Risque de génocide à Gaza depuis 2023
Le génocide à Gaza depuis 2023, ou le génocide à Gaza, sont des désignations par divers auteurs et instances des effets sur la population gazaouie de l'offensive de l'armée israélienne, consécutive aux attaques du Hamas d'octobre 2023 sur la population en territoire israélien. La qualification de « génocide » contre la population gazaouie s'appuie notamment sur des avis de rapporteurs des Nations unies qui se réfèrent à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Ces rapporteurs alertent dès novembre 2023 sur un « risque » de génocide[1], puis emploient la qualification de « génocide » à partir de mars 2024[2], en affirmant en septembre 2024 que les méthodes de guerre utilisées relèvent du génocide[3],[4]. Ces mêmes positions se retrouvent en décembre 2024 dans un rapport d'Amnesty international enquêtant sur des faits d'octobre 2023 à juillet 2024[5],[6],[7],[8].
Risque de génocide à Gaza | |
![]() Des funérailles dans la bande de Gaza en 2023. | |
Date | depuis le |
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Lieu | ![]() ![]() |
Victimes | Palestiniens |
Type | Génocide, Châtiment collectif, Nettoyage ethnique, Déplacement forcé, Répression à l'aveugle |
Morts | 45 000 selon le ministère de la Santé gazaoui (contrôlé par le Hamas) |
Auteurs | Armée israélienne |
Ordonné par | Gouvernement israélien |
Motif | Remplacement de population |
Guerre | Conflit israélo-palestinien Conflit Gaza-Israël Conflit israélo-arabe |
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Si les rapporteurs de l'ONU et ces ONG portent ces accusations graves envers Israël, l’organe compétent pour qualifier une situation de « génocide » reste toutefois la Cour Internationale de Justice (CIJ) qui se base sur plusieurs critères, dont l’intention de vouloir décimer un peuple[9]. Selon l'historien Bernard Bruneteau, la définition rigoureuse des pratiques génocidaires s'impose, afin d'éviter « les captations politiques qui menacent aujourd'hui de brouiller leur compréhension »[10].
Lorsqu'elle est proprement juridique, la qualification peut s'accompagner d'actions en justice contre l'État d'Israël et contre des soutiens à son action pour complicité. Elle est rejetée par le gouvernement israélien qui affirme que ses opérations relèvent d'une légitime défense contre le Hamas, et non d'une attaque contre le peuple palestinien[11].
Les faits incriminés concernent en particulier le nombre élevé de victimes civiles, une situation de famine, la destruction d'infrastructures civiles, des attaques sur le système de santé, les atteintes à la santé mentale des Palestiniens de Gaza ou des transferts forcés de la population, le tout associé à des discours tenus par les autorités israéliennes considérés comme des expressions d'une intention génocidaire.
Les événements et leur qualification ont donné lieu à de nombreuses prises de positions et commentaires au niveau académique, de responsables institutionnels et politiques, dans les médias et les opinions publiques.
Qualifications de génocide
La qualification précise de « génocide » réfère au crime de génocide tel que défini dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948[12],[13],[14] et pouvant relever de décisions par la Cour internationale de justice pour rupture de la convention[15] ou de la Cour pénale internationale pour l'incrimination de responsables[16]. Le génocide est alors caractérisé pour cinq actes commis dans « l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux »[17] : le meurtre de membres du groupe, l'atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe, la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle, des mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe et le transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.
La qualification de « génocide » est aussi employée de manière plus lâche dans le discours public, autour de tribunaux spéciaux ou par simple reconnaissance officielle pour des actes n'étant pas associés à l'incrimination juridique correspondante[12]. Des recoupements peuvent notamment être faits avec des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité tels que définis par la Cour pénale internationale[18] ou le nettoyage ethnique sans définition juridique précise[15]. La catégorie des atrocités criminelles (en) contre lesquelles se sont engagés les États membres des Nations Unies lors du Sommet mondial de 2005[19] est ainsi formée du crime de génocide, crime de guerre et crime contre l'humanité auxquels est ajouté le nettoyage ethnique[20].
Bien qu'on insiste souvent sur la nécessité de démontrer une intention génocidaire[15], l'avocat en droit international Johan Soufi, fait remarquer que l’existence d’un génocide ne se limite pas à son constat judiciaire puisque la notion n'existait pas au moment des procès de Nuremberg, que l'obligation des États de prévenir le crime implique qu'il soit désigné avant d'être jugé et que la distinction avec des crimes contre l’humanité n'est pas forcément claire au premier abord[21].
La définition juridique reste cependant restrictive et seules trois campagnes sont unanimement reconnus comme génocidaires, celle envers les Arméniens en 1915, envers les Juifs à partir de 1941-1942 (et les Tziganes), et envers les Tutsis en 1994[15]. Il n'y a ainsi pas eu ce chef d'accusation envers les Khmers rouges pour le génocide cambodgien[15] jusqu'à une condamnation tardive en 2018[22]. A contrario, l'historien israélien Amos Goldberg rappelle que si le massacre de Srebrenica n'a concerné qu'environ 8 000 victimes, il a néanmoins été défini comme « génocide » par les instances internationales[23].
On peut ainsi avoir des inculpations visant des personnes pour crime contre l'humanité selon le Statut de Rome de la CPI, sans qu'il n'y ait de crime de génocide selon la convention de 1948 et avoir crime de génocide sans qu'il n'y ait une extermination des populations[24]. Il n'y aura donc pas forcément consensus sur la qualification des faits selon les approches adoptées et l'interprétation des événements, notamment vis-à-vis des intentions des responsables israéliens[11],[25], les visées humanitaires[26] ou de par l'influence des positions politiques sur la question israélo-palestinienne jusqu'à la mise en cause de la neutralité des rapporteurs de l'ONU[27],[28][pas clair]
Contexte
La guerre de Palestine de 1948 a conduit à l'établissement d'Israël dans la majeure partie de ce qui était la Palestine mandataire, à l'exception de deux territoires séparés qui sont devenus connus sous le nom de Cisjordanie et de la bande de Gaza, occupés respectivement par la Jordanie et l'Égypte[29]. Après la guerre des Six Jours de 1967, Israël occupe les territoires palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza[29]. La période suivante est témoin de deux soulèvements populaires des Palestiniens contre l'occupation israélienne : la première Intifada en 1987, et la deuxième Intifada, à partir de 2000[29]. Cette dernière se termine avec le retrait d'Israël de Gaza en 2005[29].
