Utilisateur:Touchatou/Revenu salarial

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Revenu salarial annuel d’une personne

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Le revenu salarial d’un individu pendant une année est la somme de tous les salaires perçus par cet individu au cours de cette année, nets de toutes cotisations sociales[1], ce qui suppose que l’on définisse précisément ce qu’on entend par « salaire » et par « cotisations sociales », termes qui recouvrent des réalités différentes selon les études (voir plus loin).

La signification économique du revenu salarial annuel d’une personne dépend fortement de son insertion dans le marché du travail. Par exemple, il peut concerner :

  • une personne salariée auprès d’un unique employeur tout au long de l’année et n’ayant pas eu d’autre source de revenu individuel ;
  • une personne ayant été salariée auprès de plusieurs employeurs successifs au cours de l’année ;
  • une personne salariée à plein temps auprès d’un employeur et à temps partiel auprès d’un autre (par exemple, le week-end).
  • un(e) employé(e) de maison ayant eu de très nombreux employeurs différents au cours de l’année ;
  • une personne ayant alterné périodes de salariat et de chômage et/ou d’inactivité ;
  • une personne ayant été successivement salariée puis travailleur indépendant (ou l’inverse) au cours de l’année ;
  • un travailleur indépendant simultanément salarié(e) à temps partiel (médecin généraliste salarié d’un hôpital un jour par semaine) ;
  • un(e) étudiant(e) déclaré(e) comme salarié(e) quelques jours dans l’année.
  • etc.

Un individu non classé comme « salarié » dans les données sur l'emploi (indépendant, étudiant, retraité, autre non actif) peut donc avoir un revenu salarial s’il a exercé une activité (secondaire) de salarié ne serait-ce qu’un jour dans l’année. Mais il pourra être exclus du calcul du revenu salarial moyen s’il appartient à un groupe exclus de la catégorie des « salariés » retenue pour le calcul (voir plus loin).

Revenu salarial annuel moyen ou médian

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Le revenu salarial annuel moyen (ou médian) des « salariés » ou d’un groupe de « salariés », est la moyenne (ou la médiane) des revenus salariaux de ces « salariés ». Mais il faut définir précisément non seulement ce qui est inclus dans le revenu salarial mais aussi, et surtout, ce que recouvre le terme de « salarié ». Enfin, chacun de ces « salariés » peut être comptabilisé comme une unité ou en « équivalent temps plein ». Plusieurs possibilités sont ouvertes, selon la disponibilité des données et les objectifs poursuivis.

Quels « salariés » ?

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On peut inclure toutes les personne résidentes sur un territoire donné ayant eu un revenu salarial déclaré au cours de l’année, même s’il ne correspond qu’à quelques jours – ou même un seul jour - de travail salarié. Seront ainsi inclus les étudiants qui ont travaillé quelques jours ou quelques semaines comme salarié, les médecins généralistes qui complètent leur revenu en étant salariés d’un hôpital un jour par semaine, les chômeurs qui ont eu un emploi salarié le 31 décembre, etc. Cette définition des salariés « au sens large », souvent utilisée en France, inclut des personnes ayant eu peu de revenu salarial et conduit ainsi à des niveaux de revenu salarial moyen plus bas que les études excluant certaines catégories de salariés occasionnels[2].

On peut aussi pratiquer diverses restrictions ou exclusions, souvent en raison de la disponibilité des données :

