Montivilliers

commune française du département de la Seine-Maritime

Montivilliers (prononcé [mɔ̃tivije] ou [mɔ̃tivilje]) est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie.

Montivilliers
Montivilliers
L'hôtel de ville, inauguré le 18 juin 1911.
Blason de Montivilliers
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Seine-Maritime
Arrondissement Le Havre
Intercommunalité CU Le Havre Seine Métropole
Maire
Mandat
Jérôme Dubost
2020-2026
Code postal 76290
Code commune 76447
Démographie
Gentilé Montivillons
Population
municipale
15 457 hab. (2021 en évolution de −3,49 % par rapport à 2015)
Densité 810 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 32′ 49″ nord, 0° 11′ 20″ est
Altitude Min. 2 m
Max. 94 m
Superficie 19,09 km2
Type Centre urbain intermédiaire
Unité urbaine Le Havre
(banlieue)
Aire d'attraction Le Havre
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Havre-2
Législatives 7e circonscription de la Seine-Maritime
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Montivilliers
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Montivilliers
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
Voir sur la carte topographique de la Seine-Maritime
Montivilliers
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Voir sur la carte administrative de Normandie
Montivilliers
Liens
Site web http://www.ville-montivilliers.fr

La commune est la deuxième de la communauté urbaine dénommée Le Havre Seine Métropole par le nombre d’habitants, après Le Havre.

Géographie

modifier

Localisation

modifier

Cette commune est située sur la rive droite de la Seine, à une dizaine de kilomètres du Havre.

Communes limitrophes

modifier

Hydrographie

modifier
 
La Lézarde en centre-ville.

La commune est traversée par une rivière appelée la Lézarde.

Celle-ci a été artificiellement scindée en deux bras dès le Moyen Âge, afin de multiplier les moulins à blé et à tan, dont des vestiges subsistent encore de nos jours. Le mieux conservé est celui de l’abbaye, moulin à blé banal, dont les abbesses tiraient un grand revenu, et dont la démolition est prévue pour l'été 2015 en raison de sa vétusté et du risque d'effondrement qu'il engendre.

La Lézarde étant au Moyen Âge beaucoup plus large que de nos jours et moins envasée, il existait à Montivilliers une activité portuaire non négligeable. En effet, celle-ci se jetait directement dans la mer et bénéficiait des effets de la marée plusieurs fois par jour, ce qui constituait un curage naturel efficace. Elle est aujourd'hui jalonnée de chemins de promenade, très appréciés par les Montivillons. La Lézarde rejoint depuis la fin du XIXe siècle le canal de Tancarville sur la commune d'Harfleur.

Voies de communication et transports

modifier

En journée, six lignes de bus (1, 9, 10, 11, 12 et 13) traversent la ville. En soirée, la ligne A relie Le Havre à Montivilliers. Le réseau de transport à la demande pour Personnes à Mobilité Réduite « Mobi'fil » de la CODAH dessert également la commune.

Depuis 2001, la ligne LER passe par la gare de Montivilliers. Elle permet de joindre Le Havre et Montivilliers en 20 min. avec en moyenne un train toutes les demi-heures. Cette ligne va jusqu'à Rolleville via Épouville, permettant à la cité d'être reliée aux communes voisines de façon régulière et fiable.

De plus la réhabilitation de la place de la Gare a permis de créer un pôle multimodal de l'offre de transport en commun de la CODAH.

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Pays de Caux, frais, humide et pluvieux, légèrement plus frais que dans le Cotentin[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 859 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Octeville-sur-Mer à 5 km à vol d'oiseau[4], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 790,7 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme

modifier

Typologie

modifier

Au , Montivilliers est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle appartient à l'unité urbaine du Havre[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant 18 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[9],[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction du Havre, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[10]. Cette aire, qui regroupe 116 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols

modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (59,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (47,6 %), zones urbanisées (28 %), prairies (6,7 %), forêts (6,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5,5 %), zones agricoles hétérogènes (3,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,5 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie

modifier

Le nom de la localité est attesté sous la forme Villare au VIIIe siècle, Monasterium que dicitur Villare vers 1034, Villaris Monasterii en 1063 - 1066[14].

