Marguerite Long
Marguerite Marie Charlotte Long, née le à Nîmes et morte le à Paris, est une pianiste et pédagogue française.
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Claire Marquier (d) |
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Joseph de Marliave (à partir de ) |
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Pianiste de renommée internationale, elle excella dans le répertoire français de l'époque moderne, mais aussi dans Chopin et les romantiques. Elle fonde avec Jacques Thibaud le concours international Long-Thibaud.
Biographie
modifierVie privée
modifierMarguerite Long naît à Nîmes le [1]. Elle est la fille de Pierre Long et Anna Théron. Sa sœur aînée, Claire, est nommée à l'âge de 17 ans professeur de piano au Conservatoire de Nîmes [2],[3]
Théodore Dubois, professeur au Conservatoire de Paris, la remarque au cours d'une de ses tournées au Conservatoire de Nîmes, alors que celle-ci n'a que 12 ans. Grâce à lui, elle sera admise au Conservatoire de Paris. Après avoir obtenu un premier prix de piano à l'âge de quinze ans, elle devient l'élève d'Antoine-François Marmontel.
Le , elle débute en concert à Paris, à 19 ans. Sa carrière est cependant ralentie par le peu de goût des milieux musicaux de l'époque pour les solistes virtuoses et par les préjugés sociaux qui dénient aux femmes toute capacité créatrice. Elle ne se produira à nouveau en public qu'en 1903, aux Concerts Lamoureux.
En 1906, elle épouse le musicologue Joseph de Marliave à Paris connu notamment pour son œuvre sur les quatuors de Beethoven, il est très lié avec Gabriel Fauré qui introduit Marguerite dans l’univers de la fameuse « musique française du début du siècle ». En 1914, son mari est tué à la guerre, elle veut arrêter toute carrière musicale mais Claude Debussy la remet au piano en lui proposant de travailler directement avec lui. Elle sera donc une importante dépositaire de l’œuvre de Debussy.
Elle meurt le en son domicile au 16 avenue de la Grande Armée dans le 17e arrondissement de Paris[4] et ses obsèques ont lieu en l'église Saint-Ferdinand des Ternes[5]. Elle repose au cimetière Saint-Baudile de Nîmes[6].
Carrière
modifierMarguerite Long se tourne vers l'enseignement ; en 1926, elle est nommée assistante au Conservatoire de Paris, où elle enseignera jusqu'en 1940[7].
Après la mort de Debussy en 1918, elle se met au service de la musique de Maurice Ravel qui est déjà son ami. Celui-ci crée Le Tombeau de Couperin pour rendre hommage à ses amis morts au champ d’honneur. La sixième et dernière pièce, Toccata, est dédiée à son mari, Joseph de Marliave.
Le , elle crée à la Société de musique indépendante. En 1920, après la mort de Louis Diémer, elle reprend sa classe au Conservatoire et fonde sa propre école de musique.
À partir de 1921, elle donne aussi des cours à l'École normale de musique de Paris, fondée en 1919 par Alfred Cortot et Auguste Mangeot. Peu à peu, prend forme une méthode didactique fondée sur le travail des doigtés, sur celui de la pratique des gammes et, surtout, sur la position arrondie de la main sur le clavier, dans le but d'obtenir ce jeu perlé si caractéristique de l'école française de piano.
Pendant trois mois, elle fait le tour de l'Europe en 1932, elle crée (première interprétation) le Concerto pour piano en sol majeur, que Ravel lui a dédié.
À partir de 1940, elle se produit en tant que musicienne de chambre avec le violoniste Jacques Thibaud.
Elle fit appel à son ami Jacques Thibaud pour créer en 1943 le concours qui portera leur nom et auquel elle se consacra jusqu'à sa mort, en 1966. C'est le Concours international Long-Thibaud auquel ils ont voué une partie de leur carrière.
Elle préside la Fondation Maurice Ravel de 1955 à 1966.
Professeur réputée, Marguerite Long compte parmi ses élèves Cemal Resit Rey, Samson François, Setrak, Lucette Descaves, Annie d'Arco, Pía Sebastiani, Bruno Leonardo Gelber, Harry Datyner, François Cholé, Ventsislav Yankoff, Claude Kahn, Éliane Richepin, Yvonne Lefébure, Jacques Février, Nicole Henriot, Ada Cecchi, mère des pianistes Katia et Marielle Labèque, Marie-Thérèse Fourneau, etc.
