'IL exprime par Sa Volont dcide.*
-8- Chers amis et frres, vous voyez votre question secrte est base sur des arguments
trs solides, toutefois elle laisse accs la discussion. En effet, cet vnement a t guid de faon que
vous puissiez y trouver un petit obstacle, trs profitable pour vous.
-9- Si vous retournez par la pense ce qui tait arriv encore dans le clotre, aprs la
libration des frres endormis dans leur me; derrire le gouffre, notre prieur, comme aucun autre, en
raison de son grand amour et de sa reconnaissance, voulait prendre lhomme inconnu entre ses bras, pour
le porter jusqu' table: ce que ce dernier refusa; Cependant, dans la conversation qui suivit, il pronona
un * peut-tre * plein de mystre, avec lequel il fit, d'une certaine manire, comprendre au prieur
comment il L'avait dj autrefois port sur les mains.
-10- En rflchissant sur cette scne avec une plus grande attention, il ne sera pas trop
difficile de comprendre ce qui est arriv prsent. La chose au dbut pourra vous tonner quelque peu;
cependant ici chez nous, dans le Royaume des esprits, le un, le deux et le trois ne sont pas toujours
interprter comme sur la Terre.
-11- Parfois, vous devez compter soixante-dix, trois cent quinze, alors qu'il y a pour
nous peine, un, deux, trois pour lucider la chose encore mieux, je dirai: Un homme vit dans un pays
de l'Amrique du sud, un autre dans un coin de la Sibrie.
-12- Ces deux hommes, du point de vue naturel, sont immensment loigns l'un de
l'autre; cependant, pas autant du point de vue spirituel; car, en ce cas, ils peuvent tre trs voisins, corme
le un et le deux.
-13- Rflchissons prsent sur ce que le Seigneur a voulu faire entendre dans le fond
au prieur avec son fatidique * peut-tre * se rfrant au fait de le porter Lui, car alors les choses se
rvleront aussitt comme interdpendantes, et donc plus claires; Donc, voici ce que le Seigneur
entendait dire au prieur ! Ecoutez:
-l4- * Tu croyais M'avoir port dans tes mains sur la Terre, sous la forme du pain, dans
l'Eucharistie; par contre, dans le pain tu ne M'as jamais port; mais bien plutt plusieurs fois tu M'as
port en grand secret dans ton cur; mais tu ne croyais pas pleinement Me porter.
-15- * Mais, Moi; Je te dis que seulement l tu M'as port justement *. Comme vous
voyez, c'est en cette circonstance que le Seigneur ajouta ce * peut-tre * encore non expliqu; parce que
dans le prieur il n'y avait pas encore la stabilit complte au sujet de l'Amour de la Misricorde et de la
Clmence du Seigneur, lui faisant aussi comprendre que s'il et s'agit de * porter *, il serait beaucoup
plus facile qu'il portt le prieur, que le prieur, Lui.
-16- Mais prsent, faites attention ! Dans le Royaume des esprits il y a une diffrence
considrable entre les termes: guider, tirer, porter; diffrence qui consiste en ceci:
-17- Quand les hommes sont * guids * par le Seigneur, ils suivent la Lumire de la
Foi, et ils entrent grce cela, dans le Ciel le plus bas.
-18- Quand les hommes sont * tirs * par le Seigneur cela signifie que l'Amour du Pre
s'est dvers sur eux et qu'ainsi ils sont accueillis dans l'Amour du Pre, ou bien, qu'ils arrivent dans le
second Ciel, qui consiste dans le Vrai de la Foi, travers la Lumire de l'Amour uvrant pour le
Seigneur et par consquent pour le prochain.
-19- Quand au contraire on dit: * Les hommes sont ports par le Seigneur *, cela
exprime dj un parfait tat filial des hommes, qui sont passs compltement dans l'Amour pour le
Seigneur, qu'ils Lui ont prsent, comme offrande, dans la plus grande abngation, mme l dernire
goutte de leur Amour d'eux-mmes, bien qu'ils se soient dj humilis auparavant.
-20- Grce cela, ils sont rellement de vritables Enfants de Dieu, et ils sont accueillis
par Lui, en tant que Pre ternel, uniquement Vrai, dans le plus haut et plus pur Ciel d'amour.
-21- Si vous faites attention ces diffrences, et si vous ajoutez la promesse faite par le
Seigneur, comme en passant, de porter Lui-Mme le prieur, le fait de la destination finale change pour
ceux-ci - quelque peu conteste par vous - ne vous semblera plus autant non prpare, comme vous
l'avez jug vous-mmes au premier moment.
-22- En outre, en ce *peut-tre * si expressif et si significatif, le Seigneur a enferm
aussi ce qui est arriv par la suite; car, bien qu' mots couverts, Il n'a rien voulu dire d'autre, sinon que:
-23- * Je t'assignerai une destination, compltement selon ton libre choix, en prenant
cependant toujours en considration que tu Me portais par le pass dans ton cur.
-24- * Et de faon tout fait inattendue de ton point de vue, Je te procurerai, justement
au moment o tu seras prs d'atteindre ta destination ternelle, une petite occasion face laquelle tu
montreras toi-mme clairement comment, venant de ton moi profond en quelle mesure ou de quelle
manire tu M'as port et Me portes encore dans ton cur; et c'est pourquoi, Moi-aussi, en change, Je te
porterai.
-25- * Cependant, durant cette brve priode d'preuve, Je veux un peu fermer Mon il
devant toi, afin que tu puisses agir compltement libre, selon ta volont.
-26- * Et seulement une fois l'action accomplie, Je te regarderai, et, selon les cas, Je te
bnirai pour ta destination cleste, ou bien Je te prendrai sur Ma Main, comme un enfant parfait, et Je te
porterai dans la Cit o Je demeure, en tant que ton Pre trs saint et trs aimant.*
-27- Comme vous voyez, nous aurions presque tout rassembl, et c'est pourquoi
prsent il n'y a rien d'autre faire que d'appliquer toute cette explication au cas en objet, de sorte que
votre question soit compltement satisfaite.
-28- Notre prieur, comme tous ses frres, avait atteint, en premier lieu sa pleine
destination, comme il avait t clairement dit par le Seigneur - Et pourquoi donc ? Afin que le prieur,
dans la sphre respective de l'activit de l'Amour, pt avoir sa disposition, un espace libre, n'ayant pas
mme le moindre sentiment du plan que le Seigneur avait encore en rserve pour lui.
-29- En outre il devait se trouver, comme par hasard, au fond de la scne, un pauvre
frre lac - dj depuis longtemps choisi par le Seigneur, pour ce but qui avait tout l'apparence d'un cas
fortuit, mais qui au contraire en lui-mme tait dj de toute faon destin au trs haut Ciel; alors qu'ici,
il a d se laisser employer, totalement ignorant, comme une pierre de touche, parfaitement approprie,
pour prouver le vritable amour de notre prieur pour le Seigneur, ainsi que son amour, du prochain.
-30- Durant cette scne, le Seigneur tourna ailleurs Son il omniscient et omnivoyant,
et laissa au prieur toute libert d'action dans son activit d'Amour.
-31- Le prieur en son temps avait port le Seigneur dans son cur et seulement
maintenant il fut pleinement renforc, grce cela, et il se trouva lui-mme dans le parfait Amour pour
le Seigneur, dans la complte abngation de lui-mme
-32- A ce moment le Seigneur le regarda, et apparemment Il changea Son plan, dans un
secret, mais ternellement sage, conformment la libre action de l'esprit humain; et maintenant, le
rsultat est devant vos yeux, tandis que pour de plus grands dtails, nous l'apprendrons ensemble dans un
lieu plus lev et plus saint.
LE SOLEIL SPIRITUEL 2
OU
" LUMIERE DE LA NOUVELLE JERUSALEM "
Rvlations sur les conditions spirituelles de vie dans l'Au-Del donnes par le Pre
d'Amour et de Vrit au moyen de Jacob LORBER.
*****************
Traduit de l'allemand en italien, partir de la 4 dition allemande de 1928 par Clara
Battistella - Trieste - 1968/1968.
Rassembl par Egidio PARONIT et ses collaborateurs: Cercle Priv Spirituel - 154 via
San Lorenzo in selva 34 146 - Trieste - Italie
SS2 C1
( La rgion de L'Orient cleste, dj connue. Le Ciel des Protestants. Quelques
questions d'Amour et leurs rponses.)
SS2 C2
( Entre dans l'Eternel Matin de l'Amour.*Le dlicieux repos*. Ds que les fils de Dieu
deviennent habitants de l'Eternel Matin, ils sont en mme temps citoyens de la
Sainte Cit de Dieu. La condition exceptionnelle d'un fils de Dieu, provenant de la
Terre. Un saint repas la table des Enfants du Pre, dans l'Eternelle Demeure de
l'Amour. N.B: base d'eau et de pain. )
-1- Regardez, notre Souverain Guide se dirige avec les trois vers le sommet arrondi de
la hauteur; lequel, comme dj signal auparavant, est teint cette fois d'une gloire plus lumineuse, et
comme vous pouvez le constater, le trs digne cortge avance trs-rapidement.
-2- A prsent tournez un peu vos regards vers notre rgion orientale, et en particulier
vers les collines, et observez quelle incalculable masse d'esprits angliques bienheureux, avec des
vtements plus resplendissants que le Soleil, font avec les mains des gestes de salut au Seigneur, pour
faire comprendre aux nouveaux arrivs, Qui est Celui qui conduit les trois dans Sa Demeure!
-3- Des psaumes rsonnent de tous cts, et de bienheureux appels de jubilation
affluent vers nous; et tout cela pour montrer, en particulier aux nouveaux arrivs, ce qu'est le Seigneur en
Sa Demeure!
-4- Vous dites, et mme vous demandez : tout cela une apparence comme si le
Seigneur, pour l'amour de ces trois, avait abandonn pour quelque temps, tout le Grand Ciel, et prsent
qu'Il y revient, toutes ces clestes troupes d'anges bienheureux s'en rjouissent, dans une jubilation
extrme, en raison du grand bonheur de voir revenir le Seigneur et Pre, Saint et Aimant, d'un tel voyage
de rcolte.
-5- Et moi je vous dit: en certaines occasions, cela a aussi une signification; car, quand
arrivent de telles librations, le Seigneur se comporte rellement comme s'Il partait de l'Orient, et durant
Son absence Il n'est pas visible en Sa Prsence Personnelle, en aucun lieu, dans tout le Royaume cleste
de l'Orient, exception faite pour le Soleil de Grce constamment visible.
-6- Cet tat o, durant une telle absence, les esprits bienheureux ne voient pas le
Seigneur, est appel * le dlicieux repos *, car en cet tat tous les bienheureux se prparent d'eux-mmes
une plus grande batitude, et le grand dsir avec lequel ils attendent le Seigneur est justement ce qui les
prpare.
-7- C'est la raison pour laquelle nous voyons maintenant la rgion du Matin infiniment
tendue, comme rveille la Vie devant nos yeux, car de tous les espaces infinis de ce Ciel affluent les
esprits angliques, pour accueillir le Pre son arrive, avec le cur brlant d'amour.
-8- Mais prsent, tournons notre regard vers notre petite compagnie, pleine
d'merveillement. Le prieur se tourne vers le Seigneur en disant: O Toi, Pre infiniment Saint et Aimant,
pour l'amour de Ta Sainte Volont, qu'est donc cela ? S'agit-il rellement de trs hauts esprits
bienheureux, ou bien s'agit-il seulement d'une apparition?
-9- En effet, tant donn que sur la Terre la mchancet est si extraordinairement
grande, il est presque incroyable que Tes trs-hauts Cieux puissent tre si peupls.
-10- D'hommes pieux inspirs par le pur Esprit, nous avons appris que peu seulement
arrivent ce trs-haut Ciel; quelques-uns de plus dans les deux Cieux infrieurs; beaucoup dans le lieu
dit de purification, et un nombre extraordinaire dans l'Enfer.
-11- Vu que la Terre est habite par le genre humain depuis un peu plus de six mille
ans, la prsence ici d'un nombre aussi incalculable d'esprits visibles n'est pas comprhensible.
-12- En effet, mme seulement pour un regard superficiel il en rsulte tant, que mis l'un
prs de l'autre, en un million d'annes, en les substituant d'anne en anne, ils rempliraient tellement la
Terre, que si parmi eux tombait une pomme, elle n'atteindrait certainement pas le sol.
-13- Oh, Seigneur et Pre, trs Bon et trs Aimant, c'est pour moi un spectacle
incomprhensible, au point de faire peur ! Il devrait y avoir dans Ton Ciel le plus lev, des procrations
parfaites, autrement je n'y comprends rellement rien. "
-14- Le seigneur dit: " Certes, Mon cher fils, dans Ma Maison, tu tomberas sur pas mal
d'autres apparitions de ce genre, qui te sembleront encore plus incomprhensibles que celle-ci;
cependant, ce ne sont pas des apparitions, mais bien la plus complte et la plus pure vrit.
-15- Ici, en gnral, il n'y a aucune illusion optique ou jeu de miroirs, mais bien plutt,
tout ce que tu vois ici est parfaitement solide et vrai de manire saisissable;car,dans le Royaume de
l'Amour tout est compltement dnu de tromperies, et en soi-mme troitement uni le plus grandement
possible.
-16- Ces esprits sont donc des tres tout aussi vrais que tu l'es toi; et ils sont tous,sans
exception,Mes trs chers fils.Si tu veux mesurer tous ces enfants seulement sur la base de la Terre,il est
certain que ton calcul ne te russirait pas, puisque de Mes-enfants de la Terre,il n'y en a pas beaucoup ici;
et ceux qui s'y trouvent, sont exclusivement des habitants de Ma Cit Sainte.
-17- Mais si par une nuit sereine, tu as observ le ciel toil, tu auras constat le
nombre infini des constellations. Crois-tu que les toiles ne soient rien que des points lumineux, et rien
d'autre ?
-18- Tu vois, ce sont galement d'innombrables mondes sur lesquels vivent des
hommes semblables vous; et partout ils Me reconnaissent comme le Seigneur du Ciel et de leur
Monde.
-19- Cependant, les enfants de la Terre Me sont plus proches, parce que l, avec Ma
Prsence Personnelle dans la chair, Je les ai fait mes premiers fils et c'est pourquoi, eux, sont ici aprs
moi ceux qui jugent les douze tribus d'Isral, ce qui en cette haute, clestement vaste et trs profonde
signification spirituelle, veut dire aussi que:
-20- A ceux-ci, Mes vrais fils, il est donn par Moi de dominer, de scruter et de juger
avec Moi, l'Infini et les crations infinies qu'il contient; et les enfants des autres constellations se tiennent
leur service, comme les divers membres d'un corps sont toujours prts servir la volont dans l'Esprit.
-21- C'est pourquoi ces esprits forment, avec un de Mes fils, comme un * homme * en
grandes proportions, selon l'activit de l'amour, pourvu de tous les membres ncessaires, aux fins que se
fixe sa volont.
-22- Donc, un fils de la Terre provenant de Moi, est une volont complte et parfaite
d'innombrables autres esprits provenant des constellations qui, en elles-mmes, ont chacune une volont
propre et peuvent faire ce qu'elles veulent, leur bienheureux gr.
-23- Toutefois, dans les cas, o s'avre ncessaire une activit d'amour, la volont de
Mes enfants principaux se fait sentir en eux, et ils interviennent par milliards, comme s'ils taient un seul
homme, en qui l'esprit volitif oprant est celui d'un de Mes enfants!
-24- Maintenant, vous ne pouvez comprendre qu'imparfaitement ces choses; mais pour
le moment tu ne dois pas y attacher d'importance, parce que dans la Cit Eternelle o Je demeure, il y a
beaucoup d'coles suprieures o tu pourras apprendre beaucoup de choses nouvelles.
-25- Pour maintenant contente-toi de cette rponse de Mon Amour ta question, et
viens avec Moi, en compagnie de ton pouse et de ton frre, en Ma Demeure, devant Laquelle nous
sommes justement arrivs maintenant.
-26- Ici, tu mangeras Ma table, pour la premire fois dans Mon Royaume, et tu
goteras le Pain ternellement vrai, et l'Eau la plus vive; entrez donc avec Moi!
-27- Et voil que tous y entrent; et le prieur ouvre de grands yeux, en apercevant dans la
cabane tant de simplicit dore, ainsi que tant d'outils agricoles, d'ustensiles de mnage trs ordinaires; et
le Seigneur lui demande :
-28- " Mon fils trs aim, comment donc, dans son ensemble, Ma Demeure te plait-Elle
? " Le prieur rpond: " Oh, Seigneur et Pre trs Saint, tout ici me plait infiniment, car tout a vraiment un
aspect comme si on se trouvait sur la Terre, dans une paisible cabane de paysans, bien propre et bien
ordonne.
-29- Cependant, ce qui me surprend normment, c'est comment donc Toi, O trs
excellent et trs Saint Pre, Toi qui possdes toutes les magnificences imaginables de tous les Cieux et
de tous les Mondes, Tu puisses Te contenter d'une demeure aussi simple!
-30- En vrit, cela Te rend inexprimablement d'autant plus digne d'amour que l'esprit
le plus parfait ne peut l'imaginer, mme seulement en toute petite partie."
-31- Le Seigneur dit: " Tu vois, Mon fils trs aim, en mon cas on peut dire, et bien
raison: * Sapienti pauca suddiciunt*. "En raison de son grand amour le prieur s'incline jusqu' Terre, et
dans la complte motion de son cur, il dit:
-32- " O Toi, Pre Saint, trs, Bon et trs Aimant, non pas * sage * mais bien plutt, le
plus Grand et Eternel trs Sage ! Au sage il suffit de peu, et puis cela n'est pas peu, mais infiniment
beaucoup. Et tout cela n'est certes pas peu, mais bien galement:* quam maxime immensa multa?*
-33- En effet, toutes ces quelques petites choses, simples en elles-mmes, ont srement
une signification extraordinaire et merveilleuse, dont moi, pour l'ternit, je ne pourrai saisir que la
minime partie! "
-34- Le Seigneur dit: " Mon cher fils, mets-toi nouveau debout, et sitt aprs le repas,
on verra dj combien de cette minime partie tu seras en mesure de comprendre.
-35- Cependant, n'attache pas de grande importance au repas, car ici, tu verras que l'on
peut appliquer la vraie signification du dicton allemand : *On fait vite pour brosser les cheveux courts *,
tant donn qu'on ne parle mme pas des soi-disant tables clestes dresses; mais ici, on se nourrit
simplement et l'on vit, pour ainsi dire, de pain et d'eau.
-36- Cependant, malgr cette simple nourriture, tu t'apercevras bien vite que Mes
enfants ont bel aspect. Assieds-toi donc table, tant donn que sont dj prts tant le pain que l'eau, et
mange et bois, comme tu Me verras manger et boire. "
SS2 C3
(Le pain cleste et sa bonne saveur. L'eau vive. Sur les corps de l'Univers, le Seigneur
est un peu "avare" avec ceux qui vraiment L'aiment et le reconnaissent; mais dans
le Ciel, Il est d'autant plus gnreux. Le bonheur, qui va toujours en augmentant,
rclame de l'activit. Un champ d'action si grandiose au point d'en tre abasourdi.)
SS2 C5
(Autre entre solennelle dans la Cit Sainte, accompagne cette fois de chants. Musique
de la Parole dans son Essence. Essence de l'Amour et de la batitude de la Vie
Eternelle. Exemples. Amour du prochain par l'Amour de Dieu. Amour pour Dieu
travers le prochain. Le grand oratorio cleste; comment et quand. Qui sont les
premiers qui sont venus notre rencontre?)
-1- Et voil, nous sommes arrivs la porte de la Cit, porte que vous connaissez dj,
qui est construite toute en pierres prcieuses, de mme que les murs autour de la Cit, et les maisons
l'intrieur de cette dernire.
-2- Regardez maintenant la route qui se trouve devant, appele aussi * la Route
Principale *,* la Route du Seigneur *, et * la Route du Centre de toute lumire *; le long de cette route
de nombreux esprits angliques bienheureux viennent notre rencontre comme un fleuve en crue.
-3- Tout ici dborde de la plus grande splendeur qui mane de la Sagesse illumine
par l'Amour, tandis que le Seigneur, comme vous pouvez l'observer, s'en va mme ici, en toute
simplicit, comme nous l'avons dj dit au commencement.
-4- Un vtement bleu est tout ce qui L'orne, selon l'apparence extrieure. Cependant,
mme Ses frres sont vtus avec tout autant de simplicit, et, comme vous pouvez l'observer, chacun
porte une marque sur le vtement, comme une dcoration : marque de ce qui le distinguait de ses frres
sur la Terre, et qui indiquait en outre quel mtier il exerait, toujours sur la Terre; en tant qu'homme
naturel, pour pourvoir aux ncessits de la vie physique.
-5- En cette occasion, vous pouvez voir Pierre avec l'habit orn de deux cls croises;
sous les deux cls vous pouvez apercevoir, reproduit en mesure rduite un filet de pcheur, comme tiss
avec de petits diamants;
-6- Il n'y a certainement pas besoin que je vous claire la signification de ces deux
insignes; parfois en des occasions spciales, cet Aptre reoit encore d'autres insignes; par exemple,
comme un ornement de pnitence, on peut voir le coq, de mme qu'une pe.
-7- Regardez maintenant Paul : il a une pe deux tranchants; mais au-dessous de
l'pe, un petit tapis, tiss avec des diamants colors. En des occasions spciales il a aussi un cheval
rouge, et sur le cheval comme un rayon de feu, et par contre, sous le cheval, un rouleau et un style; et
comme ces deux premiers Aptre en de telles occasions, les autres ont aussi, sur leurs vtements, des
insignes qui se rfrent leur existence terrestre et leur activit d'alors.
-8- Ces insignes ont une grande signification, et servent leurs possesseurs dans un
sens trs lev et profondment spirituel, au mme but auquel servaient extrieurement dans les temps
antrieurs dans un sens symbolique, la tablette du Thumim et de l'Urim, pour le Grand-Prtre du Temple
isralite.
-9- Car, ici aussi les esprits extrmement bienheureux ne se trouvent pas dans un tat
toujours galement lev de la Sagesse intrieure en provenance du Seigneur, tandis qu'en eux se
manifestent des alternatives; ce qui est comparable un tat d'intense activit suivi d'un tat de pause ou
de repos, et vice versa.
-10- Dans l'tat d'intense activit, chacun est muni, selon le besoin, de la plus profonde
Sagesse du Seigneur; l'tat de pause, par contre, personne n'a besoin d'une telle profondeur, mais bien
plutt, mme ici, d'un certain repos de Sabbat, dans le silencieux et intime amour pour le Seigneur.
-11- Pour cette raison donc, les Aptres, de mme que tous les autres esprits
bienheureux, l'tat d'intense activit, sont pourvus de semblables insignes; non pas parce que sans
ceux-l ils ne peuvent-tre placs par le Seigneur dans la plnitude de la Sagesse, mais bien plutt parce
que ces insignes, d'une certaine faon, indiquent la racine, comme aussi le grain de semence originaire,
dont est ne toute leur sagesse drive du Seigneur, ce pourquoi ils s'appellent justement aussi :
-12- " Princes du Ciel, fondamentalement sages et authentiques ", et en toute Vrit, ils
le sont aussi. Mais prsent, nous nous trouvons dj devant un grand et imposant palais extrmement
resplendissant.
-13- Le Seigneur s'arrte devant le majestueux portail, partir duquel rsonnent
nouveau de splendides hymnes de louange, et Il dit au prieur :
-14- " donc, Mon trs aim fils, ici nous sommes chez nous en cette immuable et
ternelle demeure. Comment cela te plait-il, ici ? Dis-Moi, aurais-tu une grande envie de rester ici ? "
Plong dans une trs profonde humilit, le prieur dit:
-15- " O Seigneur! Toi, l'Unique, l'Eternel Roi de toute Majest et de toute Gloire ! Toi,
Dieu Saint, trs Saint ! Toi, Tout-Puissant Crateur de tous les Cieux et de tous les Mondes !
-16- Quand je fus guid par Toi dans le Ciel prcdent, il me resta toutefois dans le
cur, un espace suffisant pour tre capable d'avoir encore quelques dsirs.
-17- Par contre ici, o Ta Magnificence Infinie se prsente dans une plnitude illimite
jamais pressentie, et en laquelle j'aperois devant mon regard se lever et passer comme d'innombrables
crations, ainsi que Tes Plans et Tes Voies infinis, remplis de la Lumire la plus leve;
-18- Ici, dis-je nouveau, Seigneur, mon cur n'est plus capable de s'exprimer devant
Toi, car Tu est trop Grand, trop Splendide et trop Saint, et devant Toi, je ne suis qu'un nant infini.
-19- Dans la prcdente rgion cleste, j'aurais encore os dsirer tre un tout petit
serviteur, dans la maison de quelque frre bienheureux; mais ici o tout me semble infiniment saint, o
j'ose peine respirer, et poser mon pied indigne sur le sol de cette trs Sainte Cit qui dverse hors d'Elle
des torrents d'une splendeur lumineuse beaucoup plus grande que la lumire de tous les Soleils pris
ensemble, et o la grande majest de ces immenses demeures et de leurs habitants me dvore
littralement, tant donn ma complte nullit ... ici, Seigneur, il ne me reste plus aucun dsir !
-20- Toutefois, s'il m'est accord de demander encore quelque chose, alors je Te prierai
de me faire transfrer en quelque lieu hors d'ici, dans une trs simple cabane; car, de ces dlices et de
cette batitude infinie, je suis trop infiniment indigne! "
-21- Le Seigneur dit:" Cependant, Mon cher fils, ton plus grand dsir n'tait-il donc pas
celui d'tre prs de Moi? Si donc Je demeure ici, comment peux-tu prouver de la crainte devant Ma
Maison?
-22- Tu t'es exprim toi-mme ce sujet en disant :* Oh Seigneur, l o Tu es, c'est
partout une bonne chose que d'y tre !*.Donc, si Je suis vraiment ici, de prfrence en Ma Demeure,
constamment pour l'Eternit, pourquoi ne doit-il pas tre une bonne chose que d'y rester ? Rflchis, et
parle ensuite."
-23- Le prieur dit: " O Seigneur, Toi, le Meilleur, le plus Puissant, le plus Saint Pre!
Ma dclaration sera ternellement juste, comme il est juste aussi que demeurer ici serait une joie et une
batitude infinie .
-24- Cependant, Seigneur, il y a une seule chose que j'observe ici, c'est--dire, que
partout demeurent exclusivement de vrais Princes, et aucun d'eux n'a de serviteur, ou un malheureux
esclave.
-25- S'il tait possible d'obtenir une petite place d'homme de peine, de la catgorie la
plus basse, dans l'un des coins les plus reculs de cette Sainte Cit - en admettant que de semblables
postes d'homme de peine existent ici - alors je voudrais Te le demander, le prfrant n'importe quel
autre poste en tout l'Infini; mais, dans un palais semblable celui-ci, devant la porte duquel nous nous
trouvons maintenant, mme au plus petit poste possible, cela me semblerait infiniment trop grand,
important et saint, si bien que je ne pourrais pas m'en approcher mme de loin. "
-26- Le Seigneur dit : "N'as-tu donc pas entendu que, dans Mon Royaume, le plus
grand est celui qui veut tre le plus petit et le dernier ? Si donc tu veux tre pour tous ceux-l le plus
petit, il ne me reste rien d'autre qu' te faire ici le plus grand possible! "
-27- Le prieur dit : "O Seigneur, Toi;le Pre le meilleur et le plus Saint! Si je savais
avec certitude qu'ici srieusement, le plus infime et le plus insignifiant est rellement ce que l'on estime
le plus lev et le plus grand, fais-moi aussitt le plus grand et le plus brillant Prince de cette Cit afin
qu'avec cela, je devienne le plus insignifiant et le plus infime! "
-28- Le Seigneur dit : " Mon fils trs aim, qui veut de cette faon devenir grand est
devant Moi, vraiment grand; c'est pourquoi prsent Je te dis aussi :
-29- En cette demeure tu ne dois tre ni un serviteur ni un esclave; mais bien plutt,
cette maison Je l'ai rige pour toi, comme ta proprit, splendide et ternelle.
-30- Entre donc ici Mon ct, avec ton pouse et avec ton frre. Je veux t'installer ici,
et te confrer la seigneurie sur toute cette maison.
-31- Le personnel de cette maison, tu l'as dj vu; il consiste en ces - esprits
bienheureux qui sont venus notre rencontre, en troupes innombrables, notre premire entre dans
Mon royaume. Entre donc avec Moi, et Je te dvoilerai seulement en cette maison, toute ta destination
ternelle!
SS2 C7
( L'intrieur de la maison. Construction d'une demeure dans l'Ordre Paternel Divin. La
table prpare pour la Cne, avec l'agneau pascal et les douze Aptres. Judas
Iscariote. Les "deux" Judas. La cleste table.)
-1- Maintenant on peut voir devant nous un large escalier brillant, pourvu de
balustrades qui semblent tre faites d'or transparent; cet escalier mne au noble plan patronal qui se
trouve au-dessus du rez-de-chausse.
-2- Notre petit groupe est en train de monter en compagnie des Aptres; suivons-les
donc. Voil que nous sommes dj l'entre de la salle de rception. Le Seigneur ouvre la porte et nous
entrons tous dans la salle.
-3- Regardez quelle somptuosit et quelle magnificence il y a ici et quelles dimensions
! Le pavement est aussi comme de l'or transparent, et si vous l'observez attentivement, vous verrez que
partout travers cet or, on voit scintiller une criture.
-4- Que signifie donc cette criture? Je vous dis : ni plus ni moins que toutes les
uvres accomplies par notre prieur, sous la pousse de son vritable et profond amour pour le Seigneur.
-5- A prsent regardez, des deux cts de la grande salle, il y a cinq colonnes rouges,
lumineuses, qui ont toutes l'aspect du minerai en fusion, minerai qui, vu sur la Terre un quart d'heure
de distance, prendrait une couleur rouge ple par suite de la densit de l'air au travers duquel les rayons
doivent se frayer un chemin.
-6- Naturellement, la lueur de ces colonnes, comme on peut s'en apercevoir ici, en
esprit, est inexprimablement plus intense. Regardez maintenant comment les bases de ces grandes
colonnes sont ornes partout ici aussi, avec une criture plus brillante que le Soleil.
-7- Si vous la lisiez, vous trouveriez qu'ici sont marqus les Dix Commandements.
Mais si vous observez l'criture de plus prs, vous pourriez dcouvrir en chacune des lettres qui la
forment, une criture plus petite, par laquelle on peut avoir connaissance de la signification profonde des
commandements eux-mme!
-8- Cependant, en regardant vers le haut, vous verrez que de chaque colonne part un
magnifique arc, d'un blanc lumineux, qui va vers le centre du haut plafond, en forme de rayon.
-9- Au point o ces arcs se runissent, vous pouvez apercevoir un Soleil irradiant une
lumire puissante, et au milieu du Soleil une inscription d'un rouge flamboyant, o est marqu le mot trs
significatif : AMOUR.
-10- Regardez aussi les murs de cette salle, construits avec les pierres les plus
prcieuses ; approchez-vous de l'un des murs et observez le avec attention; et vous trouverez partout une
criture, cest--dire comme des petites toiles scintillantes parmi les pierres; et si vous commencez la
lire, vous constaterez qu'il s'agit de la Parole de Dieu, et prcisment, d'abord au sens purement littral,
et puis, au fond dans la pierre, au sens spirituel; et encore plus au fond et plus vers le haut, au sens
cleste.
-11- Ces murs contiennent seulement les quatre Evangiles que vous connaissez dj; les
deux murs latraux les plus longs : ceux de Matthieu et de Luc; ceux les plus courts, devant et derrire,
par rapport l'entre de la salle ceux de Marc et de Jean.
-12- Vous voudriez savoir si l, on peut voir aussi en quelque lieu, * l'Ancien
Testament *. En vrit, sur ce plan, non;cependant, ce que vous appelez le rez-de-chausse, est
totalement difi sur l'Ancien Testament; tandis que ce que vous appelez les fondations invisibles de
l'difice, consistent dans l'Eglise Primitive de la Terre.
-13- Mais prsent, regardez ce qui se prsente sur le devant de la salle, plus vers
l'entre, et vous verrez une splendide table dresse, avec dans le milieu, dans un plat d'or, un agneau qui
semble comme rti; et prs de celui-ci, un pain et un calice rempli de vin.
-14- Et regardez, maintenant le Seigneur dit au prieur : " Mon fils aim, tu vois ici une
autre table, que t'en semble? ". Et le prieur dit : " O Seigneur, Pre trs Aimant et trs Saint! Bien que la
magnificence infinie de cette salle m'oppresse extrmement, je remarque cependant que cette table a une
grande ressemblance avec celle de la Cne, que Toi sur la Terre, avant de subir Tes amres souffrances,
Tu as clbre avec Tes chers Aptres et disciples."
-15- Le Seigneur dit : " Mon fils aim, ce que tu as dit est juste; en effet, lorsque nous
tions table, alors Je me suis exprim ainsi : Je ne mangerai plus de l'agneau, et Je ne goterai plus de
vin, tant qu'ils ne seront pas nouveau prpars dans le Royaume de Dieu, donc, dans Mon Royaume.
-16- Et voil, ici, tout est prpar nouveau; nous voulons donc ici consommer
nouveau ensemble ce repas, et en outre, non plus dans la tristesse, mais bien dans la plus grande joie.
Asseyez-vous donc tous avec Moi, cette table, dans l'ordre-mme o nous tions assis sur la Terre.
-17- Tu voudrais savoir ce qu'il est advenu de Judas, et si lui aussi sigera table avec
nous. Que t'en semble? Convient-il, selon toi, que le tratre soit aussi ici prsent ? "
-18- Le Prieur dit : " O Seigneur, Pre Saint trs Aimant!Je sais trs bien que Ta Justice
est tout aussi grande que Ton Amour, Ta Grce et Ta Misricorde malgr cela, et je dois ouvertement Te
l'avouer, je regretterais de savoir que pour l'Eternit, je devrais me passer de cet Aptre perdu, puisque
Tu as dit Toi-Mme qu'il est all la perte, afin que l'Ecriture ft accomplie.
-19- Ce texte m'a toujours secrtement un peu rconfort, en ce qui concerne ce
malheureux Aptre. En. effet, je disais au-dedans de moi : peut-tre Judas devait-il soi-mme de son
libre choix - tre ainsi aussi un instrument Ton service, pour ainsi dire, un Aptre des morts; afin que
par sa trahison, Ton Saint Plan, certes tabli depuis l'Eternit, pt avoir son significatif et indispensable
accomplissement.
-20- Tu vois, Seigneur, Pre trs Aimant et Saint, cette pense faisait toujours jaillir en
moi une esprance batifiante pour le pauvre et malheureux Aptre. Et plus encore je me sentais
tranquillis, quand je pensais que Toi, sur la Croix, Tu priais le Pre en Toi de pardonner tous Tes
ennemis, et donc, je ne pouvais pas mme exclure Judas malgr son suicide.
-21- En outre, selon l'Ecriture, il tait vident que la faute de son ultime action devait
tre attribue au dmon qui s'tait empar de lui.
-22- Pour conclure, je dsirerais savoir si cet Aptre, mme s'il n'est pas rellement ici,
n'est du moins pas trop malheureux, quelque soit le lieu o il puisse se trouver. "
-23- Le Seigneur dit : " Ecoute, Mon fils aim, il n'y a pas un seul Judas, mais bien
plutt il y en a deux : l'un est l'homme qui a vcu avec Moi sur la Terre, et l'autre est vraiment Satan, qui,
dans Sa libert d'alors, exerait Son emprise sur l'homme.
-24- Ce second Judas est encore compltement le fondement du plus profond Enfer;
mais il n'en est pas ainsi pour le rel Iscariote. En effet, celui-ci il fut pardonn, et si tu veux savoir
jusqu' quel point, tu n'as qu' regarder l autour.
-25- Car celui qui parle prsent avec ton frre, et qui encore maintenant, commet une
trahison d'amour en lui indiquant d'avance Mon Grand Amour, c'est justement ce Judas Iscariote dont tu
te proccupais. Es-tu maintenant content de Moi ? "
-26- Le prieur, qui, en raison de son grand amour pour le Seigneur, se sent presque
dfaillir, rpond : " O Seigneur, infiniment Aimant et Pre Saint ! Il est bien vrai que je T'ai toujours
imagin comme trs Aimant et infiniment Bon, et pourtant je n'aurais jamais os penser que Ton Infinie
Misricorde, Ta Grce et Ton Amour, puissent s'tendre jusqu' Judas !
-27- En effet, si sur la Terre, j'avais eu une semblable pense, je l'aurais considre
comme un grave pch; mais prsent, je vois que Ta Grce, Ta Bont et Ta Misricorde Infinies
dpassent toute imagination humaine.
-28- Seigneur!Que devrais-je faire ? Comment devrais-je T'aimer, de sorte que dans
mon cur mon amour puisse correspondre, au moins en petite partie, Ton Amour Infini ? "
-29- Le Seigneur embrasse-le prieur, le serre sur Sa Poitrine, et lui dit " Tu vois Mon
fils aim, comme tu M'aimes prsent, tu Me donnes la plus grande rcompense pour Mon Amour
Infini.
-30- Viens-donc table avec Moi, et mange et bois ta vraie Cne vivante, afin qu'avec
ce repas tu puisse recevoir tout ce raffermissement dont toi, en tant qu'un grand Prince de mon Royaume,
tu as besoin en mesure constamment et ternellement croissante!"
-31- Et voil que maintenant tous s'asseyent table, et la Droite du Seigneur prennent
place le prieur avec son pouse et son frre ; la Gauche du Seigneur, vous pouvez voir Jean, et prs de
celui-ci, Pierre, et puis Paul, ainsi que les Aptres et les disciples.
-32- A la droite du frre pauvre du prieur se trouve Judas, et aprs lui, quelques autres
que, pour le moment, Je ne veux pas nommer. Plus loin, vous pouvez voir notre Joseph, et prs de lui,
Marie, et puis Madeleine et d'autres femmes que vous connaissez bien. Et puis vous pouvez voir encore :
Lazare, Nicodme et quelques autres grands amis du Seigneur.
-33- Maintenant vous demandez si personne ne prendra place sur les nombreux siges
qui sont encore libres. Oh certainement, mes chers amis et frres, car je dois m'asseoir table moi aussi;
et vous, qui tes encore des esprits terrestres, vous ne devez pas sortir de Ma Sphre.
-34- Il ne reste donc rien d'autre faire qu' occuper nous trois aussi, par secrte
disposition du Seigneur, les trois siges rests encore libres; et vous aussi, mangez et buvez, comme moi
et comme tous les autres.
-35- De cela drivera pour vous un raffermissement trs considrable, dont vous vous
apercevrez trs bien. Cependant, n'ayez aucune crainte; mais bien plutt, dans l'humilit et l'amour, vous
consommerez le repas de la Vie Eternelle.
Suivez-moi donc table, en reprenant courage et sans vous faire aucun souci !
SS2 C8
( Un discours du Cher Pre Jsus, table, sur le texte : " Enfants, n'avez-vous rien
manger ? "; avec un regard riche de consolation sur nous, plerins de la Terre.
Effet sur le prieur. Sa mission cleste ternelle. Mme destination pour le moine,
son compagnon. Fermeture de la neuvime fentre du diorama, et sortie de la
sphre de cet esprit qui tait l'vangliste Marc.)
-1- Maintenant que nous nous trouvons assis table, nous voulons nous aussi
participer la jouissance du Haut Trsor que l'on se partage ici. Ecoutez donc ce que dit le Seigneur
avant le repas :
-2- " Mes chers enfants, quand Moi sur la Terre, aprs Ma Rsurrection, Je vins vers
vous et vous demandai, tant donn que vous aviez faim, et que vous n'aviez rien manger
-3- * Mes enfants, n'avez-vous rien manger ? * Alors vous M'avez fait voir un peu
de pain et quelques poissons; J'ai bni les poissons et le pain, Je me suis assis table et J'ai mang avec
vous.
-4- Maintenant, Je ne vous demande pas si vous avez ou vous n'avez pas manger de
Mon Infini Trsor et de Mes Provisions, car, prsent, vous en avez en abondance pour l'Eternit.
-5- Cependant, ce prambule tant fait, ces paroles que J'ai prononces sur la Terre, ne
devraient-elles pas avoir perdu peut-tre, du moins pour ici, toute validit ? Au contraire, Je vous dis que
cette question doit avoir ici une validit beaucoup plus parfaite que sur la Terre, et, de ce Royaume qui
est Mien, Je peux en tout temps poser cette question, qui est en vrit extraordinairement importante
Alors vous Me rpondrez :
-6- * trs cher Pre, nous avons ici dans Ta grande Maison, mme trop manger! *.
Mais Je vous dis : cette question ne doit pas tre pose par Moi comme si elle vous concernait vous, mais
bien plutt, la question doit tre pose de sorte que, partant de Moi, elle pntre, par votre entremise,
jusqu' Mes enfants en bas sur la Terre, et passant ensuite, travers la Terre, en tout l'Infini; car les
enfants de la Terre sont dans la situation o vous tiez, vous, aprs ma Rsurrection.
-7- Ils sont en proie des penses tristes, et ne savent pas encore ce qui est arriv avec
le Seigneur. Ils ont galement peu manger, et ce qu'ils ont est semblable aux poissons et au pain que
vous avez, vous.
-8- Les * poissons * c'est l'Ancien Testament, et le * pain * le Nouveau. Mais tant
donn que cet aliment, chez les enfants de la Terre, est en partie sal et en partie sch, alors ici parmi
nous, est arriv d'autant plus le temps de nous adresser plus souvent ces enfants, avec la question :
Enfants, n'avez-vous rien manger ?
-9- Alors ils mettront devant nous leurs provisions, et nous bnirons leur nourriture,
pour qu'elle leur soit un bien spirituel, comme Moi Je vous ai bni les poissons et le pain; et puis nous
prendrons place avec eux, la table de la Foi et de l'Amour, et nous mangerons avec eux; ce qui signifie
que nous leur enseignerons connatre, en Esprit et en Vrit, partir de leurs pauvres provisions, la
Vraie Voie qui mne la Vie Eternelle !
-10- Regardez ici, c'est la Cne : la table est apprte avec l'agneau bien prpar, le pain
et le vin. *L'Agneau* est un aliment semblable Mon Amour et Ma Misricorde; le * Vin *, une
gorge de la plnitude de Ma Divine Sagesse.
-11- Ce repas, prsent, savourez-le avec Moi; et il n'est pas ncessaire que Je vous
demande : Enfants, avez-vous quelque chose manger ? Mais quand vous mangez avec Moi, pensez aux
pauvres enfants de la Terre, et demandez-leur, partir de Mon trs Haut Amour qui demeure en vous :
-12- * Enfants, frres et surs, avez-vous quelque chose manger ? Et les enfants vous
rpondront : * Oh frres, regardez-nous dans notre grande pauvret : nous avons seulement un peu de
pain rassis et quelques petits poissons trs sals, c'est tout ce que nous possdons ! Rendez-le-nous au
moins un peu plus mangeable.
-13- Quand vous apprendrez cela, allez eux, et apportez-leur les Restes Vivants de
cette table, c'est--dire : donnez-leur un vivant claircissement; aidez-les nettoyer leur petite chambre,
afin que Je puisse entrer aussi chez eux, et que ce soit Moi de leur demander : Enfants, n'avez-vous rien
manger ?
-14- Et ils diront : * O Seigneur, Toi Pre trs Aimant, regarde : voil un peu de pain et
quelques poissons, c'est tout ce que nous avons * alors Je leur dirai : Apportez ici tout ce que vous avez,
et Je le bnirai avec Mon Amour, Ma grce et Ma Misricorde, et Je leur dirai : Maintenant Je veux vous
donner un Pain Vivant, intime et spirituel; et si vous mangez de ce Pain, et si vous buvez de Mon Vin,
alors aussi votre pain devenu immangeable et dur, et vos poissons trop sals deviendront tendres et
convenables, et avec cela, une nourriture vivante pour vous, avec laquelle vous pourrez vous rassasier
pour la Vie Eternelle.
-15- Donc, Mes chers Enfants, frres et amis, cette question que Je vous ai adresse en
son temps est ici aussi de la plus grande importance, et de la plus profonde signification !
-16- Mangez prsent avec Moi, et buvez, et ce faisant, pensez dans la plnitude de
l'Amour ceux qui demeure encore au fond de leur chair, et qui ne peuvent pas apercevoir Mon
Royaume, Mon Amour, Ma Grce et ma Misricorde!"
-17- Et voil que le Seigneur partage l'Agneau, ainsi que le Pain entre nous tous.
Maintenant, tous ont reu leur part, et pour nous aussi notre portion est devant nous.
-18- Remercions le Saint Rpartiteur de tels dons exquis, et consommons avec joie et
grande allgresse d'amour en notre cur ce Saint Aliment de la Vraie Vie Eternelle !
-19- Regardez, tous mettent la main ce qui leur t offert, et ils le gote avec une
grande motion joyeuse, le regard tourn vers le trs Aimant et trs Saint Donateur ! Faisons-donc, nous
aussi, ce que font tous les autres.
-20- Nous nous nourrissons maintenant du Saint Aliment de la Vie. Combien Il est
magnifique, exquis, vivifiant et rconfortant ! A chaque bouche, nous sentons comme si nos regards
s'tendaient dans les profondeurs infinies de la Grce Divine; et d'autant plus lumineuse commence
brler dans notre cur la flamme de l'Eternel Amour .
-21- En Mangeant la Chair, se dvoilent en nous de nouvelles et merveilleuses Penses
de Dieu; en mangeant le Pain, de telles Penses deviennent une ralit nouvelle infiniment grande; et en
gotant le Vin, afflue partir de nouvelles crations une Nouvelle Vie prodigieusement splendide, en
laquelle, grandeur, lvation, magnificence et saintet provenant du Seigneur, mme nos plus grandes
penses et nos sentiments clestes, disparaissent devant Lui et s'enfoncent presque dans le nant !
-22- Mes chers amis et frres, que dites-vous devant ce repas ? Comme je l'observe,
vous tes muets en face de cette rvlation trop grande, laquelle vous avez assist avec moi, en cette
occasion.
-23- Mais moi, je vous dis : En de semblables occasions, pour aucun de nous cela ne va
pour le mieux, car le Seigneur n'est jamais plus Grand ni plus impntrablement Merveilleux, sinon
rellement qu'en ces instants o Il s'abaisse le plus grandement vers Ses Enfants !
-24- Il aime constamment tous Ses Enfants dans la mme mesure, cependant Il ne leur
permet pas toujours d'entrevoir dans sa plnitude la Grande Puissance de Son Amour, tandis qu'en ces
instants, Il permet que cela arrive.
-25- C'est pourquoi, Ses Enfants sont alors aussi pntrs d'une telle plnitude de
batitude, qu'ils sont envahis par le plus grand amour pour le Seigneur; et, en mme temps, ils ressentent
aussi dans leur cur, la plus grande humilit en prsence du Seigneur.
-26- Mais prsent, comme vous voyez, le repas tourne sa fin, et le Seigneur se
tourne vers le prieur en lui disant : Donc, Mon fils aim, comment Mon repas t'a-t-il plu ?
-27- Et le prieur tout contrit rpond : " Oh Seigneur, Pre, trs Bon, trs Aimant et trs
Saint ! Non seulement Ton Repas m'a plu infiniment et bienheureusement, mais j'ai t avec cela rempli
d'une Vie Nouvelle. Maintenant tout me parait clair et je vois ma destination. Et Tes Voies
merveilleuses, sur lesquelles Tu guides Tes Enfants vers la Vie, sont prsent dvoiles devant moi.
-28- Je sais maintenant ce que j'ai faire, et ma grande joie, je vois devant moi
comme un chemin clairement indiqu, qui me montre comment je dois procder et uvrer.
-29- Infiniment grand est le champ d'action qu'avec tant de bienveillance Tu m'as
assign, comme un serviteur des plus indignes; mais je vois aussi que Toi Seul es Tout en tout, et comme
il est facile de mener leur accomplissement avec Toi mme les choses les plus grandioses !
-30- C'est pourquoi, maintenant, je suis aussi extrmement heureux que Tu m'aies
assign en tel champ d'action, et je me rjouis infiniment dans l'attente du moment o il te plaira de me
faire accomplir le premier service dans Ton Royaume.
-31- Une chose seulement, Seigneur et Pre trs Saint, m'est peu claire encore, c'est--
dire l'habitat en cette maison, et galement en ce qui concerne la domesticit, que Tu m'as dj
mentionne dans Ton Royaume, mais avant d'entrer dans la Cit.
-32- Dois-je moi aussi vivre en Ta maison, ou bien m'en sera-t-il assign une autre ? Et
alors, ces bienheureux esprits serviteurs demeureront-ils eux aussi dans la maison que j'habiterai en cette
Cit ?
-33- Le Seigneur dit : " Mon fils aim, la Cit entire est la fin Ma Grande Maison
d'habitation; malgr cela, rellement cette partie dans laquelle nous nous trouvons prsent est, d'une
certaine manire, Ma Rsidence Principale, o Je suis le Parfait Matre de Maison.
-34- De nombreux esprits demeurent dans des maisons spares, en cette Cit, maisons
qui sont donc dj habites; mais un nombre infini sont encore vides, et Je pourrais donc trs facilement
t'en donner une en proprit.
-35- Cependant, Je ne veux pas le faire, mais bien plutt Je veux te garder toi, ton
pouse et ton frre, ici en Ma Rsidence Principale; de mme que tous ceux qui ont mang cette table
habitent ici en Ma Rsidence, et sont donc, grce la Puissance d'Amour que J'ai mise en eux, les
principales et solides bases de Mon Ciel, et les principaux rgisseurs de Mes Crations.
-36- Par consquent, reste ici toi aussi, pour l'Eternit, prs de Moi ! En ce qui concerne
les serviteurs, ils n'habitent pas dans la Cit, mais leurs habitations se trouvent dans les environs de la
Cit qui s'tend l'Infini; cependant tu les as tous en toi; et celui que tu veux appeler, appelle-le en toi, et
il sera l'instant mme prs de toi.
-37- Quand Je t'enverrai dans l'un ou dans l'autre Monde, tu appelleras toi justement
ces esprits provenant de ce Monde, et tu pourras apercevoir leur Monde dans leur sphre, et quels sont
les besoins de celui-ci.
-38- Quand ensuite tu auras vu cela, alors dans ton cur appelle la Puissance de Mon
Amour, et uvre en puisant cette Puissance d'Amour de manire correspondante aux ncessits du
monde en question.
-39- Je pourrais te faire apercevoir toutes les sphres d'un seul regard, mais avec cela tu
serais priv d'un puissant degr de bonheur; c'est pourquoi tu dois, par amour de ta batitude la plus
grande possible, apercevoir un Monde dans toute la plnitude de ses merveilles et de ses profondeurs, en
provenance de Moi, seulement quand tu auras faire sur celui-ci, sous la pousse de Mon Amour.
-40- Regarde : vraiment contigu cette salle, il y a une grande habitation en elle tu
pourras demeurer, en tant trs prs de tous Mes Enfants, frres et amis. Toutefois tu voudrais aussi
savoir o en cette Maison sont Mes pices d'habitation.
-41- Mais Je te dis : Je n'ai pas de pices particulires en cette Maison, o Je peux
demeurer comme un Matre immdiat, mais bien plutt, Je demeure toujours, parmi vous, tantt prs de
l'un, tantt prs de l'autre.
-42- Et cette salle est la salle du Conseil; en sortant d'ici on va toujours au travail. Et
justement maintenant, la suite de Mon discours tenu avant le repas, plusieurs descendront sur la Terre,
pour soumettre Ma question. Toi, par contre, tu recevras une grande charge, seulement aprs un prochain
autre repas.
-43- Si, entre-temps, tu veux t'entretenir sur l'Ancien Testament, fais-toi conduire par
Mes Enfants en bas, au rez-de-chausse; l tu les trouveras tous. Et maintenant Je te bnis, de mme que
tous ceux qui sont ici prsents, et, travers eux, l'Infini tout entier; et sur ce, levons-nous de table ! "
-44- Et vous voyez, tous se lvent prsent de table; ils remercient et louent le
Seigneur; et le Seigneur s'approche d'eux, les embrasse et les bnit encore, chacun en particulier !
-45- Tous se rendent ensuite leur nouvelle destination; tandis que le Seigneur conduit
notre prieur, son pouse et le pauvre frre dans la demeure assigne, il dit au frre pauvre :
-46- " Tu vois, tu n'as pas encore d'pouse; mais il y en a une sur le corps terrestre, qui
t'es destine. Quand elle arrivera ici, tu pourras t'unir elle en mariage. Mais en attendant, sois un frre
fidle pour tous tes frres, et reste, ainsi, mme aprs que tu te seras mari. "
-47- Maintenant, la grande installation est accomplie;vous avez assist avec moi
beaucoup de choses merveilleuses, sous la conduite de ces esprits.
-48- J'avais la mission de vous conduire jusqu'ici; prsent un autre esprit vous
conduira. Vous pouvez donc sortir de ma sphre. Voil, maintenant vous tes dj sortis, et comme vous
voyez, le Seigneur vous attend la place que vous connaissez dj !
SS2 C9
( Enseignement du Seigneur sur le changement de guide. Magnificence et richesse
infinie de la sphre d'un seul esprit parfait. La sphre de chaque esprit est
diffrente de celle d'un autre. Ncessit d'une telle diversit, car autrement,mme
dans le Ciel, l'un serait superflu pour l'autre. Exemples :
-Composition base sur l'rudition.
-Un mot sur la musique.
-Un mot sur la peinture. )
-1- A prsent, Moi, votre Guide Principal et Eternel, Je demande : Votre voyage dans
la sphre de ce frre vous-a-t-il plu ? Je vois en vous la rponse crite avec un grand nombre de lettres
qui s'expriment ainsi :
-2- " O Toi, Seigneur et Pre trs aim ! Dans la sphre de cet esprit, nous avons vu
des choses si extraordinaires et si importantes, que nous ne sommes pas en mesure de nous exprimer
cet gard; et mme si nous n'avons pas vu comment Tes Voies sont disposes rellement partout, nous
avons cependant donn un coup dil gnral si concluant sur la faon dont Ton Amour Infini et Ta
Sagesse cherchent trouver les brebis gares, que nous pourrions sans aucun doute affirmer que dans la
sphre de cet esprit, nous avons t ports au point de jouir d'une vue perspective par laquelle nous avons
connu tout le Monde des esprits, depuis les sphres les plus imparfaites, jusqu'aux plus parfaites;raison
pour laquelle nous ne pourrons jamais assez Te remercier, pour l'Eternit.
-3- Et mme il nous semble qu'il serait impossible de parcourir l'ensemble du
Royaume Spirituel de manire plus concluante et dans un temps si court, comme nous l'avons fait avec
Ton Influence dans la sphre de cet esprit-frre, en retirant ainsi un ample bagage de trs hautes
expriences."
-4- Certes, Mes chers enfants, ce que vous dites est sr, exact et vrai; vous avez vu les
situations dans la pleine lumire de la Vrit. Malgr cela, J'attire votre attention sur le * diorama * que
Je vous avais fait connatre dj avant votre entre dans les sphres spirituelles; et pour cette raison, Je
vous dis que, dans le Monde des esprits, les choses se prsentent sous des formes diffrentes dans la
sphre de chaque esprit bienheureux; et en une telle diffrente configuration il y a tout autant de choses
bonnes et vraies, que celles que l'on rencontre dans les sphres des autres esprits.
-5- Et cela doit tre ainsi dans le trs parfait Royaume des Anges, autrement chaque
esprit serait superflu pour l'autre; et personne ne pourrait prparer l'autre une nouvelle batitude
toujours plus grande.
-6- Par contre, tant donn que chaque esprit a quelque chose de particulier l o Je
permets que chacun faonne sa manire, selon sa particularit, alors aussi, la joie bienheureuse d'un
Ange pour la batitude d'un autre Ange, n'a jamais de fin !
-7- Cependant, afin que vous puissiez bien comprendre et saisir cela, avant que vous
passiez dans la sphre du dixime esprit, Je veux vous l'clairer dj maintenant, avec quelques exemples
trs vidents.
-8- Imaginez que, dans une grande salle il y ait cent hommes trs verss dans toutes
les branches de la connaissance. A ces hommes est soumise pour l'laboration, une matire digne d'tre
connue, comme par exemple, la rfraction des rayons de la lumire.
-9- Parmi tous ces rudits, tous n'appartiennent pas la mme branche de la science,
mais bien plutt, l'un est mathmaticien, un autre est philosophe; puis il y a des naturalistes, des
astronomes, des botanistes, des zoologistes, des minralogistes, et encore un gologue, un opticien, un
gographe, un historiographe, un archologue, un pote, un psychologue, un anthropologue, un mdecin
et un thologien et ainsi de suite, tous reprsentant les divers degrs de l'rudition humaine.
-10- Tous ces cents rudits sont la hauteur pour soutenir cette tche. Quand ces
rudits auront fini leur travail, alors, prenez et lisez sparment la copie de chacun d'eux, pour voir
comment ils ont dvelopp le thme, sur quelles bases ils ont commenc, et quelle est respectivement
leur pense sur le sujet propos; et vous pouvez tre plus que sr que parmi eux il ne s'en trouvera pas
deux qui aient employ les mmes termes, la mme faon, pour le comprendre.
-11- En effet, le mathmaticien, le pote, le mystique et tous les autres, se seront
exprims de faon diffrente les uns des autres;et si vous revoyez avec une plus grande attention toutes
les copies, vous reconnatrez facilement quel est le cheval de bataille de l'auteur respectif, c'est--dire,
quel est le caractre fondamental de chacun.
-12- Si ensuite, on vous demande votre jugement, afin d'tablir lequel des cent rudits a
dvelopp le thme de la manire la plus conforme la vrit, vous ne pouvez rien dire d'autre, sinon
que :
-13- " Nous trouvons que chacun a atteint la cible, de sorte qu'il n'y a rien objecter,
tant donn que chacun a dvelopp son thme avec les principes de base de sa technique
professionnelle; si bien qu' la fin, chacun a raison. "
-14- Et Moi, Je vous dis : Bien. Et vous voyez, comme les penses de plusieurs
hommes, sur un seul et mme sujet sont diffrentes, tout aussi diverses sont les sphres des esprits
angliques; cependant, au fond, le point d'arrive est toujours la seule et mme vrit.
-15- Pour rendre la chose encore plus vidente, prenons un autre exemple : il y aurait
mettre en musique un Psaume de David. Le roi d'un pays met disposition une riche rcompense pour la
belle composition musicale du sujet propos, et les meilleurs musiciens se mettent aussitt au travail.
-16- Au terme fix, les compositions sont prsentes, et au total il y en a quarante. Le
roi, grand amateur de musique classique, fait excuter l'une aprs l'autre toutes les compositions.
-17- Allez-y vous aussi, et coutez toutes les excutions; et tant donn que de telles
uvres ont t le travail d'excellents compositeurs, quel sera votre jugement ?
-18- Vous direz certainement : " En vrit, sa manire, chaque travail est valable et
trs beau, autant que les autres; de chacun on peut reconnatre le caractre intime du matre compositeur.
"
-19- "Bien", dis-Je; mais maintenant, dites-Moi aussi, quelle composition vous-a-t-elle
t la plus plaisante, si l'on admet naturellement que l'excution ait t faite par des matres de valeur.
-20- Mme en ce cas, vous ne pourrez rien dire d'autre sinon que "chacune de ces
compositions, bien que diffrentes les unes des autres, nous a beaucoup plu; mais il y en avait quelques-
unes qui nous paraissaient plus accessibles et plus familires que d'autres. "
-21- Et Je rpte :"Bien !" Cependant, J'ajoute au sujet de votre observation "plus
familires" : cela dpend de la plus grande proximit entre la sphre du compositeur et la vtre; mais
prise en elle-mme, chaque composition est pleine de Vie, d'Esprit et de vrit !
-22- Alors, laquelle sera assigne la rcompense ? Je vous le dis, si le roi, riche
d'esprit comme il l'est, veut-tre juste comme Moi, il devrait ouvrir davantage sa bourse, et faire remettre
la rcompense promise tous au lieu d'un seul.
-23- De tout cela donc, vous pouvez dduire trs clairement que les sphres des esprits
angliques doivent leur tre proprement conformes, comme ce second exemple nous l'a dmontr de
faon vidente; seulement, comme c'est naturel, sous un aspect beaucoup plus lumineux.
-24- Partout il y a la Vrit, mais tant donn le degr diffrent de l'Amour, la Lumire
forme est diffrente; et par consquent, autres sont les formes qui en rsultent; toutefois elles sont
toujours disposes pour correspondre pleinement une mme Vrit Fondamentale.
-25- Cependant, afin que vous ne pensiez pas que l'on puisse apercevoir cela seulement
dans deux exemples, l'instant cits, Je veux - tant donn Ma facult trs imaginative - vous en
prsenter encore quelques autres.
-26- Imaginons, par exemple, que dix grands peintres eussent d chacun peindre un
paysage oriental. A prsent les tableaux sont prts et remis; allez les voir, et observez-les bien; et vous
constaterez qu'ils sont pour ainsi dire, tous plus beaux les uns que les autres. Chacun reprsente de faon
vivante, une rgion orientale, mais il n'y en a pas deux qui se ressemblent en quelque point.
-27- Cela drive, voyez-vous, du fait que chaque esprit, depuis sa propre sphre place
par Moi, est en mesure de prparer au moyen de celle-ci, pour lui-mme et pour tous ses frres, le plus
grand plaisir et la plus grande batitude.
-28- En outre, la sphre de chaque esprit est infinie et inpuisable, avec des
configurations merveilleuses et de varit infinie. Et bien que les configurations dans la sphre de
chaque esprit anglique puissent tre infiniment varies et si merveilleuses que, dj en contemplant
celles d'une seule sphre, vous devez dire ouvertement :
-29- " Au-del de cette merveilleuse varit infinie on ne peut en imaginer une autre ",
Je veux toutefois vous dire : allez au plus vite dans la sphre d'un autre esprit, et votre jugement sera
aussitt diffrent, car vous direz " Mais qu'est donc cela ?"
-30- "Ici il y a nouveau d'autres formes jamais pressenties." Et J'ajoute c'est le cas
avec le "diorama" spirituel. La lucarne est toujours la mme et gale, mais il suffit de regarder
l'intrieur, et alors on aperoit partout un autre mont.
-31- Cependant, J'ai encore un exemple disponible : si vous jeter un coup dil dans
l'Ecriture, chez tous les Prophtes, puis chez les Evanglistes, de mme que dans les Eptres de Paul et
d'autres Aptres et disciples, et enfin dans l'Apocalypse de Jean, vous devrez videmment dire :
-32- "Chacun use d'un langage diffrent, se sert de d'autres images, et labore des
lments totalement diffrents. Mme les quatre Evanglistes ne concordent pas non plus dans le report
de faits historiques.
-33- Paul, dans ses Eptres, ne prche ni de l'un ni de l'autre Evangile; et l'Apocalypse
de Jean, en elle-mme, est tellement enveloppe dans des images mystrieuses et draconiennes, qu'il est
brave celui qui y comprend quelque chose."
-34- Or, tant donn que, dans un certain sens, chacun a crit diffremment, Je
demande : Qui est celui qui a crit vraiment juste ? La rponse ne peut tre absolument aucune autre que
la suivante :
-35- Chacun crit sur la base de la Seule et mme vrit et chacun prche Mon Nom;
chacun recommande l'Amour et l'Humilit, la Mansutude et la Patience.
-36- Les faits raconts par chacun sont toujours sur une base unique ou plate-forme, et
qui les saisit dans leur juste Lumire spirituelle, y trouvera sa merveilleuse concordance.
-37- Si vous mettez ensemble tous les versets de tous les Prophtes et de tous les
Evanglistes, et les observez dans leur vraie Lumire, ils vous apparatront comme les fruits du seul et
mme Arbre.
-38- Et vous voyez, c'est justement ainsi que sont les choses aussi avec les sphres des
esprits parfaits. Je pourrais vous citer encore un grand nombre d'exemples, mais pour le moment ceux-ci
suffisent.
-39- Ici, prs de Moi, se trouve dj cet esprit dans la sphre de qui, vous pourrez
apercevoir tout cela dans la ralit, de sorte qu' la fin, vous direz " En vrit, dans la sphre de cet
esprit, les choses avaient un aspect tout fait diffrent; mais au fond, elles sont toutes diriges vers un
point unique, et elles montrent que Seul le Seigneur Est Tout en Tout; donc, partout, l'Eternel est
l'Amour infini et la Sagesse-Mme.
-40- Donc, vu que vous savez cela par avance, rendez-vous maintenant dans la sphre
de ce dixime esprit, et faites nouveau trs attention tout. Amen.
SS2 C10
( Diffrence entre la sphre de la Foi et celle de l'Amour; exemples. Premire vision :
une nbulosit grise. Qu'est-ce que l'esprit de l'homme ? D'o viennent les
penses ? Et d'o vient le mauvais en l'homme ? )
-1- Vous vous trouvez dj dans sa sphre; et c'est pourquoi Je veux vous annoncer
que vous vous trouvez dans la sphre de Mon Jean. Tenez-vous en donc lui; il vous fera voir pas mal
de choses merveilleuses et leves, selon la base de son fondement intrieur, de son caractre et de sa
tendance. Jean vous fait signe de le suivre; allez donc avec lui.
-2- Jean dit : " Mes frres aims en notre Seigneur Jsus-Christ ! Vous m'avez dj vu
depuis la sphre d'un autre cher et bienheureux esprit-frre, mais alors, ce n'tait pas encore le moment
de vous accueillir dans ma sphre.
-3- Par contre, maintenant qu'au moyen de mon cher frre Marc, vous avez t
enseigns en pas mal de choses trs importantes, le moment est arriv que vous fassiez dans ma sphre
des expriences au moyen desquelles, tant donn leurs caractristiques, vous puissiez tre initis
toujours plus, spcialement dans le secret Amour Du Seigneur.
-4- Dans toutes les sphres prcdentes, vous avez vu des scnes dont vous devez
peine dduire la Vrit. Ceci, voyez-vous, est la premire manire selon laquelle l'homme, par la lumire
de sa foi voit d'abord les formes, mais ne les pntre pas jusqu' leur fondement; et il ne peut les
comprendre que lorsqu'elles lui sont dvoiles dans la Lumire Suprieure du suprme Amour.
-5- Pour cette raison, vous avez contempl toutes les scnes dans les sphres de mes
neufs prcdents frres comme un aveugle contemple les couleurs. Vous vtes diverses scnes et actions,
mais vous ne comprenez rien au premier regard, de ce que vous tiez en train de regarder la lumire de
votre foi.
-6- Par contre il y a une seconde manire de regarder, beaucoup plus profonde,
laquelle provient de l'Amour. En ce cas, on ne voit pas aussitt quelque chose qu'il y a dj, mais bien
plutt on voit seulement ce que l'on a saisi dans son propre amour, et l'on aperoit ensuite ce que l'on a
saisi, commencer par sa base initiale.
-7- Quand on regarde partir de la lumire de sa propre foi, on est un observateur qui
cherche ce qui est dj prsent; partir de la Lumire intrieure d'Amour, qui est la Vraie et Vivante
Lumire du Seigneur dans l'homme, on devient de soi un crateur, et l'on contemple ensuite, dans la base
initiale, ce que l'on a cre.
-8- Vous pensez que justement pour cette raison, le premier tat soit le plus
avantageux si on le compare ce second, d'autant plus intrieur et plus profond; mais je vous dis : ceci
est une erreur, car, plus un homme contemple les formes, dans son ct extrieur, et d'autant plus
imparfait c'est en soi.
-9- L'homme, dans sa vie naturelle sur le corps terrestre, est avant tout limit une
telle faon de voir; c'est--dire qu'il se contente de regarder avec admiration, mais en surface, les formes
constantes; mais en quel rapport se trouve-t-il avec elles, dans son esprit ?
-10- Je vous le dis : comme le plus pauvre des mendiants devant l'entre de la maison
d'un riche, mais dur de cur. Lui aussi aperoit la magnifique somptuosit de la grande maison du riche;
mais quand il s'apprte y entrer, il est repouss brutalement par les domestiques de cette maison.
-11- Ce pauvre, qu'a-t-il gagn seulement regarder cette maison si luxueuse ? Rien
d'autre qu'un cur oppress par la douleur qui lui dit : pour entrer dans de semblables palaces, tes pieds
ne sont pas adapts !
-12- Les choses, voyez-vous, sont justement ainsi en ce qui concerne le fait de regarder
et d'admirer les formes extrieures construites; quel plaisir y-a-t-il se planter devant un arbre et
contempler ses formes ?
-13- Mais si l'on piquait l'arbre, et si l'on voulait tre laisss y entrer pour regarder sa
merveilleuse vivante activit, on serait toujours durement repousss car il nous dirait : * seulement
jusqu' ma surface, jusqu' ma forme extrieure; mais partir de l, on n'avance pas mme d'un cheveu.*
-14- De mme que vous pouvez bien sr prendre en main une pierre, et la jeter o vous
voulez; vous pouvez la frapper et la triturer, la dissoudre et la volatiliser compltement, et cependant, la
pierre est votre matresse et elle ne vous permet pas de scruter au fond de son mystre vital principal.
-15- Donc, ainsi sont les choses avec l'extriorit des formes telles qu'elles se
prsentent lil; elles sont toujours les matresses et les patronnes de celui qui les contemple; et il peut
faire ce qu'il veut, mais d'aucune il n'a le libre accs pour pntrer jusqu' son origine initiale.
-16- C'est pourquoi, doivent y tre ajoutes de longues explications et des
claircissements, si l'observateur dsire obtenir au moins une petite lueur de lumire.
-17- Du mme genre sont les formes dans le monde des esprits, mme quand elles se
prsentent lil de l'observateur dj avec une certaine dtermination L'observateur les voit trs bien,
mais ne les comprend pas.
-18- De cette manire, vous avez ainsi vu un grand nombre de formes dans la sphre
des autres chers frres; mais dites-moi si vous en avez compris mme seulement une, avant que le guide
ne vous l'ait mise en lumire ?
-19- Vous direz que le guide les observait avec vous; mais moi, je vous dis que s'il les
avait observes avec vous, il aurait t bien difficile pour lui de vous donner un juste claircissement sur
l'une ou l'autre chose.
-20- Lui, en fait, les regardait partir de son moi intime, ce qui signifie qu'il les a
dgages de lui-mme, en puisant la Lumire du Seigneur; et vous avez vu avec cela ses manations.
-21- Elles taient la plus Parfaite Vrit, en toutes leurs parties, mais vous n'auriez pas
pu les comprendre sans ses explications.
-22- Mais prsent, dans ma sphre, vous ferez une exprience tout fait oppose,
comme vous pourrez le voir immdiatement de ce point o nous sommes, envelopps dans une
nbulosit amorphe. Apercevez-vous une forme quelconque, un monde, un Ciel, une lumire, au-del
des vapeurs grises qui nous entourent de tout ct ?
-23- Vous dites : " Trs cher ami et frre dans l'Amour du Seigneur ! En dehors de
nous, de toi, et de cette nbulosit grise, nous ne voyons rien, bien que nous regardions tout autour ."
-24- Bien, dis-je; mes frres aims, vous n'avez pas non plus besoin de voir plus, car
justement ceci est ce qui est ncessaire, afin que vous puissiez tre initis la vritable faon
fondamentale de regarder de l'Esprit.
-25- Vous savez que l'esprit de l'homme est une image vivante complte du Seigneur, et
qu'il a en lui l'Etincelle ou Point Focal de l'tre Divin. Donc, s'il comprend cela indniablement en lui, il
comprend aussi en lui le Tout du Seigneur; avec cela il porte en lui l'Infini, du plus petit au plus grand,
compltement et divinement; ou encore, grce son grand amour pour le Seigneur, il a en lui le Tout du
Seigneur, comme runi en un point.
-26- Donc, si les choses sont ainsi, quelle fin contempler des formes trangres,
exhibes par d'autres ? C'est pourquoi, que chacun de vous mette au-dehors ce que chacun porte en soi,
comme moi, parce qu'alors nous verrons bien vite des choses, comme cres partir de nous.
-27- Vous demandez : "Mais comment cela sera-t-il possible ?" Mais je vous dis :
n'avez vous jamais examin plus attentivement vos penses, et par suite de celles-ci, vos dsirs ?
-28- D'o viennent vos penses ? La rponse se trouve simplement, comme aussi de
manire illimite, dans le Point Focal de Dieu en vous.
-29- En ce puissant Point Focal, voyez-vous, est place la fabrique de vos penses et de
vos dsirs; partir de ce Point Focal, vous pensez initialement; et le nombre de vos penses est infini, car
dans le Divin Point Focal en vous, existe aussi le Divin dans toute Son Infinit.
-30- Vous voudriez objecter : "Mais si les choses sont ainsi, d'o proviennent alors les
mauvaises penses ?" Mais moi je vous dis qu'en ce Point Focal, il n'y a pas de mauvaises penses ni de
mauvais dsirs.
-31- Toutes les penses sont libres et sans tache, seuls les dsirs sont placs sous la
matrise de la libre volont de chaque homme.
-32- Si vous pensez partir de votre moi profond, alors toutes vos penses jaillissent de
l'Amour, et vous apercevez bien vite en vous la bienheureuse ncessit d'une constante communication,
par suite de laquelle vous voudrez rendre richement participants tous vos frre, et ainsi vous deviendrez
aussi crateurs duvres vraiment bonnes.
-33- Cependant, tant donn que chaque homme a sa libre volont, et outre cela, aussi
la facult de contempler partir de lui des formes extrieures, et donc trangres, il peut avec sa volont,
et avec son amour adhrant une telle volont de sa part, saisir ces formes trangres, et les faire
siennes.
-34- Ces formes trangres, voyez-vous, deviennent ensuite - parce que drobes - des
dsirs envieux chez l'homme; alors ce sont les vritables *mauvaises penses* car alors elles jaillissent
de l'amour de soi-mme, qui est un amour goste, qui veut drober et dominer : c'est--dire, se rendre
matre de toutes les formes trangres, et dominer sur tout ce dont il s'est rendu matre.
-35- Vous dites vous-mmes :" Richesse vole ne fait pas bon profit "; et c'est srement
la plus importante condition dans le problme de la vie; et qui n'difie pas sur cette base, difie sur du
sable.
-36- Cependant, comment on difie sur ses propres fondations, vous pourrez
l'apprendre dans ma sphre.
SS2 C11
( La premire pense pour le plaisir : une toile qui devient un Monde avec la force
d'attraction de la volont. Importantes bases de la possibilit de voir. Si vous
n'aviez pas en vous l'Univers, le Ciel vous serait sans toile, et la mme chose vaut
pour le Royaume Spirituel. L'origine de la connaissance est d'apercevoir, et ceci, la
cause de l'irradiation, etc... Essai pratique: qu'il soit ! )
-1- Jean : " Pouvez-vous ici penser quelque chose? Vous le confirmer. Pensez donc
un objet quelconque qui vous plaise; ne cherchez pas longtemps, prenez le premier qui se prsente
vous.
-2- "Cependant, quand vous avez fait une belle pense, tenez-la fermement, et ne la
lchez plus. Donc, vous avez conu une pense; quelle est son image? Vous dites : c'est seulement une
toile laquelle, maintenant, nous pensons.
-3- " Bien, dis-je : Reprsentez-vous cette toile de faon vive, ne la perdez pas de
vue, et dites-moi ensuite, quel aspect, selon-vous, est en train de prendre cette toile.
-4- " Vous dites : " Plus solidement nous la tenons, et d'autant plus grande et plus
lumineuse elle nous parat." Je vous rpte : bien, saisissez-la encore plus fortement, et fixez-la encore
plus intensment avec les yeux de votre vue intrieure. Que voyez-vous prsent?
-5- Vous dites : " cher ami et frre, il nous semble que l'toile s'ouvre l'gal d'un
bouton de fleur au printemps; sa lumire se fait encore plus forte et plus puissante, et cela nous fait l'effet
comme si l'toile gagnait en surface, et pour ainsi dire, comme si on pouvait la mesurer ".
-6- Mais moi je vous dis : Bien, seulement enfoncez-vous encore plus dans votre moi
profond, rendez vos regards plus intenses et plus fermes, et veuillez avec fermet avoir l'toile plus prs
de vous, et plus grandement dveloppe; et puis dites-moi comment vous apparat cette toile, aprs une
telle contemplation.
-7- Vous dites : " Cher ami et frre, l'toile a atteint dsormais la taille de la Lune, et
dj sa lumire aveugle presque la vue de notre esprit !
-8- Bien, vous dis-je nouveau, c'est rellement ainsi, car j'aperois dj la splendeur
des rayons de votre toile, sortir de vos yeux. Cependant, je vous dis encore :
-9- Ne quittez pas l'toile, mais bien plutt contemplez-la toujours plus intensment et
toujours plus fermement, et devenez toujours plus puissant dans votre volont, car alors l'toile se rglera
bien vite selon la puissance de votre volont et de votre regard. Comment l'apercevez-vous maintenant ?
-10- Je vois que vous tes plein de stupfaction, car vous apercevez dj votre toile si
agrandie et si grossie devant vous, que vous pouvez distinguer avec peu de fatigue des dtails en relief
sur elle.
-11- Maintenant vous observez mme des mouvements sur sa surface, et vous voudriez
savoir ce que c'est, et ce qui bouge. Mais prsent je ne vous dis rien car vous devez tout trouvez par
vous-mme.
-12- Fixez votre toile encore plus fermement et plus fortement, en augmentant la
puissance de votre volont, et l'on verra aussitt ce que sont ces mouvements. Que pensez-vous qu'ils
puissent-tre ?
-13- Vous dites : " Nous pensons que ce peut-tre des nuages ou bien une mer
ondoyante ". Je vous dis : Gardez fermement votre pense sur l'toile, et ne la dtournez pas de celle-ci,
et dites-moi ensuite ce que vous voyez.
-14- Mais maintenant, vous demandez :"Cher ami et frre dans le Seigneur! A prsent
nous voyons srieusement, et trs bien marqus, des nuages qui errent et l, et entre les grandes
tendues de la terre ferme, nous dcouvrons des tendues encore plus grandes de mers houleuses.
-15- Nous voyons aussi de grandes diffrences de niveau sur le terrain qui s'tend sur
une vaste tendue, ainsi que et l sur la surface des mers, des les lumineuses. Pour le moment nous ne
pouvons rien voir d'autre."
-16- Bien, dis-je; attirez ces grandes tendues de terrain et la surface des grandes mers
de votre toile, seulement un peu plus prs de vous, et ensuite vous verrez certainement plus. J'observe
dj, par vos yeux, que vous tes en train de suivre mon conseil. Donc, qu'apercevez-vous prsent ?
-17- Vous dites :" Voil ici, la partie solide de sa surface est dj trs proche de nous, et
nous y dcouvrons de vastes bois, et mme un grand nombre de maisons disperses, de forme trs
trange, ainsi que des grands fleuves. Et tu vois, maintenant nous pouvons dj distinguer des petits
ruisseaux, et sur le rivage d'une grande mer, nous apercevons et l, comme des villes, et la surface
des eaux, des choses qui se dplacent, comme s'il s'agissait de bateaux."
-18- Eh bien, d'o croyez-vous que tout cela provienne ? Vous dites : "Cher ami et
frre, nous ne le savons pas." Mais moi je vous demande : d'o est venue l'toile ? Vous dites : "Celle-l,
nous y avons pens, nous, et nous l'avons ensuite garde fermement dans notre pense."
-19- Donc, si l'toile est venue partir de vous, do pouvait venir son ultrieur
dveloppement, sinon que de vous aussi ? En effet, quand l'toile, grce la fixation de votre pense,
devint toujours plus grande, elle dveloppa en vous avec sa taille, aussi la capacit de votre pense, en
raison de votre plein dsir d'apercevoir un monde en cette mme toile.
-20- Cette pense, vous l'avez involontairement fixe avec l'toile elle-mme, et vous
tes ainsi devenus rvlateurs de tout ce que vous pouvez apercevoir prsent sur la vaste surface d'une
telle toile.
-21- Vous me regardez tonns, mais je vous dis : Parce que non seulement une, mais
de nombreuses toiles, sous forme de petites copies, se trouvent ensevelies dans votre esprit. Parmi ces
nombreuses toiles, vous avez pris un exemplaire, partir de vous, et vous vous l'tes prsent
visiblement toujours plus proche.
-22- Mais comment a donc t possible l'agrandissement de cette minuscule copie qui
se trouvait dans votre esprit? Et ici, nous arrivons la force et la contre-force. La force se trouve en
vous; par contre, la contre force est une chose cre et rendue ferme et solide par Dieu (comme l'une de
Ses Penses fixe ).
-23- Quand vous appelez au-dehors la force qui se trouve en vous, qu'y a-t-il de plus
naturel sinon qu' l'instant de l'appel, elle doive tomber sur la contre-force correspondante de Dieu, de
manire toujours croissante selon la force de votre volont ?
-24- En effet, la force est en vous, la contre-force est hors de vous, et par consquent,
tout ce que vous appelez hors de vous, doit trouver en Dieu, comme c'est dans l'ordre, forme et mesure.
-25- Sa copie parfaite et gale est place aussi en vous, en tant que force drive, car
votre esprit lui-mme est une copie de Dieu.
-26- Savez-vous dire de quelle faon sont aperues toutes les choses? Vous dites:"Au
moyen de la lumire". Bien, dis-je; la lumire se diffuse - en considrant cela sur la base du point de vue
terrestre - pour la plus grande partie dans l'espace libre, infiniment grand.
-27- Cependant, que voyez-vous par un jour serein, dans l'atmosphre bleute bien
claire? Vous dites : "Nous n'y apercevons rien en dehors de la couleur bleue de l'air." Mais je vous
demande : Pourquoi n'y voyez-vous rien ? Vous dites:
-28- "Parce qu'il n'y a aucun objet." Qu'entendez-vous par objet ? Pourquoi ne dites-
vous pas plutt - anti-objet - au lieu d'objet? Vous ne savez pas en ce cas ce que vous devez dire; mais
moi, je vous dis :
-29- Si vous observez quelque chose selon sa forme, elle est certes quelque chose qui se
trouve devant vous, et donc un objet. Si par contre, quelque chose est mis entre la chose et vous, comme
par exemple un mur, un voile, un nuage, vous diriez certes que : ce qui est devant l'objet que nous
dsirons regarder est donc videmment un - anti-objet -, ou un empchement la vue de l'objet ou bien
un cran.
-30- Donc, si vous, par suite de la prsence de cet anti-objet, vous ne pouvez voir l'objet
vritable, qu'elle en serait la cause ? Aucune autre, voyez-vous, sinon que les rayons renvoys par l'objet
ne pourraient pas vous atteindre, et avec cela, appeler au dehors, en la vivifiant, l'image qui se trouve
gisante au fond de vous.
-31- Ne savez-vous pas que si vous n'aviez pas le Soleil en vous, mme s'il en brillait
des millions dans le ciel, vous n'en pourriez voir aucun?
-32- Et si vous n'aviez pas la Terre en vous, et tout ce qui est en elle et sur elle, en
commenant par l'atome jusqu' sa plus grande forme gnrale et tout de la faon la plus parfaite, vous
ne pourriez pas mme apercevoir une seule chose, ni mme penser et exprimer aucune d'elles avec la
parole ?
-33- Et en outre, si vous n'aviez pas en vous l'Univers entier, tout le ciel serait pour
votre il dpourvu d'toile; et si, par consquent, vous n'aviez pas en vous le Royaume Spirituel des
Cieux et la Vie Eternelle du Seigneur, en vrit vous ne pourriez ni y penser, ni les prononcer.
-34- Cependant, les choses tant ainsi, en gard tout cela, il faut donc les prendre avec
la force, pour vaincre l contre-force. Dans le monde spirituel, le rayon qui tombe en vous, de l'extrieur,
appelle au-dehors l'image qui repose en vous, et vous apercevez ainsi, en tant qu'effet de l'activit de la
contre-force et de la force en vous, l'objet que vous tes en train de regarder.
-35- Comment cela arrive-t-il dans l'Esprit ? Comment est constitu le vritable "
regard spirituel " ? Exactement dans l'ordre inverse. Vous prenez une image hors de vous; cette image,
en tant que copie, trouve aussitt son pendant, condition qu'elle soit fermement appele en vous.
-36- D'autant plus fermement vous tenez en vous l'objet ainsi saisi, et d'autant plus
l'objet tend vers son ternel pendant, le dveloppe toujours plus, et, ce faisant, le rend aussi toujours plus
visible.
-37- Et si vous, avec votre toile, vous tes arrivs si avant dans la contemplation
intrieure, au point qu'elle se prsente vous dj si amplifie et dvoile, vous ne devez pas croire qu'il
s'agit d'une uvre de vaine imagination. Cela, certes non !
-38- Seulement, cette pleine ralit n'est pas encore connue dans son origine ni d'o elle
vient, ni o elle repose. Ne peut-on donc l'apprendre ? Certes, car l o repose la ralit, l se trouve
aussi son nom, sa signification, son ordre, son rayon d'action et sa place.
-39- Dans la Parole du seigneur se trouve cependant cette phrase qui dit " Aux fruits,
vous pouvez reconnatre l'arbre." Quand nous savons cela, il ne sera pas difficile de vous convaincre de
la ralit de ce qui maintenant s'est dvelopp devant vos yeux.
-40- C'est pourquoi, essayez encore, dans la plus grande activit de votre esprit;
observez encore plus attentivement le monde qui est devant vous ; amenez-le toujours plus prs de vous,
jusqu' ce qu'il vous soit si proche que vous pourrez mettre les pieds sur son sol.
-41- Quand cela sera arriv, alors vous serez placs avec un " objet " dans une vivante
conjonction; il vous servira de base, et sur une telle base, vous pourrez devenir actifs.
-42- Et si en cette activit, vous progressez tant, au point de sentir en elle la puissante
impulsion de l'Amour du Seigneur en vous, et que cet Amour toujours plus ardent s'allume en flammes
vives, avec cela votre base - que vous continuez apercevoir - se scindera en toutes ses parties, en
formes vivantes, selon la faon dont elles sont prsentes en vous, en images; et ces formes appelleront
au-dehors, comme raction, en les vivifiant, celles qui se trouvent en vous, et vous communiqueront qui
et o est votre fondement.
-43- Vous-voyez, toute reconnaissance est une consquence de la vision prcdente, et
la vision est cependant la consquence du rayonnement et du contre-rayonnement, c'est--dire de la force
en vous, et de la contre force hors de vous.
-44- De cette faon, nous avons amen notre monde trs prs de nous; seulement
encore une robuste impulsion dans l'esprit, et nous pourrons nous trouver aussitt, avec nos pieds, sur le
monde qui est en train de sortir de vous!
SS2 C12
( Et voil, ... le monde est ici ! Pas exactement comme cr par vous, mais comme
appel hors de vous. Dtails du premier monde de cette sphre. Un palais avec
jardin. Le tricolore, etc... Que signifie: ceci et cela m'ont difi ? Une juste
dification. L'admirable prcde l'Amour. L'dification de la Foi. L'Amour est la
force magique qui appelle hors de l'homme les penses de Dieu, comme tres
vivants. )
-1- Et vous voyez, le monde est sous nos pieds; essayons un peu maintenant d'y
marcher dessus. Vous vous tonnez beaucoup que ce monde vous porte prsent aussi bien; et regardez
ce beau panorama, les nombreuses montagnes couvertes de bois, que l'on aperoit partout autour de
nous. Cependant vous dites : "Cela, nous l'avons pens!"
-2- Mais moi je vous dis qu' la rigueur, ce n'tait mme pas ncessaire de le penser;
en effet, du moment qu'avec la force en vous, vous avez attir la contre-force, laquelle, vrai dire, est la
base de la force, alors la contre-force ainsi attire donne dj sans autre ce qu'elle a en elle, puisque votre
force correspond la contre-force en toutes ses parties.
-3- Par l'effet de la contre-force que vous avez attire en vous, les parties de la force
qui se trouve en vous sont dveloppes, de sorte que l'acte de cette construction apparemment issue de
vous, n'est autre chose que le dveloppement de ce qui est en vous.
-4- C'est pourquoi vous ne pouvez pas crer un monde selon votre gr, mais bien
seulement ces mondes qui se trouvent au fond de vous.
-5- Et donc, il n'est pas non plus ncessaire que vous pensiez toutes les parties d'un
tel monde, puisque la crature ne peut recevoir le droit de crer; cependant, la facult d'appeler hors
d'elle, de la faon qui vous a t indique maintenant ce qui a dj t cr, se trouve en chaque esprit
parfait.
-7- Les esprits imparfaits ont en vrit aussi une semblable facult en eux; mais, tant
donn qu'ils n'ont pas la fermet ncessaire, ils ne peuvent pas appeler au-dehors ce qui gt au fond d'eux.
-8- En effet, un esprit imparfait est un esprit inconstant; c'est une girouette, un roseau
que le vent plie dans toutes les directions, et c'est aussi un constructeur stupide qui difie sa maison sur
un terrain sablonneux.
-9- Pour cette raison, un esprit imparfait ne peut tirer de lui que seulement des "
phmrides ", qui sont semblables ces images que vous apercevez parfois de nuit les yeux ferms dans
un mlange chaotique, dans lequel apparaissent des caricatures de toutes sortes qui se dveloppent
rapidement, et disparaissent tout aussi rapidement.
-10- Mais ce n'est pas ainsi que sont les choses avec l'esprit parfait qui se tient
stablement ferme dans son centre; ce qu'il appelle hors de lui, il l'appelle dans l'Ordre du Seigneur, et
n'appelle pas quelque chose d'incr, donc une rverie vide, mais bien une chose cre depuis les
origines.
-11- Vous voyez, ainsi sont les choses;mais nous nous trouvons prsent sur ce monde
que vous avez appel hors de vous, nous voulons donc tourner un peu autour et le regarder !
-12- Voil, justement ici devant nous, il y a un grand jardin avec un difice trs
somptueux qui se trouve justement au milieu; c'est pourquoi, dirigeons-nous vers ce ct; suivez-moi
donc!
-13- Ici il y a dj le portail du jardin. A ce que j'observe, vous tes des matres de
maison qui aiment beaucoup la somptuosit; en effet, le mur du jardin est constitu de vritables pierres
prcieuses, et le portail est d'or massif.
-14- Et regardez ensuite, les alles du jardin sont recouvertes de sable mlang d'argent
et d'or, et les carrs o se trouvent les arbres fruitiers sont entours de trs belles balustrades d'or dont les
mains courantes sont ornes de diverses pierres prcieuses vraiment splendides.
-15- En vrit, cela est vraiment fait avec le plus grand gaspillage! Mme les grandes
ranges d'arbres fruitiers sont entoures de trs belles rampes d'argent, et au milieu de chaque carr se
trouve un petit jet qui lance l'eau en diverses figures.
-16- Etant donn que les routes sont si attrayantes, nous devons faire une promenade
autour du jardin. Comme je le remarque, les routes sont intrieurement rembourres comme un sofa;
c'est rellement comme je le dis: on aperoit un grand gaspillage dans votre architecture.
-17- Nous avons dj parcouru un bon morceau du jardin, mais l'difice principal
d'habitation semble se trouver encore trs loin vers le fond.
-18- Cependant, ici devant, je vois une longue galerie difie sur colonnes, qui sont
faites de vrais diamants bien polis.
-19- Les splendides arches sur les colonnes sont de rubis, et le couloir sur les arches,
d'or trs brillant; la galerie ensuite est du plus pur or transparent, et les mains courantes de la galerie, d'or
blanc le plus fin.
-20- Sous le couloir, entre les colonnes, au raz du sol, je vois comme un splendide canal
rempli d'eau, sur lequel il y a de magnifiques ponts pour le traverser.
-21- Et maintenant, regardez un peu l, au-del du canal, un espace libre trs vaste; le
sol est pav avec une dalle d'or transparent le plus pur, et l-bas dj assez prs du splendide difice,
j'aperois des colonnes de pierre blanche qui touchent presque le ciel, et au sommet de chacune d'elles,
flotte un grand drapeau tricolore, blanc, rouge et vert.
-22- En vrit, plus on observe votre uvre de construction, et d'autant plus elle devient
grandiose, hardie et leve; et la vritable maison ensuite, que l'on voit l dans le fond, a une faade
trois plans qui devrait atteindre une largeur mesurer en milles!
-23- Chaque tage a une hauteur qui, au jug, devrait-tre de 666 brasses; c'est le
nombre d'un homme. Les fentres sont hautes et larges; la porte d'entre est trs haute et trs large,
confectionne avec de l'or le plus pur, et des fentres, le long de la faade, rayonne de la premire range
une lumire blanche, de la seconde une rouge, et de la troisime une verte.
-24- Le toit de cet norme difice forme une seule immense pyramide. A cet difice, de
mme qu'au jardin, il ne manque vraiment rien, exception faite des habitants; o les avez-vous donc
laisss quand vous avez construit ce splendide difice ?
-25- Vous dites bien sr: "Cher ami et frre, tu es vrai dire un grand prfr du
Seigneur; cependant de tes propos, perce toutefois une petite moquerie; car toute cette incommensurable
somptuosit, nous ne l'avons jamais vue, pas mme dans le plus profond de nos songes; peut-on se
figurer que nous puissions tre les constructeurs d'une semblable magnifique uvre, qui est vraiment
d'une somptuosit inexprimable ! Car si nous avions rellement construit quelque chose, nous aurions d
pour le moins tre prsents.
-25- Au lieu de cela, nous n'avons mme pas la plus petite trace du moindre sentiment
que nous devrions y tre pour tant soit peu, mme en ce qui concerne les habitants qui devraient se
trouver en ce trs somptueux difice."
-27- Mes chers amis et frres, vous me faites tort. Vous n'avez pas appel hors de vous
cette somptueuse demeure en mme temps que le monde, et cela signifie aussi quelque chose ! Parlant
entre vous, vous dites souvent: "Ceci et cela m'a beaucoup difi." Qu'entendez-vous dire par l ? Je
vous le dis, rien d'autre, sinon que :
-28- " Ceci, cela, a veill de l'intime profondeur de ma vie une force qui m'a vivifie
de telle ou telle manire; et cette vivification se forme en moi comme une forme spirituelle leve, et je
reconnu en cette forme que le Seigneur est partout le plus grand Amour et la Sagesse-Mme ! Mon cur
s'enflamma en cette reconnaissance, et en cette reconnaissance j'adorai Dieu en Esprit et en vrit."
-29- Ceci est une juste " dification." Et maintenant, regardez, nous avons devant nous
une forme de l'dification. En vous mme, vous vous tes difis; l'dification prit forme et vous
apertes en cette forme de l'amour et de la Sagesse et de la Puissance Divine; cette merveilleuse uvre
o prcde toujours l'Amour.
-30- Et pourquoi donc ! Qui de vous est tomb amoureux d'un tre fminin sans l'avoir
auparavant vu et admir ? Vous voyez c'est le cas ici aussi. Qui pourrait aimer Dieu si avant il ne le
reconnaissait pas ? C'est pourquoi la reconnaissance prcde ncessairement l'Amour.
-31- Quand l'homme coute la Parole de Dieu et observe ses uvres, avec cela est
appele hors de l'homme, la pense de Dieu. Une fois que la pense a t appele au-dehors, l'homme ne
doit plus la laisser s'en aller, mais il doit la saisir toujours plus troitement.
-32- Cette prise toujours plus troite c'est la Foi. Donc, quand l'homme au moyen d'une
foi ferme, fixe de manire stable la pense de Dieu en lui, alors il a fait de Dieu-Mme un sentiment
vivant; alors il peut fouler de ses propres pieds le monde de Dieu en lui.
-33- Cette vision est la reconnaissance croissante de Dieu; mais un tel monde plein de
merveilles est cependant dnu d'tres vivants. Cependant, regardez l, au milieu de l'difice qui
maintenant se trouve devant nous, il y a un autel des sacrifices, et sur celui-ci, une grande quantit de
bois; nous l'enflammerons, et il sera aussitt montr si ce monde est rellement inhabit. Mais avec quoi
allumerons-nous le bois?
-34- Je vous le dis, l'extraordinaire allumoir se trouve aussi dans votre cur; il s'appelle
l'Amour! Voil ce que nous approcherons de l'autel, et vous pourrez vous convaincre immdiatement
que dans l'homme, il n'y a pas seulement que les pures Penses de Dieu, mais y demeurent aussi des
tres vivants!
-35- En effet, quoi servirait que quelqu'un vous dise: "regarde ici mes frres", si
ensuite lui ne les aime pas ? Mais s'il les aime, il ne les aime certes pas au-dehors, mais bien-sr au-
dedans de son cur!
-36- C'est pourquoi, eux, pour lui, ne sont pas au-dehors, mais ils sont bien dans
l'amour de son cur. Allumons donc ce bois, afin que cet difice ait ses habitants!
SS2 C13
Prface.
Une pense adresse Jsus est suffisante pour enflammer le Cur. Le Nom de tous
les noms; quel est l'effet qui mane de Lui ? Rvlation du mystre de l'Incarnation
de Dieu en Christ Jsus. Points importants de la Vraie Thologie, et pourquoi
beaucoup d'hommes et d'mes dans l'au-del, se trouvent seulement dans la
premire Eglise, en laquelle Dieu est inaccessible, et c'est pourquoi tous ne
comprennent pas la merveilleuse Lumire: c'est--dire que Dieu s'est manifest
dans la chair.
Il y a aussi parmi nous des paens qui se disent Chrtiens. Dans le monde des esprits, il
y a des profondeurs insondables, mais si, nous, avec l'Esprit, nous sommes dans
le Seigneur, alors pour nous, aucune profondeur n'est vraiment insondable.
Adressons notre pense Jsus, car alors le bois sur l'autel s'allumera.
SS2 Cdict le 19 Mai 1843 Jacob Lorber par celui qui, sur la Terre, fut Jean
l'Evangliste, le disciple prfr du Seigneur.
Cet esprit choisi sert de guide deux mes encore incarnes sur la Terre, mais
provenant d'un Soleil Central qui se trouve trs loign de notre plante : mes
s'tant incarnes ici pour mission, entre autre pour aider Lorber dans son activit
de " moyen " du Seigneur. Le fait que ce fut Jean l'Evangliste qui ait dict une
partie de luvre susdite n'apporte pas de diffrence, car, travers Jean, c'est
toujours l'Esprit de dieu qui parle, puisqu'il s'agit d'une me qui depuis bien
longtemps dj a atteint le troisime Ciel.
-1- Vous demandez: Comment pouvons-nous faire jaillir du feu de notre cur, au
point de pouvoir allumer ce bois ? Oh, amis et frres, quelle question de votre part ! Une seule pense
tourne vers Jsus, n'est-elle donc pas suffisante pour faire s'enflammer le cur d'Amour pour Lui ? Oh,
frres et amis, si vous pouviez concevoir ce que signifie ce Nom de tous les noms; ce qu'Il est, et quelle
est Son efficacit, vous vous sentiriez envahis pour Jsus d'un Amour si puissant, dont le feu serait
suffisant pour enflammer une arme entire de Soleils, que par suite de cela, ils brilleraient dans leurs
immenses orbites, avec une splendeur mille fois plus grande que ce n'est le cas jusqu' prsent.
-2- Je vous le dis: Jsus est quelque chose de si immensment grand que, lorsque ce
Nom est prononc, l'Infini tremble en raison de trop de vnration. Si vous dites " Dieu ", vous nommez
certes alors aussi l'tre Suprme, mais vous le nommez dans Son Infinit, puisque Il rempli par Lui
l'Univers illimit, et Il y uvre avec Sa Puissance Infinie, dternit en ternit; mais dans le Nom de "
JESUS vous indiquez le Puissant Centre de Dieu dans Son Essence et Sa Plnitude, ou bien, pour
m'exprimer encore plus clairement :
-3- Jsus est le Vrai, Rel, Essentiel Dieu, comme Homme, partir de Qui seulement
jaillit toute la Divinit qui rempli l'Infini, en tant qu'Esprit de Sa Puissance, de Sa Force et de Son
Pouvoir, l'gal des rayons issus du Soleil.
Jsus est donc le Rsum de la Plnitude Totale de la Divinit, c'est--dire : en Jsus
demeure la Divinit dans Son Infinie Plnitude, vraiment et physiquement dans Son Essence. C'est
pourquoi justement, toute l'Infinit Divine est mise en mouvement par une impulsion animatrice, quand
ce NOM, infiniment sublime dans Sa Saintet est prononc.
-4- Et c'est, en mme temps, la Grce Infinie du Seigneur, savoir, qu'IL s'est complu
se revtir d'un corps humain. Mais pourquoi l'a-t-il fait ? Ecoutez, je veux vous dvoiler un petit
mystre.
-5- Avant la Descente du Seigneur sur la Terre, un homme ne pouvait jamais parler
avec le vritable tre Divin. Personne ne pouvait Le voir, sans perdre compltement la vie, comme
d'ailleurs il est dit aussi dans Mose : "Nul ne peut voir Dieu, et en mme temps vivre!". Il est vrai que
dans l'Eglise primordiale, comme aussi dans celle de Melchisdech, laquelle Abraham appartenait, Il
s'est montr souvent personnellement, et a parl avec Ses Saints, et a enseign Lui-Mme Ses Fils. Mais
ce Seigneur personnel n'tait pas, vrai dire, immdiatement le mme Seigneur, mais toujours un Esprit
anglique, rempli dans ce but de l'Esprit Divin. A partir d'un tel Esprit anglique, parlait alors l'Esprit du
Seigneur, comme si c'tait de manire immdiate le Seigneur Lui-Mme Qui parlait. Cependant, dans un
tel Esprit anglique, il n'y avait toutefois jamais prsente la complte Plnitude de l'Esprit Divin, mais
bien seulement ce qui tait ncessaire la ralisation du but fix.
-6- Vous pouvez le croire : En ce temps, il n'tait pas accord non plus aux purs
Esprits angliques de voir la Divinit autrement que comme vous voyez le Soleil au firmament. En outre,
aucun des Esprits angliques n'aurait jamais os se reprsenter la Divinit sous une quelconque image,
comme cela tait svrement dfendu au peuple hbreu encore au temps de Mose, c'est--dire de
fabriquer des reprsentations sculptes de Dieu, ou mme de le reprsenter sous une quelconque image.
-7- Mais prsent, coutez : Une fois, - et prcisment dans un moment o les
hommes n'y pensaient absolument pas - cet tre Infini Divin s'est complu se concentrer dans toute Sa
Plnitude Infinie, et en cette Unit ou Concentration, prendre la nature humaine complte.
-8- Rflchissez donc : Dieu, Celui qu'aucun il humain n'avait jamais aperu, vient
dans le Monde en tant que Jsus, plein d'Amour et de Sagesse, inconcevables dans leur infinit.
-9- Lui, l'Infini, l'Eternel, devant le souffle de Qui les Eternits se dissolvent comme
balle lgre, prgrina sur la Terre en enseignant Ses cratures, Ses enfants, non comme un Pre, mais
comme un Frre ! Mais tout cela serait encore trop peu. Lui, le Tout-Puissant, se laisse mme perscuter,
faire prisonnier, et selon le corps, tuer par Ses insignifiantes cratures ! Dites-moi : Pouvez-vous
imaginer un Amour plus infiniment grand, une plus grande condescendance que celle que vous constatez
en Jsus ?
-10- Grce cet acte inconcevable, Il a transform toute chose dans le Ciel : mme s'Il
continue demeurer dans Son Soleil de Grce, duquel la Lumire afflue, inpuisable, en tous les Cieux,
Il continue cependant tre - comme Il a prgrin sur la Terre - le mme Jsus corporel, dans toute Sa
Plnitude Divine, comme un vrai Pre et Frre, prsent parmi Ses enfants, en tant qu'HOMME
PARFAIT, et leur donne tous toute Sa Grce, Tout Son Amour, et Toute Sa Puissance, et les guide
Lui-Mme - dans Son Essence - personnellement, pour les rendre aptes uvrer, avec une puissance
infinie, dans Son Ordre !
-11- Avant, il y avait, entre Dieu et l'tre cr, un abme sans fond, mais en Jsus, cet
abme a t presque compltement aboli, car cela nous fut dmontr, comme vous le savez, par Lui-
Mme, visiblement, c'est--dire :
-12- 1) Avec Sa Venue sur la Terre;
2) Avec Son appellation pour nous de " frres ", non pas une seule fois mais
souvent;
3) Il mangea et but avec nous, et supporta avec nous tous, nos soucis et nos
incommodits;
4) Lui, en tant que Seigneur de l'Infini, prta obissance mme la puissance
mondaine;
5) Lui, s'est mme laiss emprisonner par la Puissance mondaine;
6) Il a permis qu' la suite de puissantes machinations mondaines, on Le
clout la Croix et qu'on Le tut;
7) Lui-Mme, avec Sa Toute-Puissance, a dchir dans le Temple, le rideau
qui sparait le Saint du Saint du peuple!
-13- C'est pourquoi Il est aussi l'Unique Voie, la Vie, la Lumire et la Vrit. Il est la
PORTE travers laquelle nous pouvons arriver Dieu; c'est--dire qu' travers cette Porte, nous
franchissons l'abme illimit qui nous sparait de Dieu, et, au-del, nous trouvons Jsus, l'Eternel et
Infiniment Saint Frre c'est--dire que nous trouvons Celui Qui a voulu qu'un tel abme fut combl, et
c'est pourquoi maintenant, il nous est certes facile d'aimer par-dessus toute chose.
-14- Et c'est pour cela que, comme je l'ai dit dj depuis le dbut, pour rveiller notre
amour pour Jsus, il est dj suffisant d'avoir une seule pense. Et mme, seulement Son Nom prononc
dans notre cur, cela devrait suffire pour nous enflammer d'un amour infini pour Lui, pour toute
l'Eternit. C'est pourquoi, prononcez vous-aussi ce NOM dans vos curs, de manire digne, et vous
constaterez vous-mmes en quelle plnitude le feu de l'Amour jaillira de vos curs, en enflammant le
bois de la Vie, grce auquel les paens pourront trouver le salut, sur ce nouvel autel des sacrifices.
-15- De ces paens, du type de ceux qu'en son temps mon frre Paul convertit il y en a
encore beaucoup de nos jours. Il y a des paens qui se disent " chrtiens" mais qui, dans leurs curs, sont
pires que ceux qui dans le pass adoraient Moloch et Baal.
-16- Quand le bois commencera brler sur cet autel, alors vous apercevrez en ce
monde, voqu partir de vous, par vous-mmes, des choses que vous n'avez jamais vues jusqu'
maintenant. Car je vous dis :
-17- Dans le Monde des Esprits, il y a des profondeurs impntrables. Aucun esprit cr
ne pourrait jamais les mesurer; mais nous, nous sommes dans l'Esprit du Seigneur. C'est Son Esprit qui
vit, dispose et agit en nous, et, en cet Esprit, aucune profondeur n'est pour nous impntrable, car
personne ne peut connatre ce qui est dans l'Esprit, si ce n'est seulement que l'Esprit. Ainsi galement,
nul ne peut savoir ce qui se trouve en Dieu, sinon seulement que l'Esprit de Dieu.
-18- Jsus, Dieu runit dans Toute Sa Plnitude, nous a cependant remplis de Son
Esprit, et avec Son Esprit en nous, il nous est aussi possible de pntrer dans Ses Divines Profondeurs.
Donc, prononcez en vous, maintenant, le Nom de tous les noms, le Trs Saint de toute
saintet, l'Amour de tout amour, le Feu du feu, et le bois sur l'autel s'enflammera.
SS2 C14
( Dj flambe une splendide flamme. Notre Terre compare ce Monde, est presque
insignifiante. On cite comme exemples les mondes qui font partie des
constellations d'Orion, le Lion, le Grand Chien, les Pliades.
Savez-vous d'o proviennent vos enfants? O leur principe spirituel et animique a
sjourn avant qu'ils soient ns ? Le premier baptme. L'Amour est le meilleur
interprte. Exemples. )
-1- Vous avez fait, comme je vous avais suggr, et vous avez pens en vous le Nom,
ce Nom qui est Saint, Saint, Saint, et, regardez, dj flambe sur l'autel une splendide flamme qui
consume le bois de la Vie, comme une nourriture pour la vivification des tres de ce monde en vous.
-2- Maintenant, regardez aussi un peu alentour; tournez le regard en haut, vers les
splendides galeries de ce somptueux difice, et dites-moi ce que vous apercevez.
-3- Vous dites : " Oh, ami et frre, nous voyons un nombre incalculable d'tres des
deux sexes; leurs formes sont splendides et merveilleusement belles; et il sont vtus plus luxueusement
que des rois de la Terre. Comment cela est-il possible ? Sont-ils eux aussi en nous ?
-4- Chers frres, je vous dis : L o il y a un vrai Monde, il doit y avoir aussi tout ce
que le Monde comprend en lui. Certes, vous faites observer " Mais existe-t-il rellement en Vrit un
Monde d'une telle magnificence, dans l'espace incommensurable de la Cration? "
-5- Certainement, chers amis et frres ! Vous ne devez pas mesurer les autres corps de
l'univers la manire de votre Terre, puisqu'elle est un cagibi pour mendiants, en comparaison du Soleil
et de certaines autres plantes de votre systme solaire.
-6- Cependant je vous dis : mme de tels mondes sont seulement une vraie
mesquinerie si on les compare la magnificence des plus grands corps de l'Univers, qui roulent dans
l'incommensurable espace de la Cration.
-7- Mme ce Monde que vous avez appel partir de vous, et sur lequel nous
marchons maintenant, n'est certes pas le plus splendide.
-8- Il y a dans le cercle des constellations d'Orion, du Lion et du Grand Chien, des
Mondes solaires, devant la somptuosit merveilleuse et dmesure desquels, vous perdriez la vie au
premier regard, si bref soit-il.
-9- De tout faon, vous voudriez savoir quel Monde est celui-ci. Mais comment
pourrons-nous le dduire ? Si vous le demandiez l'un des habitants de ce Monde, il vous enrichirait tout
au plus d'un nom tranger, et ce serait tout ce que vous pourriez en retirer.
-10- Si je vous le disais, vous n'y gagneriez rien de plus. C'est pourquoi il est mieux que
vous le trouviez en vous; et si vous tes en mesure de le faire, alors seulement la reconnaissance de ce
Monde vous sera utile, dans la sphre de la connaissance, du point de vue spirituel.
-11- Mais comment raliser cela... c'est une tout autre affaire. Toutefois, nous voulons
essayer, en nous servant d'un exemple qui peut vous montrer la voie. Faites donc bien attention!
-12- Si vous, du point o vous vous trouvez, vous regardez un objet quelconque qui se
trouve une certaine distance non excessive, il vous est facile d'tablir quel objet vous tes en train de
regarder; tant donn qu'en ce cas vous pouvez, comme vous avez l'habitude de dire, vous orienter.
-13- Si vous dsirez observer l'objet de plus prs, vous n'avez pas besoin d'autre chose
que d'une bonne longue-vue, ou bien de faire un voyage jusqu' l'objet en question.
-14- Ce serait la voie naturelle. Si par contre, ds le dbut, vous vous trouvez prs d'un
objet extraordinaire, alors il est un peu plus difficile d'tablir de quels points de vue extrieur, un tel
objet doit tre observ, pour arriver le connatre de la faon la plus avantageuse.
-15- Puis, lorsque sur la vaste surface d'un tel objet extraordinaire, vous aurez
effectivement trouv ces points, vous serez obligs de les parcourir tous, pour voir comment partir
d'eux on peut observer l'objet qui est proche.
-16- Cela fait, le rsultat que vous obtiendrez sera certes que l'objet peut-tre examin
et reconnu en pleine satisfaction, principalement d'un seul point.
-17- " Ce serait clair et comprhensible ", dites-vous, " mais le Monde dont nous
foulons maintenant la surface, ne veut pas encore se faire connatre. "
-18- Cela n'importe pas, mes chers amis et frres, nous ne sommes pas encore arrivs
la fin de notre excursion, et, au bon moment, la Vritable Lumire se fera voir. Seulement faites attention
au dveloppement successif que je suis en train de faire fin d'exemple.
-19- Quand vous tes sur la Terre et que, par une nuit sereine, vous regardez le Ciel
toil, et que vous avez sous les yeux une bonne carte astronomique, il ne vous sera pas difficile
d'identifier soit l'une soit l'autre toile !
-20- Mais la reconnatriez-vous comme l'une de celles que nous aurions observes
depuis la Terre, si vous deviez marcher sur son sol ? Je vous dis, ce serait le cas comme prsent.
-21- Mais je prends le cas contraire, c'est--dire que vous vous trouviez sur l'une
quelconque des toiles visibles de la Terre, comme par exemple sur un corps solaire de celles que l'on
appelle les Pliades. Si vous retourniez ensuite sur la Terre, pourriez-vous indiquer avec exactitude
laquelle des 90 toiles environ qui forment cette constellation, est rellement celle sur laquelle vous vous
tes trouvs ?
-22- J'estime que cela aussi serait plutt difficile, puisque les toiles de cette
constellation prennent une telle perspective gographique, seulement si elles sont regardes depuis votre
Terre; tandis que dans leur vraie position, elles sont spares les unes des autres par des espaces
incommensurables; de sorte que, si vous vous trouviez sur l'une ou l'autre de ces toiles, qui, vues de la
Terre, forment cette constellation, alors vous verriez dans le Ciel toil des groupes d'toiles tout fait
diffrents, et vous ne pourriez vous orienter en aucune faon, parce que la perspective gographique
serait compltement bouleverse. Et c'est pourquoi, vous ne pourriez pas non plus tablir sur quelle
toile de cette constellation vous vous tes trouvs.
-23- Vous dites : "Ceci aussi est juste, cependant cela n'enlve pas que nous nous
trouvons sur un Monde inconnu ". Mais moi je vous dis, pour le moment c'est vrai; mais j'ajoute que,
travers cette faon, pour nous habituelle d'examiner, d'observer et de reconnatre les choses, ce Monde
finira aussi par tre reconnu de vous.
-24- Comment russirons-nous rsoudre ce problme ? En effet, ici, ne servent ni
l'observation avec une longue-vue, ni les mathmatiques, ni la carte astronomique; toutefois il existe un
moyen, et beaucoup plus simple pour reconnatre ce Monde avec trs peu de peine.
-25- Au cours de cet exemple, dont je suis peine au dbut, je vous donnerai seulement
de petites pousses, de faon que vous puissiez bien vite, comme vous avez l'habitude de dire, frapper
juste. Et maintenant, je veux vous donner une de ces pousses; faites donc attention!
-26- Savez-vous d'o proviennent vos fils ? Savez-vous o leur principe spirituel et
animique a sjourn avant qu'ils n'aient t mis au Monde par vos pouses? Vous dites : " Cela, nous ne
le savons absolument pas. " Mais moi je vous pose une autre question, et avec cela je vous donne une
nouvelle pousse.
-27- Vous, comment reconnaissez-vous vos enfants ns comme vtres ? Et comment
les enfants vous reconnaissent-ils comme leurs parents ? Cette question devrait vous donner dj une
indication assez marquante. En effet, n'est ce pas l'amour qui vous donne les enfants ? Ne sont-ils pas
accueillis dans l'amour ?
-28- Vous voyez, quand l'enfant vient la lumire, la mre et le pre l'entourent
immdiatement avec le plus tendre amour : et ceci est dj le premier baptme.
-29- Et si mme l'enfant n'a pas encore un nom, il a cependant grav un signe brlant
dans le cur des parents: signe qui est inextinguible.
-30- Ce signe n'est autre que l'amour; travers cet amour, grandit la reconnaissance
rciproque, et la connaissance augmente toujours plus, et devient avec le temps si intime, si forte et si
puissante, que vous reconnatriez vos enfants en n'importe quel lieu, et l'enfant serait en mesure de vous
reconnatre tout aussi bien, particulirement s'il devait tre en un quelconque embarras.
-31- Et vous voyez, dans vos enfants, vous avez connu pour toujours sur le chemin de
l'amour, un monde beaucoup plus merveilleux que ne l'est celui-ci prsent, et que maintenant nous
foulons de nos pieds, et vous n'en oublierez pas si facilement le signe de reconnaissance, et vous ne le
laisserez pas teindre dans vos curs.
-32- Comment cette petite pousse vous-a-t-elle plu ? Ne parvenez-vous pas encore
faire mouche ? Eh bien je tenterai encore une autre pousse : imaginons que vous arrivez dans un pays
tranger, admettons par exemple en Amrique, dans une ville. L, tout vous est tranger; vous pouvez
couter et regarder autour autant que vous voulez, mais vos yeux ne seront frapps par aucun autre rayon
qui ne soient ceux du Soleil, de la Lune et des toiles; et aucun son connu n'arrivera votre oreille, et
vous vous sentirez trangers, au point de ne pas vous reconnatre vous-mme.
-33- Cependant, tandis que vous tes en train de flner ainsi, tout d'un coup vous
tombez sur un homme qui vous adresse un regard qui provient rellement du cur; ce regard a suffi pour
vous faire apparatre cette route dj plus hospitalire, et vous la fixer dans la mmoire.
-34- Mais cet homme s'approche de vous, et vous adresse la parole dans votre langue
maternelle; et le chemin, encore tranger, vous semble maintenant presque comme un coin de patrie.
L'homme vous accueille plein d'amour et vous conduit dans sa maison. Avec cela, cette ville,
compltement trangre, est devenue pour vous si hospitalire, que vous commencer l'accueillir dans
votre cur.
-35- Et cet homme vous introduit dans plusieurs autres maisons, o vous tes reus
affectueusement; et vous, en cette ville trangre, vous vous sentez comme chez vous. En peu de temps,
vous apprenez-mme la langue locale, et vous tes ensuite comme natifs du lieu.
-36- Les rgions de cette terre vous plairont avec le temps, comme celles o vous tes
ns; et si ensuite vous deviez quitter ce pays, vous sentiriez un vrai regret, comme lorsque vous avez
quitt votre pays, pour vous rendre ensuite en celui-ci.
-37- Mais alors, quel signe de reconnaissance et quelle empreinte ont ce pays, pour que
vous le reconnaissiez si facilement ? Demandez-le l'amour et au joyeux sentiment du cur, et ils vous
communiqueront immdiatement quelle est la cause sur laquelle se base votre reconnaissance de ce pays.
-38- De cette mme faon, et avec la moindre fatigue, aprs que nous aurons fait
d'autres brves observations sur ce monde, vous le reconnatrez si bien, qu'il vous sera impossible de dire
encore : "ce monde, nous ne le connaissons pas!" Je vous dis: comme l'Amour est tout en tout, de mme,
tout vient de l'Amour!
-39- A quoi reconnat-on un fruit : vous dites: "A la forme, la couleur, et la saveur. "
Mais forme, couleur et saveur, de quoi sont-elles le produit ? Elles sont le produit de l'Amour. Vous
reconnaissez au got le raisin muscat; pourquoi donc?
-40- Parce que ce got correspond une partie dtermine de votre amour. Nous
voulons donc ici aussi, voir quelle partie de votre amour correspond ce monde; et quand, avec peu de
peine, nous aurons trouv cela, alors nous aurons dj tout.
Comment, o et quand, s'annonceront d'eux-mmes.
SS2 C15
( Une petite pousse vers la connaissance spirituelle; astrologie et science des
correspondances. Les trois sages de l'Orient. Toute Nouvelle ou Rvlation du ciel
est donne d'une enveloppe. La vritable substance nutritive thre, doit-tre
enferme dans la matire de l'enveloppe. Qu'est-ce que le pain ? Adam, Can et
Abraham dans la grotte de Bethlem. Nature des trois Sages. La Terre comme
L'lue du Seigneur. C'est mon toile. L'Esprit de tout homme terrestre est
originaire d'une toile, qui intrieurement nous est la plus proche. Les fils du
monde sont d'en-bas; les fils de la Lumire sont d'En-Haut. De nombreuses coles
avec le signe de la Croix, Jean XX-30/31 et XXI -24/25. Indications cet gard. )
-1- Vous dites : "Ce serait certes simple, si l'on savait aussitt en quelle partie de notre
amour, ou en quelle rgion du Ciel un tel amour se trouve; on pourrait distinguer ce monde. "
-2- Mais moi je vous dis : " Chers amis et mes frres ! Du moment que suite mes
petites pousses, vous avez trouv par vous-mmes, trois quart de la question principale, il ne devrait pas
tre difficile, avec quelques petites pousses de trouver le dernier quart.
-3- A cette fin, je vous poserai aussitt une question, dont vous avez dj par avance la
rponse prte en vous; et la question est celle-ci : n'avez-vous jamais entendu parler de ce que l'on
appelle l'astrologie antique ? " Vous dites " Certes, et de semblables livres, on en trouve mme
actuellement; cependant, on ne devrait pas faire grand cas de ceux-ci ! "
-4- Mais moi je vous dis : de la manire dont vous avez l'habitude maintenant de les
considrer, certainement non; car ce serait une superstition absurde et coupable que de vous y conformer.
Mais toute chose a deux faces : l'une lumineuse, l'autre obscure. Mais nous, nous utiliserons le ct
lumineux, et non celui obscur, de ce qu'est ce mystre antique.
-5- Mais comment s'appelle le ct lumineux ? La Science des Correspondances. Sur
la voie de la Correspondance, chaque chose, chaque forme, ainsi que chaque rapport rciproque des
formes et des choses, a une signification spirituelle correspondante.
-6- Et ainsi une telle signification, l'avaient et l'ont encore, toutes les toiles et leurs
formations. Du ct lumineux, toujours pour celui qui est capable de lire et de comprendre ces
formations, c'est aussi un astrologue du Royaume des Esprits de la Lumire, c'est--dire un vritable
Sage, comme taient aussi de vritables Sages les trois astrologues venus de l'Orient; car ils avaient
reconnu l'Etoile du Seigneur, et ils se sont laisss guider par elle, et grce elle, ils ont trouv le
Seigneur de la magnificence!
-7- Je vois en vous, exactement maintenant, une demande qui concerne justement les
trois astrologues dont on vient de faire mention l'instant. Je sais qu' cet gard, vous avez dj reu des
explications; cependant, ce que vous ne savez pas, c'est justement que du Ciel, il ne peut arriver sur la
Terre aucune Nouvelle ou Communication compltement dvoile, mais bien plutt elle est toujours
entoure ou enferme, comme dans une sorte d'enveloppe; car, sans cet enveloppement ou corce,
aucune Nouvelle ne peut arriver aux hommes ( qui n'ait dj t gte chemin faisant ) depuis le Ciel qui
est parement spirituel, de mme que :
-8- Personne d'entre-vous ne serait en mesure d'accueillir en lui la substance nutritive
thre, qui est la seule approprie vraiment vivifiante, sans l'adjonction de matire plus grossire. En
fait, mme le pain que vous mangez consiste en de minuscules enveloppes, qui sont les contenants de la
vraie substance nutritive.
-9- Donc, si la Nouvelle que vous avez dj eue sur les trois Sages venus de l'Orient,
est encore un peu enveloppe, ici nous pouvons un peu l'plucher; et d'un tel pluchage pourra driver
une petite pousse pour vous; et la partie lumineuse de l'astrologie, dont nous avons besoin, deviendra
toujours plus visible.
-10- Vous avez appris, au sujet de ces trois Sages, qu'ils taient venus pour ainsi dire
comme des reprsentants, et qu'ils taient l pour reprsenter Adam, Can et Abraham. C'est juste; mais
si vous vouliez prendre cela la lettre, ce serait une erreur tout aussi grande, comme si vous vouliez
croire dans la fatalit du signe zodiacal sous lequel, selon votre calendrier, vous tes ns.
-11- Vous dites: "Cela se peut sans aucun doute; mais alors, comment doit-on
comprendre ce qui est dit, qui, dans la majeure partie des cas ne fait pas un pli ?" Je vous dis : Comment
doit-on le comprendre, on le verra aussitt clairement de l'exposition suivante.
-12- Vous avez devant vous toute sorte d'objets et d'tres que l'on peut toucher de la
main, comme : les minraux, les plantes, les animaux et les hommes. Cependant, si vous voulez prendre
tous ces tres et objets, et les comprendre tels qu'ils se trouvent bien plants devant vous, dites-moi, les
comprendrez-vous vraiment ?
-13- Vous pouvez dire bien sr : "Regarde, c'est une haute montagne, elle a une forme
trs romantique, elle est constitue de pierre calcaire originaire; depuis son sommet on doit jouir d'une
vue magnifique, et dans son sous-sol, on devrait peut-tre trouver des mtaux. Quand vous aurez dit tout
cela de la montagne, il ne vous restera rien d'autre ajouter.
-14- Cela n'irait pas mieux avec les plantes et avec les animaux, car vous ne pouvez
voir seulement que ce qui tombe sous vos sens, et mme cela, de manire extrmement superficielle,
pour autant que cela se trouve devant vous compltement visible. Mais ce qui concerne l'Ordre Spirituel,
profond et lev, dites-moi, avec quelle mesure voulez-vous le mesurer ?
-15- De la mme faon, ici aussi, Adam, Can et Abraham, sous l'image des "trois
Sages" venus de l'Orient, se trouvent bien fixs devant vous, par suite de la communication reue du
Ciel. Cependant, comme vous ne comprenez absolument pas, radicalement, les trois rgnes de la Nature,
tout autant est-ce le cas avec les trois Sages.
-16- Eh bien, Adam, Can et Abraham taient prsents. Ceci vous a t dit en rponse
votre question. Cependant, comment taient-ils prsents, c'est une chose tout fait diffrente; et mme
vous n'avez pos aucune question; c'est pourquoi, cette demande non faite, est reste comme une
enveloppe autour de la Nouvelle qui vous avait t donne.
-17- Mais prsent, le moment est venu de rompre cette enveloppe, puisque pour notre
but, il nous faut la Vrit pure; alors, sachez que : ces trois Sages taient trois simples prtres, parmi les
meilleurs de ces temps, provenant des plaines de l'Assyrie.
-18- Vous savez qu'au temps de Salomon, la grande Reine du Royaume d'Assyrie, bien
connue de vous, vint Jrusalem pour entendre la Sagesse de Salomon.
-19- Donc, dj en ce temps, une prophtie fut faite ce peuple paen par l'entremise de
la partie la meilleure de ses prtres, et prcisment qu'un jour il serait donn ses fils de dcouvrir une
toile, qui se serait leve pour tous les peuples.
-20- Ds ce moment, la meilleure partie des prtres s'est toujours tenue cette
prophtie, et ils observaient constamment le firmament. Ces prtres entreprirent mme cette fin des
voyages travers plusieurs pays o vivaient alors de grands Sages, et ils apprirent par ceux-l pas mal de
choses appartenant la profonde Sagesse, en particulier dans la connaissance des Correspondances.
-21- Au temps de la naissance du Christ, le giron de ces prtres tait devenu assez
grand, mais l'exception de trois, tous les autres s'taient laisss attirer par l'avidit du lucre, et servaient
donc Mammon.
-22- Trois seulement restrent fidles la Sagesse Pure, ddaignant le Monde et ses
trsors, cherchant la rcompense par leur activit scientifique, seulement en Esprit et en Vrit.
Qu'arriva-t-il au temps de la Naissance de notre Seigneur trs lou et aim par-dessus
tout?
-23- Ils dcouvrirent une toile extraordinairement brillante, qui tait en train de
paratre, et ils observrent son cours par rapport la constellation dont elle tait issue et qu'elle traversait
maintenant. Tandis qu'ils taient occups dcouvrir la signification intrieure correspondante de cette
toile, et qui, durant la nuit, se trouvait rellement au-dessus d'eux, au znith,
-24- Voici qu'apparurent devant eux trois hommes vtus de blanc, et ils leur dirent :
"Connaissez-vous cette Etoile?" Et les Sages rpondirent : "Nous ne la connaissons pas." Mais les
hommes qui taient apparus, dirent aux Sages : "Laissez-vous toucher par nous, sur le front et sur la
poitrine, et vous connatrez immdiatement la signification de cette Etoile."
-25- Mais les Sages dirent: "tes vous peut-tres des Mages de l'Inde, que vous vouliez
nous faire cela ?" Les trois hommes rpondirent: "Nous ne le sommes absolument pas; nous ne voulons
pas vous dvoiler la puissance de l'Enfer, mais bien plutt la force de Dieu, et vous conduire l o le
Seigneur Eternel du Ciel et de la Terre s'est abaiss dans toute Sa Divine Plnitude.
-26- A une vierge, il a t fait une grce infinie : elle a conu du Seigneur et elle a mis
au Monde l'Enfant de tous les enfants, l'Homme de tous les hommes, et le Dieu de tous les dieux ! Vous
voyez, nous voulons vous montrer cela, et pour cette raison, laissez-vous toucher par nous!"
-27- Et les Sages dirent: "Eh bien, qu'il en soit comme vous voulez; cependant, dites-
nous qui vous tes." Et l'un des trois qui taient apparus dit: "N'avez-vous jamais entendu dire comment
taient les choses au commencement du Monde? Vous voyez, un corps me fut donn par Dieu, et je le
portai pendant neuf cent trente ans, et ainsi fut cr le premier homme sur la Terre."
-28- Aprs ces paroles, le plus g des Sages se laissa toucher par l'Esprit d'Adam, et
quand l'Esprit toucha le Sage, il devint immdiatement invisible; tandis que le Sage fut rempli de l'Esprit
d'Adam.
-29- Et il en advint de la mme manire avec les deux autres, avec l'Esprit de Can le
plus g des deux, et le plus jeune, avec l'Esprit d'Abraham; sans pour cela perdre en rien de leur propre
individualit.
-30- Cependant, au moment o cela arriva, ils discernrent la grande signification de
cette Etoile et des paroles de la prophtie qui fut donne, comme dj dit, l'poque de la grande Reine
de ce Pays.
-31- Suite cela, ils s'affairrent aussitt; quittant leur poste d'observation ils firent
prparer les chameaux et ordonnrent leurs serviteurs d'acheter or, encens et myrrhe, puisque c'tait
l'offrande qui, en ce pays, se faisait pour un Roi nouveau-n : myrrhe l'enfant, or au Roi, qui chez eux
s'appelait "l'homme des hommes"; de mme qu'un tel enfant royal tait appel un enfant des enfants; et
enfin l'encens, car il tait offert galement au Roi, parce que le Roi tait considr comme souverain oint
de la Divinit sur Terre.
-32- Lorsque tout fut prt, ils se mirent en route, et l'Etoile tait le signe du chemin,
tandis que les trois esprits taient les guides intrieurs de nos trois Sages de l'Orient.
-33- Comme vous voyez, en cette exposition, votre Nouvelle a t dvoile, et avec
elle, en mme temps aussi la profonde vrit que justement, en ces trois Sages, taient prsent Adam
Can et Abraham; et pour Abraham qui dj depuis longtemps se rjouissait dans son esprit, dans
l'attente de ce jour o, comme il lui avait t prophtis par le Seigneur Lui-Mme, il Le verrait,
-34- et il lui fut ainsi rellement accord de Le voir corporellement, travers le Sage,
spirituellement en lui, et clestement dans l'Enfant des enfants, dans l'Homme des hommes et dans le
Dieu des dieux.
-35- De cette exposition vous pouvez aussi relever suffisamment comment doit tre
constitue l'astrologie. Nous aussi nous avons aperu une Etoile d'une espce non ordinaire en nous ou
sur le firmament de notre esprit. Si nous sommes de vrais astrologues, nous trouverons srement avec
peu de peine, aussi notre dernier quart qui nous manque encore, et nous reconnatrons o nous irons finir
avec notre Etoile.
-36- Il est vrai qu'en vous, il y a des milliards et des milliards d'toiles, mais de ces
milliards, une seule s'est dtache. Elle se trouve devant nous, se tient sous nos pieds, semblable une
patrie cleste; mais nous demandons :
-37- Quelle est ta place, splendide monde, dans ton immense ralit ? De quelle rgion
du vaste Ciel ton puissant rayon a frapp en nous ton image, en la posant au dehors comme splendide
reflet provenant de toi ? Mais nous ne savons pas d'o vient ton rayon.
-38- Oh, amis et frres ! Une telle question sonne trangement quand on a dj luvre
complte sous ses propres pieds. N'avez-vous jamais rien lu sur un grand ouvrage des esprits ?
-39- En cette uvre, voyez-vous, se trouvent de petites indications d'une grande et
secrte Vrit, qui jusqu' prsent cependant est reste encore cache. Mais je vous dis :
-40- Qui veut aller au Seigneur doit aussi parcourir la Voie qui conduit au Seigneur
Lui-Mme. Et j'ajoute encore - et ceci est trs important - : rjouissez-vous vraiment, puisque le
Seigneur, parmi des milliards de mondes a choisi la poussire, c'est--dire la Terre; elle est devenue le
lieu d'preuve et de fortification des esprits qui veulent aller au Seigneur, depuis toutes les tendues
infinies de la Cration.
-41- A prsent, nous ne sommes plus trs loigns; regardez en ce monde qui se trouve
sous nos pieds, une vielle maison paternelle de votre esprit ! Vous trouvez ici une grande somptuosit, et
cet amour pour le somptueux, vous l'avez amen avec vous sur la Terre.
-42- Mais le Seigneur n'aime pas le faste, c'est pourquoi il a humili la Terre. Ne savez-
vous donc pas encore o nous irons finir avec ce monde ? Voici que j'aperois que vous ne pouvez pas
encore bien digrer l'astrologie; maintenant j'attirerai cependant votre attention sur une chose.
-43- Il tait en usage, auprs de tous les peuples et en tous les temps, que l'on disait ici
et l, en y croyant aussi fermement, que l'une ou l'autre toile tait la leur.
-44- Pris la lettre, cela avait peu de base; mais pris spirituellement, cela a une base
d'autant plus valable, car de quelque lieu que soit un esprit, de l-bas il a aussi son amour.
-45- Cependant, toutes les myriades d'toiles sont, d'abord ou ensuite, lieu de demeure
des esprits. Quand c'est le cas, il apparat certainement clair que l'esprit de chaque homme terrestre
provient d'une toile, en tant que sa demeure prcdente, et cette toile est la premire qui certes apparat
dans la contemplation intrieure.
-46- C'est pourquoi, il vous suffit d'examiner une fois le Ciel toil, et d'observer qu'elle
toile vous plait le plus; sur celle qui enverra ses rayons sur vous de la manire la plus agrable, arrtez-
vous, car voyez-vous ce sera justement cette toile travers laquelle, dans la correspondance, celle ici
prsente, est prsent rveille.
-47- Mais en cela tient aussi la diffrence, entre les fils du Monde qui proviennent d'en
bas, et sont les fils de la Terre, et les Enfants de la Lumire qui proviennent d'En-Haut, et sont des Fils
des Soleils; c'est pour cette raison qu'ils sont appels servir d'une manire ou d'une autre, l'instar du
Seigneur, justement comme serviteurs, et clairer les fils du Monde, afin que ceux-l aussi puissent tre
levs au rang de fils de la Lumire, et de vritables hritiers de la Vie Eternelle que le Seigneur a
prpar depuis l'Eternit, pour tous les esprits crs par Lui.
-48- Il a institu pour eux, dans les rgions infinies de la Cration, d'innombrables
coles pour la conqute de la Libert de la Vie, et a plac Lui-Mme sur la Terre, un signe Saint, dans Sa
Croix, afin qu'ils devinssent d'authentiques Enfants de Son Amour, et de trs heureux hritiers de Sa
Misricorde et de Sa Grce !
-49- Je suppose que, maintenant, mme le dernier quart sera connu, il faut l'esprer.
Cependant, ce n'est seulement que lorsque nous aurons un peu tourns sur ce Monde, que certains
mystres nous serons claircis comme de soi : mystres dont jusqu' prsent, ni vous, ni le monde entier,
n'avez imagins, mme de loin.
