Lucien Fugère

artiste lyrique

Lucien Fugère, né le à Paris 8e et mort le à Paris 9e, est un chanteur d'opéra, voix de basse, associé en particulier avec les rôles du répertoire français et Mozart. Il a bénéficié d'une exceptionnellement longue carrière et chantait encore à 85 ans[1].

Lucien Fugère
Lucien Fugère en 1890.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activité
Père
Henri Fugère (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Autres informations
A travaillé pour
Tessiture
Basse chantante (d), basse bouffeVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
signature de Lucien Fugère
Signature
Vue de la sépulture.

Biographie

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Fils de Henri Fugère (d), graveur-estampeur et militant fouriériste, mort quelques jours avant le 6e anniversaire de son fils, Lucien est apprenti maçon, dès l'âge de 12 ans, et travaille à la réparation des statues et gargouilles de Notre-Dame avec ses frères. À cette époque, il rejoint et se fait remarquer dans des sociétés populaires de chants de Paris[2].

Alors qu’il travaille comme vendeur de bijoux, il décide de tenter sa chance dans la musique. Il apprend les éléments du métier dans les cours gratuits de chant qu’Édouard Batiste professait au Conservatoire deux fois par semaine, de 8 à 10 heures du soir, dont il a par hasard appris l’existence[3]. Un peu plus tard, en économisant sur son salaire, il parvient à se payer quelques leçons particulières de chant, car il a été refusé au Conservatoire de Paris, il fait ses débuts en tant que chansonnier au Bataclan en . Il fait ensuite ses débuts dans l'opérette au théâtre des Bouffes-Parisiens, en , dans La Branche cassée de Gaston Serpette. Fugère chante dans La Boite au lait, Madame l'archiduc, Le Moulin du vert-Galant et dans La Langue créole aux Bouffes[4].

Le tournant de sa carrière est en , quand il fait ses débuts à l'Opéra-Comique dans le rôle de Jean, dans Les Noces de Jeannette de Victor Massé. Il crée  jusqu'en 1920, des rôles dans plus de 30 opéras, notamment le père de Louise de Gustave Charpentier, Fritelli dans Le Roi malgré lui d'Emmanuel Chabrier, et Pandolfe dans Cendrillon de Jules Massenet, le Diable dans Grisélidis, le chevalier Des Grieux dans le Portrait de Manon, Sancho, Don Quichotte, Boniface dans le Jongleur de Notre-Dame, Maitre André dans Fortunio d' André Messager, Buvat dans le Chevalier d'Harmental, et le Duc de Longueville dans La Basoche. Au total, il a chanté dans plus de 100 rôles[5] y compris Figaro, Leporello, Papageno, Falstaff, et il passe à la Gaîté-Lyrique à partir de jusqu'en .

Deux chansons de Chabrier lui sont dédiées : Sommation irrespectueuse () et Pastorales des cochons roses ()[6].

En , après avoir chanté à la réouverture de la salle Favart, il est présenté au président de la République, Félix Faure de qui il reçoit la croix de chevalier de la Légion d'Honneur[2].

Fugère chante le Duc de Longueville dans La Basoche, d’André Messager, une dernière fois à l'Opéra-Comique en , et sa dernière apparition sur scène est comme Le Barbier de Séville, au Trianon-Lyrique, en , à l'âge de 85 ans.

Sa voix est décrite comme « une voix de basse chantante, aisée dans le registre de baryton-basse, avec clarté dans le registre inférieur et raffinement habile dans le supérieur »[5]; on dit qu'il est la première basse-bouffe en France. Il a enregistré pour Zonophone en 1902, puis pour Columbia Records en 1928-30 (ré-édité par Symposium)[2],[7].

Chanteur, acteur exceptionnel et grand musicien, Lucien Fugère connut l'une des plus longues carrières à l'opéra de tous les temps. Lorsqu'on l’interrogeait sur sa longévité, il a dit lors d'un interviewer, « Si un homme ne chante pas bien à 83 ans quand y arrivera-t-il, j'aimerais bien le savoir ! ». Il a été comparé au ténor suisse Hugues Cuénod, qui a fait ses débuts au Metropolitan Opera , à l'âge de 84 ans[8].

Il devient professeur de chant au Conservatoire de Paris. Il donne des leçons à Mary Garden.

Il est aussi membre du Comité de l'Association des Artistes dramatiques, et membre de la Commission départementales des Sites et Monuments naturels de caractère artistique de la Charente-Inférieure[9].

Lucien Fugère est inhumé Cimetière du Père-Lachaise (division 7)

Son frère Paul Fugère (1851 - vers 1920) était aussi un chanteur d'opéra[N 1].

Répertoire

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Décorations

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  Chevalier de la Légion d'honneur (1898)

Références et notes

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Notes
Références
  1. « Plaisir d'amour Martini, Jean-Paul Schwarzendorf dit », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  2. a b et c (en) J.B. Steane. Singers of the century, Vol 2. Gerald Duckworth & Co Ltd, London, 1998. The chapter on Fugère draws extensively on: R. Duhamel Lucien Fugère. Paris, 1929.
  3. D., « Après la mort de Fugère », Le Populaire, Paris, no 4383,‎ , p. 4 (ISSN 0763-1650, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. (en) Gänzl K. Lucien Fugère. In: The Encyclopedia of the Musical Theatre. Blackwell, Oxford, 1994.
  5. a et b (en) H. Rosenthal, « Lucien Fugère », The New Grove Dictionary of Opera. Macmillan, London and New York, 1997.
  6. Roger Delage, Emmanuel Chabrier Paris, Fayard, 1999.
  7. Enregistrements de Lucien Fugére sur www.archeophone.org
  8. (en) Will Crutchfield, Cuenod, at 84, makes peace with Puccini, New York Times, 8 March 1987. Retrieved on 10 January 2009.
  9. Qui êtes-vous?: Annuaire des contemporains; notices biographiques. C Delagrave, Paris, 1924.
  10. Le Théatre, numéro 277, juillet 1910.

Sources

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  • Alain Pâris, Dictionnaire des interprètes et de l'interprétation musicale au XXe siècle, 2 vol., Robert Laffont, Bouquins, Paris, 1982, 4e éd. 1995, 5e éd. 2004 (ISBN 2-221-06660-X)
  • D. Hamilton (éd.), Le Metropolitan Opera de l'Encyclopédie : un guide complet pour le monde de l'opéra, Simon and Schuster, New York, 1987 (ISBN 0-671-61732-X)
  • Roland Mancini et Jean-Jacques Rouveroux (orig. H. Rosenthal et J. Warrack, de l'édition française), Guide de l'opéra, Les indispensables de la musique (Fayard, 1995). (ISBN 2-213-59567-4)
  • Le Dictionnaire complet de l'opéra et de l'opérette, James Anderson (ISBN 0-517-09156-9)

Liens externes

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