Tommy Wiseau

réalisateur et acteur américain

Tommy Wiseau (prononcé /ˈwaɪ.zoʊ/), né Tomasz Wieczorkiewicz, est un réalisateur, acteur et scénariste américain d'origine polonaise né le à Poznań[1]. Il est principalement connu pour son film The Room sorti en 2003 au cinéma, considéré par de nombreux critiques comme l'« un des pires films jamais réalisés » et qui a obtenu pour cette raison un statut de film culte[2]. Il a également dirigé le tournage du documentaire Homeless in America sorti en 2004, et la sitcom The Neighbors (en) sortie en 2015.

Tommy Wiseau
Description de l'image Tommy-Wiseau-3.jpg.
Naissance (69 ans)
Poznań, Pologne
Nationalité Drapeau des États-Unis Américain
Profession Réalisateur
Acteur
Scénariste
Producteur
Films notables The Room

Biographie

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Tomasz Wieczorkiewicz est né à Poznań en Pologne[3], il aurait ensuite vécu en Allemagne, puis en France, avant d'arriver à San Francisco.

Wiseau est très discret à propos de son passé[4]. Dans diverses interviews, il déclare avoir vécu en France « il y a longtemps »[5], prétend avoir grandi à la Nouvelle-Orléans en Louisiane[6],[7] et avoir « une famille entière » à Chalmette, en Louisiane[8]. Dans des entretiens suivant la parution de The Room en 2003, Wiseau donna un âge indiquant qu'il était né en 1968 ou 1969[9]. Dans l'ouvrage The Disaster Artist paru en 2017, l'acteur Greg Sestero, qui a rencontré Wiseau lors de cours de théâtre, annonce que la concubine de son frère David a obtenu des copies des papiers d'immigration aux États-Unis de Wiseau. Il révèle que Wiseau est né « bien plus tôt » que ce que l'acteur prétend[10], dans un pays du bloc de l'Est dans les années 1950[11].

Dans The Disaster Artist, Sestero affirme que Wiseau lui a confessé ─ bien qu'à travers des « histoires fantastiques, tristes, et contradictoires »[11] ─ qu'il aurait grandi quelque part dans le bloc de l'Est, et qu'il serait arrivé à Strasbourg alors qu'il était jeune homme, où il aurait adopté le prénom Pierre et travaillé comme plongeur dans un restaurant[12]. Toujours selon Sestero, Wiseau aurait été arrêté injustement à la suite d'un raid antidrogue dans une auberge de jeunesse, et aurait été traumatisé par le traitement de la police française ─ une expérience qui l'aurait incité à émigrer vers l'Amérique, pour vivre avec son oncle et sa tante à Chalmette, en Louisiane[13]. Wiseau aurait par la suite déménagé à San Francisco, en Californie, où il aurait travaillé comme vendeur de rue vendant des jouets aux touristes près de Fisherman's Wharf[14].

Sestero prétend que Wiseau était surnommé « L'homme aux oiseaux » pour ses oiseaux-jouets uniques, qui étaient alors populaires en Europe seulement ; ceci l'aurait conduit à changer légalement son nom en Thomas Pierre Wiseau, « prenant le mot français "oiseau", et échangeant le O avec le W de son nom de naissance »[14]. Il aurait plus tard changé son prénom en Thomas, puis Tommy, une fois aux États-Unis. Wiseau aurait travaillé dans divers domaines dans la région de la baie de San Francisco, notamment en tant que garçon de table et travailleur hospitalier, et aurait géré une entreprise appelée Street Fashions USA, vendant à bas prix des jeans avec des défauts de fabrication. Wiseau aurait ensuite acheté des locaux commerciaux et les aurait loués autour de San Francisco et Los Angeles, ce qui lui aurait permis de devenir financièrement indépendant[15]. Toutefois, dans son livre, Sestero admet que l'idée que Wiseau soit devenu riche si rapidement et de cette manière est si peu probable qu'il n'y croit pas lui-même[16]. Sestero n'explicite jamais ses propres convictions, mais il indique à plusieurs occasions qu'un grand nombre de personnes impliquées dans la création de The Room pensaient sérieusement que le film faisait partie de quelque complot de blanchiment d'argent pour le crime organisé[17].

