Opéra de Vichy
L'opéra de Vichy est un opéra situé à Vichy dans le département de l'Allier. Unique en France avec son architecture Art nouveau, il présente une décoration déclinée dans une harmonie d'or, d'ivoire et de jaune. La salle peut accueillir 1 482 spectateurs.
Type | Opéra |
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Lieu | Vichy, France |
Coordonnées | 46° 07′ 24″ nord, 3° 25′ 12″ est |
Architecte |
Charles Le Cœur Lucien Woog |
Inauguration | |
Capacité | Plus de 1 450 |
Gestionnaire | Ville de Vichy |
Direction artistique | Martin Kubich |
Protection |
Inscrit MH (1991, partiellement) Classé MH (1996, partiellement) |
Site web | opera-vichy.com |
L'opéra de Vichy propose une programmation à l'année : la Saison (de septembre à mai) présente un programme pluridisciplinaire : théâtre, danse, opéra, humour, concerts, etc. Depuis 2018, une programmation estivale[1] en juillet et août aux consonances lyriques, symphoniques, jazz, danse, pop rock, musiques du monde se déroule dans la salle de l'opéra de Vichy, dans les communes de Vichy Communauté, dans les rues de Vichy, au kiosque à musique et même au bord de l'eau.
Depuis , Martin Kubich est directeur de la Culture de la ville de Vichy et de Vichy Culture qui regroupe l'opéra, le centre culturel de Vichy et le service des expositions ; il prend ainsi la succession de Diane Polya-Zeitline.
Situation
modifierL'ensemble - Palais des Congrès et Opéra - se trouve entre le quartier thermal et le centre-ville et marque, avec le Grand Café, l'extrémité sud du parc des Sources, parc central de la ville.
Histoire
modifierLe premier casino fut construit à la demande de Napoléon III en 1864-1865 par l'architecte Charles Badger[2], architecte de la Compagnie fermière de Vichy. Il est inauguré le . Il dispose alors d'une salle de théâtre. Mais son aspect démodé et l'insuffisance des services qu'il peut proposer font qu'il est étendu au début du XXe siècle[3], à l'emplacement du kiosque à musique de 1866, celui est déplacé sur la place de la République (il sera détruit en 1935 pour la construction de la Poste). L'ancien théâtre est alors converti en salle de jeu[3] (aujourd'hui transformé en grand auditorium du palais des Congrès).
Aïda, de Verdi, était le premier opéra donné en inauguration du théâtre. Inauguré d'abord le , l'intégralité de cet édifice ne le sera que le , après l'achèvement des décorations intérieures de l'opéra, avec l'appui des architectes Charles Le Cœur et Lucien Woog.
La salle, de style Art nouveau a une capacité de 1 482 sièges avec une scène de 11 × 9 mètres pour 15 de profondeur[3]. C'est alors la plus grande salle de France après l'opéra Garnier[3].
Elle est décorée par le peintre polonais Léon Rudnicki[4]. La voûte de la coupole du dôme est ornée de visages d'artistes : Sarah Bernhardt, Réjane, Coquelin, Cléo de Mérode, Mounet-Sully. Les ferronneries, les trois portes, balustrades et rampes, sont d'Émile Robert[4]. Pierre Seguin est choisi pour la réalisation des sculptures qui ornent la façade de l’édifice ; on y repère Colombine et Arlequin ou deux masques sculptés inspirés de l’Égypte et de la Mésopotamie aux angles supérieurs. Ce sculpteur est également mentionné pour la salle qui présente, dans une harmonie or et ivoire, une merveilleuse décoration de masques, de lyres, de visages et de fleurs[5],[6],[7],[8].
L'édifice est inscrit aux monuments historiques le , notamment pour le hall d'entrée et la grande galerie[2] et classé le pour la salle du théâtre avec les galeries et le vestibule, les salles et les déambulatoires de l'ancienne salle de jeux[2]. Ce monument est le seul théâtre de style « Art nouveau » en France.
Vichy était connue entre 1901 et 1964 sous le nom de « capitale d'été de la musique ». Dans les années 1930, plus de 90 représentations étaient données chaque été. En juillet 1940, après la défaite française au début de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement Pétain s'installe à Vichy et la salle de l'opéra est le théâtre du vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain par les parlementaires, inaugurant le régime collaborationniste dit « de Vichy ».
Dans la seconde moitié du XXe siècle, outre le déclin du thermalisme et donc des visiteurs, l'activité de l'opéra va aussi diminuer, avec la disparition des orchestres et des troupes en résidence.
Un incendie ravage l'opéra en 1986. La ville de Vichy acquiert l'édifice l'année suivante et le restaure en 1995, profitant des travaux pour installer le chauffage dans l'opéra et ainsi permettre d'ouvrir une saison d'hiver.
Palais des Congrès
modifierUn palais des Congrès est aménagé à la place de l'ancien casino. Il est inauguré le . S'étendant sur 18 000 m2, de nouvelles salles sont creusées dans les sous-sols : la salle Albert-Londres[Note 1] avec un mur de lumière de Mickaël Prentice et l'espace Sévigné[Note 2] de 1 200 m2 et 1 000 couverts s'avançant sous la terrasse. Le théâtre d'origine, qui avait été transformé en salle de jeux, est reconstruit en auditorium (496 places) nommé Eugénie[Note 3] Le salon Berlioz (verrière de Francis Chigot) peut recevoir 400 couverts et le salon Napoléon 270 couverts. La construction a duré dix mois, avec 150 à 210 ouvriers sur le chantier. Propriétaire des lieux depuis 1987, la municipalité donne le nom « Palais des Congrès-Opéra » à l'ensemble.
