Rigny-le-Ferron
Rigny-le-Ferron est une commune française, située dans le département de l'Aube en région Grand Est.
Rigny-le-Ferron | |
Le coq du monument aux morts et la mairie. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Aube |
Arrondissement | Troyes |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays d'Othe |
Maire Mandat |
Jannick Deraeve 2020-2026 |
Code postal | 10160 |
Code commune | 10319 |
Démographie | |
Gentilé | Ferronnais, Ferronnaises |
Population municipale |
321 hab. (2021 ) |
Densité | 17 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 12′ 33″ nord, 3° 37′ 57″ est |
Superficie | 19,05 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton d'Aix-Villemaur-Pâlis |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
modifier |
Géographie
modifierRigny-Le-Ferron se situe au sud-ouest de l'Aube dans le Pays d'Othe.
Hydrographie
modifierLa commune est dans la région hydrographique « la Seine de sa source au confluent de l'Oise (exclu) » au sein du bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par l'aqueduc de la Vanne, la Vanne, le ruisseau de Cerilly, l'aqueduc de Cerilly, un bras de Cérilly, le cours d'eau 01 du Fond de Céan, le Fossé 01 de Vauravoux, le Fossé 01 des Monts, le Fossé de Tiremont et divers autres petits cours d'eau[1],[Carte 1].
L'aqueduc de la Vanne (157 km), avec celui du Loing, fait partie d'un projet d'aqueducs conçu en 1858 par l'ingénieur Eugène Belgrand à la demande du baron Haussmann pour approvisionner Paris en eau potable captée dans les sources de rivières situées en dehors de la capitale[2].
La Vanne, d'une longueur de 59 km, prend sa source dans la commune de Fontvannes et se jette dans l'Yonne à Paron, après avoir traversé 22 communes[3].
Le ruisseau de Cerilly, d'une longueur de 15 km, prend sa source dans la commune de Venizy et se jette dans la Vanne à Vulaines, après avoir traversé sept communes[4].
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C)[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 745 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 7,5 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Flacy », sur la commune de Flacy à 3 km à vol d'oiseau[7], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 740,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de −25 °C, atteinte le [Note 2],[8],[9].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[10]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Rigny-le-Ferron est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13] et hors attraction des villes[14],[15].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (80,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (77,1 %), forêts (17,8 %), zones agricoles hétérogènes (3,4 %), zones urbanisées (1,7 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
modifierHistoire
modifierMoyen Âge
modifierLes vicomtes de Joigny font de Rigny le centre de leur patrimoine hors Jovinien. Leur domaine s'étale des Sièges à Armentières et de Lailly à Cérilly depuis le début du XIIe siècle. Dans le courant du XIIIe siècle, le poids de Rigny est tel qu'on cite les "vicomtes de Rigny". Malgré l'extinction de la famille des vicomtes de Joigny, la descendance féminine conservera Rigny jusque dans le cours du XVIIe siècle[17].
Un chevalier originaire de Courceaux vient s'établir à Rigny, et prend avec sa descendance le nom de "de Rigny".
Les moines de Vauluisant disposent de terrains près de l'église, et de bois. Les chevaliers du Temple, et leurs successeurs les chevaliers de l'Hôpital ont un moulin à eau. Une petite partie du finage est dans la suzeraineté de Villemaure (fief de la Mothe).
Les de Saint-Vérain puis les de Chaumont-Quitry tiennent la seigneurie du XIVe au XVIe siècle.
Quelques lignages arrivent à traverser les épreuves terribles de la guerre de Cent Ans[18].
Métallurgie
modifierLa forêt d'Othe est un centre métallurgique connu au début du XIIe siècle. Les moines de Vauluisant et les templiers de Coulours intègrent dans leurs implantations cet aspect économique. Un moulin à forge est réactivé à Gerbeau en 1464. Des cloutiers sont identifiés à Rigny de 1476 à 1564. Leurs concurrents sont leurs voisins de Coulours (huit cités de 1460 à 1663) et de Villeneuve-l'Archevêque (1488). Un verrier s'établit en 1441 aux portes de la paroisse (famille de Bérulles)[19].
