Utilisateur:Touchatou/Démographie des entreprises

La démographie des entreprises est l’application des concepts et techniques de la démographie aux entreprises et unités similaires. La démographie des entreprises pose d'emblée de multiples problèmes de définition : qu'est-ce qu'une « entreprise » ? peut-elle n'avoir aucune activité pendant plusieurs années ? qu'est-ce qu'une « naissance », une « création », un « décès », une « disparition » d'entreprise ? si une entreprise se scinde en deux, y a t-il disparition de l'entreprise d'origine et création de deux nouvelles entreprises ?

Les données de démographie des entreprises peuvent provenir d'enquêtes ou de données administratives ; de plus en plus souvent, elles s'appuient sur des répertoires (ou fichiers) d'entreprises et/ou d'établissements.

La démographie des entreprises s'intéresse au nombre et à la distribution (géographique, par taille ...) des entreprises sur un territoire donné, aux facteurs associés à la naissance ou création d'entreprises, à la disparition d'entreprises, aux changements de distribution par taille ou par secteur ... Elle apporte un éclairage sur l'évolution de l'emploi et du chômage, de la croissance économique, etc. Par exemple, quelle est la part des variations de l'emploi dans telle ou telle industrie due aux créations d'entreprises ? quelle part est due aux disparitions d'entreprises ? quelle part est due aux emplois nets créés par les entreprises existantes ? Les nombreuses petites entreprises créent-elles plus d'emploi que les grandes entreprises, moins nombreuses ?

Définition du domaine et terminologie

La démographie des entreprises est l’application des concepts et techniques de la démographie aux entreprises et unités similaires. Un ensemble d’entreprises peut en effet être vu comme une population statistique dont on peut analyser la taille et l’évolution, les créations et disparitions, les changements de statut, etc. La démographie des entreprises peut concerner également d'autres entités économiques : établissements, groupes d’entreprises, coopératives...

La démographie des entreprises peut être considérée comme un sous-domaine de la démographie des organisations, pouvant traiter d'associations, de syndicats, d'unités administratives, et autre institutions. Mais le terme « démographie des organisations » est également utilisé au sans de démographie des individus appartenant à des organisations : par exemple l'étude de la distribution par âge, sexe, durée des membres d'associations.

On peut ainsi parler de « démographie des établissements ». Les établissements étant caractérisés (à quelques exceptions près) par une localisation géographique unique, leur démographie peut inclure l’étude de leur mobilité (ou « migration ») d’un lieu à l’autre. Mais on peut également analyser la mobilité des établissements principaux d’entreprises individuelles et de sièges sociaux de sociétés, ou la mobilité de sièges sociaux de groupes d’entreprises.

La démographie des entreprises se distingue de la démographie des entrepreneurs, cette dernière concernant les caractéristiques démographiques (âge, sexe, niveau de formation, etc.) des entrepreneurs - en particulier les nouveaux entrepreneurs créateurs d'entreprises.

On trouve chez certains le terme « démographie économique » qui regroupe l’analyse démographique des entreprises et des emplois, y compris les emplois hors entreprise. Mais, pour d’autres, le terme « démographie économique » concerne les aspects économiques de la démographie humaine, qui peuvent être sans rapport direct avec les entreprises, comme les aspects de démographie humaine des taux d’épargne des ménages. Le terme peut aussi englober les trois champs démographiques : entreprises, emplois et personnes.

On peut noter que le terme anglais « business demography » (traduit diversement en français) est parfois utilisé au sens très différent d'« utilisation de la démographie humaine au service des entreprises » : étude de la clientèle réelle ou potentielle, choix de site pour un commerce, gestion des ressources humaines...

Enfin, on trouve le terme « firmographie » pour l’étude du cycle de vie des firmes, ou comme l’équivalent de « démographie des entreprises et des établissements ». En fait, les études utilisant le terme « firmographie » se concentrent sur l’analyse des interactions entre la dynamique des firmes et leur localisation géographique : principalement l’étude des facteurs qui favorisent la création des firmes à certains endroits et non à d’autres, mais aussi l’étude des facteurs qui incitent les entreprises à se délocaliser d’un endroit à l’autre.