Elle fut l'amie notamment de Gabriel Fauré, Claude Debussy, Pierre Vellones ou Maurice Ravel, qui restèrent toute sa vie les grands noms de son répertoire. Ravel, qui la tenait en haute estime, lui dédia son Concerto en sol qu'elle créa en janvier 1932 et qu'elle présenta dans toute l'Europe.
Discographie
modifierMarguerite Long a commencé d'enregistrer dès l'époque du 78 tours, mais sa discographie est moins riche que celle de Jacques Thibaud. Chopin, Debussy et Fauré comptent parmi les compositeurs qu'elle a le plus enregistrés.
Il existe un enregistrement du Concerto en sol de Ravel par Marguerite Long, le compositeur lui-même dirigeant l'Orchestre des Concerts Lamoureux en avril 1932. Malheureusement, très peu d'œuvres enregistrées par Marguerite Long sont disponibles aujourd'hui sur disque compact. On peut citer le Premier Concerto pour piano de Darius Milhaud, sous la direction du compositeur.
Les enregistrements de Marguerite Long dont la liste suit, ont été réalisés sur 78 tours par Columbia, sauf indication contraire. Les dates d'enregistrement sont indiquées lorsqu'elles sont connues[7].
Beethoven
modifier- Concerto n° 3 ; Orchestre de la société des Concerts du Conservatoire, dir. Félix Weingartner (10 juin 1939) - LFX 581-4.
- Concerto n° 5 "L'Empereur" ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Charles Munch - LFX 679-83.
Chopin
modifier- Fantaisie en fa mineur - D 13112-13.
- Valses op. 64 n° 3 et op. 70 n° 3 - LF7.
- Concerto en fa mineur ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Philippe Gaubert. Mazurka op.59 n° 3 - D15236-9.
- Barcarolle - LFX 325.
- Scherzo n° 2 - LFX 513.
- Berceuse. Fantaisie-Impromptu
- Concerto pour piano en fa mineur ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. André Cluytens (1953) - Pathé Marconi FC 25010, FCX 193.
Debussy
modifier- La plus que lente - Jardins sous la pluie (1929) - LFX 24.
- Arabesques n° 1 et 2 (1930) - LF 55.
Fauré
modifier- Impromptus n° 2 et 5 - LF26.
- Nocturne n° 6 et Barcarolle n° 2 - LFX 437.
- Barcarolle n° 6 et Nocturne n° 4 - LFX 567.
- Ballade pour piano et orchestre op. 19 ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Philippe Gaubert (1931) - LFX 54-55.
- Quatuor avec piano n° 1 en ut mineur ; Trio Pasquier : Jean (violon), Pierre (alto) et Etienne (violoncelle). Enregistré par Pathé Marconi sur microsillon en 1956, voir ci-dessous.
- Quatuor avec piano n° 2 en sol mineur ; Jacques Thibaud (violon), Maurice Vieux (alto) et Pierre Fournier (violoncelle) - La Voix de son maître DB 5103-6.
- Les Berceaux, op.23 n° 1 ; Ninon Vallin - LF 125.
- Quatuor avec piano n° 1 en ut mineur, op. 15 - FC 1057.
- Ballade ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. André Cluytens (1954) - Angel 35 013.
Halffter
modifier- Rhapsodie portugaise ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Charles Munch - LFX 629-30.
d'Indy
modifier- Symphonie sur un chant montagnard ; Orchestre Colonne, dir. Paul Paray - LFX 352-4.
Milhaud
modifier- Concerto pour piano n° 1 ; Orchestre national, dir. Darius Milhaud. Avec Paysandu (extrait de Saudades) et Alfama (extrait de l'Automne) (1935) - LFX 375-6.
Mozart
modifier- Concerto pour piano en la majeur, K 488 ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Philippe Gaubert - LFX 408-10
Ravel
modifier- Concerto pour piano en sol majeur ; Orchestre des Concerts Lamoureux, dir. Maurice Ravel (effectivement dirigé par Freitas-Branco, avril 1932) - LFX 257-9 ; LX 194-6.
