Famille de Tillier
La famille de Tillier est une famille valdôtaine de petite noblesse originaire du hameau homonyme dans la paroisse de Fénis, qui a « donné à l'église beaucoup de religieux et de prêtres »[1] et dirigé de facto le Conseil des Commis pendant un siècle. En effet, à partir de l’élection de Eugène-Gaspard, en 1679, jusqu’au début du XIXe siècle, les fonctions de secrétaire du Conseil des Commis furent transmises, en quelque sorte héréditairement, au sein de la famille De Tillier.
Famille de Tillier
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Personnalités
modifierMembres du Conseil des Commis
modifier- Eugène-Gaspard de Tillier (1630 - † ), homme d'armes et de loi, il sert le roi Charles-Emmanuel II de Savoie à Vienne et Ratisbonne au cours de la décennie 1660 et se met au service de la république de Venise jusqu'à son élection comme secrétaire du Conseil des Commis en 1679[2].
- Jean-Michel de Tillier ( - ), de la baronnie de Quart frère cadet du précédent et élu au Conseil des Commis en 1686. Époux de Anne-Marie Derriard, fille de Sulpice, lieutenant au bailliage d'Aoste.
- Jean-Baptiste de Tillier (Aoste, - † Aoste, ), fils de Jean-Michel et successeur de son oncle en 1700, était un homme politique et historien valdôtain de langue française, qui fut un haut fonctionnaire du duché d'Aoste pendant 44 ans. Il est considéré comme le « Père de l'histoire valdôtaine ».
- François-Antoine de Tillier (Aoste - ), fils de Jean-Baptiste, secrétaire associé de son père à l'assemblée des États du Duché d'Aoste le et qui exerça ses fonctions jusqu'à 1754 avant de mourir sans héritier.
- François-Gaspard-Eugène de Tillier, (né à Aoste le , autre fils de Jean-Baptiste qui succéda à son demi-frère au Conseil des Commis et qui épouse Marie-Francoise Gippa d'Hône. Il doit participer à partir du à la « Royale Délégation » chargée de mettre en œuvre l'extinction des cens dans la Vallée d'Aoste mais aussi instituée par le roi Charles-Emmanuel III de Sardaigne pour mettre fin au régime valdôtain par le biais des « Royales Constitutions » (1770) et du « Règlement Particulier » (1773)[3].
- François-Antoine (II) de Tillier (né en novembre 1753 mort le ) , fils de François-Gaspard-Eugène de Tillier, qui succède à son père au Conseil des Commis devenu une simple chambre d'enregistrement qui ne se réunit plus pour délibérer à partir de 1766. Commissaire de police d’Aoste détaché auprès du Préfet pour la réalisation de statistiques dans le Département de la Doire.
Autres personnalités éminentes
modifier- Jean-Georges de Tillier, chanoine de la cathédrale d'Aoste, l'un des six otages (deux pour le clergé, la noblesse et le peuple) emmenés à Chambéry, en 1691 pendant la Guerre de la Ligue d'Augsbourg, par les armées françaises en garanti du paiement complet de la contribution de guerre. Ils réussissent à s'évader[4].
- Philibert-Amédée de Tillier (né à Aoste en 1728 † 1er juin 1793 à Saint-Vincent), fils de l'historien Jean-Baptiste de Tillier. Il est nommé curé de Saint-Vincent en . Il meurt cinq jours après l'entrée des armées révolutionnaires de la République française dans la Vallée d'Aoste. Il est le dernier noble à être curé de la paroisse[5]
- Jean-Baptiste Elzéard de Tillier (Aoste, - ) fils de Balthazar Auguste, bénéficier de la cathédrale d'Aoste (1799-1825), prêtre en 1816, vicaire à Saint-Étienne d'Aoste (1817-1819), puis à Sarre en 1819, chanoine de la cathédrale d'Aoste (1825-1828)[6].
- Pierre-Jérôme de Tillier, (Aoste, le - † 1829) est un militaire « sarde » au service de la France à partir de 1802. Il est le fils cadet de François-Gaspard-Eugène de Tillier. Chevalier de la Légion d'Honneur le , il est naturalisé français par l'ordonnance royale no 659 du .
Notes et références
modifier- Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d'Aoste. Imprimerie Marguerettaz, Aoste (1929), réédition en 1967 p. 323
- (it) Julien Pignet, « Eugenio Gaspare De Tillier : uomo d'arme e di legge (1630-1699) », in Relazioni e comunicazioni al XXXI Congresso storico subalpino, Aoste, 9-11 septembre 1956, p. 696-727
- Abbé Joseph-Marie Henry, op.cit p. 348-349.
- Abbé Joseph-Marie Henry, op.cit chapitre 247. « Evasion des otages »p. 302-303.
- Saint-Vincent la vita di una comunità valdostana, ouvrage collectif sous la direction de Joseph-Gabriel Rivolin, Tipografia Valdostana, Aoste 2014 (ISBN 9788897765141) p. 141-142.
- Pierre-Étienne Duc Le clergé d'Aoste de 1800 à 1870, J-B Mensio imprimeur éditeur, Aoste 1870 p. 157.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Abbé Joseph-Marie Henry, Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d'Aoste. Imprimerie Marguerettaz, Aoste (1929), réédition en 1967 p. 124,71,117,206,218,240,243,262,306,317,322,410,446,503.
- (en) Christopher Storrs, War, diplomacy and the rise of Savoy (1690-1720) Cambridge 2004 (ISBN 0511038003) p. 279 note no 44.
Articles connexes
modifierLien externe
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