La Renaissance
modifierLe rayonnement féodal a cessé. Pour autant, le poids de Rigny justifie sa fortification sous François Ier pour échapper à l'insécurité générale consécutive au désastre de Pavie[20]. Des portes fortifiés et des faubourgs marquent l'importance de l'habitat. En outre de nombreux destins sociaux brillants sont accessibles aux fils de Rigny : Hanoteau, Pierre, Malledent, Chapperon.
Les Bourbon
modifierLa commercialisation du bois et de ses dérivés (écorce à tan) vaut à la fraction de la population dédiée à cette marchandise une brusque accélération de ses potentialités sociales. Les Blanchet, Salmon[21], Moreau, Bezançon[22], Bouillat acquièrent des statuts enviables dans leurs nouvelles villes (Sens, Villeneuve-l'Archevêque, Villeneuve-le-Roi (-sur-Yonne), Troyes, Brienon-l'Archevêque, Melun) et les autorise à allonger leurs patronymes. Pourtant, le bourg est à l'écart de toute route et n'attire plus les métallurgistes[23].
En 1720, Rigny est uni au marquisat de Bérulle (actuellement dans l'Aube), érigé en faveur de Pierre de Bérulle, premier président au parlement de Grenoble, mais il meurt bientôt et les lettres ne sont enregistrées qu'en 1748 par son petit-fils. Le fils de ce dernier, Albert, 4ème président de sa famille, par sa vive résistance aux édits du Roi, déclencha involontairement la Révolution française, et fut finalement sa victime.
Politique et administration
modifierEn 1789, le village dépendait de l'intendance et de la généralité de Paris, de l'élection et du bailliage de Sens.
Curés
modifier- en 1222 Milon. Il décède avant 1228.
- en 1369-1370 Jean de La Barre, doyen de La Rivière.
- de 1409 à 1411 Nicolas Berniquet, doyen de La Rivière.
- de 1482 et 1483 Raollin Bourdon.
- en 1530 Maurice Degie.
- de 1543 à 1569 Pierre Abraham.
- en 1588 Michel Chevalier.
- de 1599 à 1604 Helye Abraham.
- de 1959 à 2005 Paul Grossin (°1923+2005)[24].
Baillis
modifier- 1522 Mathieu Pierre
- de 1522 à 1525 Pierre Le Hongre, licencié en lois
- 1528 Jacques Duboys (l'Aîné), de Sens
- 1573 Jacques Dubois (le Jeune), de Sens. Époux en 1543 de Madeleine Minagier.
Prévôts
modifier- de 1498 à 1500 Jehan Grapillart
- 1502 Etienne Genneron
- 1525 Gabriel Salmon
- de 1545 à 1547 Michel Richard, maître ès arts
- 1568 Jean Salmon
Lieutenants de la prévôté
modifier- 1498 Jacques Leclerc
- 1525 Colas Grapillard
- 1545 Paul Mallet
- 1570 Louis Jeannesson
- 1586 à 1594 Claude Berthier
- 1602 à 1625 Nicolas Blanchet (de la châtellenie)
- 1630 à 1644 Edme Berthier (de la châtellenie)
Maires
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[28].
En 2021, la commune comptait 321 habitants[Note 3], en évolution de −11,33 % par rapport à 2015 (Aube : +0,74 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Lieux et monuments
modifier- Pierre à Massicault : polissoir daté du Néolithique.
- L'église Saint-Martin abrite d'anciennes statues, une collection de plaques tombales et des vitraux (saint Crépin et saint Crépinien, Assomption, la famille de Chaumont-Quitry, etc.) du XVIe siècle au XIXe siècle.
Personnalités liées à la commune
modifier- Guillaume de Chaumont (-Quitry). Fils d'une dame d'honneur d'Isabeau de Bavière et neveu d'un archevêque de Sens, il est nommé bailli et capitaine de Sens. Il est le représentant de la cause armagnac dans toute la contrée, et à ce titre se fait connaître par des destructions jusqu'à Montréal. En 1420, il tente vainement d'empêcher les rois de France et d'Angleterre et le duc de Bourgogne, qui viennent de célébrer les noces d'Henri d'Angleterre et de Catherine de Valois, de se rendre à Paris. Il échoue à nouveau à Montereau et à Melun. On le retrouve alors parmi les derniers défenseurs d'Orléans, et il aura le soulagement de voir Jeanne d'Arc libérer la ville. Par contre, les habitants de Sens refusent expressément son retour à la tête du bailliage lorsque la cité ouvre ses portes à Charles VII.