Depuis 2007, la bande de Gaza est gouvernée par le Hamas, un groupe militant islamiste, tandis que la Cisjordanie reste sous le contrôle de l'Autorité palestinienne dirigée par le Fatah[29]. Après la prise de pouvoir du Hamas, Israël impose un blocus de la bande de Gaza, qui porte considérablement préjudice à l'économie gazaouie et dégrade les services médicaux et éducatifs de l'enclave palestinienne[29]. Israël justifie le blocus en invoquant des raisons de sécurité, mais les groupes internationaux de défense des droits de l'homme qualifient le blocus de forme de punition collective. L'organisation Human Rights Watch estime en 2016 que l'occupation israélienne de Gaza viole les droits humains fondamentaux, et qu'elle se caractérise par la pratique « d'homicides illégaux, de déplacements forcés de population, de détentions abusives, et d'un confinement injustifié »[29]. L'organisation Amnesty international estime en 2022 que la situation relève d'un régime d'apartheid[29]. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guteres déclare au lendemain de l'attaque du 7 octobre 2023 : « le peuple palestinien a été soumis à 56 ans d’occupation étouffante. Les Palestiniens ont vu leurs terres progressivement dévorées par les colonies, frappées par la violence, leur économie étouffée, leur population déplacée et leurs maisons démolies. Leurs espoirs d’une solution politique à leur détresse ont disparu »[29].
Depuis 2007, quatre conflits ont opposé Israël et le Hamas, ainsi que d'autres groupes militants palestiniens basés à Gaza, en 2008-2009, 2012, 2014 et 2021[29]. Ces conflits ont tué environ 6 400 Palestiniens et 300 Israéliens[29]. Peu après le début de la crise israélo-palestinienne de 2021, l’aile militaire du Hamas, les Brigades Al-Qassam, commence à planifier l’opération du 7 octobre 2023 contre Israël. Le 7 octobre 2023, le Hamas lance depuis Gaza l'attaque contre Israël faisant au moins 1 139 morts, la plupart d'entre eux étant des civils, et enlève une centaine d'otages. Israël répond par une campagne de bombardements extrêmement destructrice suivie d'une invasion de la bande de Gaza le 27 octobre[30]. Certains chercheurs ont soutenu qu'il y avait eu un génocide contre les Palestiniens avant les attaques du 7 octobre ; la campagne militaire israélienne à Gaza a été qualifiée de génocidaire par l'Afrique du Sud et d'autres partisans de l'argument du génocide[31],[32].
De nombreux commentateurs ont identifié le contexte plus large de l'occupation israélienne comme une cause de l'attaque du 7 octobre 2023[33],[34]. L'attaque du 7 octobre 2023 se déroule sur fond d'occupation israélienne de la Cisjordanie et de blocus de Gaza[35]. La question du génocide à Gaza depuis 2023 succède à de nombreuses allégations de génocide des Palestiniens, allégations antérieures à 2023.
Du côté d'Israël et de ses soutiens, l'attaque du 7 octobre, qui provoque une intense émotion, est parfois renvoyée à une visée génocidaire du Hamas[36],[37],[38],[39],[40]. Selon Nurit Peled-Elhanan[source insuffisante] en 2023, des personnalités politiques israéliennes, procédant à une «nazification» des Palestiniens, présentent l'attaque du 7 octobre comme un « Holocauste » (une Shoah), de même qu'une « Shoah imminente » avait été mise en avant dans les semaines précédant la guerre de 1967[41].
Pour Gilles Kepel[source insuffisante], la brutalité de la réponse israélienne s'explique par deux facteurs : la doctrine de la « riposte disproportionnée » de l'armée israélienne[42] et les motivations personnelles de Benjamin Netanyahou menacé politiquement et judiciairement et n'envisageant « d’autre salut que l’alliance avec les suprémacistes d’extrême droite » qui font tenir sa coalition tels que les politiciens Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir[43].
Le risque de génocide par la riposte israélienne est évoqué rapidement après le lancement des opérations à partir de déclarations violentes d'officiels[44],[45].
Immédiatement après les attaques sanglantes du 7 octobre 2023, Yoav Gallant, ministre de la Défense israélien déclare ainsi : « Nous combattons des animaux humains, et nous agissons en conséquence »[44]. Avi Dichter, ministre israélien de l'Agriculture appelle à ce que la guerre soit une « Nakba de Gaza »[46], tandis que Amihai Eliyahu, ministre israélien du Patrimoine parle de larguer une bombe atomique[46],[47] et que le président d'Israël Isaac Herzog blâme toute la Palestine pour l'attaque du 7 octobre[48]. Le général Ghassan Alian, directeur du coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires déclare lui : « Il n'y aura ni électricité ni eau (à Gaza), il n'y aura que destruction. Vous vouliez l'enfer, vous aurez l'enfer »[44].
Des propos incitant au génocide à la suite de l'attaque du 7 octobre se retrouvent aussi à l'international comme avec Michelle Salzman (en), élue du Parti républicain à la Chambre des représentants de Floride[49] ou le médecin Darren Klugman qui sera suspendu par l'université John Hopkins[50].
Pertes humaines à Gaza
Le décompte des morts provoque de nombreux débats ; les spécialistes distinguent notamment d'une part les morts directes - causées par des blessures et lésions traumatiques - , et d'autre part les morts indirectes - liées à la famine et à l'effondrement du système de santé.
Morts directes
Au au moins 45 000 Palestiniens au total[51],[52],[53], dont 14 100 enfants, ont été tués selon le ministère de la Santé de Gaza et l'UNICEF[54]. Au moins 93 778 personnes sont blessées[54]. Les données fournies par le Hamas sont jugées plausibles et publiées par l’ONU, ainsi que toutes les organisations qui y sont rattachées, telles que l’UNICEF[55], la majorité des ONG (Amnesty International, Médecins Sans Frontières, Human Right Watch…) et des médias à l’échelle internationale. Certaines organisations, dont Action on Armed Violence (en) (AOAV), estiment même qu’elles pourraient être sous-estimées[55],[56],[57],[58],[59].
Selon les Nations unies, 70 % des personnes tuées sont des enfants et des femmes[60] ; en mai 2024, cette proportion a été revue fortement à la baisse[61],[62],[63],[64],[56],[65]. En novembre 2024, l'ONU estime que les femmes et les enfants représentent « près de 70% » des morts dans la bande de Gaza entre novembre 2023 et avril 2024[66].
Selon certaines estimations, des milliers de corps supplémentaires ont été enterrés sous les décombres[67],[68],[69]. En , la revue médicale britannique The Lancet affirme que le nombre de morts directes à Gaza doit être revu à la hausse, pour avoir été sous-estimé de plus de 40 % dans les bilans du ministère de la Santé de la bande de Gaza. La revue dénombre 64 260 morts sur les neuf premiers mois de la riposte israélienne, soit environ un habitant sur 35[70],[71].