L'office de tourisme organise, depuis 2005, des visites guidées et l'opéra est souvent ouvert au public pour des visites simples non guidées.
Musée de l'Opéra
modifierLe musée de l'Opéra de Vichy conserve les archives de l'opéra ainsi que les collections de partitions, de décors et de costumes. Il a été créé en 2002 grâce à la fondation Noëlle et Gabriel Péronnet. Le musée, seul de son genre en dehors de l'Île-de-France, propose chaque année une exposition thématique différente. Il accueille également de nombreux étudiants et chercheurs dans le cadre de son centre d'études et de recherches.
Le musée met un accent particulier sur la sensibilisation des publics scolaires. Les enseignants, éducateurs et responsables pédagogiques sont les bienvenus afin de réaliser leurs projets artistiques et culturels. Les actions pédagogiques permettent la découverte des archives du musée, la visite des expositions et le la salle de l'Opéra, elles permettent également à ces jeunes publics d'assister à des représentations ou à des répétitions générales. Dans une démarche de médiation culturelle auprès des jeunes publics, l'accès à l'Opéra est gratuit pour les moins de 12 ans[9] et des tarifs réduits sont proposés, notamment aux étudiants.
Direction
modifierDe 1990 à 2017, Diane Polya-Zeitline était la directrice de l'Opéra de Vichy. Martin Kubich lui succède en ; il est également directeur artistique du centre culturel Valery-Larbaud et de sa salle d'exposition[10] — réunis depuis le dans l'établissement public de coopération culturelle Vichy Culture[11] — ainsi que de la médiathèque[10].
Genres et spectacles
modifierLes spectacles sont de genres variés : opéra, chanson, humour, concert-déjeuner, danse, spectacle musical, duo, ballet, concert.
Environ une vingtaine de spectacles sont proposés par saison. En septembre et octobre, certains spectacles entrent dans le cadre des Rencontres Lyriques Européennes. L’opéra a organisé la dixième édition en 2013[12].
Notes et références
modifierNotes
modifier- Albert Londres est né à Vichy et sa maison natale est aujourd'hui un lieu de rencontres journalistiques.
- Madame de Sévigné venait en cure à Vichy. Une maison où elle aurait séjourné, prit ensuite le nom de Pavillon Sévigné.
- L'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, était venue en cure à Vichy avec son mari.
Références
modifier- « Festival d'été de l'Opéra de Vichy, du 14 juillet au 15 août », sur le site de la ville de Vichy (consulté le 22 août 2018).
- « Théâtre et grand Casino », notice no PA00093344, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Collectif, Il était une fois la reine des villes d'eaux, Vichy, . Livre souvenir de l'exposition « Il était une fois la Reine des villes d'eaux ».
- Josette Millet-Alviset, « Patrimoine Musical de Vichy », Fontes Artis Musicae, International Association of Music Libraries, Archives, and Documentation Centres, vol. 37, no 3, , p. 236-238 (lire en ligne , consulté le ).
- Josette Alviset, Fabien Noble et Antoine Paillet, L'opéra de Vichy : scène fastueuse de la reine des villes d'eaux, Éditions Bleu Autour, 2019.
- Roland Biguenet, Émile Guillaume : le sculpteur de la IIIème République, Éditions Publishroom Factory, 2020.
- L'opéra de Vichy sur le site de la ville de Vichy.
- L'opéra de Vichy sur le site Google Arts and Culture.
- Site du musée.
- « Martin Kubich, chef d'orchestre de la Culture », sur ville-vichy.fr, (consulté le ).
- Fabienne Faurie (texte), Dominique Parat et Emeric Enaud (photographies), « Une naissance marquante, celle de Vichy Culture, Établissement public de coopération culturelle (EPCC) » , sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).
- Brochure publiée chaque saison, disponible sur le site internet de la ville de Vichy.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Josette Alviset, Fabien Noble, Antoine Paillet, L'Opéra de Vichy, scène fastueuse de la reine des villes d'eaux, préface de Jean Lebrun, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Bleu autour, 2019, 256 p.
- Anne Bourges, « Attractif, l'opéra de Vichy : Ils aiment la scène et son écrin », La Montagne, .
- Josette Alviset, « Vichy : Musique et thermalisme », Monuments historiques, no 175, .
- Fabien Noble, Les décors de scène de l’Opéra de Vichy. Atelier de décors du Grand Casino de Vichy 1900-1967. Catalogue raisonné, 2 vol., 416 + 328 p., 1300 ill., Musée de l'Opéra de Vichy.
Liens externes
modifier- Site officiel.
- Opéra de Vichy, sur le site de la ville de Vichy.
- Musée de l'opéra de Vichy.
- Palais des Congrès de Vichy.
- Alain Carteret, Histoire de Vichy, Patrimoine de Vichy.