Durabilité Des Ouvrages en Béton

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01 t3 G 12 chapitre 1

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Chapitre

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Durabilit des ouvrages


en bton

1.1 Notions de durabilit des bton


1.2 Phnomnes influents sur la durabilit
1.3 Recommandations pour la durabilit
des btons

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Durabilit des ouvrages en bton

1.1 Notions de durabilit des btons


Un ouvrage doit rsister au cours du temps aux
diverses agressions ou sollicitations (physiques,
mcaniques, chimiques) cest--dire aux charges
auxquelles il est soumis, ainsi quaux actions diverses telles que le vent, la pluie, le froid, la chaleur, le
milieu ambiant tout en conservant son esthtisme.
Il doit satisfaire, avec un niveau constant, les besoins
des utilisateurs au cours de sa dure de service.

La durabilit directement lie lenvironnement


immdiat ou futur des ouvrages et partie douvrage est aujourdhui le paramtre important
considrer pour optimiser la rsistance des btons
aux influences externes : intempries, agressivit
des sols, atmosphres chimiquement agressives.
La seule durabilit intrinsque du bton ne suffit
plus garantir la dure de service de louvrage.
Prescrire un bton durable ncessite donc dapprcier, ds sa conception, lensemble des contraintes
environnementales, des agressions et des attaques
potentielles, quil aura subir pendant toute sa
dure de service, et de respecter et mettre en
uvre les recommandations en vigueur.

La durabilit de louvrage caractrise sa capacit


conserver les fonctions dusage, pour lesquelles il a
t conu (fonctionnement structurel, scurit,
confort des usagers), et maintenir son niveau de
fiabilit et son aspect esthtique dans son environnement, avec des frais de maintenance et dentretien aussi rduits que possible (sous rserve de la
mise en uvre dune maintenance prventive programme).

Il convient de ne pas assimiler la durabilit dun


produit de construction celle de louvrage. En
effet, il est inutile de formuler un bton intrinsquement durable, si sa mise en uvre au sein de
la structure nest pas conforme aux rgles de lart
et si les diverses sollicitations auxquelles il est soumis nont pas t correctement apprcies, ce qui
conduirait ce que louvrage ne remplisse pas
durablement sa fonction pendant sa dure de service requise.

La durabilit du maintien de ses fonctions doit tre


assortie dune dure, temps minimal et raisonnable
pour lequel louvrage est conu, qui est appel la
dure de service de louvrage (ou dure dutilisation de projet). La prise en compte de cette durabilit permet de valider et de justifier la rentabilit
de linvestissement.

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La durabilit dun ouvrage dpend de nombreux


paramtres dont la qualit de sa conception, la
qualit des matriaux et des produits utiliss, la
qualit des dispositions constructives, de la ralisation de louvrage et de la mise en uvre des produits ainsi que des diverses conditions dusage,
dexploitation et de maintenance.

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du bton et les contraintes qui sappliquent louvrage. Les caractristiques prescrire pour garantir
la prennit des ouvrages sont dsormais plus
compltes et plus prcises.
La notion de durabilit dun ouvrage se traduit par
un ensemble de spcifications techniques bases
sur des mthodes dessais directes ou indirectes,
sur lexprience et sur des prconisations de mise
en uvre, de fabrication et dentretien.

Pour sassurer de cette durabilit, pendant longtemps, les btons ont t spcifis en considrant
les performances mcaniques requises 28 jours
associes ventuellement un dosage minimum
en ciment. Pour la construction dune structure,
seules les exigences de rsistance et de comportement en service taient prises en compte. Un
bton performant ayant en principe un dosage correct en ciment et une bonne compacit, ces deux
prescriptions pouvaient effectivement garantir une
certaine durabilit du matriau bton.
Aujourdhui, la durabilit est apprhende en
considrant un ensemble de proprits dont, bien
sr, la rsistance mcanique 28 jours. Les autres
caractristiques prises en compte visent assurer
ladquation entre les proprits physico-chimiques

Il est possible dsormais de dfinir des objectifs de


durabilit et de choisir avec prcision les caractristiques du bton en fonction de lagressivit du
milieu dans lequel se trouve louvrage et doptimiser ses caractristiques afin de les adapter la
dure de service souhaite. Les spcifications
concernent la nature et le dosage minimal en
ciment, la compacit minimale, la valeur maximale
du rapport Eau/Ciment, lenrobage minimal des
armatures et la teneur maximale en chlorures dans
le bton.
Les connaissances actuelles sur les ciments et les
btons permettent doptimiser et dadapter encore
mieux la composition et la formulation des btons
aux contraintes environnementales auxquelles ils
seront soumis, tout en respectant les critres de
performances mcaniques.

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Les ciments actuels rpondent aux exigences des


emplois usuels ; les milieux qui prsentent des
agressions spcifiques ncessitent le recours des
ciments prsentant une caractristique particulire
du fait de leur composition. Cest ainsi quen prsence dun facteur agressif pouvant entraner la dissolution de la portlandite (par exemple leau pure),
on prfrera des ciments conduisant une faible
teneur en portlandite. Vis--vis des agressions
dues aux milieux marins ou aux eaux sulfates, on
utilisera respectivement des ciments prise mer
(PM) ou rsistant aux eaux sulfates (ES).

Cette volution sinscrit dans une logique de progrs visant optimiser la qualit des btons et
matriser la durabilit des ouvrages.
Un bton durable est un bton compact (prsentant
une faible porosit) dont les constituants de qualit
ont t bien choisis conformment aux normes.
Cependant, quelles que soient les prcautions prises pour adapter et optimiser sa formulation, il ne
pourra assurer sa fonction durablement que si les
rgles de lart ont t respectes lors de sa fabrication (malaxage efficace adapt la formulation,
respect des tolrances sur les constituants) et de sa
mise en uvre (vibration correcte, cure adapte,
prise en compte des conditions climatiques lors du
btonnage, retraits matriss, respect des valeurs
denrobage des armatures, etc.). Pour obtenir la
durabilit spcifie, il convient de respecter les
recommandations ou les normes dexcution des
ouvrages tels que le fascicule 65, le DTU 21, ou les
normes des produits prfabriqus ainsi que la
norme NF EN 13369 pour les produits structuraux.

Un nouveau contexte normatif et rglementaire


encadre dsormais lutilisation du matriau bton.
Les normes et les recommandations constituent un
ensemble cohrent, homogne, logique et complet qui permet de prendre en compte, ds la
conception, tous les critres de durabilit.
La norme NF EN 206-1 et les normes relatives aux
produits prfabriqus en bton intgrent cette
nouvelle approche, en mettant la disposition du
prescripteur une dfinition dun ensemble de classes dexposition pour prendre en compte lenvironnement dans lequel se trouve louvrage ainsi
que les risques dagressions et dattaques auxquels
il va tre expos pendant sa dure de service.

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Le dispositif normatif du bton

Normes de
dimensionnement

Structure bton

Normes
dexcution

Norme bton NF EN 206-1

Normes pour les produits


prfabriqus en bton

Normes sur les constituants


du bton

Fascicules
de recommandations

Nota
De nombreuses recherches sont en cours
pour affiner les mthodes dvaluation de
lvolution des performances des btons
afin de prvoir avec prcision les dures de
service des ouvrages. Des travaux raliss
dans le cadre de lAssociation Franaise de
Gnie Civil (AFGC) ont permis de dfinir
une dmarche base sur lutilisation dindicateurs de durabilit. Paralllement de
nombreux modes opratoires ont t mis
au point permettant de caractriser tant la
permabilit du bton que sa rsistance
la migration dlments chimiques tels
que le dioxyde de carbone et les chlorures.