Certains analystes affirment que le nombre de morts a un impact politique et qu’il doit donc être pris avec précaution. Notamment, ils incluraient les décès naturels ou provoqués par le Hamas ainsi que les membres du Hamas tués au combat (estimés à 17 000 par Israël en octobre 2024[57]) ; en outre, de nombreuses incohérences y auraient été relevées[72],[61],[65],[73],[74],[75],[76].
Morts indirectes
D’autres estimations dépassent les 100 000 victimes, en prenant en compte les morts indirectes telles que les morts dus à un manque d'accès aux soins ou de la famine qui impacte la bande de Gaza.
En , une correspondance publiée dans la revue médicale The Lancet estimait ce nombre à 186 000[77]. Le caractère scientifique et la neutralité de l'estimation sont contestés dans la même revue en novembre 2024 [78],[79],[80],[81] ; la rigueur de cette étude est aussi sévèrement critiquée par Michael Spagat, expert de l'organisation Action On Armed Violence (AOAV)[82].[source insuffisante]. Cependant, l'ONG Médecins du monde juge l'estimation de The Lancet cohérente[83].
En , un collectif de soignants américains estime à 118 908 le nombre de vies perdues à Gaza depuis le 7 octobre du fait de la guerre[84].
Plainte de l'Afrique du Sud contre Israël pour génocide
Saisie de la Cour internationale de justice, décembre 2023
Le 29 décembre 2023, l'Afrique du Sud saisit la Cour internationale de justice en vertu de la convention de Genève pour enquêter sur Israël pour des allégations de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité[85]. L'Afrique du Sud lance cette requête pour dénoncer ce qu’elle estime être le caractère « génocidaire » de l’invasion israélienne à Gaza. Dans sa requête, l’Afrique du Sud affirme qu’Israël « s'est livré, se livre et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza ». Elle dénonce des « massacres » et une intention de « détruire » ce peuple. Elle indique également que « L'État israélien, y compris aux plus hauts niveaux, du président, du Premier ministre et du ministre de la Défense israéliens expriment une intention génocidaire »[86].
Le président de l'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, a comparé les actions d'Israël à l'apartheid[87]. Israël a nié les allégations et a accusé l'Afrique du Sud de collaborer avec le Hamas[85]. Israël a qualifié les actions de l'Afrique du Sud d'accusation antisémite de meurtre rituel[88]. Les États-Unis, principal soutien d’Israël, a qualifié cette accusation de génocide d’ « infondée, contre-productive et basée sur aucun fait »[86]. Le , Israël a décidé de comparaître devant la CIJ en réponse à l'affaire présentée par l'Afrique du Sud selon laquelle Israël commettrait un génocide[89].
Première décision de la Cour internationale de justice, 26 janvier 2024
Le 26 janvier 2024, la Cour internationale de justice rend une première décision sans se prononcer sur le fond, par laquelle elle considère plausible l’accusation de génocide dirigée contre Israël, indique six mesures conservatoires, mais s'abstient d'évoquer un cessez-le-feu à Gaza[90]. La Cour ordonne notamment à Israël d'empêcher tout éventuel acte génocidaire, de prendre des mesures immédiates permettant de fournir aux Palestiniens « l’aide humanitaire dont ils ont un besoin urgent »[91]. Israël doit aussi « prévenir et punir » l’incitation au génocide[92]. Cette décision a « l'impact symbolique « énorme » de toute décision rendue contre l'État hébreu au titre de la Convention sur le génocide, compte tenu de son histoire » selon une analyse pour l'AFP de Juliette McIntyre, experte en droit international à l'Université d'Australie du Sud[93]. Les livraisons d'armes à Israël deviennent plus problématiques du fait de la mention par la Cour d'un risque de génocide à Gaza. De même, selon le site Mediapart, cette décision marque « un tournant dans la guerre », qu'elle soit mise en œuvre ou non par l'État hébreu[94].
La Cour internationale de justice (CIJ) a pourtant rejeté la saisie de l’Afrique du Sud, imputant à Israël la commission d’un « génocide » à Gaza ; interrogée par la BBC, Joan Donoghue, ex-directrice de la CIJ, a été très claire : « la CIJ n'a pas indiqué que l'accusation de génocide était plausible »[95],[96]. L’organe judiciaire, dans son ordonnance du 26 janvier 2024, demande simplement à Tel Aviv de prendre toutes les mesures pour « prévenir et punir l'incitation directe et publique à commettre » un génocide et à « prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir la commission » des actes matériels (la destruction de tout ou partie d'un groupe) entrant dans la définition d'un génocide, sans se prononcer sur un éventuel élément moral[97],[98].
Autres plaintes
Des organisations, des avocats et des particuliers, portent plainte pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité contre des Israéliens (souvent binationaux), ou pour complicité de génocide contre des non-Israéliens, auprès de la Cour internationale de justice, ou de la Cour pénale internationale, ou de tribunaux nationaux.
Certaines procédures ciblent des membres de l'armée israélienne ayant opéré à Gaza. 1000 soldats de l'armée israélienne sont visés par une plainte déposée auprès de la Cour pénale internationale par la fondation Hind Rajab en octobre 2024[99]. Un soldat franco-israélien est visé par une plainte semblable déposée auprès de la justice française par la Fédération internationale pour les droits humains et des associations palestiniennes en décembre 2024[100],[101]
Le Premier ministre australien est visé par une plainte pour complicité de génocide auprès de la Cour pénale internationale en mars 2024 ; le plaignant est un cabinet australien d'avocats Birchgrove Legal[102]. Une plainte contre X est déposée pour «complicité de génocide» auprès de la justice française en novembre 2024 ; elle vise des citoyens français accusés d'avoir entravé l’aide humanitaire destinée aux Palestiniens de Gaza - plus particulièrement les groupes de militants Tzav-9 et Israël is Forever - ; elle est déposée par l'Union juive française pour la paix et une «victime franco-palestinienne»[103],[104].
Rapport de Francesca Albanese à l'ONU en mars 2024
En , Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, livre un rapport intitulé Anatomie d’un génocide selon lequel « il existe des motifs raisonnables de croire que le seuil permettant de qualifier la situation de génocide a été atteint[11] ».
Le texte distingue trois actes de génocide qui auraient été commis contre les Palestiniens, et qui comptent parmi les cinq actes inscrits dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948[105] : le meurtre direct des membres du groupe ; les dommages physiques ou psychiques causés aux membres du groupe ; « la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle »[106].
