Roxanne Shanté
Roxanne Shanté, de son vrai nom Lolita Shanté Gooden, née le dans le Queens, New York, est une rappeuse américaine, qui s'est popularisée grâce à la « Guerre des Roxanne », et à son rôle dans le collectif hip-hop Juice Crew.
Nom de naissance | Lolita Shanté Gooden |
---|---|
Naissance |
Queens, New York, États-Unis |
Activité principale | Rappeuse |
Genre musical | Hip-hop, hip-hop old-school, rap hardcore |
Instruments | Voix |
Années actives | Depuis 1984 |
Labels | Pop Art Records, 10 Records, Virgin Records (Irlande, Royaume-Uni), Breakout, A&M Records, Cold Chillin’, Reprise, Warner Bros. Records, Livin’ Large, Tommy Boy Records, Warner Bros. Records |
Site officiel | roxanneshante.com |
Biographie
modifierEnfance et carrière musicale
modifierEn 1984, Shanté rencontre Mr. Magic (en) et Marley Marl, membres du groupe UTFO (en), dans le quartier de Queensbridge. Ils discutent d'un concert annulé du groupe[1]. Leur dernier single, Hanging Out, a un accueil critique mitigé, mais la face B, Roxanne, Roxanne, une diss track sur une femme qui repousse leurs avances, est un succès commercial[2].
Shanté appartient au Juice Crew, un collectif d'artistes hip-hop du quartier. Elle propose de jouer le rôle de Roxanne dans une diss track en réponse à celle d'UTFO, produite par Marley Marl avec la même version instrumentale que la chanson d'origine[3]. La chanson Roxanne's Revenge rencontre un grand succès : à 14 ans, Roxanne Shanté devient une des rappeuses les plus connues de l'époque. Marley Marl devient son producteur et elle commence une carrière de rappeuse. Elle gagne d'autant plus en popularité que se déroule la « Guerre des Roxanne » (Roxanne Wars), une longue série de diss tracks de Roxanne Shanté et de The Real Roxanne, qui affirme être la Roxanne de la chanson d'origine[4],[5].
En 1985, Shanté publie un album en collaboration avec Sparky D[6]. L'album est intitulé Round One, Roxanne Shanté vs Sparky Dee et publié par Spin Records. Il inclut six chansons : Roxanne's Revenge et la réponse Sparky's Turn qui a fait connaître Sparky D, Roxanne's Profile par Shanté et Sparky's Profile par Sparky D, et une battle en version censurée et non censurée[7]. Shanté publie aussi plusieurs singles, dont « Have a nice day » et « Go on Girl »[8].
Meilleur rappeur freestyle en 1985 et arrêt de la musique
modifierLa même année, Shanté affronte Busy Bee Starski pour le titre de « meilleur rappeur freestyle ». Elle perd la finale du concours. Kurtis Blow, juge de la compétition, admet plus tard n'avoir pas voté pour elle parce que laisser gagner une femme ferait perdre sa légitimité au rap[9],[10].
L'année suivante, KRS-One affirme dans la chanson « The Bridge is Over » que Shanté n'est qu'un accessoire sexuel pour les rappeurs hommes[11].
Shanté se retire de la scène musicale, ce qu'elle attribue plus tard à sa défaite injuste lors du concours perdu[10]. Elle sort les albums Bad Sister en 1989 et The Bitch is Back en 1992[12].
Carrière professionnelle
modifierRoxanne continue à apparaître brièvement lors de performances live, et comme mentor de jeunes artistes hip-hop féminines. C'est ce qu'elle fait dans l'émission de téléréalité Ms. Rap Supreme sur la chaîne américaine VH1, en donnant quelques stratégies de battles aux finalistes[13]. Elle participe également à quelques publicités pour la marque de boissons Sprite à la fin des années 1990[3].
Des journaux affirment que Shanté a terminé une licence au Marymount Manhattan College, et un master puis un doctorat en psychologie de l'université Cornell. Warner Music doit payer ses études en raison d'une clause de son contrat. Elle parle de ses diplômes et de cette clause dans le documentaire Beef II, diffusé en 2004[14].
Le journaliste Ben Sheffner, du magazine Slate, enquête sur ces affirmations. Il découvre que Shanté n'a jamais signé chez Warner Music, mais chez le label indépendant Cold Chillin' Records, distribué par Warner Bros. Records de 1987 à 1992. Il est en mesure de montrer que Shanté a étudié trois mois au Marymount Manhattan College, mais ne trouve ni diplôme, ni autorisation d'exercer comme psychologue ou dans un rôle connexe dans l'État de New York. Shanté explique avoir étudié sous un pseudonyme alors qu'elle est victime de violences conjugales[15].
En 2008, sa chanson Roxanne's Revenge atteint la 42e place des « 100 meilleures chansons hip-hop de VH1 »[16]. Elle réédite la chanson l'année suivante, en 2009[17].
En novembre 2009, elle présente ses excuses pour ses affirmations sur ses études, affirmant qu'il est déjà impressionnant qu'une enfant ayant grandi en foyer et n'ayant jamais touché de royalties pour sa musique soit quand même allée à l'université, même sans y obtenir de diplôme. Elle révèle aussi souffrir d'un cancer du sein[12].
