La Culpabilité allemande
La Culpabilité allemande (Die Schuldfrage) est un ouvrage du philosophe Karl Jaspers paru en 1946. Il traite de la situation spirituelle de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale et des notions de culpabilité et de responsabilité. Il est traduit en français en 1948 par Jeanne Hersch et réédité en 1990 avec une préface de l'historien Pierre Vidal-Naquet.
La Culpabilité allemande | ||||||||
Auteur | Karl Jaspers | |||||||
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Pays | Allemagne | |||||||
Genre | philosophie | |||||||
Version originale | ||||||||
Langue | allemand | |||||||
Titre | Die Schuldfrage | |||||||
Éditeur | Lambert Schneider | |||||||
Lieu de parution | Heidelberg | |||||||
Date de parution | 1946 | |||||||
Version française | ||||||||
Traducteur | Jeanne Hersch | |||||||
Éditeur | Minuit | |||||||
Collection | Arguments | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1948 | |||||||
Nombre de pages | 128 | |||||||
ISBN | 9782707313638 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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La situation spirituelle en Allemagne
modifierLes quatre types de culpabilité
modifierKarl Jaspers distingue quatre types de culpabilité dans l'ouvrage : criminelle, politique, morale et métaphysique[1].
La culpabilité criminelle relève du tribunal et concerne les actes considérés comme des crimes au regard de la loi. Ce type de culpabilité regarde celui qui a commis de tels actes.
La culpabilité politique vient de la responsabilité de tout citoyen d'un État, quant aux actes réalisés par cet État. En ce sens, les Allemands ont une responsabilité collective dans les actes du gouvernement nazi. Cette responsabilité est établie par le vainqueur de la guerre, ici les Alliés. Elle est déterminée par le succès ou l'échec d'une politique menée, même si pour Jaspers la force ne doit jamais supplanter le droit.
La culpabilité morale dépend de la conscience de tout individu. Elle est liée à la liberté : toute personne est responsable de ses actes et doit les assumer. Pour Jaspers, l'expression « un ordre est un ordre » ne peut jamais constituer une excuse valable. Par rapport à ce type de culpabilité, nous sommes notre propre juge.
Enfin, la culpabilité métaphysique est définie par la co-responsabilité de tout être humain vis-à-vis de chaque autre. Elle se manifeste dès que nous restons inactifs face à l'oppression et l'injustice, lorsque nous ne nous sentons pas concernés par la souffrance d'autrui. Cette culpabilité est à la limite de l'exprimable et c'est devant Dieu qu'elle se présente avant tout[1].
Notes et références
modifier- Jaspers 1990, p. 46-47.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Alexandre Berkesse, « La culpabilité allemande après la Seconde Guerre mondiale – Le rapport au passé comme acte moral et spirituel émancipateur chez Karl Jaspers » [PDF] (consulté le ).
- André Gounelle, « Quelle culpabilité ? Les Allemands et le nazisme selon Arendt, Jaspers et Tillich », sur andregounelle.fr (consulté le ).
- Dick Howard, « La culpabilité et la naissance du débat politique démocratique », Autres Temps, no 42, , p. 54-66 (lire en ligne, consulté le ).
- Karl Jaspers (préf. Pierre Vidal-Naquet), La Culpabilité allemande, Paris, Minuit, coll. « Arguments », (1re éd. 1946), 128 p. (ISBN 9782707313638).
- Paul Ricœur et Pierre-Olivier Monteil, « Responsable : devant qui ? », Autres Temps, no 42, , p. 47-53 (lire en ligne, consulté le ).