- Concerto avec piano en sol majeur ; Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire, dir. Georges Tzipine (1954) - Angel 35 013.
D. Scarlatti
modifier- Une dizaine d’œuvres, sans doute enregistrées à la fin des années 1950 ou au début des années 1960 (l'information manque à propos de ces enregistrements).
Distinctions
modifier- Commandeur de la Légion d'honneur, en 1938 ;
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite, en 1965, dont elle est la première femme à atteindre cette dignité ;
- Officier de l'Instruction publique.
Hommages
modifierDans le 17ème arrondissement de Paris où elle vécut, un jardin, une rue et une station de la ligne t3b du tramway lui rendent hommage.
Écrits
modifier- Le Piano, Salabert, 1959 ;
- Au piano avec Claude Debussy, Julliard, 1960 (traduction anglaise en 1972) ;
- Au piano avec Gabriel Fauré, Julliard, 1963 ;
- La petite méthode de piano, Salabert, 1963 ;
- Au piano avec Maurice Ravel, Julliard, 1971 (traduction anglaise en 1973).
Bibliographie (ordre chronologique)
modifier- « Long (Marguerite) », dans Dictionnaire biographique du Gard, Paris, Flammarion, coll. « Dictionnaires biographiques départementaux » (no 45), (BNF 35031733), p. 391.
- Janine Weill, Marguerite Long, une vie fascinante, Paris, Julliard, , 247 p. (BNF 33221501).
- Cécilia Dunoyer de Segonzac, Marguerite Long (1874-1966) : Un siècle de vie musicale française, Paris, Ed. Findakly, , V-217 p. (BNF 35613561).
- Alain Pâris, Dictionnaire des interprètes : et de l'interprétation musicale au XXe siècle, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1278 p. (ISBN 2-221-08064-5, BNF 36685957), p. 630-631
- Hubert Delobette, « Un portrait de Marguerite Long », Femmes d'exception en Languedoc-Roussillon, Villeveyrac, Le Papillon Rouge Éditeur, (ISBN 978-2-917875-13-1, BNF 42301785).
- Anne Bongrain, Le Conservatoire national de musique et de déclamation, 1900-1930 : documents historiques et administratifs, Paris, Vrin, , 750 p. (ISBN 978-2-7116-2398-3, BNF 42627971), p. 265, 318
- Gabriel Fauré, Correspondance suivie de Lettres à Madame H. : recueillies, présentées et annotées par Jean-Michel Nectoux, Paris, Fayard, , 911 p. (ISBN 978-2-213-68708-7, BNF 44438560) Contient 2 correspondances de Gabriel Fauré à Marguerite Long (1908) n°297 et n°309
- Maurice Ravel, L'intégrale : Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens : édition établie, présentée et annotée par Manuel Cornejo, Paris, Le Passeur Éditeur, , 1769 p. (ISBN 978-2-36890-577-7 et 2-36890-577-4, BNF 45607052) Contient 9 correspondances de Maurice Ravel à Marguerite Long (1910-1923) et une à son mari Joseph de Marliave (1913)
Notes et références
modifier- Acte de naissance n°1632 de l'année 1874 de l'état civil de la Ville de Nîmes.
- Dunoyer de Segonzac 1993, p. 19
- « Docu-fiction, sur les traces de la pianiste Marguerite Long » , sur lindependant.fr, (consulté le )
- Archives de Paris 17e, acte de décès no 255, année 1966
- « Soixante années au service de la musique française », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Cimetières de France et d'ailleurs
- « Biographie », sur www.long-thibaud-crespin.org (consulté le )
Voir aussi
modifierArticle connexe
modifier- Le Square Marguerite-Long, dans le 17e arrondissement de Paris ;
- La rue Marguerite-Long, dans le 17e arrondissement de Paris ;
- Le terminus de la ligne 3b du tramway d'Île-de-France : Porte d'Asnières - Marguerite Long.
Liens externes
modifier- Concours international Long-Thibaud
- L'art de Marguerite Long, 4 CD Cascavelle Vel 3067.
- https://www.francemusique.fr/personne/marguerite-long?xtmc=Marguerite%20Long&xtnp=1&xtcr=1
Bases de données
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- Ressources relatives à la musique :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :