La grammaticalité est un concept formé au début des années 1960, qui désigne le caractère d'un énoncé conforme à la grammaire descriptive d'une langue[1]. Son contraire est l’agrammaticalité.

Pour Noam Chomsky, la notion de grammaticalité s'oppose à l'acceptabilité, cette dernière reposant sur le sentiment subjectif des locuteurs sur le caractère envisageable ou non d'une phrase[2],[3]. Dans cet exemple[4], le syntagme (1) est grammatical et acceptable, mais le syntagme (2) est grammatical mais sémantiquement inacceptable :

  • (1) le lion pensif
  • (2) le fromage pensif

La notion sociolinguistique de norme est fondamentalement liée à la notion linguistique de grammaticalité, mais les deux notions gardent un sens très différent[5] :

« Grammaticalité n'est pas norme et défaut de grammaticalité ou agrammaticalité n'est pas écart. La norme est portée par des sujets, c'est une préférence, une position dans la pratique linguistique, [alors que] la grammaticalité caractérise une phrase, et ne dit rien d'autre que son inclusion dans l'ensemble des phrases d'une langue. »

Articles connexes

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Notes et références

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  1. Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert, Paris, 1992 (ISBN 2-85036-532-7).
  2. (en) John Robert Ross, « Where’s English? », dans Charles Fillmore, Daniel Kempler and William Wang (eds.), Individual differences in language ability and language behavior, New York, Academic Press, (lire en ligne), p. 127-163.
  3. (en) Eric Laporte, « The Science of Linguistics », Inference. International Review of Science, vol. 1, no 2,‎ (lire en ligne).
  4. Dubois, Eléments de linguistique française.
  5. D'après J.-P. Kaminker, « La norme », Cahiers de linguistique sociale, n°1, 1976, [1].