Dynastie Kadjar

ancien dynastie iranienne d'origine turkmène
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La dynastie Kadjar (Azéri: Qacarlar قاجارلار) ou des Kadjars (ou Qājār, Qadjar, Qajar, persan : قاجار) est une dynastie iranienne d'origine turkmène (Ils sont considérés comme un sous-groupe des Azerbaïdjanais[1]) installée sur les bords de la mer Caspienne depuis les invasions mongoles, qui régna sur l'Iran de 1789 à sa déposition par le parlement en 1925.

Domaines protégés de l'Iran
(fa) دولت علیّه ایران
Dowlat-e Elliye-ye Irān

17891925

Drapeau
Drapeau (1906-1925)
Blason
armoiries (1907-1925)
Description de cette image, également commentée ci-après
L'Empire perse sous la dynastie Kadjar, en 1814, par le géographe anglais Thompson.
Informations générales
Capitale Téhéran
Langue(s) Persan (administration et gouvernement, religieux, véhiculaire, littéraire et éducation)
Histoire et événements
1789 Fondation
1794 Renversement de la dynastie Zand
1828 Perte des territoires caucasiens
fin XIXe siècle Perte d'Hérat et des territoires d'Asie centrale
1906 révolution constitutionnelle
1925 Destitution de la dynastie par le Parlement
Shahs
(1er) 1786-1797 Agha Mohammad Shah
(Der) 1909-1925 Ahmad Shah Qajar

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Histoire

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Les Kadjars, d'origine turkmène, sont issus des tribus qizilbashs qui servaient la dynastie séfévide. Après la mort de Karim Khân Zand, Agha Mohammad Khan, eunuque châtré par ce même Karim Zand, réunifie l'Iran par le fer et le sang. Vers 1794, il a éliminé ses principaux rivaux, particulièrement Lotf Ali Khan, le dernier souverain de la dynastie Zand, et étend son pouvoir sur la Géorgie et dans le Caucase.

À partir du début du XIXe siècle, le pouvoir des Kadjars est miné par la rivalité de la Russie et du Royaume-Uni dans le cadre du Grand Jeu. Les Britanniques veulent protéger les routes vers l'Inde et s'opposent aux Russes qui cherchent à s'étendre en direction du golfe Persique et en Asie centrale.

La guerre russo-persane de 1804-1813 et les traités de Golestan (1812) et Turkmanchai (1828) font perdre aux Kadjars leurs possessions dans le Caucase, au nord de l'Araxe, traités considérés comme l'une des plus grandes humiliations de toute l'histoire iranienne. Puis, dans la seconde moitié du XIXe siècle, la Russie contraint les Kadjars à lui abandonner tous leurs territoires en Asie centrale. De leur côté les Britanniques envoient des troupes pour les empêcher de reprendre Hérat et les autres territoires d'Afghanistan qui avaient été perdus depuis les Séfévides. La perte d'Hérat est entérinée par le traité de Paris (1857).

Cependant le pays s'ouvre alors à la modernité et aux techniques provenant de l'Occident. Les premières tentatives de modernisation du pays ont lieu sous le règne de Nassereddine Chah, grâce à son premier ministre Amir Kabir entre 1835 et 1852 : il réforme le système fiscal, renforce le contrôle central sur l'administration, encourage le commerce et l'industrie, et tente de réduire l'influence du clergé chiite en créant des tribunaux civils se substituant aux tribunaux religieux dominés par les mollah, ainsi que celle des puissances étrangères notamment russe et britannique. C'est lui qui fonde Dar-ol Fonoun, premier établissement d'enseignement supérieur en Perse inauguré le . Il est démis de ses fonctions et envoyé en exil à Kachan puis assassiné sur ordre de certains membres de la cour qui craignent pour leurs privilèges.

En 1871, sous l'influence de Mirza Hosein Khan Moshir od-Dowleh, nouveau premier ministre du chah, se met en place un gouvernement de style européen. Moshir od-Dowleh est assez rapidement révoqué par le chah, sous la pression des conservateurs, mais le mouvement réformateur est désormais en marche. Les Britanniques, vers qui les Persans se sont tournés pour contrer l'influence russe, conseillent au chah d'ouvrir le pays au commerce étranger ; en 1888, la rivière Karoun (Khuzestan) est ainsi ouverte au commerce étranger, tandis que Paul Reuter obtient une concession pour ouvrir la première banque en Iran. En 1890, une compagnie britannique obtient le monopole sur le tabac. Mais la révolte dite du Tabac, conduite par le clergé chiite, contraint le chah à annuler ces concessions.