-50- Mais, aprs Sa Rsurrection, le Seigneur a parl encore beaucoup avec nous, Ses
Elus, mais de cela il ne fut absolument pas fait mention; et si mme cela avait t mentionn, le Monde
n'aurait pas pu comprendre les livres crits, tant donn la quantit, la grandeur et la profondeur de leur
contenu.
-51- Ici cependant, vous est rvl quelque chose de cela, tchez donc d'tre d'un esprit
attentif, pour accueillir en vous le grand mystre de la Vie et la grande Sagesse intrieure de l'Esprit!
(Jean XX 30/31 - XXI 24/25)
SS2 C16
( La pousse au progrs. Discours d'un ancien de ce Monde Solaire, avec un esprit de
profonde Sagesse. Il y a deux espces d'hommes : cratures et Enfants.
Conditions prliminaires pour conqurir le titre d'Enfants de Dieu. Paroles dans la
flamme : Conditions encore plus prcises pour atteindre ce but. )
-1- Nous voulons donc faire une autre tentative et connatre aussi un peu plus ces tres
humains, pour dcouvrir de quel esprit ils sont fils, ainsi qu'en quel degr de parent spirituelle profonde
nous sommes avec eux.
-2- Regardez d'un peu plus prs les formes de ces hommes, et vous constaterez que, du
point de vue de la forme, ils ont une ressemblance considrable avec vous.
-3- De cette constatation, nous pouvons dduire aussi qu'en ce qui concerne leurs
possibilits spirituelles, ils doivent-tre assez ressemblants vous, puisque les formes extrieures, bien
que superficiellement, le rvlent.
-4- Mais quelle est leur constitution spirituelle intrieure, c'est--dire leur amour, leurs
dsirs, et quelle est leur comprhension, nous l'apprendrons de leurs propos, puisque la bouche parle de
ce dont le cur est plein; et le Seigneur a plac dans le cur de chaque homme, le besoin de n'tre
jamais compltement content de ce qu'il a, mais bien plutt de viser constamment quelque chose de
plus lev.
-5- Cette impulsion a, comme tout, deux faces : une de lumire et une d'ombre. En
celle d'ombre, l'homme est aveugle, et le plus lev qu'il ambitionne est ensuite plus bas que ce qu'il a.
-6- Par contre, dans la partie lumineuse de cette impulsion, il arrive tout le contraire;
dans un sens seulement l'homme a en horreur tout ce qui lui a t donn, et il veut seulement le Trs-
Haut, c'est--dire, ni plus ni moins que le Seigneur Lui-Mme, en renonant tout ce qu'offre le Monde;
tandis que l'lvation de l'aveugle consiste par contre dans les choses du Monde.
-7- De cette faon donc, nous apprendrons aussitt que ces hommes ici ne sont
absolument pas contents de ce qu'ils possdent. L'indescriptible somptuosit de leur demeure, ce jardin,
comme aussi ce Monde tout entier - pour la possession duquel les rois de la Terre feraient une guerre de
mille ans - ces hommes donc, les regardent de la mme manire que vous sur la Terre, vous regardez une
cabane ordinaire de paysans pauvres; et c'est pourquoi, ils ressentent continuellement le dsir sans cesse
croissant de quelque chose de plus lev et de plus grandiose et d'encore plus digne.
-8- C'est pourquoi nous voulons les couter, pour apprendre quels besoins s'agitent
dans leurs esprit. Regardez, justement ici devant nous, se trouve un vieillard plein de dignit, qui est sur
le point de tenir un discours aux habitants de ce palais, justement pour l'occasion que le bois du sacrifice
qui se trouve sur l'autel, s'est allum de lui-mme.
-9- C'est la raison pour laquelle, un tel phnomne vaut pour les habitants de ce
Monde, comme un secret prsage, dont ils dduisent que le Seigneur accomplira leurs dsirs. Ecoutez ce
qu'il dit :
-10- " Vous tous qui habitez en mon palais ancestral, vous avez t tmoins, qu' notre
requte, une Sainte flamme est apparue sur l'autel, pour consumer l'offrande parfume.
-11- Beaucoup de ceux qui vivent sur ce Monde ne tiennent pas compte de cela, et le
considrent comme une illusion et une tromperie des sens. Nous, de notre maison, nous sommes rests
fidles la vieille rvlation, dans laquelle il tait dit que Dieu, notre Seigneur, est un Dieu unique, qui a
fait ce Monde pour nous comme habitation, et nous a donn la libre volont de choisir entre : rester
bienheureux sur ce Monde, en progressant toujours dans l'esprit, ou bien, - si l'on veut s'lever au-dessus
de ce que peut offrir ce Monde - se rendre alors l o le Seigneur a sjourn, c'est--dire, sur cette
demeure terrestre o il y a l'cole de la Croix, parmi Ses Enfants.
-12- Qui d'entre vous a une grande envie et le dsir de s'engager sur cette seconde voie,
peut s'adresser maintenant au Seigneur, tant donn que, Lui, a tourn Son Oreille vers nous.
-13- Vous savez que le Seigneur, notre Dieu Unique, a cr deux sortes d'tres
humains, qui peuvent choisir librement leur destination. La premire espce c'est nous, cratures dotes
de libre volont et d'un esprit comprhensif, afin que nous puissions tres indpendants, pour notre joie
et notre grand bien-tre. A nous seulement, Ses cratures, Il a donn ce Monde, tant matriellement que
spirituellement comme demeure pour l'Eternit.
-14- Atteindre ce sort plaisant est extrmement facile, car celui qui croit que le seigneur
est un Dieu unique du Ciel et de tout le Monde que nous foulons de nos pieds, et qui, pensant ainsi,
honore le Seigneur de la Magnificence, et, comme il est d'usage parmi nous, avec l'offrande d'un
sacrifice en adoration, celui-l s'est rendu, comme vous le savez tous, mritant de ce grand et magnifique
sort. Et mme le trpas adviendra, comme il est connu de vous tous, de la manire la plus agrable et la
plus bienfaisante, chose dont tout habitant de ce Monde a le droit de se rjouir.
-15- Si, par contre, nous observons la seconde espce des tres humains, dont
cependant il ne devrait y avoir que bien peu selon la rvlation, nous trouvons qu'ils ne sont pas
seulement des cratures l'gal de nous, mais ils sont bien plutt de vrais Enfants de Dieu.
-16- Ces "Enfants" sont en toute la Perfection de la Puissance de Dieu, et leur batitude
est semblable la Batitude de Dieu, puisqu'ils ont tout ce que Dieu a, font tout ce que Dieu fait, et Dieu
fait ce qu'ils font!
-17- Pour eux, Dieu n'est plus un Dieu, comme Il Est pour nous, c'est--dire
ternellement "impossible atteindre", et qu'aucun il de ceux qui vivent en notre Monde-ci ne peut
voir; pour eux, au contraire, Il est vraiment un Pre qui est toujours parmi eux, les guide et les gouverne,
parle avec eux, comme moi avec vous, pourvoit pour eux, construit pour eux, cuisine pour eux, afin
qu'ils n'aient se proccuper de rien.
-18- Et ils sont dans leur perfection, compltement matres, comme leur Tout-Puissant
Pre, sur tout l'Infini, et se rjouissent de leur infinie plnitude de puissance qui pour eux provient du
Pre!
-19- Ce sort est certes quelque chose de bien diffrent de notre sort; en effet, compar
au notre, il est absolument inexprimable sous tout rapport.
-20- Mais nous, cratures de ce Monde, sommes-nous peut-tre exclus pour l'Eternit
de cet inexprimable sort ? Que dit cet gard la rvlation, que nous avons reue au commencement des
temps, d'un puissant esprit, pour tous les temps de ce monde ?
-21- La voil rsume en peu de mots: "rigez un autel dans votre demeure, et sur cet
autel, faites que se trouvent toujours prts des bois odorants, dont les morceaux soient toujours disposs
dans toutes les directions, en long et en travers.
-22- Si quelqu'un a reconnu le Dieu Unique dans sa foi, qu'il demande son cur s'il
est inflammable, alors la flamme de son cur saisira et consumera le bois sur l'autel avec des flammes
limpides, et, en ces flammes, celui qui brle en son cur, lira les conditions, grandes, saintes et trs
lourdes, au moyen desquelles il peut devenir un et Fils de Dieu."
-23- Maintenant, je vous demande : qui de vous qui partage avec moi cette demeure, se
sent de lire les conditions dans les flammes, qu'il avance et lise ! Si quelqu'un trouve acceptables les trs
lourdes conditions, alors - selon la rvlation - qu'il pose sa main sur l'autel, et Dieu le Tout-Puissant
prendra son esprit et le conduira sur ce Monde o Il vcu, et formera avec cet esprit un homme nouveau,
lequel - soit mme pour peu de temps - devra traner un corps mortel sujet aux maladies et la douleur,
et, dans un tel corps, devra s'humilier jusqu'au moment de la mort, pour renatre seulement ensuite
comme un vritable Enfant de Dieu !"
-24- Et maintenant, amis et frres, regardez : il y a un homme qui, sortant de la foule,
s'avance, pour lire dans la flamme, la condition suivante :
-25- * O toi, mcontent de ton sort bienheureux, que veux-tu ? Jusqu' prsent tu n'as
pas connu la souffrance, et jamais une douleur n'a effleur ton tre.
-26- La mort avec ses angoisse t'est inconnue, et jusqu' prsent, aucun poids n'a charg
tes paules. Si tu restes sur ce Monde conformment l'Eternel Ordre de Dieu, tu ne peux jamais tomber
de toute Eternit; et tu ne peux pas tre gt et tomber en ruine. Ce que ton cur dsire, tu l'as, et tu
l'auras toujours, en tout temps.
-27- Cependant, si tu n'es pas content de cela, et si tu veux te rendre l-bas o sont
engendrs les Enfants de Dieu, alors sache que Dieu, ton Seigneur, te soumettra jusqu' l'ultime instant
de ta vie toutes sortes de tribulations et de souffrances avant que tu ne sois, avec la mort, chang en un
Enfant.
-28- Malheur toi cependant si tu ne surmontes pas l'preuve; alors tu devras expier
ternellement dans le Feu de la Colre de la Divinit, pour la vanit de ta tentative, et ton tat ne
deviendra jamais meilleur, mais bien plutt toujours pire et ternellement plus pnible.
-29- Et sur ce Monde o sont engendrs les Enfants de Dieu, tu seras frapp du plus
complet aveuglement, et rien de tout ce que tu apprends maintenant ne te restera dans la conscience, pour
te servir de guide.
-30- Car tu seras oblig de commencer une vie entirement nouvelle et trs pnible.
Donc, rien ne te restera, sinon seulement pour ton plus grand danger, que le dsir de la vie de ce Monde
o tu vis actuellement.
-31- Tu aspireras ardemment des conditions et des magnificences semblables
celles-ci; tu devras constater clairement en toi les grandes dispositions et les facults de ton esprit, mais
dans ton corps pesant et tourment tu ne pourras en raliser aucune.
-32- Et si malgr cela, tu trouves les moyens de mettre en uvre, de manire terrestre,
soit mme de faon imparfaite, quelque chose de ce quoi ton esprit aspirait, selon les impulsions non
encore teintes en toi; alors, dj ce faisant tu pcheras devant Dieu, et si tu insistes, ton sort sera une
condamnation ternelle dans le Feu Eternel de la Colre de Dieu!
-33- Ici, ce que tu as est tien, parce que cela t'a t donn par Dieu; tandis que l-bas sur
ce Monde, tu ne devras mme pas t'approprier un brin d'herbe. La richesse et la grande somptuosit, ici,
appartiennent la vertu; tandis que l-bas elles te seront portes en compte pour pchs mortels.
-34- Ici, il t'est suffisant de vouloir, et le terrain obit ton signe; l-bas par contre, tu
devras te procurer la nourriture pniblement, la dure sueur de ton front.
-35- Ce sont les conditions mises, dont on attend qu'elles soient remplies par toi, si tu
veux t'lever au rang d'Enfant de Dieu. Il n'est pas rellement impossible que tu puisses trouver Grce et
Misricorde auprs de Dieu, si tu l'aimes par-dessus toute chose, et si tu veux tre le plus humble et le
plus insignifiant, et si tu supportes toutes les souffrances et les douleurs avec une grande patience et une
pleine soumission la Volont de Dieu. Mais il est beaucoup plus facile que tu tombes, plutt que tu ne
te relves. Rflchis, et place ensuite ta main sur l'autel, afin qu'il advienne selon ta volont!
-36- Voil, maintenant, vous savez comment sont les choses. Naturellement, nous ne
nous contenterons pas de ce qui a t entendu jusqu' prsent, mais nous observerons encore un peu la
marche de ce dbat; de ce qui suivra, jaillira en vous-mme bien vite une puissante lumire, et vous
commencerez apercevoir trs clairement le "o", le "d'o" et le "vers o".
SS2 C17
( L'aspirant se retire; discours de l'ancien. Centre des conditions: peux-tu aimer Dieu ?
L'aspirant frappe le centre avec l'humilit ! Sa dcision et sa prire. Il sera plac
dans une mre terrestre. Explication de ce processus avec celui des rayons
solaires qui, sur la Terre, sont aussi introduits dans les plantes ou les animaux,
etc... )
-1- Notre aspirant la filiation de Dieu a maintenant fini de lire ce qui tait crit dans
la flamme, et il tourne nouveau son regard vers l'ancien.
-2- Il est trs facile de deviner quelle sera sa question puisque vous la percevez dj en
vous; de sorte qu'il suffit de la tirer au-dehors, et nous entendrons aussitt parler notre aspirant, comme
vous l'avez peru.
-3- Les conditions sont lourdes, et notre aspirant frissonne devant elles; c'est pourquoi
lui aussi demande l'ancien : "J'ai lu les demandes de Dieu dans la flamme de Son zle. De cela je vois
l'avantage d'une vie suprieure; pour cette raison, j'estime qu'il est beaucoup plus sage de rester ce que
l'on est, sur notre gradin infrieur, au lieu de chercher s'lever vers ce qui est presque impossible
atteindre.
-4- Il est certain que, pour l'un de nous, c'est une chose inconcevable que de se sentir
comme un dieu, dans un Enfant de Dieu; oh, bien sr, il doit tre rellement et incomprhensiblement
sublime de pntrer du regard dans les profondeurs infinies de la Puissance et de la Sagesse Divines; et
ce doit tre une batitude inexprimable que de se sentir en rapport invisible et trs amical avec l'Eternel
et Tout-Puissant Crateur de l'Eternit et de l'Infini; mais les conditions pour atteindre une telle grandeur,
sont trop horribles et trop accablantes, et telles que de nombreux milliers d'aspirants peine un pourrait,
et encore, atteindre la haute fin de son entreprise.
-5- C'est pourquoi j'ai bien rflchi, je me suis examin, et je renoncerai compltement
cette entreprise. Si quelqu'un veut la tenter ma place, je ne l'empche pas, mais je lui communiquerai
ce que j'ai lu dans la flamme."
-6- L'ex-aspirant la filiation a termin sa dclaration, et l'ancien a puis hors de nous
maintenant la rponse, c'est--dire qu'il dira ce qui, en nous, a dj t exprim.
-7- Certes, vous ne pouvez pas encore percevoir cela en vous de faon claire, mais
dans l'Ordre du Seigneur il est dj ainsi dispos que les propos d'un homme sont un produit de tout ce
qui est cach dans les profondeurs de sa vie.
-8- Et quand un homme parle, il y est pour ainsi dire oblig par l'impulsion intrieure,
qui s'lve de tout ce qui, de correspondant, gt cach dans les profondeurs de sa vie.
-9- Maintenant nous avons puis cela partir de nous, nous voulons aussi couter ce
que dit l'ancien. Ecoutez donc quelles sont les paroles qui jaillissent de sa bouche, et quelle en est la
signification.
-10- " Mon fils ! Tu as lu la Grande Vrit dans la flamme du zle Divin. Tout est juste,
l'exception d'un petit point, et aucun signe n'apparat en vain dans la flamme ondoyante.
-11- Cependant, un signe qui se trouvait cach dans le milieu de la flamme, sur toute la
flamme, tu ne l'as pas aperu. Tu vois, si tu ajoutes ce signe ce que tu as lu, alors tout t'apparatra sous
une lumire diffrente.
-12- Et tu vois, tel tait le signe qui t'a chapp : Dans le milieu, entour de tous les
cts par les flammes vivantes, il y avait un Cur, et ce Cur brlait et le flamboiement, qui sortait de
ce Cur, formait justement ces signes que tu as lus.
-13- Cependant, si tu lis de tels signes pour eux-mmes, alors ils sont terriblement
horribles; mais si tu les lis comme provenant d'un Cur, ils sont plein des plus heureuses promesses.
-14- Pris en eux-mmes, ils sont un jugement partir duquel on ne peut apercevoir,
d'aucun ct, une voie de sortie qui conduise une vie meilleure; par contre, sortant d'un Cur, ils sont
une misricorde de Dieu, dans laquelle nul ne peut, et pour toujours, aller la perdition, une fois qu'il a
atteint un tel Cur.
-15- Vois-tu, mon fils, tout dpend du fait : peux-tu aimer Dieu ou non ! Si tu peux
aimer Dieu, dans toute l'humilit de ton cur, alors tu entres dans un Tel Cur; si par contre, tu ne te
sens pas mme de l'aimer, alors tu ne peux pntrer ce Cur, et donc tu restes dans le Jugement; alors,
en ce cas, la meilleure chose est que tu restes ici, en ce Monde, dans le Jugement Mineur, plutt que de
viser la filiation Divine, avec le risque de tomber sous le Grand Jugement, dont on ne peut que bien
difficilement, selon ce qui est crit dans la flamme, trouver une voie de sortie.
-16- Telles sont les circonstances dans la Pure Vrit; en effet, nous avons appris de la
bouche des anges de Dieu, que justement Dieu Lui-Mme n'a montr et accord autant de Grce, de
misricorde et d'Amour, aucun autre Monde qu' la Terre c'est--dire, justement en ce Monde o Il
engendre et lve pour Lui, Ses Enfants, puisque l, Il a dispos Son Ordre, de sorte qu'Il est devenu un
homme semblable eux et s'offrit porter le lourd fardeau de Ses Enfants avec toutes ses charges et ses
privations, avec un Amour vraiment Paternel et infiniment grand.
-17- Il s'offrit mme, comme Tte expiatoire pour les pchs de Ses Enfants, se laissant
tuer dans Son Corps, et se laissant dchirer le Cur par la volont maligne de Ses Propres Fils.
-18- Tu vois, mon fils, tout cela nous est bien connu avec exactitude; cependant il est
tout aussi exact que le Seigneur, notre Dieu, exige l le maximum de Ses Cratures, et que l'on agisse en
conformit avec Son Ordre; tant donn que justement l Il a travaill pour eux, plus qu'en n'importe
quel autre lieu, dans Sa Plnitude Divine.
-19- Maintenant, tu as ce dont tu as besoin, pour pouvoir dcider si tu entres ou non
dans l'cole pour le Royaume de la filiation Divine. C'est pourquoi, prsent, tu peux choisir ce qui te
semble le mieux.
-20- Si tu veux accepter les conditions fixes, tu dois les accepter dans ton cur, et tu
verras que tu n'y perdras pas; car nous savons aussi que le Seigneur dtruirait d'abord une Cration
entire, plutt que de perdre un Enfant.
-21- Si donc tu te sens tre dans le Cur, le Seigneur aura soin de toi, comme le
meilleur des pres; si par contre, si tu veux endosser ces conditions sans le Cur, tu ne rsisteras pas
sous le poids des grandes preuves de Dieu. En effet, pour ceux qui sont dans le Cur, Il n'a donn
aucune loi, en dehors de celle selon laquelle ils doivent L'aimer toujours plus, et par-dessus toute chose.
-22- Ceux qui sont hors du Cur sont entours de lois sur lois, difficiles suivre, et la
transgression mme d'une seule, apporte avec elle, dj au moment o on la commet, un jugement de
mort, dans lequel, lorsqu'on s'y trouve, il est toujours plus difficile de se conformer la grande masse des
autres lois.
-23- De tout cela, tu peux prsent juger, en toute certitude, ce qui est demand pour
l'obtention de la filiation de Dieu. Comporte-toi donc en conformit, puisque tu es compltement libre !"
-24 A prsent, tournons nouveau notre attention sur notre aspirant. Regardez, il est
en train de considrer la chose trs srieusement, et se tournant nouveau vers l'ancien, il dit :
-25- "Ecoute, pre de cette maison, prsent il m'est venu une pense qui se prsente
ainsi : si je prends la dcision srieusement de ne pas devenir un Fils du Seigneur, mais bien plutt
seulement un infime serviteur du plus misrable de ses Fils, simplement dans le but de pouvoir, ce
faisant, et tout fait secrtement, arriver une fois dans le voisinage visible du Seigneur Tout-Puissant; je
crois que cela ne devrait pas tre une erreur.
-26- Mais le Seigneur prendra ensuite en considration mon intention, et me mettra en
des conditions telles que je puisse atteindre mon but fondamental ! Si tel est le cas, alors je veux mettre
ma main sur l'autel."
-27- L'ancien rpond :"de cela tu peux tre trs certain, car, quelle que soit la raison
pour laquelle quelqu'un veut obtenir la filiation de Dieu, rellement, en correspondance avec cette raison,
le Seigneur lui fera avoir en ce Monde tout ce qu'il faut pour gagner ce qui se trouve au fond de sa vie.
-28- Si tu veux tre le dernier et le plus humble, alors le Seigneur te portera sur Ses
Mains. Par contre, celui qui veut tre le plus grand n'aura pas comme guide le Seigneur, mais bien plutt
le Seigneur marchera derrire lui, et Il surveillera ses pas; quand le soi-disant grand arrivera devant un
abme, et ne changera pas de route de sa propre initiative et de sa propre volont, le Seigneur ne
l'appellera pas en arrire, mais bien plutt l'abandonnera librement et compltement son destin et
permettra qu'il tombe aussi dans le gouffre de l'abme.
-29- Cependant, tu as pris la raison la plus humble, et cette raison aura pour effet
irrvocable ta vie et la Misricorde du Seigneur; de sorte que tu peux mettre ta main sur l'autel en pleine
confiance !"
-30- Et voil, l'aspirant parle prsent : "Seigneur, Toi, Tout-Puissant dans Ton
Amour, dans Ta Grce et Ta Misricorde ! Pour aucune autre raison, except le pur amour seulement, je
veux venir Toi.
-31- C'est pourquoi, ne m'abandonne pas au temps de ma faiblesse, et sois, Toi Seul,
toute ma force et ma vigueur!Quelle que soit la forme dans laquelle j'entrerai dans le Nouveau Monde,
que Ton Amour Unique, Eternel, soit seulement Le puissant modle de ma vie; modle que je veux
imiter avec toute la force vitale que Tu m'as confre.
-32- Cache-moi compltement ce que j'tais et ce que j'avais ici, afin que j'affronte
d'autant plus facilement toute la bassesse, dans mon grand amour pour Toi.
-33- La raison qui me conduit cette dcision, fais-l par contre toujours apparatre en
moi, afin que je devienne toujours plus fort dans l'amour pour Toi. Avec cela, Seigneur, je m'en remets
compltement en Ton Amour Infini, Ta Misricorde et Ta Grce !"
-34- Et voil. L'aspirant pose la main sur l'autel; la puissante flamme le saisit, et,
l'instant, il n'est plus parmi les habitants de cette maison.
-35- O donc est-il all ? En cet instant, voyez-vous, il est dj dans l'me d'une mre
corporelle qui a conu, et il sera mis au Monde comme enfant mle.
-36- Ceci vous surprend quelque peu; mais je vous dis : est-il alors moins tonnant que
les esprits (naturels) de votre Soleil, soient mis au Monde visiblement devant vos yeux, par les plantes de
votre Corps Terrestre; de mme que dans les diverses espces d'animaux qui les suivent ?
-37- Cela vous l'apercevez chaque jour, et vous vous en tonnez peu, et cependant, ce
processus est beaucoup plus compliqu, plus long et plus difficile que ce transfert d'un esprit.
-38- En effet, dans le transport des esprits solaires, il s'agit du dveloppement de votre
corps et de votre me, ce qui apparat comme un ensemble mille fois "millecuple".
-39- Par contre, en ce cas, dans le transfert d'un Monde Solaire qui est mme un Monde
Solaire Central, il s'agit seulement du transfert d'un esprit prt, lequel, dans le nouveau corps, tant
donn son but, n'a pas autre chose faire sinon que, dans son amour, devenir un avec l'me vivante, dans
l'amour pour le Seigneur.
-40- En cette unification est la ralisation de la filiation du Seigneur, de laquelle nat
une nouvelle crature, surprenante pour tous les Cieux, car c'est une crature qui provient des noces des
Cieux, et une crature de la Rdemption du Seigneur; et celle-ci est grande devant Dieu, et c'est un Fils
du Pre Saint Eternel!
Vous voyez, ceci est le grand mystre prsent rvl sur la Terre.
-41- De l vous provenez vous aussi; cependant, tous les hommes de la Terre, ne tirent
pas leur origine spirituelle de l, car il y a beaucoup de tels Soleils dans l'espace infini de la Cration;
cependant, avant de passer un autre, nous regarderons encore un peu autour de celui-ci.
SS2 C18
( Qui n'est pas ferme dans sa volont, n'est pas apte au Royaume de Dieu. Indications
sur les conditions et les situations spirituelles. Les penses chancelantes et
avides, sont des voleurs et des bandits spirituels. La force de volont de l'esprit
s'unifie dans le Seigneur. Tmoignages de l'Ecriture, au sujet de la fermet de base
dans l'Esprit. Petite recette aux effets miraculeux. Documentations par l'Ecriture. )
-1- Ici, nous, nous n'avons plus rien faire; de sorte que nous pouvons aller un peu
plus loin, tant donn que l'on a ce Monde notre disposition et que l'on peut y errer dessus notre gr
et en retirer diverses et bonnes expriences.
-2- Mais, de quel ct devons-nous aller maintenant ? Dans ce cas, je ne veux pas dire,
allons l, ou bien vers un autre ct, car c'est vous qui devez fixer aussi cela.
-3- Seulement, je dois attirer votre attention sur une chose de la plus grande
importance, savoir, qu'une fois que vous aurez tabli une direction donne, que vous restiez fermes sur
cette direction, car on doit rester ferme ds la premire pense. Ici, il ne doit jamais arriver que quelqu'un
dise :
-4- "Je ne sais pas bien, et mme je suis incertain sur quelle route m'acheminer ou s'il
faut aller gauche ou bien droite"; car en face de tels doutes, ce monde que vous foulez aux pieds
disparatra immdiatement de votre regard.
-5- C'est pourquoi toute pense doit-tre tenue solidement ferme, et aucune pense
seconde ne doit faire de brche, et chasser la premire. Dans l'Esprit, c'est universellement le cas que,
celui qui n'est pas ferme, n'est pas apte pour le Royaume de Dieu.
-6- Le Seigneur Lui-Mme dit la mme chose avec les paroles : " Qui met la main la
charrue, et se retourne en arrire, n'est pas digne du Royaume des Cieux. "
-7- Cette phrase avec d'autres termes, pour notre tat prsent, purement spirituel, ne
signifie rien autre, sinon que, dans l'Esprit, on ne doit-tre vacillant en aucune occasion.
-8- La premire pense doit-tre aussi la premire dcision, et avoir immdiatement
une parfaite fermet, car, si dans l'Esprit ce n'tait pas le cas, cela serait dj all mal avec toute la
Cration.
-9- Vous devez admettre que mme seulement un petit vacillement dans l'Esprit de
Dieu, un retrait instantan de Sa Volont, apporteraient comme consquence, l'anantissement de tout ce
qui existe.
-10- Vous dites que l'on peut facilement penser cela, quand il s'agit de la Toute
Puissante Pense de l'Esprit de Dieu; mais que, pour la conservation des choses, une semblable fermet
soit ncessaire aussi de la part d'esprits si imparfaits et infrieurs Lui, pour tre exact, cela n'est pas
tout aussi clair.
-11- Mais moi je vous dis: les deux choses sont galement claires, et c'est rellement l
la raison pour laquelle rien d'impur ne peut rentrer dans le Royaume de Dieu. En effet, les Cieux sont le
Gouvernement Central du Seigneur.
-12- Ils sont, par leur nature, parfaitement UN avec la Volont du Seigneur; en
admettant donc, que dans le Ciel il arrivt quelqu'un qui ne ft pas parfaitement UN avec la Volont du
Seigneur, toutes les zones de la Cration s'en apercevraient, car cela ferait natre toutes sortes de
dsordres dans la Cration elle-mme; et mille des plus sinistres enfers, ne causeraient pas dans leur rage
dchane, un tel dommage qu'un seul esprit qui ft hors de l'Ordre, dans le Royaume de Dieu !
-13- Tant que vous, sous la conduite d'autres esprits, tiez seulement des observateurs
passifs des conditions spirituelles, vous pouviez, comme il est naturel, changer vos penses votre gr;
et tout restait comme avant.
-14- Maintenant, par contre, vous tes des observateurs actifs des situations spirituelles,
c'est--dire que vous observez des choses qui ne sont pas dans ma sphre, et donc, qui ne sont pas dans
mon propre fondement et dans mon terrain; mais bien plutt prsent vous observez en vous-mmes, en
tant qu'esprits, dans votre sphre.
-15- Auparavant, vous tiez des htes d'un autre frre, et vous ne deviez pas vous
loigner de lui, si vous vouliez jouir de ce qui arrivait dans sa demeure, c'est--dire dans sa sphre.
Maintenant, au contraire, je suis votre hte, et vous pouvez me conduire o vous voulez.
-16- Cependant, comme dit, tout dpend de la possibilit pour vous de tenir vos penses
fermes, c'est--dire de fixer votre cration, autrement, nous nous retrouverons tous les trois envelopps
nouveau dans le brouillard prcdent.
-17- Quand mon frre vous a conduit alentour, dans sa sphre, alors lui aussi devait
tenir fermement sa cration, autrement vous auriez eu bien peu voir.
-18- Mais une telle chose pour un esprit parfait, est extrmement facile, parce que, sa
force de volont, il l'a de Dieu. Mme votre volont, vous l'avez de Dieu, mais elle n'est pas encore
ferme et parfaite en vous, au point de pouvoir la fixer partout, l'gal des esprits parfaits.
-19- Je vous ai dit cela afin que vous sachiez comment on vit dans l'Esprit, et comment
on maintient le trsor de la force de son propre esprit. Sur la Terre, si quelqu'un veut conserver sa
proprit, il doit savoir la surveiller, afin que les voleurs et les brigands ne la lui endommagent pas ou ne
la lui drobent.
-20- Ici aussi, c'est comme sur la Terre, dans un certain sens, parce que, voleurs et
brigands, ce sont les penses vacillantes, et avides dans l'esprit. Celui qui n'y place pas aussitt de solides
murs de protection, perd trs facilement sa belle proprit de l'esprit.
-21- Et c'est pourquoi le Seigneur dit : "A celui qui a, il lui sera encore donn, et il sera
dans l'abondance; mais celui qui n'a pas, il lui sera enlev mme ce qu'il a, c'est--dire qu'il perdra
mme ce qu'il a."
-22- Mais, que peut-il tre enlev celui qui n'a pas; et tre donn ensuite celui qui a,
afin qu'il possde en abondance ? C'est la force de volont de l'esprit, unifie dans le Seigneur. Qui l'a,
celui-l trouvera d'infinies richesses dans son esprit, et il sera ensuite en possession de la force et des
biens, et cela signifie une possession dans la plnitude.
-23- Mais qui n'a pas cette force de volont dans l'esprit, unifie avec le Seigneur, quel
sera son sort, tant donn qu'ici il n'existe pour personne d'autre possession, en dehors de ce qui lui est
vraiment propre ? Je vous dis :
-24- Le sort d'un tel esprit ne sera rien d'autre qu'un appauvrissement progressif; en
effet, si quelqu'un de vous veut avoir une veste ou un vtement, et qu'il n'est pas tailleur, alors il doit
aller chez un vrai tailleur, afin qu'il le lui confectionne.
-25- Mais s'il n'y avait pas de tailleur, alors l'tre qui en est dpourvu devrait s'arranger
au mieux, pour pouvoir au moins se couvrir. Voyez-vous, c'est aussi le cas ici; le Seigneur cra l'homme
Son Image, et il l'a dot d'une force crative agissante.
-26- Seulement le fait est qu'Il l'a place comme une graine de semence. Vous mmes,
vous dites - et vous en trouvez aussi la confirmation dans l'Ecriture -, o il est dit : "Et les uvres les
suivent."
-27- Si les choses sont ainsi, un esprit incertain, dnu de force et d'une quelconque
volont, qui n'a jamais tent de s'exercer dans une volont quelconque, doit ncessairement arriver dans
le Royaume des esprits compltement vide. Mais combien il compte que l'homme soit d'esprit ferme et
dcid, et non vacillant, le Seigneur l'a indiqu en diverses occasions.
-28- Il prfra Pierre pour la fermet de sa foi; puis Il qualifia d'avis (ou de prudent),
l'homme qui construit sur le rocher; dans un autre moment, le Seigneur, parlant de Jean le Baptiste, dit
qu'il n'tait pas un roseau agit et l par le vent. Trs souvent Il dit : "qu'il te soit fait selon ce que tu as
cru", ou bien, "ta foi t'a sauv".
-29- Et enfin Il s'exprima ouvertement quand il dit: "Soyez parfaits, comme est Parfait
votre Pre dans le Ciel". Avec cela il voulait dire ceux auxquels Il parlait, qu'ils devaient avoir une
volont semblable celle de Dieu, et qu'ils ne devaient se laisser dtourner par aucune chose ni par
personne de la ferme direction de leur esprit.
-30- Le Seigneur ne manqua jamais d'encourager la puissance de la vraie foi,
spcialement avec les paroles suivantes : "Si vous aviez une foi grande comme un grain de snev, vous
pourriez dire cette montagne: "dracine-toi et prcipite-toi dans la mer !, et cela arriverait en
conformit avec votre foi."
-31- De ces quelques textes cits - car il y en a encore beaucoup d'autres - vous pouvez
dj dduire avec une suffisante clart, comment sont de prfrence les choses dans le Royaume des
esprits.
-32- J'ajoute encore - ce qui vous paratra peut-tre trange, bien que ce soit une vrit
inattaquable - que si les hommes sur la Terre savaient quoi on doit recourir pour raliser quelque chose
dans leur volont, des choses merveilleuses arriveraient.
-33- Mais les hommes, pour la majeure partie, ne savent mme pas qu'ils possdent un
esprit; car l'esprit en eux est dj depuis longtemps absorb par la matire. Et par consquent comment
pourraient-ils donc savoir ce qui se tient cach dans leur esprit ?
-34- Par contre, vous qui dsormais tes dj venus au moins un peu, la
connaissance du spirituel, je peux aussi rvler quelque chose de ce qu'il faut principalement, justement
pour uvrer partir de l'esprit, de manire efficace et sre, et vraiment merveilleuse.
-35- Donc, de quoi s'agit-il vraiment ? Ecoutez, je veux vous donner une petite recette,
et faites-en usage tous les matins et tous les soirs; et vous vous apercevrez de l'arcane de cette recette
miraculeuse.
-36- Le premier soin consiste s'unir aussitt aprs le rveil au Seigneur, c'est--dire
Sa Volont, travers l'Amour; ceci doit se passer aussi le soir. Si quelqu'un devait dsirer quelque chose,
qu'il fasse attention sa premire pense, ceci est le second soin.
-37- Qu'il tienne constamment ferme cette premire pense, et qu'il ne la remplace par
aucune autre, pour tous les trsors du Monde. Cela fait, qu'il prie alors le Seigneur de bien vouloir
s'unifier avec Sa Force Infinie, la faiblesse de sa propre volont; et qu'il saisisse le Seigneur avec son
amour : et c'est l la troisime mdecine.
-38- Quand ceci est accompli en pleine fermet, sans aucun vacillement, alors qu'il
ajoute aux trois mdecines, encore une, c'est--dire la quatrime mdecine, et c'est la foi ferme,
solidement tablie.
-39- Quand ces quatre mdecines sont bien prpares et amalgames, alors le remde
miraculeux est prt. Qui doute de cette merveille pourra trs difficilement faire la preuve en lui.
-40- Qui, par contre, y croit sans aucun doute, qu'il fasse comme dit, et il se persuadera
de la force unifie du Seigneur dans son esprit. Et ce mystre, vous devez le relever ici, parce qu'il est ici
sa bonne place.
-41- Donc maintenant, vous savez aussi ce que vous devez faire sur votre Monde, afin
que l'on puisse aller un peu plus de l'avant : une pense, une destination fixe, et nous aurons devant
nous le lieu o nous voulons aller.
-42- Ce secret que je vous ai rvl l'instant vaut pour tous les temps, pour tous les
Mondes matriels et spirituels; en fait, il s'agit exactement de ce que le Seigneur, et ensuite tous Ses
aptres et disciples, ont enseign. Le Seigneur a dit ainsi : "Sans Moi, vous ne pouvez rien faire; avec
Moi - et cela se comprend de soi - tout !"
-43- Et Il a dit en outre : "Tout ce que vous demanderez au Pre en Mon Nom, Il vous
le donnera." Ici le Seigneur n'a mis aucune exception dans la demande, puisque Il a dit : "Tout ce que... "
-44- Et enfin Il a dit : "lorsque deux ou trois sont runis en Mon Nom, Je serai au
milieu d'eux; et ce qu'ils demanderont leur sera aussi donn."
-45- Mais, comme dj fait observer, la continuation de notre parcours sur ce Monde
vous clarifiera de nombreux mystres, jusqu' prsent rests non rsolus.
La nouvelle localit se trouve dj devant nous; nous voulons donc nous approcher d'elle !
SS2 C19
( Une nouvelle localit; un palais encore plus splendide sur une hauteur. Description du
palais qui, sur le Soleil, est une espce de rsidence impriale. )
SS2 C20
( L'intrieur du palais. Description de la somptuosit jamais pressentie. Au milieu il y a
un autel, avec dessus du bois entass. Les hommes semblent manquer pour le
moment. Pourquoi ? La raison en est qu'ils sont invisibles aux yeux de qui est
encore demi matriel. Entrez dans votre amour, car alors le spirituel deviendra
visible pour vous. Comparaison entre la somptuosit de l'hiver et la chaleur du
printemps, et entre l'avare et le Philanthrope. )
-1- Et nous voil dj devant le portail d'entre; mais il me semble, et vous aussi je
crois, que nous sommes tombs de Charybde en Scylla. Regardez un peu la somptuosit inexprimable
dj du portail d'entre lui-mme ! Il occupe la hauteur totale du premier tage, donc presque trente
klafters, et il a une largeur de douze klafters.
-2- Les huisseries sont formes de blocs de diamants parfaitement quarris, et leurs
faces sont ornes de trois files, places l'une ct de l'autre, d'toiles bleues, rouges et vertes, de grande
splendeur. Le seuil est tir de la pierre prcieuse solaire blanche, et il est aussi orn d'toiles rouges,
bleues et vertes.
-3- Sur l'architrave il y a un arc, et sur l'arc un parapet d'or massif rouge, d'or le plus
fin; sur la main-courante du parapet, sont placs bonne distance les unes des autres des sphres de
pierre solaire blanche d'une extraordinaire beaut.
-4- Les battants du portail sont d'or trs fin, artistiquement perfor et parsems de
cabochons d'or blanc en forme de croix, dans lesquels sont serties toutes les espces de pierres
prcieuses, de la coupe la plus pure et la plus belle.
-5- Et cela seulement pour le portail ! Le seuil une fois pass, on arrive dans le
splendide atrium, embelli des deux cts de galeries triples, formes de colonnes blanches. Les couloirs
des galeries sont munis de parapets de rubis et de diamants.
-6- Et regardez seulement le pavement de la galerie infrieure, celle au raz du sol: il
s'agit d'un pavement trs pur en mosaque, dans lequel vous pouvez apercevoir de splendides guirlandes
de fleurs, trs lumineuses; et les couleurs des fleurs changent chaque mouvement, et jouent comme un
arc-en-ciel, cr artificiellement, c'est--dire, comme s'il tait possible un homme de mettre la place
de l'arc-en-ciel, un demi-cercle de fleurs, aux couleurs les plus diverses, et que de telles fleurs
changeassent continuellement leurs couleurs, comme un brillant bien ouvrag la lumire du Soleil.
-7- Et vous, que dites-vous de cette somptuosit dmesure ? Ne dpasse-t-elle pas
tout ce qu'un esprit humain peut supporter en une seule fois ? Mais maintenant entrons dans la partie
centrale de cet difice, dont sortent des torrents de lumire.
-8- Regardez, il s'agit d'une trs grande rotonde; le pavement est d'un bleu soutenu, et
il est partout dcor avec les constellations de notre Ciel visible, constellations que vous connaissez bien.
Cependant, les toiles ont ici une splendeur beaucoup plus grande que celle que vous apercevez de nuit
depuis votre Terre.
-9- Les murs de cette rotonde sont aussi constitus de trois imposantes files de
colonnes, places les unes sur les autres; les colonnes de la file infrieure sont de rubis, celle de la file
mdiane d'meraudes, et celles de la range suprieure des plus pures hyacinthes.
-10- Chaque file est relie l'autre par des arches blanches sur lesquelles appuient de
splendides galeries d'or transparent. Derrire les files des colonnes, vous pouvez voir un mur qui tourne
tout autour, mur fait d'une pierre d'une couleur rose ple, qui mane une lumire propre, et dans le mur
lui-mme on aperoit des portes, grandes en proportion, qui permettent l'accs aux galeries.
-11- Mais prsent, portez le regard encore plus haut, vers le plafond de cette rotonde !
Regardez, ce n'est rien autre que la magnifique grande coupole que nous avons dj aperue du dehors,
comme une grandiose couronne impriale, enchsse des plus merveilleuses pierres prcieuses, brillantes
d'elles-mmes, justement en ce corps de l'Univers, qui est en ralit un Soleil Central.
-12- De telles pierres prcieuses diffusent une splendide lumire, qui, tombant d'en
haut, illumine tout l'intrieur de la rotonde. Qu'aperoit-on dans le centre de la rotonde ? Vous voyez, ici
aussi il y a un autel; c'est prcisment un rubis d'une seule pice sur lequel en de trs beaux cercles, sont
enfermes des toiles qui brillent d'une lumire blanche; et, sur l'autel, nous voyons nouveau du bois
entass de manire que les morceaux se croisent.
-13- Il n'y a pas de temps perdre pour demander quel but il sert; car il suffit de
retourner par la pense au palais prcdent, et la rponse est prte. Mais prsent vous pensez : l'infinie
somptuosit de ce palais reprsente un gaspillage inexprimable; en vrit, s'il se prsentait quelque chose
de semblable sur la Terre, mme les plus grands empereurs, les plus grands rois, se sentiraient trop
misrables pour tre matres d'une telle magnificence; mais ils destineraient bien plutt un tel palais
devenir un temple commun consacrer au Seigneur avec le plus grand respect.
-14- En vrit, dj rien que regarder cette infinie somptuosit, mme pour le plus
intrpide des esprits, est quelque peu insoutenable. Cependant, malgr toute cette magnificence, nous
manquons compltement, justement de la chose principale, c'est--dire des hommes.
-15- Sans eux, toute cette somptuosit est morte, et nous ne pouvons en tirer aucune
satisfaction. Nous pouvons certes dire: infiniment grandes sont la merveilles Puissance et la Sagesse du
Seigneur, Qui Seul peut donner forme une telle splendeur mais si nous devions en jouir sans frres et
surs, alors la plus ordinaire cabane de la Terre nous serait inexprimablement plus agrable, mais avec
des frres et surs.
-16- Oh, certes mes chers frres et amis, vous jugez selon un sentiment bon et juste;
cependant, savez-vous de quoi dpend que vous aperceviez toujours en premier les habitations des
hommes, et non les hommes qui demeures en elles ?
-17- La raison, voyez-vous, tient dans le fait que vous, en tant qu'hommes naturels,
vous dpendez encore pour bon deux tiers, plus de la matire que de l'esprit intrieur; cependant cette
matire est encore morte, parce que juge, afin qu'elle se prte tre spiritualise. Par consquent, de
votre sphre naturelle, vous apercevez plus facilement ce avec quoi elle a le plus d'affinit.
-18- Si vous voulez apercevoir ce qui est vivant, vous devez franchir ces deux tiers de
matire, pntrer nouveau dans le Centre de l'Amour, o demeure la Vraie Vie.
-19- Alors le bois sur cet autel commencera brler, et nous pourrons aussitt nous
rendre compte si les atrium et les salles de ce grand palais sont rellement aussi privs de vie que cela
semble au premier regard naturel.
-20- A ce point, vous demandez s'il est toujours ncessaire d'allumer du bois sur l'autel,
dans le but de rendre visibles les hommes qui habitent en ces palais.
-21- Je vous dis : Pour apercevoir la raison de cela, il y a sur Terre pas mal d'exemples.
Je vous en indiquerai quelques-uns, et vous deviendrez immdiatement plus aviss.
-22- Regardez la grande magnificence d'une journe hivernale, et mme d'une nuit
limpide hivernale. Toute la vaste surface de la Terre est parseme d'innombrables diamants qui, la
lumire du Soleil, brillent comme des toiles, de sorte que lil de l'observateur est presque aveugl par
l'excessive clart.
-23- Les branches des arbres sont couvertes de cristaux qui semblent des diamants,
tandis que par une nuit sereine, les toiles dans le Ciel scintillent avec un clat multiple.
-24- Mais si vous observez toute cette surface scintillante d'innombrables diamants,
vous constaterez qu'elle est comme morte, parce que la vie cherche des milieux chauds, et n'prouve
aucune joie en un tel faste froid, engourdi.
-25- Quand, par contre, au Printemps, les rayons du Soleil, en plus d'irradier plus de
lumire, commencent aussi prodiguer aussi de la chaleur, alors la somptuosit de la Terre disparat,
mais la place, des milieux internes, jaillit la vie qui s'y tait retire, devant la froide magnificence
hivernale.
-26- Cette vie dvore la magnificence hivernale et la change en une magnificence
nouvelle et meilleure. A cet exemple, il ne convient pas d'adapter quelque chose, sinon que la chaleur est
semblable l'Amour vivifiant chaleur qui part du centre du Soleil.
-27- De cette faon vous russirez aussi comprendre avec facilit pourquoi ici, sur cet
autel, le bois doit-tre allum par votre amour avant que vous puissiez apercevoir les habitants de cette
somptuosit.
-28- Un second exemple, vous pouvez l'apercevoir de faon encore plus pratique, en
analysant deux hommes de la Terre. Regardez par exemple l, un palais est habit par un vilain avare qui
mprise tout le genre humain. Approchez-vous de celui-ci, et vous ne verrez pas non plus beaucoup de
mouches tourner autour de ce palais, sans parler ensuite des hommes.
-29- Pourquoi donc tant de vide autour de cette demeure ? La raison en est qu'il n'y a
pas d'Amour en la maison. Maintenant, allez prs d'une autre maison, galement belle et aristocratique,
o le matre est un homme ais, qui est un vrai philanthrope.
-30- Eh bien, regardez comment ici, des gens de toute condition la frquente. Les arbres
sont anims par des petits oiseaux, le toit par des colombes, la cour par des volatiles et autres utiles
animaux domestiques; mme pour les mouches il y a toujours quelque chose grappiller; et tous,
hommes et animaux sont joyeux et de bonne humeur.
-31- Pourquoi donc ici est-ce aussi vivant ? On sent la chaleur de l'Amour grande
distance et elle attire tout elle. Je suis d'avis que de ces deux images vous russirez apercevoir encore
plus facilement pourquoi, ici, nous devons allumer le bois, avant qu'autour de nous, commence se
rassembler la vie en ce palais.
-32- Tenez troitement votre amour pour le Seigneur, et pour tout ce qui est venu de
Lui, et le bois s'allumera, et, sous peu, nous serons entours par des milliers d'hommes qui habitent
toujours cette somptueuse demeure.
SS2 C21
( Le bois sur l'autel s'enflamme au moyen de l'amour. Maintenant paraissent les
hommes qui sont d'une beaut incomparable. Un ancien. Ordre social et autres
institutions sur ce Soleil Central. Un puissant amour pour les femmes domine
souverainement. Et comment donc ? Un parallle terrestre : Le jeune paysan
comme haut employ et officier de l'arme. La grande force de volont d'un ancien.
)
-1- Vous avez suivi mon conseil et, vous voyez, dj une splendide flamme enveloppe
le bois sur l'autel, et resplendit comme une aurore, et un trs fort et dlicieux parfum envahit dj les
magnifiques pices et les galeries de ce grand palais.
-2- Mais prsent, tournez le regard l-haut, vers les galeries, qui maintenant sont
littralement remplies de monde, et tous s'empressent de descendre dans la vaste rotonde. Regardez ces
hommes ! Leur beaut est indescriptible !
-3- Et puis les femmes semblent tre faites d'une substance de lumire thre, tandis
que les hommes semblent des flambeaux ardents, qui se sont concentr en une forme humaine
masculine, merveilleuse, et en mme temps affectueusement srieuse et majestueuse.
-4- Et maintenant regardez, sort de la foule de ces splendides tres un ancien qui tient
en main une sorte de bton de commandement. Ses cheveux sont blancs comme neige peine tombe et
claire par le Soleil, et ils arrivent en paisses boucles jusqu'au milieu du dos. Sa barbe, blanche aussi,
lui arrive la taille. Sa silhouette s'lve solennellement au-dessus des autres hommes; et selon votre
systme de mensuration, il devrait atteindre une hauteur de sept pieds.
-5- Vous voudriez savoir pourquoi il porte un bton; s'il est peut-tre un matre
suprme, ou bien de toute faon, quelque chose d'lev devant les autres hommes ? Mais je vous dis :
c'est simplement un ancien, et il a l'autorit d'un patriarche.
-6- Au-dessous de lui se tiennent environ mille de ces palais, dont nous en avons dj
vu un, et c'est en outre aussi un prodige de savoir.
-7- Quand les hommes des palais secondaires, ou en sous-ordre, ont besoin de quelque
haut conseil, ils viennent lui; mais il n'envoie jamais de messagers pour enseigner ses subordonns
dans l'une ou l'autre branche du savoir; car ici est de rgle seulement le prcepte fondamental de la
complte libert, qui ne doit pas tre mise en danger arbitrairement, ni avec la parole, ni avec l'action.
-8- C'est pourquoi les habitants de tous les autres palais, en ce qui concerne ce palais
principal, peuvent faire chez eux ce qu'ils veulent. Mais en ennemi, nul ne doit oser entrer dans le vaste
territoire de ce palais principal.
-9- Si cela devait arriver, le puissant bton du patriarche, m par sa volont, se
mettrait immdiatement en fort mouvement; seulement, une chose semblable ne peut que trs
difficilement arriver sur un tel Monde Solaire Central, bien que l'on n'en puisse exclure la possibilit.
-10- En effet, chacune des maisons en sous-ordre, en premier lieu, possde toutes les
richesses et des trsors de toutes sortes; en outre, chaque maison a pour elle, toujours un sage ancien,
comme vous en avez dj connu un; de sorte qu'il est difficile de parler d'une ventuelle inimiti.
-11- Il y a un cas unique qui peut, parfois, reprsenter une petite menace, c'est le
puissant amour pour les femmes. Les femmes de l'un de ces palais principaux sont, comme vous le
voyez, de pas mal de point de vue, plus belles que celles des palais secondaires.
-12- Alors les choses sont peu prs comme chez vous sur la Terre, o, cela se
comprend de soi, les femmes d'une famille riche, de mme que si elles habitent une ville, sont plus belles
et plus attrayantes que les femmes de la campagne, qui leur sont infrieures, tant par la culture de l'esprit,
que par la dtrioration des attraits fminins, par suite du dur travail auquel elle sont soumises.
-13- Donc, si chez vous, un gaillard fils de paysans il tait accord de prendre pour
pouse une jeune fille d'une famille importante et cultive de la ville, il ne se soucierait pas des femmes
de son pays. Et quelle en serait la cause ? On peut facilement la dduire.
-14- Un cas semblable peut arriver ici aussi; et mme plus facilement que sur la Terre.
Quand les jeunes gens, tant donn leur libert, de temps en temps, visitent un tel palais principal, et
souvent s'aperoivent des beauts fminines thres, alors s'veille en eux un dsir irrsistible, et cote
que cote, de venir en possession d'une inexprimable beaut.
-15- A prsent on demande : et pourquoi ne pourraient-ils pas l'obtenir par un moyen
juste et rgulier ? Ils le peuvent presque de la mme faon, comme c'est souvent le cas sur la Terre.
Cependant, sur la Terre, comment le fils d'un soi-disant vulgaire paysan peut-il se procurer pour pouse
une fille distingue d'une famille notable de la ville ?
-16- Eh bien, avec une diligence vraiment spirituelle, un tel jeune homme de la
campagne parcourt la voie de la science, attire sur lui, avec ses minentes facults, l'attention de l'ancien
de son pays; celui-ci fait alors de lui un haut fonctionnaire; et, celui qui avait t un simple paysan, peut
maintenant, en tant que membre important, frapper n'importe quelle porte, que personne ne lui fermera
au nez. Ceci est donc l'une des voies.
-17- Un autre jeune paysan est engag comme militaire dans des moments difficiles - ce
qui pour le Royaume des Cieux est mesur d'une manire oppose et dfavorable - mais quand c'est
demand par une ncessit de caractre gnral, comme l'poque de David, cela peut tre aussi juste.
-18- Quand ensuite ce jeune paysan, en tant qu'appartenant l'arme, se distingue
comme un vrai dfenseur de la patrie, avec son hrosme et son adresse, il est en peu de temps lev au
grade de marchal par son roi ou l'empereur lui-mme; et en cette qualit, il peut se prsenter en
n'importe quelle maison de la noblesse, et l'on viendra sa rencontre bras ouverts, en tant que digne
favori de l'empereur, bien qu'il ne soit, quant la naissance, qu'un fils de pauvres paysans.
-19- Et voyez-vous, les choses se droulent ici aussi peu prs de la mme faon. Sur
la voie du simple dsir on obtient naturellement rien; tandis que sur la voie du mrite, c'est--dire avec
un degr dcisif de haut savoir, n'importe quel homme d'ordre infrieur peut arriver en possession d'une
telle beaut fminine thre demeurant dans le palais principal.
-20- Cependant, en quoi consiste ces mrites : il est suffisant que vous observiez
seulement la somptuosit de l'difice, et vous arriverez facilement la conclusion que des difices de ce
genre doivent-tre le produit non seulement de la main de matre de l'homme, mais de vrais artistes
spcialiss dans les diverses branches du btiment.
-21- Mais tant donn qu'en ce Monde Solaire, il y a leur disposition du matriau
noble en grande quantit, ils y mettent rellement tout ce qui est pensable pour rendre leurs demeures les
plus merveilleuses possible.
-22- Quand ensuite, quelqu'un puisant dans sa sagesse, a dcouvert quelque chose
d'appropri, il le ralise et le prsente au conseil des anciens d'un palais principal, et si son uvre est
estime comme quelque chose de spcial, il est rcompens avec le grade de matre dans sa spcialit.
-23- Si ensuite, en plus de cela, il a fait quelque chose avec son talent, pour augmenter
la splendeur du palais principal, alors il peut, en pleine conscience se prsenter devant les anciens du
palais, et demander une pouse son got.
-24- Et c'est l la plus grande rcompense que peut obtenir un tel matre du savoir dans
sa branche. Et il ne demande rien de plus; et comme je vous connais, je suis de l'avis que vous aussi,
pour une telle rcompense, vous donneriez un empire entier.
-25- A un tel heureux matre du savoir dans sa branche, comme appoint de son
exceptionnelle fortune, lui sont confrs d'autres avantages extraordinaires; d'abord, il reoit comme sa
proprit, un fonds ou terrain; chose que seul l'ancien du palais principal est en mesure de lui accorder,
pour l'ensemble du territoire qui dpend de lui.
-26- Sur cette-nouvelle proprit, l'heureux matre du savoir peut se construire un
nouveau palais, selon son got. Seulement, comment peut-il se procurer de la main-d'uvre ? Cela aussi
est trs facile, car autour d'un tel favori, tous se pressent, tchant de lui tre utiles, pour s'en faire un ami
et un intercesseur auprs des anciens du palais, ce qui, de temps en temps, russit aussi quelques-uns.
-27- L, c'est justement en ces circonstances, qu'il y en a pas mal pour qui, en raison de
diverses considrations, un tel genre de faveurs ne peuvent-tre accordes. Cela amne en soi, parfois, un
peu de mcontentement; en suite de quoi certains de ces assoiffs de bonheur et de faveurs se
rassemblent et veulent obtenir par la violence ce que les autres ont obtenus par le mrite.
-28- Et ainsi il s'ensuit une petite guerre, qui cependant se rvle infructueuse pour les
assaillants. En effet, il suffit que l'ancien du palais se fasse voir avec son bton, pour qu'alors les violents
s'enfuient toutes jambes.
-29- Vous demandez pourquoi ils ont une telle peur, seulement la vue de ce bton ?
Parce que le bton est le symbole de la force de volont du sage ancien du palais.
-30- Vous avez eu l'occasion de connatre la force de volont des hommes de votre
Soleil, et prcisment dans sa partie naturelle. Cette force de volont, vous l'avez constate dans sa
plnitude, en particulier chez les anciens.
-31- Tandis qu'en ce Soleil Central, justement cette force de volont est encore plus
marque; et la diffrence entre la force de volont d'un chef ancien, en descendant jusqu' celle de
l'homme ordinaire, est aussi considrable que l'est la grande diffrence dans la taille entre Soleils
Centraux, Soleils Plantaires, plantes et leurs lunes.
-32- Comme il est naturel, la force de volont d'un sage d'un tel palais principal, est trs
bien connue de tous ceux qui habitent dans le territoire qui est soumis sa sagesse et sa volont.
Seulement, comment la sagesse d'un tel sage s'exprime, vous l'apprendrez bientt, votre
grande surprise.
SS2 C22
( Le sage parle. Il est rvl aux habitants de ce Soleil, la doctrine qui sert de
prparation pour devenir fils de Dieu: ce qui, auprs de ces hommes
extrieurement si suprieurs nous, prend l'aspect de quelque chose d'immense.
Un grand vnement : sur l'autel la flamme brle. Rvlation des conditions
ncessaires pour arriver la filiation Divine. Une femme dsireuse de devenir fille
de Dieu. Conditions ajoutes. Elle pose la main sur la flamme de l'autel, et disparat
immdiatement. )
-1- Regardez ! L'ancien lve son bton, ce qui signifie : " Ecoutez-moi avec la plus
profonde attention ! " Comme vous le voyez et pouvez aussi le constater en vous, tout le peuple se
concentre, de sorte que l'ancien abaisse son bton et dit:
-2- " Mes enfants, et descendants de mes enfants qui tes runis ici ! Vous tes initis
sur les voies travers lesquelles vous guide le Dieu Trs-Haut, le Tout-Puissant Crateur, Qui gouverne
toutes les choses.
-3- Et ainsi, vous connaissez les paroles de votre prophte, qui une poque lointaine,
comme un grand Esprit, erra, au Nom de Dieu, sur les vastes tendues de notre Monde Solaire, dont
personne encore ne sait o il finit, et aucun de nous ne sait en quelles inconcevables profondeurs pntre
sa surface.
-4- Seul ce grand Esprit parcourut notre Monde d'un bout l'autre, car sa marche tait
semblable celle de la lumire, et sa voix retentissait comme un puissant tonnerre, et quand il parlait,
notre Monde tremblait jusqu'en son plus profond fondement.
-5- Ses paroles sont restes parmi nous, et nous les avons conserves dans notre
criture stellaire. Vous pouvez marcher ou bien vous arrter o vous voulez en ma maison, et vous serez
frapps de la vive clart de cette criture qui ravivera toujours nouveau la sagesse intrieure de votre
esprit.
-6- Mais que dit la puissante indication tire des nombreuses paroles dites par cet
Esprit-Prophte, et qui est marque avec les toiles, autour de l'autel ? Qui d'entre vous peut dire : " je ne
le sais pas ", tant donn que justement, moi, je vous l'ai apprise lire tous, avec les signes des toiles ?
-7- Mais regardons en haut, dans la mer thre azure et infinie, et vous pouvez
toujours trouver l, indiqu par le Grand Crateur, ce que notre main a imit ici. Que dit donc cette
indication ? Ecoutez, je veux vous le rpter :
-8- * Au milieu de la grande cour du palais stellaire, toi l'ancien, dresse un autel au
Dieu Unique, et entasse dessus, croiss, des morceaux de bois; mais le bois doit tre sans tache et de trs
bonne odeur.
-9- Cependant, tu ne dois pas enflammer ce bois avec le feu du monde, mais bien
plutt, c'est le feu issu de ton cur qui doit le faire s'embraser. Mais quand le bois, allum de cette faon,
brlera avec une flamme vive, alors approche-toi, et toi et les tiens la lumire d'une telle flamme,
scrutez pour voir si quelqu'un de ta maison est apte entrer dans la demeure de Dieu.
-10- Que celui qui se sent apte, s'approche de l'autel et lise, dans la flamme, les
conditions auxquelles il doit s'en tenir sur ce monde que le Grand Dieu a cr seulement pour Lui et pour
Ses Enfants.*
Voil, telle est la teneur de cette indication.
-11- Mais vous savez tous depuis combien longtemps, selon notre mode exact de
mesure de ce temps, le bois se trouve dj sur l'autel, et aucun de nous n'est capable de l'allumer, car
nous tous a manqu constamment la force du cur.
-12- Je sais trs bien qu'aucun de nous, aprs que le bois ait t plac sur l'autel du
Seigneur, ne l'a effleur, pas mme de la pointe des doigts; et pourtant maintenant, pour la premire fois,
le bois sanctifi a pris feu de faon miraculeuse. Que devons-nous faire maintenant ?
-13- Je vous dis : Que chacun de vous s'examine, pour voir comment son cur est
dispos devant Dieu, le Tout-Puissant ! Qui d'entre-vous tous a le courage de saisir, avec son amour,
l'tre Divin Suprme ? Qui se sent de tout dposer devant l'autel, et de ne plus rien garder pour lui, sinon
seulement l'amour de son cur pour le Tout-Puissant et ternellement Grand Dieu, que celui-l s'avance,
et qu'il tche de lire ce que la flamme montre.
-14- En vrit, celui qui sera en mesure de faire cela, a une grande voie devant lui; une
voie qui va de la plus grande libert, jusqu'au plus bas esclavage; une voie qui passe de cette vie parfaite,
et va travers une voie de mort; une voie qui, de ce trs haut degr de lumire, arrive dans la nuit la plus
profonde; une voie qui va, du plus grand bonheur et des dlices dont nous jouissons tous, la plus
grande tribulation, la misre et aux privations; une voie qui, partant de notre bien-tre incessant, passe
dans la douleur, et travers la douleur, dans la plus grande incertitude, pour arriver dans un temps
indfini la Demeure de Dieu.
-15- Mais bienheureux celui qui peut atteindre une telle Demeure; bienheureux celui
qui, en elle, peut devenir un Fils de Dieu ! Mais quelle voie doit-on vraiment parcourir ? Il serait
beaucoup plus facile d'explorer notre monde - si infiniment grand qu'il puisse tre - que d'atteindre un tel
suprme but.
-16- Cela j'ai pu le dire par avance vous tous; mais pour qui se sent le courage, le
chemin ne doit pas tre barr, car, l o le Seigneur, le Tout-Puissant, commence quelque chose, Il le
mne sans aucun doute au terme. "
-17- Ainsi s'est donc exprim notre homme, l'ancien; en pleine connaissance et
profonde sagesse il a fait son exposition; mais prsent, observons quel effet cela a eu sur ses enfants et
descendants. Croyez-vous qu'aprs une telle description quelqu'un se dcide s'engager sur la voie qui
conduit la Demeure de Dieu ?
-18- Regardez ! Cette fois, aucun homme ne veut s'avancer; mais l, s'avance un tre
fminin, c'est--dire une femme merveilleusement belle, et elle dit l'ancien :
-19- " Auteur de ma vie par la force de Dieu en toi ! Ma poitrine ne peut presque plus
contenir le puissant amour pour le Dieu Unique; sans sa prsence visible, un parfait bonheur n'est mme
plus pensable.
-20- Je voudrais aller Lui, et je voudrais tre l'infime servante de l'une de Ses plus
petites maisons, qu'Il doit certainement avoir en grand nombre. La voie ne m'effraye pas; o et comment
on peut la trouver, la flamme me l'indiquera.
-21- Une fois que j'ai ici obtenu la certitude, je me laisserai conduire selon l'indication
du Puissant-Prophte, qui a parl tout le peuple de ce Monde infiniment grand, au Nom et avec la
Force du Tout-Puissant Dieu ! "
-22- Et l'ancien dit : " Viens alors ici devant moi, et tourne le visage vers la flamme, et
lis ce qu'elle te dit. " La femme se place devant l'ancien et lit dans la flamme
-23- * Ton Dieu et ton Seigneur est un Dieu plein d'Amour et de Misricorde, et Il te
donnera porter un joug doux et un fardeau lger ! Sois humble dans ton cur, oublie la grande
magnificence de ce Monde, et recommande-toi la Toute Puissante Protection du Grand Dieu !
-24- Invisible, Il te portera Lui-Mme sur Ses propres Mains, travers une brve vie
matrielle, jusqu' Sa Demeure, o tu recevras la Grande Filiation, et tu vivras, ternellement, dans la
Maison du Tout-Puissant Pre Divin.
-25- Si toi dans ton amour pour ce Grand Dieu, tu as du courage, alors place la main sur
l'autel !
L'ancien dit : " Donc, ma fille, tu as lu la condition de la grande Grce de Dieu; que veux-
tu faire maintenant ? "
-26- La fille dit : " Je veux faire selon mon amour qui augmente toujours pour mon
Dieu qui est aussi le tien, et quand je serai l-bas, je veux me souvenir de toi, quand ce sera la Volont
du Seigneur, afin que toi avec beaucoup d'autres encore, vous puissiez me suivre.
-27- Je sais trs bien que ce Monde aussi est splendide, et que nous pouvons toujours
nous entretenir avec les purs esprits, qui maintenant ont un corps plus lger que le ntre.
-28- Nous pouvons apercevoir, avec peu de peine, leur grand bonheur, et il est tel qu'il
ne trouble pas notre bonheur de la vie naturelle.
-29- En effet, les esprits bienheureux de ce Monde n'ont pas beaucoup plus que nous,
exception faite qu'ils peuvent s'lever selon leur volont, et faire des dplacements beaucoup plus rapides
que ceux que nous pouvons faire, nous, l'tat naturel, tant donn que nous ne pouvons pas nous lever,
comme eux, dans les hauts espaces de la forte lumire.
-30- Mais prsent, je pense qu'au contraire, cela signifie s'appeler et tre un Enfant de
Dieu, qui d'un regard, aperoit plus que nous en d'innombrables et longues priodes de temps.
-31- Voil pourquoi je veux poser ma main sur l'autel ! " Regardez ! Cette fille place la
main sur l'autel, et elle n'est plus visible parmi la compagnie.
Que feront ceux qui sont rests ? Nous pourrons l'observer la prochaine occasion.
SS2 C23
( Explication de L'ancien son peuple dans un discours trs sage. Ce que Dieu fait est
toujours bien fait. )
-1- Et voil que maintenant s'avance nouveau l'ancien; et, tourn vers tous ceux qui
sont l, il dit : "Mes chers enfants et fils de mes enfants ! Vous savez o nous prenons ces pierres qui,
comme des toiles manant une lumire propre, sont insres avec un got si exquis dans les autres
pierres de construction, prcieuses elles aussi.
-2- C'est au fond des grandes eaux - qui sont trs profondes - que les scaphandriers qui
sont trs expriments, les prennent. C'est pourquoi aussi, tout ce qui est splendide, grand et prcieux, est
cach dans des profondeurs que l'on peut difficilement atteindre; et ainsi, nous aussi, tres superficiels,
nous avons t crs par Dieu, seulement pour la profonde sagesse.
-3- Du moment que nous sommes ici, nous ne ressentons aucune difficult, du
commencement la fin, comme une ligne droite que rien n'interrompt ou ne traverse.
-4- Par contre, si nous voulons vivifier les facults existant en nous, et pntrer dans la
profondeur de la sagesse, alors la vie n'est plus une plaisanterie, mais bien plutt elle est soumise alors
un grand srieux, et une recherche fatigante de ce qui correspond la Sagesse Divine.
-5- Ces hommes qui ont trouv un tel grand trsor dans la profondeur de leur mer
vitale, deviennent alors comme la mer elle-mme. Eux, selon l'extrieur, ondoient l'gal des autres
hommes, mais cet ondoiement se manifeste dans une sage et diverse activit.
-6- La diffrence entre l'ondoiement des hommes rveills, et celui des hommes
ordinaires, consiste dans le fait que celui qui est rveill en lui, uvre et agit selon l'Eternelle Loi de
l'Ordre Divin, retrouve en lui; l'homme ordinaire par contre, selon les lois qui ont t manes de
l'extrieur, mais qui tirent leur origine de la Loi Vivante de ceux qui ont trouv en eux la Sagesse
intrieure de Dieu.
-7- Mais si, suite cela, du dehors on ne relve presque aucune diffrence essentielle
entre le rveill de lui-mme et l'homme qui est seulement une imitation extrieure, comment peut-on
approfondir la chose et y voir clair avec l'exprience, au point de pouvoir dire : Regarde, celui ci est un
homme qui s'est rveill de lui-mme, et cet autre, seulement un imitateur extrieur ?
-8- Mes trs chers enfants et fils de mes enfants ! Regardez vers l'autel; sur lui brle
encore la flamme bnie. Qui de vous a eu le courage de poser sa main sur l'autel, aprs avoir appris les
conditions pour l'obtention de la Filiation de Dieu ?
-9- Quand, de ma sagesse, je vous ai indiqu quelles taient les conditions, vous avez
tous trembl, et chacun de vous se retira avec pouvante de l'autel de la transformation pour la Filiation
Divine.
-10- Tandis qu'une vierge, qui tait la plus simple en mon palais - de sorte que personne
d'entre nous ne pouvait supposer qu'au fond d'elle se trouvait ainsi compltement rveille une telle
profonde sagesse - nous montra tous comment sont faits, et mme pour tre exact, comment doivent-
tre faits ces tres en qui la sagesse intrieure a t rveille avec la silencieuse activit et la recherche de
son propre esprit.
-11- Nous sommes des habitants de ce palais principal, et donc, une sagesse profonde et
intrieure doit nous distinguer de tous les autres hommes ordinaires. Mais au contraire, qu'en est-il de
ntre sagesse masculine, puisqu'elle a t couverte de honte par une faible vierge ?
-12- Et puis qu'en serait-il avec notre sagesse, si dans les maisons des hommes en sous-
ordre, on devait galement trouver des sages aussi intrpides, au point de possder le courage de mettre -
en pleine humilit et dans l'amour pour Dieu - leur main sur l'autel du Seigneur ?
-13- Vous haussez les paules, et dans l'expression de votre visage et de vos yeux, il y a
de l'ambigut; mais moi, je vous dis : en vrit notre sagesse est semblable l'cume de mer, dont les
bulles la surface scintillent dans un beau jeu de couleurs, mais il suffit d'y souffler un peu dessus, et ces
bulles scintillant disparaissent compltement avec toutes leurs couleurs.
-14- La sagesse de ceux-l, - comme la vierge qui a eu tant de courage poser la main
sur l'autel -, est au contraire semblable ces splendides pierres qui se trouvent au plus profond de la mer,
pierres avec lesquelles nous ornons les murs de notre demeure, en forme de constellations, pour qu'il en
rsulte les paroles du Prophte; alors que nous-mmes au contraire, nous sommes peine semblables aux
pierres plates de construction, sur lesquelles leur surface, et non pas leur intrieur, portent l'criture
forme par les toiles lumineuses.
-15- Qui d'entre vous peut rfuter mon observation de manire plausible ? Qui de vous
a assez de courage pour poser la main sur l'autel, o la flamme brle encore ? Je n'aperois aucun de
vous pour se lever et se porter en avant, mais bien plutt, vous vous retirez tous vers l'arrire, et personne
ne me rpond.
-16- Alors, que devons nous faire, puisque la flamme brle encore ? Je veux vous
donner un conseil, et prcisment celui-ci : prosternez-vous tous sur la face devant l'autel de Dieu; louez
et glorifiez le Seigneur Tout-Puissant, afin qu'Il puisse nous rveiller tous, au moins assez profondment,
pour pouvoir reconnatre dans la profondeur de notre vie, ce qu'il y manque encore, pour devenir ce
qu'est devenue notre sur, notre sage vierge.
-17- Et si mme nous ne devions jamais arriver au grand courage qu'il faut pour mettre
la main sur l'autel, prions toutefois le Dieu Tout-Puissant, pour qu'Il veuille au moins nous ranimer en ce
Monde, avec Son infinie Sagesse, autant qu'il est ncessaire pour prcder en tous temps, comme
modles vraiment sages, tous ceux qui composent les grandes masses de peuples qui dpendent de notre
palais principal.
-18- Ils considrent et apprcient comme une grande fortune de recevoir une faveur
quelconque de ce palais, et mme une pouse, alors que nous de notre ct, avec toute notre habituelle
sagesse, nous sommes passablement sots; et quand il s'agit d'une pouse, nous leur donnons certes la plus
sage, alors que nous estimons cder justement celle qui est la moins apte pour notre palais. Mais est-il
juste que nous nous comportions ainsi ?
-19- Je dis : en ce qui concerne le point de vue selon lequel ils le font, c'est injuste;
mais en ce qui concerne le Monde en lequel le Tout-Puissant Dieu du Ciel et de la Terre peut se servir de
notre stupidit, ce qui arrive ici est parfaitement juste, en particulier pour ce qui se rapporte de tels
dons d'pouses.
-20- En effet, en ces cas o nous sommes obscurcis par notre stupidit, le Sage Dieu
enlve de notre palais principal une fleur dont il n'est pas digne qu'en reste prs de nous, comme nous-
mmes ne sommes pas dignes que cette flamme sainte continue brler avec la mme puissance sur
l'autel de Dieu.
-21- Cependant, si en ce discours pour vous tous, j'ai raison ou tort, cela peut tre
exprim de manire non quivoque, par la grande et extraordinaire magnificence de notre grande
demeure principale.
-22- Dites-moi : qui de nous n'a jamais apport ici une pierre, ou fait un plan de
construction ? Vous voyez, tout cela est luvre des hommes qui demeurent en bas dans la plaine;
lesquels, par volont d'amour, nous sont sujets, ou, mieux dit, sont sujets de notre prsume profonde
sagesse.
-23- Si c'est indniablement le cas, il est d'autre part aussi clair, que dans la basse plaine
de notre grand territoire, il y a des hommes que nous ne sommes pas dignes de regarder en face.
-24- Par consquent, ne serait-il pas plus raisonnable et plus juste, que lorsque de tels
hommes, grce leur sagesse, s'approchent de notre palais pour demander une pouse meilleure, on leur
donne vraiment la plus digne ?
-25- Oh oui, mes chers enfants, et enfants de mes enfants, seul ce que Dieu le Tout-
Puissant fait, est vraiment bien fait, et c'est incomparablement mieux que nous donnions nos filles aux
amis de Dieu, pour leur joie, plutt que de les leur refuser, et de les garder pour notre grande stupidit.
-26- Prosternez-vous donc avec moi, devant l'autel, et demandez tant de sagesse qu'elle
vous serve pour ne pas devoir avoir honte secrtement devant ceux qui veulent tre de peu de valeur
devant nous; et dans la flamme, nous lirons clairement ce qu'il nous reste faire, pour obtenir de Dieu ce
qui nous serait beaucoup plus utile que notre stupidit.
Qu'il en soit ainsi. Amen ! "
SS2 C24
( Prire des habitants du palais principal du Soleil Central. Diffrence entre cette prire
et notre faon de prier; sur ce Soleil c'est plus une forme intellectualiste et
d'attitude; sur la Terre c'est plus une question de cur. La raison originaire de
cette diffrence est tablie dans l'ordre de Dieu. Nature de l'homme de sentiment.
La Parole Vivante secrte de ces hommes. " Beaucoup sont appels, mais peu
sont lus. " Rapport de ces hommes solaires avec leurs trpasss. )
-1- Regardez maintenant comment tous les trs nombreux habitants de ce palais
principal, tombent la face contre terre, en formant un cercle autour de l'autel, sur lequel la flamme brle
encore.
-2- Vous voudriez savoir comment de tels hommes prient. Eh bien, de tels hommes
prient leur manire, de mme que vous priez la vtre. Ils prient Dieu, le Seigneur suprme du Ciel et
de la Terre.
-3- Leur prire est une demande qui contient en elle le vif dsir que le Seigneur veuille
leur donner ce qu'ils demandent. Vous priez votre manire ( quand vous priez vraiment ), c'est--dire,
dans votre cur; et vous aussi accompagnez la prire avec le dsir qu'elle soit coute; et c'est en cela
que proprement consiste la prire.
-4- Chez ces hommes, la prire est plus une attitude qu'une conviction intime du cur;
et c'est peu prs, comme si vous travailliez avec votre intellect et que vous, involontairement, vous
preniez une attitude selon la nature de vos sens.
-5- Ainsi aussi, la prire de ces tres n'est pas une prire de sentiment qui monte du
cur, mais une prire de l'intellect qui arrive dans la tte, des penses de l'me.
-6- Les hommes rflchissent en cette position, chacun selon le degr de sa sagesse,
sur ce que serait la chose la plus sense. Leur position, durant la prire, ne rvle pas, comme chez vous,
une mditation du cur, dans un certain sens, humble et contrite, mais c'est seulement un signe, qu'en
cette condition, ils ne doivent absolument pas se dranger mutuellement.
-7- C'est pourquoi chacun rflchit sans tre drang sur la chose qui serait la plus
avise, en y ajoutant le dsir que Dieu, le Tout-Puissant, veuille aussi la raliser.
-8- Quand quelqu'un, sa faon, a trouv la manire la plus sage, lui, en ce qui le
concerne, peut tranquillement se relever de terre, et lire ensuite dans la flamme, si son point de vue
correspond, et s'il se trouve en cette flamme.
-9- Si cela est, l'orant reste alors debout; si cela n'est pas, alors il se place nouveau la
face contre terre, et prie, ou en vrit, continue rflchir sur ce qui dans sa sphre serait la chose la plus
sense.
-10- Vous voyez, telle est la prire en commun de ces hommes de ce corps solaire, en
particulier de ceux qui appartiennent aux maisons patriarcales. Vous direz certainement :
-11- " Pourquoi ces hommes ne s'adressent-ils pas plutt directement au Seigneur, afin
qu'Il leur montre la vraie perspicacit ? En effet, ils doivent aussi reconnatre que le Seigneur est
infiniment plus Sage que leur intellect, et que srement Il peut donner, et leur donnera aussi, ce pour
quoi ils prient. "
-12- Mais je vous dis : Ceci est bien pens, si celui qui parle ne connat pas les grandes
conditions de l'Univers; mais celui qui les connat, reconnatra aussi partout le Saint Ordre du Seigneur,
et dira que mme la prire de ces hommes, faite leur manire, est parfaitement valable devant Dieu,
puisque ceci est leur ordre de prire.
-13- Mais comment cela s'explique-t-il ? La raison en est trs facilement explicable;
coutez donc ! Ces hommes, prenant pour base le concept suivant, disent : * Si nous nous adressons
Dieu afin qu'Il nous donne une vraie perspicacit nous ferions Dieu un reproche, ce qui constituerait un
grand affront.
-14- En effet, ce faisant, nous affirmerions devant Dieu, que Lui, Le plus Sage et Le
plus Juste, et voulu pour ainsi dire nous tromper.
-15- Nous devons au contraire tenir en grand honneur la perspicacit du Seigneur, Dieu
du Ciel et de la Terre ( les habitants de ce Monde Solaire appelle Terre leur Monde, comme vous le vtre
), qu'Il a plac en nous pour l'utiliser selon Son Ordre.
-16- Quand nous avons consum cette perspicacit en nous, et que nous constatons la
ncessit d'en avoir une plus grande, alors seulement il nous revient de prier Dieu de nous donner ce qu'il
nous manque, tant donn que nous l'avons consume.*
-17- Vous voyez, en cet ordre se tiennent les hommes de ce Monde Solaire, et ils prient
aussi de manire correspondante. Mais quoi correspondent-ils dans la nature de l'homme ? Etant donn
qu'ils sont habitants d'un Soleil Central qui correspond au cerveau - naturellement un seul nerf de celui-
ci, lequel se trouve prs d'un embranchement du nerf optique, non loin des mninges -,
-18- pour cette raison c'est aussi leur manire et leur ordre d'tre, pour la majeure partie,
compltement satisfait de ce qu'ils ont, approximativement comme chez vous les intellectualistes, qui ne
sont jamais aussi contents d'aucune autre chose comme de leur intellect, en ce que chacun croit possder
le meilleur; et souvent d'autant moins quelqu'un a d'intelligence, et d'autant plus il est satisfait.
-19- Bien diffrentes sont les choses par contre avec l'homme de plus grand sentiment,
qui pense et sent avec le cur; celui-ci reconnat que tout le savoir humain intellectuel est une simple
mise en scne, et que le plus raisonnable et le plus sage est justement celui qui a atteint ce point o il
peut dire :
-20- " Je ne sais rien, puisque tout mon savoir ne pse mme pas comme une poussire
solaire par rapport la Sagesse Infinie de Dieu. " Seulement alors un tel homme sent une grande envie
de la Vraie Sagesse, envie qui lui fera trouver la grande rserve que le Seigneur a abondamment fournie.
-21- Mais en ce Soleil Central de l'Univers, n'y a-t-il donc pas aussi des tres
semblables ? Oh, certainement, nous en avons dj vu deux, et ce sont ceux qui ont plac la main sur
l'autel, car * mettre la main sur l'autel *, signifie justement que l'tre a dcouvert en lui-mme sa grande
misre, mais ct d'elle aussi une petite ouverture de lumire limpide qui se trouve devant le tableau,
dans son propre cur, sur lequel est crit en caractres clairement lisibles :
-22- " Esprit immortel ! Humilie-toi dans ton lvation ! Enflamme-toi dans ton amour
pour Dieu, et retourne donc Lui Qui t'a cr. L, dans la Grande Maison Paternelle tu trouveras en
plnitude infinie, ce qui te manque tant ici ! "
-23- Et vous voyez, quand un de ces hommes a trouv cela en lui, alors il devient un
sage silencieux, qui n'a pas d'autre dsir sinon que d'arriver ds que possible sur cette voie qui conduit au
but tant dsir, qu'il a trouv crit sur le tableau illumin, dans son cur.
-24- En ralit, tout tre de ce corps de l'Univers a une telle tablette en lui mais ce n'est
pas chacun qui laisse le lumineux scintillement l'clairer; mais bien plutt, dans la majeure partie des
cas, il transporte le lumineux scintillement au milieu de son cerveau. De cela, il rsulte que des
nombreux habitants de ce Soleil seulement trs peu arrivent au point de pouvoir mettre la main sur
l'autel.
-25- Mais si vous jeter un regard sur votre Terre, vous n'aurez pas chercher beaucoup
pour trouver sans peine presque les mmes conditions. Il suffit de penser la Parole dite par le
Seigneur : "Beaucoup d'appels, mais peu d'lus. "
-26- Et, dans une localit mme assez grande et importante, vous pourrez compter les
lus sur les doigts d'une main. Mais quelle en est la raison ? La raison en est simplement qu' bien peu
seulement plaise les Paroles du Seigneur, savoir: "Renonce toi-mme, prends ta croix, et suis-Moi ! "
-27- Naturellement, aux hommes de ce Monde Solaire Central, il n'est pas arriv la
Grce que le Seigneur Lui-Mme, de Sa Sainte Bouche, ait enseign et indiqu la voie droite et la plus
courte, comme aux hommes de la Terre, mettant ainsi en eux, non seulement une faible lumire, mais
bien un Immense Soleil de Grce, devant leur tablette.
-28- Toutefois, mme les habitants de ce Soleil ont la possibilit de trouver dans leur
cur la tablette de la Vie Eternelle, et d'y rgler en conformit leur existence.
-29- Pour ce faire, le temps ne leur manque pas, tant donn qu'ils vivent assez
longtemps pour pouvoir raliser cela. En effet, il y a l des hommes qui sont gs autant que la moiti
d'une ligne humaine sur la Terre.
-30- En outre, mme les mes des esprits des trpasss, si elles le veulent, sont aptes
un semblable transfert, comme elles l'taient durant leur existence corporelle; car, entre ces deux vies, il
y a bien peu de diffrence pour les tres de ce Monde; c'est si vrai qu'ils peuvent toujours se voir et se
parler quand ils le veulent.
-31- Mais prsent, nous en savons assez pour connatre la faon de prier de ces
hommes. Les orants se sont dj tous relevs autour de l'autel, de sorte que nous leur consacrerons
encore un peu d'attention; puis nous irons de l'avant sur ce Monde-ci.
SS2 C25
( L'ancien parle nouveau aprs la prire. Paroles de Dieu sortant de la flamme pour
ces hommes de la sagesse. Un Evangile Solaire. Ces hommes veulent rester ce
qu'ils sont et renoncent devenir Fils du Grand Dieu. )
-1- Notre ancien lve nouveau son bton, et se prpare parler; que dira-t-il
maintenant ses enfants ? La meilleure rponse nous l'aurons en restant l'couter; voici ses paroles
-2- " Mes chers enfants et enfants de mes enfants ! Vous vous tes rassembls devant
l'autel, sur lequel continue brler la flamme de Dieu. Vous avez offert une louange digne au Tout-
Puissant. Et c'est pourquoi l'Esprit de Dieu nous dit ainsi par la flamme :
-3- * Pour le grand, Je Suis Grand ! Pour le petit, Je Suis Petit ! Pour le fort, Je Suis
Fort ! Et pour le faible, Je Suis Faible ! Cependant, en cette faiblesse se cache une Force Secrte, qui est
plus puissante que toutes les Magnificences des grands.
-4- Envers qui est misricordieux, Je Suis Misricordieux ! Pour qui fait du bien, il
doit tre fait du bien ! Pour un seigneur, Je Suis un Seigneur ! Mais pour le serviteur, Un Serviteur ! Le
sage ne peut jouer avec Ma Lumire; mais au simple, toutes les frontires de Ma Divine Plnitude
doivent rester ouvertes !
-5- Pour celui qui est tout intellect, Je demeure dans la Lumire Inaccessible Par
contre, avec celui qui est sot devant le Monde et sa splendeur, Je procde comme un Frre.
-6- Les Fils du Soleil ont une grande puissance; leur souffle est plus fort que le plus
imptueux ouragan sur le petit corps terrestre, et, devant leurs penses, leur Monde se plie et envoie de
nouvelles flammes hors de ses vastes tendues.
-7- Mais ceux qui sont et veulent tre Mes Fils, doivent-tre faibles, et leur faiblesse
doit devenir une force en Moi. Les Fils du Soleil peuvent M'adorer dans leur lumire; mais Mes Enfants
M'adorent dans leur feu.
-8- Les Fils du Soleils sont ce qu'ils sont; mais Mes Enfants ne doivent pas rester ce
qu'ils sont, mais bien plutt doivent-tre consum, afin que dans leur anantissement seulement, ils
puissent devenir ce qu'ils doivent-tre.
-9- Fils du Soleil, que voulez-vous ? Vous avez votre part bien mesure; si vous
voulez plus, il vous sera aussi donn plus. Voulez-vous une plus grande batitude ? Comment pouvez-
vous prtendre plus qu'il ne vous ft donn selon votre reconnaissance et votre volont ?
-10- Mais si vous voulez devenir Mes Enfants, vous ne devez pas vous prparer au
gain, mais bien plutt tre prompt savoir tout perdre; car si votre sort, en tant que Fils du Soleil, est tel
que vous pouvez vous parer de trsors et de richesses toujours croissantes, par contre, le sort de Mes
Enfants, est de devenir toujours plus pauvres, et ce, jusqu'au point o ils ne doivent mme pas considrer
leur vie comme leur propre bien.
-11- Et quant leur amour, qui est le fondement de leur vie, ils doivent tre toujours
prts le prodiguer d'innombrables frres.
-12- Ce que vous possdez vous est donn comme votre proprit ternelle, illimite;
tandis que Mes Enfants ne doivent rien possder, pas mme une propre table, et pour tout ce dont ils ont
besoin, ils ne peuvent le prendre en aucun lieu, sinon qu'auprs de Moi, en Ma Maison.
-13- Vous tes les puissants seigneurs de votre Monde; Mes Enfants doivent tre de
pauvres esclaves, et doivent travailler de leurs propres mains. Mais quand, avec leur travail ils ont
produit quelque maison, il ne leur est pas permis de la garder comme une proprit, mais bien plutt ils
doivent aussitt l'apporter dans Ma Maison, l o seulement Je donne chacun ce dont il a besoin, selon
la Juste mesure de l'Amour.
-14- Vous vivez en des palais qui, en splendeur et en grande somptuosit, dpassent
toute imagination; Mes Enfants doivent habiter dans des cabanes, la vue desquelles vous frissonneriez
en raison de leur petitesse et de leur manque complet de splendeur.
-15- Mais malgr cela, Mes Enfants sont toujours prts de Moi, en tant que Mes
Enfants, et ils font toujours selon Ma Volont, Laquelle est infiniment Puissante pour les puissants, mais
aussi infiniment Douce pour les petits et pour les faibles.
-16- Si vous voulez devenir Mes Enfants, vous devez rflchir sur tout cela, et
abandonner compltement pour l'Eternit tous les avantages que votre vie vous offre. Mme votre vie
elle-mme, avec sa trs claire conscience de soi, doit M'tre sacrifie; ils ne vous serait rien accord de
garder, en dehors de votre tre compltement vid.
-17- En effet, s'il est cependant vrai que, comme vous tes, vous tes aussi des vases
rcepteurs de la vie qui provient de Ma Lumire, vous devrez cependant, en tant que Mes Enfants,
devenir des demeures de Mon Propre Esprit Eternel; et Celui-ci ne peut demeurer dans la volatilit de
votre lumire, mais bien seulement dans la grande stabilit, et dans la massive rsistance au Tout-
Puissant Feu de Ma Propre et Eternelle Vie d'Amour.
-18- Vous faites bel talage d'un puissant bton de la volont; et quand vous le levez,
votre grand Monde tremble sous la puissance coercitive de votre volont. Mes Enfants, par contre,
doivent prendre sur leurs paules, un pesant bois en croix, qui les courbe vers la Terre, et donne la mort,
dont leur Monde petit et mchant, jubile.
-19- Seulement, par cette mort ils peuvent renatre, et devenir semblables Moi, et faire
ensuite ce que Je fais, mais non pas pour dominer l'instar de vous, mais bien plutt pour servir tout le
monde, avec le plus grand amour, avec mansutude et complte acceptation de Ma Volont. Croyez-
vous peut-tre que ce soit peu de chose que de se plier entirement Ma Volont ? Ecoutez et
comprenez !
-20- Se plier et se soumettre compltement Ma Volont signifie beaucoup plus que si
quelqu'un d'entre vous pouvait serrer dans son poing la Cration Infinie toute entire, et s'amuser avec
Elle comme un petit jouet !
-21- De mme que cela signifie beaucoup plus que si vous alliez dans l'une de ces
vastes tendues de votre monde Solaire, o dans de larges gouffres dmesurs, fait sans cesse rage
l'ardente force dmesure du feu, et que l'un de vous se prcipitt dans le cratre et bt d'une gorge la
lave ardente et sans limite !
-22- Eh bien, Mes Enfants doivent accueillir compltement en eux, jusqu' la dernire
goutte, Ma Volont, infiniment et ternellement puissante, avant de pouvoir devenir Mes Vrais Enfants
dans la Plnitude Absolue.
-23- Vous connaissez et vous savez juger la Puissance Infinie de Ma Volont; qui de
vous donc, peut se mettre en face de Celle-ci ? Et dire ensuite : Seigneur, laisse que je combatte avec Toi
?
-24- Une petite tincelle ne l'anantirait-elle pas immdiatement, comme s'il n'avait
jamais exist ? Oh certes, une petite tincelle de Ma Volont est suffisante pour rduire au nant
d'innombrables Mondes Solaires, tels que celui que vous habitez !
-25- Donc, si vous, selon votre jugement, vous apercevez cela de la manire la plus
claire, qu'en dites-vous alors, si Moi Je vous annonce par Mon Feu, que c'est un devoir, et mme une
irrmissible condition, que Mes Enfants doivent se rendre compltement Sujets de Ma Volont ?
-26- Cependant, pour accomplir cette charge, pour vous indiciblement grande, Mes
Enfants, et ceux qui aspirent devenir tels, doivent apprendre porter continuellement, durant leur
priode d'preuve de la libert, le poids de Ma Volont; et ils doivent se laisser consumer compltement,
avec angoisse et tourment, par le Feu de Mon Zle, afin de devenir avec cela, pour l'Eternit, semblables
au Feu infini et Eternel de Ma Volont.
-27- Il y en a beaucoup qui, dans leur priode d'preuve de libert n'ont pas surmont
cette preuve, et qui, aprs leur transformation, doivent s'adapter se purifier dans le Feu de ma Volont,
durant des priodes de temps pour vous inconcevablement longues, et s'accoutumer ce Feu avec
beaucoup de peine, avant de pouvoir tre accueillis parmi Mes Enfants Parfaits, en condition
d'infriorit.
-28- Et maintenant, quelle est vtre volont ? Voulez-vous rester ? Ou bien voulez-vous
srieusement devenir Mes Enfants ? Regardez, sur l'autel brle encore la Petite Etincelle de Ma
Volont ! Si vous voulez rester, restez ! Mais si vous voulez conqurir la Filiation de Dieu, alors mettez
la main sur l'autel ! * "
-29- Vous voyez, ainsi notre ancien a lu pour tous dans la flamme. Que diront les
hommes de ce Soleil en rponse ? Voici ce qu'ils disent :
-30- " Grand Dieu ! Certes, ce doit-tre quelque chose d'infiniment immense, que de
devenir Ton Enfant ! Mais si Ta Volont est encore plus vhmente que le feu infini que notre Monde
porte dans ses vastes gouffres, alors, qui peut la supporter, et en mme temps, vivre ?
-31- Laisse-nous donc rester ce que nous sommes, et laisse-nous continuer T'apporter
dans l'avenir l'offrande de notre sagesse. Retire de Ton autel la flamme qui nous frappe d'pouvante, et
laisse-nous aller, pour pouvoir ensuite vivre dans notre paix ! "
-32- Et de la flamme, retentit maintenant une Parole : " Qu'il arrive donc selon votre
volont ! Toutefois, le bois doit toujours se trouver sur l'autel, car Je Veux maintenir les voies sur
lesquelles cheminent Mon Grand Amour et Ma Misricorde.
-33- Sachez cependant qu'auprs de Moi est trs facile ce qui vous semble difficile, et
quelque peu dur ce qui vous semble lger. Pour vous est beaucoup plus agrable votre libert dominante,
mais Moi, Je Me complais dans la simplicit et dans la soumission de Mes Enfants, toujours prts
servir; car il n'y a pas de matre qui un autre matre soit plus cher que son propre serviteur qui le sert
toujours fidlement.
-34- C'est pourquoi un matre donne un autre matre seulement ce qui lui est d,
tandis que le domestique est reconnu et rcompens par son patron.
-35- Mes Enfants sont Mes Serviteurs, et ils ont donc Ma Rcompense en tant que Mes
Serviteurs; mais Mon Hritage en tant que Mes Fils ! Rflchissez toujours sur cela et quand le nouveau
bois s'allumera nouveau sur votre autel, alors, pensez qu'un Pre est toujours meilleur qu'un patron !
-36- Mais prsent, allez en paix, et que la Flamme de Ma Volont s'teigne, afin que
la vtre rgne sur votre Monde ! Mais cela, seulement jusqu' ces zones o Ma Volont s'enflamme, en
sortant des profondeurs sans fin.
-37- Que plus au-del nul ne se hasarde, et donc que seul le terrain productif reste
vous soumis; mais que la Flamme soit mienne !
Amen. "
Et maintenant, regardez : la Flamme sur l'autel s'est teinte; l'ancien abaisse son bton, et
toute la population de ce palais sort au grand air, pour reprendre des forces aprs cette grandiose leon.
Mais nous aussi sortons, pour rejoindre une autre localit.
CHAPITRE26
( Les Enfants des soleils se dplacent avec une plus grande facilit, et une plus grande
rapidit que les hommes de la Terre. Diffrence entre le paysage d'un soleil
plantaire et celui d'un soleil central, ainsi que dans les conditions du sol respectif.
Fleuves d'eau lumineuse. Limite entre les divers territoires. Particularits des
soleils. )
-1- Maintenant, nous nous trouvons nouveau sur le luxueux plateau que vous
connaissez bien; regardez, il n'a chang en rien. Vous voudriez voir o sont alls finir les habitants de ce
palais qui sont sortis avant nous.
-2- Allez sur le bord du plateau, et vous apercevrez bien vite comment se divertissent
les splendides habitants; certains dans les galeries circulaires que vous connaissez bien, d'autres sur les
arcs de triomphe sur l'escalier que nous connaissons, tandis que la plus grande partie se promne en bas,
au pied de la montagne, sur la rive du canal.
-3- Vous demandez comment donc ces hommes ont pu ainsi en peu de temps allez l
bas. Mais, moi, je vous dis qu'ici c'est trs facile. D'abord leurs corps sont beaucoup plus lgers que les
vtres sur la Terre; en outre, les habitants des soleils, ont presque tous une considrable force de volont,
grce laquelle ils peuvent faire des choses qui sont impossibles aux habitants de la Terre;
-4- Cependant cette facult, pour les habitants d'un monde aussi immense, est une
grande ncessit, car s'ils devaient se dplacer seulement avec la mme vitesse que vous avez, vous, sur
la Terre, comment pourraient-ils conclure leurs voyages travers leurs nombreux territoires, tant donn
que dj un seul territoire, comme celui qui appartient notre palais, a souvent une superficie de
plusieurs fois celle de votre corps terrestre.
-5- Les corps solaires centraux se diffrencient des soleils plantaires, parce qu'ils
n'ont pas comme ces derniers des bandes habitables, mais bien seulement de grandes zones circonscrites
habitables, que l'on pourrait mme appeler * Oasis *.
-6- Combien il y a de ces oasis ou circonscriptions sur un soleil central - dont la
circonfrence est, selon votre mode de calcul, de plusieurs billions de milles - ?
Il serait difficile de l'tablir de manire comprhensible; cependant, avec certitude vous
pouvez calculer qu'il y en a autant que de soleils plantaires qui, avec leurs plantes respectives, doivent
dpendre de celui-ci.
-7- Et ces immenses circonscriptions dont il y a, comme on l'a dit, un nombre
incalculable, sont-elles distinctes les unes des autres, ou non ?
-8- Dans la plupart des cas elles le sont avec des files de cratres en activit qui
s'tendent largement; et ici et l aussi, avec des montagnes trs hautes, dont les cimes - s'il s'agissait de
montagnes de votre Terre - pourraient faire dvier votre lune de son orbite. Ces montagnes ont parfois
leur sommet des espaces plans vastes comme peu prs la moiti de votre surface terrestre.
-9- Que la base de telles montagnes doive avoir une circonfrence considrable, vous
pouvez le dduire de vous-mmes. - Une troisime sorte de dmarcation est reprsente parfois par des
fleuves larges et trs longs, ou bien par de trs vastes ocans, qui ont une telle masse d'eau, que si votre
Terre y tombait dedans, cela ferait le mme effet que si, sur la mer de votre Terre, une perle y tombait
dedans. Du reste, il est aussi ncessaire que, sur un corps de l'univers o le feu est toujours luvre, il y
ait de grands extincteurs.
-10- Ici et l, sur ce corps solaire, on rencontre des fleuves trs larges et au cours trs
long, dont l'eau est lumineuse. Cette eau n'est pas transparente et elle est beaucoup plus lourde. Cette eau
lumineuse ne peut tre compare celle ordinaire, puisque c'est une proprit de ces corps solaires.
-11- Les habitants recueillent cette eau lumineuse dans des moules forme o elle se
solidifie bien vite, et devient cette pierre blanche lumineuse.
-12- On a un cas semblable sur la Terre, avec l'vaporation, puisqu'elle durcit aussi en
cristaux de sel lorsque, en petites quantits, elle est spare de la grande masse. Mais, tant que cette eau
lumineuse se trouve dans le lit du fleuve, elle ne durcit pas, tant donn que l elle reoit
continuellement, justement du lit, la nourriture qui la maintient liquide.
-13- Et o se jette gnralement une telle eau ? Pour commencer je dirai qu'une telle
eau jaillit ordinairement des montagnes qui ont beaucoup de grands cratres volcaniques; l elle se
rassemble en formant un fleuve, qui souvent est large de milliers de milles, et qui traverse souvent une
zone dont la longueur est plus considrable que la distance de la Terre au Soleil, et se jette parfois dans
un grand ocan; mais dans la majeure partie des cas elle va remplir le cratre de quelque volcan teint, en
le transformant avec le temps, en une surface plane qui diffuse une lueur pour vous indescriptible; puis
elle se solidifie compltement, et peut tre employe comme terre productive.
-14- De ces emplacements est retire parfois aussi la lumineuse pierre blanche de
construction, et ils en font gnralement les arches sur les colonnes, ou bien des murs intrieurs de
quelque difice; toutefois, la pierre dterre et ensuite taille n'a pas la valeur de celle que l'on obtient en
versant de l'eau peine puise, dans les moules, parce qu'elle brille beaucoup moins.
-15- Telles seraient donc les limitations ou les dmarcations des circonscriptions
particulires. Mais peuvent-elles tre dpasses ? - Ici il n'est certes pas si facile que cela arrive, car, en
premier lieu une telle circonscription ou oasis, est dj si infiniment grande, que peuvent commodment
y habiter des millions de millions d'hommes, et y avoir tout ce qui leur est ncessaire; en outre, sa
surface a d'innombrables magnificences et d'autres choses merveilleuses en tout genre; de sorte que les
habitants ont plus que suffisamment, pour toute leur existence, de quoi regarder, tudier et se rjouir
spirituellement; et ils ne se soucient pas d'autres choses, car ils sont plus que pourvus.
-16- Et puis, beaucoup des habitants d'une telle circonscription, durant leur existence
corporelle, ne savent mme pas qu'il y a d'autres territoires similaires; et mme ils sont plutt de
l'opinion, quand ils arrivent l'une ou l'autre des interminables dmarcations, qu'il n'y a rien autre que
feu, ou eau, ou montagnes, ou eau lumineuse, et que ces lments, ou bien ces choses, s'tendent
l'infini.
-17- Il y a des sages, dignes de considration, qui savent trs bien - l'ayant appris de
leurs entretiens avec les esprits - que sur ce monde il y a encore d'innombrables autres zones habites;
cependant, ils le savent seulement sous le sceau trs svre - du moins pour le moment - du caractre
confidentiel, et ils le communiquent exclusivement ceux qui dsirent tre initis dans les profonds
secrets de la Sagesse divine, toujours avec les mmes rserves.
-18- Il y a ici et l de grands amis des hautes montagnes, qui y montent volontiers,
quand il est possible d'y grimper; mais, en ce qui concerne les montagnes de dmarcation,
exceptionnellement hautes, le dsir de les escalader passe aussi trs vite aux plus grands amis des
hauteurs, parce qu'elles sont trop raides, et aussi parce que leurs sommets arrivent souvent dj trop prs
de la substance thre lumineuse, dans laquelle leurs corps de feu pourraient rsister encore moins que
vos corps de chair sur ces hauteurs de votre Terre qui de la mme faon pntrent assez profondment
dans la substance thre de l'air.
-19- En outre, ces hautes montagnes de frontire sont, pour la plus grande partie,
enveloppes dans des nues fortement lumineuses, dont le voisinage n'est pas trop agrable ces
habitants, parce qu'elles envoient une lumire trop intense, au point d'en tre aveugls et de ne plus tre
en mesure de distinguer ce qui les entoure.
-20- Comme vous voyez, le Seigneur sait maintenir partout ses cratures, libres, mais
dans les limites voulues. Quelqu'un ce point pourrait faire observer : * Eh bien, quel mal y aurait-il si,
dans l'une de ces circonscriptions, pouvaient se trouver ensemble mme des hommes de circonscriptions
diffrentes ? *
-21- A cela je ne pourrais rpondre rien d'autre que : La Sagesse et l'Ordre du Seigneur
pntrent partout toujours plus profondment que ne peut le faire un homme avec sa pauvre et courte
intelligence.
-22- Mme sur votre Terre on pourrait alors demander pourquoi, sur ce petit corps de
l'Univers, les nations qui vivent sur lui, ne veulent pas se mlanger avec d'autres nations et d'autres
peuples.
-23- La raison tient en ce que chaque nation a des constitutions politiques et morales
diffrentes, qui ne pourraient jamais s'quilibrer. Chacune en soi, dans son ordre rigoureux, peut trs bien
subsister; mais toutes dans un faisceau causeraient me inharmonie encore plus atroce, comme si l'on
voulait jouer en mme temps de tous les tuyaux d'un orgue.
-24- La rponse est bonne; cependant, de cette mi-rponse, vous pouvez facilement
dduire que toutes les grandes nations doivent tre en contact, comme c'est le cas avec les petites nations
de la Terre.
-25- A cet gard, il ne convient pas que j'en dise plus. Cependant, afin que vous
puissiez comprendre cela, encore plus facilement et plus profondment, passons aussi cette fois, au plus
vite, dans une autre circonscription; et vous y trouverez une considrable diffrence, en la comparant
avec celle-ci que vous avez encore sous les yeux. Alors, mettons-nous donc en voyage dans la direction
fixe par votre volont.
SS2 C27
( Dans le territoire qu'ils sont sur le point de quitter, il y a peu d'espces d'animaux; la
raison ? - Les diverses espces d'homme, et les divers modes de conduite.
Explication vanglique sur le jeune riche. )
SS2 C28
(La volont et la confiance ont le dessus sur toute chose. Foi et esprance engendrent
l'amour. Les fruits des arbres, verts au commencement, deviennent rougetres
grce la lumire solaire. La couleur bleue : enveloppe du rouge. Nature de
l'esprance. L'amour est la cause originaire de la foi et de l'esprance, et en mme
temps, leur fruit. L'arbre provient de la graine, et la graine de larbre. )
-1- Comme vous voyez, l'ascension de la hauteur n'est pas aussi raide qu'elle le
semblait du dehors; en effet, ces monts semblent trs raides seulement une certaine distance, alors que
dans la ralit, ils sont loin d'tre ce qu'ils semblent; et mme, plus on monte, plus la rude monte
devient pour ainsi dire plate.
-2- Cependant, cela est ncessaire, afin que, partant de cette vaste surface boise, une
quantit suffisante de sa lumire verte, se dversant dans la lumire blanche du fleuve de lumire
limitrophe, puisse accueillir la partie nourrissante thre.
-3- En effet, la lumire blanche du fleuve est encore purement thre, ou bien, si pour
vous c'est plus facile comprendre, elle est en elle-mme un ther qui n'a encore rien accueilli d'autre en
soi; ther qui malgr cela, contient en lui le tout encore indivis; de la mme manire que l'eau est
porteuse de tout ce que la Terre est appele produire.
-4- L'ther de la lumire verte au contraire est, d'une certaine faon, affam, puisqu'il a
consum toutes les autres substances thres, l'exception de celle verte, laquelle est prcisment
irradiante.
-5- Voil pourquoi, tant donn sa faim, elle reoit de la couleur blanche de l'ther, de
la lumire qui vient du fleuve, le complet rassasiement, qui se manifeste ensuite, avec une couleur qui
tend plus ou moins au rouge.
-6- Vous pouvez trouver quelque chose de semblable, en de multiples formes, sur
votre Terre; il suffit que vous observiez la plus grande partie des fruits qui poussent sur les arbres, et
aussi beaucoup de fleurs.
-7- Quel aspect a tout cela, l'tat initial et non mr, sinon le vert. Cependant, ce vert,
en tant que substance colorante affame, se nourrit continuellement avec la lumire blanche du soleil.
-8- Comment se manifeste ensuite le complet rassasiement, qui indique la maturit
atteinte des fruits ? Gnralement, et presque toujours, avec une couleur plus ou moins rouge, ou pour le
moins avec une couleur qui drive du rouge, ou bien qui doit passer ensuite dans le rouge.
-9- Cependant, sur la Terre, tout cela se prsente seulement de manire imparfaite;
tandis que sur un corps solaire central cela se manifeste en mesure beaucoup plus vidente et parfaite.
-10- Vous faites observer : * Et alors pourquoi chez nous sur la Terre, de nombreux
fruits, tant au cours de la maturation que dans leur pleine maturit, prennent-ils une parfaite couleur
bleue ?
-11- * De mme, il y a une infinit de fleurs bleues ou azures, et nous ne savons pas de
quelle manire cette couleur peut se considrer comme drivant du rouge*. Mais je vous dis : Alors
observez avec beaucoup d'attention un tel fruit bleu ( par exemple, les prunes), et vous vous assurerez
bien vite que la couleur bleue est seulement un voile extrieur, facile liminer; toutefois la couleur de
base est le rouge.
-12- Si vous voulez asperger, avec une poudre de verre trs fine, une surface rouge, elle
apparatrait aussitt sous une couleur bleutre.
-13- Pour observer cela encore mieux, vous n'avez qu' presser le suc du fruit bleu, et il
ne vous sera pas difficile de constater que la base du bleu est un parfait rouge.
-14- Et de faon encore plus vidente, ceci vous est indiqu par une aurore, ou bien un
coucher de soleil, o la couleur bleue de l'air, par suite d'un certain mouvement des rayons, passe
facilement au rouge.
-15- Voil pourquoi la couleur bleue ne peut tre considre autrement qu'en une
vaporeuse enveloppe du rouge. Passons ensuite un exemple encore plus vident, je peux vous dire que
si vous observez avec un microscope un parfait bleuet, vous voyez filtrer entre les milliers de petits
cristaux aligns qui le constituent, une parfaite couleur rouge.
-16- Je crois qu'avec cela, nous avons assez d'exemples pour nous convaincre que le
rassasiement entre le vert et le blanc se manifeste avec la couleur rouge; de la mme faon, l'esprance,
nourrie et rassasie par la foi, se manifeste parfaitement dans l'amour, dont la couleur correspondante est
justement le rouge.
-17- Maintenant vous devriez trs bien comprendre et pntrer cela; mais cet gard, je
dcouvre justement en ce moment une petite lacune en vous, que l'on pourra combler dj durant notre
ascension du mont.
-18- Mais de quelle espce est cette lacune ? -Vous ne comprenez pas encore comment
le rciproque rassasiement des couleurs de la part de la lumire - ce que je vous ai l'instant expliqu -
peut correspondre celui analogue de la foi, de l'esprance et de l'amour. - Faites bien attention, nous
chercherons clarifier encore plus ce rapport.
-19- La couleur blanche correspond la foi, en tant que la plus fine substance thre,
contenant en elle toutes les autres substances ou couleurs; de mme la foi, dans la fine substance
spirituelle, porte en elle dj tout l'infini du Royaume de Dieu, et de l'tre divin mme.
-20- Chaque homme son tour est semblable ce mont sur lequel poussent les arbres
d'un vert irradiant, dont il est constamment aurol et il diffuse la couleur verte de l'esprance; et il ne
vous serait pas si facile de trouver, sur toute la Terre, un homme totalement dnu d'esprance; tandis
que de ceux dnus de foi et d'amour, il y en a en grand nombre.
-21- L'esprance cependant se consume constamment et elle n'acquiert jamais une force
si elle ne reoit pas une nourriture approprie; ce que vous pouvez constater d'aprs une grande quantit
d'exemples moraux et naturels, que vous avez toujours sous les yeux.
-22- Ces exemples moraux peuvent vous servir plus que suffisamment : tous les degrs
et toutes les espces imaginables de dsespoirs qui sont trs instructifs, car chaque dsespoir a, sans
doute aucun, son origine dans l'esprance qui s'est entirement consume d'elle-mme.
-23- Des exemples naturels, nous en avons ensuite encore beaucoup plus notre
disposition. Mettez un vase de fleurs, pendant un temps assez long, dans un endroit compltement
sombre; regardez-le aprs quelques mois, et vous trouverez que le vert est devenu une ple couleur
jaune, tendant au blanc; donc la vraie couleur de la mort.
-24- Il est naturel qu'ici on parle seulement de la couleur du monde vivant des plantes,
et non de celle des minraux; car, dans les minraux cette couleur est comme compltement prisonnire,
et ressemble un homme mort l'esprance et en qui galement son esprance est devenue prisonnire
avec lui-mme.
-25- Et pour cette raison, de tels hommes apparaissent dans l'au-del dans une couleur
d'un vert-sombre, couleur qui, un peu la fois - travers la constatation que l'esprance qui lui
correspond ne peut tre ralise - devient alors d'une couleur d'un gris moisi ou mme compltement
noir; et cette dernire couleur n'est plus en substance aucune couleur, comme d'ailleurs aucune lumire,
mais bien plutt un point manquant de tout. Voil pourquoi, ici, on parle seulement de la couleur plus
vivante des plantes.
-26- Il est vrai bien sr que la couleur verte irradie sa proprit, mais en mme temps
elle absorbe toutes les autres couleurs contenues dans la rserve thre. Mais ceci est aussi le ct
caractristique des esprances.
-27- L'esprance dvore galement tout avec une grande avidit, et en effet, on ne peut
imaginer un dvoreur plus grand que l'esprance.
-28- A quoi ne pense pas souvent l'homme, ple-mle, en se reprsentant ensuite ce
qu'il espre, avec une imagination riche des plus blouissantes couleurs !
-29- Et toutes ces images, ne les consume-t-il pas peut-tre, lui ? Et quand il arrive en
cet tat, o mme son imagination n'est plus en mesure de lui offrir aucune image, alors commence dj
pour lui le temps de la plus grande tristesse, puisqu'il mord sa propre esprance et la consomme. Et ceci
est reprsent par le vase de fleurs, tenu pendant longtemps compltement dans l'obscurit !
-30- Mais comment peut tre rassasie l'esprance ? Exposez nouveau le vase de
fleurs la lumire blanche du soleil, mais pas trop soudainement, et la plante se remettra verdir. - Et
pourquoi donc ? - Parce qu'elle est extraordinairement affame d'une nourriture vraie et complte.
-31- Passons maintenant la partie morale correspondante; qui est toujours prt se
faire consoler, sinon un homme trs afflig, et donc du dans ses esprances ? Ou bien, qui cherche
avidement un rconfort rel, et donc, le rassasiement moral d'une esprance qui est en train de mourir de
faim, sinon justement qu'un tel homme arriv si prs d'en tre priv totalement ? - Menez-le au fleuve de
la lumire, et il boira pleines gorges, ce qui plus que tout lui convient.
-32- De cela on peut donc dduire clairement, comment l'esprance peut tre toujours
plus rassasie, au moyen de la foi, jusqu' raliser sa complte satit.
-33- Un homme affam est triste; voulez-vous le rendre heureux ? Rassasiez-le, et, dans
sa satit, toute tristesse aura disparu, et la joie s'emparera de son cur, et dans sa joie, il accordera ses
htes, son grand amour reconnaissant.
-34- Vous voyez, justement sont ainsi les choses avec l'homme affam de vrit, ou
dsireux de la ralisation de ses ides. Conduisez-le au vrai fleuve de la Lumire, et il s'unira elle, et il
se rassasiera selon le dsir de son cur, et selon sa ncessit.
-35- Et quand il s'apercevra que c'est une vraie nourriture, qui se prte rassasier aussi
toutes ses ides encore inactives, lui aussi deviendra bien vite de joyeuse humeur, et il saisira avec la
grande ardeur de son amour, le grand Hte; lequel amour dj de par lui-mme, exprime un complet
rassasiement, ou bien, en d'autres termes :
-36- Dans l'amour il y a le tout de la foi et le tout de l'esprance, dans la maturit et
dans la satit pleinement ralises. Et ainsi, d'un ct, l'amour est l'esprance compltement rassasie
par la foi. D'un autre ct, l'amour est aussi le fondement des deux, justement pour la raison qu'il
renferme en lui, comme compltement rassasies, l'esprance et la foi.
-37- Vous dites : Comment cela est-il possible ? - Selon moi, il ne devrait y avoir rien
de plus naturel et de plus facilement saisissable que cela. - D'o vient un arbre ? Vous dites : D'une
graine. - D'o vient la graine ? - De l'arbre, dites-vous.
-38- Donc, si les choses sont ainsi, alors la graine doit contenir en elle, depuis le
commencement, comme cause fondamentale, tout ce qui est de l'arbre, du moment que l'arbre nat d'elle.
Mais si l'arbre veut se renouveler dans une nouvelle graine, il doit nouveau dposer son tout dans la
graine.
-39- Vous voudriez certainement savoir si le Seigneur a cr d'abord l'arbre, ou bien
d'abord la graine ! - A moi, il me semble que ce mystre, on peut le toucher de la main.
-40- Si Dieu avait cr l'arbre avant la graine, alors vous pouvez tre certains qu'Il le
ferait aussi prsentement, car, dans Sa faon d'oprer, Il est absolument immuable, et Il ne fait pas
aujourd'hui d'une manire et demain de l'autre; et vous verriez dans le premier cas, surgir soudainement
des arbres comme grce un coup de baguette magique. Au contraire, vous voyez chaque arbre crotre
toujours, un peu la fois, et se dvelopper toujours plus.
-41- Ceci dmontre, plus que si l'on tait illumin par cent soleils en mme temps, que
le Seigneur n'avait pas besoin de crer un arbre bel et bien prt, mais bien seulement la graine de
semence; et quand celle-ci est place dans le sol, elle se dveloppe, et dans son dveloppement, elle
devient une forme complte de ce que le Seigneur a justement mis dans la graine.
-42- Mais dans la graine se trouve la capacit de se retrouver la fin, l'arbre lui-mme;
et toute son activit n'est autre qu'un processus appropri, de graine en gaine; et, selon mon opinion, il
est beaucoup plus juste et sage d'admettre qu'une ligne est le produit de nombreux points aligns l'un
ct de l'autre, et qui pour cela, est limite par deux points finals, que de supposer que le point est limit
des deux cts par deux lignes.
-43- J'estime que, de ce court enseignement, vous vous convaincrez que le Seigneur a
cr d'abord la graine et non l'arbre, ou bien, mieux dit, qu'Il a cr tous les deux en mme temps, mais
que seulement Il mit l'arbre dans la graine, en tant qu'arbre non dvelopp.
-44- De mme et tout aussi srement, lamour est l'origine fondamentale de tout ce qui
existe; et tout doit la fin retourner cette origine, si l'on ne veut pas que cela; aille au-devant de la
ruine.
-45- En causant ainsi, nous avons atteint le sommet du mont, et c'est pourquoi, nous
voulons maintenant essayer de pntrer aussitt, et plus profondment, en cette nouvelle circonscription.
SS2 C29
(Une construction conique chelons. La ligne droite : la ferme volont. L'homme
connat la structure de ses uvres; Dieu par contre connat la substance
structurale en tant que matre-Crateur de celle-ci. L'amour pour le Seigneur est la
Puissance irrsistible. )
-1- Maintenant, regardez un peu devant vous cette plaine dont on n'aperoit pas la fin,
et qui est limite, tant droite qu' gauche, jusqu'o lil arrive, par cette montagne couverte de bois.
-2- Que voyez-vous dans une telle plaine ? Assurment rien d'autre, en dehors de ce
que je vois moi, c'est--dire, une grande distance, domine trs haute, une construction conique
chelons.
-3- A cette distance cependant, il n'est possible de distinguer qu'un grand clat, mais
rien autre de prcis; nanmoins, dj ce premier regard fait prsager quelque chose d'lev et de
grandiose; pressons donc l'allure afin d'arriver au plus vite tout prs de cette magnifique construction.
-4- Comme vous pouvez le voir, nous n'avons pas une voie trace, et moins encore
une grande route qui nous mne jusque l; toutefois si j'observe ce splendide sol, qui a tout l'aspect d'tre
plus fin et plus doux que le plus magnifique velours de soie; alors je pense qu'une voie trace n'est point
ncessaire, mais il faut seulement observer la ligne droite, car alors pas spirituellement rapides, nous
serons bien vite l o nous, voulons arriver.
-5 Mais savez-vous, du point de vue spirituel, ce que signifie * une ligne droite * ? La
*ligne droite* signifie ou indique la ferme volont immuable qui ne se laisse dvier par aucun fait ou
vnement contraire; et ici on se rfre justement la ligne droite de la volont.
-6- Vous vous demandez si mme sur cette voie nous ne tomberons pas sur quelques
obstacles, qui pourraient nous rendre difficile la ralisation du but ?
-7- Ceci nous sera indiqu travers le chemin; jusqu' maintenant c'est all encore
bien, et, durant notre conversation nous avons dj fait un bon morceau de route; et si je regarde vers le
lieu o se dresse l'extraordinaire difice, je peux dj distinguer quelques dtails qui avant, du haut du
mont, n'taient pas visibles.
-8- Par exemple, je peux dj trs bien apercevoir que cette exceptionnelle
construction se compose de douze sections qui s'lvent l'une sur l'autre, comme si vous mettiez dans le
sens vertical, sur votre Terre, un tlescope allong au maximum, naturellement de forme gigantesque, et
qui et aussi douze allonges.
-9- Si maintenant vous observez ensuite attentivement cette construction, vous
relverez sans trop de peine que chacun de ces douze plans est fait de colonnes alignes les unes ct
des autres, et que chaque plan resplendit dans une couleur diffrente.
-10- Mais pourquoi nous ruiner les yeux pour regarder d'aussi loin ? Nous pourrons de
toute faon observer luvre entire en toute proximit, pour ainsi dire face face; pressons donc le pas.
-11- Cependant je vois prsent que vous fixez le regard sur une sorte de bastion assez
haut, pas trs distant. Cela pourrait avoir tout l'aspect d'un obstacle qui pourrait demander un
dtournement de notre ligne droite, tant donn que nous avons avec nous un * brise-mur *.
-12- Si les murs de ce bastion ou de ce rempart dussent tre perpendiculaires, et qu'il
n'y et pas de portes, certes cela constituerait un embarras certain pour maintenir constamment la ligne
droite; et pourtant nous ne devons pas l'abandonner; car dans le monde de l'esprit, mme seulement une
petite embarde d'un ct, signifie aller hors de notre rayon visuel de tout ce beau monde.
-13- Toutefois nous ne sommes pas encore arrivs au mur, de sorte que nous ne devons
pas perdre courage, tant donn que les choses prendront un pli meilleur que nous ne l'attendions.
-14- Mais j'observe prsent que, devant le mur il y a de longues ranges d'arbres, au-
dessus desquels pointent les cimes des colonnes et des pyramides; et il pourrait facilement arriver qu'en
avanant sur notre ligne droite, nous heurtions contre un arbre ou une colonne, et que nous fussions
contraints, cause d'un tel obstacle, de nous tirer un petit peu de ct.
-15- Vous dites : Et qu'en serait-il si nous, spirituellement nous planions dans l'air, et
que, toujours travers l'air, nous atteignions notre but ?
-16- Je vous dis : Cela pourrait aussi se faire, mais en ce cas nous nous exposerions
un double danger, savoir : d'abord nous ne verrions plus notre monde-ci, car ce vol serait aussi une
violation de la ligne droite, et en second lieu, nous ne devons pas dtacher nos pieds du sol, tant que nous
voulons tre dans ce monde et le voir.
-17- En effet, si nous dtachions nos pieds du sol, le monde entier qui est maintenant
au-dessous de nous, retournerait dans sa premire forme stellaire mconnaissable; par consquent il ne
nous reste rien d'autre qu' affronter tous les obstacles ventuels qui se prsenteront, avec beaucoup de
fermet.
-18- Mais maintenant regardez, nous avons dj atteint les ranges d'arbres; pour autant
que mon regard pntre au loin en cette avenue travers le bois, je peux apercevoir qu'elle est rectiligne
de faon surprenante; mais vraiment au fond, je vois qu'il y a comme un autel qui, selon moi, devrait se
trouver rellement au milieu de l'avenue.
-19- Cependant, cela n'est rien, en avant avec fermet, parce que la voie deviendra
droite comme nous la voulons. En effet, ce serait bien triste pour un esprit, s'il se laissait barrer la route
par des obstacles naturels.
-20- Donc, nous sommes dj arrivs l'autel; en vrit ce premier monument nous
montre dj, en mesure rduite, de quelle indescriptible somptuosit doit tre le monument principal.
-21- Regardez cet autel; il est haut d'environ un klafter, et il est constitu de btonnets
ronds, confectionns dans un matriau trs brillant, qui se trouve seulement en ce corps de l'univers.
-22- Observez-les un peu plus attentivement, parce qu'ils ne semblent mme pas faits
de matire solide, mais ils ont bien plutt l'apparence de jets d'eau qui retombent au bas dans des
entonnoirs d'or, mais sans tre monts en jet.
-23- En effet, le mouvement flamboyant des rayons, en ces btonnets montre presque
qu'ils ne sont autre chose que des jets d'eau ronds qui d'abord montent travers quelque conduite interne,
pour retomber ensuite au-dehors, selon les rgles des jeux d'eau.
-24- De toute faon, pour nous persuader touchons les btons avec les mains, et
regardez, tout cela n'est qu'une particularit du matriau. Il a en lui un tel mouvement flamboyant, qu'il
semble tre de l'eau courante trs pure, tandis qu'au point de vue maintien, il est solide comme s'il tait
de diamant.
-25- Et maintenant, regardez sur les astragales, la splendide table ronde pourvue d'un
bord. Elle brille comme si elle tait directement claire par le soleil. Comme signal, ces btonnets,
pour ainsi dire dbouchent vers le bas, en entonnoirs d'or qui leur tour sont placs sur une splendide
dalle ronde de cristal scintillant dans les couleurs rouge et bleu.
-26- En vrit, cet autel, au milieu de cette magnifique rotonde entoure en bel ordre
d'arbres vraiment splendides dont les branches se croisent et s'accrochent au milieu comme des bras
gigantesques, est dj en soi quelque chose de si ravissant, qu'on pourrait l'admirer avec la plus grande
satisfaction pendant longtemps, et en particulier si l'on y ajoute encore le magnifique sol de velours vert,
et les troncs des arbres qui ont tous l'aspect de puissantes colonnes semi-transparentes de couleur bleue,
sur lesquels il n'est pas possible de trouver mme la plus petite tache.
-27- Donc, que dites-vous de cette premire magnificence ? - Je dois avouer
sincrement que cette simplicit leve me plait et m'attire plus que toutes les autres magnificences dj
vues de ce monde. Cependant, observer toutes ces splendeurs, nous oublions que nous devons aller de
l'avant.
-28 Mais par o ferons-nous sortir cette ligne droite ? Devons-nous peut tre,
condition que cela soit possible, abattre ce merveilleux autel ? En vrit nous n'aurions pas le cur
faire cela, et d'autant plus si l'on rflchit qu'une telle uvre a demand beaucoup de travail et beaucoup
de diligence de la part des mains des hommes de ce monde, et que cette uvre sera certainement
considre par cette humanit comme bnite. Et en outre, dtruire est trs loign de l'Ordre Divin.
-29- Que ferons-nous alors ? - Vous dites : " Passer en tant qu'esprits travers la
matire, ne serait-ce pas possible ? Le Seigneur n'est-il pas venu Ses aptres travers la porte close ? "
-30- Je vous dis : " C'est vrai; cependant, nous ne sommes pas le Seigneur mais bien
plutt des serviteurs du Seigneur. Et les serviteurs du Seigneur ne peuvent pas faire tout ce que fit le
Seigneur, moins qu'Il ne le veuille.
-31- De toute faon, je sais ce qu'il est conseiller de faire; nous nous tournerons vers
le Seigneur de la magnificence, et prcisment, dans l'amour de nos curs; et je suis persuad que la
ligne droite sera immdiatement rtablie.
-32- Et voil, je l'ai dj fait, et vous aussi maintenant, en moi; et, regardez, du fond
s'avance un tre masculin, il effleure l'autel, et celui-ci s'ouvre au milieu, laissant un espace; et ainsi nous
pouvons continuer notre chemin en ligne droite.
-33- Naturellement, vous demandez si cet autel a, srieusement, un dispositif
mcanique qui fait que, dans de semblables cas de ncessit pour suivre une ligne droite, l'autel se
partage en deux parties.
-34- Je vous dis : Pour le Seigneur tout est dispos pour que puisse servir ce qui est
ncessaire, pour tous les buts. Aux hommes il est accord d'unir troitement les choses, mais le Seigneur
est le Crateur de la substance qui les tient unies.
-35- L'homme sait quelles sont les parties qui constituent son uvre, et comment on
peut les sparer; mais le Seigneur connat la partie composant la substance, et Il sait aussi comment on
peut la diviser.
-36- C'est pourquoi, pour l'observance de la ligne droite de la Vie, vous n'avez pas
besoin d'autre chose, sinon que d'un amour toujours croissant pour le Seigneur, car alors vous pouvez
passer travers les roches, le feu, et l'eau, comme si vous n'aviez lutter avec aucun obstacle.
-37- J'attire cependant votre attention encore sur ce qui suit : Ne laissez rien chapper
de ce sur quoi nous tomberons sur cette voie, car la fin vous reconnatrez en cela pas mal de situations
de votre monde, comme dans un grandisse miroir magique.
-38- Mais prsent se prsente devant nous nouveau une longue avenue en ligne
droite; de sorte que nous pouvons reprendre notre chemin avec une conscience tranquille.
-39- Vous voudriez maintenant savoir ce qui arrivera avec l'autel coup en deux. Se
runira-t-il, ou bien restera-t-il ainsi divis ? Mais, moi, je vous dis : Comprenez-moi bien, et laissez ce
qui est derrire nous, car nous avons devant nous encore pas mal de choses, beaucoup plus grandes.
-40- Cependant, quand nous aurons atteint le but principal, nous pourrons avoir d'en
haut, un coup dil gnral.
C'est pourquoi, allons maintenant de l'avant.
SS2 C30
(Dtails sur le somptueux emplacement dun tel palais. Comment on doit prier. But de la
prire : se connatre soi-mme. Libre activit dans la sphre de la volont et de la
connaissance. Priez donc avec plus d'amour et plus de confiance, et vous recevrez
plus ! - Double nature des obstacles : 1) Manque de connaissance. 2) Amour pour
le monde. Chez la plus grande partie des femmes loge la btise. )
-1- L'avenue qui s'ouvre prsent devant nous est vraiment plus troite que la
prcdente; seulement cela ne nous cause aucun embarras dans notre marche sur la ligne droite; et mme
c'est justement le contraire, puisque, d'autant plus troite est la route, et d'autant plus facile est d'en fixer
le centre, et dans le centre de maintenir la bonne direction.
-2- La largeur moindre de cette avenue dpend du fait que toutes ces avenues partent
en ventail depuis le centre de l'difice principal; et si nous pouvions regarder en bas, exactement depuis
le dessus de l'difice principal, nous verrions tout l'ensemble de cette splendide disposition, comme un
soleil irradiant.
-3- Et vous voyez, c'est dj un bon signe, parce que de cette faon la ligne droite est
dj assure; il suffit que nous la suivions, et rien ne nous empche de pouvoir atteindre au plus vite
notre but.
-4- Nous avons dj parcouru la moiti de cette avenue, et d'ici on voit dj trs bien
o elle finit. Cependant je remarque dj maintenant, qu'aprs la fin de cette avenue, se prsente
nouveau un obstacle trs brillant, qui devrait nous dtourner quelque peu du droit chemin.
-5- Cependant, nous ne voulons pas non plus penser ce second obstacle, car, comme
cela s'est trouv pour le premier, celui qui se prsente maintenant devra aussi nous faire une place
suffisante pour passer.
-6- Qu'est donc ce qui brille devant nous ? - Encore quelques pas rapides, et voil que
ce qui se prsente notre premier regard est d'une telle splendeur, que l'on n'est mme en mesure de
comprendre de quoi il s'agit.
-7- Que seraient tous les jeux deau et les feux d'artifice mme artistiquement
combins, compars l'ornementation de cette avenue ? Ici, pour ainsi dire, la splendeur et la
magnificence les plus leves jaillissent de tous les cts.
-8- Regardez, la dalle d'une seule pice qui sert de pavement cette seconde rotonde
ceinture d'arbres, semble la surface d'une eau trs pure, ride par de petites vagues; et cependant cette
surface est parfaitement plane, lisse et solide.
-9- Ce qui est le plus trange, c'est seulement que par suite d'une extraordinaire
rfraction des rayons, la vue est si illusionne que l'on voit la surface de ce pavement comme
continuellement mue par les vagues qui, dans leur mouvement, irradient chacune une lumire diffrente.
En vrit, je dois dire qu'il s'agit d'un jeu de rayons vraiment brillants.
-10- Au milieu de cette vaste rotonde borde d'arbres, s'lve une colonne, qui a tout
fait l'aspect d'une trombe d'eau. Regardez si cela ne semble pas rellement de la vritable eau qui monte
et qui descend en tourbillons; et chaque tourbillon tincelle alternativement de mille couleurs.
-11- Mais regardez attentivement, et touchez cette colonne; malgr toute cette
apparente vivacit, elle est solide et ferme, comme un diamant. En vrit, si quelqu'un ne devait pas
considrer la combinaison du matriau et son travail comme trs merveilleux alors je voudrais entendre
moi-mme de sa bouche ce qu'est pour lui un prodige.
-12- Et maintenant regardez vraiment l haut, au sommet de la colonne, do partent
des branches lumineuses qui rappellent celles du saule pleureur, branches qui ont cependant la place
des feuilles de petits pendentifs lumineux.
-13- Eh bien, que dites-vous d'une telle somptuosit ? - En vrit, vous n'avez pas de
mots appropris, et bien raison, car en face d'une profonde sensation, il n'est pas possible de dcrire des
cas semblables, et il faut s'en contenter quand on a pu jeter sur le papier, avec la plus grande et la plus
ardente loquence, mme seulement une ple esquisse de la ralit.
-14- Tout cela serait cependant beau et bon, si ce splendide monument ne se trouvait
pas vraiment sur la ligne de notre chemin. Qu'en pensez-vous ? Pourra-t-on couper aussi en deux cet
ornement de l'avenue, comme cela a t fait avec l'autre ?
-15- Avec le premier, il tait plus facile d'tre tents de croire que la chose se basait sur
des principes mcaniques artificiels, et qu'en consquence il tait aussi possible de dplacer les deux
parties; mais pour sparer en deux cette colonne colossale, n'importe quel mcanisme aurait les bras trop
courts et trop faibles.
-16- Que devons-nous faire maintenant ? - Vous dites : Celui qui a divis le premier
obstacle, c'est--dire le Seigneur, pourra sans aucun doute en faire tout autant aussi avec celui-ci. -Voil,
vous avez donn une rponse juste; cependant, pour obtenir cela, on doit se conformer quelque chose
que vous ne connaissez encore pas; c' est pourquoi, coutez :
-17- Le Seigneur est naturellement partout, l'Aide tout-puissant et le Triomphateur de
tout obstacle; cependant, on doit implorer Son aide selon le degr et l'importance de l'obstacle
surmonter; aprs quoi seulement il arrive ce qu'il doit arriver.
-18- A ce moment vous faites observer : Comment doit-on entendre cela ? - Si nous
implorons le Seigneur de nous venir en aide, Il ne nous aidera certainement pas moins qu'il ne le faut.