  • Champ géographique : plusieurs études pour la France ne couvrent que la France métropolitaine[3] ; toutes excluent le département de Mayotte.
  • Secteurs d’activité : par exemple, exclusion des salariés de l'agriculture[4], des salariés des particuliers-employeurs[5], des militaires[6].
  • Position dans l’emploi : exclusion des stagiaires, emplois aidés, apprentis[7], ou des personnes non classées comme économiquement actives[8].
  • Durée de travail :
  • On peut n’inclure que les personnes qui ont été salariées à plein temps tous les mois de l’année auprès d’un ou plusieurs employeurs successifs.
  • On peut se restreindre aux personnes salariées à temps plein auprès d’un employeur unique tous les mois de l’année.
  • On peut aussi exclure les personnes ayant eu un second emploi salarié à temps partiel...
  • On peut exclure les individus à temps très partiel dont la quotité de temps de travail n’est pas renseignée[9].
  • On peut exclure les individus dont l’horaire habituel hebdomadaire est inférieur à un nombre minimal d'heures[10].
  • On peut même comptabiliser les personnes en fonction de leur quotité de travail – les individus ayant travaillé à mi-temps pendant 4 mois et à temps plein pendant un mois, soit 4* (1/2) + 1 = 3 mois à plein temps étant comptée comme ¼. Stricto sensu, il s’agit là d’un revenu salarial en « équivalent temps plein ».
  • Statut dans la profession : on peut n’inclure que les personnes pour lesquelles la profession a le statut de « salarié »[11].
  • Montant des salaires reçus :
  • on peut se restreindre aux individus pour lesquels les revenus salariaux sont la principale source de revenu individuel[12]
  • on peut n'inclure que ceux et celles qui ont perçu moins d'un montant donné (qui peut varier d'une année à l'autre)[13].
  • Groupes d’âges, notamment en excluant les salariés les plus âgés[14].

Quels « salaires » ?

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Les « salaires » inclus dans le revenu salarial peuvent inclure ou exclure les primes, commissions, avantages en nature, intéressement, taxes et contributions, salaires perçus à l’étranger, indemnités de départ, etc. Par exemple, en France, il est convenu d’exclure du revenu salarial la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS), en tant que cotisations sociales, mais d’inclure depuis le 1er janvier 2013, les cotisations patronales pour les complémentaires santé obligatoires (CPCSO) en tant que revenu individuel du salarié soumis à l’impôt sur le revenuErreur de référence : La balise ouvrante <ref> est mal formée ou a un mauvais nom..

Les « salaires » retenus peuvent aussi dépendre de la définition des « salariés » : par exemple, si les salariés de particuliers-employeurs sont exclus parce que le traitement des données obtenues des particulier-employeurs est trop complexe, trop peu fiable ou même impossible, les salaires de ce type reçus dans l’année en tant que revenu complémentaire seront alors également exclus du revenu salarial[15].

Le revenu salarial étendu aux revenus liés au salariat

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Le revenu salarial n’inclut pas les revenus non liés directement à l’activité salariée, mais obtenus du seul fait d’être ou d’avoir été salarié, obtenus par redistribution (comme la prime pour l’emploi), par des mécanismes d’assurance (comme les allocations de chômage) ou de retraite des salariés[16]. Mais on peut également inclure ces éléments, ce qui conduit à un concept plus large de « revenus liés au salariat ».

En 2005, 8 % des personnes ayant perçu un salaire ont également touché des allocations chômage[17] ; en 2010, ce pourcentage atteignait 13 %[18]. Certains ont connu au cours de l'année des périodes de salariat et des périodes de chômage. D'autres ont été indépendants, puis ont connu des périodes de chômage et de salariat. L'Insee publie ainsi des données sur la distribution de l'ensemble « revenu salarial et indemnités de chômage » parmi les individus ayant perçu au moins une de ces deux sources de revenu. Cette distribution se révèle moins inégalitaire que la distribution du revenu salarial seul, notamment parce que le revenu des salariés est complété par des allocations chômage[19],[20].

On peut aussi étudier la répartition de l'agrégat « revenu salarial et pensions de retraite ». En 2005, 4 % des personnes ayant perçu un salaire ont également touché une pension de retraite ou autre - mais pas forcément de retraite liée au salariat passé[21] ; en 2010, le pourcentage s'élevait à 6 %. Certains sont partis à la retraite dans l’année ; d'autres ont complété leur pension par une activité salariée[22]. Alors que les salariés âgés de 55 ans ou plus ont en moyenne un revenu salarial plus bas que les salariés âgés de 45 à 54 ans, cet écart disparaît si on intègre les pensions de retraite[23].