Nota
Des ouvrages ont t raliss ces dernires
annes satisfaisant un cahier des charges
exigeant une dure de service de 120 ans.
Des indicateurs de durabilit ont t dfinis (tels que la permabilit loxygne, la
diffusion des chlorures, la vitesse et profondeur de carbonatation) et font lobjet
dune surveillance rgulire.
Une structure durable suppose aussi le
respect de lenrobage des armatures et
des performances mcaniques rpondant
aux sollicitations quelle va subir pendant
sa dure de service.
LEurocode 2 dfinit pour les ouvrages
structurels, les rgles pour dterminer les
enrobages en tenant compte en particulier
de la classe dexposition, de la compacit
du bton, du type darmature et de la
dure de service prvue.

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1.2 Phnomnes influents sur la durabilit


1.2.1 - Mcanismes de corrosion
des armatures en acier dans
le bton

La plus ou moins grande rapidit daction de ces


divers phnomnes est fonction de lhumidit
ambiante, de la porosit du bton et de la prsence
de fissures qui favorisent la diffusion des gaz ou
des liquides agressifs. Le diagnostic des ouvrages
affects par une dtrioration du bton denrobage
recouvrant les armatures rvle que les dommages
sont dus, dans la grande majorit des cas, une
paisseur denrobage trop mince et/ou un bton
denrobage trop poreux et pas assez rsistant.

Dans des conditions normales, les armatures enrobes dun bton compact et non fissur sont protges naturellement des risques de corrosion par
un phnomne de passivation qui rsulte de la
cration, la surface de lacier, dune pellicule protectrice Fe2O3CaO (dite de passivation).

Carbonatation

Cette pellicule est forme par laction de la chaux


libre par les silicates de calcium sur loxyde de
fer. La prsence de chaux maintient la basicit du
milieu entourant les armatures (lhydratation du
ciment produit une solution interstitielle basique
de pH lev de lordre de 12 13). Les armatures
sont protges tant quelles se trouvent dans un
milieu prsentant un pH compris entre 9 et 13,5.

La carbonatation du bton par le gaz carbonique de


lair (CO2) est un phnomne naturel qui nest pas
nocif pour le bton. Au cours de la prise et du durcissement, les ciments se combinent avec leau
pour former des produits hydrats de caractre
basique. Certains de ces produits [KOH, NaOH et
Ca(OH)2] restent dissous dans la solution aqueuse
interstitielle du bton (dont le pH est compris entre
12 et 13). Le gaz carbonique contenu dans lair a
tendance se combiner avec les produits hydrats,
en commenant par les bases alcalines dissoutes
dans la solution aqueuse interstitielle, en particulier
le Ca(OH)2, selon une raction produisant du carbonate de calcium CaCO3 :

Deux principaux phnomnes peuvent dans certaines conditions dtruire cette protection et initier la
corrosion des armatures en acier :
la carbonatation du bton denrobage par ladsorption du gaz carbonique contenu dans latmosphre ;
la pntration des ions chlorures, jusquau niveau
des armatures.

Ca (OH)2 + CO2 + H2O

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CaCO3 + 2H2O

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Le milieu basique (pH 12 13) se trouve progressivement modifi par la neutralisation de lalcalinit
du ciment pour atteindre un pH de lordre de 9,
nassurant plus la protection des armatures et
entranant une dpassivation de lacier (destruction
de la couche de passivation), ce qui dveloppe une
raction doxydation la surface des armatures.
La progression de la carbonatation se fait de lextrieur de louvrage, en contact avec lair ambiant,
vers lintrieur. Dans un premier temps, la vitesse
de propagation est ralentie par la formation des
carbonates qui colmatent partiellement la porosit.
Elle diminue donc avec la profondeur atteinte.
Dans un second temps, la carbonatation a pour
consquence une neutralisation (chute du pH de la
solution interstitielle) du milieu de protection des
armatures, qui peuvent alors soxyder. La cintique
du processus dpend de la teneur en dioxyde de
carbone et de la facilit avec laquelle le gaz carbonique pntre dans les pores du bton.
Cette progression est fonction de paramtres lis
aux caractristiques du bton (nature et dosage du
ciment, dosage en eau, porosit et permabilit) et
au milieu environnant. Plus le bton est compact,
le dosage en ciment lev, le rapport eau/ciment
faible et la rsistance du bton leve, plus la progression du front de carbonatation est lente. Tout ce
qui conduit diminuer la porosit du bton retarde
lchance de dpassivation des armatures.

mente. La porosit totale du bton et la distribution


de la taille des pores sont les paramtres dterminants pour la diffusivit du dioxyde de carbone.
Laugmentation de la compacit est obtenue en
particulier en rduisant le rapport E/C. Ce rapport
conditionne la permabilit du bton donc linterconnexion du rseau poreux et par consquent, la
vitesse ainsi que la possibilit de diffusion des gaz
et des ions dans le bton. Une cure prolonge permet daugmenter la rsistance du bton la pntration du dioxyde de carbone en amliorant les
proprits de surface du bton.

Lhumidit relative de lair joue, en particulier, un


rle important : la vitesse de carbonatation est
maximale pour une humidit relative de lordre de
60 %, pratiquement nulle en atmosphre sche ou
pour des btons compltement saturs en eau.
La cintique et la profondeur de carbonatation dun
bton sont donc fonction de sa composition, de sa
structure poreuse, de la classe dexposition et de
lhumidit relative dans laquelle est situ louvrage. Elle dpend aussi de la concentration en
dioxyde de carbone et de la temprature de latmosphre environnant.

Action des chlorures

Laction des chlorures est spcifique certains environnements dans lesquels peut se trouver le bton
comme les ouvrages soumis aux sels de dverglaage ou situs en site maritime (zone de marnage,
surfaces soumises aux embruns). Les ions chlorures
peuvent pntrer par diffusion ou migrer par
capillarit lintrieur du bton, franchir la zone
denrobage, atteindre les armatures, et provoquer
des corrosions (par mcanisme de dissolution du
mtal suivant une raction doxydorduction :
mtal
ions mtal Mn+ + n lectrons),

Pour un bton courant, lpaisseur de la couche


carbonate augmente proportionnellement la
racine carre du temps.
De nombreuses tudes ont dmontr que la migration du dioxyde de carbone travers la texture
poreuse du bton est significativement rduite
lorsque la compacit du bton denrobage est aug-

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dabord ponctuelle (corrosion par piqres) puis


gnralise toute la surface de lacier. La vitesse
de pntration des chlorures dpend aussi de la
porosit du bton. Elle dcrot lorsque le rapport
eau/ciment diminue.

En rgle gnrale, dans des milieux peu agressifs


les enrobages et les caractristiques des btons
(compacit, homognit, rsistance) prconiss
sont suffisants pour garantir la protection naturelle
des aciers durant la dure de service escompte de
louvrage.

La corrosion samorce ds que la teneur en chlorures au niveau des armatures atteint un certain seuil
de dpassivation. Ce seuil est fonction du pH de la
solution interstitielle et de la teneur en oxygne au
niveau des armatures ; il est de lordre de 0,4
0,5 % par rapport au poids du ciment. Il est atteint
plus rapidement si le bton est carbonat.

Toutefois, des dfauts denrobage, des btons mal


vibrs et de ce fait trop poreux, ou des milieux trs
agressifs, risquent de conduire une dgradation
prmature de larmature en acier.

Effets de la corrosion

1.2.2 - Action des eaux agressives

Le dveloppement de la corrosion des armatures


peut provoquer par gonflement une pousse sur le
bton denrobage (les oxydes de fer tant plus
volumineux que lacier, ils gnrent des contraintes internes dans le bton qui peuvent tre suprieures sa rsistance en traction) et donc une
altration de laspect extrieur de louvrage (clatements localiss, formations de fissures, formations dpaufrures, apparitions en surface de traces
de rouille et ventuellement mise nu des armatures) entranant une rduction de la section efficace de larmature et de son adhrence au bton.

