Gare de Sarreguemines

gare ferroviaire française

La gare de Sarreguemines est une gare ferroviaire française des lignes de Mommenheim à Sarreguemines et de Sarreguemines vers Sarrebruck. Elle est située place de la Gare, sur le territoire de la commune de Sarreguemines, dans le département de la Moselle, en région Grand Est.

Sarreguemines
Image illustrative de l’article Gare de Sarreguemines
Le bâtiment voyageurs et l'entrée de la gare.
Localisation
Pays France
Commune Sarreguemines
Adresse Place de la Gare
57200 Sarreguemines
Coordonnées géographiques 49° 06′ 25″ nord, 7° 04′ 06″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87193615
Site Internet La gare de Sarreguemines, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions
Services TER
 S1
Fret
Caractéristiques
Ligne(s) Mommenheim à Sarreguemines
Sarreguemines vers Sarrebruck
Haguenau à Hargarten - Falck (en partie HS)
Berthelming à Sarreguemines (en partie HS)
Sarreguemines à Bliesbruck (HS)
Voies 4 (+ voies de service)
Quais 3 (dont 2 centraux)
Transit annuel 428 391 voyageurs (2023)
Altitude 202 m
Historique
Mise en service
Correspondances
Bus et cars voir Intermodalité

Carte

Une gare provisoire est inaugurée en 1865, mais la mise en service officielle est effectuée le par la Compagnie des chemins de fer de l'Est.

C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des trains express régionaux (TER). Gare frontalière, elle est également desservie par le tram-train allemand Saarbahn.

Situation ferroviaire

modifier
 
Bifurcation au nord de la gare, près du passage à niveau de la rue du Himmelsberg : à gauche vers Hargarten - Falck, à droite vers Sarrebruck.

Établie à 202 mètres d'altitude, la gare de Sarreguemines est située au point kilométrique (PK) 84,025 de la ligne de Haguenau à Hargarten - Falck (inexploitée entre Sarreguemines et Niederbronn-les-Bains, section où se trouve la gare de Bitche). Nœud ferroviaire, elle est l'origine de la ligne de Sarreguemines vers Sarrebruck (qui permet le lien avec le réseau ferré allemand, avec la ligne de Sarrebruck à Sarreguemines), et l'aboutissement, au PK 74,486, de la ligne de Mommenheim à Sarreguemines (permettant des liaisons avec Strasbourg)[1], après la gare ouverte de Kalhausen (s'intercalent, depuis cette dernière, celles fermées de Wittring, de Zetting, de Sarreinsming et de Rémelfing).

Elle constituait aussi l'aboutissement, au PK 42,515, de la ligne de Berthelming à Sarreguemines (qui permettait notamment des liaisons avec Sarrebourg), et l'origine de la ligne de Sarreguemines à Bliesbruck. La première est aujourd'hui déclassée entre Hambach et Sarreguemines, tandis la seconde est neutralisée.

Sarreguemines est la seule gare française électrifiée uniquement selon une tension étrangère (courant alternatif 15 kV – 16,7 Hz de la Deutsche Bahn), et non reliée par caténaires au reste du réseau ferré national. Cette situation est la conséquence de sa desserte par le Saarbahn. De ce fait, des trains de service allemands peuvent stationner sur les voies concernées ; des voitures jaunes, également allemandes (Messwagen), vérifient ces mêmes installations[réf. nécessaire].

Histoire

modifier

Souhaitée par les industriels locaux, l'arrivée du chemin de fer à Sarreguemines se précise le , avec la déclaration d'utilité publique d'une ligne de Thionville à Niederbronn, passant par Sarreguemines[2]. Le , la ligne est concédée, par une convention, à la Compagnie des chemins de fer de l'Est qui ouvre rapidement ses premiers chantiers sur la section de Sarreguemines à Béning[3]. Un peu plus de deux années plus tard, le , le chantier de ce tronçon, rejoignant la gare de Béning, est achevé[4]. C'est le , devant « une foule immense » attendant l'arrivée du train inaugural en provenance de Béning, qu'a lieu l'inauguration de la gare de Sarreguemines, qui ne dispose alors que d'un bâtiment provisoire en bois[a]. L'exploitation ne débute qu'avec la mise en service de la section entre les nouvelles gares de Béning et de Carling, le [4].