Mais, moi, je vous dis : D'un ct vous comprenez, mais seulement jusqu'au point o vous croyez
erronment qu'il importe peu au Seigneur quel est le degr de votre propre facult de reconnaissance.
-19- Il me semble que prsumer cela serait plutt stupide. Le Seigneur en effet veut
avant tout lever chez Ses enfants la connaissance d'eux-mmes; Il laisse donc que d'abord toute chose
soit juge et pese par eux-mmes; il en va de mme pour leur besoin, afin qu'eux ensuite, puissent le
Lui prsenter selon leur reconnaissance; et Lui enfin, les aide justement selon une juste reconnaissance et
une juste demande.
-20- Pour cette raison, mes chers anis et frres, sur la Terre, nul ne doit mesurer un
obstacle avec lgret, et spcialement s'il s'agit d'obstacle coupable qui se trouve sur le chemin de sa
vie, alors que celui-ci devrait tre plat, car en ce cas il doit attribuer lui-mme si, aprs de nombreuses
prires, il ne lui arrive pas la pleine aide dsire.
-21- En effet, le Seigneur est bon avec tout Son Amour, et gnreux avec Sa Grce et
Sa Misricorde; toutefois en respectant toujours au plus haut degr la libre activit de l'esprit, tous
gards, tant dans la volont que dans la sphre de la connaissance.
-22- Entre nous soit dit, tout homme, pris en lui-mme, fait beaucoup mieux en ce qui
le concerne, s'il fait, comme vous avez couture de dire, d'une mouche un cheval - et non vice versa - et il
adviendra ensuite que celui qui, de ce point de vue, demande beaucoup, reoit aussi; celui qui ne
demande pas, qu'il ne s'attende pas ce que le Seigneur jette derrire lui un plus inconnu et non
demand.
-23- Vous faites vraiment ainsi, parmi vous sur la Terre. Pourquoi le Seigneur ne
devrait-Il pas le faire, Lui qui a justement pour cela Ses bonnes et sages raisons suggres par l'Amour ?
- Un homme, parce qu'il serait riche et bien dispos, donnerait-il peut tre deux mille thalers quelqu'un
qui, bien qu'en ayant grand besoin, lui en demande seulement deux cents en prt ?
-24- Je vous assure qu'il ne le ferait pas, mme s'il savait de faon vidente que le
postulant a une ncessit urgente d'une somme plus importante. Toutefois, pouss par son noble cur, il
dira au postulant :
-25- " Je te prte trs volontiers la somme demande, condition que ce soit suffisant
pour tes besoins". - Si malgr cet appui qui lui est offert, l'autre ne bouge pas des limites de sa rticence,
et s'en tient fermement sa demande premire, dites vous-mme, quelle aide retirera le postulant des
deux cents thalers ?
-26- Pour cette raison, chacun doit s'examiner scrupuleusement, et mesurer exactement
ses besoins; et seulement aprs, quand il connat avec exactitude quel est son vrai besoin, s'adresser au
saint et tout-puissant Aide, car alors lui sera srement accorde la juste aide, condition qu'il l'attende de
Lui, avec une foi ferme, avec pleine confiance et avec le srieux de l'amour.
-27- Et c'est pourquoi, en ce cas aussi nous devons nous adresser au Seigneur avec une
plus grande fermet qu' l'occasion du premier obstacle; et ici aussi, le Seigneur nous ouvrira la voie.
Mais, en quoi consiste une plus grande fermet dans notre intervention auprs du Seigneur ?
-28- Le forgeron dit son aide : " Pour forger un petit fer, il suffit de peu de charbon;
mais si le fer forger est grand, alors il faut plus de charbon, et le soufflet plus grand pour l'air." Je crois
que cet exemple est assez utilisable.
-29- Plus de charbon, plus de vent dans la forge, cela signifie : Plus d'amour et plus de
confiance, et il adviendra selon le degr de foi plac dans la demande. Moi, pour mon compte, je l'ai dj
fait, et vous devez le faire en moi; et vous voyez, la colonne en forme de trombe d'eau est dj partage
en deux, et nous pouvons reprendre notre marche avec la plus petite fatigue du monde.
-30- Cependant, comprenez-vous la signification de ce second obstacle qui est plein
d'apparence trompeuse, et qui se montre comme s'il tait vivant en toutes ses parties ? Et si on le touche,
il est partout dur et rsistant ?
-31- Voyez-vous, se dbarrasser des erreurs est trs facile; car celui qui est mme
relativement veill en l'esprit, sera toujours en mesure de sparer la basse stupidit de la trs brillante et
trs pure Vrit; et ceci correspond au franchissement du premier obstacle.
-32- Mais ici en ce second obstacle, il y a le monde dans sa mesure complexe, avec tout
son clinquant artificiellement scintillant, et il faut beaucoup plus pour loigner cet obstacle du chemin,
que pour le prcdent.
-33- Il y a sur la Terre beaucoup d'hommes qui ont dj depuis longtemps reconnu la
Vrit, dans sa Lumire irradiante. Toutefois ils ne peuvent se sparer du monde, parce que ses rayons
sont encore trop blouissants (c'est--dire, encore de leur got).
-34- Combien de clinquant faussement scintillant et sduisant le monde contient-il en
lui, et de quelle nature est-il ? Pour peu que vous l'observiez profondment, justement ce second
ornement de l'avenue vous le montre :
-35- Proprits, argent, toutes sortes de commodits, bonne table, vtements lgants, et
beaucoup de choses encore, sont les puissants rayons du clinquant du monde, mme pour des hommes
trs capables et sages. Quant aux femmes, il est mieux de n'en parler, car en elles, la btise a son sige
originel.
-36- Mais un homme, qui trouve sa satisfaction en cette fausse et vide activit
mondaine, ressemble un homme qui de nuit rve d'tre un riche qui a des millions de thalers jeter au
loin; alors que lorsqu'il se rveille, il ne trouve mme pas un sou dans sa bourse.
-37- Je crois que ce qui a t dit est clair; et tant donn que notre obstacle est dpass,
il ne nous reste rien d'autre qu' aller de l'avant.
SS2 C31
(Les trois sortes d'avenues, toutes larges au commencement et troites la fin,
correspondent au passage de la vie matrielle celle spirituelle. Plan et
construction d'une maison, d'un campanile et d'une glise. Un spectacle thtral,
lchelle musicale, les plans prliminaires des parents aiss pour la vie de leurs
enfants et lducation respective. La fin : la. tombe. Les pyramides . Constructions
semblables sur le soleil, en tant que demeure des vrais sages, d'un point de vue
essentiel )
-1- Et voil que, devant nous, commence une autre splendide avenue qui, son tour,
se resserre vers la fin; c'est dj la troisime que nous parcourons.
-2- Si vous observez ces trois avenues l'une aprs l'autre, vous voyez qu'elles se
rattachent l'une dans l'autre, comme trois cnes superposs, dont la pointe de l'un s'introduit dans la base
de l'autre.
-3- En effet, si la premire avenue continuait, avec ses lignes latrales convergentes,
ces lignes se croiseraient justement au point o nous avons vu le premier monument.
-4- Cependant, les calculs sont ainsi faits, que les ranges d'arbres qui sur les cts
dlimitent l'avenue, cessent rellement l o la fin de l'avenue se trouve une grande rotonde ronde,
toujours entoure d'arbres, au centre de laquelle est le monument qui l'orne; c'est pourquoi, cette avenue
aussi commence nouveau, trs large, pour finir ensuite trs troite.
-5- A ce moment, quelqu'un pourrait peut-tre faire une objection et dire : * Mais je ne
trouve absolument pas esthtique cette disposition, car une avenue devrait tre paralllement rectiligne,
et en apparence seulement elle devrait sembler quelque peu conique, quand on la regarde dans le
lointain. *
-6- C'est juste, car cette disposition doit ncessairement apparatre accablante,
spcialement si elle est applique, pour une telle longueur comme celle-ci.
-7- Cependant, les hommes qui ont dispos ces avenus, y ont plac un but beaucoup
plus lev que celui seulement esthtique, de sorte que ces trois avenues sont l pour indiquer de manire
sense et exacte, le passage de la vie matrielle humaine la Vie spirituelle intrieure.
-8- Mais, comment doit-on entendre et comprendre cela ? Nous le relverons avec
beaucoup de facilit, car quelque chose de semblable se trouve aussi sur la Terre, sans que ce soit
exprim sous la forme d'une avenue. Quelques exemples nous clairerons compltement la chose, tandis
que nous parcourrons cette troisime avenue qui n'a rien de particulier et d'important voir.
-9- Donc, prenons comme exemple un livre crit par un homme vers dans la branche
d'une science donne. Ce livre commence en premier lieu, avec une prface, souvent trs longue, et en
outre tout aussi ennuyeuse; et en gnral cette prface est toujours d'autant plus tendue que plus maigre
d'esprit est le contenu de luvre qui suit.
-10- Cette prface se restreint toujours plus, se rduisant un simple et souvent trs
bref prambule de l'utilit de luvre, et il y est rpt en quelques mots ce qui sans aucune ncessit
tait dj contenu dans toute la prface.
-11- La prface serait par bonheur finie; aprs celle-ci suit une page blanche, vide, sur
laquelle rien n'est crit; ou bien, parfois, en grands caractres on voit le mot trs important : Introduction.
-12- On tourne cette page fatale, et l'on constate que commence justement une
introduction encore plus longue que ne l'tait la prcdente prface. En cette introduction il n'y a rien
d'autre sinon qu'une louange encore plus ample et une recommandation de luvre qui suivra.
-13- Mais comment finit cette introduction longue de plusieurs brasses ? Gnralement
avec des expressions du genre : nous ne voulons pas nous tendre ultrieurement en prliminaires, mais
passer bien plutt luvre principale.
-14- L, le trs estim lecteur trouvera dment clair ce qui en cette introduction ne
pouvait qu'tre indiqu seulement brivement. Et c'est aussi finalement la fin.
-15- Pour quelle raison l'auteur a-t-il commenc son introduction si amplement pour la
finir ensuite de manire aussi rduite ? N'aurait-il pas pu tout aussi bien lomettre compltement ? Nous
ne pouvons rpondre ni affirmativement ni ngativement cette question, qui cependant se prte
magnifiquement son but.
-16- Mais que celle-ci s'y prte tout aussi bien, le lecteur lui-mme pourra l'tablir, et
avec plus de prcision, quand il aura fini de lire toute luvre.
-17- Aprs cette introduction vient l'uvre principale elle-mme; que trouvera t-on en
cette uvre dont le dbut est si vaste et si prometteur ?
-18- Rien autre que ce que, avec un nombre de paroles encore plus grand, il a dj t
dit dans la prface et dans l'introduction; de sorte que si c'est un gographe, il finit son uvre avec la
description d'une insignifiante localit; car pour les localits plus significatives et plus grandes, il choisit
aussi la place la meilleure qui, pour celles-l se trouve au dbut du livre.
-19- Si c'est un mathmaticien, gnralement il met la fin de son uvre profonde et
mdite, quelques brefs problmes non encore rsolus, dont ensuite d'habitude, le dernier et le plus
insignifiant de tous les autres.
-20- L'historien rserve pour la dernire page le fait le moins important, tandis qu'au
dbut de luvre, il jette un regard trs large sur toute la surface terrestre ; et ainsi vous pouvez examiner
presque toutes les uvres, et, l'exception de la Parole de Dieu, vous trouverez qu' la fin elles sont
toutes trs restreintes. Ce serait un exemple suffisamment clarificateur.
-21- Observons maintenant, comment on procde pour la construction d'une maison,
d'une tour ou bien d'une glise; elle est large en ses murs de base, et au fur et mesure que montent les
murs, ils sont moins pais et, la fin, la construction finit avec un toit en pointe. Cet exemple n'a pas
besoin d'autres explications.
-22- Un troisime exemple vous est donn par la considration de votre crmonial du
service divin. Il part en grande pompe de ce que l'on appelle la sacristie, et se fait aussi imposant devant
l'autel qu'au fond de l'Eglise, avec le son de l'orgue et les chants chorals; cependant aprs la troisime
partie du crmonial de la messe, les parties qui suivent se raccourcissent toujours plus, et, gnralement
en disent toujours moins, jusqu'au moment o vrai dire on devrait s'attendre la plus grande solennit,
c'est--dire l'occasion de la soi-disant * Transsubstantiation *; la chose se prsente trs misrablement
et le devient toujours plus, jusqu'au moment o tout se perd dans l'extraordinaire et bref * Ite missa est *.
-23- Ce que l'on appelle * un drame thtral * sur la Terre, commence souvent, plein de
mystre, et finit gnralement en un mariage insipide, si ce n'est encore pire, comme par exemple, avec
la mort de quelqu'un, et mme avec celle de plusieurs d'entre eux.
-24- Mme beaucoup de vos concerts de musique commencent avec le concours de tous
les instruments de musique, et finissent des fois si faiblement que parfois on serait tent d'attendre encore
quelque chose, alors qu'au contraire tout est dj fini.
-25- Mme votre chelle diatonique et chromatique musicale commence avec un son
bas et grave; et puis, en montant toujours plus haut, on arrive au point de ne plus percevoir le son en
raison de son acuit.
-26- Mais tant donn que nous ne sommes pas encore arrivs la fin de l'avenue, et
que nous nous trouvons en un point dj considrablement troit, nous pouvons ajouter encore un
exemple comme surplus, exemple qui pourra illuminer d'une claire lumire le sujet en discussion,
puisque dans l'esprit les choses vont comme celles du monde.
-27- Les hommes du monde n'ont jamais suffisamment d'argent ; et si quelqu'un en a
beaucoup, il ne ddaignera jamais d'en ajouter d'autre. Et ainsi arrive-t-il aussi dans l'Esprit, parce qu'on
a jamais assez de lumire, de sorte que le sage dsire devenir toujours plus sage. C'est aussi pourquoi le
prochain exemple ne sera pas superflu, car il augmentera votre lumire.
-28- Donc, que font les parents aiss pour leurs enfants : combien de plans grandioses
et de vaste porte fait souvent un couple de nouveaux parents pour ses enfants ? - Le garon doit tudier
pour passer sa licence, la fille doit avoir aussi un trousseau artistique musical, comme dot principale pour
un riche mariage.
-29- Tout procde comme si on devait accueillir dans la maison quelque prince ou
princesse. Finalement le fils a chev ses tudes, et la fille s'est libre des griffes de ses instructeurs, avec
des capacits qui, vrai dire, comptent trs peu. Qu'arrive-t-il ensuite ?
-30- Le fils - malgr sa bonne ducation et sa culture - est relgu derrire un bureau,
dans un petit office comme stagiaire : position qui dans l'avenir n'offre pas de grandes perspectives.
-31- En ce qui concerne la fille, les parents disent : A prsent il convient qu'elle
apprenne aussi quelque chose en conomie domestique. Or, si vous observez mme seulement avec un
peu d'attention une telle situation, il ne peut vous chapper comment le chemin de la vie humaine, ayant
aussi fait un peu halte dans la rotonde des penses et des illusions trs vastes, va ensuite avec le temps
vers une avenue large au dbut, mais qui avec la poursuite du chemin se. rtrcit toujours plus, jusqu'
trouver un beau jour les murs latraux adhrant ses propres paules.
-32- Mais ce point finit le premier chemin, c'est--dire celui du pre et de la mre et
commence le second chemin, c'est--dire celui du fils et de la fille, qui, pour eux-aussi, commence dans
l'ampleur.
-33- Cependant, mme la sphre d'activit du fils la fin se rtrcit jusqu' ce que celui-
ci arrive au pensionnat; fatigu et puis, ainsi que dpourvu d'illusions et compltement dcourag de la
vie, il n'attend pas que la voie se rtrcisse compltement et l'isole de ce monde.
-34- Mme les attentes de la fille n'ont pas gagn en ampleur, sauf les seules illusions
des premires annes juvniles; et puis le temps a pass pour faire disparatre la fminit toutes ces
prrogatives dont la femme se sent fire, et ainsi, un peu la fois, s'vanouissent ainsi toutes les
esprances, et la sphre se fait toujours plus troite et atteint sa fin.
-35- Donc, maintenant, quelle est la finale de la troisime voie de la vie ? Il suffit que
vous alliez au plus proche cimetire, o vous trouverez un grand nombre de ramifications de chemins de
vies humaines dj coules, qui, au dbut, se prsentent trs larges mais qui ensuite finissent aussi de
manire restreinte.
-36- Et vous voyez, justement avec cette signification, les hommes de ce soleil
construisent chaque chose de manire qu'elle puisse correspondre parfaitement aux indiscutables
conditions de vie humaine.
-37- En son temps, les hommes de la Terre construisaient aussi de manire semblable,
ce que l'on appelle les pyramides gyptiennes, qui n'taient pas autre chose que des monuments
funraires d'hommes grands et puissants.
-38- D'autant plus grand et puissant tait un homme, et d'autant plus grande tait la
pyramide. Qui voudrait se donner la peine de les mesurer trouverait en chacune une grande diffrence de
lune l'autre, tandis qu'au sommet, toutes autant qu'elles sont ont des mesures gales.
-39- Une semblable sagesse, en mesure beaucoup plus grande, nous la trouvons ici
aussi sur ce monde de lumire o les hommes, en particulier de cette circonscription, sont vraiment
fondamentalement sages; de toute faon, ce qui suivra nous clairera cela encore davantage.
-40- Mais tant donn que, durant notre conversation, nous sommes arrivs la fin
souhaite de l'avenue qui srieusement est vraiment trs troite, prenons courage et donnons un coup
dil ce qui se prsente devant nous, pour voir s'il n'y a pas quelque mystre qui puisse nous obliger
dvier de notre ligne droite.
-41- Jusqu' maintenant, exception faite pour le gros mur d'enceinte qui nous est trs
proche, je n'aperois aucun autre obstacle; par consquent nous pouvons avancer librement sur cette
plaine, jusqu' atteindre le mur. Cependant, comment cela finira-t-il, l'exprience nous le dira. Et donc,
toujours en avant avec courage, jusqu'au mur !
SS2 C32
(Poursuite de la marche sur le Soleil, vers le mur d'enceinte; il se rvle comme une trs
belle colonnade, avec trois galeries. Le grand et bel escalier monumental. Tout en
ce palais est une correspondance avec l'tre humain. Exemples. Tout esprit qui est
compltement libre des choses extrieures (choses du monde) ne peut plus
pcher, et est par consquent pur ; correspondance de la mort physique
corporelle, et sa nature. Les douze degrs pour atteindre la premire galerie
reprsentent les douze commandements. )
-1- D'ici jusqu'au mur, il devrait y avoir encore deux milles, c'est--dire huit mille
klafters. La zone est plane, et en regardant jusqu'au fond, on n'aperoit rien qui pourrait avoir l'aspect
d'un obstacle.
-2- De la place o nous nous trouvons maintenant, l'exception d'un cercle de
pyramides de petites dimensions, on ne peut rien apercevoir d'autre. Mais aucune pyramide ne se trouve
sur notre route, de sorte que nous ne pouvons pas non plus les considrer comme un obstacle; tout au
plus pourrait-il y avoir quelque chose derrire les pyramides. Mais, bref, je dis: En avant donc, et ce sera
la voie elle-mme nous indiquer contre quoi nous aurons encore combattre.
-3- Si je n'tais pas ici, en tant que votre hte, mais que bien plutt vous ftes, vous,
les miens, nous serions dj arrivs notre but; par contre, bien que vous guidant, je dois participer
votre incertitude et votre indcision.
-4- Voil pourquoi la marche procde un peu lentement. Mais cela ne nous apporte
aucun dommage, puisque, avec la grce du Seigneur, nous profitons de la plus grande dure du chemin
pour l'occuper utilement.
-5- En outre il est trs agrable de marcher sur ce terrain velout de couleur vert-bleu;
si bien que la plus grande dure du voyage se transforme en une satisfaction.
-6- Mme la moiti suprieure du merveilleux difice principal, visible au-dessus du
mur d'enceinte, se rapproche toujours plus de nous, de sorte que mme nos yeux sont toujours occups.
-7- Dsormais nous avons atteint la range des pyramides, et, comme vous pouvez
l'observer, aucun obstacle n'est en vue, justement, l'exception du mur d'enceinte, qui devient notre
vue, toujours plus grand et plus haut, au fur et mesure que nous approchons; pour autant que je le vois
maintenant, un tel mur n'est pas continu, mais il est bien plutt constitu de galeries formes de colonnes
qui commencent dj offrir une vue on ne plus merveilleuse.
-8- Comme vous voyez, les galeries colonnes sont par trois, lune au-dessus de
l'autre; mais les colonnes, du moins ce que l'on peut en apercevoir d'ici, sont alignes trs proches l'une
de l'autre. Avanons sans crainte, et par-dessus tout, ne perdons pas courage !
-9- Bien vite, ce grandiose obstacle apparent, selon moi, cessera d'tre considr par
nous comme tel; car, comme je l'observe, au fur et mesure que nous approchons, l'espace entre les
colonnes devient toujours plus perceptible; et puis, regardez, devant les colonnes se trouve un escalier;
en montant celui-ci on peut en toute scurit arriver au moins la premire galerie.
-10- Mais certes, regardez, les colonnes sont assez distantes les unes des autres, de sorte
que nous pourrons passer commodment au-del. Ainsi, mes chers amis et frres, tout bon travail mrite
son salaire; nous avons avanc davantage, l o rellement nous pensions trouver le plus grand obstacle;
alors que nous n'en avons trouv aucun.
-11- Nous voici donc arrivs au pied de cet escalier infiniment splendide, qui, autant
que je le reconnaisse, est fait non seulement de pur or rouge transparent, mais est recouvert
somptueusement, entre une colonne et l'autre, pour la commodit de qui y monte, avec une toffe que je
n'ai encore jamais eu l'occasion de voir sur ce corps solaire de l'univers.
-12- Il n'y a que douze marches que nous passerons avec une grande facilit. En avant
donc ! Nous sommes dans la galerie. Regardez un peu son parquet; ne semble-t-il pas la surface d'un
diamant finement poli qui s'tend des deux cts en s'arrondissant ? Il devrait avoir une largeur d'environ
dix klafters.
-13- Observez bien de prs; il n'y a pas une marque dont il rsulte qu'il y ait des
jointures, au point de devoir dduire qu'il s'agit d'une seule pice. Regardez ensuite, les colonnes qui sont
tournes vers l'intrieur, c'est--dire qui forment le ct intrieur, chacune est entoure d'un escalier en
colimaon du plus splendide rubis, dont les parapets sont forms de gracieux petits btons d'or blanc, et
en correspondance de chaque btonnet il y a une sphre lumineuse d'un bleu ple qui met une lumire
trs douce.
-14- Vous voudriez savoir quel but ont de tels escaliers en colimaon qui se trouvent
galement autour de chaque colonne. Il est vident que le premier but est de monter la seconde galerie;
cependant, pour cela il n'tait pas rellement ncessaire de pourvoir chaque colonne d'un tel escalier.
-15- La raison, on doit la chercher dans la sagesse de ces hommes, grce quoi ils
peuvent arriver en haut partout, sans se causer rciproquement le moindre drangement.
-16- En effet, ces colonnes reprsentent les matres ou les guides; mais comme aucun
guide ou matre ne peut tre constitu sans que, sous sa direction, on ne puisse arriver en haut, de mme
aucune de ces colonnes correspondantes ne peut tre exempte d'un escalier en colimaon qui justement
conduit en haut.
-17- A ce moment vous demandez: Et pourquoi alors, toujours pour cette raison, les
colonnes de la range extrieure ne sont-elles pas pourvues d'un escalier ? - Ceci, voyez-vous, est aussi
la base de la sagesse des hommes, par suite de laquelle les colonnes de la range extrieure reprsentent
aussi les matres, mais des matres de constitution naturelle, donc, enseignant des choses extrieures.
Ceux-l cependant, avec leur branche d'enseignement ne peuvent lever personne, et c'est pourquoi ces
colonnes extrieures sont sans marches.
-18- Une chose est certaine: Vous pouvez observer ici ce que vous voulez, mais vous
trouverez partout une parfaite et intime correspondance avec les situations ou les circonstances, tant
extrieures qu'intrieures de l'homme.
-19- Par exemple le chemin parcouru par nous depuis la troisime avenue jusqu'ici,
nous a sembl trs monotone. En effet, il n'y avait rien en dehors du trs beau sol, et cette maigre range
de pyramides, en rien voyante; puis ce mur d'enceinte que nous considrons comme un grand obstacle,
mais qui se rvla ensuite, heureusement, comme de spacieuses galeries; et enfin sur le mur, la moiti de
l'difice principal. Cependant, c'tait l tout ce qui s'tait prsent notre vue durant le chemin, au long
de la libre plaine.
-20- Vous tes d'avis que, sous ce panorama extrmement simple, il ne devrait rien se
cacher de trs important, du point de vue des correspondances. Moi, par contre, je vous dis: Rellement
en ce voyage quelque peu ennuyeux, il y a quelque chose d'extraordinairement profond.
-21- C'tait certes peu ce sur quoi nous sommes tombs; mais, comme dit l'un de vos
proverbes: * Au sage il suffit de peu, mais en ce peu il trouve beaucoup *; et ainsi, dans notre cas aussi
ce peu tait dispos de sorte qu'il pt tre pour tous entirement suffisant, si nous l'observons seulement
avec un regard relativement sage.
-22- Cependant, afin que vous puissiez vous en faire une petite ide, pour le moment je
veux vous donner seulement de petites indications; et en les suivant vous pourrez avec peu de peine,
trouver par vous-mmes ce qu'il y a de profond.
-23- Venant des trois avenues, c'est--dire des trois degrs de la mortification (voies de
l'humilit) savoir: corporelle, animique et spirituelle, nous sommes arrivs soudain dans un espace
libre, ou bien, comme correspondance, dans la libert intrieure de l'esprit, et ceci avec les moyens que le
Seigneur Lui-Mme avait prdisposs pour nous; et ces moyens sont la sagesse extrieure de la Doctrine
du Seigneur, que lhomme doit observer la lettre, jusqu' ce qu'il arrive la connaissance spirituelle
libre.
-24- Splendide est le sol sur lequel on marche, partout libre et sans obstacles, et le bleu
est sa couleur, manant une douce splendeur. Ainsi est aussi la libre connaissance de l'esprit qui se
manifeste dans une immuable constance.
-25- Cependant, au milieu de l'espace libre sont places des pyramides. Ce sont
naturellement des tombes. Que veulent-elles indiquer ? Vous pourriez dire: Peut-tre la mort complte
pour le monde; ceci, mes chers frres et amis arrive dj durant la marche travers les trois avenues.
-26- Ces pyramides indiquant ici seulement la mise au repos de la sagesse extrieure, et
indiquant qu'en cette sphre on n'a plus attendre d'obstacles d'aucune sorte, et, comme correspondance,
que l'on n'a plus la possibilit de pcher devant Dieu, puisque tout esprit sur lequel plus rien d'extrieur
n'est attach, ne peut plus pcher, et pour cette raison seulement il est pur.
-27- Et pourquoi donc ? Parce qu'il est devenu compltement un avec le Seigneur ! Il
n'est pas utile que je vous en dise plus cet gard, car si quelqu'un fait ce que veut le Seigneur, ce faisant
il ne pchera assurment pas.
-28- Lorsque nous tions prs du dbouch de la dernire avenue, les magnifiques
galeries colonnes nous semblaient encore un mur d'enceinte continu et insurmontable; et donc, un
sinistre barrage qui ne laissait esprer une possibilit de le surmonter.
-29- Quand nous avons laiss derrire nous la range des pyramides, le mur commena
se disjoindre en colonnes spares, et un peu aprs tout l'ensemble se prsenta nous comme une
grandiose magnificence, et non plus comme un obstacle, chose que peu avant nous avions craint par-
dessus tout.
-30- Que veut signifier cela ? Rflchissez sur la mort de notre corps physique. C'est
srement le moment le plus craint de l'homme qui vit encore d'une vie apparente et extrieure, et donc,
l'obstacle le plus scabreux. C'est certainement le cas pour tous ceux qui n'ont pas laiss derrire eux la
range des pyramides.
-31- Quand par contre, quelqu'un, aprs avoir dpos la vacuit apparente de la sagesse
extrieure, a attir compltement dans son cur l'Esprit du Seigneur, alors cet obstacle, auparavant tant
apprhend, deviendra une perspective on ne peut plus merveilleuse, et chacun sentira le vif dsir
d'arriver le plus vite possible, au moins dans la galerie infrieure, toujours aprs avoir dpass les douze
degrs qui - comme vous l'aurez dj compris - reprsentent symboliquement les dix Commandements
de base et, en plus les deux sublimes Commandements de l'amour, sortis de la Bouche du Seigneur; et
les trois galeries reprsentent:
-32- Du naturel l'animique; de l'animique au spirituel; et du spirituel au cleste. Je
suppose que, suite ces poussettes, vous devriez pntrer assez bien maintenant les apparitions
figuratives aperues durant la marche dans l'espace libre, l'exception de la vue de moiti de l'difice
central.
-33- Eh bien, cette moiti indique la Grce du Seigneur qui pour le moment est la seule
visible, jusqu' ce que, au-del des galeries, sera visible aussi la base principale, laquelle est l'Amour du
Seigneur, ou le Seigneur Lui-Mme, dans Son Individualit.
Maintenant que nous savons cela, avanons vers le grand difice.
SS2 C33
( Nouveaux miracles de lumire. Matriau de construction du soleil, rempli de jeux de
lumire. L'difice en forme de tour, inond de lumire. )
-1- Sera-t-il difficile de poursuivre notre chemin en partant d'ici ? Devons-nous encore
observer la ligne droite ? - Allons seulement en plein air, en ce vaste espace qui se trouve entre ces
galeries circulaires tendues et l'difice principal central, et alors nous verrons ce qui nous reste faire.
-2- Regardez un peu entre ces deux colonnes internes, munies d'escalier en colimaon,
et dites-moi ce que vous voyez. Vous dites: "Cher ami et frre, nous ne trouvons pas de mots pour
dcrire ce qui se prsente, de la faon la plus merveilleuse nos pauvres yeux !
-3- " Une surface pleine de splendeur ondoyante s'tend devant nous, et de chaque
vague, jaillissent des millions de rayons, et chacun d'une couleur diffrente; et les rayons se saisissent
rciproquement, et forment des images passagres. Ces images, ou formes, ici et l, s'unissent les unes
aux autres, et ainsi runies, prennent de nouvelles formes.
-4- " L en avant, vers l'difice principal, nous voyons ces vagues de rayons tourner en
cercles bariols, et souvent, ces cercles s'lvent en forme de cnes depuis la surface, et ces cnes
scintillent dans une lumire qui varie toujours, et dont le charme magiquement splendide ne peut se
dcrire. Enfin, sur ces cercles lumineux, nous russissons apercevoir la colonnade infrieure du grand
palais central.
-5- " Les colonnes semblent des flammes d'un rouge ple qui s'lvent en frtillant; et
derrire elles, un mur d'un bleu-ple envoie sa lumire, mur dans lequel, entre les colonnes, s'ouvrent de
grandes portes partir desquelles irradie une merveilleuse lumire d'un blanc-vert ple. C'est tout ce que
nous apercevons pour le moment.
-6- " Quand nous tournons le regard vers la mobilit ondulatoire de cette surface, il
nous semble que plutt que d'un terrain solide, il s'agit au contraire d'eau, et d'eau qu'il n'est pas possible
de traverser pieds.
-7- " Seulement nous nous souvenons que dans le dernier ornement des avenues, nous
sommes aussi tombs sur une surface ondoyante qui, malgr cela, tait tout autre que liquide; de sorte
qu'il se peut trs bien que mme l'ondoiement de lumire de cette surface soit galement seulement une
illusion d'optique. "
-8- En vrit, les choses sont rellement ainsi ici aussi. Tout ce que vous voyez ici,
comme en mouvement, n'est qu'un jeu de la lumire; lumire qui, sur les corps solaires centraux, est
particulirement forte, et spcialement sur ces points qui s'avancent le plus vers l'quateur; il y a donc ici
un matriau qui bien qu'tant par lui-mme extraordinairement solide, prend un grand brillant, beaucoup
plus que le plus fin diamant chez vous.
-9- Quand une surface plane, grande comme celle-ci est bien polie et nettoye, elle
accueille d'autant plus avidement les puissants rayons de lumire de l'ther lumineux qui entoure un
semblable corps solaire, et renvoie le surplus de tels rayons aprs avoir atteint la pleine saturation; et
ainsi, des rayons l'arrive et de ceux renvoys, il rsulte cet effet ondulatoire qui, si on le voit de prs,
se manifeste sous toutes sortes de formes lumineuses, alors que de loin, il prend l'apparence de cercles.
Et pourquoi donc ?
-10- Parce que dans le lointain tous les mouvements, comme toutes les formes
s'arrondissent continuellement et toujours plus, comme vous pouvez le constater sur votre Terre, en
divers phnomnes.
-11- Allez par exemple sur une hauteur assez considrable, et observez le vaste horizon
qui en soi est trs ingal ; cependant vous le voyez arrondi. La raison consiste dans le fait que les petites
ingalits disparaissent compltement en face de l'tendue de la ligne semi-circulaire de l'horizon.
-12- Vous pouvez aussi observer d'une certaine distance une colonne artes, mais elle
ne vous paratra pas anguleuse, nais bien ronde. Enfin, vous pouvez aller sur la rive d'un large fleuve, et
observer le cours de l'eau en commenant de l'endroit o vous tes, jusqu' la rive oppose; et ce qui
vient de vous tre expos, vous sera confirm.
-13- Prs de la rive o vous vous tenez, l'eau coulera rgulirement, vague aprs vague,
tandis que sur la berge oppose, en observant plus longuement, vous apercevrez des cercles qui
s'engloutissent les uns les autres, cercles dans lesquels le flux de l'eau semble tournoyer lentement.
-14- Combien ingaux sont en surface les corps de l'univers: votre Terre vous le
dmontre suffisamment; mais, observs de grandes distances, ils prennent l'aspect d'un cercle, sinon
parfaitement rond, du moins plan sur le bord extrieur.
-15- On pourrait citer encore un grand nombre de ces exemples, seulement j'estime que
ceux-ci sont suffisants pour comprendre ce qui se prsente actuellement notre vue, et qui a beaucoup
de miraculeux.
-16- Pour le moment il nous suffit de savoir que devant vous se prsente un terrain
parfaitement solide, et que nous pouvons nous y engager aussitt et en ligne droite; sortons donc sans
retard et de bonne humeur de la galerie, et mettons nous en chemin.
-17- Nous voici l'extrieur sur le terrain solide, et d'o nous sommes maintenant, on
n'aperoit pas les jeux ondoyants de la lumire, de sorte que nous pouvons nous diriger vers l'difice
principal. Mais auparavant, donnez un coup dil cette construction qui se trouve dj devant nous
dans toute sa splendeur, que rien ne cache plus.
-18- Que dites-vous de cet ouvrage ? Vous dites exactement ce que je dis moi aussi: Ici
cesse toute expression verbale, et l'on se tait devant un tel grandiose et une telle lvation !
-19- Si l'on imaginait la Tour de Babel, mais en multipliant l'infini la noblesse et la
magnificence, on en aurait peine la meilleure image approximative.
-20- Cependant, on devrait liminer de la tour les galeries en colimaon qui mnent
son sommet, et la partager en dix tages, dont chacun dcrirait un cercle quelque peu plus troit.
-21- Toutefois ce serait une forme nue, dnue de lumire; ici, par contre, on trouve la
forme la plus grandiose et la plus solennelle, inonde d'une splendeur et d'une gloire de lumire
indescriptibles. C'est pourquoi, quant la forme imagine elle se tient au-dessous de cette magnificence
indescriptible, et dpasse tout concept !
-22- Approchons-nous encore, et cet difice se prsentera toujours plus dans son infinie
splendeur. D'ici vous voyez la premire range comme si elle tait constitue de simples grosses
colonnes d'une hauteur de trente klafters.
-23- Quant la hauteur, vous pouvez avoir jug exactement, mais non en ce qui
concerne les colonnes par elles-mmes. Si vous regardez avec attention, vous pourrez apercevoir que
chaque colonne est comme double de hampes rondes ou de btonnets verticaux.
-24- Maintenant que nous sommes plus prs, on peut apercevoir que ces colonnes qui,
une certaine distance, semblaient simples, sont de plus prs formes de plusieurs colonnes, places en
cercle, et qui de loin semblent des btonnets appliqus une grosse couronne.
-25- Et voil, nous sommes arrivs heureusement au pied du grand escalier de l'difice
central, et nous constatons que chacune de ces colonnes principales se compose d'un cercle de colonnes
plus fines qui sont suffisamment distantes l'une de l'autre de sorte que nous pouvons passer au milieu,
atteindre la rotonde qu'elles forment, et nous assurer que dans une telle rotonde pourraient trouver place
encore de nombreuses personnes.
-26- Mais en mme temps admirez cette splendide disposition: A l'intrieur du cercle
form par les colonnes, tourne vers le haut en douce pente un magnifique escalier dot de merveilleux
parapets, escalier qui mne l'tage suprieur ; et regardez, chacun de ces cercles de colonnes a une
gale disposition.
-27- Le parquet d'un tel cercle de colonne est vert clair, et les galeries que forment ces
escaliers ont un aspect d'or flamboyant ! Maintenant regardez au-dehors de la rotonde; le parquet de cette
premire galerie au rez-de-chausse, est de la couleur de la plus belle amthyste, dans laquelle semblent
enchsss comme une mosaque d'ornements des diamants de toutes sortes ! Que dites-vous de cette
somptuosit vraiment impressionnante ?
-28- A ce que je vois, il en est de vous comme pour moi, c'est--dire qu'il n'y a pas de
mots suffisants pour s'exprimer. Montons donc un tel escalier, et visitons la seconde galerie. L
seulement il nous sera donn de voir des choses qui dpasseront tout ce que nous avons vu jusqu'
prsent.
Donc, suivez-moi !
SS2 C34
(Dtails du palais. Autels dans les rotondes de la seconde galerie. Leur
correspondance: Premier degr de la connaissance de Dieu. Description de l'or
transparent. Nature des matriaux irradiant la lumire. Correspondance avec
certains prdicateurs. A la magnificence il faut s'habituer progressivement.
Contradiction apparente: L'difice vu du dehors, a douze plans; vu au-dedans, dix
seulement ! )
-1- Et voil, nous sommes dj dans la galerie du premier tage; ici vous voyez
nouveau ces cercles de colonnes qui leur tour vont former les grosses colonnes de soutien.
-2- Au milieu de ces rotondes, vous pouvez voir que sont rigs comme des autels, qui
sont assez semblables cet autel que, durant notre marche, nous avons admir la fin de la premire
avenue, tandis que la partie interne du cercle de colonnes est ici aussi munie partout d'un escalier
inexprimablement splendide.
-3- Quel est le but de ces autels au milieu de la rotonde forme par les colonnes ? D'un
ct ils servent d'ornement, de l'autre, ils indiquent au contraire, le premier degr de la connaissance de
Dieu, tandis que les rotondes au rez-de-chausse sont compltement vides, et indiquent l'humain dans
tout son tat naturel.
-4- Cependant, regardez attentivement la magnificence de ces colonnes; elles s'lvent
en spirales; et dans le vide de l'enroulement il y a comme ornement, de splendides branches de feuilles,
tandis que la partie saillante est enchsse de pierres prcieuses parmi les plus merveilleuses, qui brillent
d'une lumire propre, et qui ont l'aspect de demi-sphres.
-5- La couleur des colonnes est vert-bleu, et celle du feuillage, d'or flamboyant, tandis
que le plancher de la rotonde est comme un rubis extrmement scintillant, et enfin l'escalier est ici
d'argent flamboyant.
-6- Et maintenant regardez le plancher de la galerie; celui-ci est fait de la plus pure
hyacinthe, et le splendide parapet, vers l'extrieur, de porphyre, tandis que le mur de l'difice principal,
sur l'arrire de la galerie, est d'onyx, qui est une trs belle pierre prcieuse; tandis que le plafond arcs
entre les colonnes et le mur fixe est d'opale vraiment magnifique, en laquelle sont enchsses toutes
sortes de pierres colores lumineuses.
-7- Et puis, tournez le regard vers l'difice, dans le mur duquel on voit une porte haute
et large, entre un cercle de colonnes et un autre; et cette porte, comme vous pouvez l'observer, a deux
battants, dont les gonds sont assurs une huisserie centrale unique, consistant en une colonne
quadrangulaire qui se trouve au milieu de la porte, de sorte que de tels battants ne s'ouvrent pas de
chaque ct.
-8- La colonne quadrangulaire est constitue d'un morceau de diamant flamboyant,
tandis que les battants sont d'or flamboyant, et qui est encore plus splendide que celui transparent, et dont
sur la Terre on ne trouve rien de semblable.
-9- L'or transparent par contre, pourrait sans autre tre produit sur la Terre, avec la
vitrification, puisque vous savez que tous les mtaux, quand ils ont rsist au plus haut degr de chaleur,
brlent justement ce point.
-10- Aprs la combustion il ne reste rien autre en dehors d'une sorte de scorie; si celle-
ci est broye, mlange au sel apte la dissoudre, et, aprs avoir t dissoute est fondue par grande
chaleur, une fois refroidie elle devient comme un verre transparent.
-11- Donc, si sur la Terre on devait produire un verre, de la manire indique, avec les
scories de l'or, naturellement trs coteusement, rellement ce verre, qui serait d'un jaune rougetre,
constituerait le trs pur or transparent.
-12- C'est pourquoi, produire sur la Terre de l'or flamboyant, ainsi que transparent,
reprsente une impossibilit absolue. Cela n'est mme pas faisable sur les soleils plantaires, mais
seulement sur les soleils centraux, o domine une lumire d'une intensit pour vous incommensurable.
-13- C'est pourquoi, l, tout corps transparent est apte faire briller un constant
flamboiement, parce qu'il n'est pas en mesure, tant donn la grande lumire qui l'entoure de consumer
toute la lumire qui l'assaille; de sorte que, par suite du continuel conflit entre lumire et lumire, a lieu,
un tel flamboiement, qui a toute l'apparence d'une matire en continuel tat de combustion.
-14- Si ensuite on touche cette matire, elle est parfaitement solide, et absolument en
rien chauffe, bien au contraire; car, d'autant plus une telle matire est flamboyante, d'autant plus froide
elle se prsente.
-15- Et c'est pour cela qu'elle se trouve dans une correspondance tout autre que
ngligeable avec ces hommes qui, sur la Terre, sont trs fougueux dans leurs manifestations extrieures,
et qui s'enthousiasment pour tout; cependant si l'on touche leur cur, on s'tonne de le trouver glac !
-16- Vous pouvez trouver des hommes qui, pour la protection des pauvres, en raison de
leur grand zle, se consument la langue beaucoup parler; mais, quand personne ne les voit, s'ils
rencontrent un pauvre, alors ils sont plus froids que mille ans de glace d'un glacier que l'habituel rayon
de soleil ne peut fondre qu'en trs petite partie, et avec de temps en temps un coup de foudre bien nourri.
-17- Il en est aussi peu prs de cette faon avec les fameux prdicateurs; avec leur trs
puissant feu, ils allument un vritable enfer, en lequel aucun tre, bien que habitu au feu, ne pourrait
mme pas rsister une seconde; mais si vous leur demandez ce que dit leur cur d'un tel degr de chaleur
extraordinairement infernal, la rponse sera peu prs la suivante:
-18- Je me sens trs bien. - En effet, un bon rti, un bon verre de vin aprs un fougueux
sermon, le remettent compltement en place.
-19- Donc, ceci serait une des correspondances de notre or flamboyant, mais qui n'est
cependant point recommandable. Mais il y en a aussi une trs recommandable, c'est--dire, bonne du
point de vue spirituel, et c'est la suivante:
-20- Envers ces hommes qui sont pleins d'amour dans leur cur, lAmour du Seigneur
est aussi puissamment oprant; et en suite de quoi, il arrive un conflit entre Amour et amour, et cet
Amour agit de manire bienfaisante vers l'extrieur. Il illumine et rchauffe ce qui l'entoure, mais en lui-
mme il reste froid.
-21- Et pourquoi donc ? Parce qu'il n'est pas amour de soi-mme. Donc, l'or flamboyant
indique aussi ceci . Maintenant que nous connaissons aussi cette correspondance, nous pouvons tourner
notre attention vers les battants.
-22- Regardez combien de choses leves sont travailles de faon plastique sur ces
battants ! - Ne vous semble-t-il pas que cela ressemble presque des hiroglyphes qui rayonnent, du
centre de la masse dont les battants sont confectionns, dans les couleurs les plus merveilleuses.
-23- Et maintenant regardez travers un trou du battant o la surface est lisse,
l'intrieur de l'difice ! Vous reculez; qu'avez-vous donc vu ? Je le lis sur votre visage; vous avez
dcouvert des tres humains d'une beaut mme jamais pressentie ! En effet, il en est vraiment ainsi !
-24- Pour le moment nous ne devons pas nous rapprocher de ces hommes, mais nous
devons d'abord tre suffisamment mousss par la splendeur toujours croissante de cet difice, autrement
nous pourrions tous souffrir un petit dommage pour notre salut s spirituel; car un esprit, soit mme du
plus haut des Cieux, et pour aussi parfait qu'il soit, ne l'est jamais assez pour pouvoir contempler, sans
une prparation approprie, toute la beaut de la Cration du Seigneur, sans en ressentir un dommage,
bien que de faon transitoire.
-25- De toute faon, pour ne pas trop nous exciter, empressons-nous d'entrer dans une
de ces rotondes, et de monter au second tage, ou bien, la troisime galerie, l o nous attendent des
choses tout fait diffrentes.
-26- A vrai dire, j'observe en vous un point de doute qui se rfre nouveau un
rapport numrique, et prcisment: Nous tous, tant au loin, nous avions vu que cet difice consistait en
douze tage ; tandis que de prs, il semble qu'il y en ait seulement dix. Mais laissons pour le moment les
choses comme elles sont; quand nous serons arrivs au dixime tage, tout se clarifiera. Pour maintenant
montons au second tage, ou la troisime galerie.
SS2 C35
(Ascension de la . troisime galerie. Indications pratiques au sujet de lascension de
montagnes et d'escaliers. Monter avec des pauses. Travailler avec mesure, fortifie;
tandis que travailler continuellement sans pauses, puise. Comment fait-on pour
devenir fou. Comment doit tre trait le mot. Troisime galerie avec vases et
arbrisseaux. Signification d'une telle culture: comme correspondance d'un degr
suprieur, aprs l'accueil dans la vie de la divine Parole. Dveloppement de l'arbre
de la vie. Ornements de cette galerie. Beaut dvorante de ces habitants,
spcialement en cette circonscription; leur beaut est . indescriptible. )
-1- Vous voyez, tout dpend d'un exercice prparatoire, car alors on peut monter d'une
sphre plus haute dans une autre plus haute encore, avec la mme facilit avec laquelle on est mont
auparavant d'une sphre infrieure en celle suivant immdiatement.
-2- Vous dites certes que, sur la Terre, ce n'est pas vraiment le mme cas, puisque l-
bas, plus on monte, et d'autant plus pesants deviennent aussi les pieds, si bien que chaque pas successif
demande un effort plus grand que celui qui prcde.
-3- C'est exact, mais du point de vue naturel, vous devez considrer que lorsque vous
voulez monter sur une hauteur, vous le faites, par habitude, tout d'une traite, sans faire des pauses
proportionnes, entre un point et un autre de la hauteur.
-4- Par consquent, il est invitable qu'ensuite vous vous sentiez fatigus; Partagez au
contraire la hauteur que vous entendez monter, en autant d'tapes ou de pauses, de sorte qu'entre l'une et
l'autre vous ne puissiez pas sentir la fatigue; et alors, chaque tronon qui suivra un arrt appropri, vous
pourrez le monter avec la mme force et sans la plus petite fatigue, comme le premier tronon.
-5- Que cela soit juste, vous pourrez le relever facilement de votre vie quotidienne; en
effet, vous allez frquemment ici et l, mais vous ne vous sentez pas fatigus. Et pourquoi donc ?
-6- Parce que vous vous reposez de temps en temps; additionnez donc tous les pas que
vous faites dans une journe, et vous trouverez qu'il y en a tant que, mis en ligne droite, ils couvriraient
une distance gale dix heures de marche. Mais si vous marchiez durant dix heures sans vous arrter,
vous fatigueriez au point de vous crouler.
-7- Comme vous voyez, de ce point de vue, mon explication est exacte; c'est pourquoi,
si quelqu'un au long de la route ne veut pas se fatiguer, qu'il fasse des trajets coups de pauses, et la fin,
mme aprs avoir parcouru une distance de dix heures de route, il aura dans les jambes la mme force
qu'il avait aux premiers pas; et chaque reprise de la marche, au lieu de se sentir plus fatigu, il se
sentira seulement plus fort.
-8- De la mme manire se prsentent aussi les choses avec le progrs spirituel,
comme avec celui de l'me, et galement avec le progrs matriel. Comme exemple, prenez quelqu'un
qui veuille devenir un virtuose sur un instrument de musique.
-9- Qu'arriverait-il de lui s'il ne l'abandonnait pas de toute la journe, et qu'en plus,
durant la moiti de la nuit il s'accordt seulement quelques heures de repos ? Je vous dis qu'en un tel
exercice il ne tiendrait mme pas huit jours. Et pourquoi donc ?
-10- Parce que n'importe quel mouvement, tant du corps que de l'esprit, demande un
effort beaucoup plus grand des forces vitales que l'tat de repos.
-11- L'effort des forces vitales est cependant un puisement des mmes forces; par suite
de quoi, comme c'est naturel, elles ne sont pas renforces, mais bien plutt affaiblies.
-12- L'homme cependant est ainsi constitu, qu' l'tat de repos, ses forces puises
sont compenses par le constant afflux du Seigneur des Cieux; c'est pourquoi, si avec le frquent usage
appropri les forces vitales sont souvent prises en considration, justement par suite de cet usage, les
vases s'largissent un peu la fois et se renforcent toujours plus, pour l'ultrieur accueil de la force
vitale.
-13- Il s'ensuit que l'homme dans un mode de vie progressivement ordonn, doit
ncessairement augmenter en force et en vigueur, parce que, comme un vase, de cette faon, il peut
accueillir en lui toujours plus de force vitale.
-14- Par consquent, un marcheur, avec l'emploi appropri de sa force, renforcera de
jour en jour et toujours plus ses pieds et ses jambes, ainsi que tout son corps.
-15- Celui qui s'exerce de manire adquate sur un instrument de musique, augmentera
de capacit tout aussi progressivement; et celui qui progresse dans l'Esprit deviendra aussi, de priode en
priode, toujours plus capable de pntrer dans les plus grandes hauteurs et dans les plus grandes
profondeurs de la sagesse sans une furieuse lassitude de vouloir pntrer les mystres de l'Esprit, plus par
curiosit que par capacit et amour pour ce Dernier.
-16- Si quelqu'un voulait, du jour au lendemain, atteindre ce qu'un aspirant ordonn au
progrs a atteint au cours de plusieurs annes, il deviendrait fou, parce qu'il consumerait ses forces
vitales spirituelles au-dessus de la mesure du flux rgulier et ordonn, et ensuite, dans son esprit, il
deviendrait faible au point de s'affaisser et tout fait impuissant.
-17- Les vaisseaux affams de force vitale commenceront comme des polypes dvorer
tout ce sur quoi ils tombent ple-mle, que ce soit pur ou impur, lumire ou tnbres.
-18- Ces substances dissemblables commencent ensuite fermenter dans les vaisseaux,
et l'esprit d'une telle fermentation dchire bien vite les vaisseaux affaiblis, et ensuite prend place cet tat
d'anomalie de constitution physique, ou bien psychique pour lequel vous avez l'habitude de dire: * A
celui-l il manque une case ! *
-19- De cela, mon avis, vous pouvez dj clairement dduire que tout progrs, toute
ascension, pour tre aptes ce but, doivent tre partags en morceaux de chemin ou d'activit, alterns
avec de ncessaires pauses; alors on pourra arriver n'importe quelle bonne fin, sans fatigue d'aucune
sorte.
-20- Si quelqu'un ayant un grand tonneau de mot, passe continuellement ce mot d'un
tonneau l'autre pour le purifier, aprs avoir rpt cette opration une centaine de fois, il restera
extrmement du; car, de cette faon, non seulement le mot ne sera devenu ni limpide ni fort, mais
tant donn qu'avec ces transvasements il en reste toujours un peu en tonneau, il aura perdu non
seulement en qualit, mais il aura perdu aussi en quantit.
-21- Si par contre, on laisse le mot dans le tonneau, sans l'agiter, il deviendra actif de
lui-mme, et puis il se dlivrera par lui-mme des impurets, se clarifiera toujours plus, et rellement
suite cela, il se saturera de force spiritueuse.
-22- Une fois atteint le premier stade de la clarification, alors il est bon de le transvaser
dans un autre tonneau propre, sur le fond duquel il n'y ait pas de marc qui affaiblisse la force spiritueuse
du vin.
-23- Maintenant, sur un tonneau propre, le mot aura de quoi faire avec lui-mme, tant
qu'il ne se sera pas dlivr de ces substances qui le rendent agit; mais avec cela, il se fortifiera et se
renforcera d'autant plus, et c'est pourquoi il deviendra spiritueux.
-24- Avec l'homme aussi, les choses sont exactement ainsi; il doit monter degr par
degr, mais non perdre haleine; de cette manire il arrive toujours plus haut dans la sphre de sa vie et
de toutes les connaissances qui la concernent.
-25- Et ainsi, nous aussi, sans du tout nous fatiguer, nous sommes arrivs au second
tage, sur cette splendide galerie, et nous pouvons nous promener en long et en large, et admirer toutes
ces grandes magnificences.
-26- En ce qui concerne la structure, elle est tout fait semblable celle des galeries
prcdentes; la diffrence que les puissants cercles de colonnes qui soutiennent le plan suivant, sont
placs un peu plus en arrire.
-27- La diffrence entre cette galerie et la prcdente tient dans la coloration diffrente
du matriau avec lequel elle est constitue; mais plus spcialement dans le fait que, au milieu de la
rotonde forme par les colonnes, la place de l'autel, on trouve un grand vase de jardin, finement et
splendidement ouvrag, dans lequel pousse un petit arbuste naturel.
-28- Vous pourriez penser que les racines de cet arbuste pourraient, avec le temps,
rompre ce vase; mais ce n'est pas le cas de s'en proccuper, puisque la sagesse de ces hommes a dj pris
les prcautions voulues.
-29- Quand, avec le temps, l'arbuste se fera plus robuste, il sera mis hors du vase et
transport dans un rcipient de plus grande contenance, que nous aurons l'occasion de voir au prochain
tage; maintenant, dans le vase qui est rest vide, une nouvelle graine y est mise, graine dont natra
ensuite un noble arbuste semblable celui enlev.
-30- Et cette opration de jardinage a-t-elle peut-tre quelque rapport spirituel ?
Certainement, mes chers amis et frres !
Donc, au premier tage nous avons vu seulement un autel, au centre de la rotonde:
-31- Cela voulait signifier la premire connaissance de Dieu, pour ainsi dire, seulement
littralement. Ensuite, une graine, qui doit seulement tre place dans le terrain pour qu'elle puisse
crotre et devenir un arbre, sur les branches duquel les oiseaux du Ciel peuvent prendre demeure.
-32- Et vous voyez, ici cette graine qui, au premier tage tait encore libre, a dj t
place dans le terrain, et y a pouss comme petit arbre, et ceci indique l'tat de l'homme, quand il devient
un tre moral ds qu'il a accueilli en lui une connaissance de Dieu; et il est ensuite aussi apte produire
des fruits qu' servir de demeure aux oiseaux du Ciel; et en ce second tage vous trouverez aussi tout ce
qui est en rapport avec le mme plan.
-33- Le plancher de la galerie a l'aspect d'un minerai incandescent, les colonnes sont
vertes-rougetres, tandis que le sol de la rotonde, l o se trouve le vase, est blanc comme le soleil.
-34- Le vase est form d'un morceau de rubis, et il appuie sur un trpied d'or
flamboyant, tandis que la terre dans le vase est semblable un velours couleur meraude.
-35- L'escalier autour des colonnes est d'un matriau bleu ple, et il est orn de
feuillage vert, scintillant au-del de toute expression. Le mur de l'difice principal est d'un rose soutenu;
les portes qui conduisent l'intrieur sont d'meraude; l'huisserie centrale qui tient les deux battants est
d'or transparent, tandis que le plafond de cette galerie, ainsi que ses splendides ornements, sont vert ple,
et brillent plus puissamment que le soleil, vu travers un verre vert clair.
-36- Mais prsent, approchons-nous aussi ici d'une porte, pour jeter un coup dil
l'intrieur, travers le matriau transparent. Nous voici sur place; alors, regardez l'intrieur !
-37- Mais qu'est-il donc en train d'arriver ? - Vous tombez presque vanouis; qu'est-ce
qui vous a tant impressionns ? - Je le sais dj: Ce sont les figures humaines encore beaucoup plus
belles, de ceux qui se trouvent sur ce plan.
-38- C'est rellement ainsi, et je vous dis que la beaut de ces tres est si grande, que
vous sur la Terre, vous ne seriez pas en mesure de regarder une semblable beaut, sans perdre
immdiatement la vie.
-39- Et mme, pour tre encore plus prcis, je dirai que l'clat d'une telle beaut,
dissoudrait compltement en quelques secondes mme toute votre Terre, au plein sens du terme ; c'est
pourquoi, quittons cette galerie, et montons ai troisime tage, ou bien, dans la quatrime galerie.
SS2 C36
(La quatrime galerie, ou, le troisime tage du palais. Le vase en forme de bateau, avec
lintrieur un arbre figues, comme correspondance de cette sphre. Usage et
but de cet arbre; signification de la forme du vase. Correspondance des autres
formes et couleurs en cette galerie. Caractristique de la culture intellectuelle. Les
habitants de cette galerie. )
-1- Donc, nous aurions atteint aussi cette quatrime galerie ou troisime tage. Qu'ici
tout soit infiniment plus splendide et plus transfigur qu' l'tage prcdent, il n'est pas ncessaire de le
dire expressment.
-2- Un seul regard au long de ces galeries qui se succdent, irradiant des flammes
resplendissant de mille couleurs, nous montre avec une vidente clart quelle est l'inexprimable beaut
de cette quatrime galerie.
-3- Cependant, ce qui mrite d'tre regard de plus prs, c'est l'trange vase qui se
trouve au milieu de la rotonde. En observant bien de tous les cots, la fin vous devez dire:
-4- " En vrit, cela ressemble plutt un bateau qu' un quelconque vase de jardin, et
pourtant, il est plein de terre bleue-rougetre, scintillante, dans laquelle rellement au centre du vase,
j'aperois un arbre plutt robuste.
-5- " Son tronc est d'un blanc blouissant et il est parfaitement lisse, comme de l'argent
bien lustr. Les branches et les feuilles ressemblent assez aux branches et aux feuilles du figuier, sur la
Terre, avec la diffrence que les branches sont d'un rouge brillant, comme les coraux au fond de la mer;
et les feuilles sont d'un vert bleut, bordes d'une petite bande brillante comme l'or; et sur les feuilles il y
a effectivement dj les bourgeons, dont quelques-uns dj si avancs dans la maturation, qu'ils sont
prts d'clater.
-6- "Le vase en forme de bateau semble tre d'or rouge ple; et il est orn avec une
balustrade, grande et solide en proportion, trs gracieuse, d'or transparent, de laquelle partent vers
l'intrieur, des becs recourbs qui humectent constamment la terre avec l'eau goutte goutte. De l'eau
mane une trs bonne odeur, comme la plus fine huile de nard.
-7- " Le parquet de la rotonde, entre les colonnes, semble tre du mme matriau
employ pour le vaste espace libre entre la triple galerie d'enceinte et l'difice principal central; car on
peut le regarder autant et comme l'on veut, il varie et ondoie sa surface, comme s'il tait d'une
substance liquide, alors que nous savons qu'il est solide.
-8- " Dignes de remarque sont aussi les colonnes particulires de cette rotonde; leur
couleur est gris-clair, mais transparent, et, au centre de chaque colonne, il semble que monte et descende
quelque chose comme un liquide transparent de couleur rouge-clair, comme des tubes en forme de
spirales; ce qui confre toute la colonne un aspect singulier, extraordinairement lev.
-9- " Et ce qu'il y a encore d'extraordinaire en tout cela, c'est qu'en toutes les rotondes,
et dans les colonnes elles-mmes, se rpte exactement, dans les tout petits dtails, ce qui a t dcrit
l'instant.
-10- " En chacune il y a un tel vase en forme de bateau avec un arbre l'intrieur;
partout au centre des colonnes, il y a les tubes en forme de spirales, dans lesquels monte et descend le
liquide rouge.
-11- " Il semble aussi que les escaliers, l'intrieur de la colonnade circulaire, soient
plus raides que dans les galeries prcdentes; et d'aspect, il semble qu'ils soient faits d'un matriau
semblable votre verre vert sombre; avec la seule diffrence que le verre de la Terre n'a pas une lumire
propre; et donc il ne peut s'allumer en lui-mme d'une couleur aussi vive. "
-12- Tout cela est exact mes chers amis et frres; mais que veut signifier tout cela ?
Nous ne voulons pas faire traner les choses en longueur, mais viser aussitt au noyau de la question.
-13- En ce qui concerne l'arbre qui pousse dans le vase en forme de bateau, nous avons
dj appris dans la galerie prcdente, qu'il est transplant ici, du vase qui se trouve l, quand il a atteint
la taille voulue.
-14- Mais qu'advient-il d'un tel arbre, quand ici aussi, il a atteint une taille
disproportionne pour ce vase ? - Nous avons parcouru des avenues, bordes justement de tels arbres.
-15- Quand ici ses fruits arrivent maturation, ils sont rcolts, et l'arbre avec peu de
peine est transplant sur les cts des avenues ou en d'autres groupes d'arbres, ou il se dveloppe
ultrieurement en produisant des fruits en grande quantit.
-16- Lorsque l aussi, il a accompli son service, alors on prend son bois ainsi que ses
branches et feuilles, et on le met sur l'autel que vous avez vu la fin de la premire avenue; puis on y
met le feu et de cette faon il est offert Dieu. Voila quel est le destin de l'arbre; mais devant nous, nous
avons encore le vase.
-17- Pourquoi donc ce vase a-t-il la forme d'un bateau ? Parce que le bateau, ici aussi,
sur ce corps de l'univers, est un moyen de transport sur la surface de l'eau.
-18- Cependant, pour indiquer que pour l'arbre, ici ce n'est pas encore un lieu de sjour,
il est justement donn au vase une telle forme.
-19- Le sol apparemment reprsente justement une base encore instable, sur laquelle il
n'est pas possible de prendre demeure dfinitivement.
-20- La couleur grise des colonnes indique la mlancolie pour la vie pas encore
constamment stable; et le liquide rouge qui court, dans les tubes en forme de spirales, indique que la vie
doit continuellement bouillonner au milieu de toute solidit extrieure, si l'on veut que la vie extrieure
ait en elle une certaine consistance ferme et durable.
-21- Et ainsi, soutenir constamment la vie intrieure dans son libre mouvement: Voil
donc ce que signifie la forme et la constitution des colonnes de l'une de ces rotondes.
-22- La raideur un peu plus grande des escaliers qui mnent au plan suivant, est l pour
indiquer que la progression sur une base pas encore assez solide est plus difficile, et parfois subit des
retards, contrairement la priode o l'on peut marcher sur un terrain solide.
-23- Pour rendre la chose plus comprhensible, on peut dire que l'escalier plus raide
signifie que l'homme, une fois qu'il a atteint une individualit morale indpendante, va ensuite
difficilement en avant et en haut, avec les quelques gouttes de la connaissance, ainsi qu'il est montr avec
le liquide rouge qui monte et descend au centre de la colonne; de mme qu'il est montr l'homme
moralement libre - bien que de manire cache, mais cependant clairement perceptible - quelle est la
voie la plus approprie et la moins difficile pour atteindre la vraie hauteur de la vie.
-24- A travers les becs qui, depuis la balustrade du vase en forme de navire, se courbent
vers l'intrieur, nous voyons comment tombent des gouttes pour humidifier le terrain; au centre des
colonnes par contre, comme dj dit, monte et descend sans interruption une masse de liquide rouge.
Que dnote ceci ?
-25- Les gouttes qui tombent des becs sont les connaissances qui proviennent de
l'extrieur; et, dans un certain sens, elles ne sont jamais un tout, mais toujours, seulement une chose
partielle; et par leur entremise, est difie, pour la plus grande partie, la vie formelle extrieure, mais non
pas la vie principale intrieure.
-26- De la mme manire aussi l'homme est form trs ingnieusement, en
l'enrichissant de connaissances de toutes sortes; cependant, malgr sa vaste exprience et sa culture, il
reste toujours un homme * dispers * et jamais * ramass en un *, et comme tel, il ressemble un arbre
qui pousse sur un bateau, et qui pour cette raison n'a aucune demeure fixe, pour une certaine stabilit; de
sorte que pour lui, en cette condition, en ne peut parler de rsidence dfinitive.
-27- La meilleure chose en lui, c'est lorsque sur les branches bigarres de ses
connaissances extrieures, il porte de bons fruits: ceux-ci sont retenus, cependant non pas comme l'arbre.
-28- Par contre, la colonne qui laisse courir en son centre une vie unifie, reste
continuellement comme un solide et splendide soutien pour tenir le Royaume de Dieu en soi.
-29- Et vous voyez une telle rotonde qui se trouve ici devant nous, en cette quatrime
galerie, indique tout cela, et, de cette connaissance vous pouvez tirer la conclusion que des hommes qui
construisent leurs difices dans une telle correspondance avec la Vie, doivent certainement tre
extrmement sages.
-30- Ceci est aussi confirm par leur rayonnante beaut. Ces hommes, qui habitent en
cette quatrime galerie, ou troisime plan, ont aussi des correspondances avec tout ce que vous voyez ici.
Ils sont extrmement sages et beaux, et cela, beaucoup plus que tous ceux que nous avons vus jusqu'
maintenant.
-31- C'est pourquoi nous ne les regarderons pas non plus, car en les voyant, cela vous
apporterait plus de dommage que d'utilit, tant donn que, comme je vous l'ai dj fait observer, vous
devez d'abord tre formellement mousss par la grande magnificence et par la sagesse offertes par la
vue de ce magnifique difice central; aprs quoi seulement, vous serez aptes supporter aussi la vue de
ces hommes qui, par nombreux milliers habitent en cet norme difice.
-32- Par consquent nous nous rendrons immdiatement plus haut, au quatrime plan,
ou dans la cinquime galerie, pour voir une nouvelle magnificence, le grandiose et la sagesse de ces
hommes. Donc, montons prsent ce quatrime escalier, mme si les degrs sont un peu plus hauts, et si
pour cette raison l'escalier est plus raide.
SS2 C37
(La cinquime galerie. Caractristique d'une pyramide banche, comme ornement: une
petite figure humaine; sa signification symbolique. Les uvres accomplies durant
notre plerinage terrestre demeurent, tandis que leur instrument retourne la
terre. L'homme du monde ordinaire, et celui spirituel. L'ordre du vritable homme,
indiqu avec une magnifique clart et avec concision. La figure de l'homme
correspond la renaissance spirituelle. La voie qui y mne sur la base de
l'humilit, travers la foi et l'amour. La petitesse de la statue signifie : * Devenez
comme des enfants ! Importantes correspondances de la vie. )
-1- Et nous voici dj dans la cinquime galerie, c'est--dire au quatrime plan. Que
voyez-vous ici qui vous frappe, comme trs diffrent de ce qui se trouve dans la galerie prcdente ? -
Vous dites :
-2- "Ce qui nous frappe le plus et de manire spciale, consiste en une pyramide
blanche, assez haute, qui se trouve elle aussi au centre de la rotonde.
-3- " A notre grand tonnement, parce que nous le voyons ici pour la premire fois, le
sommet de cette pyramide est orn d'une petite statuette reprsentant un homme nu, et cette statuette est
d'une couleur blanc-ros, et dans l'expression d'un ge juvnile elle est tellement bien excute, que l'on
pourrait presque croire qu'elle est en vie.
-4- Depuis que nous nous trouvons sur ce corps de l'univers, nous n'avons encore
jamais vu une semblable reprsentation. Pour tout le reste, ce quatrime plan cinquime galerie, ne se
diffrencie des prcdents en rien de vraiment essentiel.
-5- " Observons seulement que le parquet de cette galerie est de couleur bleu
flamboyant, les colonnes sont d'un blanc-ros, et la plus grande diffrence est que le mur fixe de l'difice
principal est presque d'un rouge sombre.
-6- " Cependant, par amour de la vrit, nous devons avouer que nous sommes dj si
anantis par la grande splendeur et par la magnificence des couleurs de ce palais, que nous ne consacrons
plus tellement d'attention de semblables diffrences; seulement nous trouvons trs digne d'attention
l'ornement de cette rotonde, tant donn que, comme nous l'avons dit, nous n'avons encore jamais rien vu
de semblable.
-7- " Or, ce monument n'aura pas t plac ici comme un simple ornement, mais il
aura bien plutt sa signification; et c'est cette dernire que nous voudrions connatre de plus prs.
-8- Bien, mes chers amis et frres, votre observation et votre dsir soit droits et justes,
et donc coutez-moi car je veux que vous trouviez en vous-mme, la signification de ce monument.
-9- Que signifie la pyramide ? Je vous ai expliqu sa signification dans une autre
occasion; mais si vous voulez constater combien une telle signification sadapte bien en ce cas, observez
quelle est la forme de la pyramide et quel est son but, et vous en retrouverez en vous-mme une allusion
valable quant la signification de ce monument, dans son ensemble.
-10- La pyramide est large sa base, et en haut elle finit en pointe; et ainsi doit tre
aussi la juste vie humble de lhomme. Mais comment la vie de lhomme commence se dvelopper,
nous avons pu le voir travers les prcdentes galeries, o l'arbre, partir d'une petite graine, pousse et
s'largit toujours plus dans ses branches et ses rameaux.
-11- De la mme faon crot et se dveloppe aussi l'homme dans ses diverses
dispositions naturelles, et dans ses multiples connaissances qui en drivent, unies cependant toutes
sortes de dsirs.
-12- Mais qu'advient-il de cet homme ainsi labor et qui a grandi en expriences, avec
le temps et dans le temps ? Il est enlev de son terrain vacillant, et enseveli derrire le lieu des tombeaux,
o se trouvent les alles d'preuve, ou bien, dit de manire plus comprhensible:
-13- Tout ce qui appartient la matire est nouveau englouti par la matire elle-
mme; et nul ne se soucie plus de ces fruits qui, pendant quelque temps sont ultrieurement produits par
la matire, avec la matire et pour la matire; tandis qu'au contraire sont conservs seulement ces fruits,
pleins de contenu que l'arbre produisit tant qu'il tait dans le vase.
-14- Ainsi en advient-il aussi avec l'homme; ce qu'il a fait de bon au temps de son
existence, et qui ressemble un arbre bien dvelopp, est conserv; mais quand il meurt, son corps est
enseveli, et avec lui, toutes ses connaissances mondaines.
-15- Donc, le corps ne produit plus de fruit dans la tombe ? - Oh, non; de ses
nombreuses branches et de ses rameaux naissent seulement une quantit de vers, qui, un peu la fois se
mettent faire des dommages l'arbre mme qui les a produits, et qui avec le temps le consument
compltement.
-16- Les vers, leur tour, ont aussi des htes en eux, qui, un peu la fois, les changent
en boue de la terre, et ensuite, en terre-mme.
-17- Ceci est l'image d'un homme ordinaire du monde; avec cette pyramide par contre,
est reprsent l'homme non ordinaire, car inhabituel; cependant, cet homme non ordinaire reprsente un
homme comme il devrait tre rellement sa base.
-18 L'homme de cette nature, non ordinaire, commence runir ses connaissances et
ses dsirs, toujours plus sur un point, et ce point c'est Dieu au haut des Cieux.
-19- Et d'autant plus il lve le regard vers Celui qui l'a cr une vie libre, d'autant
plus ses connaissances et ses dsirs sont pousss et contraints dans un cercle qui devient toujours plus
troit, et ce aussi longtemps qu'il le faut, jusqu' ce que l'homme ait atteint le sommet, c'est--dire le
point culminant de l'humilit, avec son complet renoncement toutes les convoitises mondaines.
-20- Que devient alors la pyramide pour l'esprit de l'homme qui se trouve au sommet de
l'humilit ? - Elle devient ce qu'elle tait chez les anciens gyptiens, c'est--dire, un tombeau pour toutes
ses connaissances, ses envies et les passions qui s'ensuivent, dsormais compltement mortes pour le
monde.
-21- Mais que nous est-il donn d'apercevoir sur la pointe de la pyramide ? Une petite
figure d'homme trs jeune et nu, d'une couleur blanc-ros, de trs belle facture.
-22- Comme vous voyez, c'est une image vraiment splendide, reprsentant la
renaissance de l'homme ! De l'humilit, et de la complte abngation de soi-mme, et donc de la pointe
de la pyramide, elle tire son origine.
-23- Comment l'homme est-il arriv au sommet de la pyramide ? Sa couleur l'indique,
c'est--dire, avec la foi et l'amour pour Dieu ! - Et quant sa figure, petite mais aux proportions parfaites,
elle signifie ce que le Seigneur en Personne a dit en son temps nous, Ses disciples:
-24- * Si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume
de Dieu ! *- La ligne extraordinairement souple indique la douceur; la solidit du matriau dont la statue
est forme indique au contraire que, seulement dans une telle et vraie renaissance de l'esprit, l'homme
peut se considrer arriv l'immuable stabilit de la Vie ternelle.
-25- Le flamboyant parquet bleu indique galement le simple mais imprissable
fondement de la Vie elle-mme. Les colonnes, qui ont la mme couleur que la statue, marquent leur
tour les tais de soutien, qui en ce cas, sont la vraie foi vivante en Dieu le Seigneur et l'amour pour Lui
qui s'ensuit.
-26- Vous voyez, c'est l la signification extrmement expressive d'une telle
ornementation. Mais prsent que nous savons cela, rendons-nous immdiatement dans la sixime
galerie au cinquime plan, o nous tomberons sur un degr encore plus lev de la sagesse des habitants
de cet difice central.
-27- Vous voudriez jeter un coup dil sur les habitants prsents dans l'intrieur de ce
quatrime plan, mais je vous dis: Il est mieux que vous fassiez passer ce dsir, car ici vous seriez encore
moins en mesure de supporter une telle splendide vue que dans le plan antrieur.
-28- Au bon moment, nous viendrons de toute faon en contact avec les habitants de
tout le palais; c'est pourquoi ne nous attardons pas davantage, mais bien plutt, comme je l'ai dit,
rendons-nous immdiatement dans la sixime galerie.
SS2 C38
( Caractristiques de la sixime galerie. Une grande sphre lumineuse, sur une plate-
forme verte, et sur celle-ci, une belle figure d'homme. Signification particulire et
gnrale des diverses reprsentations. Marche progressive dans le dveloppement
de l'esprit de lhomme. Position progressive de l'homme accompli dans la cration.
)
-1- Voil, nous sommes arrivs. Ici, cela vous plait-il ? Vous dites : "Extrmement;
cependant, regarder en bas depuis ce cinquime plan pouvante dj, tant donn qu'ici c'est trs haut !
Par bonheur, chaque galerie se trouve quelque peu en arrire par rapport la prcdente, autrement nous
ne pourrions supporter une telle hauteur.
-2- " Mais, que tout le reste est ici dispos comme dans les autres galeries, on peut le
constater au premier regard, tandis que l'ornementation de la rotonde entre les colonnes est, vrai dire,
compltement nouvelle.
-3- " Une vaste et majestueuse sphre trs brillante repose sur une plate-forme ronde
de couleur verte, lgrement leve au milieu; sur les sphres se dresse une statue, vritable uvre d'art,
reprsentant un homme parfait, dans une position virile.
-4- " L'homme, reprsent par cette statue, regarde vers le haut, tient la main gauche
sur la poitrine, tandis que de la droite, il montre quelque chose grande distance, avec l'air d'un
conqurant.
-5- " La couleur de cette statue tend aussi au blanc-ros, mais, tant les cheveux que la
barbe sont parfaitement blancs. Les ongles brillent comme des toiles, et la bouche est demi-ouverte.
-6- " Mais ceci est tout ce que nous sommes en mesure de dire de la forme de ce
singulier ornement. Cependant il est surprenant qu'ici les colonnes soient bleues, le plancher rouge, et
pas aussi ondoyant et flamboyant que dans les galeries infrieures; mais bien plutt le mouvement
vibratoire que nous observons en ce parquet est plutt semblable celui d'un corps lastique, tant donn
que les mouvements sont tous gaux. Le mur de l'difice intrieur est ici, vert-sombre, mais duquel
mane continuellement en vibrant une lumire rouge-claire.
-7- " Si l'on observe attentivement tout cet ensemble, on en retire l'effet que l'difice
entier est ici l'tat vibratoire. Seules les colonnes font s'couler tranquillement leur splendide couleur
bleue; et en outre, nous observons encore en ces colonnes - ce que nous n'avons jamais relev dans les
prcdentes - qu'il y a de petits chapiteaux d'or transparent, qui font bel talage d'eux-mmes, sur
chacune d'elles, sous une forme artistique, indescriptiblement belle.
-8- " Cher ami et frre, ici, c'est tout ce qui nous a particulirement frapps; mais il
n'est pas en notre capacit de pntrer tout ce que cela signifie, spcialement en ce qui concerne la
connexion de cette rotonde qui, nos yeux, devient toujours plus curieuse. "
-9- Chers amis et frres ! Vous avez aperu ce qui tait ncessaire et suffisamment
utile au but. Ce qui ici vous a frapps comme de plus trange, est aussi rellement ce que nous pouvons
employer pour notre but.
-10- A vrai dire, ici, n'importe quel ornement, pour si petit qu'il soit, a encore une autre
raison d'tre hautement sage; mais celle-ci regarde exclusivement certaines conditions qui sont propres
seulement ce corps de l'Univers, et en particulier cette circonscription.
-11- Ces ornements que vous avez observs de manire spciale ont une signification
gnrale qui vaut pour toute la Cration, comme une lumire qui se rpartit partir de ce corps solaire
central.
-12- Cependant, afin que vous puissiez comprendre le plus vite possible, et bien, ces
ornements, nous devons jeter un petit coup dil la galerie prcdente.
-13- L-bas nous avons vu une petite statue sur la cime de la pyramide; elle signifie la *
renaissance de l'homme * dans son esprit; sous une telle statue il y avait, encore visible dans une parfaite
pyramide, le mondain que l'homme avait cart de lui.
-14- Ici, vous voyez par contre la plate-forme verte, de forme ronde, un peu leve au
centre; celle-ci n'est autre que la prcdente pyramide, compltement crase sous le fort poids de l'esprit
re-n de l'homme devenu grand; ou bien, c'est ici que * les montagnes et les valles sont aplanies *. Ceci
est exact.
-15- Mais d'o vient la grande sphre blanche, et que signifie-t-elle ? La sphre, comme
le cercle, est le symbole de la perfection et de l'achvement; mais en mme temps elle reprsente aussi
que l'esprit de l'homme, dans la complte victoire sur le mondain en lui, se cre un nouveau monde, qui
merge de sa sagesse acheve.
-16- Et c'est ainsi que tout esprit qui a atteint la plnitude, devient aussi ensuite le
crateur de son propre monde, ou, en d'autres termes, il demeurera en ce monde qui est driv des
uvres de son amour, et de la lumire vivante de sa foi.
-17- En outre, la figure de cette sphre indique le plus grand achvement possible d'un
tel monde, c'est--dire, complet dans l'amour, complet dans la sagesse et complet en toute aptitude.
-18- Cependant, que la sphre indique un tel achvement, vous pouvez le dduire plus
que suffisamment, si vous observez un corps de l'univers aprs l'autre : corps de l'univers que le Seigneur
a crs tels qu'ils sont, c'est--dire dans leur plnitude.
-19- Quel aspect ont donc ces corps de l'univers ? Vous voyez, ce sont des sphres
parfaites; mais pourquoi le caractre exhaustif s'exprime avec la sphre ? - Mesurez une sphre avec un
cercle, et vous pourrez faire sur cette sphre, d'innombrables cercles, du plus grand au plus petit.
-20- La surface, ou la priphrie de la sphre, donnera en toutes ses parties, un seul et
mme cercle; en outre vous pouvez faire sur la sphre, o vous voulez, un cercle plus petit qui se
trouvera partout au milieu de la surface de la sphre.
-21- Cela n'est possible avec aucun autre corps qui ait une forme diffrente; et donc,
pas mme avec un cercle, car, si sur un cercle, vous faites ou marquez un cercle plus petit - moins
qu'ils ne tournent sur le mme centre - jamais le petit cercle ne pourra se trouver au milieu du grand
cercle; tandis que sur la surface d'une sphre, il est toujours au milieu.
-22- Donc, comme vous voyez, la sphre, comme aucun autre corps, exprime la plus
grande plnitude et la plus grande perfection possibles, de mme que la plus grande libert de
mouvement.
-23- Donc, sur la surface de la sphre, en n'importe quel point que vous vouliez tracer
un petit cercle, ou un point, il se trouvera toujours au milieu d'une telle surface, et pas mme la plus
petite erreur n'est possible contre cette loi mathmatiquement exacte.
-24- Et voil, rellement ainsi sont les choses avec la complte libert d'action de
l'esprit qui a atteint la plnitude. Il peut faire ce qu'il veut, et, pour lui c'est une impossibilit absolue que
de pcher contre le trs parfait Ordre divin. Et, comme vous voyez, rellement pour cette raison, sous
cette statue a t place une sphre, symbole exceptionnellement expressif et parfait.
-25- Maintenant que nous savons cela, cette parfaite statue d'homme ne nous indique
rien autre sinon qu'un homme compltement et parfaitement libre dans l'esprit. Le regard vers le haut
s'explique de soi, et confirme le dicton :
-26- Regardez jusqu' Moi ! * La main sur le cur indique l'amour exclusif pour Dieu;
tandis que l'autre main tendue dominant vers les lointains, indique que tout est assujetti la loi de
l'Amour.
-27- L'homme debout sur la sphre, symboliquement indique son lvation au-dessus
de toute autre cration, tant donn que toute autre cration, dans son ensemble, forme et est le contenu
total de la sphre elle-mme.
-28- On ne peut rien apercevoir d'autre de plus lev au-dessus ou en dehors de la
sphre, sinon seulement que l'homme qui s'y trouve dessus, comme un puissant conqurant au-dessus de
toute la Cration, tel un second Dieu, sur l'infini entier.
-29- La bouche dans une attitude de parole, montre qu' ct de Dieu, aucun autre tre
- en dehors de l'homme - n'est accord le don de la parole.
-30- Les ongles des doigts, qui brillent comme des toiles, sont l pour signifier la
puissance cratrice et la sagesse, qui demeurent en tout esprit qui a atteint la perfection.
-31- Il ne vaut pas la peine de s'arrter longuement sur le fait que les colonnes bleues
indiquent l'inbranlable stabilit, et leurs chapiteaux d'or transparent, la divine Sagesse; tandis que les
petites vibrations du sol indiquent l'activit calme et rgulire de la vie simple et parfaite.
-32- A prsent qu'est dvoil le mystre de cet important monument de la sixime
galerie du cinquime plan, de faon vraiment utile nos buts, nous pouvons monter au plan suprieur.
-33- Cependant, comment fera-t-on pour y monter, vu qu'en cette rotonde nous ne
voyons pas qu'il y ait un escalier circulaire ? Mais je vous dis, moi, si l'on regarde avec un peu plus
d'attention, on l'apercevra, car il est construit avec un matriau extrmement transparent, mais cependant
solide, avec pour but d'indiquer par l la puret spirituelle de l'ascension, c'est--dire le chemin exempt
de toute tache quelle qu'elle soit, qui mne vers le haut; et sur lequel chaque pas peut tre soigneusement
observ.
-34- Etant donn qu' prsent nous savons aussi cela, comme un complment, rendons-
nous de bon cur au sixime plan, dans la septime galerie.
SS2 C39
(Ascension la septime galerie. Lescalier transparent. La galerie est atteinte.
L'habitude nous rend les hauteurs coutumires. La mme chose arrive dans les
rapports entre les hommes en gnral. Dans des conditions de peur l'homme
montre ses faiblesses. Divers exemples : le virtuose, le touriste, l'aspirant au
mariage. NB : Pourquoi le Seigneur dans Son actuelle Nouvelle Rvlation, choisit
un semblable langage simple. )
-1- Vous dites : " Cher ami et frre ! Monter cet escalier aussi transparent est
cependant un peu fastidieux, Il semble en effet que l'on s'lve dans l'air libre; et regarder en bas vers le
sol qui s'loigne toujours plus fait en vrit venir le vertige.
-2- " En outre, si monter est dj aussi trange, descendre le sera encore plus ! "
Certes, mes chers amis et frres, la chose a effectivement cet aspect, et donc, semble justifier votre
proccupation.
-3- Malgr cela, l'exprience vous enseignera la fin, que toutes les circonstances que
vous avez constates maintenant, changeront tellement d'aspect qu'il ne faut point tant y faire attention;
et mme, vous ne remarquerez mme pas avec combien de lgret et de grce nous ferons le chemin du
retour.
-4- En outre, vous devez tenir compte que les hauteurs causent le vertige seulement
ceux qui se tiennent toujours dans les basses plaines; pour ceux qui par contre demeurent constamment
sur les montagnes, ou qui ont beaucoup faire sur des zones leves, ils n'en ressentent aucun effet, ni
du point de vue naturel, ni de celui spirituel.
-5- C'est pourquoi le montagnard, de mme que pas mal d'amis des ascensions, quand
ils grimpent sur les parois et les surplombs - dont la seule vue, mme de loin, donnent la fivre ceux
qui ne sont pas habitus et qui ne pratiquent pas les ascensions - ceux-ci donc, passionns des hauteurs,
avec leur indispensable et juste quipement, regardent en se rjouissant depuis le haut des plus
pouvantables prcipices.
-6- Il arrive quelque chose de semblable quand un homme de basse classe se trouve
dans la situation de devoir se prsenter devant un seigneur de son pays, en son somptueux palais.
-7- Rempli de peur et de rserve, il s'achemine vers la splendide demeure de son
seigneur; et, arriv l, chaque marche semble devenir toujours plus ardente sous ses pieds, au fur et
mesure qu'il s'approche de la porte de l'habitation.
-8- Observons en comparaison un ministre ou un haut gnral, en particulier quand
c'est un favori du souverain, ou bien un courtisan.
-9- Ceux-l s'en vont, certes, sans aucun embarras auprs de leur seigneur; et, habitus
comme ils le sont une telle hauteur, ils se laissent aller; parfois, des plaisanteries malicieuses sur ces
mmes escaliers qui paraissent notre simple paysan si brlants et si vertigineux.
-10- Et pas mme dans le domaine bourgeois il ne manque d'exemples de ce genre :
Prenons un homme jeune et simple, instruit et bien lev, dont les conditions financires lui permettent
en pleine conscience de prendre pour pouse la jeune fille qui lui est chre.
-11- Il connat une famille, dont la fille lui plait normment, mais les conditions
financires de cette famille sont de beaucoup suprieures aux avantages terrestres que peut offrit la
sienne.
-12- Il sait en vrit que le pre de la jeune fille est un homme bon, respect et estim
de tous; toutefois la position de ce dernier, bien suprieure la sienne, inspire notre aspirant tant de
scrupules - au point de lui en faire venir des vertiges - qu'il ose peine monter, avec hsitation, cet
escalier qui le mnera devant le chef de la famille de la jeune fille qu'il dsire.
-13- Du moment que ce pas doit tre fait, il l'accomplit; mais, comment se sentira-t-il,
quand il sera sur le point de franchir le seuil fatal de cette maison dont il attend son bonheur qui en
dpend ?
-14- Le cur lui bat comme dans l'ascension d'une haute montagne, le souffle, et tout
son tre sont pris de vertiges l'approche de la porte, derrire laquelle se tient le matre de maison, ainsi
que le pre de l'lue. Peur, espoir et amour, forment en lui tout un enchevtrement quelque peu paralys.
-15- Au commencement il ne peut presque pas prononcer un mot; il mesure chaque
syllabe avant de la prononcer, par crainte de dcouvrir quelques-unes de ses faiblesses, que tout homme,
en aucune autre occasion ou en aucun autre tat ne met nues aussi facilement; et mme ses propres
erreurs se mettent en vidence, quand il est pris par la peur.
-16- Prenez par exemple un virtuose, mme sr de son fait, qui est cependant conscient
qu'il y a certains passages dans le morceau qu'il est appel jouer, de difficult considrable, si bien
qu'une petite faille peut rendre sa renomme douteuse; il est donc pris d'une peur telle qu'il peut perdre la
matrise de soi et s'entraver justement en cet instant o l'avait gagn la peur. Donc, c'est rellement celle-
ci qui a amen le virtuose mettre nu sa faiblesse.
-17- Un fort marcheur, mais inexpriment grimper sur les sommets, est un jour
invit par des amis pour une excursion en montagne; et lui, en intrpide marcheur accepte, pensant que
ses jambes seront aussi capables pour les grimpes.
-18- Mais quand ses amis lui montrent le haut sommet atteindre il se sent envahir par
la peur, et il se fait mettre la corde de scurit autour de la taille.
-19- Que rsulte-t-il de tout cela ? La peur de la hauteur a rvl la faiblesse des pieds
de notre bon marcheur, pour les montes et pour les grimpes.
-20- Le cas est le mme avec notre prtendant; il sait trs bien comment se comporter
sur le plan habituel de la vie, mais face cette srieuse hauteur, o il s'agit de peser exactement chaque
syllabe, pour ne pas tomber et ainsi tout ruiner.
-21- Cependant, comme sont les choses avec ces trois diverses situations humaines
prises comme exemples, le cas est le mme, dans la mesure correspondante, dans le domaine du
spirituel.
-22- Le vertige, en tant que fruit de la peur, n'en est pas exclu; plus on monte haut, et
d'autant plus craintif et prudent on devient dans son propre cur, et avec cela incertain aussi dans sa foi.
-23- Vous voyez, si je voulais parler avec vous dans la forme la plus leve de la
Sagesse cleste, vous commenceriez vous effrayer et douter, et personne d'entre vous, avec la
meilleure bonne volont, ne serait capable d'crire trois lignes.
-24- C'est pourquoi, je vais avec vous, et je parle compltement votre manire, c'est--
dire que je me dplace sur votre terrain habituel, et je vous lve seulement progressivement, de manire
peine perceptible; cependant, bien que prpars, vous commencez-dj prouver du vertige monter
au sixime plan, soit la septime galerie, sur cet escalier si transparent.
-25- Cependant, quand votre villageois, en visite chez son prince, ou seigneur haut
plac, sera rest quelque temps avec lui, en constatant combien il est une digne personne, tous ses
vertiges en face d'une telle hauteur s'loigneront de lui ainsi que la peur; et son voyage de retour sera
beaucoup plus agrable, en commenant par la descente du palais, parce qu'ils ne seront plus
proccupants comme l'aller, c'est--dire la monte.
-26- Mme notre prtendant, quand il se sera aperu qu'il a trouv dans la maison si
convoite, un terrain plus solide qu'il ne l'attendait, toute crainte et toute peur auront certes quitt son
cur, et celui-ci sera plus joyeux qu' l'aller.
-27- Vous voyez, ainsi vous arrivera-t-il aussi vous; avant d'atteindre le sommet de
cet difice, nous aurons dpasser encore pas mal de hauteurs, au point d'en faire venir le vertige. Mais
le sommet rtablira le plein quilibre en tout, et nous serons en mesure d'affronter la descente d'un cur
extrmement joyeux et serein.
-28- Durant notre discours instructif, et en mme temps introductif, comme vous
pouvez l'observer, nous avons aussi dpass commodment l'escalier transparent, et de cette faon, nous
avons tir utilit mme de chaque marche.
-29- Mais prsent, nous nous trouvons dj dans la septime galerie du sixime plan,
et c'est pourquoi je vous dis : Observez tout votre aise, mais avec beaucoup d'attention.
-30- En effet, ce que vous trouverez ici sera encore d'un plus grand intrt que ce que
nous avons vu jusqu' prsent, sur la base de la sagesse de ces habitants.
-31- C'est pourquoi, comme je l'ai dit, en cette septime galerie, n'pargnez pas vos
yeux, regardez bien tout, et ensuite rapportez-moi ce que vous avez vu; aprs quoi nous ne manquerons
pas d'en trouver la juste signification.
SS2 C40
(Disposition diffrente de ce sixime plan. Cette septime galerie est compose
d'toiles mises ensemble. Aspect caractristique de cette sphre : un septuple
cercle d'toiles aux couleurs de l'arc-en-ciel; au milieu un splendide autel, et sur
lautel une colonne vert ple; au-dessus, un cercle d'toiles; l'intrieur du cercle,
des figures gomtriques composes d'toiles; d'en-haut pend avec une cordelette
d'or, un cercle d'toiles horizontal. Il s'agit d'objets correspondant la Sagesse,
qui dcoule de l'Amour. Exemples. Des corps de toutes sortes peuvent tre pris et
emports, la lumire par contre. . . ! De mme les fruits, en tant que lumire
emprisonne par lAmour, peuvent tre mangs, mais non les rayons solaires,
puisque la lumire libre, prise en soi, n'est pas comestible. Correspondance pour
la vie spirituelle.
-1- A ce que je vois, vous avez tout trs bien observ, raison pour laquelle vous
pouvez me dire prsent ce que vous avez vu de vraiment spcial en cette septime galerie de ce
dixime plan; parlez donc.
-2- J'aperois en vous que, devant cet ensemble de reprsentations, vous ne vous y
retrouvez pas, de sorte que vous ne pouvez pas dcrire les quelques images; c'est pourquoi je vous viens
en aide.
-3- Comme premire chose, mes chers amis et frres, en cette septime galerie on
observe dj un peu sa courbe, tandis que dans les galeries qui se trouvent dessous, tant donn
l'amplitude du cercle, cela chappait l'attention.
-4- En second lieu, vous avez observ que mme la rotonde entre les colonnes n'a pas
la considrable circonfrence des prcdentes; de mme que le nombre des colonnes a diminu, c'est--
dire, de trente il est descendu vingt seulement; de sorte que l'espace intrieur est en correspondance
plus restreint.
-5- En troisime lieu, ici le plancher est de couleur rouge clair, les colonnes, le mur et
le plafond sont d'un bleu ple; les portes qui mnent l'intrieur de l'difice principal, tendent un rouge
vif trs charg.
-6- Vous observez en outre qu'il manque ici le rythme flamboyant, mais que
cependant il y a partout un grand clat, et donc vous dites entre vous :
-7- En ce qui concerne la magnificence extrieure, cette galerie est videmment
quelque peu au-dessous de celles prcdentes, tandis que pour ce qui regarde les balustrades vers
l'intrieur et les ornements de la rotonde, au moins premire vue, cette galerie devrait avoir la priorit.
-8- D'abord les galeries sont constitues d'toiles qui forment de vritables ornements,
qui semblent ensuite tenus ensemble par un tout que l'on ne voit pas; les toiles sont d'une vive
splendeur, et irradient en des milliers de couleurs qui se croisent.
-9- L'escalier de la colonnade semble tre aussi uni exclusivement par des lignes
d'toiles; et, entre ces lignes d'toiles, on n'aperoit aucun autre matriau solide.
-10- Or, c'est l tout ce que nous pouvons dcrire avec notre langage, de ce que l'on voit
ici; car, en ce qui concerne l'ornement central de la rotonde, que naturellement nous voyons trs bien, il
se trouve de manire trop leve, pour l'exprimer avec nos possibilits linguistiques; de sorte que, un tel
objet, nous ne pouvons absolument pas le dcrire.
-11- Bien, bien, mes chers amis et frres, c'est justement sur cela que depuis le dbut
j'ai attir votre attention, en constatant que justement la description d'un tel objet vous aurait
embarrasss.
-12- C'est pourquoi, dj alors j'avais assum moi-mme cette charge; coutez-moi
donc avec beaucoup d'attention ! - D'abord nous voulons dcrire le plus exactement possible cet objet, et
l'examiner avec attention en tous ses composants.
-13- Maintenant nous nous trouvons tout fait proximit de l'objet; regardez en
premier lieu le plancher de la rotonde. Qu'y apercevons-nous ?
-14- Au centre se trouve un cercle d'toiles d'une circonfrence de sept klafters,
compos de sept ranges d'toiles, avec les couleurs de l'arc-en-ciel places exactement dans l'ordre; et
ce cercle, ou mieux, ces sept ranges d'toiles ont une largeur totale de trois empans. A l'intrieur de ce
cercle, se trouve un autel de couleur violette, haut de six empans, et qui a une circonfrence d'environ
trois klafters.
-15- Le bord suprieur rond de l'autel a une bordure d'or lgrement flamboyant, et sur
cette bordure se trouve une minuscule balustrade, haute d'un demi empan, d'un blanc brillant, compose
de colonnettes rondes, sur lesquelles il y a une autre bordure plus large d'or rouge vif transparent; et ce
n'est pas tout, sur cette bordure, et justement en correspondance avec les colonnettes qui sont dessous, il
y a des petites sphres parfaitement rondes, d'une couleur qui tend vers le bleu soutenu, et autour de
chacune de ces sphres il y a un petit cercle d'toiles fortement scintillantes.
-16- Au milieu du plan de l'autel s'lve une colonne parfaite de couleur vert-clair et sur
cette colonne est plac verticalement un grand cercle form d'toiles.
-17- A l'intrieur de ce cercle il y a un grand nombre de figures gomtriques,
composes aussi de petites toiles de couleur rouge-clair et blanc; et ces figures, avec le cercle qui les
enferme, offrent un coup dil extrmement imposant et plein de mystre.
-18- Mais du plafond pend au moyen d'une massive corde d'or un autre cercle, non pas
dans le sens vertical, mais bien dans celui horizontal, de la mme grandeur que l'autre et tout fait
semblable celui-ci.
-19- Voil, telle serait la description de l'ornement de cette rotonde, description qui
vous semblait quelque peu difficile faire; Vous dites : *Cher ami et frre dans le Seigneur !
-20- * Tout cela serait on ne peut plus lev, bel et bon; mais ce monument, l'gal des
prcdents, aura srement aussi une signification profondment sage, comme du reste tu y as fait
allusion.
-21- * Mais quelle est cette signification ? - Voil le problme. Si l'explication devait
nous incomber, ce serait dj beaucoup si nous nous en tirions avec une description, en laissant les
correspondances pour un meilleur moment.
-22- * Mais tant donn que tu nous as dj tirs plusieurs fois de l'embarras, nous
sommes prsent fermement d'avis qu'il ne devrait pas tre trs difficile pour toi de nous donner sur cela
quelques petits claircissements. *
-23- Mais certainement, mes chers amis et frres, nous nous trouvons ici sur la premire
marche, sur la demi-hauteur de cet difice, et rellement ici nous avons dj faire avec des choses qui
ont rapport la pure Sagesse.
-24- Mais maintenant, nous passons de l'Amour la Sagesse ce qui est une voie juste
devant Dieu ? Etant donn cependant que les buts de la Sagesse sont considrablement plus difficiles
saisir que ceux de l'Amour, nous devons nous recueillir un peu plus, pour viter - comme vous avez
coutume de dire - de perdre les triers.
-25- Certes, vous direz maintenant : * A dire vrai, nous n'en voyons pas la raison, tant
donn que dans l'Amour est aussi prsente la plus haute Sagesse; en ce cas, si nous pouvons la saisir en
mme temps que l'Amour, elle ne devrait pas nous chapper si facilement, pas mme l'tat absolu. *
-26- Eh bien, mes chers amis et frres, d'habitude vous jugiez assez justement. Mais
cette fois, je dois vous dire que vous avez manqu, et de beaucoup, de faire mouche.
-27- Cependant, pour que vous n'avez pas entendre cela seulement de moi, mais que
vous puissiez l'apercevoir clairement en vous, je veux vous prsenter deux petits exemples qui vous
confirmeront suffisamment mon affirmation; coutez donc :
-28- Quand vous marchez sur votre sol terrestre, et que vous tombez sur d'innombrables
choses de toutes sortes qui sont bien claires par le soleil, vous n'en trouverez mme pas une que vous
ne pourriez pas - si son poids ne dpasse pas vos forces - prendre avec vos mains et la dplacer de
l'endroit o elle se trouve.
-29- Par consquent, propos d'aucune de ces choses (ou objets), vous ne pourriez dire
qu'elle n'est pas saisissable, et que lorsqu'elle est saisie on ne saisit pas en mme temps avec elle aussi sa
lumire.
-30- Or, essayez une fois de saisir la libre lumire, et emportez-la en un faisceau; je
pense que c'est vraiment impossible !
-31- Vous voyez, quand la lumire est dj unie un corps solide - qui en ce cas,
correspond lAmour - vous pouvez saisir la lumire avec le corps, et l'emporter ici et l votre gr ; on
l'a dit, la libre lumire ne permet pas que cela arrive.
-32- C'tait l l'un des petits exemples promis. Observons maintenant un autre exemple
encore, duquel il doit rsulter de manire vidente que l'homme peut se nourrir de lumire, et l'utiliser
corporellement, mais seulement sur la voie de l'ordre divin. Comment cela arrive-t-il ? Le second petit
exemple vous l'indiquera immdiatement.
-33- D'o tirent profit et de quoi mrissent le fruit de l'arbre et l'pi du bl ? -Vous dites
: " Sans aucun doute de la lumire et de la chaleur qui dcoule de celle-ci.
-34- Vous avez bien rpondu; donc, comme vous voyez, un fruit est pour cette raison
un produit de la lumire et de la chaleur simplement, et de rien autre. Mais la lumire se fait prisonnire
de la chaleur, et plus il y a de chaleur, plus la lumire se fait prisonnire.
-35- Et des deux rsulte ensuite un fruit compltement mr, que vous pouvez manger,
en accueillant en vous avec trs peu de peine et de cette manire, en mme temps que le fruit consomm,
la lumire qui s'y trouve emprisonne; lumire qui est ensuite cette substance thre qui procure votre
organisme de la nourriture vivifiante.
-36- Quelqu'un pourrait dire : * Du moment que cela est vident et sans autre exact, il
suffirait de se mettre en face du soleil brillant, et d'absorber diligemment sa lumire dans son afflux, et
ainsi on s'pargnerait d'avaler de vulgaires repas. *
-37- Moi, par contre, je vous dis : Tout dpend d'un essai; le repas solaire est dsormais
dj connu; quelqu'un peut s'en tenir mme seulement dix jours une telle dite, sans goter autre chose;
et son organisme lui annoncera dj au second jour, combien de substance nourrissante il a absorb en
lui !
-38- De cet exemple, vous pouvez apercevoir encore plus clairement du premier coup
que la lumire en soi, son tat libre, n'est pas comestible, et c'est pourquoi personne ne peut s'y
rassasier. Quand par contre, elle est emprisonne dans le divin Ordre de la Force divine elle-mme, alors
seulement elle est comestible et nutritive.
-39- Pour cette mme raison, l'homme devrait aussi faire prisonnire dans son cur
toute sa lumire mondaine, o elle serait unie la chaleur de la vie, car alors il retirerait de cette lumire
une juste nourriture pour son esprit.
-40- Et nous aussi nous devons ici faire la mme chose, c'est--dire, enfermer ce que
nous avons vu dans les pures formes de la Sagesse aprs quoi seulement, nous apercevrons en nous, dans
leur pleine signification, leur dveloppement, et nous pourrons ainsi nous prparer un repas vraiment
substantiel.
-41- Le Seigneur ensuite nous ouvrira aussi cet autel, comme Il nous a ouvert celui de
l'avenue.
SS2 C41
(Amour et Sagesse; leurs rapports : Ordre et Harmonie. Correspondances de l'ornement
de ce plan : L'autel est l pour indiquer que l'Amour pntre dans la Sagesse.
Personne ne peut aimer vraiment Dieu s'il n'accomplit pas Sa Volont. Signes que
l'esprit de lhomme peut comprendre mme les choses clestes et divines :
s'entretenir avec Dieu, et parler avec Lui, comme un fils avec son pre.
D'o provient chez ces habitants du Soleil une telle sagesse ? Et d'o prennent leur
nourriture les doigts de notre corps ? Allusion la figure humaine du Macrocosme.
Sa nourriture est le pain de la Vie, c'est--dire, l'Amour de Dieu en tout l'infini. )
-1- Faites donc attention : Ce que j'ai dit, je l'ai accompli en moi, et vous l'avez
accompli par mon entremise, de sorte que maintenant il sera trs facile de saisir en nous la plus libre
Sagesse et de la reprsenter de faon comprhensible pour nos concepts. Mais pour la saisir et la
comprendre comme il convient, vous devez avant tout prendre en considration la position des divers
plans des galeries.
-2- Nous sommes au sixime plan, respectivement dans la septime galerie; donc, sous
tous gards, sur la moiti de l'difice, qui est la plus grande et la plus fondamentale, correspond la
poitrine de l'homme, et avec cela, tout ce qui concerne l'Amour; en comparaison cette seconde partie de
l'difice, c'est--dire celle suprieure, est l pour indiquer la tte de l'homme, et correspond donc
l'esprit et la sagesse respective.
-3- Nous nous trouvons ici sur la premire marche de la Sagesse, ou sur ce degr o la
pure Sagesse et l'Amour se saisissent. Si vous rflchissez un peu sur cela, l'ornement monumental de
cette rotonde, de mme que tous les ornements similaires qui se rptent en toutes les rotondes de ce plan
se dgageront en leurs composants particuliers.
-4- Regardez ici l'autel; Par sa forme, sa couleur et ses ornements, il reprsente
l'Amour qui arrive jusqu' la Sagesse. La petite colonne, sur laquelle est soud le cercle plein de mystre,
reprsente pour ainsi dire le cou de l'homme, mais avec comme correspondance la plus grande humilit.
-5- Par contre, qu'est-ce qui jaillit de l'humilit ? -Regardez le cercle qui est situ au-
dessus; avec un tel cercle est reprsente la tte de l'homme; mais comme correspondance, c'est la
Lumire de la Sagesse, qui merge de la chaleur de l'Amour.
-6- Les petites toiles qui concourent former un tel cercle, de mme que les figures
formes galement de petites toiles qui remplissent son espace libre, indiquent des connaissances et des
vues qui, du point de vue naturel, sont dans l'ensemble la proprit de la Sagesse.
-7- Le cercle d'toiles sur le pavement autour de l'autel, indique que l'Amour avec sa
vritable humilit et aussi avec sa sagesse, est d'origine divine et drive de l'activit de l'homme qui s'est
droule selon la Volont Divine.
-8- Avec le septuple cercle est reprsente visiblement la divine Volont; mais les
petites toiles particulires dont il est compos marquent les uvres que l'homme accomplit dans l'Ordre
Divin, suite la reconnaissance de la Volont Divine.
-9- Cependant, il rsulte de cela que personne ne peut aimer Dieu s'il n'accomplit pas
Sa Volont. Mais qui accomplit la Volont de Dieu, en faisant prisonnire sa propre volont avec
l'abngation de soi-mme, est rendu participant l'amour pour Dieu; et c'est ainsi que les uvres
accomplies selon la Volont de Dieu, sont de nobles graines dont germe l'Amour de Dieu ternellement
vivifiant, batifiant par-dessus toute chose !
-10- Quand quelqu'un a reu cet Amour, il a reu aussi avec Lui, la Sagesse Divine, car
l'Amour mme dont mane une telle Sagesse, est divin.
-11- Il n'est pas ncessaire d'entrer dans de plus grands dtails sur les diverses formes
qui apparaissent dans le cercle, formes qui signifient les multiples connaissances leves unies entre
elles, et bases sur l'Ordre divin et la Sagesse divine.
-12- Jusqu' ce point, mme le mystre de cet ornement serait rsolu; cependant nous
observons que du plafond aussi pend, compltement libre, un cercle semblable celui fix sur la petite
colonne, et ce cercle horizontal touche avec son centre exactement le bord suprieur du cercle vertical
qui se trouve au-dessous de lui. - Que signifiera donc ce second cercle ?
-13- Ce cercle indique la Sagesse divine, et comment depuis le Ciel, Elle influence
constamment, et sans cesse vivifie et coordonne la sagesse qui Lui est unie, cette sagesse de tout homme
qui vit conformment l'Ordre Divin.
-14- Que ces deux cercles se touchent, signifie que le vritable esprit divin de Sagesse
dans l'homme pntre dans les profondeurs de la Sagesse Elle-Mme, profondeurs qui sont figures par
le centre, et c'est pourquoi :
-15- Ces hommes saisissent des choses clestes et divines, s'entretiennent avec le
Seigneur Lui-Mme et causent avec Lui comme un fils avec son propre pre, ou bien comme un frre
avec son frre.
-16- Vous voyez, tout ceci est expos le plus brivement possible, de la manire la plus
comprhensible. - A ce point, vous dites, et mme, vous demandez certainement :
-17- * Cher ami et frre ! D'o les hommes de ce corps central solaire de l'univers
prennent-ils une telle sagesse, en laquelle en vrit est indique littralement, avec la plus grande clart,
l'essence de toute la vie spirituelle de tout homme vivant sur notre Terre ?
-18- * Si des hommes construisaient des choses semblables sur notre Terre, par suite
d'une correspondance spirituelle, cela pourrait tre encore comprhensible, tant donn que le Seigneur
et Crateur de tout l'Univers a Lui-Mme vcu corporellement sur cette Terre, et y a prgrin et prch;
tandis que trouver, sur ce corps solaire de l'univers qui se trouve certainement une distance
inexprimable de notre Terre, une telle sagesse qui est parfaitement semblable celle divinement
terrestre, est vraiment extrmement curieux. Comment cela est-il possible ? *
-19- Mes chers amis et frres, cette question vous exposerait, dans une runion d'esprits
angliques, un bruyant clat de rire. Dites-moi, de quoi s'alimentent vos doigts et les autres extrmits
de votre corps ?
-20- Vous n'introduisez certainement pas de la nourriture dans vos extrmits, puisque
celles-ci n'ont ni bouche ni estomac; et de mme votre corps a un grand nombre de parties, petites et
grandes, alimenter, qu'il n'est pas ncessaire de nourrir chacune en particulier.
-21- L'homme a seulement une bouche et un estomac; ce que ce dernier accueille, passe
dment prpar dans toutes les autres parties; donc, il n'y a pas en chaque membre particulier, un cur,
mais il n'y en a bien qu'un seul dans la poitrine de l'homme, qui diffuse ses veines et ses vaisseaux
sanguins dans tout le corps; et il envoie, travers eux, sa vie dans toutes les fibres du corps entier, selon
le besoin d'absorption de la vie, de manire bien calcule et approprie au but.
-22- Cependant, vous avez entendu que toute la grande Cration de Dieu, tant du point
de vue naturel que de celui spirituel, reprsente parfaitement * un homme *; lequel dans son universalit
immensment grande, a sans aucun doute seulement un estomac et un cur.
-23- Vous savez Qui est le grand Donneur de nourriture - et vous connaissez aussi en
quoi cela consiste - avec laquelle le grand Donneur alimente Son grand homme :
-24- On l'appelle le * Pain de Vie *, ou, pour s'exprimer plus clairement, c'est l'Amour
de Dieu ! Donc, si vous trouvez en toutes les parties de votre corps, le seul et mme aliment vital qui,
travers l'estomac et les autres organes de transformation et purification, engendre le sang qui part du
cur en toutes les directions de votre organisme, on ne doit pas alors considrer comme un miracle qu'en
cette partie du grand homme cosmique, vous trouviez le mme Amour divin et la mme Sagesse divine
que vous avez trouvs sur votre Terre, que vous trouvez encore, et que vous pourrez toujours trouver en
tout temps.
-25- Un tel Soleil central est, pour ainsi dire, un nerf principal du grand homme
cosmique, et les soleils plus petits, les plantes sont ensuite comparer aux petits nerfs secondaires, aux
fibres et aux filaments.
-26- Et donc, il est plus que certain que le nerf principal est aliment avec la mme
humeur, avec laquelle sont aliments et soutenus les nerfs mineurs, les fibres et toutes les autres cellules.
-27- L o il y a un Dieu, un Crateur et Seigneur, dans Son incommensurable Cration
il ne peut seulement y avoir aussi qu'un Amour divin, qu'une Sagesse divine, et qu'une Puissance selon
l'Ordre Divin !
-28- A moins que vous ne vouliez admettre encore un ventuel second Dieu et
Crateur; -si l'on admet que votre cur et votre intelligence soient capables d'une telle folie !
-29- Seulement en ce cas on pourrait regarder avec raison un Ordre diffrent des
choses, et peut-tre soumettre une question comme la vtre il y a peu. Mais tant donn les circonstances
exclusivement monothistes en vigueur, on en reste un seul aliment, une seule Sagesse et un seul
Ordre.
-30- Mais tant donn que maintenant nous apercevons tout cela sans aucun doute
clairement, montons sans retard au plan suprieur, c'est--dire au septime, ou bien dans la huitime
galerie.
-31- Mme si cet escalier circulaire apparat plutt transparent, n'en faites pas cas, car il
nous portera sans autre au but dsir. Allons donc.
SS2 C42
(La huitime galerie est construite en verre. D'autant plus dur est le matriau, et d'autant
plus il est transparent. Cette transparence correspond la Sagesse; sa
caractristique. Comme exemple : Un fragment gomtrique de Sagesse. )
-1- Comme vous voyez, notre ascension est alle mieux que vous ne le pensiez; c'est
pourquoi maintenant nous sommes dj au septime plan, c'est--dire dans la huitime galerie. Comment
trouvez-vous ce lieu ?
-2- Vous dites : * Cher ami, ici tout semble trs transparent; les colonnes de la rotonde
sont faites comme avec du verre fin; le plancher sur lequel nous nous trouvons est aussi confectionn
d'un matriau diaphane, d'un blanc-bleut, trs lisse et extraordinairement brillant.
-3- * Les balustrades qui entourent cette galerie, entre une rotonde et l'autre, sont
galement faites d'un matriau transparent, de sorte que l'on peut voir travers elles sans forcer la vue.
-4- * En outre, si nous tournons notre regard vers le plafond, nous voyons qu'il est fait
du mme matriau qui tire lgrement sur le bleu, et qu'il semble galement tre plutt transparent; en
effet, travers certains points, on peut voir mme dans la neuvime galerie. *
-5- Certes, mes chers amis et frres, les choses sont rellement ainsi. Mais vous
voudriez savoir si ce matriau si transparent est tout aussi solide que celui moins transparent employ
dans la construction des plans infrieurs.
-6- Et, moi, je vous dis : De cela vous pouvez tre pleinement assurs, car ici, plus une
matire dure est transparente, plus elle est solide.
-7- Vous dites : * Mais selon l'ordre de la construction, on devrait mettre la base ce
qui est plus solide - tant donn que cela doit soutenir le poids de tout l'difice - en employant les
matriaux les moins solides, parce que moins transparents, dans les parties suprieures, o l'difice
devient et doit devenir moins pesant. *
-8- Vous jugez selon votre mesure; et en ce qui concerne la construction sur la Terre,
ce serait aussi la meilleure faon de se rgler; cependant, autre est le monde, autre est aussi le rglement
du btiment.
-9- Toutefois, vous savez que les objets durs sont secs et faciles fendre, tandis que
ceux qui sont moins durs, peuvent cependant avoir encore une grande solidit, tandis qu'en mme temps
ils sont plus flexibles, moins cassants, et ils peuvent donc supporter sans dommage une plus grande
pression que les objets durs.
-10- Prenez par exemple une massive sphre de verre, et une de cuivre; laquelle des
deux est la plus dure ? - Pour couper le cuivre, ou le rayer, il n'est pas ncessaire d'avoir des outils de
grande duret; en effet, avec un couteau ordinaire de cuisine, vous pouvez sans autre couper des
parcelles assez considrables.
-11- Pour porter atteinte la sphre de verre, il faut des matires beaucoup plus dures,
comme du quartz, de l'acier le plus dur, ou du diamant.
-12- Cependant, prenez ces deux sphres, et placez sur chacune un poids de mille
quintaux, et mettez au-dessous une base dure et rsistante. La sphre de verre sera rduite en une fine
poudre blanche, tandis que celle de cuivre s'en tirera avec un relatif aplatissement.
-13- De cet exemple vous pouvez relever plus que suffisamment pourquoi, pour la
construction de cet difice, ont t employs les matriaux les plus durs pour la partie suprieure.
-14- Si ces matriaux avaient t employs pour la partie infrieure, ils auraient subi le
sort de la sphre de verre. Ici par contre, ils sont dj pleinement a l'abri, et encore suffisamment solides,
pour pouvoir soutenir la charge qui pse sur eux; et donc, en ce qui concerne notre poids, nous n'avons
rien a craindre.
-15- Mais qu'ici, tout soit plus dur, plus transparent, a une signification de la plus
grande importance, sur laquelle cependant, on ne peut pas dire grand-chose, de mme que de la matire
dure on ne peut dtacher de grands fragments, pas mme avec les outils les plus puissants.
-16- Le diamant, chez vous sur la Terre, est certes le corps le plus dur, et en mme
temps, le plus transparent; mais ceux qui le taillent, comme vous dites, pourraient vous dire combien
d'effort il en cote pour en enlever des particules trs petites.
-17- Et vous voyez, les choses sont ainsi aussi avec la sagesse, quand elle devient
toujours plus pure; un petit morceau de cette sagesse est plus dur assimiler et analyser, qu'un monde
plein d'amour.
-18- On pourrait dire : Un noyau de sagesse est semblable un paquet plein de puces;
quand il est ouvert, elles s'chappent grande vitesse de tous les cts; et il faut beaucoup d'agilit pour
en saisir, sur mille, deux, devenues fatigues.
-19- C'est pourquoi, comme je l'ai dit, mme sur la constitution dure et transparente du
matriau de ce septime plan, ou huitime galerie, il ne nous reste pas beaucoup dire.
-20- Une chose cependant est certaine et claire, c'est que les objets, la lumire de la
Sagesse absolue, deviennent toujours plus transparents; mais rellement en raison de ceci, d'autant plus
impntrables ils sont et d'autant plus ils montent, d'autant plus transparents ils sont et d'autant plus durs
ils deviennent; de sorte que, en raison de leur trop de transparence, on ne les voit plus, et donc, ils ne
sont plus saisissables.
-21- Ainsi arrive-t-il aussi avec la Sagesse; on a certes une base sur laquelle on peut se
mouvoir; mais ensuite, c'est dj tout ce que l'on peut tirer de la base elle-mme.
-22- Si vous voulez l'examiner de plus prs, et plus longuement vous l'observerez,
d'autant plus elle disparatra votre vue, et la fin, vous n'apercevrez plus rien, l o, au premier regard,
il vous avait sembl voir quelque chose apparatre.
-23- N'en est-il pas ainsi aussi avec la Sagesse absolue ? Vous devez certainement dj
le savoir en raison de pas mal d'expriences faites; cependant, si ne devait pas vous tre encore
suffisamment claire la manire selon laquelle la Sagesse absolue se trouve en rapport, du point de vue de
la correspondance, avec le matriau avec lequel est construit ce grand difice, je veux vous offrir en
guise d'exemple, un minuscule petit morceau de Sagesse, et vous pouvez le ronger et le racler autant que
vous voulez, sans rien en tirer. Ecoutez :
-24- Sept cercles sont entrelacs l'un dans l'autre; les cercles se pntrent; ceux pntrs
se dvorent, et ceux dj consomms s'lvent en ceux qui ne sont pas autant consomms; et les sept
cercles n'ont aucune mesure, ni aucun point central.
-25- Ils sont sept cercles sans fin ; le nombre qui pntre chaque cercle, comme tous les
sept cercles, est le UN ! - Vous voyez, ceci est donc un petit morceau de Sagesse absolue !
-26- Avec cela je vous ai dit en peu de mots quelque chose d'norme, de sorte que vous,
avec les concepts habituels, vous ne pourriez le rsoudre de toute l'ternit. Cependant, si vous lisez cette
phrase, au premier moment il vous semblera que vous pourriez arriver la solution, sinon totale, du
moins partielle.
-27- Essayez donc de la gratter et de la ronger, et appliquez cette matire le
microscope de votre intelligence; et d'autant plus vous vous mettrez le faire, et d'autant plus
transparente deviendra la matire, et donc d'autant moins visible ce qu'il y a en elle; et puis elle
disparatra elle-mme toujours plus, la vue de votre intelligence.
-28- Je suppose que vous en avez suffisamment pour admettre que, pour un esprit
encore enchan en la matire, il n'y a pas beaucoup faire avec la vraie Sagesse absolue. C'est pourquoi,
restons tranquillement avec l'aliment que le Pre Saint et Bon a prpar et bni pour vous. A l'poque o
votre esprit sera plus dgag, vous serez sans autre en mesure de mordiller davantage la nourriture
absolue qu' prsent.
-29- Mais tant donn qu'au sage il suffit de peu, ainsi nous aurions aussi plus que
suffisamment avec les minuscules petits morceaux qui vous seront offerts en cette galerie de la Sagesse.
-30- N'avons-nous pas en effet, ici devant nous, encore l'ornement de la rotonde;
observez-le, et nous verrons ensuite ce que l'on y pourra picorer et apprendre.
SS2 C43
(La Sagesse absolue n'est pas approprie pour un esprit encore enchan. Ornement de
cette galerie : un cercle d'or suspendu par une cordelette, et en lui, une sphre
transparente contenant des substances qui crent des formes toujours
changeantes. Mcanisme qui fait tourner la sphre : Une sorte de mouvement
perptuel. )
-1- A ce que je vois, vous avez scrut attentivement cet ornement, et vous l'avez
observ, pour ainsi dire, atome par atome; c'est pourquoi, il ne devrait pas vous tre difficile de vous
prononcer ce sujet, et de le dcrire tout aussi bien que vous l'avez observ.
-2- Par consquent, vous pouvez commencer aussitt avec votre description.
Cependant, ce qu'il semble, vous n'avez pas encore fini de le regarder. Qu'y a-t-il qui attire autant vos
regards en cet ornement ? - Est-ce l'ornement lui-mme, ou bien chacune de ses parties ?
-3- Mais je suis en train d'observer pourquoi vous n'arrivez jamais la conclusion de
votre examen. En effet, l'ornement de cette rotonde est instable, et vous n'tes pas en mesure de vous en
faire une ide prcise, cause des formes qui en lui se renouvellent, toujours et se succdent sans arrt.
-4- Oh, certes, cet ornement est un vrai kalidoscope, en lequel, chaque foi qu'on le
tourne, apparaissent de nouvelles formes, tandis que celles d'avant ne se prsentent plus. C'est pourquoi
je vous dis :
-5- Ce serait pour vous bien peu utile mme si vous deviez observer cet ornement
durant une ternit entire, car, mme dans ce cas, vous n'arriveriez jamais cueillir une forme dcisive;
mais la place de celles qui disparaissent, vous continueriez voir toujours des formes nouvelles et
singulires.
-6- Dcrivez donc seulement ce qui est stable en cet ornement, et laissez de ct la
stabilit des formes intrieures. En quoi consiste donc cet ornement ?
-7- Vous dites : " Cher ami et frre, pris en lui-mme, cet ornement tout entier est
simple, du moins tel que nous pouvons le voir dans son ensemble; c'est--dire qu'il consiste en un trs
simple cercle d'or, d'un diamtre de plus de deux klafters, l'intrieur duquel il y a une sphre de verre
peu prs comme chez nous sur la Terre on trouve un globe gographique, l'intrieur d'un mridien
mobile de laiton.
-8- " Cette sphre tourne continuellement l'intrieur du grand cercle qu'elle remplit
presque compltement. Mais le cercle n'est pas assur sur quelque chose qui appuie sur le plancher; il
pend du plafond au moyen d'une robuste cordelette d'or, parseme de pierres prcieuses en forme
d'toiles.
-9- "A chaque plus petit mouvement de cette grande sphre transparente, on aperoit
continuellement en son intrieur de nouvelles formes, elles aussi transparentes, mais de diverses
couleurs; et ces formes sont souvent si attrayantes, que l'on ne se rassasierait jamais de les regarder.
-10- " Mais quand on voudrait arrter le regard sur l'une de ces formes, pour pouvoir en
tirer un jugement, elle a dj disparu, et une autre, qui avec la prcdente n'a rien de commun, a succd
sa place; et cela continue sans cesse.
-11- " Puis on croit qu'en tournant, la sphre reviendra ensuite au mme point, et que la
forme dj aperue reviendra aussi ensuite, mais au contraire, il n'y a rien de tout cela.
-12- " En fait, du moins jusqu' prsent, aucune des formes que nous avons aperues
n'est reparue devant nos yeux. C'est pourquoi, cher ami et frre, ceci est tout ce qu'il y a vraiment digne
d'tre not, que nous ayons dcouvert en cet trange ornement.
-13- " De ce point o nous nous trouvons, nous voyons qu'en toutes les autres rotondes,
se trouvent des ornements tout fait identiques. C'est pourquoi jaillit spontanment la question : Qui fait
tourner continuellement la sphre autour de son axe; et quelle signification a la dite sphre, et quelle est
celle de tout l'ornement dans son ensemble ?
-14- " Car dans les autres rotondes on trouve des ornements parfaitement gaux celui-
ci, et nous pouvons trs bien l'apercevoir du point o nous nous trouvons.
-15- " Il ne reste donc rien d'autre qu' soumettre la question : Qui fait tourner
continuellement la sphre autour de son axe ? Que signifie la sphre elle-mme, de mme que tout son
ornement ? "
-16- Mes chers amis et frres ! Vous voyez, justement en cet ornement se trouve
nouveau un petit bout de sagesse absolue, duquel, selon votre point de vue, il y aura bien peu picorer.
Par contre, en ce qui concerne le mouvement de rotation de la sphre, c'est trs facile tant expliquer
qu' comprendre.
-17- Sachez donc que dans le grand cercle constitu par un tube - donc vide en son
intrieur - et au point o le pivot est introduit dans le cercle, est plac un mcanisme trs bien calcul,
qui peut tre considr comme un *mouvement perptuel*, au moyen duquel justement, cette sphre
transparente qui semble confectionne avec du verre trs fin, est mise continuellement et rgulirement
en rotation.
-18- Vous pouvez donc vous dclarer pleinement satisfaits de cette rponse.
Naturellement, vous voudriez savoir quelque chose de plus prcis sur ce * mouvement perptuel *
mcanique; mais, quand vous saurez cela - ce qui n'est pas difficile expliquer - vous ne comprendrez du
dit ornement rien de plus en soi-mme que sans cette explication.
-19- Cependant, je vois que vous tes trs dsireux de connatre ce mcanisme, de sorte
que je dois vous donner quelque plus grand dtail. Mais vous devez imaginer un matriau inusable qui se
trouve seulement sur ce Soleil central, tandis qu'on ne peut absolument pas le trouver sur des corps
plantaires comme votre Terre; car, sur de tels corps de l'univers, les matriaux minraux, en gnral,
drivent d'un degr de lumire et de chaleur infiniment infrieur, en comparaison de celui d'un Soleil
central.
-20- Ceci dit, l'exposition du mcanisme est trs facile. Quel aspect a-t-il donc ? - Eh
bien, ce cercle qui est clos hermtiquement, est rempli pour environ un tiers d'un liquide qui ne s'vapore
pas, de l'espce et de la nature du mercure, condition qu'il ft possible de l'obtenir sur la Terre, l'tat
trs pur, compltement transparent, et trs coulant.
-21- A la partie suprieure du cercle, ce cercle atteint ce que l'on appelle un *
Poljorganon *, mais seulement d'un des cts. Ce Poljorganon, tant donn sa puissante attraction sur le
liquide, suce continuellement; mais de l'autre ct du cercle, il arrive seulement un tiers de sa hauteur
et il fait couler le liquide suc du ct oppos.
-22- Avant la fin, le Poljorganon est dot d'une espce d'entonnoir qui recueille les
gouttes, tandis que le petit tube de cet entonnoir se trouve exactement sur une roue palettes en forme de
cuillre. Cette roue est fixe directement sur le pivot de la sphre.
-23- Lorsque, par suite de la chute d'une ou plusieurs gouttes, par l'entonnoir, l'une des
cuillres est pleine, elle devient naturellement plus lourde, se penche vers le bas, faisant ainsi tourner
toute la grande sphre.
-24- Quand la palette cuillre qui se trouve dessous a dcharg le liquide, pendant ce
temps la suivante a t remplie, et elle s'abaisse son tour.
-25- Autant le Poljorganon suce-t-il continuellement de substance liquide, autant
ensuite il en laisse couler sur les palettes; de sorte que le mouvement perptuel est une chose facilement
ralisable, compte tenu des conditions auxquelles on a fait allusion auparavant, et d'autant plus si l'on
considre que le matriau avec lequel est fait le pivot, et mme tout l'ornement, n'est pas sujet l'usure,
et donc pas davantage une friction quelle qu'elle soit.
-26- En effet, tant le pivot, que le cylindre sur lequel tourne le pivot, sont si
extraordinairement lisses, qu'ils ne se font rciproquement pas la plus petite rsistance, dans le
mouvement imprimer la sphre.
-27- Il semble vraiment qu'un tel pivot se meut dans le plus pur ther, et, tant donn
que la grande sphre de verre est aussi mathmatiquement calcule de manire exacte, et qu'elle repose
sur le pivot avec un poids bien quilibr, ainsi son tat de paix peut facilement tre interrompu, mme
seulement avec le poids d'une petite goutte.
-28- Mais un tel instrument n'est point considr par les hommes vraiment sages de
cette circonscription solaire comme une uvre miraculeuse, mais bien plutt comme un mcanisme de
relative importance.
-29- Vous dites : Dsormais nous comprenons parfaitement ce mcanisme du
*mouvement perptuel*, mais en comparaison il nous sera trs difficile de comprendre le changement
continuel des formes dans la sphre vitre.
-30- Certes, mes chers amis et frres, la chose n'est pas aussi facile; cependant, il n'est
pas non plus impossible de pouvoir s'en faire une ide. Sur votre corps terrestre ce serait une vritable
impossibilit que de produire une chose semblable, tant donn que sur la Terre, les diverses substances
ou lments, que l'on dit impondrables, ne peuvent pas tre intercepts durablement, tandis que sur un
Soleil central cela arrive avec beaucoup de facilit.
-31- De sorte que, pour enrichir vos connaissances, je vous dirai que dans son intrieur
cette sphre est creuse, mais remplie avec toutes sortes de ces lments impondrables.
-32- Au moindre changement rotatoire, ces lments se mlangent continuellement
entre eux, mais sans se mler compltement, tant donn la diversit de leur nature substantielle.
-33- De ce mlange ensuite, il arrive aussi continuellement la formation de nouvelles
formes qui doivent ncessairement changer, par suite de la succession des mouvements rotatoires de la
sphre elle mme.
-34- Vous pouvez voir quelque chose de semblable - mais en de grandes proportions -
galement sur votre Terre - o de la mme faon les lments impondrables, l'intrieur de la grande
atmosphre (sphre de l'air), qui renferme naturellement tout le corps terrestre, se manifestent aussi
continuellement en de nouvelles formes.
-35- Cependant, ces lments impondrables qui se trouvent sur la Terre, se trouvent
un degr bien moindre de puissance et de substance active, que sur un Soleil central; c'est pourquoi aussi
leurs raffinements sont gnralement trs imparfaits, comme vous pouvez le voir aux formations des
nuages, et d'autres phnomnes atmosphriques.
-36- En cette sphre ici au contraire, ces lments sont, d'une certaine manire,
enferms dans leur plus grande puissance concentre; raison pour laquelle aussi, les formes qui se
dveloppent, sont indescriptibles, et offrent, mme de manire rduite, un spectacle vraiment imposant.
-37- Je suis de l'opinion que, pour ce qui est possible votre facult de comprhension,
ce phnomne aussi aura t suffisamment clair.
-38- Mais on demande : Que signifie tout cela ? C'est une question compltement
diffrente. Il s'agit, comme on l'a dit au commencement, * d'un petit morceau de sagesse *, dont on ne
pourra pas grignoter grand-chose; et nous devons nous contenter d'y jeter un regard d'ensemble, ou
global, extrmement fugace.
-39- Donc, cet ornement pris dans sa totalit, reprsente la Sagesse absolue -
reprsente exclusivement en elle-mme - qui est, ce point de vue, quelque chose de continuellement
mobile et changeant dans la forme, dont la signification et la profonde connexion, sont dchiffrables
pour l'ternit seulement l'UNIQUE, mais de manire absolue aucun autre.
-40- Cela vaut aussi pour votre Terre. Qui peut comprendre les innombrables formes
des nuages ? - Le plus haut savoir, en face de ce spectacle qui se renouvelle toujours, se retire dconfit,
et doit dire :
-41- " Seigneur, tous les hommes et tous les esprits sont un absolu nant devant, c'est--
dire, compars Toi ! "
-42- Ici nous voulons en faire tout autant, et plutt que de nous laisser aller
d'ultrieures discussions vides, montons dans la neuvime galerie ou au huitime plan.
-43- Les escaliers sont ici comme tout le reste, dj trs transparents, cependant ils nous
soutiendront trs bien, de sorte que nous commenons notre monte.
SS2 C44
(Huitime plan, neuvime galerie. Ici, presque tout est invisible cause de la
transparence absolue. L'il, d'un extrme point de la lumire lautre ne voit rien,
et doit d'abord shabituer. Exemple: Regardez le soleil du matin ou du soir ; son
effet. Introduction: pntrer dans l'esprit. Ornement en cette nouvelle galerie: une
sphre transparente suspendue une cordelette blanche, sur la pointe d'un cne
transparent, comme base adhrant au sol. )
SS2 C45
(La sagesse divine spirituelle est folie pour le monde: Exemples : nombres, localits,
correspondances. Explication des exemples. )
-1- Vous avez fait comme il vous fut suggr, et vous avez un peu rflchi; et, moi, je
vous dis: Ici les choses sont comme suit: Vous auriez pu penser une chose quelconque votre gr, et
vous auriez trouv en tous les cas, de faon compltement exacte et vraie, une image de la profonde
signification de cet ornement, dans sa correspondance. Vous, ce point, quelque peu surpris, vous faites
observer:
-2- * S'il en est ainsi, alors la vie dans le Royaume des esprits est trs facile; de cette
faon on peut bavarder sans y penser et sans y donner un sens, en usant de toutes sortes de phrases
dcousues, l'une aprs l'autre; et ceci en outre, comme une rponse lucide une trs importante
question vitale; et cependant, avec de vides sottises, se manifeste sans le vouloir la plus grande sagesse.
-3- * Nous, au contraire, nous sommes d'avis que, pour parler vraiment, et de manire
spirituellement sage, on doit tenir des propos d'autant plus concluants et plus prcis que sur la Terre; et
ce, pour la bonne raison qu' la disposition de l'esprit - quand il se trouve l'tat absolu complet - se
tiennent des moyens beaucoup plus valables et convaincants que dans le monde dcousu extrieur, quand
il est, outre cela, encore prisonnier de sa pesante chair qui l'opprime.*
-4- Certes, mes chers amis et frres, d'un ct vous avez raison, quand vous mesurez
le spirituel avec un systme de mesure plutt terrestre; mais si vous mesurez le spirituel, spirituellement,
alors vous vous convaincrez facilement que les conclusions que vous avez exposes l'instant, ont une
base trs prcaire.
