Naina Andriantsitohaina

homme d'affaires et homme politique malgache

Naina Andriantsitohaina (né en 1963 à Toamasina), est un homme d'affaires et homme politique malgache. Il a été pendant 8 mois ministre des affaires étrangères en 2019, puis maire de la capitale Antananarivo en 2020[1] et est nommé ministre de la décentralisation et de l’Aménagement du territoire en 2024.

Naina Andriantsitohaina
Fonctions
Ministre de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire
En fonction depuis le
(11 mois et 1 jour)
Président Andry Rajoelina
Premier ministre Christian Ntsay
Gouvernement Ntsay IV
Législature IIe et IIIe législature de la IVe République
Coalition Nous tous, ensemble avec Andry Rajoelina
Prédécesseur Justin Tokely (Ministre de l'intérieur et de la décentralisation)
Pierre Houlder
Ministre de l'Intérieur
(intérim)

(2 mois et 24 jours)
Président Andry Rajoelina
Premier ministre Christian Ntsay
Gouvernement Ntsay IV
Législature IIe législature de la IVe République
Coalition Nous tous, ensemble avec Andry Rajoelina
Prédécesseur Justin Tokely
Successeur David Ralambofiringa
Maire d'Antananarivo

(4 ans, 1 mois et 18 jours)
Élection 27 novembre 2019
Prédécesseur Lalao Ravalomanana
Successeur Richard Ramanambintana (Intérim)
Ministre des Affaires étrangères

(8 mois)
Président Andry Rajoelina
Premier ministre Christian Ntsay
Gouvernement Ntsay II
Prédécesseur Eloi Alphonse Maxime Dovo
Successeur Djacoba Liva Tehindrazanarivelo
Biographie
Nom de naissance Naina Andriantsitohaina
Date de naissance
Lieu de naissance Toamasina (Madagascar)
Nationalité Malgache
Parti politique TGV
Père Charles Andriantsitohaina (1922-2018)
Conjoint Claudia Pichler Andriantsitohaina
Profession Homme d'affaires
Homme politique

Biographie

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Origine et débuts

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Fils de Charles Andriantsitohaina, Naina Andriantsitohaina est issu d'une famille de la grande bourgeoisie malgache[2]. En 2009, il prend la tête des entreprises de son père dont la plus grande imprimerie de l'île, la NIAG (Nouvelle Imprimerie des Arts et graphiques) ainsi que des entreprises dans les secteurs bancaires, industriels et dans les médias[3]. Il est l'un des hommes d'affaires le plus influent de l'île et l'un des plus riche[4].

Carrière politique

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Ancien président des syndicats patronaux du pays, le Syndicat des industries et le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), il est de 2002 à 2004, conseiller du premier ministre Jacques Sylla[4],[3] mais ne s'implique pas encore en politique.

Aux côtés de nombreux hommes d'affaires dont Mamy Ravatomanga, avec qui il restera très proche, il soutient le coup d'État qui aboutit au renversement du président Marc Ravalomanana[3]. En 2009, son imprimerie est brûlé lors d'émeutes antigouvernemental[4]. Il garde des relations distantes avec le nouveau régime en place qui lui font fermer sa radio Taratra 105.6 FM, en 2012[3].

De janvier à septembre 2019, il occupe le poste de ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Christian Ntsay[5].

Maire d'Antananarivo (2020-2024)

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En , il est élu maire de la capitale Antananarivo, sous les couleurs du parti présidentiel[6]. En , il est victime d'une attaque, son véhicule a été criblé de balle par des individus masqué à moto, lors d'une descente de terrain[7].

Il quitte donc son poste de maire de la capitale, le 5 mars 2024, et est remplacé par Richard Ramanambintana[8].

Son bilan de mandat passé à la tête de la CUA est considéré comme positif par la conseillère municipal Lalatiana Ravololomanana, concernant la bonne gouvernance, la digitalisation et la lutte contre la corruption[9][réf. à confirmer]. Il est néanmoins pointé du doigts pour l'insalubrité de la capitale[10], considéré comme la capitale la plus pollué d'Afrique[11],.

Ministre de la décentralisation et de l’Aménagement du territoire (depuis 2024)

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En , il est nommé ministre de la décentralisation et de l’Aménagement du territoire dans le quatrième gouvernement de Christian Ntsay[12].