Postérité
modifierRoxanne Shanté est reconnue comme ue pionnière du hip-hop[18],[19]. Billboard la qualifie de « première femme star du hip-hop », soulignant que sa chanson Roxanne's Revenge est la première diss track enregistrée de l'histoire du hip-hop[20]. Elle est aussi présentée comme une des premières rappeuses féministes[21]. En 1989, The Christian Science Monitor la cite aux côtés de Salt-N-Pepa et de MC Lyte comme grande pionnière du hip-hop féminin[22].
Le film Roxanne Roxanne, paru en 2017, est une version romancée de sa vie. Il est produit par Forest Whitaker et Pharrell Williams et écrit et réalisé par Michael Larnell. L'actrice dans le rôle de Roxanne, Chanté Adams, reçoit le prix de la révélation de l'année au Festival du film de Sundance 2017[23],[24].
Discographie
modifierAlbums studio
modifier- 1989 : Bad Sister
- 1992 : The Bitch Is Back
Compilations
modifier- 1988 : Colors (bande originale)
- 1989 : Lean on Me (bande originale)
- 1996 : Girls Town (bande originale)
Singles
modifier- 1984 : Roxanne’s Revenge
- 1984 : Queen of Rox (Shanté Rox On)
- 1984 : Runaway
- 1984 : Bite This
- 1985 : I'm Fly Shanté (feat. Steady B)
- 1985 : Def Fresh Crew
- 1987 : Pay Back (1987)
- 1987 : Have a Nice Day
- 1988 : Go On, Girl
- 1988 : Loosey's Rap (avec Rick James)
- 1988 : Sharp as a Knife (avec Brandon Cooke)
- 1989 : Live on Stage
- 1990 : Independent Woman
- 1990 : Go On Girl (réédition)
- 1992 : Big Mama
- 1992 : Straight Razor
- 2000 : What's Going On (avec Mekon (en))
- 2006 : Yes Yes, Y'all (avec Mekon)[25]
Notes et références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Roxanne Shante » (voir la liste des auteurs).
- « About Roxanne Shanté » [archive du ], sur Mtv.com
- Soren Baker, « Full Force Recalls Making UTFO's "Roxanne, Roxanne," Revisiting Song For New "Full Force: With Love from Our Friends" Album », sur Hiphopdx.com,
- (en) Ron Wynn, « Roxanne Shanté », sur AllMusic (consulté le ).
- (en-US) Nathan Goufas, « Roxanne Wars: Is This How Diss Tracks Started? » [archive du ], sur LIVE IN LIMBO, (consulté le )
- (en) Jay Quan, « Rap Battles, Beefs, and Answer Records: A Brief History » [archive du ], sur rockthebells.com, (consulté le )
- « About Sparky D » [archive du ], sur Mtv.com
- « Round One: Roxanne Shante vs Sparky Dee – OldSchoolHipHop.Com », sur Oldschoolhiphop.com,
- « Roxanne Shante Biography – OldSchoolHipHop.Com », sur Oldschoolhiphop.com
- (en) Dexter Thomas, « How the best rapper of 1985 was sabotaged because she was a girl », sur Vice.com, (consulté le ) : « Years later, Roxanne approached Blow and asked him why he sabotaged her. According to Roxanne, he said it was because she was a girl. »
- (en) Fight the Power, comment le rap a changé le monde : la guerre des cultures [Production de télévision], Yemi Bamiro (réalisateur), Roxanne Shanté (interviewée) (), consulté le
- Athena Elafros, Hip Hop Icons, « Are Female Rappers Authentic? », p. 208
- « Roxanne Shante Reveals Breast Cancer Battle », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en) « Exclusive: "Miss Rap Supreme" Rece Steele Carries on Tradition, Recalls Mom’s Beef W/ Roxanne Shante », sur SOHH, (consulté le ).
- (en) Sheffner, Ben., « Roxanne Shanté speaking about her 'Ph.D.' » (consulté le ).
- (en) Ben Sheffner, « Roxanne's Nonexistent Revenge: Heard about the rapper who forced her label to pay for her Cornell Ph.D.? It never happened », sur Slate, (consulté le ).
- (en) « VH1's 100 Greatest Hip-Hop Songs » [archive du ], sur hiphopgalaxy.com (consulté le ).
- Archived at Ghostarchive and the Wayback Machine: The Sitdown with EmEz, « The Sunday Sit Down With EmEz: Roxanne Shante », YouTube,
- Jonathan Dean, Francesca Angelini, Dan Cairns et Tom Thorogood, « 100 hip-hop tracks to love: from the ones you know — Run-DMC, Stormzy, Lauryn Hill, Salt-N-Pepa, Snoop — to the ones you should », sur The Times,
- Keith Murphy, « Roxanne Roxanne: 5 Roxanne Shanté Songs That Celebrate The Early Queen of Rap », sur BET,
- Natalie Weiner, « The Story of Roxanne Shanté: How a Teenager From Queens Became Rap's First Female Star », Billboard, (lire en ligne)
- « The 25 Greatest Hip-Hop Debut Albums of All Time », sur Consequence,
- Amy Duncan, « Latifah - The Queen of Rap », sur The Christian Science Monitor,
- Christopher R. Weingarten, « Sundance 2017: 'Roxanne Roxanne' Salutes Hard Life of Rap Pioneer », Rolling Stone, (lire en ligne)
- Graham Winfrey, « Neon Acquires Hip-Hop Drama 'Roxanne Roxanne' — Sundance 2017 », sur Indiewire,
- (en) David Roberts, British Hit Singles & Albums, Londres, Guinness World Records Limited, , 19e éd., 717 p. (ISBN 1-904994-10-5), p. 494.
Liens externes
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