-5- Vous avez certainement lu, dans les Eptres du cher frre Paul - o il se prononce
trs souvent cet gard - que la sagesse des sages en Christ est une vraie folie devant le monde. Et en
effet, elle l'est mme vraiment; mais comment ?
-6- Quand vous comptez, voyez-vous, vous estimez que votre systme numrique est
parfait, et qu'il n'a pas de lacunes. Mais au contraire, moi, je vous dis qu'entre un nombre et l'autre il y a
un abme que rien ne peut remplir, et que seulement la vue du plus haut Esprit, cet abme peut
apparatre comme combl.
-7- Quel serait votre jugement si un Esprit, rempli de la plus haute lumire de la
Grce, se prsentait devant vous, et qu'entre le nombre un et le deux, il numrait des milliards sans fin,
et disait la fin:
-8- Il y a un abme entre un nombre et l'autre de notre systme, et il est encore loin
d'tre rempli*. - Et si ensuite, il devait vous conduire en des abmes toujours plus profonds, et encore non
combls, entre les milliards qu'il a compts et qui tous se trouvent toujours entre votre un et votre deux,
vous diriez:
-9- Cet tre a, au plus haut degr, des concepts exagrs, et il rve de grandeurs
infinies, l o nous n'apercevons que deux units trs proches l'une de l'autre. *
-10- Un autre Esprit pourrait venir vous, et vous raconter des vnements concernant
votre Terre, de la plus sombre prhistoire, du pass plus rcent et mme du prsent; vnements qui
cependant, en ralit, ne sont jamais arrivs.
-11- Et mme, il pourrait vous faire une autre plaisanterie, c'est--dire transporter dans
l'antiquit des faits trs rcents, de mme que brouiller les lieux, o l'un ou l'autre fait est effectivement
arriv.
-12- Et ainsi, il pourrait mme changer la Terre avec le Soleil, et faire d'autres choses
de ce genre, pouvantablement contradictoires pour votre mentalit qui juge. Il pourrait mettre mille, l
o vous avez seulement un, et vice versa.
-13- Que diriez-vous, sur la base de votre jugement terrestre, sagement ordonn ? -
Certainement, vous ne diriez pas autre chose sinon que: Regarde un peu ici, comment cet esprit divague !
-14- Dans votre sagesse du monde, vous dites: * Si je suis et si je pense, alors je suis
celui que je suis et qui pense. *- L'esprit, ou mieux, un esprit, vous dira au contraire:
-15- * Je suis et je ne suis pas; je pense et je ne pense pas, ; je suis celui que je ne suis
pas*. - Que diriez-vous alors ? - Rien d'autre sinon que: * Regarde un peu, cet esprit divague nouveau !
*- En effet, selon l'ordre, un tre dtermin ne peut pas * tre * et dans le mme temps * ne pas tre *.
-16- Vous voyez, de tout cela vous pourrez relever facilement, que la sagesse spirituelle
ne peut jamais tre mesure selon le systme et la mesure terrestres.
-17- Toutefois, afin que de cela vous puissiez vous former une ide au moins
approximative, je veux claircir seulement * l'tre * et le *non-tre*; et ensuite *penser* et *ne pas
penser*, selon la sagesse spirituelle. Ecoutez donc:
-18- Quand l'esprit dit: " Je suis et je pense ", il indique avec cela que le Seigneur en lui
est Tout en tout. Si au contraire il dit de lui: " Je ne suis pas et je ne pense pas ", cela signifie que, sans le
Seigneur, aucun tre n'est quelque chose par soi-mme, et donc aussi, ne peut rien.
-19- Et comment doit-on au contraire comprendre, quand c'est le Seigneur qui, dans Sa
profonde Sagesse, dit une chose semblable de Lui, tant donn qu'Il est ternellement, Tout en tout?
-20- Eh bien, quand le Seigneur dit: " Je suis et Je pense ", cela veut signifier que le
Seigneur Lui-Mme - en Lui-Mme - est et pense parfaitement ternellement; quand Il dit: " Je ne suis
pas et Je ne pense pas ", c'est comme s'Il disait: " Tous les tres sont, vrai dire, des cratures issues de
Moi, et sont Mes penses vivantes, tenues fermement par ma Volont, et il n'y a en tout l'Infini, aucune
chose que Je n'ai pense et tablie avec Ma Volont.
-21- "Cependant, afin que Mes cratures aient la complte libert, alors Je laisse Mes
penses ainsi compltement libres, comme si ce ntait pas Moi qui les aie penses et cres, et ce, afin
qu'elles puissent tout fait librement, penser, agir et uvrer par elles-mmes, et ne dpendissent pas le
moins du monde de Moi, comme si Je n'tais absolument pas prsent, ou bien, comme si Je n'existais
pas. "
-22- Comme vous voyez, c'est la signification - du point de vue de la Sagesse - qui se
trouve dans les concepts spirituels, qui doivent certes sembler des rveries, dans leur spirituelle
simplicit, s'ils sont considrs en prenant comme base la mesure ordonne de manire terrestre.
-23- Cependant, comme sont les choses avec cet exemple de sagesse - maintenant pour
vous un peu clairci - elles le sont galement avec tous les autres exemples de calcul et d'histoire,
auxquels il fut fait allusion prcdemment; de sorte que vous pourriez demander un esprit:
-24- Combien font deux fois quatre; tandis que l'esprit pourrait vous rpondre: Deux
fois quatre sont, ou bien font: Juda ou Chine, ou bien Asie, Europe, Jrusalem, Bethlem, ou le roi
Salomon et une quantit innombrable d'autres choses encore. Malgr cela, il aurait toujours donn une
rponse infailliblement vraie,
-25- Cependant vous direz: " Que deux fois quatre fassent huit, nous le comprenons
parfaitement, mais qu' la place du huit, puissent prendre place des rgions, des pays, des villes, des
peuples ou bien des hommes particuliers, cela doit tre simplement une pure fantaisie. "
-26- Avec l'intellect qui suit l'ordre terrestre, certainement; mais du point de vue
spirituel, selon lequel chaque nombre a une signification spirituelle correspondante, fondamentalement
incre, la rponse sera parfaitement exacte.
-27- Cependant j'aperois que ce qui a t dit l'instant pique votre curiosit, et vous
voudriez avoir cet gard une petite tincelle de lumire; c'est pourquoi je veux dclencher quelques
tincelles.
-28- Voici: Deux fois quatre font huit; cependant, comment cela fait-il apparatre
Jrusalem ? Dans le nombre huit, voyez-vous, est indiscutablement inclus le nombre sept. Le nombre
sept signifie la toute-puissance des sept Esprits de Dieu qui sont en correspondance avec les sept
couleurs, et ensuite aussi avec la vie de chaque homme.
-29- Mais maintenant, proche du nombre sept, nous avons le nombre un; et ce nombre,
que signifie-t-il ? Il signifie que ces sept esprits ne sont pas sept, mais bien, au fond, seulement et
parfaitement un Esprit seulement, et cela est exprim par le nombre huit, en qui sont reprsents, dans la
correspondance et en mme temps, les Esprits de Dieu, pris sparment, et ensuite ct runis en UN;
et cette runion, ajoute au sept prcdent, en qui il se trouvait comme subdivis, donne le nombre
complet de 8.
-30- Cependant, Jrusalem reprsente aussi le Seigneur, du point de vue de l'uvre de
l'Amour et de la Sagesse; ce que vous pouvez relever de la raison pour laquelle cette Cit a jailli, et de sa
disposition approprie au but.
-31- En suite de quoi, tant le Seigneur que Son Amour et Sa Sagesse, et que justement
la ville de Jrusalem qui indique la mme chose, sont parfaitement identiques; de sorte que le nombre 8
qui reprsente le Seigneur en tant qu'tre complet dans le UN, doit ensuite indiquer galement n'importe
quelle autre chose, considre de n'importe quel autre point de vue, qui reprsente le Seigneur dans Sa
perfection runie et son caractre exhaustif.
-32- Etant donn que Jrusalem Le reprsente, elle peut tre rellement indique avec
tout autant de droit que le nombre huit. Et cest le cas avec Jrusalem, cela l'est galement en dernire
analyse, avec toute autre chose, tant donn que le Seigneur est srement Tout en tout, et partout.
-33- De cela il rsulte que le nombre huit, dans la sphre fixe, peut indiquer de
manire parfaitement exacte, aussi bien l'une que l'autre chose. A ce point vous dites certainement: Ce
que l'on fait avec le nombre huit, on doit le faire aussi avec les autres nombres.
-34 Cela est juste et certain; cependant, vous ne pourrez pas comprendre cela,
pleinement, dans sa profondeur, tant que vous restez encore attachs vos nombres et vos mesures
terrestres, et que vous tes de l'avis que Dieu et les purs esprits doivent compter comme vous.
-35- Et quand un prophte dit: * Mille annes devant Dieu sont comme un seul jour, et
le nombre de tous les hommes est semblable zro devant le Seigneur *, que dites-vous de ce rapport
mathmatique ?
-36- En effet, sans tort vous devriez cependant dire: Dieu a institu les annes et les
jours, et Il a runi l'anne avec trois cent soixante cinq jours, et Il doit donc Lui-Mme d'abord bien avoir
distingu les jours et les mois, autrement il ne Lui aurait pas t possible de faire suivre si bien ordonns
et distincts, jours, mois et annes, les uns aprs les autres.
-37- Mais tant considr que le Seigneur a fait cela de manire vidente, en calculant
avec la plus grande exactitude, et qu'Il sait, srement mieux que tous, de combien de jours consiste une
anne, comment peut-Il, pour ainsi dire, oublier l'Ordre qu'Il a Lui-Mme institu, et sans plus l'observer,
mettre sur le mme plan, mille ans et un simple jour de l'anne ?
-38- Vous voyez, malgr cela, une telle phrase vous semble beaucoup plus naturelle,
car vous vous y tes habitus, l'ayant entendu rpter pas mal de fois, et ayant fait ce sujet des
comparaisons plus ou moins appropries.
-39- Si par contre vous n'en aviez jamais entendu parler jusqu' maintenant, cela
sonnerait pour vous tout aussi trangement, un peu comme si je vous disais; sept cent trente quatre
annes sont gales vingt sept jours et quelques heures, et une heure est une minute en soi.
-40- Avec cela, je veux seulement vous montrer que les nombres, les annes et les
jours, les heures et les minutes, dans l'esprit ne sont absolument pas ce qu'ils reprsentent sur la Terre; et
que la Sagesse de l'Esprit n'a rien en commun avec la comprhension intellectuelle terrestre.
-41- Maintenant, il faut l'esprer, vous commencerez au moins comprendre un peu,
qu'il y a un moment, je vous ai parl de manire parfaitement juste, lorsque je vous ai dit:
-42- Vous auriez pu exposer, eu gard la signification de cet ornement, une
quelconque image de correspondance, et vous auriez cependant indiqu la vraie signification de
l'ornement en cette rotonde.
-43- Mais afin que vous puissiez vous persuader de cela, de manire d'autant plus vive,
attribuez comme par hasard la signification de cet ornement une correspondance quelconque, et moi,
avec la Grce du Seigneur, je vous montrerai la prochaine occasion, que je suis compltement du ct
de la raison en ce qui concerne une telle affirmation de ma part.
SS2 C46
(Autres exemples au sujet de la Vrit Spirituelle dernirement traite, comme: temps et
ternit, souris et chat. Des souris proviennent les chats, et des chats les souris. )
-1- J'ai trs bien peru et compris l'image comparative que vous avez conue, et je
dois reconnatre que vous, sur la Terre, vous pourriez en peu de temps, devenir riches d'argent si vous
pouviez vous assurer le gain principal des loteries avec la mme exactitude avec laquelle vous avez su
trouver votre comparaison avec la signification intrieure de l'ornement que nous avons sous les yeux.
-2- Vous avez rellement fait mouche. Cependant, en ce cas, cela ne signifie pas
grand-chose, car l o il n'est possible de frapper en aucun autre lieu que dans le centre, cela cesse d'tre
un art, et ce n'est mme pas un grand succs que de faire le centre.
-3- En effet, vous auriez trs bien pu dire: La pyramide pointe signifie une souris, et
la sphre pendante, un chat; et vous auriez caractris la chose tout aussi exactement, comme avec la
dfinition * temps et ternit * que vous avez choisie.
-4- Que tout cela soit juste, ce sera dmontr par les considrations qui suivront. La
sphre, qui en aucun point n'a un commencement et une fin, indique de la manire la plus propre,
l'Eternit, de mme que l'Infini, intimement apparent avec elle, est une trs antique vrit symbolique.
-5- Le cercle signifie aussi l'ternit, seulement il doit tre considr pour ainsi dire,
comme une succession infinie de temps, tandis que l'Eternit en soi qui, d'une certaine faon n'a ni un
pass, ni un futur, mais est bien plutt un prsent continu de tout ce qui est arriv dans des temps
immmoriaux - ce que l'on peut reprsenter comme une pelote infini de temps, est indiqu
symboliquement avec une sphre.
-6- Cependant, un cne avec sa pointe indique de toute faon la succession des temps.
Et pourquoi donc ? - En premier lieu, parce que la rotonde de la base conique marque la drivation de
l'Eternit, avec le fait qu'elle dcrit proprement une sphre, tire et appointe vers le haut, comme aussi
vers le bas.
-7- Si vous coupez par le milieu cette sphre tire, vous obtiendrez avec cela deux
cnes, et cela signifie qu'avec une telle manipulation, la vritable ternit a t tendue en elle par une
succession de temps.
-8- Vu que vous avez fait la coupe rellement au point o le cercle a la plus grande
ampleur, tous les faits et les vnements se trouvent au milieu, puisque l est leur commencement, de
mme que leur fin.
-9- Ainsi vous aussi vous ne pouvez pas penser un temps illimit, mais trs bien un
temps subdivis. Cependant, l o vous avez coup la sphre tire, l'ternit s'est tendue en une
succession de temps, avec dans le milieu, des faits, de son commencement jusqu' la fin, car sans ceux-ci
une rpartition du temps ne serait pas concevable.
-10- Depuis votre naissance jusqu'au moment prsent de votre existence vous avez
mesur le temps; et vous voyez, ceci est votre * taille *, ou votre section de temps en laquelle sont
renferms le commencement et la fin de votre existence terrestre, et des deux cts il y a une ligne
tendue l'infini, de sorte que l'on ne peut en apercevoir la fin en aucun lieu, sinon qu' l'intrieur de
votre vie terrestre elle-mme aux extrmits de votre section.
-11- En effet - expliqu en d'autres termes - avant votre naissance il s'est coul un
temps ternellement long, et aprs votre trpas, se poursuivra aussi nouveau une succession infinie de
temps.
-12- Et maintenant, regardez notre ornement: Une sphre compltement transparente
suspendue une cordelette brillante et transparente. Cette sphre touche, avec sa courbe infrieure, la
pointe de la pyramide ronde, ou cne; que veut signifier cela ?
-13- L'ternit, l'infini complet en soi, reprsente par la sphre, s'tire dans le cne,
dans une ternelle succession des temps, et s'panche hors de la sphre, comme d'une source originaire
ternelle, pour ainsi dire, travers le cne pointu, dans des priodes de temps, riches d'actions, duvres
et de transformations.
-14- En ces quelques paroles, qui clarifient le plus possible, vous relverez
certainement, de manire assez comprhensible, que votre image, entendue pour fournir une explication
provisoire de cet ornement est srement trs bien russie, puisque vous pouvez votre gr, tourner et
retourner la chose, mais vous obtiendrez toujours le mme rsultat.
-15- Mais par contre, qu'en est-il avec le chat et la souris ? Il suffit seulement, voyez-
vous, que vous renversiez la position, et l'image est nouveau exacte.
-16- Le chat est un animal toujours prt et plein de l'envie de tuer des rats et autres
petits animaux semblables, et le cne reprsente donc un rat; et le chat reprsente la sphre.
-17- Donc, comme le chat - en tant qu'animal de rapine - veut toujours engloutir des
rats, de mme l'Eternit engloutit continuellement toutes les successions de temps, issues d'elle, ainsi que
toutes les uvres qui y sont contenues.
-18- Dans l'ternit vous pouvez tout trouver: Pass, prsent et futur, comme
rassembls en un point. Donc, si tout cela se trouve ainsi, on doit le trouver comme englouti.
-19- Regardez maintenant notre chat: Si vous pouviez l'apercevoir spirituellement, alors
en cet animal vous ne trouveriez rien d'autre qu'un agrgat d'un nombre infini de rats et de petits animaux
similaires.
-20- Que cela est exact: la ressemblance assez considrable entre ces deux espces
d'animaux le confirme. Seulement, dans le chat, tout est plus arrondi; ce qui reprsente le plus grand
caractre exhaustif du contenu semblable la sphre.
-21- Tandis que chez la souris, beaucoup plus petite, tout est plus pointu; cela dmontre
le caractre exhaustif de contenu considrablement infrieur. A ce point, vous faites remarquer certes:
-22- * Quand une image faite pour clairer veut tre compltement exacte, alors doit
tre aussi indique l'issue, et non seulement l'ascension et le retour, donc le profit, tout autant que la
consommation rpte. *
-23- * Il est vrai que le chat engloutit les rats, comme l'ternit la succession des temps
et leurs uvres, cependant les suites des temps et leurs uvres mergent de l'ternit elle-mme.
-24- Mais que les rats drivent du chat, est une chose au sujet de laquelle, les nombreux
sages de l'Orient semblent ignorants; et nous, pour notre part, nous sommes d'avis que mme si nous
possdions une pierre philosophale de la taille d'un soleil, nous ne pourrions rsoudre cette question ! *
-25- Il est certain, mes chers amis et frres, que, avec votre sagesse terrestre, cela vous
serait trs difficile; toutefois, chez les sages antiques, il y avait un fatras de proverbes, travers lesquels
un vrai sage aurait pu montrer qu' la fin, travers une certaine transformation cyclique, les souris
proviennent nouveau des chats.
-26- Vous dites dj: " Les anciens disaient: *Similis simili gaudet*, c'est--dire: *Tout
semblable aime son semblable*, et une infinit d'autres dictons similaires. *
27- Vous savez cependant qu' la mort d'un animal, seul son esprit nerveux animal
monte dans un ordre suprieur; et le corps rest en arrire, comme un agrgat de puissances naturelles
infrieures, se dissout nouveau et retourne * travers le circuit * exactement au point qui est son
prdcesseur, selon l'ordre.
-28- Le chat accueille en lui la vie de ce monde animal qu'il assimile en mangeant, et il
la promeut en lui un degr suprieur; tandis que le corps du chat au contraire fait un mouvement
rtrograde, et les forces qui se trouvent encore en ce corps, se forment nouveau, travers le cycle
d'involution, en souris, et c'est pourquoi (tout semblable aime son semblable) aussi au chat plait son tre
qui, travers le cycle ordonn, est revenu en souris, et en tous ces petits animaux qui, avec lui, se
trouvent sur un degr analogue.
-29- Et avec cela, vous voyez que cette image est aussi exacte, et en cette occasion,
nous avons clair le plus possible de tout ct votre ornement.
-30- Et, tant donn qu'ici, du matriau trop transparent, on ne peut pas tirer grand
chose, rendons-nous aussitt sur le plan suprieur, c'est--dire, au neuvime, et dans la dixime galerie.
SS2 C47
(Neuvime plan, dixime galerie ; La transparence augmente. Qui ne voit pas, doit
toucher. Exemples pris la nature. Autres exemples, mais spirituels. Diffrence
entre la Lumire drivant de la Sagesse et celle drivant de l'Amour. De cela
dpend l'invisibilit, comme aussi la, visibilit des esprits, de votre part. )
-1- Voil, nous sommes monts travers ce frle escalier circulaire, et nous nous
trouvons maintenant sains et saufs au neuvime plan, et dans la dixime galerie; regardez donc aussitt
attentivement alentour, et dites-moi ensuite, de la manire habituelle, ce que vous avez aperu ici de
nouveau et de vraiment mmorable.
-2- A ce que je vois, de surprise, vous ouvrez de grands yeux; qu'est-ce qui veille en
vous tant d'tonnement ? - Vous dites: " Cher ami et frre, en dehors de la paroi continue de l'difice
principal qui est d'un gris clair blanchtre, nous n'apercevons rien de diffrent, exception faite si nous
regardons en bas du ct des galeries situes au-dessous; tandis que l o nous sommes, nous ne voyons
rellement rien, c'est--dire, ni plancher, ni colonnade ronde, ni balustrade, et moins que tout un
ornement dans la rotonde.
-3- " Toutefois, en admettant que dans cette dixime galerie, pouvantablement
transparente, il y ait des choses de ce genre, nous te prions trs srieusement de nous procurer un
onguent ophtalmique, car avec notre facult visuelle, nous pourrons bien peu distinguer, et en
consquence nous ne serons pas en mesure de juger ce qu'il y a ventuellement de merveilleux et de trs
significatif en cette dixime galerie.
-4- " Cher ami et frre ! Si dans l'intrieur de ce neuvime plan, devaient de toute
faon habiter aussi des hommes, et si eux aussi devaient tre aussi transparents que cette galerie, nous
sommes d'avis, que de les voir ne constituerait pour nous aucun danger, c'est--dire, tout aussi peu que
l'est sur la Terre la beaut leve des tres clestes qui entourent ventuellement les hommes, quand ces
derniers ne l'aperoivent absolument pas.
-5- " Et mme, bien que nous regardions avec attention la paroi continue nous n'y
dcouvrons mme pas une porte d'entre quelconque, et tout a l'apparence que derrire ce mur vivent de
purs esprits, ou mme, absolument personne.
-6- " En fait, en vrit, sur cette disposition ou amnagement si ar, on pourrait
srieusement se divertir un peu, car, l o l'on ne peut rien voir, pour le sujet qui observe c'est comme s'il
n'y avait aucun objet observer; et, sans un objet sous la main, nous voudrions vraiment savoir comment
il est possible de se former de lui un concept visuel, moins que l'on ne se cre avec sa propre
imagination un rgiment entier d'hypothses, qu'on les mlange comme un paquet de cartes jouer, que
l'on en prlve une au hasard, et qu'on la considre comme un coup de chance principal.
-7- " En vrit, selon l'apparence, en cette galerie nous devrions rellement recourir
des hypothses invisibles, et dire tout au plus, ce qui peut s'y trouver, mais en aucun cas ce qui
effectivement s'y trouve. "
-8- Certes, mes chers amis et frres, selon l'apparence vous avez en ce cas, du moins
par certains cts, raison; mais en ralit, vos dclarations et vos conjectures, ainsi que quelques phrases
qui voudraient tre spirituelles, sont au contraire beaucoup plus bases sur l'air et beaucoup plus
inconsistantes que les objets de cette dixime galerie.
-9- Sur la Terre, n'avez-vous jamais entendu parler et n'avez-vous jamais vu de quel
moyen se servent les aveugles la place de la vue ?
-10- Vous dites: " Ils se servent du toucher". Eh bien, si donc vous tes pour ces objets
comme des aveugles, cherchez les saisir, et vous vous convaincrez s'il y a quelque chose ou s'il n'y a
rien.
-11- Et mme je vous dis: Nous nous trouvons trs prs d'une colonnade ronde, mais
que, comme c'est naturel ici, se compose seulement de douze colonnes. Ttez un peu autour de vous, et
votre toucher vous dira bien vite comment sont les choses.
-12- Vous voyez, proprement derrire vous il y a une colonne; allongez la main et vous
vous en assurerez aussitt. " En effet, dites-vous, en vrit, cher ami et frre, avec nos mains nous en
avons dcouvert une trs solide.
-13- " Mais de quel matriau s'agit-il donc, tant donn sa solidit et sa transparence, et
bien que l'on ait la vue aigu, on ne se rend pas compte de sa vraie nature ! Sur la Terre une chose
semblable n'est mme pas imaginable ! "
-14- Oh, certes, mes chers amis et frres; et cela je peux seulement vous rpondre:
Tout est rgl selon la nature respective. Toutefois, on peut trouver sur votre Terre des exemples aptes
fournir des explications cet gard.
-15- L'exprience que vous avez faite maintenant vous enseignera - si elle ne vous l'a
pas dj enseign - que les objets qui sont d'une couleur parfaitement gale, tant donn certaines
circonstances, ne peuvent se distinguer les uns des autres, bien que l'on ait la vue aigu.
-11- Prenez comme exemple un mur parfaitement blanc, et peignez sur lui, galement
avec la couleur blanche parfaite, un paysage; et quand vous l'aurez fini, essayez de le distinguer, si vous
arrivez. Voil, ici nous aurions dj un exemple.
-17- Et maintenant, prenez un diamant bien taill facettes, et placez-le dans un petit
creuset parmi les braises de charbon bien attises, et, immdiatement le diamant deviendra tout aussi
ardent que le charbon, mme si, en ralit, cette chaleur n'est pas suffisante pour le faire volatiliser.
-18- Appelez ensuite quelqu'un qui ne sache pas l'endroit o le diamant a t plac, et il
pourrait fixer le regard parmi les braises autant de temps qu'il veut; et vous pouvez tre certains que,
comme vous, il n'apercevrait pas la plus petite trace de diamant. Et pourquoi donc ?
-19- Parce que le diamant, en tant que corps transparent au plus haut degr, en raison
des circonstances de lumire et de feu, malgr sa solidit et les bords qui en suivent la forme, on ne peut
le distinguer de ce qui l'entoure.
-20- Voil maintenant un autre exemple pris de la Terre: Allez ensuite dans une
fabrique de verre, prenez des perles ou d'autres objets de verre et jetez-les dans un creuset dans la masse
de verre liquide brlant; fixez ensuite le regard et dcrivez-vous les uns aux autres les diverses formes
des perles et des objets que vous aurez jets; naturellement vous n'en apercevrez aucun.
-21- Et maintenant, voici un exemple plus proche de vous ! Mettez dans un verre trs
propre, transparent, de l'eau propre, et essayez d'apercevoir la partie interne du verre ainsi rempli, contre
laquelle l'eau prend appui; mme cela ne vous sera pas possible. Autres exemples:
-22- Plongez un verre trs propre dans de l'eau propre galement, et essayez galement
d'apercevoir la partie interne et celle des bords du verre, et vous verrez que vous n'y russirez pas.
-23- Il en arrive tout autant avec un verre bien propre d'une fentre, o il semble que
celui-ci manque totalement. Allez en outre, par un jour brumeux sur le bord de l'eau, et essayez de voir
quelque chose de l'eau quand le brouillard se trouve sa surface.
-24- Par contre, d'autres objets, qui se trouvent la mme distance, seraient encore
visibles, mais la surface de l'eau, certainement pas, car elle prend la mme coloration que le brouillard
qui se tient au-dessus.
-25- Vous pourrez faire aussi la mme constatation sur un glacier, mais avec un
brouillard plus lger; si bien que vous n'apercevrez pas non plus le glacier qui se trouve sous vos pieds.
La cause tient toujours dans l'galit de lumire.
-26- En conclusion, imaginez de vous trouver dans la sphre mondiale d'un soleil
double, o souvent, pour les habitants des plantes, bien qu' une grande distance, l'un des soleils semble
couvrir dans sa course l'autre soleil, comme il arrive dans une clipse de soleil cause par votre lune.
-27- Quand il s'agit de ce dernier phnomne, il vous Est facile d'observer combien du
disque lunaire est pass sur le disque solaire - naturellement, en apparence; pourriez-vous par contre
distinguer deux disques solaires superposs ?
-28- Vous distingueriez un disque unique, comme si les deux soleils avaient fusionn;
et les contours de l'un et l'autre soleil vous chapperaient, en raison de la mme intensit de lumire.
-29- Je suis d'avis que nous avons suffisamment d'exemples qui vous rendront trs clair
le fait de l'invisibilit des objets de cette galerie. La cause tient donc dans la couleur identique et dans la
transparence identique des objets eux-mmes et celles de la substance lumineuse thre qui les entoure
de tous les cts.
-30- Ce principe n'est pas juste seulement matriellement, mais bien aussi
spirituellement. Reprsentez-vous un groupe d'hommes sages, parfaitement gaux dans leur sagesse et
leur savoir; dites-moi, comment pourront-ils s'entretenir entre eux ?
-31- Je vous dis: D'aucune autre manire sinon que comme des aveugles, sourds et
muets; en effet, personne n'aura quelque chose dire l'autre, parce qu'il connat par avance que son ami
sait dj ce qu'il pourrait lui dire. Du reste, vous avez sous les yeux un cas semblable, galement dans la
vie de chaque jour.
-32- Que font deux connaissances, lorsque de temps en temps elles se rencontrent ?
Vous voyez, immdiatement l'une demande l'autre: Alors, quelles nouvelles me racontes-tu ? - Si l'une
est en mesure de raconter l'autre quelques nouveauts, elle est coute avec une grande attention;
autrement, si personne des deux n'a rien dire, la conversation est de peu de dure.
-33- Et pourquoi donc ? - Parce que, dans ce cas, la chaleur de la lumire des
connaissances est, chez les deux, compltement homogne. Le cas est peu prs le mme aussi, quand
les deux connaissent depuis longtemps la mme nouvelle; peine l'une des deux commence-t-elle la
raconter, que l'autre lui dira aussitt:
-34- " Oh, l'ami, c'est une vieille histoire; si tu n'as pas quelque chose d'autre me dire,
cela veut dire que nous nous verrons une autre fois, avec quelque chose de nouveau raconter, et pour
aujourd'hui nous nous saluons.
-35- Le cas est le mme quand un aveugle veut guider un autre aveugle, ou bien un sot
instruire un autre sot. Combien ils pourraient arriver loin, est chose connue de tous; et il ne vaut pas la
peine de s'tendre ce sujet.
-36- Cependant, c'est aussi la raison pour laquelle, sur la Terre, les hommes ne peuvent
pas voir les esprits qui se tiennent autour d'eux; c'est--dire qu'ils voudraient les apercevoir avec leurs
yeux physiques qui sont homognes avec leur intellect, et celui-ci est homogne avec la substance
formelle des esprits eux-mmes. ( Ici, pour comprendre cela, les exemples donns prcdemment sont
plus que suffisants. )
-37- Mais si quelqu'un va dans son amour, qui est une autre lumire, diffrente de celle
de la pure sagesse, alors il commencera apercevoir autour de lui les formes spirituelles; mais elles
disparatront immdiatement quand il voudra les accueillir dans sa pense.
-38- Vous voyez, c'est pour ainsi dire, un petit dbut de cela que nous apprenons ici.
-Par consquent, commencez travailler au toucher, diligemment autour de vous, et, pour la prochaine
fois, nous aurons un matriau suffisant pour nos recherches instructives.
SS2 C48
(Connaissance formelle travers le toucher. Croix compose de sphres. Des faons de
l'esprit et de la satire. Leur essence. Explication de cette rotonde. Les douze
soutiens de la vie. Simple symbole de la foi. Correspondance de la Croix. )
SS2 C49
(Suite des explications sur la cl principale des mystres spirituels: Amour et Sagesse.
Exemples tirs de la vie terrestre: La construction d'une maison; artistes : Peintres
et musiciens. L'amour est le moteur. Dans l'amour se tient le vrai secret de l'art.
Amour et foi. L'essence de la toute-puissance. )
-1- Vous dites: * Cher ami et frre, tu peux sans aucun doute avoir raison, et les
choses seront sans autre comme tu l'as dit; cependant tu vois, rveiller de but en blanc l'amour, prsente
une grande difficult; ce que nous savons par des expriences faites.
-2- * Mme au sujet de ce que l'on appelle - tomber amoureux - la chose n'est pas si
simple. Pour peu que l'on veuille approfondir, on arrive bien vite la constatation que, l'amour, on ne l'a
point en son propre pouvoir, et l'on ne peut pas dire que, pour que l'on puisse s'prendre de quelqu'un, il
suffit qu'on le veuille; cela dpend bien plutt des circonstances et des conditions, et l'tre qui aime n'est
gnralement pas un tre actif, mais bien plutt purement passif, car souvent, il doit littralement traner
derrire lui l'amour comme une charge quelque peu lourde; et il y a des cas o il n'y a pas moyen de s'en
librer, comme un quelconque autre fardeau.
-3- * Et alors, en cette circonstance, nous sommes d'avis que, si vraiment nous tions
matres de l'amour, nous ne ngligerions certainement pas de saisir le Seigneur avec la plus ardente
violence de notre cur.
-4- * Au contraire, nous pouvons faire ce que nous voulons, nous pouvons presser
notre cur, et comprimer nos sentiments, comme le raisin dans un pressoir, et il pourrait plus facilement
en sortir une quelconque autre chose, mais certainement pas un amour ardent comme tu l'as dcrit.
-5- * C'est pourquoi nous estimons que l'Amour pour le Seigneur est autrement
constitu que celui d'un homme, la fleur de l'ge, envers une belle jeune fille; ou bien, si l'amour pour
Dieu devait tre semblable celui pour une jeune fille, il devrait tre infus dans le cur de l'homme par
le Seigneur Lui-Mme, selon Sa grande Misricorde; autrement il est presque impossible que l'homme,
avec toute sa propre force puisse saisir le Seigneur, tout moment et quand il le veut, avec un violent
amour.
-6- * Donc, si ici il dpend de nous d'veiller soudain le plus grand amour pour le
Seigneur, alors il sera trs difficile que l'on arrive apercevoir toutes ces choses merveilleuses qui se
trouvent en cette galerie; car nous pouvons vouloir le maximum possible, et malgr cette profonde
volont de notre cur, nous ne pouvons nous enflammer avec la facilit selon laquelle, de nuit, nous
allumons une chandelle. Ici donc, cher ami et frre, un bon claircissement est rellement ncessaire. *
-7- Chers amis et frres, je suis d'avis que, d'un ct, vous avez raison, et que l'amour
est le vrai matre de l'homme, comme nous l'avons dj vu hier dans les exemples prsents, et ce parce
que, en ralit, il est sa vie-mme.
-8- La vie ne peut tre matrise par qui n'est pas Vie; c'est pourquoi il doit y avoir
quelque autre moyen quoi l'amour obit, en suivant spontanment la dcision suprieure de celui qui
il obit.
-9- En quoi consiste donc ce moyen ? Il consiste dans la claire reprsentation
justement de ce que l'on veut embrasser avec la plnitude de l'amour.
-10- Essayez de voir si vous tes capables de vous prendre d'une jeune fille dont vous
connaissez seulement le nom, si majestueux qu'il puisse sonner. Sur la base de cette simple
connaissance, votre amour ne fera certainement pas de grands progrs, car, ce que l'on ne connat
absolument pas, ou du moins trop peu, on ne peut le presser de son amour, de mme que l'on ne peut
saisir avec les mains ce qui n'est pas, ou bien ce qui trop vanescent.
-11- Par contre, si vous pouviez avoir une complte description de la jeune fille en
question, quel est son aspect, quelles sont ses caractristiques, et si en plus de tout cela, vous receviez
d'elle un billet avec lequel elle vous assurt de son amour pour la mme raison, c'est--dire parce que,
elle aussi, vous a connu de faon avantageuse, par les descriptions qui lui ont t faites de vous; alors
votre amour pour la jeune fille s'veillerait, et vous sentiriez immdiatement en vous, avec impatience, la
pousse aller l o elle vous attend avec tout son amour; tandis que votre amour deviendra aussi
toujours plus ardent, si, durant le voyage, ou avec l'coulement du temps, vous entendiez parler d'elle, de
manire toujours plus sduisante.
-12- Vous voyez, l'exprience enseigne que cela peut srement arriver; mais prsent
je vous demande: comment donc cette jeune fille s'est-elle empare si puissamment de votre cur, du
moment que vous ne l'avez jamais vue, et qu'elle, dlibrment, ne vous a mme pas fait avoir son
portrait, pour ne pas vous donner par avance une satisfaction qui aurait pu affaiblir votre amour ?
-13- La rponse est facile et dcoule aussi de l'exprience, puisque vous tes arrivs
une reprsentation valable et bien base, grce laquelle vous avez pu l'imaginer de tous les cts de la
manire la plus avantageuse pour elle.
-14- Ses qualits qui ont form sa beaut vous ont fascins, et vous ne pouvez vous
lasser de l'estimer et de l'aimer pour tous ces avantages qui dcoulent d'elle.
-15- Vous voyez, en cet exemple tout fait naturel, il est montr de manire vidente,
de quelle manire on peut dvelopper en soi l'amour pour le Seigneur.
-16- La connaissance du Seigneur est la puissante impulsion qui collecte les tincelles
dans le cur, et qui ensuite, par leur entremise, allume tout le cur en une vive flamme.
-17- En effet, qui pourrait aimer Dieu, s'il ne Le connaissait pas ? Mais qui Le connat
toujours plus, L'aimera aussi toujours plus toutefois, de manire absolue, vous ne devez pas comparer
l'amour pour le Seigneur celui pour une jeune fille ainsi dcrite, mais bien plutt l'amour beaucoup
plus pur, comme celui entre enfants et parents.
-18- L'amour envers Dieu n'est pas un amour passionn, mais bien plutt un doux
souffle, qui ne dconcerte point l'homme dans sa sphre de libert, c'est--dire de la mme manire que
l'amour filial ne trouble absolument pas les enfants dans leur activit.
-19- Il est indubitable qu'ils aiment beaucoup leurs parents - ici naturellement on entend
parler des bons enfants - et mme, souvent ils ne savent mme pas combien est fort leur amour filial.
-20- Pour juger de la mesure de cet amour, il est suffisant que vous soyez ct d'eux,
l'occasion du trpas du pre ou de la mre, et l'expression douloureuse pas facile rprimer, vous
donnera la confirmation de leur amour pour le disparu.
-21- Et pourtant, durant la vie des dits parents, en observant de tels enfants mme avec
une grande attention, vous n'auriez pu dcouvrir en eux une telle intensit d'amour filial.
-22- Les choses, voyez-vous, sont exactement ainsi avec l'amour pour le Seigneur. Il
est, comme je l'ai dit, un doux souffle, un sentiment hautement respectueux, plein de rsonances qui
lvent doucement, sans que personne ne soit troubl dans la sphre de sa libert.
-23- L'amour envers Dieu n'est pas une passion qui opprime le cur, mais bien plutt -
avec la plus grande joie et une nourriture vivante suffisante - il remplit et rassasie constamment, esprit,
cur et corps de l'homme.
-24- C'est pourquoi il est suffisant que dans votre cur, vous appeliez seulement * Pre
*, et vous aurez fait assez ! Et le Pre rassasiera et renforcera toujours votre cur avec Son Amour, selon
votre besoin.
-25- Pour vous il n'y a mme pas besoin d'une image, mais bien seulement de la
connaissance de Dieu dans votre cur, et vous aurez assez d'amour pour ce qu'il faut ici, afin d'clairer
les merveilles qui se trouvent devant vos yeux.
-26- Disposez-vous donc de cette faon, et ensuite regardez !
SS2 C51
( L'amour mane la lumire la plus pure. Les sept couleurs. Lumire de l'Amour et
Lumire de la Sagesse: Leur nature. Lumire de la Sagesse abstraite, plus nuisible
qu'utile. Philosophie infructueuse: Aristote, Platon et Socrate. Au contraire: Qui a
l'Amour a tout. Folie de la philosophie ; son juge: la simplicit. La grosse mouche
comme, symbole de la philosophie; ce qui pour celle-ci est *purement spirituel* est
en ralit un matrialisme mesquin. La raison pour laquelle de tels philosophes se
tiennent attachs la matire. )
-1- Vous avez autant que possible suivi mon conseil, et dj maintenant vous vous
tonnerez hautement - comme je l'observe - la vue des choses merveilleuses qui se prsentent
clairement notre regard, dans une lumire tout fait diffrente. Vous direz naturellement:
-2- " Mais cher ami et frre, pour l'amour de Dieu, comment cela est-il possible ? Tu
vois, quand dans notre esprit, nous tournmes notre pense vers le Seigneur, la lumire blanche qui
enveloppait toutes les choses se changea lentement en une lumire rougetre qui permet maintenant
d'apercevoir de faon claire toutes les choses qui sont en elle.
-3- " Nous voyons prsent la colonnade ronde, la galerie, les portes qui mnent
l'intrieur de l'difice, la croix aux quatre bras gaux forme par des sphres, qui pend d'en haut.
Maintenant nous pouvons compter les douze sphres, en les suivant du regard, alors qu'avant nous les
avons comptes seulement avec le toucher.
-4- " Et regarde, quelle somptuosit en ces sphres ! - Chacune semble tre un petit
monde, dans l'espace intrieur duquel on peut apercevoir, comme si elles taient vivantes, des choses
merveilleuses et innombrables; et en chaque sphre il y a quelque chose d'autre.
-5- " Autant qu'il nous est donn de pouvoir observer, ces crations formelles
intrieures semblent correspondre aux douze articles que toi, cher ami et frre, tu nous as si
magnifiquement exposs.
-6- " Oh, comme il est vraiment magnifique de pouvoir admirer ces choses
merveilleuses ! - En vrit, on n'en est jamais rassasis. La vue de ces mondes en miniature dans les
douze sphres dont la croix est forme prend un charme toujours plus grand.
-7- " Et regarde un peu aussi les colonnes. En vrit, l'extrieur elles sont tellement
cires et lisses, que nous ne pouvons mme pas imaginer que la surface de l'ther soit plus lisse; par
contre, l'intrieur des colonnes, c'est littralement vivant et cela correspond de faon plus vaste et plus
dtaille tout ce qui apparat de merveilleux dans les sphres.
-8- " Il est extrmement splendide de suivre de lil comment les couleurs, dans les
diverses formes qui se meuvent l'intrieur d'une colonne, alternent continuellement avec beaucoup de
douceur.
-9- " Un doux reflet charme toujours nouveau la vue; car, au moindre mouvement de
nouvelles couleurs apparaissent; et ce qui est merveilleux par-dessus tout, tient dans la constatation que
ces mmes couleurs qui sont semblables celles sur notre Terre, prennent ici un caractre tout fait
diffrent.
-10- " Nous aussi nous avons un rouge, un vert, un bleu, un violet, un jaune, et toutes
les diverses gradations de ces couleurs, mais en vrit, qui a envie de rflchir qu'il le fasse, et qu'il
trouve une base pour chaque couleur, et sur cette base, qu'il tablisse ses fondations.
-11- " En effet, on dit que ce rouge est le rouge fondamental, et ainsi pour toutes les
couleurs, dont tirent ensuite leur origine toutes les autres nuances. Donc, quelle couleur rouge est
vraiment celle fondamentale ? Le rouge-sang peut-tre, le pourpre, l'carlate, ou bien le carmin ?
-12- " Tous ceux-ci sont des couleurs rouges, et pourtant aucun n'est semblable
l'autre; le rouge sombre est-il peut-tre celui fondamental, ou bien est-ce le rouge sang ? Et en chaque
couleur on rencontre de semblables diffrences; quelle est donc la base de chacune ?
-13- " Tu vois, cher ami et frre, cela sur la Terre personne ne peut l'tablir; ici par
contre nous voyons srieusement les couleurs fondamentales, et elles nous rappellent ce que l'on a
l'habitude de dire d'un ananas mr, c'est--dire qu'il a n'importe quel got que l'on s'imagine.
-14- " Et mme ici, vraiment, nous voyons des couleurs qui assez frquemment
irradient comme depuis le fond, et ces couleurs ont un si curieux reflet que, dans le rouge on peut
apercevoir en une fois toutes ses nuances; et ce reflet se rgle presque selon le dsir de l'observateur.
-15- " Ce rouge que l'on imagine avec une plus grande force, se fait aussi apercevoir
immdiatement, de manire plus vive, mais sans faire disparatre l'essence fondamentale de la couleur
rouge. En vrit, sur la Terre, il n'est pas donn un pauvre pcheur d'imaginer des couleurs semblables.
-16- " Pour conclure, sur la Terre nous avons certes des couleurs subdivises et
distinctes, mais pas mme l'ombre d'une couleur fondamentale qui embrasse en elle toutes ses gradations
et ses nuances.
-17- " En outre - et cela est vraiment merveilleux - nous dcouvrons des couleurs tout
fait nouvelles, qu'il ne nous est jamais arriv de voir sur la Terre. En vrit, sur la Terre tout est
fragmentaire, tout est une lueur ple et miette de la magnificence que nous voyons ici en telle
surabondance fondamentale.
-18- " Oh, cher ami et frre ! Dis-nous donc comment nous devons comprendre ce qui
est arriv ! Car avant dans la lumire blanche, nous ne pouvions rien apercevoir, tandis que maintenant,
dans celle rougetre, nous voyons un nombre infini de choses ! "
-19- Mes chers amis et frres, tout cela, voyez-vous, est uvre de l'amour et de sa
lumire. Je vous ai dit depuis le commencement: Dans la lumire absolue de la Sagesse, pour un esprit
limit, il n'est rien donn d'apercevoir, ou trs peu; mais, dans la lumire de l'Amour, la lumire de la
Sagesse est contrainte en formes, et ne peut s'vader, une fois qu'elle a t tablie, tant que la Lumire de
l'Amour, ou mieux, le feu de l'Amour la tient prisonnire, avec mille puissants bras.
-20- Dans la lumire absolue de la Sagesse, l'homme est comme un sarment dtach de
la vigne, sarment qui se dessche, disparat avec le temps, et ne porte jamais de fruit.
-21- Dans la lumire de l'Amour par contre, il reste uni la vigne, et porte beaucoup de
fruit ! Que ceci soit littralement exact, vous pouvez le constater en pratique, avec peu de peine, avec vos
soi-disant sages du monde *froids*.
-22- De tels hommes mprisent l'amour, en le dclarant une folie, tandis qu'ils se
donnent constamment beaucoup de mal, et avec de purs calculs, construisent principes sur principes, et
formulent hypothses sur hypothses; et force de principes et d'hypothses, ils se perdent en
d'innombrables conclusions qui sont tout aussi vaines, comme sont vains les principes et les hypothses-
mmes; et si, arrivs ce point vous leur demandez une explication sur une chose quelconque, ils vous
donneront toujours une rponse telle, que, en premier lieu, eux-mmes ne comprendront absolument pas,
et que vous, vous comprendrez encore moins; et la plus sage conclusion que les plus sages d'entre eux
exprimeront la fin, sera que eux, en tant que les sages, ne savent rien, n'ont rien et ne sont rien !
-23- Cependant, afin que vous puissiez apercevoir tout cela encore plus clairement, je
peux vous citer quelques-uns de ces sages du monde, des temps anciens, ainsi que de ceux modernes.
-24- Vous aurez certainement entendu parler de Socrate, de Platon et d'Aristote, et peut-
tre aussi lu quelques-unes de leurs uvres. Ces * trois sages * - bien que l'on puisse les considrer
parmi les meilleurs - avec toute leur sagesse, n'ont mme pas obtenu la millionime partie du rsultat que
peut obtenir un simple bambin qui sait peine lire, quand il s'adresse plein de foi au Seigneur, en
l'appelant: Cher bon Pre cleste !
-25- Ils allaient la chasse de phnomnes et d'expriences; mais de quelle utilit ont-
ils t pour eux, s'ils n'ont pu comprendre la raison d'aucun d'eux: * cause * qui se trouve seulement dans
l'amour pour le Seigneur ?
-26- Qui voudrait compter vraiment les innombrables phnomnes, et pntrer dans
l'Infini, jusqu' leur cause ? Car, en n'importe quel endroit o il croirait en avoir trouv une, il se
trouverait vraiment dans le centre trompeur de l'Infini mme, qui naturellement continue l'infini, de
tous les cts.
-27- Qui par contre a l'Amour, celui-l a en lui la Cause Premire de toutes les choses
et de tous les phnomnes, parce qu'il a en lui le Seigneur; de sorte qu'il peut avec la moindre fatigue
arriver la Cause, tandis que pour les chasseurs de la sagesse et de l'infini, il sera trs difficile de trouver
une cible vers laquelle diriger le trait vanescent de leur sagesse.
-28- J'estime que, par ces quelques exemples, la chose devrait vous tre suffisamment
claire, en particulier si vous donnez un coup dil aux sages du monde de votre poque actuelle, qui ont
choisi comme cible de leurs traits, le Seigneur, avec l'intention de Le prendre et de Le mesurer avec leur
mesure.
-29- Mais, la fin, qu'ont-ils obtenu avec toute leur sagesse ? Rien d'autre, sinon que la
perte du Seigneur ! Celui qu'ils cherchaient dans l'infini et dans l'inaccessible, ils ne l'ont pas trouv; et
la fin ils furent contraints de crer un Dieu leur image et leur ressemblance, - c'est--dire en le tirant
de leur propre nullit - un Dieu qui naturellement est seulement Dieu quand a les arrange, eux, en tant
que super-dieux, d'accueillir un tel concept dans leur imagination.
-30- J'estime que pour apercevoir cette clatante idiotie du premier regard, l'intelligence
d'un enfant de sept ou huit ans suffit, tandis que l'homme le plus simple qui les termes * sagesse du
monde * ou bien * philosophie * sont tout aussi inconnus que les deux ples terrestres, en face d'un tel
pronunciamiento sur la Divinit, ne pourrait faire moins que de rpliquer immdiatement, bien que
simplement - en faisant cependant mouche - et de dire:
-31- * Eh l'ami, comment cela peut-il tre ? - Si Dieu est seulement Dieu quand vous le
pensez, alors je voudrais rellement savoir qui vous a crs, et du moment que vous pouvez penser un
Dieu, qui donc vous a donn cette facult ?
-32- * En fait ce que vous annoncez de Dieu, c'est encore plus stupide que si quelqu'un
voulait soutenir srieusement qu'une maison s'est fabrique elle-mme, et qu'ensuite seulement un
homme serait devenu son constructeur, condition qu'une telle maison qui s'est fabrique elle-mme,
voult l'accepter comme tel. *
-33- Avec ses simples propos, cet homme ordinaire n'a-t-il pas parl de manire
infiniment plus sage que le hautement sage troupeau philosophique, pris dans son ensemble ?
-34- Certes, on peut trs bien dire que celui-ci a fait mouche, d'un seul coup, et a abattu
un essaim entier de grosses mouches luisantes; car la grosse mouche est indiscutablement l'image
prcise, et le symbole le plus appropri d'un philosophe de votre poque.
-35- La grosse mouche brille aussi comme si elle tait revtue d'or pur, et en la
regardant voler dans l'air, il semblerait qu'elle se nourrisse de substances thriques, grce auxquelles,
elle peut arriver une splendeur extrieure considrable; alors qu'il suffit seulement d'un tas
d'excrments les plus ftides, et l'on verra bien vite clairement de quel esprit est anim ce petit animal.
-36- En outre, elle dpose encore une quantit de vers, qui aprs avoir pass quelque
temps en cette demeure, tout autre qu'esthtique et difiante, se dveloppent en nouvelles grosses
mouches de la mme espce.
-37- Vos philosophes ne font-ils pas la mme chose ? - Si vous les observer
extrieurement, ils ont un aspect comme s'ils taient dors par la sagesse la plus pure, et en outre, ils
dfinissent leur occupation comme purement spirituelle.
-38- Mais si vous les interrogiez sur quelque chose qui soit vraiment spirituel, vous
tomberiez immdiatement sur le plus grossier matrialisme; en suite de quoi, ils tenteront de mettre en
vidence que * sans la matire, ce n'est absolument pas le cas d'arrter la pense sur quelque chose de
spirituel;
-39- et que, pour cette raison, le spirituel doit tre d'abord extrait de la matire, et ne
peut exister comme absolu en aucun lieu, et il doit avoir bien sr, partout, un organisme ou une base
matrielle, pour sa manifestation.
-40- Si ceci vient manquer, alors tombent aussi tout effet et toute manifestation
spirituels extrieurs. - La facult de penser n'est autre qu'un effet de l'organisme matriel, o les forces
doivent se dvelopper comme dans une cornue dans un laboratoire chimique, pour oprer tant que la
cornue n'est pas brise.
-41- Par contre, si la cornue, cause d'un choc maladroit, a cess d'exister, alors
survient aussi la fin des forces chimiques qui se dveloppent et uvrent en elle. *
-42- Vous voyez, de la mme faon philosophait aussi notre grosse mouche d'or, et elle
s'exprime d'une certaine manire avec son comportement: * Je vis exclusivement des excrments, et je
vis aussi longtemps, qu'aussi longtemps je peux en trouver, et jusqu' la nause.
-43- * Si vous me les enlevez, alors moi, en tant que scintillante grosse mouche d'or, je
cesse d'exister ! Pour mon bonheur, je possde encore une force de reproduction; autrement, si l'on
m'enlve les excrments, non seulement moi, en moi-mme je serais immdiatement anantie, mais bien
aussi avec moi, toute ma race. *
-44- Donc, les philosophes absolus s'attachent la matire, parce qu'ils croient avoir
trouv en elle un centre, ou un vrai point sur quoi se baser.
-45- Mais pourquoi se tiennent-ils la matire ? Parce que, l'instar des grosses
mouches, ils se meuvent continuellement dans l'insoutenable et unique lumire are de la sagesse.
-46- Mais tant donn qu'en elle ils ne trouvent rien, ncessairement ils ne se gnent
gure, s'ils peuvent se mettre s'asseoir sur quelque fragment matriel quelconque, et tenter d'y pomper
avec leurs trompes aspirantes la substance vitale spirituelle.
-47- Mais quand celle-ci a t compltement extraite, la fin il ne leur reste rien d'autre
qu' se reproduire dans leurs disciples, ou pour le moins, dans les crits qu'ils ont laisss, afin qu'au
travers de ceux-ci les derniers restes des excrments puissent tre consomms; et d'eux-mmes il ne reste
rien d'autre qui vaille, sinon leur nom, et le fait que, avec tous leurs travaux spirituels, ils n'ont rien
trouv de spirituel.
-48- Vous voyez, tout cela, nous l'enseigne et nous le montre essentiellement la lumire
rougetre; c'est pourquoi, profitons de cette lumire pour monter aussitt au dixime plan et dans la
onzime galerie.
Voil l'escalier; courage donc, et montons sans retard !
SS2 C52
(Onzime galerie. Une objection sur la faon dont cette manifestation est conduite.
Explications ce sujet, en prenant comme exemple: un botaniste, un anatomiste et
un chimiste. Parallles terrestres. Nature de la question et de la rponse. )
-1- Nous voici arrivs. Regardez autour de vous d'un il attentif, et dites-moi ce que
vous voyez ici; mais faites attention, car si vous voulez apercevoir les objets qui se trouvent ici, vous
devez rester dans la lumire rougetre; car avec la lumire blanche vous pouvez voir tout aussi peu que
dans la prcdente galerie.
-2- Cependant, je remarque en vous une question plutt particulire. A vrai dire, elle
n'est pas ici sa juste place, mais tant donn qu'elle est dj l, nous ferons de notre mieux pour y
donner une rponse satisfaisante. Ainsi dit la question, et ainsi donc vous vous demandez en vous:
-3- "Cher ami et frre ! Tout est lev, beau, vrai et bon, de ce que nous voyons ici, et
en particulier tout ce que nous apprenons de ta bouche; cependant, cela est toujours accompagn de
quelque chose que nous ne russissons pas comprendre jusqu'au fond; et cette chose se manifeste
justement avec cette question que tu nous as l'instant cite, et que tu nous attribues.
-4- " Tu vois, nous, ce qu'il semble, nous demandons et nous parlons, et ainsi
galement, nous sommes mentionns comme si effectivement, nous demandions et parlions
personnellement, alors que ce n'est pas nous qui demandons et parlons; mais toi qui au contraire es
toujours le mme parler, tantt pour toi, tantt partir de toi, pour nous.
-5- " Et ainsi tu vois des questions en nous, dont nous n'avons encore aucun sentiment.
De la mme manire tu nous attribues des discussions et des jugements auxquels nous n'avons mme
jamais song.
-6- " Tu nous adresses des questions, et nous rpondons partir de ta propre bouche;
car, si effectivement c'tait nous de devoir rpondre, alors il y aurait beaucoup de mutisme, puisque,
tes questions nous ne pourrions mme pas rpondre une syllabe.
-7- " C'est pourquoi nous te prions, cher ami et frre, de bien vouloir nous dire,
comment nous pouvons comprendre et interprter la chose. Comment faisons-nous pour parler partir de
toi, et comment t'avons-nous mme maintenant plac la prsente question dont, il y a quelques instants,
nous n'avions mme pas senti en nous la plus petite trace ? "
-8- Mes chers amis et frres, je veux vous aider vous rveiller de ce rve. Admettons
le cas: Si vous montrez un botaniste expert et expriment, la racine d'une plante, il vous dcrira
immdiatement l'aspect de la plante elle-mme, et quand vous l'aurez ainsi sous les yeux, vous la
reconnatrez comme une plante dj connue de vous.
-9- Si vous consignez un squelette un anatomiste expert, il sera en mesure de vous
dcrire, de manire trs correspondante, la silhouette de celui qui appartenait le squelette; car il le
dduit de la position et de la connexion des os.
-10- Si lui, en outre, est un bon reproducteur dans la cire, il pourra recouvrir les os avec
une telle capacit, qu'il vous semblera avoir devant vous comme si elle tait ressuscite, la personne qui
autrefois tait en vie.
-11- Si ensuite, avec un autre exemple, vous montrez un chimiste expert, un liquide
compos de plusieurs substances, mais que, vous, vous ne connaissez pas; lui, avec un minimum de
peine, le dcomposera dans ses parties singulires, et vous saurez alors de quoi il s'agit, c'est--dire, s'il
contenait du soufre, de la chaux, etc. . .
-12- Maintenant, si vous trouvez une graine, et ne savez pas de quelle plante elle
provient, vous pouvez vous rendre chez un jardinier expert, et la lui faire voir; et il saura vous dire, au
premier regard, de quelle plante elle provient, et il vous montrera aussi une telle plante, sil devait l'avoir
porte de main.
-13- Dans des cas semblables, ne pourriez-vous pas aussi demander: Comment cela est-
il possible ? Comment peut-on par l'observation de ces signes, on ne peut plus insignifiants, arriver
tablir avec certitude, sa provenance, o ce qui en drivera ?
-14- Voyez-vous, mes chers amis et frres, cela provient de la racine fondamentale en
soi; et que, moi, je connaisse vos questions et les exprime, ainsi que vos rponses, dpend du fait que
moi, en tant que pur esprit, je suis, un botaniste, un anatomiste, un chimiste, et un jardinier, spirituel; et
je reconnais aux racines, encore inconnues de vous mais qui se trouvent en vous, quelles questions
pourraient, travers le temps, jaillir en vous.
-15- En tant qu'anatomiste (spirituel, il s'entend), mon regard pntre dans l'intimit de
votre construction; et je vois avec une grande facilit la succession de l'activit de vos sentiments, et les
jugements et les conclusions qui en rsultent.
-16- En tant que chimiste, je suis capable de sparer, en les classant, ces jugements qui,
en vous, se trouvent encore mls chaotiquement et confusment les uns aux autres, et je peux ensuite
vous les prsenter en bon ordre.
-17- Puis, en tant que jardinier, je connais chaque graine en vous, qui consiste en toutes
sortes de penses, de sentiments et de sensations, que vous ne connaissez pas encore, ce qui crotra d'eux,
quand ils germeront du terrain intrieur vivant de l'esprit.
-18- Mais je suis un jardinier, et je peux vous montrer d'avance toutes les espces de
plantes spirituelles qui doivent se dvelopper de telle ou telle graine, et que vous n'tes pas encore en
mesure de connatre.
-19- C'est pourquoi, je peux trs bien demander et rpondre, comme si vous tiez vous-
mmes, au fond, questionner et rpondre. En ralit, vous aussi sur la Terre, vous faites presque la
mme chose.
-20- Quand vous demandez quelque chose quelqu'un, vous le faites parce que vous
apercevez en vous le germe, mais non la plante dveloppe de la rponse.
-21- Et, quand celui qui la question a t adresse, vous donne une rponse, ce n'est
pas sa rponse, mais bien rellement la vtre, par la bouche de l'autre.
-22- Donc, en lui la rponse avait dj pouss, tandis qu'en vous elle n'y tait pas
encore. C'est pourquoi, peine entendu la rponse, vous avez ressenti comme si elle avait pouss sur
votre terrain.
-23- Le cas est aussi le mme, lorsque quelqu'un vous demande quelque chose, ou bien
quand, en certaines circonstances, quelqu'un vous met dans la bouche une question.
-24- Alors vous rpondrez et vous demanderez, mais pas comme si la rponse ou la
question tait votre, mais bien plutt comme si elle tait sortie de celui qui vous la soumit. En effet, c'est
une chose certaine, que vous ne demanderez personne une chose que vous savez dj, et vous ne
donnerez jamais une rponse qui ne vous adresse pas une question.
-25- La question, de toute faon est une ncessit qui prcde la rponse, comme un
bourgeon. Mais, si la question est un bourgeon, ne serait-ce pas un non-sens que de soutenir que la
floraison et le fruit qui suivent le bourgeon, tant donn que tout se dveloppe et mrit par l'effet de la
chaleur qui provient du dehors, appartient donc un autre arbre, au lieu de celui sur lequel a jailli le
bourgeon ?
-26- J'estime au contraire que celui qui demande, le fait par ncessit d'obtenir une
rponse satisfaisante. Donc, si pour lui, la rponse est une ncessit, elle appartient donc sa sphre
vitale et non celle d'un autre qui ne peut en sentir la ncessit, puisque, la rponse, il la possde dj.
-27- De ce qui a t dit, je suppose que vous serez en mesure de dduire comment vont
les choses spirituellement entre nous; de sorte que je demande pour vous, comme si c'tait vous qui
demandiez; et de mme, je rponds pour vous, comme si c'tait vous qui rpondiez.
-28- Vous aussi vous demanderiez et rpondriez rellement ainsi, comme moi en
dehors, je demande et je rponds pour vous, comme si vos demandes et rponses taient dj mres.
-29- Mais tant donn qu'elles ne sont pas encore mres, et que, actuellement nous
n'avons pas le temps d'attendre leur maturation en vous, ainsi dois-je nanmoins, demander et rpondre
par avance, rellement comme vous le feriez vous -mmes, en recourant vos racines, votre divers chaos
et votre semence.
-30- Il me semble prsent que nous y verrions clair aussi sur ce point, qui est certes
quelque peu scabreux; et donc, l'occasion de cas futurs similaires, vous ne vous formaliserez plus, mais
bien plutt vous ferez attention tout de bon cur, puisque ici - comme vous l'avez observ dj depuis
le dbut - je suis votre hte, et je peux donc prendre du vtre, et vous le prsenter.
-31- Et mme si cela, sur votre Terre, pourrait vous sembler un peu trange, ne vous
faites aucun souci pour cela, puisque dans l'Esprit, c'est la manire habituelle de converser.
-32- Ici, il n'existe pas de langage consistant en questions et rponses, mais bien plutt
une comprhension rciproque parfaite; et ainsi l'un parle perptuellement partir de l'autre, de mme
que un partir du tout, et tous partir d'un.
-33- Donc, si je rponds et questionne de cette faon, partir de vous, je ne fais
spirituellement rien d'insolite, ou bien comme vous dites, rien qui ne soit pas naturel. Regardez donc
avec soin alentour, en cette onzime galerie, et en ce dixime plan, et vous trouverez certainement
beaucoup de choses, au sujet desquelles il y aura nouveau, demander et rpondre.
SS2 C53
( Qui doit faire le premier pas ? Le matre de maison ou bien l'hte ? Terre ou bien Soleil
? Ici, dans la onzime galerie, tout est simple, lisse et blanc, et dans le milieu, il y a
deux colonnes, comme signe de section, entoures d'une rotonde, compose de
dix colonnes. Explication de ce symbole. Les deux colonnes correspondent aux
deux commandements de l'Amour. Les changements continuels que les dix
colonnes prsentent la vue. L'amour pour le Seigneur, et l'amour qui s'en suit
pour le prochain, conduisent la perfection de la Vie. La simplicit reprsente la
nue Vrit ! )
-1- Maintenant que vous avez assez regard l'entour, vous pouvez dj commencer
dcrire ce que vous avez vu.
-2- Vous dites: * Cher frre et ami, ici, nous avons vu une infinit de choses
merveilleuses, mais avec notre disponibilit limite d'ides et de paroles, comment pouvons-nous les
dcrire assez parfaitement, au point de pouvoir tre compris, et que quelqu'un puisse dduire de la
description de quoi il s'agit vraiment ?
-3- * C'est pourquoi nous sommes d'avis que la meilleure chose serait que tu fusses
notre interprte. *
-4- Certes, mes chers amis et frres, votre affirmation proccupe en ce qui concerne
l'troitesse de votre disponibilit d'ides et de paroles, est indubitablement vraie, mais malgr cela, c'est
vous qui, de ce que vous avez vu, devez dire ce que vous pouvez dcliner avec vos concepts et avec vos
paroles.
-5- En effet, ici vous devez tenir toujours prsent, que vous vous trouvez toujours sur
votre propre terrain, afin que mon explication puisse ensuite tre pour vous spirituellement d'utilit.
-6- Si je vous disais quelque chose cet gard, sans une description prliminaire de
votre part de ce que vous avez aperu, je vous priverais de votre base, et alors, cesserait immdiatement
d'exister n'importe quel point de connexion entre l'explication que je vous adresserais et votre capacit
intrieure d'accueil.
-7- Ce serait peu prs comme si deux amis dont l'un reoit l'autre en sa maison
voulaient se saluer avec une poigne de mains. Selon les rgles de l'amiti, c'est le matre de maison qui
en premier doit tendre la main l'ami qui vient le trouver, et, aprs seulement, c'est au visiteur.
-8- A ce point vous pourriez penser et dire: * Mais nous, nous ne nous tenons pas
ces rgles, d'autant que pour nous elles ne peuvent pas constituer une preuve compltement normale, par
suite de laquelle nous devrions auparavant faire un rapport prliminaire. *
-9- Mais, moi, je vous dis, mes chers amis et frres, que si cet exemple, tir des rgles
de l'hospitalit; vous semble pas trs bien trouv, je peux vous en servir un plus digne de foi.
-10- Regardez le rapport de votre Terre avec le Soleil; la Terre est, en ce qui la
concerne, certainement chez elle, et le Soleil en face d'elle doit tre considr seulement comme un hte
ami, en visite. Mais que doit faire avant tout la Terre, si elle veut tre claire par les rayons du Soleil ?
-11- Vous dites: * La Terre doit d'abord tourner vers le Soleil une partie de sa surface
aprs l'autre; aprs quoi les rayons du Soleil ne tardent pas tomber sur la partie qui est tourne vers lui.
*
-12- Bien, mes chers amis et frres; regardez la Terre durant les heures nocturnes; n'est-
elle pas alors aussi, pleine galement des plus diverses choses, autant que de jour ?
-13- Et vous cependant, vous ne pouvez apercevoir seulement que la plus petite partie
de ce qu'il y a, et comment cela est. Mais qu'il y ait quelque chose, c'est indubitable, certain et vrai.
-14- Mais si la Terre s'arrtait et voulait attendre jusqu' ce que le Soleil se levt au-
dessus de ses parties non claires, elle aurait avant tout attendre trs longtemps, et ce qu'il y a sur elle
ne serait jamais visible compltement, et pas non plus dans sa constitution formelle.
-15- Etant donn, au contraire, que la Terre tourne continuellement, poussant sous le
Soleil une partie aprs l'autre de sa surface, ce qui se trouve sur elle devient visible dans sa totalit, alors
que dans la nuit, on pouvait peine s'apercevoir de sa prsence et avec beaucoup de difficults.
-16- Vous voyez, en tant que propritaires de la demeure, vous devez d'abord par vous-
mmes, vous tourner vers moi, qui maintenant suis prs de vous au Nom du Seigneur; et ce ct que
vous tournez vers moi, sera galement immdiatement clair, afin que vous puissiez plus clairement le
reconnatre, et plus exactement le dcrire.
-17- Commencez donc numrer ce qui vous est le plus connu; comptez les colonnes
de cette rotonde; combien en voyez-vous en ce dixime plan ?
-18- Vous dites: * Cher ami et frre, si nous ne nous trompons pas dans le dcompte en
faisant ainsi le tour, ici, il devrait y en avoir deux de moins que dans la galerie prcdente, et donc, dix
seulement.
-19- * Cependant, en revanche, nous observons qu'ici, dans le milieu de la colonnade
ronde, au lieu d'un autre ornement comme dans les autres galeries, il y a deux puissantes colonnes
places trs prs l'une de l'autre, qui, l'instar des dix autres, aident soutenir le plafond de la rotonde,
comme aussi celui de la galerie entire.
-20- * En outre, l'escalier qui conduit vers le haut, n'appuie pas ici sur la partie interne
des dix colonnes qui forment la rotonde, mais se trouve au milieu, autour des deux colonnes.
-21- * Enfin, ici, tout nous apparat parfaitement lisse, et nous pouvons regarder autant
que nous voulons, nous n'arrivons apercevoir en aucun lieu un ornement quelconque.
-22- * A ce que nous pouvons voir, le plafond de cette onzime galerie n'est plus arqu,
mais bien plutt plat sur toute sa longueur.
-23- * Ensuite, tout est galement blanc comme la neige, et transparent; seule la partie
interne continue semble tendre au rouge bleutre, et les portes d'accs semblent tre d'argent transparent.
-24- * Maintenant, cher ami et frre, nous avons dj fini notre description des choses
qui se trouvent ici, dans les limites de nos possibilits.
-25- * Nous ne pouvons pas par contre dcrire les formes fugitives qui se prsentent
toujours changeantes dans la masse solide des colonnes, de mme que dans celles des autres parties de
cette galerie; car, en premier lieu, elles sont trop instables et alternent trop rapidement, et en second lieu,
de telles formes sont trop peu intenses, et notre il ne peut dcouvrir qu'un chaos qui s'agite
continuellement; ainsi, avec cela nous aurions compltement la description de ce que nous avons vu. Ce
que tout cela signifie, nous te laissons l'illustrer. *
-26- C'est bien, chers amis et frres, je suis compltement satisfait de votre rapport, et
ce serait folie de ma part que de prtendre de vous, plus que vous n'tes en mesure de donner. Mais faites
attention, car nous ferons immdiatement un peu plus de lumire sur ce que vous avez vu.
-27- Les dix colonnes de cette rotonde ont une signification toucher de la main, tant il
est vident qu'elles indiquent le Dcalogue qui merge proprement de la Sagesse divine.
-28- En effet, l'Amour ne donne pas de lois, mais en donne seulement la Sagesse divine
qui est la base de l'Ordre divin; car les lois sont une voie prescrite que l'on devrait parcourir pour arriver
au but de la Vie, et elles sont en mme temps les piliers fondamentaux sur lesquels, selon l'Ordre divin,
la Vie s'tablit et se concrtise.
-29- Mais quoi servirait la voie, dans la nuit sombre, mme si quelqu'un voulait la
parcourir ? - Tout aussi peu qu'un point d'appui, si ce quelqu'un devait seulement le chercher dans les
tnbres nocturnes.
-30- C'est pourquoi les lois sont donnes, en tant que voie, et en mme temps, point
d'appui pour l'Amour - car autrement ce serait la nuit noire - et elles doivent tre claires afin que le
voyageur ne s'gare pas au long de la voie, et puisse toujours trouver le point d'appui, pour conqurir la
Vie, selon l'Ordre.
-31- Donc, ici il est clairement visible, comment ces dix colonnes blanches irradiantes,
indiquent de manire vidente, le Dcalogue de l'Ordre de la Vie de Dieu.
-32- Dans la galerie infrieure, nous avons vu aussi les * deux colonnes de l'Amour *,
mais encore enfermes dans la colonnade de la rotonde; mais en revanche, il y avait dans le centre cette
extraordinaire Croix qui reprsente aussi l'Amour souffrant.
-33- Ici au contraire, nous voyons les deux colonnes de l'amour la place de la Croix,
au centre de la rotonde; Elles sont places l'une trs prs de l'autre, et l'escalier qui conduit vers le haut, a
t enlev aux dix colonnes extrieures, et entour autour des deux colonnes centrales.
-34- Je suppose que mme la signification de cette position ne sera pas difficile
deviner. Il suffit que vous preniez l'Evangile du Seigneur, et vous y trouverez la Loi Mosaque et les
prophtes, transfrs dans l'unique, mais double Loi de l'Amour, savoir:
-35- * Aime Dieu par-dessus tout, et ton prochain comme toi-mme ! * Le Seigneur
Lui-Mme a dfini ces deux lois, comme des lois gales; c'est pourquoi les deux colonnes qui se trouvent
au centre sont, d'abord, parfaitement gales, et, en second lieu, alignes trs proches l'une de l'autre, et
sont les uniques vritables soutiens de la Voie vers le Haut.
-36- En ce qui concerne ensuite ce chaotique changement de formes qui arrive si
prodigieusement dans les colonnes, il est l pour signifier la versatilit de l'esprit humain qui se trouve
l'intrieur des Lois elles-mmes.
-37- D'o provient un tel chaotique changement de formes constamment ondoyant en
ces colonnes ? Quelle est la cause d'un tel phnomne ?
-38- La cause de cela doit tre recherche dans la lumire violente qui influe de
l'extrieur; par suite de quoi cet air est mis dans une continuelle vibration; mais tant donn que le
matriau de ces colonnes a t poli comme un miroir, et qu'en plus de cela il est trs transparent ainsi que
apte la rfraction des rayons, ces petites ondes dans l'air, ou vibrations, s'y refltent avec vivacit, et
pour nous, il nous semble apercevoir certaines formes dans les colonnes, qui ondoient a et l, ou de haut
en bas.
-30- Mettons donc qu'ici il y ait un homme qui se trouve sous les lois; avec cela il se
trouve dans la claire lumire de la Loi qui influe continuellement sur lui, de manire vive, depuis
l'intrieur; tandis qu'ensuite, cet homme, selon son extrieur, se trouve dans la lumire du monde, qui du
dehors, influe galement continuellement sur lui, comme un ondoiement.
-40- Quel est le rsultat de tout cela dans l'homme ? - Un continuel changement d'ides;
tantt se prsentent lui les formes du monde, tantt celles de sa lumire intrieure. Si la lumire
extrieure influe fortement sur l'homme, alors les formes de la Lumire intrieure s'obscurcissent, et
n'envoient plus de lueur; par contre, les formes de la lumire extrieure deviennent toujours plus vaines
et plus faiblement perceptibles, d'autant plus la Lumire intrieure commence ragir.
-41- Si alors l'homme saisit les formes de la Lumire intrieure, et les fixe toujours plus
avec son esprit, en ce cas, ce qui tait une souplesse de formes de lumire toujours changeante, devient
ensuite une forme constante, qui oppose continuellement la lui re qui influe du dehors une rsistance
qui l'humilie; et l'homme avec cela a atteint visiblement une ide stable de la Vie ternelle intrieure de
l'Esprit.
-42- L'image correspondante vous est montre par les deux colonnes centrales, dans
lesquelles et sur lesquelles, vous n'apercevez pas une telle danse de formes ! Mais si vous les observez
soigneusement, vous pourrez apercevoir dans les deux, une forme humaine parfaitement identique, et
noblement modele, qui est compltement et clairement pntre par la Lumire, en toutes ses parties.
-43 Vous voyez, cela dmontre que l'homme peut atteindre la perfection de la Vie dans
son fondement originaire, uniquement et seulement travers l'amour pour le Seigneur, et travers celui
pour le prochain qui s'ensuit.
-44- Je suppose que dsormais vous y verrez assez clair. En ce qui concerne les autres
parties de la galerie, elles ne signifient rien autre sinon que la complte conformit l'Ordre de la Vraie
Sagesse, laquelle est la Vrit fondamentale dans l'Esprit, et une lumire sans aucun autre ornement et
embellissement, et c'est ce que vous appelez la Vrit nue.
-45- A prsent que nous savons cela, nous voulons sans autre monter les escaliers qui
tournent autour des deux colonnes, et nous rendre sur le grand espace libre qui se trouve l-haut.
SS2 C54
(Particularits des plans successifs. Monte. Le progrs de l'Esprit ne consiste pas
devenir plus sage, mais bien plutt dans l'augmentation constante de l'amour pour
le Seigneur. Exprience pratique des chrtiens ordinaires, en ce qui concerne leur
progrs spirituel. Exemples tirs de la vie: Etudiants en musique combien peu
atteignent la plnitude. Pourquoi ? Par quoi sont-ils pousss ? Le vrai disciple de
l'art. Exemple des invits au banquet, qui, pour la plus grande partie, s'excusent.
D'autant plus de mondanits, et d'autant moins de progrs, et vice versa. )
-1- A ce point vous demandez: " Etant donn que tu as parl d'un grand espace libre,
arriverons-nous alors sur le vritable toit de cet difice ?
-2- " Ce serait beau et bon, cher ami et frre, si nous arrivions au onzime plan et la
douzime galerie; mais tant donn qu'un espace libre sur le toit ne peut tre considr ni comme un plan
ni comme une galerie, nous ne pouvons pas nous expliquer comment nous, de loin, c'est--dire, depuis la
montagne bien connue, nous avons aperu effectivement douze plans.
-3- " S'agit-il peut-tre d'une illusion d'optique, ou bien y a-t-il quelques autres
circonstances ? - Au cours de la monte de ce merveilleux difice, nous avons dj fait allusion ce
dsaccord; mais alors tu nous as renvoys une meilleure occasion en disant:
-4- "* A sa juste place et au bon moment nous apprendrons comment sont rellement
les choses *; de sorte que nous voudrions savoir de toi, par avance, si cet espace libre est la juste place,
o nous pourrons voir clair sur cela ? "
-5- Mes chers amis et frres, Je vous dis: Montez de bon cur, et l-haut dans l'air
libre resplendissant, vous apercevrez de toute faon ce que vous voulez savoir.
-6- Cette chose qui vous tient tant cur, n'a pas autant d'importance que vous vous le
figurez, mais bien plutt elle est de nature telle que, de toute faon, au premier regard dans l'espace libre,
elle s'clairera d'elle-mme.
-7- Par contre, dans cet espace libre nous tomberons sur bien d'autres choses qui
seront d'une importance et d'un intrt spirituel infiniment plus grands que le douzime tage qui vous
manque. C'est pourquoi, continuez allgrement et vivement monter, afin que nous atteignions ds que
possible l'air.
-8- Vous voyez, si l'on hte le pas, on arrive avant au but, que lorsqu'on le ralentit.
Cela est sr et exact, et il n'est pas besoin de preuve mathmatique; mais l'Esprit est aussi capable de
progresser, et mme, en mesure beaucoup plus grande que le corps formel.
-9- Mais de quelle faon l'Esprit peut-il acclrer le pas, et comment le ralentir ? -
Comprendre cela clairement, voyez-vous, n'est pas chose que l'on peut faire avec une grande rapidit; il
sera donc ncessaire, avant d'atteindre l'air libre, de dire ce sujet quelques petits mots. Ecoutez-moi
donc !
-10- Vous savez que le progrs de l'Esprit ne consiste peut-tre pas devenir toujours
plus sage, mais bien plutt seulement tre toujours plus plein d'amour pour le Seigneur, car c'est
justement de cette plnitude d'amour augmentant sans cesse, que rsultent toutes les autres perfections et
capacits de l'Esprit. - Cependant, si tout cela est clair et vident, on se demande:
-11- Comment l'homme doit-il alors se rgler pour qu'il puisse parvenir au plus vite la
plnitude d'amour pour le Seigneur ? - En effet, il est connu que pas mal d'hommes se donnent beaucoup
de peine pour s'occuper profondment du Seigneur; mais, si on leur demande comment avance leur
perfectionnement spirituel, ils disent:
-12- * Pour ce qui concerne notre perfectionnement spirituel, le Bon Dieu saura
comment sont rellement les choses. Nous nous conformons Ses Commandements autant qu'il est
possible; nous observons toutes les autres rgles; nous clbrons l'habituel repos du Sabbat, et nous ne
manquons pas de prier beaucoup le Seigneur et nous Lui demandons continuellement la perfection la
plus rapide possible de notre Esprit.
-13- Malgr tout cela, nous constatons seulement des progrs peine perceptibles, et si
nous ne nous tenons pas l'il avec beaucoup d'attention, il nous semble mme que notre Esprit non
seulement n'a fait aucun progrs, mais bien plutt une rgression, de sorte que parfois, nous nous
laissons presque prendre par des doutes, en pensant secrtement en nous:
-14- * Que peut-tre ne sommes-nous absolument pas appels pour un tel progrs
spirituel; ou bien que toute l'affirmation du perfectionnement de l'Esprit est, du moins durant l'existence
terrestre, une pieuse fable, ou pour le moins, une hypothse. *
-15- Vous voyez donc, mes chers amis et frres, c'est l'habituelle rponse la question
sur le progrs retard de l'Esprit, rponse que l'on doit attendre de la plus grande partie des hommes de la
Terre.
-16- Une vritable acclration ne devrait-elle donc pas tre possible dans une telle
progression ? - N'y a-t-il donc plus aucun Cornlius, sur qui l'Esprit de Dieu arrive avant qu'il ne ft
baptis par Pierre ?
-17- Vous voyez, c'est l une question tout fait diffrente, et sa rponse est certes
d'une grande importance pratique. - Comment pourrons-nous rpondre une telle question qui est de si
grande importance, de la manire la plus satisfaisante, de sorte qu'elle soit claire pour chacun ?
-18- Cela ne nous sera pas si difficile, car, lorsque pour une chose, il y a tant
d'exemples vidents, il suffit de considrer seulement ceux * vangliques *, et la rponse tombe d'elle-
mme. Nous ne voulons donc pas nous perdre en prambules, mais passer aussitt au premier exemple.
-19- Imaginons que dans une capitale il y ait des milliers de jeunes qui tudient, par
exemple, la musique; parmi ces milliers, il y a certainement quelques centaines de garons dous d'un
talent musical vraiment exceptionnel; de tous ces tudiants, combien deviendront-ils de vrais artistes, ou
des virtuoses ?
-20- Peut-tre un . . . ou peut-tre aucun . . . serait ainsi la fin fliciter avec cette
ville qui, au cours de dix annes, et eu un, ou au maximum deux tudiants en musique, vraiment dignes
du nom d'artiste et de virtuose.
-21- Cela n'est-il pas une vritable honte pour l'humanit, du moment que chacun peut
dire: Moi aussi j'ai en moi un esprit immortel, une image de Dieu ?
Comment en sont donc les choses avec ces images de la suprme perfection, si seulement
la plus petite partie est en mesure de s'lever au-dessus de la mdiocrit ?
-22- Le nombre le plus grand reste de toute faon au-dessous du degr de conglation,
bien qu'ils soient aussi des images de Dieu. - Etant donn que les choses sont ainsi, nous donnerons
immdiatement un coup dil dans les salles d'tude, o les lves s'adonnent la musique.
-23- Regardez, il y a l rellement une route consistant en cent maisons, o habitent au
moins un millier de tels tudiants. Entrons au numro un. Comme vous voyez, l'tudiant vraiment
maintenant dort doucement, plutt loign de son instrument; deviendra-t-il un artiste ? - Je suppose qu'
trop dormir, on n'apprend pas un art.
-24- Entrons dans la maison numro deux; ici l'tudiant se dispose rellement
maintenant, profiter de la belle journe, et faire une belle partie de campagne, ce dont il est grand
ami. Deviendra-t-il un artiste ? J'estime que sur les routes, sur les prs et dans les bois, l'art ne s'apprend
pas .
-25- Entrons dans la maison numro trois; vous voyez un lve qui est assis, il est vrai,
prs de son instrument, et qui repasse sa leon en baillant. Celui-l, deviendra-t-il un artiste ? - C'est mon
avis que, pour l'art, un zle baillant est chose trop misrable !
-26- Entrons donc dans la maison voisine; regardez, ici il n'y a pas trace d'tudiants,
tandis que des instruments de musique, ainsi que des feuilles charges de portes, bien que bien
conserves, sont rpandues en dsordre partout, et nous donnera une preuve suffisante de ceux qui y
habitent. De ceux-l, jaillira-t-il un jour quelque artiste ?
-27- Je suppose qu'il serait plus facile que l'instrument devnt tout d'or, que non pas de
tels tudiants de vritables artistes.
Entrons donc dans la maison suivante; peut-tre y trouverons-nous un artiste en
puissance !
-28- Ecoutez, il y a ici quelqu'un qui fait des exercices; cependant, regardez-le, ses yeux
sont pleins de larmes, car il y a t contraint par son pre, avec des coups de btons, par son pre qui
supporte d'importants frais pour faire tudier la musique son fils. Cet tudiant deviendra-t-il jamais un
artiste ? - Vous dites: * Ex trunco non fit Mercurius *; ce qui veut dire: D'un amour pour la musique,
obtenu coups de btons, ne se manifestera certainement pas une grande virtuosit artistique.
-29- Devons-nous entrer dans beaucoup d'autres maisons, pour visiter de semblables
lves de l'art ? - Je ne crois pas que ce soit ncessaire.
-30- Regardez cependant, vraiment au fond du chemin, dans une gargote en rien
voyante, demeure une pauvre famille; entrons-y, et regardons comment l'art est pratiqu ici, puisque un
fils de ce malheureux pre tudie aussi la musique.
-31- Vous voyez, durant la journe d'aujourd'hui, le garon a dj tudi ses huit
heures; maintenant c'est le soir, le pre veut emmener avec lui son fils faire une courte promenade, pour
le maintenir en bonne sant. Mais regardez comment le garon serre son instrument sur son cur, et le
caresse comme s'il tait son plus grand ami pour la vie.
-32- Seulement avec normment de peine et une grande persuasion du pre, notre
jeune aspirant l'art se dtache de son instrument bien-aim, et dit: * mon trs prcieux joyau, d'ici
peu, et mme d'ici trs peu de temps, je t'appartiendrai nouveau compltement ! *
-33- Maintenant je demande: Ce garon deviendra-t-il un jour un artiste ? Allez vers
lui, coutez les sons qu'en peu de temps il a appris tirer de son instrument, et vous direz; Ce sont des
sons merveilleux !
-34- Vous voyez, mes chers amis et frres, cet lve deviendra certainement un jour,
sans aucun doute, un vritable artiste dans son art; en effet, il a dj le vrai matre dans sa poitrine, et ce
matre lui enseigne tout sacrifier pour l'art, et il ne permet pas qu'il puisse trouver un plaisir plus grand,
en aucune autre chose qui ne soit justement l'art qu'il est en train d'apprendre.
-35- Tous les prcdents lves taient aussi des tudiants de l'art, seulement ils ne
ressentaient pas d'amour pour celui-ci; et c'est pourquoi, sans un tel matre en eux, ils ne pourront jamais
faire de grands pas en avant. Et pourquoi ne ressentaient-ils aucun amour ?
-36- La raison pour eux est que les plaisirs du monde valaient plus et qu'ils taient pour
eux plus chers que le sacrifice de soi, et que de prendre srieusement l'amour pour l'art; raison pour
laquelle ils recueilleront les fruits de leur mondanit, mais certainement jamais ceux du brillant art
musical.
-37- Comme vous voyez, cet exemple nous offre une explication plus que suffisante, de
ce en quoi tient la raison, ou la cause de l'acclration du progrs spirituel.
-38- Pourra-t-on jamais atteindre la perfection intrieure, en allant se promener, en
frquentant des thtres ou des cercles d'amis, ou en se divertissant en d'autres occupations mondaines de
quelque genre que ce soit ? Oh, certes non.
-39- De toute cette mondanit, ne naissent absolument pas des Cornlius, comme le
Seigneur Lui-Mme l'a indiqu clairement, lorsque dans une parabole Il invita plusieurs amis un
banquet, et que les amis trouvrent toutes sortes d'excuses pour ne pas accepter l'invitation.
-40- L'un avait essayer une paire de bufs; un autre devait aller des noces; et le
troisime tait en train de traiter pour l'acquisition d'un terrain; et ainsi personne ne put venir.
-41- Comme vous voyez, ceux-l aiment les mondanits, qui n'acclrent certes pas le
progrs de l'Esprit. Quant au reste, ce sont des personnes respectables, autrement le Seigneur ne les
aurait pas invits Son banquet; mais il leur manquait seulement de trouver ce temps si ncessaire pour
s'y rendre.
-42- Cependant, mme au jeune riche, le Seigneur dit: Donne tout aux pauvres et puis
suis-Moi, car ainsi tu te prpareras une place dans le Ciel; ou bien, en d'autres termes: Si tu veux
atteindre la plnitude de l'Esprit, laisse tomber ce qui est de la matire, ou qui appartient celle-ci.
Certes, avec un acte gnreux envers les pauvres.
-43- Qui ne donne pas suite cet appel, doit ensuite s'habituer ce que le Seigneur
tergiverse tout autant avec* lui, que lui qui a t appel, le fait avec le Seigneur. De tout cela, nous
pouvons tirer la rgle suivante:
-44- * D'autant plus de mondanits, et d'autant moins de progrs spirituel. D'autant
moins de mondanits, et d'autant plus rapide est le progrs spirituel. Avec le manque total des
mondanits, en tout homme peut se dvelopper un Cornlius. *
-45- En dire plus sur cela ne vous est pas ncessaire; c'est pourquoi, ouvrez maintenant
la petite porte, et sortez l'air lumineux libre !
SS2 C55
Description de cette esplanade ronde. But de la neige en hiver. Expriences pratiques
d'illumination; leur applicabilit dans le spirituel. Des hommes qui * savent quelque
chose sur beaucoup de choses, et, dans l'ensemble, rien *, il y en a beaucoup.
Autres ornements de ce belvdre, dont le principal est une rotonde de colonnes,
couverte d'une couronne, avec, dans le centre, un autel rouge carmin, sur lequel
est prpar du bois odorant. )
-1- Nous voici arrivs; que dites-vous de cette vue ? Lil d'un homme vivant sur la
Terre - J'entends me rfrer naturellement lil de son me - a-t-il imagin quelque chose de semblable
dans sa plus profonde imagination ?
-2- Regardez l'norme esplanade ronde sur laquelle nous nous trouvons; elle est de
couleur vert-clair brillant, mais son irradiation n'est point ondoyante, mais bien plutt immobile et
tranquille.
-3- A quoi pourrait-on comparer ce pavement ? A une meraude extraordinairement
polie ? Combien faible est cette comparaison. Devrait-on peut-tre le comparer un trs fin velours de
soie, qui brillt comme si les fils dont il est tiss fussent d'or vert ?
-4- Mais je vous dis que mme cette comparaison est ple, et elle ne se prte pas ce
cas. - C'est pourquoi, en recourant des comparaisons terrestres, nous ne conclurons rien. Alors nous
devons nous tourner plus haut; nous tendrons les mains au loin, dans l'espace infini, et nous atteindrons
l des Soleils plantaires qui clairent avec une telle lumire verte les corps de l'univers qui les
entourent.
-5- Certes, un Soleil doit tre, et l'on doit imaginer qu'il a t plac ici, comme un
disque plat; alors la comparaison correspond.
-6- Ce serait donc le sol sur lequel nous nous tenons; bien qu'tant semblable une
surface thre, puissamment irradiante, il est cependant solide comme un diamant.
-7- Que dites-vous de cette somptuosit infinie ? Vous tes muets et dans
l'impossibilit de prononcer mme un mot.
-8- Certes, chers amis et frres, c'est aussi parfaitement comprhensible, car, si dj
pour nous, esprits du Ciel habitus la grande splendeur, il nous est difficile de parler, pour vous ce sera
certainement encore plus difficile, tant donn que vous n'avez encore jamais eu l'occasion de voir, dans
votre esprit, de semblables lvations de lumire en une telle incommensurable plnitude.
-9- De toute faon, laissons cela; nous avons admir le sol, tournons maintenant nos
regards sur l'enceinte, inexprimablement splendide, de ce grand espace libre.
-10- Regardez; d'abord une balustrade blanche l'entoure; mais chaque dix toises se
trouve, bas sur cette balustrade, un oblisque, haut de plus de cent toises.
-11- Sa couleur irradiante est aussi d'un blanc-neige; mais, comme vous le voyez, le
sommet de chacun de ces oblisques est orn d'une sphre assez grande, extraordinairement lumineuse,
aux couleurs, rouge, vert, bleu, violet, jaune, et de beaucoup d'autres nuances qui s'alternent.
-12- Cela a tout l'apparence, comme si au sommet de chaque oblisque - que l'on trouve
par centaines autour de cette grande esplanade - il y avait un Soleil qui clairt puissamment cet espace
libre.
-13- A ce moment, on pourrait dire: Pourquoi sur un tel Soleil Central, encore tant de
corps qui clairent ? Pour les yeux, une diminution de la lumire serait bien plus bnfique que de
supporter une telle augmentation de cette lumire.
-14- Je vous dis: A une telle ncessit il a justement dj t pourvu avec la pose de ces
corps puissamment lumineux. Vous dites: Voil une chose qui n'est pas si facilement comprhensible.
-15- Mais je vous dis: Au contraire cela peut tre facilement compris, et de manire trs
naturelle. - Et comment donc ? - De cela, mes chers amis et frres, il y a, mme sur la Terre, des
exemples que l'on peut trs bien saisir, pris aussi bien du point de vue naturel que de celui spirituel.
-16- Regardez: Si chez vous, en t, toute la vgtation avait la couleur blanche, et
mme aussi blanche que l'est la neige de l'hiver, je peux vous assurer que, durant le jour, vous ne
pourriez pas sortir dehors, sans tre au plus vite entirement liqufis et dissous par l'extraordinaire
puissance de la lumire.
-17- En effet, les rayons du Soleil, durant la saison estivale, tombent avec trop
d'intensit sur cette partie de la Terre o vous habitez. Durant l'hiver par contre, la couleur blanche
produit un bon effet, car autrement, la lumire n'aurait que peu d'effet; et, avec le temps, le froid
augmenterait tellement, que vous ne pourriez rsister au grand air. La couleur blanche, comme
consquence logique, rflchit la lumire, et en rchauffe l'air.
-18- Durant la saison estivale au contraire, la vgtation doit couvrir avec ses couleurs
barioles, la surface de la Terre; grce cette sage disposition le rayon intensif du Soleil est consum
dans ses parties efficaces, et seule la partie la plus douce du rayon se rfracte la surface bariole du
terrain.
-19- Vous pouvez essayer de rpter artificiellement en petit, un semblable phnomne,
et je vous en indique le moyen. Posez de nuit, au milieu d'une table, une lampe qui mane une lumire
blanche trs forte.
-20- Si vous l'observez dans son centre focal, sa lumire vous blessera la vue; prenez
par contre plusieurs autres lampes, avec des verres colors, et mettez-les autour de cette lampe la
lumire blanche.
-21- Avec cela vous obtiendrez une lumire de toutes les couleurs; mais quel en sera
l'effet ? Eh bien, il sera que vous pourrez regarder commodment sans le moindre drangement la forte
lumire blanche de la lampe, et il vous semblera qu'avec le fait d'avoir allum au moins dix autres
lampes, il fait plus sombre que lorsque brlait cette unique lampe centrale la lumire blanche.
-22- Que ceci soit exact, toute la nature vous le dmontre chaque jour, de mme que
l'exprience tire d'elle et applique de la manire que je vous ai suggre.
-23- Mais spirituellement aussi cela doit tre juste. Et pourquoi donc ? Parce que cela
doit se trouver dans l'esprit, avant que dans la matire. Mais si c'est spirituellement juste, on en a dj la
preuve incontestable aussi par son exactitude dans le domaine naturel.
-24- Sera-t-il difficile de prsenter la preuve de son exactitude spirituelle ? Certes non !
Vous-mmes avez pour cela un excellent proverbe qui explique cette question de manire satisfaisante,
proverbe qui dit:
-25- * Ex omnibus aliquid, et in toto nihil *- Un homme qui veut tre expert en toutes
les branches du savoir humain apparatra certainement trs bariol dans le rceptacle de lumire de son
me.
-26- Mais si l'on met ensemble tous ces rayons colors, ils auront peine autant de
force pour clairer de nuit une chambre que peuvent en avoir des lucioles.
-27- Dans l'esprit un tel effet pourra tre encore plus clairement relev, puisque de tels
hommes si diversement et si scientifiquement cultivs, ne sont effectivement capables ni d'une science
particulire, ni moins encore en toutes, de faon pouvoir donner sur l'une ou sur l'autre une opinion
satisfaisante d'ventuelles demandes.
-28- Je suppose que cela a t expos de manire tellement claire, qu'il n'est pas
ncessaire d'ajouter quelque chose d'autre; et donc, bien instruits sur cette affaire, nous pouvons
consacrer notre attention ce splendide espace libre, pour avoir la confirmation pratique du but pour
lequel cette diversit de lumires colores a t employe ici; ceci fait, nous aurons observ ce qu'il suffit
pour le sol de cette esplanade et de son enceinte.
-29- Mais maintenant, regardez encore vers le centre de cet espace libre, vraiment l o
se dresse une imposante rotonde de colonnes, couverte par une couronne tincelante de couleur rouge
sombre.
-30- Les colonnes qui soutiennent cette couronne sont au nombre de trente, distantes les
unes des autres de deux toises. Au milieu de cette rotonde vous pouvez voir un autel de couleur rouge
carmin, sur lequel se lequel se trouvent les habituels bois entrelacs.
-31- Rendons-nous immdiatement l; aprs quoi vous devez prter la plus grande
attention ce qui arrivera sur cet espace libre.
-32- Mais en mme temps, je vous avertis que c'est justement cette imposante rotonde
colonnes - dont les colonnes sont d'un bleu ple - ce douzime plan, ou plus exactement dit: ce onzime
plan ou douzime galerie de ce palais, qui vous manquait, et que nous avons aperu de loin.
-33- Mais tant donn que maintenant nous avons clairci aussi ce doute, nous
atteindrons la rotonde sans autre retard; et attendons donc l ce qui se prsentera notre regard.
SS2 C56
(Pourquoi, parmi tant de somptuosit est-on ainsi seuls ? Raison du silence de cet
difice, o vivent des millions de personnes. Temps du repos dans le palais
solaire, afin que les visiteurs n'aient pas . subir de dommage cause de leur
blouissante beaut. Avertissement ne pas trop s'approcher d'eux et ne pas
venir leur contact. Ces hommes ont un concept trop lev des enfants du
Seigneur, raison pour laquelle on doit se comporter avec eux de manire srieuse
et dcide, selon L'Ordre du Seigneur. Le bois sur l'autel est allum, et les
habitants, du palais apparaissent.)
-1- Nous sommes dans la rotonde et prs de l'autel; comme vous voyez, ici aussi nous
sommes tout fait seulets, comme vous avez l'habitude de dire. Et vous demandez naturellement: * C'est
assez trange sur ce monde solaire; partout o nous allons, nous dcouvrons la plus grande somptuosit,
et en celle-ci, trouve aussi son expression la plus grande sagesse imaginable; alors que les hommes
semblent avoir une ternelle fte, et malgr toute cette somptuosit qu'ils ont, ils restent retirs dans leurs
chambres.
-2- * Il serait agrable, et mme on ne peut plus rjouissant, d'en voir au moins
quelques-uns qui aillent ensemble en promenade; mais au contraire on n'aperoit rien autre, sinon que la
morte magnificence, laquelle la vie semble manquer presque compltement.
-3- * Pour conclure, ici aussi sur ce libre espace, nous sommes environns de vrais
miracles de la hardiesse et de la sagesse humaine, mais les constructeurs sont cachs, Dieu sait o !
-4- * En vrit, cet difice principal, dans la totalit de sa masse, est si grandiosement
lev dans la plnitude de sa somptuosit, que nous ne sommes mme pas capables de penser qu'il soit
uvre humaine; car Dieu seulement, il est possible d'difier quelque chose de semblable, mais des
cratures, bien difficilement.
-5- * Mais si des cratures de ce monde devaient srieusement l'avoir difi, elles
doivent tre avant tout en possession de forces gigantesques, et en second lieu, avoir une constance et un
courage, dont aucun esprit humain ne peut se faire un concept; et, en troisime lieu, leur parfait sens
esthtique doit tre accompagn de tant de sagesse, que l'on ne peut mme pas imaginer qu'il puisse tre
dpass.
-6- * Cependant, de tous ces hommes merveilleux, on n'en aperoit mme pas un, en
aucun lieu, pas mme ici au grand air. Et pourquoi donc ?
-7- * Ces hommes sont-ils si timides, si solitaires, ou bien comme dj dit, ont-ils un
jour fri, justement quand nous arrivons ? -Ou, mieux dit, tant donn qu'ici il n'y a pas de jours, ont-ils
un temps de repos fix ? *
-8- Chers amis et frres; tenez-vous en ce dernier jugement, et vous aurez trouv la
vraie raison pour laquelle, justement au moment o nous arrivons en un certain lieu, ces hommes passent
une certaine priode d'arrt ou de repos; quand cette priode sera arrive sa fin, vous pouvez croire que
chez vous, sur la Terre, pas mme dans la mtropole la plus anime il n'y a autant de vivacit qu'ici en ce
lieu.
-9- En effet, sur la Terre vous pourriez bien difficilement trouver un lieu aussi peupl
que celui sur lequel nous nous trouvons actuellement, et vous pouvez croire sans crainte de vous
tromper, qu'en cet difice se trouvent plus de dix millions d'hommes; donc, de combien est grande cette
construction, vous avez pu vous en faire une ide - bien que limite - dj en la regardant de loin.
-10- Regardez seulement cette esplanade o nous nous trouvons encore, et vous devez
admettre qu'elle serait assez grande pour accueillir une des plus grandes villes de votre Europe; et
cependant elle atteint peine un quart du diamtre que l'difice a la base, au niveau du sol.
-11- En outre, nous pouvons embrasser du regard une semblable tendue seulement
avec nos yeux spirituels, et elle devient pour nous, pour ainsi dire, tolrable.
-12- Avec vos yeux physiques, vous seriez en mesure de parcourir avec la vue,
seulement de petites parties chaque fois, parce que la mesure est trop grande pour la pupille d'un il
charnel, de sorte que celle-ci se restreindrait de tous les cts, en commenant aussi un certain point
se perdre dans l'azur.
-13- De cela vous pouvez certainement tirer la conclusion que, dans les moments de
libert, en tous ces espaces, ainsi que dans les vastes environs, il y a une grande animation.
-14- En outre, spcialement ici, il est aussi ncessaire que vous ne fassiez pas une
connaissance visible de ces tres extraordinairement beaux, avant que vous ne soyez quelque peu
prpars travers la vue de choses extrmement leves, qui sont pleines de signification.
-15- En effet, si nous nous mettions directement en contact avec ces hommes
merveilleusement beaux, avant que vous ayez regard et observ, en retirant toute l'utilit possible de
tout ce qu'il y a d'important ici, alors vous vous prendriez tellement de tels tres, que tout le reste, mme
lev et plein de magnificence et de signification, perdrait pour vous toute valeur relle !
-16- Et c'est justement l la cause pour laquelle je vous ai amens en ces lieux, dans le
temps mme o les habitants respectifs ont la coutume de se tenir retirs pour leur repos.
-17- Mais, afin que vous puissiez vous convaincre de la vitalit qui rgne ici, tant
donn que le temps du repos est arriv son terme, nous ferons en sorte - avec notre manipulation bien
connue - que le bois sur l'autel s'enflamme, et immdiatement les espaces de cette vaste tendue
commenceront se peupler.
-18- Il vous plairait de savoir si ces hommes ont quelque sentiment de notre prsence,
ou s'ils sont mme en mesure de nous apercevoir.
-19- Mais, moi, je vous dis: pour le moment, ni l'un ni l'autre; mais ici nous nous
montrerons eux, et nous entrerons avec eux en conversation; et ceci, dans le but que vous appreniez
comment les choses se passent ici; tant donn que nous, une fois la visite finie en ce lieu, nous nous
loignerons de ce monde solaire, et nous ferons encore une brve visite sur la surface radiante de votre
Soleil.
-20- Mais ici, nous nous ferons voir aussi des habitants, en discutant avec eux sur un
sujet trs important, afin que vous puissiez constater par vous-mmes de quel esprit ces hommes sont
anims.
-21- Je vous avertis cependant par avance, de ne pas vous approcher de personne, et de
ne pas les toucher, parce que cela vous emporterait avant le temps loin de ce monde, car vous ne pourriez
supporter l'impression trop puissante.
-22- Moi-mme je dois faire attention cela, bien que je sois dj depuis longtemps
dlivr de tout ce qui est naturel, et je ne dois, comme vous, toucher ici aucun homme vivant encore dans
son corps physique.
-23- Vous naturellement, vous demanderez ce qui m'en empche. En ce qui me
concerne, le cas est tout fait diffrent, savoir: que ces hommes ont un concept tellement immense des
fils du Seigneur, et leur considration et l'amour qu'ils leur inspirent sont si indescriptiblement
vhments et forts que si moi je les effleurais, ils se consumeraient en raison de leur trop grand amour, et
ils finiraient par se dissoudre compltement.
-24- C'est pourquoi il ne faudra pas vous tonner si vous me voyez et m'entendez parler
avec eux de manire un peu dure, presque brusque, tant donn que je dois le faire par amour pour eux;
et mme vous, vous devez vous rgler en conformit.
-25- Avec un comportement extrieur apparemment affectueux, vous leur causeriez du
dommage, au lieu de leur tre d'utilit; ainsi donc, tout est dispos dans l'Ordre du Seigneur.
-26- Le corps de l'homme a aussi diverses parties qui, naturellement, sont toutes
oprantes pour un but de vie ordinaire, et ainsi doit-il en tre.
-27- S'il venait quelqu'un l'ide de se couper un membre, et en raison de son grand
amour, voulait l'introduite dans son cur, il tuerait non seulement le membre, mais bien aussi le cur
lui-mme.
-28- C'est pourquoi le mme ordre est en vigueur entre les diverses choses et les
diverses cratures dans le milieu illimit de la Cration du Seigneur. Tous existent les uns par les autres,
et ils se servent rciproquement pour le seul et mme but de la Vie.
-29- Seulement ils ne doivent d'eux-mmes, ni changer de place, ni s'changer - ce qui
peut sans autre arriver, suite un amour drgl et intempestif - s'ils ne veulent pas se ruiner
rciproquement.
-30- A l'intrieur d'une juste et sage limitation, selon l'Ordre, nous pouvons nous
approcher de toutes les cratures, et nous mettre avec eux dans un juste rapport rciproque, de la mme
manire que tous les membres d'un corps se tiennent entre eux dans un rapport constant et rgl: tout le
superflu est nuisible.
-31- Et maintenant concentrez-vous, parce que je mettrai la main sur l'autel, et la
flamme enveloppera le bois; et de cent et cent autres cts, vous verrez aussitt s'empresser vers ce lieu,
tous ceux qui demeurent en ce palais.
-32- Voil; je pose mon doigt sur l'autel. Regardez, le bois a dj t saisi par la
flamme; et maintenant tournez le regard alentour, et vous verrez comment les portes commencent
s'ouvrir.
SS2 C57
(Ces hommes solaires dans leur aspect, dans leurs vtements, et dans leur tre. Leur
incomprhensible plnitude de lumire ferait fondre la Terre, comme le diamant se
volatilise quand il est expos au miroir ardent. Chaque monde a ses lois et son
ordre d'existence. La diversit des conditions de vie dj chez les animaux non
seulement, sur la terre, dans l'eau et dans l'air, mais aussi dans la vase et dans la
pierre. Toute la Terre est un agglomrat de larves de vie. Varits dans la nature
des esprits; leur visibilit et leur invisibilit. Ceux des sphres les plus leves
peuvent voir les esprits infrieurs; mais non vice versa. But de cet ordre.
Remarquables particularit, des expriences avec le miroir concave. Ce qu'est le
Soleil, et pourquoi les homme ne subissent aucun dommage de la force de sa
lumire. )
-1- Observez encore ! Dj par les centaines et les centaines de portes qui se sont
ouvertes, se dversent sur cette esplanade des troupes joyeuses, malgr leur srieux; et tous se htent
vers le point o nous nous trouvons.
-2- Regardez comme ces tres sont splendides; combien indescriptiblement belles sont
leurs formes; quelle douceur et quelle dlicatesse en toutes leurs parties !
-3- L'homme se distingue de la femme seulement par une barbe de longueur moyenne,
et par la poitrine plate; pour tout le reste, il est lui aussi d'une grande douceur et d'une grande dlicatesse,
et il reprsente en toute sa plnitude une silhouette parfaitement virile.
-4- Tout son vtement se compose d'une unique chemise qui lui arrive un peu au-
dessous du genou. La chemise de l'homme est de couleur bleu-clair, et met un brillant, comme chez
vous les plumes du cou du paon.
-5- La femme endosse un tablier rose soutenu qui, partant de la taille lui couvre le
ventre, le bassin et les cuisses jusqu'aux mollets. La partie suprieure du corps est partiellement libre,
c'est--dire recouverte seulement de l'abondante chevelure d'un or ple rayonnant, mais tout le reste est
nu.
-6- Observez de prs une telle silhouette fminine; regardez l'indescriptible beaut de
sa peau; tes-vous capables de vous souvenir d'avoir vu parfois sur la Terre un piderme aussi dlicat ?
Apercevez-vous sur ce corps un petit pli, ou une lgre saillie de la peau, cause par les os ou par un
cartilage du corps qui se trouve l'intrieur ?
-7- Regardez comment est brillante et lisse une boule finement tourne et polie, sur
laquelle l'il esthtique ne peut apercevoir la plus petite flure; aussi lisse, brillant et aussi enroul est
partout le corps d'une telle femme.
-8- Et il n'y a pas de diffrence entre une jeune et une vieille; et mme, au contraire,
plus une femme ou un homme vieillisse, d'autant plus parfaites deviennent leurs formes.
-9- Et mme, l'ge avanc, qui parfois dpasse les mille ans, ces hommes deviennent
si extraordinairement parfaits dans leur beaut, vraiment thre-animique, qu'il n'y a pas de force et de
capacit de mots qui puissent la dcrire.
-10- Oh certes, la beaut d'un couple aussi avanc en ge est souvent si
extraordinairement grande, que s'il se trouvait sur votre Terre, srieusement, il ferait fondre comme cire,
mme les pierres les plus dures.
-11- En effet, toute votre Terre ne serait pas en mesure de porter sur son sol une telle
blouissante beaut humaine, et de survivre en mme temps.
-12- Et mme si la Terre pouvait certes rsister la belle forme humaine, elle ne
pourrait cependant pas supporter la lumire, inconcevablement intense, d'un tel tre, absolument
inexprimable pour un tre humain de la Terre; car vous pouvez en toute certitude estimer qu'un de ces
hommes fait souvent glisser de lui une masse de lumire plus grande que celle qui s'coule de tout un
Soleil plantaire, pour l'clairage et le rchauffement de tout son systme de plantes et de lunes.
-13- A ce moment vous ferez observer: Si c'est le cas, on se demande de quoi est donc
fait le corps de ces hommes, du moment qu'il peut rsister une telle trs puissante plnitude de lumire,
pour ainsi dire, infinie et incommensurable ?
-14- En effet, nous savons dj sur la Terre, que mme le diamant ne peut rsister une
concentration de rayons solaires, au moyen d'un miroir concave, mais que ce diamant se volatilise
immdiatement.
-15- Toutefois un tel point de rayons concentrs n'est peut-tre mme pas une minime
partie de la puissance totale de la lumire du Soleil.
-16- Ici par contre, un seul homme, pas plus grand que nous, devrait contenir, en lui et
autour de lui, une masse de lumire si intense qu'il pourrait avec une telle plnitude rassasier tout un
Soleil plantaire; et celui-ci son tour peut reflter sa lumire, toutes ses plantes et tous ses
satellites.
-17- En suite de quoi, et aprs ces considrations de comparaison, c'est le moment de
demander de quoi ces hommes doivent tre composs, pour pouvoir supporter un degr de lumire si
indiciblement puissant.
-18- Mes chers amis et frres ! Si vous ici, sur ce Soleil, vous jugez les choses sur la
base des concepts et des conditions terrestres, il sera bien difficile que vous puissiez arriver un rsultat
satisfaisant.
-19- Par contre, si vous prenez comme principe fondamental que chaque monde et
chaque Soleil a ses propres lois qui rglent son existence, vous vous approcherez beaucoup de la vrit et
de la cause fondamentale d'une telle possibilit de vie dans la lumire.
-20- En outre, vous avez dj des indications similaires sur votre Terre. Allez d'un pays
un autre, d'un continent l'autre, d'une le une autre, et vous y trouverez dj des diffrences si
considrables dans les conditions de vie, que vous ne finirez pas de vous en tonner.
-21- En outre, observez comment en tous les lments il y a encore d'innombrables
tres vivants, et, de cette faon il vous apparatra encore plus clairement que la vie peut se manifester et
se maintenir dans les conditions extrieures les plus diverses.
-22- Donc, si vous pouvez observer cela sur la Terre, bien clairement du point de vue
matriel, d'autant plus une telle rgle vaut pour les divers corps de l'univers.
-23- Il y a un nombre incalculable d'animaux sur votre Terre, qui ne peuvent mme pas
vivre quelques instants hors de l'eau; puis il y a des animaux qui sont en mesure de passer leur vie
seulement dans la vase la plus dense, et mme dans
-24- Ces animaux de la vase, qui vivent dans les profondeurs des gouffres souterrains,
sont encore maintenant compltement inconnus de vous; par contre, les animaux de la pierre, comme par
exemple, la mouche de la pierre, l'araigne, l'abeille, le crapaud de la pierre, et d'autres encore, ont t
dcouverts a et l, par vos naturalistes.
-25- Mais les naturalistes ne savent pas que de semblables animaux se produisent d'eux-
mmes dans les pierres; car les forces vitales, qui se trouvent aussi dans la pierre, se saisissent, et, en tant
qu'intelligences, se dveloppent dans une forme, naturellement selon l'ordre plac en eux par le Seigneur.
-26- En effet, si vous observez bien la chose, dans sa vraie lumire, vous trouverez que
toutes les pierres, indistinctement, et mme l'ensemble de votre Terre, ne sont autre chose qu'un amas
troitement comprim de vritables corps et de larves de vie laisss de ct, et que ces larves de vie
contiennent toujours encore en elles, quelques forces vitales originaires, certes troitement enchanes,
qui ici et l, grce quelque allgement, se saisissent et se construisent une nouvelle forme avec la
matire plus lgre qui les entoure: forme qui participe leur vie.
-27- En cette nouvelle forme, une telle force vitale originaire se maintient pendant
quelque temps pour pouvoir se renforcer toujours plus. Vous voyez, un tel tre peut alors exister dans
une semblable matire. Si par contre, d'o il se trouve, vous le portiez l'air libre, il mourrait aprs
quelques minutes.
-28- Le cas semblable arrive naturellement avec ces tres dont l'lment vital est
seulement l'air libre atmosphrique.
-29- Mais si vous, qui pouvez vivre seulement dans l'air atmosphrique, vous vouliez
vous rendre dans l'ther, extrmement lger, il vous arriverait exactement comme un poisson enlev de
l'eau.
-30- Cela n'empche pas qu'il y ait aussi une incommensurable quantit d'tres vivants,
pour vous invisibles, dans la rgion thre, et qu'ils ne puissent pas vivre dans l'air atmosphrique.
-31- Cependant, les tres qui sont en mesure de vivre dans l'ther, sont aussi toujours
plus en mesure de vivre dans la lumire. Ils n'ont certes pas pour vous des corps visibles, cependant ils
existent malgr cela, et prcisment dans une telle plnitude numrique dont, pour l'ternit, vous ne
pourrez pas vous faire une ide suffisante.
-32- Ceci tant, vous ne devez pas vous imaginer ces hommes solaires, comme
grossirement matriels corporellement, mais bien plutt comme finement matriels et dlicatement
thrs; constitution laquelle la lumire, mme dans sa plus grande intensit, ne peut nuire en aucune
faon.
-33- Il y a aussi de telles situations dans le vritable royaume des esprits, o justement
il y a des esprits trs pesants et tnbreux, et qui pour cette raison peuvent passer la vie seulement dans
les parties les plus internes et les plus denses de la Terre.
-34- Et puis il y a des esprits quelque peu plus lgers, et qui pour cette raison demeurent
dans les parties suprieures de la Terre, de mme que dans les eaux, droulant l leur activit.
-35- Il y a aussi des esprits qui vivent dans la moiti infrieure de la rgion
atmosphrique; et puis, naturellement, des esprits plus parfaits, qui demeurent dans la partie suprieure et
plus pure de l'atmosphre, peu prs en partant de la zone des glaciers.
-36- Et puis des esprits qui demeurent dans la premire rgion de l'ther, et d'autres
dans les rgions thres plus leves et plus libres, et dans les vastes espaces libres, entre les corps de
l'univers; et enfin il y a les esprits trs parfaits qui demeurent dans les sphres suprieures des Soleils,
qui sont une lumire ternelle.
-37- Les esprits qui demeurent en bas n'aperoivent pas ceux d'en-haut, c'est--dire que
les esprits infrieurs ne peuvent pas pntrer du regard dans les degrs suprieurs; alors que le cas
contraire est possible, et mme praticable selon l'ordre.
-38- Ceci est mme ncessaire, car si les esprits infrieurs et imparfaits taient en
mesure de voir ceux suprieurs, ils seraient influencs dans leur libert. Les esprits plus parfaits doivent
au contraire voir ceux imparfaits, afin qu'ils puissent les avoir constamment sous leur surveillance.
-39- De ces considrations, je retiens qu'il devrait vous apparatre clairement, comment
les hommes de ce Soleil peuvent trs bien vivre dans une telle intensit de lumire.
-40- Vous avez fait allusion, il y a peu, l'effet des rayons solaires au moyen d'un
miroir ardent; mais, moi, je vous dis: Il est vrai que le point de lumire trs intense, qui part d'un tel
miroir, a en soi une grande force de dissolution, mais d'o arrive ce rayon ?
-41- D'aucun autre lieu, sinon que de l'image du Soleil recueillie par le miroir concave.
Alors on en vient demander: Comment donc un tel rayon peut-il dtruire le diamant, alors que le miroir
lui-mme, qui est d'un matriau beaucoup plus facilement destructible, ne souffre de dommage d'aucune
sorte ?
-42- Une question encore plus importante serait: A en juger par la force destructrice de
la lumire d'un point focal qui part du miroir ardent, le Soleil doit possder, sa surface thre de
lumire, une force extraordinairement dissolvante, qui dtruirait en un instant un corps de l'univers bien
plus grand que votre Terre, comme s'il s'agissait d'une goutte d'eau sur un fer ardent, supposer qu'une
telle surface de lumire radiante du Soleil dt s'approcher de ce corps quelques milliers de milles de
distance.
-43- Mais le Soleil-mme est aussi un amas solide matriel, naturellement immense;
comment se fait-il alors qu'un tel amas ne soit pas aussi dtruit par cette force infiniment dissolvante ?
-44- Voil pourquoi le Soleil en lui-mme peut trs bien subsister, ainsi que d'autres
tres sur lui: et cela vous le trouvez expos fond dans la premire introduction au Soleil, qui vous a t
communique par le Seigneur Lui-Mme.
-45- Par consquent ici maintenant, je vous dis seulement que la lumire d'un corps
lumineux est toujours oprante vers l'extrieur, et non dans son corps lumineux lui-mme.
-46- Cependant, vous savez que nous nous trouvons sur un Soleil central, sur lequel la
lumire en la maison est d'une intensit incommensurable.
-47- Raison pour laquelle tout ici est pouss briller au maximum afin que grce cela,
la lumire qui tombe sur les objets soit, malgr son immense intensit, renvoye pour ainsi dire presque
jusqu' la dernire goutte, et ne puisse pas agir comme destructrice, dans une telle opration de renvoi.
-48- Et voil, rellement pour ce motif, mme la peau de ces hommes est indiciblement
dlicate, et leur forme est arrondie le plus parfaitement possible, tant donn qu'avec cela, la lumire ne
peut uvrer nuisiblement sur leurs corps, et il en arrive tout autant avec la lumire solaire qui frappe le
miroir ardent, sans le dtruire, en raison du fait que sa surface bien polie et rflchissante renvoie les
rayons immdiatement hors de lui.
-49- Naturellement, l'clat de la surface d'un corps doit tre rgl selon le degr de
force de la lumire qui tombe sur lui.
-50- De cela il rsulte que, sur chaque monde, la vie renferme en des formes est trs
bien concevable sous les lois que les conditions rclament.
-51- Je suppose que, sur ce point, il n'est pas ncessaire d'employer d'autres paroles,
tant donn que, de ce qui a t dit, vous avez dj plus que suffisamment pour dduire que:
-52- Premirement: Mme un Soleil central est trs bien apte, si intense que soit sa
lumire, porter sur lui des tres vivants libres.
-53- Deuximement: Que vous pouvez presque toucher de la main, que les tres
humains, vivant sur un tel monde solaire, doivent tre ncessairement d'une telle conformation et d'une
beaut sans faille, car sans cela ils ne pourraient pas vivre sur lui.
-54- Mais prsent que nous savons cela, nous pouvons faire plus ample connaissance
avec ces tres exceptionnellement beaux.
SS2 C58
(Relations personnelle avec les habitants solaires, au Nom du Seigneur. Confusion en
eux, cause de ces htes; pourquoi leurs esprits ont un lieu dsign.
Comparaison avec les voyants de la Terre. Prparation pour l'exorcisme. Les
esprits mis lpreuve. Effet: Beaucoup des habitants s'en vont. Discours
prparatoire du craintif sage ses enfants ? Il s'approche des esprits
embarrassants. )
-1- Comment devons-nous nous comporter ? - Avant tout, cela dpend du Seigneur,
puis de notre ferme volont. Avec une telle ferme volont nous devons pour ainsi dire, nous fixer, ou
bien nous affirmer, et, ds que cela sera fait, notre prsence apparatra visible devant ces hommes.
-2- Faisons-le donc, et vous vous convaincrez dans votre facult visuelle intrieure,
que ces hommes nous aperoivent comme parfaitement prsents.
-3- Voil qui est fait; maintenant regardez comment ces hommes ouvrent de grands
yeux la vue de ces trois htes, qui leur sont tout fait inconnus ! Certains sont pris d'une forte
inquitude, c'est pourquoi ils se retirent; les autres ne savent que penser de nous.
-4- Une dputation se rend donc auprs de l'ancien de ce palais, afin qu'il se prsente,
donne son jugement sur nous et tablisse qui nous sommes.
-5- Il est bien vrai que quelques sages sont en train de se consulter entre eux notre
sujet; cependant il nous est facile de relever que personne n'a le courage de s'approcher de nous, et de
nous demander directement la raison de notre prsence.
-6- A ce point on en vient se demander comment ces hommes, par ailleurs si sages,
n'ont-ils donc pas le courage de s'approcher de nous et de nous poser des questions ?
-7- Mais cela, il n'est pas si difficile de trouver la rponse, comme on pourrait le
croire au premier moment; c'est pourquoi nous voulons l'exposer aussitt: coutez donc !
-8- En pas mal d'occasions, des esprits apparaissent ces hommes; mais en ce lieu, il
est connu de la sagesse qu'un esprit ne s'est jamais fait voir, ni ne pourrait se faire voir, car ceux-ci ne se
font voir seulement qu'en des lieux dtermins; de sorte qu'ils sont tonns de nous voir ici, en cet
endroit, prohib tous les esprits.
-9- Cette raison, pour nous, semble vide; cependant, elle n'est pas absolument vide, et
l'on peut le prouver avec des cas similaires qui se manifestent sur la Terre.
-10- Par exemple, il y a sur la Terre des hommes qui ont la facult de voir les esprits; et
d'autres, qui sont du moins en mesure de s'apercevoir de leur prsence.
-11- Si de tels hommes voient ou sentent la prsence de quelque esprit, durant les
heures nocturnes, dans un vieux chteau, en quelque cimetire ou zone approprie, cela sera pour eux
une chose habituelle.
-12- Si, par contre, de telles apparitions se prsentaient sur une grand-route, ou dans un
lieu public, alors une telle apparition ferait certainement sur eux une impression troublante.
-13- Comme vous voyez, notre prsence rellement en ce lieu, fait sur ces tres peu
prs la mme impression; et ce d'autant plus que pour eux, ne jamais voir d'esprit, vaut comme rgle et
ordre; tant donn que ceci est un lieu ouvert au public, lieu dont tous les esprits doivent tre exclus.
-14- Quel dveloppement aura la chose, nous l'apprendrons aussitt, tant donn que
l'ancien s'approche de nous, avec un grand nombre d'instruments d'preuves, et aussi pour faire loigner
les esprits avec conjurations et exorcismes.
-15- Regardez un peu ce long bton, envelopp de toutes sortes de bandes colores,
qu'il tient en main; un autre porte une petite table sept angles, et, sur chaque angle est grav un signe
mystrieux, et ces signes sont diffrents les uns des autres.
-16- Tout cela nous indique qu'ils s'apprtent une preuve exprimentale, pour essayer
les esprits. Un autre, qui marche prs de l'ancien, apporte un grand cercle d'or, et, dans la partie
intrieure, est tendu artistiquement un ruban qui, d'une certaine manire, devrait avoir, selon la croyance
de ces hommes, le mme pouvoir que chez vous ce que l'on appelle des amulettes et des scapulaires.
-17- Un troisime porte, en suivant l'ancien, une brasse entire de btons d'un rouge
tincelant, comme un ancien licteur romain; puis il y en a un quatrime qui porte un gros peloton de
ficelle. Maintenant on demande: quoi devraient servir ou bien que devraient signifier tous ces engins ?
-18- L'exprience le montrera sans attendre. Cependant, vous ne devez pas vous
attendre ce que quelqu'un vous adresse bientt la parole, et nous demande qui nous sommes. Tout
arrivera travers ces instruments; seulement faites attention !
-19- Regardez, l'ancien a dj plac le cercle terre, et il se fait soulever par deux
autres sages et placer l'intrieur du cercle, car il ne lui est pas permis d'y aller de lui-mme, tant donn
qu'alors il ne serait pas suffisamment isol des esprits, et il ne pourrait pas leur opposer la ncessaire
rsistance de sa volont, et la fermet rsolue de sa matrise sur nous, esprits.
-20- Si nous tions des esprits tout fait ordinaires de ce Soleil, nous devrions, comme
vous avez l'habitude de le dire, nous enfuir toutes jambes. Mais comme nous ne sommes pas des esprits
de ce monde, au contraire, restons o nous sommes. Et maintenant qu'arrivera-t-il ?
-21- Regardez, maintenant mme la mystrieuse petite table est place l'intrieur du
cercle et l'ancien souffle sur les signes gravs dans les angles, puis il effleure la table avec le bton, et le
porte la hauteur de nos visages.
-22- Si nous tions des esprits de ce monde, mme de nature plutt obstine, nous
devrions maintenant prendre la fuite, si nous ne voulions pas que notre tte ne s'incendit.
-23- Mais tant donn que ce mange n'a pas russi non plus nous dplacer, alors la
pelote est apporte l'ancien, qui lie le bout de la ficelle au bton, et, en la tenant toujours en main,
appuie le bton sur la mystrieuse petite table, tandis qu'il restitue la grosse pelote ceux qui se tiennent
hors du cercle.
-24- Et vous voyez, tous ceux qui sont prsents se la passent de mains en mains, en
droulant la ficelle, et en la gardant en mains. Que veut signifier cela ? Cela signifie un renforcement de
la volont.
-25- On pourrait dire que cette ficelle est comme magntise. Avec cette multiplication
gnrale de la volont, nous devrions indubitablement cder, ds que le bton sera abaiss sur nous. Mais
nous ne bougerons pas.
-26- De sorte que les visages de nos beaux manipulateurs d'exorcismes des deux sexes
prennent une expression dsesprment pouvante; et il ne leur reste rien d'autre qu' recourir la
brasse puissamment * exorcistique* des baguettes.
-27- Et voil, ceux-ci sont rapidement rpartis, et l'ancien dans le cercle en prend trois,
tandis que chacun des autres, en reoit un seulement.
-28- L'ancien se frappe trois fois sur les paules, les autres en font tout autant. Cela
devrait sans aucun doute nous amener la retraite, si nous tions des esprits; mais tant donn que nous
ne nous retirons pas, et que, malgr toute cette funeste manuvre, nous nous trouvons trs bien, alors ils
ne nous prennent pas pour des esprits, mais bien plutt pour des tres semblables eux, mais
naturellement pas de ceux ns dans un semblable palais, mais bien plutt comme des vagabonds
ordinaires qui, sans en avoir l'autorisation, ont eu l'audace d'accder dans un tel extraordinaire sanctuaire
des hommes les plus levs et les plus sages de cette grande rgion, qui a une superficie de cent mille
fois celle de votre Terre.
-29- Ceci tant, qu'arrivera-t-il de nous, maintenant ? - Regardez, le cercle est soulev
de terre, la petite table est emporte, et maintenant sera employ l'exorcisme corporel.
-30- Et voil, l'ancien a donn un coup sur mon paule avec les trois btons, mais ils
ont travers facilement mon corps apparent. Cela a suffi pour qu'une pouvante pleine de dsespoir
envahisse toute la masse de ces tres.
-31- Que feront maintenant de tels tres pouvants ? Ceux les plus loigns, et qui se
trouvent donc plus prs des petites portes, et qui par bonheur, justement en raison de leur loignement,
n'ont pas pris part l'exorcisme avec la pelote, s'en sont dj alls. Ceux qui, en compagnie de l'ancien,
ont tenu la petite corde, voudraient en faire autant.
-32- Cependant, l'ancien, vis vis de ses enfants, ne veut pas faire figure de lche, et il
a donc dcid, non pas de s'adresser nous, mais bien plutt de faire aux siens un discours
d'encouragement. Et voil, il leur fait signe de prter attention, et il leur adresse ces paroles:
-33- " Ecoutez mes enfants, et enfants de mes enfants ! Contre ces trois tres
mystrieux, j'ai mis en pratique tout ce qui, depuis des temps immmoriaux, a toujours t d'un puissant
effet contre des htes de ce genre, o qu'ils se soient faits voir.
-34- " S'ils taient de bonne espce, comme nous le sommes nous, ils se rvleraient
immdiatement, et indiqueraient sincrement pour quelle raison ils se sont manifests.
-35- " S'ils taient de caractre rus, comme le sont gnralement les esprits de ceux qui
proviennent de la campagne - auxquels il ne fut jamais permis en raison de leur mode de vie
rprhensible, de s'approcher de cette sainte demeure - alors, malgr leur obstination, - ils devraient se
retirer au moins la dernire manipulation avec les btons.
-36- " S'il s'agissait d'tres naturels, ils se seraient certainement loigns aussitt aprs
avoir reu le coup avec les trois petits btons; par contre, comme vous l'avez tous constat, mon coup a
t comme s'il avait t donn dans le vide; et cela signifie que ces tres sont d'une qualit suprieure.
-37- " C'est pourquoi, j'ai dcid, de toute ma force, de m'approcher de ces tres, et de
m'informer en toute humilit de la raison de cette extraordinaire apparition.
-38- " Indpendamment de cela, tenez cependant troitement la petite corde, afin que
nous puissions nous approcher efficacement de ces trs mystrieux tres, d'un seul cur et d'une seule
volont. "
-39- Aprs cet appel, notre ancien qui, en juger par l'aspect, pourrait tre dfini
comme le plus jeune, commence s'approcher de nous avec le plus grand signe de respect ici en usage,
signe qui consiste poser les deux mains sur le front, pour montrer par l que la sagesse devant nous
n'est rien, pour ensuite se prsenter nous poitrine dcouverte, pour indiquer qu'il est prt nous offrir
en sacrifice tout son amour et sa vie.
-40- Maintenant, il se trouve devant nous; que de noblesse dans la forme, et quelle
beaut leve ! Est-il seulement possible d'imaginer quelque chose de plus dlicat et de plus doux sur
votre Terre ?
-41- Je suis d'avis que cela ne sera possible aucun de vous. Mais prsent, cet
homme, si indescriptiblement beau, s'apprte parler avec nous.
Veuillons donc l'couter !
SS2 C59
(Discours de l'ancien aux esprits. Pressentiment de la vrit. Le bon but de la visite.
L'ancien insiste sur la vraie sagesse. Occasion pour apprendre fondamentalement
les conditions pour obtenir la filiation de Dieu. Rponse de Jean, en tant que
guide: * . Qu'est-ce que l'amour pour Dieu ? * Un Evangile pour ces hros de la
sagesse, pour atteindre l'amour, et avec cela * la filiation de Dieu *. Comment doit-
on se disposer pour, aimer Dieu par dessus toute chose ? Le Seigneur est le plus
simple et le plus humble d'entre Ses Enfants. )
-1- Maintenant parle l'ancien: " coutez-moi, vous trs mystrieux tres ! J'ai
employ, selon notre coutume, tous ces moyens qui, depuis les temps les plus reculs, se sont toujours
montrs protecteurs; mais ceux-ci ne nous furent d'aucune aide.
-2- " Vous tes esprits, et cela je le constatai au moyen d'un coup avec les petits
btons, et vous devez tre des esprits trs puissants du moment que tous mes moyens de protection n'ont
pas pu vous chasser.
-3- " Faites-moi donc savoir qui vous tes et d'o vous venez, afin que moi, avec toute
ma grande maison, je me prpare un digne accueil pour votre prsence.
-4- " Il nous est connu, travers notre plus profonde sagesse que Dieu le Seigneur, le
tout-puissant Crateur de toutes les choses de notre grand monde, et des autres mondes, et de tous les
autres esprits, est descendu un jour sur l'un des mondes, et les fils d'un tel monde, Il les a faits Siens.
-5- " Et ces fils, en tant que fils du Dieu Infini, devraient tre d'une puissance et d'une
force infinies, et ce, sous tous les aspects, c'est--dire, tant dans la force agissante, que aussi dans la
sagesse indispensable cela.
-6- " Dites-moi; provenez-vous peut-tre de l-bas ? - Car, si c'est le cas, alors
malheur nous tous, faibles habitants de ce monde !
-7- " En effet, nous savons par notre plus profonde sagesse, que de semblables esprits
de fils de Dieu sont en mesure d'anantir d'un lger souffle, non seulement un monde tel que l'est le
notre, mais bien des armes entires de tels mondes.
-8- " Si donc vous tes des esprits d'un tel genre, comme nous sommes de grands
pcheurs devant vous, demandez une offrande comme expiation, mais ne dtruisez ni nous, ni notre
monde ! "
-9- Maintenant parle Jean: " Ecoute-moi, toi, sage ancien de ce lieu ! Nous sommes
effectivement ceux que tu as indiqus; cependant nous ne sommes absolument pas ici pour anantir votre
monde et vous; et plus encore, pas mme un cheveu ne vous sera touch, et vous n'avez aucune offrande
nous apporter, car cela revient seulement Dieu, le Seigneur, notre trs aim Pre, qui vit, cre et
gouverne d'ternit en ternit !
-10- " Nous ne voudrions vous demander qu'une seule chose, savoir: que pendant un
trs court laps de temps, vous nous accueilliez avec le mme amour avec lequel nous sommes venus
vous, c'est--dire, avec l'amour de Dieu dans vos curs.
-11- " Le but de notre apparition ici est, selon la Volont du Seigneur, de donner un
coup dil instructif dans votre monde, et, en cette occasion, d'annoncer aussi le grand Amour infini de
Dieu, et Sa grande Misricorde pour toutes Ses cratures qui vivent spirituellement.
-12- " N'ayez donc pas peur de nous, mais bien plutt rjouissez-vous et soyez d'un
cur joyeux, car Dieu, notre Seigneur et Pre, a cr toutes ses cratures pour la joie et le bonheur
seulement, et jamais pour les pouvantes, les tristesses, les tourments et les douleurs ! "
-13- L'ancien parle: " Qu'un trs grand honneur et une louange tout aussi grande aillent
au saint Crateur de toutes les choses et de tous les tres, qui a voulu avec tant de grce nous visiter par
l'entremise de Ses infiniment puissants fils.
