Robert de Balsac
Robert de Balsac, parfois écrit Balzac (à St-Géron), baron d'Entraigues[1],[2], né en 1440[3] et mort le [4], est un seigneur français du XVe siècle, proche des rois de France Louis XI, Charles VIII puis Louis XII. Il est sénéchal d'Agenais de 1467 à 1491 (où il obtient les seigneuries de Clermont-Dessus, de Dunes et du quart d'Astaffort sur les confiscations opérées par Louis XI aux dépens de Jean comte d'Armagnac), gouverneur de Pise en 1495, puis de nouveau sénéchal d'Agenais de 1499 à sa mort, capitaine de Tournon et Penne d'Agenais ; il acquiert en Auvergne Saint-Chamant (ou Saint-Amant) vers 1473 (il y fonde une collégiale en 1484).
Famille
modifierIl est le fils cadet de Jean de Balsac (né vers 1400), et d'Agnès-Jeanne de Chabannes (fille de Robert co-seigneur de Charlus-le-Pailhoux à Saint-Exupéry x Alix/Hélis de Bort ; sœur d'Antoine de Chabannes et de Jacques Ier de Chabannes de La Palice, tous deux Grands maîtres de France, née vers 1412)[5].
Son frère aîné Rauffet de Balsac (v. 1430/1439-1473) est conseiller et chambellan de Louis XI, sénéchal de Nîmes et Beaucaire. Un autre frère est l'évêque, prieur et abbé Antoine de Balsac († 1494).
Comme il est de coutume, les bâtards nobles sont destinés au combat. C'est ainsi que Robert de Balsac incorpore dans sa compagnie 8 % de bâtards ; le « Bâtard de Balsac », son parent, en est le lieutenant[6].
Robert est lui-même le père de trois filles naturelles, dont Jeanne x François Rigaud de la Vayssière, fils de Pierre.
Le , Robert de Balsac, veuf de sa 1re femme et cousine germaine Anne de Chabannes (fille d'Antoine, comtes de Dammartin), épouse Antoinette de Castelnau-Bretenoux-Caylus, fille d'Antoine († 1465) baron de St-Côme et Calmont et de Catherine de Chauvigny fille de Guy II baron de Châteauroux vicomte de Brosse, avec qui il a six enfants[7], dont :
- Jeanne de Balsac (1476-1559), qui accompagne son père en Italie, épouse Amaury de Montal en 1496 et fait transformer le château acquis par son père en une demeure inspirée de la Renaissance italienne
- Louise, femme de Charles de Brillac d'Argy (aux marges de la Touraine et du Berry, à côté de Buzançais)
- Antoinette, femme de Gabriel de Nozières-Montal, bailli des Montagnes d'Auvergne
- Pierre de Balsac, né en 1479[3] et mort en 1531[5], héritier principal des Balsac d'Entraigues, enlève en 1506 sa petite-cousine Anne Malet de Graville, fille de l'amiral, dame de Bois-Malesherbes, Menetou-Salon, Montaigu-La-Brisette, Paulhac (petite-fille de Rauffet II ci-dessus) pour l'épouser[8] ; seigneur de Clermont et Dunes en héritage de son père Robert, capitaine dès 1494 de Tournon et Penne-d'Agenais comme son père, et plus tard de Corbeil et Fontainebleau.
La femme de Robert meurt en 1494, trois jours après son départ pour l'Italie, et il épouse Lancia Fabri, issue d'une importante famille pisane (suivant les sources, est la fille de « Laurent Fabri », la sœur de « Ludovic Fabri », voire la fille du gonfalonnier de justice florentin[9]), de qui il a trois enfants[4],[7], dont plusieurs chevaliers du Saint-Esprit[10]. D'autres sources parlent d'une liaison à Pise avec Gabriella Del Lante, fille de Luca Del Lante, gentilhomme pisan[11],[12].
Son écu est à trois sautoirs brisés d'une croisette sous un chef chargé de trois autres sautoirs[13].
1) Les Balsac (on écrit aussi Balzac)[14],[15] avant Roffec II et Robert. Au départ, la généalogie des Balsac est fort incertaine : mythique pour des débuts datés des IXe – Xe siècles depuis 814 sous Louis le Pieux et certifiés en 1609 par les chanoines-comtes de Saint-Julien de Brioude, mais les Balsac, souvent donateurs ou membres de ce chapitre, ont sans doute bénéficié de vrais-faux documents complaisants. On trouverait ensuite aux XIe – XIIe siècles : Etienne, Hector, Ferdinand et Raimond en 1150 ; aux XIIe – XIIIe siècles : des Raimond, Béraud, Drogon ; au XIVe siècle : Raoul, Raimond, enfin Roffec/Rauffet Ier.