Le rapport évoque aussi un « nettoyage ethnique » de Gaza[107].
Les autorités israéliennes ayant affirmé leur respect du droit international humanitaire dans leur conduite de la guerre, Francesca Albanese déclare que l'Etat hébreu a « invoqué ce droit comme un "camouflage humanitaire" afin de légitimer la violence génocidaire qu’il déploie à Gaza »[108]. Le rapport accuse les dirigeants israéliens d’avoir dans les faits traité « un groupe entier » comme s'il était « terroriste » ou « soutenant le terrorisme », pour « transformer ainsi tout et tout le monde en cible ou en dommages collatéraux »[105].
Pertes humaines
Le rapport fait état en mars 2024 de « 30 000 morts, 12 000 disparus (sous les décombres) et 71 000 blessés graves »[108].
Le blocus de la bande de Gaza pratiqué par Israël a provoqué des morts dues à la famine, notamment la mort de 10 enfants par jour, les habitants ayant été privés des moyens de se procurer une nourriture suffisante, selon le rapport Anatomie d’un génocide[106].
Les bombardements de la bande de Gaza ont conduit au largage, dans les premiers semaines de la guerre, de « plus de 25 000 tonnes d'explosifs » - soit l'équivalent de deux bombes nucléaires - sur des quartiers densément peuplés[106].
70% des personnes tuées à Gaza sont des femmes et des enfants, selon les chiffres du ministère de la santé du Hamas[106]. Les 30% restants sont des hommes, mais Israël n'a pas fourni les preuves permettant d'établir que ces victimes masculines étaient armées[106].
Atteintes à l'intégrité physique ou mentale
Selon le rapport Anatomie d’un génocide, « infliger des dommages corporels ou mentaux graves aux enfants peut raisonnablement être interprété comme un moyen de détruire le groupe en totalité ou en partie »[106].
Le blocus de la bande de Gaza par Israël a mis en danger la santé des Palestiniens, en raison de l'absence d'approvisionnement en médicaments et en désinfectants[106]. Des opérations sans anesthésie ont dû être pratiquées, y compris des amputations sur des enfants[106].
Des milliers d'hommes et de jeunes garçons palestiniens ont été emprisonnés par Israël selon le rapport ; ces détentions se sont accompagnées dans un grand nombre de cas de mauvais traitements, d'actes de torture, qui ont provoqué des « incapacités à long terme », et parfois la mort[106].
Les Palestiniens « ont subi des dommages physiques et psychologiques incessants » durant cette guerre selon le rapport[106].
Conditions de vie devant entraîner la destruction du groupe
Priver un groupe des moyens de se perpétuer - même sans porter atteinte directement aux membres du groupe - constitue un acte de génocide[106]. Relèvent de ce type d'action, selon le rapport, les destructions dans les opérations militaires israéliennes des hôpitaux (en), des terres agricoles, du bétail, des équipements de pêche, des moyens de télécommunication, des établissements d'enseignement et du patrimoine culturel palestinien[106].
Le rapport relève des déclarations publiques de responsables israéliens comme celle du ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, qui avait assumé le 9 octobre 2023 le fait qu'un « siège complet » de Gaza tel qu'il le mettrait en oeuvre signifiait qu'il n'y aurait « pas d'électricité, pas de nourriture, pas d'eau, pas de carburant », ou le propos semblable d'Israël Katz, alors ministre de l'Energie, le 12 octobre 2023[106].
Les accusations portées par Israël contre l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) selon lesquelles cette agence des Nations unies comptait parmi ses employés ses combattants du Hamas, avaient provoqué le retrait de certains donateurs étatiques, et une exacerbation de la catastrophe humanitaire dans l'enclave palestinienne[106].
Nettoyage ethnique
Des civils qui, obéissant aux ordres d'évacuation, s'étaient déplacés vers le sud de la bande de Gaza, ont été néanmoins tués[105]. Ce constat, associé aux propos de dirigeants israéliens planifiant le déplacement massif de Palestiniens hors de Gaza et le remplacement de ces habitants par des colons israéliens, « conduisent raisonnablement à déduire que les ordres d’évacuation et les zones de sécurité ont été utilisés comme des outils génocidaires pour parvenir à un nettoyage ethnique », selon le rapport[105].
« Camouflage humanitaire »
Le rapport dénonce une instrumentalisation du droit international en vue de légitimer un génocide présumé[108]. Ainsi par exemple le gouvernement israélien allègue l'utilisation des civils par le Hamas comme boucliers humains, alors qu'une telle situation ne dispense pas un Etat de distinguer civils et combattants[108],[109]. La notion d’objectif militaire a été étendue à l'ensemble du territoire gazaoui[108],[109]. Le concept de « dommage collatéral » est devenu un élément habituel du langage politique israélien en vue de masquer un massacre de masse[108],[109]. Les ordres d’évacuation, présentés comme une preuve du respect du droit humanitaire, auraient été employés comme un moyen d'épuiser la population[109] - raison pour laquelle l’Assemblée générale de l'ONU exige dans la résolution du 26 octobre 2023 qu'Israël revienne sur son premier ordre d’évacuation du nord de Gaza[108].
Recommandations
Le rapport recommande aux États de mettre en place un embargo sur les armes contre Israël, d'instaurer un cessez-le-feu à Gaza, et de protéger l'enclave palestinienne en y envoyant une force internationale[108]. Il recommande aussi de poursuivre le soutien financier à l'UNRWA. L'Union européenne est appelée à suspendre son accord d'association avec Israël[110].
Les autorités israéliennes ont nié l'ensemble des faits évoqués dans le rapport, ou ont fourni des justifications fondées sur les nécessités imposées par le terrain, et accusé Francesa Albanese de chercher à délégitimer l'existence d'Israël[105].
Yann Barte dans Franc-tireur met en cause la neutralité de la rapporteuse et de l'instance à laquelle elle appartient - Le Conseil des Droits de l'Homme[111][non neutre]
Rapport du Comité spécial de l'ONU
Un rapport du Comité spécial de l'ONU, daté de septembre 2024, rendu public en novembre, estime que les méthodes utilisées par Israël « correspondent aux caractéristiques d'un génocide »[112],[113]. Il se fonde sur des données recueillies entre le 7 octobre 2023 et juillet 2024[113]. Ce Comité, créé en 1968 par l'Assemblée générale de l'ONU, est depuis sa fondation chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits humains dans les Territoires palestiniens occupés (Cisjordanie et bande de Gaza)[114] et composé depuis lors de 3 Etats membres : le Sri Lanka, la Malaisie, et le Sénégal[115].
