Pol Thibaux (Givet, - Fréjus, ) est un médecin militaire français, Compagnon de la Libération. Ralliant les forces françaises libres au début de la guerre, il s'illustre notamment lors de la bataille de Bir Hakeim et de la campagne de Tunisie. Il est le père de l'écrivain François Thibaux.

Pol Thibaux
Pol Thibaux
Médecin capitaine Pol Thibaux

Naissance
Givet (Ardennes)
Décès (à 49 ans)
Fréjus (Var)
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau français République française
Drapeau de la France Forces françaises libres
Arme Service de santé des armées
Grade Médecin-colonel
Années de service 19331957
Commandement Ambulance Hadfield-Spears
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de Guerre 1939-1945
Famille François Thibaux (Fils)

Emblème
Liste des Compagnons de la Libération

Biographie

modifier

Enfance et scolarité

modifier

Né le à Givet dans les Ardennes, Pol Thibaux s'oriente vers une carrière militaire et entre au Prytanée national militaire de La Flèche de 1925 à 1930[1]. Commençant ses études de médecine en 1933 à l'école du service de santé des armées de Lyon, il en ressort docteur en et suit les cours de l'école d'application du service de santé des troupes coloniales[2] avant d'être affecté à Fréjus jusqu'à la guerre[3].

Seconde guerre mondiale

modifier

Affecté en Afrique-Équatoriale française en mars 1940 dans les rangs du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad, il rallie les forces françaises libres lorsque celles-ci parviennent dans la région le [4]. Rejoignant l'antenne médicale sous les ordres de Henri Fruchaud, il participe avec lui à la campagne du Gabon[5]. Les deux hommes sont ensuite mutés à la Brigade Française Libre d'Orient et opèrent en Érythrée à partir de mi-[5]. Prenant part, du 15 au , à la bataille de Keren, Pol Thibaux s'y distingue à la tête d'un poste chirurgical avancé avec lequel il sauve de nombreuses vies malgré la difficulté d'opérer sous le feu ennemi. Après avoir été promu médecin-capitaine en , il est affecté au printemps 1942 à l'ambulance Hadfield-Spears dont Henri Fruchaud vient de prendre le commandement[5]. Assistant de celui-ci au sein du poste chirurgical avancé de l'ambulance, il participe à la bataille de Bir Hakeim où il opère de nombreux blessés dans des conditions particulièrement difficiles[5]. Après la Libye, Fruchaud ayant été muté, Pol Thibaux prend sa place à la tête du poste chirurgical avancé de l'ambulance Hadfield-Spears qui est désormais commandée par Jean Vernier[6]. Il prend alors part à la campagne de Tunisie et se distingue particulièrement lors de l'offensive de la 1re division française libre du 7 au à Takrouna où il opère pendant 24 heures sans repos[6]. Pol Thibaux participe à la campagne d'Italie à partir d'avril 1944 puis, le suivant, il débarque en Provence et participe à la libération de la France[3].

Après-guerre

modifier

Restant dans l'armée après la guerre, il est affecté à Madagascar où il exerce à l'hôpital mixte de Toamasina jusqu'en 1948[1]. Il est ensuite muté en Nouvelle-Calédonie où, de 1950 à 1954, il est le médecin-chef du service de chirurgie de l'hôpital de Nouméa[3]. Après une brève affectation en Indochine, il prend sa retraite en 1957 avec le grade de médecin-colonel[4]. Devenu médecin de campagne au Dramont (Var), il est surnommé « le médecin des pauvres »[7]. Pol Thibaux meurt le à Fréjus et est inhumé à Saint-Raphaël[1].

Décorations

modifier
     
   
Chevalier de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération Croix de Guerre 1939-1945
Médaille coloniale
Avec agrafes « Érythrée », « Libye », « Bir-Hakeim » et « Tunisie »
Officier de l'Ordre de l'Étoile d'Anjouan

Hommages

modifier

Son fils, François Thibaux, s'inspire de sa vie pour écrire son roman Le Guerrier nu.

Références

modifier
  1. a b et c « Biographie - Ordre National de la Libération »
  2. Livre d'or de l'école d'application du service de santé des troupes coloniales, Paris - Val-de-Grâce, Bibliothèque Centrale du Service de Santé des Armées, Promotion 1938
  3. a b et c Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
  4. a et b Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)
  5. a b c et d Guy Chauliac, Le service de santé de la France libre de 1940 à 1943, Paris, Guy Chauliac, édition personnelle, , 241 p. (ISBN 2-9508430-0-X), p. 54,90,93,103,134-135,139,144,180,205.
  6. a et b Jacques Dupey, L'ambulance Hadfield-Spears : La drôle d'équipe, Nouvelles Éditions latines,
  7. François Thibaux, Le Guerrier nu : roman, Paris, Denoël, , 221 p. (ISBN 2-207-24962-X, BNF 37046174).

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Bibliographie

modifier
  • Guy Chauliac, Le service de santé de la France libre de 1940 à 1943, Guy Chauliac, édition personnelle, .
  • Jacques Dupey, L'ambulance Hadfield-Spears : La drôle d'équipe, Nouvelles Éditions latines, .
  • Georges Hugonot, Le service de santé dans les combats de la libération, Association Rhin et Danube, .
  • (en) Mary Borden, Journey down a blind alley, Londres, Hutchinson & Co, .
  • (en) Tegla Davies, Friends Ambulance Unit : The Hadfield-Spears Hospital Unit, G. Allen & Unwin Ltd, .
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • François Thibaux, Le Guerrier nu, Paris, Éditions Denoël, coll. « Romans Français », , 224 p. (ISBN 2-207-24962-X).

Lien externe

modifier
  • Les officiers du service de santé compagnons de la Libération [1]