Gabies
Gabies (latin : Gabii) est une ancienne ville du Latium, à 20 km à l'est de Rome.
Selon la tradition rapportée par Virgile dans l'Énéide, Gabies aurait été fondée par Albe la Longue[1]. Mais, selon une autre tradition rapportée par Solin[2],[3], sans doute d'après une notice de Cassius Hemina[4], elle aurait été fondée par deux frères sicules, Galatios et Bion[5],[6].
Dès la monarchie, les rois étrusques qui règnent sur Rome passent les premiers traités, dont un avec Gabies (fœdus Gabinum, cité par Denys d'Halicarnasse).
Romulus et Rémus
modifierSelon l'historien Plutarque[7], Romulus et Rémus y achèvent leur éducation (études) alors qu'ils ne sont pas encore reconnus comme les descendants de Rhéa Silvia. Cet épisode est cependant totalement ignoré par Tite-Live, qui assure qu'ils ne quittent pas Faustulus[8].
L'épisode de Gabies
modifierSous le règne de Tarquin le Superbe, cette ville est en guerre contre Rome, mais la lutte s'éternise. Il apprend à son fils Sextus Tarquin qu'une ville se dirige comme un champ de pavot dont on coupe les fleurs. Sextus se rend alors à Gabies, au prétexte que son père le maltraite, et réussit à intégrer l'aristocratie locale. Petit à petit, il monte au sein de la ville, jusqu'à obtenir le commandement suprême. Il fait alors supprimer les uns après les autres les principaux aristocrates de la cité, jusqu'à rester le seul maître. Il livre alors la ville à son père[9].
L'épisode est peut-être inspiré par un passage d'Hérodote et de Platon, à propos du tyran de Syracuse, Périandre.
Le poète romain Tibulle est né dans cette ville.
Trouvailles artistiques antiques
modifierPlusieurs statues, plus ou moins, complètes, ont été découvertes à Gabies en 1792 :
- la Diane de Gabies est une statue de femme drapée représentant probablement la déesse Artémis, qui est traditionnellement rattachée au sculpteur Praxitèle. Elle est découverte par Gavin Hamilton sur la propriété du prince Borghèse[10].
- un ensemble de quatre statues, représentant des membres de la famille julio-claudienne drapés en demi-nudité héroïque, parmi lesquels on identifie Germanicus et Claude en nudité héroïque.
On y a également trouvé un curieux autel circulaire en marbre daté du premier siècle dénommé autel de Gabies ou autel des douze dieux, conservé au Louvre ; il s'agirait d'un autel astrologique ou zodiacal.
Notes et références
modifier- Potter 2016.
- Briquel 1984, p. 361, n. 14.
- Briquel 1989, p. 105, n. 41.
- Briquel 1984, p. 480, n. 112.
- Briquel 1984, p. 450, n. 46.
- Briquel 1989, p. 105.
- Plutarque, Vies parallèles, Romulus, VI, 1
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 4
- Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 53-54
- Francis Haskell et Nicholas Penny (en), Pour l'amour de l'antique. La Statuaire gréco-romaine et le goût européen, trad. de François Lissarague, Hachette, 1988, « p. »218.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- [Briquel 1984] Dominique Briquel, Les Pélasges en Italie : recherches sur l'histoire de la légende (texte remanié de la thèse de doctorat d'État en études latines, préparée sous la direction d'Alain Hus et soutenue à l'université Paris-IV en ), Rome, École française de Rome (diff. Paris, de Boccard), coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome » (no 252), , 1re éd., 1 vol., LI-657, ill., 25 cm (ISBN 2-7283-0059-3, EAN 9782728300594, OCLC 708293998, BNF 34763582, DOI 10.3406/befar.1984.1217, SUDOC 000800902, présentation en ligne, lire en ligne).
- [Briquel 1989] Dominique Briquel, « Denys, témoin de traditions disparues : l'identification des Aborigènes aux Ligures », Mélanges de l'École française de Rome : Antiquité, t. 101, no 1, , p. 97-111 (DOI 10.3406/mefr.1989.1625, lire en ligne).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- [Potter 2016] (en) Timothy W. Potter, « Gabii », dans Sander Goldberg et Tim Whitmarsh (dir.), Oxford classical dictionary, Oxford, OUP, (EAN 9780199381135, OCLC 949733733, présentation en ligne, lire en ligne), s.v. Gabii (OCLC 7333164998, DOI 10.1093/acrefore/9780199381135.013.2766, lire en ligne)
- Ressource relative à la géographie :