Marie de Bourgogne (1386-1422)
Marie de Bourgogne, née à Dijon en 1386 et morte à Thonon-les-Bains le [1], est une noble issue de la dynastie française des Valois devenue comtesse puis duchesse de Savoie à la suite de son mariage avec Amédée VIII de Savoie. Elle est la fille de Philippe, dit le Hardi, duc de Bourgogne et de Marguerite III de Flandre.
Marie de Bourgogne | |
Marie de Bourgogne, illustration des années 1790. | |
Titre | |
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Comtesse, puis duchesse de Savoie | |
– (28 ans, 11 mois et 8 jours) |
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Prédécesseur | Bonne de Berry |
Successeur | Anne de Lusignan |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Valois-Bourgogne |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Dijon |
Date de décès | (à 36 ans) |
Lieu de décès | Thonon-les-Bains |
Sépulture | Abbaye d'Hautecombe |
Père | Philippe II de Bourgogne |
Mère | Marguerite III de Flandre |
Conjoint | Amédée VIII de Savoie |
Enfants | Marguerite Antoine Antoine Marie Amédée Louis Bonne Philippe Marguerite |
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Biographie
modifierJeunesse
modifierMarie de Bourgogne est née en 1386[2], probablement en septembre. Elle est la fille du duc de Bourgogne, Philippe, dit le Hardi, et de Marguerite III de Flandre. Dès sa naissance, son père souhaite la marier au comte de Savoie afin de rapprocher les deux principautés voisines[2]. Le duc est par ailleurs intervenu dans le règlement de la question de la régence du jeune comte Amédée, à la suite de la mort tragique de son père[3], considérant ce dernier comme son gendre[2].
Comtesse de Savoie
modifierMarie de Bourgogne, alors âgée de sept ans, est mariée au jeune comte de Savoie, Amédée VIII, il a tout juste trois ans de plus[3]. Le mariage est célébré à Chalon le [Note 1], jour de la saint Michel[8],[7],[9]. Elle ne se rend auprès du comte que lorsqu'elle atteint ses 18 ans[7]. Toutefois, il semble que le comte lui rendait de nombreuses visites[7],[10].
Ils ont entre 8 et 11 enfants, selon la prise en compte des enfants mort en bas âge :
- Les trois aînés n'ont pas survécu, il s'agirait d'une fille, Marguerite († vers 1418)[11], et de deux garçons Antoine (né en à Chambéry, enterré à Hautecombe le )[11] et Antoine (né le à Chambéry et enterré la même année à Chieri)[12],[11].
- La quatrième enfant, Marie ou Maria, naît à Thonon en [12],[11]. Elle épouse le Philippe Marie Visconti (1392 † 1447), duc de Milan[11],[13],[14].
- Le cinquième enfant, Amédée, naît le , à Belley, en Bugey[12],[11]. Il est fait le prince du Piémont[11],[15]. Il meurt le , en Piémont[11].
- Le sixième enfant est un fils, Louis, née à Genève le . Successivement comte de Bagé, puis comte de Genève, prince du Piémont et lieutenant général du duché[11], puis succèdant à son père le [16]. Il est marié en 1433 avec Anne de Lusignan (1419-1462), la fille de Janus de Chypre, roi de Chypre[11]. Il est décrit comme un prince amoureux des arts et passionné de musique[17].
- La septième enfant, est une fille, Bonne, née en à Thonon[11]. Elle est fiancée à l'âge de 10 ans (), à François Ier de Bretagne, devenu comte de Montfort l'année suivante[12],[11],[14]. Elle meurt d'ailleurs peu de temps après, le , à Ripaille[11],[18]. Son corps fut exposé au château avant de rejoindre l'abbaye d'Hautecombe[11], puis la cathédrale de Genève[18].
- La huitième enfant est une autre fille, Marguerite ( à Morges † Stuttgart ), mariée trois fois[11],[14].
- par contrat daté de Thonon le à Louis III (1403 † 1434), duc d’Anjou et comte de Provence. Il meurt deux ans après sans avoir eu d'enfants.
- en 1444 à Louis IV (1424 † 1449), électeur palatin
- en 1453 à Ulrich V (1413 † 1480), comte de Wurtemberg
- Enfin, le neuvième enfant, un fils, Philippe (né à Ripaille, quelques années après Marguerite[11]), dit Monsieur ou Monseigneur[11], obtient en apanage l'ancien comté de Genève le 4 ou 7 novembre 1434[11],[19],[20], à la suite de son frère Louis qui est fait lieutenant général du duché[21]. Le , il confirme les franchises obtenues par la cité de Cruseilles[21]. Meurt célibataire à Annecy en 1453[11].
Ascendance
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- D'autres années ont pu être avancées pour la date du mariage. Ainsi Samuel Guichenon, dans son Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie (1660), donne dans un premier temps 1393[4] puis quelques pages plus loin le mois de mai 1401[5]. L'historien Bernard Demotz dans son ouvrage sur Le comté de Savoie (2000) donne quant à lui 1403 comme année du mariage[6]. Cette dernière date correspondant aux 10 années écoulées et son déplacement en Savoie avec sa majorité[7].