- Roffec Ier (ou Rauffet, Ruffec ; actif vers 1336-63) enfanta Guillaume de Balsac (dont la femme Marguerite d'Alzon/d'Auzon de Vergongheon a pu apporter les droits sur Antoingt et Entraigues, voire sur Rio(u)martin à St-Géron)
- Le fils de Guillaume, Jean de Balsac (né vers 1400), épouse Agnès-Jeanne de Chabannes (née vers 1412 ; fille de Robert, co-sire de Charlus-le-Pailhoux à Saint-Exupéry, et d'Alix/Hélis de Bort ; Agnès était la sœur des Grands-maîtres Antoine de Dammartin et Jacques Ier de Chabannes de La Palice), et il est le père de :
- Rauffet II et Robert de Balsac, ci-dessous
- Raoul/Rodolphe, sénéchal d'Agenais
- Antoine, évêque de Valence et de Die, prieur d'Ambert et de Saint-Cassien, chanoine régulier de Saint-Ruf, † 1491
- Pierre, abbé de Vézelay en 1485-93
- Louis Raimond, commandeur hospitalier de Chazelles : on lui attribue un fils naturel, Mondon de Balsac, qui donnerait les seigneurs de St-Pau(l) en Armagnac (sous toute réserve : un Dorde de Balsac de Saint-Pol agit pour Thomas de Balsac dans un acte de 1542 ; on trouve un François de Balsac, sire de St-Paul (en Condomois : St-Paul-de-Baïse ?) et de La Roque d'Arifat, marié à Marguerite de St-Félix (-Lauragais), dans la première moitié du XVIIe siècle ; il existe aussi un lieu-dit Saint-Pau à Bassoues...)
- Guillaume, prieur de Clérieu
- Marguerite, x Jean de Lavieu de Feugerolles, d'Ecotay (famille forézienne), frère d'Anne de Lavieu qui fut la deuxième épouse de Jacques Ier de Chabannes ci-dessus, et la grand-mère paternelle du maréchal de La Palice
- Jean eut un fils naturel : Mondon, dit le bâtard de Balsac : Postérité[16]
- Le fils de Guillaume, Jean de Balsac (né vers 1400), épouse Agnès-Jeanne de Chabannes (née vers 1412 ; fille de Robert, co-sire de Charlus-le-Pailhoux à Saint-Exupéry, et d'Alix/Hélis de Bort ; Agnès était la sœur des Grands-maîtres Antoine de Dammartin et Jacques Ier de Chabannes de La Palice), et il est le père de :
2) Le frère aîné de Robert, Rauffet II de Balsac (ou Roffec, Ruffec ; né vers 1430/1439-† en octobre 1473), conseiller-chambellan de Louis XI, sénéchal de Nîmes et Beaucaire, acquéreur vers 1450 de Montmorillon (à Arfeuilles) et Saint-Clément, et en mai 1473 de Paulhac sur Isabelle de Langeac (veuve de Louis II de Courcelles, Grand-bailli des Montagnes d'Auvergne, vicomte d'Aurillac et seigneur de Paulhac), reçoit en 1471 Marcillac et Cassaignes (Cassagnes ?) des saisies faites par Louis XI sur Jean V d'Armagnac. La famille s'insinue alors en Rouergue/Aveyron, mais doit être absolument distinguée des seigneurs de Balsac et des Balsac de Firmi. Rauffet épouse Jeanne d'Albon, dame de Châtillon d'Azergues, Bagnols (Baigneul, Baigneaux, Bailleul) et Liergues dans le Lyonnais. arents entre autres de :
- Marie, femme de l'amiral de Graville et belle-mère de Pierre de Balsac, fils de Robert, ci-dessous
- Anne, épouse de Guillaume Ier de Joyeuse, d'où la suite de la Maison de Joyeuse : l'amiral-duc Anne, archimignon d'Henri III, et le maréchal-duc Henri sont leurs arrière-petits-fils
- Rauffet/Roffec III, seigneur de Châtillon d'Azergues et des autres seigneuries du Lyonnais, sénéchal de Beaucaire, sans postérité
- Godefroy/Geoffroy, sire de Montmorillon et St-Clément en Bourbonnais († 1509), 1° sans postérité de Marie de Montbron, puis marié 2° à Claude Le Viste, dame d'Arcy, La Bussière et Saint-Sorlin (Saint-Sernin) en Brionnais († vers 1544), fille du président de la Cour des Aides Jean IV Le Viste et cousine issue de germains d'Antoine II Le Viste. Claude Le Viste se remarie veuve avec Jean de Chabannes-Vendenesse, frère aîné du maréchal Jacques II (Jean et Jacques étaient deux petits-fils de Jacques Ier de Chabannes, aussi petits-neveux d'Agnès et d'Antoine de Chabannes ; par le remariage de Claude Le Viste, les Chabannes héritent des biens du Bourbonnais, du Brionnais et du Lyonnais. En fait les descendants de Claude Le Viste et Jean de Vendenesse — leur fille Françoise de Chabannes-Vendenesse épouse Louis de Miolans, maréchal de Savoie, d'où Jacques de Miolans — meurent avant Claude de Viste ; alors succèdent les Chabannes de La Palice issus du frère de Jean de Chabannes-Vendenesse, c'est-à-dire le maréchal Jacques II de Chabannes-La Palice, sans parenté avec Claude Le Viste et les Balsac).