Évolution du revenu salarial réel

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Le suivi de l’évolution au cours du temps du revenu salarial se heurte à une série d’obstacles :

  • la disponibilité des données,
  • les changements au cours du temps de la définition du revenu salarial,
  • les variations du champ des données au cours du temps (définition des « salariés », France métropolitaine ou France entière …)
  • le mode de calcul adopté par différentes sources (moyenne ou médiane), et, surtout,
  • les difficultés d’interprétation.

Par exemple, en période de retournement conjoncturel, une vague de nouveaux salariés sortent du chômage, des études ou de l’inactivité en cours d’année. Ne percevant donc qu’une fraction de salaire annuel, ils tendent à faire baisser le revenu salarial moyen. De plus, « une croissance riche en emplois, mais en emplois de faible durée ou à faible rémunération, peut faire baisser mécaniquement le revenu salarial., sans pour autant que les salaires des personnes en place aient à diminuer. »[24]. Une baisse du revenu salarial peut ainsi cacher une embellie économique…[25]. De même, une baisse d’activité peut entraîner le licenciement de nombreux travailleurs à temps partiel (ce qui fait augmenter le revenu salarial moyen) alors que ceux-ci seront les premiers à bénéficier d’une reprise (ce qui fera baisser le revenu salarial moyen). « Ces effets de sélection doivent être gardés en mémoire lors de l’interprétation des évolutions de revenu salarial. »[26].

Évolution du revenu salarial réel en France

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Évolution du revenu salarial annuel moyen en euros constants 2014 de 1967 à 2015

A rédiger +++

Décomposition du revenu salarial en France

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Quotité de travail, salaire et revenu salarial

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Pour un individu, le revenu salarial annuel peut se décomposer de plusieurs façons. Par exemple :

  • Revenu salarial = Nombre d’heures rémunérées dans l'année x Salaire horaire moyen
  • Revenu salarial = Nombre de jours rémunérés dans l'année x Salaire journalier moyen
  • Revenu salarial = Nombre de mois rémunérés dans l'année x Salaire mensuel moyen

Les variations de revenu salarial d'un individu à l'autre ou au cours du temps pour un individu dépendent à la fois de la quotité de temps de travail et du salaire moyen, ce dernier pouvant correspondre à plusieurs emplois salariés exercés au cours de l'année..

Pour un groupe, on a :

  • Revenu salarial moyen = Nombre (d’heures, de jours, de mois) moyen rémunérées dans l'année x Salaire (horaire, journalier, mensuel) moyen.

Le nombre moyen d'heures rémunérées est égal au total des heures rémunérées pour tous les individus du groupe divisé par le nombre d'individus. Le salaire moyen est une moyenne pour l'ensemble des emplois salariés exercés au cours de l'année par la totalité des membres du groupe. Les variations de revenu salarial moyen d'un groupe à l'autre ou au cours du temps pour un groupe dépendent à la fois de la répartition des quotités de travail de ses membres et de leurs salaires.

Salariés à temps complet et à temps partiel

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Si on peut définir pour chaque salarié son « poste principal », on peut distinguer les « salariés à temps partiel » et les « salariés à temps complet »[27]. En 2015, avec les définitions de l'étude de l'Insee (07-2018),

  • le volume de travail moyen des salariés à temps complet était 0,89 années en équivalent plein temps ;
  • le salaire annuel moyen de ces salariés était 28 090 euros courants.
  • le revenu salarial de ces salariés était 0,89 x 28 090 = 24 990 euros.
  • Par contre, le revenu salarial des salariés à temps partiel était 0,47 x 22 820 = 10 630 euros[28].

Le revenu salarial moyen des salariés à temps partiel était ainsi inférieur de 57% à celui des salariés à temps plein, non seulement en raison d'une quotité moyenne de temps de travail 47% moindre, mais aussi d'un salaire moyen 19% plus bas.

Une augmentation relative du nombre de salariés à temps partiel tend à faire baisser le revenu salarial moyen. Seule l'analyse permet de déterminer le poids relatif des durées de travail, des niveaux de salaires et de la répartition des salariés entre temps plein et temps partiel.