Références
modifier- Fanny Abbott, « Naître et grandir à la cour de Savoie au début du XVe siècle », dans La Fille du Pape: Marguerite de Savoie / Die Tochter des Papstes: Margarethe von Savoyen / La Figlia del Papa: Margherita di Savoia: Catalogue de l'exposition du Landesarchiv Baden-Württemberg, Haupstaatsarchiv Stuttgart, Stuttgart, Verlag W. Kohlhammer Stuttgart, , 47-55 p.
- Bruno Galland, Les papes d'Avignon et la Maison de Savoie : 1309-1409, Collection de l'École française de Rome, , 512 p. (ISBN 978-2-7283-0539-1, lire en ligne), p. 340.
- La Savoie de l'an mil à la Réforme, 1984, p. 294.
- Samuel Guichenon, Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie ou Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie justifiée par titres, fondations de monastères, manuscrits, anciens monumens, histoires, et autres preuves authentiques, chez Jean-Michel Briolo, (lire en ligne), p. 446.
- Samuel Guichenon, Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie ou Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie justifiée par titres, fondations de monastères, manuscrits, anciens monumens, histoires, et autres preuves authentiques, chez Jean-Michel Briolo, (lire en ligne), p. 498.
- Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3), p. 50.
- Marie-José de Belgique, 1962, p. 49.
- François Isler, Le château des ducs de Savoie : 1295-1860, Chambéry, Cléopas, , 238 p. (ISBN 978-2-9522459-5-1), p. 48.
- Louis Girod, Evian et le Chablais : au fil de l'histoire, Éditions Cabédita, , 249 p. (ISBN 978-2-88295-091-8), p. 93.
- La Savoie de l'an mil à la Réforme, 1984, p. 295.
- Bruchet, 1907, p. 86 (Lire en ligne).
- Pantaléon Costa de Beauregard, Souvenirs du règne d'Amédée VIII, premier duc de Savoie : mémoires accompagnés de pièces justificatives et de documents inédits, imprimerie de Puthod fils, , 275 p. (lire en ligne), p. 208-209.
- Agnès Page, Vêtir le Prince : tissus et couleurs à la Cour de Savoie (1427-1447), vol. 8, Université de Lausanne, coll. « Cahiers lausannois d'histoire médiévale », , 228 p., p. 14.
- Daniel Chaubet, « Une enquête historique en Savoie au XVe siècle », Journal des savants, nos 1-2, , p. 112, note 45 (lire en ligne).
- Bernard Édouard de Mandrot, Charles Samaran, Dépêches des ambassadeurs milanais en France sous Louis XI et François Sforza (1465), vol. 3, Renouard, H. Laurens, successeur, , p. 372, note de bas de page no 3.
- Thalia Brero, Les baptêmes princiers : le cérémonial dans les cours de Savoie et de Bourgogne (XVe – XVIe siècle), vol. 36 de Cahiers Lausannois d'Histoire Médiévale, Université de Lausanne, Section d'Histoire, , 468 p., p. 36.
- Marie-José de Belgique, 1962, p. 65.
- Claudius Blanchard, Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie : avec pièces justificatives inédites, Chambéry, Puthod, , 741 p. (lire en ligne), pp. 269-270.
- Louis Blondel, Châteaux de l'ancien diocèse de Genève, vol. 7 de Mémoires et documents, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , 486 p., p. 229.
- Raymond Oursel, Art en Savoie, Grenoble, Arthaud, coll. « Art et paysages », , 331 p. (ISBN 2-7003-0036-X), p. 113.
- André Perrin, Histoire de Savoie, des origines à 1860, Chambéry, 1900, 294 pages, p. 204.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Bernard Andenmatten, Agostino Paravicini Bagliani, avec la collaboration de Nadia Pollini, Amédée VIII : Félix V, premier duc de Savoie et pape (1383-1451). Actes du colloque international, Ripaille-Lausanne, 23-26 octobre 1990, vol. 103, Bibliothèque historique vaudoise, Lausanne, Fondation Humbert II et Marie José de Savoie, , 523 p. .
- Marie-José de Belgique, La maison de Savoie : Amédée VIII, le duc qui devint pape, vol. 2, Paris, A. Michel, , volume 1 : 425 p. volume 2 (dédiée plus spécifiquement à Amédée VIII) : 300 (ASIN B00CJ720YG) L'Académie de Savoie a organisé une séance le où le professeur Christian Guilleré propose une conférence intitulée « Amédée VIII de Savoie, à travers les travaux historiques de la Reine Marie-José » (Christian Guilleré, « Amédée VIII de Savoie, à travers les travaux historiques de la Reine Marie-José » [PDF], sur le site de l'Académie de Savoie - www.academiesavoie.org, (consulté le ), p. 16.)
- Max Bruchet, Le château de Ripaille, Paris, C. Delagrave, , 648 p. lire en ligne sur Gallica.
- Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe au début du XVIe siècle, Rennes, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-548-3, BNF 34771817). .
- Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3). .
- Bernard Sache, Le siècle de Ripaille, 1350-1450 : quand le duc de Savoie rêvait d'être roi, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 324 p. (ISBN 978-2-84206-358-0, lire en ligne). .
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- (en) Charles Cawley, « Savoy Chapter 2. Dukes of Savoy A. Dukes of Savoy 1417-1718 », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ), dont la notice (en) « Amedee de Savoie »