Pertes civiles massives
Le Comité souligne le nombre élevé de civils tués, et la mise en danger des Palestiniens, qui serait « intentionnelle »[113]. Il allègue comme preuves de cette intention supposée l'instauration du siège de Gaza, la famine provoquée par ces opérations, les entraves israéliennes à l'aide humanitaire, le fait de tuer des travailleurs humanitairese[116]. Le gouvernement israélien aurait ouvertement organisé la pénurie de produits de première nécessité, « privant les Palestiniens du minimum vital : la nourriture, l'eau et le carburant »[117]. Cette politique aurait provoqué un nombre de plus en plus élevé de fausses couches et de mortinaissances[115].
Les experts déclarent : « Des civils ont été tués en masse, de manière disproportionnée et sans discrimination à Gaza »[115].
Ils ajoutent que l'utilisation de l'intelligence artificielle associée à un contrôle humain insuffisant, et à l'emploi de bombes pesant plusieurs centaines de kilogrammes, a contribué au nombre élevé de civils[118]. Selon eux, ces pratiques sont révélatrices du non respect par Israël de la règle du droit international imposant la distinction entre civils et combattants. Le comité fait référence à la possibilité donnée à l'armée « d’utiliser des systèmes d’IA pour générer rapidement des dizaines de milliers de cibles, ainsi que pour suivre les cibles jusqu’à leur domicile, en particulier la nuit, lorsque les familles s’abritent ensemble »[119]. Le nombre élevé de femmes et d'enfants tués pourrait être corrélé à l'utilisation de l'IA[120].
Le Comité parle d'une « punition collective infligée à la population palestinienne »[116],[113].
Préjudices pour les générations à venir
Les experts évoquent une catastrophe écologique dont l'impact s'étend dans la durée, bien au-delà du temps de la guerre[113]. Les avions israéliens ont largué dans la bande de Gaza plus de 25 000 tonnes d'explosifs, soit « l'équivalent de deux bombes nucléaires » (« deux fois la bombe atomique larguée par les Etats-Unis sur Hiroshima »)[113]. Les bombardements ont pollué l'environnement, et rendu la bande de Gaza inhabitable en détruisant les infrastructures permettant l'adduction d'eau, l'assainissement des eaux usées, l'approvisionnement en nourriture[113]. Ainsi « Israël a créé un mélange mortel de crises qui infligeront de graves préjudices aux générations à venir » affirment les auteurs du rapport[113],[119].
Recommandations
Le Comité de l'ONU appelle les Etats du monde à arrêter tout soutien à la guerre menée par l'Etat hébreu ; il leur rappelle la nécessité du respect du droit international et « de veiller à ce que les auteurs de violations répondent de leurs actes »[120]. Il reproche à des pays tiers « de ne pas être disposés à demander des comptes à Israël et de continuer à lui fournir un soutien militaire et autre »[121].
Le COGAT, agence israélienne qui supervise l'aide humanitaire à Gaza, a rejeté les propos des experts de l'ONU, affirmant que l'Etat hébreu « travaille sans relâche pour fournir une aide humanitaire à la bande de Gaza »[116]. Les Etats-Unis, alliés d'Israël ont rejeté également le contenu du rapport[118].
Rapport d'Amnesty international
Le 5 décembre 2024, l'ONG Amnesty international, l'organisation de défense des droits humains la plus réputée, publie un rapport qui conclut à un génocide à Gaza[122]. Ce compte rendu d'enquête suit une démarche similaire à ceux publiés en mars par Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires occupés, et en novembre par le Comité spécial des Nations unies, ou encore par la Fédération internationale des droits de l’homme, mais il est d'une autre « envergure » selon Mediapart[122]. Amnesty International se fonde sur 200 témoignages[123] collectés sur place à Gaza, sur des centaines d’images satellitaires qui montrent les destructions[124], et sur des vidéos[122].
Un seul des cinq actes établissant un génocide selon la Convention de 1948 suffit pour qualifier ainsi un crime[125]. Amnesty International en identifie trois dans les opérations israéliennes à Gaza : « les meurtres de membres du groupe, les atteintes graves à leur intégrité physique ou mentale, et la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle » ; l'ONG documente avec des données chiffrées les infractions au droit international[125].
Intention génocidaire
Un élément qui distingue le génocide du crime contre l'humanité et du crime de guerre est l'intention spécifique de détruire un groupe[125]. Un chapitre du rapport est centré sur l'établissement d'une telle intentionnalité[122],[124],[126]. Amnesty relève, outre les déclarations incendiaires de responsables politiques israéliens déshumanisant les Palestiniens, d'autres déclarations relatives à la stratégie militaire[122]. Selon Amnesty, le génocide est devenu pour Israël un moyen de réaliser l'objectif militaire principal, qui est la destruction du Hamas[125]. Le génocide apparaît donc aux yeux du gouvernement israélien comme le prix à payer pour venir à bout du Hamas, ou comme « une conséquence acceptable »[122]. La décision de sacrifier la population civile palestinienne « atteste une intention génocidaire », écrit Amnesty[122]. En effet, ajoute l’ONG « les actions d’un État peuvent servir le double objectif d’atteindre un résultat militaire et de détruire un groupe en tant que tel » et « il est possible de conclure à un crime de génocide lorsque, pour parvenir à un certain objectif militaire ou jusqu’à y parvenir, l’État entend essayer de détruire un groupe protégé, comme moyen de parvenir à une fin »[122].
Ciblage délibéré des civils
Amnesty évoque « les attaques délibérées sur les civils et les infrastructures civiles, l'usage d'armes hautement explosives dans des zones abondamment peuplées, les entraves à délivrer l'aide humanitaire dans le territoire et le déplacement forcé de 90 % de sa population»[127]. A titre d'exemple de ciblage, Amnesty documente 15 frappes aériennes israéliennes qui ont tué, entre le 7 octobre 2023 et le 20 avril 2024, 334 civils, dont 141 enfants, frappes pour lesquelles « l'organisation n'a trouvé aucune preuve qu'elles étaient dirigées vers des cibles militaires »[128].
Outre le fait de viser des civils dans des bombardements - selon Amnesty International -, Israël a instauré un blocus dont l'objectif serait d'« entraîner une mort lente et calculée » la population palestinienne de Gaza et à terme, de « la faire disparaître »[129].
L'Etat hébreu a rejeté un rapport « entièrement faux et basé sur des mensonges », l'a présenté comme une «calomnie antisémite»[124] et Amnesty International comme « une organisation fanatique »[128].