Mesures en jours

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Le salaire journalier moyen d’une personne au cours d’une année est défini comme le ratio entre son revenu salarial annuel et le nombre de jours de jours pendant lesquels elle a été rémunérée en tant que salariée (ou durée d’emploi en jours sur l’année). Ainsi, par définition, le revenu salarial d’une personne au cours d’une année est égal au produit de jours rémunérés en tant que salarié par son salaire journalier moyen. Il en est de même pour un groupe d’individus.

Par exemple, en France métropolitaine en 2013, les « salariés » (hors salariés agricoles, salariés des particuliers-employeurs et apprentis-stagiaires) ont eu en moyenne 303 jours rémunérés pour un salaire journalier moyen de 67 euros net, soit un revenu salarial moyen de 303 x 67 = 20 360 euros[29].

Le revenu salarial des personnes à temps non complet était de 10 420 euros, soit 49% de moins que la moyenne, non seulement parce que leur nombre moyen de jours rémunérés (262) était 13,5% plus faible, mais aussi parce que leur salaire journalier moyen (40 euros) était 48,8 % inférieur[30]. Le revenu salarial annuel des salariés les plus jeunes (moins de 25 ans), soit 6 970 euros était 66 % inférieur à la moyenne, à la fois parce que le nombre de jours travaillés (188) était 38% inférieur à la moyenne et parce que leur salaire journalier (37 euros) était 45 % inférieur à celui de l’ensemble des salariés.

A l’opposé, le revenu salarial des cadres (40 320 euros) était 98% supérieur à la moyenne, en partie en raison d’un nombre de jours rémunérés (334) un peu plus élevé (10 %), mais surtout à cause d’un salaire journalier (121 euros) 81% plus élevé.

Mesures en heures

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En 2009, le revenu salarial net moyen sur l’ensemble de la population salariée des secteurs privé et public[31] s’élevait à 19 284 euros. Un quart des salariés avaient perçu moins de 9 414 euros de revenu salarial net, soit 0,75 Smic dans l’année). Pour ce premier quartile, le revenu salarial moyen s’établissait à 3 891 euros. Un quart avait reçu plus de 24 999 euros, soit en moyenne 38 749 euros. Or 84 % des disparités de revenu salarial sur l’ensemble de la population[32] sont expliquées par des disparités de durée d’emploi en heures dans l’année, les disparités de salaire horaire expliquant les 16 % restants. C’est particulièrement le cas entre le premier quartile (95 jours en équivalent temps plein) et le second quartile (318 jours) pour lesquels le salaire moyen est peu différent. Par contre, le doublement du revenu salarial entre le troisième et le quatrième quartile s’explique presque entièrement par les différences de salaires horaires (de 1,68 à 3,15 Smic)[33].

Hommes et femmes

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En France métropolitaine, le revenu salarial annuel moyen des femmes est inférieur à celui des hommes. Il était 31% inférieur en 1989 ; l’écart s’est progressivement, mais modérément, réduit (24% en 2014 et 2015)[34]. Le différentiel résulte (pour environ un tiers[35]) du plus grand recours des femmes au travail à temps partiel et (pour environ deux-tiers) de salaires moyens inférieurs (secteurs et professions moins bien payées, moindre progression des carrières)[36]. Si on prend en compte à la fois le genre et l'âge, « Ces écarts entre hommes et femmes selon l’âge s’expliquent davantage par le volume de travail dans le bas de l’échelle de revenu salarial et par le salaire en EQTP dans le haut de l’échelle. »[37]. En 2015, les femmes ont travaillé en moyenne 7,6% de temps en moins que les hommes pour un salaire moyen 17,5% inférieur, d'où un revenu salarial 23,7% inférieur[38].

En France métropolitaine, les plus jeunes (15 à 24 ans) ayant perçu un salaire au cours de l’année constituent une population très hétérogène. Dans ce groupe d’âge, 10% des femmes avaient perçu moins de 514 euros de salaires en 2014, et 10 % des hommes avaient perçu moins de 635 euros. Ces jeunes avaient connu des périodes très courtes d’emploi salarié (notamment d'emplois étudiants). À l’opposé, 10% des femmes avaient perçu plus de 16 059 euros et 10% des hommes plus de 18 530 euros, correspondant à des périodes d’emploi continues de salariés insérés professionnellement[39],[28].

