Michel Luette
militaire français
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Michel Luette, ou Michel de La Vallée du Maine[1], dit Piquemouche[2], gouverneur de Comper, né à Blandouet[3] près de Sainte-Suzanne en Mayenne, baptisé le et mort en 1621 à Montauban, est un militaire français qui tint un rôle actif pendant les guerres de religion dans les rangs des ligueurs.
« Le capitaine La Vallée, sur la déroutte et fuitte de Messeigneurs les princes, seigneurs, gentilzhommes, capitaines et aultres qui ont assiégé la ville et chasteau de Craon pour le party du roy de Navarre, sur ceulx qui estoient dedans pour le party des princes catholicques, faict les stances en vers liricques, appelez Picque-mouches, pour ce qu'ilz picquent ceulx qui ont faict ledict siège. Jean Louvet[4] »
Biographie
modifier- Michel Luette, né à Blandouet d'après tous les historiens, serait, selon Ménage, le fils de Guyon Luette et de Catherine Ayrault[5].
Le militaire
modifier- Michel Luette eut un rôle de première importance pendant les guerres de Religion. Il commanda à Comper dans les rangs des Ligueurs. Puis on le retrouve à la bataille de Craon et à Saint-Symphorien, vers Chalonnes, où il défendit un fort isolé « acquérant grand honneur pour avoir soutenu plusieurs assauts dans ladite place. »
- Après ces guerres, Michel Luette rallia et servit fidèlement Henri IV. Ce fut au mois de novembre 1599 que ce roi autorisa l’ancien capitaine ligueur à changer son nom de Luette en celui de la Vallée, nom de la propriété qu’il possédait à Blandouet. Michel de la Vallée bâtit alors son castel. En raison de son rôle militaire et de sa qualité de commissaire de l’artillerie, il veilla tout particulièrement à donner à son logis un certain aspect de forteresse. Il le fit entourer de larges douves murées, défendues par un bastion et un pont levis.
- En 1600, il prend part à la guerre franco-savoyarde et participe activement au Siège du château de Charbonnières
- Nommé commissaire ordinaire de l’artillerie de France[6], puis gouverneur de la ville et du château de Sainte-Suzanne en 1605, Michel de la Vallée devait conserver ces charges jusqu’à sa mort au siège de Montauban, en 1621. Outre un titre de noblesse, obtenu en janvier 1609, avec la qualité de gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, il reçut le collier de l’ordre de Saint-Michel le [7]. Il fut reçu par le maréchal de Boisdauphin, son ancien chef, le [8].
- Il a aussi été grand voyer de Bretagne, excepté pour la voirie de l’évêché de Rennes. Mais cet homme a également laissé le souvenir d’un gai chansonnier de son parti. La bataille de Craon lui inspira son « Piques Mouches ».
Le « chansonnier »
modifier- Le soldat ligueur fut aussi le gai chansonnier de son parti. Son Pique-Mouches, improvisé à l'occasion de la bataille de Craon, est une contrepartie assez vive des facéties de la Satire Ménippée. 6 vers sur 2 rimes, avec le mordant refrain « Il n'est que d'aller », suffisaient pour clouer un nom au pilori ligueur. On connaît 70 couplets, qualifiés de stances liricques par Louvet ; on dit qu'il en fut fait plus de 100, chacun s'exerçant dans ce genre facile. Il en est dans le nombre de fort triviales, en style à la dragonne, aurait dit Gresset[9].
Famille et descendance
modifier- Michel de la Vallée unit avant 1600 sa destinée à celle de Louise Trotereau, fille du doyen des maîtres de comptes de Nantes, probablement en 1599. Françoise de Lorraine accepta d’être la marraine du premier de leurs 8 enfants[10]. À cette occasion, elle donna une bannière à l’église de Blandouet.
- Le petit-fils de Michel de la Vallée et Louise Trotereau, René de la Vallée, produisit les lettres d’anoblissement de son aïeul par Henri IV devant les enquêteurs[11].
- La famille s'est éteinte vers la fin du XVIIe siècle, fondue dans les Hardas , les Launay, et par ces derniers alliées aux Sorhoette, de Pommerieux.