Rapport de Human Rights Watch
Le 19 décembre 2024, l'organisation humanitaire Human Rights Watch publie un rapport concluant au fait qu'Israël commet des actes de génocide et un crime contre l’humanité d’extermination à Gaza, particulièrement en privant la population d'un « accès adéquat à l'eau », pendant un an, de manière délibérée, ce qui a dû causer la mort de milliers de personnes[130]. L'accusation d'actes de génocide n'implique pas de prouver une intention génocidaire, à la différence de l'accusation de génocide[131].
Des centaines de milliers de Palestiniens ont été affectés par des problèmes de santé du fait des restrictions imposées à l'accès à l'eau potable, restrictions qui entraînent la déshydratation, la faim, et la propagation de maladies[130]. Selon le rapport, l'armée israélienne a « délibérément attaqué, endommagé ou détruit plusieurs installations majeures d'eau, d'assainissement et d'hygiène à Gaza»[130]. De plus, Israël empêche l'arrivée « de la quasi-totalité de l'aide liée à l'eau, comme des réservoirs, des systèmes de filtration, des matériaux pour la réparation d'infrastructures», toujours selon Human Rights Watch[130].
« Il n'y aura pas d'électricité, pas de nourriture, pas d'eau, pas de carburant » à Gaza, avait déclaré Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, deux jours après les attaques du 7 octobre 2023, rappelle l'organisation humanitaire[132].
Israël a rejeté les résultats du rapport qu'il considère comme une calomnie[130].
Autres rapports
En mai 2024, le Réseau universitaire pour les droits de l'homme, University Network for Human Rights[133], publie un rapport qui conclut au terme d'une analyse juridique qu'Israël doit être tenu pour responsable d'un génocide à Gaza[134]. L'intention génocidaire est, selon le rapport, établie par les déclarations des dirigeants israéliens, et par la conduite de l'armée israélienne à l'égard de la population de le Gaza - conduite entraînant la famine, la destruction des installations médicales, la destruction de 70 % des habitations civiles, des entraves à l'aide[135]. Le UNHR s'est associé pour la production de ce texte à plusieurs centres de recherche des droits humains - le International Human Rights Clinic de la Faculté de droit de l'université de Boston, le International Human Rights Clinic de la Cornell Law School, le Center for Human Rights de l'Université de Prétoria, le Lowenstein Human Rights Project de la Faculté de droit de Yale[136].
Euro-Mediterranean Human Rights Monitor (organisation indépendante à but non lucratif pour la protection des droits de l'homme) documente des preuves d'exécutions commises par les Forces de défense israéliennes. Elle a soumis les preuves et la documentation à la Cour pénale internationale et au rapporteur spécial des Nations unies[137].
Discours académique et juridique
Génocide plausible ou avéré
Le juriste Béligh Nabli, professeur de droit public à Paris-Est Créteil, estime en décembre 2024 que le « risque plausible de génocide à Gaza », reconnu comme tel par la Cour internationale de Justice (CIJ) en janvier 2024, est devenu un génocide en cours, du fait que les mesures conservatoires préconisées par la Cour - « la levée du blocus, l’accès à l’aide humanitaire et la garantie des besoins essentiels à la survie » - n'auraient pas été mises en oeuvre par Israël durant les 11 mois écoulés, et du fait que la crise humanitaire à Gaza s'est aggravée[138]. Selon lui, un consensus a émergé pour parler d'un génocide à Gaza « parmi de nombreux experts internationaux », mais le débat sur cette qualification perdure « parmi les responsables politiques et les intellectuels » ; certains acteurs envisageraient la notion de génocide en adoptant une approche plus politique que juridique, toujours selon ce spécialiste[138].
Certains universitaires citent les déclarations israéliennes qu'ils considèrent comme l'expression d'une « intention de détruire » la population de Gaza, une condition nécessaire pour que le seuil légal du génocide soit atteint[139]. Le politologue Norman Finkelstein, auteur d'une étude sur « l'industrie de l'Holocauste », affirme que Benjamin Netanyahu en appelant les Palestiniens « Amalek » fait un appel au génocide[140]. Il accuse Israël de mener une « guerre génocidaire »[141]. Dès octobre 2023, l'historien israélien Raz Segal qualifie la guerre de « cas typique de génocide »[48],[142]. Les attaques d'Israel contre les infrastructures, l'eau et la nourriture sont également qualifiées de génocidaires, par la spécialiste du génocide arménien Elyse Semerdjian[143].
Le 19 octobre 2023, les chercheurs Raz Segal, Barry Trachtenberg, Robert McNeil, Damien Short, Taner Akçam et Victoria Sanford, s'associent à une lettre adressée au procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, par cent organisations issues de la société civile, l'appelant à émettre des mandats d'arrêt contre des responsables israéliens pour des affaires antérieures au 7 octobre ; à enquêter sur de nouveaux crimes commis dans les Territoires palestiniens, y compris l'incitation au génocide, depuis le 7 octobre ; à émettre une déclaration préventive contre les crimes de guerre ; et à rappeler à tous les États leurs obligations envers le droit international. La lettre affirme que les déclarations des responsables israéliens montrent une « intention claire de commettre des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et une incitation à commettre un génocide, en utilisant un langage déshumanisant pour décrire les Palestiniens »[144],[145],[146].
Le 10 novembre 2023, l'historien spécialiste de la Shoah Omer Bartov déclare « Ma principale préoccupation, en observant le déroulement de la guerre Israël-Gaza, est qu'il y ait une intention génocidaire, qui puisse facilement conduire à une action génocidaire[147] ». En réponse, cinq historiens israêliens, tout en reconnaissant des « déclarations ignobles de la part des responsables israéliens, qui ne peuvent être ignorées »[148], ont souligné que seuls quelques responsables avaient fait de telles déclarations et les ont justifiées en faisant référence aux crimes du Hamas. Les cinq spécialistes ont fait valoir que le langage déshumanisant n'était « pas une preuve d'intention génocidaire ». Bartov déclare plus tard qu'à partir de mai 2024, « il n'était plus possible de nier qu'Israël était engagé dans des crimes de guerre systématiques, des crimes contre l'humanité et des actions génocidaires », tout en notant que très peu de personnes en Israël (hormis les Palestiniens) étaient prêtes à accepter ce point de vue[149].
Le sociologue et spécialiste du génocide Martin Shaw soutient que le terme « génocide » est sous-utilisé, car les États souhaitent « éviter la responsabilité de prévenir et punir » qu'impose la convention ; de plus, il soutient qu'il existe « une aversion particulière à enquêter sur ses implications pour la conduite d'Israël. Les États occidentaux continuent de le protéger, croyant à tort que les Juifs, ayant été les principales victimes historiques du génocide, ne peuvent en être également les auteurs. »[150],[151]. En janvier 2024, l'article de Shaw, « Inescapably Genocidal », publié dans le Journal of Genocide Research, note que l'application du cadre du génocide à la Palestine a, selon un commentateur, « habituellement suscité des réactions fanatiques », mais que la nature de l'assaut israélien sur Gaza « représente un choix stratégique » plutôt qu'une conséquence involontaire, et qu'il est donc justifié et inévitable de l'appeler « génocide »[152].