- Marguerite, x Philippe de L'Espinasse (cf. St-Germain, Saint-Forgeux, forêt de Lespinasse) de Maulevrier
- Antoinette, religieuse
- Philippe/Philippine, fille de Rauffet II (ou de son frère Robert de Balsac ?), femme de Louis de Maubec, baron de Montlaur (Pays de Montlaur, Ardèche, autour de Coucouron), de Maubec et d'Aubenas : leur fille Florie de Maubec marie Jacques Raimond de Modène, d'où la suite de ces seigneuries
Les sources hésitent parfois : mais Roffec III et Godefroy de Balsac, les fils de Roffec II, n'ayant pas eu de progéniture, c'est bien Robert de Balsac qui hérite des titres principaux de la famille.
3) Robert de Balsac : Le 30 octobre 1474, Robert de Balsac, veuf de sa 1re femme et cousine germaine Anne de Chabannes (fille d'Antoine, comte de Dammartin), épouse Antoinette de Castelnau-Bretenoux-Caylus, fille d'Antoine († 1465), baron de St-Côme et Calmont, et de Catherine de Chauvigny, fille de Guy II baron de Châteauroux, vicomte de Brosse, avec qui il a six enfants, dont :
- Jeanne de Balsac (1476-1559), qui accompagne son père en Italie, épouse Amaury de Montal en 1496 et fait transformer le château acquis par son père en une demeure inspirée de la Renaissance italienne
- Louise, femme de Charles de Brillac d'Argy (aux marges de la Touraine et du Berry, à côté de Buzançais)
- Antoinette, femme de Gabriel de Nozières-Montal, bailli des Montagnes d'Auvergne
- Pierre de Balsac (1479-1531), héritier principal des Balsac d'Entraigues, enlève en 1506 sa petite-cousine Anne Malet de Graville, fille de l'amiral et de Marie de Balsac (fille de Rauffet ci-dessus), dame de Bois-Malesherbes, Menetou-Salon, Montaigu-La-Brisette, Paulhac (petite-fille de Rauffet II ci-dessus) pour l'épouser ; seigneur de Clermont et Dunes en héritage de son père Robert, capitaine dès 1494 de Tournon et Penne-d'Agenais comme son père, et plus tard de Corbeil et Fontainebleau.
- Guillaume de Balsac († 1555), est l'héritier des fiefs franciliens et agenais de ses père et mère ; il hérite notamment de Marcoussis, Gometz-le-Châtel (avec Saint-Clerc/St-Clair-de-Gometz), Nozay (avec Villiers), La Ville-du-Bois, Villejust, Viviers à Orsay, Chastres, La Roue et Guillerville à Linas — Chastres et La Roue étant alors cédés à son frère Thomas ci-dessous — le tout en succession de sa tante Jeanne Malet de Graville (sœur aînée d'Anne de Graville ; † 1546 sans postérité survivante de ses deux mariages avec Charles II d'Amboise, puis René d'Illiers, arrière-grand-cousin de Jacques d'Illiers ci-dessous) ; de plus Guillaume acquiert la seigneurie de Juis en 1541, dans la Dombes. Il épouse Louise d'Humières, fille de Jean II d'Humières. Quatre de leurs fils sont connus pour être les mignons du duc Henri Ier de Guise.