Montivilliers doit son nom à son abbaye de femmes fondée au VIIIe siècle, on a accolé le nom primitif vilier « village » à celui de mon(s)tier « église, monastère ».

Le nom jeté des habitants de Montivilliers est les Mâqueux d'oreilles.

Histoire

modifier

Préhistoire

modifier

Des recherches archéologiques ont été effectuées dans les années 1970 et ont révélé des traces de vie datant du Paléolithique avec l'existence de tribus qui se sont installées dans la région très probablement attirées par les nombreux ruisseaux et l'abondance de gibiers présents à cette époque. Des traces de vie Néolithique sont également à signaler avec la découverte d'habitats sur le plateau du Grand Epaville datant de 2500 à 1700 av. J.-C.

Antiquité

modifier

Quelques objets gaulois, hachettes de jade et de bronze ont été trouvés sur les coteaux dominant la ville. Une chaussée romaine allant d'Harfleur à Montivilliers a été attestée, elle fut détruite par les Anglais en 1415.

L'époque de saint Philibert

modifier

Entre 682 et 684, au cours d’un voyage à Jumièges, saint Philibert fonde ici un monastère de femmes à la demande de saint Ouen, évêque de Rouen. Ce monastère sera complètement détruit par les Vikings et ne se relèvera qu’au début du XIe siècle, cette fois avec des hommes, placés sous la dépendance de l’abbaye de Fécamp. Aucune trace architecturale de ce monastère n'a pu être retrouvée et on ne connait pas la localisation géographique de ce monastère dans la ville.

Moyen Âge

modifier

L'abbaye

modifier
 
Cloître restauré de l’abbaye.

En 1035, le duc Robert le Magnifique donne son autonomie au monastère, qui redevient une abbaye de femmes, dotée dans la région de nombreux biens qui lui permirent d’entreprendre, sous l’abbatiat d’Élisabeth dans la seconde moitié du XIe siècle, les travaux de construction de la grande église, excellent témoin de l’architecture normande à l’époque de Guillaume le Conquérant. Robert le Magnifique, en impulsant la reconstruction de l'abbatiale détruite par les Vikings, eut la volonté de restaurer l'église "dans son ancienne splendeur, donc elle était déchue par la violence des pillards". Le duc de Normandie accorda une exemption totale et complète à l'abbaye qui l'a substitué aux souverainetés séculière et ecclésiastique. Ce statut très jalousé par les autres monastères normands fut en grande partie responsable de l'essor et du rayonnement de l'abbaye.

Au XVe siècle, la paroisse Saint-Sauveur, qui avait reçu les sept premières travées de la nef, fit abattre son côté nord, pour la doubler avec un large vaisseau gothique. Du XVIe au XVIIIe siècle, l’abbaye connaît toujours un grand rayonnement, notamment sous l’abbatiat de Louise de L’Hospital (1596-1643).

Le développement de la Cité

modifier
La renaissance de l'abbaye
modifier

La reconstruction et le développement de la vie de l'abbatiale de Montivilliers entraine un développement économique du territoire qui attire bientôt la population autour de l'abbaye si bien que le duc de Normandie lui accorde le statut de commune par lettre datée du 8 juillet 1202. Le XIIIe siècle est marqué par le développement de la ville et inévitablement par une paupérisation d'une partie de la population que les abbesses tentent de limiter en distribuant du pain et plus tard une pièce de monnaie les jours de fêtes.

Le XIVe siècle et l'apogée
modifier

Le XIVe siècle marque l'apogée du rayonnement économique et culturel de la cité. Les activités de tannerie, de draperie sont les principaux artisanats présents sur le territoire. On y trouve également un atelier de construction navale et des salines. Les tissus de la ville sont réputés pour être les plus beaux de France et étaient exportés dans toute l'Europe. La Lézarde, bien plus large et profonde qu'aujourd'hui, permettait l'acheminement de bateaux et donc le commerce de marchandises jusqu'à Harfleur. Des marchés et des foires régionales se tenaient également à Montivilliers qui était alors devenu le poumon économique de la pointe du pays de Caux. Ces marchés avaient lieu tous les jeudis, les abbesses prélevant une taxe sur les produits vendus.