-14- " Maintenant, nous sommes convaincus que vous n'tes pas venus ici pour notre
ruine, mais bien plutt pour notre bien-tre; soyez donc pour nous les bienvenus, dans toute la plnitude
de l'amour de notre cur, plus que n'importe quoi en ce monde, et n'importe quel autre tre ! "
-15- A ce moment, l'ancien se tourne vers ses enfants et leur dit: " Regardez ici, vous
tous, enfants de Ma maison ! Le grand Dieu nous a visits trs affectueusement, pour nous montrer la
nullit de notre sagesse et la faiblesse de notre Amour.
-16- " Voyez ceux qui dans leur modestie et leur simplicit se tiennent devant nous,
invincibles bien que sans clat; compare toute notre somptuosit, l'inconcevable lvation d'une telle
simplicit, dnue de faste mais cependant remplie de toute la plnitude de la force divine, maintenant
vraiment nous confond.
-17- " C'est pourquoi, prosternons-nous, prions et louons le Grand Dieu, Qui, avec cette
apparition, nous a accord une Grce infiniment grande, dans Sa Misricorde.
-18- " Vous voyez, dj pas mal de fois, le bois s'enflamma sur l'autel et aucun de nous
n'a eu le courage de poser les mains sur ce dernier, pour rejoindre ainsi ce monde que Dieu, le Seigneur,
a cr pour Ses enfants, afin de pouvoir obtenir la filiation de Dieu, soit dans un nouveau corps, soit dans
la position d'ange gardien.
-19- " Mais prsent, se prsente nous l'occasion de connatre les conditions
fondamentales que l'on exige pour ce but. Jusqu' maintenant nous savions, aux signes de la flamme, tout
ce que le grand Dieu demande de ceux qui aspirent la filiation de Dieu.
-20- " Les signes taient certainement justes; mais pas notre connaissance et notre foi.
Maintenant, ceux-l nous diront ce que l'on a effectivement faire, pour arriver cette Grce infinie; et
donc, faites attention, car le grand Esprit qui se trouve au milieu m'a compris, et Il nous informera de ce
qu'est la pure Volont du Seigneur, et sur ce que nous devrions faire pour l'obtention de la ralisation de
Dieu. "
-21- Maintenant parle Jean: " Ecoute, trs estim ancien de cette maison ! Votre
crmonie et votre interprtation des signes de la flamme sont compltement superflues pour atteindre le
but que vous vous tes fix.
-22- " Cette crmonie est seulement une image extrieure de ce que vous devriez faire
en votre intrieur. - Moi par contre, je veux vous indiquer - ou mieux, toi pour tous - dans la plnitude
de la vrit, quelle est la seule et juste voie; veuillez donc m'couter:
-23- " Sais-tu ce qu'est le vritable amour pour Dieu ? - Tu veux tre un fils du
Seigneur, alors tu ne dois pas vouloir tre le premier et le plus considrable, mais bien plutt tre
semblable au plus petit serviteur, envers ceux que tu guides.
-24- " Tu ne dois pas enseigner la sagesse en elle-mme, mais bien plutt l'humilit et
l'amour, car alors, toi et les tiens, vous recevrez cette sagesse vraie qui en mane et en lesquels on trouve
le fondement et toute la force agissante. Et maintenant, voici toute la rgle:
-25- "* Sois humble de tout ton cur ! Aime Dieu par-dessus toute chose, de toutes les
forces de ta vie, et avec cela, accomplis Sa Volont, en aimant et en estimant tes frres et surs plus que
toi-mme ! *- Si tu fais cela, tu es un fils de Dieu, et il n'est pas ncessaire que tu poses ta main sur
l'autel.
-26- " La diffrence qui existe entre les enfants et les cratures de Dieu tient en cela:
Les enfants mettent sur l'autel seulement le cur, tandis que les cratures au contraire y placent la main.
Dieu cependant ne regarde jamais les uvres de la main, mais bien plutt celles du cur.
-27- " A quoi cela te sert-il, si avec la sagesse apprise et la force de tes enfants, tu fais
construire des uvres encore plus grandioses que ne l'est cet difice sur lequel nous nous trouvons ?
-28- " Tu vois, cela, le Seigneur peut le faire avec la plus lgre de Ses penses, et Ses
enfants peuvent le faire aussi, avec Sa force en eux; ils peuvent certes appeler l'existence en un instant,
d'une seule pense, non seulement de semblables uvres, mais encore des crations entires; tandis que
si tu observes les uvres des mains de tes enfants, accomplies pniblement par eux, que sont-elles en
comparaison ? - Rien, sinon qu'une vaine fatigue pour obtenir ce que de cette faon on ne peut atteindre.
-29- " Conforme-toi donc ce que je t'ai indiqu, et pour vous tous jaillira une autre
Lumire de Vie. - En effet, des tres tels que vous tes n'ont pas t crs par Dieu pour l'esclavage, mais
bien plutt pour la libert ternelle.
-30- " Mais cette libert, vous ne pouvez jamais l'atteindre avec votre sagesse, mais
bien plutt seulement avec l'humilit et l'amour pour Dieu. - Tu me demandes comment on doit faire
pour aimer Dieu par-dessus toute chose !
-31- " Je te dis: Rellement ainsi, comme quand tu fais quelque grande uvre, avec le
cur fortement enflamm. En ce cas, tout le reste est pour toi, comme si cela n'existait pas, de sorte que
tu vis seulement pour ton uvre.
-32- " Retourne la chose, et considre tout ce qui appartient ton monde comme dnu
de valeur, et place le Seigneur par-dessus tout dans ton cur; et partir de ce moment, tu seras un
authentique enfant de Dieu ! - Maintenant tu sais tout.
-33- " Si tu veux agir en conformit, alors tu atteindras aussi-ce que tu voudrais
atteindre. Car vois-tu, Dieu le Seigneur, le bon Pre de tous Ses enfants, n'prouve aucune joie dans la
somptuosit et dans la splendeur; raison pour laquelle nous aussi, Ses enfants, nous sommes simples et
modestes; et Lui-Mme, comme Pre est le plus simple d'entre Ses enfants !
-34- " Tu ne pourras donc jamais acqurir des mrites devant Lui, avec toute cette
grande somptuosit; car des choses de ce genre, Il peut les produire d'une pense, comme Il a cr cet
norme monde, et d'autres mondes infinis encore.
-35- "Par contre, avec un cur pur, plein d'amour, tu feras Sa conqute, et Il te donnera
en un instant, plus que tu ne pourrais obtenir avec ta sagesse en un temps incalculable.
-36- "Maintenant tu sais aussi comment Dieu le Seigneur est constitu, et comment on
doit L'aimer; tu peux donc agir en conformit, et il ne te sera pas ncessaire de te transfrer sur un autre
monde.
-37- " Garde prsent en toi ce que je t'ai dit; recueille-toi en mditant sur la signification
de mes paroles, et rapporte-moi ensuite comment tu les as comprises, et je t'indiquerai, de manire
encore plus comprhensible, comment tu dois te rgler pour arriver un authentique amour envers Dieu.
"
-38- Vous voyez, notre ancien place les mains sur sa poitrine, et commence rflchir.
-Donc, nous voulons attendre, pour ensuite apprendre quels arguments il mettra en avant.
SS2 C60
(Rplique de lancien la doctrine de la filiation de Dieu. Reconnaissance du point
principal, mais, quelques scrupules suggrs par la sagesse. Le Crateur Lui-
Mme ne peut faire d'une main une tte, ni de la bouche une oreille, etc.
Comment pouvons-nous, nous, qui correspondons lil du Seigneur, devenir
Ses enfants, c'est--dire, parties du Cur de l'Univers ? Correction de ces
objections. Il n'y a pas d'autre Vie, sinon la force de lamour en Dieu. Indications
pour atteindre le but. De l'Incarnation du Seigneur. Son nouveau Nom en tant
qu'Homme-Dieu: Jsus, c'est--dire, le Sauveur de toute crature. Texte
scripturaire pour ces hommes du monde solaire. Evangile particulier pour les
riches en savoir et en puissance. La. beaut de la forme est conditionne par les
circonstances; la beaut substantielle de l'esprit est libre, car elle correspond
l'amour pour le Seigneur en tant que beaut suprme.)
-1- Maintenant l'ancien parle; coutons-le donc, puisqu'il a sagement rflchi sur ce
qui lui a t rapport, et vous vous tonnerez de la sagesse avec laquelle il exposera ses ides. Voici ses
paroles:
-2- " Haut Messager de Celui qui est Tout-Puissant, et qui a cr toute lumire et toute
substance du monde ! Ton conseil est si extraordinairement bon, si bien trouv et si profondment sage,
que de ma part, en tant que le plus sage de ce lieu, il ne peut y tre oppos pas mme la plus petite
objection.
-3- " Il est bien vrai que l'amour, ou l'impulsion dans le cur pour son propre
Crateur, peut tout, tant donn que si moi, avec mon cur, en tant que fondement de ma vie, j'ai saisi le
Crateur, c'est une chose certaine que je me suis compltement uni aussi Lui, et j'ai form une unit, et
puisque, avec cela j'ai aussi soumis compltement, avec le fondement de ma vie, Ma Volont aussi la
toute-puissante Volont du Crateur, on ne peut en effet penser autre chose, sinon qu' partir de ce
moment je peux vouloir seulement ce qui est la Volont du Dieu Tout-Puissant.
-4- " Jusqu' ce point, grand messager, tout serait en parfait ordre, et on ne peut
mme pas faire la plus minime objection; mais maintenant, il me vient quelque chose d'autre. Si cela
peut s'accorder avec le principe fondamental mentionn l'instant, alors il y a beaucoup gagner.
-5- " Si, par contre, cela ne peut se faire, alors la ralisation de la filiation de Dieu
reste, comme jusqu' prsent, un problme de solution trs douteuse, et nous pouvons tout au plus en
conserver en nous le pieux dsir, mais hlas ne jamais obtenir la filiation de Dieu. Le point qui contraste
avec le principe fondamental susdit est cependant le suivant:
-6- " Il m'est connu que tous les corps de l'univers, ainsi que leurs habitants, sont dans
une parfaite et immuable correspondance avec un * homme parfait *, et prcisment que chaque monde
correspond une partie d'un membre donn; et ainsi, les innombrables mondes correspondent ces
parties composantes, dont cet homme a t constitu au complet par la Puissance de la divine Sagesse.
-7- " Or, nous savons aussi que les membres et toutes les parties d'un homme sont
certes utiles pour un seul et mme but de vie; cependant, l'exprience nous enseigne, de manire bien
visible, que le pied ne peut se substituer et devenir une main, et l'on peut en dire tout autant pour
n'importe quel autre membre que l'on veuille substituer.
-8- " Donc, l'homme a aussi un cur vivant en lui, et il se trouve l'action dans sa
poitrine. Le cur fait vivre le corps entier, et personne ne peut soutenir qu'une partie soit de moindre
valeur que l'autre; mais malgr cela, toute la vie a son sige seulement dans le cur, et aucune des
parties du corps ne peut remplacer le cur,
-9- " Etant donn que cela est vrai de manire irrfutable, comment est-il possible que
ces cratures, mme si parfaites leur manire, puissent arriver la filiation de Dieu, quand de par leur
nature, ils ne correspondent rellement pas au Cur du grand Dieu, tant donn qu'ils n'appartiennent
pas un monde qui ait t plac par Dieu-Mme pour correspondre Son Cur ?
-10- " Quelle utilit en retire un membre, mme s'il devait sentir en lui la plus grande
impulsion tre chang en un cur ? Cela pourrait-il arriver ?
-11- " C'est pourquoi - tant donn que nous, habitants de ce monde solaire, selon notre
connaissance, nous correspondons seulement l'il du Seigneur - nous ne pourrons jamais devenir des
correspondances de Son Cur.
-12- "Ou, en d'autres termes, nous ne pouvons jamais obtenir la pleine filiation de Dieu,
moins de devoir tre compltement anantis; car seulement alors on pourrait penser un nouveau
dplacement dans l'ordre de notre conformation.
-13- " Et cela arrive visiblement avec la pose des mains, de la part des plus courageux,
sur l'autel flamboyant, aprs qu'ils cessent l'instant d'exister et d'eux, il ne reste rien d'autre que ce
fluide muet qui totalement inconsciemment se trouve en correspondance avec le cur du Crateur, en
n'importe quel tre, que ce soit un monde, une pierre, une plante ou une quelconque autre crature
vivante.
-14- " Tu vois donc, grand messager, c'est l le second principe fondamental qui, pour
nous habitants de ce monde, du moins selon mes connaissances actuelles, annule ncessairement le
premier principe que tu as expos.
-15- " Cependant, si tu sais indiquer une autre lumire qui claire de faon contraire ma
connaissance bien base, alors veuille me la communiquer, et je l'accueillerai et la ferai mienne, comme
si aucune autre lumire n'et jamais illumin les recoins intrieurs de ma vie. "
-16- Jean parle: " Ecoute, estimable ancien de cette maison ! Tu as parl sagement, ta
manire, mais ta sagesse nest ni souple ni coulante, parce qu'elle part toujours de la rigide forme
extrieure.
-17- " Tu tournes continuellement autour de simples correspondances, et c'est pourquoi
tu restes aussi attach comme un membre au corps, et tu n'es pas capable de quitter ta place.
-18- " Tu vois, c'est l seulement la particularit de la forme extrieure juge; tandis
que le pur esprit tant libre, ne se soumet aucun jugement, et peut donc dans sa totalit tre toujours
parfaitement en correspondance avec l'Amour de Dieu; car, en tout l'infini, il n'y a pas d'autre Vie, en
dehors de celle qui glisse de la Force de l'Amour en Dieu.
-19- " Et mme si toi, selon la forme extrieure de ton tre, tu ne corresponds pas au
Cur de Dieu, selon ta vie, par contre, tu y corresponds tout aussi bien que moi; et si ce n'tait pas le cas,
tu n'aurais point vie, et ton esprit ne serait absolument pas un esprit, s'il n'tait pas une force, avec
l'infinie force de l'Amour, ternellement vivant, dans le Cur de Dieu.
-20- " Selon ton tre formel, qui dans les dures correspondances est comme stratifi, tu
ne peux certes pas acqurir la filiation de Dieu; par contre, dans ton esprit tu peux tout aussi bien que
moi, au moyen de l'amour pour Dieu, te dtacher de ta rigide nature formelle.
-21- " Certes, cela est possible seulement si tu peux te librer pleinement de ton dsir
intrieur de toutes les somptuosits et grandeurs mondaines, en saisissant ensuite avec toute la force
runie de ta vie, rien d'autre sinon que seulement l'Essence de l'Amour de Dieu.
-22- " Mais cette Essence c'est le Divin dans l'homme, ou bien Dieu, inconcevable pour
toi, un Homme parfait dans Son Caractre Essentiel; Lequel Homme, sur un monde appel * Terre *,
S'est Lui-Mme incarn, comme un simple homme, gal tous les autres hommes, crs par Lui.
-23- " Et ce Dieu fait Homme, par amour envers ses cratures, a mme voulu souffrir
une mort douloureuse dans Sa chair pour ouvrir celles-ci la Porte infiniment sainte travers laquelle,
elles, en tant que Ses enfants, arrivent Lui, puissent Le voir et Lui parler comme avec un propre
semblable, comme s'ils taient eux-aussi des dieux, de mme qu'Il est LUI Dieu depuis l'ternit.
-24- " Le Nom de cet Homme de tous les hommes, qui est Dieu depuis l'ternit, est
maintenant, JESUS, qui signifie: SAUVEUR. Et la Parole qu'Il a prononce, tait adresse toutes les
cratures, et avec cela IL a aussi appel toutes Ses cratures au salut de Son Amour; c'est pourquoi tu en
es tout aussi peu exclu que je ne l'ai t moi, Son contemporain, sur la Terre.
-25- " Il a dit: * Mais j'ai encore beaucoup de brebis qui ne sont pas de ce bercail, et
mme celles-ci Je veux les rassembler ici, afin qu'il y ait un Seul Pasteur et un seul troupeau. *
-26- " Tu vois, de ces brebis ou cratures qui ne sont pas de cette Terre, tu es toi aussi,
de mme que tous les habitants de ce monde et d'autres mondes et soleils; saisissez donc cet Homme-
Dieu Jsus dans votre cur, et n'attribuez plus aucune valeur votre monde; et alors, vous tes dj * fils
de Dieu *, tout en vivant et en uvrant galement comme maintenant.
-27- " Je ne te dis pas que tu devrais abattre ta grande somptuosit, et mettre sa place
de misrables cabanes; mais bien plutt, tu dois abattre la somptuosit qui est inne en ton cur, c'est--
dire: l'offrir en proprit au Seigneur Lui-Mme, et poursuivre ton chemin en toute humilit et dans
l'amour envers Lui, de mme qu'envers tes enfants, tes frres et surs, car alors l'Esprit du Seigneur Lui-
Mme viendra sur toi, et te guidera en toute la sagesse des Cieux ! Tu vois, c'est l vraiment ce qu'il faut;
le reste n'est rien et vain devant le Seigneur.
-28- " Pense un peu combien grand doit tre l'Amour de l'Homme-Dieu, tant donn
que Lui, en tant que l'Unique Seigneur et Crateur de l'infini, veut tre Lui-Mme pauvre, afin que tous
Ses enfants deviennent d'autant plus riches !
-29- " Etant donn donc que-maintenant tu as appris cela du fond de la pure Sagesse
divine, et de l'Amour en moi, tche de fuir tout sentiment et tout dsir de richesse et de somptuosit tout,
avec le plus grand amour, l'Amour infini du Seigneur, et cherche possder Lui Mme, sans aucune
autre adjonction, la suprme richesse spirituelle, parce qu'alors tu possderas le Bien le plus lev, dans
la plnitude sans fin.
-30- " Ne cherche pas faire tiennes la Force et la Puissance du Seigneur, mais cherche
plutt devenir le plus faible et le plus insignifiant dans Son Royaume, et ne rien possder, sinon Son
Amour; et ne dsire rien, sinon seulement qu' tre prs de Lui, car alors tu demeureras ternellement,
comme un tendre enfant trs aim, sur les trs saints bras du Pre, ternellement plein d 'Amour.
-31- " Tu vois, c'est l le vrai principe fondamental. Vis selon ce principe, et toi - avec
les tiens - tu n'auras aucun besoin d'effleurer l'autel pas mme d'un doigt, tandis que tu auras la
possibilit d'acqurir compltement la filiation de Dieu sur ce monde qui est le tien.
-32- " Ne te scandalise pas pour ma forme, beaucoup moins belle que la tienne, car la
forme n'a pas d'importance. Votre forme, infiniment belle, est seulement une ncessit extrieure pour ce
monde destin par le Seigneur illuminer de sa puissante lumire, un nombre incalculable d'autres
mondes plus petits, qui ne sont pas autant envelopps dans la lumire l'gal de celui-ci.
-33- " C'est pourquoi, une telle dlicatesse et une telle splendeur dans la forme
extrieure sont ncessaires sur ce monde solaire; autrement vous ne pourriez subsister.
-34- " Bien diffrent est le cas avec la beaut de l'esprit. Elle n'est jamais rgle selon la
forme extrieure, mais bien seulement sur le seul amour pour le Seigneur; en effet, cet amour est la
beaut de la vie le plus vraie et la plus leve.
-35- " Donc, rflchis sur mes paroles, mon cher ancien, et dis-moi ensuite jusqu' quel
point tu les as comprises et combien cela ne te parait pas clair; et je t'claircirai immdiatement tout
doute possible qui et jailli en toi, en prenant comme base ta lumire, de sorte que tu puisses apercevoir
avec peu de peine jusqu'au vrai fondement de la vie ternelle et de la Vrit de Dieu. Apprte-toi donc
cela ! "
-36- Vous voyez, notre ancien et tous ses enfants tombent sur la face, et ils
commencent s'mouvoir dans leurs curs; mais nous, attendons de voir quel en sera le rsultat.
SS2 C61
(L'ancien, bien que reconnaissant le point essentiel, nourrit nanmoins des scrupules,
apparemment d'un poids considrable, savoir: Comment s'accordent lhumilit et
la filiation de Dieu, qui est la chose la plus leve que l'on puisse imaginer. Cette
humilit me semble une espce de rampement. N'est-ce pas vouloir tre de plus,
une ingratituude envers Dieu ? La raison d'uvrer dans la sagesse: Le besoin
rciproque. La Vrit, base de tout l'Ordre Divin. Donc, exprime-toi sur ce que sont
ton humilit, ton amour et ta filiation. )
-1- L'ancien se relve, et, comme vous pouvez facilement l'observer dans votre esprit,
il s'apprte nouveau parler avec moi: " Trs haut d'entre les messagers du grand Dieu ! Etant donn
que, selon ton tmoignage, tu as t un contemporain sur cette Terre, o il a plu au grand Dieu d'tre un
homme, l'gal de ses cratures, pour ouvrir tous les portes de la vie ternelle, je te dis que j'ai scrut
tes paroles le plus profondment possible; et dans l'ensemble je les ai trouves justes, bien que ma
sagesse s'effort d'y trouver quelques contradictions; mais je n'ai mme pas russi tomber sur un point
qui me fisse douter, mme le moins du monde, de la grande vrit de tes affirmations.
-2- " Maintenant je vois clairement que, selon ton enseignement, on peut obtenir la
filiation de Dieu, seulement si l'on agit conformment celui-ci, et si l'on s'efforce de rendre libre la vie
intrieure, au Nom de l'Homme-Dieu.
-3- " Je vois aussi que le fait de poser les mains sur l'autel flamboyant, est plutt une
image extrieure de ce que la crature humaine doit, en dernire analyse, faire spirituellement en elle.
-4- " Par consquent, en tout cela, il n'y aurait mme pas le moindre doute. Cependant,
il y a une chose tout fait diffrente, cache dans le fond, et, cet gard, je me trouve dans une
considrable obscurit, malgr la grande luminosit de ce monde. Or, voici le point obscur:
-5- " Tu as dit que l'humilit est la condition fondamentale pour l'obtention de la
filiation de Dieu, car, de l'humilit exclusivement merge l'amour pour le Dieu Unique mais prsent,
personne ne peut contester * qu'tre fils de Dieu * signifie certes infiniment plus qu'tre ici, sur ce
monde, mme le plus lev et le plus parfait tre spirituel.
-6- " En ce cas, je ne sais rellement pas rsoudre et m'expliquer comment on peut
parler d'une vraie humilit, quand on veut devenir plus, quelle que soit la condition qu'une telle opration
rclame.
-7- " Mettons le cas que je veuille, en tant que fils de Dieu, rester sur le tout dernier et
le plus misrable degr, et que je ne demande ni force, ni puissance, mais bien seulement la bienheureuse
facult d'aimer toujours plus Dieu, le Tout-Puissant, avec toutes les forces d'une vie spirituelle; et je
pense que cela serait la plus petite requte possible en tant qu'appartenant la filiation de Dieu.
-8- " Mais si par contre, je pense que moi, dans mon tat prsent je ne reprsente
mme pas un atome par rapport la grandeur d'un tout petit fils de Dieu, il est vident qu'avec l'obtention
d'une telle minime filiation de Dieu, je veux devenir quelque chose de plus.
-9- " Chez nous, une telle humilit, grce laquelle un homme veut devenir quelque
chose de plus, s'appelle une vile bassesse; en quel sens alors doit-on prendre une telle humilit spirituelle
devant Dieu, humilit avec laquelle, par la ncessit des choses, on veut dans le pire des cas, devenir
quelque chose de plus que l'on tait depuis le commencement de l'ordre de Dieu, ou dans le meilleur des
cas, on doit mme effectivement le devenir ?
-10- " Si ce * devenir plus * ne se trouvait pas devant la voie que tu as indique, celle-
ci pourrait tre accueillie en chacun de ses points comme pleinement valable.
-11- " Mais tant donn que ce fatal plus, on ne peut le mettre de ct en aucune
manire, je ne peux considrer cette humilit, comme rellement cette vertu qui devrait tre ncessaire
l'obtention de la filiation, tant donn qu'elle, c'est--dire cette vertu, la fin des fins, par suite de ce
devenir plus, ne peut tre considr que seulement comme un rampement, une bassesse et une
hypocrisie.
-12- " Cependant, ce point s'ajoute encore un autre problme, et prcisment: Une
crature consciente d'elle, libre dans sa pense et dans ses actions, a-t-elle le droit, sous un quelconque
prtexte, d'tre mcontente de la place que la trs haute Bont et la Sagesse de Dieu lui ont assigne
depuis le commencement ? - Qu'est donc le mcontentement ?
-13- " C'est avant tout, juger insuffisant ce qui a t reu, et justement pour cette raison,
ingratitude aussi pour ce qui a t accord. Donc, on en vient maintenant demander:
-14- " Si moi, avec l'amour, et l'humilit, je veux devenir un * fils de Dieu* donc,
inexprimablement plus que je ne suis maintenant, comment vont alors les choses, avec ma satisfaction et
ma reconnaissance pour ce que je suis actuellement ici, par la Grce infinie de Dieu:
-15- " De ce point de vue, l'humilit et l'amour sont-ils suffisants poux servir
dquivalent d'une telle ingratitude, spcialement si l'on considre que mme pas Dieu Lui-Mme ne
peut me dbarrasser de cet inexprimable * plus *, dans l'tat de la filiation de Dieu ?
-16- " Je crois que toi, trs haut messager, tu comprendras trs bien ce que, bien que de
manire fragmentaire, j'ai voulu te dire dans une claire succession des ides.
-17- " Certes, si tu disais que moi, en tant que fils de Dieu, je deviendrais
extraordinairement plus malheureux, plus faible et plus imparfait que je ne le suis ici, alors l'humilit
serait la bonne voie pour atteindre la filiation de Dieu; mais avec la conscience de devenir plus, de tous
les points de vue l'humilit est de toute vidence la voie la moins approprie, du moins pour ma faon
prsente de voir.
-18- " En effet, comme tu le sais certainement, grce la force de la Sagesse du
Seigneur, c'est l'usage immuable qu'ici un homme ne doit jamais rien faire de sa propre impulsion, tandis
que le seul mobile pour agir est, et reste pour tous les temps, le besoin rciproque et le mme rciproque
amour fraternel.
-19- " Cependant, si j'aime mon frre, afin qu'ensuite il me rende un service, ou au
moins m'aime aussi de son ct, si moi donc, avec mon amour, je ne demande rien d'autre que l'change
ou bien que pour un service rendu je demande mme seulement un trs bref remerciement, ceci est
considr ici chez nous comme une grande imperfection.
-20- " Si je m'humilie vis vis de quelqu'un, mme seulement pour qu'il me montre un
visage aimable, j'ai dj atteint le premier degr de l'hypocrisie.
-21- " Bref, nous ne connaissons aucun autre motif d'action, en dehors du besoin
rciproque. L o il y a besoin, l on agit, indiffrent de ce qui suit, que ce soit gratitude ou ingratitude;
sans besoin, on ne bouge absolument pas la main, ni le pied n'avance d'un pas.
-22- " C'est pourquoi tout homme reste toujours gal dans sa dignit, et nul ne peut
surpasser l'autre, sinon seulement qu'avec une sagesse plus profonde, grce laquelle il est mis dans la
situation de reconnatre les besoins chez ses frres, et de disposer ensuite les choses de manire qu'elles
soient dveloppes en faveur des frres dans le besoin, sans la plus petite rcompense.
-23- " Si, choses faites, les frres obligs se prsentent celui qui leur est venu en aide,
et lui montrent gratitude et amour, il peut les accepter pour le bonheur des frres, mais en aucun cas
comme s'il entendait considrer de tels sentiments comme une rcompense pour l'action accomplie.
-24- " Si tu pntres un peu notre coutume, alors mme si tu tais encore infiniment
plus haut que tu n' es, tu trouverais certainement qu'il n'y a rien faire avec l'humilit l'amour, pour
l'obtention de la filiation de Dieu.
-25- " Fais que je n'ai rien atteindre, et, immdiatement je veux dtruire devant toi
toutes ces grandes magnificences, et prendre demeure dans un trou que je me creuserai dans le sol,
comme un ver, qui ici sur ce monde solaire n'est cr seulement que pour rendre souple le terrain, jusqu'
une certaine profondeur.
-26- " Mais, pour devenir quelque chose de plus, je veux m'engager vraiment sur la
voie oppose, et non pas descendre en apparence, pour arriver ensuite plus haut; mais bien plutt, je
veux monter, et chacun de mes pas devant Dieu doit tre parfaitement vrai et sincre, mais jamais, pas
mme en apparence, un pas hypocrite.
-27- " Celui qui vient moi, et veut devenir quelque chose de plus, je l'examine pour
voir s'il en a les capacits ncessaires; s'il les possde je lui assigne un poste suprieur, tant donn qu'il
est venu moi avec un cur loyal.
-28- " A celui au contraire qui vient moi, tombe aussitt face contre terre, et me dit: *
Ecoute-moi, ancien, je serais vraiment heureux si tu m'envois la-bas, dans la plus lointaine avenue,
comme le dernier prpos au nettoyage*, je rponds: * Va-t-en loin de moi, parce que tu es un vil tre
rampant.
-29- " En tant que dernier tu voulais tre pris, pour t'introduire ensuite ici peu peu
sournoisement, jusqu'au plan le plus lev.
-30- "* Mais ici, il n'y a pas place pour des curs rampants; humilie-toi donc
compltement; et va-t-en de ma demeure, sans avoir jamais la possibilit d'obtenir un poste ici.
-31- " En effet, pourquoi n'as-tu pas voulu agir sincrement et selon la vrit ? Si tu
l'avais fait, je t'aurais examin; par contre, tant que tu resteras un tre rampant, il te sera dfendu d'entrer
mme dans les plus lointaines limites de ma demeure.
-32- " C'est mon avis que contre cette rgle, pas ; mme le sage le plus parfait ne
trouvera quelque chose objecter; car la vrit est le fondement de tout Ordre divin; et contre ce dernier,
aucun tre agissant librement ne peut se heurter, tant qu'il veut rester digne de son Dieu.
-33- " Avec cette opinion, trs claire pour moi, je n'entends certes pas tre trop htif;
cependant, tout homme qui a de Dieu la libert de penser et de vouloir, a aussi le droit, sur la base de la
vrit intrieure, de dvoiler son ordre intrieur celui qui a la bonne volont de le conduire et de le
transfrer sur la voie d'un autre ordre.
-34- "C'est pourquoi, tu me pardonneras ma dclaration, et, comme je m'y attends, tu
voudras certainement me donner une rponse convaincante.
-35- " Il est possible que j'ai peu pntr la nature de la filiation de Dieu. Si ce n'tait
pas le cas, selon moi, il serait peu pensable de trouver ici un compromis satisfaisant.
-36- " En effet, la Vrit est seulement Une, partout, et c'est la raison fondamentale
consciente d'elle de tout homme cr.
-37- " Mais de toute ternit, deux vrits ne peuvent coexister, car l'une devrait exclure
l'autre; par consquent, ni toi ni moi ne pouvons avoir raison en mme temps.
-38- " Si ce devait tre le cas, alors il y a au milieu encore mon incomprhension qui ne
m'a pas permis d'apercevoir aussitt la vrit en correspondance avec la mienne.
-39- " C'est pourquoi, il sera ncessaire pour moi que tu t'exprimes plus clairement,
c'est--dire: en premier lieu, au fond, qu'est ce que l'humilit; ensuite, qu'est-ce que le vrai amour, et
enfin, qu'est la filiation de Dieu qui en est le rsultat ?
-40- Fais-moi savoir cela, et aprs la complte renaissance de la vrit, chaque plus
petite de tes paroles sera observe, de la manire la plus fidle, dans ma grande maison. Je t'en prie donc,
pour moi et pour les miens.
SS2 C62
(Rponse de Jean, au moyen des Paroles du Seigneur prises dans lEcriture. Combien
diffrent est cet *tre plus* d'un vrai fils de Dieu, de celui de ces sages. Diffrence
entre un fils de Dieu et un esprit indpendant. La vraie humilit, le vrai amour: la
vraie filiation.)
-1- Jean parle: "Ecoute-moi, estimable ancien de ce lieu et chef suprme de cette
grande rgion ! Ce que tu nommes humilit, est aussi chez nous, comme tu l'as dcrite, tout autre que de
l'humilit, mais bien plutt seulement une tromperie o, un tel humble se leurre lui-mme, parce qu'il
veut tre accueilli dans un degr suprieur celui qui est le sien.
-2- "Mais tant donn que tu es de l'avis qu'avec l'obtention de la filiation de Dieu,
avec la meilleure bonne volont, on ne peut viter le *devenir plus*, je peux te dire qu' cet gard, tu t'es
beaucoup tromp.
-3- "Combien est vraie cette affirmation, je veux te le mettre en pleine lumire, avec
les Paroles que nous a adresses le Seigneur Lui-Mme, Dieu et Crateur du Ciel et de la Terre.
-4- "Et ces Paroles disent ceci: *Laissez venir Moi les petits, et ne le leur empchez
pas, car c'est eux qu'appartient le Royaume des Cieux !*- Et puis Il a dit encore:
-5- "*Si vous ne devenez pas comme ces petits enfants, vous n'entrerez pas dans le
Royaume de Dieu !*-Et en outre: *Qui d'entre vous veut tre le premier et le plus grand, qu'il soit le plus
petit et le serviteur de tous !*
-6- "Vous voyez: En cela tient l'essence de la filiation de Dieu; si tu crois que dans la
filiation de Dieu, tu seras plus, que tu auras une plus grande force, et que tu seras plus riche en
somptuosit et en puissance, alors je te dis: Reste ce que tu es, car ce n'est rellement pas le cas de parler
de *devenir plus*, de n'importe quel point de vue.
-7- "Ici tu es, tant corporellement que spirituellement, un seigneur complet; tant que tu
vis dans ton corps, toute la matire de la surface de ce monde doit se plier, obissante, la puissance de
ta sagesse.
-8- "Quand ensuite, tu es esprit, alors ce monde doit t'tre soumis jusqu'en son centre,
et de mme pour tout esprit ton semblable, car vous tous, habitant de ce monde, vous tes en esprit d'une
seule sagesse et d'une seule volont: ce que l'on peut relever au premier regard de vos institutions
morales et sociales.
-9- "Mais si l'on considre que, de ce monde que tu habites, dpendent constamment
d'innombrables autres mondes, pense un peu quelle puissance dominatrice t'est propre dans ton esprit;
car, du gouvernement de ton monde, qui t'est confi compltement dans l'esprit, dpendent l'ordre et la
conservation d'innombrables autres corps de l'univers, en mme temps que leurs habitants.
-10- "Par contre, observons un fils de Dieu: Quelle est sa puissance ? Quelle est la
rgion qu'il domine ? - Tu vois, je peux te dire avec la plus grande prcision:
-11- "Pour un fils de Dieu, tant qu'il vit dans son corps, ne peut devenir sien dans le
monde o il vit, pas mme une poussire solaire, et pas non plus son corps, et ni moins encore sa vie;
mais bien plutt il doit tout restituer, et doit toujours tre prt dire et reconnatre dans la plnitude de
la Vrit: Rien ne m'appartient, je ne suis rien, et la vie que je possde m'est seulement un prt, et elle est
seulement du Seigneur.
-12- "Telle est sa situation dans le monde o il vit. La situation spirituelle est-elle peut-
tre plus brillante ? - Jamais de la vie ! Sa condition spirituelle doit seulement consister en une vritable
pauvret centrale.
-13- "Dans le monde au moins, on peut prendre un morceau de pain, et l'on peut aller
ici et l, son gr. En esprit par contre, mme cette libert vient cesser.
-14- "L on est un ternel *hte du Pre*, et aux fils il n'est accord de manger
seulement que ce qu'ils reoivent directement de la Main du Pre. Ils peuvent aller seulement o le Pre
le veut; ils ne peuvent demeurer dans de magnifiques palais, mais bien plutt dans des cabanes trs
simples.
-15- "Les *enfants* ne peuvent jamais rester dans l'oisivet, et ils doivent, combien
souvent et fermement, travailler Ses champs avec diligence, et porter avec fidlit et zle la rcolte dans
Ses greniers.
-16- "Quand ensuite, ils ont accompli tout le travail, avec zle et fidlement, ils doivent
se prsenter au Pre, et au lieu d'attendre une rcompense approprie, dclarer avec une vraie et sincre
humilit qu'ils n'ont rien t d'autre sinon que des serviteurs compltement inutiles et paresseux.
-17- "Tu peux, comme on l'a dj observ, voyager avec une puissance et une force
splendides, parcourir dans ton esprit des systmes solaires et des espaces infinis, tout fait ton gr et
selon ta volont; nous, enfants de Dieu, par contre, sans Sa Volont, nous ne pouvons mme pas
dpasser le seuil de la maison.
-18- "Tu peux dire ce que tu veux, nous les enfants, seulement ce qui nous est mis dans
la bouche. Tu vois, ceci et d'autres choses encore constituent la diffrence entre vous, esprits levs et
puissants qui gouvernez toute la Cration de Dieu, et nous, enfants de Dieu.
-19- "Vous pouvez, par vous-mmes, tout ce que vous voulez; nous, par contre, nous ne
pouvons rien par nous, mais bien seulement lorsque le Seigneur le permet, et mme absolument rien de
plus que le Seigneur ne veut !
-20- "Nous, par rapport au Seigneur, nous sommes placs, pour ainsi dire, dans les
conditions des membres d'un corps. Ces membres forment, avec la vie intrieure du corps, un tre;
cependant, pas un seul membre, et dans tout le corps, ne peut faire, de par lui-mme, ce qu'il veut, mais,
chacune de ses actions et toute la force oprante, ne proviennent pas du membre, mais bien plutt de la
force fondamentale qui domine dans le corps.
-21- "Et de mme, les membres ne peuvent pas se nourrir par eux-mme, bien qu'ils
travaillent avec diligence, mais ils doivent d'abord, consigner tout le produit la rserve principale de la
vie intrieure et alors seulement la force vitale rpartit la nourriture convenable aux membres qui ont
travaill.
-22- "Tout fait diffrentes sont les choses avec les considrations des hommes libres,
extrieurs, qui ne sont pas lis un corps en tant que membres, mais bien plutt existent en tant qu'tres
compltement libres par eux-mmes.
-23- "Tu vois, ceux-l je peux mme dire: Ayez la bont de me faire ce travail, et les
hommes, sils sont aimablement disposs, accomplissent aussi le travail demand; mais, le travail
termin, ils sont compltement librs de ma volont, et ils peuvent de leur ct faire ce qu'ils veulent.
-24- "Mais je te demande: Les choses en sont-elles ainsi avec les membres de mon
corps ? - Jamais de la vie ! Tous dpendent continuellement, en toutes leurs parties de ma force
intrieure de volont, et ils ne peuvent s'y opposer, car ils doivent tre sans autre, compltement une
seule volont avec la force intrieure vitale, autrement l'tre tout entier irait srement la rencontre de sa
ruine.
-25- "Tu vois, si tu mdites, mme seulement un peu, sur ce que je t'ai dit l'instant, il
t'apparatra clairement comment sont rellement les choses avec ton *devenir plus* - si finement apprt
- des enfants de Dieu.
-26- "Donc, si tu veux obtenir la filiation de Dieu, tu dois te librer compltement de la
pense qu'il y a quelque chose gagner.
-27- "Tu ne dois pas t'imaginer, en tant qu'enfant de Dieu, dans une situation infiniment
parfaite; mais bien plutt tu dois considrer la chose tout fait l'envers.
-28- "Et quand tu auras fait cela, il apparatra de soi si pour l'obtention de la filiation de
Dieu, la vraie humilit et l'amour pour Dieu reprsentent une voie parfaitement juste, ou bien une voie
errone.
-29- "En effet, en ce qui concerne Dieu, tu dois considrer qu'tant, Lui, la plus haute et
la plus infinie Vrit-Mme, Il ne peut vouloir atteindre, avec un moyen donn, un but tout fait
diffrent de celui qui se tient dans la nature du moyen-mme.
-30- "Qui, dans l'humilit de son cur, se restreint et s'abaisse toujours plus, comment
pourrait-il s'attendre ce que le Seigneur, pour cela, le grandisse ?
-31- "Oh, certes, Il le grandira mais pas de la faon que tu suppose avec le *devenir
plus*, mais bien seulement dans l'humilit toujours plus grande, et dans l'amour toujours plus grand; et
cela vraiment est un juste agrandissement dans l'esprit, car, en tant *qu'enfant de Dieu* on reoit ce
quoi on aspire, c'est--dire, la petitesse dans la mesure la plus complte et la plus parfaite.
-32- "De mme, pas mme l'amour d'un fils de Dieu, pour Dieu, n'est une adulation qui
sert lui gagner la toute-puissante faveur de Dieu; mais bien plutt, l'amour vrai doit tre une impulsion
intime reconnatre Dieu, par-dessus toute chose, comme lUnique et le plus parfait Seigneur, et soi-
mme au contraire comme un complet nant vis vis de Lui.
-33- "On doit chercher le plus grand bonheur dans l'amour pour Dieu, en tant que Pre,
par-dessus toute chose, parce que justement IL est Dieu et Pre; et, pour cet amour on ne doit pas penser
une rcompense quelconque, car, dj l'amour, en soi-mme, est la plus grande rcompense.
-34- "Tu vois, mon estim ancien, comment sont les choses. Penses-y un petit peu, et
dis-moi ensuite comment tu trouves la voie pour l'obtention de la filiation de Dieu, que je t'ai expose
l'instant.
-35- "Seulement, tu dois toujours considrer que dans ton *devenir plus* en tant
qu'enfant de Dieu, avec cela il n'y a aucune ralit.
Comprends bien cela, et ensuite communique-moi ton opinion !"
SS2 C63
(Le sage rpond que, suite la clarification reue linstant, et tant donn les
circonstances, lui, ainsi que les siens, renonce l'honneur de la filiation de Dieu,
mais que, toutefois il sest form une meilleure opinion de l'essence d'une telle
filiation. Enseignement de Jean sur la faon de mesurer les choses des cratures
par rapport celles du Crateur. De lessence de la filiation de Dieu. Qui prtend
beaucoup, reoit peu; et vice versa. Exemples de la vie. Amour et Sagesse. Dieu
regarde le cur. )
-1- Ecoutez, notre ancien s'exprime ainsi: " Haut Messager du Grand Dieu ! A prsent
j'y vois clair, et toute la question de la filiation de Dieu prend pour moi un tout autre aspect.
-2- " Mais tant donn qu'il en est ainsi et pas autrement, tu dois me pardonner si,
considr de mon point de vue, non seulement il serait d'une certaine manire contre l'Ordre Divin
d'aspirer ce que l'on appelle * la filiation de Dieu * particulire - dans laquelle, selon tes affirmations
prsentes, il y a vraiment bien peu, pour ne pas dire rien, s'amliorer - mais ce serait une vraie folie de
renoncer au bien et l'abondance que l'on possde, pour ensuite obtenir un nant absolu.
-3- " Donc, je dis: Quel intrt peut veiller la perspective d'un Dieu et Pre, et pour
moi d'un fils de Dieu, si avec tout cela je dois rester sans aucun avantage ?
-4- " D'un ct, on ne peut nier que la pense d'avoir Dieu comme Pre, et ce au
moyen du plus intime amour rciproque, annule compltement toute autre pense, en particulier
rmunratrice, puisquun rapport plus grand n'est possible de la part d'aucun tre.
-5- " Mais si, d'un autre ct, on considre que malgr la grandeur de cette pense et
de ce Nom, en eux il n'y a rien et mme il ne doit rien y avoir, et qu'en outre, on doit toujours tre prt
aux plus humbles services envers toutes les cratures; cette pense et ce grand Nom n'attirent pas qui,
l'gal de nous, vit dans un monde comme le ntre.
-6- " Si ici, nous pouvons avoir tout ce que notre cur veut, tant dans le temps, et tant
ternellement dans l'esprit, alors que comme * enfants * nous ne pourrions pas mme de notre volont
dpasser le seuil, coute cher messager, pour devenir un nant, nous n'avons pas besoin dune existence !
-7- " Mais, quand un tre est dj ici, il suppose pour son existence, un dveloppent
continuel de ses forces vers le haut; et non pas (si l'on rflchit qu'ici, tant les connaissances que les
forces sont en continuelle augmentation) qu' la fin, quand la plus haute perfection a t atteinte on doive
s'attendre au complet anantissement de toutes ces forces et de toutes ces connaissances que l'on avait
cultives dans ce but.
-8- " Je suis de l'opinion que tu m'auras trs bien compris, puisque dans ce cas j'ai
parl comme ncessairement aurait d parler n'importe quel homme, mme non excessivement sage, qui
et entendu exposer par toi, de la manire susdite, les conditions de la filiation de Dieu *.
-9- " Cependant pour ma part, en ce qui concerne * la filiation, de Dieu *, je suis d'un
avis tout fait diffrent; et je soutiens fermement que derrire celle-ci est cach quelque chose de
beaucoup plus extraordinaire que ce que tu m'as annonc.
-10- " Il se peut sans doute que, en tant que fils on se donne spontanment tout au Pre,
en raison du grand amour. Et c'est mme la caractristique de l'amour. Cependant, que pour ce sacrifice,
on n'ait pas attendre quelque chose d'inexprimable, de toute ternit, personne ne le contestera !
-11- "Nous ici, selon notre doctrine spirituelle, nous possdons la grande facult,
comme esprits, de parcourir toutes les profondeurs des crations de Dieu, et de nous rjouir
inexprimablement de Ses ternelles, nombreuses et diverses merveilleuses uvres.
-12- "Cependant, du fond de mon cur, il me vient une lueur, savoir : que les fils de
Dieu peuvent tout embrasser d'un regard, tandis que pour nous il faut des ternits.
-13- " Nous avons certes la puissance, comme esprits, d'ordonner les choses de notre
monde, au sens naturel, et aussi, par consquence, d'autres mondes dpendant de celui-ci.
-14- " Tandis que les fils de Dieu, trs proches de Lui, et mme intimement unis Lui,
sont sans aucun doute des co-crateurs; et tandis que, nous, nous avons ordonner toujours seulement la
partie matrielle, les * fils de Dieu *, leur Pre, ont par contre la puissance non seulement sur l'ensemble
de la Cration matrielle infini, mais bien aussi sur toute crature spirituelle.
-15- " Tu vois, c'est l mon opinion, pour la vrit de laquelle j'offre en gage, tout ce
que, en ce monde, je peux appeler mien.
-16- " Il est vrai que tu as dit, que le fils sans la volont du Pre, ne peut dpasser le
seuil, ne doit pas prendre la nourriture de lui-mme, et doit habiter dans une simple cabane.
-17- " Cela je l'accorde sans autre; cependant si, comme * enfant de Dieu *, il peut
embrasser d'un regard toutes les magnificences infinies de Dieu, je voudrais rellement savoir pourquoi
il devrait mettre son pied au-del du seuil ?
-18- " Si ensuite, on se trouve dans la parfaite facult cratrice, avec Dieu lui-mme,
dans le Centre ternel, l o toutes les innombrables cratures sont nourries, je voudrais rellement
savoir la raison pour laquelle le * fils de Dieu * devrait prendre lui-mme sa nourriture, du moment qu'il
se trouve dans le Centre de toute Vie.
-19- " Et de mme, il en est peu prs ainsi avec la simplicit de la demeure des *
enfants de Dieu *. Que ce soit une cabane ou bien un palais, c'est parfaitement la mme chose, quand on
a en soi, visiblement runies, toutes les magnificences de Dieu.
-20 " Quand on se trouve dans la splendeur, au-dessus de tout linfini et de l'ternit,
que toutes les cratures de l'infini ne peuvent amoindrir, on peut tre sans aucun doute, un malheureux
esclave, et mme un esclave de tous les esclaves.
-21- " En effet, qu'y perd-on ? La Nature entire ne doit-elle donc pas - quand ce doit
tre le cas - prter promptement obissance aux moindre signe ?
-22- " Il est vrai que nos esprits ont aussi force et pouvoir de gouverner leur propre
monde; sont-ils pour autant ses matres ? Oh certes non.
-23- " Ils font bien sr ce qu'ils veulent; mais ils ne peuvent vouloir ce qu'ils veulent.
Notre volont se trouve dans votre fondement; vous par contre vous tes libres dans la volont de Celui
qui est votre Pre !
-24- " grand messager du Seigneur ! Je crois avoir jug justement une telle chose;
toutefois je te prie de bien vouloir me donner cet gard encore quelques mots, afin qu' partir de ceux-
ci, je puisse reconnatre jusqu' quel point mon jugement concorde avec la suprme Vrit. "
-25- Maintenant je parle, moi, et je dis: Ecoute estimable ancien de ce lieu ! Je savais
que tu aurais trouv en toi la vraie Lumire, aprs que je t'ai indiqu seulement la bonne voie qui y
conduisait.
-26- Ton jugement est exact; cette fois tu as reconnu parfaitement l'essence de la
filiation de Dieu. Les choses sont rellement comme tu les as dcrites; cependant ton tour, tu es
toutefois nouveau contraint de rejoindre avec l'humilit et avec l'amour, ton tant vant * moins *.
-27- Que peut-on faire en ce cas ? - Tu vois, tu n'es satisfait ni avec une chose ni avec
l'autre. Pour obtenir * plus *, l'humilit et l'amour sont pour toi des moyens sournois, et non des vertus.
-28- Obtenir * moins *, avec de telles soi-disant vertus, c'est pour toi folie. Comment
devrait-on rsoudre la question pour te contenter ? - Je te rsoudrai aussi cette nigme.
-29- Tu vois, tu es encore enchan l'ide que l'on doit recevoir plus, quand on
demande plus, et moins quand on demande moins.
-30- Mais, moi, je te dis: C'est l un systme de mesure de la crature; tandis qu'auprs
du Seigneur, le cas est tout fait l'oppos. Qui demande beaucoup, recevra peu; qui demande peu,
recevra beaucoup; et qui ne demande rien, il sera beaucoup donn !
-31- Tu tends vouloir considrer cela comme quelque peu pas naturel; cependant
regarde, il y a aussi prs de toi des circonstances semblables, et tu te comportes, de ce point de vue, pas
autrement que ne Se comporte le Seigneur.
-32- Si par exemple, quelqu'un te rend un service, et demande ensuite une grande
rcompense, comment sera-t-il accueilli dons ton cur ? - Tu dis-Il y sera accueilli chichement.
-33- Si par contre, quelqu'un a fait tout ce que tu dsirais, et qu'il ne demande rien de
toi, car il a tout fait par amour pour toi, dis-moi, comment sera-t-il accueilli, lui, dans ton cur ? - Tu
dis: Je le ferais asseoir ma droite, et il disposera en ma compagnie de ce que je possde, car il s'est
rendu mon cur tributaire dans toute la plnitude !
-34- Tu vois mon estimable ancien, c'est exactement la position de Dieu envers Ses
cratures; et si tu fais comme dans le dernier exemple, tu es un enfant de Dieu, et tu seras galement
plac pour t'asseoir Sa droite.
-35- Cela, l'opre l'amour, car Dieu ne regarde pas exclusivement l'uvre mais bien
seulement l'amour. Si luvre est fruit de l'amour, alors elle a une valeur devant Dieu; mais si elle est
seulement un fruit de la sagesse, alors elle n'a aucune valeur, ou bien seulement dans la proportion o
l'amour aussi tait oprant.
-36- A prsent tu sais ce dont tu as besoin, et je n'ai plus rien te dire. Si tu veux
parcourir la voie qui t'a t indique, tu sais maintenant trs bien quel but tu peux atteindre. Si tu restes
ce que tu es, tu atteindras ta bonne fin; mais non pas celle de la particulire * filiation de Dieu * !
-37- Vous voyez, prsent notre ancien est en train de devenir compltement humble,
et il rflchit beaucoup sur mes paroles. Bientt il tiendra un discours ses enfants; nous couterons
encore ce discours: aprs quoi, nous bnirons ce peuple, et nous nous en irons aussitt.
SS2 C64
(Discours de l'ancien son peuple. Dieu est un Homme. Conditions de la filiation:
Humilit, amour et abngation de soi-mme. D'un ct, les avantages des fils du
Soleil, de lautre, le bonheur de la filiation dans lamour. Promesse gnrale de
s'engager sur la voie de la Filiation. )
-1- Maintenant nous voulons couter ce que l'ancien dira son peuple. Voici ses
paroles:
-2- " Ecoutez-moi, vous mes enfants qui tes ici prsents, et donnez ceux qui ne
sont pas ici connaissance de ce que maintenant je vous dis ! Vous savez qu'en des cas semblables, quand
le bois sur l'autel s'est enflamm par une Puissance suprieure, nous avons lu dans la flamme du bois qui
brle, les trs lourdes conditions, suite l'accomplissement desquelles seulement, est possible l'obtention
de la haute * filiation de Dieu *.
-3- " Il ne nous avait jamais t offert l'extraordinaire bonheur d'apprendre de la
bouche d'un fils de Dieu, d'abord comment en peut obtenir une telle filiation, par la voie naturellement la
plus courte, et ensuite ce qui se tient effectivement cach derrire une telle filiation.
-4- " Cet hte trs lev, avec ses deux compagnons, nous a indiqu depuis la Source
originaire, ce que toute notre sagesse n'aurait jamais pu atteindre.
-5- " Maintenant, nous savons que Dieu, le Tout-Puissant Crateur de toutes les
choses, est Lui-Mme un Homme Parfait, et qu'Il demeure toujours, en tant que Pre parmi ceux qui sont
ses fils.
-6- " Puis, nous avons appris, de manire fondamentalement exacte, ce qu'est vraiment
un fils de Dieu, et pourquoi on doit le reconnatre comme tel; puis, comme troisime point, il nous a t
mis en lumire comment toutes les cratures libres qui sont conscientes d'elles et qui reconnaissent Dieu
comme leur Crateur, peuvent devenir Ses enfants, de la manire la plus simple et srement la plus
adapte au but.
-7- "Que tout cela soit exact, il n'y a pas besoin d'autres preuves, puisque, en premier
lieu, le garant de la plnitude d'une telle Vrit est encore ici parmi nous; et en second lieu, le garantit
aussi ma propre sagesse, partir de laquelle, en y puisant, comme vous avez tous pu l'entendre, j'ai fait
au grand Messager toutes sortes d'objections, dans le but de constater si ses affirmations pouvaient
rsister aussi face au svre examen de la sagesse.
-8- "Vous avez pu galement entendre avec quelle fermet de fer, le grand Messager
m'a toujours rfut, et comment avec la puissance de la Vrit dans ses paroles, il me guida hors de
l'erreur de mes connaissances sur une voie compltement droite.
-9- " Du moment donc, que nous avons de telles preuves palpables de la grande
plausibilit des dires de ce messager, que pouvons-nous demander de plus ?
-10- " Par consquent, il ne reste rien autre dans un tel cas sinon uniquement que de
nous demander si nous voulons ou non parcourir srieusement la voie qui nous a t indique; savoir:
si nous voulons nous engager sur la voie de l'humilit, de l'amour et de l'abngation entire de nous-
mmes, dans l'Esprit et dans la Vrit, ou bien si nous ne le voulons pas ? Demande qui justement
signifie:
-11- " Voulons-nous, aprs la dposition de notre corps fugace, rester en tant qu'esprits
d'ternels gardiens de notre monde, si grand soit-il; ou bien voulons-nous, aprs la dposition de notre
corps, devenir immdiatement dans l'esprit, des enfants de Dieu, et aller l o lui, Dieu et Seigneur,
ternellement et infiniment le seul Tout-Puissant par-dessus toute chose, demeure parmi Ses enfants, et
les aimes avec l'infinie puissance d'Amour de Son Cur ?
-12- " Vous voyez, mes chers enfants, c'est une question d'extraordinaire importance,
laquelle il ne peut tre rpondu seulement qu'avec des paroles trs sages.
-13- " Mais dans le mme temps, j'attire tous votre attention, sur, le fait que notre tat
en soit, aprs la dposition du corps, est galement extrmement splendide, tat qui, en somptuosit et en
magnificence extrieures, dpasse tout ce qui est imaginable.
-14- "Nous, quant la forme du corps, nous sommes dj ici extraordinairement beaux,
si bien qu'une telle forme veille, mme chez les enfants de Dieu, une grande admiration; et pourtant
cette beaut corporelle physique est peine une ple ombre de celle qui est propre notre esprit
immortel.
-15- " De mme nos palais avec leurs habitations sont d'une luminosit et d'une
somptuosit telles, que les habitants d'autres mondes plus petits, les voir seulement, y perdraient
certainement la vie.
-16- " Avec tout cela, leur construction nous cote bien peu de peine, tant donn
qu'avec la puissance de notre volont runie, nous sommes compltement matres de la matire elle-
mme, qui doit se disposer, se plier et se soulever, selon notre volont.
-17- " Cependant, qu'est la somptuosit matrielle de nos difices, bien que trs leve
et grandiose, si elle est compare la magnificence de nos esprits, qui demeurent en cette plnitude de
lumire qui entoure sur un espace normment vaste notre monde, grand de faon illimite.
-18- " Tout cela, voyez-vous, nous le savons dj par notre multiple exprience, tant
donn qu'il y en a beaucoup parmi nous, qui il a dj t accord plusieurs fois de voir, de manire trs
claire, les choses spirituelles de notre monde.
-19- " Par suite de cela, notre sort est gnralement splendide de manire incalculable,
car, en tant qu'esprits, nous sommes de vrais et grands seigneurs, la disposition de qui ne se tient pas
seulement tout leur monde presque infini, pour une trs claire contemplation, mais bien aussi
d'innombrables autres mondes, qui tous, plus ou moins, dpendent de notre grand monde.
-20- " Avec tout cela runi, mes fils, sous un unique point de vue, il n'y a rien d'autre
pouvoir dire, sinon que:
-21- " Que voulez-vous encore, trs heureux fils d'un monde qui est porteur de
lumire, pour des myriades et des myriades d'autres mondes ?
-22- " C'est pourquoi il est aussi vrai: Qui a autant que nous; qui, comme nous, est aussi
heureux, doit srement avoir en lui, un degr lev de folie, s'il veut prtendre plus, et devenir plus
heureux encore.
-23- " Vous voyez, cette argumentation certainement sage, fut aussi expose par moi
notre grand hte, et il m'a rpondu justement, en me confirmant tous les avantages cits; mais prsent,
mes fils coutez moi !
-24- " Pour l'obtention de la filiation de Dieu, il ne s'agit absolument pas de devenir
plus, ou bien d'tre plus, mais bien plutt, de devenir plus parfaits et plus vivants dans l'amour de Dieu.
-25- " Mais vous savez tous, de votre propre exprience, qu'ici notre plus grand
bonheur est conditionn presque exclusivement par notre rciproque amour.
-26- " D'autant plus nous nous aimons et d'autant plus intimement nous nous unissons
dans l'amour - tant corporellement que spirituellement - d'autant plus batement heureux aussi nous nous
sentons.
-27- " Pour nous, les moments les plus heureux ne sont-ils pas dans les espaces de
temps durant lesquels nous nous runissons en famille, dans l'amour rciproque, sans daigner un regard
au monde extrieur, pourtant merveilleusement beau.
-28- " Vous tous, cette question, selon votre vivante exprience, vous ne pouvez
rpondre autrement que: C'est, dans sa plnitude, la vivante vrit !
-29 " C'est bien ; donc vous voyez, c'est rellement en cela que consiste la diffrence
entre notre bonheur le plus lev mais en mme temps toujours extrieur, et celui trs heureux et trs
profond des Enfants de Dieu.
-30- " Donc, si dj notre rciproque amour de cratures nous procure tant de joie,
combien infiniment batifiant doit tre alors cet amour grce auquel des cratures, en tant qu'enfants de
Dieu, peuvent saisir, visiblement dans le plus grand Amour leur Crateur en tant que Pre, et tre leur
tour saisis par Lui avec une infinie puissance ?
-31- " O, en tout ce grand monde, vit un tre qui soit en mesure de comprendre mme
seulement un atome de la grandeur d'une telle batitude, en laquelle une crature en tant qu'enfant vis
vis de son Crateur, peut Le saisir avec tout son amour, et tre son tour saisi par Lui, avec le plus
Grand Amour ?
-32- " Vous voyez, mes chers enfants, c'est l l'infinie diffrence entre nous et les
Enfants de Dieu ! Pensez combien infiniment petite doit tre notre batifiante tincelle d'amour, en
comparaison de la plnitude infinie de l'Amour qui demeure en Dieu.
-33- " Et pourtant cette infiniment petite tincelle forme notre plus grande batitude.
Combien grand par consquent doit tre le bonheur de ces tres, qui peuvent jouir avec toute l'infinie
plnitude de l'Amour de leur divin Pre ?
-34- " Donc, que voulons-nous faire ? Voulons-nous rester ce que nous sommes, ou
bien voulons-nous nous empresser avec de nouvelles forces vitales, et comme enfants, nous jeter entre
les bras du tout-puissant, saint et ternel Pre ?
-35- " Je lis maintenant sur vos visages que vous voulez tous tout abandonner pour
arriver au Pre ! - Certes, c'est aussi mon plus intense sentiment; nous voulons L'aimer, comme si nous
avions mille curs; et nous voulons tre humbles, comme si nous n'avions aucune existence, et cela
seulement pour arriver, aprs cette vie extrieure physique, l o vit ce saint Pre !
-36- " Et toi, grand messager, reois, dans la plnitude de la Vrit, lassurance que
maintenant nous sommes tous d'un seul sentiment, et nous voulons parcourir la voie que tu nous as
indique.
-37- " Je te prie de nous bnir sur cette nouvelle voie, afin que nous puissions arriver
heureusement l o toi, certes dj depuis longtemps, tu te trouves dans la demeure de Dieu, ton Pre,
infiniment saint ! "
-38- Vous voyez, aprs ces paroles, l'ancien se prosterne la face contre terre, et ses
enfants suivent son exemple.
-39- Mais prsent, nous les bnissons; et maintenant qu'ils ont t bnis, laissez que je
vous soulve au-dessus de ce monde resplendissant; et regardez comment on plane dans l'espace,
nouveau comme une petite toile lumineuse, une infinie profondeur.
-40- Et maintenant, regardez vers le bas; vous voyez, il y a votre soleil; et mme nous
n'en sommes pas trs loigns, toutefois nous ne nous hterons pas trop, mais nous nous approcherons
plutt doucement de sa surface sanctifie; cependant, cette fois, pas de celle matrielle, mais bien plutt
de celle spirituelle, qui correspond toutefois pleinement celle matrielle, en lieu et place. Descendons
donc doucement !
SS2 C65
(Apparition de notre * Soleil spirituel*, Jardins plaisants, prs des enfants. Il a un tout
autre aspect que dans la sphre du Seigneur. Ses particularits. Conditions de
lOrdre Cleste. )
-1- Eh bien, nous voici arrivs, maintenant la surface spirituelle de votre soleil:
comment cela vous plait-il ici ? -A ce que j'observe, on lit la surprise sur vos visages et vous dites :
-2- * En vrit, ici aussi il est indescriptiblement splendide et dlicieux de vivre, bien
que ce ne soit ni resplendissant ni somptueux; mais part cela, les plaisants jardins et les splendides prs
fleuris, parsems de gracieuses petites maisons, offrent une vue extrmement dlicieuse, augmente
encore du fait qu'ici, tant dans les jardins que dans les prs, et en particulier autour des petites maisons, il
y a des enfants en grand nombre, et aussi des esprits humains plus mrs qui s'entretiennent trs
amicalement avec ceux-ci.
-3- * Cependant, il y a ici une chose qui nous semble quelque peu trange; voyez-
vous, chers amis, le Seigneur Lui-Mme, aprs la contemplation du Soleil naturel, nous a placs aussi
rellement sur le Soleil spirituel.
-4- * L-bas cependant, nous n'avons rien vu de tout cela; mais bien plutt nous vmes
seulement une surface qui s'tendait l'infini, partout galement orne d'une espce d'herbe, et, a et l,
de quelques petits arbres; et puis sur cette incommensurable plaine, nous vmes des esprits se mouvoir ici
et l, en haut et en bas, presque comme les phmres sur la Terre, au lever et au coucher du Soleil.
-5- * Cela tait mme tout; si nous voulions voir quelque chose de plus, la sphre d'un
esprit nous tait ncessaire. De cela il rsulte pour nous, trois importants points de question; le premier
est celui-ci:
-6- * Etait-ce ce Soleil Spirituel que nous avions aperu si simple en prsence du
Seigneur, et identique celui-ci ? - Second point: Si ce Soleil s'identifie avec le premier que nous avons
foul, on demande si sur sa surface, ceci est un emplacement diffrent de celui que nous avons vu alors.
En troisime point on demande:
-7- * Si c'est ce Soleil, o sa surface nous n'apercevons pas ce que la premire fois
nous avons aperu en prsence du Seigneur, cela dpend-il peut-tre de ta sphre ?
-8- * Tu nous as dit, depuis le commencement, que nous ne nous trouvions pas dans ta
sphre, mais que bien plutt tu te trouves au contraire dans la ntre - Naturellement, ce serait chose
facile qu'il y et eu lieu, notre insu, un changement de sphre; et c'est justement pour cela que nous te
demandons ce qu'il en est effectivement. *
-9- Mes chers amis et frres ! Je dois vous dire tout de suite, par avance, qu' vos trois
questions, il n'est pas possible de donner une rponse approprie, et ce, simplement pour la raison que
vous n'avez pas demand ce que la condition de la prsente apparition contient en elle de possibilit de
rponse.
-10- Lorsque vous, en la prsence du Seigneur, vous avez mis le pied sur la surface du
Soleil Spirituel, vous ne vous tes pas trouvs de manire spciale sur la surface de votre Soleil naturel,
mais bien plutt dans la sphre infinie du Seigneur.
-11- En effet, dans Sa sphre, en particulier toute chose visible contient immdiatement
en elle et d'elle-mme l'illimit et l'infini, et le simple terrain que vous avez foul tait un terrain du
Soleil Spirituel infini du Seigneur, terrain en lequel leur tour sont comprises toutes les infinies sphres.
-12- Les esprits que vous avez vu tourner ici et l, ne sont pas des esprits singuliers,
mais bien plutt chacun de ceux que vous avez aperus l-bas, en tant que particulier, c'est une runion
d'innombrables esprits dans laquelle se trouvent nouveau dinnombrables runions plus petites, qui
consistent galement en esprits bienheureux de qualit spciale, comme nous sommes nous maintenant
ici ensemble.
-13- De cela vous pouvez apercevoir de manire pleinement persuasive, comment vous,
seulement dans la sphre d'un tel grand esprit de la communaut, vous tes arrivs avoir une vision
spciale des choses spirituelles et clestes.
-14- En ce moment, vos visages expriment un grand bahissement, et vous dites :*
Mais coutez cher ami, comment cela arrive-t-il ?
-15- En vrit, ta communication nous semble un peu insense, puisque le Seigneur
nous fait connatre les noms des esprits particuliers qui se sont approchs de nous, parmi lesquels se
trouvaient mme quelques-uns de nos parents terrestres.
-16- * Ceux-la ne peuvent certainement pas reprsenter deux-mmes un tel endroit
gnral d'une runion cleste. En outre, aprs tre entrs dans leur sphre, nous avons continu les voir
comme avant, et ils ont parl avec nous, comme toi prsent, et nous ont guids. Comment devrait-on
comprendre cela ?
-17- Je vous dis, mes chers amis et frres, qu'il est plutt difficile que vous puissiez
pntrer clairement comment sont les choses dans le Ciel.
-18- Ce que je peux faire, afin que vous puissiez vous faire une ide spirituelle assez
exacte, je le ferai en vous donnant nouveau une petite pousse, grce laquelle vous puissiez vous
approcher des traces de la grande Vrit; coutez donc !
-19- Que voulait dire le Seigneur sur Jean-Baptiste, quand il qualifia tous les fils ns de
femme d'infrieurs lui, tandis que le plus petit dans le Royaume des Cieux tait plus grand que lui ?
-20- Rien d'autre sinon que: Parmi tous les hommes spirituels, aucun en lui-mme n'est
plus grand que Jean; mais de ceux qui selon la Doctrine du Seigneur sont accueillis dans le nouveau
Royaume des Cieux, en tant que purs * Enfants de Dieu *, dj les plus petits seront plus grands que ne
peut l'tre de par lui-mme le plus grand homme spcial.
-21- Et pourquoi donc ? - Parce qu'ils ne deviennent pas grands, en eux-mmes et par
eux-mmes, grce leur amour pour le Seigneur, mais bien plutt, tant donn que leur amour pour le
Seigneur embrasse l'infini, ils deviennent les chefs des communauts clestes, et, au regard de Dieu, la
sphre d'amour d'un tel esprit bienheureux, s'tend en formant comme un second grand homme.
-22- Cette sphre devient ensuite par elle-mme une vraie communaut cleste, en
laquelle sont accueillis tous ces bons esprits qui sont, dans l'amour pour le Seigneur, gaux leur chef, et
donc ainsi crateur de la communaut elle-mme.
-23- Des exemples semblables, il y en a dj sur la Terre. Les communauts d'Etat en
sont dj une image extrieure; et tout sujet de l'Etat porte, d'une certaine faon, le nom du chef suprme
de l'tat lui-mme; qui peut tre un empereur, un roi, un prince, un duc, etc...
-24- Des communauts plus petites, ce sont des villes, des pays, des villages, etc... et ici
aussi, tout habitant porte, pour ainsi dire, le nom de sa communaut, comme par exemple: celui-ci est un
parisien, celui-l un londonien, l c'est un viennois, etc....
-25- Ce qui illustre encore mieux la chose, ce sont les communauts religieuses,
lesquelles trs improprement sont appeles des sectes.
-26- Prenons donc ces * sectes *, et nous trouverons que chacune a son fondateur
principal. Qu'est ce fondateur vis vis de la secte qu'il a fonde ? Il en est le chef, et spirituellement, il
en est l'animateur, sur qui la communaut prend forme, pleinement semblable lui.
-27- C'est pourquoi, par exemple, qui a accueilli pleinement, la foi luthrienne, du point
de vue spirituel, demeure dj dans la forme commune spirituelle de Luther, ou, en d'autres termes, il est
un habitant de la communaut luthrienne.
-28- Une telle communaut est dj grande, et elle a en elle une quantit de
communauts plus petites, qui, leur tour, ont un chef ou guide, qui constitue pour ainsi dire, un corps
spirituel commun, ou une communaut dans la grande communaut, habitable par tous ceux qui sont de
la mme foi et du mme amour.
-29- Les choses sont ainsi avec les premiers divulgateurs de la doctrine du Seigneur,
comme aussi avec Swendenborg que vous aussi avez connu.
-30- Vos parents terrestres sont en partie seulement habitants d'une telle communaut;
Mais tant donn que, par suite de leurs uvres damour, ils ont attirs vers leur cur pas mal dautres
hommes, ils se sont avec cela forms aussi des petites communauts, l'intrieur de la grande; et, leur
tour, ils sont de petits chefs de leurs communauts; pour cette raison vous avez pu les voir comme esprits
communs particuliers, dans l'emplacement gnral, dans la sphre du Seigneur.
-31- J'estime qu'avec cette petite pousse, vous devriez tre assez clairs. Que les
choses soient ainsi, vous pouvez le dduire aussi de ce que le Seigneur a dit aux aptres qui Lui
demandaient ce qu'ils recevraient, en son temps, en change, pour avoir tout abandonn pour Lui.
-32- Et le Seigneur de leur rpondre : * Vous serez assis sur douze siges, et vous
jugerez les douze tribus d'Isral ! *
-33- Ce qui signifie justement: * Par la Parole que vous prcherez tous les peuples en
Mon Nom et par Mon Esprit, seront difies selon votre nombre, tout autant de Communauts
principales, en lesquelles, selon votre particularit spirituelle et naturelle, vous serez guides et chefs.
-34- Je suppose que cela est presque toucher de la main. Cependant, afin que la chose
vous apparaisse toutefois plus claire, nous aurons prochainement recours une autre petite pousse.
SS2 C66
(Un esprit collectif et en mme temps un esprit particulier. Pourquoi la forme gnrale
d'une communaut cleste est celle humaine ? Indications sur la substance
animique gnrale, aprs la grande chute, et la Cration visible. L'homme, en tant
que forme collective d'innombrables vies antrieures. La vraie doctrine de
l'volution, par consquent, aussi au Ciel, la forme collective est celle humaine.
Comment peut apparatre, en tant qu'homme, un esprit spcial d'une grande
communaut ? Secret de l'loignement et de la proximit spirituels. Un coup dil
sur notre * Soleil Spirituel *. )
-1- La faon dont, pour ainsi dire, on peut tre un esprit particulier ou collectif, tandis
que pour soi-mme, on est un esprit particulier, nous voulons le prouver encore avec quelques petites
pousses.
-2- L'une de ces pousses, on la trouve de manire vidente et claire, dans une Parole
du Seigneur, quand Il dit: * Je suis la Vigne, vous tes les sarments.* Comment se prte-t-elle pour
-3- Le Seigneur est le vritable Esprit collectif, tant donn que chaque esprit
d'homme ou dange est parfaitement Son image; et ensuite, tous les innombrables esprits, pris ensemble,
sont parfaitement semblables, comme UN, l'Unique Esprit de Dieu.
-4- Cependant, comme c'est le cas que, par le Seigneur, tout est rassembl en UN, vis
vis de chaque esprit, et vis vis de tous les esprits, il en va de mme et de la mme faon, entre les
esprits des hommes.
-5- Cet esprit de l'homme qui, avec son amour, l'humilit et la sagesse est dj le plus
prs du Seigneur, un esprit collectif le devient toujours plus, puisque son amour, son humilit et sa
sagesse, ont dj attir beaucoup d'autres esprits dans sa sphre; et il y a mme certains de ces esprits
humains collectifs qui continuent exercer une telle attraction, mme quand ils ne vivent plus
corporellement sur la Terre.
-6- Cependant cela reprsente dans le monde spirituel une communaut qui est
forme, d'une certaine manire, en de plus grandes proportions, comme l'esprit particulier est par lui-
mme singulier et personnel.
-7- Ici viendrait spontanment une question: Comment une telle communaut peut-elle
prendre rellement la figure de cet homme spirituellement commun ?
-8- Elle pourrait trs bien avoir l'aspect d'un monde habitable: pourquoi donc, dans le
haut Royaume des esprits, ce qui forme la partie essentielle d'une communaut, habitable par des esprits
clestes, doit avoir la silhouette dun homme ?
-9- Pour pouvoir rpondre de faon comprhensible cette question, je dois attirer
votre attention sur le fait que les mondes, naturellement habits ne sont par eux-mmes qu'un agglomrat
chaotique d'mes sur mes, lesquelles l'origine des temps, comme vases donns par Dieu,
conformment Son Ordre, furent entranes dans la chute gnrale du grand esprit collectif.
-10- A partir de ces mes, ou vases spirituels, furent cres seulement aprs les mondes,
par la force de Volont Misricordieuse et infinie du Seigneur, tels qu'ils sont justement ici, afin que de
telles mes, avec leurs esprits, puissent tre nouveau runis, selon une sage graduation proportionnelle
tablie d'avance.
-11- Regardez un peu tous les degrs de progression que l'on peut peine dnombrer, et
demandez-vous, tant donn les connaissances que vous avez dj acquises : Quel est le but d'une telle
progression par degr ? Et la rponse vous donnera l'ide la plus exacte en regardant chaque homme en
particulier.
-12- En consquence qu'est-ce qu'un homme ? Semblable Dieu dans sa forme
parfaite, il est, d'une certaine manire, un agglomrat d'innombrables vies prcdentes.
-13- Vie qui commena dvelopper les premires manifestations dans les mousses de
la pierre, prgrinant ensuite travers tout le monde des plantes, passant de celui-ci en celui des
animaux, et seulement partir du monde ordinaire de ceux-ci pour prendre la forme parfaite de l'homme.
-14- C'est donc rellement dans lhomme que, pour la premire fois, toutes les essences
animiques et spirituelles, jusqu'alors fragmentaires, commencent acqurir de nouveau leur forme
originaire.
-15- Par consquent il est naturel que, dans le Royaume des esprits parfaits, en dernire
analyse, il ne peut y avoir d'autres formes si ce n'est justement la forme originaire de l'homme semblable
Dieu.
-16- Donc, une communaut, dans la forme d'un homme, est rellement la forme juste,
et peut tre appele, au sens le plus vrai et le plus profond, un splendide monde habitable pour esprits;
car cette forme correspond en soi, chaque partie singulire de l'homme.
-17- C'est pourquoi, aucun habitant d'un tel monde n'a besoin de semer, et ensuite de
rcolter - comme sur la Terre - mais bien plutt il trouve en ce monde parfait, la place qui lui est
destine, tout ce dont il a besoin.
-18- De la mme manire, aucun nerf dans le corps humain, n'a besoin de semer et
ensuite de rcolter pour lui, pour ensuite se nourrir et vivre; en effet, rellement la place o il se trouve
dans le corps, il est pourvu dj de tout, et il n'est pas ncessaire qu'il fasse autre chose, sinon que de
vivre son gr.
-19- Je suppose que cette petite pousse assez forte, vous aura paru suffisamment
claire; il y a seulement encore un dtail qui ncessite quelques explications, et prcisment pour ce qui
concerne la vie de la Sphre du Seigneur, du collectif spirituel dans une personne; et pour ce dtail, nous
nous servirons encore d'une petite pousse, car, peut se poser la question:
-20- Comment donc un esprit spcial dans son unit, peut-il tre lev au point
d'apparatre comme seulement une personnalit, bien qu'il rassemble une multiplicit spirituelle entire?
-21- C'est justement un point assez difficile, mais, comme dit, une pousse assez
nergique rtablira le ncessaire quilibre.
-22- Pour pouvoir exploiter le plus possible cette pousse, faisons d'abord un essai dans
le monde naturel: Pouvez-vous embrasser d'un coup d'il toute votre Terre ? Vous dites: non, car sa
surface est trop tendue pour pouvoir la parcourir d'un coup d'il.
-23- Bien, dis-je; et pourquoi alors pouvez-vous apercevoir d'un coup dil tout le
Soleil, qui est tellement grand ? - Vous dites: Parce qu'il est beaucoup plus loign de nos yeux:, et que
tous les rayons qui partent de toute sa surface, frappent notre il dans un angle tel que, en raison de sa
conformation, il peut-tre commodment accueilli.
-24- Trs bien, maintenant nous sommes arrivs bon point. Vous voyez comment
dans le monde naturel, il y a des apparitions o l'on peut dire: Cette chose est proche, celle-ci trs
loigne, quant l'espace.
-25- Ainsi il y a aussi dans le monde spirituel, des tats ou des conditions apparentes,
o un objet se retire une grande distance, et bien qu'il puisse tre grand, et se composer d'une
incommensurable multiplicit spirituelle, cependant dans la distance, il est facilement visible dans son
ensemble, comme une chose unique saisissable et concrte.
-26- Cependant, la distance spirituelle n'est pas constitue dans la mme mesure que
celle naturelle, dans laquelle les objets que lil aperoit comme lointains, sont rellement loin dans
l'espace.
-27- Dans l'esprit par contre, ces objets qui semblent en apparence se trouver distants
dans l'espace, ne sont absolument pas loigns de lil de l'observateur, mais bien plutt ils peuvent tre
tout aussi proches, que ceux qui paraissent proches, tant donn que pour l'esprit, les distances
apparentes ne comptent point.
-28- Et mme, au contraire, des objets qui en apparence semblent tre trs proches,
peuvent mme tre normment loigns, bien que toutefois il semble que l'on puisse les toucher.
-29- Malgr cela, ils sont, comme dit, spirituellement trs loigns. Vous dites: Cela
semble quelque peu nigmatique ! Mais, moi, je vous dis: Absolument pas; une petite indication en plus,
et vous aurez cette nigme compltement rsolue devant vous. On demande:
-30- Quand est-on, en esprit, le plus loign de tous les autres tres ? - certes, seulement
quand on se trouve dans le voisinage immdiat du Seigneur; car, entre Lui et tout autre tre, il y a
constamment prsent un ternel abme insurmontable; et cependant, dans la sphre du Seigneur, au
contraire, en est le plus prs possible de toutes les choses dans leur ensemble, parce que le Seigneur en
elles, est Tout en tout.
-31- Mais vous, sur le premier Soleil spirituel que vous avez vu, vous tiez
immdiatement dans la Sphre du Seigneur ; c'est pourquoi, en quel rapport devaient se trouver, eu gard
vous, toutes les communauts des esprits clestes ?
-32- Comme il est facilement comprhensible, pas autrement que trs loignes;
toutefois vous les avez aperues comme si elles avaient t trs proches de vous.
-33- Donc, cela drive du fait que le Seigneur, avant tout, est Tout en tout; et, en outre,
l'il de chaque esprit, dans la sphre du Seigneur, est semblable celui des enfants trs petits, qui
allongent leurs petites mains pour saisir la Lune et les toiles, comme si elles taient proches d'eux; alors
que, comme vous le savez, elles se trouvent loin de nous des distances normes.
-34- Je suppose que maintenant devrait vous paratre clair tout ce qui concerne le Soleil
Spirituel que vous avez vu en premier dans la sphre du Seigneur.
-35- C'est pourquoi nous voulons regarder nouveau un peu autour, dans les prs, dans
les bosquets et dans les jardins de ce vritable Soleil spirituel, correspondant votre Soleil naturel, en
faisant galement connaissance de plus prs avec ses trs jeunes habitants; et le jardin le plus prs que
nous voyons rellement devant nous, nous accueillera cette fin.
SS2 C67
(Entre dans le Royaume des enfants. Serres pour lever les trs petits enfants, par
degrs, jusqu' leurs apprendre parler. Les enseignants taient sur la Terre, trs
amis des enfants. Enseignements lmentaires de langues ; partout, toujours un
matre pour dix lves. Mthode pratique pour lauto-dveloppement des enfants. Il
serait recommander dimiter cette mthode sur la Terre, l o en ce domaine il se
commet pas mal derreurs.)
-1- Voil devant nous l'entre; entrons sans crainte ! Maintenant nous sommes dans le
jardin, regardez un peu ici comment tout est dispos avec grce et dans un trs bel ordre !
-2- Des petites avenues bordes d'arbres traversent le grand jardin, et, chaque
croisement il y a une rotonde aussi entoure d'arbres, et orne au centre d'un petit temple.
-3- Les routes sont couvertes d'un tapis de trs belle petite herbe, qui rend souple la
marche. Entre les avenues il y a des espaces libres, o poussent en grand nombre de splendides
arbrisseaux, comme par exemple, sur les prs de votre Terre, dans un printemps favorable.
-4- Vous observez ici que les fleurs ne sont pas ordonnes selon l'art du jardinage,
mais qu'elles poussent du sol toutes mlanges, dans les couleurs les plus varies.
-5- Cela dpend du fait qu'ici c'est dj un monde parfait, et donc la croissance arrive
en tout lieu, correspondant parfaitement avec les facults de comprhension spirituelle que les habitants
de ce lieu possdent.
-6- Ici demeurent justement les mes de ces enfants qui trs tt aprs la naissance, sont
morts selon le corps. Il est impossible que ces enfants aient un concept et une ide ordonne du Seigneur
et de Sa Parole; voil pourquoi ici, vous voyez tout, jeune, petit, bigarr, en vrac.
-7- Regardez un peu l-devant; au milieu de ce grand jardin, vous apercevez un
difice, qui a presque l'aspect d'une grande serre, comme chez vous. De quoi s'agit-il ? Approchons-nous
et assurons-nous de son but.
-8- Nous voici arrivs; entrons, la porte est ouverte, et nous verrons aussitt ce qui s'y
trouve.
-9- Nous y sommes, ; regardez, il y a une file de petits lits dont on ne voit presque pas
la fin, comme sur une terrasse qui s'lve environ trois pieds du sol.
-10- Derrire cette premire range, spare par un couloir, il y en a une seconde, puis
une troisime, et ainsi de suite; on peut en compter dix, et vous voyez, en chacun de ces petits lits repose
un petit enfant; et, en chacun de ces couloirs vont et viennent constamment plusieurs centaines
d'assistants des deux sexes, et ils regardent avec soin si quelqu'un des bambins a besoin de quelque
chose.
-11- Combien de petits lits peut-il y avoir dans cette pice ? Nous pouvons le calculer
facilement. En chaque range il y en a dix mille, et nous ce sujet, nous avons compt dix ranges; de
sorte que, au total., il doit y en avoir cent mille.
-12- Et combien de ces sections y a-t-il seulement en cet difice ? Il y en a de sorte que,
en tout l'difice, il y a un million de petits lits.
-13- Et les bambins montent progressivement de section en section, au fur et mesure
qu'ils mrissent en ces petits lits de la Vie.
-14- Quand les bambins, travers les dix sections de cet difice ont mris de cette
faon, ils sont ports dans un autre difice, o ils ne doivent plus reposer dans de tels petits lits, mais
bien plutt ont t prpares pour eux certaines douces poussettes dans lesquelles ils apprennent se
tenir sur leurs pieds et marcher.
-15- Cet difice a aussi dix sections, dans lesquelles la marche est continuellement
perfectionne. Quand les bambins sont pleinement habiles a marcher, il y a alors leur disposition un
autre difice consistant aussi en dix sections; en cet difice on pourvoie enseigner aux enfants parler;
mais cela est dispos de telle faon, qu'en vrit, cela vaut la peine d'y aller, et d'examiner de plus prs ce
lieu d'ducation.
-16- Dans l'difice o nous sommes prsent, nous n'avons plus beaucoup apprendre,
car on doit penser de soi-mme que ces enfants apports ici du monde, totalement non mrs, ne peuvent
tre mris que par l'Amour du Seigneur, et que les aides qui en ont soin, re peuvent tre que ces * esprits
angliques *, qui sur la Terre, taient aussi de grands amis des enfants. Maintenant que nous savons cela,
passons dans le troisime difice.
-17- Regardez l-bas, du ct du midi, on en aperoit dj un, de forme trs vaste;
rendons-nous de ce ct et entrons l'intrieur.
-18- Et voil, nous sommes dj dans une section, et prcisment dans la premire;
n'observez-vous pas comment elle fourmille de petits lves, et parmi eux des enseignants affectueux et
patients des deux sexes ?
-19- Regardez comment tous ces bambins sont pourvus d'un grand nombre de jouets de
toutes sortes et de toutes les couleurs. A quoi servent-ils ?
-20- D'abord pour l'accueil muet de l'ide dans leur me qu'ici, prcisment et
rellement se trouve leur tre. Ici nous n'entendons pas encore parler; rendons-nous donc dans une
seconde section.
-21- Voil, ici les bambins ne sont plus ple-mle, mais bien plutt ils sont assis sur de
longs petits bancs bas aligns, trs moelleux, et devant chaque groupe de dix bambins, nous voyons un
enseignant qui tient en main un objet, le nomme, et fait en sorte que ce soit rpt spontanment par les
petits enfants, comme ils peuvent.
-22- Les objets sont toujours choisis de manire qu'ils puissent veiller l'attention des
bambins. En outre vous pouvez observer ici, que les longues ranges de petits bancs sont spares, tous
les dix enfants, par des parois qui s'lvent obliquement.
-23- Cela est ainsi dispos afin que, lorsqu'un objet est prsent, on ne trouble pas
l'attention de la range voisine de dix enfants. En cette pice, les enfants apprennent exclusivement
nommer les objets simples.
-24- Dans la section suivante, ils sont guids la comprhension de notions composes,
c'est--dire dans lesquelles une ide est la base, et l'autre comme destination.
-25- Dans la quatrime section ils apprennent relier deux-mmes les ides, et
connatre aussi ces mots qui expriment, actions, activits, tats, constitutions et proprits.
-26- Dans la cinquime section on passe dj une vritable conversation; cela est
ralis de la manire suivante: L'enseignant montre dans un but instructif certains tableaux reprsentant
toutes sortes d'objets, de mme qu'ils rcitent de courtes scnes de thtre, et ils se font ensuite raconter
par les enfants ce qu'ils ont vu, et ce qu'ils ont compris.
-27- Dans la sixime section, cette branche d'enseignement est continue en mesure
quelque peu plus grande et de plus ample signification.
-28- Ici sont dj montrs des tableaux d'images plus grandes ainsi que des rcits de
scnes qui ont rapport au Seigneur; mais il n'est rien dit d'autre aux enfants ; on se limite uniquement
l'image extrieure, et ensuite ils doivent raconter au moment fix comme ils l'ont vu.
-29- Dans la septime section, en laquelle les enfants savent dj parler et o leur
facult de comprhension a atteint un degr remarquablement suprieur, on donne des reprsentations
historiques gnrales, considrablement vastes, avec rfrence au Seigneur.
-30- Et non, seulement sous la forme de froides images mais bien plutt de scnes
dramatiques, et ce de manire si attrayante, que les enfants en sont si charms, que tout ce qu'ils ont vu et
entendu, s'imprime en eux d'autant plus profondment.
-31- Dans la huitime section, les enseignants font produire par les enfants eux-mmes
quelques courtes pices, et puis ils se font raconter ce que voulait raconter cette image vivante.
-32- De cette manire, les enfants sont achemins de la faon la plus adapte lactivit
et la pense spontane.
-33- Dans la neuvime section, il y a les enfants qui doivent commencer dj
imaginer de nouvelles productions, naturellement sous la conduite de leurs sages enseignements; et
ensuite, ils doivent les reprsenter eux-mmes, d'abord en faisant une scne muette, et ensuite en
l'accompagnant de la parole.
-34- Dans la dixime section, nous apercevons dj une quantit d'acteurs et de
dramaturges; et leur faon de s'exprimer sera si raffine que vous serez contraints de dire:
-35 En vrit, personne sur la Terre ne peut et ne sait s'exprimer aussi bien, pas mme
ceux qui sont de vritables artistes. Mais seulement que l'on doit dire ici :
-36- Dans l'esprit on apprend beaucoup plus vite que dans le corps physique matriel,
qui souvent est alourdi par de grandes faiblesses et par des maladresses.
-37- Toutefois, si sur la Terre on suivait une telle mthode d'enseignement, les enfants
atteindraient, de manire incomparablement plus rapide, une fin spirituellement dveloppe; alors que
chez vous vos systmes d'tudes bourrent l'enfant d'abord avec toutes sortes d'immondices inutiles; au
point qu'ensuite, quand on veut approfondir son ducation, on doit pniblement carter tout ce qui n'est
pas bon, pour ensuite le rendre apte absorber quelque chose de plus pur et de plus vrai.
-38- Pour vous donner une image qui puisse augmenter votre comprhension, je veux
seulement attirer votre attention sur une exprience que vous avez faite maintes fois.
-39- Prenez par exemple un enfant qui a de bonnes dispositions pour la musique. Que
pourrait-il faire si, ds le dbut, il tait confi un enseignant vrai et apte !
-40- Mais si au contraire, au lieu de lui prendre un matre fondamentalement pratique,
en a recours un inepte gte-mtier qui, certes, sait faire de tout, mais qui ne s'y connat absolument pas
en ce qu'il est appel enseigner, et qui donne aussi l'lve un mauvais instrument, peu et mal accord,
avec l'excuse que cela est plus que suffisant pour un dbutant; dites-moi, ce garon, bien que dou pour
la musique, pourra-t-il devenir quelque chose ? Nous voulons un peu voir:
-41- Aprs trois annes, inutilement perdues, il est donn l'tudiant, un matre un peu
meilleur; mais celui-ci a travailler au moins durant trois ans, pour dlivrer l'lve de l'habituel bagage
acquis.
-42- De cette faon six annes se sont coules, et notre lve n'est encore rien capable
de faire. Si l'on veut remdier encore, de quelque manire, la premire erreur, on le confie un matre
renomm; mais celui-ci n'a pas de patience, et il passe quelque peu au garon l'envie d'tudier
srieusement.
-43- Quelques annes passent encore, et notre lve plein de talent, est arriv seulement
au point d'tre un tapoteur moyen, tandis qu'avec un bon guide depuis le commencement, il aurait pu
arriver quelque chose de bon, dj aprs les trois premires annes.
-44- Vous voyez, c'est le cas avec toute l'instruction sur la Terre; voil pourquoi les
progrs sont si lents. Ici par contre, tout est ordonn de la manire la plus approprie au but; c'est
pourquoi aussi l'instruction avance pas de gant. La suite vous montrera des rsultats encore plus
brillants.
SS2 C68
(Ecole suprieure; enseignement intuitif en compartiments progressifs. Cette forme-
base sert une figure humaine. La juste criture originaire correspondant la nature
de l'homme. Le meilleur enseignement de la langue pour les mes des enfants -
Suite - Enseignement intuitif pour parler, lire et crire. Dveloppement ternel et
continuel dans le Ciel mme en Dieu. )
-1- Vous avez vu maintenant comment ici les enfants apprennent parler; mais que
vient-il aprs le parler ? - Regardez, ici devant nous, il y a dj un autre difice; nous y entrerons, et nous
pourrons constater ce qu'il en est ensuite avec ces enfants.
-2- Voil, nous sommes dj dans l'difice qui est magnifiquement construit, et nous
n'y trouvons plus les prcdents compartiments ou sparations, mais tout l'difice comprend une salle
unique, trs grande, qui a un espace suffisant pour contenir un million d'lves, et en outre, un enseignant
pour chaque groupe de dix enfants, ainsi que vous pouvez vous en assurer avec la vue intrieure.
-3- Mais qu'en est-il ici ? - Vous voyez ici devant nous il y a un de ces groupes; au
milieu il y a une table ronde, et autour, il y a commodment installs, dix petits lves et un enseignant.
-4- Qu'est-ce que les coliers ont devant eux sur la table ? - Nous voyons des livres de
plusieurs pages, et sur les pages, alignes, des petites images magistralement excutes.
-5- Que font les coliers avec ces petites images ? - ils les regardent, et puis ils en
parlent, ou, d'une certaine manire, expliquent l'enseignant l'impression reue. Vous voyez, c'est l le
dbut de la mthode de lecture; ici ne sont * lues * que des images labores.
-6- Regardez la grande quantit de tables ici, devant nous, tables qui en ligne droite
traversent toute la salle; ici, comme vous voyez, se trouvent les dbutants en lecture. Vous faites
observer:
-7- * C'est juste, beau et bon s'il s'agit de lire des caractres figuratifs ou
hiroglyphiques; mais si ici on emploie aussi la lecture de simples signes ou lettres, nous n'apercevons
pas encore clairement comment ces signes au son simple peuvent rsulter de ces gracieuses petites
images ! *
-8- Laissez courir, mes chers amis et frres ! Comment sont ici les choses, cela vous
apparatra clairement dans la seconde range de tables, et vous vous convaincrez qu'ici, sans faire
prcder l'articulation des syllabes, on peut apprendre lire merveille.
-9- Regardez ici, nous sommes dj sur la seconde range; qu'y apercevez-vous ? -
Vous dites: * Rien d'autre l'exception de livres; seulement les images ne sont pas compltement
labores, mais bien plutt seulement bauches avec des lignes de contour. *
-10- Vous voyez, ici il faut penser davantage pour dcouvrir par les lignes de contour,
l'image prcdemment bien labore.
-11- Mais en mme temps, vous relverez qu'avec cela, la pense intrieure est pousse
une plus grande activit, d'autant plus qu'est enleve par une image la possibilit de la contemplation
extrieure, tandis que la pense intrieure est amene achever elle-mme le compltement exact.
-12- Approchons de la troisime range; voil, nous y sommes dj. Que voyez-vous
ici ? Vous dites: * A nouveau des livres comme avant; cependant ici nous voyons seulement les lignes
fondamentales, tandis que celles du contour sont reprsentes uniquement par des petits points.*
-13- Comme vous voyez, ici il est dj plus difficile de trouver la vritable image;
cependant, qu'avec cela, on soit guid dj davantage vers la vritable signification fondamentale, d'une
certaine manire vers l'origine de l'image, est plus qu'vident.
-14- En mme temps aussi la signification des images est lue dj plus profondment,
et les lignes commencent acqurir une plus grande signification par elles-mmes.
-15- En mme temps est aussi clair ce qu'est une ligne droite, puis une ligne courbe et
une ligne circulaire. Allons la quatrime range; que voyez-vous ici ?
-16- * Egalement, nouveau des livres, o l'on voit encore les lignes fondamentales,
avec des petits points de contour. *
-17- Mais tant donn que les images que l'on aperoit reprsentent un grand nombre
de situations historiques qui, pour la plus grande partie, se rapportent au Seigneur, et que, en chaque
image, on trouve une ou plusieurs figures humaines, avec ces ligues fondamentales sont reprsentes de
manire vidente d'abord toutes les parties et la structure de lhomme; de sorte que les lves peuvent
relever facilement comment les parties de l'homme sont ordonnes, et quelle signification ont en ce cas
les ligues simples, par rapport aux diverses parties et structures de l'homme.
-18- Ce qu'il rsulte de cela, nous le verrons prsent dans la prochaine range. Et
voil, ici maintenant nous voyons les mmes lignes, alignes prs les unes des autres, et, ici et l, les
lignes elles-mmes finissent en une sorte de petits points. Que signifie cela ?
-19- C'est toujours la premire image, mais les lignes passent dj dans une forme
muette de signes, et les lves doivent reconnatre ces signes peu reconnaissables, comme s'ils avaient
l'image complte devant eux.
-20- Passons maintenant la range suivante; ici dans les livres vous voyez seulement,
une, deux ou trois lignes principales, et donnes de faon moins marque; et celles-ci sont accoles ici et
l avec de petits arcs dans le but de montrer qu'elles appartiennent l'une l'autre.
-21- Ces lignes secondaires sont marques ici et l seulement avec de courtes petites
lignes et des points. Regardez, n'est-ce pas dj l une criture littrale ? Certes, cela l'est; et c'est
rellement la vraie criture d'origine, qui correspond pleinement tout l'tre humain.
-22- Vous dites: * C'est bien, mais comment vont les choses avec les sons particuliers,
c'est--dire avec les A, B, C... ? * - Et je vous dis: l'intrieur il y a dj tout, tant donn que celles que
l'on appelle voyelles, sont indiques avec les points et les petites lignes; les consonnes sont reprsentes
par les lignes principales et par leurs assemblages.
-23- En troisime lieu, ici on ne lit jamais selon les lettres particulires, et on ne les
apprend pas avant pour pouvoir ensuite savoir lire, mais bien plutt ici on procde l'envers, c'est--dire
que d'abord on apprend lire par des signes gnraux, et ensuite seulement, les signes fondamentaux
particuliers; et partir de ceux-l runis, en tirer nouveau le signe gnral.
-24- Comme vous voyez, c'est la mthode pour faire apprendre aux lves la lecture, de
la manire la plus rapide et la plus efficace. Et que, pour pouvoir lire, il faille d'abord avoir appris bien
parler, cela est plus qu'vident.
-25- En effet, la diffrence entre les moyens consiste exclusivement dans le fait que, de
tels moyens dans l'apprentissage du parler, sont d'art plastique et dramatique; pour apprendre lire, ils
sont par contre prsents de faon simple ou plate.
-26- Ici cependant, on voit encore de nombreuses ranges; comment procde-t-on ici ?
On continue enseigner lire toujours plus parfaitement; et cela consiste en ceci :
-27- Par la forme de cette criture intrieure - qui est spirituelle - les lves apprennent
trouver et reconnatre ainsi toutes les critures extrieures du monde; et ici en cet difice, on ne
s'occupe pas d'autre chose que de lire exclusivement.
-28- Qu'avec cela, les lves apprennent dj aussi a crire, cela va de soi, il n'est mme
pas ncessaire de le dire; on fait d'une pierre deux coups.
-29- A ce point on en vient demander: * C'est bien, mais si ces enfants qui paraissent
avoir de cinq sept ans, selon le mode de calcul du temps terrestre, apprennent dj tout cela, leur reste-
t-il encore apprendre ? *
-30- * En effet, comme nous l'avons vu, durant l'apprentissage du parler, au travers des
innombrables et divers tableaux d'images ils sont de toute faon dj devenus matre de presque tout ce
que l'homme, dans son esprit, peut seulement imaginer; et de plus il leur a t encore offert d'apprendre
la lecture, tant donn que dans les images respectives se prsentaient des situations vraiment
extraordinaires, au point que tant avec leur nombre et leur varit qu'avec leur ralisation, on pourrait
remplir l'infini entier.
-31- * Il n'est pas si facile d'apercevoir quelles coles suprieures il pourrait y avoir
encore ici.
-32- Laissez cela pour l'instant: ce qui suivra vous indiquera ce que l'on a encore
apprendre ici. Vous ne devez pas penser que dans le Royaume des esprits, et en tant qu'esprit soi-mme
on ait, comme vous avez l'habitude de dire: Quand on a mang le savoir la cuillre, il ne reste ensuite
qu'une extraordinaire uniformit de vie.
-33- Si l'on devait se trouver dans une position telle, qu'elle ne ft plus apte une
perfection toujours plus grande, alors la vie en elle-mme aurait une fin.
-34- Mais si le Seigneur Lui-mme - ce que vous, certes, vous ne pourrez saisir
justement - progresse dans le dveloppement de Sa Force infinie - ce que vous pouvez facilement
apercevoir dans la perptration continuelle de Ses crations et avec le renouvellement de toutes les
choses - comment pourrait-il y avoir pour Ses enfants un arrt quelconque ?
-35- Mais comment arrivent ces progrs, la suite vous le montrera.
SS2 C69
(Ecole pour apprendre la gographie de la Terre, en tant que lieu de l'Incarnation du
Seigneur. Un globe terrestre en miniature. Priode d'enseignement en cet institut
priode de sept jours. Ecole cleste pour la gologie, et origine de la Terre. )
-1- Et voil, ici devant nous, il y a dj un autre difice beaucoup plus grand;
qu'enseignera-t-on donc ici ?
-2- Vous savez que ces enfants n'ont jamais pu connatre leur lieu de naissance, c'est-
-dire, la Terre, pour le motif que, selon le corps, ils sont morts trs tt, c'est--dire presque aussitt
aprs la naissance.
-3- Mais, tant donn que pour connatre le Seigneur il est aussi ncessaire de
connatre de plus prs le lieu qu'Il a choisi comme centre de Sa Misricorde; ainsi, mme ces enfants
doivent connatre de plus prs ce lieu, pour pouvoir relever comment et o le Seigneur est devenu un
homme, afin de racheter tout le genre humain, et disposer la Terre de manire qu'elle pt devenir une
salle de classe pour Ses enfants.
-4- Donc, ici est enseigne, au vrai sens du mot, la gographie de la Terre, de manire
bien diffrente et beaucoup plus approprie que celle en cours sur la Terre.
-5- De toute faon, nous voulons aussitt nous assurer de la faon dont cette
gographie de la Terre est expose ici. Regardez, dans le milieu de la grande salle o nous nous trouvons
prsent, sur un grand et splendide support se trouve un globe terrestre, presque semblable aux vtres
sur la Terre.
-6- Mais vous ne devez pas accueillir ce que dit, pour ainsi dire inconditionnellement,
mais bien plutt avec le prliminaire que, sur la Terre, on ne trouve certes pas, et en aucun lieu, quelque
chose qui n'ait pas exist dj depuis longtemps avant dans l'esprit, dans sa correspondance.
-7- Par consquent mme un globe terrestre chez vous sur la Terre, n'est point telle
une dcouverte qui n'ait pas existe dj avant depuis l'ternit, dans le pur domaine de l'esprit.
-8- Cela vous pouvez aussi trs bien le relever si vous vous demandez: Qu'existait-il
avant, la Terre, ou bien un globe fabriqu par la main de l'homme; globe qui prsentement reprsente
justement la vieille Terre, en l'irritant seulement de manire extrmement dfectueuse et insuffisante ?
-9- J'estime cependant que, comme la vieille Terre existait avant l'apparition de
l'homme, une copie de celle-ci ne pouvait exister, sinon, que dans lEsprit du Seigneur.
-10- Par consquent ce globe ici, pris spirituellement, sera aussi en parfait ordre, et
mme, dans la plnitude de la Vrit, dans un ordre bien meilleur que celui o peuvent jamais tre vos
globes sur la Terre.
-11- Approchez-vous et observez-le; sa surface il n'est pas aussi marqu, comme c'est
l'habitude chez vous sur la Terre, mais bien plutt dans une forme plastique irradiante, semblable ce
que l'on appelle chez vous * daguerrotype *, qui galement fait ressortir la chose plus petite et
imperceptible.
-12- Mais la diffrence entre votre systme extrieur, et celui-ci intrieur spirituel, est
incalculablement grande. En effet, ici, mme l' examen le plus soign, il ne doit mme pas manquer un
atome; et la nature entire de la Terre doit tre reprsente avec la plus complte et la plus parfaite
exactitude.
-13- Et que ce soit le cas ici, vous pouvez le reconnatre au premier regard, en toute
proximit; car vous voyez, les ruisseaux, les fleuves et les mers sont ici pleinement naturels, puisque les
ruisseaux et les fleuves coulent rellement, et la mer les accueille.
-14- Regardez encore ! Les montagnes sont parfaitement identiques celles de la Terre,
l'chelle proportionnelle, et de mme matriau. Les glaciers ont leur neige et leur glace, les montagnes
calcaires et les hauteurs infrieures leurs pturages, et plus bas, leurs bois; et regardez attentivement,
parce que chaque ville et chaque village sont reprsent, avec la plus grande exactitude.
-15- Ici par exemple, il y a la ville o vous habitez; observez-la bien, et vous trouverez
que rien n'y manque; vous pouvez voir comment il y a mme des nuages et du brouillard qui vont
rellement en cette direction; et ainsi arrive-t-il aussi sur la Terre relle, de la mme faon et au mme
moment.
-16- Comme vous voyez, c'est certes un globe parfait; et il est assez grand, et mesure,
selon votre systme, environ vingt toises.
-17- Pour tre regard de tous les cts, le globe avant tout repose sur un grand support
au moyen d'un solide cercle plac horizontalement, et parallle une galerie circulaire qui atteint
vraiment la hauteur du ple.
-18- Sur cette galerie se trouvent nos lves, en compagnie de leurs enseignants, et ils
examinent un mridien entier la fois.
-19- Quand ils le connaissent bien, on fait tourner le globe d'un mridien, et ainsi de
suite, jusqu' ce que toute la Terre ait t tudie.
-20- " Est-ce l'unique globe; et avec son tude les lves en ont-ils fini avec la
gographie ? " Mais jamais de la vie ! La, vraiment devant nous, il y a une autre grande salle en laquelle
se trouve un globe semblable, reprsentant la Terre mille ans avant; puis il y a une autre salle avec un
globe reprsentant encore mille autres annes avant, et ainsi de suite jusqu' arriver l'poque d'Adam.
-21- Comme vous voyez, de cette minire les lves tudient en mme temps que la
gographie, aussi l'histoire du monde, mais en allant toujours reculons.
-22- Ils commencent toujours par le prsent, et, ce faisant, ils vont des apparences
extrieures la cause, c'est--dire, l'intrieur. A ce point vous demandez :
-23- " Mais sur la Terre, il arrive souvent de forts changements; comment donc de tels
changements peuvent-ils tre appris et tudis, sur ces gros globes qui embrassent en eux mille ans ? "
-24- En rponse je ne dis rien autre que : Regardez alentour, et vous apercevez tout ce
que cette norme salle contient. En effet, tout autour, distance du centre, dans chaque salle il y a dix
autres globes plus petits; ils reprsentent la Terre, de cent ans en cent ans: et tout aussi exactement que
sur le grand globe.
-25- Derrire ces globes vous pouvez en voir encore un grand nombre disposs en bel
ordre, sur lesquels la Terre est reprsente d'anne en anne; et derrire ces globes, vous pouvez
apercevoir la dernire range, plus loigne, forme de globes trs petits, d'a peine trois pieds de
diamtre, o sont reports les changements de la Terre, de jour en jour.
-26- Dans la premire salle vous pouvez remarquer qu'en cette dernire range est
ajout un nouveau globe, chaque jour terrestre qui passe. naturellement, il s'agit de la salle de votre
prsent millnaire.
-27- Afin que les lves n'aient pas trop faire avec les petits globes, il leur est dj
signal par avance sur le grand globe, par leurs enseignants, quels changements sont arrivs ici et l sur
la Terre.
-28- De cette manire les lves sont informs de tout, et ils peuvent s'en persuader
ensuite, par eux-mmes, sur les petits globes, pour le renforcement de leur connaissance.
-29- A la fin de la dernire salle o est reprsente la Terre aux temps d'Adam, se
trouve aussi une ouverture travers laquelle nos lves peuvent apercevoir la Terre, pour se procurer
avec cela la pleine conviction de tout ce qu'ils ont appris au sujet de la Terre, en passant travers ces
salles.
-30- Combien de temps dure selon vos calculs un tel cours d' instructions ? -Au
maximum six sept jours.
-31- En effet, vous ici, vous devez prendre en considration la facult tellement plus
grande et libre d'apprentissage purement spirituel; en suite de quoi, un tel enfant, spirituellement veill,
apprend plus en une minute, que vous sur la Terre en un an.
-32- Certes, il y a par contre, dans le Royaume des esprits imparfaits, des situations o
un esprit fait, en cent ans, moins de progrs qu'un homme sur la Terre en une minute.
-33- Et de mme, comme sur la Terre, et aussi sur la Lune, il y a des instituts
d'enseignement et d'amlioration pour esprits, o ils font des progrs si misrables, faire peine.
-34- Mais des esprits de ce genre n'appartiennent pas cette sphre, o les esprits se
trouvent dans leur puret d'origine. Aprs ce cours, qu'est-ce que les enfants apprennent ?
-35- Regardez au loin, l-bas vers le midi, il y a dj un autre difice normment
grand; qu'y enseigne-t-on ? - Je vous dis: Rien d'autre sinon que ce qui est naturellement la base de la
Terre extrieure, c'est--dire la gologie naturelle, et, pour ainsi dire, la naissance de la Terre, son
origine.
-36- Ce n'est seulement que lorsque tout cela est bien saisi visiblement et
profondment, que l'on passe la Terre historique, et, de celle-ci, celle spirituelle.
-37- Mais comment tout cela est reprsent, vous le constaterez sur place tout aussi
bien que cela a t le cas jusqu' prsent, pour tout le reste.
SS2 C70
( Globes terrestres divisibles en deux moitis, rvlant la structure anatomique interne.
Confirmation de lide de Kepler sur la nature de la Terre, en tant qu'animal
tellurique. Nature primitive de la substance de la Terre. Salle circulaire avec mille
chapelles pour lexamen pratique de l'origine de la Terre. Processus progressif
dans le dveloppement de cette origine terrestre. )
-1- Le nouvel difice est devant nous, et nous y entrons. Que voyez-vous dans cette
grande salle ? - Evidement rien d'autre que, comme dj dans les salles prcdentes, un globe sur un
support; globe qui ne diffre absolument pas de ceux prcdents.
-2- Mais comment la gologie pourrait-elle tre tudie sur ce globe ? Approchons-
nous, et la chose nous paratra plus claire. Regardez: on peut sparer ce globe en deux parties,
proprement par le milieu, de ple ple.
-3- Une simple pression suffit, et la Terre tout entire est visible. Les structure et
disposition internes sont imites la perfection, selon la ralit. Et mme ses minerais, comme on le voit
ici, sont exactement les mmes.
-4- Si vous observez ce globe ainsi partag, vous apercevrez que, pour ainsi dire, la
Terre contient en elle une autre Terre, en mesure plus rduite, qui cependant est unie la Terre extrieure
avec de robustes liens organiques.
-5- Dans la Terre plus petite, vous pouvez apercevoir plus vers le ple nord, encore
une sphre allonge, naturellement sectionne par moiti; cette sphre est pleine de veines et de canaux
en son intrieur.
-6- Rellement sous l'quateur, vous pouvez apercevoir un grand espace vide, qui a
tout l'apparence d'tre fait d'une masse qui semble de feu, lequel monte jusqu' l'extrieur de la Terre,
travers d'innombrables organes ; et dans cette cavit interne pleine de feu, vous pouvez apercevoir une
grande quantit de vapeurs enflammes qui, au moyen de grands tuyaux tortueux, sont conduites vers le
ple sud.
-7- De telles vapeurs sont continuellement produites par l'afflux de l'eau en cette
cavit enflamme, depuis l'extrieur de la Terre; et avec leur puissant reflux vers le ple sud, elles
causent la rotation quotidienne de la Terre.
-8- Ce n'est pas le cas ici d'analyser pour vous tout le corps terrestre, mais bien
seulement de vous indiquer de quelle manire nos coliers spirituels, dj avancs dans les tudes,
apprennent connatre l'intrieur de la Terre.
-9 Je suppose qu'il n'est pas ncessaire de s'tendre davantage, puisque chacun de
vous peut apercevoir sans aucun doute, au premier regard, que la gologie, ou la constitution de la Terre,
ne pourrait pas tre enseigne de manire plus sense que nous l'aurons constat maintenant, et ainsi
apprise par les lves.
-10- En mme temps, outre la gologie naturelle, il est aussi fait mention que toutes les
matires, et les organes forms d'elles, ne sont autres la fin que des formes spirituelles correspondantes,
dans lesquelles, une vie spirituelle prisonnire est prpare sa libration.
-11- Et ensuite, il est aussi montr le chemin progressif sur lequel la vie prisonnire,
partant du centre de la Terre, monte vers la surface, travers un nombre infini de degrs, et, arrive la
surface, se rend nouveau manifeste, et continue se manifester et se dvelopper en d'autres
innombrables nouvelles forces. - Et tout cela, les lves de cette salle l'apprennent.
-12- Maintenant vous voudriez certainement savoir comment, avec tous ces lves
spirituels, un tel globe peut tre suffisant ? Regardez seulement un peu autour de cette salle, et vous
pourrez apercevoir un grand nombre de semblables appareils, en partie dans la mme grande forme, et en
partie en formats plus petits; et tous ces globes sont disposs de telle sorte qu'ils peuvent tre
dcomposs en toutes leurs parties possibles. Etant donn que dsormais nous avons vu aussi cela, nous
pouvons passer dans la salle ct.
-13- Nous voici dans la seconde salle proche de la premire: regardez, celle-ci a la
forme d'une trs vaste et haute rotonde, qui tout autour est subdivise en mille niches, considrablement
grandes et assez profondes, ressemblant des chapelles.
-14- Ici, vous ne pouvez voir au milieu de cette rotonde rien d'autre que, sur une grande
table, un lger nuage d'un gris blanchtre.
-15 Que signifie cela ? Regardez dans toutes les directions les fentres rondes dont
chacune, depuis chaque chapelle, jette sa propre lumire sur cette table.
-16- C'est la rencontre des rayons qui produit justement ce nuage apparent. Quel
enseignement les lves peuvent-ils retirer de cela ?
-17- Rien d'autre sinon que l'origine ordonne d'un monde. Mais comment, de ce conflit
de rayons, selon la volont du Seigneur, doit surgir un monde, on le verra dans les mille chapelles qui se
trouvent ici autour.
-18- Dans la premire chapelle, nous voyons en moindres proportions, le mme
phnomne que nous avons vu dans le milieu de la salle. Dans la chapelle suivante, le nuage, auparavant
encore informe, prend dj une forme ronde, un peu allonge mais toujours encore vacillante.
-19- En chacune des chapelles qui suivent, la forme devient toujours plus consistante et
plus compacte. Sautons maintenant cent chapelles; dans la centime nous apercevons dj, travers la
sphre de brouillard lgrement transparente, planer une goutte d'eau transparente; et si nous passons en
revue quelques centaines de chapelles, nous verrons qu'en chacune, la sphre d'eau est devenue plus
grande, jusqu' ce qu'elle atteigne la taille de la sphre nbuleuse prcdente.
-20- A partir de ce moment, nous pouvons apercevoir, dans le centre de la sphre d'eau,
des petits cristaux transparents, pas diffrents de ces flocons de neige gels, de forme plate, qui souvent,
quand le froid est considrable, volent tout alentour comme des tablettes de diamant.
-21- Dans les chapelles qui suivent, nous voyons un nombre toujours croissant de ces
cristaux, autour desquels, vers le centre, est en train de se former une sorte de tresse, ou treillis, bleutre,
qui de cette manire unit entre eux les petits cristaux, jusqu'alors spars.
-22- Au fur et mesure que ces chapelles se succdent, nous voyons dj, dans le
milieu de la sphre aqueuse, un amas gristre, qui n'est plus transparent, sur lequel se posent, comme
dans le froid hiver sur un tronc d'arbre, de nouveaux cristaux trs liquides, qui scintillent comme des
diamants travers l'eau de la boule.
-23- Allons de l'avant; maintenant, nous voyons nouveau, ces nouveaux cristaux
dposs sur l'amas central, lis avec un nouveau tissu bleutre, et de l'amas qui devient toujours plus
sombre, nous voyons sortir une quantit de bulles d'air rondes, qui montent de tout ct vers la surface,
et qui commencent former sur la sphre d'eau dj une espce d'air atmosphrique; activit qui, plus
nous avanons, devient d'autant plus grande et plus vidente.
-24- Comme durant cette lente formation progressive, nous sommes passs devant
quelques centaines de chapelles, maintenant, en celle qui est la plus proche, se trouve devant nous un
amas puissamment bruyant au milieu d'une sphre d'eau assez considrable.
-25- Des bulles dj plus grandes montent continuellement de cette sphre et sont
porteuses d'une espce de substances vaporeuses qui, l'clatement des bulles s'largissent et se
rpandent comme un lger brouillard la surface de l'eau.
-26- Et vous voyez, de chapelle et chapelle, cette activit devient toujours plus
vhmente. En cette chapelle, maintenant nous voyons ici et l, travers la sphre d'eau fortement
cristallise, des points ardents d'o montent continuellement des vapeurs, comme d'une eau bouillante,
en d'innombrables bulles et petites bulles.
-27- Plus en avant nous dcouvrons dj des pointes ce cristaux qui mergent de la
surface de l'eau, et qui, seulement ici et l, librent la sphre des vapeurs qui ensuite planent au-dessus
d'elle.
-28- Plus loin, nous voyons de considrables rayons enflamms provenant de l'intrieur,
dchirer la surface de l'eau, la faire mouvoir en puissantes vagues, et, suite cela, faire affluer dans les
commissures internes, des petits cristaux de formation nouvelle; et de cette faon faire devenir la boule
interne, opaque, toujours plus solide et tout aussi ronde que la surface de l'eau.
-29- En continuant le chemin de chapelle en chapelle, nous rencontrons des clairs qui
se forment dans les vapeurs en dimensions rduites, tandis que les vapeurs elles-mme augmentent
tellement que ce n'est qu'avec peine que l'on peut apercevoir la vritable sphre.
-30- Vers la fin de cette mousse de la formation du monde, nous voyons de puissantes
ruptions enflammes qui lvent la base interne solide au-dessus de la surface de l'eau, formant ainsi
des montagnes et autres terrains solides et secs.
-31- En poursuivant, nous dcouvrons ici et l de la pierre solide aride dj couverte de
mousse, et, dans les zones plus profondes, du terrain plus mou, qui s'est form travers la croissance de
la mousse de la pierre, et de sa dissolution au moyen du feu.
-32- Plus avant encore, nous dcouvrons que l'eau est dj anime par des infusoires, et
la formation de la substance ngative avance rapidement. Dans une des chapelles suivantes nous
trouvons dj dans l'eau, des vers.
-33- Plus loin, la formation animale dans l'eau augmente toujours plus de puissance et
s'enrichit, de sorte qu'avec ce passage de chapelle en chapelle, vous voyez la fin la Terre progresser
jusqu' cet tat o a son dbut la cration de l'homme. Cependant, cela on ne peut plus le voir ici, mais
bien dans une prochaine salle.
-34- De combien sont distantes l'une de l'autre ces chapelles si l'on fait rfrence au
temps ? - Je vous dis: Bien que les espaces de temps ne soient pas tous gaux, vous pouvez toutefois
calculer que d'une chapelle l'autre se sont couls des millions d'annes, et vous ne vous tromperez pas
de beaucoup.
-35- En effet, si vous observez la taille de la Terre, vous comprendrez aussi quelle
multiplication de temps est ncessaire pair obtenir partir de l'ther lumineux compltement
inconsistant, une goutte de rose, et voir ensuite cette goutte toujours plus tendue et toujours plus
solidifie, jusqu' la prsente taille de la Terre. Ici, il n'est pas ncessaire que l'on ajoute autre chose.
-36- Que les lves apprennent de cette faon pratiquement, travers lobservation
explicative, l'origine et la formation d'un monde, et, en ce cas, expressment de la Terre, on le comprend
de soi; de sorte que maintenant, nous pouvons passer dans la salle suivante, o est reprsente la cration
de l'homme; et avec cela dbute la Terre historique et spirituelle.
SS2 C71
(Salle o s'enseigne lhistoire naturelle de lhomme. Triste rflexion sur la faible
capacit de comprhension humaine, parce qu'elle tend davantage vers ce qui est
extrieur et mondain, au lieu de ce qui est intrieur et spirituel. Somme de
lrudition humaine: doutes. La renaissance, conditions pour entrer dans le
Royaume des Cieux. Philippique contre l'actuelle tideur, spirituelle. Indications
sur la diffrence des conditions de la vie ternelle. Evangile de l'cole de la vie.)
-1- Naturellement, ce n'est point pour nous le lieu, de repasser point par point toute
l'histoire de la cration de l'homme, et pas non plus celle jusqu'au temps prsent, mais bien plutt
d'observer seulement comment tout cela est fait connatre nos petits lves spirituels.
-2- Vous pouvez accepter d'avance, comme chose dj bien connue, quici dans le
Royaume des purs esprits, tout est dispos de manire correspondante, incalculablement beaucoup plus
sage et intelligente que sur la Terre aux fins d'atteindre un bon but, et ce dj pour la trs simple raison
qu'ici on commence, pour ainsi dire, par l'infini et on compte rebours jusqu' un, ou bien - ce qui est la
mme chose - ici on ne va pas de l'intrieur vers l'extrieur, mais bien plutt de l'extrieur vers
l'intrieur; voie qui serrait aussi la meilleure sur la Terre, si les hommes n'taient pas si vainement
stupides et sots.
-3- Mais tant donn que les hommes sur la Terre tendent vers les choses les plus
futiles et les plus vaines et que, s'ils croient et ont confiance dans le Seigneur, ils croient tant qu'il ne le
manque rien du point de vue du bien-tre corporel, il en rsulte qu' la plus petite tentation, ils retombent
immdiatement dans leurs vieux doutes, et, au lieu de se jeter dans les bras du Seigneur, ils se jettent en
ceux du monde, bien peu utile et d'aide misrable.
-4- Ainsi sont constitus les hommes les meilleurs; de quoi il rsulte clairement que
leur sentiment n'est absolument pas tourn vers l'intrieur, mais bien plutt exclusivement vers
l'extrieur.
-5- Mais, l o la confiance et l'amour pour le Seigneur sont cultivs avec autant
d'insuffisance, on ne peut certes pas s'attendre une semblable instruction spirituelle, grce laquelle
l'homme ferait un progrs beaucoup plus grand - en trs peu de temps - qu'en vingt ans selon l'habituel
systme de base du monde, ou terrestre, quelque peu misrable; et mme parfois, pas mme en cent ans,
si la vie humaine devait durer aussi longtemps.
-6- A tous les hommes cependant, il a t enseign par le Seigneur d'accueillir
seulement cette forme * d'rudition spirituelle *; mais ils n'acceptent pas la sainte cole de la Vie, et ils
ne savent qu'en faire, et ils prfrent se tourmenter pour leur propre compte toute leur existence pour de
futiles et mme nuisibles connaissances de la nature morte et de ses rsultantes, au point que lorsqu' la
fin de leurs jours ils se demandent:
-7- * Quoi de vraiment grand et important avons-nous atteint maintenant avec nos
pnibles tudes ? *- Leur sentiment donnera la rponse suivante:
-8- * Nous avons pouss les choses si avant que maintenant, au moment le plus
important de notre vie, srieusement nous ne savons mme pas si nous sommes hommes ou femmes, ou
bien si maintenant nous pouvons nous attendre encore une autre vie, ou bien rien.
-9- * Ciel, enfer et monde spirituel sont-ils des fables inventes par de paresseux
reclus, ou bien quelque chose existe-t-il vraiment et effectivement ? - S'il n'y a rien, qu'arrivera-t-il de
nous ? - Si par contre il y a quelque chose, o irons-nous finir; en haut... ou bien en bas ? *
-10- Vous voyez, si ce sont l les srs fruits de l'rudition terrestre extrieure, on se
demande alors quels seront les fruits de ces hommes qui tant dans les campagnes que dans les villes, ne
croissent pas plus raisonnablement que les animaux au pturage, et que les btes sauvages dans les bois ?
-11- Sur cela je ne vous dis rien, si ce n'est ce que le seigneur eut dire: * Qui ne reste
pas dans son esprit, n'entrera pas dans le Royaume des Cieux, et dans la Vie ternelle ! *
-12- Cependant, pour l'obtention de la renaissance de l'esprit, est ncessaire
l'observance en toutes ses parties de cette sainte Ecole que le grand et saint Matre de toute vie a prche
de Sa sainte bouche aux hommes de la Terre, en la scellant de Son propre sang !
-13- Qui ne veut pas s'adapter cette cole, et mettre en pratique tout ce quelle
enseigne, doit attribuer lui-mme s'il n'atteint pas la vie de l'esprit en lui.
-14- Cependant, il est chose certaine que chaque possesseur d'un bien quelconque doit
savoir, et mme il le saura sans aucun doute, qu'il est avant tant le possesseur d'un bien, quel qu'il soit, et
en second lieu, de quel bien il s'agit et quel en est sa valeur.
-15- Si quelqu'un voulait lui en contester la proprit il ne manquerait pas de lui
intenter un procs en bonne rgle; car il sait avec certitude tre, le propritaire, et il sait quoi et combien
il possde.
-16- Mais si quelqu'un est en outre possesseur de la Vie ternelle en l'Esprit, dites, peut-
il demander si son me et son esprit passeront ou non avec la vie du corps ?
-17- Celui qui demande: Comment, quand, quoi, d'o et vers qui, n'est certainement pas
possesseur de la Vie ternelle, mais il est bien plutt un mercenaire, et un succube esclave du monde, qui
craint plus que tout de perdre la vie de son corps, tant donn qu'il n'en connat aucune autre pouvoir
lui substituer.
-18- Ceux cependant qui sont ici, et taient auparavant de vrais lves sortis de l'Ecole
du Seigneur pour la Vie Eternelle, mprisaient la mort du corps, et aspiraient avec une grande joie et
avec dlices, seulement la complte dissolution des pesants liens extrieurs de la vie du monde; ils
tmoignrent de la Vrit de l'Ecole de la Vie du Seigneur, comme martyrs, avec leur sang.
-19- Cherchez des martyrs dans le temps prsent ! - Il y a, il est vrai, ici et l, des
dfenseurs trs vaillants de la Sainte Ecole de la Vie, prche par le Christ, le Seigneur; cependant, ces
dfenseurs sont semblables aux poules sur l'arbre, qui se moquent du renard qui tourne autour, parce que
l'instinct leur dit que tant qu'elles sont l-haut, l'ennemi ne peut les atteindre; mais quand les poules
descendent terre, et que le renard vient au milieu d'elles, alors 'en est fini avec les moqueries sur
l'ennemi, et l'angoisse de la mort oblige nos hrones emplumes une rapide fuite.
-20- C'est le cas aujourd'hui, avec la force de la foi. Tant que quelqu'un se sent en
quelque coin de la Terre, l'abri des griffes des grands de ce monde, alors il parle comme un Mose sur
le Sina.
-21- Mais quand ces grands et puissants amis du monde et ennemis de la Vrit, ont
vent de notre Mose, et se disposent le recevoir d'une manire peu plaisante, d'un point de vue du
monde, alors notre prdicateur regarde tout autour, pour voir s'il y a quelque trou pour pouvoir s'y
esquiver.
-22- Si le trou devait tre ferm, alors aprs un svre examen, le prophte en danger
recourra ces courageuses mesures auxquelles, comme vous avez connaissance, recourut l'astronome
Copernic, quand pour sa bien malheureuse consolation, il se vit face au bcher, comme le firent pas mal
d'hommes vraiment pieux en Espagne, durant les tristes temps de l'inquisition, qui prfrrent brler les
enseignements reus du Seigneur, plutt que de s'exposer des gnes considrables.
-23- Toutefois ce sont encore toujours des hommes dignes de louange et d'estime,
puisque, malgr cela, ils sont en eux-mmes persuads de la Vrit; seulement ils n'ont pas le courage de
la manifester, par crainte des perscutions ou de dommages matriels.
-24- Cependant, le Seigneur a dit: " Celui qui me reconnatra devant le monde, Moi
aussi Je le reconnatrai devant Mon Pre ", ou bien, dit en d'autres termes:
-25- " Celui qui M'aura accueilli vraiment dans son esprit, et Me reconnatra aussi dans
la plnitude de la force de la Vrit en lui, devant tout le monde, Moi aussi Je le reconnatrai dans la
plnitude de Mon Amour en tant que Pre. "
-26- Si donc les choses sont en ces termes, de cela il ne peut rien rsulter d'autre sinon
qu'en premier, comme le disent les paroles du Seigneur * Beaucoup sont appels, mais peu sont lus ! *
-27- Ou bien, dit encore plus clairement: Il est vrai que dans l'au-del beaucoup
atteindront la Vie ternelle, mais bien peu il sera donn le bonheur d'tre accueillis comme fils dans la
maison paternelle, parce que l'obtention de cette Grce ncessite violence; et ceux qui ne l'attirent pas
eux avec force, ne la recevront pas.
-28- Mais d'un autre ct; il est aussi dit: * Mon joug est doux, et mon fardeau lger.*
Ce passage peut servir de rconfort pour ceux qui ont en eux la Vrit de manire certes convaincante,
mais en plus, encore tant de terrestre qui leur enlve le courage de reconnatre ouvertement la Vrit
devant le monde.
-29- En vrit, ceux-l ont dans la Vrit de la Vie ternelle qui est prsente en eux, un
joug doux et un fardeau lger. Mais ceux qui ont banni deux tout le mondain, reoivent ensuite l'esprit
de la force, et ils ne craignent plus le monde, et reconnaissent ouvertement l'ternelle et vivante Vrit en
eux, et attirent avec la violence de leur foi et de leur amour pour le Seigneur, la Maison du Pre en eux.
-30- Cela, vous pouvez le relever quand un pre de famille possde des biens la
campagne, et plusieurs braves serviteurs en plus de ses fils. Mais si voleurs et brigands assaillent la
maison, les serviteurs, en raison de la peur et de l'angoisse, courront se cacher; mais les fils adultes
affronteront avec force et courage les envahisseurs sclrats, et ils protgeront contre eux la vie du pre
et de la mre.
-31- Les serviteurs sont-ils peut-tre considr comme mauvais, parce ce qu'ils ne se
sont pas comports comme les fils, parce qu'ils se sont cachs ? - Non, ils ne le sont absolument pas ;
seulement ce sont des tres faible, peu vivifis, et donc dnus de courage.
-32- Les fils au contraire ont la vie du pre au fond d'eux; c'est pourquoi, rien n'est aussi
saint pour eux que sa vie. Mais, les serviteurs devraient-ils peut-tre tre rcompenss pour s'tre
cachs ?
-33- J'estime qu'il n'est pas ncessaire d'tre un juriste expert, pour apercevoir que, dans
ce cas, ils ne se sont certes pas rendus dignes d'une rcompense pour leur pusillanimit.
-34- Et cela, on le trouve aussi dans la Parole de Vie: * Qui sme beaucoup, rcoltera
en abondance; qui par contre sme peu, rcoltera aussi peu. *
-35- J'estime que, de ce qui a t dit jusqu'ici, il rsulte que les hommes sur la base des
coles actuelles de la vie du monde, font bien peu rellement de ce qui regarde la Vie ternelle, et c'est
pourquoi, les maigres semailles auront comme rsultat, une rcolte ou un rsultat, galement trs maigre.
-36- C'est la raison pour laquelle, selon la Volont du Seigneur, Je vous montrerai les
vivantes coles des enfants, dans le Soleil, afin que vous puissiez dduirent comment on devrait
administrer aussi sur la Terre, la sainte Ecole de la Vie.
-37- Maintenant, nous nous trouvons dans la salle o nous apprendrons l'histoire de la
cration de l'homme, et l'histoire sur la Terre qui s'en est suivie; et l'tat spirituel de la Terre elle-mme.
SS2 C72
(Salle pour l'instruction historique de la cration de l'homme. Evnements visibles
comme sils taient vivants - selon Mose I. 26 et suite - et la Direction de la Famille
de Dieu, I / 7 et suite - il en est de mme pour lhistoire ultrieure de l'humanit.
Examen des lves. Doctrine de la Terre Spirituelle et sa formation par le genre
humain. Sphres spirituelles bonnes et mchantes. Enseignement au sujet du
pch, etc... Pause dans l'enseignement, comme des vacances. Visites sur la
Terre. Marie comme la plus haute Directrice du Royaume des enfants. )
-1- Regardez comment dans le milieu de cette norme salle se trouve un trs grand
globe, autour duquel tourne une galerie, et, tant donn que cette salle est aussi une grande rotonde, dont
la paroi circulaire est pourvue de nombreuses chapelles de grandeur considrable, nous pouvons
apercevoir en chacune de celles-ci encore une quantit de globes plus petits, qui servent justement au but
dj mentionn prcdemment.
-2- Mais allons sur la galerie, et examinons de la-haut le grand globe l-bas. Nous y
apercevons l'histoire de la cration de l'homme. - Nous voici sur la galerie faites attention la faon dont
un enseignant, ici prsent, exposera l'histoire ses lves.
-3- "Voil: il se penche sur la grande sphre et l'effleure; et regardez, lendroit qu'il a
effleur, s'allume une forte lumire, et la lumire se consolide et prend une forme semblable un
homme.
-4- Maintenant, l'enseignant touche nouveau la sphre, et du point qu'il a effleur
s'lve une fine poussire qui recouvre la prcdente figure de lumire; et la lumire maintenant ne
transparat plus, et elle est dj envelopp dans la mme forme, comme une enveloppe terrestre.
-5- Et maintenant regardez, l'enseignant se penche nouveau, et souffle sur la forme
non encore vivifie, et elle devient vivante, se dplace d'elle-mme de sa place et observe ce qui
l'entoure. Et, regardez encore, la forme se lasse d'observer, s'affaisse terre et tombe dans un sommeil
profond.
-6- Mais l'enseignant touche la forme endormie, et vous pouvez voir que, du ct de
cette forme, s'lve nouveau une lumire qui prend une seconde forme humaine, et reste immobile
devant la premire forme encore endormie.
-7- Le matre touche nouveau la premire forme, et une masse humide comme de
sueur, semblable une goutte trouble, se dtache de la forme, se dissout en brouillard et enveloppe la
seconde forme.
-8- La lumire disparat, et la seconde forme est semblable la premire, mais n'est
pas encore vivifie; c'est pourquoi l'enseignant la touche de nouveau; et regardez, maintenant elle vit, se
dplace de ci et de l.
-9- Maintenant l'enseignant touche nouveau aussi la premire forme, et voil qu'elle
se lve, et comme elle en aperoit une seconde, visiblement elle montre en prouver une grande joie, et
elle change dj avec elle un discours par gestes.
-10- En ce cas, l'enseignant, pour ainsi dire, reprsente le Seigneur, et il opre
maintenant, en apparence, avec la force que le Seigneur lui confre en ce but, comme le Seigneur Lui-
Mme a opr dans la grande ralit.
-11- Il prononce aussi exactement les mmes paroles que le Seigneur a prononces
alors, et les lves reconnaissent la grande puissance de ces paroles.
-12- Mais prsent, observez comment l'enseignant se manifeste ce couple peine
cre, et comment il l'enseigne. Regardez, le matre se touche la poitrine, et, immdiatement un rayon
lumineux part du point touch et va vers le couple nouvellement cr, et se prsente devant lui, comme
un troisime homme de lumire: et ce que l'enseignant dit maintenant devant les lves, selon les paroles
du Seigneur que vous connaissez dj, est aussi adress au couple nouvellement cr par le troisime
homme produit par le rayon sorti de la poitrine du matre.