- Le plus jeune, Charles de Balsac (1545-1599), sire de Dunes en Brulhois, comte de Graville en septembre 1598, est le frère puîné de François, Galéas et Charles le Jeune de Balsac qui suivent ; il fut de plus un célèbre mignon du roi Henri III : le Bel Entragues ou Entraguet, impliqué dans le duel des Mignons d'avril 1578. Ses neveux Henri et Charles de Balsac, fils de Charles le Jeune, héritent
- François de Balsac († 1613), héritier des biens franciliens, gouverneur d'Orléans, est sire de Gyé-sur-Seine par son premier mariage avec Françoise de Rohan-Gié, d'où :
- Charles-Guillaume de Balsac, sire de Marcoussis, gouverneur d'Orléans et d'Etampes, x 1° Marie de La Châtre, fille du maréchal, puis 2° Jeanne Gaignon de Saint-Bohaire, d'où : Charles † à 20 ans en duel en 1616 ; Claude, seigneur de Marcoussis († 1636) ; Françoise, religieuse († 1650)
- César de Balsac, sire de Gié († vers 1629), sans postérité : il lègue Gyé à son neveu Léon d'Illiers
- Catherine-Charlotte de Balsac, qui continua les marquis d'Illiers de Gyé d'Entragues par son mariage avec Jacques d'Illiers (selon la tradition, famille issue de la Maison de Vendôme-Montoire, mais cela est contesté) :
- Parents de Léon Ier de Balsac d'Illiers († 1664), héritier de Gié, Marcoussis, Bois-Malesherbes..., avec postérité : Léon II de Balsac d'Illiers, père de Louis etc.
- Catherine-Henriette de Balsac, marquise de Verneuil, favorite du roi Henri IV, née de la deuxième femme de François de Balsac : Marie Touchet, favorite du roi Charles IX (Catherine-Henriette est donc la demi-sœur du comte d'Auvergne, duc d'Angoulême, fils naturel de Marie Touchet et Charles IX)
- Marie-Charlotte de Balsac, aussi fille de Marie Touchet, également maîtresse du Vert-Galant et du maréchal de Bassompierre (quasi mariée semble-t-il avec ce dernier), mère de Louis de Bassompierre, élevé par l'évêque de Noyon Charles de Balsac (cousin germain de sa mère, ci-dessous, dont il hérite les abbayes de Saint-Georges de Boscherville et Chézy-sur-Marne), évêque d'Oloron en 1646-48 et de Saintes en 1648-76
- Galéas de Balsac, sire de Tournanfuye/Tournancy († 1573, blessé mortellement au siège de La Rochelle ; à Tournanfuye se trouvent les domaine et château de Graville : cf. la note 2 de l'article Le Riche)
- Charles le Jeune de Balsac, seigneur de Clermont († 1590 à la bataille d'Ivry), fidèle d'Henri III ; x Hélène Bon de Mévouillon et Montauban, fille du baron Pierre, dont :
- Henri de Balsac, comte de Graville, fait marquis de Clermont (-Dessus : -Soubiran) d'Entragues en 1617. Père de :
- Louise-Françoise de Balsac, x Louis de Bretagne d'Avaugour comte de Vertus et Goëlo ; et Marie de Balsac, la mère du maréchal-comte de Marsin par son mariage avec Jean-Gaspard-Ferdinand de Marchin
- Charles de Balsac, baron de Dunes, x Catherine Hennequin d'Assy (fille d'Antoine, sire d'Acy-en-Soissonnais ; remariée veuve à César de Balsac, sire de Gyé ci-dessus) d'où :
- Elisabeth de Balzac (qui forme avec son mari Gaston de Renty un couple dévot)
- Jeanne de Balsac marie en 1625 Louis Hurault du Marais, et une de leurs petites-filles, Marie-Anne-Henriette Hurault, épouse en 1689 Henri de Boulainvilliers
- Alfonsine de Balsac épouse en 1628 Charles Martel de Mont-Pinçon de Biville, gouverneur du Havre
- Henri de Balsac, comte de Graville, fait marquis de Clermont (-Dessus : -Soubiran) d'Entragues en 1617. Père de :
- Louise de Balsac, x Jacques, baron de Clère
- Catherine de Balsac († vers 1631), femme d'Edme/Esmé Ier Stuart de Darnley, premier duc de Lennox, seigneur d'Aubigny, régent d'Ecosse : d'où la suite des ducs de Lennox et de Richmond jusqu'en 1672
- Thomas de Balsac (frère de Guillaume de Balsac ci-dessus et de Louise, Jeanne et Georgette ci-après) († 1583), sire de Montagu, Chastres et La Roue de Linas (en partage de son frère aîné Guillaume) ; x 1575 Anne Gaillard de Longjumeau († 1594), fille de Michel II Gaillard, seigneur de Chailly et Longjumeau, et de Souveraine d'Angoulême, demi-sœur de François Ier en tant que fille naturelle de Charles de Valois-Orléans-Angoulême, d'où :