Sestero raconte qu'assez tard dans sa vie, Wiseau aurait été impliqué dans un accident de la route presque fatal en Californie, après qu'un autre conducteur eut grillé un feu rouge et fut entré en collision avec le véhicule de Wiseau ; Wiseau aurait alors été hospitalisé pendant plusieurs semaines[18]. Sestero suggère que cet incident fut le moment décisif dans la vie de Wiseau, qui l'incita à poursuivre ses rêves de devenir acteur et réalisateur, ambitions qu'il avait longtemps mises de côté en privilégiant sa stabilité financière[19].

Wiseau revendique les influences de James Dean, Marlon Brando, Tennessee Williams[20], Orson Welles, Elizabeth Taylor et Alfred Hitchcock[21].

Filmographie

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Année Titre Réalisateur Producteur Scénariste Acteur Rôle Notes
2003 The Room Oui Oui Oui Oui Johnny
2010 The House That Drips Blood on Alex Oui Alex Court métrage
2011 Bump Oui Rick Court métrage
2015 Samurai Cop 2: Deadly Vengeance Oui Oui Linton Kitano
2016 Cold Moon Oui Officiel du rodéo Caméo
2017 The Disaster Artist Oui Henry Caméo non crédité[22]
2018 Best F(r)iends Oui Harvey Lewis
Scary Love Oui TBA Clip musical
2023 Big Shark[23] Oui Oui Oui Oui Patrick Post-Production
TBA Film d'OVNI sans titre[24] Oui Pré-production

Documentaires

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Année Titre Réalisteur Producteur Scénariste Acteur Rôle Notes
2004 Homeless in America Oui Oui Oui Oui Lui-même Intervieweur
2016 Enter the Samurai Oui Lui-même Documentaire concernant le tournage de Samurai Cop 2: Deadly Vengeance

Notes et références

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  1. « Tommy Wiseau - Biography », sur imdb.com (consulté le )
  2. (en) Clark Collis, « The Room': Worst movie ever? Don't tell that to its suddenly in-demand star. », sur popwatch.ew.com, (consulté le ).
  3. (en) Greg Sestero, The Disaster Artist, , 288 p. (ISBN 978-1-4516-6119-4 et 1-4516-6119-3, lire en ligne).
  4. (en) Clark Collis, « The Crazy Cult of 'The Room », sur EW.com, (consulté le ).
  5. (en) John Levesque, « Is 'The Room' the worst movie of all time? », sur Seattle Post-Intelligencer, (consulté le ).
  6. (en) « Interview: Tommy Wiseau « Terminal Laughter » », sur terminallaughter.wordpress.com (consulté le ).
  7. (en) Rachael Maddux, « Trapped in The Room with Tommy Wiseau », sur CL Atlanta, (consulté le ).
  8. (en) « Interview with Tommy Wiseau, actor/writer/director/producer of The Room | Cinetology », sur blogs.crikey.com.au, (consulté le ).
  9. (en) Sestero & Bissell 2013, p. 258.
  10. (en) Sestero & Bissell, The Disaster Artist, , p. 258.
  11. a et b (en) Sestero & Bissell, The Disaster Artist, , p. 192.
  12. (en) Sestero & Bissell, The Disaster Artist, 2017, pp. 192─194, 200─203.
  13. (en) Sestero & Bissell, The Disaster Artist, 2017, pp. 200─203, 207─208.
  14. a et b (en) Sestero & Bissell, The Disaster Artist, 2017, pp. 244─245.
  15. (en) Sestero & Bissell, The Disaster Artist, 2017, pp. 246─250.
  16. (en) Sestero & Bissell, The Disaster Artist, , p. 246.
  17. (en) Sestero & Bissell, The Disaster Artist, 2017, pp. 100, 160.
  18. (en) Sestero & Bissell, The Disaster Artist, , p. 59.
  19. (en) Sestero & Bissell, The Disaster Artist, , p. 179.
  20. (en) Josh Rubenoff, « Josh Rubenoff: Interview of Tommy Wiseau », sur Josh Rubenoff, (consulté le ).
  21. (en) Will Sloan, « The Varsity Interview: Tommy Wiseau », sur The Varsity, (consulté le ).
  22. « The Disaster Artist (film) », sur Collider.com (consulté le )
  23. Ale Russian, « The Room's Tommy Wiseau and Greg Sestero Are Back with a Shark-Attack Movie », sur People, (consulté le )
  24. David Gelmini, « Exclusive FrightFest Interview: Greg Sestero Talks CYST », Dread Central (en), (consulté le )

Liens externes

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