Le revenu salarial moyen (et médian) augmente avec l’âge – surtout pour les hommes - jusqu’à la tranche des 50-54 ans pour baisser ensuite légèrement pour les 55 ans et plus[40].

Niveau d’éducation

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Le revenu salarial des diplômés de niveau Bac+3 ou plus (36 850 en 2015) est plus du double de celui des salariés au niveau CAP ou BEP (18 040 en 2015) et surtout des personnes sans diplôme (14 700 en 2015)[41], surtout en raison de salaires beaucoup plus élevés, mais aussi en partie en raison du volume de travail annuel plus important des diplômés[42]. En 2015, les salariés de niveau supérieur à Bac+2 avaient un salaire en équivalent temps plein (EQTP) 107% plus élevé que ceux sans diplôme et ont fourni 22% de plus de temps de travail salarié, d'où un revenu salarial 151% supérieur[28].

Catégories socio-professionnelles

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En 2015, le revenu salarial annuel moyen des cadres (y compris les chefs d’entreprise salariés) (40 540 euros) s'élevait à plus de trois fois celui des employés (12 820 euros). Il était de 22 680 euros pour les professions intermédiaires et 15 210 pour les ouvriers. Ici aussi, salaires horaires et temps de travail contribuent à ces écarts : comparés aux employés, les cadres avaient des salaires EQTP 133% supérieurs et une durée de travail 25% plus longue, d'où un revenu salarial 193% plus élevé[28].

Secteur privé et public

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Les individus inclus dans les calculs de revenus salariaux moyens peuvent être classés comme « salariés du secteur privé » et « salariés du secteur public » selon le secteur dans lequel ils ont principalement été salariés au cours de l'année. En France, « Les salariés sont classés dans le secteur qui correspond à leur poste principal, c'est-à-dire à l'entreprise dans laquelle leur nombre de jours rémunérés est le plus important, puis leur rémunération nette. »[43].

La mesure du revenu salarial peut différer selon le secteur : « dans le secteur privé et les entreprises publiques, on calcule le revenu salarial comme la somme des salaires perçus dans le secteur privé et les entreprises publiques. Au contraire, le revenu salarial dans le secteur public correspond à la somme de tous les salaires (dans le secteur public et dans le secteur privé) des salariés travaillant principalement dans le secteur public. »[44]

Le revenu salarial annuel moyen est depuis longtemps plus élevé dans le secteur public (c'est à dire pour les salariés ayant principalement travaillé dans le secteur public) que dans le secteur privé. Il lui était supérieur de 16 % dans les années 1988-1991, l’écart se creusant jusqu’à 26 % en 1997, pour revenir à 15,3 % en 2014 et 8,8 % en 2015. Cet écart « s’explique entièrement par le volume de travail moyen, compte tenu des périodes de non-emploi (chômage ou inactivité) des salariés du privé. »[45]. En 2015, le salaire moyen EQTP dans le « secteur public » était 1,7 % inférieur à celui du « secteur privé ». Mais la durée de travail moyenne était 10,8 % supérieure[28].

Régions et départements

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En France, les variations du revenu salarial annuel moyen entre régions et entre départements sont très fortes. En 2014, le revenu salarial annuel moyen du secteur privé et des entreprises publiques variait de 17 030 euros en Lozère à 35 170 dans les Hauts-de-Seine, soit plus du double (moyenne nationale : 22 420[46]. L’écart était encore plus élevé pour les hommes : 18 690 et 39 650 (moyenne nationale : 25 140).

Les écarts entre départements sont plus faibles si on compare le revenu salarial moyen des personnes de même profession et catégorie socioprofessionnelle (PCS) aux sein desquelles les niveaux de salaire sont plus homogènes : 14 850 dans les Pyrénées orientales contre 20 360 dans les Hauts-de-Seine pour les ouvriers, soit 37% de plus[47].