- Jean de Balsac († 1581), seigneur de Montaigu, Chastres et La Roue de Linas (qui passent, à sa mort, à son frère Robert, et à sa fille Anne ci-après), x Madeleine, fille du chancelier Olivier et veuve de Louis de Ste-Maure (marquis de Nesle et comte de Joigny, † 1572, alias Guy XVIII de Laval), d'où :
- Anne de Balsac, dame de La Roue de Linas, Vivier(s) (le Grand et le Petit Viviers à Orsay, les Ulis, Villejust), baronne de Gometz-le-Châtel (vendu en 1601) et de St-Clair/St-Clerc-de-Gometz, x 1° 1600 François Ier de L'Isle-Adam, seigneur de Treigny/Treignel/Trignol (à Ivry-le-Temple), Marivaux et Orsonvilliers, gouverneur de Corbeil, Amiens, et de la Bastille (à Paris) († 1611), d'où postérité : cf. François II († 1666), qui hérite aussi les biens normands de son grand-oncle Robert de Balsac ci-dessous ; x 2° Louis Séguier, prévôt de Paris en 1611, baron de St-Brisson et St-Firmin († 1663), cousin germain du chancelier Pierre
- Robert de Balsac († 1636), seigneur d'Ambonville/Seine (château : le manoir des Templiers), Chastres, baron de la Brizette (Montaigu)
- Charles de Balsac († 1625), évêque-comte de Noyon, pair de France (1596-1625), abbé de Saint-Georges de Boscherville et de Chézy-sur-Marne, doyen de St-Gatien de Tours
- Louise de Balsac, x 1° Jean III de Créqui seigneur de Rimboval : postérité (x Monchy de Longueval) ; et x 2° Jean Paillard, seigneur de Choqueuse
- Anne de Balsac, x Antoine de Monchy, seigneur de Montcavrel, d'où postérité : suite des sires de Montcavrel ; et Jeanne de Monchy la Bécasse (à cause de son appendice nasal), arrière-petite-fille d'Anne et Antoine, dame de Nesle, x Louis-Charles Ier de Mailly prince titulaire d'Orange : d'où les Mailly-Nesle (dont les fameuses sœurs de Nesle, maîtresses de Louis XV)
- Claude/Claudine de Balsac, x Pierre de Sillans, baron de Creully, seigneur de Ruppierre et Bois-Roger, d'où postérité
- Souveraine de Balsac, x Jean de Cornet
- Louise de Balsac, abbesse du Sauvoir-sous-Laon
- Jean de Balsac († 1581), seigneur de Montaigu, Chastres et La Roue de Linas (qui passent, à sa mort, à son frère Robert, et à sa fille Anne ci-après), x Madeleine, fille du chancelier Olivier et veuve de Louis de Ste-Maure (marquis de Nesle et comte de Joigny, † 1572, alias Guy XVIII de Laval), d'où :
- Louise de Balsac, x Charles Martel de Bacqueville, son cousin issu de germains (Charles est le petit-fils de Jean Ier de Bacqueville x Renée Malet de Graville, sœur de l'amiral Louis, et donc tante d'Anne ci-dessus) : d'où postérité
- Jeanne de Balsac (1516-1552) hérite des biens brivadois (Paulhac, Balsac), auvergnats (Entraigues) et saônois (Juis), et les transmet à son mari Claude d'Urfé de La Bastie (1501-1558 ; gouverneur du Forez) :
- ils sont les grands-parents des écrivains Anne et Honoré,
- et de leurs cousines germaines : Renée d'Urfé (qui transmet Vernassal, à Léotoing, à son mari François d'Auzon) ; et sa sœur Isabelle d'Urfé, qui épouse Claude de Cremeaux, sire de Chamousset et St-Symphorien-le-Château, d'où la suite des barons puis des comtes et marquis d'Entra(i)gues
- Quant à Louise d'Urfé (née en 1537), tante de ces derniers et fille de Jeanne de Balsac et Claude d'Urfé, elle apporte Paulhac et Balzac à son mari Gaspard de Montmorin-St-Hérem de Bothéon (x 1553 ; issu par les femmes des Joyeuse et des Bourbon-Vendôme), d'où postérité
- Georgette de Balsac, dame de Saint-Chamant/Saint-Amant, x 1538 Jean Pot, seigneur de Chemault et de Rhodes : parents de Guillaume Pot († 1603), premier Grand maître des cérémonies de France. Vers 1559, après la mort de son beau-frère Claude d'Urfé, Jean Pot de Rhodes acquiert Menetou-Salon, qui était d'abord allé à Jeanne de Balsac x Claude d'Urfé ci-dessus.
