Wernher, Beit & Co
Fondée à la fin du XIXe siècle, la Wernher, Beit & Co, appelée d'abord Jules Porgès & Co, puis « The Corner House », était la plus grande maison d'extraction minière en Afrique du Sud et dans le monde.
Histoire
modifierLa « Wernher, Beit & Co » porte le nom de seulement une partie de ses associés-fondateurs, les deux industriels du diamant, originaires d'Allemagne, Julius Wernher et Alfred Beit. À ses débuts, elle a d'abord porté celui de leur mentor, le français Jules Porgès, et s'appelle « Jules Porgès & Co ».
En 1889, ce dernier annonce son départ à la retraite et la société est réorganisée et renommée « Wernher, Beit & Co », avec son siège à Londres et une filiale du nom de « H. Eckstein & Co » à Johannesburg, où s'est installé un autre allemand recruté par Jules Porgès : Hermann Eckstein.
À la fin de l'année 1889, la société a des participations dans des mines déjà rentables comme Robinson, Langlaagte, Bantjes, Randfontein, Crown Reef et Jumpers et commence à acheter des concessions pour l'exploitation à grande profondeur, ce qui mène à la formation de la holding « Rand Mines ». Cette dernière est entièrement chargée de l'exploitation à grande profondeur, tandis qu'« H. Eckstein & Co », continue à gérer les mines de faible profondeur.
La holding Rand Mines est enregistrée le 22 février 1893, avec un capital de 400 000 livres, constitué de 400 000 actions à la valeur nominale de 1 livre[1].
Elle reçoit l'aide participative des Rothschild[2] et développe les sites miniers d'East Rand Proprietary Mine (ERPM) et Durban Deep, qui auront tous les deux une durée de vie de plus d'un siècle.
Chronologie
modifier- 1858 : le Praguois Jules Porgès s'installe comme diamantaire à Paris
- 1866 : premiers diamants découverts dans la région de Kimberley
- 1867 : Joseph Robinson participe aux découvertes de diamants à Kimberley
- 1873 : Cecil Rhodes et son ami Charles Rudd commencent à investir dans les matériels de prospection
- 1873 : Barney Barnato arrive à Kimberley, vend aussi des matériels de prospection
- 1875 : Jules Porgès envoie Alfred Beit à Kimberley
- 1876 : Jules Porgès fait son premier voyage à Kimberley
- 1880 : Jules Porgès fonde la Compagnie française de diamants du cap de Bonne-Espérance. Dès sa création, chiffre d'affaires de 50 millions de francs[3].
- 1880 : Cecil Rhodes fonde le premier conglomérat De Beers
- 1884 : premières découvertes d'or
- 1886 : Robinson, associé à Alfred Beit, achète les concessions de Randfontein
- 1887 : Robinson créé la « Robinson Gold Mining Company »
- 1887 : Cecil Rhodes achète la Compagnie française de diamants du cap de Bonne-Espérance
- 1888 : la « De Beers unifiée » est créée par Cecil Rhodes aux dépens de Barnato
- janvier 1888 : Robinson fonde la « Langlaagte Gold Mining Company »[4].
- 1889 : Robinson fonde la Randfontein avec Hermann Eckstein. Capital, 2 millions de sterling[5]
- fin 1889 : Jules Porgès part à la retraite
- octobre 1889 : création de la Chambre des mines d'Afrique du Sud
- janvier 1890 : la Wernher, Beit & Co est fondée, avec un million de sterling de capital, et 1,5 à 2 millions de participations
- 1990 : Robinson vend sa part de la « Robinson Gold Mining Company » à Wernher, Beit & Co pour 250 000 sterling
- fin 1889 : la « Corner House » présente sur les sites de Robinson, Langlaagte, Bantjes, Randfontein, Crown Reef et Jumpers
- décembre 1892 : Hamilton Smith, envoyé d'Edmond de Rothschild, estime à 325 millions de livres la rentabilité du gisement sud-africain.
- février 1893 : fondation de la holding Rand Mines
- 1893 : fondation de l'East Rand Proprietary Mine
- 1893 : De Beers coté à la Bourse de Johannesburg
- début 1894, Karl Schmeisser, envoyé du gouvernement de Prusse, estime que le gisement sud-africain peut rapporter 349 millions de livres sur 14 ans[6].
- 1894 : Cecil Rhodes monte au capital de la « Robinson Deep Mine »
- décembre 1894 : l'action « Robinson », dont « Robinson Deep Mine » est une filiale, double de valeur en trois mois
- 1896 : Simmer and Jack Proprietary intègre la holding Goldfields
- 1898 : le palmarès de la Bourse de Londres trusté par le « deep mining » : Rand Mines (23e, Gold Fields(37e), Robinson (49e) Simmer and Jack(59e) et East Rand(64e)
- mai 1905 : fondation à Londres de la « Central Mining & Investment »
- 1906 : record mondial de profondeur de la « Robinson Deep Mine » soit 800 mètres
- 1909 : fondation de la holding Crown Mines, qui regroupe sept mines[7]
- 1910 : dissolution de la Wernher, Beit & Co
Capitalisations boursières
modifierLes positions, au palmarès de la Bourse de Londres, des sociétés sud-africaines du « deep mining » et leur capitalisations, dans la plupart desquelles ont investi les actionnaires de la « Wernher, Beit and Co ».
Société (ou holding) | Rand Mines | Gold Fields | Crown Mines | Robinson[8] | Simmer and Jack | East Rand | Randfontein |
Classement 1898 | (23e) | (37e) | (créée en 1909 | (49e) | (59e) | (64e) | (88e) |
Capitalisation 1898 | 9,8 | 7,6 | (créée en 1909 | 4,4 | 4,3 | 3,8 | 2,5 |
Classement 1913 | (20e) | (56e) | (21e) | (fusionnée) | (fusionnée) | (44e) | (49e) |
Capitalisation 1913 | 13,5 | 7,3 | 12,8 | (fusionnée) | (fusionnée) | 6,26 | 5,5 |
Références
modifier- International Archives in South Africa Maryna, par Marina Fraser, archiviste de Barlow Rand Limited [PDF] [1]
- Rand Mines history [2]
- Diamant et pierres précieuses, par Ed. Jannettaz, E. Fontenay, Em. Vanderheym et A. Countance, page 206 [3]
- Colonial Houses of South Africa par Graham Viney, page 139 [4]
- History of Randfontein [5]
- The foundations of the South African cheap labour system, par Norman Levy, page 105
- Paarl Central, Langlaagte Deep, Robinson Central Deep, South Langlaagte, New Vierfontein mines, South Rand Gold Mining company and South Deeps Limited [6]
- Il s'agit en fait de la holding, dont « Robinson Deep Mine » n'est qu'une filiale en coentreprise