Distribution du revenu salarial

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La dispersion du revenu salarial est évidemment influencée à la fois par les inégalités de salaire en EQTP (horaire, journalier, etc.) et par les inégalités de durée du travail, mais aussi par l’interaction entre salaire EQTP et durée de travail. Les revenus les plus bas sont perçus par les personnes au salaire EQTP faibles mais surtout par les personnes ayant eu un temps de travail faible dans l’année, quel que soit leur salaire. De plus, le niveau de salaire et la durée de travail sont positivement corrélés : le salaire EQTP des salariés à temps partiel est plus faible que celui des salariés à temps complet ; les salaires des « petits boulots » épisodiques sont plus bas que ceux des emplois stables. La dispersion des revenus salariaux est ainsi plus grande que celle des salaires EQTP.

En France, la distribution du revenu salarial est souvent résumée par la part revenant aux différents déciles ou quartiles de la distribution et par divers rapports interdéciles et interquartiles. Par exemple, le rapport entre le 9e et le 1er décile de revenu salarial pour l'ensemble des salariés s’élève à environ 15[48]. Ce rapport interdécile, D9/D1 se décompose en un rapport d’environ 7,5 entre le premier décile et la médiane (D5/D1) et d’environ 2 entre la médiane et le 9ème décile (D9/D5). La dispersion des revenus salariaux est ainsi beaucoup plus grande que celle des salaires en équivalent temps-plein car elle prend en compte les écarts de volume de travail : pour ceux dont revenu salarial est supérieur à la médiane, la durée annuelle de travail est proche de 1 an ; pour les salariés du premier quartile de la distribution, cette durée est de moins de 3 mois dans le secteur privé et moins de 5 mois dans le secteur public (1,8 mois pour les employés)[49].

L’inclusion des allocations chômage dans un « revenu salarial élargi » réduit de moitié la dispersion dans la moitié basse de la distribution (le rapport D5/D1 passe de 7,5 à 3,7) sans que la dispersion dans la moitié haute ne soit modifiée (D9/D5 = 2)[50].

Trajectoires de revenu salarial

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Revenu salarial sur l'ensemble du cycle de vie

Aeberhardt, Romain et Charnoz, Pauline (12-2008). Courtioux, Pierre et Lignon, Vincent (12-2015). Tavan, Chloé (11-2008).

Au cours de leur vie, les individus ont chaque année un revenu salarial, éventuellement nul. On peut ainsi étudier l'évolution de ce « revenu salarial intertemporel » des individus et l'évolution du revenu salarial moyen pour des groupes de personnes. En étudiant les trajectoires d'individus et de leurs conjoints, une étude a montré que « les revenus des conjoints diminuent les inégalités observées entre les individus d'une même génération de 11,7 % », ce qui suggère que « l'effet redistributif des mises en couple l'emporte sur l'effet polarisant de l'homogamie éducative. »[51].

Instabilité du revenus salarial

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Plusieurs études se sont penchées, surtout aux États-Unis sur l'instabilité (ou la volatilité) du revenu salarial au cours du temps[52].

Le revenu salarial comme intermédiaire entre le salaire horaire et le niveau de vie

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+++[53]

