Santander (entreprise)
Santander est la première banque espagnole et l'une des principales d'Europe. Son siège social est basé dans la ville qui lui a donné son nom, Santander (Cantabrie), tandis que son siège opérationnel est installé à Boadilla del Monte (communauté de Madrid).
Grupo Santander | |
Siège historique et social de la banque sur le Paseo de Pereda à Santander (Cantabrie). | |
Création | 1857 |
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Dates clés | 1999 : fusion entre Banco Santander et Banco Central Hispano (BCH) |
Personnages clés | Emilio Botín |
Forme juridique | Société anonyme |
Action | BMAD : SAN |
Slogan | El valor de las ideas |
Siège social | Santander Espagne |
Direction | Ana Patricia Botín |
Président | Ana Botín (depuis )[1] |
Activité | Secteur financier |
Produits | Banque de détail et banque de dépôt |
Filiales | Abbey, Banesto, Bank Zachodni WBK, Alliance & Leicester, Banco Santander Brasil, Banco Santander Chile |
Effectif | 202 713 (2018) |
Site web | santander.com |
Capitalisation | 63 585 millions d'euros (octobre 2019) |
Chiffre d'affaires | 48 424 millions d'euros (2018) |
Bilan comptable | 1 340 G€ ()[2] |
Résultat net | 7 810 millions d'euros (2018) |
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Cotée à Madrid, Londres, Milan et New York, elle était dirigée de 1986 à 2014 par Emilio Botín, compte 182 958 salariés salariés, 90,1 millions de clients et 13 390 à travers le monde. Banco Santander est concentré principalement sur neuf marchés : l'Espagne, le Portugal, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Brésil, le Mexique, le Chili, l'Argentine et les États-Unis[3] et est à son apogée en 2010 la sixième entreprise mondiale selon le Forbes Global 2000[4].
Histoire
modifierBanco Santander a été créée en 1857 par un décret de la reine Isabelle II pour faciliter les échanges entre le port de Santander et l'Amérique du Sud[5].
Consolidation en Espagne durant les années 1990
modifierBanco Santander a été un pivot de la concentration du marché espagnol dans les années 1990. En 1994, Banco Santander reprend la Banesto[6].
En 1991, les banques espagnoles Banco Central et Banco Hispanoamericano ont fusionné et créé la Banco Central Hispano. Cette banque est rachetée par Banco Santander en 1999 pour créer la Banco Santander Central Hispano. BSCH est d'emblée la première banque espagnole[6]. Elle rachète Patagon (fondé par Wences Casares), le premier portail financier d'Amérique Latine pour en faire "Santander Online".
Histoire récente
modifierMais Banco Santander a également fait preuve d'un fort dynamisme dans son expansion internationale. En juillet 2004, Santander reprend la banque britannique Abbey.
En , Santander acquiert une participation de 20 % dans la banque américaine Sovereign pour 2,4 milliards de dollars. En parallèle, Sovereign acquiert Community Bank Corp. of Brooklyn pour 3,6 milliards de dollars[7],[8].
Banco Santander ne reprendra sa dénomination originelle qu'en août 2007.
En , Santander acquiert les participations qu'il ne détient pas dans Sovereign, soit 76 % pour 1,9 milliard de dollars, Sovereign ayant subi des difficultés financières importantes depuis 2006 et la crise financière, justifiant une baisse de valorisation de ses actions[9],[10].
En 2007, Banco Santander reprend, avec ses concurrentes britannique Royal Bank of Scotland et belge Fortis, la banque néerlandaise ABN Amro dans une gigantesque opération de 72 milliards d'euros. Banco Santander acquiert alors la filiale brésilienne Banco Real du néerlandais, ainsi que Banca Antonveneta en Italie qu'il revend le mois suivant à Monte dei Paschi di Siena pour l'équivalent de 13,2 milliards de dollars[11],[6].
Lors de la crise économique de 2008, Banco Santander se renforce en Grande Bretagne avec Alliance & Leicester en , Bradford & Bingley pour 612 millions de livres en . Santander ne reprend cependant qu'une partie des activités de Bradford & Bingley, notamment 197 agences et la moitié des employés, le gouvernement britannique prenant à sa charge les activités les plus à mal, notamment concernant les crédits hypothécaires. Après cette acquisition, Santander possède 1 300 agences au Royaume-Uni[12],[13]. Santander acquiert de plus 300 agences vendues par la Royal Bank of Scotland en .