À noter que le marché de Montivilliers a toujours lieu aujourd'hui en centre-ville et que d'autres villes du canton, comme Harfleur par exemple, ont imité cette tradition.

La guerre de Cent Ans
modifier
 
Guerre de Cent Ans: Michel du Sablon, général-maître des monnaies de Charles VI. Quittance de 500 Livres donnés par Robert de Hotot pour l'armement de la ville de Montivilliers, « pour resister a l'emprise de Henry de Lencastre soy disant Roy d'Angleterre ». Paris, .

La guerre de Cent Ans marque une époque dramatique pour la France et a fortiori pour Montivilliers. Les marchands cachent tous leurs biens et vivent dans la terreur des partisans de Charles le Mauvais qui envahissent temporairement la ville, pillent le monastère et provoquent la fuite des religieuses de l'abbaye. À leur départ, les Montivillons construisent une forteresse, dont les vestiges des remparts sont visibles et mis en valeur aujourd'hui, et les habitants tentent de résister aux assauts des Anglais qui saccagent le pays de Caux tout entier. La population persécutée déserte alors les campagnes. Montivilliers capitule le 23 janvier 1419 et les religieuses, soumises aux Anglais, reviennent au monastère. Il faudra attendre fin 1449 pour que les Anglais quittent la ville, la fête de Noël de l'an 1449 étant alors teintée d'un vent de liberté.

La création du Havre de Grâce et le déclin

modifier

Après la guerre de Cent Ans, la ville retrouve une partie de son économie locale mais sans équivalence avec le XIVe siècle. Le 23 septembre 1461, par ses lettres patentes, Louis XI confirme les privilèges des marchands drapiers de la ville, octroyés par Charles VI de France, de sorte que son commerce soit bien rétabli[15]. La décision de la création de l'actuelle ville du Havre par le roi François Ier est annoncé le 26 janvier 1517 à la population montivillonne. Cette décision marque le tournant majeur de l'histoire de la cité. Le port du Havre de Grâce capte alors toute l'attention du roi ainsi que ses investissements au détriment de Montivilliers qui s'appauvrit.

La réforme protestante

modifier

La Réforme connaît un relatif succès en Normandie. En 1544, on a déjà trace de la présence de protestants à Montivilliers à travers un acte tragique. Le 18 décembre 1544, deux protestants de Montivilliers, Richard Pouchet et Vincent Périer, sont brûlés vifs en place de l’abbatiale sur ordre du parlement de Rouen pour « propos d’hérésie ».

À partir de 1557, Jean Venable, libraire colporteur de Dieppe, diffuse en pays de Caux et en Basse-Normandie, les écrits de Martin Luther et de Jean Calvin. Nombreux sont les protestants parmi les drapiers de la ville qui font la renommée et la richesse de Montivilliers.

En 1551, le pasteur Godard, originaire de Bolbec et formé à Genève, vient prêcher à Montivilliers à la demande des bourgeois de la ville. Les cultes rassemblent de 3 000 à 5 000 personnes. La chronique rapporte qu’à Pâques 1561, il reçoit à la Cène 850 nouveaux catéchumènes adultes. Dans la tourmente des guerres de Religion, les protestants trouvent asile pour célébrer leur culte à partir de 1561 au manoir de Bévilliers, résidence du seigneur d'Harfleur. Un temple sera aménagé dans un bâtiment de la cour du manoir détruit en 1679 sur ordre du parlement de Paris.

En novembre 1685, Montivilliers connaît une dragonnade dirigée par le commandant Marillac. Les dragons du roi investissent la ville pour y arrêter les protestants, et les obliger à « abjurer » la confession protestante. 27 avril 1688 : un navire affrété « aux frais du roi », expulse vers l’Angleterre 94 protestants de Montivilliers, Rouen, Le Havre, Lillebonne, Fécamp, Caudebec, et Gisors enfermés au château de Dieppe et refusant « de signer leur abjuration ». Pendant la période des persécutions de Louis XIV, les protestants se réunissent clandestinement pour le culte dans le désert. En Pointe de Caux, il a existé plusieurs lieux de désert à Saint-Antoine-la-Forêt, Saint-Nicolas-de-la-Taille, Mélamare, Tancarville, dans des forêts, des granges ou des carrières.

