Théorie du fer à cheval
En théorie politique, la théorie du fer à cheval consiste en l'affirmation que l'extrême gauche et l'extrême droite, au lieu d'être en opposition et de constituer les deux extrémités d'un spectre politique linéaire et continu, se ressemblent, en formant les deux extrémités d'un fer à cheval. Cette théorie est attribuée à l'écrivain français Jean-Pierre Faye. Les tenants de cette théorie notent un certain nombre de similarités entre l'extrême gauche et l'extrême droite, notamment leur supposée propension à graviter autour de l'autoritarisme ou du totalitarisme. La théorie du fer à cheval s'oppose au traditionnel axe droite-gauche, comme à de nombreux systèmes multidimensionnels de classement politique.
Origine
modifierL'idée que l'extrême gauche et l'extrême droite sont proches l'une de l'autre apparaît durant la république de Weimar, lorsque certains communistes sont soupçonnés d'être proches de l'idéologie nazie[1]. Néanmoins, l'utilisation du terme « théorie du fer à cheval » pour décrire ce phénomène est démocratisée par Jean-Pierre Faye, qui l'utilise dès 1972 dans son ouvrage Théorie du récit : introduction aux langages totalitaires[2], puis en 2002 dans son livre Le Siècle des idéologies. D'autres[Qui ?] attribuent cette théorie à Seymour Martin Lipset, Daniel Bell ou « l'école pluraliste ».
Critiques
modifierD'après le journaliste Pierre Rimbert, l'assimilation de la gauche à l'extrême droite constitue l'« élément central du cordon sanitaire qui vise à rendre infréquentable toute proposition politique en rupture avec l’ordre économique »[3].
Notes et références
modifier- « Les extrêmes se rejoignent-ils ? », sur France Culture, (consulté le )
- Jean-Pierre Faye, Théorie du récit : introduction aux langages totalitaires : critique de la raison [et de] l'économie narrative, Paris, Hermann, coll. « Savoir », , 140 p. (ISBN 9782705656959, OCLC 495863500, BNF 34564233, présentation en ligne), p. 124, 133.
- Pierre Rimbert, « Le centre est encore fécond… », sur Le Monde diplomatique,