Rudolf Friemel

résistant autrichien, communiste, membre des Brigades internationales et déporté

Rudolf Friemel, surnommé Rudi Friemel, né le à Vienne et mort pendu le au camp de concentration d’Auschwitz, est un communiste autrichien qui s’est engagé dans la résistance contre l’austrofascisme, a combattu en Espagne dans les Brigades internationales et a participé à la résistance à Auschwitz.

Rudolf Friemel
Surnom Rudi Friemel
Naissance
Vienne, Autriche-Hongrie
Décès (à 37 ans)
Auschwitz, Troisième Reich
Première incarcération
Prison de Stein (Autriche)
Camp de Gurs
Camp de concentration d'Auschwitz
Origine Autriche
Allégeance KPÖ
Type de militance Parti communiste d'Autriche
Brigades internationales
Groupe de combat d’Auschwitz
Cause défendue Résistance contre le nazisme
République espagnole
Hommages
  • Plaque commémorative Ernst-Ludwig-Gasse 8/1, à Vienne
  • Une rue porte son nom dans le 10e arrondissement de Vienne

Biographie

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Rudolf Friemel, mécanicien automobile de profession, est membre de la jeunesse ouvrière socialiste. Il se syndique en 1925 et adhère au Parti social-démocrate d'Autriche (SDAP) l'année suivante[1]. Ayant pris part au soulèvement armé de la mi contre le régime austrofasciste d’Engelbert Dollfuss en tant que membre du Republikanischer Schutzbund (organisation paramilitaire du SDAP), il arrêté fin et condamné le à sept ans de prison[2].

Interné à la prison de Stein, il bénéficie d’une libération anticipée et se rend en France à la mi puis en Espagne le pour combattre dans les rangs des Brigades internationales (XIe brigade - compagnie de transmissions). Après la défaite des Républicains espagnols, il se réfugie début 1939 en France, où il est interné au camp de Gurs. Là, il se porte volontaire pour le service civil du travail et trouve un emploi de mineur à Carmaux. Il vit à Arthès dans le Tarn avec sa compagne espagnole Margarita Ferrer Rey. Leur fils Eduard naît le à Albi. Le , il est incarcéré à Vierzon par la police militaire allemande et le emprisonné par la Gestapo à Vienne[2].

Rudolf Friemel est envoyé fin au camp de concentration d’Auschwitz, où il est enregistré sous le matricule 25173[3]. Il se joint au groupe de résistance autrichien qui s’est formé en 1942, auquel appartiennent Ernst Burger, Hermann Langbein, Ludwig Vesely, Alfred Klahr, Ludwig Soswinski et devient communiste[4],[3]. En mai 1943, le groupe de résistance autrichien et un groupe de résistance de la gauche polonaise fusionnent et forment le Groupe de combat d'Auschwitz (Kampfgruppe Auschwitz)[5]. Comme Friemel connaît le français, c’est lui qui assure la liaison avec le groupe de résistants français du camp[6].

En , Rudolf Friemel apporte son concours à la préparation d’une évasion qui échoue. Lui-même, et ses camarades impliqués — Ludwig Vesely, Ernst Burger, Piotr Piąty et Bernard Swierczyna —, sont mis au cachot dans le Block 11 et torturés. Le , ils sont tous les quatre exécutés par pendaison, sur la place d’appel devant les 15 000 déportés rassemblés[5]. Face aux bourreaux, Rudolf Friemel s'est écrié : « Nieder mit der braunen Mordpest ! » (À bas la peste brune !)[7].

Mariage à Auschwitz : un cas unique

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Rudof Friemel est l’unique détenu d’Auschwitz à avoir eu l’autorisation de se marier pendant son internement. Il en avait fait la demande, de même que son père et sa future épouse. Le mariage est enregistré au bureau de l’État-civil du camp le [2]. Pour cette occasion, Friemel a pu se laisser pousser les cheveux et revêtir un vêtement civil. Une photo des mariés prise par le photographe du camp Wilhelm Brasse témoigne de l’événement[8].

Hommages

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Une plaque commémorative a été apposée au no 8 de la Ernst-Ludwig-Gasse (10e arrondissement des Favoriten de Vienne), où a vécu Rudolf Friemel[1].

En 2004, la ville de Vienne a décidé d’honorer la mémoire de Friemel en donnant son nom à une rue également dans l'arrondissement des Favoriten[1].

Notes et références

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  1. a b et c (de) « Friemel, Rudolf », sur dasrotewien.at.
  2. a b et c (de) « Friemel, Rudolf », sur doew.at.
  3. a et b (de) Manfred Mugrauer, Ernst Burger (1915-1944), p. 221.
  4. (de) Rudolf Kropf, Die Befreiung von Auschwitz, p. 3, dans auschwitz information, 67. Ausgabe, Jänner 2005, Institut für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte, Johannes Kepler Universität Linz (pdf; 82 kB).
  5. a et b Hermann Langbein, Menschen in Auschwitz. 1980, p. 304 et s.
  6. Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, 2005, Éditions Autrement, p. 202 (témoignage de Roger Abada).
  7. (de) Manfred Mugrauer, Ernst Burger (1915-1944), p. 223.
  8. « Photo du mariage conservée au Centre de documentation de la Résistance autrichienne », sur doew.at (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Hermann Langbein (trad. de l'anglais par Denise Meunier), Hommes et femmes à Auschwitz [« Menschen in Auschwitz »], Paris, Tallandier, coll. « Texto », , 532 p. (ISBN 978-2-84734-815-6)
  • (de) Erich Hackl : Die Hochzeit von Auschwitz, eine Begebenheit, Diogenes-Verlag, Zürich, 2002 (ISBN 3-257-06324-5)
  • (de) Hermann Langbein : Menschen in Auschwitz, Ullstein-Verlag, Frankfurt am Main; Berlin; Wien, 1980 (ISBN 3-548-33014-2)
  • (de) Manfred Mugrauer, Ernst Burger (1915–1944) : Funktionär des Kommunistischen Jugendverbandes und führendes Mitglied der „Kampfgruppe Auschwitz“, Vienne, Dokumentationsarchiv des österreichischen Widerstandes : Feindbilder, (ISBN 978-3-901142-65-9, lire en ligne)

Articles connexes

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Liens externes

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