La locution « petit-bois », qui littéralement désigne des bois qui sont de taille réduite, prend différentes acceptions dans les domaines de la sylviculture et de la menuiserie.

Sylviculture

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Volume, surface terrière et nombre de tiges en forêt domaniale française de production, selon l'Inventaire forestier national (IFN).

Dans le domaine de la sylviculture, le petit-bois (PB) est une catégorie de grosseur de bois d'œuvre correspondant au diamètre d'un arbre dont le diamètre à hauteur de poitrine (DHP) se situe plus ou moins entre 17 et 27 cm, selon les essences et selon les régions ; l'adjectif petit se référant ici à une valeur relative. Chaque collectivité spécialisée du domaine forestier établit les limites précises de cette valeur en fonction de ses besoins[1]. Le gros-bois (GB) dans le même référentiel a un diamètre compris entre 47 et 62 cm et le très-gros-bois (TGB) est situé au-delà de cette dernière valeur[2].

Classification des arbres sur pied selon le CNPF[3].
Classification de grosseur Classe Diamètre (DHP 1,30 m)
petit bois PB classes 20-25 cm de 17,5 à 27,5 cm
bois moyen BM classes 30-45 cm de 27,5 à 47,5 cm
gros bois GB classes 50 – 65 cm de 47,5 à 67,5cm
très gros bois TGB classes > 70 cm plus de 67,5 cm
petits et moyens bois PMB classes 20-45 cm de 17,5 à 47,5 cm
gros et très gros bois GTGB classes > 50 cm plus de 47,5 cm

Bois de marine, construction en petit bois

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De manière récurrente, le bois de charpenterie de fort équarrissage devenu rare à différentes époques, on trouve des débouché au petit-bois, un bois de second choix. Ainsi, milieu XIXe siècle, les forêts d'Europe commencent à s'appauvrir ; car, indépendamment de la quantité de plus de six mille mètres cubes de bois brut qui sont consommés pour la construction d'un vaisseau de premier rang, par exemple, il faut, souvent encore, des formes et des dimensions très particulières pour cette construction. Afin d'obvier à cette rareté, on fait aussi usage du « système en petit bois », qui consiste à remplacer ces pièces par des assemblages de pièces plus petites ; mais il y a augmentation de volume, et il y entre beaucoup de fer[4]. Un navire est construit en petit bois quand faute de bois de dimensions convenables les pièces principales d'un navire sont composées d'après un système d'assemblage qui permet d'utiliser des bois de dimensions inférieures à celles qui sont ordinairement usitées[5].

Pour les bois de marines, on pouvait avoir recours à des spécimens d'arbres que l'on qualifierait aujourd'hui de très gros. Les pièces des quilles ont ordinairement entre 30 pieds (9,75 m) et 40 pieds (13 m), et leur équarrissage est de 20 pouces sur 18 pouces pour les plus gros vaisseaux[6] (54,2 cm par 48,8 cm) cela suppose des troncs d'arbre de plus de 75 cm de diamètre à la cime.

Petit bois de chauffage

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Fendage du petit bois, Allemagne.

Le petit-bois est du bois employé dans l'allumage d'un feu. Le bâtonnage est une technique de coupe ou fendage du bois par le martelage d'une lame (couteau) avec un maillet, afin d'enfoncer la lame à travers le bois. Le bâtonnage est utilisé pour faire du petit-bois. Plus petit, il y a la broutille, que l'on met en fagot.

« Mais sur quelles bases pourrait-on s'organiser pour la jouissance des denrées en commun ? […] Si la commune possède un bois, par exemple, — eh bien, tant que le petit bois ne manque pas, chacun a droit d'en prendre tant qu'il veut, sans autre contrôle que l'opinion publique de ses voisins. Quant au gros bois, dont on n'a jamais assez, on a recours au rationnement. »

— Pierre Kropotkine, La Conquête du pain, 1892.

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Croisée avec petit-bois (Jaleyrac, France).

Prennent le nom de petit-bois, en menuiserie, les montants et traverses des châssis de fenêtres qui reçoivent les verres, et forment éventuellement des croisillons. Les petits-bois se répartissent en traverses et en montants de petit-bois. Les petit-bois ou « bois-petits » sont ornés de moulures et ravalés de feuillures pour recevoir les verres. Particuliers aux anciennes croisées, Morisot distingue[7] :

  • croisée à glaces ou à grands carreaux : croisée qui n'a point de montants de petits bois dans les châssis, mais seulement des traverses ;
  • croisée petits bois ou à petits carreaux : croisée qui a un ou deux rangs de montants de petits bois dans chaque châssis ;
  • croisée assemblée à pointe de diamant : croisées qui sont assemblées à petits bois, portant moulures et à double onglet, avec les traverses des mêmes petits bois ;
  • croisée assemblée à trèfle : croisée dont les petits bois ont pour moulure un demi-rond entre deux baguettes; ce qui présente dans la coupe la figure d'un trèfle.

Bois d'ingénierie

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Dans le bois massif abouté (BMA), de courtes pièces de bois sec sont emboîtées par leurs extrémités et collées les unes aux autres à l'aide d'un adhésif hydrofuge, afin de former une pièce de bois unique et plus longue. Ce bois à entures multiples ou digitiforme revalorise de courtes pièces de bois dont les défauts majeurs ont été retirés, afin de constituer une longue pièce de bois[8].

Notes et références

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  1. « Petit bois », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca, Office québécois de la langue française, (consulté le ).
  2. « Très-gros-bois », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca, Office québécois de la langue française, .
  3. « À quel diamètre récolter les résineux : bois moyen ou gros bois ? » [PDF], sur prosilva.fr, Forêt-entreprise, (consulté le ), no 224, Les résineux. Tome III : Bois, utilisations, économie par Philippe Riou-Nivert (Centre national de la propriété forestière). Dossier « Produire des bois moyens ou des gros bois de résineux ».
  4. Antoine Joseph de Fréminville, Dictionnaire de marine à voiles et à vapeur, A. Bertrand, (lire en ligne).
  5. Pierre-Marie-Joseph de Bonnefoux, Dictionnaire de marine à voiles et à vapeur. Marine à voiles, vol. 1 (lire en ligne), partie 2.
  6. Henri Louis Duhamel du Monceau, De l'exploitation des bois, Paris, L. H. Guérin, , 706 p. (lire en ligne), partie 2.
  7. Joseph Madeleine Rose Morisot, Tableaux détaillés des prix de tous les ouvrages du bâtiment (menuiserie), Carilian, (lire en ligne).
  8. « Bois à entures », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca, Office québécois de la langue française, (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Émilien Bouticourt et Frédéric Guibal, « Les origines médiévales d’une technique de charpente : la poutre armée », Archéologie du Midi médiéval, t. 26,‎ , p. 145-165 (DOI https://doi.org/10.3406/rao.2004.1180).

Articles connexes

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