-13- Cependant, il n'est pas ncessaire de continuer suivre ce qui sera reprsent
partir de maintenant, puisque ici arrive la lettre tout ce que vous connaissez par l'ancienne et par la
nouvelle Parole; seul le moment de la procration en est cach; car, pour faire cela, on doit attendre un
autre temps spirituel o ces lves, dans la plus grande maturit de leur tre, pourront tre instruits de
manire hautement difiante.
-14- Je vous avertis cependant que les enseignants prsentent leurs lves, de manire
parfaitement adapte au but, de quelle faon le genre humain est guid par la suite, et comment il peupla
la fin toute la surface terrestre; aprs quoi il fut laiss que le peuple lui-mme se gouvernt seul.
-15- Ceux-ci difient villes et pays, apprivoisent des animaux pour leur usage, mnent
des guerres, et se perscutent rciproquement exactement comme c'est le cas su la Terre, jusqu' nos
jours.
-16- Les moments particuliers dans la grande histoire du monde, tels qu'ils ont t:
d'abord la cration de l'homme, puis le dluge au temps de No, puis le pacte avec Abraham, Isaac et
Jacob, ensuite la conduite du peuple isralite sous Mose et ses descendants, ensuite l'histoire sous David
et Salomon, puis la naissance du Seigneur, et partir de l, les moments les plus importants dans la
diffusion de sa doctrine, forment les chapitres principaux de l'instruction.
-17- Quand un de ces chapitres principaux est achev, les lves sont conduits prs des
petits globes qui se trouvent dans les chapelles, et ils doivent rpter leurs enseignant, leur manire,
ce qu'ils ont appris des matres sur le grand globe.
-18- De cette faon, tout l'ensemble de l'instruction acquiert une vie propre, et les
lves connaissent alors tous les vnements de la Terre, point par point, de manire aussi vivante que
s'ils avaient t eux-mmes sur la Terre, comme tmoins oculaires et participants.
-19- Seulement quand les lves ont fait rellement cette importante branche de
l'enseignement, ils sont conduits nouveau auprs du grand globe, et les enseignants leur montrent
comment la Terre spirituelle prend forme, par, l'volution et le perfectionnement du genre humain.
-20- Ils montrent aux lves comment les sphres ont un aspect plus pur et plus
lumineux, au fur et meure qu'elles s'lvent au-dessus de la Terre matrielle, et comment aussi ces
sphres prennent une configuration panoramique, ds que l'esprit d'un homme trpass monte sur une de
ces sphres, et en prend possession, comme il lui convient.
-21- Mais en mme temps, les enseignants montrent aux lves les sphres souterraines
qui deviennent toujours plus sombres, au fur et mesure qu'elles descendent, et comment les mes des
mauvais et mchants hommes trpasss s'y enfoncent.
-22- Et l o elles prennent possession d'une place leur gr, elles y arrivent en
nombre; et en raison de la forte pression, elles s'enflamment de colre, et - comme les lves peuvent le
constater - par suite de cela, de telles nes tnbreuses se transforment, en correspondance, en les figures
les plus diverses et les plus horribles, s'enfonant comme telles, dans les sphres les plus profondes et les
plus tnbreuses.
-23- En cette occasion, il est aussi expliqu aux disciples ce qu'est vraiment le pch, et
comment un tre libre, vivant sur la Terre, peut pcher.
-24- Quand les lves ont saisi tout cela, ils sont conduits hors de cette salle, et guids
dans un autre vaste jardin, o se trouvent des instituts suprieurs d'enseignement.
-25 On comprend de soi que, dans ce jardin, ils ne continuent pas apprendre sans
reprendre souffle, mais, comme c'est naturel, des priodes de distraction leur sont accordes, priodes
ncessaires pour la reprise de forces de l'esprit; priodes dj tablies selon un juste ordre antrieurement
par le Seigneur, lorsque dans la premire histoire de la Cration, Il eut indiquer aprs les six jours
connus de travail de cration, le septime qu'Il destina au jour de repos.
-26- De mme, durant le temps o le Seigneur demeura sur la Terre, Il montra Lui-
mme, qu'aprs un travail achev, l'gal de tout autre homme, Il s'accordait du repos.
-27- C'est pourquoi, ici aussi les esprits ont leurs priodes de repos, durant lesquelles ils
se renforcent, pour affronter de nouvelles priodes d'tude.
-28- Voil pourquoi, spcialement au passage d'un jardin l'autre (qui comprend toute
une srie d'instituts) succde aussi une priode de repos assez importante.
-29- Durant cette priode, il est accord aux lves, s'ils en sentent le dsir, mme de
rendre visite, avec leurs matre, leurs parents, sur le corps terrestre rel, seulement dans la priode de
sommeil, quand ils dorment profondment, et quand ils sont rveills, trs rares seulement sont ceux qui
en savent quelque chose, en particulier si leur disposition intrieure est plus terrestre que spirituelle.
-30- Certains de ces lves, qui en savent dj assez sur ce qui se rapporte au Seigneur,
ont le dsir de Le voir. Mais ce dsir, il est donn cours seulement rarement, et ce pour la raison
qu'eux, en tant qu'esprits, sont encore trop faibles pour pouvoir subsister devant l'Eternel, Tout-Puissant
Esprit de Dieu, et supporter un tel voisinage.
-31- Mais leur plus grand rconfort prfr consiste pouvoir rendre visite Marie,
leur commune Suprieure spirituelle, ainsi que Mre.
-32- Marie, son tour, visite souvent tous ces instituts d'enseignement, pas toujours
visible pour les petits esprits, mais toujours pour les enseignants.
-33- Vous demandez si tous les enfants meurent partir de la naissance, jusqu' leur
douzime anne, doivent frquenter de telles coles.
-34- Eh bien, je vous dis: Sans aucun doute, mais pas dans le mme jardin; car pour
chaque ge, il y a un propre jardin de commencement.
-35- Puis, pour ce qui concerne le second jardin, ils y arrivent dj tous ensemble.
Comment apprennent-ils l et quoi, et en quel tat animique spirituel se trouvent-ils... la
suite vous l'indiquera.
SS2 C73
(Second jardin dans le Royaume des enfants, o sjournent vos enfants. Comment se
reconnaissent-ils ? Le palais o l'instruction est donne; comment, il est
extrieurement et intrieurement. Premire salle : Chemin vers la libert de l'esprit.
Interprtation et commentaire du Premier Commandement. Instruction pratique et
vivante dmontre avec les faits. Les enseignants prouvent leurs lves avec les
doutes. Indications pour chercher et trouver Dieu de manire vivante. )
-1- Il n'y a pas besoin qu'ici nous fassions un long voyage, car le prochain jardin se
prsentera bien vite notre regard. Regardez l, peu de distance, nous saluent dj des ranges d'arbres
qui se prolongent perte de vue, et au-del desquelles on peut apercevoir un palais extrmement grand et
tout aussi splendide.
-2- C'est rellement le lieu o nous devons nous rendre; et en lui, vous rencontrerez
mme ces enfants que Dieu vous a pris sur la Terre.
-3- Que vous les reconnaissiez immdiatement, c'est une autre question, tant donn
que dans l'esprit, les enfants n'ont plus rien qui rappelle la figure de leurs parents terrestres, mais bien
seulement en mesure correspondante: affinit de la facult d'accueil pour le bon de l'Amour et le vrai de
la Foi du Seigneur avec le Seigneur.
-4- Malgr cela ils peuvent prendre, en certaines circonstances, la ressemblance
terrestre, encore adhrente leur me et se rendre ainsi reconnaissables selon la forme, pour ceux qui
arrivent ici, de la Terre, et qui ne connaissent encore pas grand'chose des situations spirituelles.
-5- Mais pour le moment, ne nous arrtons pas davantage sur cela; rendons-nous au
contraire immdiatement dans le jardin, pour nous assurer, de nos propres yeux spirituels, de ce que,
restant ici, nous ne pouvons faire autre que de discuter avec notre bouche.
-6- Maintenant, nous voici arrivs aux ranges d'arbres qui forment les nombreuses
alles dans lesquelles vous pouvez apercevoir de trs beaux chemins fleuris, et ici et l, aussi des enfants
qui s'y promnent joyeusement. Mais avanons-nous un peu, et nous nous trouverons bien vite prs du
premier palais que nous avons dj aperu.
-7- Et voil, il est dj devant nous, dans une longueur telle que l'on n'en aperoit pas
la fin. Mille fois mille fentres se succdent dans une seule file; chacune d'elle est haute d'environ sept
klafters; au-dessus de ces fentres on peut apercevoir une autre file de fentres plus petites, mais qui se
trouvent partout exactement au-dessus des fentres infrieures plus grandes.
-8- A ce point vous demandez: " Mais, pour l'amour de Dieu, tout cet difice, long
perte de vue, consiste en une seule salle ? " Je vous dis: Non absolument pas; il est bien plutt constitu
de douze sections.
-9- En haut cependant, o vous pouvez observer la seconde file des fentres plus
petites, court sans interruption autour de toute la salle une large et splendide galerie, partir de laquelle,
sans dranger le moins du monde les lves qui se trouvent au rez-de-chausse, on peut regarder d'en-
haut, toutes les douze sections, l'une aprs l'autre, et se rendre compte de tout ce qui arrive en elles. -
Mais entrons, afin que tout cela vous paraisse clair.
-10- Regardez, nous sommes dj l'entre nous n'avons cependant aucun besoin de
monter sur la galerie, tant donn que, pour la majeure partie de ces petits esprits-enfants, nous devons
de toute faon rester invisibles; seuls les enseignants pourront nous apercevoir; mais eux-l ont dj t
informs de la raison de notre prsence ici.
-11- Et voil, nous sommes dj dans la premire salle. Que voyez-vous crit sur un
tableau blanc, plac verticalement sur une colonne, au centre de cette grande salle ?
-12- Vous dites: Dans la partie suprieure est marqu le numro UN, qui est srement
le numro de la salle, et dessous: Chemin pour la libert de l'esprit !
-13- Eh bien, je vous dis que le numro UN ne signifie pas le numro de la salle, mais il
indique bien plutt le Premier Commandement de Dieu, par l'entremise de Mose.
-14- Vous demandez: Mais qu'on faire tous ces enfants, que nous voyons ici, dj
assez grands, avec la loi terrestre de Mose; laquelle vaut trs bien pour des hommes mortels,
terrestrement incrdules, mais certainement pas pour des enfants qui, comme purs esprits, ont dj
depuis longtemps la vive conviction de l'existence du Dieu Unique, tant donn que Celui-ci leur a t
rendu visible depuis la premire instruction lmentaire, comme nous l'avons vu nous-mmes.
-15- Mes chers amis et frres, la question est tout fait diffrente de ce que vous
l'estimez; quelque chose de semblable vous le trouvez aussi sur la Terre, o vous pouvez interroger et
observer les enfants autant que vous voulez; et vous constaterez partout en eux une foi vraiment vive en
Dieu, par personne n'est plus croyant que ne le sont les enfants.
-16- Et puis, on ne trouve pas si facilement un couple de parents si mauvais qu'ils
empchent, du moins au commencement de leur existence, leurs enfants de reconnatre un Dieu, tant
donn que cela est prescrit par toute religion quelle qu'elle soit; et il est fait obligation aux parents de
permettre que cela soit enseign aux enfants, au moins pour des raisons politico-morales.
-17- En ce cas, ne devrait-on pas croire justement, que de tels enfants instruits de
l'existence de Dieu, ne dussent pas avec le temps avoir quelques besoins d'autres enseignements cet
gard ?
-18- Vous devez vous-mme reconnatre et dire: Certes, de tels enseignements, chacun
en a besoin jusqu' la fin de ses jours, car les premires impressions de l'ge infantile sont effaces avec
beaucoup de facilit, de sorte que les hommes adultes se trouvent un jour comme s'ils n'avaient jamais
entendu parler de Dieu.
-19- Je vous dis qu'un tel oubli ici n'est pas si facilement possible ; vous devez admettre
que ces enfants, tant donn leur prcoce arrive ici, n'ont eu aucune occasion sur la Terre de se
soumettre des preuves de libert pour leur esprit, ce qui constitue la vritable preuve de la vie.
-20- C'est la raison pour laquelle cette action extrmement importante pour la vie de
l'esprit doit tre mise pleinement en uvre ici; tant donn que jusqu' maintenant ces esprits-enfants
taient, pour ainsi dire, de vivantes machines spirituelles; tandis qu'ici, il s'agit de devenir vivants, par
eux-mmes; et donc, ils doivent connatre tous ces commandements ou prceptes, et les prouver en eux,
de manire active, et exprimenter comment leur vivant tre spirituel mme se comporte sous une loi
donne.
-21- Et c'est pourquoi aussi ici est donn le premier commandement qui dit ceci: * Du
dois croire en un Dieu, et ne jamais penser qu'il n'y ait aucun Dieu, ou bien qu'il y ait deux, trois dieux,
ou mme plus. *
-22- Ici on pourrait certes demander encore: Comment peut-on demander de croire en
un Dieu, celui qui croit en un Dieu dj de manire vivante, et n'en a aucun doute ?
-23- C'est l vraiment une bonne observation; raison pour laquelle justement ici, les
enfants sont mis, par leurs enseignants, avec toutes sortes de doctrines et d'actions, dans un tat tel, qu'ils
sont assaillis par toutes sortes de doutes sur l'existence de Dieu: systme d'instruction qui est appel ici:
* rendre dsert son propre esprit *.
-24- Pour raliser cela, en ces enfants, les enseignants, souvent, font surgir comme par
hasard des choses extraordinaires devant les yeux de leurs lves; ils les leur font observer, et puis ils
demandent si pour faire cela, un Dieu tait ncessaire, puisqu'ils ne l'avaient pas vu concourir luvre.
-25- Si ensuite les enfants disent: * Dieu peut faire cela aussi seulement avec Sa
Volont, sans tre ncessairement prsent avec Son tre *, alors les enseignants amnent leurs lves
eux-mmes, penser diverses choses; et ce que les enfants ont pens se trouve dj prt devant eux.
-26- Alors les enseignants demandent nouveau aux enfants qui a fait cela. De cette
faon, pas mal sont ports dans la pnombre.
-27- Certains rpondent qu'ils l'ont fait eux-mmes ; d'autres expriment l'opinion que,
connaissant les penses des lves, ce sont les matres qui l'ont fait.
-28- Cependant, certains disent qu'il est certes vrai que ce sont eux qui ont pens ces
choses, mais qu'un Dieu tout-puissant pourrait toutefois avoir accord que ce qu'ils avaient pens
apparaisse devant eux comme une uvre accomplie.
-29- Si les lves restent toujours assez fermes dans la foi en un Dieu, alors les
enseignants demandent o ils ont appris qu'il y ait un Dieu.
-30- Gnralement les lves rpondent: * Cela nous a t enseign par nos premiers
sages matres. * Alors les matres demandent encore:
-31- " Que diriez-vous, si nous, en tant que vos matres, videment plus sages, nous
disions et enseignions qu'il n'y a aucun Dieu, et que tout ce que vous voyez a t fait et tabli par nous ?
-32- " Et que diriez-vous, si nous affirmions, tre les vritables dieux ? "- Eh bien, ce
point les enfants sont normment surpris, et ils demandent aux matres ce qu'ils devraient faire dans un
tel cas. Alors les enseignants rpondent:
-33- " Cherchez en vous ce que vous devez faire. S'il y a un Dieu, vous devez Le
trouver en vous, et s'il n'y est pas, alors vous ne Le trouverez pas de toute l'ternit. "
-34- Si ensuite les enfants demandent comment ils doivent se comporter en eux pour
effectuer une telle recherche, les matres disent: " Cherchez aimer dans vos curs ce Dieu que vous
estimez exister, comme s'Il existait rellement.
-35- " Faites que cet amour augmente, et s'il y a un Dieu, Il rpondra votre amour; .
s'il n'y a pas de Dieu, alors dans votre cur vous ne recevrez aucun rponse. "
-36- Vous voyez, ce point, les lves commencent entrer dans leur moi profond, et
ils commencent srieusement aimer ce Dieu, en qui prcdemment ils croyaient de manire infantile:
mais il arrive ensuite que Dieu le Seigneur ne Se manifeste pas aussi vite, et alors nos enfants deviennent
la proie de doutes non ngligeables.
Mais, comment ils en sont dlivrs, la suite vous le montrera.
SS2 C74
(Doutes et rflexions des lves la recherche de Dieu. Leur gurison au moyen de
sages questions, qui leur sont soumises par les enseignants. O et comment avez-
vous cherch Dieu ? Dans la nature ? Dans les coles ? Dan les lieux de prire ?
Doutes infantiles; polythisme et philosophie des lves. Rponse de la Vrit.
Comment doit-on chercher Dieu ? Et comment on peut le trouver au plus vite. )
-1- Eh bien vous voyez, vraiment maintenant, sont en train de rentrer aussi les autres
enfants chercheurs de Dieu; mais l'expression de leurs visages, on peut relever clairement qu'ils n'ont
trouv ni d'une manire, ni de l'autre, Celui qu'ils taient alls chercher.
-2- Ils s'approchent pour la seconde fois timidement de leur matre qui leur demande: "
Donc, mes chers enfants, comment cela a-t-il t avec la recherche sous les arbres ou sur la terrasse, ou
sur les galeries, ou bien pour la partie de ceux qui avaient eu l'ide de chercher le Seigneur dans leur
petite chambre ?
-3- " A ce que je vois vous haussez les paules; donc vous n'avez ni vu ni trouv le
bon et cher Pre, l'Unique Dieu de tous les Cieux et de tous les mondes ? A quel point se trouve
maintenant votre foi ? Avez-vous encore des doutes sur l'existence de Dieu ?"
-4- Les enfants disent: " Ah, cher grand matre, en ce qui concerne les doutes
maintenant nous en avons beaucoup plus qu'avant, car vois-tu, ni notre ferme volont, ni notre foi trs
vive, et pas mme nos penses trs fondes sur Dieu, le Seigneur, et pas non plus notre solide volont
d'amour, ne nous ont fait obtenir quelque chose.
-5- Il est chose certaine que s'il y a un Dieu et Seigneur Quel Qu'Il soit, Il aurait d Se
manifester nous, d'une manire ou de l'autre, car vois-tu, la fin nous nous sommes tous unis, et nous
nous sommes concentrs sur la ferme croyance qu'il doit y avoir un Dieu, saint, bon et cher.
-6- " Nous L'avons saisi avec tout notre amour, et nous L'avons appel avec le Nom
que tu nous as suggr, c'est--dire, en Lui disant: * trs cher et Saint Pre Jsus, viens, viens nous,
coute notre filiale invocation, et montre-nous que Tu es cet Unique, et aussi que Tu nous aimes, comme
nous T'aimons ! *
-7- "Et tu vois, cher et grand matre, nous appelmes ainsi pendant longtemps mais il
ne nous fut pas donn d'apercevoir le moindre signe d'un Pre cleste.
-8- " Tout a t inutile; c'est pourquoi nous sommes certains de notre ide qu'en
dehors de vous, grands-matres, il n'existe aucun autre matre suprieur, ou Dieu, que l'on veuille.
-9- " Avec cela, nous n'entendons pas encore soutenir vraiment que nos doutes ont une
base solide; cependant aprs une telle recherche pnible et infructueuse, nous pouvons presque admettre
avec certitude qu'il puisse plutt natre des doutes qu'une foi ferme.
-10- " Cependant nous voyons aussi ici cet enfant qui s'est spar de nous, pour aller
chercher le Seigneur avec le seul amour. N'a-t-il rien trouv lui non plus ?"
-11- Le matre dit : "Mes chers enfants, sur ce sujet, je ne peux vous dire pour le
moment, ni oui, non. Mais les enfants ne laissent pas de trve au matre et veulent savoir qui est cet
homme simple tranger, autour duquel leur condisciple se donne tant de mal, et le regarde comme s'il en
tait amoureux; est-ce peut-tre son pre terrestre venu ici depuis la Terre ?
-12- " Chers enfants - dit le matre - cela aussi est nouveau une chose sur laquelle je
ne peux vous rpondre pour le moment, mais je peux seulement porter votre connaissance que cet
Homme, l'aspect si simple, est extraordinairement sage, c'est pourquoi vous devez bien vous
concentrer, s'Il devait S'adresser vous, parlant de ceci ou de cela. "
-13- Alors les enfants disent: " cher, minent matre, des hommes aussi simples
peuvent-ils tre sages ?- En effet, nous avons appris jusqu' maintenant que d'autant plus les matres
deviennent sages, d'autant l'aspect en est plus lev et plus resplendissant.
-14- " Cet homme, par contre, n'a absolument pas un aspect si lev et si resplendissant,
mais il est beaucoup plus simple que toi; et donc, il nous semble quelque peu trange quil puisse tre si
extraordinairement sage. "
-15- Le matre dit: " Certes, mes chers enfants, la trs profonde sagesse intrieure ne se
rvle absolument pas par la splendeur extrieure, mais bien plutt se trouve en vigueur le dicton:
-16- "* D'autant plus grande est la splendeur extrieure, et d'autant moindre est la
lumire intrieure; et respectivement, d'autant plus grande est la lumire de l'intrieur, et d'autant
moindre est la splendeur de l'extrieur. * Mais prsent allez vers Lui et posez-Lui quelques questions,
et vous vous persuaderez aussitt, si ce que j'ai dit correspond la Vrit ou non. "
-17- Et voil, les enfants se rendent auprs du Seigneur, et ils Lui demandent
naturellement sans Le connatre: " toi, homme simple et modeste, voudrais-tu nous permettre de te
poser quelques questions ?"
-18- Le Seigneur dit: " De tout cur, trs chers petits enfants ! Demandez donc, car la
possibilit de vous rpondre ne Me manquera pas ! "-Et ceux-ci en retour :
-19- " Du moment que tu nous as permis de te soumettre des questions, nous te
demandons quelque chose au sujet de ce qui nous tient tous cur.
-20- " Tu vois, depuis longtemps nous cherchons ici et l, et nous tentons de dcouvrir
avec des preuves pour et contre, s'il y a un Dieu dans le Ciel qui soit un Pre extrmement bon pour tous
les hommes, o qu'ils vivent.
-21- " Mais nous, nous ne trouvons trace en aucun lieu de ce Pre, et notre matre lui-
mme ne veut ou ne peut nous dire ce sujet rien de srieux.
-22- " Il nous a dit cependant que tu devrais tre extrmement sage, si bien que nous
voudrions savoir de toi, s'il y a ou s'il n'y a pas un tel Dieu et Pre !
-23- " Si tu sais quelque chose, dis-le nous, car nous t'couterons avec attention, et il ne
sortira mme pas un mot de ta bouche que nous ne considrerions avec la plus grande attention. "
-24- Alors le Seigneur prend la parole: " Eh bien, Mes chers petits enfants, vous m'avez
soumis une question trs difficile laquelle Je pourrai grand-peine rpondre, car si Je vous dis:
-25- " Un tel Dieu et pre existe vraiment sans aucun doute; mais alors vous direz: *
Cela ne nous suffit pas, tant que nous ne le voyons pas. *Et si ensuite vous dites: *Fais-nous voir le
Pre ! *, que vous dirai-Je ?
-26- " Je pourrais vous montrer du doigt une direction quelconque, mais vous ne verriez
rien; parce que, quel que ce soit le lieu que je vous indique, vous ne pourriez cependant jamais y trouver
votre Dieu.
-27- " Cependant, si Je vous disais: Enfants, le Pre est ici parmi vous, le croiriez-
vous ? Alors, ne demanderiez-vous pas: * O est-il donc ? Est-ce peut-tre un des matres de cette
grande salle ?*-Et Je vous dirais: Oh non, Mes chers petits enfants ! Que feriez-vous alors ? Vous Me
regarderiez avec de grands yeux, et vous diriez:
-28- " * Regardez, l'homme sage se moque de nous; s'il n'est pas l'un de nos nombreux
matres, alors qui est-il ? Toi certes, si simple et si modeste, dnu de splendeurs, tu ne peux tre le Trs
Haut Pre Cleste ! *
-29- " Et lorsque vous M'auriez donn une telle rponse, que pourrais-Je rpondre ?-
C'est pourquoi, Mes chers, vous devriez Me demander quelque chose d'autre car, ce qu'il Me semble,
des difficults se prsentent pour la rponse votre question. "
-30- Les enfants disent: " cher homme sage ! Tu vois, cela ne se rsout pas ainsi. De
la rponse une autre question, il n'y a point d'intrt; mais tout notre bien tient seulement savoir s'il y
a ou non un Pre Cleste.
-31- " En effet, s'il y a un Pre dans le Ciel, nous sommes tous plus qu'heureux; si par
contre il n'y en a pas, alors nous ici nous sommes comme si nous tions sans une base, et nous ne savons
ni pourquoi, ni par suite de quoi, ni dans quel but !
-32- " C'est pourquoi, s'il t'est possible, dispose-toi rpondre seulement la premire
question. De cela, nous te prions tous d'urgence.
-33- " Que tu sois un homme trs sage, nous l'avons dj relev de ta rponse vasive;
c'est pourquoi conduis-nous plus prs de cet Unique Pre, car il doit certainement y en avoir un, tant
donn que nous le constatons du fait qu'en nous, nous ressentons un dsir toujours croissant de ce Pre
Cleste, d'autant plus qu'Il veut Se cacher derrire nos doutes ingnus.
-34- " S'il n'existait absolument pas, d'o viendrait en nous ce vif dsir, qui est tout
aussi vivant que nous-mmes ? Avec le dsir doit aussi crotre la certitude sur l'existence d'un tel Pre
cleste ! "
-35- L'Homme sage dit: " Donc, Mes chers petits enfants, vous Me prenez rellement la
Parole dans la bouche ! En vrit, dans le dsir il y a une grande preuve; quelle est cependant la
consquence du dsir ?
-36- " Mes chers enfants, la consquence n'est-elle donc pas le dsir de s'assurer de
l'existence de ce que l'on dsire ?- Vous dites: * Oh certes, c'est une bonne rponse. *
-37- "Mais prsent Je vous demande: Quelle est la cause ou l'origine du dsir ?- Vous
Me dites: * C'est l'amour pour ce que l'on dsire *. Mais si l'on veut voir quelque chose fond et dans la
plnitude de la Vrit, est-il suffisant de s'arrter au dsir et sa consquence ?
-38- Vous Me dites: * Oh non, cher homme la grande sagesse ! On doit bien plutt
revenir l'origine mme. Cependant, si l, la grande Vrit ne se rvle pas, alors tout est fini et tout est
faux; si elle se rvle, alors on est arriv la vivante conviction qu'on ne peut la reconnatre et
l'apercevoir ternellement en aucun autre lieu, en dehors de son origine seulement. *
-39- Regardez donc ici, Mes chers enfants; votre cher frre a parcouru une belle voie, et
vous voyez, il a trouv le Pre: maintenant, demandez-lui o Il est, et il vous Le montrera du doigt ! "
-40- A prsent, tous se prcipitent vers le garon, et prtendent de lui cette indication, et
ce dernier s'exprime ainsi: " mes chers frres ! Regardez ici; Celui que vous considriez comme un
homme simple et modeste, c'est justement le cher Pre Cleste; saint et trs saint est Son Nom !
-41- Croyez-moi, car j'ai vu Sa magnificence. Cependant, ne le croyez pas parce que je
vous le dis, mais bien plutt approchez-vous de Lui avec vos curs, et vous Le trouverez tout aussi vrai
et splendide que je L'ai trouv, moi! "
-42- Et voil que ces enfants s'crient tous en reconnaissant le Pre: "Oh, Pre, Pre,
Pre ! Alors Tu es donc notre cher Pre ?
-43- En fait, nous le pressentions puissamment dans Ton voisinage; mais maintenant
que nous T'avons trouv, ne Te cache jamais plus devant nos yeux, afin que nous n'ayons pas Te
chercher nouveau au milieu de tant de difficults ! "
-44- Et le Seigneur dit: " Amen ! Mes petits enfants, partir de maintenant, votre
visage ne doit jamais plus tre dtourn de Moi ! Et si mme Je ne reste pas toujours, comme
maintenant, parmi vous, souvenez-vous toutefois que Je serai prsent en ce Soleil l-haut, qui vous
illumine.
Toute autre chose Mon sujet, vous sera communique par votre enseignant. "
SS2 C76
(Ecole des douze Commandements divins. Seconde salle: enseignement sur le second
commandement. Troisime salle: enseignement sur le troisime Commandement.
Qu'est-ce que le sabbat ? )
-1- Il n'est pas ncessaire que nous suivions ultrieurement la chose, c'est--dire, quels
enseignements reoivent ces enfants de leurs matres, en ce qui concerne le Seigneur.
-2- En effet, cette priode de temps, ou bien cet tat dans lequel ils avaient pour ainsi
dire, comme perdu compltement le Seigneur, a t par eux dpass et, avec cela aussi la premire salle,
dont, comme vous l'avez dj constat avant, il y en a douze de semblables en cet difice.
-3- Il serait trop long d'assister en toutes les salles qui suivent l'instruction
progressive de ces enfants; toutefois, afin que vous puissiez savoir ce qui est enseign en ces salles et de
quelle manire, je vous dis ce que vous avez dj pu relever du tableau plac au centre de la premire
salle, c'est--dire qu'il ne s'agit de rien d'autre que des dix commandements de Mose, et enfin des deux
Commandements d'Amour.
-4- En chaque salle qui suit, est enseign pratiquement et exerc un nouveau
Commandement, et ce, de la mme manire que vous avez eu l'occasion de l'observer suffisamment dans
la premire salle, propos du premier Commandement.
-5- C'est pourquoi, dans la prochaine salle il s'agit du Commandement: * Tu ne dois
pas prononcer le Nom de Dieu en vain. * - Vous-mmes, il est certain que vous ne savez pas au fond ce
que signifie ce Commandement; c'est pourquoi Je veux porter votre connaissance sa juste signification,
au moyen de petites pousses.
-6- De toute faon, ici en cette seconde salle ce commandement n'est pas expos
comme si personne, en de vagues circonstances, et sans la vnration et le respect voulu ne devait
prononcer le Nom de Dieu, quelle qu'en soit la forme: dfense qui, d'une certaine manire, ne signifierait
rien.
-7- En effet, si quelqu'un est de l'opinion qu'il devrait prononcer le Nom du Seigneur
seulement en cas d'extrme besoin, et toujours avec la plus grande vnration et le plus grand respect,
cela ne signifierait rien autre sinon que:
-8- Par manire de dire, on ne doit jamais prononcer le Nom de Dieu, tant donn
qu'ici sont places par avance deux conditions dans lesquelles le Nom de Dieu peut tre prononc.
-9- En effet, ces conditions sont d'abord bases elles-mmes sur le doute, de sorte
qu'aucun homme ne pourrait arriver en soi la conviction en quelle occasion vraiment le cas de besoin
est effectivement extrme, au point qu'il ft permis de prononcer ce trs Saint Nom de manire digne; et
en second lieu, mme si un tel cas devait se prsenter, comme par exemple d'tre visiblement en danger
quant la vie - chose qui peut arriver l'homme en diverses circonstances - on en vient se demander si
un homme quelconque en cet tat quelque peu proccupant, aurait la prsence d'esprit et la force de se
recueillir, pour prononcer le Nom du Seigneur de la manire indique ci-dessus !
-10- Si cela devait tre exact, alors aucun homme ne devrait mme prier, tant donn
que dans la prire on mentionne aussi le Nom du Seigneur.
-11- L'homme au contraire devrait prier chaque jour et rendre honneur Dieu, et il ne
doit pas limiter la prire des cas d'extrme besoin.
-12- De tout cela, il rsulte que ce Commandement a t compris de manire inexacte.
Mais dans le but de couper court tous les sophismes, je vous dis en rsum comment ce
Commandement doit tre interprt en substance, c'est--dire:
-13- * Tu ne dois pas prononcer le Nom de Dieu en vain * signifie: * Tu ne dois pas
prononcer le Nom de Dieu seulement avec le son articul de quelques voyelles et de quelques syllabes;
tant donn que Dieu est la base de ta vie, alors tu dois Le prononcer aussi du fond de la vie qui est au-
dedans de toi *, c'est--dire:
-14- * Tu ne dois pas prononcer le Nom de Dieu mcaniquement, mais bien toujours de
faon vivement active, car tout ce que tu fais, tu le fais avec la force que t'a confre Dieu.
-15- * Si tu emploies cette force pour mal agir, tu profanes videmment le Divin en toi,
Lequel est justement la force de Dieu oprant en toi en Son Nom Vivant! *
-16- Vous voyez, c'est ce que dit le second Commandement, c'est--dire: Que l'on doit
avant tout, reconnatre le Nom de Dieu pour ce qu'Il est, et en quoi Il consiste; et Il ne doit pas seulement
tre prononc en vain avec des paroles extrieures ou superficielles, comme n'importe quel autre nom,
mais bien de manire consciente et active, parce que le Nom de Dieu est la force oprante de l'homme.
-17- C'est pourquoi, l'homme doit aussi faire tout ce qu'il fait, en ce Nom; et s'il se
comporte vraiment ainsi, alors il prononce le Nom de Dieu, non en vain, mais bien activement, c'est--
dire, de manire vivante, en lui.
-18- Et vous voyez, de cette faon, c'est--dire, pratiquement, ce second
Commandement est enseign en cette seconde salle, aux lves; et ensuite pratiqu par chacun, jusqu'
ce qu'il ait acquis la juste capacit.
-19- Quand ceci est le cas, il passe ensuite dans la troisime salle, au Troisime
Commandement, qui, comme vous le savez, est le suivant: * Tu dois sanctifier le jour du sabbat*. Que
signifie cela, en particulier ici, o il n'y a pas de nuit qui succde au jour, mais bien plutt un jour qui
continue ternellement.
-20- Alors, quand le sabbat peut-il tre reprsent et observ ici ? Pourtant si ce
Commandement est d'origine divine, il doit constituer une rgle ternelle et non seulement temporelle; et
il doit avoir dans le Royaume des esprits une signification pleinement valable, comme sur la Terre.
-21- Chez vous, le sabbat signifie: Un jour de repos command, o l'on ne doit faire
aucun travail servile. A ct de cela, il est permis de monter des spectacles, de jour, et, l'instar des
paens, de danser et de se divertir.
-22- Dans le Commandement il est aussi inclus de jener en la vigile de sabbat, tandis
qu'au jour du sabbat il est accord de manger mieux et plus abondamment.
-23- De mme qu'il est permis aux aubergistes de vendre les plats les plus succulents et
de tromper leurs clients en un jour de fte, beaucoup plus que les autres jours de la semaine.
-24- Cela donc signifie, sanctifier le sabbat comme il convient; il suffit donc de ne faire
aucun travail bnit dans les prs ou dans les champs; tout le reste par contre se prte trs bien au sabbat.
-25- Mais le Seigneur sur la Terre a montr qu'un jour de sabbat, on peut sans autre
travailler et faire le bien. Donc, si le Seigneur Lui-Mme a travaill le jour du sabbat, je suppose que
c'est une preuve suffisante que sous les termes * Sanctification du sabbat * doit tre compris quelque
chose de diffrent, que de s'abstenir scrupuleusement du travail servile, ou bien de s'occuper de quelque
chose de vraiment utile et fructueux.
-26- Donc, que faut-il entendre sous l'expression * Sanctification du sabbat * ? Et qu'est
vraiment en soi le Sabbat ? Je veux vous le dire brivement:
-27- Le sabbat en lui-mme n'est pas le jour du samedi, et pas non plus le dimanche; et
pas davantage le dimanche de Pques ou celui de Pentecte, et pas non plus un quelconque autre jour
dans la semaine ou dans l'anne, mais bien plutt il n'est en rsum que le Jour de l'Esprit dans l'homme,
la Lumire divine dans l'esprit de l'homme, le Soleil jaillissant de la Vie dans l'me humaine.
-28- C'est vraiment le Jour Vivant du Seigneur dans l'homme, qu'il doit connatre
toujours plus, sans interruption, travers toutes ses actions, qu'il doit accomplir par amour pour Dieu, et
donc, par amour envers son prochain.
-29- Mais tant donn que l'homme ne peut jamais trouver ce saint Jour de repos dans
le Seigneur, dans le tumulte du monde, il doit ncessairement se retirer du monde, et chercher en soi, ce
Jour de la Vie, dans le saint Repos en Dieu.
-30- Voil pourquoi il tait ordonn au peuple hbreu de consacrer au moins un jour par
semaine, au cours duquel il devait se retirer du remue-mnage du monde, et chercher en soi seulement ce
Jour de la Vie.
-31- Mais cette sage loi tait observe seulement extrieurement et matriellement, et,
sur une telle voie, on arriva si loin, que l'on ne reconnut mme plus le Seigneur du sabbat, Lui, le Pre
saint, lorsque, pouss par Son Amour infini, Il vint sur la Terre auprs de Ses enfants !
-32- Je suppose que de ces paroles, devrait. vous tre pleinement comprhensible, ce
qui doit tre entendu avec les mots: * Sanctification du sabbat*, et comment une telle Sanctification doit
tre effectue.
-33- En mme temps, vous devriez pouvoir aussi comprendre si votre sanctification du
dimanche a vraiment les caractristiques d'une Sanctification du sabbat...
-34- Et si, avec une heure passe assister au service divin dans une glise, et avec les
divertissements mondains qui suivent, on peut arriver au Jour de Repos du Seigneur, intrieurement et
ternellement vivant ?
-35- Si j'tais sur la Terre avec vous, je voudrais rellement mettre un riche prix en
faveur de qui ft capable de prouver qu'on peut trouver et sanctifier le vrai sabbat du Seigneur dans
l'Esprit en courant dans une glise, puis ensuite en mangeant copieusement, et enfin, en se promenant
pieds, en voiture ou cheval, et entre autre, en dansant, en jouant et en s'enivrant, en chafaudant
souvent des mensonges et des tromperies, ainsi qu'en changeant des visites pour casser du sucre sur le
dos des autres, et autres de ce genre !
-36- Qui sait s'il y a des philosophes capables de prsenter une semblable preuve ?....
Ici chez nous elle serait considre comme fausse monnaie.
-37- Qu'ici, il soit enseign aux enfants, et fait exercer pratiquement par eux seulement
la vivante * Sanctification du sabbat *, il n'est pas ncessaire qu'on l'illustre ultrieurement; et vous, de
votre ct, vous pouvez vous faire une ide trs solide de la faon dont, substantiellement, ces
Commandements du Seigneur doivent effectivement tre compris.
-38- Donc, comme nous avons fait avec ces deux Commandements, et prcdemment
avec le premier, nous ferons aussi brivement avec les autres, en les passant en revue tous, afin que vous
puissiez vous faire une ide exacte de la faon et du sens en lesquels tous ces Commandements sont
ports la connaissance des enfants; quant nous, la prochaine fois, nous examinerons rapidement le
quatrime Commandement, dans la quatrime salle.
SS2 C77
(Le quatrime Commandement, dans la quatrime salle. Dans son sens spirituel.)
-26 Septembre 1843-de 17 18h-
-1- Le quatrime Commandement, comme vous l'avez sur la Terre, est ainsi conu: *
Honore ton pre et ta mre, afin que tu puisses vivre bien et longuement sur la Terre. *
-2- Ce Commandement est d'origine divine, autant que les trois autres qui prcdent.
Mais, que commande-t-il et que promet-il ? Rien d'autre que l'obissance des enfants envers leurs
parents, et pour cette obissance des concessions temporelles.
-3- Quelqu'un pourrait demander: Comment donc, un Commandement divin
sanctionn seulement par des promesses temporelles terrestres, qui n'offre pas d'avantages spirituels
ternels ? A quoi sert de bien vivre et longtemps s'il n'y a rien de plus lev qui suive?
-4- Il est vrai que vivre bien et longtemps, est mieux que vivre mal et peu de temps;
cependant, quand la fin de la vie terrestre, se prsente la mort peu hospitalire, quel avantage apporte la
bonne et longue vie par rapport celle brve et mauvaise ?
-5- J'estime qu'il n'est pas ncessaire d'tre un profond mathmaticien, pour tre en
mesure de dire: La diffrence se perd dans le nant, puisque tant le premier que le second restent les
mains vides, car ce moment, nul ne demande comment a t le chemin, s'il a t, bon ou mauvais, long
ou court.
-6- Considr de ce point de vue, le quatrime Commandement serait bas sur un
fondement trs glissant, et cela n'irait pas trop bien pour les parents, si leurs enfants venaient au monde
avec une telle philosophie; alors que, d'un autre ct, les enfants eux-mmes, considr cela, auraient
bien peu de raisons pour obir leurs parents.
-7- Cependant, il y a une autre observation critique que l'on peut faire encore au sujet
de ce Commandement, c'est--dire que, pris la lettre, il a une base temporelle, et reprsente seulement
le devoir des enfants envers leurs parents.
-8- C'est pourquoi on en vient demander: En quoi nous importe alors ce
Commandement ici dans le Royaume des esprits, o les enfants ont t enlevs leurs parents pour
l'ternit ?
-9- Pour ce fait, ils sont certainement exonrs de toute obligation terrestre et sociale
envers eux; et cependant, nous observons ici, en cette quatrime salle, un tel Commandement marqu sur
le tableau.
-10- Pour ces enfants peut-tre, doit-il faire rfrence au Seigneur ? On pourrait aussi
en discuter s'il n'y avait pas au milieu cette promesse: * Afin que tu vives longtemps et que cela aille
bien sur la Terre pour toi. *
-11- Si par contre il y tait dit: * Afin que tu vives ternellement, et que cela aille bien
pour toi au Ciel*, alors cette loi serait facilement comprhensible; tandis qu'une promesse terrestre, si
elle est applique au Royaume ternel des esprits, sonne on ne peut plus trangement.
-12- Que croyez-vous que l'on puisse faire pour confrer cette loi un aspect divin,
solidement bas ?- Vous haussez les paules et vous murmurez et dites:
-13- " Cher ami et frre, s'il dpendait de nous de discuter sur cette question, il serait
trs difficile de faire ressortir la sphre purement spirituelle et divine de cette loi, car aprs ce que tu as
expos l'instant, il nous faut peu de peine pour conclure qu'il n'y a pas rellement en elle grand chose
de spirituel. "
-14- Moi par contre je vous dis que rellement cette loi, comme presque aucune autre,
est purement spirituelle au plus haut point. Vous ouvrez de grands yeux; mais malgr cela la chose ne
change pas.
-15- Cependant, afin que vous puissiez apercevoir cela du premier coup, je ne ferai rien
d'autre que de vous prsenter cette loi en d'autres termes, comme elle est prsente en cette salle, et ainsi
vous constaterez aussitt la plnitude de la Vrit. C'est pourquoi, coutez.
-16- * Enfants, obissez l'Ordre de Dieu, qui mane de Son Amour et de Sa Sagesse
(c'est--dire, Pre et Mre) afin de vivre longtemps sur la Terre, en prosprit. *
-17- Qu'est donc * vie longue *, et qu'est au contraire * vie ternelle *? La vie longue
signifie la vie de la sagesse, et elle devient * longue *, non quant la dure, mais bien plutt en tant
qu'extension ou ampleur de la Vie, et dans une continuelle augmentation en puissance de la Vie elle-
mme.
-18- C'est ainsi que l'on doit entendre cela, puisque, le mot dans son concept de * Vie *
renferme dj en lui l'ternelle dure. Mais, le mot *longue * ne signifie pas comme dj relev, une
certaine dure, mais bien seulement une extension de la Force vitale, avec laquelle l'tre vivant pntre
toujours plus dans les profondeurs de la Vie divine, rendant avec cela sa propre vie toujours plus
parfaite, consistante et efficace.
-19- Donc, cela, nous l'avons clair; mais que veut signifier le * bien-tre sur la Terre
*? Rien d'autre que s'approprier la Vie divine.
-20- En effet, en ce cas, par *Terre*, doit tre compris son propre tre; et le bien-tre de
cet tre, n'est autre que de devenir libre en soi-mme, aprs que l'on ai fait sien compltement l'Ordre
divin.
-21 Cette brve clarification est suffisante pour comprendre que rellement cette loi est
pleinement et purement de caractre spirituel.
-22 Si vous voulez examiner avec beaucoup de calme ce qui a t expos maintenant,
vous trouverez que sur * votre propre Terre *, les choses sont rellement ainsi.
-23- C'est pourquoi ici, ce Commandement est expos pratiquement ainsi aux enfants,
et ceci porte une trs grande utilit.
Etant donn que dsormais nous savons aussi cela, rendons-nous aussitt dans la
cinquime salle.
SS2 C78
( Le cinquime Commandement dans la cinquime salle, clair spirituellement.
Pourquoi les Isralites tuaient-ils tant de leurs prophtes et de leurs rois, souvent
mme cruellement ? Rflexion sur les guerres actuelles. Explication. )
-1- En cette cinquime salle, vous voyez nouveau un tableau sur lequel est crit en
lettres bien visibles: * Tu ne dois pas tuer. *
-2- Si vous observez quelque peu la lumire ce Commandement, et donnez en mme
temps un coup dil l'histoire du peuple hbreu, vous devriez avoir sur les yeux un triple bandeau,
pour ne pas apercevoir au premier regard que, mme avec ce Commandement, il y a quelque chose qui
ne va pas.
-3- * Tu ne dois pas tuer*, est-il dit, mais on demande: Comment, o, quand et qui, ou
quoi ? Mais en premier lieu, que signifie: *Tuer*?
-4- Tuer, signifie-t-il peut-tre seulement ter la vie physique du corps, ou bien,
dpouiller l'esprit de sa force vitale cleste ? Tuer est limit exclusivement au corps de l'homme, du point
de vue lgal, alors il est impossible que le meurtre de l'esprit y soit inclus.
-5- En effet, il est rellement dit que, d'une certaine manire, tout homme doit tuer sa
chair, pour pouvoir vivifier son esprit; le Seigneur Lui-Mme a dit: * Qui aime sa vie - c'est--dire, la vie
de la chair - la perdra; qui par contre la fuit par amour pour Moi, la conservera. *
-6- En outre, cela se montre aussi dans la nature des choses; en effet, si dans un fruit,
l'corce ou l'enveloppe extrieure ne meurt pas, il ne produira Jamais un germe vivant.
-7- Mais de tout cela, il rsulte que le meurtre de la chair ne peut tre en mme temps
un meurtre de l'esprit. Si, par contre, en cette loi, on entend se rfrer seulement au meurtre de l'esprit,
qui alors est sr de sa vie corporelle ?
-8- Mais par contre, il est gnralement connu que, spcialement l'poque actuelle,
les vivifications de la chair qui arrivent de multiples faons, ne sont autre chose que des * meurtres de
l'esprit *.
-9- Ajoutez vos observations l'histoire du peuple hbreu qui cette loi a t donne
pour ainsi dire, peine forge, et vous trouvez le curieux contraste que, le premier, le porteur-mme de
la Loi, Mose a fait tuer un grand nombre d'hbreux, et ses successeurs durent en faire autant avec ceux
qui avaient pch contre la loi.
-10- * Tu ne dois pas tuer *... Cette loi se trouvait, comme toutes les autres dans l'Arche
d'Alliance. Que fit par contre l'arme isralite, quand elle entra dans la Terre Promise, avec les
prcdents habitants de ce pays ?
-11- Que fit mme David, l'homme selon le Cur de Dieu ? Que fit le grand Prophte
Elie ? Vous voyez, tous turent, et ceci, trs souvent et de diverses manires, et de plus, extrmement
cruellement.
-12- Qui de vous, s'il est d'esprit sens et sincre, ne se sent pas pouss exprimer cet
gard le suivant jugement: Quelle espce de Commandement est celui-ci, contre lequel - comme contre
aucun autre - mme les premiers prophtes appels par Dieu, taient contraints agir ?
-13- C'est pourquoi, un tel Commandement est aussi peu efficace que s'il n'existait pas;
et mme dans les temps actuels, tuer les frres en guerre, est mme une question d'honneur !
-14- Et mme le Seigneur Lui-Mme tue jour aprs jour, des lgions d'hommes selon le
corps, et pourtant il est dit: * Tu ne dois pas tuer *. Et David dut mme tuer son chef qui s'tait rendu
parjure, en pargnant une localit qui devait tre au contraire dtruite.
-15- Bien, dis-je, ainsi sont les choses avec ce Commandement, sur la Terre; ici, par
contre, nous voyons dans le Royaume des Cieux, o, d'abord, non seulement aucun tre ne peut en tuer
un autre, mais ici il est plus que certain que nul ne peut avoir mme la plus lointaine pense de tuer
quelqu'un.
-16- Pourquoi alors, ce Commandement est-il crit sur le tableau ? Peut-tre seulement
d'un point de vue purement historique, afin que les lves puissent apprendre quels commandements ont
t promulgus sur la Terre ?
-17- Ou bien, comme seconde hypothse, cause de ce Commandement, veiller
pendant un certain temps, en ces doux esprits enfants, une manie homicide combattre en eux, en
hommage la loi ?
-18- Cela, on pourrait aussi l'admettre, mais quelle conclusion, ou quel rsultat final
pourrait-on arriver avec cela. Je vous dis seulement:
-19- Si l'envie de tuer doit la fin tre enleve aux enfants, ils ont eux-mmes, en tant
que avides de tuer, vis vis de la Loi, su parfaitement se garder de tomber... on doit aussi conclure
qu'avec cela, ils n'auraient ni rien gagn, ni rien perdu, comme s'ils n'avaient jamais t envahis par une
telle manie homicide.
-20- Cependant, je vois qu'aprs cette exposition fondamentale, vous-mmes
maintenant vous ne savez rellement que penser de ce Commandement. Moi par contre je vous dis de ne
pas vous en proccuper du tout, car quelques mots seront plus que suffisants pour vous mettre en pleine
lumire ce qui jusqu' maintenant vous a sembl douteux; et la Loi deviendra aussitt, comme sur la
Terre, digne de briller aussi dans le Ciel, comme un Soleil.
-21- Cependant, afin que vous puissiez comprendre facilement et profondment la
clarification qui suivra, j'attire seulement votre attention sur le fait qu'en Dieu, la conservation ternelle
des esprits crs est la condition fondamentale immuable de tout l'Ordre divin.
-22- Quand vous savez cela, tournez le regard sur l'oppos, c'est--dire sur la
destruction, et vous avez le Commandement devant vous dans sa pleine signification spirituelle et
matrielle.
-23- C'est pourquoi, au lieu de dire: * Tu ne dois pas tuer *, on devrait dire: * Tu ne
dois dtruire et anantir, ni toi-mme, ni tout ce qui est de ton frre, car la conservation est l'ternelle loi
fondamentale en Dieu Lui-Mme, en suite de quoi Il est ternel et infini dans Sa Puissance. "
-24- Mais tant donn que, sur la Terre, mme le corps de l'homme, jusqu'au temps fix
par Dieu, est ncessaire pour la fortification de l'esprit qui doit durer ternellement, donc, sans un ordre
exprs de Dieu, nul n'a le droit, de sa propre volont, de dtruire son propre corps, ni celui de son frre.
-25- Donc, si ici on parle de la conservation commande, on comprend alors de soi, que
chaque tre a d'autant moins et avec aucun moyen le droit de dtruire le corps de son frre, ni le sien, en
les rendant ainsi inaptes, par manque de moyen, l'obtention de la vie ternelle.
-26- Il est bien vrai que Dieu tue chaque jour des corps d'hommes; mais cela arrive au
bon moment, quand l'esprit, d'une manire ou d'une autre, a atteint une certaine maturit.
-27- Mme les anges du Ciel, en tant que constants serviteurs de Dieu, touffent
continuellement les corps des hommes sur la Terre; jamais cependant avant d'en avoir reu mission du
Seigneur; et mme alors, seulement de la faon dont le Seigneur le veut.
-28- Par consquent, ici, les enfants apprennent aussi, sur une voie spirituellement
pratique, en quoi consiste la conservation des choses cres, et comment celles-ci doivent toujours tre
traites de la manire la plus soigne, en union avec la Volont du Seigneur.
-29- Et si maintenant vous avez, mme seulement un peu, pntr cela, il sera
certainement lumineux d'apercevoir par vous-mmes la grande valeur de cette loi; et en second lieu,
pourquoi elle trouve son application ici aussi dans le Royaume des clestes esprits enfants.
-30- Donc, tant donn que nous savons aussi cela, nous pouvons nous rendre sans
attendre dans la sixime salle.
SS2 C79
(Le sixime Commandement dans la sixime salle. Ce qu'est limpudicit ? Corps, me,
esprit. -Ce que sont les crtins, et ce que sont les esprits tnbreux ? Ultrieures
excursions en ce difficile domaine. )
-29 Septembre 1843-de 16h30 18h -
-1- Ici, dans la sixime salle, nous apercevons nouveau un tableau, sur lequel de
manire trs lisible il est crit: * Tu ne dois pas pratiquer l'impudicit, ni commettre l'adultre. *
-2- C'est videmment le sixime Commandement, dans sa structure fondamentale, l'un
des plus difficiles comprendre, et d'autant plus observer exactement, dans son fondement vital.
-3- Avec ce Commandement, qu'est-il proprement dfendu ? Et, en gnral, qui
concerne ce Commandement ? L'esprit, l'me ou le corps ? Lequel de ces trois lments vitaux ne doit
pas pratiquer l'impudicit ?
-4- Ensuite il y aurait une question: Qu'est vraiment et rellement l'impudicit ? Qu'est
l'adultre ? Le rciproque accouplement est-il peut-tre impudique ?
-5 Si c'est le cas, alors, avec ce Commandement est plac le veto toute procration ?
En effet, dans le simple Commandement, nous ne trouvons absolument pas qu'il soit fait mention de
quelques exceptions, car il est dit simplement: * Tu ne dois pas pratiquer l'impudicit *.
-6- Donc, si l'acte de l'accouplement devait tre considr d'une certaine manire
comme le point de l'impudicit, je voudrais moi-mme connatre celui qui - tant donn comme sont les
choses sur la Terre prsentement - serait en mesure de raliser une procration sans cet acte dfendu !
-7- Que cela arrive dans le mariage ou hors de celui-ci, l'acte est le mme, qu'il soit
accompli rellement pour la procration, ou non.
-8- En outre, le Commandement ne contient en soi aucune condition, selon laquelle un
mariage rgulier exclue l'impudicit.
-9- D'autre part, il doit apparatre clairement tout homme, quau Seigneur tient
cur de manire spciale la perptuation du genre humain, et une sage ducation de ce dernier.
-10- Mais de quelle manire le genre humain pourrait-il se propager et se perptuer si
l'acte procrateur devait tre interdit avec le chtiment de la mort ternelle ? Cela, chacun peut le saisir
de la main, de sorte que, ici aussi, il est vident qu'il y a erreur d'interprtation.
-11- En plus de cela, chacun est contraint de tmoigner qu'en aucun autre des
Commandements observer, ne sont placs par la nature l'homme en gnral autant d'entraves sur
lesquelles il doit buter, comme rellement en celui-ci.
-12- Tout homme, quand il a t lev de manire assez ordonne, ne trouve pas de
difficults, ou tout au plus une minime seulement se conformer aux autres Commandements; mais en
ce qui concerne ce Commandement, la nature contrarie tous les desseins, mme pour un aptre PAUL !
-13- Evidemment, nous voyons une interdiction du plaisir charnel, qui est insparable
de l'acte gnrateur. Si l'interdiction se rfre seulement au plaisir charnel et non l'acte gnrateur, on
se demande si l'on devrait dtacher l'acte gnrateur accompli dans l'ordre, du plaisir charnel ?
-14- Qui de vous peut prouver ou soutenir que les deux conjoints lgalement unis ne
jouissent pas, dans l'acte gnrateur, aussi du plaisir temporel ?
-15- Et mme, o est le couple de conjoints qui, au moins pour la moiti, ne sont pas
pousss l'acte gnrateur, par le plaisir charnel qui y est joint ?
-16- Mais de cela, nous voyons qu'en ce qui concerne l'impudicit, objet de ce
Commandement, nous ne pouvons absolument pas le rapporter l'acte charnel de la procration,
puisque, ou il devrait tre un pur acte gnrateur qui n'ait rien voir avec le plaisir charnel, ou bien, tant
donn qu'un semblable acte n'est pas faisable, l'acte charnel de la procration ne peut tre considr
comme soumis une telle loi, mais bien plutt comme une action de l'homme, volontaire et
impunissable.
-17- Cependant, comme dj indiqu, la Loi est exprime simplement sans aucune
exception et sans piti. La ncessaire persistance de l'homme parle nettement contre la dfense de cet
acte, de mme que la nature toujours avide qui n'pargne pas.
-18- En effet, l'homme, quel qu'il soit, quel que soit son tat social et conomique, n'en
est pas exempt quand il a atteint sa maturit; autrement il devrait se faire chtrer, et rendre tronque et
non efficiente sa nature, tant donn que de son envie il ne s'en dlivre en aucun cas, mme s'il est
empch de la mettre en pratique par des circonstances extrieures diverses.
-19- Donc, avec la chair il n'y a rien voir... alors peut-tre cette Loi regarde-t-elle
exclusivement l'me ? Je suis d'avis que l'me tant le principe vivant du corps, sans elle la chair est
compltement morte, tant donn que la vitalit et la libre action de celle-ci dpendent exclusivement de
l'me.
-20- Et, il n'existe en aucun lieu un super-rudit qui puisse affirmer que l'me n'a rien
voir avec les libres actions du corps.
-21- Le corps assurment est seulement l'instrument de l'me, dispos de manire
approprie son usage; alors, comment un Commandement peut-il valoir exclusivement pour le corps
qui par lui-mme est un organisme dpendant, comme une machine morte par elle-mme !
-22- Quand quelqu'un a commis une faute avec une hache, est-ce peut-tre la faute de la
hache, ou bien de la main (ainsi que l'inattention de sa volont intrieure). Je suppose que dans un tel
cas, nul ne voudrait affirmer que le coup erron doit tre attribu la hache.
-23- Tout aussi peu, peut-on attribuer au corps l'acte gnrateur comme une action
pcheresse, mais bien plutt seulement au principe oprant qui, dans ce cas, est l'me vivante.
-24- Par consquent aussi notre lucidation critique faite jusqu' prsent de ce
Commandement vaut seulement pour l'me, qui travers la chair, pense, dsire, veut et agit; et c'est
pourquoi justement l'me, selon le critre prcdemment expos, est ncessairement dgage de ce
Commandement !
-25- Donc, mme si l'me en un certain sens n'a rien y voir; alors la chose ira-t-elle
mieux avec l'Esprit ? Nous voulons voir maintenant ce que nous pouvons tirer du point de vue de
l'Esprit.
-26- En premier lieu qu'est vraiment l'Esprit ?- L'Esprit en soi est le vritable Principe
Vital de l'me; l'me sans l'Esprit n'est autre qu'un organe substantiellement thr, qui possde certes
toutes les facults pour l'accueil de la Vie, mais qui sans l'Esprit n'est qu'un polype, substantiellement et
spirituellement thr, qui tend continuellement ses bras vers la Vie, et absorbe tout ce qui convient sa
nature.
-27- L'me donc, sans l'Esprit, est seulement une force polaire muette (ngative), qui
porte en elle un sens mouss qui la pousse vers la saturation; mais qui, d'elle-mme, ne possde aucun
jugement, grce auquel elle puisse voir clairement avec quoi elle se rassasie et quoi le rassasiement lui
sert.
-28- L'me peut tre compare, en ce cas, un crtin au plein de sa stupidit, qui ne
sent en lui pas d'autre dsir que celui de se rassasier.
-29- Avec quoi et pourquoi ? De cela il n'a aucune ide. Quand il sent une grande faim,
il dvore ce qui lui tombe sous la main, que ce soit des immondices ou bien du pain, ou de la nourriture
destine aux porcs; cela, pour lui, c'est la mme chose,
-30- Vous voyez quelle est la condition de l'me sans l'esprit; et les crtins cits
l'instant ont une vie seulement animique, et dans leur me il y a seulement un esprit faible, ou souvent
mme absolument aucun esprit.
-31- Pour vous assurer que sur cela il n'y a aucun doute, il vous suffit de jeter un regard
dans le monde des esprits tnbreux. Que sont-ils vraiment ?
-32- Ce sont, aprs la mort, des mes survivantes qui, durant leur existence dans le
corps, ont tellement affaibli et comprim leur esprit de la manire la plus inconsidre, et souvent
mchante, que ce dernier dans l'tat o il se trouve ainsi, est peine capable de communiquer une toute
petite incitation de vie, mais dans laquelle, tous les avantages que la vie offre, doivent souvent rester
ternellement dans la coulisse !
-33- Mais comment de tels tres se comportent-ils dans l'au-del, en face des vivants
esprits bienheureux ? Pas autrement sinon qu'en vrais imbciles, c'est--dire, en vrais crtins spirituels; et
en outre, ils sont si dforms que souvent ils n'ont mme plus la plus petite trace de figure humaine.
-34- Ces tres, dans le monde des esprits, sont, dans leur faon d'agir, tout aussi peu
responsables, en raison de l'absence de l'esprit en eux.
-35- Maintenant que cela a t prouv de manire vidente, on demande: Alors,
comment, et de quelle manire l'Esprit absolu peut-il pratiquer l'impudicit ?
-36- L'esprit peut-il avoir des envies charnelles ? Je suppose qu'il ne pourrait y avoir
une contradiction plus grande, si un homme voulait srieusement penser un * esprit charnel *, qui par
la ncessit des choses, devrait tre matriel, pour pouvoir avoir en lui-mme des envies grossirement
matrielles.
-37- Donc si un prisonnier ne trouve certes pas le plus grand bien-tre dans sa captivit,
de son ct aussi l'esprit trouvera encore moins de satisfaction s'allier ternellement dans son tre trs
libre avec la matire brute, et trouver plaisir en elle.
-38- Etant donn ces considrations, c'est certainement la plus grande sottise qu'un
homme peut exprimer en disant que l'esprit peut pratiquer l'impudicit. Maintenant on demande:
-39- Qu'est vraiment l'impudicit, et qui est-ce qui ne doit pas la pratiquer, du moment
que nous avons constat que ni le corps, ni l'me, ni lesprit ne peuvent la commettre, comme nous le
savons maintenant.
CHAPITPE 80
(Suite de lexplication de la signification intrieure du sixime Commandement. Il y a
deux amours: Celui divin, dnu de lamour de soi-mme, et l'amour goste qui
s'oppose au premier. Il faut juger le Commandement selon ce concept. Concept de
la pudeur, trs important.
-1- Certains pourraient dire: Mose s'exprima plus tard, avec davantage de dtails cet
gard, c'est--dire, en permettant l'acte gnrateur selon l'ordre, seulement entre conjoints bnis; dans un
cas diffrent il restait toujours dfendu.
-2- N'importe quelle autre procration, spcialement si celle-ci arrivait entre un
homme dj mari et la femme d'un autre homme, selon l'ordre devait tre considre comme un
adultre, et les deux adultres passibles de la peine de mort.
-3- C'est exact, cependant, d'ultrieures ordonnances ne confrent pas la Loi donne
au commencement dans son sens simple, un aspect diffrent.
-4- Qui veut s'y conformer, doit s'en tenir quant au processus la Loi premire; en
effet, en elle, ni l'impudicit, ni l'adultre n'y sont dfendus dans une force dtermine.
-5- Jusqu' prsent nous avons clairement expliqu ce que tout au plus on pourrait
comprendre sous * l'impudicit *; mais tant donn que tout tient indiquer l'acte gnrateur, il rsulte
aussi qu'il est impossible de pouvoir considrer comme dfendu par cette Loi tout ce qui nous est connu
comme appartenant l'impudicit.
-6- Maintenant il pourrait s'avancer un plus grand expert de la chose, disant:
Sous*limpudicit* dfendue, on doit entendre uniquement la vaine satisfaction de l'impulsion sensuelle.
-7- Bien, dis-je; mais si un homme, avec la femme d'un autre homme, qui ne peut tre
fconde par le mari, engendre effectivement un fils; dans ce cas peut-on aussi l'accuser d'adultre
coupable ?
-8- Et je demande encore: Et si un jeune, pouss par son ardente nature, a engendr un
fils avec sa jeune fille, peut-on lui imputer cela comme un pch *d'impudicit* ?
-9- Et encore une question: Quand un homme sait par exprience que son pouse est
strile, et qu'il s'unit cependant elle, parce qu'elle est de chair florissante et que cela l'excite, et que ce
faisant il satisfait videmment pour rien son penchant sensuel, cet acte peut-il tre considr comme un
pch d'impudicit ?
-10- Et une autre question encore: Il y a en ces temps - comme d'ailleurs il y en a eu en
tous les temps - de trs nombreux tres des deux sexes, qui sont sans autre, aptes procrer, et qui ont
une nature puissamment stimulante, mais qui pour des raisons politiques ou d'indigence, ne sont pas en
mesure de se marier; si malgr cela, de tels tres ainsi tourments, accomplissent l'acte gnrateur,
pchent-ils contre ce sixime Commandement ?
-11- On dira: Ils devraient sacrifier Dieu leur impulsion, et ne pas s'unir, et ainsi ils ne
pcheraient pas. Mais je vous dis: Quel juge peut dclarer que cette erreur est un vrai pch ?
-12- Donc, le riche a-t-il peut-tre quelque mrite particulier pouvoir prendre femme
en parfaite rgle, par rapport au pauvre qui, par la ncessit des choses, doit renoncer un tel bonheur ?
-13- Celui qui est ais a-t-il avec cela un plus grand droit que le pauvre procrer ses
semblables ?- Peut-tre est-ce l'argent qui sanctifie la procration, puisque le riche peut se placer en
possession rgulire d'une pouse, ce qui naturellement est impossible mille hommes dnus de
moyens ?
-14- Ici se place le fait de demander: A qui est vraiment la faute du multiple
appauvrissement des hommes ? Certainement personne d'autre qu'au riche fortun qui, grce ses
spculations gostes attire lui tant de trsors, avec lesquels souvent ils pourraient rendre possible
mille hommes de fonder un foyer, avec un mariage rgulier.
-15- Et alors, seul le mari devrait tre exempt du pch d'impudicit, quand il
engendre des enfants avec sa lgitime pouse; tandis que seul le pauvre devrait tre le bouc missaire,
justement parce qu'il ne peut prendre pouse ?
-16- Cette faon de juger, ce serait un peu comme si sur la Terre on voulait tablir un
lieu de plerinage, mais en y mettant comme condition que nul ne devrait le rejoindre pieds, pour
obtenir une soi-disant grce; mais bien plutt que chacun qui voudrait visiter un tel lieu et recevoir une
grce, devrait s'y rendre dans un trs lgant quipage !
-17- Celui qui devrait considrer cette loi comme juste, devrait provenir srieusement
d'un monde, dont mme pas le Crateur du Ciel et de la Terre ne sait quelque chose, c'est--dire d'un
monde qui n'existe en aucun lieu; ou bien il devrait tre un dlgu de Satan !
-18- De ces considrations, nous voyons que l'explication du sixime Commandement
devient toujours plus difficile. Que devons-nous faire pour tirer de ce Commandement une signification
pleinement valable ?
-19- Je vous dis par avance que la chose n'est pas si simple, comme certains pourraient
l'imaginer. En effet je dis:
-20- Pour tirer de ce Commandement sa juste signification, il faut le saisir en
profondeur, c'est--dire, dans sa racine originelle; autrement on se trouve toujours dans la double
position de considrer comme pch ce qui ne l'est mme pas de loin, et par contre, de ngliger ce qui est
vraiment pch, en le considrant comme une chose dont il ne vaut mme pas la peine de s'occuper.
-21- Mais o se trouve la racine ?- Nous le verrons aussitt- Vous savez que l'Amour
est la Cause originelle et la condition fondamentale de toutes les choses; sans l'Amour, pas une chose
n'aurait t cre, et sans l'Amour une existence ne serait pas pensable; comment aurait-on jamais pu
former un monde, selon la Volont du Crateur, sans la force d'attraction rciproque ?
-22- Qui ne devrait pas saisir cela, qu'il s'imagine un monde dnu de la force
d'attraction rciproque, et il verra comment tous ses atomes se spareront immdiatement les uns des
autres et se volatiliseront comme dans le nant.
-23- Donc, l'Amour est la base de tout, et, en mme temps, la cl pour tous les
mystres.
-24- Mais comment peut-on mettre en relation explicative, justement l'Amour, avec
notre sixime Commandement ? Je vous dis: Rien de plus facile que cela, tant donn qu'en aucun acte
dans le monde, l'amour n'est autant tiss que dans celui que nous calculions tre le * pch d'impudicit.
-25- D'autre part nous savons que l'homme est apte un double amour, c'est--dire,
celui divin, contraire tout amour de soi, et ensuite, celui de soi, contraire tout Amour Divin.
-26- Maintenant on demande: Si quelqu'un accomplit l'acte gnrateur, quel amour en a
t la pousse fondamentale ? L'gosme peut-tre, sous le pouvoir duquel se tient toute sensualit, ou
bien l'amour divin, lequel veut seulement faire participer les autres ce qu'il a, en s'oubliant
compltement soi-mme ?
-27- Vous voyez, maintenant nous sommes dj assez avancs sur la question de base
de ce Commandement. Figurons-nous maintenant deux couples; l'un accomplit l'acte par morbidit
sensuelle goste, tandis que l'autre au contraire avec une mditation reconnaissante sur la facult
procratrice qui lui permet de transmettre sa semence une femme pour veiller en elle un fruit d'amour.
-28- Donc, lequel des deux a pch ? Je crois que d'autres paroles ne sont pas
ncessaires pour une juste sentence, car il n'est point difficile de comprendre qui a pch.
-29- Mais afin que la chose vous paraisse pleinement claire, nous devons prendre
davantage de familiarit avec le concept * Impudicit *. Qu'est la pudicit et qu'est au contraire,
l'impudicit ?
-30- La pudicit est cet tat d'esprit de l'homme, tat dans lequel il est compltement
dlivr de l'gosme; c'est--dire, en lequel il est pur de toute tache d'amour de soi.
-31- L'impudicit, contrairement la pudicit ou chastet, est cet tat d'esprit o
l'homme prend en considration seulement lui-mme, uvre pour lui-mme, en oubliant compltement
son prochain, spcialement en ce qui concerne la femme.
-32- L'gosme n'est cependant jamais aussi ignominieux que dans l'acte dont dpend la
perptuation de l'espce. Et pourquoi donc ? La raison en est trs claire.
-33- Conformment l'esprit de l'union, ainsi sera aussi le fruit. Si l'amour est divin,
alors la semence sera pure, et de mme, un fruit divin sera son produit.
-34- Mais si la semence est greffe avec l'amour de soi-mme, c'est--dire, avec l'amour
absolu des sens ou morbidit sensuelle, donc, dans un tel tat impudique du cur, quel pourra tre son
fruit ?
-35- Vous voyez, c'est cela que dfend le sixime Commandement, c'est--dire,
l'impudicit sensuellement goste - Si ce Commandement tait observ intgralement la Terre serait
encore un Paradis, car sur elle n'habiterait aucun homme goste, sensuel ou avide de domination !
-36- Mais au contraire ce Commandement a dj t transgress l'origine de
l'humanit; et le fruit de cette transgression a t l'intress et goste Can.
-37- Mais de l rsulte que non seulement la fameuse luxure - mais faussement appele
ainsi - (qu'il serait mieux d'appeler sensualit) appartient la troupe des pchs que nous sommes en
train de traiter, mais bien aussi n'importe quelle sensualit, spcialement quand un homme fait
gostement de la femme, dj faible en elle-mme, un instrument pour son plaisir sensuel.
-38- Voil ce qui doit tre considr comme une vraie impudicit; mais un bref
complment nous rendra la chose encore plus claire.
SS2 C81
(Qu'est-ce que la fornication ? Explication complte. )
-1- En ce cas on pourrait dire - tant donn que dans le sixime Commandement on dit
seulement: * Tu ne dois pas pratiquer l'impudicit *- que la fornication ou la prostitution ne peut tre
considre comme dfendue, puisque n'tant pas mentionne dans le Commandement mme.
-2- Mais je vous dis: Qu'est-ce que la fornication, qu'elle qu'en soit l'espce, spirituelle
ou charnelle ? Elle n'est autre qu'un accommodement du pch, c'est--dire de la manire suivante :
-3- On philosophe en se mettant au-dessus de la possibilit de pcher, et l'on place tout
dans le cercle des * besoins naturels *. Quand pour quelqu'un, sa propre nature manifeste la ncessit ou
l'urgence de les satisfaire, l'homme, en vertu de son intelligence et de son imagination, cherche quelque
chose d'agrable et d'opportun, en vue de raliser pour toutes les ncessits pressantes de sa nature des
moyens avec lesquels elles puissent tre satisfaites.
-4- Naturellement l'animal doit satisfaire ses besoins de manire grossire, selon
l'instinct, tant donn qu'il n'a ni intelligence, ni raison, ni esprit inventif; et c'est pour cette raison que
l'homme s'lve au-dessus de l'animalit naturelle commune, de sorte qu'il peut dans son espce
satisfaire son gr et de manire raffine aux exigences de sa nature. Voil pourquoi l'intellect de
l'homme de culture dit:
-5- " Qui peut compter, comme pch, si lui, avec l'aide de son intelligence se fabrique
une somptueuse maison d'habitation, et abandonne son prcdent trou dans la terre, ou dans le creux d'un
arbre ?
-6- " Qui peut considrer un homme en pch s'il se construit un chariot, dompte le
cheval, et puis fait un voyage beaucoup plus commode que s'il le faisait avec ses pieds faibles et
souffrants ?
-7- " Et en outre, qui peut attribuer l'homme une erreur s'il cuit et assaisonne les
fruits les fruits de la nature pour sa subsistance, les rendant ainsi plus agrables au palais ?
-8- " Ou bien, les choses dans le monde, pour qui d'autres ont-elles t cres, sinon
pour l'homme, afin qu'il puisse s'en servir de manire utile ?
-9- " Combien de choses belles et utiles l'homme n'a-t-il pas dcouvertes pour ses
commodits et pour sa joie ? Devrait-on peut-tre lui attribuer une faute, si lui, avec son intelligence rend
honneur au Crateur, sans quoi le corps de l'univers serait encore sans une trace de culture, comme un
dsert, o a et l pousserait en vrac un ensemble de choux, de raves et d'orties ?
-10- " Donc, si les diverses cultures du terrain ne peuvent tre attribues l'homme
comme erreurs, bien qu'elles n'aient aucun autre but utile sinon que de faire jouir plus agrablement et
plus commodment l'homme des choses du monde, d'un autre ct il ne pourrait absolument pas tre
considr comme erreur, un usage plus raffin dans le plaisir de la procration; et ce d'autant plus qu'en
cet acte, l'homme cultiv se diffrencie moins que n'importe quel autre de l'animal.
-11- " Par consquent, mme cette impulsion de l'homme doit pouvoir tre satisfaite de
manire plus raffine, et ce, pour les mmes raisons pour lesquelles, travers leur intelligence et leur
imagination, les hommes se fabriquent des maisons d'habitation, se confectionnent de doux vtements, se
prparent des plats savoureux, et se procurent d'autres satisfactions de ce genre.
-12- " Prenons le cas qu'un homme de classe suprieure ait pour sa satisfaction choisir
entre deux tres fminins; l'une est sale, nglige et une vulgaire femme du peuple, l'autre est une jeune
fille de classe plus leve, proprement et lgamment habille, et en outre, d'aspect florissant et attrayant.
Maintenant on demande:
-13- " Laquelle des deux choisira cet homme cultiv ? Certainement pas la premire,
mais bien plutt la seconde, car devant la premire son estomac se soulverait.
-14- " Donc, mme dans ce domaine du raffinement, il est certainement bien qu'avec
cela l'homme donne la preuve d'tre suprieur, au point d'avoir en lui la force et la pleine capacit de
rendre plus propre et plus agrable; ce qui est sale et dgotant.
-15- " Mais vu que l'homme, aussi bien que la femme, ressentent en eux, cet gard, un
frquent et puissant dsir satisfaire, et que l'on ne peut prtendre que chaque fois soit procr un enfant
* en bonne et due forme *, entre nouveau en lice le devoir d'exercer toutes les forces de son
intelligence pour se procurer les moyens d'atteindre la satisfaction d'une telle impulsion, soit seulement
avec l'accouplement contrl avec les femmes, ou avec l'onanisme ou l'homosexualit, ou, en certains
cas avec la violation de garons ?
-16- " En effet, avec cela aussi l'homme se distingue de l'animal, c'est--dire: pouvoir
satisfaire cette impulsion qui est la plus naturelle par d'autres voies que celle indique en premier lieu par
la grossire nature; et par consquent on doit, de faon spciale, approuver l'institution des maisons
closes ou autres de ce genre, mises la disposition de quiconque, maisons qui ne tournent certainement
pas au dshonneur des hommes, mais bien plutt seulement l'honneur de leur intelligence !
-17- " Vous voyez donc qu'en considrant les choses du point de vue naturel, on peut
bien peu s'opposer ces considrations. "
-18- En effet, il est exact que l'animal ne peut raliser de semblables artifices, et toutes
sortes de nuances dans la satisfaction de son impulsion sexuelle, de sorte qu'il est indniable que mme
en cela on dcouvre un chef-duvre de l'intelligence humaine.
-19- Tout cela est exact; l'animal a en cela, son temps, en dehors duquel il reste
compltement apathique en ce qui concerne la satisfaction de cette impulsion.
-20- Mais, qu'est tout ce raffinement ? Cette question est brve, mais sa rponse est
grande et importante. Donc, ce raffinement n'a srement pas d'autre cause fondamentale, sinon que la
seule pouvantable sensualit.
-21- Mais comme nous savons que la sensualit est indiscutablement une fille de
l'amour de soi-mme, nous savons aussi qu'elle marche du mme pas avec l'amour pour la domination et
la possession.
-22- On ne peut nier qu'il est plus agrable de demeurer dans une belle maison que dans
une humble et misrable cabane de bois et de terre; cependant, cherchons observer ceux qui y
habitent !
-23- Comme il avance de son pas altier et superbe celui qui demeure dans un palais, et
comme il s'incline tout contrit le simple habitant de la cabane, au passage d'un tel splendide matre !
-24- Observons les habitants d'une grande ville, et comparons-les avec ceux d'un
malheureux village de pauvres paysans. Les habitants de la grande ville ne pensent qu'au luxe et aux
divertissements, tous veulent vivre agrablement, et si possible briller plus les uns que les autres, et
aspirer des postes de matrise.
-25- Si un pauvre habitant de la campagne vient dans une grande ville, il doit pour le
moins s'adresser mme aux cireurs de chaussures en les traitant avec le titre de * votre grce * pour ne
pas s'exposer quelques grossirets.
-26- Allons par contre dans un village; l nous rencontrerons des pres de famille,
hommes pacifiques et respectueux, qui ne s'adressent pas l'un l'autre avec des * votre grce *... ou bien
* Monsieur de... *
-27- Qu'est-il prfrable: qu'un paysan dise l'autre: * frre *, ou bien comme en ville,
qu'une personne petitement aise traite une personne plus grandement aise d'un * votre grce *, ou bien
* Monsieur de... * ?
-28- Je suppose qu'il ne sera pas ncessaire de s'tendre davantage sur de semblables
niaiseries, nes de l'intelligence humaine raffine; mais bien plutt, nous pouvons formuler aussitt avec
un jugement principal que tous ces raffinements ne servent rien autre, en tant que position hypocrite,
qu'aux fins de cacher les divers et sales dsirs de domination, d'orgueil et d'idoltrie, ainsi que de basse et
sensuelle morbidit, en sacrifice de l'esprit humain la morte nature extrieure.
-29- Et si ce sont l de vraies idoltries, c'est aussi une vraie prostitution; et que cela ne
puisse tre accueilli dans la sphre de la pudicit, est prouv par leur tendance.
-30- Pourquoi Babel fut-elle appele une prostitue ? Parce qu'il y avait en elle tous les
raffinements. C'est pour cette raison que * pratiquer la prostitution * signifie de la manire la plus
complte:
-31- Servir l'impudicit de la manire la plus impudente, selon toute la force vitale; de
sorte que, un homme riche qui a pris une pouse florissante, avenante et sensuelle, seulement pour le
plaisir, est ni plus ni moins qu'un fornicateur, et son pouse une vraie prostitue.
-32- Et c'est rellement ainsi qu'ici l'impudicit est montre ses enfants dans ses
fondements tristes et misrables, comme elle est rellement, c'est--dire, rien autre qu'gosme et
sensualit.
-33- Il tait ncessaire d'clairer pour vous ce Commandement, d'autant plus
profondment, tant donn que l'homme tombe plus en ce Commandement qu'en tous les autres, tant
donn la constitution de sa nature physique.
-34- C'est pourquoi je suis d'avis que dsormais vous aurez bien compris ce qui a t
expos, de sorte que nous pouvons passer sans autre dans la salle suivante.
SS2 C82
(Septime salle - Septime Commandement - Examen prliminaire )
-1- Nous voici dans la septime salle; regardez. sur un tableau soutenu par une
colonne blanche lumineuse, il est crit en lettres bien visibles: * Tu ne dois pas voler ! *
-2- A cette vue, il vient chacun de demander sans retard: "Qu'est-ce qui peut donc
tre drob ici, o personne ne possde quelque chose, mais o bien plutt chacun jouit de ce que le
Seigneur lui donne ?
-3- Cette demande est naturelle et a son bon sens; mais il serait tout aussi raisonnable
de la transfrer sur le corps mondial de la Terre, puisque l aussi, tout ce qu'il y a est donn par le
Seigneur, et pourtant les hommes peuvent se voler rciproquement de toutes les faons.
-4- Ne pourrait-on pas aussi demander: Le Seigneur n'a-t-il pas cr le monde
galement pour tous les hommes, et chaque homme na-t-il pas un droit gal sur tout ce que le monde
ainsi cr offre, afin que cela soit employ de la faon la plus diverse !
-5- Donc, tant donn que le Seigneur n'a pas cr le monde pour des personnes en
particulier, mais bien pour tous, chacun a le droit de jouir des produits du monde, selon ses justes
besoins; dans quel but a-t-il t considr bon de promulguer ce Commandement, avec lequel - c'est
vident - il a t attribu l'homme un droit de proprit la suite duquel, il a t possible d'arriver au
vol ?
-6- En effet, l o il n'existe pas un * mien * et un * tien *, mais o tout est un * notre
* commun, je voudrais vraiment voir celui qui serait capable de voler quelque chose son prochain.
-7- C'est pourquoi, n'aurait-il pas t plus sage, au lieu de promulguer ce
Commandement, avec lequel il est dangereusement accord un droit spar de proprit, d'abolir pour
tous les temps tout droit de proprit, en suite de quoi on aurait pu se passer de ce septime
Commandement; il n'aurait surgi aucun tribunal, et les hommes auraient pu facilement vivre comme de
vrais frres ?
-8- En outre, il faut considrer que le Seigneur a donn ce Commandement au moyen
de Mose, justement en cette poque o aucun des trs nombreux fils d'Isral ne possdait quelque chose
en propre, puisque l'or et l'argent qu'ils avaient pris avec eux en partant d'Egypte, tait proprit de tout
le peuple, sous la surveillance de leur chef.
-9- En ce qui concerne les vtements, ils taient trs simples, ainsi que misrables, de
sorte que la valeur d'une simple pice, au temps prsent, ne dpasserait pas quelques pices de monnaie.
-10- En outre, aucun des Isralites ne disposait de vtements de rechange, mais ce qu'il
possdait, il l'avait sur le dos. Et justement alors arriva ce Commandement, et, certainement les Isralites
ouvrirent de grands yeux, en se demandant les uns aux autres:
-11- " Que pouvons-nous nous voler ?... Nos enfants peut-tre... alors qu'en notre
prsente position si tourmente, chacun est content d'en avoir peu ?
-12- " Ou bien devrions-nous nous voler les uns aux autres nos marmites ? Mais qu'y
gagnerions-nous ? En effet, qui n'a pas de marmite, et a par contre quelque chose cuire a aussi de toute
faon le droit de mettre cuire sa marchandise avec celle de qui a sa marmite.
-13- " Ensuite, s'il a dj une marmite, il n'a aucun besoin de s'emparer d'une seconde,
avec la seule gne de la traner avec lui, comme une chose en plus.
-14- " En vrit, il ne nous est pas possible d'apercevoir ce que nous pourrions nous
drober l'un l'autre... l'honneur peut-tre ?- Nous sommes tous esclaves de l'unique et mme Seigneur,
qui connat trs bien la valeur de chaque homme en particulier.
-15- " Si mme nous voulions nous amoindrir l'un l'autre, quel en serait le rsultat vis
vis de Celui Qui nous voit toujours en transparence ?
-16- " Ce Commandement doit-il peut-tre valoir pour les temps futurs, au cas o le
Seigneur voult un jour nous assigner quelque proprit ? Si ce devait tre le cas, qu'Il nous laisse plutt
comme nous sommes, et le Commandement s'annule de soi. "
-17 Vous voyez srieusement, ici et l, parmi le peuple hbreu on raisonnait en ce
sens, et, compte tenu de ses conditions dans le dsert, ce n'est rellement pas le cas de le blmer, tant
donn que, partout, chacun tait galement riche et galement grand, c'est--dire, dans sa rputation.
-18- Et tous les actuels croyants sur la base de la Nouvelle Alliance ne pourraient-ils
pas maintenant se mettre en colre contre le Seigneur, et raisonner ainsi en disant:
-19- Oh, Seigneur, pourquoi as-Tu donn en son temps un tel Commandement au
travers duquel, avec le temps, il fut confr l'homme sur la Terre, un droit particulier de proprit, et
justement, suite l'attribution d'un tel droit de proprit, sont ns, en nombre incalculable, des voleurs,
des bandits et des assassins.
-20- " Abolis ce Commandement, afin que l'arme des voleurs, des assassins et des
brigands, et toutes sortes de filous, et encore une autre arme de juges et d'avocats du monde puissent
cesser leurs activits, qui, chacune en leur genre son compltement dnues de l'amour du prochain ! "
-21 A ce point je dis: Ce cri d'aide est digne d'tre cart, car, considr la lumire de
cette critique, il a l'apparence d'tre pleinement justifi.
-22- Comment et pourquoi donc ? Avant tout, on ne peut certainement pas s'attendre
ce que Dieu, en tant que le plus grand Pre trs aimant des hommes, ait voulu leur donner une
constitution telle, au point de les rendre videmment malheureux, c'est--dire, dans le temps et dans
l'ternit ?
-23- Donc, si l'on attribue Dieu, ncessairement, la plus grande Bont, la plus haute
sagesse, et avec cela certainement aussi la Toute-Puissance, en suite de quoi Il devait savoir quels fruits
un tel Commandement aurait infailliblement amen avec lui, on ne peut cependant se dispenser de
demander:
-24- " Seigneur, pourquoi nous as-Tu donn un tel Commandement ? Car, avec lui,
souvent, Tu nous as rendus quelque peu malheureux ? Etait-ce vraiment l srieusement Ta volont ?
-25- " Ou bien n'est-ce pas Toi qui as donn ce Commandement, mais bien plutt ce
sont les hommes qui l'ont introduit a posteriori, par gosme, tant donn qu'ils avaient rsolu de se
dtacher de la gnralit de leurs frres, et dans cette nouvelle position d'amasser des trsors particuliers,
de manire justifie, pour pouvoir avec leur aide se dresser d'autant plus facilement, en dominateurs de la
masse de leurs pauvres frres.
-26- Vous voyez, cela aussi mrite dtre cout, et nul ne peut le contredire, et mme
cela mrite quil soit rpondu sur lintelligence humaine quelques grains dauthentique encens, pour
avoir trouv en ces temps, quil valait la peine dillustrer de manire critique la Loi Mosaque.
-27- Mais avec cette critique, qui a gagn quelque chose ? Les hommes, certainement
pas, et le Seigneur, assurment moins encore, car en cette critique on n'exprime videment pas lAmour
et la Sagesse de Dieu.
-28- Comment ce Commandement doit-il donc tre entendu et observ, pour qu'il
puisse apparatre devant Dieu et devant tous les hommes, comme pleinement sanctifi; et afin qu'il
exprime le plus grand, Amour divin et la pure Sagesse, et porte en lui la sage sollicitude du Seigneur,
pour l'obtention, dans le temps et pour l'ternit, de la batitude ?
-29- Donc, comme il e t clair jusqu' maintenant, spcialement pour les temps
actuels, cela a certainement d rpandre seulement des malheurs; c'est pourquoi, par la misricorde du
Seigneur, nous voulons rvler la vraie signification de ce Commandement, afin que les hommes
puissent, partir de maintenant trouver en lui, leur salut, et non leur mal.
-30- Cependant pour raliser cela, nous devrons auparavant considrer ce que l'on doit
entendre sous le mot *voler *.
SS2 C83
(Que signifie *voler*)
SS2 C84
( Suite - Intellect et Lumire suprieure. Indications sur le problme social. Indications
pour Capitalistes. )
SS2 C85
(Huitime salle, cole pour le huitime Commandement * Tu ne mentiras pas.* L'
enveloppe matrielle - milieu adapt pour pouvoir mentir. Qu'est-ce que le
mensonge ?)
-1- Maintenant, nous sommes dans la huitime salle, et nous voyons sur un des
tableaux ronds que vous connaissez bien, marqu d'une criture trs claire: * Tu ne dois pas faire de faux
tmoignage * C'est--dire, tu ne dois pas mentir.
-2- Ce Commandement, dans le Royaume des purs esprits, semble pour le moins,
trange; tant donn qu'un esprit, dans son tat pur, est incapable de pouvoir dire un mensonge; car il ne
peut pas parler de manire diffrente qu'il ne pense, tant donn que la pense est dj parole vive en
cours, et en outre, dans sa simplicit il n'est apte cacher en lui aucune sorte d'embche.
-3- Il s'ensuit que seul un esprit impur est capable de repentir, quand il s'enveloppe
dans une matire. Mais quand un esprit, mme s'il est de constitution impure, s'est dpourvu de son plus
grossier revtement, il ne peut exprimer aucun mensonge.
-4- C'est, la raison pour laquelle les esprits malins se revtent de toutes sortes de
figures grossires trompeuses, vu que cela leur offre la possibilit de se cacher.
-5- Voil pourquoi * Satan *, dans le Paradis Terrestre, a d se revtir de la figure
matrielle d'un serpent, devant le premier couple humain, pour se procurer ainsi un abri et une dfense,
de faon pouvoir s'exprimer de faon diffrente que ne l'exigeait la vrit.
-6- C'est la raison pour laquelle les hommes sur la Terre, sont en mesure de pouvoir
mentir autant et comme ils veulent. En effet, ils sont protgs et sauvegards par leur corps, et ils
peuvent mentir sans que l'on puisse s'en apercevoir et sans se faire dcouvrir, avec cette ruse que leur
perversit permet.
-7- Aux esprits purs, il est cependant permis de s'exprimer par correspondances, et de
dire alors souvent quelque chose de diffrent de ce que la signification profonde reprsente; mais cela ne
s'appelle pas mentir, mais bien plutt placer la Vrit spirituelle sous formes allgoriques, rpondant
intrieurement exactement cette Vrit.
-8- Nous voyons donc par l, que ce Commandement ne se prte pas pour les esprits,
tant donn qu'il leur manque le moyen pour pouvoir mentir.
-9- Alors, vous direz, pour qui vaut ce Commandement ? Je sais qu'on pourrait s'en
tirer rapidement et dire en rponse : Celui-ci sert pour les esprits envelopps dans la matire, avec la
dfense d'user de cette enveloppe, si ce n'est d'une faon convenablement exacte ce que l'on pense.
-10- Cependant nous savons que ce Commandement, comme tous les prcdents est
man de Dieu, comme fondement originaire de tout ce qui est spirituel; raison pour laquelle, il ne peut
absolument pas avoir une validit seulement matrielle, sans en avoir en mme temps aussi une,
spirituelle.
-11- Cependant pour arriver au noyau de la question, nous devons avant tout y voir clair
sur ce que l'on doit comprendre sous les mots * mentir * ou * donner un faux tmoignage*.
-12- Qu'est donc en soi, un mensonge, ou un faux tmoignage ? - Vous direz:
*N'importe quel mensonge l'est *- Mais je demande: Qu'est alors un mensonge ?
-13- Mme ici quelqu'un s'en tirerait en disant: * N'importe quelle phrase que lhomme
prononce dans le but de tromper quelqu'un est un mensonge, un faux tmoignage*.
-14- Vu du dehors, tout cela va bien; mais il n'en est pas ainsi, si cela est considr
intrieurement; et pour le dmontrer, faisons un essai.
-15- Question: La volont peut-elle penser ? N'importe quel homme un peu avis peut
l'exclure, puisqu'il est vident qu'il doit dire: La volont sert l'homme, comme l'animal de trait au
chariot. Elle le tire de toute sa force; mais o irait le chariot lui-mme, s'il venait manquer la conduite
du charretier ?
-16- Autre question: La pense peut-elle vouloir ?- Revenons l'ide du chariot. Le
charretier, bien qu'expriment dans son mtier, peut-il dplacer le lourd chariot de la place o il se
trouve, sans un animal de trait ?
-17- Certainement non, en raison du fait que sans la force de traction, aucun
mouvement ne peut tre fait. Or, de cet exemple nous avons dduit que la volont ne pense pas, et que la
pense, par elle-mme, ne peut vouloir.
-18- Si au contraire la pense stimule la volont, et que celle-ci son tour s'unit la
pense, alors la volont peut faire seulement ce vers quoi la pense la dirige.
-19- A ce moment je demande encore: Si les choses sont ainsi, qui alors peut mentir
partir de l'homme ?- La volont, certainement pas; en effet c'est une chose qui se rgle toujours selon la
lumire de la pense.
-20- La pense peut-elle mentir ?- Certainement pas, elle est simple et non double, c'est
pourquoi elle ne peut se partager; mais, le corps par lui-mme peut-il peut-tre mentir chez l'homme ?
-21- En vrit, il serait on ne peut plus extraordinaire de constater que le corps qui, en
tant que lui-mme nest quune machine morte qui est incite l'activit seulement travers la pense et
la volont de l'esprit, pt mentir.
-22- Justement maintenant je dcouvre un de ces psychologues, et prcisment de la
classe des dualistes spirituels. Celui-ci. dit:
-23- * L'me de l'homme est aussi en elle-mme un tre conscient et pensant, et elle
pense en partie des images naturelles, et en partie celles spirituelles; et ainsi, peuvent trs bien se
former en elle, deux espces de penses, cest--dire, naturelles et spirituelles.
-24- C'est pourquoi, elle peut sans aucun doute, penser en elle, celles spirituelles; mais,
tant donn qu'elle a sa disposition aussi la volont, elle peut sans autre, au lieu de dire la vrit qu'elle
devrait manifester, c'est--dire, la pense spirituelle, dire au contraire celle naturelle, compltement
oppose la vrit spirituelle; et quand elle fait cela, l'me ment, ou donne un faux tmoignage. * Qu'en
pensez-vous ? Cette conclusion est-elle juste ?
-25- * Elle a effectivement l'apparence d'tre juste, considre du point de vue de
l'homme extrieur; toutefois, au fond, elle est fausse, car, quel serait le rsultat si, pour tirer un char, on
attachait, aussi bien devant que derrire, des animaux de trait galement robustes ?*
-26- Comme vous voyez, en ce cas il ne pourrait tre boug. Il en irait de la mme
manire avec la vie d'un homme si elle devait se baser sur deux principes vitaux diamtralement
opposs.
-27- Ce serait exactement comme si l'on voulait compter " plus un et moins un ", dont
le rsultat serait naturellement, zro. C'est pourquoi, il doit y avoir un seul principe vivant; alors,
comment peut-il y avoir ce mensonge, et donner naissance ainsi un faux tmoignage ?
-28- Il y a deux cas: Ou bien ce principe unique, comme prouv, ne peut * mentir *, ou
donner * un faux tmoignage *, ou bien, sous ce concept on doit entendre quelque chose de tout fait
diffrent de ce que l'on a compris jusqu' maintenant, si on l'examine en profondeur.
-29- Quelqu'un pourrait demander: " En considrant ainsi la question, alors tout
mensonge que l'on connat, tout faux serment, de mme que toute tromperie verbale, devraient tre
considrs comme exempts de pch, et employer librement ?
-30- Bien dis-je, l'objection n'est pas si mauvaise, mais, en hommage votre proverbe:
* Rira bien qui rira le dernier *, maintenant, nous nous rservons ce plaisir, la conclusion de ce dbat.
SS2 C86
(Suite. Dissertations psychologiques. Volont, voir et sentir. Le dualisme dans l'homme.
Qu'est au fond un faux tmoignage ? Amour et Sagesse. Soyez des grants de la
Parole, afin de ne pas tre menteurs et trompeurs.)
-1- Cependant, pour pouvoir dnouer ce nud gordien d'un seul coup, passons aussitt
disserter sur ce concept principal de ce huitime Commandement.
-2- Nous savons que par le Seigneur, il a t confr tout esprit, une libre volont,
ainsi qu'une libre pense pour clairer cette volont; cette pense dans l'esprit, est proprement la vue et la
Lumire de l'esprit, au moyen desquelles il peut apercevoir les choses dans leur sphre naturelle.
-3- A ct de cette lumire que tout esprit a reu en proprit de Dieu, essentiellement
il a encore une autre capacit, celle d'accueillir la Lumire intrieure et trs sainte de Dieu, cependant,
pas avec son il, mais bien avec l'oreille qui, substantiellement est aussi un il; cependant non apte
accueillir les apparitions extrieures, qui sont le produit de la toute puissante Volont du Seigneur; mais
bien plutt c'est un il, si l'on peut le dire ainsi, destin accueillir la Lumire spirituelle pure de Dieu,
c'est--dire, Sa Parole.
-4- Cela, vous pouvez dj le dduire de votre constitution naturelle, pour peu que
vous fassiez attention, en constatant combien diffrent est ce que vous apercevez travers vos yeux, de
ce que vous coutez avec vos oreilles.
-5- A travers les yeux, vous pouvez apercevoir seulement des images naturelles; avec
vos oreilles au contraire, vous pouvez accueillir des ondes de la profondeur divine la plus intrieure.
-6- Vous pouvez couter le langage des esprits, dans l'harmonie des sons, ou, mieux
dit: vous pouvez percevoir travers vos oreilles charnelles, extrieurement et intrieurement, les forces
secrtes de la Cration spirituelle intrieure. Combien en arrire cet gard se trouve l'il en
comparaison de l'oreille !
-7- Et vous voyez, ainsi en est-il aussi en ce qui concerne l'esprit; il est, grce une
telle disposition, capable d'un double accueil, savoir: celui des formes extrieures matrielles, et celui
de la Vrit intrieure essentielle.
-8- En cette double facult visuelle est bas le secret de la libre volont.
-9- Tout homme, soit dj purement spirituel, ou bien encore envelopp dans la
matire, tant donn sa double facult, vient tre naturellement comme suspendu entre un intrieur et
un extrieur.
-10- C'est pourquoi, il peut regarder tout moment, un nombre infini de formes
extrieures, mais en mme temps, accueillir en lui tout autant de la Vrit intrieure purement divine.
-11- Lui avec la lumire extrieure et matrielle, ne saisit rien d'autre que ce qu'il a
aperu la surface de la forme extrieure; et il peut avec cela, rellement avec l'accueil de ces formes
tre le crateur de ses penses.
-12- Avec ces penses, il peut aussi mettre en mouvement sa volont, qui est librement
disponible, comme elle veut et quand elle veut.
-13- Si ensuite, il ne fait pas usage de l'autre il de la Lumire divine intrieure, mais
se contente bien plutt d'observer seulement les formes extrieures, alors il est un homme qui videment
se trompe lui-mme, puisque les formes restent pour lui de vides apparences, tant qu'il ne peut descendre
dans leur profondeur.
-14- Si par contre un homme a en mme temps du Seigneur, aussi la Lumire
intrieure, et qu'il est dsireux de pntrer au fond des formes, mais altre lui-mme ce qu'il voit, et
tmoigne des formes extrieures diffremment de ce qu'est leur haute et vraie signification, qu'il aperoit
avec son intrieur, qui en rsum est l'oreille, alors il donne videment des formes extrieures aperues
un faux tmoignage.
-15- Voil, jusqu'ici nous avons expliqu depuis la racine, ce qu'est en substance *
donner un faux tmoignage*. Cependant, comme point essentiel, on doit tenir prsent que l'homme, de la
divine Vrit en soi, ne devrait pas parler autrement que comme il l'aperoit.
-16- Mais au fond des choses il en est ainsi: L'amour est semblable la Lumire de
Vrit aperue au plus profond, immdiatement de Dieu, et la sagesse est semblable la Lumire
irradiant de Dieu, travers tous les espaces ternels et infinis.
-17- Cependant, si quelqu'un a l'amour, mais ne veut pas le mettre en pratique, et met
en uvre bien plutt ce qu'il sait, seulement avec la lumire extrieure et avec sa volont guide
seulement par une telle lumire dont les rayons vont vers l'extrieur en continuant toujours plus vers
l'infini, alors il devient toujours plus faible du point de vue spirituel, par suite de son vol de tous les
cts, toujours plus aussi rempli d'orgueil, et pour cette raison aussi toujours moins rceptif la Lumire
intrieure d'Amour et de Vrit de Dieu.
-18- Si c'est le cas, alors un tel homme devient toujours moins ressemblant Dieu, et ce
faisant, donne, avec chaque atome de son tre fondamental, un faux tmoignage de l'tre divin, dont il
devrait tre la parfaite image.
-19- C'est pourquoi, qui coute la Parole divine, mais ne la suit pas, et suit bien plutt
exclusivement ce qui sduit ses yeux extrieurs, et en consquence excite sa volont matrielle, celui-l
donne un faux tmoignage chaque pas qu'il fait, avec chaque parole qu'il prononce, et avec chaque
action.
-20- Et mme s'il devait parler de la plus pure Vrit divine, de la pure Parole de
l'Evangile, il mentirait cependant, et donnerait au Seigneur un faux tmoignage, parce qu'il n'agirait pas
selon la Parole et selon la Vrit.
-21- Et ainsi aussi, si quelqu'un prie, et fait sa mditation sur Dieu, mais ne vit pas
selon la Parole du Seigneur, il est un menteur, en ce qu'il est un tre chaud et vivant, alors que sa prire
est froide, et seulement une formalit extrieure, dont la valeur intrieure est nulle, parce que n'y est pas
employe la Lumire divine intrieure, pour clairer et vivifier cette forme extrieure.
-22- Ceci est tout autant rellement comme si quelqu'un observait une toile, soit mme
avec le plus grand ravissement; de quelle utilit serait pour lui tout ce ravissement et cette contemplation,
s'il ne peut observer cette toile en toute proximit, pour se rendre compte de quel merveilleux monde il
s'agit ?
-23- Ce serait la mme situation que celle d'un affam qui se trouverait devant la porte
ferme, l o se trouve du pain; et bien qu'il se trouvt dsireux d'en possder, et avec beaucoup de
respect, cela certes, ne lui enlverait pas la faim.
-24- Mais comment peut-on ouvrir en soi la rserve du pain de la vie, en vraie
ressemblance de Dieu, pour pouvoir ensuite s'en rassasier ?
-25- Certainement pas autrement qu'en employant cette cl intrieure qui est range
dans notre cur, en se rglant selon la Vrit apprise de Dieu, et en accueillant des formes vues
extrieurement seulement ce qui sert l'usage pratique, c'est--dire, en lui donnant sa vraie valeur, et ni
plus ni moins, en ce qui est pleinement concordant dans la correspondance avec la lumire intrieure et
qui correspond la pure vrit.
-26- Mais quand ce n'est pas le cas parce que l'homme agit contrairement la Vrit,
alors ce que celui-ci entreprend est un faux tmoignage envers la Vrit divine intrieure, et donc, un pur
mensonge vis vis du prochain et de soi-mme.
-27- C'est pourquoi le Seigneur dit: * Qui prie, qu'il prie en Esprit et en Vrit *, et, *
Si vous priez, retirez-vous en votre moi profond *, et encore: * Ne pensez pas ce que vous direz, car
sur le moment il vous sera mis sur les lvres, ce qui montera du cur. *
-28- Ici sont videment indiques seulement les penses extrieures qui, dj en elles-
mmes, ne sont pas la Vrit, car ce sont justement des penses non mises en uvre.
-29- En effet, la Vrit sort de notre plus profond intrieur, et ne peut tre confondue
avec des penses vacillantes et confuses, et cela doit inciter luvre, en conformit avec la Parole de
Dieu, et elle ne doit pas tre brouille par le flux vide de penses qui suivent.
-30- C'est pourquoi, chacun doit se rgler selon cette Vrit intrieure, et ne pas se
laisser accabler par des penses trangres la Vrit-Mme, et uvrer en conformit avec celle-ci.
-31- Ce faisant il pourra unir toujours plus activement ses penses avec cette Lumire
intrieure, et arriver de cette faon l'unit, et avec cela, la ressemblance divine; aprs quoi, pour
l'ternit il lui sera impossible d'tre un menteur.
-32- Cependant, celui qui parle autrement qu'il ne pense, et qui agit autrement qu'il ne
parle et ne pense, qu'il soit faux et menteur, on le comprend de soi sans aucun doute, puisqu'un tel tre
est dj enseveli dans la plus extrieure matire grossire; et il a, avec cela, soustrait son esprit, toute la
substance divine.
-33- Et c'est ainsi que, pour ces lves aussi, un tel Commandement est comment; et,
tant donn que nous savons cela, nous pouvons nous transfrer aussitt dans la neuvime salle.
SS2 C87
(Neuvime salle - Neuvime Commandement - Observation concernant le droit de
proprit primitif - Exemple des colonisateurs. )
-1- Nous nous trouvons dj dans la neuvime salle, et mme ici nous voyons
l'habituel tableau rond sur lequel il est crit: * Tu ne dois pas dsirer ce qui appartient ton prochain; ni
sa maison, ni son buf, ni son ne, ni son terrain, et pas non plus ce qui pousse sur ce terrain. *
-2- Si nous nous arrtons pour scruter ce Commandement, nous devons videmment
nous laisser aller aux mmes jugements, et faire les mmes critiques auxquelles nous avions dj t
arms pour le septime Commandement puisque, ici aussi, on parle nouveau de proprit, en
avertissant que l'on ne doit ressentir aucun dsir de ce que - comme cela se comprend de soi - quelqu'un
s'est appropri lgitimement.
-3- Qui, ce sujet, ne demanderait pas nouveau: Comment pouvait-il tre donn aux
Isralites, ce Commandement, dans le dsert, o nul ne possdait, ni une maison, ni un ne, ni un terrain,
et par consquent, pas non plus une rcolte sur celui-ci ?
-4- De semblables proprits chez les Hbreux, on pouvait seulement se les imaginer,
sans pouvoir les raliser. Je suppose que d'autres jugements critiques ne soient pas ncessaires.
-5- Un Commandement est toujours donn seulement pour l'assurance d'une ferme
ralit effective, la perte de laquelle chacun doit donner une certaine importance.
-6- Mais combien peu perd un constructeur de chteaux de cartes contre un autre
semblable lui, si celui-ci devait prendre l'illgale ordonnance d'difice de chteaux semblables aux
siens; on peut l'estimer en pensant que pour peser un semblable dommage, il faudrait une balance trs
sensible et thre, ainsi que spirituelle.
-7- Et si quelqu'un sur la Terre devait penser que l'Archange Michel devrait tre
pourvu en grande quantit de tels instruments, eh bien, je vous dis qu'un tel instrument de mesure, dlicat
et sensible, lui manquerait absolument.
-8- Et cela je le dis, seulement pour mettre en relief, le plus clairement possible, la
nullit absolue d'une possession purement imagine.
-9- Les choses tant ainsi, dans quel but fut donc donn un tel Commandement, qui ne
pouvait avoir comme fin la scurit de la possession d'autrui, dans un endroit o personne ne possdait
de proprit de ce genre, que, selon ce Commandement, on ne devait pas dsirer ?
-10- Ici on pourrait rpliquer et dire: Le Seigneur a prvu que les hommes, avec le
temps, se seraient crs entre eux un droit de proprit; c'est pourquoi, Il a donn par avance, en cette
occasion, un Commandement cet gard; Commandement au moyen duquel ft assure la future
proprit des hommes, et que nul ne pt illgalement s'approprier ce qui appartient son prochain.
-11- Ce serait en vrit une belle conclusion ! Mais, moi, je suis de l'avis que l'on ne
pourrait pas aussi facilement apporter un plus grand dshonneur l'Amour et la Sagesse de Dieu,
comme avec ce jugement.
-12- Le Seigneur qui, avant tout, dconseillerait tout homme sur la Terre de
s'approprier quelque chose - le Seigneur, devant Qui toute richesse terrestre est un opprobre, devrait
avoir promulgu un Commandement en faveur et l'avantage de la cupidit, de l'gosme, de l'usure et
de l'avarice, un Commandement qui aurait certainement veill l'envie rciproque ?
-13- Je crois qu'il n'est pas ncessaire de s'tendre davantage ce sujet, tant donn que
l'absurdit d'une telle exgse est vidente aux yeux de chacun, de sorte qu'il ne devrait pas tre
ncessaire de faire d'autres commentaires.
-14- Cependant, dans le but de rendre la chose saisissable aussi pour les plus aveugles,
je demande chaque juriste vers dans sa branche, sur quoi se base l'origine le droit de proprit ?
-15- Qui a accord un homme, pour la premire f bi s, le droit de proprit d'une
chose quelconque ?- Prenons comme exemple une douzaine d'migrs, qui arrivent dans se rgion de la
Terre encore inhabite, et qui s'y tablissent.
-16- Sur la base de quel document de droit de proprit et de possession peuvent-ils
s'emparer d'un tel pays comme propritaires, et s'y installer comme lgitimes possesseurs ?
-17- Je sais dj ce que l'on rpondra: Pas autrement que en tant que * primo occupanti
jus * (droit du premier occupant qui arrive le premier a le droit de proprit)- C'est bien, dis-je, mais
maintenant qui, parmi les douze, a un droit plus grand ou plus petit sur le pays nouvellement dcouvert ?
On dira:
-18- * Celui qui a eu en premier l'ide dmigrer; ou bien, celui qui depuis le pont d'un
bateau a dcouvert cette terre le premier *.
-19- Bien, mais qu'a de spcial en sa faveur l'auteur de l'migration, par rapport aux
autres ? S'ils ne s'taient pas associs lui, il serait certainement rest la raison.
-20- Quelle prrogative a ensuite, celui qui a vu le premier cette terre ? Peut-tre parce
qu'il a une vue plus aigu que les autres ? Les autres doivent-ils tre lss pour cette prrogative qui a
tourn en sa faveur ?
-21- Cela serait, je crois, un jugement tout autre que juste ! Je dirai, pour conclure, que
tous les douze doivent avoir indubitablement un droit gal de proprit sur ce terrain qu'ils, ont
dcouvert.
-22- Mais que devront-ils faire pour raliser leur gal droit de proprit sur ce pays ?
Devront-ils le partager en douze parts gales.
-23- Cependant, qui ne voit pas au premier regard quelles seront les consquences d'une
telle division ?- En effet, l'un dira certainement l'autre:
-24- * Pourquoi justement dois-je prendre, moi, possession de cette partie du terrain
qui, selon mon jugement, est plus mauvaise que la tienne ?* Et l' autre, toujours pour la mme raison,
rpondra:
-25- * Mais je ne vois pas la raison pour laquelle je devrais changer mon morceau de
terrain avec le tien ! * Et nous pourrions ainsi voir que nos colons continueraient partager le terrain
pendant de longues annes, et nous ne verrons jamais, qu'une rpartition apparaisse pleinement juste et
satisfaisante pour tous.
-26- Mais peut-tre, un jour les douze arriveront-ils un accord, et ils feront de ce pays
un bien commun; si c'est le cas, peut-il tre nglig entre les douze d'tablir une loi qui assure le droit de
proprit ?
-27- Quelqu'un peut-il enlever quelque chose l'autre, si le pays appartient galement
tous, et donc aussi ses produits, dont chacun peut prendre selon ses besoins, sans en rendre compte
l'autre ?
-28- Dans le premier cas, on aperoit facilement, qu'tablir un doit de proprit n'est
pas concevable. Que les choses soient srement ainsi, vous pouvez le voir mme seulement avec les
premiers colons, en certaines rgions de votre propre pays, comme par exemple, ce que l'on appelle les
ordres religieux qui, d'une certaine manire, taient les premiers coloniser une rgion.
-29- S'ils avaient pu se mettre d'accord avec le partage, ils ne seraient pas arriver la
communaut de biens.
-30- Comme vous voyez, bien que l'on cherche, nous ne pouvons trouver en aucun lieu
un droit ordinaire de proprit; et si quelqu'un se met en avant avec son * primo occupanti *, alors je
demande si lorsqu'il arrive dans le monde le * postoccupantem *, on doit le tuer aussitt, ou bien le
laisser lentement mourir de faim, ou bien le chasser hors du pays, ou le remettre la misricorde du
premier occupant, et, en outre, l'craser aussitt avec la nouvelle loi, en faveur du premier occupant ?
-31- Je suppose qu' ce moment, quelqu'un demanderait: Pourquoi cet occupant arriv
dernier - chose dont il n'a aucune faute - devrait-il servir aussitt de bouc missaire, alors que les
premiers d'entre eux ne peuvent tre considrs comme coupables ?
-32- Quel juriste pourrait me justifier cela lgalement ? Il me semble que, dans ce cas,
on devrait avoir comme avocat, Satan, qui est le seul qui pourrait dmontrer cela !
-33- En effet, pour tout homme bien-pensant et juste, la preuve d'un semblable droit qui
devrait en rsulter est absolument impossible. Je vois dj comment on dirait:
-34- * A la premire colonisation d'un pays, il peut trs bien tre omis une loi sur le
droit rciproque de proprit, quand les colons se sont accords entre eux pour la communaut des biens.
-35- * Au contraire, parmi ces colonisations qui sont les premires formations d'tats, le
droit de proprit entre aussitt en vigueur, ds qu'elles se sont tablies dfinitivement sur les lieux. *
-36- Bien, dis-je: Mais si c'est le cas, chaque colonie, comme premire chose, doit se
lgitimer avec un droit originaire de proprit. Mais, comment le faire, tant donn que du Seigneur, on a
seulement le droit de l'usage et non de la possession ?
-37- Le droit de l'usage a son document dans l'estomac et sur la peau; par contre, o
s'exprime le droit de possession, en particulier quand on considre que tout homme, qu'il soit natif ou
tranger, porte en lui le mme document divin de l'usage, pleinement valide ?
-38- Quand on dit: Le droit de possession a, originairement, sa base dans le droit
d'usage, cette phrase abolit indubitablement n'importe quelle proprit particulire, car chacun a le mme
droit de possession.
-39- Si l'on invertit la chose et que l'on dise: Le droit de possession procure seulement
le droit d'usage, au contraire on ne peut que rpter le vieux jugement * Portiori jus *, qui dit en d'autres
termes, signifie:
-40- Tue le plus grand nombre possible de ceux qui possdent le droit d'usage; de sorte
que toi seul tu puisses t'emparer compltement d'une bande de terrain avec la puissance de ton poing.
-41- S'il y avait encore quelques possesseurs du droit dusage, trangers qui voulussent
te disputer la proprit conquise par toi par la force, selon leur droit d'usage confr eux par Dieu, alors
tue diligemment ceux-l aussi, ou bien, dans le meilleur des cas, installe-les comme sujets contribuables,
afin qu'ils travaillent pour toi, la sueur de leur front, dans la proprit que tu as acquise par la force, et
toi ensuite, tu peux leur mesurer, ton gr, le droit d' usage.
-42- Que s'avance qui veut, et qu'il me prouve un autre droit de possession; en change
je lui cde toute ma batitude, et je me substitue dans l'un des plus ncessiteux habitants de la Terre.
-43- Qui peut justifier la guerre, si elle est considre du point de vue divin ? Qu'est-
elle ? Rien d'autre, sinon qu'un cruel acte de violence, pour enlever aux hommes le droit d'usage, et y
substituer par la force un droit de possession.
-44- Cela signifie, extirper le droit divin et introduire sa place, un droit infernal. Qui
pourrait donc attendre de Dieu, une loi qui devrait abolir la loi divine du droit d'usage, qui se manifeste
clairement par l'existence de chacun, et, sa place, justifier avec la Puissance et l'Autorit divines, un
infernal droit de proprit ?
-45- Je suppose que l'absurdit d'une semblable observation serait, mme pour un
aveugle, claire et visible comme le Soleil, et saisissable avec la main.
-46- Mais de cela, il rsulte que cette loi doit avoir une autre signification que celle que
les hommes se figurent, c'est -dire qu'elle assure seulement la possession, et non la proprit.
-47- Comme loi divine elle doit valoir aussi dans tous les Cieux, par la profondeur de
l'Ordre divin - Donc, o y a-t-il quelqu'un dans le Ciel qui possde des petites maisons et des champs ?
-48- Dans le Ciel, il n'y a que de lgitimes usufruitiers, et le Seigneur Seul est l'unique
propritaire absolu.
Nous passerons donc aussitt la juste signification de ce Commandement.
SS2 C88 ?
SS2 C89
(Monarchie- Sens naturel: claircissement du neuvime Commandement. Dissolution de
l'ordre civique par suite de l'ignorance de la signification intrieure du dit
Commandement. Signification intrieure du neuvime Commandement. )
-1- Vous voyez, jusqu' maintenant nous avons suivi le dveloppement de tout cela,
depuis sa base naturelle; il manquait par contre compltement, la base d'une sanction divine plus leve,
travers laquelle seulement lhomme sur la Terre, spcialement dans son simple tat naturel, est guid
vers l'observance inviolable e de tout ce qui lui est impos comme devoir depuis le dbut.
-2- Et d'autant plus, au commencement, un tel * monarque primitif* guide sagement le
peuple, d'autant plus le peuple lui-mme se convainc par les rsultats qu'un tel guide est rellement sage,
d'autant plus ils commencent se demander les uns aux autres:
-3- " D'o lui provient cette sagesse qui est sienne, et d'o vient notre stupidit ? Le
peuple sait trs peu, voire mme rien de Dieu; le chef au contraire en a dj une ide plus ou moins
suffisante. "
-4- Maintenant que le peuple, du point de vue naturel vit autant qu'il est possible d'une
vie ordonne, que lui reste-t-il faire, spcialement quand il apprend de plusieurs cts diverses
questions sur ce qui concerne Dieu ? - Alors le chef bat le rappel de ceux les plus capables de
comprendre, et il leur annonce un tre suprme qui a tout cr et dirige tout, et en rponse leurs
multiples questions il dit qu'il a directement d'un tel tre suprme, pour leur bien-tre, une telle sage
directive; et il leur indique, en tant que peuple extrmement croyant, avec la plus grande facilit, en
premier lieu, l'indniable existence d'une Divinit suprme, qui cre tout, conserve et gouverne, ajoutant
que justement par cette Divinit est dot de profonde sagesse celui qu'Elle a destin la batifiante
conduite des peuples.
-5- Cela est comme dire: *Par la Grce de Dieu *, ou bien, comme il tait en vigueur
parmi les Romains: *Favente Jove *- Ce pas tant fait, le monarque aussi, super-propritaire, est bel et
bien prt, et sige pleinement assur, au centre de son domaine, protg par une puissante ncessit
naturelle, et par une spirituelle, plus puissante encore.
-6- Chacun, qui a considr profondment tout ce qui procde, doit dire la fin: " En
vrit, il n'y a rellement rien objecter, car tout cela est troitement li avec les premires
manifestations des droits naturels de tout homme, de sorte qu'on ne doit rien y toucher si l'on ne veut pas
dtruire, jusqu'en ses bases profondes, une socit humaine heureuse.
-7- " En effet, quoi que l'on voult enlever, on commencerait observer
immdiatement avec cela le dgt produit dans les principes des droits naturels, de sorte que derrire ce
Commandement on ne peut cacher aucune autre signification, au-del de celle des mots qui le compose.
-8- " En effet, si l'on veut ou si l'on peut attribuer ce Commandement une autre
signification, on lui enlve la base principale, sanctionne par un tre suprieur, de la premire
association civile, selon les droits naturels.
-9- " Si le droit de proprit est aboli, par ncessit des choses sont abolies par contre-
coup, les documents originaires connus de tout homme, et nul ne peut plus ni semer ni confectionner
quelque chose.
-10- " Et s'il ne peut le faire, tant son estomac que sa peau vont la ruine, et l'existence
de l'homme devient pire que celle de l'animal.
-11- Enlevons ce Commandement sa signification littrale, et l'on limine dj en
priorit n'importe quel chef qui guide et gouverne, et l'humanit retourne son tat premier naturel
chaotique et sauvage, en descendant au-dessous du rgne animal. "
-12- Cela est juste, mes chers amis et frres, nous avons vu jusqu' maintenant, quavec
l'exposition de la signification spirituelle intrieure, n'a pas t brche le moins du monde la
signification naturelle extrieure dans ses justes effets.
-13- Nous avons vu aussi qu'avec l'ignorance de la signification intrieure d'un
Commandement donn, trs difficilement, et souvent peine un tiers de celui-ci est observ, et parfois il
n'est mme absolument pas observ.
-14- Quand au contraire un Commandement est reconnu selon sa signification
intrieure, alors l'observance de celui-ci, mme du point de vue naturel se rsout d'elle-mme, justement
c'est le cas lorsque quelqu'un met une bonne graine dans le terrain, de laquelle se dveloppe ensuite une
plante porteuse de fruit, comme d'elle-mme, sans que l'homme intervienne avec une quelconque
manipulation, qui, de toute faon se rvlerait inutile.
-15- Et c'est le cas aussi avec un tel Commandement; s'il est reconnu et observ
intrieurement, tout ce qui est extrieur, c'est--dire, qui regarde la signification littrale, sort de soi, par
suite du bon ordre divin.
-16- Si au contraire, ce n'est pas le cas et que l'on reste attach uniquement au sens
extrieur, avec cela s'abolissent tous les documents originaires lgitimes de l'homme; les souverains
deviennent tyrans, et les sujets, avares et usuriers, et la peau des sourds est tendue sur les tambours des
militaires, ou, en d'autres termes, ces nes dbonnaires de sujets deviennent des jouets dans les mains des
perfides et puissants usuriers.
-17- Les consquences de tout cela, ce sont ensuite les soulvements du peuple, les
rvolutions, les retournements complets dans les tats et les destructions, les chagrins rciproques des
peuples, avec les guerres sanglantes et longues qui sensuivent, les disettes, les pestes et la mort.
-18- Donc, que dit cette signification, grce l'observance de laquelle tous les peuples
doivent trouver leur indiscutable bonheur tant dans le temps que dans l'ternit ?
-19- Elle dit ceci: * Respectez-vous entre vous avec le vritable amour fraternel
rciproque, et que personne n'envie l'autre si celui-ci, en raison de son grand amour, est l'objet d'une
Grce plus grande par Moi, le Crateur.
-20- Mais celui qui reoit une telle Grce, qu'il transmette, en tant que frre, le plus
possible, les avantages qui en dcoulent pour lui, en faveur de ses frres plus ncessiteux; de cette faon
vous instituerez un ternel lien de vie qu'aucune puissance terrestre ne sera en mesure de pouvoir
dtruire de toute ternit !
-21- Qui n'aperoit pas dj au premier regard, par ce qui a t expos ici, qu'avec
l'observance de ce Commandement, il n'est mme pas dtourn une virgule de sa signification littrale ?
-22- Et combien il est facile d'observer ce Commandement du point de vue naturel,
quand on l'observe de cette faon, spirituellement; en effet, qui respecte son frre dans le cur,
respectera aussi ses rcoltes et ses installations.
-23- Grce l'observance de ce Commandement, il est obvi toutes sortes d'usure,
toute soif exagr de gain, toutes choses qui au contraire dans la signification littrale prise en Soi,
trouvent leurs reprsentants sanctionns, c'est--dire, dans les avocats.
Une brve considration additionnelle servira nous mettre tout cela dans une lumire
encore plus vive.
SS2 C90
(Considration additionnelle sur le neuvime Commandement. Pour combien d'hommes
le sol terrestre est-il suffisant ? Coup d'il gnral dans les questions et les
conditions sociales. Exemples titre de preuve : nourriture, habillement,
habitation. Ncessit de la munificence. )
SS2 C91
(Seconde considration supplmentaire sur le neuvime Commandement. Qui pche
contre l'Ordre divin originaire de ce Commandement ? Question de capitalistes
avec rfrence cette Loi. Parallles d'tat. )
SS2 C92
( Le jeune riche de l'Evangile. Les changeurs et les usuriers dans le Temple. L'usure,
racine de tous les maux, est d'autant plus condamnable devant le Seigneur.
Danger pour l'Esprit.
-1- Cependant on dira: * Cette dfinition nous semble trange; en effet, quelle faute a
l'hritier s'il a reu lgitimement selon les lois de l'Etat, ce patrimoine que lui ont laiss les pre et mre
ou autres parents riches ?
-2- * Devrait-il peut-tre calculer la quote-part qui lui revient, lgitimement selon le
droit naturel, et garder pour lui seulement l'quivalent et donner le reste de l'hritage aux autres ?
-3- * Ou bien pourrait-il accepter le patrimoine entier, mais en considrant comme sa
proprit la quote-part qui lui revient selon la loi de nature, en administrant ensuite le fort reste pour
aider ensuite, ou secourir des fainants tombs dans la misre, ou bien verser ce reste dans les mains du
directeur de quelque institut de bienfaisance ? *
-4- Cette question est une de celles auxquelles habituellement on ne donne aucune
rponse, ou tout au plus, une rponse monosyllabique.
-5- Donc, est-ce que la Loi divine et la loi d'Etat, ou bien la Sagesse et la Sollicitude
divines, la politique mondaine d'Etat, ainsi que la soi-disant diplomatie, sont la seule et mme chose ?
-6- Que dit le Seigneur ? Il dit: Tout ce qui est grand devant le monde est devant Dieu
une abomination !
-7- Qu'y a-t-il de plus grand dans le monde - si on l'observe vers le bas du ct divin -
qu'un pouvoir d'Etat usurp, lequel ne subsiste jamais selon les conseils divins, mais bien seulement en
raison de sa perspicacit mondaine d'Etat, qui consiste dans la politique et la diplomatie, qui avec le
mensonge soumettent les peuples en utilisant leurs forces pour leur prosprit, c'est--dire pour gaspiller
et jouir sans contrles ?
-8- Mais s'il est dj horrible et ignominieux quand un homme embobine et trompe un,
deux ou trois de ses frres, combien plus horrible doit-il tre devant Dieu quand des hommes autoritaires
se font couronner et oindre rois, pour tromper des peuples entiers avec ce que l'on appelle la politique; et
si celle-ci ne suffit pas, alors avec une cruelle violence ouverte, et tout cela leur propre avantage, pour
faire la noce avec des ripailles et des dbauches scandaleuses.
-9- Je suppose que de ces quelques paroles il sera facile de dduire comment la plus
grande partie des prsentes raisons d'Etat procdent dans un sens diamtralement oppos celles divines.
-10- Quand le Seigneur dit au jeune riche: " Vends tous tes biens, partage-les entre les
pauvres, mais toi, suis-moi, car ainsi tu te prpareras un trsor dans le Ciel. "- Ce qui est dit l devrait, il
faut l'esprer, tre suffisant pour en dduire quel partage l'homme riche terrestre doit faire avec ses
richesses, s'il veut gagner le Royaume de Dieu.
-11- Mais s'il ne le fait pas, il devra s'attribuer lui-mme d'tre frapp de la mme
sentence que le Seigneur a prononce justement en cette occasion, la charge du jeune homme devenu
triste, c'est--dire: Qu'il est plus facile un chameau de passer travers le chas d'une aiguille, qu' un tel
riche d'entrer dans le Royaume des Cieux !
-12- Ici on pourrait raisonnablement demander: Pourquoi en cette occasion, devrait-il y
avoir rellement un * jeune homme riche *, et non pas un spculateur d'un ge avanc, qui le Seigneur
aurait pu faire remarquer Son ternel dgot pour toute sorte de richesse terrestre ?
-13- La rponse s'explique d'elle-mme, pour le fait que le jeune homme n'tait pas
encore un manipulateur invtr de richesses, mais qu'il se trouvait encore en ce point o la jeunesse
habituellement, du ct mondain, ne sait pas encore estimer convenablement la richesse elle-mme.
-14- Et justement pour cela, il aurait pu s'approcher du Seigneur, au moins pendant
quelque temps, pour apprendre de Lui, le juste usage de la richesse, et toute autre indication cet gard.
Alors qu'avec cette connaissance de la volont divine, il s'loigne seulement du Seigneur, et retourne
ses trsors.
-15- Donc le jeune homme avait justement la prrogative que, tant donn son ge, il
pouvait s'approcher du Seigneur, puisqu'il n'tait pas encore un grand calculateur; tandis que les autres
dj invtrs, comme le vieux spculateur et autres usuriers, se trouvent comme les chameaux, derrire
le chas de l'aiguille.
-16- Donc, de semblables riches il n'est plus ni accord, ni donn de se trouver prs
du Seigneur. Pour ceux-l au contraire, le Seigneur a un autre exemple, qui doit tre beaucoup mdit,
savoir, dans le rcit du * riche Epulon *; et il n'est pas ncessaire que je vous en dise plus.
-17- Qui d'entre vous peut rflchir un peu, trouvera trs facilement que pour le
Seigneur du Ciel et de tous les mondes, aucun dlit humain ne sera aussi horrible et abject que la
richesse, et ses consquences dltres.
-18- En effet, pour aucun autre dlit nous ne voyons le Seigneur de la Vie et de la mort,
ouvrir de manire aussi large l'abme de l'Enfer, comme justement pour celui-ci.
-19- Pas mme pour le dlit de l'adultre, ou de la prostitution, et d'autres de ce genre, il
n'est arriv que le Seigneur ait autant ouvert les portes de l'Enfer, comme justement pour le dlit d'usure.
-20- Il l'a toujours et partout puni, sans tarder, autant avec la parole qu'avec l'action,
qu'il s'agisse de gens appartenant la caste sacerdotale, ou n'importe quelle autre.
-21- Qui peut prouver au Seigneur, que, vis vis de toutes les autres erreurs humaines,
Il a lev sur le pcheur Sa puissante Main comme punisseur ?
-22- Par contre sur les changeurs de monnaie et sur les vendeurs de btail et autres
canailles spculatrices, ceux-ci durent se plier tre chasss du Temple, aprs avoir t frapps et punis
par la puissante main du Seigneur Lui-Mme, sans misricorde, avec des cordes enroules !
-23- Savez-vous ce que cela signifie ? - Cet vnement vanglique entend dire, ni plus
ni moins, que le Seigneur du Ciel et de tout l'Infini est l'ennemi le plus dclar, rellement de ce dlit.
-24- Pour tous les autres pchs, Son divin amour parle de patience, d'indulgence et de
misricorde, tandis que pour ce dlit au contraire, Il parle de Sa colre et de Son indignation.
-25- En effet, comme premire chose, Il empche qu'on approche de lui, avec le fameux
chas de l'aiguille, puis Il ouvre visiblement l'abme de l'Enfer, et montre, dans le mme Enfer, un vrai
damn, et Il s'exprime au sujet des pharisiens, avides de domination et de biens, et Il fait connatre de
manire claire que, fornicateurs, adultres, voleurs et autres pcheurs encore, entreront avant eux dans le
Royaume de Dieu.
-26- Enfin, Il saisit mme, dans le Temple, une arme punitive, et en chasse au-dehors
sans piti, les spculateurs de quelque sorte que ce soit, et Il les montre comme assassins du Royaume
divin, tant donn qu'ils ont fait mme du Temple, une caverne d'assassins.
-27- Nous pourrions citer encore beaucoup d'autres exemples, de tous lesquels on
pourrait dduire quel ennemi dclar est le Seigneur, de ce pch.
-28- Mais pour peu que l'on puisse rflchir, ce qui a t dit est certainement suffisant;
mais avec tout cela nous pouvons jeter un bref coup dil sur ce qui concerne ce neuvime
Commandement, et nous pourrons relever que le Seigneur, en aucune autre situation humaine, pour
aucune autre activit dfendue, n'a limit mme l'envie, comme cela a t rellement le cas pour cette
question usuraire, pour Lui souverainement dsagrable.
-29- Partout Il dfend expressment seulement l'activit, tandis qu'ici il en dfend dj
le dsir, parce que le danger qui en dcoule pour l'esprit est trop grand, tant donn qu'il dtourne
compltement l'esprit de Dieu, et le tourne entirement vers l'Enfer.
-30- En effet, vous pouvez constater, qu'il est beaucoup plus certain que n'importe quel
autre pcheur, aprs une action coupable, prouve du remords, alors que le riche spculateur, aprs une
heureuse spculation russie, s'abandonne la jubilation et la joie du triomphe !
31- Mais c'est le vrai triomphe de l'Enfer, o son prince cherche remplir celui-ci avec
des hommes aimant la richesse, car il sait trs bien que de tels hommes n'abandonneront jamais de telles
richesses, pour chercher rejoindre Dieu, et que Dieu ne fera pas non plus quelque chose pour des tres
aussi rpugnants; et ainsi Satan est assur ternellement de sa proie. Je crois qu'il n'est pas ncessaire
d'en dire plus.
-32- Heureux celui qui prendra profondment cur ces paroles, car elles sont
l'ternelle, l'incontestable Vrit divine !
-33- Et vous pouvez considrer cela comme vrai, et croire, car il n'y a mme pas une
syllabe de trop, et mme, vous pouvez prsumer qu'il a t dit trop peu. Mais que cela, chacun se
l'imprime bien dans l'esprit:
-34- En n'importe quelle autre occasion, le Seigneur fera tout ce qui est imaginable,
avant de laisser aller quelqu'un la ruine.
-35- Par contre, contre ce pch il ne fera rien, sinon que tenir ouvert l'abme de l'enfer,
comme Il l'a fait voir dans l'Evangile. - Tout cela est plus que certain et vrai; de sorte que dsormais nous
connaissons la vraie signification de ce Commandement, et je dis une fois encore: Que chacun prenne
bien cur ce qui a t dit ! Et maintenant, il suffit pour cela; ici c'est la dixime salle, entrons-y donc !
SS2 C93
(Dixime sale, dixime Commandement. Question prliminaire pour son apparente
superfluit, ct du sixime Commandement. Comprhension turque de ce
Commandement, durant plus de huit sicles. )
-1- Nous voici arrivs, et nous pouvons apercevoir que sur le tableau, en lettres claires
il est crit: * Tu ne dois pas dsirer la femme de ton voisin ! *
-2- Que ce Commandement semble quelque peu trange n'importe qui rflchissant
bien, en particulier ici, dans le pur Royaume de l'Esprit, et, de faon particulire dans le Royaume des
Enfants, cela ne vaut mme pas la peine de le mentionner.
-3- En effet, ces petits enfants, en premier lieu, n'ont pas encore la plus petite ide de
ce qu'est une femme marie; et, en second lieu, ici il n'est pas d'usage de combiner des mariages entre les
deux sexes, spcialement dans le Royaume des enfants.
-4- Etant donn cette constatation prliminaire, ce Commandement ne trouve
videmment pas son application dans le Royaume des esprits.
-5- Mais alors on dira: Et pourquoi le Seigneur ne pourrait-il pas avoir donn, parmi
les dix Commandements, un qui puisse correspondre exclusivement aux conditions terrestres ?
