Yves Le Trocquer

ingénieur et homme politique français

Yves Le Trocquer, né à Pontrieux (Côtes-du-Nord) le et mort à Paris (Seine) le , est un ingénieur et homme politique français.

Yves Le Trocquer
Illustration.
Fonctions
Député français

(10 ans, 1 mois et 12 jours)
Élection 16 novembre 1919
Réélection 11 mai 1924
22 avril 1928
Circonscription Côtes-du-Nord
Législature XIIe, XIIIe et XIVe (Troisième République)
Groupe politique RDG (1919-1924)
GRD (1924-1928)
GR (1928-1932)
Successeur Oswen de Kerouartz
Sénateur français

(8 ans, 1 mois et 7 jours)
Circonscription Côtes-du-Nord
Ministre des Travaux Publics

(4 ans, 4 mois et 21 jours)
Gouvernement Millerand I
Millerand II
Leygues
Briand VII
Poincaré II
Poincaré III
François-Marsal
Prédécesseur Jean Cels-Couybes
Successeur Victor Peytral
Biographie
Nom de naissance Yves François Marie Le Trocquer
Date de naissance
Lieu de naissance Pontrieux (Côtes-du-Nord)
Date de décès (à 60 ans)
Lieu de décès 16e arrondissement de Paris
Résidence Côtes-du-Nord

Signature de Yves Le Trocquer
Yves Le Trocquer en 1894 au Collège Stanislas.

Biographie

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Fils d'un officier de marine[1] et élève du Collège Stanislas à Paris, il obtient le 1er accessit en physique-chimie au Concours général en 1894[2]. Il entre à Polytechnique en 1895 et devient ingénieur des Ponts et Chaussées.

Directeur technique de cabinet du ministre des travaux publics Louis Puech de 1910 à , il est ensuite membre du cabinet de Jean-Victor Augagneur à l'Instruction publique, puis à la Marine de ( à ).

Il retourne alors dans l'administration, dirigeant notamment l'Office national de la navigation, jusqu'en , lorsqu'il prend la direction du cabinet de Jean Cels-Couybes, sous-secrétaire d'État à la Marine marchande.

En 1919, il est élu député des Côtes-du-Nord avec l'étiquette républicain de gauche et entre au gouvernement comme sous-secrétaire d'État aux finances chargé de la liquidation des stocks. Il est ensuite ministre des Travaux publics du gouvernement d'Alexandre Millerand, en , et occupe ce portefeuille pendant plus de quatre ans.

L'essentiel de son action est consacré à la reconstruction, notamment dans les régions libérées ou particulièrement touchées par la guerre. Constatant que la France possède des réserves de charbon bien inférieures à ses besoins (il parle de 70 millions de tonnes pour une production de 20 millions[3]), il propose d'exiger du charbon en guise de réparations plutôt que de l'argent[4]. En 1923, il participe à l'occupation de la Ruhr et à l'assainissement des mines de la Sarre[pas clair]. Il développe le concept de "charbon vert" afin de rendre l'énergie hydraulique utilisable par l'industrie bretonne. Il s'engage en 1923 pour la construction du barrage de Guerlédan et tente, avec moins de succès, de développer une centrale électrique sur la Rance[5]. Après son départ du cabinet, Le Trocquer continue à s'intéresser à la question des réparations et participe à une commission d'enquête sur le sujet.

Le Comité français de l'Union douanière européenne (UDE) est créé le 28 janvier 1927 sous la direction de Charles Gide et Yves Le Trocquer[6]. En 1928, Le Trocquer est président du comité de liaison franco-allemand des parlementaires français, dont font également partie Aristide Briand et Joseph Paul-Boncour. Après un intense travail de lobbying, il parvient à convaincre l'Allemagne de créer en 1929 une commission équivalente, présidée par Joseph Wirth. Il écrit dans la revue de gauche La Volonté que le rapprochement avec l'Allemagne est un pas vers l'unification de l'Europe[7]. Le 24 novembre 1928, le Comité fédéral de coopération européenne est créé sous la présidence d'Émile Borel. Son comité français est présidé par Yves Le Troquer[6].

Réélu député en 1924 et 1928, siégeant au centre-droit, il est élu sénateur en 1929. Il décède en cours de mandat, en 1938, à l'âge de 61 ans.

Yves Le Trocquer est officier de la Légion d'honneur. Le 4 mai 1939, le Conseil général des Côtes-du-Nord accorde 5000 francs à la commune de Pontrieux pour l'érection d'un monument à sa mémoire. Le monument en granit, avec un médaillon en bronze à son effigie, réalisé par le sculpteur Renaud, est solennellement inauguré après la Seconde Guerre mondiale sur la place Le Trocquer, en présence du député René Pleven[8].

Carrière

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Chapelle familiale au cimetière de Passy.

Sources

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  • « Yves Le Trocquer », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  • La Dépêche de Brest, .

Notes et références

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  1. Polytechnicien, lieutenant de vaisseau et chevalier de la Légion d'honneur.
  2. Journal Officiel du 31 juillet 1894 sur le site Gallica.bnf.fr.
  3. (en) Charles S. Maier, Recasting Bourgeois Europe: Stabilization in France, Germany, and Italy in the Decade after World War I., Princeton University Press, , 650 p. (ISBN 978-1-4008-7370-8, lire en ligne), p. 195-196.
  4. (en) Peter Jackson, Beyond the Balance of Power: France and the Politics of National Security in the Era of the First World War, Cambridge University Press, , 577 p. (ISBN 9781107039940, lire en ligne), p. 401.
  5. Yves-Marie Evanno, « De la Ruhr à Guerlédan : itinéraire d’un ingénieur devenu ministre, Yves Le Trocquer », sur En Envor (consulté le ).
  6. a et b "Un milieu libéral et européen: Le grand commerce français 1925-1948", par Laurence Badel, Editions de l'Institut de la gestion publique et du développement économique, 2013 [1]
  7. (en) Conan Fischer, A Vision of Europe: Franco-German Relations during the Great Depression, 1929–1932, OUP Oxford, , 206 p. (ISBN 978-0-19-166380-2, lire en ligne), p. 44.
  8. « Place Yves Le Trocquer », sur Pontrieux (consulté le ).

Liens externes

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