Isaac Lecourt (1669 - 1693), fils d’un marchand de toiles de Montivilliers, a 16 ans lors de la dragonnade de novembre 1685 dans la ville. Il devient prédicateur clandestin de 1686 à 1689 en pays de Caux, visitant les protestants à domicile ou en prison et rassemblant des assemblées de désert jusqu’à plus de deux mille personnes. En 1689, il part prêcher en Basse-Normandie. En avril 1693, il est arrêté à Caen et jugé. Son sort n’est pas connu.

D’autres prédicateurs cauchois lui ont succédé : Jean Boivin (de Virville), un dénommé Godard (de Bolbec), Jacques Morel (de Criquetot-l'Esneval).

En 1787, à l'occasion de l’Édit de tolérance du roi Louis XVI, la riche communauté protestante de Montivilliers fait construire hors les murs de la ville, sur un terrain de la famille Barnage, le magnifique temple actuel, véritable bijou d’architecture Louis XVI, le plus vieux temple au nord des Cévennes toujours en usage (hors Alsace - Montbéliard), classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Le temple est toujours entouré de son petit cimetière protestant, lui aussi toujours en usage.

La Révolution française

modifier

La ville est chef-lieu de son district de 1790 à 1795 et absorbe, entre 1795 et 1800, les communes voisines de Porte Assiguet, de Porte Châtel et de Porte Chef de Caux[16].

L’abbaye est abandonnée par les religieuses en 1792 ; pendant la période révolutionnaire, elle est occupée de diverses manières : bureaux, prison, garnison, magasins, écuries, etc.

1804 – Montivilliers installe son premier pasteur officiel salarié par l’État, le pasteur David Frédéric Fallot, né en 1768 à Montbéliard (luthérien)[17]. Il y a alors 1 370 protestants recensés sur la paroisse de Montivilliers.

XIXe siècle

modifier
 
La ville fut desservie par l'ancien tramway du Havre, dont on voit ici une rame, de 1899 à la Seconde Guerre mondiale
La rame se trouve ici à l'entrée de la ville par l'avenue Foch.
 
La rue d'Assiquet et le tramway.
 
Photographie ancienne de la Passerelle du Chemin de fer et de la rue Thiers à Montivilliers

Les bâtiments de l’abbaye sont vendus en 1811, ils sont utilisés tout au long du XIXe siècle à des fins industrielles (filature de coton puis raffinerie de sucre et enfin brasserie en 1857) et convertis par la suite en entrepôts, garages et locaux d’habitation.

La Seconde Guerre mondiale

modifier

Pendant la drôle de guerre et lors de la campagne de France en mai juin 1940, Montivilliers accueille des chasseurs alpins en garnison dans les maisons de la rue Vattelière. Autour de la ville, les troupes de la 51st Highland Division stationnent et viennent souvent en ville. Il n'y aura pas de combats durant cette période[18].

Les troupes allemandes arrivent dès le 13 juin 1940 dans la ville de Montivilliers. L'occupation débute par l'implantation de zone de cantonnement pour les troupes, surtout dans les écoles de la ville, réquisitionnées. Les belles villas (avenue Foch et impasse des Villas, ainsi qu'au début de l'avenue Clemenceau et les châteaux des Ardennes ou de la Payénière) servent à abriter les officiers.