À l'extermination des êtres humains, s'ajoute la destruction du patrimoine culturel et historique palestinien, à laquelle l'armée israélienne se livre de manière massive et méthodique. Constitutive du génocide, cette composante de destruction patrimoniale est relativement documentée, malgré les difficultés à le faire en raison de la poursuite des bombardements, destructions et massacres à Gaza[153].
En France, les tenants de la « contextualisation » et de la remise en perspective historique de l'attaque du 7 octobre par le Hamas, tel que l'anthropologue Didier Fassin, dénoncent l'acquiescement occidental « au massacre et à la destruction, voire à un possible génocide par l’État d’Israël »[154],[155],[156].[pertinence contestée]
Le , Amos Goldberg, historien israélien spécialiste de la Shoah à l’université hébraïque de Jérusalem, publie une analyse selon laquelle les actions d'Israël pendant la guerre Israël-Hamas sont constitutives d'un génocide. Selon lui, le fait que ce qui se déroule à Gaza ne ressemble pas à la Shoah ne signifie pas qu'il ne s'agit pas d'un génocide[23]. En octobre 2024, il affirme plus explicitement que « ce qui se passe à Gaza est un génocide, car Gaza n’existe plus ». Il dénonce également la « rhétorique génocidaire » qui domine en Israël, dans les médias, l’opinion publique et la sphère politique[157].
Menachem Klein, professeur émérite à l’université Bar-Ilan de Tel Aviv, estime en novembre 2024 que « les informations qui nous parviennent de la bande de Gaza montrent qu’Israël a recours systématiquement à des méthodes génocidaires ». L'universitaire israélien précise que « le génocide, ce n’est pas un plan qui vise à détruire chaque Palestinien à Gaza. Le génocide correspond à une échelle de violence extrême infligée à un territoire et à sa population, et à une destruction systématique de toutes ses institutions, dans le but de détruire l’identité collective d’un groupe. Or c’est ce qu’Israël fait, en détruisant tous les hôpitaux, les universités, les tribunaux, les administrations. Israël détruit l’identité collective des Gazaouis. C’est clairement un génocide »[158].
Lee Mordechai, historien israélien de l’université hébraïque de Jérusalem, ancien professeur à l’université de Princeton, a compilé témoignages, vidéos, articles, preuves, photos, dans un rapport intitulé Bearing Witness to the Israel-Gaza War (en anglais : Porter témoignage sur la guerre Israël-Gaza). Ces milliers de documents illustrent ce qu’il considère comme des crimes de guerre, y compris comment les médias de pays occidentaux ont permis et facilité la diffusion du discours israélien. Il considère aussi, et s’en explique dans un chapitre dédié, qu’Israël a commis un génocide[159].
Nuances et contestations
Ces analyses sont cependant contestées en novembre 2023 par d'autres universitaires ou juristes pour qui les actions israéliennes ne constituent pas un génocide.
Cela a ainsi été contesté par Dov Waxman président du département d'études israéliennes à l'UCLA[139], l'avocat Alan Dershowitz[141], le professeur David Simon et Ben Kiernan de l'université Yale[48]. Ces derniers soulignent notamment que la guerre à Gaza est défensive - il s'agit d'une riposte à l'attaque terroriste du 7 octobre 2023 - et vise le Hamas et non spécifiquement les civils. La référence à Amalek désignerait d'ailleurs le Hamas et pas les Palestiniens dans leur ensemble[141]. Ils estiment que l'intention attribuée à l'armée israélienne de détruire un groupe (religieux, ethnique ou raciale) n'est pas démontrée en l'état et que, malgré les nombreuses victimes civiles palestinienne de Gaza, leur nombre n'atteint pas le seuil très élevé requis pour correspondre à la définition juridique du génocide[144].[pertinence contestée]
L'historien américain Norman J.W. Goda (en), spécialiste de l'histoire de l'Holocauste, réfute lui aussi l'accusation de génocide. Selon lui, l'intention génocidaire, c'est à dire l'existence d'une politique, d'un plan structuré et d'un ordre en vue d'une extermination de masse, n'est pas prouvée ; il estime que les déclarations "déshumanisantes" de certains politiques israéliens conséquentes au 7 octobre sont dues à l'effroi face à la violence des massacres commis par le Hamas et ne démontrent pas l'existence d'un tel plan[160].
Pour Vincent Duclert, historien spécialiste des génocides, la qualification de génocide est infondée. Il rappelle que la guerre à Gaza n'est pas apparue ex-nihilo mais constitue une riposte à l'attaque terroriste du 7 octobre. Il souligne aussi que l'appareil d'état israélien n'a jamais porté un discours visant à décrire les Palestiniens comme "un ennemi existentiel à détruire absolument". Il met en garde contre un usage trop extensif du terme "génocide" afin de ne pas le vider de sa substance[161].
Bernard Bruneteau, spécialiste des génocides, considère que les bombardements à Gaza ne relèvent pas d'un génocide mais d'une guerre asymétrique dans laquelle Israël ne ciblerait pas les Gazaouis dans leur globalité mais un adversaire militaire dissimulé dans les infrastructures et la population civile. ll indique être favorable à une "restriction absolue du terme de génocide pour ne pas le banaliser" auquel cas, par exemple, "Hiroshima et le bombardement de Dresde devraient être considérés comme des génocides"[162].
Selon le juriste Yann Jurovics, il importe de faire la différence entre crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide, trois crimes de même gravité aux yeux du droit international. Dans une interview accordée à Libération, ce spécialiste déclare en février 2025 que "les éléments constitutifs qui pourraient amener à conclure à la qualification pénale de génocide ne semblent pas présents", l'intention génocidaire n'étant pas démontrée selon lui[163].
Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la Recherche Stratégique et expert associé à l’Institut Montaigne, dénonce, en février 2025, la légèreté avec laquelle l’accusation de génocide est portée contre Israël, soulignant qu’aucune juridiction internationale, ni la Cour internationale de justice ni la Cour pénale internationale, ne l’a confirmée à ce stade. Il juge infondée l'accusation d’une stratégie délibérée d’extermination par Israël. Il critique l’instrumentalisation de cette accusation par certains milieux militants, notamment à gauche, et met en garde contre la distorsion des concepts juridiques à des fins politiques[164],[165].