 
Bouclier kadjar, XVIIIe et XIXe siècles.
 
L'État kadjar vers 1900.

Le long règne de Nassereddine Chah (près de cinquante ans), et ses voyages en Europe, qui sont les premières visites d'un souverain iranien en Occident, ouvrent aussi le pays à de nouveaux courants de pensée, auxquels une grande partie du clergé est hostile.

Le chah est assassiné en 1896 par le mīrzā Reza Kermani. Cet événement, unique dans les annales de la Perse moderne, précède la révolution constitutionnelle (1905-1911) qui aboutit à doter l'Iran d'une constitution et d'un parlement. L'opposition à l'ingérence étrangère et aux concessions accordées à des Européens, les idées nouvelles que sont en Iran la liberté et la démocratie, sont à l'origine de cette révolution qui, soutenue par une partie du clergé et le mécontentement populaire, emporte l'adhésion de grands marchands et d'intellectuels désireux de limiter les pouvoirs du chah. Une constitution est accordée par Mozafaredin Shah le , mais il meurt cinq jours après.

Mohammad Ali Shah, le fils de Mozafaredin Shah, s'oppose à la constitution avec l'aide des Russes. En s'appuyant sur la brigade cosaque persane, en juin 1908 il fait bombarder le parlement, le Majlis, qu'il fait fermer après avoir fait arrêter les députés. Le pays entre alors dans une période despotique qui dure près d'un an. Car en juillet 1909, des forces constitutionnelles, arrivant de Rasht et de Tabriz après des batailles et de nombreuses victimes, rétablissent la constitution et destituent le souverain, qui s'exile en Russie.

Son fils, Ahmad Shah, accède au trône à l'âge de onze ans. Le pays connaît une autre période trouble. Il est occupé par les armées russes, britanniques et ottomanes durant la Première Guerre mondiale. Le jeune roi, démocrate, est incapable de garantir la stabilité du pays et de faire régner l'ordre.

La dynastie kadjare est destituée par le Parlement en 1925. Alors que le roi Ahmad Shah est en visite en Europe, Reza Khan, son premier ministre, mène un coup d'État et plusieurs membres du Majlis sont contraints de signer la destitution du roi Ahmad Shah. Reza Khan accède ainsi au trône du Paon et fonde la dynastie Pahlavi en 1925. Ahmad Shah meurt en 1930 en France, à Neuilly-sur-Seine.

Liste des souverains

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Arbre généalogique simplifié

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Fath Ali Khan (en)
(1686-1726)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mohammad Hassan Khan
(1722-1759)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  Agha Mohammad Shah
(1742-1797)
 
Hossein Qholi Khan
(1750-1777)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  Fath Ali Shah
(1771-1834)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Abbas Mirza
(1789-1833)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  Mohammad Shah
(1808-1848)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  Nassereddine Chah
(1831-1896)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  Mozaffaredin Shah
(1853-1907)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  Mohammad Ali Shah
(1872-1925)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  Ahmad Shah
(1898-1930)
 
Mohammad Hassan Mirza
(1899-1943)
 
Mahmoud Mirza (en)
(1905-1988)
 
Soltan Majid Mirza
(1907-1986)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Hamid Mirza (en)
(1918-1988)
 
 
 
 
 
Ali Mirza Kadjar
(1929-2011)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mohammad Hassan Mirza II (en)
(1949-)
 

Notes et références

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  1. Olson, James Stuart; Pappas, Lee Brigance, and Pappas, Nicholas Charles. (1994) An Ethnohistorical dictionary of the Russian and Soviet empires page 333

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Yves Bomati, Houchang Nahavandi, Les Grandes Figures de l'Iran, Perrin, Paris, 2015 (ISBN 978-2-262-04732-0)
  • Yann Richard, L'Iran de 1800 à nos jours (coll. « Champs »), Paris, Flammarion, 2016, 472 p.
  • Prince Ali Kadjar (en collab. avec Sylvie Dervin), Les Rois oubliés. L'épopée de la dynastie kadjare; Paris (Édition° 1), 1992.
  • B. W. Robinson & G. Guadaluppu, Qadjar ou la peinture de cour en Perse; éd. Franco Maria Ricci, 2003; 222 p.
  • (en) Christopher Buyers, « The Qajar Dynasty », The Royal Ark

Articles connexes

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Liens externes

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