Dès la fin de l'année 1940, la résistance s'organise pour quelques actions encore limitées à quelques fils téléphoniques coupés ou quelques pneus de véhicules crevés. Dans la nuit du 18 au 19 septembre 1941, il va y avoir des coups de feu portés contre la sentinelle de l'école des garçons (actuelle école Jules-Ferry). C'est un des rares exemples avant la libération d'actions visibles à l'encontre des troupes allemandes. Les réseaux restant le plus discrets possible, la mise en place et l'organisation de l'heure H, section Buckmaster prend du temps. La mise en chantier des blockhaus pour la forteresse du Havre va permettre à quelques résistants de s'infiltrer au plus près pour pouvoir cartographier les différents bunkers qui sortent de terre sous la demande de l'organisation Todt. Les bureaux de recrutement se trouvaient en mairie, au 22 rue Thiers et au 58 avenue Foch, ainsi qu'au 6 rue Bonvoisin pour les réclamations[19].

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, un planeur tombe dans un champ de la ferme Lemaître, route d'Octeville. Il sera l'objet de la convoitise des chasseurs de souvenirs, mais très vite, des sentinelles allemandes seront postées afin de permettre la destruction du planeur.

Le 1er septembre 1944, vers 15 h, la Troop 1 de l'escadron blindé de la brigade Piron arrive en observation à Montivilliers. Relevée le 2 septembre par la 49st West Riding Division britannique, la brigade Piron, bien que première troupe alliée sur le sol de Montivilliers ne participera pas à la libération de la ville. Elle part en direction de Bruxelles qu'elle libère le 4[20],[21].

La date retenue pour l'anniversaire de la libération de la ville reste le 2 septembre car c'est en ce jour que le premier motocycliste anglais arrive en reconnaissance dans le centre-ville. C'est ce même jour que les armes prises par les FFI la veille sont rendues, mais les sentinelles ne le sont pas. Le premier tir de représailles tombe sur la ville, premier d'une série de 8 jours de tirs sur la ville de la part des troupes allemandes retranchées sur le plateau d'Epremesnil.

Le jour de l'opération Astonia, Montivilliers assiste en première ligne à la bataille pour la prise du Havre.

Moins éprouvée que le Havre ou Fontaine-la-Mallet[22], Montivilliers sera néanmoins au cœur de la bataille pour la prise du Havre car les emplacements des positions fortes de la "Festung Le Havre" se trouvent en grande partie sur son territoire. De plus, les équipes de la défense passive et des volontaires porteront secours aux sinistrés de Montivilliers mais aussi du Havre et de Fontaine-la-Mallet.

À la suite du tir de représailles, la cité compte 600 logements atteints, 120 blessés dont plusieurs sérieux et 22 morts[18].

La guerre de 1939-1945 fit 35 victimes parmi les soldats montivillons.

En 1968, la paroisse protestante de Montivilliers est rattachée à celle du Havre[23].

En 1975, la municipalité de Montivilliers engage une réflexion sur l’avenir du site abbatial qui aboutit en 1977. La première tranche des travaux permet l’installation en 1994 de la bibliothèque Condorcet dans le logis des abbesses. La seconde tranche réalisée de 1997 à 2000 a permis la restitution des espaces dans leur architecture d’origine, la création du parcours spectacle « Cœur d’Abbaye » et l’aménagement d’une salle d’expositions temporaires dans le réfectoire gothique.

Politique et administration

modifier

Rattachements administratifs et électoraux

modifier
Rattachements administratifs

La commune se trouve dans l'arrondissement du Havre du département de la Seine-Maritime.

Elle était depuis 1793 le chef-lieu du canton de Montivilliers[16]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.

Rattachements électoraux

Pour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 du canton du Havre-2.

Pour l'élection des députés, elle fait partie de la septième circonscription de la Seine-Maritime.

Intercommunalité

modifier

La commune était membre de la communauté de l'agglomération havraise (CODAH), un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé fin 2000.

Cette intercommunalité a fusionné avec ses voisines pour former, le , la communauté urbaine dénommée Le Havre Seine Métropole, dont Montivilliers est désormais membre.

Tendances politiques et résultats

modifier

Lors du premier tour des élections municipales de 2020 dans la Seine-Maritime, la liste menée par le maire sortant Daniel Fidelin est battue par la liste de gauche menée par le conseiller départemental Jérôme Dubost, par 37,28 % contre 62,72 %, l'abstention s'étant élevé à 56,14 %[24].