Sources de données

Enquêtes et recensements

Les données de démographie des entreprises peuvent provenir d’enquêtes ou de recensements ponctuels. Un « recensement industriel » permet ainsi d’obtenir des estimations du nombre, de la répartition géographique et par taille, etc. des entreprises et établissements dans les secteurs couverts. La distribution par âge peut également être obtenue si des données sur l’année de création, ou l’ancienneté des entreprises sont collectées. La répartition par âge donne des indications grossières sur les taux de création et de disparition des entreprises. De meilleures estimations peuvent être obtenues au moyen de recensements successifs comparables. Mais deux recensements successifs ne donnent aucune information sur les entreprises créées après le premier et disparues avant le second.

Les données peuvent aussi provenir d’enquêtes de panel, mais les possibilités d’analyse sont alors limitées par la taille restreinte des échantillons.

Répertoires (ou fichiers) d’entreprises et/ou d'établissements

Les répertoires (ou fichiers) d’entreprises et/ou d'établissements sont la source la plus commune de données de démographie des entreprises modernes. D’où le lien étroit entre démographie des entreprises et démographie des répertoires d’entreprises, à tel point que, selon le manuel Eurostat-OCDE des statistiques de démographie des entreprises, « En pratique, les statistiques de démographie des entreprises requiérent l'existence d'un registre statistique ou administratif des entreprises ».

L'utilisation de répertoires d'entreprises pose plusieurs problèmes :

• les unités couvertes sont par définition celles pour lesquelles l'inscription au fichier est obligatoire ou automatique : les unités de petite taille ou de certains secteurs peuvent être exclues
• le fichier peut être incomplet
• souvent, les unités qui cessent toute activité ne le déclarent pas, et le fichier peut inclure des unités qui n'ont plus d'existence
• la mise à jour des informations peut prendre du temps.

Problèmes de définition

Les unités statistiques

Établissements, entreprises, groupes d'entreprises. Les autoentrepreneurs.

Dépendance envers les répertoires : procédures administratives.

Création, naissance, apparition, entrée, ouverture...

Le plus souvent, l’entrepreneur qui « crée » une entreprise « à partir de rien » commence par réfléchir à ce qu’il ou elle veut faire : une entreprise pour produire quoi ? pour quels clients ? (ce qui peut impliquer une étude de marché préalable), installée où ? financée comment ? (ce qui peut, par exemple, impliquer des discussions avec une ou plusieurs banques), etc.

Ce n’est que quand un projet apparemment viable (un « business plan ») est mis au point que l’entrepreneur fait une demande auprès des autorités pour la création d’une unité légale. Ce n’est que quand la demande est acceptée, que l’entreprise est « créée » d’un point de vue légal. Cette création s’accompagne soit immédiatement, soit après un certain délai par l’inscription dans un registre d’entreprises. À ce stade, l’entreprise n’a encore aucune activité et n’a créé aucun emploi, si ce n’est l’activité de l’entrepreneur lui-même.

Une fois l’entreprise « créée légalement », l’entrepreneur se lance dans l’achat d’un terrain, la construction de bâtiments, l’acquisition d’équipements et de matières premières, l’embauche de personnel. L’entreprise se « crée » d’un point de vue matériel, mais n’a toujours aucune activité de production et, au plus, quelques personnes employées.

Une fois que l’entreprise est « créée matériellement », l’entreprise commence ses activités de production ; elle « existe » d’un point de vue économique. Pour les entreprises de services, la première vente se réalise simultanément avec la première production. Pour une entreprise agricole ou industrielle, la première vente n’aura lieu que plus tard – parfois beaucoup plus tard.

Ainsi, même dans le cas simple d’une entreprise crée « ex nihilo », la « création » peut être définie de plusieurs manières, selon la (ou les) source(s) de données et l’utilisation que l’on veut en faire. Selon la définition utilisés, chaque « création » s’accompagne d’une « date de naissance » différente. Pour clarifier, on peut attribuer à chaque « création » un terme différent : en français, on peut utiliser les termes création, naissance apparition, entrée… pour distinguer les différents concepts.

Par exemple, on pourra appeler « entrée » ou « immatriculation » l’inscription d’une nouvelle entreprise dans le répertoire d’entreprises (et « sortie » sa désinscription). C'est la terminologie usuelle de la démographie des répertoires d’entreprises.

La démographie des entreprises s’intéressant à la production économique et à l’emploi, la « 'création » d’une entreprise ex nihilo sera définie comme la « mise en œuvre de nouveaux moyens de production ». Cette « création démographique » aura lieu après (quelquefois très longtemps après) la « création juridique » et l’« entrée » dans un registre. Parfois, une « création juridique » et une « entrée » en registre ne sera même suivie d’aucune « création démographique », le projet étant finalement abandonné.