- Jehan Hanoteau. Probablement tourneur en 1458 puis marchand à Rigny-le-Feron (1479) et à Courgenay (1483). Il a pour fille Colombe Hanoteau (+1535), épouse de Jehan Pierre, marchand à Rigny-le-Ferron (+1513) ; et pour petit-fils le célèbre Antoine Pierre (+1549), abbé de Vauluisant dès 1502, évêque de Sidon de 1529 à sa mort.
- Le peintre Arsène Sari demeura à Rigny-le-Ferron pendant plus de 10 ans où il avait un atelier.
- Rigny-le-Ferron est le village natal de Pierre Fromont (1896-1949). Il était le fils d'un professeur de sciences naturelles, Auguste Fromont, né lui-même à Rigny-le-Ferron. Il fut élève de l'École normale supérieure (Ulm) de 1919 à 1923. Il fit ensuite l'agrégation d'économie politique des Facultés de droit (1928). Après avoir enseigné à Rennes, il fut à partir de 1942 professeur à la Faculté de droit et de sciences économiques de Paris et à l'Institut national agronomique. Pierre Fromont est l'un des fondateurs de l'Économie rurale en France. Ses œuvres majeures sont "Économie rurale" (1958) et "Problèmes d'économie rurale" (1963). Il consacra l'une de ses thèses à une monographie consacrée au Pays d'Othe ("Le Pays d'Othe", Nancy 1923). Il est enterré dans le cimetière de Rigny.
- Colette Derigny, auteur : Trois Granules pour l’Été et l'Inconnue de la Fête (Théâtre), Jean-Paul Farré, Clown et Comédien, Jean-Paul Farré, le Monde Burlesque d'un Homme de Théâtre, La saison des frissons.
Voir aussi
modifierNotes et références
modifierBibliographie
modifierPaul Grossin, Pays d'Othe, au fil de la Vanne, Troyes, 1978.
Notes
modifier- Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
- Les records sont établis sur la période du au .
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- « Réseau hydrographique de Rigny-le-Ferron » sur Géoportail (consulté le 18 mai 2024).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- « Fiche communale de Rigny-le-Ferron », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le ).
- Sandre, « l'aqueduc de la Vanne »
- Sandre, « la Vanne »
- Sandre, « le ruisseau de Cerilly »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Rigny-le-Ferron et Flacy », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Flacy », sur la commune de Flacy - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Flacy », sur la commune de Flacy - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Etienne Meunier. Les vicomtes de Joigny, seigneurs de Rigny-le-Ferron, de 1080 à 1309. Cahiers de la Société généalogique de l'Yonne, n° 8, 1992 (1993)
- Etienne Meunier. La population de Rigny-le-Ferron avant et après la Guerre de Cent Ans. Au courant de la Vanne, n° 12, 2012
- Etienne Meunier. Rigny-le-Ferron jusqu'à l'avènement de Louis-le-Grand. Au fil de la Vanne, n° 12, 2012
- Etienne Meunier. Eglises et bourgs fortifiés du Sénonais et des pays de l'Yonne. Bulletin de la Société archéologique de Sens n° 33, 1990 (1992)
- Etienne Meunier. Généalogie de la famille Salmon, de Rigny-le-Ferron, XVIIe - XIX siècles. Bulletin de liaison n° 2 de la Société généalogique de l'Yonne, 1982
- Alain Noël. La famille Bezançon, de Rigny-le-Ferron, Dixmont et Villeneuve-sur-Yonne. Fascicule n° 1 des Cahiers Généalogiques de l'Yonne, Société généalogique de l'Yonne, 1983
- Etienne Meunier. Quelques maisons de Rigny-le-Ferron au XVIIIe siècle. Au courant de la Vanne, n° 12, 2012
- Etienne Meunier. Paul Grossin, dernier curé de Rigny-le-Ferron. Au courant de la Vanne, n° 12, 2012
- Site officiel de la préfecture de l‘Aube « Copie archivée » (version du sur Internet Archive)
- https://reader.cafeyn.co/fr/1927222/21601506
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
Liens externes
modifier- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Rigny-le-Ferron sur le site de l'Institut géographique national