Le après que plusieurs ministres du gouvernement Ntsay démissionnent, à la suite de leurs candidatures aux élections législatives. Il est nommé ministre de l'Intérieur par intérim[13],[14].

Accusation de détournement de fonds et polémiques

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Il est cité dans un rapport du gouvernement américain sur les droits de l'Homme de 2021 signalant une atteinte à la liberté de la presse[15]. En effet, il a ordonné à la société de médias MBS (propriété de l'ancien président et actuel opposant Marc Ravalomanana) de quitter, dans un délai de six mois, les locaux loués à l'État, alors que le non-paiement du bail, seul motif de résiliation du contrat[16], n'a pas eu lieu[15].

En 2023, il est accusé, entre autres par l'ancienne magistrate et opposante en exil Fanirisoa Ernaivo, d'avoir détourné 11 milliards d’ariary (soit environ 2,26 millions d'euro) à la CNAPS au nom de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA)[17],[10]. Naina Andriantsitohaina affirme quant à lui que cet argent est utilisé pour financer un projet de transformation digitale de la CUA[18].

Peu après sa nomination en tant que ministre de l'aménagement du territoire, il est accusé par son prédécesseur Pierre Houlder d'avoir autorisé des opérations de remblayages illicites au profit d'hommes d'affaires indo-pakistanais[19]. Ce qu'il dément[20],[21].

Notes et références

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  1. Mandimbisoa R, « Naina Andriantsitohaina officiellement élu maire d'Antananarivo », Madagascar Tribune,‎ (lire en ligne)
  2. « Funérailles de Charles Andriantsitohaina : Emouvantes obsèques », sur MidiMadagascar.com, (consulté le ).
  3. a b c et d « Insiders - Madagascar Naina Andriantsitohaina, un héritier prudent en politique », sur Africa Intelligence, (consulté le ).
  4. a b et c « Madagascar : qui sont les capitaines d’industrie de l’île ? », sur Jeune Afrique, (consulté le ).
  5. « DECRET N°2019-026 portant nomination des membres du Gouvernement »,
  6. Mandimbisoa R., « Naina Andriantsitohaina officiellement élu maire d’Antananarivo », Madagascar Tribune,‎ (lire en ligne)
  7. Mandimbisoa R., « Madagascar : le maire d’Antananarivo, Naina Andriantsitohaina, cible d’une attaque », sur linfo.re,
  8. (en) « CUA, le PDS Richard Ramanambintana prend les rênes et relève le défi de l'assainissement », sur Orange actu Madagascar, (consulté le )
  9. Ecrit par Adnews, « Lalatiana Ravololomanana: « Naina Andriantsitohaina est sorti par la grande porte » – Newsmada », (consulté le )
  10. a et b « UPAR : le recyclage de criminel politique », sur La Gazette de la Grande île,
  11. « Antananarivo la capitale la plus sale d'Afrique échec flagrant de nos dirigeants », sur La Gazette de la Grande île, (consulté le )
  12. Fabrice Floch, « Madagascar : le gouvernement compte 27 ministres dont 12 novices »,
  13. Rédaction Midi Madagasikara, « Gouvernement : 7 ministres intérimaires - Politique », sur Midi Madagasikara, (consulté le )
  14. « DÉMISSION DE MINISTRES - Sept intérimaires désignés », sur L'Express de Madagascar, (consulté le )
  15. a et b (en) « 2020 Country Reports on Human Rights Practices: », sur www.state.gov,
  16. « VIDEO. « MBS est un mauvais locataire qui ne paie pas ses loyers », selon le maire d’Antananarivo », sur KoolSaina.com, (consulté le )
  17. « Video."Naina Andriantsitohaina detourne les fonds de la CUA vers la societe SMGD accuse Fanirisoa Ernaivo" », sur KoolSaina.com,
  18. « SMDG – CnaPs : Un contrat de prêt en bonne et due forme pour améliorer les finances de la CUA », Midi madagasikara,‎ (lire en ligne)
  19. « Scandale des Remblais Illicites à Antananarivo : Implications Troublantes pour le Ministre de l’Aménagement du Territoire », sur La Gazette de la Grande île,
  20. Andrianalizah Tolotra, « Naina Andriantsitohaina déterminé à mettre fin aux remblais illicites », sur www.studiosifaka.org (consulté le )
  21. Ecrit par Adnews, « Remblais illicites: Naina Andriantsitohaina met les choses au clair – Newsmada », (consulté le )