Vachellia drepanolobium

Vachellia drepanolobium (syn. Acacia drepanolobium) est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Fabaceae. C'est un arbuste qui croit dans la savane africaine, dans l’Est du continent[3].

Acacia drepanolobium
Acacia drepanolobium.

Il a été beaucoup étudié pour ses défenses contre l’herbivorie.

Description

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C’est un arbuste ou un arbre de petite taille (jusqu’à 6 m)[4].

Défenses contre l'herbivorie

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Plusieurs espèces d’acacias ont développé des défenses chimiques (présence de tannins dans les feuilles) et des défenses physiques (épines). Ces défenses sont induites par le taux d’herbivorie que la plante subit. En plus de ces deux protections contre l’herbivorie, A. drepanolobium est aussi en symbiose avec certains types de fourmis agressives qui vont défendre l’arbre[4].

Défenses chimiques

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Les défenses chimiques sont des défenses induites importantes dans le monde végétal puisqu’elles peuvent être produites rapidement et/ou être transportées rapidement vers la partie de la plante touchée par l’herbivore[5]. Acacia Drepanolobium est une espèce qui produit des tanins, qui sont une substance chimique dans les feuilles qui sont nocives pour les animaux[6]. Une étude réalisée en 2002 a prouvé qu’un arbre totalement protégé de quelconque broutage synthétisera peu de concentrés tanins. À l’inverse, un arbre très brouté produira de grandes concentrations de tanins[5].

Défenses physiques

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Vachellia drepanolobium est un arbre à épines. Les variations du nombre d’épines sur les branches de l’arbre sont reliées au taux d’herbivorie passé[4]. Le taux d’herbivorie va aussi jusqu’à influencer la longueur des épines, qui allongent considérablement lorsque l’arbre est touché par les herbivores[7]. De plus, la longueur des épines n’est pas la même partout dans l’arbre, dépendamment du type d’herbivores. Les grands herbivores (exemple : girafes) vont consommer les feuilles plus hautes et les herbivores plus petits les feuilles plus basses. Un Acacia brouté seulement par des grands herbivores aura des épines plus longues dans le haut de l’arbre, alors que les branches du bas auront des épines significativement plus courtes. L’induction de la croissance des épines a aussi été prouvée comme étant indépendante d’un endroit à l’autre de l’arbre. Donc la croissance des épines n’est pas la même partout sur l’arbre, mais se fait localement, à l’endroit où l’arbre fut consommé[4],[8].

Symbiose

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Plusieurs espèces de fourmis vivent en symbiose avec des espèces d’acacias, dont A. drepanolobium[7]. Les fourmis vivent dans les épines gonflées de ces arbres. Ces espèces apportent donc une niche aux fourmis et celles-ci apportent en retour une défense active de leur hôte contre les herbivores[5]. Il a été démontré que les Acacias qui étaient hôtes de fourmis plus actives avaient un plus gros feuillage que les Acacias hôtes de fourmis moins actives[9]. Un herbivore entrant en contact avec cet arbre va se faire mordre par un essaim de ces fourmis. Toutefois, cette tactique a seulement été prouvée efficace contre les jeunes girafes, qui arrêtaient de manger et s’éloignaient de l’arbre en secouant la tête. Les girafes adultes ne montraient pas de réponse à cette attaque, peut-être pour continuer de profiter du feuillage plus abondant de ces arbres[9].

Il existe aussi des liens entre chacune des défenses d’Acacia drepanolobium. La concentration de tanins dans les feuilles est positivement corrélée avec la longueur des épines selon une étude réalisée en 2002[5]. Une des hypothèses émises pour expliquer ceci est que la plante qui est touchée par l’herbivorie met son énergie et ses ressources vers la croissance de nouvelles branches/feuilles, et ne se concentre donc pas sur ses défenses. Ceci expliquerait aussi les plus grandes concentrations de tanins dans le haut de l’arbre où aucun animal ne peut atteindre le feuillage. Cette hypothèse soutient aussi le fait que les Acacias qui sont hôtes de fourmis mutualistes ont plus de tanins que ceux qui sont hôtes d’espèces de fourmis non mutualistes[5].

La forte expansion de la Fourmi à grosse tête (Pheidole megacephala), une espèce envahissante originaire de l'île Maurice, a cependant eu pour effet de réduire les populations des fourmis indigènes (Crematogaster spp.) qui protégeaient les acacias Vachellia drepanolobium, rendant ces arbres vulnérables au broutage des éléphants (Loxodonta africana)[10],[11],[12],[a].

Notes et références

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  1. Ce broutage des éléphants a accru la visibilité à distance dans les paysages de savane arborée : les lions sont devenus moins efficaces dans leur chasse aux zèbres. Leur nombre n'a cependant pas diminué car ils se sont rabattus sur les buffles, moins rapides : un minuscule envahisseur a reconfiguré la dynamique prédateur-proie chez une espèce emblématique[10],[11],[12].

Références

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  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 13 août 2017
  2. USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. Germplasm Resources Information Network (GRIN-Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 20 juillet 2017
  3. Maslin, B.R. 2001. Flora of Australia, Vol. 11B, Mimosaceae, Acacia part 2, Melbourne, ABRS/CSIRO publishing. 237 pages.
  4. a b c et d Young, Truman P., Stanton, M. L. and Christian, C. E. 2003. « Effects of natural and simulated herbivory on spine lengths of Acacia drepanolobium in Kenya », Oikos, Vol. 101, pages 171-179.
  5. a b c d et e Ward, David et Young, Truman P. 2002. « Effects of large mammalian herbivores and ant symbionts on condensed tannins of Acacia drepanolobium in Kenya », Journal of Chemical Ecology, Vol. 28, No. 5, pages 921-937.
  6. Robbins, C. T. 1987. « Role of Tannins in Defending Plants Against Ruminants: Reduction in Dry Matter Digestion? » Ecology, Vol. 68, No. 6, pages 1606-1615.
  7. a et b Young, Truman P. 1987. « Increased thorn length in Acacia depranolobiuman induced response to browsing », Oecologia, Vol. 71, pages 436-438.
  8. Young, Truman P., Okello, Bell D. 1998. « Relaxation of an induced defense after exclusion of herbivores: spines on Acacia drepanolobium », Oecologia, Vol. 115, pages 508-513.
  9. a et b Madden, D. et Young, Truman P. 1992. « Ants as alternative defenses in spinescent Acacia drepanolobium », Oecologia, Vol. 91, pages 235–238.
  10. a et b Anne-Sophie Tassart, « Au Kenya, des petites fourmis font plier les grands lions », sur Sciences et Avenir, (consulté le ).
  11. a et b (en) Kaitlyn M. Gaynor, « A big-headed problem drives an ecological chain reaction », Science, vol. 383, no 6681,‎ , p. 370-371 (DOI 10.1126/science.adn3484).
  12. a et b (en) Douglas N. Kamaru, Todd M. Palmer, Corinna Riginos, Adam T. Ford, Jayne Belnap et al., « Disruption of an ant-plant mutualism shapes interactions between lions and their primary prey », Science, vol. 383, no 6681,‎ , p. 433-438 (DOI 10.1126/science.adg146).

Voir aussi

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Liens externes

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