De la même façon pour Mickaël Prazan, documentariste, journaliste et historien ayant notamment travaillé sur le nazisme, le terrorisme et les massacres de masse, aucun élément ne prouve une intention génocidaire israélienne. Il estime que cette accusation relève d'une "inversion accusatoire" juridiquement infondée. Elle trouverait ses racines dans l’influence du nazisme sur les mouvements nationalistes arabes et islamistes des années 1930-40 et serait aujourd'hui propagée par des militants de la gauche radicale afin de délégitimer Israël et masquer la stratégie de boucliers humains du Hamas[166], [167][168],[169],[170].
Dans le même ordre d'idée, la sociologue Sylvaine Bulle critique les positions de l'écologie radicale réduisant Israël "à une abstraction qui n’est caractérisée que par sa nature écocidaire et génocidaire". Elle souligne l’absence d’éléments factuels démontrant une volonté génocidaire d’Israël et critique le dévoiement des concepts écologiques pour alimenter un discours militant. Enfin, elle met en garde contre le risque d’une vision binaire qui met en danger la possibilité de coopération environnementale régionale [171] .
D'autres universitaires estiment qu'il ne peut y avoir d'amalgame entre guerre et génocide, que « l’État d’Israël a été attaqué sur son territoire souverain » dans lequel « il a le droit et l’obligation de protéger sa population » et donc dispose de la légitimité à prendre les mesures pour que cela ne se reproduise pas. Ils jugent aussi qu'on ne peut exonérer le Hamas de sa responsabilité vis à vis de sa propre population utilisée comme bouclier humain et dont le calvaire pourrait cesser avec la libération des otages[172],[173],[174],[175]. Enfin, certains intellectuels dénoncent une « inversion victimaire » se traduisant par « la nazification » de la victime (les Juifs) alors que, pourtant, l'intention génocidaire visant les Juifs est clairement formulée et répétée par le Hamas[176],[177],[178],[179],[180],[181].
Marie Lamensch, coordonnatrice de projets à l’Institut montréalais d’études sur le génocide et les droits de la personne de l’Université Concordia, à Montréal, explique qu’il faudra encore des années pour déterminer si un génocide est en cours, selon les définitions du droit international, tout en déplorant que le débat sur les termes juridiques occulte une situation humanitaire « horrible »[pertinence contestée][11]. Le professeur de droit à l'Université du Middlesex William Schabas explique que la difficulté réside dans le fait qu'il faille prouver les intentions génocidaires des dirigeants israéliens[11].
Julia Sebutinde, juge ougandaise à la CIJ, ayant notamment contribué à l'écriture des lois anti-apartheid en Namibie, a pour sa part indiqué douter fortement de toute « intention génocidaire » des dirigeants israéliens et dénonce « l'idéologisation » de la justice internationale[98].[source insuffisante]
Alice Wairimu Nderitu, ancienne conseillère spéciale de l'ONU pour la prévention du génocide (de novembre 2020 à novembre 2024), considère que la campagne israélienne à Gaza ne correspond pas à la définition d'un génocide. En février 2025, elle remet en question la neutralité de l'ONU et déclare au site Airmail.news : "It needs to be treated like other wars. In other wars, we don’t run and take one side and then keep going on and on about that one side… " (en anglais : Elle doit être traitée comme les autres guerres. Dans les autres guerres, nous n’accourons pas en prenant partie et on ne continue pas encore et encore de ce côté...)[182],[183],[184].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Allegations of genocide in the 2023 Israeli attack on Gaza » (voir la liste des auteurs).
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Voir aussi
Articles connexes
- Allégations de génocide des Palestiniens
- Afrique du Sud c. Israël (convention contre le génocide)
- Pertes humaines pendant la guerre Israël-Hamas de 2023-2024
Bibliographie
Articles de presse
- Stéphanie Maupas, « Gaza : la Cour internationale de justice appelle à protéger les Palestiniens contre un « risque réel et imminent » de génocide », Le Monde, (lire en ligne)
- Stéphanie Marin, « Le déchirement autour du mot «génocide» », Le Devoir, (lire en ligne)
- Béligh Nabli, « Gaza : la thèse du génocide », Le Nouvel Observateur, (lire en ligne)
- « Destruction de Gaza : "le monde occidental n’aura plus de leçon de droits humains à donner" », sur France 24,
Articles issus de la littérature scientifique
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- Faddoul, Alix; Shannon, Geordan; Asghar, Khudejha; Boukari, Yamina; Smith, James; Neilson, Amy (18 December 2023). "The health dimensions of violence in Palestine: a call to prevent genocide". The Lancet. 403 (10421): 25–26. doi:10.1016/S0140-6736(23)02751-4.
- Fassin, D. (2024). The Rhetoric of Denial: Contribution to an Archive of the Debate about Mass Violence in Gaza. Journal of Genocide Research, 1–7. https://doi.org/10.1080/14623528.2024.2308941
- Raz Segal (en), & Daniele, L. (2024). "Gaza as Twilight of Israel Exceptionalism: Holocaust and Genocide Studies from Unprecedented Crisis to Unprecedented Change". Journal of Genocide Research, 1–10. https://doi.org/10.1080/14623528.2024.2325804
Articles de scientifiques spécialisés publiés hors des revues scientifiques
- Didier Fassin, « Le spectre d'un génocide à Gaza », AOC Media, (lire en ligne)
- (en) Amos Goldberg, « Amos Goldberg, historien israélien : « Ce qui se passe à Gaza est un génocide, car Gaza n’existe plus » », Le Monde, (lire en ligne)
- Razmig Keucheyan, « Arméniens, Palestiniens, peut-on comparer ? - Ce qu’on appelle génocide », Le Monde diplomatique, (lire en ligne)
- (en) Raz Segal, « A Textbook Case of Genocide », Jewish Currents, (lire en ligne)
Ouvrages
- Didier Fassin, Une étrange défaite. Sur le consentement à l'écrasement de Gaza, Paris, La Découverte, , 186 p. (ISBN 9782348085369)
- Gilles Kepel, Holocaustes. Israël, Gaza et la guerre contre l’Occident, Plon, , 216 p. (ISBN 2259319629, présentation en ligne)
- (en) Avi Shlaim, Genocide in Gaza : Israel, Hamas, and the Long War on Palestine, Irish Pages Press, , 160 p. (ISBN 1739090225)
Liens externes
- (en) « A cartography of genocide: Israel's conduct in Gaza since october 2023 », sur forensic-architecture.org (consulté le ) - cartographie des destructions par Forensic Architecture.