-6- En effet, sur la Terre, l'union entre homme et femme est en vogue, et c'est un
rapport fond depuis les premiers temps sur l'Ordre divin, lequel cependant ne peut rester justement dans
l'Ordre divin sans un Commandement.
-7- En ce cas, on peut donc admettre que le Seigneur, parmi les dix Commandements,
en ait donn un exclusivement pour le maintien de l'Ordre d'un rapport terrestre extrieur, afin que, avec
le maintien de cet Ordre, ne ft pas troubl un Ordre spirituel intrieur beaucoup plus lev.
-8- Bien, dis-je; si les choses sont ainsi, j'ajoute: Alors ce Commandement, considr
de ce point de vue, n'est qu'une expression superflue du Sixime Commandement qui ordonne
exactement la mme chose.
-9- En effet, en ce Commandement aussi, dans tout son dveloppement, est indiqu
comme dfendu tout ce qui a un rapport quelconque avec la luxure, la prostitution et l'adultre, tant du
point de vue matriel que de celui spirituel.
-10- Si nous considrons, en les mettant en comparaison ces deux Commandements, il
nous semble en premier lieu que ce dixime Commandement ne se prte pas pour le Ciel, et en second
lieu, qu' ct du sixime, il se montre compltement superflu.
-11- Mais j'aperois quelqu'un qui s'avance en disant: Eh, cher ami, tu te trompes;
mme si ce dixime Commandement, en lui-mme, dfend la mme chose que celle qui est dfendue par
le sixime, il se tient toutefois exclusivement en lui-mme et plus haut et pntre plus profondment que
le sixime Commandement.
-12- En effet, dans le sixime Commandement, il est de manire vidente, dfendu
seulement la relle action grossire; alors qu'en ce dixime sont dfendus le dsir et l'envie, en tant que
cause fondamentale qui de tout temps pousse l'action.
-13- On voit en effet trs souvent que, en particulier des hommes jeunes, ont
gnralement des femmes jeunes et belles. Il est trs facile qu'un autre homme oublie sa propre pouse,
mme belle peut tre, et s'prenne de l'pouse de son voisin, et qu'il sente s'veiller en lui une pousse
toujours plus forte et un dsir toujours plus grand de conqurir l'pouse de son voisin et d'pancher avec
elle sa convoitise.
-14- Mais je dis que si l'on devait observer ce Commandement d'un tel point de vue, il
en jaillirait une norme quantit de ridicule et de folies qui attireraient ce Commandement lev dans la
poussire sale de la route et dans les cloaques puants de l'humour mondain de l'intellect humain.
-15- Aux fins d'exemple et de clarification, nous voulons numrer dlibrment
quelques-uns de ces ridicules, afin que chacun puisse apercevoir clairement combien superficiellement et
extrieurement ce Commandement fut compris pendant plus de huit sicles, et ainsi expliqu aussi avec
ordre de l'observer.
-16- Donc: Un homme ne doit ressentir aucun dsir pour la femme de son voisin. Alors
ici c'est l'occasion de demander: Quelle est l'envie, ou quel est le dsir quoi l'on fait rfrence ?
-17- En effet, il y a un grand nombre de dsirs et d'envies honntes et permis qu'un
homme peut avoir en ce qui concerne l'pouse de son voisin; mais dans le Commandement il est dit
inconditionnellement: aucun dsir.
-18- Par suite de cela, seuls deux voisins peuvent avoir une conversation entre eux,
mais les femmes doivent tre regardes si possible avec mpris, pour ne pas susciter d'accommodements
amoureux: cela n'est ni plus ni moins que l'interprtation turque de ce Commandement mosaque.
-19- En outre, si l'on considre la chose littralement et matriellement, alors on doit, il
faut l'esprer, prendre tout littralement, et non pas quelques mots littralement, et quelques mots
spirituellement.
-20- Autrement ce serait comme si quelqu'un revtait une jambe d'un pantalon noir et
une autre d'un pantalon blanc transparent; ou bien comme si quelqu'un prtendit qu'un arbre pousse avec
le tronc couvert moiti d'corce, et pour l'autre moiti compltement nu.
-21- Suite cette considration, le dixime Commandement dfend seulement le dsir
pour l'pouse du voisin. Au sens littral qui peut tre celui qui ne doit pas ressentir un tel dsir?
-22- Aucun autre sinon que le voisin le plus proche, ou mme quelque proche parent.
Littralement, seuls ces deux voisins ne devraient pas dsirer la femme de l'autre, tandis que les femmes
de ceux qui habitent au loin, et en particulier celles des trangers qui ne peuvent tre considres comme
voisins, peuvent donc sans autre tre dsires.
-23- En effet, mme sans tre un expert en mathmatique et en gomtrie, chacun peut
comprendre qu'en comparaison du voisin de maison, celui qui habite loign de quelques heures, et
mme un tranger, ne peut tre reconnu comme voisin.
-24- Vous voyez, cela aussi est turc; en effet, ils observent ce Commandement entre
eux, en tant que turcs; mais pour ce qui concerne l'tranger, ils n'ont aucune loi. - Poursuivons:
-25- Je demande: Alors, l'pouse de ton voisin est-elle exempte de l'observance de
cette Loi divine ?
-26- En effet, dans la loi il est dit seulement qu'un homme ne doit avoir aucun dsir
pour la femme de son voisin, alors qu'il n'est rien dit pour l'ventualit qu'une femme luxurieuse ne
devrait avoir aucun dsir pour son voisin.
-27- En ce cas on donne manifestement la femme le privilge de sduire, sans aucun
souci, tous les hommes qui viennent sa porte; et qui pourrait le lui empcher du moment qu'il n'existe
aucun Commandement pour de tels cas ?
-28- Cela aussi drive de la philosophie turque; en effet les Turcs savent par le sens
littral que les femmes sont libres vis vis de cette loi; et c'est pourquoi ils les enferment afin qu'elles ne
se rendent pas au-dehors, et n'aient pas faire rjouir quelqu'un d'autre aprs eux.
-29- Et, si un turc permet l'une de ses femmes de sortir, elle doit se camoufler de
manire si dsavantageuse pour ses charmes, qu'elle inspirerait du respect mme un ours si elle devait
en rencontrer un, tant donn que ses charmes ne doivent tre dvoils qu'au mari seulement.
-30- Qui peut s'avancer et mettre en doute que cela n'est pas tir du sens littral de ce
Commandement ? Il est vident que ce ridicule a son indniable origine vraiment dans le
Commandement mme. - Poursuivons:
-31 Le * voisin * ne pourrait-il pas dj avoir des filles dj assez grandes, ou des
petites servantes suffisamment gracieuses ? Selon le dixime Commandement, est-il permis ou non
d'avoir un dsir des filles ou d'autres jeunes filles du voisin, mme comme homme mari ?
-32- Evidemment, cela devrait tre permis, puisque, dans le sixime Commandement,
on ne parle pas du dsir, mais seulement de l'action.
-33- Ensuite le dixime Commandement dfend seulement le dsir de la femme, donc,
en ce qui concerne le dsir des filles et encore d'autres jeunes filles ventuellement, il devrait tre permis
sans contradiction.
-34- Vous voyez, malheureusement, ici aussi nous avons nouveau une autre
interprtation turque de la Loi. Mais pour rendre la chose encore plus claire, nous exposerons encore
quelques-uns de ces ridicules.
SS2 C94
( Qui est le * tu * dans le dixime Commandement ? Raison hirarchique pour la fausse
interprtation du dixime Commandement.)
-1- Dans la Loi il est dit: * Tu ne dois pas dsirer l'pouse de ton voisin *- Ne devrait-
on pas ici demander: Qui est rellement ce * Tu * ? Est-ce un homme mari, un veuf, un jeune
clibataire, un jouvenceau ou peut-tre mme une femme aussi, laquelle on peut certes aussi dire:
-2- * Tu ne dois pas faire ceci ou cela ! *- Maintenant on dira: Cela est de prfrence
destin au sexe masculin, sans distinguer s'il s'agit de clibataires ou de maris, et il est vident que les
femmes sont aussi comprises, et qu'elles ne doivent pas avoir le droit de sduire et de dsirer d'autres
hommes.
-3- Pour ma part, j'oppose au contraire: Du moment que les hommes sont en mesure
d'tablir leur rglement de faon claire et comprhensible, et font rellement en ces rglements, pour
chaque cas ventuel, de subtiles et sages distinctions, on ne devrait pas faire de reproche au Seigneur
comme s'Il avait premirement, par ignorance, donn des bois exprimes de manire non claire, ou en
second lieu, comme un habile avocat, les avait rdiges de manire si douteuses, que les hommes eussent
t, pour ainsi dire, contraints de pcher de toute faon contre ces mmes lois.
-4- Mais il me semble qu'il serait trop grave d'arriver une semblable conclusion,
aprs avoir examin de plus prs cette Loi qui, en apparence, semble avoir t donne de manire
incertaine.
-5- Par contre, il est plus facile de conclure que cette Loi, comme du reste toutes les
autres, est certainement quelque chose de hautement prcis.
-6- Seulement, avec le temps, et plus exactement l'poque o s'leva la hirarchie
ecclsiastique, elle ft tellement dforme et faussement expose, qu'actuellement il n'y a plus d'homme
qui connaisse le vritable sens de cette Loi.
-7- Et cela est arriv en consquence de la cupidit toujours croissante, tant donn
que dans sa vritable signification, cette Loi n'aurait mme pas fait gagner un sou au clerg; dans son
sens cach, par contre, elle offrait l'occasion toutes sortes de mdiations, de dispenses et de divorces
trs lucratifs.
-8- Et ce naturellement, incomparablement plus dans ces temps passs qu'
prsent( 1843 ), puisque les choses taient ainsi disposes, que deux voisins ou plus ne pouvaient
absolument pas se prserver de pcher contre cette Loi. Et comment donc ?
-9- Comme c'est naturel, plusieurs fois durant l'anne, en raison de la grande peur de
l'Enfer, ils devaient se confesser consciencieusement; ils taient examins avec zle sur ce point, et si un
voisin avait une femme jeune et belle, alors, une pense, un regard, ou mme quelques paroles adresses
la femme constituaient dj comme un pch d'adultre.
-10- Pch qui, dans la plus grande partie des cas, tait remis contre une offrande titre
de pnitence.
-11- S'il advenait une approche plus accentue, alors la pleine condamnation tait dj
belle et bien prte; et une fois que quelqu'un avait gliss vers l'Enfer sur un des plateaux de la balance de
Saint Michel, dans l'autre plateau de la balance, encore compltement vide, il tait ncessaire de jeter une
offrande d'un poids aussi considrable pour soulever l'autre plateau, et tirer heureusement de l'abme
infernal, le pauvre pcheur condamn; et les prtres, dtenteurs de la Grce Sanctifiante de Dieu, n
'appartenaient certes pas cette catgorie qui prtend seulement beaucoup; eux, ils voulaient tout !
-12- De cette faon en effet, des chevaliers et des contes trs fortuns durent alors
mordre la poussire, et, encore par-dessus le march, cder leurs biens l'Eglise, comme pnitence pour
tre dlivrs de l'Enfer; en quelle occasion leurs pouses qui de toute faon taient restes chez elles,
taient accueillies en quelque couvent pour l'expiation du chtiment de leurs maris infidles.
-13- Et les ventuels enfants, tant garons que filles, taient habituellement rpartis
entre ces couvents o il n'tait pas permis de possder de richesses.
-14- Je suppose que cela devrait suffire pour apercevoir tout ce qui a driv de vraiment
outrancier du fait de la dformation de ce Commandement; et le * TU * fix par la loi tait la source
originaire de dispenses, qui habituellement constituaient les plus fortes rentes.
-15- Si quelqu'un apportait une offrande considrable, on pouvait alors modifier le *
TU *, de manire que le pcheur n'ait pas aller en Enfer.
-16- Par contre, ce * TU * pouvait devenir condamnable sans rmission, et tout cela
cause du pouvoir usurp de dlier et de lier, par suite duquel seules des offrandes trs considrables
pouvaient aider le pcheur chapper l'Enfer.
-17- Nous avons maintenant constat quelles dviations cet incertain * TU * a donn
occasion; mais nous ne voulons pas nous contenter de cela, mais bien plutt examiner encore quelques-
unes de ces ridicules expositions, afin qu'il soit d'autant plus clair pour chacun, combien est ncessaire
pour tous la connaissance de la vraie et pure signification de la Loi; sans quoi nul ne peut devenir libre,
mais au contraire doit rester toujours esclave, sous la maldiction de la Loi !
SS2 C95
(Autres exemples de comprhension l'envers du dixime Commandement. Les
lacunes de celui-ci, s'il est compris superficiellement. Notre triste opinion de la foi
paenne-chrtienne d'autrefois, avec rfrence l'Amour misricordieux de Dieu;
foi selon laquelle un tel Amour misricordieux tait fait valoir seulement durant la
vie terrestre. Exemples de clarification. Dnouement de ce nud en embrouill de
la Loi. Essence du divin Commandement. )
-1- Ce que dit la Loi, nous le savons; elle dfend un dsir ou une envie. Mais prsent
on demande: Si un homme, par exemple, s'est appauvri, alors que son voisin est un homme riche, et que
l'pouse de ce voisin - ce qui est connu du pauvre - a un cur misricordieux et charitable, il est vident
que notre pauvre ressentira un vif dsir de la misricordieuse femme, et donc, l'envie qu'elle rassasie sa
faim.
-2- Cet homme a-t-il pch ou non ? - Il manifeste ouvertement un dsir ou une envie
l'gard de l'pouse du voisin; et puisqu'il est dit: * Tu ne dois pas dsirer la femme de ton voisin *, qui
peut en ce cas dclarer raisonnablement que le modique dsir du pauvre peut tre considr comme
innocent ?
-3- En effet, dans la phrase: * N'avoir aucun dsir, aucune envie *, il doit tre sous-
entendu sans aucun doute, tout dsir et toute envie, tant donn que dans le mot * aucun * ne sont pas
prvues d'exceptions, de sorte qu'un dsir de quelque nature qu'il soit, doit y tre inclus.
-4- Ne rsulte-t-il pas vident de cette explication que le Seigneur a voulu avec cela
exclure le sexe fminin de l'exercice de la bienfaisance; de sorte que toute bonne uvre que fait une faire
envers un pauvre, doit tre considr carre un pch contre le Commandement divin ?
-5- Comment peut-on penser qu'un tel Commandement insens ait t donn par
l'Auteur suprme de la Vie ? A ce moment on dira: le Commandement est limit seulement au dsir
charnel voluptueux.
-6- C'est bon, admettons que ce soit ainsi; seulement, qu'il me soit permis cet gard
de faire quelques observations. Mais si ces observations sont en contradiction avec la signification
limite signale l'instant, alors les contestations devront s'apprter constater que la destination de ce
Commandement prsente une autre voie. Voici les observations:
-7- Le Commandement devrait donc dfendre simplement un dsir charnel sensuel ?
C'est bien, mais dans le mme temps je demande:
-8- Dans le Commandement est-il indiqu expressment une femme, ou bien toutes les
femmes sont-elles comprises, ou bien certaines exceptions naturelles sont-elles faites ?
-9- Admettons que des voisins qui se trouvent en face, aient tous des pouses pas
attrayantes; en ce cas nous pouvons tre assurs que ces voisins n'auront absolument aucun dsir charnel
pour les pouses des autres.
-10- Donc, dans le Commandement, devraient tre envisages seulement les femmes
jeunes, belles et attrayantes. D'un autre ct aussi des hommes gs et mal-en-point ne sont plus tant
tourments par des dsirs charnels sensuels, quelle que soit la femme du voisin.
-11- De cela nous constatons que ce Commandement est valable seulement pour des
conditions spciales. Donc, le Commandement a des lacunes et, pour cette raison, sa validit n'est pas
gnrale.
-12- En effet, l o la Nature fait des exceptions, et o une loi n'a pas non plus sa pleine
validit naturelle, comment peut-elle s'tendre au domaine spirituel ? - Qui ne peut pas comprendre cela,
qu'il abatte un arbre, et regarde ensuite s'il peut encore crotre et produire du fruit.
-13- Mais une loi divine doit tre dispose de telle sorte que sa validit bnfique soit
mise en place pour toute l'ternit.
-14- Si par contre, dj durant la courte existence terrestre, en certaines circonstances et
de manire naturelle, elle sort de ses limites valides, et donc, dj l'tat naturel pour l'homme elle cesse
d'tre oprante qu'en sera-t-il d'elle pour l'ternit ?
-15- Toute Loi de Dieu n'est-elle pas base sur Son Amour infini ? Qu'arrive-t-il
lorsqu'une loi perd sa validit ?
-16- Si les choses se trouvent peut-tre autrement qu'on ne le suppose, alors l'Amour
divin aussi, en certaines circonstances, ne perd-il pas sa valeur pour les hommes ?
-17- Mais sur cela se base la triste foi qui de votre part est pagano-chrtienne, selon
laquelle l'amour de Dieu dure aussi longtemps, que longue est la vie sur la Terre; mais une fois que l'on
est mort, selon le corps, et que l'on se trouve seulement en tant qu'me et esprit, alors commence la
Justice de Dieu provenant de la colre, immuable et pouvantable, prte chtier svrement, et devant
laquelle ce n'est plus le cas de parler d'Amour et de Misricorde.
-18- Si l'homme a mrit le Ciel par sa faon de vivre, il n'y va pas grce l'Amour
divin, mais bien seulement suite la Justice divine, et naturellement, en raison de ses propres mrites au
service de Dieu, mrites qui ont plu Dieu.
-19- Par contre, quand l'homme n'a pas vcu ainsi, alors est immdiatement prte la
damnation ternelle, dont on ne peut attendre, et pour l'ternit, de libration.
-20- En d'autres termes, cela a la mme signification que si un pre stupide introduisait
une semblable loi dans sa maison, contre ses enfants, et prcisment:
-21- * Je donne tous mes enfants, depuis la naissance jusqu' leur septime anne,
pleine libert. Durant tout ce temps, ils peuvent tous jouir de mon amour, sans distinction.
-22- * A l'chance de la septime anne, je retire mon amour de tous mes enfants, et,
partir de ce moment, je les jugerai svrement, ou bien je les rendrai heureux.
-23- * Ceux qui, durant leur enfance, auront observ mes svres lois, pourront se
rjouir, aprs la septime anne, de ma trs grande prosprit; tandis que ceux qui avant la septime
anne ne se seront pas amliors jusque dans les moindres dtails, selon mes justes lois, seront jets hors
de la maison paternelle, et maudits pour tous les Temps. *
-24- Dites, quelle serait votre opinion sur un semblable cruel ne de pre ? Cela ne
serait-il pas infiniment pire que la plus scandaleuse tyrannie ?
-25- Si vous, vous trouvez - comme c'est certainement le cas - un tel comportement
chez un homme, comme incalculablement stupide et mchant, alors combien pouvantablement insenss
doivent tre les hommes, s'ils peuvent attribuer Dieu, qui est le plus grand Amour et la Sagesse-Mme,
de telles inexprimables infamies qui dpassent toute imagination !
-26- Que fit le Seigneur du haut de la Croix, en tant que Sagesse divine seulement, tant
donn que d'une certaine manire, selon l'extrieur, Il tait comme spar de l'ternel Amour ?
-27- En tant que Sagesse, et comme telle, fondement de toute Justice, Il s'adressa Lui-
Mme au Pre, c'est--dire l'Eternel Amour, et Il ne demanda pas vengeance, comme cela aurait pu tre
pour ainsi dire selon la justice, mais bien plutt Il pria l' Amour de vouloir pardonner tous ces
mchants, et donc aussi tous les grands-prtres et pharisiens, toutes leurs mauvaises actions, * car ils ne
savaient pas ce qu'ils faisaient *!
-28- Donc ceci, la divine Justice l'a fait dj en ce temps pour Elle-Mme; l'Amour
infini devrait-il alors commencer condamner, l o la divine Justice invoque misricorde de la part de
l'Amour, encore infiniment plus Misricordieux ?
-29- Et mme si l'on ne veut pas considrer comme valide, que le Seigneur ait fait
srieusement cette invocation, en supposant qu'Il ait dit cela seulement pour donner un exemple - comme
but politique - n'attribue-t-on pas au Seigneur de l'hypocrisie, si l'on suppose que lui, du haut de la Croix,
a invoqu le pardon seulement pour l'apparence ?
-30- Tandis qu'Il laisse subsister en Lui, ineffaable, la vengeance, par suite de quoi Il
devait dj depuis longtemps, avoir condamn au fond de Lui, tous ces mchants, au plus ardent feu de
l'Enfer !
-31- monde, hommes ! inexprimable absurdit, qui pouvait jamais tre imagine
en tout l'infini et dans l'ternit ! Peut-on imaginer quelque chose de plus infme, que de faire du
Seigneur sur la Croix, un menteur, un faux prcheur, et avec cela, un trompeur de tous les mondes en
gnral, et cela pour la plus fausse confirmation de l'autorit de l'Enfer, temporaire, comme on peut
l'imaginer ?
-32- De quelle autre bouche, sinon de celle de l'Archi-Satan pouvait provenir cet
enseignement, et pouvaient sortir de telles paroles ? - Je suppose que vous n'avez besoin de rien d'autre,
pour vous faire apercevoir quelles horreurs peuvent driver d'une interprtation, et d'une indication d'une
Loi divine, hautement en opposition.
-33- Que les choses soient ainsi sur la Terre, vous pouvez dj le constater par vous-
mmes; mais pourquoi c'est ainsi, et en particulier quelle est la raison de cette dformation, vous ne
pouviez mme pas le savoir, car trop emml tait le nud de la Loi, et personne n'aurait t en mesure
de fournir une solution complte.
-34- C'est pourquoi le Seigneur a eu de la Misricorde pour vous et vous fait
communiquer travers ce * Soleil Spirituel *, qui est certainement assez lumineux, la vraie solution de
ce nud, afin que vous puissiez apercevoir la base commune de toute la mchancet et de tous les
tnbres.
-35- On dira certainement: Mais comment peut-il dpendre tant de mal de
l'incomprhension des dix Commandements de Mose ? Eh bien, je vous dis: Ces dix Commandements
ont t donns par Dieu, et portent en eux, tout l'Ordre infini de Dieu.
-36- Par consquent, celui qui d'une manire ou d'une autre sort de l'Ordre divin, sur
l'un ou l'autre des points de la Loi, celui-l ne reste dans l'Ordre divin en aucun point, puisque l'Ordre
divin est la * Voie Droite *.
-37- Si quelqu'un s'carte de cette Voie, quel que soit le point, peut-il dire: Je me suis
loign de la Voie seulement d'un quart, d'un cinquime, d'un septime, d'un dixime ou d'un millime ?
-38- Certainement pas, car pour peu, ou bien pour trs peu qu'il abandonne * La voie *,
il est dj compltement hors de toute la Voie; et s'il ne veut pas retourner sur la * Voie *, on pourra
affirmer, de manire plus que sre, qu'il a suffi de cet unique point o le plerin a abandonn la Voie,
pour qu'il se soit loign de la Voie entire.
-39- Et ainsi sont les choses aussi avec chaque point particulier de la Loi divine. Il n'est
pas si facile de trouver quelqu'un qui ait gravement pch contre la Loi entire, tant donn que ce serait
mme presque impossible.
-40- Mais il est suffisant que quelqu'un ait pch contre un point, et ici le plerin a
quitt compltement la * Voie *, ds lors qu'il persiste en son pch; et s'il ne veut pas faire retour vers le
Seigneur, le Seigneur ne fera pas non plus quelque chose pour, lui; et mme s'il se repent de son pch,
mais ne cherche pas d'aide du Seigneur, il ne pourra pas entrer dans l'Ordre divin.
-41- Ceci tant fix, vous pouvez tre certains que le plus grand mal dans le monde
drive hlas de l'incomprhension qui depuis le commencement tait goste et mchante, ou plus
encore, drive du mchant dtournement de la signification de ces deux derniers Commandements
divins.
-42- Nous avons prsent suffisamment mis en vue les ridicules et les fausses
interprtations de ce Commandement; c'est pourquoi nous voulons passer aussi sa vraie signification,
la lumire de laquelle, vous apercevrez de manire incomparablement plus claire encore toutes les
sottises dont il a t fait l'objet.
SS2 C96
( Rptition des points principaux du dixime Commandement: Qui est le * Tu *, qui le
voisin et qui la femme. ? Pourquoi le vrai sens de ce Commandement est-il ainsi
cach ? Exemples ce sujet. Les trois aspects de la Parole. )
-1- A ce moment, quelqu'un qui a relu ce qui prcde dira: Je suis vraiment trs
curieux de savoir quelle vritable signification durable a ce Commandement, tant donn que toute
signification qui a jusqu' maintenant t attribue par nous ce Commandement, on l'a irrvocablement
fait finir dans l'insens et dans le ridicule.
-2- Nous voudrions vraiment apprendre trs volontiers qui est le * Tu *, le * voisin *,
et enfin * son pouse *. En effet, dans le Commandement il n'est pas possible de l'tablir avec certitude.
-3- Le * Tu *, naturellement, peut tre chacun, mais si peut y tre compris aussi la
femme... l on se trouve en haute mer ! Le * voisin *, ou peut-tre mieux le * prochain *, on peut l'tablir
plus facilement, si ce mot on donne un sens large; dans quel cas, chacun qui a besoin de notre aide, est
notre prochain.
-4- La femme par contre reprsente la plus grande difficult, car on ne sait en ce cas
s'il s'agit d'une femme marie, ou bien de quelque jeune fille.
-5- Il est vrai qu'ici elle est prise plus au sens singulier que pluriel, mais, cela ne rend
pas la chose plus claire. En effet, dans les parties du monde o la polygamie est en vigueur, le nombre
simple engendrerait une difficult de plus.
-6- Suite tout cela, nous sommes d'autant plus assurs de connatre la vraie
signification de ce Commandement, tant donn que celle littrale n'est accessible d'aucun ct.
-7- Et j'ajoute: Donc il est clairement tabli qu'en prenant la pure signification littrale
extrieure, on ne peut arriver qu' la plus grossire absurdit, mais jamais une Vrit solidement base.
-8- A ce point on dira certainement: Alors pourquoi le Seigneur n'a-t-il pas donn
aussitt une telle Loi, sous une forme qui ne rsultt pas cache pour chacun, mais qu'il appart au
contraire bien clairement en quel sens elle avait t effectivement donne et comment rellement en ce
sens elle devait tre observe ?
-9- Cette objection, du point de vue extrieur, est justifie et elle est valable, comme
synthse assez srieusement fonde; cependant, examine la vraie Lumire, elle est si sotte qu'il serait
difficile d'imaginer quelque chose de plus sot encore.
-10- Mais, afin que l'extraordinaire niaiserie de cette objection soit bien claire pour
chacun, je veux vous faire remarquer en cette occasion, des observations naturelles, rsumes
brivement.
-11- Admettons que, pour la ralisation de ses recherches, il vint l'esprit de ce que l'on
appelle un naturaliste et un botaniste, de demander: * Pourquoi la force cratrice de l'tre Suprme n'a-t-
elle pas cre les arbres et les plantes, de faon que le noyau ft l'extrieur et l'corce l'intrieur, afin
que l'on pt observer exactement avec une moindre fatigue, et l'aide du microscope, la monte de la
sve dans les branches et dans les rameaux, ainsi que leurs ractions et autres effets ?
-12- * En effet, il ne pouvait tre dans les intentions du Crateur de mettre sur la Terre
l'homme pensant, de manire qu'il ne pt jamais pntrer dans le secret de la merveilleuse activit dans
la nature. *Que vous semble-t-il de cette prtention ? N'est-elle pas sotte au plus haut degr ?
-13- Cependant, supposons que le Seigneur se laisst amener suivre cette requte, et
qu'Il retournt les arbres et les plantes, ne s'avanceraient-ils pas alors d'autres naturalistes disant:
-14- * De quelle utilit est pour nous de pouvoir observer la sve extrieurement, alors
que l'corce si merveilleuse est cache l'intrieur ? Qu'en serait-il ensuite ? *
-15- Le Seigneur devrait-Il se ranger aussi cette demande, et mettre la partie externe
de l'arbre, tant l'corce que la sve ? Mais supposons que le Seigneur, srieusement, ait fait cela, et que la
partie interne de l'arbre consistt seulement de bois, n'y aurait-il pas alors un autre naturaliste qui
s'avancerait avec un nouveau besoin, et dirait:
-16- * Avec l'corce et en partie avec la moelle, est couverte maintenant toute la
merveilleuse formation du bois; un arbre par contre ne pourrait-il pas tre ainsi constitu que tout,
moelle, bois et corce fussent extrieurs, ou au moins, transparents comme l'air, ou bien l'eau ? *
-17- Qu'il soit possible de runir un arbre, qui a ncessairement un nombre infini
d'organes, au point qu'il soit transparent comme l'air, ou du moins comme l'eau pure, est chose que nous
laissons dcider aux opticiens et aux mathmaticiens.
-18- D'ailleurs, comment, sur des arbres forms compltement d'air, peuvent pousser
des fruits... sur cela devrait se prononcer un habitant des rgions du ple Nord, ou du ple Sud, en
recourant son exprience.
-19- En effet, il arrive l parfois des phnomnes, par suite du grand froid, comme chez
vous en hiver sur les vitres des fentres.
-20- Mais l, apparaissent dans l'air, des arbres cristallins de glace. Cependant que sur
de tels arbres poussent quelques espces de fruits... Il ne semble pas que l'on en ait entendu jamais
parler !
-21- D'un autre ct cependant, en ce qui concerne ces arbres en lesquels tout: moelle,
bois et corce, devrait tre ternel, vous pouvez tre pleinement certains qu'il serait plus facilement
possible de faire d'une boule sphrique une boule carre, qu'un arbre semblable.
-22- Je suppose qu'aprs cette considration, la question de la sotte objection avance
avant, devrait tre plus que bien claire. Mais, afin d'tre encore plus clairs et plus convaincants, nous
voulons ajouter encore quelques considrations.
-23- Imaginons-nous un docteur: Il doit beaucoup tudier, et quand, l'instar d'un
polype, il a englouti une pesante charge d'rudition, et qu'il est appel auprs d'un patient, il se trouve
devant le lit du malade, comme une paire de bufs attachs au chariot pour la premire fois, devant une
rude monte.
-24- Ceux qui assistent le malade lui demandent, comment il le trouve, ce qu'il a
vraiment, et s'il peut l'aider de quelque faon ? A ces questions, le mdecin prend un air trs docte, mais
en mme temps trs proccup et trs embarrass, et il dit:
-25- *Mes amis, il n'est pas encore possible de se prononcer, je dois d'abord prouver la
maladie avec un remde, puis, suite la raction, je pourrai dj savoir comment se prsentent les
choses.
-26- * S'il y a des ractions, alors vous devez vous-mmes admettre que nous ne
pouvons pas regarder l'intrieur, pour dcouvrir o se cache la maladie et de quelle nature elle est. *
-27- Alors quelqu'un, plutt laconiquement, dit: " Monsieur le Docteur, notre Seigneur
Dieu aurait fait beaucoup mieux s'Il avait construit l'homme comme les tiroirs d'une armoire, de faon
pouvoir les ouvrir et voir ce qu'il y a dedans.
-28- " Ou bien le Crateur aurait d placer au-dehors, comme les doigts, les oreilles, les
yeux et le nez, galement ces parties plus scabreuses qui sont si difficiles atteindre, afin que l'on puisse
leur venir en aide avec quelques mdicaments.
-29- "Mieux serait que tout, s'il avait fait l'homme transparent comme l'eau, et ne l'avait
pas mis en compagnie de parties si dangereuses pour la continuation de la vie, mais l'avait fait plus
simple, comme par exemple, une pierre. "
-30- Le docteur s'aperoit des hypothses absurdes, mais par politique, il rpond:
"Certes, mes chers amis, ce serait bon et meilleur, mais comme il n'en est pas ainsi, nous devons nous
contenter si nous sommes en mesure de dduire, sur la base des expriences, avec le plus d'exactitude
possible, l'tat interne de l'tre, et de diagnostiquer la maladie.
-31- " Si ensuite, l'homme tait ouvrable comme une armoire, ce serait d'abord
beaucoup plus dangereux que ce ne l'est maintenant; car il suffirait mme d'un coup tourdi dans
l'intrieur, et le dommage serait irrparable.
-32- " En ce qui concerne ensuite l'extriorisation des organes actuellement internes, ce
serait plus que tout une chose tellement peu esthtique, au point que l'on ne ressentirait plus aucun dsir
de s'approcher rciproquement; et si ensuite, comme signal auparavant, lhomme tait transparent, alors
il en serait fini pour toujours, car le dgot ne contemple pas un autre dgot.
-33- " Je suppose qu'aprs cette considration, l'absurdit de l'objection susdite sera
pour chacun encore plus qu'vidente. "
-34- Mais voil qu'ici encore quelqu'un dit: " Certes, appliqu des choses matrielles
naturelles, mme seulement penser que l'intrieur pourrait tre en mme temps l'extrieur, serait une
chose extrmement insense, mais la parole n'est pas un arbre, ni un animal, ni un homme; mais certes
elle est dj en soi spirituelle, puisqu'elle ne porte en soi rien de matriel.
-35- " Pourquoi donc, devrait-elle avoir, comme un animal ou un homme, quelque
signification intrieure insaisissable ? - Et mme, comment cela pourrait-il tre possible, si l'on observe
l'extraordinaire simplicit et la plnitude de la parole ! "
-36- Bien, dis-je: Prenons alors le mot * Pre *; que veut-il indiquer ? - Le mot indique-
t-il lui-mme le Pre ou dsigne-t-il un pre rellement existant dont ce mot serait seulement un type
extrieur de tmoignage ?
-37- On dira: Evidemment, ici le mot n'est pas le pre lui-mme, mais seulement une
dsignation extrieure de celui-ci. Bien dis-je, mais maintenant je demande: Que doit-on alors entendre
sous le mot, afin que l'on puisse le reconnatre comme un symbole extrieur qui indique exactement
quelque chose ?
-38- Rponse: Le mot doit reprsenter un homme qui est mari, avec des enfants, et
qui celui-ci subvient paternellement, corporellement et spirituellement.
-39- Qui peut contester, mme seulement en petite partie, que cette signification, plutt
tendue et on ne peut plus essentielle, doit se trouver dans le simple mot * Pre *, sans laquelle il ne
serait mme pas un mot ?
-40- Donc, si dj dans les rapports extrieurs, tout mot, mme simple, est assujetti
une explication plus intrieure et une analyse, plus forte raison, tout mot extrieur doit avoir aussi
une signification spirituelle intrieure, tant donn certes que, tout ce qui est dsir avec un mot
extrieur, doit avoir au fond un contenu spirituel plein de force agissante.
-41- Un pre a certainement aussi, en tant qu'homme physique matriel, une me et un
esprit; le terme indiquerait-il exactement le concept * pre * si l'on en excluait son ct animique et
spirituel ?
-42- Certainement pas; en effet, le pre en ralit est constitu d'un corps, d'une me et
d'un esprit, c'est--dire qu'il possde des caractristiques, extrieures, intrieures, et purement
spirituelles.
-43- Donc, si dans la ralit le pre vivant est ainsi constitu, ne doit-il pas, en cette
constitution, se trouver rflchi comme dans un miroir, dans le terme au moyen duquel, tel pre essentiel
est justement dfini comme pre, afin que la dfinition soit complte et bien tablie ?
-44- J'estime que l'on ne peut pas exposer de manire plus comprhensible et plus claire
le sens intrinsque d'un mot; et de cela, il doit rsulter aussi vident que le Seigneur, lorsque Il exprime
Sa Volont sur la Terre, Il doit la donner, pour les hommes extrieurs, selon Son Ordre divin; justement
pas autrement qu'au travers de reprsentations images extrieures, en lesquelles se trouve bas
videment un sens intrieur, ainsi qu'un sens profond, avec lesquels ensuite l'homme tout entier est
pourvu au plus profond de son tre intime, ainsi qu'extrieur, selon l'Amour divin.
-45- Mais maintenant que nous avons expos, de manire plus que tangible, la ncessit
et la certitude d'une telle disposition, il sera extrmement facile de trouver presque de soi, la vraie
signification intrieure de notre Commandement, et de le reconnatre - du moins il faut l'esprer - tel qu'il
sera expos par moi, comme le seul indiscutablement vrai, et universellement valable; de sorte que nous
pouvons passer immdiatement cette exposition.
SS2 C97
( Vritable signification intrieure de ce dixime Commandement. Pourquoi un voile sur
ce simple Commandement. Considrations additionnelles.)
-1- Le Commandement dit: " Tu ne dois pas dsirer la femme d'autrui *, ou bien, * Tu
ne dois avoir aucun dsir de la femme de ton voisin *; ce qui est la mme chose. Qui est donc * la
femme * et qui * le voisin * ?
-2- La femme, c'est essentiellement, l'amour de tout homme, et le voisin, c'est tout
homme quel qu'il soit, avec lequel on est en contact pour n'importe quel motif, ou bien celui qui, o qu'il
puisse se trouver, a besoin de mon aide pour un motif quelconque. Quand nous savons cela, en ralit
nous savons dj tout.
-3- Donc, que veut vraiment dire le Commandement ? Rien d'autre, sinon qu'aucun
homme ne doit vouloir l'amour de la femme du prochain, par amour de lui-mme, ou pour son propre
bien personnel. En effet, l'amour de soi-mme n'est autre que d'attirer l'amour d'autrui pour sa propre
jouissance, mais sans accorder soi-mme en change mme une tincelle d amour.
-4- C'est l, dans la ralit, le Commandement dans sa signification originelle
spirituelle. Mais on dira: Ici, il est videment repris dans un sens littral que l'on aurait pu annoncer
depuis le dbut, tout aussi bien que maintenant; avec quoi on aurait pu viter tant d'erreurs.
-5 Mais je dis: C'est sans doute exact; si l'on coupe un arbre par le milieu dans le sens
de la longueur, il est certain que la moelle se trouve aussi au-dehors, et l'on peut tranquillement
l'observer, comme avant on pouvait observer la seule corce lorsque l'arbre tait entier.
-6- Le Seigneur a au contraire cach dlibrment le sens intrieur dans une image
extrieure naturelle, afin que ce sens intrieur, saint et vivant, ne ft pas saisi et dtruit par de mchants
hommes; la suite de quoi tous les Cieux et tous les mondes auraient pu subir de trs srieux dommages.
-7- Pour cette raison, le Seigneur a aussi dit: * Devant les grands et les puissants sages
du monde cela doit rester cach, et n'tre rvl seulement qu'aux petits, aux faibles et aux enfants. *
-8- Du reste les choses sont ainsi dj en ce qui concerne la Nature. Admettons que le
Seigneur ait cr les arbres de telle sorte que la moelle et leurs principaux organes vitaux se trouvent
l'extrieur du tronc; dites vous-mmes combien de dangers mortels ils auraient t exposs chaque
seconde ?
-9- Vous savez que si l'on perce intentionnellement le noyau et la moelle intrieure
d'un arbre, pour celui-ci la vie est finie. Si un mchant ver mange la racine principale du tronc, qui se
trouve en troite relation avec la moelle de l'arbre, l'arbre meurt.
-10- Qui ne connat pas le pernicieux * bostryche * ? Que fait ce dernier aux arbres ? Il
commence ronger le bois, et mange ici et l, en creusant les organes principaux de l'arbre; et ensuite
l'arbre meurt.
-11 Si l'arbre, dj si bien protg, rencontre tant de dangers, qu'en serait-il de lui, si
ses organes principaux taient exposs l'extrieur ?
-12- Vous voyez, rellement ainsi, et mme beaucoup plus encore, plus scabreuses sont
les choses avec la * Parole du Seigneur *!
-13- Si l'on devait donner, ds le commencement, le sens intrieur tourn vers
l'extrieur, alors dj depuis longtemps, il n'existerait plus aucune religion parmi les hommes; car ils
auraient rong et effrit ce saint sens intrieur de l'Arbre de la Vie.
-14- Ils auraient aussi, et mme dj depuis longtemps, dtruit la sainte Cit de Dieu, au
point qu'il n'en serait pas rest pierre sur pierre, comme ils l'ont fait dj avant avec la Jrusalem antique,
et ensuite avec le sens seulement littral et extrieur qui contenait en lui la Parole.
-15- En effet, la * Parole de Dieu *, dans son sens littral extrieur, tel que vous l'avez
devant vous dans l'Ecriture Sainte, est aussi diffrent du texte d'origine qu'est diffrente l'actuelle
malheureuse cit de Jrusalem par rapport la Jrusalem Antique, qui tait une cit mondiale.
-16- Toute cette altration, ainsi que la mutilation du seul sens littral extrieur, ne sont
toutefois pas prjudiciables pour le sens intrieur, tant donn que le Seigneur, avec Sa sage Prvoyance,
a fix dj depuis toute ternit, l'Ordre selon lequel la seule et mme Vrit spirituelle peut tre
conserve et donne sans dommage, sous l'image extrieure la plus diffrente.
-17- Bien diffrent au contraire serait le cas si le Seigneur avait donn la Vrit
Spirituelle intrieure nue, sous une enveloppe protectrice extrieure.
-18- Les hommes auraient rogn et dtruit leur gr cette sainte et vivante vrit, et
cela aurait t la fin de toute vie.
-19- Mais tant donn que le sens intrieur est ainsi cach, et que le monde n'a pas la
possibilit de le trouver, la vie est assure, mme si le vtement extrieur est dchir en mille morceaux.
-20- Certes, de cette faon, le sens de la Parole, quand il est rvl, s'exprime comme
s'il tait semblable au sens extrieur, tandis qu'il contient un sens spirituel vivant, et il est reconnaissable
ce qu'il embrasse l'Ordre divin tout entier, tandis que l'image qui le contient exprime seulement un sens
circonstanci, qui ne peut jamais avoir une valeur gnrale.
-21- Mais comme le Commandement que nous sommes en train de traiter, est dans
limage seulement une enveloppe extrieure, pour montrer sa valeur intrinsque spirituelle vivante, nous
voulons vous le mettre immdiatement en pleine lumire, avec une brve considration supplmentaire.
-22- Le Commandement symbolique extrieur vous est connu; intrieurement il
signifie: * N'aie aucun dsir pour l'amour de ton frre ou de ta sur ! * Donc, pourquoi ce
Commandement ainsi charg de sens et de vie est-il envelopp dans l'image de la femme que l'on ne doit
pas dsirer ?
-23- En cette occasion, j'attire seulement votre attention sur une parole du Seigneur
Lui-Mme, o Il s'exprime sur l'amour de l'homme pour la femme: * Le fils quittera son pre et sa mre
et s'unira avec son pouse. *
-24- Le Seigneur veut indiquer par l que: Le plus fort amour de l'homme en ce monde,
il doit le rserver pour son pouse. En effet, dans l'ordre de sa vie, quoi tient-il le plus au monde, sinon
qu' sa chre et brave pouse ?
-25- Dans la femme donc est plac tout l'amour de l'homme; et de mme, la femme,
dans l'ordre de sa vie, n'aime rien plus fortement qu'un mari qui correspond son cur.
-26- Ainsi aussi, dans ce Commandement, dans l'image de la femme, est plac l'amour
complet, puisque la femme, en ralit, n'est rien d'autre qu'un dlicat revtement extrieur de l'amour de
l'homme.
-27- A qui peut-il maintenant chapper que dans l'image: * TU ne dois pas dsirer la
femme d'autrui * il n'est pas dit autrement que: * TU ne dois pas dsirer l'amour du prochain ton seul
avantage *, et avec cela il faut entendre naturellement, tout l'amour, tant donn que la femme dans le
monde comprend galement en elle tout l'amour de l'homme.
-28- Pour peu maintenant que vous examiniez cela de trs prs, vous comprendrez
facilement que toutes les incertitudes extrieures que nous connaissons de la Loi symbolique extrieure,
ne sont rien d'autre que d'authentiques certitudes intrieures gnrales, et nous le verrons aussitt.
-29- Regardez, le * tu * est incertain, car dans le sens intrieur chacun est compris, et
c'est la mme chose qu'il s'agisse du genre masculin ou du genre fminin.
-30- De mme, le terme * femme * est tenu dans le vague, et il n'est pas dit s'il s'agit
d'une femme ge ou bien d'une jeune, d'une seule ou de plusieurs, d'une jeune fille ou d'une veuve;
pourquoi donc cela est-il ainsi indtermin ?
-31- Car l'amour de l'homme est seulement UN, et il n'est ni pour une femme jeune ou
ge, une belle ou une laide, une veuve ou une jeune fille, mais il est l'AMOUR, et, en tout homme,
semblable une femme, qu'aucun autre homme n'a le droit de dsirer, en premier lieu parce que cet
amour est la vie-mme de chaque homme, et en second lieu parce que chacun qui a de cet amour un sens
goste et envieux de l'amour de son prochain, est, d'une certaine manire, comme quelqu'un qui a envie
de combiner un massacre pour s'emparer de l'amour d'autrui (c'est--dire de la femme de son prochain, et
non de toute sa famille) son propre avantage.
-32- Quant au sens de * prochain * ou voisin, il est imprcis, parce que dans le sens
intrieur on ne fait pas de distinction de degrs: chaque tre humain est compris.
-33- Je suppose qu'avec cela, vous verrez suffisamment clairement que le sens intrieur,
que je vous ai signal, est le seul juste, parce qu'il englobe tout.
-34- Mais certains, peut-tre insuffisamment clairs par leur quartier de lune, pourront
dire: " Eh bien, si les choses sont ainsi, alors celui qui a des relations avec la femme ou la fille de son
voisin, ou si du moins il le dsire, ne commet pas de pch.
-35- Mais je te dis: " Quand il est dit de ne pas attirer toi l'amour de ton prochain,
n'entend-on pas avec cela son amour intgral et naturel au complet, dans lequel est inclus tout ce qu'il
conserve dans son cur, et qui lui est aussi cher que sa vie ?
-36- Tu vois donc que, dans le Commandement, il n'est pas seulement inclus ton dsir
pour l'pouse ou les filles de ton prochain, mais bien plutt tout ce qu'un tel amour englobe en lui.
-37- Au commencement, ces deux Commandements taient donns en un seul, et la
seule chose qui les distingue, c'est que le neuvime Commandement, c'est--dire, l'amour du prochain
respecter, est expos avec davantage de dtails...
-38- Et dans le dixime Commandement est ainsi expos, dans le sens intrieur, ce que
l'on doit respecter, mais rsum en un terme commun.
-39- Donc, que le dsir pour la femme ou pour les filles du voisin soit dfendu, tout
homme peut sans aucun doute le constater; et la chose se trouve rellement comme si quelqu'un devait
s'approprier un buf; alors certes il ne pensera pas laisser de ct les cornes, la queue, les oreilles et les
pieds; mais s'il le prend, il prend en entier et en cachette tout ce que comporte le buf.
-40- Ou bien, dans un sens plus noble, c'est, comme si le Seigneur donnait un monde
quelqu'un mais condition de n'tre le matre absolu que de ce qui est l'intrieur, tandis que la surface
extrieure au complet serait la proprit du Seigneur.
-41- Je suis d'avis que tout cela ne pouvait pas tre donn plus clairement pour la
comprhension par l'homme de ce qui concerne le sens intrieur spirituel de ce Commandement, tel qu'il
est ternellement valable en tous les Cieux, et tel qu'il conditionne le bonheur de tous les anges; et nous
avons ainsi surmont toutes les objections possibles.
-42- Et ainsi nous sommes arrivs la fin de ce Commandement avec tous les
claircissements possibles; nous passerons donc maintenant dans la onzime salle qui, resplendissante de
lumire, se trouve devant nous.
-43- En elle nous trouverons tout ce qui a t dit jusqu' maintenant, et dans la plus
claire lumire, comme concentr en un point et confirm.
SS2 C98
( Onzime salle - Onzime Commandement: l'Amour pour Dieu. - Ce Commandement se
prsente comme un Soleil irradiant, tandis que les dix autres taient reprsents
seulement en noir et blanc; pourquoi cela ? L'Ancien Testament, ou Alliance, peut
se comparer la magnificence du ciel nocturne toil. La Lumire du jour, au
Soleil de la Nouvelle Alliance. La Lune est semblable Mose. Jsus Jhovah
Sabaoth, le Soleil ternel de la Vie; et un tel rapport se trouve aussi entre Sa Parole
et celle des Patriarches, des Prophtes et des Aptres; pour cette raison ce seul
Commandement contient surtout toute l'Ancienne Alliance. )
SS2 C99
(LAmour de Dieu est la substance fondamentale originelle de toutes les cratures.
Exemples en vrit physiques: Qu'est ce que le froid ? La chaleur est semblable
l'amour, le froid, au manque d'amour. Signification de vie pratique de ce
Commandement. )
SS2 C100
(Objections et questions de doute cet gard. Les diverses manires les plus
considrables d'aimer. Mesure du Commandement de l'amour. *Qui observe Mes
Commandements... *etc... Objections en opposition, en clairs textes d'Ecriture ; par
exemple: du jeune riche, du pharisien et du publicain, et d'autres encore. * Devenez
comme des petits enfants ! * )
-1- J'aperois quelqu'un qui se prsente et dit: " Tout serait juste, mais comment
devrait-on raliser, en ce qui concerne Dieu Lui-Mme, cette particulire Parole divine ?
-2- " Comment devrait-on aimer Dieu de manire approprie, et en outre, en tout, par-
dessus toute chose ? Devrait-on tre amoureux de Dieu, peu prs comme un jeune poux est amoureux
de sa trs belle et trs douce pouse ?
-3- " Ou bien devrait-on tre amoureux de Dieu, comme un mathmaticien est
amoureux d'un calcul mathmatique, ou bien un astronome de son toile ?
-4- " Ou bien devrait-on tre amoureux, comme un commerant spculateur, de sa
marchandise, ou un capitaliste de son argent, ou comme un homme influent de son autorit, ou enfin
comme un monarque de son trne ?
-5- " Ce sont l les seuls possibles instruments de l'amour humain srieux; en effet,
l'amour des enfants pour leurs parents ne peut tre propos corme un srieux mesureur de l'amour,
puisque la pratique enseigne que les enfants peuvent laisser leurs parents pour faire un bon mariage, ou
bien pour gagner beaucoup d'argent, ailleurs.
-6- "Dis-moi, si devant des faits de ce genre l'amour des enfants pour les parents se
retire, crant ainsi un vide, alors, quels instruments de mesurage restent-ils rellement, pour mesurer
l'amour pour Dieu ?
-7- " La seule mesure effectivement valable pour mesurer l'amour, c'est la force de
l'amour-mme que l'homme exerce travers sa capacit d'esprit.
-8- " Cependant il est dit que l'on doit aimer Dieu par-dessus tout, ce qui signifie: plus
que n'importe quoi au monde. A ce moment, on demande:
-9- " Alors, de quel ct devrait-on commencer, comment lever l'amour une
puissance telle, dont aucun esprit humain ne peut se faire une ide qui puisse tre mesure, ou
compare ? Peut-tre devrait-on dire:
-10- " On devrait aimer Dieu encore plus que sa propre vie. Alors moi, en tant
qu'adversaire je dis: Avec l'amour de sa propre vie, l'amour le plus lev pour Dieu, cependant, ne tient
pas en comparaison de l'amour des Enfants pour leurs parents; tant dam qu'il n'est pas si facile que les
enfants mettent en jeu leur existence par amour de leurs parents; tandis qu'ils prfrent que ce soit les
parents qui combattent pour eux, la vie la mort.
-11- " Tout cela considr, il est facile de dduire que l'amour des enfants pour eux-
mmes est souvent beaucoup plus puissant que celui pour les parents.
-12- " Tandis que nous voyons d'un autre ct que les enfants, pour d'autres avantages,
mettent mme en danger leur vie, presque en la mprisant.
-13- " L'un vogue de nuit, mme si sur l'Ocan la tempte fait rage; un autre, pour la
gloire et pour l'honneur, s'expose au feu de l'arme ennemie; un autre se rend souvent dans les abmes
peu srs de la Terre, la recherche de trsors aurifres.
-14- * Avec cela nous voyons que ces mesures extrieures, purement mondaines de
l'amour humain, sont beaucoup plus fortes, et ont une validit beaucoup plus gnrale que l'amour des
enfants pour leurs parents, et mme que l'amour de leur propre vie.
-15- * Cependant, quoi servent toutes ces mesures si, infiniment au-dessus d'elles,
l'amour pour Dieu doit s'lever une telle puissance, en comparaison de laquelle toutes les autres
mesures d'amour doivent tomber dans le nant ? *
-16- Vous voyez, mes chers amis et frres, notre objecteur nous a fortement frapps, de
sorte que nous devons nous maintenir solidement sur nos jambes, pour avoir le dessus sur lui.
-17- Mais j'aperois rellement maintenant un antagoniste l'aspect trs svre; il est
sr de sa victoire et il dit: " Le Seigneur Lui-mme nous a donn la mesure la plus dterminante en ce
qui concerne la faon dont on doit aimer le Seigneur:
-18- "* Celui qui observe pratiquement Mes Commandements, celui-l M'aime *-Donc,
c'est l, la vritable mesure de la faon dont on doit aimer Dieu. "
-19- Mais, si l'objecteur se sent aussi fort, qu'il prsente donc une autre super-balance,
pour y peser l'amour; parce que, moi, je te dis que, comme mesure de l'amour le plus lev pour Dieu, tu
n'as donn aucune autre preuve, sinon que celle d'une assez bonne mmoire, laquelle tu dois quelques
textes de la Sainte Ecriture.
-20- Tu vois, si celui qui veut tirer de tous ces textes une utilit vivante, doit savoir ce
qu'ils disent, il doit aussi comprendre de faon vive en lui, ce qu'ils veulent dire.
-21- Que dirais-tu si je t'exposais plusieurs prceptes prononcs par le Seigneur Lui-
Mme, o Il met en vidence qu'avec l'observance de la seule Loi, on n'arrive pas aimer vraiment Dieu,
et comme on le doit ?
-22- Toi maintenant, tu fais une mine comme pour vouloir dire: O sont ces textes
opposs ? - Eh bien, en voici une douzaine: As-tu prsente la conversation du Seigneur avec un jeune
riche ?
-23- Celui-ci ne demande-t-il pas: " Matre, que dois-je faire pour obtenir la Vie
ternelle ? "- Et le Seigneur: " Observe les Commandements et aime Dieu ! "
-24- Et le jeune riche: " Matre, je me suis tenu cela depuis l'enfance ! "
-25- Voil, tout cela est exact; seulement, pourquoi le jeune riche a-t-il donn cette
rponse au Seigneur ? Peut-tre qu'il entendait dire avec cela:
-26- " Bien que j'ai fait cela depuis l' enfance, je ne sens pourtant rien de la
merveilleuse Vie ternelle en moi. "
-27- C'est pourquoi, ces paroles du jeune homme, le Seigneur lui explique que
l'observance de la Loi n'est pas suffisante pour l'obtention d'une vie parfaite dans l'Amour, et Il y fait
aussitt un trs important ajout en disant: " Alors vends tous tes biens, distribue-les aux pauvres, et
ensuite suis-Moi ! "
-28- Maintenant on demande: Si le Seigneur fait Lui-Mme un semblable ajout, cela
veut dire que la simple observance des Commandements n'est pas suffisante pour un amour lev pour
Dieu ! Mais allons de l'avant.
-29- Qu'a dit autrefois le Seigneur ses Aptres et ses disciples, quand Il leur exposa
- en en recommandant la mise en pratique - les devoirs auxquels ils devaient se conformer ?
-30- Il ne dit rien d'autre que ces paroles simples, mais significatives: * Quand vous
avez fait tout ce que Je vous ai command, reconnaissez alors que vous n'tes que des serviteurs
paresseux et inutiles. *
-31- Je demande maintenant: Le Seigneur dclare-t-il peut-tre ici comme uvre
suffisante l'observance des Commandements, du moment qu'Il dit clairement que tout homme qui
accomplit pleinement la Loi, doit cependant seulement se considrer comme compltement inutile ? -
Mais en vrit en quel sens ? Tu vois, ceci serait le second obstacle dj assez considrable. Mais allons
de l'avant !
-32- Connais-tu cette parabole o l'on parle du pharisien et du publicain qui se trouvent
dans le Temple ? Le pharisien, avec la conscience joyeuse, donne de lui-mme devant le Saint des saints
le fidle tmoignage, que lui, comme bien peu d'autres, a observ la Loi de Mose dans sa totalit,
exactement et compltement la lettre.
-33- Le pauvre publicain, par contre, se tient dans un coin, au fond du Temple, en se
frappant la poitrine, n'ayant mme pas le courage de lever la tte, et il demande seulement le pardon de
ses nombreux pchs.
-34- Or, cette attitude du publicain est assez significative, et elle fait connatre avec une
exactitude extrme, qu'il a eu assez peu affaire avec la Loi de Mose, et c'est pourquoi aussi il prie le
Seigneur d'user de Grce et de Misricorde envers lui.
-35- Maintenant donc, Je voudrais savoir de toi, en tant que mon objecteur, comment se
concilie le fait en soi, du moment que le Seigneur laisse s'en aller, non justifi, le fidle observateur de la
Loi, chez le pharisien, tandis que le pauvre publicain, avec tous ses pchs, et donc, non-observateur de
la Loi, est justifi ?
-36- Comme tu vois, si l'on observe cela attentivement la lumire, il semble que le
Seigneur Lui-Mme ait plac un troisime obstacle, trs important, la seule observance de la Loi.
-37- Maintenant, toi aussi tu te trouves un peu troubl dans tes ides, et tu ne sais plus
que penser. Cependant, ne t'en proccupe pas; il en sortira de meilleurs passages.
-38- Que dirais-tu si moi, en le prenant dans l'Ecriture, je voulais te prsenter un texte
sorti de la Bouche du Seigneur Lui-Mme, dans lequel il dclare - mme si c'est indirectement - toute la
Loi comme entirement dnue de valeur, tandis qu' sa place Il met un moyen tout fait diffrent,
travers lequel on peut acqurir la vie ternelle de faon plus efficace.
-39- Mais la curiosit est entre dans ton esprit, et tu voudrais connatre le texte qui
traite de cela; eh bien, le voici:
-40- Que dit autrefois le Seigneur quand Il prit un enfant sur ses genoux et le caressa ?
Il dit alors: * Si vous ne devenez pas comme cet enfant, vous n'entrerez. pas dans le Royaume des
Cieux ! *
-41- Maintenant on demande: Cet enfant, qui tait peine en mesure de balbutier
quelques mots, avait-il tudi la Loi de Mose, et rgl ensuite strictement sa vie selon cette Loi ?
-42- Je crois qu'au monde, il n'existe pas d'homme assez sot pour admettre une chose
semblable. - Et alors on demande:
-43- Comment le Seigneur a-t-Il pu, en cette occasion, prsenter un enfant encore
inconscient de la vie, comme instrument ou mobile pour l'acquisition de la vie ternelle elle-mme ?
-44- Arrivs ce point, cher ami, il n'y a rien d'autre ajouter sinon que: Si tu as
quelque discussion ou quelque contradiction, expose-les donc; mais tu te tais ce quatrime obstacle.
Cependant, ne t'en proccupe pas, parce que le meilleur est encore venir.
SS2 C101
(Suite: Marthe et Marie. Profanation du Sabbat par le Seigneur Lui-Mme. Deux
paraboles comme preuves cet gard: 1-Du fils diligent et de celui indolent, ou
bien : la loi est seulement une preuve, etc... 2-Le choix de l'poux entre deux
jeunes filles, chez qui l'une veut le conqurir avec l'activit, lautre avec l'amour.
L'accomplissement littral de la Parole est une maldiction. Que signifie vraiment:
Aimer Dieu par-dessus tout ? Jean dit: L'aimer au-dessus de toute Loi. )
-1- En ces quatre points, tu as pu voir que le Seigneur, d'un ct, n'indique pas le seul
accomplissement de la Loi, comme Moyen suffisant-pour l'obtention de la vritable Vie ternelle, et
mme, dans le quatrime point, indirectement, Il l'abolit
-2- Mais que dirais-tu si je te citais quelques points, dans lesquels le Seigneur
s'exprime sur l'accomplissement de la Loi mme avec un blme ? - A ce moment tu dis: Ce n'est pas
possible ! - A cet gard, je peux te servir, non pas un, mais si tu veux plusieurs exemples !
-3- Tu vois, quiconque a mme seulement feuillet la Loi Mosaque, dans son
ensemble, doit connatre combien Mose a recommand au peuple hbreux, l'hospitalit.
-4- Qui pchait contre l'hospitalit tait dclar comme mritant un chtiment, devant
Dieu et devant les hommes, et la loi de l'hospitalit tait d'autant plus inculque dans le peuple hbreu -
compte tenu de sa tendance la cupidit - dans le but justement de le sauvegarder de l'amour de soi et de
l'avidit, et de le diriger vers l'amour du prochain.
-5- C'est pourquoi il y avait obligation d'accueillir et de servir un hte mme inconnu,
en particulier s'il appartenait la nation juive, avec tous les gards, et cette Loi venait de Dieu puisque
Dieu tait le Lgislateur, travers Mose.
-6- Mais quand le mme Seigneur, qui en son temps avait donn la Loi, arriva un jour
Bthanie, dans la maison de Lazare, Marthe tait alors la plus active suivre la Loi, puisqu'elle se
prodiguait de toutes ses forces, afin qu'un tel trs respectable hte fut trait de la manire la plus
convenable; tandis que Marie, sa sur, en raison de la grande joie que lui causait la prsence du grand
Hte, oublia la Loi et, inactive, s'assit Ses pieds, coutant avec la plus grande attention, les divers
enseignements du Seigneur.
-7- Marthe, quelque peu trouble par la complte inactivit de sa sur, et parce que
cette dernire avait compltement oubli en cette occasion la Loi, s'adressa directement au Seigneur, et
pleine de fervent zle, elle Lui dit:
-8- "Seigneur, j'ai tant faire; ordonne donc, Toi, ma sur de m'aider un peu." Ou
bien, en d'autres termes: Seigneur, Toi qui es le Fondateur de la Loi mosaque, rappelle ma sur la
ncessit de l'accomplir.
-9- Mais quelle est la rponse du Seigneur ? * Marthe, Marthe, tu te soucies et tu te
proccupes trop des choses de ce monde, tandis que Marie a choisi la meilleure part, qui, de toute
ternit, ne lui sera jamais plus enleve. *
-10- Dis-moi donc, mon cher ami, si cela n'est pas, dans un certain sens, un blme
vident de la part du Seigneur, de l'accomplissement trop diligent et trop exact de la Loi, alors qu'au
contraire, Il fait une louange extraordinaire de qui ne se souciait absolument pas de l'accomplissement de
la Loi, mais qui au contraire, avec le cur plein, s'exprimait ainsi:
-11- * Oh, Seigneur, si je T'ai, toi seulement, tout ce qui est terrestre vaut pour moi
moins qu'une existence ! * - Le Seigneur ne montre-t-Il pas de nouveau ici, que le seul accomplissement
de la Loi n'amliore personne, et qu'il faut bien autre chose, pour que cette partie la meilleure, si elle a
t conquise en dehors de la Loi, lui soit enleve, car celle-ci est sainte et ternelle.
-12- C'est pourquoi tu vois, c'est l un cinquime obstacle; mais prsent continuons !
Que dit le Seigneur Lui-Mme, et prcisment, dans le troisime Commandement ? * Tu dois sanctifier
le Sabbat ! *
-13- Question: Que fait le Seigneur en prsence de ces observateurs de la lettre de la
Loi ? - Tu vois, il va profaner Lui-Mme le Sabbat de manire vidente, au sens littral de la Loi; et Il
permet mme Ses disciples, toujours au cours d'un sabbat, de rompre le jene command, pour se
rassasier avec des grains de bl.
-14- Comment te plat-elle cette non-observance de la Loi de Mose de la part du
Seigneur, non seulement pour Lui mais bien au grand scandale de ceux qui observent la lettre, pour le
manque de respect de la journe du Sabbat ?
-15- Tu diras: * Le Seigneur pouvait le faire, puisque Il tait Lui-Mme le Seigneur du
Sabbat*- Bien, mais je demande: Les pharisiens, si scandaliss, savaient-ils que le Fils du charpentier
tait le Seigneur du Sabbat ?
-16- Tu dis qu'ils auraient d reconnatre cela, Ses miracles. Mais je te dis, qu'auprs
de ce peuple, les miracles n'taient pas suffisants, pour reconnatre dans le Christ la complte Divinit,
puisque des uvres miraculeuses ont t de tout temps accomplies par tous les prophtes, par les vrais
comme d'ailleurs par de faux prophtes, du moins avec des inventions miraculeuses.
-17- C'est pourquoi on doit exclure la condition pralable que les miracles du Christ
eussent t suffisants pour persuader les pharisiens de Sa Divinit et de Sa Magnificence.
-18- Mais tous les prophtes, jusqu' Lui, avaient sanctifi le Sabbat; Lui Seul n'en tint
pas compte. Cela ne devait-il pas constituer un scandale pour les hros de la lettre ? Certainement; mais
le Seigneur n'admit pas de discussions.
-19- Que ressort-il de cela ? - Rien d'autre, sinon que le Seigneur place encore bien bas
l'accomplissement de la Loi, pour elle-mme; et une comparaison avec ta sphre elle-mme, comme
d'ailleurs avec la sphre de n'importe quel homme qui vit dans le monde, pourra sans autre te le
confirmer.
-20- Un homme a deux fils; et il leur a fait connatre sa volont, comme loi, en leur
indiquant un champ et une vigne, et en disant:
-21- * Dsormais vous avez grandi et tes devenus robustes; c'est pourquoi maintenant
je prtends de vous que vous vous consacriez avec diligence travailler le champ et la vigne pour moi.
Et, votre diligence et votre volont, je reconnatrai lequel de vous deux m'aime le plus. *
-22- Donc, c'est l la Loi, selon laquelle naturellement, ce fils qui aime le plus le Pre,
est ensuite rendu participant de la magnificence de Celui-ci.
-23- Que font alors les deux fils ? L'un prend la bche, et retourne la terre avec
diligence durant toute la journe, et prpare le terrain pour la vigne.
-24- L'autre au contraire, comme vous avez coutume de dire, en prend plutt son aise,
pour ce qui concerne le travail. Et pourquoi donc ? Il dit part lui: Quand je suis sur le champ ou dans la
vigne, je dois toujours me passer de mon Pre; en outre, je ne suis pas si dsireux de magnificences,
parce que, quand j'ai mon cher Pre, et peux tre seulement prs et autour de Lui, qui est tout pour mon
cur, je demande une chose qui est suprieure n'importe quelle magnificence.
-25- Mais le Pre dit ce second fils: " Regarde comment ton frre travaille avec
diligence et tche de se gager Mon amour. "
-26- Mais le fils rpond: " cher Pre, si je suis sur le champ, et loin de toi, mon cur
alors ne me donne pas de paix, mais il me dit bien plutt toujours haute voix:
-27- * L'amour ne demeure pas dans la main, mais bien dans le cur, et donc il faut le
gagner avec celui-ci et pas autrement; et Toi, cher Pre, donne donc mon frre qui travaille avec tant
d'entrain, ce qui lui revient pour ce travail; tandis que moi pour ma part, je suis suffisamment
rcompens en T'ayant Toi dans le cur, mais permets-moi de T'aimer, avec le plein dsir de rien me.
-28- Que dira alors le Pre, du plus profond de son cur ? - Certainement rien d'autre
que :
-29- * Oh certes, Mon trs aim fils, ton cur a rvl le Mien; et la Loi est seulement
une preuve. Mais, mon fils, l'Amour ne se trouve pas dans la Loi; en effet, quiconque se tient la lettre
de la Loi seulement, s'y tient par amour de lui-mme, pour gagner avec son activit, Mon Amour et Ma
Magnificence. Mais celui qui accomplit la Loi de cette faon, est encore trs loin de Mon Amour; car
son amour n'a pas comme objet, Moi, mais bien plutt la rcompense qui en drive.
-30- * Toi au contraire tu as agi l'oppos; dire vrai, tu n'as pas mpris la Loi, parce
qu'elle t'avait t donne par Ton Pre, mais bien plutt tu t'es lev au-dessus d'Elle, avec ton amour
actif envers Moi, ton Pre.
-31- * C'est pourquoi ton frre devra recevoir le champ et la vigne, tandis que toi, Mon
fils trs aim, tu n'auras rien autre que Moi, c'est--dire, ce que ton cur a tant dsir et tant aim ! *
-32- Je suppose, mon cher ami, que de cette parabole, il apparatra videment
clairement ce qui vaut le plus: Le rigide accomplissement de la Loi, ou bien, le dpassement de cette Loi,
et saisir le seul Amour, le seul vivifiant ?
33- Si la chose ne devait pas encore te paratre suffisamment claire, Je te demande: Te
trouvant dans la situation de pouvoir te choisir une pouse entre deux jeunes filles, et te sachant tre
aim des deux, ne dsirerais-tu pas, pour avoir la pleine conviction de celle qui t'aime le plus, vivement
apprendre comment sont les choses cet gard, pour pouvoir ensuite choisir celle qui ressent un plus
grand amour pour toi ? - Tu dis: Cela est clair, mais comment faire pour l'apprendre avec certitude ?
Nous le verrons aussitt avec un exemple.
-34- Eh bien, tu vas rendre visite la premire; elle est alerte et travailleuse. Par amour
pour toi elle s'est plonge en toutes sortes de travaux, tous destins pour toi, comme, chemises,
chaussures, tricots, et autres vtements personnels; et elle a tant faire qu'elle ne peut te prter aucune
attention, l'exception d'un bref salut.
-35- Tandis que la seconde, bien qu'elle soit affaire pour te prparer quelque chose en
dmonstration de son amour, lorsque tu arrives, elle s'arrte aussitt, et vient prs de toi le cur
dbordant d'amour, mais on ne parle absolument plus de travail, tant que tu es prs d'elle; car elle ne
connat rien de plus lev et de plus important, en dehors de toi !
-36- Toi seul, tu es pour elle, tout en tout; et pour toi elle renonce au monde entier Dis-
moi maintenant, laquelle des deux choisiras-tu ?
-37- Tu dis: * Cher ami ! La seconde m'est infiniment plus chre; car vois-tu, que
m'importe de possder une infinit de costumes, puisqu'une telle marchandise est l seulement pour me
contraindre la reconnaissance de ses mrites; tandis que l'autre au contraire ne songe qu' conqurir
mon cur avec son seul ardent amour ?
-38- * C'est pourquoi elle est au-dessus de tout mrite, et ne connat rien de suprieur
moi et mon amour. Donc, je choisis celle-ci pour pouse, parce qu'elle en possde les qualits
ncessaires. *
-39- Bien, cher ami; alors n'aperois-tu pas ici la vraie nature de Marthe et de Marie ?
Et comprends-tu maintenant ce que dit le Seigneur Marthe trs occupe, selon la Loi, et ce qu'il dit
Marie, l'oisive selon la Loi ?
-40- Mais de tout cela tu peux dduire, ce que le Seigneur demande chaque homme,
au-dessus de la Loi, et qu'Il fait connatre en mme temps en quoi consiste l'amour de l'homme pour
Dieu.
-41- Pour cette raison, le Seigneur, excit dans Son cur, maudit mme ceux qui
accomplissent la lettre de la Loi, loue le pcheur publicain, et rend plus accessible le Royaume des Cieux
aux voleurs, aux prostitus et aux adultres, qu'aux hros de la Lettre.
-42- Et avec cela, je demande encore une fois aux contradicteurs, avec quelle mesure on
doit aimer Dieu par-dessus tout ?
-43- Donc, si j'ai cette mesure, alors je possde tout. Mais si cette mesure me manque,
alors je suis comme quelqu'un qui ne sait pas ce qu'est l'amour ? C'est pourquoi je rpte la question:
-44- Comment doit-on aimer par-dessus tout ? - Et moi, Jean, je dis: Aimer Dieu par-
dessus tout signifie: Aimer Dieu par-dessus toute Loi contraignante.
Aimer Dieu au-dessus de toute Loi ! Comment cela peut-il se raliser.... la suite le dira !
SS2 C102
(Suite de la discussion. Comment on aime Dieu par-dessus toute chose. Exemple et
textes bibliques ce sujet. Folie de ceux qui foulent le chemin de la Loi. * Pierre,
M'aimes-tu ? *)
-1- Cependant, pour procder fond, et comprendre comment on doit aimer Dieu au-
dessus de la Loi, on doit avant tout savoir que la Loi en elle-mme, n'est autre chose que l'aride chemin
qui mne au vritable amour de Dieu.
-2- Qui a parcouru la voie, et n'a pas trouv encore l'amour, celui-l est un voyageur
qui ne sme pas et ne rcolte de fruits d'aucune sorte, et souvent, des brigands et des voleurs sont aux
aguets pour assaillir ce plerin.
-3- Mais, qui aime Dieu de manire pure, celui-l L'aime dj au-dessus de toute
chose; celui-l donc a dpass la voie de la Loi. - En effet, aimer Dieu par-dessus toute chose, veut dire,
L'aimer au-dessus de la Loi elle-mme; tandis que celui qui est encore sur la voie, c'est--dire, en dehors
de l'amour, celui-l doit avancer avec beaucoup de peine et pas lents, pour atteindre le but; condition
que sur le chemin il tombe sur l'amour !
-4- A ce point, on pourrait aussi objecter: premire vue cela parait trange. Selon
nous en effet, * aimer Dieu par-dessus tout * signifie: aimer Dieu plus que toute autre chose au monde.
Bien, dis-je; mais en mme temps, je demande:
-5- Quelle mesure a l'homme pour se rendre compte d'un tel amour ? Mais l'objecteur
a bien distingu et indiqu que toutes ces mesures du plus grand amour possible pour les hommes dans le
monde ne sont absolument pas appropries pour mesurer ce * aimer Dieu par-dessus toute chose *.
-6- Mais je demande: Avec la loi qui a t donne, n'est-il pas expos clairement
comment l'homme doit se comporter dans ses dsirs, en face de toutes les choses mondaines ?
-7- Dans la Loi, par consquent, de telles choses ne sont pas toutes prsentes et, en
outre, il n'y est pas plac pour l'amour de l'homme, la juste limitation selon laquelle tout homme doit se
rgler dans les choses de ce monde ?
-8- Donc, quand quelqu'un aime Dieu au-dessus de la Loi, celui-l L'aime aussi
srement au-dessus de toutes les choses du monde; car, comme on l'a dit, justement au moyen de la Loi
sont exposs: la juste utilisation des choses du monde, ainsi que le comportement que doit avoir l'homme
envers ces mme choses, selon l'ordre divin.
-9- Un court supplment comparatif rendra toute la question claire comme le Soleil.
Le Seigneur dit au jeune riche: * Vends tous tes biens, distribue le produit aux pauvres, et puis suis-Moi.
*
-10- Que signifie cela ? En d'autres termes, rien d'autre, si ce n'est ceci: Si toi, jeune
homme, tu as observ la Loi, avant tout hausse-toi donc au-dessus d'elle, restitue au monde tout ce qui
lui appartient, mais toi, suis-Moi, et ainsi tu auras obtenu la Vie ternelle !
-11- Qui, avec cela, ne reconnatra pas ce que signifie: Aimer Dieu au-dessus de la
Loi ? En outre, le Seigneur dit encore ses disciples: * Si vous ne devenez pas comme ce petit enfant,
vous n'entrerez pas dans le Royaume de Dieu ! *
-12- Que veut signifier cela ? - Rien d'autre que ceci: Si, comme ce petit enfant, vous ne
vous souciez en rien du monde, et que dans votre simplicit, et votre puret, vous venez Moi, en Me
Saisissant avec tout votre Amour, alors vous entrerez vraiment dans le Royaume des Cieux ! Et pourquoi
donc ?
-13- Le Seigneur Lui-Mme vous en donne la raison avec les paroles: * Je suis la Voie,
la Vrit et la Vie ! - Donc, qui veut venir Moi, qui suis parfaitement UN avec le Pre, doit entrer dans
la Bergerie travers Moi, car je suis la Porte, de mme que la Bergerie, ou bien le Royaume de Dieu.
-14- Mais tant qu'on ne Saisit pas le Seigneur Lui-Mme, on ne peut arriver Lui,
mme si avec la fermet d'un roc on a observ immuablement mille lois, toutes plus svres les unes que
les autres.
-15- En effet, qui se trouve encore sur le chemin, ne peut pas dire avoir atteint le but;
mais qui a atteint le but, n'a plus rien voir avec le chemin.
-16- Cependant, ici parmi nous il y a des fous - et l'en en compte par milliers de milliers
- qui estiment que le chemin est le moyen le plus apte pour tre vraiment plus proches de Lui; et quand
ils sont sur le point de L'entourer de leurs bras, se souvenant qu'ils se sont loigns de la voie, alors ils
s'arrtent dans leur mouvement et reviennent en arrire, pour pouvoir encore poser les pieds sur ce qui
est encore du monde.
-17- Et ceux-l trouvant une plus grande joie dans le sacrifice, dans la servitude, dans
l'esclavage et dans le pesant joug, que dans la libre atmosphre du Seigneur, en laquelle tout homme est
rendu libre, et son fardeau on ne peut plus lger, afin qu'il ne l'opprime pas dans le cours de sa vie,
suivant ainsi la seule Loi de l'Amour. -Et maintenant faisons suivre un exemple.
-18- Le pharisien vertueux se rend louange lui-mme parce qu'il se trouve sur la
bonne voie; le publicain qui se tient trs en arrire par contre, trouve toute la voie extraordinairement
pnible, car il n'arrive jamais en voir la fin; et ainsi dans son cur il s'incline profondment devant le
Seigneur, et reconnat ses faiblesses et ses incapacits qui l'empchent de suivre exactement le chemin.
-19- Cependant, ce faisant, il saisit le Seigneur, non pas avec le fruit de ses mrites,
mais bien plutt avec l'angoisse de ses pchs; et avec son cur contrit, il implore grce et misricorde;
celui-l a utilis les forces qui se trouvent enfermes dans le cur, et non celles de l'intellect calculateur
ainsi que du froid spculateur.
-20- Voil ce que signifie vraiment, aimer le Seigneur par-dessus toute chose !
Avanons encore d'un pas: Ici c'est Marthe qui se trouve encore sur la voie; tandis que Marie a atteint le
But.
-21- Si nous voulons encore aller plus loin dans la clart, observons aussi la scne o le
Seigneur demande par trois fois Pierre, s'il L'aime; et pourquoi vraiment trois fois ?
-22- En effet, mme sans cela, le Seigneur savait que Pierre L'aimait, et Il savait aussi
qu' toutes les trois questions Pierre allait donner la mme rponse.
-23- Mais le Seigneur a adress cette question Pierre, seulement pour qu' il pt avec
cela reconnatre qu'il tait vraiment libre d'aimer le Seigneur, par-dessus nimporte quelle Loi; de sorte
que la premire question veut signifier:
-24- *Pierre, M'as-tu trouv sur le chemin ?* - Et c'est cela que Pierre confirme, tandis
que le Seigneur dit: *Pais Mes brebis*, c'est--dire: *Enseigne aussi tes frres Me trouver ainsi !*
-25- La seconde question: *Pierre M'aimes-tu ?* signifie: *Pierre es-tu prs de Moi, es-
tu la Porte ?* - Et Pierre confirme cela, tandis que le Seigneur dit: *Alors, pais Mes brebis !*, ou,
autrement dit: *Alors guide aussi tes frres prs de Moi afin qu'ils soient proches de la Porte de la Vie !*
-26- Puis vient la troisime question, o le Seigneur demande Pierre: *M'aimes-tu ?*
ce qui a le mme sens que: *Pierre, es-tu au-dessus de toute Loi ? Es-tu en Moi, comme je suis en toi ?*
-27- Pierre confirme cela avec anxit; et le Seigneur dit, une fois encore: *Alors, Pais
mes brebis, et suis-Moi !*- Cela signifie:
-28- *Alors amne avec toi aussi tes frres, afin qu'ils soient en Moi, et qu'ils
demeurent dans Mon Ordre et dans Mon Amour, comme toi !*
-29- En effet, suivre le Seigneur, signifie: Habiter et vivre dans l'Amour du Seigneur. Je
suppose qu'en dire plus sur ce que signifie: *Aimer Dieu par-dessus toute chose*, serait dsormais plutt
superflu.
-30- Mais, tant donn que nous avons reconnu la Lumire, dans la Lumire de ce
Commandement, nous voulons maintenant passer sans autres dlais, dans la douzime et trs haute salle.
SS2 C103
(Douzime salle; douzime Commandement: Lamour du prochain. Objection. Juste et
injuste amour de soi. Consquences de l'amour excessif du prochain. Idoltrie.
Exemples: De nombreux dominateurs. Eclaircissements cet gard. La
constitution l'origine tait purement thocratique. Tout excs de l'amour de soi,
de mme que de lAmour du prochain, est devant Dieu, une abomination. Amour
juste signifie: Amour dans l'Ordre divin. Exemples: Le millionnaire et le pauvre
village. La famille pauvre et l'homme riche. Lhomme qui aime excessivement son
pouse, finit par la gter; le cas est le mme quand le fianc aime trop la fiance. )
-1- Nous voici arrivs; et dans le milieu de cette grande et splendide douzime salle,
nous apercevons de nouveau un tableau brillant comme le Soleil, et, au centre il est crit en lettres rouges
lumineuses: *Celui-ci est semblable au premier, c'est--dire, que tu aimes ton prochain comme toi-
mme; en cela on trouve la Loi et les prophtes.*
-2- A ce point il faut s'attendre ce que quelqu'un se lve et dise: "Aimer le prochain
comme toi-mme ? Et comment donc si l'amour de soi est goste, et par consquent, pch ? Par suite
aussi, si lamour du prochain est analogue, il ne peut tre autre que pch, puisque l'amour du prochain,
de cette faon, a videment sa propre base sur l'amour de soi, ou sur lgosme.
-3- "Si je veux vivre en homme vertueux, je ne dois pas m'aimer moi-mme; mais si je
ne dois pas m'aimer moi-mme, je ne dois pas non plus aimer mon prochain, tant donn que la position
de l'amour du prochain doit correspondre parfaitement celle de l'amour de soi.
-4- "Donc, *aimer le prochain comme soi-mme*, signifie alors, naimer absolument
pas le prochain, puisqu'on ne doit pas non plus s'aimer soi-mme."
-5- Vous voyez, ce serait dj une objection habituelle, dans laquelle il ne devrait pas
tre difficile de tomber. En effet, l'amour de soi se confondant avec sa propre vie, ce moment on
comprend naturellement ce qu'il signifie, car ne pas s'aimer soi-mme quivaut ne pas possder la vie !
-6- Donc, ici il s'agit de connatre la diffrence entre le juste et l'injuste amour de soi.
Juste est l'amour de soi, quand on n'a pas des choses du monde un dsir plus grand que celui
correspondant la juste mesure de la rpartition, selon l'Ordre divin.
-7- Mesure qui a t suffisamment illustre dans le septime, le neuvime et le
dixime Commandement. Si l'amour de soi prtend au-del de cette mesure, alors il outrepasse les
limites tablies par l'Ordre divin, et dj au premier dpassement cela doit tre considr comme pch.
-8- C'est pourquoi, l'amour du prochain doit aussi tre pratiqu en consquence selon
cette mesure. - En effet, si quelqu'un aime son frre au-dessus de cette mesure, il est pratiquement un
idoltre, et rend ainsi pire le frre ou la sur.
-9- Les fruits d'un tel excessif amour du prochain sont, pour la plus grande partie, tous
des matres des peuples, tant de nos jours que de tout temps. - Et comment donc ?
-10- Un peuple a choisi, parmi ses membres, un homme et l'a aim au-del d'une juste
mesure pour son brillant talent, l'levant au titre de son souverain; et il dut ensuite se plier au chtiment
en raison de son erreur, dj lui-mme qui l'avait lu, ou tout au moins ses descendants.
-11- A ce moment on dira: Mais des rois ou bien des princes, il doit cependant y en
avoir pour guider le peuple, et c'est Dieu Lui-Mme qui les met ce poste.
-12- A cet gard, je n'entends rellement pas rpondre par la ngative; au contraire, je
veux en cette occasion clairer cette question, en la montrant telle qu'elle est et par contre telle qu'elle
devrait tre.
-13- Que dit le Seigneur notre peuple hbreu, quand Il lui demande un roi ? - Il lui dit:
*A tous les pchs que ce peuple a commis devant Moi, il a ajout aussi celui-l qui est le plus grand de
tous; c'est--dire d'tre mcontent d'tre gouvern par Moi, en rclamant un roi.*
-14- Je suppose que, de cette phrase, il apparat suffisamment clairement, que des rois,
auprs des peuples, sont donns par Dieu, non en bndiction, mais bien plutt comme un jugement.
-15- On dira: Mais des rois ne sont-ils pas ncessaires ct de Dieu, pour le
gouvernement ou la conduite de l'humanit ? - A cette question il peut tre donn la mme rponse que
pour une autre question qui dit ceci:
-16- Le Seigneur a-t-Il eu besoin de quelque assistant pour la cration du monde, et
pour la cration de l'homme ?
-17- Autre question: Quels rois et quels princes ont-ils aid le Seigneur en tout temps,
de mme qu'au temps actuel, pour maintenir les mondes dans leur Ordre et pour les guider sur leurs
orbites ?
-18- Quel duc Lui faut-il pour les vents, quel prince pour dispenser la lumire, et quel
roi pour la surveillance de l'espace infini, plein de mondes et de soleils ?
-19- Si le Seigneur peut oprer sans l'aide de princes et de rois, ceindre Orion, donner
sa nourriture au Grand Chien, et maintenir dans l'ordre le plus rigoureux, le grand peuple des mondes et
des soleils, comment donc devrait-Il avoir besoin d'lire des rois et des princes auprs des hommes de
cette Terre, afin de L'aider conduire les affaires de Sa Maison ?
-20- Si nous remontons l'histoire des premiers temps de n'importe quel peuple, nous
trouverons qu' l'origine il avait une constitution thocratique, c'est--dire que tous les peuples n'avaient
au-dessus d'eux, pas d'autre seigneur en dehors de Dieu seulement.
-21- Mais quand, avec le temps, ici et l, les peuples commencrent tre mcontents
du Gouvernement extrmement libre, et on ne peut plus libral de Dieu, tant donn que, sous un tel
Gouvernement, les choses allaient trop bien, alors les hommes commencrent s'aimer trop bien; et
gnralement il arriva qu'un homme, en raison de ses facults particulires devenait l'objet de lamour
gnral, et l'on demandait alors qu'il ft lev comme guide.
-22- Cependant, on ne s'arrta pas au degr de seul guide, car l'lu dut promulguer des
lois, puis celles-ci durent tre sanctionnes; et ainsi de suite, on arriva au seigneur, au matre, au
patriarche, au prince, au roi, et l'empereur.
-23- Ceux-ci cependant n'ont jamais t choisis par Dieu, mais bien plutt seulement
confirms, comme un jugement pour la ruine des hommes.
-24- Je suppose que cet claircissement sera suffisant pour apercevoir que tout excs,
tant dans l'amour de soi-mme que dans celui du prochain est un opprobre devant Dieu.
-25- Donc, aimer le prochain comme soi-mme, signifie: Aimer le prochain dans
l'Ordre de Dieu, cest--dire en cette juste mesure qui est assigne par Dieu lhomme, depuis le
commencement du monde.
-26- S'il y a quelqu'un qui n'arrive pas comprendre cela fond, je veux ajouter pour
lui encore quelques exemples, dont il pourra relever quelles consquences l'excs entrane avec lui, tant
dans un cas que dans l'autre.
-27- Supposons que dans un village quelconque, vive un milliardaire; il rendra ce
village heureux, ou bien il le prcipitera dans la ruine et dans le malheur !
-28- C'est ce que nous verrons maintenant. Le milliardaire voit que les banques
publiques sont chancelantes. Que fait-il ? Il vend ses obligations, et leur place il achte des biens.
-29- La direction du pays, dont il n'avait t jusqu'alors qu'un sujet, se trouve comme
d'ordinaire dans de grandes difficults conomiques.
-30- Notre milliardaire est amen lui prter des capitaux; il le fait contre de bons
intrts, et avec des hypothques sur les biens du gouvernement lui-mme, comme garantie.
-31- Ses voisins et les autres habitants du village ont aussi besoin d'argent; il leur en
prte sans aucune difficult, avec l'enregistrement voulu dans le livre d'tat.
-32- Cela continue ainsi pendant plusieurs annes; le gouvernement devient toujours
plus pauvre en biens, et les habitants du village ne deviennent certainement pas plus riches. Qu'arrivera-
t-il ensuite ?
-33- Notre milliardaire s'en prend en premier lieu au gouvernement; et celui-ci ne
possdant pas un sou, bon gr mal gr, doit se rendre; et, comme grande magnanimit, il reoit tout au
plus l'argent ncessaire pour le voyage, tandis que le milliardaire devient titulaire de la direction, et en
mme temps, matre de ses voisins et de tous ses dbiteurs.
-34- Ceux-l, tant donn qu'ils ne sont en mesure de payer ni le capital d, ni les
intrts, doivent se soumettre au squestre et la vente l'encan des biens.
-35- Ce sont l les consquences naturelles de la fortune qu'un millionnaire, c'est--dire,
le possesseur d'un amour excessif de soi-mme a prpare aux habitants du village.
Maintenant passons au second cas.
-36- Dans un lieu quelconque vit une famille trs ncessiteuse; elle a seulement le
ncessaire pour pouvoir vivre jour aprs jour.
-37- Un homme trs riche, et - cas rare - trs charitable, vient connatre cette famille,
pauvre, mais trs respectable.
-38- Eh bien, ce riche seigneur prend en piti cette pauvre famille, et veut, de but en
blanc, la rendre un peu heureuse avec un beau don, pour voir ensuite le fruit de son amour pour le
prochain, peint par la joie sur leur visage.
-39- En suite de quoi, durant une semaine entire, ils ne font que verser des larmes de
joie; et mme au bon et cher Seigneur Dieu, ils consacrant quelques paroles de remerciement.
-40- Une anne s'tant coule, nous dcouvririons en cette famille maintenant
favorise, que la misre a disparu, mais qu' la place de celle-l ont pris place l'opulence et le luxe.
-41- Or, cette famille a vu se transformer mme son cur, parce que maintenant il est
dur; et de plus, celle-ci fait de son mieux, pour se venger secrtement de tous ceux qui, l'poque de sa
misre, ne voulaient pas la prendre en considration.
-42- Mais on n'entend plus de phrases de remerciement envers le Seigneur, tandis qu'ils
font grand talage d'quipages de luxe, de domestiques en livre et autres choses encore.
-43- Or on demande: Cet excs considrable d'amour du prochain a-t-il servi cette
famille, ou bien lui a-t-il apport du dommage ?
-44- Je suppose que mme en ce cas, il n'est pas ncessaire d'ajouter beaucoup de
paroles, mais bien plutt de constater que l'argent non gagn la sueur du front, est plus dangereux que
l'autre.
-45- Quant une utilit pour la vie ternelle, cette famille n'en a retir aucune, par suite
de l'excs de l'amour du prochain, dont il a t fait mention.
-46- Mais de cela, il paratra vident que, tant lamour du prochain que lamour de soi-
mme, doivent toujours tre tenus l'intrieur des limites tablies par le juste Ordre Divin.
-47- Si un homme aime son pouse, plus qu'il n'est d, il la gte, car elle devient
vaniteuse et orgueilleuse, de mme qu'elle se surestimera, deviendra une coquette effronte; et l'homme
aura bien faire pour se procurer des moyens pour satisfaire les prtentions de son pouse.
-48- Mme un fianc, s'il aime trop sa fiance, il la rendra hautaine, et la fin, mme
infidle.
Pour conclure je dirai qu'une juste mesure de l'amour est ncessaire en tout et partout.
-49- L'amour du prochain consiste en quelque chose d'autre, et diffrent de celui trait
jusqu' prsent.
En quoi consiste donc l'amour du prochain, la manire spirituelle intrieure, nous
l'apprendrons dans la suite de cette communication.
SS2 C104
( En quoi consiste le vritable amour du prochain. Qui est vraiment notre prochain.
Rponse travers les Textes. Le premier degr de l'amour du prochain se trouve
entre riches et pauvres, entre forts et faibles, etc... Privilges de la pauvret.
Exemples tirs des Evangiles. Quelle est la meilleure faon de pourvoir pour les
fils des riches. Maldiction du fidicommis. Dans l'au-del il y a deux espces
d'tablissements de peine. )
-1- Cependant, pour pouvoir connatre fond en quoi consiste rellement le vrai
*amour du prochain*, il est ncessaire avant tout de savoir et aussi de comprendre fond qui est en
ralit ce prochain.
-2- En effet, ici se trouve le noyau de la question. On dira: Mais, o devons-nous
puiser cette connaissance ? En vrit, le Seigneur Lui-Mme, le seul Prsentateur de lamour du
prochain, n'a donn aucune prcision ce sujet.
-3- Quand les scribes Lui demandrent qui tait leur prochain, Il donna la parabole du
bon Samaritain. Cependant, de cela il rsulte que seulement en certaines circonstances, les hommes
malheureux ont un *prochain* dans leurs bienfaiteurs eux-mmes.
-4- Donc, sil y a un *prochain* seulement sous de telles circonstances, quel prochain
ont alors les hommes auxquels il n'est arriv aucun malheur, et ne se sont jamais non plus trouvs dans la
situation de prter aide un malheureux ?
-5- N'existe-t-il donc aucun texte de caractre gnral, qui indique plus exactement qui
est notre prochain ?
-6- En effet, dans le texte cit, d'un ct, il y a seulement une urgente ncessit, et de
l'autre, une aisance active et pleine de bonne volont pour les bonnes actions, et elles se trouvent vis
vis, pour reprsenter *le prochain*.
-7- C'est pourquoi nous voulons voir s'il y a des textes concernant l'amour du
prochain. Il y en aurait un o il est dit: *Bnissez ceux qui vous maudissent, et faites du bien vos
ennemis !*- Cela voudrait signifier que, pour le Seigneur, il n'existe pas de limites circonscrites cet
gard.
-8- Un autre texte dit: "Faites-vous des amis avec l'injuste Mammon". Avec cela, que
veut indiquer le Seigneur ? Rien d'autre sinon que lhomme ne doit laisser chapper aucune occasion
pour faire du bien au prochain; et, en allant mme l'extrme, Il permet mme une vidente infidlit en
ce qui concerne les biens du riche, mais naturellement dans un cas de trs grand besoin.
-9- Continuant dans la recherche de textes, nous en trouvons un ici o le Seigneur dit:
"Le bien que vous ferez un de ces pauvres, c'est comme si vous l'aviez fait Moi."
-10- De ce texte, on peut dj dduire assez clairement ce qu'est l'amour du prochain, et
donc il vient indiquer qui est rellement le prochain.
-11- Toutefois, nous voulons prendre en considration encore un texte o il est dit: *Si
vous donnez un banquet, ninvitez pas ceux qui peuvent vous le rendre avec un autre banquet, car alors
viendrait vous manquer la rcompense dans le Ciel.
-12- *Par contre, invitez des faibles, des malades, des ncessiteux tous les points de
vue, qui ne seront jamais en mesure de vous le rendre.
-13- *De mme, ne prtez pas votre argent ceux qui, outre les intrts, peuvent un
jour vous le restituer; mais bien plutt, prtez-le ceux qui sont dans l'impossibilit de vous donner
l'intrt, ainsi que le capital lui-mme.
-14- *Si vous faites laumne, faites-la en silence, de manire que la nain gauche ne
sache pas ce que fait la droite; et ainsi, dans le secret, votre Pre bnira et rcompensera votre action
dans le Ciel.*
-15- Je suppose que de ces textes, on devrait pour le moins dire que l'on touche de la
main, qui est vraiment indiqu par le Seigneur, comme le prochain. C'est pourquoi nous voulons voir
quelle signification se tient derrire tout cela.
-16- Nous voyons donc que le Seigneur place toujours les pauvres en face des gens
aiss. Quen rsulte-t-il ? Rien dautre que, ces deux conditions sociales et humaines, lune en face de
l'autre, sont aptes crer rciproquement le prochain.
-17- De la mme faon, toutes les runions de degrs sociaux diffrents, mais qui ont
eu en commun quelque but humanitaire bon et utile, sans spculations d'aucune sorte, et agrable Dieu,
sont considrer comme *prochains* les unes par rapport aux autres.
-18- Le premier degr de lamour du prochain reste donc toujours celui entre aiss et
pauvres, entre forts et faibles, et il se trouve dans le mme rapport que celui entre parents et enfants.
-19- Mais quel est le motif pour lequel les pauvres vis vis des gens aiss, les faibles
vis vis des forts, et les enfants vis vis des parents, doivent tre considrs et traits comme le
prochain le plus proche ?
-20- Pour aucun autre motif en dehors de celui trs simple que le Seigneur, sur ce
monde, reprsente Lui-mme, vis vis de tout homme, le pauvre, le faible et l'enfant; car Il dit:
-21- *Ce que vous faites aux pauvres et aux faibles, c'est comme si vous l'aviez fait
Moi ! Et mme si vous ne M'aviez pas toujours parmi vous, vous auriez cependant toujours les pauvres
parmi vous, comme mes plus parfaits vrais reprsentants parmi vous.*
-22- Et ainsi le Seigneur met en vidence ce que signifie accueillir un enfant dans son
cur; car, qui accueille ce dernier, accueille aussi le Seigneur.
-23- De tout cela il rsulte que les hommes, un degr plus ou moins grand, doivent se
considrer rciproquement comme prochain, et cela selon que plus ou moins, ils sont remplis de l'Esprit
du Seigneur, Qui est l'Amour.
-24- Cependant, le Seigneur ne dispense pas Son Esprit aux riches du monde, mais bien
seulement aux pauvres, aux faibles et aux dshrits; les sans voix au chapitre, c'est--dire, les oublis du
monde.
-25- Et ceux-ci sont toujours remplis de l'Esprit du Seigneur - moins qu'ils ne soient
des profanateurs de la Grce du Seigneur - puisque la pauvret est la participation principale de l'Esprit
du Seigneur sur cette Terre.
-26- Qui est pauvre a, dans sa pauvret, une ressemblance avec le Seigneur, tandis que
le riche n'en a aucune. Les riches, le Seigneur ne les connat pas, et ce sont rellement les pauvres qui
doivent faire connatre les riches au Seigneur, si ceux-ci sont capables d'mouvoir leur cur en faveur
des pauvres, leurs frres, ainsi que leur prochain.
-27- En effet, le Seigneur Lui-Mme, l'occasion du rcit du riche Epulon, a indiqu
l'insurmontable abme qui spare le riche du Seigneur; tandis que le pauvre Lazare, le Seigneur le place
dans le sein d'Abraham, et donc, au plus prs du Seigneur.
-28- Et ainsi, aussi dans le cas du jeune homme riche, le Seigneur lui indique qui tait
son prochain, c'est--dire les pauvres, avant qu'il ne pt suivre le Seigneur.
-29- Partout le Seigneur prsente toujours les pauvres et les enfants, comme *le
prochain*, ou bien mme comme Ses reprsentants formels; et ce sont ceux-l que les hommes riches
doivent aimer comme eux-mmes, plus que leurs gaux.
-30- Voil pourquoi le Seigneur a dit que ce Commandement de lamour du prochain
est semblable au premier; avec cela Il entendait dire: Ce que vous faites aux pauvres, c'est Moi que
vous le faites !
-31- Par contre, les riches ne doivent pas se considrer rciproquement comme
*prochain* car, selon l'invitation du Seigneur, c'est aux pauvres et aux ncessiteux qu'ils doivent
prodiguer de l'aide, et avec eux qu'ils doivent partager leurs biens.
-32- Mais si un riche voulait dire: *Mon prochain le plus proche, ce sont mes enfants, et
non pas les trangers*? Mais le Seigneur au contraire prit toujours comme exemple un enfant ou un
pauvre en disant: "Qui accueille l'un de ceux-ci, M'accueille Moi"; tandis qu'Il n'a jasais mentionn les
fils de riches.
-33- Pour cette raison, quand le riche pourvoit avec anxit pour ses propres enfants, il
commet un grand pch contre l'amour du prochain.
-34- Le riche pourvoit de la meilleure des manires pour ses propres enfants, quand il
leur donne une ducation qui obtienne l'agrment du Seigneur, et non pas quand il. pargne ses avoirs
pour eux, mais bien plutt quand pour la plus grande part il les lgue en faveur des pauvres.
-35- S'il fait cela, le Seigneur saisira ses enfants et les guidera sur la voie la meilleure;
et s'il ne le fait pas, le Seigneur dtourne Sa Face d'eux, retire Ses Mains, et abandonne promptement
leur dlicate jeunesse aux mains du monde, ce qui revient dire, dans les mains du dmon, afin qu'ils
deviennent des fils du monde, et des dmons eux-mmes.
-36- Si vous saviez combien pouvantablement sont maudits par le Seigneur tous les
capitaux hrditaires, et en particulier ce que l'on appelle les *fidicommis*, jusqu'au plus bas, c'est--
dire au troisime degr de l'Enfer; et vous, d'pouvante et d'angoisse, vous vous durciriez jusqu' la
duret d'un diamant !
-37- C'est pourquoi les riches, partout o ils se trouvent, doivent prendre cur le plus
possible ce qui est dit, dtourner le plus possible leur cur de leurs richesses, et faire avec celles-ci le
plus de bien qu'ils peuvent, s'ils veulent viter l'ternel Enfer.
-38- En effet, dans l'au-del il y a une infinit d'tablissements de peines infernales,
dont une espce est de trs longue dure dans des lieux arides, hors desquels mnent seulement des
sentiers inconcevablement troits, o pour le plerin il n'en va pas mieux que pour le chameau devant le
chas d'une aiguille.
-39- Mais ensuite il y a une autre espce d'tablissements de peines infernales, hors
desquels, du moins jusqu' prsent, ne mne aucun sentier.
-40- Donc, cela est dit, justement pour que les riches puissent se rendre compte, de ce
qu'est la richesse en leurs mains, s'ils ne donnent pas crdit au cur.
-41- Tout ce qui a t dit maintenant, l'a t afin que vous puissiez vous rendre compte
de ce en quoi consiste cet *amour du prochain*.
-42- Et de cette faon il est aussi ici en ce Soleil Spirituel, constamment exerc
pratiquement, travers ces esprits. Mais comment cela arrive-t-il nous l'observerons la prochaine
occasion.
SS2 C105
( Le simple * savoir *, cest--dire la thorie sans la pratique ne sert rien dans les
choses de la foi. Exemples tirs de la vie. Instruction pratique des coliers dans
lau del, dans lamour du prochain: celui pas si proche, et enfin celui loign. Le
Ciel batifie seulement le prochain trs proche, pour ceux loigns le Ciel est un
tourment. Le vritable amour du prochain, ou le respect de la libre volont, ou bien
la. faon subjective daimer. A cet gard, exemples tirs de la vie. La faon daimer
de lhomme est son lment vital. Seulement aprs la pratique, ces lves
reoivent la conscration de l'accomplissement. Alors ils deviennent stagiaires
des esprits gardiens, comme exercice de patience. Charges de ceux-ci, invisibles
nurses sur la Terre. )
-1- Vous savez qu'en aucun lieu on n'arrive faire quelque chose avec les seuls savoir
et croyance thoriques. Quelle utilit retire quelqu'un qui s'est bourr la tte de mille thories, mme si
elles sont exactes ?
-2- Ou bien, qui considre comme fermement vrai, tout ce qui se trouve crit dans le
Livre de la Vie ? Tout cela est rellement tout aussi utile que si quelqu'un avait tudi littralement
toutes les thories musicales, et qu'il se ft forg la srieuse conviction qu'il serait en mesure de produire
d'minentes compositions, ou du moins, de devenir un virtuose fameux sur l'un ou l'autre instrument.
-3- Eh bien, n'importe qui peut dire que, sans une vraie pratique, tant ce qui concerne
savoir jouer d'un instrument, qu'en toute chose ou tout art, toutes les thories du monde entier ne servent
rien dans la vie.
-4- Un pre peut-il enseigner son fils la danse classique, seulement en paroles, sans
lui faire faire un pas ?... Vous direz non, mme s'il savait par cur toutes les figures et tous les modes de
mouvement des pieds, parce qu'il suffirait du premier pas pour le faire tomber par terre.
-5- Avec cela il est montr plus que clairement, que le seul savoir, sans la pratique, ne
sert rien, puisque c'est un lustre allum dans une salle vide, o la lumire brle seulement pour elle-
mme, sans apporter d'utilit personne.
-6- Donc, tant donn que dans le royaume des purs esprits, on arrive toujours
l'action, qui est de prfrence absolue, et que l'activit qui dcoule de l'amour du prochain est l'action
principale de toute activit spirituelle, il s'ensuit aussi que justement ce Commandement de l'amour du
prochain est enseign ici plus positivement que thoriquement.
-7- Et comment cela arrive-t-il ? Ces lves, dj compltement grands, sont pris en
charge par des esprits dj plus parfaits et plus expriments, en diverses occasions, et ils doivent
apprendre distinguer, en particulier chez les nouveaux arrivs de la Terre, le * vrai prochain *, le *
moins prochain *, et aussi le * prochain loign *.
-8- Ils doivent savoir comment se comporter avec le prochain * proche *, avec * le
moins *, et avec * le lointain *. Comme on le sait, la jeunesse a un plus grand sens de compassion que
les tres mrs; c'est pourquoi il arrive aussi que ces lves accueillent avec une grande compassion et
avec piti tous ceux qui leur sont confis.
-9- Ils voudraient tous les pousser vers le Ciel, sans retard, parce qu'ils ne savent pas
encore par exprience, que le Ciel ne procure de grands bonheurs qu'au vritable prochain, tandis que
pour le * moins prochain * et le * prochain loign *, il est le plus grand tourment.
-10- Et c'est justement en ces occasions qu'ils apprennent seulement compltement
reconnatre comment le vrai amour du prochain consiste laisser chaque tre sa libert, et lui donner
ce que reprsente son amour.
-11- En effet, si l'on veut donner ou faire quelqu'un, quelque chose de diffrent de ce
que rclame son amour, il ne lui est pas rendu un service d'amour.
-12- Si quelqu'un prie son voisin de lui donner une veste, et que le voisin lui donne au
contraire un pain, le demandeur en sera-t-il peut-tre satisfait ? - Je dis, certainement pas.
-13- En outre, si quelqu'un voulait parcourir une voie donne qui mne vers le Nord, o
il a quelques affaires expdier, et qu'un ami fasse attacher ses chevaux sa voiture, et le conduise vers
le sud, quelle utilit aura-t-il apporte cet ami, si celui-ci devait se rendre au Nord ?
-14- C'est la raison pour laquelle, en particulier les esprits, avant de mettre en pratique
leur amour du prochain, doivent seulement examiner exactement quelle espce d'amour est propre ces
esprits qui leur sont consigns; et justement, selon l'espce de leur amour, doit tre aussi rgle l'action.
-15- Qui veut aller en Enfer, doit tre accompagn l-bas, car c'est son amour, sans
lequel, pour lui il n'y a pas de vie.
-16- Pour qui veut aller au Ciel, il doit lui tre donn ce guide qui le met sur la bonne
voie, afin qu'ensuite, purifi, il soit entirement apte atteindre le Ciel, et l, y vivre comme un vrai
citoyen sanctifi.
-17- Cependant, il n'est pas non plus suffisant de conduire un esprit dans l'un ou l'autre
Ciel, mais bien plutt, le Ciel doit correspondre, jusqu l'atome, l'amour de l'esprit, car tout autre Ciel
ne s'accordera pas avec ce citoyen cleste donn, de sorte qu'il arrivera ce dernier comme un poisson
hors de l'eau.
-18- En effet, l'espce d'amour de chaque homme est son vritable lment vital; sil ne
le trouve pas, il y va de sa vie. Pour cette raison aussi, lamour du prochain dans le royaume des purs
esprits doit tre soigneusement purifi et form, avant que ces esprits ne soient en mesure d'accueillir, de
manire vraiment batifiante et vivifiante, selon l'Ordre Divin, tant les nouveaux arrivs, que ceux aussi
qui se trouvent dj depuis longtemps dans le Royaume des esprits.
-19- La formation de cet amour du prochain, et son affinement, consiste donc
exclusivement chercher et reconnatre l'espce d'amour chez les esprits, et en outre, reconnatre et
apercevoir les voies de l'Ordre divin sur lesquelles guider ces esprits, ainsi que la faon dont ils doivent
tre guids.
-20- Il ne doit tre exerc aucun pouvoir sur aucun esprit; sa libre volont, accouple
sa connaissance, tablissant la voie; tandis que l'amour de l'esprit montre la faon et la manire selon
lesquelles il doit tre guid sur la dite voie.
-21- Mais lorsque les esprits sont arrivs au lieu convenant leur amour, s'ils
commencent se comporter avec mchancet, alors le moment est arriv d'uvrer contre, en punissant,
toujours en conformit avec le degr et l'espce de la mchancet.
-22- Et comme vous voyez, maintenant nos lves sont instruits pratiquement de la
manire la plus exacte, en tout ce qui concerne l'amour du prochain.
-23- Quand ils ont atteint l'aptitude ncessaire, ils reoivent la conscration de la
plnitude, et ils sont mis ct des esprits gardiens des hommes qui vivent sur la Terre, et ce,
principalement dans le but de profiter de cette occasion pour s'exercer dans la vraie patience du Seigneur.
-24- En effet, vous ne pouvez croire combien il est difficile pour un tel esprit lev de
manire cleste, de frquenter les hommes buts de la Terre, et en restant conciliants au plus haut degr,
tant donn que ceux qui sont assists ne doivent jamais s'apercevoir qu'ils sont accompagns par un tel
esprit gardien, sur tous leurs chemins, et guids selon leur amour.
-25- En vrit, ce n'est pas rien, quand on est muni de toute force et de toute puissance,
de ne pas pouvoir en tant que participant, invoquer le feu du Ciel, mais bien plutt avec la conscience
d'un tel pouvoir se limiter jouer constamment le rle du spectateur dsarm, et regarder comment
l'homme qui lui est confi, base son action sur toute sorte de mchancets du monde, et oublie toujours
plus le Seigneur.
-26- Mme une bonne denfants, avec l'enfant le plus fruste et le plus grossier, a une vie
de Ciel en regard de la tche d'un esprit gardien principal.
-27- Combien de larmes doivent-ils rpandre, puisque toute leur influence doit se
limiter seulement un trs lger murmure de la conscience, ou tout au plus, dans des cas exceptionnels,
empcher quelque malheur prpar aux mortels de la Terre par l'Enfer.
-28- Pour tout le reste, ils ne doivent pas intervenir; imaginez-vous le sort souvent trs
amer d'un prcepteur priv, ou d'un surveillant de cour, lorsque leur sont confis des enfants vicis et
ttus. Le sort du bcheron n'est-il pas dj meilleur ?
-29- Srement, tant dam que le bois au moins se laisse abattre et fendre, selon la
volont du bcheron, tandis que l'enfant insolent se moque de la volont de son enseignant.
-30- Mais cela n'est qu'une ombre trs faible, si on la compare avec la situation d'un
esprit gardien, en particulier quand l'tre garder est un sale avare, un voleur, un brigand, un assassin, un
jouisseur, un fornicateur ou un adultre.
-31- L'esprit gardien doit toujours rester regarder toutes ces horribles actions,
passivement, et il ne doit pas le moins du monde influencer en sens contraire l'avance; et lorsque, en
certaines occasions, une intervention anticip est permise, elle doit tre dispose avec tant de prudence et
de sagesse, que, suite cela, le protg ne soit en aucune manire entrav dans la libre sphre de sa
volont, mais bien tout au plus, empch dans l'excution effective de son intention.
-32- Vous voyez, ceci est donc la seconde charge pratique, en laquelle nos lves
consacrs doivent s'exercer, mais toujours en premier lieu, dans la patience du Seigneur.
-33- Ce qui leur est rserv, aprs cet entranement la patience, vous sera montr par
la suite.
SS2 C106
(Mission de l'esprit gardien aprs trpas de son protg. Maintenant, de tels lves
apprennent pratiquement quelle est la nature du pch, et quelles en sont les
consquences. On demandera: O ? -Eh bien, dans les divers Enfers qu'ils doivent
traverser. Consquences de toute action: son propre jugement. Exemples: Un
fornicateur dans le premier degr de lEnfer; si la cure l'irrite, alors il passe dans le
second Enfer. Quest ce que la colre ? - Le fruit de lamour exagr de soi-mme,
et, par consquence succde ensuite le dsir de dominer, qui appartient dj au
troisime degr )
-1- Quand ces lves, bien exercs la patience, gnralement aprs le trpas du
protg qui leur a t confi, abandonnent une telle occupation, ils retournent de ce monde extrieur
celui intrieur; seulement ils doivent encore rester ct de l'me du trpass tant que dure l'tat
spirituel-naturel de lme-mme.
-2- Au moment du dvoilement o, de toute faon, chaque esprit doit tre
compltement abandonn lui-mme, ces esprits-gardiens retournent dans le Soleil spirituel, et c'est de
l que part leur nouvelle destination.
-3- O sont-ils envoys ? On peut le dduire facilement, si l'on rflchit que nos
lves ont eu jusqu' maintenant suffisamment d'occasions d'apercevoir et de reconnatre tout ce qui est
contraire la Loi, du point de vue de la sagesse spirituelle, d'abord en tant qu'lves, et ensuite en tant
qu'esprits tutlaires.
-4- Mais que derrire de telles connaissances ( et reconnaissances ) il y en ait encore
une troisime, et une quatrirme encore, cela doit apparatre clair pour chacun qui sait que tout pch a
une certaine suite en soi, reprsent par le but atteindre, et que seulement suite cela on peut
reconnatre la cause originelle du pch.
-5- En effet, celui qui n'a pas aperu les consquences du pch-mme, celui-l n'a pas
une rpugnance suffisamment libre et ferme contre lui.
-6- Une fois qu'il a aperu tout cela, et qu'il a reconnu de manire vive comment les
consquences sont strictement conformes l'Ordre, et donc immuables, et comment elles renferment
dj en elles telle cause ou raison, alors seulement il devient, de sa libre reconnaissance et de sa libre
volont, un antagoniste parfaitement solide de tout pch.
-7- Mais nos lves, o doivent-ils se rendre pour pouvoir reconnatre cela ? - Ils
doivent prgriner travers les Enfers, c'est--dire, du premier jusqu'au dernier, le plus profond ou le
plus bas, aux cts d'esprits puissants et riches d'exprience.
-8- Dans le premier et le second Enfer, ils aperoivent les consquences du pch,
mais en particulier dans le second; parmi de telles consquences encore trs clairement visibles, on peut
dj entrevoir toujours plus la cause du pch, tandis que seulement dans le troisime et le plus bas
Enfer, ils apprennent reconnatre la cause ou la raison principale de tout pch.
-9- Quelqu'un pourrait peut-tre dire: Les consquences et la cause sont deux points
d'un cercle qui se rencontrent au mme point; en effet, personne ne commet d'action pour d'autre motif
qui ne soit justement que ce qu'il entend raliser comme consquence de son action.
-10- Si, par exemple, quelqu'un prend la dcision de voler son argent un individu,
entran cela par son amour de l'argent et pour l'avantage qu'une telle action lui apporte, c'tait l
srement la cause ou la raison de son action.
-11- Quand ensuite, de manire furtive il s'est empar de l'argent, son appropriation
tait srement la consquence de son action; mais c'tait et c'est dans le mme temps, rien d'autre que la
ralisation de la prcdente raison qui l'a pouss une telle action.
-12- Cependant je vous dis: Si l'on considre la chose d'un tel point de vue, on ne fait
rien autre quaccomplir une haute trahison ou apporter un dommage envers sa propre connaissance, et
l'on montre avec cela que l'on n'a jamais eu que faire de la sagesse intrieure.
-13- Prsentons donc en face sans plus tarder un autre exemple, duquel on pourra
apercevoir clairement que les consquences, et la vritable cause de l'action, sont compltement
diffrentes.
-14- Cependant, avant d'exposer l'exemple, nous devons faire connatre que certains
prceptes qui jaillissent de l'Ordre Divin, et qui indiquent depuis l'ternit les consquences fixes pour
chaque action, consquences dans lesquelles ensuite, en accord avec l'action, en peut apercevoir la cause
ou la raison.
-15- De tels prceptes sont les suivants: Toute action a sa consquence correspondante
sanctionne par Dieu avec dcision, et cette consquence est le jugement immuable auquel toute action
est soumise.
-16- Tout est ainsi dispos par le Seigneur: Que chaque action la fin se juge elle-
mme. Mais en chaque bonne action, seul est considrer le Seigneur en tant que l'Unique Cause;
chaque mauvaise action est galement dtermine par la seule et mme cause fondamentale. Et voil, ce
sont l les prceptes que maintenant nous illustrerons avec des exemples.
-17- Prenons un fornicateur: tant qu'il vcut, il pratiqua la luxure, sans modration et
sans le moindre gard envers quiconque.
-18- A l'extrieur nul ne pouvait apercevoir les consquences de son pch, tant donn
que le corps, ou les apparences physiques, ne refltent pas toujours les consquences d'un vice.
-19- Cet homme cependant, avec sa faon coupable d'agir, avait abaiss son esprit
jusqu'au grossier amour matriel charnel, et il avait gaspill ses forces vitales tant du point de vue
matriel que de celui spirituel.
-20- Que lui reste-t-il la fin ? Rien en dehors d'une vie de polype de son me. Et
lorsque celle-ci arrive dans l'au-del, il ne lui reste rien autre que seulement ce dsir du plaisir sensuel
charnel, et tous ses efforts sont rellement ceux du polype, c'est--dire de continuer jouir et goter
sans cesse sa manire; car, en ces cas, on ne peut mme plus parler de ractions d'ordre spirituel, tant
donn que l'esprit, dj durant la vie physique, a t intgralement amalgam avec l'me compltement
sensualise.
-21- Alors la question se pose: Dans l'au-del une telle me peut-elle tre accessible ou
apte une plus haute vivification ? Qui veut s'en persuader radicalement n'a qu' tirer de la mer un
polype et essayer d'en faire un danseur l'air libre.
-22- C'est l un travail qui ne russirait personne, car il enlvera seulement le polype
se son lment vaseux; et en le plaant dans un lieu propre et sec, l'air libre, celui-ci mourra, se
ratatinera, ira la putrfaction, et, la fin, il se transformera en une masse visqueuse.
-23- Vous voyez, le cas est exactement le mme avec une telle me sensuelle, avide de
plaisir; elle n'est qu'un polype dans le marcage, et elle n'a qu'un seul dsir qui excite en elle la vie,
savoir, celui du plaisir sensuel; et toute son intelligence est concentre sur la faon de se procurer un tel
plaisir au plus haut degr possible.
-24- Cruelle en est la consquence ? Seulement l'enlisement dans ce misrable et
pitoyable tat de l'me elle-mme, et prcisment la chute toujours plus profonde dans la plus basse
animalit.
-25- C'est l cet tat que l'on nomme le *premier enfer *. - C'est donc l la
consquence, et mme la juste et naturelle consquence selon l'Ordre, puisque l'me, par suite de cette
faon d'agir dfendue, retourne la fin cet tat bestial infrieur dont elle avait t auparavant leve par
le Seigneur, travers de nombreux degrs, jusqu' celui d'homme libre.
-26- Cet tat, en tant que consquence, est maintenu par le Seigneur, avec de
nombreuses gnes, afin que le dsir du plaisir n'arrive pas craser l'esprit qui se trouve toujours dans
l'me, et qu'il puisse se dtacher quelque peu de la morbidit sensuelle.
-27- Ce procd est le seul au moyen duquel il soit encore possible de sauver une telle
me ainsi que son esprit; car, si l'me tait compltement satisfaite, son dsir deviendrait toujours plus
fort; de sorte que pour l'ternit on ne pourrait plus parler de salut pour l'esprit.
-28- Dans le pire des cas, quelle est par contre la seconde consquence de ce ncessaire
traitement ? - Ecoutez ! Etant donn que l'esprit d'une telle me tait entirement un avec cette dernire,
alors tout son amour est aussi pass dans la convoitise de son me.
-29- Quand, par suite du jene de l'me, il devient plus libre, alors il se manifeste plein
de rancur, et, profondment offens et humili, car en enlevant la nourriture son me qui lui sert de
corps, il s'est laiss pour ainsi dire restreindre pour le dompter.
-30- Suite cette offense et cette humiliation, lesprit a un mouvement de colre et
prtend rparation. - Mais o la trouve-t-il ? Dans le second Enfer !
-31- Et qu'est-ce que ce second Enfer ? Rien d'autre que la consquence ou la suite du
premier; et justement en cette consquence on peut dj entrevoir quelle est la vraie cause fondamentale
de la premire faon d'agir.
-32- En effet, la colre n'est rien d'autre qu'un fruit de l'amour exagr de soi-mme, qui
a ses racines dans le dsir de domination, dsir qui est le mobile de tous les pchs et qui a comme sige
principal, le troisime Enfer.
-33- Mais comment, du second Enfer, il s'en dveloppe la fin, un troisime, et
comment tout cela peut tre montr nos lves, nous l'observerons pratiquement par la suite.
SS2 C107
( Pourquoi les hommes obissent-ils ? Par respect peut-tre, ou bien par peur ? La peur
de la mort est la raison principale de lobissance. La peur, de la mort dcoule de
lincertitude de la survivance. Exemple du sommeil naturel. Un re-n n'a pas peur
de la mort, parce que lexprience de lEsprit est la Vie ternelle. Dans le second
Enfer, avec le traitement du jene, il est dtermin si les mes doivent tre
achemines vers Le Haut, ou bien vers le bas. En ce dernier cas, se dveloppe le
vritable esprit satanique, dans une guerre aveugle contre la Divinit. )
SS2 C109
(Le mode d'action du premier Enfer, purement mondain, c'est de donner la chasse, en
plus du pain, une position influente; selon le mode d'action cleste par contre, on
aspire seulement lamour et la connaissance du Seigneur, et pour tout le reste,
on laisse le soin au Seigneur Lui-Mme. Exemples cet gard, comme image du
premier Enfer. Quand on arrive lcorce extrieure, dans laquelle se cachent la
ruse et la politique, alors l se forme le second degr de lEnfer. )
-1- Quel aspect a dans l'apparence le premier Enfer, vous l'avez dj vu une fois, au
cours des communications qui vous ont t faites au sujet du Soleil, ainsi que les diverses voies pour y
entrer.
-2- A ce sujet, je dois ajouter encore quelques mots, savoir, que le zle montr par
ces esprits infernaux que vous avez aperus justement dans le premier Enfer, est de prfrence un zle
qui a pour vise de jouir, ou mieux, comme vous avez l'habitude de dire, de manger. Un tel tat est
semblable celui, sur la Terre, o les hommes ne laissent rien qu'ils ne tentent pour gagner leur pain.
-3- L'un se dirige vers quelques mtiers, un autre vers le commerce, un autre vers
l'industrie; d'autres tentant d'attraper quelque poste de bureau, et d'autres, un bon et fructueux mariage.
-4- Cependant, tout cela, ils ne le font pas aux fins du bien, mais bien plutt seulement
par amour d'eux-mmes et du pain. Ce faisant, ils se proccupent peu, et mme pas du tout de quelque
chose d'difiant pour eux et pour les autres, car ce qui les intresse vraiment, c'est d'obtenir un certain *
bien-tre*.
-5- Par contre la manire cleste, on ne se proccupe de rien, l'exception seulement
de l'amour et de la connaissance de Dieu; quant au reste, le Seigneur y pourvoie !
-6- A la manire infernale on fait tout le contraire, c'est--dire: on veut en premier lieu
une source sre de gain qui assure le pain, et, dans le meilleur des cas on pense: Ds que je me trouverai
l'abri et en sret pour tous les besoins extrieurs, alors je ne manquerai pas d'examiner si l'Esprit ne
partage pas ma satisfaction pour la position assure.
-7- Seulement ensuite il arrive par contre ceci: si quelqu'un est arriv s'assurer une
solide position, qui gnralement est lie avec une certaine magnificence, alors celui-ci est envahi par
une certaine hauteur, proportionnelle la magnificence atteinte, car, avec une certaine splendeur, on
s'efforce d'avancer toujours; raison pour laquelle de jeunes employs, de mme que des industriels ou
des commerants, au dbut, commencent, chacun dans sa sphre d'activit, se faire valoir; et bientt ils
ne savent plus quelle attitude prendre, pour tre mieux admirs et contempls.
-8- Ils ne savent plus comment il est le plus convenable de s'asseoir, de marcher, de
regarder, d'couter ou bien de parler, afin de pouvoir tre remarqus au premier regard, et d'une certaine
faon, pour que l'on puisse lire, d'aprs leur visage, en quelle position favorable ils se trouvent et quelle
haute et importante charge ils occupent.
-9- Lorsque de tels hommes sont ainsi pourvus, ils ne devraient plus se proccuper de
rien, tant donn qu'ils se sont dj assurs une entre fixe et certaine pour le pain et pour toute la vie; et
ils devraient commencer penser aussi l'Esprit.
-10- Mais en vrit il arrive le contraire ! Maintenant, la scurit a succd le dsir de
briller et de dominer toujours plus, et d'assurer encore plus leurs bases financires.
-11- Arrivs ce point, l'envie et la haine envers leurs concurrents deviennent toujours
plus grandes, et gare quelqu'un qui gnerait, ou voudrait gner sa marche.
-12- Ils ne savent plus ce que signifie l'amour du prochain, au point que quelque
subalterne ne dsire rien d'autre que la mort de son suprieur arrive ds que possible, de faon pouvoir
ainsi prendre sa place.
-13- L'ardent dsir de l'industriel est de voir ses concurrents la faillite et la ruine,
pour accaparer ensuite toutes leurs affaires. Et si cela n'arrive pas de manire naturelle, alors l'exprience
lui enseignera mme les moyens artificiels, pour amener la ruine celui qui le gne.
-14- Pour peu que vous examiniez avec attention ce comportement des hommes du
monde, vous aurez exactement reprsent devant vous le premier Enfer dans son avidit, ainsi que la
faon dont il passe dans le second Enfer, c'est--dire dans la haine, dans la colre et dans la vengeance, et
dans l'effort de dominer quiconque.
-15- Il serait suffisant que vous annuliez toutes les lois d'tat, morales et civiles, et le
premier et le second Enfers seraient devant vous littralement reprsents.
-16- Tant que le monde est soumis une discipline d'tat, celui-ci a encore un aspect un
peu dcent; tandis, que si on enlve les lois civiles, morales et religieuses, immdiatement y succdent,
rapines, vols et assassinats. Et voil donc ici devant vous l'image du premier Enfer.
-17- Vous voulez avoir l'image du second Enfer, faites comme dit; et vous
commencerez dcouvrir partout une malice secrte, et, o que vous tourniez le regard vous ne
trouverez pas deux hommes ou esprits qui, se trouvant face face, ne soient pas ennemis mortels.
-18- Mme si, extrieurement, ils se traitent amicalement et pleins de courtoisie, bien
qu'il semble que rgne l'amour du prochain, au fond d'eux au contraire, il n'y a que haine, car il s'agit
seulement de politique, dans le but de rendre pacifique l'adversaire, pour pouvoir ensuite, avec finesse,
l'craser d'autant plus srement, sans rencontrer de rsistance, et ainsi, le ruiner compltement.
-19- Observez, sur votre Terre, les obsquieux et les flatteurs; ils sont habituellement
les plus grands ennemis mortels de ceux devant qui ils rampent: ils les lvent, comme le fait un vautour
qui lve une tortue pour la laisser tomber ensuite quand il a atteint avec elle une hauteur suffisante, pour
tirer ensuite un profit encore plus grand de sa chute.
-20- Vous voyez, vous avez l littralement, au sens figur, le vritable amour infernal
du second degr; pour cette raison, dans le second Enfer sont pratiqus toute sorte d'artifices, pour se
prendre au pige et se ruiner rciproquement, avec la stupide ide d'en tirer profit.
-21- C'est de cette manire que l'on fait connatre dans tous les dtails nos lves,
d'abord en thorie, puis en pratique, comment se manifestent les divers Enfers. Et ainsi, nous aussi, nous
aurons donn un coup dil, dans la mesure du possible, ces deux Enfers.
-22- Qui sait mditer mme seulement un peu sur ce qui a t expos, a dj une ide
trs claire devant lui.
Mais, en ce qui concerne l'apparence du troisime Enfer, nous en ferons l'objet d'une
considration particulire, car il doit tre connu encore plus profondment, puisquil est la base et
l'origine de tout mal et de toute culpabilit.
SS2 C110
(Les diverses descriptions de lEnfer. Cette prsente exposition est adapte la
comprhension purement humaine, et elle correspond au temps actuel. Exemples
illustrs sur les diverses ides politiques dtat. A trs peu de voyants, il ft donn
dapercevoir le fond raliste de lEnfer, et plusieurs autres, seulement ses
apparences; et partir de cela, les diverses opinions. Qui connat mieux que tous
ce quest la politique ? Le Seigneur; et ensuite qui la fait. Tout homme, selon les
particularits de sa nature, porte en lui le Ciel, de mme que lEnfer Exemples. )
-1- Vous penserez et direz que ces communications sont vraiment apprciables, et
mme moralement utiles; communications au moyen desquelles, d'une certaine faon, avec l'aide
dimages, est expos le mauvais fondement.
-2- Mais sur la Terre, il ne manque pas de descriptions de l'Enfer. Elles semblent
donnes par la mme source, mais elles diffrent beaucoup entre elles !
-3- Selon certains l'Enfer est un marcage de soufre; selon d'autres, un ver brlant qui
ronge toujours; selon quelques autres encore, un feu violent, ou des tnbres extrieures, ou bien une
mort ternelle.
-4- Selon certains, les damns sont martyriss, bouillis et rtis; selon d'autres, ils sont
pleinement matres de leur libert. Il y en a quelques-uns qui ne voient dans l'Enfer rien d'autre qu'un
froid pouvantable, et quelques autres le plus ardent zle de la colre.
-5- Il y en a qui y voient des misrables silhouettes humaines, toutes, dformes et
consumes par la faim; tandis que d'autres aperoivent encore un agrgat de trs tranges et
pouvantables figures, qui ne peuvent mme pas tre penses par une imagination humaine.
-6- Suite cela on a, sous le concept * Enfer *, un vritable prote devant sois, qu'il
est impossible de tenir fix dans une figure stable.
-7- Et mme si ici, il tait donn une reprsentation de lEnfer, pleinement adapte au
pur concept humain, qui pourrait garantir que cette reprsentation ne ft pas avec le temps de nouveau
remplace par une autre ?
-8- En effet, parmi les diverses figures ou formes entre les hommes, il n'existe rien qui
soit aussi divers que justement cet pouvantable lieu compris sous le concept * Enfer *.
-9- Je dis: Bien, mes chers amis ! Votre scabreuse objection a une bonne base,
puisqu'elle s'appuie compltement sur la ralit de ce qu'est l'Enfer.
-10- Mais c'est aussi la raison pour laquelle je veux et je dois vous montrer l'Enfer, dans
une lumire gnrale; lumire dans laquelle, toute reprsentation possible du dit Enfer, ayant t donne
jusqu' prsent sur la Terre, puisse trouver sa complte justification.
-11- Si l'on observe l'Enfer seulement superficiellement, il est plus que comprhensible
pourquoi il se prsente comme un vrai prote, dans son apparence constamment changeante; mais la
chose prend un aspect tout fait diffrent, si on l'observe en partant exactement de sa cause.
-12- Cependant, afin que vous puissiez apercevoir cela de manire parfaitement claire,
nous clairerons cela, qui est vraiment trs spcieux, avec de petits exemples, grce auxquels cela
apparatra, aux yeux de chacun, comme sous la lumire solaire.
-13- Imaginons un tat o il y ait, comme c'est naturel, de nombreux milliers
d'hommes; tous ces hommes - l'exception des crtins, des fous et des enfants - se font les ides les plus
diverses sur la politique d'Etat.
-14- Qui dsire connatre cela plus fond, n'a qu' entrer en conversation avec des
hommes qui connaissent une telle politique; et en substance, leur base de connaissance tourne sur ce que
l'on appelle des suppositions.
-15- Car les uns ne voient devant eux rien d'autre que des guerres, les autres seulement
des trahisons secrtes; ensuite il y en a qui flairent de secrtes tromperies au dtriment du peuple;
d'autres ensuite, rien d'autre que ruse et arrivisme.
-16- Certains protestent haute voix contre * l'injustice *, tandis que d'autres ne
trouvent pas de paroles suffisantes pour louer la constitution, la politique secrte d'Etat si prudente, et
ainsi de suite...
-17- Ces concepts politiques seraient encore assez senss, de la part la plus cultive du
peuple, sur la politique secrte de la constitution d'Etat. Mais qui veut apprendre le ridicule de gens non
cultivs, qu'il se rende en quelque village, ou dans l'obscurit de quelque cuisine enfume, il entendra
alors des palabres fantaisistes, et sans aucun sens, comme par exemple:
-18- Certains sont persuads que l'empereur a l'intention de faire empoisonner une ville;
ou bien que dans un pays il veuille inoculer la peste au peuple; ou bien qu'il a conclu un pacte avec un
monarque tranger pour faire passer au fil de l'pe, en une nuit, le peuple d'un certain pays, pour
arracher les biens des sujets tus.
-19- On pourrait raconter d'autres sottises, comme par exemple: Que le monarque, en
une certaine occasion, a cd au dmon sa propre me, alors qu'il tait encore en vie, ou mme les mes
de ses sujets, pour accaparer son profit un grand avantage terrestre.
-20- Tout ce qui se dit l, c'est malheureusement ce qui se passe dans la ralit, et tous
les jours de votre vie, vous aurez l'occasion d'entendre des discours inutiles et absurdes de ce genre.
-21- Mais on demande prsent: Parmi ces milliers de gens qui exposent des ides
politiques, qui a trouv ce qui est juste, c'est--dire, la vraie politique de l'administration secrte de
l'Etat ?
-22- En ralit, personne; cependant chacun d'eux considre son ide comme non
seulement juste, mais chacun prend mme l'air de celui qui en sait plus que d'autres, et ce, avec un air
plein de sous-entendus. Mais comment est-il possible d'exposer des ides bases ainsi sur... l'air ?
-23- La raison de cela, voyez-vous, on la trouve en partie dans l'apparence extrieure,
de mme que dans la personnalit de celui qui observe une telle apparence.
-24- Et d'autant plus pauvre est le rveil intrieur de l'observateur, d'autant plus pauvres
sont les concepts qu'il tire de l'apparence. Et vous voyez, maintenant, ainsi sont rellement les choses
avec le concept de l'Enfer.
-25- A trs peu de voyants seulement il fut donn la grce de pouvoir jeter un regard
dans la partie profonde essentielle de ce lieu, tandis qu' beaucoup d'autres - parce que non mrs - il fut
accord seulement d'apercevoir l'une ou l'autre apparence de ce dernier; de sorte que l'exposition de
l'apparent, en raison de sa masse volumineuse, a toujours cras son vrai fondement; raison pour laquelle
l'Enfer s'est multipli en aspects si divers, que personne n'a jamais su, et ne sait parfaitement encore, ce
que sont les choses en ce lieu.
-26- Maintenant on demande: Qui, dans un Etat, pourrait exposer le juste concept
fondamental de la constitution secrte d'Etat, en dehors de celui qui l'a constitu, c'est--dire le monarque
?
-27- Donc, si indiscutablement la chose est en ces termes, alors je crois que cette
question peut s'adapter aussi aux tristes conditions de l'au-del, et la rponse ne pourrait tre que: l'ide
la plus correspondante, sur ce lieu, d'une manire gnrale, ne pourrait tre expose que par Celui qui est
le Seigneur-Mme sur tous les Enfers, comme Il l'est sur tous les Cieux.