- Guillaume de Balsac († 1555), est l'héritier des fiefs franciliens et agenais de ses père et mère ; il hérite notamment de Marcoussis, Gometz-le-Châtel (avec Saint-Clerc/St-Clair-de-Gometz), Nozay (avec Villiers), La Ville-du-Bois, Villejust, Viviers à Orsay, Chastres, La Roue et Guillerville à Linas — Chastres et La Roue étant alors cédés à son frère Thomas ci-dessous — le tout en succession de sa tante Jeanne Malet de Graville (sœur aînée d'Anne de Graville ; † 1546 sans postérité survivante de ses deux mariages avec Charles II d'Amboise, puis René d'Illiers, arrière-grand-cousin de Jacques d'Illiers ci-dessous) ; de plus Guillaume acquiert la seigneurie de Juis en 1541, dans la Dombes. Il épouse Louise d'Humières, fille de Jean II d'Humières. Quatre de leurs fils sont connus pour être les mignons du duc Henri Ier de Guise.
- Robert de Balsac fut aussi le père de trois filles naturelles, dont Jeanne, mariée à François Rigaud de la Vayssière, fils de Pierre Rigaud.
Armes : Aux trois petits sautoirs (appelés flanchis) (brisés d'une croisette au centre), sous un chef chargé de trois autres sautoirs. Ce qui se lit : D'azur à trois flanchis d'argent, (brisé d'une croisette de même en abyme), sous un chef d'or à trois flanchis d'azur.
Carrière
modifierIl est d'abord au service de Charles de France (1446-1472), duc de Guyenne et frère du roi[4], qui :
- lui donne, le , la terre de Clermont-Soubiran[7][réf. à confirmer]
- obtient de son frère Louis XI une recommandation, en 1464, à Francesco Sforza, duc de Milan[4] où il reste trois ans[7]
- le fait sénéchal d'Agenais[4] dès 1467, à son retour d'Italie[7].
- le prend comme chambellan et capitaine, au moins entre 1468 et 1472[5],[7]. À ce titre il participe comme son frère à l'offensive de 1469 de Louis XI contre Jean V d'Armagnac[7]. En 1471, il obtient ainsi, comme son aîné, des seigneuries confisquées au comte d'Armagnac : Dunes, Malause et Tournon[4].
Après la mort du duc de Guyenne en 1472[7], sa carrière suit celle de Rauffet auprès de Louis XI qui :
- le prend comme chambellan et conseiller (comme l'était son frère)[7]
- le confirme dans son titre de sénéchal d'Agenais (la Guyenne étant revenue au roi)[7]
- l'envoie avec son frère au siège de Lectoure de 1473 qui voit la mort de Jean V d'Armagnac[4].
Une rumeur affirme que les deux frères, et particulièrement Robert, ne sont pas étrangers à l'assassinat du comte d'Armagnac, qu'ils haïssent, en dépit de la parole donnée[17]. Ils y avaient intérêt, du fait des terres confisquées qu'ils avaient récupérées, et que toute réconciliation aurait compromises. En 1484, Robert de Balsac est même formellement accusé de l'assassinat par Guillaume de Sabrevois[12].
Cependant, Louis XI apprécie Robert de Balsac bien moins que son aîné[18] (lequel meurt en 1473) : bien que s'étant battu pour le roi en 1475 à Vezelay et à Condom[7], il fait partie des seigneurs disgraciés avec son oncle Antoine de Chabannes. En 1479, il est même poursuivi criminellement, ayant été impliqué par Jacques d'Armagnac, mais les charges finissent par être abandonnées[19]. Il repart quelque temps en Italie[7].
L'avènement de Charles VIII en 1483 met fin à ces disgrâces, et Robert de Balsac revient à temps pour le sacre du . La régente Anne de Beaujeu le confirme comme sénéchal[7] et capitaine. Il participe ainsi à la guerre folle : il lutte contre Alain d'Albret en 1487, participe au siège de Fougères de juillet 1488[5] ainsi qu'à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, la même année, comme lieutenant de Louis II de La Trémoille[12].