La ligne de Sarreguemines à Niederbronn est ouverte le , suivie par la ligne de Sarreguemines à Sarrebruck le . La ligne de Sarreguemines à Berthelming (et Sarrebourg) est ouverte le . L'actuel bâtiment voyageurs est construit entre 1872 et 1874, par la Direction générale impériale des chemins de fer d'Alsace-Lorraine (EL)[5]. La ligne reliant Hombourg à Sarreguemines, aussi nommée « Bliestalbahn » en Allemagne, est ouverte en 1875. La ligne de Sarreguemines à Deux-Ponts est ouverte le . Deux lignes sont ouvertes le  : la ligne de Sarreguemines à Kalhausen et celle de Kalhausen à Sarralbe et à Mommenheim.

Le , la gare entre dans le réseau de l'Administration des chemins de fer d'Alsace et de Lorraine (AL), à la suite de la victoire française lors de la Première Guerre mondiale. Puis, le , cette administration d'État forme avec les autres grandes compagnies la SNCF, qui devient concessionnaire des installations ferroviaires de Sarreguemines. Cependant, après l'annexion allemande de l'Alsace-Lorraine, c'est la Deutsche Reichsbahn qui gère la gare pendant la Seconde Guerre mondiale, du jusqu'à la Libération (en 1944 – 1945).

Sarreguemines comportait également un important dépôt de locomotives. Dans les années 1950, les effectifs de ce dépôt étaient de 85 engins dont des 230 D, des 230 F, des 150 X et des 141 TB[6]. La double voie entre Sarreguemines et Bliesbruck, et entre Sarralbe et Hambach est déposée dans les années 1950. Dans les années 1960, la ligne Hombourg – Sarreguemines est en déclin économique, ne transportant plus que des convois de marchandises ; elle fermera en 1980. Le , la ligne entre Sarreguemines et Sarralbe via Hambach est fermée. Le , la 141 R 73 du dépôt de Sarreguemines est la dernière locomotive à vapeur de la SNCF qui effectue un service commercial.

Les voies de la gare de Sarreguemines et de la ligne vers Hanweiler (ligne de Sarrebruck) sont électrifiées le . En 1991, avec l'objectif de diminuer l'engorgement et de limiter la pollution, le land de Sarre met à l'étude l'intégration de la courte ligne française entre Sarreguemines et la frontière dans son réseau de la Saarbahn, avec une desserte par tramway[7]. L'inauguration du tram-train transfrontalier a lieu le  ; la rame 1006 prend le départ de la gare de Sarreguemines et rejoint, à 16 h 46, la gare centrale de Sarrebruck où sont organisées des festivités, marquées par le slogan « S'geht los ![b] ». Le lendemain, a lieu la mise en service du tram-train en remplacement des navettes qui circulaient déjà de manière provisoire[8].

Depuis le , la liaison ferroviaire en direction de Sarrebourg est limitée au tronçon de Sarreguemines à Sarre-Union[9]. Depuis le , la liaison Sarreguemines – Bitche a une substitution routière à la suite d'un affaissement de terrain, puis, de ce fait, à des performances ne répondant plus aux attentes du conseil régional de Lorraine. Cependant, une association souhaite faire circuler un train touristique entre Sarreguemines et Bitche[10]. En 2017, la liaison Sarreguemines – Sarralbe – Sarre-Union a représenté 50 993 voyages, soit une baisse de 41 % par rapport à 2016. Le manque d'entretien de la voie et l'absence de financement pour des travaux de régénération nécessitent la mise en place, depuis le , d'abaissements de la vitesse limite, à 20 km/h entre Sarre-Union et Sarralbe et à 40 km/h entre Sarralbe et Kalhausen. L'augmentation des temps de parcours ainsi causée a entraîné la décision de reporter du trafic voyageurs concerné sur route, appliquée à la même date[11],[12].

Fréquentation

modifier

De 2015 à 2023, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[13].

Année 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Voyageurs 425 128 412 311 418 901 386 649 383 857 321 471 377 766 457 024 428 391
Voyageurs et
non voyageurs
531 410 515 389 523 627 483 312 479 822 401 838 472 208 571 280 535 489

Service des voyageurs

modifier

Accueil

modifier

Gare de la SNCF, elle dispose d'un bâtiment voyageurs, avec guichets, ouvert tous les jours. Elle est équipée d'automates pour l'achat de titres de transport[14] (SNCF et tram-train).