Un ouvrage peut tre soumis de multiples agressions engendres par laction des sels ou des gaz
en solution dans leau (eaux souterraines, eaux de
mer, pluie, etc.). Les eaux peuvent tre charges
en sels minraux les plus divers en fonction des
sols traverss. Les milieux les plus agressifs sont
soit acides, soit salins (chlorures, nitrates, et surtout
sulfates de sodium, de calcium ou de magnsium).
Lagressivit des milieux dans lesquels peuvent se
trouver les ouvrages en bton est lie la prsence
deau et laptitude de celle-ci ragir avec certains minraux de la matrice cimentaire du bton.

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En effet, les agents agressifs dissous dans leau


constituent une solution chimiquement agressive
pour le bton qui peut provoquer plusieurs types
de phnomnes lorsque la formulation du bton
nest pas optimise.

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rsiste dautant mieux laction des eaux agressives que sa porosit et sa permabilit sont faibles.
Les principaux facteurs prpondrants au niveau
de la formulation dun bton pour obtenir une
compacit leve (donc une faible porosit) sont :
un dosage en ciment adquat ;
une faible teneur en eau ;
une granulomtrie comportant des lments fins,
en quantit suffisante pour remplir les espaces
entre les plus gros granulats ;
loptimisation de la vibration, du traitement thermique ventuel et de la cure.

Attaques acides

Le bton prsente un caractre basique lev


induit par les composs hydrats de la pte de
ciment (la phase interstitielle contenue dans le
bton a un pH trs lev). Il peut donc prsenter
une certaine ractivit vis--vis des solutions acides telles que les pluies acides, les eaux naturelles
charges en dioxyde de carbone, les eaux rsiduaires, les eaux des industries agroalimentaires
ou industrielles contenant des acides organiques,
les eaux charges en acides minraux, mais aussi
les eaux pures.

Une formulation adapte


Un dosage suffisamment lev en ciment, un rapport E/C faible et le respect des exigences sur la
composition chimique permettent de matriser les
principales agressions.
Une conception de louvrage adapte
Louvrage doit tre conu de manire viter, dans
la mesure du possible, de crer des zones daccumulations et de stagnations deau et de cheminements prfrentiels dus aux ruissellements.

Lixiviation

Dans une structure en bton expose lair


ambiant, leau ne svapore que sur une paisseur
limite quelques centimtres.

Une mise en uvre soigne


La vibration doit tre adapte et homogne. La
cure doit tre efficace afin dviter en particulier
tout phnomne de dessiccation excessive du
bton au jeune ge. La temprature et lhumidit
relative pendant la mise en uvre du bton et les
jours suivants sont des paramtres importants
conditionnant les performances du bton.

Les pores sont saturs lorsque le bton est en


contact de manire prolonge avec leau. Des ions
en provenance du milieu extrieur peuvent alors
transiter, dans la phase liquide interstitielle du
bton. En fonction de la nature des lments chimiques qui pntrent dans le matriau, il peut en
rsulter des ractions chimiques de dissolution/
prcipitation et donc une lixiviation progressive
des hydrates. Les eaux pures ou trs peu charges
ont un grand pouvoir de dissolution, elles peuvent
dissoudre les constituants calciques du bton (la
portlandite notamment).

1.2.3 - Mcanismes dvelopps par le


gel et les sels de dverglaage

Malgr la complexit des ractions chimiques


gnres par les eaux agressives, lapplication de
quelques principes de prvention lmentaires
respects au niveau de la formulation du bton
(formulation adapte, dosage en ciment adquat,
faible E/C, bton compact et peu permable), de la
conception de louvrage et lors de sa ralisation
(vibration, cure) permettent dobtenir des btons
rsistants durablement dans les milieux agressifs.

Les mcanismes de dgradation du bton sont lis


lalternance de cycles rpts de phases de gel et de
dgel. Le risque de dsordres est dautant plus lev
que le degr de saturation en eau du bton est
important. Cest le cas notamment des parties
douvrages non protges des intempries et en
contact direct avec des eaux satures en sel. Une formulation mal adapte et une mise en uvre incorrecte du bton peuvent amplifier les dgradations.

Un bton compact et peu permable


Les qualits intrinsques du bton, sa compacit et
sa permabilit conditionnent sa durabilit. Le bton

Ce phnomne est aggrav, en surface, par lapplication des sels de dverglaage (ou fondants routiers), qui engendrent un accroissement des

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gradients de concentrations en sels, gnrant ainsi


des pressions osmotiques plus leves.
Les dgradations occasionnes par le gel peuvent
tre de deux types :
une microfissuration rpartie dans la masse du
bton (feuilletage parallle aux parois), provoque par un mcanisme de gel interne ;
un dlitage de la zone superficielle (dgradation
superficielle), appel caillage, sous leffet conjugu des cycles de gel-dgel et des sels de dverglaage.
Un gradient thermique important au voisinage de
la surface, gnre par lapplication des sels titre
curatif sur un film de glace, amplifie la dgradation
de surface.
Ces deux formes de dgradation peuvent se produire simultanment ou de manire indpendante,
elles peuvent affecter la durabilit de la structure
et en particulier la prennit architecturale des
ouvrages.

dgradations. Ces pressions (hydrauliques et


osmotiques) peuvent localement fissurer la pte de
ciment, si elles sont suprieures la rsistance la
traction de la pte. Ce sont les modifications rptes et alternes de temprature (temprature
positive temprature ngative) qui aprs un certain nombre de cycles peuvent dgrader le bton.
Les dgradations sont le rsultat dun endommagement progressif. Elles dpendent de la vitesse
de descente en temprature, du nombre de cycles
et de la dure du gel.

Action des cycles gel-dgel

Il est gnralement admis que laccroissement de


volume, de lordre de 9 %, accompagnant la transformation de leau en glace (le bton contient toujours de leau non combine, une partie de cette
eau gle ds que la temprature descend de
quelques degrs en dessous de 0 C) nest pas la
seule cause de la dgradation du bton.

Les dgradations de gel interne ne se produisent


pas lorsquil existe dans le bton un rseau de petites bulles dair, dense et homogne, permettant le
dplacement de leau ou lorsque la quantit deau
gelable est suffisamment faible (cest le cas de certains BHP qui ont une compacit trs leve).

Dans la zone atteinte par le gel, des cristaux de


glace se forment dans les plus gros capillaires,
crant un dsquilibre thermodynamique qui va
dclencher une migration de leau des capillaires
les plus fins vers les capillaires dans lesquels leau
est gele (leau dans les capillaires les plus fins restant ltat liquide). Cest laccroissement des
pressions hydrauliques dans les capillaires, engendr par ces mouvements de leau interne non
gele vers les fronts de conglation , ainsi que
les pressions osmotiques cres par les diffrences
de concentrations en sels dissous entre leau situe
proximit de leau gele et celle non gele
(prsente dans les capillaires fins), qui est considr aujourdhui comme la cause principale des

Pour empcher lapparition de pressions excessives dans le bton, il est possible de crer, grce
un agent entraneur dair, un rseau de bulles qui
doivent tre nombreuses, de petites dimensions,
bien rparties et suffisamment rapproches. Le
respect de la quantit dair entran dans un bton
nest pas suffisant pour garantir sa rsistance au
gel, il faut crer un vritable rseau de bulles dair.
Leurs dimensions ne doivent pas dpasser
quelques dizaines de microns. Leur espacement,
qui dtermine le niveau de pression, proportionnel
au trajet parcouru par leau pour atteindre le front

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de gel le plus proche, doit tre infrieur une


valeur seuil de lordre de quelques centaines de
microns. Ce rseau de bulles va servir de vases
dexpansion permettant les mouvements de
leau et la formation de glace sans prjudice pour
le matriau.

tionne la tenue au gel des btons formuls avec


un agent entraneur dair, sa valeur doit tre infrieure des valeurs seuil.