Après la majorité du roi, il suit ce dernier en Italie en 1494 et l'aide à l'alliance avec Pise, grâce à la famille de sa nouvelle femme, pisane ou florentine[7]. Charles VIII entame une retraite depuis Naples, en direction de la France ; dans ce cadre, en , « Ruffes, seigneur d'Entraigues et de Dunes » (confondu avec son frère) est mentionné comme commandant 600 gens de pied[20]. Charles VIII ayant pris des engagements, il doit laisser des troupes en Toscane. Il veut complaire aux Pisans, dont le sort a ému certains capitaines français, notamment le comte de Ligny et Robert de Balsac, afin de gagner du temps face aux demandes de restitution de Florence[9].
En , Robert de Balsac est donc nommé gouverneur des citadelles de Pise et de Librafatta, de celles de Pietrasanta et de Mutrone, et ses proches obtiennent celles de Sarzane et de Sarzanello[4],[12],[9]. Grisé par sa nouvelle position, amoureux d'une Pisane (voir plus haut), il promet aux Pisans, moyennement finance, de les défendre contre Florence et de mourir dans la ville. Affirmant avoir reçu des instructions secrètes[9], il refuse l'ordre de Charles VIII d'évacuer la citadelle, comme ce dernier l'avait arrangé avec Florence, ce qui met le roi dans une position difficile, tant du point de vue de l'honneur que du point de vue financier. Le , Robert de Balsac empêche Florence de prendre la ville en faisant tirer au canon depuis la forteresse. Le , il obtient des Pisans qu'ils payent la solde de la garnison, s'engageant à ne rester que 100 jours. À l'échéance, le , pour sauver les apparences, il leur fait prêter serment de fidélité au roi de France, se fait payer (12 000 ducats pour lui, 8 000 pour les soldats[21]) et leur livre donc la citadelle, que les Pisans rasent. Le , il vend Sarzane et Sarzanello 24 000 florins aux Genois. Le , le bâtard de Roussi, son lieutenant, vend Pietrasanta à Lucques, pour 30 000 florins[9]. Il s'attire ainsi à la fois les reproches des Pisans et de Charles VIII.
Il reste encore deux ans en Italie, réfugié dans un monastère[11], jusqu'à la mort du roi[12],[7]. Il se rapproche de Louis II d'Orléans, qui succède à Charles VIII, mort sans enfants. À son avènement, en 1498, Louis XII le remercie en lui octroyant une pension[7]. En 1499, il est de nouveau sénéchal d'Agenais.
En 1502, il publie un traité sur l'art de la guerre, La Nef des princes, où il défend le concept de guerre juste (" le prince doit aviser s'il y a bonne et juste querelle, pour mettre Dieu et la raison pour lui ")[22] : voir ci-après.
Mort le , il est enterré dans le cœur de la collégiale de Saint-Chamant, nouvellement achevée, qu'il a fait construire (en expiation de l'assassinat du comte d'Armagnac, dit-on[12]), conjointement à un donjon[4].
Œuvres
modifier- La Nef des princes et des batailles de noblesse, sous-titré « avec le chemin pour aller à l'ospital et aultres enseignemens utilz et proffitables à toutes manières de gens pour congnoistre à bien vivre et mourir, dedyés et envoyés à divers prélatz et seigneurs ainsi qu'on pourra trouver cy après » Lire sur Gallica, traité sur l'art de la guerre, terminé en 1502 pour l'instruction du roi de France, mais dont une version a été faite pour Henry VIII, roi d'Angleterre, aujourd'hui en possession de la British Library[23]. Il a été édité en 1887 par Philippe Tamizey de Larroque.