On peut noter que la « création démographique » d’une entreprise implique la mise en œuvre de nouveaux moyens de production. Il ne suffit pas que ces moyens de production existent et soient mis en place : il faut qu’ils soient mis en œuvre : un entreprise créée est ipso facto une « entreprise active ».

Mais d’autres cas se présentent :

Interruptions temporaires d'activité

Une entreprise peut cesser ses activités pendant plusieurs mois ou plusieurs années, puis les reprendre. Si la période de cessation d’activité est courte, on peut considérer qu’il n’y a eu ni décès, ni naissance d’entreprise. Si la période est longue (par exemple, trois ans ou plus), on peut considérer qu’il y a eu « décès » puis « naissance » - ou « cessation » puis « reprise ».

En France :

si l’entreprise reprend une activité après une interruption de moins d’un an :

sans changement d’activité : ni disparition, ni création

avec changement d’activité : disparition suivie de création

si l’entreprise reprend une activité après une interruption de plus d’un an

sans nouvelle immatriculation dans le répertoire SIRENE : ni disparition, ni création, mais reprise de l’ancien numéro SIREN

avec nouvelle immatriculation dans le répertoire SIRENE : disparition suivie de création

Scissions et reprises

En cas de scission d’une entreprise existante en deux entreprises, on peut considérer :

soit qu'il y a eu disparition de l'entreprise suivie de création de deux nouvelles entreprises

soit qu'il n'y a eu qu'une création d'entreprise.

En France, on retient comme création « les reprises par une nouvelle entreprise de tout ou partie des activités et moyens de production d'une autre entreprise (il y a nouvelle immatriculation dans Sirene) s’il n’y a pas continuité de l’entreprise reprise ». « On considère qu’il n’y a pas continuité de l’entreprise si parmi les trois éléments suivants concernant le siège de l’entreprise, deux sont modifiés lors de la reprise : l’unité légale contrôlant l’entreprise, l’activité économique et la localisation. ».

Défaillance, cessation, liquidation, sortie, mort, fermeture...

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Taux de création de cessation, de survie

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Distribution par taille

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Taille et taux de croissance

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Modélisation : processus de Markov

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Effets des « seuils sociaux »

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Facteurs ou déterminants

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Facteurs ou déterminants de création

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Facteurs ou déterminants de cessation et de survie

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Démographie des entreprises et emploi

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Données de démographie des entreprises

Références

• Bodenmann, B.R. and Axhausen, K.W. (2010). Synthesis Report on the State of the Art on Firmographics. SustainCity Working Paper 2.3, Institute for Transport Planning and Systems (IVT), ETH Zurich, Revision 3, 7 May 3010, 31 pp.

• Eurostat and OECD (12-2007) Eurostat-OECD Manual on Business Demography Statistics., Methodologies and working papers, 2007 edition, 17 Dec. 2007, 99 pp.

• Haveman, Heather A. (12-1995) The Demographic Metabolism of Organizations: Industry Dynamics, Turnover, and Tenure Distributions. Administrative Science Quarterly, Vol. 40, No. 4, Dec., 1995, pp. 586-618.

• Insee (01-2015) Note Méthodologique - Les créations d'entreprises. Dernière mise à jour : 14 janvier 2015, 2 pp.

• Maoh, Hanna F. and Kanaroglou, Pavlos S. (2005) Agent-Based Firmographic Models: A Simulation Framework for the City of Hamilton, PROCESSUS Second International Colloquium on the Behavioural Foundations of Integrated Land-use and Transportation Models: Frameworks, Models and Applications, University of Toronto, Toronto, June 2005, 24 pp.

• MEDDE (10-2014) Indicateurs & Indices. Développement durable. Indicateurs de développement durable territoriaux. Les créations d'entreprises. Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, Mis à jour le 27 oct. 2014. Taux de création d’entreprises en 2011 (par zone d’emploi). Données associées.

• Smith, Stanley K. and Morrison, Peter A. (2003) Business Demography, pp. 106-108 in Demeny, Paul and McNicoll, Geoffrey (eds.), Encyclopedia of Population Macmillan Reference, Farmington Hills, MI, 2003.

• van Wissen, Leo J.G. (06-2002) The Demography of Entrepreneurs and Enterprises. Faculty of Spatial Sciences, University of Groningen, Groningen, the Netherlands and Netherlands Interdisciplinary Demographic Institute NIDI, The Hague, The Netherlands, June 2, 2002, 22 pp.