Gentiane jaune
Gentiana lutea
Règne | Plantae |
---|---|
Division | Magnoliophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Ordre | Gentianales |
Famille | Gentianaceae |
Tribu | Gentianeae |
Sous-tribu | Gentianinae |
Genre | Gentiana |
Ordre | Gentianales |
---|---|
Famille | Gentianaceae |
La gentiane jaune (Gentiana lutea), encore appelée grande gentiane, est une espèce de plantes de la famille des Gentianaceae, originaire d'Europe méridionale et d'Asie mineure, présente notamment dans divers massifs montagneux européens, dont les Alpes, le Massif central, le Jura, les Pyrénées et les Vosges. Elle a touis été observée en 2013 dans les hautes Ardennes belges[1]. La gentiane jaune est aussi appelée gentiane officinale, jouvansanne, quinquina d'Europe, quinquina des pauvres, lève-toi-et-marche, jansonna, bananier des Alpes et quinquina indigène. On considère que cette plante fait partie de la flore obsidionale de France[2].
Description
modifierGrande herbe robuste et vivace, elle peut vivre 50 ans et met 10 ans pour fleurir la première fois. Sa taille est d'environ 1,50 m et ses fleurs sont de couleur jaune. Les feuilles sont opposées et nervurées. Elles sont pétiolées à la base et sessiles embrassantes sur la tige. Les grandes fleurs jaunes sont serrées à la base des feuilles supérieures. La corolle est divisée en 5 à 9 lobes presque jusqu'à la base.
Elle est parfois confondue avec le vérâtre blanc (ou hellébore blanc), qui est violemment toxique, mais dont les fleurs sont blanches et les feuilles alternées, alors que les fleurs de la gentiane sont jaunes et les feuilles opposées.
Caractéristiques
modifierSource[3]
- Organes reproducteurs
- Type d'inflorescence : glomérule
- Répartition des sexes : hermaphrodite
- Type de pollinisation : entomogame
- Période de floraison : juin à août
- Graine
- Type de fruit : capsule
- Mode de dissémination : anémochore
Distribution et habitat
modifierSa distribution mondiale est l’Europe centrale et méridionale.
En Suisse, on la trouve dans le Jura, les Alpes et les Préalpes[4].
- Habitat et répartition
- Habitat type : pelouses acidophiles montagnardes à subalpines[réf. nécessaire]
Taxinomie
modifierSynonymes
modifierSelon The Plant List (1 juin 2022)[5] :
- Asterias hybrida G.Don
- Asterias lutea (L.) Borkh.
- Coilantha bilobal Bercht. & J.Presl
- Gentiana major Bubani
- Gentianusa lutea (L.) Pohl
- Lexipyretum luteum Dulac
- Swertia lutea Vest ex Rchb.
Sous-espèces et variétés
modifier- sous-espèce Gentiana lutea subsp. lutea
- variété Gentiana lutea var. aurantiaca (M.Lainz) M.Lainz, 1993
- variété Gentiana lutea var. lutea
- sous-espèce Gentiana lutea subsp. symphyandra (Murb.) Hayek
- sous-espèce Gentiana lutea subsp. vardjanii Wraber
Propriétés
modifierLa plante connue depuis des temps très anciens pour ses propriétés apéritives. Elle entrait dans la composition de la thériaque[7]. Sa forte racine, qui contient des glucosides amers, sert à fabriquer des boissons apéritives très réputées.
Il faut signaler une liliacée très toxique, le vérâtre blanc (ou hellébore blanc) qui ressemble beaucoup à la gentiane jaune et pousse dans les mêmes stations que cette dernière. Il y a donc risque de confusion au moment de la récolte, mais ses feuilles sont alternées et ses fleurs sont blanches.
Usages
modifierLe rhizome et les racines sont utilisés en phytothérapie comme le laissent supposer ses nombreux noms vernaculaires. Mais la gentiane est surtout utilisée dans des apéritifs comme la liqueur de gentiane (Suze, Salers, Avèze, etc.) ou l'alcool de gentiane, Bière de Fleurac[8], et le Picon, auxquels elle apporte son amertume.