Lagent entraneur dair a un double rle :


maintenir dans le bton un pourcentage dair de
lordre de 3 8 % du volume de bton ;
fractionner les bulles en de nombreuses petites
bulles de faibles dimensions (crer le plus grand
nombre de bulles de petites dimensions).

La cause principale des dgradations de surface


pouvant rsulter de la diffusion des sels de dverglaage dans les capillaires du bton est un
accroissement des pressions osmotiques.

Action des sels de dverglaage

Limportante chute de temprature de surface, due


la quantit de chaleur consomme pour provoquer la fusion de la glace, amplifie les effets du gel
dans la zone du bton proche de la surface (la
chute de temprature de surface peut atteindre
4 C/minute au lieu de 4 C/heure habituellement).
La peau du bton va donc se refroidir brutalement.
Mais ce phnomne est rarement gnrateur dun
caillage, car les sels de dverglaage sont rpandus dans la plupart des cas titre prventif sur les
ouvrages dart des rseaux routier et autoroutier,
pour garantir la scurit des usagers. Il ny a donc
pas de film de glace lorsque les sels sont rpandus.

Lutilisation dun agent entraneur dair permet de


stabiliser les bulles qui ont t cres au moment
du malaxage, sous forme dun rseau homogne
et dense de petites bulles dair.
Un rseau efficace de bulles dair est caractris par
deux paramtres :
le volume dair total exprim en pourcentage du
volume du bton (la mesure de ce paramtre est
effectue sur bton frais au moyen dun aromtre) ;
le facteur despacement des bulles dair L (barre)
qui correspond approximativement la demidistance moyenne sparant les parois de deux
bulles voisines, dun rseau suppos rgulier. Il
reprsente la distance moyenne que doit parcourir leau pour atteindre une bulle dair. Il condi-

Paralllement aux phnomnes essentiellement


dordre physique, la prsence des chlorures doit tre
considre en vue de se prmunir des risques de
corrosion des armatures, en respectant de manire
rigoureuse les prescriptions relatives lenrobage.

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elles dpassent la rsistance en traction du bton,


un dcollement linterface pte-granulats et la
formation de microfissures linterface btonarmatures qui se matrialisent en surface par une
fissuration oriente selon la direction des aciers.

1.2.4 - Phnomne dalcali-raction

Le phnomne dalcali-raction rsulte de laction


des alcalins solubles (oxyde de sodium Na2O et
oxyde de potassium K2O) du bton sur une certaine forme de silice ractive, en prsence deau. Il
correspond un ensemble de ractions chimiques
complexes qui peuvent se dclencher entre certaines phases minrales contenues dans les granulats et la solution interstitielle fortement basique du
bton, lorsque plusieurs conditions sont runies
simultanment : prsence dune forme de silice des
granulats dite potentiellement ractive , des
alcalins du bton et de leau en quantit suffisante.

Trois conditions sont ncessaires pour amorcer


et entretenir les ractions de ce phnomne
exceptionnel : il faut que simultanment, lenvironnement soit fortement humide, la teneur en
alcalins solubles dans la solution interstitielle
soit leve et dpasse un seuil critique, et quil
existe dans le bton de la silice ractive en
quantit suffisante (apporte par des granulats
potentiellement ractifs).
Le rle fondamental de lhumidit (80 85 %
dhumidit relative moyenne) a t mis en vidence par de nombreux essais en laboratoire et par
des constatations sur des ouvrages.

Il sagit de ractions internes au bton mettant en


jeu essentiellement les lments prsents lorigine dans le bton et un apport deau externe. En
labsence de prcaution, cette pathologie peut
apparatre dans les parties douvrages les plus
svrement exposes lhumidit, en gnral au
bout de quelques annes (voire plusieurs dizaines
dannes). On observe la formation dun gel gonflant qui peut provoquer, en particulier, au cur du
bton, des dformations et une microfissuration du
matriau. Les contraintes expansives gnrent, si

Des travaux de recherche importants ont t engags en France ds le dbut des annes soixantedix associant les experts du rseau du ministre de
lquipement et de lindustrie cimentire afin de
trouver une explication cette raction et de mettre
au point des essais danalyse. Ces travaux ont abouti
ltablissement de recommandations de prventions, provisoires en 1991 puis dfinitives en 1994.

18

01 t3 G 12 chapitre 1

FAB:01 t3 G 12 chapitre 1

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12:03

Page 19

Quelques ouvrages conus en France dans les


annes 1970 1980 ont prsent des pathologies
gnres par lalcali-raction, sans mettre en cause
leur capacit structurelle et sans affecter les proprits mcaniques du bton. Les recherches menes
entre les annes quatre-vingt et quatre-vingt-dix,
suite aux analyses des donnes dobservation sur
des ouvrages, et des expriences en laboratoires ont
permis de mettre en uvre des mesures prventives qui se sont avres efficaces. La mise en place
dun ensemble cohrent de recommandations de
prvention a enray depuis plus de dix ans toute
manifestation du phnomne.
Le phnomne dalcali-raction est depuis plusieurs annes parfaitement matris, il est maintenant possible de prvenir tout risque dalcaliraction dans les btons et viter tout dsordre.

1.2.5 - Actions de leau de mer


sur le bton

Un bton expos en site maritime peut tre lobjet


de plusieurs types dagressions :
agressions mcaniques dues laction des
vagues et des mares, abrasion due aux chocs
des matriaux flottants et rosion due aux effets
des vagues ;

agressions chimiques dues laction des chlorures prsents dans leau de mer et des sulfates ;
agressions climatiques dues aux variations de
temprature et ventuellement des phnomnes de gel-dgel.
Les structures situes en site maritime sont exposes trois types de configurations. Selon les variations du niveau de la mer, elles peuvent tre :
continuellement immerges (bton situ sous le
niveau de la mer mare basse), les btons
situs dans cette zone sont rarement lobjet de
dgradations importantes ;
continuellement merges et soumises aux
embruns et brouillards marins contenant des
chlorures, les btons situs dans cette zone peuvent subir de lgres agressions ;
alternativement merges ou immerges en
fonction du niveau de la mer (zones de marnage
dtermines par les niveaux de mare haute et
basse) ou soumises aux claboussures provoques par les vagues, les btons situs dans cette
zone sont les plus agresss.

19

01 t3 G 12 chapitre 1

Chapitre

FAB:01 t3 G 12 chapitre 1

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16:50

Page 20

Durabilit des ouvrages en bton

Indpendamment de leurs caractristiques propres, la rsistance des btons est donc variable en
fonction du type dexposition au milieu marin et du
degr dimmersion.

Les parties douvrages plus particulirement exposs aux actions de leau de mer sont :
les piles et cules des ponts situes en zone de
marnage ;
les blocs de dfense maritime ;
les murs de quais.

Le bton en prsence deau de mer est soumis


plusieurs ractions chimiques faisant intervenir des
sulfates, des chlorures et des ions magnsium selon
plusieurs mcanismes (cristallisation de sels expansifs, prcipitation de composs insolubles, attaques
ioniques, dissolution de la portlandite, etc.).

Les principes de prvention mettre en uvre


sont les suivants.
Un bton compact et peu permable
Le facteur essentiel qui garantit le bon comportement du bton en site maritime est sa compacit.
Plus le bton sera compact, plus les agents agressifs auront des difficults pntrer et circuler
dans son rseau poreux. Ce qui suppose une formulation prvoyant un rapport E/C relativement
faible (par lutilisation de super-plastifiants ou dadjuvants rducteurs deau) et une optimisation du
squelette granulaire.

