Insémination artisanale
Le terme insémination artisanale désigne une insémination artificielle de la femme de manière non médicalisée. La méthode est également appelée don de sperme sauvage.
L'insémination artificielle « artisanale » est l'un des modes les plus répandus dans la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), dans les pays où la procréation médicalement assistée n'est accessible qu'aux couples hétérosexuels (comme en France jusqu'en 2021).
Avantages et inconvénients
modifierElle ne coûte rien hormis les différents matériaux nécessaires au recueil du sperme et de l'insémination. Dans sa réalisation la plus simple, il suffit d'un bocal propre dans lequel le donneur se masturbe, et d'une pipette-seringue du type de celles utilisées pour les sirops pour enfant, et qui sert à prélever le sperme du récipient pour l'injecter dans le vagin de la receveuse[1]. Il peut également s'agir d'un rapport sexuel : soit un rapport sexuel « classique », soit une « éjaculation last minute » : le donneur se masturbe et pénètre le vagin de la receveuse juste avant l'éjaculation[2].
Cependant elle peut demander de nombreux essais. En effet, toutes les inséminations artisanales ne fonctionnent pas forcément du premier coup, tout comme pour une procréation « naturelle » qui peut parfois prendre du temps.
Par ailleurs, se faisant en dehors du cadre médical, il n'y a pas de contrôle de la qualité du sperme ni de l'état de santé du donneur, en particulier des maladies sexuellement transmissibles (sérologie VIH…). Certains donneurs demandent à être payés[2].
Enfin, la pratique ne bénéficie en général pas d'un cadre légal spécifique. La règle générale de la paternité s'applique donc. En particulier, le donneur de sperme peut reconnaître l'enfant et obtenir un droit de visite, qui peut s'opposer à la volonté du couple élevant l'enfant.
En , l'agence nationale de biomédecine française publie une page[3] rappelant les textes de loi interdisant l'insémination artisanale qui précise « Ces délits peuvent être punis de 2 à 5 ans d’emprisonnement et de 30 000 à 75 000 euros d’amende. art. 511-10 Cpén, art. 511-11 Cpén, L. 1273-4 CSP, 511-12 Cpén, L. 1273-5 CSP, art. 511-14 Cpén, art. 511-22 Cpén, art. L. 2142-1 CSP, L. 2162-3 CSP, L. 1273-7 CSP, art. L. 2141-2 CSP » (l'insémination par rapport sexuel n'étant pas concernée par cette interdiction).
Notes et références
modifier- FI 2014-06-29
- Favereau 2016
- « Le don de sperme artisanal | Don de spermatozoïdesDon de spermatozoïdes », sur www.dondespermatozoides.fr (consulté le )
Bibliographie
modifier- [Favereau 2016] Éric Favereau, « Le don sauvage de sperme, une quête secrète », Libération, (lire en ligne) Compte-rendu du livre Dumont 2016.
- [Dumont 2016] Sarah Dumont, Super-géniteurs : enquête sur le don de sperme sauvage en France, Paris, Michalon, , 190 p. (ISBN 978-2-84186-836-0, présentation en ligne)
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier- « L’insémination artisanale », sur France Inter L’enquête de la rédaction, émission du 29 juin 2014.