Il faut attendre sept à dix ans avant de pouvoir les récolter. La récolte est réalisée essentiellement dans le Massif central par les « gençanaïres ». À l'aide d'une fourche spéciale appelée « fourche du diable », ils peuvent extraire plus de 200 kg de racines par jour. C'est un travail pénible qui s'effectue de mai à octobre.
Ce sont près de 1 000 à 1 500 tonnes qui sont utilisées chaque année pour satisfaire les besoins de l'artisanat et l'industrie. En volume, la gentiane est une des trois premières plantes médicinales et aromatiques utilisées en France et ses applications sont nombreuses (pharmacie et médecine humaine et vétérinaire, boissons et spiritueux, cosmétique, fabrication d'arômes et d'extraits, gastronomie…)[9].
Utilisations traditionnelles
modifierSource[10]
La gentiane jaune est utilisée :
- comme tonique digestif,
- pour stimuler l'appétit,
- pour faciliter la digestion,
- comme roborant,
- pour traiter la dyspepsie atonique,
- pour traiter l'atonie gastro-intestinale,
- pour traiter la dyspepsie,
- comme anti-scrofuleux,
- pour diminuer la diarrhée,
- comme sialogogue,
- comme amer digestif,
- comme antiémétique,
- pour soigner la fatigue due aux maladies chroniques,
- pour soulager l'épuisement,
- pour traiter contre les vers, comme anthelminthique,
- comme antiseptique,
- pour élaborer des liqueurs de gentiane et apéritifs amers.
Hybrides
modifierDans les Pyrénées, elle s'hybride avec la gentiane de Burser (endémique) pour former la gentiane de Marcailhou. Dans les Alpes, d'autres hybrides sont observés également avec la gentiane pourpre, la gentiane ponctuée et la gentiane de Hongrie[11].
Exploitation en France
modifierUne association européenne, le Cercle européen d'étude des gentianacées, regroupe l'ensemble des professionnels et des particuliers autour de la filière gentiane en France. Il existe également une revue éditée par cette association.
Statut et protection
modifierL'espèce est classée sur la liste rouge de l'INPN en région Champagne-Ardenne[12],[13]. L'espèce fait aussi l'objet de plusieurs restrictions concernant la cueillette dans différentes zones du territoire français[13].
Notes et références
modifier- Journée d'observation dans la Fagnes de Malchamps, 11 août 2013 - cercles-naturalistes.be
- François Vernier, Plantes obsidionales : L'étonnante histoire des espèces propagées par les armées, Vent d'Est, , 191 p. (ISBN 979-10-90826-49-6).
- Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004
- « Fiche espèce », sur www.infoflora.ch (consulté le )
- The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 1 juin 2022
- NCBI, consulté le 1 juin 2022
- https://archive.wikiwix.com/cache/20220726160031/https://humanhist.com/culture/bien-etre-art-de-vivre/la-gentiane/.
- Bière de Fleurac
- Jean-Louis Clade et Charles Jollès, La Gentiane, l'Aventure de la fée jaune, éd. Cabédita, 180 p., 2006
- Santé Canada
- Anchisi E. et al.,Gentianes d'Europe, 156 p., 1989
- D. Aline, « Ces 4 fleurs classées sur la liste rouge de l’INPN ne doivent surtout pas être cueillies », Marie-France, (consulté le )
- INPN, « 99903 Gentiane jaune, Grande gentiane (Français) », INPN, (consulté le )
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- (fr) Référence Belles fleurs de France : Gentiana lutea (consulté le )
- (en) Référence BioLib : Gentiana lutea L. (consulté le )
- (fr) Référence CITES : taxon Gentiana lutea (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Gentiana lutea (TAXREF)
- (fr + en) Référence ITIS : Gentiana lutea L. (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Gentiana lutea L. (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence The Plant List : Gentiana lutea L. (source : KewGarden WCSP) (consulté le )
- (en) Référence POWO : Gentiana lutea L. (consulté le )
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Gentiana lutea
- (en) Référence Tropicos : Gentiana lutea L. (+ liste sous-taxons) (consulté le )
- (en) Référence World Flora Online (WFO) : Gentiana lutea L. (+descriptions) (consulté le )