Certaines ractions peuvent avoir des effets bnfiques sur le bton (telle que par exemple la cration dune couche protectrice ou lobturation des
pores par les prcipits), dautres peuvent gnrer
des phnomnes dexpansion ou de lixiviation. La
prsence dions chlorure peut provoquer des phnomnes de corrosion des armatures, si la compacit du bton et lenrobage des armatures ne sont
pas adapts aux conditions dexposition. Les sulfates et les chlorures peuvent ragir sur les composs hydrats du ciment.

20

01 t3 G 12 chapitre 1

FAB:01 t3 G 12 chapitre 1

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16:50

Une formulation base dun ciment


adapt suffisamment dos
La formulation du bton doit comprendre un
ciment de caractristiques complmentaires PM
(Prise Mer), conforme la norme NF P 15-317
(ciments pour travaux la mer) ou des ciments
base de laitier.

Page 21

susceptibles de provoquer un gonflement du


bton. Les dgradations sont caractrises par des
fissures en surface qui apparaissent aprs plusieurs
annes dexposition des conditions svres
caractrises par une forte humidit. Ce phnomne rare peut se rencontrer, seulement dans des
environnements humides, dans des pices massives en bton coules en place en priode estivale
ou sur des pices de bton ayant subi un traitement thermique. Il est souvent dnomm DEF
(Delayed Ettringite Formation), traduction anglaise
de Formation Diffre dEttringite. Lorigine du
gonflement et la nature des paramtres impliqus
ont fait lobjet de nombreuses tudes.

Le respect des valeurs denrobage


des armatures
Le respect des paisseurs denrobage permet de
matriser la corrosion des armatures de bton
arm.
Une mise en uvre et une cure soignes
Une vibration adquate et une cure efficace permettent dobtenir les performances souhaites et
viter la dessiccation de surface du bton.
Lhydratation optimale du ciment permet de
rduire la porosit et daccrotre la rsistance du
bton.

On a constat lincidence importante :


de la temprature du bton lors de sa prise et de
ses traitements thermiques ;
de la teneur en alcalin sur la solubilit de lettringite ;
de lhumidit (leau tant un des facteurs fondamentaux de la raction).
Les cas de structures concernes par cette pathologie sont peu nombreux.

1.2.6 - Phnomne de gonflement


interne sulfatique

La conjonction ncessaire et indispensable de


nombreux facteurs, limite le nombre douvrages
susceptibles dtre exposs au phnomne.
La dmarche prventive consiste limiter lincidence dun de ces facteurs.
En priorit en limitant lchauffement du bton
au cur de la structure. Il existe plusieurs
moyens pour limiter cet chauffement en intervenant soit au niveau de la formulation du bton, soit
au niveau de sa fabrication, soit lors de la ralisation de louvrage.
En utilisant des constituants du bton conformes aux normes afin de limiter lapport en sulfates.

Lettringite est un hydrate contenant des sulfates


dont les proprits de gonflement sont connues
depuis plus dun sicle. Cest pourquoi, des prcautions particulires sont prises lorsquun bton
est expos un environnement riche en sulfates,
notamment vis--vis des caractristiques du ciment.
Cependant, dans certains cas rares, lorsque le
bton subi un chauffement au jeune ge, la formation diffre dettringite peut avoir lieu sans
apport dions sulfate externes. Ces ractions sont

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01 t3 G 12 chapitre 1

Chapitre

FAB:01 t3 G 12 chapitre 1

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Page 22

Durabilit des ouvrages en bton

1.3 Recommandations
pour la durabilit des btons
En France, des documents spcifiques, recommandations et fascicules de documentation, synthtisent des principes de prvention pour des
problmatiques de durabilit en compltant les
normes europennes.

facteurs : eau (condition dhumidit relative suprieure 80-85 %) / quantit dalcalins dans le
bton importante / silice ractive (prsence de granulats ractifs).

1.3.1 - Recommandations pour


la prvention contre les
phnomnes dalcali-raction

La mthode de prvention se dcline en deux tapes. Elle consiste en fonction de lenvironnement


(classe 1 4 tableau 1) et du type douvrage
(type I III tableau 2) dterminer le niveau de
prvention atteindre (A, B ou C tableau 3), puis
vrifier que la formulation prvue pour le bton est
satisfaisante. Elle permet donc de mettre en uvre
des recommandations de prvention adaptes
limportance de louvrage et son environnement.

Les recommandations relatives la prvention


contre les phnomnes dalcali-raction font lobjet
dun fascicule dit par le LCPC en juin 1994 intitul : Recommandations pour les prventions des
dsordres dus lalcali-raction .

Tableau 1 : environnement
Classes

Le principe de la dmarche prventive consiste


ne pas se retrouver dans une situation dans
laquelle sont prsentes simultanment les trois
conditions ncessaires lamorage de la raction.
Il convient donc dviter la conjonction des trois

Environnement

Sec ou peu humide (hygromtrie infrieure 80 %)

Hygromtrie suprieure 80 % ou en contact avec leau

Hygromtrie suprieure 80 % et avec gel et fondants

Marin

Tableau 2 : types douvrages


Types
douvrages

Niveau de risque

Exemples douvrages

Risques dapparition
des dsordres faibles
ou acceptables

lments non porteurs


La plupart des produits
prfabriqus en bton

II

Risques dapparition
de dsordres peu tolrables

La plupart des ouvrages


de gnie civil

III

Risques dapparition
de dsordres inacceptables

Tunnels, barrages,
ponts, viaducs

Tableau 3 : niveau de prvention


Types
douvrages

22

Classes dexposition
2
3

II

III

01 t3 G 12 chapitre 1

FAB:01 t3 G 12 chapitre 1

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Les recommandations appliquer sont fonction du


niveau de prvention.
Niveau A : pas de spcifications particulires
Niveau B : six possibilits dacceptation de la formule bton*
Niveau C : granulats non ractifs (granulats PRP
sous conditions)**

Page 23

risques lis au gel-dgel ne sont pas concerns par


ces recommandations.
Ce document prcise les dispositions relatives
llaboration des btons traditionnels, des Btons
Hautes Performances et des btons technologie
spcifique : bton dmoulage immdiat (btons
fabriqus en usine de prfabrication), btons mouls sur site avec une machine coffrage glissant et
btons projets.

La mise en place dun ensemble cohrent de recommandations de prvention a enray depuis plus de
dix ans toute manifestation du phnomne.

Les principes de prvention sappliquent aux


ouvrages non protgs des intempries ou en
contact avec leau ou les rejaillissements de saumure et soumis deux types dexposition spcifiques : le gel pur ou le gel pur en prsence de sels
de dverglaage.

Le phnomne dalcali-raction est depuis plusieurs annes parfaitement matris. En effet, il est
maintenant possible de prvenir tout risque dalcaliraction dans les btons et viter ainsi tout dsordre.

Les principes de prvention permettant dassurer


la durabilit des btons durcis en ambiance hivernale reposent sur les constatations suivantes.

1.3.2 - Recommandations
pour la durabilit des btons
durcis soumis au gel

Le bton rsiste dautant mieux,


que sa compacit et sa rsistance mcanique, en
particulier en traction, sont leves ;
que son degr de saturation en eau est faible ;
quil est impermable et ne se laisse pas saturer
par les sels de dverglaage ;
que le rseau de bulles dair est adapt la quantit deau gelable.
Ces recommandations permettent :
de matriser les agressions pouvant rsulter des
cycles de gel-dgel en prsence ou non de sels
de dverglaage ;
de formuler et de confectionner des btons durables en ambiance hivernale.

Les recommandations de niveau national relatives


la prvention contre les mcanismes dvelopps
par le gel font lobjet dun guide technique dit
par le LCPC en dcembre 2003 intitul
Recommandations pour la durabilit des btons
durcis soumis au gel . Les recommandations
concernent les btons raliss sur chantier, en usines de prfabrication et en centrales de bton prt
lemploi pour les ouvrages relevant du domaine
du gnie civil, et conus pour une dure dutilisation de projet de cent ans. Les produits prfabriqus disposant dune certification intgrant les

Le bton doit tre compact (rapport E/C faible et


dosage en ciment lev), prsenter lorsque ncessaire un rseau de bulles dair appropri, et tre
formul en utilisant des granulats non glifs.

