Le Boulevard
Le Boulevard, est un hebdomadaire à visées culturelles fondé par Étienne Carjat aidé de Alphonse de Launay et paru à Paris de janvier 1862 à juin 1863.
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Description et histoire
modifierAprès l'expérience difficile du Diogène terminée en 1857, Carjat fonde un nouveau journal en 1861, il utilise pour cela l'argent de commanditaires et installe en même temps sont atelier photographique au 56 de la rue Laffitte dans le 9e arrondissement de Paris. Ce sera Le Boulevard dont les bureaux sont à la mème adresse que son atelier. Carjat a cette fois un projet plus ambitieux : un hebdomadaire in-folio 47,5 sur 31,5 cm, huit pages avec deux pages consacrées à un dessin et qui est vendu chaque dimanche à 40 centimes. Comme il est annoncé à côté du titre « 104 dessins et 936 colonnes de texte par an ». La partie rédactionnelle se veut plus variée et culturelle : chronique parisienne, feuilleton, chronique musicale, critique littéraire, petites nouvelles etc.[1]
Grâce aux nombreux amis de son entourage, des plumes connues contribuent au journal : Erckmann et Chatrian, Léon Daudet entre autres, fournissent des feuilletons, Victorien Sardou et Charles Baudelaire publient des poèmes, Théodore de Banville et Charles Asselineau donnent des critiques sur la littérature et la peinture, Charles Bataille des chroniques sur la vie parisienne. Champfleury publie une fameuse critique sur la caricature moderne. Pour le lancement de la publication en avril 1862 des Misérable de Victor Hugo, le journal mène une vigoureuse campagne publicitaire et publie dans les numéros 14 à 27 des extraits du roman[2],[3].
Étienne Carjat produit un portrait charge pour chaque numéro en page 3, et d'autres dessinateurs se succèdent pour le deuxième dessin en page 6. Du numéro 11 au numéro 37, Honoré Daumier qui a quitté Le Charivari, est parfois l'auteur de l'un des dessins, et notamment dans le numéro 24, du célèbre dessin « Nadar élevant la photographie à la hauteur de l'art ». On voit aussi des dessins humoristiques d'Émile Durandeau ou Louis Émile Benassit.
Un album intitulé « Collection des Charges de Portraits, scènes comiques sur les principaux personnages de notre temps » est édité, reprenant les illustrations du Boulevard. Un autre album, intitulé « Souvenirs d'artistes » est également mis en vente, un tirage plus luxueux sur papier épais par l'imprimeur Bertaud[4].
Cependant, les positions prises par le journal : soutien à Hugo, éloge de Courbet, déplaisent au pouvoir et les imprimeurs s’inquiètent. Le numéro du 14 juin 1863 paraît entouré d'un liséré noir et annonce la fermeture « à la suite d'un avertissement et d'un conseil officieux ». Outre cela, la situation financière du journal était critique et Carjat sort ruiné de l'aventure qui a duré dix-huit mois. Longtemps il s'en souviendra, comme dans cette lettre à Castel du 26 janvier 1865 où il parle de « sa petite bourse saignante des plaies de mon Boulevard.. »[1].
Liste des numéros
modifierChaque n° contient deux dessins en pleine page. Ci-dessous les portraits-charge fournis par Carjat. Le procédé de reproduction pour ces dessins est la lithographie.
1er décembre 1861 : (spécimen) Honoré Daumier
- Première année : 1862
- - 5 janvier : Victorien Sardou
- - 12 janvier : Charles Thiron
- - 19 janvier : Jules Janin (?)