-28- Chaque homme, selon sa personnalit, porte en lui, son Ciel, de mme que son
Enfer.
-29- Si, par suite d'un certain particulier, il aperoit sa propre personnalit, alors il voit
aussi son Enfer, inachev, ainsi que son Ciel, encore imparfait. Et alors, c'est ainsi que l'on peut
apercevoir toute sorte d'Enfers, en conformit avec les divers degrs et divers types d'hommes.
-30- Peut on accepter cela comme base ? Je vous dis: tout aussi peu que si quelquun
voulait mesurer la mer dans sa profondeur, avec sa canne de promenade, c'est--dire, l o elle est
profonde tout au plus d'un demi-pied, et qu'il prtendt ensuite srieusement pouvoir affirmer que toute la
mer se base sur cette mesure faite par lui-mme.
-31- Il en va de mme pour les observations de tous les voyants qui disent: " J'ai vu
l'Enfer peu prs ainsi ", c'est--dire son Enfer personnel.
-32- Donc, on peut aussi peu mesurer la mer en gardant les pieds sur la plage, que l'on
peut accepter comme fondement une apparence entrevue par des individus particuliers et incomplets.
-33- Cependant, comment on peut trouver et scruter le vritable fondement, la suite le
montrera.
SS2 C111
(Lhomme continue vivre dans lau-del, en esprit, comme il vivait sur la Terre. Corps,
Esprit, Principe vital. Exemples. On peut trouver lEnfer sur la Terre, tout autant
que dans lau-del. La petite diffrence entre les conditions de vie naturelles et
celles spirituelles des hommes, avec des exemples. Dans lEsprit, ce que lon
pense est aussi prsent. Dans le corps, on doit dabord vaincre la matire,
extrieure, comme exercice dans la patience divine, qui est ncessaire au plus
haut degr pour la vie ternelle. Tout esprit, dans lau-del reoit la force crative;
les bons, celle relle et effective, les mchants ou les pervers, seulement comme
rve, cest--dire, chimrique. )
-1- Si l'on veut apercevoir en profondeur cette base principale de l'Enfer, on doit
regarder l o la lumire de lil est susceptible d'impression, et, de ce point de vue, on peut alors, au
moyen de la conversion spirituelle, tirer les justes correspondances qui s'ensuivent dans le champ de
l'esprit.
-2- Si l'on veut arriver cela, on doit d'abord reconnatre et admettre comme principe
fixe et immuable, que les conditions de la vie et ses manifestations sont toujours les mmes sous le
regard du Seul et Mme Seigneur, ternellement immuable. Ou bien, dit en d'autres termes:
-3- Que l'homme continue de vivre en l'esprit, tout fait exactement comme il vivait
ici sur la Terre dans son corps physique, vie qui tait seulement mdiate ou moiti.
-4- A ce moment on dira: Cela semble trange, et mme ce ne devrait pas tre
pleinement exact, car la vie spirituelle doit sans aucun doute tre quelque chose de diffrent, et imagine
en des conditions tout autres que celles naturelles.
-5- Mais je vous dis: Celui qui s'exprime ainsi n'a certainement pas la plus petite ide
de la faon dont il vit naturellement. C'est pourquoi je demande: Durant la vie physique, qui est-ce qui
vit: Le corps ou l'esprit ?
-6- Quel est le principe de la vie ? Est-ce le corps ou l'esprit ? Je suppose que chacun,
capable de penser mme seulement un peu clairement, ne cherchera certainement pas les principes de la
vie dans le corps, mais bien seulement dans l'esprit, car, si les principes de la vie se trouvaient dans le
corps, il serait alors immortel.
-7- Au contraire, le corps est mortel, et donc, il ne peut pas non plus avoir en lui les
forces fondamentales de la vie, alors que l'esprit les a, et donc est immortel.
-8- Par consquent, la vie du corps est conditionne par la vie de l'esprit, alors que le
corps est l'lment passif et pleinement ngatif par rapport lesprit; raison pour laquelle, la vie du corps
est aussi seulement une vie excite, exactement comme un outil quelconque, qui vit en uvrant
passivement dans la main d'un artisan, tant que l'artisan le dirige de sa main vivante.
-9- Mais si ce dernier le laisse tomber, ou bien le met de ct, alors finissent aussi, et
la vie de l'outil et son efficace activit.
-10- Qui serait assez fou et assez stupide pour dire: L'artisan doit s'adapter l'tat ou
la situation de l'outil, au lieu d'apercevoir clairement que c'est l'artisan lui-mme qui confectionne ou fait
confectionner des outils appropris ses besoins et aux circonstances.
-11- Si donc l'artisan fixe les conditions de l'outil selon ses exigences, il apparatra alors
clairement que les conditions du corps qui vit avec l'esprit dpendent de celles de l'esprit vivant, et non le
contraire !
-12- Et ainsi l'esprit vit, toujours et seulement, de ses propres principes vitaux, et dans
ses propres conditions de vie, que le corps ne peut changer, de mme que l'outil mort ne peut changer les
conditions de l'artisan.
-13- Si quelqu'un observe un artisan, en suivant la manire dont il se sert de son outil, et
sait aussi, par le plan de travail, ce que l'artisan veut produire avec son outil, peut-il raisonnablement
affirmer:
-14- * Avec l'emploi de cet outil, la fin il doit toutefois rsulter un produit tout fait
diffrent; et en ce dernier doivent se manifester des conditions diffrentes de celles que l'artisan avait
projetes sur le plan qu'il avait prvu ? *
-15- Ne serait-ce pas l une affirmation insense ? Car ce qui apparat la vie est certes
l'effet de l'uvre de l'artisan vivant, et non de l'outil.
-16- Donc, la condition de vie de l'esprit est stable et concrte, avec ou sans le corps
physique, tant qu'il lui sert d'outil. Par consquent, qui veut voir fond l'Enfer, n'a pas beaucoup de
chemin faire, car il peut l'observer dans les conditions de vie physique, prsentes en lui, et dans les
autres; comme en son temps, il pourra l'observer en celles purement spirituelles.
-17- Etant donn que l'Enfer sur la Terre est point par point tout aussi prsent, qu'il l'est
manifestement l'tat spirituel, il n'est ni plus ni moins, ni ici, ni l, et donc, en cette image, nous
pouvons l'observer de la manire la plus claire et la plus efficace.
-18- Cependant, pour rendre encore plus vidente la vritable image de l'Enfer, pour
chacun vivant encore sur Terre, nous voulons d'abord faire remarquer la trs petite diffrence qui existe
entre les conditions de vie naturelle et celles spirituelles, et ce, si possible de la meilleure des faons.
-19- Figurons-nous un menuisier; il doit confectionner une armoire; pour ce travail, il
lui faut divers outils qui vous sont familiers. Il travaille avec diligence, et, en quelques jours l'armoire est
prte.
-20- L'empressement avec lequel ce travail a t termin, dcoule en grande partie de
son impulsion intrieure, pour voir ds que possible son ide ralise.
-21- Pourquoi a-t-il t si diligent et a-t-il cout une telle impulsion ? Il vous dira qu'il
y a t pouss pour le profit qui en dcoule.
-22- Mais en vrit une telle impulsion dcoule de la capacit crative de l'esprit,
puisqu'il a en lui la proprit de raliser aussitt objectivement ce qu'il a cr dans son esprit, c'est--dire,
son ide.
-23- A l'tat spirituel absolu, il peut le faire, car ce qu'il pense est dj prsent. Par
contre, en lien avec son corps physique qui le lui empche, cela, il ne peut le faire.
-24- Cependant il peut inciter le corps physique, en tant que son outil, une activit
successive, pour pouvoir de cette faon, raliser, peu peu, son ide.
-25- Cette disposition a t tablie par le Seigneur, dans le but que l'esprit en cette vie
s'exerce avant tout une activit dure et pnible, avec tous les inconvnients qu'une telle vie comporte,
pour dvelopper cette vertu la plus ncessaire qui, en tant que mre de l'humilit, se nomme la divine
PATIENCE.
-26- En effet, chacun qui soit mme seulement un peu mrement capable, devra
admettre que la patience, pour la vie ternelle, est d'autant plus ncessaire que cette vie n'a pas de fin;
tandis que pour la vie naturelle, bien que transitoire, elle est la base de tout effet bon et grand.
-27 Certes, si notre menuisier avait pu confectionner son armoire immdiatement,
quand l'ide s'est prsente lui, cela lui aurait t beaucoup plus agrable.
-28- Mais qu'en aurait-il t alors de l'exercice de la patience qui compte plus que tout ?
Et, en outre, quelle serait la rciproque et naturelle scurit extrieure si, en ce monde matriel, pour
l'esprit encore enchan son corps, la facult crative originelle tait sa disposition sans limites ?
-29- Aprs la dposition de ce corps, chaque esprit reoit de nouveau cette facult; pour
celui qui a volu elle est rellement efficace; mais pur celui qui n'a pas volu, elle est au contraire
chimrique et irrelle; car, si telle est la cause, tel est ainsi l'effet.
-30- Comme vous voyez, dans l'exemple l'instant expos, on relve de manire
vidente la diffrence entre la vie naturelle et celle absolument spirituelle; diffrence qui consiste en
ceci:
-31- Que l'esprit l'intrieur d'un instrument, c'est--dire naturel, est en mesure de
raliser ses ides par degrs, lentement, et jamais compltement, car il en est empch par la grossire
matrialit dont il est revtu; tandis qu' l'tat libre et absolu, il veut voir son ide ralise
immdiatement..
-32- La volont est toujours la mme, l'ide galement. Seule l'excution, dans la vie
naturelle est lente et limite; de sorte que cette imitation est la seule diffrence entre les deux formes de
vie, et il n'y en a aucune autre de quelque genre que ce soit.
-33- Que cette diffrence est due la matire, ce n'est mme pas la peine de le
mentionner. De toute faon, puisque maintenant nous savons cela, certainement de la meilleure faon,
nous passerons immdiatement aux vritables reprsentations de l'Enfer fondamental.
SS2 C112
(Images terrestres fondamentales de lEnfer: Primo, le spculateur ; secondo, l'officier
qui l'obstacle matriel ne permet pas la ralisation complte de son plan... )
-1- Le premier cas: Figurez-vous un riche spculateur; observez bien cet tre toujours
insatiable ! Quel est son amour, et quel est son dsir ?
-2- Rien autre sinon que de semparer de n'importe quelle faon possible, qui soit un
tant soit peu permis par les lois civiles, mme des avoirs d'un pays entier, ou d'autres Etats encore, voire
mme de toute la Terre.
-3- Certes, cette ide sera fortement contrarie, et il ne pourra raliser que partie de ses
dsirs; toutefois une telle ide restera vive en lui jusqu' la fin de ses jours; en plus s'y ajoutera encore
une autre ide proche de celle-l:
-4- * Si javais une force militaire mme seulement d'au moins quelques millions de
combattants courageux, je pourrais runir en un tas tout l'or, tout largent, toutes les perles et toutes les
pierres prcieuses du monde entier. *
-5- Certains autres par contre ont ce genre de dsirs: * Si dans un pays entier clatait
une peste telle que tous les habitants - except moi - sen allassent dans l'autre monde, je resterais alors
l'hritier universel de tous les biens; et si ensuite venaient des hommes de quelque autre pays, et qu'ils
voulussent me contester mon hritage, la peste devrait alors les cueillir tous dj aux frontires, et les
expdier dans l'autre monde !
-6- Vous voyez, voil une image de l'Enfer fondamentale, tel que vous pouvez le
rencontrer chaque jour parmi les hommes; et ce, parmi toutes les classes, depuis le simple boutiquier
jusqu'au plus grand spcialiste en gros.
-7- Qu'est-ce qui peut faire obstacle leurs ides de grandeur, sinon que la matire
seulement. Si nous en faisons abstraction et observons seulement du point de vue de l'esprit de telles
tendances, nous aurons devant nous l'Enfer fondamental en bonne et due forme.
-8- Le second cas: Ici, nous avons devant nous un simple officier: Quelle est la pense
dominante en son cur ? Celle peut-tre de rendre d'utiles services l'Etat ?
-9- Mais jamais de la vie ! Et mme, c'est la dernire chose laquelle il pense ! Par
contre, avancer en grade, c'est l sa pense matresse; et si possible en un minimum de temps, pour
pouvoir devenir au moins gnral !
-10- Admettons le cas que celui-ci ait ralis un tel plan; croyez-vous alors qu'il en
restera l ? Mais jamais de la vie, parce que son dsir dominant s'exprimera ainsi:
-11- * Sur un champ de bataille, avec d'normes troupes de soldats, je ferais trembler
empereur, princes et roi devant mon pe ! *- Qui n'aperoit pas ici, chez notre officier, la grande
ambition, le grand dsir de grandeur et la prtention de dominer ?
-12- En ce cas aussi, quelle est la cause qui fait que notre officier ne peut raliser
pleinement ses dsirs selon ses plans, sinon que les conditions matrielles naturelles limitatives.
-13- La matire donne notre hros une tape sur les mains, mais pour le reste, bon gr
mal gr, il doit se contenter de son malheureux poste d'officier; mais en change, il jure et maudit, et
avec un cur hargneux il fait sentir ses subordonns le plus possible son envie de dominer et
dhumilier.
-14- Le moindre manquement de leur part est puni avec une cruaut tyrannique.
Enlevez un officier les obstacles matriels, et vous aurez de nouveau devant vous, une seconde image
complte de l'Enfer fondamental, sous une force que l'on peut dfinir comme le nec plus ultra.
-15- Cette image, vous pourrez aussi la retrouver plusieurs fois par jour, en particulier
en cette catgorie d'hommes qui sont autoriss porter une pe, ainsi qu'en cette classe qui a le
privilge de placer, devant le nom qui ne dit rien, un soi-disant titre de noblesse.
-16- Partout vous trouverez le dsir de dominer, et ce sous forme massive, et c'est
justement le fondement du plus profond Enfer, qui est insatiable; et son dsir de domination et d'avidit
s'tend l'infini.
D'autres images suivront !
SS2 C113
( Le troisime cas: Le luxurieux, qui il est plac aussi un frein par la matire et par les
lois civiles. Les divers degrs qui le portent vers le bas: fornicateur, violeur de
garons, goste lexcs, et en dernier, quand il a atteint la vraie bestialit, la
fureur le prend. Du dommage que de telles jouissances peuvent causer ces
jeunes, mme sans qu'on les touche. Indications explicatives en rponse des
objections. )
-1- Le troisime cas: Observons donc un luxurieux parfait, ainsi que sa correspondante
fminine. A quoi vise sans cesse un tel tre sensuel ?
-2- A rien d'autre - si cela tait possible, et si la nature le permettait - qu' flirter sans
arrt avec les plus belles et les plus florissantes filles, de toutes les manires imaginables.
-3- Partout o son regard tombe sur un tre fminin, chacun, du premier coup d'il,
peut lire dans ses yeux, quil voudrait utiliser une telle femme pour son plaisir, sans prendre le moins du
monde en considration quelle fin le Seigneur a tabli et cr l'acte gnrateur.
-4- Si les lois civiles et morales ne le retenaient pas, aucune femme ne serait labri
de sa concupiscence, pas mme sur la place publique.
-5- Mais au fond, cela ne change rien la chose, puisque notre hros de la chair a
toutefois dj forniqu dans son dsir avec l'objet de ses penses.
-6- Supposons qu'un tel homme sensuel possde un patrimoine suffisant, pour se
procurer ainsi ces plaisirs auxquels il aspire ardemment; que fait-il alors ?
-7- C'est simple, il visite des pays trangers, pour se procurer l des plaisirs
extraordinaires, puisque dans son pays il ne trouve plus rien qui le satisfasse; avant tout parce quil a dj
tout got jusqu' la satit, et, en second lieu, parce que, en dpit de son grand patrimoine, il y a des
choses qu'il ne peut obtenir, mme s'il en avait encore la passion.
-8- Lorsque ce hros des sens a joui de tout au maximum, et que sa nature commence
lui refuser cet indigne service, alors il recourt toute sorte dartifices, pour raviver sa nature affaiblie.
-9- Et si cela aussi ne sert rien, parce que cet individu s'est vid de sa vie jusqu' la
dernire goutte, alors il va en qute d'un certain commerce rpugnant auprs de garons et de jeunes gens
bien portants.
-10- Avec cela sa nature est un peu ravive, car l'exhalation de jeunes corps masculins
agit de manire vigoureuse sur un dprav dcrpi et ramolli.
-11- De cette manire, notre libertin devient mme un violeur de garons. Sa nature se
transforme compltement, et maintenant il ressent une vraie nause pour les femmes.
-12- Puis, lorsque mme sur cette voie, il est arriv la nause, s'attirant ainsi
l'impuissance complte, il est envahi par la colre contre cette constitution de la nature humaine qui lui
semble dfectueuse.
-13- Sa foi en Dieu... il l'avait dj sacrifie compltement depuis longtemps, puisque le
pch charnel a dj en soi, comme premire consquence, de tuer tout ce qui est spirituel.
-14- Ce terrible pch fait de l'homme un grand goste extrmement grossier et
matrialiste, qui n'aime personne hormis lui-mme, et qui veut que tout se soumette son dsir, pour ne
servir que lui seul.
-15- Il est amoureux de lui seul au-del de toute expression, parce qu'il hait tout ce qui
ne se prte pas la satisfaction de ses dsirs, raison pour laquelle, ce matrialiste invtr et cet goste
n'a en lui aucune trace de divin et de spirituel.
-16- Toujours pour la mme raison, il est compltement athe, et la nature visible
extrieure, grossire, est son dieu. A ce dieu qui est sien il apporte ses offrandes, tant que la force encore
utilisable de sa propre nature le lui permet.
-17- Mais, malheur son dieu, sil se refuse le servir comme il faut, par suite du vide
total de ses nergies physiques.
-18- En vrit, il ne serait pas possible de rpter les durs et infimes blasphmes, avec
lesquels ce chevalier du vice honore son dieu.
-19- Colre, vengeance, indignation et rage feront surface et seront le bouclier dont il se
pare. S'il avait la puissance, il pulvriserait entre deux doigts toute la cration, de mme que la chair des
femmes qui l'ont tant affaibli; de mme qu'il voudrait dcouper en petits morceaux avec des couteaux
enflamms la jeunesse masculine qui ne lui redonne plus de forces et lcraser avec des marteaux
ardents.
-20- En vrit, vous pouvez croire que la rage secrte d'un vritable esclave de la luxure
- quand il ne peut plus s'y abandonner- dpasse tous les concepts humains.
-21- Un incendiaire, un assassin, un brigand, auraient en eux plus de sentiments
humains qu'un tel luxurieux brlant de dsirs, qui la chair refuse le service.
-22- Y a-t-il peut-tre peu de tels luxurieux sur la Terre ? Oh, certes non; au contraire il
y en a beaucoup, mme s'ils ne sont absolument pas riches.
-23- Et mme, pour la vrit, je dois vous dire que celui parmi vous qui est pre et a
une fille de bel aspect - en particulier en ville - doit tre certain qu'il est pratiqu avec elle, au moins cent
fois par jour, la fornication au travers du dsir.
-24- A ce moment quelqu'un fera observer: Mais cela ne porte pas consquence.
Penses et dsirs non ralisables sont, comme on a l'habitude de dire, exempts de taxes.
-25- J'ajoute cependant: Il en est certes ainsi pour qui est aveugle en l'esprit, et ne peut
voir au-del de la matire. Mais que dirait un pre, si la vue spirituelle lui tait ouverte, et qu'il aperut
devant lui plusieurs centaines de luxurieux violant sa chre fille unique, de toutes sortes de faons, et
avec les envies les plus horribles, devant ses yeux ?
-26- En vrit son opinion cet gard prendrait une vision des choses bien diffrente de
celle habituelle, puisque, comme il a t dit ici, c'est ainsi.
-27- La chair de sa fille peut certes tre protge. Mais qui protgera son esprit et la
sphre de son rayonnement, avec laquelle de tels luxurieux se mettent en contact pour l'inciter leur
ignominieuse manie ? Pensez-vous peut-tre que cela n'apporte pas d'influence dangereuse sur votre fille
? Alors vous-vous trompez, et de beaucoup !
-28- Emmenez souvent votre fille en ces lieux o elle est en butte de faon rpte aux
regards sensuels, et, en peu de temps, elle deviendra son tour dispose la sensualit; et elle
commencera toujours plus se moquer en secret de vos conseils de morale; et elle sera aussi toujours
plus attire l o se trouve une telle race d'hommes sensuels.
-29- Quelqu'un pourrait peut-tre objecter: * Oh non, l c'est trop; c'est l une
exagration qu'il faut carter priori.
-30- Quel effet dsavantageux pourrait causer un innocent dsir, ou une pense
secrtement luxurieuse, sans un contact qui suive avec un tre tranger ?
-31- En rponse je ne dis rien d'autre sinon que: En premier lieu cette communication
n'est pas destine des hommes qui ont un semblable point de vue et un tel faible degr d'veil de
l'esprit, tout aussi peu que l'est le Soleil pour le centre de la Terre.
-32- Et en second lieu cependant, je demande ceux qui ont quelque exprience dans le
domaine de ce que l'on appelle la mdiumnit, et qui ont observ eux-mmes comment, sur les personnes
sensibles au magntisme, s'approcher d'un tre matriel cause un effet de trouble.
-33- Qu'ils me disent maintenant d'o vient cet effet de trouble et d'o il tire son
origine? Car mme si cet hte indsirable n'a pas effleur le mdium, pourtant ce dernier ressent un effet
spasmodique, et souvent douloureux, au moment mme o un tel hte entre dans la pice.
-34- La cause de cela, voyez-vous, tient dans l'abaissement soudain et brutal de la
sphre spirituel du mdium; cependant, cela ne cause aucun dommage moral d'abord parce que sa sphre
est ferme, et ensuite parce que tout mdium fait aussitt tout ce qui est en ses possibilits pour loigner
un tel hte.
-35- Question: Une telle chose arrive-t-elle aussi l'tat naturel o la sphre de tout
homme est beaucoup plus tendue, et o il ne peroit pas en lui la sensation de prjudice?
-36- En vrit, l'influx l'tat naturel est encore bien pire qu' l'tat mdiumnique; c'est
pourquoi il a t donn un commandement pour que chacun ait se garder et doive repousser de telles
penses et de tels dsirs impudiques.
-37- Donc, pour celui qui observe un tel tre luxurieux, tel qu'il est, il voit rellement
devant lui une image exacte de l'Enfer.
-38- Il suffit de le dpouiller de la matire, et de regarder son esprit, et l'on pourra
apercevoir de bout en bout les choses les plus tonnantes, cest--dire: Tout d'abord un fornicateur de
toutes les manires imaginables, mais en mme temps, un enrag, qui avec une pouvantable fureur
refoule, veut se venger de la manire la plus scandaleuse, du Crateur, de mme que de toute la
Cration, pour l'imperfection suppose de sa nature.
-39- Ici, il n'est pas ncessaire d'ajouter autre chose, car, celui qui a des yeux et une
intelligence peut voir de lui-mme.
Dans le portrait fminin qui va suivre, nous verrons encore plus clairement, comment
apparat cet Enfer.
SS2 C114
( Lambition, comme trait caractristique prdominant dans le sexe fminin, et sa sur
jumelle, la vanit. Justification palliative de cette graine fminine de lorgueil
infernal. Eclaircissements sur la pudeur fminine si loue, considre comme
vertu, ainsi que sur lamour mondain, et le danger qui y est uni. Tourner le regard
vers le Crucifi, comme idal de vertu. Rfutation des objections. Exemples tirs
de la vie; une surprise en * nglig *, et ensuite en costume de bal... La fausse
pudeur, et le sentiment de lhonneur... un serpent dans le sein fminin. )
-1- Il suffit d'un degr minime de connaissance physiologique, pour constater qu'en
gnral prdomine dans le sexe fminin le trait caractristique de l'ambition.
-2- En effet, ambition et vanit sont surs jumelles, et elles ont donc la mme racine
originaire. O est la femme qui n'a pas en elle un certain degr de vanit, soit dans la faon de s'habiller,
soit dans l'amnagement des pices, ou en d'autres choses encore ?
-3- Examinez les caractristiques d'une telle vanit, et derrire elles vous trouverez la
graine vivante de l'orgueil, et plus en arrire encore, la soif de domination.
-4- Ici on dira: * Mais non, cela signifie prendre les choses trop bas et grossirement !
Au contraire, un certain degr de vanit chez une femme est plutt digne de louange, tant donn qu'elle
est fille de la pudeur fminine, et dans le sens de l'ordre et de la propret qui y est unie; toutes choses qui
sont toutes, videmment, seulement une vertu louable, et non comme une erreur ou un dfaut du sexe
fminin. *
-5- Bien dis-je, seulement dans le monde hlas, les choses sont alles si loin, que l'on
considre le sentiment de pudeur comme une vertu, et ensuite l'humanit se couronne avec l'honneur, et
celle-ci est la meilleure rcolte pour l'Enfer, tant donn que dans un cas les hommes doivent tomber,
tandis que dans l'autre, tout au plus ils pourraient tomber.
-6- On demande: Et comment donc ? - En rponse, c'est moi qui demande: De quelle
faon l'homme participe-t-il l'honneur terrestre ? - Est-ce une participation de son humilit, ou bien de
son orgueil ?
-7- Si lhumble s'efforce d'atteindre le degr infrieur, qui noffre plus aucun honneur
ou signe de distinction, comme le Seigneur, avec Son grand et vivant exemple nous a prcds, en
plaant Son honneur dans la plus profonde humiliation - ce que lon peut considrer comme le plus
grand dshonneur de ce monde...
-8- Et si un honneur semblable a t rserv tous ses premiers disciples, alors je
demande: Que vient donc faire ici la pudeur quand auparavant on est perscut, raill, et la fin, clou
nu sur la croix ?
-9- Combien d'honneur et combien de pudeur peut avoir encore le corps qui est
conduit la potence ? Je suis d'avis qu'en cette occasion, ces deux attributs humains si apprcis
devraient tre mis de ct.
-10- De toute faon, si l'on veut faire tat d'une vertu, on doit pour le moins se rfrer
sur un point ou sur un autre au Christ, Point central de toute vertu quelle qu'elle soit.
-11- Maintenant je demande: En quelle occasion a-t-Il recommand aux hommes, en
tant que vertus, le sens de la pudeur et de l'honneur ?
-12- Au contraire, Il dfendit Ses disciples et Ses Aptres, d'aspirer des honneurs,
leur disant qu'ils ne devaient pas se faire saluer et honorer, comme le prtendaient par eux les pharisiens
qui il plaisait beaucoup qu'on leur rende des honneurs sur les routes, et qu'on les appelle * Rabbi *.
-13- C'est pourquoi je ne peux donc absolument pas comprendre, pour quelle raison la
pudeur, et le dsir qui y est joint d'tre, pour cette raison, rvrs et honors, sentiments qui, prdominant
chez les femmes, ne peuvent tre considrs comme vertus.
-14- A ce moment on dira: Que l'on enlve au sexe fminin la pudeur, et l'on aura
devant soi d'authentiques prostitues. - Alors, si l'on fait prendre ce pli la question, je dois ajouter de
manire catgorique, que pour l'ensemble des femmes il n'y a aucun moyen de sduction plus excitant
que la pudeur. Il suffit de la plus insignifiante occasion, et tout tre fminin, grce ce sentiment, est
pleinement mr pour la fornication, tant donn que c'est justement ce sentirent qui a pour origine la
vanit.
15- Le peu d'honneur qui se trouve en face de la pudeur est en ralit un soutien trs
faible pour la vertu; si bien que sur une telle vertu il ne doit mme pas passer un souffle de vent, car
autrement elle est immdiatement balaye.
-16- De cela, il rsulte clairement que, sous cette espce de vertu fminine, il y a
anguille sous roche ! - Mais pour mettre cela en pleine lumire, je vous citerai des exemples tirs de
votre vie quotidienne.
-17- Admettons le cas que quelqu'un d'entre vous tombe malheureusement un matin
dans la pice de toilette, o sont runies des jeunes filles encore en tenue lgre.
-18- Aussitt, avec de grands cris, elles courront se cacher dans tous les coins et
derrire des tentures, et ceci naturellement en raison d'un sentiment de vraie pudeur.
-19- Qu'avez-vous cependant aperu en cette occasion de leurs charmes fminins ?
Tout au plus, une tte non peigne, un visage ensommeill et non encore lav, un bras nu tout au plus
jusqu'au coude, et peut-tre un demi dcollet !
-20- Mais maintenant, ces jeunes filles s'habillent; le bras est souvent dnud jusqu'
l'aisselle, le dos et mme la poitrine sont laisss dcouvert, jusqu'au point que permet une certaine
dcence, ou tout au plus, couverts d'une dentelle fort transparente, dans le but d'augmenter l'attrait des
parties nues. Et donc, ainsi vtues, la pudeur matinale a disparu.
-21- C'est pourquoi on demande: Ce sentiment de pudeur se trouve-t-il dans la jeune
fille, ou bien dans sa tenue nglige ? Mais continuons donc ! - Cette mme jeune fille, profondment
pudique, qui, lors de la visite matinale signale auparavant, tait presque frappe de malice, en raison de
sa grande pudeur, et qui en cette heure honteuse ne se serait aucun prix laisse toucher par un homme,
est emmene le soir un bal, et elle se laisse saisir avidement par son danseur et de temps en temps
serrer contre lui.
-22- On demande encore: O a-t-elle mis cet chantillon de vive pudeur, ce sentirent de
honte super-virginale du matin ? Elle l'a certainement laiss la maison avec sa tenue nglige qui ne la
mettait pas son avantage. Mais poursuivons !
-23- La mme pudique jeune fille, lors d'un bal, ou en quelque autre occasion, comme
lors d'une visite protocolaire, ou bien durant une promenade encore plus honorable et innocente, a fait la
connaissance d'un jeune homme son got, seulement sur de simples changes de coups dil, plus ou
moins pudiques.
-24- Pour l'objet qui l'attire, la pudeur est sur-le-champ laisse de ct le plus possible.
Ensuite notre pudique jeune fille aura bien vite observ o les regards de son lu sont tourns de faon
particulire; et par suite elle mettra tous ses soins faire ressortir la partie choisie, de la manire la plus
avantageuse et la plus vidente possible.
-25- Si la pudique jeune fille rencontre l'objet de son choix en quelque socit, o elle
veut se montrer pour ainsi dire de son ct le plus respectable, il devra se contenter d'tre gratifi, si
l'occasion s'en prsente, de quelques coups dil la drobe; mais alors elle aura d'autant plus grand
soin de lui faire voir sa suprmatie en socit.
-26- Gare lui s'il s'enhardissait et l'approchait de trop prs; cela pourrait lui coter
cher. Tandis que, lorsqu'il s'agit au contraire d'un rendez-vous en un lieu sombre et cach, o il ne passe
pas me qui vive, alors le sentiment de la pudeur est compltement mis de ct, et celle qui le matin tait
si pudique, s'expose maintenant de la tte aux pieds, visage contre visage, et mme avec des
attouchements quasi gnraux, avec l'objet de son amour, mais en cette occasion un tel fait n'est
absolument pas considr corne un crime de lse-pudeur virginale.
-27- De cette faon s'croule alors cette vertu si apprcie, et je demande: Quel est
maintenant l'effet de ce sentiment si hautement estim ?
-28- La soi-disant vertu s'est vanouie, et, le masque t, elle a montr son vritable
visage. Et nimporte quel tre sens doit apercevoir comment ce n'est rien d'autre qu'un serpent lov dans
la poitrine de la femme, ou la prire semence du plus profond Enfer, do, une fois qu'elle se sera
dveloppe, natront tous les vices fminins imaginables.
-29- Mais quel en est le processus, nous l'exposerons par la suite, de la manire la plus
vidente aux yeux de tous.
SS2 C115
(Suite des exemples, comme documentation. Une amoureuse qui se fait courtiser par
d'autres pour rendre jaloux son amoureux, et les consquences dltres de cela,
comme fruit du plus profond Enfer. Je vous prie de mpargner cela ! )
-1- Revenons notre pudique jeune fille, et suivons-la de nouveau en socit, o elle
se pose en reine, grce ses charmes fminins. L'lu de son cur se trouve aussi prsent, et regarde ce
que fait sa favorite.
-2- S'occupe-t-elle peut-tre de lui ? Certes non, mais elle se laisse courtiser par
plusieurs autres participants de la runion. Mais quel en est le vritable motif ?
-3- Et je vous dis qu'elle ne le fait pas pour devenir infidle l'amoureux qu'elle a
choisi, mais bien plutt seulement pour lui montrer combien prcieux est son charme, et lui faire
reconnatre par ce qui arrive quel trsor inestimable il a en elle !
-4- Par contre, lamoureux, ntant pas omniscient, prend la chose d'un tout autre point
de vue; il devient sombre, tourne les yeux ailleurs; et si mme la drobe il jette quelques regards vers
la place o son amoureuse se fait courtiser, mme de loin on peut reconnatre que son regard exprime la
plus brlante jalousie.
-5- Notre jeune fille est au courant de cela, mais a ne l'arrte pas, et au contraire, elle
se sent remplie d'orgueil de sa fminit, et pour cette raison elle continue son jeu, et mme pour se
venger de son amoureux, considrant son attitude offensante en ce qui la concerne, pour n'avoir pas
voulu reconnatre sa haute valeur fminine.
-6- Tandis qu'en cette situation, mal comprise des deux cts, l'amoureux irrit prend
la dcision de ne plus faire figure en cette socit; il se retire en abandonnant lamoureuse avec la ferme
rsolution de la voir une seule fois entre quatre yeux, et de lui dire le mpris qu'il prouve pour elle, en
raison du comportement blmable qu'elle lui a montr en socit en ce qui le concerne.
-7- Certes, ils se rencontrent, mais avec un rsultat encore plus ngatif en raison de
l'orgueil offens de tous les deux, et comme rsultat, aucune rconciliation, avec en plus, des deux cts,
les reproches les plus brlants pour une rupture dfinitive.
-8- Mme une rconciliation n'apporterait aucun avantage, quand l'orgueil est bless
en plein, tant donn que l'on arrive toujours au mme rsultat, car cela ne servirait toujours tous deux
qu' se faire sentir rciproquement leur propre valeur encore plus qu'avant.
-9- Et ainsi, cette nouvelle manire d'aimer, dans la majeure partie des cas, n'est autre
qu'une vengeance masque; et s'ils ne se rconcilient pas, alors les deux parties chercheront toutes les
occasions possibles pour se faire sentir l'un l'autre tout leur mpris et sans misricorde.
-10- La jeune fille, par pure vengeance, dpasse toutes les limites de la dcence, devient
une vraie coquette; et si lamoureux ne se rend pas - ce qu'au fond elle dsire - elle devient alors,
toujours en raison du mme * hroque * sentirent de vengeance, une vraie prostitue, alors que cela sert
seulement bannir; de son cur lui, mme le dernier reste du vieux sentiment d'amour.
-11- Et si notre jeune fille, en son temps si pudique, a got au doux aiguillon de la
volupt, alors - comme vous avez couture de dire - il n'y a pas de dieu qui la ramne sur le chemin de la
vertu.
-12- Si elle se sent malheureuse, dans la rage dont son cur est plein, elle fait retomber
en trs grande partie toute la faute sur son premier amoureux, qui a ainsi ddaigneusement mconnu ses
intentions et sa vertu premire !
-13- Mais de quoi cela dcoule-t-il ? Cela n'est autre que le fruit compltement
dvelopp de la premire pudeur fminine si loue, et le nom de ce fruit c'est: le complet et plus profond
Enfer ! - Ou bien mme: l'Enfer compltement mr, si l'enveloppe extrieure tombe !
-14- En effet, que ne serait capable de faire une jeune fille si malheureuse, celui
qu'elle considre - bien tort - comme la raison de son malheur ?
-15- Si c'tait possible, au moment le plus fort de sa colre, elle voudrait le voir mettre
en pices avec une tenaille ardente; et cette vengeance ne serait seulement qu'une goutte de rose
rafrachissante sur son cur enflamm de colre.
-16- Qui ne devrait pas croire cela, qu'il essaie de faire une visite une jeune
malheureuse de ce genre, et qu'il ait avec elle un entretien sur l'objet connu de son malheur; dans le
meilleur des cas, il verra jaillir immdiatement de cette bouche fminine les tincelles de tous les volcans
de la Terre. dans le pire des cas, elle vous dira au contraire:
-17- " Je vous en prie, pargnez-moi ce sujet scabreux ! "- Quand vous aurez entendu
cela, vous saurez dj que penser.
Nous aurons ainsi illustr maintenant comment mrissent les fruits pour lEnfer;
prochainement nous examinerons la question sous un jour diffrent.
SS2 C116
(Suite. Mariage par vengeance et ses consquences. Histoires du cur et leur
psychologie, dans l'image d'un guerrier plein de cicatrices. Tous les secrets dans
l'au-del deviennent publics, et les vieux maux cicatriss se remettent saigner,
de mme que Jsus, en tant que Seigneur, jug et crucifi par ses ennemis, n'alla
pas directement au Ciel, mais descendit auparavant dans l'Enfer, etc... On
recommande donc de nettoyer soigneusement les vieilles taches de la.
conscience, en particulier celles se rfrant l'amour Ce sont les plus dures
effacer dans lau-del: Le vol d'une immense quantit d'argent est plus facile
teindre, quune dette damour. De l le grand dangers de samouracher. Les sept
esprits malins. Conseils de lvangliste Jean. Tromperie de lesprit, dont
lessence est amour. La fornication spirituelle dinfime degr. )
-1- Souvent il arrive qu'une * jeune fille afflige *, par simple vengeance envers son
prcdant amoureux, pouse quelqu'un d'autre pour lequel dans son cur il n'y a pas la plus petite
tincelle d'amour.
-2- Avec cet acte elle entend chtier, de la manire la plus sensible, celui qui ne l'a pas
reconnue, et avec cela, si c'est possible, l'amener abandonner ce monde, en raison de son chagrin.
Qu'arrive-t-il au contraire ?
-3- L'ex-amoureux ne s'afflige, absolument pas, mais de bon cur il se cherche une
autre amoureuse, et souvent, meilleure que la premire. Quel effet cela produit-il sur l'ex-aime,
prsent marie ?
-4- Elle devient d'humeur sombre et ferme; le mari lui demande les raisons de son
tat, mais inutilement. En fait, ce qui l'oppresse est trop grand et trop grave, et trop suspect et immoral
vis vis de son mari, pour qu'elle puisse se confier lui.
-5- A vrai dire, elle ne cherche plus mettre de pierres d'achoppement devant les
pieds de son ex-amoureux, et ne tente pas de l'attirer dans quelque pige; par contre elle ensevelit
d'autant plus profondment dans son cur la cause de ce chagrin.
-6- Puis des annes passent, et, comme d'habitude, le temps est le meilleur remde;
mais, pour la gurison de certaines blessures, c'est, dire vrai, seulement un palliatif, et ainsi dans ce cas
aussi, les deux deviennent souvent de bons amis.
-7- A ce moment on dira: Eh bien, si c'est le cas, mme l'Enfer en aura ce qui lui
revient, car une fois que l'amiti a pris la place de la prcdente inimiti, alors il est chose vidente que
le Ciel succde l'Enfer.
-8- Effectivement il le semble, mais de lextrieur; cependant, regardons par exemple
un combattant avec le corps plein de blessures. Le temps, et des palliatifs, ont guri d'une certaine
manire ces blessures.
-9- Quand le temps est beau, l'ex-guerrier s'en va alentour allgrement, et il se
souvient peine que son corps est plein de cicatrices de, et de vielles blessures, et il se sent de bonne
humeur.
-10- Cependant, quand arrive le mauvais temps, ses blessures se rveillent, et plus le
temps empire, d'autant plus ses blessures commencent le brler de manire insupportable.
-11- Comme un dsespr, il se rvolte sur sa couchette, maudit la guerre, les gnraux,
l'empereur, ses parents, et mme Dieu qui l'a cr, et le jour o il est n.
-12- Vous voyez, c'est l une fidle image d'une amiti faite la suite d'une terrible
bataille; une amiti qui sert de palliatif, et c'est une consquence du temps terrestre qui apporte avec lui
l'oubli.
-13- Mais faisons intervenir le mauvais temps, c'est--dire, faisons-les se rencontrer
dans l'au-del, dans leurs esprits intgraux ou absolus (c'est--dire, sans le corps physique), faisons-les
donc se rencontrer rellement ces amis, au moment o se prsente devant eux ce temps sur la Terre o ils
ont pch rciproquement, et ensuite au moment o, grce la claire vision de l'esprit, ils aperoivent
tous les dsavantages qui ont dcoul de leurs torts rciproques, ainsi que tous les avantages qui auraient
pu s'ensuivre s'ils n'avaient pas pch au dtriment l'un de l'autre; et alors nous verrons les deux se
heurter avec le plus grand mpris, et avec un change pouvantable d'imprcations; et certes avec cela ne
serait pas reprsent le Ciel, comme de l'extrieur on pourrait le croire, mais bien plutt le plus
authentique Enfer, dans sa plus basse et plus profonde infamie.
-14- C'est pourquoi il est dit aussi dans l'Ecriture que chacun doit s'examiner
consciencieusement, car il n'y a rien de cach et de secret dans l'homme qui un jour ne soit cri du haut
des toits de la maison; ce qui revient dire:
-15- L'homme n'a rien de si compltement intime en lui, qui, l'tat spirituel absolu, ne
soit rvl visiblement au-dehors.
-16- C'est la raison pour laquelle il est on ne peut plus conseiller chaque homme ou
chaque femme, d'examiner soigneusement tous les rapports amicaux ou hostiles avec les autres dans
lesquels il s'est trouv, pour voir quel effet ils produiraient sur leur esprit, s'il devait se retrouver en trs
bonne forme, dans les mmes situations.
-17- En effet, tout homme vivant ici sur la Terre, doit tre prpar tre plac dans
lau-del, dans l'tat spirituel absolu, dans toutes ces mmes situations funestes qui ont constitu ici pour
lui, les plus grosses pierres d'achoppement. En effet, le Seigneur Lui-Mme nous a prcds avec cet
exemple.
-18- Dabord, dans le monde. Il ft jug par Ses ennemis et crucifi entre des
malfaiteurs; ensuite, Son me essentielle ne monta pas immdiatement dans les Cieux, mais bien plutt
descendit aux Enfers o se trouvaient Ses plus grands ennemis qui L'attendaient, mme si parmi eux il y
avait aussi de vieux amis.
-19- Si quelqu'un sur cette Terre n'a pas pay compltement ses dettes, il ne lui est pas
accord d'entrer dans le Royaume des Cieux; c'est pourquoi il est ncessaire de repasser ici tous les livres
o sont enregistres les vieilles dettes, en particulier celles avec l'inscription * amour *.
-20- Les dettes d'amour, dans l'au-del, sont les plus difficiles teindre; en effet, le vol
d'une immense quantit d'argent est plus vite effac dans la chambre spirituelle du souvenir, qu'une dette
d'amour.
-21- Et pourquoi donc ? - Parce que le vol, ou la rapine, condition qu'il n'y ait pas
quelque crime au milieu, est certes une grosse faute, mais qui en substance entache plus l'extrieur, qui
ne concerne pas l'esprit, ou peut-tre en toute petite partie; tandis qu'une dette d'amour constitue la partie
intgrale de l'esprit mme.
-22- C'est pourquoi il n'y a pour l'homme rien de plus dangereux en ce monde que ce
que l'on appelle * s'amouracher *, puisque cet tat prend en considration tout l'esprit.
-23- Si cependant, surviennent des obstacles extrieurs qui ne permettent pas deux
tres qui s'aiment de raliser l'union de leur rciproque et prmatur amour, les esprits offenss se
retirent certes, se laissant sparer par de vides prtextes mondains de toutes sortes; toutefois ils ne sont
pas guris fond.
-24- Et quand arrive le mauvais temps spirituel, les blessures se rouvrent, et ce second
tat sera bien pire que le premier, comme on le lit aussi dans l'Ecriture, o l'on parle des sept esprits qui
ont t chasss.
-25- L aussi la maison a t nettoye avec des moyens extrieurs, et l'ennemi s'en est
all dans des dserts arides et dans la steppe, il prend sept autres esprits encore pires que lui, et en leur
compagnie il revient dans sa maison, ancienne mais nettoye.
-26- La vieille maison nettoye, c'est l'me qui en ce monde est nettoye avec des
moyens extrieurs; lesprit mchant, c'est le mauvais tat dans lequel un homme s'est trouv autrefois sur
cette Terre.
-27- Un tel esprit mchant a certes t compltement loign avec des moyens
extrieurs; alors cela veut dire qu'il prgrine par les dserts et les steppes sauvages et arides.
-28- L'esprit de lhomme gurit et cicatrise ses blessures, de sorte qu'elles se ferment et
ne saignent plus; cependant, en temps voulu, l'esprit mauvais revient avec sept autres esprits pires que
lui; ce qui signifie:
-29- A l'tat spirituel absolu, toutes ses blessures sont mises nu, et elles se rouvrent
avec beaucoup de violence, et ce serait justement cet tat qui est pire que le prcdent.
-30- Mais, partout o vous voyez un tre se heurter avec un autre, en proie une colre
funeste, vous vous trouvez devant l'Enfer-fondamental complet !
-31- C'est pourquoi, moi, Jean, maintenant en tant que serviteur ternel du Seigneur,
homme dexprience, je conseille tous les hommes, mais en particulier ceux qui ont des fils, de leur
recommander de se garder de s'amouracher prmaturment, tout jeunes, encore lage des tudes, car ils
seraient sans aucun doute ruins pour toute leur existence, parce que, incapables d'un progrs spirituel
quel qu'il soit.
-32- Si l'un devait avoir quelque autre passion, vous pourriez l'en dlivrer avec une
bonne ducation ou avec un bon guide, et faire de lui un homme ordonn; mais, quand une image
enchanteresse s'est une fois amalgame avec l'esprit, il est beaucoup plus difficile de la dtourner d'un
esprit jeune, quel qu'en soit le sexe, que de dplacer une montagne.
-33- Et c'est justement en une telle prcoce passion, que se tient la plus grande
fornication spirituelle, car fornication ou luxure, c'est tout ce qu'a en vue la tromperie o la fraude de
l'esprit.
-34- Mais tant donn que dans l'amour c'est plus que tout l'esprit qui est en jeu, une
tromperie en amour, ou une faute vidente envers lui, c'est l le degr le plus bas et le plus profond de la
vraie fornication spirituelle, ou le vritable et plus profond Enfer.
-35- Ce qui est dit avec ces paroles, doit tre bien pris cur, de la manire la plus
vidente possible, tandis que prochainement, d'autres considrations assez importantes suivront.
SS2 C117
(Objections: O Seigneur, qui peut devenir bienheureux ? Rponse. Avec rfrence ce
qui prcde, il est clarifi que cela ne veut pas indiquer qui va en Enfer, mais bien
seulement ce que lEnfer est dans lhomme Quelle est la cause de linfidlit dans
l'Amour ? Amour-propre, gosme, ambition, jalousie. Libration et gurison de
lme de ces maux infernaux: Penser au larron repenti sur la croix, la femme au
puits de Jacob, ect... Allusion au fils prodigue. )
-1- A ce point on dira: Il est certainement trs probable que les choses prennent la
fin un tel pli, et que toute blessure inflige l'esprit, dans son tat absolu, devienne manifeste et ractive.
-2- Mais aprs la profonde explication de l'Enfer fondamental, il ne nous apparat pas
encore clairement comment de semblables rminiscences de l'amour offens dans le monde, peuvent se
manifester comme le plus profond Enfer, l'tat spirituel absolu.
-3- En effet, il n'est pas si facile de trouver sur la Terre un homme qui n'ait pas lui-
mme souffert pour de semblables afflictions, au bien qui en ait t la cause; et si l'on admet que, l'tat
spirituel absolu, de telles rminiscences se manifestent comme un fondement de lEnfer, nous aimerions
vraiment savoir combien dhommes parviennent au Ciel.
-4- Comment l'homme peut-il arriver un jugement de condamnation aussi grave,
alors que lui, en pchant contre l'Ordre divin, se trouvait dans un tat absolument passif, d'autant plus
que pour s'abstenir de pcher, il lui manque la force ncessaire, fruit d'une longue exprience ?
-5- Pour l'objection qui concerne combien vont en Enfer, ou bien combien en Paradis,
je vous exhorte faire attention, et ne pas vous mprendre, parce que ce qui vous est expos concerne
non pas qui va en Enfer, au combien y vont, mais bien plutt seulement ce qu'est le vrai Enfer, tel qu'il
apparat dans l'homme, quel qu'il soit.
-6- En effet sur toute la Terre, il n'y a pas d'homme, mme parfait qui ne porte pas
justement en lui, compltement l'Enfer entier depuis ses fondations, comme il porte d'ailleurs aussi le
Ciel entier.
-7- Cependant, comme au dbut jai mis suffisamment en vidence ce qui dans
lhomme est le Ciel, et comment il est cr et propag en lui, j'ai d aussi montrer de quelle faon l'Enfer
est cr et propag aussi dans lhomme.
-8- Il serait extrmement triste et tout autre que misricordieux que l'homme - pour la
raison qu'il porte en lui la parfaite image de la faon dont apparat l'Enfer - dt aussi tre dj l'un de ses
habitants bel et bien prt.
-9- Si c'tait le cas, alors tous les anges devraient tre aussi des esprits infernaux,
puisque eux-aussi portent apparemment en eux la parfaite image de l'Enfer.
-10- S'il n'en tait pas ainsi, il ne serait possible aucun ange de pntrer dans un tel
lieu, et de rtablir la paix quand il le faut entre les esprits excits, et moi-mme je ne pourrais pas vous
montrer et vous dvoiler l'Enfer, si je ne l'avais pas compltement en moi.
-11- Il serait trs dangereux mme pour les habitants du Ciel de ne pas avoir en eux
l'image correspondante de l'Enfer, comme il apparat dans sa ralit, pour prendre aussi contre eux
d'nergiques mesures.
-12- Par contre, aucun esprit, en tout l'Enfer, ne peut entreprendre quelque chose, sans
que nous l'apercevions immdiatement en nous.
-13- Enfer et Ciel se trouvent en mme temps dans l'homme comme deux polarits
opposes, sans lesquelles on ne pourrait mme pas penser l'existence de quelque chose.
-14- C'est pourquoi, qu'il serve chacun comme connaissance, qu'ici on ne parle pas de
qui va en Enfer - car cela signifierait juger l'humanit sur la Terre - mais bien seulement de ce que
l'Enfer est en soi.
-15- Mais, que de semblables * infidlits d'amour * soient en elles-mmes un vritable
Enfer, chacun peut l'apercevoir, tant donn que de telles infidlits ont comme base * l'amour-propre et
l'ambition *.
-16- En effet, qu'est ce que la jalousie sinon le rveil de l'amour de soi, de l'gosme et
du dsir de dominer ? - Cependant, le jaloux ne devient pas jaloux, parce que l'tre choisi par lui a peu
damour, mais bien seulement parce qu'il est diminu dans ses droits et que sa valeur est peu apprcie
justement de qui il attendait la plus grande considration.
-17- Dites-moi, n'est-ce pas l rellement le ple diamtralement oppos celui o l'on
devrait s'oublier compltement soi-mme, par amour du prochain, afin de se tenir prt pour pouvoir lui
faire du bien ?
-18- Mais, comment peut-on soumettre en soi cet Enfer fondamental de la manire la
plus facile, au point de ne pas le rendre actif en nous, et de le rendre compltement passif ?
-19- Cest extrmement facile; il suffit de pardonner de tout son cur au Nom du
Seigneur, ceux qui nous offensent et de les bnir en Ce Nom; et ce faisant, l'Enfer tout entier, avec son
orgueil offens, est soumis entirement l'homme.
-20- En vrit je vous dis: Un regard de repentir, tourn vers le Pre, bon et saint, est
suffisant pour se soustraire l'Enfer pour toute l'ternit !
-21- Regardez le larron sur la croix, qui leva son regard vers le Seigneur et dit avec
une grande et douloureuse contrition dans son cur:
-22- " Seigneur, quand Tu seras dans Ton Royaume et tiendra jugement contre nous,
grands dlinquants, souviens-Toi de moi, et ne me chtie pas trop durement pour les grands mfaits que
j'ai commis ! "
-23- Et vous voyez, le tout-puissant Juge lui rpondit ainsi: " En vrit, aujourdhui
encore, tu seras avec Moi en Paradis ! De ce trs authentique vnement, il faut esprer que tout chrtien,
mme seulement relativement croyant, dduise combien il faut peu en ralit pour soumettre tout
jamais et entirement lEnfer le plus bas et le plus puissant.
-24- Un exemple semblable est celui de la Samaritaine au puits de Jacob, laquelle avait
eu des relations avec sept hommes; le Seigneur lui dit:
-25- " Femme, donne-Moi boire ! "- Et ensuite Il continua: " Si tu savais Qui est Celui
Qui te demande boire, tu lui demanderais au contraire qu'Il te donne boire de lEau Vive, afin que ta
soif soit tanche pour l'ternit ! "
-26- Qui n'aperoit pas ici, quel minime change le Seigneur demande cette
pcheresse pour le don du Royaume des Cieux ? Un peu d'eau seulement (c'est--dire, un peu de bonne
volont).
-27- A n'importe quel chrtien qui connat seulement relativement les Ecritures, est bien
connu l'pisode de la femme adultre, pisode o le Seigneur crit sur le sable, alors qu'IL permet
Marie-Magdeleine de Lui embaumer les pieds; et ce fut elle encore rellement en premier que le
Seigneur vint aprs Sa Rsurrection !
-28- Et de mme le Seigneur montre galement combien peu Il demande du pcheur,
pour l'obtention de Sa Grce et de Sa Misricorde tant dans la parabole du fils prodigue, que dans celle
de la recherche de la centime brebis qui s'tait gare !
-29- Voil la raison pour laquelle nous ici, nous ne voulons pas faire connatre ici qui
finit en Enfer, mais bien seulement comment lEnfer est constitu en lui-mme.
SS2 C118
(Objections: Qui, comment et quand quelquun finit-il dans lEnfer ? Car, de deux un
moulin, un seulement fut accueilli, etc... Jean dit qu'il a t indiqu qui rellement
revient l'Enfer, tant donn que celui-ci, est plus un tat qu'un lieu, conformment
aux principes stimulants de la matire, en opposition aux principes clestes:
humilit et amour. Cest pourquoi, chacun a en en soi le. psychromtre, duquel on
peut relever sil appartient lEnfer ou bien au Ciel. Renoncement et sacrifice sur
le chemin de la puret, l est la richesse pour d'au-del. On va au Ciel, ou bien
dans lEnfer, que chacun porte en soi. )
-1- Et voici un autre qui objecte: Tout cela est juste en effet, la vue de l'apparence de
l'Enfer peut tre de quelque utilit, cependant, pas avant que l'on sache quand l'Enfer, dans son
apparence, se trouve dans l'homme ou dans une socit humaine, et y fait sa positive apparition, c'est--
dire devienne la polarit principale, et que ces individus, auprs desquels il se manifeste ainsi,
appartiennent rellement l'Enfer.
-2- Bref, qui, comment et quand on arrive dans l'Enfer, on doit le savoir en tout
premier lieu, autrement les notions, bien qu'exactes, sur son apparence, ne servent rien.
-3- En effet, qui ne sait pas o, comment et quand il peut tomber dans les mains de
l'ennemi, est dj perdu, car, l o il estimera tre le plus fortement en scurit, il sera assailli par son
ennemi, sans esprance de salut. C'est pourquoi on demande: Quand est-ce qu'un pcheur, de quelque
espce qu'il soit, finira-t-il dans l'Enfer et quand au contraire n'y appartient-t-il pas ?
-4- On peut raisonnablement soumettre cette question, car en pas mal d'exemples tirs
des Ecritures, il y a des pcheurs parfaitement identiques, dont les uns ont fini dans l'Enfer, tandis que
d'autres au contraire ont t sauvs.
-5- Bien que la question puisse sembler sage, moi, Jean, je vous dis cependant qu'au
contraire elle ne l'est absolument pas.
-6- En effet, si j'expose lapparence de lEnfer, j'indique indirectement qui
rellement l'Enfer revient, car il faut esprer qu' la suite d'une telle exposition, on ne pensera pas que,
sous le concept * Enfer *, il faut entendre positivement un lieu de prison o l'on peut aller, mais bien
plutt seulement un tat dans lequel un tre libre peut se mettre, par la nature de son amour et par sa
manire dagir; et chacun comprendra que tant que quelqu'un appartient l'Enfer, il agira en conformit
avec les principes qui manent de celui-ci.
-7- Mais de tels principes sont: Ambition, amour-propre et gosme, et ils sont
diamtralement opposs aux principes clestes qui sont: humilit, amour pour Dieu et amour pour le
prochain.
-8- C'est pourquoi, distinguer les uns des autres, est tout aussi facile que distinguer la
nuit du jour. Qui part soi veut s'interroger pour savoir s'il appartient l'Enfer, ou bien au Ciel, na qu'
interroger soigneusement son moi profond.
-9- Si ce dernier, selon son amour ou sa tendance fondamentale, numre ses dsirs et
ses aspirations, les uns aprs les autres, et reconnat lesquels de ceux-ci sont inns dans son cur, et
lesquels ne le sont pas: ce poisson est moi et je voudrais attraper cet autre, mais vraiment laissez-moi
tout car je veux et dsire tout; eh bien, si le cur est ainsi dispos, alors celui-l est un tre positif pour
l'Enfer et en celui-ci il veut rester.
-10- Qui par contre se dit en lui-mme: Rien n'est moi, ni ceci ni cela, et ce peu que
j'ai, je l'ai grce au Seigneur et non grce mon mrite;
-11- Eh bien pour celui-l, avec une telle rponse et une telle disposition d'esprit, le
Ciel est son ple positif.
-12- Par exemple: Quelqu'un choisit une jeune fille pour en faire son pouse, et en
mme temps une telle jeune fille est choisie aussi par un autre; et le premier, par suite de cela, est pris
immdiatement de la plus aveugle jalousie, si l'autre a trouv un meilleur accueil, alors voil qu'en lui
uvre dj le ple ngatif de l'Enfer.
-13- Si cependant le premier s'exprimait ainsi: " Ma chre, tu es seule matresse de ton
cur. Mme si moi je t'aime, je ne veux pas pour autant te priver de ta libert, et donc non plus t'imposer
un sacrifice; et mme, en raison de lamour que je te porte, je dsire ton bonheur, et ainsi tu es
compltement libre.
-14- " Fais donc ce qu'il te plait le mieux, et ce n'est pas pour autant que tu perdras mon
amiti; et mme, je suis prt n'importe quel sacrifice, pour favoriser ton bien.
-15- " En effet, si j'insistais pour me faire accorder ta main, jaimerais en toi, seulement
moi-mme, et je voudrais faire de toi une esclave; cependant ce n'est pas moi que j'aime en toi, mais bien
seulement toi en moi. C'est pourquoi, pour moi, chacun de tes dsirs - que je considre comme apte te
procurer du bonheur devant Dieu et pour toi-mme, et que je suis en mesure de te procurer avec mes
petites possibilits - quand tu le veux, peut tre ta disposition.
-16- Vous voyez, alors cela serait une Lumire manant du plus haut des Cieux, car
c'est l rellement le langage d'En-Haut. Et qui peut s'exprimer ainsi, du plus profond de son cur, ne
contient mme plus une goutte positive de l'Enfer.
-17- Celui qui peut renoncer ainsi lui-mme sur ce point qui est le plus dlicat, pourra
renoncer d'autant plus facilement sur d'autres points moins dlicats.
-18- Par contre, qui se laisse emporter par la jalousie et brise immdiatement avec celle
qu'il aime, s'emporte contre elle avec mpris, rancune et colre, et en fait tout autant avec son rival,
celui-l agit dj sous l'impulsion de l'Enfer.
-19- La rgle pour l'homme cleste est la suivante: Celui qui s'aperoit que l'objet de
son amour est aussi l'amour de son prochain, celui-l ne doit mettre aucun obstacle la ralisation de
l'amour de ce dernier, mais il doit immdiatement se retirer; car il est mieux de rester les mains vides en
toute occasion dans le monde, plutt que de gagner quelque chose avec une lutte si insignifiante soit-elle.
-20- En effet, plus on se sacrifie ici et plus on renonce soi-mme, d'autant plus on
trouvera dans l'au-del de richesse spirituelle.
-21- Qui sacrifie ici une veste de poil, en trouvera l-bas une d'or; qui en sacrifie deux,
en trouvera dix; et pour qui ici renonce une jeune fille qu'il a choisie, dans l'au-del il y en aura cent
dimmortelles qui viendront sa rencontre.
-22- A celui qui cde un maigre monceau de terre, l bas il lui sera donn un monde
entier. Qui en a aid ici un seul, trouvera dans l'au-del cent bras tendus qui l'aideront entrer dans la vie
ternelle.
-23- Et ainsi, personne ne perdra quelque chose de ce qu'il a sacrifi ici. Qui sme en
abondance, rcoltera aussi en abondance. Qui le fait avec parcimonie, aura aussi une maigre rcolte.
-24- Je pense maintenant que cela devrait tre plus que suffisant pour rendre
comprhensible tous quand en soi devient positif * l'Enfer *, ou bien quand c'est le * Ciel *; de sorte
que personne n'aura plus besoin de s'avancer pour demander:
-25- "Qui va en Enfer... Qui ira au Ciel ? Et quand, et comment ? "- Car nul ne va en
Enfer ni au Ciel, car chacun porte les deux en soi.
-26- Si l'Enfer est positif en lhomme, il forme dj un Enfer entier par la manire de
vivre et d'agir de celui-ci. Si le Ciel est positif en l'homme, l'homme lui-mme est le Ciel dans sa faon
d'aimer et de vivre.
-27- C'est pourquoi, que chacun observe de quelle polarit est constitu son cur, et il
saura si celui-ci appartient l'un ou l'autre des deux royaumes.
-28- En effet il n'existe nulle part un soi-disant lieu qui se nomme Ciel ou Enfer, mais
bien plutt tout cela est en chaque homme; et personne n'arrivera jamais en n'importe quel autre Ciel ou
autre Enfer qui ne soit celui qu'il porte en lui.
-29- Vous avez pu vous en convaincre suffisamment quand nous nous sommes trouvs
en ce Soleil central, o nous avons vu des choses merveilleuses.
-30- Mais o tait ce Soleil, sinon en nous ? - Et o sommes-nous maintenant ? En
apparence, sur le Soleil Spirituel; mais en substance, ou dans la ralit, en nous-mmes.
-31- Comment cela est-il possible ? Chaque rve vous le montre, rve dont vous avez
dj reu les dmonstrations les plus concluantes; cest rellement ainsi que sont les choses (avec la
diffrence qu'au cours des rves les deux existences ne sont pas encore spares).
-32- Cependant, afin de pouvoir comprendre cela encore plus profondment, nous
examinerons la prochaine fois quelques exemples.
SS2 C119
(Exemples qui confirment comment cela arrive en nous. Le peintre paysagiste.
L'imagination. Dans lesprit de l'homme est prsent tout ce que lInfini comprend
en lui, donc Ciel et Enfer, et au milieu le monde naturel. Pour entrer en cette *
chambre *, l'amour est la cl principale, et ainsi aussi la porte d'accs au monde
intrieur de lEsprit. Lesprit ensuite est le crateur de son propre monde. Il peut
tre bon ou mauvais, selon lespce de son amour; car il est dit: " Vos uvres
vous suivent !")
-1- Un bon peintre, amoureux de la nature, garde l'impression d'une rgion qu'il a
visite; et elle lui a tellement plu qu'il voudrait y habiter pour toujours.
-2- Mais ses engagements ne le lui permettent pas; alors que lui reste-t-il faire pour
se trouver au moins en apparence en un tel lieu ? Il la peint sur deux murs libres de sa salle de sjour,
mais qui sont considrablement vastes; et grce son talent et sa maestria, le travail est tellement
parfait, que chacun qui vient le voir, reconnat immdiatement avec beaucoup de stupfaction la belle
rgion gnralement connue.
-3- On demande: O donc notre peintre a-t-il pris le modle de ce paysage ? Avait-il
peut-tre sa disposition quelque gravure ? Ou bien lui-mme, quand il se trouvait sur place, en a-t-il
pris l-bas des esquisses ?
-4- Eh bien, ni l'un ni l'autre, quand il sait garder fermement vifs, les contours et la
reprsentation de toute la rgion dans sa propre imagination, pour pouvoir la reproduire fidlement, sans
crainte de se tromper, sur les murs de sa salle.
-5- C'est exact, et tout homme peut en apercevoir la possibilit; seulement ce n'est pas
tout homme qui peut comprendre de quelle manire notre peintre a russi reproduire sur le mur, avec
tant d'exactitude, le beau panorama qu'il avait grav dans son imagination.
-6- C'est pourquoi on demande: Comment et de quelle faon a-t-il pu faire cela ? -
C'est, voyez-vous, un processus vital trs important et de grande signification; nous voulons donc
l'illustrer davantage.
-7- A l'occasion de la contemplation de notre Soleil central nous avons connu et appris
le plus clairement possible, comment tout est prsent dans l'esprit de l'homme, car si cela n'tait pas
prsent, o pourrait-il prendre, et se faire une image de ce qu'un il mortel n'a encore jamais vu ?
-8- C'est pourquoi l'homme en lui-mme peut atteindre des notions et des
contemplations spirituelles incomprhensiblement leves, et mtaphysiques, au point qu'il doit avoir en
lui tout ce qu'une imagination peut produire.
-9- Seulement, l'imagination est de deux espces, celle pure, et celle impure. Elle est
vraiment pure, seulement dans un cas quelque peu rare, cest--dire, quand lEsprit immortel de l'homme
se trouve dj si absolu dans son corps, que ses images pures ne sont pas troubles et souilles par des
images du monde extrieur et vulgaire.
-10- De toute faon, l'imagination peut tre pure, mme si l'esprit n'a pas atteint le plus
haut sommet, quand il accueille seulement des images du monde extrieur, et les tient tenacement fixes
en lui, en se servant de la force de l'me, pour les rveiller ensuite l'occasion, selon nature et vrit.
-11- Par contre, impure est l'imagination, quand en premier lieu, l'esprit se maintient
encore trop passif dans son corps, tant en ce qui concerne ses images intrieures que celles du monde
extrieur; dans quel cas, le spirituel et le naturel se confondent, de sorte que, lorsque lui, esprit, prsente
une image fruit de son imagination, personne ne russit comprendre de quoi il s'agit rellement, c'est--
dire s'il s'agit de quelque chose de spirituel ou bien de naturel.
-12- A cette classe d'images fantastiques impures appartiennent toutes ces obscnits
mystiques du moyen ge, selon lesquelles le Ciel a pris son aspect merveilleusement fantastique; tandis
que Purgatoire et Enfer sont reprsents comme des fourneaux, pour rtir, sans parler de toutes les autres
stupidits.
-13- Mais de cela il rsulte que, dans l'esprit qui constitue toute la vie de son me de
mme que de son corps, avant tout doit tre prsent, du plus petit au plus grand, tout ce que l'infini
embrasse, et donc, Ciel et Enfer, et la vie du monde naturel; et ce riche patrimoine de l'esprit
ternellement vivant, est ce que vous, dans un sens gnral, appelez * imagination *.
-14- Donc, si quelqu'un, de cette rserve aussi riche, veut tirer quelque chose, il n'a qu'
rveiller son amour pour une chose donne; et d'autant plus fort devient l'amour, d'autant plus vivace
devient sa flamme, ainsi que sa chaleur et sa lumire.
-15- Grce cette proprit de l'amour, l'image, mme qu'il a conue, devient vivante,
et, la lumire de l'amour s'imprime toujours plus distinctement, jusqu' ce que, comme le panorama de
notre peintre, elle atteigne la plnitude totale; et cette image dans l'homme-mme, mrie travers la
proprit et la facult de l'amour, est le vritable monde intrieur de l'esprit.
-16- Maintenant, nous savons o le peintre a pris cette image. Seulement, cela, c'est le
moins. En effet, nous savons encore plus, c'est--dire que l'esprit, de cette manire, est le crateur de son
propre monde.
-17- Mais nous savons aussi que toute chose dans le monde peut tre dans sa
correspondance, bonne, au bien mauvaise; et en outre, que c'est un produit de l'amour mme.
-18- Si cet amour est en conformit avec lOrdre de Dieu, tout, travers ou au moyen
de lui, devient bon; sil est contre cet Ordre, par son entremise, tout devient mauvais. Et de cette faon,
chacun dveloppe en soi, le Ciel ou bien l'Enfer.
-19- Toute action ou uvre, doit avoir une base locale, et aussi en soi, une certaine
forme harmonique, renfermant les faits.
-20- Quel aspect reprsente pour vous sur la Terre, une rgion, ou une zone, o il y a
ces monuments qui rappellent les nombreuses atrocits commises l ?
-21- A cette vue, vous serez certainement pris d'un secret frisson d'horreur. Vous voyez,
c'est l dj la forme de ce qui est infernal, car, dans l'esprit, suite cela, se forme galement un tel
monde qui est rempli de monuments, souvenir de nos perversits.
-22- En ce monde, l'esprit aperoit d'infinies profondeurs, en arrire dans le temps, et en
elles, son mchant et incorrigible comportement.
-23- Par contre, tout fait diffrentes se prsentent les choses, quand vous arrivez dans
une rgion, dans laquelle, depuis des poques lointaines, ont demeur des hommes nobles, qui firent
beaucoup de bien.
-24- Il vous semblera que vous tes chez vous, et vous serez crass par un sentiment
transfigurant, comme si vous vous trouviez dans le sein d'Abraham, et c'est un pressentiment du Ciel.
-25- Dans l'tat spirituel absolu, ce sentiment, ainsi que sa forme, est pour ainsi dire,
forc de la faon la plus vive, et cette forme, en un certain sens, constitue le lieu spirituel du Ciel; et
c'est, comme vous pouvez facilement l'apercevoir, aussi une uvre de l'esprit.
-26- Il apparat donc clair que chaque homme devient le crateur de son propre monde
intrieur, au moyen de la qualit de son amour; et qu'il ne peut jamais arriver dans un Ciel ou dans un
Enfer quelconque, mais bien seulement en celui construit travers luvre de son amour. C'est pourquoi
il est aussi dit: " Et vos uvres vous suivent ".
-27- Et c'est justement de cette faon - c'est--dire, comme nous avons parcouru
maintenant l'apparence de l'Enfer - que la parcourront aussi les coliers solaires que nous connaissons.
-28- Ce qu'il advient ensuite d'eux, nous le verrons la prochaine fois.
SS2 C120
(Ultrieur dveloppement des lves de lau-del. Ils reviennent avec une jute horreur
dans leur sphre cleste. On ne peut conqurir le Ciel avec de simples notions ou
des points de vue, et pas non plus avec des prires monacales, et avec un amour
d au respect, mais bien seulement avec de justes uvres d'amour. Ce que
doivent apprendre ces lves: LHads, le Purgatoire: Une sorte dantichambre.
Nul ne va directement au Ciel ou en Enfer, sauf exception trs rare. En ce vestibule
de l'au-del, arrivent chaque heure de cinq sept mille trpasss, de sorte que
c'est rellement l que pour les esprits il y a beaucoup faire. Examen gnral,
reconnaissance gnrale et dvoilement, ainsi qu'limination; et ensuite, le
premier degr du Ciel, ou bien de lEnfer Saint-Simonien. Ici travaillent nos lves,
comme premire tche ! )
-1- En sortant de l'Enfer, ces lves retournent-ils de nouveau dans le Ciel ? Ce serait
une faon de parler trs terrestre, tant donn qu'en ralit, ils ne sont jamais alls dans l'Enfer mais bien
seulement en cet tat ou en cette disposition pour pouvoir le voir dans leur propre sphre.
-2- Il ne faut rien autre qu'une lgitime horreur de l'tat antipolaire ou infernal, et nos
lves sont de nouveau dans leur propre sphre cleste positive.
-3- Cependant, comme on ne peut atteindre le vritable Ciel avec nos seules
connaissances et avec nos points de vue, et pas non plus avec un amour inactif, fait de prires et de
vnration, mais seulement avec les uvres d'amour qui ont comme but un fructueux bienfait pour le
prochain, de tels lves doivent se mettre srieusement dans un tat de grande activit.
-4- Mais en quoi cela consiste-t-il ? - Nous le rsumerons en quelques mots. -
Regardez la sphre naturelle spirituelle de votre Terre, appele aussi * Hads *, et qui est,
approximativement ce que les catholiques - certes trs injustement - entendent par * Purgatoire *.
-5- La meilleure chose est de le comparer une grande antichambre, o chacun entre
sans faire de diffrences d'tat ou de rang, et se prpare pour ainsi dire commodment entrer dans les
vritables salles des htes.
-6- Ce *Hads* est donc aussi ce premier tat spirituel naturel de lhomme, en lequel
il se trouve aussitt aprs la mort.
-7- En effet, personne n'arrive immdiatement dans le Ciel, et pas non plus dans
l'Enfer, moins que, dans le premier cas, il ne s'agisse de quelqu'un qui soit dj compltement re-n
dans le pur amour pour le Seigneur; ou bien, dans le second cas, que ce ne soit un sclrat plus que
mchant qui ait pch dlibrment contre l'Esprit-Saint.
-8- Dans le premier cas on pourrait s'attendre l'accueil dans le Ciel, sans faire halte
dans le *royaume du milieu*; dans le second cas par contre l'accueil immdiat dans le plus profond
Enfer; et prcisment, parce que dans le premier cas, un tel homme porte en lui dj le Ciel dans la
plnitude complte, et de mme dans le second cas on porte l'Enfer dans la plnitude complte, sans
aucune trace de ce qui est, ou de ce qui pourrait tre cleste.
-9- Toutefois, c'est l seulement une observation secondaire qui n'appartient pas au
sujet, c'est pourquoi nous ne nous y arrterons pas davantage, mais nous tournerons plutt notre regard l
o nos coliers recevront leur nouvelle occupation, et ainsi on verra de quel genre elle est.
-10- Ce grand *royaume du milieu* intermdiaire est le laboratoire principal pour tous
les esprits clestes; l ils ont beaucoup faire.
-11- En effet, imaginez ce lieu, o, chaque heure de votre journe, arrivent de cinq
sept mille mes.
-12- Celles-ci doivent tre immdiatement examines fond, et conduites ensuite dans
le lieu qui leur correspond; ou, pour mieux dire, elles doivent aussitt tre guides en cet tat qui
concide avec leur amour fondamental.
-13- C'est pourquoi, elles doivent tre scrutes et prouves en toutes leurs tendances,
et, selon la direction vers laquelle elles tendent le plus fortement, l doit leur tre aussi ouvert la voie,
spirituellement.
-14- Naturellement, cela sur la Terre ne se fait pas, car cela serait ce que l'on nomme le
saint-simonisme le plus cru, lequel en trs, peu de temps, pourrait changer la Terre en un repaire de
brigands et d'assassins.
-15- Par contre, dans le royaume des esprits, ce saint-simonisme est, d'une certaine
faon, observ; et chacun peut par consquent, suivre son inclination sans rencontrer d'obstacles.
-16- A ce point on dira certainement: Si l les choses procdent de cette manire, qui
alors arrivera au Ciel ? - L, voyez-vous, sont en vigueur des principes tout fait diffrents, savoir:
-17- Tout mdecin doit connatre fond son patient, avant de commencer des soins
donns, pour amener ensuite le patient la complte gurison.
-18- En effet, dans l'au-del, une cure coups de palliatifs n'est d'aucune utilit pour
quiconque; pour ce motif il est ncessaire pour le nouvel arrivant de se soumettre une confession
gnrale de toute sa vie; cela fait, seulement alors il arrive un changement d'tat qui se nomme * le
complet dvoilement *.
-19- En cet tat alors, tout esprit se prsente compltement nu, et passe dans un
troisime tat, qui est appel * l'limination, ou aussi l'anantissement de tout ce que l'homme a apport
avec lui *.
-20- A partir de ce moment seulement, l'homme-esprit, dans un cas favorable, parvient
dans le premier ciel, ou bien, dans un cas dfavorable, dans le premier enfer.
-21- Comment ce lieu de l'limination se prsente dans son apparence, mon
prdcesseur vous l'a montr de faon trs dtaille, dans la rgion occidentale, quand vous vous tes
trouvs dans la zone sombre, parmi les *mangeurs de mousse*.
-22- Comment ces esprits ensuite peuvent, un peu la fois, atteindre le premier Ciel, ou
aussi le premier Enfer, vous l'avez vu clairement, reprsent en images.
-23- Ceci tant, nous pouvons maintenant, sans plus tarder, rpondre la question: En
toutes occasions, quont donc vraiment faire nos lves ?
-24- Leur mission est de scruter et d'ouvrir la voie jusqu'au lieu de l'limination. En ce
domaine pour le moment, ils ne peuvent rien faire d'autre, car, de ce qui suit, des esprits angliques
beaucoup plus aptes doivent s'en charger.
-25- Mais comment arrivent ce sondage et cette ouverture de la voie ? Nous avons fait
allusion antrieurement au saint-simonisme, et maintenant, avec un petit exemple, nous exposerons
brivement la question, le plus clairement possible; coutez donc:
-26- Un homme qui a vcu sur la Terre selon les devoirs de sa condition, et qui la
sortie de celle ci, a t muni de tous les soi-disant biens spirituels, demande aussitt o est le Ciel; alors
il est lev, en apparence, immdiatement dans un tat qui, pour lui, constitue le Ciel ambiant.
-27- Mais un tel Ciel est toujours reprsent dans sa vrit, laquelle est certes diffrente
de celle que le nouvel arrivant a apport avec lui, dans son ide fixe.
-28- Il est facile de comprendre que ce Ciel lui plait tout aussi peu qu'il plairait ici,
certains vques, prlats et autres notables de ce genre, de devoir soudain mettre la main la charrue, et
travailler en faveur de leurs frres.
-29- Mais tant donn qu'en ce vrai Ciel, rien ne lui va, un tel hte demande qu'on l'en
fasse sortir; et ds qu'il est revenu son tat habituel, il cherche immdiatement en lui ce qui, sur la
Terre, lui a procur le plus grand plaisir.
-30- Par exemple, il trouve que sur la Terre, les belles et jeunes femmes constituaient sa
plus grande joie; cela est aussitt observ par les esprits qui le scrutent et le guident, et ceux ci lui font
remarquer que cela ne convient pas au Ciel, tant donn que son dsir est impur.
-31- Cependant il proteste aussitt en disant: *Mettez-moi seulement lpreuve;
laissez-moi aller vers les femmes et les jeunes filles les plus belles (Ciel turc), et je m'entretiendrai avec
elles comme il convient.*
-32- Sur cette observation, il lui est accord ce qu'il dsire, et il est conduit exactement
en ces conditions, en lesquelles, un peu la fois, il se trouve en toutes ces scnes qui, dans le monde,
l'ont tant diverti.
-33- A ce moment les esprits-guides se retirent, et le laissent agir seul, toutefois,
toujours sous un contrle invisible pour lui.
-34- Que son esprit rpte alors toutes les scnes qui lui sont agrables, il n'est pas
ncessaire de le mentionner; mais ce qui arrive ensuite, et quelle est la tche de nos esprits-guides, nous
le verrons la prochaine fois.
SS2 C121
(En cette sphre dpreuve, chaque chose prend forme en tout et pour tout comme sur
la Terre, dans la chair. Comment sont soign les meilleurs, en qui toutefois sont
encore attach du sensuel, ou la passion du jeu, etc... Mme une passion exagre
pour la musique, la peinture, la posie, toutes choses qui alimentent lorgueil, doit
tre surmonte par lesprit lui-mme. Charge des esprits-guides, en ces cas.
Obstacles qui s'y opposent; en particulier les fausses ides des fidles de Rome.
Comme est ton amour, ainsi sont tes uvres, et ainsi aussi ta vie. Toute vie a sa
voie trace par lAmour du Seigneur. La libert des individus et la libert du
Seigneur se conditionnent rciproquement. Mme le but fix n'est pas un
jugement, mais bien plutt un point de runion. )
-1- Quand un tel esprit a particip une semblable scne de l'une de ses passions
principales, il est gnralement plein de nause pour un tel plaisir si fugace, d'autant plus qu'il se
convainc qu'en lui il n'y a rien de rel.
-2- En effet, vous devez savoir que de tels esprits, mme dans l'au-del, accomplissent
l'acte de l'accouplement, mais ils prouvent, au lieu de l'aiguillon du plaisir, quelque chose d'assez
douloureux; et cette particularit fait venir encore plus vite cette passion la nause.
-3- Quand ensuite, de cette faon une telle passion a t surmonte, l'esprit cherche en
lui quelque chose d'autre, qui d'habitude dans le monde lui faisait plaisir, comme par exemple, le jeu.
-4- Si c'est le cas, alors il dsire la compagnie d'une bande de joueurs. Cela aussi lui
est accord; il se trouve au milieu d'amis qu'il connat, et cette rencontre n'a d'autre but que de
commencer sans retard une partie.
-5- Et alors, sans perdre de temps, il est plac dans l'tat de pouvoir trouver tout ce qui
est ncessaire au jeu, comme dans sa propre maison dans le monde, c'est--dire: cartes, argent et autres
choses encore, si le cas le demande.
-6- Le jeu commence, mais se termine ensuite gnralement par la perte totale de son
argent et de sa maison. Il est facile de comprendre que, suite cela, sveille en lui la haine pour le jeu,
mais aussi hlas pour les joueurs qui l'ont totalement dpouill.
-7- Mais immdiatement les guides sont de nouveau porte de main; ils lui montrent
la vacuit de sa passion, et comment rellement cause de cette passion, il s'loigne toujours plus de
Dieu, au lieu de S'en approcher; et de cette manire, est de nouveau prsent dans le nouvel hte, tout ce
qu'il a fait depuis ses jeunes annes de l'enfance et ensuite.
-8- Mme la musique, quand elle constitue une passion plutt sensuelle, ou bien si elle
est exerce plus par orgueil et vaine gloire, en mme temps qu' des fins de lucre, elle est considre
dans l'au-del, comme la sorcire de mauvaises passions et elle est chasse de la mme manire que les
autres.
-9- Mme la peinture et la posie, c'est--dire, tout ce qui dans le monde, par suite d'un
certain degr de prminence, a fait converger l'homme vers une orgueilleuse prsomption, doit tre
surmont toujours de la mme manire.
-10- Mais tout cela la fin, l'homme doit le faire spontanment et avec conviction, car
personne n'est jamais oblig de faire quelque chose d'une faon ou d'une autre, et il n'est pas non plus
pour ainsi dire jug, mais bien plutt c'est lui-mme qui doit se juger et s'obliger lui-mme !
-11- Alors c'est justement cela la charge qui plus particulirement est accomplie par les
esprits angliques-guides, cest--dire, de guider chaque nouvel arriv, un peu la fois, au-dedans de lui-
mme, et de lui faire trouver l tout ce qu'il a accueilli en lui, sans exception, durant toute son existence
terrestre, et prcisant d'abord le plus bas et le plus vulgaire, et ensuite, jusqu' arriver au plus lev.
-12- Certains - et en particulier s'il s'agit de croyants romains - ne trouvent pas juste
cette manire de procder, car en premier lieu ils ne veulent plus rien savoir des pchs confesss, et en
second lieu, parce qu'ils croient en un jugement que le Seigneur entreprend avec chaque trpass
immdiatement aprs la mort.
-13- Ensuite il leur sera trs difficile d'admettre que le Seigneur ne juge jamais
personne, et encore moins, dans le monde des esprits. - plutt, cela pourrait encore s'estimer possible sur
le monde matriel, en considrant comme un jugement les divers chtiments qui touchent les hommes
oublieux de Dieu.
-14- Ses propres actions donc sont seules les juges de l'tre, car, tel est son amour, telle
est son uvre, comme fruit de sa vie.
-15- Une chose seulement est fixe par le Seigneur depuis lternit, et c'est que toute
vie a ses voies fixes, dont elle ne peut ternellement jamais dvier.
-16- Ces voies sont si intimement entrelaces avec la nature elle-mme, au point de
former ensuite notre vie; et si l'on coupait quelqu'un une telle voie, en plus de couper sa libert, on
trancherait aussi sa vie; et cette coupure serait ensuite un jugement qui apporterait tout esprit, la mort.
-17- En mme temps, mme le Seigneur Lui-Mme ne serait plus compltement libre,
s'Il devait ter la libert, mme seulement un unique esprit; de mme qu'un juge du monde n'est dj
plus libre, et s'est jug lui-mme, ds qu'il a condamn mme seulement un homme la prison.
-18- En effet, mme s'il est libre dans son action, cependant, dj seulement par ce seul
commandement le juge languit en sa compagnie, et il ne peut sortir avant que le prisonnier lui-mme
sorte de la prison.
-19- Dans le monde matriel, un tel genre de prison n'est certes pas tellement vident,
mais il l'est d'autant plus, et d'un plus grand effet encore le devient-il dans le monde spirituel.
-20- Mais il est bien vrai que le Seigneur a fix un but pleinement correspondant tout
fondement spirituel de vie, et cela, en raison de Son Amour infini et de Sa Misricorde.
-21- Et ce but, son tour, n'est point un jugement, mais bien seulement un point de
rencontre, o chaque esprit doit retrouver compltement sa vie disperse, ainsi que les effets de celle-ci.
-22- Ce but est aussi bien l'Enfer que le Ciel; et la tche des esprits-guides est de
protger les mes, tant dans l'un que dans l'autre but, seulement jusque dans le royaume intermdiaire.
-23- Comment cela arrive, nous l'avons dj vu; et ce qui arrive ensuite avec les mes
ainsi guides, nous le savons aussi; ainsi il nous reste encore apprendre quelle est la tche qui - une fois
ce travail effectu - est assigne nos esprits-guides.
SS2 C122
( Les innombrables autres mondes sont aussi habits. Aprs cela, nos lves
acquittent des taches dans les autres corps clestes de notre systme plantaire;
en premier lieu sur la Lune, o ils font fonction de matres lmentaires, puis
poursuivent sur Mercure, ensuite sur Vnus et Mars, et, selon les circonstances,
sur les astrodes; puis viennent Jupiter, la splendide Saturne, Uranus, et en
dernier, Miron-Neptune. Cette voie est ncessaire seulement pour les esprits
mondains et sensuels. Profonde signification de l'opinion des anciens sur
linfluence des plantes. Motif des influences. Dernire voie parcourue par les
esprits travers les sept bandes du Soleil; puis, leur activit indpendante; et
ultrieure destination des matres, en-tant que citoyens de la Cit Sainte. Jean se
retire, en nous remettant au Seigneur. )
-1- Mme cette clarification ne nous cotera pas beaucoup de peine, tant donn qu'il
nous suffit de penser, qu'en plus de cette Terre, il y a un nombre infini de corps terrestres sur lesquels,
rellement comme sur la Terre, habitent des tres libres; et de cela, il est facile de dduire quelle sera la
prochaine occupation de nos esprits-guides.
-2- Chaque corps terrestre appartient un systme plantaire complet, et chaque
systme plantaire complet se trouve avec tous les autres, spirituellement, dans une union et un effet
rciproques.
-3- Toutefois, il est la charge de nos esprits-guides, de dvelopper leur activit dans
ce systme plantaire qui appartient votre Soleil; en premier lieu se trouve la Lune.
-4- Sur elle, ces esprits exercent toujours une mission punitive, au lieu d'un libre
enseignement, de sorte que ces esprits sont peu prs ce que sont les matres des lves primaires,
matres qui en plus du manuel scolaire, tiennent aussi en main une baguette de bois.
-5- Pourquoi cela est ncessaire, vous le savez trs bien, car vous savez comment sont
les choses sur la Lune, quelles sont les conditions de ses habitants, et comment ils sont instruits; de sorte
qu'il n'y a rien ajouter ce sujet.
-6- De la Lune, ces esprits-guides avec leurs protgs (esprits lunaires) ne vont pas
aussitt au Ciel, mais bien plutt dans la sphre spirituelle de la plante Mercure, o se trouvent dj des
enseignants plus levs.
-7- De Mercure ils passent ensuite Vnus, pour une plus grande mortification, sur
Mars.
-8- Pour ceux qui dj sur Mars nont pas encore acquis rellement un juste degr
d'humilit, alors, comme vous avez l'habitue de le dire, il est fait une escapade sur les quatre petites
plantes.
-9- Par contre, pour ceux qui dj sur Mars ont acquis un degr lev d'humilit, une
progression sur Jupiter est immdiatement effectue.
-10- Ensuite de Jupiter, ils passent sur la splendide Saturne, puis sur Uranus, et enfin
sur la dernire plante, que vous connaissez comme Miron ( Neptune ). Mais naturellement, partout,
seulement dans la sphre spirituelle de ces plantes.
-11- A ce point, quelqu'un pourrait demander: * Est-ce la voie habituelle que tous les
esprits doivent parcourir, pour atteindre enfin le Ciel ? *
-12- Oh non, dis-je, cette voie est parcourue, sous la conduite des esprits que vous
connaissez, seulement par ces hommes qui, sur la Terre, taient trs matriels et sensuels.
-13- Ils doivent tre guids dans l'amour et dans la Sagesse du Seigneur, par la voie
effectivement plutt ennuyeuse de la science, et ce, parce que la sensualit naturelle de l'homme est une
consquence de l'accueil de cette influence que les hommes disent plantaire.
-14- Il est bien vrai qu'aucun homme n'est oblig d'accueillir en lui passivement cette
influence plantaire; mais s'il s'est rendu apte par les impulsions de la chair, ou par d'autres plaisirs qui
excitent la sensualit, alors il accueille aussi en lui de telles influences, par moiti passivement, et par
moiti activement.
-15- Mais tant donn que de telles influences sont, pour la plus grande partie, d'espce
sensuelle, elles sont mauvaises et basses, alors l'homme ne peut atteindre le Royaume des Cieux, avec
leur possession spirituellement correspondante, tant qu'il ne s'est pas libr de toutes ces surexcitations.
-16- Par exemple, un dsir exagr de voyager et de pratiquer le commerce, est une
influence de Mercure, comme cela tait dj connu des sages des anciens temps.
-17- De Vnus provient l'amour de la beaut spirituelle, ce qui tait aussi connu alors.
De Mars, le got de combattre et de dominer est galement connu.
-18- De Jupiter, une ambition exagre et pdante, fruit de la profonde rudition; de
Saturne, une lgre susceptibilit des passions.
-19- De Uranus, un grand amour pour la somptuosit; et de Miron, un plaisir exagr
pour tous les arts en tout genre, comme la musique, la posie, la peinture, la mcanique et les industries
de toutes sortes, etc...
-20- On ne veut pas dire par l que l'homme de la Terre reoit cela des plantes; mais
bien que l'homme l'a en lui, originairement, dans de justes proportions, et qu'il peut aussi l'veiller en lui,
et l'utiliser justement.
-21- Par contre, si lhomme se jette avec trop d'imptuosit sur l'une ou l'autre de ces
branches, il excite avec cela l'influence de la plante respective, parce que la plante qu'il porte en lui
merge alors particulirement, et l'homme s'abandonne son influence.
-22- Cela arrive parce que, ce faisant, lui, avec le rveil de sa passion, laisse libre cours
aux changes de l'effet rciproque des deux polarits; ce qui ne devrait pas tre difficile saisir pour
celui qui a fait attention mes premires explications sur la vue, savoir, que personne ne peut voir
quelque chose, s'il ne l'a pas dj en soi.
-23- C'est l justement la raison pour laquelle de tels esprits doivent faire le voyage
travers les plantes, et, d'une certaine manire, par la voie scientifique de l'exprience, et dposer tout ce
qu'il y a en eux d'tranger, vraiment l o ils l'ont pris.
-24- Ce voyage fini, seulement alors ils arrivent dans le Soleil, o, comme premire
chose, ils; doivent aussi passer travers toutes les mme proprits plantaires, et, seulement au terme de
cette cole, ils deviennent assistants des petits enfants au degr le plus bas.
-25- Par contre, les guides s'lvent ici en enseignants principaux; et quand ils ont suivi
une cole jusqu' son achvement, alors seulement ils sont accueillis, comme citoyens de la sainte Cit
de Jrusalem, o cependant au dbut ils doivent tre rellement les plus petits; et ils doivent se laisser
guider par des citoyens principaux, pour toutes sortes de travaux grandioses; et pour numrer ces
travaux, un monde rempli de livres n'y suffirait pas !
-26- En effet, aussi infinies que sont les crations du Seigneur, tout aussi infiniment se
diversifient aussi les tches des anges du Ciel suprme.
-27- Maintenant vous connaissez le processus complet, et la destination finale des
enfants-esprits devenus anges; et avec cela vous connaissez aussi la disposition du Soleil spirituel.
-28- Ainsi est finie aussi la priode de mon enseignement pour vous; retournez donc l-
bas, o le Seigneur Lui-Mme vous attend !
SS2 C123
(Le Seigneur demande: " Qu'avez-vous appris auprs de Mon Jean ? " Des choses
d'inconcevable magnificence; mais tout est-il effectivement vrai ? Le Ciel et tout le
monde spirituel ne se trouvent pas en des lieux, mais bien seulement dans les
esprits eux-mmes. Regard rtrospectif du diorama des dix esprits, dsormais
compltement vu; auprs de chacun d'eux on apercevait des choses diffrentes; et
c'est aussi le cas quand on observe les sphres des autres esprits, cest--dire,
infiniment diverses. En effet, telle est la semence, tel est le fruit. Tel l'amour, et tel
le monde dans l'au del. Et donc, sous des formes diverses, une seule et mme
vrit.
* Depuis que cette Terre est habite, les conditions spirituelles de la Vie n'ont
jamais t rvles aussi largement et aussi compltement, comme cette fois, avec
ces critures *
-1- Le Seigneur: " Donc, vous tes nouveau ici; ne pourriez-vous pas Me
communiquer dans votre cur, tout ce que vous avez vu et expriment auprs de Mon Jean, et donc
aussi appris ?
-2- " Maintenant, vous tes ici devant Moi, pleins de vnration, et vous dites en vous:
Que devons-nous Te raconter Toi, Seigneur, de Qui nos penses taient connues avant d'tre penses,
et mme, encore avant qu'un Soleil et attir lui, depuis le vaste infini, les rayons, pour ensuite les faire
irradier partir de lui, avec une force mille fois augmente ?
-3- " Mes chers enfants, le Pre sait tout certes, mais indpendamment de cela, Il
cause volontiers avec Ses enfants, comme s'Il ne savait pas tout. - Mais J'aperois en vous une secrte
question, qui dit ceci:
-4- "* Pre, Toi, ternel Amour et Vrit ! Ce que nous avons vu, entendu,
expriment et appris, maintenant, dans les sphres de Tes esprits angliques, du premier au dernier, est
inconcevablement grand et merveilleux, au-dessus de tous les concepts humains.
-5- "* Mais maintenant, nous voudrions en plus, entendre une sainte parole de Toi,
Qui nous confirmt que tout cela, ainsi qu'il nous l'a t fait voir, est rellement la pleine Vrit ? *
-6- " Vous voyez, Mes chers enfants, ainsi dit votre secrte demande, et Je vous
rponds comme suit: Dj au commencement, quand nous tions en train d'observer le cadran extrieur
de notre horloge, c'est--dire, cette sphre extrieure du Soleil-Spirituel, Je vous ai dit que le Ciel et tout
le monde spirituel ne se montrent en aucune partie en un lieu, mais bien plutt que tout monde spirituel
se trouve dans les esprits-mmes, et la sphre vitale d'un esprit est son monde o il demeure.
-7- "Pour, vous convaincre de cela, Je vous prsentai une comparaison dans laquelle
vous apertes comme un diorama. Toujours en prenant par exemple une telle comparaison, J'amenai
devant vous, selon un certain ordre, les dix esprits qui sont encore ici prsents, en vous indiquant que
vous trouverez ici aussi un diorama spirituel et vous apercevrez dans la sphre de chacun de ces Esprits,
une image diffrente du monde spirituel.
-8- " Et ceci a t aussi le cas, comme vous avez eu l'occasion de le constater dix fois,
tant donn que dans la sphre de chacun de ces dix esprits angliques, vous avez toujours aperu le
monde spirituel sous une forme toujours diverse.
-9- " Cela dsormais, devant vous est clair comme la lumire du Soleil; en outre, Je
vous ai ainsi dit que vous pourriez plusieurs fois revoir ce diorama spirituel, et justement dans les mmes
esprits, toujours sous une forme diffrente de la prcdente.
-10- " En outre, s'il vous tait accord d'entrer dans les sphres d'autres esprits, vous
verriez en chacune d'elles une autre forme du monde spirituel, tant dans les situations particulires que
dans sa consistance gnrale.
-11- " Tout cela considr, Je ne peux donner votre question une rponse gnrale
dcisive, moins que je ne vous dise:
-12- " Ici les choses sont partout en ces termes: Telle la semence, tel le fuit; telles les
uvres, telle la rcompense; et tel l'Amour la base des uvres, telle la forme du monde qu'il cre
spirituellement en lui.
-13- " A vrai dire, vous avez vu des formes diverses, mais partout, la seule et mme
vrit; car dans la forme il n'y a rien, tandis que tout se trouve dans la Vrit (la substance).
-14- " Et ainsi, Je ne voulais donc pas vous montrer quel aspect a le Ciel, en tant que
monde spirituel, et quel aspect enfin a l'Enfer, mais bien seulement comment tout cela se forme dans
l'esprit de chaque homme, selon l'espce de son amour.
-15- " Pour cette raison vous avez aperu en grande abondance des formes par milliers,
et de chaque forme la Vrit intrieure vous a t rvle; et c'est pourquoi Je peux vous dire que, dans la
sphre de la Vrit, vous avez vu le volume entier de la vie spirituelle.
-16- " Naturellement, ce qui concerne les formes s'tend tellement dans linfini, que
d'une ternit l'autre, vous ne pourriez mme pas en apercevoir une toute petite partie !
-17- " Et ainsi, dans votre cur, vous pouvez tre pleinement tranquille dans la
plnitude de la Vrit, en particulier si j'ajoute encore que:
-18- " Depuis que cette Terre a t habite par des hommes, jamais encore n'ont t
rvles les conditions spirituelles de la Vie, et aussi largement dvoiles, et, aussi compltement,
comme cette fois.
-19- " Quoi que quelqu'un cherche, en quelque condition qu'il se trouve, il peut, en cette
Rvlation, trouver avec la plus grande exactitude, comment sont les choses pour lui.
-20- " Qui ensuite relira tout cela avec une grande attention et une profonde attention,
trouvera la grande Vrit persuasive, non seulement en cette Rvlation solaire, mais bien aussi vivante
en lui-mme.
-21- " Toutefois, afin que chacun puisse trouver tout cela, comme profondment vrai en
lui-mme, Je veux, comme brve suite, ajouter quelques comparaisons et quelques images, qui puissent
clairer tous les coins les plus cachs de cette Rvlation.
SS2 C124
(Les paraboles du Seigneur dans les Evangiles, qui traitent du Royaume des Cieux,
comme par exemple, celle du grain de snev. Explication de celle-ci, avec
rfrence aux prcdentes rvlations, avec des parallles pris la chimie.
Partout, seulement un Dieu, un Pre, un Amour, une Sagesse, et de tout cela,
lEternel Infini. La forme est pour l'incitation de lesprit, tandis qu'il faut chercher la
ralit dans un caractre effectif. * Cherchez alors le Royaume de Dieu et Sa
Justice, et tout le reste vous sera donn de surcrot ! *- La variation de la forme du
Ciel dpend de la nature de lhomme. Exemple du pommier. )
-1- " Si vous glanez dans l'Evangile, avec peu de peine vous trouverez, sous combien
d'images gnrales, Jai Moi-Mme reprsent le Royaume des Cieux. Parmi les paraboles on trouve
celle du grain de snev; cette parabole est justement, rellement celle qui se prte davantage ce cas.
-2- " Petit est ce grain de snev; qui voit en lui, la future grande plante arborescente ?
Et pourtant cette petite semence porte en elle tout un infini de semblables petits grains parfaitement
gaux.
-3- " Cependant, en ce qui concerne la sre symtrie de la forme, vous constaterez que
pas un tronc n'est semblable lautre, de mme que vous n'tes pas en mesure de trouver sur un arbre
deux feuilles qui soient, symtriquement, parfaitement semblables.
-4- " Qui approfondit cet exemple, de ce point de vue, en tirera seulement la
conclusion qui lui fera dire: * Dans une forme symtrique, que l'on puisse dfinir comme durable ou
constante, il n'y a rien; car, si une feuille qui pousse sur tel ou tel point de la branche ou du rameau, est
un peu plus grande ou plus petite, ou bien si le tronc lui-mme s'lve plus ou moins du sol, et, a plus ou
moins de branches, et celles-ci toujours dans une disposition diffrente, tout cela ne compte pas, quand
seules la substance de la plante et son utilit restent les mmes.
-5- " Eh bien, au fond, cela n'est autre que ce que Je vous dis: Dans la forme et dans
l'apparence du monde spirituel en soi, ne comptent en rien les diverses formes et les apparitions
infiniment diffrentes, quand elles ont comme fondement la seule et mme Vrit, et le seul et mme
but.
-6- " Et ainsi, tout homme porte en lui, pour le dveloppement du monde spirituel, une
petite graine de semence diffrente, qui germe et pousse en lui, et enfin devient un arbre, qui est ensuite
la forme de son monde intrieur.
-7- " Si vous semez dans le terrain des graines diffrentes, mme quand le terrain est
partout gal, croyez-vous que vous obtiendrez des plantes parfaitement identiques ?
-8- " Ou bien croyez-vous que de la mme graine se dveloppera toujours la mme
plante gale, si elle est seme en plusieurs points du terrain ?
-9- " Mais absolument pas, partout il y aura tout de diffrent dans le premier cas,
tandis dans le second, il y aura pour le moins, des images ressemblantes, mais non parfaitement gales.
-10- " Malgr cela, la substance fondamentale reste la mme, et vous pouvez
dcomposer toute la matire au moyen de votre chimie, quand vous voulez et autant que vous voulez, et
partout, mme aprs l'ultime dcomposition, vous ne pourrez constater que deux substances
fondamentales originaires: le trs volatil carbone que vous connaissez bien et l'astringent oxygne.
-11- " Et vous voyez, ceci est de nouveau, pour la Vrit fondamentale, le but principal
de l'apparition de toutes les formes, dans le Royaume des esprits.
-12- " Partout, il y a seulement un Dieu, un Pre, un Amour, une Sagesse, et de ce Tout
drivent l'Infini et l'Eternel !
-13- " Observez les nuages qui, chaque jour, traversent l'air au-dessus de votre sol
terrestre. Avez-vous jamais dcouvert en eux une forme constante ? Si au matin ils apparaissent sous une
certaine forme, la retrouvez-vous ensuite dans l'aprs-midi, ou bien au soir, ou le jour suivant, ou
n'importe quand ?
-14- " Les lignes qui forment les nuages se modifient l'infini, et jamais vous ne
reverrez exactement les mmes que vous avez dj aperues. Votre existence en est-elle trouble pour
autant ? Certes, absolument pas; car un nuage peut planer dans l'air sous n'importe quelle forme, mais il
reste toujours et seulement un nuage, c'est--dire une vrit pour un but dtermin, c'est--dire, celui
d'apporter la pluie; et ceci, toujours de la seule et mme manire, c'est--dire, quand sont prsentes, selon
l'ordre, toutes ces conditions qui sont ncessaires pour produire la pluie.
-15- " Et ainsi, en ce cas aussi, cela ne dpend pas de la forme, mais bien des conditions
requises pour une cause avec ses effets, et pour un but bien dtermin.
-16- " En gnral, en ce qui concerne les choses, telles qu'elles apparaissant dans leur
forme toujours diffrente, le but est de rveiller l'esprit; ce en quoi il y trouve sa grande joie; car une
monotonie complte et ternelle ferait tout tomber dans un sommeil ternel.
-17- " Cependant, l'homme ne doit pas chercher son salut et sa batitude seulement
dans la forme, mais bien dans l ralit et dans les faits.
-18- "Quant la forme, J'ai pourvu dj depuis l'ternit, pour son changement
attrayant et constant; et le prouve ainsi le texte fondamental de l'Evangile o il est dit:
-19- " * Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et Sa Justice en vous, et le reste vous
sera donn de surcrot. *
-20- " Ne demandez donc pas celui-ci ou celui-l: * Quel aspect a le Ciel, et
comment se prsente le monde des esprits, car tout cela est vain !
-21- " Mais au contraire, cherchez rendre vivante en vous, avec les uvres de l'amour,
toute Parole qui vient de Moi, car ainsi vous avez dj, vivants en vous, le Ciel, et tout ce qui appartient
au monde des esprits.
-22- " En effet, nul n'arrivera jamais dans un Ciel qui puisse avoir, l'aspect issu de son
imagination ou des souvenirs de descriptions qui lui ont t faites, tant donn que chacun porte en soi
son propre Ciel, ou monde spirituel, dont la forme se rglera toujours selon l'espce de l'amour qui se
trouve en lui, et selon les uvres qui ont rsult de cet amour.
-23- " Mettons le cas de quelqu'un qui voudrait faire connatre parfaitement un
pommier un tranger, en lui disant: Voici devant vous que se trouve un pommier; faites bien attention
la hauteur et la grosseur du tronc, ainsi qu'exactement la position des branches et des rameaux, de
mme qu'aux feuilles et l'corce; et ainsi vous saurez reconnatre un pommier, ds l'instant que sa
forme correspondra parfaitement celle-ci.
-24- " L'homme ainsi instruit, prend soigneusement note de la forme de l'arbre, et se
rend ensuite dans un grand verger o poussent presque exclusivement des pommiers.
-25- " Il les compare avec son dessin; mais comme il ne trouve aucun arbre qui y
corresponde parfaitement, pour lui, en ce verger il n'existe aucun arbre pommes.
-26- " Il rsulte de cela que personne ne doit se baser sur lapparence, parce qu'il en
sortira toujours les mains vides. Si par contre il considre les choses dans l'Esprit de la Vrit, alors, sous
n'importe quelle forme, il trouvera la Vrit, la Voie et la Vie !
-27- " Ceci est d'une grande importance; chacun doit donc bien mditer sur tout ce qui a
t donn, et l'examiner attentivement en lui, afin que, suite cet examen, il puisse trouver la vraie pierre
fondamentale de la Sagesse.
Ainsi sont les choses, et ainsi cela sera-t-il vrai et bon ternellement.
Prochainement, dautres exemples vous seront donns encore, pour une plus grande
clarification de tout cela. "
SS2 C125
(Le Royaume des Cieux est aussi semblable ce temps prsent, o dans lEvangile on
parle du semeur, le tout comment par le Seigneur. Actuellement, sont accordes
de merveilleuses influences du monde spirituel; et mme de la part du Seigneur
Lui-Mme il y a une trs grande condescendance. La foi, sans les uvres damour,
est morte. Les commodits gnrales matrielles, et la paresse spirituelle qui
domine actuellement, la place du srieux ncessaire l'obtention de la vivante
Parole de Dieu. Objections ce sujet. Documentations da pass: Bhme
1575/1624- Swedenborg 1688/1772- Petersen, et beaucoup dautres. Le Royaume
des Cieux est, semblable au temps prsent, cest--dire quil est trs maigre. )
-1- "Pour ce qui concerne encore le * Royaume des Cieux *, il est semblable votre
temps prsent, comme le semeur de lEvangile qui sme de la bonne graine, dont une partie tombe sur la
route, une partie parmi les buissons, une partie sur le sol pierreux, et une seulement sur du bon terrain.
-2- " Regardez un peu votre temps, sil ne ressemble pas au semeur. La Parole est
seme partout; en tout lieu vivent encore des hommes veills qui commentent la Parole en son intime
fondement.
-3- " Mais les besoins de l'humanit sont devenus l'poque actuelle semblables la
route sur laquelle tombe la semence, ou, dit en d'autres termes:
-4- " Les besoins sont devenus purement mondains, par consquent l'effet de la Parole
produit en eux est le mme que si l'on jetait des petits pois contre un mur, o naturellement, aucun ne
resterait attach, et d'autant moins ne mettrait de racines sur la surface dure, escarpe et lisse.
-5- " C'est pourquoi Je devrais envoyer sur la Terre, tous les Anges du Ciel, et leur
faire annoncer la Parole de la Vie, de faon miraculeuse, aujourdhui, demain et les jours suivants.
-6- " Alors les hommes, trs mus, l'couteraient et laccepteraient; mais pass un
certain temps, ils commenceraient considrer tous les prodiges avec indiffrence, et ensuite ils
courraient comme avant aprs leurs affaires et leurs satisfactions purement mondaines.
-7- " Tels sont les hommes de notre re industrielle aux besoins jamais satisfaits. Ils
sont semblables aux buissons et aux fourrs d'pines.
-8- " Si mme au commencement la Parole germe, Elle est cependant bien vite
touffe, et les hommes par la suite deviennent plus indiffrents qu'avant. Avant tout ils disent:
-9- " Si nous la recevions par une voie rellement miraculeuse, alors nous y croirions
et agirions en conformit. *- Moi aussi J'acquiesce ce dsir et presque partout Je la prodigue
maintenant, de manire miraculeuse, comme ici en ces notes.
-10- " Mais quel en est l'effet ? - Tout au plus, ici et l, des spculations religieuses ou
de caste; et c'est peu prs tout. Mais y a-t-il ensuite quelqu'un qui veuille s'y conformer ? Alors,
cherchez o se trouve le bon terrain ?
-11- " Je vous dis: L o vivent cent millions d'hommes, il serait mme trop de dire que
mille pourraient se convertir de manire vraiment vivante.
-12- " De quelle utilit est-ce, si parmi eux il s'en trouve dix, ou mme cent mille, qui
coutent pleins de foi, et si ensuite quand il s'agit de mettre en pratique, ils renvoient de jour en jour ?
-13- " En effet ils disent: Pourquoi devrait-on donc tant se fatiguer pour atteindre une
vie ternelle ? S'il y a une vie ternelle, comme ils disent, il ne devrait pas tre si difficile de l'atteindre;
c'est pourquoi vivons joyeusement et ensuite la fin mourons heureusement ! Que faut-il de plus ?
-14- " C'est justement en cela que se trouve le terrain pierreux et sablonneux. Celui-l
aussi accueille certes la semence, et elle se dveloppe aussi moiti. Mais le sol n'a pas d'humidit, de
sorte que ce qui s'est dvelopp, sche et puis meurt !
-15- " De la mme manire aussi la seule foi ne dure pas si elle n'est pas ravive par les
uvres d'amour; de mme que la pure thorie ne formera jamais un homme pratique sans un exercice
effectif.
-16- " Vous pouvez trouver aussi maintenant des bavards qui dissertent sur des
questions morales, religieuses, ou spirituelles, mais personne ne veut donner un exemple vivant et passer
l'action; car chacun est persuad d'avoir dj fait quelque chose d'extraordinairement mritant, quand il
a bien prch, et qu'avec de grandes paroles il a russi persuader quelques sots et enthousiastes bigots.
-17- " Personne par contre ne veut essayer soigneusement la voie sur laquelle il pourrait
arriver directement l o il entrerait en contact direct avec Moi, recevant ensuite de Ma bouche une
Doctrine vivante qui pourrait alors seulement changer son cur en un bon terrain.
-18- " Il est vrai qu'il y a un grand nombre de thologiens et de thosophes, mais parmi
eux, il n'y en a mme pas un qui, selon Jean, soit effectivement enseign par Dieu, Jean qui dit que tous
doivent tre enseigns par Dieu !
-19- " En vrit, si Moi, dans Ma grande Misricorde, Je n'en secouais pas quelques-
uns ici et l, comme un diligent matre de maison secoue ses serviteurs indolents et paresseux,
commencer par l'poque des aptres jusqu' aujourd'hui, il n'y aurait presque aucun homme qui saurait
ce qu'est la * Parole vivante *, et ce que signifie * tre enseign par Dieu *.
-20- " Les thologiens de l'poque actuelle Me placent de prfrence de faon tout fait
mystrieuse au-dessus des toiles, et Me font rester l, assis, dans une lumire inaccessible. Vous direz,
mais pourquoi le font-ils ? - Je vous dis: pour diffrents motifs, dont le premier serait par exemple:
-21- "* Il est bon de se tenir hors d'atteinte*. Le second pourrait tre: * Il n'est possible
aucun homme de s'approcher si prs de Dieu, au point d'tre enseign par Lui; et un autre motif qui
prend appui sur le prcdent, serait le suivant:
-22- " * Dieu a donn l'homme la raison et l'intelligence; c'est donc l la Parole
Vivante de Dieu en l'homme. Celui qui se comporte en conformit, vit selon la Volont de Dieu, et
cultive son intelligence et sa raison, est dj enseign par Dieu, car personne ne peut tre enseign par
Dieu de manire directe, mais bien seulement de manire indirecte, tant donn que Dieu demeure au-
dessus de toutes les toiles dans la lumire inaccessible
-23- " Mais quand, contrairement ces thses mystrieuses, Je rveille quelqu'un ici,
celui-l peut de manire directe, recevoir de Moi, une Parole Vivante; mais celui-l, par la plus grande
partie de la prsente humanit, est dclar fou, vantard, et mme escroc et charlatan, sachant profiter de
quelques facilits de son intelligence. Dites si ce n'est pas vraiment ainsi ?
-24- " Ne vous seront pas inconnus plusieurs hommes qui percevaient en ces derniers
temps la Parole Vivante, c'est--dire au dix-huitime et au dix-neuvime sicle, ainsi qu'en quelques
sicles prcdents. Cruel a t leur sort ? Rien d'autre que l'oubli; pour le monde rudit, il suffit d'en
connatre le nom.
-25- " Mais, ce que de tels hommes ont enseign sur Mon inspiration, ne les concerne
absolument pas; et mme si, ici et l, il y a quelqu'un qui lit de tels livres, il tombe bien vite sur des ides
qui ne concordent pas avec sa raison. Alors il rejette le tout; et laisse de ct l'homme que J'ai enseign
directement.
-26- " Quand cela va bien, ils Me rendent encore Moi quelque justice, mais pour eux,
Mes Messagers sont de vrais fous et des filous. Et maintenant, votre poque est vraiment d'une telle
nature.
-27- " Mais, comme le Royaume des Cieux n'est pas une localit disponible en quelque
lieu, mais bien seulement un tat de la vie parfaite, ainsi le Royaume des Cieux est aussi parfaitement
semblable votre poque, c'est--dire, petit et rare.
-28- " Et mme l o il se trouve encore, il n'est pas totalement pur; alors, peut-on
rellement parler de Royaume des Cieux, s'il n'est pas entirement pur ? - Mais, Moi, Je vous dis:
-29- " Tout cela tant, le Royaume des Cieux est trs relatif, et ce pour la raison que
chaque fou tient sa folie; et chacun trouve dans sa stupidit son royaume des cieux; mais qu'il s'agisse
du vrai, venant de Moi, c'est l une tout autre affaire.
-30- " En effet, ce Ciel est vraiment devenu rare, petit et maigre-Et pourquoi donc ?
Parce que le bon terrain parmi les hommes est puis !
-31- " Aussi, Je peux semer, autant que Je veux, la semence la meilleure et la plus pure
ne fait que tomber sur le chemin, parmi les ronces, et sur le sol pierreux, et a et l, en quelques fissures
de la route, entre une pierre et l'autre, sur un million de graines, il en germe peut-tre mille, et cent
atteignent la maturit; et c'est l toute la rcolte, tout le Royaume des Cieux ! Donc, n'est-il pas petit et
rare ?
-32- " De cela vous pouvez dduire, une fois de plus, que ce qui a t dit jusqu'
maintenant, a sa bonne raison, c'est--dire que l'apparence superficielle du spirituel compte tout aussi peu
que les apparences du temps.
-33- " Elles sont sourdes et vides, mais pour le sage elles sont une criture des passages
de laquelle il peut lire avec peu de peine la vrit intrieure, car toute apparence est prcde d'une cause
active.
-34- " Si l'apparence est noble et bonne, sa cause le sera tout autant; si l'apparence est
ignoble et mondaine, sa cause aussi sera de la mme nature.
-35- " C'est pourquoi, qui veut apercevoir tout le spirituel dans sa vraie constitution,
qu'il ne s'en tienne pas exclusivement lapparence, mais bien plutt qu'il se serve de cette dernire
seulement pour scruter la cause spirituelle.
-36- "Quand il l'a dcouverte, il a l'aspect complet de tout le monde des esprits. Mais,
comment on doit scruter cela, en partant de l'apparence, cela vous sera indiqu prochainement. "
SS2 C126
" Un arbre comme exemple du Royaume des esprits. "
-1- " Au cours de toute la communication qui vous a t faite, dans le cercle du
Royaume spirituel solaire, il vous a t indiqu chaque petit dtail qui le concerne, et comment le monde
des esprits est li celui naturel, de sorte que l'on pourrait sans autre dire que pour conclure sur la cause,
en partant des apparences, ajouter encore quelque chose ici est presque inutile, car justement un tel sujet
a t clair de manire plus que suffisante, au cours de cette communication.
-2- " Nanmoins Je vous dis: le bon pour l'homme n'est jamais trop, au contraire du
mauvais, Souvent, beaucoup de bon peut ne pas amliorer le mchant, tandis que mme seulement un
peu de mauvais peut souvent ruiner beaucoup de bon !
-3- " Nous voulons donc le plus possible clairer notre sujet, avec quelques exemples
trs vidents. Regardez un arbre; sa nature, telle qu'elle se trouve devant vous, reprsente, dans son
apparence correspondante, tout l'ensemble du monde des esprits, dans son rapport avec le monde naturel.
-4- " La partie la plus interne de l'arbre, c'est--dire le cur, est la partie cleste
animique; le tronc et les branches forment le vritable royaume des esprits, lequel reoit la vie du noyau
intrieur (le cur)
-5- " Sur le bois du tronc vous apercevez l'corce, et c'est l'apparence extrieure de
l'arbre. L'corce en soi est compltement inanime; mais sous l'corce extrieure se trouve une autre
corce vivante que vous nommez aubier; celle-l est semblable cet tat de liaison o le spirituel passe
dans le matriel.
-6- " Observons un peu l'effet d'une telle corce; d'elle drive d'abord la morte corce
extrieure, tandis que d'autre part, aussi de cette corce vive, provient tout le feuillage prissable, de
mme que la forme extrieure de la floraison, et enfin mme l'enveloppe extrieure du fruit.
-7- " Cependant, tous ces produits ne durent pas; ils tombent quand ils ont termin leur
service.
-8- " Vous voyez, ainsi en est-il avec le monde naturel, et avec tout ce qui lui
appartient. Tout est semblable lcorce extrieure, aux feuilles et aux fleurs, et, la fin, aussi aux fruits
de larbre lui-mme.
-9- "Ceux-ci tombent, mais l'arbre continue vivre, et porte dans sa vie intrieure,
d'innombrables fois, l'image extrieure de l'apparence et du prissable.
-10- " Mais, comment peut-on maintenant tirer de l'apparent la vraie cause intrieure ?
Je vous le dis: De la manire la plus facile. Vous devez seulement vous reprsenter l'apparent, multipli
linfini, et en mme temps uvrant dans sa totalit un but utile; et ce faisant, vous avez dj devant
vous, la cause ou la raison du spirituel.
-11- " La cause principale, on peut la trouver visiblement en observant toute l'action
vgtative d'un arbre qui dure plusieurs annes.
-12- " En tant que cause, elle ne consiste en rien d'autre que dans la continuelle
augmentation, et dans le continuel renforcement de la vie. Cette vie est place simplement dans une
petite graine.
-13- " En tant que force vitale, elle est originairement en cette graine; comme par
exemple dans un gland, chacun peut le constater en prenant en main un gland et en jouant avec lui; il ne
pse pas plus qu'une plume.
-14- " Mais quand ce gland, si insignifiant, est plac dans le sol, la force vgtative
commence se dvelopper en lui, en donnant naissance un jeune chne, avec au maximum deux petites
feuilles; c'est d'abord ce qui se fait voir.
-15- " A ce premier stade, la force vgtative du chne venir est encore faible; elle
dpasse peut-tre peine dix fois le poids du gland primitif.
-16- " Mais observons le mme chne seulement trente ans aprs; il a dj fait sienne
une force vgtative vitale si puissante, que vous pourriez attacher son tronc plusieurs centaines de
chevaux, et, malgr leur force gigantesque, ils ne pourraient pas l'arracher du sol.
-17- " Observez-le ensuite l'ge de cent ans; quel arbre gigantesque et majestueux, et
quelle force en lui, capable d'affronter toutes les temptes !
-18- " Combien de milliers de fois ce chne centenaire a-t-il reproduit sa petite vie
vgtative, en glands tout fait semblables; et combien puissamment il a fum le terrain qui l'entoure,
avec ses dchets, et d'une certaine manire avec le superflu de sa force vitale vgtative, en ravivant ainsi
le terrain lui-mme, par la constante augmentation de sa propre force vitale !
-19- " Bref, un tel arbre est devenu un monde plein de vie, et tout cela est driv d'un
seul simple gland insignifiant.
-20- " Vous voyez, ainsi mane originairement de Moi seulement une Etincelle de la
force vitale, pourvue de la facult de se fortifier et de se renforcer l'infini; et c'est justement ce qui
arrive avec l'arbre, qui sert pour chacun, comme la plus claire vidence.
-21- " Nous avons dit il y a un instant: De l'corce vive drivent le feuillage ainsi que la
partie extrieure de la fleur, et mme l'enveloppe du fruit.
-22- " Dans le fruit-mme, le germe de la graine reoit seulement une tincelle tout
fait minime de la vie commune du noyau de l'arbre; la graine mrit avec le fruit; elle reprsente l'homme
dans son apparence dans le monde.
-23- " Trs simple et insignifiante est sa forme, telle qu'elle apparat au-dehors, et trs
minime sa force.
-24- " Cependant il est semblable un gland; s'il est plac dans le bon terrain de Ma
Volont, son genre intrieur se dveloppe, et la fin ensuite, lui-mme devient un arbre puissant, dont la
force dpasse celle d'un nombre infini de glands qu'il a produits, cest--dire, des glands antrieurs.
-25- " Eh bien ainsi tout homme a dj en lui le germe de son tat spirituel, qui est le
vritable monde des esprits. Il est sur cette Terre, une tincelle de la Vie qui doit se renforcer jusqu'
devenir un Soleil de Vie. Son genre vital, grand comme un atome, doit devenir un arbre de Vie,
gigantesque et puissant, travers le temps.
-26- " Et comme le gland renferme en lui d'innombrables bois d'arbres gigantesques qui
certes peuvent se dvelopper de cette unique semence, de mme l'homme porte en lui, dans sa vie,
apparemment petite sur ce monde, la potentialit dun accroissement spirituel infini.
-27- " Dans l'Evangile, il est dit cependant de celui qui avait cach en terre son talent: *
Je sais que tu es un homme rigoureux et que tu veux rcolter, l o tu n'as pas sem. L o tu mets un, tu
veux rcolter mille; c'est pourquoi j'ai enterr ce talent, pour ensuite te restituer ce qui tait tien. *
-28- " Mais le propritaire du talent rpondit: * toi, serviteur paresseux, du moment
que tu savais que je suis un homme injuste, qui veut rcolter l o je n'ai pas sem, pourquoi n'as-tu pas
port le talent chez un banquier, qui m'aurait donn au moins un intrt ? *
-29- " De ce texte, voyez-vous, il devrait vous apparatre clairement comment je sme
la Vie qui mane de Moi, jusque dans les plus petites particules vitales possibles, dans les infinis
domaines sur lesquels rgne Mon Etre Tout-Puissant, pour recevoir en retour de chacune de ces
particules une masse de vie dmesurment augmente.
-30- " C'est l le vrai, le profond but de toute vie spirituelle; mais suis-Je donc, Moi,
rellement un usurier malhonnte, rigide et goste de la Vie ?
-31- " Certes non, car, en dehors de Moi, nulle part il n'y a de vie; et ce, pour la simple
raison qu'il n'existe pas, et depuis toujours, quelqu'un qui soit * hors de Moi *, car Je suis, tout jamais,
la Source qui nourrit toute vie !
-32- " Qu'adviendrait-il de la Vie, dans les temps des temps, si cette Source
fondamentale originelle de toute vie devait se tarir ?
-33- " A la fin, voyez-vous, toute vie se dissoudrait dans l'infini, et ensuite il ne resterait
rien d'autre qu'une vie ternelle, vide, sombre et tout fait inanime.
-34- " Mais, comme Moi, en tant que Source fondamentale originelle qui sustente toute
vie, Je Me renforce et Ma fortifie constamment en Moi-Mme, l'infini, en revenant en Moi,
-35- " de mme, toute vie partielle qui se manifeste en vous, hommes crs, est aussi
proportionnellement augmente, nourrie et renforce l'infini.
-36- " D'autant plus fort est le Pre, et d'autant plus forts aussi sont les fils; des fourmis,
descendent certes des phmres, mais ni des aigles, ni des lions.
-37- " Pourtant, ce qui est faible engendre seulement ce qui est faible, et ce qui est fort
engendre ce qui est fort; et comme le faible ne peut jamais engendrer ce qui est fort, de mme le fort
n'engendre jamais ce qui est faible.
-38- " Laigle n'engendre jamais une colombe, et le livre ne peut jamais se vanter
d'avoir t engendr par un lion.
-39- " Etant donn donc que vous tes enfants d'un Pre Tout-Puissant et que vous avez
en vous le Germe de la Vie du Pre, alors renforcez ce Germe dans le bon terrain de Ma Volont, et
rendez fort le Pre en vous.
-40- " Ce faisant, vous aussi deviendrez proportionnellement forts dans le Pre; car le
Pre ne prtend pas votre force pour Lui, mais bien plutt c'est pour vous-mmes qu'Il la demande, afin
que vous aussi puissiez devenir aussi parfaits que Lui-Mme est parfait en Lui, dans le Ciel.
-41- " Vous voyez, c'est l une image grce laquelle, de l'apparence extrieure, vous
pouvez tablir la raison intrieure de la Vie.
Prochainement, une autre image, pour le mme but. "
SS2 C127
" UN ENFANT COMME IMAGE DU ROYAUME DES CIEUX ET DE L'UNIVERS "
-1- " Dans la prcdente rvlation, nous avons plac devant les yeux de chacun fine
image efficace, grce laquelle n'importe quel homme, en partant des apparences extrieures, peut
arriver la raison ou cause intrieure, avec peu de peine.
-2- " Mais comme ce domaine est trs vaste, et que les apparences sur celui-ci sont
infinies, l'homme n'a jamais d'images suffisamment appropries, pour en tirer le juste clairage pour
chaque situation de son existence apparente; c'est pourquoi nous recourrons une autre image, trs
simple en soi, mais d'autant plus essentielle et de caractre gnral, trs adapte pour illustrer notre
thme.
-3- " Que peut-il y avoir de plus simple qu'un petit, un innocent enfant ? - Il a deux
pieds mobiles, puis un corps rempli de viscres, deux bras mobiles et une tte qui peut bouger aussi.
-4- " Sur la tte se trouvent deux oreilles qui restent toujours la mme distance l'une
de l'autre, et pourtant l'une est faite pour entendre en mme temps que l'autre.
-5- " Elle est aussi pourvue de deux yeux, qui ont aussi leur place fixe dans la tte, et
qui ne peuvent pas tre approchs l'un de l'autre, bien qu'ils puissent se mouvoir, mais fixs dans leur
base.
-6- " Avec ces deux yeux, tout peut tre vu, et mme, chaque objet sparment.
-7- " Ensuite, entre les deux yeux, se trouve le nez avec ses deux narines; il inhale l'air
vital avec les poumons, et laisse s'couler les impurets de la tte.
-8- " Elle possde aussi une bouche, dont seule la partie infrieure est mobile; en elle
il y a des dents immobiles, et une langue trs mobile.
-9- " Tout le corps ensuite se compose sa surface, d'une peau, puis de chair et de
sang, de nerfs, de fibres, de veines et dos, dans lesquels se trouve la moelle. Voil, globalement, l'image
de notre enfant.
-10- " Mais qui a seulement le moindre sentiment de ce qui se cache derrire cette trs
simple apparence ? - Qui apercevrait en lui un Ciel entier ? -Qui apercevrait en lui l'Univers infini ?
-11- " Qui pourrait jamais penser qu'en cette simple figure rside un conflit, celui de la
Cration toute entire, tant dans la sphre spirituelle qu'en celle naturelle ?
-12- " A ce moment quelqu'un pourrait dire: Certes, chez l'enfant cela est peine
perceptible; mais laissons-le devenir homme et peut-tre alors, dans sa faon de penser et d'agir,
pourrait-on trouver quelque chose qui permette de reconnatre, par dduction, que l'homme est, pour le
moins, partie intgrante de la Cration.
-13- " Mais Je vous dis: Il n'est absolument pas ncessaire d'attendre, parce que le seul
enfant est en soi plus que suffisant; car ses deux petits et simples pieds tmoignent de Ma sollicitude
paternelle qui vous soutient, sollicitude qui se manifeste dans dix simples Commandements que vous
connaissez bien; et les pieds, justement en rfrence cet Ordre, et comme soutien et stabilit, sont
munis de dix orteils.
-14- " Dans la sphre naturelle cependant, ils reprsentent le systme plantaire, qui est
galement le soutien de base d'un systme solaire.
-15- " En effet, le systme plantaire, l'gal des pieds, oblige avec son mouvement le
grand corps de son soleil, son grand mouvement principal.
-16- " De cette courte exposition, vous pouvez dduire que dj dans les pieds de
l'enfant, est vidente toute l'Essence de la sollicitude aimante, du ct spirituel, de mme que toute la
nature plantaire du ct naturel.
-17- " Sur les pieds repose le corps, usine principale de la Vie. Qui n'aperoit pas ici
aussitt, dans la sphre spirituelle, lEssence de lAmour vivifiant qui mane de Moi ? Et qui n'aperoit
pas immdiatement dans le corps, le Soleil, qui est le corps vivifiant de tout le systme plantaire ?
-18- " Dans le corps, c'est le cur qui est le sige de la vie, et l'image lumineuse de
l'amour; cet amour est constamment actif, et il alimente toutes les autres parties du corps.
-19- " Rellement proche de cet Amour se trouve l'estomac; celui-ci est la cuisine
hospitalire dans laquelle l'amour avec son feu cuit les aliments, et aprs les avoir magnifiquement
prpars, les envoie dans toutes les parties du corps.
-20- " Le poumon est pareillement un second estomac, une seconde cuisine, au moyen
de laquelle, aux aliments prpars dans la premire cuisine, est ajout l'aliment thr, afin que les
aliments deviennent vivants, et soient rendus aptes l'entretien de la vie.
-21- " Cette image des deux cuisines, au milieu desquelles domine le cur actif, montre
magnifiquement, comment le spirituel s'insre dans le matriau humain, pour le spiritualiser, et le guider
ainsi vers une destination plus leve; et tout cela arrive avec la constante et active mdiation du cur,
cette image trs fidle de l'Amour !
-22- Qui, en ce cas, pourrait mconnatre Ma sainte activit d'amour, c'est--dire,
comment d'un ct toujours aussi ce qui se perd, le cuit dans la grande cuisine de la Cration naturelle,
et, ensuite le ravive avec le souffle de Ma Grce et de Ma Misricorde, dans la seconde grande cuisine,
qui est le Ciel et est semblable au poumon de l'homme.
-23- " Et chaque respiration peut dire chaque homme, comment J'opre
continuellement depuis le Ciel, afin que la Vie subsiste rellement, avec l'influence avec laquelle Je tente
toujours de changer la mort en Vie.
-24- " Celui qui, mme seulement un peu, est capable de penser clairement, ne sera
certes pas laiss sans lumire par cette merveilleuse image de correspondance ! Mais, allons de l'avant.
-25- " Des deux cts du corps se trouvent les deux mains; celles-ci reprsentent, du
point de vue spirituel, l'Amour efficacement actif, qui, peut se dployer partout, dans les vastes espaces,
en uvrant et en crant continuellement.
-26- " Donc, par les mains, est aussi reprsente Ma Puissance, pleinement libre et
indpendante dans Ses actions et Ses dispositions, Puissance qui cependant n'uvre pas en dehors de
l'Ordre ternel fondamental tabli, puisque chaque main aussi a, en ses extrmits, cinq doigts, dont le
nombre est gal celui des orteils des pieds.
-27- " Seulement, les extrmits des pieds sont lies au mme Ordre jug, tandis que
celles des mains sont l pour signifier la libre activit en cet Ordre.
-28- " C'est pourquoi, comme exemple: Un homme (enchan aux principes stimulants
de la matire), c'est--dire, non re-n en l'Esprit, serait semblable l'Ordre enchan des pieds, tandis
qu'un homme re-n serait semblable l'Ordre libre des mains.
-29- " Et mme ce point, qui est capable de penser, trouvera la Vrit correspondante,
en particulier s'il observe encore le Soleil naturel, lequel, dans l'manation de ses rayons, expose de
faon vidente le mouvement de ses mains, uvrant manifestement en libert.
-30- " Maintenant, nous avons encore la tte, une partie fixe dominant le corps, laquelle
en elle-mme, dans sa forme arrondie, reprsente un homme complet dans sa sphre spirituelle.
-31- " Elle a pour pieds ses oreilles sur lesquelles elle peut se mouvoir et marcher. Les
yeux sont ses bras, avec lesquels elle peut saisir des choses qui sont grande distance.
-32- " Le nez est son poumon; tandis que la bouche est son estomac. En elle, la langue
est semblable au cur, langue qui aide prparer tant les aliments matriels que ceux spirituels: ceux
matriels en les poussant sous les dents pour tre broys, et ensuite pour les avaler.
-33- " Telle est son occupation matrielle; mais la langue donne aussi la voix un son
articul et comprhensible, et c'est elle qui charge les penses intrieures en paroles correspondantes.
-34- " La substance interne de la tte reprsente, dans sa correspondance, l'ensemble
des viscres de l'homme, de mme que sa vie affine et spiritualise.
-35- " Et ainsi l'tre humain dans son ensemble, dans sa forme visible, trs simple,
prsente l'homme travers tous ses trois degrs:
-36- " Dans ses pieds sa nature enchane; dans son corps, sa sphre spirituelle, en quoi
l'homme par lui-mme, se trouve certes dans une condition stable et immuable, mais justement pour cela,
dans sa sphre daction, il est d'autant plus capable de s'tendre au loin; comme les parties qui forment la
tte, dj dans l'homme naturel, peuvent atteindre des distances infiniment plus grandes que les parties
qui composent le corps.
-37- " Or, comme vous voyez, cette image trs simple, mais claire, dans son apparence
extrieure, est la totalit du Ciel, c'est--dire, tout l'ensemble du monde des esprits qui est subordonn au
Ciel; et de mme tout entier le monde naturel, en chacune de toutes ses parties, est son tour subordonn
au Ciel Lui-Mme et au monde des Esprits.
-38- " Je suppose que, si vous mditez sur cette image, en particulier dans la simplicit
d'un innocent enfant, vous trouverez trs facilement, dans sa forme apparente, toutes les autres; et partout
justement, tout aussi facilement, vous serez en mesure d'arriver leur cause essentielle.
-39- " Et avec cela, nous sommes arrivs avoir suffisamment d'images; et il ne nous
reste ajouter, comme complment toute cette uvre, seulement qu'une post-face (*) indiquant la
faon selon laquelle cette uvre doit tre lue, et ensuite, mise en pratique. "
__________________
(*) Post-face parue sous forme d'un petit fascicule sous le titre " Explication du texte crit
".
FIN