* Pour valider une composition, il convient de rpondre au moins une


fois positivement lune des six questions :
ltude du dossier granulats montre-t-elle que les granulats sont nonractifs ?
la formulation satisfait-elle un critre analytique (bilan des alcalins) ?
la formulation satisfait-elle un critre de performance ?
la formulation prsente-t-elle des rfrences demplois suffisamment
convaincantes ?
le bton contient-il des additions minrales inhibitrices en proportion
suffisante ?
les conditions particulires aux granulats PRP sont-elles
satisfaisantes ?
Si la formulation ne rpond positivement aucune de ces six questions,
il convient de modifier tout ou partie des granulats, ou de choisir un
ciment mieux adapt ou dincorporer des additions minrales
normalises inhibitrices et de revrifier ces six conditions dacceptation.
** Utilisation recommande de granulats non ractifs (NR), granulats
potentiellement ractifs effet de pessimum (PRP) ventuellement
autoriss sous rserve que les conditions particulires leur emploi
soient satisfaites, sur la base dun essai de performance.

Les principes de prvention concernent tous les


paramtres de formulation, les conditions environnementales et les conditions de fabrication et de
mise en uvre du bton (temps de transport,
vibration, talochage, cure, etc.).
Les recommandations sappuient pour les granulats sur les normes NF EN 12620 et XP P 18-545
ainsi que sur la norme NF EN 1367-1 pour la sensibilit au gel.
Elles dfinissent les essais mettre en uvre ainsi
que les caractristiques exiger sur le bton durci

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01 t3 G 12 chapitre 1

Chapitre

FAB:01 t3 G 12 chapitre 1

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Page 24

Durabilit des ouvrages en bton

(facteur despacement des bulles dair). Les essais


performanciels sont bass sur des cycles de geldgel en prsence ou non de sels de dverglaage.

pour le gel svre avec une saturation modre en


eau du bton. La dure des essais est de lordre de
trois mois et demi.

Elles tiennent compte de lvolution des constituants des btons (ciments, adjuvants, etc.) et dfinissent les essais mettre en uvre ainsi que les
caractristiques exiger sur le bton durci pour
satisfaire la durabilit aux cycles gel-dgel en prsence ou non de sels de dverglaage.

Rsistance lcaillage
La rsistance lcaillage reprsente le comportement de la surface du bton soumis aux cycles de
gel-dgel en prsence de sels de dverglaage.
Elle est dtermine selon la norme XP P 18-420 en
mesurant la masse de matire caille (sur quatre
prouvettes cubiques de bton durci exposes
des cycles de gel-dgel en prsence dune solution
saline). La dure de lessai est de lordre de trois
mois.

Rsistance au gel interne


La rsistance au gel du bton dans la masse est value de deux manires suivant le type de bton.
Bton formul avec un agent entraneur dair. Le
facteur despacement L (barre) est dtermin ds
le stade de la formulation du bton. Il est mesur
sur bton durci selon la norme ASTM C 457 une
chance de 4 5 jours et permet de valider lefficacit du rseau de bulles dair entran. Les paramtres du rseau de vides dair dans le bton durci
sont dtermins au microscope.

Quatre classes dexposition dfinies dans la


Norme NF EN 206-1 concernent les btons soumis
laction du gel et/ou aux sels de dverglaage.
XF1 : saturation modre en eau sans agent de
dverglaage.
XF2 : saturation modre en eau avec agents de
dverglaage.
XF3 : forte saturation en eau, sans agent de dverglaage.
XF4 : forte saturation en eau, avec agents de dverglaage.

Bton formul sans ou avec peu dagent entraneur dair. La rsistance au gel interne de ces
btons est value avec lessai de performance
dfini dans la norme P 18-424 pour le gel svre
avec un fort degr de saturation en eau du bton et
dans la norme P 18-425 pour le gel modr quel
que soit le degr de saturation en eau du bton, et

La mthode consiste dfinir le type de bton


mettre en uvre en fonction des niveaux de gel
(gel svre et gel modr) niveau prcis dans la
carte des zones de gel en France voir la norme

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01 t3 G 12 chapitre 1

FAB:01 t3 G 12 chapitre 1

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NF EN 206-1 et le fascicule de documentation


P 18-326 et des niveaux de salage (salage peu frquent, salage frquent, salage trs frquent)
niveau prcis dans le document SETRA aide
llaboration du dossier dorganisation, de la viabilit hivernale. Les zones de gel faible ne sont pas
concernes par ces recommandations.

Les recommandations distinguent deux classes de


BHP en fonction du rapport E/C :
classe 1
E/C 0,32
classe 2
E/C < 0,32
Et deux types de formulations :
bton formul sans entraneur dair ;
bton formul avec entraneur dair.
Le guide technique consacre aussi un chapitre spcifique aux modalits de ralisations des preuves
dtude et de convenance, et donne des lments
pour la mise en place dun plan de contrle de la
qualit des btons.

Selon le niveau de gel auquel est soumis louvrage


et le niveau de salage, on distingue quatre types
de btons :
bton soumis au gel modr sans eau avec peu
de sels de dverglaage (salage peu frquent) ;
bton soumis au gel modr en prsence de sels
de dverglaage (salage frquent) ;
bton soumis au gel svre sans sels de dverglaage. Ces btons sont dnomms bton G
(bton formul pour rsister au gel interne seul) ;
bton soumis au gel modr et svre en prsence de sels de dverglaage. Ces btons sont
dnomms bton G + S (bton formul pour
rsister au gel interne et laction des sels de
dverglaage).

1.3.3 - Fascicule de documentation


FD P 18-011

Le fascicule de documentation FD P 18-011


Dfinition et classification des environnements
chimiquement agressifs, recommandations pour la
formulation des btons dfinit des environnements agressifs, pour les btons arms et les
btons prcontraints. Il permet de spcifier des
dispositions prventives adaptes pour la formulation des btons rsistant ces environnements
agressifs.

Tableau 4 : types de btons


Niveau
de salage

Niveau de gel
Modr

Svre

Peu frquent

Bton adapt*

Bton G

Frquent

Bton adapt* avec :


teneur en air minimale de 4 %
ou essais de performance

Bton G + S

Trs frquent

Bton G + S

Bton G + S

Page 25

Ce fascicule est complmentaire de la norme


NF EN 206-1. En effet la norme NF EN 206-1 spcifie, dans les tableaux NA.F.1 et NA.F.2, des exigences relatives aux btons en fonction des classes
dexposition. Elle prcise, pour les classes dexposition XA1, XA2 et XA3 qui correspondent respectivement des environnements faible, modre
et forte agressivit chimique quil convient de se
rfrer au fascicule FD P 18-011 pour le choix du
ciment.

* Bton adapt : bton conforme aux normes en vigueur, (norme


NF EN 206-1 et normes de produit) et possdant une bonne compacit.

Seuls les btons G et G + S font lobjet de prescriptions particulires.


Les recommandations concernent la formulation,
les spcifications sur les constituants (ciments, granulats, additions), les spcifications exiges sur le
bton durci ainsi que la fabrication, la mise en
uvre et les dispositions constructives.

Le fascicule de documentation FD P 18-011 dfinit


et distingue trois types denvironnements chimiquement agressifs :
les milieux gazeux : gaz, vapeurs ;
les milieux liquides : eaux de mer, eaux rsiduaires, solutions acides, solutions basiques, eaux
pures ;
les milieux solides : sols contenant des sulfates
par exemple.