- - 26 janvier : Gioachino Rossini
- - 2 février : Aimé Millet
- - 9 février : Champfleury
- - 16 février : Aurélien Scholl
- - non répertorié
- - 2 mars : Auguste Vacquerie
- - 9 mars : Charles Gounod
- - 16 mars : Charles Monselet
- - 30 mars : Halevy et Reynard
- - non répertorié
- - non répertorié
- - 13 avril : Alfred Velpeau
- - 20 avril : Leconte de Lisle
- - 27 avril : Bocage
- - non répertorié
- - non répertorié
- - 18 mai : Théodore Barrière
- - 25 mai : Camillo Sivori
- - non répertorié
- - 8 juin : Charles Bataille
- - non répertorié
- - 22 juin : Paul Féval
- - 29 juin : Ferdinand de Lesseps
- - non répertorié
- - 13 juillet : Antoine-Augustin Préault
- - 20 juillet : Henri Monnier
- - 27 juillet : Coquelin (ainé ou cadet ?)
- - non répertorié
- - 10 août : Cabarrus[5]
- - 17 août : Eugène Pelletan
- - 24 août : Théodore de Banville
- - non répertorié
- - 7 septembre : Hector Berlioz
- - 14 septembre : Joseph-François Malgaigne
- - non répertorié
- - 28 septembre : Édouard Brisebarre
- - 5 octobre : Édouard Brindeau
- - 12 octobre : Adolphe Dupuis
- - 19 octobre : Alphonse Saxe[6]
- - 26 octobre : Amédée Rolland et Jean du Boys
- - 2 novembre : Gil-Pérès
- - 9 novembre : Diaz (?)
- - 16 novembre : Louis Monrose
- - non répertorié
- - 30 novembre : Félix-Auguste Duvert
- - 7 décembre : Emilio Naudin
- - non répertorié
- - 21 décembre : François-Louis Lesueur
- Deuxième année : 1863
- - 4 janvier : Hippolyte et Anatole Lionnet
- - 11 janvier : Jules Noria (?)
- - 18 janvier : Gâtechair[7]
- - 25 janvier : Auguste Nélaton
- - 1er février : Gustave Doré
- - non répertorié
- - non répertorié
- - 22 février : Paul Meurice
- - non répertorié
- - 8 mars : Jacques Offenbach
- - 15 mars : Henry Litolff
- - 22 mars : Crockett[8]
- - 29 mars : Pierre-François Villaret
- - 5 avril : Joseph Mery
- - 12 avril : Samson (?)
- - non répertorié
- - non répertorié
- - non répertorié
- - non répertorié
- - 17 mai : Alfred de Caston (Léon-François-Antoine Aurifeuille)
- - 24 mai : Albert-Ernest Carrier-Belleuse (par Honoré Daumier)
- - 31 mai : Frédéric Febvre
- - 7 juin : Gustave Courbet
- - 14 juin : Achille-Félix Montaubry
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Honoré Daumier, portrait-charge par Étienne Carjat, n° spécimen du 1er décembre 1861.
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Bocage, portrait-charge par Étienne Carjat, no 17 du 27 avril 1862.
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Nadar par Honoré Daumier no 4 du 25 mai 1862.
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Antoine-Augustin Préault, portrait-charge par Étienne Carjat, no 28 du 13 juillet 1862.
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Achille-Félix Montaubry par Carjat, no 24 du 14 juin 1863, le dernier numéro.
Notes et références
modifier- Sylviane Heftler, Étienne Carjat, photographe, catalogue de l'exposition au musée Carnavalet, 25 novembre 1982 - 23 janvier 1983.
- Max Bach, Critique et Politique: La Réception des Misérables en 1862 sur le site Jstor.org.
- (en) Elisabeth Falaize, Étienne Carjat and «Le Boulevard» (1862-1863), Paris-Genève, éditions Slatkine, 1987.
- Sure le site Daumier.org.
- Edouard Tallien de Cabarrus (1801-1870)
- ou Alphonse Sax (1822-1874) frère de l'inventeur du saxophone Adolphe Sax ?
- ou Gâte-Chair, professeur d'escrime célèbre à l'époque, possédait une salle boulevard des Italiens, mort le 21 février 1887 (Le Figaro).
- James Crockett(1828-1865) ?