  1. Insee Définitions. Revenu salarial.
  2. C’est le cas de Bessière & Greliche (11-2007) ; Coudin Marc, Pora & Wilner (11-2014) ; Georges-Kot (11-2017) ; Marc, Missègue, Morin, Remila & Rioux (11-2013) ; Marc, Missègue & Rioux (11-2011 et 11-2012) ; Morin, & Remila (03-2013) et Pora (06-2016).
  3. Analyses de Missègue & Wolff (05-2011), Morin & Remila (03-2013) et Pora & Wilner (07-2016). Données Insee de 1995 à 2001.
  4. Aeberhardt et al. (11-2007), Coudin et al. (11-2014), Georges-Kot (11-2017) ; Insee (07-2017 et 07-2018), Morin & Remila (03-2013) et Pora (06-2016) excluent les salariés de l’agriculture.
  5. Les salariés des particuliers-employeurs sont exclus des analyses de Coudin et al. (11-2014), Georges-Kot (11-2017), Insee (07-2017 et 07-2018), Marc et al. (11-2013) ; Marc, Missègue & Rioux (11-2011 et 11-2012), Missègue & Wolff (05-2011), Morin & Remila (03-2013), Pora (06-2016) et Pora & Wilner (07-2016).
  6. Morin & Remila (03-2013).
  7. Bessière & Greliche (11-2007) excluent les stagiaires et emplois aidés ; Coudin et al. (11-2014), Georges-Kot (11-2017), Insee (07-2017 et 07-2018), Meurs et Ponthieux (03-2007), Missègue & Wolff (05-2011), Pora (06-2016) et Pora & Wilner (07-2016) excluent les apprentis et stagiaires. Les contrats aidés étaient exclus du champ des études jusqu'à Insee (07-2017) ; depuis, ils sont inclus, comme dans Georges-Kot (11-2017) ou Insee (07-2018).
  8. Lapinte et Vanovermeir (04-2009) et Missègue & Wolff (05-2011) n’incluent que les personnes économiquement actives, excluant ainsi notamment les étudiants, même s’ils/elles ont perçu un salaire au cours de l’année. Pour Missègue & Wolff (05-2011), la rémunération salariale des étudiants « peut correspondre à des indemnités de stage ou être la rétribution d’un « job d’étudiant » dont l’exercice est nécessaire au financement de leurs études. » Il ne s"agit donc pas d'une « véritable insertion sur le marché du travail. »
  9. Cas des études de l’Insee antérieures à Coudin et al. (11-2014).
  10. Meurs et Ponthieux (03-2007) ne retiennent que les salariés dont l’horaire habituel hebdomadaire est au moins égal à 10 heures.
  11. En France, chacune des 486 professions de la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles a soit le statut d’indépendant soit celui de salarié. Insee (07-2017) se restreint ainsi aux « salariés » du secteur privé et des entreprises publiques.
  12. Ce qui, en théorie du moins, revient à se restreindre aux personnes ayant le statut de salarié. Lapinte et Vanovermeir (04-2009) n’incluent que les personnes pour lesquelles le revenu salarial est la principale source de revenu individuel. Ceci-Renaud, Charnoz & Gaini (03-2014 et 04-2015) se limitent aux personnes (hommes de 15 à 54 ans) qui tirent l’essentiel de leurs revenus des salaires du secteur privé, avec donc des restriction supplémentaires.
  13. Insee (07b-2016) et Pora & Wilner (07-2016) excluent les salariés ayant perçu moins d’1/8e de SMIC annuel.
  14. Ceci-Renaud, Charnoz & Gaini (03-2014 et 04-2015) ne considèrent que les hommes âgés de 15 à 54 ans : le champ d’étude de Pora & Wilner (07-2016) est restreint aux personnes âgées de 20 à 60 ans.
  15. Charnoz, Gombault & Greliche (11-2008).
  16. Voir Charnoz et al. (11-2008) ; Pora (01-2017) p.36.
  17. Lapinte & Vanovermeir (04-2009) p.60.
  18. Marc, Missègue & Rioux (11-2012) pp.45 et 58).
  19. On trouve les données pour les années 2002 à 2015 in Insee (09-2017). Voir aussi Husson (2012) ; Insee (11-2007 et 07-2017).
  20. Touzet (04-2009) combine également revenu salarial et indemnités de chômage (voir p.24).
  21. Lapinte & Vanovermeir (04-2009) p.60
  22. Marc, Missègue & Rioux (11-2012) pp.45 et 58.
  23. Marc, Missègue & Rioux (11-2011).