Pour les btons traditionnels, les recommandations


concernent les btons de rsistances caractristiques 28 jours infrieures 50 MPa, formuls
avec un entraneur dair.
Pour les BHP, les recommandations concernent les
btons de rsistances caractristiques 28 jours
suprieures ou gales 50 MPa formuls avec ou
sans entraneur dair.

Il dfinit les modes daction denvironnements


chimiquement agressifs (eaux pures, solutions acides, solutions basiques, solutions salines milieux

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01 t3 G 12 chapitre 1

Chapitre

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Durabilit des ouvrages en bton

gazeux, sols) et prcise, pour ces environnements, les compositions et les caractristiques des
ciments privilgier.

Tableau 7 : recommandations pour le choix du ciment


en milieux contenant des sulfates (sol)
Classe
dexposition

Pour chaque environnement agressif, correspondant aux classes dexpositions XA1, XA2 et XA3
(dfinies dans la norme NF EN 206-1), le fascicule
donne des recommandations sur le choix du type
de ciment pour les milieux contenant des sulfates,
les milieux acides et leau pure.

Il dfinit des mesures de protection pour les ouvrages en fonction des conditions environnementales
agressives auxquelles ils sont soumis.

XA2

CEM II/B-S, CEM II/B-V, CEM II/B-P, CEM II/B-Q,


CEM II/B-M (S-V), CEM III/A conformes la norme
NF EN 197-1
CEM III/A conformes la norme NF EN 197-4
Ciments conformes la norme NF P 15-319 (ES)
CEM IV/A et B conformes la norme NF EN 197-1

XA3

CEM III/A, B et C, CEM V/A et B conformes la


norme NF P 15-319
Ciments daluminates de calcium conformes la norme
NF EN 14647
CEM IV/B conforme la norme NF EN 197-1

Pas de recommandations particulires

XA2

(Au-dessous de 1 500 mg/l) ciments conformes la


norme NF P 15-317 (PM) ou NF P 15-319 (ES)
(Au-dessus de 1 500 mg/l) ciments conformes la norme
NF P 15-319 (ES)

XA3

Ciments conformes la norme NF P 15-319 (ES)

Ciments conformes la norme NF P 15-317 (PM)


ou NF P 15-319 (ES)

XA3

Ciments conformes la norme NF P 15-319 (ES)

Classe
dexposition

Choix du ciment

XA1

CEM III/A, B et C, CEM V/A et B conformes la norme


NF P 15-319,
Ciments daluminates de calcium conformes la norme
NF EN 14647
CEM IV/B conforme la norme NF EN 197-1

De nombreuses recherches, aussi bien au sein du


rseau des laboratoires de lquipement que dans
les centres de recherches de lindustrie cimentire
et lindustrie du bton prfabriqu, ont permis de
mettre au point et de valider des principes de prvention mettre en uvre.
Un groupe de travail pilot par le LCPC a rdig
des recommandations pour se prmunir contre le
dveloppement de ractions sulfatiques internes
(RSI) et limiter le risque dapparition des dsordres
induits par ces ractions. Elles font lobjet dun
guide technique publi en aot 2007 intitul :
Recommandations pour la prvention des dsordres dus la raction sulfatique interne .

Choix du ciment

XA1

XA2

1.3.4 - Recommandations pour la


prvention des dsordres lis
aux ractions sulfatiques
internes

Tableau 6 : recommandations pour le choix du ciment


en milieux contenant des sulfates (solution)
Classe
dexposition

Pas de recommandations particulires

XA3

Choix du ciment

XA1

XA1

XA2

Tableau 5 : recommandations pour le choix du ciment


en milieux acides

CEM II/B-S, CEM II/B-V, CEM II/B-P, CEM II/B-Q,


CEM II/B-M (S-V), CEM III/A conformes la norme
NF EN 197-1
CEM III/A conformes la norme NF EN 197-4
Ciments conformes la norme NF P 15-317 (PM)
ou NF P 15-319 (ES)
CEM IV/A et B conformes la norme NF EN 197-1

Choix du ciment

Tableau 8 : recommandations pour le choix du ciment


en eaux pures

Il recommande en particulier des mesures prventives pour la formulation des btons afin dassurer
leur durabilit.

Classe
dexposition

Page 26

Ces recommandations prcisent des dispositions


constructives mettre en uvre pour la conception et la ralisation de louvrage et des prcautions appliquer pour la mise en uvre et la
formulation du bton. Elles sont complmentaires
des spcifications de la norme NF EN 206-1.

26

01 t3 G 12 chapitre 1

FAB:01 t3 G 12 chapitre 1

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Page 27

Elles prennent en compte :


la catgorie douvrages ;
les actions environnementales auxquelles seront
soumises les parties douvrages concernes pendant la dure dutilisation de la structure ;
les conditions thermiques du bton lors de sa
mise en uvre et au cours de son durcissement.
Les prcautions mettre en uvre sont fonction
dun niveau de prvention dfini pour chaque partie douvrage potentiellement critique . Sont
concernes par ces recommandations uniquement
les parties douvrages en bton de dimensions
importantes en contact avec leau ou soumises
une ambiance humide. Il sagit de pices massives
ou critiques pour lesquelles la chaleur dgage
lors de lhydratation du ciment (la prise et le
durcissement du bton gnrent un dgagement
de chaleur d lexothermie des ractions dhydratation) est peu vacue vers lextrieur, ce qui
conduit une lvation importante de la temprature au cur du bton.
Tableau 10 : classes dexposition de la partie douvrage
vis-a-vis de la RSI

Le principe de la dmarche prventive consiste


identifier les parties douvrages susceptibles dtre
soumises au phnomne de RSI, puis dfinir un
niveau de prvention ncessaire en fonction de la
catgorie de louvrage (catgories I III du
tableau 9, traduisant le niveau de risque que le
matre douvrage est prt accepter) ou de la partie douvrage et des classes dexposition spcifiques la RSI (tableau 10), (intgrant limportance

Classe
Description de
dexposition lenvironnement

XH1

Sec ou humidit
modre

II

III

Faibles ou acceptables

Peu tolrables

Inacceptables ou quasi
inacceptables

Exemples douvrage
ou de partie douvrage

XH2

Alternance dhumidit et de schage


Humidit leve

XH3

En contact durable
avec leau
Immersion
permanente
Stagnation deau
la surface
Zone de marnage

Partie douvrage en bton submerge en permanence dans leau


Partie douvrage en bton rgulirement expose des projections
deau

* Ouvrage en bton de classe de


rsistance infrieure C 16/20
* lments non porteurs
de btiment
* lments porteurs de la plupart
des btiments et les ouvrages de
Gnie Civil
* Btiments racteurs de centrales
nuclaires
* Barrages, tunnels
* Ponts et viaducs exceptionnels

* Partie douvrage en bton situe


lintrieur de btiments o le taux
dhumidit de lair ambiant est
faible ou moyen
* Partie douvrage en bton situe
lextrieur et abrite de la pluie
Partie douvrage en bton situe
lintrieur de btiments o
le taux dhumidit de lair ambiant
est lev
Partie douvrage en bton non
protge par un revtement et
soumis aux intempries sans
stagnation la surface

Tableau 9 : catgorie douvrages


Niveau
Catgorie de consquences
dapparition
douvrages
des dsordres

Exemples
informatifs

Nota
Ces classes dexposition spcifiques la
RSI sont complmentaires des 18 classes
dexposition dfinies dans la norme
NF EN 206-1. Elles doivent tre spcifies
dans le CCTP pour chaque partie douvrage susceptible dtre soumise au phnomne de RSI.

Nota
La catgorie douvrages dpend de son
utilisation et du niveau de consquences
en terme de scurit que le matre douvrage est prt accepter.

