Géant maître-bâtisseur
Le géant maître-bâtisseur est un géant de la mythologie nordique (Jötunn), dont le nom exact est inconnu.
Autres noms |
Géant bâtisseur Maître bâtisseur |
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Groupe | Jötunn |
Caractéristiques | Propriétaire de l'étalon Svadilfari |
Proches | Géant |
Origines | Mythologie nordique |
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Région | Scandinavie |
Mythe
modifierLe géant maître-bâtisseur est connu par son rôle dans la naissance de Sleipnir. Il est également nommé le « géant bâtisseur » ou le « maître bâtisseur »[1].
Propriétaire d'un étalon nommé Svadilfari doué d'une capacité de travail considérable, il se présente devant les Ases comme un bâtisseur et affirme être capable de leur bâtir une imprenable forteresse[2],[3] avant l'arrivée du printemps[4], ce de manière à les protéger contre les attaques des géants des montagnes et des géants du froid[1]. En échange de cette tâche, il exige le Soleil, la Lune et Freyja[2].
Les dieux acceptent, en posant toutefois pour condition une limite de temps de six mois, certains que ce bâtisseur n'y parviendra pas[1]. Ce dernier demande l'autorisation d'utiliser son cheval pour l'aider, Loki convainquant dès lors les autres dieux à accepter les termes du marché ainsi proposé par le bâtisseur[1]. Le géant maître-bâtisseur est sur le point de réussir son pari grâce à son cheval quand les dieux obtiennent de Loki qu'il le fasse échouer[4]. Forcé de se révéler sous sa vraie nature de géant, il entre dans une rage incontrôlable, ce qui pousse Thor à le tuer[4],[1].
Dans son ouvrage Les systèmes mythologiques, l’universitaire français Jacques Boulogne le cite parmi les géants « ennemis irréductibles des dieux » aux côtés de Skrymir, Geirredhr, Hrungnir, Hymir, Thrymr ou encore Thjazi[5].
Analyse et mythologie comparée
modifierLe contexte social de ce mythe a été souligné : outre qu'il révèle que le dieu Loki est doué de la capacité à changer de sexe, sa lecture doit être replacée dans la perception d'abomination que revêt l'idée même d'avoir des relations sexuelles avec un cheval, cette abomination étant la condition qui a permis de bâtir la forteresse Asgard[1].
Le mythe du géant maître-bâtisseur a été étudié sous l'angle d'une comparaison avec celui de la construction de Troie[6].
Dans les œuvres de fiction
modifierÉdouard Brasey cite le géant maître-bâtisseur dans le second tome de la saga La Malédiction de l'anneau (2010)[7].
Le géant maître-bâtisseur est l'un des personnages non jouables du jeu vidéo Assassin's Creed Valhalla (2020). Il croise la route du protagoniste lorsque celui-ci acquiert la capacité de « visiter » Asgard au moyen de visions mystiques, visions dans lesquelles apparaissent divers dieux et géants de la mythologie nordique dans le cadre de l'imminence du Ragnarök.
Notes et références
modifier- Sayers et Bragg 2004, p. 130.
- Patrick Guelpa, Dieux & mythes nordiques, Presses universitaires du Septentrion, , 266 p. (ISBN 978-2-7574-1911-3 et 2-7574-1911-0, OCLC 1097070624, lire en ligne), p. 14-115.
- Boyer 2008, p. 652.
- (en) Kathleen N. Daly, Norse mythology A to Z, Chelsea House Publishers, , 128 p. (ISBN 978-1-4381-2801-6 et 1-4381-2801-0, OCLC 741077165, lire en ligne), p. 6
- Boulogne, Jacques, Centre de recherche Mythes et littératures (Villeneuve-d'Ascq, Nord) et Presses de l'Université Charles-de-Gaulle, Lille III), Les systèmes mythologiques : [actes du colloque, 9-10 juin 1995, Université Charles-de-Gaulle, Lille III], Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, , 337 p. (ISBN 2-86531-076-0 et 978-2-86531-076-0, OCLC 465731379, lire en ligne), p. 251.
- « Actes des sessions de linguistique et de littérature », Lalies, Éditions Rue d'Ulm, no 9, , p. 35
- Édouard Brasey, La Malédiction de l'anneau, t. II, Paris, Place des éditeurs, , 310 p. (ISBN 978-2-7144-4860-6, lire en ligne)
Bibliographie
modifier- Régis Boyer, Les Vikings : histoire, mythes, dictionnaire, Paris, Robert Laffont, , 912 p. (ISBN 978-2-221-10631-0 et 2-221-10631-8, OCLC 300431040, lire en ligne)
- (en) Edna Edith Sayers et Loïs Bragg, Oedipus Borealis : The Aberrant Body in Old Icelandic Myth and Saga, Fairleigh Dickinson University Press, , 302 p. (ISBN 978-0-8386-4028-9 et 0-8386-4028-1, OCLC 54007158, lire en ligne)