Références
modifier- Selon l'Histoire du Père Anselme de Ste-Marie (to 2-437), le Dictionnaire d'Aubert de La Chesnaye des Bois (XVIIIe siècle), et une note des éditeurs (en 1788) des Mémoires d'Achille Gamon (avocat et consul d'Annonay au XVIe siècle, p. 327-328), Entraigues est en Limagne, vers Riom et Ennezat, mouvant du comté de Clermont. Cette insistance est troublante, mais le fait semble tout de même fort improbable, ou alors il y avait deux biens homonymes dans la famille ; en tout cas il y a de nombreuses attestations incontestables de la seigneurie des Balsac — ou de leurs descendants et héritiers, les Cremeaux d'Entragues — à Égliseneuve d'Entraigues ou Antoingt ; par ailleurs la possession d'Entraigues (Limagne) relève sans conteste aucun des seigneurs d'Ennezat, qui ne sont pas les Balsac. Balsac, berceau de familial, est à Saint-Géron (en Auvergne, près de Brioude, au nord-ouest de la Haute-Loire ; les Balsac y avaient aussi Rio(u)martin), et la famille jouissait aussi, tout proches, de Léotoing (cf. les fiefs de Bi(o)nsac/Bansac et Vernassal) au moins depuis Roffec Ier, et de Paulhac acquis en 1473 par Roffec II. Entraigues semble entrer dans la famille de Balsac dans la première moitié du XVe siècle, et pourrait venir des droits transmis par Marguerite d'Auzon (deuxième moitié du XIVe siècle), la grand-mère paternelle de Roffec Ier, de même qu'Antoingt. La commune d'Égliseneuve d'Entraigues a adopté pour blason les armes des Balsac. Il n'y a pas de lien des Balsac avec Entraygues-sur-Truyère dans l'Aveyron, contrairement à ce qui est parfois avancé, ni avec Antraigues-sur-Volane, ni semble-t-il Entraygues à Boisset. Signifiant entre les eaux, interfluve, et désignant donc une confluence ou un méandre resserré, le toponyme est particulièrement fréquent, avec des nuances orthographiques. De même, aucun lien n'est avéré avec les Balsac du Rouergue. Les Balsac d'Entragues sont bien une famille brivadoise, comme l'attestent leur dévotion à saint Julien et leur assiduité au Chapitre de Brioude.
- « La Bibliothèque de Maria : Noblesse, seigneurs > Saint-Géron > Balsac », sur Généalogie de Raymond CAREMIER
- Robert de Blazac sur Geneanet
- Comte de Dienne, Les sénéchaux d'Agenais Robert de Balzac et Rigault d'Aurelle, p. 25-36, Revue de l'Agenais, année 1909, tome 36 (lire en ligne)
- Robert de Balzac d'Entraygues sur Geneanet
- Nicolas Le Roux, La crépuscule de la Chevalerie, nobelle et guerre au siècle de la Renaissance, p.27.
- René Visy, Le maître de Saint Chamant: peintures du XVe siècle, p. 11-12 lire sur Google Books
- Nicole Cazauran, Catherine de Médicis et son temps dans La comédie humaine, Droz, 575 p. (ISBN 9782600028387, lire en ligne), note 38 p. 188.
- Jean Charles Léonard, Simonde de Simondi, Histoire des républiques italiennes du Moyen Age, Furne et Ca, (lire en ligne), p. 14,66
- Louis Moréri, Le Grand dictionnaire historique, tome V, p.9 Lire sur Google Books
- Nancy Delay, « Aux sources de Monna Vanna », Textyles 1er janvier 1994 [1]
- Maxime de Montmorand, Anne de Graville : sa famille, sa vie, son œuvre, sa postérité, pp. 22-37 Lire sur OpenLibrary
- Archives d'un serviteur de Louis XI : documents et lettres : 1451-1481 ([Reproduction en fac-similé]) / publiés d'après les originaux par Louis de La Trémoille, p. 154 lire sur Gallica
- « De Balsac, p. 435-441 », sur Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France : tome II, Histoire des Pairs de France, par les Pères Anselme de Ste-Marie, Ange et Simplicien, et Honoré Caille Du Fourny, par la Compagnie des Libraires, à Paris, 1726
- « Maison de Balsac », sur Racines & Histoire, par Etienne Pattou, 2021 et 2023
- « Famille de Balsac », sur Man8Rove
- R. de Mandrot, Louis XI, Jean V d'Argmagnac et le drame de Lectoure lire sur la bibliothèque de la Sorbonne
- B. de Mandrot, Dépêches des ambassadeurs milanais en France sous Louis XI et François Sforza, note 2 p. 174 lire sur Google Books
- Jean-Jacques Garnier, Histoire de France depuis l'établissement de la monarchie jusqu'au règne de Louis XIV (ici confondu avec son frère Rauffet, pourtant déjà mort) lire sur Google Books
- Armée française d'Italie, mai 1495
- Dora D'Errico, « Se è da fare opera da volgere Arno ». Léonard au service du projet de détournement de l’Arno (1503-1504), Université de Florence [2]
- « L'idée de Guerre à la fin du Moyen Age, par Philippe Contamine, p. 81 », sur Persée / Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1979, vol. 123, no 1
- One That Got Away, blogue des manuscrits médiévaux de la British Library, 11 mars 2012