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Chapitre

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Durabilit des ouvrages en bton

Les prcautions appliquer sont fonction de


chaque niveau de prvention par ordre croissant
dexigences de As Ds. Elles visent essentiellement limiter la temprature maximale susceptible dtre atteinte au cur de chaque pice
critique.

des paramtres eau et humidit) traduisant lenvironnement dans lequel se trouve le bton.
chaque niveau de prvention (As, Bs, Cs, Ds) correspond un niveau de prcaution appliquer.
Il convient alors de mettre en uvre pour chaque
partie douvrage concerne les prcautions adaptes chaque niveau de prvention (tableau 11,
obtenu par croisement des classes dexposition et
des catgories douvrages).

titre dexemples :
les prcautions appliquer pour le cas le plus
courant, soit le niveau de prvention As, est la suivante : la temprature Tmax susceptible dtre
atteinte au sein de louvrage doit rester infrieure
85 C ;
pour le niveau de prvention Bs, lune des deux
prcautions suivantes doit tre mise en uvre :
la temprature Tmax doit rester infrieure
75 C ;
si Tmax ne peut rester infrieure 75 C, elle
doit rester infrieure 85 C et une des
conditions suivantes doit tre respecte ;
matrise du traitement thermique
(dure du maintien de la temprature
au-del de 75 C limite) ;
utilisation dun ciment adapt ;
vrification de la durabilit du bton
vis--vis de la RSI laide de lessai de
performance (LPC n 59).

Tableau 11 : choix du niveau de prvention


Classe dexposition

Catgorie
douvrage

XH1

XH2

XH3

As

As

As

II

As

Bs

Cs

III

As

Cs

Ds

Nota
Le choix du niveau de prvention pour
chaque partie douvrage est de la responsabilit du matre douvrage. Le niveau de
prvention doit tre spcifi dans le CCTP.
Au sein dun mme ouvrage les parties
susceptibles dtre soumises au phnomne de RSI peuvent tre lobjet de
niveaux de prvention diffrents.

TABLEAU 4 :

Le guide propose des dispositions pour limiter les


risques potentiels de raction sulfatique interne.
Les prcautions sont modules en fonction du
niveau de prvention. Elles portent en priorit
sur la fabrication, le transport et la mise en
uvre du bton. Des prcautions sur la formulation sont aussi possibles si ncessaire.

Au niveau de la conception et du dimensionnement des ouvrages, en vitant les zones de stagnation deau, en protgeant le bton par une
tanchit, en privilgiant les pices creuses.

Tableau 12 : rcapitulatif des prcautions appliquer vis-a-vis de la RSI


Niveau de
prvention

Temprature maximale
du bton Tmax

Temprature limite
du bton Tlimite

Conditions respecter si temprature comprise


entre Tmax et Tlimite

As

85 C

Bs

75 C

85 C

ou
ou

Matrise du traitement thermique


ciment adapt
essai de performance

Cs

70 C

80 C

ou
ou

Matrise du traitement thermique


ciment adapt
essai de performance

Ds

65 C

75 C

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Ciment adapt
Validation de la formulation par un laboratoire
indpendant expert en RSI

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Lors de la fabrication (refroidissement des granulats, eau de gchage froide) et du transport du


bton (rduction du temps de transport et dattente des toupies).

Au niveau de la formulation : il est prfrable


de choisir des ciments faible chaleur dhydratation nots LH (cf. amendement A1 la norme
NF EN 197-1).
A priori les 5 types de ciments courants (CEM I,
CEM II, CEM III, CEM IV et CEM V) sont utilisables.
Une partie du CEM I peut aussi tre substitue par
des additions minrales (dans la limite permise par
la norme NF EN 206-1) afin de diminuer lexothermie de bton.
Un compromis peut savrer ncessaire sur le
choix du ciment adapt par exemple dans le cas de
pices critiques soumises un gel svre associ
des sels de dverglaage et qui seraient susceptibles dtre aussi soumises un risque de raction
sulfatique interne. En effet les recommandations
relatives au gel imposent des dosages levs en
ciment de type CEM I, solution pas favorable pour
limiter la temprature du bton au jeune ge.
La dtermination du ciment adapt doit donc
faire lobjet trs souvent dune analyse multicritre privilgiant en priorit la durabilit de lensemble de louvrage, en respectant les
spcifications lies aux classes dexposition,
tout en prenant en compte de manire pertinente les exigences de mise en uvre.

Au cours de la mise en uvre : il convient en particulier dviter le coulage des ouvrages en priode
de fortes chaleurs ou de mettre en uvre tous les
moyens ncessaires pour rduire la temprature
du bton (par exemple en incorporant des serpentins dans le bton dans lesquels on fait circuler de
leau frache) et/ou de privilgier des coffrages non
isolants.
Ces dispositions doivent permettre :
de limiter la temprature atteinte au sein du
bton ;
dviter les contacts prolongs du bton avec
leau.
Le LCPC a dvelopp un essai de performance
acclr sur bton (mthode dessai des LPC
n 66 : ractivit dune formule de bton vis--vis
dune raction sulfatique interne) permettant dvaluer la durabilit des couples Formule de bton
et chauffement du bton vis--vis de la formation dettringite diffre suivie dexpansion, qui

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soit reprsentatif des phnomnes observs dans


des cas rels et adapts aux conditions dexcution, tels que le cycle de traitement thermique
appliqu au bton lors de ltuvage en usine de
prfabrication et lchauffement dune pice massive, de taille critique, coule en place sur chantier.
Cet essai dune dure de 12 15 mois, consiste
caractriser le risque de gonflement dun bton vis-vis de la RSI. Il permet de valider une formulation
de bton en dterminant sa ractivit potentielle
la formation diffre dettringite.

Llvation de temprature au sein dune partie


douvrage en bton est fonction :
de lexothermie du bton ;
de la gomtrie de la partie douvrage ;
de la temprature initiale du bton lors de la mise
en uvre dans le coffrage ;
des dperditions thermiques lies en particulier
au type de coffrage.
Ce calcul permet dvaluer si la partie douvrage
doit tre considre comme une pice critique vis-vis des risques de RSI. Il comprend une succession dtapes :
le dgagement de chaleur induit par le ciment
partir de donnes propres en particulier son
dosage et sa chaleur dhydratation ;
la prsence ventuelle dadditions minrales ;
les dperditions thermiques.

Le guide LCPC rappelle (annexe III) les principes de


lexothermie des ractions dhydratation et lincidence du dosage en liant et de sa nature. Il propose aussi (annexe IV) une mthode de calcul
simplifie permettant destimer la temprature
atteinte au cur du bton.

Tableau 13 : recommandation sur le choix des ciments vis--vis de la RSI, selon le niveau de prvention
Niveau de prvention

Bs

Ciment adapt
Ciment conforme la norme NF P 15-319 (ES) (1)
CEM II/B-V, CEM II/B-S, CEM II/B-C, CEM II/B-M (S-V), CEM III/A, CEM V (2)
CEM I en combinaison avec cendres volantes, laitiers de haut-fourneau (3)
Proportion dadditions suprieure 20 % (4)

Cs

Ciment conforme la norme NF P 15-319 (ES) (1)


CEM II/B-V, CEM II/B-S, CEM II/IB-C, CEM II/B-M (S-V), CEM III/A, CEM V (2)
CEM I en combinaison avec cendres volantes ou laitiers de haut-fourneau (3)
Proportion dadditions suprieure 20 % (4)

Ds

Ciment conforme la norme NF P 15-319 (ES) (1)

1. Dans le cas CEM I et CEM II/A. Teneur en alcalins quivalents actifs du bton limite 3 kg/m3.
2. Ciment avec teneur en So3 infrieure 3 % et dont le C3A du clinker est infrieur 8 %.
3. Le CEM I doit respecter C3A (rapport au ciment) infrieure 8 % et SO3 infrieure 3 %.
4. La proportion daddition doit respecter les spcifications de la norme NF EN 206-1.

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