Bibliographie
modifier- La trompette du catholique, faicte par le seigneur de La Valee du Mainne, gentilhomme de la suitte de deffunct monseigneur le duc de Guyse, pair & grand maistre de France.... A Paris, par Nicolas Cousin imprimeur, demeurant pres la porte sainct Denis. M. D. LXXXIX. 1589 [12] f. ; in-8. Voir en ligne
- Triplimachie ou Triple combat de l'union, faicte par le seigneur de La Valee, gentil-homme de la suitte de deffunct monseigneur le duc de Guyse. Dediee à monsieur de Gaßion, lieutenant de monseigneur de Mercœur, au gouvernement des villes, chasteau & conté de Nantes. A Paris, par Jean Durant imprimeur, demeurant pres les Jacobins. M. D. LXXXIX. Voir en ligne
- Chant de triumphe, faict par un certain seigneur nantois, sur l'heureuse victoire de monseigneur le duc de Mercœur, gouverneur de Bretagne, & pair de France. Au Mans, pour Jean de La Roze libraire. M. D. LXXXIX. 1589. Voir en ligne
- Le zele bruslant des catholiques, faict par le seigneur de La Valee du Mainne. Dedié à monseigneur le duc de Mercœur & de Peinthievre, pair de France, prince du sainct Empire & de Martigues, gouverneur de Bretagne [Paris, Nicolas Cousin] 1590 Voir en ligne
- Pique-mouches ou Satire burlesque sur la déroute de Craon, 1592.
Notes et références
modifier- [1]
- Mémoires du Duc de Sully, Volume 3 page 60 Par Maximilien de Béthune duc de Sully
- Barthélemy Roger, dans son Histoire d'Anjou, p. 452, dit que ce capitaine La Vallée, auteur du Picque-Mouche, était un gentilhomme breton, « qui étoit en l'armée du duc de Mercœur et est depuis mort canonnier du roy et lieutenant de l'artillerie au siège de Montauban, l'an 1621 ».
- Dans le tome second du manuscrit autographe qui a pour titre Récit véritable de tout ce qui est advenu digne de mémoire, tant en la ville d'Angers, païs d'Anjou et aultres lieux. Conservé à la Bibliothèque municipale d'Angers sous le numéro 862 du Catalogue, pp. 57 à 63.
- Toutefois, on ne retrouve pas ces noms sur les registres de Blandouet en 1545. Par contre, y figurent Guillaume Luette, mari de Mathurine Branchu; Pierre Luette, mari de Jeanne Salut, et Jacques Luette, qui eut de Raouline Branchu 6 enfants dont Michel, baptisé le et nommé par Michel Maçon, de Mayenne, Marc Chartier, et Jeanne, épouse de Mathurin Pomard.
- "Scutatus, tormentis bellicis gallicis præfectus", comme l'écrit alors son curé.
- Après enquête sur ses vies et mœurs faite au siège de Sainte-Suzanne, le .
- Archives du Cogner, t. III, p. 204.
- Avant d'être publiées dans la Revue d'Anjou et par André Joubert dans ses Misères de l'Anjou, on ne les connaissait que par le manuscrit de Jean Louvet, et dans la collection Blordier-Langlois, de la Bibliothèque d'Angers
- Catherine de Bourbon sœur du roi, duchesse de Bar, épouse d’Henri II de Lorraine, dit un jour à Guillaume Fouquet de la Varenne, qu'elle avait connu comme cuisinier : "Il paraît, la Varenne, que tu as plus gagné à porter les poulets de mon frère, qu'à piquer les miens . Cette annotation figure sur l'acte de baptême, à Ste-Suzanne, le 24 janvier 1610, de Jehanne, fille de Michel Luette de la Vallée de Blandouet, gouverneur, depuis 1605, de la ville et du château de Ste-Suzanne. ref. Archives de la Mayenne BMS 1589-1633 page 100.
- Il déclara porter les armes : d’argent au lion de gueules, armé de sable et tenant dans sa gueule un rameau de laurier de sinople. René s’endetta. Il assista à des saisies sur la Vallée en 1655 et 1675. Il se battit contre son beau- frère, Balthazar le Gras, dans un duel au cours duquel les deux hommes périrent
Articles connexes
modifier- Guillaume Fouquet de la Varenne à Sainte-Suzanne
- Pays d'art et d'histoire Coëvrons-Mayenne
Sources partielles
modifier- Jean Paul Barbier-Mueller, Nicolas Ducimetière, Marine Molins, Dictionnaire des poètes français de la seconde moitié du XVIe siècle (1549-1615). 2018 Voir en ligne
- « Michel Luette », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
- André Joubert, Étude sur les misères de l'Anjou aux XVe et XVIe siècles, p. 192 Voir en ligne
Références de l'Abbé Angot
modifier- Registre paroissial de Blandouet
- Titres de la fabrique de Sainte-Suzanne.
- Gilles Ménage, Vita P. Ærodii, p. 137.
- Célestin Port, Dictionnaire de Maine-et-Loire, t. II, p. 560.
- Charles Pointeau, Certificats, p. 169.
- Bibliothèque nationale de France, cabinet des titres, 1.043.