  24. Amar et al. (11-2009).
  25. Le revenu salarial moyen au cours d’une année dépend de la taille de la population salariée pendant l’année, laquelle est très hétérogène : jeunes obtenant en emploi salarié, seniors partant en retraite, nouveaux chômeurs, adultes retrouvant un emploi… Voir Marc, Missègue & Roux (10-2011) p.57 ; Insee (04-07-2017).
  26. Pora (01-2017).
  27. Chaque salarié peut avoir eu plusieurs postes à temps partiel et/ou à temps complet au cours de l'année. Seul le « poste principal » est pris en compte pour sa catégorisation. Une personne ayant eu en tout et pour tout un emploi salarié d'une semaine à temps plein dans l'année est ainsi classée dans la catégorie « salarié à temps complet ».
  28. a b c d et e Insee (07-2018).
  29. Pora (06-2016) ; Insee (08-2016) Revenu salarial moyen et décomposition sur l'ensemble du champ salarié en 2013 (données).
  30. Pour une analyse plus fine, il faudrait prendre en compte le nombre moyen d’heures rémunérée par jour.
  31. Personnes ayant perçu un salaire au moins un jour dans l'année, hors salariés des particuliers-employeurs.
  32. Mesurées en termes de variance du revenu salarial.
  33. Marc, Missègue & Roux (11-2011).
  34. Hors salariés agricoles, apprentis, stagiaires, et hors salaires versés par des particuliers employeurs. Voir Insee (07-2017 et 07-2018)
  35. 35 % en 1995, 29 % en 2015. Sécurité sociale (10-2017), onglet FaII.3.6 et Insee (07-2018).
  36. « Pour les femmes, un quart de salaire de moins » in Vincendon (06-2016).
  37. Pora (01-2017).
  38. Insee (07-2018). Il s'agit évidemment des femmes et des hommes inclus dans le camp de l'étude, excluant entre autres les salarié(e)s de particuliers employeurs.
  39. Pora (01-2017).
  40. Pora (01-2017) ; Insee (07-2017 & 07-2018).
  41. Ces données ne concernent que les personnes ayant fini leurs études.
  42. Pora (01-2017).
  43. Georges-Kot (11-2017).
  44. Pora (06-2016 & 01-2017).
  45. Pora (01-2017).
  46. Salariés à leur lieu de résidence. Les bénéficiaires de contrats aidés sont inclus. Par contre, les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs sont exclus. Voir Insee (07-2017).
  47. Insee (07-2017).
  48. Si 100 « salariés » sont classés de 1 à 100 selon le niveau de leur revenu salarial, le revenu salarial du 90ème est environ quinze fois celui du 10ème. Voir Insee (07-2017, 11-2017, 07-2018), Pora (01-2017)
  49. Georges-Kot (12-2017)
  50. Insee (09-2017).
  51. Courtioux & Lignon (12-2015).
  52. Ayllón & Ramos(11-2015) ; Cappellari & Leonardi (03-2013) ; Ceci-Renaud, Charnoz & Gaini (04-2015) ; Celik, Juhn, McCue & Thompson (08-2009) ; Gottschalk & Moffitt (1994) ; Guillaume & Simon(07-2019) ; Haider (10-2001) ; Leonardi (01-2013 ; 01-2017).
  53. Aeberhardt, Pouget & Skalitz (11-2007) ; Amar et al. (11-2009) ; Chagny et al. (03-2018) ; Charnoz, Gombault & Greliche (11-2008) ; Favrat, Prady & Tavan (10-2012) ; Jauneau (07-2009) ; Lapinte & Vanovermeir (05-2009); Missègue & Wolff (05-2011) ; Sécurité sociale (10-2017).

Références

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  • Guillaume, Marion et Simon, Cécile (07-2019) idem L’évolution des inégalités de revenu salarial comme marqueur de la précarité au fil des générations.] Présentation, Direction Technique de l’Agirc-Arrco, Séance plénière du 11 juillet 2019 « Évolution des inégalités intragénérationnelles », ii + 24 pp. (Présentation, 25 pp. ; idem).
  • Pora, Pierre et Wilner, Lionel (10-2017) Heterogeneous Exposure to Labor Earnings Risk (Volatilité des revenus salariaux : une exposition inégale au risque salarial.) 26 octobre 2017, i + 87 pp., publié in Document de travail n° F1802, Direction des statistiques démographiques et sociales, Insee, 8 mars 2018 (résumé et accès).