Desserte

modifier

Sarreguemines est desservie par des trains du réseau TER Grand Est, qui effectuent des missions sur les lignes Metz-Ville – Béning – Sarreguemines et (Krimmeri-Meinau –) Strasbourg-Ville – Sarreguemines / Sarrebruck[14].

Elle est également desservie par le tram-train allemand Saarbahn (ligne S1) : Sarreguemines – Kleinblittersdorf – Sarrebruck[14] – Riegelsberg – Heusweiler – Lebach.

Intermodalité

modifier

Un pôle multimodal est aménagé aux abords de la gare. Il comporte un parking, un parc à vélos, une gare routière et une station de taxis[14].

La gare est également desservie par les autocars TER des relations Sarreguemines – Sarre-Union – Sarrebourg et Sarreguemines – Bitche[14].

Service du fret

modifier

Le document de référence du réseau ferré national (DRR) de 2019 indique que la cour marchandises de Sarreguemines est « accessible après diagnostic et remise en état éventuelle »[15]. La version 2017 de ce document précise que la gare dessert une installation terminale embranchée[16].

La gare est désignée site stratégique du service militaire des chemins de fer[17].

Notes et références

modifier
  1. Ce premier bâtiment en bois était établi « sous l'actuel pont de la rue du Parc ». Du train, débarquent les autorités, notamment le préfet, le représentant de la Compagnie et l'archidiacre. Les festivités, pour les officiels, se poursuivent à l'hôtel de ville, avec un banquet de 130 couverts suivi d'un bal[4].
  2. Slogan pouvant être traduit par « C'est parti ! »[8].

Références

modifier
  1. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, La Vie du Rail, , 238 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « (161) Mommenheim - Sarreguemines », p. 75.
  2. Schontz, Felten et Gourlot 1999, p. 69.
  3. Schontz, Felten et Gourlot 1999, p. 69-70.
  4. a b et c Schontz, Felten et Gourlot 1999, p. 70.
  5. Ligne Berthelming - Sarreguemines sur le site d’Étienne Biellmann (consulté le ).
  6. EC 64, « Re: Liste (exhaustive) des dépôts Est et AL », sur lrpresse.com, (consulté le ).
  7. Schontz, Felten et Gourlot 1999, p. 87.
  8. a et b Schontz, Felten et Gourlot 1999, p. 88.
  9. Projet de fermeture d'une section de ligne du réseau ferré national [PDF], avis de publication de SNCF Réseau, sur le site ville-rail-transports.com (consulté le ).
  10. « Vers un projet de train touristique sur la ligne Sarreguemines-Bitche ? », Radio Mélodie, le .
  11. « Ligne ferroviaire Sarre-Union-Kalhausen : la vitesse de la desserte réduite à partir de décembre », Le Républicain lorrain, (consulté le ).
  12. Anne-Marie Mazzoni, « Ligne Sarreguemines Sarre Union », sur le blog maligne-TER Est Mosellan, (consulté le ).
  13. « Fréquentation en gares : Sarreguemines », sur datasncf (consulté le ).
  14. a b c d et e Site SNCF TER Grand Est, la gare de Sarreguemines (consulté le ).
  15. DRR - Horaire de service 2019, Annexe 8.1 - Liste des terminaux de marchandises, sur le site de SNCF Réseau (consulté le ).
  16. DRR - Horaire de service 2017, sur le site de SNCF Réseau.
  17. Le transport ferroviaire dans les armées en 2018, Ministère des Armées.

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier
  • André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, Le chemin de fer en Lorraine, Metz, Éditions Serpinoise, , 316 p. (ISBN 2-87692-414-5, BNF 37056352).

Articles connexes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes

modifier
Origine Arrêt précédent Train   Arrêt suivant Destination
Sarrebruck Hbf Sarrebruck Hbf TER Grand Est Kalhausen Strasbourg-Ville
Terminus Terminus TER Grand Est Kalhausen Strasbourg-Ville
ou Krimmeri-Meinau
Metz-Ville Farschviller
ou Hundling
TER Grand Est Terminus Terminus
Lebach
ou Heusweiler Markt
ou Riegelsberg Süd
ou Siedlerheim
ou Brebach
Hanweiler-Bad Rilchingen   S1 Terminus Terminus