Liste des maires

modifier
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1953 mars 1965 Robert Le Febvre   agent de change
mars 1965 mars 1977 Jules Collet DVD  
mars 1977 mars 2001 Michel Vallery PS Conseiller général de Montivilliers (1982 → 1988)
mars 2001 mars 2008 Gabriel Banville PS  
mars 2008 mars 2014 Daniel Petit DVG Retraité
avril 2014[25],[26] mai 2020 Daniel Fidelin UMPLR Assureur
Député de la Seine-Maritime (9e circ.) (2002 → 2012)
Maire de Mannevillette (2001 → 2014)
Conseiller général de Montivilliers (1991 → 2015)
Vice-président de la CODAH (2014 → 2018)
Vice-président de la CU Le Havre Seine Métropole (2019 → 2020)
mai 2020[27] En cours
(au 10 août 2020)
Jérôme Dubost PS Chef de service éducatif au Ministère de la Justice
Conseiller départemental du Havre-2 (2015 → )
Vice-président de la CU Le Havre Seine Métropole (2020 → )

Jumelages

modifier

Population et société

modifier

Démographie

modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[30],[Note 4].

En 2021, la commune comptait 15 457 habitants[Note 5], en évolution de −3,49 % par rapport à 2015 (Seine-Maritime : −0,14 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 8863 6003 7933 6033 8283 8433 9204 0294 195
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
4 0784 3494 5084 1814 2614 7275 1575 3445 258
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
5 4915 4925 9446 4256 4906 9126 9807 8548 314
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
8 4278 91010 56315 03017 06716 55616 17416 34415 942
2021 - - - - - - - -
15 457--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[31].)
Histogramme de l'évolution démographique

L'hôpital Jacques-Monod est présent sur le territoire de Montivilliers. Cet équipement appartenant au groupe hospitalier du Havre[32] dispose de matériels performants, de plusieurs blocs de chirurgie, d'un nouveau Pôle-Femme-Mère-Enfant (PFME) depuis 2009 et d'un service d'urgences adulte et pédiatriques ouvert 24h/24 et 7j/7. Le site hospitalier est desservi par la LER par l'arrêt "Jacques Monod - La demi-lieue".

De nombreux professionnels de santé libéraux sont également installés sur le territoire de la commune.

Enseignement

modifier
  • Lycée public général et technologique Jean-Prévost
  • 2 collèges publics : Raymond-Queneau et Belle-Étoile
  • Institution privée Sainte-Croix et Saint-Germain (de la maternelle au collège)
  • Écoles primaires et maternelles Jules-Ferry, Victor-Hugo, Jules-Collet, Louise-Michel, Marius-Grout, Charles-Perrault, Jean-de-La Fontaine et Pont-Callouard.

Culture locale et patrimoine

modifier

Lieux et monuments

modifier

Patrimoine naturel

modifier
Site classé

Personnalités liées à la commune

modifier

Héraldique

modifier
  Blason
De gueules à l’église d’argent, le portail, à dextre, ouvert du champ, le clocher au centre ajouré aussi du champ et sommé d’une tête de crosse d’or, accosté de deux écussons d’azur aux trois fleurs de lys aussi d’or, ladite église soutenue d’un lézard de sinople en fasce. * Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (azur sur gueules et sinople sur gueules).
Détails
.
.

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier
  • Ernest Dumont et Alphonse Martin, Histoire de Montivilliers, Res Universis (ISBN 2877605892)
  • Gilbert Decultot, Montivilliers à travers les siècles. évocation et images, Fécamp, l. Durand, 1973 (ASIN B0000DU1GO)
  • Récits d’Histoire protestante régionale, t. 1 Normandie, Charles Bost, Éd. Union Fraternelle des Églises réformées de Normandie, 1928 et archives de l’Église Réformée du Havre.
  • Rémy BONMARTEL Directeur Général des Services : La vie sociale à MONTIVILLIERS au début de la Révolution (Dans le cadre de l'association Montivilliers Hier Aujourd'hui Demain, travail sur les archives municipales et le recensement de la population de 1792) 1986 réédité en mai 2008 (ISSN 1283-9329) et Rivière et inondations à Montivilliers : Une histoire ancienne. Avec MHAD.