Banco Santander reprend également les 173 agences allemandes que la banque suédoise SEB décide de revendre et double ainsi de taille sur le marché allemand[6]. Il acquiert aussi en les activités de cartes de crédit de GE Capital en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, ainsi que l'activité crédit de consommation de GE Capital en Autriche.
Santander cherche début 2011 à se développer en Pologne en rachetant la 3e banque du pays, Bank Zachodni WBK, que Allied Irish Banks, en faillite, est obligée de revendre[14].
En , Santander rachète pour 140 millions d'euros, 51 % de la filiale de crédit à la consommation d'El Corte Ingles. Cette filiale est la plus grande entreprise de crédit à la consommation d'Espagne, avec 10,5 millions de cartes membre, et 6,6 milliards de crédits vendus en 2012[15].
En , Santander Brésil acquiert l'entreprise de carte de paiement GetNet, détenant 6 % du marché brésilien, pour 1,1 milliard de réal, soit 493 millions de dollars[16]. En , Santander acquiert l'activité de crédit à la consommation en Suède, au Danemark et en Norvège de GE Capital appartenant à General Electric[17]. En , Santander a augmenté sa participation dans sa filiale brésilienne à 88,3 % de son capital[18].
En , Santander regroupe sa filiale de gestion d'actifs aux États-Unis, Santander Asset Management, avec celle de UniCredit, UniCredit's Pioneer, à la suite de l'échec de Santander à des stress tests aux États-Unis[19].
En , le gouvernement portugais après avoir nationalisé à 60 % la Banif, la vend pour 150 millions d'euros à Santander. La transaction s'accompagne d'une restructuration de la Banif pour un coût de 2,2 milliards à la charge de l'État portugais[20].
En , Santander annonce la fermeture de 13 % de son réseau d'agences en Espagne soit 450 agences sur 3 500[21].
En , les autorités européennes décident d'attribuer à Santander l'acquisition de Banco Popular pour 1 € symbolique, après que ce dernier a été en difficulté économique de par une forte concentration de créances douteuses, ne pouvant plus relever de capitaux après la chute boursière de son action et de par une fuite de ses déposants. Par cette acquisition, Santander se renforce en Espagne (où il possède environ 3 000 agences pour 23 000 salariés, contre environ 1 700 agences et 11 000 salariés pour Banco Popular[22]) et au Portugal, notamment envers les petites et moyennes entreprises. À la suite de cette annonce, Santander annonce la levée de 7 milliards d'euros de capitaux[23].
En , Santander annonce acquérir la participation de 25 % qu'il ne détenait pas dans sa filiale mexicaine pour 2,9 milliards de dollars[24]. En , Santander annonce la suppression de 3 200 postes et de près de 1 150 agences en Espagne, à la suite de l'intégration de Banco Popular[25]. En , Santander annonce la vente de ses activités à Porto Rico pour 1,1 milliard de dollars à First BanCorp, une banque portoricaine[26].
En 2020, la banque espagnole enregistre la première perte annuelle de son histoire. Cette perte s’élève à 8,7 milliards d’euros[27]. La même année, l'actrice brésilienne de telenovela Ana Paula Arósio turne une campagne de publicité pur la banque[28].
En , Santander annonce l'acquisition de la participation qu'il ne détenait pas de 8,3 % dans Santander Mexico pour 550 millions d'euros[29]. En , Santander annonce l'acquisition de la participation qu'il détenait pas dans sa filiale américaine dédiée au crédit à la consommation pour 2,4 milliards de dollars[30]. En , Santander annonce l'acquisition de Amherst Pierpont, une entreprise américaine de courtage pour 600 millions de dollars[31].
À l'été 2021, une note remise par Santander à ses clients, et révélée par la presse brésilienne, provoque une polémique dans le pays. Celle-ci envisageait favorablement la possibilité d’un coup d’État barrant la route à Luiz Inácio Lula da Silva, favori des sondages pour la présidentielle de 2022[32].
En décembre 2021, la banque annonce le début de son partenariat avec la Scuderia Ferrari, en tant que sponsor officiel de l'écurie de Formule 1[33].
Fin mai 2024,le groupe de pirates ShinyHunters revendique le piratage des données de 30 millions de clients de la banque espagnole. Ces données sont mises en vente par le groupe de pirates pour le montant de 2 millions de dollars[34].
