Qoubba el-Baadiyn
La qoubba al-Baadiyn (arabe : قبة البعديين[1]) ou al-Barudiyyin (قبة الباروديين[2]) ou almoravide (قبة المرابطية[3]) est un édifice religieux de Marrakech érigé en 1117 par Ali ben Youssef[4]. Il constitue le dernier vestige de la dynastie des Almoravides au Maroc.
La qoubba (« coupole ») était le centre d'ablution pour les croyants se rendant à la mosquée. Le complexe, en activité pendant plusieurs siècles, était en outre l'une des premières fontaines de la ville de Marrakech et assurait donc l'approvisionnement en eau de la population et de ses animaux.
Localisation
modifierLa qoubba est située en face de l'entrée de la mosquée Ben Youssef et à quelques mètres du musée de Marrakech.
Architecture
modifierLes trois fontaines et le centre d'ablution étaient alimentés par un système de galeries souterraines (khettaras en arabe) qui se terminaient dans une citerne d'où des tuyauteries intérieures en bronze amenaient l'eau aux bassins.
Ce monument se caractérise aussi par ses arches finement ciselées et son plafond, ce qui en fait une référence en matière d'art almoravide.
Restauration
modifierLa qoubba a été restaurée par la fondation Omar-Benjelloun après la signature en d'une convention de partenariat avec le ministère de la Culture marocain qui inclut également la restauration de la médersa Ben Youssef, ces deux monuments étant situés à proximité du musée de Marrakech géré par la fondation Benjelloun[5]. Au cours de cette restauration, le mur d'enceinte qui entourait le site archéologique depuis sa découverte a été détruit pour laisser place à une grille en fer[6]. Une restauration plus récente fut réalisée par le Ministère de la Culture du Maroc en 2019.
Notes et références
modifier- (ar) Conservation régionale du patrimoine culturel (CRPC) Marrakech-Safi, « قبة البعديين أيقونة العمارة المرابطية », sur YouTube, .
- (ar) Abstract en arabe de Rose‑Albrecht 2018.
- (ar) « القبة المرابطية », version en arabe de Qantara.
- Tabbaa 2008.
- « Omar Benjelloun », Revue noire, nos 33-34 « Maroc », 2e semestre 1999 (ISBN 2-909571-45-9).
- Ahmed Skounti, « Marrakech - Pauvreté versus « élitisation » : Processus de patrimonialisation, pauvreté et gestion de la médina », dans Patrimoine et développement durable dans les villes historiques du Maghreb : Enjeux, diagnostics et recommandations (rapport de la rencontre internationale « Fès 2003 »), Rabat, UNESCO, , 257 p. (lire en ligne), p. 154.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Boris Maslow, « La Qubba Barūdiyyīn à Marrākuš », Al-Andalus, vol. 13, no 1, , p. 180–185 (résumé) ; reproduit dans Fuat Sezgin (dir.), Fabian Käs et Norbert Löchter, North Africa : Texts and studies, vol. 3, Francfort-sur-le-Main, Institute for the History of Arabic-Islamic Science, Université Johann Wolfgang Goethe, coll. « Islamic architecture » (no 21), , 399 p. (ISBN 978-3-8298-9126-4 et 978-3-8298-9124-0), p. 355–367.
- Jacques Meunié, « Une qoubba almoravide à Marrakech », Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 98, no 2, , p. 226–233 (DOI 10.3406/crai.1954.10274).
- Nouvelles recherches archéologiques à Marrakech, Paris, Arts et métiers graphiques, coll. « Publications de l'Institut des hautes études marocaines » (no 62), , 128 p. (OCLC 7394117, SUDOC 024100587) :
- Jacques Meunié, « La coupole almoravide de Marrakech : L'eau et les annexes de la mosquée d'Ali » ;
- Henri Terrasse, « Le décor de la qoubba almoravide de Marrakech ».
- (en) Yasser Tabbaa, « Andalusian Roots And Abbasid Homage In The Qubbat Al-Barudiyyin In Marrakech », Muqarnas, vol. 25, , p. 133–146 (ISBN 978-90-04-17327-9, DOI 10.1163/ej.9789004173279.i-396.25).
- Jeannette Rose‑Albrecht, « Une expérience architecturale marrākūšī : la Qubbat al‑Bārūdiyyīn », Bulletin d'études orientales, IFPO, vol. XLVI, , p. 141–156 (ISBN 978-2-35159-743-9, DOI 10.4000/beo.5642, JSTOR 26769507).
- « Qubba almoravide (kiosque) », Qantara.
- Xavier Salmon, La Qubbat al-Bârûdiyyîn (1125–26/518–520 de l'Hégire) : Trésor almoravide de Marrakech, Marrakech, Maison de la photographie de Marrakech, coll. « Petites monographies des grands monuments du Royaume du Maroc », , 42 p. (ISBN 978-9920-36-877-3, présentation en ligne).