Article connexe

modifier

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

modifier
  1. Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
  2. Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine du Havre comprend une ville-centre et 17 communes de banlieue.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

modifier
  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  3. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  4. « Orthodromie entre Montivilliers et Octeville-sur-Mer », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Octeville » (commune de Octeville-sur-Mer) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Octeville » (commune de Octeville-sur-Mer) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  8. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  9. « Unité urbaine 2020 du Le Havre », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  10. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Montivilliers ».
  11. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Le Havre », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, éditions Picard 1979, p. 112.
  15. Lettres patentes de Louis XI, Paris, le 23 septembre 1461 (lire en ligne).
  16. a b et c Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  17. « Acte de mariage », sur Archives départementales du Doubs.
  18. a et b Archives municipales.
  19. Archives municipales et Claude Malon, Occupation, épuration et reconstruction, Le monde de l'entreprise au Havre (1940 - 1950), éd. PURH
  20. Roger Dewandre, Au galop de nos blindés, 1940 - 1945, éd. J.M. Collet, 1991
  21. Eddy Florentin, Le Havre 44 à feu et à sang, éd. Presses de la cité, 1985
  22. lire à ce propos Toute la Bataille du Havre sur un char anglais, Pierre VARRES, Ed. de Paris, 1945
  23. Sources : archives de l'Église Réformée du Havre et Charles Bost, Histoire des Protestants de France, première série Normandie, Union Fraternelle des Églises Réformées de Normandie, 1928
  24. Christophe Preteux, « Municipales 2020. Battu à Montivilliers, Daniel Fidelin reste maire jusqu’en mai : Sèchement battu au soir du premier tour de l’élection municipale le 15 mars 2020 par Jérôme Dubost (62,72 % contre 37,28 %), Daniel Fidelin reste maire de Montivilliers jusqu’en mai, lui qui annonçait sa retraite », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ) « Au lendemain de sa lourde défaite, le maire sortant de Montivilliers, qui avait ravi la commune à la gauche en 2014 après trente-sept années de règne sans partage, annonçait qu’il mettait fin à sa carrière politique ».
  25. Carole Belingard, « Municipales en Haute-Normandie : ce qu'il faut retenir du second tour », France 3 Haute-Normandie,‎ (lire en ligne) « Montivilliers et Fécamp, ces villes seino-marines qui basculent à droite : Ce sont les prises notables de la droite dimanche 30 mars. A Montivilliers, Daniel Fidelin prend la ville à la gauche avec 233 voix d'avance. C'est la deuxième ville de l'agglomération havraise qui entre donc dans l'escarcelle de la droite. La fusion des listes à gauche n'a pas suffi à sauver ce bastion socialiste depuis 1977. Et une partie des voix FN est venue renforcer cette prime à Daniel Fidelin ».
  26. Karine Lebrun, « À Montivilliers, près du Havre, le maire change, la salle de spectacles passe à l'as : Daniel Fidelin, tout nouveau maire de Montivilliers, près du Havre, fait le choix d'abandonner la création d'une salle de spectacles. Au grand dam de l'opposition ! Explications », Normandie-Actu,‎ (lire en ligne).
  27. Christophe Frebou, « Municipales 2020. À Montivilliers, près du Havre, le nouveau maire Jérôme Dubost invoque la confiance : À Montivilliers, la deuxième commune de l’agglomération du Havre, le conseil municipal d’installation a été celui d’une alternance. À 44 ans, Jérôme Dubost scelle le retour de la gauche », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. « Jumelage Montivilliers - Nordhorn », sur l'atlas français de la coopération décentralisée et des autres actions extérieures du Ministère des Affaires étrangères (consulté le ).
  29. Jumelage Montivilliers - Nasséré sur le site officiel de la commune, consulté le 21 janvier 2013.
  30. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  31. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  32. Site internet du Groupe Hospitalier du Havre
  33. Notice no PA00100758, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  34. Notice no PA00100762, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  35. Notice no PA00100760, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  36. Notice no PA00100759, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  37. Notice no PA00101124, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  38. Notice no PA00100761, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.