Filiales de Banco Santander
modifier- Abbey National (Royaume-Uni) 100 %
- Sovereign Bancorp (États-Unis) 100 %
- Banesto (Espagne) 98,5 %
- Banco de Venezuela (Venezuela) 93 %
- Banco Rio de la Plata SA (Argentine) 50 %
- Banespa (Banco do Estado de Sao Paulo) (Brésil) 30 %
Banco Santander possède également des participations dans les médias comme Antena 3 (Espagne, 30,21 %)[35].
Notes et références
modifier- « https://www.santanderus.com/team_member/ana-botin/ »
- « https://www.sec.gov/Archives/edgar/data/891478/000119312516550263/d135658d20f.htm » (consulté le )
- « Santander, About the Group », sur santander.com (consulté le )
- Le forbes global 2000 de 2011 sur le site web du magazine.
- « Banco Santander », sur Art Branch Inc (consulté le )
- « La banque Santander creuse l'écart en Europe », sur lefigaro.fr (consulté le )
- Santander to pay $2,4B for Sovereign stake, NBC, 25 octobre 2005
- Santander's Sovereign Move: a Start?, Keith Johnson, Carrick Mollenkamp, Dennis Berman, The Wall Street Journal, 25 octobre 2010
- to Take Over Sovereign in $1.9 Billion Deal, Charles Penty and Linda Shen, Bloomberg, 14 octobre 2006
- Spain’s Santander Buys Sovereign for $1.9 Billion, The New York Times, 13 octobre 2008
- Santander sells Antonveneta to M.Paschi for $13.2 bln, Deep a Babington et Jane Barrett, Reuters, 8 novembre 2007
- Santander buys Bradford & Bingley's branches, Peter Taylor et Philip Aldrick, The Telegraph, 29 septembre 2008
- Bradford & Bingley Is Seized; Santander Buys Branches, Poppy Trowbridge et Ben Livesey, Bloomberg, 29 septembre 2008
- « Santander offre 4,3 milliards d'euros pour contrôler totalement Zachodni », sur latribune.fr (consulté le )
- Spain's Santander to buy 51 percent of El Corte Ingles finance arm, Carlos Ruano et Sarah Morris, Reuters, 7 octobre 2013
- Banco Santander Brasil to buy card firm GetNet, Asher Levine et Sarah White, Reuters, 7 avril 2014
- Santander to buy GE consumer finance business in Northern Europe, Reuters, 23 juin 2014
- Santander raises stake in Brazil unit after buyout offer, Reuters, 31 octobre 2014
- Santander to keep its distance from U.S. in Pioneer deal: sources, Reuters, 22 avril 2015
- Portugal sells Banif to Santander as part of 2.2 billion euro rescue, Andrei Khalip et Sergio Goncalves, Reuters, 21 décembre 2015
- Banco Santander to Close 450 Spanish Branches, Jeannette Neumann et Matt Moffett, The Wall Street Journal, 1er avril 2016
- Les autorités européennes scellent la vente de Banco Popular pour 1 euro à Santander, Sandrine Morel, Le Monde, 8 juin 2017
- Spain's Santander rescues Banco Popular from collapse, Jesús Aguado and Francesco Canepa, Reuters, 7 juin 2017
- Jesús Aguado et Stefanie Eschenbacher, « Santander seeks full ownership of Mexican business with $2.9 billion deal », sur Reuters,
- « Santander : Accord sur 3.223 suppressions d'emplois en Espagne », sur La Tribune,
- « Santander to sell Puerto Rico unit to FirstBank in $1.1 billion deal », sur Reuters,
- « Santander achève l'année 2020 sur des pertes colossales », sur Les Echos, (consulté le )
- (pt-BR) « Ana Paula Arósio grava nova campanha e prepara volta à TV », sur R7.com, (consulté le )
- (en) « Santander offers to buy outstanding stake in Mexican unit », sur Reuters,
- (en) Jesús Aguado, « Santander US holding to buy out rest of US consumer unit for $2.36 billion », sur Reuters,
- (en) Jesús Aguado, « Santander to buy U.S. fixed-income broker Amherst Pierpont for $600 million », sur Reuters,
- (pt-BR) « Economista do Santander defende golpe para evitar retorno de Lula », sur Rede Brasil Atual,
- (en) « Santander agrees a multi-year partnership with Scuderia Ferrari », sur www.santander.com (consulté le )
- Tifenn Clinkemaillié, « Les données de millions de clients de Santander mises en vente par des hackers » , Les Échos, (consulté le )
- « Banco Santander ex-BSCH », sur transnationale.org (consulté le )