Faits économiques et sociaux au IVe siècle
Événements
modifier- 284-306 : règne de Dioclétien, empereur romain.
- Réforme de l’administration provinciale dans l’empire romain. Le Laterculus Veronensis ou liste de Vérone, qui contient la liste exacte des provinces et des diocèses sous Dioclétien, est datée par Theodor Mommsen de 297 (entre 314 et 324 selon d'autres auteurs, notamment Timothy Barnes)[1]. La centaine de provinces est regroupée en douze diocèses, puis les diocèses en quatre préfectures (Gaules, Italie, Illyrie et Orient). L’Afrique est divisée en huit provinces. L’Afrique proconsulaire en forme trois : la Proconsulaire (Carthage), la Byzacène (Sousse), la Tripolitaine (Leptis Magna). La Numidie forme deux provinces : la Numidie du Nord (Cirta), la Numidie militaire (Lambèse). La Maurétanie césarienne est amputée de la Maurétanie sitifienne (Sétif). La Maurétanie tingitane est rattachée aux provinces d’Espagne. Enfin Dioclétien fait reculer le limes dans l’espoir de mieux défendre l’Afrique[2].
- Généralisation de l’impôt foncier dans l'empire romain, même en Italie[3].
- Régime de contrainte corporative : pour assurer l’approvisionnement de Rome, Dioclétien oblige les bateliers (navicularii) à transporter gratuitement les marchandises fiscales et les déclare responsables de la livraison[4].
- 306-337 : règne de Constantin Ier, empereur romain.
- Après 324 : Constantin réorganise l’armée romaine et augmente encore le nombre d'auxiliaires Germains. Il abolit la garde prétorienne (312) et lui substitue la garde montée (scholae palatinae), dirigée par un maître des offices (magister officiorum). Deux nouvelles fonctions sont créées (magister equitum), celles de maître de cavalerie et de maître d’infanterie (magister peditum), destinées à diriger les réservistes[5].
- 325 : Constantin Ier interdit la séparation des familles d'esclaves lors d'un changement de propriétaire[6].
- Vers 326-337 : Constantin réforme l’administration de l’Empire romain en enlevant une part de ses attributions au préfet du prétoire, devenu chef de l’administration provinciale, au profit du maître des offices (magister officiorum). Celui-ci, à la tête des officia (futures sékréta), c’est-à-dire des bureaux de la capitale, contrôle toute la haute administration et même l’administration provinciale grâce à ses agents in rebus, véritables inspecteurs des provinces[7],[8].
- 370-373 :
- les mariages entre étrangers et habitants des provinces romaines sont interdits sous peine de mort[9]..
- un édit interdit l’exportation de vin et d’huile de l’empire romain vers le monde barbare[10].
- Vers 370 : d'après Basile de Césarée (330-379), la propriété privée est un vol fait à la communauté[11].
- Définition de nouvelles règles économiques dans le judaïsme. Les rabbins juifs codifient les règles du prêt à intérêt, interdit par la Torah, dans le Talmud de Jérusalem au IVe siècle, et dans le Talmud de Babylone au VIe siècle. Ils apportent de grandes innovations sur l’organisation sociale, en particulier les taux d’intérêt, l’usage des lettres de change, et les limites du profit en introduisant la notion de « juste prix ». La halakha (jurisprudence rabbinique) autorise de charger l’intérêt aux non-juifs mais interdit de se prêter avec intérêt entre coreligionnaires allant jusqu’à recommander fortement la remise de dette chaque chemitta pour favoriser la redistribution du capital[12] (voir Intérêt de l'argent et religions monothéistes).
Notes et références
modifier- Jacques Bouineau, Personne et res publica, vol. 2, Éditions L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-05312-0, présentation en ligne)
- Albert Adu Boahen, Joseph Ki-Zerbo, Histoire générale de l'Afrique, vol. 2, UNESCO, , 925 p. (ISBN 978-92-3-201708-6, présentation en ligne)
- Université des sciences humaines de Strasbourg. Centre de recherche sur le Proche-Orient et la Grèce antiques, La Géographie administrative et politique d'Alexandre à Mahomet, vol. 6, Brill Archive, (présentation en ligne)
- Charles Victor Daremberg et Edmond Saglio, Dictionnaire des antiquites grecques et romaines, vol. 4, Paris, Hachette, 1877-1919 (présentation en ligne)
- Alan K. Bowman, Peter Garnsey, Averil Cameron, The Cambridge ancient history : The crisis of empire, A.D. 193-337, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-30199-2, présentation en ligne)
- Jean-Rémy Palanque et Gustave Bardy, Histoire de l'Église depuis les origines jusqu'à nos jours. De la paix constantinienne à la mort de Théodose, vol. 3, Bloud & Gay, (présentation en ligne)
- Michel Christol, Rome et son empire, Hachette Éducation Technique, , 304 p. (ISBN 978-2-01-181833-1, présentation en ligne)
- Jean-Pierre Martin, Alain Chauvot, Mireille Cébeillac-Gervasoni, Histoire romaine, Armand Colin, , 480 p. (ISBN 978-2-200-25838-2, présentation en ligne)
- Actes du colloque d'histoire sociale 1970, vol. 4, Presses Univ. Franche-Comté (présentation en ligne)
- Jean-Paul Lacroix, Bois de Tonnellerie : de la forêt à la vigne et au vin, Paris, Le gerfaut, 148 p. (ISBN 978-2-914644-85-3, présentation en ligne)
- Maurits van Overbeke, L'amont des mots, Presses univ. de Louvain, , 158 p. (ISBN 978-2-87463-112-2, présentation en ligne)
- Michel Ruimy et Laurent Daniel, Taux d'interet et marchés financiers, Éditions L'Harmattan, , 226 p. (ISBN 978-2-296-53423-0, présentation en ligne)